L'Humanité
Quand un membre du GIEC nous rejoue « CO2 mon amour »
ChroniqueDurant ce mois de mai chaud et sec, les conséquences très inquiétantes du réchauffement climatique en phase d’accélération ont souvent été évoquées dans la presse écrite et audiovisuelle. Même l’hebdomadaire « Challenges » y est allé de son dossier sur 12 pages. Mais en prenant soin de faire parler un membre du GIEC partisan de la mondialisation capitaliste.
Gérard Le PuillDans son édition du 12 au 18 mai, la couverture du magazine Challenges portait ce titre : « Climat : nous allons changer de vie ». Challenges promettait à ses lecteurs de leur parler « carburant, alimentation, logement ». Christian Gollier, citoyen belge, mais aussi directeur général de « Toulouse School of Economics », poste auquel il a succédé à Jean Tirole, accordait à « Challenges » un entretien couvrant trois pages. Cet homme fait aussi partie des experts du GIEC dont le cinquième rapport est sorti au mois d’avril. Mais les propos qu’il tient dans « Challenges » manquent de pertinence, vu sa vision de l’économie.
On pouvait s‘attendre de sa part à un diagnostic précis de la situation actuelle ainsi que des préconisations pertinentes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Mais, tout comme Jean Tirole, prix Nobel d’économie en 2014, et auteur du livre « Economie du bien commun » (1), Christian Gollier défend l’idée selon laquelle la taxe carbone que paierait chaque consommateur suffirait pour réduire les émissions de CO2 au niveau planétaire. Dans cet entretien, il la justifie en ces termes : « la taxe carbone a pour objectif de réaligner les intérêts privés avec l’intérêt général, en faisant en sorte que chacun intègre cette dimension climatique dans ses décisions (…). Si le seul instrument c’est la taxe carbone, il faudrait un prix autour de 160 € la tonne de CO2 », précise ce co-rapporteur du GIEC.
« Prendre les gens pour des imbéciles », dit-il
L’une des questions posées par la rédaction de Challenges était ainsi formulée : « Avec le Covid et le confinement, les émissions mondiales de CO2 ont baissé. Cela n’accrédite-t-il pas l’idée que la démondialisation, le « localisme », est bon pour a planète ? ». Sans détour, Christian Gollier déclare : « La réponse est non ! Croire que la mondialisation est responsable du changement climatique c’est prendre les gens pour des imbéciles. Le transport maritime représente moins de 5 % des émissions de CO2. La vraie source d’émission, c’est la production. Pas le transport. Je prends toujours l’exemple de la tomate espagnole versus la tomate française. La tomate espagnole émet potentiellement plus de CO2 parce qu’il faut la transporter, mais si la tomate française est produite en serre, elle est non seulement plus chère, mais émet davantage de CO2 ! », affirme-t-il sans plus de détail.
Notons à ce propos que les tomates espagnoles sont surtout produites en serre comme le montrent souvent les images en provenance d’Almeria et d’ailleurs au sud de l’Espagne. Elles sont ensuite transportées par camions en France et dans de nombreux pays du nord de l’Europe. Dans les zones de production légumière et fruitière d’Espagne, le pompage de l’eau d’irrigation dans les rivières et dans les nappes phréatiques est en train d’assécher le pays. Ces prélèvements ont considérablement réduit le débit du fleuve Douro quand il arrive au Portugal. Pour réduire le bilan carbone de la tomate, il faudrait surtout la consommer en pleine saison et pas toute l‘année.
Christian Gollier reste inspiré par David Ricardo…
Tout cela semble échapper au co-rapporteur du GIEC qu’est Christian Gollier. Il défend une vision « ricardienne » de l’économie mondialisée. Car cette concentration de production légumière et fruitière en Espagne obéit à la théorie des avantages comparatifs théorisée par l’économiste anglais David Ricardo qui écrivait dans un livre paru en 1817 (2) : « Si au lieu de récolter du blé chez nous et fabriquer nous-mêmes l’habillement et les objets nécessaires pour la consommation de l’ouvrier, nous découvrons de nouveaux marchés où nous puissions nous procurer ces objets à meilleur compte, les salaires devront baisser et les profits s’accroître ».
Depuis plus de 40 ans, les firmes industrielles des pays développés ont justifié par la théorie des avantages comparatifs les fermetures d’usines dans les pays développés afin de produire à moindre coût dans les pays où les salaires sont quatre à cinq fois plus bas. Mais ces transferts de production ont un bilan carbone désastreux dès lors qu’il faut construire de nouvelles usines tandis que l’on ferme d’autres avant de les raser. Parallèlement, on construit d’immenses dépôts pour stocker les produits finis importés. Une fois produits en Chine ou ailleurs, ils passent du camion au bateau, puis du bateau au camion après être débarqués dans nos ports. Ensuite, l’ultime étape mettra beaucoup de camionnettes sur les routes pour livrer une par une les marchandises commandées sur Internet.
…et s’empêtre dans les contradictions de son raisonnement !
Comme il ne se méfie pas des contradictions contenues dans son raisonnement économique, Christian Gollier déclare aussi à « Challenges : « La concentration de CO2 ce n’est pas sur le dernier siècle qu’elle s’est produite, mais sur les trente dernières années. En 1990 on émettait 35 milliards de tonnes de CO2. Aujourd’hui, nous sommes à 52. On a augmenté de 50 % en trente ans au niveau mondial ».
« C’est ben vrai ça », aurait dit la Mère Denis, cette lavandière normande rendue naguère célèbre par une publicité. Mais c’est bien depuis 30 ans que les délocalisations de productions sont devenues massives. On se demande alors comment un membre du GIEC peut tenir un raisonnement à ce point contradictoire. Surtout quand on était habitué à entendre ces dernières années ceux, autrement argumentés et sérieux, de l’ancien membre du GIEC qu’est Jean Jouzel.
Réchauffement climatique Opex 360
La frégate Aconit a procédé avec succès à un tir de missile surface-air Crotale
par Laurent Lagneau · 23 mai 2022
L’an passé, la Marine nationale a régulièrement annoncé le succès de tirs de « munitions complexes » par certaines de ses unités, conformément aux orientations de son plan stratégique « Mercator ».
Nous devons « nous préparer au combat […] en intensifiant notre entraînement opérationnel, […] en développant des tactiques dans de nouveaux milieux, […] et en nous assurant de la fiabilité de nos modes d’action et de nos armes, y compris de nos armes complexes. Nous avons l’ambition de poursuivre et de valoriser toujours davantage les tirs de munitions complexes au cours d’exercices réalistes », avait en effet expliqué l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], à l’occasion d’une audition parlementaire.
Cela étant, et depuis le début de cette année, les tirs de munitions complexes par des bâtiments de premier rang se sont fait plutôt rares… Pour autant, et même si elle ne fait pas encore partie de cette catégorie de navires, la frégate légère furtive Aconit vient d’effectuer un tir de missile surface-air Crotale au large des côtes varoises, dans le cadre de sa mission de surveillance des approches maritimes européennes.
« Réalisé dans des conditions météorologiques idéales, ce tir a permis de montrer que le principal système d’armes de lutte anti-aérienne présent à bord demeure un moyen efficace pour contrer la menace venant des airs », a en effet indiqué la Marine nationale, ce 23 mai.
Pour cet exercice, il été fait appel à la société AvDef, laquelle propose des cibles remorquées ou larguées depuis un Falcon 20. « Les cibles utilisées pour les exercices de tir canon et missile sol-air, surface-air et air-air, se distinguent par leurs équipements, l’altitude et la distance de remorquage ou de largage », précise-t-elle sur son site Internet.
Pour rappel, les cinq frégates légères furtives de la Marine nationale étaient initialement toutes dotées du système surface-air Crotale CN2, reposant sur 18 missiles VT1, d’une portée de 13 km. Mais ce n’est désormais plus le cas.
En effet, les frégates Courbet et La Fayette ont troqué leur système Crotale par deux affûts SADRAL, armés de missiles MISTRAL M3 [missile transportable anti-aérien léger], dans le cadre de leur rénovation, laquelle a consisté à en faire des navires de premier rang, avec l’ajout d’un sonar de coque actif/passif à basse fréquence Kingclip Mk2 et de capacités de veille optronique améliorées. L’Aconit sera la troisième – et dernière unité – a être modernisée de la sorte.
Photo : Marine nationale
France24 - World
Geothermal energy: A new, green lease of life for old coal mines
Issued on: 13/05/2022 - 16:24
Valérie DEKIMPE
Coal mining has long polluted the natural environment, with devastating consequences. But today, could it be a source of renewable energy? Down to Earth travels to the UK where disused, flooded coal mines are now reservoirs of geothermal energy.
Mine water, an untapped source of energy
Stephen Williams-Dixon has vivid memories of his former life as a miner: a total of 23 years spent working 500 metres underground, at the Dawdon mine in the north-east of England. He remembers the water flowing in the collieries and having to be pumped out.
"Underground there’s always faults and where you have a fault you get water coming through. That water was a big problem," he explains.
"We had to pump water out because you drowned."
Like Dawdon, coal mines across the UK are no longer in service, and water has slowly infiltrated the abandoned pits. But what could have been a liability has turned out to be an opportunity, giving the old coal mines a new, green lease of life.
The whole process is fairly straightforward, says Gareth Farr from the British Coal Authority: "Mine water is almost 20°C all year round. Once we abstract the mine water from underground we can then pass it through heat exchangers to recover heat from the water."
There are now plans to use this source of energy to heat 1,500 new homes in the coastal city of Seaham.
With some 23,000 pits no longer in use in the UK, there is huge potential in former mines waiting to be unlocked. An estimated 2 billion cubic metres of warm mine water are believed to be occupying old mine shafts, enough to heat millions of homes. This would make mine water one of the UK's largest clean energy sources, but so far it remains underused.
Geothermal energy, full steam ahead
Nearby, the city of Gateshead has set itself an ambitious goal: carbon neutrality by 2030. Mine water, and the heat extracted from it, could help it get there.
"We have invested £16 million," says John McElroy, a Gateshead Council cabinet member.
The mine water could become a serious contender to replace carbon-intensive sources of energy like gas, the city's main source of heating fuel, as the UK tries to wean itself off it.
The government has even pledged that no new gas connections will be built in homes and businesses by 2025.
"I think it's good money for a green future," says McElroy. He adds: "What we're doing here is amazing (...) Where we were a leader in the industrial revolution 200, 300 years ago, we are now a leader in the green energy revolution of today."
Coming full circle?
What if geothermal wells could in turn contain minerals?
They've come full circle in France, where alongside their geothermal energy production, they will soon be extracting lithium, a precious resource.
It's all happening at the Rittershoffen plant, in the eastern Alsace region.
For Christophe Neumann, President of Geothermal at Strasbourg Electricity, this could mark a major turning point: "In this plant alone we could potentially extract up to 2,000 tonnes of lithium per year. That means we would account for 4 percent of global production."
Lithium extraction has taken on a strategic dimension, the mineral being a crucial component in the manufacturing of smartphones and batteries for electric vehicles.
For now, though, the cost of extracting it from geothermal wells means it will be a long time before the process can be scaled up to an industrial level.
"No matter what, we know the potential in the Rhine basin is there," Neumann concludes.
"It offers a solution, an opportunity for France to be able to source minerals on its soil, and no longer depend on imports of such a strategic mineral for the future."
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Taking Senegalese Soccer to New Heights, With Pride and Style
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Aliou Cissé, one of the best of a new generation of African coaches, has reinvented Senegal’s national team and given the country a new sense of patriotism. His next goal: the World Cup.
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By Elian Peltier and Mady Camara
DIAMNIADIO, Senegal — Standing on the sidelines of Senegal’s brand-new national stadium, Aliou Cissé, the biggest fan of his own team, waved his arms at 50,000 fans, exhorting them to cheer even louder, his signature dreadlocks bouncing on his shoulders.
Fans roared back, clapping and blowing their vuvuzelas at a more deafening pitch. Minutes later, Senegal defeated its fiercest rival, Egypt, earning a qualification for soccer’s World Cup, which begins this November in Qatar.
“When we are together, Senegal wins,” a grinning Mr. Cissé, 46, said at a postgame news conference. Or, as he likes to repeat in Wolof, one of the country’s national languages, “Mboloo Mooy gagner” — “Unity brings victory.”
If Senegal feels proud and patriotic these days, it’s thanks in large part to its national team — and to Mr. Cissé, a former professional player who has reinvented Senegalese soccer and built what is currently the best team in Africa.
“The barometer of the Senegalese society today is soccer,” Mr. Cissé said in a recent interview with The New York Times in Diamniadio, a newly built city on the outskirts of Dakar where the new stadium sits. “People watch us play and they’re proud to be Senegalese, proud to be African.”
Mr. Cissé led the squad that won the Africa Cup of Nations earlier this year, the country’s first soccer title. In doing so, he proved to the Senegalese people that one of their own could succeed where no one else had.
European managers have long coached many African national teams, including Senegal’s, but that is changing, a shift embodied by Mr. Cissé.
From Algeria to Zimbabwe, Sudan to Burkina Faso, a rising generation of African managers are building a new coaching culture on the continent. Sixteen teams now have local coaches, and the three sub-Saharan African teams going to Qatar later this year — Cameroon, Ghana and Senegal — all have former national players as managers.
“More and more professional players on the continent want to be coaches,” said Ferdinand Coly, a former teammate of Mr. Cissé’s. “Local expertise is gaining ground.”
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Although Mr. Cissé maintains that European coaches have done a lot for African teams, that era is fading.
Born in the southern Senegalese region of Casamance in 1976, Mr. Cissé moved to France when he was 9 and grew up in the suburbs of Paris, one of the world’s best pools of soccer talent.
His trajectory is similar to many African players who were raised in Europe or joined youth academies there. “When I was out, I was French, but at home I was truly Senegalese,” Mr. Cissé said about speaking Wolof and following the family’s customs while in France.
Mr. Cissé joined the youth academy of Lille, in northern France, at 14, and played in French and English clubs in the 1990s and 2000s, including the French powerhouse Paris St.-Germain, Portsmouth and Birmingham City, which competed in England’s top league.
At the 2002 World Cup, he captained a Senegalese squad participating in its first World Cup — one that stunned France, the world champions at the time, in a surprise victory that many still refer to with warm nostalgia. Senegal reached the quarterfinals, the team’s biggest achievement to date in the competition.
As a coach, Mr. Cissé now appeals to both Senegalese players raised in their native country, and to those who moved to France in their youth like him, building a bridge between the squad’s “locals” and its “binationals,” as they are referred to among the team’s staff.
It has been a long road to success. When Mr. Cissé took over the team in 2015, Senegal had been performing poorly at the Africa Cup of Nations and had failed to qualify for the last three World Cup editions. Mr. Cissé’s predecessors were fired one after another.
Seven years later, Mr. Cissé, nicknamed “El Tactico,” for his efficient but restrained approach to the game, will bring Senegal to its third World Cup and his second one as a coach. The era when African teams were “observing” is over, he says, and one will win the coveted trophy one day.
“Why not us?” he said.
Régis Bogaert, a former French youth coach of Mr. Cissé’s at Lille and now his deputy on the Senegalese team, said Mr. Cissé had conveyed a sense of mission to his players. “He is making many people want to be the next Aliou Cissé in Senegal and in Africa,” Mr. Bogaert said.
Soccer, a national passion, is everywhere in Senegal, whether in the youth academies nurturing future talents, or on Dakar’s beaches, empty construction sites and pitches dotting the city’s corniche along the Atlantic Ocean.
“To be the coach of the national team today is to be a politician,” said Mr. Cissé, who often repeats that he lives in Senegal and feels the country’s pressure on a daily basis, unlike his players or the foreign coaches who live abroad. “It’s about knowing the economy, the culture, the education and history of your country.”
His sense of humor and fashion tastes have also helped with his popularity: Mr. Cissé often wears shiny white sneakers and thick black square glasses, and he keeps his dreadlocks under a New York Yankees or Team Senegal cap, giving him the air of a cool father. He has five children, whom he makes sound as challenging to manage as the national team.
If Mr. Cissé has shared Senegal’s biggest successes, he has also experienced some of the country’s worst traumas. In 2002, he lost 11 relatives in a shipwreck that killed more than 1,800 passengers off the coasts of Senegal and Gambia.
Senegal’s victory at the Africa Cup of Nations earlier this year came 20 years after Mr. Cissé missed a penalty in the final of the same tournament, depriving the team of its first trophy back then — a memory that long haunted his nights, he said.
Since then, Senegal has been having happier days on the pitch, and the national pride surrounding the team was on full display last month when Senegal defeated Egypt in a penalty shootout in its first game in Diamniadio’s stadium.
Some fans said they had slept outside the stadium the night before to make sure they got the best seats. Hours before kickoff, thousands more lined up to enter, the sounds of whistles and drums filling the air.
“It’s a great day for Senegal,” said Sally Diassy, a French-Senegalese 30-year-old who lives in France and said she was visiting Senegal to support her favorite team.
The jubilation on display after the win echoed the triumphant return of the Senegalese players after they won the Africa Cup of Nations in February. Tens of thousands of fans greeted them as they paraded in the streets of Dakar. President Macky Sall rewarded the team and Mr. Cissé’s staff with some land in the capital and in Diamniadio, along with about $83,000, an exorbitant sum that set off some minor protests in a country where nearly half of the population lives under the poverty line.
But some players have also given back: Sadio Mané, the team’s star, has built a hospital in his native village. Kalidou Koulibaly, the captain, bought ambulances for his father’s village.
“Players want to be role models in their own country,” said Salif Diallo, a veteran soccer journalist who has followed Mr. Cissé’s career as a player and a coach. “This team is changing the perception that Senegalese have of themselves.”
Those who know Mr. Cissé say that once he is done with the national team, he will want to play a greater role for his country.
“I’ve tried to set an example,” Mr. Cissé said of his career as both player and coach. “If a Senegalese player moves to Birmingham or Montpelier or wherever I’ve played tomorrow, I hope he will be welcomed because they will remember that Aliou Cissé was a good guy.”
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Opex 360
La Turquie a l’intention de lancer une nouvelle opération militaire dans le nord de la Syrie
par Laurent Lagneau · 25 mai 2022
En octobre 2019, la Turquie lança, avec ses supplétifs de l' »Armée nationale syrienne », sa troisième opération militaire dans le nord de la Syrie. Appelée « Source de Paix », celle-ci visait à y établir une zone tampon sur une profondeur de 30 km afin d’empêcher d’éventuelles infiltrations de combattants kurdes sur son territoire et d’encourager le retour des réfugiés syriens dans leur pays.
Rendue possible par le retrait des forces américaines des localités de Tal Abyad et de Ras al-Aïn cette offensive fut suspendue une dizaine de jours plus tard, après une trêve obtenue par Mike Pence, alors vice-président des États-Unis et, surtout, un accord trouvé avec la Russie, proche alliée de la Syrie. Il fut ainsi convenu que la Turquie exercerait son contrôle sur une bande de 120 km de long et que les milices kurdes syriennes [YPG] abandonneraient leurs positions dans cette zone.
À l’époque, cette offensive turque avait mis à mal l’unité de l’Otan étant donné qu’elle compliqua le combat alors mené contre l’État islamique [EI ou Daesh], les YPG étant soutenues par la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis [opération Inherent Resolve – OIR]. En outre, certains supplétifs syriens de la Turquie furant accusés d’avoir entretenu des liens « étroits » avec l’organisation terroriste et commis des exactions contre les civils kurdes. À ce propos, la demande adressée par les Nations unies à Ankara pour enquêter sur ces dernières est restée, à ce jour, lettre morte.
On en était resté là quand, en octobre 2021, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, laissa entendre qu’une nouvelle offensive pourrait être lancée dans le nord de la Syrie, en réaction à des attaques menées contre ses troupes, en particulier dans les environs du canton d’Afrin. « Nous sommes déterminés à éliminer nous-mêmes les menaces en provenance de Syrie », avait-il dit.
En clair, l’objectif pour la Turquie serait de s’emparer des zones situés au sud de la localité de Kobané afin de les relier à celles déjà sous son contrôle, l’idée étant de s’assurer une continuité territoriale le long sa frontière avec la Syrie. Mais les choses n’allèrent pas plus loin que les quelques mouvements de troupes alors observés.
Seulement, M. Erdogan a annoncé, le 24 mai, le lancement prochain d’une opération militaire en Syrie afin d’élargir la zone de « sécurité » instaurée en octobre 2019. Et toujours avec l’idée d’y installer les 3,7 millions de ressortissants syriens actuellement réfugiés en Turquie. Ce qui ne va d’ailleurs pas sans susciter quelques tensions…
Pour favoriser le retour de ces Syriens dans leur pays, Ankara a l’intention de construire treize villes dans les secteurs sous contrôle turc, sur le modèle de celle d’al-Kamounah, inaugurée le 8 mai dernier par Süleyman Soylu, le ministre turc de l’Intérieur. Une telle politique permettrait de « diluer » la population kurde parmi celle des arabes syriens.
Le contexte à une telle opération peut sembler favorable : l’attention de la Russie se concentre sur l’Ukraine et l’Otan a besoin de se concilier les bonnes grâces de la Turquie pour permettre son élargissement vers la Suède et la Finlande. Élargissement pour le moment bloqué par Ankara, au motif que les deux pays candidats soutiendraient les militants du Parti des travailleurs du Kurdistan [PKK], organisation considérée comme terroriste et ayant des liens avec les YPG.
Cela étant, les États-Unis ont pris les devants. « Nous condamnons tout escalade. Nous soutenons le maintien des lignes de cessez-le-feu actuelles », a réagi Ned Price, le porte-parole de la diplomatie américaine. « Nous attendons de la Turquie qu’elle respecte le communiqué commun d’octobre 2019 », a-t-il continué. Et d’insister : « Nous reconnaissons les inquiétudes de sécurité légitimes de la Turquie sur sa frontière sud. Mais toute nouvelle offensive saperait davantage la stabilité régionale et mettrait en danger les forces américaines dans la campagne de la coalition contre l’EI. »
Le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, s’est également opposé à cette offensive turque annoncée. « Nous défendons l’intégrité territoriale de la Syrie, et ce dont la Syrie a besoin, ce n’est pas de plus d’opérations militaires d’où qu’elles viennent », a-t-il dit. « Ce dont la Syrie a besoin, c’est d’une solution politique. Ce dont la Syrie a besoin, c’est de plus d’aide humanitaire, et ce sont les deux choses sur lesquelles nous travaillons », a-t-il martelé.
Valeurs Actuelles
Grenoble : l’autorisation du burkini dans les piscines suspendue par la justice
En souhaitant autoriser le port du burkini dans les piscines municipales de sa ville, l’édile EELV Éric Piolle avait déclenché de vifs débats dans l’Hexagone. Mais c’était sans compter sur une décision du tribunal administratif, qui suspend les dispositions prises par le maire de Grenoble, rapporte Le Parisien, mercredi 25 mai.
L’instance a donné raison au préfet de l’Isère Laurent Prévost, qui, conformément aux instructions reçues par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, avait déposé un référé laïcité, une procédure comprise dans la loi séparatisme de 2021 permettant aux préfets de demander la suspension d’un acte d’une collectivité qui porterait « gravement atteinte aux principes de laïcité et de neutralité des services publics ». Le pensionnaire de la place Beauvau jugeait notamment que le but de cette prise de position de l’élu écologiste était de « céder à des revendications communautaristes à visées religieuses ».
Un débat national
Après presque six heures de séance le 15 mai dernier, les élus du conseil municipal grenoblois adoptaient la disposition, 29 représentants ayant voté en faveur du nouveau règlement intérieur de ces établissements publics, 27 s’étant positionnés contre, et trois s’étant abstenus.
La question du burkini avait alors largement dépassé les frontières de la cité iséroise. De nombreuses personnalités politiques de droite, mais aussi des élus au sein même d’EELV ou de La France insoumise, avaient fustigé la disposition souhaitée par le candidat arrivé en troisième place de la dernière primaire écologiste. Ce dernier justifiait alors son choix en arguant qu’il permettait « d’assurer l’égalité d’accès aux services publics, et la liberté de se vêtir ou se dévêtir, dans le respect de l’hygiène et de la sécurité », et taxait la polémique naissante de « non-sujet ».
New York Times - World
Will Colombia Elect Its First Leftist Leader?
A rally for presidential candidate Gustavo Petro in Cartagena, Colombia, on May 14.Credit...
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A large and loud youth electorate hungry to transform one of Latin America’s most unequal societies could propel Gustavo Petro, a former rebel, to the presidency.
By Julie Turkewitz
Photographs by Federico Rios
FUSAGASUGÁ, Colombia — The man onstage surrounded by a screaming, sweating, fawning crowd seemed like an odd choice for a youth icon. Gustavo Petro is gray-haired, 62, and, in his speeches, he’s more roaring preacher than conversational TikTok star.
But after an improbable rise from clandestine rebel to Bogotá mayor and bullish face of the Colombian opposition, Mr. Petro could soon become the country’s first leftist president, a watershed moment for one of the most politically conservative societies in Latin America.
And his ascent has, in no small part, been propelled by the biggest, loudest and possibly angriest youth electorate in Colombia’s history, demanding the transformation of a country long cleaved by deep social and racial inequality.
There are now nearly nine million Colombian voters 28 or younger, the most in history, and a quarter of the electorate. They are restive, raised on promises of higher education and good jobs, disillusioned by current prospects, more digitally connected and arguably more empowered than any previous generation.
“Petro is change,” said Camila Riveros, 30, wrapped in a Colombian flag at a campaign event this month outside Bogotá, the capital. “People are tired of eating dirt.”
As Colombians prepare to vote on Sunday, Mr. Petro has promised to overhaul the country’s capitalist economic model and vastly expand social programs, pledging to introduce guaranteed work with a basic income, shift the country to a publicly controlled health system and increase access to higher education, in part by raising taxes on the rich.
Mr. Petro has been ahead in the polls for months — though surveys suggest he will face a runoff in June — and his popularity reflects both leftist gains across Latin America and an anti-incumbent fervor that has intensified as the pandemic has battered the region.
“We have a decision to make,” Mr. Petro said at another campaign event this month in the Caribbean city of Cartagena. “We maintain things the way they are, or we scream: Freedom!”
But critics say Mr. Petro is ill-suited for office, arguing that his policies, which include a plan to halt all new oil exploration in a country where fuel is a critical export, would ruin the economy.
He has also taken direct swings at the country’s major institutions — most notably the armed forces — escalating tensions with military leaders and leading to concerns about the stability of Colombia’s longstanding but vulnerable democracy.
Mr. Petro’s main opponent, Federico Gutiérrez, 47, a former mayor of Medellín, the country’s second largest city, and the candidate of the conservative establishment, proposes a more modest path forward.
“Of course we need to change many things,” he said in an interview, citing a plan that would ramp up fracking for oil, steer more money to local governments and create a special unit to fight urban crime. “But changes can never mean a leap into the void without a parachute.”
A third candidate, Rodolfo Hernández, 77, a former mayor with a populist, anti-corruption platform has been climbing in the polls.
The election comes at a difficult moment for the country. Polls show widespread dissatisfaction with the government of the current president, Iván Duque, who is backed by the same political coalition as Mr. Gutiérrez, and frustration over chronic poverty, a widening income gap and insecurity, all of which have worsened during the pandemic.
Among those hurt the most by these problems are younger Colombians, who are likely to play a big role in determining whether the country takes a major lurch to the left.
Young people led anti-government protests that filled the streets of Colombia last year, dominating the national conversation for weeks. At least 46 people died — many of them young, unarmed protesters and many at the hands of the police — in what became referred to as the “national strike.”
Some analysts expect young people to vote in record numbers, energized not just by Mr. Petro, but by his running mate, Francia Márquez, 40, an environmental activist with a gender, race and class-conscious focus who would be the country’s first Black vice president.
“The TikTok generation that is very connected to Francia, that is very connected to Petro, is going to be decisive,” said Fernando Posada, 30, a political analyst.
Today’s younger generation is the most educated in Colombian history, but is also grappling with 10 percent annual inflation, a 20 percent youth unemployment rate and a 40 percent poverty rate. Many — both supporters and critics of Mr. Petro — say they feel betrayed by decades of leaders who have promised opportunity but delivered little.
In a May poll by the firm Invamer, more than 53 percent of voters ages 18 to 24 and about 45 percent of voters ages 25 to 34 said they were planning to vote for Mr. Petro. In both age categories, less than half those numbers said they would vote for Mr. Gutierrez or Mr. Hernández.
Natalia Arévalo, 30, a single mother of three, marched for days during protests last year, with her daughter, Lizeth, 10, wearing a placard around her neck that read: “What awaits us children?”
“You have to choose between paying your debts and feeding your kids,” said Ms. Arévalo, who supports Mr. Petro.
“You can’t eat eggs, you can’t eat meat, you can’t eat anything,” she added. “We have to give a 180-degree turn to all that we’ve had for the last 20 years.”
To be sure, many young voters are skeptical of Mr. Petro’s ability to deliver on his promises.
In Fusagasugá, Nina Cruz, 27, a cafe worker, said Mr. Petro would fail Colombia’s struggling families, and she was particularly repulsed by his past as a member of a leftist rebel group.
The country has a long a history of violent militias that claim to help the indigent — and end up terrorizing them.
“What he is saying is: ‘I’m going to help the poor,’” she said. “That’s a total lie.”
Mr. Petro, an economist, grew up outside Bogotá. As a teenager, he joined the M-19, a leftist urban militia that sought to seize power and claimed to promote social justice.
The group was never as large or as violent as the country’s main guerrilla force, the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC. But in 1985, the M-19 occupied a national judicial building, sparking a battle with the police and the military that left 94 people dead.
Mr. Petro, who did not participate in the takeover, ended up in prison for his involvement with the group.
He eventually demobilized and ran for a senate seat, emerging as the combative face of the left, pushing open conversations about corruption and wrongdoing.
Some critics have warned that Mr. Petro’s energy proposals would bankrupt the country. Oil represents 40 percent of Colombia’s exports and Juan Carlos Echeverry, a former finance minister, has said that halting oil exploration “would be economic suicide.’’
Mr. Petro also has a reputation for an authoritarian streak. As mayor of Bogotá, he circumvented the City Council and often failed to listen to advisers, said Daniel Garcia-Peña, who worked with Mr. Petro for a decade before quitting in 2012. In his resignation letter Mr. Garcia-Peña called Mr. Petro “a despot.”
The election comes as polls show growing distrust in the country’s democratic institutions, including the country’s national registrar, an election body that bungled the initial vote count in a congressional election in March.
The error, which the registrar called procedural, has led to concerns that losing candidates will declare fraud, setting off a legitimacy crisis.
The country is also being roiled by rising violence, threatening to undermine the democratic process. The Mission for Electoral Observation, a local group, called this pre-election period the most violent in 12 years.
Candidates pushing change have been murdered on the campaign trail before.
Both Mr. Petro and Ms. Márquez have received death threats, and at his campaign event in Cartagena, he took the stage flanked by men holding bulletproof shields.
Some voters held signs that read “Black children’s lives matter,” and “if it’s not Petro, we’re screwed.”
There was excitement — but also trepidation.
“What we want are opportunities for everyone,” said Lauren Jiménez, 21, a university student.
But “if Petro can’t follow through, I know we will see the same thing that happened with the Duque government: a social explosion,” she warned. “Because we’re tired of staying quiet.”
Sofía Villamil contributed reporting from Bogotá, and Federico Rios from Cartagena.
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France24 - World
The virtues of France's most remarkable trees
Issued on: 23/05/2022 - 17:08
FRANCE 24
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We take you to discover some of France's most remarkable trees. In the village of Lucheux, in the northern Somme region, two triple-centenarian lime trees have intertwined over time to become one. They have even played a part in village history: for the past 300 years, they have shaped the future of married couples. Meanwhile, in the Seine-et-Marne region east of Paris, a Japanese sophora (pictured) arouses wonder and curiosity in observers. It stands in the grounds of a school for teenagers with learning difficulties, who regularly draw the tree.
France24 - Monde
Fact or fake : le locataire de l'Élysée est-il à la tête de l'Union Européenne ?
Publié le : 29/04/2022 - 16:31
La France a pris la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne le 1er janvier 2022. Mais cette présidence ne signifie pas pour autant que le chef d'État français dirige l'Union Européenne. Notre équipe a fait le point sur le fonctionnement des institutions européennes pour clarifier les fonctions de chacun et démêler le vrai du faux.
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Semer de bons radis croquants, un jeu d’enfant
ActuLa culture du radis, c’est bête comme chou, alors ne vous en privez pas. Vous pouvez le semer dès la mi-mai et tout au long de l’été, et le récolter au fur et à mesure, en échange d’un peu d’attention.
Marcel GuedjDes radis toute l’année, c’est possible, en échelonnant les semis sur les saisons et en utilisant les variétés adaptées. Par exemple, le rond écarlate, que l’on sème en février-mars (sous abri) pour le récolter au printemps ; ou bien le noir gros rond d’hiver ou le rose de Chine, à semer aux beaux jours (de mai à août) pour une récolte près de quatre mois plus tard. Ces radis d’hiver sont relevés, volumineux, juteux et diététiques.
Mais, sans conteste, c’est le petit radis rond ou long, rouge ou bien blanc et rouge que nous préférons. Cet estival croquant et délicieux, dit « de tous les mois », vous le sèmerez tout l’été, pour le récolter et le déguster quelque trois semaines plus tard. Le nom de l’une de ses variétés l’affirme, et c’est tout dire : le radis de 18 jours.
Un peu de soleil et beaucoup d’eau
Le radis de tous les mois se sème directement en terre fraîche, humifère et bien émiettée (car le radis est un légume-racine, qui pousse donc dans la terre), à la volée ou en lignes espacées de 20 cm environ. On peut aussi le semer entre les rangs d’autres légumes (chou, haricots, pois, carotte, tomate, etc.) pour ne pas perdre de place, qui l’aident notamment contre certains parasites comme l’altise et lui apportent un peu d’ombre. Car le radis aime le soleil, mais point trop n’en faut. Dans de bonnes conditions, la levée intervient au bout de 3 à 5 jours.
Pensez à renouveler le semis tous les mois pour étaler les récoltes. Récoltez les radis régulièrement : ne tardez pas trop car, sinon, ils se creusent ou deviennent piquants. Arrachez-les dès qu’ils vous paraissent avoir la bonne taille, car ils sont plus doux quand on les récolte encore jeunes.
Les gestes précis du semis
- Semer les graines à la volée ou en lignes espacées de 20 cm environ.
- Recouvrir les graines d’une couche de 1 cm de terreau.
- Tasser avec le dos du râteau et arroser en pluie pour ne pas déranger les graines.
- Si la levée est trop serrée, arracher certaines pousses (on dit éclaircir) quand les plants ont 3 à 4 feuilles pour laisser environ 2 cm entre chaque radis afin de permettre à chacun de bien se développer.
Jardinage Opex 360
Le plus ancien des pilotes de chasse russes a été abattu en Ukraine, alors qu’il volait à bord d’un Su-25
par Laurent Lagneau · 25 mai 2022
Ces derniers jours, il a été rapporté que la chambre basse du Parlement russe [la « Douma »] examinait un projet de loi visant à abolir la limite d’âge pour servir au sein des forces armées. Actuellement, celle-ci est de 40 ans pour les citoyens russes [comme pour la Légion étrangère…] et de 30 ans pour les ressortissants étrangers.
« Le but du projet de loi est d’éliminer la limite d’âge pour les citoyens en âge de travailler […], à laquelle ils ont le droit de conclure le premier contrat de service militaire. Or, pour l’utilisation d’armes de haute précision, le fonctionnement d’armes et d’équipements militaires, des spécialistes hautement professionnels sont nécessaires. L’expérience montre qu’ils le deviennent entre 40 et 45 ans », est-il précisé dans l’exposé des motifs.
Cela étant, même si « la jeunesse n’est pas une période de la vie » mais un « état d’esprit », pour reprendre le poème de Samuel Ullman [et faussement attribué au général MacArthur, ndlr], il n’en demeure pas moins que, pour certaines spécialités, une limite d’âge s’impose. Comme par exemple pour les pilotes de chasse, métier exigeant s’il en est au regard des contraintes physiques qu’il suppose [il en va autrement pour les pilotes de ligne…. dont l’âge de départ à la retraite est de 60 ans, sauf cas particuliers].
Pour autant, le général russe Kanamat Botashev, 63 ans, s’est affranchi de toute limite d’âge en prenant les commandes de l’avion d’attaque Su-25 « Frogfoot » qui a été abattu par les forces ukraniennes avec un missile Stinger, le 20 mai dernier, au-dessus de la région de Louhansk.
Le décès du général Botashev a été annoncé via un canal fréquenté par les pilotes militaires russes sur le réseau Telegram. « Au revoir commandant. Il y a peu de gens sur cette planète qui vivaient dans le ciel comme vous. Le ciel prend le meilleur. Aujourd’hui, il vous a pris », a déploré l’un des participants à ce forum.
La mort du général Botashev a par la suite été confirmée par trois de ses anciens subordonnés auprès du service russe de la BBC. Cela étant, une telle information est toujours à prendre avec prudence dans la mesure où il a été dit qu’au moins douze généraux russes avaient été tués en Ukraine… alors que certains d’entre-eux sont toujours bel et bien vivants, comme le général Magomed Tushaev, lequel apparaît régulièrement dans des vidéos publiées par les forces russes.
Quoi qu’il en soit, que le fait que le général Botashev se soit retrouvé aux commandes d’un Su-25 « Frogfoot » est un mystère… Officiellement, il avait été contraint de mettre un terme à sa carrière militaire en 2013, alors qu’il commandait un régiment de chasse. Il lui avait été notamment reproché de voler sans autorisation médicale et d’être responsable de la perte d’un Su-27UB, qu’il avait piloté sans les qualifications requises. « Je voulais juste piloter un chasseur de ce type, mais je n’ai pas tenu compte du fait qu’un tel avion avait ses propres caractéristiques », avait-il déclaré lors de son procès, à l’issue duquel il fut condamné à quatre ans de probation et à une amende de 5 millions de roubles.
Par la suite, le général Botashev devint le vice-président de la DOSAAF [société des volontaires pour la coopération avec l’armée, l’aviation et la marine], une organisation paramilitaire visant à contribuer à « l’éducation patriotique de la population et sa préparation à la défense de la patrie ».
Étant donné les conditions dans lesquelles il fut contraint de quitter les forces aériennes russes, le général Botashev a probablement été embauché par un groupe paramilitaire, comme Wagner, lequel a accéléré son recrutement depuis mars dernier, en vue des opérations en Ukraine.
Opex 360
La Pologne veut se procurer des chars Leopard 2 ou K2 Black Panther pour remplacer les T-72 livrés à Kiev
par Laurent Lagneau · 24 mai 2022
Ceux qui ont prophétisé la fin du char de combat dans leurs commentaires sur les déboires des forces russes en Ukraine en seront sans doute [et encore] pour leurs frais. En tout cas, cette opinion n’est pas partagée par la Pologne, qui a récemment livré à Kiev un nombre a priori significatif de T-72 hérités de la période où elle est membre du Pacte de Varsovie.
Pour rappel, le Royaume-Uni s’était dit prêt à envoyer des chars Challenger 2 en Pologne afin de compenser le déficit capacitaire créée par ce don des T-72 aux forces ukrainiennes, lesquelles n’auront d’ailleurs pas tardé à les modifier pour les adapter à leurs propres standard, à en juger par des images ayant circulé sur les réseaux sociaux.
Cela étant, on pouvait penser que l’armée polonaise attendrait la livraison des 250 chars M1A2 SEPv3 Abrams récemment commandés auprès des États-Unis pour environ 5 milliards de dollars afin de remplacer ses T-72. Mais tel n’est pas le plan de Varsovie.
Selon une information repérée par Army Recognition, la Pologne ne compte pas compter sur le seul soutien britannique [susceptible d’être limité dans le temps, la British Army n’ayant que 225 Challenger 2 dans son inventaire, ndlr]… Surtout dans le contexte actuel. Aussi, a-t-elle entamé des discussions avec l’Allemagne et la Corée du Sud pour se procurer soit des Leopard 2A7, soit des K2 « Black Panther », dont une version fut développée pour répondre aux besoins de l’armée polonaise. Appelée « K2PL », elle avait été dévoilée lors du salon de l’armement MSPO, organisé à Kielce, en septembre 2020.
Visiblement, et contre toute attente, ce char sud-coréen, produit par Hyundai Rotem, pourrait finalement prendre la direction de la Pologne… Du moins, cette probabilité s’est renforcée après les propos tenus par Andrzej Duda, le président polonais, ce 24 mai, en marge du Forum économique mondial de Davos.
Pour des raisons pratiques [et de logistiques], la préférence de l’armée polonaise devait logiquement se porter sur le Leopard 2 allemand, pour la bonne et simple raison qu’elle en dispose déjà environ 250 exemplaires. Aussi, Varsovie comptait pouvoir s’en procurer davantage dans le cadre de l’initiative allemande « Ringstausch », laquelle prévoit le remplacement par Berlin des équipements d’origine soviétique livrés aux forces ukrainiennes par les États membres de l’Otan. Si la République tchèque va bénéficier de ce dispositif, ce n’est a priori pas le cas de la Pologne. D’où la colère du président Duda.
Le gouvernement allemand « n’a pas tenu ses promesses », a accusé le président polonais. « Et franchement, nous en sommes très déçu », a-t-il continué. « Nous avons fourni à l’Ukraine un grand nombre de chars. Ce faisant, nous avons affaibli notre propre potentiel militaire et nous avons épuisé nos propres stocks militaires. C’est pourquoi la Pologne espérait également le soutien de l’Allemagne », a-t-il rappelé.
Cela étant, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a dit vouloir dissiper toute ambiguïté. Il est clair « que nous ne pouvons pas livrer du matériel lourd en appuyant sur un bouton ou en claquant des doigts. Il est important que nous soyons en communication constante les uns avec les autres afin d’éviter tout malentendu », a-t-elle fait valoir.
New York Times - World
Ukraine Live Updates: Russia Moves to Stabilize Its Economy as War Takes a Toll
Kyiv May 26, 6:18 p.m.
Moscow May 26, 6:18 p.m.
Washington May 26, 11:18 a.m.
The country’s central bank cut interest rates again as President Vladimir V. Putin moved to raise the minimum wage and sweeten military benefits. Two Russian soldiers pleaded guilty in the second war crimes trial in Ukraine since the fighting began.
Eshe Nelson and Shashank Bengali
As the financial pain of the war weighs on Russia, the country’s central bank cut interest rates again on Thursday, the latest in a raft of measures by Moscow aimed at stabilizing an economy buffeted by Western sanctions and four months of fighting in Ukraine.
The move came as President Vladimir V. Putin promised to increase the minimum wage and military benefits, a rare acknowledgment of the costs of his war, even as he insisted that Russia’s economy was weathering the asset freezes and departures of foreign companies that have followed his invasion of Ukraine.
Russia has taken drastic action to stabilize its economy since the Feb. 24 invasion deepened its isolation and sparked fears of a crash. Since the Russian Central Bank doubled interest rates to 20 percent to shore up a plunging currency, the ruble has rebounded, leading the bank to reduce its benchmark rate to 11 percent on Thursday, with analysts saying that further cuts could come.
Yet the war’s toll in Russia, though difficult to quantify, is becoming unmistakable. Prices of consumer goods are soaring. Basic items, from paper to buttons, are in short supply. Sales in the lucrative energy sector are projected to fall this year as European customers begin to pivot away from Russian oil. In announcing the interest rate cut, the head of the central bank warned that the coming months would be “difficult for both companies and citizens.”
The proposals announced by Mr. Putin on state television on Wednesday were an attempt to ease the pain for Russia’s people. In video clips released by the Kremlin, he was seen directing senior officials to raise payments to service members deployed in Ukraine and double child care allowances for women in the military. He also pledged an increase of 10 percent next month in the minimum wage and pensions for older people who are not in paid employment.
In other developments:
Russia’s Supreme Court has delayed until June 29 a hearing to determine whether the Azov battalion, a regiment of the Ukrainian National Guard that made up the bulk of the fighters at the Azovstal steel plant in Mariupol, should be designated a terrorist organization.
Two Russian soldiers pleaded guilty on Thursday to firing on a town in eastern Ukraine’s Kharkiv region from a position across the border in Russia. It is the second war crimes trial to take place in Ukraine since Russia’s full-scale invasion began.
On the battlefield, Russia’s ambitions are narrowing to three cities in eastern Ukraine’s Donbas region. With the depletion of troops and equipment, some analysts expect the battle to be Russia’s last major offensive of the war.
The European Union has stalled on its proposed ban on Russian oil, held up by Hungary’s refusal to back the measure along with the other 26 members of the bloc. Earlier this week, Prime Minister Viktor Orban asked that the proposed embargo remain off the table. He said that his concerns about it had not been resolved.
Cassandra Vinograd
The mayor of Kharkiv says Ukraine’s second-largest city is coming under fire. “Today in Kharkiv it is loud and dangerous,” the mayor, Ihor Terekhov, said in a video posted to Facebook. “There are wounded and unfortunately dead.” Earlier this month, Ukrainian forces had pushed Russian troops out of the city and beyond striking distance.
Somini Sengupta
DAVOS, Switzerland — The night the Russian bombing began, Ilyess El Kortbi, 25, a climate activist from Kharkiv, Ukraine, was on an overnight train to Kyiv, the country’s capital, to attend a conference on peace.
“When I woke up, everyone was silent. I asked why,” said Ilyess, who uses the nonbinary pronouns they/them. “Russian troops had entered Kharkiv region.”
They haven’t been back since, and they don’t want to, considering that Ilyess is regarded as a male and all adult males are forbidden from leaving the country and required to join the military. Their mother insisted that they leave.
At first, they panicked. Then they thought of fellow Fridays for the Future activists in other war zones. “Now it is in Ukraine. But it was also in Syria. In Afghanistan. In Iraq,” they said Thursday at a protest with a few dozen others, down the road from the World Economic Forum venue in Davos, Switzerland.
Hello from Davos!I am here because of the war in my country Ukraine🇺🇦 Because Europe is dependent on Fossil Energy owned by dictator Putin. War in Ukraine is Climate Crisis of today in EuropeI am here because I want Leaders and Business to #StandWithUkraine not on empty word pic.twitter.com/Ghc2M8CJ0E
They noted that climate activists had long urged European leaders to shift away from oil and gas, imported largely from Russia.
“Such wars are caused by energies we no longer need,” they said. “Here it is, a war funded by Europe being dependent on fossils, which is also the main cause of the climate crisis.”
They lost two fellow members of Fridays for the Future in the war, choking up at the memory. One was in school; the other had just graduated from university.
“It was so difficult to build a movement in Ukraine,” they said. “It wasn’t popular. We were continuing. We were just demanding something. It’s just unfair. Now they’re dead.”
Ilyess and fellow youth climate activists also plan to protest at the June meeting of the Group of 7 in Germany.
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Aurelien Breeden
In a phone conversation with the Turkish president, President Emmanuel Macron of France said it was important to “respect the sovereign choice” made by Sweden and Finland to join NATO, which Turkey has opposed so far. The French presidency said in a statement that Macron hoped there would be a “quick solution” to the blockage.
Cassandra Vinograd
Prime Minister Sanna Marin of Finland is on a visit to Ukraine, where she met with President Volodymyr Zelensky and toured the towns of Bucha and Irpin, which were devastated by fighting. Russia’s invasion of Ukraine prompted Marin’s government to apply for NATO membership.
Valerie Hopkins
Two Russian soldiers pleaded guilty on Thursday to firing on eastern Ukraine’s Kharkiv region from across the border in Russia, in the second war crimes trial to take place in Ukraine since Russia’s full-scale invasion began.
The soldiers, Alexander Bobikin and Alexander Ivanov, acknowledged being part of an artillery unit that shelled the village of Derhachi, destroying a school, from a position near the Russian border city of Belgorod. The men, who served as an artillery driver and a gunner, crossed the border and continued shelling before being captured, prosecutors said. The hearing was live streamed on YouTube.
“I am completely guilty of the crimes of which I am accused,” Mr. Bobikin said from the glass cell in which he and Mr. Ivanov were held in the courtroom. “We fired at Ukraine from Russia.”
The two soldiers are charged with violating the laws and customs of war. The charge is laid out by the Geneva Conventions, to which Ukraine is a party. Prosecutors told the court in the Kotelevska district of central Ukraine that the men deserved to be jailed for 12 years.
Mr. Ivanov asked for leniency. “I repent and ask for a reduction in the sentence,” he said.
The verdict is due on May 31. It will likely be the second war crimes verdict handed down in Ukraine after a court in the capital, Kyiv, convicted Sgt. Vadim Shishimarin of killing a 62-year-old civilian in the Sumy region.
Chief Prosecutor Irina Venediktova said last week in an interview with local media Novoye Vremya that her office had identified 11,800 war crimes and 45 war crimes suspects.
Matthew Mpoke Bigg
Shell fire has killed at least three civilians in the eastern Ukrainian region of Luhansk since Wednesday as Moscow presses its attack, Ukrainian officials said. Russian forces targeted Luhansk’s last working gas distribution center, leaving the province without natural gas. There is also no electricity or centralized water system, an official said.
Anton Troianovski
President Vladimir V. Putin tried to put a brave face on Western companies’ exit from Russia. “Sometimes you look at those leaving and think, ‘Maybe thank God that they are,’” Putin said in a televised meeting. “Our businesses and our manufacturers have grown up and will successfully find a place on ground prepared by our partners. Nothing will change.” Earlier Thursday, the chairwoman of Russia’s central bank, Elvira Nabiullina, warned that the coming months would be “difficult for both companies and citizens” as the Russian economy adapts to sanctions.
Anton Troianovski
Putin also lashed out at Western governments that are freezing Russian assets in response to the country’s invasion of Ukraine. “Stealing others’ assets never ends well, primarily for those doing such wicked things,” he said in a televised meeting, according to the Interfax news agency.
Patricia Cohen and Valeriya Safronova
After sanctions hobbled production at its assembly plant in Kaliningrad, the Russian automaker Avtotor announced a lottery for free 10-acre plots of land — and the chance to buy seed potatoes — so employees could grow their own food in the westernmost fringe of the Russian empire during “the difficult economic situation.”
Banks have shortened receipts in response to a paper shortage. Clothing manufacturers said they were running out of buttons.
“The economic prospects for Russia are especially gloomy,” the Bank of Finland said in an analysis this month. “By initiating a brutal war against Ukraine, Russia has chosen to become much poorer and less influential in economic terms.”
It is not easy to figure out the impact of the war and sanctions on the Russian economy at a time when even using the words “war” and “invasion” are illegal. President Vladimir V. Putin has insisted that the economy is weathering the measures imposed by the United States, Europe and others.
Still, Avtotor’s vegetable patch lottery and what it says about the vulnerabilities facing the Russian people, along with shortages and price increases, are signs of the economic distress that is gripping some Russian businesses and workers since the war started.
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Valerie Hopkins
Two Russian soldiers pleaded guilty to firing on a town in eastern Ukraine’s Kharkiv region from a position across the border in Russia. The soldiers, Alexander Bobikin and Alexander Ivanov, issued their guilty plea in the second war crimes trial to take place in Ukraine since Russia’s full-scale invasion began in February. The trial is taking place in central Ukraine, and the verdict is due on Tuesday.
Patricia Cohen and Melissa Eddy
Chancellor Olaf Scholz of Germany helped close out the final hours of the annual meeting of global leaders at the World Economic Forumon Thursday by describing President Vladimir V. Putin of Russia as an imperialist throwback who must not be allowed to succeed in his invasion of Ukraine.
“Our goal is crystal clear,” Mr. Scholz told a packed hall in Davos, Switzerland. “We cannot allow Putin to win his war.”
Mr. Scholz said that even though Russia had nuclear weapons, that did not give it the right to unilaterally redraw borders.
“That is imperialism,” he said, “an attempt to blast us back to a time when war was a consistent instrument of politics.”
Invoking the horrors of World War II and Germany’s history of Nazi aggression, Mr. Scholz said that opposing Russia’s military adventurism was about not just the future of Ukraine, but also the system of international cooperation.
“The vow of ‘never again,’ is at stake,” he said.
The German leader also said that the war in Ukraine had led to much closer cooperation and unity among Europe’s leaders. “There will be no dictated peace,” he said. “Ukraine will not accept that, and neither will we.”
Still, he noted that, after decades of living in a world commanded by one or two superpowers, a new international order was emerging.
“We are experiencing what it means to live in a multipolar world,” Mr. Scholz told the audience. “I don’t buy a bipolar world.”
The United States is the “dominant power factor in the world,” he said, but it is “not the only power.”
“Of course, China is a global actor,” he added, but that does not mean that that should “give rise to China’s hegemony in Asia,” he said.
China has been Germany’s most important trading partner for several years, with goods worth 245.7 billion euros (about $263 billion) exchanged in 2021. But only recently has the idea that trade would bring about a more liberal democracy in China been abandoned in favor of viewing the country as a potential industrial rival, raising fears that failure to diversify its export-dominated economy could leave Germany scrambling for other options should relations sour — as has been the case with its dependence on Russia for fossil fuels since the start of the war.
Mr. Sholz nonetheless insisted that “a multipolar world is not a lawless world,” and that new international rules needed to be developed.
Certainly, the existing ones have come under strain with Russia’s invasion of Ukraine and evidence that soldiers have committed war crimes.
In response, the United States, Europe and their allies have tested the bounds of international trade and financial agreements with sanctions that have frozen the Russian Central Bank’s assets and seized those of Russian oligarchs.
Matthew Mpoke Bigg
Russian shell fire “all over the front line” in Ukraine’s eastern Donetsk region killed four civilians and wounded 12 others over the last 24 hours, Ukraine’s defense ministry said on Thursday. People are being evacuated in Marinka, a suburb of Donetsk city, after Russian incendiary projectiles started fires, the ministry said.
Eshe Nelson
Russia’s central bank slashed its benchmark interest rate to 11 percent, from 14 percent, in a hastily arranged meeting on Thursday as policymakers sought to support businesses and households struggling under sanctions.
The bank is cutting interest rates faster than expected as the country’s currency has rapidly appreciated, reaching its strongest level in four years against the U.S. dollar this week.
Capital controls imposed by the central bank after Russia’s invasion of Ukraine, particularly those forcing exporters to exchange their earnings into rubles, have increased demand for the Russian currency. The country’s large current account surplus, a measure of trade and investment flows, has been bolstered by high earnings from oil and gas exports and a drop in imports, is also keeping the ruble elevated. While the strength of the ruble has the benefit of easing inflation, it is also putting pressure on the country’s public finances because the budget relies on revenues from oil exports denominated in dollars.
The annual inflation rate in Russia climbed to 17.8 percent last month, the central bank said, but it was estimated to have declined slightly since then, faster than policymakers expected.
“The capital controls are probably the primary driver of why the ruble has recovered and strengthened so much,” said Brendan McKenna, an emerging markets economist and currency strategist at Wells Fargo Securities. “It’s really, really difficult right now to just buy U.S. dollars and convert rubles into dollars or any other currency in Russia.”
In the days after Russia’s invasion of Ukraine on Feb. 24, the currency dropped to its weakest ever level against the U.S. dollar. The bank quickly hiked its benchmark interest rate to 20 percent and imposed capital controls to restrict the flow of money out of the country in an effort to support the currency. Since then, the ruble has strengthened and become the best-performing currency in the world. It’s up 25 percent against the dollar this year.
Amid the currency’s rapid ascent, Russia eased some of its capital controls. On Monday, the finance ministry said exporting companies needed to only exchange half of their foreign currency earnings into rubles within 60 days. Previously, they had to exchange 80 percent.
The central bank has room to cut interest rates as it focuses on stimulating an economic recovery. The bank previously forecast the economy would shrink as much as 10 percent this year as companies have to develop new supply chains with even fewer imported goods.
“External conditions for the Russian economy are still challenging, considerably constraining economic activity,” Russia’s central bank said in a short statement on Thursday. “Financial stability risks decreased somewhat, enabling a relaxation of some capital control measures.”
The bank signaled that further cuts to the interest rate may come at upcoming meetings. The next policy decision is scheduled for June 10.
“When the currency is so strong, there’s really not a need for such tight monetary policy,” Mr. McKenna said.
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Neil MacFarquhar
Russia’s Supreme Court has delayed until June 29 a hearing to determine whether the Azov battalion, a regiment of the Ukrainian National Guard that made up the bulk of the fighters at the Azovstal steel plant in Mariupol, should be designated a terrorist organization.
The Russian Prosecutor General’s office, which brought the case last week, requested the delay, the Interfax news agency reported on Thursday.
The first hearing was held behind closed doors on Thursday, and no other details were immediately available, the report said.
About 2,400 fighters surrendered to Russian forces this month after holding out inside the besieged steel plant for more than 80 days. Russia had said that 800 Azov fighters were among those to have laid down their arms.
Russian officials have indicated that at least some of the members of the Azov battalion would be tried for war crimes, although it is not clear whether that would occur in Russia itself or in the territory it controls in southeastern Ukraine.
Designating the group a terrorist organization would widen the array of laws under which its members could be charged, even though war crimes experts said that prisoners of war should not be charged under laws or designations promulgated after they were captured.
The Investigative Committee, Russia’s equivalent of the F.B.I., has also said that it is investigating Azov members over civilian deaths.
The Azov brigade, which is part of Ukraine’s armed forces, has its origins as a far-right group, giving a veneer of credibility in Russia to President Vladimir V. Putin’s claims that it is fighting Nazis in Ukraine.
Eshe Nelson
Russia’s central bank slashed interest rates from 14 percent to 11 percent in a hastily arranged meeting on Thursday as policymakers sought to support businesses and households waning under sanctions. The bank is cutting interest rates faster than expected as the country’s currency has rapidly appreciated, reaching its strongest level in four years against the U.S. dollar this week.
Finbarr O’Reilly
Reporting from near Kramatorsk, Ukraine
A dozen Ukrainian soldiers from the 95th Air Assault Brigade were temporarily halted just outside the city of Kramatorsk on Wednesday evening, after one of their armored vehicles broke down on the way to the front line.
They waited by the roadside, smoking cigarettes, until a crew driving a captured Russian vehicle rolled up beside them, made a U-turn and attached a tow rope. The soldiers still could not get the broken vehicle rolling, however, so they transferred their weapons to another armored vehicle, piled on board, and set off toward the front in the day’s fading light.
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Livia Albeck-Ripka
In his nightly address, President Volodymyr Zelensky of Ukraine rejected the notion that his country should cede territory to make peace with Russia, as Henry Kissinger, the former U.S. secretary of state, had suggested at the World Economic Forum on Monday. Those who advise Ukraine to give up territory fail to see the ordinary people, Zelensky said, “who actually live in the territory they propose to exchange for the illusion of peace.”
Diego Ibarra Sanchez
“I’m shooting for the first time in my life,” said Vlad, a 16-year-old Ukrainian who, along with other civilians, took part in a training exercise outside Lviv in western Ukraine on Wednesday. Vlad, his father and his fellow volunteers practiced shooting, tactical training and first aid during the exercise.
Matina Stevis-Gridneff
Reporting from Davos, Switzerland
It’s been nearly a month since the European Union appeared poised to approve a ban on Russian oil, a once unthinkable measure heralded as a potent sign of European unity in the face of Russian aggression in Ukraine. Instead, the policy is now stalled, stymied by Hungary’s stubborn refusal to fall behind the rest of the bloc in sidelining the Kremlin.
Hopes that the standoff between Hungary and the other 26 members of the bloc could be overcome at a summit in Brussels on Monday and Tuesday are also fading. Prime Minister Viktor Orban of Hungary, seeming to relish his position as the E.U.’s spoiler-in-chief, asked earlier this week that the proposed embargo remain off the table because his concerns were not anywhere close to being resolved.
Mr. Orban’s ability to assert himself was emboldened after a recent landslide victory in Hungarian elections. Mr. Orban has come under repeated and stiff criticism in the E.U. for flouting its norms in areas such as media freedom and the rule of law. Concerns that he was abusing his authority were further fanned this week when he invoked a state of emergency that would allow him to bypass parliament.
At the World Economic Forum in Davos, Switzerland, on Wednesday, Prime Minister Mark Rutte of the Netherlands was skeptical the impasse with Hungary would get resolved next week. Mr. Orban “is not giving a lot of reason to hope that we could get to a deal on Monday, Tuesday,” he said in an interview, adding that he thought the bloc would eventually overcome the standoff.
Nevertheless, negotiations in Brussels over giving Hungary concessions have been going on for the past few weeks. Mr. Orban has demanded more time before Hungary weans itself from Russian oil, as well as E.U. funds to help the country transition to new resources and avoid, as he described it, an “atomic bomb” for Hungary’s economy.
Hungary is heavily dependent on Russian oil and gas. The cost of upgrading Hungary’s infrastructure to receive non-Russian oil is estimated by the E.U. and Hungary to be about 700 million euros.
E.U. officials said Mr. Orban has received assurances that he could get most of the exemptions he seeks were he to sign off on the embargo. Among the concessions on the table, they said, is for Hungary to have two more years than most other member states to cut off Russian oil imports, with a proposed phaseout deadline at the end of 2024.
Mr. Rutte, the Dutch prime minister, said that an extension for Hungary in implementing a total ban on oil seemed reasonable. But he said he was concerned that Hungary was demanding funds when it had its share of an E.U. pandemic stimulus package frozen because of Hungary’s breaching of E.U. rules, including in its handling of its judicial system. Hungary has been taken to the E.U. court over some of its disputes with the bloc and Mr. Orban has claimed the E.U.’s executive branch is biased and ideologically driven against its government.
Frans Timmermans, another Dutchman who is the top European Commission official on energy and climate change, said in an interview on Wednesday that allowing Hungary to access narrowly targeted funds to upgrade its energy infrastructure could potentially open the way for the oil embargo to move forward.
Mujtaba Rahman, managing director for Europe at Eurasia, a consulting firm, said there was still reason to be optimistic that the E.U. could approve the oil ban and further punish Russia.
“Given the pro-E.U. stance of Hungary’s population and the fact some money is likely to flow from Brussels, we still believe Orban will be forced to yield,” he said. “But the boost to Orban’s self-esteem, provided by the election victory, is making him even bolder in his willingness to fight Brussels down to the wire.”
The New York Times
While Russian ground forces have shifted their immediate focus in the eastern Donbas region to surrounding the city of Sievierodonetsk, their artillery continued to pummel cities across the region, including Kramatorsk, where a Ukrainian boy sat in front of an apartment building destroyed by a strike on Wednesday.
Safak Timur
After five hours of negotiations about joining NATO between Turkish, Finnish and Swedish diplomats, a spokesman for Turkey’s president said it was “not possible for any process to proceed without meeting the security concerns of Turkey.” The spokesman, Ibrahim Kalin, described some of the talks in positive terms, but added that Turkey, a NATO member that has stalled Sweden and Finland’s effort to join, was “not under time pressure.” Finland’s Foreign Ministry said talks were “conducted in a constructive spirit” and would continue.
Andrew E. Kramer
Photographs by Ivor Prickett
BILOHORIVKA, Ukraine — Out on the riverbank, the scene of mayhem unfolded under a baking spring sun: blown-up tanks, the detritus of pontoon bridges, heaps of branches shorn off by explosions and the bodies of Russian soldiers, some half buried in the mud.
In the forest, a short walk revealed bits of torn Russian military uniforms hanging from trees, an eerie reminder of the troops who died violently here.
The failed river crossing that took place at this spot over several days in early May was one of the most lethal engagements of the war for the Russian army. Its forces had sought to surround Ukrainian soldiers in the nearby town of Sievierodonetsk — but instead became surrounded themselves, boxed in by the river and a Ukrainian frontline. At least 400 Russian soldiers died, mostly from artillery attacks.
As the war grinds across the rolling plains and forests of Eastern Ukraine, the maneuvering of troops has in large part evolved into attempts at entrapment. But as the deadly encounter at the bridge illustrated, the tactic comes with grave risks.
After failing to capture major cities such as Ukraine’s capital, Kyiv, or to cleave off the entire Black Sea coast, the Russian military attempted a major encirclement of Ukrainian troops in the east. That effort is looking difficult now that Ukraine has blocked one main route of advance, near the town of Izium.
So the Russian forces’ immediate goal has become a smaller encirclement of Sievierodonetsk, the easternmost city in the Donbas region still under Ukrainian control. Artillery bombardments by Russian troops approaching from three sides have ravaged the city, knocking out water and electricity and in the past day killing at least six people.
The Russian strategy has been to use the blunt instrument of its army’s vast artillery to pound away at Ukrainian forces, making incremental gains in the Luhansk region of the Donbas. Military analysts and Western intelligence officials believe that Moscow’s forces would face brutal urban combat if they tried to fully capture Sievierodonetsk, and that they would struggle to mount an offensive deeper inside Ukraine.
Encirclement is a harrowing prospect for soldiers.
“I try not to think about it,” said Pvt. Ivan Sichkar, a Ukrainian soldier surveying the destruction of the encircled Russian force. “If I think of being surrounded, there’s no time left to do anything else.”
The Russians’ refashioned goal has focused the battle on a slender, 75-mile front in the Donbas. It is seeking to advance from both the north and the south to close the one remaining supply line for Ukraine into the city of Sievierodonetsk.
On Tuesday, the Russian army advanced from the south, forcing Ukrainian troops to retreat from the small town of Svitlodarsk, lest the Russians envelop the town and trap soldiers inside. And in its Wednesday evening briefing, the Ukrainian general staff described stepped-up attacks by Russian helicopters and jets to support ground troops in the east.
With Russia making only halting progress in Ukraine, President Vladimir V. Putin moved Wednesday to shore up support at home, announcing raises in pensions and the minimum wage and making his first trip to meet with wounded soldiers. “They are all heroes,” he said at a military hospital.
Mr. Putin also signed a decree opening a fast track to Russian citizenship for Ukrainian residents of areas controlled by the Russian military, a further step toward annexing territory in southeastern Ukraine that Russia has occupied.
As Mr. Putin moved to reassure ordinary Russians, Ukraine’s Western allies were trying to maintain pressure on his government. In Ankara on Wednesday, talks took place between Turkey, Finland and Sweden over Turkish concerns about the two Nordic countries’ application to join NATO. At a news conference after five hours of negotiations, Ibrahim Kalin, a spokesman for Turkey’s president, Recep Tayyip Erdogan, said more talks were needed.
“Turkey is not under time pressure,” Mr. Kalin said. “It is not possible for any process to proceed without meeting the security concerns of Turkey.”
The strategy of encirclement has yielded far-reaching political gains for Russia over the course of its longer conflict in the region, in which Russian-backed separatists battled Ukrainian forces for eight years before the full-scale invasion this year. Two cease-fires, known as the Minsk agreements and seen as struck on terms advantageous to Russia, followed successful Russian encirclements of Ukrainian troops in the east in 2014 and 2015.
But in Bilohorivka, a tiny coal mining town on the banks of the Siversky Donets River, the tables were turned earlier this month, at least temporarily slowing the Russian advance.
Ukrainian soldiers who fought in the battle took to calling the site “the ear” for a lobe-like loop in the river where the fiercest fighting took place. The Ukrainian military escorted reporters for The New York Times to the site, which is on a frontline formed in much of the Donbas region by the roiling, fast-flowing river, swollen by spring rain.
Sunlight filters through the foliage of a dense, quiet forest on the river’s floodplain, which was the Ukrainians’ kill zone. Mosquitoes buzz. In places, the smell of decaying corpses is overwhelming.
“The Russian bodies start here,” Private Sichkar said as he rounded a bend in a dirt road extending about mile through the forest to the river’s edge. Just in this one spot, 15 incinerated armored personnel carriers were scattered about.
“The Russians wanted some little victory,” Col. Dmytro Kashchenko, the Ukrainian officer who commanded the counterattack on the pontoon bridge, said in an interview. “They tried in Kyiv, they tried in Kharkiv, and they lost. They were trying to win at least something.”
The Siversky Donets River, which cuts a meandering path through eastern Ukraine, forms a natural barrier to Russia’s advances. Suitable sites for pontoon crossings are few, Colonel Kashchenko said.
He was ordered to one of the crossings on May 8, after the Russians deployed pontoons and moved soldiers into the forest on the near bank. Ukrainian infantry advanced into the area the next day, but were repulsed, suffering losses, he said.
They then set up a defensive line to box in the Russians as they crossed their pontoon bridge, and rained down artillery fire on the area. They also set about destroying the bridge by placing floating mines upstream, allowing the current to carry them to the Russians’ pontoons, which proved an effective tactic. The Ukrainian forces blew up four separate bridges at the crossing site.
The Russians hastily laid new pontoons and sent armored vehicles across, Colonel Kashchenko said, but they were unable to break through the Ukrainian defensive line. Dozens of armored vehicles and infantry soldiers became trapped and were mauled by Ukrainian artillery. The Ukrainians also hit Russian troops involved in the bridge work on the far shore.
The bombardment included some of the first barrages from a newly arrived American artillery gun, the M777, Colonel Kashchenko said.
Colonel Kashchenko said he had offered the enemy forces a chance to surrender, shouting into a loudspeaker, “‘Russians, give up!’” But, he said, “I don’t know if they heard us.”
Some enemy soldiers escaped by swimming across the river, the Ukrainians said. The Ukrainians have yet to collect the remains of the Russians scattered around the forest.
In the mottled light sifting through the leaves, discarded food and personal items lay all about: a sleeping bag, bottles of shower gel, cans of beef, a bag of potatoes, Russian tea bags, flip-flop sandals.
Ukrainian soldiers found a certificate for a medal granted to a Russian colonel for earlier fighting in the war. It was called an “award for military excellence.”
Beside a disabled Russian tank lay a cardboard box apparently used for carrying supplies. On the box was an odd message for a unit in war: “Always believe something wonderful is about to happen.”
Gen. Philip M. Breedlove, former supreme allied commander in Europe, drew a distinction between the Ukrainian tactics of seeking to target Russian armored vehicles and troops with artillery and the Russian bombardments of towns and cities.
“In the big scheme of things, Ukraine is trying to do maneuver warfare to regain territory and cut off resupply routes,” General Breedlove said. “And Russia is doing more of a grinding, attrition-based warfare.”
Of Russia’s bungled pontoon crossing, he said, “the Russians did something poorly that is difficult even if you do it magnificently.”
Maria Varenikova contributed reporting.
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Anton Troianovski
President Vladimir V. Putin visited wounded soldiers on Wednesday and announced a raft of new social welfare measures and military benefits — an apparent effort to show Russians that he was aware times were tough as the war in Ukraine entered its fourth month.
The Kremlin released brief clips of Mr. Putin, dressed in a white gown and flanked by Defense Minister Sergei K. Shoigu, greeting patients at a military hospital in Moscow. It was the president’s first time visiting the wounded since the start of the war, but his words were sparse: “He’ll be proud of his dad,” Mr. Putin told a patient with a 9-month-old son.
Later, Russian state television showed Mr. Putin meeting senior government officials at the Kremlin. He directed them to increase payments to service members deployed in Ukraine and to double the child care allowance for women in the military.
He said that while the military doctors he met on Wednesday had assured him that “they have all they need,” the government should “promptly, quickly and effectively respond to any needs” in the medical care of wounded soldiers.
“They are all heroes,” Mr. Putin said of Russian soldiers in Ukraine. “Each of them is exposing his life to mortal danger, doing so consciously, and they should be treated as such, as heroes.”
The Russian Defense Ministry last released casualty figures on March 25, when it said that 1,351 Russian service members had been killed in Ukraine.
Mr. Putin also promised wider social welfare measures, even as he repeated his insistence that the Russian economy was not suffering as much as some had predicted at the beginning of the war. Pensions for non-working seniors, along with the minimum wage, will be raised 10 percent in June, he said.
L'Humanité
Un certain regard. Pour le meilleur et pour les Pires
Nos recommandations culturellesInterrogeant les liens entre l’enfance et le cinéma, Lise Akoka et Romane Guéret mettent en scène le tournage d’un film dans une cité de Boulogne-sur-Mer.
Michaël MélinardLes Pires, de Lise Akoka et Romane Guéret, France, 1 h 36
Avant même leur premier long métrage, Lise Akoka et Romane Guéret ont creusé un sillon entamé avec Chasse royale, un court métrage récompensé en 2016 à la Quinzaine des réalisateurs et mettant en scène une adolescente lors d’un casting sauvage. Déjà, elles travaillaient sur la porosité de la frontière entre le réel et la fiction. Les Pires reprennent un dispositif quasi similaire, commençant le récit par un casting organisé dans la cité Picasso à Boulogne-sur-Mer. Le cinéaste Gabriel – impressionnant Johan Heldenbergh – et son équipe tentent de trouver la distribution idéale pour À pisser contre le vent du nord, un premier long métrage à forte teneur autobiographique. Lily (Mallory Wanecque), Ryan (Timéo Mahaut), Jesse (Loïc Pech) et Maylis (Mélina Vanderplancke) sont recrutés. Dans la cité, certains habitants interrogent ce choix. Selon eux, ils ont sélectionné les pires. Ils craignent l’image négative qu’ils pourraient donner à l’extérieur et la stigmatisation qui l’accompagne. Dans le même temps, l’intrigue suit le processus créatif, les différentes interactions, tout en dévoilant un pan de la vie des jeunes comédiens. La mise en scène, entre caméra à l’épaule et séquence quasi documentaire au début, évolue vers un cadre plus posé.
Cette chronique sociale intimiste explore le rapport avec le cinéma, en tant qu’acteurs de la fabrication d’un film mais aussi comme spectateurs. Les cinéastes se sont nourris des dialogues avec des habitants, des travailleurs sociaux et des enfants pour bâtir leur scénario qui s’est enrichi pendant le tournage. Les Pires sont aussi un magnifique film sur le langage, ce qu’il dit de nous et véhicule. Ici, les enfants parlent cru, sans filtre, avec un fort accent ch’ti. Lise Akoka et Romane Guéret filment des jeunes des classes populaires en les magnifiant. Ils sont beaux et touchants, ces mômes, avec leur étincelle dans le regard, leur fragilité et leurs talents.
Avec une certaine autodérision, elles s’amusent aussi des travers des équipes de tournage, amenant une touche comique à leur récit. Elles se moquent gentiment des archétypes du cinéma social. Une fille-mère célibataire par-ci, un enfant difficile sauvé par sa passion colombophile par-là. Le film dans le film devient le portrait d’une microcommunauté à la fois dans et à la marge d’un territoire peu habitué à devenir le décor d’une œuvre cinématographique. La camaraderie, la solidarité mais aussi les frictions s’y déploient avec acuité, tendresse ou violence. Sans occulter les incompréhensions et les questionnements. Dans les Pires, les émotions passent, les bons sentiments trépassent.
Un magnifique film sur le langage, ce qu’il dit de nous et véhicule.
Touche-à-tout passées par le documentaire et la Websérie avec Tu préfères ?, Lise Akoka et Romane Guéret portent une vision de l’enfance et de la jeunesse d’une rare richesse et d’une fascinante complexité. Avec ce premier long métrage, elles se positionnent comme de sérieuses prétendantes à la caméra d’or avec ce geste cinématographique généreux, libre et enthousiasmant.
Quinzaine des réalisateurs Chronique villageoise tragi-comique
Les Pires, de Lise Akoka et Romane Guéret, France, 1 h 36
Emir Kusturica et Ettore Scola ont posé leurs valises en Ukraine et leur alter ego s’appelle Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk. Dans un village proche de la frontière roumaine, il convoque quelques personnages sulfureux, parfois affreux, sales et, mais pas forcément, méchants. Au premier plan surgit Leonid, surnommé Pamfir, gaillard costaud et fort en gueule. Travaillant à l’étranger, il est de passage pour revoir son épouse et son fils qui voudrait le voir prolonger son bail au moins jusqu’au carnaval. Son fils fait tout pour le retenir et le met dans de beaux draps, le forçant à reprendre la contrebande. Drôle, tragique, un peu foutraque et inégal, Pamfir recèle d’un indéniable charme. Les situations rocambolesques, la dénonciation feutrée d’un paternalisme agressif et de la collusion entre l’église et un notable mafieux n’y sont pas étrangères. M. M.
Festival de Cannes 2022cinémaFestival de Cannes France24 - Monde
Macron 2 : une impulsion pour les Européens ?
Publié le : 29/04/2022 - 16:05
Caroline DE CAMARET
Les leaders des institutions et la majorité des eurodéputés ont poussé un ouf de soulagement à l'annonce des résultats des élections présidentielles françaises. Emmanuel Macron rempile donc pour un second mandat après avoir mené une campagne pro-européenne alors que la France est toujours présidente en exercice du Conseil de l'UE.
Du point de vue des européens, une victoire d'une candidate d'extrême droite, Marine le Pen, représentait un danger existentiel pour la construction européenne. La France, pays fondateur, deuxième économie de l'Union, et locomotive des 27, ne peut avancer sans son engagement. Cinq ans de plus, mais pour quoi faire au plan européen ? Quel regard nos voisins européens portent-ils sur ce second mandat et les ambitions affichées par Emmanuel Macron ?
Émission préparée par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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La Lituanie propose une coalition navale pour forcer le blocus russe sur le blé ukrainien
par Laurent Lagneau · 24 mai 2022
Va-t-on vers une crise alimentaire majeure, en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, d’une éventuelle baisse de la production mondiale de blé provoquée par les aléas météorologiques ainsi que par le manque d’engrais, de tensions sur les chaînes d’approvisionnement et de la hausse des prix de l’énergie et des produits agricoles?
Ainsi, en janvier, la tonne de blé valait 275 euros… Or, actuellement, elle se négocie désormais aux alentours de 430 euros sur le marché Euronext. Un record. Au-delà, sans doute, de la spéculation de certains sur les cours, cette inflation tient au fait que la Russie et l’Ukraine représentent à eux deux le quart, voire le tiers, des exportations mondiales de cette céréale. Et 400 millions de personnes dans le monde dépendent du blé ukrainien…
Évidemment, compte des sanctions internationales infligées à Moscou, le blé russe ne peut plus être exporté vers l’Europe. D’ailleurs, Dmitri Medvedev, l’actuel vice-président du Conseil de sécurité de Russie, a prévenu, le 1er avril dernier : son pays ne livrera plus ses récoltes aux pays « inamicaux » et n’exportera plus que vers les pays « amis ». Et d’ajouter que la nourriture pouvait aussi être une « arme silencieuse ».
Quant à l’Ukraine, il ne lui est plus possible d’exporter sa production comme elle le faisait jusqu’alors, c’est à dire depuis ses ports donnant sur la mer Noire, ceux étant soumis à un blocus imposé par la marine russe.
« Arrêtez de bloquer les ports de la mer Noire ! Autorisez la libre circulation des navires, des trains et des camions transportant de la nourriture hors d’Ukraine! », a lancé Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine, à la partie russe, lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, la semaine passée. Et d’insister : « Arrêtez de menacer de suspendre les exportations de nourriture et d’engrais vers les pays qui critiquent votre guerre d’agression ».
Pour M. Blinken, « l’approvisionnement alimentaire de millions d’Ukrainiens et de millions d’autres personnes dans le monde a littéralement été pris en otage par l’armée russe ». En outre, la Russie est accusée de détruire les silos ukrainiens situés sur les territoires qu’elle a conquis et de s’accaparer le blé qui s’y trouvait.
« À vous entendre, messieurs, nous voudrions tout simplement affamer la terre entière, tandis que vous et les Ukrainiens seriez soucieux du sort de tous! », a rétorqué Vassili Nebenzia, le réprésentant permanent de la Russie auprès des Nations unies, avant d’expliquer que ce risque de crise alimentaire était dû à d’autres causes [climat, pandémie, spéculation, etc]. Et de dénoncer à son tour l’attitude occidentale consistant à « faire porter le chapeau à la Russie pour tous les problèmes du monde ».
C’est donc dans ce contexte que la Lituanie a proposé l’idée de mettre en place une « coalition navale de volontaires » pour briser le blocus imposé par la marine russe aux ports ukrainiens. Son ministre des Affaires étrangères, Gabrielius Landsbergis, en a discuté avec Liz Truss, son homologue britannique, à l’occasion d’un déplacement à Londres, le 23 mai.
« Le temps est très très court. Nous approchons d’une nouvelle récolte et il n’y a pas d’autre moyen pratique d’exporter le grain que par le port d’Odessa », a fait valoir M. Landsbergis dans les colonnes du quotidien The Guardian. « Il n’y a aucun moyen de stocker ce grain et aucun autre itinéraire alternatif adéquat. Il est impératif que nous montrions aux pays vulnérables que nous sommes prêts à prendre les mesures nécessaires pour nourrir le monde », a-t-il ajouté.
Dans le détail, le plan proposé par Vilnius consisterait à escorter les navires céréaliers lors de leur traversée de la mer Noire pour se rendre à Odessa. Cette opération décrite comme « humanitaire » ne serait évidemment pas conduite sous la bannière de l’Otan.
« Ce serait une mission humanitaire » qui ne serait « pas comparable à une zone d’exclusion aérienne. […] Des navires ou des avions militaires, voire les deux, seraient utilisés pour garantir que les chargements de céréales puissent quitter Odessa en toute sécurité et atteindre le Bosphore sans intervention russe. Nous aurions besoin d’une coalition de volontaires – des pays dotés d’une puissance navale importante – pour protéger les voies de navigations », a détaillé le ministre lituanien.
A priori, le Royaume-Uni serait ouvert à cette idée poussée par Vilnius. Idée qui serait compliquée à mettre en oeuvre, compte tenu de la présence éventuelle de mines mouillées dans le secteur d’Odessa par la marine russe, du risque élevé de dérapage [sachant que, par le passé, des navires occidentaux ont été « intimidés » en mer Noire] et de la Convention de Montreux, qui s’applique aux détroits turcs… qu’Ankara a fermés aux navires de guerre en mars dernier.
« Ce que nous devons faire, c’est traiter ce problème de sécurité alimentaire mondiale et le Royaume-Uni travaille sur une solution urgente pour faire sortir le grain de l’Ukraine », a cependant fait valoir Mme Truss.
Pour le moment, la solution passe par la livraison de missiles anti-navires aux forces ukrainiennes, afin de permettre à celles-ci de tenir les navires militaires russes à distance… D’où l’annonce faite le 23 mai par Lloyd Austin, le chef du Pentagone [lequel a d’ailleurs brûlé la politesse à son homologue danois…].
En effet, à l’issue d’une réunion « virtuelle » du groupe de contact ukrainien dirigé par les États-Unis [et qui compte une quarantaine de pays], M. Austin a annoncé que le Copenhague donnerait à Kiev des batteries de défense côtière armées de missiles RGM-84. « Je suis particulièrement reconnaissant au Danemark, qui a annoncé aujourd’hui qu’il fournirait des missiles Harpoon pour aider l’Ukraine à défendre ses côtes », a-t-il dit. Faut-il comprendre que les forces ukrainiennes ont déjà épuisé leur stock de missiles P360 Nepture, dont deux exemplaires coulèrent le croiseur russe Moskva?
France24 - Monde
Elles sont l'avenir de l'Europe
Publié le : 08/04/2022 - 12:46
Xavier CHEMISSEUR
Céline SCHMITT
Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?
Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.
Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.
>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"
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Présidence française de l'UE
Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens
présidence française de l'UE
Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens
La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois
France24 - Monde
Avec la guerre en Ukraine, faut-il repenser la sécurité nucléaire ?
Publié le : 25/05/2022 - 12:08
David GORMEZANO
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Pour la première fois dans l’Histoire, avec l’invasion russe de l'Ukraine, des installations nucléaires se retrouvent au beau milieu d’une guerre conventionnelle. Un scénario cauchemardesque que peu d’acteurs du secteur ont anticipé. À Tchernobyl comme à Zaporijjia, l’armée russe fait planer une menace sur les règles de sécurité nucléaire les plus élémentaires. Reportage.
Le long du Dniepr, sur le chemin de Tchernobyl, à deux heures de route de Kiev, les traces de l’occupation russe, du 24 février au 31 mars derniers, sont encore bien visibles. La plupart des ponts sont détruits, et notre chauffeur nous intime l’ordre de ne pas nous éloigner de l’asphalte en raison de la présence de mines.
Toute proche de la Biélorussie, la zone d'exclusion d'un rayon de 30 kilomètres autour du site nucléaire de Tchernobyl a refait les unes du monde entier avec l'invasion russe. En effet, pendant 35 jours, le personnel de la centrale a dû composer avec des soldats russes qui semblaient tout ignorer des dangers inhérents à un site nucléaire.
"Ils avaient un niveau très faible de connaissances. Ils ne comprenaient pas que la terre ici est contaminée, qu’il ne faut pas y toucher, et surtout pas y creuser des tranchées", raconte Ruslan, un technicien de la centrale attendant son bus pour se rendre à son poste de travail. "C'est pourtant ce qu’ils ont fait et ça a provoqué une hausse du niveau de radioactivité sur le site. Heureusement, la direction a bien géré la situation."
Le directeur, Valentin Geïko, est devenu un héros national quand il a pu raconter à différents médias comment il avait résisté aux ordres d’officiers russes sans aucune connaissance scientifique et aux intentions peu claires. Son sens de l’humour et sa détermination ont permis au personnel de la centrale pris en otage de tenir le coup pendant 20 jours, jusqu’à ce que les militaires russes autorisent une relève.
Avec l’invasion russe de l'Ukraine, Tchernobyl a donc de nouveau donné des sueurs froides aux experts nucléaires du monde entier. Capteurs désactivés, mouvements de troupes sur des sols contaminés et déconnexion du réseau électrique entre le 9 et le 14 mars ont fait craindre le pire.
Sergueï, un autre employé de la centrale, n'en revient toujours pas d’avoir vu "les barbares" débarquer à l’intérieur de la zone d’exclusion qui isole le réacteur accidenté en 1986. "Ils ont tout pillé, cassé du matériel technique, des équipements, mais heureusement, ils n’ont pas endommagé l’usine de refroidissement, ce qui aurait pu provoquer une catastrophe."
En effet, le site nucléaire de Tchernobyl reste en activité, 36 ans après le pire accident nucléaire de l’Histoire. Le démantèlement des quatre réacteurs est toujours en cours et, surtout, 22 000 "assemblages" de combustibles nucléaires usés et hautement radioactifs sont stockés dans des piscines qui nécessitent un refroidissement constant. Autre activité majeure du site, la surveillance du sarcophage de plus de 100 mètres de haut, terminé en 2019, qui isole le réacteur qui avait "fondu" lors de l’accident de 1986.
À Zaporijjia, une occupation menaçante et déroutante
Si les soldats russes ont désormais quitté le site de Tchernobyl, permettant un retour à un niveau de risque nucléaire acceptable au regard des normes internationales, l’occupation depuis le 4 mars de la centrale de Zaporijjia, à l’autre bout du pays, a donné lieu à des scènes tout aussi surréalistes qu’inquiétantes. Les images de tirs d'artillerie visant des bâtiments à l’intérieur de l’enceinte de la centrale ont provoqué de vives inquiétudes, même si aucun incident nucléaire n’est survenu.
Les autorités ukrainiennes ont décrit l’installation de 500 soldats, d’une cinquantaine de véhicules militaires (dont des tanks), d’armes et d’explosifs en tout genre. Un arsenal tout à fait incompatible avec les règles les plus élémentaires de sécurité dans l’enceinte d’une installation nucléaire.
"Personne n’avait jamais imaginé que l’on puisse ouvrir le feu sur une centrale nucléaire, comme les Russes l’ont fait à Zaporijjia", estime Petro Kotin, président d’Energoatom, l’entreprise publique chargée de l’énergie nucléaire ukrainienne. "Aujourd’hui, ils s’en servent de base militaire parce que le périmètre est bien protégé par des murs, de la vidéosurveillance. Ils se servent aussi de la cafétéria et de la cantine pour améliorer le quotidien de leurs soldats", explique-t-il posément. "On a l’impression qu'eux-mêmes ne comprennent pas l'objectif d’occuper la centrale. Ils sont venus, ils l’occupent et ne savent pas vraiment quoi en faire."
En effet, ni les militaires russes ni les 10 à 15 techniciens de Rosatom, la puissante entreprise russe du nucléaire civil, présents à Zaporijjia, n’ont tenté de mettre la main sur du combustible nucléaire. Par ailleurs, les deux réacteurs en fonctionnement (sur les six que compte la centrale) fournissent toujours de l’électricité au réseau ukrainien et alimentent les systèmes de refroidissement de la plus grande centrale nucléaire d’Europe.
L’objectif de la Russie serait-il de faire du site une prise de guerre pour approvisionner en électricité la Crimée ou d’autres territoires ? C’est ce qu’a indiqué un vice-Premier ministre russe en visite à Zaporijjia la semaine dernière. "Si l'Ukraine est prête à payer, alors (la centrale) pourra tourner pour l'Ukraine. Si (l'Ukraine) n'accepte pas, alors (la centrale) tournera pour la Russie", a déclaré Marat Khousnoulline, cité par les agences russes.
"Pour l’instant, c’est impossible de connecter Zaporijjia au réseau électrique russe", répond Petro Kotin. "Pour cela, il faudrait construire 200 à 400 kilomètres de lignes, ce qui coûterait environ 500 millions d’euros et pourrait prendre deux ans. Mais avec du temps et de l’argent, les Russes peuvent le faire, bien sûr. Regardez les moyens qu’ils ont mis en œuvre pour construire un pont reliant la Crimée à la Fédération de Russie (entre 2014 et 2018, NDLR)."
Le défi de la sûreté nucléaire en temps de guerre
Pour les acteurs du nucléaire civil, une réflexion sur la sûreté nucléaire en temps de guerre s’impose. Jusqu’à présent, des scénarios d’attaque terroriste ont été envisagés, mais à la lumière de l’invasion russe de l'Ukraine, la question de l’adoption de règles internationales est désormais sur le tapis.
Depuis trois mois, les autorités ukrainiennes appellent, sans succès, l’Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) à imposer à ses membres l’engagement de respecter un périmètre de cinq kilomètres autour des installations nucléaires, à l’intérieur duquel aucune force militaire ne pourrait pénétrer.
Dans l’immédiat, le gouvernement ukrainien a renforcé la défense de ses sites nucléaires. "Nous avons désormais des soldats équipés de missiles antichars Javelin et NLAW pour protéger les centrales. À Zaporijjia, nous avons été pris par surprise, il n’y avait aucune arme sur le site. Je ne sais pas précisément quels moyens militaires sont déployés, ce sont des informations confidentielles auxquelles je n’ai pas accès", dit Petro Kotin.
En revanche, pour élever le niveau de sécurité, le patron des centrales ukrainiennes a interdit le transport de matière nucléaire sur tout le territoire ukrainien. Pour déplacer du combustible nécessaire au fonctionnement des réacteurs, il faudra attendre la fin de la guerre. Une mesure qui ne devrait pas entraver le bon fonctionnement du parc nucléaire car les autorités ukrainiennes ont suivi les conseils d’experts américains dépêchés après le déclenchement de la guerre du Donbass en 2014.
"Nous avons suivi leur recommandation de construire de nouvelles unités de stockage de combustible nucléaire sur le sol ukrainien afin de permettre l’exploitation de nos centrales pendant deux ans. Si jamais la guerre devait durer plus de deux ans, alors nous verrons ce que nous faisons", précise Petro Kotin.
En Ukraine, la paix semble aujourd’hui une perspective lointaine. Mais c’est pourtant de temps long dont a besoin le nucléaire civil pour garantir un niveau de sécurité optimal. À court terme, une bataille entre forces ukrainiennes et russes pour le contrôle de la centrale de Zaporijjia n’est pas à exclure, l’Ukraine affichant sa volonté de reprendre dans les prochains mois tous les territoires occupés. Des combats de haute intensité pour contrôler un site nucléaire... un véritable cauchemar pour l’Europe entière.
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Avec la guerre en Ukraine, les pays d'Asie centrale s'éloignent de Moscou
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Opex 360
La Commission européenne pourrait retirer sa subvention au projet de drone MALE européen
par Laurent Lagneau · 25 mai 2022
Après des mois – voire des années – de négociations entre les industriels [Airbus, Dassault Aviation et Leonardo] et les quatre États clients [Allemagne, Italie, France et Espagne] au sujet des spécifications et, surtout, des coûts, alors jugées trop élevés, le drone MALE européen – ou Eurodrone – a pu enfin décoller en février dernier, quand l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr] a notifié à Airbus Defence & Space GmbH, maître d’oeuvre, le contrat « MALE RPAS Stage 2 », lequel ouvre la voie développement et à la production de vingt systèmes.
Si ce programme a pu aller de l’avant, c’est en grande partie parce que ses promoteurs voulaient se doter d’une solution souveraine pour ne pas dépendre des États-Unis.
Or, après la notification du contrat, il restait encore à régler la question de la motorisation de ce drone MALE européens, celui-ci devant être dotés de deux turbopropulseurs. Deux candidats étaient sur les rangs : le français Safran, avec l’Ardiden TP3, et Avio Aero, la filiale italienne de l’américain General Electric [GE], avec le Catalyst [ex-Advanced Turboprop, ou ATP]. Or, en mars, Airbus a annoncé avoir choisi… le second.
« Le Catalyst a été choisi pour sa meilleure compétitivité. On a une solution qui est plus mûre, qui est en vol d’essai sur un appareil commercial […], nous avons estimé, dans la comparaison, un risque de développement plus faible », avait alors expliqué Jean-Brice Dumont, le patron d’Airbus Military Aircraft. Et d’ajouter : « C’est très important dans un programme militaire en coopération où les plannings sont tendus, et où on a un départ lancé qui est compliqué à gérer ».
Seulement, si le Catalyst sera produit en Europe, il intégrera très probablement des composants d’origine américaine. Ce qui pose la question de savoir s’il pourrait être ou non concerné par la réglementation ITAR [International Traffic in Arms Regulations] dont les États-Unis se servent pour bloquer des ventes d’équipements militaires s’ils estiment qu’elles sont contraires à leurs intérêts ou si elles sont susceptibles de faire de l’ombre à leur propre industrie…
Dans une question écrite adressée le 25 mars au ministère des Armées [et qui n’a, à ce jour, toujours pas reçu de réponse], le député Jean-Louis Thiérot [LR] fit part de ses doutes « quant aux garanties permettant de s’assurer que le gouvernement américain n’inscrira pas postérieurement sur la liste ITAR les composants » du Catalyst. Et de demander si ce « n’est pas un mauvais signal pour l’Europe de la Défense » que « de choisir un moteur américain pour un projet financé par des fonds européens ».
En effet, outre les investissements consentis par les quatre États clients [plus de 7 milliards d’euros au total], le programme Eurodrone bénéficie d’une subvention européenne de 100 millions d’euros, au titre du « Programme européen de développement de l’industrie de Défense » [PEDID]. D’où la question posée à la Commission européenne par l’eurodéputé Christophe Grudler, pour qui il est inconcevable que l’Eurodrone puisse être doté de turbopropulseurs de « certification européenne ».
Ccommissaire européen, chargé du marché intérieur, de la politique industrielle, de la défense et de l’espace, Thierry Breton y a répondu, ce 25 mai.
« Les États membres parties au projet, correspondant à une enveloppe globale de 7 milliards d’euros, ont décidé de laisser Airbus choisir indépendamment le constructeur du moteur,
conformément au marché public associé à la subvention de l’UE », a d’abord rappelé M. Breton.
Cependant, a-t-il continué, « l’octroi d’une subvention de l’UE est subordonné à certaines conditions, à commencer par le fait qu’un tel projet doit être un « catalyseur du renforcement de la souveraineté européenne ». Aussi, les « fournisseurs de systèmes critiques tels que le moteur doivent donc être européens ou basés dans l’UE et offrir toutes les garanties de sécurité requises par la législation européenne applicable », a souligné M. Breton.
Il revient donc à l’OCCAr, « dans sa gestion de la subvention », de vérifier que cette condition est remplie.
« Étant établi dans l’UE mais contrôlé par General Electric, Avio Aero est tenu, dans le cadre de l’application du droit de l’Union, de fournir tous les éléments de preuve garantissant que la
souveraineté européenne sera préservée. À ce titre, la sous-traitance à Avio ne doit pas être contraire aux intérêts de l’UE et de ses États membres en matière de sécurité et de défense. Plus particulièrement, le moteur doit être libre de toute restriction d’utilisation », a insisté M. Breton, avant de prévenir que toutes garanties requises seront « vérifiées et validées par la Commission ».
L'Humanité
Législatives dans l'Oise. Nupes : Loïc Pen, en urgence à l'Assemblée nationale
ReportageSous un soleil éclatant, la caméra de l'Humanité a retrouvé le candidat Loïc Pen, pour une séquence de tractage au marché de Creil. Le médecin urgentiste est investi par la Nupes aux législatives, dans cette 7e circonscription de l'Oise.
"Ce serait bien, qu'enfin, les gens qui vivent les problèmes, essaient de les résoudre à l'Assemblée nationale /.../ on a une femme de chambre, un toubib, des infirmiers, un boulanger, un ouvrier qui vivent les choses et qui voient finalement comment on peut résoudre une partie des problématiques qu'on a dans nos vies professionnelles et quotidiennes" tient à préciser le candidat de la Nupes, dès notre arrivée au marché de Creil.
Loïc Pen fait partie de ces nouveaux visages de la Nupes, la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, qui regroupe les principales formations de gauche qui ont fait le choix de l'union afin de peser à l'Assemblée nationale. Et pourtant, Loïc est loin d'être un novice en politique. Il milite depuis de nombreuses années au PCF et s'était déjà porté candidat aux élections législatives de 2012 dans cette même circonscription.
Médecin urgentiste au centre hospitalier Laënnec de Creil, situé dans l'ancien bassin sidérurgique de l'Oise, il a été particulièrement combatif pour défendre l'idée d'un véritable plan d'urgence pour l'hôpital public.
L'ancien chef de service des urgences est une figure de la lutte des personnels soignants et de la crise de l'hôpital. Il a également exercé en tant que chroniqueur vidéo pour l'Humanite.fr durant la crise sanitaire.
Une majorité à gauche
"L'objectif est de re-mobiliser les électeurs car la plupart ont bien pris conscience qu'ils ne veulent pas de Macron et ils commencent à avoir la perception que ces législatives peuvent donner une majorité à gauche" déclare le militant communiste.
Marie-France Boutroue, retraitée de Villers-Saint-Paul, une petite commune de la 7e circonscription, nous explique : "Ça demande énormément d'explications car les citoyens se retrouvent avec un seul candidat à gauche, de l'union populaire, donc ça perturbe les électeurs".
Conquérir cette circonscription
Sur cette terre de gauche, puisque les habitants de Creil ont placé Jean-Luc Mélenchon en tête au premier tour de la Présidentielle avec 56,13% des voix, l'ambition est claire : conquérir cette circonscription, acquise à la droite depuis 15 ans.
"Cette élection avec ce rassemblement est vécu comme un possible 3e tour pouvant donner une majorité de gauche au Parlement qui finalement changera réellement les choses. Pour la première fois et depuis longtemps, Il y a une dynamique et un véritable espoir qui se lève", précise Loïc Pen.
De vraies valeurs de gauche
Pour Karim Boukhachba, 2e maire adjoint de Creil, loïc Pen est l'homme de la situation : "Les habitants ont vu son travail pour mobiliser le personnel hospitalier mais aussi la population et aujourd'hui, il est identifié comme une personne qui va défendre de vraies valeurs de gauche à l'Assemblée nationale"
"On a un fort soutien des élus de cette circonscription, dont la sénatrice socialiste Laurence Rossignol, donc on s'appuie sur tous ces soutiens pour organiser des porte-à-porte, des rencontres publiques et des distributions de tracts. Le collectif de campagne se rassemble tous les soirs pour élaborer les thèmes à developper pour les semaines suivantes" souligne le médecin candidat.
"Je vous invite, tous mes amis de Creil, à voter pour Loïc Pen. Vous ne serez pas déçus, il va bien nous défendre à l'Assemblée nationale" lance avec un grand sourire en direction de notre caméra, David Koya Guetta, agent de sécurité et habitant de Creil.
Opex 360
Le BEA-É ouvre une enquête sur un accident ayant impliqué un hélicoptère NH-90 de la Marine
par Laurent Lagneau · 25 mai 2022
Le Bureau enquêtes accidents pour la sécurité de l’aéronautique d’État [BEA-É] ne va manquer de travail dans les semaines qui viennent. En effet, le 24 mai, il a annoncé l’ouverture de quatre nouvelles enquêtes portant sur des incidents ayant impliqués des aéronefs militaires.
Ainsi, et comme on pouvait s’y attendre, ses enquêteurs se pencheront sur la collision entre deux Rafale de la 30e Escadre de chasse, survenue lors d’une démonstration tactique effectuée à l’occasion du dernier meeting aérien organisé le 22 mai sur la base aérienne 709 de Cognac-Châteaubernard. Pour rappel, l’un des deux avions – le « Rogue Spartan », qui venait de participer au Nato Tiger Meet – a perdu une partie de sa suite de guerre électronique SPECTRA [Système de Protection et d’Evitement de Conduite de Tir du Rafale] – après avoir été accroché par son ailier, celui-ci ayant subi des dommages au niveau de son plan canard gauche.
La seconde enquête ouverte par le BEA-É concerne encore l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], pour un « incident aérien grave d’un avion Extra 330 » de son équipe de voltige [EVAAE], survenu le 4 mai dernier, à Salon-de-Provence. Une « panne de caburant en vol » en serait la cause. Cependant, aucun détail supplémentaire n’a été donné. Sans doute que cet incident est la cause de l’absence de l’EVAAE au meeting de Cognac alors que sa participation y était annoncée.
Quant à la troisième enquête, elle portera sur un incident survenu le 19 mai, probablement lors du stage « Rotary Wing Mission commander Course 2022 » [RW MC 2022], organisé par l’AAE sur la base aérienne 126 de Ventisera-Solenzara, en Corse. Le BEA-É évoque en effet un « incident aérien grave d’un hélicoptère Puma de la RAF [Royal Air Force] survenu […] en Corse ». Et d’expliquer que, lors d’un exercice, les pales de l’hélicoptère ont heurté le « casque d’un des commandos à sa sorte de l’appareil ». Fort heureusement, le « militaire est indemne », précise-t-il.
Si ces trois incidents ont été sans conséquence sur le plan humain, ce n’est pas le cas de celui ayant impliqué un hélicoptère NH-90 NFH [Nato Frigate Helicopter] de la Marine nationale. D’ailleurs, le BEA-É parle d’un « accident », survenu le 9 mai, au cours d’un entraînement sur la base aéronavale de Hyères, laquelle abrite la Flottille 31F.
« Lors d’un vol d’entraînement au treuillage, le câble se rompt. Le treuilliste est gravement blessé et l’hélicoptère endommagé », a indiqué le BEA-É.
Le BEA-É a déclenché une enquête de sécurité suite l’accident aérien d’un NH90 Caïman de la Marine nationale survenu le 9 mai 2022 à Hyères. Lors d’un vol d’entraînement au treuillage, le câble se rompt. Le treuilliste est gravement blessé et l’hélicoptère endommagé. pic.twitter.com/0X92eDlMUh
— BEA-É (@BEA_Etat) May 24, 2022
Pour rappel, un accident du même ordre était arrivé à un H225M Caracal de l’escadron d’hélicoptères 1/67 Pyrénées, en avril 2020. Il avait coûté la vie au sergent Pierre Pougin et à l’infirmier en soins généraux de premier grade [ISG 1G] Quentin Le Dillau.
Opex 360
Le PHA Mistral et la frégate Courbet ont saisi près de deux tonnes de cocaïne dans le golfe de Guinée
par Laurent Lagneau · 24 mai 2022
En 2021, la Marine nationale a intercepté près de 45 tonnes de drogue, que ce soit dans le cadre de ses missions relevant de l’action de l’État en mer ou lors d’opérations extérieures. Un record obtenu grâce à plusieurs saisies importantes, à l’image de celles effectuées par la frégate de surveillance Germinal [4,2 tonnes de cocaïne, en janvier, aux Antilles] et le porte-hélicoptères amphibie [PHA] Dixmude, alors engagé dans l’opération Corymbe, dans le golfe de Guinée [6 tonnes saisies à bord du cargo Najlan].
Le volume de produits stupéfiants saisis sera-t-il de la même ampleur cette année? L’avenir le dira… En attendant, les prises se multiplient, comme en témoigne l’action de la frégate de surveillance Floréal, qui, lors de son engagement dans l’opération européenne EUNAVFOR Atalanta, au large de la Corne de l’Afrique. Durant un mois, le navire français a réalisé sept inspections de boutres suspects, ce qui lui a permis de mettre la main sur plus de 1,3 tonne de métamphétamine, 1,4 tonne d’héroïne et 6 tonnes de résine de cannabis. Soit l’équivalent de 200 millions d’euros « en valeur de rue en Europe ».
À ces huit tonnes de drogues viennent s’ajouter les 2 tonnes de cocaïne saisies par le PHA Mistral et la frégate légère furtive [FLF] Courbet, actuellement engagés dans la mission Jeanne d’Arc 2022, dont le parcours passe par le golfe de Guinée et donc par l’opération Corymbe.
Selon les explications données par l’État-major des armées [EMA], le groupe « Jeanne d’Arc » a d’abord repéré, le 21 mai, un navire de pêche de vingt mètres de long suspecté de se livrer à des trafics illicites. Celui-ci a été mis sous surveillance durant deux jours, grâce à l’hélicoptère Dauphin du PHA Mistral ainsi qu’au drone aérien S-100 Schiebel, actuellement en expérimentation opérationnelle à son bord.
La mise en oeuvre de ce drone, encore appelé « Serval » [Système Embarqué de Reconnaissance Vecteur Aérien Léger], a « permis l’identification du navire suspect et le suivi de l’action de l’équipe de visite du Courbet pendant plusieurs heures », relate l’EMA. Celle-ci a ainsi mis la main sur des sacs étanches contenant au total près de deux tonnes de cocaïne. Une quantité qui représente, selon l’Office anti-stupéfiants [OFAST], 50 millions d’euros. Cela étant, rien n’a été dit au sujet de l’équipage du navire de pêche arraisonné.
#Corymbe | Nouveau coup porté aux trafics illégaux à destination de l’#Europe.Le 22/05, une opération de lutte contre le narcotrafic conduite par le groupe @Mission_JDA a permis de saisir près de 2 t de cocaïne sur un navire de pêche dans le golfe de Guinée. @premar_ceclant pic.twitter.com/muInPuDBSe
— Armée française – Opérations militaires (@EtatMajorFR) May 24, 2022
À noter que cette saisie a été effectuée sous la direction du préfet maritime de l’Atlantique et du procureur de la République de Brest. Et qu’elle a pu se faire parce que le contrôle documentaire n’a pas permis de déterminer la nationalité du navire suspect, lequel a donc été déclaré comme sans pavillon.
Quoi qu’il en soit, et d’après le dernier rapport du Centre d’expertise français dédié à la sûreté maritime [le MICA Center, ndlr], « la production de cocaïne explose et les flux vers l’Europe s’adaptent aux contrôles grandissant dans les Caraïbes. Ainsi, la route vers l’Europe via l’Afrique de l’Ouest puis la Méditerranée est désormais considérée par l’ONUDC [Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, ndlr] comme la principale artère de cocaïne ». Et d’ajouter : « Longtemps épargnée, l’Afrique consomme de plus en plus de cocaïne en raison de la baisse de son prix. Une hausse de 40% de la consommation est attendue dans la
décennie ».
Cette tendance qui fait de l’Afrique une plaque tournante du trafic de drogue s’est amorcée vers 2005, quand les trafiquants sud-américain ont commencé à réorienter leur « production » vers l’Europe, le marché américain étant alors saturé. Ainsi, et alors que les flux ne cesse de grossir, l’ONUDC estime qu’environ 50 tonnes de cocaïne transitent chaque année par le seul golfe de Guinée pour ensuite être acheminée vers le continent européen.
Cela étant, il n’est pas impossible que le groupe « Jeanne d’Arc » fasse d’autres saisies dans les jours à venir, étant donné qu’il va prochainement mettre le cap vers le Brésil et remonter vers les Antilles avant de traverser de nouveau l’Atlantique pour rejoindre Lisbonne, puis Toulon.
Opex 360
Le président Biden assure que les États-Unis défendront Taïwan et estime que la Chine « flirte avec le danger »
par Laurent Lagneau · 23 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn octobre 2021, et alors qu’il était interrogé par CNN pour savoir si les États-Unis défendraient Taïwan en cas d’invasion chinoise, le président américain, Joe Biden avait répondu : « Oui, nous avons un engagement en ce sens ». Puis de préciser aussitôt qu’il ne voulait « pas s’engager sur la voie d’une guerre froide » avec Pékin. Seulement, son administration dut rectifier le tir par la suite étant donné de tels propos étaient susceptibles de contredire le principe de « Chine unique », auquel Washington souscrit depuis 1979 et le « Taiwans Relation Act ».
« Personne ne souhaite voir les questions transversales se heurter à des obstacles, certainement pas le président Biden et il n’y a aucune raison pour que cela se produise. Nous continuerons d’aider Taïwan avec toutes les sortes de capacités militaires dont il aurait besoin pour se défendre lui-même. Donc, nous restons concentrés sur ces mesures », affirma Lloyd Austin, le chef du Pentagone.
Puis, trois semaines plus tard, M. Biden précisa son propos. « Nous n’encourageons pas l’indépendance. Nous les encourageons à faire exactement ce que prévoit le Taïwan Act », assura-t-il, le 15 novembre. Et de se dire opposé « fermement » à toute tentative « unilatérale de changer le statu quo ou de porter atteinte à la paix et à la stabilité dans le détroit de Taïwan », ce qui pouvait s’adresser aussi bien à Pékin qu’à Taipei.
Cela étant, lors d’une tournée diplomatique dans la région Indo-Pacifique, et après s’être rendu en Corée du Sud, M. Biden a remis une pièce dans la machine en déclarant, depuis Tokyo, que les États-Unis défendraient Taïwan contre une éventuelle attaque chinoise.
« Nous étions d’accord avec la politique d’une seule Chine, nous l’avons signée […] mais l’idée que [Taïwan] puisse être prise par la force n’est tout simplement pas appropriée », a déclaré M. Biden, lors d’une conférence de presse donnée ce 23 mai au côté de Fumio Kishida, le Premier ministre japonais.
« Cela disloquerait toute la région et serait une autre action similaire à ce qui s’est passé en Ukraine. Donc, le fardeau est encore plus fort », a continué M. Biden, estimant que les Chinois « flirtent déjà avec le danger en ce moment en volant si près [de Taïwan] et avec toutes les manœuvres qu’ils entreprennent ».
Effectivement, ces derniers mois, l’Armée populaire de libération [APL] a accutué sa pression militaire sur Taïwan en multipliant les incursions aériennes dans sa zone d’identification de défense aérienne [ADIZ]. Et, récemment, un groupe aéronaval formé autour du porte-avions CNS Liaoning a effectué une série d’exercices au large des côtes orientale de l’île considérée comme étant « rebelle » à Pékin.
Toutefois, le président américain a également dit ne pas croire à une attaque chinoise contre Taïwan. Du moins à court terme. « Je m’attends à ce que cela ne se produise pas », a-t-il affirmé. Mais il est « important que les dirigeants mondiaux envoient un message fort indiquant qu’il y aura des conséquences si Pékin entreprend une telle action », a-t-il souligné.
Par ailleurs, MM. Biden et Kishida ont aussi dit s’être mis d’accord pour surveiller les activités de la marine chinoise dans la région ainsi que les exercices menés conjointement par la Chine et la Russie.
« Nous nous opposons fermement aux tentatives de changer le statu quo par la force en mer de Chine orientale et en mer de Chine méridionale », a même insisté le chef du gouvernement japonais. « De plus, nous sommes convenus de nous occuper ensemble de diverses questions liées à la Chine, dont celle des droits humains », a-t-il ajouté.
Pour rappel, en mars 2021, et selon des informations rapportées par l’agence de presse Kyodo News [qui, sauf erreur, n’ont pas été démenties], le Japon et les États-Unis se seraient mis d’accord sur le principe d’une « coopération étroite en cas d’affrontement militaire entre la Chine et Taïwan », les forces d’autodéfense japonaises étant appelées à tenir un rôle de « protection » des navires et des avions américains.
Le président Biden assure que les États-Unis défendront Taïwan et estime que la Chine « flirte avec le danger »
par Laurent Lagneau · 23 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn octobre 2021, et alors qu’il était interrogé par CNN pour savoir si les États-Unis défendraient Taïwan en cas d’invasion chinoise, le président américain, Joe Biden avait répondu : « Oui, nous avons un engagement en ce sens ». Puis de préciser aussitôt qu’il ne voulait « pas s’engager sur la voie d’une guerre froide » avec Pékin. Seulement, son administration dut rectifier le tir par la suite étant donné de tels propos étaient susceptibles de contredire le principe de « Chine unique », auquel Washington souscrit depuis 1979 et le « Taiwans Relation Act ».
« Personne ne souhaite voir les questions transversales se heurter à des obstacles, certainement pas le président Biden et il n’y a aucune raison pour que cela se produise. Nous continuerons d’aider Taïwan avec toutes les sortes de capacités militaires dont il aurait besoin pour se défendre lui-même. Donc, nous restons concentrés sur ces mesures », affirma Lloyd Austin, le chef du Pentagone.
Puis, trois semaines plus tard, M. Biden précisa son propos. « Nous n’encourageons pas l’indépendance. Nous les encourageons à faire exactement ce que prévoit le Taïwan Act », assura-t-il, le 15 novembre. Et de se dire opposé « fermement » à toute tentative « unilatérale de changer le statu quo ou de porter atteinte à la paix et à la stabilité dans le détroit de Taïwan », ce qui pouvait s’adresser aussi bien à Pékin qu’à Taipei.
Cela étant, lors d’une tournée diplomatique dans la région Indo-Pacifique, et après s’être rendu en Corée du Sud, M. Biden a remis une pièce dans la machine en déclarant, depuis Tokyo, que les États-Unis défendraient Taïwan contre une éventuelle attaque chinoise.
« Nous étions d’accord avec la politique d’une seule Chine, nous l’avons signée […] mais l’idée que [Taïwan] puisse être prise par la force n’est tout simplement pas appropriée », a déclaré M. Biden, lors d’une conférence de presse donnée ce 23 mai au côté de Fumio Kishida, le Premier ministre japonais.
« Cela disloquerait toute la région et serait une autre action similaire à ce qui s’est passé en Ukraine. Donc, le fardeau est encore plus fort », a continué M. Biden, estimant que les Chinois « flirtent déjà avec le danger en ce moment en volant si près [de Taïwan] et avec toutes les manœuvres qu’ils entreprennent ».
Effectivement, ces derniers mois, l’Armée populaire de libération [APL] a accutué sa pression militaire sur Taïwan en multipliant les incursions aériennes dans sa zone d’identification de défense aérienne [ADIZ]. Et, récemment, un groupe aéronaval formé autour du porte-avions CNS Liaoning a effectué une série d’exercices au large des côtes orientale de l’île considérée comme étant « rebelle » à Pékin.
Toutefois, le président américain a également dit ne pas croire à une attaque chinoise contre Taïwan. Du moins à court terme. « Je m’attends à ce que cela ne se produise pas », a-t-il affirmé. Mais il est « important que les dirigeants mondiaux envoient un message fort indiquant qu’il y aura des conséquences si Pékin entreprend une telle action », a-t-il souligné.
Par ailleurs, MM. Biden et Kishida ont aussi dit s’être mis d’accord pour surveiller les activités de la marine chinoise dans la région ainsi que les exercices menés conjointement par la Chine et la Russie.
« Nous nous opposons fermement aux tentatives de changer le statu quo par la force en mer de Chine orientale et en mer de Chine méridionale », a même insisté le chef du gouvernement japonais. « De plus, nous sommes convenus de nous occuper ensemble de diverses questions liées à la Chine, dont celle des droits humains », a-t-il ajouté.
Pour rappel, en mars 2021, et selon des informations rapportées par l’agence de presse Kyodo News [qui, sauf erreur, n’ont pas été démenties], le Japon et les États-Unis se seraient mis d’accord sur le principe d’une « coopération étroite en cas d’affrontement militaire entre la Chine et Taïwan », les forces d’autodéfense japonaises étant appelées à tenir un rôle de « protection » des navires et des avions américains.
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« Personne ne souhaite voir les questions transversales se heurter à des obstacles, certainement pas le président Biden et il n’y a aucune raison pour que cela se produise. Nous continuerons d’aider Taïwan avec toutes les sortes de capacités militaires dont il aurait besoin pour se défendre lui-même. Donc, nous restons concentrés sur ces mesures », affirma Lloyd Austin, le chef du Pentagone.
Puis, trois semaines plus tard, M. Biden précisa son propos. « Nous n’encourageons pas l’indépendance. Nous les encourageons à faire exactement ce que prévoit le Taïwan Act », assura-t-il, le 15 novembre. Et de se dire opposé « fermement » à toute tentative « unilatérale de changer le statu quo ou de porter atteinte à la paix et à la stabilité dans le détroit de Taïwan », ce qui pouvait s’adresser aussi bien à Pékin qu’à Taipei.
Cela étant, lors d’une tournée diplomatique dans la région Indo-Pacifique, et après s’être rendu en Corée du Sud, M. Biden a remis une pièce dans la machine en déclarant, depuis Tokyo, que les États-Unis défendraient Taïwan contre une éventuelle attaque chinoise.
« Nous étions d’accord avec la politique d’une seule Chine, nous l’avons signée […] mais l’idée que [Taïwan] puisse être prise par la force n’est tout simplement pas appropriée », a déclaré M. Biden, lors d’une conférence de presse donnée ce 23 mai au côté de Fumio Kishida, le Premier ministre japonais.
« Cela disloquerait toute la région et serait une autre action similaire à ce qui s’est passé en Ukraine. Donc, le fardeau est encore plus fort », a continué M. Biden, estimant que les Chinois « flirtent déjà avec le danger en ce moment en volant si près [de Taïwan] et avec toutes les manœuvres qu’ils entreprennent ».
Effectivement, ces derniers mois, l’Armée populaire de libération [APL] a accutué sa pression militaire sur Taïwan en multipliant les incursions aériennes dans sa zone d’identification de défense aérienne [ADIZ]. Et, récemment, un groupe aéronaval formé autour du porte-avions CNS Liaoning a effectué une série d’exercices au large des côtes orientale de l’île considérée comme étant « rebelle » à Pékin.
Toutefois, le président américain a également dit ne pas croire à une attaque chinoise contre Taïwan. Du moins à court terme. « Je m’attends à ce que cela ne se produise pas », a-t-il affirmé. Mais il est « important que les dirigeants mondiaux envoient un message fort indiquant qu’il y aura des conséquences si Pékin entreprend une telle action », a-t-il souligné.
Par ailleurs, MM. Biden et Kishida ont aussi dit s’être mis d’accord pour surveiller les activités de la marine chinoise dans la région ainsi que les exercices menés conjointement par la Chine et la Russie.
« Nous nous opposons fermement aux tentatives de changer le statu quo par la force en mer de Chine orientale et en mer de Chine méridionale », a même insisté le chef du gouvernement japonais. « De plus, nous sommes convenus de nous occuper ensemble de diverses questions liées à la Chine, dont celle des droits humains », a-t-il ajouté.
Pour rappel, en mars 2021, et selon des informations rapportées par l’agence de presse Kyodo News [qui, sauf erreur, n’ont pas été démenties], le Japon et les États-Unis se seraient mis d’accord sur le principe d’une « coopération étroite en cas d’affrontement militaire entre la Chine et Taïwan », les forces d’autodéfense japonaises étant appelées à tenir un rôle de « protection » des navires et des avions américains.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerEn octobre 2021, et alors qu’il était interrogé par CNN pour savoir si les États-Unis défendraient Taïwan en cas d’invasion chinoise, le président américain, Joe Biden avait répondu : « Oui, nous avons un engagement en ce sens ». Puis de préciser aussitôt qu’il ne voulait « pas s’engager sur la voie d’une guerre froide » avec Pékin. Seulement, son administration dut rectifier le tir par la suite étant donné de tels propos étaient susceptibles de contredire le principe de « Chine unique », auquel Washington souscrit depuis 1979 et le « Taiwans Relation Act ».
« Personne ne souhaite voir les questions transversales se heurter à des obstacles, certainement pas le président Biden et il n’y a aucune raison pour que cela se produise. Nous continuerons d’aider Taïwan avec toutes les sortes de capacités militaires dont il aurait besoin pour se défendre lui-même. Donc, nous restons concentrés sur ces mesures », affirma Lloyd Austin, le chef du Pentagone.
Puis, trois semaines plus tard, M. Biden précisa son propos. « Nous n’encourageons pas l’indépendance. Nous les encourageons à faire exactement ce que prévoit le Taïwan Act », assura-t-il, le 15 novembre. Et de se dire opposé « fermement » à toute tentative « unilatérale de changer le statu quo ou de porter atteinte à la paix et à la stabilité dans le détroit de Taïwan », ce qui pouvait s’adresser aussi bien à Pékin qu’à Taipei.
Cela étant, lors d’une tournée diplomatique dans la région Indo-Pacifique, et après s’être rendu en Corée du Sud, M. Biden a remis une pièce dans la machine en déclarant, depuis Tokyo, que les États-Unis défendraient Taïwan contre une éventuelle attaque chinoise.
« Nous étions d’accord avec la politique d’une seule Chine, nous l’avons signée […] mais l’idée que [Taïwan] puisse être prise par la force n’est tout simplement pas appropriée », a déclaré M. Biden, lors d’une conférence de presse donnée ce 23 mai au côté de Fumio Kishida, le Premier ministre japonais.
« Cela disloquerait toute la région et serait une autre action similaire à ce qui s’est passé en Ukraine. Donc, le fardeau est encore plus fort », a continué M. Biden, estimant que les Chinois « flirtent déjà avec le danger en ce moment en volant si près [de Taïwan] et avec toutes les manœuvres qu’ils entreprennent ».
Effectivement, ces derniers mois, l’Armée populaire de libération [APL] a accutué sa pression militaire sur Taïwan en multipliant les incursions aériennes dans sa zone d’identification de défense aérienne [ADIZ]. Et, récemment, un groupe aéronaval formé autour du porte-avions CNS Liaoning a effectué une série d’exercices au large des côtes orientale de l’île considérée comme étant « rebelle » à Pékin.
Toutefois, le président américain a également dit ne pas croire à une attaque chinoise contre Taïwan. Du moins à court terme. « Je m’attends à ce que cela ne se produise pas », a-t-il affirmé. Mais il est « important que les dirigeants mondiaux envoient un message fort indiquant qu’il y aura des conséquences si Pékin entreprend une telle action », a-t-il souligné.
Par ailleurs, MM. Biden et Kishida ont aussi dit s’être mis d’accord pour surveiller les activités de la marine chinoise dans la région ainsi que les exercices menés conjointement par la Chine et la Russie.
« Nous nous opposons fermement aux tentatives de changer le statu quo par la force en mer de Chine orientale et en mer de Chine méridionale », a même insisté le chef du gouvernement japonais. « De plus, nous sommes convenus de nous occuper ensemble de diverses questions liées à la Chine, dont celle des droits humains », a-t-il ajouté.
Pour rappel, en mars 2021, et selon des informations rapportées par l’agence de presse Kyodo News [qui, sauf erreur, n’ont pas été démenties], le Japon et les États-Unis se seraient mis d’accord sur le principe d’une « coopération étroite en cas d’affrontement militaire entre la Chine et Taïwan », les forces d’autodéfense japonaises étant appelées à tenir un rôle de « protection » des navires et des avions américains.
Opex 360
Le même jour, la Royal Navy a mis hors service deux de ses sous-marins nucléaires d’attaque
par Laurent Lagneau · 23 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerIl n’est pas commun de voir deux sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] être officiellement retirés du service durant la même journée. Et c’est pourtant ce qui est arrivé aux HMS Trenchant et HMS Talent, deux bâtiments appartenant à la classe « Trafalgar », le 20 mai, à la base navale de Devonport.
Si le sort du HMS Trenchant était scellé depuis sa dernière patrouille, celui du HMS Talent ne semblait pas l’être définitivement, sa mise hors service n’ayant été officieusement confirmée qu’en avril dernier, selon le site spécialisé « Navy Lookout ».
Le ministère [britannique] de la Défense [MoD] a « refusé de confirmer le statut du HMS Talent. Il y a quelques années, il a institué une politique selon laquelle il ‘ne commente pas les dates de mise hors service et d’admission en service des sous-marins », avait alors souligné Navy Lookout, ironisant sur le fait qu’une telle pratique avait « plus à voir avec la dissimulation d’une réalité inconfortable qu’avec des considérations de sécurité opérationnelle ».
Qui plus est, le HMS Talent avait récemment subi une lourde opération de remise à niveau afin de garantir son fonctionnement « au cours de la prochaine décennie » et de faire en sorte qu’il resterait « l’un des atouts militaires les plus puissants du monde », pour reprendre les termes de la Royal Navy.
The baton of Royal Navy submarine operations today passed firmly to the cutting-edge Astute class.
After 32 years in service, HMS Trenchant and Talent – 2 of the 3 final Trafalgar-class boats – decommissioned @HMNBDevonport before HRH The Princess Royal.https://t.co/ub76YHpQSC pic.twitter.com/aXR8CuCzHF
— Royal Navy (@RoyalNavy) May 20, 2022
Quoi qu’il en soit, et alors que le contexte sécuritaire actuel est tendu, la marine britannique ne dispose plus que de cinq SNA opérationnels sur les sept prévus dans son contrat opérationnel, dont quatre appartenant à la nouvelle classe Astute [qui n’est pas si nouvelle que ça étant donné que le premier de la série, le HMS Astute, navigue depuis maintenant douze ans] et le HMS Triumph, le dernier bâtiment de classe Trafalgar, admis en service en octobre 1991.
Cependant, un cinquième SNA de type Astute, le HMS Anson, a récemment effectué sa première plongée statique et devrait donc entamer ses essais en mer d’ici quelques mois. Mais il ne sera pas opérationnel avant deux ou trois ans [si l’on se fie aux délais constatés pour ses prédécesseurs]. Suivront ensuite les HMS Agamemnon et HMS Agincourt, actuellement en cours de construction. Mais ils ne figureront pas dans l’ordre de bataille de la Royal Navy avant 2024 dans le meilleur des cas.
Photo : HMS Trenchant – Royal Navy
Le même jour, la Royal Navy a mis hors service deux de ses sous-marins nucléaires d’attaque
par Laurent Lagneau · 23 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerIl n’est pas commun de voir deux sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] être officiellement retirés du service durant la même journée. Et c’est pourtant ce qui est arrivé aux HMS Trenchant et HMS Talent, deux bâtiments appartenant à la classe « Trafalgar », le 20 mai, à la base navale de Devonport.
Si le sort du HMS Trenchant était scellé depuis sa dernière patrouille, celui du HMS Talent ne semblait pas l’être définitivement, sa mise hors service n’ayant été officieusement confirmée qu’en avril dernier, selon le site spécialisé « Navy Lookout ».
Le ministère [britannique] de la Défense [MoD] a « refusé de confirmer le statut du HMS Talent. Il y a quelques années, il a institué une politique selon laquelle il ‘ne commente pas les dates de mise hors service et d’admission en service des sous-marins », avait alors souligné Navy Lookout, ironisant sur le fait qu’une telle pratique avait « plus à voir avec la dissimulation d’une réalité inconfortable qu’avec des considérations de sécurité opérationnelle ».
Qui plus est, le HMS Talent avait récemment subi une lourde opération de remise à niveau afin de garantir son fonctionnement « au cours de la prochaine décennie » et de faire en sorte qu’il resterait « l’un des atouts militaires les plus puissants du monde », pour reprendre les termes de la Royal Navy.
The baton of Royal Navy submarine operations today passed firmly to the cutting-edge Astute class.
After 32 years in service, HMS Trenchant and Talent – 2 of the 3 final Trafalgar-class boats – decommissioned @HMNBDevonport before HRH The Princess Royal.https://t.co/ub76YHpQSC pic.twitter.com/aXR8CuCzHF
— Royal Navy (@RoyalNavy) May 20, 2022
Quoi qu’il en soit, et alors que le contexte sécuritaire actuel est tendu, la marine britannique ne dispose plus que de cinq SNA opérationnels sur les sept prévus dans son contrat opérationnel, dont quatre appartenant à la nouvelle classe Astute [qui n’est pas si nouvelle que ça étant donné que le premier de la série, le HMS Astute, navigue depuis maintenant douze ans] et le HMS Triumph, le dernier bâtiment de classe Trafalgar, admis en service en octobre 1991.
Cependant, un cinquième SNA de type Astute, le HMS Anson, a récemment effectué sa première plongée statique et devrait donc entamer ses essais en mer d’ici quelques mois. Mais il ne sera pas opérationnel avant deux ou trois ans [si l’on se fie aux délais constatés pour ses prédécesseurs]. Suivront ensuite les HMS Agamemnon et HMS Agincourt, actuellement en cours de construction. Mais ils ne figureront pas dans l’ordre de bataille de la Royal Navy avant 2024 dans le meilleur des cas.
Photo : HMS Trenchant – Royal Navy
PartagezTweetezPartagezEnregistrerIl n’est pas commun de voir deux sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] être officiellement retirés du service durant la même journée. Et c’est pourtant ce qui est arrivé aux HMS Trenchant et HMS Talent, deux bâtiments appartenant à la classe « Trafalgar », le 20 mai, à la base navale de Devonport.
Si le sort du HMS Trenchant était scellé depuis sa dernière patrouille, celui du HMS Talent ne semblait pas l’être définitivement, sa mise hors service n’ayant été officieusement confirmée qu’en avril dernier, selon le site spécialisé « Navy Lookout ».
Le ministère [britannique] de la Défense [MoD] a « refusé de confirmer le statut du HMS Talent. Il y a quelques années, il a institué une politique selon laquelle il ‘ne commente pas les dates de mise hors service et d’admission en service des sous-marins », avait alors souligné Navy Lookout, ironisant sur le fait qu’une telle pratique avait « plus à voir avec la dissimulation d’une réalité inconfortable qu’avec des considérations de sécurité opérationnelle ».
Qui plus est, le HMS Talent avait récemment subi une lourde opération de remise à niveau afin de garantir son fonctionnement « au cours de la prochaine décennie » et de faire en sorte qu’il resterait « l’un des atouts militaires les plus puissants du monde », pour reprendre les termes de la Royal Navy.
The baton of Royal Navy submarine operations today passed firmly to the cutting-edge Astute class.
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Quoi qu’il en soit, et alors que le contexte sécuritaire actuel est tendu, la marine britannique ne dispose plus que de cinq SNA opérationnels sur les sept prévus dans son contrat opérationnel, dont quatre appartenant à la nouvelle classe Astute [qui n’est pas si nouvelle que ça étant donné que le premier de la série, le HMS Astute, navigue depuis maintenant douze ans] et le HMS Triumph, le dernier bâtiment de classe Trafalgar, admis en service en octobre 1991.
Cependant, un cinquième SNA de type Astute, le HMS Anson, a récemment effectué sa première plongée statique et devrait donc entamer ses essais en mer d’ici quelques mois. Mais il ne sera pas opérationnel avant deux ou trois ans [si l’on se fie aux délais constatés pour ses prédécesseurs]. Suivront ensuite les HMS Agamemnon et HMS Agincourt, actuellement en cours de construction. Mais ils ne figureront pas dans l’ordre de bataille de la Royal Navy avant 2024 dans le meilleur des cas.
Photo : HMS Trenchant – Royal Navy
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Si le sort du HMS Trenchant était scellé depuis sa dernière patrouille, celui du HMS Talent ne semblait pas l’être définitivement, sa mise hors service n’ayant été officieusement confirmée qu’en avril dernier, selon le site spécialisé « Navy Lookout ».
Le ministère [britannique] de la Défense [MoD] a « refusé de confirmer le statut du HMS Talent. Il y a quelques années, il a institué une politique selon laquelle il ‘ne commente pas les dates de mise hors service et d’admission en service des sous-marins », avait alors souligné Navy Lookout, ironisant sur le fait qu’une telle pratique avait « plus à voir avec la dissimulation d’une réalité inconfortable qu’avec des considérations de sécurité opérationnelle ».
souligné Navy LookoutQui plus est, le HMS Talent avait récemment subi une lourde opération de remise à niveau afin de garantir son fonctionnement « au cours de la prochaine décennie » et de faire en sorte qu’il resterait « l’un des atouts militaires les plus puissants du monde », pour reprendre les termes de la Royal Navy.
de remise à niveauThe baton of Royal Navy submarine operations today passed firmly to the cutting-edge Astute class.
After 32 years in service, HMS Trenchant and Talent – 2 of the 3 final Trafalgar-class boats – decommissioned @HMNBDevonport before HRH The Princess Royal.https://t.co/ub76YHpQSC pic.twitter.com/aXR8CuCzHF
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May 20, 2022
Quoi qu’il en soit, et alors que le contexte sécuritaire actuel est tendu, la marine britannique ne dispose plus que de cinq SNA opérationnels sur les sept prévus dans son contrat opérationnel, dont quatre appartenant à la nouvelle classe Astute [qui n’est pas si nouvelle que ça étant donné que le premier de la série, le HMS Astute, navigue depuis maintenant douze ans] et le HMS Triumph, le dernier bâtiment de classe Trafalgar, admis en service en octobre 1991.
Cependant, un cinquième SNA de type Astute, le HMS Anson, a récemment effectué sa première plongée statique et devrait donc entamer ses essais en mer d’ici quelques mois. Mais il ne sera pas opérationnel avant deux ou trois ans [si l’on se fie aux délais constatés pour ses prédécesseurs]. Suivront ensuite les HMS Agamemnon et HMS Agincourt, actuellement en cours de construction. Mais ils ne figureront pas dans l’ordre de bataille de la Royal Navy avant 2024 dans le meilleur des cas.
Photo : HMS Trenchant – Royal Navy
Le Figaro
Le géant chinois Alibaba affiche un bénéfice 2021 en repli de près de 60%
L'entreprise met cette chute sur le compte du «regain épidémique en Chine, en particulier à Shanghai».
Jeudi noir: le géant chinois du e-commerce Alibaba a annoncé un repli de près de 60% de son bénéfice net en 2021 et de lourdes pertes trimestrielles, sur fond de ralentissement économique et de durcissement réglementaire visant la tech.
À lire aussiDans le collimateur de Pékin, Alibaba porte à 25 milliards de dollars son programme de rachat d'actions
Depuis fin 2020, les autorités se montrent intransigeantes contre certaines pratiques des géants du numérique, auparavant largement tolérées, en matière de collecte de données personnelles et de concurrence. Pékin a ainsi multiplié les coups contre les puissantes entreprises de l'internet, empêchées de lever de l'argent à l'international ou mises à l'amende pour abus de position dominante. Ces mesures ont fait perdre au secteur des milliards de dollars de capitalisation boursière.
Longtemps considéré en Chine comme un modèle de réussite, Alibaba avait été le premier à subir la vindicte des pouvoirs publics. L'économie du pays est par ailleurs minée par les restrictions anti-Covid, avec une consommation au plus bas depuis deux ans et un chômage proche du record absolu, ce qui par ricochet pénalise les entreprises de commerce en ligne.
Dans ce contexte, Alibaba a fait état jeudi d'un repli important de son bénéfice l'an dernier. Il s'élève à 61,9 milliards de yuans (8,6 milliards d'euros), contre 150,3 milliards de yuans un an plus tôt - soit une baisse de 59%. Au dernier trimestre de son exercice décalé, le groupe accuse par ailleurs quelque 2,3 milliards d'euros de pertes, qu'il met sur le compte du «regain épidémique en Chine, en particulier à Shanghai».
Stratégie zéro covid
La Chine affronte depuis plusieurs mois un regain épidémique qui touche à des degrés divers plusieurs endroits du pays. En vertu de la stratégie sanitaire zéro Covid, plusieurs villes ont été confinées, notamment la capitale économique Shanghai, ce qui pénalise la production et la consommation. La faiblesse des dépenses des ménages pèse lourdement sur les entreprises de commerce en ligne, habituées jusque-là à une croissance exponentielle avec la banalisation des achats sur internet.
Alibaba s'est dit incapable de fixer des objectifs pour 2022 «compte tenu des risques et des incertitudes liées au Covid-19». Le groupe, longtemps pionnier du commerce en ligne, fait face ces dernières années à une concurrence de plus en plus agressive, notamment des sites Pinduoduo et JD.com. Egalement présent dans la finance, Alibaba est aussi sous pression dans ce secteur.
Fin 2020, les régulateurs ont ainsi fait capoter la gigantesque introduction en Bourse de sa filiale Ant Group. La firme, qui se voyait lever 34 milliards de dollars à Hong Kong et Shanghai, en avait été empêchée in extremis par les autorités, inquiètes de potentiels risques financiers. Dans la foulée, Jack Ma avait disparu des radars pendant deux mois et demi, un silence qui avait alors suscité de nombreuses interrogations notamment d'ordre politique. Aujourd'hui, la nervosité reste vive.
Pas un cas isolé
Lorsqu'au début du mois la télévision publique CCTV a annoncé l'arrestation à Hangzhou, d'un certain «M. Ma» au nom de la sécurité nationale, l'action Alibaba a dévissé. CCTV a dû préciser que la personne en question n'était pas Jack Ma mais un homonyme, pour rassurer les marchés. Selon l'agence Bloomberg, cette mésaventure a suffi pour brièvement faire perdre à Alibaba 26 milliards de dollars de capitalisation boursière.
Les mauvaises performances d'Alibaba sont loin d'être un cas isolé en Chine dans le monde de la tech. Plus tôt jeudi, le moteur de recherche Baidu a annoncé quelque 120 millions d'euros de pertes au premier trimestre. Déjà la semaine dernière, Tencent avait dévoilé un chiffre d'affaires trimestriel en quasi-stagnation sur un an.
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C'est la première fois depuis 2004 que le géant chinois de l'internet et des jeux vidéo enregistre une croissance atone. Selon le média chinois d'information économique Caixin, Tencent s'apprête à licencier 10% de ses effectifs. Menacé par une chute de l'activité en Chine d'un moteur de l'économie, le pouvoir a reçu la semaine dernière plusieurs patrons de la tech, suscitant l'espoir d'un rabibochage avec ce secteur sous pression depuis des mois.
Orpea : les salariés en grève pour réclamer une prime d'intéressement
La prime d'intéressement ne sera pas versée cette année. La direction du groupe invoque les conséquences financières de la crise sanitaire.
McKinsey : le bureau du Sénat saisit le parquet pour «suspicion de faux témoignage»
La saisine du 25 mars par la commission d'enquête ayant été rejetée pour des questions de procédure, le bureau du Sénat a annoncé «saisir le parquet» à son tour, mercredi.
Maisons Phénix : l'histoire d'une descente aux enfers
RÉCIT - Geoxia, propriétaire de la marque, vient d'être placé en redressement judiciaire.
Le Figaro
La capsule Starliner de Boeing réussit un test clé, malgré quelques accrocs
La capsule, qui n'avait aucun passager à bord, a atterri mercredi soir dans le désert de l'Etat américain du Nouveau-Mexique.
Starliner, la capsule spatiale de Boeing, a atterri mercredi soir, conclusion réussie d'une mission d'essai cruciale pour l'entreprise, qui veut prouver sa capacité à transporter des astronautes de la Nasa vers la Station spatiale internationale (ISS).
À lire aussiAvec Starliner, Boeing défie SpaceX
La capsule, qui ne comporte aucun passager à bord, a atterri dans le désert de l'État américain du Nouveau-Mexique, sur la base de White Sands, à 16H49 (22H49 GMT). «Un bel atterrissage à White Sand ce soir», a déclaré un commentateur de la retransmission vidéo de la Nasa. Sa descente avait été freinée par son entrée dans l'atmosphère terrestre, puis par de larges parachutes, et le contact avec le sol a été amorti par de grands airbags.
Enjeux de taille
Les enjeux étaient immenses tant pour Boeing, qui tente de réussir ce vol d'essai depuis des années, que pour la Nasa, qui a investi plusieurs milliards de dollars dans le développement du vaisseau. Elle souhaite à l'avenir en louer les services pour transporter ses astronautes jusqu'à la Station spatiale internationale. L'atterrissage sans encombre permet au géant aéronautique américain d'enfin conclure une mission réussie de bout en bout, après un échec en 2019. Et du même coup de redorer un peu son image, après s'être fait doubler par SpaceX, dont la capsule sert déjà de taxi à la Nasa depuis 2020.
L'écoutille de Starliner avait été fermée mardi par les astronautes à bord de l'ISS. Elle rapporte avec elle 270 kg de chargement, notamment des réservoirs réutilisables d'oxygène, qui seront remplis sur Terre et renvoyés en orbite ultérieurement.
Embûches à répétition
Starliner avait décollé de Floride jeudi dernier, et s'était pour la première fois arrimée à l'ISS le lendemain. Ces derniers jours, de nombreux tests ont été effectués pour vérifier le bon fonctionnement du véhicule une fois connecté au laboratoire volant. Mais la réussite de l'arrimage vendredi, en particulier, avait représenté un vrai soulagement pour Boeing, après une première tentative en 2019. Starliner avait à l'époque dû rebrousser chemin plus tôt que prévu, avant de réussir à atteindre la station. L'atterrissage n'avait lui pas posé de problème.
À lire aussiLa nouvelle fusée européenne pourrait ne pas être assez compétitive face à Space X
Après cette première mission ratée et une longue période d'ajustements, le vol d'essai devait être retenté en août 2021. Mais alors que la fusée se trouvait déjà sur le pas de tir, des valves de la capsule s'étaient retrouvées bloquées à cause d'un problème d'humidité. Le vaisseau avait dû retourner à l'usine pour des réparations -- pendant dix mois. Cette fois, le vol vers l'ISS s'est bien déroulé, malgré quelques accrocs notamment un souci détecté dans le système de propulsion: deux des 12 propulseurs utilisés par la capsule pour se placer sur la bonne trajectoire après le décollage n'ont pas fonctionné. Des responsables de la Nasa et de Boeing s'étaient toutefois montrés rassurants sur l'importance de l'incident. La capsule s'était aussi amarrée en retard, à cause d'un souci technique sur le dispositif lui permettant de s'accrocher à la station. Des problèmes qui restent mineurs, comparés aux embûches précédentes.
Prochain test habité
Après cette mission, un deuxième vol de démonstration, avec cette fois des astronautes à bord, devra être effectué pour que le vaisseau obtienne l'homologation de la Nasa. Boeing espère pouvoir le réaliser d'ici la fin de l'année, puis démarrer les missions régulières vers l'ISS. Mais le calendrier exact dépendra de l'analyse des performances de Starliner ces derniers jours. L'agence spatiale américaine a signé des contrats à prix fixe tant avec SpaceX que Boeing.
En recourant à deux entreprises, elle souhaite diversifier ses options, afin de ne plus jamais risquer de se retrouver sans moyen de transport américain, comme après l'arrêt des navettes spatiales en 2011. Jusqu'à SpaceX, la Nasa en était en effet réduite à payer pour des places dans les fusées russes Soyouz. L'entreprise d'Elon Musk, pourtant nouvelle venue dans l'industrie aérospatiale par rapport à Boeing, a, elle, déjà acheminé 18 astronautes jusqu'à l'ISS avec sa propre capsule, Dragon -- ainsi que quatre passagers privés, lors d'une mission de tourisme spatial.
À VOIR AUSSI - Une capsule de Boeing décolle vers la Station spatiale internationale pour un vol test
Le cerveau des surdoués est-il différent?
PSYCHOLOGIE - Le cerveau des personnes dites «Haut potentiel intellectuel», ou HPI, n'est pas plus gros ou différent du commun des mortels. Mais il est plus puissant. Explications.
Covid-19 : 82 morts en 24 heures dans les hôpitaux français, 4386 nouveaux cas en 24 heures
La baisse se poursuit à l'hôpital. 16.785 patients étaient hospitalisés ce lundi contre 16.941 dimanche.
Covid-19 : 88 morts dans les hôpitaux français, 32.029 nouveaux cas en 24 heures
La baisse se poursuit à l'hôpital. 16.510 patients étaient hospitalisés dans les hôpitaux français ce mardi, contre 16.785 lundi.
L'Humanité
Revanche ?
BilletMaurice Ulrich« Il règne au sommet des ventes de livres », écrit le Journal du dimanche à propos du manuscrit retrouvé de Louis-Ferdinand Céline, Guerre, édité par Gallimard. Tiré à 80 000 exemplaires, il a déjà fait l’objet de deux réimpressions, une troisième est annoncée, des traductions sont en cours… La redécouverte, il y a quelques mois, d’un ensemble de ses textes disparus depuis la fin de la guerre et son départ précipité pour Sigmaringen, où il avait rejoint la fine fleur de Vichy, avait déjà suscité une réelle curiosité. Mais, face à ce succès, le Journal du dimanche s’extasie : « Quelle revanche quand on sait que, soixante ans après la mort de Céline, le ministère de la Culture avait renoncé à le placer sur la liste des personnalités pouvant prétendre à des célébrations nationales. » Quelle revanche, en effet ? Pour le Céline du Voyage au bout de la nuit, ou pour le collaborateur avéré, auteur des ignobles pamphlets antisémites appelant au crime que sont Bagatelles pour un massacre, l’École des cadavres et les Beaux Draps ?
le billet de Maurice Ulrich Le Figaro
Sénégal : 11 nouveau-nés tués dans un incendie dans un hôpital
C'est la troisième fois qu'un drame touche les maternités du Sénégal.
Onze nouveau-nés ont péri mercredi dans un incendie dans un hôpital à Tivaouane, dans l'ouest du Sénégal, a annoncé le président Macky Sall sur Twitter. «Je viens d'apprendre avec douleur et consternation le décès de 11 nouveau-nés dans l'incendie survenu au service de néonatalogie de l'hôpital» public de Tivaouane, a indiqué Macky Sall. «À leurs mamans et à leurs familles, j'exprime ma profonde compassion», a ajouté Macky Sall.
À lire aussiSénégal : tollé après la mort tragique d'une femme enceinte à l'hôpital
«Trois bébés ont été sauvés», a précisé le maire de Tivaouane, Demba Diop. L'incendie a été causé par «un court-circuit et le feu s'est propagé très vite», a dit Demba Diop, également député à l'Assemblée nationale et plus connu sous le nom de Diop Sy. L'hôpital avait été inauguré récemment, selon la presse locale.
Des précédents dans les maternités
Début avril, un autre drame survenu dans un autre hôpital public avait déjà bouleversé le Sénégal. À Louga (nord), une femme enceinte était morte après avoir vainement attendu dans de très grandes souffrances une césarienne. Ce décès avait suscité sur les réseaux sociaux une vague d'indignation contre les carences du système de santé publique. À la suite de ce drame, trois sages-femmes avaient été condamnées le 11 mai à six mois de prison avec sursis pour «non-assistance à personne en danger» par le tribunal de grande instance de Louga. Trois autres sages-femmes avaient été relaxées.
Quatre nouveau-nés avaient péri le 25 avril 2021 dans un incendie dans la ville sénégalaise de Linguère, dans le nord du pays. Le maire de Linguère, alors ministre de l'Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, avait évoqué un dysfonctionnement électrique d'une unité de climatisation dans la maternité, où se trouvaient six bébés.
Sur le front, les Ukrainiens utilisent de l'artillerie fournie par l'Occident, selon l'armée ukrainienne
Les obusiers américains M777 sont entrés en action, améliorant significativement les capacités de bombardement.
Texas : 19 enfants et un enseignant tués lors d'une fusillade dans une école primaire
Le suspect, un jeune homme de 18 ans, a été tué par les forces de l'ordre après avoir ouvert le feu dans une école à Uvalde. «Il est temps de transformer la douleur en action», a réagi Joe Biden depuis la Maison-Blanche.
Regarder la vidéoXinjiang : une fuite de fichiers jette une lumière crue sur les détentions des Ouïghours
Le chercheur allemand Adrian Zenz a reçu des documents d'une source anonyme. Ils «mettent en pièces le vernis de la propagande chinoise», a-t-il déclaré à la BBC.
Le Figaro
L’éditorial du Figaro: «Derrière le burkini, la volonté d’islamiser la vie quotidienne»
Vincent Trémolet de VillersPar Vincent Trémolet de Villers, directeur-adjoint de la rédaction du Figaro.
S’il y a quelque chose d’apparemment dérisoire dans une querelle de maillot de bain, si on imagine mal le maréchal des logis-chef Cruchot traquer les burkinis comme autrefois les nudistes de Saint-Tropez, il ne faut pas s’y tromper. Cette victoire de la burqa sur le bikini est tout sauf anecdotique. Si le vêtement ne fait pas l’islamiste, il transporte malgré lui un rapport au monde, un art de vivre, une façon d’être. L’islam, dans sa version politique et conquérante, est une religion du moindre détail.
De l’assiette au maillot de bain, de la barbe au voile, elle se rappelle à chaque instant au point de développer un sentiment d’appartenance qui sépare l’existence entre ce qu’approuve Dieu et ce qu’il condamne. Une plage française, une piscine municipale, qui jusqu’ici jouaient paisiblement leur rôle de lieu de divertissement, deviennent des espaces de tension. L’insouciance balnéaire de ces moments à la Sempé est, elle aussi, victime de cette affirmation communautaire.
Rien n’échappe à ce qu’il faut bien appeler une volonté d’islamisation de la vie quotidienne. Éric Piolle et Jean-Luc Mélenchon peuvent se voiler la face avec le mouchoir du tartuffe, tout le monde a compris que, par leur compromis devenu compromission et bientôt soumission, ils veulent d’abord s’attacher une force électorale, celle du vote musulman. Celui-là même qu’Emmanuel Macron avait à l’esprit quand il a relié, durant l’entre-deux-tours, dans un raccourci intenable, voile et féminisme.
Plus profondément, à rebours de nos textes de loi, de nos usages et de nos coutumes, le multiculturalisme cherche à s’imposer de la base jusqu’au sommet. L’archaïsme des Frères musulmans aidé des idiots utiles de l’extrême gauche en profite à plein. Il prospère sur l’unique fierté contemporaine: les droits individuels illimités. Le burkini procède de cette modernité naïve qu’il contredit dans sa forme même. Après les querelles sur le voile, les cantines halal, le hidjab des footballeuses, il confirme une fracturation du pays que François Hollande, dans un rare moment de lucidité, avait exprimé en ces termes: «Comment peut-on éviter la partition? Car c’est quand même ça qui est en train de se produire: la partition.»
«La décision du Conseil constitutionnel, très décevante, était prévisible»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Alors que le Conseil constitutionnel a validé l'essentiel du passe sanitaire, l'avocat Thibault Mercier estime sa décision très regrettable et juge le dispositif dangereux.
«Contrairement à certains diplômés d'AgroParisTech, nous, étudiants, croyons à la science et au progrès»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Lors de leur récente remise des diplômes, huit diplômés d'AgroParisTech ont appelé à «déserter» les métiers auxquels ils ont été formés. Les signataires de la tribune jugent que ces protestataires multiplient les poncifs et se comportent en enfants gâtés.
«En validant le passe vaccinal, le Conseil constitutionnel entérine un changement de modèle politique»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Le Conseil constitutionnel a validé l'entrée en vigueur du passe vaccinal dès le lundi 24 janvier prochain. Après deux ans de mesures coercitives, l'essayiste Mathieu Slama désespère de voir un jour les blessures infligées à notre modèle démocratique cicatriser.
Le Figaro
«Les fusillades sont souvent planifiées de longue date» : dans la tête d'un tueur en milieu scolaire
Coline RenaultENTRETIEN - Un adolescent de 18 ans a tué 19 enfants et deux adultes à Uvalde, au Texas. Il s'agit de la 27e tuerie de l'année dans une école américaine. Alexandre Rodde, chercheur spécialisé dans les tueries de masse, explique les ressorts psychologiques du passage à l'acte de ces criminels.
Alexandre Rodde est sous-lieutenant de la réserve opérationnelle de la gendarmerie nationale, chercheur spécialisé dans les problématiques de terrorisme et de tueries de masse. Il a rédigé une thèse aux États-Unis sur la sécurité nationale américaine. Il est l'auteur de l'ouvrage «Passage à l'acte: comprendre les tueries en milieu scolaire».
LE FIGARO. - A-t-on identifié un profil type de l'adolescent tueur de masse ?
Alexandre RODDE. - On distingue généralement trois profils psychiatriques chez les adolescents qui passent à l'acte. Il y a le profil psychopathique : un jeune animé par une volonté de destruction totale, qui cherche à faire un maximum de morts, à détruire son lycée, voire la ville. C’était le cas d’Eric Harris, lors de la tuerie de Columbine en 1999, qui avait l’intention de faire exploser son établissement scolaire. Il y a ensuite le profil schyzotypique de l'adolescent qui manifeste des troubles psy très tôt avec des hallucinations, des pertes de repères dans le réel. Dylan Klebold, le deuxième tueur de Columbine, parlait par exemple de lui à la troisième personne et se décrivait comme un dieu.
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Le dernier profil, c’est enfin celui des tireurs traumatisés : ils sont issus de familles avec des troubles sociaux graves, ont connu des violences, voire des atteintes sexuelles, et ont une volonté par la tuerie de masse de mettre fin à la situation actuelle, par le suicide, ou la prison. C’est le cas de Mitchell Johnson, le tueur de Jonesboro, dans l’Arkansas, en 1998.
Les jeunes qui sont passés à l'acte sont statistiquement plus souvent harceleurs que harcelés
Qu’est-ce qui motive le passage à l’acte ?
Les parcours de vie varient, il n’y a pas de trajectoires types, ni d’âges spécifiques : les tueurs peuvent avoir 11 ans comme être adultes, et viennent de régions variées. Contrairement à ce qui est souvent dit, croire que les tueries en milieu scolaire interviennent pour des questions de harcèlement est une erreur. Les jeunes qui sont passés à l’acte sont statistiquement plus souvent harceleurs que harcelés : souvent ils insultaient, menaçaient, se battaient avec leurs camarades. Ils étaient isolés, car profondément asociaux. Nombre d’entre eux partagent cependant un sentiment d’échec couplé à un désir de postérité. Dans les lettres laissées par les auteurs des massacres, on retrouve souvent cette idée : «Je ne suis pas en réussite dans la vie, mais au moins, on se souviendra de moi pour quelque chose».
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On s’aperçoit aussi que la plupart des fusillades sont planifiées de longue date. Ce n’est pas un coup de colère soudain, mais un processus longtemps mûri, pendant parfois six mois ou un an. Les jeunes font des repérages, dessinent des cartes, se préparent au maniement des armes. Ils se documentent avec des œuvres culturelles sur les tueries de masse : le livre Rage, de Stephen King, le film Natural Born Killers, d’Oliver Stone, tous les documentaires dédiés à Columbine…
Il y a enfin un effet d'imitation de Columbine, qui agît depuis une vingtaine d'années comme une référence pour les tueurs
Pourquoi les tueries ont-elles si souvent lieu en milieu scolaire ?
C’est le principal lieu de sociabilité des adolescents. C’est là où se passe la majorité de leur vie, de leurs interactions. C’est aussi un lieu symbolique, sanctuarisé, qui suscitera à coup sûr un effet médiatique. Dans les tueries en milieu scolaire, la volonté de célébrité est très importante. Les tueurs souhaitent rentrer dans la postérité par la violence. Il y a enfin un effet d’imitation de Columbine, qui agît depuis une vingtaine d’années comme une référence pour les tueurs sur la manière de planifier une fusillade à l’école.
Les adolescents répètent ce qu'ont fait d'autres adolescents et qui a été particulièrement médiatisé. C'est un facteur propre aux États-Unis.
Les tueries en milieu scolaire sont-elles surtout liées à la disponibilité des armes à feu aux États-Unis, ou existe-t-il aussi un facteur propre à la société américaine ?
L’accès aux armes facilite, c’est vrai, le passage à l’acte, mais certains pays où les armes à feu sont rares ont également été exposés, avec un nombre de morts relativement important. C’est le cas de l’Allemagne, où il y a eu plusieurs tueries dans les années 2000, de la Finlande, ou plus récemment de la Russie. Les tueries en milieu scolaire sont particulièrement nombreuses aux États-Unis parce qu’elles sont devenues une sorte de script social dans le pays : face à une problématique donnée, comme l’échec scolaire ou les problèmes familiaux, on répète un schéma connu. Les adolescents répètent ce qu’ont fait d’autres adolescents et qui a été particulièrement médiatisé. C’est un facteur propre au pays : en Europe, le phénomène est relativement rare, même s'il faut garder un œil vigilant sur ces thématiques qui peuvent toujours se déplacer.
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Le cerveau des surdoués est-il différent?
PSYCHOLOGIE - Le cerveau des personnes dites «Haut potentiel intellectuel», ou HPI, n'est pas plus gros ou différent du commun des mortels. Mais il est plus puissant. Explications.
Covid-19 : 82 morts en 24 heures dans les hôpitaux français, 4386 nouveaux cas en 24 heures
La baisse se poursuit à l'hôpital. 16.785 patients étaient hospitalisés ce lundi contre 16.941 dimanche.
Covid-19 : 88 morts dans les hôpitaux français, 32.029 nouveaux cas en 24 heures
La baisse se poursuit à l'hôpital. 16.510 patients étaient hospitalisés dans les hôpitaux français ce mardi, contre 16.785 lundi.
L'Humanité
Lundi de Pentecôte : est-ce qu'on travaille ? Est-ce qu'on est payé ?
Le lundi de Pentecôte, qui tombe cette année le lundi le 6 juin 2022, est un jour férié chômé... ou pas. Et il doit être payé, sauf s’il est prévu comme Journée de solidarité. Explications.
Daniel RoucousLundi de Pentecôte est un jour légal férié, mais pas chômé comme le 8 mai ou autres jours fériés, sauf le 1er mai. Mais ce jour, qui tombe le 6 juin cette année, peut être prévu comme Journée de solidarité.
De deux choses l’une :
-
Le lundi de Pentecôte n’est pas la Journée de solidarité dans votre entreprise
C’est donc un jour légalement férié mais pas chômé, ce qui veut dire que tout employeur peut donc imposer à ses salariés, en CDI comme en CDD, de travailler ce jour-là (sauf pour les jeunes travailleurs de moins de 18 ans hors secteurs du commerce, restauration et hôtellerie).
Ceux et celles (en CDI comme en CDD) qui travaillent ce jour là perçoivent leur rémunération habituelle mais pas de majoration sauf conventions collectives, usages ou accords d’entreprise le prévoyant.
Celles et ceux qui ne travaillent pas sont payés (il s’agit d’un jour férié payé). Attention les salariés au service de l’employeur depuis moins de 3 mois peuvent ne pas être rémunérés ce jour-là.
Références : article L3133-3 du code du travail.
-
Le lundi de Pentecôte est prévu comme Journée de solidarité dans votre entreprise
Celles et ceux qui travaillent ce jour là ne sont pas payés. Même chose pour celles et ceux qui ne travaillent pas, sauf si un accord collectif ou une convention collective prévoient que c’est payé ou encore possibilité de donner une journée de RTT (c’est souvent le cas) voire un jour de congé.
Référence articles L3133-7 à L3133-10 et article L3133-11 du code du travail.
Comment fonctionne la Journée de solidarité ?
A l’origine elle avait lieu le lundi de Pentecôte. Depuis 2008, elle est fixée n’importe quel jour férié chômé (sauf le 1er mai) par accord collectif (d’entreprise, de branche, interprofessionnel), à défaut par l’employeur après consultation du comité d’entreprise ou des délégués du personnel s’ils existent.
Selon ces accords, cette journée de solidarité consiste pour les salariés à :
- travailler une journée de 7 heures gratuitement (pas de rémunération),
- ou à prendre une journée de RTT ou un jour de congé comme c’est le plus souvent le cas,
- ou encore à effectuer 7 heures supplémentaires non rémunérées fractionnées dans l’année.
Ce n’est pas compensé par un repos compensateur, mais attention : les heures travaillées au-delà de 7 heures doivent être payées comme heures supplémentaires
A noter : les salariés qui changent d’employeur en cours d’année et ont déjà donné une journée de solidarité, ne sont pas tenus à en effectuer une autre et s’ils le font, cette journée donne lieu à rémunération supplémentaire et repos compensateur.
Pour les employeurs cette solidarité prend la forme d’une CSA (contribution solidarité autonomie) de 0,30% sur les salaires.
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jours fériés L'Humanité
Festival de Cannes - Entretien avec Denis Gheerbrant et Lina Tsrimova, co-réalisateurs de La Colline
cinémaPrésenté au Festival de Cannes dans la sélection de l'Acid, La colline nous emmène au coeur du Kirghizistan, où le démantèlement du modèle soviétique a plongé des populations entières, des populations mélangées du fait des déportations staliniennes, dans le chaos. entretien
C’est une colline, à une dizaine de kilomètres de Bichkek, capitale du Kirghizistan, au cœur de l’Asie centrale, à côté de la Chine. On pourrait dire un monticule, à peine plus d’une dizaine de mètres de hauteur, quelques hectares, un monticule dont on ne sait pas trop de quoi il est constitué, sans doute de terre, mais comment nommer le mélange qui se forme avec les déchets en décomposition ? Ce qui a été des sacs poubelle se fond dans un magma informe, puant, fumant, agité parfois de petites explosions d’aérosols.
Des hommes, des femmes, des enfants vont et viennent, fouillent à droite et à gauche, entourent les camions bennes qui déversent leur lot de “marchandise” et repartent avec de gros sacs de toile plastifiée. C’est l’économie de la colline, le rebut, ce qui est considéré comme rien retrouve une valeur, c’est tant le kilo de bouteille plastique, de carton, de verre, le métal.
Le lieu, d’abord, comme une citadelle, écrasée par la chaleur, battue par le vent, dévastée par la pluie, embrumée par des combustions délétères.
Les gens, surtout, les perdants de l’éclatement de l’URSS et de la crise économique et sociale qui s’en est suivie. Difficile de ne pas se dire que les rejetés d’une société n’ont qu’un seul endroit où aller, là où elle met ses déchets.
Le Figaro
Adhésion à l'Otan : Macron appelle Erdogan à «respecter le choix souverain» de la Finlande et la Suède
Le président français s'est entretenu au téléphone avec son homologue turc, qui refuse depuis plusieurs jours l'adhésion de la Suède et la Finlande à l'Otan.
Le président français Emmanuel Macron a appelé jeudi son homologue turc Recep Tayyip Erdogan à «respecter le choix souverain» de la Finlande et de la Suède d'entrer dans l'Otan, et souhaité qu'une «solution» soit rapidement trouvée pour lever le veto turc.
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«Le président de la République a souligné l'importance de respecter le choix souverain de ces deux pays, résultant d'un processus démocratique et intervenant en réaction à l'évolution de leur environnement de sécurité», a indiqué l'Élysée à l'issue de l'entretien téléphonique.
«Mesures concrètes»
Ankara a prévenu mercredi qu'elle ne donnerait pas son accord à l'adhésion de la Suède et de la Finlande sans avoir obtenu des «mesures concrètes» de leur part concernant ses préoccupations sécuritaires, après avoir reçu les délégations de diplomates de ces deux pays.
La Turquie a ouvert une crise au sein de l'Otan, dont elle est membre, en s'opposant à l'extension de l'organisation à ces deux pays qui ont demandé à rejoindre l'Alliance après l'invasion russe de l'Ukraine et ont reçu le soutien de l'écrasante majorité des États membres.
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La Finlande notamment partage 1.300 km de frontière terrestre avec la Russie. La Turquie accuse les pays nordiques, en particulier la Suède qui compte une large communauté d'exilés turcs, d'abriter des militants kurdes du PKK, le Parti des Travailleurs du Kurdistan, qu'elle considère comme une organisation terroriste.
Elle dénonce aussi la présence de partisans du prédicateur Fethullah Gülen, qu'elle soupçonne d'avoir orchestré la tentative de coup d'Etat de juillet 2016.
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La Hongrie instaure l'état d'urgence à cause de la guerre en Ukraine
«Le monde est au bord d'une crise économique. La Hongrie doit rester en dehors de cette guerre et protéger la sécurité financière de ses familles», a déclaré sur le premier ministre hongrois, Viktor Orban.
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Douze bases militaires et unités seront déployées dans l'Ouest, a annoncé samedi le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou.
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Le chercheur allemand Adrian Zenz a reçu des documents d'une source anonyme. Ils «mettent en pièces le vernis de la propagande chinoise», a-t-il déclaré à la BBC.
L'Humanité
Chronique Vidéo. Les députés LaREM sont-ils des playmobils ?
EmissionCe qui nous intéresse dans cette vidéo, c’est de comprendre le rapport qu’entretient le macronisme avec le Parlement. Puisque l’enjeu pour Emmanuel Macron, c’est bien ça, de renouveler sa majorité pour être « tranquille ».
Aujourd’hui, on ne va pas parler remaniement. Et pour cause. A l’heure où on tourne, seule Elisabeth Borne a été nommée Première ministre. Mais si vous savez, la gauchiste qui a ouvert la SNCF à la concurrence et qui a rogné sur les indemnités d’un million de chômeurs. En tout cas, on a pas le reste du casting. Mais vous inquiétez pas, on y reviendra bien assez vite. Ne serait-ce que pour fêter certains départs…
Ce qui nous intéresse dans cette vidéo, c’est de comprendre le rapport qu’entretient le macronisme avec le parlement. Puisque l’enjeu pour Emmanuel Macron, c’est bien de renouveler sa majorité pour être « tranquille ».
Rappelons-le : le pouvoir législatif n'est pas supposé servir que de chambre d’enregistrement des désirs du pouvoir exécutif. Si on applique le strict principe de séparation des pouvoirs, qui est une condition de la démocratie et contribue à éviter l’arbitraire, c’est bien de le rappeler, le législatif est un pouvoir distinct.
Mais sous la Ve République, et surtout depuis le dernier quinquennat, le pouvoir législatif est devenu un supplétif de l’exécutif. Emmanue Macron a poussé le régime jusqu’à la caricature. Démonstration dans cette chronique vidéo.
Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Nous vous proposons, en quatre, cinq ou six minutes s'il le faut, de décrypter un élément de programme, des grandes promesses, des déclarations, des pratiques politiques... Et de voter en connaissance de cause !
L'Humanité
Chronique vidéo. Pourquoi la Nupes déchaîne les attaques
EmissionQui a peur de la grande méchante Nupes ? Et bien pêle-mêle, La République en marche, la droite, l’extrême droite, les philosophes qui s’autoproclament de la gauche républicaine, les socialistes anti-union…Ces derniers jours, on a vu les attaques se multiplier contre l’union de la gauche. Et dire qu’il y a moins d’un mois, l’électeur de gauche était la personne la plus aimée du pays, draguée à la fois par la Macronie et l’extrême droite parce qu’il pouvait faire basculer l’élection….
A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.
L'Humanité
VIDÉO. Qui était Solitude, la figure guadeloupéenne de la lutte contre l'esclavage qui a désormais sa statue à Paris ?
ReportageLa maire de Paris, Anne Hidalgo, a dévoilé mardi 10 mai, jour de commémoration de l'esclavage, une statue en hommage à l'héroïne de la lutte contre le rétablissement de l'esclavage en Guadeloupe, prénommée Solitude – de son vrai nom, Rosalie –, exécutée il y a 220 ans.
De Solitude, née esclave à la fin du XVIIIe siècle, on connaît d'abord les circonstances de son décès : son exécution le 29 novembre 1802 en Guadeloupe pour avoir participé à la révolte contre le rétablissement de l'esclavage, décrété par le Premier consul Napoléon Bonaparte, qui a secoué l'île quelques mois plus tôt.
"Son enfant à naître était une marchandise dans ce monde-là"
Solitude – de son vrai nom, Rosalie – est vraissemblablement l’enfant d’une esclave africaine violée par un marin blanc. Elle est donc, pour les colons de l'époque, une « mulâtresse ». Ce qui lui a valu d'être très tôt séparée de sa mère et d'être prise comme esclave de maison. Rosalie a une trentaine d’années lorsqu'en 1802, Napoléon Bonaparte envoie des militaires rétablir l’esclavage en Guadeloupe, 8 ans après sa première abolition en France. Enceinte, Rosalie change de nom, devient Solitude et participe à la résistance. Mais les insurgés sont vaincus.
Capturée, Solitude a échappé quelques mois à la potence car elle était enceinte et "son enfant à naître était une marchandise qui avait une valeur dans ce monde-là", a rappelé Jean-Marc Ayrault, président de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage, lors de l'inauguration de sa statue ce 10 mai 2022 à Paris. Mais la jeune femme sera pendue le lendemain de son accouchement.
Serrant la déclaration de Louis Delgrès
La statue du sculpteur Didier Audrat représente Solitude, un poing levé, serrant la déclaration de Louis Delgrès, autre figure guadeloupéenne de la lutte contre l'esclavage, l'autre main protégeant son ventre rond. Elle est située dans le jardin portant déjà son nom, inauguré en septembre 2020, dans le XVIIe arrondissement de Paris.
"Les actes que nous posons doivent avoir du sens par rapport à ceux que nous voulons honorer mais aussi par rapport à l'avenir", a déclaré la maire de Paris, Anne Hidalgo, expliquant que l'inauguration de cette statue représentait "un acte de réparation vis-à-vis des descendantes et des descendants de l'esclavage", mais également "un message aux générations qui viennent".
Traite négrière et esclavage : peut-on réparer et comment ?Une légende aux Antilles
Solitude, elle, est passée au rang de légende aux Antilles, notamment grâce à sa biographie romancée par l'écrivain André Schwartz-Bart, "la Mulâtresse Solitude" parue 170 ans après sa mort, en 1972. "C'est une résistante à l'asservissement de l'homme par l'homme et une héroïne pour la liberté" a déclaré Simone Schwartz-Bart, l'épouse du biographe qui a participé à l'inauguration.
Éducation. Quand l’école maltraite l’histoire de l’esclavage"Des femmes noires en statue, il y en a déjà à Paris, mais il s'agit de statues allégoriques des représentations de l'Afrique, d'un continent exotisé", a déclaré de son côté l'ancien Premier Ministre Jean-Marc Ayrault.
"Une rebelle et une citoyenne"
"Aujourd'hui ce n'est pas l'idée abstraite qui est représentée, c'est une femme dont on connaît le nom et le destin, une femme et une mère, une Guadeloupéenne et une Française, une rebelle et une citoyenne, au moment où le pouvoir avait cessé de croire en la liberté", a-t-il ajouté.
Après avoir rendu un vibrant hommage à cette figure de la lutte contre l'esclavage, la comédienne guadeloupéenne Laurence Joseph a souligné : "Le parcours de Solitude est celui de nombreuses femmes aujourd'hui dans notre société, qui se battent énormément pour atteindre leurs objectifs".
L'abolition de l'esclavage ne sera décrété en France qu'en 1848.
Empruntez la Route des abolitions de l’esclavage L'Humanité
Abad, Darmanin et consorts... Le gouvernement Borne naît sous le signe des scandales
ActuLa nomination d’Élisabeth Borne et des ministres confirme l’ancrage à droite et la pure logique macroniste. Une équipe déjà minée par plusieurs scandales, avec un garde des Sceaux mis en examen et un transfuge de LR accusé de viol. Et les attaques contre la gauche traduisent surtout une crainte d’être battu aux législatives.
Benjamin KönigPas moins de trois semaines pour constituer péniblement un gouvernement, mais moins de trois jours pour qu’éclate le premier scandale : le second quinquennat d’Emmanuel Macron débute décidément dans une atmosphère de contestation, à trois semaines seulement des élections législatives et après une élection présidentielle dont le chef de l’État a sciemment escamoté la campagne. À la suite de sa prise de fonction, la nouvelle première ministre, Élisabeth Borne, a voulu placer son action sous le signe de la cause féminine. C’est mal parti.
Damien Abad : la Macronie n'était pas au courant
Le 21 mai, Mediapart a révélé le témoignage de deux femmes qui accusent de viol le nouveau ministre des Solidarités, Damien Abad. Les récits particulièrement sordides porteraient sur des faits remontant à 2010 et 2011, et illustrent la difficulté de prendre la parole et porter plainte dans de telles situations. L’une d’elles a porté ses accusations à la connaissance de l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, le 13 mai, lequel a ensuite alerté les partis LR et Renaissance, soit l’ancien et le nouveau mouvement de Damien Abad, celui-ci faisant d’ailleurs figure de principale « prise de guerre » à droite. L’autre femme, malgré des hésitations relatées par Mediapart, avait porté plainte en 2017 et celle-ci a été classée sans suite, faute de preuves suffisantes.
Pour l’heure, le ministre nie les faits et « affirme avec force que les relations sexuelles qu’(il a) pu avoir ont toujours reposé sur le principe du consentement mutuel », et use sans vergogne de son handicap pour se défendre, parlant « d’actes ou des gestes qui me sont tout simplement impossibles en raison de mon handicap ».
Du côté de la Macronie, on assure n’être pas au courant, malgré le signalement de l’observatoire : « Je n’ai pas plus d’éléments que le fait que l’affaire a été classée sans suite. Je peux vous assurer que, s’il y a de nouveaux éléments, si la justice est à nouveau saisie, on en tirera toutes les conséquences », a réagi ce dimanche Élisabeth Borne.
Plutôt gênant pour un garde des Sceaux
Or, le cas Damien Abad vient s’ajouter à celui du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, reconduit par Emmanuel Macron dans sa fonction. Car le non-lieu et le classement sans suite dans les deux affaires qui le concernent n’occultent en rien son comportement sexiste et les accusations d’avoir profité de sa position dominante d’élu pour obtenir des faveurs sexuelles. Un climat malsain encore entretenu par les déclarations de Stanislas Guerini, nommé ministre de la Fonction publique, qui avait défendu la semaine dernière le député marcheur Jérôme Peyrat, parlant « d’honnête homme » pour un élu condamné pour violences volontaires sur son ex-compagne. Avant de faire amende honorable, contraint et forcé par la polémique née de ses propos.
Enfin, reste le cas d’Éric Dupond-Moretti, mis en examen, et dont les soupçons de prise illégale d’intérêts sont suffisamment graves pour que le ministère public ait demandé, le 10 mai, le renvoi devant la Cour de justice de la République pour un procès. Plutôt gênant pour un garde des Sceaux à qui il est reproché d’avoir usé de sa fonction pour régler des comptes judiciaires avec des magistrats.
14 membres sur 27 déjà dans le gouvernement Castex
Voilà qui augure bien mal d’un gouvernement nommé pour poursuivre la casse entreprise lors du précédent quinquennat, et dont les figures principales aux postes clés ont été reconduites : Bruno Le Maire à Bercy (secondé au budget par Gabriel Attal, ex-porte-parole), Gérald Darmanin à l’Intérieur. Une équipe profondément ancrée à droite, dont 14 membres sur 27 faisaient déjà partie du gouvernement de Jean Castex, ce qui donne lieu à un petit jeu de chaises musicales : Sébastien Lecornu à la Défense, Olivier Véran aux Relations avec le Parlement, Clément Beaune à l’Europe, Gabriel Attal au Budget, Marc Fesneau à l’Agriculture, Olivier Dussopt au Travail, Brigitte Bourguignon à la Santé. Hormis l’historien Pap Ndiaye à l’Éducation, Catherine Colonna aux Affaires étrangères et donc Damien Abad, les autres entrants sont tous de purs macronistes : Stanislas Guerini (Fonction publique), Yaël Braun-Pivet (Outre-mer, ancienne présidente de la commission des Finances de l’Assemblée) ou Olivia Grégoire (porte-parole).
Enfin, deux femmes ont été nommées auprès d’Élisabeth Borne pour mener à bien l’opération communication sur l’écologie : Amélie de Montchalin et Agnès Pannier-Runacher, authentiques néolibérales. « Amélie de Montchalin n’a jamais manifesté le moindre intérêt pour l’écologie », a cinglé Julien Bayou, le secrétaire national d’EELV. « Nous devons rattraper le temps perdu », a déclaré la ministre de la Transition énergétique : étrange aveu de l’inaction du chef de l’État au cours de son premier quinquennat. Plusieurs absences ont par ailleurs été remarquées : le logement, la ville, le tourisme, l’industrie et les transports. « Pas de ministre du Logement. Tout ça en pleine crise du pouvoir d’achat, alors que le logement est le premier poste de dépense des Français ! » a pointé Ian Brossat, porte-parole du PCF et adjoint à la maire de Paris sur le sujet. Ce à quoi l’Élysée a répondu, assurant que ce domaine relevait de la transition écologique et qu’un secrétaire d’État pourrait « éventuellement » voir le jour après les législatives. Les quatre millions de mal-logés en France apprécieront le terme.
Le premier Conseil des ministres est prévu ce lundi, sans ordre du jour établi. Mais, selon Élisabeth Borne, la priorité sera donnée au pouvoir d’achat, avec une loi de finances rectificative prolongeant notamment le « bouclier tarifaire » et le « chèque carburant » mis en place à la fin du premier quinquennat. Puis un projet de loi porté par Bruno Le Maire qui sera « le premier texte examiné par la nouvelle Assemblée nationale », a-t-elle déclaré dans un entretien au Journal du dimanche. Entretien où elle fait part de son engagement « sur le terrain, mobilisée pour gagner » les élections législatives. À ce sujet, elle a attaqué violemment Jean-Luc Mélenchon, l’accusant de ne pas « respecter les institutions ». Le signe d’un exécutif fébrile, qui voudrait bien escamoter ces élections pour composer une nouvelle Assemblée à sa main. Voilà le véritable mépris des institutions.
Gouvernement Bornescandales politiquesDamien AbadEmmanuel Macron L'Humanité
Pap Ndiaye, la surprise qui déchaîne l’extrême droite
ActuNommé ministre de l’Éducation nationale, il semble être à l’opposé de Jean-Michel Blanquer. L’historien est depuis la cible d’un déferlement de haine et de propos racistes.
Diego Chauvet« I ndigéniste assumé », selon Marine Le Pen. « Militant racialiste et anti-flics », selon Jordan Bardella. Pour le porte-parole du RN, Julien Odoul, un « militant immigrationniste ». Pour Éric Zemmour, il va « déconstruire l’histoire de France »… Sitôt connue la nomination de Pap Ndiaye à la tête du ministère de l’Éducation nationale dans le nouveau gouvernement, l’extrême droite s’est déchaînée. Et elle n’est pas la seule. Certains membres de la droite LR ont tenu des propos de la même teneur. Ainsi, Éric Ciotti a fustigé un « adepte de l’islamo-gauchisme ». Directeur du musée de l’Histoire de l’immigration, historien spécialiste d’histoire sociale des États-Unis et des minorités, Pap Ndiaye a été la surprise et le principal « coup » politique d’Emmanuel Macron dans la composition du nouveau gouvernement d’Élisabeth Borne. Pour autant, s’il a été ciblé avec autant de véhémence par l’extrême droite, c’est bien en raison du champ de ses recherches, et par racisme. À gauche, malgré les critiques en règle contre la continuité qui s’instaure avec le quinquennat précédent, les leaders politiques sont plutôt montés en défense du nouveau ministre de l’Éducation nationale : « Une audace, la nomination d’un grand intellectuel, monsieur Pap Ndiaye », a ainsi twitté Jean-Luc Mélenchon, le 20 mai. « L’extrême droite reproche à Pap Ndiaye ses études sur le racisme en France, a également réagi le porte-parole du PCF, Ian Brossat. Sans réaliser sans doute que le déchaînement nauséabond de propos racistes qu’elle répand depuis 24 heures lui donne raison sur toute la ligne. » « Quelle nomination de ministre en France a suscité un tel immédiat déferlement de haine ? » a interrogé l’ancienne ministre de la culture Aurélie Filippetti.
couper l’herbe sous le pied à la gauche
Si la gauche est montée en défense face aux attaques racistes visant le nouveau ministre, elle n’en est pas moins critique sur son aventure dans le gouvernement macroniste. « Que va-t-il faire dans cette galère ? » juge ainsi Julien Bayou sur RMC, même s’il concède que l’on « peut se réjouir du désaveu cinglant pour Jean-Michel Blanquer ». C’est bien là que se situe le « coup » politique d’Emmanuel Macron. Avec Pap Ndiaye, il semble prendre un virage à 180 degrés, alors que Jean-Michel Blanquer était l’un des principaux agitateurs du débat politique autour de l’« islamo-gauchisme » à l’université. Pap Ndiaye change la donne en la matière, mais jusqu’où et dans quel but ? Probablement, pour la Macronie, celui de couper l’herbe sous le pied à la gauche avant les législatives en envoyant un signal à ses électeurs et en tentant de remédiatiser un affrontement avec l’extrême droite, plutôt que de débattre social et écologie avec la Nupes. Le piège risque de se retourner contre le nouveau ministre, qui devra suivre les instructions de l’Élysée et Matignon. À travers sa nomination, qui prend de court les milieux enseignants et universitaires, Emmanuel Macron tentera ainsi de faire avaler ses projets de privatisation de l’enseignement. Jean-Luc Mélenchon l’a souligné ce dimanche sur RTL : « Quand on entre dans un gouvernement, on applique la politique de ce gouvernement. (…) L’objectif, c’est la privatisation maximale de l’école, avec des établissements en compétition les uns avec les autres. »
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Gouvernement d’intérim
ÉditorialMaud Vergnol« Plus rien ne doit être comme avant », jurait la main sur le cœur Emmanuel Macron, au soir du premier tour de la présidentielle. On allait voir ce qu’on allait voir, sur le climat, le social… finalement livrés à un trio de technocrates dans un gouvernement Borne qui reconduit treize membres du précédent, incarnations de la maltraitance sociale, avec les postes clés laissés aux barons de la droite. Le locataire de l’Élysée jugeait aussi, fut un temps, qu’ « un ministre mis en examen doit démissionner ». Éric Dupond-Moretti, qui l’est depuis juillet 2021 pour « prise illégale d’intérêts », reste à son poste. Au ministère de l’Intérieur, Gérald Darmanin, encore visé par une enquête pour viol, continuera à diriger la lutte contre les violences sexuelles ! Quant à Damien Abad, l’ex-chef de la prétendue « opposition de droite », il est nommé ministre des Solidarités, en dépit d’un signalement pour des faits présumés de viol adressé à LaREM et LR.
Même la nomination de l’intellectuel Pap Ndiaye, livré sciemment en pâture à l’extrême droite, sonne désagréablement faux. Le penseur du racisme structurel, l’un des plus grands spécialistes français de la condition noire, des violences policières, qu’il n’a cessé d’éclairer avec brio, succède au chasseur de sorcières et sa croisade « anti-woke ». Comprendra qui voudra le cynique coup de billard à trois bandes du locataire de l’Élysée…
L’essentiel du projet Macron II est ailleurs, dans ce remarquable oxymore formulé par la nouvelle première ministre. Élisabeth Borne défend donc le recul de l’âge de départ à la retraite… pour « poursuivre le progrès social ». C’est beau comme du Macron, qui devrait aujourd’hui, lors du premier Conseil des ministres, donner la feuille de route de la casse sociale à venir : retraite à 65 ans, conditionnement du RSA à du travail gratuit, 10 milliards d’économies sur le dos des collectivités locales, nouvelle cure d’austérité quand l’État social s’effondre, que les services d’urgences ferment les uns après les autres…
Heureusement, pour la première fois depuis l’inversion du calendrier électoral, ce scénario n’a rien d’inéluctable. La Nupes rend possibles l’échec de Macron et l’espoir d’ouvrir une nouvelle page de progrès social, le vrai. Cet autre chemin est à portée de vote.
Élisabeth Borne défend le recul de l’âge de départ à la retraite… pour « poursuivre le progrès social ».
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Damien Abad, de l’opposition au ministère des Solidarités
ActuJusque-là patron des députés LR, le nouveau ministre les abandonne en rase campagne pour rejoindre la macronie.
Cyprien Caddeo« Je regrette qu’à l’infidélité s’ajoute l’inélégance de ce départ. C’est de l’opportunisme politique et électoral. Je n’aime pas quand on change d’équipe en cours de match. » Voilà ce que disait le patron des députés LR Damien Abad en février dernier, à propos du transfert d’Eric Woerth en Macronie. Et voilà pourtant le même Damien Abad qui franchit le pas à son tour et rejoint le gouvernement Borne, trois mois plus tard. Le député de l’Ain constitue la principale - la seule, en fait - « prise de guerre » de Macron dans ce nouveau gouvernement. Mais elle est loin d’être anecdotique, compte tenu du rôle de chef d’un groupe d’opposition qu’il tenait depuis 2019. Damien Abad ne mâchait d’ailleurs pas ses mots contre le chef de l’État, en janvier dernier, dénonçant sa « trumpisation » après ses propos sur les non-vaccinés qu’il fallait « emmerder » : « c’est un populisme froid et calculateur, le président a fait une rechute », disait-il alors.
Sans rancune donc. À 42 ans, Damien Abad est nommé ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées. Un dossier qui lui tient à cœur, lui-même étant atteint d’arthrogrypose, une maladie rare qui lui paralyse les articulations des bras. Cela ne l’a pas empêché de mener une solide carrière, élu plus jeune député européen de la délégation française, en 2009, à seulement 29 ans. En 2012, ils faisaient partie des députés UMP les moins farouchement opposés au mariage pour tous, aux côtés d’un certain Édouard Philippe. Candidat à sa réélection dans l’Ain, il devra ferrailler contre son ancienne famille politique, qui s’est empressée d’investir un autre candidat, Julien Martinez.
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Les Français majoritairement insatisfaits de la composition du nouveau gouvernement
Dinah CohenSONDAGE - L'affiche proposée par Emmanuel Macron peine à convaincre, révèle la dernière étude Odoxa Backbone consulting pour Le Figaro.
Ce sont des débuts que l'on pourrait qualifier de laborieux. Encore ambigu sur les grands chantiers à venir, qu'ils concernent le pouvoir d'achat ou les retraites, et déjà secoué par l'affaire Damien Abad, l'exécutif entame ce second quinquennat dans la douleur. Et les Français s'en rendent compte. Selon notre sondage Odoxa Backbone consulting réalisé pour Le Figaro, eux-mêmes ne sont pas convaincus par l'affiche proposée par Emmanuel Macron. Ils s'en disent même majoritairement insatisfaits (58%).
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Le problème se pose dès le départ : la nomination d'Élisabeth Borne, annoncée après plusieurs semaines de tergiversations, n'a pas eu d'effet marquant dans l'opinion. Ses quelques jours passés à Matignon n'ont pas non plus suffi à susciter un enthousiasme quelconque. Aujourd'hui, seuls 51% des Français se disent satisfaits des premiers pas de la chef de gouvernement. Les plus mécontents de cette première ministre figurent parmi les sympathisants Insoumis (61%), ceux du Rassemblement national (72%) et de Reconquête ! (74%).
Le Maire et Attal appréciés des Français
Les citoyens ne se réjouissent pas davantage des ministres qui composent la nouvelle équipe. Dans celle-ci, aucun des visages désignés n'imprime véritablement. À deux exceptions près : Bruno Le Maire (Économie) et Gabriel Attal (Comptes publics). Reconduit après cinq ans en fonction, l'indéboulonnable de Bercy est davantage apprécié que ses collègues. Son maintien est même perçu par 43% des citoyens comme étant une «bonne décision», contre 27% estimant le contraire. Le benjamin de la macronie se distingue lui aussi avec 33% de jugements positifs contre 29% négatifs.
Quant aux autres, ils suscitent soit du rejet, soit une indifférence due à leur manque de notoriété. C'est notamment le cas de Pap Ndiaye (Éducation nationale), Sébastien Lecornu (Armées), Amélie de Montchalin (Transition écologique), Stanislas Guerini (Fonction publique) et Damien Abad (Solidarités), désignés comme d'«illustres inconnus» par l'immense majorité des Français. Le dernier, ancien président de groupe des Républicains, pâtit toutefois des accusations de viol récemment remontées à la surface. Avec 32% de citoyens voyant en sa nomination une «mauvaise décision», il enregistre le plus fort niveau d'impopularité.
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Plus gênant encore, les Français remettent en doute la capacité de ce gouvernement à faire face aux dossiers. Ils sont ainsi 53% à ne pas penser que ce casting est «bien équilibré quant au profil de ses membres», et 62% à considérer qu'il ne s'agit pas de ministres solides et compétents pour répondre aux enjeux économiques (61%) et sociaux (63%). Dans le même ordre de grandeur, les citoyens pensent que ce remaniement n'est pas le signe que le président veut imprimer un renouvellement, ni même qu'il présidera autrement que lors des cinq dernières années. Reste à savoir si ces considérations auront un effet sur les élections législatives à venir. Selon notre étude, ce sont en tout cas 56% des sondés qui ne pensent pas que l'exécutif mérite de disposer d'une majorité à l'Assemblée nationale.
Islamisme : très vive passe d'armes entre Jean Castex et Damien Abad à l'Assemblée
Le président du groupe LR a reproché mardi au premier ministre de n'avoir accédé à aucune des nombreuses propositions de la droite pour lutter contre l'islamisme.
Regarder la vidéo«Sa défaite me convient très bien» : Le Drian profite de son discours de passation pour régler ses comptes avec le premier ministre australien
Le désormais ex-ministre des Affaires étrangères s'est réjoui de la défaite de Scott Morrison, qui avait annulé le contrat portant sur des sous-marins entre l'Australie et la France.
Regarder la vidéoPasse sanitaire: le gouvernement attend le verdict du Conseil constitutionnel
L'exécutif ne serait «pas inquiet» à propos de la décision des Sages sur son projet de loi pour lutter contre le Covid-19.
L'Humanité
Dupond-Moretti, poursuivi mais reconduit à la Justice
ActuLe garde des Sceaux, dont le ministère public de la CJR a demandé le renvoi devant la Cour le 10 mai pour des soupçons de «prises illégales d’intérêts», est maintenu dans ses fonctions.
Julia HamlaouiLes jours de mai se suivent mais ne se ressemblent pas vraiment pour Eric Dupond-Moretti. 10 mai : le ministère public de la Cour de justice de la République (CJR) annonce avoir requis son renvoi devant la Cour pour des soupçons de « prises illégales d’intérêts » dans le cadre de ses fonctions de Garde des sceaux. 22 mai : Emmanuel Macron et Élisabeth Borne décident malgré tout de le reconduire au ministère de la Justice. « Le piètre bilan d’un ministre en plein conflit d’intérêts n’aura pas empêché son maintien. Le monde judiciaire est évidemment dans l’incompréhension », commente le syndicat de la magistrature.
Eric Dupond-Moretti maintenu au poste de GDS. Le piètre bilan d'un ministre en plein conflit d'intérêts n'aura pas empêché son maintien. Le monde judiciaire est évidemment dans l'incompréhension. Mais en définitive, c'est surtout les justiciables qui en subiront les conséquences
— SMagistrature (@SMagistrature) May 20, 2022
Dès l’annonce du gouvernement Castex à l’été 2020, la nomination de l’avocat médiatique avait suscité la polémique du fait de son implication dans certains dossiers. Dans la foulée, des plaintes de syndicats de magistrats et de l’association anticorruption Anticor, dénonçant deux situations de conflit d’intérêts depuis son arrivée à la Chancellerie, sont déposées. Celles-ci donnent lieu à l’ouverture d’une information judiciaire. Au final, Eric Dupond-Moretti a été mis en examen en juillet 2021 mais n’avait pas démissionné pour autant. Deux de ses interventions en tant que ministre sont en cause. D’abord, le déclenchement d’une enquête le 31 juillet 2020 à l’encontre de trois magistrats du Parquet national financier qui avaient fait éplucher ses factures téléphoniques détaillées («fadettes») quand il était encore une star du barreau. Ensuite, l’engagement de la même procédure, le 18 septembre suivant, contre un juge d’instruction précédemment en fonction à Monaco qui avait mis en examen l’un de ses ex-clients et dont il avait fustigé les méthodes de « cow-boy ». Mais le tout semble ainsi ne poser aucun problème au chef de l’État.
Gouvernement Borneéric dupond-morettijustice L'Humanité
Direct remaniement. Les ministres du gouvernement Borne, les premières réactions
Le nouveau gouvernement d'Elisabeth Borne (retrouvez en lien les profils des différents ministres) :
- Bruno Le Maire reste à Bercy, au poste de ministre de l’économie et des finances, et de la souveraineté industrielle et numérique.
- Gérald Darmanin conserve son poste de ministre de l’intérieur.
- Catherine Colonna est nommée au ministère de l’Europe et des affaires étrangères. Elle remplace Jean-Yves Le Drian.
- Eric Dupond-Moretti reste au ministère de la justice.
- L’historien Pap Ndiaye est nommé ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse.
- Sébastien Lecornu est nommé ministre des armées. Il succède ainsi à Florence Parly.
- Brigitte Bourguignon est nommée ministre de la santé et de la prévention.
- Olivier Dussopt est nommé ministre du travail, du plein-emploi et de l’insertion. Il remplace Elisabeth Borne, qui dirige désormais le gouvernement.
- Rima Abdul Malak est nommée ministre de la culture. La conseillère culture d’Emmanuel Macron remplace Roselyne Bachelot.
- Sylvie Retailleau est nommée ministre de la recherche, de l’enseignement supérieur et de l’innovation.
- Amélie de Montchalin nommée ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires.
- Damien Abad est nommé ministre des solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées.
- Marc Fesneau est nommé ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire. Il succède ainsi à Julien Denormandie.
- Stanislas Guerini est nommé ministre de la fonction publique. Il prend la place d’Amélie de Montchalin.
- Yaël Braun-Pivet est nommée ministre des outre-mer.
- Agnès Pannier-Runacher est nommée ministre de la transition énergétique.
- Amélie Oudéa-Castéra est nommée ministre des sports et des Jeux olympiques.
- Olivier Véran est nommé ministre délégué chargé des relations avec le Parlement et de la vie démocratique.
- Gabriel Attal est nommé ministre délégué chargé des comptes publics.
- Franck Riester est nommé ministre chargé du commerce extérieur.
- Olivia Grégoire est nommée porte-parole du gouvernement. Elle succède à Gabriel Attal.
- Clément Beaune est nommé secrétaire d’Etat chargé de l’Europe.
Dans la partie "Contexte", accédez à des articles sélectionnés par la rédaction pour mieux comprendre tous les enjeux de ce moment politique.
Le Figaro
Alliance citoyenne: enquête sur les militants du burkini
Stéphane KovacsFondée en 2012 à Grenoble, avant d’essaimer partout en France, l’association revendique aujourd’hui plus de 5000 membres.
Des locataires HLM qui «se battent pour leurs droits», des habitants «debout pour la justice climatique», des «handi-citoyens» en lutte pour la «liberté de mouvement», des «femmes musulmanes» qui veulent faire du sport «comme tout le monde»… Chez Alliance citoyenne, on prône une approche «intersectionnelle» des luttes.
À grand renfort d’«actions de désobéissance civile» et de tirades sur le «vivre-ensemble», l’association a déjà obtenu de «belles victoires» depuis sa création en 2012, se réjouit sa coprésidente, Sana Souid: un meilleur accueil des étudiants étrangers par l’administration, des rénovations énergétiques dans les quartiers et, surtout, l’autorisation du burkini, la semaine dernière, dans les piscines municipales de Grenoble.
Plus de 5000 membres
Une «avancée progressiste» annulée par la décision du tribunal administratif, qui avait été saisi par le préfet de l’Isère d’un référé laïcité, tandis que l’opposition municipale avait déposé, au lendemain du vote, un recours en annulation devant la justice. Quant au procureur de Grenoble, il a ouvert une enquête sur l’existence de fichiers illégaux, tenus par Alliance citoyenne, recensant les origines ethniques, opinions politiques et religions de centaines d’habitants.
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«Les injustices naissent des asymétries de pouvoirs», proclame sur son site l’association, qui veut «développer la capacité du plus grand nombre à s’organiser, agir, négocier». Avec une méthode importée des États-Unis, le «community organizing» - les syndicats de citoyens -, qui permet de gravir «les quatre marches de l’escalier du pouvoir citoyen». Fondée en 2012 à Grenoble, avant d’essaimer en Seine-Saint-Denis et dans l’agglomération lyonnaise, elle revendique aujourd’hui plus de 5000 membres. Au départ, il s’agit surtout d’aider les mal-logés et les handicapés. «De donner une voix à ceux qui ne l’ont pas assez, précise Sana Souid. On discute d’abord de la problématique qui nous unit, puis on contacte les décideurs. S’il n’y a pas de réponse, on relance. Et on monte une marche à chaque fois. S’il n’y a toujours pas de réponse, on lance une action, non violente, bien sûr. Et ensuite, on arrive à négocier, que ce soit avec les bailleurs, les mairies, les salles de sport.»
Ancien élu de la ville de Grenoble, chargé du handicap entre 2008 et 2014, Stéphane Gemmani, aujourd’hui conseiller régional du groupe socialiste et démocrate d’Auvergne-Rhône-Alpes, se souvient d’«une association très particulière» : «C’était violent comme façon de fonctionner, et très organisé: on voyait que ce n’était pas du simple bénévolat, rapporte-t-il. J’ai été saisi par exemple sur des problèmes d’ascenseur, et ça les embêtait presque que je sois coopératif: ils essayaient toujours de trouver un nouveau conflit! C’était une manière de remonter les troupes. On a rapidement décelé que c’était des gens qui faisaient leur petit-lait de la détresse des autres. À l’époque, il n’y avait pas de connotation religieuse dans leurs combats, mais il y avait une volonté de toucher les communautés, d’instaurer un climat délétère.»
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En 2019, l’association prend un tournant communautariste. Se présentant comme des «Rosa Parks musulmanes», des baigneuses en burkini - en «maillot de bain couvrant», préfère-t-on dire à Alliance citoyenne - investissent une piscine municipale grenobloise, en violation du règlement intérieur. Quelques semaines auparavant, elles avaient couru en hidjab, pour revendiquer «la liberté des femmes voilées». D’autres happenings du même acabit suivront. «Derrière tout cela, il y a la stratégie permanente d’inversion des rôles et des valeurs, qui consiste à se présenter comme discriminé, alors que la démarche de ce collectif vise à fracturer la société», pointe Matthieu Chamussy, à l’époque chef de file de l’opposition municipale de la droite et du centre. À Lyon, «on a suivi la même procédure avec une salle de sport, raconte Sana Souid, qui est aussi présidente du Syndicat des femmes musulmanes du Grand Lyon. Premier courrier, deuxième courrier, pas de réponse. Donc on s’est amenées avec notre propre coach sportive, et on a fait notre cours dans le hall! Le directeur a fini par changer le règlement intérieur. Du coup, on a reproduit ça - sans action - sur plus de 200 salles de sport au niveau national.»
Subventions coupées
En 2021, ce sont les Hijabeuses, un collectif de joueuses de foot musulmanes, qui poursuivent l’offensive, annonçant vouloir «construire un rapport de force face aux décideurs politiques». «Des militantes islamistes avant d’être des sportives: certaines n’ont jamais croisé un ballon! raille Naëm Bestandji, auteur du Linceul du féminisme. Caresser l’islamisme dans le sens du voile (1). Victimisation permanente, détournement de slogans féministes, fusion de la radicalité islamiste avec l’ensemble des musulmans (s’opposer à l’islamisme serait ainsi s’opposer à tous les musulmans)… Conseillées par une agence de com, Raiz, elles participent à la banalisation du “sexisme religieux” et des Frères musulmans.»
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En 2015, l’une de ses porte-parole, Taous Hammouti, avait posté «N’oubliez pas que c’est Charlie qui a dégainé le premier» sur Facebook, deux jours après le massacre. «Hébergée dans les locaux du Parti communiste, Alliance citoyenne, qui fut partenaire du CCIF (Collectif contre l’islamophobie en France, dissout en 2020, NDLR), est l’exemple même de la jonction entre une partie de l’extrême gauche et l’extrême droite musulmane, décrypte Naëm Bestandji. Il n’y a aucune assise idéologique, pas d’arguments de fond: tout tourne autour du buzz.»
À deux reprises, poursuit l’auteur grenoblois, «j’ai vu des militantes d’Alliance citoyenne, dans un centre commercial, interpeller systématiquement des femmes voilées, pour leur expliquer qu’elles étaient des victimes et que l’association pouvait défendre leurs droits. Elles recrutent aussi sur les réseaux sociaux.» Dans de curieux fichiers, dont l’existence a été révélée par Le Parisien, l’association «aurait détenu ou détiendrait encore des données à caractère personnel sensibles», indique le parquet de Grenoble: «Couple kabyle très en colère», «FN ou ne vote pas», peut-on y lire notamment. «Pour rendre possible l’organisation collective, l’Alliance citoyenne dispose d’un fichier de membres», se justifie l’association. Elle «fait confiance à la justice pour mener une enquête indépendante du pouvoir politique et de la volonté du ministre Darmanin de poursuivre sa chasse aux sorcières contre les associations de défense des droits des musulmans.»
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Le financement? «Il y a des cotisations», répond Sana Souid. Mais aussi d’importantes subventions de la Fondation Open Society du milliardaire hungaro-américain George Soros, afin d’aider Alliance citoyenne à se «transformer en une organisation nationale avec une visibilité nationale». En 2017 et 2018, elle avait également touché des aides de la métropole de Grenoble, dans le cadre de la politique de la ville, coupées depuis. En 2021, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, estimant que la structure s’était «ralliée à la mouvance de l’antiracisme décolonial» et visait «à promouvoir des règles compatibles avec la charia», avait demandé à la Commission européenne d’annuler sa subvention de 60.000 euros. En vain.
«On dirait que les femmes musulmanes portant le voile sont tolérées en France quand elles restent chez elles, s’insurge la coprésidente. Nous sommes près de 900 000, et on nous interdit d’accéder à certains emplois, de nous baigner dans les piscines ou de pratiquer le foot en compétition. Et, quand on s’organise en association, l’État multiplie les entraves et les répressions abusives. Ce qui est certain, c’est qu’on demandera toujours nos droits.» Et de promettre: «Dans les centres de formation, les entreprises…», l’association continuera «à monter les marches».
(1) Éditions Séramis, 2021
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À Grenoble, la justice suspend l'autorisation du burkini
Saisi par le préfet de l'Isère, le tribunal administratif a retoqué la disposition municipale permettant l'utilisation de ce maillot dans les piscines.
Pap Ndiaye a-t-il comparé la police aux «coupables de la rafle du Vel d'Hiv» ?
LA VÉRIFICATION - Le ministre de l'Éducation nationale est sous le feu des critiques depuis sa nomination.
Qu’est-ce que l’Ascension dans la religion catholique?
FOCUS - Jeudi 26 mai, quarante jours après Pâques, les chrétiens célèbrent l’Ascension. À l’occasion de ce jour férié en France, Le Figaro s’interroge sur l’origine de cette fête chrétienne.
L'Humanité
Agnès Pannier-Runacher, de l’industrie à la transition énergétique
ActuCelle qui vantait les «bonnes affaires» à faire en Bourse au début de la pandémie hérite de la transition énergétique.
Cyprien CaddeoExit les profils « écologistes » type Nicolas Hulot ou Barbara Pompili. C’est Agnès Pannier-Runacher, anciennement à l’Industrie, qui hérite de la transition énergétique, qui devrait inclure les transports et le logement. Fidèle du président, cette dernière admettait avoir une « culture politique presque nulle » avant son engagement à En Marche.
La « magie » des trois huit à l’usine
Pour la culture écologique, ce n’est guère mieux : peu loquace sur le sujet, elle s’est surtout illustrée au gouvernement durant le krach boursier de mars 2020, en pleine pandémie, déclarant : « c’est plutôt le moment de faire des bonnes affaires en Bourse aujourd’hui ». Puis, en octobre 2021, lorsqu’elle louait la « magie » ressentie quand on fait les trois huit à l’usine…
Direct remaniement. Les ministres du gouvernement Borne, les premières réactionsGouvernement Borneagnès pannier-runachertransition énergétique L'Humanité
Sans rien de vert, Amélie de Montchalin atterrit à la Transition écologique
ActuL’ex-ministre de la Fonction publique, issue de l’UMP, hérite de l’une des «priorités» affichées par Emmanuel Macron.
Cyprien CaddeoElle vient de l’UMP, a travaillé chez l’assureur Axa, a conçu en partie le programme économique d’Alain Juppé en 2016 et considère que le traité de libre-échange avec le Mercosur, potentielle catastrophe écologique, est en soi un « bon accord ».
Direct remaniement. Les ministres du gouvernement Borne, les premières réactionsL’ex-ministre de la Fonction publique Amélie de Montchalin n’a rien d’une « verte » mais elle est la nouvelle ministre de la Transition écologique. Ou du moins, d’une partie du ministère car, conformément à la promesse de campagne d’Emmanuel Macron, ce portefeuille est scindé en deux, avec la création d’un ministère de la Transition énergétique. Et les deux ministères seront directement liés à Matignon, car la première ministre est aussi en charge de la « Planification écologique et énergétique ».
Crash test en vue
Issue du monde de l’entreprise, macroniste pur jus, elle en est aussi une des plus fidèles lieutenantes du président de la République. Sa nomination à ce poste, alors qu’on ne l’a jamais vraiment entendu s’intéresser ou porter des sujets relatifs à l’écologie, rompt avec le précédent quinquennat.
Jusqu’ici, Emmanuel Macron avait cherché à rallier des profils issus des Verts, comme Nicolas Hulot, François de Rugy, ou Barbara Pompili. À noter qu’Amélie de Montchalin passera un crash test aux législatives, dans la sixième « circo » de l’Essonne, où elle avait gagné en 2017.
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L'Assemblée de l'OMS condamne «avec la plus grande fermeté» l'invasion par la Russie
EN COURS : Mis à jour le 26 mai 2022 à 17:07
Les pays membres de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ont adopté jeudi une résolution présentée par l'Ukraine qui condamne «avec la plus grande fermeté» l'agression militaire de la Russie et en particulier les attaques contre les services de santé.
En revanche, le texte adopté par 88 voix contre 12 et 53 abstentions, ne prévoit pas de sanctions concrètes contre la Russie au sein de l'OMS.
Les écoliers de Marioupol privés de vacances pour rattraper le programme russe
Les forces russes qui ont pris le contrôle de Marioupol ont décidé de supprimer les vacances scolaires d'été pour préparer les élèves au programme scolaire russe, a affirmé jeudi un responsable ukrainien de la ville.
Selon Petro Andriouchtchenko, conseiller du maire de ce port où les derniers combattants ukrainiens se sont rendus ces derniers jours, «les occupants ont annoncé la prolongation de l'année scolaire jusqu'au 1er septembre.»
«Tout l'été, les enfants auront des cours de langue et de littérature russe, d'histoire russe et des cours de mathématiques en russe». «Le but principal est la dé-ukrainisation et la préparation de la rentrée selon le curriculum russe», a-t-il affirmé. Il a cependant ajouté que les «occupants» russes n'avaient pour l'instant pas réussi à trouver suffisamment de professeurs, «seulement 53 enseignants pour neuf écoles», selon lui. Il n'a pas précisé combien d'élèves étaient concernés.
Quatre morts dans de nouveaux bombardements sur Kharkiv
Quatre personnes sont mortes dans de nouveaux bombardements sur Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine qui avait entamé un retour à une vie normale mi-mai, a indiqué jeudi le gouverneur régional Oleg Sinegoubov sur Telegram. «Les occupants bombardent à nouveau le centre régional», a déclaré Oleg Sinegoubov. «Selon des informations préliminaires, sept personnes ont été blessées et malheureusement quatre sont mortes», a-t-il ajouté, appelant les habitants à rester dans les abris.
Les combats dans l'Est ont atteint une «intensité maximale»
Les combats contre les troupes russes dans l'est de l'Ukraine ont atteint une «intensité maximale», a déclaré jeudi la vice-ministre ukrainienne de la Défense Ganna Malyar. «Les combats ont atteint leur intensité maximale et une étape longue et extrêmement difficile nous attend», a déclaré la vice-ministre au cours d'un point de presse.
Volodymyr Zelensky reçoit la première ministre finlandaise
La première ministre finlandaise, Sanna Marin, a rencontré jeudi le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Ils ont discuté de l’aide militaire octroyée par la Finlande à l’Ukraine. «Pour nous, l’assistance militaire de la Finlande est très précieuse», a écrit Volodymyr Zelensky sur Telegram. «Les armes, la politique de sanctions et l’unité de nos partenaires sur la question de l’adhésion de l’Ukraine à l’UE, voilà ce qui peut renforcer la défense de notre terre», a-t-il ajouté.
» LIRE AUSSI - Pourquoi l'adhésion de la Finlande à l'Otan est un bouleversement géopolitique majeur
La Finlande a soumis, mercredi 18 mai, sa demande d’adhésion à l’Otan. Cette candidature, jointe à celle de la Suède, marque un tournant radical dans l’alliance sécuritaire de l’Europe alors que les deux pays nordiques sont longtemps restés neutres au niveau militaire.
Première conversation entre Dmytro Kouleba et Catherine Colonna
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba a indiqué jeudi sur Twitter avoir eu sa première conversation téléphonique avec sa nouvelle homologue française Catherine Colonna et «être convenu avec elle de la nécessité d'intensifier la pression des sanctions sur la Russie, y compris un embargo pétrolier». Une mesure indispensable selon Kiev qui a appelé la communauté internationale à «tuer les exportations russes», mercredi à Davos.
Il faudrait 80 millions d'euros pour reconstruire Kiev, selon son maire
Olaf Scholz «convaincu» que Vladimir Poutine ne gagnera pas la guerre en Ukraine
Le chancelier allemand Olaf Scholz s'est dit «convaincu» jeudi que la Russie ne gagnerait pas la guerre qu'elle a provoquée en Ukraine, affirmant aussi que le président Vladimir Poutine ne serait pas autorisé à «dicter» la paix. «Poutine ne doit pas gagner sa guerre. Et j'en suis convaincu: il ne la gagnera pas», a déclaré le chancelier lors d'un discours prononcé à la réunion du Forum économique mondial de Davos, en Suisse, estimant que le président russe, qui a lancé l'invasion de l'Ukraine il y a plus de trois mois, «a déjà manqué ses objectifs stratégiques».
En Ukraine, l’armée et les civils prêts pour une guerre longue: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
Dans la résistance ukrainienne, il y a eu une première phase de riposte aux opérations commando russes à Kiev, visant à décapiter le régime ; d’exode des familles (5 millions de personnes ont fui à l’étranger et6 millions vers l’ouest du pays) ; de levée en masse de la population masculine en âge de combattre. Voici que commence la troisième phase du conflit, qui est celle de la guerre de positions. Les forces russes, qui cherchent à conquérir l’intégralité des «oblasts» (régions administratives) de Donetsk et Louhansk (dont Moscou a reconnu l’indépendance), y progressent, à une allure de tortue, en détruisant tout devant elles à l’artillerie.Trois mois après le début de l’offensive russe, lancée par Vladimir Poutine, le conflit s’enlise dans le Donbass.
» Lire notre reportage : En Ukraine, l’armée et les civils prêts pour une guerre longue: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
Des passeports russes dans les villes occupées
Sur le front méridional, Moscou s'affaire à consolider son emprise sur les territoires conquis depuis trois mois. La Russie a ainsi annoncé qu'elle allait permettre aux habitants des régions de Zaporijjia et de Kherson de demander un passeport russe via une procédure simplifiée. L'Ukraine a aussitôt dénoncé une mesure démontrant la volonté de Moscou de mener une annexion pure et simple de ces territoires. «L'octroi forcé de passeports aux Ukrainiens à Kherson et Zaporijjia est une nouvelle preuve de l'objectif criminel de la guerre de la Russie contre l'Ukraine», a déclaré dans un communiqué le ministère ukrainien des Affaires étrangères.
Volodymyr Zelensky : «L'ennemi est nettement supérieur en termes d'équipement, en nombre de soldats»
Dans certaines régions de l'est de l'Ukraine, où se concentre l'offensive russe depuis des semaines, «l'ennemi est nettement supérieur en termes d'équipement, en nombre de soldats», a reconnu mercredi soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Mais, a-t-il aussitôt ajouté dans son message vidéo quotidien, les forces ukrainiennes et tous ceux qui défendent le pays «résistent à l'offensive extrêmement violente des troupes russes à l'est». «Nous avons besoin de l'aide de nos partenaires, et particulièrement d'armes», a-t-il encore dit. Le même jour, son ministre des Affaires étrangères Dmytro Kuleba a lui aussi réclamé davantage d'armes lourdes.
» LIRE AUSSI - Obusiers, blindés, drones, munitions «non standard»… En Ukraine, de nouvelles armes pour de nouveaux combats
L'Ukraine souhaite recevoir des unités mobiles capables d'envoyer plusieurs roquettes simultanément. «C'est vraiment l'arme dont nous avons grandement besoin», a affirmé Dmytro Kuleba après une série de discussions avec des responsables gouvernementaux et des chefs d'entreprises, réunis dans le cadre du Forum économique de Davos en Suisse. Selon lui, «certains villages et villes n'existent plus» dans cette région de l'est de l'Ukraine, qui essuie depuis des jours des bombardements intensifs. «Ils ont été réduits en ruines par les tirs d'artillerie russe, par des systèmes russes de lancement de multiples roquettes», a expliqué le ministre, ajoutant que c'était précisément le type d'armes qui manquait à son pays.
À VOIR AUSSI - Zelensky qualifie les propositions de cession de territoires d'«illusion de paix»
L'armée russe cherche à s'emparer de la ville de Sieverodonetsk
Les forces russes se rapprochent chaque jour un peu plus de Sieverodonetsk, ville de quelque 100.000 habitants avant la guerre, dont la prise leur est indispensable pour contrôler totalement le Donbass, un bassin minier déjà en partie occupé par des séparatistes pro-russes soutenus par Moscou. À tel point que «les troupes russes ont avancé pour être si proches qu'elles peuvent tirer au mortier» sur Sieverodonetsk, a assuré mercredi Serguiï Gaïdaï, le gouverneur de la région.
» LIRE AUSSI - Sieverodonetsk, le verrou du Donbass sous la pression des forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
Selon lui, la ville «est tout simplement en train d'être détruite». «La situation dans la ville est très difficile. Hier, il y avait déjà des combats en périphérie de Sieverodonetsk», a poursuivi Sergiï Gaïdaï, qui a estimé que la semaine prochaine sera décisive. Pour autant, a-t-il affirmé mercredi soir, «la ville n'est pas encerclée», contrairement à ce qu'a affirmé un responsable des séparatistes pro-russes. Environ 15.000 personnes s'y trouvent encore ainsi que dans les villages alentour, a-t-il indiqué, ajoutant que l'écrasante majorité d'entre eux ne voulaient pas en bouger en dépit des bombardements incessants.
Bonjour à tous !
Bienvenue dans ce direct consacré à la guerre en Ukraine. Trois mois après le début de l’invasion russe, suivez ici les dernières avancées des forces russes et ukrainiennes, ainsi que les réactions et décisions internationales.
Vous pouvez retrouver les événements de la journée d’hier ici.
L'Assemblée de l'OMS condamne «avec la plus grande fermeté» l'invasion par la Russie
Les pays membres de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ont adopté jeudi une résolution présentée par l'Ukraine qui condamne «avec la plus grande fermeté» l'agression militaire de la Russie et en particulier les attaques contre les services de santé.
En revanche, le texte adopté par 88 voix contre 12 et 53 abstentions, ne prévoit pas de sanctions concrètes contre la Russie au sein de l'OMS.
Les écoliers de Marioupol privés de vacances pour rattraper le programme russe
Les forces russes qui ont pris le contrôle de Marioupol ont décidé de supprimer les vacances scolaires d'été pour préparer les élèves au programme scolaire russe, a affirmé jeudi un responsable ukrainien de la ville.
Selon Petro Andriouchtchenko, conseiller du maire de ce port où les derniers combattants ukrainiens se sont rendus ces derniers jours, «les occupants ont annoncé la prolongation de l'année scolaire jusqu'au 1er septembre.»
«Tout l'été, les enfants auront des cours de langue et de littérature russe, d'histoire russe et des cours de mathématiques en russe». «Le but principal est la dé-ukrainisation et la préparation de la rentrée selon le curriculum russe», a-t-il affirmé. Il a cependant ajouté que les «occupants» russes n'avaient pour l'instant pas réussi à trouver suffisamment de professeurs, «seulement 53 enseignants pour neuf écoles», selon lui. Il n'a pas précisé combien d'élèves étaient concernés.
Quatre morts dans de nouveaux bombardements sur Kharkiv
Quatre personnes sont mortes dans de nouveaux bombardements sur Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine qui avait entamé un retour à une vie normale mi-mai, a indiqué jeudi le gouverneur régional Oleg Sinegoubov sur Telegram. «Les occupants bombardent à nouveau le centre régional», a déclaré Oleg Sinegoubov. «Selon des informations préliminaires, sept personnes ont été blessées et malheureusement quatre sont mortes», a-t-il ajouté, appelant les habitants à rester dans les abris.
Les combats dans l'Est ont atteint une «intensité maximale»
Les combats contre les troupes russes dans l'est de l'Ukraine ont atteint une «intensité maximale», a déclaré jeudi la vice-ministre ukrainienne de la Défense Ganna Malyar. «Les combats ont atteint leur intensité maximale et une étape longue et extrêmement difficile nous attend», a déclaré la vice-ministre au cours d'un point de presse.
Volodymyr Zelensky reçoit la première ministre finlandaise
La première ministre finlandaise, Sanna Marin, a rencontré jeudi le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Ils ont discuté de l’aide militaire octroyée par la Finlande à l’Ukraine. «Pour nous, l’assistance militaire de la Finlande est très précieuse», a écrit Volodymyr Zelensky sur Telegram. «Les armes, la politique de sanctions et l’unité de nos partenaires sur la question de l’adhésion de l’Ukraine à l’UE, voilà ce qui peut renforcer la défense de notre terre», a-t-il ajouté.
» LIRE AUSSI - Pourquoi l'adhésion de la Finlande à l'Otan est un bouleversement géopolitique majeur
La Finlande a soumis, mercredi 18 mai, sa demande d’adhésion à l’Otan. Cette candidature, jointe à celle de la Suède, marque un tournant radical dans l’alliance sécuritaire de l’Europe alors que les deux pays nordiques sont longtemps restés neutres au niveau militaire.
Première conversation entre Dmytro Kouleba et Catherine Colonna
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba a indiqué jeudi sur Twitter avoir eu sa première conversation téléphonique avec sa nouvelle homologue française Catherine Colonna et «être convenu avec elle de la nécessité d'intensifier la pression des sanctions sur la Russie, y compris un embargo pétrolier». Une mesure indispensable selon Kiev qui a appelé la communauté internationale à «tuer les exportations russes», mercredi à Davos.
Il faudrait 80 millions d'euros pour reconstruire Kiev, selon son maire
Olaf Scholz «convaincu» que Vladimir Poutine ne gagnera pas la guerre en Ukraine
Le chancelier allemand Olaf Scholz s'est dit «convaincu» jeudi que la Russie ne gagnerait pas la guerre qu'elle a provoquée en Ukraine, affirmant aussi que le président Vladimir Poutine ne serait pas autorisé à «dicter» la paix. «Poutine ne doit pas gagner sa guerre. Et j'en suis convaincu: il ne la gagnera pas», a déclaré le chancelier lors d'un discours prononcé à la réunion du Forum économique mondial de Davos, en Suisse, estimant que le président russe, qui a lancé l'invasion de l'Ukraine il y a plus de trois mois, «a déjà manqué ses objectifs stratégiques».
En Ukraine, l’armée et les civils prêts pour une guerre longue: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
Dans la résistance ukrainienne, il y a eu une première phase de riposte aux opérations commando russes à Kiev, visant à décapiter le régime ; d’exode des familles (5 millions de personnes ont fui à l’étranger et6 millions vers l’ouest du pays) ; de levée en masse de la population masculine en âge de combattre. Voici que commence la troisième phase du conflit, qui est celle de la guerre de positions. Les forces russes, qui cherchent à conquérir l’intégralité des «oblasts» (régions administratives) de Donetsk et Louhansk (dont Moscou a reconnu l’indépendance), y progressent, à une allure de tortue, en détruisant tout devant elles à l’artillerie.Trois mois après le début de l’offensive russe, lancée par Vladimir Poutine, le conflit s’enlise dans le Donbass.
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Des passeports russes dans les villes occupées
Sur le front méridional, Moscou s'affaire à consolider son emprise sur les territoires conquis depuis trois mois. La Russie a ainsi annoncé qu'elle allait permettre aux habitants des régions de Zaporijjia et de Kherson de demander un passeport russe via une procédure simplifiée. L'Ukraine a aussitôt dénoncé une mesure démontrant la volonté de Moscou de mener une annexion pure et simple de ces territoires. «L'octroi forcé de passeports aux Ukrainiens à Kherson et Zaporijjia est une nouvelle preuve de l'objectif criminel de la guerre de la Russie contre l'Ukraine», a déclaré dans un communiqué le ministère ukrainien des Affaires étrangères.
Volodymyr Zelensky : «L'ennemi est nettement supérieur en termes d'équipement, en nombre de soldats»
Dans certaines régions de l'est de l'Ukraine, où se concentre l'offensive russe depuis des semaines, «l'ennemi est nettement supérieur en termes d'équipement, en nombre de soldats», a reconnu mercredi soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Mais, a-t-il aussitôt ajouté dans son message vidéo quotidien, les forces ukrainiennes et tous ceux qui défendent le pays «résistent à l'offensive extrêmement violente des troupes russes à l'est». «Nous avons besoin de l'aide de nos partenaires, et particulièrement d'armes», a-t-il encore dit. Le même jour, son ministre des Affaires étrangères Dmytro Kuleba a lui aussi réclamé davantage d'armes lourdes.
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L'armée russe cherche à s'emparer de la ville de Sieverodonetsk
Les forces russes se rapprochent chaque jour un peu plus de Sieverodonetsk, ville de quelque 100.000 habitants avant la guerre, dont la prise leur est indispensable pour contrôler totalement le Donbass, un bassin minier déjà en partie occupé par des séparatistes pro-russes soutenus par Moscou. À tel point que «les troupes russes ont avancé pour être si proches qu'elles peuvent tirer au mortier» sur Sieverodonetsk, a assuré mercredi Serguiï Gaïdaï, le gouverneur de la région.
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Selon lui, la ville «est tout simplement en train d'être détruite». «La situation dans la ville est très difficile. Hier, il y avait déjà des combats en périphérie de Sieverodonetsk», a poursuivi Sergiï Gaïdaï, qui a estimé que la semaine prochaine sera décisive. Pour autant, a-t-il affirmé mercredi soir, «la ville n'est pas encerclée», contrairement à ce qu'a affirmé un responsable des séparatistes pro-russes. Environ 15.000 personnes s'y trouvent encore ainsi que dans les villages alentour, a-t-il indiqué, ajoutant que l'écrasante majorité d'entre eux ne voulaient pas en bouger en dépit des bombardements incessants.
Bonjour à tous !
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La Hongrie instaure l'état d'urgence à cause de la guerre en Ukraine
«Le monde est au bord d'une crise économique. La Hongrie doit rester en dehors de cette guerre et protéger la sécurité financière de ses familles», a déclaré sur le premier ministre hongrois, Viktor Orban.
Regarder la vidéoGuerre en Ukraine : la Russie va créer de nouvelles bases militaires en réplique à l'élargissement de l'Otan
Douze bases militaires et unités seront déployées dans l'Ouest, a annoncé samedi le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou.
Regarder la vidéoXinjiang : une fuite de fichiers jette une lumière crue sur les détentions des Ouïghours
Le chercheur allemand Adrian Zenz a reçu des documents d'une source anonyme. Ils «mettent en pièces le vernis de la propagande chinoise», a-t-il déclaré à la BBC.
L'Humanité
Sébastien Lecornu, promu à la Défense
ActuLe jeune ministre, qui a la confiance du président, est récompensé en prenant le poste en pleine guerre en Ukraine. Sa mission aux Outre-mer s’achève pourtant sur un constat d’échec.
Lina SankariSébastien Lecornu est désormais un maillon essentiel de la Macronie. Comptable d’un bilan en demi-teinte au ministère des Outre-mer, l’ancien membre des Républicains peut néanmoins considérer sa nomination à la Défense, en pleine guerre en Ukraine, comme une promotion. Proche de Bruno Le Maire, c’est grâce à lui qu’il gravit un à un les échelons.
Direct remaniement. Les ministres du gouvernement Borne, les premières réactionsÀ 36 ans, ce président du conseil départemental est l’ancrage local qu’il manque à Emmanuel Macron. C’est le rôle qu’il endosse dès novembre 2018 au moment de la crise des gilets jaunes. Il est chargé par le président de la République, dont il a la confiance, d’organiser le «grand débat national» alors qu’il est secrétaire d’État à l’Écologie où il est chargé de dossiers de premier plan comme la fermeture de la centrale de Fessenheim, l’ouverture de l’EPR de Flamanville et l’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes.
Gendarme de réserve
Son arrivée dans le deuxième gouvernement d’Édouard Philippe lui vaudra d’ailleurs une exclusion des Républicains. L’ancien sénateur est également gendarme de réserve et est le chef de peloton du sulfureux Alexandre Benalla qui avait violenté des manifestants le 1er mai 2018.
En 2020, le Normand est nommé au ministère des Outre-mer mais peine à régler les crises. De celle du chlordecone, au Covid en passant par le mouvement social aux Antilles. Sa mission s’achève sur un puissant rejet du macronisme: à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon arrive en tête dans ces territoires au premier tour avant de basculer vers un vote de colère pour Marine Le Pen.
Gouvernement Bornesébastien lecornudéfense L'Humanité
Gérald Darmanin reste à l’Intérieur
ActuLe ministre, dont la nomination place Beauvau en 2020 avait fait scandale du fait d’une accusation de viol, est reconduit.
Julia HamlaouiSa nomination au ministère de l’Intérieur avait fait scandale, sa reconduction aussi :
Lors de ses premiers pas place Beauvau en juillet 2020, après son passage par Bercy au budget, le ministre est sous le coup d’une accusation de viol. L’enquête est toujours en cours alors que Gérald Darmanin prend la tête des services qui en ont la charge. Pas un problème pour Emmanuel Macron qui justifie son choix par « une relation de confiance d’homme à homme ». Tollé parmi le mouvement féministe et à gauche, mais l’ancien maire de Tourcoing venu des rangs de LR n’est pas déboulonné. Le tollé, lui, continue.
"L'égalité sera à nouveau la grande cause du quinquennat".
LOL.#Darmanin #DupondMoretti #Guerini #Remaniement
— Caroline De Haas ✌️ (@carolinedehaas) May 20, 2022
Un #nouveaugouvernement pas si nouveau dans sa célébration de la domination masculine entre Darmanin toujours 1er flic de France; celui à qui l'on doit le concept "d'inceste heureux et consenti" toujours à la justice et désormais en + le défendeurs des honnêtes hommes : Guerini.
— Osez le féminisme ! (@osezlefeminisme) May 20, 2022
S'il est maintenu, c'est que Gérald Darmanin est l’un des piliers droit de la macronie. Il avait pourtant virulemment critiqué le futur chef d’État pendant la campagne de 2017, avant de renoncer à soutenir François Fillon pour cause de Penelopegate. Mais il a su se montrer utile au président.
Promoteur de la chasse aux « islamo-gauchistes » avec la loi sur le séparatisme, il a alimenté les obsessions identitaires de l’extrême droite dont il a trouvé la première représentante trop « molle », sur le plateau de France 2, un soir de février 2021.
« Séparatisme ». Gérald Darmanin, premier pyromane au service de l’ÉlyséeIl a aussi conduit les réformes sécuritaires du précédent quinquennat, comme la loi sécurité globale. Et ne compte pas s’arrêter là. Histoire de convaincre les électeurs de droite, il a présenté en mars dernier – moins d’un moins avant le premier tour de la présidentielle – son prochain cheval de bataille : le projet de loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (Lopmi) qui entend fixer le cap des 5 prochaines années.
Gouvernement Bornegérald darmaninministère de l'intérieur L'Humanité
Mozart, génie
ChroniqueVincent RoyEn 1839, Gustave Flaubert a 18 ans et il écrit dans un essai intitulé Les arts et le commerce : « Je vous abandonne de grand coeur le luxe, le commerce (…), mais laissez-moi pleurer au théâtre, laissez-moi écouter Mozart, regarder Raphaël, contempler tout un jour les vagues de l’océan ». En 1846, il écrit à Louise Colet : « Pour moi, je ne sais pas comment font pour vivre les gens qui ne sont pas du matin au soir dans un état esthétique (…) Les trois plus belles choses que Dieu ait faites, c’est la mer, l’Hamlet et le Don Juan de Mozart ».
Ils sont nombreux les écrivains à s’être emparés du mythe Mozart. Hermann Hesse, dans Le loup des steppes — dont la dernière phrase est « Mozart m’attendait » —, raconte la vie d’un intellectuel solitaire et hautain qui place le compositeur parmi les immortels. En 1830, Alexandre Pouchkine écrit une série de drames courts, dont Mozart et Salieri — qui inspirera un opéra à Rimski-Korsakov. L’enjeu de cette pièce en un acte et deux scènes ? Montrer la différence entre le génie et le talent (question lancinante chez Pouchkine). Kierkegaard, dans son premier ouvrage publié en 1843, Ou bien… ou bien, écrit encore : « Grâce à son Don Juan, Mozart entre dans ce petit groupe d’hommes immortels dont les noms et les oeuvres ne seront jamais oubliés, car l’éternité en gardera souvenir ». Anthony Burgess, dans une pièce, imagine même le génie au Paradis. Et Proust lui consacre un poème dans Les Plaisirs et les jours. C’est en 1933 que François Mauriac, qui est à l’aube de la cinquantaine, découvre « l’enchantement de Mozart » alors même qu’il se considère comme un « illettré de la musique ».
En conclusion de son Discours musical, Nikolaus Harnoncourt, parle, au sujet de Mozart du « plus grand génie de l’humanité ». Et Cécile Balavoine, en introduction à cette petite anthologie intitulée Le goût de Mozart, rapporte que, sur le site Pantheon, crée par le Massachussetts Institude of Technology qui classe les personnalités les plus connues — le classement est basé sur les recherches internet mondiales —, le compositeur de Salzbourg est avant Platon et Jésus !
Le goût de Mozart
Préface de Cécile Balavoine
Mercure de France (Le petit mercure)
120 p.
8,50 euros
Littératuremozart Le Figaro
En Ukraine, l’armée et les civils prêts pour une guerre longue: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
Renaud GirardREPORTAGE - Trois mois après le début de l’offensive russe, lancée par Vladimir Poutine, le conflit s’enlise dans le Donbass.
Envoyé spécial à Kiev
Dans la résistance ukrainienne, il y a eu une première phase de riposte aux opérations commando russes à Kiev, visant à décapiter le régime ; d’exode des familles (5 millions de personnes ont fui à l’étranger et 6 millions vers l’ouest du pays) ; de levée en masse de la population masculine en âge de combattre.
À lire aussiEn Ukraine, la vie revient à Irpin, Borodyanka figée dans les ruines: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
La seconde phase fut celle de la guerre de mouvement: les Russes parvinrent à prendre Kherson (ce qui leur garantit l’approvisionnement en eau de la Crimée) et tout le littoral de la mer d’Azov ; les Ukrainiens réussirent à repousser l’envahisseur du nord de Kiev vers la Biélorussie, puis de l’est de Kharkiv vers la Russie.
Voici que commence la troisième phase du conflit, qui est celle de la guerre de positions. Les forces russes, qui cherchent à conquérir l’intégralité des «oblasts» (régions administratives) de Donetsk et Louhansk (dont Moscou a reconnu l’indépendance), y progressent, à une allure de tortue, en détruisant tout devant elles à l’artillerie. La bataille fait rage autour de la ville industrielle de Sieverodonetsk (110.000 habitants avant la guerre), que les Russes cherchent à encercler.
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L’armée ukrainienne y a lâché un peu de terrain au cours de la semaine écoulée, afin d’épargner ses effectifs. Elle perd entre 50 et 100 soldats par jour à l’est du pays, de source ukrainienne, alors qu’elle n’en perdait qu’une dizaine par jour lors de la bataille de Kiev. Elle sait que le temps joue en sa faveur, car les armes sophistiquées de l’Otan lui parviennent en grande quantité. Les canons Caesar de 155 mm donnés par la France sont, par exemple, très appréciés: ils ont une portée de 50 km, alors que les canons russes n’ont qu’une portée de 30 km. Mais les Ukrainiens savent aussi que le terrain perdu sera très difficile à reconquérir. Pour être efficace dans une offensive d’infanterie, il faut attaquer à huit contre un.
Une guerre moderne
Le cessez-le-feu n’est pas pour demain. Galvanisé par ses succès autour de Kiev et de Kharkiv, le gouvernement ukrainien a rejeté la proposition italienne d’un cessez-le-feu immédiat sur les lignes de front actuelles. Pour cesser le combat, il exige le retour à la ligne de contact du 23 février 2022, ce que les Russes ne sont pas prêts à accepter.
Les Ukrainiens se préparent donc à une guerre longue. Ils ont commencé à déménager vers l’ouest leurs usines d’armement, pour les mettre à l’abri de l’aviation russe. Le Figaro a accompagné à Ivano-Frankivsk, au pied de la chaîne des Carpates, le directeur général du bureau d’études militaire Luch, qui va y installer certains de ses ingénieurs. Diplômé en 1972 de l’Institut aéronautique de Kiev, l’une des meilleures écoles d’ingénieurs soviétiques, Oleg Korostelov a entrepris, depuis l’annexion de la Crimée et la guerre du Donbass de 2014, de procurer à son pays des missiles sol-mer puissants, capables de repousser les éventuelles attaques de la flotte russe de la mer Noire. C’est lui qui a dessiné les fameux Neptune. Le 13 avril, deux de ces missiles, tirés d’une base située non loin d’Odessa, parvinrent à frapper le croiseur Moskva, après un vol de 130 km au ras des flots, à une vitesse de Mach 0,95. Le lendemain, le navire amiral de la flotte russe de la mer Noire coulait.
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En se promenant autour du joli lac artificiel d’Ivano-Frankivsk, on entend tous les quarts d’heure le grondement de chasseurs-bombardiers dans le ciel. «N’ayez pas peur, ce sont les nôtres!», nous glisse un jeune couple d’amoureux. Il y a là une base et une école aérienne ukrainienne. Les Russes ont été incapables de s’assurer la maîtrise du ciel ukrainien, ce qui est pourtant la base de la guerre moderne.
Avant de se rendre dans les Carpates, Oleg était en visite à Varsovie, en compagnie de son ami Sergueï Taruta, député à la Rada (le Parlement ukrainien). Les deux hommes étaient en permanence protégés par les services secrets polonais. Ancien patron de l’aciérie géante d’Azovstal, ancien gouverneur de Marioupol (dont il organisa avec succès la défense à l’été 2014), Taruta, 66 ans, est un oligarque qui n’aime pas se mettre en avant, mais qui est d’une redoutable efficacité. Fondateur d’un conglomérat industriel dans le Donbass, Taruta pesait 2 milliards d’euros en 2013.
Un moral élevé
«Lorsque les Russes nous ont pris la Crimée puis le Donbass, j’ai décidé de faire passer les intérêts de mon pays avant ceux de mon groupe», confie-t-il au Figaro, entre deux coups de fil reçus de ministres de pays importants de l’Otan. Naguère rival de Zelensky en politique, Taruta s’est rapproché du président à la faveur de la guerre. Il consacre aujourd’hui toute son énergie à aller chercher des armes à l’étranger pour l’Ukraine. Un jour en Pologne, un jour en Allemagne, un jour en France, etc. D’un naturel optimiste, il s’exclame: «Notre armée est la meilleure ; nous allons très bientôt chasser les Russes du Donbass, et ensuite de Crimée!» Peut-être plus réaliste, le président Zelensky a déclaré qu’il réussirait à repousser les Russes sur la ligne du 23 février, mais qu’ensuite il récupérerait par la diplomatie les territoires ukrainiens manquants.
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Le moral et la volonté de se défendre des Ukrainiens n’ont jamais été aussi élevés. Nous avons parcouru 1100 km en voiture à l’intérieur du pays: pas un seul village qui n’ait édifié son propre bunker antibombardements. À travers les immenses plaines, le moindre carrefour est orné du drapeau à bandes jaune et bleu. Par endroits, il reproduit parfaitement le paysage autour, fait de champs de colza sous un ciel bleu.
Face à la pénurie de carburants, les habitants font des queues interminables aux rares stations-service ouvertes. Pas une dispute, pas un mot plus haut que l’autre. Combien de temps perdurera cet étonnant civisme?
Une économie de guerre
Mêmes gigantesques files de camions à la frontière. La bureaucratie n’a pas perdu ses droits. On est en économie de guerre: percevoir les droits de douane est devenu vital pour l’État. La hryvnia a commencé à décrocher par rapport à l’euro. Le cours de la monnaie ukrainienne restait élevé tant qu’affluaient les contrats, payés à l’avance, d’achats de blé, d’orge, de soja, d’huile de colza et de tournesol. En temps normal, l’agriculture ukrainienne est capable de nourrir 400 millions de personnes. Mais aujourd’hui se pose un problème de livraison, car le transport maritime n’est plus possible. Naguère des barges de céréales descendaient le Dniepr jusqu’au port de Mykolaïv. Ce grand port fluvial est désormais sous le feu direct des canons russes.
Exporter à partir du port d’Odessa? Même en cas de déminage ukrainien réussi, c’est une option aujourd’hui peu réaliste. Car cela obligerait les convois maritimes à passer en force entre l’île des Serpents et le cap ouest de la Crimée, où la Russie a déployé des batteries de missiles. Il faudrait l’escorte de navires de l’Otan. Lesquels ne peuvent plus entrer en mer Noire, après que la Turquie a fermé les détroits aux bâtiments de guerre. Le problème est que les entrepôts sont pleins, et qu’il n’y aura plus de place pour accueillir le fruit de la prochaine moisson. Il reste la solution de convois par rail, à travers l’Ukraine et la Biélorussie, jusqu’au port lituanien de Klaipéda… Encore faudrait-il convaincre le président biélorusse Loukachenko, qui est un allié de Poutine. Les autorités ukrainiennes étudient aussi la possibilité d’une noria de camions vers le port roumain de Constanta, qui emprunterait la route longeant la Transnistrie puis la Moldavie.
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Autre urgence à régler pour le gouvernement de Kiev, confronté à la perspective d’une guerre longue: la scolarisation des enfants. Les écoles sont fermées depuis le 24 février. La rentrée scolaire se fera-t-elle sur tout le territoire ou seulement dans l’Ouest? La question n’a pas encore été tranchée.
L’Ukraine, très aidée financièrement par les États-Unis et l’Union européenne, tiendra-t-elle économiquement plus longtemps que la Russie, interdite par Washington de payer ses dettes avec les dollars qu’elle détenait? C’est une question cruciale. Les Ukrainiens ne redoutent aujourd’hui qu’une chose: que les Américains se lassent un jour de leur cause, par souci de se concentrer sur leur rivalité avec la Chine.
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La Hongrie instaure l'état d'urgence à cause de la guerre en Ukraine
«Le monde est au bord d'une crise économique. La Hongrie doit rester en dehors de cette guerre et protéger la sécurité financière de ses familles», a déclaré sur le premier ministre hongrois, Viktor Orban.
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Douze bases militaires et unités seront déployées dans l'Ouest, a annoncé samedi le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou.
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Le chercheur allemand Adrian Zenz a reçu des documents d'une source anonyme. Ils «mettent en pièces le vernis de la propagande chinoise», a-t-il déclaré à la BBC.
L'Humanité
L’intervention publique : la pire ou la meilleure des choses
ChroniquePierre IvorraContrairement à ce que bêlent nos libéraux, dans quasiment tous les pays, la puissance publique intervient dans la vie économique et sociale. En bien ou en mal. C’est le cas chez nos voisins britanniques, qui passent pourtant pour être de « fieffés » libéraux. C’est ainsi que le très réactionnaire Boris Johnson vient de décider de soutenir l’activité de deux grands groupes automobiles. Les autorités publiques ont fourni 200 millions de livres à Nissan pour un investissement de 1 milliard de livres destiné à agrandir une usine de batteries et de voitures électriques. Le groupe Stellantis, dont Peugeot fait partie, a reçu quant à lui 30 millions de livres pour l’inciter à ne pas fermer son usine Vauxhall. Aux États-Unis aussi, contrairement à une certaine image d’Épinal, l’ensemble des activités du pays sont encadrées, orientées et contrôlées par le gouvernement fédéral, et cela depuis des années. En outre, la catastrophe de 2008 est encore très présente dans les esprits. Il faut se souvenir que la décision du gouvernement de ne pas aider la banque Lehman Brothers, menacée de faillite, fut l’étincelle qui précipita la crise financière mondiale. En France, selon certains spécialistes, les aides financières publiques aux entreprises s’élèveraient à 200 milliards d’euros, soit l’équivalent d’un peu moins des deux tiers du budget total de l’État.
La puissance publique est donc interventionniste, mais ce n’est pas forcément une bonne chose, cela dépend de son sens, de sa nature, de ses conditions. Quels critères guident l’intervention publique, celle de l’État et des collectivités territoriales ? Trop souvent, ces versements ou ces exonérations fiscales et sociales ont pour but principal de soutenir la gestion capitaliste avec sa préoccupation essentielle : la réalisation d’un maximum de profits. Trop souvent, ces aides ne sont pas conditionnées à la préservation ou au développement de l’emploi, à l’amélioration des conditions de travail, et ne sont pas prolongées par la vérification des engagements pris. Le deuxième ressort de l’efficacité réelle des aides publiques, c’est la transformation du droit social et des entreprises. Les mieux placés pour savoir où, quand, comment utiliser les financements publics dans un sens favorable à l’emploi, à la formation, à la qualité des productions, ce sont les salariés eux-mêmes. Cela suppose qu’ils aient le droit d’intervenir, qu’ils puissent avoir le pouvoir de remettre en cause des licenciements, des suppressions d’emplois. C’est ainsi que la puissance publique pourra agir conformément aux intérêts de la société tout entière.
aides publiquesla chronique de Pierre Ivorra Le Figaro
Législatives : «Il faut que Reconquête! maintenant accepte son autonomie», déclare Marine Le Pen
En déplacement en Seine-Maritime, la candidate malheureuse à la présidentielle a justifié sa décision de ne pas s'allier avec le parti d'Eric Zemmour pour les législatives des 12 et 19 juin.
Marine Le Pen a reproché jeudi à Éric Zemmour d'avoir «affaibli le camp national» lors de la présidentielle, et appelé Reconquête ! à «accepter son autonomie» aux législatives. «Si nous ne sommes pas arrivés en tête à l'élection présidentielle, c'est parce qu'Éric Zemmour s'est présenté. Car la réalité, c'est que nous serions arrivés en tête s'il ne s'était pas présenté», a déclaré la candidate malheureuse lors d'une conférence de presse à Blangy-sur-Bresle (Seine-Maritime).
À lire aussiMarine Le Pen au Figaro: «Les Français m’ont choisie comme première opposante»
Venue soutenir le candidat du RN dans la 6e circonscription de Seine-Maritime - où elle est arrivée en tête avec 51,25% des voix -, Marine Le Pen a déambulé dans les allées d'un vide-grenier à Londinières où elle a reçu un accueil chaleureux de la foule. Devant la presse, la députée du Pas-de-Calais a justifié sa décision de ne pas s'allier avec le parti d'Eric Zemmour pour les législatives des 12 et 19 juin. «Il faut que Reconquête! maintenant accepte son autonomie», a-t-elle martelé.
«Pour une question d'ego, en raison d'une erreur d'analyse majeure, (Éric Zemmour) a pensé qu'il pouvait rencontrer la confiance des Français plus que le Rassemblement national. Il s'est trompé lourdement, mais du coup il a affaibli le camp national, ça c'est une certitude», a-t-elle encore souligné. «Si dans un certain nombre de circonscriptions, nous n'arrivons pas en tête, ce sera également le fait (des) candidats (de Reconquête!), alors qu'ils savent pertinemment qu'ils n'auront pas d'élus», a également prévenu la candidate aux législatives.
Mélenchon et Macron forment «une coalition»
À propos de l'ex-vice-président du RN rallié à Reconquête !, Nicolas Bay, candidat malheureux dans la 6e circonscription de Seine-Maritime en 2017, et aujourd'hui candidat suppléant d'Ève Froger dans la 4e circonscription, Marine Le Pen a aussi estimé qu'il est à l'image de «tous ces dirigeants de Reconquête ! qui ont un petit peu cherché à échapper à l'obstacle». «On sait très bien pourquoi, parce que (Nicolas Bay) ferait un score très mauvais», a-t-elle déclaré, jugeant que ne pas être candidat, «ce n'est pas extrêmement courageux».
Elle a enfin assuré qu'à «la différence de Jean-Luc Mélenchon (elle) ne quitte pas la vie politique», et promis de «continuer à (se battre) (...) pour que nos idées soient au pouvoir». Rappelant que le patron de LFI avait appelé à ne pas voter pour elle au second tour de la présidentielle, elle «considère» que Jean-Luc Mélenchon et le président Macron forment «une coalition». «C'est M&Ms !», a-t-elle plaisanté, en allusion à une célèbre marque de bonbons chocolatés.
À trois semaines des législatives, les instituts de sondages dans le flou
Anticiper le choix des électeurs s’avère plus délicat pour les spécialistes de l’opinion que lors de la présidentielle.
Législatives 2022 : le cas Damien Abad agite les esprits à droite
Soupçonné de vouloir rejoindre la majorité présidentielle, le président des députés LR n'aura aucun candidat de La République en marche face à lui dans sa circonscription de l'Ain.
La rupture entre Les Républicains et Damien Abad est actée
Christian Jacob a demandé au président du groupe LR à l'Assemblée nationale de partir. Ce dernier annonce sa mise en retrait du mouvement politique.
Le Figaro
Kevin Spacey inculpé d'agressions sexuelles contre trois hommes au Royaume-Uni
Alors que l'acteur est de nouveau à l'affiche, avec Peter Five Eight, présenté au marché de Cannes, ses démêlés avec la justice semblent le rattraper.
L'acteur américain Kevin Spacey a été inculpé de quatre agressions sexuelles contre trois hommes, a annoncé jeudi le Crown prosecution service (CPS), le parquet britannique. «Le CPS a autorisé des poursuites pénales contre Kevin Spacey, 62 ans, pour quatre chefs d'agression sexuelle contre trois hommes», a déclaré Rosemary Ainslie, cheffe de la division spéciale des crimes du CPS dans un communiqué.
À lire aussiKevin Spacey fait son grand au retour au marché du film de Cannes
Cette annonce intervient alors que l'acteur faisait un retour au cinéma remarqué à Cannes, son dernier film étant présenté au marché du festival. Tourné très discrètement en septembre dernier dans le comté californien de Siskiyou, à la frontière avec l'Oregon Peter Five Eight est un thriller. Le long-métrage de Michael Zaiko, au slogan mentionné plus haut qui sonne comme une mise en abîme de la situation du comédien, suit une jeune agente immobilière séduisante et compétente exerçant dans une petite ville de montagne. Campée par Jet Landreau, Sam cache un passé sombre et déséquilibré marqué par l'alcoolisme. L'arrivée de Peter au volant d'une berline noire ne peut que signifier l'arrivée des ennuis. Cet homme mystérieux, incarné par Kevin Spacey, est à la solde d'un parrain trouble. Rebecca de Mornay est également à l'affiche.
Dr Strange, en route pour être le premier carton de 2022, fait de l'ombre à Downton Abbey
Les salles de cinéma ne désemplissent pas pour voir le sorcier à la cape rouge, avec plus de 800 millions de dollars de recette à travers le monde. Le film reste en tête du box-office nord-américain pour le troisième week-end consécutif.
Adam Driver et Forest Whitaker au casting du prochain film de Francis Ford Coppola
Le réalisateur de la trilogie du Parrain se lance enfin dans la production du projet de ses rêves, Megalopolis.
Mort de l'actrice algérienne Chafia Boudraa
DISPARITION - Personnalité du cinéma et du théâtre particulièrement renommée dans son pays, la comédienne est décédée à Alger le 22 mai, à l'âge de 92 ans.
L'Humanité
L’activiste Alma Dufour se frotte aux urnes
ActuCette figure des Amis de la Terre et de la bataille contre les projets d’entrepôts d’Amazon représente la Nupes dans la banlieue industrielle de Rouen. Portrait.
Le porte-à-porte, passage obligé de toute campagne électorale, peut être un exercice intimidant. Polie, avec une vraie crainte de déranger, Alma Dufour a la sincérité de la néophyte. « Je m’excuse de vous embêter, je serai votre candidate aux législatives, pour Jean-Luc Mélenchon. » Dans ce quartier populaire de Grand-Couronne (Seine-Maritime), elle cherche à capitaliser sur les bons scores réalisés par l’insoumis à la présidentielle et, surtout, à faire connaître son visage. À 32 ans, Alma Dufour, reconnaissable à sa coupe façon Uma Thurman dans Pulp Fiction, participe à sa première campagne électorale. Son parcours, en tant que diplômée de l’exigeante AgroParisTech en 2015, aurait pu la mener vers les industries de l’énergie, mais elle a préféré l’activisme.
Figure de l’association écologiste les Amis de la Terre depuis 2017, elle se fait connaître comme pourfendeuse d’Amazon. Par la voie juridique et sur le terrain – comme en s’enchaînant aux grilles des chantiers –, elle a mené bataille contre les implantations d’entrepôts du géant américain, victorieuse à cinq reprises. Comme en mars dernier à Petit-Couronne, dans la 4e circonscription de Seine-Maritime. Elle y est désormais candidate, quatre mois après avoir fini par succomber aux sirènes de la politique, en rejoignant le parlement de l’Union populaire, « guidée par l’urgence climatique ». « Les autres candidats aiment dire que je suis parachutée, mais les gens savent que je me suis battue contre le projet d’Amazon, relate l’intéressée. Et depuis six mois, j’ai dû vivre dans toutes les communes de la circonscription, tous ne peuvent pas en dire autant… » Dans cette banlieue industrielle, ses principaux concurrents sont la sortante Sira Sylla, réinvestie par la Macronie malgré sa condamnation pour harcèlement de collaborateurs, et l’influent dissident socialiste Djoudé Merabet. Alma Dufour apprend le jeu politique : « C’est un nouveau monde, pas toujours réjouissant, mais j’essaye de parler avec tous les élus locaux sans a priori, en m’attachant au projet. »
Un projet écologique, bien sûr, mais « en intégrant les classes populaires, le travail, l’emploi, c’est indispensable ». L’ancienne gilet jaune, qui a goûté aux violences policières et au Flash-Ball, s’est entourée d’une figure du mouvement, Olivier Bruneau, comme suppléant, et de Denis Sagot. Censé être le candidat du PCF, ce dernier s’est désisté du fait de l’accord, mais sans regret : « Elle m’impressionne par ses capacités à convaincre. Je crois qu’elle va en surprendre beaucoup, le 19 juin… » F. L. D.
les amis de la terreNupesseine-maritimeLégislatives 2022 L'Humanité
Désobéir, une clé pour déverrouiller l’Europe
Premier planLégislatives Si elle obtient une majorité parlementaire, la Nupes entend bien déroger à certains carcans européens. Une stratégie qui vise à transformer de fond en comble l’UE pour sortir du dogme de la concurrence et de l’austérité budgétaire.
Gaël De SantisDans le flot d’attaques qui déferlent sur la gauche depuis son union pour les législatives de juin, l’Europe est au sommet de la vague. Un sujet de prédilection des détracteurs de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). Une « victime collatérale », selon Daniel Cohn-Bendit et José Bové. Une « fuite en avant », selon l’ancien ministre socialiste Jean-Marc Ayrault. Et même, selon le ministre macroniste Clément Beaune, ce serait le « signe qu’on ne veut pas gouverner » que de « parler de désobéissance européenne ».
Au-delà des fantasmes de ses adversaires, si la gauche l’emporte le 19 juin au soir, à quoi ressembleront les relations entre l’Union européenne (UE) et la France ? Au pot de fer contre le pot de terre ou à un bras de fer ? À la Nupes, on penche pour le bras de fer. Car certaines de ses propositions s’intègrent fort mal dans le cadre européen, établi par le traité sur l’Union européenne et par celui sur le fonctionnement de l’Union européenne. Or les lois et décisions nationales sont censées respecter le droit de l’UE. Quand ce n’est pas le cas, un État peut s’exposer à des sanctions. En décembre 2021, la Commission européenne a adressé aux États pas moins de 101 lettres de mise en demeure, avis motivés ou autres saisines de la Cour de justice de l’UE, dans le cadre de procédures d’infraction.
Si la gauche arrive au pouvoir, elle sera confrontée à ce dilemme. Plier ou désobéir ? « Notre boussole est la mise en œuvre de notre programme », prévient Manon Aubry, coprésidente du groupe la Gauche (ex-GUE) au Parlement européen. « Nous avons passé l’ensemble de nos propositions au prisme des règles européennes, pour identifier les blocages et avoir une stratégie afin de les lever. Cela veut dire être prêts à ne pas appliquer certaines règles européennes », explicite la députée la France insoumise, jointe par l’Humanité. Une telle démarche ne faisait pas, pendant la campagne présidentielle et au tout début des négociations pour les élections législatives, l’unanimité avec les autres forces de gauche, qui, tels le Parti socialiste (PS) ou Europe Écologie-les Verts (EELV), sont moins en phase avec une telle politique de rupture.
« Mettre fin au cours libéral et productiviste de l’Ue »
La droite en profite pour pousser des cris d’orfraie face à ce qui serait une « trahison » des idéaux européens. Ainsi, François Bayrou, président du Modem, a-t-il lâché début mai au micro de France Inter : « Derrière tout cela se dissimule l’idée que la France pourrait sortir de l’UE. C’était d’ailleurs leur projet, il y a cinq ans. » En réalité, lors de la dernière présidentielle, la France insoumise (FI) proposait une sortie de l’UE en cas de refus des autres pays européens de renégocier les traités. Pour le haut-commissaire au plan, rien n’aurait changé : « Si vous décidez qu’en Europe un pays aussi important que la France ne respectera pas les règles, alors c’est la sortie de la France, la fin de l’Europe. Parce que les autres pays, comment voulez-vous qu’ils acceptent que l’un des membres de notre entente, de notre organisation européenne (…) puisse s’abstraire, s’éloigner, refuser les décisions qu’on a prises ensemble ? » Voici la gauche désormais dépeinte en partisane d’un Frexit. Or, rappelle Manon Aubry, « l’approche nouvelle » de la France insoumise « a été en capacité de mettre tout le monde d’accord ».
Socialistes et Verts ont balisé le terrain. Il n’y aura pas de sortie de l’UE. L’accord avec EELV, signé le 3 mai, stipule que « la France ne peut avoir pour politique ni la sortie de l’Union, ni sa désagrégation, ni la fin de la monnaie unique ». De plus, la désobéissance aux règles de l’UE « ne peut se faire que dans le respect de l’État de droit », une assertion qui évite de donner des arguments aux dérives réactionnaires en cours en Hongrie et en Pologne. Les mêmes précautions sont prises le 4 mai entre la France insoumise, « héritière du non de gauche au traité constitutionnel européen en 2005 », et le Parti socialiste, « attaché à la construction européenne ». L’objectif commun est de « mettre fin au cours libéral et productiviste de l’Union européenne ». Dans le projet final figure « ce qui fait notre socle commun : la volonté de rester dans l’Union européenne et celle aussi de faire évoluer ses règles », note le premier secrétaire du PS, Olivier Faure. Pour cela, le compromis a été trouvé : « Du fait de nos histoires, nous parlons de désobéir pour les uns, de déroger de manière transitoire pour les autres » pour « respecter (…) le mandat que nous auront donné les Français ». L’accord insiste sur la nécessité de déroger à certaines règles « en travaillant à les transformer ». « Nous sommes interdépendants ; l’idée centrale est qu’il faut une Europe différente. Et le fait que la gauche soit au gouvernement en France est déjà un élément du rapport de forces », résume l’ancien député européen communiste Francis Wurtz.
« Reconstruire une Europe plus citoyenne, plus solidaire »
Du côté d’Europe Écologie-les Verts (EELV), on encaisse les attaques d’une conversion à l’antieuropéisme de la part de la droite et on les récuse. La formulation du programme « est explicite. Elle indique très bien qu’il n’est pas question d’avoir une Europe à la carte ou de la désagréger », souligne Michèle Rivasi, coprésidente de la délégation EELV au Parlement européen. « Ce que nous voulons, c’est reconstruire une Europe qui soit plus crédible, on attend une Europe plus citoyenne, plus solidaire. Il faut pouvoir critiquer l’Europe actuelle pour mieux la construire », énonce-t-elle, refusant la vision binaire selon laquelle « la critique développe l’euroscepticisme ». À EELV, « on voit bien que c’est à la dimension européenne que l’on peut changer les choses. Mais il ne faut pas s’imaginer que nous sommes contents de l’Europe telle qu’elle est avec les accords de libre-échange qui promeuvent la déforestation, les émissions de gaz à effet de serre et la perte de la biodiversité ». Pour l’eurodéputée EELV, « pour modifier les règles, il faudra être plusieurs pays ». Elle relève d’ailleurs que certains d’entre eux comme l’Autriche et le Luxembourg vont attaquer devant la justice européenne la taxonomie européenne – qui classe le gaz et l’énergie nucléaire parmi les énergies de transition – et qu’ils sont suivis désormais par l’Allemagne. « Il y a une désobéissance au sein de l’UE » sur ce sujet, prend-elle en exemple.
Quelles sont ces règles européennes litigieuses ? « Le droit à la concurrence est l’un des fondements de l’UE. Cela pose problème pour la passation des marchés publics, par exemple si vous souhaitez privilégier une production locale dans l’approvisionnement des cantines », avance Manon Aubry. Ce bloc de mesures de l’UE rend plus difficiles « les aides d’État » et les nationalisations, alors que le retour dans le giron public du secteur de l’énergie figure dans le programme de la Nupes. Sortir d’une agriculture productiviste nécessitera de s’opposer à la politique agricole commune actuelle, font valoir les élus de gauche. En effet, 75 % des aides correspondent à une aide à l’hectare. Conditionner ce soutien pourrait signifier aller à la « confrontation avec les gros syndicats, qui pourraient attaquer devant la Cour de justice européenne », croit Michèle Rivasi. Autre dossier sur lequel la désobéissance pourrait être de mise selon Manon Aubry : « Le volet commerce et libre-échange des politiques européennes, qui empêche de faire du protectionnisme solidaire. » Toutefois, note la députée, ces accords internationaux sont adoptés « à l’unanimité », ce qui permet d’entamer un combat. Plusieurs solutions sont sur la table : clauses de sauvegarde prévues par le droit européen, négociation avec la commission de dérogation aux textes existants ou une désobéissance unilatérale. La France pourra aussi croiser le fer avec Bruxelles quand certaines lois européennes ne respectent pas les engagements internationaux de la France et des Européens en matière de travail et de climat pour faire primer la norme la plus exigeante.
La France ne respecte pas les normes en matière de pollution de l’air
En réalité, contrairement aux inquiétudes de la droite, la « désobéissance », les coups de force pour obtenir une négociation sont monnaie courante en Europe. À 171 reprises entre 1999 et 2018, les règles budgétaires (3 % du PIB de déficit public, 60 % du PIB de dette publique) ont été bafouées, sans sanction aucune. D’ailleurs, pendant la crise due au Covid, ce sont les chefs d’État et de gouvernement eux-mêmes qui ont choisi de ne plus respecter les critères de Maastricht. Pas plus tard que lundi, la Commission européenne a annoncé que cette décision de suspension de ces règles, jusque-là présentées comme immuables, restera en vigueur jusqu’en 2023, en raison des conséquences économiques de la guerre en Ukraine. Pendant des années, l’Allemagne et les Pays-Bas ont eu des excédents commerciaux supérieurs à 6 % du PIB. C’est pourtant prohibé. L’Espagne et le Portugal ont dit vouloir bloquer les prix du gaz ; la Commission vient d’accepter qu’ils contreviennent à la règle commune. L’Allemagne a par le passé obtenu que l’eau publique ne soit pas soumise aux règles du marché. Quant à la France, elle ne respecte pas les normes en matière de pollution de l’air.
La menace d’une désobéissance permet de faire bouger les lignes, car tout est question de rapport de forces. Et c’est lui qui est déterminant, d’autant plus qu’il n’est plus question de quitter l’UE. En 1983, François Mitterrand a fait le choix politique de l’austérité, car refusant de sortir du Serpent monétaire européen ou de mener la bataille pour en changer les règles. « Chaque fois qu’il y a un obstacle à la réalisation d’un progrès social ou écologique, il faut mener bataille, chercher des alliés », affirme Francis Wurtz, l’ancien président du groupe de la Gauche unie européenne (GUE) au Parlement européen. Le programme de la Nupes, présenté le 19 mai, annonce d’ailleurs la couleur, avec la volonté de « mener des batailles au sein du Conseil de l’UE » pour l’adoption de textes en faveur du progrès social, avec le recours à des coopérations renforcées pour avancer dans le bon sens à plusieurs quand ce n’est pas possible à 27. Par ailleurs, afin de sortir des verrous budgétaires et libre-échangistes, la gauche française prônera une « convention européenne pour la révision et la réécriture des traités européens ». Pour remporter les bras de fer, l’intervention citoyenne sera déterminante, partout en Europe.
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Détermination
ÉditorialSébastien CrépelC’était le 29 avril 1997, juste avant les législatives qui allaient voir la victoire surprise de la gauche. Qui se souvient des termes de la déclaration commune signée ce jour-là entre le PS et le PCF ? « Nous disons non à l’Europe libérale », disait le texte qui ne proposait rien de moins que de « dépass(er) le traité de Maastricht (…). C’est à partir de l’affirmation en France d’une politique économique et sociale de gauche (…) que nous pouvons nous engager sur une autre voie ».
Même si l’on ne parlait pas alors de « désobéissance » aux traités, Lionel Jospin avait pris l’engagement public de renoncer au critère des 3 % de déficit public imposé par Maastricht, si le prix en était une cure d’austérité. On sait depuis que les « conditions » posées par le PS au passage à l’euro n’ont guère été respectées. Mais ce n’est pas la politique proposée alors qui a échoué, c’est celle qui lui a tourné le dos par la suite.
Cela n’a donc aucun sens de prétendre aujourd’hui que la Nupes romprait avec toute ambition gouvernementale parce qu’elle aurait l’intention de désobéir aux règles de l’Europe libérale qui entraveraient sa politique. Comme s’ « il ne (pouvait) y avoir de choix démocratique con tre les traités européens », ainsi que l’avait affirmé un jour le président de la Commission de Bruxelles, Jean-Claude Juncker . C’était en 2015, à propos du vote de la Grèce en faveur de la coalition de gauche Syriza. Les Cassandre ne manquent pas pour promettre dès à présent à la Nupes le destin du premier ministre grec Alexis Tsipras, c’est-à-dire la capitulation. On peut leur répondre que la France n’est pas le Petit Poucet grec et que la Commission elle-même admet désormais que les règles du pacte de stabilité ne sont pas intangibles. Mais ces deux épisodes – France, 1997, et Grèce, 2015 – nous enseignent qu’il faudra une détermination autrement plus ferme que celle de Lionel Jospin pour engager le bras de fer européen. La Nupes n’y arrivera pas seule. La solution n’est pas dans le renoncement à cette ambition, comme on voudrait nous le faire croire. Elle est dans la confiance que la gauche accordera aux luttes populaires pour l’aiguillonner et l’encourager dans le respect de la parole donnée.
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Nottin renvoie Blanquer à ses chères études
Reportagecampagne L’Humanité a décidé de suivre la confrontation entre le candidat de la Nupes et l’ex-ministre de l’Éducation nationale, à Montargis, dans le Loiret. Suite de ce feuilleton avec une rencontre électrique, sur fond de bilan déplorable de la Macronie, tant pour l’école que pour le pouvoir d’achat.
Naïm SakhiMontargis (Loiret), envoyé spécial.
Selon une célèbre réplique, l’important, ce n’est pas la chute mais l’atterrissage. Envoyé depuis Paris dans la 4e circonscription du Loiret, Jean-Michel Blanquer en a fait l’expérience lors de sa première rencontre avec Bruno Nottin, samedi, sur le marché du centre-ville de Montargis, où l’un est candidat de la majorité sortante, l’autre de la Nupes. L’instant fut bref, aux alentours de 11 h 30, sous le ciel bleu. Saisissant l’occasion, le communiste adresse directement à l’ex-ministre de l’Éducation nationale les bonnes phrases qui l’ont fait gagner en notoriété sur Twitter . « Ça se passe bien, votre parachutage ? dégaine-t-il d’emblée. Dans la circonscription, ce sont 11 postes qui ont été supprimés dans les collèges en trois ans, les professeurs et les parents d’élèves, tous sont contre vous ! » « J’ai fait plus en cinq ans qu’aucun de mes prédécesseurs », essaie de justifier Jean-Michel Blanquer, qui porte dans son projet l’implantation d’un IUT dans le Montargois. « Cela fait trente ans que les communistes locaux se battent pour cela, vous pompez notre projet », poursuit Bruno Nottin. Et d’ajouter : « Vous savez que vous êtes dans une ville qui compte 33 % de pauvres ? Vous dites vouloir agir, mais vous n’y connaissez rien. »
Le candidat macroniste cherche une réponse, celle qui fuse est digne d’un mauvais sketch. « J’ai un grand-oncle qui vient d’ici », dit-il, sourire en coin et petite tape sur l’épaule de son adversaire. « Mais moi, j’y suis né et j’y ai toute ma famille », rétorque le candidat de la Nupes. C’en est trop pour Jean-Michel Blanquer, qui, casquette sur la tête, s’extirpe de la conversation en lâchant à son concurrent : « Vous êtes élu depuis vingt ans et rien n’a été fait pour les habitants. » Bruno Nottin siège au conseil municipal de Montargis depuis 2008. Mais dans l’opposition. Un détail omis par l’ex-ministre. Le communiste est surtout un militant de terrain. Ce samedi, il était, deux bonnes heures avant cette rencontre, devant le Super U de la Chaussée, un quartier populaire coupé par l’ex-nationale 7 du centre-ville, commerçant et plutôt aisé. L’initiative prend des airs de permanence pour l’élu, interpellé par des habitants en proie aux galères du quotidien et que les annonces du gouvernement sur une future loi « pouvoir d’achat » ne rassurent pas.
« Pas d’APL, 500 euros de loyer et une mutuelle de plus en plus chère », résume Maryse. « Qu’est-ce que je suis allée me faire c... quarante ans à l’usine, si c’est pour être dans cette situation une fois à la retraite ? » poursuit-elle. Dernièrement, elle a dû contracter un crédit : « Certains le font pour acheter une voiture, moi, c’est pour me refaire les dents. » « C’est pour des gens comme vous que l’on se bat, regardez, dans le programme, nous proposons de rembourser les soins à 100 % », lui répond le candidat, qui défend également l’augmentation du Smic à 1 500 euros ou encore le blocage des prix des produits de première nécessité. « Je n’ai, au mieux, que 100 euros pour vivre chaque mois. Heureusement, je peux compter sur une amie qui m’offre un repas de temps à autre », raconte aussi Martine. Également à la retraite, cette habitante, baguette à la main, s’émeut : « Voici mon repas chaque midi depuis huit jours, accompagné d’un bout de fromage. »
« Les préoccupations sont celles de gens privés d’argent »
« Je ne suis pas sûre que Jean-Michel Blanquer connaisse le prix d’une baguette de pain », assure une autre Martine, trésorière locale du Secours populaire français. L’antenne montargoise a vu les familles bénéficiaires de l’aide alimentaire croître de près de 30 % entre 2020 et 2022, des suites du Covid. Elles sont désormais 257 à recevoir de l’aide alimentaire deux fois par semaine. « Le burkini ? Personne n’en parle ici… Les préoccupations sont celles de gens privés de vacances, de loisirs, d’argent… » poursuit-elle. D’ailleurs, l’antenne du Secours populaire prépare les vacances à venir. Martine tient à monter le dossier d’une famille de huit enfants qui doit se contenter de 3,50 euros pour vivre quotidiennement. « Ils vont bénéficier d’une semaine aux Sables-d’Olonne », se réjouit-elle.
« Si on quitte la ville, les campagnes sont, elles aussi, populaires. La moindre augmentation du prix de l’essence est vécue comme un choc », assure Bruno Nottin. Marine Le Pen, arrivée en tête avec 52 % des voix au second tour, tire principalement ses électeurs de ces campagnes oubliées. En 2018, deux ronds-points aux entrées de l’agglomération montargoise ont été investis par des gilets jaunes. Séverine et Jacques en étaient. Elle, ancienne aide-soignante reconvertie comme comptable, n’arrivait plus à subvenir à ses besoins avec les 800 euros qu’elle touchait. Lui est un chômeur de longue durée. Tous deux se sont engagés dans la campagne du candidat de la Nupes. « Au fond, avec Bruno, nous avons les mêmes objectifs de justice sociale : augmenter les salaires et rétablir l’ISF », insiste Jacques, prêt à interpeller à son tour l’ex-ministre comptable du bilan d’Emmanuel Macron.
Législatives 2022Nupespcfjean-michel blanquer Le Figaro
Israël dit à Washington avoir commandité le meurtre d'un colonel iranien, selon le New York Times
Le colonel Sayyad Khodaï a été tué dimanche par deux motards ayant ouvert le feu sur lui dans l'est de Téhéran. L'Iran a promis de venger cet assassinat.
Israël a déclaré aux États-Unis être responsable du meurtre d'un important officier des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de l'Iran, selon des informations publiées mercredi par le quotidien américain The New York Times.
À lire aussiIsraël relance la colonisation, enflammant les tensions
Le colonel Sayyad Khodaï a été tué dimanche par deux motards ayant ouvert le feu sur lui dans l'est de Téhéran, selon l'agence officielle iranienne Irna. Il était, selon la télévision d'État iranienne, un membre de la Force Qods, l'unité d'élite des Gardiens de la Révolution en charge des opérations extérieures.
L'Iran a accusé des «éléments liés à l'arrogance mondiale» d'avoir commandité son meurtre, une expression faisant référence aux États-Unis et à leurs alliés, comme Israël.
Dans une lettre à Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies, rendue publique jeudi, l'ambassadeur d'Iran à l'ONU, Takht Ravanchi, demande une condamnation du meurtre par la communauté internationale.
Un acte qui sera «vengé»
«Conformément à ses responsabilités de lutter véritablement contre le terrorisme et de manière non discriminatoire, l'ONU devrait condamner cet acte atroce», a-t-il écrit, en évoquant une responsabilité, sans les identifier, de «certains régimes pour promouvoir leurs objectifs illégitimes de politique étrangère dans la région».
«D'après un responsable des services de renseignement suivant l'affaire, Israël a indiqué à des responsables américains être à l'origine de l'assassinat», a écrit mercredi The New York Times. Selon cette source, qui s'est confiée au journal américain sous couvert de l'anonymat, Israël a déclaré aux États-Unis que cette opération était destinée à exiger la fin des agissements d'un groupe opérant au sein de la Force Qods.
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Mardi, des milliers d'Iraniens ont rendu un dernier hommage au colonel Khodaï, qualifié de «martyr». «Mort à l'Amérique» et «Mort à Israël», ont-ils crié. L'état-major interarmées iranien a annoncé lundi l'ouverture d'une enquête sur les «circonstances exactes de l'assassinat» de Khodaï. Et le président Ebrahim Raïssi a affirmé que son meurtre serait «vengé».
Israël et les États-Unis sont des pays ennemis de l'Iran. Téhéran ne reconnaît pas l'existence de l'État d'Israël et ses liens diplomatiques avec Washington sont rompus depuis 1980.
Sur le front, les Ukrainiens utilisent de l'artillerie fournie par l'Occident, selon l'armée ukrainienne
Les obusiers américains M777 sont entrés en action, améliorant significativement les capacités de bombardement.
Texas : 19 enfants et un enseignant tués lors d'une fusillade dans une école primaire
Le suspect, un jeune homme de 18 ans, a été tué par les forces de l'ordre après avoir ouvert le feu dans une école à Uvalde. «Il est temps de transformer la douleur en action», a réagi Joe Biden depuis la Maison-Blanche.
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«Le monde est au bord d'une crise économique. La Hongrie doit rester en dehors de cette guerre et protéger la sécurité financière de ses familles», a déclaré sur le premier ministre hongrois, Viktor Orban.
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Châlons-en-Champagne : un gynécologue mis en examen pour viols
Une première plainte, déposée en 2019, avait été classée sans suite, l'enquête n'ayant pas permis de corroborer les faits.
Un gynécologue de Châlons-en-Champagne soupçonné de viols ou agressions sexuelles sur au moins cinq patientes a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire, a fait savoir le parquet mercredi 25 mai.
À lire aussiEn pleine polémique, un gynécologue accusé de viols renonce à assister à un congrès
«Il a été mis en examen début mai pour agressions sexuelles par personne ayant autorité et viols par personne ayant autorité», ce qui constitue une circonstance aggravante, a indiqué la procureure de la République de Châlons-en-Champagne, Ombeline Mahuzier, confirmant une information du journal L'Union .
Une première plainte classée sans suite
Une première plainte, déposée en 2019, avait été classée sans suite, l'enquête n'ayant pas permis de corroborer les faits, a-t-elle détaillé. «Un an plus tard, une deuxième patiente a également porté plainte» et la nouvelle enquête à cette fois-ci permis d'identifier cinq victimes potentielles de ce gynécologue, présenté comme un «professionnel expérimenté».
Au cours de l'enquête, le Conseil de l'ordre a fait parvenir «un signalement indiquant qu'un certain nombre de médecins avaient reçu des récriminations de patientes» concernant ce praticien, a précisé Ombeline Mahuzier.
À VOIR AUSSI - Gynécologue accusé de viols : «Il m'a fait mettre à quatre pattes, me demandait mes pratiques sexuelles» (25 févr. 2014)
Loire : une agence du Crédit Agricole attaquée à l'explosif
Selon des témoignages, les cinq cambrioleurs ont provoqué une ouverture à l'aide d'explosif ou de gaz, puis ont arraché le coffre contenant l'argent du distributeur automatique de billets.
«Tous les jours, j'attends que ma fille rentre à la maison»: le cri du cœur de ces pères de famille victimes d'enlèvements parentaux
ENQUÊTE - Toutes les dix minutes en France, un enfant disparaît. À l'occasion de la Journée internationale des enfants disparus, Le Figaro a décidé d'enquêter sur le combat des pères partis à la recherche de leur progéniture. Depuis 2011, les enlèvements au sein des couples binationaux ne cessent d'augmenter.
«Elles vivaient dans un climat de peur»: une artiste saoudienne jugée pour avoir réduit en esclavage trois employées
Condamnée à trois ans de prison ferme en 2020, Shalimar Sharbatly, qui est depuis rentrée en Arabie saoudite, a fait appel de sa peine.
Le Figaro
Burkini: la Tunisie s’adapte aux habitudes des touristes
REPORTAGE - Sur les plages publiques ou à proximité de certains lieux touristiques, la diversité des tenues de bain est privilégiée.
À Tunis
Culturel pour certains, rétrograde et peu adapté à la clientèle touristique pour d’autres, le burkiniest sujet à débat en Tunisie. La Constitution de 2014 indique, dans son premier article, que «la Tunisie est un État libre, indépendant et souverain, l’islam est sa religion». L’article 6 garantit, lui, la liberté de croyance. Chacun peut donc interpréter le texte fondamental comme il l’entend. Et c’est ce que font les piscines concernant le burkini. Ainsi les structures publiques ou associatives autorisent généralement les tenues de natation couvertes, ce qui est moins évident pour les privées.
À Menzah 6, quartier de Tunis, le centre culturel et sportif de la jeunesse accepte toutes tenues «respectables de natation». Sami Fartouna, l’attaché de presse de la structure, rappelle que celle-ci est «ouverte à tous et toutes». «La tenue doit être décente et propre, ajoute-t-il seulement. Les femmes voilées peuvent porter un cycliste ou autre. Si on interdisait cela, elles ne viendraient plus et ce serait contre-productif.» Le communicant préfère insister sur la nécessité de porter un bonnet de bain pour des questions d’hygiène.
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À l’inverse, les piscines privées interdisent parfois les tenues couvrant le corps. C’est ce qui est arrivé à Aïda, une nourrice de 37 ans, alors qu’elle accompagnait l’enfant qu’elle gardait à la piscine d’une salle de sport dans la banlieue nord de Tunis. «C’était la fin d’après-midi, il n’y avait plus personne dans la piscine. Je portais un cycliste et une robe, je voulais voir la température de l’eau, alors j’ai trempé un pied. Aussitôt, le maître-nageur est venu me rappeler à l’ordre et me montrer les affiches qui indiquaient l’interdiction de se baigner habillée.»
Chaque hôtel a entièrement la liberté de (…) proposer des services spéciaux à un type bien déterminé de clients
Certains hôtels interdisent également le burkini. Une décision justifiée officiellement par des questions d’hygiène, mais souvent liée à la clientèle: un hôtel ciblant des Européens aura tendance à l’interdire, alors qu’un autre, accueillant Algériens et Libyens, l’autorisera. En 2018, une polémique avait éclaté après la publication, par des agences de voyages algériennes, d’une liste d’établissements tunisiens ayant choisi l’interdiction. La clientèle algérienne s’était alors sentie exclue. Rim Ben Fadhel, secrétaire générale de la Fédération tunisienne de l’hôtellerie, avait dû réagir: «Chaque hôtel a entièrement la liberté de (…) proposer des services spéciaux à un type bien déterminé de clients. À titre d’exemple, il y a des hôtels qui ont choisi de ne pas servir d’alcool.»
Diversité des tenues
En Tunisie, la question de la tenue de baignade dépasse la question religieuse. Ainsi, si Aïda n’a jamais porté de maillot de bain, même enfant, elle peine à l’expliquer: «Il y a de la pudeur. Et c’est aussi culturel. Je me baigne généralement sur des plages populaires. Si je mets un bikini, tous les regards vont se tourner vers moi.»
Sur les plages publiques, à proximité des lieux touristiques ou des quartiers plus aisés, la diversité des tenues de bain saute toutefois aux yeux. «C’est la richesse de la Tunisie, raconte Rym, une Franco-Tunisienne. Chaque été, lorsqu’on va à la plage en famille, cela me fait rire: Ma petite sœur de 4 ans se baigne toute nue, ma belle-mère est en burkini, ma grand-mère est habillée comme toutes les personnes de son âge et moi, je bronze en bikini.»
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Xinjiang : une fuite de fichiers jette une lumière crue sur les détentions des Ouïghours
Le chercheur allemand Adrian Zenz a reçu des documents d'une source anonyme. Ils «mettent en pièces le vernis de la propagande chinoise», a-t-il déclaré à la BBC.
Guerre en Ukraine : la Russie va créer de nouvelles bases militaires en réplique à l'élargissement de l'Otan
Douze bases militaires et unités seront déployées dans l'Ouest, a annoncé samedi le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou.
Regarder la vidéoLa Hongrie instaure l'état d'urgence à cause de la guerre en Ukraine
«Le monde est au bord d'une crise économique. La Hongrie doit rester en dehors de cette guerre et protéger la sécurité financière de ses familles», a déclaré sur le premier ministre hongrois, Viktor Orban.
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Julien Léger, en première ligne vers l’Assemblée
Un jour avecSyndicaliste et agent public de catégorie C, le candidat de la Nupes à Champigny veut porter la voix des habitants des quartiers populaires où il est né et de ceux qui travaillent au quotidien au service de l’intérêt général.
Naïm Sakhi« V ous habitez à la résidence du Plateau ? J’y suis ce soir », glisse Julien Léger à un habitant. Au cœur du marché populaire du Bois-l’Abbé à Champigny-sur-Marne, le candidat de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) dans la 5e circonscription du Val-de-Marne savoure : « J’ai la patate », assure le communiste galvanisé par son lancement de campagne, la veille, avec 200 citoyens, militants politiques ou non, acteurs associatifs et syndicaux. Mais ce sont aussi les enjeux très concrets du scrutin qui l’animent. À Champigny, la misère est une réalité, assure-t-il : « Ce matin encore, j’ai croisé une femme qui m’a confié vivre avec une retraite de 800 euros. Ici, les gens ne parlent même plus d’accéder aux vacances ou aux loisirs. »
Le quartier du Bois-l’Abbé, conçu dans les années 1960 pour reléguer les précaires hors de la capitale, compte 10 000 âmes isolées du reste de la ville. Julien Léger le connaît bien. Ses parents y habitaient à sa naissance. À 42 ans, ce père de deux enfants n’imagine pas quitter « (s)a ville » : « J’y ai toujours vécu avec ma famille, on s’y sent bien, on y a nos attaches. » Un député issu de Champigny ? Ce serait une première, car, avec le découpage électoral, la ville dirigée par un maire communiste pendant soixante-dix ans, jusqu’en 2020, a été privée d’un représentant direct à l’Assemblée nationale. « Ils sont toujours issus des grandes villes bourgeoises du Perreux ou de Nogent-sur-Marne », explique-t-il à une habitante, sous un soleil printanier qui éclaircit le marché.
S’il est désormais militant accompli, le quadragénaire ne s’est engagé à la CGT et au PCF qu’une fois dans la vie active. C’était il y a tout juste vingt ans, après la qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle en 2002. Avant cela, le bac en poche, il enchaînait les petits boulots (distributions publicitaires, secrétariat…) et multipliait les stages. « J’ai voulu avoir un emploi jeune, sous Jospin, mais il n’y avait plus de place », se souvient-il. À 21 ans, il est embauché au conseil général du Val-de-Marne. « Je faisais de la logistique, d’abord comme stagiaire, puis j’ai obtenu le concours d’adjoint administratif. Ce travail m’a fait comprendre l’utilité du service public. » Un sens de l’intérêt général qui ne le quitte plus. « Moi, contrairement aux technocrates, comme fonctionnaire de premier grade, je connais la dureté au travail et les conditions de vie des salariés, explique-t-il . L’Assemblée nationale doit être à notre image, il est temps de pousser la porte pour nous faire entendre. »
les services publics en situation d’urgence vitale
Cette détermination, il l’a éprouvée lors du premier quinquennat de Macron, en première ligne pour combattre la loi de transformation de la fonction publique. « Avec la CGT, j’ai organisé des centaines d’heures d’information auprès des agents, nous avons fait signer des milliers de pétitions, organisé des mobilisations devant la préfecture, devant les mairies, devant le tribunal administratif… raconte-t-il. Je compte poursuivre ce combat dans l’Hémicycle. » Pour le candidat de la Nupes, les services publics sont en situation d’urgence vitale : « Les écoles, les hôpitaux, la justice, la police… sont essorés, vidés de leurs moyens. Après le Covid, la priorité devrait être de valoriser ces métiers, d’embaucher, mais aussi de dégeler le point d’indice, de rattraper les salaires. »
L’accord à gauche rend une victoire envisageable. « Les électeurs ont exprimé un besoin d’unité et nous devions l’entendre, mesure Julien Léger. La Nupes répond aux aspirations des électeurs et change le scénario des législatives. » Au marché du Bois-l’Abbé, l’heure est aux explications. « Moi, j’ai voté Fabien Roussel, d’autres Jean-Luc Mélenchon, maintenant il faut se rassembler », détaille le candidat à un habitant qui s’étonne : « Il y a même EELV ? C’est une bonne chose. »
De là à espérer une dynamique populaire semblable à celle du non au référendum européen ? Julien Léger garde un souvenir heureux de 2005. Il raconte : « J’avais 24 ans et j’étais à la tête des Jeunes communistes de Champigny. Pour beaucoup, c’était notre première bataille... » Comme syndicaliste, sa plus belle victoire reste cependant la régularisation de 128 travailleurs sans papiers, en 2017, du Marché d’intérêt national de Rungis, au bout de trois semaines de grève. « Je relayais les copains la journée pour tenir l’occupation des locaux, se souvient-il. Le chanteur HK était venu pour fêter la victoire, une soirée mémorable... » Un autre combat qui trouverait toute sa place au Palais-Bourbon.
Législatives 2022Nupespcfchampigny-sur-marne Le Figaro
Gaston en fanfare !
EN COURS : Mis à jour le 26 mai 2022 à 17:17
Hugo Gaston se qualifie en 3 set contre l’Argentin Cachin. Pas une grande adversité aujourd’hui mais le Français a fait le boulot et là est l’essentiel. Seulement 2 heures de jeu ce jeudi après son match en 5 sets au premier tour. direction le 3e tour donc pour le jeune prodige, qui affrontera le Norvégien Rune (40e mondial). Un match entre deux cracks du tennis pour une place en 1/8e de finale.
Léolia Jeanjean est immense !
La Française (227e mondiale) remporte le deuxième match de sa carrière en Grand-Chelem et file au 3e tour de Roland-Garros ! Elle vient à bout de la Tchèque Karolina Pliskova (tête de série numéro 8) en deux sets (6-2 / 6-2). Net et sans bavure, c’est exceptionnellement grand ! « Après avoir vu ça, on peut mourir tranquille » comme dirait feu Thierry Rolland.
«j'ai encore beaucoup de mal à réaliser», souffle Jeanjean, tombeuse de Pliskova
Roland-Garros en direct
» LIRE AUSSI - Roland Garros 2022 : les résultats en direct» LIRE AUSSI - Roland-Garros 2022 : Calendrier-Résultats Messieurs» LIRE AUSSI - Roland-Garros 2022 : Calendrier-Résultats Dames
2e set pour Garin
Le Chilien continue sur sa lancée face à Ivashka. Le 37e mondial remporte au Tie-Break la 2e manche 7-6 (7-5).
C’est parti pour Gilles Simon sur le Central !
Le Français affronte l’Américain Johnson (92e mondial). Fais nous rêver encore un peu Gillou !
Cilic s’impose en 4 sets
4-6 / 6-4 / 6-2 / 6-3 pour le Croate Cilic face à Fucsovics (57e mondial). Cilic jouera Gilles Simon ou Jonhson au prochain tour.
6-2 pour Halep
1er set en faveur de la Roumaine face à la jeune chinoise de 19 ans Zheng.
Une bulle pour Swiatek !
6-0 d’entrée pour la numéro un mondiale face à Riske. Pas le temps de trainer, la Polonaise boucle le 1er set en 29 minutes !
Sonego vient à bout de Sousa
Le numéro 35 mondial dispose du Portugais Sousa (63e mondial) en 3 sets. Une première manche accrochée (7-6) puis l’autoroute du soleil pour l’Italien (6-3 / 6-4). Ce sera Casper Ruud pour lui au prochain tour. Une autre paire de manches…
Hurkacz expédie Cecchinato
Le Polonais (13e mondial) s’est baladé face à l’Italien (132e mondial). il y avait une classe d’écart entre les deux joueurs cet après-midi. 6-1 / 6-4 / 6-2.
Terminé pour Garcia…
Caroline Garcia n’aura rien pu faire face à Keys. L’Américaine dispose assez facilement de la Française en 2 sets. 6-4 / 7-6. Dommage pour Garcia qui n’aura pas trouvé les ressources en ce jeudi après-midi.
Caroline Garcia va au Tie-Break
Malmenée dans ce match, la Française résiste à Keys et l’emmène au jeu décisif dans le 2e set.
McDonald se régale !
3 sets auront suffit pour l’Américain qui a mangé son adversaire du jour. 6-3 / 6-1 / 6-4 face à Basilashvili, 24e mondial.
C’est parti pour Swiatek !
Grande favorite de ce Roland-Garros, la Polonaise a commencé son match face à l’Américaine Riske sur le Suzanne-Lenglen. Faites place, la numéro 1 mondiale est en action.
Cilic mène 2-1
Après avoir perdu le 1er set 4 à 6, le Croate s’est relevé pour remporter la 2e (6-4) puis la 3e manche (62).
Garin prend le 1er set
Le Chilien (37e mondial) glane la première (6-3) manche face au Belarus Ivashka (50e mondial).
Halep démarre sa partition sur le Simone-Mathieu
La numéro 19 mondiale, ancienne lauréate de Roland-Garros, entre en scène face à la jeune Chinoise Zheng (74e mondiale).
2-0 Hurkacz
2ème manche pour le Polonais face à l’Italien Cecchinato. 6-1 / 6-4 dans ce match.
Sonego toujours devant Sousa
2e set pour l’Italien (6-3) face à Joao Sousa (63e mondial).
Goffin élimine Tiafoe
C’est fait pour le Belge (48e mondial) qui s’impose en 4 sets face à l’Américain Tiafoe (27e mondial). 3-6 / 7-6 / 6-2 / 6-4.
Caroline Garcia s’incline dans le 1er set
L’Américaine Keys (22e mondiale) a assez logiquement dominé la Française dans cette 1ère manche (6-4). Garcia doit réagir si elle veut voir le 3e tour de ce Roland-Garros 2022.
McDonald déroule
6-3 dans la première, 6-1 dans la deuxième, l’Américain McDonald est en démonstration face à Basilashvili (24e mondial).
Un partout entre Cilic et Fucsovics
4-6 pour Fucsovics dans la 1ère manche et égalisation à l’instant de Cilic (6-4).
Hurkacz écrase Cecchinato dans le 1er set
6-1 pour le Polonais (13e mondial). Coup dur pour l’Italien (132e mondial) dans ce début de recontre.
McDonald prend la 1ère manche
Face à Basilashvili (24e mondial), l’Américain McDonald (60e mondial) se régale et empoche le 1er set (6-3).
1-0 Sonego au bout du bout
Premier set joué en 1 heure tout pile, avec au final un avantage pour l’Italien Sonego face au Portugais Sousa. 7-6 (6-4) pour Sonego dans ce début de partie.
Goffin mène 2-1
Le Belge avait mal démarré en s’inclinant dans la 1ère manche (3-6), mais a su réagir dans les deux suivantes (7-6 / 6-2). Deux sets à un pour Goffin face à l’Américain Tiafoe (27e mondial).
Caroline Garcia rentre sur le court Philippe-Chatrier
L’heure à (très) bientôt sonné pour la Lyonnaise 79e mondiale qui affronte l’Américaine Keys (22e mondiale) pour une place au troisième tour de Roland-Garros. Il y a deux autres françaises à rejoindre au tour d’après : Diane Parry et Léolia Jeanjean
Gaston à fond les ballons ! (2-0)
Deux manches à rien pour le Français qui semble bien en forme en ce jeudi après-midi. Mais il faut l’avouer, il n’y pas une grande adversité en face… Cach(in) n’en met pas beaucoup dedans. 6-4 / 6-2 en faveur d’Hugo Gaston.
Kecmanovic dispose de Bublik en 4 sets
Une première manche perdue (4-6) puis un retour expéditif. Kecmanovic (31e mmondial) vient à bout du Kazakh Bublik (42e mondialà en 4 manches : 4-6 / 7-5 / 6-2 / 6-1. Le Serbe affrontera le mur Medvedev au prochain tour…
Un Medveded appliqué dispose de Djere
Le numéro 2 mondial n’a toujours pas perdu le moindre set dans ce Roland-Garros et continue sa route. Peu à l’aise sur terre battue, il vient tout de même à bout du Serbe Djere en 3 manches (6-3 / 6-4 / 6-3) et affrontera Kecmanovic au prochain tour.
Rybakina s’impose en patronne
Un tour plutôt facile pour la Kazakh (16e mondiale) qui n’a laissé aucune chance à l’Américaine Volynets (135e mondiale).6-4 / 6-0 dans ce match avec une bulle pour finir. Un échauffement pour Rybakina.
Break de Gaston
Le Français continue sur petit bonhomme de chemin face à un Cachin qui ne résiste guère… Déjà 3-0 dans ce 2e set.
Gaston acte 1 !
Le Français assure et remporte la première manche (6-4) face à l’Argentin Cachin (153e mondial). Son jeu est en place, le bonhomme est serein ce qui donne un très bon mélange et un sacré coup de génie en fin de set. Bref, 1-0 pour Gaston, on adore !
Goffin égalise à 1 set partout
Le Belge se reprend après avoir perdu la 1ère manche (3-6). Le 48e mondial remporte le 2e set au Tie-Break (7-6) face à l’Américain Tiafoe (27e mondial).
1er set pour Rybakina
La kazakh (16e mondiale) glane la première manche 6 jeux à 4 aux dépens de l’Américaine Volynets (135e mondiale).
Break d’entrée pour Gaston !
Le Français mène 3 jeux à deux dans cette première manche. Début de match sur les chapeaux de roue.
Hugo Gaston entre sur le Lenglen
Opposé à l’Argentin Pedro Cochin (153e mondial), Hugo Gaston (73e) espère faire rugir le Suzanne-Lenglen comme il a pu le faire face à Alex De Minaur ce mardi.
LIRE AUSSI - Roland-Garros : «Il y a une ligne qu'il ne faut pas franchir», De Minaur partagé sur le public en feu face à Gaston
Pegula se fait peur mais passe en 16es
Tête de série numéro 11, Jessica Pegula aurait pu s'épargner certaines frayeurs en concluant une deuxième manche où elle menait 5-1 avant de servir pour le gain du match. Mais après une fin de match décousue, c'est bien l'Ukrainienne Anhelina Kalinina (36e) qui a rendu les armes (6-1, 5-7, 6-4). L'Américaine affrontera en 16e l'Egyptienne Mayar Sherif (49e) ou la Slovène Tamara Zidansek (25e).
Medvedev mène deux manches à rien sur le Central
La quatrième balle de set est la bonne pour le numéro 2 mondial. Après avoir breaké Djere au meilleur des moments (à 4-4), le Russe a fini par conclure sur son service grâce à une faute directe du Serbe en revers. Le voilà devant avec deux sets d’avance (6-3, 6-4).
Badosa évite le piège Juvan
Deux jours après avoir écrasé Fiona Ferro sur le Central (6-2, 6-0), Paula Badosa a eu nettement plus de mal à se défaire de la Slovène Kaja Juvan -68e mondiale), qui a réussi à prendre en set grâce à sa ténacité (7-5, 3-6, 6-2). Mais l’essentiel est sauf pour l’Espagnole, tête de série numéro 4 du tournoi, qui affrontera la Russe Veronika Kudermetova (29e) ce samedi.
La pépite Rune toujours aussi autoritaire
Vainqueur surprise de Denis Shapovalov (14e) mardi, le Danois Holger Rune (40e) a poursuivi son parcours autoritaire en écartant le Suisse Henri Laaksonen (96e) en trois sets (6-2, 6-3, 6-3). Qualifiée pour le troisième tour sans perdre un set, la pépite de 19 ans pourrait y retrouver Hugo Gaston, qui devra batailler contre l'Argentin Pedro Cachin plus tard dans la journée sur le Lenglen.
Ruud rallie le troisième tour
Bourreau de Jo-Wilfried Tsonga au premier tour, Casper Ruud a eu nettement moins de difficulté pour passer l’obstacle Emil Ruusuvuori en trois manches (6-3, 6-4, 6-2). Tombeur d’Ugo Humbert au premier tour, le Finlandais (61e mondial) n’a pas existé, ne prenant aucun break au Norvégien. Tête de série numéro 8, Ruud affrontera le Portugais Joao Sousa (63e) ou l’Italien Lorenzo Sonego (35e) au prochain tour.
Tiafoe surprend Goffin
Un unique break en milieu de première manche suffit à l’Américain (27e mondial) pour empocher le premier set 6-3 face à David Goffin (48e).
1er set Medvedev
Le Russe réalise un début de match rassurant quant à son niveau de jeu du moment. le Numéro mondial remporte la première manche 6 jeux à 3 face au Serbe Djere (56e mondial).
Casper Ruud assure
Le Norvégien (8e mondial) continue sa démonstration et remporte le 2e set 6 jeux à 4 face au Finlandais Emil Ruusuvuori (61e mondial).
Badosa également en difficulté
La numéro 4 mondiale cède la 2e manche (3-6) à la Slovène Juvan (68e mondiale).
Pegula craque dans le 2e set
L’Américaine menait 4 jeux 1 dans la 2e manche avant de s’effondrer et de la perdre 7 à 5. La 11e mondiale fait revenir l’Ukrainienne Kalinina dans le match.
Pendant ce temps-là… Kudermetova passe au 3e tour
La 29e mondiale remporte son match en deux sets (6-3 / 6-3). La Russe vient à bout de la Serbe Krunic (114e mondiale).
Léolia Jeanjan se sent privilégiée
« C’est tellement incroyable ! Pour être honnête, je suis juste contente d’être ici et je ne réalise pas trop ce qu’il se passe. Je remercie tout le monde d’être venu car je n’ai pas l’habitude de jouer devant autant de monde. Je suis restée très concentrée sur ce que j’avais à faire, sans penser à quoi que ce soit… ça valait le coup de revenir sur le circuit ! »
Jeu Pliskova
Léolia Jeanjean va devoir servir pour le match. 5-2 dans ce 2e set.
Medvedev rentre en scène
Le Russe (numéro 2 mondial) débute sa rencontre sur le court Philippe-Chatrier. il est opposé au Serbe Djere (56e mondial).
5-1 Pour Léolia Jeanjean
La Française tient son double break et se rapproche de l’exploit. C’est irréel et on adore !
Jeu Pliskova
Après 1 h pile de jeu, Pliskova remporte son premier jeu dans cette seconde manche. 4-1 pour Jeanjean.
4-0 Jeanjean !
La Française confirme son double break d’avance et mène désormais 4-0 dans ce 2e set. Même le court Simone-Matthieu semble choqué par la performance !
Badosa remporte le 1er set
L’espagnole (4e mondiale) avait très bien débuté, puis à un peu flanché en cette fin de première manche. Elle s’en sort finalement 7 jeux à 5 face à la Slovène Kaja Juvan (68e mondiale).
Double break pour Jeanjean
Il se passe clairement quelque chose sur le court Simone-Matthieu ! La Française Léolia Jeanjean mène 3-0 dans ce 2e set face à la Tchèque Karolina Pliskova (tête de série numéro 8). 1 set à 0 pour la Française et une belle avance donc dans la 2e manche.
Jeanjean continue d’impressionner
Déjà 2-0 pour la Française dans cette 2e manche. Un break d’avance pour Jeanjean face à Pliskova. Elle nous fait rêver !
Premier set pour Casper Ruud
Le Norvégien (8e mondial) rentre parfaitement dans son match et remporte la première manche 6-3 face au Finlandais Ruusuvuori.
Jeanjean est en feu ! Premier set pour la Française
6-2 dans la première manche ! La 227e mondiale surprend la Tchèque Karolina Pliskova (tête de série numéro 8). Le court Simone-Matthieu risque de s’enflammer dès cette fin de matinée.
Pegula déroule sur le court numéro 7
L’américaine s’amuse dans cette première manche qu’elle conclut en 23 minutes face à l’Ukrainienne Kalinina. La numéro 11 mondiale semble pressée ce jeudi.
Break de Léolia Jeanjean
La Française réalise une très bonne entame de match face à la Tchèque Karolina Pliskova (tête de série numéro 8). 3-2 pour Jeanjean dans ce premier set !
Casper Rudd entre en scène
Autre top 10 mondial sur le court ce matin, le Norvégien Casper Rudd (numéro 8 au classement ATP) affronte le Finlandais Emil Ruusuvuori (61e mondial). C’est sur le court numéro 14 que ça se passe.
Badosa affronte Juvan
Il est 11 heures passées de quelques minutes et déjà le premier match ici à Roland-Garros. On commence la journée sur le court Suzanne Lenglen avec l’Espagnole Paula Badosa (4e mondiale et survivante des têtes de série dans le tableau féminin), qui est opposée à la Slovène Kaja Juvan (68e mondiale).
Léolia Jeanjean contre le temps
Opposée à la Tchèque Karolina Pliskova (tête de série numéro 8) sur le court Simone-Matthieu, Léolia Jeanjean espère poursuivre sa belle aventure à Roland-Garros. Installée dans la machine à remonter le temps, la Française de 26 ans (227e mondiale) assure, après avoir remporté son premier match en Grand Chelem (contre l’Espagnole Nuria Parrizas Diaz, 45e mondiale): «Je n’y aurais pas cru il y a un an (1180 au classement). La boucle sera bouclée quand j’aurai disputé les quatre Grands Chelems et atteint les objectifs que j’avais quand j’étais enfant.
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Le programme de la journée sur les courts principaux
Court Philippe-Chatrier
Laslo Djere (SRB) - Daniil Medvedev (RUS/tête de série 2)Madinson Keys (USA) - Caroline Garcia (FRA)Gilles Simon (FRA) - Steve Johnson (USA)(pas avant 20h45) Alizé Cornet (FRA) - Jelena Ostapenko (LAT/13)
Court Suzanne-Lenglen (à partir de 11h)
Paula Badosa (ESP/3) - Kaja Juvan (SLO)Pedro Cachin (ARG) - Hugo Gaston (FRA)Iga Swiatek (POL/1) - Alison Riske (USA)Zdenek Kolar (CZE) - Stefanos Tsitsipas (GRE/4)
Court Simonne-Mathieu (à partir de 11h)
Léolia Jeanjean (FRA) - Karolina Pliskova (CZE/8)Frances Tiafoe (USA/24) - David Goffin (BEL)Simona Halep (ROU/19) - Qinwen Zheng (CHN)Andrey Rublev (RUS/7) - Federico Delbonis (ARG)
Bonjour à tous !
Bonjour et bienvenue à toutes et à tous sur notre site pour suivre en la cinquième journée de compétition en notre compagnie. Cinq Français se produiront Porte d’Auteuil ce jeudi, à commencer par la surprise Léolia Jeanjean, en piste dès 11h sur le court Simone-Matthieu !
A retrouver : découvrez notre live de la journée de ce mercredi 25 mai
Gaston en fanfare !
Hugo Gaston se qualifie en 3 set contre l’Argentin Cachin. Pas une grande adversité aujourd’hui mais le Français a fait le boulot et là est l’essentiel. Seulement 2 heures de jeu ce jeudi après son match en 5 sets au premier tour. direction le 3e tour donc pour le jeune prodige, qui affrontera le Norvégien Rune (40e mondial). Un match entre deux cracks du tennis pour une place en 1/8e de finale.
Léolia Jeanjean est immense !
La Française (227e mondiale) remporte le deuxième match de sa carrière en Grand-Chelem et file au 3e tour de Roland-Garros ! Elle vient à bout de la Tchèque Karolina Pliskova (tête de série numéro 8) en deux sets (6-2 / 6-2). Net et sans bavure, c’est exceptionnellement grand ! « Après avoir vu ça, on peut mourir tranquille » comme dirait feu Thierry Rolland.
«j'ai encore beaucoup de mal à réaliser», souffle Jeanjean, tombeuse de Pliskova
Roland-Garros en direct
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2e set pour Garin
Le Chilien continue sur sa lancée face à Ivashka. Le 37e mondial remporte au Tie-Break la 2e manche 7-6 (7-5).
C’est parti pour Gilles Simon sur le Central !
Le Français affronte l’Américain Johnson (92e mondial). Fais nous rêver encore un peu Gillou !
Cilic s’impose en 4 sets
4-6 / 6-4 / 6-2 / 6-3 pour le Croate Cilic face à Fucsovics (57e mondial). Cilic jouera Gilles Simon ou Jonhson au prochain tour.
6-2 pour Halep
1er set en faveur de la Roumaine face à la jeune chinoise de 19 ans Zheng.
Une bulle pour Swiatek !
6-0 d’entrée pour la numéro un mondiale face à Riske. Pas le temps de trainer, la Polonaise boucle le 1er set en 29 minutes !
Sonego vient à bout de Sousa
Le numéro 35 mondial dispose du Portugais Sousa (63e mondial) en 3 sets. Une première manche accrochée (7-6) puis l’autoroute du soleil pour l’Italien (6-3 / 6-4). Ce sera Casper Ruud pour lui au prochain tour. Une autre paire de manches…
Hurkacz expédie Cecchinato
Le Polonais (13e mondial) s’est baladé face à l’Italien (132e mondial). il y avait une classe d’écart entre les deux joueurs cet après-midi. 6-1 / 6-4 / 6-2.
Terminé pour Garcia…
Caroline Garcia n’aura rien pu faire face à Keys. L’Américaine dispose assez facilement de la Française en 2 sets. 6-4 / 7-6. Dommage pour Garcia qui n’aura pas trouvé les ressources en ce jeudi après-midi.
Caroline Garcia va au Tie-Break
Malmenée dans ce match, la Française résiste à Keys et l’emmène au jeu décisif dans le 2e set.
McDonald se régale !
3 sets auront suffit pour l’Américain qui a mangé son adversaire du jour. 6-3 / 6-1 / 6-4 face à Basilashvili, 24e mondial.
C’est parti pour Swiatek !
Grande favorite de ce Roland-Garros, la Polonaise a commencé son match face à l’Américaine Riske sur le Suzanne-Lenglen. Faites place, la numéro 1 mondiale est en action.
Cilic mène 2-1
Après avoir perdu le 1er set 4 à 6, le Croate s’est relevé pour remporter la 2e (6-4) puis la 3e manche (62).
Garin prend le 1er set
Le Chilien (37e mondial) glane la première (6-3) manche face au Belarus Ivashka (50e mondial).
Halep démarre sa partition sur le Simone-Mathieu
La numéro 19 mondiale, ancienne lauréate de Roland-Garros, entre en scène face à la jeune Chinoise Zheng (74e mondiale).
2-0 Hurkacz
2ème manche pour le Polonais face à l’Italien Cecchinato. 6-1 / 6-4 dans ce match.
Sonego toujours devant Sousa
2e set pour l’Italien (6-3) face à Joao Sousa (63e mondial).
Goffin élimine Tiafoe
C’est fait pour le Belge (48e mondial) qui s’impose en 4 sets face à l’Américain Tiafoe (27e mondial). 3-6 / 7-6 / 6-2 / 6-4.
Caroline Garcia s’incline dans le 1er set
L’Américaine Keys (22e mondiale) a assez logiquement dominé la Française dans cette 1ère manche (6-4). Garcia doit réagir si elle veut voir le 3e tour de ce Roland-Garros 2022.
McDonald déroule
6-3 dans la première, 6-1 dans la deuxième, l’Américain McDonald est en démonstration face à Basilashvili (24e mondial).
Un partout entre Cilic et Fucsovics
4-6 pour Fucsovics dans la 1ère manche et égalisation à l’instant de Cilic (6-4).
Hurkacz écrase Cecchinato dans le 1er set
6-1 pour le Polonais (13e mondial). Coup dur pour l’Italien (132e mondial) dans ce début de recontre.
McDonald prend la 1ère manche
Face à Basilashvili (24e mondial), l’Américain McDonald (60e mondial) se régale et empoche le 1er set (6-3).
1-0 Sonego au bout du bout
Premier set joué en 1 heure tout pile, avec au final un avantage pour l’Italien Sonego face au Portugais Sousa. 7-6 (6-4) pour Sonego dans ce début de partie.
Goffin mène 2-1
Le Belge avait mal démarré en s’inclinant dans la 1ère manche (3-6), mais a su réagir dans les deux suivantes (7-6 / 6-2). Deux sets à un pour Goffin face à l’Américain Tiafoe (27e mondial).
Caroline Garcia rentre sur le court Philippe-Chatrier
L’heure à (très) bientôt sonné pour la Lyonnaise 79e mondiale qui affronte l’Américaine Keys (22e mondiale) pour une place au troisième tour de Roland-Garros. Il y a deux autres françaises à rejoindre au tour d’après : Diane Parry et Léolia Jeanjean
Gaston à fond les ballons ! (2-0)
Deux manches à rien pour le Français qui semble bien en forme en ce jeudi après-midi. Mais il faut l’avouer, il n’y pas une grande adversité en face… Cach(in) n’en met pas beaucoup dedans. 6-4 / 6-2 en faveur d’Hugo Gaston.
Kecmanovic dispose de Bublik en 4 sets
Une première manche perdue (4-6) puis un retour expéditif. Kecmanovic (31e mmondial) vient à bout du Kazakh Bublik (42e mondialà en 4 manches : 4-6 / 7-5 / 6-2 / 6-1. Le Serbe affrontera le mur Medvedev au prochain tour…
Un Medveded appliqué dispose de Djere
Le numéro 2 mondial n’a toujours pas perdu le moindre set dans ce Roland-Garros et continue sa route. Peu à l’aise sur terre battue, il vient tout de même à bout du Serbe Djere en 3 manches (6-3 / 6-4 / 6-3) et affrontera Kecmanovic au prochain tour.
Rybakina s’impose en patronne
Un tour plutôt facile pour la Kazakh (16e mondiale) qui n’a laissé aucune chance à l’Américaine Volynets (135e mondiale).6-4 / 6-0 dans ce match avec une bulle pour finir. Un échauffement pour Rybakina.
Break de Gaston
Le Français continue sur petit bonhomme de chemin face à un Cachin qui ne résiste guère… Déjà 3-0 dans ce 2e set.
Gaston acte 1 !
Le Français assure et remporte la première manche (6-4) face à l’Argentin Cachin (153e mondial). Son jeu est en place, le bonhomme est serein ce qui donne un très bon mélange et un sacré coup de génie en fin de set. Bref, 1-0 pour Gaston, on adore !
Goffin égalise à 1 set partout
Le Belge se reprend après avoir perdu la 1ère manche (3-6). Le 48e mondial remporte le 2e set au Tie-Break (7-6) face à l’Américain Tiafoe (27e mondial).
1er set pour Rybakina
La kazakh (16e mondiale) glane la première manche 6 jeux à 4 aux dépens de l’Américaine Volynets (135e mondiale).
Break d’entrée pour Gaston !
Le Français mène 3 jeux à deux dans cette première manche. Début de match sur les chapeaux de roue.
Hugo Gaston entre sur le Lenglen
Opposé à l’Argentin Pedro Cochin (153e mondial), Hugo Gaston (73e) espère faire rugir le Suzanne-Lenglen comme il a pu le faire face à Alex De Minaur ce mardi.
LIRE AUSSI - Roland-Garros : «Il y a une ligne qu'il ne faut pas franchir», De Minaur partagé sur le public en feu face à Gaston
Pegula se fait peur mais passe en 16es
Tête de série numéro 11, Jessica Pegula aurait pu s'épargner certaines frayeurs en concluant une deuxième manche où elle menait 5-1 avant de servir pour le gain du match. Mais après une fin de match décousue, c'est bien l'Ukrainienne Anhelina Kalinina (36e) qui a rendu les armes (6-1, 5-7, 6-4). L'Américaine affrontera en 16e l'Egyptienne Mayar Sherif (49e) ou la Slovène Tamara Zidansek (25e).
Medvedev mène deux manches à rien sur le Central
La quatrième balle de set est la bonne pour le numéro 2 mondial. Après avoir breaké Djere au meilleur des moments (à 4-4), le Russe a fini par conclure sur son service grâce à une faute directe du Serbe en revers. Le voilà devant avec deux sets d’avance (6-3, 6-4).
Badosa évite le piège Juvan
Deux jours après avoir écrasé Fiona Ferro sur le Central (6-2, 6-0), Paula Badosa a eu nettement plus de mal à se défaire de la Slovène Kaja Juvan -68e mondiale), qui a réussi à prendre en set grâce à sa ténacité (7-5, 3-6, 6-2). Mais l’essentiel est sauf pour l’Espagnole, tête de série numéro 4 du tournoi, qui affrontera la Russe Veronika Kudermetova (29e) ce samedi.
La pépite Rune toujours aussi autoritaire
Vainqueur surprise de Denis Shapovalov (14e) mardi, le Danois Holger Rune (40e) a poursuivi son parcours autoritaire en écartant le Suisse Henri Laaksonen (96e) en trois sets (6-2, 6-3, 6-3). Qualifiée pour le troisième tour sans perdre un set, la pépite de 19 ans pourrait y retrouver Hugo Gaston, qui devra batailler contre l'Argentin Pedro Cachin plus tard dans la journée sur le Lenglen.
Ruud rallie le troisième tour
Bourreau de Jo-Wilfried Tsonga au premier tour, Casper Ruud a eu nettement moins de difficulté pour passer l’obstacle Emil Ruusuvuori en trois manches (6-3, 6-4, 6-2). Tombeur d’Ugo Humbert au premier tour, le Finlandais (61e mondial) n’a pas existé, ne prenant aucun break au Norvégien. Tête de série numéro 8, Ruud affrontera le Portugais Joao Sousa (63e) ou l’Italien Lorenzo Sonego (35e) au prochain tour.
Tiafoe surprend Goffin
Un unique break en milieu de première manche suffit à l’Américain (27e mondial) pour empocher le premier set 6-3 face à David Goffin (48e).
1er set Medvedev
Le Russe réalise un début de match rassurant quant à son niveau de jeu du moment. le Numéro mondial remporte la première manche 6 jeux à 3 face au Serbe Djere (56e mondial).
Casper Ruud assure
Le Norvégien (8e mondial) continue sa démonstration et remporte le 2e set 6 jeux à 4 face au Finlandais Emil Ruusuvuori (61e mondial).
Badosa également en difficulté
La numéro 4 mondiale cède la 2e manche (3-6) à la Slovène Juvan (68e mondiale).
Pegula craque dans le 2e set
L’Américaine menait 4 jeux 1 dans la 2e manche avant de s’effondrer et de la perdre 7 à 5. La 11e mondiale fait revenir l’Ukrainienne Kalinina dans le match.
Pendant ce temps-là… Kudermetova passe au 3e tour
La 29e mondiale remporte son match en deux sets (6-3 / 6-3). La Russe vient à bout de la Serbe Krunic (114e mondiale).
Léolia Jeanjan se sent privilégiée
« C’est tellement incroyable ! Pour être honnête, je suis juste contente d’être ici et je ne réalise pas trop ce qu’il se passe. Je remercie tout le monde d’être venu car je n’ai pas l’habitude de jouer devant autant de monde. Je suis restée très concentrée sur ce que j’avais à faire, sans penser à quoi que ce soit… ça valait le coup de revenir sur le circuit ! »
Jeu Pliskova
Léolia Jeanjean va devoir servir pour le match. 5-2 dans ce 2e set.
Medvedev rentre en scène
Le Russe (numéro 2 mondial) débute sa rencontre sur le court Philippe-Chatrier. il est opposé au Serbe Djere (56e mondial).
5-1 Pour Léolia Jeanjean
La Française tient son double break et se rapproche de l’exploit. C’est irréel et on adore !
Jeu Pliskova
Après 1 h pile de jeu, Pliskova remporte son premier jeu dans cette seconde manche. 4-1 pour Jeanjean.
4-0 Jeanjean !
La Française confirme son double break d’avance et mène désormais 4-0 dans ce 2e set. Même le court Simone-Matthieu semble choqué par la performance !
Badosa remporte le 1er set
L’espagnole (4e mondiale) avait très bien débuté, puis à un peu flanché en cette fin de première manche. Elle s’en sort finalement 7 jeux à 5 face à la Slovène Kaja Juvan (68e mondiale).
Double break pour Jeanjean
Il se passe clairement quelque chose sur le court Simone-Matthieu ! La Française Léolia Jeanjean mène 3-0 dans ce 2e set face à la Tchèque Karolina Pliskova (tête de série numéro 8). 1 set à 0 pour la Française et une belle avance donc dans la 2e manche.
Jeanjean continue d’impressionner
Déjà 2-0 pour la Française dans cette 2e manche. Un break d’avance pour Jeanjean face à Pliskova. Elle nous fait rêver !
Premier set pour Casper Ruud
Le Norvégien (8e mondial) rentre parfaitement dans son match et remporte la première manche 6-3 face au Finlandais Ruusuvuori.
Jeanjean est en feu ! Premier set pour la Française
6-2 dans la première manche ! La 227e mondiale surprend la Tchèque Karolina Pliskova (tête de série numéro 8). Le court Simone-Matthieu risque de s’enflammer dès cette fin de matinée.
Pegula déroule sur le court numéro 7
L’américaine s’amuse dans cette première manche qu’elle conclut en 23 minutes face à l’Ukrainienne Kalinina. La numéro 11 mondiale semble pressée ce jeudi.
Break de Léolia Jeanjean
La Française réalise une très bonne entame de match face à la Tchèque Karolina Pliskova (tête de série numéro 8). 3-2 pour Jeanjean dans ce premier set !
Casper Rudd entre en scène
Autre top 10 mondial sur le court ce matin, le Norvégien Casper Rudd (numéro 8 au classement ATP) affronte le Finlandais Emil Ruusuvuori (61e mondial). C’est sur le court numéro 14 que ça se passe.
Badosa affronte Juvan
Il est 11 heures passées de quelques minutes et déjà le premier match ici à Roland-Garros. On commence la journée sur le court Suzanne Lenglen avec l’Espagnole Paula Badosa (4e mondiale et survivante des têtes de série dans le tableau féminin), qui est opposée à la Slovène Kaja Juvan (68e mondiale).
Léolia Jeanjean contre le temps
Opposée à la Tchèque Karolina Pliskova (tête de série numéro 8) sur le court Simone-Matthieu, Léolia Jeanjean espère poursuivre sa belle aventure à Roland-Garros. Installée dans la machine à remonter le temps, la Française de 26 ans (227e mondiale) assure, après avoir remporté son premier match en Grand Chelem (contre l’Espagnole Nuria Parrizas Diaz, 45e mondiale): «Je n’y aurais pas cru il y a un an (1180 au classement). La boucle sera bouclée quand j’aurai disputé les quatre Grands Chelems et atteint les objectifs que j’avais quand j’étais enfant.
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Le programme de la journée sur les courts principaux
Court Philippe-Chatrier
Laslo Djere (SRB) - Daniil Medvedev (RUS/tête de série 2)Madinson Keys (USA) - Caroline Garcia (FRA)Gilles Simon (FRA) - Steve Johnson (USA)(pas avant 20h45) Alizé Cornet (FRA) - Jelena Ostapenko (LAT/13)
Court Suzanne-Lenglen (à partir de 11h)
Paula Badosa (ESP/3) - Kaja Juvan (SLO)Pedro Cachin (ARG) - Hugo Gaston (FRA)Iga Swiatek (POL/1) - Alison Riske (USA)Zdenek Kolar (CZE) - Stefanos Tsitsipas (GRE/4)
Court Simonne-Mathieu (à partir de 11h)
Léolia Jeanjean (FRA) - Karolina Pliskova (CZE/8)Frances Tiafoe (USA/24) - David Goffin (BEL)Simona Halep (ROU/19) - Qinwen Zheng (CHN)Andrey Rublev (RUS/7) - Federico Delbonis (ARG)
Bonjour à tous !
Bonjour et bienvenue à toutes et à tous sur notre site pour suivre en la cinquième journée de compétition en notre compagnie. Cinq Français se produiront Porte d’Auteuil ce jeudi, à commencer par la surprise Léolia Jeanjean, en piste dès 11h sur le court Simone-Matthieu !
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Roland-Garros : Ivashka et Paire s'expliquent dans les couloirs du stade
Les deux joueurs ont eu une petite discussion après l'interruption du match en raison de la pluie. Sur le court, Paire avait reproché à son adversaire de prendre trop de temps pour s'éponger avec sa serviette.
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L'Humanité
La Nupes ouvrira une bataille institutionnelle
ActuLa coalition de gauche entend « reparlementariser » la Ve République. Même dans l’opposition, elle sortirait suffisamment renforcée pour gêner Emmanuel Macron.
Diego ChauvetPour la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), le macronisme a amené la présidentialisation du régime à son comble. Lors de la présentation de son « programme partagé de gouvernement », la coalition de gauche, qui ambitionne de devenir majoritaire à l’Assemblée nationale le 19 juin, a clairement posé le sens de sa démarche : en proposant aux Français « d’élire » Jean-Luc Mélenchon premier ministre, elle tente de prendre le contre-pied de l’hyper-présidentialisation incarnée par Emmanuel Macron. Celle-ci a été rendue possible par une réforme clé des institutions de la Ve République : le passage au quinquennat pour le président, accompagné d’une inversion du calendrier qui a fait passer les élections législatives après la présidentielle, les vidant ainsi de leur utilité pour nombre d’électeurs.
« Une démarche de reparlementarisation de la politique »
Jean-Luc Mélenchon a clairement annoncé la couleur : « Nous sommes dans une démarche de reparlementarisation de la politique française, quand la présidentialisation a atteint son paroxysme ! » Alors que le premier mandat d’Emmanuel Macron a accentué le phénomène de caporalisation des députés de la majorité, une cohabitation replacerait le Parlement au centre du jeu politique, privant le président de la République de son emprise sur le gouvernement.
La création du référendum d’initiative citoyenne
Selon son programme, la Nupes engagerait également une bataille pour de profondes réformes institutionnelles : celle pour un passage à la VIe République, notamment, abolissant des verrous tels que l’article 49-3 qui permet de passer outre les débats parlementaires. L’intervention des citoyens eux-mêmes dans les débats législatifs prendrait une place plus importante avec la création du RIC (référendum d’initiative citoyenne). Le changement des règles du jeu devient ainsi un cheval de bataille commun à toutes les formations de gauche, même si elles ont des nuances. Si la FI milite pour une VIe République depuis des années, le Parti socialiste se prononce pour une Assemblée élue par « un scrutin à dominante proportionnelle ».
Contrer les manœuvres autoritaires d'Emmanuel Macron
En l’absence de majorité à l’issue du second tour du 19 juin, la bataille institutionnelle n’en prendrait pas moins un tour nouveau. Grâce à cette alliance historique, la Nupes disposera de députés en nombre bien plus important que la gauche lors de la dernière législature. Elle pourrait être la première force d’opposition à l’Assemblée nationale, et disposer ainsi d’un nombre de sièges suffisant pour tenter de contrer les manœuvres autoritaires du président de la République lors de votes sur des projets de loi cruciaux. Elle aurait des députés en nombre suffisant pour déposer des motions de censure, lancer des commissions d’enquête, saisir le Conseil constitutionnel… « Avec une majorité volatile, le Parlement serait nettement moins docile que sous le quinquennat précédent, ce qui placerait le gouvernement à la merci des motions de censure », écrit ainsi, dans une tribune au Monde le 19 mai, le sociologue Arthur Guichoux. La reparlementarisation garderait donc une bonne part de sa pertinence.
NupesVe républiqueparlement6è république Le Figaro
Maisons Phénix : l'histoire d'une descente aux enfers
Emmanuel EgloffRÉCIT - Geoxia, propriétaire de la marque, vient d'être placé en redressement judiciaire.
C'est un symbole des années 1980 qui risque de disparaître. Le groupe Geoxia, propriétaire de Maisons Phénix, a été placé mardi 24 mai en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Nanterre. Une situation que l'entreprise met sur le compte du «double effet de la pandémie et de l'inflation».
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La société Maisons Phénix est née en 1946, mais c'est bien dans les années 1980 qu'elle est devenue très connue, à grand renfort de publicités télévisées. Le sociologue Pierre Bourdieu consacra même une étude à la marque, devenue un symbole de l'accession à la propriété des classes populaires et du rêve pavillonnaire. Maisons Phénix, c'est d'abord une approche industrielle de la fabrication de la maison individuelle, un savoir-faire importé du Royaume-Uni à l'origine.
La société fabrique des panneaux en béton en usine avant de les assembler sur une charpente métallique. Gain de temps et d'argent sont au rendez-vous, ce qui permet de proposer des prix très attractifs. Maisons Phénix a toujours proposé le produit le plus compétitif du marché. Et le modèle a perduré jusqu'à aujourd'hui, puisque la société dispose encore de trois usines en France pour préfabriquer les éléments qui serviront à construire la maison.
Sortie de route
À la fin des années 1980, la société intègre CGIS, le pôle immobilier de la Générale des Eaux. C'est l'heure du développement tous azimuts, avec des acquisitions (Maisons Familiale, Catherine Mamet, Maisons Castor, Maisons Bouygues, Bruno Petit…) et des développements à l'étranger. En 1999, la Générale des Eaux, devenue Vivendi, cède ce pôle « maisons individuelles » à ses dirigeants. Six ans plus tard, la société devient Geoxia, nom qu'elle a conservé jusqu'à aujourd'hui. Maisons Phénix reste sa principale marque. Et son produit d'appel. Le groupe construit alors environ 5000 maisons par an et réalise presque 500 millions d'euros de chiffre d'affaires. Depuis la sortie de Vivendi, les fonds d'investissement s'intéressent à Geoxia. D'abord Barclays, puis Natixis. Mais les dirigeants restent majoritaires.
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En 2008, cependant, c'est la sortie de route. Une première fois. La faillite de Lehman Brothers provoque une tempête à l'échelle mondiale. La baisse des ventes combinée au gonflement du besoin de trésorerie met à mal les finances du groupe. Le Ciri (comité interministériel de restructuration industrielle) vient à la rescousse, et fait entrer le fonds LBO France au capital. Ce dernier restructure le portefeuille de marques, cédant celles ayant une empreinte seulement régionale et les moins attrayantes. Au final, il n'en reste plus que trois, Maisons Phénix, toujours, Maison Familiale, au positionnement plus haut de gamme, et Maison Castor. Malgré cette cure d'amincissement, la société reste le deuxième acteur de la maison individuelle dans l'Hexagone, derrière Hexaom (Maison France Confort). Surtout, elle gagne à nouveau de l'argent. En 2019, elle construit 2 500 maisons et réalise 320 millions d'euros de chiffre d'affaires.
L'entreprise emploie près de 1200 personnes, un chiffre élevé qui s'explique par les trois usines de fabrication toujours détenues, à Ambroise (Indre-et-Loire), Sablé-sur-Sarthe (Sarthe) et Maignelay-Montigny (Oise). Car le modèle de Maisons Phénix n'a pas changé au cours des années. La marque utilise largement la préfabrication, ce qui lui permet de proposer des prix agressifs. Une situation qui, paradoxalement, va la rendre vulnérable. La crise de 2020 liée au Covid se traduit pour Geoxia par une baisse de son chiffre d'affaires de 25 %. Surtout, la société n'a pas obtenu de PGE (prêt garanti par l'État) pendant cette période alors qu'elle était éligible, ce qui l'a fragilisée.
Recherche de repreneurs
De plus, les clients de Maisons Phénix, disposant de moyens modestes, ont subi une série de mesures qui les ont désolvabilisés. En tête, la fin des APL accession, ces aides qui permettaient à une majorité des clients de la société de disposer d'un apport pour accéder à la propriété. Même s'il elle ne s'applique que depuis le 1er janvier 2022, la nouvelle réglementation relative à la construction, RE2020 pour les maisons individuelles, a fait monter les coûts de construction. À cela s'est ajoutée la hausse des prix des matériaux à partir de 2021. En conséquence, le prix des maisons individuelles a augmenté de près de 11 % en moyenne l'an passé. Dans ce contexte, la crise ukrainienne va faire totalement dérailler l'entreprise, avec la hausse incontrôlable des matériaux de construction et du coût de l'énergie. D'autant que l'entreprise n'a pas la possibilité de répercuter ces hausses à ses clients pendant la construction, puisque le prix de la maison est fixé en amont.
Les dirigeants de Geoxia avaient déjà engagé la recherche de repreneurs il y a quelques mois. Des industriels et des fonds avaient alors regardé le dossier. Sans donner suite. Cette recherche va pouvoir reprendre sous l'égide des deux administrateurs nommés par le tribunal de commerce de Nanterre. Les acteurs intéressés précédemment devraient à nouveau regarder le dossier, avec un œil neuf puisqu'il n'y aura pas de passif à assumer. Pour autant, il n'est pas certain qu'une offre globale soit remise. Il pourrait y en avoir pour les usines, ou sur une seule marque.
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Les administrateurs ont fixé une date de dépôt des offres au 10 juin prochain. Et le tribunal les examinera le 28 juin. Il faut aller vite. Durant la période d'observation, les chantiers seront soit suspendus soit ralentis. Si un ou des repreneurs se manifestent, ils pourront reprendre normalement. Dans le cas contraire, un système de garant existe. Ce dernier trouvera un entrepreneur pour finir le chantier, mais cela prendra forcément plus de temps.
Les promoteurs craignent la panne sèche
« Depuis 2012 et que ces données sont disponibles, l'offre commerciale des promoteurs immobiliers n'a jamais été aussi faible. » Pascal Boulanger, le président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), est très inquiet. Les promoteurs disposent d'une offre commerciale - c'est-à-dire de logements actuellement en vente - de seulement 76.746 unités à fin mars, en baisse de plus de 33 % par rapport à la même période de 2018. En cause, la réticence des maires à accorder des permis de construire et la hausse des prix des matériaux, qui placent les entrepreneurs dans la plus grande incertitude. Logiquement, les ventes des promoteurs ne cessent de baisser (- 20,2 % sur le trimestre) et les prix de monter, puisque les acheteurs sont bien là. La FPI demande de toute urgence un plan de soutien de la part de l'exécutif. Et un ministre du Logement, puisque le nouveau gouvernement en est dépourvu pour l'instant.
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Soupçons d'optimisation fiscale: perquisition en cours au siège français du cabinet américain McKinsey
Le cabinet assure avoir fourni «l'ensemble des informations requises» aux enquêteurs, durant cette perquisition.
La famille Mulliez met en vente Pimkie
L'enseigne est en difficulté depuis dix ans. Son propriétaire actuel paiera les salaires au moins jusqu'à fin 2022.
Orpea : les salariés en grève pour réclamer une prime d'intéressement
La prime d'intéressement ne sera pas versée cette année. La direction du groupe invoque les conséquences financières de la crise sanitaire.
L'Humanité
Retraite à 60 ans : les financements à portée de main
ActuDésirée par deux tiers des Français, la réforme progressiste inscrite dans le programme de la Nupes peut être financée en réaffirmant les principes fondateurs du régime général et en élargissant les sources de recettes aux revenus qui ne cotisent pas.
Stéphane Guérard« Il n’y a pas d’alternative », aimait à affirmer Margaret Thatcher à chaque occasion d’imposer une mesure ultralibérale. Quarante ans après, Élisabeth Borne entonne à son tour la rengaine au moment d’établir ses grandes réformes à venir. À commencer par la mère de toutes : la retraite. « Annoncer aux Français qu’ils vont travailler moins, brandir la retraite à 60 ans, c’est leur mentir ! assène la première ministre dans le Journal du dimanche. (…) Les promesses façon “demain, on rase gratis”, les Français n’y croient pas. Moi, je ne leur mentirai pas ! » À lire la première ministre, la seule voie possible pour notre modèle social réside dans l’appauvrissement de ses garanties, avec le recul de l’âge légal de départ de 62 ans à 65 ans : « Si on veut préserver le système de retraite par répartition, auquel nos concitoyens sont attachés, il faudra progressivement travailler un peu plus longtemps. »
Fermez le ban ? Pas tout à fait. Élisabeth Borne se trompe doublement. La candidate En marche a éprouvé rudement sa première erreur lors de sa visite, dimanche, dans la circonscription normande qu’elle convoite. Le retour à 60 ans, les Français y croient : 71 % d’entre eux le demandent (sondage Ifop pour le JDD en février). Excepté chez les déjà retraités, donc plus concernés, et ceux au-dessus de tout ça – les catégories aisées –, la réforme est plébiscitée. L’autre erreur de Borne est d’affirmer que rien d’autre que sa réforme régressive n’est possible. « La retraite à 60 ans est un choix politique ; il suppose de s’en donner les moyens financiers », résume le député PCF Pierre Dharréville.
Faut-il reculer à 65 ans l’âge du départ à la retraite ?La Nupes a pris à son compte les 60 ans en l’inscrivant dans son programme pour les législatives : « Restaurer le droit à la retraite à 60 ans à taux plein pour toutes et tous, après quarante annuités de cotisation, avec une attention particulière pour les carrières longues, discontinues et les métiers pénibles. » L’alliance des gauches donne ses pistes de financement pour mettre en pratique ce choix de société. Avant elle, la CGT avait étayé les ressources à dégager pour que cette réforme à 80 milliards (Institut Montaigne) ou 100 milliards d’euros (soit + 4 % de PIB, selon le Conseil d’orientation des retraites, COR) voie le jour.
Retour à un système fondé sur la cotisation
Revenir aux fondamentaux du régime général des retraites, telle est la première mesure financièrement efficace. Historiquement, ce système est bâti sur un pacte intergénérationnel faisant bénéficier les aînés des richesses créées par le travail des actifs. À leur tour et le moment venu, ces derniers bénéficieront de cette solidarité. Les revenus tirés du travail sont donc la clé de voûte du dispositif.
Pourquoi les seniors britanniques fuient l’emploiAprès avoir réaffirmé ce principe, Pierre-Yves Chanu, représentant CGT au COR, a fait ses comptes et les a présentés lors des dernières Rencontres d’Options (1) organisées par l’Ugict-CGT. « Le retour au plein-emploi (autour de 4,5 % de taux de chômage, objectif partagé par le gouvernement – NDLR) dégagerait près de 10 milliards d’euros. Une augmentation des salaires de 3,5 %, 6,5 milliards d’euros. L’augmentation d’un point d’indice de la fonction publique, 6 milliards. L’intégration des primes dans la fonction publique, 6 milliards. L’égalité salariale femmes-hommes, 5,5 milliards . (…) L’instauration d’un “malus” sur les emplois précaires pourrait rapporter 10 milliards. »
La Nupes, quant à elle, propose en plus une augmentation de 0,25 point par an du taux de cotisation vieillesse, ainsi qu’une surcotisation sur les hauts salaires. Toutes ces nouvelles ressources seraient facilitées « si la croissance augmente ou si la part des salaires dans la valeur ajoutée augmente. Mais si ce n’est pas le cas et si le rapport de forces n’est pas assez favorable, il se peut que ces ressources attendues soient moindres », prévient l’économiste Michaël Zemmour.
La fin du hold-up des exonérations
À l’image de la Caisse d’amortissement de la dette sociale (Cades), qui vient de récupérer 136 milliards d’euros de dettes publiques contractées par l’État durant la crise du Covid (92 milliards de déficit anticipé à la suite du Covid, plus 13 milliards de reprise de dette des hôpitaux s’ajoutent aux 31 milliards de déficit cumulé à fin 2019), l’État a depuis trente ans pris l’habitude de faire porter la douloureuse de ses choix libéraux sur la protection sociale.
« Le déficit actuel est dû à un définancement », résume Michaël Zemmour, qui assure a contrario qu’une augmentation de 0,1 % par an des cotisations patronales et salariales suffirait à enrailler la diminution des pensions actuelle. Ainsi, 9 % des entreprises privées échappent à l’assiette de cotisations. Chaque prime créée par Macron et ses prédécesseurs alourdit la facture.
Toutes ces ristournes, les « baisses des charges » en langage patronal, engendrent 75 milliards d’euros de pertes de recette (20 milliards par an rien que pour le CICE de Hollande, transformé en baisse des cotisations par Macron). Le fonds de solidarité financé par la CSG en compense 18 milliards ; plus de 40 milliards pour une partie de la TVA, qui aurait pu être fléchée vers d’autres besoins dans le budget de l’État.
Faire contribuer les revenus du capital
Reste à mettre à contribution les revenus participant peu ou pas à la solidarité. Dans son programme, la Nupes compte « maintenir l’équilibre des retraites en soumettant à cotisations patronales les dividendes, participations, épargne salariale, rachats d’actions, heures supplémentaires, en augmentant de 0,25 point par an le taux de cotisation vieillesse et en créant une surcotisation sur les hauts salaires ».
La CGT milite, elle, depuis longtemps pour une « contribution sociale sur les dividendes » comme un moyen de récupérer « une partie de la richesse produite par les salariés grâce à leur travail ». Soit 20 milliards pour la protection sociale. À cela s’ajouterait, par exemple, un rapatriement de l’épargne salariale (9,2 milliards d’euros de cotisations individuelles et 5,5 milliards d’euros de cotisations collectives), dont le développement a été favorisé en parallèle des réformes affaiblissant le régime par répartition.
Impossible d’imaginer une réforme de la retraite à 60 ans du régime général sans y inclure les retraites complémentaires. L’Agirc et l’Arrco représentent entre 45 et 56 % de la retraite des cadres et 26 % de celle des non-cadres. Et ces régimes au fonctionnement différent – paritarisme et système à points – ont servi dans le passé d’étapes tests, avant d’imposer des régressions au régime général. Dès lors, comment faire pour appliquer l’avancée d’âge ? « On imagine mal les cinq organisations syndicales et les trois patronales aller contre un retour à 60 ans si la réforme est appliquée au régime général. Il y aura un rapport de forces à imposer », pose en préalable Sandrine Mourey, de la CGT. « Financièrement, il n’y a pas péril, avec 69 milliards d’euros de réserve et 2 milliards d’excédents (du fait de l’accord de juillet 2021, non signé par la CGT et FO, imposant une décote de 10 % pour ceux partant à 62 ans – NDLR). Enfin, des financements supplémentaires sont à trouver dans la fin des exonérations de cotisations, dans l’égalité salariale femmes-hommes et la taxation du capital… »
réforme des retraitesRetraite à 60 ansNupescgt Le Figaro
«SOS» : une femme victime de violences conjugales glisse un message à une pharmacienne pour qu'elle appelle la police
Inscrite discrètement sur un morceau de papier, l'alerte a permis l'arrestation du mari en quelques minutes.
Une femme enceinte, accompagnée de son conjoint, s'est présentée mardi 24 mai dans une officine près de Strasbourg : elle est parvenue à remettre un petit mot à la pharmacienne où était écrit «SOS», permettant d'alerter la police et d'arrêter son mari, soupçonné de violences conjugales.
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La jeune femme de 36 ans est entrée dans une pharmacie d'Illkirch-Graffenstaden, dans la banlieue de Strasbourg, mardi vers 17h00, a précisé mercredi la police. Elle a alors présenté une ordonnance en parvenant à glisser un petit morceau de papier où était juste écrit «SOS».
«La pharmacienne a alors rapidement pris conscience de la situation et a tout mis en œuvre pour provoquer l'intervention de la police nationale. Rapidement sur place, les policiers ont procédé à l'interpellation du compagnon qui a été placé en garde à vue», a ajouté la Direction départementale de la sécurité publique dans un communiqué.
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«La victime a exposé aux policiers les violences verbales et les menaces de mort dont elle a été victime et pour lesquelles elle n'a pour l'heure jamais osé déposer plainte. Elle a également évoqué le contexte particulièrement compliqué de sa relation actuelle avec son conjoint, le tout dans un climat de séparation et de mariage de complaisance», a poursuivi cette même source. Le mari, âgé de 30 ans, sera prochainement présenté à la justice, a poursuivi la DDSP, qui a salué «le professionnalisme et la réactivité de cette pharmacienne».
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À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister
REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.
En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre
REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».
Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens
REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.
À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre
REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.
À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine
REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.
Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements
REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.
Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre
REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.
À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée
REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.
Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest
REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.
Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine
REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.
En Transnistrie, les pro-russes en embuscade
REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.
Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis
REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.
À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente
REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.
Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine
PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.
Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique
REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.
Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger
REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.
Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale
REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.
Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa
REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.
En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts
REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.
Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise
REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.
Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie
REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.
À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko
REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.
Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes
REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.
Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés
REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.
À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied
REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.
Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins
REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.
Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes
REPORTAGE - Personne ne veut imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.
À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front
REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.
Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe
REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.
Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent
REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.
À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés
REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.
«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation
REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.
Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation
RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et restaurants délicieux, les expositions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.
Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires
REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.
Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés
REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.
À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes
REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.
Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé
REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.
Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes
REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.
Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou
REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.
Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode
REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.
Donetsk à l’heure de la mobilisation générale
REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.
Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais
REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.
À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir
REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.
Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion
REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.
Des colonnes de blindés en direction de Donetsk
EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.
Regarder la vidéoÀ Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»
REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.
Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade
REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.
À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre
REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.
Le Figaro
Revivez le «Club Le Figaro politique», l'émission hebdomadaire du Figaro
John TimsitLes suites du remaniement et la politique étrangère d'Emmanuel Macron face à la Russie étaient les thèmes traités dans ce numéro présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.
Le Figaro continue de faire vivre le débat post-présidentiel et pré-législatives. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission: «Le Club Le Figaro politique». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.
À lire aussiGuillaume Tabard: «Pourquoi Macron veut prendre son temps»
Pour ce nouveau numéro du «Club Le Figaro politique», le directeur adjoint de la rédaction recevait Anne-Charlène Bezzina, constitutionnaliste, maître de conférences en droit public. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré Guillaume Roquette, directeur de la rédaction du Figaro Magazine, d'Isabelle Lasserre, correspondante diplomatique du Figaro, et de Sophie de Tarlé, rédactrice en chef au Figaro étudiant.
À lire aussiAccusations de viol contre Damien Abad: l’exécutif en porte-à-faux
Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Affaire Abad : est-ce que l'exécutif pouvait ne pas savoir ?», «Emmanuel Macron et Pap Ndiaye pensent-ils la même chose ?» et «Le président adopte-t-il la bonne stratégie face à Vladimir Poutine ?»
Affaire Abad : est-ce que l'exécutif pouvait ne pas savoir ?
Alors que l'affaire Abad empoisonne les premiers jours du gouvernement Borne, l'exécutif pouvait-il ignorer les deux anciennes plaintes classées sans suite à l'encontre de l'ex-président du groupe LR à l'Assemblée nationale, avant la nomination de ce dernier ? Si la question n'est pas encore tranchée, la polémique met en tout cas Emmanuel Macron en porte-à-faux face à sa promesse de refaire de l'égalité femmes-hommes et de la lutte contre la violence faite aux femmes une des grandes «causes» du quinquennat.
Emmanuel Macron et Pap Ndiaye pensent-ils la même chose ?
Nommé ministre de l'Éducation nationale vendredi, Pap Ndiaye a rapidement été la cible des attaques de la droite et de l'extrême droite. Ces dernières alimentant le procès d'un intellectuel «indigéniste» et «racialiste». Face à une nomination qui peut surprendre, Emmanuel Macron défend bec et ongles son nouvel arrivant, voyant en lui l'incarnation d'un «universalisme», comme le relate Le Figaro.
Le président adopte-t-il la bonne stratégie face à Vladimir Poutine ?
Trois mois après le début de l'offensive russe en Ukraine, Emmanuel Macron tente encore de jouer les arbitres entre les présidents ukrainien et russe. Depuis fin-février, le chef de l'État a toujours voulu garder le contact avec Vladimir Poutine. Une sorte de bras de fer qui pour l'instant n'a pas permis d'amorcer une désescalade du conflit entre les deux pays de l'Est.
» Voir l'émission du mardi 24 mai :
Accusé de viols, le ministre Damien Abad se confie au Figaro
EXCLUSIF - Le ministre des Solidarités dénonce des attaques qu'il juge récurrentes et estime que les élections législatives seront les «juges de paix».
Passe sanitaire: le gouvernement attend le verdict du Conseil constitutionnel
L'exécutif ne serait «pas inquiet» à propos de la décision des Sages sur son projet de loi pour lutter contre le Covid-19.
«Sa défaite me convient très bien» : Le Drian profite de son discours de passation pour régler ses comptes avec le premier ministre australien
Le désormais ex-ministre des Affaires étrangères s'est réjoui de la défaite de Scott Morrison, qui avait annulé le contrat portant sur des sous-marins entre l'Australie et la France.
Regarder la vidéo Le Figaro
Ces dix indices qui déclenchent les contrôles fiscaux
Ghislain de MontalembertDÉCRYPTAGE - Les agents des impôts ne baissent pas la garde : faire rentrer de l'argent dans les caisses de l'État est plus que jamais une priorité. Des experts nous dévoilent les points scrutés à la loupe par les limiers de Bercy.
«Ces dix indices qui déclenchent les contrôles fiscaux» fait partie des articles préférés des abonnés du Figaro. Nous vous proposons de le découvrir ou de le relire.
En 2020, l'État a encaissé 7,79 milliards d'euros grâce au contrôle fiscal (malgré le contexte sanitaire, 365 200 contrôles ont été menés en 2020). Olivier Rozenfeld, président du Groupe Fidroit et Arnaud Tailfer, avocat fiscaliste au sein du cabinet Arkwood, nous dévoilent les points sensibles qui déclenchent le plus fréquemment des demandes de renseignement de la part de l'administration des impôts, voire des contrôles et d'éventuels redressements fiscaux assortis de pénalités parfois salées.
1 - Les prêts familiaux non déclarés
Attention aux prêts entre époux, en faveur d'un enfant, ou encore, par exemple, entre frères et sœurs. En présence d'un prêt supérieur à 5000 euros n'ayant fait l'objet d'aucun enregistrement auprès des services des impôts, l'administration a tendance à considérer que les sommes mises à disposition constituent une forme de donation déguisée. « Souvent, le remboursement du prêt est prévu par les intéressés, précise Maître Arnaud Tailfer, avocat chez Arkwood. Mais c'est souvent à très longue échéance… Lorsque l'administration met son nez dans le dossier, le remboursement n'est bien souvent pas encore intervenu »
2 - Des variations de revenus suspectes
Déclarer des revenus en dents de scie, d'une année sur l'autre, est la meilleure manière d'éveiller l'attention du fisc, même si ces variations peuvent aisément se justifier (vente de son entreprise, versement de dividendes exceptionnels, acquisition ou vente d'un bien immobilier locatif…). « En cas de variation importante de vos revenus, l'administration fiscale vous adressera quasi systématiquement une demande d'éclaircissement, précise Olivier Rozenfeld. Et là, mieux vaut être en règle avec la loi. « Les agents des impôts font des recoupements entre les revenus et le patrimoine des contribuables, reprend-il. Et ils étudient, là encore, s'ils sont en cohérence. Quelqu'un qui se retrouverait par exemple du jour au lendemain avec de forts revenus immobiliers sans pour autant déclarer d'IFI (impôt sur la fortune immobilière) ne pourrait qu'éveiller les soupçons du fisc ».
À VOIR AUSSI - Charles Prats : «Plutôt que d'augmenter les impôts, stoppons la fraude !»
3 - Un train de vie incohérent
Les agents des impôts ont de plus en plus de moyens à leur disposition pour traquer les fraudeurs (recoupement des déclarations, réseaux sociaux, presse people …). Certains signes extérieurs de richesses ont vite fait d'attirer l'attention de l'administration fiscale dont l'une des tâches est de vérifier la réalité de la situation déclarée par les contribuables. « La balance de trésorerie du foyer est la première chose que regardent les agents des impôts, note Olivier Rozenfeld, président du Groupe Fidroit. Ils cherchent à identifier une possible distorsion entre le niveau de vie du contribuable et les revenus qu'il déclare ; et, le cas échéant, si celle-ci dissimule une activité occulte. 30% des contrôles font suite à l'identification d'un manque de cohérence entre le niveau de vie et les revenus déclarés, précise le fiscaliste. « Un de mes clients a expliqué un jour à la télévision qu'il faisait de l'immobilier en Thaïlande. Cela a aussitôt donné l'idée à l'administration fiscale de procéder à une vérification de ses déclarations de revenus. Cela fait dix ans qu'elle ne le lâche plus ! témoigne-t-il. Un autre client, chef d'entreprise, a confié un jour à un journaliste de la presse quotidienne régionale avoir envisagé de s'installer en Suisse, habitant tout près de la frontière. Mal lui en a pris : les inspecteurs des impôts font des revues de presse, y compris de la PQR ! »
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4 - Une résidence pas assez principale
Si vous mettez en vente votre résidence principale mais que l'opération traîne en longueur de façon déraisonnable après que vous avez quitté les lieux, l'administration fiscale peut refuser la qualification de « résidence principale » et remettre en cause l'absence de plus-value dont vous espériez en toute bonne foi pouvoir bénéficier. « Le cas est fréquent. On voit souvent des cadres quitter la France assez rapidement après que leur employeur leur a proposé une expatriation, témoigne Me Arnaud Tailfer. Monsieur s'installe à l'étranger, Madame et les enfants le rejoignent à la rentrée scolaire. Le temps de chercher une agence immobilière, de signer un mandat de vente et, pour l'acquéreur, de réunir toutes les conditions de financement…, on peut se retrouver à signer un acte de vente alors que l'habitation n'est quasiment plus occupée depuis un an ou plus ! L'administration s'engouffre dans la brèche, considérant que le bien n'était plus la résidence principale du couple au moment de la cession et que les diligences n'ont pas été faites en temps et en heure ».
Autre piège : le télétravail un peu trop officialisé. Imaginons que l'un des deux conjoints travaille à la maison et que le couple déclare que le tiers de l'habitation est utilisé à des fins professionnelles (avec versement d'un loyer permettant de générer un revenu complémentaire et surtout, une charge au niveau de l'activité professionnelle). Il ne faudra pas l'oublier au moment de la vente du bien : à défaut, l'administration fiscale, considérant qu'il ne s'agit pas d'une résidence principale à 100%, pourra procéder à un redressement. « Les cas de remise en cause de la résidence principale sont de plus en plus fréquents » prévient Me Alain Tailfer.
PODCAST - L'impôt est-il juste? Le Moment Philo, par Aziliz Le Corre
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5 - Un IFI insuffisant
« La plupart des contribuables minorent au-delà de ce qui est acceptable la valeur des biens déclarés à l'IFI, estime Olivier Rozenfeld. Quand on applique une succession de minorations et de décotes, on parvient à des valeurs totalement déconnectées de la réalité. Or, il faut rester raisonnable, d'autant que des valorisations incohérentes peuvent rendre toute opération ultérieure quasi impossible ». Le fisc attend les contribuables au tournant, notamment au moment de la transmission de leurs biens à leurs héritiers, ou lorsqu'ils les mettent en vente. « Quelqu'un qui déclare depuis 10 ans un appartement à une valeur de X et qui le vendrait pour une valeur de Y deux fois supérieure s'exposerait de façon quasi certaine à un contrôle fiscal » prévient Olivier Rozenfeld. « Cela fait trois ou quatre ans que l'on observe chaque été des vagues massives de redressements, enchaine Alain Tailfer. C'est mathématique : quelqu'un qui déclare la vente d'un bien sous-évalué à l'IFI est quasiment certain de subir un redressement dans les mois qui suivent ! Mon conseil : mieux vaut corriger spontanément une sous valorisation à l'IFI, en invoquant le droit à l'erreur, avant de mettre en vente son bien, de le donner à ses proches ou de mourir. Ce sera moins douloureux que de se faire attraper ! Un contribuable qui rectifie spontanément sa déclaration IFI bénéficie d'une ristourne de 50% sur les intérêts de retard et n'a pas de pénalités à payer ».
À VOIR AUSSI - Fraudes sociales: la véritable ampleur du phénomène
6 - Une banque étrangère
Les banques en ligne et autres néo-banques sont nombreuses à proposer l'ouverture, en quelques minutes, d'un compte gratuit. Problème : certaines n'ont pas leur siège en France (comme le révèle l'IBAN de votre nouveau compte bancaire). Or l'administration impose de déclarer les comptes ouverts à l'étranger sur un formulaire spécifique. La seule omission de déclaration engendre une amende forfaitaire de 1500 euros, sur quatre années glissantes.
-7 - L'abus de Pinel
Les investisseurs en Pinel s'engagent à respecter des conditions précises concernant les plafonds de revenus des locataires et le niveau des loyers demandés, qui ne doivent pas excéder les limites imposées par la zone où le bien est situé. « La complexité des règles génère de nombreux pièges, témoigne Me Arnaud Tailfer. J'ai eu récemment à traiter le cas d'un couple qui a acheté en région parisienne. Juste avant la réception des travaux, un arrêté est passé, transférant la ville où se trouvait leur bien d'une zone A à A2, ce qui a abaissé la limite de loyer au mètre carré à respecter. Forcément, ils ne l'ont pas vu et ils ont loué au loyer qu'ils avaient en tête au moment où ils ont procédé à leur investissement. Deux ans après, ils ont été contrôlés : la totalité de leur avantage Pinel qui a sauté pour l'année ! Sans parler de la pénalité de 10% qui s'applique automatiquement en cas de redressement ».
8 - Le faux démembrement de propriété
La pratique est courante : les parents, pour anticiper la transmission de leur patrimoine, donnent la nue-propriété de leurs biens immobiliers à leurs enfants mais conservent l'usufruit. Au décès des parents, les enfants deviennent pleins propriétaires. « Attention : les enfants ne doivent pas habiter le bien démembré du vivant de leurs parents, sauf en prévoyant la signature d'un bail de location et le paiement bien réel d'un loyer, rappelle Arnaud Tailfer. Autrement, l'administration a vite fait de vous tomber dessus, considérant que vous n'avez pas donné que la nue-propriété, mais la totalité du bien ; et qu'il s'agit donc d'une donation déguisée ! »
9 - La location meublée en SCI
Détenir un bien au travers d'une Société civile immobilière (SCI) présente certains avantages, mais empêche de pratiquer une activité fiscalement commerciale, comme par exemple la location meublée (fiscalement attractive car elle offre la possibilité de bénéficier d'un abattement de 50% sur les loyers perçus), sauf à changer le régime fiscal de la SCI et à soumettre celle-ci à l'impôt sur les sociétés, ce qui est lourd de conséquences, notamment en termes de plus-value. Certains particuliers l'oublient un peu vite et décident du jour au lendemain de louer leur bien en meublé, sans autres formalités. Quand l'administration fiscale s'en aperçoit, il est trop tard pour rectifier les choses !
10 - La pension alimentaire abusive
De nombreux parents continuent d'aider leurs enfants, devenus de jeunes adultes, en leur octroyant de l'argent. Attention : aux yeux du fisc, le versement d'une pension alimentaire n'est déductible de vos revenus que si votre enfant est en état de nécessité. « Si vous lui donnez 2000 euros par mois alors qu'il dispose déjà d'un petit revenu, l'administration ne va jamais considérer que ce sera déductible, prévient Arnaud Tailfer. À partir du moment où l'enfant perçoit l'équivalent d'un SMIC mensuel, le fisc juge que les sommes que vous lui versez excèdent ses besoins essentiels ».
Placements: quand faut-il renoncer à la flat tax?
NOS CONSEILS - Le prélèvement forfaitaire n’est pas toujours la meilleure option.
Couples: faut-il déclarer ses revenus en commun?
NOS CONSEILS - Si la déclaration commune est la règle, il existe quelques exceptions lorsque le couple ne vit pas ensemble.
Impôts: le régime réel, imbattable pour les loueurs en meublé
DÉCRYPTAGE - Grâce à cette option, vous pouvez déduire tous vos frais et amortir le coût de votre bien.
Le Figaro
Pap Ndiaye a-t-il comparé la police aux «coupables de la rafle du Vel d'Hiv» ?
Etienne JacobSteve TenréLA VÉRIFICATION - Le ministre de l'Éducation nationale est sous le feu des critiques depuis sa nomination.
LA QUESTION. La nomination de Pap Ndiaye rue de Grenelle n'en finit pas de faire grincer les dents. En cause: la proximité de cet historien, spécialiste des minorités, avec les idéologies décolonialistes, antiracistes et indigénistes. Perçu par Emmanuel Macron comme un simple «universaliste», le ministre voit ses déclarations passées disséquées par journalistes, intellectuels et autres politiques. À commencer par l'ex-candidate RN à la présidentielle, Marine Le Pen: «Pap Ndiaye est un universitaire de talent, qui a beaucoup travaillé sur les sujets qu'il porte. (..) Mais je le vois mal changer d'avis, et dire qu'il n'y a pas de racisme systémique en France», a-t-elle déclaré lundi soir, lors d'une conférence de presse dans les Bouches-du-Rhône. Et d'ajouter: «Il a quand même juste comparé la police aux coupables de la rafle du Vel d'Hiv. On ne peut pas dire que c'est un homme de modération». Le successeur de Jean-Michel Blanquer à l'Éducation a-t-il vraiment comparé les forces de l'ordre aux coupables de la rafle du Vélodrome d'Hiver, où plus de 13.000 Juifs ont été arrêtés à Paris du 16 au 17 juillet 1942, en pleine Seconde Guerre mondiale? Et qu'aurait-il voulu dire à ce moment-là?
À lire aussiPourquoi Emmanuel Macron a décidé de nommer Pap Ndiaye au ministère de l'Éducation nationale
VÉRIFIONS. Les propos de Pap Ndiaye, évoqués par Marine Le Pen, sont tirés d'une émission vidéo, diffusée par Mediapart, le 8 juin 2020. Interrogé sur le «racisme systémique» aux États-Unis, celui qui est encore professeur d'histoire américaine à Sciences Po Paris dévie sur la situation en France. Il déclare alors: «Quand on se penche sur l'histoire de France, il faut aussi se pencher, sur le cas de la police, sur une histoire de la police marquée par des formes de répression coloniales, pensons à la guerre d'Algérie (...) à l'occupation et aux rafles de Juifs opérées par la police française sous l'autorité de Maurice Papon à Paris ou Bordeaux». Sans comparer directement la police française actuelle et la rafle du Vel d'Hiv, comme l'a dit Marine Le Pen, l'universitaire effectue tout de même un parallèle, en affirmant que leur histoire est «marquée par des formes de répression coloniales». Mais alors, qu'a-t-il voulu dire?
Historien de la police et auteur d'une multitude d'ouvrages sur le sujet, Jean-Marc Berlière s'étonne de ces déclarations à la «coloration polémique et militante». L'agrégé d'histoire l'admet: «Dans l'histoire de la police, il y a des taches qui sont ineffaçables». Il cite la participation à la répression raciale «exigée par les Allemands et mise en place par le gouvernement de Vichy». Mais, il rappelle que les policiers (et gendarmes) ont avant tout «obéi» aux ordres qui leur étaient donnés, en tant que «soldats de la loi». «Beaucoup ont aussi désobéi, sinon, les trois quarts de la communauté juive n'auraient pas survécu aux rafles», affirme-t-il. Des sabotages survenus surtout à partir de l'automne 1942. Dans le cadre de ses ouvrages, l'historien a interrogé de nombreux rescapés juifs, et «tous avaient des flics ignobles et des flics formidables dans leur histoire».
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Concernant les rafles, «les forces de l'ordre ignoraient ce que l'on allait faire aux gens qu'ils arrêtaient, poursuit Jean-Marc Berlière. C'était suffisamment tragique de les voir partir avec leurs bagages. Les Allemands ne se sont jamais vantés de massacrer les Juifs». L'expert rappelle que ce sont bien les nazis qui ont ordonné les rafles, «contrairement à une idée reçue selon laquelle les flics étaient pires que les SS et la Gestapo». «Le génocide n'a pas été lancé par le gouvernement français de Vichy. La France a perdu la guerre et avec la signature de l'Armistice en 1940, devait, dans la zone occupée (55% du territoire environ, NDLR), obéir aux ordonnances allemandes», martèle-t-il. Lorsqu'il a ainsi été décidé de l'arrestation de Juifs, en juillet 1942, il était, selon lui, «impossible, de front, de désobéir». Même si certains ont «opéré discrètement» pour aider les civils.
Une «dimension coloniale» dans la police française?
Dans sa déclaration, Pap Ndiaye pointe également la «répression coloniale» de la police française à l'époque de la guerre d'Algérie (1954-1962). Une expression exhumée et contestée sur les réseaux sociaux, mais qui ne serait pas sans fondement, selon l'historienne spécialisée Raphaëlle Branche, auteur notamment de La guerre d'Algérie: une histoire apaisée? (Éditions du Seuil), et citée dans le rapport Stora adressé à Emmanuel Macron.
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«Il y a effectivement eu une dimension coloniale dans la police française, et notamment parisienne», appuie l'historienne, qui cite l'existence de la «brigade nord-africaine», créée pour surveiller la population maghrébine. Elle fut effective au sein du Service des affaires indigènes nord-africaines, autorisée en 1928 dans un décret et dissous en 1945. «Dès qu'un “indigène algérien” avait affaire (au Service) - pour la délivrance d'une carte d'identité (...) -, une fiche était établie et adressée à la Brigade nord-africaine. Le fichier de celle-ci (était) riche de milliers de noms. À certains égards, il préfigure (...) le Fichier juif établi par la PP début 1941», décrit Jean-Marc Berlière dans un de ses écrits. Pour Raphaëlle Branche, cette brigade symbolise «l'Etat colonial, parce que certaines populations n'étaient pas identifiées comme étrangères mais pas non plus comme des Français de plein droit».
Quant aux «répressions» pointées par Pap Ndiaye, Raphaëlle Branche, pour qui le nouveau ministre de l'Education nationale est «quelqu’un de tout à fait reconnu et dont les travaux sur l'histoire font autorité», estime qu'il ne faut pas oublier les manifestations du 14 juillet 1953 et du 17 octobre 1961, qui ont fait plusieurs dizaines de morts en raison de tirs de la police. La première, où une quinzaine de policiers a été blessée par des armes de fortune, était organisée par le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques algérien, quand la seconde résultait d'un appel au boycott par le Front de libération nationale (FLN) d'un couvre-feu institué par les autorités aux seuls Algériens. «Ce que voulait la police avec ce couvre-feu, c'était entraver l'action du FLN» qui séduisait de plus en plus d'Algériens, explique Raphaëlle Branche. Mais «puisque les autorités ne pouvaient pas l'admettre, il en a résulté un couvre-feu excessivement problématique, qui visait des gens en fonction de leur origine», soutient-elle.
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Mais «pour être violent, il faut être deux», tempère Jean-Marc Berlière. L'auteur d’Histoire des polices en France: de l'Ancien régime à nos jours (éditions Nouveau Monde, 2013) peint un contexte fait de «guerre et de terrorisme» où les policiers, «armés de mitraillettes derrière des guérites bétonnées», pouvaient à être la cible de «grenades» dans les commissariats. Avant le 17 octobre 1961, plusieurs dizaines de policiers sont morts dans des attentats du FLN en France, et plus d'une centaine blessés. «Le 17 octobre, certains policiers ont eu la volonté de venger leurs collègues assassinés, blessés, qui ont fini tétraplégiques», justifie l'historien spécialisé. «On ne peut pas réduire les policiers à des fascistes. En oubliant que la même police est garante de la République, de la démocratie»
Une histoire incomparable avec les États-Unis
Dans l'émission de Mediapart, Pap Ndiaye a également déclaré que «comparer la situation américaine à la situation française est légitime et nécessaire» en termes de «racisme systémique». Avant d'évoquer le cas de la police: «Il y a beaucoup de choses qui permettent de regarder comment la répression, les forces de l'ordre se sont comportées dans le cadre de systèmes qui étaient différents de ce qui pouvait exister aux États-Unis mais qui avaient quelque chose à voir». Ici, l'historien Jean-Marc Berlière s'inscrit en faux: «La comparaison avec les États-Unis n'a aucun sens». D'abord, car «en dehors du FBI, il n'y a pas de police fédérale qui couvre tout le territoire». Ensuite, car «les policiers américains tuent essentiellement par arme à feu plus de 1000 personnes par an, dont la majorité sont Noires», ce qui n'est «pas le cas en France».
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Pour Jean-Marc Berlière, les cas de violences policières ont été rares dans l'histoire récente de la France, particulièrement à partir de 1968, loin du «déni» dénoncé par Pap Ndiaye dans certaines publications. Il cite la mort de Vital Michalon, un professeur de physique, tué en 1977 alors qu'il manifestait contre l'établissement du site nucléaire de Creys-Malville (Isère). Ou encore, «l'émotion considérable» provoquée par la mort de l'étudiant Malik Oussekine, tué par «des flics dévoyés» dans la nuit du 5 au 6 décembre 1986 à Paris, après plusieurs semaines de contestation étudiante contre le projet de réforme universitaire Devaquet. «Quoi qu'il en soit, ça me paraît un argument polémique totalement irrecevable», tranche-t-il.
Quant à un prétendu «racisme systémique» dans la police, l'historien dénonce surtout un «racisme anti-flics» croissant dans la société française. Si les policiers entrés «pour de mauvaises raisons» dans cette institution existent, de même que les victimes du maintien de l'ordre, la plupart sont animés de bonnes intentions. «Lors des manifestations des “gilets jaunes”, certains venaient avec des boules de pétanque, des armes par destination dans le but de blesser, de tuer. Les mêmes venaient ensuite dénoncer le fait d'avoir reçu une balle de LBD», rappelle Jean-Marc Berlière. Et de conclure: «Ce serait hâtif de mettre dans la case “raciste” les 140.000 policiers en France, qui sont des citoyens comme vous et moi au métier épouvantablement difficile, peu soutenus par l'ensemble de la société».
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À Grenoble, la justice suspend l'autorisation du burkini
Saisi par le préfet de l'Isère, le tribunal administratif a retoqué la disposition municipale permettant l'utilisation de ce maillot dans les piscines.
Qu’est-ce que l’Ascension dans la religion catholique?
FOCUS - Jeudi 26 mai, quarante jours après Pâques, les chrétiens célèbrent l’Ascension. À l’occasion de ce jour férié en France, Le Figaro s’interroge sur l’origine de cette fête chrétienne.
L'Humanité
Festival de Cannes. Lina Tsrimova, «comme tous les citoyens russes, je me sens responsable de ce qui se passe en Ukraine»
Tribunela réalisatrice d’origine russe, s’est exprimée lors de la présentation de son film La colline, le 21 mai, co-réalisé avec Denis Gheerbrant, projeté à l’Acid. Discours
Le 21 mai, est le jour de la commémoration des victimes des guerres coloniales au Caucase du XIXème siècle. Aujourd’hui, c’est le peuple ukrainien qui subit les frappes de l’armée russe. Et moi, comme tous les citoyens russes, je me sens responsable de ce qui se passe. Responsabilité que l’on devra porter le reste de nos vies en contribuant à la reconstruction de l’Ukraine indépendante. Paradoxalement, c’est la première fois que je me sens russe et malheureusement pour de mauvaises raisons. Car, comme des millions des représentants des peuples non-russes et plus particulièrement des peuples du Caucase, je me sentais toujours comme citoyenne de seconde zone. Tous les peuples non-russes connaissent très bien la nature impérialiste du régime putinien, avec les restrictions politiques des républiques de la Fédération, avec l’impossibilité d’apprendre et faire vivre les langues non-russes, enfin, avec les guerres en Tchétchénie et les opérations militaires dont on ne voyait pas le bout au Caucase du Nord.
Aujourd’hui, pire encore, la jeunesse de ces périphéries parmi les plus démunies de la Russie est envoyée comme chair à canon en Ukraine, dans cette affreuse et criminelle guerre. J’ai envie de m’adresser, alors, à tous mes concitoyens russes et plus particulièrement à mes concitoyens caucasiens. Je vais m’adresser notamment au nom de mes amis qui ne peuvent pas le prononcer publiquement mais le pensent au fond de leur coeurs : « Vous savez mieux que quiconque ce que c’est l’impérialisme et le racisme de l’Etat putinien, ce que c’est la misère, la guerre et ces « opérations militaires ». Faites tout ce qui est dans votre pouvoir pour faire revenir vos frères, amis, parents qui sont partis en Ukraine. Cette guerre va vous couvrir de honte ainsi que vos familles et les générations à venir ! »
Festival de CannesGuerre en Ukraine Le Figaro
Législatives 2022 : qui sont les candidats de votre circonscription ?
Nicolas MondonFIG DataFIG DATA - Les candidats aux élections législatives 2022 sont officiellement connus. À l'aide de notre moteur de recherche, découvrez qui est candidat dans votre circonscription.
Les élections législatives de 2022 se tiendront les 12 et 19 juin prochains. Les candidats avaient jusqu'au vendredi 20 mai pour déposer leur dossier en vue du premier tour. Les listes officielles des candidats ont été publiées par le ministère de l'Intérieur lundi 23 mai. En tout, on compte 6293 candidats. Un chiffre en net recul, en 2017, on en comptabilisait 7877.
Ensemble !, Nupes, RN, LR : découvrez les principaux partis
Une baisse explicable en partie par les deux larges alliances mises en place pour ce scrutin. À gauche le bloc NUPES (Nouvelle Union populaire écologique et sociale) rassemble autour de Jean-Luc Mélenchon et de la France insoumise une coalition allant de l'extrême-gauche (NPA) au Parti socialiste. Disparate, un tel assemblage n'a pas manqué de créer des remous au sein de ses différentes composantes. Notamment du côté du Parti socialiste où l'on compte un certain nombre de candidatures dissidentes. Citons Lamia El Aaraje à Paris ou Jérôme Lambert en Charente, récemment épinglé au sujet d'un logement social qu'il occupe depuis vingt ans à Paris.
L'autre bloc concerne la majorité présidentielle. Nommé Ensemble!, il fédère notamment le parti présidentiel (Renaissance, ex LaRem), le MoDem de François Bayrou, Horizon d'Édouard Philippe ou Agir.
Qui sont les candidats aux élections législatives dans votre circonscription ?
Le Figaro vous propose un moteur de recherche afin de trouver facilement la liste des candidats de votre circonscription.
Une large majorité de députés se représentent dans leur circonscription
Parmi les 567 députés sortants (les députés ne sont pas remplacés la dernière année de la législature), un premier décompte indique qu'environ 440 se présentent à nouveau dans leur circonscription. Un chiffre à mettre en perspective avec les 357 députés candidats lors des élections de 2017.
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Parmi les points d'interrogation, il y avait notamment le cas Damien Abad. Récemment mis dans la lumière médiatique à la suite de son ralliement tardif à la majorité présidentielle, il se trouve désormais accusé de violences sexuelles. Le nouveau ministre des Solidarités se présente dans la cinquième circonscription de l'Ain sous l'étiquette divers droite.
Méthodologie
Le nombre de députés sortants candidats a été calculé par correspondances automatiques entre les noms des candidats et ceux des députés. Le chiffre sera ajusté après vérification manuelle.
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Législatives 2022 : le cas Damien Abad agite les esprits à droite
Soupçonné de vouloir rejoindre la majorité présidentielle, le président des députés LR n'aura aucun candidat de La République en marche face à lui dans sa circonscription de l'Ain.
La rupture entre Les Républicains et Damien Abad est actée
Christian Jacob a demandé au président du groupe LR à l'Assemblée nationale de partir. Ce dernier annonce sa mise en retrait du mouvement politique.
À trois semaines des législatives, les instituts de sondages dans le flou
Anticiper le choix des électeurs s’avère plus délicat pour les spécialistes de l’opinion que lors de la présidentielle.
L'Humanité
Ukraine. « Il faut instaurer un cessez-le-feu et entamer des pourparlers de paix »
EntretienYurii Sheliazhenko revient sur les raisons d’une guerre qui pouvait être évitée. Il dénonce l’invasion par les troupes russes et le militarisme du régime de Volodymyr Zelensky.
Pierre BarbanceyComment jugez-vous ce qui se passe en Ukraine ?
L’invasion russe de l’Ukraine, qui a déjà tué des milliers de personnes, risque de se terminer par une effusion de sang prolongée, une famine mondiale ou même un cauchemar nucléaire. C’est une décision issue de trente années d’escalade. Ce conflit entre deux pays a commencé sur les ruines de l’Union soviétique et s’est transformé en guerre à grande échelle en raison de l’absence de système de sécurité commun dans le monde, de la persistance de l’antagonisme Est-Ouest et du conflit entre les États-Unis et la Russie pour le contrôle de l’Ukraine et d’autres pays post-soviétiques. Ensuite, parce que l’Ukraine et la Russie ont hérité de l’URSS une dangereuse machine de guerre, un système inhumain d’éducation et de conscription militaire patriotiques, placée hors du contrôle démocratique. Démocratie et militarisme sont incompatibles. Aucune guerre ne peut être menée dans l’intérêt du peuple.
Ukraine. Reportage à Marioupol : « Nous avons vécu le pire »Cette guerre aurait-elle pu être évitée ?
Oui. Les États-Unis et la Russie auraient pu nouer une coopération au travers des accords de sécurité communs prenant au sérieux leurs obligations en vertu de la charte de sécurité européenne de l’OSCE et en renoncant à renforcer leur sécurité aux dépens de celle d’autres États. L’Ukraine aurait pu ne pas brader, contre des relations étroites avec l’UE et l’Otan, sa démocratie inclusive qui permettait, avant 2014, à des millions de citoyens d’origine russe de préserver leur langue, leur culture, leurs liens religieux et économiques avec la Russie.
Ukraine. Marioupol, ville martyre ravagée par la guerre... et la propagandeQuant à l’opposition pro-Occidentaux, elle aurait pu se conformer à l’accord de médiation européen sur la transition pacifique du pouvoir avec le gouvernement pro-Russes, au lieu de le renverser en 2013. La Russie n’aurait pas dû soutenir les coups d’État en Crimée, à Donetsk et Louhansk, les tentatives de coup d’État à Odessa, Kharkiv et dans d’autres villes ukrainiennes. Entre 2014 et 2022, l’Ukraine, la Russie et les séparatistes, qu’elle soutient, auraient dû respecter les accords de Minsk et de Minsk II.
Les pacifistes ukrainiens peuvent-ils se faire entendre alors que plusieurs formations, dont le Parti communiste, sont interdits ?
C’est difficile, mais nous nous rassemblons pour diffuser un message de paix, en dépit de la loi martiale. Le principal obstacle pour les pacifistes n’est pas tant le régime militariste de Zelensky que l’absence d’une culture de paix. C’est sous Staline que l’illusion de parvenir à la paix par la force militaire s’est généralisée. Poutine et Zelensky ne font que poursuivre cette politique. Dans leur discours, le 9 mai, tous deux ont appelé à la poursuite de la Seconde Guerre mondiale contre le pays voisin décrit comme nazi, ne laissant aucune place à une résolution pacifique des différends, comme l’appelle la déclaration du 6 mai du Conseil de sécurité de l’ONU. L’apologie du stalinisme, la glorification nostalgique de l’URSS et le culte de la victoire en 1945 n’ont guère fait du Parti communiste d’Ukraine une voix de paix. Il existe aussi des pseudo-socialistes, patriotes bellicistes, en Ukraine, qui présentent la guerre comme une libération de l’impérialisme russe. Mais ils n’ont aucune objection à la subordination de l’Ukraine à l’impérialisme américain ainsi qu’aux politiques d’hégémonie ethnolinguistique. En tant que Mouvement pacifiste ukrainien, nous ne sommes pas pro-Russes, nous nous positionnons contre la guerre et en faveur du processus de paix.
Cette guerre est-elle autant celle de Biden que celle de Poutine ?
Il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’une guerre par procuration entre les États-Unis et la Russie, comme l’ont reconnu plusieurs législateurs américains et membres du renseignement. Les États-Unis mènent une guerre d’usure contre la Russie, y compris une course aux armements visant à l’affaiblir et à provoquer un changement de régime, répétant le scénario de dissolution de l’Union soviétique. Cependant, la structure économique russe est maintenant plus développée qu’à l’époque soviétique. En outre, la Chine peut protéger les arrières économiques de la Russie en restant militairement neutre. Elle y trouve son intérêt en raison de la concurrence géopolitique et géo-économique sino-américaine.
Ukraine. Joe Biden change de capQue pensez-vous de l’envoi d’armes à l’Ukraine par les États-Unis et l’Union européenne ?
La fourniture d’armes à l’Ukraine est très rentable pour le complexe militaro-industriel. Les membres présents et futurs de l’Otan se réarment et la menace nucléaire entre la Russie et l’Otan offre des perspectives de nouveaux contrats d’armement. Doté de davantage d’armes, le gouvernement ukrainien devient plus ambitieux et moins disposé à négocier la paix avec la Russie. Cela augmente le nombre de victimes civiles et prolonge la guerre pour une durée indéterminée.
Europe. Course au réarmement, les affaires décollentComment parvenir à la paix ?
Il faut instaurer un cessez-le-feu et entamer des pourparlers de paix. Poutine et Zelensky, ainsi que leurs puissants alliés Xi Jinping et Joe Biden ne sont pas disposés à négocier la paix de bonne foi. L’ambition de l’emporter sur le terrain empêche les belligérants d’envisager la paix sérieusement.
Guerre en Ukrainepaix L'Humanité
Ukraine. Reportage à Marioupol : « Nous avons vécu le pire »
ReportageBombardée deux mois durant, la cité meurtrie se relève difficilement. Avec son cortège de dizaines de milliers de morts, cette réddition de la ville portuaire du Sud-Est est présentée comme une victoire par Moscou.
Vadim KamenkaMarioupol (Donbass), envoyé spécial.
D’immenses blocs de béton, bâchés, se dressent au loin. Les anciennes lettres en bleu et jaune, aux couleurs du drapeau ukrainien, qui dévoilent l’entrée de la ville de Marioupol ont été recouvertes. Juste à côté, les deux drapeaux tricolores de la République autoproclamée de Donetsk (DNR) et de la Fédération de Russie ont été dressés. Depuis la ville aux millions de roses, à une centaine de kilomètres, des véhicules profitent du calme relatif dans cette zone prise aux forces ukrainiennes pour acheminer aliments, eau potable et produits de première nécessité. Les multiples champs ont été labourés et ensemencés comme si la guerre n’existait plus. « Depuis une vingtaine de jours, la route a été rouverte. La situation militaire a évolué rapidement… » raconte Denis.
Ukraine. « Il faut instaurer un cessez-le-feu et entamer des pourparlers de paix »Dans ce port stratégique, situé sur la mer d’Azov, à 800 kilomètres au sud-est de Kiev (Ukraine), des équipes du ministère des Situations d’urgence (MTCHS) s’activent à remettre en état de marche les réseaux de gaz, d’électricité et d’eau. Des groupes de volontaires, vêtus de leur chasuble orange et jaune, offrent également leur aide. « On a tous des amis, des connaissances, qui ont été coincés ici durant des semaines. On essaye de ramener un peu de normalité dans leur quotidien », nous explique Sergueï, la cinquantaine, venu avec des amis des villages avoisinants. Au milieu des décombres, la vie reprend peu à peu à l’entame d’un quatrième mois de guerre. Dans le « quartier central », qui n’a pas été épargné par les combats, une dizaine de personnes attendent le taxi collectif.
Derrière elles, le décor apparaît, surréaliste. Certains immeubles semblent à peine tenir. D’autres sont complètement éventrés ou sans façade. Les traces de balles et des tirs d’artillerie confirment l’intensité des affrontements dès le début de l’invasion russe, le 24 février. Des camions-bennes circulent et ramassent les nombreux monticules de gravats, ferrailles, morceaux de bois, vitres, qui ont été dressés par les habitants. Dans le centre-ville, des bâtiments noircis, en partie détruits, semblent à l’abandon. Des habitants en sortent pour aller chercher de la nourriture. D’autres veillent à l’entrée. Derrière une petite table avec deux chaises, Tania (1), exténuée et en colère, s’insurge : « Comme en 2014, nous sommes les victimes des puissances russe et états-unienne ! »
Ukraine. Pilonnée, Donetsk prend des airs de refuge… malgré tout« On n’est plus sortis pendant un mois »
Rue Zelinskoho, les dégâts sont considérables : toits arrachés, façades calcinées, balcons brisés, câbles électriques déchiquetés. Devant chaque porte, un tissu blanc a été attaché pour signaler la présence d’habitants. Casquette sur la tête, Sacha n’entend pas non plus déserter les lieux. À 70 ans, il a vécu l’enfer et assisté à la mort d’une dizaine de voisins. « À partir de mars, durant un mois, on n’est plus sortis du tout. Seule une personne tentait de récupérer des provisions », raconte-t-il en glissant que Marioupol ressemble « à une immense maison Pavlov » (bâtiment tenu par les Soviétiques durant la bataille de Stalingrad – NDLR).
Après avoir subi les tanks, les snipers, les bombardements, nous voulons juste vivre.
Près de 150 000 personnes résideraient encore dans la ville. En plus des combats, elles ont subi un siège de plusieurs semaines. Selon le gouvernement ukrainien, 20 000 personnes seraient mortes durant ces terribles semaines, mais le retour de certains réfugiés a débuté. Dans l’arrondissement Azov, à l’ouest de Marioupol, Ania (1), contente de pouvoir enfin se livrer, relate : « Le manque d’eau nous poussait parfois à sortir. Seuls restaient les personnes âgées et ceux qui n’avaient aucun moyen de fuir. Les choses sérieuses ont débuté quand l’armée ukrainienne et le bataillon Azov se sont installés dans notre immeuble. Le pire étant arrivé aux bâtiments de 10 étages, juste derrière nous, où il y avait des snipers et de l’artillerie. » Au milieu des gravats, toute la famille s’active sans savoir où déménager. Ils entendent rester à Marioupol : « On a déjà vécu le pire. Un de nos voisins qui voulait absolument sortir a été abattu. Durant toutes ces semaines, on craignait de tomber sur les militaires ukrainiens et les forces du DNR. Une autre voisine s’est pendue », détaille le mari d’Ania.
Ukraine. Le premier procès d’une série de crimes de guerreDans divers endroits stratégiques de la cité industrielle, les militaires russes et les forces du DNR ont installé des points de contrôle. De nombreux conducteurs ont d’ailleurs enlevé le drapeau ukrainien de leur plaque d’immatriculation. Après trois jours de pluie, tous les habitants profitent du soleil pour déblayer la route des gravats, de la ferraille, des bris de vitres et des douilles. « Il faut tout remettre en état avant l’automne et l’arrivée du froid », glisse l’un d’eux.
Dans un autre bloc de logements dont la façade gît au pied de l’immeuble, une dizaine de familles continuent d’occuper leurs appartements. Faute d’électricité, Vitya, lampe à la main, essaye de faire le ménage : « Les soldats, notamment ceux du bataillon Azov, venaient ici, tiraient, mangeaient et repartaient. Ils nous ont même menacés quand je suis sortie préparer à manger. “Partez demain”, m’ont-ils dit. J’ai juste eu le temps de prévenir tout le monde. Le lendemain, ils ont commencé à nous tirer dessus. Deux vieilles dames, qui n’ont pas pu fuir, sont décédées. »
L’air empli d’une odeur de brûlé
Complètement à l’est de la ville, l’hôpital numéro 4 révèle aussi l’intensité des combats : des centaines de douilles et de morceaux d’obus jonchent le sol. Les maisons tout autour sont partiellement détruites avec des carcasses de voitures calcinées encore sur place. En bas d’un des immeubles, un homme de 70 ans fait chauffer une marmite sur une plaque improvisée avec de l’essence et du bois. Juste à côté, Pavel et sa mère déblaient. « Mon mari n’a pas survécu. Il fallait le soigner mais tous les médecins et les infirmières sont partis. Que va-t-on faire désormais ? Voyez l’état des immeubles et comment travailler ? On va rester ici le temps de l’enterrer. Il faut que cette guerre s’arrête. Après avoir subi, les tanks, les snipers, les bombardements, nous voulons juste vivre », lâche-t-elle en sanglots.
Guerre en Ukraine. Le rapport alarmant de l’OITLe quartier Livoberejniï se trouve à proximité de l’usine Azovstal. Celle-ci est encore fumante et l’air reste largement empli d’une odeur de brûlé. Quelques soldats filtrent le passage. « Mettez un tissu blanc à votre manche ! nous lance l’un d’eux . Ça reste dangereux, ne traînez pas. » L’aciérie a été l’ultime lieu où se sont réfugiés les militaires ukrainiens et des membres du bataillon Azov durant la bataille. Les derniers membres se sont rendus, a indiqué, vendredi soir, le porte-parole du ministère russe de la Défense. Un soldat, la quarantaine, se veut plus prudent. « Une partie se cache aussi désormais dans la ville. Cela va être compliqué de retrouver ces nationalistes alors que les habitants reviennent à présent à Marioupol. Car il n’y a pas que le bataillon Azov. Il existe plusieurs autres forces du même genre comme Pravy Sektor », indique-t-il.
Une partie de Marioupol a été préservée des combats comme à Vinogradye, le long de la mer d’Azov. Autour du théâtre, les immeubles sont eux complètement ravagés. Le bâtiment est comme coupé en deux par l’impact des bombes tombées, le 16 mars. Des fleurs ont été déposées en mémoire des centaines de personnes qui auraient péri dans ce bombardement que l’armée russe ne reconnaît pas. Les autorités du DNR ont promis de remettre rapidement en route les usines, les magasins, les services de la ville. Après huit années d’un conflit sans fin, qui avait déjà fait 15 000 morts, notamment à Marioupol, durant les violents affrontements de 2014, Donetsk évoque déjà un projet de station balnéaire pour la ville meurtrie. Pour Moscou, il s’agit d’une victoire majeure pour le contrôle du littoral ukrainien. Après Kherson, elle lui assure la mainmise sur la mer d’Azov, le lien avec la Crimée. Pour Ania, peu importe, « On a survécu et on a même pu fêter les 7 ans de ma fille. Maintenant, il serait temps que les dirigeants pensent à leur peuple et arrêtent cette guerre. »
Guerre en UkraineUkraineRussie L'Humanité
Europe. Course au réarmement, les affaires décollent
EnquêteDepuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les pays européens s’alignent pour muscler leurs dépenses militaires, à hauteur de 2% de leur PIB. La perspective de belles commandes fait grimper la cotation en Bourse des géants du secteur. Le réarmement européen, « cette torche qui prépare l’incendie », prévenait Jaurès en 1914, offre une manne aux investisseurs flairant l’ouverture de nouveaux marchés juteux.
Gaël De SantisRosa MoussaouiMarc de Miramon Grâce à Vladimir Poutine, Donald Trump a gagné. Conformément à ses souhaits, les dépenses de défense repartent à la hausse. Tout au long de son mandat, le président des États-Unis n’avait eu de cesse de réclamer de ses alliés de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan) qu’ils consacrent 2 % de leur produit intérieur brut (PIB) aux dépenses militaires.
En 2014, lors du sommet de Newport, qui se tenait après la conquête de la Crimée par la Russie, ils s’étaient engagés à respecter un tel objectif d’ici à 2024. Au sommet de Bruxelles en 2017, Donald Trump rappelait les Européens, qualifiés de « mauvais payeurs », à leurs engagements. Il disait alors que « 2 % est le strict minimum pour faire face aux menaces très réelles et très vicieuses d’aujourd’hui ». Huit ans après le sommet de Newport, on est loin du compte. Le « club des 2 % », comme l’avait surnommé Trump, ne comptait en 2020 qu’une dizaine de membres sur les trente alliés.
LES LIVRAISONS À L’UKRAINE CRÉENT UN APPEL D’AIR : LE STOCK HÉRITÉ DE L’ÈRE SOVIÉTIQUE EST REMPLACÉ PAR UNE ARTILLERIE ÉTATS-UNIENNE CAR JUGÉ INCOMPATIBLE AVEC L’OTAN. D. DURAND, DIR. DE L’INSTITUT DE DOCUMENTATION ET DE RECHERCHE SUR LA PAIX
Avec l’invasion de l’Ukraine, le clairon du réarmement sonne désormais clairement en Europe. L’Allemagne, à la traîne avec 1,56 % du PIB dédié à sa défense en 2020, montre désormais l’exemple. Trois jours après le déclenchement de la guerre, Berlin a dévoilé la création d’un fonds de 100 milliards de dollars pour moderniser son armée et atteindre l’objectif des 2 %. Juste après le déclenchement des opérations militaires, le chef de l’armée de terre allemande, Alfons Mais, avait déclaré : « Je n’aurais jamais cru, après quarante et un ans de service en période de paix, devoir faire l’expérience d’une guerre et que l’armée, que je dirige, soit plus ou moins nue. »
En Ukraine, Washington pousse son avantage face à MoscouLa cote de Dassault : + 63,44% en trois mois
Le 5 avril, la Finlande, qui partage une frontière de 1 340 kilomètres avec la Russie, a décidé de participer elle aussi à la course. « L’attaque de la Russie contre l’Ukraine signifie que nous devons réévaluer nos besoins de défense », a justifié Antti Kaikkonen, le ministre chargé des questions militaires. La hausse devrait être de 40 % pour atteindre la cible des 2 %. En outre, au Parlement, un débat a montré qu’une majorité se dessinait désormais pour rejoindre l’Otan. En Suède, elle aussi neutre, ce débat existe également. Là encore, l’objectif est désormais de consacrer 2 % du PIB à la défense d’ici à 2028.
Le Danemark, membre de l’Otan, affiche également une hausse de ses fonds de défense pour atteindre les 2 % l’an prochain. La Lettonie, qui, comme les autres États baltes, accueille des renforts de l’Otan, va, elle, porter à 2,5 % de son PIB ses dépenses d’armement. C’est la mer Baltique dans son ensemble qui se réarme. Or, cette voie, tout comme l’accès aux mers du Sud, est stratégique pour Moscou.
Drones Bayraktar, missiles hypersoniques : l'Ukraine, nouvelle vitrine pour les marchands d’armesCes exemples ne demeurent pas isolés, et c’est toute l’Europe qui réarme. La question est : à qui va profiter cette manne ? Aux industriels de l’armement. Pour l’heure, les commandes n’ont pas été engrangées, car la programmation des achats militaires prend du temps. Mais il suffit de suivre les cours de la Bourse pour repérer où les investisseurs prévoient de voir ruisseler l’argent public. Depuis le début de l’année, les cours des français Thales et Dassault ont pris, entre le 1er janvier et le 27 avril, respectivement 61,54 % et 63,44 % ; le britannique BAE Systems a grimpé de 29,88 % ; l’italien Leonardo est en hausse de 54,65 % ; les états-uniens Lockheed Martin, Raytheon Technologies, Northrop Grumman, General Dynamics et L3Harris Technologies affichent une progression de 13,6 % à 25,89 %. Sur la même période, les Bourses de Paris et New York perdaient environ 10 %. Preuve que les financiers n’ont aucune morale, quand le 29 mars des perspectives de pourparlers s’ouvraient, Thales perdait en Bourse 6,02 % et Leonardo 3,96 % !
NOUS SOMMES DANS UNE GÉOPOLITIQUE DE L’ÉMOTION QUI DOIT PERMETTRE DE CRÉER LES CONDITIONS D’UNEINTERVENTION EN UKRAINE, PASSANT ACTUELLEMENT PAR DES LIVRAISONS D’ARMES. Pierre Conesa
Derrière ces chiffres, il y a en réalité une évolution du marché. « Les livraisons d’armes à l’Ukraine créent un appel d’air énorme, décrypte pour « l’Humanité magazine » Daniel Durand, directeur de l’Institut de documentation et de recherche sur la paix. Beaucoup de ces armements vont être pris dans les stocks de l’époque soviétique, en Allemagne, en Pologne, en Roumanie, en Bulgarie et dans les pays Baltes. Ce déstockage va être remplacé par une artillerie qui sera états-unienne, au motif que ce matériel sera compatible avec l’Otan. » Avec ses industriels, la France aussi essaie de se faire une place. Mais l’Alliance atlantique fonctionne surtout comme centrale d’achat auprès du conglomérat militaro-industriel américain – les cinq premiers vendeurs d’armes au monde sont états-uniens.
Le F-35 US ruine l’Europe de la défense
La Finlande vient de confirmer l’achat de soixante-quatre avions de chasse F-35 de Lockheed Martin, un concurrent du Rafale français et du Gripen suédois. Pour beaucoup, les pays de l’Est feront leurs emplettes auprès de Washington. Certains, telle la Pologne, ont signé un accord de défense en ce sens avec les États-Unis. L’Allemagne, où stationnent plus de 30 000 soldats américains, a annoncé elle aussi, à la mi-mars, qu’elle pourrait acquérir jusqu’à trente-cinq F-35. Or Berlin est engagé, avec Paris et Madrid, dans la création d’un nouvel avion de combat européen Scaf. Des craintes pèsent désormais sur ce programme qui doit aboutir en 2040.
Allemagne. Avions de combat F-35, le virage atlantiste de BerlinLe secteur militaire n’est pas le seul à bénéficier de cette manne. Le lobby des fonds de retraite danois, Insurance & Pension, souhaite un partenariat public-privé dans le domaine militaire. « Nos entreprises (…) peuvent faire une offre avec des investissements, de l’expérience et des compétences pour exploiter et rénover les bâtiments et installations militaires », a ainsi proposé son directeur, Kent Damsgaard.
Ces chiffres peuvent paraître abstraits. 2 % de PIB, cela signifie que chaque fois que 50 euros de richesse sont créés dans un pays, 1 euro finira en dépenses militaires. « Le rapport du Sipri sur les dépenses d’armement en 2021 annonce qu’on a dépassé les 2 000 milliards de dollars de dépenses militaires dans le monde. C’est obscène, à l’heure où les besoins de financement sont énormes sur le plan de la santé, de l’éducation ou de la sauvegarde de la planète », dénonce Daniel Durand. Avec plus de 800 milliards de dollars, les États-Unis représentent 40 % de cette somme. En 2015, l’Organisation mondiale pour l’alimentation et l’agriculture estimait que, avec un investissement de 267 milliards d’euros annuels jusqu’en 2030, on pouvait éradiquer la faim dans le monde.
3 question à... Pierre Cones, pécialiste des questions stratégiques et militaires.
«Il y a aujourd’hui plus de 400 conflits ou crises sur la planète »
Pierre Conesa publie « Vendre la guerre » aux éditions de l’Aube, essai consacré à ce qu’il nomme le « complexe militaro-intellectuel ». Fustigeant les « bellicistes de plateau », le géopoliticien livre une reflexion sur l’interventionnisme militaire et le rôle des médias.
Selon le dernier rapport annuel du Sipri, les dépenses militaires mondiales ont dépassé les 2 000 milliards de dollars. Que vous inspirent ces chiffres ?
D’abord, il faut dire un mot sur la méthode du Sipri, qui prend en compte non pas les transferts commerciaux mais ceux concernant les équipements. Par exemple, les dons en matériel militaire des États-Unis à l’Ukraine ne seront pas forcément valorisés par une vente questions àcommerciale. Le Sipri, lui, les prend en compte. Ils ont toujours fait comme cela, et ça n’enlève rien au sérieux de leur travail. Pourquoi cette augmentation ? Après la fin de la guerre froide, il s’agissait de « gérer les dividendes de la paix » et de réduire les dépenses militaires, mais ces belles intentions se sont rapidement effacées, notamment avec les guerres en Yougoslavie. Il y a aujourd’hui plus de 400 conflits ou crises sur la planète, que ce soit des insurrections urbaines, des guerres, des conflits tribaux, etc. Le monde n’est pas devenu calme lorsque l’adversaire principal a disparu, même si notre perception de la menace a changé.
Votre livre décrypte ce que vous appelez le « complexe militaro-intellectuel ». Que signifie ce concept ?Lorsque BHL a effectué son voyage à Sarajevo, tout son discours consistait à dire « on ne peut pas ne pas » intervenir et, par cette double négation, attirer l’attention du politique en mobilisant les médias pour le pousser à agir militairement. C’est évidemment un membre éminent de ce complexe militaro-intellectuel, qui réunit entre autres des intellectuels et des humanitaires, et qui est le fruit de plusieurs changements fondamentaux. Après la Première Guerre mondiale, le héros, c’est l’ancien combattant, celui qui a défendu la ligne de front. La Seconde Guerre mondiale renverse cette perspective avec les victimes civiles érigées à leur tour en figures héroïques, à qui il s’agit de témoigner une forme de respect moral. C’est sur ce champ-là que le complexe va motiver les interventions post-guerre froide, qui sont à géométrie variable et ne suscitent pas du tout la même émotion.
Comment ce complexe s’est-il illustré depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine ?On est dans une espèce d’« ukrainophilie » absolue qui n’a d’équivalent que la « poutinophobie » délirante. Il y a un récit mythique, basé sur le fait que l’Ukraine est agressée, ce qui est une évidence absolue, mais sans que personne se demande comment on est arrivé à la guerre. Nous sommes dans une géopolitique de l’émotion qui doit permettre de créer les conditions d’une intervention, qui passe actuellement par des livraisons d’armes. D’un autre côté, la guerre au Yémen a fait des centaines de milliers de morts, et l’Arabie saoudite mène ce conflit à distance, par des bombardements, sans qu’aucun contingent saoudien soit déployé sur le terrain. Bien sûr, on comprend la proximité avec l’Ukraine et la crainte d’une contagion de la guerre en Europe, mais personne n’a jamais menacé Riyad de sanctions.
Analyse. Engins de mort, « la vitrine de l’excellence française »
Jusqu’en 2020, Paris a livré du matériel de guerre à Moscou, en dépit de l’embargo européen. Les bénéficiaires de ces ventes : les groupes Thales et Safran, dont l’État français est le premier actionnaire.
Introduisant en 2020 le rapport du ministère de la Défense au Parlement sur les exportations françaises d’armes, Florence Parly exaltait « l’offre française en matière d’équipements militaires » : une « référence mondiale, connue et reconnue », « partie prenante de la vitrine du savoir-faire et de l’excellence française », avec des exportations caracolant l’année précédente à 8,33 milliards d’euros. « Cette vitrine, c’est une richesse que (…) nous devrons faire fructifier », concluait la ministre de la Défense, jugeant « essentiel » le maintien d’une « politique d’exportation volontaire et engagée ». Avec une assurance : « Nous continuerons de mener cette politique dans le respect le plus strict des exigences qui s’appliquent aux exportations d’armement, en pleine conformité avec nos valeurs et nos engagements internationaux. »
« La France applique rigoureusement les régimes de sanctions et les mesures restrictives imposés par les Nations unies, l’Union européenne et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) », assurait ce document. Au même moment, pourtant, Paris se jouait encore de l’embargo sur les armes à destination de la Russie décrété par l’Union européenne le 1er août 2014 à la suite de l’annexion de la Crimée, en février 2014, et de l’autoproclamation des républiques séparatistes pro-russes de Donetsk et Louhansk deux mois plus tard.
En plein conflit, la France livrait à l’armée russe des équipements de haute technologie, susceptibles d’être utilisés, encore aujourd’hui, en Ukraine : caméras thermiques destinées à équiper plus d’un millier de tanks, systèmes de navigation, détecteurs infrarouges pour les avions de chasse et les hélicoptères de combat. Les bénéficiaires de ces ventes : Thales et Safran, dont l’État français est le premier actionnaire.
En 2015, sous pression, l’Élysée avait fini par renoncer à la vente de deux navires Mistral à Moscou. Mais d’autres livraisons, plus discrètes, se sont poursuivies. Une enquête de Disclose a mis au jour des documents classés « confidentiel défense » confirmant le feu vert donné par Paris avec la délivrance d’au moins 76 licences d’exportation de matériel de guerre à la Russie depuis 2015. Montant total de ces contrats : 152 millions d’euros.
Pour contourner le régime de sanctions, le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale, suivi par d’autres ministères, dont les Affaires étrangères, a fait valoir que ces demandes de licence portaient sur des contrats antérieurs au 1er août 2014, un calendrier qui les aurait soustraites à l’embargo européen. Avec l’invasion de l’Ukraine, le client Vladimir Poutine s’est mué en « dictateur » dans la bouche du chef de la diplomatie, Jean-Yves Le Drian. « Aucune livraison n’a été effectuée à la Russie depuis le début de la guerre en Ukraine », jure-t-on au ministère de la Défense. Sans perdre le sens des affaires : le réarmement en cours offre aux entreprises françaises de juteuses opportunités.
défenseGuerre en UkraineOtanAllemagne L'Humanité
La guerre en Ukraine a bon dos
ÉditorialCathy Dos SantosLa guerre ravage l’Ukraine depuis le 24 février. Le constat est désolant : exil, morts, destruction. Par l’invasion de son voisin au mépris du droit international, la Russie a offert aux gouvernements qui s’étaient jusqu’alors tenus en retrait de la folle course aux armements et de l’Otan un prétexte inespéré pour revoir leur politique. Un mot à propos de l’Otan : Vladimir Poutine refusait de voir grandir l’influence de cet organisme à ses portes avec l’adhésion de l’Ukraine. Depuis le début du conflit, il en est devenu un des meilleurs alliés puisque la Finlande et la Suède, pays neutres jusqu’alors, ont décidé de rejoindre l’Alliance atlantique, renforçant ainsi sa présence militaire sur 1 300 kilomètres de frontières. Autre exemple : l’Allemagne. Dès le 27 février, le chancelier actait « un changement d’époque » pour enterrer la posture antimilitariste allemande. Malgré de vives oppositions, Olaf Scholz a promis de porter les dépenses consacrées à la défense à 2 % du PIB.
L’ancien président des États-Unis Donald Trump a dû jubiler, lui qui, en 2017, exhortait ses partenaires européens de l’Alliance atlantique à porter justement à ce niveau les fonds affectés à leur arsenal militaire. Avec un budget de 56 milliards de dollars annuels, Berlin fait pâle figure à côté de Washington, qui a engagé l’an passé dans les armes la bagatelle de 801 milliards de dollars. Les États-Unis figurent sur la première marche du podium mondial des dépenses militaires, loin devant l’Europe, l’Asie-Pacifique et la Chine. Les chiffres sont éloquents : les sommes allouées à l’armement ont atteint le montant vertigineux de 2 113 milliards de dollars en 2021, selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm.
Jamais il n’y avait eu un tel emballement mortifère. La disparition de l’URSS et du bloc de l’Est n’a pas entraîné de désescalade. Bien au contraire. Les investissements dans les technologies et équipements sophistiqués sont chaque jour plus extravagants. Les grandes puissances et les royaumes pétroliers s’enferment dans une logique belliqueuse ; ils se projettent dans un monde qui serait menacé, selon eux, par des conflits d’une amplitude inédite. Pour y parer, ils ont pour seule réponse la guerre. Au point de préférer investir dans la mort plutôt que dans la santé, l’éducation, la transition écologique.
Cette dangereuse fuite en avant fait les affaires des industriels de l’armement. Depuis le début du conflit en Ukraine, les principaux groupes français, Thales et Dassault, ont vu leurs actions en Bourse s’envoler. Aux États-Unis, l’administration de Joe Biden n’en finit plus de faire des chèques et de livrer des armes à Kiev. Le complexe militaro-industriel, l’un des principaux piliers du capitalisme nord-américain, ne s’est jamais si bien porté. Après s’être insolemment enrichis ces dernières années en invoquant la prétendue menace chinoise, les Lockheed Martin, Raytheon, General Dynamics et autre Northrop Grumman vont voir leurs commandes gonfler à la faveur du déstockage des armes envoyées à Kiev et du réarmement allemand. Qu’il semble loin ce 17 janvier 1961, lorsque le président Eisenhower mettait en garde ses concitoyens contre « toute influence injustifiée, qu’elle ait ou non été sollicitée, exercée par le complexe militaro-industriel ».
Le capital fait feu de tout bois. Devant ce cynisme, il est impératif de revenir à la raison et de redessiner une architecture de relations internationales apaisées, pacifiées. Ce n’est pas faire preuve d’angélisme ni de manichéisme que d’affirmer ces principes. Les forces de frappe, les armes de dissuasion peuvent faire exploser mille fois la planète. Une seule suffirait à anéantir l’humanité.
Editorialventes d'armesGuerre en Ukraine Le Figaro
La femme de Cristiano Ronaldo, la veuve d'Elvis Presley et Shakira... La montée des marches qui swingue à Cannes
La Planète Marches. - Jour 9. Austin Butler, Tom Hanks et une foule d'invités inattendus ont assisté à la projection du biopic Elvis, signé Baz Luhrmann, ce mercredi 25 mai, au Festival de Cannes 2022.
La montée des marches du 25 mai
En 2019, Elton John avait gravi les marches du Festival de Cannes, à l'occasion de la projection du biopic Rocketman. Trois ans plus tard, la Croisette a mis en lumière une toute autre légende de la musique. Austin Butler incarne en effet le rockeur Elvis dans le très attendu film éponyme, signé Baz Luhrmann et dévoilé ce mercredi 25 mai au Palais des festivals. L'occasion pour l'acteur de fouler pour la première fois ce tapis rouge mythique, aux côtés du cinéaste, d'Olivia DeJonge et de Tom Hanks.
L'équipe du film était précédée d'une foule d'invités, parmi lesquels Camélia Jordana - adepte de la chanson Jailhouse Rock -, Déborah Lukumuena, Karim Leklou ou encore la réalisatrice Maïmouna Doucouré. Ces derniers ont laissé place à Léna Situations et Emmanuelle Béart, parée d'une cape immaculée recouverte de plumes. Rebecca Hall et Noomi Rapace, toutes deux membres du jury, ont elles aussi pris la pose sur ce red carpet très fréquenté, non loin d'Agathe Rousselle.
En vidéo, «06400-Cannes» : la carte postale du festival de Cannes 2022, épisode 3
Le look rock de Sharon Stone
De son côté, le top Winnie Harlow a réservé un véritable show aux photographes, ravis de l'immortaliser à loisir. Le groupe de rock Måneskin s'est lui aussi offert une entrée remarquée. La formation, qui chante dans le film de Baz Luhrmann, avait opté pour des costumes scintillants. Vers 18h45, quelques convives inattendus ont fait leur apparition. Parmi eux, Sharon Stone, vêtue d'un look rock, qui s'est savamment emparée du thème de la soirée. L'actrice arborait une robe à sequins rouges, des cheveux un brin ébouriffés et des lunettes de soleil dignes du «King».
Les latinos Ricky Martin, Shakira et Georgina Rodriguez, épouse de Cristiano Ronaldo, ont par ailleurs créé la sensation sur les marches du festival. Kylie Minogue et le top Kaia Gerber, fille de Cindy Crawford et compagne d'Austin Butler, ont elles aussi ébloui la Croisette. Vers 19 heures, l'équipe d'Elvis s'est à son tour élancée sur le tapis rouge, en compagnie de Priscilla Presley, la veuve du rockeur. Une montée des marches qui s'est déroulée dans une ambiance chaleureuse.
Ceinture de diamants et rubis
Austin Butler, qui arborait un smoking noir à nœud papillon, agrémenté d'une rose bleue à la boutonnière, avait ainsi passé le bras autour des épaules de Baz Luhrmann. Le cinéaste, qui opérait son grand retour au festival, entouré de son épouse et de sa fille, a lui-même étreint Priscilla Presley. Tom Hanks a, quant à lui, saisi l'occasion de prendre un selfie. Du haut des marches scintillait la ceinture de Baz Luhrmann. Une pièce faite de diamants et de rubis, fabriquée par sa femme Catherine. S'y détachait, en lettres rouges, le mot «Elvis».
En mini combishort noire, Marion Cotillard fend la nuit cannoise pour la première de Frère et sœur
La Planète marches. - Jour 4. Arnaud Desplechin a présenté son film Frère etsœur, ce vendredi 20 mai, au Festival de Cannes 2022. Avec Marion Cotillard et Melvil Poupaud dans les rôles principaux.
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En robe longue, gants et bottes-leggings verts, Isabelle Huppert détonne sur le tapis rouge de Cannes
L'actrice française a monté les marches du Festival de Cannes, dimanche 22 mai, en portant une couleur - et des bottes - qui ont capté l'attention.
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Ce jour de mai 2005 où Eva Longoria a fait sa première montée des marches dans une robe à 38 euros
Alors qu'elle célèbre sa 17e participation au Festival de Cannes, l’ancienne actrice de Desperate Housewives a révélé une anecdote inattendue sur sa première fois sur la Croisette.
L'Humanité
Géopolitique. Joe Biden cherche l’étincelle sur le front chinois
ActuLes mises en garde se multiplient envers Pékin. Alors que la guerre se poursuit en Ukraine, le président états-unien entame une tournée en Asie afin de resserrer les rangs. À Tokyo, il mènera une réunion du Quad, qu’il cherche à constituer en Otan bis.
Lina SankariJoe Biden court désormais deux lièvres à la fois. Depuis le lancement de l’offensive russe contre l’Ukraine, le président états-unien jouait la retenue sur le front chinois, pourtant défini à Washington comme la grande priorité géostratégique de ce siècle. Après une première phase où la Maison-Blanche semblait laisser l’initiative aux pays européens contre Moscou, elle a finalement repris le leadership, ressuscité l’Otan et ressoudé le Vieux Continent derrière elle à grand renfort de livraisons d’armes et de sanctions économiques. Cette victoire stratégique était cependant ternie par le non-alignement de certains alliés, dont l’Inde, qui, depuis le début de la guerre, s’abstient lors de votes majeurs au Conseil de sécurité de l’ONU ou au Conseil des droits de l’homme. L’heure est donc venue de resserrer les rangs. Hier, Joe Biden a entamé une tournée en Corée du Sud et au Japon pour réaffirmer l’influence de son pays dans la zone indo-pacifique.
L’étape tokyoïte sera marquée par une réunion du Quad (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité), qui regroupe pour l’heure les États-Unis, l’Inde, le Japon et l’Australie. Le but demeure la constitution d’une Otan bis dont le combat serait exclusivement tourné vers l’endiguement de la Chine. « Il n’y a pas de tension entre le fait d’accorder du temps, de l’énergie et de l’attention à l’Europe et le fait d’accorder du temps, de l’énergie et de l’attention à l’Asie. Nous pensons que ces deux aspects se renforcent mutuellement », insiste le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan. Avant son départ pour l’Asie, le président états-unien devait d’ailleurs recevoir, à Washington, la première ministre suédoise, Magdalena Andersson, et le président finlandais, Sauli Niinistö, dont les nations ont récemment fait acte de candidature à l’Otan.
Le concept flou de « sociétés ouvertes »
Dans le droit fil du Sommet pour la démocratie tenu en décembre 2021 sous l’égide des États-Unis et visant en premier lieu à coaliser contre la Chine, l’idée est d’ « affirmer l’image de ce que le monde pourra être si les démocraties et les sociétés ouvertes se rassemblent pour dicter les règles du jeu », explique en outre Jake Sullivan. Ce concept flou de « sociétés ouvertes » renvoie d’abord à Taïwan. Le 14 mai, le directeur de la CIA, Bill Burns, l’assurait : « Les dirigeants chinois suivent attentivement les leçons qu’ils peuvent tirer de l’Ukraine concernant leurs propres ambitions et Taïwan. » En clair, les difficultés de la Russie et le front uni américano-européen doivent servir de mise en garde à la Chine, qui n’a jamais abandonné l’idée d’une réintégration dans son giron de l’île séparatiste. « Nous pensons que ce message sera entendu à Pékin », appuie Jake Sullivan. État de facto depuis 1949, Taïwan n’est toutefois pas reconnu comme tel par les Nations unies en vertu du principe d’une « Chine unique ». Il y a un an, le conseiller à la sécurité disait son pays « ouvert à une compétition rude ». Le moment semble venu.
joe bidenÉtats-UnisasieChine Le Figaro
Le Figaro lance son application de cuisine
Claudia CohenElle propose plus de cinq mille recettes et des articles portant sur l’actualité gastronomique.
Après son application de jeux, Le Figaro invite les Français à se mettre à table dès ce jeudi 12 mai avec le lancement de son application de cuisine. Baptisée Le Figaro Cuisine, elle propose aux amateurs de bons petits plats et aux débutants, plus de cinq mille recettes de Madame Figaro, des articles portant sur l’actualité gastronomique, des astuces autour de la nutrition et de la santé, des portraits et entretiens de chefs ainsi que des conseils du Figaro Vin. Des centaines de tutoriels sous format vidéo sont également disponibles.
Le Figaro Cuisine est téléchargeable sur les boutiques d’applications d’Apple et de Google. Dans sa version gratuite, elle offre un accès limité à un nombre de contenus. Sur l’application, les utilisateurs peuvent créer leur propre «carnet de recettes», accessible même hors connexion.
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Le Figaro enrichit son offre Premium
Un minuteur est par ailleurs intégré à un bon nombre de préparations pour les aider à surveiller le temps de cuisson. Il y a en a pour tous les goûts: de l’œuf Christian Dior au caviar au filet mignon de porc au miel, en passant par des recettes végétariennes et des plats à préparer en moins de 10 minutes ou avec trois ingrédients.
Une offre spécifique Le Figaro Cuisine permet d’avoir accès à l’ensemble des contenus de l’application pour 4,99 euros par mois. Enfin, les abonnés des offres Premium et Premium+ du Figaro pourront, eux, découvrir l’ensemble de l’univers Le Figaro Cuisine, dont les recettes exclusives de grands chefs comme Cyril Lignac, Jean-François Piège, Juan Arbelaez ou Eugénie Béziat. «En réunissant les meilleurs articles et recettes autour de la cuisine des rédactions du Figaro dans une application simple et utile pour le lecteur, nous souhaitons enrichir nos offres d’abonnement, au cœur de notre stratégie, et fidéliser nos 250.000 abonnés Figaro», explique Anne Pican, éditrice du Figaro et de Madame Figaro.
Entre «bien manger» et «art de vivre à la française», les experts gastronomiques font découvrir les grands classiques de la cuisine tricolore, que ce soit pour un dîner professionnel, un déjeuner à la bonne franquette ou des desserts gourmands pour le goûter.
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Aux États-Unis, l’édition doit faire face à la censure
Le plus grand libraire du pays, Barnes & Noble, se voit menacer de poursuites judiciaires.
Culture: les dossiers chauds de la nouvelle ministre
DÉCRYPTAGE - Rima Abdul Malak devra gérer la fusion TF1-M6 et les états généraux de l’information.
Selon le CNC, les Français ont perdu l’habitude d’aller au cinéma
48 % d’entre eux déclarent être revenus moins souvent ou plus du tout dans les salles depuis leurs réouvertures.
L'Humanité
Direct. Guerre en Ukraine. Reddition des Ukrainiens d'Azovstal, Biden reçoit les dirigeants de Suède et de Finlande candidats à l'Otan. L'actualité du 19 mai
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Dans la partie "Contexte", accédez à des articles sélectionnés par la rédaction pour mieux comprendre tous les enjeux de ce conflit.
Le Figaro
Couple: quand faut-il partir, quand faut-il se battre?
Tiphaine HonnetNOS CONSEILS PSYCHOLOGIE - Conflits, baisse de désir et ressentiments s'immiscent parfois tel un grain de sable dans la mécanique bien huilée de la relation amoureuse. Comment savoir s'il faut agiter le drapeau rouge ou le pavillon blanc ? Deux thérapeutes aident à se poser les bonnes questions.
«Couple: quand faut-il partir, quand faut-il se battre?» fait partie des articles préférés des abonnés du Figaro. Nous vous proposons de le découvrir ou de le relire.
La relation amoureuse est loin d'être un long fleuve tranquille. Elle s'apparente plutôt à un électrocardiogramme, avec des hauts, des bas et puis d'autres moments où la ligne stagne. Parfois la tiédeur du quotidien l'emporte sur la passion. Des désaccords peuvent apparaître pour ne jamais disparaître. Ce dysfonctionnement est-il passager ou bien de mauvais augure ? Comment savoir s'il faut plier bagage ou rester pour réparer, reconstruire le couple ? Où se trouve la frontière entre concession et séparation ?
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Un seuil de tolérance en déclin
Selon Camille Rochet, psychologue et thérapeute de couple, la question de la séparation émerge là où le sentiment de souffrance commence et se répète. «Cela va bien au-delà d'une divergence d'opinion sur le rangement ou une autre problématique du quotidien, c'est une accumulation, explique-t-elle. Le niveau de tolérance de la situation, du rapport au partenaire baisse dangereusement et si cela perdure, nous plonge dans une forme de désespoir.»
Avant même d'envisager la rupture, la spécialiste recommande de tenir au courant le conjoint de l'impasse face à laquelle on se trouve confronté. «Il ne s'agit pas de déverser un flot de reproches mais plutôt de questionner le partenaire, de lui demander son ressenti, s'il en est arrivé aux mêmes conclusions que nous, liste la psychologue. Il faut aller au bout des possibles pour se donner toutes les chances.»
La séparation doit être irrémédiablement envisagée quand le respect, la dignité de l'autre est piétinée, comme c'est le cas dans des situations d'addiction, de violences conjugales et dans certaines situations d'infidélité où il y a récidive
Sans grande surprise, la communication apparaît comme l'un des leviers majeurs du couple. «Si le dialogue est difficile, si on peine à évoquer notre souffrance auprès du partenaire, il est bon de s'interroger sur ces limitations», souligne Anne Sauzède-Lagarde, psychothérapeute spécialisée en Gestalt thérapie et cofondatrice de l'École du couple (1).
Cet indicateur est d'autant plus alarmant quand il se produit dans une relation toxique. «La séparation doit être irrémédiablement envisagée quand le respect, la dignité de l'autre est piétinée, comme c'est le cas dans des situations d'addiction, de violences conjugales et dans certaines situations d'infidélité où il y a récidive», signale Camille Rochet.
Poison insidieux
Parfois, la crise se produit à bas bruit et impacte tel un poison insidieux les sentiments à l'égard de l'autre. De sorte que l'on se demande si notre affection mutuelle a évolué vers une complicité amicale, voire une joyeuse colocation, au détriment du couple. «Il existe une confusion entre l'excitation sexuelle et l'amour, note la psychologue. En cas de baisse de libido, on en conclut trop rapidement que le sentiment amoureux s'est envolé. Or, si la lune de miel ne dure pas en termes d'explosion, d'intensité, le désir de l'autre –pas uniquement sexuel mais dans son entièreté – doit, a minima, perdurer». «Plus que l'amour, l'attachement, l'estime de l'autre est une condition nécessaire à la vie commune et à son bien-être durable», renchérit Anne Sauzède-Lagarde.
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Enfants et achat immobilier
Rompre est une décision a fortiori vertigineuse quand les deux parties sont engagées, via un achat immobilier par exemple, et notamment quand elles ont fondé une famille. «Si on a des enfants, en particulier en bas âge, la responsabilité parentale ne doit pas être écartée du processus de réflexion mais elle ne doit pas non plus être la seule motivation à rester dans la relation», nuance la psychothérapeute gestaltiste.
Même si l'émotion m'a lâché(e), il faut examiner les conséquences d'une potentielle séparation et se demander si on a envie concrètement que la situation s'améliore, si on est prêt à changer pour tout faire évoluer
Pour que ce questionnement soit le plus fécond possible et pour éviter les maladresses sous le coup de l'impulsion, la psychologue Camille Rochet invite à sonder au préalable notre volonté à réparer (ou non) les choses. «Même si l'émotion m'a lâché(e), il faut examiner les conséquences d'une potentielle séparation et se demander si on a envie concrètement que la situation s'améliore, si on est prêt à changer pour tout faire évoluer», propose la thérapeute de couple.
Tout redéfinir avec un regard extérieur
Un regard tiers va aussi amener de l'objectivité à ce raisonnement. «Certains patients demandent conseil à leurs enfants quand ils sont adultes, s'ils ont souffert de la relation de leurs parents, observe Camille Rochet. Ou bien se tournent vers des amis, des gens de confiance pour bénéficier d'un autre regard sur leur couple et sur leur comportement vis-à-vis du partenaire.»
Autre possibilité, plus professionnelle et plébiscitée en cas de crise: la thérapie de couple. «Contrairement aux idées reçues, le thérapeute n'est pas là pour décider de l'issue de l'histoire amoureuse, précise la psychothérapeute Anne Sauzède-Lagarde. Son rôle est d'accompagner, poser un cadre, notifier les situations de souffrance et d'immobilisation.»
La thérapie offre un espace-temps au couple pour parler de l'avenir de la relation, des aspirations individuelles et de déterminer si ces deux facteurs coïncident, vivent sans que l'on se sente étouffé par l'un ou l'autre
Bon à savoir, la séance n'aboutit pas forcément sur une conciliation. «La thérapie offre un espace-temps au couple pour parler de l'avenir de la relation, des aspirations individuelles et de déterminer si ces deux facteurs coïncident, vivent sans que l'on se sente étouffé par l'un ou l'autre, détaille la cofondatrice de l'École du couple. Si c'est le cas, on accompagne la séparation dans le respect de l'autre, en essayant de faire accepter à la personne quittée l'idée que le couple n'existe plus, pour que cette décision soit acceptée dans un consentement mutuel.»
(1) Créer un couple durable, par Anne Sauzède-Lagarde et Jean-Paul Sauzède publié par InterEditions, 208 pages, 18,50€.
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LA VÉRIFICATION - Le ministre de l'Éducation nationale est sous le feu des critiques depuis sa nomination.
À Grenoble, la justice suspend l'autorisation du burkini
Saisi par le préfet de l'Isère, le tribunal administratif a retoqué la disposition municipale permettant l'utilisation de ce maillot dans les piscines.
Affaire Jacques Bouthier : qui est ce PDG «ambitieux et prétentieux», accusé de viols sur mineure ?
Mis en examen et écroué samedi dernier, cet «industriel de la distribution» nourrit l'image d'un homme d'affaires parti de rien, ayant construit son empire dans un bungalow de neuf mètres carrés planté dans son jardin voilà près d'un demi-siècle.
L'Humanité
Ukraine. Pilonnée, Donetsk prend des airs de refuge… malgré tout
Premier planAu terme de 85 jours de combat, la ville séparatiste de l’Est abrite une partie des populations du Donbass. Les habitants de Marioupol et d’autres agglomérations assiégées, épuisés par les violents affrontements, y font également étape avant de rejoindre la Russie ou l’étranger. REPORTAGE
Vadim KamenkaDonetsk (Donbass), envoyé spécial.
Dans la ville aux millions de roses, les détonations restent récurrentes. Ces tirs d’artillerie principalement défensifs, les 500 000 habitants de Donetsk (1 million avant les affrontements de 2022) n’y prêtent plus attention. Au bout de huit années d’un conflit sans fin qui a pris une tournure internationale depuis l’invasion russe du 24 février, leur quotidien n’évolue guère. Les priorités demeurent : la recherche d’eau courante, de gaz, de médecins et autres besoins. « À partir des troisième et quatrième étages, l’eau a du mal à arriver et encore plus l’eau chaude. Certains quartiers ou immeubles sont épargnés. Du coup, on se rend chez des amis pour profiter d’une bonne douche chaude. C’est un luxe en ce moment qui dépasse même une invitation dans un très bon restaurant ! » raconte souriante Katia, la trentaine.
Des équipes mobilisées sept jours sur sept
Dans les rues, les équipes des services d’électricité, de gaz et d’eau sont d’ailleurs mobilisées sept jours sur sept. Au-dessus d’elles d’immenses affiches pour la victoire du 9 mai 1945, lors de la Grande Guerre patriotique (la Seconde Guerre mondiale), se succèdent. Elles alternent avec celles célébrant le référendum du 11 mai 2014 qui déboucha sur la création de la République autoproclamée. Après quatre-vingt-cinq jours de combat, la capitale de la République autoproclamée de Donetsk (DNR) sert désormais de ville- refuge. Plusieurs milliers de personnes, fuyant les zones de combat entre l’armée russe, les forces des deux Républiques (DNR, LNR) et l’armée ukrainienne, s’abritent dans des centres d’hébergement, des hôtels et des établissements scolaires. Jeunes, personnes âgées, malades, blessés… les profils sont nombreux. Dans le quartier Leninski, l’école 27 accueille ainsi plus d’une centaine de déplacés. « Malgré le poste de premiers secours, nous envoyons les personnes ayant de véritables besoins médicaux directement à l’hôpital. Au début, nous manquions d’un certain nombre de choses comme des médicaments, de l’eau potable, de la vaisselle. On s’est organisés au fur et à mesure », détaille Irina Kleshchukova, la directrice.
Ukraine. Le premier procès d’une série de crimes de guerreLa scène se répète dans d’autres établissements de la ville, aux numéros 17, 122, 138. Anastasia (1), qui a fui Marioupol il y a une quinzaine de jours, raconte son calvaire. « C’est un petit miracle d’avoir survécu avec toutes les bombes qui ont été déversées. Un obus a détruit une partie de la maison et le plafond est tombé à quelques mètres de nous », décrit-elle, inquiète pour son frère, dont elle est sans nouvelles. Car la ville portuaire, qui se situe à une centaine de kilomètres au sud, sur la mer d’Azov, a essuyé les plus importants combats depuis le 24 février. Dès le début du mois de mars, elle a subi un siège de plusieurs semaines mené par l’armée russe.
Ces dernières semaines, la population de Marioupol, qui s’élevait à 400 000 habitants avant l’invasion, a réussi à fuir vers le reste de l’Ukraine. Une partie est arrivée à Donetsk. Ces réfugiés s’y installent pour quelques jours en attendant de pouvoir rejoindre la Russie ou l’étranger. D’autres restent dans l’espoir de pouvoir retourner chez eux. « C’est la même chose pour l’ensemble des déplacés venus des zones où ont lieu les combats. Mais leur arrivée a aussi permis de rendre les rues et les routes un peu moins désertes. Nous essayons de les aider car leur quotidien a été particulièrement terrible. Plusieurs d’entre eux ont d’ailleurs besoin de soins et se trouvent dans les divers établissements de santé de la ville », explique Ivan Kopilv qui dirige une organisation de défense des droits humains. D’autres habitants craignent que cet afflux ne déstabilise davantage la capitale du DNR.
On essaye d’oublier ces dernières semaines. J’espère sincèrement que la guerre va s’arrêter. » SVETA
Les choses vont rapidement évoluer en ce qui concerne Marioupol. Les ultimes combattants de l’usine Azovstal, où avaient décidé de se regrouper et de se réfugier des militaires ukrainiens, des membres du bataillon Azov et des civils, ont été enfin évacués mardi. Selon le ministère russe de la Défense, « 265 combattants ont rendu les armes », dont 51 gravement blessés. Moscou a également promis que « tous ceux » ayant besoin d’une assistance médicale ont été envoyés « vers l’hôpital de Novoazovsk », à une trentaine de kilomètres plus à l’est, au sein de la DNR. « 211 autres ont été transportés à Olenivka par un couloir humanitaire », a déclaré de son côté la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Malyaren. Plus de 6 millions d’Ukrainiens ont fui à l’étranger et 8 millions sont des déplacés internes, a estimé, le Haut Commissariat aux réfugiés.
Des bombardements quotidiens
Le long des berges du fleuve Kalmious, à Donetsk, les familles se baladent, profitant des jours qui s’allongent et du soleil avant le couvre-feu de 22 heures. Quelques enfants font du roller et d’autres du vélo. « Cela fait du bien de se promener et sortir de ce quotidien. On essaye d’oublier ces dernières semaines, notamment pour les enfants. J’espère sincèrement que la guerre va s’arrêter », témoigne Sveta qui se promène avec son chien.
La ville n’est pas épargnée par les drames. Les bombardements touchent quotidiennement un certain nombre de quartiers : Kievski, Kirovski, Petrovski. Si le centre-ville a été relativement épargné, Viktor (1) n’a pas eu cette chance. La cinquantaine, il s’est retrouvé en plein cœur d’une frappe, le 14 mars, avec des dizaines d’autres personnes. « On se promenait avec ma femme le long de la rue Universkaya. Et, d’un coup, on s’est retrouvés au sol avec une immense chaleur qui nous parcourait. Puis une deuxième frappe, que je n’ai pas entendu, nous a projetés en arrière. Je ne comprenais rien. J’ai essayé d’aider ma femme, mais je n’arrivais plus à me tourner », décrit cet ancien professeur d’histoire.
Selon un communiqué du comité d’enquête russe, « au moins 23 civils (…), parmi lesquels des enfants, ont été tués et pas moins de 18 personnes ont été blessées », ce 14 mars, par un tir de missiles de type Tochka-U, à sous-munitions. Viktor, désormais amputé des deux jambes, vit avec son père et préfère garder l’anonymat, une partie de sa famille vivant en Ukraine. Si l’enseignant a appris la mort de sa femme après son opération, il reste optimiste : « Si je ne suis pas décédé ce jour-là avec elle… s’interrompt-il avant de poursuivre la voix tremblante, c’est pour continuer à vivre. De nombreuses personnes n’ont pas eu ma chance. Je vais avoir des prothèses et j’irai aider les gens. La guerre va bien finir par se terminer. »
Guerre en Ukrainedonbass Le Figaro
Ces cinq figures de style qu’on utilise au quotidien sans s’en rendre compte
«Anadiplose», «zeugma»... Si ces mots ne vous rappellent pas grand-chose si ce n’est de lointains souvenirs de collège, vous utilisez pourtant quotidiennement ces figures de style.
Ces figures de style, qui empruntent leurs noms au grec ancien, peuvent sembler compliquées de prime abord. Néanmoins, ces procédés sont beaucoup plus utilisés qu’ils ne laissent transparaître. Le Figaro vous propose de se pencher sur cinq de ces figures de style méconnues ou mal connues, et pourtant si communes dans nos discussions.
Le zeugma
«Il a raté son train et sa chance d’être à l’heure à son entretien», ou encore «j’ai enterré mon père et mon insouciance en même temps»: voici des exemples de zeugmas qu’on retrouve dans la vie quotidienne, sans forcément s’en apercevoir. Le zeugma est défini alors comme un procédé stylistique consistant à rattacher à un même mot deux compléments de nature différentes et qui, pris un à un, accordent au mot central un sens différent - sens concret et abstrait par exemple. Bien que cette figure de style soit fréquente en poésie (par exemple chez Apollinaire avec «sous le pont Mirabeau coule la seine et nos amours») on la retrouve encore plus au quotidien avec, encore, des phrases du type «j’ai embrassé cette fille et mes rêves de mariage».
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La prétérition
«Je veux pas dire, mais…», si commun dans nos conversations qu’il est devenu insupportable, cache en réalité une figure de style peu connue. Simple dans son message, elle consiste à dire quelque chose en annonçant ne pas en toucher mot, ce qui apporte plus encore de consistance au propos. Du «inutile de te présenter...» au «cette première pièce exhale une odeur sans nom dans la langue, et qu’il faudrait appeler l’odeur de pension» dans Le Père Goriot, la prétérition prend la plupart du temps des allures banales et s’ancre dans notre langage quotidien.
La paronymie
«À la tienne, Étienne» lorsque deux personnes trinquent, «qui se ressemble s’assemble» pour parler d’un duo solide, ces expressions utilisées comme adages symboliques ou populaires entrent dans la catégorie des paronymies. En lisant le nom seulement puis les exemples, on comprend qu’il s’agit d’une figure jouxtant deux mots similaires: la paronymie met cote à cote deux mots aux sonorités proches, qui se ressemblent à l’oreille mais diffèrent par leurs sens. Stromae joue avec cette figure de style dans sa chanson Formidable (2013): «ils étaient formidables j’étais fort minable». Mais la littérature ne l’a pas mise de côté non plus: Rabelais usait également de la paronymie à travers son «science sans conscience n’est que ruine de l’âme». La paronymie prend alors souvent des allures de maximes, si ce n’est parfois de morale.
L’antonomase
Si je vous dis «être un Don Juan» ou «un Apollon», vous devineriez déjà le sens d’une antonomase. Elle consiste en effet à désigner un trait de caractère d’une personne par le prénom d’une figure connue, du monde urbain comme de la littérature, ou par un nom commun. Dans le premier cas, elle a pour effet de grossir les traits tournés en dérision: un adulte vivant toujours chez ses parents et catalogué comme un célibataire de longue date devient donc un «Tanguy», un homme stéréotypé comme lourdeau ou malhabile sera un «Patrick» . Tandis que dans le second cas, un mouchoir en papier se raccourcit en «Kleenex» ou un produit de liquide vaisselle un «Paic citron», même s’il n’est pas toujours aux odeurs de citron.
Anadiplose
«Trois p’tits chats, chapeau d’ paille, paillasson…» et la chanson continue ainsi longtemps, se construisant sur des anadiploses par séries. Vous l’auriez compris, l’anadiplose est une figure de style se fondant sur la répétition du dernier mot d’une proposition, ou de la dernière syllabe d’un mot, pour commencer une nouvelle proposition. Par un effet de dédoublement, elle insiste sur l’importance du terme, que ce soit par dérision («Isabelle a les yeux bleus, bleus les yeux Isabelle a» des Inconnus) ou non. L’anadiplose sert également souvent une personne dans sa prise de parole, parfois de manière non intentionnelle, pour marquer une pause dans sa parole.
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Le Figaro
Savoie-mont Blanc : nos dix plus belles randonnées en altitude
Au menu, des lacs et des chutes d'eau, des cimes enneigées et des pics abrupts, des prairies couvertes de fleurs et beaucoup, beaucoup de marmottes. À pied, que la montagne est belle dans les deux Savoies !
La plus rafraîchissante : la cascade d'Angon, au lac d'Annecy
Une balade d'un niveau facile, à faire idéalement par une chaude journée d'été, l'itinéraire se déroulant exclusivement en forêt. Cap sur Talloires, charmant village posé au bord du lac d'Annecy . Le sentier nous conduit rapidement dans les hauteurs boisées en direction de l'ermitage Saint Germain. C'est ici, dans une grotte, que vécut au XIe siècle cet ermite savoyard, premier prieur de l'abbaye de Talloires. La grotte offre un panorama de toute beauté sur le lac et la presqu'île de Duingt.
La sente se poursuit en direction des cascades jusqu'à une barrière métallique qui marque l'entrée des gorges. En partie taillée dans la roche, la corniche d'accès à la cascade d'Angon nous fait passer en dessous des falaises. Attention, l'humidité ambiante rend le passage glissant par endroits. Après un court passage équipé de chaînes, on arrive à l'impressionnante cascade d'Angon… ou plutôt à l'arrière de celle-ci puisqu'on se trouve derrière le rideau d'eau. La chute d'eau impressionne avec ses 35 mètres de hauteur et son débit intense lors de la fonte des neiges. On atteint ensuite le Pont des Fées, qui enjambe l'impétueux nant d'Oy, un torrent descendu de la Tournette. Un dernier coup d'œil aux « marmites de géants » et il est l'heure de redescendre vers Talloires.
Durée : 2h15.
Dénivelé : 305 m.
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La plus engagée: le cirque des Évettes (Parc national de la Vanoise)
Au cœur du Parc National de la Vanoise, le cirque des Évettes compte parmi les plus beaux cirques glaciaires des Alpes. Cette randonnée ne présente pourtant pas de difficulté particulière. Le chemin est d'ailleurs très fréquenté en été. Le spectacle commence dès le hameau de l'Écot (2027m), au-dessus de Bonneval.
Cette adorable poignée de maisons en gneiss coiffées de lauze semble regarder passer les saisons dans un écrin de monts de plus de 3000 mètres d'altitude. Nicolas Vanier en a fait le cadre principal de son film Belle et Sébastien. Le chemin qui monte en direction du cirque offre de beaux points de vue sur la Maurienne, le col de l'Iseran, l'Écot et la vallée de l'Arc dominée par la Grande Aiguille Rousse. C'est au col des Évettes (2561 m), que l'on aperçoit enfin le cirque majestueux. À l'arrivée, près du refuge des Évettes (2590 m), on contemple tour à tour le glacier des Évettes, les hauts sommets environnants qui offrent leurs versants Sud à l'Italie voisine, puis en contrebas les petits lacs de Paréis et le pont romain de la Reculaz... Un amphithéâtre de toute beauté dont on peut profiter en pique-niquant au bord d'un torrent.
Autre option : faire la sieste au bord d'un des petits lacs de Paréis, où se mire le glacier des Évettes. L'Albaron (3638 m), la Petite et Grande Ciamarella (3549 m et 3676 m), la Pointe de Bonneval (3321 m) sont des cimes réservées aux alpinistes mais la promenade entre le refuge des Évettes et le pied des glaciers est très accessible, même en famille. Si le temps le permet, on poursuivra ensuite jusqu'à la cascade de la Reculaz, avant de descendre par les gorges de la Reculaz (déconseillé s'il subsiste de la neige ou par temps pluvieux). En cas de doute, le retour peut se faire depuis le refuge en suivant le même itinéraire qu'à l'aller. Conseil: partez de bonne heure pour éviter l'affluence.
Durée : 5 h (retour par les gorges de la Reculaz).
Dénivelé : 750 m.
La plus vertigineuse : le vallon de Prariond, à Val d'Isère
Une randonnée courte, mais que l'on peut prolonger à loisir... Le départ se fait au parking du pont Saint Charles (2056 m), en descendant du col de l'Iseran vers Val d'Isère. Le chemin monte en lacets vers les belles gorges du Malpasset. Ici et là, des passages à-pic peuvent être impressionnants (attention aux enfants, déconseillé aux personnes sujettes aux vertiges). On rejoint bientôt le plateau du Prariond au bout duquel se niche le refuge du même nom (2324 m). Après le spectacle des gorges, le regard se repose devant ce cirque verdoyant, parsemé de fleurs et peuplé de marmottes véloces, sous la tutelle de la Grande Aiguille Rousse.
On peut s'arrêter au refuge, mais à vrai dire, plusieurs options s'offrent à nous tout autour. Des balades faciles avec des jeunes enfants dans le fond du vallon permettent ainsi d'observer les fleurs et les marmottes, ou d'observer des chamois loin de la foule autour du ruisseau du Niolet. Les marcheurs préféreront s'engager vers le col de la Lose (2957 m) ou le col de la Galise (2987 m), qui demandent chacun 4 heures de marche aller-retour.
Au menu: des bouquetins, un panorama splendide sur les glaciers de l'Isère et les sommets qui marquent la frontière avec l'Italie. Et pour observer la faune au coucher du soleil ou à l'aube, on peut toujours passer la nuit au refuge.
Durée : 1h15.
Dénivelé : 204 m.
La plus spirituelle : Notre-Dame des Neiges à Valmeinier (vallée de la Neuvache)
Cette randonnée familiale explore la belle vallée de la Neuvache, où chante la rivière éponyme. On se trouve ici à 2200 mètres d'altitude, au cœur d'une Zone Natura 2000. Nos pas suivent un ancien chemin de pèlerinage. Autrefois, les montagnards qui passaient l'été dans les alpages se mettaient sous la protection de Notre-Dame des Neiges. À la suite de l'exode rural, le pèlerinage est tombé en désuétude, mais une association du patrimoine le ressuscite chaque année le 5 août.
Depuis le petit chalet «La Source», le sentier longe la rivière. De juin à septembre, les fleurs tapissent les prairies de mille couleurs et en août, il n'est pas interdit de déguster les myrtilles en bord de chemin! Après 45 minutes de marche, on atteint le lac Vert, dont l'eau claire passe du bleu et vert en fonction de la lumière. Les randonneurs les moins frileux tenteront une baignade dans ce petit éden.
Revenant sur ses pas, on reprend le chemin jusqu'à la chapelle de Notre-Dame des Neiges (2180 m), qui trône au milieu de la vallée entre Valmeinier et le Mont Thabor . Pique-nique d'anthologie aux abords de la chapelle, face au magnifique fond de vallée de Valmeinier. Ici et là, de nombreux chalets d'alpages restaurés ou parfois en ruine témoignent d'une activité pastorale. Le retour s'effectue en balcon au-dessus de la vallée par La Loza et Le Planay.
Durée : 2h30.
Dénivelé : 500 m.
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La plus zen : parcours détente et yoga à Flaine
Station de ski bien être, Flaine promettait en 2017 «la séance de yoga la plus haute du monde», face au mont Blanc. En été, il sera même possible de s'adonner à la zen attitude grâce au parcours Détente Yoga, situé au Col de Pierre Carrée, à 1900 m d'altitude. Le parcours de 3 km, facile et accessible à tous, offre en permanence des vues magnifiques sur les sommets du Faucigny et du Chablais.
Les paysages sont différents selon le versant où l'on se trouve et selon l'éclairage de journée. Inspiration, expiration en tailleur devant les landes couvertes de myrtilliers et de rhododendrons. Position du triangle face à l'Arbaron. Position du chien tête en bas face aux paysages ouverts sur les Aravis et le Beaufortain… Le parcours est accessible en navette gratuite toute la journée et à pied pour les plus sportifs depuis le centre de la station.
La plus sportive : le sentier du Lac Blanc, vallée de Chamonix-mont Blanc
Amateurs de lacs suspendus et de cimes enneigées, cette randonnée est pour vous! Au départ du col des Montets, dans la vallée de Chamonix, l'itinéraire en balcon traverse le cœur de la Réserve Naturelle des Aiguilles Rouges avec le massif du mont Blanc comme décor. Le sentier grimpe comme il faut, longe une arête et passe en revue une myriade de lacs d'altitude. Un passage équipé permet de franchir de gros rochers arrondis et de déboucher sur le lac Blanc, qui ne porte bien son nom qu'en hiver.
En été, imaginez plutôt un miroir d'eau turquoise incrusté dans la roche. Le panorama sur la chaîne du mont Blanc récompense de tous les efforts consentis : les Drus, les Grandes Jorasses, l'Aiguille Verte et bien sûr le Mont-Blanc dessinent une frise de cimes enneigées qui se reflète dans l'eau du lac. Inoubliable…
Durée : 5 h.
Dénivelé : 890 m.
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La plus familiale : le sentier des Arpelières (massif du Beaufortain et vallée de l'Arly)
Un petit air de Scandinavie flotte sur la Réserve Naturelle Régionale de la tourbière des Saisies, un site naturel protégé de 290 hectares, et vieux de 10.000 ans. Située à cheval entre le massif du Beaufortain et la vallée de l'Arly, entre 1550 et 1718 mètres d'altitude, cette tourbière acide à sphaignes d'altitude, la plus grande de l'arc alpin, constitue une relique de la dernière période glaciaire.
Le sentier des Arpelières, qui a été aménagé au cœur de la réserve, permet de découvrir la biodiversité fragile de cette zone humide. Les passerelles de bois de type caillebotis cheminent à travers les sphaignes, les landes, les pelouses et les forêts sénescentes. On trouve ici des libellules cordulies arctiques, des chouettes de montagne ou encore le très rare tétras-lyre, ainsi qu'une quarantaine de plantes rares et/ou menacées, dont la trientale d'Europe, l'andromède à feuilles de polium et le droséra à feuilles rondes. La visite guidée permet de se familiariser avec cet univers méconnu.
Durée : à partir de 1h30 (3,6 km).
Dénivelé cumulé positif : 100 m.
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La plus magique : le lac des Vaches à Pralognan-la-Vanoise
Une randonnée incontournable au départ de Pralognan. Depuis le parking des Fontanettes, le sentier démarre en forêt jusqu'au refuge des Barmettes. Il est en partie empierré et bordé de murets, des aménagements qui étaient destinés à faciliter les déplacements des colporteurs et contrebandiers qui transportaient autrefois le sel jusqu'au Piémont italien. Au milieu des massifs de rhododendrons, un torrent serpente et une cascade tombe à grand fracas.
L'arête de la Glière Sud arbore une jolie teinte orangée, due au quartzite, tandis qu'à droite se dresse l'impressionnante aiguille de la Vanoise. Cette canine calcaire couverte de dièdres, de dalles et de dévers est le terrain de jeu des amateurs d'escalade. On atteint bientôt le lac des Vaches. Des dalles ont été posées à fleur d'eau, de sorte qu'en le traversant à gué, on croit marcher sur un miroir géant!
Le sentier remonte ensuite la moraine du glacier de la Grande Casse. Après deux heures de marche, le refuge du col de la Vanoise (2 517 m d'altitude), le plus ancien du massif, est en vue. Autrefois les colporteurs s'arrêtaient ici pour rejoindre la vallée de la Maurienne. Les alpinistes et les randonneurs les ont remplacés. Un dernier regard sur la masse impressionnante de la Grande Casse, et on redescend par le même chemin.
Durée: 4h (montée 2h30 – descente 1h30).
Dénivelé: 860 m.
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La plus panoramique : le Môle dans le massif des Brasses
On le surnomme parfois le Fuji-Yama des Alpes… Avec sa forme conique quasi parfaite qui le fait ressembler à un volcan, le Môle est une montagne emblématique de Haute-Savoie. Malgré son altitude modeste (1863 m), il joue un rôle de belvédère et de point de repère entre Genève et le mont Blanc.
On rejoint son sommet après une randonnée de 8 km aller-retour au départ du village de Saint-Jean-de-Tholome. Le sentier monte en lacets dans la forêt avant de réserver les premiers beaux points de vue sur la vallée de l'Arve. L'arrivée en haut de l'éminence offre un splendide panorama à 360° sur toute la région : le massif du mont Blanc, les chaînes du Chablais, des Aravis et du Bargy, le mont Salève et le lac Léman… C'est ici qu'en 1775, l'Anglais Schuckburgh a évalué l'altitude du mont Blanc à 4 804 mètres. La descente s'effectue par le Petit Môle et le lieu-dit « la Lardère », puis le lieu-dit « la Ravire ». La suite de la descente s'effectue ensuite par une longue et large piste.
Durée : 4 h aller/retour.
Dénivelé: 750 m.
La plus animalière : le lac de Peyre (chaîne des Aravis)
La chaîne des Aravis lance ses sommets jusqu'à 2750 m d'altitude. Cette balade sans grande difficulté commence au Col de la Colombière, entre Cluses et le Grand-Bornand. Passé les chalets d'alpages, le sentier se faufile entre les éboulis et les pierriers jusqu'à un replat herbeux. Le lac de Peyre apparaît bientôt, niché dans un creux entre la Pointe Blanche et la Pointe du Midi. Perché à 2108 mètres, il occupe une cuvette qui recueille les eaux de ruissellement. Le paysage environnant est grandiose. Parfois, un troupeau de moutons s'invite, faisant tinter ses sonnailles au milieu des marmottes.
Mais la randonnée ne s'arrête pas là. Il est conseillé de monter au col de Balafrasse, à 2 296 m d'altitude. Une fois au col, en longeant la crête, on a de grandes chances d'observer des chamois et des bouquetins, qui aiment se prélasser sur les vires herbeuses et les falaises ensoleillées. Dans le ciel, il n'est pas rare de suivre le vol de gypaètes barbus. Attention toutefois, le sentier de crête est étroit, et une chute à cet endroit n'est pas autorisée. N'est pas chamois qui veut…
Durée : 2h30 à 3 h (+ 1 heure A/R jusqu'au col de Balafrasse).
Dénivelé cumulé : 550 m (720 m pour le col de Balafrasse).
Plus de renseignements: www.savoie-mont-blanc.com
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[Initialement publié en octobre 2020, cet article fait l'objet d'une mise à jour.]
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Le Figaro
Notre palmarès 2022 des villes et villages où il fait bon vivre en région lyonnaise
Marti BlanchoEXCLUSIF – Où vit-on le mieux dans la métropole lyonnaise ? Pour le savoir, Le Figaro a noté les 59 communes du territoire selon toute une batterie de critères.
Bruit, pollution, manque d'espaces verts… La crise sanitaire a exacerbé tous les inconvénients des grandes villes. Et Lyon est loin d'être une exception. Face à cela, nombreuses sont les envies de se mettre au vert, ou du moins d'habiter un endroit plus agréable sans trop s'éloigner de la cité des gones. Sauf que le choix est vaste parmi les 59 communes de la métropole. Nous les avons donc toutes notées à partir de 18 critères reflétant la qualité de vie (voir méthodologie détaillée).
Cette batterie d'indicateurs est regroupée en sept catégories : sécurité, immobilier, santé, commerces et culture, environnement - nature, emploi - éducation et enfin transports. En ressort une note finale qui nous permet de comparer les communes entre elles et de savoir dans quel coin de la métropole la vie est la plus douce.
Poleymieux en première place
Il suffit de remonter le cours de la Saône pour trouver les communes les plus agréables de la métropole lyonnaise. La première de notre classement trône à quelques encablures du fleuve sinueux, en plein centre des monts d'Or. Couverte à plus de 85% par des espaces verts et presque épargnée par le bruit routier, Poleymieux-au-Mont-d’Or décroche la palme.
La petite commune de 1400 habitants, qui a vu grandir le fameux physicien André-Marie Ampère, se hisse en tête grâce à sa verdure, sa sécurité et l'un des airs les plus sains de la métropole. « On a vraiment l'impression d'être à la campagne alors qu'on est à une vingtaine de minutes de Lyon », se réjouit Hortense Germain, artiste et commerçante installée à Poleymieux depuis 2011.
« Une maison mise en vente part dans les 48 heures »
Corinne Cardona, maire depuis 2010, assure que la « première place est bien méritée » pour ce village de maisons individuelles typiques, la plupart en pierres dorées. « Notre politique de préservation n'est pas uniquement environnementale mais aussi architecturale, explique l'édile. On veut garder l'authenticité de Poleymieux et préserver son patrimoine. »
Sécurité, cadre de vie, nature… La petite commune semble avoir tout pour plaire. Seul le manque de commerces et de transport vient quelque peu noircir un tableau idyllique. Avec une unique ligne de bus, la voiture est primordiale pour se déplacer. Pour autant, cela ne semble pas freiner les Lyonnais et autres urbains déterminés à s'y installer. Le prix de l'immobilier grimpe et les propriétés ne font pas long feu sur le marché : « Une maison mise en vente part dans les 48 heures sans que personne ne négocie le prix », rapporte Corinne Cardona.
La belle vie des monts d'Or
À l’instar de Poleymieux, les autres communes des monts d'Or figurent en très bonne place dans notre classement pour les mêmes raisons que la lauréate. Très prisées, ces petites villes concentrent d'ailleurs les revenus les plus hauts de la métropole lyonnaise, voire de France. C'est le cas de Saint-Germain-au-Mont-d’Or, qui abrite une des propriétés de Tony Parker, président de l'ASVEL, club de basketball de Lyon-Villeurbanne.
Le nord de la métropole concentre d'ailleurs la majorité des communes où il fait bon vivre. Il suffit ainsi de traverser la Saône pour retrouver Cailloux-sur-Fontaines et Fontaines-sur-Saône. Respectivement seconde et troisième de notre classement, elles offrent un immobilier un peu plus abordable que la première tout en étant à peine moins vertes et un peu mieux servies en médecins généralistes et spécialistes.
Bruit et pollution plombent le centre
Les villes de l'est et du sud lyonnais, proches de la cité des gones, se retrouvent de l'autre côté du spectre. Vénissieux, Vaulx-en-Velin et Villeurbanne terminent dernières du palmarès, plombées par le bruit routier – plus de 20% de la population surexposée – et des niveaux de pollution de l'air élevés. Et ce malgré une bonne densité de transports en commun, de commerces et la proximité avec Lyon.
La capitale aurhalpine s'en tire un peu mieux : 34e place sur les 59 municipalités qui composent la métropole. Elle se démarque par un revenu médian plus élevé, beaucoup moins de jeunes non insérés et la plus forte densité de commerces et services. Lyon reste néanmoins tout aussi exposée que les dernières à la pollution et au bruit. De gros points noirs qui poussent les ultras-urbains à chercher une meilleure qualité de vie dans les communes moins denses et plus vertes.
Méthodologie détaillée
Notre palmarès s'appuie sur une vingtaine de critères regroupés dans les sept catégories suivantes. Chaque commune reçoit une note par catégorie. Le rang final est issu de la note finale, calculée à partir de celles des catégories auxquels on applique les coefficients suivants : six pour l'environnement-cadre de vie, quatre pour les commerces-loisirs, quatre pour le travail-éducation, trois pour les transports et enfin deux pour la sécurité, l'accès à la santé et l'immobilier.
Ci-dessous, l'ensemble des critères selon les catégories.
Sécurité
- Crimes et délits par commune enregistrés par le ministère de l'Intérieur
Santé
- L'accessibilité aux médecins généralistescalculée par l'Insee compte pour 50% de la note.
- Le nombre d'ophtalmologues, gynécologues, pédiatres et chirurgiens-dentistes libéraux recensés dans le BPE 2020, la dernière disponible, rapporté au nombre d'habitants compte pour l'autre moitié de la note.
Commerces et culture
- Le nombre de commerces alimentaires recensés par le BPE 2020 (boucherie, boulangerie, hypermarché, poissonnerie, surgelés, supermarché, supérette, épicerie) rapporté à la superficie de la commune compte pour 60% de la note.
- Le nombre de salles de cinéma, de bibliothèques et de bassins piscines recensés par le BPE 2020 et rapporté à la surface compte pour 30% de la note.
- Le nombre de banques recensé par OpenStreetMap et rapporté à la superficie compte pour 10% de la note.
Environnement et nature
- Somme de la surface des territoires agricoles, forêts, milieux à végétation arbustive et/ou herbacée et espaces verts artificialisés, non agricoles comptabilisés par le Corine Land Cover 2018. Ce chiffre est ensuite rapporté à la surface totale de la commune. Le critère compte pour 30% de la note.
- Les indicateurs de qualité de l'air et de population surexposé aux polluants calculés par Atmo AuRAentre 2018 et 2020 comptent pour 30% de la note.
- La part de la population surexposée au bruit routier, comptabilisée par Acoucité, compte pour 20% de la note.
- La densité de population compte pour 20% de la note.
Travail, économie, éducation
Transports
Immobilier
- Le prix du m2 à l'achat et à la location, du Figaro Immobilier, comptent respectivement pour 50% et 30% de la note ( CCM DATA / YANPORT / Figaro immobilier).
- Le délai de vente, de la même source, représente 20% de la note.
À Grenoble, la justice suspend l'autorisation du burkini
Saisi par le préfet de l'Isère, le tribunal administratif a retoqué la disposition municipale permettant l'utilisation de ce maillot dans les piscines.
Pap Ndiaye a-t-il comparé la police aux «coupables de la rafle du Vel d'Hiv» ?
LA VÉRIFICATION - Le ministre de l'Éducation nationale est sous le feu des critiques depuis sa nomination.
Affaire Jacques Bouthier : qui est ce PDG «ambitieux et prétentieux», accusé de viols sur mineure ?
Mis en examen et écroué samedi dernier, cet «industriel de la distribution» nourrit l'image d'un homme d'affaires parti de rien, ayant construit son empire dans un bungalow de neuf mètres carrés planté dans son jardin voilà près d'un demi-siècle.
L'Humanité
Ukraine. Le premier procès d’une série de crimes de guerre
ActuUn soldat russe âgé de 21 ans comparaît depuis hier devant un tribunal pour avoir abattu de sang-froid un civil devant son domicile. Les États-Unis et l’Europe passent à une nouvelle phase de pression sur Moscou.
Nadjib TouaibiaIls sont nombreux, selon les médias occidentaux, perpétrés par les soldats russes au contact des civils ukrainiens… Les crimes de guerre font l’actualité du conflit qui dévaste l’Ukraine après près de trois mois de guerre dévastatrice.
Le soldat Vadim Chichimarine, âgé de 21 ans, originaire d’Irkoutsk, en Sibérie, comparaissait, mercredi, devant le tribunal de district Solomiansky à Kiev, où il devait s’expliquer sur la mort d’un homme de 62 ans, le 28 février, dans le nord-est de l’Ukraine. Il est inculpé de crime de guerre et de meurtre avec préméditation. Le parquet ukrainien a requis jeudi la prison à perpétuité, la peine maximale, à son encontre.
Les autorités ukrainiennes affirment qu’il reconnaît les faits et qu’il coopère avec les enquêteurs. Selon son avocat, Viktor Ovsiannikov, qui n’a pas révélé sa stratégie de défense, « il comprend les accusations portées contre lui ».
Quels sont les faits ? L’accusation les date de quatre jours seulement après le début de l’entrée des troupes russes en territoire ukrainien, le 24 février. L’unité dont Vadim Chichimarine était en charge au sein d’une division de chars a subi une attaque. Afin d’échapper à l’offensive, il a volé un véhicule en compagnie de quatre autres soldats. L’équipage en fuite passe par un village et croise un homme de 62 ans sur son vélo. De crainte d’être dénoncés, les soldats pensent aussitôt à l’abattre. L’accusé fait usage de sa kalachnikov depuis la fenêtre du véhicule. L’homme, qui ne présentait aucune menace, s’écroule à une dizaine de mètres de son domicile. Le soldat auteur de ce crime de sang-froid a été arrêté début mai par les autorités ukrainiennes. Celles-ci ont publié une vidéo dans laquelle il disait être venu combattre pour aider financièrement sa mère. « J’ai reçu l’ordre de tirer, je lui ai tiré dessus une fois. Il est tombé et nous avons continué notre route », a-t-il expliqué aux enquêteurs.
Nous avons ouvert plus de 11 000 enquêtes et arrêté 40 suspects. » IRYNA VENEDIKTOVA, PROCUREURE GÉNÉRALE D’UKRAINE
Ce premier procès a valeur de test pour le système judiciaire ukrainien. Plusieurs autres devraient suivre. Deux militaires russes vont d’ailleurs être jugés à partir de ce jeudi pour avoir bombardé de roquettes des infrastructures civiles dans la région de Kharkiv, la deuxième ville du pays, dans le Nord-Est. « Nous avons ouvert plus de 11 000 enquêtes pour crimes de guerre et arrêté 40 suspects », a signalé sur son compte Twitter la procureure générale d’Ukraine, Iryna Venediktova. « Avec ce premier procès, nous envoyons un signal clair : aucun bourreau, aucune personne ayant ordonné ou aidé à commettre des crimes en Ukraine n’échappera à la justice », a-t-elle affirmé.
De leur côté, les États-Unis ont annoncé mardi qu’ils consacraient 6 millions de dollars (5,7 millions d’euros) à la création d’un « observatoire du conflit ». Il s’agit de recueillir, d’analyser et de partager les preuves permettant de faire la lumière sur les exactions imputées à la Russie. Celle-ci se livre à un « génocide » en Ukraine, estiment les Américains. Le « boucher » Poutine, pour reprendre le qualificatif employé par Joe Biden, est désormais sous les projecteurs.
Les États-Unis, leaders d’un conflit par procuration
En prenant cette initiative, les États-Unis se positionnent ouvertement en leaders d’un conflit par procuration contre la Russie dont ils négocient aussi, semble-t-il, le dénouement sous certaines conditions, selon l’ambassadeur russe aux États-Unis lors d’une prise de parole dimanche à la télévision d’État. « J’en préciserai trois, révèle le diplomate , arrêter l’action militaire dans le cadre de l’opération spéciale, faire reculer les troupes à l’endroit où elles se trouvaient avant le 24 février et nous repentir de tout ce que nous avons fait. » Les pays européens accélèrent dans la foulée les livraisons d’armes à Kiev. « Elles se poursuivront et gagneront en intensité dans les jours et les semaines qui viennent », a promis, mardi, Emmanuel Macron. Le président Volodymyr Zelensky, quant à lui, multiplie les séances de communication tous azimuts.
Entre les crimes de guerre révélés au grand jour, les demandes simultanées d’adhésion à l’Otan de la Finlande et de la Suède, la garantie d’un renforcement de leur sécurité, l’équipement de l’Ukraine en armement de plus en plus perfectionné, le bloc États-Unis-UE entre à l’évidence dans une nouvelle phase de pression sur Moscou après les sanctions économiques dont on ne connaît pas encore vraiment les effets sur l’économie russe. « L’Occident a déclaré la guerre totale, hybride », a réagi, samedi, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Le mot « paix » a entre-temps disparu des discours, tandis que se profile le spectre du basculement de la guerre en cours, particulièrement dévastatrice et meurtrière, dans un conflit de plus grande ampleur.
Guerre en Ukrainecrimes de guerre L'Humanité
Otan. L’Alliance ressuscitée par les tambours de la guerre en Ukraine
ActuLa décision de la Suède et de la Finlande de rejoindre l’Alliance constitue un camouflet pour Moscou, et une victoire stratégique majeure pour Washington.
Marc de Miramon Déclarée en état de « mort cérébrale » par Emmanuel Macron il y a à peine trois ans, voilà l’Alliance atlantique en pleine résurrection. Après celle de la Finlande dimanche, la Suède va elle aussi officialiser sa candidature à l’Otan dans la foulée d’une consultation parlementaire survenue lundi 16 mai.
Diplomatie. Hubert Védrine : « L’Occident n’est plus capable de realpolitik »Une décision d’ores et déjà historique pour ces deux pays neutres et non alignés, que l’agression russe envers l’Ukraine a précipités dans les bras grands ouverts de Washington. « Je peux constater qu’il y a une grande et large majorité au Parlement pour que la Suède soit candidate à l’Otan (…) et le gouvernement est prêt à prendre cette décision », a déclaré la première ministre suédoise, Magdalena Andersson, devant les députés.
Toujours selon cette dernière, c’est bien l’adhésion finlandaise qui a précipité le suivisme suédois, puisque Helsinki « se concentrera davantage sur sa coopération avec les pays de l’Otan et la capacité de défense de la Suède diminuera à un moment où elle doit être renforcée », a-t-elle encore plaidé.
Une neutralité imposée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale
Pour l’Alliance, créée en 1949 et pilotée depuis par Washington, il s’agit d’une victoire stratégique majeure, après une neutralité imposée aux deux pays par les grandes puissances au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, même si la Finlande avait déjà adhéré à l’Union européenne en 2002, et si la Suède, troisième plus gros exportateur d’armes au monde par habitant (derrière la Russie et Israël), coopérait déjà largement avec les pays de l’Otan.
L’universitaire Philip Golub redoute le début d’une ère de dangers stratégiques durablesSoutenu par les opinions publiques des deux pays, le processus ne devrait être qu’une formalité, fort du soutien enthousiaste manifesté dimanche par le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, comme de celui du secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg, lequel souhaite une adhésion « rapide et efficace ». Ce sera la preuve qu’« une agression » comme la guerre en Ukraine « ne paie pas », s’est encore félicité ce dernier, alors que les autorités finlandaises ont plaidé que la Russie n’avait encore jamais attaqué un membre de l’Otan.
À l’occasion d’un entretien bilatéral tenu samedi entre le président finlandais, Sauli Niinistö, et Vladimir Poutine, ce dernier a qualifié d’« erreur » cette bascule historique, « puisqu’il n’y a aucune menace à la sécurité de la Finlande », un pays qui partage près de 1 300 kilomètres de frontières avec la Russie. « Nous sommes convaincus que l’entrée dans l’Otan de la Suède et de la Finlande ne va ni renforcer ni améliorer l’architecture sécuritaire de notre continent », a ajouté le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, tandis que le vice-ministre des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, estimait que « les conséquences » auraient « une portée considérable ».
Chaque pays demeure responsable de sa défense
Voilà donc Moscou menacé à court terme d’une exclusion formelle de la mer Baltique comme d’un encerclement presque total sur son flanc occidental, alors que la justification officielle de « l’opération spéciale » déclenchée le 24 février en Ukraine visait justement à empêcher Kiev de développer sa coopération militaire avec Washington, considérée comme une « menace existentielle ».
« Contrairement à l’Ukraine, nous n’avons pas de disputes territoriales avec la Finlande ou la Suède », a cependant nuancé Dmitri Peskov. Stockholm a déjà prévenu qu’il n’envisageait pas l’installation de bases de l’Otan sur son territoire, ni le déploiement d’armes nucléaires américaines – comme il en existe en Allemagne ou en Italie – et Helsinki insiste sur l’article 3 du traité de l’Atlantique Nord, lequel stipule que chaque pays demeure responsable de sa défense et ne peut donc pas se voir imposer des implantations militaires.
Le statut de cobelligérant des États-Unis
L’escalade en cours n’en demeure pas moins inquiétante. À l’unisson du ton martial adopté depuis le 24 février, les télévisions russes multiplient les débats sur la capacité nucléaire russe à rayer de la carte les territoires finlandais et suédois, à l’heure où la classe politique états-unienne assume de plus en plus ouvertement son statut de cobelligérant dans le conflit ukrainien.
En Ukraine, Washington pousse son avantage face à Moscou« Nous voulons voir la Russie affaiblie au point qu’elle ne puisse pas faire le genre de choses qu’elle a faites en envahissant l’Ukraine », avait déclaré le secrétaire à la Défense, Lloyd Austin, lors d’un déplacement en Pologne le 25 avril. Quelques jours plus tard, le Congrès adoptait une « aide » militaire supplémentaire de près de 40 milliards de dollars à l’Ukraine, une somme colossale que Kiev, en vertu des contrats en vigueur outre-Atlantique, s’est engagé à rembourser une fois le conflit terminé.
OtanGuerre en UkraineRussiefinlande Le Figaro
Deux jours à Monaco à l'heure du 79e Grand Prix de Formule 1
CITY GUIDE - Derrière sa vitrine dorée, ses paillettes et ses rêves, Monaco reste un rocher surplombant les flots. Au-delà des clichés, la Principauté cultive des surprises entre ciel et mer.
Tout le monde le sait : Monaco est un eldorado des grosses fortunes. Un habitant sur trois serait millionnaire. Porsche, Lamborghini et Ferrari s'exposent dans les parkings comme au Salon de l'Automobile quand elles ne roulent pas sur les routes manucurées dans des vrombissements de moteurs. Monaco est un show permanent où l'on vient rêver, gagner (ou perdre) au mythique Casino et s'étourdir dans des restaurants étoilés (dont l'un, bio). Trop à l'étroit, ce confetti d'État (2,02 km2) repousse sans cesse les limites, gagne sur la mer, la terre et le ciel. Pas un centimètre de terrain n'est perdu. Pour preuve : une ville dans la ville s'improvise sous terre et des jardins luxuriants et des potagers fleurissent sur les toits. Monaco verdit. Les grues de chantier forment une forêt en perpétuel mouvement au milieu des gratte-ciel. Sans surprise, la ville dégage une énergie singulière, pleine de vitalité mais nimbée de la langueur propre au sud. Sous le soleil enjoué, l'État a de quoi dépayser. À commencer par les photos du prince affichées fièrement dans chaque commerce et restaurant, un hommage des habitants à leur souverain. Monaco est décidément un monde à part. On s'y balade facilement à pied en découvrant, à l'aide d'une carte précieuse, les différents ascenseurs et escaliers roulants permettant d'économiser ses forces. Ça grimpe sec ! C'est aussi ce qui donne un certain charme au lieu avec la Grande Bleue pour horizon.
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L'arrivée
De Nice, le bus 100 de Lignes Azur et le train offre une liaison régulière avec Monaco. Depuis l'aéroport de Nice, la ligne express 110 relie Monaco par l'autoroute. Reste les airs… Héli Air Monaco et Monacair proposent des transferts privés entre l'aéroport de Nice et Monaco (vol de 7 minutes) à partir de 650 € l'hélicoptère de 5 ou 6 places.
Héli Air Monaco : tél. : +377 92 050 050. heliairmonaco.com.
Monacair : tél. : +377 97 97 39 00. monacair.mc.
SE DÉPLACER DANS MONACO
Bus
Entre 7h et 21h30, plusieurs lignes de bus permettent de se déplacer facilement dans Monaco – et de rejoindre ainsi les attractions touristiques. Un bus de soirée circule de 21h20 à 0h20 et un bus de nuit circule le week-end jusqu'à 4h00.
Compagnie des Autobus de Monaco : cam.mc.
Voiture électrique en autopartage
Monaco a beau avoir la taille d'un mouchoir de poche, cela monte sec. Pour aller d'un point à un autre, rien de mieux que d'utiliser Mobee Monaco, un service d'autopartage 100% électrique, sans frais de stationnement et avec places dédiés dans les parkings de la ville. Deux options de modèles : la voiturette de deux places (à emprunter et à laisser où l'on veut) ou un véhicule de cinq places (à prendre et à déposer dans l'un des 9 parkings spécifiés). Les voitures peuvent même dépasser les frontières de Monaco, voire rouler jusqu'au Piémont et Ligurie pour la plus grande. À partir de 0,45 €/ minute pour la voiturette et 0,70 € pour la voiture. Il existe aussi des tarifs à l'heure et à la journée.
Mobee Monaco : tél. : +377 92 00 07 40. mobee.mc
Taxi
Comptez 15 € au minimum pour les courses intra-muros et 95 € au minimum pour les courses vers l'aéroport.
Taxi Monaco : tél. : +377 93 15 01 01. taximonaco.com
VISITE GUIDÉE
Ancien pompier et enfant du pays, Jean-Marc Ferrié propose de découvrir Monaco lors de promenades selon différents thèmes : le Circuit du Grand Prix de F1, les quartiers de Monte-Carlo, La Condamine ou encore Le Rocher mais aussi, moins connue, La Via Alpina (Tél. : 06 30 12 57 03 ; monaco-rando.com).
PLUS D'INFOS
Visit Monaco : tél. : +377 92 166 166. visitmonaco.com.
Que faire en ce moment
L'EXPO À VOIR
Newton, Riviera
Le grand photographe Helmut Newton (1920 - 2004) a longtemps baladé son regard de la Côte-d'Azur à Bordighera, en Italie. Il l'a posé aussi sur Monaco où il s'installa de 1981 jusqu'à sa mort. La ville devient alors pour lui un nouveau cadre. Il intègre les chantiers de construction dans les campagnes des grandes maisons de couture. Il s'amuse à tirer le portrait d'une jet-set internationale de passage ou résidant sur place avec un brin d'ironie et de fascination. Enfin, Helmut Newton immortalise les étoiles du Ballet de Monte-Carlo et la famille princière. L'exposition Newton, Riviera, composée de 280 clichés, met l'accent sur cette période de sa vie qui donne lieu à des séries plus personnelles dont Yellow Press, inspirées de scènes de crime.
Newton, Riviera du 17 juin au 13 novembre 2022. Entrée 6 € donnant également accès à l'autre adresse du NMNM, la Villa Paloma. Ouvert tous les jours en période d'exposition de 10h à 18h.
NMNM (Nouveau Musée National de Monaco) Villa Sauber, 17, avenue Princesse Grace, 98000 Monaco. Tél. : +377 98 98 91 26.
LE RESTAURANT EN VUE
Elsa
C'est la table gastronomique 100% biologique et pêche sauvage de Monaco… ou plutôt de Roquebrune Cap-Martin ! Une curiosité locale puisque la Société des Bains de Mer monégasque a un pied en France. Mais laissons ces questions géographiques. En mai, la chef Mélanie Serre a repris les rênes du restaurant Elsa de l'hôtel Monte-Carlo Beach, membre de Relais & Châteaux. Ardéchoise d'origine, elle aime collaborer avec les producteurs locaux dont le Domaine d'Agerbol ou le Jardin des Antipodes. Légumes et fruits de saison sont mis à l'honneur dans ses assiettes. Ainsi en va de l'un de ses plats signatures : rouget barbet en filet, gnocchis de pomme de terre, jeune roquette poivrée et condiment à l'ail noir. Avant Elsa, Mélanie Serre est passée par L'Atelier Étoile Paris, deux étoiles Michelin. En 2020, elle rejoint le restaurant parisien Louis Vins et remporte le prix Jeune Talent Gault & Millau. Et en 2022 la voilà chez Elsa !
Déjeuner entrée / plat / dessert à partir de 68 € en semaine, 88 € le week-end et les jours fériés. Menu découverte en 5 services 138 €. Le restaurant est saisonnier - comme le Monte-Carlo Beach. Il fermera ses portes le 2 octobre 2022 avant de les rouvrir en 2023.
Elsa, avenue Princesse Grace, 06190 Roquebrune Cap-Martin. Tél. : +377 98 06 86 84.
L'HÔTEL EN VUE
Hôtel Miramar
Depuis 1956, l'hôtel Miramar regarde droit devant lui, dans le bleu de la mer et du ciel. Racheté en 2015, il vient de subir une rénovation de fond en comble, le transformant en boutique hotel qui, ici, ferait presque figure de curiosité. Ses quatorze chambres aux noms de bateaux (Queen Mary, Yellow Submarine, Potemkine et même Arche de Noé !) s'alignent dans le paysage du Port Hercule et déclinent une décoration nautique et marine. Chacune a son caractère bien trempé comme cette salle de bains jaune solaire. Aux murs, des dessins de maquette de voilier rêve d'horizon quand des baleines nagent sur le papier peint. On pourra les compter à la place des moutons si le sommeil tarde à venir. Dehors, la mélodie des bruits métalliques des mâts de bateaux… Reste le toit-terrasse embrassant une vue spectaculaire jusqu'au palais princier. Là, Équivoque entend entrer dans la ronde des meilleurs bars du monde. Son concept ? Des cocktails (de 27 à 50 €) basés sur les odeurs de la Provence. Heureusement, d'autres boissons sont plus abordables.
Nuitée à partir de 200 € en basse saison, 250 € en moyenne saison, 350 € en haute saison. Petit déjeuner à partir de 15 €.
Hôtel Miramar, 1 avenue JF Kennedy, 98000 Monaco. Tél. : +377 92 00 21 00.
JOUR 1 : DU ROCHER À LA GRANDE BLEUE, EN PASSANT PAR LE TAPIS VERT DU CASINO
Matinée
Monter au « Rocher », c'est marcher dans l'histoire de Monaco. Laquelle est indissociable de la famille Grimaldi. Tout commence au XIIIe siècle par un corsaire déguisé en moine. François Grimaldi s'empare de la forteresse érigée par une communauté génoise mais c'est Charles Ier qui est considéré comme le tout premier seigneur de Monaco (1341). Près de 700 ans plus tard, les Grimaldi règnent toujours sur le palais princier, l'un des plus vieux d'Europe. Fermé durant deux ans, il rouvre autour de deux événements d'importance. La découverte de fresque de la Renaissance italienne et enfin le réaménagement des Grands Appartements avec l'accrochage inédit de peintures issues des collections historiques des princes (du 1er juillet au 15 octobre 2022, entrée 10 €). On pourra aussi s'en tenir à la façade du palais et à la relève de la garde à 11h55 très exactement. Bruits de bottes, claquements de main sur les cuisses et sons des armes sur le sol… La cérémonie des carabiniers vaut le coup d'œil.
Prendre ensuite vers la gauche (le palais devant soi) pour longer le rocher, au-dessus de l'eau. Jeter ensuite un œil à la cathédrale qui révèle, dans l'abside, la tombe souvent fleurie de Grace Kelly. Dans les Jardins Saint-Martin, descendre au plus près de la falaise – la plupart des touristes n'y vont pas. S'arrêter un moment sur un banc pour goûter au temps suspendu. À quelques pas de là, le musée Océanographique invite à une plongée dans les profondeurs des océans. On y tutoie les méduses dansantes dans une ronde, les requins à pointe noire et tous ces poissons aux couleurs de bonbons acidulés. Prévoir du temps. On se laisse vite dériver dans ce Temple de la mer…
Pause déjeuner
Après, direction le parking du Chemin des Pêcheurs tout près du musée Océanographique. Vous n'avez pas de voiture ? Justement ! Descendez au niveau des autobus et sortez par la route qui serpente le long de la côte. La chasse au trésor a commencé. Ouvrez bien les yeux : une discrète volée de marches descend vers la crique des pêcheurs, une plage « secrète » aussi grande qu'un mouchoir de poche. Le trésor est bien évidemment la Grande Bleue. Sur cette minuscule plage, on croise une brochette d'élèves de l'école voisine venue faire trempette avant les cours. Leur leçon ? Avoir toujours un maillot et une serviette sur soi ! On la retiendra - même si les plages sont rares à Monaco.
Ensuite, cap sur le Port Hercule. Le bateau-bus électrique emmène, en quatre minutes, de l'autre côté de la rive. L'occasion de s'extasier sur les yachts et d'apercevoir, avec un peu de chance, ceux dessinés par Espen Oeino, designer spécialisé dans les grands bateaux et dont les bureaux sont dans le port. C'est de l'art. On verra peut-être aussi le bateau d'Eric Rinaldi, l'un des derniers pêcheurs locaux. Il lui est déjà arrivé de revenir avec un thon de 113 kilos pêché au large de Monaco. La pêche, c'est toute sa vie. Et il l'enseigne déjà à son fils. Il tient la dégustation Pêcherie U Luvassu où quelques chaises et tables sont installées devant l'impressionnant comptoir. On s'y pose au bord de l'eau.
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Après-midi
Non loin de là, un ascenseur relie le port à Monte-Carlo, l'un des neuf quartiers de la ville. Voilà un autre volet de l'histoire de ce petit État. Au XIXe siècle, Monaco perd Roquebrune et Menton appauvrissant les caisses de la principauté. À la demande du prince Charles III, l'homme d'affaires François Blanc fonde le Casino de Monte-Carlo pour attirer une clientèle riche étrangère. Rien n'est très beau. On dépense sans compter. Plus tard, on invitera même Charles Garnier qui dessinera l'opéra dans le Casino même - à voir absolument lors d'un spectacle.
Quant au Casino, on y entre à partir de 14 heures pour tenter sa chance ou pour le simple plaisir de regarder les jeux (le coût ? 17 € le ticket soit le même prix qu'une visite de 10h à midi avec un audio-guide). Tong et short sont à proscrire et une carte d'identité ou un passeport sont nécessaires. Les lieux s'ouvrent alors sur des salles richement décorées et baignées de lumière naturelle. Les fresques et peintures rappellent l'époque des « demi-mondaines » qui accompagnaient autrefois les grandes fortunes comme la célèbre Belle Otero. On notera l'horloge, héritage d'un autre temps où les joueurs couraient attraper leur train et rentrer chez eux… C'était l'époque où il n'y avait pas encore autant d'hôtels à Monaco. Au Casino, on peut simplement prendre un verre et goûter à l'ambiance singulière du lieu. On y apprend que les « vrais » Monégasques (ceux qui ont la nationalité monégasque) ne peuvent pas prendre part aux jeux : ils en sont interdits – y compris le prince de Monaco. Il est temps de partir et de continuer la balade jusqu'au complexe balnéaire du Larvotto incluant la nouvelle promenade imaginée par Renzo Piano et sa plage. Sans oublier de passer par le Jardin japonais et le Grimaldi Forum. Terminer par la Villa Sauber qui fait partie du Nouveau Musée national de Monaco. Les expositions y sont toujours de bonne facture. Fatigué ? On s'en doutait...
Dîner
Sur la place du Casino, tout le monde est sur son 31. On fait des efforts de toilette. À deux pas, tout le gratin est chez Gaïa, une adresse née à Dubaï pour ensuite s'installer ici. D'ailleurs, cela se sent : on y entend toutes les langues, du russe à l'italien en passant par l'anglais. Le « bar à poissons » est un bijou. Et l'assiette, d'inspiration grecque, est splendide. Un exemple ? Le carpaccio de daurade, accompagné de gros sel et d'huile d'olive au citron ou mandarine ou truffe. Aussi beau que bon.
JOUR 2 : MONACO VU DE HAUT, PLONGÉE DANS L'EAU ET DANS LES EXPOS
Matinée
Comment embrasser Monaco d'un seul coup d'œil ? Depuis les hauteurs bien sûr. On prend donc la clé des champs jusqu'à la Turbie, en France. La voiture garée, on crapahute un peu jusqu'à atteindre les rochers plongeant sur la ville. Impressionnant quand le soleil levant vient caresser les gratte-ciel et les eaux. En redescendant, s'arrêter à la Villa Paloma, l'autre adresse du Nouveau Musée National, ouverte en fonction de la programmation d'exposition d'art contemporain. Cette maison du XXe siècle est dotée d'un très agréable jardin à la vue dégagée. Mais pour combien de temps encore ? On dit ici que personne n'est propriétaire de sa vue. À côté, le Jardin Exotique étant encore en travaux en 2022, on optera pour une virée dans les serres du Centre Botanique dont la structure de verre et de fer fut dessinée par les architectes Fabrice Notari et Rudy Ricciotti. Là, s'épanouissent 10.500 plantes dont 500 en bac et 10.000 en pot.
Pause déjeuner
Le ventre de Monaco se trouve au Marché de la Condamine. On pourra y butiner de multiples saveurs auprès des différents stands. Aroca est un excellent choix, rempli de soleil du sud dont la fameuse pissaladière rouge et blanche et le barbajuan, spécialité locale. Un conseil : y aller tôt car tout disparaît très vite. On peut s'installer sur des bancs et tables, au marché, ou prendre à emporter. L'autre option ? Les Perles de Monte-Carlo au Port de Fontvieille. Des perles, on en trouvera peut-être dans les huîtres affinées sur place par Brice Cachia et Frédéric Rouxeville, deux biologistes de formation. À la carte, aussi, des gambas, langoustine, daurade royale… C'est bon, c'est frais et à la bonne franquette. Sur la terrasse ensoleillée, au bord de l'eau et au pied du palais princier, on sentirait presque les effluves de tabac du capitaine Haddock...
Après-midi
Deux possibilités : mer ou terre. Qui n'a pas entendu parler de Pierre Frolla dont le palmarès compte quatre records du monde en apnée, trois en immersion libre et un en poids variable ? Ce Monégasque boute-en-train n'aime rien moins que de partager sa passion, la plongée. Dans son Académie Monégasque de la Mer, il est possible de découvrir la plongée bouteille ou l'apnée au large de Monaco. Avec un peu de chance, on y croisera peut-être le champion. Côté route, la collection de voitures de S.A.S. le prince de Monaco nous fait des appels de phares. Difficile de ne pas céder à la tentation.
Commencée par le prince Rainier III à la fin des années 1950, cette collection a continué à grandir avec Albert II rassemblant aujourd'hui une centaine de modèles. Toutes les époques y sont présentées, à commencer par la calèche ou encore la voiture à hélice Leyat d'avant la première guerre mondiale. Et puis, rêvons un peu : Rolls Royce, Lincoln, Facel Vega, Napier, Ferrari, Maserati, Lamborghini… Sans oublier la Lexus du mariage princier de 2011 et la Chrysler Imperial qui accueillit Grace Kelly à son arrivée en 1956. La collection déménagera dès le mois de juillet dans un superbe lieu offrant une nouvelle scénographie, dynamique et dans l'air du temps. D'un côté les voitures de la famille royale, de l'autre, les automobiles ayant roulé dans les films sous un plafond évoquant les vibreurs et les vagues d'un circuit.
Dîner
Komo est un « trois en un ». Comprendre : un concept store, une pâtisserie et un restaurant. Mais pas n'importe lesquels… La boutique rassemble différentes marques de mode et d'accessoires, les sucreries sont signées Pierre Hermé et la carte du restaurant a été imaginée par le chef étoilé Mauro Colagreco (encore lui !). Bref, the place to be… and to eat !
Carnet d'adresses
RESTAURANTS
Pêcherie U Luvassu, 8 quai l'Hirondelle, 98000 Monaco. Tél. : +377 97 77 07 51. À partir de 19 € le tartare de poisson sur place. Ouvert à midi seulement, fermé le dimanche.
Gaïa, 15 galerie Charles III, 98000 Monaco. Tél. : +377 99 99 09 69. À partir de 38 € le plat. Ouvert tous les jours, de 12h à 14h et de 19h à 23h.
Aroca, Marché de la Condamine, 15 avenue place d'Armes, 98000 Monaco. Tél. : +377 97 77 16 84. À partir de 5,50 € le cornet de 5 barbajuan. Plat du jour à partir de 10 €. Ouvert du mardi au samedi de 8h à 15h et le dimanche de 8h à 13h30.
Les Perles de Monte-Carlo, quai Jean-Charles Rey, 98000 Monaco. Tél. : +377 97 77 84 31. À partir de 24 € le plat. Ouvert du lundi au samedi de 12h à 14h30 (dernier service 14h) et en soirée le mercredi, jeudi et vendredi de 19h à 22h. Réservation obligatoire.
Komo Monaco, 18 rue de Millo, 98000 Monaco. Tél. : +377 97 70 56 11. À partir de 22 € le plat. Ouvert tous les jours sauf le dimanche. Restaurant de midi à 22h, pâtisserie de 10h à 22h, concept-store 10h à 19h.
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MUSEES ET LIEUX CULTURELS
Musée Océanographique de Monaco, av. Saint-Martin, 98000 Monaco. Tél. : +377 93 15 36 00.
Nouveau Musée National de Monaco :
Villa Paloma 56, boulevard du Jardin Exotique, 98000 Monaco. Tél. : +377 98 98 48 60.Villa Sauber 17, avenue Princesse Grace, 98000 Monaco. Tél. : +377 98 98 91 26.
Collection de voitures S.A.S. le prince de Monaco, 5, terrasses de Fontvieille, 98000 Monaco. Tél. : +377 92 05 28 56. À partir de juillet, la Collection déménagera au 54, route de la Piscine, 98000 Monaco. Le téléphone ne changera pas.
Logoscope, place de la crémaillère, 06240 Beausoleil (à côté du Palais Gallia). Tél. : 06 62 83 38 01.
Ballets de Monte-Carlo à l'Opéra de Monte-Carlo Salle Garnier
Opéra de Monte-Carlo, place du Casino, 98000 Monaco. Tél. : +377 98 06 28 28.
CASINO
Casino de Monte-Carlo, place du Casino, 98000 Monaco. Tél. : +377 98 06 20 00.
SPORT
Académie monégasque de la Mer, plage du Larvotto, 98000 Monaco. Tél. : 06 78 63 50 52.
SHOPPING
L'Orangerie, 9, rue de la Turbie, 98000 Monaco. Tél. +377 99 90 43 38. Aujourd'hui encore, 600 orangers bordent les rues de la Principauté. Une fois par an, les agrumes ensoleillés sont cueillis à la main, lavés et pelés dans l'atelier et ajoutés à une recette préservée pour créer la seule et unique liqueur monégasque.
HÔTELS
Hôtel Métropole Monte-Carlo
Il a rouvert en avril 2021 après une première phase de travaux. Les habitués ne verront aucun changement. L'hôtel a revisité ses coulisses avant la grande opération de rénovation prévue dès novembre 2022. En avril 2023, cet établissement légendaire de 1886 passera ainsi de 125 chambres et suites à seulement 112 dont quatre suites d'exception. L'objectif est bien sûr d'offrir encore plus de confort à ses hôtes. Lesquels sont déjà bien lotis. Ils s'endorment dans l'univers du décorateur Jacques Garcia et, en journée, profitent exclusivement de la piscine extérieure (couverte en hiver) en nageant devant la grande photo de Karl Lagerfeld. Ils bénéficient aussi des expériences inoubliables Just for You dont la plus récente, « Une Nuit au Musée ». On y découvre le Musée Océanographique, de nuit, à la faveur de lampes de poche accompagné d'un guide biologiste. Frissons garantis. Nuitée à partir de 600 € pour deux personnes, petits déjeuners inclus.
Hôtel Métropole Monte-Carlo, 4 avenue de la Madone, 98007 Monaco. Tél. : +377 93 15 15 15.
Columbus Monte-Carlo
Dans le quartier de Fontvieille, le Columbus Monte-Carlo est un brin à l'écart de l'agitation monégasque. Lancé par David Coulthard, pilote de Formule 1, l'hôtel a, depuis, continué sa belle course. Son point fort ? Ses petites attentions, discrètes et chaleureuses de l'équipe. L'établissement a gardé une certaine simplicité, très appréciable à Monaco. Son restaurant décline des saveurs de la Méditerranée. À partir de 171 € la chambre double.
Columbus Monte-Carlo, 23 avenue des Papalins, 98000 Monaco. Tél. : +377 92 05 90 00.
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PRIX ET DISPONIBILITÉS AVEC BOOKING.COM
Hôtel Hermitage Monte-Carlo
Un cadre merveilleux encore empli de l'ambiance Belle Époque… L'Hôtel Hermitage Monte-Carlo est une agréable balade dans le temps. Sa nouveauté ? Le restaurant Yannick Alléno à l'Hôtel Hermitage Monte-Carlo. Le chef étoilé y compose une cuisine de produits locaux dont la carte évolue au fil des saisons. La terrasse est divine. À partir de 550 € la chambre double.
Hôtel Hermitage Monte-Carlo, square Beaumarchais, 98000 Monaco. Tél. : +377 98 06 20 00.
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Novotel Monte-Carlo
Une jolie surprise. En plein centre-ville, l'hôtel arbore les couleurs et le goût de la mer façon Riviera. Toute la décoration évoque la Grande Bleue jusqu'à l'équipe habillée d'une marinière. Rénové il y a peu, l'hôtel devrait bientôt entamer les travaux de son toit-terrasse dont la vue est sublime. À partir de 200 € la chambre double.
Novotel Monte-Carlo, 16 bld Princesse Charlotte. Tél. : +377 99 99 83 00.
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PRIX ET DISPONIBILITÉS AVEC BOOKING.COM
[Initialement publié le 23 septembre 2021, cet article a fait l'objet d'une mise à jour.]
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Le Figaro
Soledad Bravi, l’amour à grands traits
Olivier DelcroixPORTRAIT - Cette illustratrice tout terrainpublie simultanément deux ouvrages pour adulteset le sixième volume des aventures de son héroïnepour enfants, Gabi. Portrait d’une amoureuse du dessin.
Quoiqu’il se passe dans sa vie, elle a toujours le sourire aux lèvres. Et la légèreté au bout du crayon. À l’entrée du bureau atelier de l’illustratrice Soledad Bravi, un pan de mur rose fuchsia accueille le visiteur. Une jeune femme (que l’on devine être Fonelle) est affalée sur un lit, portant un masque de sommeil, la main sur la tête. Avec des faux airs de tragédienne, le personnage qui fit les beaux jours du magazine Elle dans les années 2000 déclare solennellement: «J’overthink beaucoup trop…»
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Celle qui dessine aujourd’hui les aventures de Gabi à L’École des loisirs, pour les enfants de 7 à 77 ans, s’empresse de préciser: «Ce personnage ne me ressemble pas du tout! Mais qu’est-ce que cela m’a amusée de le dessiner durant toutes ces années.» Double fantasmé de la journaliste Sophie Fontanel, Fonelle est une héroïne à la Bretécher. «Elle est ultramode, note Soledad. Tout ce qu’elle dit est complètement exagéré. Elle passe sa vie dans les défilés pour être tout le temps au top! Contrairement à elle, je ne vois pas ma vie comme un défi, plutôt comme une suite d’envies…»
Avec son trait léger, poétique, et si personnel, Soledad Bravi a appris depuis l’enfance à manier l’humour et la dérision bienveillante comme on dose la nitroglycérine. Ses dessins sont comme de petites explosions de bonheur, parfois naïves, grinçantes, caustiques, mais toujours bienveillantes. Son atelier est baigné de lumière. Il y règne une atmosphère ouatée, ponctuée par le joyeux désordre coloré qui habite la pièce. À droite, le bureau, des croquis s’étalent à côté de l’ordinateur. Au centre un grand chevalet expose une grande toile qui représente une gigantesque basket Converse All Star vert olive sur fond rouge fraise. Tout autour, des étagères remplies de livres jeunesse, de bibelots rigolos (la reine Elizabeth avec la main qui oscille, Snoopy en Père Noël), sans oublier des dessins encadrés, comme un superbe Bretécher ou un petit Keith Haring…
«On a besoin de gentillesse»
Sur le bureau, on trouve quelques exemplaires de Grand Amour, le nouvel ouvrage illustré de Soledad Bravi, qu’elle a conçu avec Hervé Épervier (Éditions JC Lattès). «Après Le Livre des j’aime, celui des J’aime pas, explique-t-elle, celui des Premières fois ou celui des C’était mieux avant, nous avons eu envie d’explorer le «grand amour». Chaque fois, Hervé m’envoie une grosse liste et je fais le tri. Si un dessin s’impose à la lecture de sa proposition, alors c’est gagné.»
Ce petit livre carré bicolore rouge et noir égrène «toutes les délicatesses, tous les petits gestes qui scellent l’amour entre deux personnes, précise l’illustratrice. L’ouvrage répond à cette question fondamentale: qu’est-ce que le grand amour? Une série de réponses illustrées qui donnent le sourire tel que “Le grand amour, c’est quand il descend à 22 heures chez l’épicier du coin m’acheter du chocolat”, ou “Quand il me laisse la place près du hublot”…»
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Soledad possède une définition bien à elle du grand amour: «C’est lorsque l’on fait attention à l’autre, quand on le respecte, susurre-t-elle tout en griffonnant sur une feuille de papier. J’aime bien les listes à la Pérec… Ce petit livre, c’est comme un pansement, en fait. C’est apaisant. Après le Covid, pendant la guerre en Ukraine ou entre deux élections, c’est quelque chose dont on a pas mal besoin. On a besoin de gentillesse. Feuilleter Grand Amour, c’est comme manger un croissant de Michalak !» (Rires).
«Nous étions très décalés à l’école»
Née le 1er avril (ça ne s’invente pas) 1965 à Paris, Soledad Bravi a tout de suite plongé dans un univers de douceur et d’excentricité bohème. Sa mère, Mila Boutan, était dessinatrice de livres pour enfants. Son père, polytechnicien, cadre bancaire, a toujours été passionné par l’art. Avec ses deux frères, Soledad passe sa vie à dessiner. «À la maison, ma mère ne voulait pas que nous fassions nos devoirs, se souvient-elle. On était super nuls en maths et cela désespérait mon père. Nous étions très décalés à l’école. Heureusement, l’École alsacienne m’a protégée. J’avoue que c’était compliqué. Si nous avons développé l’imagination, cela provoque des lacunes. Mais j’imagine que pour ma mère, c’était la belle vie que de nous avoir autour d’elle. Il y avait chez nous quelque chose d’une liberté un peu trop grande.»
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Cela n’empêchera pas l’artiste d’intégrer la prestigieuse École supérieure d’arts graphiques Penninghen, et d’en ressortir diplômée cinq ans plus tard. «Pour moi, Penninghen a été comme entrer à la caserne, sourit-elle. Mais j’avais besoin de cette structure. Cela m’a permis de me former sur le plan de la discipline. Tous ceux qui travaillent désormais avec elle le savent, Soledad est toujours très réactive et livre ses travaux en temps et en heure.
«De la couleur dans ma tête»
Maman de deux grandes filles, cette illustratrice libre et débonnaire - qui publie aussi le 1er juin un nouvel album écrit avec Agathe de Lastic, Dans la tête de mon ado (Vents d’ouest), qui dépeint la vie des adolescents avec humour et bienveillance, tout en apportant une analyse scientifique grâce à l’éclairage de Grégoire Borst - raconte depuis 2018 les aventures de Gabi, une petite héroïne débrouillarde qui s’inspire à la fois de ses propres souvenirs, mais également de ceux d’une petite fille d’amis communs. Le sixième tome vient de paraître, Au trot Gabi! (L’École des loisirs). «J’ai ramé pour ce sixième volume, soupire Soledad, car mon modèle est devenu une ado qui porte des jeans avec des trous dedans. Mais bon, je pense que c’est atroce d’être ado. En fait, j’ai dû broder sur les souvenirs de mes filles, que j’accompagnais faire du poney.»
J’en dis plus avec un dessin. Je me dévoile plus facilement. Cela me permet de conserver un climat de douceur autour de moi
Soledad garde sa part d’enfance très présente en elle. «Ce que j’adore dans le fait d’être enfant, c’est que tout prend une importance incroyable, confie-t-elle. Leur quotidien est une aventure. Trouver un marron, c’est extraordinaire. Attraper un crabe dans l’eau, le tenir, est un exploit.» Elle a transformé son dessin en une belle écriture, qui emprunte autant à Sempé qu’à Bretécher. «Dessiner est plus facile pour moi que de rédiger quelque chose, reconnaît-elle. J’en dis plus avec un dessin. Je me dévoile plus facilement. Cela me permet de conserver un climat de douceur autour de moi. Je suis ressortie très triste après ces deux ans de Covid. Tout le monde avait dit: “On va changer”. Et on n’a tiré aucune leçon de tout cela. C’est fascinant ce que l’être humain peut être décevant. Alors moi, je préfère rester dans ma bulle, avec mes dessins. Cela met de la couleur dans ma tête. C’est une grosse carapace, une forteresse… Mais je la partage avec qui veut!»
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ENTRETIEN - Les traductions mises à la disposition du grand public sont, selon cette spécialiste, empreintes de clichés misogynes datant du XIXe siècle.
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Roland-Garros : «J'ai encore beaucoup de mal à réaliser», souffle Jeanjean, tombeuse de Pliskova
La 227e joueuse mondiale Léolia Jeanjean, tombeuse, jeudi de la Tchèque Karolina Pliskova, poursuit son conte de fée Porte d'Auteuil. A son grand étonnement.
Sur son exploit«C'était un match plein du premier jusqu'au dernier point. J'ai réussi à mettre ma tactique en place, qui était de la faire beaucoup bouger, de varier assez les hauteurs, les effets. Pour moi, c'est incroyable de me dire que je viens de gagner en deux sets contre une ancienne numéro 1 mondiale, actuellement Top 10. J'ai encore beaucoup de mal à réaliser. Quand j'arrive sur le terrain, je peux mettre une tactique en place, tandis qu'elles (ses adversaires), elles doivent se dire ''Mais, c'est qui cette fille ?'' Si je suis là, forcément, c'est que je dois bien jouer, je pense, mais je pense que c'est un avantage.»
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Sur son attitude«Je suis très surprise de garder mon calme, d'être aussi concentrée. Pour être honnête, je suis normalement quelqu'un qui s'énerve et qui râle un peu. Je n'ai pas la meilleure des attitudes sur le terrain. Je suis quand même très tendue quand je joue, et donc, j'ai quand même le cœur qui bat assez vite. Et donc, c'est pourquoi j'essaie de bien respirer, de garder mon calme. Mais depuis que je suis arrivée ici, je pense que je me comporte bien. Je suis assez surprise de gérer aussi bien les émotions, surtout sur un court comme le Simonne Mathieu. C'était la première fois que je jouais sur un stade aussi grand avec autant de monde qui m'encourage, de ne pas crier dans tous les sens.»
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Sur son niveau de jeu«Même moi, je n'ai pas d'explication. Je ne comprends même pas ce qui se passe. J'ai 26 ans, c'est mon premier Grand Chelem, j'aurais toujours pensé que je perdrais au premier tour. Je joue une top 50 au premier tour et je ne pensais pas gagner. Aujourd'hui, encore moins. Ce qui me surprend, c'est le fait de voir que mon jeu les dérange autant, finalement. Je pensais que je serais prise de vitesse, que j'allais prendre des coups gagnants dans tous les sens, et finalement, ce n'est pas le cas. Même en termes de services, je pensais qu'elle ferait plus d'aces, que je serais beaucoup plus embêtée. Finalement, je me dis que j'ai peut-être le niveau aussi.»
Je suis très contente mais je ne suis euphorique non plus
Sur la suite«L'objectif, c'était de rentrer dans les qualifications de Grand Chelem. C'est sûr qu'avec ce qui se passe, ça change un peu les plans. Ça change surtout la programmation, parce que j'étais repartie à faire des ITF, des 25, des 60. Là, finalement, je vais pouvoir faire des WTA (circuit principal), et donc ça change beaucoup. Dans ma tête, c'était d'être top 100 et tableau de Grand Chelem.»
Sur l'exposition médiatique«C'est quelque chose dont je n'ai pas du tout l'habitude, et où je ne me sens pas très à l'aise. Je pense que ce sera le plus dur à gérer. Après, le reste, je suis quelqu'un d'assez simple, je ne me prends pas du tout la tête. Je vis le moment. Forcément, je suis très, très contente, mais je ne suis pas non plus dans l'euphorie.»
Je peux me payer un coach, une structure, être suivie en tournoi. (...) Je vais pouvoir partir de l'Europe, voyager loin
Sur l'aspect financier«C'est sûr, cela change la vie. Concrètement, je peux me payer un coach, une structure, être suivie en tournoi. Ça change tout ! Même au niveau des programmations, je vais pouvoir partir de l'Europe, voyager loin, faire des grands trajets, faire des grandes tournées accompagnée.»
Sur son parcours accidenté«J'ai eu un problème au genou, je n'ai pas joué pendant deux ans, c'est là que j'ai décidé d'aller aux Etats-Unis, et d'étudier là-bas. Quand j'ai cessé de jouer, je m'étais dit dans ma tête qu'un jour, je me donnerais une deuxième chance, parce que quand j'avais 14 ans ou 15 ans, j'étais très bonne. Mais je n'ai jamais imaginé que ce qui arrive aujourd'hui puisse arriver un jour. Pendant 4-5 ans, je n'ai jamais pensé que je pourrais disputer un Grand Chelem. Je n'ai jamais cessé de croire en moi-même.»
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Roland-Garros : «Si je m'inquiète de ma santé tous les jours, je ne pourrai pas aller très loin dans le tournoi», glisse Nadal
Nadal a assuré face à Moutet et s'est encore rassuré.
Roland-Garros : tous les matches définitivement interrompus par la pluie sauf celui de Djokovic
Les matches entamés sur les courts sans toit ont été interrompus par la pluie. Dont ceux de Gasquet et Paire.
Roland-Garros : le pire et le meilleur des tenues sur les courts
DIAPORAMA - Excentriques, élégantes, décalées, parfois moquées mais toujours iconiques, certaines tenues de joueurs sont restées gravées dans la légende de Roland-Garros.
Le Figaro
Tennis: pourquoi le cas des Russes et des Biélorusses fracture le circuit
Romain SchneiderD’aucuns demandent leur exclusion des tournois, d’autres de jouer sous drapeau neutre, l’ATP ne veut pas de rupture d’égalité entre joueurs... Le tennis doit composer avec les conséquences de la guerre en Ukraine.
Depuis les débuts de l’invasion russe en Ukraine, les instances du tennis mondial cherchent à trouver un équilibre entre un soutien aux joueurs ukrainiens, tout en n’accablant pas les Russes. Mais au final, personne ne semble satisfait, tant les fritures sur les lignes sont nombreuses. Pour rappel le 20 avril, les organisateurs de Wimbledon et la LTA (fédération britannique de tennis) ont tranché en interdisant aux joueurs russes et biélorusses de participer au tournoi. «Dans le contexte d’une agression militaire injustifiée et sans précédent, il serait inacceptable que le régime russe tire un quelconque avantage de la participation de joueurs russes ou biélorusses aux championnats», se justifiaient-ils dans un communiqué.
Ce choix fort a provoqué un tollé. Novak Djokovic a parlé de décision «folle». Même son de cloche chez le toujours plus mesuré Rafael Nadal. En contre-attaque à la décision de Wimbledon, l’ATP et la WTA, qui gèrent les circuits féminin et masculin, ont décidé, vendredi dernier, de ne pas distribuer de points aux joueurs suite à leurs résultats lors du Majeur londonien et comptant pour leur classement, car selon les deux organismes, le choix du All England Club «constitue une rupture d’équité entre joueurs».
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Si l’ensemble des fédérations internationales sportives ont suivi la recommandation fin février du Comité international olympique de bannir totalement les Russes et les Biélorusses des compétitions sportives, du côté de l’ATP et de la WTA les mesures ont été, il est vrai, moins radicales. La Russie et la Biélorussie ont bien été exclues des compétitions par équipes (Coupe Davis et Billie Jean King Cup) mais leurs joueurs et joueuses sont autorisés à poursuivre leur métier sur le circuit sous bannière neutre.
«Jouer un tournoi normal»
C’est le cas à Roland-Garros: «Les joueurs russes et biélorusses savent que la stricte neutralité est une condition pour participer à Roland-Garros, rappelait au Figaro Amélie Mauresmo, la directrice du tournoi (qui en accueille dix-neuf). On est cohérent par rapport à notre gouvernement. Car c’est le gouvernement britannique qui a motivé la décision de Wimbledon. Je ne suis pas certaine que les organisateurs auraient pris cette décision s’ils n’avaient pas eu la pression de leur gouvernement. (…) Réduire un individu à sa nationalité, c’est quelque chose pour moi de difficile à appréhender.»
De son côté, la star ukrainienne Elina Svitolina, ex-numéro 3 mondiale, ne décolérait pas dans Le Figaro avant Roland-Garros face à la passivité, selon elle, des instances du tennis. «Pourquoi, sur le plan économique, des Russes sont pénalisés, et pourquoi les joueurs russes continueraient à exercer leur métier sans la moindre conséquence? En Russie, le sport fait partie d’une grande propagande (…). En les laissant jouer, on participe à cette propagande.»
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Selon le Times, les organisateurs de Wimbledon réfléchiraient à attaquer en justice la décision radicale de l’ATP et de la WTA de retirer les points attribués à Londres. Une décision qui ne fait pas l’unanimité, loin de là, chez les joueurs qui vont perdre les points de l’an dernier et ne pourront pas en marquer de nouveaux. Le Hongrois Marton Fucsovics ne pourra pas par exemple défendre ses 360 points remportés l’an dernier en atteignant les quarts. «Je vais passer de la 60e à la 360e place mondiale. Merci!», a-t-il tweeté ironiquement. À défaut de gagner les matchs, Benoît Paire ne fait jamais dans la langue de bois. Illustration: «La plupart des joueurs ne comprennent pas cette décision. Et quand j’en parle dans le vestiaire avec 99 % des joueurs, ils veulent des points et jouer un tournoi normal. Je suis désolé pour les Russes et pour la Russie, mais ce sont eux qui ont foutu le bordel. Je vais aller à Wimbledon prendre mon chèque pour jouer une exhibition.»
Inlassablement interrogés en conférence de presse sur le sujet de la discorde, les joueurs russes en question font profil bas. Le numéro 2 mondial, Daniil Medvedev, a tout de même soufflé: «Je ne dis pas que la décision (de Wimbledon) est bonne ou mauvaise, mais en tout cas, dans les explications, je trouve que l’ATP est plus logique et cohérente.»
Quelques jours pour un compromis
Reste à savoir si les cadors, sans points à la clé, sécheront le plus beau tournoi du monde. Trois fois lauréat à Wimbledon, John McEnroe comprendrait qu’en signe de protestation, les joueurs le boycottent. Pour le tennis «d’en bas», la question ne se pose pas. Grégoire Barrère, 209e joueur mondial, assure: «D’un point de vue financier, nous, les joueurs qui passons par les qualifications, on est obligés d’y aller. Ce n’est pas avec les 400 euros au premier tour des Challengers qu’on paie notre saison.» Et pour le chasseur de record Novak Djokovic, la question ne se pose pas non plus.
La leader du circuit féminin Iga Swiatek résume: Aux JO, on joue pour des médailles et ça reste très important. Celui qui gagne Wimbledon aura toujours ça à son palmarès sur sa page Wikipédia.» Seule la toujours clivante Naomi Osaka entretient le suspense: «Je n’ai même pas encore pris ma décision, mais je penche plutôt pour ne pas jouer.»
Les instances du tennis mondial et Wimbledon ont encore quelques jours pour trouver un compromis.
Roland-Garros : Ivashka et Paire s'expliquent dans les couloirs du stade
Les deux joueurs ont eu une petite discussion après l'interruption du match en raison de la pluie. Sur le court, Paire avait reproché à son adversaire de prendre trop de temps pour s'éponger avec sa serviette.
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Tennis, classement ATP : Statu quo dans le Top 10
Alors que la deuxième journée de Roland-Garros débute lundi à Paris, avec l'entrée en lice du N.1 mondial…
Le Figaro
Une civilisation mystérieuse et inconnue d’Amazonie se dévoile depuis le ciel
Vincent BordenaveRÉCIT - Des observations par avion ont mis au jour les vestiges d’une culture disparue au cœur de la forêt amazonienne.
Dense, hostile, inhabitable, la forêt amazonienne a pourtant abrité pendant plusieurs siècles des civilisations complexes et connectées les unes aux autres. Une nouvelle étude publiée dans la revue Nature révèle l’existence d’une vingtaine de sites dans une zone de 4500 km² située dans l’actuelle Bolivie.
Ils sont les réminiscences de la civilisation Casarabe qui a peuplé la forêt pendant près d’un millénaire et qui, jusqu’alors, était totalement inconnue. «Pendant très longtemps, notre connaissance des peuplements précolombiens a été très influencée par notre vision de cet environnement, résume Stéphen Rostain, directeur de recherche au laboratoire archéologie des Amériques du CNRS à la Sorbonne. Comme la forêt amazonienne est peu habitée aujourd’hui, on pensait que cela avait toujours été le cas à l’exception de quelques petites colonies avec des systèmes agricoles très basiques. Mais depuis le développement de nouveaux outils comme le lidar, on se rend compte que c’est totalement faux.» Le lidar n’est pas un radar, mais fonctionne de la même façon. Il envoie depuis un avion des dizaines de milliers d’impulsions lumineuses par seconde, qui, par réflexion, permettent de mesurer avec une précision absolue les reliefs des zones étudiées, même à travers les arbres et la végétation, et de les coupler à un système GPS.
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«Ici, les reliefs dans le sol révèlent l’existence de structures exceptionnelles, juge Peter Eeckhout, archéologue à l’Université libre de Bruxelles. L’article évoque notamment un bâtiment d’une vingtaine de mètres de hauteur sur le site principal de Cotoca. Mais aussi des canaux, des routes et un système d’irrigation agricole.» Ce système permettait de détourner et de stocker l’eau, selon la saison et les besoins des agriculteurs. Les réservoirs auraient pu servir d’étangs à poissons, fournissant une ressource cruciale pour la subsistance.
«Une société complexe et hiérarchisée»
La plupart des traces laissées sont invisibles à nos yeux, car ces immenses constructions étaient bâties en terre et en bois. Des monticules de terre étaient ainsi surmontés de structure en bois. Des composants très périssables qui ne laissent quasiment aucune trace, mais qui ont tout de même provoqué une transformation profonde de la forêt. «On ne peut pas savoir quelle était la fonction et la symbolique de ces pyramides de terre, continue Peter Eeckhout. Mais l’ensemble de ces données indique qu’il s’agissait de populations assez denses qui évoluaient dans des paysages modifiés par l’homme. Tout ça montre l’existence d’une société complexe et hiérarchisée qui pourrait s’identifier à des formes de“proto-État”».
Les datations effectuées sur le terrain donnent une fenêtre d’occupation très large entre le VIe siècle et le XVe siècle après J.-C. «C’est assez courant en Amazonie, juge Stéphen Rostain. On a des sociétés qui ont pu rester très longtemps en place, en tout cas bien plus que ce que l’on connaît ailleurs.»
On retrouve désormais des structures similaires dans de plus en plus de sites d’Amérique du Sud
Difficile d’avoir une estimation du nombre d’habitants sur les sites mis au jour. Mais certains travaux estiment qu’entre 8 et 10 millions d’individus ont peuplé l’ensemble de l’Amazonie à cette époque. «Ce sont des calculs très imprécis, prévient Stéphen Rostain. Mais qui donnent une idée de l’importance de ces civilisations. On suppose qu’il y avait une connexion forte entre les différents groupes.»
«On retrouve désormais des structures similaires dans de plus en plus de sites d’Amérique du Sud, ajoute Peter Eeckhout. Il est probable que ces groupes aient aussi eu des échanges avec les empires côtiers sur la frange pacifique, vers les Andes. On sait d’ailleurs que les Incas, installés un peu plus à l’ouest au Pérou, ont pu tenter de conquérir ces territoires, mais n’y sont jamais parvenus.»
Une forte tradition orale
Nous disposons de peu de traces archéologiques pour comprendre le fonctionnement de ces groupes. Il n’y avait pas d’écriture. Mais il y avait une forte tradition orale, les mythes et la légende se sont transmis sur de très nombreuses générations et ont pu arriver jusqu’à nous. «Dans certains cas, la culture orale permet une meilleure conservation de la mémoire que les sources écrites, raconte Stéphen Rostain, qui a justement travaillé sur ces transmissions orales. Ainsi, ces, ou cette, civilisation amazonienne, car on ignore s’il faut parler d’un seul groupe, n’avaient pas les mêmes divinités que leurs contemporains, mais étaient animistes. Il semble aussi que ces groupes aient été moins expansionnistes, moins sacrificiels, moins violents que les civilisations impériales, aztèques ou mayas. Il existait sûrement une forme de violence, mais ces groupes ne se faisaient pas la guerre comme nous la concevons, ils développaient un système d’alliances et d’interdépendance avec des batailles intermittentes.»
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Ces civilisations ont totalement disparu peu de temps après l’arrivée des Européens. Les premiers conquistadors qui s’aventurent d’ailleurs au cœur de la forêt évoquent des populations très denses qui, à peine deux générations plus tard, auront quasiment toutes disparu. «Il n’y a pas eu une élimination militaire de ces cultures, comme ça a pu être le cas en Amérique du Nord, explique Stéphen Rostain. Mais des virus importés par les Espagnols, comme la rougeole ou la grippe, ont totalement décimé ces groupes. Le vaste maillage de routes et de sentiers qui a dû faire la force et la stabilité pendant plus d’un millénaire de ces groupes amazoniens a aussi pu causer leur perte. Les virus ont voyagé avec les hommes et les femmes qui ont emprunté ces chemins et ont pénétré très profondément dans la forêt, alors que les Européens restaient en lisière.»
Le cerveau des surdoués est-il différent?
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L'Humanité
Séquelles #32 Muriel Pic bivouaque dans les temps faibles
Nos recommandations culturellesL’argument du rêve, deuxième volet de ses Élégies documentaires, fait de l’histoire tragique de notre temps le rêve de poètes du passé. Elle les invite dans un grand livre alliant didactique, critique et émotion
Alain Nicolas« Le rêve raconte », le rêve n’est pas raconté. L’argument du rêve, de Muriel Pic, accueille ceux dont des poètes se font les ambassadeurs. Sei Shōnagon, poétesse japonaise du XIème siècle, Annette von Droste-Hülshoff, Allemande des débuts du romantisme, Robert Lax et Lorand Gaspar, nos quasi-contemporains, « accueillent » des récits, des images d’époques différentes, parfois postérieures à la leur et s’en font les porte-paroles au moment où ils paraissent sous la plume de Muriel Pic.
Cette rencontre, impossible et pourtant pensable, logique, évidente, forme les rêves dont ce livre recueille les « arguments ». Arguments : comme on dirait pour un ballet ou un conte mais, pourquoi pas aussi comme un élément venant à l’appui d’un discours. C’est l’ensemble de la poésie qui, renversant l’argument, affirme son autorité rêveuse.
Ainsi Sei Shōnagon, qui vivait à la cour impériale du Japon, raconte l’histoire arrivée en avril 1945 à Okinawa, quand, devant le débarquement américain les militaires japonais forcèrent les civils à s’entretuer et à se suicider.
« C’est Sei Shōnagon
Témoin à rebours
Qui dicte en rêve une grisaille
Une épopée de la mélancolie »
Le passé comme rêve d’un passé plus lointain encore, comme rêve de poète, vision de plans en surimpression, c’est que propose Muriel Pic en une méditation informée dont la puissance emporte le lecteur. La poétesse japonaise, qui établissait des listes pour toutes les choses de la vie, est ainsi invoquée comme si la vigueur formelle de l’époque et son autorité d’autrice pouvaient se projeter dans son futur lointain devenu notre passé récent. L’événement réel d’Okinawa, impensable pour elle, rend pensable cette coïncidence onirique. Les thèmes de la poésie classique de cour et les faits cruels du militarisme japonais qui échappe à la stylisation des arts martiaux sont présents dans le texte de Muriel Pic, se mêlent avec subtilité et violence.
« Fin de partie
Le chant du coq est imité
le veilleur a donné le signal :
dans le cadre de la fenêtre
une ombre glisse sur le ciel
l’amant disparaît dans l’aube
d’oiseaux par la gauche.
Présage : ce sera batailles et guerres
le reverra-t-elle ?
Elle voit des plages couvertes de gisants
de secondes mortes
chacun la sienne »
Visions de l’horreur allant jusqu’à la précision des lettres des kamikaze et des blessures des irradiés, enchâssées dans la forme de moins en moins calme du poème ancien, les rêves rêvés de la « fille de l’an mille », forment ce que Muriel Pic appelle des « élégies documentaires », terme paradoxal alliant la « nécessité du rythme didactique et de l’émotion ».
Annette von Droste-Hülshoff, mal connue des lecteurs français, peu traduite, apparaît, en présence d’images d’il y a cent ans. Sur les îles de la Baltique ou au bord des lacs autour de Berlin, hommes et femmes dénudés s’adonnent aux joies de la « FreiKorperKultur », la culture du corps libre. La photo fixe ces activités joyeuses, tirant les corps vers la pose plastique, les études de nu. L’espéranto devient « l’idiome idéal », promesse de paix
« la compréhension d’égal à égal
la fraternité des hommes nus
le grand partage
en seize règles grammaticales »
Le monde poétique d’Annette, qui a vécu après les premières générations du romantisme allemand, nous parvient, réfractée par ces moments d’utopie de la nature. Orplid, une île imaginaire, « île libre, nom d’une utopie » venue de l’œuvre de Mörike un poète qui était son contemporain, s’impose à la place de l’île de Sylt, temple du nudisme. Muriel Pic réinvente ces rêves de liberté qui traversaient le corps de Droste, meurtri par la maladie.
« J’ai rêvé d’un impossible futur
les images d’un autre été
bien plus grande que des miniatures
où se baladaient des corps nus
des naïades avec leur progéniture »
Le rêve s’incarne, à l’image de cette plongeuse qui figure sur la couverture, en vol
« Ô toi qui ne touchera jamais le ciel
athlète de la fin suspendue
tu plonges dans l’étendue
ni sujet ni assujettie »
Droste rêve aussi la fin du rêve, l’utopie détruite ou alors, plus perversement, retournée en un moyen de contrôle social, par la « Stasi sans maillot ».
Une troisième partie se situe à Patmos, l’île où fut écrite l’Apocalypse, et, avec les poètes Loránd Gaspar et Robert Lax, travaille, selon les mêmes principes.
L’Américain Robert Lax « écrit les apocalypses quotidiennes ». Loránd Gaspar chante l’Exil, et leur rêve est roulé par toutes les vagues qui de Patmos à Lesbos transportent les rêves et les morts des persécutés.
« Un enfant écrit sur un carnet :
7 août 2017
rien ne change sur la terre,
Plus que sept secondes –solaires.
Clarté de la nuit ouverte
voilà les corps célestes
l’étoile des naufragés. »
L’argument du rêve gagne un des paris que la poésie n’a plus tenus depuis longtemps, dire le monde sans s’assujettir à l’ « universel reportage », écarter ses jointures sans grandiloquence. « Le poème bivouaque dans les temps faibles », dit Muriel Pic, qui le démontre simplement. « Le poème est un moment critique. Il donne forme à une inquiétude »
poésieséquelles Le Figaro
Stationnement payant à Paris : la mairie veut proposer un passe pour les deux roues motorisés
Océane HerreroLe Conseil de Paris va examiner cette proposition censée accompagner la fin du stationnement gratuit en surface, prévue pour septembre.
L'échéance se rapproche. À partir de septembre 2022, les deux roues ne pourront plus stationner gratuitement à Paris. Pour accompagner cette fin de la gratuité, un projet de délibération publié par la mairie prévoit la création d'un «passe deux roues». Objectif : rendre le stationnement dans les parkings de sous-sol «plus attractif» pour les deux roues, en proposant un abonnement permettant d'accéder à ces parkings privés à des tarifs plus avantageux.
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Concrètement, selon le texte de la délibération qui sera soumise au conseil à partir du 31 mai, le «passe 2RM» permettra de s'abonner à un «parc de référence» que le conducteur pourra choisir, et ainsi d'accéder à un «stationnement horaire à tarif réduit». Les autres parkings «éligibles au dispositif» seront également accessibles au conducteur avec un tarif préférentiel. La liste de ces parcs n'est pas encore connue, mais la mairie de Paris affirme en avoir identifié 90. À terme, davantage devraient faire partie du dispositif, avance-t-on encore du côté de la mairie.
Les tarifs de cet abonnement varieront, comme pour les places de stationnement en surface, en fonction des «zones» sur lesquels les parkings souterrains se situent. Ainsi, du Ier au XIe arrondissement, le prix de l'abonnement sera de 90 euros par mois pour bénéficier d'un tarif horaire de 1,20 euro. Du XIIe au XXe arrondissement, l'abonnement sera facturé 70 euros, pour un tarif horaire de 80 centimes.
Un dispositif critiqué par les motards
Cette fin de la gratuité était envisagée dès 2020, lors de la campagne des municipales. Anne Hidalgo, qui briguait un deuxième mandat à la mairie de Paris, estimait qu'il y avait «beaucoup trop de deux-roues motorisés qui se garent n'importe où, qui ne respectent pas les pistes cyclables, les trottoirs». Cette mesure a ensuite été portée par David Belliard, l'adjoint écologiste chargé des déplacements, dans le cadre d'une politique plus globale visant à réemployer l'espace dédié au stationnement de véhicules. L'adjoint a cependant garanti que les «publics prioritaires» auraient, en parallèle, accès à davantage de places de stationnement. Parmi eux, les personnes à mobilité réduite, mais aussi des professionnels, tels que les livreurs, les taxis, ou encore le personnel soignant.
Le plan de la mairie a été largement critiqué par des fédérations de motards. Dans un communiqué commun paru en décembre, plusieurs d'entre elles ont dénoncé un projet «inadapté», pointant du doigt le faible nombre de places qui ont été ajoutées par la mairie de Paris pour les deux roues, qui ne peuvent désormais plus se garer sur les trottoirs sous peine d'amende. La mairie de Paris a promis quelque 5000 places supplémentaires pour les deux roues motorisés, un chiffre bien en deçà du nombre d'usagers quotidiens de ce type de véhicule chaque jour dans la capitale.
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Les fédérations de motards s'inquiètent en outre du coût de stationnement, qui va de facto créer un nouveau poste de dépense pour les conducteurs. Une exception à cette règle : les deux roues électriques, qui pourront continuer à être stationnés gratuitement dans la capitale.
Les promotions de type «prix barrés» bientôt encadrées plus strictement
Le prix «barré» de référence devra dorénavant être égal au montant le plus bas pratiqué durant les 30 derniers jours.
Le budget alimentaire des Français pourrait bondir de 224 euros en 2022, selon une étude
Cette estimation est l'œuvre de l'assureur crédit Allianz Trade, qui anticipe une hausse des prix des distributeurs alimentaires de 8,2%.
Zara met fin au retour de commande gratuit
La gestion de ces produits pas ou peu portés est devenue un casse-tête pour l'enseigne espagnole.
Le Figaro
Trafic d'antiquités: Jean-Luc Martinez conteste sa mise en cause
Claire BommelaerL'ancien président-directeur du Louvre a été mis en examen mercredi pour «blanchiment et complicité d'escroquerie». Il répond par le biais de ses avocats Jacqueline Laffont et François Artuphel .
Depuis sa garde à vue, les 24 et 25 mai, puis sa mise en examen par le juge d'instruction Jean-Michel Gentil pour «blanchiment et de complicité d'escroquerie» dans une vaste affaire de trafic d'antiquités, l'ancien président du Louvre a gardé le silence. Jeudi, ses proches le disaient «combatif et déterminé» à faire éclater la vérité, persuadé qu'il arrivera à faire entendre sa voix.
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Devant la déferlante, et alors que les méandres d'une affaire qui dure depuis des années prennent une ampleur nouvelle, ses avocats ont choisi de publier un court communiqué, jeudi après-midi. «Jean-Luc Martinez conteste avec la plus grande fermeté sa mise en cause dans ce dossier, expliquent Jacqueline Laffont et François Artuphel du cabinet Haïk et associés. Il se réserve pour l'heure ses déclarations à la justice et ne doute pas que sa bonne foi sera établie.»
Selon Le Canard enchaîné, qui a révélé la garde à vue mardi soir, les enquêteurs cherchent à savoir si Jean-Luc Martinez aurait «fermé les yeux» sur de faux certificats d'origine de cinq pièces d'antiquité égyptiennes acquises «pour plusieurs dizaines de millions d'euros» par le Louvre Abu Dhabi. Parmi ces pièces figure une stèle en granit rose gravé au nom du roi Toutankhamon, acquise pour 8,5 millions d'euros. Jean-Luc Martinez présidait alors le conseil scientifique de l'agence France Muséums, chargée des liens entre plusieurs musées et institutions françaises et le Louvre Abu Dhabi pour les collections et les acquisitions.
Le Louvre Abu Dhabi au coeur de l'enquête
A-t-il fait preuve de légèreté alors que Marc Gabolde, égyptologue, cité par Le Canard enchaîné, explique avoir alerté le Louvre sur la provenance douteuse de la stèle ? Le chercheur n'aurait pas obtenu de retour formel de la part de l'agence ou du musée. Selon Libération, le Louvre aurait tout de même mené une enquête discrète en juillet 2021 sur ces antiquités - alors que Jean-Luc Martinez n'était plus aux commandes. Enquête qui aurait conclu à plusieurs anomalies : tampons incohérents, même chaîne de provenance des objets...
Aujourd'hui, l'affaire embarrasse le ministère de la Culture, mais aussi le Quai d'Orsay, qui portent le projet diplomatique du Louvre Abu Dhabi, symbole de coopération culturelle entre la France et les Émirats arabes unis. Jean-Luc Martinez n'est pas le seul à avoir été mis en examen et son sort dépend d'une vaste enquête portant sur des soupçons de trafic d'antiquités provenant du Proche et Moyen Orient.
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Une enquête préliminaire avait été ouverte en juillet 2018 par la Juridiction nationale chargée de la lutte contre la criminalité organisée (Junalco) du parquet de Paris. Depuis février 2020, un juge d'instruction est par ailleurs chargé d'une information judiciaire ouverte pour recel de vol en bande organisée, association de malfaiteurs, blanchiment et escroquerie en bande organisée, faux et usage de faux ainsi qu'omission de mention par le vendeur sur le registre des objets mobiliers.
Ce vaste trafic concernerait des centaines de pièces. En 2020, un premier coup de filet a abouti à la mise en examen d'un expert en archéologie méditerranéenne, Christophe Kunicki, et de son mari Richard Semper, marchand, pour «escroqueries en bande organisée, association de malfaiteurs et blanchiment en bande organisée». Ces deux figures du marché ont été placées sous contrôle judiciaire, soupçonnées d'avoir «blanchi» des objets archéologiques pillés dans plusieurs pays, dont l'Égypte, la Libye, le Yémen ou la Syrie.
En mars dernier, Roben Dib, propriétaire d'une galerie à Hambourg (Allemagne), a à son tour été mis en examen et placé en détention provisoire. C'est lui qui aurait rédigé les faux certificats pour les antiquités égyptiennes.
Guerre en Ukraine: une artiste russe arrêtée pour avoir remplacé des étiquettes de produits dans un supermarché
La justice russe a annoncé mercredi l'incarcération d'Alexandra Skotchilenko, accusée de propager de fausses informations sur l'offensive militaire de Moscou en Ukraine.
«Nous avons eu une demi-heure pour convaincre Tom Cruise de faire Top Gun: Maverick»
INTERVIEW - Le réalisateur Joseph Kosinski et le producteur historique de la saga Jerry Bruckheimer racontent comment ils ont réussi à convaincre l'acteur américain de tourner dans la suite du légendaire premier film.
Trafic d’antiquités: l’ancien président du Louvre Jean-Luc Martinez en garde à vue
Plusieurs œuvres pillées auraient été acquises par le Louvre Abu Dhabi. La justice soupçonne un vaste réseau.
Le Figaro
Le cerveau des surdoués est-il différent?
PSYCHOLOGIE - Le cerveau des personnes dites «Haut potentiel intellectuel», ou HPI, n'est pas plus gros ou différent du commun des mortels. Mais il est plus puissant. Explications.
Encore appelés «surdoués», «intellectuellement précoces» ou «zèbres», les Haut Potentiel Intellectuels (HPI) suscitent autant de fantasmes que de jalousie. Pourtant, malgré un quotient intellectuel (évalué à l'aide d'un test psychométrique réalisé par un psychologue) supérieur ou égal à 130, leur cerveau n'a pas une taille supérieure à la moyenne. Il ne fait pas d'étincelle. Il ne bout pas non plus !
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«Schématiquement, le cerveau d'un HPI comparé à un cerveau normal, c'est un peu comme deux ordinateurs dotés des mêmes logiciels et donc des mêmes fonctions, mais avec un ordinateur beaucoup plus puissant, doté de plus de mémoire et connecté à la fibre pour le HPI alors que l'autre est un modèle un peu plus ancien relié à l'adsl», illustre Jeanne Siaud-Facchin, psychologue clinicienne, auteure de plusieurs ouvrages sur les HPI dont L'enfant surdoué, l'aider à grandir, l'aider à réussir, Trop intelligent pour être heureux ?, (éd. Odile Jacob) et fondatrice des centres Cogito'Z, spécialisés notamment dans l'identification et l'accueil des HPI. «Cela va au-delà du simple fait de traiter plus vite l'information et de mémoriser plus d'informations (ce que mesurent les tests du QI), confirme François Vialatte, psychologue, chercheur en neurosciences et président de l'Institut PilPsy, organisme de recherche et développement en psychothérapies. Non seulement le cerveau des HPI pense très vite, mais bien souvent, c'est aussi un cerveau qui possède des capacités hors norme dans d'autres domaines : social, sensoriel, sportif, etc. et c'est d'ailleurs ce haut niveau de fonctionnement dans tous les domaines qui le définit, même s'il peut y avoir des exceptions».
« Les neurosciences ont aussi confirmé ce que les cliniciens avaient observé depuis longtemps, à savoir, que les HPI vont très vite pour analyser, trouver de nouvelles idées, scanner l'environnement et repérer des détails passés inaperçus pour les autres. »
Ce que l'on sait aujourd'hui grâce aux neurosciences, c'est que la vitesse de traitement des informations chez les enfants et les adultes HPI est ultra rapide à tous les niveaux : les informations captées par les sens arrivent beaucoup plus rapidement au cerveau et sont plus nombreuses. Dans le cerveau, tout circule aussi beaucoup plus vite et il y a davantage de réseaux et d'aires cérébrales sollicitées en même temps. «Par exemple, les deux hémisphères cérébraux sont beaucoup plus connectés via le corps calleux. Et la voie fronto-pariétale, très impliquée dans la créativité, est plus dense», insiste Jeanne Siaud-Facchin. Les capacités de mémorisation sont aussi plus importantes: le cerveau des HPI retient plus d'informations à court, moyen et à long terme. Or à partir du moment où les informations circulent plus vite et que davantage d'informations sont retenues, les associations d'idées se multiplient !
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«Les neurosciences ont aussi confirmé ce que les cliniciens avaient observé depuis longtemps, à savoir que les HPI vont très vite pour analyser, trouver de nouvelles idées, scanner l'environnement et repérer des détails passés inaperçus pour les autres», précise Jeanne Siaud-Facchin. Ces capacités d'analyse extrêmement rapides expliquent aussi le fait que les HPI sont incapables d'expliquer les étapes de leur raisonnement (or la scolarité privilégie le raisonnement au résultat). «Les HPI font une sorte de précipité chimique de toutes les informations qu'ils ont capté, compris, analysé, sans en avoir forcément conscience» résume Jeanne Siaud-Facchin.
« Lorsque l'on est enfant, on a tendance à croire que nous fonctionnons tous de la même façon. Mais l'enfant HPI s'aperçoit vite qu'il n'en est rien, raison pour laquelle il est souvent attiré par des plus grands que lui. »
Le fait que les informations circulent beaucoup plus vite entre le moment où elles sont captées et traitées, explique aussi leur hypersensibilité (intelligence perceptive). Leurs capacités d'empathie semblent plus élevées car ils captent mieux les émotions extérieures. Plus sensibles et plus perméables à l'environnement, les enfants HPI peuvent se retrouver en décalage avec les autres, avoir l'impression de s'intéresser à des sujets qui n'intéressent personne. Leur façon d'être au monde est forcément singulière, pas seulement parce qu'ils pensent différemment, mais aussi parce que la façon dont ils perçoivent le monde, se le représentent, etc., est différente. «Le problème, c'est que lorsque l'on est enfant, on a tendance à croire que nous fonctionnons tous de la même façon. Mais l'enfant HPI s'aperçoit vite qu'il n'en est rien, raison pour laquelle il est souvent attiré par des plus grands que lui. De plus, il s'ennuie encore plus que les autres en classe (et il ressent l'ennui puissance 100, ce qui peut entraîner une souffrance morale décuplée elle aussi), raison pour laquelle il se sent bien plus à l'aise lorsqu'il saute des classes» insiste François Vialatte.
À partir du moment où l'on se pose des questions, que l'on a un sentiment de décalage avec les autres, poser un diagnostic permet de mieux savoir pourquoi on fonctionne comme ça, quelles sont ses ressources, ses failles, etc. «C'est plus facile d'avancer dans la vie quand on sait qui on est vraiment. Si être HPI peut entraîner des souffrances en raison du décalage, cela peut offrir aussi d'immenses ressources : cette capacité à faire des liens entre tout, tout le temps, est une forme d'intelligence évolutive qui peut aussi rendre heureux, une fois comprise et apprivoisée», conclut Jeanne Siaud-Facchin. Un avis partagé avec François Vialatte : «Les HPI sont plutôt de meilleure humeur que le reste de la population générale : ils régulent mieux leurs émotions, du moins, quand on leur permet d'exprimer tout leur potentiel.»
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Monkeypox : de nouveaux cas chaque jour au Royaume-Uni
Plusieurs pays européens ont recensé des cas de Monkeypox (variole du singe), qui pourraient s'accélérer en Europe, a estimé vendredi un responsable régional de l'OMS.
Variole du singe : plus d'une quarantaine de cas suspects ou confirmés en Espagne et au Portugal
Les autorités sanitaires du Canada examinent également treize cas de cette maladie qui se manifeste par de la fièvre, des douleurs musculaires et une éruption cutanée sur les mains et le visage.
Le Figaro
«C'est horrible, humiliant, insensé» : Johnny Depp témoigne pour la seconde fois contre d'Amber Heard
Mercredi 25 mai, l'acteur a dénoncé les accusations de violences conjugales portées par Amber Heard, en témoignant de nouveau lors du procès pour diffamation qu'il lui intente.
«Aucun être humain n'est parfait», a affirmé Johnny Depp à la barre, ce mercredi 25 mai. L'acteur a témoigné pour la seconde fois lors du procès pour diffamation qu'il intente à son ex-femme Amber Heard au tribunal de Fairfax, en Virginie. «Aucun de nous, a-t-il ajouté. Mais jamais de ma vie je n'ai commis de violences sexuelles ou de violences physiques».
Face à ses avocats, le comédien de 58 ans s'est exprimé sur son ressenti après les accusations portées par l'actrice américaine d'Aquaman. «C'est fou d'entendre, a-t-il déclaré. Ces accusations odieuses de violences, de violences sexuelles qu'elle m'attribue. Toutes ces choses ahurissantes, scandaleuses qu'elle dit que j'ai commis». Et d'ajouter : «C'est horrible, ridicule, humiliant, insensé, douloureux, sauvage, brutal et cruel de façon inimaginable, et entièrement faux», a-t-il lancé, avant de répéter cherchant le regard du jury : «entièrement faux». Le comédien a également assuré que personne «n'aime devoir se révéler pour dire la vérité», tout en soutenant son besoin d'exposer ce qu'il «porte sur le cœur, avec réticence, depuis six ans».
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En vidéo, États-Unis: dernière semaine au tribunal pour Johnny Depp et Amber Heard
Le couple, qui s'était marié en 2015, avait finalement divorcé l'année suivante à la demande d'Amber Heard. Cette dernière l'accusant de violences conjugales. Le divorce avait officiellement été acté début 2017. En 2020, Johnny Depp avait perdu un premier procès en diffamation à Londres contre le tabloïd britannique The Sun, qui l'avait qualifié de «mari violent». Il avait ensuite porté plainte dans l'État de Virginie contre son ex-épouse, qui s'était décrite dans une tribune publiée dans le Washington Post en 2018 comme «une personnalité publique représentant les violences conjugales», sans nommer directement Johnny Depp.
Estimant que cette tribune a ruiné sa réputation et sa carrière, il réclame 50 millions de dollars en dommages-intérêts. L'actrice de 36 ans, apparue à l'affiche de Justice League a contre-attaqué en demandant le double, affirmant avoir été mise au ban de l'industrie du cinéma depuis sa tribune.
A écouter, le podcast de la rédaction
«Il ne m'a jamais poussée»
Après avoir appelé de nombreux témoigne à la barre, ce fut au tour de Kate Moss de s'exprimer devant le jury. Lundi 23 mai, le mannequin, qui a eu une relation avec Johnny Depp de 1994 à 1998, est revenu sur un épisode relayé par Amber Heard lors de sa déposition. En effet, la comédienne avait déclaré que son mari avait déjà fait preuve de violence avec son ancienne petite amie Kate Moss, la poussant dans les escaliers lors d'un voyage en Jamaïque.
Kate Moss a démenti cette rumeur. «Il ne m'a jamais poussée ou lancée dans un quelconque escalier», a-t-elle déclaré, en visioconférence depuis l'Angleterre. «Johnny avait quitté la pièce avant moi. Il y avait eu un orage et quand j'ai quitté la pièce à mon tour, j'ai glissé jusqu'en bas des escaliers et je me suis blessée au dos», a-t-elle déclaré. Et d'ajouter : «J'ai crié parce que j'avais mal. Il est revenu en courant pour m'aider et m'a portée jusqu'à ma chambre et m'a obtenu des secours médicaux». Le procès, qui a débuté le 11 avril, doit voir les débats se terminer vendredi, et son issue reste incertaine.
Courtney Love raconte comment Johnny Depp lui a sauvé la vie grâce à un massage cardiaque, alors qu'elle faisait une overdose
La chanteuse a apporté son soutien à l'acteur dans une série de vidéos Instagram, publiées le samedi 21 mai, et depuis supprimées. Elle y relate comment le comédien a sauvé sa vie et celle de sa fille.
Festival de Cannes 2022 : arrivage de stars à l'aéroport de Nice
Anne Hathaway, Vincent Lindon, Virginie Efira, Eva Longoria... Les personnalités débarquent en force sur la Riviera pour participer à la grande célébration du cinéma mondial qui se déroule du 17 au 28 mai.
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Kate Moss s'apprêterait à témoigner dans le procès qui oppose Johnny Depp et Amber Heard
D'après les informations de la presse américaine, le top model de 48 ans, qui fut la petite amie de l'acteur dans les années 1990, pourrait comparaître ce mercredi 25 mai par visioconférence dans ce procès ultramédiatisé.
Le Figaro
Variole du singe : plus de 200 cas confirmés dans le monde
Le nombre total de cas recensés mercredi a pratiquement quintuplé depuis son premier pointage du 20 mai, où l'on dénombrait 38 cas.
Le nombre de cas confirmés de variole du singe dans le monde a atteint 219 mercredi hors des pays où la maladie est endémique, selon un bilan diffusé par l'agence de l'Union européenne chargée des maladies. Au total, 19 pays où la maladie est inhabituelle, la plupart en Europe, ont rapporté au moins un cas confirmé, indique le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) dans une note épidémiologique diffusée mercredi soir. «La plupart des cas sont des jeunes hommes, s'identifiant eux-mêmes comme des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes. Il n'y a eu aucun décès», précise l'agence européenne basée à Stockholm.
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Hors des 11 pays d'Afrique où cette maladie rare est endémique, trois pays concentrent actuellement l'essentiel des cas confirmés: le Royaume-Uni, premier pays où des cas inhabituels ont été repérés début mai (71 cas), l'Espagne (51) et le Portugal (37), selon l'ECDC. L'Europe concentre l'essentiel des cas avec 191 cas, dont 118 dans les pays de l'UE. Le Canada (15), les États-Unis (9), l'Australie (2), Israël (1) et les Émirats arabes unis (1) sont les six pays non européens avec des cas considérés comme confirmés. Les cas suspects ne sont pas comptabilisés dans le bilan. Le nombre total de cas recensés mercredi par l'ECDC a pratiquement quintuplé depuis son premier pointage du 20 mai, où l'agence dénombrait 38 cas.
Risque de contagion «faible»
Lundi, dans sa première évaluation des risques, l'ECDC avait toutefois considéré que la probabilité de contagion dans la population en général était «très faible» mais qu'elle était en revanche «élevée» chez les personnes ayant plusieurs partenaires sexuels. Le même jour, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a confirmé une situation «atypique» mais jugé possible de «stopper» cette transmission de la maladie entre humains.
La maladie, cousine moins dangereuse de la variole éradiquée depuis une quarantaine d'années, est endémique dans 11 pays d'Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale. Elle se traduit d'abord par une forte fièvre et évolue rapidement en éruption cutanée, avec la formation de croûtes.
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Sur la Colline, les anges déchus de l’empire soviétique
Nos recommandations culturellesAcid Au Kirghizistan, des femmes et des hommes survivent en triant à mains nues les ordures dans une déchetterie à ciel ouvert.
Marie-José SirachCannes, envoyée spéciale
Ce n’est pas la première fois que le sujet est traité. Partout dans le monde, il existe des déchetteries à ciel ouvert où des femmes et des hommes travaillent pour gagner à peine de quoi vivre. En Inde, au Kenya, au Ghana, au Brésil, en Malaisie… Certaines servent de dépotoir des pays riches moyennant quelques arrangements financiers avec les gouvernements dont ne bénéficient jamais les plus démunis. Business is business…
“La Colline” se situe au Kirghizistan, à une dizaine de kilomètres de la capitale du pays, Bichkek, au cœur de l’Asie centrale, non loin de la frontière chinoise. De jour comme de nuit, la ronde des camions bennes déversant des amas d’immondices forme un ballet insolite. La nuit, les brasiers confèrent à cette colline des allures de volcan en éruption sur lequel des vulcanologues, frontale vissée sur le crâne, effectueraient des prélèvements. Le jour, le tableau est tout autre. Des milliers de déchets à perte de vue, des déchets de pauvres pour encore plus pauvres : des bouteilles en plastique de sodas et des bouteilles en verre de vodka patiemment triés contre à peine de quoi se nourrir.
Denis Gheerbrant & Lina Tsrimova ont filmé en immersion, des jours durant, cet endroit, s’attachant plus particulièrement à quelques-uns de ces invisibles dont Alexandre et sa femme Lena. Le couple a échoué là il y a de nombreuses années et ne vit même pas dans ces vilaines bicoques en parpaing aux abords de la colline. Ils sont installés au cœur de la déchetterie, sous un parasol, tous leurs biens soigneusement rangés dans des sacs. Ils sont gitans, ce qui explique leur “statut” dans la hiérarchie de ces bas-fonds. Le témoignage d’Alexandre révèle son passé de jeune soldat enrôlé dans l’armée soviétique lors de la guerre en Tchétchénie. Il est devenu “un chien de guerre”. La cruauté des actes qu’il a commis l’a rendu fou. Condamné à vivre avec cette honte et cette blessure, la Colline devient son purgatoire. Autre personnage qui va se confier à la caméra, Tadjikhan, sorte de mère courage qui, malgré la mort de quatre de ses enfants, ramène tous les jours sur son dos d’immenses sacs à gravats remplis de plastique. Autrefois, elle travaillait dans un kolkhoze. La fin de l’Union soviétique “a plongé des populations entières, des populations autrefois mélangées du fait des déportations staliniennes, dans le chaos” écrit la réalisatrice.
La Colline témoigne de “ces expériences extrêmes de la survie” poursuit-elle. À ce titre, le film mérite notre attention même si sa construction, trop formelle, pâtit d’une mise à distance qui amoindrit la force du propos et nous laisse au milieu du guet.
Festival de Cannes Le Figaro
Ministres, conseillers, députés : pourquoi leur départ dans le privé pose parfois problème
Océane HerreroClaudia CohenDÉCRYPTAGE - Le renouvellement du paysage politique amène de plus en plus d'anciens ministres et élus à commencer une deuxième carrière dans le privé. Une évolution qui amène à questionner les règles en place.
L'annonce, mais surtout son timing, a surpris. Le 16 mai, alors même que le gouvernement de Jean Castex n'a pas encore annoncé sa démission, la start-up Hopium, spécialisée dans les voitures à hydrogène, annonce qu'elle proposera à Jean-Baptiste Djebbari une place à son conseil d'administration. Venu du privé, l'ancien ministre délégué chargé des Transports y retourne donc, une transition avec laquelle il s'est d'ailleurs dit «pas du tout mal à l'aise».
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L'ancien pilote de ligne n'est pas le seul élu à envisager une nouvelle vie dans le secteur privé après un passage dans le monde politique. Les mêmes questionnements parcourent l'Assemblée nationale, où 109 députés, selon un décompte réalisé par l'Opinion , ne brigueront pas un nouveau mandat. La moitié d'entre eux - 54 - sont étiquetés La République en marche (LREM) : on y trouve par exemple Mounir Mahjoubi, ancien secrétaire d'État au Numérique et député de Paris, ou encore Pierre Person, une jeune pousse prometteuse de la macronie, particulièrement investi sur la question des cryptoactifs. Ce dernier ne briguera pas non plus de second mandat et élude pour l'instant les questions sur son avenir professionnel : «Je n'ai pas encore tranché ce que j'allais faire et je compte prendre un peu de temps avant de me décider. Ce n'est pas pour demain», nous écrit-il.
Une tendance en hausse
Ces passages du politique au privé se sont multipliés ces dernières années : le paysage politique a déjà beaucoup évolué à partir de 2017, avec l'entrée en trombe d'Emmanuel Macron à l'Élysée, amenant dans son sillage une nouvelle majorité de députés dont beaucoup sans expérience politique. À l’époque, cette nouvelle donne avait amené d'anciens professionnels de la politique à envisager une nouvelle carrière dans le privé. Ce fut par exemple le cas de Benoist Apparu, ministre délégué au Logement puis député jusqu'en 2017. Après avoir fait campagne auprès d'Alain Juppé lors de la primaire des Républicains, le maire de Châlons-en-Champagne a décidé de se tourner vers le monde de l'entreprise. Il est ainsi devenu président du directoire d'une filière d'Action Logement - domaine qu'il a découvert au cours de son expérience gouvernementale.
L'intéressé veut cependant balayer les critiques d'ordre éthique qui planent sur ce type de parcours. «Si j'avais postulé dans des secteurs qui n'étaient pas de ma compétence, les entreprises se seraient dit 'qu'est-ce qu'on va faire d'un type pareil ?' Il y a une question de légitimité quand on brigue un poste», argue-t-il. «Aujourd'hui, on demande aux politiques tout et son contraire : de ne pas faire carrière en politique, mais aussi de ne pas se reconvertir dans les secteurs qu'ils ont couverts», s'étonne l'ancien ministre.
Regard de la HATVP
Derrière ces reconversions, on retrouve des choix personnels, des espoirs déçus vis-à-vis de la politique, mais aussi un souhait de permettre le renouvellement du trombinoscope politique français. Certains s'en réjouissent : «Il y a davantage de départs et c'est heureux», estime Sylvain Waserman, député MoDem du Bas-Rhin et vice-président de l'Assemblée nationale, pour qui «on crève des professionnels de la politique».
Les ministres et anciens ministres qui convoitent un poste dans le secteur privé doivent malgré tout respecter certaines règles. Dans le délai de trois ans après la fin de leurs attributions, ils doivent ainsi saisir la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP), créée en 2013, en cas de changement de profession. Celle-ci rend alors un avis, qui peut être un feu vert, une autorisation avec réserves, ou un avis d'incompatibilité. En 2019, la Haute autorité avait ainsi demandé à l'ancienne ministre du Travail Muriel Pénicaud de renoncer à un poste au sein du Forum économique mondial de Davos.
Jean-Baptiste Djebbari est lui-même passé par cette étape, soumettant à la HATVP trois potentiels postes qui l'intéressaient après avoir quitté le gouvernement. Parmi eux, celui proposé par Hopium, et auquel la Haute Autorité a répondu par un assentiment avec réserves, mais aussi un poste proposé par CMA-CGM pour rejoindre un nouveau pôle spatial. Cette demande-ci a été retoquée par la Haute Autorité, qui notait des «risques déontologiques substantiels».
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Il n'est pas rare que des ministres reçoivent durant l'exercice de leurs fonctions des propositions d'emploi dans le secteur privé. Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'État sous les gouvernements Valls et Ayrault de 2014 à 2017, a ainsi été contacté durant l'exercice de ses fonctions par Siaci Saint-Honoré, société française de courtage en assurance, qui a également par la suite recruté l'ancienne ministre du Travail Myriam El Khomri. «Je les ai recontactés à la fin de mon passage au gouvernement pour savoir si l'offre tenait toujours», explique ainsi Jean-Marie Le Guen.
En 2020, nouveau coup de fil : l'ancien ministre de l'Écologie Jean-Louis Borloo lui propose de reprendre son siège au sein du conseil d'administration de Huawei Technologies France. Auparavant membre du groupe d'amitié France-Chine à l'Assemblée, l'ancien secrétaire d'État des relations avec le Parlement accepte. Cette nomination n'a pas été soumise à la Haute autorité, le délai de trois années après la fin des fonctions ayant été dépassé.
Reconversions inévitables
En parallèle de ces reconversions d'élus politiques bien connus du grand public, il y a bien sûr la traditionnelle valse des conseillers de cabinets ministériels, elle aussi scrutée par la Haute autorité. Dès le 1er juin par exemple, Éléonore Leprettre, ancienne chef de cabinet de Marc Fesneau lorsqu'il était ministre délégué aux relations avec le Parlement, occupera le poste de directrice de la communication et des affaires publiques du lobby des entreprises agrochimiques Phyteis. Une reconversion chez les fabricants de pesticides qui a aisément été validée par la HATVP… Durant ses prochaines interactions avec les fabricants de pesticides, le nouveau ministre de l'Agriculture pourrait ainsi se retrouver face à son ancienne collaboratrice, à moins que la Haute autorité n'exprime des réserves.
Autre cas récent, la HATVP a en revanche émis un avis de compatibilité, avec des réserves, concernant un membre du cabinet du ministre de la Santé sortant Olivier Véran, recruté par une entreprise de conseil. La personne concernée devra ainsi s'abstenir de toute représentation d'intérêts «auprès de monsieur Olivier Véran, tant que celui-ci sera membre du gouvernement, et des membres de son cabinet qui étaient en fonction en même temps que lui et qui occupent encore des fonctions publiques».
Ces retours dans le secteur privé posent en effet de récurrentes questions en matière de déontologie et de transparence. En particulier pour ceux qui se dirigent vers des activités de lobbying, où ils pourront réutiliser leur carnet d'adresses. Kevin Gernier, chargé de plaidoyer au sein de Transparency International France, souligne ainsi le cas particulier des députés, qui n'ont pas à soumettre leur reconversion au jugement de la HATVP. «Il faudrait davantage de contrôle des députés qui s'en vont exercer une activité de lobbying. Car par rapport à la population générale, les anciens députés sont surreprésentés dans ces professions».
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Selon un décompte réalisé par Transparency, 17 anciens députés de la mandature 2012-2017 sont désormais inscrits au répertoire de la Haute autorité en tant que lobbyistes. Kevin Gernier appelle cependant à «ne pas tout judiciariser». «Nous plaidons pour la limitation des cumuls dans le temps. On a conscience que l'on ne peut pas demander cela sans permettre aux personnes de se reconvertir dans le privé après leur mandat». L'équilibre reste donc difficile à trouver.
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Luc Ferry: «La France est-elle “structurellement” raciste?»
CHRONIQUE - Le ministre de l’Éducation, Pap Ndiaye semble avoir des idées bien arrêtées sur le sujet. Il serait préférable que les priorités de la Rue de Grenelle soient plutôt la lutte contre l’illettrisme.
Un ministre de l’Éducation peut-il laisser ses idées personnelles au vestiaire quand il arrive Rue de Grenelle? J’ai eu la chance de ne pas avoir à le faire. Gaulliste de toujours, je me suis retrouvé dans ma famille politique avec des projets déjà solidement mûris et bien ancrés dans l’universalisme républicain: réforme de la voie professionnelle, dédoublements de cours préparatoires, lutte contre l’illettrisme, rejet des communautarismes. En gros, Jean-Michel Blanquer fut sur la même ligne, son souci de l’universalisme et son hostilité au wokisme lui ayant coûté son poste, ce qui restera comme une tache peu glorieuse dans les décisions d’Emmanuel Macron.
Le nouveau ministre de l’Éducation, Pap Ndiaye, a lui aussi des idées bien arrêtées, ce qui est évidemment son droit. Ses analyses sont assez documentées dans ses livres et ses interventions publiques pour qu’on puisse les citer sans déformer ses propos. Par exemple, selon lui, «le génie français cache trop souvent un universalisme chauvin, d’homme, blanc, hétérosexuel» de sorte qu’à ses yeux, la France souffre, ce sont ses mots, d’un «racisme structurel».
Ne nous y trompons pas. Il ne s’agit pas seulement de dire qu’il y a en France du racisme et qu’il faut le combattre, ce qui serait une banalité, attendu qu’il y en a dans tous les pays et à toutes les époques. Non, il s’agit bien d’affirmer qu’il y a quelque chose d’essentiellement raciste dans le «génie français», dans la culture morale et politique de notre pays.
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Il faut savoir que cette thèse est défendue depuis des lustres par la gauche américaine, en particulier par les «décoloniaux» et les partisans de la «théorie critique de la race» qui tiennent notre conception de l’idée républicaine pour «aveugle aux couleurs» («colorblind») et comme telle, intrinsèquement raciste malgré ses prétentions à un universalisme de façade qui feint d’ignorer les races pour éviter la mise en place de politiques de discrimination positive dont Pap Ndiaye est un chaleureux partisan. C’est ce qui explique qu’il soit paradoxalement hostile à la suppression du mot «race» dans la Constitution comme au déboulonnage des statues de personnalités racistes.
S’agissant des violences policières, il rejoint M. Mélenchon (lequel, cela dit au passage, s’est réjoui haut et fort de sa nomination): il y aurait en France une «attitude de déni, classique depuis longtemps, en ce qui concerne les violences policières», un diagnostic pourtant contestable au vu des mises en examen de policiers qui tombent comme à Gravelotte, la violence des manifestations des «gilets jaunes» ayant boosté comme jamais le discours antiflics auquel notre ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, semble ne pas être insensible.
Idéologie décoloniale
Mais c’est sans doute sur la question de l’islamo-gauchisme que l’opposition de Pap Ndiaye à ses prédécesseurs républicains est la plus manifeste. Voici à titre d’exemple ce qu’en disait Jean-Michel Blanquer le 20 février 2021 sur BFMTV: «C’est un fait social indubitable en France. Quand vous avez M. Mélenchon qui participe à une manifestation du CCIF où il y avait clairement des islamistes radicaux, il tombe dans l’islamo-gauchisme sans aucun doute.» Or voici ce qu’en pense notre nouveau ministre: «Ce terme ne désigne aucune réalité dans l’université, c’est plutôt une manière de stigmatiser des courants de recherche.» Non seulement la notion d’islamo-gauchisme ne serait selon lui qu’une invention de l’extrême droite, mais qui plus est une invention liberticide, uniquement destinée à museler les recherches sur la discrimination.
Encore une fois, à titre personnel, Pap Ndiaye a bien le droit d’adhérer au wokisme et à l’idéologie décoloniale importée des campus américains. En tant que ministre, c’est une autre affaire attendu qu’une large majorité de nos concitoyens est attachée à notre tradition de laïcité républicaine et d’universalisme. En dehors de l’extrême gauche, des décoloniaux et des fondamentalistes verts, la France n’est pas encore tombée dans le wokisme. Je n’ai aucun conseil à donner, mais si j’étais à nouveau Rue de Grenelle, mon premier souci ne serait certainement pas de «déconstruire» le «génie français», ma priorité des priorités serait de continuer la lutte contre l’illettrisme, de restaurer pour tous l’enseignement des sciences, et par-dessus tout, de remettre à nouveau en place une véritable réforme de la voie professionnelle, d’y créer des filières d’excellence afin qu’elle n’apparaisse plus comme une voie de relégation. Simple bon sens, il est vrai…
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Partygate : Boris Johnson s'excuse auprès des agents de sécurité et de nettoyage
Alors que 19 députés appellent publiquement à la démission du premier Ministre, Boris Johnson a souhaité «assumer l'entière responsabilité» du «partygate».
Le premier ministre britannique Boris Johnson a présenté ses excuses, jeudi, aux agents de sécurité et de nettoyage de Downing Street au lendemain de la publication d'une enquête administrative sur le «partygate» révélant qu'on leur avait manqué de respect.
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Malgré les conclusions sévères pour Boris Johnson du rapport de la haute-fonctionnaire Sue Gray sur les fêtes organisées à Downing Street pendant les confinements, le chef du gouvernement a exclu de démissionner. S'il a dit assumer «l'entière responsabilité de tout ce qui s'est passé», il estime qu'il est de son devoir de «continuer» son travail.
«Manque de respect»
Dans son rapport, Sue Gray raconte que les équipes de nettoyage de Downing Street devaient éponger le vin rouge renversé, qu'au moins un des fêtards avait vomi et qu'il y avait eu une altercation entre deux personnes lors d'une soirée en juin 2020 marquée par une «consommation excessive d'alcool par certains individus».
Elle a cité «de multiples exemples de manque de respect et de mauvais traitements» de la part des fêtards envers les agents de nettoyage et de sécurité. Boris Johnson «s'est excusé auprès d'un certain nombre de membres du personnel hier. Il en a discuté avec d'autres ce matin. Il a été consterné par ce comportement», a déclaré son porte-parole jeudi.
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Le règlement à Downing Street a été modifié pour interdire la consommation d'alcool au bureau, à l'exception de réceptions avec des invités extérieurs, a-t-il précisé. Le «partygate» a sérieusement entamé la crédibilité de Boris Johnson: trois Britanniques sur cinq estiment qu'il doit démissionner, selon un sondage YouGov publié après la publication du rapport.
Boris Johnson a rencontré mercredi soir des députés conservateurs, à qui il a affirmé, selon des médias, qu'un de ses prédécesseurs, Winston Churchill, qui buvait beaucoup, n'aurait pas été en mesure de gagner la Seconde Guerre mondiale si Downing Street avait imposé une interdiction totale de l'alcool à l'époque.
Risque d'une motion de défiance
Le «partygate» a poussé 19 députés conservateurs à appeler publiquement à la démission de Boris Johnson, mais la plupart estime que ce n'est pas le moment de changer de dirigeant, en pleine guerre en Ukraine.
Si 54 députés de la majorité se retournent contre lui, Boris Johnson risque de se retrouver visé par une motion de défiance, près de trois ans après son arrivée triomphale à Downing Street en plein psychodrame du Brexit.
Sur le front, les Ukrainiens utilisent de l'artillerie fournie par l'Occident, selon l'armée ukrainienne
Les obusiers américains M777 sont entrés en action, améliorant significativement les capacités de bombardement.
Texas : 19 enfants et un enseignant tués lors d'une fusillade dans une école primaire
Le suspect, un jeune homme de 18 ans, a été tué par les forces de l'ordre après avoir ouvert le feu dans une école à Uvalde. «Il est temps de transformer la douleur en action», a réagi Joe Biden depuis la Maison-Blanche.
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«Le monde est au bord d'une crise économique. La Hongrie doit rester en dehors de cette guerre et protéger la sécurité financière de ses familles», a déclaré sur le premier ministre hongrois, Viktor Orban.
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Bison Futé : départs «très difficiles» jeudi, retours «extrêmement difficiles» dimanche
Le FigaroBison Futé a classé «rouge» la journée de jeudi dans le sens des départs. La circulation promet d'être particulièrement saturée dimanche dans le sens des retours.
Le trafic s'annonce dense ce jeudi 26 mai, pour le week-end de l'Ascension qui incite chaque année plusieurs dizaines de milliers d'usagers à partir quelques jours. Dans le sens des départs, la circulation est classée rouge («très difficile») par Bison Futé pour la journée de jeudi. Les perturbations sur les grands axes de liaison seront encore plus importantes dimanche, avec une circulation classée noire («extrêmement difficile») dans le sens des retours.
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Départs dans le rouge jeudi
La circulation sera classée rouge au niveau national jeudi, en particulier en Auvergne-Rhône-Alpes. L'A7 sera à éviter de 7 à 18 heures entre Lyon et Orange. D'importants bouchons se forment entre 11 heures et 14 heures sur l'A8, à hauteur d'Aix-en-Provence. La circulation s'annonce saturée au niveau de l'accès au tunnel du Mont-Blanc de 15 heures à 21 heures.
Plus à l'Ouest, l'axe qui relie Toulouse à Narbonne (A61) risque de se densifier ; il est déconseillé par Bison Futé entre 9 et 16 heures. Bison Futé prévoit aussi un trafic dense pour toute la journée sur la N165, entre Nantes et Vannes. La circulation s'annonce aussi difficile toute la journée sur la Rocade de Rennes. En Ile-de-France, des bouchons persisteront du milieu de matinée jusqu'en fin de journée, au départ des autoroutes A6 (Lyon), A10 (Bordeaux) et A13 (Caen).
Retours «extrêmement difficiles» dimanche
Si la circulation sera «habituelle» vendredi et samedi dans les deux sens, elle sera «extrêmement difficile» dimanche, à partir du milieu de la matinée et jusque tard dans la soirée. Sur toute la France, les retours vers les grandes métropoles seront perturbés entre 11 et 22 heures, au mieux.
Au Sud, la majorité des axes de liaison seront encombrés, particulièrement entre Lyon, Marseille, Narbonne et Aix-en-Provence. Dans l'Ouest et le Centre, les autoroutes reliant Bordeaux, Rennes et Saint-Brieuc à Paris seront aussi saturées, tout comme la zone de Clermont-Ferrand. En Île-de-France, Bison Futé annonce des perturbations à leur apogée dans la journée, qui ne se résorberont qu'à partir de 23 heures voire minuit.
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L'organisme déconseille de regagner l'Ile-de-France et les grandes métropoles après 12 heures, et d'emprunter la plupart des autoroutes entre 10 et 18 heures. Pour les retours en France par le tunnel du Mont-Blanc, le passage est à éviter selon entre 12 heures et minuit, selon Bison Futé.
La reconversion de l'ex-ministre Djebbari chez l'armateur CMA-CGM recalée par la HATVP
L'ancien ministre avait demandé un avis pour rejoindre l'entreprise en qualité de vice-président exécutif en charge du pôle spatial.
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Le Figaro
Quand le Pentagone traque les ovnis
ENQUÊTE - Les «phénomènes aériens non identifiés» (UAP) ne sont plus tabous dans l’armée de l’air américaine. Au contraire, le département de la Défense a lancé un programme d’étude, aiguillonné par le Congrès pour communiquer sur ses conclusions - et les mesures défensives qui en découlent - en matière de sécurité nationale.
New-York
Il fut un temps où les pilotes de chasse de l’US Navy et de l’US Air Force préféraient taire ce qu’ils avaient vu «là-haut». Professionnels jusqu’au bout des gants, ils ne pouvaient se permettre d’être ridiculisés par leurs pairs. Confierait-on la défense de l’espace aérien à des aviateurs tout aussi crédules que les inconditionnels du mystère de Roswell, ce coin perdu du Nouveau-Mexique où une soucoupe volante se serait, dit-on, écrasée en 1947? Pondre un compte rendu de vol faisant état d’une «rencontre du troisième type» était l’assurance de voir sa carrière écourtée.
Jusqu’à ce jour de 2017 où deux médias américains, Politico et le New York Times, révélèrent l’existence d’un programme secret du Pentagone baptisé Advanced Aerospace Threat Identification Program (AATIP). Créé dix ans auparavant au sein de la Defense Intelligence Agency (DIA) et financé à hauteur de 22 millions de dollars, ce programme très confidentiel aurait été officiellement démantelé en 2012. Mais son ancien directeur, Luis Elizondo, assure qu’il n’en est rien: il aurait été habilement replacé sous le paravent de l’Office of Naval Intelligence (ONI), les renseignements de la marine américaine, tout en sollicitant les appels à témoignage en interne dans le cadre d’une nouvelle volonté de transparence.
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Et les témoignages commencèrent d’affluer, après des décennies d’autocensure, vidéos à l’appui. Des chasseurs bombardiers F/A-18 Super Hornet survolant l’océan Pacifique au large de San Diego en 2004 auraient observé un objet oblong et argenté, de la taille d’un avion de ligne, «en forme de tic-tac géant». En 2014 et 2015, sur le littoral Atlantique, des intrus apparaissent sur les écrans radar, dansant la gigue, accélérant et décélérant à volonté, puis filant soudain à des vitesses hypersoniques, jusqu’à 13.000 km/h. Les pilotes dépêchés pour interception n’ont jamais pu établir de confirmation visuelle, bien que s’étant portés à proximité immédiate de ces phénomènes célestes et ayant pu «verrouiller» leurs systèmes d’acquisition de tir sur eux. Deux autres pilotes de F/A-18 auraient, eux, échappé de justesse à une collision avec un objet non identifié venu se loger au cœur de leur formation en vol, avant d’accélérer lui aussi à une vitesse invraisemblable. Aux dires du lieutenant Ryan Graves, il ressemblait à une sphère transparente renfermant un cube. D’autres apparitions hypersoniques n’arborent aucune motorisation apparente, ni aucune signature infrarouge.
Bureau permanent de recherches
La raison d’être du programme d’études du Pentagone, renommé Unidentified Aerial Phenomenon Task Force (UAPTF), touche plus à la menace pesant sur la sécurité nationale des États-Unis qu’à l’existence éventuelle des petits hommes verts. Marco Rubio, sénateur républicain de Floride, s’en émouvait en juillet 2020 lors d’une interview sur CBS, pointant de mystérieux survols de bases militaires américaines. «Il y a sûrement une explication tout ce qu’il y a de plus soporifique, arguait-il, mais nous devons en avoir le cœur net.»
Depuis 2007, le Pentagone se livrait régulièrement à un briefing confidentiel des leaders parlementaires, dans le droit fil d’une enquête du Congrès lancée en 1966 et close en 1970, baptisée Projet Blue Book. Jusqu’à ce mardi 17 mai 2022, au cours duquel le Congrès a tenu la première audition publique consacrée aux UAP (Unidentified Aerial Phenomenon, ou phénomènes aériens non identifiés). La session, convoquée par le sous-comité sur le contre-terrorisme, le contre-espionnage et la contre-prolifération de la commission du renseignement, intervient cinq mois après l’adoption du National Defense Authorization Act et un an après la publication d’un rapport de l’ONI recensant 143 événements non élucidés depuis 2004. La loi, elle, demandait au Pentagone de créer un bureau permanent de recherches sur ces phénomènes inexpliqués, à mi-chemin entre les X-Files de la célèbre série télévisée de Fox (1993-2002) et les enquêteurs français du Gépan (Groupe d’études des phénomènes aérospatiaux non identifiés) dans la drôlissime série récente Ovnis de Canal+.
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Le sujet ne fait plus rire personne outre-Atlantique. «Le peuple américain attend et exige de la part de ses dirigeants au gouvernement et dans le renseignement qu’ils évaluent sérieusement tout risque potentiel à la sécurité nationale et y répondent - surtout les risques que nous ne comprenons pas vraiment, a déclaré en ouverture des débats le président de la commission, le représentant démocrate de l’Indiana André Carson. Depuis que je suis arrivé au Congrès (en 2008, NDLR), je me suis intéressé à la question des phénomènes aériens non identifiés, tout à la fois une menace pour la sécurité nationale et un sujet de première importance pour le public américain.»
Missiles hors de contrôle
Et pour le personnel militaire en première ligne. «Trop longtemps, la marque d’infamie associée aux UAP a contrecarré les bonnes analyses de renseignement, poursuit André Carson. Les pilotes évitaient de rendre compte, et se voyaient moqués lorsqu’ils avaient le courage de le faire. Les officiels du ministère de la Défense avaient renvoyé le sujet à l’arrière-plan de leurs priorités, quand ils ne l’escamotaient pas carrément sous le tapis. Mais aujourd’hui, nous avons changé. Les UAP demeurent inexpliqués, c’est vrai. Mais ils sont bien réels. Il faut leur trouver une explication. Et les menaces qu’ils représentent devront être atténuées d’une manière ou d’une autre.»
Porté sur les fonts baptismaux, le bureau du Pentagone a été baptisé Airborne Object Identification and Management Synchronization Group. Sa raison d’être: «Détecter, identifier, attribuer les objets d’intérêt» dans l’espace aérien américain, «afin d’évaluer et d’atténuer les menaces s’exerçant sur la sécurité des vols et la sécurité nationale». De 143, les incidents recensés depuis 2004 ont bondi à plus de 400, selon un responsable des services secrets de la marine devant le Congrès.
«La communauté du renseignement a le très sérieux devoir envers les contribuables de prévenir des adversaires potentiels tels que la Russie et la Chine de nous surprendre avec des technologies inédites, argue l’élu républicain Rick Crawford face aux représentants du Pentagone. Mais ce comité est aussi dans l’obligation de comprendre ce que vous faites au juste pour déterminer si ces UAP exhibent de nouvelles technologies ou pas. Si oui, d’où viennent-elles?»
Les UAP demeurent inexpliqués, c’est vrai. Mais ils sont bien réels. Il faut leur trouver une explication. Et les menaces qu’ils représentent devront être atténuées d’une manière ou d’une autre
Luis Elizondo, ainsi que d’autres anciens du Pentagone associés au programme originel de 2007, se disent aujourd’hui convaincus que des engins d’origine extraterrestres se seraient écrasés sur Terre, aboutissant à la collecte d’échantillons et de débris précieusement conservés à l’abri des regards. «Après avoir examiné tout cela, renchérissait le sénateur du Nevada, Harry Reid, avant sa mort à l’âge de 82 ans en 2021, j’en suis arrivé à la conclusion qu’il y a des éléments, substantiels pour certains, moins pour d’autres, que le gouvernement et le secteur privé détiennent de vrais matériaux. Et il est absolument crucial que les informations sur la découverte de matériaux physiques et d’appareils récupérés sortent au grand jour».
Certains incidents, beaucoup plus anciens, intriguent les élus. Mike Gallagher, un républicain du Wisconsin, souhaiterait savoir ce qui s’est «vraiment passé» sur la base aérienne de Malstrom, près de Great Falls dans le Montana, en 1967. Par deux fois, les 16 et 24 mars, les opérateurs de ce silo de missiles nucléaires LGM-30 Minuteman enfouis dans les montagnes Rocheuses perdent subitement le contrôle d’une dizaine d’ogives. Une sphère rouge éblouissante est aperçue dans le ciel au même moment. Un rapport officiel accréditera la thèse d’un simple «dysfonctionnement technique». «Plus tôt le ministère de la Défense pourra démentir certaines hypothèses, qui seraient bel et bien faciles à démentir, plus vite nous pourrons concentrer notre temps et notre énergie sur des hypothèses plausibles», préconise Gallagher. Un témoin direct lui sait gré d’avoir mentionné l’incident. «Je suis content que le congressman Gallagher en ait parlé», avoue le capitaine Robert Salas, un officier missilier à la retraite qui n’a toujours pas compris ce qui s’est joué sous ses yeux il y a cinquante-cinq ans.
«Savoir des choses très intéressantes»
La commission d’enquête ne cherche pas, cependant, à réveiller un passé trop lointain. Afin de préserver sa réputation, elle entend se concentrer sur les défis technologiques posés par ces apparitions. C’est là toute la différence avec chaque nouveau président des États-Unis, inévitablement interrogé en conférence de presse sur le «mythe» de Roswell. Lors d’un échange avec son fils aîné Don Jr., le 19 juin 2020, Donald Trump lui confiait «savoir des choses très intéressantes» à propos de Roswell, «mais je ne te dirai pas ce que je sais». Interrogé sur une possible déclassification, il avait, comme ses prédécesseurs, botté en touche: «Là, il va falloir que je m’accorde un temps de réflexion», avait commenté Trump, soudain gagné par une prudence peu coutumière.
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Xinjiang : une fuite de fichiers jette une lumière crue sur les détentions des Ouïghours
Le chercheur allemand Adrian Zenz a reçu des documents d'une source anonyme. Ils «mettent en pièces le vernis de la propagande chinoise», a-t-il déclaré à la BBC.
Guerre en Ukraine : la Russie va créer de nouvelles bases militaires en réplique à l'élargissement de l'Otan
Douze bases militaires et unités seront déployées dans l'Ouest, a annoncé samedi le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou.
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«Le monde est au bord d'une crise économique. La Hongrie doit rester en dehors de cette guerre et protéger la sécurité financière de ses familles», a déclaré sur le premier ministre hongrois, Viktor Orban.
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[LE DIRECT] Alice Cordier et Greg Tabibian décryptent l’actu
Ensemble ils sont revenus sur la nomination d’Élisabeth Borne au poste de Premier ministre, l’affaire Taha Bouhafs, l’autorisation du burkini dans les piscines publiques à Grenoble et sur l’affaire Idrissa Gueye, ce joueur de foot sénégalais qui a refusé de jouer avec un maillot aux couleurs LGBT.
Le Figaro
Nord: la gendarmerie diffuse le portrait-robot d'un homme accusé d'agression sexuelle sur mineure
Âgé d'environ 60 ans, l'individu a procédé à des attouchements sur une mineure à Templeuve-en-Pévèle, le 9 mai dernier.
À la demande du parquet de Lille, la gendarmerie du Nord a diffusé sur sa page Facebook mercredi le portrait-robot d'un homme soupçonné d'agression sexuelle sur mineure activement recherché par les autorités.
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Les faits se sont déroulés sur la commune de Templeuve-en-Pévèle, le 9 mai dernier, sur la voie publique. L’individu s'en est pris à une adolescente en procédant à des «attouchements», accompagnés de «violences verbales», rapporte La Voix du Nord . L'homme d'environ 60 ans est de «type européen», «de corpulence normale» et mesure environ 1m70. Il a les cheveux courts blancs, tout comme ses sourcils - ce qui n'apparaît pas sur le portrait-robot.
Au moment de l'agression, il était vêtu d'un tee-shirt bleu avec des inscriptions blanches, un short noir et une paire de baskets de sport jaunes fluorescentes. Il tenait un sac-poubelle ainsi qu'un bâton de bois, comme une branche d'arbre, précisent les gendarmes du Nord. Enfin, l'homme s'exprime en français, sans accent.
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Si vous reconnaissez cette personne ou que vous détenez une information sur l'affaire, vous pouvez contacter les gendarmes de la Brigade de recherches de Douai au 03 27 98 86 36.
«Tous les jours, j'attends que ma fille rentre à la maison»: le cri du cœur de ces pères de famille victimes d'enlèvements parentaux
ENQUÊTE - Toutes les dix minutes en France, un enfant disparaît. À l'occasion de la Journée internationale des enfants disparus, Le Figaro a décidé d'enquêter sur le combat des pères partis à la recherche de leur progéniture. Depuis 2011, les enlèvements au sein des couples binationaux ne cessent d'augmenter.
Le PDG d'un grand groupe d'assurance mis en examen pour viols et traite d'êtres humains mineurs
Selon une source proche de l'enquête, l'homme d'affaires mis en cause est le numéro un d'Assu 2000, Jacques Bouthier.
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Condamnée à trois ans de prison ferme en 2020, Shalimar Sharbatly, qui est depuis rentrée en Arabie saoudite, a fait appel de sa peine.
Le Figaro
Périscope N°76 : Ambiguïtés stratégiques
Philippe GélieLETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Un regard à 360° sur la scène internationale, par Philippe Gélie.
Chers abonnés,
De l'Ukraine à Taïwan, les pions bougent sur l'échiquier international, même s'il faudra du temps pour que ces glissements concrétisent une nouvelle donne stratégique.
Ambiguïtés stratégiques
Ukraine. Vous vous souvenez de l'affolement - justifié - à l'idée que la Russie puisse avoir recours à son arsenal nucléaire ? C'était il y a quelques semaines à peine. Une inquiétude alimentée par les menaces explicites du Kremlin, les manœuvres militaires et les défilés de missiles hypersoniques, sans oublier les déclarations bellicistes parfois délirantes des commentateurs pro-Poutine dans les médias officiels russes. Aujourd'hui, le spectre de la guerre atomique semble s'être subitement évanoui. Pourquoi ? Simplement, on est passé de la possibilité d'une déroute russe à la perspective d'une guerre longue, dans laquelle le rouleau compresseur de Moscou trace lentement sa route dans l'est et le sud de l'Ukraine. Le dos au mur, Poutine est jugé plus dangereux que dans la victoire, même modeste au regard de ses objectifs initiaux. Dans le Donbass, l'envahisseur gagne peu à peu du terrain et, quoiqu'on puisse s'en étonner, cela semble calmer la panique stratégique internationale. Ce paradoxe met en lumière les risques négligés par ceux qui rêvent d'humilier la Russie et poussent à n'offrir au Kremlin « aucune porte de sortie » .
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Biden. Le président américain n'est pas loin d'adopter cette posture, estimant que Moscou doit payer sa faute par un affaiblissement de long terme. Son propre soutien à l'invasion américaine de l'Irak en 2003 devrait l'inviter à plus de modestie, mais ce n'est pas dans l'air du temps. N'est-il pas étonnant que ce président âgé, gaffeur, accusé de lâcheté après son départ humiliant d'Afghanistan l'été dernier, soit soudain dépeint comme le chef de la résistance internationale à Poutine et l'unificateur du monde libre face aux autocrates ? Thomas Friedman, qu'on a connu plus circonspect, tire cette conclusion enthousiaste du déjeuner à la Maison-Blanche auquel l'a invité Joe Biden : « Il vient de ressouder l'OTAN, l'Europe et toute l'alliance occidentale - du Canada à la Finlande et jusqu'au Japon. (…) C'est la meilleure performance de gestion et de consolidation d'une alliance depuis George H.W. Bush (père) après l'effondrement de l'URSS ».
Voir aussi : Chronologie de la guerre en Ukraine, par l'Institut Montaigne.
Empires. Ce sentiment de victoire occidentale n'est-il pas à tout le moins prématuré - voire le fruit d'une arrogante myopie ? L'excellent Gideon Rachman s'offre dans le Financial Times une digression savoureuse sur ce qui distingue « l'empire russe du mensonge et l'empire américain de l'hypocrisie », pour arriver à la conclusion suivante : « Quand il s'agit de comparer la force des deux systèmes, l'hypocrisie fonctionne mieux que le mensonge ». Car « l'empire du mensonge est plongé dans un état constant de dissonance cognitive » (il faut bien accepter certaines vérités factuelles), tandis que l'hypocrisie occidentale n'empêche pas la contestation du discours officiel par des sociétés démocratiques. Il est intéressant de noter que les deux auteurs se rejoignent sur un point : l'unificateur du monde libre a le plus grand mal à unifier son propre pays. Les États-Unis ne se sont pas remis du « grand mensonge » injecté par Donald Trump au cœur des institutions, relève Rachman. « À chaque tuerie de masse, chaque cri de ralliement raciste, chaque initiative pour désarmer la police, chaque décision de la Cour suprême divisant la nation, chaque orateur chassé d'un campus, chaque fausse accusation de fraude électorale, je me demande si (Biden) peut encore nous rassembler - ou s'il est trop tard », renchérit Friedman.
Le gouvernement russe s'est spécialisé dans le mensonge pur et simple. (…) Il s'avère que le pouvoir ukrainien n'est pas entre les mains de néonazis drogués et que la population du Donbass ne rêvait pas d'être « libérée » par l'armée russe.
Taïwan. Fort de sa nouvelle aura internationale, le président américain vient d'effectuer une tournée en Asie afin de montrer à Pékin que l'Ukraine ne l'avait pas détourné de sa priorité stratégique. Une nouvelle fois, il y a effectué un de ces contrepieds dont on ne sait s'ils relèvent de la gaffe ou de la rouerie. Alors qu'on lui demandait à Tokyo s'il y aurait une réponse militaire américaine en cas d'invasion de Taïwan par la Chine, Biden a répondu « Oui », précisant « C'est l'engagement que nous avons pris ». Or, Washington n'a justement jamais pris cet engagement, se contentant de la promesse de fournir, aux termes du Taiwan Relations Act de 1979, « des matériels et services de défense en quantité suffisante pour maintenir les capacités d'autodéfense » de l'île. Dans la foulée, l'entourage du président - et Biden lui-même dès le lendemain - se sont empressés d'affirmer que la doctrine officielle américaine n'avait « pas changé du tout » .
Voie étroite. Celle-ci, dite « d'ambiguïté stratégique », consiste à reconnaître l'unité de la Chine en prenant acte des revendications de Pékin sur Taïpei, sans pour autant les valider. Avec cette posture, Washington vend des armes sophistiquées à Taïwan sans dire s'il se porterait à son secours en cas d'agression. Mais c'est la troisième fois depuis août dernier que Biden s'écarte de cette voie étroite: en octobre 2021 sur CNN, il avait même comparé l'engagement américain à celui qu'impose aux États-Unis l'article 5 de l'Otan. Cela explique que le régime chinois n'y ait cette fois pas vu une gaffe mais plutôt une provocation, et nombre de commentateurs occidentaux une clarification souhaitable.
En réalité, peu importe l'intention, car l'effet recherché est atteint : pour Pékin, l'incertitude n'est pas affaiblie mais renforcée, surtout à la lumière du soutien militaire considérable offert à l'Ukraine par Washington. Venu de la guerre froide, Joe Biden a ainsi porté l'ambiguïté stratégique à son summum sur les deux fronts de l'Amérique. À son profit, pour l'instant.
À lire aussi« Entre Washington et Pékin, une certaine retenue mutuelle se fait jour »
À lire, à voir
Parlons-en
Chers abonnés, je m'absente à nouveau la semaine prochaine, nous nous retrouverons donc le 9 juin. En attendant, restons en contact grâce à periscope@lefigaro.fr.
Sur le front, les Ukrainiens utilisent de l'artillerie fournie par l'Occident, selon l'armée ukrainienne
Les obusiers américains M777 sont entrés en action, améliorant significativement les capacités de bombardement.
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Burkini: la Tunisie s’adapte aux habitudes des touristes
REPORTAGE - Sur les plages publiques ou à proximité de certains lieux touristiques, la diversité des tenues de bain est privilégiée.
Valeurs Actuelles
[VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?
Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron.
Le Figaro
Le prisonnier qui s'était évadé de l'opéra de Nancy a été interpellé
Le fugitif, âgé de 23 ans, a été interpellé mercredi matin chez sa nouvelle compagne à Longuyon, en Meurthe-et-Moselle. Il avait pris part à un spectacle participatif, Le Fou d'amour.
Le prisonnier qui s'était évadé fin avril à la faveur d'une permission de sortie pour participer à un spectacle à l'Opéra de Lorraine, a été interpellé mercredi.
À lire aussiUn détenu prend la fuite après sa participation à un spectacle à l'Opéra de Nancy
Interpellé mercredi matin «au domicile de sa nouvelle compagne à Longuyon» (Meurthe-et-Moselle) et de nouveau écroué, «il sera mis en examen prochainement pour évasion», a fait savoir le procureur de la République de Nancy, François Pérain. La sûreté départementale de Nancy avait été informée de sa localisation par un renseignement anonyme, a-t-il précisé.
Le Fou d'amour
Condamné pour vols et violences aggravées, le détenu, né en 1999, devait être libéré de la prison de Nancy-Maxéville début septembre. Dans le cadre d'un travail de réinsertion, le jeune homme avait pris part à un spectacle participatif, Le Fou d'amour, créé par l'Opéra national de Lorraine en s'inspirant du Fortunio de Messager.
Mais, parce qu'il «voulait souffler», il avait quitté l'Opéra le 29 avril à l'issue de la prestation théâtrale participative préparée depuis plusieurs mois avec d'autres détenus, des habitants de Nancy et des musiciens de l'orchestre symphonique de l'Opéra.
Loire : une agence du Crédit Agricole attaquée à l'explosif
Selon des témoignages, les cinq cambrioleurs ont provoqué une ouverture à l'aide d'explosif ou de gaz, puis ont arraché le coffre contenant l'argent du distributeur automatique de billets.
«Tous les jours, j'attends que ma fille rentre à la maison»: le cri du cœur de ces pères de famille victimes d'enlèvements parentaux
ENQUÊTE - Toutes les dix minutes en France, un enfant disparaît. À l'occasion de la Journée internationale des enfants disparus, Le Figaro a décidé d'enquêter sur le combat des pères partis à la recherche de leur progéniture. Depuis 2011, les enlèvements au sein des couples binationaux ne cessent d'augmenter.
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Valeurs Actuelles
[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?
Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.
Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.
Valeurs Actuelles
Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites
C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.
« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.
À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.
Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere
Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »
Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».
Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »
Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste
Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »
Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.
Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.
“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”
Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »
Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.
Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.
Photo © Marie de Jeaghere
Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »
Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.
L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.
“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”
Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »
Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »
Le Figaro
«J'étais un sex-symbol, maintenant je suis une machine à faire des bébés» : Ashley Graham se confie sur son corps
Dans un essai publié dans les colonnes du Glamour US dimanche 20 mai, le top Ashley Graham revient sur l'impact de la maternité sur son rapport au corps.
Après Emily Ratajkowski, qui publiait en novembre 2021 un livre essai s'intitulant My Body, c'est au tour du mannequin Ashley Graham de raconter à l'écrit les transformations et le regard qu'elle porte aujourd'hui sur son corps, en tant que femme, top et désormais mère. Son texte a été publié dimanche 20 mai dans les colonnes de Glamour US , en marge de la sortie de sa capsule de lingerie inclusive avec la marque Knix.
En vidéo : «Style not Size», le pari body positif de deux influenceuses mode
Une transformation difficile
À la pointe du mouvement body positive, le top de 34 ans affiche depuis plusieurs années fièrement son corps sur les réseaux sociaux Devenue mère en 2020, puis de nouveau en janvier 2022, le top grande taille a continué d'exposer sa silhouette et de briser les tabous entourant la grossesse auprès de ses 18 millions d'abonnés sur Instagram. Au point de s'engager ensuite à raconter sur les réseaux sociaux son «voyage post-partum» et de s'afficher dans le plus simple appareil, dévoilant notamment un ventre marbré de stries.
En réalité, cette acceptation de soi n'a pas été aussi simple qu'on l'imagine, révèle aujourd'hui la jeune femme. «J'aimerais dire qu'après avoir posté cette photo, j'ai trouvé la paix avec moi-même et mon nouveau corps. Mais ce n'était pas si simple. La naissance de Malachi et Roman a été incroyable, mais les conséquences ont été profondément écrasantes. (...) J'avais prévu de reprendre le travail après huit semaines, mais j'étais une épave, et quand je me suis vue dans le miroir, j'avais toujours l'impression d'avoir l'air enceinte.» Et de conclure : «J'étais un sex-symbol, et maintenant je suis une machine à faire des bébés.»
Près de cinq mois après avoir donné naissance à ses jumeaux, Ashley Graham raconte avoir été malgré elle obsédée par ses kilos de grossesse qui ne partaient pas. «J'avais l'impression que mon corps n'était pas le mien. J'ai essayé de (les) effacer et je me disais: "Ma fille, tu vas toujours bien, peu importe", se souvient-elle. J'ai eu quelques vergetures et j'ai eu quelques très bonnes séances de pleurs sur les vergetures.»
Sortir de la norme
Encore aujourd'hui, le mannequin reconnaît que l'appréciation de ses nouveaux contours fluctue selon les jours. «Je ne suis toujours pas entièrement à l'aise dans mon corps, peu importe mon plaidoyer body positive, confie-t-elle. Il y a des jours où je me regarde et je dis : “Il n'y a rien que tu ne puisses gérer. Il n'y a rien que tu ne puisses pas faire”. »
Parfois, Ashley Graham l'avoue, quand elle jette un regard sur ses vergetures, un vertige la submerge.«Je suis mannequin de lingerie, pour l'amour de Dieu. Ce n'est pas à quoi ressemblent les modèles de lingerie, doute-t-elle. Avant de rasséréner et d'affirmer avec fierté : «Eh bien, je n'ai jamais été la norme de ce à quoi ressemble un mannequin de lingerie typique.»
Quels sont les aliments les plus riches en magnésium ?
Céréales, légumes, fruits secs... Quels sont les aliments les plus riches en magnésium ? On fait le point pour savoir où puiser rapidement ce minéral, si précieux pour l'organisme.
Ils ont renoué avec passion avec leur amour de jeunesse
TÉMOIGNAGES - Si l'amour ne dure pas toujours, le premier impose sa marque à jamais dans notre mémoire. Idéalisé, il est de ces précieux souvenirs que l'on chérit. Au point pour certains de vouloir le faire revivre.
Le mannequin Kelly Hughes expose sa cicatrice de césarienne en couverture du magazine Sports Illustrated
Une petite marque qui fait toute la différence ? En une de son traditionnel numéro spécial «maillots», le magazine américain met à l'honneur Kelly Hughes, en bikini et cicatrice de césarienne apparente.
Le Figaro
Marion Oury: «Les très bonnes notes ne sont plus décisives pour accéder aux meilleurs lycées parisiens»
TRIBUNE - L’uniformisation du niveau des lycées publics parisiens est en cours, en vertu d’une politique délibérée du ministère de l’Éducation nationale, étayée par des études qui ne prouvent rien, argumente l’universitaire.
Marion Oury est maître de conférences en sciences économiques à Paris Dauphine-PSL.
Certains demandaient depuis longtemps «la fin des lycées de niveau» dans la capitale. Ce n’est pas chose faite (détruire prend du temps) mais en cours: l’académie de Paris a engagé l’an passé, pour la procédure Affelnet, qui répartit les collégiens dans les lycées, une réforme dont l’ambition est de baisser le niveau des derniers bons établissements publics. Halte à la «ségrégation scolaire», répètent les partisans de cette politique.
Un nouvel idéal donc, mystérieux: assurer la «mixité scolaire», c’est-à-dire augmenter autant que possible l’hétérogénéité des niveaux scolaires au sein de chaque classe. Comment? La chose n’est pas facile, car les bons élèves sont souvent «réticents» à rejoindre les mauvais lycées. D’où la nécessité de les prendre un peu par la main…
C’est aussi le triomphe du faux dans une branche des sciences économiques qu’on nomme « économie de l’éducation ». Prévisions aveugles pour qui les regarde de près mais d’une rigueur formelle parfaite. C’est l’aristocratie de l’intox
Une astuce a ici été trouvée. Assez simple: répartir les différents collèges parisiens en trois catégories («socialement favorisé», «intermédiaire», «défavorisé») de taille approximativement égale. Puis accorder une importance déraisonnable au collège d’origine de l’élève en termes de bonus de sorte que ce bonus écrase entièrement la logique du bulletin de notes.
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Progresser à l’école en passant d’un 10 de moyenne (dans chaque matière et à chaque trimestre) à un 20 (dans chaque matière et à chaque trimestre également) rapporte environ 350 points. Quand passer de «socialement favorisé» à «intermédiaire» pour le collège d’origine (comme d’«intermédiaire» à «défavorisé») en rapporte 600. Oui: presque le double.
Une disproportion que, sans entrer dans trop de détails techniques, «l’évaluation des compétences du socle commun» ne permet pas de rééquilibrer. Par exemple, les lycées Condorcet, Turgot et Sophie-Germain étaient, à l’affectation de juin 2021, tout simplement inaccessibles aux collégiens issus de collèges «favorisés» non boursiers, même avec 20 de moyenne. Quasi inaccessibles, les lycées Charlemagne, Chaptal, Hélène-Boucher, Victor-Hugo: un 14,9 en sport (l’algorithme - allez savoir pourquoi - ne fait pas de différence entre un 14,9 et un 10, un 15 et un 20) à deux trimestres empêchait d’y entrer, même avec la totalité des points partout ailleurs. Et on pourrait poursuivre l’énumération: très difficiles, les lycées Buffon, Fénelon, Claude-Monet, Lavoisier, Racine…
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Ces données proviennent d’un tableau collaboratif (1) méticuleusement construit par des parents d’élèves, non des transparents (2) de la présentation réalisée fin 2021 par le comité de suivi de la réforme. En effet, celui-ci s’est simplement félicité des progrès accomplis en matière de «mixité sociale et scolaire» sans se soucier du désordre ni des injustices engendrés pour certains collèges, et surtout pour certains collégiens.
Que peuvent devenir deux oasis d’excellence à l’heure où le bon et le très bon sont ainsi sacrifiés sur l’autel de l’idéologie? Poser la question, c’est détenir la réponse: les lycées Henri-IV et Louis-le-Grand ont rejoint cette année la grande procédure magique. Fin de la sélection minutieuse sur dossiers. Rien d’étonnant compte tenu de l’ampleur du chantier de démolition à l’échelle parisienne.
Il faudrait peut-être nommer « idéochiffrie », cette nouvelle manière, pour l’idéologie, de se déployer, à travers un brouillard de chiffres, sans usage – ou presque – de la parole
Cependant, pour cette dernière étape prévisible, ultime victoire d’une idéologie absurde, le rectorat a choisi d’avancer masqué: il s’est efforcé de faire croire jusqu’au bout que l’excellence ne serait d’aucune manière sacrifiée. Aucune forme de «mixité scolaire» bien sûr pour ces deux temples de la méritocratie républicaine, assure-t-on. Et ce sophisme - c’est sans doute le plus inquiétant pour le débat démocratique - a reçu un soutien fervent de la part du président du comité de suivi de la réforme de 2021, c’est-à-dire de la part d’un directeur de recherche au CNRS, professeur associé à l’École d’économie de Paris.
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On a déjà un peu commenté, dans ces colonnes (3), les multiples biais de l’étude (4) que Julien Grenet a fait paraître sur le prestigieux site de La Vie des idées afin d’appuyer le discours du rectorat. L’échec, constaté mi-mars, des négociations espérées par les associations de parents d’élèves sur la procédure à venir permet d’ajouter au gâteau sa cerise: le seul aménagement par rapport au dispositif parisien concernera les bonus associés aux collèges d’origine. Autrement dit, la règle «15 de moyenne = 20 de moyenne» sera bel et bien appliquée. Une raison supplémentaire donc d’invalider l’analyse que ce chercheur a présentée: la procédure (fondée sur le classement des moyennes de troisième) à laquelle il prétend donner son approbation scientifique n’est pas celle qui sera finalement mise en place. Le travail est par conséquent bancal de bout en bout. Ce qui n’a nullement empêché son auteur, qui a - obsession égalitariste oblige - fait sa thèse sous la direction de Thomas Piketty, d’y faire récemment référence, avec autorité, dans un média. (5)
Deux défaites en un coup, quand on y pense: la chute des deux forteresses de la montagne Sainte-Geneviève n’est pas seulement le triomphe silencieux des opposants à la «ségrégation scolaire» (sic) à Paris, mais aussi celui du faux dans une branche des sciences économiques qu’on nomme «économie de l’éducation».
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À nouveau mal, nouveau mot. Il faudrait peut-être nommer «idéochiffrie», cette nouvelle manière, pour l’idéologie, de se déployer, à travers un brouillard de chiffres, sans usage - ou presque - de la parole. Cet art d’extraire de données dont ne dispose pas l’adversaire quelques statistiques choisies. Et de répondre aux questions sur les intuitions des résultats qu’on proclame: «les chiffres le disent!», quand l’exercice est largement de ventriloquie.
«Que nul n’entre ici s’il n’est géomètre»: une nouvelle «data-based» rhétorique est en train de renverser la formule de Platon. Elle fait de la vérité, non plus l’horizon commun des hommes qui raisonnent, mais une chasse gardée. Celui qui n’aime pas les chiffres se voit sommé d’aller directement aux lignes de conclusion. Et celui que les mathématiques n’effraient pas peut toujours tenter de se frayer un chemin dans la jungle statistique qu’on lui oppose. Travail de petit poucet. S’il revient victorieux, avec quelques bribes d’exactitude à faire valoir, il devra produire une démonstration longue: qui l’écoutera? qui le publiera?
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Transparents d’évaluation sans transparence, fourmillant de statistiques et contournant soigneusement le réel, prévisions aveugles pour qui les regarde de près mais d’une rigueur formelle parfaite. La bataille des derniers bons lycées publics parisiens l’a montré: l’idéochiffrie est bel et bien une tactique militaire. C’est l’aristocratie de l’intox. Elle se blottit sans difficulté dans la pénombre des «preuves par études empiriques» dont aujourd’hui les sciences économiques raffolent.
Alors, peut-être, garder à l’esprit ce jalon: elle n’est pas encore parvenue à mettre Paris en bouteille. Mais, d’ores et déjà, à affirmer préserver le niveau de ses deux lycées d’excellence à l’aide d’un algorithme qui ne différencie pas un 15 d’un 20.
(1) Affelnet 2021: scores d’admission
(2) La réforme d’Affelnet-Seconde GT à Paris: premiers éléments de bilan et d’analyse
(3) Louis-le-Grand et Henri-IV: «La fin de la sélection sur dossier est une atteinte à la méritocratie républicaine»
(4) Henri-IV, Louis-le-Grand et la méritocratie
(5) Inégalité des chances et méritocratie: la fin d’une illusion. Avec Monique Dagnaud et Julien Grenet
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Passe sanitaire: «N'attendons rien du Conseil constitutionnel»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Alors que le Conseil constitutionnel pourrait être saisi au sujet du passe sanitaire, l'avocat Dominque Bompoint revient sur les mises au pas des institutions depuis le début de la crise sanitaire, qui remettent selon lui en question l'État de droit.
«Contrairement à certains diplômés d'AgroParisTech, nous, étudiants, croyons à la science et au progrès»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Lors de leur récente remise des diplômes, huit diplômés d'AgroParisTech ont appelé à «déserter» les métiers auxquels ils ont été formés. Les signataires de la tribune jugent que ces protestataires multiplient les poncifs et se comportent en enfants gâtés.
Le Figaro
Cannes dans le rétro : Jane Fonda raconte les mensonges de son père en 1963
Jacques PessisJOUR 10 - Les interviews de François Chalais ont marqué l'histoire du Festival. Le Figaro et Madelen, la plateforme de l'INA, vous proposent de les retrouver du 17 au 28 mai.
Il y a toujours eu en Jane Fonda quelque chose de révolutionnaire . Aujourd'hui, elle manifeste régulièrement contre le réchauffement climatique. Tout au long de sa carrière d'actrice, elle a été, entre deux films, une ardente militante pour la paix et n'a jamais cessé de défendre les féministes, ses sœurs.
Découvrez ici le «Cinépanorama » de François Chalais avec Jacques Tati
Elle a également mené, dans ses jeunes années, un combat plus personnel contre Henry Fonda, son père. L'acteur n'a jamais joué, dans la vraie vie les pères affectueux, bien au contraire. Il s'est résolument montré distant. Ainsi, le jour où sa fille ose lui parler de ses rêves d'avenir, il répond d'un ton glacial qu'elle est beaucoup trop grosse pour devenir une actrice de cinéma. Elle n'a pas oublié cette blessure quand, en 1963, quand elle répond aux questions de François Chalais. Elle s'exprime dans un français presque parfait dont elle a appris les subtilités en passant deux ans à Paris pour suivre des études dans le monde de l'art.
Cette année-là, elle se montre particulièrement discrète sur la Croisette. Elle se montrera beaucoup plus expansive, lorsqu'elle reviendra pour défendre ses engagements politiques plutôt que ses rôles à l'écran. Avec une énergie qui se profile déjà en 1963, devant la caméra de François Chalais.
Retrouvez les émissions Cinépanorama de François Chalais sur Madelen, la plateforme de l'Ina.
Festival de Cannes: Frère et Sœur, haine la maudite
EN COMPÉTITION - Arnaud Desplechin reprend son thème favori, les névroses familiales, et met face à face deux membres d’une fratrie qui se détestent. Un film sensuel et tourmenté.
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HORS COMPÉTITION - Entre second degré, clin d’œil et décalé, l’auteur d’OSS 117 est dans son élément avec son nouveau film sur les zombies, qui fait l’ouverture du Festival de Cannes.
Le Figaro
Non-retrait de points pour petit excès de vitesse : l'opposition y voit une idée électoraliste
Les représentants du Rassemblement national et des Républicains se disent en faveur de cette mesure, bien qu'ils y voient une façon d'attirer les électeurs.
«C'est Noël avant l'heure»: le Rassemblement national et Les Républicains ont soutenu jeudi l'idée du ministère de l'Intérieur de ne plus retirer de points sur le permis pour «petits excès de vitesse» même si elle n'intervient pas par hasard selon eux, avant les législatives de juin.
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Révélée mercredi, la piste explorée place Beauvau consisterait à ne plus retirer de points pour un excès de moins de 5 km/h par rapport à la vitesse autorisée. Les amendes seraient conservées en revanche. Il s'agit de garantir que la personne sanctionnée est bien le conducteur fautif et non un tiers, les fausses déclarations étant nombreuses.
Pour Jordan Bardella, président du RN, «c'est Noël avant l'heure: c'est toujours formidable, les périodes d'élection». «Nous avons été les premiers dans la vie politique (...) à réclamer la fin du permis à points, en expliquant que les automobilistes n'étaient pas des vaches à lait», a-t-il souligné à France 2. S'il est donc favorable à une telle mesure, «en matière automobile, la priorité est évidemment la baisse des taxes sur l'essence», a précisé l'eurodéputé.
Pour le président de LR Christian Jacob également, «supprimer les petits retraits de points, c'est plutôt une bonne chose qui va dans le bon sens». Cependant, «il faut maintenir l'amende absolument, sinon il n'y a plus de limite», a-t-il relevé auprès de RTL. Mais «comme on est en période électorale, on peut avoir un doute sur les annonces». Avec le président Emmanuel Macron, «on a connu beaucoup d'écarts» entre «les paroles et les actes», selon lui.
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La porte-parole de LREM Maud Bregeon, a elle tempéré les déclarations du ministère de l'Intérieur. «Rien n'est acté à l'heure où l'on parle et cela s'inscrit dans une réflexion globale», a-t-elle déclaré à RMC.
Accusé de viols, le ministre Damien Abad se confie au Figaro
EXCLUSIF - Le ministre des Solidarités dénonce des attaques qu'il juge récurrentes et estime que les élections législatives seront les «juges de paix».
Passe sanitaire: le gouvernement attend le verdict du Conseil constitutionnel
L'exécutif ne serait «pas inquiet» à propos de la décision des Sages sur son projet de loi pour lutter contre le Covid-19.
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Le désormais ex-ministre des Affaires étrangères s'est réjoui de la défaite de Scott Morrison, qui avait annulé le contrat portant sur des sous-marins entre l'Australie et la France.
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Valérie Heurtel et sa chronique «Une idée pour la France» dans le «13 Heures» de France 2: «Dans une période d’inquiétude, on a besoin de se dire que des gens font de belles choses»
- Par
Cécile Brelot
- Mis à jour
le 26/05/2022 à 10:11
- Publié
le 26/05/2022 à 10:11
Tous les lundis et les jeudis, la journaliste présente dans le journal de la mi-journée de Julian Bugier des initiatives positives et citoyennes.
La bonne idée du «13 Heures». Depuis janvier 2021, Valérie Heurtel propose tous les lundis et jeudis sa chronique «Une idée pour la France». Une signature dans la lignée éditoriale du journal de la mi-journée de France 2. Julian Bugier, le présentateur en est «très fier» et nous avait confié «recevoir des milliers de retours positifs».
» LIRE AUSSI - Julian Bugier présente un nouveau «13 Heures» délocalisé: «Le JT ne doit pas rester figé dans un studio»
La journaliste, originaire de l’ouest de la France, a toujours travaillé à échelle locale. D’abord sur les antennes régionales comme à Rennes puis pour les Outre-mer. À l’heure où les audiences du «13 Heures» de France 2 sont en constante hausse, la chaîne signe ce mois-ci son record de téléspectateurs avec en moyenne 22.2% de part du public. Valérie Heurtel et «Une idée pour la France» sont les atouts positifs du JT. Rencontre.
LE FIGARO. - Comment est née la chronique «Une idée pour la France»? Valérie HEURTEL. - Cette idée trottait dans la tête de Julian Bugier avant le confinement. Puis en pleine période de pandémie, le projet a mûri. On a ressenti beaucoup de tension chez les téléspectateurs, qui nous disaient ne voir «que des mauvaises nouvelles». À l’arrivée de Julian Bugier à la présentation du «13 Heures», en janvier 2021, la rédaction s’est dit que c’était le moment de lancer une rubrique joyeuse, porteuse d’espoir. «Une idée pour la France» propose des sujets qui évoquent d’autres choses que notre «misère quotidienne».
Comment s’est décidé votre rôle de présentatrice pour cette rubrique? Cela faisait six ans que je travaillais pour le service société et couvrait les sujets de nombreuses éditions de JTs. Le rédacteur en chef du «13 Heures», Thomas Horeau et Julian Bugier sont venus me proposer la présentation de la chronique. Je ne sais pas pourquoi ils ont pensé à moi, mais j’ai toujours prôné l’idée de reportages joyeux. Je suis plus à l’aise dans cet exercice-là que l’actualité pure et dure.
Comment trouvez-vous vos sujets de chronique? Nous avions lancé un appel à nos téléspectateurs en leur demandant de nous envoyer leurs idées. Très rapidement beaucoup de propositions sont remontées. Chez France Télévisions, nous disposons d’un gros réseau régional partout en France. Nous préparons donc «Une idée pour la France» avec nos collègues proches des initiatives locales. Un effet boule de neige se créer entre les téléspectateurs et nos correspondants présents sur les territoires. On s’imprègne de ce qu’on voit autour de nous, on lit, on se renseigne... Nous ne manquons jamais de sujets.
Le «13 Heures» s’est délocalisé à plusieurs reprises. Votre chronique est-elle un moyen de maintenir un lien hebdomadaire avec l’ensemble des régions? Oui bien sûr. Pour nous, c’est important de maintenir un lien avec les territoires. On a envie de parler des villes mais aussi des petites communes. Tous les lundis et les jeudis, en quatre minutes, nos reportages renforcent ce lien avec les téléspectateurs.
En un an et demi, vous avez présenté plus de 120 chroniques. Avez-vous des retours de la part des téléspectateurs? Oui! Avec toute l’équipe du «13 Heures»,nous avons vraiment le sentiment que les gens viennent nous voir. C’est drôle mais je le mesure au quotidien, en allant faire les cours, en me baladant dans la rue... Par exemple, le week-end dernier, j’ai rencontré un monsieur qui m’a parlé d’un sujet d’ «Une idée pour la France». Il racontait avec enthousiasme: «Je vais aller faire réparer ma paire de chaussures où vous m’avez dit d’aller». Il y a quelques mois nous avions présenté un cordonnier à Houplin-Ancoisne. Dans une démarche écologique, il réparait toutes les chaussures car ce sont des produits difficilement recyclables. Après cette anecdote, ce monsieur m’a dit que la chronique était une bouffée d’oxygène. Ce genre de retours ne peut que me motiver. Nous sommes très heureux de pouvoir contribuer aux initiatives et leurs succès.
« Avec Julian Bugier nous avons rapidement créé une complicité»
Valérie Heurtel
Quels sont vos critères pour choisir un sujet? On prône avant tout l’intergénérationnel, c’est l’ADN de notre chronique. Nous avons par exemple parlé de colocations entre des jeunes étudiants et des personnes âgées ou encore des promenades à vélos. Ensuite il y a la thématique de l’écologie puis le vivre ensemble. Ce qui est intéressant c’est de faire valoir des idées «duplicables».
Gardez-vous en mémoire un sujet marquant? Je me souviens de «l’hôpital pour les nounours». L’idée est de dédramatiser le monde du médical pour les enfants. Des membres du personnel médical sensibilisent les plus jeunes. Accompagnés de leurs doudous, on leur montre toutes les étapes d’une consultation et autres examens comme la radiologie, les piqûres ... J’ai été très sensible à cette initiative. En réalité, plein de sujets me traversent l’esprit. Cette chronique est un vrai lieu de rencontres.
Les audiences du «13 Heures» sont en hausse. Diriez-vous que cette chronique positive est l’une des raisons? J’ai vraiment l’impression que nous répondons à des besoins et des demandes. Dans une période d’inquiétude, on a besoin de se dire que des choses vont bien, que partout des gens font de belles choses. Il faut mettre cela en lumière. C’est notre travail et je dirai même qu’il est parfois difficile de trouver des sujets où tout va bien. Mais avec Julian Bugier nous le faisons.
Parlez-nous de votre duo avec Julian Bugier... Très agréable. Nous ne nous connaissions pas avant son arrivée et pourtant nous avons rapidement créé une complicité. Ce duo marche très bien. C’est un journaliste très positif avec plein d’idées.
Quel est l’avenir d’ «Une idée pour la France»? Nous avons envie de la faire perdurer. Nous cherchons des solutions pour l’ouvrir un peu et la faire évoluer. Pourquoi pas se pencher sur les initiatives à l’étranger? Du moins en Europe. Une idée pour la France pourrait étudier si une initiative non française peut s’appliquer ou non dans notre pays. J’aimerais aussi beaucoup retourner en Outre-mer et mettre en lumière les idées positives.
Le Figaro
Sharon Stone, Viola Davis, Isabelle Huppert... Les stars osent le vert, couleur maudite, sur le tapis rouge de Cannes
Chatoyante et inhabituelle, la couleur honnie des comédiens au théâtre se fait de plus en plus remarquer depuis l'ouverture du Festival de Cannes.
Quand le vert fait son cinéma. Gazon, pomme, irisé, acidulé... La couleur et ses déclinaisons n'ont jamais autant conquis le tapis rouge et les événements mondains de la Croisette qu'en cette édition 2022. La teinte réputée porter malheur au théâtre se fait habituellement rare lors des cérémonies mais électrise une tenue et marque instantanément les esprits à chacune de ses apparitions. Première à avoir franchi le pas : Bérénice Bejo lors du photocall du film Coupez ! réalisé par Michel Hazanavicius : elle était en effet apparue dans une longue robe à jabot en dentelle rebrodée de paillettes et un short Valentino assorti. Depuis, Eva Longoria, Tina Kunakey, Viola Davis ou encore la mannequin Alessandra Ambrosio ont suivi le pas de l'ancienne partenaire de Jean Dujardin dans The Artist ou OSS 117.
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Le vert fait son cinéma à Cannes
Pas à la traîne
Sharon Stone, Isabelle Huppert ou encore Tina Kunakey signent les apparitions les plus remarquées dans cette couleur chatoyante, avec pour chacune un détail d'envergure. En création Dolce & Gabbana, dans une robe bustier fendue vert émeraude, la première, éternelle star de Basic Instinct avait, en effet, misé sur longue traîne incandescente qui se reflétait par contraste au rouge du tapis cérémonial. Même technique stylistique adoptée lors de la montée des marches pour la seconde, égérie Balenciaga aux cheveux flamboyants. L'actrice des Promesses était vêtue d'une robe vert gazon en lycra drapée qui se terminait par une traîne discrète, suffisante toutefois pour détoner du tapis rouge. Tina Kunakey avait elle opté pour un vert pomme avec une traîne partant du dos de son décolleté de sa robe signée Prada.
L'effet vert
À Cannes, nombreuses célébrités ont ainsi adopté «l'effet vert». Pour illuminer un teint hâlé, comme pour Eva Longoria en robe asymétrique Victoria Beckham ; ou mettre l'attention sur une partie de son corps - lors de l'événement «Chopard Loves Cinéma» Adriana Lima avait choisi un imprimé zébré vert pour donner du volume à son ventre en majesté... Chaque star en a su tirer son épingle du jeu pour ses apparitions lors du Festival de Cannes. Viola Davis, en tête, qui était vêtue dans un costume vert Alexander McQueen pour recevoir le prix Women in Motion de Kering en présence des membres du jury de la compétition officielle.
La robe que portait Kate Middleton à la première de Top Gun entraîne une frénésie de recherches sur Internet
La duchesse de Cambridge assoit une fois de plus son influence dans la sphère de la mode. Depuis son apparition à la première britannique du film, sa tenue affole la toile.
Ce jour de mai 2005 où Eva Longoria a fait sa première montée des marches dans une robe à 38 euros
Alors qu'elle célèbre sa 17e participation au Festival de Cannes, l’ancienne actrice de Desperate Housewives a révélé une anecdote inattendue sur sa première fois sur la Croisette.
En mini combishort noire, Marion Cotillard fend la nuit cannoise pour la première de Frère et sœur
La Planète marches. - Jour 4. Arnaud Desplechin a présenté son film Frère etsœur, ce vendredi 20 mai, au Festival de Cannes 2022. Avec Marion Cotillard et Melvil Poupaud dans les rôles principaux.
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Le journal du mercato : Ousmane Dembélé ne rejoindra pas le Paris SG
Le flou autour de Dembélé, l'avenir de Saliba ou encore Newcastle sur Paqueta : retrouvez toutes les infos mercato de ce jeudi 26 mai 2022.
Ousmane Dembélé ne rejoindra pas le Paris SG
C'est l'un des enjeux des prochaines semaines du côté du FC Barcelone : Ousmane Dembélé (25 ans) rempilera-t-il ou partira-t-il gratuitement à l'expiration de son contrat ? La réponse se fait attendre. Comme le révèle Fabrizio Romano, les dirigeants catalans - qui ont rencontré l'agent de l'international français ce lundi - n'ont toujours pas reçu de réponse finale de la part de l'ailier tricolore. Plusieurs clubs surveilleraient sa situation, prêts à le recruter sans avoir à s'acquitter d'importantes indemnités de transfert. Parmi eux, on retrouvait le Paris Saint-Germain. Mais selon les dernières indiscrétions du Parisien , l'ailier ambidextre ne devrait pas rejoindre la capitale française. En effet, il n'entrerait pas dans les plans de Luis Campos, qui s'apprête à prendre en main la direction sportive des Rouge et Bleu.
À VOIR AUSSI - Le meilleur d'Ousmane Dembélé au FC Barcelone
Arsenal compte sur William Saliba pour l'avenir et le présent
Auteur d'une très belle saison du côté de l'Olympique de Marseille, où il a été prêté par Arsenal pour l'ensemble de l'exercice 2021-2022, William Saliba (21 ans) doit retourner à Londres. Mais selon diverses sources, le défenseur central tricolore aurait fait part aux dirigeants phocéens de sa volonté de poursuivre son aventure marseillaise. Et ces derniers entendent bien le conserver : «On a beaucoup discuté de ce qu'on peut faire, quelles sont les possibilités. On respecte son club, on doit remercier Arsenal. C'est un club ami qui nous a beaucoup aidés lors du dernier mercato. On entretient de très bonnes relations. Il y a la volonté du joueur, il y a la volonté du club, mais il faut respecter Arsenal», a expliqué Pablo Longoria sur RMC. Problème : les Gunners comptent sur lui aussi bien pour l'avenir que pour le présent. D'après les révélations de Fabrizio Romano, les dirigeants londoniens le veulent dans leur effectif de la saison prochaine. Des discussions pourraient aussi bientôt s'ouvrir avec le camp de l'international français pour négocier une prolongation de son contrat qui expire en juin 2024. La lutte est lancée.
Paris SG : l'avenir d'Alphonse Aréola bientôt discuté
Quel avenir pour Alphonse Aréola (29 ans) ? Prêté à West Ham cette saison par le Paris Saint-Germain, le gardien de but tricolore a été l'auteur de très belles performances en Premier League. Mais son contrat avec les Hammers prend fin dans un peu plus d'un mois. À en croire les informations dévoilées par RMC Sport , le club de la capitale devrait s'entretenir d'ici peu avec sa représentante pour discuter de son futur. Il n'est pas certain que l'international français veuille retourner chez les Rouge et Bleu pour être le troisième choix au poste de portier derrière Gianluigi Donnarumma et Keylor Navas.
Newcastle aimerait réunir Paqueta et Guimarães
Après avoir recruté Bruno Guimarães (24 ans) l'hiver dernier contre 42,1 M€, hors bonus, Newcastle s'attaquerait désormais à un autre Lyonnais : Lucas Paqueta (24 ans). Selon les informations dévoilées par The Times , les Magpies seraient même prêts à faire des folies pour réunir les deux Brésiliens puisqu'ils pourraient proposer un peu moins de 59 M€ à l'Olympique Lyonnais pour le recruter. Une somme conséquente - jamais déboursée par la formation britannique - qui devrait faire réfléchir les dirigeants rhodaniens qui ont, rappelons-le, rencontré des difficultés financières ces derniers mois. D'un côté, il pourrait être compliqué pour les Gones de conserver leur meilleur joueur, courtisé par bon nombre de clubs européens ; d'autant plus qu'ils ne disputeront pas de coupe d'Europe la saison prochaine. De l'autre, peuvent-ils se séparer de leur maître à jouer après un exercice 2021-2022 aussi décevant ? Réponse dans les prochaines semaines.
Patrick Schick prolonge au Bayer Leverkusen (officiel)
C'est officiel : l'aventure de Patrick Schick (26 ans) au Bayer Leverkusen est loin d'être finie. L'avant-centre tchèque a en effet prolongé son contrat avec les Rouge et Noir jusqu'au mois de juin 2027. «Je me sens juste bien ici, mais surtout notre équipe est prometteuse pour l'avenir. C'est très amusant de jouer avec ces gars-là et nous sommes vraiment désireux de réaliser quelque chose», a-t-il déclaré après la signature de son contrat. Cette saison, l'attaquant a inscrit 24 buts en 27 apparitions en Bundesliga.
PSG : la mine déconfite des consultants de l'émission El Chiringuito au moment de l'annonce de la prolongation de Mbappé
L'ensemble des intervenants de la très populaire émission de débat autour du football en Espagne n'ont pas masqué leur amertume samedi soir.
Le journal du mercato : les offres détaillées du Real et du PSG qui ont fait hésiter Mbappé
Les détails du choix de Mbappé, Kamara à Aston Villa ou Neuer qui prolonge au Bayern : toutes les infos du mercato foot de ce lundi 23 mai 2022.
Mercato : Ousmane Dembélé tout proche du Paris Saint-Germain ?
De sources espagnoles, l'ailier international français du Barça n'est plus qu'à «un pas» du PSG cet été.
Le Figaro
Cancer : «Notre système immunitaire a des capacités qu'aucun médicament ne pourra jamais égaler»
Cécile ThibertENTRETIEN - Le Pr Olivier Michielin, oncologue à Lausanne, fait le point sur les bénéfices extraordinaires de l'immunothérapie à l'occasion de la parution d'un ouvrage destiné au grand public.
C'est un mot qui ne vous dit peut-être rien pour le moment mais qui va petit à petit s'imposer dans nos vies. L'immunothérapie - qui signifie «soigner avec le système immunitaire» - est en effet en train de révolutionner la façon dont on soigne les cancers. Partout dans le monde, des laboratoires travaillent sur cette approche novatrice qui est d'ores et déjà la technique de premier choix pour traiter certains types de cancer.
Dans un livre tout juste publié («La révolution de l'immunothérapie», Ed. Favre), les professeurs Olivier Michielin et George Coukos retracent cette odyssée et offrent les clés pour comprendre ce sujet complexe. Le Pr Michielin, responsable de la clinique du mélanome et de l'oncologie de précision au Centre hospitalier universitaire vaudois (Lausanne, Suisse) a répondu aux questions du Figaro.
LE FIGARO. - Pourriez-vous expliquer simplement en quoi consiste l'immunothérapie ?
Pr Olivier Michielin. - C'est une nouvelle approche extrêmement prometteuse en oncologie qui change radicalement la manière dont on combat le cancer. Plutôt que d'attaquer directement les cellules cancéreuses, comme on le fait avec la chimiothérapie, on essaie par différents moyens d'aider notre propre système immunitaire à attaquer la maladie. Celui-ci dispose en effet d'incroyables capacités pour se battre contre la maladie. Des capacités qu'aucun médicament ne pourra jamais égaler.
Si notre système immunitaire est si efficace, pourquoi n'arrive-t-il pas à éliminer les tumeurs ?
Les cellules cancéreuses et les cellules saines sont semblables à 99,99%. C'est extrêmement compliqué pour le système immunitaire de savoir s'il faut les détruire ou pas. Mais la plupart du temps, il y parvient. Il est capable de trouver une seule cellule cancéreuse dans tout l'organisme et de la tuer. C'est incroyable. Il est d'ailleurs très probable qu'il éradique en permanence des tumeurs naissantes. Mais il échoue parfois, pour des raisons que nous connaissons encore mal. Sans doute que les tumeurs qui survivent ont acquis très tôt la capacité d'échapper au système immunitaire. Elles sont très instables et mutent sans arrêt. Il suffit qu'elles acquièrent la clé pour échapper au système immunitaire et c'est le début du cancer.
Les cellules cancéreuses sont très instables et mutent sans arrêt. Il suffit qu'elles acquièrent la clé pour échapper au système immunitaire et c'est le début du cancer.
En pratique, quel produit reçoivent les patients ?
Il existe différents types d'immunothérapies mais la plus révolutionnaire est appelée «inhibiteurs de points de contrôle immunitaire» ou «inhibiteurs de checkpoint». Pour comprendre comment cela fonctionne, il faut d'abord savoir que les lymphocytes du système immunitaire - les globules blancs, si vous préférez - sont très performants pour détruire des cellules qu'ils identifient comme étant anormales, parfois trop. Alors pour éviter que le système immunitaire ne s'emballe et ne provoque une maladie auto-immune, il y a à la surface des cellules immunitaires des récepteurs qui jouent un rôle de frein naturel (les «checkpoints» ou «points de contrôle»). Les tumeurs les utilisent pour échapper au système immunitaire. Avec l'immunothérapie, l'objectif est de lever ces freins, un peu comme si l'on plaçait une cale sous la pédale d'une voiture. Pour cela, on injecte par voie intraveineuse au patient des anticorps qui vont avoir la capacité de se lier aux récepteurs de façon très spécifique. Lorsqu'un anticorps s'attache à un récepteur, ce dernier est bloqué et ne peut donc plus freiner le système immunitaire.
Pour quels types de cancer ces traitements sont-ils déjà utilisés et quelle est leur efficacité ?
Les inhibiteurs de point de contrôle ont fait la preuve de leur efficacité dans les années 2010, d'abord pour les mélanomes (cancers de la peau, NDLR), puis pour les cancers du poumon. Ils sont devenus un des grands piliers de l'oncologie. Pour le mélanome, le taux de réponse à l'immunothérapie est de plus de 50% lorsque le patient a atteint le stade métastatique, c'est-à-dire lorsque le cancer touche d'autres organes. Autrement dit, environ la moitié des patients à un stade très avancé qui ont été traités par immunothérapie sont toujours en rémission cinq ans après la fin du traitement. Avec la chimiothérapie, le taux de survie était quasiment de 0%. Désormais, l'immunothérapie est le traitement de choix dans le mélanome métastatique, sauf en cas de contre-indication majeure (greffe cardiaque). La chimiothérapie n'a plus sa place, mis à part dans des situations très particulières. Dans d'autres cancers, on a plutôt tendance à combiner l'immunothérapie avec les traitements existants. C'est notamment le cas du cancer du poumon, où la combinaison avec la chimiothérapie est efficace.
Plus de la moitié des patients à un stade très avancé qui ont été traités par immunothérapie sont toujours en rémission cinq ans après le traitement. Avec la chimiothérapie, le taux de survie était quasiment de 0%.
Contre quels cancers l'immunothérapie est-elle inefficace ?
Malheureusement, il y en a encore beaucoup. Dans le cancer du pancréas et du cerveau, l'efficacité est très faible. Dans le cancer du sein, à l'exception de quelques sous-types, cela fonctionne globalement assez mal. C'est là que l'on voit qu'il nous reste beaucoup de travail à accomplir pour arriver à transposer les succès obtenus avec le mélanome et le cancer du poumon dans d'autres types de cancers. Mais le nombre de cancers que l'on peut traiter par immunothérapie s'accroît chaque année.
Sait-on pourquoi cela ne fonctionne pas contre ces cancers ?
C'est sans doute parce que nous n'avons pas encore compris quel était le mécanisme d'échappement de ces tumeurs. Il faut étudier comment chaque type de tumeur arrive à contrecarrer le système immunitaire afin de développer des traitements adaptés.
Les immunothérapies peuvent-elles entraîner des effets indésirables ?
Oui, comme tout médicament. Si l'on pousse trop le système immunitaire, il risque de s'attaquer non pas uniquement à la tumeur, mais aussi à l'organisme du patient. C'est ce que l'on appelle la toxicité auto-immune. Il peut par exemple s'en prendre aux cellules du foie et ne pas s'arrêter avant d'avoir détruit la dernière cellule. Dans la plupart des cas, on peut stopper le système immunitaire avec de la cortisone, mais c'est parfois plus compliqué parfois. En tout cas, il faut prendre ce risque très au sérieux car s'il est mal pris en charge, cela peut être mortel. Mais c'est très rare, cela concerne moins de 1% des patients. La clé réside dans la surveillance des patients.
Ce ne sont pas du tout les mêmes effets indésirables qu'avec la chimiothérapie.
Non, il n'y a pas de diarrhée (parce que les cellules de l'intestin ne se font pas attaquer), de chute de cheveux ou de baisse des globules blancs. De ce point de vue, c'est un traitement qui est bien vécu et bien toléré par les patients, mieux que les chimiothérapies. C'est tout à fait compatible avec une vie normale, il faut simplement se rendre à l'hôpital toutes les trois semaines pour recevoir l'injection, ce qui prend environ 1 heure. Parmi mes patients, j'ai même un sportif d'élite qui continue à faire du sport de façon intensive alors qu'il est sous immunothérapie.
Ces traitements ont un certain coût, n'est-ce pas ?
Oui, c'est une problématique que l'on a avec tous les nouveaux médicaments contre le cancer. Ils sont chers, voire très chers. Un traitement avec des inhibiteurs de points de contrôle coûte environ 100.000 euros par an par patient. Pour d'autres traitements, comme les CAR T cell, cela peut monter jusqu'à 500.000 euros. C'est un traitement unique et personnalisé, il n'y a pas besoin de répéter le geste. Mais vous savez, j'ai une patiente de 27 ans désormais guérie qui a bénéficié d'inhibiteurs de points de contrôle. Elle a sans doute gagné 60 années de vie. Oui, c'est cher, mais c'est totalement justifiable d'un point de vue de santé publique.
Ça a beau être cher, c'est totalement justifiable d'un point de vue de santé publique.
Quelles sont les marges d'amélioration ?
Le but est de pousser l'immunothérapie vers de nouveaux types de cancers et de nouvelles situations cliniques. Par exemple, on étudie le fait d'amener l'immunothérapie plus tôt dans le développement de la maladie. Le plus vite on peut armer le système immunitaire, le mieux c'est pour le patient. En parallèle, on essaie de voir si on ne peut pas diminuer la durée du traitement sans perdre d'efficacité, notamment pour des questions de coût.
On étudie également les stratégies qui consistent à effectuer l'immunothérapie avant la chirurgie. La chirurgie permet d'enlever la partie visible de la tumeur, mais il peut toujours rester des cellules cancéreuses microscopiques. L'idée est de stimuler le système immunitaire du patient avant la chirurgie, afin que celui-ci ait plus de chances d'être en capacité de finir le travail et d'éradiquer les éventuelles cellules restantes.
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Est-ce que l'immunothérapie est la voie d'avenir en oncologie ?
Cela dépend beaucoup des cancers. Pour le mélanome, on peut répondre que c'est non seulement le futur, mais déjà le présent. Je pense que l'avenir, c'est l'immunothérapie personnalisée. Pour l'instant, on donne le même traitement à des groupes de cancers assez hétérogènes. Mais nos capacités biologiques combinées à l'intelligence artificielle nous permettront bientôt de prédire quel patient répondra à quel traitement. D'ici à ce que cela soit une réalité, l'immunothérapie va continuer à se démocratiser. C'est un élément essentiel de notre boîte à outils contre le cancer et sa place va devenir de plus en plus importante.
Variole du singe : plus d'une quarantaine de cas suspects ou confirmés en Espagne et au Portugal
Les autorités sanitaires du Canada examinent également treize cas de cette maladie qui se manifeste par de la fièvre, des douleurs musculaires et une éruption cutanée sur les mains et le visage.
Covid-19 : 82 morts en 24 heures dans les hôpitaux français, 4386 nouveaux cas en 24 heures
La baisse se poursuit à l'hôpital. 16.785 patients étaient hospitalisés ce lundi contre 16.941 dimanche.
Covid-19 : 88 morts dans les hôpitaux français, 32.029 nouveaux cas en 24 heures
La baisse se poursuit à l'hôpital. 16.510 patients étaient hospitalisés dans les hôpitaux français ce mardi, contre 16.785 lundi.
Le Figaro
Un foyer de peste porcine africaine détecté en Allemagne, près de la frontière française
L'élevage touché comptait 35 porcs élevés en plein air.
Un foyer de peste porcine africaine a été détecté dans un élevage porcin en Allemagne, à 6 kilomètres de la frontière française, à Forchheim am Kaiserstuhl, a annoncé le ministère français de l'Agriculture jeudi.
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L'élevage touché compte 35 porcs élevés en plein air et a été entièrement abattu. «Aucun cas n'a été identifié à ce stade au sein de la faune sauvage dans la zone alentour», a précisé le ministère, qui lancera une cellule de crise «la semaine prochaine» avec «l'ensemble des professionnels et services de l'État». C'est le «premier cas mis en évidence à la frontière occidentale de l'Allemagne (...) de l'autre côté du Rhin», précise le ministère.
Non transmissible à l'homme
En lien avec la Commission européenne, une zone de protection et de surveillance est mise en place par les autorités allemandes, qui vont «intensifier les recherches de carcasses de sangliers et contrôler les exploitations agricoles aux alentours». Depuis janvier, la peste porcine africaine circule dans la faune sauvage en Italie, où un plan d'urgence pour endiguer le virus dans la région de Rome, qui compte huit cas depuis le début de l'année, a été lancé.
La maladie ne touche que les porcs, sangliers et phacochères. Non transmissible aux humains, le virus peut cependant survivre plus de deux mois dans des viandes et charcuteries issues d'animaux atteints.
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Il se transmet d'un animal à un autre par la consommation de denrées infectées - par exemple si des porcs domestiques sont nourris avec des restes - ou par contact avec tout support contaminé. La France a connu des foyers sporadiques en 1964, 1967 et 1974, mais depuis est indemne.
La reconversion de l'ex-ministre Djebbari chez l'armateur CMA-CGM recalée par la HATVP
L'ancien ministre avait demandé un avis pour rejoindre l'entreprise en qualité de vice-président exécutif en charge du pôle spatial.
La Russie demande la levée des sanctions pour éviter une crise alimentaire mondiale selon un diplomate.
La Russie met en garde les pays européens devant une éventuelle crise alimentaire, à l'heure où l'inflation sévit.
Comment la crise du Covid a fait la fortune des pharmacies françaises
ENQUÊTE - Dotées de nouvelles missions de vaccination et de dépistage, les 21.000 officines de l’Hexagone voient leur modèle économique évoluer.
Le Figaro
«L’intrigante Sarah Knafo, lumière sur une conseillère de l’ombre»
Charles SapinCHRONIQUE - Les journalistes Ava Djamshidi et François-Xavier Ménage livrent une enquête fouillée sur la «chef d’orchestre» d’une campagne qui restera dans les mémoires pour avoir bousculé le récit de la présidentielle.
Comment une jeune femme n’ayant pas 30 ans, projetée dans la vie publique depuis dix mois à peine, peut-elle donner matière à un livre? Ava Djamshidi et François-Xavier Ménage répondent de la plus éloquente des manières par leur dernier ouvrage publié, ce mercredi, aux Éditions Robert Laffont: L’Intrigante Sarah Knafo. Grands reporters au magazine Elle et à TF1, les deux journalistes ont, chacun pour leur média respectif, approché durant la dernière présidentielle la plus influente conseillère devenue compagne du candidat malheureux Éric Zemmour.
De cette impression diffuse de rencontrer une personnalité insolite au parcours romanesque est née l’envie de conjuguer leurs talents. Pour percer le mystère entourant cette énarque tout juste sortie de l’école, mais déjà principale stratège et «chef d’orchestre» d’une campagne qui restera dans les mémoires pour avoir bousculé le récit de la présidentielle. Et ce, sans tomber dans l’écueil facile du procès idéologique ou celui de la complaisance.
L’enquête fouillée qui en résulte, riche en anecdotes et témoignages inédits, dissèque par le menu l’émulation intellectuelle, le précis partage des rôles entre Éric Zemmour et Sarah Knafo durant cette course élyséenne. Y est conté par exemple comment, lors d’une interview, la seconde n’hésite pas à prendre la parole pour étayer les réponses du premier. Comment, à quelques heures d’une réunion publique, la même critique vertement, corrige puis souffle une nouvelle trame de discours à celui qui, quelques années auparavant, se voulait encore son mentor. Un duo au sein duquel on ne sait plus, malgré leurs trente-quatre ans d’écart, qui est le maître ou l’élève, ce qui lui donne toute sa singularité. Le passage de l’ombre à la lumière ne va pas sans quelques brûlures. Les auteurs narrent ainsi la gestion par l’intéressée, y compris auprès de ses proches, des rumeurs sur son compte, croissant au même rythme que sa notoriété. Jusqu’à l’affirmation dans la presse d’une prétendue grossesse. Sans aucun élément factuel ni preuve pour l’étayer.
Vertigineuse ambition
L’ouvrage éclaire aussi le sens de cette phrase lâchée par Éric Zemmour, un soir de janvier sur BFMTV: sans Sarah Knafo, «il n’y aurait pas eu de campagne». En révélant, notamment, la première réunion au domicile de la trentenaire en avril 2021, de ceux - tous choisis par elle - qui constitueront le premier cercle autour du candidat tout au long de la présidentielle. Hormis un participant, présent par caméra interposée, qui préférera quelques mois plus tard raccrocher: le préfet Patrick Stefanini, futur directeur de campagne de la candidate Les Républicains, Valérie Pécresse. Des capacités organisatrices qui, au fil des mois, lui vaudront de se voir attribué le surnom de «patronne» par l’ensemble des troupes et cadres du jeune mouvement Reconquête!.
Loin de se borner au seul récit de cette dernière année électorale, au fil des pages, les auteurs reviennent sur les ressorts de la vertigineuse ambition de cette jeune femme issue d’un milieu modeste de Seine-Saint-Denis. Ava Djamshidi et François-Xavier Ménage décrivent une machine intellectuelle forgée par la littérature, dotée d’une sociabilité et d’une capacité d’adaptation rare, doublé d’un toupet sans frein. Sans oublier un goût certain pour la manipulation. Quitte à voiler ses convictions souverainistes tendance identitaire lorsque celles-ci se sont avérées un obstacle à son ascension ou à un déjeuner avec… François Hollande.
De Sciences Po à l’ENA en passant par son stage de fin d’étude à la préfecture de Pau, Sarah Knafo suscite l’intérêt, quand ce n’est pas la fascination, de ceux qu’elle croise. Fussent-ils nommés Henri Guaino, Jean-Pierre Chevènement, Jacques Attali ou Hubert Védrine… Une attraction aussi volontaire qu’entretenue par l’habile trentenaire, qui finit par nourrir chez les auteurs une interrogation: n’aurait-elle pas, une fois le moment Zemmour passé, quelques velléités d’elle-même se lancer? Pour réussir là où son modèle, l’ancienne conseillère de Jacques Chirac Marie-France Garaud, a échoué. Faire mieux, au suffrage universel, que les candidats aux oreilles desquels elle chuchote.
Maxime Tandonnet: «Les retournements de veste sont dévastateurs pour l'image de LR»
TRIBUNE - Les personnalités qui, avant ou après la présidentielle, ont abandonné le parti de la droite classique pour Emmanuel Macron, contribuent au discrédit de LR et au rejet des politiques en général, s'inquiète l'historien.
François-Xavier Bellamy: «La fiction du “en même temps” couvre une confusion généralisée»
TRIBUNE - Puisse le renoncement de certains élus LR à leurs convictions pour des postes ne pas entraîner un renoncement symétrique chez les électeurs de droite, plaide le député européen LR, par ailleurs normalien et professeur agrégé de philosophie.
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Emmanuel Macron, l’étrange victoire
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Travailler pour «essayer d'oublier la guerre» : ces déplacés ukrainiens qui ont trouvé un emploi en France
Thomas EngrandTÉMOIGNAGES - Vu comme un vecteur d'indépendance et d'intégration, le travail n'est pas toujours facile à trouver pour ces personnes ayant fui le conflit.
«C'est en me réveillant pendant la nuit que j'ai appris la déclaration de guerre. Deux heures après on était dans la voiture avec nos deux enfants pour fuir». Comme Maksim*, des millions d'Ukrainiens ont dû quitter en urgence leur foyer. De cette vie précédente, ces déplacés n'ont souvent pu prendre que quelques affaires, laissant derrière eux leurs biens, leur logement et bien sûr, leur emploi. Parmi eux, environ 85.000 se seraient installés au moins temporairement sur le sol français. Un petit nombre a même déjà réussi à décrocher un emploi. Une gageure, tant les obstacles sont nombreux, mais aussi le premier pas vers une nouvelle vie.
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«Cela fait du bien et c'est valorisant de ne pas être à charge dans mon statut de réfugié», explique d'emblée Olena*. Cette femme originaire de Kharkiv, a dû quitter le sous-sol où elle s'était cachée avec sa mère, lorsque les bombardements se sont intensifiés. Arrivée en Bretagne, elle se met très vite à chercher un emploi. Prête à sortir de sa zone de confort, cette ancienne responsable juridique accepte un poste de paysagiste. Grâce à un collègue russophone, elle apprend petit à petit ses nouvelles tâches. Une occupation salvatrice selon elle, qui lui permet «de penser à autre chose que la guerre dans [son] pays».
Même volonté d'aller de l'avant pour Anna. La jeune femme, elle aussi originaire de Kharkiv, s'est mise très rapidement à chercher un emploi après son arrivée en France. «C'était une étape nécessaire pour reprendre confiance en moi et pour me donner de l'espoir», explique-t-elle. Sa famille d'accueil lilloise la met en relation avec Cooptalis, une agence de recrutement qui propose des postes à des déplacés. «Le dirigeant de l'antenne de Lille est particulièrement sensible à ces questions car sa femme est Russe mais solidaire du peuple ukrainien», détaille Katia Dahmani, responsable de l'engagement chez l'agence.
Si la route est encore longue avant d'être pleinement intégrée - elle commence tout juste à apprendre le français -, elle peut au moins le faire dans un cadre bienveillant : «Dorénavant je peux me socialiser plus rapidement, me faire des amis et m'immerger émotionnellement dans le processus de développement», se réjouit-elle.
De nombreuses difficultés sur la route de l'emploi
Toutefois, les Ukrainiens souhaitant travailler en France doivent aussi faire face à de nombreux obstacles. Il faut d'abord traverser la barrière de la langue, faire valoir des diplômes ou des formations inconnus en France, savoir à qui s'adresser… Et ce, alors que «90% des réfugiés sont des femmes et des enfants», souligne Lucie Mely, responsable de la communication chez Kodiko, une association engagée dans l'insertion professionnelle des personnes réfugiées : la question de la garde est donc essentielle. Si l'État doit scolariser les enfants suffisamment âgés et a promis des places en crèche pour les plus petits, la mise en application mettra du temps. Malgré ces difficultés, la représentante de Kodiko souligne «qu'on a jamais vu une aussi grande mobilisation» de tous les acteurs, en faveur des réfugiés.
En lien avec de nombreux déplacés, Marie*, une Française qui vivait à Odessa et a dû elle-même revenir en catastrophe dans l'Hexagone, pointe quant à elle un système d'accueil qui ne facilite pas l'intégration. «Trop souvent, on installe les réfugiés ukrainiens à plusieurs dans des lieux où ils ne sont qu'entre eux», souligne-t-elle. Un fonctionnement qui part d'une bonne intention mais ne facilite pas les rencontres avec le reste de la population et finit même par renforcer une volonté de rentrer déjà très présente. «On a plusieurs amis, notamment de Kiev, qui sont retournés en Ukraine dès que les combats ont cessé», pointe la jeune femme.
À ces complications s'ajoutent les difficultés administratives, malgré les efforts de simplification engagés par les 27. «L'Europe a mis en place un statut exceptionnel de protection temporaire, qui permet aux Ukrainiens de travailler», explique Lucie Mely. «À la différence des réfugiés Afghans ou des Syriens, les Ukrainiens soutiennent leur gouvernement et veulent majoritairement rentrer dès que possible», pointe Didier Leschi, directeur général de l'OFII (Office français de l'immigration et de l'intégration). Il s'agissait donc pour l'UE de trouver comment les accompagner pendant cette courte période loin de chez eux. Mais ce statut n'est pas toujours connu, du côté des principaux concernés comme des entreprises, limitant son utilité.
Un enlisement du conflit qui change la donne pour les déplacés
Dans certains cas, des Ukrainiens doivent aussi faire face à des démonstrations d'hostilité. Maksim*a ainsi été la cible d'insultes sur son lieu de travail : «Un homme est venu sur le chantier et m'a reproché de ne pas être en Ukraine en train de me battre», souffle-t-il. Un épisode traumatisant, alors que l'homme espérait pouvoir profiter de son emploi pour prendre un nouveau départ. «J'ai volontairement cherché un travail manuel pour essayer d'oublier la guerre», ajoute ce père de famille, ancien responsable agricole, aujourd'hui ouvrier dans le bâtiment.
Encore minoritaire, le retour à l'emploi devrait s'accélérer pour les déplacés Ukrainiens. Avec une allocation de 426 euros par mois (modulable), selon Didier Leschi, et aucune aide pour les familles d'accueil, leur situation reste précaire. Jusqu'ici, les personnes fuyant la guerre comptaient sur un retour rapide chez elles, souligne le patron de l'OFII. L'enlisement du conflit qui semble se profiler pourrait briser cet espoir, et obliger ces individus à choisir entre rentrer malgré tout, ou rester en France et trouver un travail pour subvenir à leurs besoins.
*Les prénoms ont été changés
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Des idées de cadeaux très gourmands pour la Fête des mères
Le dimanche 29 mai, toutes les mamans seront célébrées. Alors pour faire plaisir aux plus gastronomes d'entre elles, voici quelques idées cadeaux.
Cette année encore, le rouge et le rose sont à l'honneur pour la Fête des mères. Dans les recettes d'abord, avec framboises, fraises et roses, qui se partagent la vedette dans les pâtisseries. Lenôtre propose un entremets floral inspiré du Naked Cake qui s'offre comme un bouquet gourmand, tandis que Cyril Lignac imagine une tarte à la framboise aussi graphique qu'appétissante.
C'est sans compter sur les autres douceurs, plus faciles à transporter ou à faire livrer, à l'instar des macarons de l'indétrônable Pierre Hermé, imaginés cette année en forme de cœur. Pierre Marcolini mise lui aussi sur une nouvelle création, avec ses oiseaux en forme d'origamis, généreusement fourrés. Pour les mamans aux goûts classiques, Cluizel propose des écrins gourmands de différentes tailles, réunissant les meilleures créations de la maison. Celles qui goûtent peu le chocolat apprécieront le superbe coffret de thés signé La Maison Russe. Autre façon de se démarquer, les biscuits Shanty personnalisés ou encore l'infusion rooibos au CBD de la marque Divie. C'est sûr, cette année, on sera plus que jamais heureux de se retrouver pour la Fête des mères.
Notre sélection de cadeaux gourmands pour la Fête des mères 2022
Notre sélection de cadeaux gourmands pour la Fête des mères
L'Humanité
Compétition. La nostalgie n’est plus ce qu’elle était
Nos recommandations culturellesLe réalisateur italien Mario Martone s’est inspiré du roman éponyme de l’écrivain Ermanno Rea, qui se déroule à Naples, sans parvenir à élever le propos. De quoi, hélas, rester sur sa faim.
Pierre BarbanceyNostalgia, de Mario Martone, Italie-France, 1 h 57
Le réalisateur italien Mario Martone avait déjà investi la question du retour à Naples et d’un passé enfoui avec ses drames et ses secrets. C’était l’Amour meurtri, en 1995. Trois auparavant, dans Mort d’un mathématicien napolitain (prix du jury à la Mostra de Venise 1992), il s’intéressait déjà au regard introspectif d’un homme qui déambule dans les rues de Naples. Poussant sa démarche plus avant, il s’est saisi du livre éponyme du romancier italien Ermanno Rea, qui lui-même avait défriché et peut-être déchiffré la Cité du soleil. « Il n’est pas si aisé de se dérober à l’appel d’une ville quand on se sent lié à elle par des liens si intenses qu’ils paraissent indéchiffrables », écrivait-il.
Martone reprend l’histoire et les personnages de Rea. Felice (Pierfrancesco Favino) a quitté la ville il y a plus de quarante ans. Il s’est installé au Caire, mais décide de revenir. L’envie certaine de revoir sa mère et un sentiment plus diffus le ramènent dans son quartier d’origine, l’un des plus populaires de Naples, la Sanità.
Les sentiments remontent à travers les odeurs de cuisine
Approche prudente, déambulation dans les ruelles, parcours à moto sur les traces de l’insouciance disparue, histoire de laisser le passé le happer. Non sans risques. Tête brûlée dans sa jeunesse, il est l’auteur de petits cambriolages avec son pote, son frère de toujours, Oreste. Felice s’enfuit, littéralement exfiltré par sa famille – on en connaîtra les raisons au fil de l’histoire. Son comparse n’a pas cette chance. Il reste à la Sanità, victime de la fatalité, du malaffare (le mal-être) et des tentacules mafieux. Plus que la mémoire, les sentiments remontent à travers les odeurs de cuisine, les photos de jeunesse sorties d’une boîte. Felice, devenu musulman, comprend, avec l’aide d’un curé qu’il prend pour confident, l’importance d’aider les jeunes du quartier pour les tenir hors d’atteinte de la Camorra. Il tente de rencontrer Oreste, devenu violent chef d’un clan. « Ne te fais pas d’illusions. Le cœur se ferme avec le temps », lui conseille le prêtre, qu’il n’écoute pas. Il aurait dû ! On n’en dit pas plus.
La connaissance est dans la nostalgie. Qui ne s’est pas perdu ne possède pas. » Pier Paolo Pasolini
En exergue, Mario Martone a pourtant placé cette pensée de Pier Paolo Pasolini : « La connaissance est dans la nostalgie. Qui ne s’est pas perdu ne possède pas. » Malheureusement, quelque chose ne fonctionne pas. C’est plat. On trouve de quoi picorer, pas de quoi se rassasier, le réalisateur restant en lisière des situations créées, nous laissant sur notre faim. Là où Rea sondait les mutations du temps, penchant pour le côté politique plutôt qu’existentiel, Mario Martone en prend le contrepied, perdant au passage la profondeur de son propos.
Festival de Cannes 2022naplescinéma Le Figaro
Mission Artémis : comment la Nasa compte retourner sur la Lune
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INFOGRAPHIE - La fusée géante SLS doit être testée sur son pas de tir début juin pour un lancement prévu en juillet ou en août. Avec ce monstre de 98 m, la Nasa rouvre la porte de l’exploration spatiale habitée, d'abord vers la Lune avant d'espérer s'aventurer vers Mars.
Charles LescurierService InfographieLa fusée la plus puissante Après une batterie de tests devant commencer début juin et si ceux-ci sont concluants, la fusée la plus puissante jamais construite, d’une poussée supérieure à Saturn V qui avait propulsé Neil Armstrong et 11 autres astronautes entre 1969 et 1972 sur le sol lunaire, devrait décoller pour la première fois cet été. Même si le programme a pris beaucoup de retard, avec cet événement la Nasa signe son grand retour dans l’exploration de l’espace lointain. Et concrétise ses ambitions.
Orion en répétition
Lors de ce premier vol, juchée à son sommet, la capsule Orion sera envoyée vers la Lune sans équipage pour cette première mission Artémis-1. Elle s’approchera à une centaine de km de sa surface, puis en utilisant sa force gravitationnelle, elle se placera en orbite durant environ 6 jours, le temps d’évaluer ses systèmes. Elle se rapprochera de nouveau de l’astre pour rejoindre sa trajectoire de retour. Elle sera récupérée dans le Pacifique après avoir parcouru plus de 2 millions de km.
La Lune en 2025
En cas de succès, la mission suivante, Artemis-2, devrait partir en 2024. Cette fois avec quatre membres d’équipage, pour un autre vol test qui sera le plus lointain jamais réalisé dans l’univers par des humains, au-delà de la face cachée de la Lune. Si de nouveau tout se passe bien, Artémis-3 devrait permettre à deux astronautes d’alunir, sans doute en 2025, 53 ans après Apollo 17.
Un pas de géant vers Mars
Dès lors, une présence durable sur la Lune est envisagée. Elle s’appuierait sur une station spatiale construite en orbite, à partir de laquelle s’effectueraient de nombreux allers-retours vers le sol lunaire grâce à un atterrisseur. Cette porte vers l’espace serait annonciatrice de prochaines missions vers Mars, selon un mode opératoire similaire. Un futur pas de géant pour l'humanité.
Valeurs Actuelles
[D’Ornellas] IVG : aux États-Unis, le débat n’est pas interdit
Le président du Rassemblement National Jordan Bardella a récemment appris sa mise en examen pour avoir qualifié la ville de Trappes de « république islamique en miniature ». Il réagit auprès de Valeurs actuelles.
Valeurs Actuelles
[Entretien] Guerre en Ukraine : “Jusqu’à trois heures de plus sur un vol Tokyo-Paris”
Le Figaro
Will Smith a eu une «vision» prémonitoire de la destruction de sa carrière
Léna Saint JalmesAvant de gifler Chris Rock à la cérémonie des Oscars, l'acteur a raconté qu'il avait pressenti un accident dans sa vie professionnelle lors d'une retraite au Pérou.
Vision prémonitoire et psychotrope. Dans une interview enregistrée avant la 94e cérémonie des Oscars, Will Smith a raconté l'étrange expérience hallucinatoire qu'il a vécue lors d'une retraite au Pérou. Sa vision prémonitoire : celle de sa «vie entière détruite». Il a raconté à David Letterman, dans l'émission My Next Guest Needs No Introduction, qu'après avoir pris de l'ayahuasca - une herbe hallucinogène consommée en infusion -, il avait commencé à ressentir les effets des psychotropes.
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«Une fois que vous l'avez bu, vous vous voyez d'une manière que vous n'avez jamais vue. Et ça a été l'expérience psychologique individuelle la plus infernale de ma vie, raconte Will Smith à David Letterman. J'ai bu, et il faut généralement environ 45 minutes pour que ça fasse effet. Je suis assis là et je me dis toujours: "Peut-être que ça ne fera pas effet cette fois-ci". Alors j'étais assis tout en buvant, et tout d'un coup, j'ai commencé à voir tout mon argent s'envoler, ma maison s'envoler et ma carrière s'envoler.» La suite de ce cauchemar psychédélique n'est pas plus rassurante : il entendait sa fille Willow crier à l'aide, mais il ne pouvait pas voir où elle était. «J'ai arrêté de me soucier de mon argent, je voulais juste rejoindre Willow », se remémore-t-il.
Will Smith explique ensuite pourquoi, selon lui, son inconscient l'a dirigé vers cette vision. «C'est ma peur dans la vraie vie, et je suis là, j'ai envie de vomir et tout ça, et j'entends une voix qui me dit: "Voilà ce que c'est, putain. C'est ça la putain de vie"». Lorsque la star hollywoodienne est revenue à lui, il a «réalisé que tout ce qui se passe dans [sa] vie, [il] peut le gérer».
L'émission de David Letterman, bien que tournée avant les Oscars, n'a été diffusée que cette semaine aux États-Unis, donnant un tour encore plus dramatique à la «vision» de Will Smith. Lors de la cérémonie, le 27 mars, l'acteur est monté sur scène pour gifler Chris Rock après qu'il s’est moqué de la calvitie de sa femme, Jada Pinkett Smith, atteinte d'alopécie. Will Smith a reçu en pleurs, quelques minutes plus tard, l'Oscar du meilleur acteur. Mais l'Académie a fait le choix d'interdire des Oscars la star américaine pour une durée de dix ans. Plusieurs de ses projets, dont deux films, Fast and Loose de Netflix et de Bad Boys 4 de Sony, ont ainsi été mis en standby.
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L'Humanité
Compétition. La passion amicale selon les Dardenne
Nos recommandations culturellesMineurs étrangers non accompagnés, Tori et Lokita se soutiennent dans l’adversité. Mais le refus d’accorder des papiers à Lokita sème d’embûches leur parcours.
Michaël MélinardTori et Lokita, de Luc et Jean-Pierre Dardenne, Belgique, 1 h 28
Luc et Jean-Pierre Dardenne sont en quelque sorte nés à Cannes avec la présentation de Falsch, leur premier long métrage de fiction, à Perspectives du cinéma français en 1987, une section éphémère créée par la Société des réalisateurs de films (SRF). Depuis, ils ont gagné le droit à la belgitude, plaçant la ville de Louvain au centre de la planète cinéma. Double lauréat de la palme d’or (Rosetta et l’Enfant), grand prix (le Gamin au vélo), prix de la mise en scène (le Jeune Ahmed), prix du scénario (le Silence de Lorna), des prix d’interprétation pour ses comédiens (Émilie Dequenne, Olivier Gourmet)… la fratrie quitte rarement la Croisette les mains vides. Pour sa neuvième présence en compétition, elle brouille les pistes avec un titre, Tori et Lokita, aux allures de film pour enfants. Il n’en est rien, même si, comme souvent dans son œuvre, des personnages adolescents en sont la matrice.
Enfermée dans un système coercitif et contraignant
Lokita (Joely Mbundu) a sans doute mûri trop vite. Il est difficile de lui attribuer un âge précis. Elle apparaît dès la première séquence dans le cadre. Hors champ, une voix féminine l’interroge sur ces liens avec Tori, son petit frère. Une policière ? Une juge ? Peu importe, elle est suspecte, presque coupable. Le ton est donné. Elle n’arrange pas son cas avec des réponses insatisfaisantes comme dans une leçon mal apprise. Elle aura droit à une séance de rattrapage. Très vite on comprend qu’elle cherche à obtenir un titre de séjour. Tori (Pablo Schils) a été régularisé pour une raison que le récit révèle plus tard. Entre-temps, Lokita doit survivre, envoyer de l’argent à sa mère, demeurée au Cameroun. Tori l’épaule et l’accompagne. Chacun apportant à l’autre l’affection dont il manque. Prise en étau entre la violence ordinaire d’un pizzaïolo dealer qui l’utilise pour revendre de la drogue et des passeurs qui l’épient pour lui arracher son maigre pécule, elle est enfermée dans un système coercitif et contraignant. Reste cet amour fraternel qui permet à Tori et Lokita de résister à la dureté du quotidien.
Pas de pathos, ni de gras chez les Dardenne, on est à l’os
Avec ce double portrait, Luc et Jean-Pierre Dardenne ont voulu aborder la problématique des mineurs étrangers non accompagnés et le sort qui leur est réservé. Les cinéastes s’abstiennent certes de juger, mais le constat n’est pas très flatteur. En personnifiant ces demandeurs d’asile, réfugiés économiques, climatiques ou politiques, ils les sortent de l’anonymat statistique et d’une essentialisation qui les mue en boucs émissaires.
En personnifiant ces demandeurs d’asile, réfugiés économiques, climatiques ou politiques, les frères Dardenne les sortent de l’anonymat statistique.
Ils en profitent aussi pour revisiter leur propre cinéma. Une chanson interprétée par Tori et Lokita dans le karaoké d’une pizzeria renvoie à une séquence similaire de la Promesse. On y voyait un petit patron exploitant des sans-papiers, incarné par Olivier Gourmet, et son fils, sous les traits de Jérémie Rénier, entonner Siffler sur la colline, de Joe Dassin. Le paradigme a changé. Le point de vue aussi. Les Dardenne épousent celui des opprimés. Même sentiment de retrouver leur univers singulier avec la migration, déjà documentée dans le Silence de Lorna. Ils sont passés d’une Albanaise ayant contracté un mariage blanc avec un junkie à deux enfants africains parlant un français impeccable et capables de chanter une comptine sicilienne, signe de l’évolution de ces mobilités d’urgence. Comme à leur habitude, on sait peu de chose sur les personnages. Pas de psychologie, pas d’explications, pas de pathos, ni de gras chez les Dardenne, on est à l’os.
Loin de la caméra portée du Fils ou de Rosetta, la mise en scène épurée, sans mouvement virtuose, ni fioritures, témoigne du cloisonnement implacable de Lokita et de la prise de risques de Tori, qui lie son destin au sien. Si le film est très incarné par deux jeunes acteurs irréprochables – Pablo Schils (Tori) au naturel confondant, à l’agilité et à l’intelligence de jeu fascinantes –, le côté implacable des situations met à distance, limite l’empathie. Ce refus de la prise en otage émotionnel est tout à l’honneur des cinéastes. Mais là réside aussi la limite de Tori et Lokita. Pourtant, avec cette histoire d’amitié indéfectible, cette tragédie moderne, les Dardenne touchent juste. Les frères placent ici l’amitié au sommet, bien au-dessus des liens du sang. Ils forcent surtout à regarder où l’on ne peut ni ne veut voir. Et à mettre, sans la culpabiliser, la société devant ses propres contradictions. Une manière de tisser une passerelle entre le spectateur et le monde par la force d’un beau récit de cinéma.
Quinzaine des réalisateurs L’intimité en Super 8 d’Annie Ernaux
Les Années Super 8, d’Annie Ernaux et David Ernaux-Briot, France, 1 h 5
Avec les films tirés des œuvres littéraires à fort accent autobiographique, la vie d’Annie Ernaux constitue déjà une riche matière cinématographique. L’Événement, d’Audrey Diwan, lion d’or à Venise, Passion simple, de Danielle Arbid, ou l’Autre, de Patrick-Mario Bernard et Pierre Trividic, ont offert une réinterprétation passionnante de son travail. Annie Ernaux et son fils David Ernaux-Briot exhument, dans les Années Super 8, les archives familiales pour signer une œuvre en forme de journal intime. Ces années sont celles d’une femme mariée, mère de famille, inconsciente de sa jeunesse et de sa beauté. Le dispositif est simple. À l’image, le montage rassemble des films de famille tournés entre 1972 et 1981 par Philippe Ernaux, son ex-mari. Comme il cadre la plupart des scènes, il est par définition quasi absent de l’image dans cette ère préselfies.
Au son, la voix off d’Annie Ernaux raconte, de sa place d’autrice établie, ce passé révolu. Aucune nostalgie apparente mais le souvenir d’une époque, de frustrations et de disparus, ressuscités le temps d’un film. Des voyages en Albanie, en URSS, au Chili, où leur petit groupe de touristes français est reçu par Allende à la Moneda, témoignent d’un désir d’interroger les modèles, de se confronter aux utopies. Son quotidien d’épouse de notable de province renvoie au statut de la femme dans les années 1970, à l’inégalité du partage des tâches ménagères et à l’érosion presque mécanique de sa vie de couple. Il y a dans cette œuvre le charme et la patine vintage du Super 8, le format cinéma d’avant la vidéo et le numérique. D’autant que feu son époux possédait un bon sens du cadre, un talent d’autodidacte dans la composition des plans. M. M.
Festival de Cannes 2022frères dardennecinéma Le Figaro
Profession: nageur de combat de la Marine nationale
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EXCLUSIF - Au sein des forces spéciales françaises existe une unité si particulière et si confidentielle qu'on n'en parle presque jamais: les nageurs de combat du commando Hubert. Ils sont moins de cent car la sélection est impitoyable. Ils constituent l'élite de l'élite.
Jean-Louis TremblaisMardi 14 mai 2019, dans la cour d'honneur des Invalides et en présence du chef de l'État, un hommage national est rendu aux premiers maîtres Alain Bertoncello et Cédric de Pierrepont, deux officiers mariniers du commando Hubert morts pour la France lors d'une libération d'otages au Burkina Faso. Au son funèbre et poignant de la cornemuse, leurs camarades portent les deux cercueils, recouverts du drapeau tricolore et reliés par une sangle. Un détail qui échappe au public, submergé par l'émotion. Pourtant, cette « sangle de vie » (telle est son appellation officielle) est plus qu'un symbole : c'est la marque de fabrique des nageurs de combat, l'une des unités les plus confidentielles et les moins médiatisées de la Marine nationale.
C'est à Saint-Mandrier-sur-Mer, dans le Var, au bout de la presqu'île, au Cannier, que se situe la base du CASM (commando d'action sous-marine) Hubert, plus simplement appelé commando Hubert. Entre 150 et 200 hommes, dont la moitié sont brevetés nageurs de combat (les autres intervenant en appui ou soutien). Une race à part, difficile à cerner et à décrire parce que peu diserte pour ne pas dire taiseuse. L'apothéose d'une carrière chez les fusiliers marins commandos, tant la sélection est draconienne pour intégrer ce corps d'élite.
Six brevetés par an
C'est ce que nous explique son chef, le capitaine de frégate B. : « Ici, l'âge moyen est de 33 ans. Tout simplement parce qu'il faut d'abord passer par l'un des commandos d'assaut de Lorient, notre maison mère, la matrice commune. Ce n'est qu'après une ou deux opérations extérieures et le niveau chef d'équipe qu'on peut se présenter au cours nageur. Commence alors une formation spécifique qui dure presque un an (1). Les candidats ont rarement moins de 26 ans et déjà un solide bagage. Schématiquement, pour vous donner une idée du filtrage, sur 100 fusiliers qui se présentent au stage commando, 15 le terminent. Sur ces 15, dix deviendront chefs d'équipe et seulement deux finiront nageurs. »
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C'est la raison pour laquelle ils ne sont qu'une demi-douzaine à recevoir le prestigieux certificat chaque année. Mille soixante et onze brevets seulement, depuis l'acte de naissance de la spécialité en 1952 à Arzew (Algérie), sous l'impulsion de deux figures mythiques : Bob Maloubier et Claude Riffaud, eux-mêmes inspirés par les « hommes-torpilles » italiens de la Decima MAS (Mezzi d'Assalto, moyens d'assaut), les ancêtres du combat subaquatique !
Le métier a des allures de sacerdoce tant il requiert de rigueur et de souffrances, de performances et de sacrifices. Marin dans l'âme (on parle ici non de cordage mais de touline, de bout et non de corde, d'escouade et non de groupe, etc.) et commando éprouvé, le nageur se distingue de ses collègues par son aptitude à évoluer sous l'eau et avec un armement « marinisé », c'est-à-dire traité pour supporter le sel de mer. Quelle que soit la mission qui lui est assignée (pose d'une charge explosive sous un bâtiment ennemi ou repérage en vue d'une opération ultérieure, entre autres), il doit être capable de palmer à une vitesse constante de 35 mètres/minute pendant quatre heures, à six mètres sous la surface et en suivant une trajectoire rectiligne. Il ne doit pas être repéré. D'où l'utilisation d'un appareil de plongée en circuit fermé recycleur de gaz : le FROGS (Full Range Oxygen Gas System). Celui-ci fonctionne à l'oxygène pur et ne génère pas de bulles, ce qui fait son intérêt.
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Inconvénient : sous la barre des six mètres, l'oxygène pur devient toxique. Pour éviter l'accident et se surveiller mutuellement, les nageurs progressent donc par deux et sont toujours sanglés. « La sangle de vie unit les deux membres d'un binôme tout au long de la plongée, martèle le contre-amiral Pierre de Briançon, commandant la Forfusco (Force maritime des fusiliers marins et commandos) et lui-même ancien « pacha » du commando Hubert. C'est une règle intangible. On remonte ensemble ou on y reste ensemble. »
Plongée en eaux troubles
Pour corser l'affaire, ajoutons que l'écrasante majorité des actions sous-marines se pratique de nuit et en eaux plus que troubles. Le binôme doit préalablement mémoriser une soixantaine de « cap-temps », imaginant toutes les situations, et naviguer avec une marge d'erreur de 5° à droite ou à gauche de la direction empruntée et une tolérance de plus ou moins 10 % par rapport au rythme imposé. Le leader du tandem gère le cap avec une planchette dite de navigation, dotée d'une boussole et d'un profondimètre, tandis que son alter ego s'occupe du chronomètre. On comprendra aisément que ce type de progression nécessite un bon potentiel de mémorisation et d'orientation. La tête et les jambes. Mens sana in corpore sano.
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Pour acheminer le binôme au plus près de la cible en évitant de solliciter inutilement l'organisme, on peut utiliser un tracteur sous-marin amagnétique et à moteur électrique. Si plusieurs équipes sont nécessaires, on a recours à un propulseur sous-marin, de plus forte contenance et capacité (2), lui aussi non-détectable par les sonars existants. Nous épargnerons au lecteur les détails techniques, rébarbatifs et de toute façon classés secret-défense, mais il faut savoir que ces véhicules futuristes sont conçus sur mesure par les ingénieurs de la DGA (Direction générale de l'armement) et des entreprises françaises, sous la supervision du commando Hubert. Fait maison ou presque, et, le budget de la Royale n'étant pas celui de l'US Navy, avec une bonne dose de système D…
Une machine bien huilée
Si la mer est leur élément naturel, les nageurs d'Hubert sont aussi des parachutistes confirmés. Ses chuteurs opérationnels peuvent être aérolargués (avec 100 kilos de matériel ou de munitions, selon les cas) à 8000 mètres d'altitude et dériver sous voile avec masque à oxygène sur des dizaines de kilomètres afin de s'infiltrer incognito là où ils ne sont point les bienvenus. Mais c'est le plus souvent sur le plancher des vaches qu'ils ont été déployés au cours des dernières décennies. Au Sahel, bien évidemment, mais aussi en Libye, en Afghanistan ou au « Levant ». Nous n'en saurons pas plus sur les zones d'activité du commando (3) mais elles sont faciles à deviner puisqu'elles épousent l'actualité (contre-terrorisme et libération d'otages) et la géopolitique (opérations extérieures comme Barkhane et autres fâcheries armées).
Une chose est certaine : il n'y a jamais grand monde au Cannier tant l'unité travaille à flux tendu et sous toutes les latitudes. Et ceux qui sont présents s'entraînent sans relâche. Jusqu'à obtention du sans-faute. Un travail de bénédictin, accompli avec la rigueur du métronome mais dans la bonne humeur et un enthousiasme non feint. Uniformes dépareillés, pilosité assez peu réglementaire, tutoiement préféré au voussoiement et prénoms aux grades : l'exact contraire de la Légion étrangère, où rien ne dépasse.
« Ne vous fiez pas à cette apparente décontraction, nous prévient le « pacha » actuel du commando Hubert. Elle dissimule une hiérarchie respectée et efficace car chacun sait qui fait quoi, qui a fait quoi, qui doit faire quoi. On peut quelquefois nous reprocher d'avoir des airs de Pink Floyd mais, dans les faits, chacun est ultraperfectionniste et se donne à fond. Les hommes d'Hubert sont tellement volontaires qu'il faut de temps en temps leur tordre le bras pour qu'ils prennent des congés ou un arrêt maladie. Si la motivation est au rendez-vous, c'est aussi parce qu'on développe le sens de l'initiative et que les cadres délèguent. Le commando Hubert, c'est dur, physiquement et mentalement, mais on y trouve un épanouissement personnel et professionnel que j'ai rarement observé ailleurs. »
Assaut de vive force
« Sortis du ventre de la nuit, ils sont porteurs des foudres de Neptune », proclame la devise des nageurs de combat, reprise par le président de la République lors de l'hommage national de 2019. En cette frisquette soirée de janvier, magistrale démonstration nous en est faite, quelque part entre Toulon et Porquerolles. But de l'exercice : un AVF (assaut de vive force), selon l'un de ces acronymes euphémiques dont raffole l'armée française.
Autrement dit, un franchissement au grappin pour s'emparer du porte-hélicoptères amphibie Dixmude, qui fait office de bateau pirate dans notre simulation opérationnelle. Nuit sans lune, classée 5, c'est-à-dire aussi noire qu'un tableau de Soulages. Vent force 4. Température 8 °C. Lors du sacro-saint briefing (« Les nageurs sont des ayatollahs du briefing-débriefing », nous avait avertis le contre-amiral Pierre de Briançon), le chef d'escouade répète les consignes à Greg, Jeff et les autres. Ils les connaissent déjà mais sait-on jamais ? Le droit à l'erreur n'existera pas le jour J.
À la vie, à la mort
Il est 22 heures, lorsque les deux Zodiac Ecume Hurricane quittent le « petit port » (comme ils surnomment affectueusement leur quai d'attache) du Cannier et font hurler leurs 600 chevaux. Les embarcations fondent à 45 nœuds sur la proie. Arrivés à tribord du Dixmude, les pilotes jouent avec les gaz pour s'approcher de la coque au plus près et coller au mastodonte. En deux temps et trois mouvements, le grappin fixe une échelle spéléo sur le bastingage et les félins casqués y grimpent un à un. Un abordage exécuté à merveille, car c'est bien de cela qu'il s'agit pour ces corsaires modernes, valeureux descendants des Surcouf et autres Jean Bart. À la différence du pirate, qui travaille pour l'horreur et l'avoir, le corsaire n'œuvre-t-il pas pour l'honneur et le devoir ?
Commando un jour, commando toujours : la formule est encore plus juste pour Hubert, qui ne compte que peu d'élus en son sein. D'ailleurs, les réservistes y jouent un grand rôle. « C'est un rouage essentiel de notre fonctionnement, reconnaît le capitaine de frégate B. Nous sommes tellement sollicités que l'aide des anciens nous est précieuse pour encadrer les entraînements et apporter leur expérience. Hubert, c'est une grande famille qu'on ne quitte jamais vraiment. On y revient toujours. »Et même « pour » toujours comme en témoignent ces plaques vissées sur un rocher du « petit port », à peine visibles par le visiteur et pourtant si présentes pour les bérets verts. Y sont gravés les noms des nageurs ayant demandé à ce que leurs cendres soient dispersées au large du Cannier. Avec la mer pour bleu linceul et leurs frères d'armes pour les veiller dans l'au-delà.
Par Jean-Louis Tremblais (texte) et Ewan Lebourdais, peintre officiel de la Marine (photos) pour Le Figaro Magazine
(1) Dont vingt-sept semaines de formation intensive à Toulon : cours de navigation, permis hauturier, plongée à l'air et sous oxygène, palmage-étalonnage, module tactique (comment réaliser une attaque-nageur), etc. Taux d'échec : 50%. Celui qui abandonne ne pourra jamais se présenter de nouveau.
(2) Grâce à un mélange gazeux et un appareil mixte (fermé et semi-fermé) pour les nageurs, le propulseur peut atteindre des profondeurs supérieures à la barre des six mètres citée dans le texte. Actuellement à l'essai, celui de la troisième génération (PSM3G) pourra être transporté dans un hangar de pont par le futur sous-marin nucléaire d'attaque de type Suffren. Jusqu'ici, les nageurs entraient et sortaient du sous-marin par le tube lance-torpilles !
(3) Contrairement aux agents de la DGSE (Direction générale des services extérieurs), ils n'agissent pas dans la clandestinité mais sous uniforme. Néanmoins, pour des raisons de sécurité, un arrêté de 2011 interdit de montrer leurs visages et de citer leurs noms, au même titre que les autres membres des forces spéciales, avec lesquels ils collaborent régulièrement.
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Compétition. David Cronenberg, dernier scalpel avant rideau
Nos recommandations culturellesAvec les Crimes du futur, le Canadien signe un film testament théorique et désincarné, parcouru de quelques fulgurances mais boursouflé. À boire, à manger et beaucoup à régurgiter.
Cyprien CaddeoLes Crimes du futur, David Cronenberg, Canada, 1 h 47
«La chirurgie est le nouveau sexe.» La promesse du nouveau David Cronenberg, contenue dans cette seule réplique, était alléchante : le retour du maître canadien à la science-fiction et au « body horror » (littéralement « horreur corporelle »), un sous-genre d’autant plus coté qu’il a été palmé l’an dernier, avec Titane. La déception est à l’avenant.
Tout est abstrait, intello, en apesanteur
Dans les ruines postindustrielles d’un futur délabré et non daté, l’humanité a repoussé les limites de la douleur et subit un syndrome d’évolution accélérée. Les organes poussent comme autant de nouveaux fruits, les corps sont en ébullition. Pour ressentir encore, les êtres se supplicient, se mutilent, s’incisent : l’érotisme à l’heure transhumaniste. Saul Tenser (Viggo Mortensen) et sa concubine Caprice (Léa Seydoux) sont deux performeurs, spécialistes de la chirurgie artistique. Devant leur public, ils tranchent avec raffinement, tatouent des organes, retirent des excroissances tumorales. Et palabrent jusqu’à l’indigestion sur le sens de la vie, de la finitude et de l’art.
Les Crimes du futur tient plus de l’essai théorique que de l’horreur viscérale. « Le corps est la réalité », professe pourtant le film. Alors, pourquoi rien n’y est palpable ? Tout est abstrait, intello, en apesanteur. Alors, oui, des pistes de réflexion géniales surgissent, mais elles s’évaporent dans un film trop dense, trop bavard. Multipliant les autocitations – ici les boyaux d’ eXistenZ, là les traumas de Crash –, David Cronenberg s’autopsie. Comme si son cinéma était déjà froid. À l’image des monstruosités géniales qu’il a créées tout au long de sa filmographie, le résultat est boursouflé.
Des navettes vides prétextes à l’autothéorie
Toison argentée, drapé de noir, artiste organique et tourmenté en décalage avec le monde, Saul Tenser campe un avatar évident de David Cronenberg lui-même. C’est le seul vrai personnage, les autres, que ce soit ceux de Léa Seydoux ou de Kristen Stewart, demeurant des navettes vides prétextes à l’autothéorie. Quand le héros s’embarque dans un absurde concours du « meilleur organe original », on devine le cinéaste, malmené par le Hollywood établi, snobé par les oscars, régler quelques comptes avec son humour acide. On espère, puis déchante. Le sujet n’est, comme le reste, que survolé.
Comble pour un Cronenberg qui a signé des œuvres aussi radicales que le Festin nu : son film n’est jamais subversif. Ses Crimes du futur semblent appartenir au passé. Pour cause, le monde, au fond, est déjà cronenbergien. La preuve, son vrai coup d’éclat a eu lieu durant la promotion : le cinéaste a vendu une image certifiée de ses calculs rénaux sur le Web. La course aux modifications corporelles ? Le transhumanisme est passé par là. Des humains cherchant à développer des néo-organes pour ingérer les déchets industriels ? Notre sang est déjà colonisé par les microplastiques. Le maître a un train de retard. On reste donc à quai. La comparaison avec Titane enfonce le clou. Le film de Julia Ducournau, qui n’a jamais caché sa passion pour Cronenberg, a certes ses scories et ses détracteurs, mais il a le mérite de réactualiser le « body horror » en le percutant aux préoccupations de l’époque : la transgression du genre et la fluidité des identités. La relève de la garde ?
Festival de Cannes 2022cinémadavid cronenberg Valeurs Actuelles
Affaire Abad : les Républicains ont-ils sorti les « boules puantes » ?
« Tout se passe bien, on est dans une bonne dynamique. » Au 238 rue de Vaugirard, à Paris, les barons des Républicains ont le sourire. À l’occasion d’un comité stratégique, organisé ce lundi 23 mai, ils se sont réunis pour discuter de l’avenir du parti à 19 jours du premier tour des élections législatives. Devant les journalistes, ils se montrent sereins. Pourtant, un nom résonne avec insistance à leurs oreilles : Damien Abad. L’ami d’hier semble désormais être désigné comme l’ennemi d’aujourd’hui. Entre indifférence et amertume, le cas du député de l’Ain nommé ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapés, n’est plus à la charge de son ancienne famille politique.
Damien Abad était jusqu’à peu président du groupe LR à l’Assemblée nationale. Le 19 mai, le divorce avec son parti était consommé. Il aura fallu une journée à l’élu transfuge pour être catapulté ministre, puis deux pour être accusé publiquement de viol par deux femmes, selon des informations de Mediapart. Une chose est sûre, les cadres LR, contactés par Valeurs actuelles, s’accordent sur les « bruits de couloirs » visant leur ancien camarade, réputé depuis des années pour son comportement de « lourd dragueur ».
« Il avait, c’est vrai, cette réputation-là. Je sais qu’il a eu des comportements très limites, confie un cadre, pas vraiment étonné. « Il abordait des jeunes militantes de 17 ans sur Instagram », prétend même un cadre des jeunes LR. Un parlementaire préfère nuancer : « Dans ce genre d’affaires, c’est à la justice de s’en saisir et de trancher. S’il n’y a pas de faits, on ne devrait pas faire de procès médiatiques aussi violents. Il y a une plainte, c’est tout. » Mais « on a bien compris la concomitance des choses : il était LR, il est désormais ministre… »
Les attaques viendraient-elles de LR ? L’hypothèse n’est pas à écarter, ont indiqué des collaborateurs de Damien Abad au Figaro. Deux noms sont même particulièrement cités : « Dumont et Pradié. » Selon l’entourage du nouveau ministre, Aurélien Pradié, secrétaire général LR, et son adjoint Pierre-Henri Dumont, tous deux députés, auraient lâché ces « boules puantes ». « La thèse de Damien Abad qui accuse Pradié et Dumont n’est pas totalement loufoque, explique un député LR. On peut avoir l’impression qu’on se venge. Pour le coup, Pradié et Dumont en seraient capables. C’est à eux de régler leurs comptes. »
Certains ont donné des dossiers par pure revanche.
Une confidence pour le moins troublante. Mais un avis en tout cas partagé en interne. « C’est trop violent et trop vieux pour que ça ne soit pas des gens de la famille politique qui l’aient dévoilé. C’est clairement une vengeance. Certains ont donné des dossiers par pure revanche », glisse un autre responsable des Républicains, qui y voit « des méthodes de mafieux. Ça pourrait correspondre à des méthodes déloyales de certains trentenaires du parti qui climatisent tout le monde. »
Au siège du parti, certains cadres redoutent que l’affaire s’envenime. « Damien Abad sait ce qu’il a dit à l’une de ses accusatrices. S’il a envie que le verbatim sorte, libre à lui de continuer à démentir », prévient un cadre LR. « Si ça vient de ma famille politique, alors ça a été fait à huis-clos. Même si Damien Abad n’a pas été loyal, de là à monter toute une affaire, à rejeter la faute sur un ancien collègue, sincèrement je ne le pense pas », commente un autre ténor du parti de droite. « En politique, les emmerdes, ça vole toujours en escadrille », avait dit Jacques Chirac. Dernièrement, le nom de Damien Abad a été cité dans des écoutes policières visant deux de ses amis dans une affaire de tentative de meurtre.
L'Humanité
Quinzaine des réalisateurs. Des corps, du cinéma pour une anatomie de notre temps
Nos recommandations culturellesLe long métrage de Verena Paravel et Lucien Castaing-Taylor est une extraordinaire et dérangeante exploration de l’intériorité humaine.
Pierre BarbanceyDe Humani Corporis Fabrica, de Verena Paravel et Lucien Castaing-Taylor, France-États-Unis-Suisse, 118 min
Pendant que David Cronenberg joue du scalpel métaphysique façon Nuit des gores-vivants dans une séance science-frictionnelle, Verena Paravel et Lucien Castaing-Taylor, au contraire, se tournent vers l’anatomiste André Vésale. Il y a cinq siècles, celui-ci ouvrait pour la première fois le corps au regard des scientifiques. Bien du sang est passé dans les corps depuis. Constatant que la médecine moderne utilise les outils du cinéma – scénario d’opérations, caméras, écrans de contrôle –, les deux réalisateurs se mettent à l’ouvrage. Le ressenti est au niveau de l’attente. C’est un objet qui relève du documentaire et du film expérimental.
Comme de la peinture figurative
De la chirurgie lourde à la microscopique, de la morgue à l’examen de tissus cancéreux, du détachement apparent des personnels médicaux qui évoluent dans cet univers pour eux quotidien (on pense à ces discussions surréalistes sur les prix de l’immobilier autour d’un corps) aux déambulations de patients en gériatrie ou porteurs de troubles mentaux, les deux cinéastes nous prennent par la main. Ils nous ouvrent des portes et nous entraînent sur des chemins que l’on voudrait faux, inexistants. Et pourtant… C’est parfois extraordinaire, comme de la peinture figurative, souvent dérangeant (les « clous » que l’on enfonce dans le crâne d’un homme ou le curetage de cellules invasives). Le tout dans des hôpitaux eux-mêmes corps vivants.
L’anatomie du XXI e siècle ou l’éternelle préoccupation de l’humain face à sa propre réalité physique, sa peur de la mort et la façon de la conjurer grâce à la médecine. En épilogue de ce déferlement moins voyeuriste qu’il n’y paraît, une scène de fête associant les praticiens des hôpitaux sur une musique de New Order nous plonge dans un univers digne de ceux de Gaspar Noé, de Carne à Vortex, bien sûr !
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Les frères Goncourt: deux virtuoses amateurs d’inventions littéraires et de néologismes
Maguelonne de GestasFOCUS - Si une qualité a pu être attribuée aux deux frères par leurs contemporains, c’est bien leur agilité intellectuelle.
Il y a cent vingt ans, les frères Goncourt créaient la Société littéraire des Goncourt. Le prestigieux prix naissait un an plus tard. Leur œuvre est aujourd’hui oubliée: qui lit Germinie Lacerteux ou Sœur Philomène? À peine leur monumental Journal surnage. Et pourtant, ils ont laissé dans leurs ouvrages une floraison de néologismes, dont certains imprègnent encore notre quotidien. Les frères rêvaient «une langue personnelle, une langue portant (leur) signature», ils en ont fait une réalité.
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Mots du quotidien
Nous parlons donc le «Goncourt» sans le savoir. Le «rondouillard», par exemple, né sous la plume des frères désigne celui qui a de l’embonpoint, qui est grassouillet. L’enfant «geignard» est celui qui se lamente à tout propos sans grande raison. Les «chamaillades» entre frères et sœurs résonnent encore dans notre vocabulaire. Quand on court «précipitamment» à un rendez-vous à «Trifouillis-les-Oies», on les cite encore sans s’en douter. À l’origine, «trifouillis» qualifie un amoncellement d’objets disparates entassés sans aucun ordre. Et que ferions-nous sans des termes aussi courants que «réécriture» et «découchage»? Sans oublier «informuler», «trapéziste», et «déraillement», nés de l’esprit innovant des écrivains.
Jeux de mots et traits d’esprit
Si une qualité a pu être attribuée aux deux frères par leurs contemporains, c’est bien leur agilité intellectuelle. Amateurs de jeux de mots, ils utilisaient certaines métaphores ou expressions courantes pour créer des termes qui se rattachaient à l’idée ou l’image qu’elles véhiculaient. «Pêle-mêle» a donné «pêle-mélé», «clair-de-lune» le participe passé «clair-de-luné» et leur propre nom de famille a formé l’adjectif «goncourtiste». Pour désigner la perte des cheveux, ils créent «enchevellement». «Allélouyer» signifie «entonner des alleluias».
Méchancetés littéraires
Les deux frères croquaient leurs contemporains avec une plume acérée. La «cochonceté» éclaire leur volonté de montrer les bassesses et les misères du genre humain de leur époque. Ce substantif désigne une action ou un propos qui manquent à la décence. Le savoureux mélange entre «cochon» et «méchanceté» qualifie aussi un objet de mauvaise qualité. Ils inventent «insexuel», synonyme d’androgyne, qui décrit aussi «ce qui n’éveille aucun désir sexuel». La «littératrice», une femme versée dans la littérature, qui en fait profession, est le féminin de littérateur, et résonne avec la féminisation actuelle des noms. La «désespération» est l’action de mettre au désespoir, de se jeter dedans. Jules et Edmond ne manquaient pas d’humour. Notons les inventions «embiéré», qui veut dire «empli de verbe», et l’amusant «enversailler» pour «attrister», à l’image de ce que pouvait être Versailles.
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Photographie d’une époque
Leur époque est un siècle de grandes découvertes et d’avancées techniques considérables. Témoins de cette modernité naissante, les frères Goncourt en ont tiré une source d’inspiration majeure pour la création de leurs néologismes. Puisque la science et le monde évoluent à un rythme effréné, il faut inventer de nouveaux concepts. «Américanisation» est ainsi créé en raison de l’influence des États-Unis. La «mécanisation» désigne ce rôle croissant joué par les machines dont sont témoins les deux écrivains. La médecine progresse aussi. Les Goncourt offrent une nouvelle signification au mot «césarien» qui signifie sous leur plume «nécessitant une césarienne». De même, la photographie leur donne l’idée de produire le terme «photogénéité» (capacité à être mis en valeur par un photographe). Ce sont eux qui inventent le terme «antimémoire», repris par Malraux. Il désigne un texte d’un genre nouveau qui brouille les lignes entre la fiction et l’autobiographie.
Voyages et grandes œuvres
Esthètes et collectionneurs reconnus, les frères Goncourt ont beaucoup voyagé. Leurs séjours ont servi leur expression. Ainsi en va-t-il de leur pérégrination en Italie qui fut à l’origine des mots «michelangélesque», signifiant «propre au peintre et sculpteur Michel-Ange», «perugginesque» et «parmégianesque», renvoyant respectivement au Pérugin et au Parmesan. Leur périple en Grèce a de même donné naissance à un vocabulaire, tel «acropolien», pour désigner ce qui se rapporte au monument athénien. Les deux romanciers se sont également amusés à créer des néologismes à partir de noms d’auteurs ou d’œuvres littéraires. Notons «hugotien», variante de l’adjectif hugolien et «tartuffard», inspiré du fameux personnage de Molière.
Dans Le Côté de Guermantes, Proust fait dire au duc: «Dernièrement, j’ai lu comme ça qu’un écrivain était talentueux. Comprenne qui pourra. Puis, je ne l’ai plus jamais revu.» «Talentueux» a été inventé par les Goncourt dans leur Journal en 1857. Cités par Proust, pour les deux frères, quelle consécration.
Guerre en Ukraine: une artiste russe arrêtée pour avoir remplacé des étiquettes de produits dans un supermarché
La justice russe a annoncé mercredi l'incarcération d'Alexandra Skotchilenko, accusée de propager de fausses informations sur l'offensive militaire de Moscou en Ukraine.
«Nous avons eu une demi-heure pour convaincre Tom Cruise de faire Top Gun: Maverick»
INTERVIEW - Le réalisateur Joseph Kosinski et le producteur historique de la saga Jerry Bruckheimer racontent comment ils ont réussi à convaincre l'acteur américain de tourner dans la suite du légendaire premier film.
Trafic d’antiquités: l’ancien président du Louvre Jean-Luc Martinez en garde à vue
Plusieurs œuvres pillées auraient été acquises par le Louvre Abu Dhabi. La justice soupçonne un vaste réseau.
Valeurs Actuelles
Macron face à la colère police/justice
L'Humanité
Quinzaine des réalisateurs. À l’ombre des figuiers, la vie comme elle se rêve
Nos recommandations culturellesLa Tunisie n’est pas seulement le pays du jasmin. On y trouve aussi des fruits, dont les figues, comme nous invite à le découvrir la cinéaste franco-tunisienne Erige Sehiri.
Pierre BarbanceySous les figues, d’Erige Sehiri, Tunisie-France- Suisse-Allemagne-Qatar, 1 h 32
Dans les vastes vergers du nord-ouest du pays, les femmes sont majoritairement employées à leur cueillette. Des femmes, mais aussi des hommes qui se retrouvent des journées entières sous ces figuiers, comme dans un jardin d’Éden. Ne dit-on pas que la pomme d’Adam et Ève ne serait qu’une version occidentalisée, le fruit défendu n’étant autre que… la figue ? Dans la lumière tamisée des feuillages, les rêves d’amour et de liberté sont bien présents, comme nous le montre la cinéaste franco-tunisienne Erige Sehiri.
Quinzaine des réalisateurs. Erige Sehiri présente un film social-solaireDes conversations à huis clos, à l’abri des oreilles indiscrètes, où se dévoilent les sentiments les plus nobles comme les plus affreux. Où les vieilles femmes suivent, surprises, les paroles des plus jeunes, elles qui se sont tues dans une société patriarcale et rurale des plus rudes. Sana, Fidé et Melek (des non-professionnelles et sœurs dans la vraie vie) n’ont pas leur langue dans leur poche en parlant aux garçons. Le fils du patron voudrait bien en cueillir une, avec violence. Une microsociété se présente à nous dans l’individualité de l’espoir comme dans la solidarité du collectif de ces ouvrières agricoles. Vingt ans après Moufida Tlatli et sa Saison des hommes, Erige Sehiri nous invite à une belle et douce saison des femmes, tout en délicatesse. À l’image de sa caméra qui dévoile avec pudeur les corps et les visages de cette jeunesse tunisienne, toujours exploitée, à l’avenir incertain.
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L'auteure du parodique Comment tuer son mari condamnée pour meurtre conjugal
Un tribunal américain de l'Oregon a jugé l'écrivaine Nancy Crampton Brophy, spécialisée dans les titres sentimentaux, coupable d'avoir tué son époux.
La réalité a dépassé la fiction. En 2011, Nancy Crampton-Brophy publie sur son blog un piquant essai sobrement intitulé Comment tuer son mari. Consacré à l'art et la manière de se débarrasser d'un conjoint sans être inquiété par la justice, le texte note que «la chose à savoir avec le meurtre, c'est que chacun d'entre nous en est capable, quand on le pousse suffisamment». Onze ans plus tard, la romancière américaine est condamnée pour le meurtre de son époux par un tribunal de l'Oregon, dans le nord-ouest des États-Unis.
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Spécialisée dans les romances à l'eau de rose autopubliés, Nancy Crampton-Brophy a écrit plusieurs dizaines de livres aux titres évocateurs - L'enfer au cœur, Le mauvais mari, Le mauvais frère - et dont les couvertures affriolantes exposent des modèles masculins particulièrement musclés. «Mes histoires parlent de beaux hommes et de femmes fortes», présente-t-elle dans la partie biographie de son blog. Son mari, Daniel Brophy, enseignait dans une école de cuisine de Portland où ils avaient fait connaissance dans les années 1980. En juin 2018, des étudiants le retrouvent mort dans une salle de classe, tué de deux balles dans le corps. Sa femme est arrêtée en septembre de cette même année et se trouvait, depuis, en détention.
Et il n'en resta qu'une
Après huit heures de délibération, le jury a déclaré Nancy Crampton Brophy coupable du meurtre de Daniel Brophy. Selon les procureurs chargés de l'affaire, des problèmes financiers et existentiels l'auraient poussé à tuer son mari de 63 ans. L'écrivaine de 71 ans a nié en bloc, assurant que les images de vidéosurveillance où elle apparaît près de la scène du crime la montrent tout simplement en train de chercher de l'inspiration pour ses livres.
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Au cours de leur enquête, les inspecteurs ont retrouvé une arme à feu dans la maison du couple, à l'endroit désigné par Nancy Crampton Brophy. Ils ont également découvert que l'écrivaine avait, sans l'avoir déclaré, acheté sur eBay des éléments pour fabriquer ou modifier une arme à feu montée en kit (un «ghost gun», en anglais). Ces éléments auraient pu servir à masquer l'usage du pistolet familial - l'arme du crime, selon les policiers - et n'ont jamais été retrouvé. Interrogée à ce sujet, l'accusée a juré n'avoir manipulé l'arme seulement comme accessoire dans l'écriture d'un livre. Elle rejette également l'accusation selon laquelle elle aurait tué son mari pour empocher des centaines de milliers de dollars d'assurance-vie. Les avocats de cette femme de 71 ans ont indiqué leur intention de faire appel, selon le journal local The Oregonian.
Lors du procès, le procureur Shawn Overstreet a exposé les preuves montrant, selon lui, que l'accusée avait commis le meurtre. «Ce n'est pas seulement une question d'argent. C'est à propos du style de vie qu'elle désirait, et que Dan ne pouvait pas lui offrir», a-t-il dit pour expliquer son geste. À la barre, Nancy Crampton Brophy avait rejeté ces allégations, assurant que ses problèmes financiers étaient de l'histoire ancienne. «Financièrement, je m'en sors mieux si Dan est vivant que s'il est mort», avait-elle témoigné. «Où est le mobile, je vous le demande? Un éditeur rirait et dirait “je crois que tu dois travailler plus dur sur cette histoire, il y a un gros trou dedans”.» La durée de la peine que l'écrivaine devra effectuer n'est pas encore connue.
Cannes : «l'Occident ne comprend rien à l'islam», selon le réalisateur suédois Tarik Saleh
Le cinéaste a présenté aux festivaliers Boy from Heaven, un thriller politico-religieux inspiré du Nom de la Rose et se déroulant autour de l'université islamique d'al-Azhar, au Caire.
Gouvernement Borne : Rima Abdul Malak, une «bosseuse» nommée à la Culture
Conseillère Culture et communication d'Emmanuel Macron depuis 2019, cette femme de 44 ans est connue pour être méthodique. Elle incarne une nouvelle génération, capable de faire évoluer le ministère.
Trafic d’antiquités: l’ancien président du Louvre Jean-Luc Martinez en garde à vue
Plusieurs œuvres pillées auraient été acquises par le Louvre Abu Dhabi. La justice soupçonne un vaste réseau.
France24 - Monde
Scandale sexuel chez les évangélistes : séisme en terre ultraconservatrice américaine
Publié le : 26/05/2022 - 12:32
Sébastian SEIBT
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Un rapport, mis en ligne dimanche, dévoile l’ampleur des agressions sexuelles passées sous silence au sein de la Convention baptiste du sud. De quoi fragiliser ce groupe religieux américain, fort de 13 millions de membres, dont le Parti républicain recherche activement le soutien depuis les années 2000.
C’est une liste qui va faire grand bruit aux États-Unis. Elle est censée contenir environ 700 noms de membres de la Convention baptiste du sud (SBC) - le plus important et influent groupe évangéliste chrétien du pays - soupçonnés depuis des années par leurs supérieurs d’agressions sexuelles.
L’existence d’une telle liste, longtemps niée par les pontes de la SBC, est l’une des principales révélations d’un rapport explosif, publié dimanche 22 mai. Un document qui, au fil de ses 300 pages, détaille les agressions sexuelles en série au sein de ce groupe et la manière dont la hiérarchie a ignoré, voire étouffé, les témoignages et plaintes depuis le début des années 2000.
"Ce n'est plus une crise, c'est l'apocalypse"
La décision de rendre publique cette liste, probablement jeudi 26 mai, représente le premier signe que les responsables de la Convention baptiste du sud prennent au sérieux non seulement les conclusions du rapport, mais aussi la réalité de l’ampleur du scandale.
Il faut dire que le rapport, commandé en 2021 à des enquêteurs indépendants, entre dans les moindres détails sans épargner personne. Il met même en cause un ancien président de la SBC, accusé d’agressions sexuelles.
“C’est tellement pire que ce à quoi je m’attendais”, a reconnu Ed Litton, l’actuel président de la Convention baptiste du sud. “Ce n’est plus une crise, c’est l’apocalypse. C’est tout le système qui est remis en cause”, a écrit Russell Moore, un prédicateur qui a quitté la SBC l’an dernier.
En effet, le rapport ne se contente pas d’énumérer le tragique décompte des cas d’agressions sexuelles, aussi bien contre des mineurs que contre des femmes. Sur ce point, les enquêteurs confirment pour l’essentiel les révélations faites en 2019 par le Houston Chronicle et le San Antonio Express-News.
“Ce qui est tout aussi alarmant, c’est la description des efforts entrepris depuis plus de vingt ans par des hauts responsables pour minimiser la parole des victimes et protéger à tout prix l’institution contre tout risque de poursuite”, résume Andrew Lewis, politologue à l’université de Cincinnati et spécialiste de l’engagement politique des groupes religieux.
August Boto, un influent ex-responsable du comité exécutif de la SBC qui est souvent cité dans le rapport, avait ainsi comparé dans un email les efforts des victimes pour attirer l’attention sur leur sort à “un complot satanique visant à nous distraire de notre mission d’évangélisation”.
“Ce rapport est terrifiant à lire. Peut-être qu’il est temps de tourner définitivement la page de la SBC”, a réagi Boz Tchividjian, un avocat qui représente des victimes d’agressions sexuelles, interrogé par le New York Times.
L’institution de référence dans le monde protestant américain
Difficile pour un observateur extérieur aux États-Unis de comprendre à quel point l’hypothèse d’une fin de la Convention baptiste du sud peut être, en soi, un tremblement de terre, non seulement religieux, mais aussi culturel et politique aux États-Unis.
Ce n’est, en effet, pas seulement un nouveau scandale sexuel qui s’abat sur un groupe religieux, comme cela avait pu être le cas avec l’Église catholique nord-américaine au début des années 2000.
Forte d’environ 13 millions de membres, la Convention baptiste du sud représente le principal courant du protestantisme, c’est-à-dire de la branche majoritaire du christianisme aux États-Unis. “Comme les autres groupes protestants, la SBC est très décentralisée avec des chapelles locales plutôt autonomes, mais elle a aussi un comité exécutif très structuré et puissant qui fait d’elle l’institution de référence dans le monde protestant américain”, résume Tobias Cremer, spécialiste des relations entre religion et politique à la Faculté de théologie d’Oxford.
Un statut particulier et influent dans une Amérique profonde encore très religieuse, qui fait de ces évangélistes une espèce très courtisée par le monde politique depuis longtemps. Et leur rôle n’a fait que croître dans l’arène politique. Les présidents démocrates Jimmy Carter et Bill Clinton se revendiquaient de la Convention baptiste du sud.
Mais depuis le début des années 2000, il est devenu de moins en moins opportun pour un responsable politique modéré ou libéral de clamer son appartenance à la SBC. Ces religieux portent dorénavant haut les couleurs des “évangélistes chrétiens ultra-conservateur blancs”, souligne Tobias Cremer.
Ce n’est pas non plus un groupe monolithique et les éléments les plus modérés font qu’il peut apparaître moins extrémiste que les petites chapelles évangélistes les plus enragées. Mais même les factions les moins à droite défendent des valeurs familiales - sur les questions d’avortement, de mariage homosexuel - qui sont irréconciliables avec le Parti démocrate.
Un glissement à droite qui a permis à la SBC de “devenir pendant longtemps les faiseurs de roi au parti républicain. John McCain, Mitt Romney ou encore George W. Bush ont tous cherché activement leur soutien en leur donnant des gages”, explique Tobias Cremer.
Plus modéré ou plus trumpien ?
En d’autres termes, celui qui contrôle la SBC a son mot à dire sur le programme du Parti républicain. C’est pourquoi le scandale sexuel qui ébranle cette institution “va avoir des conséquences politiques et sociales au niveau national”, assure Andrew Lewis.
Ces révélations interviennent, en effet, à un moment charnière de la vie de la Convention baptiste du sud. “C’est une institution en crise et en proie à une intense lutte de pouvoir depuis cinq ans”, explique Andrew Lewis.
La SBC n’est plus seulement le petit coin de paradis de l’Américain blanc qui suit aveuglément ce que lui dit son prédicateur. “Il y a un double mouvement à l’œuvre : d’un côté, un changement démographique lié à la sécularisation rapide de la population active blanche, ce qui fait qu’une partie importante des moins de 30 ans à la SBC sont maintenant issus des minorités ethniques”, note Tobias Cremer.
De l’autre, un nombre grandissant de membres quittent ce groupe parce qu’ils jugent que la direction est devenue trop politique et pas assez religieuse. En parallèle, “la plupart des nouveaux arrivants se disent évangélistes parce qu’ils associent ce mouvement à Donald Trump, qu'ils soutiennent”, note l’expert d’Oxford. Ces nouvelles ouailles font donc pencher la balance vers une plus grande politisation du SBC.
Face à ces changements, deux grandes factions tentent d’imposer leur vision du futur de la SBC. Les modérés, qui affirment qu’il faut tenir compte des changements démographiques et mettre de l’eau dans son vin sur des questions comme l’immigration ou la place des femmes dans l'organisation, affrontent les ultra-conservateurs, qui veulent rester aussi dogmatiques que possible.
Il se trouve que “ce sont les ultra-conservateurs qui ont été le plus opposés à l’enquête sur les scandales sexuels”, souligne Andrew Lewis.
Pour ce spécialiste, la publication du rapport constitue un sérieux revers pour cette faction extrémiste. La frange la plus modérée pourrait en profiter très rapidement, puisque des élections pour renouveler le comité exécutif doivent avoir lieu cet été.
Le Parti républicain pourrait alors vouloir leur plaire en se montrant plus ouvert sur certains thèmes comme l'immigration, ou les droits de la communauté LGBT.
Mais ce n'est qu'un scénario. L'autre est que "ce scandale accélère l'exode des membres du SBC et sape davantage l’influence que l’organisation peut avoir dans le monde politique”, extrapole Tobias Cremer. Auquel cas, il ne resterait au Parti républicain comme boussole idéologique que le seul candidat à avoir obtenu l’investiture du parti sans draguer les évangélistes : Donald Trump. Cette crise pourrait ainsi rendre les républicains encore plus “trumpo-dépendants” qu’ils ne le sont déjà.
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Le bioéthanol, une solution pour rouler moins cher ?
ActuLa hausse des prix de l’essence braque les projecteurs sur le bioéthanol, ou E85, dont la demande explose. Une alternative intéressante, à condition de prendre quelques précautions et de ne pas se laisser abuser par son côté « bio ».
Olivier ChartrainLe bioéthanol a le vent en poupe. Les chiffres sont là : alors qu’en 2020 la consommation française avait gentiment crû de 4 %, en 2021, elle a bondi de 33 %. Une tendance que le début de l’année 2022 n’a fait que confirmer. Logique : alors que le prix moyen du litre de SP95-E10 tourne autour de 1,75 euro, l’E85, lui, navigue entre 0,75 et 0,80 euro. Un euro de moins le litre : ça fait réfléchir ! D’autant que, désormais, près d’une station-service sur trois (2 725 sur 9 600, fin 2021) en propose.
Issu de plantes qui absorbent du carbone
Mais d’abord, de quoi parle-t-on ? L’éthanol (ou alcool éthylique), c’est celui que l’on trouve dans le vin ou le pastis. Hormis le diesel, non compatible et dont il ne sera pas question ici, tous les carburants actuels en contiennent : 5 % pour le SP98-E5, 10 % pour le SP95-E10. Dans l’E85, la proportion s’inverse : il contient jusqu’à 85 % d’éthanol, fabriqué à partir de végétaux. C’est pour cette raison qu’on lui a ajouté le préfixe « bio » : parce qu’il est issu de plantes qui absorbent du carbone pendant leur phase de croissance, ce qui compense partiellement les émissions de gaz à effet de serre (GES) produites lors de sa combustion dans le moteur.
C’est pourquoi son coût est si bas : considéré comme vertueux sur le plan environnemental, le bioéthanol est considérablement moins taxé que l’essence. Quand un litre de super subit quelque 66 centimes de taxes, l’E85, lui, est pénalisé de 12 centimes seulement. Et si on prend en compte les aides que perçoivent, dans le cadre de la politique agricole commune (PAC), les agriculteurs qui en produisent la matière première, on peut même dire qu’il s’agit d’un carburant subventionné.
L’impact des plantations énergétiques
Le sujet mérite que l’on s’y arrête. L’E85 vendu en France est principalement obtenu à partir de maïs (34 %), de blé (27 %) et de betterave sucrière (15 %). Tout cela provient essentiellement de nos champs puisque, en 2020, sur les 776 millions de tonnes de bioéthanol consommées en France, 78 % étaient produites sur le territoire national. C’est ce qui explique que ce carburant ait été moins sensible que les autres au déclenchement de la guerre en Ukraine… pour le moment.
C’est aussi la raison pour laquelle le vrai bilan carbone du bioéthanol reste difficile à mesurer. Selon une étude produite en 2016 par l’Union européenne, il permettrait une baisse des émissions de GES de seulement… 0,5 %. Pourquoi ? Essentiellement parce que blé, maïs et betterave sont issus de grandes cultures industrielles, ultra-mécanisées, donc voraces en fioul. Ce sont aussi des cultures à haut rendement, fragiles, qui nécessitent de recourir à des engrais issus du pétrole et à des pesticides controversés – on se souvient de la dérogation accordée aux betteraviers pour utiliser des néonicotinoïdes, interdits car dangereux pour les abeilles.
Mais la principale source de GES imputable au bioéthanol a pour cause le changement d’affectation des sols. En France, l’extension des plantations énergétiques s’est d’abord faite au détriment non des forêts, comme au Brésil ou en Indonésie, mais des protéagineux (aliments du bétail), des jachères et, de plus en plus, des prairies. Or, ces dernières sont des « puits de carbone » infiniment plus efficaces qu’un champ de blé ou de betterave. Ainsi, le pire schéma type, celui d’un éleveur bovin en difficulté économique qui se résigne à labourer ses prairies pour en faire des champs de blé ou de maïs énergétiques, pourrait devenir la règle, aggravant le bilan carbone du bioéthanol.
On reproche enfin à ce dernier de réduire les surfaces agricoles dédiées à l’alimentation. Un argument guère recevable dans un monde où, selon la FAO (agence des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation), on produit déjà de quoi nourrir deux fois la population mondiale. La faim est un problème purement politique, lié aux inégalités de revenus, d’accès à la nourriture et de spéculation.
Subventions et homologations
Reste donc cette réalité : pour une consommation de 8 l/100 km et un kilométrage de 10 000 km/an, l’E85 promet une économie annuelle de plus de 800 euros. Qui peut négliger une telle économie ? D’autant que la quasi-totalité des moteurs à essence peut tolérer ce carburant. Certains franchissent trop vite le pas : sur le Web, les forums regorgent de témoignages, les uns expliquant les dosages hasardeux auxquels ils se livrent (« Un plein de SP95, puis un demi-plein d’E85… »), les autres s’inquiétant des témoins d’alerte qui s’allument ou se lamentant sur leur moteur cassé. Car passer à l’E85 oblige à quelques modifications sur son véhicule.
Premièrement, le bioéthanol est légèrement corrosif : si le moteur lui-même ne craint pas grand-chose, ce n’est pas le cas des périphériques, Durit et autres joints, qui, à moyen ou long terme, le supportent mal. Deuxièmement, le pouvoir calorifique de l’E85 est inférieur à celui de l’essence. Il faut donc changer les réglages du moteur afin d’injecter plus de carburant dans les chambres de combustion – ce qui implique une surconsommation de 15 % à 20 %, largement compensée par le coût inférieur de l’E85.
Pour cela, on peut acheter une voiture (dite Flexifuel) modifiée d’origine pour accepter le bioéthanol. Problème : seul Ford (et des marques très haut de gamme comme Jaguar ou Land Rover) propose quelques modèles. L’alternative consiste donc à équiper son véhicule d’un boîtier électronique modifié pour rouler à l’E85. Soulignons au passage que, Flexifuel ou boîtier, les véhicules ainsi équipés peuvent ensuite rouler tout aussi bien au SP95-E10. Notre conseil : la modification apportée par un kit E85 étant moins exhaustive que sur un modèle Flexifuel, mieux vaut éviter les trop fortes sollicitations (montagne, tractage, conduite sportive) et faire surveiller régulièrement l’état du circuit d’alimentation.
La demande explosant, les installateurs de boîtiers E85 se sont multipliés. Le coût est assez variable, de 400 euros à plus de 1 000 euros. Il sera dans tous les cas rapidement amorti, d’autant que de plus en plus de collectivités locales subventionnent, parfois jusqu’à 500 euros, la pose de tels kits (1). Mais attention : pour éviter les ennuis, il faut que le boîtier soit homologué et que le fabricant assure ses produits contre les risques liés à leur utilisation. Car la loi est la loi : toute modification des caractéristiques d’origine d’un véhicule doit être portée sur sa carte grise, et seul un boîtier homologué vous permettra de modifier celle-ci. Sinon, vous serez hors la loi et votre véhicule sera inassurable.
Autre inconvénient : pour pousser leurs clients à faire entretenir leur véhicule chez leurs agents, les constructeurs suppriment leur garantie dès qu’une intervention est effectuée sur le moteur en dehors du réseau. C’est même le cas chez Ford, qui pourtant propose la pose de boîtiers chez ses agents ! Il faut le savoir, et en tirer les conséquences : mieux vaut poser un kit E85 sur une voiture d’occasion, ou attendre la fin de la garantie constructeur. Résumons : l’E85 présente un intérêt économique pour une voiture un peu ancienne, pour des trajets ordinaires et à condition d’assurer un entretien régulier.
www.bioethanolcarburant.combiocarburants Le Figaro
Agnès Verdier-Molinié: «Les besoins de nos armées réclament un budget de la défense à 3 % du PIB»
TRIBUNE - La Fondation iFrap (think-tank libéral) publie, à l’occasion du nouveau quinquennat, une étude intitulée «Protéger, défendre, dissuader. Les défis de nos armées». Sa directrice générale plaide pour que le budget de la défense représente 3 % du PIB en 2030-2035.
Grand paradoxe: en France, où l’État est omniprésent, il semble bien que le sujet de la sécurité extérieure, de la défense et de la dissuasion soit devenu le parent pauvre de nos finances publiques. C’est pourtant la première raison d’être de l’État que d’assurer la sécurité de ses habitants. Las, l’État-providence a souvent pris le pas sur l’État régalien. Aujourd’hui, la puissance publique rime plus avec la protection sociale au sens large: près de 31 % du PIB y est consacré (la moyenne de l’OCDE est à 20 %), soit un total de 812 milliards d’euros (dont 763 milliards de prestations) en 2019 par rapport à 1 347 milliards de dépenses publiques la même année.
L’effort de défense n’a pas échappé aux effets d’éviction provoqués par cet immense flot de dépenses sociales. Systématiquement perdantes au regard du contexte budgétaire contraint, les dépenses consacrées aux armées ont été divisées par deux en trente ans. En 2019, la France consacrait 1,85 % de son PIB à la défense, un chiffre supérieur à la moyenne européenne (1,39 %), et notamment à notre voisin allemand (1,27 %), mais pas si élevé que cela, considérant le modèle d’armée, incluant la dissuasion, que nous possédons. La même année, le Royaume-Uni était déjà à 2 %, les États-Unis à 3,43 % et la Russie à 3,83 %.
La situation internationale critique que nous connaissons met en lumière les atouts mais aussi les lacunes criantes de nos forces armées. Pourrions-nous affronter une puissance militaire conventionnelle hostile, même dans le cadre d’une coalition? Serions-nous capables de défendre nos intérêts nationaux en toutes circonstances, sans monter jusqu’au seuil nucléaire, y compris dans nos territoires d’outre-mer? Des parcs de matériels bien trop restreints et souvent vieillissants, des unités de combat trop peu nombreuses, des stocks de munitions et de rechange faibles en font largement douter.
Nous sommes acculés dans un modèle d’armée complet mais échantillonnaire par incapacité à allouer les moyens financiers nécessaires: nous avons de tout, mais en petites quantités, nous rendant incapables de durer. Cela sans compter nos retards d’investissements dans un certain nombre de domaines, notamment les drones, la défense sol-air, la logistique, le spatial ou le cyber, par exemple.
La loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025 a acté une augmentation du budget de 1,7 milliard d’euros supplémentaires chaque année, de 2018 à 2022. Un objectif quasiment respecté entre 2019 et 2021 en exécution, même si une suppression de 346 millions d’euros de crédits lors du plan de résilience a été annoncée par l’exécutif fin mars 2022.
L’effort principal a été prévu pour le quinquennat qui commence, notamment dans les années 2023 et 2024, avec une hausse de 3 milliards d’euros annuelle. Ces efforts doivent permettre à la France de consacrer, de façon pérenne, l’équivalent de 2 % de sa richesse nationale à son effort de défense. Il s’agit là, d’ailleurs, d’une obligation pour les membres de l’Otan. Ce qui signifie 50 milliards d’euros environ pour la France. En 2019, le budget de défense représentait seulement 35,9 milliards d’euros hors pensions. Si l’on peut reconnaître à la loi de programmation militaire actuelle d’avoir arrêté la dégringolade, l’effort est insuffisant pour renouveler en profondeur nos capacités.
Retour sur investissement
L’invasion de l’Ukraine a remis en perspective le calendrier de financement des armées. Nous devons accélérer les hausses budgétaires et la montée en puissance, sans attendre d’hypothétiques lois de programmation de renforcement trop lointaines. Considérant les besoins de renouvellement des matériels (dont le nucléaire), un budget de la défense à 2 % du PIB est loin d’être la panacée dans un contexte de tensions au niveau mondial. La France se doit d’être ambitieuse. Nos besoins en équipements nous imposent plutôt de nous projeter vers une dépense de défense à 3 % du PIB par an à l’horizon 2030-2035.
Au-delà de la trajectoire annuelle de 3 milliards d’euros supplémentaires, c’est une enveloppe de 50 milliards d’euros sur la période 2023-2030 qu’il faudrait viser afin de densifier les forces et les parcs de matériels en cohérence avec les contrats opérationnels, reconnus depuis des années comme largement caduques. Nous pourrions passer la force opérationnelle terrestre (FOT) de 77.000 à 100.000 hommes, recruter quelque 15.000 hommes supplémentaires dans les unités de soutien en conséquence, disposer d’un parc de 300 Rafale (1), passer de 15 à 20 frégates de premier rang, renouveler la flotte de frégates de surveillance par des navires bien mieux armés ou encore doubler la flotte de patrouilleurs.
L’acquisition de ces matériels, majoritairement conçus et fabriqués en France, créerait un retour sur investissement pour notre industrie mais aussi pour les finances publiques grâce aux créations d’emplois et à la revitalisation des territoires. 78 milliards d’euros de budget total en 2027 et 116 milliards en 2035 pour la défense, c’est l’ambition que nous nous devons d’avoir. Nos investissements militaires ne peuvent plus être la variable d’ajustement de nos finances publiques.
(1) Le Rafale est construit par Dassault Aviation. Le groupe Dassault est propriétaire du «Figaro».
Marion Oury: «Les très bonnes notes ne sont plus décisives pour accéder aux meilleurs lycées parisiens»
TRIBUNE - L’uniformisation du niveau des lycées publics parisiens est en cours, en vertu d’une politique délibérée du ministère de l’Éducation nationale, étayée par des études qui ne prouvent rien, argumente l’universitaire.
Feu vert du Conseil constitutionnel à l'essentiel de la «loi séparatisme»: «un soupçon d'inconstitutionnalité pèse encore sur les mesures relatives aux cultes»
FIGAROVOX/ENTRETIEN - Selon le maître de conférences en droit public Emmanuel Tawil, nombre de points du texte demeurent pourtant litigieux car ils n'ont pas tous été examinés par les «Sages».
«La décision du Conseil constitutionnel, très décevante, était prévisible»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Alors que le Conseil constitutionnel a validé l'essentiel du passe sanitaire, l'avocat Thibault Mercier estime sa décision très regrettable et juge le dispositif dangereux.
L'Humanité
Parentalité. Qu’est-ce qu’un enfant à haut potentiel ?
ActuCes dernières années, la recherche a revu sa copie sur ceux que l’on appelait autrefois les « surdoués ». Représentant 2 % de la population, les personnes reconnues « HPI » ont un fonctionnement encore mal compris par leur environnement social.
Noé BlouinOn parle de zèbres, de hauts potentiels intellectuels (HPI), d’enfants précoces, etc. Des notions en vogue qui pullulent jusqu’à l’overdose. Au premier abord, le terme semble pompeux, convoquant le champ lexical du surdoué et le baromètre suprême de l’excellence des génies : Einstein, Hawking… Ce fantasme est pourtant souvent loin de la réalité des personnes reconnues HPI. Être HPI n’est pas une pathologie ni un don du ciel : c’est une caractéristique. Avoir un enfant reconnu comme tel ne signifie pas forcément qu’il aura une scolarité, une vie sociale et professionnelle loin de tout tracas.
Mettre des mots sur leur vécu
De nombreux HPI sont des hauts potentiels dits hétérogènes. Outils clés pour les psychologues, les bilans Wisc-V de Wechsler basent leurs résultats sur plusieurs facettes de l’intelligence : la compréhension, la vitesse de traitement, le raisonnement et la mémoire de travail. Chacune de ces catégories bénéficie d’un nombre de points, attribués suivant le résultat obtenu par le patient à l’issue des exercices. Leur total forme ensuite la note du quotient intellectuel, mais l’important n’est pas vraiment là.
Il arrive que le sujet reconnu à haut potentiel ait d’excellents résultats dans une catégorie, tout en étant moyen dans une autre. Cela créé une dissension, des troubles dans sa manière de fonctionner qui peuvent déboucher sur de l’anxiété, un décalage avec son environnement social, un manque d’intérêt ou un repli sur soi. Le tout s’accompagne très souvent d’une hypersensibilité. L’intérêt d’effectuer ces tests, notamment pour l’enfant mais aussi pour l’adulte, est de comprendre leur fonctionnement interne et de mettre des mots sur leur vécu et leur façon de ressentir le monde. Pour certains, cela peut avoir un effet libérateur.
Chez les personnes à haut potentiel, on observe le phénomène de pensée en arborescence. Cette dernière, contrairement à la pensée linéaire – la plus commune –, fait naître d’une idée plusieurs autres, et ce, simultanément. D’un point de vue social, l’enfant peut donc avoir du mal à être compris de l’extérieur car son raisonnement est différent de celui de ses camarades. Il est donc important de mettre des mots dessus afin qu’il comprenne que ce qui se passe dans son cerveau peut parfois être incompris de l’autre.
Reconnu par l’éducation nationale
L’enjeu est aussi de ne pas « hiérarchiser » son enfant par rapport à ses pairs. Il a certes un cerveau qui va vite sur certains points, mais, et cela se vérifie plus tard, c’est son potentiel intellectuel qui est élevé, pas ses réalisations. Lui faire sentir, involontairement ou non, qu’il est inférieur ou supérieur aux autres ne fera que le handicaper dans ses rapports sociaux.
Chez les enfants dits précoces , on trouve aussi un besoin exhaustif d’informations sur un sujet. L’inverse est aussi valable. Une question qui l’intéresse peu le fatiguera rapidement. Ce point est surtout valable dans le milieu scolaire. En France, l’éducation nationale a reconnu la notion d’enfant intellectuellement précoce (EIP). Pour les détecter, le gouvernement préconise de faire tester les élèves qui manifestent un mal-être à l’école, ceux qui ont des troubles de l’apprentissage ou des comportements repérés par l’enseignant. Les parents peuvent également en faire la demande.
Contrairement aux idées reçues, un enfant diagnostiqué EIP peut très bien être en échec scolaire. Sa manière de fonctionner peut lui apporter plusieurs troubles de l’apprentissage, les fameux « dys » (dyslexie, dyscalculie, dysphasie…), d’où l’importance d’effectuer tôt un diagnostic. Que ce soit en classe ou à la maison, verbaliser sa particularité ou encore adapter son discours sont le meilleur accompagnement d’un jeune HPI, dont le haut potentiel intellectuel s’accompagne souvent d’un profond besoin d’empathie.
« Ils ont besoin d’être rassurés »
3 questions à... Frédérique Cluzeau, présidente de l’Anpeip (1)
Pourquoi et quand faire passer un bilan à son enfant ?
Dans l’absolu, lorsque tout se passe bien, on se fiche qu’un enfant soit ou non à haut potentiel. Un enfant à haut potentiel ne se résume pas à un chiffre. L’identification est importante si l’enfant rencontre des difficultés d’ordre social, relationnel, comportemental ou d’apprentissage... Il devient alors intéressant de passer un bilan de type Wisc ou WPPSI, en fonction de l’âge de l’enfant. Plus on entreprend cette recherche tôt, plus on pourra mettre en place les accompagnements qui conviennent et apaiser les difficultés.
Quels conseils donneriez-vous à des parents dont l’enfant est reconnu à haut potentiel ?
Chacun a des besoins spécifiques et les manifeste différemment. Si l’on prend la question schématiquement, ce sont des enfants qui ont besoin d’un cadre, car ils peuvent être amenés à s’angoisser facilement. Ils ont donc besoin d’être rassurés. Il faut répondre à leur demande car leur besoin de sens est encore plus exacerbé. Leur répondre : « C’est comme ça ! » ne marche pas. Les parents doivent s’assurer que leur investissement à l’école ne faiblit pas. Si l’enfant a des facilités dans les petites classes, il n’aura pas besoin de faire l’effort de travailler, d’apprendre à apprendre. Ce qui est préjudiciable pour la suite. Il convient donc de lui trouver des activités extrascolaires, comme la musique ou le sport, qui lui inculqueront l’effort de l’apprentissage.
Comment l’enfant perçoit-il le fait d’être à haut potentiel ? Y a-t-il des risques ?
J’ai pu constater que, avant de passer un bilan, l’enfant se sentait en décalage par rapport aux autres. Par le biais du haut potentiel, on lui explique pourquoi ce décalage existe. Cela fait enfin sens pour lui et il s’accepte mieux. C’est souvent un soulagement. Tout dépend de comment les parents le vivent aussi. S’ils considèrent leur enfant comme un « petit génie », ce dernier va vite s’engouffrer dans cette spirale. Les enfants qui jouent des épaules et pensent qu’ils sont les meilleurs sont extrêmement rares. C’est même souvent l’inverse. Les familles sont plutôt réticentes, s’excusent presque de penser que leur enfant est à haut potentiel. Dans la société, le haut potentiel est bêtement associé à du plus. Or ce n’est pas vrai. J’ai en mémoire un jeune adolescent identifié à haut potentiel à l’âge de 11 ans et qui, dans l’ascenseur après le bilan, a dit à sa mère : « En fait, je n’étais pas fou. » Ce sont des mots très forts. Le bilan aide à savoir qui l’on est pour se construire correctement et devenir un acteur de la société. Le but est là.
familles France24 - Monde
Armes à feu : l'Australie, un modèle pour les États-Unis après la tuerie au Texas ?
Publié le : 26/05/2022 - 14:29
Grégoire SAUVAGE
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Considérée comme un exemple en matière de contrôle des armes à feu, l'Australie a entamé dans les années 1990 un programme de rachat massif par l'État d'armes détenues par des particuliers. Un possible modèle à suivre pour les États-Unis après la tuerie survenue mardi au Texas, même si une telle législation a peu de chances d’y être adoptée.
Columbine, Sandy Hook, Virginia Tech, Orlando, Las Vegas, Buffalo, Uvalde... À chaque tuerie de masse, le débat sur le contrôle des armes à feu refait surface aux États-Unis sans entraîner une quelconque remise en cause de la législation. Une absence de volonté politique qui contraste avec la situation de l'Australie, pays souvent cité en exemple pour avoir réduit de manière spectaculaire la violence par arme à feu.
Le tournant pour l'Australie intervient le 28 avril 1996. Martin Bryant, un jeune homme instable de 28 ans, entre dans un café de Port-Arthur, une ville touristique de Tasmanie, et ouvre le feu avec un fusil semi-automatique, faisant 35 morts et 28 blessés. La pire tuerie de masse de l'histoire australienne.
L'événement sert d'électrochoc. Douze jours plus tard, le gouvernement australien, dirigé par John Howard, le Premier ministre conservateur récemment élu, passe à l'action. "Je savais que je devais employer l'autorité de ma fonction pour contrôler la possession et l'usage du genre d'arme qui avait tué 35 innocents. Je savais aussi que ce ne serait pas facile", se souvient le chef du gouvernement dans une tribune publiée par le New York Times en 2012.
650 000 armes mises hors circuit
En un temps record, John Howard réussit le tour de force de convaincre les membres de sa coalition et les différents États australiens d'adopter une vaste réforme de la législation sur les armes à feu. Le National Firearms Agreement (NFA) restreint de manière drastique le droit au port d'arme. Il établit un registre de toutes les armes détenues par des particuliers et impose un permis pour toutes les nouvelles armes achetées.
Le NFA prévoit également l'interdiction des fusils automatiques et semi-automatiques, ainsi que les fusils à pompe. Problème : plusieurs centaines de milliers de ces armes meurtrières sont déjà en circulation en Australie. Pour les récupérer, l'État met en place un programme de rachat des armes, financé par une hausse des impôts. Ceux qui possédaient légalement ce type d'armes reçoivent ainsi une compensation financière. Quant aux détenteurs d'armes illégales, ils n'obtiennent aucune compensation mais ne sont pas poursuivis.
>> À lire aussi : Les "armes fantômes", ce phénomène bien réel que Joe Biden veut combattre
Malgré les craintes d'une forte résistance de la part de la population, l'Australie récupère sans encombre puis détruit, entre octobre 1996 et septembre 1997, plus de 650 000 armes à feu, soit environ 20 % de toutes les armes détenues par des particuliers, selon le média en ligne américain Vox.
Une baisse spectaculaire de la violence
De nombreuses études universitaires ont ensuite prouvé l'efficacité de la nouvelle législation australienne et de la politique de rachat massif des armes les plus dangereuses. Des chercheurs d'Harvard ont ainsi montré en 2011 que dans les sept années qui ont suivi le NFA, l'Australie a connu une baisse de 42 % des homicides par arme à feu et une chute de 57 % des suicides. Une autre étude australienne intitulée "Le programme de rachat d'armes sauve-t-il des vies ?" confirme cette tendance.
Globalement, la littérature scientifique est claire sur un point : plus les armes à feu sont accessibles, plus le risque est élevé d'être victime d'un homicide par balle, rappelle l'université d'Oxford.
Autre élément qui semble prouver l'efficacité du NFA : au cours des dix années qui ont précédé le massacre de Port-Arthur, l'Australie avait connu 11 fusillades. Il n'y en a plus eu une seule jusqu'au 15 décembre 2014 et une prise d'otages à Sydney qui a fait trois morts, dont l'auteur de l'attaque, rapporte le média Slate.
Un succès qui fait dire à John Howard, cité par le Washington Post quelques jours après la tuerie d'Aurora dans le Colorado en 2012, que si l'Australie pouvait s'inspirer des États-Unis dans de nombreux domaines, "en ce qui concerne les armes, nous avons eu raison de prendre un chemin totalement opposé".
>> À voir : Contrôle des armes à feu : ces shérifs américains qui refusent d'appliquer la loi
Cependant, la législation australienne est loin d'être facilement transposable aux États-Unis. Sans frontière terrestre, l'Australie dispose d'un atout considérable pour contrôler la circulation des armes à feu. Le pays peut également compter sur un service des douanes efficace et bien organisé, souligne l'étude australienne précédemment citée.
Plus important encore, le NFA a bénéficié d'un large consensus politique. Un scénario difficile à imaginer aux États-Unis, où chaque nouvelle tuerie semble mettre en lumière le fossé idéologique entre les camps démocrate et républicain. Au pays du sacro-saint deuxième amendement, qui garantit le droit des Américains à porter une arme, une telle législation semble toujours, à l'heure actuelle, relever de la science-fiction.
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Le Débat de France 24
Fusillade au Texas : un contrôle des armes impossible ?
Archives
Les "armes fantômes", phénomène inquiétant aux États-Unis, auquel Joe Biden s'attaque
LE POINT SUR L'ENQUÊTE
Un adolescent isolé, un "carnage" d'une heure… Ce que l'on sait sur la fusillade au Texas
Le Figaro
Fin des corps spécifiques au Quai d’Orsay: «Pourquoi se priver d’agents expérimentés?»
ENTRETIEN - Sur décision d’Emmanuel Macron, les deux corps de cadres propres au ministère des Affaires étrangères disparaissent au profit d’un corps unique d’administrateurs civils pleinement interministériel. Xavier Driencourt, ancien ambassadeur de France, regrette vivement cette évolution, qu’il juge funeste.
Ancien élève de l’ENA, le diplomate Xavier Driencourt a alterné les fonctions à Paris (conseiller diplomatique d’Alain Juppé à Matignon, directeur général de l’administration du Quai d’Orsay, chef de l’Inspection générale des affaires étrangères) et à l’étranger (consul général à Sydney, ambassadeur de France en Malaisie, ambassadeur de France en Algérie entre 2008 et 2012, puis entre 2017 et 2020). Il a publié «L’Énigme algérienne. Chroniques d’une ambassade à Alger» (Éditions de l’Observatoire, mars 2022).
LE FIGARO. - Un préavis de grève a été déposé pour le 2 juin par plusieurs syndicats des personnels du Quai d’Orsay afin de protester, notamment, contre la réforme de son encadrement, parue au Journal officiel, dans une certaine précipitation, entre les deux tours de la présidentielle. Comment expliquez-vous cette fronde quasi inédite?
Xavier DRIENCOURT. - C’est en réalité la troisième grève au Quai d’Orsay, la première ayant eu lieu sous Roland Dumas en 1983. Sur la forme, il y a eu très peu de concertation de la part du ministère de la Fonction publique et, vous le soulignez, une précipitation, le décret supprimant les corps des ministres plénipotentiaires et des conseillers des affaires étrangères étant publiés le dimanche de Pâques, entre les deux tours de la présidentielle, comme si on voulait être sûr que, le jour de Pâques, personne ne relèverait ces textes…
Depuis plusieurs années, les diplomates sont une des cibles préférées du Budget pour diverses raisons. Le ministère de la Fonction publique (dépendant depuis quinze ans de Bercy) ne fait que parachever son obsession: il obtient ce qu’il souhaitait depuis longtemps. Supprimer ces corps propres au Quai d’Orsay explique la fronde en question.
Les cadres de l’État risquent-ils de devenir interchangeables? Avec quelles conséquences?
Il faut distinguer le contenant et le contenu. Le contenant, c’est ce qu’on appelle communément le corps diplomatique - dont on nous dit, c’est exact, qu’il continuera d’exister. Le contenu, ce sont les agents qui appartiendront à ce corps diplomatique: jusqu’à présent, c’étaient des diplomates, expérimentés, qui devenaient successivement conseiller d’ambassade, consuls, conseillers culturels, ministres-conseillers, enfin ambassadeurs au bout de longues années, qui sont autant d’expériences, parfois d’épreuves, en tout cas d’apprentissage d’un métier exigeant et contraignant. Demain, ce contenant rassemblera tous les hauts cadres de l’État, qui seront, vous le dites, interchangeables: un jour à l’Agriculture, un jour en ambassade, un jour en préfectorale. On fera en quelque sorte un «petit tour» dans telle ou telle administration au gré des humeurs, des relations, des circonstances.
À lire aussi«La France sera-t-elle le seul pays d’Europe à renoncer à sa diplomatie de carrière?»
Cette réforme fait suite à la suppression d’un autre corps historique, celui des préfets. Cela révèle-t-il une méfiance à l’égard des principaux corps de l’État? Mais, d’un autre côté, cette défiance n’est-elle pas en partie légitime? Ces derniers ne font-ils pas preuve de corporatisme?
Le corps préfectoral est également supprimé: comme le corps diplomatique, c’est un corps ancien, loyal, ayant le sens de l’État, et, comme le Quai d’Orsay, un des plus ouverts de la haute administration. Ce sont deux corps qui, déjà, accueillent de nombreux agents issus d’autres ministères.
Où est le corporatisme là-dedans? Pourquoi supprimer ce qui fonctionne? Pourquoi se priver d’agents expérimentés? Vous ne faites pas le même métier si vous l’exercez vingt ou trente ans ou si vous êtes simplement de passage. Vous ne vous donnez pas à fond dans le second cas.
On oublie aussi les contraintes de ce métier: un de mes anciens collaborateurs, ambassadeur au Paraguay, vient d’y décéder, seul, loin des siens. On trouvera toujours des volontaires pour servir à Rome ou à Londres, mais qui voudra aller à Kiev, à Conakry ou à Asuncion?
Emmanuel Macron, en 2017, avait annoncé vouloir instituer un «spoil system» («partage des dépouilles») à la française pour contourner le poids de l’administration dans la direction de l’État. N’est-il pas logique et préférable que la haute administration partage en effet les objectifs politiques de l’exécutif?
Encore une fois, c’est oublier le professionnalisme et la loyauté des diplomates: le risque d’un «spoil system», c’est de nommer des amis politiques, des députés à recaser, ou simplement des personnes dont on fera des obligés.
L’article 22 du décret (qui vient de paraître au JO), personne ne l’a noté, prévoit même de maintenir le titre d’ambassadeur à ceux qui auront occupé ces fonctions pendant deux années. Cet article résume bien l’état d’esprit de cette réforme.
Répétons-le: la haute administration, c’est le cas au Quai d’Orsay, sert loyalement les gouvernements de droite comme de gauche, elle a conseillé, mis en œuvre les décisions, inspiré des présidents de la République aussi différents que François Mitterrand, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, François Hollande.
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En 2019, pendant la Conférence des ambassadeurs, Emmanuel Macron avait montré du doigt les diplomates qui, selon lui, résistaient à sa volonté d’engager avec le Kremlin une réflexion sur une «nouvelle architecture de sécurité en Europe». Cette réforme n’est-elle pas un moyen d’échapper à un certain conformisme idéologique et d’introduire en outre de la diversité dans les profils des diplomates?
La diversité existe déjà. Le concours d’Orient voit entrer au Quai d’Orsay des jeunes maîtrisant des langues étrangères, l’arabe, le peul, l’hindi, etc., qui sont souvent, on peut le vérifier, issus de l’immigration. Ce n’est pas un hasard. Le dispositif Pacte, mis en place en 2005, permet à de jeunes «décrocheurs», sélectionnés par Pôle emploi, d’entrer au Quai d’Orsay sans concours et d’y suivre une carrière normale. Le Quai a été pionnier à l’époque, et j’avais alors reçu un prix du ministère le plus innovant. Par ailleurs, le réseau culturel est majoritairement ouvert à des profils issus de la société civile et d’autres administrations. La diversité est une bonne chose, mais n’oublions ni l’expérience ni l’expertise.
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FIGAROVOX/TRIBUNE - Malgré les déclarations du régime, la Corée du Nord connaît une flambée de cas de Covid-19, affirment Pierre Rigoulot et André Senik. Ils s'inquiètent de la situation sanitaire du pays et alertent sur la nécessité d'une intervention humanitaire.
Renaud Girard: «La grande clarification stratégique américaine»
CHRONIQUE - Joe Biden est le premier président des États-Unis à lancer une politique claire, sans équivoque ni ambiguïté, d’arrêt de l’expansion stratégique chinoise.
France24 - Monde
Un adolescent isolé, un "carnage" d'une heure… Ce que l'on sait sur la fusillade au Texas
Publié le : 26/05/2022 - 11:16
FRANCE 24
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Deux jours après la fusillade dans une une école à Ulvade, au Texas, où dix-neuf enfants et deux enseignants ont été tués, le déroulé des faits se précise. Le tireur était un jeune homme de 18 ans en conflit familial, isolé et en décrochage scolaire, qui avait annoncé son geste sur Facebook. Il est resté une heure dans l'école, armé d'un fusil semi-automatique AR-15, avant d'être abattu par la police.
Il l'avait annoncé sur Facebook : l'adolescent qui a tué mardi 19 enfants d'une école primaire d'Uvalde, au Texas, avait écrit le jour du drame qu'il allait tuer sa grand-mère, puis s'attaquer à une école dans cette petite ville à majorité hispanique située à 130 kilomètres à l'ouest de San Antonio. France 24 fait le point sur ce que l'on sait deux jours après les faits.
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Des messages sur Facebook, trente minutes avant la fusillade
Le matin du drame, vers 11 heures, le tueur, identifié plus tard comme Salvador Ramos, âgé de 18 ans, annonce "sur Facebook" qu'il va "tirer" sur sa grand-mère, chez qui il habite, a indiqué mercredi le gouverneur du Texas, Greg Abbott. Touchée au visage, la femme de 66 ans parvient néanmoins à alerter la police. Elle sera transportée peu après dans un état critique à l'hôpital University Health de San Antonio.
De son côté, le jeune homme s'enfuit avec le pick-up de sa grand-mère. Sur Facebook, il annonce alors qu'il va s'attaquer à "une école primaire".
Vers 11 h 30, après 3,5 kilomètres de route, le jeune homme est victime d'un accident de la route, pour une raison indéterminée, alors qu'il se trouve près de l'école primaire Robb, où plus de 500 enfants entre 7 et 11 ans sont scolarisés. Ils n'avaient plus que quelques jours de classe avant la fin de l'année scolaire.
Il sort alors du véhicule avec un fusil semi-automatique AR-15 et un sac à dos. Rapidement, il est confronté à un policier assigné à la sécurité de l'école primaire qui essaie de l'empêcher d'entrer dans l'établissement, sans succès, poursuit Steven McCraw, le chef du département de la sécurité publique du Texas.
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Une heure dans l'établissement
Dès qu'il entre dans le bâtiment, il s'engage dans un couloir qui mène à deux salles de classe adjacentes, suivi par trois policiers qui demandent du renfort. Il se barricade dans l'une d'elles et "le carnage commence", selon Steven McCraw.
Il tue dix-neuf élèves, âgés de 9 à 10 ans, et les deux enseignantes présentes.
Rapidement, la police intervient. Hors des murs de l'école, elle brise les vitres des autres classes et évacue élèves et enseignants. À l'intérieur, les forces de l'ordre se positionnent dans le couloir et dans la salle de classe adjacente pour empêcher l'assaillant de s'échapper. Il est finalement tué par une unité d'élite de la police aux frontières, le Mexique se situant à près de 90 kilomètres à vol d'oiseau d'Uvalde, une heure plus tard.
Il est 13 heures quand la police indique sur Twitter que Salvador Ramos a été "neutralisé", c'est-à-dire abattu.
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Dix-neuf enfants de 9 à 10 ans et deux enseignantes tués
Les identités des victimes ont été révélées par leurs familles, qui partagent leur douleur sur les réseaux sociaux. Parmi eux, Xavier Lopez, un petit garçon de 10 ans qui aimait danser, ou Amerie Jo Garza, une petite fille au large sourire qui venait d'avoir 10 ans. Deux enseignantes ont également été tuées, Eva Mireles, 44 ans, et Irma Garcia, décrites comme "des héroïnes qui ont tenté de protéger leurs élèves. Les portraits des victimes font la une de nombreux journaux aux États-Unis. La tragédie a également fait 17 blessés.
⚫️ Mardi 24 mai, #SalvadorRamos, un lycéen de 18 ans, a ouvert le feu dans une école primaire à #Uvalde, au #Texas. Il a tué 21 personnes, dont 19 enfants et deux enseignantes 🔽 pic.twitter.com/e5ZCORFyjZ
May 25, 2022 -
Un meurtrier sans antécédent judiciaire
Salvador Ramos est un citoyen américain inscrit au lycée d'Uvalde d'où il avait décroché, a indiqué le gouverneur du Texas. Il vivait depuis deux mois chez sa grand-mère, a précisé Steven McCraw. Selon les médias, il s'était disputé avec sa mère.
Il n'a pas d'antécédents judiciaires chez les mineurs ou de problèmes psychologiques connus des services de santé locaux, a précisé le gouverneur, Greg Abbott, le qualifiant pourtant de "dément" ayant "des handicaps le poussant à tirer sur sa grand-mère et ensuite tuer des bébés, tous ces jeunes enfants".
Le 17 mai, au lendemain de son 18e anniversaire, il avait acheté un fusil semi-automatique, puis des munitions, et un autre fusil automatique le 20 mai dans la même armurerie d'Uvalde, a indiqué Steven McCraw. Les enquêteurs n'ont pour l'instant trouvé aucun autre élément permettant d'expliquer la raison de son geste, a-t-il souligné.
Une cousine, Mia, a indiqué au Washington Post qu'il n'était "pas très sociable" et ne voulait plus aller en cours où il était harcelé à cause de son bégaiement. Il aimait les jeux vidéo de combat selon d'autres amis.
Avec AFP
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Fusillade au Texas : retour du débat sur les armes au cœur d'une Amérique endeuillée
ARMES À FEU
États-Unis : après la fusillade au Texas, la position délicate du gouverneur Greg Abbott
États-Unis : un tireur tue 19 enfants et deux adultes dans une école du Texas
L'Humanité
Arles, de monuments en expos
Actu« Puissent les artistes se retrouver à Arles », disait Van Gogh. Mais nul besoin d’un regard digne du maître néerlandais pour en apprécier la splendeur. Patrimoine extraordinaire, offre muséale hors pair et dynamisme solaire : Arles se dévoile au gré d’une balade libre et inspirante.
Marie MersierNichée entre les Alpilles et la Camargue, dont elle est la capitale, Arles est une ville de confluences. Riche d’une histoire de plus de deux mille ans, où s’entremêlent trésors antiques et héritage provençal, la ville n’a eu de cesse de donner vie à un patrimoine singulier et de nourrir la créativité d’une ribambelle d’artistes. Citons évidemment Vincent Van Gogh, Pablo Picasso, Jean Cocteau, mais aussi Christian Lacroix ou le photographe Lucien Clergue. Modeste en taille mais grande par son envergure et son influence culturelle, Arles se goûte en flânant dans les rues à la découverte de monuments inoubliables, en poussant les portes des musées qui ont tant d’histoire(s) à raconter, en se laissant bercer par sa douce lumière, les odeurs et les couleurs merveilleuses de son marché mythique.
À Arles, la culture en fricheSi, dès le mois de juillet et jusqu’à fin septembre, Arles vit au rythme des Rencontres de la photographie (1), y mettre le cap avant la foule et la frénésie estivale lui donne une autre envergure. Et puis, ce ne sont pas les prétextes qui manquent, l’actualité culturelle de la ville étant par ailleurs foisonnante. Suivez nos pas, sur le chemin des richesses ancestrales et ricochets artistiques d’une ville étonnante et élégante.
Tête-à-tête avec huit monuments romains et romans
Afin de faciliter votre déambulation, l’office de tourisme propose deux offres de passes « monuments-musées », dont l’une à 12 euros qui donne accès à quatre monuments au choix, le musée Réattu et un autre musée. Une opportunité, en base ou en complément de l’échappée que nous vous proposons.
Une première promenade au fil de la ville, véritable musée à ciel ouvert, vous offrira un tête-à-tête avec huit monuments romains et romans, inscrits depuis 1981 sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité à l’Unesco. À ce sujet, l’exposition « Arles 1981-2021 », visible jusqu’au 12 juin au cloître Saint-Trophime, présente plus en détail l’histoire des monuments arlésiens et les enjeux de ce lien à l’Unesco. Ville celte colonisée par les Grecs, Arles prend son essor au Ier siècle, sous la domination de Rome. Ainsi, après la capitale italienne, c’est ici que l’on admire le plus grand nombre de vestiges romains.
Les thermes de Constantin et le site des Alyscamps
Dans le centre ancien, l’incontournable amphithéâtre romain (ou arènes d’Arles) vous éblouira par sa construction ingénieuse faite de galeries intérieures et extérieures circulaires. Une prouesse —et une beauté— architecturale qui continue d’accueillir de nombreux spectateurs lors, par exemple, de courses camarguaises ou de la Feria du riz, en septembre. À quelques pas d’ici, le théâtre antique mérite également une visite afin d’apprécier ses gradins, son orchestre, son âme de lieu scénique.
Pour mener un peu plus loin cette exploration de l’histoire romaine et parce que l’on en parle moins, direction sous la ville afin d’explorer les cryptoportiques, les fondations souterraines du forum romain, aujourd’hui disparu. Les thermes de Constantin, le site des Alyscamps issu de la nécropole romaine et médiévale, ainsi que les remparts romains et l’église Saint-Trophime complètent ce périple riche de sens et d’histoire. Et afin d’enrichir ce dernier, on ne peut que vous conseiller de découvrir les collections archéologiques arlésiennes, présentées au musée départemental Arles antique.
Le long du rhône
Prendre le pouls de la ville, de sa trame architecturale et de son effervescence artistique s’expérimente en s’aventurant dans les musées et fondations, des écrins pétris d’histoire ou aux tonalités contemporaines (afin de connaître la programmation des divers espaces, nous vous invitons à consulter leurs différents sites Internet). Commençons par le musée Réattu, musée des Beaux-Arts. Établi à la fin du XVe siècle sur les quais du Rhône, le grand prieuré de l’ordre de Malte fut ensuite la maison et l’atelier du peintre arlésien Jacques Réattu. Musée depuis 1868, ce lieu aimante par son incroyable position géographique et ses collections, qui comptent, entre autres, 57 dessins offerts par Pablo Picasso.
Fêtant en mai une année de réouverture, le Museon Arlaten créé à l’initiative du poète Frédéric Mistral, présente quant à lui une collection incroyable de plus de 38 000 objets et documents narrant la vie des habitants de la Provence, de la fin du XVIIIe siècle à nos jours. Immanquable également, se tisse à la Fondation Van Gogh un dialogue entre l’œuvre d’artistes contemporains et celle du maître hollandais, révélant ainsi son influence à travers le temps. Enfin, situé dans le parc des Ateliers, une ancienne friche ferroviaire, et avec comme édifice emblématique la tour de Frank Gehry, LUMA Arles, en tant que plateforme culturelle innovante où se déploient des ponts entre art, culture, environnement, etc., incarne un regard tourné vers l’avenir.
(1) « Visible ou invisible. Un été révélé ». 53e édition, du 4 juillet au 25 septembre. www.rencontres-arles.com
Rencontres salines en Camargue
Arles est une fenêtre ouverte sur la Camargue, un espace naturel sauvage qui a été reconnu réserve de biosphère par l’Unesco. Chevaux opalins, taureaux, étangs, rizières et unique lieu de nidification des flamants roses en France… la faune et la flore de la Camargue révèlent des écosystèmes précieux. Classés réserve naturelle nationale, les Marais du Vigueirat, situés entre le delta du Rhône et la plaine steppique de la Crau, permettent, lors de visites guidées, d’observer une incroyable diversité d’oiseaux sauvages au fil des saisons. À cheval ou à vélo, divers formats de promenade sont proposés afin de sensibiliser le public au patrimoine naturel, culturel et agricole de la Camargue, tout en utilisant des outils de déplacement écologiques.
DécouverteArles France24 - Monde
En direct : les Russes encerclent Severodonetsk, Kiev réclame des armes lourdes
Publié le : 26/05/2022 - 07:27Modifié le : 26/05/2022 - 16:20
FRANCE 24
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Sur le terrain, les russes accélèrent leur offensive vers le Donbass et encerclent la ville de Severodonetsk. De son côté, Emmanuel Macron doit s'entretenir jeudi avec Recep Tayyip Erdogan qui menace de mettre son veto à l'entrée de la Finlande et de la Suède dans l'Otan. Accentuant sa pression sur la Russie, les États-Unis ont décidé de mettre fin à une exemption permettant à Moscou de payer ses dettes en dollar. Suivez notre direct.
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16 h 04 : l'Occident ne parviendra pas à s'isoler de la Russie, assure Vladimir Poutine
S'adressant par liaison vidéo aux dirigeants de pays de l'ex-URSS, Vladimir Poutine a convenu que les sanctions occidentales perturbaient les chaînes d'approvisionnement de l'économie russe, mais il a assuré qu'elles ne parviendraient pas à isoler la Russie sur le plan technologique. "Les représentants de nos entreprises sont confrontés à des problèmes, bien sûr, notamment dans le domaine des chaînes d'approvisionnement et des transports. Mais cependant, tout peut être ajusté, tout peut être construit d'une nouvelle manière".
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15 h 31 : "intensité maximale" des combats dans l'est de l'Ukraine, selon une vice-ministre
"Les combats ont atteint leur intensité maximale et une étape longue et extrêmement difficile nous attend", a déclaré la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Malyar. Le gouverneur de la région de Lougansk, l'une des deux régions formant le Donbass où les combats font rage, a lui aussi mis en garde contre l'intensité des combats.
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15 h 15 : au moins quatre morts à Khakiv, "la ville en état d'alerte"
Au moins quatre civils ont été tués et plusieurs autres blessés dans des bombardements russes sur Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine. Une situation critique que décrit Cyril Payen, envoyé spécial dans la ville bombardée.
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13 h 32 : Moscou sanctionnera des médias occidentaux si YouTube bloque sa diplomatie
La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a indiqué que des médias et des journalistes occidentaux seraient expulsés de Russie si la plateforme YouTube bloquait, comme elle l'a déjà fait, ses briefings hebdomadaires.
De nombreux sites et réseaux sociaux, y compris YouTube, ont expliqué avoir bloqué, après l'offensive russe en Ukraine, des médias et des pages officielles russes, car elles tombaient sous le coup de sanctions ou pratiquaient la désinformation. Des actes de censure "russophobes", selon Moscou.
Maria Zakharova a expliqué avoir signifié à YouTube que si ses conférences de presse hebdomadaires, diffusées en direct, étaient bloquées, "un journaliste ou un média américain rentrera[it] à la maison", selon l'agence TASS.
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12 h 46 : deux soldats russes plaident coupables de crime de guerre
Deux soldats russes capturés ont plaidé coupables de crime de guerre pour le bombardement d'une ville de l'est de l'Ukraine dans le deuxième procès de ce type organisé par les autorités ukrainiennes.
Devant le tribunal de Kotelevska, dans le centre de l'Ukraine, les représentants du parquet ont requis des peines de 12 ans de prison pour Alexandre Bobikine et Alexandre Ivanov pour violation des lois de la guerre.
L'avocat des accusés a réclamé la clémence des juges en affirmant que les deux soldats russes n'avaient fait qu'obéir aux ordres et avaient exprimé leurs regrets.
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11 h 25 : Poutine ne dictera pas les termes de la paix, dit le chancelier allemand
Olaf Scholz, le chancelier allemand s'est dit "convaincu" que la Russie ne gagnerait pas la guerre qu'elle a provoqué en Ukraine, affirmant aussi que le président russe, Vladimir Poutine, ne serait pas autorisé à "dicter" la paix.
"Il n'y aura pas de paix imposée", a-t-il par ailleurs affirmé. "L'Ukraine ne l'acceptera pas et nous non plus."
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09 h 02 : les Russes supérieurs en nombre dans l’est de l’Ukraine, reconnaît Zelensky
Le président ukrainien a déclaré mercredi soir que les forces russes étaient nettement supérieures en nombre dans certaines parties du Donbass, dans l'est de l'Ukraine, où, selon l'armée ukrainienne, plus de 40 villes sont sous les bombardements.
Dans certaines parties de l'est de l'Ukraine, les forces russes "nous dépassent largement en nombre", a-t-il Volodymyr Zelensky dans son allocution nocturne quotidienne.
"Les occupants ont bombardé plus de 40 villes dans les régions de Donetsk et Louhansk, détruisant ou endommageant 47 sites civils, dont 38 maisons et une école. En conséquence de ces bombardements, cinq civils sont morts et 12 ont été blessés", a pour sa part déclaré l'armée ukrainienne sur Facebook.
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7 h : à Kharkiv, la crainte d'un nouvel assaut
À Kharkiv (Est), seconde ville d'Ukraine, désormais libérée, les rues sont désertes et seuls passent les camions militaires, constate sur place notre envoyé spécial, Cyril Payen. Les combats ont cessé il y a une dizaine de jours avec le début de la contre-offensive ukrainienne, mais la loi martiale est toujours appliquée et les quartiers centraux sont totalement vidés de leur population.
Sur le million et demi d'habitants que comptait Kharkiv, on estime à environ 60 % la population ayant fui les combats. Dans la nuit de mercredi à jeudi, les sirènes d'alertes ont retenti, faisant craindre un nouvel assaut dans cette ville aux abords de laquelle les forces russes sont toujours stationnées.
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04 h 32 : les Russes cherchent à s'emparer de Severodonetsk
Les forces russes se rapprochent chaque jour un peu plus de Severodonetsk, ville de quelque 100 000 habitants avant la guerre, dont la prise leur est indispensable pour contrôler totalement le Donbass, un bassin minier déjà en partie occupé par des séparatistes pro-russes soutenus par Moscou.
"Les troupes russes ont avancé pour être si proches qu'elles peuvent tirer au mortier [sur Severodonetsk]", a assuré Serguiï Gaïdaï, gouverneur de la région. Selon lui, la ville "est tout simplement en train d'être détruite".
"La situation dans la ville est très difficile. Hier, il y avait déjà des combats en périphérie [de Severodonetsk]", a-t-il poursuivi, estimant que "la semaine prochaine serait décisive".
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00 h 56: à Davos, l'Ukraine réclame plus d'armes lourdes
L'Ukraine a grandement besoin d'unités mobiles capables d'envoyer plusieurs roquettes simultanément, pour avoir des armes égales face à la puissance de feu de la Russie, a insisté mercredi à Davos le ministre ukrainien des Affaires étrangères. "La bataille pour le Donbass ressemble beaucoup aux batailles de la deuxième guerre mondiale", a indiqué Dmytro Kuleba aux journalistes. Il a expliqué que "certains villages et villes n'exist[ai]ent plus" dans cette région de l'Ukraine, qui essuie ces derniers jours des bombardements intensifs. "Ils ont été réduits en ruines par les tirs d'artillerie russe, par des systèmes russes de lancement de multiples roquettes."
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23 h 21: Kiev remercie Paris de soigner des "blessés de guerre ukrainiens"
Lors d'un échange téléphonique avec son nouvel homologue français Sébastien Lecornu, le ministre ukrainien de la Défense Oleksiy Reznikov a remercié la France d'accueillir "des blessés de guerre ukrainiens au sein de ses hôpitaux, et notamment au sein des hôpitaux des armées", selon un communiqué publié mercredi soir par le ministère français des Armées.
Deux premiers militaires ukrainiens ont été accueillis à l'hôpital militaire de Percy, en région parisienne, a précisé à l'AFP le cabinet du ministre français.
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22 h 47: entretien entre Macron et Erdogan prévu ce jeudi
Le président français, Emmanuel Macron, s'entretiendra jeudi par téléphone avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, qui menace de mettre son veto à l'entrée de la Finlande et de la Suède dans l'Otan, en pleine crise ukrainienne.
Ankara a prévenu mercredi qu'elle ne donnerait pas son accord à l'adhésion de la Suède et de la Finlande sans avoir obtenu des "mesures concrètes" de leur part concernant ses préoccupations sécuritaires, après avoir reçu les délégations de diplomates de ces deux pays.
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ANALYSE
Annexés, indépendants ou ukrainiens : quel avenir pour les territoires occupés par la Russie ?
Reportage
Avec la guerre en Ukraine, faut-il repenser la sécurité nucléaire ?
Le Débat de France 24
Après trois mois de guerre en Ukraine, la Russie déterminée à poursuivre ses attaques
Le Figaro
Délinquance, terrorisme... Comment Beauvau veut préparer le pays pour les JO de 2024
Christophe CornevinDÉCRYPTAGE - Une semaine après la reconduction de Gérald Darmanin dans le fauteuil de Clemenceau, le ministère de l'Intérieur lance les grandes manœuvres pour que la France soit prête au rendez-vous des Jeux d'été programmés dans deux ans.
«Arriver en 2024 avec un pays propre aux yeux du monde, avec une délinquance en baisse d'intensité.» Une semaine après la reconduction de Gérald Darmanin dans le fauteuil de Clemenceau, le ministère de l'Intérieur promet le ménage et va relancer les grandes manœuvres pour que la France soit prête au rendez-vous des JO d'été qui auront lieu dans deux ans. «Véritable défi sécuritaire intervenant à la césure du quinquennat, les Jeux seront le fil rouge de notre action», promet-on place Beauvau, qui rappelle que la «France n'a pas organisé un tel événement Olympique depuis un siècle». Selon les estimations de Beauvau, pas moins de quinze à seize millions de visiteurs sont attendus en neuf mois dans le pays, si l'on compte aussi les jeux paralympiques et la coupe du monde de rugby qui se déroulera en octobre 2023. «L'exposition médiatique de ces événements mondiaux, qui vont se dérouler sur des dizaines de sites, va être totale», souffle-t-on à la tête des forces de l'ordre, où l'on voit là un «défi pour moderniser le ministère».
À lire aussiIntérieur : les dossiers brûlants que va devoir gérer Gérald Darmanin
Face à la menace, le ministère de l'Intérieur veut «moderniser la lutte contre le terrorisme sur le plan technologique», en montant en puissance sur les moyens de l'intelligence artificielle et en luttant contre les drones malveillants susceptibles de voler au-dessus de Paris. «Nous avons un vrai sujet», concède-t-on de même source, alors que l'hypothèse d'un «drone chargé d'explosifs et allant sur une foule» est prise très sérieux.
Des milliards de cyberattaques
Pour mieux détecter les menaces, les experts réfléchissent aussi sur la «question des algorithmes». Volontiers présenté comme une «boîte noire» placée par les services sur les réseaux pour «chaluter» des donnés de manière indiscriminée, l'outil, utilisé dans le strict cadre de lutte antiterroriste, fonctionne grâce à un logiciel paramétré au cas par cas, en fonction des cibles, pour générer des alertes lorsque des comportements numériques suspects sont détectés. «Il s'agit de débusquer des profils, jusqu'ici inconnus et qu'aucune surveillance classique ne permet d'identifier, qui se connectent sur des sites djihadistes», soufflait récemment au Figaro un expert.
À lire aussiLutte contre les rodéos urbains: la police remet les pleins gaz
Soucieux de faire monter le dispositif en puissance, l'exécutif propose d'en étendre l'accès, jusqu'ici réservé aux données de connexion, au recueil des «URL» recelant aussi les données de contenu. Le nouveau format serait expérimenté jusqu'à 2024. Beauvau, qui n'exclut pas non plus des «cyberattaques ciblant par exemple des hôpitaux», entend accélérer dans ce domaine, véritable «marotte» de Gérald Darmanin. «Tokyo a été la cible de 4 milliards de raids informatiques lors de JO qui se sont déroulés sans spectateurs, ces attaques pourraient être multipliées par trois ou quatre en 2024», estime-t-on place Beauvau qui, sur ce front, va là encore amorcer un virage stratégique, avec une «direction unique dans chacune des forces de police et de gendarmerie» pour lutter contre le financement terrorisme qui utilise des cryptomonnaies, les rançongiciels qui prolifèrent ou encore les escroqueries qui ont lieu sur internet pour 60% d'entre elles. «En premier lieu, il s'agira de sanctuariser les JO en contrant tout acte de piratage», explique-t-on à Beauvau.
Supporters chauffés à blanc
Sur le front d'un ordre public qui s'annonce agité, le défi sera majeur. «Il en ira de l'image de la France», note-t-on au ministère, où l'on insiste sur la nécessite de créer «beaucoup plus de nouvelles unités de forces mobiles». «Des conflits sociaux pourraient éclater dès septembre», prévient-on, sachant que les sept unités de CRS et de gendarmes mobiles en garde statique devant l'Élysée et le ministère de l'Intérieur ont vocation à être redéployées. Elles seront remplacées par des effectifs de la préfecture de police. Dès samedi, la gestion de 70.000 supporters anglais, surchauffés, potentiellement avinés et venus sans billet à Paris où se déroulera la finale de la Ligue des champions opposant Liverpool au Real de Madrid, fera figure de test grandeur nature.
Face à la délinquance, Beauvau entend mettre le paquet : «La flamme olympique va traverser la quasi-totalité du territoire, y compris en outre-mer», rappelle-t-on à Beauvau. Gérald Darmanin devrait demander à ses troupes une accentuation de la lutte, déjà engagée, contre les points de deals. D'après un bilan porté à la connaissance du Figaro, quelque 3188 points de deal sur le territoire national sont encore dénombrés au 1er avril 2022, dont 424 dans les Quartiers de Reconquête Républicaine(QRR). Soit une diminution de 20% au 31 mars 2022 par rapport au 1er janvier 2021.
Sécuriser les transports en commun
Parmi les priorités, figurent aussi le fléau des violences faites aux femmes, à l'origine de quelque 400.000 procédures, qui engorgent les services, et celui du séparatisme qui gangrène les cités. Soucieux donc de présenter le visage d'un «pays propre», Gérald Darmanin devrait en outre annoncer de nouvelles mesures pour améliorer la protection des usagers dans les transports en commun qui doivent être «absolument sécurisés d'ici 2024». L'idée serait de renforcer la présence des patrouilles de policiers et de gendarmes aux heures les plus critiques et de créer une inédite direction des transports au sein même du ministère.
Forte d'un budget de 15 milliards pour moderniser les forces de l'ordre, une loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur (Lopmi) a été bouclée. Parallèlement, 200 brigades de gendarmerie vont être créées dans les campagnes et des «forces d'actions républicaines» vont voir le jour dans les quartiers, pour y casser la spirale des violences.
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Alors que la sécurité civile disposera d'un centre d'information et de commandement (CIC) installé au sein même de Beauvau pour prévenir toute crise lors des JO, l'entourage de Gérald Darmanin travaille sans attendre sur le chantier dit de l'administration olympique. Objectif ? Faire passer les policiers et les gendarmes qui seront « très sollicités » sur un mode tout «britannique», c'est-à-dire, «souriants, disponibles et parlant anglais» pour être davantage à l'écoute du public et non pas que sur le mode de l'intervention.
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Paris: la polémique enfle sur les lapins des Invalides
Ces mammifères uniquement herbivores, jusqu’à présent classés nuisibles dans la capitale, ne le sont plus. Pourtant ils peuvent causer bien des dégâts.
Qu’est-ce que l’Ascension dans la religion catholique?
FOCUS - Jeudi 26 mai, quarante jours après Pâques, les chrétiens célèbrent l’Ascension. À l’occasion de ce jour férié en France, Le Figaro s’interroge sur l’origine de cette fête chrétienne.
À Grenoble, la justice suspend l'autorisation du burkini
Saisi par le préfet de l'Isère, le tribunal administratif a retoqué la disposition municipale permettant l'utilisation de ce maillot dans les piscines.
L'Humanité
Miel de fleurs, le sucre du printemps
ArticleDans le calendrier de la ruche, la saison printanière est synonyme d’intense activité. Les abeilles profitent de la remontée des températures et des premières floraisons pour produire un nectar riche en glucose, au goût particulièrement doux, fin et suave.
Lea DesportesDans la ruche, au printemps, c’est la crise du logement. Les jours s’allongent, les températures augmentent et les floraisons se multiplient. Résultat : pollen, nectar et eau abondent et ce ravitaillement offre aux colonies de quoi se développer rapidement.
Les butineuses se déploient dans les vergers et tirent profit de la grande variété des sources mellifères. Elles se nourrissent du nectar des fleurs, mais aussi des sécrétions d’insectes produites à partir de la sève des arbres qu’elles transforment en miellat. En avril et en mai, les plantes qui servent de carburant pour assurer ce développement effréné sont nombreuses : le pissenlit, des arbustes de haies comme l’aubépine, des arbres, notamment fruitiers (pommiers, poiriers ou cerisiers), le genêt, et surtout la flore spontanée qui pousse sur les talus et en bordure de chemins.
Jamais deux pareils
Toutefois, avec la disparition quasi générale des prairies naturelles, les abeilles ont perdu des ressources alimentaires variées et équilibrées et des apports de nectar non négligeables à cette époque de l’année. De plus, en zone de grande culture, autour des champs de colza ou de certains vergers, des intoxications massives de pollinisateurs sont observées lors des miellées de printemps. À l’origine de cette surmortalité, l’utilisation de produits toxiques. Autre danger pour le rucher : le dérèglement climatique, qui perturbe le cycle des végétaux. Les très fortes gelées printanières de l’année dernière ont, par exemple, gêné l’épanouissement des fleurs.
Ce premier miel de l’année est souvent récolté quelques jours avant que les aubépines ne commencent à défleurir et avant l’apparition des fleurs blanches parfumées des robiniers (faux acacia). En effet, si l’environnement le permet, les apiculteurs préfèrent récolter un pur miel d’acacia, cru très apprécié des consommateurs.
Le miel de printemps est, lui, commercialisé sous l’appellation légale « miel de fleurs » et la saison est indiquée en mention complémentaire. Polyfloral, son goût varie selon les régions, l’emplacement des ruches et d’une année à l’autre. Produit de terroir, il n’y en a pas deux pareils et c’est bien ce qui fait tout son sel et… son sucre.
Le miel de printemps est riche en glucose, raison pour laquelle il cristallise vite. Grâce à son excellent pouvoir sucrant, il est le parfait remplaçant du sucre dans les boissons chaudes et sa texture crémeuse s’étale très bien sur les tartines. Ses qualités organoleptiques changent selon les fleurs butinées, mais il est souvent très peu coloré, doux et frais en bouche, légèrement acidulé et peu persistant. Ses arômes discrets en font un atout en cuisine, apprécié des gourmands petits et grands.
Une journée pour les abeilles. Afin d’attirer l’attention sur le rôle clé que jouent les pollinisateurs et sur les menaces auxquelles ils sont confrontés, les Nations unies ont déclaré le 20 mai Journée mondiale des abeilles. Cette date correspond au jour de naissance du Slovène Anton Jansa (1734-1773), pionnier de l’apiculture moderne.
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Gâteau au miel et aux noix
Ingrédients pour 6 personnes Gâteau : 165 g de cerneaux de noix, 70 g de miel, 60 g de beurre mou, 15 g de farine, 3 œufs, 1 petit citron (zeste), 7 ml de jus de citron, 4 g de levure chimique, 1 pincée de cannelle en poudre, 1 pincée de sel.Sirop : 120 g de miel, 2,5 c. à c. de jus de citron.Préparation 25 minCuisson 35 minDifficulté facile
- Réduire les cerneaux de noix en une poudre et la mettre de côté.
- Dans un bol, battre les jaunes d’œufs avec le beurre ramolli jusqu’à obtenir un mélange mousseux, puis ajouter le miel, la cannelle, le zeste et le jus de citron.
- Incorporer petit à petit la farine tamisée avec la levure chimique, puis ajouter la poudre de noix. Bien mélanger jusqu’à l’obtention d’une préparation homogène.
- Dans un bol, monter les blancs en neige ferme avec la pincée de sel.
- Les incorporer délicatement à la spatule au mélange à base de noix en effectuant des mouvements lents de bas en haut.
- Préchauffer le four en mode statique à 170 °C.
- Verser la pâte dans un moule de 24 cm de diamètre muni de papier sulfurisé.
- Enfourner pendant environ 35 min.
- Sortir du four et laisser refroidir 10 min avant de démouler, puis laisser complètement refroidir à température ambiante.
- Avant de servir, faire chauffer le miel restant avec le jus de citron et bien mélanger le tout.
- Piquer la surface avec une fourchette et verser par-dessus le miel chaud.
Accords parfaits
Alsace. Douceur épicéeLes arômes fruités, mais aussi miellés et épicés de ce gewürztraminer créent un pont aromatique entre le vin et le gâteau. Avec 19 g/l de sucre résiduel, ce précieux nectar entre dans la catégorie des vins moelleux et il serait sans doute apprécié des abeilles. Sa saveur sucrée et sa texture soyeuse, produite par la terre limoneuse profonde du clos Bergweingarten, tapisseront agréablement le palais sans l’écraser. Les vignes, cultivées ici depuis le Moyen Âge, sont conduites aujourd’hui en agriculture biologique par la famille Rieflé.♦ Alsace lieu-dit Bergweingarten 2018, Domaine Rieflé, 17 euros
Bourgogne. Exotique et secVous ne raffolez pas des vins sucrés ? Pour un choix « sec » – l’adjectif désigne un vin avec une faible teneur en sucres naturels – mais non sans gourmandise, direction les côtes d’Auxerre, dans le nord de la Bourgogne. Au nez, le chardonnay signé Ghislaine et Jean-Hugues Goisot embaume les fruits mûrs exotiques comme l’ananas, les agrumes et le miel. La bouche, vibrante, ne déçoit pas. Pas forcément l’accord idéal sur un dessert mais ce vin bio de caractère ne se laisse pas impressionner par le gâteau.♦ Gueules de Loup 2017, Domaine Goisot, 21 euros
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Bon et sainrecettemiel France24 - Monde
Trafic d'antiquités : Jean-Luc Martinez, ancien président du musée du Louvre mis en examen
Publié le : 26/05/2022 - 11:03Modifié le : 26/05/2022 - 11:04
FRANCE 24
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Placé lundi en garde à vue, Jean-Luc Martinez, ancien président du musée du Louvre a été mis en examen mercredi pour "blanchiment et complicité d'escroquerie en bande organisée" dans une enquête portant sur des soupçons de trafic d'antiquités provenant de pays instables du Proche et Moyen-Orient.
Un ancien président-directeur du musée du Louvre, Jean-Luc Martinez, a été mis en examen, mercredi 25 mai à Paris, pour "blanchiment et complicité d'escroquerie en bande organisée" et placé sous contrôle judiciaire dans une enquête sur un trafic d'antiquités du Proche et Moyen-Orient, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.
Jean-Luc Martinez avait été placé lundi en garde à vue dans les locaux de l'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC), avec deux éminents égyptologues français, selon une source proche du dossier. Les deux spécialistes ont été libérés sans poursuites à ce stade, a-t-elle ajouté.
L'ancien président-directeur du musée a été mis en examen pour "complicité d'escroquerie en bande organisée et blanchiment par facilitation mensongère de l'origine de biens provenant d'un crime ou d'un délit", a précisé la source judiciaire.
Selon Le Canard enchaîné, qui a annoncé les gardes à vue, les enquêteurs cherchent à savoir si Jean-Luc Martinez aurait "fermé les yeux" sur de faux certificats d'origine de cinq pièces d'antiquité égyptiennes, dont une stèle en granit rose de Toutankhamon, acquises par le Louvre Abu Dhabi "pour plusieurs dizaines de millions d'euros".
Jean-Luc Martinez, patron du Louvre de 2013 à l'été 2021, est aujourd'hui ambassadeur pour la coopération internationale dans le domaine du patrimoine.
Objets archéologiques pillés dans plusieurs pays en proie à l'instabilité
Une enquête préliminaire portant sur des soupçons de trafic d'antiquités provenant de pays instables du Proche et Moyen-Orient avait été ouverte en juillet 2018 par la Juridiction nationale chargée de la lutte contre la criminalité organisée (Junalco) du parquet de Paris. Les investigations ont été confiées en février 2020 à un juge d'instruction.
Ce trafic concernerait des centaines de pièces et porterait sur plusieurs dizaines de millions d'euros, selon des sources proches à l'époque.
Dans cette affaire, au moins trois autres personnes sont poursuivies pour "escroqueries en bande organisée, association de malfaiteurs et blanchiment en bande organisée".
Un expert en archéologie méditerranéenne et son mari avaient été mis en examen en juin 2020 et placés sous contrôle judiciaire.
Ils sont soupçonnés d'avoir "blanchi" des objets archéologiques pillés dans plusieurs pays en proie à l'instabilité depuis le début des années 2010 et l'émergence des Printemps arabes : Égypte, Libye, Yémen ou Syrie.
Un galeriste germano-libanais a été placé en détention provisoire en mars 2022.
L'OCBC cherche à déterminer les conditions d'acquisition par le Louvre Abu Dhabi, via ce galeriste, des cinq antiquités sorties illégalement d'Égypte, d'après Le Canard Enchaîné.
L'annonce de cette enquête avait troublé le milieu du marché de l'art et des antiquaires de Paris, l'une des places fortes mondiales du secteur.
Avec AFP
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Le Louvre sera dirigé par une femme pour la première fois de son histoire
après-guerre en irak
Au musée de Mossoul, les antiquités détruites par l'EI "ressuscitées" avec l'aide du Louvre
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Emmanuelle Polack, chasseuse de tableaux spoliés sous l'Occupation
L'Humanité
Le glaucome, difficile à guérir mais possible à maîtriser
ActuCette maladie lente, qui détruit peu à peu le nerf optique et concerne une personne de plus de 70 ans sur dix, n’a pas encore de remède miracle, mais des traitements empêchent une détérioration rapide de la vue. Si elle est diagnostiquée à temps.
André GoulvenSouvent asymptomatique jusqu’à un stade avancé, le glaucome est la deuxième cause de cécité en France. Selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, cette maladie dégénérative touche entre 1 et 2 % des plus de 40 ans et 10 % des personnes âgées de 70 ans et plus. On peut aussi la retrouver chez les plus jeunes, surtout en cas d’antécédents familiaux. L’hérédité est un facteur dans 30 % des glaucomes avérés. Le glaucome se manifeste en raison d’une trop forte pression sur le nerf optique qui entraîne sa lente destruction. La maladie n’agit pas de manière égale sur les deux yeux, l’un peut ainsi compenser l’autre au début, retardant l’apparition visible des symptômes. Le malade commence par perdre sa vision périphérique, ne voyant plus que devant lui, comme s’il regardait dans une lorgnette. L’œil cesse à terme de fonctionner, amenant une cécité irréversible.
Gouttes de prostaglandines
Si la maladie n’est pas trop avancée, des traitements médicamenteux sur le long terme peuvent éviter qu’elle ne s’aggrave. Les tests de tonométrie, réalisés par les ophtalmologistes, sont le seul moyen, pour l’instant, de s’assurer de la présence ou non d’un glaucome. Ces tests sont vivement recommandés à partir de 40 ans ou si un membre de la famille a souffert d’un glaucome. Durant cet examen, le praticien mesure la pression oculaire, soit l’équilibre entre la production et l’élimination de l’humeur aqueuse, un liquide incolore se trouvant entre la cornée et le cristallin. La pression oculaire ne doit pas excéder 20 mmHg – ou 23 mmHg si le patient a plus de 40 ans –, au risque de dégrader le nerf optique.
Il existe différents types de glaucome. Le plus courant est le glaucome chronique, ou glaucome à angle ouvert, dont souffrent plus de 80 % des malades. Il se soigne grâce à des collyres à base de prostaglandines ou de bêtabloquants – un traitement bien souvent à vie. Il est aussi possible de se faire opérer pour créer une nouvelle voie d’évacuation de l’humeur optique. Il existe également des cas de glaucomes aigus ou glaucomes à angle fermé, caractérisés par une montée très soudaine de la tension oculaire. Lorsque le mal se déclenche, l’œil peut cesser de fonctionner en seulement quelques heures. Les personnes âgées et les hypermétropes ont plus de risques d’en pâtir. Dès l’apparition de la douleur, il est impératif de consulter un ophtalmologiste dans les plus brefs délais. À noter qu’une exposition à une lumière ou la prise de certains médicaments peut provoquer ces symptômes. Malgré de nombreuses recherches en cours, aucun traitement à court terme n’a encore vu le jour.
Santé Le Figaro
«Du coup», «en fait».... Pourquoi les tics de langage nous irritent?
Maguelonne de GestasDÉCRYPTAGE - Ces petits mots envahissants ont un effet néfaste sur l’entourage. Quelle en est la raison? Sont-ils vraiment inutiles?
Tout le monde en utilise. Et tout le monde les trouve insupportables. Les tics de langage sont un drôle de paradoxe. Lorsqu’un interlocuteur répète «en fait» et «du coup» tous les trois mots, on ne se focalise plus que sur ce maudit tic. Et le plus surprenant, c’est que celui qui le dit ne s’en rend pas compte la plupart du temps... Pourquoi ces tics de langage ont-ils cet effet d’irritation sur celui qui écoute? Sont-ils vraiment aussi nuisibles qu’on le pense?
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Leur répétition intempestive rend la parole inaudible
Le tic est un «geste ou une attitude habituels, que la répétition rend plus ou moins ridicule», selon Le Robert. Quand il concerne le langage, c’est un mot ou une expression qui revient anormalement dans le discours d’une personne ou d’un groupe. Pour Michel*, 22 ans, ce sont des poils à gratter. «Je dis souvent “tu vois”. Mais ce qui m’irrite plus, c’est quand quelqu’un lance en permanence “genre” ou “en mode”. Ça peut être deux à trois mots par phrase», gronde-t-il. Clotilde, une quadragénaire, n’est pas épargnée par le virus: «Mon mari menace de divorcer à chaque fois que je dis “Du coup”! Quant à “p’tain”… il ne l’entend même plus.» Les tics préférés de Madeleine, 25 ans, sont «en fait», «en vrai», «trop»...» Mais, confie-t-elle malicieusement, «c’est parce que je n’ai pas de vocabulaire!». «En fait», «du coup»... On le voit bien, ce sont toujours les mêmes qui reviennent. Pourquoi un tel engouement?
Un babillage vide de sens
«Je n’ai jamais vu un tel phénomène avec “du coup”, analyse pour Le Figaro Catherine Kerbrat-Orechionni, linguiste et spécialiste de l’énonciation. Je suis sidérée de voir à quel point ce mot s’est imposé dans notre langue en seulement deux ans.» Philippine, une institutrice de 28 ans, témoigne: «J’ai croisé un monsieur d’un certain âge la semaine dernière. Il m’expliquait que nous les jeunes disions tout le temps “du coup”. Je n’avais même pas remarqué…»
Ce connecteur logique est devenu selon elle un tic qui a pris la place du “heu”. Une rapide oreille dans la rue le confirme: «du coup» est partout. Si ces tics nous crispent autant ou du moins nous interpellent, c’est à cause de leur répétition intempestive qui rend la parole inaudible. Converser avec une personne qui ponctue toutes ses phrases d’un «tu vois» devient rapidement une épreuve.
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Si la parole est envahie de tics, elle se vide de son sens. «En les multipliant, les jeunes sont dans du lien pur, mais leur parole est dépourvue de contenu précis. Ils font du babillage», pointe la linguiste. Quand ils sont excessifs, ils deviennent des parasites gênants pour l’interlocuteur. Ce dernier se focalise alors sur ce mot qui revient sans cesse, et son attention décroche. Et le message essentiel de la discussion est brouillé.
« Les tics sont un peu comme les accents. »
Le tic de langage est donc viral. Les parents reprennent ceux de leurs enfants à force de les fréquenter. «Ils se répandent aussi par groupes d’individus, précise Domitille Caillat, maître de conférences en Sciences du Langage à l’Université de Montpellier. Ces mots sont un peu comme les accents. Si on côtoie des gens qui usent des tics, on finit par les reprendre. C’est une forme de code.»
Inutiles, les tics?
Les parents sont nombreux à vouer aux gémonies ces mots béquilles adorés de leur progéniture. Mais les tics ont une vraie utilité! Employés avec parcimonie, ils permettent de maintenir un lien avec son interlocuteur, ainsi que le rappelle Catherine Kerbrat-Orechionni . «J’ai envie de dire» par exemple, permet de nuancer. «Les tics sont une manière de prévenir son interlocuteur, de prendre des précautions par rapport au mot qu’on utilise. Ils préparent l’autre à quelque chose qu’il pourrait avoir envie de contester.» Leur absence donnerait un discours très professoral, sans lien avec celui qui écoute.
Or, le lien est le propre d’une conversation. Sans ces petits mots, c’est comme si on donnait une conférence. Pour Camille Caillat, ils ne sont pas nécessairement une preuve de l’appauvrissement du langage. «Ils peuvent même servir à gagner du temps, car le discours oral est quelque chose de très spontané, qui se fait dans l’urgence.» Le terrible «du coup», correctement dosé, permet ainsi de se lier à son interlocuteur. Pour juger de la bonne fréquence à adopter, se demander si le mot apporte quelque chose à sa phrase est une bonne technique. Si ce n’est pas le cas, il devient un tic… et donc un envahisseur.
(*) Le prénom a été modifié
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France24 - Monde
Variole du singe: plus de 200 cas confirmés dans le monde
Publié le : 26/05/2022 - 17:10Modifié le : 26/05/2022 - 17:08
Stockholm (AFP) – Le nombre de cas confirmés de variole du singe dans le monde a atteint 219 mercredi hors des pays où la maladie est endémique, selon un bilan diffusé par l'agence de l'Union européenne chargée des maladies.
Au total, 19 pays où la maladie est inhabituelle, la plupart en Europe, ont rapporté au moins un cas confirmé, indique le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) dans une note épidémiologique diffusée mercredi soir.
"La plupart des cas sont des jeunes hommes, s'identifiant eux-mêmes comme des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes. Il n'y a eu aucun décès", précise l'agence européenne basée à Stockholm.
Hors des 11 pays d'Afrique où cette maladie rare est endémique, trois pays concentrent actuellement l'essentiel des cas confirmés: le Royaume-Uni, premier pays où des cas inhabituels ont été repérés début mai (71 cas), l'Espagne (51) et le Portugal (37), selon l'ECDC.
L'Europe concentre l'essentiel des cas avec 191 cas, dont 118 dans les pays de l'UE. Le Canada (15), les Etats-Unis (9), l'Australie (2), Israël (1) et les Emirats Arabes Unis (1) sont les six pays non européens avec des cas considérés comme confirmés.
Les cas suspects ne sont pas comptabilisés dans le bilan.
Le nombre total de cas recensés mercredi par l'ECDC a pratiquement quintuplé depuis son premier pointage du 20 mai, où l'agence dénombrait 38 cas.
Lundi, dans sa première évaluation des risques, l'ECDC avait toutefois considéré que la probabilité de contagion dans la population en général était "très faible" mais qu'elle était en revanche "élevée" chez les personnes ayant plusieurs partenaires sexuels.
Le même jour, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a confirmé une situation "atypique" mais jugé possible de "stopper" cette transmission de la maladie entre humains.
La maladie, cousine moins dangereuse de la variole éradiquée depuis une quarantaine d'année, est endémique dans 11 pays d'Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale.
Elle se traduit d'abord par une forte fièvre et évolue rapidement en éruption cutanée, avec la formation de croûtes.
© 2022 AFP
Le Figaro
Nouveau plongeon de la tech américaine en Bourse
Elsa BembaronDÉCRYPTAGE - Les marchés sanctionnent fortement la moindre contreperformance des valeurs vedettes du confinement.
Le secteur de la tech a la gueule de bois. Le grand vainqueur des confinements gère très mal son retour à la «vie normale». Début mai, un premier vent de panique a fait plonger les actions des grandes maisons du secteur. Bilan: 1000 milliards de capitalisation boursière effacés en trois jours de cotation.
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Mais, alors que le marché espérait que le gros du grain était passé, une deuxième tempête souffle sur le Nasdaq. Cette fois, c’est Snap - l’éditeur de Snapchat - qui entraîne ses pairs dans sa chute. La publication d’une alerte sur ses bénéfices pour le deuxième trimestre a fait sombrer l’action qui a plongé de 43 % en une séance. Effet papillon garanti. Tout ce qui ressemble de près ou de loin à un réseau social a dévissé dans son sillage. Meta (ex-Facebook) - 7,62%, Pinterest - 23,64% Twitter - 5,5%…
En cause? Une prise de conscience générale d’un simple phénomène de société. Pendant près de deux ans, les consommateurs sont restés calfeutrés dans leur salon: ils ont bricolé (un peu), regardé des séries (beaucoup), joué aux jeux vidéo, acheté des smartphones et des ordinateurs, fait du shopping en ligne et des visioconférences avec leurs amis et collègues.
Effet domino
Depuis que les masques sont tombés et que les beaux jours sont revenus, ils occupent leur temps différemment. «Pendant deux ans, les dépenses des consommateurs étaient concentrées sur internet. Aujourd’hui, ils ont à nouveau le choix», résume un observateur. Ils partent en week-end, vont au restaurant, voient leurs amis… Plutôt que de multiplier les souscriptions à des plateformes de streaming vidéo, les abonnés ciblent leurs achats en fonction de leurs envies ou des séries disponibles. À cela s’ajoute un contexte anxiogène, fait de guerre en Ukraine, d’inflation et de pénurie de matières premières. De quoi modérer les ardeurs des plus dépensiers!
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Conséquence, les valeurs vedettes des confinements comme Zoom (visioconférence), Peloton (vélos d’appartement connectés) ou Amazon ont vu le cours de leur action baisser respectivement de 54%, 71% et 40%. Comme si les marchés financiers avaient brusquement réalisé que les consommateurs n’allaient pas passer le reste de leur vie à pédaler dans leur salon, tout en faisant des apéro-vidéo avec leurs amis et des achats en ligne. Côté équipements, ces mêmes consommateurs tentent d’allonger la durée de vie de leurs appareils électroniques après s’être massivement équipés ces deux dernières années. Leurs motivations sont à la fois économiques et écologiques. De plus, les difficultés de production s’accumulent pour les marques, toujours confrontées à des pénuries de composants électroniques, à des fermetures d’usines et de ports chinois, pour cause de Covid. Au mieux, les chiffres d’affaires des fabricants de PC, télés et smartphones vont se stabiliser cette année, contrastant fortement avec la croissance de 2021. De quoi entraîner un repli des cours de Bourse, comme l’illustre la trajectoire de l’action Apple depuis le début de l’année.
L’effondrement des cours des entreprises de la Tech s’explique aussi par le jeu des mécanismes boursiers. Les grands gestionnaires de portefeuilles raisonnent par panier de valeurs. Des allocations d’actifs déterminent la part que doit avoir chaque classe d’actifs, et les gestionnaires sont tenus de s’y tenir. Conséquence de ces principes de gestion, la baisse d’une action entraîne celle du secteur, pour des questions de pondération. Ces mécanismes sont d’autant plus pernicieux que ces réallocations d’actifs sont en très grande partie automatisées. La baisse nourrit la baisse. Le phénomène est encore aggravé par l’entrée dans ces paniers de valeurs de cryptomonnaies, assimilées à des actifs technologiques. Quand elles plongent, tout plonge.
L’écosystème fragilisé
Enfin, la reprise de l’inflation rend à nouveau attractif les placements «de bon père de famille». Les fonds monétaires et obligataires retrouvent grâce aux yeux des investisseurs. Ils les avaient délaissés quand les actions offraient de belles perspectives de croissance et les redécouvrent aujourd’hui avec les yeux de Chimène.
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Ces effets dépassent les frontières des Bourses. Le non-coté est lui aussi affecté par ces arbitrages. Les grands fonds d’investissement, comme Tiger, Softbank ou Coatue, ont été parmi les premiers à initier le mouvement. Frappés de plein fouet par les premiers reflux des marchés financiers, ils ont commencé à réduire la voilure de leurs activités dans le capital-risque. La situation se tend de plus en plus pour les start-up qui, des deux côtés de l’Atlantique, ont de plus en plus de difficultés à boucler leurs levées de fonds. «Du jour au lendemain, nos interlocuteurs ont disparu», constate, amer, un entrepreneur qui vient de renoncer à boucler un tour de table. Les grandes entreprises qui avaient mis le cap sur le capital-risque, le «corporate venture», commencent elles aussi à couper les robinets. Dans un contexte économique volatil, avec une inflation galopante, l’heure est à la réduction des dépenses non essentielles pour resserrer les coûts. Les investissements jugés non stratégiques sont les premières victimes.
Fini d’affoler les compteurs avec des valorisations à deux chiffres des revenus attendus pour les deux prochaines années. C’est le grand retour aux fondamentaux, la redécouverte du bilan et la prime aux start-up rentables - ou qui peuvent l’être en réduisant le montant de leurs investissements. Ce n’est peut-être pas encore l’éclatement d’une bulle, mais c’est déjà la fin de la fête.
Elon Musk augmente à 33,5 milliards de dollars l'apport direct pour acheter Twitter
Le prix de l'acquisition, acceptée fin avril, était de 44 milliards de dollars dont près de 20 milliards proviennent de la fortune personnelle d'Elon Musk.
Avortement: comment le smartphone des Américaines pourrait se retourner contre elles
DÉCRYPTAGE - La perspective de l’annulation de l’arrêt Roe vs Wade suscite une forte vague d’inquiétude aux États-Unis.
La start-up nation s’inquiète de ne pas avoir de ministre de plein exercice
Les plus inquiets redoutent un désengagement d’un président moins tourné vers «les premiers de cordées» pour son second mandat.
France24 - Monde
Gambie: le gouvernement prêt à faire juger l'ex-dictateur Jammeh
Publié le : 26/05/2022 - 17:01Modifié le : 26/05/2022 - 17:11
Sarah Sakho
Yahya Jammeh bientôt devant la justice de son pays ? Le gouvernement gambien s'est dit prêt à faire juger, en Gambie même, l'ancien dictateur Yahya Jammeh et des dizaines de personnes accusées d'une multitude de crimes pendant les vingt ans de son règne. Les précisions de Sarah Sakho, correspondante de FRANCE 24.
Le Figaro
La compagnie D'Yvias dédie une pièce à l'acteur Dominique Paturel
Bertrand GuyardLe théâtre de la Comédie Saint-Michel présente Le Bonheur en camping-car du 26 mai au 10 septembre. La mise en scène a été conçue par l'inoubliable acteur, disparu en 2022, qui a immortalisé dans la langue de Molière la voix de l'ignoble J.R. de Dallas.
Le 28 février, Dominique Paturel, qui jouait avec autant de facilité La Flèche de Molière que le d'Artagnan d'Alexandre Dumas disparaissait à l'âge de 90 ans. Aujourd'hui, afin de rendre hommage à ses talents multiples d'homme de scène la compagnie D'Yvias a décidé de lui dédier une comédie de mœurs drolatique intitulée Le Bonheur en camping-car. Cette pièce sera jouée du 26 mai au 10 septembre, le jeudi à 21h30 au théâtre de la Comédie Saint-Michel selon les instructions de mise en scène conçues par celui qui restera pour le grand public la voix française, à la fois grave, sensuel et cynique, de l'ignoble J.R. de Dallas.
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Le pitch de cette comédie, écrite par Sylvie Danger et Pascal Chivet, décrit l'histoire d'un couple, Véro et Jean-Pierre, qui a toujours rêvé de s'offrir un camping-car. Leur souhait va enfin se réaliser mais ils vont se rendre compte que leur odyssée tant fantasmée n'est pas ce qu'ils avaient imaginé.
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Pour l'interprétation, Yvan Mahé sera accompagné de sa partenaire Anne Motte, qui a reçu le prix de la meilleure comédienne au festival Des Fous Rires à la Forêt de Fouesnant. Les deux comédiens vont donc s'installer pour vingt dates, au théâtre de la Comédie Saint-Michel.
Un spectacle désopilant qui n'aura que deux ambitions: faire sourire les spectateurs et redire combien Dominique Paturel aura été jusqu'au bout de sa vie fidèle à l'art qui le faisait vibrer, la vis comica. Tout comme la compagnie D'Yvias, qui s'est toujours engagée avec passion au service du théâtre. Elle a déjà œuvré avec Patrick Sébastien, Olivier Lejeune, et bien sûr Dominique Paturel. Des références indiscutables.
Réservation sur le site du Théâtre de la comédie Saint-Michel, 95 boulevard Saint-Michel Paris 5e.
PODCAST - Pourquoi l'homme cherche-t-il à se divertir ?
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Laurent Pelly et Alice Dufour remportent les prix Plaisir du théâtre
NOUS Y ÉTIONS - Le metteur en scène et la comédienne ont été récompensés dans les locaux de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques, à Paris, lundi.
Humour et seuls en scène, les femmes sont là
Scènes stand up, humour, récits de vie et seuls en scène, ces artistes émergentes proposent des thématiques originales et intimes dans des spectacles à voir à Paris mais pas que.
Théâtre, les grandes reprises à voir à Paris
Empêchés par les affres du Covid et ou grands succès public ces pièces sont des reprises et courent pour certaines depuis plusieurs saisons. Une sélection avec laquelle on est sûr de ne pas se tromper.
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France24 - Monde
Roland-Garros: Léolia Jeanjean à la recherche du temps perdu
Publié le : 26/05/2022 - 17:00
Paris (AFP) – On lui promettait les étoiles, puis tout s'est arrêté. Plus de dix ans après avoir quitté le haut niveau, Léolia Jeanjean a décroché jeudi à 26 ans son billet pour le 3e tour de Roland-Garros, le premier tournoi du Grand Chelem de sa carrière.
"Je n'aurai jamais pu imaginer ça": après sa victoire (6-2, 6-2) face à la Tchèque Karolina Pliskova, 8e mondiale, la Française a du mal à réaliser. "Je pensais être éliminée au premier tour en deux sets, et voilà que je viens de battre une des dix meilleures joueuses mondiales, c'est juste totalement fou !".
Revenue sur le circuit professionnel fin 2020, Jeanjean qui pointe à la 227e place mondiale, est la joueuse la moins bien classée à battre une membre du top 10 féminin à Roland-Garros depuis Conchita Martinez, alors débutante sur le circuit, en 1988.
C'était bien avant la naissance de Jeanjean, qui a vu le jour à Montpellier en 1995. Débutant le tennis à l'âge de six ans, la petite fille est rapidement présentée comme un des grands espoirs du tennis français, au point d'être qualifiée de "Mozart du tennis", tout comme son compatriote Richard Gasquet.
Mais à 14 ans, son genou la lâche. Triple luxation de la rotule, un an de rééducation, puis une rechute.
La belle histoire s'arrête brutalement. Les sponsors, la fédération française de tennis, tout ceux qui la portaient aux nues, sont soudain aux abonnés absents.
"Ne rien regretter"
Ses parents lui conseillent de se concentrer sur ses études. Après avoir décroché son bac par correspondance, Jeanjean part donc aux Etats-Unis. Elle y décroche une "licence de sociologie, une licence de justice criminelle et un Master en finances investissement de patrimoine. Beaucoup de choses qui n'ont rien à voir entre elles, mais c'est comme ma vie: ça part un peu dans tous les sens", en sourit-elle aujourd'hui. Sans toutefois oublier les moments plus sombres.
"Ca a été vraiment dur, j'ai eu des périodes vraiment pas évidentes où je pensais que je ne rejouerai jamais plus au tennis", se rappelle Jeanjean. "Il m'a quand même fallu du temps pour passer au dessus de tout ça et de me servir de ça comme une force pour revenir".
Car le tennis, Léolia ne l'a jamais réellement oublié. Aux Etats-Unis, elle participe à quelques rencontres universitaires, et une fois ses études terminées, elle se dit: "relance-toi sur le circuit, tant mieux si ça marche, sinon ce n'est pas trop grave, au moins j'aurais fait comme j'ai voulu le faire".
Le retour est loin d'être simple. Au début "ça a été assez dur physiquement de tenir la cadence, d'enchaîner les matches, etc. (...) Mais j'avais envie de revenir pour ne rien regretter", explique-t-elle.
"C'est qui cette fille?"
Elle repart donc de zéro ou presque, sans personne pour l'aider. "Je vivais du RSA (Revenu de solidarité active) et de l'APL (Aide personnalisée au logement). (...) Je mettais tout l'argent que j'avais dans un tournoi d'une semaine et si ça se passait bien, ça me payait une semaine de plus, si ça se passait mal, je ne jouais pas pendant deux mois parce que c'était impossible financièrement", se rappelait Jeanjean récemment.
Mais sur le circuit ITF (deuxième division du tennis), les sensations reviennent, les résultats aussi. Des demi-finales, des finales et puis un titre en avril, quasiment un mois avant le début de Roland-Garros. Ce bon début de saison (27 victoires pour neuf défaites) lui vaut de recevoir une invitation dans le Grand Chelem parisien. Tout comme en 2009 et 2010, où elle avait été conviée à disputer le tournoi juniors.
Retour à la case départ, 12 ans après ? Pas tout à fait. Car sortie chaque fois au premier tour dans ses jeunes années, Jeanjean ne veut cette fois pas laisser passer sa chance.
Etre revenue de nulle part, c'est aujourd'hui sa force. "Les joueuses du circuit doivent se dire: +Mais c'est qui cette fille ?+ Elles n'ont aucune idée de qui je suis, de comment je joue. Alors que moi j'ai eu le temps d'apprendre à les connaître, c'est un avantage".
La suite ? Jeanjean ne préfère ne pas y penser. "Je vis le moment, je ne suis pas dans l'euphorie, je savoure. (...) Enfin, je suis là où j'ai toujours eu envie d'être depuis toute petite".
© 2022 AFP
Le Figaro
Coaching professionnel: en plein essor, le secteur se structure
Corinne CaillaudUne charte européenne permet aux fédérations de sanctionner les dérives.
L’engouement pour le coaching professionnel va crescendo. Cette pratique anglo-saxonne, qui vise à accompagner un actif dans l’évolution de sa carrière, n’est plus réservée aux grands dirigeants du CAC 40, soucieux de doper leur performance, ni à des cadres en recherche de reconversion. Aujourd’hui, de plus en plus de sociétés veulent développer le potentiel de leurs collaborateurs et y ont recours.
L’initiative s’inscrit généralement dans un cadre tripartite entre une entreprise, un salarié, et un coach. À l’Ifcam, l’université du Crédit agricole (CA) spécialisée dans la formation et l’accompagnement des équipes, «le groupe est prescripteur et propose des coachings à des collaborateurs qui n’y pensent pas forcément, mais les choses se font toujours sur la base du volontariat», indique Isabelle Holie, responsable du coaching. Toutefois, les salariés désireux de progresser sont aussi de plus en plus nombreux à adopter cette démarche à titre personnel.
À lire aussiLes plus grands PDG ont un coach... Pourquoi pas vous?
C’est particulièrement le cas des jeunes actifs. «La moitié de ceux que je reçois vient spontanément, et ils financent eux-mêmes leurs séances. Les trentenaires ont une vision de l’accompagnement plus naturelle», observe Catherine Snyers, présidente de SFCoach, organisation regroupant des professionnels du coaching. L’investissement n’est cependant pas négligeable, avec des tarifs compris entre 2500 et 10.000 euros les dix séances, voire plus, pour les hauts potentiels. Un possible magot qui ne manque pas de susciter des vocations plus ou moins sérieuses.
D’autant plus qu’en France, le titre de coach ne fait l’objet d’aucune reconnaissance officielle. Et si la demande est là, l’offre de services est, elle, pléthorique. Toutes spécialités cofondues (coach professionnel, de vie, sportifs…), «100.000 noms se revendiquent coach sur LinkedIn, mais en réalité 50.000 sont formés», note Catherine Snyers. Deux affaires ont d’ailleurs terni l’image de la profession ces dernières années. L’une relevait d’une dérive sectaire dans une entreprise infiltrée par de pseudo-coachs, l’autre portait sur un règlement de comptes sur fond de concurrence entre deux écoles de formation au coaching.
Garanties sur le parcours des coachs
Pour redorer son blason, la profession a donc entrepris de se structurer, pour répondre aux besoins d’une clientèle de plus en plus exigeante. Les entreprises contrôlent désormais les références des coachs, «elles vérifient leur formation, les interrogent sur leurs outils, et réclament l’attestation d’adhésion à une fédération qui apporte des garanties sur le parcours du coach. Une reconnaissance de son professionnalisme par ses pairs», relève Florence Soustre-Gasser, présidente de l’EMCC France, l’une des trois fédérations françaises.
Les principales fédérations européennes, dont les trois Françaises (EMCC France, l’ICF, SFCoach), se sont dotées d’un référentiel de compétences et d’un code déontologique. Elles ont aussi ratifié un accord avec l’Union européenne, instituant une charte d’autorégulation pour les métiers du coaching professionnel. Les fédérations peuvent ainsi prononcer des sanctions qui vont du rappel à la déontologie, jusqu’à la radiation de la fédération. Mais autorégulation ne signifie pas réglementation. Un pas que seul l’État italien a choisi de franchir.
Aujourd’hui beaucoup de cadres supérieurs expérimentés souhaitent finir leur parcours dans le secteur. C’est révélateur de notre époque, ils sont en recherche de sens, d’authenticité
«Nous avons identifié les problèmes et œuvrons pour les résoudre», assure Gilles Dufour, président du syndicat interprofessionnel (coaching, mentorat, supervision) Simacs. Créée en 2019, cette structure certifie les écoles de coaching (une vingtaine en France). C’est France compétences, l’autorité nationale de financement et de régulation de la formation professionnelle et de l’apprentissage, qui lui a délégué cette mission. Le Simacs prépare actuellement une étude, notamment pour évaluer combien de coachs professionnels vivent de leur métier.
À lire aussiLa quête de sens, c’est bien mais le salaire, c’est mieux
La démarche est importante car la pandémie de Covid-19 a accéléré le développement des plateformes numériques de coaching. Si cette évolution est dans l’air du temps et démocratise le coaching, certains redoutent une ubérisation du secteur. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Coach Hub, spécialiste du coaching digital, présent dans 14 pays avec 3500 coachs certifiés vient de signer un accord avec l’EMCC France, afin de mutualiser leurs travaux pour élever les standards de la profession. Des démarches nécessaires pour intégrer et former les nouveaux candidats que la profession attire. «Aujourd’hui beaucoup de cadres supérieurs expérimentés souhaitent finir leur parcours dans le secteur. C’est révélateur de notre époque, ils sont en recherche de sens, d’authenticité», analyse Michel Gire, président de Walter France.
Soupçons d'optimisation fiscale: perquisition en cours au siège français du cabinet américain McKinsey
Le cabinet assure avoir fourni «l'ensemble des informations requises» aux enquêteurs, durant cette perquisition.
McKinsey : le bureau du Sénat saisit le parquet pour «suspicion de faux témoignage»
La saisine du 25 mars par la commission d'enquête ayant été rejetée pour des questions de procédure, le bureau du Sénat a annoncé «saisir le parquet» à son tour, mercredi.
Maisons Phénix : l'histoire d'une descente aux enfers
RÉCIT - Geoxia, propriétaire de la marque, vient d'être placé en redressement judiciaire.
France24 - Monde
Tunisie: La centrale syndicale UGTT rejette le dialogue proposé par le président Saïed
Publié le : 26/05/2022 - 16:52Modifié le : 26/05/2022 - 17:13
Lilia BLAISE
En Tunisie, la puissante centrale syndicale Union générale tunisienne du travail (UGTT) a refusé, lundi 23 mai, d'adhérer au dialogue national proposé par le président Kaïs Saïed dans le but de fonder une "nouvelle République" après s'être arrogé les pleins pouvoirs en juillet 2021. Il s'agit tournant politique important pour la Centrale qui, jusqu'à présent, avait maintenu une relation politique avec la Présidence contrairement à une grande majorité des partis politiques, opposée à Kaïs Saïed.
France24 - Monde
La nouvelle ministre des Outre-Mer en visite en Guadeloupe vendredi et samedi
Publié le : 26/05/2022 - 16:50
Paris (AFP) – La nouvelle ministre des Outre-Mer, Yaël Braun-Pivet, a annoncé qu'elle se rendrait dès vendredi en Guadeloupe, où elle assistera "à la cérémonie de commémoration de l'abolition de l'esclavage à Basse-Terre", une semaine après son entrée au gouvernement.
La cérémonie commémorative aura lieu au Fort Delgrès, à Basse-Terre, à 11H00, a précisé la préfecture de la région Guadeloupe.
"Se souvenir est un devoir pour construire l'avenir. Célébrer les valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité qui nous unissent aussi", a écrit à ce propos la ministre sur son compte Twitter.
Lors de cette première visite dans un territoire ultramarin, programmée avant les élections législatives, la nouvelle ministre doit rencontrer le président du Conseil régional, Ary Chalus, le président du Conseil départemental, Guy Losbar et le président de l'association des maires, Jocelyn Sapotille, selon la note de la préfecture.
M. Chalus est l'un des présidents des régions d'outre-mer qui avaient lancé, le 17 mai, un appel solennel à l'Etat pour qu'il change ses politiques d'aide au développement de leurs territoires frappés par la pauvreté. Tous avaient réclamé une rencontre avec le président réélu, afin de changer la situation en matière de vie chère, d'accès aux soins, à l'éducation, à l'emploi ou au logement.
Ary Chalus, ancien membre du bureau exécutif de LREM, avait rappelé à cette occasion que Jean-Luc Mélenchon (LFI) et Marine Le Pen (RN) étaient arrivés largement en tête au premier et deuxième tours de l'élection présidentielle en Guadeloupe, ce qui démontre à ses yeux "le mécontentement" des populations.
Au second tour de la présidentielle, Marine Le Pen avait largement devancé Emmanuel Macron en Guadeloupe, avec 69,6% des voix.
En entrant au gouvernement, Yaël Braun-Pivet a abandonné sa fonction de présidente de la commission des Lois de l'Assemblée nationale. Députée sortante LREM, âgée de 51 ans, elle est candidate à sa réélection dans les Yvelines.
Elle s'était déjà déplacée plusieurs fois outre-mer, en Guadeloupe et en Martinique notamment.
Au ministère des Outre-Mer, elle a succédé le 20 mai à Sébastien Lecornu, devenu ministre des Armées.
Parmi les deux missions prioritaires qu'elle s'est assignées comme ministre figurent "la question sanitaire" dans chaque territoire ultramarin et "la question de "la Nouvelle-Calédonie", où elle doit organiser avant juin 2023 un référendum qui portera sur la nouvelle organisation politique du territoire.
Le 23 mai en Seine-Saint-Denis, elle s'était engagée à faire aboutir, au coeur de Paris, le projet de mémorial pour les victimes de l'esclavage, promis par le président Macron.
© 2022 AFP
France24 - Monde
En images : Colonna, Ndiaye, de Montchalin... les visages du gouvernement d'Élisabeth Borne
Publié le : 21/05/2022 - 15:51Modifié le : 21/05/2022 - 15:56
Marc DAOU
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La composition du gouvernement d'Élisabeth Borne a été dévoilée, vendredi, avec le maintien de poids lourds comme Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, l'arrivée de la diplomate Catherine Colonna aux Affaires étrangères et la surprise Pap Ndiaye à l'Éducation nationale.
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Le Maire, Colonna, Abad, Ndiaye : découvrez le gouvernement d'Élisabeth Borne
Portrait
L'historien des minorités Pap Ndiaye, la surprise à l'Éducation nationale
Le Débat de France 24
France : quels dossiers chauds pour Elisabeth Borne ?
L'Humanité
Pourquoi trèfle des villes et trèfle des champs n’ont plus le même ADN
ActuUne vaste enquête internationale montre que le bagage génétique du trèfle blanc se modifie dès lors qu’il devient urbain. Et ce, à l’échelle planétaire.
Marine CyglerPlante cosmopolite s’il en est, le trèfle blanc est présent dans les campagnes, au bord des routes, dans les pelouses, et aussi dans presque chaque ville du monde tant et si bien qu’il est aujourd’hui la première plante à faire l’objet d’une vaste étude pour comprendre quel effet l’environnement urbain a sur lui.
De fait, l’urbanisation met à l’épreuve la biodiversité et, comme elle a tendance à se généraliser, il est intéressant de mesurer son impact sur les espèces sauvages. Les quelque 300 scientifiques du projet Glue (pour Global Urban Evolution Project) ont montré que les pressions exercées par la ville façonnaient le bagage génétique du trèfle blanc à l’échelle planétaire. Leurs travaux ont été publiés dans la revue « Science », en mars.
Les biologistes ont échantillonné 110 000 trèfles appartenant à plus de 6 000 populations réparties dans 160 villes de 26 pays. Pour cela précisément, ils ont récolté des trèfles le long d’un gradient d’urbanisation allant du centre-ville jusqu’à la campagne environnante.Par exemple, l’équipe française impliquée dans cette méga-étude a prélevé des trèfles dans plusieurs sites parisiens intra-muros puis sur un axe, un « transect », qui traversait des zones suburbaines puis rurales jusqu’à Limours. Pour chaque plante, les chercheurs ont mesuré la concentration de cyanure d’hydrogène dans les tissus des trèfles.
Véritable poison au goût très amer, le cyanure d’hydrogène est un composé produit et libéré par la plante quand ses feuilles sont endommagées. Stratégie adoptée par de nombreuses plantes, la cyanogenèse est un moyen efficace de défense contre les escargots, les insectes ou encore les vaches et autres herbivores. « Les feuilles s’autodétruisent pour protéger l’ensemble de la plante.
C’est mieux de se protéger et de perdre quelques feuilles plutôt que de risquer d’être mangé en entier », explique Jacqui Shykoff, du laboratoire Écologie, Systématique et Évolution (ESE-CNRS/Université Paris-Saclay/AgroParisTech). Comme on connaît les deux gènes qui gouvernent la cyanogenèse chez le trèfle blanc et qu’on a déjà observé que les trèfles produisaient plus de cyanure d’hydrogène dans les endroits où il y avait davantage d’herbivores, les scientifiques se sont demandé si cette capacité de produire du cyanure d’hydrogène était conservée. Résultat : globalement, la proportion de plantes productrices de cyanure d’hydrogène est moins élevée en ville qu’en milieu rural. Et c’est lié à la sélection naturelle et non pas à un effet du hasard qui aurait été amplifié par l’isolement des plantes urbaines.
« À chaque génération, il se produit des mutations liées au hasard. La sélection naturelle laisse d’autres traces très spécifiques dans le génome. Ici on démontre, et c’est une première, que c’est bien la sélection naturelle qui agit et que le moteur de l’évolution, c’est l’urbanisation », explique Jacqui Shykoff.
Les chercheurs ont toutefois été surpris de se rendre compte qu’il y avait une grande hétérogénéité selon les populations de trèfles. Autrement dit, certaines populations urbaines ont conservé leur matériel génétique leur permettant de produire ce composé. « C’est le cas des populations de trèfles des villes, plus sèches en été. C’est un résultat que nous n’avions pas prédit », commente Jacqui Shykoff.
Son hypothèse : dans ces villes au climat sec, il n’y a pas de neige qui protège les plantes au sol du gel. Or le gel agirait exactement comme les herbivores et déclencherait la production de cyanure d’hydrogène, qui détruirait les feuilles endommagées par le coup de froid, et dont la réparation coûterait bien trop cher en énergie. Une amputation pour éviter que les dommages ne se répandent, en somme.
Au fait, que fait la plante de l’énergie économisée quand elle s’arrête de faire de la cyanogenèse ? Autrement dit, si elle perd une fonction, en gagne-t-elle une autre ? « On suppose que, si un organisme possède de l’énergie en plus, il va grandir, fabriquer plus de fleurs… » indique Jacqui Shykoff.
Avant de souvenir d’une réalité urbaine : « Mais la vie en ville est stressante pour les plantes avec la chaleur ou encore la pollution. Alors, il est possible que l’énergie supplémentaire soit juste allouée pour se maintenir en vie. » La chercheuse tient à insister sur le fait que, si les plantes se sont en effet adaptées à la ville, cela ne signifie pas qu’elles vont bien : le terme « adaptation » dans le langage des biologistes est plus neutre que dans le langage courant.
L’espèce humaine, un moteur des évolutions végétale et animale
Cette étude inédite démontre que les humains, en façonnant profondément leur environnement, sont un moteur de l’évolution pour le trèfle blanc dont les gènes sont modifiés par la ville. Et il y a fort à parier que ce résultat concerne d’autres espèces, végétales comme animales. « Il y a eu des études sur les oiseaux des villes. Les pigeons, des moineaux, des étourneaux sont des espèces qui n’ont pas peur : c’est une caractéristique qui a été sélectionnée », précise Jacqui Shykoff. D’ailleurs, ce sont les individus les moins peureux de ces espèces déjà peu peureuses qui vivent en ville. Une expérience facile pour mesurer cette crainte de l’humain : déterminer à quelle distance on peut les approcher avant qu’ils ne s’envolent. « Bien sûr, il y a un phénomène d’habituation, mais pas seulement. L’évolution doit intervenir, car ils ne pourraient pas passer leur temps à s’envoler dès qu’ils sont dérangés : ils n’arriveraient même pas à se nourrir », indique la chercheuse. Finalement, les volatiles urbains sont devenus plus tolérants à l’activité humaine, au bruit et à la lumière.
sciences France24 - Monde
Catherine Colonna, une ministre spécialiste de la diplomatie de crise au Quai d’Orsay
Publié le : 22/05/2022 - 16:20
Marc DAOU
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Cohabitation Chirac-Jospin, guerre en Irak, Brexit … Catherine Colonna, la nouvelle ministre française des Affaires étrangères, est rompue à la diplomatie de crise et aux négociations compliquées. Portrait d’une diplomate de carrière, très expérimentée et au fait des questions internationales.
"Vous me connaissez depuis quelques années, vous pouvez compter sur moi pour ne jamais oublier qui je suis, ni d’où je viens, et je viens de cette maison". C’est en ces termes que la nouvelle ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, s’est adressée aux diplomates qui assistaient à la passation de pouvoir avec son prédécesseur Jean-Yves Le Drian, samedi 21 mai, dans le célèbre salon de l’Horloge du ministère. Effectivement, "cette maison" n’a aucun secret pour Catherine Colonna, une femme qui, selon Jean-Yves Le Drian, a "consacré (sa) vie à servir notre pays en servant notre diplomatie".
Entrée au Quai d'Orsay en qualité de secrétaire des Affaires étrangères, après sa sortie de la prestigieuse École nationale de l’administration en juin 1983, Catherine Colonna, 66 ans, y a fait toute sa carrière. Ou presque : elle a aussi eu quelques incursions dans le privé, notamment au sein du cabinet international de communication financière Brunswick (2010-2014).
"Une diplomate très expérimentée"
Cette Tourangelle de naissance, fille d’une mère au foyer licenciée en anglais et d’un avocat corse reconverti dans l’agriculture, est depuis novembre 2020 – sur proposition de Jean-Yves Le Drian – l'une des trois femmes élevées à la dignité d'ambassadrice de France. Un titre prestigieux décerné à titre personnel après une carrière de premier plan.
Elle est toutefois seulement la deuxième femme à diriger le ministère des Affaires étrangères après le passage éclair de trois mois de la gaulliste Michèle Alliot-Marie, en 2010.
Depuis qu’elle a été nommée pour incarner la voix de la France, les observateurs mettent en avant la carrière remarquable et le professionnalisme de celle qui était il y encore quelques jours ambassadrice à Londres.
Immense honneur d’entamer cette mission à la tête de @francediplo avec toutes celles & tous ceux qui travaillent chaque jour au service de la France 🇫🇷 de par le monde. Avec @franckriester @CBeaune @CZacharopoulou, engagés ensemble pour contribuer à apaiser les désordres du monde pic.twitter.com/OYSgvsOoVV
May 21, 2022"C’est une diplomate très expérimentée, qui maîtrise parfaitement les dossiers européens et internationaux, et qui connaît très bien tout le milieu des Affaires étrangères, explique Bruno Daroux, spécialiste des questions internationales à France 24. C'est donc plutôt une nomination tout à fait cohérente et pertinente".
C'est une consécration pour Catherine Colonna qui est un visage familier pour ceux qui suivent de près la diplomatie française. Après avoir exercé en tant que Première secrétaire à l'ambassade de France aux États-Unis, entre 1983 et 1986, elle revient ensuite à Paris, à la sous-direction des questions européennes et du droit communautaire. En mai 1988, elle est nommée conseillère technique au cabinet de l'ancien résistant Maurice Faure, alors ministre de l'Équipement et du Logement dans le gouvernement du Premier ministre socialiste Michel Rocard.
En 1989, elle retourne au ministère des Affaires étrangères pour occuper la fonction de chargée de mission auprès du chef du Centre d'analyse et de prévision. En 1993, sa carrière bascule puisqu’elle est nommée porte-parole adjointe et directrice-adjointe de la presse, de l'information et de la communication du quai d’Orsay, alors dirigé par Alain Juppé.
"Une chiraquienne de premier plan"
Au lendemain de l'élection présidentielle de 1995 remportée par Jacques Chirac, Dominique de Villepin, le nouveau très influent secrétaire général de l'Élysée – qui était son supérieur hiérarchique à Washington – l'appelle pour exercer les fonctions de porte-parole de la présidence. Elle occupera avec habilité et énergie cette fonction, aujourd’hui disparue, jusqu’en 2004. Notamment durant la délicate cohabitation avec le Premier ministre Lionel Jospin, lorsque l’Élysée et Matignon, dont le porte-parole à l’époque est Manuel Valls, ne se faisaient aucun cadeau.
"Elle a été une chiraquienne de premier plan. Outre Jacques Chirac, elle a travaillé avec Dominique de Villepin et Alain Juppé dont elle avait la totale confiance, et qui ont apprécié sa grande expérience", souligne Bruno Daroux.
Le journal Libération, auquel elle a confié avoir "plutôt le cœur à gauche", évoque, dans un portrait publié en 2004, "un bon petit soldat de la République" et une "bosseuse acharnée, disponible à tout moment, pour le Président".
Sommets européens, réunions du G7 ou de l'Otan, fortes tensions diplomatiques avec les États-Unis autour de l’intervention en Irak ordonnée par le président américain Georges W Bush… elle est sur tous les fronts de la diplomatie française.
"Quand Chirac l'a nommée, on a failli tomber de l'armoire. Pour nous, elle était de gauche", a confié au journal Le Monde, en 2003, le très chiraquien François Baroin à propos de celle qui a été sous-directrice de la presse au ministère des Affaires étrangères sous le ministre socialiste Roland Dumas (1990-1993).
Une ambiguïté assumée par Catherine Colonna qui semble compatible avec la stratégie politique d’Emmanuel Macron visant à sortir des logiques partisanes, en piochant ses ministres à droite et à gauche.
Après un passage à la tête du Centre national de la cinématographie (CNC), après son départ de l’Élysée accordé à contrecœur par le président Jacques Chirac, la diplomate de carrière revient aux affaires. Elle est nommée ministre déléguée aux Affaires européennes dans le gouvernement de Dominique de Villepin, le 2 juin 2005, quelques jours après la victoire du "non" lors du référendum sur la Constitution européenne. Un poste qui lui est confié en pleine crise de l’UE, taillé sur mesure à l'époque pour cette Européenne convaincue, et qu’elle occupera jusqu’en 2007.
Après cette première expérience ministérielle, elle est nommée représentante permanente de la France auprès de l’Unesco, de 2008 à 2010, avant une parenthèse de quatre ans dans le privé. Elle revient dans le monde diplomatique au poste d’ambassadrice de France en Italie ainsi qu’auprès de la République de Saint-Marin (2014-2017). Représentante permanente de la France auprès de l’OCDE (2017-2019), elle retrouve une ambassade en 2019 : celle du Royaume-Uni, en plein milieu des négociations sur le Brexit et des tensions avec Londres. Encore une grande crise internationale à gérer pour Catherine Colonna.
Cette expérience lui sera très précieuse au moment où elle prend la tête d’un Quai d’Orsay lui-même secoué par une crise inédite, avec un appel à la grève lancé pour le 2 juin par six syndicats et un collectif de 400 jeunes diplomates. Ils protestent contre une accumulation de réformes, particulièrement celle actant la "mise en extinction" progressive d'ici à 2023 du prestigieux corps diplomatique.
>> À lire aussi : diplomatie française : "Le Quai d'Orsay a trop tendance à fonctionner en vase clos"
La nomination d'une diplomate de carrière connaissant parfaitement les arcanes du ministère pourrait être vu comme un signe de bonne volonté de la part de l’Élysée. En plus de contribuer "à apaiser les désordres du monde", alors que la guerre fait rage sur le continent européen, avec l’invasion russe de l’Ukraine, Catherine Colonna devra également chercher à apaiser ses propres troupes diplomatiques.
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En images : Colonna, Ndiaye, de Montchalin... les visages du gouvernement d'Élisabeth Borne
Elisabeth Borne, une fidèle d'Emmanuel Macron issue de la gauche à Matignon
INTERVIEW
Diplomatie française : "Le Quai d'Orsay a trop tendance à fonctionner en vase clos"
L'Humanité
Alexander Wolszczan : « Nous finirons par trouver de la vie extraterrestre sur les exoplanètes »
EntretienAstronomie. La 5000e planète extrasolaire vient tout juste d’être ajoutée au catalogue officiel de la Nasa. Pour Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar, il est inévitable que l’on y découvre un jour la vie.
Anna MussoLa barre des 5 000 exoplanètes identifiées et confirmées, ces planètes extrasolaires dont on ne soupçonnait même pas l’existence il y a trente ans, a été franchie ! La Nasa vient tout juste d’en ajouter de nouvelles à son catalogue officiel. Il n’y a pas si longtemps, nous vivions dans un Univers qui ne comptait qu’un petit nombre de planètes connues, toutes en orbite autour de notre Soleil. Mais, depuis trois ans environ, les découvertes se sont accélérées, avec quelque 1 000 nouveaux spécimens confirmés en dehors de notre Système solaire.
Parmi les 5 000 planètes découvertes à ce jour, on compte de petits mondes rocheux comme la Terre, des géantes gazeuses plus grandes que Jupiter et des « Jupiter chauds » en orbite, très rapprochés autour de leur étoile. Il y a aussi des « super-Terres », qui sont peut-être des mondes rocheux plus grands que le nôtre, et des « mini-Neptune », des versions plus petites de la Neptune de notre Système. Ajoutez à cela les planètes orbitant autour de deux étoiles à la fois et les planètes tournant obstinément autour des restes effondrés d’étoiles mortes.
Ce n’est qu’une fraction des centaines de milliards de planètes que compte probablement notre galaxie. Selon l’astronome polonais Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar (étoiles à neutrons tournant rapidement), il est inévitable qu’on y découvre, un jour, de la vie. Entretien avec un pionnier.
Il y a tout juste trente ans, en 1992, vous avez identifié la première exoplanète autour d’un pulsar. Racontez-nous cette expérience extraordinaire et ce que vous avez ressenti.
La découverte a été faite au cours d’une vaste recherche d’étoiles à neutrons tournant rapidement, appelées pulsars millisecondes, que j’ai menée avec le radiotélescope d’Arecibo, de 305 mètres, situé au nord de l’île de Porto Rico. L’un des pulsars que j’ai identifiés présentait des irrégularités dans le temps d’arrivée de ses impulsions qui ne pouvaient s’expliquer que par la présence de deux, voire trois planètes en orbite autour de lui. Il est difficile de décrire exactement ce que j’ai ressenti lorsque j’ai compris qu’il ne pouvait s’agir que de planètes extrasolaires, peut-être une émotion pure mêlée à une tentative d’englober toute la gamme des conséquences d’une telle découverte.
Existe-t-il différents types d’exoplanètes ?
Oui, l’un des résultats de la découverte des planètes pulsars a été la prise de conscience qu’il pouvait y avoir beaucoup de planètes différentes orbitant autour de différents types d’étoiles. C’est exactement ce que nous voyons aujourd’hui, y compris des planètes et des Systèmes que nous n’avions pas prévus, sur la base de ce que nous savions de notre propre Système solaire.
Que savons-nous de ces planètes et que nous reste-t-il à découvrir ?
Nous avons maintenant dépassé la phase de découverte pure des exoplanètes et sommes entrés dans des études de plus en plus approfondies qui nous permettent d’en savoir plus sur leurs propriétés. Par exemple, nous disposons désormais de moyens observationnels et théoriques pour calculer la composition globale des planètes et nous pouvons étudier la composition chimique des atmosphères des plus grosses d’entre elles. Cette analyse se fait à l’aide de la spectroscopie dite de transmission. Cette technique étudie la lumière filtrée par l’atmosphère d’une exoplanète, alors que celle-ci passe devant son étoile. Les spectres stellaires portent avec eux des « empreintes » d’atomes et de molécules contenus dans l’atmosphère qui peuvent être analysées à l’aide de spectrographes fixés aux télescopes.
Le télescope James-Webb (JWST) est-il celui qui nous permettra d’en savoir beaucoup plus ?
Le JWST et les futurs très grands télescopes terrestres sont très susceptibles de faire des découvertes révolutionnaires concernant la vie extraterrestre en détectant dans les atmosphères planétaires des atomes et des molécules qui ne peuvent être synthétisés que par la vie, comme l’oxygène, le méthane et un nombre croissant d’autres molécules identifiées par les astrobiologistes. En outre, comme toujours, il existe un énorme potentiel de découvertes surprenantes que personne n’a anticipées.
Le 21 mars, la Nasa a annoncé que la barre symbolique des 5 000 exoplanètes avait été franchie avec l’ajout de 65 nouveaux spécimens aux archives des exoplanètes de l’agence spatiale américaine. Pensiez-vous qu’il pouvait y avoir autant d’exoplanètes dans l’Univers ?
Une fois de plus, les planètes pulsars suggéraient clairement que les planètes devaient être nombreuses dans l’Univers, et c’est précisément ce que nous constatons aujourd’hui. Je ne suis donc pas surpris, il fallait que cela se passe ainsi.
Les exoplanètes pourraient-elles abriter des formes de vie extraterrestres ? Comment les imaginez-vous ?
Oui, je pense que nous finirons par trouver de la vie extraterrestre. Notre relation étroite avec l’Univers, au moins en termes de chimie partagée, nous dit que cela doit arriver. Cependant, je partage l’opinion selon laquelle ce que nous allons découvrir ne sera pas ce que nous avons prévu. Ce que je veux dire, c’est que nous sommes limités par le fait même que nous ne connaissons qu’une seule manifestation de la vie, c’est-à-dire nous, ici sur Terre. Cela nous rend très anthropocentriques dans notre façon de penser à la vie ailleurs. Mais la vie sur d’autres planètes pourrait avoir évolué d’une manière que nous ne pouvons pas anticiper, et c’est ce qui peut rendre les découvertes futures encore plus passionnantes.
Entretien réalisé par Anna Musso
sciencesastronomieexoplanètesplanètes France24 - Monde
L'historien des minorités Pap Ndiaye, la surprise à l'Éducation nationale
Publié le : 20/05/2022 - 19:57
FRANCE 24
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Jusqu'alors directeur du musée de l'Histoire de l'immigration, Pap Ndiaye a été désigné vendredi ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse. Universitaire respecté, le spécialiste de l'histoire sociale des États-Unis et des minorités présente un profil en rupture avec celui de son prédécesseur, Jean-Michel Blanquer.
Sa nomination constitue la principale surprise du nouveau gouvernement d'Élisabeth Borne, dévoilé vendredi 20 mai. L'arrivée de Pap Ndiaye à la tête du ministère de l'Éducation nationale est d'autant plus inattendue que le profil de cet universitaire apparaît en rupture avec celui de son prédécesseur, Jean-Michel Blanquer.
Né d'un père sénégalais et d'une mère française, ce chercheur de 56 ans est spécialiste de l'histoire sociale des États-Unis et des minorités. Il occupait depuis l'année dernière le poste de directeur du musée de l'Histoire de l'immigration.
Ancien élève de l'École normale supérieure de Saint-Cloud, agrégé d'histoire et titulaire d'un doctorat obtenu à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS), Pap Ndiaye est le frère aîné de l'écrivaine Marie NDiaye, prix Goncourt 2009. Il a étudié aux États-Unis de 1991 à 1996 et s'est fait connaître du grand public en publiant en 2008 "La Condition noire. Essai sur une minorité française", son ouvrage de référence.
"Une nouvelle manière d'appréhender le passé"
"Dans le domaine de l'histoire, c'est quelqu'un qui a été innovant, il a su montrer une nouvelle manière d'appréhender le passé. Ses travaux sur la présence noire en France sont fondateurs", dit de lui l'historien Pascal Blanchard, spécialiste de la colonisation.
En 2019, toujours soucieux de vulgariser ses sujets d'étude, Pap Ndiaye devient conseiller scientifique de l'exposition "Le modèle noir" au musée d'Orsay à Paris, consacrée à la représentation des Noirs dans les arts visuels. Plus récemment, en 2020, il a été le coauteur d'un rapport sur la diversité à l'Opéra de Paris.
Professeur pendant de nombreuses années à Sciences Po, il est apprécié de ses pairs et présenté comme un adepte du consensus.
"Il est diplomate dans sa façon d'être aux autres. C'est bien car c'est un ministère qui a besoin de diplomatie", estime Pascal Blanchard. "S'il a les moyens d'avoir la politique qu'il peut incarner, comme personnalité intellectuelle, je pense que nous irons dans une direction nouvelle", abonde le sociologue Michel Wieviorka, qui ajoute que "sur tout ce qui touche aux minorités, il incarne des orientations qui ne sont certainement pas celles que Jean-Michel Blanquer a mises en œuvre".
"Un coup médiatique"
La nomination à l'Éducation nationale de Pap Ndiaye, qui avait signé en 2012 une tribune appelant à voter pour François Hollande, suscite aussi des critiques.
"Je suis stupéfait de cette nouvelle. Pour moi, Pap Ndiaye n'était pas du tout là-dedans. Ce qui est sûr, c'est qu'il fallait 'déblanquériser' l'Éducation nationale", a réagi auprès de l'AFP le député La France insoumise Alexis Corbière. Mais "ce coup médiatique, le seul de ce gouvernement terne, ne désamorcera pas la profonde colère dans l'Éducation nationale", estime-t-il.
Les réactions les plus hostiles à cette nomination ont été exprimées dans le camp de la droite nationaliste. "Emmanuel Macron avait dit qu’il fallait déconstruire l’histoire de France. Pap Ndiaye va s’en charger", a écrit sur Twitter le dirigeant du parti Reconquête!, Éric Zemmour.
Emmanuel Macron avait dit qu’il fallait déconstruire l’Histoire de France. Pap Ndiaye va s’en charger.#remaniement #nouveaugouvernement
May 20, 2022Dénonçant le choix d'un "indigéniste assumé" pour assurer la fonction de ministre de l'Éducation nationale, la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen à appelé à faire élire, le mois prochain, "un maximum de députés du Rassemblement national pour protéger notre jeunesse des pires idéologies".
Avec AFP
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Les forêts qui cachent des arbres
ActuDendrologie Plus de 9 000 espèces d’arbres sont encore inconnues sur Terre ! Telle est la nouvelle estimation à laquelle sont parvenus une centaine de chercheurs du monde entier.
Anna MussoUne centaine de chercheurs du monde entier ont publié, dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (1), une étude pour estimer le nombre d’espèces d’arbres sur Terre. Résultat très précis… 73 274 ! Ce nombre est ainsi supérieur de 14 % à celui établi précédemment, qui était de 64 100. Par conséquent, il n’en resterait pas moins de 9 200 à découvrir ! Pour obtenir cette estimation, les chercheurs ont construit une immense banque de données forestières en combinant les informations fournies par des plateformes comme TreeChange ou Global Forest Biodiversity Initiative. À partir de la quantité d’arbres rares contenue dans leur base, les chercheurs ont développé un nouveau modèle statistique d’extrapolation. La zone géographique qui abrite le plus d’espèces connues est l’Amérique du Sud. Là se trouveraient aussi près de 40 % de celles encore non découvertes, notamment dans le bassin amazonien et entre les Andes et l’Amazone. Une majorité d’espèces connues est située dans les forêts tropicales et subtropicales humides. Or ces zones sont peu étudiées par les scientifiques. Il y a donc là aussi encore beaucoup à découvrir. Mais, au fait, quel est l’intérêt de chercher de nouvelles essences d’arbres ? Il s’agit non seulement d’approfondir nos connaissances sur la biodiversité, mais aussi de préserver le fonctionnement fragile des écosystèmes, qui contribuent aux équilibres climatiques et à la qualité des milieux vivants. A. M.
sciencesarbresforêtsBiodiversité France24 - Monde
Festival de Cannes : au-delà du soutien à l'Ukraine, le vif débat sur le boycott des œuvres russes
Publié le : 25/05/2022 - 22:42
David RICH
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"Butterfly Vision", le nouveau film ukrainien présenté cette année à Cannes, s'est vu offrir un traitement de faveur avec l'organisation d’une manifestation autorisée contre la guerre en Ukraine. En toile de fond, la question du boycott des films russes continue de faire débat.
L'Ukraine à nouveau à l'honneur au Festival De Cannes. À trois jours de la fin de l'événement, la Croisette a accueilli la projection du dernier film ukrainien de la sélection officielle. Présenté dans la catégorie Un Certain Regard, "Butterfly Vision", de Maksym Nakonechnyi raconte le retour d'une femme soldat auprès de sa famille après avoir été emprisonnée et torturée par les forces séparatistes du Donbass.
Pour marquer le coup, le Festival de Cannes avait donné son autorisation pour qu'une manifestation politique contre la guerre en Ukraine soit organisée lors de la montée des marches. Une protestation silencieuse au cours de laquelle l'équipe du film a déroulé une grande banderole noire, dévoilant le message : "Les Russes tuent des Ukrainiens. Trouvez-vous qu'il est offensant et dérangeant de parler de génocide ?"
À la fin de la séance, le public a longuement ovationné l'équipe du film, présente dans la salle. Derrière eux, des drapeaux ukrainiens ont été brandis en soutien.
Un soutien qui "réchauffe le cœur"
Nika Shova, réalisatrice ukrainienne installée en France, a, elle aussi, assisté à la séance. La jeune femme travaille au pavillon ukrainien, qui représente l'industrie cinématographique de son pays, et se félicite de l'accueil "très chaleureux" réservé par le festival à l'Ukraine.
"Les gens ont défilé chez nous pour nous demander comment ils pouvaient nous soutenir, nous et notre industrie. Tout cela nous réchauffe le cœur. La presse internationale nous a beaucoup soutenu et surtout c'était vraiment touchant de voir notre président à [la cérémonie d'] ouverture. Quand je l'ai vu, j'ai pleuré" explique-t-elle, émue.
Depuis l'ouverture du Festival de Cannes, marquée par le discours surprise, à distance, de Volodymyr Zelensky, l'Ukraine s'est imposée comme le thème majeur de l'événement. Alors que le pays est représenté en sélection officielle avec deux films, "L'Histoire naturelle de la destruction", de Sergueï Loznitsa et "Butterfly Vision", la guerre en cours est évoquée dans un troisième long métrage choc, "Mariupolis 2", dont le réalisateur, le lituanien Mantas Kvedaravicius, est décédé durant le tournage, tué par les forces russes.
"On va penser beaucoup [à l'Ukraine]", avait affirmé Thierry Frémaux, quelques jours avant le festival. Si tout le monde s'accorde à dire que le délégué général du Festival de Cannes a tenu sa promesse, la présence du réalisateur russe Kirill Serebrennikov cette année sur la Croisette, continue quant à elle de faire grincer des dents.
L'affaire Serebrennikov
Depuis le début de la guerre en Ukraine, les soutiens européens et américains de Kiev ont imposé de lourdes sanctions à l'égard de Moscou afin d'isoler au maximum la Russie. Face à la multiplication des appels à boycotter les produits culturels russe, le Festival de Cannes avait choisi une autre voie en invitant le réalisateur Kirill Serebrennikov, qui a passé deux années assigné à résidence en Russie, avant de quitter le pays au début de la guerre.
Pour certains ukrainiens, la présence de cet habitué de la Croisette, qui a ouvert le bal de la compétition avec "La femme de Tchaïkovski", ne passe toujours pas. "Serebrennikov n'a pas soutenu l'Ukraine", s'indigne Nika Shova, la jeune réalisatrice ukrainienne. "Est-ce qu'on l'a vu à notre stand ? A-t-il pris des photos avec nous ? Non, il n'est même pas venu dire bonjour."
Considéré comme un opposant au Kremlin, le cinéaste a, à plusieurs reprises, affirmé son opposition à l'invasion russe de l'Ukraine. "Nous nous battons pour la culture russe, la vraie culture russe, pas la propagande. Il s'agit de la vie humaine, de la fragilité de la vie humaine. Cette culture est contre la guerre", déclarait-il jeudi dernier, interviewé par France 24.
Mais pour Artem Koliubaiev, producteur et président du Conseil de l'industrie cinématographique ukrainienne, le réalisateur sert la propagande de Moscou. "C'est un faux opposant, lorsqu'il était assigné à résidence, il a pu continuer à tourner ses films. Puis, lorsque la guerre a éclaté, il a été libéré. Depuis, quand la Russie libère les dissidents en période de guerre ? C'est de la manipulation. De plus il ne dit rien sur Poutine. Il dit qu'il est contre la guerre… Mais tout le monde est contre la guerre, ce n'est pas un engagement !"
Débat sur l'exclusion de la culture russe
Artem Koliubaiev milite pour un boycott total de la Russie y compris contre sa culture et sa langue. "Nous nous battons contre leur culture, car c'est par ce biais qu'ils justifient l'invasion de notre pays", souligne le producteur, en référence aux déclarations de Vladimir Poutine sur l'opération spéciale motivée par la défense des populations russophones en Ukraine. Une position partagée par la jeune réalisatrice Nika Shova, qui juge qu'au vu de la gravité de la situation, tout doit être mis en œuvre pour contrer le Kremlin.
En Ukraine, quelques rares voix s'élèvent pour défendre une approche moins radicale. C'est le cas du réalisateur Sergueï Loznitsa, présent cette année sur la Croisette. Je trouve la position du Festival de Cannes tout à fait appropriée", a-t-il estimé sur France 24 lundi.
"Toute délégation officielle représentant la Fédération de Russie représente un État fasciste. Pourtant, je ne suis pas d'accord pour exclure les auteurs, cinéastes et artistes russes qui sont contre cette guerre et qui, comme le reste du monde civilisé, essaient de lutter contre ce mal. Chaque artiste doit prendre sa propre décision. Mais je pense qu'ils doivent savoir qu'en acceptant un financement public, ils travaillent avec un État fasciste. Accepterais-je un financement de l'État russe si j'étais un réalisateur russe ? La réponse est bien sûr non".
En mars 2022, le réalisateur avait été exclu de l'Académie cinématographique d'Ukraine pour sa prise de position en défense de la culture russe.
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L'Humanité
Sciences. La musique, un langage qui convoque nos imaginaires
ActuUne équipe de chercheurs a fait écouter différents extraits de musique à des personnes d’origines géographiques diverses. Leur verdict est sans appel : la culture et les antécédents influencent les narrations que nous imaginons lorsque nous écoutons une mélodie.
Jérémie BazartLorsqu’on écoute « la Moldau », de Smetana, « les Quatre Saisons », de Vivaldi, ou trois notes d’harmonica d’Ennio Morricone dans « Il était une fois dans l’Ouest », des images arrivent tout de suite. Soit parce que ces musiques ont été composées pour un film, soit parce que leur titre, avant même l’écoute, contraint l’imaginaire aux désirs du compositeur et crée immédiatement des images. Ainsi, dans « la Truite », de Schubert, difficile de ne pas voir le poisson nager ; dans « le Vol du Bourdon », de Nikolaï Rimski-Korsakov, la vitesse des notes et les nuances qui y sont associées donnent tout de suite à voir l’insecte bourdonnant autour de nous ; pour le cygne du « Carnaval des animaux », de Camille Saint-Saëns, « la Mer », de Debussy, ou l’ensemble des instruments de « Pierre et le Loup », de Prokofiev, le même phénomène se produit : le titre prépare notre cerveau à l’écoute et les images se créent automatiquement – pour certaines personnes, il arrive aussi que des images de musique se créent spontanément dans leur cerveau (lire ci-dessous).
Mais, sans indication, sans indice, sans image préexistante, sans titre explicite, quel imaginaire nous apparaît-il ? Est-il toujours le même d’un individu à un autre, réalisant peut-être ainsi le souhait du compositeur de faire voyager l’auditeur dans son univers ? Partageons-nous un référentiel humain, commun, universel lorsque nous écoutons de la musique ? C’est pour étudier ces questions qu’une équipe internationale de chercheurs (dont un pianiste classique, un batteur de rock et un bassiste de concert) a demandé à des centaines de personnes quelles histoires elles imaginaient en écoutant de la musique instrumentale originale.
Oreille occidentale et oreille chinoise
Pour cela, l’équipe a testé 622 participants qui venaient de trois régions différentes de la planète, réparties sur deux continents : deux villes universitaires de banlieue aux États-Unis – l’une dans l’Arkansas et l’autre dans le Michigan – et une, Dimen, qui se trouve en Chine rurale, où les habitants ont peu accès aux médias occidentaux.
Les trois groupes ont entendu les mêmes 32 stimuli musicaux, qui se composaient d’extraits de 30 secondes de musique instrumentale occidentale et de 30 secondes de musique chinoise, sans la moindre parole. Après chaque extrait, chacun était libre de fournir une description des histoires, des images qui lui étaient parvenues lors de l’écoute. Les résultats de cette expérience ont été publiés en janvier dans les comptes rendus de l’académie des sciences américaine.
« L’expérience a été saisissante – explique Elizabeth Margulis, auteure de l’étude et professeur de musique à l’université de Princeton (États-Unis), dans un communiqué. Les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit des histoires très similaires, utilisant souvent les mêmes mots, tandis que les auditeurs de Chine ont eux aussi imaginé des histoires semblables, mais très différentes de celles des auditeurs états-uniens. »
Par exemple, dans le passage musical identifié W9, les auditeurs américains, en fermant les yeux, voyaient un lever de soleil sur une forêt, avec des animaux et des gazouillis d’oiseaux. Pour les Chinois de Dimen, la musique évoquait un homme soufflant dans une feuille sur une montagne et chantant une chanson à sa bien-aimée. Lors d’une autre écoute, C6, les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit un cow-boy assis sous le soleil du désert, tandis que les participants de Dimen ont imaginé un homme du passé contemplant tristement la perte de sa bien-aimée.
la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.
« Vous pouvez prendre deux personnes au hasard qui ont grandi dans un environnement similaire, leur faire écouter une chanson qu’elles n’ont jamais entendue auparavant, leur demander d’imaginer un récit, et vous trouverez des similitudes », expliquent les auteurs. Pour les chercheurs, cette expérience est qualifiée à la fois de déroutante et de convaincante dans la publication, surtout en 2022. Car la façon dont nous écoutons de la musique aujourd’hui est souvent solitaire, au casque. Malgré cela, d’après cette étude, il s’avère qu’il s’agit presque toujours d’une expérience collective, comme une sorte de rêve partagé.
Cependant, si deux personnes n’ont pas une culture ou une situation géographique commune, tout est différent. Ainsi, si la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.
Le ver d’oreille, quand l’image de la musique résiste dans le cerveau. L’étude des chercheurs états-uniens montre donc que les imaginaires créés par la musique diffèrent d’une culture à l’autre. Mais il arrive aussi, à l’inverse, qu’une image de musique s’inscrive dans le cerveau.
Pour Nicolas Farrugia, chercheur transdisciplinaire en intelligence artificielle, neurosciences cognitives et musique à Brest, « c’est une expérience courante d’avoir de la musique en boucle dans la tête, on parle de “ver d’oreille” de “syndrome de la chanson coincée”, ou, plus formellement, d’imagerie musicale involontaire (Inmi) », déclare-t-il dans un article de 2015 consacré à ce sujet. Plus largement, ce phénomène se substitue à la conscience, on évoque aussi le terme de « cognition spontanée ». Pour le chercheur, « cette Inmi peut être considérée aux côtés d’autres pensées autogénérées telles que l’errance mentale ou la rêverie, qui sont connues pour occuper une part substantielle de la vie mentale ».
Cette imagerie est généralement déclenchée par une exposition musicale récente, ainsi que par des états d’attention faibles. Par ailleurs, il semblerait que les personnes formées à la musique font l’expérience de cette Inmi plus fréquemment. Le chercheur ajoute que « ces épisodes sont pour la plupart agréables mais peuvent aussi être dérangeants ». Ainsi, la musique génère des images chez tous le monde, mais des images musicales ne sont pas générées chez le commun des mortels. Encore un peu de ver d’oreille ?
sciencesMusiquemusique classique France24 - World
Live: Russian forces shell dozens of towns in Donbas region, says Ukraine
Issued on: 26/05/2022 - 06:18
FRANCE 24
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Russian forces shelled more than 40 towns in Ukraine's eastern Donbas region, Ukraine's military said, threatening to shut off the last main escape route for civilians trapped in the path of their invasion, now in its fourth month. Follow FRANCE 24's liveblog for the latest developments. All times are Paris time (GMT+2).
5:10pm: Clearing up Azovstal steel plant after Ukrainian surrender
After a Russian siege that lasted more than two months, the Azovstal steel plant in Mariupol today is completely destroyed. Russian state TV has aired footage of pro-Russian separatist forces clearing out mines and combing through the sprawling complex after Ukrainian defenders surrendered on the orders of their superiors.
The Ukrainian soldiers are now prisoners of war in Russia. Officials hope they can be released in a prisoner exchange between the two countries.
4:54pm: Lukashenko orders new military command for southern Belarus
Belarus leader Alexander Lukashenko has ordered the creation of a new military command for the south of country, bordering Ukraine, according to a video release.
Belarus planned to deploy special operations troops in three areas near its southern border with Ukraine as Lukashenko talked up the role of Russian-made missiles in boosting the country's defences.
4:10pm: Putin says West will fail in isolating Russia
Russian President Vladimir Putin says the West will fail in its attempts to isolate Russia and face growing economic problems.
Speaking via video link to members of the Eurasian Economic Forum, Putin said Russia wasn’t going to shut itself off from international cooperation. The forum includes several ex-Soviet nations.
Putin said that trying to isolate Russia is “impossible, utterly unrealistic in the modern world” and “those who try to do it primarily hurt themselves.”
3:48pm: 'Terrifying scenes' in Kharkiv region after Russian pullback
Reporting from Ukraine’s Kharkiv region, FRANCE 24’s Cyril Payen describes “terrifying scenes” even after Russian forces pulled back from the northeastern area to focus on the Donbas assault further south.
The “whole area” is mined, says Payen, with the landscape littered with burned out Russian trucks. But the worst has been the testimonies of “barbarity” during the Russian occupation, he added.
2:41pm: Four civilians killed in Kharkiv: governor
At least four civilians were killed and several were wounded in Russian shelling of the city of Kharkiv in northeastern Ukraine, according to the regional governor.
"The occupiers are shelling the regional centre again," said Kharkiv Governor Oleh Synehubov on the Telegram messaging app. "According to preliminary information, seven people were injured. Unfortunately, four were killed."
Synehubov urged residents to go to shelters during the bombardments.
2:21pm: War in Donbas at 'maximum intensity': Ukraine
Fighting in the eastern Donbas region has reached its fiercest level yet, said Ukraine's Deputy Defence Minister Ganna Malyar.
"The fighting has reached its maximum intensity," Malyar told a press briefing, warning that an "extremely difficult" and "long" period of combat lay ahead.
12:19pm: Kremlin says Moscow expects Kyiv to meet its demands
The Kremlin said on Thursday that Moscow expected Kyiv to meet its demands, adding that Ukraine needed to have an awareness of the situation for peace talks to take place.
Kremlin spokesman Dmitry Peskov was reacting to comments by former US Secretary of State Henry Kissinger, who this week suggested at the World Economic Forum in Davos that Ukraine should let Russia keep Crimea, which it annexed in 2014.
Moscow is demanding that Ukraine acknowledge Crimea as Russian territory, and recognise breakaway Russian-backed parts of eastern Ukraine as independent states, among other demands. Ukraine categorically disagrees with Russia's claims.
11:45am: Scholz says Putin won't be allowed to dictate peace
Russian President Vladimir Putin will not be allowed to dictate peace in a war that he "will not win" in Ukraine, German Chancellor Olaf Scholz said Thursday. Putin has "already failed in all his strategic aims", the German leader told the World Economic Forum in Davos.
Russia's plan to capture all of Ukraine is "further away today than it was at the beginning" of its invasion on February 24 as Ukraine put up an impressive defence.
Putin "underestimated" the "resolve and strength" of allies in countering his aggression in Ukraine, said Scholz, noting that Moscow has also now pushed Finland and Sweden to join the NATO defence alliance.
10:39am: Fierce fighting rages on outskirts of east Ukrainian city of Severodonetsk
Fighting between Russian and Ukrainian forces has reached the limits of the key eastern Ukraine city of Severodonetsk, the regional governor said Wednesday, describing the combat as "very difficult". FRANCE 24’s Gulliver Cragg reports from Kyiv:
08:38am: 8,000 Ukrainian POWs held in Luhansk and Donetsk, report says
Ukrainian prisoners of war held in the Russian-backed self-proclaimed Luhansk and Donetsk People's Republics number about 8,000, Luhansk official Rodion Miroshnik was quoted by TASS news agency as saying on Thursday.
"There are a lot of prisoners. Of course, there are more of them on the territory of Donetsk People's Republic, but we also have enough, and now the total number is somewhere in the region of 8,000. That's a lot, and literally hundreds are being added every day," Miroshnik said.
08:07am: Ukraine says Russian forces shell 40 towns in Donbas region
Russian forces shelled more than 40 towns in Ukraine's eastern Donbas region, Ukraine's military said, threatening to shut off the last main escape route for civilians trapped in the path of their invasion, now in its fourth month.
After failing to seize Ukraine's capital Kyiv or its second city Kharkiv, Russia is trying to take full control of the Donbas, comprised of two eastern provinces Moscow claims on behalf of separatists.
Russia has poured thousands of troops into the region, attacking from three sides in an attempt to encircle Ukrainian forces holding out in the city of Sievierodonetsk and its twin Lysychansk. Their fall would leave the whole of Luhansk province under Russian control, a key Kremlin war aim.
5:30am: G7 faces challenges to keep climate change goals on track amid rising fuel prices due to the war in Ukraine
Ministers from the world's wealthiest democracies will wrangle over how to keep climate change goals on track as they meet in Berlin on Thursday for talks overshadowed by spiralling energy costs and fuel supply worries sparked by the war in Ukraine.
Energy, climate and environment ministers from the Group of Seven (G7) countries want to reaffirm a commitment to cap global warming at 1.5 degrees Celsius and protect biodiversity at the May 25-27 meeting.
The group will also consider committing to a phase-out of coal power generation by 2030, according to a draft communique seen by Reuters, though sources suggested that opposition from the United States and Japan could derail such a pledge.
The draft, which could change considerably by the time talks conclude on Friday, would also commit G7 countries to have a "net zero electricity sector by 2035" and to start reporting publicly next year on how they are delivering on a past G7 commitment to end "inefficient" fossil fuel subsidies by 2025.
The invasion of Ukraine by Russia has triggered a scramble among some countries to buy more non-Russian fossil fuels and burn coal to cut their reliance on Russian supplies, raising fears that the energy crisis triggered by the war could undermine efforts to fight climate change.
12:57am: Ukraine rebukes Western proposals for concessions to end war
The angry comments by Zelensky come as Ukrainian troops are facing a renewed offensive in two eastern regions that Russian-speaking separatists seized part of in 2014.
The New York Times editorial board said on May 19 that a negotiated peace might require Kyiv to make some hard decisions, given that a decisive military victory was not realistic.
And former U.S. Secretary of State Henry Kissinger this week suggested at the World Economic Forum in Davos that Ukraine should let Russia keep Crimea, which it annexed in 2014.
“Whatever the Russian state does, you will always find someone who says ‘Let’s take its interests into account’,” Zelensky said in a late-night video address.
“You get the impression that Mr Kissinger doesn’t have 2022 on his calendar, but 1938, and that he thinks he is talking to an audience not in Davos but in Munich back then.”
In 1938, Britain, France, Italy and Germany sighed a pact in Munich that gave Nazi dictator Adolf Hitler land in the then Czechoslovakia as part of a failed attempt to persuade him to abandon further territorial expansion.
“Perhaps the New York Times also wrote something similar in 1938. But let me remind you, it’s now 2022,” said Zelensky.
“Those who advise Ukraine to give something to Russia, these ‘great geopolitical figures’, never see ordinary people, ordinary Ukrainians, millions living on the territory they are proposing to exchange for an illusory peace.”
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
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La « bourde » d’Einstein pour comprendre l’Univers
Nos recommandations culturellesEssai La « constante cosmologique » telle que définie par le physicien pour mesurer des grandeurs de l’espace-temps est aujourd’hui appliquée à la neurologie.
Paul MazliakPosant que la vitesse de la lumière dans le vide (300 000 km/s) est une vitesse limite, Einstein montre, en 1905, que toutes les grandeurs de temps et d’espace mesurées par un observateur, dans un milieu donné, sont relatives à la position ou au mouvement de cet observateur. Ces grandeurs relatives s’inscrivent dans l’espace-temps plat de Minkowski à quatre dimensions (trois spatiales et une temporelle). Vers 1915, Einstein montre que la gravitation est une accélération : il remplace alors l’espace-temps plat par un espace-temps courbe de Riemann, ce qui ramène la gravitation à une cavité de l’espace-temps. En 1917, on pensait l’Univers stable : Einstein introduisit donc dans ses équations une constante de stabilité, la « constante cosmologique ». C’est là une erreur qu’il qualifia lui-même comme « la plus grosse bourde de (s)a vie ». En effet, Georges Lemaître observa, en 1920, que les longueurs d’onde des lumières provenant des galaxies lointaines se décalaient constamment vers le rouge, ce qui prouvait que ces galaxies s’éloignaient sans cesse de nous et que l’Univers était instable, en expansion.
Le cerveau a aussi son espace-temps
Einstein supprima donc, en 1931, la « constante cosmologique » de ses équations. Notre Univers, vieux de 13,7 milliards d’années, né à la suite d’un big-bang, se dilate sans cesse grâce à une « énergie sombre » fournie par une « matière noire » de nature inconnue. Cet Univers présente des « trous noirs » absorbant toute lumière. On sait aujourd’hui que l’expansion de l’Univers s’accélère, ce qui justifie la réintroduction d’une « constante cosmologique » de très faible valeur (10-52).
Le cerveau humain a aussi son espace-temps. Les neurones (environ 100 milliards) ont des corps cellulaires avec de longs prolongements (les axones) parcourus par les influx nerveux. Les neurones ne sont pas contigus mais séparés par de petits intervalles : les synapses. Les influx nerveux parcourent les axones de 0,3 à 100 m/s ; ce sont des potentiels électriques dus au franchissement des membranes neuronales par des ions sodium ou potassium. Le franchissement des synapses se fait à l’aide de neurotransmetteurs (acétylcholine, dopamine…) captés par des récepteurs spécifiques qui, une fois chargés, déclenchent de nouveaux influx.
Le maillage des neurones cérébraux forme un réseau, le connectome cérébral, observable par neuro-imagerie (IRM de diffusion). Les influx nerveux qui arrivent en un point du connectome ont des vitesses et des parcours différents selon la position du point et le moment de la réception. Le connectome cérébral peut donc être décrit mathématiquement par un espace-temps. Les états mentaux sont des configurations particulières de cet espace-temps. En cas de schizophrénie, la vitesse des influx se trouve limitée en certains points du réseau, alors qu’elle reste normale ailleurs. Ce décalage entraîne une incohérence dans l’expression du malade. Chaque cerveau interagit avec les cerveaux qui l’entourent. Un « tenseur d’interactions sociales » pourrait traduire mathématiquement les déformations induites dans un connectome cérébral par son environnement. Chez l’enfant autiste, certaines aires cérébrales étant altérées, les interactions entre le connectome de l’enfant malade et ceux environnants s’établissent très difficilement.
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Sciences. Comment un virus a donné son parfum à la rose
ActuQuand un micro-organisme saute d’un chromosome à un autre, il peut créer l’odeur la plus appréciée universellement. Récit d’un heureux accident génétique.
Marine CyglerD’où vient le parfum merveilleux de la rose ? D’un tour de passe-passe génétique, expliquent des chercheurs du Laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médicinales de l’université de Saint-Étienne, dont les conclusions ont été publiées dans « Molecular Biology and Evolution ».
Ils ont découvert que, en changeant la fonction d’un gène, un virus aurait amené les pétales de rose à produire du géraniol, molécule odorante essentielle au parfum typique des roses. Voici le récit qu’ils en font aujourd’hui.
L’églantier s’emmêle les pétales
Il y a plusieurs dizaines de millions d’années, les ancêtres des premières Rosidae ont connu un premier bouleversement génétique : le gène NUDX1 s’est multiplié trois fois sur le même chromosome. Puis ces ancêtres ont évolué et leurs descendants ont conservé les trois copies du gène.
Parmi ces descendants, il y a les premiers églantiers sauvages, dont l’un des spécimens a été vraisemblablement victime de l’attaque d’un virus. Celui-ci s’est intégré dans le matériel génétique du rosier, ce qui n’a rien d’exceptionnel, et il est devenu un transposon capable de sauter au hasard d’un chromosome à l’autre.
Et c’est ce qui s’est passé chez l’églantier. Lors d’un saut, ce transposon a entraîné avec lui une des trois copies de NUDX1 sur un autre chromosome. Cette copie s’est retrouvée à côté d’un autre transposon et leur interaction a profondément modifié le produit du gène : l’enzyme codée par le gène s’est non seulement mise à fonctionner uniquement dans les pétales, mais elle a commencé à fabriquer du géraniol.
35 000 variétés existantes à ce jour
Et cet accident a constitué un avantage évolutif évident, car les insectes pollinisateurs ont été attirés par la couleur, mais aussi l’odeur des roses. Si bien que le phénomène de duplication, c’est-à-dire de multiplication du nombre de copies d’un même gène, s’est reproduit, assurant une production maximale de molécules odorantes. Ce parfum a aussi séduit l’être humain qui a adopté cette fleur dont on compte 35 000 variétés aujourd’hui. Aucune plante, même la fascinante orchidée, ne peut rivaliser !
Le mystère du géraniol des roses
Le géraniol est une molécule odorante émise par de nombreuses fleurs, y compris la rose. Mais, en 2015, quand le matériel génétique du rosier a commencé à être séquencé, les généticiens n’ont pas retrouvé le gène qui code sa production chez le rosier. Autrement dit, ce gène connu chez les autres fleurs odorantes était absent chez les roses. C’est en fait un autre gène, dont l’histoire évolutive vient d’être démêlée, qui code le géraniol chez la rose.
« Il est très difficile de contrôler l’odeur de la rose »
Le point de vue Jean-Claude Caissard, du laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médecinales (université de Saint-Étienne)
Dans la nature, à quoi sert le parfum de la rose ?
La couleur et l’odeur des roses sauvages, comme l’églantier par exemple, servent à attirer les insectes pollinisateurs. Ceux-ci entrent dans la fleur pour s’y nourrir de nectar et à l’occasion se couvrent de pollen. Quand ils passent d’une fleur à l’autre, le pollen se dépose sur le pistil des fleurs. Aujourd’hui, les roses horticoles ont moins de pollen et beaucoup de pétales, ce qui rend le cœur de la fleur peu accessible aux insectes. Le processus de pollinisation est assuré par la main de l’homme, au pinceau. Le sélectionneur prend le pollen d’un rosier et le dépose sur un autre. Il sème les graines obtenues et, lorsqu’un rosier a des roses qui lui plaît, avec toutes les caractéristiques souhaitées, il le conserve et le multiplie par bouturage. Pour obtenir un rosier commercialisable, le travail de sélection est extraordinaire. Sur les 20 000 à 30 000 nouvelles roses qu’elle obtient chaque année, la société Meilland n’en conserve qu’une en moyenne.
Est-on capable de contrôler l’odeur des roses ?
Non, c’est très difficile, car l’odeur de la rose, très complexe, résulte d’une combinaison d’environ 300 molécules. Aussi, seuls 10 % des rosiers obtenus par le croisement de deux rosiers parfumés ont des fleurs qui dégagent une odeur. Pour la grande majorité, soit il n’y a pas d’odeur, soit l’odeur obtenue est imperceptible pour le nez humain.
Pourquoi les roses du commerce sont-elles souvent sans odeur ?
La rose est la seule plante présente pendant toute l’histoire de l’humanité uniquement grâce à sa beauté et son odeur, et non à cause de propriétés culinaires ou médicinales. C’est probablement en remontant le temps qu’on peut expliquer pourquoi aujourd’hui les roses du commerce n’ont souvent plus d’odeur. Au XIXe siècle, les rosiers étaient sélectionnés pour leur parfum, ce qui explique qu’on peut encore retrouver des vieux rosiers très odorants dans les jardins. Puis au XXe siècle, avec l’industrialisation de l’horticulture, on a préféré les variétés très florifères, même si elles n’avaient pas de parfum. En outre, pour les variétés dont on coupe les fleurs pour les bouquets, les obtenteurs ont sélectionné des roses capables de tenir très longtemps, environ une vingtaine de jours en vase. Au laboratoire, nous avons essayé de comprendre pourquoi ces roses coupées n’avaient pas de parfum. Les obtenteurs avancent que l’épaisseur des pétales est en cause, car elle empêcherait le parfum d’être relargué. Nous avons testé cette hypothèse, sans succès. Je pense plutôt qu’à force de faire des croisements, on a peut-être fini par perdre des gènes essentiels pour le parfum. C’est sur ces gènes que nous travaillons.
À quoi ressemblera le rosier de demain ?
Cela dépend de l’utilisation. Si c’est pour le planter sur un rond-point par exemple, l’absence d’aiguillon sera une caractéristique essentielle qui sera sélectionnée afin que les jardiniers ne se blessent pas. On peut aussi imaginer des variétés avec une odeur prononcée à destination des fleuristes. Côté jardin, les rosiers couvrants dont les fleurs ne sont pas plus grosses que des pâquerettes à la mode aux États-Unis pourraient arriver en France. Je pense que, globalement, un des traits qui sera sélectionné très largement, quelle que soit l’utilisation du rosier, sera la rusticité, c’est-à-dire la résistance naturelle aux maladies, afin de pouvoir se passer de pesticide.
sciencesgénétique France24 - World
‘Go in there!’: Parents of Texas school shooting victims question police delays
Issued on: 26/05/2022 - 15:36
NEWS WIRES
Law enforcement authorities faced questions and criticism Thursday over how much time elapsed before they stormed an Uvalde elementary school classroom and put a stop to the rampage by a gunman who killed 19 children and two teachers.
Investigators were also unable to say with any certainty whether an armed school district security officer outside Robb Elementary exchanged fire with the attacker, 18-year-old Salvador Ramos, when he first arrived on Tuesday.
The motive for the rampage — the nation's deadliest school shooting since Newtown, Connecticut, a decade ago — remained under investigation, with authorities saying Ramos had no known criminal or mental health history.
During the siege, which ended when a Border Patrol team burst in and shot Ramo to death, frustrated onlookers urged police officers to charge into the school, according to witnesses.
“Go in there! Go in there!” women shouted at the officers soon after the attack began, said Juan Carranza, 24, who watched the scene from outside his house, across the street from the school.
Texas Department of Public Safety Director Steve McCraw said Wednesday that 40 minutes to an hour elapsed from when Ramos opened fire on the school security officer to when the tactical team shot him.
But a department spokesman said later that authorities could not give a solid estimate of how long the gunman was in the school.
“The bottom line is law enforcement was there,” McCraw said. “They did engage immediately. They did contain (Ramos) in the classroom.”
Meanwhile, a law enforcement official familiar with the investigation said the Border Patrol agents had trouble breaching the classroom door and had to get a staff member to open the room with a key. The official spoke on the condition of anonymity because he was not authorized to talk publicly about the investigation.
Javier Cazares, whose fourth grade daughter, Jacklyn Cazares, was killed in the attack, said he raced to the school when he heard about the shooting, arriving while police were still gathered outside.
Upset that police were not moving in, he raised the idea of charging into the school with several other bystanders.
“Let’s just rush in because the cops aren’t doing anything like they are supposed to,” he said. “More could have been done.”
“They were unprepared,” he added.
Carranza had watched as Ramos crashed his truck into a ditch outside the school, grabbed his AR-15-style semi-automatic rifle and shot at two people outside a funeral home, who ran away uninjured.
Lt. Christopher Olivarez of the Department of Public Safety told CNN that the school security officer outside was armed and that initial reports said he and Ramos exchanged gunfire. “But right now we’re trying to corroborate that information,” Olivarez said.
After entering the school, Ramos barricaded himself in a classroom and began to kill.
Carranza said the officers should have entered the school sooner.
“There were more of them. There was just one of him,” he said.
On Wednesday night, hundreds packed the bleachers at the town’s fairgrounds for a vigil. Some cried. Some closed their eyes tight, mouthing silent prayers. Parents wrapped their arms around their children as the speakers led prayers for healing.
Before attacking the school, Ramos shot and wounded his grandmother at the home they shared.
Neighbor Gilbert Gallegos, 82, who lives across the street and has known the family for decades, said he was puttering in his yard when he heard the shots.
Ramos ran out the front door and across the yard to a truck parked in front of the house and raced away: “He spun out, I mean fast,” spraying gravel in the air, Gallegos said.
Ramos' grandmother emerged covered in blood: “She says, ‘Berto, this is what he did. He shot me.’” She was hospitalized.
Gallegos said he had heard no arguments before or after the shots, and knew of no history of bullying or abuse of Ramos, whom he rarely saw.
Lorena Auguste was substitute teaching at Uvalde High School when she heard about the shooting and began frantically texting her niece, a fourth grader at Robb Elementary. Eventually she found out the girl was OK.
But that night, her niece had a question.
“Why did they do this to us?” the girl asked. “We’re good kids. We didn’t do anything wrong.”
(AP)
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Desperation turns into sorrow in the aftermath of Texas school shooting
The Debate
In the name of freedom? Texas shooting fuels fury over weaponsation of America
Teenage gunman kills 19 students, 2 adults in Texas school shooting
Valeurs Actuelles
[Edito] Les leçons de l’affaire Idrissa Gueye
Au moment où la guerre est à 1 500 kilomètres de notre pays et que la famine guette des centaines de millions de personnes, faut-il perdre du temps à évoquer l’histoire du footballeur Idrissa Gueye, qui a refusé de jouer, le 14 mai dernier, au motif que le maillot du PSG portait, comme tous les clubs de Ligue 1, les couleurs des promoteurs de la cause LGBT à l’occasion de la journée contre l’homophobie ? Cet incident est moins futile qu’il y paraît, car il a déclenché une vraie tempête médiatique, sans parler du lynchage dont le joueur a été victime devant les ersatz de tribunaux nord-coréens appelés réseaux sociaux.
Le racisme, l’homophobie, l’antisémitisme, la christianophobie sont des fléaux planétaires qu’il faut continuer de combattre sans relâche. Mais il y a bien longtemps que les activistes LGBT ont parfaitement compris qu’il fallait assimiler lutte contre l’homophobie et promotion de la cause homosexuelle pour bâtir une discrimination positive en leur faveur dans la société, comme aucune minorité n’avait jamais encore réussi à le faire. Doit-on les juger pour cet esprit de revanche quand on a souffert comme eux pendant si longtemps ? Cela devient leur cause et l’on doit rester libre ou non de la soutenir. Comme tant d’autres causes justes. L’homophobie constitue un délit ; la promotion de l’homosexualité, un choix.
C’est cet amalgame qui est la source de cet imbroglio pour lequel Gueye est pourchassé et sommé d’affirmer qu’il n’est pas homophobe… en prenant la pose photographique avec les couleurs de la Gay Pride. Ceux qui combattent l’antisémitisme doivent-ils porter sans cesse une kippa ? Ceux qui dénoncent la haine des chrétiens dans le monde doivent-ils tous avoir une croix sur la poitrine ?
Les choses se compliquent encore quand le joueur et le président du Sénégal expliquent que l’on doit respecter les croyances religieuses, l’islam au cas d’espèce. L’attitude de Gueye serait donc aussi soupçonnée d’être un réflexe identitaire musulman, ce qui peut valoir pour lui également un motif de condamnation.
L’homosexualité n’a pas toujours bonne presse dans les trois religions filles d’Abraham, simplement parce qu’ « homme et femme Il les créa » pour qu’ils s’unissent et ne fassent plus qu’un, selon le récit de la Création. Mais pour autant, ils sont enfants de Dieu, fils et filles d’Abraham, donc frères et sœurs de tous les croyants.
Décider, depuis notre petite lorgnette occidentale, d’une hiérarchie des fléaux, des injustices à dénoncer, des discriminations positives à encourager et se servir du sport pour les promouvoir, c’est prendre le risque de fissurer encore un peu plus le monde, car les sensibilités sont différentes. Oui, les sportifs sont des exemples pour la jeunesse, mais demandons-leur de respecter les règles, leur adversaire, le public, d’agir avec fair-play et de nous enchanter ainsi. Ils jouent ce rôle admirable de fraternité que si peu savent incarner universellement. Libre à eux ensuite à titre individuel d’épouser tel ou tel combat qui résonne particulièrement dans leur cœur. Mais gardons l’unité collective qui lie la planète devant le ballon rond en le regardant simplement filer au fond des filets sans se précipiter pour le récupérer et poser avec une banderole à six couleurs, aussi chatoyantes soient-elles. Il y a sinon une solution très simple : il suffi rait de décider que quand les joueurs mettent un genou à terre, avant le début du match, ils le fassent non seulement pour condamner le racisme, mais aussi toutes les discriminations, homophobie comprise. Chiche ?
* François Morinière est dirigeant d’entreprise, spécialiste du sport et des médias.
Valeurs Actuelles
Burkini : “Les islamistes veulent nous conquérir et la gauche en est complice”, estime Jordan Bardella
Le vif débat autour du burkini n’est pas près de se terminer. Alors qu’Éric Piolle a annoncé faire appel de la décision du tribunal administratif suspendant l’autorisation du burkini dans les piscines grenobloises, les personnalités politiques de droite continuent de fustiger les dispositions prises par le maire EELV. « Les islamistes veulent nous conquérir et la gauche en est complice aujourd’hui », a notamment dénoncé le président par intérim du Rassemblement national, Jordan Bardella, sur France 2, jeudi 26 mai.
L’eurodéputé se positionne également pour la création « d’une grande loi » sur la question de l’idéologie islamiste, assurant que « cela fait partie » des sujets que le parti lepéniste portera à l’Assemblée nationale après les élections législatives de juin.
« Une provocation politico-religieuse »
Selon le jeune président du RN, « il faut une loi à ce sujet », même si l’autorisation du port du burkini dans la cité iséroise a été suspendue. « Les islamistes ne veulent pas se séparer, mais nous conquérir. C’est une provocation politico-religieuse, qui est contraire à l’image que nous nous faisons en France des femmes, de nos mœurs, nos us et coutumes », a-t-il estimé.
Mais, d’après lui, si la question de l’islamisme est prépondérante, elle est également étroitement liée à un autre sujet : la politique migratoire. « On ne paye pas seulement une revendication, mais le poids d’une immigration toujours plus importante dans notre pays », a-t-il poursuivi. Avant d’assurer : « L’islamisme n’est pas né dans les prairies normandes, il se nourrit de l’anarchie migratoire. »
France24 - World
UK govt, reeling from ‘partygate’, announces financial aid package
Issued on: 26/05/2022 - 14:45
NEWS WIRES
The British government unveiled a multibillion-pound package Thursday to ease a severe cost-of-living squeeze, announcing the plan a day after Prime Minister Boris Johnson vowed to “move on” from a months-long scandal over parties in government buildings during COVID-19 lockdowns.
Treasury chief Rishi Sunak said the government would introduce a temporary windfall tax on the profits of oil and gas firms. The tax is expected to raise around 5 billion pounds ($6.3 billion) over the next year and fund cash payments to help millions of people cope with sharply rising energy bills, Sunak said.
He said some 8 million of the country's lowest-income households will receive a one-off government payment of 650 pounds ($818).
Johnson had opposed a windfall tax, and his Conservative government previously said that imposing one would deter investment in the U.K.’s energy sector. But the government is under heavy pressure to act as skyrocketing energy and food bills cause financial hardship for British households.
Sunak said the temporary levy would feature an "investment allowance” to motivate companies to reinvest their profits.
U.K. inflation hit 9% in April, the highest level in 40 years, and millions of customers saw their annual energy bills jump by 54% the same month — amounting to an extra 700 pounds ($863) a year on average for each household.
Britain’s energy regulator said this week that domestic energy bills could shoot up by another 800 pounds a year in the fall, as Russia’s war in Ukraine and rebounding demand after the pandemic push oil and natural gas prices higher.
Johnson’s government is trying to turn a page after an investigator’s report on what has become known as the “partygate” scandal slammed a culture of rule-breaking inside the prime minister's No. 10 Downing St. office.
In the report published Wednesday, civil service investigator Sue Gray described alcohol-fueled bashes held by Downing Street staff members in 2020 and 2021, when pandemic restrictions prevented U.K. residents from socializing and visiting sick or dying relatives.
Gray said the “senior leadership team” must bear responsibility for “failures of leadership and judgment.”
The prime minister said he was “humbled” and took “full responsibility” -- but insisted it was now time to “move on” and focus on Britain’s battered economy and the war in Ukraine.
Johnson still faces an inquiry by a House of Commons standards committee over whether he lied to Parliament when he insisted no rules had been broken in Downing Street. Ministers who knowingly mislead Parliament are expected to resign.
The scandal leaves Conservative Party lawmakers in a quandary: try to topple their leader amid a war and financial crisis, or stick with a prime minister whose perceived willingness to flout rules he applies to others has caused public outrage.
Under party rules, a no-confidence vote can be triggered if 15% of party lawmakers — currently 54 — write letters calling for one.
If Johnson lost such a vote, he would be replaced as Conservative leader and prime minister. It’s unclear how many letters have been submitted so far, but the number is growing.
Two more Tory legislators, John Baron and David Simmonds, called Thursday for Johnson to resign.
Baron said Johnson’s previous claim “that there was no rule-breaking is simply not credible,” and therefore he had misled Parliament.
(AP)
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PARTYGATE
Johnson takes responsibility for lockdown-era Number 10 parties – but won't quit
UK police concludes 'partygate' investigation into Johnson government
New photos of UK PM Boris Johnson drinking reignite 'Partygate' row
Valeurs Actuelles
Un an de prison avec sursis requis contre l’ancien ministre Alain Griset, exclu du gouvernement en 2020
Alain Griset a été confronté au tribunal correctionnel de Lille, notamment pour abus de confiance. Mercredi 25 mai, le parquet a requis contre lui un an d’emprisonnement avec sursis, trois ans d’inéligibilité et 80.000 euros d’amende. Il lui est reproché d’avoir placé durant onze mois, sur son PEA personnel, 130.000 euros appartenant à la Confédération nationale de l’artisanat des métiers et des services (Cnams) du Nord, qu’il présidait. Selon BFM TV, Alain Griset a expliqué au juge avoir voulu « rendre service » en plaçant intelligemment l’argent de la Cnams – alors que le PEA n’est pas accessible aux personnes morales.
Devant le tribunal, l’ancien ministre a reconnu « une maladresse », mais a récusé des accusations de tricherie et de vol. Au contraire, la procureure du tribunal de Lille a tenu un discours très différent : « On a affaire à quelqu’un mû par l’avidité, la cupidité », a-t-elle déclaré, affirmant que l’autorité sans partage qu’exerçait Alain Griset sur la Cnams lui a permis de faire ce placement « à hauts risques » et de se comporter comme s’il était le propriétaire de cet argent.
Querelle autour de la plus-value
En décembre 2020, se souvient BFM TV, Alain Griset avait dû démissionner à la suite d’une condamnation prononcée par le tribunal correctionnel de Paris, faisant suite à une déclaration incomplète de sa situation patrimoniale auprès de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Avant d’être officiellement ministre, Alain Griset avait cru s’épargner de tels soucis en virant les 130.000 euros concernés sur les comptes de la Cnams.
Il y avait adjoint 19.000 euros, correspondant – selon ses calculs – à la plus-value réalisée durant les onze mois de placement. Mais, selon les calculs de Tracfin, la cellule anti-blanchiment d’argent du ministère de l’Économie, la véritable plus-value réalisée par les 130.000 euros correspondrait à… 41 000 euros. « Ce que j’ai lu n’est pas digne de Tracfin ! » a retorqué l’ancien ministre, affirmant être « tombé sur le c*l » en lisant les estimations de Bercy. Alain Griset est également soupçonné de faux et usage de faux, à propos d’un document censé prouver à Alexis Kohler que tous les membres du conseil d’administration de la Cnams étaient d’accord pour un tel placement.
Valeurs Actuelles
[Edito] Pap Ndiaye, ministre de l’Éducation post-nationale ?
La guerre des républicanismes est déclarée ! Depuis sa bruyante nomination comme ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye est accusé d’être le fossoyeur de l’héritage républicain, brevet impératif de son prédécesseur. Le parcours du nouveau ministre ne permet guère de douter de son positionnement idéologique. Avec une constance mécanique, il a épousé toutes les causes progressistes, depuis son appel à une nouvelle République soutenant Hollande en 2012 au combat mené en faveur des minorités. Postcolonial, décolonial, indigéniste, woke, racialiste, il prend soin d’afficher une distance subtile avec tous ces concepts dont on l’affuble confusément, sans jamais les embrasser complètement ni les dénoncer définitivement. Quoi qu’il en soit, la logique de déconstruction de la “culture française” à laquelle s’attelle Emmanuel Macron est entre de bonnes mains.
Portrait d’un décolonial
Pap Ndiaye est l’héritier du postcolonialisme nord-américain des années soixante-dix, auquel il se confronte lors de son expérience universitaire outre-Atlantique. Influencée par le chercheur Edward Said, cette pensée dénonce la persistance d’une domination occidentale sur les pays juridiquement décolonisés. Dans les années quatre-vingt-dix, ce courant est débordé par la radicalité du décolonialisme, qui propose aux opprimés de s’affranchir de la pensée universelle occidentale par la prise de conscience raciale de leur oppression. Ainsi, la “racisation” assignant une personne à une minorité discriminée, la couleur de l’épiderme n’est plus pensée comme une donnée naturelle mais comme une norme historiquement construite. Le “privilège blanc” reposerait par exemple sur cette manière de se percevoir socialement. Se défaire de sa “blanchité” nous rendrait égaux quand la négritude demeure habilement chez Pap Ndiaye une « rébellion contre l’assimilation ». L’historien ne réactualise donc pas la biologie de la race mais retient d’elle sa « valeur heuristique » pour en faire une clé d’interprétation clivante des rapports sociaux.
Pour le nouveau ministre de l’Éducation, le racisme ne peut donc être que « structurel », “non d’État”, dit-il prudemment, mais “au cœur du système de l’État”.
L’importation de ces concepts s’est trouvée facilitée par la spécificité de notre histoire, qui lie colonisation et immigration. Depuis 2005, la racialisation des émeutes en banlieue est excitée par de nouvelles associations “antiracistes” comme les Indigènes de la République ou le Cran, dont Pap Ndiaye est l’un des fondateurs. À l’instar des campus américains, il vante les réunions racialement non mixtes comme outil de libération de la parole souffrante. En 2007, il revendique le comptage “ethnique” sur le modèle du “baromètre de la diversité” de l’ex-CSA.
La chasse au « racisme culturel »
Du volet anglo-saxon des minorités, il retient l’idée que non seulement les institutions ne sont pas neutres mais qu’elles se rendent complices de discriminations impensées. Pour le nouveau ministre de l’Éducation, le racisme ne peut donc être que « structurel », “non d’État”, dit-il prudemment, mais “au cœur du système de l’État”. En 2020, il dénonce « le déni classique », entendez systémique, « sur les violences policières ». Puisque nous aurions intériorisé le racisme par la culture ou l’éducation, il faudrait s’arracher à ce mal inhérent par la déconstruction des cadres civilisationnels. Ainsi, l’écriture doit être repensée pour en extirper les stéréotypes de couleur. Contre le “racisme culturel”, Pap Ndiaye remet en 2020 un rapport sur l’Opéra de Paris qui dénonce l’absence de « livret ou composition écrits par une personne non blanche » et regrette que « l’opéra européen » soit celui des « dominants, hommes européens blancs ». Le nouveau ministre de l’Éducation nationale voudrait-il proposer aux élèves un patrimoine culturel expurgé de son passé ? Accusant le processus de sélection de perpétuer les préjugés raciaux, l’ancien professeur de Science Po estime la discrimination positive « inévitable ». En mars dernier, il soupçonnait des entreprises de « promouvoir la diversité » pour masquer des « discriminations indirectes » à l’embauche. Il faut donc décoloniser les savoirs et les esprits, y compris par l’intimidation.
On ne saurait négliger la part de cynisme électoral que comporte cette nomination, mais Emmanuel Macron poursuit surtout méthodiquement son projet de société multiculturelle
Ces intentions ont suffi à ériger l’ancien ministre Blanquer en parangon de vertu républicaine. C’est oublier sa circulaire enjoignant une meilleure prise en compte de « la transidentité » des élèves dans un cadre que l’on croyait fait pour transmettre des connaissances et non panser le “ressenti” de chacun. Même son intention louable d’adopter une tenue scolaire dissimulait mal le souci de ne pas heurter les convictions de minorités actives au mépris de cet universalisme tant proclamé.
On ne saurait négliger la part de cynisme électoral que comporte cette nomination, mais Emmanuel Macron poursuit surtout méthodiquement son projet de société multiculturelle, mettant la singularité raciale, religieuse ou sexuelle sur le même plan que l’appartenance à un commun partagé. Au risque de fracturer davantage la société française. L’opinion publique est inquiète pour son école. Il n’est pas certain que la nomination de Pap Ndiaye, plus clivant sur le fond que lisse sur la forme, puisse la rassurer.
* Jean-Marc Albert est historien et universitaire.
France24 - World
Former president of Louvre museum charged in art trafficking case
Issued on: 26/05/2022 - 13:42Modified: 26/05/2022 - 13:43
NEWS WIRES
The former president of the Louvre museum in Paris has been charged with conspiring to hide the origin of Egyptian archaeological treasures that investigators suspect were spirited out of the country during the Arab Spring uprisings, a French judicial source said Thursday.
Jean-Luc Martinez was charged Wednesday after being taken in for questioning along with two French specialists in Egyptian art, who were not charged, another source close to the inquiry told AFP.
The case was opened in July 2018, two years after the Louvre's branch in Abu Dhabi bought a rare pink granite stele depicting the pharaoh Tutankhamun and four other historic works for eight million euros ($8.5 million).
Martinez, who ran the Paris Louvre from 2013 to 2021, is accused of turning a blind eye to fake certificates of origin for the pieces, a fraud thought to involve several other art experts, according to a report Wednesday in the Canard Enchaine investigative weekly.
He has been charged with complicity in fraud and "concealing the origin of criminally obtained works by false endorsement," according to the judicial source.
The move comes after the German-Lebanese gallery owner who brokered the sale was arrested in Hamburg in March and extradited to Paris for questioning in the case.
French investigators suspect that hundreds of artefacts were pillaged during the Arab Spring protests that engulfed several Middle Eastern countries in the early 2010s, and then sold to galleries and museums that did not ask too many questions about previous ownership.
The Canard Enchaine reported that some of the same French experts who certified the Tutankhamun stele also certified another prized Egyptian work, the gilded coffin of the priest Nedjemankh, that was purchased by the Metropolitan Museum of Art in New York in 2017.
After an inquiry by New York prosecutors, the Met said it had been a victim of false statements and fake documentation, and said the coffin would be returned to Egypt.
(AFP)
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L'Humanité
Jean-Pierre Luminet : « Les arts et les sciences naissent des mêmes instincts et intuitions »
EntretienPassionné de sciences, de littérature et de musique, l’astrophysicien publie un nouveau recueil de neuf histoires méconnues de grands et singuliers astronomes. Entretien
Anna MussoJean-Pierre Luminet, astrophysicien spécialiste des trous noirs et de la cosmologie, directeur de recherche émérite au CNRS, est aussi un écrivain, un poète et un musicien. Talentueux passeur de savoirs, le chercheur est déjà l’auteur de sept romans « historico-astronomiques ». Dans son dernier ouvrage (1), il offre neuf nouvelles inspirées d’histoires méconnues d’astronomes européens ayant vécu entre le XV e siècle et la fin du XIX e. Entretien avec un passionné de sciences et de beaux-arts, qui dépasse le clivage éducatif introduit dès le lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».
Dès la présentation de votre livre, vous annoncez vouloir à nouveau « réduire à néant » le cliché du savant qui serait toujours « dans la lune ». Pourquoi ce combat contre une telle image d’Épinal doit-il être toujours recommencé ?
Il faut toujours lutter contre les clichés, les idées toutes faites et surtout la pensée binaire, particulièrement en cette période de l’évolution de la société occidentale et de sa culture déclinante plus que jamais soumise à l’empire américain. Au-delà de cet aspect géopolitique et militant, je me suis toujours intéressé à l’histoire des hommes et des femmes qui ont apporté leur pierre à l’édifice des connaissances scientifiques, et dont le public ignore généralement tout. Pour ce qui est du cliché du savant distrait toujours dans la lune, l’expression « la tête dans les étoiles » souvent utilisée par les médias m’a toujours un peu agacé, car elle suggère que les savants n’ont pas les pieds sur terre, ce qui est une absurdité. Ces neuf histoires l’illustrent en mettant en scène des astronomes dont les vies, les parcours et les actes montrent toute la variété de la psyché humaine, allant de la générosité et du désintéressement à l’anticonformisme, l’extravagance, l’ambition ou la jalousie.
Théorie des cordes, matière noire, univers multiples, gravité quantique à boucles... Les explications de Jean-Pierre Luminet
Comment avez-vous choisi ces personnages originaux et peu connus ?
Au fil des années, à travers mes lectures et mes recherches sur l’histoire des sciences, je prends note des anecdotes les plus étonnantes et des aventures hors du commun qu’ont vécues certains savants du passé. Ma série de sept romans « historico-astronomiques » se concentrait sur des personnages phares comme Ptolémée, Copernic, Tycho Brahe, Kepler, Galilée, Newton… Les personnages que j’ai choisis dans ce recueil de nouvelles ne sont pas aussi célèbres, mais leurs aventures auraient pu faire l’objet de romans à part entière.
Vous rapportez des épisodes de leur vie quotidienne, des éléments scientifiques et des anecdotes. Ces récits sont-ils tous authentiques ou romancés ?
Tous reposent sur une sérieuse documentation historique. Il peut certes y avoir quelques incertitudes – l’assassinat au cœur du Vatican de Regiomontanus au XV e siècle est probable, mais n’a jamais pu être prouvé. De même que l’histoire de la reliure de livre en peau humaine a peut-être été enjolivée par Camille Flammarion. Mais le reste est parfaitement authentique, y compris les délires de Sylvain Bailly sur l’Atlantide et sa dernière phrase prononcée sur l’échafaud. La part romanesque tient dans certains dialogues que j’ai imaginés, mais de manière plausible en fonction des situations et du caractère des protagonistes.
J’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».
S’il n’y avait qu’une histoire à nous présenter, laquelle sélectionneriez-vous ?
Dans « La robe de Madame Hevelius », il y a trois personnages particulièrement attachants. Le Polonais Johannes Hevelius, astronome amateur puisque brasseur de profession, mais doué d’une vue si exceptionnelle qu’il dédaigne l’usage du télescope pour établir son catalogue d’étoiles. Elisabeth Hevelius, sa très jeune épouse, qui l’assiste dans ses observations tout en s’occupant des affaires de la brasserie, et qui, à la fin de sa vie, rédigera ses travaux en améliorant son style latin. Et le jeune Edmund Halley, qui deviendra plus tard célèbre pour sa prédiction du retour de la fameuse comète : envoyé par la Royal Society pour « piéger » Hevelius, il admet de bonne grâce la valeur du travail de ce dernier et décide de remercier le couple en faisant confectionner pour Elisabeth une robe d’apparat à la dernière mode londonienne !
En plus d’être astrophysicien et écrivain, vous êtes pianiste et mélomane. Quels liens unissent la musique et le Cosmos depuis l’Antiquité ?
La « Musique des Sphères » est une théorie d’origine pythagoricienne, fondée sur l’idée que l’Univers est régi par des rapports numériques harmonieux. Les orbites des « planètes » (incluant à l’époque la Lune et le Soleil) et de la sphère des étoiles fixes étaient censées reproduire les notes de la gamme naturelle, et leurs séparations mutuelles correspondre à des intervalles musicaux. L’astrophysique moderne a rendu caduque l’« harmonie céleste » rêvée par les Anciens, mais, à l’heure de la relativité, de la radioastronomie et de la conquête spatiale, le concept n’en garde pas moins un fort pouvoir d’évocation. Le bruit et la fureur cosmiques révélés par les télescopes contiennent une dynamique temporelle qui interpelle tout autant le compositeur que l’astrophysicien.
Dans votre récente autobiographie musicale (2), vous exprimez votre passion pour Franz Liszt. Racontez-nous cette « rencontre ».
Le point de départ a été ma première écoute, sur un vieux 78-tours en celluloïd rigide, de la « 2 e Rhapsodie hongroise » de Liszt. J’avais 11 ans. Je me rendrai compte plus tard que ce n’est sans doute pas le plus grand chef-d’œuvre du compositeur, mais c’était une introduction idéale à la partie de sa musique la plus connue, placée sous le signe du folklore hongrois et de la haute virtuosité. Outre son œuvre musicale immense, j’ai admiré la prodigieuse générosité du personnage. Exemple quasiment unique dans l’histoire de l’art, cet artiste a consacré une bonne moitié de sa vie à promouvoir la musique des autres : Berlioz, Wagner, Saint-Saëns, Borodine…
La création artistique et la recherche scientifique sont, in fine, inexorablement liées…
Physicien théoricien formé aux mathématiques et féru de géométrie, mais aussi et surtout amateur des beaux-arts, j’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ». Passionné par les diverses formes d’expression artistique, j’ai moi-même pratiqué ces multiples formes de l’imagination créatrice que sont la littérature, la musique et les arts plastiques. Mon programme vise à recréer un « humanisme de la connaissance » – non pas que les arts et les sciences soient confondus, car ils fonctionnent de manière très différente, mais ils naissent des mêmes instincts et intuitions. Je ne crois pas que l’on ait au départ une « âme d’artiste » ou une « âme de scientifique », il y a avant tout une dévorante curiosité pour le monde, et cette curiosité nous pousse à l’explorer à travers différents langages.
(1) « Histoires extraordinaires et insolites d’astronomes », Éditions Buchet-Chastel, 270 pages.(2) « Du piano aux étoiles, une autobiographie musicale », le Passeur Éditeur, 350 pages.
PROFIL
Jean-Pierre Luminet est un astrophysicien, écrivain et musicien français. Il est directeur de recherche au CNRS, membre du Laboratoire d’astrophysique de Marseille et de plusieurs académies et sociétés savantes. Auteur de sept romans, Il est lauréat de nombreux prix, notamment le prix Kalinga et la médaille Einstein de l’Unesco en 2021. Un astéroïde, découvert en 1991, porte son nom en hommage à ses travaux.
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Dans les manuscrits de Champollion
ActuÉgyptologie. À l’occasion du bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion, la Bibliothèque nationale de France, à Paris, présente une grande exposition retraçant la démarche et les découvertes du père de l’égyptologie.
Anna Musso« Je tiens mon affaire ! » se serait écrié Jean-François Champollion en se précipitant dans le bureau de son frère le 14 septembre 1822. Après des années de recherche, l’autodidacte polyglotte, à peine âgé de 32 ans, vient enfin de percer le mystère des hiéroglyphes grâce à l’étude de la pierre de Rosette.
Découverte lors de l’expédition de Napoléon en Égypte en 1799, cette stèle présente un même décret royal gravé en trois écritures : le grec, le démotique (une écriture modernisée des hiéroglyphes) et les hiéroglyphes. En comparant les trois versions du texte, Champollion commence par déchiffrer les cartouches royaux (qui contiennent le nom d’un roi ou d’une reine) et prouve que ces caractères mystérieux représentent des mots (idéogrammes) qui, pour 24 d’entre eux, ont aussi la valeur d’un son dans la langue égyptienne (signes phonétiques). L’équivalent d’un alphabet… Tout un système d’écriture est ainsi dévoilé.
Épuisé et submergé d’émotions, Champollion s’écroule durant cinq jours. Il faut dire que pour déchiffrer la pierre de Rosette, une course-poursuite s’était engagée entre l’éminent linguiste anglais Thomas Young et le petit Français. Et ce dernier ne s’est pas démonté, au contraire, il a redoublé d’efforts. « Thomas Young n’était pas si loin que cela de déchiffrer les hiéroglyphes. Sauf qu’il lui manquait la connaissance du copte, une forme tardive de l’égyptien antique, que Champollion possède, lui, pour bien comprendre la grammaire égyptienne », explique Vanessa Desclaux, cocommissaire de la nouvelle exposition consacrée à Champollion qui vient de s’ouvrir à la Bibliothèque nationale de France (BNF), à Paris (1).
Pour célébrer le bicentenaire de cette découverte, la BNF rend hommage à ce chercheur exceptionnel en présentant des écrits inédits et des pièces rares, dont deux reproductions – un moulage et une gravure – de la pierre de Rosette. Champollion n’a hélas jamais pu la voir « en vrai » puisqu’elle est conservée au British Museum de Londres depuis 1801. Au travers de 88 volumes de manuscrits, notes et dessins de la main de Champollion conservés dans ses collections, la bibliothèque conduit le visiteur dans les pas du savant. On peut y découvrir la fameuse « lettre à M. Dacier », secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, l’écrit fondateur de la philologie (étude des écrits en langues anciennes) et de l’égyptologie, dans laquelle le jeune érudit présente le fruit de ses recherches et explique sa méthode de déchiffrement au monde scientifique. Ce qui lui vaudra d’être nommé par le roi Charles X, en 1826, conservateur du musée égyptien, futur département des antiquités égyptiennes du Louvre. Il enseignera ensuite sa discipline au Collège de France, qui lui crée une chaire, puis entrera à l’Académie.
Depuis plus d’un millénaire, les savants ne comprenaient pas le sens des hiéroglyphes. En trouvant la clé de ce système d’écriture de l’Égypte ancienne, Champollion ouvre la voie à l’égyptologie et redonne ses lettres de noblesse à cette immense civilisation, écrasée à l’époque par la Grèce antique. Il s’oppose alors aux historiens académiques, qui, eux, assuraient que la civilisation grecque était antérieure à la civilisation pharaonique.
Au total, l’exposition présente près de 350 pièces – manuscrits, estampes, photographies, papyrus, sarcophages, sculptures – pour initier le public à la « méthode Champollion » de recherche des écritures perdues. Un travail titanesque qui donne à voir l’engagement de toute une vie du savant, qui mourut à 41 ans, probablement d’épuisement.
Autodidacte, polyglotte, passionné et opiniâtre, Champollion a une personnalité et un parcours hors norme. Né à Figeac, dans le Lot, en 1790, dernier enfant d’une famille nombreuse, il apprend à lire tout seul à l’âge de 5 ans et se passionne pour les langues anciennes. C’est son frère aîné Jacques-Joseph, « son mentor », souligne Vanessa Desclaux, qui s’occupe de son instruction et lui transmet sa passion pour l’Égypte. À 9 ans, il étudie le grec et le latin et à 10 ans, il apprend l’hébreu, l’arabe, le syriaque, le chaldéen. Il s’intéresse aussi à l’araméen, l’amharique, au persan, au sanscrit, entre autres. « Peu de langues orientales échappent à sa curiosité. Il maîtrisait tous les états de la langue égyptienne, à commencer par l’écriture hiératique, qui était employée sur les papyrus », souligne Hélène Virenque, cocommissaire de l’exposition.
À 17 ans, il rejoint la capitale et passe son temps à la Bibliothèque impériale pour étudier et recopier des manuscrits et papyrus. Ses amis le surnomment « l’Égyptien ». Le copte est, pour lui, la clé des hiéroglyphes. « Je parle copte tout seul ! » écrit-il à son frère. Son ultime manuscrit est une grammaire de « l’écriture sacrée égyptienne » qu’il veut être « sa carte de visite à la postérité ». « Je suis tout à l’Égypte, elle est tout pour moi », écrira-t-il, comme un point final, à son frère.
Ce frère aîné qui l’a tant aidé œuvrera pour la carrière posthume de son cadet, jusqu’à sa mort. Et deux siècles après sa découverte, force est de constater que Champollion s’est, en effet, peu trompé.
ÉgyptologiesciencesExpositionsbnf Valeurs Actuelles
Le député LFI Ugo Bernalicis accusé de « comportement déplacé » dans un rapport enterré par le parti
L’affaire Taha Bouhafs n’a pas encore fini d’avoir des conséquences sur La France insoumise. À la suite de l’éviction de l’ex-candidat et de l’émergence des accusations visant Damien Abad, Mediapart a consacré un dossier au traitement des accusations de violences sexuelles au sein des partis politiques. Le journal fondé par Edwy Plenel y évoque notamment l’existence d’accusations à l’encontre du député LFI Ugo Bernalicis : les faits, qui remonteraient à 2019, avaient été rapportés et compilés dans un rapport resté lettre morte.
Le document, daté du 18 avril 2019, est signé par le « pôle d’écoute et de vigilance contre les violences sexistes et sexuelles dans la FI », remplacé depuis par l’actuel comité de suivi contre les violences sexistes et sexuelles (CVSS), qui s’est occupé de l’affaire Bouhafs. Il évoque des « comportements problématiques » adoptés par Ugo Bernalicis à l’encontre d’une jeune femme, sans que soit précisé si le témoignage de cette dernière est direct ou a été rapporté par un tiers. Les faits listés sont qualifiés d’ « accablants » par Mediapart, qui fait également mention de « sanctions lourdes » préconisées par le pôle d’écoute – l’exclusion définitive d’Ugo Bernalicis du parti faisant partie des hypothèses listées.
Un rapport insuffisant
Depuis, pourtant, aucune sanction ne semble avoir été prise contre Ugo Bernalicis – candidat à sa réélection dans la 2e circonscription du Nord. Selon Mediapart, jamais le Comité de respect des principes (CRP) du parti n’a pris de sanction contre le député, alors même que le rapport lui a été transmis et qu’il a déjà pu sanctionner d’autres personnalités pour des faits similaires.
Contacté par Mediapart, le CVSS a un temps affirmé ne pas trouver trace d’un tel dossier, avant de l’exhumer quelques jours plus tard. En réponse aux questions du journal, il avance que le rapport concernant Ugo Bernalicis « ne peut être considéré comme un rapport de notre comité », ce dernier émanant du pôle d’alerte qu’il a remplacé depuis, et dont tous les membres ont changé.
« Au regard de nos standards d’aujourd’hui, cela ne ferait pas office de signalement », explique l’un des membres du Comité, qui estime notamment que l’absence de l’identité de la jeune femme concernée est une faille sérieuse. Le CVSS précise toutefois qu’il examinerait immédiatement tout nouveau signalement émanant d’une femme « que l’on peut identifier et rencontrer ». De son côté, Ugo Bernalicis assure n’avoir jamais été informé de l’existence d’un tel dossier, et nie l’ensemble des faits rapportés.
France24 - Monde
États-Unis : après la fusillade au Texas, la position délicate du gouverneur Greg Abbott
Publié le : 25/05/2022 - 22:24Modifié le : 26/05/2022 - 09:41
Henrique VALADARES
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Alors que les États-Unis sont en deuil après la fusillade dans la ville texane d'Uvalde, qui a fait mardi 21 morts, principalement des enfants, le débat sur le contrôle des armes est relancé. Le gouverneur du Texas, Greg Abbott, qui a regretté un drame "atroce et insensé" est sous le feu des critiques des citoyens et des chercheurs. Ces derniers pointent le fait que cet ultra-conservateur a allégé les contrôles des armes à feu à plusieurs reprises et appelé les Texans à en acheter davantage.
"Les Texans pleurent les victimes de ce crime insensé, [nous] pleurons cette perte horrible et exhortons tous les Texans à se rassembler", a tweeté mardi 24 mai le gouverneur du Texas, Greg Abbott, après la fusillade dans cette ville près de la frontière avec le Mexique. Quelques heures auparavant, un adolescent âgé de 18 ans avait ouvert le feu dans une école primaire, tuant 19 enfants âgés d'une dizaine d'années et deux enseignants. Et ce "d'une façon atroce et insensée" a ajouté cet ultraconservateur. Le tireur a ensuite été abattu par la police.
Le drame a choqué les États-Unis et de nombreux autres pays. "Il est temps de transformer la douleur en action", a réagi Joe Biden, visiblement ému, dans une allocution solennelle à la Maison Blanche. "Quand, pour l'amour de Dieu, allons-nous affronter le lobby des armes ?", a lancé le président américain, se disant "écœuré et fatigué" face à la litanie des fusillades en milieu scolaire.
Peu après la tuerie, de nombreux internautes ont remis en lumière les anciens tweets du gouverneur : "J'ai HONTE : le Texas est le deuxième du pays dans les nouveaux achats d'armes à feu, derrière la CALIFORNIE. Accélérons le rythme, les Texans", avait tweeté Greg Abbott, en octobre 2015.
I'm EMBARRASSED: Texas #2 in nation for new gun purchases, behind CALIFORNIA. Let's pick up the pace Texans. @NRA https://t.co/Ry2GInbS1g
October 28, 2015Des observateurs, spécialistes et simples citoyens accusent Greg Abbott "d'hypocrisie". Car ce républicain a lui-même annoncé en janvier 2022 avoir "signé plus de vingt lois pour protéger les droits du deuxième amendement [de la Constitution américaine – garantissant le droit au port d'armes]", a-t-il dit en déclarant sa candidature à un troisième mandat de gouverneur.
"C'est de votre faute !", lui a ainsi lancé, mercredi, lors d'une conférence de presse, son rival démocrate, Beto O'Rourke, qui l'affrontera lors des prochaines élections pour le poste de gouverneur, en novembre 2022.
Si les mobiles du tireur d'Uvalde sont encore inconnus, le jeune américain aurait acheté un fusil, des munitions et une tenue paramilitaire de façon légale. "Vous dites que cela n'était pas prévisible, c'était complètement prévisible à partir du moment où vous avez décidé de ne rien faire", a fustigé le démocrate de 49 ans. "Je défends les enfants de cet État pour que cela ne se reproduise plus", a-t-il ajouté.
"Ultraconservateur" aux "positions très dures"
"Greg Abbott est un ultraconservateur : il a remplacé Rick Perry, qui est arrivé après George W. Bush, et suit la même tradition ", explique à France 24 Françoise Coste, professeure de civilisation américaine à l'université Toulouse-Jean-Jaurès. "Sa grande différence est qu'il est handicapé [il est paraplégique depuis un accident à 26 ans], chose rare dans la vie politique américaine et républicaine. Certains auraient pu penser qu'il serait par conséquent empathique et aurait une sensibilité sociale, mais c'est bien le contraire : il est connu pour des positions très dures, notamment sur les armes, l'avortement et l'immigration."
Depuis juin 2021, ce soutien indéfectible de l'ex-président Donald Trump a signé plusieurs lois emblématiques pour les conservateurs américains, commençant par un texte autorisant tout texan majeur à porter une arme à feu en public et à demander une licence. En septembre, l'État du Sud a commencé à appliquer une des lois anti-avortement les plus restrictives des États-Unis.
"Mais il est très hypocrite : comme son parti, Greg Abbott insiste sur le fait que les tueries ne sont qu'une question de santé mentale. Mais il est contre l'Obamacare ! Il est donc contre les programmes qui permettraient d'établir un suivi psychiatrique pour les plus défavorisés", résume la chercheuse.
Dans sa conférence de presse, mercredi, Greg Abbott a répété plusieurs fois que l'assaillant était une "personne démente", "sans antécédents criminels, ni de maladie mentale". Bien qu'il ait insisté sur le fait qu'"il n'y a pas eu d'information qui aurait pu laisser prévoir [ce drame]", le gouverneur a toutefois insisté sur "la recrudescence de problèmes de santé mentale dans la ville d'Uvalde, selon les autorités locales".
"Il se délecte à exploiter les différences idéologiques entre les rouges et les bleus [les républicains et les démocrates]", dit la chercheuse. "Non seulement il exacerbe ces positions, mais il fait également d'horribles blagues à ce sujet, comme pour ce tweet sur les ventes d'armes."
Favori aux élections de gouverneur malgré un "manque de charisme"
Mais Greg Abbott n'a pas le "charisme" de ses prédécesseurs, il est plutôt une "énigme", estime le mensuel Texas Monthly. "Dans l'ensemble, il s'est plutôt concentré sur ce à quoi il s'oppose : le programme 'libéral radical'."
Cette stratégie semble porter ses fruits : le républicain de 63 ans n'a jamais perdu une échéance électorale et est le favori aux élections de gouverneur prévues en novembre, malgré "une voix robotique", selon le site Politico. Avant même de déclarer sa candidature à un troisième mandat à la tête du Texas, en janvier, il avait déjà levé 55 millions de dollars (environ 52 millions d'euros) pour sa campagne – plus que n'importe quel autre candidat texan – en plus du soutien de Donald Trump.
"Il est sur la même ligne que l'ex-président, et cela suffit à rassurer les électeurs, car ses idées vont de soi", complète Françoise Coste. "Son manque de charisme n'est pas très grave au niveau local".
Abbott prévu pour parler devant le NRA
Mais beaucoup de voix s'élèvent contre lui après la tuerie d'Uvalde. D'autant que, selon le journaliste de la MSNBC Kyle Griffith, le gouverneur devait prendre la parole à la rencontre annuelle du lobby pro-armes américain, le National Rifle Association (NRA), vendredi 27 mai. Une intervention prévue de longue date, mais qui tombe mal. D'autant que l'événement est prévu à Houston, "à quelques centaines de kilomètres d'Uvalde", en présence du sénateur républicain du Texas Ted Cruz et l'ex-président Donald Trump.
At the moment, Republicans Greg Abbott, Ted Cruz, and Donald Trump are scheduled to speak at the NRA's annual meeting in Houston in three days. Houston is only a few hundred miles away from Uvalde.
May 24, 2022"Malgré ses contradictions, Greg Abbott ne va pas changer d'opinion sur les armes à feu, car cela signerait la fin de sa carrière : à chaque fois qu'un républicain texan a mentionné un éventuel contrôle des armes, c'était sa mort politique", précise Françoise Coste.
En face, le premier rival démocrate crédible depuis des années
Son rival pour le poste de gouverneur, Beto O'Rourke, semble vouloir capitaliser sur ce débat relancé autour de la prolifération des armes à feu. La nouvelle "star" du parti démocrate a tweeté mercredi que "ces massacres ne sont pas des catastrophes naturelles, ni des actes de Dieu, ni le fruit du hasard. Ce sont des conséquences directes et totalement prévisibles des choix faits par Greg Abbott et la majorité des membres du corps législatif".
Ce jeune candidat démocrate veut "tester le pouvoir de son camp" en novembre, dans un État solidement conservateur mais "dont la population s'est beaucoup diversifiée ces dernières années", selon le New York Times. "Ces élections seront intéressantes, car les démocrates ne suscitaient pas l'envie des électeurs texans jusque-là et cela a changé", poursuit Françoise Coste. "Et il sera très généreusement financé par le parti, donc la course sera compétitive".
"Mais il a très peu de chances de gagner", écarte la chercheuse, et ce malgré le dernier drame.
Pas de changement de position
Car le débat tourne pratiquement à vide étant donné l'absence d'espoir d'une adoption par le Congrès d'une loi nationale ambitieuse sur la question. Chris Murphy, sénateur démocrate de l'État du Connecticut (nord-est des États-Unis), a "supplié" mardi ses collègues élus d'agir, assurant que ces tragédies n'étaient pas "inévitables" : "Cela n'arrive que dans ce pays, et nulle part ailleurs. Dans aucun autre pays les enfants ne vont à l'école en pensant qu'ils pourraient se faire tirer dessus".
Mais selon Françoise Coste, ces appels sont vains : "Les fractures idéologiques sont encore plus radicales depuis la présidence de Donald Trump, tout le parti a dû le suivre dans la radicalisation".
Les États-Unis – pays le plus lourdement armé du monde, selon le groupe suisse de chercheurs Small Arms Survey – ne peuvent pas changer leurs règles sans l'accord de 60 sénateurs fédéraux sur 100. Alors que les États ruraux, plutôt favorables au port d'armes, ont déjà une surreprésentation au Sénat, la chambre haute est partagée à égalité totale entre démocrates et républicains.
"Il n'est pas possible de changer les républicains actuellement. Si la fusillade de Sandy Hook [qui a fait 26 victimes en 2012, dont 20 enfants âgés de 6 et 7 ans, NDLR] n'a pas été suffisante pour inciter à un changement, celle-ci n'y fera rien non plus", regrette Françoise Coste.
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États-Unis : un tireur tue 19 enfants et deux adultes dans une école du Texas
Revue de presse
Fusillade dans une école du Texas : "un suicide national"
Le Débat de France 24
Fusillade au Texas : un contrôle des armes impossible ?
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L’enjeu de la recherche publique
ChroniqueSylvestre HuetQuel effort pour la recherche scientifique et technologique ? Le débat précédant le deuxième tour de l’élection présidentielle a très peu abordé cette question cruciale. Dommage, mais révélateur ; aucun des deux protagonistes n’ayant à se glorifier d’une action ou de propositions fortes. Emmanuel Macron a poursuivi une politique rabougrissant notre recherche publique. Et subventionné la recherche privée sans contrôle ni orientation vers les besoins sociaux. Son adversaire ne mérite même pas un commentaire.
Dommage, car il est difficile d’imaginer un futur meilleur à technologies constantes. Le rapport du Groupe 3 du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le dit à sa manière. Pour rester crédibles, ses auteurs se sont interdit toute spéculation technologique reposant sur des avancées scientifiques futures. C’est raisonnable. Mais met paradoxalement en lumière la nécessité de les rechercher. Surtout lorsque des pistes s’ouvrent qui diminuent les contraintes sociales et économiques très fortes des scénarios permettant d’éviter le dérapage climatique.
Ainsi, une étude récente (1) a fait un premier pas vers l’objectif de rendre les céréales de grande culture aptes à utiliser l’azote de l’air, grâce à une symbiose avec une bactérie. Le phénomène qui rend si utiles les légumineuses (pois, fèves, luzerne…). L’avancée, réalisée avec une orge et une bactérie dont les génomes ont été modifiés, est une démonstration de laboratoire encore loin d’un usage agricole. L’impact d’un succès final serait toutefois formidable, réduisant drastiquement l’apport d’azote aux céréales cultivées par des engrais dont la production et l’usage sont nocifs pour le climat et l’environnement. Et facilitant l’objectif d’alimenter une population mondiale en croissance sans y recourir encore plus massivement.
Il est trop tôt pour savoir si cette avancée débouchera. Mais soulignons qu’elle trouve l’une de ses origines dans une publication de 1997 d’une équipe française (2). Illustration de la durée souvent nécessaire aux véritables ruptures technologiques. Et donc d’un soutien public plus fort à la recherche scientifique qui en est la source. Les citoyens soucieux d’avoir une Assemblée nationale et un gouvernement travaillant à cet objectif disposent donc d’un élément de choix pour les élections législatives qui s’annoncent.
(1) Timothy L. Haskett et al., www.pnas.org/doi/abs/10.1073/pnas.2117465119
(2) P. Oger et al., Nat. Biotechnol. 15, 369 – 372 (1997).
la chronique scientifique de sylvestre huetsciencesRecherche scientifiqueGiec France24 - Monde
Pourquoi la propagation de la variole du singe dans le monde surprend
Publié le : 23/05/2022 - 18:01
Sébastian SEIBT
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Julie CHOUTEAU
Près d’une centaine de cas de variole du singe dans douze pays hors des foyers traditionnels de la maladie ont été confirmés, samedi, par l’Organisation mondiale de la Santé. Les autorités et les scientifiques rappellent que le risque de propagation de ce virus est faible, mais reconnaissent que la chaîne de transmission est très inhabituelle.
Ce sont 92 contaminations confirmées et une grande inconnue. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) est revenue pour la première fois, samedi 21 mai, sur la multiplication des cas de variole du singe dans le monde.
L'institution a confirmé la présence de cette maladie dans douze pays hors d'Afrique, qui était jusqu'à présent le seul continent à avoir connu des épidémies de variole du singe. Le Portugal, l'Espagne et le Royaume-Uni sont les principaux foyers de propagation avec plus de 20 cas chacun, tandis que la France a confirmé, vendredi 20 mai, le premier diagnostic positif.
Cette maladie est une zoonose - transmise à l'homme par l'animal - identifiée pour la première fois chez des singes en laboratoire en 1958 et qui appartient à la même famille que la varicelle ou la variole. Beaucoup moins mortelle que cette dernière, la variole du singe existe actuellement sous deux formes : l'une qui s'est propagée essentiellement en République démocratique du Congo et au Congo-Brazzavile, et l'autre plus à l'ouest du continent, principalement au Nigeria. "C'est cette deuxième souche, moins dangereuse, que l'on retrouve actuellement en Europe et en Amérique du Nord", précise Matthias Altmann, épidémiologiste à l'université de Bordeaux et spécialiste des maladies infectieuses en Afrique.
La plupart du temps, les symptômes du virus - fièvre, toux, maux de tête et éruptions cutanées - disparaissent d'eux-mêmes après quelques semaines et aucun des patients recensés en Europe et en Amérique du Nord n'est décédé de cette maladie.
Aucun lien direct avec un pays où le virus est endémique
Si l'origine de ce virus est bien connue, ce qui inquiète actuellement les scientifiques, c'est "qu'une majorité des cas de variole du singe n'avaient aucun lien direct avec un pays africain où la situation de ce virus est endémique, ce qui est très inhabituel", note l'OMS. "Il y a une transmission autochtone du virus à laquelle on n'avait pas encore été confronté avec cette maladie et qu'on ne s'explique pas", confirme Charlotte Hammer, spécialiste des maladies infectieuses à l'université de Cambridge, interrogée par le site Science Media Centre.
Jusqu'à présent, ce virus ne sortait que très exceptionnellement d'Afrique, et lorsque cela arrivait, il était très simple de trouver un lien. "Il y a eu des dizaines de cas aux États-Unis en 2003 qui étaient liés à un rongeur porteur du virus qui venait d'Afrique. En 2018, une infirmière britannique avait été exposée à cette maladie à l'hôpital en changeant les draps du lit d'un patient qui avait été contaminé au Nigeria", rappelle Paul Hunter, professeur de médecine à l'Université d'East-Anglia.
Si la variole du singe se transmet peu et qu'il est généralement aisé de remonter la chaîne des contaminations, c'est parce que cette maladie "est beaucoup moins contagieuse que le Covid-19, car il faut généralement un contact direct et proche avec un porteur", résume Matthias Altmann. Pour le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), c'est d'ailleurs l'une des principales raisons pour laquelle "la probabilité de contagion est très faible". "On pense, en outre, qu'elle se transmet après l'apparition des premiers symptômes", précise Matthias Altmann.
Les principaux vecteurs de contamination de la variole du singe sont "les cloques et les plaies sur le visage, les mains et les pieds qui apparaissent chez un individu infecté", souligne Paul Hunter. Rien à voir avec la propagation silencieuse du Sars-Cov-2, amplifiée par les porteurs asymptomatiques, qui a rendu la pandémie tellement difficile à contrôler.
Moins de vaccinés contre la variole
C'est pourquoi l'explosion actuelle des cas de variole du singe dans le monde a pris la communauté scientifique par surprise. Un élément d'explication vient "de la hausse continue du nombre de cas de contaminations sur le continent africain ces dernières décennies, ce qui faisait qu'une exportation du virus devenait de plus en plus probable", constate Matthias Altmann.
Une augmentation due, quant à elle, à un nombre toujours plus important de personnes qui ne sont pas ou plus protégées contre cette famille de virus. "Le vaccin utilisé pour protéger de la variole est aussi efficace contre la variole du singe. Mais il n'est plus utilisé depuis 1980, car l'OMS juge que la variole a été éradiquée, ce qui fait qu'il y a de moins en moins de personnes vaccinées et immunisées dans le monde", souligne Paul Hunter.
Mais encore faut-il un ou plusieurs élément(s) déclencheur(s) qui favoriserait une propagation sans frontière. En Espagne, l'un des pays européens les plus touchés avec 30 cas confirmés, les autorités cherchent actuellement à déterminer si un festival qui s'est déroulé début mai sur l'île de Grande Canarie pourrait être l'un des principaux foyers de contamination, explique le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung.
Plus de 80 000 personnes y étaient réunies pendant dix jours pour faire la fête et des Italiens, Madrilènes et des résidents de l'île voisine de Ténérife ont ensuite été atteints par la variole du singe.
Mutation peu probable
Dans cette quête pour comprendre cette hausse des cas dans le monde, un autre élément est apparu qui a surpris les scientifiques : le facteur sexuel. À l'heure actuelle, "la plupart des cas, mais pas tous, concernent des hommes ayant eu des rapports sexuels avec d'autres hommes ", note l'OMS. "C'est la première fois que j'entends parler de transmission lors de rapports sexuels pour la variole du singe", reconnaît Paul Hunter.
Mais "il faut faire très attention à ne pas encore parler de maladie sexuellement transmissible", martèle ce spécialiste. Après tout, la contamination se fait lors de contacts directs avec une zone infectée, ce qui a plus de risque de se produire lors de rapports intimes.
La multiplication des contaminations pourrait aussi "être due au fait qu'il peut s'agir d'une mutation du virus qui serait plus contagieuse que la souche originelle", note Matthias Altmann. L'évolution du Covid-19 a montré à quel point les variants pouvaient changer la face d'une épidémie.
Mais la variole du singe est très différente du Sars-CoV-2 sur ce point. "Même si l'hypothèse n'est pas impossible, cette famille de virus à ADN est beaucoup plus stable et mute moins souvent que les virus à Arn tels que le Sars-CoV-2", précise Matthias Altmann. En outre, le Portugal a entrepris de séquencer le génome de la souche qui circule actuellement en Europe et "elle serait identique à celle qui est active en Afrique de l'Ouest", ajoute cet expert.
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Variole du singe : des infections quotidiennes enregistrées au Royaume-Uni
France24 - Monde
À Taïwan, "plus la capacité militaire de la Chine augmente, plus le risque d'invasion grandit"
Publié le : 23/05/2022 - 19:09
Cyrielle CABOT
Lundi, Joe Biden a provoqué la colère de Pékin en réaffirmant, lors d'un voyage au Japon, qu'il défendrait Taïwan en cas d'invasion par la Chine, relançant l'inquiétude d'une attaque imminente. Mais, malgré les apparences, attaquer l'île serait un défi extrêmement compliqué pour l'armée chinoise.
En mai 2021, The Economist présentait Taïwan comme "l'endroit le plus dangereux du monde". Selon l'hebdomadaire britannique, ce n'est qu'une question de temps avant que la Chine n'envahisse cette petite île située à environ 160 km de ses côtes, et qu'elle considère comme l'une de ses provinces historiques.
Un an plus tard, la menace ne cesse de s'accentuer au fur et à mesure que des exercices militaires chinois se succèdent au large de l'île. Lors des derniers en date, début mai, un porte-avions chinois et cinq destroyers ont été déployés à quelque 500 km des côtes. Dans le même temps, plusieurs aéronefs survolaient la zone d'identification de défense aérienne taïwanaise. Au total, en 2021, Taïwan a ainsi enregistré 969 incursions de ce genre, selon une base de données compilée par l'AFP – près de trois fois plus que l'année précédente.
Lundi 23 mai, cette crainte s'est faite encore plus vivace à l'occasion d'une escalade verbale entre Pékin et Washington, un allié historique de l'île. En déplacement au Japon, le président américain Joe Biden a fustigé les manœuvres militaires chinoises, estimant que Pékin "flirte avec le danger". Mais surtout, il a de nouveau averti que les États-Unis défendraient Taïwan militairement en cas d'invasion. Pékin a rétorqué immédiatement, mettant en garde de ne pas "sous-estimer" sa "ferme détermination à protéger sa souveraineté."
Des moyens militaires chinois encore insuffisants
Face à cette intensification de l'activité militaire et à ces nouvelles menaces, se pose une question : la Chine est-elle effectivement prête à attaquer Taïwan ? "À court terme, cela paraît peu probable", tranche Mathieu Duchâtel, directeur du programme Asie à l'Institut Montaigne, auteur de "La Chine en 2022 : l'armée au cœur des enjeux".
Première raison : si la Chine dispose d'une puissance militaire considérable, cela n'est pas encore suffisant pour s'assurer une victoire en cas d'offensive. "Les dépenses militaires de la Chine ont été multipliées environ par sept en une vingtaine d'années, ce qui lui a permis de se moderniser et de se renforcer", détaille Antoine Bondaz, chercheur spécialiste de la Chine à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). Selon le ministère chinois de la Défense, le budget militaire atteignait un montant équivalent à 174 milliards de dollars en 2019. Il est annoncé à 270 milliards en 2023. "Pour autant, à court terme, cette force reste trop limitée pour envisager sérieusement une invasion totale puis le contrôle de Taïwan".
Car si Taïwan est loin d'avoir la même force de frappe que Pékin, elle peut se targuer de quelques atouts. "Sans même prendre en compte une intervention américaine, les forces armées taïwanaises ont la capacité d’engendrer des pertes très élevées pour Pékin, notamment en cas de tentative de débarquement par la mer ou par les airs", assure Mathieu Duchâtel.
"Les Taïwanais ont bâti une bonne défense asymétrique. Ils ont des missiles très précis et très performants qui leur permettront de contre-attaquer", précise Antoine Bondaz. Autre atout pour Taïwan : sa géographie. Outre son caractère insulaire, qui rend nécessairement plus difficile son approche, l'île profite aussi d'un terrain montagneux qui compliquerait les offensives sur le territoire.
Une stratégie à redéfinir après la guerre en Ukraine
Par ailleurs, jusqu'alors, détaillent les deux spécialistes, l'idée de conquérir Taïwan par la force passait par une intervention armée éclair, avec une capitulation de Taipei au bout de quelques jours. "Toute la stratégie visait à agir vite, pour obtenir une capitulation avant une intervention possible des États-Unis", explique Antoine Bondaz.
Depuis le 24 février, la guerre en Ukraine est venue bousculer ce scénario. "Les Chinois ont vu l'échec de la blitzkrieg russe et en tirent des leçons. Cela les force à repenser leurs options militaires vis-à-vis de Taïwan. Selon moi, cela éloigne encore le risque d'une opération à court terme."
Les deux spécialistes sont donc sans appel : une invasion de Taïwan "à court terme" paraît "peu probable". "Mais il ne faut jamais oublier que ce statu quo peut sauter à n'importe quel moment", estime Mathieu Duchâtel.
Ce dernier craint ainsi particulièrement l'année 2023 qui pourrait voir émerger une nouvelle escalade de tensions, avec l'horizon des élections législatives en janvier 2024. "Actuellement, Taïwan, sous la présidence de Tsaï ing-wen, a une politique très prudente vis-à-vis de Pékin", explique le sinologue. "Mais avec Joe Biden qui réaffirme la protection américaine, cela pourrait amener à une plus grande prise de risque du côté taïwanais. Aujourd'hui, on ne semble pas tendre vers cela. Mais c'est une hypothèse."
Et le chercheur de s'interroger : "Que se passerait-il si un candidat beaucoup plus indépendantiste émergeait ? Pékin a toujours été très clair sur le fait qu'une déclaration formelle d'indépendance déclencherait directement une intervention armée."
De son côté, Antoine Bondaz n'exclut pas que Pékin envisage d'autres types d'offensives, sans aller jusqu'à une invasion complète. "Elle peut opter pour d'autres types d'opérations comme un blocus de l'île ou une prise de contrôle d'autres îles de la zone", craint-il. "Bien sûr, rien ne dit qu'elle va le faire, mais elle en aurait les moyens."
"La communauté internationale doit jouer un rôle dissuasif"
"Quoiqu'il en soit, l'objectif de la Chine a toujours été clair : elle veut conquérir Taïwan", martèle encore Antoine Bondaz. "Et plus ses forces militaires augmentent, plus la menace d'une invasion de Taïwan grandit", poursuit-il. "Et si elle n'en a pas les moyens aujourd'hui, elle en aura les moyens dans quelques années."
Le chercheur insiste donc sur l'importance d'une prise de position de la part de la communauté internationale. "Elle joue un rôle très important pour réussir à dissuader la Chine d'utiliser la force", poursuit-il. "Elle doit lui faire comprendre que le coût – en termes humains, militaires mais aussi géopolitiques – est prohibitif."
Cet aspect dissuasif était exactement l'enjeu de la prise de parole de Joe Biden lundi, selon Mathieu Duchâtel. "En faisant cette déclaration, il a voulu souligner les différences entre l'Ukraine et Taïwan. L'objectif était de montrer à Pékin que si les États-Unis ne combattent pas aux côtés de Kiev, directement contre les forces russes, une tentative d’invasion de la Chine provoquerait une intervention américaine directe."
"Depuis un an environ, on a un changement de posture de la communauté internationale. Du côté des États-Unis, Joe Biden s'exprime beaucoup plus clairement sur sa volonté d'intervenir en cas d'invasion. Mais on voit aussi plus de prises de position de la part du Japon, de l'Australie, mais aussi de l'Europe", salue Antoine Bondaz. "Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que Joe Biden a choisi de faire cette annonce lors d'un déplacement au Japon. Il montre qu'il y a un front uni contre la Chine."
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JEUX D'INFLUENCE
Comment la Chine pousse les Européens dans les bras de Taïwan
ANALYSE
Entre Russie et Occident, la Chine confrontée au "dilemme ukrainien"
L'Entretien de France 24
Pour le ministre taïwanais des Affaires étrangères, la menace chinoise est "très sérieuse"
France24 - Monde
En Pologne, les femmes se mobilisent pour permettre aux Ukrainiennes d’accéder à l’avortement
Publié le : 14/05/2022 - 18:03
Bahar MAKOOI
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D’un côté de la frontière la guerre, de l’autre des lois anti-IVG. Pour les déplacées ukrainiennes en Pologne, avorter relève du parcours du combattant. Des ONG leurs viennent en aide.
"Nous avons commencé à recevoir des sollicitations d’Ukrainiennes réfugiées en Pologne dès la première semaine suivant le début de la guerre en Ukraine", raconte Venny Ala-Siurua, directrice de Women on web. Depuis plus de quinze ans, cette ONG basée au Canada aide les femmes à avoir accès à l’IVG dans les pays aux lois restrictives, en leur faisant parvenir, par la poste, des kits d’avortement médicamenteux pour les grossesses de moins de 12 semaines, après une téléconsultation gratuite avec un médecin.
"Très vite, nous avons dû organiser un service d’assistance en ukrainien", poursuit Venny Ala-Siurua. La hotline de Women on web, qui répond déjà en seize langues à travers le monde, reçoit au moins cinq appels par jour en provenance de réfugiées ukrainiennes en Pologne. Depuis le début de l’invasion russe, une soixantaine d’entre elles ont pu recevoir des kits d’avortement à temps.
La Pologne, où près de trois millions d’Ukrainiens, dont 90 % de femmes et d’enfants, ont trouvé refuge depuis le début du conflit, n’autorise le recours à l’IVG qu’en cas d’inceste, de mise en danger de la vie de la mère ou de viol. Encore faut-il prouver le viol dans le délai imparti pour pouvoir bénéficier d’une interruption volontaire de grossesse. "Il faut pour cela présenter un certificat du procureur attestant que vous avez bien été violée. Et avant cela, il y a une enquête. Vous imaginez le temps que ça prend ? Avorter est déjà très compliqué pour les Polonaises, alors que dire des réfugiées ukrainiennes… Cela relève de l’impossible", se désole Mara Clarke d’Avortement sans frontières. "Les Ukrainiennes sont désormais soumises aux mêmes lois atroces contre l’avortement que subissent les Polonaises".
Solidarité entre Polonaises et Ukrainiennes
Alors la solidarité s’organise entre les femmes des deux pays voisins. "Les Polonaises sont habituées à combattre les fausses informations circulant sur l’avortement dans leur pays. Elles sont très investies dans le soutien aux réfugiées ukrainiennes", souligne Venny Ala-Siurua. Une aide d’autant plus précieuse que Human Rights Watch (HRW) avait alerté, fin avril, sur l’absence de mesures "pour dépister les abus ou identifier le besoin de traitements appropriés", médicaux ou psychologiques "après un viol ou des violences sexistes" dans cinq centres d’accueil pour réfugiés ukrainiens visité par l’ONG en Pologne.
Un manque de soin démenti par la Fédération polonaise pour les femmes et la planification familiale, qui a assuré à HRW avoir mis en place une ligne téléphonique d'assistance gynécologique et ne pas connaître de cas où des femmes ukrainiennes se seraient vu refuser des soins à la suite de violences sexuelles.
Le Parlement européen a, lui aussi, demandé, début mai, aux pays accueillant les femmes fuyant l’Ukraine de leur donner accès aux soins gynécologiques, à la contraception et à l'avortement, estimant "inacceptable que des femmes qui se réfugient dans l'UE soient privées des services fondamentaux de santé sexuelle et génésique".
L'organisation Avortement sans frontières, qui travaille avec six ONG partenaires, dont deux sont basées en Pologne, affirme avoir reçu 326 appels de femmes déplacées en Pologne, entre le 1er mars et le 1er mai, et que la plupart ont pu avorter en toute sécurité avec des pilules. Tout comme Women on web, elle a vu les demandes se multiplier depuis la guerre en Ukraine.
Un risque pour les militantes polonaises
En Pologne, il est légal de donner des informations sur l’IVG. Sur place, les partenaires polonais d’Avortement sans frontières voyagent dans le pays et réalise un travail de fond. Mais si quelqu’un appelle la hotline et a besoin de recourir à une IVG, l’envoi de médicaments abortifs doit se faire depuis un pays extérieur. "De nombreuses Polonaises sont bénévoles et font un travail de terrain formidable, mais parfois risqué", explique Mara Clarke.
L’une des militantes pour le droit à l’avortement en Pologne vient de l’apprendre à ses dépens. Il y a quelques mois, Justyna Wydrzyńska, fondatrice d’Abortion Dream Team, un collectif qui fait campagne contre la stigmatisation de l’avortement dans le pays, a aidé une femme qui fuyait une relation violente en lui donnant, dans l’urgence, un paquet de pilules abortives. Le mari violent a porté plainte et pour ce geste, elle encourt jusqu’à trois ans de prison et sera jugée devant un tribunal de Varsovie le 14 juillet.
"Si tu es Polonaise et que tu aides directement une réfugiée ukrainienne à avorter tu risques gros. Que faire si une déplacée que tu héberges te demande de l’aide dans l’urgence ? À partir de quand es-tu coupable ? Si j'héberge une réfugiée et que je la laisse utiliser mon adresse pour commander des pilules, suis-je pénalement responsable ? Si je la conduis à une clinique ? Si je lui donne de l'argent pour le bus vers une clinique d'avortement ?", soulève Mara Clarke.
Dans les cas où le délai de 12 semaines de grossesse est passé, Avortement sans frontières finance des voyages pour prendre les déplacées ukrainiennes en charge en Allemagne, aux Pays-Bas ou au Royaume-Uni, comme elle le faisait déjà et continue de le faire pour les Polonaises.
Sans compter qu’avant la guerre en Ukraine, un certain nombre de Polonaises se rendaient par leurs propres moyens en Ukraine pour y bénéficier d’une interruption volontaire de grossesse, ce qui est désormais impossible.
Risque de voir arriver des Ukrainiennes avec des grossesses tardives
À mesure que certaines zones occupées par les Russes sont libérées par les forces ukrainiennes, Mara Clarke alerte : "Nous nous attendons à ce que des Ukrainiennes ayant besoin d'avortements plus tardifs commencent à nous demander de l'aide bientôt. Nous nous attendons également à ce que ces chiffres montent en flèche à mesure que d'autres déplacées traversent les frontières, s'installent et découvrent leur grossesse".
Un constat partagé par Women on web. Joignable depuis l’Ukraine, l'ONG a observé "un afflux des demandes à chaque fois qu’une ville est libérée, comme ce fut le cas à Boutcha", précise Venny Ala-Siurua. En Ukraine, l'organisation met en contact les femmes qui en ont besoin avec les associations et les centres médicaux encore fonctionnels les plus proches de chez elles. En parallèle, la Fédération internationale pour la planification familiale (IPPF), dont le Planning français est membre, envoie des pilules abortives ainsi que des fournitures et de l'équipement pour rendre possible les avortements chirurgicaux dans les hôpitaux ukrainiens.
À Paris, l’Association de défense de la démocratie en Pologne (ADDP) se tient prête. "Nous avons pris contact avec l’assistance publique des hôpitaux de Paris, un réseau de cabinets de gynécologie privé et le planning familial qui nous ont assurés que les Ukrainiennes envoyées ici seront immédiatement prises en charge", explique Joanna Lasserre, présidente de l’ADDP, qui accueille et accompagne des réfugiés dans la capitale française depuis le début de la guerre.
"Ces cas sont délicats, nous ont prévenus nos partenaires associatifs polonais, ce sont des femmes qui viennent des régions les plus touchées par les violences de l’armée russe et il est possible qu’elles aient subies ou aient été témoins de violences sexuelles", prévient Joanna Lasserre. L’association a d’ores et déjà préparé des brochures en ukrainien détaillant le fonctionnement de la prise en charge pour interruption de grossesse en France. "Nous voulons les rassurer un maximum, on a de la chance ici, elles seront bien accompagnées".
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États-Unis : les démocrates du Sénat tentent en vain de garantir l'accès à l'avortement
DROITS DES FEMMES
En Pologne, "les femmes paient le prix fort de la crise de l'État de droit"
Avortement : le délai légal passe de 12 à 14 semaines en France
Valeurs Actuelles
« Peut-il se regarder dans la glace ? » : Christian Jacob étrille Damien Abad et le gouvernement
S’il lui venait à l’idée de se chercher quelques soutiens, ce n’est pas certainement pas dans son ancienne famille politique que Damien Abad les trouverait. Jeudi 26 mai, au micro de RTL, Christian Jacob s’est montré aussi froid que possible au moment d’aborder le cas de son ancien collègue. Refusant de commenter la teneur des affaires – le nouveau ministre est accusé de deux viols en plus d’être cité dans une tentative de meurtre, le patron des Républicains a cependant assuré que c’est à Damien Abad et au gouvernement de décider de son éventuel départ.
Un refus d’obstacle qui n’a pas empêché Christian Jacob de s’interroger : « Est-ce qu’il est capable de se regarder dans la glace le matin en se levant ? », a-t-il glissé, n’oubliant pas d’égratigner le gouvernement au passage. « Quand j’entends le gouvernement dire qu’ils n’avaient pas d’information, on a envie de se pincer, bien évidemment qu’ils étaient informés », a lâché le patron des LR, qui quittera son poste à l’issue des législatives.
Un comportement politique « ignoble »
En revanche, Christian Jacob a assuré que lui n’avait jamais été informé des rumeurs courant sur Damien Abad, à l’époque où ce dernier siégeait encore dans les rangs de LR. « Je n’ai pas d’information dans ce domaine », a-t-il déclaré sur RTL, précisant n’avoir fait « l’objet d’aucune saisine à propos de Damien Abad, d’aucun signalement de victimes ». A l’entendre, en somme, il ne connaîtrait de son ancien député qu’une fâcheuse tendance à la trahison : « Je connais son comportement sur le plan politique, ça mérite débat, c’est assez ignoble comme comportement politique ».
Ce dossier traité, Christian Jacob a également donné quelques nouvelles de Valérie Pécresse et de sa campagne de dons. « Je pense que c’est bouclé, c’est à peu près bouclé, quasiment bouclé », a-t-il indiqué, plus d’un mois après la brutale élimination de sa candidate au premier tour de l’élection présidentielle. Passée sous la barre des 5%, Valérie Pécresse ne pouvait pas prétendre au remboursement public. Dès le 11 avril, elle avait appelé à la mobilisation générale de ses électeurs, s’étant elle-même personnellement endettée pour financer sa campagne.
Valeurs Actuelles
Paris : les habitants du 16e arrondissement s’inquiètent de l’installation d’un centre de soins pour toxicomanes
Les habitants du 16e arrondissement de Paris ne cachent pas leur inquiétude. Le 18 mai dernier, Anne Hidalgo annonçait la prochaine ouverture d’un centre d’accueil pour toxicomanes dans les locaux de l’ancien hôpital Chardon-Lagache. Une perspective qui alarme le voisinage, qui craint de voir son quartier devenir un nouveau « Stalincrack ». Amandine, une trentenaire qui aime amener ses enfants dans un parc situé à côté du futur complexe, redoute que la zone devienne un repère de toxicomanes. « Dans ce parc, il y a tellement d’endroits où ils pourraient s’installer », explique-t-elle à 20 Minutes.
Même topo pour un commerçant du quartier, qui glisse que ses clients ne parlent que de ça. « Il faut faire très attention, parce qu’il y a plusieurs lycées dans les parages », abonde Alain, retraité. Certes, reconnaît-il, le complexe que compte ouvrir la mairie de Paris n’est pas une salle de shoot : a priori, il n’accueillera pas des toxicomanes actifs, mais plutôt ceux qui sont en voie de guérison. Le retraité craint tout de même que l’ouverture de la salle de soins, en attirant les (ex-)clients, ne fasse venir les dealers. « Pourquoi ils ne construisent pas ce centre proche des endroits sensibles ? » se demande encore un élève du lycée Jean-Baptiste-Say.
Pas d’inquiétudes à avoir, assure la mairie
La réponse de la mairie à cette dernière question est, une fois n’est pas coutume, limpide : le 16e arrondissement a été choisi parce qu’il se trouve littéralement à l’opposé du Nord-Est parisien, où se concentrent la plupart des toxicomanes parisiens. Or, les consommateurs qui seront accueillis dans le 16e seront des repentis, a promis Anne Hidalgo. « Ce sont des personnes qui sont volontaires pour être hospitalisées », abonde Anne Souyris, adjointe à la Santé de la maire de Paris. Or, pour soigner un consommateur de crack, il faut « faire de la médicalisation loin de la scène de consommation ». Rien qui ne rassure vraiment les riverains, qui continuent à craindre le déplacement de dealers peu enclins à laisser partir leurs clients tout comme les excès de toxicomanes en manque de crack.
France24 - Monde
Turquie : les sanctions contre la Russie freinent les ambitions nucléaires d'Erdogan
Publié le : 19/05/2022 - 18:59
Bahar MAKOOI
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La première centrale nucléaire turque doit voir le jour en 2023. Construite et exploitée par un groupe russe, elle est un projet phare du président turc Recep Tayyip Erdogan, qui va devoir revoir ses ambitions à la baisse en raison des sanctions affectant ses créanciers.
La guerre en Ukraine vient mettre à mal l’un des projets les plus chers au président turc Recep Tayyip Erdogan. Elle pourrait entraîner d’importants retards de livraison de la centrale d’Akkuyu, toute première centrale nucléaire de la Turquie, censée entrer en production dès 2023. Une date qui ne doit rien au hasard puisqu’elle correspond au centenaire de la création de la République de Turquie, qui sera fêté en grande pompe par le régime turc.
Le projet est pharaonique. La centrale d'Akkuyu, située dans le sud du pays sur les bords de la Méditerranée, vise à fournir à la Turquie 10 % de ses besoins énergétiques avec ses quatre réacteurs de 1 200 mégawatts.
Avec ce projet, la Turquie ambitionne de devenir "un hub énergétique entre la mer Caspienne à l’est et l’Union européenne à l’ouest", explique Nora Seni, professeure à l’Institut de géopolitique de l’université Paris-VIII et ancienne directrice de l’Institut français d’études anatoliennes à Istanbul. Mais Akkuyu relève aussi d’une nécessité, comme le souligne Deniz Ünal, économiste au Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII), "la Turquie étant le pays du G20 qui dispose du moins de ressources énergétiques propres".
Et ce, alors que le pays voit ses besoins énergétiques décupler. "La Turquie, qui compte désormais 84 millions d’habitants, vient de dépasser l’Allemagne en population. Son industrie, très exportatrice, tourne à bloc et ambitionne à terme d’exporter encore plus en suivant la tendance de produire localement après la crise du Covid-19", poursuit Deniz Ünal.
Les Russes aux commandes de la centrale nucléaire
L'idée d’une centrale nucléaire en Turquie mijote depuis une trentaine d’années. Après de multiples appels d’offres et des rapprochements avortés avec des sociétés canadiennes mais aussi Suez ou Vinci, c’est Rosatom, l’entreprise nationale russe spécialiste du nucléaire qui finit par décrocher le contrat en 2010 – avec de très nombreux avantages. Nora Seni y voit "une façon pour la Turquie de jouer la surenchère vis-à-vis de l’Occident en faisant mine de se tourner vers la Russie".
"Un choix parfois critiqué par les Turcs eux-mêmes", souligne-t-elle, car avec ce projet, la Turquie a accordé des concessions de grande envergure à la Russie et accroît sa dépendance vis-à-vis de cette puissance qui lui fournit déjà pour plus de 50 % de ses besoins en énergie. Plusieurs banques russes, dont Sberbank et Sovcombank, financent entièrement la centrale. Rosatom construit et exploite Akkuyu, et en échange, Ankara paiera la société russe pour l’électricité produite pendant 25 ans. Rosatom gagne aussi des exonérations fiscales ainsi que le droit de construire et l’usage exclusif d’un port à proximité, soit une quasi-mainmise sur un bout de territoire turc.
Or les créanciers russes, frappés par les sanctions occidentales depuis l’invasion de l’Ukraine, ont été coupés du système bancaire international et se retrouvent dans l’incapacité de continuer à financer ce projet à 20 milliards de dollars. Ankara, qui a condamné la guerre en Ukraine, n’a pas de son côté participé aux sanctions.
Rosatom a jusqu'à présent échappé aux sanctions internationales, mais l'option aurait été examinée par les États-Unis. Si l’entreprise russe était sanctionnée, cela pourrait affecter l’importation des équipements nécessaires à la construction d’Akkuyu.
La Turquie incapable de trouver d’autres financements
Pour la Turquie, cela tombe au plus mal. "Le pays n’est pas loin d’une banqueroute. Ce n’est pas du tout le moment de financer de grands projets", explique Deniz Ünal. "Le pays manque cruellement de financements, et il aura du mal à en trouver auprès d’autres créanciers internationaux à cause de la crise économique qu’il traverse, en partie causée par une mauvaise politique dans le domaine monétaire et une inflation énorme – près de 70 % en avril."
Et quand bien même la Turquie trouverait de nouveaux investisseurs, ajoute l’économiste, le personnel turc a déjà été formé par Rosatom pour ce projet fait sur mesure. Il paraît donc impossible de se passer des Russes. Résultat : sur les quatre réacteurs prévus initialement pour la centrale d’Akkuyu, seul un, déjà sorti de terre, pourrait être livré pour l’an prochain. Une façon d’inaugurer la centrale sans perdre la face. Pour la Russie, il s’agit également de prouver qu'elle peut encore assurer ses exportations nucléaires malgré les sanctions.
Un projet contesté sur les plans écologique et sécuritaire
Si le temps presse pour le président turc, c’est aussi parce que le projet, inédit, est contesté depuis des années sur les plans écologique et sécuritaire. "Si la centrale d’Akkuyu voit le jour, ce sera la première centrale nucléaire sur la mer Méditerrannée, une mer relativement chaude. Il est problématique de construire ce genre de centrale sur une mer chaude, alors que nous sommes soumis au réchauffement climatique et que la technologie nucléaire nécessite un refroidissement [en général par un plan d'eau à proximité, NDLR]", relève Deniz Ünal.
Autre source d’inquiétude et non des moindres, la Turquie est sujette aux tremblements de terre. Or le site d'Akkuyu se situe à seulement 25 kilomètres d'une faille sismique. De nombreuses associations écologistes ont tiré la sonnette d’alarme mais n’ont jamais été entendues.
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DIPLOMATIE
Guerre en Ukraine : la Turquie jongle entre Moscou et Kiev sur fond d'intérêts économiques
ANALYSE
La Turquie peut-elle bloquer l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l'Otan ?
Erdogan en Arabie saoudite, plus de deux ans après l'assassinat de Jamal Khashoggi
France24 - Monde
Au Pakistan, Imran Khan met fin à sa "longue marche", mais exige des élections
Publié le : 26/05/2022 - 09:34
FRANCE 24
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Au terme d'une journée marquée par des échauffourées entre la police et les manifestants, l'ex-Premier ministre pakistanais Imran Khan, renversé le 10 avril par une motion de censure, est arrivé dans la nuit à Islamabad où il s'est adressé à une foule de supporteurs. Il a par ailleurs lancé un ultimatum au gouvernement, exigeant la convocation d'élections.
L'ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan, arrivé dans la nuit du mercredi 25 au jeudi 26 mai à Islamabad à la tête de plusieurs milliers de ses supporteurs, les a ensuite appelés à se disperser, mais en lançant un ultimatum au gouvernement, sommé de convoquer sous six jours des élections.
La police pakistanaise avait dès mercredi matin verrouillé l'accès à la capitale, placée sous haute surveillance, et bloqué plusieurs routes de province y menant, pour empêcher la "longue marche" convoquée par Imran Khan d'atteindre Islamabad.
Des échauffourées ont éclaté toute la journée entre la police, qui a recouru aux gaz lacrymogènes, et les manifestants qui ont tenté d'enlever les barrages placés sur la route d'Islamabad. En fin de soirée, un ordre de la Cour suprême a finalement contraint la police à laisser entrer les marcheurs dans la capitale.
Renversé le 10 avril par une motion de censure, Imran Khan et son parti, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI, Mouvement du Pakistan pour la justice), ont organisé de vastes rassemblements dans le pays pour faire pression sur la fragile coalition au pouvoir, imposée selon lui par une "conspiration étrangère".
Après une journée et une nuit de forte tension, l'ancien joueur vedette de cricket s'est adressé à une foule de quelques milliers de supporteurs dans le centre de la capitale, bien moins que ce qu'il avait escompté.
"Le message que je lance à ce gouvernement importé, c'est qu'il doit annoncer des élections sous six jours. Dissolvez les assemblées et convoquez une élection en juin", a-t-il déclaré, prévenant que si ce n'était pas le cas, il organiserait un nouveau rassemblement dès la semaine prochaine.
Heurts avec la police
Il a ensuite appelé à la fin de la présente marche et ses partisans ont commencé à se disperser. La date limite pour la tenue des élections législatives est fixée à octobre 2023, ce qui correspondait à la fin du mandat d'Imran Khan, élu en 2018.
Après avoir hésité, le gouvernement du Premier ministre Shehbaz Sharif semble avoir fait le choix de tenter de redresser un peu l'économie du pays, avant de se présenter devant les électeurs.
Imran Khan a été poussé sur la touche, car sa propre coalition a éclaté sous l'effet du délabrement de l'économie, avec une croissance restée nulle depuis trois ans, une inflation élevée, une roupie faible et une dette qui s'est creusée, ainsi que la détérioration de la situation sécuritaire.
Toute la journée mercredi, des heurts ont opposé la police aux membres du Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI, Mouvement du Pakistan pour la justice), le parti d'Imran Khan. La police a utilisé des gaz lacrymogènes notamment à Lahore, Rawalpindi, Karachi et dans la capitale.
La Commission pakistanaise des droits humains s'est déclarée "très préoccupée par les méthodes autoritaires des forces de l'ordre". "La réaction excessive de l'État a déclenché, plus qu'elle n'a empêché, la violence dans les rues", a-t-elle twitté.
Le gouvernement s'était dit mardi déterminé à empêcher la tenue d'un événement qui ne viserait qu'à "diviser la nation et propager le chaos".
Intervention de la Cour suprême
Mais alors que la situation s'envenimait en plusieurs endroits, la Cour suprême est intervenue en début de soirée pour ordonner au gouvernement de laisser les marcheurs se rassembler dans la capitale, bien à l'écart des bâtiments ministériels fortement protégés, pour peu que ceux-ci restent pacifiques.
Elle a aussi mis en demeure les autorités de libérer les personnes détenues par la police les 24 dernières heures. Au total, 1 700 personnes ont été arrêtées depuis que la police avait commencé à perquisitionner des maisons de partisans du PTI dans la nuit de lundi à mardi, selon le ministre de l'Intérieur, Rana Sanaullah.
Imran Khan avait fait une arrivée spectaculaire sur la marche, partie de la province du Khyber Pakhtunkhwa, bastion du PTI qui la gouverne. Il avait atterri dans son hélicoptère personnel sur une autoroute au milieu de ses partisans en voiture ou à pied agitant des drapeaux aux couleurs rouge et vert du PTI.
Il avait été élu en 2018 en dénonçant la corruption des élites symbolisée par la Ligue musulmane du Pakistan (PML-N) de M. Sharif et le Parti du peuple pakistanais (PPP) de la famille Bhutto, deux partis longtemps rivaux qui ont dominé la vie politique nationale pendant des décennies.
Imran Khan s'est accroché au pouvoir, au risque de polariser un peu plus la société pakistanaise. Engagé depuis plusieurs mois dans une surenchère rhétorique, il n'a pas hésité à prétendre que sa chute était le fruit d'une "conspiration" ourdie par les États-Unis. L'accusation a été jugée fantaisiste par Washington.
Mais il a finalement dû se résoudre à voir la PML-N et le PPP revenir au pouvoir, cette fois-ci associés dans un gouvernement de coalition.
Avec AFP
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Pakistan : le Premier ministre, Imran Khan, renversé par une motion de censure
Pakistan : Shehbaz Sharif élu Premier ministre après la chute d'Imran Khan
Pakistan : la Cour suprême annule la dissolution de l'Assemblée nationale
Valeurs Actuelles
Crack à Paris : 107 interpellations depuis le début de l’année
C’est un fléau qui prend de l’ampleur. Comme l’a fait savoir Le Figaro le 25 mars, les affaires de stupéfiants à Paris se multiplient depuis le début de l’année 2022. Au total, la problématique du crack a conduit à l’interpellation de 107 personnes en trois mois impliquées dans 75 dossiers. Parmi les individus arrêtés, 52 étaient concernés par un trafic de drogue, notamment dans les quartiers nord-est de la capitale.
Stalingrad, Eole et Porte de la Villette
En comparaison, la Préfecture de police a indiqué que 388 trafiquants et 419 consommateurs ont été interpellés sur toute l’année 2021. A Stalingrad, quartier surnommé « Stalincrack » tant cette drogue a pris de l’ampleur, les affaires sont nombreuses. En effet, un tiers des interpellations concernent des faits survenus dans ce quartier et ceux des Jardins d’Eole et de la Porte de la Villette. Mais malgré l’intervention des forces de l’ordre, le phénomène ne faiblit pas dans ces quartiers où le trafic et la consommation de crack ont pris une ampleur gigantesque. De leurs côtés, les pouvoirs publics ne semblent pas trouver de solutions efficaces et pérennes pour contrer ce fléau.
Paris : les dernières actualités
France24 - World
Pakistan's ex-PM Imran Khan issues election ultimatum after protest march
Issued on: 26/05/2022 - 09:22
NEWS WIRES
Pakistan's ousted prime minister Imran Khan disbanded a protest march by supporters on Thursday after clashes with police outside parliament the previous evening, but he warned that they would return unless an election was called within six days.
Khan has said that the confidence vote that toppled him and ushered in the coalition government led by Prime Minister Shabhaz Sharif last month was the result of a US conspiracy, and he is demanding a fresh election to show he has national support.
"I'm giving you six days. You announce elections in six days," Khan said from atop a truck after he and thousands of his supporters reached Islamabad, adding that the parliament should be dissolved to hold the fresh elections in June.
He warned the government that he will march on the capital again if it didn't meet the demands.
Khan had rallied thousands of supporters to Islamabad, with plans to occupy sensitive part of the capital until Sharif gave in to his demand for new polls.
The Supreme Court had ordered the government late Wednesday night to remove all the blockades police had placed at entry and exit routes into the city, and to give Khan's supporters a specific open place to hold their rally.
The protesters didn't follow the court orders, however, and hundreds reached the heart of the capital, where they fought running battles with police over several hours before Khan and main body of the rally entered the city.
Police fired tear gas and baton charged the vanguard of the protest march, and detained hundreds of protesters, who had set fire to trees, vehicles, shops, and a bus station, as they advanced up the main thoroughfare of the capital leading to parliament.
At least 18 police and paramilitary troops were wounded, said Information Minister Marriyum Aurangzeb after dozens of the protesters breached the last security defence line to reach just outside the parliament.
The clashes also spread to multiple cities in Punjab province and the southern port city of Karachi.
The government has said Khan's march is illegal and accuses him of seeking to bring protesters to Islamabad with "evil intentions".
Police began removing the shipping containers used to block the main roads into and out of the capital on Thursday.
Roads leading to important civic sites, government offices and diplomatic missions had been blocked too, officials said.
And barriers had also been placed across entry and exit points to all major cities in Punjab, and across the Grant Trunk Road, which connects the heartland province and northwest Pakistan.
(REUTERS)
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Pakistani MPs elect Shahbaz Sharif as new prime minister after Khan ouster
Ousted Pakistan PM Khan leads protest march on blockaded Islamabad
Pakistan PM Imran Khan ousted after losing no-confidence vote in parliament
Valeurs Actuelles
Piolle, l’homme déconstruit devenu dhimmi
Il le dit lui-même. Éric Piolle « assume d’être éduqué et rééduqué » aux luttes féministes, « construit et reconstruit ». Mieux, le maire écologiste de Grenoble admet « ses privilèges » qu’il subit comme un fardeau honteux et lourd à porter. Ils l’obligent. La confession est publique et télévisée. Esther Benbassa et Eva Joly, qui soutiennent sa candidature à la primaire Europe Écologie-Les Verts, pareilles à de grandes prêtresses, achèvent de lui accorder l’absolution.
Nous sommes en juillet 2021. Lavé de ses péchés originels, repenti, Éric Piolle est en droit d’espérer pouvoir représenter les écoféministes décoloniales à la présidentielle. Il s’imagine un destin majuscule. Après avoir été en 2014 le premier maire écologiste d’une ville de plus de 100 000 habitants, il rêve désormais d’Élysée. « Ce que je vise, c’est de dépasser les 25 % au premier tour de la présidentielle. » C’est compter sans Yannick Jadot et plus encore Sandrine Rousseau, dont la radicalité et les performances médiatiques ruinent bientôt ses espérances.
Déconstruction, boboïsation, islamisation
Il n’empêche. Cette confession est décisive pour comprendre qu’un an plus tard, le maire de Grenoble décide de soumettre au vote de son conseil municipal l’autorisation du burkini dans ses piscines, provoquant un malaise certain chez ses alliés de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes).
De l’homme déconstruit à l’homme soumis à l’islam politique, il n’y a qu’un pas qu’Éric Piolle franchit avec une naïveté confondante, conforté par la certitude que le vote communautaire est le nouveau saint graal de la gauche radicale. Les 22 % obtenus par Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la présidentielle ne sont pas pour rien dans ce coup d’accélérateur du maire écologiste de Grenoble.
Comme l’analyse Paul Melun, le programme des Verts à la tête des grandes villes se fonde sur un triptyque largement éprouvé. Il débute avec une première phase de déconstruction. « Il y a chez Éric Piolle, comme chez nombre de ses amis écologistes, une sorte de gallophobie qui lui fait détester tout ce qui a trait, de près ou de loin, à la culture française », argumente l’essayiste et président de Souverains demain !. Exit le Tour de France, le traditionnel sapin de Noël… S’ensuit la boboïsation de leur centre-ville. Avant que ne débute l’islamisation de leurs municipalités. Nous y sommes.
Demi-habile, le maire écologiste de Grenoble a cru bon de proposer à la délibération de son conseil d’ouvrir les bassins aux « maillots couvrants » et aux seins nus
S’il n’était à gauche quelques pôles de résistance, cette décision d’Éric Piolle passerait comme une lettre à la poste. Fabien Roussel, le secrétaire national du PCF, déjà passablement échaudé par l’affaire Taha Bouhafs, ne se prive pas de lui voler dans les plumes. Et il n’est pas jusqu’à Jean-Luc Mélenchon, maître d’œuvre de cette alliance électorale, pour tenter d’en finir avec ce burkini qui s’invite dans la campagne législative et divise la Nupes au point de la mettre en péril. Jeudi 19 mai, alors qu’il présente les 650 mesures de son programme, le leader de La France insoumise se montre pressé de clore ce chapitre communautaire : « Il y a mieux à faire que de discuter les 6 000 règlements intérieurs des piscines de ce pays. En tout cas, moi, je ne suis pas candidat à être Premier ministre des piscines. » Fermez le banc de nage.
Demi-habile, le maire écologiste de Grenoble a cru bon de proposer à la délibération de son conseil d’ouvrir les bassins aux « maillots couvrants » et aux seins nus. Plus cool que Piolle tu meurs. L’essayiste Fatiha Agag-Boudjahlat, dans le Point, n’a pas tardé à dénoncer cette fausse équivalence. « C’est comme ceux qui prétendent que le voile islamique est l’équivalent des talons aiguilles. Il n’existe aucune société où les femmes sont enfermées, attaquées ou tuées parce qu’elles ne portent pas de talons aiguilles. En revanche, il existe des sociétés du voile, comme en Afghanistan et au Pakistan. Donc, non, je suis désolée pour Piolle, mais les seins à l’air libre, ce n’est pas une compensation au burkini. »
Stratégie de l’inversion
En réalité, personne n’est dupe de cette stratégie de l’inversion défendue par le maire de Grenoble qui consiste à instrumentaliser la promesse républicaine d’égalité pour mieux servir ceux qui veulent changer la France. À commencer par les Frères musulmans. Éric Piolle peut habiller des plus hautes vertus sa décision d’autoriser le burkini, il ne s’agit de rien d’autre qu’un grand détournement dont Naëm Bestandji a largement dévoilé les mécanismes dans le Linceul du féminisme, caresser l’islamisme dans le sens du voile (Sera-mis). « Cette dangereuse naïveté brandie comme le summum de la tolérance est ancrée dans le logiciel de bon nombre d’écologistes, écrit l’essayiste. En plus, le logiciel écolo est à la fois mondialiste, sans frontière, et communautaire. C’est aussi là qu’ils croisent l’islamisme, perçu comme un mouvement anti-impérialiste occidental. L’idée n’est donc pas de lutter pour des valeurs universelles, considérées comme colonialistes, mais de défendre les particularismes culturels y compris les plus rétrogrades. Les islamistes se présentent comme des victimes. Ça fait vibrer des écolos. »
Déjà, au début de l’année, Éric Piolle défendait les Hijabeuses, ces footballeuses qui souhaitent pouvoir jouer voilées. « Il reprend tous les arguments des islamistes », s’étranglait alors Émilie Chalas, députée LREM de l’Isère. Avec le burkini, il achève de dérouler le tapis vert aux musulmans.
L'Humanité
En Haïti, des sentinelles citoyennes contre les séismes
ActuFace aux tremblements de terre et faute de réseau d’alerte opérationnel, des habitants se sont faits le relais des chercheurs en hébergeant des sismomètres pour mieux prévoir l’évolution du séisme. Des résultats adoubés par la prestigieuse revue Science.
Jérémie BazartLe 1er janvier 2010, un séisme de magnitude 7 a eu lieu sur l’île d’Haïti. 280 000 personnes sont décédées, 300 000 habitants ont été blessés et plus d’un million de personnes se sont retrouvées à la rue. « Lors du tremblement de terre, il n’y avait pas de réseau sismologique pour l’enregistrer. Nous avons alors essayé de le développer avec les chercheurs sur place et sommes parvenus à financer quelques stations sismologiques conventionnelles », explique Éric Calais, professeur au département de géosciences à l’École normale supérieure (lire son interview ci-dessous en encadré).
Un réseau “low cost”
Mais en 2015, lorsqu’un nouveau séisme a frappé l’île, faisant une quinzaine de morts, aucune de ces stations n’était fonctionnelle. En effet, leur mise en œuvre dans un pays tel qu’Haïti fait face à des défis économiques et de savoir-faire difficiles à résoudre sur le court terme. Il a donc fallu trouver autre chose…
En 2018, le chercheur découvre un petit appareil de quelques centaines d’euros, un sismomètre en données libres basé sur un ordinateur bon marché Raspberry Pi et capable de transmettre des données en temps réel. « Mes collègues haïtiens et moi avons eu l’idée d’acquérir une dizaine de ces unités afin de créer un réseau “low cost” de sismomètres », poursuit le scientifique.
Sciences. La Balkanatolie, le continent disparuFace à la difficulté de travailler uniquement avec les institutions gouvernementales sur place, il apparaissait nécessaire de compléter la couverture sismologique par d’autres moyens. C’est dans cette perspective que l’approche citoyenne devenait évidente. « On parle beaucoup du fossé qui sépare la science et la société. Je pense qu’il faut trouver des moyens intelligents pour réduire ce gap. C’est d’autant plus important à Haïti qu’il n’y a aucune réglementation qui concerne les risques naturels. Et essayer de trouver des personnes qui peuvent jouer le rôle d’ambassadeurs auprès de leur communauté avec des sismomètres est fondamental », déclare Éric Calais.
Plus de 1 000 répliques localisées
En 2019, c’est donc un réseau de citoyens, hébergeurs du boîtier, répartis dans le pays, qui s’est formé. Et le 14 août 2021, tout a fonctionné comme prévu. Une publication parue en mars dans la revue Science valide l’idée que des citoyens équipés de Raspberry Shake (RS) à Haïti peuvent apporter suffisamment d’informations fiables pour mettre en place un vrai réseau de surveillance des séismes, sans stations conventionnelles. « L’expérience in situ nous a permis d’apporter les preuves que les résultats obtenus avec les RS sont cohérents avec ceux des stations conventionnelles et ceux issus des données satellitaires », explique Éric Calais.
Les données « sismo-citoyennes » ont permis de localiser plus de 1 000 répliques dans les trois semaines suivant le séisme. De plus, l’apprentissage automatique appliqué aux données du sismomètre citoyen le plus proche du choc principal a permis une prévision de l’évolution temporelle des répliques, une importante donnée pour organiser la réponse d’urgence. Surtout, il s’agit d’un projet de « socio-sismologie », qui vise à rapprocher citoyens et sismologues autour d’un réseau dont chacun se sent partenaire.
« L’ambition est surtout de tester l’acceptation d’un tel système de mesure sismologique basé sur des citoyens. Notre changement de paradigme est que le réseau n’est pas qu’un ensemble d’appareils sur le territoire mais surtout un réseau d’hommes et de femmes qui participent à un effort conjoint de mise à disposition d’informations », conclut le chercheur. Un dispositif qui pourrait essaimer à travers le monde.
Le Raspberry Shake
Il s’agit d’un mini-ordinateur équipé d’un géophone, un capteur, généralement de forme tubulaire, qui peut enregistrer et mesurer la vitesse des vibrations sismiques au travers du sol. Les données sismologiques des sismomètres sont stockées sur un micro-ordinateur qui gère la connexion Internet, envoie les données et fabrique des graphiques simples pour les utilisateurs. Le tout tient dans une boîte de 10 cm sur 10. Les données sont en libre accès pour tous sur le site : ayiti.unice.fr/ayiti-seismes
« Pour une information fiable, il faut un dialogue ouvert »
Le point de vue Éric Calais, professeur de géosciences (ENS) et directeur de rehcerches (IRD)
D’autres pays pourraient-ils développer un tel réseau low cost de surveillance ?
Oui, on pourrait imaginer ce dispositif en complément du réseau conventionnel existant. En Amérique, on pourrait imaginer cela au Nicaragua, au Salvador ou au Guatemala. Mais on peut également développer ce réseau dans des pays d’Afrique de l’Est, en Éthiopie, au Kenya ou en Tanzanie. L’Asie n’est pas en reste d’ailleurs, il y a actuellement un réseau de Raspberry Shake dans des écoles du Népal.
Votre expérience montre que les projets de sciences participatives ne sont pas réservés qu’aux pays riches. Comment arrivez-vous à convaincre des gens à Haïti de s’y intéresser ?
Ce que l’on constate ici, c’est que lorsqu’on discute avec les habitants, il y a une demande réelle et sincère d’information sur les séismes. De nombreuses personnes ont été, et restent encore, traumatisées par celui de 2010.
Des collègues sociologues ont interviewé les hébergeurs de nos stations et ont fait ressortir des éléments : tous disent qu’ils veulent de l’information précise sur la magnitude et sur la localisation exacte du séisme. Or cette information ne peut pas exister sans réseau efficace.
Par ailleurs, les hébergeurs ont envie de participer à quelque chose pour leur pays, ils souhaitent produire de l’information. Le troisième élément est la défiance des citoyens envers l’État, qui n’est pas en capacité à Haïti d’assurer ses missions de base.
Face à des défaillances, il faut trouver des solutions et ce réseau en est une. Nous essayons, avec nos collègues des sciences humaines, d’ouvrir un dialogue avec les hébergeurs sur la perception des séismes, des risques, comment ils juxtaposent différentes dimensions de réflexions sur le monde, sur la religion ; comment le vaudou, très en lien avec la nature et notamment sur leur perception des séismes, entre en jeu dans tout cela… Nous nous intéressons à toutes ces questions.
sciencesséismehaïti France24 - World
Oklahoma signs into law strictest abortion ban in the US
Issued on: 26/05/2022 - 08:28
NEWS WIRES
Oklahoma Governor Kevin Stitt on Wednesday signed into law the strictest abortion ban in the United States, one that prohibits abortions from fertilization and allows private citizens to sue those who help women terminate their pregnancies.
"I promised Oklahomans that as governor I would sign every piece of pro-life legislation that came across my desk and I am proud to keep that promise today," Stitt said in a statement.
The Republican-backed legislation, which takes effect immediately, makes exceptions only in cases of medical emergency, rape or incest.
Oklahoma is among the country's Republican-led states rushing to pass anti-abortion laws this year, anticipating that the US Supreme Court will soon overturn Roe v. Wade, the 1973 case that established the constitutional right to abortion.
The Center for Reproductive Rights, a global advocacy group based in New York, said it would "imminently file a challenge to the ban and seek to block it in court."
"Oklahoma is now the only state in the United States to successfully outlaw abortion while Roe v. Wade still stands," the centre said in a statement.
A draft Supreme Court opinion leaked on May 2 showed the court's conservative majority intends to overhaul federal abortion rights and send the issue of legalization back to individual states.
Oklahoma's four abortion clinics have already stopped providing abortion services in anticipation of the ban.
Earlier this month, Oklahoma enacted another bill that banned abortions after six weeks of pregnancy, as opposed to fertilization. Like the latest measure, it relies on civil lawsuits for enforcement.
The enforcement provision in both bills was modelled after Texas legislation that took effect in September and stopped clinics from performing nearly all abortions in that state.
Before the passage of the Oklahoma laws, it had become a destination for Texas women seeking abortions after six weeks.
The restrictions in Oklahoma have now expanded a region of the country where there is little to no legal abortion access, forcing patients to travel to states such as Kansas, New Mexico and Colorado to end their pregnancies.
(REUTERS)
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Oklahoma passes bill banning almost all abortions with few exceptions
US Republicans block Senate bill to protect access to abortion
Reporters
US abortion rights under threat: The spectre of a post-Roe America
Valeurs Actuelles
[Ferrand] Pap Ndiaye ? Sauve qui peut !
Depuis une dizaine d’années, voyant s’immiscer au sein de nos “élites” une culture de l’effacement que d’aucuns trouvent pleine d’attraits, je me demandais combien de temps nos dirigeants tiendraient dans leur refus d’y souscrire. Les meilleurs jours, je me prenais à noter des signes encourageants dans les propos de tel ou tel ministre ; ainsi de l’engagement de Jean-Michel Blanquer contre l’écriture inclusive… Quelles qu’aient pu être les insuffisances du locataire sortant de l’hôtel de Rochechouart, personne n’aurait pu douter en effet de son aversion pour les dérives anglo-saxonnes de l’égalitarisme.
Voilà renversée la digue. Ce n’est pas, je crois, sacrifier au procès d’intention que de relever, dans les états de service du professeur Ndiaye, ci-devant patron du musée de l’Histoire de l’immigration, des signes alarmants d’ouverture auxdites dérives.
On a beaucoup répété, depuis vendredi, que le nouveau ministre – membre du conseil scientifique du Cran et soutien ponctuel d’Assa Traoré – a prétendu appliquer à la situation des Noirs en France une grille de lecture américaine, forgée dans un pays qui, du moins en partie, fut longtemps et tard esclavagiste ; qu’il a publiquement considéré qu’existait, au pays de l’abbé Grégoire, « un racisme structurel » et qu’il est allé jusqu’à participer à un colloque interdit aux Blancs. Du reste, ne dénie-t-il pas toute légitimité à la notion de “racisme antiblanc” ?
Racialisme et “décolonialisme”, multiculturalisme, néo-féminisme et militantisme LGBT avaient pu, ponctuellement, séduire à ce jour certains membres – parmi les plus exposés – de récents gouvernements ; aucun n’était allé jusqu’à revendiquer des positions ouvertement “woke” . Et – si l’on met de côté le cas équivoque de Christiane Taubira – jamais la “déconstruction” des valeurs occidentales n’avait encore, en France, été représentée de manière officielle au sein de l’exécutif.
Voilà qui est fait, de surcroît dans un bastion régalien des plus stratégiques au regard des idées invoquées : l’Éducation nationale ! Passé le choc d’une telle annonce, outre la colère qu’elle provoque chez tous les conservateurs – des plus acharnés aux plus pondérés – envers un président décidément féru d’extrême provocation, la question se pose de ses motivations.
Quelle raison a pu pousser le chef de l’État à faire ainsi volte-face quant à l’instruction publique, et à franchir le Rubicon de la culture d’annulation ? Les plus pragmatiques y verront une tactique de plus, visant à hypnotiser la gauche bien-pensante, tout en fragilisant à la marge les candidats de la droite modérée – la plus gênante pour la mouvance présidentielle. Les plus fatalistes y voient la volonté de payer tribut aux capitaux mondialistes qui, bien plus encore qu’avec le premier mandat, pourraient trouver dans le second un terrain d’élection.
Quoique ces deux versions tiennent la route, j’en privilégierais une troisième. Il me semble qu’aux yeux d’Emmanuel Macron, la nomination de Pap Ndiaye à la tête de l’armée enseignante procède de la tombée des masques, et qu’elle révèle au plus grand nombre ce que subodoraient, depuis longtemps déjà, les familiers du pouvoir : le président, par sa formation, par sa sensibilité – par sa génération aussi -, non seulement ne serait pas l’ennemi des idées fallacieuses venues – ou revenues – d’outre- Atlantique, mais il en serait en vérité le défenseur sans complexe. N’avait-il pas, dès l’origine, ironisé sur l’existence d’une culture française ?
Au-delà du calcul électoral et du jeu des rapports de force, le président de la République pourrait ainsi avoir agi, sinon par conviction – il semble que les principes ne jouent guère de rôle dans ses décisions -, du moins par sympathie pour ce que représente, fort noblement d’ailleurs, Pap Ndiaye. Personne, à ce stade, ne saurait l’affirmer absolument ; mais si ce devait être le cas, sauve qui peut !
Retrouvez Franck Ferrand raconte sur Radio Classique, du lundi au vendredi, à 9 heures.
France24 - World
Actor Kevin Spacey facing sexual assault charges in UK
Issued on: 26/05/2022 - 17:12
London (AFP) – Hollywood actor Kevin Spacey is facing sexual assault charges in the UK, police and prosecutors said on Thursday, after a review of allegations against him.
The two-time Oscar winner for "The Usual Suspects" and "American Beauty" was artistic director of The Old Vic theatre in London between 2004 and 2015.
Allegations against him first emerged in the wake of the #MeToo movement that saw numerous claims of sexual assault and harassment in the movie industry.
That prompted an investigation by London's Metropolitan Police, and a review by The Old Vic of the 62-year-old Spacey's time in charge there.
The Crown Prosecution Service said in a statement that it had "authorised criminal charges" against the actor "for four counts of sexual assault against three men".
"He has also been charged with causing a person to engage in penetrative sexual activity without consent," said Rosemary Ainslie, from the service.
"The charges follow a review of the evidence gathered by the Metropolitan Police in its investigation," added Ainslie, who heads the special crime division.
The Met said separately that the first two counts of sexual assault date from March 2005 in London, and concern the same man, who is now in his 40s.
The third is alleged to have happened in London in August 2008 against a man who is now in his 30s. The same man is alleged to be the victim of the separate charge.
The fourth sexual assault charge is alleged to have occurred in Gloucestershire, western England, in April 2013 against a third man, who is now in his 30s.
None of the alleged victims can be identified under English law.
The CPS and the police both referred to Spacey by his full name, Kevin Spacey Fowler.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Rodéos urbains : l’écrasante majorité des Français favorable à un alourdissement des sanctions
Existerait-il une certaine déconnexion entre certains réalisateurs et le reste des Français ? Dans le cadre du 75ème Festival de Cannes, la réalisatrice Lola Quivoron a récemment fait l’éloge des rodéos urbains, célébrant une forme d’expression artistique comme les autres et attribuant la plupart des accidents aux policiers. Un point de vue que ne partagent pas les Français, comme le démontre une récente enquête de l’institut CSA, réalisée pour le compte de CNews.
Selon les résultats de ce sondage, diffusés mercredi 25 mai, 96% des Français sondés sont favorables à une intensification de la lutte contre les rodéos urbains. Dans le détail, précise la chaîne d’information, ce sont les hommes qui se montrent les moins favorables : 83% d’entre eux sont « tout à fait » favorables à un durcissement de la réponse policière et judiciaire, contre 74% pour les femmes. Les jeunes, quant à eux, sont légèrement plus tolérants que leurs aînés : 88 % des 18-24 ans et 92 % des 25-34 ans se disent favorables à un durcissement, contre 97 % chez les 35-49 ans et à 98 % chez les 50-64 ans.
118 saisies en un week-end
Pour rappel, l’organisation ou la participation à un rodéo urbain est passible d’un an d’emprisonnement et de 15.000 euros d’amende. Si les faits sont commis en réunion, précise CNews, cette peine grimpe à deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende. Très médiatisés depuis quelques mois, les rodéos font partie des cibles prioritaires de Gérald Darmanin.
En avril dernier, avant sa reconduction place Beauvau, il avait appelé policiers et gendarmes à la mobilisation générale, les encourageant notamment à « saisir systématiquement » les véhicules et à interpeller les conducteurs. Une annonce rapidement suivie d’effets, relate CNews : entre le 13 et le 15 mai dernier, 118 scooters et motos ont été saisis.
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Burning Love or Suspicious Minds? 'Elvis' divides Cannes
Issued on: 26/05/2022 - 16:56
Cannes (France) (AFP) – Australian director Baz Luhrmann's long-awaited fever dream of a biopic about the King of Rock'n'Roll, "Elvis", split Cannes down the middle on Thursday between cheering admirers and barb-throwing critics.
The epic features a star-making turn by young actor Austin Butler as the swivel-hipped, rule-breaking cultural pioneer and Tom Hanks as his exploitative manager, Colonel Tom Parker.
As one of the hottest tickets this year at the world's top film festival, the movie drew a 12-minute standing ovation at the premiere attended by Kylie Minogue, Shakira, Ricky Martin and the late rocker's ex-wife Priscilla Presley.
But as the first reviews emerged, the glowing portrayal of an American icon and the top solo recording artist of all time divided Cannes.
Robbie Collin of London's Daily Telegraph called it "indecently entertaining" and set for a "big" box office this summer.
"Elvis Presley grooving down 1950s Beale Street to the sound of (American rapper) Doja Cat and singing Viva Las Vegas in the style of Britney Spears?" he said of the movie's head-spinning musical mashups. "Man, it's good to have Baz Luhrmann back."
Oscar-winning Mexican director Guillermo del Toro tweeted that the film was "dazzling, bold and moving...Loved it. Loved it. Loved it".
'Deliriously awful'
The New York Times's Kyle Buchanan said fans of Luhrmann, the brashly flamboyant director of "Moulin Rouge!", "The Great Gatsby" and "William Shakespeare's Romeo and Juliet", would get exactly what they came for.
"Overcranked, glittery, silly, fun, ridiculous... sometimes all of those within the same five seconds! The only variables are lead actor Austin Butler (better than expected) and Tom Hanks (much worse!)," he said.
France's Le Figaro called it a "departure from the conventional biopic" while its "baroque touch does the rest" to make it a crowd-pleaser.
The picture traces the King's life from his dirt-poor childhood living in a black neighbourhood in the segregated Deep South to his final, drug-addled years as a bloated shadow of himself during a lengthy residency in a Las Vegas hotel.
It trains a spotlight on the role of blues, gospel and soul in shaping his music, showing Elvis as a respectful and devoted admirer of black culture rather than a white profiteer ripping it off.
In a scathing review, US movie website IndieWire zeroed in on what it called its historical whitewashing.
"Martin Luther King Jr.'s assassination is framed as something that personally happened to Elvis Presley, and made him feel very sad," reviewer David Ehrlich wrote, calling the film "deliriously awful".
The Guardian was similarly unimpressed: "Incurious yet frantic, Luhrmann's spangly epic is off-key – and Austin Butler flounders in those blue suede shoes."
Not a Bond baddie
At a news conference, Luhrmann said he was unfazed about occasionally being panned.
He said he was most concerned about the reaction of Elvis's granddaughter, Riley Keough, an actress and film-maker screening her new feature "War Pony" at Cannes, and Priscilla Presley. Both have given their blessing to the film.
"Criticism of anything you make -- I'm used to it," Luhrmann said.
"No critique, no review was ever going to mean more to us than the review of the woman who was married to Elvis Presley."
Hanks said he didn't take on the role of Colonel Parker as a typical villain.
"I'm not interested in playing a bad guy just for the sake of 'Before I kill you Mr Bond, perhaps you'd like a tour of my installation?'" he said, joking about the cartoonish evildoers of the 007 movies.
"What Baz tantalised me with right off the bat was: here was a guy who saw an opportunity to manifest a once-in-a-lifetime talent into a cultural force.
"I give Colonel credit for doing that very thing."
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Le burkini contre la France
C’était en 2018. Interrogé par BFM et Mediapart, Emmanuel Macron avait jugé le voile islamique « pas conforme à la civilité qu’il y a dans notre pays, c’est-à-dire au rapport qu’il y a entre les hommes et les femmes ». Il aurait fallu approfondir cette intuition pour comprendre la vraie question que posent le voile, ou hidjab, ou le burkini à la société française.
Ce n’est pas tant notre conception de la laïcité qu’interroge cette pratique vestimentaire étrangère, mais celle de la France : le port du voile relève du domaine culturel de la civilisation islamique. Une religion finit par modeler des comportements, des habitudes, des conceptions du monde et des personnes, une doctrine anthropologique, des définitions morales… Bref, une civilisation. André Malraux le disait autrement, qui affirmait que la nature d’une civilisation était « ce qui s’agrège autour d’une religion ».
Avec l’islam, que pratiquent les musulmans, vient la civilisation islamique, différente de la civilisation chrétienne. Puisque les partisans du voile répètent eux-mêmes que les femmes musulmanes le portent librement, c’est bien qu’il n’est pas une obligation religieuse : individuellement, les motivations peuvent être variées ; massivement, il devient le signe de la présence d’une “civilité” étrangère en France. Ce ne sont pas les choix individuels qui font la conquête, mais le nombre. La foi des musulmans doit être respectée ; à l’inverse, le renoncement à une partie de la culture islamique peut être exigé.
Immigration et haine de soi
Or, deux ans plus tard, aux Mureaux, le même Emmanuel Macron déclamait son discours contre « les séparatismes ». L’occasion pour lui de dessiner les contours de son ambition : non pas imposer la civilisation française à tous ceux qui sont français par le principe de l’assimilation, mais imposer à la France sa mutation multiculturelle : « Il n’y aura pas de réussite […] si nous ne comprenons pas mieux les civilisations qui de fait cohabitent sur notre sol compte tenu de ce qu’est aujourd’hui le peuple français. »
Avec ces deux déclarations successives, on comprend le véritable enjeu de ces débats interminables sur tous les voiles, qu’ils apparaissent dans la rue, sur un terrain de foot ou à la piscine. Il ne s’agit pas de féminisme, de liberté, d’hygiène ou de laïcité, mais bien de ce qui est français ou ne l’est pas. Il ne s’agit pas non plus de qualifier moralement un tel vêtement mais de lui reconnaître un caractère étranger aux pratiques vestimentaires françaises.
L’assimilation demande du temps, de l’investissement… Et un minimum d’amour de soi. Pour que les étrangers aient envie d’imiter, il faut séduire.
Cela interroge non pas le droit mais les mœurs et coutumes transmises de génération en génération par l’imitation des parents par les enfants : par l’assimilation d’une génération à la précédente. À Rome, les petits Romains de souche imitent leurs parents ; les étrangers imitent les Romains. À moins de choisir le modèle multiculturaliste où chacun vit selon ses coutumes importées – au risque de fracturer l’unité culturelle d’un pays, et donc d’un peuple. À défaut d’avoir accepté de prendre au sérieux les causes d’un bouleversement culturel inédit, nous courons après les conséquences comme un canard sans tête.
Le débat sur les voiles arrive après deux mouvements historiquement inédits qui ont chamboulé la France en l’espace d’un demi-siècle.
D’un côté, les gouvernements ont encouragé une immigration massive d’origine islamique forcément porteuse, par ceux qui la composent, de mœurs étrangères. Les hommes n’étant pas des pions interchangeables et dénués d’attachements, les individus ont été tentés très naturellement de reconstituer de petites sociétés d’origine selon leurs habitudes, leurs coutumes et leurs traditions en l’absence décidée de toute injonction à l’assimilation. L’idéologie ambiante a répété que la différence était une richesse ? Cette différence a proliféré.
L’autre mouvement est celui qui concerne le regard que la France a fini par porter sur elle-même : une remise en cause permanente de la civilisation occidentale, un mouvement de déconstruction d’habitudes millénaires, une interrogation inquisitrice de son histoire et une mise en cause de sa culture. Sans compter le déni même de la nécessité bien humaine de repères religieux.
Étranger dans son pays
À mesure que la France rendait coupable tout attachement profond aux marqueurs identitaires français, elle accueillait des personnes légitimement attachées à des marqueurs identitaires étrangers. Le réveil est douloureux, on peut l’appeler “insécurité culturelle”, on peut aussi le lire comme une impression soudaine d’être étranger à des pans entiers de son propre pays.
Alors on tente de réagir, avec des outils particulièrement inadéquats. On a invoqué les valeurs de la République… mais la liberté, l’égalité et la fraternité sont justement invoquées par les partisans du voile au nom de la sacralisation des droits individuels ! On a brandi la laïcité, oubliant un peu vite qu’elle commande le comportement de l’État mais peine à contraindre la société. Historiquement, la laïcité “à la française” a été une ambition de déchristianisation de la société : la religion s’est peu à peu effacée de la sphère publique. C’était compter sans l’apparition de l’islam, qui est une orthopraxie et qui pose par conséquent un défi nouveau.
La seule arme que possède la France, c’est sa “civilité” justement. Elle ne se conserve harmonieusement qu’avec une entreprise assumée d’assimilation. Et donc une maîtrise drastique du nombre d’arrivées : l’assimilation demande du temps, de l’investissement… et un minimum d’amour de soi. Pour que les étrangers aient envie d’imiter, il faut séduire.
La République est inefficace à clore le débat si elle oublie ce qu’est la France : c’est seulement en reconnaissant que le droit à la continuité civilisationnelle prime la consécration des droits individuels qu’elle sauvera l’harmonie de sa “civilité”.
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Biden to receive Korean boy band BTS at White House
Issued on: 26/05/2022 - 16:50Modified: 26/05/2022 - 16:48
Washington (AFP) – President Joe Biden will receive the K-pop megastars BTS next week as part of a series of events celebrating Asian-Americans and denouncing racism against them, the White House said Thursday.
Anti-Asian sentiment and violence in the US have grown during the coronavirus pandemic, which originated in Wuhan, China.
Biden's predecessor Donald Trump often called the bug the "China virus" or the "kung flu" and these remarks have been seen as stirring up anger against Asians among conservative Americans.
Biden will receive the Korean boy band on May 31 "to discuss Asian inclusion and representation, and to address anti-Asian hate crimes and discrimination which have become more prominent issues in recent years," the White House said in a statement.
It called BTS "youth ambassadors who spread a message of hope and positivity across the world."
The seven floppy-haired musicians of BTS, all in their 20s and often sporting earrings and lipstick, appeal to a generation comfortable with gender fluidity.
They are credited with generating billions for the South Korean economy, and their label enjoyed a surge in profits despite holding fewer concerts during the pandemic.
Biden at 79 is the oldest person to assume the US presidency.
Since taking office in 2020 he has launched a major campaign to reach out to young people by working with young celebrities and social media influencers.
Biden has received pop singer Olivia Rodrigo at the White House, and the Jonas Brothers, a popular band, has taped videos with Biden promoting Covid-19 vaccinations.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Burkini, l’agression identitaire
C’est l’une des conséquences du “dôme de chaleur” qui s’est installé sur la France au mois de mai : on se croyait en été. Et qui dit été dit vacances, plage, piscine, baignades et aussi, depuis quelques années, burkini. Ce mot, contraction de “burka” et de “bikini”, ce mot que, avec d’autres (tchador, hijab…), « nous n’aurions jamais dû connaître », comme s’en plaignait Alain Finkielkraut, a fait son apparition en France à l’été 2016. Cette année-là, de curieuses combinaisons de bain débarquent sur les plages de la côte méditerranéenne, suscitant diverses réactions allant de l’indifférence à l’indignation. Plus sensibles à ces dernières (l’attentat islamiste du 14 juillet 2016, à Nice, et ses 86 victimes, vient d’avoir lieu), une trentaine de municipalités décident d’interdire le port du burkini sur leurs plages.
Pour quel motif ? Le burkini, qui a été inventé par une musulmane australienne quelques années plus tôt, est pensé comme un vêtement de bain. Il ne saurait donc être “inadapté”. Alors quoi ? Interrogés sur les plages, les estivants hésitent. On sent qu’ils savent mais ne savent pas le dire. La polémique enfle et, le 26 août, une ordonnance du Conseil d’État annule les arrêtés d’interdiction. De par la liberté personnelle, la liberté de se déplacer, la liberté de conscience, le burkini, estime la haute juridiction, a toute sa place à la plage. Cela n’empêche pas certains élus de maintenir (plus ou moins formellement) leur interdiction, ni la cour administrative d’appel de Marseille de donner raison, un an plus tard, à la mairie de Sisco, en Haute-Corse, qui avait interdit le port du burkini au motif de “trouble à l’ordre public”, l’apparition d’une femme voilée sur une plage ayant donné lieu à des affrontements…
Le burkini percute l’actualité des Français au moment où ceux-ci s’apprêtent à mettre à distance la politique et les problèmes du quotidien
L’été passe, la baignade recule, puis s’efface. Le burkini a obtenu ce qu’il était venu chercher, plus encore que la décision du Conseil d’État : son entrée dans le paysage, dans le vocabulaire, dans les têtes. L’affaire a été compliquée ? Peu importe : il y a un printemps et un été chaque année. Ce n’est qu’une question de temps. Trois ans plus tard, en mai 2019, l’irruption d’une quinzaine de personnes en burkini dans une piscine municipale de Grenoble, au mépris du règlement intérieur, un coup d’éclat soigneusement orchestré par le collectif Alliance citoyenne (lire notre enquête page 26), remet le vêtement de bain islamique sous le feu des projecteurs. « C’est une stratégie explicite d’occupation de l’espace public, note alors le sociologue et essayiste Mathieu Bock-Côté. Il s’agit d’inscrire l’islam une fois pour toutes dans le paysage social. »
Preuve que l’aspect politique et islamique l’emporte largement, dans cette histoire, sur le caractère “nautique”, la toute première incursion du burkini, à Émerainville (Seine-et-Marne), en 2009, avait eu lieu alors qu’une mission d’information parlementaire sur le port de la burqa venait d’être lancée, qui allait aboutir à la loi d’octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l’espace public. Aujourd’hui comme hier, ce genre de manifestation ne doit rien au hasard ni à la volonté personnelle des intéressées (ou à leur goût pour la natation).
Le contexte est plus que jamais favorable au communautarisme
« Le burkini occupe une place singulière dans la guerre civilisationnelle qui nous oppose à l’islam, pour deux raisons , observe de son côté le politologue Frédéric Saint Clair. Premièrement, il touche au corps féminin et à sa nudité, très symboliques dans la culture occidentale, très contrôlés dans la culture islamique. Ensuite, il y a le lien avec la période estivale, laquelle rime avec loisirs, plage, vacances, et donc liberté. » Le burkini percute l’actualité des Français au moment où ceux-ci s’apprêtent à mettre à distance la politique, les problèmes du quotidien, les difficultés économiques pour communier dans cette fête que constituent les grandes vacances. C’est l’agression identitaire prolongée jusqu’au cœur de l’été. « Le burkini vient codifier, de manière islamique, cette période estivale, et donc la contraindre. En quelque sorte, il vient gâcher la fête », résume Frédéric Saint Clair.
Il est vrai aussi que le contexte lui est, cette année, particulièrement favorable. Le très bon score de Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle et les législatives à venir ont ramené au premier plan la question de l’islamo-gauchisme, et donc les concessions que la gauche plurielle, désormais embarquée à bord du navire de la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale (Nupes), est plus que jamais prête à faire aux électeurs musulmans.
Puisque des burkinis côtoient des seins nus, c’est que tout va bien…
La fenêtre de tir, comme on dit, est grande ouverte aux revendications communautaristes. Et comme si la situation ne leur était pas suffisamment favorable, le maire (EELV) de Grenoble, Éric Piolle, déjà familier du sujet (lire notre article page 30) a décidé de lui-même de le replacer dans l’actualité. Le 16 mai, en fin de soirée, après un débat parfois houleux, son conseil municipal a, par 29 voix contre 27 (et 2 abstentions !) décidé la modification du règlement intérieur des piscines de la ville afin qu’y soient autorisés non seulement les burkinis, mais aussi… les seins nus ! Comprendre : nous ne sommes pas rétrogrades, nous sommes modernes. Une décision qui vise à donner les apparences de l’équilibre et qui traduit surtout la confusion mentale des élus grenoblois.
Il est vrai que le président lui-même, Emmanuel Macron, croisant une femme voilée à Strasbourg durant l’entre-deux-tours, avait trouvé « beau », qu’une jeune personne se disant “féministe” décide “librement” de porter le voile. Traduction : Marine Le Pen veut interdire le voile, Éric Zemmour demande à une habitante de Drancy de retirer le sien, je vais vous montrer que tout ceci n’est pas à la hauteur et que le voile n’est pas un problème. La preuve : il est porté par des femmes qui se disent féministes ! Que faut-il de plus ? Une féministe porte le voile islamique, des burkinis côtoient des seins nus dans les bassins et on voudrait nous faire croire que la société est fracturée ? Allons, allons…
On peut opiner aux propos martiaux de Gérald Darmanin, en réalité, il n’y a pas grand-chose à attendre
Bref. Le préfet de l’Isère a annoncé qu’il allait demander au tribunal administratif d’annuler l’autorisation du burkini dans les piscines grenobloises. La préfecture devrait donc saisir le tribunal « par le biais d’un déféré laïcité en vue d’en obtenir la suspension, en complément du référé d’annulation », qui sera examiné plus tard. Cette disposition a été introduite par la loi séparatisme votée en août 2021 et concerne les actes qui portent “gravement atteinte au principe de laïcité et de neutralité du service public”. On peut saluer la fermeté du bras armé de l’État, on peut opiner aux propos martiaux de Gérald Darmanin, en réalité, il n’y a pas grand-chose à attendre de tout ceci.
Annoncée par le discours d’Emmanuel Macron aux Mureaux, le 2 octobre 2020, la fameuse “loi séparatisme”, en réalité “loi confortant le respect des principes de la République” dit assez, dès son titre même, qu’elle ne pourra jamais servir à quelque chose d’utile. À l’origine, elle devait viser le “séparatisme islamiste” (en réalité, plutôt une conquête qu’une séparation) ; elle commença par noyer le poisson en parlant de séparatismes au pluriel, insista sur le terrorisme (qui n’est qu’un aspect, extrémal, du problème), déboucha finalement sur un ensemble de propositions dont on retiendra qu’il complique surtout l’enseignement à domicile… Un fiasco !
C’est la roue à cliquets dont le mouvement ne se remonte pas
Il y a un problème de regard, il y a un paradigme à changer, pour reprendre un terme macronien, dans les réponses que nous donnons aux problèmes qui nous sont posés (lire notre article page 24). « J’entendais à la radio des personnes disant qu’à Rennes, c’était autorisé depuis trois ans et que les nageuses en burkini se comptaient en tout sur les doigts d’une main, raconte Georges Bensoussan, coauteur de l’ouvrage les Territoires perdus de la République (Mille et Une Nuits) et de sa suite Une France soumise (Albin Michel). C’est ridicule ! Ce n’est pas le nombre qui compte, c’est le sens. Le sens du burkini, et le sens de l’action consistant à l’autoriser. »
Ils savent ce qu’ils veulent, et nous, nous ne le savons plus, car pour savoir ce que l’on veut, il faut savoir ce que l’on est
Or ces sens, quels sont-ils ? Le burkini, on l’a dit, c’est le voile, le voilement du corps de la femme : cela a donc tout à voir avec l’anthropologie islamiste et rien avec nous. Et vouloir qu’il soit autorisé en France, c’est évidemment politique : c’est l’entrisme, l’emprise, la roue à cliquets dont le mouvement ne se remonte pas. « On teste les défenses de l’adversaire , poursuit Georges Bensoussan : on les trouve faibles, friables et comme, devant ces maigres défenses, il y a la plus grande communauté musulmane d’Europe qui patiente, eh bien on insiste. Il n’y a que dix burkinis aujourd’hui ? Il y en aura cinquante demain. Ces gens-là savent très bien ce qu’ils veulent. »
Ils savent ce qu’ils veulent, et nous, nous ne le savons plus, car pour savoir ce que l’on veut, il faut savoir ce que l’on est. Or, l’Occident en général et la France en particulier sont travaillés en profondeur par des courants de dissolution extrêmement agressifs. « À Grenoble, la municipalité écologiste impose le burkini et au même moment, à Genève, des militants LGBTQ etc. empêchent Éric Marty, professeur de littérature, de présenter son livre le Sexe des Modernes, pensée du Neutre et théorie du genre (Seuil), explique le journaliste et essayiste Yves Mamou. Aussi étrange que cela paraisse, il s’agit du même évènement : des miliciens de la pensée s’attaquent sans rencontrer de réelles résistances aux fondements de la société occidentale. Ces assauts en apparence insignifiants contre des habitudes culturelles en principe établies, à force de se répéter, à force d’être impunis, finissent par donner le ton. » Un ton plutôt mineur, et même franchement sinistre : celui d’une défaite annoncée.
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Elon Musk augmente son apport à 33,5 milliards de dollars pour acheter Twitter
Publié le : 26/05/2022 - 04:36
FRANCE 24
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Elon Musk a élevé mercredi à 33,5 milliards de dollars l'apport pour le rachat de Twitter, ce qui fait baisser le montant emprunté aux banques. Une annonce qui a plu aux investisseurs, après l'annonce, le titre prenait plus de 5 %.
Elon Musk a élevé, mercredi 25 mai, à 33,5 milliards de dollars la somme apportée directement par l'entrepreneur et ses partenaires pour le rachat de Twitter, abaissant encore le montant emprunté à des banques. L'annonce a plu aux investisseurs.
Après l'annonce, l'action du groupe à l'oiseau bleu s'est envolée dans les échanges postérieurs à la clôture de Wall Street. Vers 23 heures GMT, le titre prenait plus de 5 %.
Le directeur général de Tesla, qui avait initialement souscrit pour 25,5 milliards de crédits, a abaissé ces emprunts à 13 milliards de dollars, selon un document enregistré mercredi par l'autorité américaine des marchés (SEC), ce qui allège considérablement sa charge financière.
Début mai, plusieurs actionnaires existants de Twitter s'étaient déjà engagés à apporter leurs titres à l'opération et rester ainsi minoritaires au sein du capital une fois la société retirée de la cote. La valorisation de leurs titres réduisait d'autant l'enveloppe qu'Elon Musk devait mettre sur la table.
Mercredi, le fondateur de SpaceX a annoncé avoir reçu de nouveaux engagements directs, qui lui ont permis de réduire de 6,25 milliards supplémentaires le montant des prêts souscrits pour l'acquisition. Il n'a pas précisé si ce montant provenait, pour tout ou partie, de son patrimoine personnel, ou si d'autres investisseurs l'avaient rejoint.
Coup de "poker"
Mais il a indiqué être en discussion avec plusieurs personnes, dont le cofondateur et ancien directeur général Jack Dorsey, en vue de les rallier au projet et d'obtenir leur contribution, soit en numéraire, soit en actions Twitter, ce qui pourrait encore réduire la somme empruntée.
"Elon Musk change simplement la structure du financement. C'est une avancée, cela réduit en partie la pression du côté de la dette", a commenté l'expert Dan Ives, du cabinet Wedbush, sur Twitter. "La partie de poker à gros enjeux continue. Les chances que la transaction aboutisse sont à 50/50 désormais, au lieu de 40/60, à notre avis", a-t-il ajouté.
Les 12,5 milliards de dollars de prêts qui n'auront finalement pas été nécessaires avaient inquiété une partie des analystes, car il s'agissait de crédits adossés à des titres Tesla. Ils créaient un lien avec le constructeur automobile, ce qui avait déplu au marché.
Depuis la révélation d'une prise de participation d'Elon Musk au capital de Twitter, début avril, le groupe vit au rythme des multiples rebondissements du dossier. Mardi, l'action était tombée à 35,40 dollars, soit 35 % de moins que le prix officiellement proposé par le bouillant entrepreneur mi-avril et validé, un peu plus tard, par le conseil d'administration (CA). Un décalage interprété par Wall Street comme l'illustration des doutes des investisseurs sur les chances de succès de cette prise de contrôle.
Double-jeu
Ces doutes ont été alimentés par le multimilliardaire lui-même, qui a soufflé le chaud et le froid la semaine dernière. Il avait notamment annoncé suspendre l'opération parce qu'il voulait s'assurer "que les spams et les faux comptes représent(aient) vraiment moins de 5 % du nombre d'utilisateurs". Avant de réitérer son engagement à acquérir le réseau social.
Le vote des actionnaires sur l'offre d'Elon Musk devra faire l'objet d'une assemblée générale extraordinaire, à une date non connue pour l'instant. Le conseil d'administration avait initialement tenté d'empêcher la transaction avant de s'incliner.
Elon Musk, qui compte plus de 95 millions d'abonnés à son profil, dit vouloir faire de la plateforme un bastion de la liberté d'expression, suivant la vision de la droite américaine, qui se considère censurée par les réseaux sociaux.
Avec AFP
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Le rachat de Twitter ne pourra se faire sans garantie sur les faux comptes, annonce Elon Musk
COUP DE THÉATRE
Elon Musk suspend son rachat de Twitter, mais n'abandonne pas
Après l'accord de rachat, Elon Musk critique publiquement des cadres de Twitter
L'Humanité
Timor Oriental. 20 mai 2002, la naissance d’un État dans la douleur
Il était une foisLa petite nation arrache son indépendance, après plus de quatre siècles de colonisation portugaise, suivis de vingt-cinq ans d’une sanglante occupation indonésienne. Allié des États-Unis, qui craignent le « virus » indépendantiste et visent l’or noir du minuscule territoire, le dictateur de Djakarta, Suharto, mène une féroce répression qui fera entre entre 100 000 et 200 000 victimes dans l’indifférence générale.
Dominique BariCamp David, 5 juillet 1975. Dans la résidence de villégiature des présidents américains, le président Ford, son secrétaire d’État, Henry Kissinger, et le dictateur de Jakarta, le général Suharto se penchent avec appétit sur l’avenir d’un minuscule territoire de l’archipel de la Sonde, une moitié d’île coincée entre l’Indonésie et l’Australie (1) : le Timor oriental, libéré depuis le 16 mai 1974 du joug colonial portugais à la suite de la révolution des œillets (25 avril), à Lisbonne.
La perspective de l’indépendance se dessine pour les quelque 700 000 Est-Timorais, après quatre cents ans de domination lusitanienne. Les partis politiques, jusque-là interdits, militent au grand jour. Deux formations s’affirment : la conservatrice Union démocratique timoraise (UDT) et le Front révolutionnaire pour un Timor-Est indépendant (Fretilin), dont le leader, Xanana Gusmao, résume ainsi le programme : indépendance, élections libres et nouvelles structures économiques, sociales et politiques, s’appuyant sur la coopération villageoise.
Il n’en faut pas plus au trio de Camp David pour voir « rouge ». Le Fretilin est infiltré par de « dangereux marxistes » qui s’apprêtent à faire du Timor un « nouveau Cuba » dans les eaux du Pacifique aux portes de l’Australie et de Jakarta ! clame Suharto, partisan de l’annexion à l’Indonésie de l’ancienne colonie. Il avance ses pions avec un autre argument de poids : l’or noir. N’y a-t-il pas tout avantage à ce que les importantes réserves pétrolières du Timor oriental tombent entre des mains amies ?
Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie »
Quelques semaines après la défaite historique états-unienne au Vietnam (Saigon a été libéré le 30 avril 1975), la hantise de l’expansion communiste en Asie tétanise l’administration américaine et le vieil allié Suharto est le mieux qualifié pour entraver toute menace. Ce dernier, dix ans plus tôt, le 30 septembre 1965, a déjà été le bras armé des États-Unis pour se débarrasser de l’encombrant général Sukarno, organisateur de la Conférence afro-asiatique de Bandung en 1955, matrice du Mouvement des non-alignés. À la suite du putsch militaire, toutes les forces démocratiques indonésiennes ont été écrasées, à la grande satisfaction du clan occidental. Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie » (2). Depuis, Washington peut compter sur un ralliement sans faille de la dictature de Suharto à ses guerres menées en Extrême-Orient.
Avec la complicité des États-Unis et de l’Australie, qui font main basse sur le pétrole local, l’armée indonésienne étrangle une population révoltée par les vexations et les exactions. © John Stanmeyer/Redux-REA
Dès le printemps 1975, Jakarta est à la manœuvre pour contrer ce « virus » du nationalisme indépendant en Asie, selon la terminologie d’Henry Kissinger. Le temps presse : l’UDT et le Fretilin, passant outre leurs divergences idéologiques, se sont rassemblés au sein d’une coalition gouvernementale dans une perspective d’indépendance. Des élections pour une assemblée constituante sont prévues en octobre 1976.
Les services secrets indonésiens n’ont de cesse de briser la coalition en poussant l’UDT à un coup de force contre le Fretilin. Celui-ci a lieu le 11 août 1975 et échoue. S’ensuit un conflit fratricide au bilan meurtrier – entre 1 500 et 3 000 victimes –, dont le Fretilin sort vainqueur. Le 28 novembre, il proclame la République du Timor-Est. Elle ne vivra que dix jours. Le 7 décembre, les troupes indonésiennes envahissent le territoire est-timorais. Douze heures avant le déclenchement de l’offensive, Ford et Kissinger font escale à Jakarta. Dili, la capitale, est bombardée et prise. La chasse aux « communistes », indépendantistes et aux membres du Fretilin est ouverte. Le Timor-Est devient en une semaine « une prairie de feu et de destruction » (3).
Les Nations unies restent en retrait. L’octroi du prix Nobel de la paix en 1996, à José Ramos-Horta et à l‘évêque de Dili, Mgr Belo, n’y changera rien. © Tor Richardsen/Scanpix Nrway/AFP
Le 22 décembre 1975, le Conseil de sécurité de l’ONU, à la suite d’un vote de l’Assemblée générale, ordonne à l’unanimité le retrait de l’Indonésie du Timor oriental, mais aucune force d’interposition n’est envoyée. Daniel Patrick Moynihan, ambassadeur américain auprès de l’ONU, s’en explique dans ses mémoires. Il a reçu pour instruction du département d’État de rendre l’ONU « complètement inefficace, quelque initiative qu’elle entreprenne… Les États-Unis voulaient que les choses se passent comme elles se sont passées (et ils) agirent en ce sens ». En 1976, le Timor oriental devient la 27e province de la République d’Indonésie avec la bénédiction des puissances occidentales, plus intéressées à rechercher les faveurs de Suharto qu’à défendre les agressés. La France n’est pas en reste. En 1978, le ministre des Affaires étrangères de Giscard d’Estaing se rend à Jakarta pour offrir aide militaire et soutien diplomatique à la dictature indonésienne dans les forums internationaux (4).
Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. Mgr Carlos Belo
La résistance timoraise s’annonce plus importante que prévu et oblige Jakarta à porter à 25 000 hommes les effectifs engagés, soit un soldat pour 28 habitants. Des attaques foudroyantes sont menées contre les centaines de milliers de civils réfugiés dans la montagne. En décembre 1978, l’armée indonésienne reconnaît avoir interné 372 900 Timorais dans 150 camps (soit 60 % de la population) et la Croix-Rouge alerte sur des cas récurrents de famine. En 1989, l’évêque de Dili, Mgr Carlos Belo, en appelle au secrétaire général de l’ONU : « Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. » En vain, la chape de silence continue d’étouffer l’île martyre. Cette même année 1989, l’Australie signe un accord avec Suharto pour exploiter le pétrole de la « province indonésienne du Timor Oriental ». Accord auquel se sont associées les compagnies occidentales sans que cela suscite le moindre commentaire.
Après dix ans de traque, Xanana Gusmao, leader du Fretilin, est capturé en novembre 1992 et condamné à vingt ans de prison. Paradoxalement, son arrestation donne un nouveau souffle à la lutte, mais les manifestations sont durement réprimées. José Ramos-Horta, ancien ministre des Affaires étrangères de l’éphémère République est-timoraise et représentant à l’étranger du Conseil national de la résistance, parcourt le monde pour mobiliser les opinions publiques et briser l’indifférence générale et la passivité des gouvernements. Mais, même le prix Nobel de la paix, qui lui est décerné en octobre 1996 de concert avec l’évêque de Dili, ne fait pas réagir le Conseil de sécurité de l’ONU, ni n’oblige l’Indonésie à mettre un terme à son occupation illégale… Après la réception de son prix, le retour d’Oslo de Mgr Belo fut triomphalement salué à Dili : près du tiers de la population se trouvait dans les rues. La répression indonésienne fut à la mesure de l’événement.
La situation commence à évoluer à partir de 1997, année de la crise financière asiatique qui entraîne la chute des devises régionales et une récession économique de grande ampleur. Les conséquences sont terribles pour le peuple indonésien et suscitent une explosion de contestations. Après trente-trois années de pouvoir, Suharto démissionne en mai 1998 à la suite de violentes émeutes à Jakarta. Officiellement, la dictature a vécu, mais toutes les structures du régime restent en place, notamment l’armée. Jusuf Habibie, vice-président de Suharto, lui succède. Il consent à une consultation d’autodétermination organisée par les Nations unies auprès des Timorais.
Les militaires ne l’entendent pas ainsi. La perte du Timor oriental, où ils disposent de gros intérêts économiques, est inacceptable. À l’annonce du référendum, prévu à l’été 1999, ils lancent une nouvelle campagne de terreur et d’intimidation. L’équipe de l’ONU en charge de la préparation du scrutin témoigne de ces violences : en juillet 1999, 90 000 personnes, soit 13 % de la population, ont dû se réfugier dans les montagnes pour échapper aux agressions ; 3 000 à 5 000 personnes sont tuées dans les mois qui précédèrent le vote : « Le pire est peut-être à venir, alerte la mission. On ne peut écarter l’idée que l’on assiste aux premières étapes d’une campagne de génocide pour écraser définitivement par la force le problème du Timor oriental » (5).
Embastillé par l’occupant, le leader du Freitelin Xanana Gusmao est investi président, le 20 mai 2002, jour de la proclamation de l’indépendance. © Paulo Novais/Lusa/AFP
Des alarmes hautement fondées. En mai 1999, un document public de l’armée indonésienne confirme la planification de nouveaux massacres en cas de victoire indépendantiste : « Ce sera pire qu’il y a vingt-trois ans ! » prévient-il. Le mouvement indépendantiste « devra être éliminé du sommet à la base » (6). En dépit de ces annonces, la Maison-Blanche reste aux abonnés absents. L’administration Clinton refuse de discuter de la formation d’une force internationale pouvant faire échec aux buts de l’armée. Au contraire, le Pentagone fait état du succès d’« un exercice d’entraînement américano-indonésien, le 25 août ». Soit cinq jours avant le référendum.
Le 30 août 1999, c’est pourtant un pays entier qui se rend aux urnes : 98,6 % de participation et un résultat sans appel à 78,5 % des voix pour l’indépendance. Fidèle à ses promesses, l’armée indonésienne passe à l’action avec ses bataillons d’élite Kopassus – de sinistre renommée –, épaulés par les milices locales supplétives. Le territoire du Timor oriental est incendié et pillé, quasiment réduit en cendres. En quelques jours, en cette fin d’été 1999, près de la moitié de la population, selon un rapport des Nations unies, est expulsée de ses foyers, soit déplacée de force vers le Timor ouest, indonésien, soit fuyant vers les montagnes les exécutions sommaires. Au moins 1 400 civils sont massacrés.
Ce n’est que le 10 septembre 1999 qu’une force d’interposition internationale, l’Interfet, débarque à Dili pour faire cesser la terreur. En moins de trois semaines, elle sécurise l’ensemble du territoire. Une administration provisoire des Nations unies est créée et gérera pendant près de trois ans le pays dévasté. Elle travaille en étroite concertation avec les dirigeants timorais, réunis au sein d’une coalition de partis présidée par Xanana Gusmao et José Ramos-Horta. Au soir du 20 mai 2002, le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, leur remet symboliquement la souveraineté du Timor oriental, qui prend le nom officiel de République démocratique du Timor oriental.
Pendant un quart de siècle d’occupation indonésienne, 100 000 à 200 000 Timorais (sur une population de 700 000 en 1975) ont été tués dans des combats, sous les bombardements aériens, ou victimes de maladies consécutives aux conditions de vie des populations déplacées et assignées à résidence dans des équivalents locaux de camps de concentration. L’ancien président Clinton, invité à l’émouvante cérémonie du 20 mai 2002, y prononce cette phrase : « Je ne crois pas que nous puissions défendre tout ce que nous avons fait. » Cynique mea culpa.
timor orientalIl était une fois France24 - Monde
États-Unis : l'Oklahoma interdit totalement l'avortement
Publié le : 26/05/2022 - 03:24
FRANCE 24
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Déjà interdit dès six semaines de grossesse, l'avortement est désormais totalement banni dans l'Oklahoma. Le gouverneur a signé ce mercredi la loi adoptée par le Parlement local. Une entrée en vigueur qui intervient au moment où un nouvel arrêté de la Cour suprême pourrait changer la jurisprudence historique Roe versus Wade.
Le gouverneur de l'Oklahoma a promulgué mercredi 25 mai une loi interdisant tout avortement dès la fécondation, faisant de ce bastion conservateur du sud des États-Unis l'État possédant la réglementation la plus restrictive en matière d'interruption volontaire de grossesse.
"J'avais promis aux habitants de l'Oklahoma qu'en tant que gouverneur, je signerais toute loi pro-vie qui se présenterait à moi, et je suis fier d'avoir tenu cette promesse aujourd'hui", a déclaré le républicain Kevin Stitt, dans un communiqué. "Dans l'Oklahoma, nous défendrons toujours la vie", a-t-il ajouté.
L'organisation Planned Parenthood, qui défend le droit à l'avortement, avait annoncé à cette occasion qu'elle allait "assigner l'Oklahoma en justice". "Il faut empêcher cette interdiction, ainsi que toutes les autres interdictions que cet État a votées au cours du mois passé", avait poursuivi Planned Parenthood sur Twitter.
Oklahoma, we know you must be feeling a lot of things right now. Today, we ask that you rest. We’re here, fighting for you. We’re taking this ban to court w/ @reprorights and know that we will never stop working to defend your right to control your body. You can count on us. https://t.co/TOAEg2hdzy
May 26, 2022Oklahoma, we know you must be feeling a lot of things right now. Today, we ask that you rest. We’re here, fighting for you. We’re taking this ban to court w/ @reprorights and know that we will never stop working to defend your right to control your body. You can count on us. https://t.co/TOAEg2hdzy
May 26, 2022Inspiré la loi SB8 adoptée par le Texas en septembre, ce texte, qui entre en vigueur dans tout l'État, ouvre la porte à des poursuites lancées par de simples citoyens à l'encontre de personnes soupçonnées d'avoir avorté.
La jurisprudence Roe versus Wade menacée
La définition de l'avortement, selon le texte, n'inclut toutefois pas "l'utilisation, la prescription, la fourniture, ou la vente de pilules du lendemain, ou de tout type de contraception ou de contraception d'urgence".
Cette loi avait été adoptée par le parlement de l'Oklahoma mi-mai dans un contexte de menace du droit à l'avortement par la Cour suprême qui, selon un document révélé par le média Politico, semble prête à revenir en arrière, cinquante ans après sa décision historique de protéger l'IVG.
Même s'il est soutenu par 61 % de la population, selon de récents sondages, le droit à l'avortement est un sujet de société très clivant depuis l'arrêt historique "Roe vs Wade" de janvier 1973, qui protège le droit des Américaines à interrompre leur grossesse.
En cas de décision de la Cour suprême revenant sur ce droit, 26 États conservateurs, pour la plupart dans le centre et le sud du pays comme le Wyoming, le Tennessee ou la Caroline du Sud, sont prêts à interdire immédiatement l'avortement.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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États-Unis : l'Oklahoma adopte une loi qui interdit totalement l'avortement
États-Unis : l'Oklahoma restreint l'avortement après six semaines de grossesse
Droit à l'avortement menacé aux États-Unis : l'Oklahoma durcit sa loi, les Américains se mobilisent
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US - China tensions: Blinken to deliver speech on relationship with Beijing
Issued on: 26/05/2022 - 16:28Modified: 26/05/2022 - 16:48
The United States does not seek to sever China from the global economy, but wants Beijing to adhere to international rules, U.S. Secretary of State Antony Blinken is expected to say in a long-awaited speech on May 26. France 24 Philipp Turle tells us more.
France24 - World
Did Russian soldiers really burn Ukrainian history books?
Issued on: 24/05/2022 - 16:53Modified: 26/05/2022 - 10:01
Politicians and experts shared a photo of burning books on May 21, claiming that the Russian army had begun getting rid of Ukrainian books in occupied areas. While Ukrainian authorities have reported cases of Russian soldiers destroying books, the photo actually shows a book burning organised by pro-Russian protesters in Crimea in 2010.
If you only have a minute
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A photo of a book burning was shared by experts and politicians, such as the UK ambassador to Ukraine.
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The scene in the photo actually shows books being burned by pro-Russian protesters in March 2010, in Crimea.
- Ukrainian officials have indeed reported cases of Russian troops destroying books, but no images are available today.
The verification in detail
On May 21, a photo showing books spread out on the ground and set on fire was shared by several key personalities. Among them was Carl Bildt, the former prime minister of Sweden and co-chairman of the thinktank the European Council on Foreign Affairs, in a post that received more than 9,000 likes.
The same day, the British ambassador to Ukraine posted the photo on her Twitter account, garnering more than 14,000 likes.
Books destroyed by pro-Russians in 2010 in Ukraine
Searching with the words "burned history books" "Ukraine" and "Crimea" in Russian, you can find this report from the Ukrainian TV channel TCH dated March 16, 2010.
At 0:23 in the report, you can recognise the same book shown burning in this image, including the book entitled "The New History of Ukraine".
The report explains that there was a demonstration held on March 14 in Simferopol, Crimea, during which representatives of Proryv and the People's Opposition Bloc of Natalia Vitrenko, two pro-Russian political organisations, burned books about the modern history of Ukraine.
The caption to the video adds that the book "The New History of Ukraine", and the works of Soviet authors were destroyed.
An article from the Russian media Rosbalt confirms that a book burning took place during this event.
If you do a reverse image search with the search engine Yandex, you can find the same image in a January 2014 article from the Ukrainian news site Censor.net, which says it has compiled photos "from events held by Russian communities over the years on the anniversaries of Crimea's annexation to Ukraine and Victory Day".
Other images of the same event have been published, such as these two images below, in which burned books are also seen in the foreground.
In March 2010, Ukrainian President Viktor Yanukovych formed a new government, which included pro-Russian Dmitry Tabashnyk as Minister of Education. On March 11, there was a demonstration in support of Tabashnyk in Crimea. From March 17 onwards, counter-demonstrations took place to denounce his appointment, particularly in the west of the country, as his opponents felt that he was "humiliating the Ukrainian language and culture".
What do we know about the destruction of books in Ukraine?
While these images do not show a book burning during the recent conflict in Ukraine, Ukrainian authorities have claimed that Russian soldiers have destroyed books in the occupied areas of Lugansk, Donetsk, Chernihiv and Sumy. However, our editorial staff did not find any photos showing this destruction.
Several Ukrainian libraries have been the target of shelling in Ukraine.
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Senegal hospital fire: 11 newborn babies perish in blaze in western city
Issued on: 26/05/2022 - 16:17Modified: 26/05/2022 - 17:04
Eleven newborn babies died in a hospital fire in the western Senegalese city of Tivaouane, the president of the country said on May 25. The tragedy occurred at Mame Abdou Aziz Sy Dabakh Hospital in the transport hub of Tivaouane, and was caused by "a short circuit", according to Senegalese politician Diop Sy. France 24 Sam Bradpiece tells us more.
France24 - World
Kore-eda tells Cannes felt 'pressure' working with Korean all-stars
Issued on: 26/05/2022 - 15:58Modified: 26/05/2022 - 15:56
Cannes (France) (AFP) – Acclaimed Japanese film-maker Hirokazu Kore-eda, in competition for the Cannes Film Festival's top prize, said Thursday he felt pressure to succeed because his all-star South Korean cast probably made him the envy of Korean directors.
After winning the Palme d'Or in 2018 for "Shoplifters", Kore-eda is back in Cannes with "Broker" -- a film about the controversial practice of "drop boxes" for unwanted babies.
He picked South Korea as the location after meeting with some of the country's top actors, and his cast reads like a who's who of Korean megastars.
They include Song Kang-ho, who starred in the 2019 Cannes winner "Parasite", Gang Dong-won ("Peninsula"), Bae Doona ("Sympathy for Mr Vengeance", "Sense8"), and K-pop sensation Lee Ji-eun.
"I am aware that I have a very prestigious cast, and the country's best technicians, and that could make Korean directors a little envious," he told AFP in an interview.
"What that also means is that if the film flops or doesn't meet audience expectations, it will obviously be my fault. I've said jokingly that that puts me under pressure, but I think that's actually quite true."
The movie is one of two South Korean pictures competing for the Palme d'Or along with Park Chan-wook's "Decision to Leave".
"Broker" looks at so-called baby boxes, where mothers can anonymously abandon their newborns to avoid the stigma and hardship of being a single mother in a patriarchal society.
Often placed in orphanages, the youngsters later question whether, as unwanted babies, it would have been better not to be born.
Baby for money
Song, 55, gained worldwide attention as the patriarch in "Parasite", the first foreign-language film to win the best picture Oscar.
He has long been a favourite with South Korean film-makers, having played a range of characters from a repressed Catholic priest who becomes a vampire to a Joseon-era king who starves his son to death.
In "Broker", he plays a debt-ridden man who discovers an abandoned baby and volunteers to find him a new family -- in exchange for money.
Actress and K-pop star Lee -- also known as IU -- plays the young mother who abandons her newborn.
One of the most successful K-pop artists of her generation, the 29-year-old received rave reviews for her performance in 2018 television drama series "My Mister", where she played a heavily indebted young woman.
Kore-eda has defied tensions between South Korea and Japan to build strong relationships with Korean talent, surprising many by visiting the Busan International Film Festival in 2019 in the midst of a trade war.
jh-burs/er/imm
© 2022 AFP
France24 - World
In pictures: the faces of France’s new government
Issued on: 21/05/2022 - 17:47
Henrique VALADARES
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Freshly re-elected President Emmanuel Macron has unveiled his new government, which will serve under newly appointed Prime Minister Élisabeth Borne. The list includes some new faces in key posts but Macron notably opted for continuity at the finance, interior and justice ministries. Macron’s revamp of his administration is, in part, aimed at building momentum ahead of parliamentary elections in June.
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Profile
Historian Pap Ndiaye, an expert on minority issues, is Macron’s surprise education pick
FAMILY HERITAGE
New French Prime Minister Élisabeth Borne, daughter of a stateless Auschwitz survivor
FRENCH POLITICS
France’s new PM Elisabeth Borne dedicates nomination ‘to all little girls’
France24 - World
Historian Pap Ndiaye, an expert on minority issues, is Macron’s surprise education pick
Issued on: 20/05/2022 - 18:35
NEWS WIRES
Pap Ndiaye, a historian specialising in minorities who currently heads the museum of the history of immigration in Paris, is President Emmanuel Macron's surprise choice to head the French education ministry.
Whereas most of the top ministerial posts in Macron's new cabinet that aims to take the government into parliamentary elections next month went according to script, Ndiaye's nomination was a surprise to most observers.
His appointment carries on a tradition for Macron of taking prominent French personalities from outside politics to lead ministries, after he named star defence lawyer Eric Dupond-Moretti justice minister in 2020.
Ndiaye is a historian with an international profile, specialising in the social history of the United States and minorities, who was named to lead the Museum of the History of Immigration last year.
He will now need to use all his experience and knowledge for taking on the new challenge of the education ministry, which has seen major tensions in the last years between his predecessor, Jean-Michel Blanquer, and teachers.
Born outside Paris to a Senegalese father and French mother, Ndiaye was for many years a professor at the elite Sciences Po university in Paris.
"In the field of history, he is someone who has been innovative and able to show a new way of understanding the past," said historian Pascal Blanchard.
"He's a teacher who knows what it's like to be in front of a class of students," he told AFP, adding, "In a diverse society, it is important to have someone who is attentive to diversity."
'Field of possibilities'
Ndiaye first gained national prominence with his 2008 work "The Black Condition, an essay on a French minority."
"My objective was to provide arguments and knowledge as robust as possible to young people who lack solid references," he told AFP in March 2021, when he took over at the immigration museum.
"It seemed to me that it was part of my role as a teacher to offer these foundations," he said.
He said at the time that his appointment at the museum should open "the field of possibilities" to young "non-whites", while emphasising that his appointment was due to a long career as an academic.
"I am not blind to, and don't turn my back on, questions of symbol. I also apply the same to the colour of my skin."
In 2019, he was a consultant for an exhibition at the Musee d'Orsay in Paris on black models, and in 2020 he co-authored a report on diversity at the Paris Opera.
His sister is the prominent French novelist and playwright Marie Ndiaye.
Some on the French left reacted with astonishment that the celebrated historian of social change was now in the government.
"I am amazed. I did not see him in there at all," said Alexis Corbiere of the far-left France Unbowed party. He said the "media stunt" would not defuse anger within the French education system.
SNES-FSU, the main secondary school teachers' union, welcomed the appointment of Ndiaye "as a break with Jean-Michel Blanquer in more ways than one".
But it also warned that education "is not governed solely by symbols" and that rapid responses were needed "particularly in terms of wages".
(AFP)
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FAMILY HERITAGE
New French Prime Minister Élisabeth Borne, daughter of a stateless Auschwitz survivor
Macron revamps cabinet under new Prime Minister Élisabeth Borne
The Debate
Can Macron renew himself? New term begins with change of French prime minister
Valeurs Actuelles
Lorient : actes de torture et de barbarie, deux jeunes de 18 ans mis en examen
« Une scène d’extrême violence ». Deux adolescents sont suspectés d’avoir violemment agressé un homme de 25 ans, dans la nuit de samedi à dimanche 22 mai, dans le quartier de Carnel, à Lorient, selon Le Telegramme. Ces deux jeunes de 18 ans ont été mis en examen mardi pour des faits de torture et de barbarie, a indiqué le parquet de Lorient, selon 20 Minutes.
Cette nuit-là, c’est une jeune femme qui a donné l’alerte à la police, vers 4 heures du matin, indiquant que son compagnon était en train d’être roué de coups par deux individus dans un appartement. Lorsque la police et les secours arrivent sur les lieux, ils retrouvent la victime, couverte de sang et prostrée. Sur elle, « de nombreuses lésions et plaies, dont certaines visiblement causées par des coups d’armes blanches », décrit le parquet, évoquant « une scène d’une extrême violence », rapporte 20 Minutes. Le vingtenaire, souffrant également de fractures, sera hospitalisé dans la foulée et bénéficiera d’une ITT de 14 jours.
« Un différend relationnel »
Peu après les faits, les auteurs présumés de ces violences ont été interpellés et placés en garde à vue. Quelles sont les circonstances qui ont pu mener à ces actes de torture ? D’après le parquet de Lorient, cette agression serait liée « à un différend relationnel antérieur entre les protagonistes », indique 20 Minutes. Lors de leur audition, les deux jeunes majeurs ont admis « assez globalement leur participation aux faits ». Après leur mise en examen, ils ont été placés en détention provisoire. Ils risquent une peine maximale de 20 ans de réclusion criminelle.
Lorient : les dernières actualités
Valeurs Actuelles
Vénissieux : lors d’un contrôle, un individu essaie d’étrangler un policier
Il était presque minuit, lundi 23 mai, quand des policiers ont été pris à partie par un groupe d’individus sur le boulevard Ambroise Croizat, à Vénissieux (69), rapporte Le Progrès. Alors que les forces de l’ordre procédaient à un contrôle, l’un des membres du groupe a tenté d’étrangler un agent.
La situation se serait alors rapidement envenimée dès le début de l’interpellation de cet individu. Les policiers ont subi des jets de pierres et de bouteilles en verre, de sorte que – sous pression des projectiles – le suspect est parvenu à prendre la fuite. Finalement, l’individu sera retrouvé et interpellé en compagnie d’un des présumés assaillants, quelques minutes plus tard.
Les deux présumés agresseurs – âgés de 18 et 20 ans – ont été placés dans la foulée en garde à vue. Lors de leur audition, l’un d’entre eux a reconnu avoir tenté d’étrangler un policier et s’être rebellé ; l’autre nie avoir participé aux jets de projectiles. Selon Le Progrès, les prévenus ont été déférés au parquet de Lyon, mercredi 25 mai, en vue d’être jugé en comparution immédiate.
Lyon : les dernières actualités
L'Humanité
Il était une fois... Mai 1972, la « deuxième indépendance » malgache
Il était une foisC’est une véritable révolution qu’a vécue Madagascar en mai 1972, douze ans après une indépendance qui fut source de vives déceptions, avec la perpétuation des pesanteurs coloniales et des inégalités. Lancée par les étudiants, la révolte va s’étendre jusqu’à devenir insurrection et abattre la Ire République. Un processus inachevé, mais qui pourrait un jour trouver un écho sur l’île Rouge en proie aux élites prédatrices.
Mai 1972 fut un temps de révolution à Madagascar. Douze ans après l’indépendance acquise le 26 juin 1960 par cette colonie française de l’océan Indien, de jeunes révoltés bientôt rejoints par parents et travailleurs revendiquent une « deuxième indépendance ». Ils s’insurgent contre la perpétuation de la présence française, codifiée dès 1960 par des accords de coopération signés avec la puissance coloniale et qui définissent les relations des deux États après l’indépendance. Ils désirent une société plus égalitaire. Et ils vont renverser la Ire République malgache, dont l’homme fort est le président Philibert Tsiranana, ouvrant ainsi paradoxalement la voie à des pouvoirs militaires.
Madagascar, 1971 : la révolte paysanne qui a ouvert l'avenirCette révolution trouve sa genèse dans un mouvement de contestation qui commence en janvier 1972 à l’école de Befelatanana, à Tananarive, la capitale. Elle formait sous la colonisation des médecins de « seconde zone », destinés à être les auxiliaires des Français. Les revendications sont d’ordre corporatiste, mais s’inscrivent sur un terreau général très sensible, celui des déceptions post-indépendance. Les élèves demandent une amélioration de leur quotidien – alimentation, douches… –, la fin des retards dans le versement des bourses, etc. C’est la mauvaise gestion gouvernementale qui va conduire à la radicalisation des revendications et aboutir à un mouvement d’ampleur. Le gouvernement laisse d’abord pourrir la situation, puis décide, en avril 1972, de fermer l’école, mettant ainsi les internes à la rue, et de dissoudre l’Association des étudiants en médecine et pharmacie.
Le 26 avril 1972, à Tananarive, une foule investit l’avenue de l’Indépendance et se dirige vers lestade pour dénoncer, notamment, les accords de coopération franco-malgache. Les manifestations se poursuivront jusqu’au 18 mai, quand le président Tsiranana remettra les pleins pouvoirs à l’armée. © Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar
Les lycéens de Tananarive s’insurgent alors à leur tour, d’autant plus que le projet de création d’un concours d’entrée en seconde, gage de démocratisation dans l’accès à l’enseignement public, plus performant que le privé, vient d’être abandonné. L’université de Tananarive se met également en grève. Fondée en 1961, elle est encore très dépendante de la France : enseignement en français, enseignants majoritairement français, contenus non « malgachisés », et les réformes françaises y sont appliquées. Fin avril, on compte 95 établissements de la capitale en grève et 70 000 grévistes.
Élèves et étudiants se réunissent quotidiennement sur le campus de l’université, situé à 2 kilomètres du centre-ville. La Fédération des associations étudiantes de Madagascar impulse de nombreuses initiatives. Les étudiants s’organisent en divers conseils et commissions, et refont le monde dans un esprit de remise en question des inégalités et de révolte contre la persistance des pesanteurs coloniales, symbolisées par des accords de coopération qui couvrent tous les domaines. L’accord sur l’enseignement supérieur proclame notamment : « La langue française et l’enseignement d’inspiration française sont pour le peuple malgache l’instrument historique de sa promotion moderne et de son développement culturel, politique, économique et social. » Certains, réunis au sein du groupe Ny Andry, travaillent à malgachiser les concepts marxistes. De manière générale, la langue est au cœur de la révolte. On se réapproprie le malgache comme langue de savoir et de pouvoir. Les tracts sont d’abord écrits en français et en malgache, puis seulement en malgache.
Et la révolte gagne toute l’île, se propageant du centre et des hauts plateaux vers les côtes. Elle a aussi des dimensions festives, des groupes de musique, comme Mahaleo, s’y fabriquent une notoriété durable. Et lycéens et étudiants ont trouvé des alliés du côté des Zwam (« Zatovo western amical malagasy », Amicale des jeunes western), jeunes déscolarisés bien souvent descendants d’esclaves, qui se rebaptisent pour l’occasion Zoam (« Zatovo orin’asa malagasy », Jeunes sans travail). La révolte bénéficie aussi du soutien – ou tout au moins de la bienveillance – de la population et de celui des syndicats et des associations professionnelles. Ce mouvement s’inscrit parfaitement dans le prolongement des « global sixties » qui ont vu les étudiants et/ou travailleurs du monde entier s’insurger contre l’injustice et les pouvoirs en place. Certaines chansons reprises à Madagascar font d’ailleurs partie du répertoire mondial de la contestation : « Vous êtes reconnaissables, vous les flics du monde entier / Les mêmes imperméables, la même mentalité / Mais nous sommes de Tana, de Dakar et d’Abidjan et de Paris à Montpellier, à vous crier / À bas l’État policier ! »
Mais la révolte aurait pu s’essouffler si le pouvoir n’avait pas réagi encore une fois à contretemps et avec une grande maladresse. Un meeting convoqué le 26 avril par le ministre de la Culture donne l’occasion aux grévistes de défiler longuement, porteurs de pancartes et banderoles telles que : « Enseignement instable et non adapté aux Malagasy (Malgaches – NDLR) » ; « Les droits de l’élève » ; « À bas la colonisation culturelle » ; « Révisez les accords de coopération » ; « Non à la répression, oui à la compréhension » ; « Vous nous dites : ne gâchez pas le 1er Mai avec la grève, nous vous disons : ne gâchez pas notre avenir avec vos décisions instables » ; « Affrontons dès aujourd’hui les problèmes de demain, car qui dort sans prévoyance se réveille sans ressource » ; « Il vaut mieux mourir debout ! »
Parmi les bâtiments incendiés lors de l’insurrection du 13 mai 1972, l’hôtel de ville. Une banderole y proclame : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville. » © Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar
Le meeting est un échec pour le ministre, d’autant plus que c’est le lendemain qu’apparaissent les premiers slogans visant directement le président : « Tsiranana dictateur » ; « Tsiranana capitaliste : 40 villas, 4 châteaux »… Malade, il s’est fait soigner en France et est parti se reposer dans une station thermale. Bien qu’absent, c’est lui qui prend la décision qui va transformer la révolte en révolution. Le 12 mai, les forces de sécurité (FRS, conçues sur le modèle des CRS français) encerclent le campus et arrêtent les 395 étudiants qui s’y trouvent. Ils sont déportés dans l’île de Nosy Lava, un symbole lourd de sens : c’est là qu’avaient été envoyés les internés de la répression de l’insurrection de 1947, puis les déportés de celle de la révolte du Sud, en 1971. La première a laissé de très douloureux souvenirs ; la seconde, menée également avec l’appui des troupes françaises, n’a pas eu le temps d’être oubliée.
1947, un massacre colonial français à MadagascarLe 13 mai 1972 devait être un jour de meetings. Ce fut un jour d’insurrection. 100 000 personnes occupent les rues de Tananarive – pour quelque 250 000 habitants –, scandant des slogans hostiles au pouvoir et demandant le retour des « enfants », les étudiants déportés. Des bâtiments sont incendiés, dont l’hôtel de ville, et une banderole proclame sur ses ruines : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville ». Revenu à Tananarive, Tsiranana prononce un discours délirant : « Il y a des meneurs qui entraînent les petits enfants (…). Attention, ce sont des bandits, donc des communistes (…). Je vous donne un conseil, parents, travailleurs, élèves, si vous tenez a la vie, ne participez pas à la grève (…). Si c’est nécessaire, même s’il faut 2 000 morts, nous le ferons en une seule fois ! 2000, même 3 000 ! En une seule fois ! Tsssak, Tsssak ! » Loin d’apaiser les manifestants, il met plutôt de l’huile sur le feu. Et on réclame sa démission. Les FRS, débordées, tirent sur la foule. Il y aura 45 morts.
Les jours suivants, les travailleurs s’organisent tant dans la capitale qu’en province. Ils se regroupent comme les étudiants et les Zoam dans des comités : les KTM (Komitin’ny tolon’ny mpiasa) que chapeaute le KIM (Komity iraisan’ny mpitolona), le comité des comités. Des négociations ont lieu et, le 18 mai, la foule assiste au retour des « enfants ».
C’est alors, semble-t-il, que le slogan « Le pouvoir à l’armée » va faire son apparition. L’armée en effet est restée neutre, n’est pas intervenue et semble être le seul recours dans un pays où il n’y a pas d’opposition crédible. Les Églises regroupées dans une Fédération des Églises de Madagascar, les militaires, mais aussi, officieusement, les Français – conseillers français du président ou de l’ambassadeur de France Alain Plantey – se font médiateurs. Les Français, qui ont des bases militaires dans l’île, sous le commandement du général Bigeard, n’interviendront pas pour sauver Tsiranana. Et celui-ci va céder. Le 18 mai, il dissout le gouvernement et donne les pleins pouvoirs au général Gabriel Ramanantsoa. La révolte est devenue révolution et la Ire République malgache n’est plus.
Le 1er janvier 1973, les troupes françaises quittent définitivement l’île. En 1975, Didier Ratsiraka, « l’Amiral rouge », est élu président démocratique de Madagascar. Son régime, socialiste et autoritaire, restera en place jusqu’en 1991. Réélu en 1996, il cèdera la place à Marc Ravalomanana en 2002. © Joël Robine / AFP
Mais les lendemains de révolution ne sont pas toujours des lendemains qui chantent. Le rêve de démocratie sociale, d’un « État des petits » (Fanjakan’ny madinika), qui était celui des révoltés va faire long feu. Le général Ramanantsoa assoit son pouvoir par référendum. Un Congrès national populaire a bien lieu en septembre, mais ses résultats sont bien en deçà des attentes qui étaient celles des étudiants. Les paysans, largement majoritaires, ont été et restent absents du mouvement. Il y a néanmoins quelques victoires : dès 1973, la malgachisation des enseignements primaire et secondaire, le départ des troupes françaises de Madagascar et la renégociation des accords de coopération.
Ramanantsoa ne va pas rester longtemps en place. Le 5 février 1975, il transmet le pouvoir au colonel Richard Ratsimandrava, qui s’était fait une popularité dans son gouvernement. Mais celui-ci est assassiné six jours plus tard – meurtre resté non élucidé. Se met alors en place un directoire militaire qui devient bientôt Conseil supérieur de la révolution, dont le capitaine de corvette Didier Ratsiraka prend la tête.
Didier Ratsiraka instaure un socialisme malgache inspiré des modèles tanzanien ou nord-coréen. Malgré quelques acquis, les difficultés économiques s’accumulent et l’autoritarisme du pouvoir ne se dément pas. En 1991, après l’élaboration d’une convention du Panorama issue d’un mouvement social de grande ampleur, des élections présidentielles ont lieu. Ratsiraka est battu et laisse la place à Albert Zafy, mais revient gagnant en 1996.
Il ne nous appartient pas d’entrer dans le détail de la vie politique chaotique de Madagascar jusqu’à nos jours. On peut seulement dire que le pays, avec ses deux derniers présidents, l’industriel Marc Ravalomanana et maintenant l’ancien disc-jockey Andry Rajoelina, est la proie d’élites prédatrices qui n’ont cure des inégalités croissantes ou de la misère d’une bonne partie de la population.
Et pourtant, Mai 1972 avait été porteur d’immenses espoirs, de projets culturellement et socialement égalitaires, du désir d’une nation indépendante et heureuse, débarrassée des séquelles du colonialisme, du désir d’un monde meilleur pour toutes et tous. Peut-être un jour la révolution de 1972 trouvera-t-elle quelque écho, sous des formes que nous ne pouvons encore imaginer. Tout au moins pouvons-nous l’espérer.
En savoir plus♦ Madagascar 1972 : l’autre indépendance. Une révolution contre les accords de coopération,de Françoise Blum, in « le Mouvement social », 2011/3, n° 236. En ligne sur : www.cairn.info♦ Aux origines du mai malgache. Désir d’école et compétition sociale.1951-1972,d’Anne-Marie Goguel, Karthala, 2006.♦ Paysans, intellectuels et populisme à Madagascar. De Monja Jaona à Ratsimandrava (1960-1975),de Françoise Raison-Jourde et Gérard Roy, Karthala, 2010.♦ Histoire de Madagascar. La construction d’une nation, de Sylvain Urfer, Maisonneuve & Larose-Hémisphères, 2021.
madagascarIl était une foisindépendance1972 BBC
SANS TITRE
The prime minister of Finland, Sanna Marin, has met Ukrainian President Volodymyr Zelensky on an unannounced trip to Kyiv.
She also visited the devastated Ukrainian towns of Irpin and Bucha, according to the local authorities.
Marin was seen wearing a bullet-proof vest, walking with officials and soldiers.
The prime minister recently announced Finland's historic decision to apply for Nato membership.
She's got whole-hearted support from the US, but Turkey is threatening to block both Finland and Sweden - accusing the Nordic nations of harbouring Kurdish militants.
What is Nato and how can Finland and Sweden join? Read our Q&A.
Russia's military has been making gains in eastern Ukraine, having shifted most of the focus of its war there - putting the Ukrainian army under more pressure than at any time since the first desperate weeks of the war.
The battle for Ukraine's old industrial heartland known as Donbas is likely to decide the fate of the Russian invasion.
It comes as Ukraine is beginning to admit Russia is getting the upper hand in some eastern areas - Ukraine's President Volodymyr Zelensky has said the Russians could be killing up to 100 Ukrainian soldiers a day in Donbas.
Zelensky has described conditions in eastern Ukraine as extremely difficult despite having some of their best-trained forces already posted in the east because of an eight-year war with Russian-backed separatists.
Ukraine's deputy defence minister says the fighting in Donbas has reached maximum intensity, with the Russians storming Ukrainian positions in several areas simultaneously.
"As of today, the aggressor conducts intensified fire along the whole line of contact and the positions of our forces in the Donetsk operational region. The enemy uses tactical rocket systems, aviation and artillery," Hanna Maliar says.
"The situation is difficult and there are signs of escalation. The enemy has used all resources to capture our territory and surround our forces. The fighting has reached maximum intensity. The enemy attacks our positions at different points simultaneously. We are in for a very difficult and long stage of the struggle."
Earlier, the authorities in Donbas said the Russians had attacked more than 40 settlements in their drive to take the strategic towns of Severodonetsk and Lysychansk, the AFP news agency reports.
James Landale
Diplomatic correspondent
Ukraine’s chief prosecutor has told the BBC she’s
investigating almost 14,000 cases of alleged war crimes by Russian forces.
Speaking in London on her first trip out of Ukraine since
the invasion began, Iryna Venediktova says between 100 and 200 new cases come in each
day.
She's been meeting Britain’s Attorney General, Suella
Braverman, and other officials to discuss what more the UK and other Western
powers could do to support the investigation process.
Today we have near 14,000 cases, only about war crimes, and near 6,000 cases which are connected. It means that we have huge number of precedents and every day we have more and more: it's [an] extra 100, [an] extra 200, it depends on the day."
Venediktova says the most common alleged war crime is the shelling of civilian buildings, especially hospitals and schools. In all, she says more than 1,000 medical and educational buildings have been destroyed.
She also says civilians are being killed, and there is looting and raping.
Venediktova also reveals she has even begun investigating allegations of genocide.
“I absolutely agree that we in Ukraine have genocide. Why? Because they, I mean, the Russian [military] and Russian top commanders came to [Ukraine], to destroy [the] Ukrainian state, to kill all Ukrainians, and they want this land to [be] like a part of [the] Russian Federation.” But she accepts it would be hard to investigate genocide in Russian-controlled territory.
She says Ukraine’s legal authorities should take the lead in prosecuting war crimes “because only we understand our land, our people, our ground”. But she accepts the International Criminal Court in The Hague should play a role in prosecuting senior Russian leaders for the invasion, potentially even Vladimir Putin.
“We all understand that this [is a] big fish, it's a fish for international justice,” Venediktova says.
A senior Ukrainian military official admits Russia has the upper hand - in both aviation and artillery - in fighting in the eastern Luhansk region.
Oleksiy Gromov of the General Staff of the Armed Forces of Ukraine says at a briefing that Ukrainian forces are "trying with all our might to change the situation".
"Yes, the enemy currently has an advantage both in aviation and in artillery, but we are doing everything possible. The provision of modern weapons from partner countries will accelerate our victory," Interfax news agency quotes him as saying.
He says the situation is "difficult, but stable" in the area of Severodonetsk.
There, Russia has been operating in a "classical" way, he says, first attacking from the air, then with artillery and then sending in ground forces.
A proposal to condemn the regional health emergency triggered by Russia's attacks in Ukraine will
come before a World Health Organization (WHO) assembly today, prompting a rival
resolution from Moscow that makes no mention of its own role in the crisis.
The original proposal, backed by the US and more than 40 other
countries, condemns Russia's actions but stops short of immediately suspending
its voting rights at the UN health agency.
Russia's proposal, backed by Syria, which echoes the language of
the first text, will also be decided on.
Both resolutions express "grave concerns over the ongoing
health emergency in and around Ukraine", but only the Western-led proposal
says the emergency is "triggered by the Russian Federation's aggression
against Ukraine".
A senior diplomat at the Russian mission in Geneva says:
"The resolution holds a series of anti-Russian statements and groundless
accusations and therefore cannot be supported."
Another reflection now of the ferocity of fighting in Ukraine's
east.
More than 150 children have been killed in the Donetsk region
since Russia launched its invasion, says the Ukrainian prosecutor-general.
The figure is significantly more than in any other region of the
country. The nationwide tally is at least 240.
Russia has warned it plans to boot out journalists from Western nations if YouTube insists on blocking access to Moscow's foreign ministry briefings.
Maria Zakharova, the department's spokesperson, who holds a weekly briefing on Russian foreign policy, including the war in Ukraine, said she had warned the video platform against restricting her content.
She is quoted by Russian news agency Tass as saying:
We just came and told them: 'You block another briefing, one journalist or American media outlet goes home. Another briefing is blocked and we will name a specific journalist or specific media outlet that will go home.’"
She added that Moscow was working on measures against English-language media in response to what it considered “unfriendly actions” by foreign governments towards Russian news outlets.
It comes after President Putin, in March, signed a law imposing a jail term of up to 15 years for spreading "fake news" about the military.
At least four people were killed when the centre of Ukraine's second city Kharkiv was shelled, according to regional governor Oleh Synehubov.
It's been weeks since the city has come under attack.
Details are still coming in.
Russia has denied US and EU claims that it is blocking grain exports from Ukraine, and accused the West of creating such a situation by
imposing sanctions.
Ukrainian farmers have 20 million tonnes of grain they cannot get to international markets due to the ongoing invasion.
"We categorically do not accept these accusations. On the
contrary, we blame Western countries for taking actions that have
led to this," Kremlin spokesman Dmitry Peskov told reporters.
Moscow called for the West to remove the sanctions which it
says are blocking grain exports from Ukraine.
European Commission chief Ursula von der Leyen said earlier this week Russia was using "hunger and grain to wield power",
while Ukraine has accused Russia of stealing hundreds of thousands of
tonnes of grain in areas their forces have occupied.
This astonishing footage filmed by an AFP journalist earlier this week shows shells exploding either side of a road leading to the eastern Donbas region of Ukraine.
Thick plumes of smoke can be seen following the detonations.
Fighting in the east has intensified in the last week, with Russia refocusing its efforts in the region as part of Russian President Vladimir Putin's bid to take Ukraine's old industrial heartland.
Two captured Russian soldiers have been shown pleading guilty in court in the second war crimes trial to be held in Ukraine.
The two artillerymen, Alexander Bobikin and Alexander Ivanov, are accused of violating the laws of war by shelling a town, and prosecutors want to jail them for 12 years. The shelling destroyed an educational establishment in Derhachi, prosecutors say.
"I am completely guilty of the crimes of which I am accused," Bobikin told the court in Kotelva, Poltava region, according to Reuters news agency. "We fired at Ukraine from Russia."
Ivanov said: "I repent and ask for a reduction in the sentence."
A defence lawyer asked for leniency, saying the soldiers had been following orders.
There was no immediate comment on the case from Russian officials.
A final verdict is expected on 31 May.
Earlier this week, a court in the capital Kyiv jailed a Russian tank commander for life for killing a civilian at the first war crimes trial since the invasion.
The
Ukrainian government has condemned a move by the Kremlin to fast-track Russian
citizenship for Ukrainians in two southern regions invaded by Russian troops.
On Wednesday Russian President Vladimir Putin signed a
decree simplifying the process for obtaining Russian passports for people in
Kherson and parts of Zaporizhzhia under Moscow's control.
"The decree is legally null and void & will
have no legal consequences," Ukraine's diplomatic mission to the
EU tweeted, saying the move was an attempt to force Ukrainians to
change citizenship.
Control of Kherson and Zaporizhzhia secures Russian
access to Crimea, the Ukrainian territory Moscow annexed in 2014.
Before the start of the invasion on 24 February, Russia
said it had issued passports to at least 860,000 people in
separatist-controlled areas of two other Ukrainian regions, Donetsk and
Luhansk.
More detail now from Severodonetsk - a city under siege as
Russia tries to gain the rest of Ukraine's eastern Luhansk region.
The city has been under "constant fire" for the past
week-and-a-half, according to the head of the local military-civil
administration.
Some 90% of housing has been damaged by the fighting, Oleksandr
Stryuk tells Ukraine's NV radio station.
About 12,000-13,000 people are still thought to be in the city,
Stryuk says - many of them sheltering in basements.
Russian President Vladimir Putin says the exit of some foreign companies from Russia in response to its invasion of Ukraine "may be for the best", Reuters news agency reports.
Putin, who was speaking via video link to an economic forum
of post-Soviet states held in Kyrgyzstan, said it was
impossible to cut off Russia from Western technology despite
sanctions.
Putin says Russia is seeing problems in its transportation and supply chains and that the country will continue to import substitutions, but that this is not a solution, he adds.
"The theft of assets by the West will lead to no good," he says, adding that Russia is competitive and remains the top exporter of wheat.
He adds it's important for Russia to move away from the Swift banking system - an international payment system used by thousands of financial institutions - in settlements with ex-Soviet partners.
It comes after the EU and its allies suspended seven institutions from the system in March, and has proposed excluding three more Russian banks from Swift.
Guy Delauney
BBC correspondent, reporting from Belgrade
UK Foreign Secretary Liz Truss says Britain and its allies
should not be considering "compromise or appeasement" towards Russia.
Speaking in Bosnia's capital, Sarajevo, she says it is
"appalling" that Vladimir Putin is "trying to hold the world to
ransom" and attempting to "weaponise" the hunger of the world's
poorest people.
Responding to a question on whether sanctions should be eased in
return for Russia creating corridors for grain exports from Ukraine, Truss says
it is important to "cut off funding for the war", adding "we
cannot have any lifting of sanctions or appeasement which would make Putin
stronger".
Powerful images have come in of grain burning in a silo on Wednesday in the combat zone of east Ukraine.
News agencies say the silo in Siversk, near Bakhmut in the Donetsk region, was destroyed by Russian shelling.
Ukrainian farmers have 20 million tonnes of grain they cannot get to international markets, and a new harvest is about to begin.
What can be done to get the food to people who desperately need it, as prices soar around the world?
Read this report by our population correspondent, Stephanie Hegarty.
The BBC's Jeremy Bowen has been sharing his thoughts about the
progress of the war in eastern Ukraine as he visits frontline towns facing the
Russian army's slow but steady advance in the Donbas (the coal-mining basin
made up of the Luhansk and Donetsk regions).
If the Russians can encircle Severodonetsk in Luhansk, their
next targets would most likely be the key cities of Kramatorsk and Slovyansk in
Donetsk.
Then Russian President Vladimir Putin might declare victory in
the battle for the Donbas, our correspondent says. Russia would control a belt
of territory stretching along its border south from the Donbas and along most
of Ukraine's coastline.
Ukrainian President Volodymyr Zelensky says only diplomacy can
end the war but Russia must return to the positions it held before the
invasion. His allies, led by the US and UK, want to weaken Putin's Russia
permanently. They have said Russia must not win.
Their critics say they'll fight to the last Ukrainian, our
correspondent adds. The currency of war is blood. As families bury their dead,
more Ukrainians will question the blood price they are paying, and ask whether
it is better to pay for a ceasefire with land - or lives.
Read Jeremy's analysis in full.
Damien McGuinness
Reporting from Berlin
German Chancellor
Olaf Scholz has been delivering a half-hour speech and a short Q&A on the final
day of the World Economic Forum in Davos.
He condemns Russia's invasion of
Ukraine, but does not mention the criticism
levelled against his government for being too slow to deliver heavy weapons to
Ukraine.
"A major nuclear power is behaving as if it has the right to
redraw borders," he says.
"Putin wants to return to a world order in which strength
dictates what is right, in which freedom, determination and sovereignty
are not for everyone.
"We cannot
allow Putin to win this war," he says, adding "there will be no dictated
peace".
Scholz is under
fire in Germany and abroad. Critics says he appears hesitant in supporting
Ukraine militarily.
But in his speech, he says Germany is completing its
so-called "Zeitenwende" or turning point in foreign policy, by
supplying weapons to a war zone for the first time, spending €100bn ($107bn, £85bn) on its army and cutting its dependency on Russian energy.
President Zelensky of Ukraine has issued a bitter rebuke to the
West for dithering over heavy weapons supplies - and for spreading the idea
that peace without territorial sacrifices to Russia would be impossible.
He's taken a specific swipe at The New York Times and the
veteran US politician, Henry Kissinger.
"It seems Mr Kissinger's calendar is not 2022, but
1938," he says, referring to the Munich deal that ceded part of
Czechoslovakia to Nazi Germany.
Zelensky accuses observers such as Kissinger of having
overlooked Russian war crimes, adding they always try to take Moscow's
interests into account, no matter how Russia acts.
In a speech at Davos yesterday, Kissinger warned that pushing
Moscow to surrender Crimea and parts of the Donbas it controls threatened to
turn the conflict into a new, broader war.
BBC
Texas shooting: Where does US gun control go from here?
Anthony ZurcherNorth America reporter@awzurcheron Twitter
The school shooting in Uvalde, Texas, has led to renewed calls for action on gun control. But familiar obstacles - and some new ones - will make any reform difficult.
Nearly a decade after a young man shot and killed 26 people, including 20 children, at Sandy Hook elementary school in Newtown, Connecticut, a similar tragedy unfolded at an elementary school in Uvalde, Texas.
The Sandy Hook shooting prompted calls for national gun reform and led to an emotional plea for action from US President Barack Obama. But efforts to advance gun-control legislation in Congress stalled.
Now, following the deaths of 19 children and two adults in Uvalde, there are similar calls for action from national politicians. President Joe Biden has echoed Mr Obama in pleading for change.
"Why are we willing to live with this carnage?" he said. "Why do we keep letting this happen? Where in God's name is our backbone to have the courage to deal with it and stand up to the lobbies?"
Even though Democrats control both chambers of Congress and the presidency this time around, efforts to pass new gun-control regulations are facing similar challenges - and new ones that may be even more formidable.
Here's a look at some potential courses of action and the obstacles they will have to surmount.
Old roadblocks in Congress
In the weeks after Sandy Hook, a majority of US senators supported passing legislation requiring expanded background checks for gun purchases. Because of the filibuster - a parliamentary procedure that requires at least 60 votes in the 100-seat Senate to pass most legislation - a simple majority was not enough, however.
Today, only a handful of the 50 Republican senators today appear open to new gun legislation, suggesting any new efforts will meet a similar fate.
That hasn't stopped Democrats from considering new proposals and offering to work with Republicans to find any common ground.
"I think it's a slim prospect, very slim, all too slim," Democratic Senate Majority Leader Chuck Schumer said of changes of success on Thursday. "We've been burnt so many times before."
So far, the only Republican-backed offering has been to create a national database of school safety practices.
Conversations about doing more have begun, however, and a handful of Republicans have been participating. Proposals with the greatest support include a "red flag" law that would prevent individuals with mental illness or a criminal history from purchasing firearms and expanded background checks on gun purchasers that would include private gun sales.
Although polls indicate majorities of Americans support such efforts, many Republican senators represent states with large pro-gun communities. And the Republican voters whose support they need to win primary elections (the selection process within each party) are even more opposed to reform. So unless sentiment shifts among that constituency, the Republicans are unlikely to change course.
And even if this proposed legislation passes, it may be an imperfect solution. There are mass shootings that red-flag laws and background checks haven't prevented - and they wouldn't do anything to reduce the 393 million firearms currently in the US
States pressing ahead
Although congressional efforts were stymied in 2015, gun-control activists made substantive progress in passing new laws at the state level.
In Connecticut, for instance, there was overwhelming support for reform from the communities still reeling from the brutality of the Sandy Hook attack. Other Democratic-controlled states - like New York, Maryland and California - passed their own legislation, closing gun-show loopholes, limiting magazine sizes and prohibiting the sale of certain types of firearms.
In Vermont in 2018, after a school-shooting plot was narrowly averted, Republican Governor Phil Scott reversed his position and worked with Democrats to pass new legislation in the traditionally gun-friendly state. The law, which included raising the age to buy a firearm to 21, limiting magazine sizes and requiring new background checks, angered many of his previous supporters on the right. He easily won re-election in 2018, however.
But the states that have the political majorities to pass gun-control regulations have already done so. And in many Republican controlled states, the momentum on the gun issue is towards less regulation, not more. In April, Georgia became the 25th state - all Republican - to allow its residents to carry a concealed handgun without a government license.
Democratic politicians in those states, frustrated by the lack of action, may cite the Uvalde massacre as reason to act. Former congressman Beto O'Rourke, the Democrat running for Texas governor in November, voiced the anger many on the left feel in conservative states as he confronted Republican Governor Greg Abbott at a press conference in Uvalde on Wednesday.
"The time to stop the next shooting is now, and you are doing nothing," he shouted, before being berated by the Republicans on the stage and removed from the building.
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Mr O'Rourke spoke to reporters after the event and listed banning assault weapon sales, universal background checks, red-flag laws and safe gun-storage laws as steps his state could take in the wake of the attack.
While many of those provisions have popular support, all will be difficult to pass in Texas. The more likely response there will be increased funding for law enforcement and school security measures, such as Texas Attorney General Ken Paxton's call for giving more guns to teachers.
Courts are another battleground
Even if the political calculus changes in Congress or among the states like Texas that have been reluctant or outright hostile to enacting gun-control legislation, there is a significant and growing obstacle to any attempts at reform - the courts.
In 2008, a narrow 5-to-4 majority in the US Supreme Court ruled that the Second Amendment to the US Constitution, which says "the right of the people to keep and bear arms shall not be infringed", guarantees a personal right to possess a handgun. That interpretation, although subject to furious debate, has embedded gun ownership rights in the text of the Constitution itself. And since that decision, the courts have only become more supportive.
One of President Donald Trump's lasting legacies was to appoint hundreds of conservative judges to the federal courts, including naming three new Supreme Court justices. Two weeks ago, two Trump-appointed appellate-court judges in California struck down a state law prohibiting the sale of assault rifles to those under the age of 21.
That opinion, if upheld by the Supreme Court, could be of particular relevance given that the perpetrators in Uvalde, Sandy Hook and the recent shooting in Buffalo all fall into that category.
"America would not exist without the heroism of the young adults who fought and died in our revolutionary army," one of the judges wrote. "Today we reaffirm that our constitution still protects the right that enabled their sacrifice - the right of young adults to keep and bear arms."
The Supreme Court appears poised to strike down a New York law that restricts who may obtain concealed handgun licences in the next month, perhaps endangering similar laws in other states.
With gun laws already on the books being ruled unconstitutional, it appears likely that any new laws will face legal challenges as well - and may not survive long.
Texas shooting: More coverage
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L'Humanité
Il était une fois... Serge Reggiani, la douloureuse quête du bonheur
Il était une foisCent ans après sa naissance, le 2 mai 1922, sa présence au détour d’un film ou d’un refrain nous émeut toujours. C’est que Serge Reggiani a eu, en quelque soixante années de carrière, plus d’une corde à son arc artistique ! Théâtre, poésie, cinéma, chanson… Avec sa puissance d’interprétation teintée d’une inaltérable mélancolie, il nous a légué un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’humanité.
Edgard GarciaIl aurait donc 100 ans ! Cela paraît incroyable, tant résonnent encore ses interprétations puissantes et la force du désarroi de vivre qu’il portait à fleur de peau. Assurément une des figures les plus attachantes de la scène artistique de la seconde moitié du XXe siècle, dont la présence au détour d’un film ou au tournant d’un refrain continue de nous émouvoir, Sergio Reggiani est né le 2 mai 1922 en Italie, à Reggio Emilia, dans un milieu très modeste. Il arrive en France en 1930, avec ses parents antifascistes contraints à l’exil. À Paris, faubourg Saint-Denis, son père ouvre un salon de coiffure, auquel Serge envisage de lier son destin. Sa mère, Laetizia, seconde son mari, souvent brutal, toujours volage et porté sur la boisson. L’appétit de savoir de leur fils en fait vite un bon élève, sensible et résolu. Deux mots qui le caractériseront toute sa vie.
En 1941, en pleine Occupation, Serge Reggiani fait ses débuts sur les planches. Il donne la réplique à Jean Marais, puis il est repéré par Jean Cocteau. Un début de carrière où il se lie d'amitié avec Simone Signoret, qu’il retrouve en 1952 dans « Casque d'or". © Mondadori/Getty Images
Après avoir fait de la figuration et le clown à la terrasse des bistrots pour quelques sous, et fréquenté le petit cours de théâtre de Raymond Rouleau, il apprend l’ouverture d’un cours d’art dramatique dans le 8e arrondissement, un autre monde. Pas dégonflé, le petit rital s’y présente et y est pris. Assidu et travailleur, il décroche un premier prix d’interprétation l’encourageant à tenter le Conservatoire national supérieur d’art dramatique, où il passe deux ans d’intense apprentissage. En 1940, l’exode le pousse un temps sur les routes.
Revenu à Paris, il fait ses débuts au théâtre dans « le Loup-Garou », de Roger Vitrac, mis en scène par Raymond Rouleau. D’amitiés durables en rencontres remarquables, il décroche des rôles. Le voici, en 1941, dans « Britannicus » avec Jean Marais et dans « les Amants de Galice », de Lope de Vega, mis en scène par Charles Dullin. Puis, remarqué par Cocteau, il joue en 1942 dans les sulfureux « Parents terribles ». La pièce est vite interdite, accusée par la presse collaborationniste d’incitation à la dépravation morale. Début de carrière réussi ! Il fréquente le cabaret le Théâtre de nuit, où il récite des poèmes : exercice sans doute capital pour la suite de sa carrière. En 1942, « le Voyageur de la Toussaint », premier film avec Louis Daquin, où il noue une amitié pour la vie avec Simone Signoret, puis « le Carrefour des enfants perdus », de Leo Joannon, où il rencontre Janine Darcey, qui devient son épouse.
Ayant échappé au STO et à l’enrôlement dans l’armée de Mussolini (il ne sera naturalisé français qu’en 1948), le voici à l’affiche du premier film traitant de la Résistance et de la trahison, « les Portes de la nuit », du tandem Carné-Prévert. Il s’y mesure à un autre débutant, Yves Montand, forte tête italienne lui aussi : une autre amitié solide est nouée. Sa carrière est lancée, sa vie aussi : Stephan naît en 1946, puis Carine en 1951. Il tourne plusieurs films, tandis que le théâtre le rappelle pour « les Justes », d’Albert Camus, avec Maria Casarès ; il la retrouvera en 1953 pour « la Dévotion à la croix ».
En peu d’années, le jeune fils d’immigré est devenu un artiste accompli, pour qui s’ouvre une carrière s’annonçant riche et féconde. Une nouvelle occasion s’offre avec le tournage de « Casque d’or », de Jacques Becker (1952), avec Simone Signoret – une de ses plus belles réussites.
Mais son couple bat de l’aile : comme son père, il préfère au domicile conjugal bars et cabarets. Il quitte Janine en 1955, puis épouse en 1957 Annie Noël, rencontrée sur un tournage. Celia naît un an plus tard. Annie engage Serge à renouer avec le théâtre et la poésie. Premier enregistrement : des poèmes de Pierre Villon, puis deux 45-tours consacrés à Blaise Cendrars. Sa belle voix de baryton se fait passeuse de poésie.
En 1974, un de ses plus beaux rôles au cinéma, sous la direction de Claude Sautet dans "Vincent, François, Paul... et les autres" avec Yves Montant et Michel Piccoli. © Michel Ginfray/Gamma-Rapho/Getty Images
Et le théâtre reprend ses droits : en 1959, il joue, dans « les Séquestrés d’Altona », de Jean-Paul Sartre, le rôle d’un jeune officier nazi dévoré par la culpabilité des horreurs commises en Russie. En pleine guerre d’Algérie, alors que l’usage de la torture est révélé, la pièce connaît un vaste succès. Reprise en 1965, il la jouera près de 420 fois. Sa famille agrandie par Simon (1961) puis Maria (1963) s’installe sur la Côte d’Azur, à Mougins, qui devient le havre des Reggiani.
Le cinéma frappe de nouveau à la porte en Italie, où il acquiert une belle notoriété en 1961 : il est Robespierre dans une très populaire série de la RAI, « I Giacobini », et joue dans « le Guépard », de Visconti. En France, c’est « le Doulos », de Jean-Pierre Melville, avec Jean-Paul Belmondo et Michel Piccoli, un de ses sommets au cinéma.
Ses amis Montand et Signoret lui font rencontrer Jacques Canetti, historique directeur artistique de Philips, dont il vient de claquer la porte, qui le convainc de faire un disque (1964) sur les chansons de Boris Vian, disparu en 1959. Ressortent particulièrement « Arthur, où t’as mis le corps ? » et « le Déserteur », fameuse chanson censurée moult fois. Reggiani impose sa formidable griffe d’interprète et se fraie un chemin auprès d’un jeune public, pourtant enamouré des idoles yéyé.
Pressé par Canetti, il donne, en janvier 1965, un premier récital en première partie de Catherine Sauvage, au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis : c’est l’ovation. Il fait alors la rencontre, décisive, de Barbara, qui le place en ouverture de plusieurs de ses récitals et lui prodigue aide et conseils. Une page est en train de se tourner : on verra toujours Reggiani sur les planches, mais celles du music-hall.
Sa puissance d’interprétation va agréger autour de lui une équipe de créateurs, musiciens et arrangeurs, dont Louis Bessières, complice de la bande à Prévert, qui s’étoffera de collaborations prestigieuses, tressant une œuvre d’une extraordinaire densité, mots et musique.
Son deuxième album, « N° 2 Bobino », en 1967, toujours chez Canetti, sera celui de la confirmation. « Les loups sont entrés dans Paris », chanson signée Albert Vidalie et Louis Bessières, fait un tabac en radio ; « Sarah », « Ma solitude » et « Ma liberté », de Moustaki, « le Petit Garçon », de Jean-Loup Dabadie, une reprise du « Déserteur » et d’autres titres signés Vian et même Gainsbourg en font un disque d’une exceptionnelle richesse, où sa voix mûrie fait des merveilles d’émotion. C’est ce qu’entend un vaste public populaire qui en fait un succès imposant. Ironie de l’histoire, son fils Stephan, engagé lui aussi dans une carrière dans la chanson, sera éclipsé par ce « nouveau » chanteur de 45 ans qui connaît une ascension fulgurante.
En 1967, il chante en soutien à Mendès France (PSU) pour les législatives. © Keystone france/Gamma-Rapho
Brouillé avec Canetti, il signe chez la major Polydor pour un troisième album, « Et puis… », en 1968, celui de la consécration. De « Votre fille a vingt ans » à « Il suffirait de presque rien », de « l’Homme fossile » à « la Java des bombes atomiques », il continue à explorer le registre de la mélancolie comme des chanson corrosives et cocasses. Anne Sylvestre lui propose « la Maumariée », encore un succès. Serge Reggiani figure dorénavant au panthéon des grands de la chanson française, interprète applaudi quand la mode vire aux auteurs-compositeurs-interprètes qui fleuriront tout au long des années 1970.
Et le comédien, plus prisé que jamais, tourne à un rythme soutenu : « l’Armée des ombres », avec Melville, puis avec Lelouch, Verneuil et Chabrol, Claude Sautet ou Jacques Rouffio, mais aussi Luigi Comencini ou Aki Kaurismäki… Quelle carrière ! Impossible de citer ici tous ses films…
La poésie reste une source : en 1974, sort « Poètes 2 et 3 », album consacré à des textes de Prévert, avec notamment « l’Effort humain » qui « porte (…) les cicatrices des combats livrés par la classe ouvrière contre un monde absurde et sans lois… » : pour Reggiani, dire Prévert est aussi un acte politique.
Les disques succèdent aux films, Jean-Loup Dabadie, Claude Lemesle, Jean Dréjac, le jeune Sylvain Lebel et Michel Legrand, Alain Goraguer, Alice Dona, Moustaki, son fils Stephan et d’autres encore le nourrissent, sous la houlette de Jacques Bedos, l’ami producteur.
Sur l’écran comme sur les disques, Reggiani construit un personnage attachant, toujours un peu réservé, voire intimidé, porteur d’une inaltérable mélancolie, d’un vent de défaite face à l’avancée inexorable du temps qui empêche, dans notre immense appétit de vivre, de tout embrasser durablement. En 1973, nouvelle rupture et nouvel élan du cœur, il rencontre Noëlle Adam, danseuse et comédienne, qui sera sa compagne jusqu’au bout.
Pour autant, ce fond de gris dans ses yeux verts ne l’a pas empêché d’être de son monde, de prendre part aux combats politiques et sociaux, soutenant des causes telles que la résistance chilienne, et accompagnant, à sa façon, la gauche et sa promesse de changer de cap et la vie au fil des années 1970. Témoigne de cet élan progressiste « Villejuif », sur l’enfermement psychiatrique, mis en regard d’autres enfermements, à Prague, Athènes ou Madrid.
Cette période d’accomplissement se brise quand, le 30 juillet 1980, son fils Stephan se suicide. Un fils qui lui avait écrit de bien belles chansons ; un disque à deux et des concerts ensemble, notamment en 1975 à la Fête de l’Humanité, avaient cimenté leur complicité.
Reggiani s’enfonce dans un état dépressif, avec l’alcool comme compagnon de tristesse – « un euphorisant qui empêche de craquer », écrira-t-il (1). En mai 1981, en pleine euphorie de la gauche victorieuse, il publie un 11e album et fait son premier Olympia sous les vivats d’un public heureux de le retrouver. Toutefois, le chanteur décline, sa santé est fragilisée par l’alcool, sa voix est rongée par la cigarette, sa mémoire défaille ; le succès est moins au rendez-vous.
Il parvient à surmonter ses démons avec la peinture – c’est à son ami Picasso qu’il doit de s’y être autorisé. Il peint, expose et reprend confiance pour de nouvelles chansons et des séries de concerts à l’Olympia, des tournées – Palais des congrès et Francofolies de La Rochelle –, jusqu’aux « Enfoirés » de la bande à Goldman. Le septuagénaire enregistre plusieurs disques malgré les ennuis de santé, toujours soutenu par ses amis, Lemesle, Legrand et autres artisans géniaux.
Honoré aux victoires de la musique en 2003, salué par ses pairs qui enregistrent un album d’hommages (2), alors qu’il entame une tournée en France et au Québec, il est terrassé par une crise cardiaque en juillet 2004, à l’âge de 82 ans. Le ciseleur de mots, le magicien de l’émotion, le fils d’immigrés intransigeant de dignité s’en va, laissant un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’une humanité fragile mais inflexible. Entre douleur et bonheur, une leçon de vie.
(1) « Dernier Courrier avant la nuit », de Serge Reggiani, l’Archipel, 1995 ; Archipoche, 2022.(2) « Autour de Serge Reggiani », avec entre autres Arno, Renaud, Patrick Bruel, Jane Birkin, Juliette… Trema, 2002.
DISCOGRAPHIE SÉLECTIVE
Serge Reggiani. L’acteur de la chanson, de Daniel Pantchenko, Fayard, coll. « Biographies », 2014.Serge Reggiani. Album n° 2, disques Jacques Canetti, CD (l’album de 1967, comportant les 12 titres originaux).Serge Reggiani chante Boris Vian, disques Jacques Canetti, CD (le premier album paru chez Jacques Canetti).Disponibles, ainsi que d’autres trésors, sur : www.jacques-canetti.comSerge Reggiani. Intégrale des albums studio 1968-2002, coffret de 13 CD, Polydor, 2014.Les chansons de Serge Reggiani sont également accessibles sur les plateformes.
chanson françaiseserge reggiani France24 - World
Veteran diplomat Catherine Colonna takes the helm at France's troubled foreign ministry
Issued on: 22/05/2022 - 18:25Modified: 22/05/2022 - 18:28
Henrique VALADARES
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When French President Emmanuel Macron unveiled his new government this week, the list included known heavyweights, newcomers, and personalities from both the left and the right. Among them was career diplomat Catherine Colonna – a former ambassador to the UK and only the second woman to take up the foreign ministry dossier – who inherits a host of complicated issues, from deteriorating relations with former French colony Mali to responding to Russia’s invasion of Ukraine.
As his newly re-elected administration faces multiple challenges on the world stage, French President Emmanuel Macron chose Catherine Colonna, 66, as the country’s top diplomat to replace another outgoing veteran – Jean-Yves Le Drian, who headed France’s foreign affairs ministry (2017-2022) after a five-year term as defence minister. Colonna is best known in France as former president Jacques Chirac’s spokeswoman, a post she held for almost a decade.
Only the second woman ever to hold the post, Colonna is a career diplomat with a wealth of experience who inherits a variety of complicated dossiers, including the response to Russia’s invasion of Ukraine, deteriorating relations with former colony Mali and often troubled post-Brexit negotiations with the UK in addition to pressing global issues like climate change and Covid-19.
A pro-European herself, Colonna has served as France’s ambassador to London since 2018 during a particularly rocky time for Franco-British relations due to tensions over Brexit, fishing rights and immigration. In a highly unusual step, she was summoned by the British government in October 2021 as Paris and London clashed over fishing rights in the Channel.
In her last official tweet as ambassador to the UK on Friday, she said she "wanted to thank everyone who understood we are friends of this country and will keep working for a better future".
This was my last tweet as 🇨🇵 ambassador to the 🇬🇧. I wanted to thank everyone who understood we are friends of this country & will keep working for a better future. Heartfelt thanks for your warm welcome and best wishes to all, starting with my brilliant team @FranceintheUK 🙏 https://t.co/yv61bYhAy8
May 20, 2022A 'countrywoman' at heart
Before London, Colonna held various posts in Washington and Brussels before being appointed as France’s representative to UNESCO and then ambassador to Italy (2014-2017).
She is "simple when it comes to human relations, hard-working and very demanding", a source close to her told Reuters.
Born in the Centre-Val de Loire region, Colonna grew up on a farm run by her Corsican father. In a 2004 interview with French daily Libération she called herself "a countrywoman" at heart, someone who is "pragmatic and who likes to work the land".
The left-leaning publication described her as "a good little soldier of the Republic”.
>> In pictures: the faces of France’s new government
A ‘left-leaning heart’
Colonna is best known as late president Jacques Chirac's spokeswoman, a job she held for nine years (1995-2004) – an unusually long tenure for such a post – including when France opposed the 2003 US-led war in Iraq. According to Libération, visitors to the Elysée Palace would sometimes spot Chirac looking for her when he would forget a name or a detail.
Although she served under the conservative Chirac from 1995 until 2004 – a nomination that "stunned" her, as she told Libération – she has a "rather left-leaning heart". She returned to government as deputy minister for European affairs from 2005 until 2017, under then prime minister (and decades-long friend) Dominique de Villepin.
Anger of the diplomatic corps
For now, however, she is tasked with facing down the wrath of the diplomatic corps, whose unions have called for a strike – only the second in their history –starting June 2 over Macron’s proposals to reform the diplomatic service. Among his reforms is scrapping a special status for senior foreign ministry officials that would see them integrated into a broader pool of civil servants.
Colonna’s appointment may signal that Macron is seeking to appease those at the foreign ministry. During a transfer of power ceremony with her predecessor Le Drian on Saturday, the new foreign minister assured diplomats that they had her "full confidence".
"We need each and every one of you. You can count on me never to forget who I am or where I come from … you have my full confidence," she said in a brief speech. "Let's get to work, together.”
"She will be appreciated at the foreign ministry. She will reassure them at a time when the ministry is facing doubts and uncertainty about the end of the diplomatic corps," Jean de Gliniasty, former ambassador to Russia, told AFP.
"The foreign ministry is not in a good state psychologically."
As France’s top diplomat, she will work closely with centre-right lawmaker Sebastien Lecornu, a close ally of Macron, who takes over as defence minister.
In his farewell speech on Saturday, her predecessor Le Drian summed up some of the challenges ahead for the foreign ministry at Quai d’Orsay: the war in Ukraine, the jihadist threat and an increasingly "brutalising" world.
For her part, Colonna said that she took up her new mission "with humility, determination and conviction" while noting that much effort will be needed to "alleviate the disorders of the world" of which Le Drian spoke.
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Profile
Historian Pap Ndiaye, an expert on minority issues, is Macron’s surprise education pick
Macron revamps cabinet under new Prime Minister Élisabeth Borne
BBC
Man's double hand transplant is 'space-age stuff'
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Steven Gallagher laughed when it was first suggested he could have a double hand transplant.
But five months on from pioneering surgery that could have cost him all use of his hands, he is now pain-free and enjoying "a new lease of life".
Steven, 48, developed an unusual rash on his cheeks and nose about 13 years ago, and pains in his right arm.
Doctors initially thought it was lupus and then carpal tunnel syndrome, and the father-of-three had an operation.
But when the pain returned in both arms, he was referred to a specialist who confirmed he had scleroderma, an autoimmune disease that causes scarring of the skin and internal organs.
The condition affected areas including his nose, mouth and hands. About seven years ago, his fingers started curling in until they were in a fist position. He was suffering "horrendous" pain.
"My hands started to close, it got to the point where it was basically two fists, my hands were unusable," he recalled. "I couldn't do a thing apart from lift things with two hands.
"I could not grab anything, it was a struggle to get dressed and things like that."
Steven, from Dreghorn in North Ayrshire, was forced to give up his work as a roof tiler.
He was referred to Professor Andrew Hart, a consultant plastic and hand surgeon based in Glasgow, who first raised the possibility of a double hand transplant.
"At the time I laughed and thought, that's space-age kind of things," he said.
After further conversations with Prof Hart, Steven also spoke to Professor Simon Kay, a consultant plastic surgeon at Leeds Teaching Hospitals NHS Trust who led the UK's first double hand transplant operation in 2016.
Both outlined the risks involved.
"They were really understanding and really open about what might happen, that I could lose my hands altogether," he recalled. "They said it was unlikely but it was a risk.
"My wife and I spoke about it and came to the agreement to go for it. I could end up losing my hands anyway, so it was just a case of letting them know I was going to go with it."
Steven, who has three daughters aged 12, 24 and 27, had to undergo psychological evaluation to ensure he was prepared for the transplant.
'These hands are amazing'
He is believed to be the first person in the world with his condition to have the surgery. It involved a 30-strong team of professionals from many disciplines and was carried out in Leeds over a 12-hour period in December 2021 after a suitable donor was found.
"After the operation, I woke up and it was quite surreal," Steven said.
"These hands are amazing, everything has happened so quickly. From the moment I woke up from the operation I could move them."
After spending four weeks in Leeds General Infirmary following the operation, Steven now makes regular visits to hospitals in Glasgow for physiotherapy and monitoring.
Although dexterous tasks such as doing up buttons are still beyond him, his improving condition means he can do things like stroke his dog, turn on the tap and fill a glass of water.
"It has given me a new lease of life," he added. "I'm still finding things hard just now but things are getting better every week with the physio and the occupational therapists. Everything is just slowly getting better.
"The pain is the big thing. Before the operation it was horrendous, I was on so much pain relief it was unbelievable, but now I've no pain at all."
Prof Kay said the operation had been a "huge team effort" and a hand transplant was "very different from a kidney or other organ transplant".
"Hands are something we see every day and we use them in so many ways," he explained.
"For this reason, we and our expert clinical psychologists assess and prepare patients, in order to be sure that they will be able to cope psychologically with the permanent reminder of their transplant, and the risk the body may reject the transplanted hands."
For Steven, the operation has been transformative. He now hopes to return to some kind of work once his hands have improved enough.
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War films, protests and Russia boycotts: How Ukraine’s plight shaped Cannes 2022
Issued on: 25/05/2022 - 22:31
Benjamin DODMAN
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Juliette MONTILLY
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The devastating physical and psychological toll of war in Ukraine was laid bare on Wednesday in Maksym Nakonechny’s “Butterfly Vision”, the latest work to focus on Ukraine’s plight at the Cannes Film Festival, where talk of war and calls for a boycott of all things Russian have dominated discussions from day one.
The world’s glitziest film festival is sometimes portrayed as a bubble – and to some extent, that is true. One could easily have spent a week on the Croisette without noticing that the host country has a whole new government, and only the second woman prime minister in its history.
But there has been no escaping the catastrophic war raging at the other end of Europe, roughly 2,000 kilometres to the east of the French Riviera.
The festival opened last week with an emotional appeal by Ukraine’s President Volodymyr Zelensky, who urged filmmakers to take up the mantle of Charlie Chaplin's “The Great Dictator” and “demonstrate that the cinema of our time is not silent”. Days later, a woman stormed a red carpet premiere, stripping off her clothes to reveal the words “Stop raping us” written across her torso, on top of the blue and yellow colours of the Ukraine flag.
Films by and about Ukrainians have featured prominently in this year’s line-up, directed by artists who spent the past decade chronicling war in the former Soviet bloc and warning the world about the threat of escalation. Among them was Lithuania’s Mantas Kvedaravičius, who paid with his own life for his efforts to document those of Ukrainian civilians in a time of war.
An extraordinary feat, his documentary “Mariupolis 2” brought a real-life, real-time chronicle of a devastating war being fought right now. The director’s tragic disappearance gave added urgency to the screening – an emotional highlight for a festival that has unfolded in the shadow of war.
That war was once again in the spotlight on Wednesday with the premiere of Maksym Nakonechny’s “Butterfly Vision”, about the ordeal suffered by a Ukrainian female soldier captured by pro-Russian separatists in the eastern Donbas. Pausing outside the Palais des Festivals ahead of the screening, the film’s crew held up a banner reading, “Sensitive Content: Russians kill Ukrainians. Do you find it offensive and disturbing to talk about this genocide?”
“Our very existence has become a target of genocide; our people, our language, our culture,” Nakonechny told the audience in a brief address that referenced Cannes’ origins on the eve of World War II. “The festival was launched back then as a response to censorship, bringing a voice to truth and art,” he added.
The contrast between such films and Cannes' more frivolous, celebrity-crazed side has been head-spinning at times.
Early on in the festival, eyebrows were raised when French jets made two thunderous fly-pasts to honour Tom Cruise’s “Top Gun” comeback, prompting at least one Ukrainian delegate to duck under her table for shelter. But such is the paradox of Cannes: the gravitas and the revelling, the weighty topics and the frivolous ones. Without the Hollywood starpower, Cannes would go largely unnoticed, and Zelensky would not have had such a platform for the opener.
At the Ukrainian pavilion located outside the Palais, filmmaker Nika Shova said she cried on the opening night when Zelensky appeared on screen at the Grand Théâtre Lumière. She was grateful for the “heartwarming” welcome received in Cannes.
“Our pavilion was like a home. Lots of people dropped by to express support and ask whether they could help in some way,” she said. Like many other Ukrainians in Cannes, however, Shova was distinctly less impressed with the festival’s decision to invite Russian filmmaker Kirill Serebrennikov to take part in the race for the Palme d’Or.
“Serebrennikov did not support Ukraine,” she said. “Did he come to our stand? Did he pose for a photograph with us? No, he didn’t even come to say hello.”
Cancel Russia?
Mirroring steps taken elsewhere, Cannes organisers barred Russians with ties to the government from the festival. But they resisted calls for a blanket boycott of Russian artists, welcoming Serebrennikov into the main competition for a third time. After twice running in absentia due to Moscow’s travel bans, he finally walked the red carpet earlier on in the festival for his latest feature, “Tchaikovsky’s wife”.
Not everyone agreed with his inclusion. Although Serebrennikov has vehemently condemned the war and gone into exile, many in the Ukrainian film world have argued that his past ties to Russian state-funded institutions and funding from oligarch Roman Abramovich mean he should have been excluded this year.
Cannes Film Festival © FRANCE24
During the festival, Serebrennikov’s comments defending Abramovich as a “patron of the arts” drew particular ire.
“We feel strongly that anything and everything Russian must be cancelled,” Andrew Fesiak, founder of Ukrainian production firm F Films, told a panel discussion in Cannes last week. There is no such thing as “good Russians” at the current time, added the head of the Kyiv International Film Festival, Andriy Khalpakhchi.
The Polish head of the European Film Academy, Agnieszka Holland, also criticised the festival for welcoming Serebrennikov. She argued that standing up to Russian aggression in Ukraine required a total ban on Russian cultural products in Europe.
“If it were up to me, I would not include Russian films in the official programme of the festival – even if Kirill Serebrennikov is such a talented artist,” Holland, who fled to France in 1981 when martial law was imposed in her home country, told a Cannes roundtable on supporting the Ukrainian film industry. She added: “Unfortunately my bad feelings were confirmed by his words. He used [the film’s festival press conference] to praise a Russian oligarch [Abramovich] and compare the tragedy of Russian soldiers to Ukrainian defenders. I would not give him such a chance at this very moment.”
Serebrennikov himself has expressed understanding for the anger voiced by Ukrainians in Cannes. But he has also criticised talk of Russian boycotts, arguing that artists who challenge the Kremlin should be separated from the “paranoid ideology” of the Putin regime.
“It’s important for the festival to make a statement, to say it is not from what is happening today in Europe, this terrible, bloody war,” the Russian director told FRANCE 24 earlier in the festival, though adding that dissident artists should be supported. “We are fighting for Russian culture, real Russian culture, not propaganda,” he said.
>> ‘The Hill’: Cannes film revisits the Soviet Union’s smouldering remains
The decision to invite the likes of Serebrennikov has found at least one supporting voice among the Ukrainian directors here in Cannes. Sergei Loznitsa, a festival stalwart and the country’s best-known director, has differed from his fellow Ukrainians in rejecting the idea of a blanket boycott. Instead, he described festival organisers’ stance as “absolutely appropriate” in an interview with FRANCE 24.
“Any official delegation representing the Russian Federation represents a fascist state,” said the veteran director, whose latest documentary, “The Natural History of Destruction”, premiered on Wednesday. “Yet I do not agree with excluding those Russian authors, filmmakers and artists who are against this war, who just like the rest of the civilised world are trying to fight against this evil.”
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Director's take
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France24 - World
Explainer: How do France's legislative elections work?
Issued on: 11/05/2022 - 10:14
Aude MAZOUE
Close on the heels of April's presidential vote, French voters go back to the ballot box on June 12 and 19 to elect lawmakers to the National Assembly. France's legislative elections tend to pale next to the limelight-stealing race for the Élysée Palace, but with 577 distinct races to fill lower-house seats, their results are no less critical to daily life. FRANCE 24 explains the ins and outs.
French voters will elect 577 lawmakers from as many districts to sit in the lower-house National Assembly in June. The lawmakers are known as deputies and sit for five-year terms, voting for (or against) legislation in a semi-circular chamber – known colloquially as the hémicycle – inside the Bourbon Palace in central Paris. During the most recent legislature – which began in 2017 and was suspended shortly before the 2022 presidential campaign began in March – National Assembly deputies passed some 354 bills into law.
Beyond lawmaking, deputies are also tasked with monitoring government activity. They can hold cabinet ministers to account, in writing or orally, during designated question periods on Tuesdays and Wednesdays, be it with questions on local matters in the districts they represent or on national policy. They can also demand that parliamentary inquiry committees be convened to enlighten legislators on a particular issue. Recent examples include a committee convened over a scandal in private care homes and another after Corsican nationalist Yvan Colonna was fatally assaulted in prison in March.
The number of National Assembly deputies has changed over time to track with population shifts nationwide. For the purposes of the upcoming legislative elections, seats are divided by tranches of the population, known as circonscriptions or constituencies. Each is meant to represent 125,000 residents. France is currently divided into 566 legislative districts, plus the 11 more added in 2012 to provide representation for some 2.5 million French citizens resident abroad.
Still, today's legislative divisions have not necessarily kept pace with population shifts: The numbers of deputies in administrative departments that have shed residents in recent years have never been scaled back. During his first presidential campaign in 2017, Emmanuel Macron pledged to reduce the number of deputies (and senators) by one-third as a cost-cutting measure. But Macron's institutional reforms were hobbled by a series of national and international crises – the Benalla scandal, the Yellow Vest protests and Covid-19 – falling by the wayside during his first term. The campaign platform that saw Macron re-elected in April didn't put the issue back on the table.
Deputies are elected by direct universal suffrage, which means every French adult registered to vote can cast a ballot. In each district, the vote takes place in two rounds, one week apart. But if one candidate scores an absolute majority, more than 50 percent of the vote as well as 25 percent of registered voters, the individual is elected without the need for a second round. That feat is rare, however: only four deputies of the 577 elected in 2017 won office directly in the first round.
Every candidate who wins the support of at least 12.5 percent of registered voters can advance to the second round. If only one candidate hits that mark, the next-highest-scoring candidate nevertheless gets promoted to the second-round duel. If no candidate manages it, the top two vote-getters advance regardless.
To stand in France's legislative elections, a candidate must be a French national aged 18 or older. But there are caveats: Courts can issue penalties to offenders that render them ineligible to run for elected office. Certain high-level public servants (prefects, magistrates, school superintendents) aren't allowed to run in the districts where they held those positions for a specific period of time. Individuals under guardianship aren't allowed to run. Since 2017, deputies aren't allowed to combine that job with other elected offices such as mayor or the presidency or vice-presidency of a region, department, or grouping of towns or cities; they can stand as candidates, but must decide which mandate to keep and which to quit once elected.
Having any connection to a particular district isn't required before running to represent it, and a candidate doesn't have to establish residency. "Deputies are invested with a national mandate. Although elected in one constituency, each deputy represents the nation as a whole," the National Assembly website states. How such "parachuted in" candidates play with the voters they'll need to persuade to get elected is another matter.
Although political parties begin their behind-the-scenes negotiations well before – with horse-trading rife as they seek out potential alliances – the window for filing candidacies only opens on May 16. The final deadline is May 20 at 6pm sharp. For the second round, the window for finalists to officially throw their hats in the ring is June 13-14.
The legislative campaign officially begins on May 30. Campaign posters appear, pasted in specially designated locations in every city, town and village across the country. The campaign also kicks off on radio and television for the parties taking part.
Three days after the second round, the freshly elected Assembly takes office. For the next slate of lawmakers – to be known as the 16th Legislature of the Fifth French Republic – it begins on June 22. On June 28, the lawmakers elect the chamber's president by secret ballot. The political group slated to sit in the house will be officially announced that same day. Finally, the rosters of the National Assembly's eight permanent committees (Foreign Affairs, Economic Affairs, National Defence, etc.) are composed the following day.
Any deputy elected can decide to join the political group of his or her choice. To form an official parliamentary group, the threshold is 15 deputies (down from 20 before 2009). In general, groups are formed according to lawmakers' political allegiances. But it does happen that deputies from multiple parties band together to form a parliamentary group to meet that golden threshold.
The stakes are indeed high, politically and financially. Having a group is a prerequisite to bringing any real influence to bear on the chamber's debates or the workings of the Assembly. In practical terms, a parliamentary group is allocated more speaking time to query government ministers during question periods. It can also request that a session be suspended. Financially speaking, only parliamentary groups receive Assembly funding to cover their expenses, allowing them to take on parliamentary staff. And those groups alone enjoy access to facilities like parliamentary offices and conference rooms.
>> How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding
Higher thresholds open doors to yet more coveted privileges, which are generally only accessible to France's major political parties. Some 58 deputies are required to issue a no-confidence motion, which launches a debate and entails a vote. Sixty deputies from one party are needed to refer a law to the Constitutional Council to rule on whether it complies with France's fundamental principles. Meanwhile, a full 185 deputies are required to request the holding of a shared-initiative referendum. But before any such referendum can be held, the proposal must first garner the signatures of 4 million French voters.
Simply put, "cohabitation" is a power-sharing scenario wherein France's president and prime minister hail from different sides of the political fence. It occurs when, after legislative elections, the National Assembly is dominated by a party other than the president's own party.
Cohabitation has happened three times in France's modern political era since 1958, including twice under Socialist president François Mitterrand, with conservative prime ministers Jacques Chirac and Édouard Balladur serving from 1986 to 1988 and 1993 to 1995, respectively. The most recent period of cohabitation dates back 20 years. In 1997, Chirac, by then president, unwisely dissolved parliament thinking he could bolster his majority with fresh legislative elections; he was wrong. The left won a majority and Socialist Lionel Jospin served as prime minister for five years, until 2002.
>> Explainer: What does a French president do?
During periods of cohabitation, the president is obliged to name a prime minister from the new lower-house majority. The head of state and head of government must "coexist" to run the country. The situation is disadvantageous to a president, who loses decision-making power over domestic matters as the prime minister's majority in parliament hews to its own legislative agenda. The president has to share prerogatives with the prime minister and cannot compel the latter to resign. A president does, however, maintain the power to dissolve parliament and trigger new legislative elections (for better or worse – see Chirac, above).
Since 2002, after reforms that rejigged the electoral calendar and shortened presidential terms to parallel legislators' own five years in office, France's legislative elections have been scheduled to follow shortly after presidential elections. The move has naturally made cohabitation less likely since a population who just weeks prior voted to choose a new president has generally given the freshly elected leader the legislative wherewithal to make good on those winning campaign pledges.
But while less likely, cohabitation isn't impossible. And so the suspense remains ahead of voting on June 12 and 19. Stay tuned.
This article has been translated and adapted from the original in French.
French legislative elections © FRANCE 24
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FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022
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Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority
France24 - Monde
Cannes 2022 : Virginie Efira et Tahar Rahim réunis pour la présentation de "Don Juan"
Publié le : 25/05/2022 - 23:20
Louise DUPONT
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Dans cette émission de "À l'Affiche" spéciale Cannes, Virginie Efira et Tahar Rahim, deux des stars les plus en vue du cinéma français. Les deux acteurs sont réunis dans "Don Juan", de Serge Bozon, un film présenté dans la sélection "Cannes Premières". Fidèles de la Croisette, ils nous parlent de leur amour pour le Festival et de leur actualité sur le grand écran.
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Cannes 2022
Festival de Cannes : au-delà du soutien à l'Ukraine, le vif débat sur le boycott des œuvres russes
De Tahar Rahim à Mylène Farmer, le Festival de Cannes dévoile le jury qui décernera la Palme d'Or
À L’AFFICHE !
Virginie Efira : "J’ai la certitude absolue que le cinéma existera encore dans 30 ans"
France24 - World
China will not trample on Philippine's maritime rights, says Marcos Jr
Issued on: 26/05/2022 - 11:43
NEWS WIRES
Philippine president-elect Ferdinand Marcos Jr said Thursday he would uphold an international ruling against Beijing over the disputed South China Sea, insisting he would not let China trample on Manila's maritime rights.
China claims almost all of the resource-rich waterway, through which trillions of dollars in trade passes annually, with competing claims from the Philippines, Brunei, Malaysia, Taiwan and Vietnam.
Beijing has ignored a 2016 decision by The Hague-based Permanent Court of Arbitration that declared its historical claim to be without basis.
Outgoing President Rodrigo Duterte fostered warmer ties with his more powerful neighbour by setting aside the ruling in exchange for promises of trade and investment, which critics say have not materialised.
In his strongest comments yet on the longstanding source of tensions between the two nations, Marcos Jr said he would not "allow a single millimetre of our maritime coastal rights to be trampled upon".
"We have a very important ruling in our favour and we will use it to continue to assert our territorial rights. It is not a claim. It is already our territorial right," he told selected local media.
"We're talking about China. We talk to China consistently with a firm voice."
But he added: "We cannot go to war with them. That's the last thing we need right now."
Chinese foreign ministry spokesman Wang Wenbin said Beijing's position on the international ruling had not changed.
"China is willing to continue communication and dialogue with the Philippines to appropriately handle differences, and together uphold the peace and stability of the South China Sea region," Wang said.
'Friends with everyone'
Marcos Jr, popularly known as Bongbong, secured more than half of the votes in the May 9 election to win the presidency by a wide margin and cap a remarkable comeback for his family.
His father and namesake ruled the Philippines for 20 years, presiding over widespread corruption and human rights abuses before he was ousted in 1986.
Marcos Jr formally takes office on June 30.
He and his running mate Sara Duterte, who also won the vice presidential race in a landslide, have embraced key policies of the elder Duterte.
But Marcos Jr signalled that on foreign policy he would not adopt the "slightly unorthodox approach" of Duterte, who rattled diplomats with his firebrand rhetoric and mercurial nature.
The president-elect indicated he would seek to strike a balance between China and the United States, which are vying to have the closest ties with his administration.
"We are a small player amongst very large giants in geopolitics. We have to ply our own way," said Marcos Jr.
"I do not subscribe to the old thinking of the Cold War where we had this spheres of influence where you're under the Soviet Union or you're under the United States," he said.
"I think that we have to find an independent foreign policy where we are friends with everyone. It's the only way."
The United States has a complex relationship with the Philippines -- and the Marcos family.
After ruling the former US colony for two decades with the support of Washington, which saw him as a Cold War ally, Marcos senior went into exile in Hawaii in the face of mass protests and with the nudging of the United States in 1986.
As regional tensions remain high, Washington is keen to preserve its security alliance with Manila that includes a mutual defence treaty and permission for the US military to store defence equipment and supplies on several Philippine bases.
The South China Sea was a key obstacle in Manila's ties with Beijing and needed to be resolved, said Chester Cabalza of the Manila-based think tank International Development and Security Cooperation.
If Marcos Jr and Chinese President Xi Jinping do not engage on the issue, "Beijing will have an upper hand in terms of our strategic relations with China", he said.
(AFP)
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Access Asia
Philippine presidential election: Marcos clan returns to power
Son of former dictator Marcos looks set for victory in Philippines presidential election
Ferdinand Marcos Jr wins landslide election victory in the Philippines
France24 - World
Several killed in string of bomb attacks in Afghanistan
Issued on: 25/05/2022 - 23:48
NEWS WIRES
Nicholas RUSHWORTH
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The death toll from four bombs that ripped through minibuses and a mosque in Afghanistan has risen to at least 16, officials said Thursday, with some of the attacks claimed by the Islamic State group.
The number of bomb attacks have dropped across the country since the Taliban seized power last year in August, but several deadly bombings had rocked the country during the holy month of Ramadan.
On Wednesday, at least 10 people were killed when three bombs placed on board separate minibuses exploded in the northern city of Mazar-i-Sharif, a health official and police said.
While the number of bombings has dropped across the country since the Taliban seized power last August, several deadly attacks rocked the country last month during Ramadan.
On Wednesday, at least 10 people were killed when three bombs placed on separate minibuses exploded in the northern city of Mazar-i-Sharif, a health official and police said.
"The bombs were placed on three minibuses in different districts of the city," Balkh provincial police spokesman Asif Waziri told AFP, adding that 15 other people were wounded.
Najibullah Tawana, head of the Balkh health department, said three women were among the 10 killed in the blasts.
Hours after the explosions, the Islamic State group (IS) claimed responsibility for the minibus attacks on social media.
It said on Telegram its "soldiers" were behind the three bombings.
Another bomb exploded inside a mosque in the capital Kabul late Wednesday.
Early on Thursday, Kabul police spokesman Khalid Zadran tweeted that six people had been killed in that blast and another 18 wounded.
In the immediate aftermath of the mosque attack, the interior ministry had said two people were killed and 10 wounded.
The ministry also said the bomb was placed inside a fan in the mosque.
It was still unclear whether Wednesday's bombings targeted any specific community.
Dozens of civilians were killed in Kabul and other cities in primarily sectarian attacks during the holy month of Ramadan, which ended on April 30 in Afghanistan, with some claimed by IS.
On April 29, at least 10 people were killed in a Sunni mosque in Kabul in an attack that appeared to have targeted members of the minority Sufi community who were performing rituals.
On April 21, a bomb at a Shiite mosque in Mazar-i-Sharif killed at least 12 worshippers and wounded scores more.
The deadliest attack during Ramadan came in the northern city of Kunduz, where another bomb targeting Sufi worshippers tore through a mosque on April 22.
At least 33 people were killed in that blast and scores more were wounded.
The regional branch of IS in Sunni-majority Afghanistan has repeatedly targeted Shiites and minorities such as Sufis, who follow a mystical branch of Islam.
IS is a Sunni Islamist group, like the Taliban, but the two are bitter rivals.
The biggest ideological difference is that the Taliban pursued an Afghanistan free of foreign forces, whereas IS wants an Islamic caliphate stretching from Turkey to Pakistan and beyond.
Taliban officials insist their forces have defeated IS, but analysts say the jihadist group remains a key security challenge.
(AFP)
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Access Asia
Afghanistan under Taliban rule: Families face desperate choices to survive poverty
Taliban orders female Afghan TV presenters to cover their faces on air
VIDEO REPORT
‘I will not wear the burqa’: Some Afghan women defy Taliban edict
France24 - World
Ukraine today, Taiwan tomorrow? Tensions mount between US and China over Taiwan
Issued on: 23/05/2022 - 19:47
Diana LIU
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Kethevane GORJESTANI
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As the West spends billions in aid to support Ukraine’s offensive against Russia, concerns are mounting over the looming possibility of a Chinese invasion of Taiwan. President Joe Biden said Monday that the United States would intervene militarily if the self-governing island came under attack by the mainland. But is Beijing ready to mount a full-scale takeover of Taiwan – and succeed?
Biden’s unequivocal remark about Taiwan came at a news conference with Japan’s Prime Minister Fumio Kishida during a visit to Tokyo, as the president responded to a question regarding whether, contrary to his approach to Ukraine, he would use military force to defend Taiwan.
“Yes … that’s the commitment we made,” Biden responded. “The idea that [Taiwan] could be taken by force … would dislocate the entire region and be another action similar to what happened in Ukraine.”
The president’s clear answer departed from the traditional stance of strategic ambiguity: a decades-old US policy of deliberate vagueness regarding the defence of Taiwan in case of Chinese invasion. But as Taiwan has reported a troubling increase in provocative military activity from Beijing, with spikes in Chinese military aircraft overflights in the island’s air defence identification zone, top US and EU officials have openly voiced their support for the democratic island, whose plight has also drawn comparisons to Ukraine.
The White House hurriedly walked back Biden’s statements, denying that the president’s remarks represented any change in policy – but not before they had provoked the ire of Beijing, whose foreign ministry expressed “strong dissatisfaction and firm opposition” within hours.
"Biden wants to send a strong message of deterrence to Beijing," says Mathieu Duchâtel, director of the Asia programme at Institut Montaigne. "He wanted to show Beijing that while the US has refused to intervene directly in the war in Ukraine, it is determined to help Taiwan in the event of a Chinese invasion."
All this rhetoric begs the question: Just how feasible is a Chinese invasion of Taiwan at this point?
Invading Taiwan would be “extremely difficult for Beijing”
China’s defence budget, currently at $229 billion, has allowed it to boost research and development into new weapons systems, carriers and military exercises – with an emphasis on strengthening its navy. Currently, the country has considerable military capabilities that would allow it to intervene in and around Taiwan, explains Antoine Bondaz, director of the Taiwan programme at the Foundation for Strategic Research.
"China's military spending has increased sevenfold over the past twenty years – and these efforts will continue. Today, there are an estimated 10,000 Chinese marines. It is projected that there will be 100,000 by 2027.”
In the short term, these growing resources are still too limited to envision a total invasion and control of Taiwan, the researcher says. "But if Beijing continues at this rate, it will have the resources necessary in a couple of years.”
Although China may far surpass Taiwan in its military arsenal and manpower, in terms of strategy, such an invasion would remain “extremely difficult for Beijing”, says Duchâtel.
“The Taiwanese, without even taking into account the US intervention, have a strong response capability, and could generate heavy losses for Beijing in case of an amphibious or airborne landing attempt."
Indeed, Taiwan has also boosted its defence spending, allocating in January an extra $8.6 billion on top of a record annual defence budget, dedicated to buying weapons like long-range precision weapons and warships.
Both sides learning lessons from Ukraine war
The island’s defence ministry has also been following Russia’s invasion of Ukraine closely, and has said that it will incorporate lessons from the war into its military exercises. Taiwanese officials and analysts have said that Ukraine’s resistance against the much larger Russian army also brings to mind the importance of asymmetric warfare and reservists.
Indeed, the Chinese are also gleaning insights from the conflict in Ukraine, causing them to reassess their hopes for a quick “lightning war” operation by which “reunification” by force would be possible after a few days, says Duchâtel.
"The Chinese saw the failure of the Russian blitzkrieg. This therefore forces them to rethink their military options vis-a-vis Taiwan and removes the risk of a short-term operation. We also do not know whether Chinese forces would be able to hold Taiwan in the event of an invasion”.
Towards an escalation in Taiwan-China relations?
Though an imminent, short-term Chinese invasion of Taiwan seems unlikely, “the status quo could shift at any given moment”, says Duchâtel.
The researcher points to two key events as being pivotal to the evolution of Taiwan-China relations: the 20th Congress of the Chinese Communist Party in the second half of 2022, and Taiwan’s parliamentary elections scheduled for January 2024.
Could tensions escalate during this period? "Currently, Taiwan, under the presidency of Tsai Ing-wen, takes a very cautious approach towards Beijing," explains Duchâtel. "But this reaffirmed American protection, coupled with China’s declining image on the international stage, could lead Taiwan to take greater political risks. Today, we don't seem to be moving in that direction. But it is a possibility”.
‘The international community must play a dissuasive role’
China’s objective to conquer Taiwan has always been clear, says Bondaz. As the mainland amasses military might, the threat to Taiwan grows – and if Beijing doesn’t have the means to launch a successful attack now, it will in a couple of years, by 2025 according to some estimates.
The researcher thus insists on the role the international community must play to dissuade China from using force. “They have to make Beijing understand that the cost, in human, military and geopolitical terms, is prohibitive.”
Biden’s remarks serve as a warning more pointed than any the US has issued to China over Taiwan in decades. “He underscored the difference between Ukraine and Taiwan” says Duchâtel. How this deterrence will play out concretely as the fraught relationship between Taiwan and China evolves remains to be seen.
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COUNTERING CHINA
As EU-Taiwan ties deepen, cybersecurity is front and centre
The France 24 Interview
Chinese ambassador to France: Beijing has 'not ruled out use of force' against Taiwan
DIPLOMACY
With heightened rhetoric, is US moving away from ‘strategic ambiguity’ on Taiwan?
New York Times - World
South Korean Workers Turn the Tables on Their Bad Bosses
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“South Koreans live with an enormous tolerance for abuse” from the powerful, said one famously bullied advocate. A backlash has erupted.
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By Choe Sang-Hun
SEOUL — A boss orders a worker to feed and clean up after his dog. An airline heiress makes a taxiing passenger plane return to the gate to remove a flight attendant who rubbed her the wrong way. The 10-year-old granddaughter of a newspaper tycoon hurls insults at her chauffeur, threatening to fire him for being spoiled.
Such behavior has become so common in South Korea that the country now has a name for it: “gapjil.”
The word is a portmanteau for when “gap,” people with power, abuse “eul,” those who work for them. And in South Korea’s deeply hierarchical society, where one’s social standing is determined by profession, job title and wealth, hardly anyone has escaped its claws.
More recently, though, gapjil has triggered a backlash. On websites, street banners and even stickers in public bathrooms, government agencies, the police, civic groups and corporations are offering “gapjil hotlines” encouraging citizens to blow the whistle on officials and bosses who abuse their authority.
Using bullying language, offering bribes, preying on subcontractors and failing to pay workers on time are all examples of gapjil. On college campuses, students are hanging placards accusing “gapjil professors” of sexual harassment.
The campaigns appear to be working. Politicians, senior government officials and corporate bigwigs have all seen their reputations ruined after gapjil scandals. The public has swelled with pride — and a good dose of schadenfreude — while watching the rich and powerful fall from grace for being, well, jerks.
Gapjil became an election issue during the presidential campaign. The wife of Lee Jae-myung, a leading candidate, was forced to apologize after she was accused of treating government officials as though they were her personal servants, having them pick up takeout food and do her holiday shopping while Mr. Lee was a provincial governor. Mr. Lee lost the election by a razor-thin margin.
“South Koreans live with an enormous tolerance for abuse, but when they can’t take it anymore and explode, they call it gapjil,” said Park Chang-jin, a former Korean Air flight attendant who campaigns against gapjil as a leader of the small opposition Justice Party.
Mr. Park knows the feeling.
In 2014, Cho Hyun-ah, the daughter of the former Korean Air chairman Cho Yang-ho, forced a passenger jet taxiing at Kennedy International Airport in New York to return to the gate because she didn’t like the way the macadamia nuts were served to her in first class. Mr. Park and another flight attendant were made to kneel before Ms. Cho, who let the plane depart only after Mr. Park had been kicked off the plane.
The Korean Air family became the epitome of gapjil again, in 2018, when audio and video files emerged showing another daughter, Cho Hyun-min, and her mother, Lee Myung-hee, screaming insults at workers. The chairman had to apologize and banish both of his daughters from management positions at the company.
There was a time when South Koreans were more likely to tolerate such behavior, especially when it involved the superrich families who run the country’s business conglomerates, known as chaebol, said Park Jum-kyu, an official at Gabjil 119, a civic group that offers legal advice for victims. (The group uses an alternate spelling of the word.)
“But people now demand higher standards on what behavior is acceptable and what is not,” Mr. Park said. “Now, when someone says to an authority figure, ‘Are you doing gapjil to me?’ the accusation packs a punch.”
South Korea has one of the longest workweeks among the world’s wealthier nations, and gapjil is often cited as one of the reasons behind the country’s miserable work conditions. The phenomenon takes many forms, like excessive hours with no overtime and bullying by supervisors.
“I hated it when they seemed to have nothing to do other than going around the office commenting on female workers’ clothes, saying that we could not get married because of the way we dressed,” said Hong Chae-yeong, referring to older male managers at her former corporate job. Ms. Hong, 30, said that behavior was one of the reasons she had quit.
Corporate and government elites have been notorious for a type of gapjil known as “imperial protocol,” which includes having a row of underlings hold umbrellas or commandeer elevators while ordinary people are forced to take the stairs. In 2017, Kim Moo-sung, a political boss, became a symbol of that sort of entitlement when he rolled a suitcase at an assistant at the airport. He later became the subject of public ridicule.
Some trace the origins of gapjil to South Korea’s military dictators, who enforced a command-and-compliance culture that remains pervasive. It is both “the basic grammar” and “a deep rooted malaise” of a South Korean society that reflects the “rankism its people are addicted to,” Kang Jun-man, a media scholar, wrote in his book on gapjil.
“People who suffer gapjil at work commit gapjil themselves when they are in the position of authority, as when they talk to a call-center employee on the phone,” said Cho Eun-mi, 37, who quit a stationery factory in April because of her manager’s abusive language.
But the country’s march toward democracy is also filled with stories of rebellion against the powerful: citizens driving a dictator into exile, taking up arms against a military junta and holding massive rallies to win a right to free election.
The impeachment of President Park Geun-hye in 2017 was started when it was revealed that her secret adviser, Choi Soon-sil, was accused of forcing an elite university to change its admission policies to accept her daughter. “Money speaks,” the daughter said in a Facebook comment that triggered public outrage.
The recent trend of whistle-blowing on gapjil also reflects a deep mistrust of the justice system in South Korea, where many have said the courts rarely punish corporate elites who act as though they are above the law. In 2007, Kim Seung-youn, chairman of the Hanwha conglomerate, was imprisoned only briefly after assaulting workers.
And in 2010, Chey Cheol-won, a member of the family that ran the SK conglomerate, received only a suspended prison sentence after battering a union activist with an aluminum baseball bat.
When victims of gapjil exhaust resources to address their grievances legally, they often resort to exposing the abusers in the court of public opinion, usually with the help of camera phones and social media. In 2018, video footage emerged of Yang Jin-ho, the head of an online file-sharing company, ruthlessly slapping a former employee.
In 2017, audio files emerged of Lee Jang-han, chairman of the pharmaceutical company Chong Kun Dang, harassing his chauffeur with a stream of insults. “What kind of bastard your father was to have raised a son like you?” he said.
Mr. Yang was imprisoned for violence and other crimes, while Mr. Lee was forced to hold a news conference to apologize.
Despite the anti-gapjil movement, South Korea may have a long way to go to make its work environment more fair and its society more equal. A law against workplace harassment took effect in 2019, but it mandates only disciplinary actions or a financial penalty of up to $8,000 against offenders. In a survey by Gabjil 119 last year, nearly 29 percent of workers reported abuse at work.
“Gapjil is still treated as something that should be resolved within the company,” said Yun Ji-young, a human rights lawyer who helps gapjil victims. “There is a huge animosity against people who take the problem outside.”
Without more accountability, though, Mr. Park at Gabjil 119 fears little will change for South Korean workers being tormented by their abusive bosses. “We have ended the military dictatorship, and we have impeached a president,” he said. “But we still have to change our workplace culture.”
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Valeurs Actuelles
Pas-de-Calais : un automobiliste agresse des policiers et se vante d’avoir “séché les flics de la BAC”
Un homme de 34 ans était jugé, mercredi 25 mai, pour avoir agressé deux policiers de la Brigade anti-criminalité (BAC), après un refus d’obtempérer. L’auteur des faits a été condamné à dix-huit mois de prison ferme avec annulation de son permis de conduire et maintien en détention, indique CNews. De son côté, le procureur avait requis trois ans de prison ferme et une interdiction de paraître dans le Pas-de-Calais pendant cinq ans.
Changement brutal de comportement
Dans la nuit du 21 au 22 mai aux alentours de 4 heures du matin, à Saint-Omer (62), un homme d’une trentaine d’années a été arrêté par les forces de l’ordre alors qu’il circulait à grande vitesse dans les rues. Étonnamment, le chauffard – très alcoolisé – s’est d’abord soumis à l’interpellation en s’asseyant de lui-même dans le véhicule de police.
Mais les choses ont ensuite dégénéré. Après avoir été tiré de la banquette arrière par les policiers, l’homme a d’abord coopéré en donnant ses papiers, discutant même avec les agents. Mais, soudain, le trentenaire a fait brutalement volte-face en agressant physiquement les deux agents. Le premier policier s’est d’abord effondré sous les coups, pendant que le second tentait de maîtriser l’agresseur. Finalement, le premier a réussi à se munir d’un taser afin de neutraliser l’assaillant. Au sol, le conducteur du véhicule a continué de résister, refusant les menottes et insultant les forces de l’ordre, relate CNews.
Dix-sept condamnations
Le déroulement des faits a été entièrement confirmé par les images de vidéosurveillance de la ville. L’individu se serait vanté d’avoir « séché les flics de la BAC », selon une source du parquet interrogée par CNews. Cet homme de 34 ans était bien connu des services de police avec dix-neuf mentions à son casier judiciaire dont dix-sept condamnations. Parmi elles, douze correspondent à des infractions routières et plusieurs à des faits de violence. L’agresseur avait également déjà purgé une peine de six ans de prison pour trafic de stupéfiants. À son procès, il n’a pas su expliquer son comportement envers les membres de forces de l’ordre, qui, de leur côté, sont sortis indemnes de la rixe.
Saint-Omer : les dernières actualités
Valeurs Actuelles
[Info VA] Pas-de-Calais : Menace de meurtre, braquage… un individu se disant “prêt à mourir en martyr” interpellé
Arrêté avant son passage à l’acte. A Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), un homme de 37 ans, Ismaël C., a été interpellé sur la voie publique le 17 mai à 8h35, selon une source policière. Connu défavorablement des autorités car figurant au fichier de traitement des antécédents judiciaires, l’individu avait contacté une banque CIC au cours de la nuit, en menaçant de commettre un braquage et de tuer des personnes au couteau.
Selon nos informations, la sœur de l’individu avait alerté le poste de police, indiquant que son frère était prêt à mourir en martyr et à se faire « assassiner » par les forces de l’ordre. La Compagnie locale de sécurité publique a été saisie de l’affaire.
Plus d’informations à suivre…
France24 - Monde
Russie : un patriotisme à toute épreuve au cœur de la stratégie de Vladimir Poutine
Publié le : 26/05/2022 - 15:25
Karina CHABOUR
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Ces dernières années, Vladimir Poutine n'a eu de cesse d'exalter la culture du souvenir et du respect dû aux vétérans. Il ne rate jamais une occasion de faire référence au patriotisme et à l'unité nationale, qu'il utilise comme un remède face aux difficultés et pour justifier ses agressions extérieures. Un patriotisme auquel adhèrent spontanément une grande majorité de Russes, toutes générations confondues, en rejoignant notamment le mouvement Unarmia créé par le ministère russe de la Défense.
DÉCRYPTAGE
Déclin démographique en Russie : "Poutine n’a pas d'autre issue que de gagner" en Ukraine
GUERRE EN UKRAINE
Discours du 9 mai : Vladimir Poutine, la stratégie du flou
ANALYSE
Défilé du 9 mai à Moscou : le régiment immortel ou l'armée mémorielle de Vladimir Poutine
France24 - World
The ‘untouchable’ parliamentary speaker at the heart of Lebanon’s next political storm
Issued on: 19/05/2022 - 13:36
Leela JACINTO
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At 84, Nabih Berry is a seasoned Lebanese political player who has been the country’s parliamentary speaker for 30 years. Following Sunday’s legislative elections, the octogenarian stalwart is running for another term. But a record number of newcomers and political opponents are against his reelection – and in Lebanon, that could be dangerous.
On October 14, 2021, residents of Beirut were shaken by deadly armed clashes right by the birthplace of Lebanon’s 1975-1990 civil war.
Six people were killed as rival gunmen fired at each other while residents cowered, schoolchildren dashed for safety, and the city froze with a heightened awareness that Lebanon remains just a hair’s breadth away from all-out sectarian conflict.
The October clashes erupted when a protest by two Lebanese Shiite parties – Hezbollah and Amal – arrived at the Tayouneh roundabout, which links the Christian neighbourhood of Ain El Remmaneh with the Shiite stronghold of Chiyah.
Today, the two rival camps are critical actors in Lebanon’s next political steps following Sunday’s parliamentary elections. At stake is the future of a country in the grips of a devastating economic crisis, which requires an IMF bailout, which in turn needs a functioning government.
The results of Sunday’s vote were encapsulated in headlines this week proclaiming, “Hezbollah and its allies lose parliamentary majority”. News stories hailed the record 13 seats won by reform-minded political newcomers entering a system of entrenched parties and interests.
But the after-party celebrations have been subdued with the glum reckoning that Sunday’s vote has set the stage for a round of backroom dealings and deadlocks at best – or violence at worst.
In the absence of an outright majority in Lebanon’s 128-seat parliament, the largest blocs in the new parliament are the two camps that faced off and traded accusations at the Tayouneh roundabout last year.
The 2022 vote may have heralded a historic rise of reformist newcomers in parliament. But the next step in Lebanon’s democratic process involves the oldest member of parliament.
Enter Nabih Berri, an octogenarian central figure in Lebanon’s postwar politics and an icon – according to critics – of everything that is wrong with the country’s political system.
For many Lebanese who voted for change, Berri is the embodiment of a system that has spawned political paralysis, economic collapse, and the sort of rampant mismanagement that enabled the deadly 2020 Beirut port explosion. “He represents everything that is wrong with the Lebanese system, which is today not only a kleptocracy, but also a gerontocracy,” said Karim Emile Bitar, director of the Institute of Political Science at the Saint Joseph University of Beirut.
‘Quintessential crooked Lebanese political dinosaur’
Exactly a week after the May 15 vote, Lebanon’s newly elected parliamentarians are expected to begin a new legislature following the expiration of the current assembly’s mandate.
Their first mission will be electing a new speaker, a position 84-year-old Berri has held since 1992. After three decades in the powerful post, Berri – the leader of the Shiite Amal party – is in the running for a seventh consecutive term and has no intention of retiring.
“Nabih Berri is the quintessential crooked Lebanese political dinosaur,” explained Bitar. “He has been speaker for the past 30 years, which is unprecedented even by Lebanese standards, and he could very well be elected once again.”
The problem this time though, is that not everyone is inclined, or resigned, to a Berri speakership – and that can be dangerous in Lebanon.
After his party made major gains in Sunday’s vote, the Christian Lebanese Forces (FL) chief and arch Hezbollah foe, Samir Geagea, laid down the gauntlet by vowing never to support Berri's re-election. “Electing the head of parliament will not take place as it used to,” Geagea told a local TV station. “We want a parliamentary speaker that stands for Lebanon.”
First test for the new parliament
But critics say Lebanon’s democratic system serves not so much the nation as the country’s political elites.
Under an antiquated confessional system, the Lebanese presidency is reserved for a Maronite Christian, the prime minister’s post is held by a Sunni Muslim, and the parliamentary speaker’s position goes to a Shiite Muslim.
While Hezbollah and its allies lost its parliamentary majority in the latest election, the two Shiite parties – Hezbollah and Amal – won more seats this year than in 2018. “They will use the argument of so-called consociational democracy,” said Bitar, referring to power-sharing to avoid violence, “saying that even though we do not have an absolute majority in parliament, considering we control all Shiite seats, one of us has to be the speaker and our candidate is Nabih Berry.”
Lebanon’s confessional political arrangement has not changed despite frequent calls for an overhaul, including by a youth-led protest movement that erupted in October 2019 in the wake of the devastating economic crisis.
The protest movement saw several civil society and activist leaders enter the political fray and, for the first time in Lebanese history, win an exceptional 13 seats.
But now that a record number of newcomers have entered parliament, their first test will be their resolve to challenge the Shiite power axis.
Since the end of the Lebanese civil war in 1990, Berri has earned a reputation for being “virtually untouchable”, an indispensable figure wielding charm and force to get his way on the political stage. It was a long journey for the son of a trader, born in West Africa, to the position of Lebanon’s top political zaim – or overlord.
Two Shiite movements rise and become allies
Born in 1938 into a trading family that had moved to Sierra Leone, Berri returned to his native Lebanon, where he earned a law degree and worked in the Lebanese courts in the 1960s.
It was a time when Musa al-Sadr, a charismatic Shiite cleric, arrived in southern Lebanon to set up social services for the historically marginalised Shia community.
At a time when leftists – including communists – in the Arab world were engaged in social justice issues, attracting urban youths, Sadr formed the Harakat al-Mahrumin, or Movement of the Dispossessed. The movement, that later became Amal (Hope), effectively co-opted the Shiite Left, placing religion at the heart of class struggle.
When the Lebanese civil war broke out, the movement initially stayed out of the conflict. But when Berri took over the movement’s leadership in 1980, he didn’t hesitate to get involved in the war. During the bloody, internecine sectarian strife, Berri’s militia fought against almost every side, including at one point, an upstart Shiite rival called Hezbollah.
The 1990s end of the civil war saw Berri, like most Lebanese warlords, turn into state players. Amal settled its differences with the overly religious Hezbollah movement, and the two parties established a mutually beneficial working relationship.
“Nabih Berri is helpful to Hezbollah because he can maintain bridges between Hezbollah and various Western countries which have put Hezbollah on terrorist organisation lists. So, he is Hezbollah’s ally, but he’s also able to talk to the Saudis, the Americans, to the French,” said Bitar. “He is the face that Hezbollah uses when it wants to negotiate with countries that are not ready to talk directly with Hezbollah.”
‘Street smart’ mediator
Berri’s ability to engage with all players and to joke and defuse tensions inside and outside the chamber have made him an indispensable figure in Lebanon’s complex political landscape.
“He does have a sense of humour which is recognised by his supporters and opponents alike. He can always find magical solutions to complex constitutional deadlocks even as these magical solutions, as you can imagine, are very often unconstitutional,” said Bitar.
In his role as a canny mediator, Berri has worked to prevent the country from sliding into another civil war. But critics say the process has unfairly enriched him and his allies while robbing the country of a transparent, accountable political system that can tackle the country’s myriad crises.
“The secret of his success is also that he is indeed very bright, very shrewd. He’s a lawyer, but he’s not a heavyweight intellectual, he’s street smart,” explained Bitar.
Days after the 2022 vote, Hezbollah’s powerful chief Hassan Nasrallah on Wednesday called on all parliamentary factions to cooperate.
Nobody "can claim that the majority belongs to this or that group," said Nasrallah, acknowledging for the first time that his organisation and its allies lost their overall parliamentary majority in Sunday's poll.
The problem though is that Hezbollah, aided by the very able Berri, has historically only “cooperated” on its own terms. Lebanon’s consociationalism, epitomised by its longstanding speaker, has so far prevented conflict by promoting consultation among political elites. It’s at the heart of the system that the Lebanese voted to change. But Berri’s reelection bid highlights the challenges the tiny Middle East country will face in its next democratic steps.
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LEBANON VOTES
Overseas Lebanese vote in key poll with high stakes for crises-hit country
On the ground
Lebanese youths seek a brighter future abroad amid economic, political crises
Lebanon's Hezbollah, allies lose parliament majority in elections
Valeurs Actuelles
Montpellier : une fausse alerte à la bombe diffusée sur les téléphones des passagers d’un train provoque la panique
Mauvaise blague ou intention malveillante ? Un voyageur de l’Intercités Bordeaux-Marseille a été interpellé à Montpellier, ce mercredi 25 mai, indique CNews. Il est soupçonné d’avoir tenu des propos menaçants aux autres passagers du train et d’avoir évoqué l’existence d’une bombe à bord via l’application AirDrop. Cette dernière est destinée aux propriétaires d’iPhone et permet à ceux-ci de communiquer entre eux, sans pour autant se connaître.
Un couteau et une cagoule retrouvés
À la réception de ces messages inquiétants, les voyageurs – paniqués – ont prévenu les contrôleurs. Par mesure de sécurité, le train ainsi que toute la gare de Montpellier ont été évacués le temps de l’intervention des équipes de déminage, relate Franceinfo. Heureusement, aucun engin explosif n’était présent dans la rame. Les voyageurs ont alors pu regagner leur place et l’Intercités est reparti vers minuit en direction de Marseille.
Le suspect a, lui, été interpellé par les policiers puis placé en garde à vue. Les forces de l’ordre ont retrouvé un couteau et une cagoule dans son sac à dos. Entendu par les enquêteurs, ce jeune homme de 18 ans a assuré avoir voulu faire une blague. Il n’était pas connu des services de police
L'Humanité
Histoire. Philadelphie, 1972 : la traque mortelle du Move
Il était une foisEn 1972, une petite communauté noire, le Move, prône la révolution pour « libérer la vie » de l’exploitation capitaliste, responsable de l’oppression, des inégalités, du racisme, des guerres et de la destruction de la nature. Ce mouvement protestataire non violent a fait l’objet, à l’instar des Black Panthers, d’une répression systématique et démesurée, qui résonne encore aujourd’hui.
Michel MullerPhiladelphie, Pennsylvanie 1972. À Powelton, un quartier populaire et multiculturel, une communauté d’une trentaine de membres s’installe dans une vieille bâtisse sous le nom de Move, le mouvement, en tant que « l’essence même de toute forme de vie ». Prônant une sorte de synthèse entre le Flower Power de 68 et le militantisme des Black Panthers contre la ségrégation raciste, le petit groupe de familles affirme vouloir revenir aux valeurs originelles des êtres humains pour se libérer du « système » – la destruction de la nature par l’industrialisation – et de l’exploitation capitaliste responsable des inégalités et des guerres. Tous ont adopté le patronyme Africa, à la suite de John Africa, qui vient de fonder Move, car « c’est d’Afrique que provient toute vie ».
Avec la présidence de Richard Nixon, s’est ouverte, en janvier 1970, une longue période de répression de toute protestation visant en particulier les militants noirs. Sous la houlette du tout-puissant chef du FBI, John Edgar Hoover, le parti des Black Panthers (BPP) est l’objet d’une répression multiforme qui aboutit à sa désintégration. Dans le même temps, montent en puissance les révoltes des jeunes contre la guerre du Vietnam et le mouvement hippie qui incarne l’aspiration au retour à la « pureté primitive » de l’être humain.
1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jourDans les quartiers noirs de Philadelphie, la vie quotidienne est faite de luttes pour la survie et de résistance à la répression policière meurtrière. Le BPP y a un rôle social et organisateur majeur. C’est dans cette atmosphère que Mumia Abu-Jamal – aujourd’hui symbole du combat contre la peine de mort –, que nous retrouverons plus loin, fait son apprentissage, dès ses 14 ans, de militant puis de responsable de l’information du BPP, et de journaliste.
VIDÉO. Mumia Abu-Jamal, dans les prisons américaines depuis 40 ansC’est aussi dans cet environnement que le futur fondateur de Move, Vincent Leaphart, connu comme « philosophe de coins de rue » pour ses tirades contre la mal-vie, survit avec des petits boulots. Sa rencontre en 1971 avec un doctorant en sociologie et militant antiraciste, Donald Glassey, lui donne la clé de l’épanouissement de ses idées : il rédige un document de 300 pages, « The Guidelines ».
Les lignes directrices de celui qui a pris pour nom John Africa sont une sorte de synthèse d’une volonté inébranlable de solidarité, de pacifisme et d’action pour la justice, l’égalité et la liberté, conjuguée à un mode de vie quasi monastique : ne posséder que ce que l’on porte sur soi, manger cru, ne former qu’une seule famille. « Il y a parmi nous des Noirs, des Blancs, des Latino-Américains, des gens d’origine sociale variée », proclame ce manifeste. « Organiser la révolution (…) a pour objectif de briser un mode de fonctionnement artificiel qui emprisonne la vie. Les industries doivent cesser de polluer l’air, l’eau et la terre : il faut libérer la vie. » Celle-ci, quelle que soit sa forme, a une origine unique : Dieu, Mère Nature ou Mama ; « chaque vie (étant) un élément de la chaîne du vivant, (elle) revêt une importance égale ». Il s’agit de « montrer aux gens combien le “système” est corrompu et tyrannique, à l’origine de tous leurs maux : le chômage, la drogue, l’alcoolisme, le racisme, la violence familiale, les maladies vénériennes, la criminalité, la guerre ».
Move multiplie les actions : interpellations de personnalités, happenings contre l’enfermement des animaux dans les zoos, et surtout contre le racisme et l’emprisonnement jusqu’à ce que mort s’ensuive. John Africa devient une sorte de « messie en dreadlocks ». Ce qui est un aspect de l’éthique de Move : « Hostiles aux produits cosmétiques et jetables, aux détergents chimiques, nous laissons nos cheveux pousser naturellement », tout en consacrant « énormément de temps à notre hygiène corporelle et à l’entretien de nos maisons ».
Tout cela ne peut qu’agacer l’establishment tenant aux « bonnes mœurs » et à « la loi et l’ordre ». Le clou noir qui dépasse doit être enfoncé : telle est la ligne de Frank Rizzo, élu maire de Philadelphie en 1972. L’ancien chef de la toute-puissante police de la ville a fait de celle-ci le bras armé de sa politique.
Move fait l’objet d’un harcèlement systématique, judiciaire et policier. La répression prend aussi la forme d’une violence ciblée : pour les hommes, les frapper aux parties génitales ; quant aux femmes enceintes, c’est le ventre qui est visé. Quelques exemples : le 9 mai 1974, Janet et Leesing Africa, arrêtées et battues, avortent à la suite des coups subis. Le 29 avril 1975, à l’issue d’une manifestation contre les violences policières, Alberta Africa, est frappée au ventre par quatre policiers et une infirmière : même dramatique résultat. Le 28 mars 1976, la police investit la maison sous prétexte de tapage nocturne : le nourrisson de Janine Africa, Life, est violemment piétiné et décède. Les policiers nient le meurtre, affirmant qu’il n’y avait pas de bébé. Un juge prononce un non-lieu : sa mère ayant accouché à domicile – selon les principes de Move –, l’enfant n’est pas déclaré à l’état-civil… et n’a donc jamais existé.
Mais le pire se prépare activement du côté du maire Frank Rizzo. Une campagne de presse accusant Move de clochardiser le quartier avec son mode de vie (notamment… l’usage d’une caisse de compost pour recycler les déchets) est lancée. Le 18 décembre 1975, une inspection des services d’hygiène est ordonnée : Move interjette des dizaines d’appels. Fin 1977, à la suite d’un arrêté de péril, un accord fixe un délai de 90 jours pour que Move trouve un autre lieu avec l’aide de la municipalité… qui n’en fait rien. Elle décide alors la destruction de l’habitation.
Le 16 mars 1978, des centaines de policiers investissent les alentours, des tireurs d’élite sont postés. Un blocus est mis en place pour affamer les habitants. « S’ils résistent, on les prendra de force, qu’il y ait des enfants ou non ! » annonce Frank Rizzo. Le 8 août 1978, à l’aube, la police envahit la maison. Les habitants se sont barricadés dans la cave : elle est inondée et des tirs éclatent en tous sens. Un policier, James Ramp, est tué et trois autres sont blessés. Les assiégés se rendent et sont violentés. Une photo fait le tour des médias : Delbert Africa, au sol, les bras tendus en croix, battu par trois policiers – qui seront acquittés.
C’est là que les destins de Move et de Mumia Abu- Jamal, jeune journaliste à la radio publique locale, se croisent. Ce dernier fait connaître à un large public le traitement infligé à Move. Neuf de ses membres ont été inculpés du meurtre du policier Ramp : Janine, Debbie, Janet, Merle, Delbert, Mike, Edward, Phil et Chuck Africa. Le 8 mai 1980, le juge Malmed les déclare coupables, sans qu’aucune preuve n’ait été produite ; les « Move Nine » (« les Neuf de Move ») sont condamnés à des peines d’emprisonnement allant de trente à cent ans.
Début 1980, les Move s’installent dans une maison au 6621 Osage Avenue, au cœur d’une cité de pavillons. Leur combat pour la libération des « Move Nine » se heurtant aux murs de la justice et au silence des médias, ils alertent les passants avec leurs porte-voix.
Toujours sous surveillance et harcelés, craignant un nouvel assaut, les militants se barricadent. Le 11 mai 1985, la juge Lynne Abraham émet des mandats d’amener contre Ramona, Conrad, Frank et Teresa Africa pour troubles sur la voie publique et menaces terroristes. Le lendemain, la police fait évacuer la cité.
Le 13 mai 1985, à l’aube, le commissaire Gregore J. Sambor lance aux Move un ultimatum pour qu’ils se rendent et, sans attendre, l’assaut est déclenché : des centaines de policiers usent de gaz lacrymogène, de canons à eau et de carabines, de fusils-mitrailleurs et de mitrailleuses. En une heure trente, au moins 10 000 coups de feu sont tirés. En début d’après-midi, un hélicoptère lâche sur la maison une bombe de 20 kg de TNT fournie par le FBI. Un incendie éclate, ordre est donné aux pompiers de ne pas intervenir ; il s’étend et détruit 65 pavillons de la cité. Cinq enfants et six adultes, dont John Africa, meurent brûlés vifs. Seuls Ramona Africa et un enfant, Birdy, ont pu s’échapper de la maison malgré les tirs. L’autorisation d’utiliser des explosifs avait été donnée par Wilson Goode, le premier maire noir de la ville fraîchement élu.
Dans le monde entier, télévisions et journaux diffusent les images de l’assaut. C’est un véritable séisme à Philadelphie. Le chef de la police démissionne. Une commission d’enquête municipale conclut, en mars 1986, que le largage d’une bombe sur une maison occupée, notamment par des enfants, est « inacceptable » et observe que l’attentat n’aurait pas eu lieu « si la maison Move et ses occupants avaient été situés dans un quartier blanc comparable ». Le maire sera pourtant réélu en 1987.
Aucun des responsables du crime raciste n’a été inculpé. Ramona Africa a été incarcérée sept ans pour « complot et émeutes ». Il a fallu attendre 1996 pour qu’un jury conclue que les autorités ont utilisé une « force excessive » et violé les droits constitutionnels de Move. La Ville de Philadelphie a été condamnée à verser 500 000 dollars à Ramona et 1 million aux proches de John Africa, 90 000 dollars à chacune des familles des adultes décédés, 25 millions aux parents des cinq enfants immolés et 1,7 million à Birdy Africa.
Les « Move Nine » n’ont été libérés qu’entre juin 2018 et février 2020. Deux d’entre eux ont passé plus de quarante-deux ans en prison, deux autres y sont morts dans des conditions très suspectes. Et ce n’est qu’en novembre 2020 que la municipalité a présenté des excuses officielles pour le crime de 1985.
Le 23 avril 2021, le quotidien britannique « The Guardian » a révélé qu’une anthropologue de l’université de Pennsylvanie a présenté à ses étudiants… des ossements de victimes de l’incendie de la maison Move issus du musée d’Anthropologie et d’Archéologie de l’université, où ils étaient entreposés. En mai 2021, le commissaire à la santé de Philadelphie a démissionné pour avoir ordonné, en 2017, l’incinération d’une partie de ces ossements sans prévenir les familles. Une boîte étiquetée « Move » a alors été retrouvée : les restes qu’elle contenait ont été rendus à la communauté. Interrogé par « The Guardian », Michael Blakey, professeur d’anthropologie en Virginie, a expliqué que « les États-Unis continuent à fonctionner sur le socle du “privilège blanc”. Ce que nous voyons ici en est la manifestation scientifique – l’objectivation de l’“autre” et l’absence d’empathie dans une société dont les Blancs croient détenir le contrôle ».
Move est toujours vivant, ses membres – dont les enfants devenus adultes – mènent notamment le combat pour la libération de Mumia Abu-Jamal. Leur incessante solidarité a contribué à sa survie dans le couloir de la mort après sa condamnation en août 1982.
En savoir plus
Sur move-thestory.com , un « livre-Web » militant, richement documenté, sur la longue histoire de Move, créé notamment par Claude Guillaumaud-Pujol, universitaire spécialiste des États-Unis.« Mumia Abu-Jamal. Un homme libre dans le couloir de la mort », de Claude Guillaumaud-Pujol, le Temps des cerises, 2007.
communautésblack panthersMoveÉtats-Unis France24 - Monde
Fusillade au Texas : un contrôle des armes impossible ?
Publié le : 25/05/2022 - 22:14
Stéphanie ANTOINE
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Stéphanie ANTOINE
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Les Américains sont sous le choc après la tuerie dans une école primaire qui a fait 21 victimes, dont 19 enfants, selon le dernier bilan. Le tireur, âgé de 18 ans, a été abattu par la police. Il aurait d'abord tiré sur sa grand-mère avant de se rendre à l'école en voiture pour y perpétrer le massacre. Cette attaque replonge les États-Unis dans les affres des fusillades en milieu scolaire. Pourquoi, malgré les drames, le contrôle des armes ne progresse-t-il pas ?
Une émission préparée par Élise Duffau, Marjorie Pejac et Morgane Minair.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Fusillade au Texas : retour du débat sur les armes au cœur d'une Amérique endeuillée
États-Unis : un tireur tue 19 enfants et deux adultes dans une école du Texas
ARMES À FEU
États-Unis : après la fusillade au Texas, la position délicate du gouverneur Greg Abbott
BBC
I’ll say yes to anything and stay up however late they want me to stay up … I want to seem like a hard worker – Brittany
Matt had been working as an audit accountant at a firm in Canada for two years when he began to notice a change in his attitude towards his job. “There were mornings where I wouldn’t start my day until 1130,” recalls Matt. “I was just like, ‘What’s the point?’ My motivation was at an all-time low.”
At the time, Matt, 24, had been working with a client known for its poor communication. “You work for an hour and a half, just to know that they’re going to change one number later on and you have to do the entire thing over again,” he recalls. His job featured lots of “repetitive and meaningless tasks”, and during busy periods, he often worked until midnight, sometimes even as late as 0300. “When you sign off [at midnight], you still feel kind of bad, because you know that there are people on your team that are still working,” he says.
While Matt knew he was dissatisfied with his job, it wasn’t until he talked to a friend who worked in mental health that he recognised he was experiencing signs of burnout.
More and more young workers have been reporting feelings of burnout. A 2021 survey from jobs website Indeed showed millennials and Gen Z workers were reporting the highest rates of burnout, at 59% and 58% respectively. Reporting rates among Gen Z were increasing fastest; in 2021, 47% of Gen Z said they were burnt out, compared to 53% of millennials.
Additionally, a 2022 survey by US-based work-management platform Asana showed more Gen Z workers were reporting feelings of burnout than other age groups, while a 2021 survey of British workers showed 80% of Gen Z respondents reported feeling more burned out since the pandemic, compared to an average of 73% across all age groups.
Burnout has been a significant problem within the working world for a while – but it’s worrying so many young people are already reporting feelings of burnout, in the earliest stages of their careers. Understanding why so many young people are feeling overwhelmed by work – and the unique factors fuelling this widespread sentiment – will be key to helping a generation of new workers as they take the first steps in their careers.
A screen-time intensive culture, plus pressures to perform at all hours, are already bringing Gen Z to their knees (Credit: Getty Images)
Intensified pressure points
Kim Hollingdale, a visiting assistant professor of psychology at California’s Pepperdine University, and a licensed psychotherapist specialising in burnout recovery, notes pandemic stressors have caused higher rates of burnout across all generations.
However, she believes that Gen Z has “the worst collection of stressors” among workers right now – from a lack of power at work to financial instability, the normalisation of hustle culture and an inability to unwind. And although all generations might be juggling high volumes of work, Gen Z has the least “workplace capital”, which means less power to set boundaries and say no to tasks.
Brittany, 22, who works in the professional services industry in the US, says she feels under pressure to perform, which has led to the feeling of overwork and burnout. “I’ll say yes to anything and stay up however late they want me to stay up … I want to seem like a hard worker,” she says. But it has taken a toll, even though the job is relatively new. “It just makes me feel exhausted – I’m constantly tired. I still have the energy to see friends and do fun things on the weekends, but certainly not as much as I would if I felt less burnt out.”
Gen Z are also stressed about money, notes Hollingdale. A 2021 Deloitte survey showed 41% of millennials and 46% of Gen Z respondents felt stressed all or most of the time about their financial circumstances. Of course, older workers also encountered similar financial pressures early on in their careers, but Hollingdale argues these stressors are more acute right now.
“The cost of living keeps going up faster than our salaries,” she says. For example, a US census data analysis shows median home prices increased 121% from 1960 to 2017, while median household income only increased 29%. Currently, rising inflation is pushing up prices around the world, and worker pay is not keeping pace, intensifying struggles.
To pay their bills and get closer to milestones like home ownership, Hollingdale says Gen Z workers feel pressured to pick up additional work, potentially increasing chances of burnout. Microsoft’s latest Work Trend Index, released in March 2022, showed 70% of Gen Z respondents were considering earning additional income via a side project in the next year.
“They finish whatever the job is that they’re working for their intended career plan, and rather than getting to relax, they’re going off to their side hustle to get a little extra cash,” explains Hollingdale. These additional pursuits, like entrepreneurship and content creation, have become increasingly common (and even glamourised) among Gen Zers – even though researchers have well documented the link between working long hours and burnout.
Constant screen time may also be exacerbating the problem. Gen Z is more likely to use social media to unwind, with some research showing they spend 4.5 hours on social media daily (almost an hour longer than millennials report). This can subsequently make it more difficult to ignore the work notifications constantly popping up. “If you’re always on your phone, I can see it being so much easier to respond to a [work] text or to an email, compared to if you’re putting your kids to bed or having dinner with your family,” says Hollingdale.
Brittany says she has trouble disconnecting after hours. She says she’s received work requests as late as 2230, sometimes linked to working with clients in different time zones. “It’s hard to log off,” she says. “I’m worried that I’m going to get another message telling me that I have to do something by tomorrow morning.” She also feels pressure to keep working if she sees that her boss is still working. “I don’t want to appear like I’m not putting in a lot of effort into the job. I don’t want to seem like I'm slacking.”
The pandemic effect
In addition to these general stressors, Gen Z are also facing unique challenges linked to the pandemic and the changes it has forced on the world of work.
Many Gen Z workers, including Matt, started their jobs during the pandemic, and have only known remote or hybrid work – something that impacts their working lives, according to Peter Caven, a Toronto-based career coach specialising in young professionals. “It’s very difficult to onboard people to a new organisation and for that person to build and maintain effective relationships across the organisation when everybody’s working at home,” says Caven. This isolation can lead to exhaustion and burnout.
A 2021 survey showed 80% of Gen Z respondents reported feeling more burned out since the pandemic, compared to an average of 73% across all age groups (Credit: Getty Images)
Matt feels like he lost the opportunity to experience team camaraderie and friendships at the office. “A lot of people have said that in those first couple years, when you’re with people in the office until midnight, you’d all go out for pizza late at night,” he says. “We’re kind of missing that now because we work from home.”
While there are employees across all generations working from home, millennials, Gen X and Boomers have almost all experienced pre-pandemic face-to-face time with colleagues. And even if they’ve started a new job amid the pandemic, mid-career professionals are more familiar with navigating a new workplace, explains Caven, making it easier to integrate into a new company remotely.
This experience might also help older professionals to draw harder boundaries between work and home life; Oracle’s 2020 AI@Work Study showed 66% of full-time Gen Z workers who were in the workforce pre-pandemic reported working more hours per week than they did before Covid-19, compared to 59% of millennials and 48% of Gen X.
Room for optimism?
There’s not much Gen Z workers can do about some of the factors contributing to their burnout, like financial instability or a screen-centric culture.
But one thing younger workers have on their side is a better awareness of burnout, and the willingness to speak up about it. Asana’s report showed that, compared to older generations, Gen Z is most comfortable discussing feelings of burnout with their managers.
Although all generations might be juggling high volumes of work, Gen Z has the least “workplace capital”
This could mean the growing problem of Gen Z burnout could help catalyse improvements in the way we work, suggests Hollingdale. “The ramifications could be positive,” she says. “For example, [there could be] a much greater attention to workplace wellness, and revolutionising the work environment to prevent burnout for these employees and others.”
Yet not all these young workers are so optimistic.
Although Matt says he still has good days amid the burnout and frustration, he believes burnout is inevitable for him and other Gen Zers, especially with remote work becoming commonplace. “The Zoom fatigue and working from home doesn’t make it easier,” he says.
Still, he’s planning on sticking it out; he says the overall experience of working at his firm is worthwhile, especially as he receives pay rises each year, and has recently been promoted. He also believes he’ll be rewarded for his effort. “Every mentor I’ve had talked about how hard they worked in their 20s so they could enjoy their future life and get ahead.”
Brittany, however, is moving on from the position that’s burning her out. She doesn’t plan to stay long term, and will be pivoting to a different field entirely.
Experiencing burnout made her confident working at her current company wasn’t aligned with her future work plans. “I realised that I’ll have the most energy and freedom during my early 20s, and I want to dedicate those years to studying for a career that I am passionate about, rather than working a job that doesn’t necessarily mesh with my long-term goals. I hope that working slightly more reasonable hours and pursuing science and engineering will allow me to achieve more balance in my life and fulfilment in the work that I do. Perhaps these are unrealistic expectations, but I’m willing to give it a shot,” she says.
Yet, she’s not entirely jaded. “I’m the kind of person that never wants to retire – so I certainly haven’t given up yet on the working world.”
Matt and Brittany’s surnames are being withheld for job-security reasons
L'Humanité
Pio La Torre, une vie à combattre la Mafia
Il était une foisIl était la voix forte du Parti communiste italien en Sicile et le premier à avoir dénoncé et combattu la mainmise de Cosa Nostra jusque sur la péninsule. Le 30 avril 1982, le député Pio La Torre était abattu en pleine rue. Prémices d’un électrochoc pour la société et les institutions, sa mort marque un tournant décisif dans la lutte contre la mafia.
Le 30 avril 1982 au matin, Pio La Torre, député et secrétaire régional du Parti communiste italien (PCI), est abattu avec son chauffeur Rosario Di Salvo en plein Palerme par Cosa Nostra, la Mafia sicilienne. Cette exécution s’inscrit dans un contexte particulier. Bien que divisée par une guerre interne qui cause un millier de morts entre 1978 et 1983, la Mafia mène en parallèle une terrible offensive contre l’État italien, en assassinant une quinzaine de ses représentants (membres des forces de l’ordre, magistrats, hommes politiques). L’année 1982 constitue l’apogée de ce déchaînement de violence mafieuse : Cosa Nostra élimine Pio La Torre puis, trois mois plus tard, le préfet de Palerme, Carlo Alberto Dalla Chiesa.
La Sicile fait figure de laboratoire
Né à la périphérie de Palerme, en 1927, dans une famille de paysans, Pio La Torre s’engage au PCI dès 1945 et participe aux luttes paysannes qui ont marqué le climat social de l’après-guerre en Sicile. Il se heurte d’emblée à Cosa Nostra et le refus de se soumettre à la domination mafieuse devient alors le fil rouge de toute sa vie militante. En tant que dirigeant de la CGIL (Confederazione Generale Italiana del Lavoro, syndicat proche du PCI), il mène la bataille de l’occupation des terres non cultivées pour libérer les paysans du joug de la Mafia qui contrôle le territoire et les travailleurs pour le compte des grands propriétaires terriens.
En pleine guerre froide, la Sicile fait figure de laboratoire. Le succès des forces de gauche aux élections régionales de 1947 risque de compromettre l’équilibre international des blocs (1). En Sicile, Cosa Nostra est utilisée comme bras armé par le gouvernement démocrate chrétien local – avec le soutien logistique de la CIA qui fournit des armes et favorise la réactivation de réseaux néofascistes – pour réprimer le mouvement paysan. Une quarantaine de syndicalistes sont assassinés mais La Torre s’investit pleinement, ce qui lui confère un grand prestige auprès des militants et de la population. Accusé à tort d’avoir frappé un policier lors d’une manifestation, il est emprisonné pendant un an et demi, jusqu’en août 1951, puis reprend son engagement politique.
Collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne
En 1952, La Torre est élu pour la première fois au conseil municipal de Palerme, où il siège jusqu’en 1966, et devient secrétaire général de la CGIL en 1959. Il dirige le PCI sicilien de 1962 à 1967, puis intègre en 1969 la direction centrale du PCI. En 1963, il obtient son premier mandat à l’assemblée régionale de Sicile (ARS).
Au conseil municipal de Palerme et à l’ARS, il révèle l’ampleur des collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne, parti largement majoritaire en Sicile jusqu’à sa dissolution en 1994. En échange du soutien électoral que la Mafia garantit au parti grâce au contrôle qu’elle exerce sur le territoire, les élus centristes lui permettent d’infiltrer l’économie légale en obtenant des appels d’offres pour les travaux du plan d’urbanisme de la ville.
La Torre brise ainsi l’omerta en dénonçant sans relâche le système politico-mafieux qui permet à la Mafia de blanchir l’argent sale issu du trafic de stupéfiants grâce à la spéculation immobilière.
Lien avec le pouvoir politique depuis 1943
Élu au Parlement en 1972, Pio La Torre intègre la commission parlementaire anti-Mafia. Il préface et cosigne le premier rapport de la minorité publié en 1976, intitulé « Mafia et politique », dans lequel il analyse le lien que Cosa Nostra a tissé avec le pouvoir politique depuis le débarquement allié en 1943 et dénonce le système de pouvoir mis en place au niveau local par la DC. Ce document est précieux car il retrace également l’évolution des activités de Cosa Nostra, qui passe en quelques décennies de mafia agraire à mafia urbaine, suivant ainsi les mutations de l’économie régionale.
Fort de cette fine connaissance du phénomène mafieux acquise sur le terrain, La Torre dépose, en mars 1980, une proposition de loi prévoyant l’institution d’un délit d’association mafieuse. En octobre 1981, en pleine guerre de la Mafia, il revient en Sicile pour diriger la section régionale du PCI. La bataille pour la paix – et contre l’ouverture d’une base de l’Otan – qu’il engage à Comiso vise également à empêcher Cosa Nostra de s’implanter dans la région de Raguse.
En mars 1982, il insiste auprès du président du Conseil, Giovanni Spadolini (premier non-démocrate-chrétien à ce poste depuis la Libération) pour que son projet de loi soit enfin discuté à la Chambre. La seule concession qu’il obtient est la nomination au poste de préfet de Palerme du général Carlo Alberto Dalla Chiesa, héros national de la lutte contre le terrorisme pour avoir arrêté les principaux chefs des Brigades rouges. Cependant, La Torre ne peut en mesurer les effets : il est assassiné quelques jours avant sa prise de fonction.
Une lutte ouverte contre la Mafia
La Torre n’a eu de cesse de revendiquer sa conception globale et salvatrice de la lutte contre la Mafia qui s’intègre dans un projet de développement économique, social et démocratique de la Sicile. C’est donc l’omniprésence de Cosa Nostra dans la société et l’économie siciliennes qui a transformé son combat politique pour le peuple sicilien en lutte ouverte contre la Mafia.
L’exécution de Pio La Torre et Rosario Di Salvo donne lieu à une mobilisation citoyenne importante mais cantonnée à la seule sphère militante. Ce n’est qu’après l’assassinat du préfet Dalla Chiesa, de sa femme Emanuela Setti Carraro et de leur policier d’escorte Domenico Russo, le 3 septembre 1982, qu’elle prend de l’ampleur et que l’État italien réagit.
La loi visionnaire imaginée par La Torre, adoptée en urgence le 13 septembre 1982 et qui porte son nom, marque un tournant dans la lutte contre la Mafia. Elle institue le délit d’association mafieuse en fournissant une définition précise du phénomène (entre autres, la force du lien associatif, le contrôle du territoire par la violence et le rapport congénital à la politique pour infiltrer l’économie) et met en place une mesure révolutionnaire, la confiscation des biens.
Le maxi-procès de 474 mafieux en 1986-1987
Grâce à ce formidable instrument juridique qui permet de sanctionner la seule appartenance à la Mafia, la magistrature palermitaine, emmenée par les juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, se lance dans une instruction tentaculaire qui débouche sur le maxi-procès de 1986-1987, où 474 mafieux sont renvoyés à la barre. La condamnation à perpétuité des principaux chefs mafieux constitue la première victoire judiciaire de l’État italien.
La confirmation de ce verdict en cassation, en janvier 1992, déclenche la vengeance de Cosa Nostra. Les attentats spectaculaires qui coûtent la vie aux juges Falcone et Borsellino ainsi qu’à leurs escortes, respectivement le 23 mai et le 19 juillet 1992 (2), suscitent l’effroi en Sicile comme dans la péninsule.
Le mouvement anti-Mafia actuel s’est forgé à la suite des assassinats retentissants de 1982 et de 1992. Le message anonyme « C’est ici qu’est mort l’espoir des Palermitains honnêtes », retrouvé sur le lieu de l’assassinat de Dalla Chiesa le lendemain, marque le début d’une prise de parole par une partie, certes encore très mince et largement minoritaire, de la société palermitaine.
Une première nationalisation de la mobilisation a lieu grâce à un appel à la grève générale lancé par tous les syndicats et à l’organisation d’une grande manifestation à Palerme en octobre 1982. Les étudiants venant des autres régions du Sud gangrenées par la Mafia (Campanie et Calabre) y découvrent de nouvelles formes d’action collective (marches aux flambeaux, séminaires de réflexion) qu’ils vont importer dans leurs régions d’origine.
Dans les années 1980, de concert avec les enseignants, les veuves et les filles de victimes interviennent auprès des jeunes dans les écoles, notamment en Sicile et à Milan. Des fondations sont créées à la mémoire des victimes, des collectifs citoyens apparaissent et on assiste à une première tentative de structuration du mouvement anti-Mafia. Cette mobilisation citoyenne, qui se renouvelle à chaque anniversaire, est l’embryon de la mobilisation massive qui se vérifie après les massacres de 1992.
Rupture entre les représentants politiques et les citoyens
Sensibilisée à la question mafieuse, la génération qui a grandi dans le climat de violence des années 1980 donne ainsi vie à une mobilisation anti-Mafia collective et citoyenne d’une ampleur inédite dans les années 1990. L’année 1992 est d’autant plus cruciale que l’opération « Mains propres », menée par la magistrature milanaise, met au jour un système de corruption qui touche, dans des mesures différentes, tous les partis politiques et entraîne leur dissolution. Discréditée, la classe politique n’apparaît pas légitime pour défendre les idéaux de justice et de légalité incarnés par les victimes de la Mafia. Lors des obsèques des juges Falcone et Borsellino, on assiste ainsi à une véritable rupture entre les représentants politiques et les citoyens qui s’approprient dès lors les valeurs des défunts.
L’association Libera, créée en 1995 par le prêtre Luigi Ciotti, regroupe les proches de victimes et promeut la mémoire de celles-ci auprès des jeunes, notamment en organisant chaque 21 mars la « Journée de la mémoire et de l’engagement en souvenir des victimes des mafias ». Colonne vertébrale du mouvement anti-Mafia citoyen, Libera est désormais un réseau présent dans toute la péninsule qui rassemble plus de 1 600 associations (fondations en mémoire des victimes, syndicats de travailleurs et d’élus, associations cultuelles et environnementalistes locales et nationales, coopératives).
Selon Nando Dalla Chiesa (3), il s’agit de « la meilleure expression du “Made in Italy” sur le plan citoyen », qui tente de faire bouger les lignes aussi à l’international grâce à son réseau Libera Internazionale auquel adhèrent près de 80 associations d’Europe, d’Afrique et d’Amérique latine. En 1996, l’organisation lance une pétition pour la réutilisation sociale des biens confisqués aux mafieux qui recueille un million de signatures et contraint l’État à légiférer en ce sens.
À travers sa branche Libera Terra, elle aide des jeunes à créer des coopératives agricoles sur les terrains confisqués. Elle montre ainsi qu’une alternative à la criminalité est possible en promouvant un modèle économique solidaire et vertueux capable de supplanter le modèle mafieux. Les produits, commercialisés sous l’étiquette « Les saveurs de la légalité » pour inciter à la consommation critique, sont la concrétisation de l’engagement anti-Mafia social qui a guidé la vie de Pio La Torre.
mafia Valeurs Actuelles
Gap : après un refus d’obtempérer, une moto de la gendarmerie percutée
Une traque qui frôle le drame. Mercredi 25 mai, à Gap (05), deux gendarmes ont été pris dans une course-poursuite avec un automobiliste refusant d’obtempérer. Résultat, un enfant a été légèrement touché et une moto appartenant à l’un des agents a été percutée par le fuyard, selon BFMTV. Une enquête ouverte « pour refus d’obtempérer aggravé » a été confiée à la brigade de recherche de la gendarmerie de Gap, indique Florent Crouhy, procureur de la République de Gap, d’après une information du Dauphiné Libéré.
Le propriétaire du véhicule identifié
Mercredi 25 mai, aux alentours de 8h, deux gendarmes de la brigade motorisée de Gap se rendent à la station essence Esso de l’avenue de Provence. Sur le chemin, les militaires remarquent un individu en plein appel téléphonique au volant de son véhicule et lui somment de s’arrêter. L’homme refuse, et tente alors de semer les gendarmes en faisant fi de toutes les règles du code de la route : excès de vitesse, conduite sur les trottoirs, ligne blanche franchie… Un comportement dangereux à une heure de forte affluence, raconte BFMTV.À ses trousses, les gendarmes parviennent à le prendre en tenaille à proximité de l’université de Gap, au niveau de la rue Bayard. Alors que l’un des motards descend de son véhicule pour tenter d’interpeller l’individu, ce dernier déclenche une dangereuse marche arrière, percutant la moto stationnée, avant de repartir de plus belle. Le fuyard finira par abandonner son véhicule près de la préfecture.
D’après BFMTV, un enfant a été légèrement heurté par le rétroviseur du véhicule en fuite qui roulait à toute allure. Le propriétaire de la voiture a été identifié grâce au relevé de la plaque d’immatriculation, bien que cette information ne préjuge pas de l’identité de son conducteur. Pour ce faire, les enquêteurs comptent sur la description physique du chauffard par les gendarmes, ainsi que sur les relevés vidéos des caméras de surveillance.
Gap : les dernières actualités
BBC
Presley himself has so little depth that the film should probably be called "Tom" instead
If you're looking for a sensitive and thoughtful biopic of Elvis Presley, you came to the wrong place. If you're looking for a hyperactive sensory overload, then you came to the right one, because Elvis is directed and co-written by Baz Luhrmann, and you can tell within seconds that the maker of Strictly Ballroom, Romeo + Juliet, and Moulin Rouge! is taking care of business.
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And I do mean "within seconds". Even the Warner Bros logo is bejewelled and gilded, and the opening scenes that follow are a riot of captions and split screens, soundtracked not just by rock'n'roll but classical pomp and deafening hip-hop. What's even loopier is that the film is narrated by Presley's conniving manager, Andreas Cornelis van Kuijk, a Dutch carnival impresario straight out of Nightmare Alley who awarded himself the name and rank of Colonel Tom Parker when he sneaked into the US. Parker is played by Tom Hanks with a fat suit, a long false nose, rubbery prosthetic jowls, and a high, squawking, vaguely European voice. Imagine a fairy-tale goblin played by Mike Myers, or a version of the Penguin that Tim Burton deemed too far over the top for Batman Returns.
In a device that echoes both Citizen Kane and A Christmas Carol, the decrepit Parker reminisces about Presley's career, and insists that he shouldn't be branded the villain of the piece. (Spoiler alert: yes, he should.) First he hears Presley's debut single, That's All Right, and is shocked to learn that the singer is white. Then he tracks the callow Presley (Austin Butler) to a country and western show, and sees him transforming magically from shy crooner to pink-suited sex god. There are glimpses of Presley's hard-scrabble childhood in Mississippi and Tennessee, when his father Vernon (Richard Roxburgh) was jailed for forging a cheque. And then it's time for Parker to sweet-talk the ambitious youth into a partnership, and for the hit records and movie roles to come flooding in.
Elvis
Directed by: Baz Luhrmann
Starring: Austin Butler, Tom Hanks, Olivia DeJonge
Length: 2 hours 39 minutes
All of this is conveyed in unbridled Luhrmannish fashion; that is, the action flashes back and forward through time so fast that you'll get whiplash, the camera whirls all over the place, and there are sudden switches to black-and-white and to animated comic strips. This glitzy exuberance will infuriate anyone who is not a fan of the director's manic style, but, let's face it, these sequences are a terrifically fun and invigorating way to get reams of information across, and only a genius could have put them together. This is what Luhrmann's film is going to be like, it seems, so you might as well strap in and enjoy the rollercoaster ride.
Bit by bit, though, he calms down. Parker's wheedling voice-over continues, but the stylistic pyrotechnics fade until Elvis becomes a straightforward biopic. This will be a blessed relief to some viewers, but it soon becomes clear that once Luhrmann has discarded his trademark music-video flourishes, there isn't much left. Elvis is revealed as an old-fashioned, daytime-TV life story, the kind that ticks off its subject's career landmarks as if it is scrolling through Wikipedia, and rejects intelligent dialogue in favour of clunky explanations along the lines of: "Sun Records? That's Sam Phillips' label, the one that puts out records of black music."
The theme that runs through the film is the push and pull between Presley's natural rebelliousness and Parker's obsession with controlling and exploiting him. This is fair enough, as narrative threads go. But Luhrmann is so focused on Parker's whiny and obnoxious self-justifications that no one else gets a look-in. Little Richard and BB King have insulting blink-and-you'll-miss-them cameos, just to acknowledge Presley's debt to black musicians. Presley's backing band consists of ciphers. The hangers-on known as the Memphis Mafia all get their names on the screen, but none of them does or says anything. Even Elvis's wife Priscilla (Olivia DeJonge) is reduced to sitting around, looking either adoring or sad, so if there was anything to distinguish her from all the young women who screamed at him, we're none the wiser.
Worse still, Presley himself has so little depth that the film should probably be called "Tom" instead. Butler does an impressive job, especially during the ferocious concert scenes. His feverish hip-shaking and shadow-boxing are of Olympic standard, and when he flashes a smile at the audience, to let them know he is in on the joke, you can see why they adored him. But when Presley is off stage, Butler is stranded in an underwritten role, as if he is a guest star in someone else's biopic. What did Presley think about music or life or his family and friends? What were his political convictions? Who was the man beneath the quiff? It's possible that Luhrmann didn't want to upset the singer's estate, which authorised the film, because he seems to be careful of taking any stand that might be controversial. Instead, he spends close to three hours telling us that Presley did whatever Parker wanted, but only because that was what he wanted, too. He was addicted to drugs, but only because a doctor insisted he take them. The press mocked him for being bloated and fat, but he (or rather Butler) remained as slim and fresh-faced as ever. He led a tragic, empty life according to one closing scene, but a happy, fulfilled life according to another.
Elvis isn't bad, but this is a film about one of the 20th Century's most electrifying and controversial performers, and it's made by one of cinema's most irrepressible stylists. It really shouldn't be as staid and cautious as this.
★★★☆☆
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France24 - Monde
États-Unis : le droit à l'avortement menacé
Publié le : 20/05/2022 - 12:11Modifié le : 20/05/2022 - 12:45
Valérie DEFERT
Aux États-Unis, la fuite d'un document de travail confidentiel a confirmé la volonté de la Cour suprême, à majorité conservatrice, d'annuler la jurisprudence Roe vs Wade qui garantit, depuis cinquante ans, l'accès à l’avortement dans tout le pays. Une décision qui aurait un impact sans précédent sur les 75 millions de femmes en âge de procréer. Mais déjà, sous l'impulsion des Républicains, les États-Unis se transforment progressivement en désert médical pour les femmes qui veulent avorter. C'est le cas notamment au Texas et dans l'Oklahoma, où nos correspondants, Valérie Defert et Pierrick Leurent, sont allés rencontrer les acteurs de cette "Amérique post-Roe".
Chaque matin, devant la Women's clinic de Tulsa, ville moyenne de l'Oklahoma, la même scène se répète : des patientes arrivent pour se garer devant l'une des rares cliniques qui pratiquent encore l'avortement dans cet État majoritairement conservateur. Leurs voitures sont immédiatement prises en étau entre des manifestants anti-avortement qui tentent de les arrêter pour les dissuader d'avoir recours à cet acte médical, et des volontaires de la clinique, comme Susan Braselton, en chasuble arc-en-ciel, qui viennent accueillir ces femmes, les protéger et les rassurer.
Une scène qui n'a rien d'extraordinaire, dans une Amérique où le droit à l'avortement, garanti depuis 1973 par l'arrêté "Roe vs Wade" de la Cour suprême, est pourtant sérieusement mis à mal dans la moitié des États. Le gouverneur de l'Oklahoma vient s'est inspiré d'une loi passée l'an dernier au Texas, en interdisant l'avortement autour de six semaines, plus précisément dès qu'un battement de cœur est perceptible. Il lui revient désormais de signer l'interdiction totale de l'avortement votée, le 19 mai, par le Parlement de cet État.
À ce stade de leur grossesse, beaucoup de femmes ignorent encore être enceintes, et ces restrictions créent, de fait, des situations complexes. Pour les plus privilégiées, ou celles qui trouvent une solution de dernière minute, il est encore possible de voyager dans d'autres États. Mais pour les plus défavorisées, qui ne peuvent pas se déplacer, pas d'autre choix que d'aller au terme de la grossesse, ou d'avoir recours à des méthodes illégales et risquées.
Le poids des évangélistes
Ces situations, prises bien avant la décision finale de la Cour suprême des États-Unis sur ce sujet, sont le fruit de décennies de bataille politique et religieuse. Mené essentiellement par les évangélistes, le combat pour interdire totalement l'avortement a gagné du terrain, soutenu par le Parti Républicain, qui dépend bien souvent des voix évangélistes pour assurer une victoire aux élections locales comme nationales.
Et la jurisprudence Roe vs Wade de 1973 n'a jamais empêché des militants de terrain, comme le pasteur Mark Lee Dickson, d'atteindre leur but, au moins au niveau local. Ce fervent défenseur de la cause "pro-life" [pro-vie en français] parcours le Texas et d'autres États pour faire adopter, ville par ville, des ordonnances qui interdisent totalement l'avortement. Son astuce ? Comme pour la loi SB8 en vigueur au Texas, ce sont les citoyens – et non les autorités – qui sont chargés de faire appliquer la loi. Une subtilité qui permet de contourner la jurisprudence, qui ne vaut qu'au niveau gouvernemental.
Pendant près d'un demi-siècle, les démocrates ont cru que le droit à l'avortement était un acquis sur lequel il était impossible de revenir. Beaucoup n'ont pas pris conscience du retournement de situation qui se dessinait au fil des ans, un État conservateur après l'autre. Côté démocrate, la mobilisation née de la prise de conscience de la menace qui pèse sur le droit à l'avortement semble bien tardive. Mais elle pourrait servir de catalyseur des frustrations de l'électorat progressiste, en vue des élections de mi-mandat, en novembre prochain. Le président Joe Biden a ainsi appelé ses compatriotes à "choisir des candidats" favorables au droit à l'avortement lors des élections législatives de l'automne.
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États-Unis : l'Oklahoma adopte une loi qui interdit totalement l'avortement
États-Unis : les démocrates du Sénat tentent en vain de garantir l'accès à l'avortement
REPORTAGE
"C’est trop tard" : à Washington, une manifestation amère pour protéger le droit à avorter
France24 - Monde
Présidentielle française : la BD permet "de faire un pas de côté par rapport aux journalistes"
Publié le : 26/05/2022 - 11:10
Damien COQUET
Mathieu Sapin et Kokopello font partie d'une équipe de six dessinateurs auteurs de l'album "Carnets de campagne" . Pendant plusieurs mois, ils ont suivi les candidats à l’élection présidentielle française 2022. Un récit drôle et surprenant, entre anecdotes croustillantes, "offs" et coulisses d’une campagne rythmée, notamment, par la guerre en Ukraine.
ÉLYSÉE 2022
Investi, Emmanuel Macron fait le "serment de léguer une planète plus vivable"
Présidentielle : après un débat offensif, Macron et Le Pen de retour sur le terrain
ANALYSE
Présidentielle 2022 : la toute petite "Reconquête" d'Éric Zemmour
BBC
Texas shooting: Police accused of delay in storming Uvalde school
By Robert Greenall & Angelica Casas & Chelsea BaileyBBC News, London and Uvalde
Police were urged to charge into a deadly school shooting in Texas by onlookers, witnesses say, with one suggesting he considered doing so himself as he became frustrated.
Texas officials say gunman Salvador Ramos was inside the school in Uvalde for up to an hour before he was killed.
Nineteen children and two adults died, while 17 others were injured.
Eyewitness Juan Carranza told the Associated Press that women shouted at officers to "go in there".
But the 24-year-old, who witnessed the scene at the Robb Elementary School from outside his house, said police did not enter.
Javier Cazares, whose daughter was killed in the attack, told the news agency he suggested running in with other onlookers because the police "weren't doing anything".
Authorities said the gunman locked himself in a classroom which officers then struggled to gain access to.
Steven McCraw, the director of the Texas Department of Public Safety, told a news conference on Wednesday that the gunman was on site for between 40 minutes and an hour before law enforcement were able to "contain" him.
US Border Patrol Chief Raul Ortiz, meanwhile, told CNN that dozens of officers responded to the shooting and "didn't hesitate".
"They entered that classroom and they took care of the situation as quickly as they possibly could," he said.
It has also emerged that the attacker sent messages on social media about the shooting minutes before it happened.
Texas Governor Greg Abbott said Ramos had promised to shoot his grandmother in private messages sent 30 minutes before the attack.
A later message declared he had done so, and in a final one sent 15 minutes before the shooting, he announced he would target an elementary school.
According to CNN, the private messages were sent to a 15-year-old girl in Germany who Ramos had met online.
In a statement, Meta, Facebook's parent company, said the "private one-to-one text messages" were "discovered after the terrible tragedy occurred". It added that it was "closely co-operating" with investigators.
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Tuesday's events in Uvalde - an unassuming town some 80 miles (129km) from San Antonio - brought the discussion around gun control once again to the fore, even as members of the small community sought to make sense of the tragedy.
Many there expressed divided attitudes about guns.
"As a kid, I remember my uncles teaching me and training me on how to hold a gun," Carlos Velasquez, a local resident, told the BBC.
"The juxtaposition of good safety with what just happened is so nuanced. It's not just a clean-cut thought - it's a really sticky situation and sticky conversation to have now," he said.
Others, however, were shocked that Ramos was able to carry out an attack with an AR-15 style semi-automatic rifle.
"This kid was just 18. You have to be 21 to drink. How?" asked Sandra Parra, who lives down the street from the school. "I hope there are changes," she said, referring to gun laws in Texas. "I don't have a gun myself, but if I did, it would be for protection," she added.
It is legal to buy a gun at 18 in Texas, and according to US media, the attacker bought his soon after his birthday.
Described as a loner from a "fraught home life", the gunman shot his grandmother before fleeing the scene in a battered truck carrying firearms and copious ammunition. He then drove erratically across town and crashed his car into a ditch near Robb Elementary School.
An officer engaged with him, but failed to stop him from entering the school. He then proceeded to shoot 19 children and two teachers dead, before officers converged on the classroom and a border patrol officer who had responded while nearby killed him, according to Mr Abbott.
Mr Abbott said there had been no history to suggest the gunman could be a danger apart from the social media messages sent before the killings.
Speaking on Wednesday, US President Joe Biden said the idea that a teenager was able to legally purchase weapons that were "designed and marketed to kill, is just wrong".
"I'm just sick and tired of what's going on and what continues to go on," he said, calling for "action" on gun control.
His comments followed an incident at Mr Abbott's news conference, where the governor's Democratic challenger for office, Beto O'Rourke, heckled the Republican for not doing enough on gun control.
In response, Mr Abbott accused Mr O'Rourke of grandstanding.
According to the Texas Politics Project, only 43% of Texans support stricter gun laws. Nationally, the figure is 53% in support, according to a 2021 Pew Research Center poll.
As more details of the mass shooting emerged, the Uvalde community grieved.
The children killed were aged between seven and 10 years old. Teachers Eva Mireles and Irma Garcia also died in the attack. More than a dozen people were also wounded.
Vigils took place for the victims of the shooting, while people have been laying flowers near the school campus as tributes.
"The normality is not here anymore," Ms Parra said.
"Uvalde will be known for its mass shooting," said Mr Velazquez. "That's really unfortunate."
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Texas shooting: The teachers who sacrificed their lives to protect children
By Tiffany WertheimerBBC News
"We have a wonderful year ahead of us!"
This sweet and simple line, written by fourth-grade teacher Eva Mireles at the start of the school year, is haunting now.
On Thursday, the last day of school, she and fellow teacher Irma Garcia should be packing up their shared classroom at Robb Elementary in the small Texan town of Uvalde, and preparing for the summer break.
Instead, their families are making funeral arrangements, after they were gunned down in a mass shooting, which also killed 19 of their young students.
In the days since Tuesday's attack, Mrs Garcia and Ms Mireles' bravery has been praised - they were seen trying to shelter their students from the bullets.
Mrs Garcia was found by officers "embracing children in her arms pretty much until her last breath," her nephew John Martinez told the New York Times.
"She sacrificed herself protecting the kids in her classroom. She was a hero," he wrote on a fundraising page.
And Ms Mireles' sister, Maggie, wrote that "Eva is truly the definition of a hero. She put her own fears aside to protect her students that day."
A classroom full of 'fun, giggles and love'
Mrs Garcia and Ms Mireles had been a teaching team for five years, and had 40 years of experience between them.
A photo taken last month shows the pair in their classroom watching over students as they work on iPads, one giggling - he probably knows the photo is being taken.
"Eva Mireles and Irma Garcia were two of the greatest teachers Uvalde, [Texas] has ever known," Natalie Arias, an education specialist who lives in Uvalde wrote.
"Their classroom was full of fun, growth, giggles, teamwork, and, most of all, love."
Eva Mireles and Irma Garcia were two of the greatest teachers Uvalde, TX has ever known. Their classroom was full of fun, growth, giggles, teamwork, and, most of all, love. Their legacy will live in the hearts of our community forever. #uvaldestrong pic.twitter.com/Es95ZIURUi
As the outpouring of grief continues, there is also anger that yet another deadly school shooting has been allowed to happen.
It is legal to buy a gun at 18 in Texas, and according to US media, the attacker bought his - an AR-15 style semi-automatic rifle - soon after his birthday.
"I'm furious that these shootings continue, these children are innocent, rifles should not be easily available to all," Eva Mireles' aunt, Lydia Martinez Delgado, said in a statement.
"This is my hometown, a small community of less than 20,000. I never imagined this would happen, especially to loved ones," she wrote.
Ms Mireles' husband, Ruben Ruiz, is a school police officer. Two months ago he conducted an active shooter drill - which is common in US schools - at Uvalde High School. Little did he know that just weeks later, his own wife would be a victim to one.
The Washington Post reports that Mr Ruiz rushed to Robb Elementary when he heard the news, and had to be held back by other officers as he desperately tried to get to his wife.
At least 185 children, educators and other people have been killed in US school attacks since the 1999 Columbine High massacre, according to data by the Washington Post.
There is even a unique memorial in Kansas for "fallen educators" that honours "those who lost their lives in the line of duty." Those words, more familiar when talking about soldiers, used here to describe murdered teachers. Now there are two more names to inscribe on the wall of remembrance.
Eva Mireles, 44
A teacher for 17 years, Ms Mireles described her love of running and hiking in a short biography posted on the school district's website. She also said she had "a supportive, fun, and loving family" - her husband, her college graduate daughter and "three furry friends".
Her daughter Adalynn Ruiz wrote a heart-breaking tribute to her "sweet mommy" on Twitter.
"I'm so happy that people know your name and that beautiful face of yours and they know what a hero looks like," she said.
"Eva Mireles, 4th grade teacher... who selflessly jumped in front of her students to save their lives".
Ms Mireles was trained in special education, and was remembered by one parent, Audrey Garcia (no relation to Irma Garcia) for going "above and beyond" as a teacher.
It was only a few years ago that schools in the Uvalde area started to integrate children with developmental disabilities into regular classrooms, and Ms Mireles was one of the teachers who taught them.
"She was a beautiful person & dedicated teacher. She believed in Gabby & went above & beyond to teach her", Ms Garcia wrote on Twitter.
Irma Garcia, 48
Mrs Garcia was a veteran teacher of 23 years - all of which were at Robb Elementary, and was the school's teacher-of-the-year in 2019.
"I am so excited to begin this new school year already!" she wrote in her biography on the district's website.
Authorities told her family that Mrs Garcia was seen by a friend in law enforcement trying to protect her students from the gunfire.
"I want her to be remembered as someone who sacrificed her life and put her life on the line for her kids," John Martinez, her nephew, told the Washington Post.
"They weren't just her students. Those were her kids, and she put her life on the line, she lost her life to protect them. That's the type of person she was."
Mrs Garcia was married and had four children - two boys and two girls ranging from 12 to 23 years old.
Her Facebook page is an album of family memories and pride for her children.
"Thank you Jesus for my amazing husband and my babies," she wrote under one photo of a family fishing trip.
The teacher's social media also shows her dedication to her career and students.
"Learned so many new ways to challenge my future students to be independent learners," she wrote in one post that showed certificates for a teaching course.
My tia did not make it, she sacrificed herself protecting the kids in her classroom, i beg of you to keep my family including all of her family in y’all’s prayers , IRMA GARCIA IS HER NAME and she died a HERO. she was loved by many and will truly be missed.❤️🔥 pic.twitter.com/zM54TbooZZ
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New French Prime Minister Élisabeth Borne, daughter of a stateless Auschwitz survivor
Issued on: 19/05/2022 - 18:32Modified: 19/05/2022 - 18:38
Stéphanie TROUILLARD
French Prime Minister Élisabeth Borne's childhood was marked by the suicide of her father in 1972, when she was just 11 years old. Joseph Borne, whose original name was Bornstein, was a Jewish resistance fighter of Polish origin who survived the hell of Auschwitz but never quite recovered from the experience.
When President Emmanuel Macron picked Élisabeth Borne as France’s new prime minister earlier this month, not too many French people knew about the 61-year-old career bureaucrat’s family background.
Borne, who became France’s first female prime minister since the 1990s, has been discreet about her private life and her family heritage, which was marked by the horrors of World War II.
Her father Joseph, a Jewish resistance fighter, was deported to the Auschwitz-Birkenau concentration camp in 1944. While he was freed a year later, the ghosts of the past – the atrocities at Auschwitz, the loss of loved ones – continued to haunt him. Joseph Borne committed suicide when his daughter was only 11 years old.
"It wasn't always easy. I lost my father when I was very young. And so, we ended up with my mother, who had two daughters and did not have much of an income," she told French channel C8 in a 2021 interview.
Borne traces her family’s roots to Poland. Her grandfather Zelig Bornstein – who perished in the camps along with two of his sons – fled anti-Semitism in the 1920s for Belgium, where he found work with a diamond dealer. Joseph was born in Antwerp in 1925 under the surname Bornstein. He was one of four boys, Léon born in 1921, Isaac in 1923 and Albert in 1930.
When World War II broke out, the family was forced into exile once again, fleeing to southern France where they sought refuge in Toulouse, Montauban, and then in Nîmes. The Bornstein boys’ mother, Anna, died aged 36.
La photo date de 1939. Zelig Bornstein, né à Lukow, en Pologne, pose avec ses trois fils : Joseph, Isaac et Leon. Ils seront tous les 4 déportés. Joseph et Isaac survivront, pas les deux autres. Joseph (le premier à gauche, sur la photo) est le père d'#ElisabethBorne pic.twitter.com/snTfiTw2xp
May 16, 2022Joining the French Jewish Resistance
In August 1942, Joseph and his brother Isaac were arrested for the first time as stateless Jews and taken to the Camp de Rivesaltes, a transit and internment centre in southern France. "Zelig went to Rivesaltes and managed to bribe a guard, who let Isaac and Joseph 'escape'. They returned to Nîmes at the end of 1942 and decided to join the resistance," Jean-Paul Boré, vice-president of AFMD (Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation), told the Cultea website.
Léon, the eldest, was also arrested. He was deported with Convoy 51 on March 6, 1943, to the Sobibor extermination camp in eastern Poland, where he was murdered.
The surviving three Bornstein brothers shortened the family name to Borne and joined the resistance in France. Their mission was to transport men and women from the eastern French city of Grenoble to the scrublands in the southern Tarn region to join the French Jewish Resistance led by one of the group's founders, Abraham Polonski, according to French weekly Le Point.
But on December 24, 1943, Zelig and his three sons – Joseph, Isaac and Albert – were arrested by the Gestapo in Grenoble. "We had false papers, and when the police stormed into the apartment at 10pm, they made us drop our pants...They were looking for Jews. They were bent on getting people to denounce others. We were also subjected to what was called 'the bathtub' at that time. It's a board which they tipped into the water. It was a very, very hard interrogation," Isaac told the French Institut National de l’Audiovisuel (INA) in recorded testimony.
‘That is your parents, who are going to heaven’
The family was then transferred to Drancy, near Paris, before being deported to Auschwitz-Birkenau in Convoy 66 on January 20, 1944.
There they discovered hell. "There were rows of SS and Sonderkommando people,” said Isaac, referring to the Sonderkommando groups of Jewish prisoners forced to perform a variety of duties in the Nazi camp system. “There were dogs, and the screams: 'Raus, raus, raus' ['Out, out, out,' in German]. We had to get out quickly. It was already snowing. And that's when my brother Joseph and I were selected" to work, recounted Isaac. Zelig and Albert were taken directly to the gas chamber.
Joseph and Isaac went to work in Buna-Monowitz, or Auschwitz III, one of the three large camps in the vast prison system. "When we arrived, the ashes were flying up into the air. When it was windy and the chimneys were burning, it smelled foul everywhere. And the elders, the elders who were in the camp, said to us, 'You see, that is your parents who are going to heaven. They are burning."
For a year, the Borne brothers managed to survive thanks, in particular, to their spirit of solidarity, according to Isaac. "We always shared everything, he with me and I with him, because I watched him like milk on the boil.”
In early 1945, as the Soviet Red Army advanced from the east, the Borne brothers were evacuated further west to the Buchenwald camp, from which they were liberated by the US military on April 11, 1945.
After the war, when the brothers returned to France, Isaac reconnected with Odette, a young woman he had met in Nice. Joseph meanwhile recovered in Calvados, in the northern Normandy region, where he met Marguerite Lescene, a pharmacist. He converted to Christianity and married her. The couple had two daughters, including Elisabeth, who was born in 1961.
But Joseph remained traumatised by his wartime experience. According to Isaac, his younger brother could not bear to talk about those years. In 1972, aged only 47, Joseph committed suicide by jumping out of a window. While the reasons for the suicide are not known, Isaac believed Joseph suffered from a sort of guilt after having lost his father and two of his brothers in the camps. "Guilty of what? We don't always know. But I believe that each person, on losing loved ones, always says to him- or herself, even today: 'I should have, would have, if only I had known...'"
Borne, who was 11 when her father died, became a “Pupil of the Nation” – a status in France given to the children of victims of war, terrorist attacks or those who have perished while serving the country. This meant she received a full scholarship for her education, which she pursued with honours.
In a 2015 interview with French daily Libération, Borne confided that she thought about her father when, as a public servant, she presented naturalisation certificates to new French citizens. "That I, the daughter of a stateless refugee, who only became French in 1950, should be doing this, says something about integration."
(This is a translation of the original in French.)
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Who is France's new Prime Minister Elisabeth Borne?
FRENCH POLITICS
France’s new PM Elisabeth Borne dedicates nomination ‘to all little girls’
Business Daily
New French PM Elisabeth Borne faces mountain of economic challenges
BBC
Sue Gray report: More Tory MPs join calls for PM to quit over Partygate
Three Conservative MPs have broken cover to call for Boris Johnson to resign as prime minister since the publication of Sue Gray's report on lockdown parties at No 10.
John Baron, David Simmonds and Julian Sturdy have joined a growing list of MPs urging the PM to stand down.
Mr Baron said the report painted "a shameful pattern of misbehaviour".
Mr Johnson has said he was "humbled" by Ms Gray's findings but did not lie to MPs and is not going to quit.
In a news conference on Wednesday, he said he wanted to "keep moving forward" and focus on the "people's priorities".
Labour's shadow levelling-up secretary, Lisa Nandy, accused the prime minister of "passing off responsibility" for Partygate to junior staff, telling the BBC: "He's not sorry that he did it, he's sorry that he was caught."
But Downing Street's chief of staff, Stephen Barclay, said the prime minister had made a "significant change" to No 10 by shaking up his team and apologising for the lockdown-busting events.
Mr Johnson's cabinet colleagues have rallied to his defence, with Health Secretary Sajid Javid saying the PM was focused on "tackling the big challenges ahead".
Conservative MPs can force a leadership contest if enough of them write letters of no confidence - the BBC is aware of about 17 who have done so, well short of the 54 needed.
But only the chairman of the 1922 Committee of backbench Conservative MPs, Sir Graham Brady, knows the precise number.
'Not credible'
Mr Baron and Mr Simmonds went public with calls for the PM to resign on Thursday morning.
They released statements hours before Chancellor Rishi Sunak was expected to unveil a new package of measures to help households with rising living costs.
Veteran Brexiteer Mr Baron said "the most serious charge" against the PM was the allegation that he knowingly misled Parliament about parties in Downing Street.
"Given the scale of rule-breaking in No 10, I can not accept that the Prime Minister was unaware," Mr Baron said.
"Therefore, his repeated assurances in Parliament that there was no rule-breaking is simply not credible."
The prime minister faces an inquiry by the Commons' Privileges Committee about whether he lied to MPs. Under government guidelines, ministers who knowingly mislead Parliament are expected to resign.
In his statement, Tory MP David Simmonds said he had reflected on what the prime minister had said about Ms Gray's report, and taken on board the views of his constituents.
He said it was "clear that while the government and our policies enjoy the confidence of the public, the Prime Minister does not".
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Another Conservative MP, John Stevenson, told the BBC that he and his colleagues will make "final judgements" on Mr Johnson's future in the next two to three weeks.
Mr Stevenson suggested that Conservative MPs were asking themselves: "Can he change? Can he regain the public's trust? Is he the right person to lead?".
On Wednesday evening, backbencher Julian Sturdy said Ms Gray's report showed Mr Johnson "has presided over a widespread culture of disregard for the coronavirus regulations".
The long-awaited report by senior civil servant Sue Gray detailed examples of excessive drinking, mistreatment of cleaners and security staff and repeated Covid rule-breaking during the pandemic.
Addressing MPs on Wednesday, Mr Johnson said he took "full responsibility for everything that took place on my watch".
He told MPs that when he had previously said "the rules and guidance had been followed at all times", it had been "what I believed to be true".
He said he had also apologised personally to Downing Street cleaners and custodians for the "unacceptable" behaviour of some of his officials.
Ms Gray's report followed the conclusion of a separate Metropolitan Police investigation into lockdown parties in Downing Street and on other government offices.
The force handed out 126 fixed penalty notices for rule breaches, with the prime minister receiving a single fine for attending a birthday party in the Cabinet Room in June 2020.
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Les Taliban imposent le port de la burqa aux femmes journalistes : "Nous sommes les dernières à résister"
Publié le : 25/05/2022 - 19:11
Alijani Ershad
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Les présentatrices et les journalistes femmes qui travaillent encore pour la télévision afghane ont reçu l’ordre, le 19 mai, de “couvrir leur visage”. Notre Observatrice, une présentatrice de télévision afghane, explique comment elle doit composer avec cette nouvelle décision et comment les journalistes résistent face à des Taliban résolus à “effacer les femmes de la société”.
Le ministère taliban de la Promotion de la vertu et de la Prévention du vice a émis cet ordre à l'intention des femmes journalistes de tout l'Afghanistan. Il a pris effet samedi 21 mai. Les Taliban ont ainsi indiqué que "toute présentatrice qui apparaissait à l'écran sans se couvrir le visage devait se voir confier un autre travail ou être purement et simplement écartée", rapporte Sonia Niazi, présentatrice de TOLOnews, une chaîne indépendante d’information afghane.
Le lendemain de l'entrée en vigueur de cet ordre, les femmes journalistes de trois sociétés de médias privées en Afghanistan, dont TOLOnews, ont refusé de s’y plier et sont passées à l'antenne le visage découvert. Mais le 22 mai, elles ont finalement dû se conformer à la directive, face à "la pression et les menaces des Taliban". Elles portaient toutes soit la burqa, soit un masque sur la moitié inférieure de leur visage.
De nombreux hommes journalistes et présentateurs de télévision afghans ont alors porté des masques noirs en solidarité avec leurs collègues féminines. La tendance s'est même étendue, des journalistes de différents pays publiant des photos d'eux-mêmes portant des masques noirs en utilisant le hashtag #freeherface (“libérer son visage”).
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Beaucoup de journalistes afghans avaient quitté le pays ou s’étaient cachés, après le retour au pouvoir des Taliban le 15 août, craignant d’être persécutés. Au total, 257 médias ont depuis mis la clé sous la porte dans les trois mois suivant la prise de Kaboul, et de nombreux autres ont réduit leur personnel. Les premières victimes de cette répression massive de la presse ont été les femmes : beaucoup sont restées à la maison, craignant la réaction des Taliban si elles continuaient à travailler.
>> >>LIRE SUR LES OBSERVATEURS Afghanistan : des centaines de journalistes contraints de se reconvertir dans des petits boulots
A photo from a Taliban official press conference in #Kabul, where the female journalists had to cover their faces. Taliban has ordered women in #Afghanistan to have hijab in public. #Freeherface pic.twitter.com/3Pq2ZPfM08
May 24, 2022
“J'avais l'impression qu'ils avaient volé mon identité”
Yalda Ali a raconté à la rédaction des Observateurs de France 24 sa vie de femme journaliste et présentatrice réputée de TOLOnews, sous le régime des Taliban :
"Lorsque les Taliban ont pris Kaboul, j'ai décidé de rester en Afghanistan, car j'avais entendu dire qu'ils poursuivraient les familles des journalistes qui quittaient le pays. Je ne pouvais pas laisser ma famille endurer cela juste parce que je voulais fuir. J'ai décidé de rester, comme ça si les Taliban venaient me chercher, ils n'arrêteraient que moi et laisseraient ma famille tranquille. J'ai donc tenu bon.
Dans les deux semaines qui ont suivi la prise de Kaboul par les Taliban, notre chaîne de télévision était fermée. Après cela, j'ai appris qu'un de mes collègues masculins allaient commencer à présenter "Bamdad-e-Khosh", soit l'émission que j'animais.
Cela m'a beaucoup attristée, j'ai pleuré. J'ai pensé : "C'est fini, ils ont supprimé les femmes de la scène et il n'y aura plus que des hommes à partir de maintenant”. Toute la journée, je me suis dit que si moi, ça me brisait le cœur et anéantissait mon espoir quant à l’avenir des femmes en Afghanistan, je suis sûre que beaucoup de femmes afghanes auraient le même sentiment en voyant qu'un homme m'avait remplacée.
Ce soir-là, j'ai donc appelé les directeurs de la télévision et leur ai dit que je voulais récupérer mon poste, que je souhaitais présenter mon émission. Heureusement, ils ont accepté et j'ai repris mon travail.
لبخندم ممنوع شددهانم ممنوع شدبزودی زن ممنوع pic.twitter.com/Ge4LzqwvVr
May 20, 2022
J'étais la première femme journaliste qui reprenait son travail, et ce n'était pas facile. C'était effrayant, je m'attendais à tout moment à ce qu'ils viennent m'arrêter. Aux points de contrôle, je me couvrais le visage pour cacher mon identité.
Je pense que cela donnait de l’espoir aux femmes afghanes de me voir sur les écrans de télévision. Chaque jour, je recevais des messages d'hommes et de femmes qui me disaient combien ils étaient heureux de me voir dans l'émission.
Mais il fallait faire quelques compromis. Les Taliban avaient clairement indiqué que les tenues des femmes à la télévision devaient être conformes aux règles islamiques, telles qu'ils les définissent.
J'ai dû porter un manteau noir surdimensionné pour cacher les "courbes de mon corps" et couvrir très soigneusement mes cheveux. Avant, j'avais l'habitude de porter des robes colorées et de montrer mes cheveux. Toutes mes tenues, c’est moi qui les choisissais.
Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par Yalda Ali Bayat (@yalda_ali_official)
C'était comme ça jusqu'au 19 mai. J'enregistrais une vidéo promotionnelle pour notre émission lorsque le responsable du plateau est entré dans le studio et m'a dit : "Je suis désolé, mais vous allez devoir porter un masque pour couvrir votre visage".
Cette décision est intervenue deux semaines après que les Taliban ont ordonné à toutes les femmes afghanes de porter la burqa dans les lieux publics, ce qui a suscité des protestations de la part de certains militants des droits des femmes.
>> LIRE SUR LES OBSERVATEURS Afghanistan : après le retour de la burqa, les femmes disparaissent peu à peu des rues
Au début, je ne l'ai pas pris au sérieux, je pensais que c'était une blague. Mais le directeur de la télévision est arrivé avec un papier à la main et a confirmé que c'était réel et définitif. J'étais la première présentatrice à devoir faire cela.
Ça m’a fendu le cœur, j'avais l'impression qu'ils avaient volé mon identité. Ils m’effacent en tant qu'être humain indépendant et en tant que femme.
“Si j'abandonne maintenant, les Taliban atteindront leur ultime objectif, qui est d'éliminer totalement les femmes de la société”
Ça m’a vraiment travaillé, j’ai beaucoup réfléchi pour savoir si je devais suivre l'ordre ou non. Mais je pense qu'en fin de compte, notre combat va plus loin que la question de ce que les femmes portent ou de nos choix personnels. Il s'agit de notre existence en tant que femmes dans la société. Il s'agit de ma simple présence sur un plateau de télévision.
Et si pour cela je dois couvrir mon visage, alors qu'il en soit ainsi. Je n'abandonnerai pas. Je m'accrocherai et résisterai, afin de rester sur cette scène jusqu'à la fin. Je continuerai coûte que coûte à maintenir cette flamme allumée, à entretenir l'espoir, la volonté et la détermination de lutter pour nos droits en tant que femmes afghanes.
Si j'abandonne maintenant, les Taliban atteindront leur ultime objectif, qui est d'éliminer totalement les femmes de la société, et je ne les laisserai pas faire.
La présence des femmes afghanes dans la société a déjà été réduite, et nous sommes les dernières à résister. Mais je sens que cela ne va pas s'arrêter là. Ils interdiront tôt ou tard la présence des femmes dans les médias comme dans tous les autres espaces publics, j'en suis sûre. Ce que je ferai ce jour-là… honnêtement, je n'en ai aucune idée.
Depuis que les Taliban ont pris le pouvoir, j'ai risqué ma vie et celle de ma famille aussi. Le jour où ils interdiront ma présence à la télévision, je n'aurai plus aucune raison de rester ici. La seule chose à laquelle je pense ces jours-ci, c'est que les femmes afghanes n'abandonneront pas. Nous nous battons pour nos droits et notre liberté et j'espère que le monde ne nous oubliera pas.
Les Taliban ont un important passif de violence contre les journalistes, en particulier les femmes journalistes. Depuis leur prise de pouvoir en août 2021, au moins 50 journalistes et employés de médias ont été détenus ou arrêtés, souvent violemment, pendant plusieurs heures jusqu'à près d'une semaine, selon Reporters sans frontières.
En 2021, neuf journalistes sont morts en Afghanistan, faisant du pays le plus meurtrier pour les journalistes.
Télécharger l'application
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Can Turkey block Sweden and Finland’s entry into NATO?
Issued on: 17/05/2022 - 17:27
Turkish President Recep Tayyip Erdogan has expressed strong views against Sweden and Finland’s entry into NATO. He has accused the two Nordic countries, in particular Sweden, of serving as a refuge for the "terrorists" of the Kurdistan Workers' Party, Ankara's bête noire. However, will Turkey go all way and block the accession process? FRANCE 24 takes a closer look.
Turkey has consistently adopted different positions to that of other countries within the North Atlantic Treaty Organization (NATO). After buying an anti-missile system from Russia in 2019, Ankara is once again alone in opposing Finnish and Swedish membership.
"How can we trust them? Sweden is a breeding ground for terrorist organisations (...) We will not support giving NATO membership," Turkish President Recep Tayyip Erdogan said on Monday, May 16, after the two Nordic countries had formally decided to apply for membership.
Officially, Ankara is angered by the close ties that these two countries, in particular Sweden, have with the Kurdistan Workers' Party (PKK), an armed political group. Formed in 1978, the PKK has been designated as a terrorist organisation by Turkey and much of the international community, including the US and EU.
"Sweden occupies a specific place in the Turkish diaspora. Since the 1980s, the country has taken in many political refugees, many of whom are suspected by Turkey of being PKK militants. This is a long-standing dispute between Stockholm and Ankara," said Élise Massicard, a specialist in the political sociology of contemporary Turkey and a researcher at Sciences Po. "According to a widespread view among Turkish nationalists, the reason the PKK still exists, despite 40 years of a war waged with extraordinary means, is because it has these 'rear bases' outside Turkey," added Massicard.
'Right of veto'
Ankara has made it clear that it wants to use Sweden and Finland’s applications as a tool to weaken support for Kurdish separatist groups. "We must absolutely stop supporting terrorist organisations (...). I am not saying this as a bargaining chip, but because this is what it means to be allies," Turkish Foreign Minister Mevlüt Cavusoglu said Sunday in Berlin, on the sidelines of one of the organisation’s informal meetings.
In theory, Turkey has every right to block Sweden and Finland’s accession to NATO. As per Article 10 of its founding treaty, the two Scandinavian countries must convince all 30 members of the organisation of the merits of their application.
>> No longer neutral? War in Ukraine tests Finland’s stance on Russia
"The alliance works on the principle of consensus. Each member therefore has the right of veto. We saw this with Greece, which opposed North Macedonia’s accession for years" because of a dispute over the country's name [Macedonia is also the name of a Greek region], said geopolitologist Olivier Kempf.
Although the red carpet seemed to have been rolled out for Sweden and Finland, two solid democracies close to NATO via its Partnership for Peace programme, Turkey's position is causing confusion within the defence alliance.
"I am confident that we will be able to find common ground, a consensus on how to move forward on membership issues," said Jens Stoltenberg, the organisation's secretary-general, before adding that Turkey had "clearly indicated its intention not to block" the process.
"There will be so much political pressure on Turkey that it will not be able to block Finland and Sweden’s accession," said Kempf.
Turkey awaits compensation
According to specialists, Ankara is above all shedding light on Swedish support for the PKK in order to regain influence within the military alliance. "Turkey's relationship with NATO has been very complicated for several years. It had come to the point of talking about its exclusion. For Turkey, it is a question of avoiding being marginalised," said Massicard.
Turkey has adopted this position in the hopes of obtaining compensation from the organisation’s members, in particular the United States. In 2020, Washington imposed sanctions on the Turkish defence industry, following the latter’s purchase of the Russian S 400 anti-missile system. Turkey was also excluded from the US F-35 stealth fighter programme, for which "it had placed an order and paid a down payment of $1.4 billion", according to Courrier International. A gesture by Joe Biden on this issue would undoubtedly overcome Ankara's reluctance.
>> Not what Putin wanted: How will Russia respond to NATO bids by Finland and Sweden?
Finally, it is very possible that Turkey is sending a message to Russia, which sees Western countries’ expansion of NATO to the East as a betrayal. Since the outbreak of the war in Ukraine, Ankara has been trying to maintain good relations with the two opposing countries on which its economy is heavily reliant. "The Turks and the Russians also share the Black Sea and common interests in Syria," said Kempf. "Erdogan supports Ukraine but is careful not to go too far."
This issue serves as a good reminder that NATO, even though it has been reinvigorated by the Russian invasion of Ukraine, is not immune to strategic divergences. "Just because NATO is united on the essentials, doesn’t necessarily mean that there is widespread consensus on everything," summarised Kempf. "In the end, the underlying problems remain and have not disappeared with the war in Ukraine."
This article was translated from the original in French.
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Finland announces 'historic' NATO bid, Sweden expected to follow suit
AS IT HAPPENED
Turkey says it is ready to discuss NATO membership with Finland, Sweden
AS IT HAPPENED
Blinken 'confident' Finland and Sweden will join NATO despite Turkey's concerns
BBC
SANS TITRE
Swiatek 6-0 6-2 Riske
That's it! All over with Swiatek once again getting the job done in quick time, although Riske did manage to hold on for just over an hour.
Riske doesn't give this one easily easily as she saves a match point before Swiatek dumps her forehand into the net.
But Swiatek gets back to match point and then lets Riske's long return drop out of court to take the match.
*Evans 1-2 Ymer
An early chance missed by Dan Evans, who must now refocus on serve.
Ymer continues his momentum from the previous game, however, and a forehand winner puts him 15-30 up...
*Evans 1-2 Ymer
Naomi Broady
British player on BBC Radio 5 Live Sports Extra
I don't think it's a terrible draw for Dan Evans, Ymer is quite comfortable on clay though.
It is going to be interesting to see how Evo is able to use his tactics against his opponent.
*Evans 1-2 Ymer
Evans is denied as Ymer backs up a serve to draw the error from the Briton, before a sweet forehand takes the Swede to game point.
Turnaround complete. Ymer holds.
Swiatek 6-0 5-2 Riske*
Extremely comfortable for Swiatek as she breezes through with Riske unable to take a point.
A game away from winning the set and the match.
Evans 1-1 Ymer*
Ymer battles to take the first point on his serve, driving a backhand winner to abruptly end a 17-shot rally, but a double fault cancels out that good work.
Dan Evans senses his chance, and a miss from Ymer brings up the first break point.
*Swiatek 6-0 4-2 Riske
Naomi Broady
British player on BBC Radio 5 Live Sports Extra
Alison Riske is so likeable and had a bit of a laugh with the crowd and put her arms up when she won a game. She is still out there fighting.
*Swiatek 6-0 4-2 Riske
A second game for Riske and it is a well-earned one.
She hasn't had much opportunity to get Swiatek working the court but she does so in this game and that gets her into a good position before she serves an ace - her first of the match before Swiatek finds the net as Riske holds.
Evans 1-1 Ymer*
Dan Evans responds, an ace edging the Briton to 30-15 and another fine serve brings him to game point.
Ymer swats away a forehand winner, but Evans uses his serve to good affect once again to win his first game.
*Evans 0-1 Ymer
Sweden's Mikael Ymer gets things started with a comfortable hold, after Dan Evans is unable to work his opponent too hard following a couple of early errors.
Swiatek 6-0 4-1 Riske*
Back to business for Swiatek as she moves to 4-1 with her 19th winner of the match, taking the game with a powerful shot into the corner that Riske can't get to.
Almost there.
Jonathan Jurejko
BBC Sport at Roland Garros
A broad smile breaks out across Alison Riske's face as she finally gets on the board after 42 minutes.
The American grins and raises her clenched fist towards the cheering crowd.
They don't want to see anyone walk off this court without something to smile about.
Evans v Ymer
Next up over on court six, Dan Evans is aiming to join British number one Cameron Norrie in the third round with only his second ever victory at Roland Garros.
Evans earned his first win at the French Open to celebrate his 32nd birthday in style on Monday, ending four-game losing streak at the tournament.
He defeated Argentine Francisco Cerundolo 7-6 (7-3) 6-4 6-4 to set up today's meeting with Sweden's world number 95 Mikael Ymer.
*Swiatek 6-0 3-1 Riske
Off the mark! Riske is finally up and running as she shows some fight with the match running well away from her.
Riske saves break point with a good serve and clings on before fighting back to take her first game.
Jonathan Jurejko
BBC Sport at Roland Garros
There have been a couple of times when Alison Riske has looked up at her box and simply shrugged.
The American knows she is powerless to stop Swiatek's brilliance.
Swiatek 6-0 3-0 Riske*
A glimmer of a smile on Riske's face as she goes 30-15 up when Swiatek hits a return long.
Riske gets to deuce but it only delays Swiatek winning another game. This match is looking in danger of being done well within the hour.
*Swiatek 6-0 2-0 Riske
The errors are creeping in with Riske trying perhaps a bit too hard to claw her way back into this.
She gifts Swiatek a point as she serves a double fault and the top seed has her opponent stretching again to try and stay in the game.
Riske puts her return into the net at 40-15 and it is another break for Swaitek.
Swiatek 6-0 1-0 Riske*
A bit of fight from Riske and she punches the air as she gets back to 30-40 but the good work is done as she puts a return into the net to give Swiatek the opening game of the second set.
Riske has taken just nine points off Swiatek so far, with only four on her serve.
Jonathan Jurejko
BBC Sport at Roland Garros
One of the many things which has been incredible about Iga Swiatek's recent run has been her ruthlessness.
Simply no let up.
She has now bagelled her opponents 14 times in her past 29 matches. And there have been 10 breadsticks.
Jonathan Jurejko
BBC Sport at Roland Garros
This impressive sculpture is one of the first things which catches your eye when you walk in through the Porte D'Auteuil gate at Roland Garros.
And it is the man who the place is named after.
Contrary to popular belief Roland Garros was not a tennis player.
The Frenchman was an aviator. The first pilot, in fact, to cross the Mediterranean non-stop.
After being killed in the First World War, this national hero was posthumously honoured when the stadium - built in 1928 for the Davis Cup final - took his name.
France24 - World
Tunisian president issues decree to hold referendum on new constitution
Issued on: 26/05/2022 - 03:38
NEWS WIRES
Tunisian President Kais Saied issued on Wednesday a decree to call voters to a referendum on a new constitution on July 25, the official gazette said, ignoring the opposition's calls to reverse the controversial move.
Saied last week named law professor Sadok Belaid to head an advisory committee that included law and political science deans, to draft a new constitution for a "new republic," excluding political parties from restructuring the political system.
The main political parties have said they will boycott the unilateral restructuring of politics.
The powerful UGTT union also refused to take part in a limited dialog proposed by the president as he rewrites the constitution. The union said it would hold a national strike at state firms and public services.
Belaid said earlier on Wednesday he would go ahead with whomever participates in the panel after prominent academics refused to join it, raising fears the restructuring of the political system would not have a broad consensus.
The only question on the referendum will be: "Do you agree the new constitution?" the gazette said.
The gazette added that polling will start at 6 a.m. and end at 10 p.m. on July 25.
Saied, who took executive power and dissolved parliament to rule by decree, has since said he will replace the democratic 2014 constitution with a new constitution via referendum and hold new parliamentary elections in December.
The president's opponents accuse him of a coup that has undermined the democratic gains of the 2011 revolution that triggered the Arab spring, but he says his moves were legal and needed to save Tunisia from a prolonged political crisis.
(REUTERS)
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Tunisia announces 'national dialogue', excluding opposition groups
Hundreds rally in support of Tunisian President Saied
EYE ON AFRICA
Tunisia's Kais Saied extends suspension of parliament
New York Times - World
11 Newborns Killed in Hospital Fire, Senegal’s Leader Says
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President Macky Sall said the blaze broke out in a neonatal unit, but gave no further details.
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By Yonette Joseph
At least 11 newborns were killed after a fire tore through a neonatal unit of a regional hospital in the West African nation of Senegal, the country’s president, Macky Sall, said on Thursday on Twitter.
Mr. Sall, who was on a state visit to Angola, said the blaze had broken out at Abdou Aziz Sy Dabakh Hospital in the city of Tivaouane, which is about 50 miles northeast of Dakar, the capital.
“To their mothers and their families, I express my deepest sympathy,” Mr. Sall said. He gave no further details.
Senegal’s health minister, Abdoulaye Diouf Sarr, who was in Geneva for the World Health Assembly, posted on Twitter, “We learned with sorrow of the deadly fire in the neonatology department of the Mame A. A. Sy Dabakh hospital in Tivaouane.” He said that he had dispatched a delegation to the site of the blaze and was cutting short his trip to immediately return to Dakar.
He later told the television station TFM that “according to a preliminary investigation, a short circuit triggered the fire.” The news site Senegal7 also reported that the fire had broken out around 8 p.m. on Wednesday.
The city’s mayor told reporters that the fire spread rapidly but three babies had been rescued, according to the BBC.
Cheikh Bamba Dièye, minister of regional planning and local government, suggested on Twitter that deeper scrutiny of the state of the country’s hospitals was in order.
“I am appalled by the horrific and unacceptable death of 11 newborn babies in Tivaouane,” he wrote. “The recurrence of tragedies in our hospitals reminds us of the obligation to thoroughly review the quality of service in our hospitals.”
Senegal’s hospital system was already facing public scrutiny over a case in which a woman and her fetus died in April in the northern town of Louga after her requests for a cesarean section were ignored, according to news reports. In response, members of a national midwives’ association went on strike, the hospital’s director was dismissed, and six midwives were charged with failing to assist a person in danger, the BBC reported. Three were acquitted this month, and the others received suspended six-month sentences.
There have been a number of devastating fires in Senegal in recent years. In April 2021, four newborn babies died after a fire broke out at a hospital in the northern town of Linguère, which the mayor said had most likely been caused by the electrical malfunction of an air-conditioning unit in the maternity ward. In 2013, at least nine children died in a house blaze in the Medina neighborhood of Dakar, Senegal’s state news agency reported at the time. Seven of the children were Koranic students who took classes from a holy man who employed them as beggars.
In 2017, a fire killed at least 22 people and injured more than 100 during an Islamic festival in the village of Médina Gounas, in the eastern part of the country. In 2010, six people were killed and several injured after a blaze broke out at the same spiritual retreat.
Mike Ives and Elian Peltier contributed reporting.
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BBC
French Open: Karolina Pliskova loses in second round to Leolia Jeanjean at Roland Garros
Last updated on 1 hour ago1 hour ago.From the section Tennis
French wildcard Leolia Jeanjean stunned eighth seed Karolina Pliskova in the French Open second round for a win she said "will change everything".
The world number 227, who lived on minimum wage after a knee injury when she was 15 kept her off the courts for two years, beat the Czech 6-2 6-2.
The 26-year-old has earned a minimum of 125,800 euros (£107,118) here following the upset that surprised even her.
"I don't really know how it's possible, I don't have an explanation," she said.
Jeanjean is a former big hope of French tennis, but after her injury she was dropped by Nike, which ended a 10-year sponsorship deal, and by the French federation, which had assigned her a full-time coach when she was 12.
She then studied in the United States at the Lynn University in Florida and earned a degree in finance, only for her return to tennis be slowed down by the Covid-19 pandemic.
"I lived on minimum wage and I didn't live from day-to-day, but week after week," Jeanjean added.
"I put all the money I had into a week's worth of tournaments and if they went well I got another week, but if they went badly I didn't play for two months because it was financially impossible.
"It [the prize money] will make life easier. I can certainly pay a coach, pay my tickets when I go to tournaments. I can actually travel around further away. I can actually have staff."
After being handed a wildcard to play at Roland Garros, Jeanjean beat Spain's world number 45 Nuria Parrizas Diaz in the opening round before shocking former world number one Pliskova, who was runner-up at Wimbledon last year.
"I could not try to overpower her, it was impossible, so I had to try to derail her and it worked perfectly," said Jeanjean.
"It's my first Grand Slam. I thought I would have lost in the first round in two sets, and I found myself beating a top-10 player."
Pliskova's loss means seven of the top 12 women's seeds have now exited the tournament in the opening two rounds.
In the first round, Barbora Krejcikova (seeded second), Anett Kontaveit (fifth), Ons Jabeur (sixth) and Garbine Muguruza (10th) all lost, before fourth seed Maria Sakkari and Britain's Emma Raducanu, the 12th seed, went out in the second round.
Jeanjean will next face Russian Ekaterina Alexandrova, the 30th seed, or Romania's Irina-Camelia Begu and will break into the world's top 150.
France24 - World
Nadal easily wins 300th Grand Slam match as Alcaraz, Zverev squeak through
Issued on: 26/05/2022 - 00:21
NEWS WIRES
Spanish teenage sensation Carlos Alcaraz and third seed Alexander Zverev both saved a match point in five-set French Open thrillers, while 13-time winner Rafael Nadal and reigning champion Novak Djokovic eased into the third round Wednesday.
Alcaraz, widely tipped as a title contender, rallied from the brink to defeat compatriot Albert Ramos-Vinolas 6-1, 6-7 (7/9), 5-7, 7-6 (7/2), 6-4 after four hours and 34 minutes.
“I feel tired,” said Alcaraz. “It was a great battle, a great match and we fought until the last point.”
The 19-year-old Alcaraz is attempting to become just the eighth teenager to capture a major men’s title, and backed as the man to break the stranglehold of Djokovic and Nadal.
But he was pushed to the limit by the seasoned Ramos-Vinolas, 15 years his elder and whose best performance at a Grand Slam came when he made the quarter-finals in Paris six years ago.
Alcaraz, the tour’s dominant player in 2022 with a season-leading four titles, fought off a match point to break Ramos-Vinolas as he served at 5-4 in the fourth set.
He then clawed his way back from 3-0 in the decider, producing an outrageous backhand pass to retrieve the break and more sensational baseline scrambling to move 5-4 in front before closing out victory with an ace.
Alcaraz goes on to face US 27th seed Sebastian Korda, the last man to defeat him at Monte Carlo in April in what was his only loss in 19 matches on clay this season.
Zverev, a 2021 semi-finalist, dug himself out of a deep hole against Argentina’s Sebastian Baez to avoid his earliest loss at a major in three years.
Zverev overcame Baez 2-6, 4-6, 6-1, 6-2, 7-5 and will play Brandon Nakashima of the US for a place in the last 16.
“I’m happy still being in the tournament right now,” said Zverev, who was match point down on serve at 4-5 in the final set.
“I was planning my holiday in Monaco, where I was going to go and who I was going to with and that relaxed me, thinking about the beach.
“You just have to find a way.”
It was the third comeback from a two-set deficit in Zverev’s career. He trailed fellow German Oscar Otte 2-0 in the opening round at Roland Garros a year ago before his run to the last four.
Nadal brings up triple century
Nadal breezed past French wildcard Corentin Moutet 6-3, 6-1, 6-4 for the 300th Grand Slam win of his career. Roger Federer (369) and Djokovic (325) are the only men to have more than the record 21-time major champion.
His French Open record now stands at a staggering 107 wins and just three losses since his 2005 title-winning debut.
“I think it was a good match against a very difficult player with lots of talent,” said Nadal, whose build-up to the tournament was hampered by a foot injury.
“The last couple of months haven’t been easy. The victories help a lot.”
Djokovic made comfortable work of Slovakia’s Alex Molcan, the world number one winning 6-2, 6-3, 7-6 (7/4) against a player trained by his long-time former coach Marian Vajda, the man who inspired most of his 20 Grand Slam titles.
“So far so good. I’m pleased with the way I’m feeling on the court,” Djokovic said after reaching the last 32 at Roland Garros for the 17th straight year.
“It was never going to be an easy match, but I thought I performed very well. Everything is going in the right direction. I’m looking forward to the next challenge.”
The top seed will continue his bid for a third Roland Garros crown against Slovenia’s Aljaz Bedene in the last 32.
However, Maria Sakkari became the fifth women’s top-10 seed to exit after going down 7-6 (7/5), 7-6 (7/4) to Czech world number 81 Karolina Muchova.
Sakkari, the fourth seed from Greece, was a point away from reaching the final at Roland Garros last year.
Her defeat left the women’s draw without four of its top six seeds as she followed defending champion Barbora Krejcikova, Anett Kontaveit and Ons Jabeur through the exit door.
Muchova will next play 27th seed Amanda Anisimova, who made the last four in Paris three years ago.
“It’s very special, she’s an amazing player. It was a big fight, a little bit of a test and challenge for me and I’m happy I took it the way I did,” said Muchova.
Former Grand Slam champions Angelique Kerber and Victoria Azarenka also advanced to the third round.
(AFP)
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French Open: Djokovic to face former coach, Nadal chases 14th French Open title
FRENCH OPEN
France’s Tsonga bids emotional farewell to tennis career after French Open loss
FRENCH OPEN
Tsitsipas comes back from brink at Roland Garros as players debate Wimbledon
Valeurs Actuelles
Val d’Oise : un Algérien de 18 ans porte neuf coups de couteau… pour une dette de 10 euros
L’affaire remonte au mois d’avril dernier. Ce soir-là, vers 23 heures, Sofiane pénètre dans le hall d’entrée d’un immeuble de Sannois (Val-d’Oise). Il est accueilli par l’un des habitants de l’immeuble, accompagné d’un de ses amis. Une bagarre éclate alors entre les trois jeunes hommes. Roué de coups, Sofiane tente de s’enfuir en rampant, avant d’être rattrapé par ses deux assaillants. « L’un d’eux lui donne des coups de casque. L’autre est armé d’un couteau à cran d’arrêt, doté d’une lame de 10 cm », raconte une source policière au Parisien.
Alors que Sofiane est au sol, à plat ventre, l’homme armé d’un couteau le poignarde à dix reprises avant de prendre la fuite. Immédiatement, son complice remonte également chez lui. Alertés par un riverain, les policiers arrivent rapidement sur les lieux. Ils découvrent une large flaque de sang… mais aucun signe de la victime. Ce n’est que vingt minutes plus tard qu’ils retrouveront Sofiane, quelques rues plus loin. Transporté à l’hôpital, il est rapidement tiré d’affaire et écope de trente jours d’ITT.
Pas de remise en liberté
Peu loquace devant les policiers, Sofiane admet cependant être un petit dealer connu pour opérer dans le quartier. Rapidement, les policiers parviennent à retrouver les deux agresseurs. Interpellé chez lui le lendemain de l’agression, le premier évoque devant eux un différend financier autour d’une dette… de dix euros. C’est lui qui avait accueilli le jeune dealer, et lui avait porté des coups de casque. Le second, un Algérien de 18 ans arrivé en France il y a deux ans pour ses études, est interpellé le surlendemain. Sur son téléphone, relate Le Parisien, les policiers découvrent des messages faisant état de ses intentions : le jeune agresseur avait notamment évoqué son projet de retrouver et de tuer Sofiane. Peu après les faits, il avait envoyé un autre message, aussi limpide que glaçant : « Affaire classée. »
Devant la chambre d’instruction de Versailles (Yvelines), où il était jugé ce mercredi 25 mai, le jeune Algérien – désormais âgé de 19 ans – a demandé sa remise en liberté, assurant qu’il ne savait qu’il allait rencontrer Sofiane ce soir-là, et jurant qu’il ne lui a pas porté de coups de couteau. Jusque-là, il n’était pas connu des services de police. La justice a cependant préféré donner raison à l’accusation, maintenant l’agresseur présumé en détention dans l’attente de son procès.
New York Times - World
A Heat Wave’s Lamented Victim: The Mango, India’s King of Fruits
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Blistering spring temperatures have devastated crops of the country’s most beloved fruit. “The soul of a farmer shudders at seeing these fruitless trees,” one grower said.
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By Suhasini Raj
MALIHABAD, India — No fruit in India is as universally loved and as eagerly anticipated as the mango, which, for one brief window each year, cools and sweetens the long days of summer.
Mangoes are added to kebabs, used to sour dishes and puréed with mint to make refreshing drinks. Connoisseurs argue fervently about which of India’s dozens of varieties — each with a distinct flavor, color and texture — are best, and disagree politely about the correct way to eat the fruit: by cutting it into slices, or by sucking the juice straight from the top.
But this year, this centuries-old ritual is imperiled. As blistering heat has struck northern India weeks earlier than usual, mango crops have been devastated, threatening a way of life for the thousands of small farmers who grow the fruit and the millions more who consume it.
The heat wave is a vivid example of the challenge India faces in ensuring its food security as the effects of climate change worsen, compounding its difficulties in raising agricultural productivity to international standards to feed a growing population of nearly 1.4 billion.
The dangers of a hotter future are achingly visible on a small farm in Malihabad, a prime northern mango-growing district, where Mohammed Aslam tends about 500 trees.
A few months ago, his mango trees were the picture of health, their deep green leaves glistening above the well-hydrated soil and their branches bearing perfect clusters of white flowers. Then India experienced its hottest March in 122 years of record-keeping, with temperatures averaging nearly 92 degrees Fahrenheit and soaring as high as 104. The mango flowers withered and died before bearing fruit.
Virtually none of Mr. Aslam’s trees, spread over four acres, produced mangoes. In a normal year, they would have yielded more than 25,000 pounds of fruit.
“I have never witnessed this phenomenon before in my lifetime,” he said as he looked over his farm in the state of Uttar Pradesh one recent afternoon, lamenting the thousands of dollars he stood to lose on the failed harvest.
Mr. Aslam is one of hundreds of farmers who have watched helplessly as the intense heat of March continued into the hottest April in 50 years and then carried on into May. Climate scientists, in a report issued on Monday, said the chances of such a heat wave in India had increased by at least 30 times since the 19th century.
The heat has far exceeded the optimal temperature for fertilization of mango trees, which is around 77 degrees Fahrenheit, said Dheeraj Kumar Tiwari, a scientist at an agricultural university in Uttar Pradesh.
India is the world’s largest mango producer, accounting for nearly 50 percent of the global crop. Much of it is consumed domestically, but the country exports tens of millions of dollars’ worth of mangoes each year to the United Arab Emirates, Britain, Germany and the United States. Over the past decade, India has been trying to penetrate markets in other European Union countries as well.
In the past, export growth has been limited by the higher costs of Indian mangoes compared with those from countries like Brazil, Peru, Israel and Pakistan. India has been striving to increase productivity, which would lower costs.
Even before the extreme heat, India’s mango exports had been badly damaged by the supply chain disruptions of the pandemic, with shipments abroad shrinking by almost 50 percent last year. India’s top export organization had hoped for a big turnaround this year as the Indian and U.S. governments eased trade rules.
Instead, severe weather has hurt yields not just in northern India, but also in the south, which has been hit by heavy, untimely rain.
In Uttar Pradesh, the northern mango-growing powerhouse, a government agriculture official estimated that mango production in the state would fall by close to 20 percent this year. The Mango Growers Association said the yield in the northern mango-growing belt would fall by closer to 70 percent.
In the state of Andhra Pradesh, in the south, the heavy rains delayed the mango plants’ flowering by a month. By the time the fruits emerged, it was too hot, and many dropped from the branches prematurely.
B. Sreenivasulu, deputy director in the horticulture department of the Chittoor district in Andhra Pradesh, said that during the heavy rainfall that lashed the area in November and December, when flowering occurs, farms were inundated and many riverside trees were uprooted.
Cultivation of mangoes in the district, the most productive in the state, has been reduced by at least 30 percent this season. “This time, the climate change effect was so visible,” Mr. Sreenivasulu said. “Like never before.”
The harsher conditions threaten mango-growing cultures with roots stretching back hundreds of years.
The Malihabad district in Uttar Pradesh is known for delectable varieties like the Dasheri, which is named after a village in the area. The district is home to numerous families who have been growing the fruit for at least three generations. Most farmers in Malihabad own small plots of land and depend solely on mangoes for their livelihood.
Jyotsna Kaur Habibullah, who runs a farmers’ market, started a mango festival in 2013 in Malihabad to revive the tradition of eating mangoes straight from the orchard so that consumers could be directly in touch with the farmers.
“Food is intrinsically linked to a people’s culture, and mangoes play a major role in not just the food of the region but art and textiles, in the form of motifs and poetry, too,” Ms. Habibullah said. “The emotional and psychological connection of mangoes is not just with its taste but its linkage to the culture of the place and a legacy we cannot let die.”
One recent afternoon, against the backdrop of the serene beauty of the mango orchards lining both sides of a smooth highway in Malihabad, farmers who had gathered at a roadside stand expressed anxiety about the future. They discussed diversifying into other fruits and vegetables, or selling off their lands.
Nadeem Ahmad, a third-generation mango farmer, took a long breath as he walked onto his small farm next to the highway. He pointed toward trees that would normally be laden with fruit this time of year.
“With a heavy heart, I will have to start chopping these trees down if this pattern continues,” he said. “The soul of a farmer shudders at seeing these fruitless trees.”
Across from Mr. Ahmad’s farm, Mr. Aslam said he was living in “acute tension” over a mango crop yield that was merely 5 percent of previous years’. His 14-year-old son said he did not want to carry on the family business when he grew up.
“There will not be enough fruit even for my children,” Mr. Aslam said, his square forehead creasing under the strong afternoon sun. He noted that the hardships had forced him to postpone his daughter’s wedding.
“No mango, no life,” he added, his words tapering off in a small voice.
Karan Deep Singh contributed reporting from New Delhi.
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France24 - World
'We wrote history,' says emotional Mourinho as Roma wins Conference League title
Issued on: 25/05/2022 - 23:33
NEWS WIRES
Jose Mourinho said that he and Roma had made history after winning the Europa Conference League on Wednesday, the club's first ever major European trophy.
Portuguese coaching icon Mourinho tried and failed to hold back the tears after Roma beat Feyenoord in their first continental final in over three decades and he was still emotional by the time he hailed his team after the trophy ceremony.
Roma fans have taken Mourinho into their hearts during an up and down season which culminated in Wednesday's 1-0 win in Tirana which ended a 14-year trophy drought for the capital club.
"I've been at Roma for 11 months, I knew the moment I arrived what it meant to the people. They had been waiting for something like this," Mourinho told Sky.
"This was not work tonight, this was history. We had to write history. We wrote it."
Wednesday's triumph was his fifth European title and made him the first coach to win all current UEFA competitions.
And he confirmed that he would be staying at Roma next season to build on the solid work done in his debut season.
"I am staying, there's no doubt about that," he said.
"We need to see what our owners, who are fantastic people, want to do next season because this is history, but we can build a special project.
"Now I'm going to go on holiday, sit on the beach and think about it all for a while."
(AFP)
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FRENCH FOOTBALL
‘Keeping the best player’: Mbappé stays with PSG, rebuffing Real Madrid move
Manchester City retains Premier League title, beating Aston Villa
Amnesty says FIFA should pay $440 million to 'abused' migrant workers in Qatar
L'Humanité
Avril 1982, la révolte des OS pour la dignité
Il était une foisDans les usines Citroën et Talbot du groupe Peugeot, un ordre patronal implacable règne sur des ouvriers majoritairement immigrés et très peu qualifiés. Il va pourtant voler en éclats, quand en avril 1982, ces « OS à vie » se mobilisent pour les salaires, les libertés, et entament, avec le soutien de la CGT en particulier, un long et violent conflit syndical. Retour à Aulnay et Poissy... sur un printemps oublié.
Aujourd’hui, au nord d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, on peut voir une plate-forme logistique, le chantier d’un centre d’exploitation de la RATP et bientôt une station de métro, un data center, un campus numérique, un gymnase, des groupes scolaires… Seule trace d’un passé industriel, le conservatoire Citroën, censé entretenir la mémoire de PSA grâce à une présentation de voitures de collection.
Des hommes et des femmes qui ont travaillé ici pendant des décennies, des souffrances endurées sur les chaînes de production, de la répression antisyndicale mais aussi des grèves et des victoires ouvrières, il ne reste rien. La désindustrialisation est aussi une opération d’effacement d’une histoire qui dénote face aux discours de modernisation de ce territoire.
Comment alors se souvenir que, quarante ans auparavant, l’usine automobile la plus récente lancée en France (1973) pouvait être décrite dans un documentaire comme « une usine modèle, aveugle (…), un camp retranché. (…), un goulag industriel à visage capitaliste, avec ses gardiens par centaines pour un effectif de 6 500 travailleurs (…), qui faisaient régner l’ordre patronal, celui du silence et de l’échine courbée ». Placés en ouverture du film de Claude Blanchet « Haya » (1982), ces mots décrivent quelques aspects d’un ordre patronal qui semble alors éternel. Jusqu’à ce qu’il vacille, en 1982.
L’usine d’Aulnay-sous-Bois n’a jamais jusque-là connu de grève. Elle hérite d’une tradition patronale déjà forte dans les anciennes usines Citroën du 15e arrondissement parisien ou des Hauts-de-Seine, mais qui avait été bousculée en mai 1968, et surtout marquée dans une autre usine du groupe Peugeot, à Poissy.
Les usines d’Aulnay (Citroën) et de Poissy (Simca, Chrysler puis Talbot) partagent deux grandes caractéristiques qui, conjuguées, les distinguent de celles de Sochaux, Billancourt ou Flins. D’une part, elles ont un recours massif à une main-d’œuvre immigrée très peu qualifiée, et dont la majorité vient du Maroc. À Aulnay au début des années 1980, les ouvriers spécialisés (OS, sans qualification) composent presque 70 % des effectifs, et les ouvriers sont pour plus des trois quarts étrangers ; à Poissy, dont l’effectif est passé entre 1978 et 1982 de 25 000 à 16 000 salariés, les OS représentent 67 % de l’effectif total et les étrangers 55 % de l’effectif ouvrier. D’autre part, ces usines ont constitué les fiefs d’un syndicat patronal qui a contribué à faire régner entre les années 1950 et 1990 un ordre usinier, réprimant tout autre engagement syndical : la Confédération des syndicats libres (CSL), qui a remplacé en 1977 la Confédération française du travail (CFT).
Dès lors, peu de choses laissaient présager, début 1982, qu’une série de conflits allait secouer ces usines et quelques autres, dans un contexte de chute libre du nombre de journées de grève depuis la fin des années 1970. Cependant, quelques signes avant-coureurs pouvaient être décelés. Depuis octobre 1981 ont eu lieu dans d’autres usines automobiles plusieurs grèves, souvent victorieuses, et dans lesquelles les OS immigrés ont joué un rôle important. Ensuite, l’arrivée de la gauche au pouvoir a permis d’envisager que les atteintes aux libertés syndicales allaient être plus sévèrement punies, notamment pour faire respecter les règles des élections professionnelles. Cela facilite l’engagement de certains ouvriers immigrés, qui se portent candidats sur les listes de la CGT.
Pour autant, une étincelle était nécessaire. À Aulnay-sous-Bois, c’est d’abord un court arrêt de travail, le 8 avril 1982, à l’atelier de montage à la suite du refus d’un chef d’atelier de discuter avec des ouvriers, « parce qu’on ne discute pas avec des esclaves ». Puis un deuxième, le 16 avril, à l’atelier ferrage-carrosserie, pour une diminution des cadences et une augmentation des salaires. Aussi brefs soient-ils, ils paraissent exceptionnels aux yeux des militants de la CGT, et signalent une disponibilité pour l’action chez certains ouvriers immigrés.
C’est sur cette disponibilité que s’appuie un groupe d’ouvriers immigrés membres de la CGT, qui, le 22 avril au soir, parvient à faire débrayer plusieurs chaînes, soutenu dès le lendemain par les structures de la CGT qui permettent l’élargissement de la grève, laquelle conduit au blocage total de la production à partir du 26 avril.
Les débrayages initiaux expriment déjà ce qui va être au cœur de la grève : les conditions de travail avec le rythme des cadences, les salaires avec la demande d’une augmentation de 400 francs, les libertés syndicales, le respect, la dignité, et de manière sous-jacente le refus du racisme qui se manifeste régulièrement, notamment dans les propos vexatoires des petits chefs. Les grévistes occupent les parkings, soutenus matériellement par les communes communistes de Seine-Saint- Denis et par les unions locale et départementale de la CGT, tandis que la direction, les cadres et la maîtrise gardent l’intérieur des lieux, leur relève étant assurée par hélicoptère.
Les premiers jours de grève donnent lieu à plusieurs incidents, notamment lorsque l’hélicoptère qui vient déposer des non-grévistes envoie des projectiles sur les grévistes. Plusieurs manifestations unitaires de soutien se déroulent, à Aulnay et à Paris. Le 4 mai débute une grève à l’usine Citroën de Levallois, puis le 12 à celle d’Asnières, suivies de celle de Saint-Ouen-les Épinettes le 18 et de Saint-Ouen-gare le 24. Les premières négociations s’engagent les 15 et 16 mai, mais sont rapidement rompues par la direction de Citroën, qui prend prétexte du maintien des piquets de grève, puis annonce le licenciement de 17 militants de la CGT, dont des candidats aux élections. Les directions et les cadres des usines Citroën ainsi que la CSL organisent également des manifestations de rue pour dénoncer les agissements des grévistes et défendre la « liberté de travailler ». La plus importante, le 25 mai, regroupe à Paris 16 000 personnes, conduite par le PDG de Citroën, Jacques Lombard.
Néanmoins, devant le blocage des négociations, le gouvernement nomme un médiateur dont les conclusions, qui satisfont bon nombre de revendications syndicales, sont acceptées après un mois de grève. La reprise du travail dans les usines Citroën s’effectue le 1er juin. À Aulnay, l’entrée triomphale dans l’usine du cortège, ouvert par les 17 militants de la CGT menacés de licenciement et dont les sanctions ont été levées, est précédée par un grand meeting, où l’on entend des slogans tels que « Français, immigrés, même patron, même combat », et où des milliers de mains tendues tiennent une carte de la CGT, comme une promesse de liberté conquise.
Le groupe Peugeot croit pouvoir souffler, mais dès le lendemain une dynamique semblable démarre à l’usine de Poissy, avec un débrayage progressif des chaînes de l’atelier B3, qui s’étend le 3 juin. La journée est marquée par d’importants affrontements physiques. À la tête de salariés antigrève et soutenus par la CSL, le directeur du personnel veut expulser les grévistes manu militari, mais il rencontre une résistance inattendue ; au cours de la bagarre, il est atteint à l’œil et 40 à 100 antigrévistes sont blessés.
Le gouvernement, qui avait soutenu la grève à Aulnay, appelle au calme, sans prendre parti pour un camp ou pour l’autre, tout en insistant sur l’intérêt industriel du pays. Et alors qu’aucun piquet de grève n’avait été évacué devant les usines Citroën, le ministre de l’Intérieur, Gaston Defferre, demande l’évacuation de l’usine Talbot le 4 juin. Comme pour Citroën, mais dans une ambiance plus tendue et plus violente, et avec des conflits importants entre la CGT et la CFDT, les grévistes et les non-grévistes multiplient les actions à Poissy. Là encore, face à l’enlisement des négociations, le gouvernement nomme un médiateur. Ses conclusions, touchant notamment à l’amélioration des conditions de travail, aux libertés et à la mise en place d’un processus de négociations de longue durée, finissent par être acceptées et permettent la reprise du travail le 5 juillet.
Dans les deux cas, on a donc affaire, en quelques semaines, à un renversement important des rapports de forces entre les ouvriers, surtout immigrés, soutenus par la CGT et la CFDT, et les directions des entreprises soutenues par la CSL. Cela se traduit par une syndicalisation massive des OS immigrés, dont la plupart ont fait leur apprentissage dans le feu de l’action gréviste et doivent désormais agir au quotidien en syndicalistes, non sans susciter de nombreux débats, dans les équipes syndicales, dans les médias et au sein de l’appareil d’État. La peur d’un syndicalisme dirigé par des travailleurs immigrés ou les suspicions d’une supposée influence islamiste parmi ces derniers irriguent analyses et commentaires, tant dans les directions des entreprises que chez les Renseignements généraux ou au gouvernement.
Les mois qui suivent les grèves du printemps 1982 voient la poursuite de la contestation de l’ordre patronal. Elle incite d’autant plus le groupe Peugeot à accélérer les restructurations industrielles. Celles-ci vont laisser sur le carreau des milliers de travailleurs immigrés et les contraindre bien souvent à repartir dans leurs pays d’origine, malgré de nouvelles grèves qui ne parviennent pas à empêcher les licenciements collectifs.
Une autre période s’ouvre alors. La figure de l’ouvrier immigré, importante dans les conflits d’usines après 1968, s’efface peu à peu de la scène sociale. D’autres figures issues de l’immigration deviennent médiatiques, notamment à partir de la marche pour l’égalité et contre le racisme à l’automne 1983. Et, dans les usines automobiles, le constant mouvement de restructuration, les suppressions de postes et les fermetures de sites vont continuer à affaiblir les résistances ouvrières.
Il n’en reste pas moins que, en restituant ce « moment 1982 », il peut s’agir, comme l’a écrit l’historien Howard Zinn, d’« ouvrir de nouvelles possibilités en exhumant ces épisodes du passé laissés dans l’ombre et au cours desquels, même si ce fut trop brièvement, les individus ont su faire preuve de leur capacité à résister, à s’unir et parfois même à l’emporter » (1).
Vincent Gay, Maître de conférences en sociologie à l'université Paris-Diderot.
grèvescitroënAutomobile Valeurs Actuelles
Cannes : une enquête ouverte après des coups de feu tirés à proximité d’un commissariat
Dans la nuit de mercredi à jeudi, plusieurs coups de feu ont été tirés, à proximité d’un commissariat de la police municipale, à Cannes, indique BFMTV.
Cannes : les dernières actualités
New York Times - World
China Seeks Sweeping Regional Deal With Pacific Island Countries
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Newly obtained documents shed light on how Beijing hopes to win friends and gain influence in an area of strategic importance.
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By Damien Cave
SYDNEY, Australia — China is pursuing a regional agreement with Pacific island nations that would expand Beijing’s role in policing, maritime cooperation and cybersecurity while offering scholarships for more than 2,000 workers and young diplomats, according to documents obtained by The New York Times.
Drafts of the deal were sent to 10 Pacific countries in advance of a Pacific tour by China’s foreign minister, Wang Yi, who is scheduled to meet with regional leaders next week in Fiji.
Covering a range of issues, the documents appear to be a joint communiqué that Beijing wants the countries to adopt. They offer a detailed outline of how Beijing seeks to win friends and gain greater access to the island chains that have long played a strategic role in Asia’s geopolitical contests.
The visit and the agreement both seem aimed to counter American efforts to strengthen alliances in Asia.
Mr. Wang’s first stop is the Solomon Islands, where he is scheduled to appear on Thursday to sign a security pact that has already put the Americans and the region on edge. And he is visiting within days of President Biden’s Quad meeting in Tokyo with the leaders of Australia, Japan and India, where the focus was on containing China’s regional influence.
“Wang Yi’s visit in my view is a direct challenge to the open and free Indo-Pacific,” said Peter Kenilorea Jr., the Solomon Islands deputy opposition leader.
China is trying to show the Pacific that while the United States and its allies are “talking about you” in their Quad meeting, he said, Chinese officials are “here to talk directly to you.”
But, he added, China was also making demands.
“A regional approach is a clear escalation of C.C.P.’s ambition in the Pacific,” Mr. Kenilorea said, referring to China’s ruling Communist Party.
It amounts to a rapid acceleration of a diplomatic push that has, until now, largely focused on one country at a time. The leaked agreement has the potential to pull several nations into Beijing’s orbit at once — if widely approved.
And there are signs that the bold approach could backfire. The Pacific islands span thousands of miles, with sparsely populated countries that have unique histories and rivalries. Regional agreements typically take years to hammer out; springing a complex proposal onto the Pacific a week before Mr. Wang’s visit will be viewed by many leaders with suspicion.
President David Panuelo of the Federated States of Micronesia has already warned that the documents reflected nothing short of an effort by China “to acquire access and control of our region.”
In a letter sent last week to 21 countries in the region, he wrote that the proposed language in the agreement “opens our countries to having our phone calls and emails intercepted and overheard.”
He also noted that the regional agreement included language requiring that Pacific island countries abide by the “one China” principle. The Federated States of Micronesia have a defense agreement with the United States and an economic cooperation agreement with China. Granting China greater access, to the seas, lands, customs systems and digital networks of their countries, Mr. Panuelo argued, increased the chances of China invading Taiwan and going to war with the United States, Japan, Australia and New Zealand.
“Whoever wins in such a conflict, we will once again be the collateral damage as we become stuck in the crossfire of the bigger countries,” he wrote.
And yet, his warning may not be heeded — in part because of what else the agreement includes. There are offers of assistance for dealing with climate change, for development, and for sophisticated police laboratories, and promises of at least 2,500 government scholarships over the next five years.
The educational giveaways reflect how Chinese diplomacy has evolved to become more sophisticated throughout the Pacific in recent years. Instead of just offering loans for infrastructure, roads and bridges, China now emphasizes its ability to provide vocational and other kinds of training — something that the United States and its main allies, New Zealand and Australia, do not offer at the same scale, if at all.
Related to that, the proposed Pacific agreement also includes the promise of an even more direct link to Beijing: This year, if Covid allows, the documents state, China promises to start a new training program for young diplomats from Pacific Island countries. It’s part of a capacity building plan that also includes seminars on Chinese governance.
Some of the language in the documents is vague enough to allow countries to sign on and pick and choose how they participate. A section on “network governance and cybersecurity,” for example, calls for the parties to “take a balanced approach to technological progress, economic development and protection of national security and public interests.”
Some analysts said that the proposal feels rushed and ad hoc, along with Mr. Wang’s visit, which appears to have been hastily pulled together, with Covid keeping travel limited and some stops still not confirmed.
The Solomons deal, which could allow for Beijing to deploy forces to the country to maintain stability or refuel naval ships, gave China an opening, critics argue. Now, they said, Beijing’s top diplomat is trying to leverage that across the region.
“It feels like this is more opportunistic than a grand strategy,” said Jonathan Pryke, director of the Lowy Institute’s Pacific islands program. “There’s a lot of pressure in the Chinese system, so that everywhere the foreign minister goes, a lot of action has to follow him. It seems like they’ve gained an inch in the Solomons and are trying to run a mile.”
But in a region where unexploded bombs from World War II are still killing innocent people, as recently as last year, anything that undermines stability intensifies anxiety and stirs opposition.
On the Solomon Islands, the country’s media association has vowed to boycott Mr. Wang’s visit to Honiara, the capital, because the published schedule included a news conference on Thursday specifying that only one local journalist would be allowed to ask just a single question.
“It’s so unfortunate that Solomons is being used by Beijing now to push their own regional ambitions and destabilize order,” Mr. Kenilorea said.
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France24 - World
Adrian Zenz, the academic behind the ‘Xinjiang Police Files’, on China's abuse of Uighurs
Issued on: 25/05/2022 - 18:24Modified: 25/05/2022 - 18:53
Sébastian SEIBT
Hacked files revealing the repression of Uighur Muslims in China were published on Tuesday by a consortium of media. Labeled the “Xinjiang Police Files”, these documents owe a lot to one man in particular: Adrian Zenz. In recent years, this German anthropologist has become a central target of Chinese propaganda for his work on the ethnic group’s living conditions.
It’s almost 3am in Minnesota where Adrian Zenz has been living since 2019, but it takes him no more than 30 seconds to respond on Twitter. Yes, he’s willing to answer a few questions, but not for too long. He’s getting tired.
And it’s not only due to being awake this late at night. The German anthropologist, a specialist in China’s treatment of the minority Uighur Muslim ethnic group, has had a busy day.
'Paranoia of the Chinese authorities'
Zenz is the man behind the Xinjiang Police Files, new revelations published on Tuesday 24 May by several media, including French newspaper Le Monde. The documents expose the repressive machinery put in place by Beijing in the Xinjiang region, where the Uighurs live.
“It’s the first time we have police evidence that is unfiltered. It comes from hacking, so censorship is virtually impossible,” Zenz insists. He obtained several thousand computer files containing the records of 20,000 Uighurs who were arrested, along with countless instructions, briefings and police reports dating from between 2000 and 2018 in Xinjiang. The data trove was extracted from hacked servers of the public security bureau (PSB) in two districts of the region.
The documents also include speeches by Chen Quanguo, the Chinese Communist Party’s (CCP) secretary for Xinjiang, as well as notes by simple security officers on individuals detained or under surveillance. “These files show just how paranoid Chinese authorities are about alleged terrorist dangers from Uighurs – from the bottom to the top of the hierarchical ladder,” Zenz says.
The revelations add to the case lodged against Beijing these past years. China has been accused of perpetrating “crimes against humanity” directed at the Uighurs, to use the term adopted by the French National Assembly in a March 2022 resolution.
Further evidence of repression came from visual illustrations of practices carried out by Chinese authorities. The files contain 5,000 photos of Uighurs aged between 3 and 94 years old. “It’s striking to see pictures of 14-to 15-year-old girls who are going to be sent to re-education camps,” Zanz confesses.
In a way, this massive set of documents is the culmination of all the hard work the 48-year-old anthropologist has carried out for years. For many, Zenz is one of the main characters driving the international effort to expose the Chinese government’s repressive policies in Xinjiang.
An accidental encounter with the Uighurs
Zenz has even become the man who “thrust China and the West into one of their biggest clashes over human rights in decades”, according to a 2019 Wall Street Journal piece about the German anthropologist.
A year earlier, Zenz had single-handedly pushed Beijing to back down. As the first reports on China’s treatment of Uighur Muslims came out, China kept saying there was nothing to see in Xinjiang. But Zenz eventually discovered various official Chinese administrative documents online, from purchase orders for equipment to budget reports, that proved internment camps were being constructed.
When that evidence was published, China decided to change its tune. Instead of denying the allegations, authorities began describing the camps as mere training centres.
“Adrian Zenz’s tenacity has hugely contributed to exposing the crimes of the Chinese regime,” says Magnus Fiskesjö, an anthropologist and Uighur specialist at Cornell University, who was interviewed by the Wall Street Journal.
And Zenz didn’t stop there. He was the first to give an estimate of the number, 1 million, of “interned” Uighur people. That figure was later confirmed and taken up by the UN. He was also the first to come across documents establishing the forced labour of Uighurs in 2021, and contributed to a better understanding of the cyber and police apparatuses set up in Xinjiang.
It’s an amazing feat that is all the more impressive because Zenz “didn’t ask for any of this. It happened kind of accidentally, all I was doing was searching for documents available online” he says. He got his anthropology degree from Cambridge University and has very little knowledge from the ground in Xinjiang. He’s only been there “once, 14 years ago, as a tourist,” according to German daily newspaper Suddeutsche Zeitung.
Zenz is a specialist on Tibet, to which he’s devoted most of his work. At the time he was studying in the region, Beijing’s strongman in Tibet was Chen Quanguo, who was carrying out his “pacification” programme in the region. When this CCP dignitary was appointed head of Xinjiang in 2016, Zenz decided to focus on this province instead.
Priority target for Chinese propaganda
In the absence of knowledge from the field, Zenz makes the most of his mastery of Mandarin and the mysteries of the web. After all, for years he had been financing part of his research “thanks to a second job as a programmer for a streaming start-up,” the Wall Street Journal notes.
“It’s impossible to do fieldwork in Xinjiang anyway, and analysing online data is the best opportunity I have to understand what’s going on there,” Zenz explains. He has been blacklisted in China since last year and compares his work to that of a detective. Still, his method has served as an example to others. Whether it’s Shawn Zhang, a Chinese student in Canada who used Google Maps to draw out camp construction sites in Xinjiang, or the Australian Strategic Policy Institute, which runs the Xinjiang Data Project to collect public data on the province.
Between his revelations and the door he has opened for others to follow suit, Zenz has become one of the main targets of Chinese propaganda. Searching his name online, you can find articles criticising him by pro-Beijing publications all over social media and within the first Google search results.
This born-again Christian who works for the US Victims of Communism Memorial Foundation has been portrayed on numerous occasions as a far-right pseudo researcher. He’s even one of the few researchers critical of the Chinese government to have had a double-page spread in the Global Times, one of the country’s leading media outlets.
“I think it’s understandable China is attacking me, they’re actively trying to cover their tracks in Xinjiang,” Zenz admits. “But I was very surprised by the criticism I received by people who feel they have to defend Beijing.” He has found it difficult to come to terms with the deluge of hate he faces, especially since “attacking me calls into question the suffering Uighurs are facing,” he concludes. A suffering that 5,000 photos published on file in the Xinjiang Police Files is difficult to deny.
This article has been translated from the original in French.
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UN rights chief visits China as leaked files show abuse of Uyghur Muslims
China ratifies international labour treaties as scrutiny of treatment of ethnic minorities mounts
UN rights chief's access to China's Xinjiang under scrutiny during visit
Valeurs Actuelles
Marseille : Un homme victime d’un coup de couteau lors d’une rixe près de la gare Saint-Charles
A Marseille, une personne a été blessée au couteau lors d’une rixe survenue mardi 24 mai. Les faits se sont déroulés aux alentours de 22 h 30 dans le secteur de la gare Saint-Charles, sur le boulevard d’Athènes, selon BFMTV. Lors de cette bagarre, un adolescent de 17 ans a donné un coup de couteau à un homme de 26 ans.
Le poumon perforé, ce dernier a été rapidement pris en charge par les marins-pompiers et emmené aux urgences à l’hôpital de la Timone, dans le Ve arrondissement. Son pronostic vital n’est pas engagé. L’auteur présumé de l’agression a, lui, été interpellé par la police près du lieu où se sont déroulés les faits.
Depuis le début de l’année, 8 personnes sont mortes après des attaques au couteau, à Marseille, d’après BFMTV. Dix-huit faits divers impliquant cette arme blanche ont également été recensés.
Marseille : les dernières actualités
BBC
Footballers calling for limit on back-to-back games over burnout fears
Last updated on 58 minutes ago58 minutes ago.From the section Football
Players and coaches are calling for a limit to the number of 'back-to-back' games to protect them from burnout.
Almost nine in 10 players who took part in a survey for global footballers' union Fifpro believe that limit should be six matches or fewer.
Fifpro also says players should be limited to 55 matches over a season.
"Players and coaches are telling us that too many matches, across too many overlapping competitions, are pushing us to our physical limits," it added.
Fifpro's chief medical officer Prof Vincent Gouttebarge said: "This kind of working environment is conducive to the development of mental health problems."
And the body's Americas representative, Inter Milan and Chile midfielder Arturo Vidal, said he fears the "accumulated exposure puts us at risk as players, it can reduce our performance and may also shorten many players' careers".
Fifpro carried out the survey on the back of its Player Workload Monitoring Platform, which it manages alongside data company Football Benchmark. The tool, launched last year, is designed to track the workloads professional players are facing.
Data for Liverpool's Mohamed Salah and Sadio Mane - who in Saturday's Champions League final could both play their 70th game of the season, including pre-season - shows they have each played 60% of their games 'back-to-back', or in what Fifpro calls the 'critical zone'. This means making two appearances of at least 45 minutes with fewer than five days in between.
Luka Modric, who could face Liverpool for opponents Real Madrid in Saturday's final in Paris, played 24 matches in a row at the end of 2020 in the 'critical zone'.
Of the 1,055 players surveyed, 87% backed the limitation of 'critical zone' involvement, while 54% said they had suffered injuries due to excessive workloads.
Half of the players surveyed said that their season breaks were often infringed upon by their clubs or national teams.
The report cites the example of Spain's Mikel Oyarzabal, who played at Euro 2020 and then travelled to the Tokyo Olympics, before playing in Real Sociedad's first game of the season eight days after the Olympic final.
Almost 50% of players would like to see longer but less frequent international breaks in order to reduce travel.
Having played in the Africa Cup of Nations as well as for a Liverpool side who have completed every possible fixture this season, Salah and Mane have averaged 90,000 kilometres of travel between them.
High-performance coaches were also surveyed and one, from the Eredivisie, claimed that players need time to recover if fans want to see the highest quality on a regular basis.
"If we want to provide football fans worldwide with spectacular matches with a high level of creativity, intensity and decision-making skills, we need to provide the players during the in-season with sufficient opportunity for recovery on a physical, mental and spiritual level," they told researchers.
"We need time to recharge the battery."
France24 - World
Johnson takes responsibility for lockdown-era Number 10 parties – but won't quit
Issued on: 25/05/2022 - 13:52
NEWS WIRES
Angela DIFFLEY
A "humbled" Boris Johnson said he took full responsibility but would not quit after a damning official report on Wednesday detailed a series of illegal lockdown parties at the British leader's Downing Street office.
Johnson has faced repeated calls to resign from opposition politicians and some in his own party over the alcohol-fuelled gatherings, after it was revealed that he and officials had broken Covid-19 rules that all but banned people from socialising outside their households.
"I ... am humbled and I have learned a lesson," Prime Minister Johnson told parliament, saying he would not quit over the scandal.
His foreign minister Liz Truss, seen as a possible successor, said she backed him "100%" after his apology.
The report by senior official Sue Gray did not specifically blame Johnson, but gave graphic details and included photographs from more than a dozen gatherings.
He attended some, including a party to celebrate his 56th birthday on June 19, 2020 that he was fined over but which Gray said he was unaware of in advance.
"Many of these events should not have been allowed to happen," the report said. "The senior leadership ...must bear responsibility for this culture."
Johnson, who commissioned the report after revelations of boozy Downing Street events, said he was appalled by some of the behaviour it had uncovered.
Gray's interim findings were published in January, but details were withheld until the end of a police inquiry that concluded last week with 126 fines handed out.
Dismaying behaviour at 'heart of government'
Her full report included emails and messages that showed many gatherings were planned in advance, with discussions on who would bring alcohol - drinks that "we we seem to have got away with", the then head of Johnson's Downing Street office, Martin Reynolds, said in one message.
There were warnings from another official that people should not be "waving bottles of wine" before a gathering that coincided with a televised news conference when ministers told the public to follow the COVID rules.
At one June 2020 event, Gray said "excessive alcohol consumption" led to one person being sick and a fight between two others.
At another, the night before the April 2021 funeral for Queen Elizabeth's husband Prince Philip, individuals partied into the early hours and damaged a swing.
"Many will be dismayed that behaviour of this kind took place on this scale at the heart of government," Gray said. "The public have a right to expect the very highest standards of behaviour in such places and clearly what happened fell well short of this."
She cited multiple examples of a lack of respect and poor treatment of security and cleaning staff who had to remove red wine from walls after one event.
For months, evidence of the parties has dripped out into the media, forcing Johnson to apologise, change his office team and promise a reset to try to restore his authority.
Opposition Labour leader Keir Starmer said it was time for Johnson to quit, saying the report laid bare that the government believed that it was one rule for them and another for everyone else.
"You cannot be a lawmaker and a law-breaker," Starmer - himself under police investigation for breaking COVID rules, told parliament. He has said he'll resign if fined.
Johnson's immediate fate lies in the hands of his Conservative lawmakers who can call for a leadership challenge.
Many had said they would wait for Gray's full report before deciding whether to demand Johnson should go.
"Are you willing day in and day out to defend his behaviour publicly?" Tobias Ellwood, a long-time critic of Johnson, implored of his parliamentary colleagues.
Others felt the report was less damning than it could have been. "This is all so banal," one Conservative said on condition of anonymity.
Johnson had initially denied there had been parties or rule-breaking at Downing Street, and some lawmakers say his position is untenable if he is found to have lied to parliament, a matter under investigation by the Committee of Privileges.
By way of apology for his earlier denials, said he wanted to "correct for the record" that no rules were broken. "Clearly this was not the case for some of those gatherings after I had left," Johnson told parliament.
(REUTERS)
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UK police concludes 'partygate' investigation into Johnson government
UK Conservatives lose London strongholds, in blow to Boris Johnson
New photos of UK PM Boris Johnson drinking reignite 'Partygate' row
L'Humanité
« Ensemble ! » : la formation de Clémentine Autain assigne celle d’Emmanuel Macron
ActuUne action en justice a été intentée par le mouvement de gauche pour faire interdire l’usage du nom de la coalition des candidats macronistes. La décision de justice est attendue le vendredi 3 juin.
Florent LE DUEmmanuel Macron bientôt retoqué par la justice ? Si le ministère de l’Intérieur a refusé aux candidats de la gauche rassemblée d’être référencés sous l’étiquette « Nupes » pour les législatives, c’est bien sous la dénomination « Ensemble ! » que sont inscrits l’ensemble des candidats macronistes et associés. Ce quelque soit leur parti : Renaissance (ex-LaREM), Horizons (la formation d’Édouard Philippe), MoDem, Agir, Territoires et Progrès, En commun, ou le Parti Radical. Problème : « Ensemble ! » est aussi le nom du parti fondé en 2013 et mené par Clémentine Autain. La députée s’en était d’abord amusée - « Quel hommage », avait-elle souri le 5 mai, jour de la création de la coalition macroniste -, mais veut désormais faire respecter le droit et le nom de son mouvement. Le parti de gauche a donc assigné en justice la coalition d’Emmanuel Macron, les sept partis qui la composent ainsi que deux candidats qui utilisent le nom « Ensemble ! » dans leurs tracts. Tous devront comparaître le vendredi 3 juin devant le Tribunal judiciaire de Paris.
« L’objectif est de faire reconnaître que le « Ensemble ! » macronien utilise un nom et des éléments de communications qui ne lui appartiennent pas et de faire interdire leur utilisation », précise Me Jean-Louis Peru, qui représente la formation de Clémentine Autain dans ce litige. L’avocat se dit confiant sur l’aboutissement de cette requête. Selon lui, l’usage du mot « Ensemble ! », - avec un point d’exclamation comme le mouvement de gauche -, par la coalition macroniste, constitue « un trouble manifestement illicite nécessitant que des mesures soient prises en urgence », selon la requête déposée au Tribunal de Paris. Selon ce document, il s’agit d’une « atteinte à une dénomination originale en l’usurpant et en créant une confusion ». Notamment du fait que l’association de gauche a pour objet, décrit dans ses statuts, de « rassembler tous les militant-e-s de la gauche de transformation sociale et écologique » et soutient des candidats Nupes aux législatives. « Dès lors, le préjudice résultant de l’utilisation de cette dénomination par un parti soutenant la majorité présidentielle (…) et concurrent de la formation NUPES soutenue par la défenderesse est patent. D’autre part, cette usurpation est de nature à créer une confusion chez les électeurs », peut-on lire dans la requête déposée par Me Jean-Louis Peru.
Si la formation regroupant les alliés d’Emmanuel Macron utilise bien un nom déjà utilisé par une association politique, inscrit au Journal officiel et déposé comme marque à l’Institut Nationale de la Propriété Industrielle, la défense pourrait mettre en avant le fait que « Ensemble ! » n’est pas la dénomination complète de chacun des deux mouvements. En effet, officiellement, il s’agit de « Ensemble ! Mouvement pour une Alternative de Gauche, Écologiste et Solidaire » pour l’un et « Ensemble ! (Pour une majorité présidentielle) » pour l’autre. Mais, selon Me Jean-Louis Peru, « l’un comme l’autre sont connus par les électeurs par le seul mot « Ensemble ! » et leurs noms complets ne figurent pas toujours dans leurs documents ». De plus, une jurisprudence stipule que « le risque de confusion s’apprécie en fonction des ressemblances, et non des différences ».
La décision de justice est attendue dès le vendredi 3 juin. Si elle donne raison au mouvement de gauche, les Macronistes auraient alors 9 jours pour trouver une nouvelle étiquette avant le premier tour des législatives.
Ensembleclémentine autainEmmanuel Macronjustice L'Humanité
La Nupes à l’assaut de la plus vaste circonscription du monde
ActuÉlections Dominique Vidal, ancienne journaliste à l’Humanité, représentera l’espoir à gauche pour la 11 e circonscription des Français de l’étranger.
Marc de Miramon Elle portera les couleurs de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) et sera la seule candidate de gauche au cœur de la plus vaste circonscription des Français de l’étranger. En réussissant l’exploit de chasser la Macronie dans ce scrutin traditionnellement acquis à la droite, Dominique Vidal représenterait la France et ses ressortissants dans 49 pays étalés sur 11 fuseaux horaires, de l’Europe de l’Est jusqu’à Vanuatu, au sud de l’océan Pacifique, lesquels comptent la Russie, l’Ukraine, l’Afghanistan, la Chine, l’Inde, l’Australie ou encore l’Indonésie. « C’est absolument énorme, et les problématiques sont bien entendu très différentes. Nous avons par exemple à la fois une guerre ouverte en Ukraine et de très vives tensions dans la zone Indo-Pacifique, où la France se doit de jouer une partition singulière afin de négocier et calmer les tensions, plutôt que de les exacerber par des ventes d’armes ou des déclarations intempestives », explique cette ancienne reporter de l’Humanité, journal pour lequel elle a arpenté et analysé durant plus de trente ans d’innombrables arcs de crise. « Peu de temps après mon arrivée au sein du service international en 1976, j’ai couvert la révolution iranienne et une partie de la guerre civile au Liban. Par la suite, j’ai été amenée à être la correspondante de l’Huma à Pékin, où je suis restée cinq ans de 1988 à 1993, période qui comprend les événements de Tian’anmen (1989) et une phase importante de développement et d’ouverture. »
De retour en France, la voilà en charge de l’ensemble de l’Asie, de l’Afghanistan à l’Inde en passant par le Pakistan. « J’ai donc pu connaître dès 1996 la ville de Kaboul passée sous la coupe des talibans. J’y suis retournée au printemps 2001 après l’explosion des bouddhas de Bâmiyân, puis dans la foulée des attentats du 11 Septembre, via le Pakistan, un pays où j’ai séjourné plusieurs mois », détaille encore celle qui est aussi spécialiste de l’Inde. « J’ai été amenée à m’y rendre à de très nombreuses reprises au gré d’un processus électoral quasi permanent du fait des difficultés à y mettre en place une coalition gouvernementale. L’extrême pauvreté, le taux d’analphabétisme et surtout la condition des femmes y atteignent des niveaux absolument dramatiques », à l’exception notable de l’État du Kerala, géré par les communistes, rappelle-t-elle. Autant d’expériences qui ont rendu Dominique Vidal « particulièrement sensible aux crises sanitaires ou alimentaires ». « Aucun pays ne peut progresser de manière significative en laissant de larges franges de sa population dans le dénuement le plus total », insiste-t-elle.
La candidate espère sensibiliser les électeurs, appelés à se prononcer dès vendredi via Internet, à ces grands enjeux internationaux, à l’heure où la famine guette et où le changement climatique provoque sécheresses et canicules record, en Inde comme au Pakistan. « Un pays tout seul n’arrivera à rien », conclut-elle, quand de très nombreux Français, à l’instar de ceux installés en Thaïlande, à Hong Kong ou en Russie, se sont laissé séduire, lors de la dernière présidentielle, par le discours du candidat d’extrême droite Éric Zemmour.
Marc de Miramon
Législatives 2022Nupespcf BBC
Formula became not just a stopgap, but a kind of superfood, capable of delivering a kaleidoscope of nutrition
Baby formula has been front-page news in the United States lately, as the closure of one of the nation's largest manufacturing plants due to contamination has sparked a serious shortage. As the US Food and Drug Administration seeks new sources of infant formula abroad, flies in emergency supplies and tries to help get the plant back up and running, parents are struggling to get what they need to feed their babies.
The situation is shocking – for one thing, it raises questions about why anything as essential as formula is vulnerable to the woes of any single manufacturer – and it has many people curious what parents did the in the past, before huge companies made the product that has become a lynchpin in so many lives.
Unfortunately, today's parents are far from the first people in history to have to deal with this problem. The first widely marketed infant formula, called Liebig's Soluble Food for Babies, arrived in the 1860s, but people have been trying to find safe alternatives to breastmilk for millennia.
In the graves of young babies dating from as long as 6,000 years ago, archaeologists have uncovered curious little horn-shaped objects, thought at first to be tools for filling oil lamps. But chemical analyses have revealed that at least some of these were filled not with oil but with the milk of ruminants, like cows or sheep. They seem likely to be the infants' feeding vessels, buried alongside them.
Because the ugly truth is that breastfeeding does not always work – not then, not now. It is a glitchy, evolved system; it’s almost as if our bodies have decided where anything that kills less than 50% of the people involved is good enough to keep going. Some people's bodies don't make enough milk to sustain a child. Some babies are born unable to latch correctly onto the breast. Many women's nipples are not a good match for their babies' mouths – in a tragic episode recorded in the diary of Samuel Pepys, the great diarist of 1660s London, he describes a new mother as having no nipples, perhaps a way of describing what today are called inverted nipples, which can make breastfeeding more difficult. Her baby soon died.
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Before modern medicine, babies died all the time, for all sorts of reasons. But if the baby and the mother could not get enough milk out of the breast, it was often a shortcut to the grave for the infant, because the alternatives were not great. In the early 19th Century, poor hygiene of feeding vessels and unsafe animal milk storage led to the deaths of a third of babies fed by bottle, according to one account.
Sometimes, another lactating woman was available, and for many babies professional "wet nurses" were their saving grace. At various times throughout history, wet nurses – women who breastfeed babies professionally – have existed as a thriving industry of their own, complete with references and medical exams. But once bottles that could be sterilised and rubber nipples were invented, later on in the 19th Century, European and US parents seem to have stepped away from wet nursing as an alternative. Now the feeding vessels could be made safe: it was time, instead, to think about the contents.
Some babies find it easier to feed with bottles, especially since the advent of flexible rubber nipples for bottles (Credit: Paulo Sousa/EyeEm/Getty Images)
Liebig's formula, invented by a German chemist, contained cow's milk, malt flour, wheat flour, and potassium bicarbonate. Around 20 years later, in 1883, there were 27 infant formulas on the market, according to one history. An early analysis found that cow's milk had more protein and fewer carbohydrates than human milk, so many formulations were aimed at watering down cow's milk and adjusting it nutritionally so it was more like breastmilk.
Many people made their own formula at home, however. In fact, in the early 20th Century, doctors were taught to mix formula using milk, water, and sugar, using a calculation of two ounces (56g) of milk, 1/8 ounces of sugar (3g), and three ounces (84g) of water per pound of the baby's body weight a day. As well, evaporated milk formula, based on the stupendous breakthrough of heating milk up to very high temperatures to concentrate it and break down the proteins, was a reasonable way to feed babies, studies found. Today, the formula shortage has prompted some desperate parents in the US to seek out old recipes to make their own formula – but experts strongly advise against it, as the homemade substitutes can be dangerous and result in life-threatening infections or malnutrition.
The balance of carbs and protein was far from the only difference between breastmilk and early versions of formula. Little by little, over the course of the last century, nutritionists, doctors, and researchers have tweaked and altered and fiddled with the makeup of proprietary formulas, like the kinds people use today, in search of ways to make them more like breastmilk.
First came vitamins. Cod liver oil was added, and mixtures of fats from a variety of sources. It took a while for people who were using the easy and cheap option of evaporated milk formula to get interested, but by the 1950s, proprietary formulas like Similac, which had been invented in the 1920s, were starting to gain steam. Formula became not just a stopgap, but a kind of superfood, capable of delivering a kaleidoscope of nutrition.
By the 1970s, proprietary formulas were extremely popular in the US, for a variety of reasons, and breastfeeding rates were in freefall. Rates have since climbed again – 84% of babies born in the US in 2017 were breastfed for some period of time – but formula is here to stay. While a breastmilk replacement might have started out as a food of desperation, having an alternative has radically altered for the better the lives of parents of all kinds.
Modern infant formula is a highly specialised supplement, full of vitamins and minerals needed for growth and development (Credit: Huizeng Hu/Getty Images)
The downsides of a manufactured product for feeding babies include the kind of difficulty parents in the US are now facing. Some years back, parents in China faced another kind of difficulty, when it was revealed that formula manufacturers in that country had knowingly adulterated the product with melamine, which damaged babies' kidneys, to cut costs. The benefits of mass manufacturing of food – standardised, controlled quality – are sometimes counteracted by the vulnerabilities of the system to shutdowns and to greed.
As parents weather this crisis, they might find themselves faced with the kind of advice I got when I gave birth in the first days of the pandemic and there were no stores open or deliveries: if you need formula, the nurse said, do what they used to do, and make your own. Thankfully, I didn't have to hunt down evaporated milk and fumble with fractions of an ounce, only to come up with a potentially dangerous concoction. But it was a reminder that our current setup is a recent one, after all.
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France24 - Monde
Fusillade au Texas : retour du débat sur les armes au cœur d'une Amérique endeuillée
Publié le : 25/05/2022 - 19:18Modifié le : 25/05/2022 - 23:05
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L'auteur de la tuerie à Uvalde, qui a assassiné 19 enfants et deux enseignants avant d'être abattu par la police mardi, était un adolescent de 18 ans en conflit familial, isolé et en décrochage scolaire qui avait annoncé son geste sur Facebook. Le président Joe Biden se rendra au Texas dans les prochains jours.
Le débat sur les armes aux États-Unis est sur toutes les chaînes aux États-Unis. Cette éternelle question s'est à nouveau imposée, mercredi 25 mai, à Uvalde au lendemain de l'effroyable massacre de 19 écoliers dans cette ville texane assommée par le deuil.
Un lycéen en rupture scolaire, Salvador Ramos, 18 ans, y a ouvert le feu au fusil semi-automatique dans une école primaire, abattant également deux enseignants avant d'être tué par les policiers.
Signe de la tension autour du sujet, la conférence de presse du gouverneur républicain du Texas, Greg Abbott, a été interrompue mercredi par son opposant Beto O'Rourke, qui l'a accusé de ne "rien faire" et de ne "rien proposer".
"Vous dites que cela n'était pas prévisible, c'était complètement prévisible à partir du moment où vous avez décidé de ne rien faire", a déclaré cette figure du parti démocrate au Texas.
La veille, le président Joe Biden, qui revenait d'une tournée en Asie lorsque la fusillade s'est produite, avait livré une allocution émue depuis la Maison Blanche, appelant à "transformer la douleur en action". "Quand, pour l'amour de Dieu, allons-nous affronter le lobby des armes ?", avait-il lancé, se disant "écœuré et fatigué" face à la litanie des fusillades en milieu scolaire. Le président américain a indiqué mercredi qu'il se rendra au Texas "dans les prochains jours".
>> À lire : États-Unis : après la fusillade au Texas, la position délicate du gouverneur Greg Abbott
"Horrible cauchemar"
Le débat sur la régulation des armes à feu aux États-Unis tourne pratiquement à vide étant donné l'absence d'espoir d'une adoption par le Congrès d'une loi nationale ambitieuse sur la question.
À Uvalde, une chape de plomb recouvrait mercredi la ville, où les habitants étaient partagés entre deuil, effroi et stupeur au lendemain du massacre.
"On a l'impression qu'un nuage noir plane sur la ville", confiait à l'AFP un habitant, Adolfo Hernandez, dont le neveu se trouvait dans cet établissement plongé dans l'épouvante et le chaos par un tireur de 18 ans, abattu par la police. "On veut se pincer et se réveiller de cet horrible cauchemar", a-t-il ajouté, décrivant une ville "au cœur brisé, dévastée".
Les rues aux alentours de l'école endeuillée étaient bouclées mercredi par les forces de l'ordre, qui ont établi un périmètre de sécurité.
Il n'y avait pas de circulation automobile, très peu de piétons et, hormis la présence de nombreux médias et de dizaines de policiers, un calme lugubre régnait, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Annonce sur Facebook
La veille, à la mi-journée, l'horreur s'est abattue sur cette ville de 16 000 habitants lorsqu'un tireur, identifié comme Salvador Ramos, 18 ans, a commis l'une des pires tueries de ces dernières années aux États-Unis.
Le lycéen, qui a d'abord visé sa grand-mère, grièvement blessée et hospitalisée, s'est ensuite rendu à l'école primaire Robb, près de laquelle il a accidenté sa voiture.
Il avait au préalable annoncé sur Facebook qu'il allait perpétrer cette attaque, a rapporté Greg Abbott.
Salvador Ramos a ainsi successivement publié un message prévenant qu'il allait tirer sur sa grand-mère, puis un autre précisant qu'il l'avait fait. "Le troisième message, sans doute moins de 15 minutes avant d'arriver à l'école, disait : ‘Je vais ouvrir le feu dans une école primaire’", a précisé le gouverneur Abbott lors d'une conférence de presse.
"Maléfique"
Prévenues de l'accident de voiture et du fait qu'il était armé, les forces de l'ordre ont tenté de l'empêcher d'entrer dans l'école mais après un échange de coups de feu, il est parvenu à se barricader dans une salle de classe, a détaillé mercredi matin Chris Olivarez, porte-parole de la police texane, sur la chaîne CNN.
C'est là qu'il a massacré 19 jeunes élèves, âgés d'une dizaine d'années tout au plus, et deux enseignants, et fait 17 blessés en utilisant un fusil d'assaut AR-15, selon le gouverneur, avant d'être abattu par la police.
Le jeune tireur, de nationalité américaine, s'était tout récemment acheté deux fusils d'assaut et 375 cartouches, en plusieurs fois juste après son 18e anniversaire.
Le fusil AR-15, arme extrêmement létale, est funestement connu pour avoir déjà été utilisé dans d'autres fusillades aux lourds bilans, comme la tuerie en 2018 dans un lycée de Parkland en Floride (17 morts, dont une majorité d'adolescents).
Un ancien ami, Santos Valdez, a confié au Washington Post que Salvador Ramos avait été harcelé enfant à cause d'un défaut d'élocution, et qu'il s'était un jour entaillé le visage "juste pour s'amuser".
"Nulle part ailleurs"
Le quartier de l'école primaire Robb est habité par une classe moyenne modeste d'Américains qui vivent dans des petites maisons simples, en bois et à un étage, dotées d'un petit jardin où l'on voit parfois une balançoire ou un barbecue.
L'école Robb restera fermée jusqu'aux congés d'été, par ordre des autorités scolaires.
Plus de 500 enfants, dont près de 90 % d'origine hispanique, étudiaient dans cet établissement pendant l'année scolaire 2020-2021, selon des données de l'État.
La ville d'Uvalde a indiqué recueillir des dons pour aider à financer les dépenses médicales des familles de victimes.
Les écoles américaines sont régulièrement frappées par ces drames, comme celui de l'école primaire de Sandy Hook, survenu en 2012 dans le Connecticut, où un déséquilibré âgé de 20 ans avait tué 26 personnes, dont vingt enfants âgés de 6 et 7 ans, avant de se suicider.
"Cela n'arrive que dans ce pays, et nulle part ailleurs. Dans aucun autre pays, les enfants vont à l'école en pensant qu'ils pourraient se faire tirer dessus", s'est ému mardi le sénateur démocrate de cet État du nord-est des États-Unis, Chris Murphy, qui a "supplié" ses collègues élus d'agir.
Avec AFP
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États-Unis : un tireur tue 19 enfants et deux adultes dans une école du Texas
L'Humanité
La gauche propose un « choc de démocratie » pour réécrire les traités
ActuDans son programme, la Nupes entend clairement installer un rapport de forces au sein de l’UE afin d’en changer les règles en profondeur, en matière économique, sociale et environnementale.
Diego Chauvet« Il faudra réformer nos textes, c’est évident. L’une des voix de cette réforme est la convocation d’une convention de révision des traités. C’est une proposition du Parlement européen et je l’approuve. » Le 9 mai, devant le Parlement européen, Emmanuel Macron semblait déterminé à changer les traités européens. Mais dans quel but ? Avant tout, celui de changer les règles de prise de décision au sein de l’Union européenne, soit notamment de mettre fin à la règle de l’unanimité qui impose l’approbation de tous les États membres. En termes de contenu politique, cette détermination s’arrête là : il prévoit, a-t-il annoncé lors de la campagne présidentielle, un retour en 2027 dans les clous des 3 % de déficit imposés par les traités, obligation suspendue depuis la crise du Covid. En 2017, le président de la République avait déjà fait une déclaration d’intention similaire à la Sorbonne, restée lettre morte.
Ses adversaires de la Nupes, eux, ne comptent pas en rester là. La coalition veut changer le contenu des politiques européennes en réécrivant les traités. Son programme assure ainsi vouloir modifier les règles « incompatibles avec (son) ambition sociale et écologique ». Elle compte ainsi elle aussi négocier mais pour obtenir de nouvelles règles harmonisant « par le haut les droits sociaux et les salaires minimums européens afin de lutter contre le dumping social ». Mais aussi « mettre fin au pacte de stabilité et de croissance, et abroger les règles budgétaires des 3 % de déficit et des 60 % de dette ». Exit également « l’unanimité en matière fiscale pour supprimer le droit de veto des paradis fiscaux ». En matière environnementale, les objectifs de cette UE réorientée seraient « de réduire de 65 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 ». Le rôle de la Banque centrale européenne est également dans le viseur de la gauche française. Le programme de la Nupes prévoit de « modifier les missions et les statuts de la BCE pour lui permettre de prêter directement aux États et la placer sous contrôle démocratique ». Le but ? « En faire un outil politique au service de l’intérêt général avec des objectifs écologiques et sociaux et non plus uniquement sur l’inflation ». La BCE pourrait ainsi être en mesure de racheter une partie de la dette publique, au-delà du programme d’urgence lié au Covid.
Pour y parvenir, la gauche française aspire à créer « un espace de négociation, d’équilibre des pouvoirs, de coopérations à géométrie variable » en convoquant une convention pour la réécriture des traités qu’elle qualifie de « choc de démocratie ». Y seraient associés les « forces vives et les mouvements populaires du continent », en même temps que les parlements nationaux et européen. Les partis ayant signé l’accord de coalition souhaitent en effet construire « des alliances et des convergences avec les forces politiques qui partagent ces objectifs et la société civile en Europe ». Au sein de l’UE, le rapport de forces passerait également par les « coopérations renforcées » à plusieurs, mais aussi avec des États tiers qui le souhaitent, notamment en matière fiscale et environnementale.
Diego Chauvet
Union européennetraités européensNupes France24 - Monde
Afghanistan : l'organisation État islamique revendique quatre attentats à la bombe
Publié le : 26/05/2022 - 00:15Modifié le : 26/05/2022 - 07:53
FRANCE 24
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Au moins 16 personnes ont été tuées mercredi en Afghanistan dans quatre attentats à la bombe. L'organisation État islamique a revendiqué ces attaques, qui constituent un défi sécuritaire pour les Taliban.
Au moins 16 personnes ont été tuées mercredi 25 mai, en Afghanistan dans quatre attentats à la bombe : trois contre des minibus à Mazar-e-Sharif (Nord), revendiqués par l'organisation État islamique (OEI) et un contre une mosquée dans la capitale Kaboul, selon les autorités.
À Mazar-e-Sharif, la grande ville du nord, "les bombes ont été placées à bord de trois minibus dans différents quartiers de la ville", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la police provinciale de Balkh, Asif Waziri. Au moins dix personnes sont mortes et une quinzaine d'autres ont été blessées, selon la police et les services de santé.
L'OEI a revendiqué ces attaques dans la soirée. "Les soldats du califat ont fait exploser deux bombes placées sur deux bus […] et une troisième bombe sur un troisième bus", a indiqué l'OEI via ses chaînes Telegram.
À Kaboul, un autre attentat à la bombe a visé dans la soirée une mosquée, tuant au moins deux personnes et en blessant dix autres ; la bombe avait été placée à l'intérieur d'un ventilateur dans la mosquée, a indiqué le ministère de l'Intérieur.
Un défi sécuritaire pour les Taliban
Le nombre d'attentats a diminué dans le pays depuis que les Taliban ont pris le pouvoir en août, mais une série d'attaques meurtrières à la bombe, dans lesquelles des dizaines de personnes ont trouvé la mort, a frappé le pays fin avril, pendant le mois saint du ramadan. Certaines des attaques revendiquées par le organisation jihadiste État islamique, avaient visé en particulier la minorité chiite hazara, considérée comme hérétique par l'OEI.
Le 28 avril, déjà à Mazar-i-Sharif, des attentats à la bombe, revendiqués par l'OEI, contre deux minibus transportant des passagers chiites, avaient fait neuf morts.
Le 21 avril, une mosquée chiite de cette ville avait aussi été la cible d'une bombe. Au moins 12 personnes avaient été tuées et 58 blessées, et là encore l'OEI avait revendiqué l'attaque.
Le lendemain, au moins 36 personnes, dont des enfants, avaient trouvé la mort à Kunduz (nord-est) dans un autre attentat à la bombe contre une mosquée sunnite, fréquentée par des soufis, pendant la prière du vendredi.
À Kaboul, dix personnes avaient été tuées le 29 avril lors d'une explosion dans une mosquée sunnite, après la prière du vendredi.
Les Taliban tentent de minimiser la menace de l'organisation État islamique-Khorasan (OEI-K), la branche régionale de l'OEI, et mènent une lutte sans pitié contre le groupe, qu'ils combattent depuis des années.
Ils ont multiplié les raids, notamment dans la province orientale de Nangarhar, et arrêté des centaines d'hommes accusés d'en faire partie.
Ils assurent depuis quelques mois avoir vaincu l'OEI-K, mais les analystes estiment que le groupe extrémiste constitue toujours le principal défi sécuritaire pour le nouveau pouvoir afghan.
Avec AFP
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BBC
Whenever I cook, it brings back memories of spending time in the kitchen with my grandmother
When Elizabeth Ng was seven, her hideout wasn't the local playground or her bedroom, but the kitchen tucked at the back of a single-storey timber house in a beachside kampong (village) facing the Malacca Strait.
Ng grew up in Malacca, Malaysia, and was raised by her maternal grandmother, living with her four siblings and 15 cousins while her parents travelled around Southeast Asia as salespeople. After school ended for the day, she would go home, finish her homework and be beckoned into the kitchen with the other girls. The tasks were menial but had to be handled delicately, like carefully slicing fresh makrut lime leaves or dodging splashes of burning gravy or syrup while stirring a pot of curry or pineapple jam over a flame.
Peranakan cooking, a Southeast Asian cuisine with multicultural roots, created and popularised by nyonyas (Peranakan women), is often labour-intensive and time-consuming. Sometimes it takes several days to prepare one dish. Take ayam buah keluak (chicken and black nuts stew) for instance. The buah keluak, a nut native to Malaysian and Indonesian mangroves, has to be soaked in water for three to five days, changing the water every day, before extracting the black paste inside the nuts.
The women in Ng's family would also clean and cut whole fresh chickens, and use a mortar and pestle to pound ingredients such as turmeric, lemongrass and shallots to make a rempah (spice paste). But Ng enjoyed the work, even when her grandmother chided her if there was a burnt smell coming from the pot. "I learnt to be meticulous and patient," Ng said.
Dishes like ayam buah keluak (chicken and black nuts stew) take several days to prepare (Credit: PixHound/Getty Images)
Her grandmother had mastered cooking under Ng's great-grandmother, who had learned from her great-great-grandmother. "It was always mothers," Ng said.
Now living in Singapore, Ng is passing on the secrets of her family recipes. "Whenever I cook, it brings back memories of spending time in the kitchen with my grandmother." On weekends, the financial services executive holds classes at her home, teaching eager adults how to make appetisers, gravies, dips, desserts and snacks, from the aromatic nasi ulam (a rice salad with mixed herbs) to a melt-in-your-mouth kueh salat (a cake made with glutinous rice and pandan custard).
Peranakan food is known to be colourful and chockfull of local herbs and spices that give the eye-catching dishes their complex flavours. They can be spicy, salty and slightly sweet at the same time, like babi pongteh (pork braised with fermented soybean gravy); or sour, spicy and bursting with umami such as ikan asam pedas (spicy tamarind fish). Since most dishes require the ingredients to stew for long periods of time, all their flavours are released into the gravies, creating a tasty, indulgent mixture you can pour over rice or noodles, or dip your bread into.
Elizabeth Ng learned to cook Peranakan food from her grandmother and now teaches classes in her Singapore home (Credit: Rachel Phua)
Desserts come in vivid shades of green, brown, yellow and blue – all dyed naturally using ingredients such as pandan leaves, gula melaka (palm sugar), turmeric and blue pea. For example, when making apom berkuah (rice flour pancakes), a few drops of blue pea tea are added to the batter and swirled to give each pancake a pretty blue spiral.
Unique to Malaysia, Singapore and Indonesia, Peranakan food originated around the 15th Century. It is often considered one of Southeast Asia's first fusion cuisines, mixing Malay, Chinese, European and Indian influences.
Men from South India, China and Europe – many of them single – had sailed to Southeast Asia in search of riches from sea trade. Some of them settled in the port cities of Malacca, Penang and Singapore along the Malay Archipelago, and started families with the local Southeast Asian women. Descendants of these blended families were called Peranakan, which means "local born".
Under a patriarchal system, the women were in charge of the home. They cooked in a style they had learned from their Malay and Indonesian mothers: lots of stews and curries cooked in a plethora of local herbs and aromatics – lemongrass, blue ginger, pandan leaves, to name a few – which helped to preserve the food in a tropical climate without refrigeration, said Lee Geok Boi, author of In A Straits-Born Kitchen and other cookbooks.
Peranakan desserts come in vivid shades of green, brown, yellow and blue (pictured: pulut tai tai) (Credit: MielPhotos2008/Getty Images)
But they blended their food and cooking styles with ingredients introduced through trade. South Indian traders brought spices like coriander and cumin; while chillies were brought by the Portuguese after they captured Malacca in 1511. And some Malay-style dishes were tweaked to include pork (which the local Muslims would not eat) and Chinese ingredients that travelled well, such as pickled vegetables, dried mushrooms and shrimp, taucheo (fermented soybean paste) and soy sauce.
"The local wives transformed [traditionally Chinese] dishes into babi pongteh [braised pork stew] and mah mee [stir-fried seafood noodles], which were more robust and varied than the original Fujian [a province in south-eastern China] dishes," said Violet Oon, a Peranakan chef who runs several eponymous restaurants in Singapore such as National Kitchen by Violet Oon Singapore and Violet Oon Singapore at Jewel.
Peranakan culture reached its zenith in the late 19th and early 20th Centuries before the Great Depression and World War 2. The British had colonised what was then called Malaya, and the Peranakans became a bridge between the colonial settlers and newer immigrants from countries like China and India. The Peranakan community learned English, embraced Christianity and amassed wealth as bureaucrats and business owners.
Lee Geok Boi holding her recipe book, In a Straits-Born Kitchen (Credit: Rachel Phua)
Many elite Peranakan families employed servants. With more spare time, the wives were able to cook and experiment in the kitchen. "It was the combination of innovation, wealth and openness that led to an amazing fusion cuisine," said Dr Lee Su Kim, a sixth generation nyonya who has written fiction and nonfiction books about Peranakan culture.
It was the combination of innovation, wealth and openness that led to an amazing fusion cuisine
Though Peranakan girls were among the first females to be educated during this period, domestic skills like cooking were still an essential part of their upbringing – it was a matter of pride that they learned to cook in preparation for marriage.
Oon said mothers of young men of marriageable age would visit friends who had daughters around the same age to hear the sound of the girls pounding spices in the kitchen with their mortar and pestle. If her pounding sounded correct, the girl was believed to be able to cook well.
Peranakan dishes like ikan asam pedas (spicy tamarind fish) can be sour, spicy and bursting with umami (Credit: i'am/Getty Images)
"It's not just about taste, but also colour, variety and finesse in presentation," said Lee Su Kim. Kueh (cake) had to be carefully cut into small diamond shapes with a serrated knife, displayed neatly on fine porcelain, when guests came, for example.
After World War 2, the idea that women had to be domestic goddesses gradually faded away. A growing embrace of feminism meant that some younger women deliberately avoided the kitchen.
Oon, for example, said her mother, a secretary, never learned to cook until much later in life. "It was like a badge of honour for my mother to say that she could not even boil an egg," she said. But as a teenager, worried she wouldn't be able to taste her favourite dishes when her aunts got older or passed on, Oon decided to learn to cook the Peranakan dishes she loved as a child.
But not all women snubbed cooking. In fact, it was women who popularised the cuisine among the masses. Some Peranakan women taught cooking classes between the 1950s and '80s to earn money. Before that, in the 1930s, Peranakan recipes began to appear in cookbooks, said Geok Boi. In 1931, The YWCA of Malaya Cookery Book was the first local cookbook to be published and featured several Peranakan recipes like pork sambal (spicy pork), hati babi bungkus (pig liver balls) and vindaloo (spicy meat curry), alongside other recipes.
Violet Oon's aunts sharing a plate of hati babi bungkus (fried liver balls) (Credit: Violet Oon/A Singapore Family Cookbook)
The first cookbook to label itself Peranakan was Mrs Lee's Cookbook: Nonya Recipes and Other Favourite Recipes. It was self-published in 1974 by Chua Jim Neo (also known as Mrs Lee Chin Koon after she married), the mother of Singapore's first prime minister Lee Kuan Yew. Another cookbook that popularised Peranakan cooking was My Favourite Recipes by Ellice Handy, a science teacher who had it published in 1952 to raise funds for the Methodist Girls' School in Singapore, where she taught. The book is still in print.
As a Peranakan and a woman, it gives me ultimate pleasure to be still performing the duties of pleasuring the taste buds
Today, women across the Malay archipelago are showcasing their talent and skill in well-known Peranakan restaurants, from Nancy Goh's Nancy's Kitchen, a stalwart in Malacca since 1999, to Annette Tan, who spearheads Peranakan private dining venue Fatfuku.
"As a Peranakan and a woman, it gives me ultimate pleasure to be still performing the duties of pleasuring the taste buds," Oon said. "For a woman – cooking food is not only about deliciousness... food is the very essence of providing life."
Nasi kerabu (a type of nasi ulam with blue rice) is an aromatic Peranakan dish (Credit: simon2579/Getty Images)
Nevertheless, being able to cook Peranakan food is no longer an identity marker for women. Many babas, or Peranakan men, are also cooking it and some of them helm restaurants today, such as Malcolm Lee and his one Michelin-starred restaurant Candlenut in Singapore, and MasterChef Singapore judge Damian D'Silva, who runs Rempapa also in the city.
Six-hundred years on, Peranakan continues to endure and evolve. Whether served in restaurants or in the home, for modern-day Peranakans, the delicious recipes passed down over generations are a reminder of their rich, intricate heritage and the connection they have over family meals.
"It's such a beautiful and unique part of the culture you don't want to lose," said Lee Su Kim.
BBC.com's World's Table "smashes the kitchen ceiling" and changes the way the world thinks about food, through the past, present and future.
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France24 - Monde
Ukraine : les combats se rapprochent de Severodonetsk, selon le gouverneur
Publié le : 25/05/2022 - 06:45Modifié le : 26/05/2022 - 09:52
FRANCE 24
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Accentuant sa pression sur la Russie, les États-Unis ont décidé de mettre fin, à partir de mercredi, à une exemption permettant à Moscou de payer ses dettes en dollar. De son côté, l'Union européenne discute toujours d'un embargo sur le pétrole russe, qui requiert l'unanimité des pays membres. Sur le terrain, les combats se rapprochent de la ville de Severodonetsk.
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00 h 56 : à Davos, l'Ukraine réclame plus d'armes lourdes
L'Ukraine a grandement besoin d'unités mobiles capables d'envoyer plusieurs roquettes simultanément, pour avoir des armes égales face à la puissance de feu de la Russie, a insisté mercredi à Davos le ministre ukrainien des Affaires étrangères. "La bataille pour le Donbass ressemble beaucoup aux batailles de la deuxième guerre mondiale", a indiqué Dmytro Kuleba aux journalistes. Il a expliqué que "certains villages et villes n'exist[ai]ent plus" dans cette région de l'Ukraine, qui essuie ces derniers jours des bombardements intensifs. "Ils ont été réduits en ruines par les tirs d'artillerie russe, par des systèmes russes de lancement de multiples roquettes."
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23 h 21 : Kiev remercie Paris de soigner des "blessés de guerre ukrainiens"
Lors d'un échange téléphonique avec son nouvel homologue français Sébastien Lecornu, le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiy Reznikov, a remercié la France d'accueillir "des blessés de guerre ukrainiens au sein de ses hôpitaux, et notamment au sein des hôpitaux des armées", selon un communiqué publié mercredi soir par le ministère français des Armées.
Deux premiers militaires ukrainiens ont été accueillis à l'hôpital militaire de Percy, à Clamart, en région parisienne, a précisé à l'AFP le cabinet du ministre français.
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22 h 47 : entretien entre Macron et Erdogan prévu ce jeudi
Le président français Emmanuel Macron s'entretiendra jeudi par téléphone avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, qui menace de mettre son veto à l'entrée de la Finlande et de la Suède dans l'Otan, en pleine crise ukrainienne.
Ankara a prévenu mercredi qu'elle ne donnerait pas son accord à l'adhésion de la Suède et de la Finlande sans avoir obtenu de "mesures concrètes" de leur part concernant ses préoccupations sécuritaires, après avoir reçu les délégations de diplomates de ces deux pays.
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17 h 23 : la procédure spéciale russe pour l'octroi de passeports est "une violation flagrante" de l'intégrité territoriale ukrainienne, selon Kiev
"L'octroi forcé de passeports aux Ukrainiens à Kherson et Zaporijia est une nouvelle preuve de l'objectif criminel de la guerre de la Russie contre l'Ukraine", a déclaré dans un communiqué le ministère ukrainien des Affaires étrangères.
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16 h 30 : Vladimir Poutine rencontre pour la première fois des soldats russes blessés en Ukraine
Selon des images diffusées à la télévision russe, le président russe, vêtu d'une blouse blanche, a échangé avec plusieurs militaires, s'intéressant à leurs villes d'origine et leur situation familiale. Les militaires se tenaient debout près de leurs lits et leurs blessures n'étaient pas apparentes.
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16 h 07 : Kiev dénonce le "chantage" russe sur la levée des sanctions
Alors que Moscou demande de lever les sanctions visant la Russie pour éviter une crise alimentaire mondiale, Kiev dénonce "un chantage manifeste". "On ne peut pas trouver un meilleur exemple de chantage dans les relations internationales. Si quelqu'un l'accepte, alors cette personne a un problème", a déclaré le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, qui s'exprimait lors du forum économique de Davos.
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15 h 08 : les combats se rapprochent de Severodonetsk, situation "très difficile"
Les combats avec les forces russes ont atteint la périphérie de Severodonetsk, ville de l'Est de l'Ukraine où la situation est "très difficile", a annoncé le gouverneur de la région. "Les troupes russes ont avancé pour être si proches qu'elles peuvent tirer au mortier" sur Severodonetsk, a indiqué sur Telegram Serguiï Gaïdaï, ajoutant que la ville "est tout simplement en train d'être détruite".
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14 h 21 : "Les crimes de guerre ont été répétés sur le territoire"
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13 h 10 : la guerre affectera durablement la sécurité autour de la Baltique
L'invasion russe de l'Ukraine aura un "impact négatif à long terme" sur la sécurité régionale autour de la mer Baltique, ont affirmé mercredi les chefs de la diplomatie des États riverains réunis pour la première fois depuis neuf ans, sans la Russie.
Les réunions ministérielles du Conseil des États de la mer Baltique, une instance de coopération régionale, avaient été suspendues après l'annexion russe de la Crimée en 2014 et le soutien apporté par Moscou aux séparatistes de l'est de l'Ukraine. Rompant avec cette longue pause, les chefs de la diplomatie des dix pays (Allemagne, Norvège, Suède, Danemark, Finlande, Islande, Pologne, Estonie, Lituanie, Lettonie) se sont retrouvés mardi et mercredi à Kristiansand (sud de la Norvège), en présence également du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell.
"L'agression russe est totalement incompatible avec le modèle coopératif régissant les relations internationales dans la région de la mer Baltique, a un impact négatif à long terme sur la sécurité régionale et est contraire à l'ordre international fondé sur des règles", ont affirmé les participants dans une déclaration commune. "Les relations du Conseil avec la Russie et la Biélorussie (État observateur, NDLR) resteront rompues jusqu'à ce que la coopération soit redevenue possible dans le cadre des principes fondamentaux du droit international", ont-ils ajouté.
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10 h 40 : Moscou envisagera un échange de prisonniers avec Kiev après un procès
La Russie examinera la question d'un échange de prisonniers avec l'Ukraine une fois que les détenus ukrainiens auront été jugés, a indiqué mercredi le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Andreï Roudenko, cité par les agences russes. "Nous examinerons tout cela après que ceux qui se sont rendus auront été jugés, qu'un verdict aura été prononcé", a-t-il déclaré. "Avant cela, les discussions sur un échange sont prématurées", a-t-il ajouté.
La semaine dernière, les derniers défenseurs ukrainiens de la ville stratégique de Marioupol retranchés dans l'aciérie Azovstal se sont rendus. Selon le ministère russe de la Défense, près de 4 000 soldats y ont été capturés. Les autorités ukrainiennes veulent organiser un échange de prisonniers de guerre, mais les autorités russes ont indiqué à maintes reprises qu'elles considéraient au moins une partie d'entre eux, appartenant au régiment Azov, non pas comme des militaires mais comme des combattants néonazis coupables de crimes de guerre.
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9 h 54 : la Russie demande la levée des sanctions pour éviter une crise alimentaire mondiale
Un haut diplomate russe a exigé la levée des sanctions visant Moscou comme condition pour éviter une crise alimentaire mondiale, du fait du blocage des exportations de céréales ukrainiennes depuis le début de l'offensive du Kremlin. "La résolution du problème alimentaire passe par une approche collective, impliquant notamment la levée des sanctions qui ont été instaurées contre les exportations russes et les transactions financières", a déclaré un ministre adjoint des Affaires étrangères, Andreï Roudenko, cité par les agences de presse russes.
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9 h 33 : Volodymyr Zelensky dénonce à Davos un manque d'"unité" des pays occidentaux
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé mercredi un manque d'"unité" des pays occidentaux face à la guerre en Ukraine. "Ma question est : y a-t-il unité en pratique (dans l'Occident, NDLR) ? Je ne la vois pas", a-t-il regretté lors d'une prise de parole en visioconférence au forum économique de Davos en Suisse, affirmant avoir "besoin du soutien d'une Europe unie".
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9 h 14 : Volodymyr Zelensky présente ses condoléances aux proches et familles de victimes de la tuerie au Texas
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a présenté mercredi ses condoléances aux proches et familles de victimes de la tuerie dans une école au Texas, estimant qu'il est "terrible d'avoir des victimes de tireurs en temps de paix". "Je veux présenter mes condoléances à tous les proches et familles des enfants qui ont été tués dans la terrible fusillade d'une école au Texas", a affirmé le dirigeant en préambule d'une prise de parole au cours d'un petit-déjeuner organisé par l'Ukraine à Davos.
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8 h 38 : le gouvernement britannique autorise la vente du club de football de Chelsea
Le gouvernement britannique a autorisé le rachat du club de football de Chelsea, propriété de l'oligarque russe Roman Abramovitch depuis 2003. "Le gouvernement a délivré une licence autorisant la vente du Chelsea FC. Compte tenu des sanctions que nous avons imposées aux personnes liées à (Vladimir) Poutine et à l'invasion sanglante de l'Ukraine, l'avenir à long terme du club ne peut être assuré que par un nouveau propriétaire", a tweeté la ministre britannique de la Culture, des Médias et des Sports, Nadine Dorries.
La Premier League avait approuvé mardi le rachat de Chelsea par le groupe mené par l'homme d'affaires américain Todd Boehly. Ce consortium avait formulé le 7 mai dernier une offre de 4,25 milliards de livres (4,97 milliards d'euros) pour la reprise du club londonien.
Le milliardaire russe Roman Abramovitch avait racheté les "Blues" en 2003 pour 140 millions de livres. Grâce à la manne financière de l'oligarque proche du Kremlin, Chelsea, jusque-là un second couteau du football anglais, s'était soudainement transformé en un acteur majeur sur le plan national et européen, cumulant notamment cinq titres en Premier League et deux Ligues des champions (2012, 2021).
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6 h 02 : Moscou ne peut plus rembourser sa dette en dollars, décide Washington
Les États-Unis ont décidé de mettre fin, à partir de 0 h 01 mercredi (heure de Washington, soit 6 h 01 à Paris), à une exemption permettant à Moscou de payer ses dettes en dollars, a annoncé le Trésor américain. Cette décision pourrait précipiter la Russie, qui a une douzaine de paiements à honorer d'ici la fin de l'année, dans le défaut de paiement.
L'Union européenne veut, elle aussi, aller plus loin dans les sanctions. Ses membres discutent toujours d'un embargo sur le pétrole russe, qui requiert l'unanimité des pays membres. L'Allemagne et la France ont jugé possible d'y parvenir dans les prochains jours, mais le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, a jugé cette perspective "très improbable" dans l'immédiat.
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4 h 13 : la résilience dans la région bombardée de Donetsk
Le ministère ukrainien de la Défense a évoqué d'intenses combats dans les environs de Bakhmout, dans la région de Donetsk, dont la chute donnerait aux Russes le contrôle d'un carrefour important pour l'effort de guerre ukrainien. Les habitants rechignent à fuir malgré les risques. C'est le cas de Maria, dont la cuisine a été bombardée.
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2 h 42 : la Suisse va organiser une conférence de reconstruction de l'Ukraine les 4 et 5 juillet
Une conférence de reconstruction de l'Ukraine se tiendra les 4 et 5 juillet en Suisse afin de mobiliser des fonds pour le pays frappé par des destructions massives depuis l'invasion russe, a annoncé Ignazio Cassis, le président suisse, à Davos.
Les détails sur les futurs participants sont pour l'instant inconnus – une invitation a été adressée à environ 40 dirigeants –, mais la conférence devrait aborder notamment la question des contributions annoncées et à venir de la Banque mondiale, de l'OCDE et de l'Union européenne, a indiqué le président suisse. Il a, par ailleurs, précisé que le président ukrainien Volodymyr Zelensky y participera, sans détailler sous quelle forme.
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0 h 09 : Volodymyr Zelensky évoque une situation "extrêmement difficile" dans le Donbass
"La situation dans le Donbass est extrêmement difficile", a répété le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans sa vidéo quotidienne. "En fait, toutes les forces que l'armée russe a encore ont été jetées là pour l'offensive" car ils "veulent tout détruire". De fait, Moscou concentre sa puissance de feu sur la région de Louhansk, cherchant notamment à cerner la ville de Severodonetsk.
"La ligne de vie devient de plus en plus fragile", les convois de ravitaillement ne passent plus, précise notre envoyée spéciale en Ukraine Gwendoline Debono.
Avec AFP et Reuters
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DÉCRYPTAGE
Déclin démographique en Russie : "Poutine n’a pas d'autre issue que de gagner" en Ukraine
ANALYSE
Annexés, indépendants ou ukrainiens : quel avenir pour les territoires occupés par la Russie ?
LE FIL DU 24 MAI
Ukraine : la situation dans la région de Louhansk "empire d'heure en heure"
BBC
SANS TITRE
Claire Denis is one of the most beloved filmmakers in international art-house cinema, but in a career that has stretched across three decades, her films haven't crossed over to a mainstream English-speaking audience. The closest she got up until now was with High Life in 2018, a science-fiction horror drama starring Robert Pattinson and Juliette Binoche. Now she is at the Cannes Film Festival with The Stars at Noon, which would appear, at first glance, to be even closer to a commercial genre movie. Adapted from the acclaimed novel by Denis Johnson, this is a romantic thriller set in the tropics, with two hot young Hollywood stars, Margaret Qualley and Joe Alwyn, an undercurrent of danger, and so many torrid sex scenes that it's quite a surprise when the actors have their clothes on.
More like this: – A dystopia where 'surgery is sex' – Four stars for Decision to Leave – The grossest film of 2022?
Johnson's novel was set in Nicaragua in 1984. The film version is set in the present day, with Covid tests and face masks in abundance, but Denis is deliberately vague about whether the characters are in Nicaragua or some other Central American country. Indeed, she's deliberately vague about most things. Qualley plays Trish, who was once an idealistic campaigning journalist, but now seems to be stuck in this cesspool (her words) with no job, no purpose, and no money except for what she gets by sleeping with various militia officers and government ministers. Her home is a motel on the crumbling outskirts of a city with a shortage of luxury goods, but no shortage of armed soldiers on every corner. "I'm going home tomorrow," she declares, "or the day after". You get the feeling that she's been saying that for a long time.
One night in the Inter-Continental Hotel bar, she spots Alwyn's character, Daniel, a brooding loner who claims to be working for an oil company, but keeps a gun stashed in his hotel bathroom. He wears a white suit which is obviously going to get a lot more stained and crumpled as the film goes on. Both Qualley and Alwyn are a little too fresh-faced and youthful to be the jaded, well-travelled lost souls they're supposed to be, but Qualley throws herself into the role with firecracker energy, and the gravel-voiced, chain-smoking Alwyn does a serviceable audition to be the next James Bond.
The day after they've spent the night together in his hotel room, she spots him again, this time having a breakfast meeting with a businessman (Danny Ramirez). Or is he? Trish works out that the other man is a Costa-Rican policeman, and that he's planning to arrest Daniel at the very least. The lovers have to get out of the country as quickly and quietly as possible, and so they immediately spring into action. Well, no, not really. What they actually do is go back to her motel room for lots of sweaty sex, popping out on occasion to knock back industrial quantities of booze. Take the title of Denis' much-loved 2008 drama, 35 Shots of Rum, add an equivalent amount of beer, and you'll have some idea of how much alcohol they get through.
The Stars at Noon
Directed by: Claire Denis
Starring: Margaret Qualley, Joe Alwyn, Danny Ramirez
Length: 2 hours 15 minutes
The characters' willingness to indulge in rest and recuperation – or, perhaps, their desperate, fatalistic need to do so – is typical of a film that has the nail-biting plot of a politically-charged conspiracy thriller, but which is much more concerned with atmosphere than activity. There are scenes in which the fugitives have to hotwire cars and wrongfoot their pursuers. There are shootings, assassinations and an over-friendly US "consultant" (Benny Safdie) who clearly works for the CIA. But over the course of two-and-a-quarter hours, Denis's beguiling, immersive film drifts here and there, as if its strength has been sapped by the steamy tropical heat.
There is plenty of time to admire the ominous city streets and the lush countryside, and to appreciate the cool, jazzy score by the Tindersticks. There is also plenty of time to try and work out what on Earth is going on. The characters keep making gnomic, ironic comments, but it's almost impossible to tell what they mean or who they are. They hardly ever explain what's happening, and when they do explain it, you're left more confused than you were when they started.
Maybe the film won't be a crossover hit, then. Partly because the characters look so healthily pretty, and partly because the mood is so woozy, The Stars at Noon feels more like a stylish pastiche of a Graham Greene novel than the story of real people battling their way out of a difficult, potentially deadly situation. It's beautifully made, but to enjoy it you have to relax, and let it wash over you. Just be careful not to treat it as part of a drinking game. Anyone who attempts to match the protagonists' alcohol intake will be hospitalised before the halfway mark…
★★★★☆
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Davos 2022: 'Europe wrongly relied on Russian gas for years,' IEA chief says
Issued on: 26/05/2022 - 13:21
Kate MOODY
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As the World Economic Forum in Davos draws to a close, Business Editor Kate Moody gives us an update on the final day's agenda. The war in Ukraine and global food and energy security dominated discussions throughout the event. The head of the International Energy Agency (IEA), Fatih Birol, has told FRANCE 24 that it will be very difficult for Europe to move away from Russian gas because of its over-reliance on the country's supplies over the years.
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
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If you try to drag people back to the office because that's the only way you've known how to work, the risk is that some of the best employees will leave - Prithwiraj Choudhury
The newfound flexibility many workers experienced amid the pandemic has made an indelible mark. The ability to better balance work and life as well as ditch the commute has been a hugely positive side effect of a chaotic time – and now, millions of employees refuse to go back.
Consequently, demand for jobs that offer at least some element of remote working has soared. According to LinkedIn data shared with BBC Worklife, in March 2020, UK paid remote jobs (1.18%) on LinkedIn attracted 1.28% of all job applications; by March 2022, UK paid remote jobs on LinkedIn (13.31%) attracted more than a fifth of all job applications (22.92%). It’s a similar story across much of western Europe and the US.
But in the last few months, workers’ search for remote roles has become more urgent.
In the US, 50% of all job applications submitted via LinkedIn in February 2022 were for positions that offered some home-working – marking the first time that remote jobs had attracted the majority of applications. In April, when Airbnb announced its new ‘Live and Work Anywhere’ policy, allowing almost all staff to work from anywhere in the country where they’re based without any salary change, the home-rentals platform saw a deluge of interest from job seekers: 800,000 visits to its careers page in the week after the announcement.
Huge global brands aren’t the only ones noticing this increased demand. At UK marketing agency Punch! – which made the decision to stay remote even after pandemic restrictions had lifted – talent manager Emma Hollands has observed a recent surge in applications for remote roles as offices continue to open. “Many of these applicants have highlighted the option of working remotely with us as a key reason for applying,” she says. “In fact, the desire for remote work has proved so popular that we edited our job descriptions on all of our adverts to ensure this particular benefit was front and centre.”
Fuelling this uptick in demand is growing alarm that remote working opportunities might be reduced in the future – likely linked to the ‘back to office’ rhetoric from leaders across many sectors.
“We’re certainly starting to see some anxiety amongst candidates surrounding remote working, and this has in part been driven by comments from high-profile figures such as [billionaire businessman] Alan Sugar and [UK Cabinet minister] Jacob Rees-Mogg suggesting that it’s time for people to head back to the office,” says Phil Burch, procurement business manager for Birmingham, UK-based Gleeson Recruitment Group.
Are people right to be worried? Is the ‘Great Remote Work window’ open as wide as it’s going to get – and is it about to start closing?
‘Battle spirit’
In the short-term, yes.
“Remote work as it is currently will disappear,” believes Chris Preston, the founder and director of Hampshire, UK-based The Culture Builders, which works with companies on improving their culture and performance. “We will see more people being brought back into the office."
It’s an inevitability for some organisations, he believes. “The pandemic way of working during lockdown was never sustainable. Most people really enjoyed it. But we were in a battle spirit, all focused on surviving and keeping the lights on.”
With a slow return to normality, organisations are now having to take a longer-term view, he explains, and consider how remote work could impact their ability to manage employees, foster internal connections and measure productivity.
Finding solutions to these questions can be challenging. “I think some organisations will take the easy option and bring everyone back, because it's simpler and you don't have to support your managers to do that,” he anticipates.
This is already beginning to happen. In October 2020, 71% of US workers who had jobs that could be done remotely were working from home, according to a Pew Research Center survey. By February 2022, that figure had declined to 59%.
In the UK, it’s a similar story. Though more than a third (36%) of workers spent at least one day per week working from home in January 2022, according to the Office for National Statistics. That’s a pretty significant fall from the 49% doing so in June 2020.
Although workers want remote jobs in unprecedented numbers, there’s already a fairly sizeable mismatch between the demand and supply of these positions. Despite remote roles attracting 50% of applications in February, these represented less than 20% of the total roles advertised on LinkedIn.
That gap could get temporarily worse, amid the current rush by workers to switch jobs.
The good news, however, is some experts predict this mismatch could be relatively short-lived – and will ease gradually as companies set policies in place for the long haul. Tom Cheesewright, a UK consultant, speaker and author focused on future business trends, says the current reduction in remote roles is a natural response to the confusion in many workplaces about how best to organise and structure remote work.
“If you're going to do this for the long term, you need to fundamentally change your culture, your practises, your processes and your technologies. The level of change required to make it work in the long term has been underestimated by a lot of organisations.” He believes we’re likely to see some organisations temporarily return to in-office work while they figure out the details of how exactly to introduce fully remote or hybrid roles in a better, more considered way.
It may take time for everyone to find their remote or hybrid role - but workers just need to be patient, say experts (Credit: Getty)
Some employers may well find it’s in their interests to expedite this process.
Prithwiraj Choudhury, a professor of business administration at Harvard Business School, who studies the future of work, believes companies will work it out or risk missing out on the best talent. “Employees have already, and will increasingly, demand flexibility,” he says. “If you try to drag people back to the office because that's the only way you've known how to work, the risk is that some of the best employees will leave.”
Just as Airbnb found after its own announcement on remote work, those companies that offer this option will become “talent magnets”, says Choudhury. “They will attract and retain talent, and those organisations trying to move back in time will lose talent initially and then be forced to adapt.”
Where roles will emerge
However, adaptation could take time for some companies and indeed sectors, meaning it could become temporarily more challenging for workers to secure a remote role. For people committed to home working but employed in firms and sectors slow to change, it could be time to get a little more strategic in applying for roles.
In the short-term, knowledge-based organisations or those providing digital services are workers’ best bet for fully remote or hybrid roles, suggests Preston. These could include tech providers or marketers.
We’ve already seen high-profile announcements from the likes of Twitter, Virgin Money and PwC. “The reasons for this are two-fold – they are the easiest sectors to transition to remote, and they are very much gripped by a talent shortage that makes flex working a key offering,” he says.
Next up will be service sectors where a large proportion of workers are already remote, he estimates, such as logistics firms or utilities companies. Last on the list are likely to be organisations in manufacturing or retail. “For these organisations, the bulk of the teams will be unable to ever work remotely, meaning the pressure will be on the support teams to be on site with them,” says Preston.
It isn’t only the industry workers target that will determine the size of that remote work window, though. It also depends on people’s particular skills and level of experience.
Cheesewright predicts opportunities for home working with be best for people with a job that has “a higher proportion of concentration than collaboration”; in other words, jobs workers can do just as well in isolation without the creative buzz of a team around – and with less managerial oversight. “Tech is a good example of this: a high proportion of concentration, whether it's design or code, and well-structured briefs around what is expected.”
For much the same reason, that remote work window could be smaller for those who are new to a particular role or industry. “New-to-work people need far more support, and we are recommending organisations flex around this and provide more face-to-face support initially,” says Preston. Being new won’t rule out remote work forever, but going forward it may become a perk that’s introduced once employees have been with an organisation long enough to be fully trained and settled in.
Ultimately, says Preston, it's already clear that in the long term, the answer for companies “isn’t to bring everyone back” to the office. That means that even if people are struggling to secure remote roles right now, whether due to sector, job type or career length, there is no need to panic about missing out permanently.
The huge changes to work in the last two years aren’t about to disappear – even if it takes some companies a little while to catch up.
France24 - World
Cannes 2022: 'Normal People' star Paul Mescal on his role in 'Aftersun'
Issued on: 25/05/2022 - 23:25
Eve JACKSON
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He became an overnight star with the TV series "Normal People", which came out while many of us were lockdown in our homes. Irish actor Paul Mescal is in Cannes with two films at this year's festival. One of them is "Aftersun", a rare father and daughter drama directed by Scottish filmmaker Charlotte Wells. The pair sat down with FRANCE 24's Eve Jackson.
Cannes Film Festival © FRANCE24
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Film on Expulsion of Kashmir’s Hindus Is Polarizing and Popular in India
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Called propaganda by critics and essential viewing by fans, “The Kashmir Files,” an unexpected blockbuster, has drawn the support of Prime Minister Narendra Modi’s Bharatiya Janata Party.
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By Suhasini Raj
SIKAR, India — A group of boys are playing cricket on a snowy field in Kashmir, a war-scarred, Muslim-majority region contested between India and Pakistan.
As the boys play, they’re listening in the background to radio commentary about a professional cricket match between the archrivals India and Pakistan. When one of the boys, a Hindu named Shiva, cheers on the famed Indian cricketer Sachin Tendulkar, he is beaten for doing so, and his abusers force him to chant, “Long live Pakistan, down with Hindustan!”
This opening scene sets the tone for “The Kashmir Files,” a film that has become an unexpected blockbuster, drawing millions of moviegoers across India and the support of Prime Minister Narendra Modi’s Bharatiya Janata Party, or B.J.P.
The film, released in March, is largely set in the late 1980s and the early 1990s when a group of militant Islamists forcibly expelled Kashmiri Pandits, upper-caste Hindus, from the region. It has been seized on by the B.J.P. as a tool to advance its narrative of Hindu persecution in India, at a time of increasing calls for violence against India’s minority Muslims.
Bharatiya Janata Party workers are encouraging members and supporters to attend, the cast and crew are doing photo ops with Mr. Modi and some states governed by the party have been offering tax breaks on ticket sales and days off from work to spur attendance.
“Those who have not watched it must watch the movie to learn how atrocities and terror gripped Kashmir during Congress rule,” said Amit Shah, India’s home minister, referring to one of India’s major political parties and a rival of the B.J.P.
From the late 1980s to the mid-1990s, Kashmir was in the grip of an insurgency led by militants seeking independence or union with neighboring Pakistan. About 65,000 families, mostly Pandits, left the region in the early 1990s, according to a government report.
The region remained restive in the decades that followed, and in 2019, the Modi government stripped Jammu and Kashmir of its long-held semiautonomous status, splitting it into two federal territories administered by New Delhi and deploying a heavy security presence amid a clampdown on free speech.
While the Indian government has insisted that its decision to take away Kashmir’s special status was intended to improve governance there, and to cut down on militancy, the region has experienced unrest and violence, sometimes deadly, since then, with the killings by both militants and security forces.
The film’s critics, including opposition politicians and left-leaning intellectuals and historians, have called it “divisive” and “propaganda,” an attempt to sensationalize the killing of Kashmiri Pandits while avoiding the depiction of any violence against Muslims. In 1990, the peak year of the Pandits’ exodus, hundreds of both Hindus and Muslims were killed by militants.
Critics also say the film has given the B.J.P. ammunition to widen the wedge between Hindus and Muslims.
A.S. Dulat, a former head of India’s intelligence agency and the author of a book on Kashmir, said there was no doubt that Pandits were targeted by Islamist radicals. But he refused to watch the movie, finding its message unhelpful and poorly timed.
“This movie is made to unnecessarily polarize the nation, and Kashmir can do without it,” he said.
Many on the political right say that dismissing the film is tantamount to shooting the messenger.
“This movie is special because before now, the actual cruelty suffered by Kashmiri Pandits had never been told in this unadulterated manner,” said Gaurav Tiwari, a Bharatiya Janata Party member who has arranged free tickets for moviegoers.
Mohit Bhan, a Pandit whose ancestral home was burned during the expulsion in 1993, said many in his community saw the film as a long-overdue exploration of the period.
“Now that the Pandits have come to believe that justice is hard to come by at the hands of successive governments, they think this movie is it,” said Mr. Bhan, whose party, the People’s Democratic Party, led Jammu and Kashmir in an alliance with Mr. Modi’s B.J.P. before the state was changed into a federal territory.
While the response to the film has been deeply divided along political and sectarian lines, its commercial success is beyond dispute: Despite having no song-and-dance numbers — a staple feature of Bollywood movies — “The Kashmir Files” was an instant hit, grossing more than $40 million so far, making it one of the top earners this year. It cost about $2 million to make.
Sandeep Yadav, a businessman in his early 30s, was waiting to watch the movie on a recent Sunday at a mall in Sikar, a quiet farm town in the Indian state of Rajasthan.
Mr. Yadav said that he had previously learned about what happened to the Pandits on television, and that he rarely went to the movies, relying instead on his cellphone for a daily dose of entertainment.
But this movie was a special occasion, he said before the screening at a theater which had completely sold out for “The Kashmir Files” in the first few weeks of its release.
“I had heard that Pandits were driven out from their homes in the middle of the night,” he said. “I was curious about the topic and wanted to watch this movie, especially for that.”
Vivek Ranjan Agnihotri, the director, said he made “The Kashmir Files” after taking close to 700 video testimonies from people who had directly suffered during that period. He declined to say how many of those were Hindus or Muslims.
In an interview, Mr. Agnihotri said his goal with the film was to expose what he called the “genocide” inflicted on Pandits and his contention that leftist-leaning academics, intellectuals and writers were complicit in covering up that history.
“All I am saying is acknowledge that genocide happened so that nobody repeats it against Hindus or Muslims or Buddhists or Christians,” he said.
In both a 2018 book and in interviews, Mr. Agnihotri has railed against left-wing student activists and intellectuals for supporting the Naxalite-Maoist insurgency in India, calling these so-called urban Naxalites “worse than terrorists.” He has also voiced his support for Yogi Adityanath, the firebrand Hindu monk who recently won re-election as the chief minister of India’s most populous state.
Some of Bollywood’s elite have praised the film. Ram Gopal Varma, a director and producer, posted on Twitter that it “will inspire a new breed of revolutionary film makers.”
But some of the film’s critics have disparaged the movie for having more violence than nuance.
In one scene, an aging teacher, played by the acclaimed Bollywood actor Anupam Kher, is forced to leave his home with his daughter-in-law and two grandchildren after his Muslim student-turned-militant shoots his son. His daughter-in-law is forced to eat rice mixed with her husband’s blood and then, in a later scene, she is sawed to death by militants.
In Sikar, the moviegoers sat stunned by the movie’s final scene, which critics say essentially ensures that audiences exit enraged.
In it, terrorists storm a Pandit refugee camp camouflaged in Indian Army uniforms, then line up refugees and shoot them dead at point-blank range.
In the theater, Mr. Yadav moved to the edge of his seat as bodies slumped over onscreen. He winced when the last refugee, the young boy, Shiva, is fatally shot.
“This movie makes me so very angry,” he said after the screening. “This is what will stay with me,” he added, “the pain of the Hindu Pandits and the gruesomeness of the Muslim terrorists.”
While the movie has been widely seen across India, it hasn’t been screened in the Kashmir Valley, where theaters have been shuttered since the 1990s, so Kashmiris haven’t been able to assess it themselves. Just this month it was added to a streaming service that will enable some Kashmiris to view it.
Mohammad Ayub Chapri, a taxi driver in Srinagar, Kashmir’s largest city, said that while he had not been able to see the film, he had gathered through social media that it cast his community in a negative light.
“It makes me sad to know this,” Mr. Chapri said. “We Muslims have shared meals with the Pandits, eating from the same plate. Even Muslims were killed by the radicals, but the movie seems to paint all Muslims here with the same brush.”
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BBC
Nigeria's kidnapping crisis: Should ransom payments be banned?
By Nduka OrjinmoBBC News, Abuja
Having paid a ransom three times to secure the freedom of his loved ones, Nigerian businessman Lawal Ado is not impressed by moves to outlaw payments to kidnappers.
A controversial bill to criminalise ransom payments is the latest attempt to curb the country's spiralling and lucrative kidnapping industry.
It proposes a jail sentence of up to 15 years for anyone who pays a ransom.
Mr Ado said his two daughters were travelling in a police convoy along the Buruku road in Kaduna state, a notorious flashpoint for the criminal gangs, when they were abducted in December.
They were held for 15 weeks, and only freed after he paid a ransom of 10m naira ($24,000, £19,000) in cash, he told the BBC.
A few years ago, his wife was kidnapped from their home in Kaduna city and she was released after he paid 700,000 naira.
His mother - seized while travelling to her home village, also in Kaduna state - was freed after he paid 300,000 naira.
Mr Ado said that when confronted by the reality of armed men threatening the lives of those closest to you, you have no choice but to come up with the cash.
Lawmakers were opposed to ransom payments only because "they have not had a family member kidnapped", he added.
But the lawmakers argue that such payments fuel the kidnapping industry, where criminal gangs randomly seize people and demand anything from $50 to $1m.
Since 2011, kidnappers have collected at least $18m, with more than half of it between 2016 and 2020, says SBM Intelligence, a think-tank based in Lagos.
Detective superintendent Eguaoje Funmilayo of the Federal Criminal Investigations Department (FCID) said families were normally hesitant to involve police, and instead pay ransoms - something that police discourage them from doing.
In a rare success, police earlier this month announced the arrest of two alleged masterminds of the abduction of a group of university students whose parents reportedly paid 200m naira for their release.
Senator Ezenwa Onyewuchi - who proposed the bill, which has been approved by the upper chamber and will now go to the lower house - said kidnapping had become "the most virulent form of banditry in Nigeria and the most pervasive and intractable violent crime in the country".
No place is out of reach for kidnapping gangs, but they are especially prevalent in northern Nigeria. Airports, railways, military barracks and religious places have all been targeted over the years.
Families of kidnap victims often sell their property, take loans from banks and crowdfund to raise the ransom.
Those who do not pay are sometimes killed, and there have been reported cases of kidnappers removing human organs from their victims to sell.
Usman Mbaekwe, who spent five days in a forest in southern Nigeria after a bus he was travelling in was attacked, said the security forces made no attempt to rescue him. He was freed after his wife raised 1m naira (£2,000, $2,400).
In something that could be taken straight from the script of one of Nigeria's famous Nollywood movies, the people delivering the cash were taken on a winding route from Lagos to Sapele, hundreds of kilometres away in the Niger Delta, where they were ordered to drop the money along the road, he said.
Globally, countries like the US and UK rule out ransom payments to kidnappers, arguing that the best way to stop abductions is to remove the incentive.
But countries like France, Germany, Spain and Italy have reportedly paid millions of dollars to free their citizens held hostage by armed gangs in Africa, and elsewhere.
Even the Nigerian federal government is said to have paid huge sums to kidnappers in the past - including to Boko Haram militants to secure the release of some of the Chibok schoolgirls who were kidnapped in 2014, while the Katsina state government reportedly paid for the release of schoolboys seized by armed men in 2020.
More recently, a brazen attack took place on a passenger train travelling between Abuja and Kaduna, in March. At least eight people were killed, and more than 60 are thought to be still held by the gunmen.
The abductors have not asked for a ransom but are making other demands of the government, supporting the argument that outlawing payments will not solve the kidnap crisis.
"Payments of ransom is not the problem here, kidnapping is," said Imran Rufai, whose brother is being held by the train attackers.
Zara Aliyu, whose brother was also abducted from the train, agrees.
"You can only pass such bills where there is adequate security," Ms Aliyu said.
Although it is unclear whether President Muhammadu Buhari supports the bill, he expressed opposition to ransom payments last year.
He said state governments should review their policy of "rewarding bandits with money and vehicles", and called for patience in tackling the crisis.
"We have the capacity to deploy massive force against the bandits in the villages where they operate, but our limitation is the fear of heavy casualties of innocent villagers and hostages," Mr Buhari said.
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France24 - Monde
"Partygate" : mis en cause par le rapport Gray, Boris Johnson renouvelle ses excuses
Publié le : 25/05/2022 - 14:28
FRANCE 24
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L'enquête administrative sur le "partygate" a mis en cause, mercredi, le sommet de Downing Street. Boris Johnson est à nouveau appelé à "assumer la responsabilité" des fêtes tenues dans la résidence du Premier ministre, en violation des confinements anti-Covid.
Boris Johnson rattrapé une nouvelle fois par l'affaire du "partygate". Le rapport de l'administration remis mercredi au Premier ministre britannique fustige le manque de leadership et de jugement dont il a fait preuve et qui a conduit à la tenue de plusieurs fêtes au 10, Downing Street en pleine période de confinement strict en raison de la pandémie de Covid-19.
Si le chef du gouvernement conservateur britannique avait semblé ces dernières semaines en position de surmonter le scandale du "partygate" susceptible de le déloger du pouvoir, l'affaire a été relancée cette semaine par la publication, dans les médias, de témoignages et photos accablants pour Boris Johnson.
Après les sanctions policières la semaine dernière, c'est la haute fonctionnaire Sue Gray, réputée intraitable, qui a rendu ses conclusions dans un rapport détaillant, événement par événement, e-mails et photos à l'appui, ce qui se déroulait dans les coulisses du pouvoir pendant que les Britanniques étaient contraints à de lourds sacrifices.
Sans nommer de responsables ni recommander de sanctions, elle met en cause le pouvoir au plus haut niveau pour ces événements qui "n'auraient pas dû être autorisés à se produire". "Il est également vrai que certains des fonctionnaires les moins expérimentés ont cru que leur participation à certains de ces événements était autorisée, étant donné la présence de hauts dirigeants. Les hauts dirigeants, qu'ils soient politiques ou officiels, doivent assumer la responsabilité de cette culture", estime-t-elle.
"J'assume l'entière responsabilité"
La question est maintenant de savoir si ces nouveaux éléments seront suffisants pour relancer la colère au sein de la majorité, un temps apaisée, voire de démontrer que le chef du gouvernement a menti au Parlement, ce qui pourrait précipiter son départ. Boris Johnson s'est exprimé au Parlement sur le sujet. "J'assume l'entière responsabilité de tout ce qui s'est passé sous ma direction", a déclaré le dirigeant conservateur devant les députés, renouvelant ses excuses.
Après avoir vu sa popularité chuter pendant l'hiver en raison du "partygate", Boris Johnson est parvenu à redresser son image en se montrant en pointe du soutien occidental à l'Ukraine face à l'invasion russe. Son parti a cependant essuyé de lourdes pertes lors d'élections locales début mai, écornant l'image de machine à gagner dans les urnes qui a longtemps protégé l'ancien maire de Londres. Et l'inflation historique alimente le mécontentement.
Le gouvernement doit annoncer un nouveau plan d'aide aux ménages étranglés par la flambée des factures d'énergie, ce que l'opposition a lié à la volonté de faire oublier le "partygate".
La menace d'une motion de défiance
Cette journée marque la fin d'un long suspense sur les travaux de Sue Gray, longtemps retardés par le lancement parallèle d'une enquête de police. Cette dernière s'est achevée la semaine dernière en révélant l'ampleur des violations aux règles anti-Covid imposées par Downing Street en réponse à la pandémie qui a fait près de 180 000 morts au Royaume-Uni.
Au total, 126 amendes ont été adressées pour infractions lors de huit événements, dont une à Boris Johnson lui-même pour un pot d'anniversaire surprise en juin 2020. Ce bilan a malgré tout été considéré comme relativement clément pour le Premier ministre, qui avait participé à des rassemblements en apparence plus graves.
Boris Johnson s'est excusé lorsqu'il a reçu l'amende mais il a refusé de démissionner. Mais si les nouveaux éléments publiés convainquent plus d'une cinquantaine de députés de la majorité de le lâcher, il risque de se retrouver visé par une motion de défiance, près de trois ans après son arrivée triomphante à Downing Street en plein psychodrame du Brexit.
Le rapport pourrait aussi alimenter les accusations de mensonges qui seront examinées par une autre enquête prévue, celle-ci parlementaire. Si cette dernière conclut qu'il a menti sciemment à la tribune de la Chambre des communes en affirmant ne pas avoir enfreint les règles, il est censé démissionner.
Les critiques de l'opposition, qui appelaient avec force à sa démission, ont cependant perdu en intensité depuis que la police a ouvert une enquête visant le chef des travaillistes, Keir Starmer. Ce dernier a promis de démissionner si la police lui inflige une amende pour avoir violé les règles anti-Covid lors d'un déplacement de campagne en 2021 pendant lequel il a commandé currys et bières pour son équipe.
Avec AFP
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Nice : un homme abattu d’une balle dans la tête
Un règlement de comptes ? Un homme d’une trentaine d’années a été abattu dans la nuit de mercredi à jeudi 26 mai, à Nice. Les faits se sont déroulés à l’entrée de l’immeuble de la victime, sur le boulevard Louis Braille, a appris BFMTV auprès des secours. Selon la chaîne d’information continue, le trentenaire a reçu une balle dans la tête. Au vu des circonstances, la piste du règlement de comptes est étudiée par les enquêteurs.
À l’Est de Nice, un homme de 30 ans a été tué d’une balle dans la tête sur la voie publique.
Soutien aux habitants du quartier qui subissent depuis plusieurs années la montée de la violence dans notre ville.
— Eric Ciotti (@ECiotti) May 26, 2022
Sur son compte Twitter, Éric Ciotti (LR), député de la 1ère circonscription des Alpes-Maritimes, a tenu à adresser son « soutien » aux habitants de ce quartier de Nice, « qui subissent depuis plusieurs années la montée de la violence dans notre ville ». L’élu sera candidat à sa réélection lors des élections législatives des 12 et 19 juin.
Nice : les dernières actualités
New York Times - World
Gambia Says It Will Prosecute Former President for Murder
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Victims of Yahya Jammeh, who ruled the West African country for 22 years, welcomed the announcement but said exactly how he will be brought to justice is not clear.
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By Saikou Jammeh and Ruth Maclean
BANJUL, Gambia — Many of the Gambian citizens who testified in recent years that their former president was responsible for a wide range of atrocities never thought they would one day see him tried in a courtroom.
But that prospect became more real on Wednesday, after the current government said it plans to prosecute Yahya Jammeh, who for 22 years ruled over and often terrorized the citizens of his small nation on the coast of West Africa.
The Truth, Reconciliation and Reparations Commission, created to uncover human rights violations, from 2018 to 2021 streamed the testimonies of victims and the confessions of alleged perpetrators live into the nation’s living rooms.
The witnesses included members of the former president’s hit squad, known as the junglers. But many more of the witnesses were citizens who recounted being victimized, such as Toufah Jallow, who accused the former president of raping her when she was 18, just after she had won the nation’s top talent show.
“It’s a huge relief off my shoulders,” Ms. Jallow said of the government’s decision in an interview on Wednesday. “We lost hope at some point.”
But of finally reaching this point, she said: “It’s very empowering for a lot of victims.”
In a televised address, Dawda Jallow, the minister of justice, presented the government’s response to the truth commission, accepting its recommendations, which included the prosecution of the former president.
“President Jammeh will face justice for the atrocities that he committed in this country,” Mr. Jallow said.
But while some victims and civil society leaders welcomed it as a huge step, others expressed doubts that the government would follow its words with concrete action.
“I think Adama Barrow and his government realize they have no choice but to accept these recommendations,” said Nana-Jo Ndow, founder of the African Network against Extrajudicial Killings and Enforced Disappearances. But, she added, “whether they prosecute or not is another question.”
The truth commission documented 122 cases of torture, more than 230 people killed and many raped by Mr. Jammeh’s operatives, the majority of them on the former president’s orders. Mr. Jammeh jailed his critics, branded citizens as witches and forced people with AIDS to swap their medications for bogus herbal treatments that he had invented, according to human rights advocates.
After losing an election and trying to cling to power, Mr. Jammeh finally went into exile in 2017. A new coalition government and its new president, a former real estate agent named Adama Barrow, were greeted as heroes.
But politics soon took precedence over justice. Last year, with another election approaching, President Barrow turned for support to his predecessor, Mr. Jammeh. Mr. Jammeh is living in exile in Equatorial Guinea, but still, despite a split in his party, enjoys considerable support in Gambia, particularly in his home region of Foni, where in last year’s election his faction won all five parliamentary seats.
Some victims said Mr. Barrow could not be serious about prosecuting Mr. Jammeh while at the same time seeking his political backing.
Mr. Barrow succeeded in winning the support of part of Mr. Jammeh’s former party, and it was enough to return Mr. Barrow to power. But Mr. Jammeh himself refused to endorse Mr. Barrow — at one point even calling him a “donkey.” By spurning Mr. Barrow, Mr. Jammeh made it politically feasible for the current president to pursue the prosecution of his predecessor, analysts said.
“What actually saved us right now,” said Ms. Ndow, “is Yahya Jammeh’s madness. His madness actually came in handy this time, because he shot himself in the foot.”
Ms. Ndow’s father was forcibly disappeared under Mr. Jammeh’s direct orders and is presumed to have been killed. Together with many other victims, she turned a personal tragedy into a dogged campaign to bring perpetrators to account.
But, she said, every step has been a fight, with the government failing to investigate what appeared to be clear cases of abuse, and allowing confessed murderers to continue their employment in the armed forces and releasing them from custody into close-knit Gambian society. Sometimes, they bumped into relatives of their victims.
And even after the Barrow-Jammeh alliance failed to materialize, Mr. Barrow appointed two of his predecessor’s highest-ranking officials as speaker and deputy speaker of Gambia’s House of Assembly.
Madi Jobarteh, a Gambian human rights activist who was recently the subject of a personal attack by President Barrow, said that the government’s response on Wednesday, coincidentally Mr. Jammeh’s 57th birthday, was encouraging overall.
“It appears the government has now mustered courage,” and begun addressing justice issues, he said, after a “disappointing start over the years.”
And Fatou Baldeh, who wrote a report documenting sexual violence during the Jammeh era, said that the official statement “lays the foundation for justice and reparations.”
But the government has not detailed how it will undertake any prosecutions, or on what timeline.
Several senior figures in Mr. Jammeh’s government applied for amnesty and were denied it. One recommendation of the truth commission was not accepted: to bar from office the chief of the National Intelligence Agency who, after Mr. Barrow became president, had renovated the cells where torture victims were held, destroying vital evidence like graffiti and bloodstains. He remains in his position.
For Ms. Ndow, it was clear that though the struggle had been long, it would have to continue.
“It took five years of barking, but clearly you’re listening,” she said, referring to the government. “And we’re not going anywhere.”
“Hopefully other Gambians don’t have to go through what I’ve gone through,” she added.
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BBC
The butterflies we may never see again in Britain
By Georgina RannardBBC News Climate & Science
If you want to catch sight of many of Britain's butterflies, you'll need to be quick.
A report by Butterfly Conservation warns that 24 of 58 species may soon disappear from our shores.
Five more species are threatened with dying out than when the charity last compiled a Red List, 11 years ago.
Humans are driving the loss of butterflies by destroying wildlife rich habitats, says Head of Science for Butterfly Conservation Dr Richard Fox.
"They've literally been destroyed, been ploughed up, covered in fertilisers and used to grow crops or for housing," he told BBC News.
But there is some hope. Several species have been brought back from the brink by intense conservation work.
Here are the butterflies we may never see again in Britain - and three that have been saved.
Wood White
This small, slow-flying butterfly used to live across most of southern England and Wales. Now endangered, it's mostly found in the Midlands.
Swallowtails
This spectacular rare butterfly has become more at risk since 2011. It's native to the Norfolk Broads where it feeds on flowers including thistles.
Adonis Blues
Now re-categorised as more threatened, this creature lives in southern England and is usually seen in April and late July. In areas where the Adonis Blues thrives, it can be seen in the hundreds.
Large Heath
This is one of the butterflies affected by climate change, says Butterfly Conservation. All four of the UK's butterfly species that prefer to live in northerly areas, with cooler and damper climates, are endangered.
Scotch Argus
The effects of climate change are also visible with the decline of this species. In 2011, scientists didn't consider it under threat. Now it's listed as vulnerable.
The butterflies we have saved
Now, some good news. Conservation work has helped bring back some species from the brink.
It has focussed on protecting butterflies from the effects of changing land management and climate change, explains Dr Fox.
Large Blue
This dusky-blue butterfly was extinct in Britain in 1979, but it can now be spotted fluttering its wings largely in Somerset.
Described as "fussy" by Dr Fox, the Large Blue needs to feed on the thyme plant and a specific type of ant. By creating grasslands with the right conditions, conservationists and landowners successfully created thriving colonies of the butterflies.
Pearl-bordered Fritillary
This has become less threatened since 2011. Its caterpillars need an open and warm woodland habitat so they can bask in sunshine and feed on violets. Conservationists have been clearing areas of woodland for the butterfly to live in, mostly on the edges of Dartmoor.
Duke of Burgundy
Now found mostly in southern England, this butterfly's caterpillar feeds on cowslips and primroses. Conservationists have worked hard to create the right balance of vegetation so it can thrive.
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L'Humanité
Leonard Renteria, un rappeur contre la misère
Un jour avecNé en Colombie, dans la pauvreté cet artiste aurait pu grossir les rangs d’un gang. Sauvé grâce à l’art, le militant s’emploie à détourner les jeunes de la spirale de la violence. À l’aune de la présidentielle du 29 mai, où la gauche est donnée favorite, il nourrit l’espoir d’un changement.
Buenaventura (Colombie), correspondance particulière.
Sur le malecón de Buenaventura, tout le monde connaît Leonard. Du jeune au policier en passant par la vendeuse de mangues, il distribue les abrazos – les étreintes. Une confiance acquise au gré d’années de travail social dans les quartiers marginalisés de cette ville de la côte pacifique colombienne. À 31 ans, ce rappeur, militant et étudiant en psychologie, s’est imposé comme une figure majeure et fédératrice d’une jeunesse décidée à rompre le cycle de la violence et de la misère.
Sa notoriété dépasse les frontières de Buenaventura. En 2016, l’Afro-Colombien interpelle avec véhémence l’ex-président d’ultradroite Alvaro Uribe, venu dans la cité maritime faire campagne pour le « non » à l’accord de paix entre les Farc et l’État, au terme de cinquante ans de conflit. « Vous, vous quittez le territoire aujourd’hui mais c’est nous qui resterons et continuerons à souffrir des séquelles de la guerre, nous qui continuerons à compter nos morts », lance-t-il. La vidéo fait le tour du pays.
Car à Buenaventura, ville stratégique qui abrite le premier port de Colombie, la pression des groupes armés illégaux n’a jamais cessé. Les gangs y multiplient les épisodes de violence, et la population, jeune et principalement afrodescendante, en est la première victime. L’année 2021 s’est close avec 195 homicides.
Leonard n’a pas été épargné. Il grandit « dans la pauvreté, mais avec l’essentiel ». Une mère employée de maison, « guerrière », « qui a appris à écrire son nom à 40 ans ». Un père gros buveur, parfois brutal, tantôt pêcheur, tantôt chauffeur de taxi. Depuis son plus jeune âge, il connaît les déplacements forcés, qui l’obligent à vivre hors du barrio afin d’échapper aux groupes armés.
« L’État n’a jamais été présent ici »
« Agressif à l’adolescence », Leonard aurait pu comme beaucoup grossir les rangs de l’un de ces groupes. « Si l’art ne m’avait pas sauvé, je serais peut-être mort aujourd’hui. » C’est en rejoignant un collectif de danse que l’adolescent change de perspective. Il se lance aussi dans le rap, lui qui depuis tout jeune noircit des pages. Formé aux droits humains dans un atelier de jeunes, il développe une conscience et se donne pour mission de détourner les jeunes du recrutement en les incitant à explorer leurs talents en danse, en rap, en photo, en street art.
À Buenaventura, 30 % des habitants n’ont pas de travail, un taux deux fois plus élevé qu’à l’échelle nationale.
En arrachant des jeunes aux griffes des gangs, Leonard ôte à ces derniers leurs instruments de guerre. La mission lui a valu de nombreuses menaces. La responsabilité du drame de Buenaventura, le leader l’impute au désintérêt de l’État, qu’il explique en partie par le racisme structurel qui ronge ce pays où les Afrodescendants représentent un peu plus de 10 % de la population. À Buenaventura, 30 % des habitants n’ont pas de travail, un taux deux fois plus élevé qu’à l’échelle nationale. Faute d’industrie, le port est la principale source d’emplois, pénibles et payés une misère. Si 45 % du fret international y transitent, l’argent lui aussi ne fait que passer faute d’investissements.
« L’État n’a jamais été présent ici. Les groupes armés occupent le vide laissé par les institutions. Sans les organisations sociales, la situation serait dramatique. » Depuis l’enfance, l’activiste n’a constaté aucune évolution, si ce n’est la mutation du centre-ville, aménagé pour accueillir les touristes et les visites d’affaires dans de luxueux hôtels. Pourtant, « certains quartiers passent quinze jours sans eau » malgré les sept bassins versants qui entourent la ville.
Forger une conscience politique
Leonard admet volontiers le caractère politique de son action. Début 2021, face à une vague de violence inédite, il fédère une mobilisation massive dans les rues à travers le mouvement #BuenaventuraResiste. Les luttes collectives contribuent à forger une conscience politique au sein d’une jeunesse défiante à l’égard de ses dirigeants. La possibilité de voir la gauche emporter la présidentielle du 29 mai se dessine. Leonard Renteria insiste sur le caractère inédit de la campagne du Pacte historique, de son candidat Gustavo Petro et de sa colistière Francia Marquez : « Pour la première fois, je vois beaucoup de jeunes engagés dans la campagne. » Comme sa propre mère, la candidate à la vice-présidence a été employée de maison. Le jeune homme se reconnaît dans son parcours, « pas uniquement parce qu’elle est noire, et pas seulement pour les Afro-Colombiens. Elle vient d’en bas ». Au pouvoir, elle saura, il en est convaincu, écouter la détresse de Buenaventura.
Nolwenn Jaumouillé
Colombie Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : Macron demande à Erdogan de “respecter le choix souverain” de la Finlande et la Suède sur l’Otan
Otan : Macron appelle Erdogan à « respecter le choix souverain » de la Finlande et la Suède
Le président de la République Emmanuel Macron a appelé jeudi son homologue turc Recep Tayyip Erdogan à « respecter le choix souverain » de la Finlande et de la Suède sur une possible adhésion à l’Otan, souhaitant qu’une « solution » soit rapidement trouvée pour lever le veto turc. « Le président de la République a souligné l’importance de respecter le choix souverain de ces deux pays, résultant d’un processus démocratique et intervenant en réaction à l’évolution de leur environnement de sécurité », a communiqué l’Élysée à l’issue de l’entretien téléphonique des deux chefs d’États. Le président turc avait menacé, ce mercredi, de mettre un veto à l’entrée de ces pays dans l’Otan s’il n’obtient pas des « mesures concrètes » concernant ses préoccupations sécuritaires.
La Russie sanctionnera des médias occidentaux si YouTube bloque sa diplomatie
La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a annoncé que des médias et journalistes occidentaux seraient expulsés de Russie si YouTube bloquait, comme cela a déjà été le cas, ses briefings hebdomadaires, rapporte Le Monde, ce jeudi.
Deux soldats russes avouent un crime de guerre
Deux soldats russes capturés en Ukraine ont plaidé coupable de crime de guerre pour le bombardement d’une ville de l’est du pays, lors du deuxième procès de ce type organisé par les autorités ukrainiennes, rapporte Le Monde, jeudi 26 mai. « Je suis complètement coupable des crimes dont je suis accusé. Nous avons tiré de Russie contre l’Ukraine », a déclaré Alexandre Bobikine, l’un des deux soldats russes. Le jugement est prévu pour le 31 mai.
Olaf Scholz certain que la Russie ne gagnera pas
Au forum économique de Davos, Olaf Scholz, s’est déclaré « convaincu » que la Russie de Vladimir Poutine ne gagnera pas la guerre en Ukraine, pas plus que le président russe ne sera en capacité de « dicter » ses conditions pour la paix en Ukraine, insiste-t-il. Selon Scholz, Poutine « a déjà manqué ses objectifs stratégiques », trois mois après le lancement de la guerre.
Également invité à Davos, le maire de Kiev a rappelé que « la Russie espère toujours prendre le contrôle de la capitale ukrainienne », estimant que « ce n’est pas un secret qu’elle souhaite occuper tout le territoire ukrainien ». Il a également fait état de la mort de 120 civils à Kiev, depuis le début de la guerre.
8000 soldats ukrainiens prisonniers dans le Donbass
Selon l’agence de presse Reuters, Moscou a fait savoir que 8 000 soldats ukrainiens sont retenus prisonniers par les troupes pro-russes dans les régions de Louhansk et de Donetsk.
La mer d’Azov « définitivement perdue »
Georgy Muradov, vice-Premier ministre de Crimée – annexée en 2014 par la Russie, a indiqué que la mer d’Azov est « définitivement perdue pour l’Ukraine », relate Le Parisien ce jeudi 26 mai. Selon lui, « les ports des régions de Kherson et Zaporijjia ne seront plus jamais ukrainiens (…) la mer d’Azov finira par être exclusivement une mer de la Fédération de Russie ».
New York Times - World
Israel Tells U.S. It Killed Iranian Officer, Official Says
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Israeli officials say the officer, Sayad Khodayee, was a leader of a covert unit tasked with abductions and killings of Israelis and other foreigners around the world. Iran does not acknowledge that the unit exists.
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By Farnaz Fassihi and Ronen Bergman
At the funeral in Tehran for a colonel in Iran’s Revolutionary Guards Corps, thousands of mourners packed the streets around the cemetery chanting “Death to Israel” and calling for revenge for his killing.
The commanders of the Guards and the Quds Force — the powerful unit within the Guards responsible for operations outside Iran’s borders — were both in attendance, hinting at the colonel’s importance.
Col. Sayad Khodayee, 50, was fatally shot outside his home on a quiet residential street in Tehran on Sunday when two gunmen on motorcycles approached his car and fired five bullets into it, according to state media. Iran has blamed Israel for the killing, which bore the hallmarks of other Israeli targeted killings of Iranians in a shadow war that has been playing out for years on land, sea, air and in cyberspace.
“We will make the enemy regret this and none of the enemy’s evil actions will go unanswered,” Gen. Hossein Salami, the commander in chief of the Revolutionary Guards, said in a speech on Monday. A member of Iran’s National Security Council, Majid Mirahmadi, said the killing was “definitely the work of Israel,” and warned that harsh revenge would follow, according to Iranian media.
A spokeswoman for the Israeli prime minister declined to comment on the killing. But according to an intelligence official briefed on the communications, Israel has informed American officials that it was behind the killing.
The United States has designated the Revolutionary Guards as a terrorist group — a decision that has been a sticking point in the negotiations with Iran to revive the 2015 nuclear deal. Iran has demanded that the designation be removed as a condition for restoring the deal, but the United States has refused, leaving the negotiations frozen.
Israel is staunchly opposed to the nuclear deal and some Iranian analysts close to the government said the attack was aimed at derailing the nuclear talks at a delicate point and undermining any possibility that Iran and the United States might reach a consensus over the issue of the Guards.
The Israelis told the Americans the killing was meant as a warning to Iran to halt the operations of a covert group within the Quds Force known as Unit 840, according to the intelligence official, who spoke on the condition of anonymity to discuss classified information. Unit 840 is tasked with abductions and assassinations of foreigners around the world, including Israeli civilians and officials, according to Israeli government, military and intelligence officials.
Israeli officials said Colonel Khodayee was the deputy commander of Unit 840, and was involved in planning cross-border plots against foreigners, including Israelis.
They said that he was in charge of the unit’s operations in the Middle East and countries neighboring Iran and had been involved over the past two years in attempted terrorist attacks against Israelis, Europeans and American civilians and government officials in Columbia, Kenya, Ethiopia, the United Arab Emirates and Cyprus.
Iran has never acknowledged the existence of Unit 840.
Iran, instead, has portrayed the colonel as a martyred hero who joined the Revolutionary Guards as a teenager, volunteered as a soldier in the Iran-Iraq war and went on to play a prominent role in the Quds force fighting the Islamic State terrorist group in Syria, a close ally of Iran.
Iranian officials have not commented on Israeli accusations that Colonel Khodayee was involved in transborder terrorism plots.
But some Iranian analysts said that the accusations were aimed at preventing the United States from agreeing to remove the Guards’ designation as a terrorist organization, and thereby block an agreement on the restoration of the nuclear agreement.
“We are also in a disinformation war with Israel,” said Gheis Ghoreishi, an analyst close to Iran’s government. “These provocations are designed to pressure all sides to call off the nuclear deal or push Iran to react in a way that would be damaging. But Iran always takes the long-term calculative approach.”
There were no indications that the colonel was well known outside of defense circles and he did not have the security protocol — bodyguards, armored car and gated housing — that is typical for senior military officials in Iran, according to two people affiliated with the Revolutionary Guards.
Iranian state media published photos it said were from the scene, showing a man they identified as Colonel Khodayee slumped behind the wheel of an Iranian-made Kia Pride, still wearing a seatbelt and bleeding from gunshot wounds.
But there were other indications that he may have been a significant figure in the Quds Force: Senior Quds Force members typically use aliases in the countries where they operate, and a Telegram channel affiliated with the Quds Force said the colonel was known in the field by the alias “Colonel Shekar,” Persian for hunter.
Two people affiliated with the Revolutionary Guards, who asked not to be identified because they were not authorized to speak publicly, gave a significantly different description of the colonel’s role from the one Israeli officials provided.
They said he was a logistical expert who played a crucial role in the transportation of drone and missile technology to fighters in Syria and the Iran-backed Hezbollah militia in Lebanon. He was also a tactical adviser to militias fighting in Syria that were trained and armed by Iran, they claimed.
The commander of the Quds Force, Gen. Esmail Ghaani, attended the colonel’s funeral in Tehran on Tuesday — a sign that he viewed the killing of a member of his force as a grave matter. General Ghaani replaced Maj. Gen. Qassim Suleimani as the Quds Force leader after General Suleimani was killed in a U.S. airstrike in January 2020.
The attack represented another serious security breach in Iran after a wave of high-profile Israeli attacks on nuclear and military targets in recent years.
Israel has a history of assassinating nuclear scientists inside Iran with drive-by shootings by gunmen on motorcycles. But while previous attacks inside Iran were mainly focused on nuclear targets and military infrastructure, this assassination appeared to be a rare instance of Israel targeting Guards members inside Iran in retaliation for plots against its citizens.
In 2020, Israel assassinated the country’s top nuclear scientist and deputy defense minister, Mohsen Fakhrizadeh, using a remote-controlled A.I. assisted robot.
The plan to target Colonel Khodayee may date back at least to July 2021. That was when operatives working for Israel’s intelligence agency abducted a farmer named Mansour Rasouli from Uromieh, Iran, according to Israeli intelligence and military officials.
The officials said that the Revolutionary Guards had recruited Mr. Rasouli, who was part of a local drug dealing gang, as a hit man for targets outside of Iran.
The officials said the agents who abducted him were seeking information about the command chain of Unit 840, which Israel says that Colonel Khodayee was a leader of. The agents released Mr. Rasouli after the interrogation, they said.
Israel leaked the story of Mr. Rasouli’s abduction to the Saudi-financed, London-based, Persian news channel Iran International in early May, according to an Israeli official. He said the leak was intended to send a message to Iran that Israel had the ability to penetrate deep into Iranian security circles.
It was also intended to warn Iran’s leaders to stop Unit 840’s operations, this official said.
In a video message posted on social media and the BBC Persian language service this month, Mr. Rasouli denied the accusations against him.
He said that a gang of men had thrown tear gas at him, tied his hands, placed a bag over his head and shoved him violently into a car and whisked him away to an undisclosed location. He also said the abductors tortured him, threatened to kill him and his family, and forced him to confess to receiving money from the Revolutionary Guards to carry out assassinations in Europe.
“I deny this,” said Mr. Rasouli in the video. “They took my phone away by force and will probably publish more pictures of me because they are capable of doing anything.”
At the time, Iranian media called the abduction “a fictional tale” and “lies.” But on Monday, the day after Col. Khodayee was killed, Iran’s state television reported that the authorities had arrested a ring of informers spying for Israel who kidnapped and extracted forced confessions from Iranians.
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BBC
How can Ukraine export its harvest to the world?
By Stephanie HegartyPopulation correspondent
Ukrainian farmers have 20 million tonnes of grain they cannot get to international markets, and a new harvest is about to begin. What can be done to get the food to people who desperately need it, as prices soar around the world?
In early February, Nadiya Stetsiuk was looking forward to a profitable year. The weather had been good in 2021 and she saw bumper harvests of corn, wheat and sunflower seeds on her small farm in Ukraine's central Cherkasy region.
Prices on the international market were high and rising every day so she held on to some of her stock, to sell later. Then Russia attacked.
Her region hasn't seen the worst of the fighting - like 80% of the country's farmland, it's still under Ukrainian control - but the impact on her farm has been profound.
"Since the invasion, we haven't been able to sell any grain at all. The price here is now half what it was before the war," says Mrs Stetsiuk. "There might be a food crisis in Europe and the world but it's gridlock here because we can't get this food out."
Ukrainian Foreign Minister Dmytro Kuleba has described as "blackmail" an offer from Russia to lift its blockade of Ukrainian Black Sea ports, in exchange for the lifting of sanctions.
Ukraine punches far above its weight as a food exporter, contributing 42% of the sunflower oil traded on the global market, 16% of the maize and 9% of the wheat.
Some countries depend heavily on it. Lebanon imports 80% of its wheat from Ukraine and India 76% of its sunflower oil.
The UN's World Food Programme (WFP), which feeds people on the brink of starvation in countries such as Ethiopia, Yemen and Afghanistan, sources 40% of its wheat from the country.
Even before the war, the world's food supply was precarious. Drought affected wheat and vegetable oil crops in Canada last year, and corn and soybean yields in South America.
Covid had a big impact too. In Indonesia and Malaysia labour shortages meant lower harvests of palm oil, which pushed up vegetable oil prices globally.
At the beginning of this year, the price of many of the world's staple foods were reaching all-time highs. Many hoped that crops from Ukraine could help make up the global shortfall.
But Russia's invasion has prevented that. The Ukrainian agriculture ministry says 20 million tonnes of grain are now stuck in the country.
Before the war, 90% of Ukraine's exports left via deep ports in the Black Sea, which can load tankers large enough to travel long distances - to China or India - and still make a profit. But all are now closed. Russia has seized most of Ukraine's coastline and blockaded the rest with a fleet of at least 20 vessels, including four submarines.
WFP head David Beasley has called for the international community to organise a convoy to break this blockade.
"Without understanding from Russia, militarily there is so much that could go wrong," says Jonathan Bentham, maritime defence analyst at the International Institute for Strategic Studies. A convoy would require significant air, land and sea power, he says, and would be politically complicated.
"Ideally to keep tensions low, you'd ask countries on the Black Sea, such as Romania and Bulgaria, to do it. But they probably don't have the capability. Then you'd have to consider bringing in Nato members outside of the Black Sea."
That would put Turkey, which controls the straits into the Black Sea, in a difficult position. It has already said it will restrict entry to warships.
Russia's offer to open a corridor through the Black Sea for food shipments, in return for an easing of sanctions, came as the European Union was discussing on Wednesday a fresh package of sanctions and showed no sign of changing course.
Even if the war ended tomorrow it could take months or years to render the Black Sea safe, Mr Bentham says, as Ukraine has defended its coastline with mines and strategically sunken ships.
For now, food can only be taken out of Ukraine over land or on barges via the Danube river.
Last week, the EU announced plans to help by investing billions of euros in infrastructure. But Mrs Stetsiuk's neighbour, Kees Huizinga - who owns and farms 15,000 hectares - says it's not doing enough.
He's been trying to transport goods since the start of the war, and is exasperated by the mountain of paperwork the EU requires, which he says has created queues at the border up to 25km (16 miles) long.
"It's just paper, it's not like they are actually taking samples of the corn. You just have to have the paper," he says.
On 18 May, two days after the EU announcement, customs authorities asked his drivers for two forms that they had never seen before. "The border is not getting easier, on the contrary it's getting more bureaucratic," he says.
In the past three weeks Mr Huizinga has exported 150 tonnes of grain. He could get the same amount through the port of Odesa in a few hours.
"Open the borders," Mr Huizinga implores the EU, "just let the stuff through."
The main route out of the country now is rail. But Ukraine's rail system is wider than the EU's, which means loads have to be transferred to new wagons at the border. The average waiting time is 16 days but it can take up to 30.
Though the global conversation around food shortages is largely about wheat, most of the grain leaving Ukraine at the moment is corn. And that is for two reasons, according to Elena Neroba, Ukrainian grain analyst at the brokerage, Maxigrain.
She believes Ukrainian farmers are hesitant to sell wheat because they are haunted by the memory of the Holodomor, a famine created by Stalin in 1932 in which millions of Ukrainians died. Corn, on the other hand, is not as widely eaten in Ukraine.
The other factor, she says is demand. Europe doesn't buy much Ukrainian wheat, it's self-sufficient. And it's difficult to move this wheat on beyond the EU, as ports in Poland and Romania are not equipped to export large volumes of grain.
"By July, EU countries will be busy exporting their own summer harvests and will have even less capacity to handle Ukraine's food," Ms Neroba says.
Time is running out to solve the problem. Storage facilities are full and the summer harvest of wheat, barley and rapeseed is weeks away.
Mrs Stetsiuk still has about 40% of last year's harvest stored on her farm and little room for next season's.
"We don't want to waste it. We know how important it is for the West, for Africa, for Asia," she says. "That's the fruit of our labour and people need it."
If she can't sell her stock, she can't afford to plant this autumn. She hopes the international community can help finance Ukrainian farmers store grain and to plant again.
If they don't, she says, grain shortages next year will be even worse.
Many wheat crops are in particularly bad shape right now. In Central Europe, the US, India, Pakistan and North Africa, dry weather means yields are set to be low. In Ukraine by contrast, the weather for wheat has been good.
Mrs Stetsiuk started her farm with her late husband 30 years ago, as Ukraine was emerging from the ashes of the USSR. They were the first in their region to buy farmland and became a proud farming family in the process. Her two daughters and her son are all involved.
"We want to keep doing it. We want to help, providing food to the people."
In a matter of months, she says, Russia has taken them back at least 20 years.
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France24 - Monde
Guerre en Ukraine : à Kharkiv, on "dérussifie" les noms de rues
Publié le : 25/05/2022 - 17:04
Laura MOUSSET
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Dans la deuxième ville d'Ukraine, l'ancienne avenue de Moscou a été rebaptisée "Héros de Kharkiv", en hommage aux soldats qui ont défendu la cité. La mairie de Kharkiv a déjà renommé trois rues faisant référence à la Russie et souhaite poursuivre l’initiative. Les habitants approuvent la démarche.
L'Humanité
Australie. Le premier ministre attendu au tournant sur le climat
ActuAnthony Albanese succède au conservateur Scott Morrison. Le progressiste ambitionne de faire de l’Australie une «superpuissance des énergies renouvelables». Son programme qui vise une réduction de 43% des émissions des gaz à effet de serre d’ici 2030 suscite une forte attente.
Lilian CaillatLe climat est devenu la première priorité des Australiens ces dernières années. Après le mandat du conservateur Scott Morrison connu pour son climato-sceptiscme, la victoire aux législatives du parti travailliste et l’investiture d’Anthony Albanese semble en adéquation avec l’aspiration au respect des engagements climatiques. Au-delà d’un programme social plus développé que celui de son prédécesseur, en particulier sur les droits des Aborigènes, le salaire minimum mais aussi le soutien aux communautés LGBTQ+, “Albo” comme il est surnommé, projette de faire de l’Australie une « superpuissance des énergies renouvelables », notamment en promettant une réduction de 43% des émissions des gaz à effet de serre du pays d’ici 2030. Une nouvelle bienvenue alors que l’Australie a connu ces dernières années des épisodes caniculaires dévastateurs et des feux de forêts colossaux ayant détruit l’équivalent de la superficie de la Finlande, sans compter les inondations à répétition.
Des mesures contraires aux ambitions climatiques et à la prétention de Canberra
Si Anthony Albanese fait de l’environnement son fer de lance, les écologistes du pays sont plus critiques quant à l’implication réelle du nouveau premier ministre. Il est notamment question des réductions de gaz à effet de serre jugées insuffisantes, du refus de l’interdiction du charbon dans les centrales électriques mais aussi, et surtout, de la décision de ne pas fermer les mines de charbon du pays dans l’immédiat. Ces mesures contraires aux ambitions climatiques et à la prétention de Canberra de devenir une puissance écologique font grincer des dents et pourraient empêcher Anthony Albanese de construire un gouvernement avec ses partenaires écologistes.
Le but du mandat de trois ans sera donc d’allier les promesses du candidat et les actes du premier ministre élu. La marche paraît haute. « On ne peut que faire confiance à la détermination d’un premier ministre issu des classes populaires » appuie le journal The Australian. Ancien ministre de gouvernements travaillistes jusqu’en 2013, il est devenu l’une des voix majeures de l’opposition pendant les neuf années de mandat conservateur, se positionnant ainsi comme le candidat idéal pour reprendre le pouvoir des mains de ces derniers.
australieClimat Valeurs Actuelles
[Vidéo] L’humoriste britannique Ricky Gervais se moque des trans et scandalise des militants LGBT
Il a suffi de quelques heures pour que le dernier spectacle de Ricky Gervais suscite de vives réactions outre-Manche. Avec « Super Nature », sa nouvelle émission spéciale diffusée sur Netflix depuis le mardi 24 mai, l’humoriste s’est attiré les foudres de militants de la communauté LGBT sur les réseaux sociaux, lesquels l’accusent de « transphobie », rapporte le magazine américain Variety.
Le dernier spectacle de Ricky Gervais, "SuperNature" est sorti aujourd'hui sur Netflix. 👀 pic.twitter.com/HmahsbEGUj
— Euphoria 🫧 (@_Oct14th) May 24, 2022
Dès les premières minutes du show, le créateur de la série « The Office » enchaîne les blagues sur les transgenres : « Oh, les femmes ! Pas toutes les femmes, je veux dire celles de l’ancienne génération. Les femmes à l’ancienne, celles qui ont un utérus. Ces putains de dinosaures. J’aime les nouvelles femmes. Elles sont géniales, n’est-ce pas ? Les nouvelles qu’on a vues récemment. Celles avec des barbes et des bites. Elles sont aussi bonnes que l’or, je les aime (…) »
« Vous ne pouvez pas prédire ce qui sera offensant à l’avenir »
Quelques instants plus tard, celui qui est également acteur et chanteur, mentionne le cas de l’humoriste américain Kevin Hart, s’étant retiré de l’animation des Oscars en 2018 pour des tweets passés jugés homophobes. « Vous ne pouvez pas prédire ce qui sera offensant à l’avenir », se projette Ricky Gervais. « Vous ne savez pas qui sera la foule dominante. La pire chose que vous pouvez dire aujourd’hui est ‘Les femmes n’ont pas de pénis’, n’est-ce pas ? Personne ne l’a vu venir. Vous ne trouverez pas un tweet vieux de 10 ans de quelqu’un disant ‘Les femmes n’ont pas de pénis’. Vous savez pourquoi ? Nous ne pensions pas que nous devions le faire, putain ! »
Ricky Gervais has a new stand up show out on Netflix today.
5 minutes in and he’s making jokes about trans women attacking & raping people in public bathrooms. To him we exist only as a punchline, a threat, something less than human.
— Esme (@discount_Ripley) May 24, 2022
Des mots qui n’ont pas manqué de faire réagir. « Si vous êtes un comédien et que vous soutenez les personnes trans, il est de votre responsabilité de vous élever contre Dave Chapelle et la nouvelle émission spéciale de Ricky Gervais. Vous ne pouvez pas vous considérer comme un allié si vous ne prenez pas publiquement position contre cela. C’est le strict minimum », tacle une internaute. « Pour lui, nous n’existons que comme une punchline, une menace, quelque chose de moins qu’humain », estime une autre.
« Dans ce pays, il y a seulement 5% de Noirs, 5% d’Asiatiques, 5% de LGBTQ. Des chiffres minuscules. Moi, je suis un multimillionnaire hétérosexuel blanc, nous sommes moins de 1%. Est-ce que je me plains ? Non », ironise ensuite Ricky Gervais, au sujet des revendications des différentes minorités dans la société.
.@RickyGervais : "Dans ce pays, il y a seulement 5% de Noirs, 5% d'Asiatiques, 5% de LGBTQ. Des chiffres minuscules. Moi, je suis un multimillionnaire hétérosexuel blanc, nous sommes moins de 1%. Est ce que je me plains ? Non." pic.twitter.com/ycEu4gq2Xr
— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) May 24, 2022
Vers la fin de l’émission, il tente de clarifier ses positions… non sans moqueries : « Dans la vraie vie, bien sûr, je soutiens les droits des trans. Je soutiens tous les droits de l’homme, et les droits des trans sont des droits de l’homme. Vivez votre meilleure vie. Utilisez vos pronoms préférés. Soyez le genre que vous sentez que vous êtes. Mais rencontrez-moi à mi-chemin, mesdames : Laissez tomber la bite. C’est tout ce que je dis. » Lors de la 77e cérémonie des Oscars, le comédien de 60 ans avait déjà marqué les esprits avec un discours tirant à boulets rouges sur l’hypocrisie de la sphère hollywoodienne.
France24 - Monde
Comment les États-Unis font-ils face à la pénurie de lait pour bébé ?
Publié le : 23/05/2022 - 18:03
Laura MOUSSET
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Plus de 30 tonnes de boîtes de lait en poudre pour bébé en provenance d’Allemagne ont atterri aux États-Unis, le 22 mai. Une livraison visant à alimenter le marché américain, qui fait face à une grave pénurie de lait infantile ces derniers mois. Pour y remédier, le gouvernement a récemment mis en place un pont aérien et a activé un texte hérité de la Guerre froide. Dans certaines villes, la solidarité s’organise pour aider les familles.
L'Humanité
Texas. Tuerie de masse dans une école primaire, l’Amérique sous le choc
ActuDix-neuf enfants et deux enseignants ont été tués dans le pire «mass shooting» dans une école américaine depuis dix ans. Joe Biden appelle au vote d’une loi à laquelle, une fois encore, s’opposeront en bloc les républicains.
Christophe Deroubaix« C’est presque comme une rediffusion. » Une école, des balles, des enfants morts… Neil Heslin a vécu cela en 2012 à Newton (Connecticut) où son fils Jesse Lewis a fait partie des victimes de la pire tuerie dans une école primaire aux États-Unis (26 morts dont 20 enfants). Et c’est donc à une « rediffusion » qu’il a eu le sentiment d’assister – comme des millions d’Américains – mardi 24 mai en ouvrant son poste de télévision.
Il a d'abord tiré sur sa grand-mère
Une école, des balles, des enfants morts. Uvalde elementary school, à 150 kilomètres à l’ouest de San Antonio, Texas. Le tueur : un adolescent de 18 ans, Salvador Ramos, de nationalité américaine. Selon le sergent Erick Estrada, interrogé par CNN, il portait une tenue paramilitaire et au moins un fusil. Comme Adam Lanza, il y a près de dix ans à Newton, qui avait commencé le massacre en tuant sa propre mère, il a d’abord tiré sur un de ses proches (en l’occurrence sa grand-mère dont l’état de santé n'est toujours pas connu). Puis il s’est rendu dans l’établissement scolaire qui accueille plus de 500 enfants, dont près de 90 % d’origine hispanique.
On ne sait pas encore si ses intentions étaient racistes comme celles de Payton Gendron, également âgé de 18 ans, adepte du « grand remplacement », qui a tué, le 14 mai dernier, 10 personnes dans un quartier africain-américain de Buffalo (État de New York). Salvador Ramos a été tué par la police après avoir ôté la vie à dix-neuf enfants et deux enseignants.
Fusillade de Buffalo : l’Amérique n’en a pas fini avec ses néonazisUne Amérique qui crie : « Assez »
« Rediffusion ». L’Amérique sous le choc. Une Amérique qui crie : « Assez ». Une Amérique qui prie. Les responsables politiques du Texas ont été les premiers à réagir en adressant notamment leurs prières aux familles des victimes. Ce sont les mêmes qui ont fait du deuxième État le plus peuplé du pays l’un des plus laxistes en matière de contrôle des armes à feu. En 2021, le gouverneur Greg Abbott a signé une loi abrogeant l’obligation d’obtenir un permis afin de pouvoir porter des armes.
Reportage. Dans les lycées du Texas, des adolescents formés « façon paramilitaire »Pourtant, selon un sondage réalisé la même année par l’Université du Texas et le journal The Texas Tribune, 60 % des habitants de l’État se disaient opposées à la levée de ces restrictions. La même distorsion se reproduit à l’échelle fédérale : une majorité d’Américains se prononce pour le renforcement du contrôle des armes (vérification des antécédents, interdiction des armes semi-automatiques) mais le lobby des armes bloque toute loi sur le sujet.
États-unis. Les ados contre les armes : un soulèvement historiqueL'hypocrisie des républicains
C’est ce que les Américains pourront encore une fois constater au Congrès dans les heures et jours qui viennent. Chuck Schumer, le leader des démocrates au Sénat, va mettre au vote une loi adoptée à deux reprises (en 2019 et 2021) par la Chambre des représentants à majorité démocrate. En totale osmose avec la NRA (National Rifle Association), les républicains voteront contre et empêcheront son adoption tout comme ils ont voté, au nom de « la vie » contre une loi garantissant le droit à l’avortement, alors que la Cour suprême s'apprête à invalider l’arrêt Roe v. Wade qui le garantit.
États-Unis. Roe v. Wade, le droit à l’avortement attaquéSur Twitter, Alexandria Ocasio-Cortez a dénoncé cette hypocrisie des républicains : « Il n’y a rien de tel qu’être « pro vie » lorsque l’on supporte des lois qui laissent des enfants être abattus dans des écoles, des séniors dans des épiceries, des paroissiens dans leurs lieux de foi… » Si Joe Biden, s’adressant à la nation, a lancé un énième appel à l’action («Il est temps de transformer la douleur en action»), le GOP lui opposera un énième blocage. La suite à la prochaine « rediffusion ».
texasarmestueries France24 - Monde
En Allemagne, la seconde vie des bunkers 30 ans après la fin de la Guerre froide
Publié le : 23/05/2022 - 17:18
Samia METHENI
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Y a-t-il encore à Berlin des bunkers en état de fonctionnement ? Au temps de la Seconde Guerre mondiale, puis de la Guerre Froide, la capitale allemande comptait 2.000 abris anti-aériens publics, contre 600 aujourd'hui. Depuis le début de la guerre en Ukraine, les commandes de bunkers privés explosent dans la capitale allemande.
France24 - World
NRA convention is 'slap in the face' to Texans after Uvalde school shooting
Issued on: 26/05/2022 - 12:17
Alison SARGENT
IN THE PAPERS - Thursday, May 26, 2022: The local paper in Uvalde, Texas publishes its first issue since the shooting that killed 19 children and their teachers: an all-black front page with the date of the massacre. Despite the shooting, US gun lobby the NRA is going forward with its annual convention in Texas this weekend. We also look at reactions in the British papers to the long-awaited Sue Gray report on lockdown parties at Downing Street. Plus, we find out new information on how Covid-19 can change our sense of smell.
New York Times - World
U.K. Lockdown Parties Report
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Johnson Says He’s Humbled by ‘Partygate’ Report but Will Go On
The long-awaited report on boozy parties that violated lockdown rules was once seen as potentially ruinous for Prime Minister Boris Johnson, but the situation has changed.
By Mark Landler, Stephen Castle and Megan Specia
LONDON — Prime Minister Boris Johnson presided over a disorderly workplace in which there were rampant violations of coronavirus restrictions, according to a long-awaited government investigation, released on Wednesday, that became a moment of reckoning for the scandal-scarred British leader.
The report by a senior civil servant, Sue Gray, was studded with accounts of late-night, booze-fueled revelry at Downing Street: Scattered wine bottles, a thumping karaoke machine, a broken swing set, and senior officials who encouraged the socializing even as they privately fretted it could create a public-relations problem at a time when they had put fellow Britons into isolating lockdowns.
But the report did not contain any explosive new disclosures about Mr. Johnson’s behavior. It even credited Downing Street with changing some of its practices to reform an office culture that Ms. Gray had condemned in an earlier, redacted version of her report as bereft of leadership and marinated in alcohol.
For Mr. Johnson, whose political future has been hanging by a thread after months of embarrassing reports about the parties, the report did not look like the fatal blow that many once warned it could be. While he faced renewed calls from the opposition to resign, the ranks of his Conservative Party were relatively muted. Mr. Johnson, analysts said, will live to fight another day.
“I am humbled, and I have learned a lesson,” the prime minister said in Parliament, with a characteristic mix of contrition and defiance.
He rejected claims that he lied to lawmakers by denying that any parties held in Downing Street broke the rules. That is a damaging allegation, as misleading Parliament is normally considered a resigning offense in Britain. And he defended his participation in farewell parties, saying he was merely thanking loyal, hard-working staff members for their service during the pandemic.
In her report, Ms. Gray concluded, “Whatever the initial intent, what took place at many of these gatherings and the way they developed was not in line with Covid guidance at the time.” She said 83 people violated the rules at gatherings, during which some drank heavily, fought with each other and damaged property.
The report included photos of Mr. Johnson raising a glass at a birthday party held in his honor (he was later fined for it by the police). But it shed no light on a potentially more incriminating gathering in his apartment. Witnesses reported hearing Abba music blasting from the windows. Ms. Gray said she suspended her investigation of that because the Metropolitan Police had opened their own probe.
“It was never going to be the hard-hitting independent inquiry that many had hoped for because it was commissioned by the prime minister from an employee,” said Tim Bale, a professor of politics at Queen Mary, University of London. Mr. Johnson, he said, “gave the job to someone who was no patsy, but was still an establishment figure and who decided not to see her role as ending his career.”
Opposition leaders seized on the findings to try to generate fresh outrage against the prime minister. The leader of the Labour Party, Keir Starmer, described them as a “monument to the hubris and arrogance of a government that believed it is one rule for them and another rule for everyone else.”
But Mr. Starmer’s offensive was vitiated somewhat by his own lockdown-related woes. The police in Durham are investigating whether he violated the rules by taking part in an Indian food and beer dinner with members of his party. He reiterated he would resign if the police imposed a fine on him.
The leader of the Scottish National Party in Westminster, Ian Blackford, described the atmosphere in Downing Street as so unruly that the police had to be called in. “At the center was the prime minister orchestrating it, grabbing a glass himself in order to toast the partygoers,” he said.
The release of Ms. Gray’s report was once seen as the climax of a saga that began in November with the initial media reports of parties. As the scandal mushroomed, Conservative lawmakers began submitting letters calling for a no-confidence vote of Mr. Johnson. His allies worried that a raft of damning disclosures in the report could turn that trickle of letters into a torrent.
But events have changed since January in ways that have benefited Mr. Johnson. Russia’s invasion of Ukraine eclipsed talk of rogue socializing in government offices. The prime minister positioned Britain as a stalwart supporter of Ukraine and befriended the country’s president, Volodymyr Zelensky.
To oust Mr. Johnson, 54 Conservative lawmakers would have to demand a no-confidence vote. That number has yet to be reached and, even if it were, Mr. Johnson would need the support of just a simple majority of the roughly 360 Conservative lawmakers in Parliament to keep his job.
On Thursday, the Conservative benches behind Mr. Johnson emptied out quickly, suggesting that few of the lawmakers had the stomach to defend him. But only a single Tory member, Tobias Ellwood, spoke out against Mr. Johnson in Parliament, and his opposition to the prime minister is well established.
The lumbering mechanics of the investigation also helped Mr. Johnson. Just as Ms. Gray was poised to release her report in January, the police announced they would finally open their own investigation of the social gatherings and asked her to scrub names or specific details in what she published.
With the police investigation now complete, Downing Street released the unabridged report, which offers a revealing look at its work-hard, play-hard culture. At one party, held on the eve of the funeral of Prince Philip, the husband of Queen Elizabeth II, staff members drank heavily and damaged a child’s play set in the garden. The last guests left after 4 a.m. Mr. Johnson was away for the weekend.
Understand Britain’s ‘Partygate’ Scandal
Turmoil at Downing Street. A steady drip of disclosures about parties that violated lockdown rules has ensnared Prime Minister Boris Johnson of Britain in a scandal that has threatened his hold on power. Here is what to know:
Contentious gatherings. The British news media reported that staff members were invited to a party in the backyard of Mr. Johnson’s residence in May 2020, when officials were instructing people not to socialize to curb the spread of the coronavirus. Subsequently, details about other gatherings involving government officials that violated Covid rules have emerged.
Investigations. A highly anticipated report by a senior civil servant painted a damning picture of “excessive” workplace drinking at parties at Downing Street, though it did not directly implicate Mr. Johnson in wrongdoing. The British police, which has also conducted an investigation, levied several fines. Mr. Johnson was among those fined.
A series of apologies. In January, Mr. Johnson issued a contrite apology for attending the party in his backyard, while claiming that he had viewed the gathering as a work event that did not breach the rules. He also apologized for parties held at Downing Street as the queen prepared to bury her husband. He apologized once again after being fined by the police.
Mr. Johnson holds on to power.. The prime minister faced public outcry over his role in the scandal, but the support from the Conservative Party has allowed him to ride out the storm so far. In local elections in May, Conservatives avoided the type of electoral meltdown that might have posed a threat to Mr. Johnson’s future in power, though they did lose several seats.
After another gathering, a holiday party in 2020, the cleaning crew reported red wine spilled on the floor. At a gathering in June 2020, there were speeches, alcohol, food, and music. At least one person got sick, there was a fight between two others, and the last member of staff did not leave until after 3 a.m.
There were internal debates about the wisdom of holding parties during the pandemic. When Lee Cain, then the director of communications for Mr. Johnson, was invited to a gathering in May 2020, he wrote to colleagues that “a 200-odd person invitation for drinks in the garden of No. 10 is somewhat of a comms risk in the current environment.” According to the report, those concerns were ignored.
Mr. Johnson attended the party for about 30 minutes. Later, his principal private secretary at the time, Martin Reynolds, texted another adviser about the news media saying, “better than them focusing on our drinks (which we seem to have got away with).”
Speaking to reporters on Thursday, Mr. Johnson said he had apologized to custodial staff members, who were mistreated by his aides, according to the report. But he did not directly answer whether he had asked Ms. Gray not to release the final report of her investigation, as was reported by the Times of London. Nor did he offer any details about the party held in his apartment.
If anything, Mr. Johnson seemed even more intent on changing the subject, emphasizing his determination to combat rising food and fuel prices. The government is expected to announce a new package of emergency measures on Thursday.
With Mr. Johnson facing a welter of problems — surging inflation, a looming recession, two tricky parliamentary elections, and sagging poll ratings — political analysts said he was still vulnerable.
“Of course, I understand why people are indignant,” Mr. Johnson said in a response to a reporter who cited a poll that showed three of five Britons wanted him to resign. “Given everything that’s going on, it’s my job to get on with it.”
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France24 - World
'Partygate' scandal: 'No clear alternative' in Conservative Party to PM Johnson
Issued on: 26/05/2022 - 11:52
Excessive drinking, cleaners and security staff being mistreated, as well as widespread disregard for Covid rules: those are just some of the details highlighted by senior British civil servant Sue Gray in her report on illegal lockdown parties at Downing Street. Prime Minister Boris Johnson says he's "humbled", but going nowhere. To discuss this and more, we’re joined for Perspective by Duncan Fairgrieve, professor of comparative law at the University of Paris Dauphine and a practising barrister in Paris and London.
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Johnson takes responsibility for lockdown-era Number 10 parties – but won't quit
New photos of UK PM Boris Johnson drinking reignite 'Partygate' row
UK police concludes 'partygate' investigation into Johnson government
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : la Hongrie déclare l’état d’urgence
Nike suspend ses ventes en Russie dans des magasins partenaires
L’équipementier sportif américain Nike a annoncé la suspension de ses ventes dans des magasins partenaires en Russie, rapporte BFMTV, mercredi 25 mai. L’interruption de tous ses partenariats avec des détaillants dans le pays a également été décrétée, deux mois après avoir fermé temporairement ses propres magasins.
La Russie facilite l’octroi de passeports russes aux habitants du sud de l’Ukraine
Moscou va permettre aux habitants des régions de Zaporijjia et de Kherson, situées dans le sud de l’Ukraine, d’obtenir un passeport russe grâce à « une procédure simplifiée », d’après un décret présidentiel publié ce mercredi 25 mai. La région de Kherson a été entièrement conquise par les forces russes depuis son offensive lancée le 24 février. Celle de Zaporijjia est également, en partie, aux mains du Kremlin.
Le groupe vainqueur du concours de l’Eurovision met son trophée aux enchères
Dans un post publié sur Instagram, le groupe de rap-folk ukrainien, Kalush Orchestra, récent vainqueur du concours Eurovision de la chanson, a décidé de mettre aux enchères son trophée afin de récolter des fonds pour l’armée ukrainienne. Récemment, le groupe a avait déjà annoncé l’organisation d’une tournée en Europe pour lever des fonds pour l’Ukraine.
La Russie abolit la limite d’âge pour s’engager dans l’armée
Le Parlement russe a aboli, ce mercredi, la limite d’âge pour s’engager dans l’armée, rapporte Le Monde. « L’adoption de cette proposition de loi permettra d’attirer dans l’armée des experts de spécialités recherchées », a expliqué l’un des auteurs du texte. Jusqu’à présent, seuls les citoyens âgés de 18 à 40 ans pouvaient conclure un premier contrat avec l’armée. Pour les citoyens étrangers, la fenêtre était entre 18 et 30 ans. Il sera maintenant possible pour toute personne volontaire n’ayant pas atteint l’âge légal de la retraite, fixé actuellement à 61,5 ans pour les hommes, de prendre les armes.
« Les canons français Caesar sont sur les champs de bataille », annonce Kiev
Le gouvernement ukrainien a annoncé, ce mercredi sur Twitter, l’arrivée des canons Caesar français sur les champs de bataille.
NATO-style artillery depot of the #UAarmy enlarged: CAESARs from 🇨🇵 are already on the battlefields.It helps 🇺🇦 to resist, but to liberate our land from the barbarians we need M270 and HIMARS. pic.twitter.com/ScAjZzTODK
— Defence of Ukraine (@DefenceU) May 25, 2022
Selon Zelensky, l’armée russe veut « tout détruire »
Lors d’une allocution diffusée mardi soir, le président ukrainien a indiqué que l’armée russe maintient une très importante pression sur le Donbass. Pour Volodymyr Zelensky, elle aurait même pour objectif de « tout détruire » dans la région.
La Hongrie proclame l’état d’urgence
« La Hongrie doit rester en dehors de cette guerre et protéger la sécurité financière de ses familles », a déclaré Viktor Orban mercredi 25 mai, en annonçant la promulgation d’un second état d’urgence lié au conflit en Ukraine, alors qu’un autre état d’urgence sanitaire doit expirer 31 mai prochain, selon Europe 1. « Cela nécessite une marge de manœuvre et une action immédiate. Le gouvernement, exerçant son droit en vertu de la Loi fondamentale, déclare l’état d’urgence pour cause de guerre à partir de minuit ».
Le Parlement hongrois, aux deux tiers acquis à la cause du Premier ministre, avait procédé à une modification de la Constitution quelques heures auparavant, permettant la mise en place d’un état d’urgence pour cause de guerre.
New York Times - World
Biden’s Trip to Asia
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North Korea Launches Suspected ICBM and Two Other Ballistic Missiles
The tests came just as President Biden wrapped up a trip to the region with a promise to deter the North’s nuclear and missile threat.
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By Choe Sang-Hun
SEOUL — North Korea launched three ballistic missiles, including a possible intercontinental ballistic missile, toward the waters off its east coast on Wednesday, South Korea’s military said. The launches came just after President Biden wrapped up a trip to the region, where he vowed to strengthen deterrence against the North’s growing nuclear threat.
It was North Korea’s 17th missile test this year. The missiles were launched from Sunan, near Pyongyang, the North’s capital, at 6 a.m., 6:37 and 6:42, the South Korean military said. American and South Korean officials have been warning in recent weeks that the North was ready to conduct either a nuclear test or an intercontinental ballistic missile test.
Shortly after the North’s tests, the South Korean and United States militaries each launched a land-to-land missile off the east coast of South Korea to demonstrate what Seoul called the allies’ “swift striking capability to deter further provocations from North Korea,” as well as the South Korean military’s “overwhelming” ability to launch “precision strikes at the origin of North Korean provocation.”
Separately, 30 South Korean F-15K fighter jets performed an “elephant walk” on the tarmac, ready to take off with a full load of weapons.
The first missile launched on Wednesday by North Korea appeared to have been an ICBM, South Korean defense officials said. But it flew only 224 miles, the officials said, indicating that North Korea did not want to launch the missile on a full ICBM trajectory over the Pacific while Mr. Biden was in the air on his way back to Washington after a visit to Seoul and Tokyo.
The missile appeared to have been the Hwasong-17, North Korea’s largest-known ICBM, which was first unveiled during a military parade in October 2020, Kim Tae-hyo, first deputy director of the National Security Office of President Yoon Suk-yeol of South Korea, said on Wednesday. North Korea began testing components of the system in February under the guise of a satellite launch and claimed to have tested the full missile on March 24.
The second missile launched on Wednesday apparently failed because it “disintegrated” after reaching an altitude of 12 miles, the South Korean officials said. The third projectile was a short-range ballistic missile.
Read More on Biden’s Trip to Asia
The U.S. Indo-Pacific Command said the launches did not pose an immediate threat to the United States or its allies, but highlighted the North Korean weapons program’s “destabilizing impact.” South Korea called the tests “a grave threat” to peace and called for the stronger enforcement of sanctions, warning that the North’s weapons tests would only “deepen its isolation.”
North Korea last conducted an ICBM test on March 24, breaking a self-imposed moratorium that had been in place since 2018.
The missile launches on Wednesday were a strong signal that North Korea was embarking on a new cycle of tensions in the Korean Peninsula despite the country’s first reported outbreak of the coronavirus. It also constituted North Korea’s public reaction to Mr. Biden’s trip to the region, where he met with the leaders of South Korea and Japan and vowed to step up measures, including joint military exercises, to help deter the growing nuclear and missile threat from the North.
The country has also been conducting high-explosive tests in recent weeks, indicating that a nuclear test may be imminent, Mr. Kim, the South Korean presidential aide, said on Wednesday. High explosives are used to help trigger fission in a nuclear device, and North Korea has conducted dozens of high-explosive tests over the years.
In a meeting with Mr. Yoon in Seoul last Saturday, Mr. Biden said that the United States would bolster the alliance and increase deterrence in the face of the North Korean threat. Mr. Biden and Mr. Yoon announced that they would explore ways to expand joint military exercises that had been canceled or scaled down under President Donald J. Trump.
While in South Korea, Mr. Biden voiced a deep skepticism about the chances of meeting North Korea’s leader, Kim Jong-un, whom Mr. Trump met three times. Asked by reporters if he had a message for Mr. Kim, Mr. Biden said simply: “Hello. Period.”
Mr. Yoon has been highly skeptical of North Korea, as well, saying that the efforts by his predecessor, Moon Jae-in, to engage with the North in dialogue and reconciliation have failed to roll back its nuclear weapons program.
When Mr. Yoon was sworn into office on May 10, he dangled “an audacious plan” to vastly improve the North’s economy and its people’s quality of life. But like his conservative predecessors, he attached an important caveat: Such economic largess would be possible only “if North Korea genuinely embarks on a process to complete denuclearization.”
The missile tests on Wednesday indicated that North Korea was not interested in nuclear disarmament talks anytime soon. In a speech delivered during a nighttime military parade in April, North Korea’s leader, Kim Jong-un, reiterated that his people should prepare for a standoff with the United States “for a long period of time.” He also vowed to expand his arsenal of nuclear warheads, intercontinental ballistic missiles and other delivery vehicles “at the fastest possible speed.”
Mr. Kim has also appeared to adopt a more aggressive nuclear doctrine in recent weeks.
In the same speech, he seemed to take a page from the playbook of President Vladimir V. Putin of Russia when he warned that his nuclear arsenal was not just to deter foreign invasion, but also to be used “if any forces try to violate the fundamental interests of our state.”
Last month, Mr. Kim’s sister and spokeswoman, Kim Yo-jong, said North Korea could use nuclear weapons “at the outset of war.” After a short-range missile test last month, Mr. Kim said he was improving the “efficiency” of battlefield or “tactical nukes.”
North Korea declared a halt to all nuclear and ICBM tests to set the stage for the first summit meeting between Mr. Kim and Mr. Trump in 2018. But the efforts at diplomacy ended without an agreement on how to dismantle North Korea’s nuclear program or when to lift sanctions.
Mr. Kim has since vowed to find a “new way” to deal with Washington and started testing a variety of new missiles. Analysts viewed his moves as raising the stakes in his confrontation with Washington and its allies by rapidly amassing a fleet of nuclear-tipped missiles and altering his country’s nuclear doctrine.
The new cycle of tensions highlights an uncomfortable truth both for Mr. Yoon and the Biden administration: Despite decades of negotiations and sanctions, North Korea’s nuclear capabilities have only become stronger and more dangerous.
“North Korea continues to improve, expand and diversify its conventional and nuclear missile capabilities, posing an increasing risk to the U.S. homeland and U.S. forces, allies, and partners in the region,” John Plumb, the U.S. assistant secretary of defense for space policy, told the Senate Armed Services Committee this month. “Most of North Korea’s ballistic missiles have an assessed capability to carry nuclear payloads.”
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France24 - World
US abortion rights under threat: The spectre of a post-Roe America
Issued on: 20/05/2022 - 12:20
Pierrick LEURENT
Valérie DEFERT
The recent leak of a confidential US Supreme Court document has confirmed the conservative-majority court's intention to overturn Roe v. Wade, the decision that has guaranteed access to abortion throughout the United States for nearly 50 years. Such a decision would have an unprecedented impact on 75 million women of childbearing age. But at the instigation of the Republican Party, some parts of the US, such as the states of Texas and Oklahoma, are already turning into a medical desert for women who seek a termination. Our correspondents Valérie Defert and Pierrick Leurent report on the "post-Roe America".
Every morning, in front of the Tulsa Women's Clinic in Oklahoma, the same scene repeats itself: patients arrive to park in front of one of the few clinics that currently still perform abortions in this largely conservative state. Their cars are immediately wedged between anti-abortion demonstrators trying to dissuade them from terminating their pregnancy and volunteers from the clinic, like Susan Braselton. Wearing a rainbow vest, she comes out to welcome the women, protect and reassure them.
Such a scene is not unusual in an America where the right to abortion, guaranteed since 1973 by the Supreme Court's Roe v. Wade ruling, is being seriously eroded in around half of the states. The governor of Oklahoma has already taken inspiration from a law passed last year in neighbouring Texas that bans abortion as soon as a heartbeat is detected – usually at around six weeks. He is now expected to sign another bill, passed by Oklahoma's legislators on May 19, that prohibits all abortions with few exceptions.
Six weeks into their pregnancy, many women are still unaware that they are pregnant and the recent restrictions create difficult situations. For wealthier women, or those who find a last-minute solution, it is still possible to travel to another state. But for the less privileged, who cannot travel, their only choice is between carrying the foetus to term or resorting to illegal and risky abortion methods.
The influence of evangelicals
This state of affairs, well before the final decision of the Supreme Court on the matter, is the result of a decades-long political and religious battle. Led mainly by evangelicals, the fight for a total ban on abortion has gained ground, supported by the Republican Party, which often depends on evangelical votes for victory in local and national elections.
In parallel, Roe v. Wade has never stopped grassroots activists like Pastor Mark Lee Dickson from achieving their goal, at least at the local level. This ardent defender of the "pro-life" cause travels around Texas and other states to have ordinances adopted, city by city, that completely ban abortion. His trick? As with the law in force in Texas, it is citizens – not the authorities – who are responsible for enforcing it. This legal loophole makes it possible to bypass the justice system.
For nearly half a century, Democrats and pro-choice activists believed that abortion rights were a given that could not be reversed. Many did not realise that a reversal of fortune was taking place over time, one conservative state after another. On the Democratic side, the recent mobilisation in the wake of the threat to abortion rights appears somewhat late. But it could serve as a catalyst for the frustrations of progressive voters, in view of November's midterm elections. President Joe Biden has called on his fellow citizens to back candidates who support the right to abortion during the autumn vote.
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Oklahoma passes bill banning almost all abortions with few exceptions
US Republicans block Senate bill to protect access to abortion
#The 51%
Life after Roe v. Wade, what impact will it have on American society?
New York Times - World
How (and Why) We Calculated the Value of Haiti’s Payments to France
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Times Insider
We wanted to know how much Haiti had paid over generations. So we set out to compile the data.
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By Constant Méheut
Last June, when we were well into our investigation into Haiti’s payments to their former French slave masters, our trail seemed to be diverging in a thousand directions.
In 1825, Haiti was forced to pay millions of French francs to France in exchange for that country’s recognition of its sovereignty. These payments, and a loan to cover them, became known as the “double debt.” Haiti is the only nation where descendants of enslaved people paid reparations to the heirs of their former masters — and they did so for generations.
We were hoping to discover how much this sum had added up to and how it had affected Haiti’s long-term economic development. But at that point last summer we had found only stray figures in books and articles. Historians disagreed on exactly how long the payments had lasted, how much had been paid each year or how the loans had caused Haiti’s debt burden to balloon.
And so my colleague Matt Apuzzo texted me one morning: “Do you think today you and I should sit down and come up with a chronology that tracks the outstanding debt and the loans as best as we know it?”
“Sure,” I replied, adding that I would start a spreadsheet.
Little did I know what we were getting into.
The numbers, which are presented in Part 2 of The Times’s series and have been shared publicly, were scattered everywhere: in 19th century books and brochures; diplomatic cables and government reports; official archives and century-old newspaper clippings. Prior historical research pointed us to documents tucked away in archives or in digitized online collections. The French historian Hubert Bonin encouraged us to visit the National Archives of the World of Work in Roubaix, a city in northern France, for our questions on Haiti’s foreign debt.
Finding these figures became a sort of scavenger hunt.
To trace the payments on the double debt, I relied on about 20 independent sources in France, Haiti and the United States. Three of those proved critical: books by Frédéric Marcelin, a Haitian finance minister in the late 19th century who became a vocal opponent of French control of Haiti’s finances; letters from French diplomats fulminating against Haiti’s late payments; and a trove of financial reports kept in the archives, in Paris, of the Caisse des Dépôts et Consignations, the French public bank that collected the payments.
Filling out the spreadsheet became something of a quest. Matt and I requested records from the archive in Roubaix, then headed there not knowing what we’d find. We waited in an empty reading room, ruefully predicting that after coming all this way, we’d probably get a single envelope to review. The clerk finally announced he had ten boxes for us.
After months of work, we had an elaborate spreadsheet and a decent picture of Haiti’s foreign debt between 1825 and 1957. Most important, we had a precise price tag for the double debt: 112 million francs, or about $560 million today.
On Sept. 9, Selam Gebrekidan, one of our colleagues on the project, traveled with me and Matt to southeast London to meet Victor Bulmer-Thomas, a British expert on Caribbean economies, and show him the spreadsheet. As I opened my laptop in his dining room, I felt nervous, fearing he would dismiss our tabulation as mere guesswork.
To our relief, he enthusiastically approved it.
I spent the next few weeks sharing my screen in online meetings with scholars who have studied Haiti’s debt. I showed them the spreadsheet and carefully detailed, cell by cell, my sources, and I listened to them place our numbers into historical perspective. A total of six academics, including the Haitian scholars Gusti-Klara Gaillard and Guy Pierre, vetted our tabulation.
The work, however, was far from over. The challenge then became to understand how paying out 112 million francs over decades had affected Haiti, and what kind of loss to its economic development that payout represented over time. One way to do so was to determine how much this money would be worth today had it remained in Haiti.
Some economists had tried to do just that in a research paper published in August, using a broad estimate of Haiti’s debt, so I drew from their methodology. I assumed that if that money had stayed in the Haitian economy, it would have, at a minimum, grown at a rate of return equal to Haiti’s real gross domestic product growth between 1825 and today.
Using estimates of Haiti’s G.D.P. in the 19th century that were provided by Simon Henochsberg, a French banker who studied Haiti’s public debt for his master thesis, I calculated the average annual growth rates, computed them with Haiti’s annual payment flows and found that the double debt could have added $21 billion to Haiti over time.
I spent weeks making video calls and exchanging long emails with economists like Ugo Panizza and Rui Esteves of the Geneva Graduate Institute to test the methodology — and being gently corrected on various formula errors. Matt and I also went to present our findings at the Paris School of Economics, where researchers grilled us.
We shared our analysis with 15 leading economists and financial historians. All but one agreed with our $21 billion estimate. Some said that it was within an acceptable range; others found it conservative and said that the long-term losses to Haiti might actually be higher.
Indeed, had the money stayed in Haiti, it might have been invested in bridges, schools and hospitals — investments that pay off in the long run and boost a country’s growth. What if Haiti, free of the debt burden, had grown at the same pace as its neighbors in Latin America, which several economists said was a reasonable scenario? In that case, the loss to Haiti would stand at $115 billion.
We had our opportunity cost range: $21 billion to $115 billion, or about 1.5 to 8 times the size of Haiti’s economy in 2020.
Read a detailed account The Times’s sources and methodology here. A full data set has also been published on GitHub.
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Valeurs Actuelles
Etats-Unis : 19 enfants tués lors d’une fusillade dans une école élémentaire du Texas
Effroi aux Etats-Unis. Mardi 24, peu après 11h du matin – heure locale, une fusillade a éclaté dans l’école élémentaire de Robb, située à Ulvade au Texas. Le suspect, un lycéen de 18 ans nommé Salvador Ramos, a pénétré dans les lieux armé d’un fusil automatique et équipé d’un gilet pare-balle. 19 enfants de moins de dix ans ont péri sous ses coups de feu, ainsi qu’au moins un enseignant, précise Le Figaro mercredi 25 mai.
Abattu par la police peu après les premiers coups de feu, le jeune homme est mort sans que son geste n’ait, pour l’heure, été expliqué. Peu avant la tuerie, Salvador Ramos s’en serait d’ailleurs pris à sa grand-mère, dont l’état de santé n’est pas connu. Selon Greg Abbott, gouverneur républicain du Texas, il a tué ces 19 enfants « d’une façon atroce et insensée ».
Dix ans après Sandy Hook, aucun changement
Très rapidement, l’exécutif américain s’est emparé de l’affaire. Visiblement très ému, alors qu’il revenait d’une tournée en Asie, Joe Biden a appelé à « transformer la douleur en action », appelant son pays à « affronter le lobby des armes ». « Trop, c’est trop : nous devons trouver le courage d’agir », a plus tard abondé Kamala Harris, vice-présidente des Etats-Unis. Selon Le Figaro, les drapeaux américains ont été mis en berne sur tous les bâtiments publics.
Une telle tuerie relance, une énième fois, le débat sur la libre circulation des armes aux Etats-Unis. Elle n’est d’ailleurs pas sans rappeler le massacre de l’école primaire de Sandy Hook, à Newtown (Connecticut). En 2012, un jeune homme de 20 ans avait tué 20 enfants et sept adultes – dont sa propre mère – avant de se donner la mort. Alors président des Etats-Unis, Barack Obama était apparu les larmes aux yeux à la télévision, appelant à une large prise de conscience et à une réforme. Une émotion qui n’a toutefois pas permis de véritables changements, achoppant sur une large partie de la population américaine et de puissants lobbys.
« Notre pays est paralysé, non par la peur, mais par un lobby des armes à feu et un parti politique qui n’ont montré aucune volonté d’agir d’une manière qui pourrait aider à prévenir ces tragédies », a d’ailleurs déclaré l’ancien président démocrate sur Twitter, quelques heures après le drame. Plus tard, c’est Emmanuel Macron qui a réagi à la tuerie, déclarant « partager le choc et la peine du peuple américain, et la colère de ceux qui luttent pour mettre fin aux violences ».
19 victimes n’avaient pas plus de 10 ans. Dans leur école au Texas, des enfants et enseignants ont été lâchement assassinés. Le choc et la peine du peuple américain, la colère de ceux qui luttent pour mettre fin aux violences, nous les partageons.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) May 25, 2022
L'Humanité
Iran. Téhéran fait la chasse aux syndicalistes
ActuDeux ressortissants français, membres de Force ouvrière, ont été arrêtés alors qu’ils rencontraient des salariés en lutte. Des militants iraniens risquent de lourdes peines.
Pierre BarbanceyLes autorités iraniennes ont confirmé, il y a quelques jours, ce que l’on savait déjà : deux ressortissants français ont bien été arrêtés ce mois-ci en Iran. Téhéran les accuse d’avoir tenté de provoquer des troubles en rencontrant des représentants de syndicats d’enseignants. Il s’agit de Cécile Kohler, 37 ans, chargée des relations internationales de la Fédération nationale de l’enseignement, de la culture et de la formation professionnelle Force ouvrière (Fnec FP-FO), et de Jacques Paris, 69 ans, ancien secrétaire général du Syndicat national Force ouvrière des lycées et collèges (SNFOLC). La télévision d’État iranienne a d’ailleurs diffusé des images de ces français qui ont été suivis à la trace dès leur arrivée dans le pays, le 28 avril, jusqu’à leur arrestation, le 7 mai. « Le ministère des Renseignements a surveillé les deux personnes lors de réunions d’organisation et de coordination avec certaines personnes qui se considèrent comme des membres du syndicat des enseignants », a affirmé la télévision d’État, ajoutant qu’elles « tentaient de former une sorte de manifestation pour créer des troubles ».
Selon nos informations, Cécile Kohler et Jacques Paris se trouvaient en vacances et ont rencontré des collègues iraniens qu’ils connaissaient auparavant. Nombre d’entre eux sont membres du Conseil de coordination des associations d’enseignants de la culture iranienne. Un syndicat particulièrement actif, créé lors de la (petite) fenêtre démocratique qui s’était ouverte sous la présidence de Mohammad Khatami (1997-2005). « À cause de l’inflation et de la perte de pouvoir d’achat, les enseignants iraniens sont de plus en plus mobilisés, souligne Behrooz Farahany au nom du mouvement Solidarité socialiste avec les travailleurs en Iran. Une mobilisation qui est entrée en interaction ces dernières années avec les grèves historiques des ouvriers du secteur pétrolier et de plusieurs secteurs industriels. Et dans ce conseil de coordination, on trouve toutes les tendances, y compris une proche de ce qu’on appelle en Iran les réformateurs d’État. Depuis deux ans éclatent des actions à l’échelle nationale à l’initiative de ce conseil. Beaucoup sont arrêtés puis relâchés, mais certains sont toujours emprisonnés comme Ismaïl Abdi, condamné à huit ans de prison qu’il purge depuis deux ans. Ce qui montre que les conditions de lutte des enseignants ne sont pas faciles. »
«Une véritable force progressiste » en Iran
Au mois de mars, 10 000 enseignants se sont rassemblés à Shiraz et plusieurs milliers dans d’autres villes iraniennes, dont Téhéran. Les revendications n’étaient pas seulement salariales ou corporatistes, mais exigeaient aussi la libération des enseignants emprisonnés et la justice sociale. « Par leur mobilisation, les enseignants ont réussi à se placer à la pointe des combats de tous les salariés, faisant d’eux une véritable force progressiste », constate Behrooz Farahany. Ce qui explique que, la semaine dernière, à la veille d’une grande journée de mobilisation du corps enseignant, près d’une quarantaine d’entre eux ont été appréhendés par les services de sécurité à travers le pays. Celui-ci est le théâtre de nombreuses manifestations après que le gouvernement a annoncé récemment une série de mesures d’économie, dont la levée des subventions sur la farine et l’augmentation des prix de certaines denrées comme l’huile et les produits laitiers. Une personne aurait été tuée dans le Sud-Ouest.
C’est dans ce contexte que s’est produite l’arrestation des deux syndicalistes français, qui, au cours de leur périple touristique, ont ainsi rencontré plusieurs enseignants. La France demande leur « libération immédiate ». Qui aurait pensé que l’Iran, membre de l’Organisation internationale du travail – qui encourage les échanges intersyndicaux –, prenne un tel prétexte pour emprisonner Cécile Kohler et Jacques Paris, et les accuser de chercher à « déstabiliser » le pays ? Ces arrestations ne doivent rien au hasard alors que vient de se terminer, en Suède, le procès de Hamid Noury. Cet ancien responsable pénitentiaire iranien était en jugement à Stockholm depuis août 2021. Il était accusé notamment de « crime contre l’humanité », et de crimes de guerre, pour l’exécution d’un grand nombre de prisonniers en Iran dans les années 1980.
L’emprisonnement comme épée de Damoclès
Ce qui se passe actuellement en Iran dépasse le simple cas de Cécile Kohler et Jacques Paris puisque Rasoul Bodaghi, membre du bureau du Conseil de coordination des associations d’enseignants de la culture iranienne, Lotfi Eskandar, son porte-parole, Mohammadi Shaban et Masoud Nikkah ont également été arrêtés. Rasoul Bodaghi était sous le coup d’une condamnation de cinq années d’emprisonnement, sentence que les autorités utilisent comme une épée de Damoclès, ne la mettant pas immédiatement à exécution mais s’en servant pour empêcher toute activité.
D’autres syndicalistes, qui avaient eux aussi rencontré les deux Français, sont tombés dans les filets de la sécurité iranienne. Parmi eux, Anisha Asadollahi, Reyhaneh Ansarinejad, Keyvan Mohtadi et Reza Shahabi, dirigeant charismatique du puissant syndicat des transports de Téhéran, Vahed. Il a été présenté à un juge et se trouverait dans la section 209 de la redoutable prison d’Evin. Il est accusé d’être un des maillons de la « conspiration étrangère ». En France, il avait participé au congrès de plusieurs confédérations syndicales, dont la CGT. « Nous nous préparons à ce que le pouvoir le condamne lourdement », dénonce Behrooz Farahany. Dans un communiqué, Vahed prévient : « Nous rappelons aux autorités qu’il est vain de continuer la répression de la classe ouvrière et des gens déshérités. » Membre de la Fédération internationale des transports, Vahed fait savoir qu’il lance une « campagne nationale et internationale pour la liberté de Reza Shahabi et toutes les autres personnes arrêtées ces derniers jours. Il la continue jusqu’à ce que toutes les charges soient levées et annulées. Nous demandons à toutes les organisations ouvrières et tous les défenseurs des droits ouvriers de dénoncer les agitations des forces de sécurité en Iran. »
IranRépression antisyndicale France24 - World
In the name of freedom? Texas shooting fuels fury over weaponsation of America
Issued on: 25/05/2022 - 23:05
François PICARD
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Twenty-seven school shootings have taken place since the start of the year in the United States. Ten days after Buffalo, the news cycle turns to Texas with the familiar ritual of shock, grief and outrage before counter-arguments about mental health and the responsibility of parents.
Other nations have strong gun cultures, but only in America do so many die, a country where people can legally buy the same military-grade weapons that are currently used in battle in Ukraine. Does a nearly $20 billion industry matter more than the basic safety of school kids?
Is it a sign of an America in decline? Or the price to pay for a nation whose success is forged by a cult of personal freedom, of first and second amendments of the constitution, that in the digital age sometimes seem to put free speech and the right to bear arms above all else, no matter the consequences?
Produced by Alessandro Xenos, Juilette Laurain and Louise Guibert.
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Teenage gunman kills 19 students, 2 adults in Texas school shooting
In the papers
America's 'National Suicide': US papers digest yet another tragic mass shooting
INSIDE THE AMERICAS
Buffalo mass shooting: Joe Biden condemns 'poison of White supremacy'
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : depuis le début du conflit, la France a accueilli 85 000 réfugiés ukrainiens
La guerre en Ukraine se poursuit, mardi 24 mai, 90 jours après le début de l’offensive russe. Trois mois jour pour jour après le début du conflit, 85 000 Ukrainiens bénéficient de l’allocation pour demandeurs d’asile (ADA) en France, a confié dans la presse le patron de l’Office français de l’Immigration et de l’Intégration (Ofii) Didier Leschi, relève Le Nouvel Obs. « Au 20 mai, 85 000 déplacés ukrainiens étaient couverts par l’ADA », dont 45 000 cartes de paiement ont été délivrées, à l’heure actuelle, à des familles ayant fui le conflit, a souligné le directeur général de l’administration qui verse cette allocation. Il s’agit, précisent nos confrères, de l’indicateur le plus fiable pour mesurer le nombre de déplacés ukrainiens installés en France depuis le 24 février, jour où l’invasion russe a débuté.
Au fil du temps, le conflit s’est enlisé et la « guerre éclair » souhaitée par Vladimir Poutine n’a pas eu lieu. En fin de compte, la résistance ukrainienne a forcé l’armée russe à se repositionner dans l’est du pays. Dans la région du Donbass, toutefois, les difficultés continuent de s’accumuler pour l’armée ukrainienne. Lundi, en fin de soirée, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est exprimé au sujet de la situation, indique BFM TV. Il a notamment fait référence au « massacre organisé » par les Russes dans cette région. Plus tôt dans la journée, le gouverneur ukrainien de la région de Lougansk, Serguïï Gaïdaï, avait fustigé une situation de « plus en plus difficile » sur le terrain dans le sud-est du pays.
Clément Beaune « convaincu » que l’Ukraine fera partie de l’UE
Après un entretien avec la vice-première ministre ukrainienne, de visite à Paris, le ministre délégué français chargé de l’Europe, Clément Beaune, s’est dit « convaincu » que l’Ukraine ferait un jour partie de l’Union européenne, rapporte Le Monde, mardi 24 mai.
#Ukraine | Très heureux de recevoir au Quai d’Orsay, pour mon premier entretien, la vice Première ministre chargée de l’intégration européenne @StefanishynaO.La France et l’Europe sont des soutiens indéfectibles de l’#Ukraine et de son peuple 🇺🇦🇪🇺🇫🇷 ⤵️ pic.twitter.com/WllixQBqN0
— Clement Beaune (@CBeaune) May 24, 2022
De hauts responsables russes estiment que le conflit va durer
Quatre mois après le début du conflit, le ministre de la Défense russe, de même que le secrétaire du Conseil de sécurité de Russie, a laissé entendre, ce mardi 24 mai, que Moscou allait poursuivre longtemps les combats en Ukraine, rapporte Le Monde.
« Nous continuons l’opération militaire spéciale jusqu’à la réalisation de tous les objectifs, peu importe l’énorme aide occidentale au régime de Kiev et la pression sans précédent des sanctions », a déclaré le ministre Sergueï Choïgou. Selon lui, les efforts russes pour éviter des victimes civiles « ralentissent, bien sûr, le tempo de l’offensive, mais cela est délibéré ».
L’UE valide la suspension des droits de douane sur les produits ukrainiens
Pour soutenir l’économie ukrainienne, le Conseil de l’Union européenne a approuvé ce mardi 24 mai la suspension, pour une année, des droits de douane sur tous les produits importés d’Ukraine. Cela permettra de « faciliter les échanges commerciaux de l’Ukraine face à l’agression (de la Russie) et fournir un soutien à son économie », a expliqué le vice-président de la Commission, Valdis Dombrovskis, lors d’une conférence de presse.
Les députés russes veulent faciliter l’interdiction de médias étrangers
Les députés russes ont adopté, ce mardi 24 mai en première lecture, une proposition de loi permettant la fermeture en Russie des médias étrangers accusés par le Kremlin de diffuser des informations mensongères sur le conflit avec l’Ukraine, sur simple décision du Parquet, rapporte BFMTV.
Marioupol : environ 200 cadavres auraient été découverts
Piotr Andriouchtchenko, le conseiller du maire de la ville ukrainienne de Marioupol, a fait savoir ce mardi que les corps d’environ 200 personnes avaient été retrouvés dans les sous-sols d’un immeuble de la ville, indique le média The Kyiv Independent, cité par Le Monde. Sur Telegram, les autorités locales ont assuré qu’un « grand nombre de cadavres [avaient] été entassés dans une morgue de fortune, près du métro dans la rue », et que la ville s’était transformée en un « cimetière continu ».
Des personnalités russes « proches de Poutine » visées par une plainte
L’ONG anticorruption Transparency International (TIF) a annoncé ce mardi, par le biais d’un communiqué, avoir déposé plainte à Paris, notamment pour des faits de « blanchiment » visant de possibles biens mal acquis en France par « des hommes d’affaires et de hauts fonctionnaires proches de Vladimir Poutine », relaye BFM TV.
L’organisation non-gouvernementale a donc « déposé plainte contre X pour blanchiment, non-justification de ressources, recel et complicité, afin de dénoncer le système de capture de l’Etat russe et de la richesse nationale par des hommes d’affaires et hauts fonctionnaires proches de Vladimir Poutine », comme on peut le lire dans ledit communiqué. Ce système, selon l’ONG, « étend ses ramifications jusqu’en France, dans le secteur de l’immobilier notamment, du fait d’un manque de vigilance des intermédiaires ». La plainte a été déposée jeudi 19 mai auprès du Parquet national financier (PNF).
Ursula Von Der Leyen : « L’Ukraine doit gagner cette guerre »
La présidente de la Commission européenne, Ursula Von Der Leyen, s’est exprimée ce mardi au sujet de la guerre en Ukraine, dans le cadre du Forum économique mondial (WEF) dans la station suisse de Davos, relate France 24. Et cela, au lendemain de l’intervention du dirigeant ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui avait vivement réclamé des « sanctions maximum » contre Moscou.
Sur le front, les Ukrainiens utilisent de l’artillerie fournie par l’Occident
Les forces ukrainiennes pilonnent désormais les positions russes au moyen de systèmes d’artillerie occidentaux récemment acheminés, a fait savoir à la presse un porte-parole de l’armée ukrainienne, comme le relaye France24 ce mardi. Sur de vastes parties de l’est et du sud du pays, les combats continuent de faire rage. Une grande partie des batailles prend la forme de heurts d’artillerie de longue portée entre les armées russe et ukrainienne. Jusqu’à aujourd’hui, l’Ukraine se servait majoritairement des obusiers hérités de l’époque soviétique, précisent nos confrères. Toutefois, au cours des dernières semaines, un certain nombre de systèmes d’artillerie du dernier cri lui ont été fournis par des pays étrangers. Des M777 américains ont notamment été acheminés.
Russie : une menace terroriste « jaune »
Le gouverneur de la région de Koursk, en Russie, a prolongé l’alerte terroriste au niveau « jaune » pour deux semaines supplémentaires, relaye 20Minutes ce mardi, qui cite une information recueillie auprès de la BBC. A plusieurs reprises, les autorités russes ont assuré que des villages du côté russe de la frontière avec l’Ukraine avaient été la cible de tirs.
Du grain ukrainien pourrait avoir été déporté en Crimée
Selon les informations de CNN, des images satellites montreraient des navires russes qui déchargent du grain ukrainien en Crimée. Les clichés datent des 19 et 21 mai et ces récoltes de céréales pourraient avoir été volées en Ukraine, précise le média.
Moscou a intensifié ses opérations dans le Donbass
De violents combats continuent de faire rage dans la région du Donbass, située dans l’est de l’Ukraine. Là-bas, les forces russes ont intensifié leurs bombardements au-delà des lignes de front. Ces informations ont été communiquées ce mardi par le ministère de la Défense britannique, dans son point quotidien publié sur Twitter et dont Le Monde s’est fait l’écho.
UE : un embargo sur le pétrole russe possible « d’ici quelques jours »
Un embargo européen sur le pétrole russe devrait être possible « d’ici quelques jours », selon le ministre allemand de l’Economie, Robert Habeck, qui s’est exprimé à ce sujet mardi 24 mai. Pour l’heure, l’initiative ne fait pas l’unanimité nécessaire au sein des Vingt-Sept, observe France 24. Mais « il n’y a plus que quelques Etats, surtout la Hongrie, qui ont signalé des problèmes, a assuré Robert Habeck auprès de la télévision publique ZDF. Les discussions se poursuivent et je pense que nous allons réussir une percée d’ici quelques jours. » Les Européens ont d’ores et déjà annoncé la fin des importations de charbon russe à partir du mois d’août.
Ukraine : huit millions de déplacés
Le conflit a chamboulé la démographie du pays : plus de 8 millions d’Ukrainiens ont été déplacés à l’intérieur de leur pays, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR). A ce chiffre, s’ajoutent les 6,5 millions de personnes qui ont fui à l’étranger, parmi lesquelles plus de la moitié – 3,4 millions – sont allées en Pologne, rapporte Le Monde, mardi 24 mai.
Par ailleurs, en l’espace de trois mois, plusieurs milliers de personnes – de civils et militaires – ont perdu la vie, sans qu’il n’existe toutefois un bilan chiffré. Concernant la ville de Marioupol, les autorités ukrainiennes évoquent 20 000 décès, indique le quotidien national. Sur le plan militaire, le ministère de la Défense ukrainien évalue les pertes russes à plus de 29 200 hommes, mais également 204 avions, ainsi que près de 1 300 chars, depuis le 24 février, jour où l’offensive a débuté. Concernant ses propres pertes militaires, l’Ukraine n’a fourni aucune indication. De son côté, le Kremlin a reconnu des « pertes importantes ». Des sources occidentales ont avancé le chiffre de quelque 12 000 soldats russes tués.
France24 - World
Ousted Pakistan PM Khan leads protest march on blockaded Islamabad
Issued on: 25/05/2022 - 17:28
NEWS WIRES
Pakistan's ousted prime minister Imran Khan on Wednesday led a convoy of thousands of supporters towards the capital Islamabad in a show of force the new government has attempted to shut down, with clashes breaking out between police and protesters.
Since being removed from power through a no-confidence vote last month, the cricket star turned politician has heaped pressure on the country's fragile new coalition rulers by staging mass rallies, touting a claim he was turned out from office in a "foreign conspiracy".
In a centrepiece showdown with his rivals, Khan had called for supporters of his Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI) party to gather in Islamabad and stage a sit-in until fresh elections are called.
"No obstacle can stop us, we will cross all the barriers and will reach... Islamabad," Khan declared, flanked by more than 20,000 supporters.
The government headed by Prime Minister Shehbaz Sharif has pledged to stop the convoy from entering the city, calling the rally an attempt to "divide the nation and promote chaos".
All major roads surrounding Islamabad, where a heavy security presence is in place, were blocked off with shipping containers while entry and exit points of major nearby cities were also cut off.
Sporadic clashes broke out between police and protesters who have tried to clear the roads, with tear gas fired in several cities.
Khan joined the march in dramatic fashion, arriving in a helicopter that touched down on a motorway clogged with supporters outside the city of Mardan, 100 kilometres (62 miles) northwest of Islamabad.
The convoy later crossed a bridge that straddles PTI-run Khyber Pakhtunkhwa province and government-run Punjab province, where shipping containers blocking the route were pushed to the side of the road by protesters.
"When we reached here, we had a tough clash with the police. But they fled and we were able to clear the bridge for Imran Khan," said Zulfiqar Khan, a 42 year-old labourer, in Attock.
Major disruption
The Supreme Court on Wednesday held an emergency session, ordering the government and PTI leaders to hold urgent negotiations.
It also ordered the release of supporters detained by police.
More than 1,700 people have been arrested since police began raiding the homes of PTI supporters on Monday night, said the interior minister Rana Sanaullah, who has previously accused protesters of planning to carry weapons at the march.
Schools in the capital and neighbouring Rawalpindi were closed and all exams cancelled, while a state of emergency was declared at all hospitals, with staff put on alert.
"We have seen the capital blocked before but this is something unprecedented," Islamabad private school worker Allah Ditta, 52, told AFP.
Salon worker Sawera Masih complained that the wide-scale disruption was falling hardest on daily wage workers like herself.
"Whoever is in power doesn't make a difference to us, but not earning even for a single day affects me and my family," the 23-year-old said.
Khan came to power in 2018, voted in by an electorate weary of the dynastic politics of the country's two major parties.
The former popular sports star -- who enjoyed the backing of the nation's powerful military -- had promised to sweep away decades of entrenched corruption and cronyism but is believed to have fallen out with Pakistan's generals.
He was brought down in part by his failure to rectify the country's dire economic situation, including its crippling debt, shrinking foreign currency reserves and soaring inflation.
But he retains mass support throughout the country, particularly among the youth.
(AFP)
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Pakistan cheers Taliban out of ‘fear of India’ – despite spillover threat
Pakistan PM Imran Khan ousted after losing no-confidence vote in parliament
Pakistani MPs elect Shahbaz Sharif as new prime minister after Khan ouster
L'Humanité
Anniversaire. Le « Parc », cinquante ans d’histoire du sport
ActuCe monument de béton fête aujourd’hui son demi-siècle. Autant de souvenirs et d’anecdotes à jamais gravés dans la mémoire de ceux qui l’ont vu devenir le témoin de petits et grands événements.
Éric SerresC’est un jour pas comme les autres pour les jeunes footeux de la région parisienne. Pas d’entraînement en ce jeudi 25 mai 1972 – jusqu’à cette date, dans les écoles françaises, le jeudi était un jour de repos alors que le mercredi étaitstudieux. Pas de rendez-vous au club, donc, mais accompagnés de leurs éducateurs sportifs, un départ pour une destination encore inconnue de tous : le nouveau Parc des Princes.
Sans trop savoir ce qui les attend, au 24, rue du Commandant-Guilbaud, dans le 16e arrondissement de la capitale, tous ces minots vont découvrir la nouvelle enceinte du sport français et y encourager l’équipe de France olympique qui affronte l’URSS dans un match de qualification pour les JO de Munich – défaite des Bleus 3-1. L’affiche ne fait pas recette alors que les tribunes peuvent recevoir 45 600 personnes. Ils ne sont que 35 000 dans les gradins, et surtout ces 30 000 gamins invités. Les 5 000 « vrais » spectateurs ont quant à eux déboursé 5 francs pour vivre un instant que peu perçoivent comme historique. Et pourtant ! Outre le match complètement à la main de l’équipe soviétique, c’est dans les tribunes que le spectacle bat son plein. Le dossier des sièges en plastique légèrement amovibles rythme en trois temps les « la France ! » hurlés à pleins poumons. Ce jour-là, combien sont-ils à être revenus aphones à la maison ? Beaucoup. Une semaine après son inauguration, c’est à la finale de la Coupe de France de football de faire vibrer l’enceinte flambant neuve. L’Olympique de Marseille l’emporte (2-1) face au Sporting Club de Bastia.
L’antre du Paris Saint-Germain
Dès lors, vont s’y succéder le Paris Saint-Germain dès 1974, qui en fera son antre jusqu’à aujourd’hui ; le feu Matra Racing, mais aussi l’équipe de France de football jusqu’à l’inauguration du Stade de France en janvier 1998 ; le XV de France. Finales de la Coupe de France, finales européennes, matchs du tournoi des Cinq-Nations, sans oublier quelques concerts, le « Parc » sera de tous les grands rendez-vous.
Autant de souvenirs mémorables ! Ainsi, cette finale de Coupe d’Europe en 1975. Le Leeds United d’Allan Clarke défie le Bayern Munich de Franz Beckenbauer. Les Bavarois s’imposent (2-0) grâce à Gerd Müller et Franz Roth. Le spectacle sera tout autant dans les travées qu’aux abords du stade envahis par des hordes de hooligans assoiffés. La bière y coule à flots plusieurs jours de suite, au point que, le lendemain de la finale, les rues entourant l’enceinte vont ressembler à une mer compacte de bouteilles de bière. Mais le vrai locataire des lieux sera le jeune PSG, tout juste monté en division 1 et dirigé par le créateur de mode Daniel Hechter. L’ambiance à ses débuts y est bon enfant. Pas d’ultras, de kop de Boulogne, pas de contrôles dans les rues adjacentes, de portiques hypersécurisés et de prix exorbitants. Bien au contraire, lors des matchs de championnat du dimanche après-midi, les stadiers ouvrent souvent les portes aux gamins du coin qui attendent patiemment à l’extérieur. Une mi-temps gratuite pour admirer Mustapha Dahleb, cela ne se refuse pas.
Ne se refuse pas non plus un match des Bleus comme ce France-Brésil amical en 1978. Il faut attendre les dernières secondes de la rencontre pour que Michel Platini débloque la situation (1-0). La dimension de cette enceinte prend ce jour-là tout son sens. D’une seule voix, le public délivré hurle un unique « Y est » ! Avec ce toit qui plonge vers la pelouse, le vacarme est assourdissant pour les acteurs. Le milieu de terrain des Tricolores Alain Giresse dira plus tard qu’il était impossible d’entendre le bruit du ballon lorsqu’il était frappé. Ces Bleus-là vont y écrire la première partie de la légende du football français. En 1984, Michel Platini et sa « dream team », après un parcours sans faute, deviennent champions d’Europe en maîtrisant en finale l’Espagne d’Arconada (2-0).
Après le ballon rond, treize ans plus tard, c’est au tour de l’ovalie et du XV de France de savourer enfin ce plaisir unique de triompher devant le public parisien. En s’imposant face à l’Écosse lors du dernier match du tournoi des Cinq-Nations, les hommes dirigés par la paire Skrela-Villepreux peuvent fêter dignement ce 5e Grand Chelem sur la pelouse du Parc des Princes. Une première qui sera la dernière. Le Stade de France est bientôt prêt. Des dates anniversaires, le Parc n’en manque décidément pas. En 1993, Johnny Hallyday, pour ses 50 ans, y donne un concert mémorable. Un demi-siècle s’est donc aujourd’hui écoulé pour l’enceinte de béton qui surplombe le périphérique et son histoire n’a toujours pas fini de s’écrire en lettres majuscules.
Histoirestades BBC
The meat and dairy farmers who are going vegan
By Suzanne BearneBusiness reporter
It was after Laurence Candy lost most of his dairy herd to bovine tuberculosis that he decided he would no longer send animals to the slaughterhouse.
"It made me wonder if we can justify the industrial slaughter of sentient beings," says the 50-year-old looking back on the event in 2017. "As a society, we have to question this."
Since last year, Mr Candy has been working with a Scottish-based organisation called Farmers For Stock-Free Farming (FFSFF), which has been set up to support meat and dairy farmers who want to transition to animal-free agriculture.
He is now in the process of selling his remaining animals - 35 beef cattle - and concentrating instead on growing cereals such as oat, wheat, barley and broad beans.
Mr Candy is also switching to "veganic production", which prohibits the use of manure, or any other animal product, to improve the soil. For this, he is working with a body called International Biocyclic Vegan Network, which promotes and certifies plant-based, organic farms around the world.
"It allows for two years to transition out of a livestock enterprise and establish suitable alternatives," he says. "This approach enables the farmer to have a suitable timescale to develop their business plans, without a financial impact."
Mr Candy adds: "I'm trying to add value. There's currently very few farmers growing veganically, but obviously veganism is a growing trend in his country."
The statistics bear out his comments. The number of vegans in Britain quadrupled between 2014 and 2019, according to a survey for the Vegan Society.
Meanwhile, almost half (49%) of Britons are now limiting their meat consumption, or not eating it at all, found research this year from market research group Mintel. This was up from 41% in 2020.
It comes at the same time as the National Food Strategy, an independent review, said last year that the UK's current appetite for meat was "unsustainable". It concluded that intake needed to fall by 30% to help improve the environment.
This call to reduce meat consumption, and a parallel increased interest in veganism, is replicated around the world.
In Canada, Mark Lanigan decided to give up his farm in Ontario, in 2016, when a calf was born three months premature, and he spent all day trying to keep it alive. "I had an epiphany," says the 65-year-old.
Instead of sending his animals to slaughter, he decided to set up an animal sanctuary. "It wasn't something that was planned, or talked about, it just happened really quickly."
While his Farmhouse Garden Animal Home currently has 28 cows, one horse, a donkey, and chickens and ducks, Mr Lanigan is also focused on selling vegetables such as radishes, cabbages, and beets.
"It's been a major transition," he says. "My sons were going to take over the farm. They thought I was nuts."
His decision also caused friction with the local farming community. "It's been difficult," says Mr Lanigan. "My neighbours don't talk to me. They think I'm anti-farming.
"But I can speak on both sides of the fence. I can talk to animal activists and beef farmers with an open mind."
FFSFF advises farmers wishing to give up animals to explore a number of revenue streams rather than just growing crops. For example, it suggests they set up a glamping business- offering upscale campsites. At the same time, it encourages them to plant more trees and restore ecosystems.
"UK farmers have been in a terrible position for some time," says Rebecca Knowles, executive director of FFSFF. "The price of produce can be so low, there's the devastating environmental impact, the departure from European Union, and changing consumption preferences.
"We know we need to reduce livestock to meet climate change goals... we're seeing farmers here in Scotland reach out to us; one sheep farmer contacted us worried about methane emissions from sheep [asking] what options are there for me, another for ethical reasons."
UK organisation, Refarm'd, specialises in helping dairy farmers switch to making and selling plant-based milk, cheese and yoghurt substitutes, such as oatmeal water.
New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.
"The whole reason I set up the business was to stop animal exploitation," says founder Geraldine Stark. "[And] we heard a lot of stories of how farmers were struggling, and thought how can we work together."
Refarm'd says it has, so far, worked with several farms in the UK and Switzerland to provide them with equipment and recipes.
However the transition isn't always plain sailing. Claudia Troxler, 37, and her husband Beat, run a farm in Switzerland. In 2020 they shifted from dairy farming to producing oatmeal water, which they tried to sell nationwide.
Yet, by the end of last year Ms Troxler says they decided to scale back production as it was taking "an enormous amount of time" to deliver to organic shops across Switzerland. They now instead, sell only from their farm shop.
Dr Nicola Cannon, associate professor of agriculture at the Royal Agricultural University, says it's not surprising dairy and cattle farmers may be considering going animal-free.
"The farming sector, especially the dairy industry, is struggling to meet the labour requirements at the moment, and what with the meat sector's ageing agricultural population, the crop sector is generally less intensive," she says.
"They're [also] being driven to reduce greenhouse gas emissions. It's difficult for the livestock sector as they're burping and farting methane... it might make people think of moving to a simpler system and a plant-based system, where they've got more control of emissions."
However, Di Wastenage, chairman of UK charity Royal Association of British Dairy Farmers, says: "We are not aware of farmers moving away from dairy and meat production, for other organic and plant-based crops.
"British dairy farmers are proud to produce healthy and nutritious products with a high nutritional density, meaning relatively small quantities of dairy help fulfil dietary needs. [And] the total amount of carbon emitted to meet the nutritional needs may be lower when consuming dairy, versus alternatives.
"Dairy farmers are also taking proactive steps to reduce emissions by adopting regenerative farming principles and pasture systems, which are helping drive down emissions by sequestering carbon with diverse swards [areas of grassland] and legumes."
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L'Humanité
Ligue des champions. Un goût de « made in France »
ActuLa finale Liverpool-Real Madrid, au Stade de France le 28 mai, est un sommet européen. Le football tricolore a réussi à y glisser des talents issus de la formation à la française.
Etienne BonamyLe Stade de France n’avait plus accueilli une finale de la Ligue des champions (LDC) depuis 2006. L’affiche Liverpool-Real Madrid du samedi 28 mai ressort le programme et la passion à temps. L’événement est toujours remarquable à défaut d’être une référence tricolore (1). Pas de club de Ligue 1 donc, mais le foot français ne sera pas absent à Saint-Denis. Le choix de Clément Turpin pour arbitrer le match n’est pas anodin (2) mais c’est la persistance de joueurs issus de la formation des clubs français dans ce rendez-vous qui dit autre chose ce printemps. Une fois de plus.
Cinq sont annoncés dans les effectifs. Dans celui de Madrid, Karim Benzema (Lyon), Ferland Mendy (Lyon) et Eduardo Camavinga (Rennes). Ibrahima Konaté (Sochaux) et le Belge Divock Origi (Lille) appartiennent à Liverpool. Sadio Mané, le buteur sénégalais de l’attaque anglaise, pourrait même prétendre à rejoindre le groupe, lui qui a bouclé son apprentissage en débutant en pro à Metz il y a dix ans.
Bien « éduqué », vite adapté
À défaut de voir les clubs français se présenter régulièrement dans une finale européenne, désormais au nombre de trois, la jeunesse tricolore sait se faire remarquer hors des frontières. La trajectoire de Benzema, 35 ans et treize saisons passées à Madrid, rappelle qu’il a quitté jeune son club formateur, l’Olympique Lyonnais, quand Michel Platini, Zinédine Zidane ou Jean-Pierre Papin étaient partis à l’étranger une fois leur talent reconnu en France. Autres temps…
La qualité du travail des éducateurs des centres de formation, qui voient passer aussi des stagiaires étrangers comme les frères Hazard à Lille, est une saine explication. L’exportation des talents précoces, encouragée par la rentabilité des transferts ou poussée par un manque de reconnaissance en France, est une autre piste. Le succès de l’équipe de Didier Deschamps a grossi le trait. À la Coupe du monde 2018, ce groupe était le plus jeune vainqueur du trophée depuis le grand Brésil en 1970 avec les deux tiers de l’effectif engagés hors de France. Et dans ce même Mondial, le football bleu-blanc-rouge s’est emparé d’un autre record : sur les 736 joueurs ayant participé au tournoi, 52 sont nés et ont été formés en France. Le chiffre est en progression régulière depuis 2002. Une étude a révélé que, durant les deux décennies, la France est le pays qui a fourni le plus de joueurs de Coupe du monde (216). Quand les grands clubs européens font leur marché, ils investissent sur des joueurs confirmés quand il s’agit de recruter des joueurs espagnols, néerlandais, allemands ou sud-américains et préfèrent miser sur des talents précoces sur le marché français.
Dès qu'il s'agit de recruter des talents précoses, l'élite europèenne préfère le marché tricolore.
Après l’effet des chiffres, les faits du terrain. Les parcours d’Eduardo Camavinga et Ibrahima Konaté, qui se trouveront peut-être face à face au Stade de France. Le premier a suivi tout le cursus de formation à Rennes jusqu’à son arrivée explosive en Ligue 1 à 16 ans puis l’équipe de France. La suite ? Après une courte période de stagnation sportive dans son club breton, le Real Madrid l’a acheté 31 millions d’euros hors bonus en août 2021. L’histoire était écrite d’avance. « C’est le plus grand club du monde, hein ! Ce n’est pas rien », s’enthousiasmait Camavinga, 20 ans, dans une interview à « France Football » début mai. « Tout va plus vite sur le terrain, dans ton développement, partout… Mais c’est comme tous les jobs, en fait : si tu es dans un top environnement et qu’en plus tu t’y sens comme à la maison, tu évolues rapidement. »
Freiner le « pillage »
Ibrahima Konaté, promu dans la défense de Liverpool en ce début d’année, 23 ans, a lui aussi connu une formation à la française, du centre de préformation du Paris FC à celui de Sochaux, où il a débuté en pro et en Ligue 2, il y a cinq saisons. Avant de franchir la marche haute d’une finale de Ligue des champions et peut-être l’arrivée en équipe de France, avec laquelle il « rêve de jouer la prochaine Coupe du monde », le grand Parisien a rodé son C.V. au RB Leipzig pendant quatre saisons, de 2017 à 2021. Le club allemand, comme d’autres équipes de la Bundesliga, offre aux jeunes Français de franchir un palier. Avant d’assurer des reventes et des transferts rentables.
En mars, la Ligue de football professionnel (LFP) a validé l’allongement de trois à cinq ans du premier contrat pro. Les clubs le réclamaient pour freiner le « pillage » ou valoriser la vente d’un premier transfert. Un bon point. Puis début mai, « l’Équipe » a révélé que la même LFP songerait à limiter les effectifs pros à 25 joueurs. Une volonté qui pourrait, effet collatéral, réduire l’accès des plus jeunes aux contrats pros. « C’est une aubaine pour les clubs étrangers, qui vont venir encore plus se servir en France », ironise un agent de joueurs. La jeunesse du foot français n’a pas fini de voyager.
footballligue des champions Valeurs Actuelles
Birmanie : un village catholique ciblé par l’armée, plus de 300 maisons incendiées
En Birmanie, les violences perpétrées à l’encontre de la communauté catholique se poursuivent, depuis le coup d’Etat de l’armée, survenu le 1er février 2021. La dernière attaque en date concerne l’assaut militaire contre le village catholique historique de Chaug Yoe, situé dans la région de Sagaing – dans le nord-ouest du pays –, aux alentours du 20 mai, relate Aleteia, lundi 23 mai. Au moins 320 maisons, parmi les 350 foyers estimés, ont été incendiées ce jour-là. Par conséquent, plusieurs milliers d’habitants ont été forcés de fuir leur domicile. Les soldats ont également abattu deux villageois.
Les églises et les couvents ciblés
Cette attaque est d’autant moins isolée que trois villages catholiques historiques de la région de Sagaing, où la résistance à l’armée s’est dernièrement accrue, ont été spécifiquement ciblés au cours des dernières semaines, note le site d’actualités. L’armée, à chaque fois, est en cause. Celle-ci multiplie les attaques de maisons, mais également d’églises et de couvents.
Ces violences sont pour l’armée le moyen de réprimer le mouvement de désobéissance civile né après le coup d’état. Le besoin impérieux de sécurité et de nourriture force les familles à fuir, après la destruction de leurs habitations, observe Aleteia. Au quotidien, les églises s’efforcent de répondre aux besoins spirituels et matériels des populations. Et parce qu’elle soutient les plus vulnérables sans faire de distinction, l’Eglise est régulièrement prise pour cible.
France24 - Monde
Xi Jinping défend le bilan de la Chine au sujet des Ouïghours devant Michelle Bachelet
Publié le : 25/05/2022 - 16:54
FRANCE 24
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Au lendemain de nouvelles révélations de la presse concernant la répression des Ouïghours au Xinjiang, Xi Jinping a défendu mercredi le bilan de son pays. Le président chinois a estimé qu'"il n'existe pas de 'pays parfait' en matière de droits de l'Homme".
Pékin ne change pas sa ligne de défense. Le président chinois Xi Jinping a soutenu, mercredi 25 mai, le bilan de son pays en matière de droits de l'Homme, après de nouvelles révélations de presse sur la répression contre la minorité musulmane des Ouïghours au Xinjiang. La région au nord-ouest de la Chine, longtemps frappée par des attentats attribués à des séparatistes et des islamistes ouïghours, fait l'objet depuis quelques années d'une répression menée au nom de l'antiterrorisme.
Des études occidentales accusent la Chine d'y avoir interné au moins un million de Ouïghours et de membres d'autres minorités musulmanes dans des camps de rééducation, voire d'imposer du "travail forcé" et des "stérilisations forcées", ce dont se défend Pékin.
Le huis clos autour de la déportation des Ouïghours enfin brisé! Le hacking des ordinateurs de la police du Xinjiang permet de plonger au cœur de la répression, dévoilant les pratiques des bourreaux et le visage des victimes. Nous nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas https://t.co/QaemEgaSbG pic.twitter.com/5M7pdJKdhQ
May 24, 2022Révélations de documents
Mardi, un consortium de 14 médias étrangers – dont le journal Le Monde – a publié des données censées provenir du piratage d'ordinateurs de la police du Xinjiang, où Pékin est accusé de mener une répression féroce contre les Ouïghours et d'autres minorités musulmanes.
Ces documents jettent une lumière crue sur la situation au Xinjiang. Parmi eux figurent des milliers de photographies présentées comme ayant été prises dans des "camps de détention" et montrant les visages de nombreux "détenus" dont des femmes, des mineurs et des personnes âgées.
Ces révélations surviennent au moment où la Haut-Commissaire de l'ONU chargée des droits de l'Homme, Michelle Bachelet, entame une visite extrêmement attendue au Xinjiang.
Ce déplacement s'annonce ardu pour l'ex-présidente chilienne, qui pourrait ne pas bénéficier d'un accès libre et risque d'être utilisée par les autorités chinoises pour se dédouaner, soulignent des observateurs. "Les questions liées aux droits de l'Homme ne doivent pas être politisées, instrumentalisées ou avoir deux poids, deux mesures", a averti mercredi Xi Jinping, lors d'un entretien en visioconférence avec Michelle Bachelet.
"Chaque pays a une situation différente" qui dépend de son histoire, de sa culture et de son développement économique, a relevé l'homme fort de Pékin.
"Il n'existe pas de ‘pays parfait’"
Par conséquent, chaque pays doit suivre "sa propre voie en matière de droits de l'Homme, en fonction de ses conditions et des besoins de son peuple", a estimé Xi Jinping, selon des propos rapportés par la télévision nationale CCTV. "Il n'existe pas de ‘pays parfait’ en matière de droits de l'Homme", a ajouté le président chinois.
Le compte-rendu de la télévision publique n'évoque à aucun moment le Xinjiang. "Les réunions avec le président Xi et de hauts responsables (chinois) ont été précieuses pour discuter directement [...] des préoccupations relatives aux droits de l'Homme en Chine et dans le monde", a de son côté indiqué Michelle Bachelet sur Twitter.
Le déplacement de la responsable de l'ONU pour les droits de l'Homme au Xinjiang se fait pour l'heure dans la discrétion.
Aucun détail sur les lieux précis où ira Michelle Bachelet n'a été rendu public, ce qui interroge sur la latitude dont elle bénéficiera concrètement sur le terrain. D'autant qu'au nom de la situation épidémique en Chine, la délégation onusienne est tenue d'intégrer une bulle sanitaire qui la tient à l'écart de la presse étrangère.
"Mensonge du siècle"
Michelle Bachelet est la première responsable onusienne des droits de l'Homme à se rendre en Chine depuis 2005, après des années d'âpres négociations avec Pékin sur les termes de sa visite.
Selon ses services, l'ex-présidente chilienne discutera avec des membres de la société civile travaillant sur les droits de l'Homme.
Inquiets, Ouïghours de la diaspora et associations de défense des droits de l'Homme ont exhorté Michelle Bachelet à ne pas se laisser entraîner dans une opération de communication orchestrée par Pékin.
La responsable de l'ONU pour les droits de l'Homme "doit exiger du gouvernement chinois des informations" sur les personnes arrêtées arbitrairement au Xinjiang, estime la chercheuse Maya Wang, spécialiste de la Chine à Human Rights Watch (HRW). La Chine est accusée par Washington de cautionner "au plus haut niveau" des exactions au Xinjiang contre les Ouïghours.
Washington accuse régulièrement Pékin d'être responsable d'un "génocide" au Xinjiang. La Chine dénonce le "mensonge du siècle" et présente les camps comme des "centres de formation professionnelle" destinés à combattre l'extrémisme religieux.
Avec AFP
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PORTRAIT
"Xinjiang Police Files" sur les Ouïghours : Adrian Zenz, anthropologue et cauchemar de Pékin
Droits humains : Michelle Bachelet en visite en Chine pour enquêter sur le sort des Ouïghours
La Chine ratifie deux conventions internationales interdisant le travail forcé
L'Humanité
Ligue 2. Bordeaux, le calvaire jusqu’à la lie
ActuLes Girondins, derniers avec la pire défense européenne, vont retrouver, après vingt ans, la Ligue 2. Une saison en enfer pour ce club historique.
Éric SerresSi l’AS Saint-Étienne, après son match nul (1-1) arraché dans les dernières minutes au stade de la Beaujoire à Nantes, peut encore espérer rester en Ligue 1, le FC Metz et les Girondins de Bordeaux passeront la saison prochaine par la case Ligue 2. « Sainté », pas encore sauvé, retrouvera pour les barrages une vieille connaissance, l’AJ Auxerre. Mais que dire de Bordeaux ? Si ce n’est qu’un monument du football français quitte le devant de la scène. Relégués à l’issue de cette dernière journée, les Girondins évolueront a priori à l’étage en dessous pour la première fois depuis 1992. Et cette descente aux enfers ne doit rien au hasard.
Le club, six fois champion de France (1950, 1984, 1985, 1987, 1999 et 2009), quatre fois vainqueur de la Coupe de France (1941, 1986, 1987 et 2013), triple lauréat du Trophée des champions (1986, 2008 et 2009), demi-finaliste de la Ligue des champions en 1985 – n’en jetez plus –, est passé sportivement et économiquement totalement à côté de sa saison. Ainsi il finit cet exercice avec un déficit approchant les 40 millions d’euros et il doit, avant la mi-juin, dégoter 20 millions d’euros (hors transferts) avant le passage devant la DNCG. Sinon, pire que la Ligue 2, Bordeaux, tout comme le RC Strasbourg à son époque, pourrait, en cas de non-règlement des sommes dues, descendre encore plus bas, en National, au niveau amateur.
Il est donc loin le temps où l’entité bordelaise animait l’élite du football français avec des Bernard Lacombe, Alain Giresse, Jean Tigana, et sortait année après année de son centre de formation des joueurs du niveau de Bixente Lizarazu ou encore Christophe Dugarry. Il est aussi loin ce temps où Zinédine Zidane, venant de l’AS Cannes, brillait sous le maillot des Marine et Blanc au point d’obtenir sa première sélection chez les Bleus en 1994. C’est dans son stade du parc Lescure qu’il inscrivait ses deux premiers buts chez les Bleus devant la République tchèque.
Très loin, en effet ! Mais les galères bordelaises ne datent pas d’hier et ont débuté bien avant l’exercice 2021-2022. En effet, les Girondins ne se sont pas qualifiés pour une compétition européenne ces trois dernières années, une chose qui avait été réalisée à treize reprises depuis le début du siècle. Le rachat du club par un fonds d’investissement américain, à l’automne 2018, censé le mettre à l’abri, a eu l’effet inverse. Depuis, les Marine et Blanc naviguent à vue entre mauvais résultats et crises internes. C’est pourtant cette dernière saison qui a sonné le glas de tous leurs espoirs.
Après la mise à pied de l’ancien entraîneur de l’équipe de Suisse, Vladimir Petkovic, écarté au bout de sept mois de mandat – alors que les Bordelais occupaient la dernière place du classement de Ligue 1 –, l’arrivée de l’ancien Rémois, David Guion, n’a rien changé. Son échec est cuisant. Bordeaux ne s’est imposé que deux fois (3-1 contre Metz lors de la 31e journée et 4-2 contre Brest lors de cette dernière journée). Pis, l’équipe possède la pire défense des grands championnats européens (91 buts). Guion est même l’entraîneur des Girondins ayant le plus faible ratio de points par match (0,78) de l’histoire du club. É. S.
footballbordeaux BBC
Triangle of Sadness has quite some running time for a satirical comedy – but it is never boring.
Ruben Östlund won the Palme d'Or at Cannes in 2017 with his modern-art satire, The Square. Five years on he returns to Cannes with another satire, Triangle of Sadness, and it's even better – a frontal assault on the super-rich, and on the capitalist system in general, which has enough rage and riotous abandon to compensate for its lack of subtlety. More like this: – Top Gun 2 is 'better than the original' – An 'eccentric fantasy' from the director of Mad Max – Men is a 'smart and stylish' horror
Actually, that's not entirely fair, because although Östlund makes his points with unapologetic frankness, the Swedish writer-director's first English-language film shows that he is still capable of quietly uncomfortable, penetrating social comedy. This is what we get in the opening scenes, when the film appears to be a straightforward lampoon of the fashion industry. In advertising shoots, notes Östlund, the more expensive the brand, the more grumpy the models have to pretend to be. As for the title, the "triangle of sadness" is the term given to the frown lines between your eyebrows.
The poor soul who may need Botox to treat his own triangle is Carl (a superb Harris Dickinson), a gangly male model who would like to be intellectually and politically progressive, but whose better instincts are always overtaken by his insecurities. His girlfriend Yaya (Charlbli Dean) is a model, too, but because she is female, she gets paid much more than he does – so why is she so slow to pay the bill at a fancy restaurant? The couple's disagreement on this matter could have come from an episode of Seinfeld, but Östlund doesn't ease the tension with a punchline. Just as he did in his breakthrough film, Force Majeure (which was remade in America, incidentally, with Julia Louis-Dreyfus from Seinfeld in one of the starring roles), he keeps the argument going well after the stage that most directors would have given up and moved on. It's an excruciatingly funny reminder that Östlund is cinema's king of the awkward situation, but it also sets up the question which will recur throughout the film: why is it that some people are deemed to be more worthy of money than others?
This question is unavoidable when the action moves away from the modelling industry and on to a luxury cruise liner: Yaya and Carl are on board for free, because the photos of her posing with food she won't actually eat will be seen by millions of Instagram followers. The couple meets a grotesque array of haves and have-nots, plus the have-somes in between. The haves include a cheerful oligarch (Zlatko Buric) who made his millions by selling animal droppings as fertiliser, and a cosy old British couple who amassed their fortune in an even less savoury way. The have-somes include a captain (Woody Harrelson) who would rather get blind drunk in his cabin than mix with the passengers he despises, and a steely chief steward, Paula (Vicki Berlin), who is left to run the show. One searing example of the haves' entitlement comes when a passenger insists, on a whim, that the crew members enjoy themselves by having a swim. It doesn't occur to her that they'd rather get on with their jobs: she wants them to swim, so that's what they'll do.
Triangle of sadness
Directed by: Ruben Östlund
Starring: Harris Dickinson, Charlbli Dean, Woody Harrelson
Length: 2 hours 30 minutes
But the hierarchy is about to change. First, some stormy weather and some glutinous haute cuisine results in the most hilariously disgusting vomiting scene since the Mr Creosote sketch in Monty Python's The Meaning Of Life. The sozzled captain and the oligarch swap quotes from Noam Chomsky and Ronald Reagan, and the cruise seems to be hurtling towards a bacchanalian anarchy redolent of JG Ballard's High-Rise. Then Östlund begins a sardonic third chapter. For reasons I won't reveal, eight people from the ship ended up stranded on a desert island, and suddenly it doesn't matter who has the most dollars or Instagram followers. Antonia (Dolly De Leon), the cool, savvy toilet cleaner, is the only person capable of catching a fish or lighting a fire, so she becomes the survivors' leader. She alone has the power to give or withhold packets of pretzel sticks. Offers of Rolex watches aren't going to sway her, but some time alone with Carl just might.
Be warned. Triangle of Sadness rants and smirks at the state of the world over two-and-a-half hours, which is quite some running time for a satirical comedy. But it is never boring. Partly that's because the political commentary is so shrewd, and partly it's because it has a surprising amount of warmth and nuance, too. Östlund ensures that while the situations may be absurd, the people in them are as human as any of us.
★★★★★
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France24 - Monde
Affaire Damien Abad : la justice n'ouvre pas d'enquête "en l'état" sur les accusations de viols
Publié le : 25/05/2022 - 17:37
FRANCE 24
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Le parquet de Paris a indiqué, mercredi, qu'il n'ouvrait pas d'enquête préliminaire "en l'état" sur les accusations de violences sexuelles visant le nouveau ministre des Solidarités, Damien Abad. En cause, le manque d'élément "permettant d'identifier la victime des faits dénoncés".
Pas d'enquête ouverte pour le moment. Le parquet de Paris a fait savoir, mercredi 25 mai, qu'il n'ouvrait pas d'enquête préliminaire "en l'état" sur les accusations de violences sexuelles visant le nouveau ministre des Solidarités, Damien Abad, faute "d'élément permettant d'identifier la victime des faits dénoncés".
"En l'état, le parquet de Paris ne donne pas de suite au courrier émanant de l'Observatoire des violences sexistes et sexuelles", qui lui transmettait le témoignage d'une femme accusant Damien Abad de viol, "faute d'élément permettant d'identifier la victime des faits dénoncés et, dès lors, faute de possibilité de procéder à son audition circonstanciée", a précisé le parquet.
Cette décision s'inscrit dans la politique pénale mise en place depuis quelques années par le parquet de Paris en matière de violences sexuelles : une enquête est systématiquement ouverte dès lors qu'une victime mineure au moment des faits est évoquée, et même en l'absence de plainte, afin notamment de vérifier s'il n'en existe pas d'autres.
Témoignages
Mais si les faits concernent des majeurs, ce parquet se réserve la possibilité d'ouvrir une enquête uniquement si une plainte est déposée. La communication du parquet de Paris, mercredi, est rarissime lorsqu'il s'agit d'expliquer pourquoi il n'ouvre pas d'enquête.
Le lendemain de la nomination du gouvernement d'Élisabeth Borne, Mediapart a diffusé les témoignages de deux femmes accusant le ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées de les avoir violées en 2010 et 2011.
La première, Chloé (prénom modifié), âgée de 41 ans, dénonce des faits qui se seraient déroulés lors d'une soirée à l'automne 2010. Ce sont les faits qu'elle a dénoncés qui étaient au cœur du signalement récent de l'Observatoire, sur lequel le parquet n'a pas souhaité ouvrir d'enquête à ce stade.
La seconde ayant témoigné auprès de Mediapart, Margaux, s'était rendue dans un commissariat pour témoigner en 2012, puis avait déposé une plainte en 2017. Elle a confirmé son récit à l'AFP.
Le parquet avait indiqué dimanche "qu'une première plainte déposée pour des faits de viol a été classée sans suite le 6 avril 2012 du fait de la carence de la plaignante". Une deuxième plainte "pour les mêmes faits a été classée sans suite le 5 décembre 2017" faute "d'infraction suffisamment caractérisée".
Appels à démission
Depuis la parution des articles, Damien Abad a rejeté les accusations. "Je n'ai jamais violé une seule femme de ma vie", s'est-il défendu lundi.
La maladie neuromusculaire congénitale rare dont il souffre, l'arthrogrypose, rend impossibles les faits dont on l'accuse, a affirmé celui qui était jusqu'à il y a peu le patron des députés LR.
À deux semaines et demie des élections législatives, Emmanuel Macron est mis en difficulté par les révélations de violences sexuelles visant Damien Abad, principale prise de guerre de la Macronie post-présidentielle.
Les appels à la démission se sont multipliés ces derniers jours dans les rangs de l'opposition et des associations féministes.
Comportement "lourdingue"
Ces dernières ont notamment manifesté mardi à Paris pour dénoncer "un gouvernement de la honte", à l'appel de l'Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, une association créée en février dans le sillage du mouvement #MeToo et qui n'échappe pas aux critiques sur d'éventuelles motivations politiques.
"Un homme innocent doit-il démissionner ? Je ne crois pas", a indiqué Damien Abad. "La justice est la seule à devoir ou à pouvoir trancher", l'a appuyé lundi, à l'issue du premier Conseil des ministres du nouveau gouvernement, sa porte-parole Olivia Grégoire, estimant qu'il revenait à la justice d'"établir la vérité" tout en rappelant la 'tolérance zéro' du chef de l'État et de la Première ministre pour les délinquants sexuels".
Depuis la parution de l'article de Mediapart samedi relayant les accusations de viol, plusieurs témoignages anonymes de membres de LR ont fait en outre état d'un comportement "lourdingue", voire "déplacé", du néo-ministre, supposément bien connu de son entourage politique.
La Première ministre Élisabeth Borne a assuré, de son côté, ne "pas avoir été au courant" de ces affaires lors de la composition de son gouvernement.
Avec AFP
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À peine nommé ministre des Solidarités, Damien Abad face à des accusations de viol
Affaire Damien Abad : un rassemblement à Paris pour dénoncer un "gouvernement de la honte"
Un premier Conseil des ministres éclipsé par l'affaire Damien Abad
Valeurs Actuelles
L’Indonésie convoque l’ambassadeur britannique à cause d’un drapeau LGBT
Une publication sur les réseaux sociaux qui passe mal. L’Indonésie a convoqué l’ambassadeur britannique Owen Jenkins lundi 23 mai. La raison ? Un post sur son compte Instagram d’une photo du drapeau arc-en-ciel levé à côté du drapeau national sur son territoire, à l’occasion de la journée internationale contre l’homophobie, rapporte Le Figaro. L’Indonésie a appelé au respect « des valeurs culturelles et religieuses » du pays où les relations homosexuelles restent taboues.
« Cette action, ainsi que la publication (de la photo) sur le compte officiel de l’ambassade sur les réseaux sociaux est très irrespectueuse », a indiqué lundi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Teuku Faizasyah. Le ministère en a également profité pour rappeler aux ambassadeurs étrangers « le respect de la sensibilité des valeurs culturelles et religieuses ».
« Nous devons les réprimander »
De nombreuses protestations d’internautes et des instances conservatrices de l’archipel d’Asie du Sud-Est ont eu lieu. Le président de la principale organisation islamique du pays, le Conseil indonésien des oulémas, a invité l’ambassadeur britannique et ses homologues à « comprendre les normes du pays ». « Nous devons les réprimander. En tant qu’invité, on doit connaître sa place », a affirmé Cholil Nafis.
Dans ce pays qui compte le plus de musulmans au monde, les discriminations sont légion envers la communauté homosexuelle. Si les rapports sexuels entre deux personnes du même sexe ne sont pas interdits par la loi, de nombreux homosexuels ont fait l’objet d’arrestation dans le cadre de la lutte contre la pornographie.
L'Humanité
Féminisme. Le nom d’Alice Milliat à nouveau effacé ?
ChroniqueL’histoire va-t-elle se répéter ? Va-t-on, de nouveau, soustraire celle qui fut la première ambassadrice d'un sport paritaire, mixte et inclusif, l'athlète et militante Alice Milliat, à la reconnaissance qu’elle mérite ? Mal connue du grand public, cette femme a porté des combats extraordinaires.
Mejdaline MhiriNée en 1884 à Nantes, elle passe pour être la première dirigeante française du sport au féminin. Grande pratiquante d’aviron, elle présida le club Fémina Sport en 1915 et fut l’une des fondatrices de la Fédération des sociétés féminines sportives en 1917.
Alice Milliat était une ambitieuse doublée d’une visionnaire. Déterminée face à Pierre de Coubertin, qui refusait catégoriquement que les femmes participent aux jeux Olympiques, elle organisa, en 1922, le premier événement international sportif réservé aux femmes. Rien que ça ! Quatre Jeux mondiaux furent ensuite organisés entre 1926 et 1934. Toutefois, Alice Milliat décéda en 1957 dans l’anonymat le plus complet, la Seconde Guerre mondiale et la profonde misogynie des dirigeants ayant eu raison de son combat (pour en savoir plus, découvrez le documentaire d’Anne-Cécile Genre, les Incorrectes, disponible depuis vendredi sur la chaîne Histoire. Un immanquable sur le sujet.
« Mesdames, assez joué ! » : quand la Football Association chassait les footballeuses hors du terrainEn juillet 2020, à l’initiative de Nicolas Bonnet-Oulaldj, président des élus communistes au Conseil de Paris, les édiles de la capitale avaient adopté un vœu « pour qu’il puisse être étudié » que la future Arena, située à la porte de la Chapelle et érigée pour les Jeux de 2024, porte son nom. Seulement voilà, le 12 mai, en avançant des raisons budgétaires, le conseil d’administration de la société d’exploitation de la salle a voté pour que la structure s’appelle plutôt Adidas-La Chapelle District.
Et Nicolas Bonnet-Oulaldj de s’insurger : « Un accord annuel de 2,8 millions a été trouvé avec Adidas en échange de ce naming qui aura une exclusivité sur le lieu ainsi qu’un magasin. Sauf que c’est un lieu public ! » L’élu refuse ce modèle économique. « Le naming représente de l’argent, mais ce sera toujours moins important que ce que la ville a mis. Les dirigeants d’Adidas disent qu’ils feront des événements sur le sport au féminin, mais cela servira à les valoriser, ce ne sera pas pour les clubs. Il y a aussi un véritable problème d’effacement de la mémoire. Il faut que le monde entier sache qu’Alice Milliat a permis aux femmes de participer aux Jeux ! »
Adressée à Anne Hidalgo, une pétition sur change.org a été lancée appelant à « ne pas sacrifier nos valeurs, notre engagement pour le sport et pour le féminisme sur l’autel d’une multinationale ». Il est encore temps d’agir, la délibération finale se fera durant le Conseil de Paris, en juillet.
FéminismesportAlice Milliat Opex 360
Barkhane : Des Mirage 2000 sont intervenus au Burkina Faso pour contrer une attaque jihadiste massive
par Laurent Lagneau · 23 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors que certains responsables russes – dont ceux du groupe paramilitaire Wagner – se sont félicités du coup d’État qui, en janvier dernier, a porté le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba au pouvoir à Ouagadougou et que le Premier ministre burkinabé, Albert Ouédraogo, a récemment estimé que son pays devait « diversifier » ses partenariats militaires pour faire face à la menace terroriste, on pourrait craindre que le Burkina Faso mette ses pas dans ceux du Mali, dont les relations avec la France se sont dégradées, au point que Paris a décidé de revoir son dispositif militaire au Sahel. D’autant plus que la « lutte informationnelle » y fait rage, comme l’a montré, en novembre, la prise à partie d’un convoi de Barkhane devant se rendre à Gao depuis la Côte d’Ivoire.
En tout cas, pour le moment, rien n’a changé : le groupement français de forces spéciales [ou « Task Force »] Sabre est toujours basé au Burkina Faso et les accords de défense conclus par Paris et Ouagadoudou n’ont pas été remis en cause.
Pour rappel, ceux-ci avaient été renforcés en décembre 2018, afin de « d’améliorer le cadre juridique de la coopération » entre les forces françaises et burkinabè, « dans le plein respect de la souveraineté de chacun ». À l’époque, Barkhane avait dû intervenir à plusieurs reprises, à la demande de Ouagadougou, pour contrer des attaques jihadistes.
Et c’est donc sur la base de ces accords que les autorités burkinabè ont une nouvelle fait appel à Barkhane, le 21 mai, pour mettre en échec une offensive jihadiste d’envergure contre la garnison de Bourzanga, située dans la province du Bam [centre-nord du pays].
A priori, cette attaque aurait été menée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda], avec plus de 200 assaillants. L’alerte ayant été rapidement donnée, les Forces armées du Burkina Faso [FABF] ont demandé, sans tarder, l’appui de Barkhane pour repousser les terroristes. Une patrouille de Mirage 2000, en provenance de la base aérienne projetée [BAP] de Niamey, a donc été engagée en urgence dans le secteur de Bourzanga. De même qu’un hélicoptère Mil Mi-24 burkinabè.
Dans son communiqué relatif à cet appui fourni aux FABF, l’État-major des armées [EMA] ne précise pas si les chasseurs-bombardiers français ont effectué des frappes au sol. En revanche, l’état-major général burkinabè a indiqué que l’intervention du Mi-24 et celle des Mirage 2000 ont « pemis l’interception de certains éléments [terroristes] qui tentaient de s’échapper ».
#Barkhane | Le 21/05, @BARKHANE_OP a appuyé les forces 🇧🇫 de Bourzanga alors attaquées par + de 200 terroristes. La riposte des forces armées 🇧🇫 combinée à l’intervention d’une patrouille de M2000 a mis en échec cette attaque et infligée de lourdes pertes aux terroristes. pic.twitter.com/8ueWnxLjcZ
— Armée française – Opérations militaires (@EtatMajorFR) May 22, 2022
En outre, et toujours selon la même source, un avion Cessna 208B doté de capacités ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] et appartenant à la force aérienne nigérienne a pris part aux opérations de ratissage et de sécurisation une fois l’attaque jihadiste mise en échec par la « riposte » des FABF. La Task Force « Sabre » est également intervenue, a priori pour assurer l’évacuation des blessés.
« Les opérations de sécurisation se sont poursuivies toute la journée du samedi 21 mai 2022 suite à l’attaque terroriste qui a visé le détachement militaire de Bourzanga. Le bilan actualisé fait état de 5 soldats tombés et 10 blessés. Côté ennemi, 35 corps de terroristes ont été dénombrés. Un important lot de matériel a également été saisi [un véhicule blindé et 2 véhicules pick up armés, de l’armement individuel et collectif, des munitions, une quarantaine de motos, des moyens de communication, etc] », a détaillé le gouvernement burkinabè.
Le lendemain, le président du Burkina Faso s’est rendu sur les lieux de l’attaque pour « saluer la bravoure et l’engagement » des soldats de la garnison de Bourzanga « face à la puissance de feu d’un ennemi lourdement armé ».
Selon le colonel Pascal Ianni, porte-parole de l’EMA, dont les propis ont été rapportés par RFI, l’envoi des Mirage 2000 à Bourzanga « illustre le fait que quand les forces partenaires se coordonnent bien avec Barkhane ou d’autres pays alliés engagés dans la région, les résultats opérationnels obtenus sont très bon ». D’autant que « l’alerte a été très vite passée vers Barkhane » et la « demande d’appui est arrivée assez vite », a-t-il ajouté.
Photo : archive – AAE
Barkhane : Des Mirage 2000 sont intervenus au Burkina Faso pour contrer une attaque jihadiste massive
par Laurent Lagneau · 23 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors que certains responsables russes – dont ceux du groupe paramilitaire Wagner – se sont félicités du coup d’État qui, en janvier dernier, a porté le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba au pouvoir à Ouagadougou et que le Premier ministre burkinabé, Albert Ouédraogo, a récemment estimé que son pays devait « diversifier » ses partenariats militaires pour faire face à la menace terroriste, on pourrait craindre que le Burkina Faso mette ses pas dans ceux du Mali, dont les relations avec la France se sont dégradées, au point que Paris a décidé de revoir son dispositif militaire au Sahel. D’autant plus que la « lutte informationnelle » y fait rage, comme l’a montré, en novembre, la prise à partie d’un convoi de Barkhane devant se rendre à Gao depuis la Côte d’Ivoire.
En tout cas, pour le moment, rien n’a changé : le groupement français de forces spéciales [ou « Task Force »] Sabre est toujours basé au Burkina Faso et les accords de défense conclus par Paris et Ouagadoudou n’ont pas été remis en cause.
Pour rappel, ceux-ci avaient été renforcés en décembre 2018, afin de « d’améliorer le cadre juridique de la coopération » entre les forces françaises et burkinabè, « dans le plein respect de la souveraineté de chacun ». À l’époque, Barkhane avait dû intervenir à plusieurs reprises, à la demande de Ouagadougou, pour contrer des attaques jihadistes.
Et c’est donc sur la base de ces accords que les autorités burkinabè ont une nouvelle fait appel à Barkhane, le 21 mai, pour mettre en échec une offensive jihadiste d’envergure contre la garnison de Bourzanga, située dans la province du Bam [centre-nord du pays].
A priori, cette attaque aurait été menée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda], avec plus de 200 assaillants. L’alerte ayant été rapidement donnée, les Forces armées du Burkina Faso [FABF] ont demandé, sans tarder, l’appui de Barkhane pour repousser les terroristes. Une patrouille de Mirage 2000, en provenance de la base aérienne projetée [BAP] de Niamey, a donc été engagée en urgence dans le secteur de Bourzanga. De même qu’un hélicoptère Mil Mi-24 burkinabè.
Dans son communiqué relatif à cet appui fourni aux FABF, l’État-major des armées [EMA] ne précise pas si les chasseurs-bombardiers français ont effectué des frappes au sol. En revanche, l’état-major général burkinabè a indiqué que l’intervention du Mi-24 et celle des Mirage 2000 ont « pemis l’interception de certains éléments [terroristes] qui tentaient de s’échapper ».
#Barkhane | Le 21/05, @BARKHANE_OP a appuyé les forces 🇧🇫 de Bourzanga alors attaquées par + de 200 terroristes. La riposte des forces armées 🇧🇫 combinée à l’intervention d’une patrouille de M2000 a mis en échec cette attaque et infligée de lourdes pertes aux terroristes. pic.twitter.com/8ueWnxLjcZ
— Armée française – Opérations militaires (@EtatMajorFR) May 22, 2022
En outre, et toujours selon la même source, un avion Cessna 208B doté de capacités ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] et appartenant à la force aérienne nigérienne a pris part aux opérations de ratissage et de sécurisation une fois l’attaque jihadiste mise en échec par la « riposte » des FABF. La Task Force « Sabre » est également intervenue, a priori pour assurer l’évacuation des blessés.
« Les opérations de sécurisation se sont poursuivies toute la journée du samedi 21 mai 2022 suite à l’attaque terroriste qui a visé le détachement militaire de Bourzanga. Le bilan actualisé fait état de 5 soldats tombés et 10 blessés. Côté ennemi, 35 corps de terroristes ont été dénombrés. Un important lot de matériel a également été saisi [un véhicule blindé et 2 véhicules pick up armés, de l’armement individuel et collectif, des munitions, une quarantaine de motos, des moyens de communication, etc] », a détaillé le gouvernement burkinabè.
Le lendemain, le président du Burkina Faso s’est rendu sur les lieux de l’attaque pour « saluer la bravoure et l’engagement » des soldats de la garnison de Bourzanga « face à la puissance de feu d’un ennemi lourdement armé ».
Selon le colonel Pascal Ianni, porte-parole de l’EMA, dont les propis ont été rapportés par RFI, l’envoi des Mirage 2000 à Bourzanga « illustre le fait que quand les forces partenaires se coordonnent bien avec Barkhane ou d’autres pays alliés engagés dans la région, les résultats opérationnels obtenus sont très bon ». D’autant que « l’alerte a été très vite passée vers Barkhane » et la « demande d’appui est arrivée assez vite », a-t-il ajouté.
Photo : archive – AAE
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En tout cas, pour le moment, rien n’a changé : le groupement français de forces spéciales [ou « Task Force »] Sabre est toujours basé au Burkina Faso et les accords de défense conclus par Paris et Ouagadoudou n’ont pas été remis en cause.
Pour rappel, ceux-ci avaient été renforcés en décembre 2018, afin de « d’améliorer le cadre juridique de la coopération » entre les forces françaises et burkinabè, « dans le plein respect de la souveraineté de chacun ». À l’époque, Barkhane avait dû intervenir à plusieurs reprises, à la demande de Ouagadougou, pour contrer des attaques jihadistes.
Et c’est donc sur la base de ces accords que les autorités burkinabè ont une nouvelle fait appel à Barkhane, le 21 mai, pour mettre en échec une offensive jihadiste d’envergure contre la garnison de Bourzanga, située dans la province du Bam [centre-nord du pays].
A priori, cette attaque aurait été menée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda], avec plus de 200 assaillants. L’alerte ayant été rapidement donnée, les Forces armées du Burkina Faso [FABF] ont demandé, sans tarder, l’appui de Barkhane pour repousser les terroristes. Une patrouille de Mirage 2000, en provenance de la base aérienne projetée [BAP] de Niamey, a donc été engagée en urgence dans le secteur de Bourzanga. De même qu’un hélicoptère Mil Mi-24 burkinabè.
Dans son communiqué relatif à cet appui fourni aux FABF, l’État-major des armées [EMA] ne précise pas si les chasseurs-bombardiers français ont effectué des frappes au sol. En revanche, l’état-major général burkinabè a indiqué que l’intervention du Mi-24 et celle des Mirage 2000 ont « pemis l’interception de certains éléments [terroristes] qui tentaient de s’échapper ».
#Barkhane | Le 21/05, @BARKHANE_OP a appuyé les forces 🇧🇫 de Bourzanga alors attaquées par + de 200 terroristes. La riposte des forces armées 🇧🇫 combinée à l’intervention d’une patrouille de M2000 a mis en échec cette attaque et infligée de lourdes pertes aux terroristes. pic.twitter.com/8ueWnxLjcZ
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En outre, et toujours selon la même source, un avion Cessna 208B doté de capacités ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] et appartenant à la force aérienne nigérienne a pris part aux opérations de ratissage et de sécurisation une fois l’attaque jihadiste mise en échec par la « riposte » des FABF. La Task Force « Sabre » est également intervenue, a priori pour assurer l’évacuation des blessés.
« Les opérations de sécurisation se sont poursuivies toute la journée du samedi 21 mai 2022 suite à l’attaque terroriste qui a visé le détachement militaire de Bourzanga. Le bilan actualisé fait état de 5 soldats tombés et 10 blessés. Côté ennemi, 35 corps de terroristes ont été dénombrés. Un important lot de matériel a également été saisi [un véhicule blindé et 2 véhicules pick up armés, de l’armement individuel et collectif, des munitions, une quarantaine de motos, des moyens de communication, etc] », a détaillé le gouvernement burkinabè.
Le lendemain, le président du Burkina Faso s’est rendu sur les lieux de l’attaque pour « saluer la bravoure et l’engagement » des soldats de la garnison de Bourzanga « face à la puissance de feu d’un ennemi lourdement armé ».
Selon le colonel Pascal Ianni, porte-parole de l’EMA, dont les propis ont été rapportés par RFI, l’envoi des Mirage 2000 à Bourzanga « illustre le fait que quand les forces partenaires se coordonnent bien avec Barkhane ou d’autres pays alliés engagés dans la région, les résultats opérationnels obtenus sont très bon ». D’autant que « l’alerte a été très vite passée vers Barkhane » et la « demande d’appui est arrivée assez vite », a-t-il ajouté.
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En tout cas, pour le moment, rien n’a changé : le groupement français de forces spéciales [ou « Task Force »] Sabre est toujours basé au Burkina Faso et les accords de défense conclus par Paris et Ouagadoudou n’ont pas été remis en cause.
Pour rappel, ceux-ci avaient été renforcés en décembre 2018, afin de « d’améliorer le cadre juridique de la coopération » entre les forces françaises et burkinabè, « dans le plein respect de la souveraineté de chacun ». À l’époque, Barkhane avait dû intervenir à plusieurs reprises, à la demande de Ouagadougou, pour contrer des attaques jihadistes.
Et c’est donc sur la base de ces accords que les autorités burkinabè ont une nouvelle fait appel à Barkhane, le 21 mai, pour mettre en échec une offensive jihadiste d’envergure contre la garnison de Bourzanga, située dans la province du Bam [centre-nord du pays].
A priori, cette attaque aurait été menée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda], avec plus de 200 assaillants. L’alerte ayant été rapidement donnée, les Forces armées du Burkina Faso [FABF] ont demandé, sans tarder, l’appui de Barkhane pour repousser les terroristes. Une patrouille de Mirage 2000, en provenance de la base aérienne projetée [BAP] de Niamey, a donc été engagée en urgence dans le secteur de Bourzanga. De même qu’un hélicoptère Mil Mi-24 burkinabè.
Dans son communiqué relatif à cet appui fourni aux FABF, l’État-major des armées [EMA] ne précise pas si les chasseurs-bombardiers français ont effectué des frappes au sol. En revanche, l’état-major général burkinabè a indiqué que l’intervention du Mi-24 et celle des Mirage 2000 ont « pemis l’interception de certains éléments [terroristes] qui tentaient de s’échapper ».
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May 22, 2022
En outre, et toujours selon la même source, un avion Cessna 208B doté de capacités ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] et appartenant à la force aérienne nigérienne a pris part aux opérations de ratissage et de sécurisation une fois l’attaque jihadiste mise en échec par la « riposte » des FABF. La Task Force « Sabre » est également intervenue, a priori pour assurer l’évacuation des blessés.
« Les opérations de sécurisation se sont poursuivies toute la journée du samedi 21 mai 2022 suite à l’attaque terroriste qui a visé le détachement militaire de Bourzanga. Le bilan actualisé fait état de 5 soldats tombés et 10 blessés. Côté ennemi, 35 corps de terroristes ont été dénombrés. Un important lot de matériel a également été saisi [un véhicule blindé et 2 véhicules pick up armés, de l’armement individuel et collectif, des munitions, une quarantaine de motos, des moyens de communication, etc] », a détaillé le gouvernement burkinabè.
Le lendemain, le président du Burkina Faso s’est rendu sur les lieux de l’attaque pour « saluer la bravoure et l’engagement » des soldats de la garnison de Bourzanga « face à la puissance de feu d’un ennemi lourdement armé ».
Selon le colonel Pascal Ianni, porte-parole de l’EMA, dont les propis ont été rapportés par RFI, l’envoi des Mirage 2000 à Bourzanga « illustre le fait que quand les forces partenaires se coordonnent bien avec Barkhane ou d’autres pays alliés engagés dans la région, les résultats opérationnels obtenus sont très bon ». D’autant que « l’alerte a été très vite passée vers Barkhane » et la « demande d’appui est arrivée assez vite », a-t-il ajouté.
Photo : archive – AAE
France24 - World
UN rights chief visits China as leaked files show abuse of Uyghur Muslims
Issued on: 25/05/2022 - 05:32Modified: 25/05/2022 - 05:36
NEWS WIRES
China faced new accusations Tuesday that it was sanctioning abuses of Uyghurs at the "highest levels", as a vast document leak came out during a controversial visit by the UN rights chief.
The ruling Communist Party is accused of detaining over one million Uyghurs and other Muslim minorities in the far-western region of Xinjiang as part of a years-long crackdown the United States and lawmakers in other Western countries have labelled a "genocide".
China vehemently denies the allegations, calling them the "lie of the century".
Michelle Bachelet is expected to visit the Xinjiang cities of Urumqi and Kashgar on Tuesday and Wednesday as part of a six-day tour.
She met Foreign Minister Wang Yi who "expressed the hope that this trip would help enhance understanding", according to a readout of the meeting released late Monday.
In its report of the meeting, state news agency Xinhua said Bachelet "congratulated China on its important achievements in economic and social development and in promoting the protection of human rights".
Bachelet's spokesperson did not confirm to AFP what was said outside the opening comments.
The United States reiterated its view that Bachelet's visit was a mistake after the release of thousands of leaked documents and photographs from inside the system of mass incarceration.
Reported by a consortium of media, including the BBC and Le Monde, the Xinjiang Police Files showed top leaders in Beijing including President Xi Jinping calling for a forceful crackdown.
The files, leaked by an anonymous source to academic Adrian Zenz, also included a 2017 internal speech by Chen Quanguo, a former Communist Party secretary in Xinjiang, in which he allegedly orders guards to shoot to kill anyone who tries to escape.
State Department spokesman Ned Price said the United States was "appalled" by the latest allegations.
"It would be very difficult to imagine that a systemic effort to suppress, to detain, to conduct a campaign of genocide and crimes against humanity would not have the blessing -- would not have the approval -- of the highest levels of the PRC government," Price told reporters, referring to the People's Republic of China.
Pressure on Bachelet
The US ambassador to the United Nations, Linda Thomas-Greenfield, said the evidence showed that Bachelet "must take a hard look at these faces and press Chinese officials for full, unfettered access -- and answers".
Britain and Germany also voiced outrage.
In a call to her counterpart, German Foreign Minister Annalena Baerbock called for a "transparent investigation" into the "shocking reports and new evidence of very serious human rights violations in Xinjiang", said a German foreign ministry statement.
Foreign ministry spokesman Wang Wenbin called the report "the latest example of anti-China forces smearing Xinjiang".
Earlier this month, a leaked police database obtained by AFP listed the names and details of thousands of detained Uyghurs.
Uyghurs have raised doubts about Bachelet's presence if the trip is as highly controlled as expected.
Nursimangul Abdureshid, a Uyghur living in Turkey, said she was "not very hopeful that her trip can bring any change".
"I request them to visit victims like my family members, not the pre-prepared scenes by the Chinese government," she told AFP.
Another Uyghur, Jevlan Shirememet, called on Bachelet to help him contact his mother, whom he has not seen for four years.
The Turkey-based 31-year-old -- from the province's northern reaches near the border with Kazakhstan -- also said he hoped Bachelet would venture further than her itinerary.
"I don't know why she can't visit these places," he told AFP.
Promises on access
Regional capital Urumqi is home to many of the government agencies believed to be behind the campaign China has described as a crackdown on religious extremism.
The city of four million has a sizeable Uyghur community and was the site of deadly ethnic clashes in 2009 as well as two attacks in 2014.
Kashgar -- home to 700,000 people -- lies in the Uyghur heartland of southern Xinjiang.
An ancient Silk Road city, it has been a major target of Beijing's crackdown, researchers and activists say, with authorities accused of smothering the cultural hub in a high-tech security blanket while bulldozing Uyghur homes and religious sites.
Bachelet on Monday gave assurances about her access to detention centres and rights defenders during a virtual meeting with the heads of dozens of diplomatic missions in China, according to diplomatic sources.
Caroline Wilson, the UK's ambassador to China, was on the call and tweeted that she stressed "the importance of unfettered access to Xinjiang and private conversations with its people".
(AFP)
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French lawmakers officially recognise China’s treatment of Uyghurs as ‘genocide’
US imposes new trade curbs and sanctions on China over Uyghur rights
Japan hosts Quad summit seeking united front on dealing with China
BBC
The Unseen Queen: New BBC film shows Royal Family's private family videos
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Buckingham Palace and the BBC have announced details of a 75-minute programme shown on BBC One and iPlayer on Sunday, May 29th. The documentary reveals for the first time unseen private family videos of the Queen as a young girl.
Elizabeth: The Unseen Queen contains unique footage filmed by the Royal Family. They can be seen relaxing on board the Royal Navy’s battleship HMS Vanguard in 1947, the vessel which took them to and from South Africa for their tour at the time.
In this preview, there are extracts of the Queen's speeches from her 1996 Christmas broadcast, and also her address at the Guildhall on June 11th, 1947.
Elizabeth: The Unseen Queen, will air on Sunday, May 29th at 745pm on BBC One/BBC iPlayer.
France24 - World
Special programme: Colombia's peace deal generation
Issued on: 25/05/2022 - 12:31Modified: 25/05/2022 - 12:33
Genie GODULA
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Pascale MARIANI
Over two thirds of young Colombians say their lives have got worse over the past year, which saw a fierce crackdown on anti-government protests in a country still recovering from five decades of conflict. Six years after the peace deal with the FARC rebels, many young people are backing the former mayor of Bogota, Gustavo Petro, in the May 29 presidential election. If he wins, Petro would become Colombia's first-ever leftist leader. In this special edition of Inside the Americas, we meet several young Colombians who are hoping for change.
They include Alexa Rochi, a former FARC fighter who's now a freelance photographer. She reflects on her time in the guerrilla, on the 2016 peace deal and on the dangers of opposing the system in Colombia today.
Jennifer Pedraza, a leader of the 2021 student protests, is now Colombia’s youngest-ever MP. She says she hopes for a president who will fight for social justice, for more work and for equality.
Gonzalo and Walter Queragama are two indigenous brothers who express the pain of being displaced by violence through rap. The question of the representation of minorities is crucial in the upcoming election.
One common theme emerges: this new generation of Colombians is determined to fight for a peaceful and more equal society.
Programme prepared by Camille Février and Claire Hopes, filmed par Georges Yazbeck.
Laura Chara, Pascale Mariani and Juan Orozco contributed reporting in Colombia.
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Former guerrilla Petro wins decisive presidential primary victory in Colombia
Retired Colombian soldiers confess to murdering scores of civilians
In landmark ruling, Colombia legalises abortion up to 24 weeks of pregnancy
France24 - World
Pfizer offers to sell medicines to poorest countries on not-for-profit basis
Issued on: 25/05/2022 - 14:03Modified: 25/05/2022 - 14:08
NEWS WIRES
US pharmaceutical giant Pfizer on Wednesday said it would sell its patented drugs on a not-for-profit basis to the world's poorest countries, as part of a new initiative announced at the World Economic Forum in Davos.
"The time is now to begin closing this gap" between people with access to the latest treatments and those going without, chief executive Albert Bourla told attendees at the exclusive Swiss mountain resort gathering.
"An Accord for a Healthier World" focuses on five areas: infectious diseases, cancer, inflammation, rare diseases and women's health -- where Pfizer currently holds 23 patents, including the likes of Comirnaty and Paxlovid, its Covid vaccine and oral treatment.
"This transformational commitment will increase access to Pfizer-patented medicines and vaccines available in the United States and the European Union to nearly 1.2 billion people," Angela Hwang, group president of the Pfizer Biopharmaceuticals Group, told AFP.
Five countries: Rwanda, Ghana, Malawi, Senegal and Uganda have committed to joining, with a further 40 countries -- 27 low-income and 18 lower-middle-income -- eligible to sign bilateral agreements to participate.
"Pfizer's commitment sets a new standard, which we hope to see emulated by others," Rwanda's President Paul Kagame said.
But he added that "additional investments and strengthening of Africa's health systems and pharmaceutical regulators" would also be needed.
Seven years behind
Developing countries experience 70 percent of the world's disease burden but receive only 15 percent of global health spending, leading to devastating outcomes.
Across sub-Saharan Africa, one child in 13 dies before their fifth birthday, compared to one in 199 in high-income countries.
Cancer-related mortality rates are also far higher in low and middle-income countries -- causing more fatalities in Africa every year than malaria.
All this is set to a backdrop of limited access to the latest drugs.
Essential medicines and vaccines typically take four to seven years longer to reach the poorest countries, and supply chain issues and poorly resourced health systems make it difficult for patients to receive them once approved.
"The Covid-19 pandemic further highlighted the complexities of access to quality healthcare and the resulting inequities," said Hwang.
"We know there are a number of hurdles that countries have to overcome to gain access to our medicines. That is why we have initially selected five pilot countries to identify and come up with operational solutions and then share those learnings with the remaining countries."
'Very good model'
Specifically, the focus will be on overcoming regulatory and procurement challenges in the countries, while ensuring adequate levels of supply from Pfizer's side.
The "not-for-profit" price tag takes into account the cost to manufacture and transport of each product to an agreed upon port of entry, with Pfizer charging only manufacturing and minimum distribution costs.
If a country already has access to a product at a lower price tier, for example vaccines supplied by GAVI, a public-private global partnership, that lower price will be maintained.
Hwang acknowledged that even an at-cost approach could be challenging for the most cash-strapped countries, and "this is why we have reached out to financial institutions to brief them on the Accord and ask them to help support country level financing."
Pfizer will also reach out to other stakeholders -- including governments, multilateral organizations, NGOs and even other pharmaceuticals -- to ask them to join the Accord.
It is also using funding from the Bill & Melinda Gates Foundation to advance work on a vaccine against Group B Streptococcus (GBS), the leading cause of stillbirth and newborn mortality in low-income countries.
"This type of accord is a very good model, it's going to help get medicines out," Gates told the Davos conference, adding that "partnerships with companies like Pfizer have been key to the progress we have made" on efforts like vaccines.
(AFP)
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Pfizer-BioNTech seeks authorisation for Covid-19 vaccine for children under 5
Pfizer announces €520 million investment in France to fight Covid-19
EU drug watchdog approves Pfizer's antiviral Covid-19 pill for adults at risk of severe illness
New York Times - World
‘Not Again’: A Weary Europe Greets Monkeypox With a Touch of Fatalism
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With war raging in Ukraine, and the coronavirus still circulating, many in Europe say they have bigger worries than monkeypox. Some organizations, however, have raised concerns about stigma.
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By Isabella Kwai and Emma Bubola
LONDON — With the cost of living soaring, a devastating war in Ukraine and the coronavirus still circulating, many Europeans had already been feeling anxious and drained.
Then came some more unwelcome news: Monkeypox, a rare viral illness that causes pus-filled rashes, had appeared in more than a dozen countries in the region.
“My first reaction was: Another plague coming to us? What’s next?” said Adrián Sanjosé, 38, from Spain, as he sat at Rome’s Fiumicino airport waiting to fly to his home in London. “We have a pandemic, a war, what else?”
But for some people, with a threshold for worry already tested by the coronavirus, initial bewilderment about a disease few had heard of before its reported appearance in Europe this month quickly faded into a sense of weary fatalism.
“I’m trying to be positive and not think about it,” Sourena Naji, a 27-year-old bartender in east London, said on Tuesday. “I was like: Not again.”
Health experts say monkeypox is unlikely to wreak the same kind of havoc as Covid, which has killed millions, infected more than half a billion people, and ravaged the world’s economy.
Human-to-human transmission of monkeypox, which is endemic to West and Central Africa and typically caught by coming into close contact with infected animals, is rare but happening through close physical contact, according to the World Health Organization. The symptoms include fever, a sore throat, coughing, fatigue, body aches and the distinctive rash.
Still, with more than 200 confirmed cases as of this week in Europe and dozens more suspected, health officials and organizations say they expect reports of the virus to rise and are working to contain its spread.
But while awareness about the impact of viral outbreaks on daily life has become heightened during the more than two years of the coronavirus pandemic, many people are finding it difficult to be overly concerned about the new virus — at least for now.
“We don’t want to believe it’s happening again,” said Maria Revilla, 34, a Spanish architect. “Maybe we are unconscious.”
As of Wednesday, Britain had reported 71 cases of monkeypox and another 133 were confirmed across the European Union, according to the data project Global.health. In the United States, officials had confirmed two cases and were evaluating six other patients.
“I don’t care for worrying much more at the moment,” said Tim Pearce, a business owner in London. “I’ll worry when there’s a few hundred cases.”
Though cases appear to be rising quickly, it is unclear whether that points to daily growth or the detection of a virus already in circulation for some weeks, said Professor Francois Balloux, director of the University College London Genetics Institute.
“It might eventually fizzle out, but there’s a chance it might not,” he said. “Whatever happens, it’s clear that it’s not a repeat of the Covid pandemic.” He added that nations already had stockpiles of smallpox vaccines, which have some side effects but are effective against the typically much milder monkeypox. “At this stage we definitely don’t expect a completely uncontrolled outbreak.”
The World Health Organization considers monkeypox to be endemic in a dozen African countries, and has recorded outbreaks since last year in Nigeria, Cameroon, Central African Republic and the Democratic Republic of Congo. “We obviously have a Western-centric view,” said Professor Balloux, of the clusters emerging in Europe.
Health authorities in Europe said that a high share of their cases had been reported among gay or bisexual men, and the European Center for Disease Prevention and Control recommended raising awareness “especially among men who have sex with other men that engage in casual sex, or who have multiple sexual partners.”
Alex Sparrowhawk, a representative for the Terrence Higgins Trust, a British charity that provides services relating to H.I.V. and sexual health, said the organization had received queries about the outbreak and was working to alert those who might be concerned and let them know they could seek care if needed. People on the whole were more attuned to how viruses functioned because of the coronavirus pandemic, he added.
“We’ve got an opportunity with this outbreak to put transmission under control and I think we have to seize that,” he said, but stressed the importance of avoiding any shaming.
On Sunday UNAIDS, the United Nations AIDS-fighting agency, said some of the coverage of monkeypox cases reinforced homophobic stereotypes, and urged the news media, governments, and communities to avoid stigmatizing particular groups of people, reiterating that the disease could affect anyone.
What to Know About the Monkeypox Virus
What is monkeypox? Monkeypox is a virus endemic in parts of Central and West Africa. It is similar to smallpox, but less severe. It was discovered in 1958, after outbreaks occurred in monkeys kept for research, according to the Centers for Disease Control and Prevention.
What are the symptoms? Monkeypox creates a rash that starts with flat red marks that become raised and filled with pus. Infected people may also have a fever and body aches. Symptoms typically appear in six to 13 days but can take as long as three weeks after exposure to show, and can last for two to four weeks. Health officials say smallpox vaccines and other treatments can be used to control an outbreak.
How infectious is it? The virus spreads through body fluids, skin contact and respiratory droplets. Typically it does not lead to major outbreaks, though it has spread in unusual ways this year, and among populations that have not been vulnerable in the past.
How many cases have there been this year? As of May 23, there were more than 100 confirmed cases in 14 countries outside Africa, and dozens more under investigation. The first U.S. case was diagnosed in Massachusetts, and a possible case is being investigated in New York.
Should I be worried? The likelihood of the virus being spread during sexual contact is high, but the risk of transmission in other ways is low. Most people have mild symptoms and recover within weeks, but the virus can be fatal in a small percentage of cases.
Is monkeypox similar to Covid? Health experts say that monkeypox is unlikely to create a scenario similar to that of the coronavirus, which can spread through aerosols while transmission of monkeypox happens through close physical contact.
L.G.B.T.Q. associations around Europe have urged authorities to make clear the virus has nothing to do with one’s sexuality.
Linking a disease with a group “creates a stigma, which, if it becomes established, is very difficult to combat,” FELGTBI+, a Spanish nonprofit, wrote in a statement, adding that misinformation “on one hand stigmatizes vulnerable groups and, on the other, it generates a false sense of invulnerability in the rest of the population.”
Authorities are examining a Pride event in Spain’s Canary Islands and some other mass gatherings around Europe as potential sources of the virus’s spread. But health experts emphasize that transmission is likely to be linked to the size of crowds attending such events and not to the sexual orientation of the people attending them.
“It is completely accidental that this thing spread among men having sex with men,” Massimo Galli, a leading virologist in Milan, told Italian news media. “It is not a preference of the virus.”
Mr. Naji, the bartender, who identifies as gay and moved from Tehran to London seven months ago, said he hoped the spread of the virus did not encourage homophobia. “I was really looking forward to my first Pride, and I hope they don’t cancel it,” he said, of an event in Brighton in August.
Anjali Bourriaud, 21, a French student living in England, said she worried about misinformation surrounding the new outbreak given how recent it was, adding that she had heard the spread of monkeypox being likened to “a new AIDS crisis.”
“It is quite stressful to think a new virus is going around and the people its going to affect and the potential stigma they’re going to face,” she said.
But for some people going about lives with the experience of the coronavirus still high in their minds, a monkeypox outbreak does not seem worth stressing about.
“We have already done one pandemic — it can’t be much worse,” said Kathryn Brand, 21, an editorial assistant from London, adding that the fact that useful vaccines are already available reassured her. “If we have done it with Covid, we can do this again.”
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France24 - World
Cannes Film Festival: How Tahar Rahim’s partner influenced his role in ‘Don Juan’
Issued on: 26/05/2022 - 14:42Modified: 26/05/2022 - 14:45
Juliette MONTILLY
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Tahar Rahim talks to France 24 about how his partner Leïla Bekhti influences his acting, especially his role as "Don Juan" in Serge Bozon's latest film of the same name, presented in the "Cannes Première" section of the 75th Cannes Film Festival.
Valeurs Actuelles
Le programme économique de Jean-Luc Mélenchon vivement décrié dans un rapport du think tank Terra Nova
« Un plan de dépôt de bilan »
Mais selon le professeur associé à Normale Sup, le principal problème du programme économique de Jean-Luc Mélenchon réside dans le fait que pour être mis en œuvre, le pays devrait encore plus s’endetter et emprunter davantage. « Il faudra financer un énorme déficit, et il n’y a que deux manières de le faire : l’endettement et la création monétaire. Et comme on entre dans une période d’inflation, aucun économiste ne recommandera de financer durablement les déficits par la planche à billets », estime-t-il. Avant de conclure, sans mâcher ses mots sur les experts économiques de La France insoumise : « Ils méconnaissent les lois de l’économie, le fonctionnement de la finance, et surtout, les leçons de l’Histoire. »
New York Times - World
Russia’s Shrinking War
By Josh Holder, Marco Hernandez and Jon HuangMay 24, 2022
The goals of Russia’s invasion keep getting smaller. But its depleted military is still failing to make major advances, and time is on Ukraine’s side.
20 miles
Kharkiv
Kupyansk
LUHANSK
KHARKIV
Izium
Sievierodonetsk
Barvinkove
Sloviansk
Kramatorsk
Donbas region
Luhansk
DNIPROPETROVSK
DONETSK
Horlivka
UKRAINE
Donetsk
Velyka Novosilka
Dokuchaevsk
RUSSIA
Matveyev Kurgan
Pokrovskoye
Mariupol
ZAPORIZHZHIA
SEA
OF AZOV
Kharkiv
40 miles
Donbas region border
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Locations of ground fighting
Kyiv
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March
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May
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After failing to topple Ukraine’s government in Kyiv, Russia redeployed troops for a far less ambitious goal: Seize the rest of the Donbas, beyond the area where Russia had already advanced a month ago.
After failing to topple Ukraine’s government in Kyiv, Russia redeployed troops for a far less ambitious goal: Seize the rest of the Donbas, beyond the area where Russia had already advanced a month ago.
Russia’s military has overwhelming superiority in weapons, if not men — tanks, warplanes, helicopters and heavy artillery. But a month into the battle for the East, Russia has made only gradual progress along the Eastern front.
Russia’s military has overwhelming superiority in weapons, if not men — tanks, warplanes, helicopters and heavy artillery. But a month into the battle for the East, Russia has made only gradual progress along the Eastern front.
And in a sign of strength, Ukrainian counterattacks have retaken ground outside Kharkiv, diverting Russian forces and threatening their supply lines.
And in a sign of strength, Ukrainian counterattacks have retaken ground outside Kharkiv, diverting Russian forces and threatening their supply lines.
Again and again, Russia’s military has had to accept the difficult reality that it doesn’t have the force necessary to fight in too many places at once.
The area with the most critical battles is only 75 miles wide and includes three key cities: Sloviansk, Kramatorsk and Sievierodonetsk.
Again and again, Russia’s military has had to accept the difficult reality that it doesn’t have the force necessary to fight in too many places at once.
The area with the most critical battles is only 75 miles wide and includes three key cities: Sloviansk, Kramatorsk and Sievierodonetsk.
Russia’s war is now focused on this area. The Kremlin is targeting five routes to Sloviansk that would allow it to encircle tens of thousands of Ukrainian troops. It has moved closer in places, but it still hasn’t broken through.
Russia’s war is now focused on this area. The Kremlin is targeting five routes to Sloviansk that would allow it to encircle tens of thousands of Ukrainian troops. It has moved closer in places, but it still hasn’t broken through.
An enormous Russian force has gathered in Izium and regularly sends units down the main highway to Sloviansk. Artillery shells frontline villages, tanks batter Ukrainian defenses and attack helicopters fly overhead.
Both sides have taken heavy casualties, but Russia has failed to overwhelm the Ukrainian fighters, who have held their positions for weeks.
An enormous Russian force has gathered in Izium and regularly sends units down the main highway to Sloviansk. Artillery shells frontline villages, tanks batter Ukrainian defenses and attack helicopters fly overhead.
Both sides have taken heavy casualties, but Russia has failed to overwhelm the Ukrainian fighters, who have held their positions for weeks.
In an attempt to cut off Ukrainian supply lines, Russian soldiers have also targeted the main road and rail line connecting Sloviansk to the rest of Ukraine.
But this advance has stalled too. Each failed attempt takes a toll on Russia’s already depleted military as soldiers are injured or killed, and units become smaller and less effective.
In an attempt to cut off Ukrainian supply lines, Russian soldiers have also targeted the main road and rail line connecting Sloviansk to the rest of Ukraine.
But this advance has stalled too. Each failed attempt takes a toll on Russia’s already depleted military as soldiers are injured or killed, and units become smaller and less effective.
Another advance has made more progress, taking some villages and farmland north of the town of Lyman, which is now under direct attack.
Russia’s playbook to capture towns and villages with limited manpower is brutal — destroy urban areas with heavy artillery and rocket fire, and then move in a few days later. This strategy suits the depleted Russian army, which does not have the troops required for sustained urban warfare.
Another advance has made more progress, taking some villages and farmland north of the town of Lyman, which is now under direct attack.
Russia’s playbook to capture towns and villages with limited manpower is brutal — destroy urban areas with heavy artillery and rocket fire, and then move in a few days later. This strategy suits the depleted Russian army, which does not have the troops required for sustained urban warfare.
But Ukrainian forces have another key defensive resource impeding Russian progress: the Severski Donets River.When a Russian battalion tried to use pontoon bridges to cross the river this month, it was a complete disaster.
Public evidence suggests well over 400 Russian soldiers may have been killed or wounded by Ukrainian artillery.
But Ukrainian forces have another key defensive resource impeding Russian progress: the Severski Donets River.When a Russian battalion tried to use pontoon bridges to cross the river this month, it was a complete disaster.
Public evidence suggests well over 400 Russian soldiers may have been killed or wounded by Ukrainian artillery.
As advances north of Sloviansk have slowed or stalled, Russia has started fighting for an even smaller area, the city of Sievierodonetsk. As the easternmost city still under Ukrainian control, Sievierodonetsk is exposed to Russian artillery on multiple sides. Shelling has destroyed vast areas of the city and civilians are left with no electricity or running water.
As advances north of Sloviansk have slowed or stalled, Russia has started fighting for an even smaller area, the city of Sievierodonetsk. As the easternmost city still under Ukrainian control, Sievierodonetsk is exposed to Russian artillery on multiple sides. Shelling has destroyed vast areas of the city and civilians are left with no electricity or running water.
Ukrainian officials expect a siege similar to what Mariupol experienced. Ukrainian troops will likely hold onto Sievierodonetsk as long as they can, while inflicting as many losses on Russia’s military as possible.
Ukrainian officials expect a siege similar to what Mariupol experienced. Ukrainian troops will likely hold onto Sievierodonetsk as long as they can, while inflicting as many losses on Russia’s military as possible.
Russia’s military has gained ground elsewhere in the Donbas. It has finally taken over Mariupol after negotiating the surrender of the last significant pocket of Ukrainian fighters in the Azovstal steel plant.
It also forced Ukrainian forces to withdraw from Popasna after relentless shelling and missile strikes left no buildings for them to defend the city from. In a threatening advance, Russia is now moving north from Popasna to try to encircle troops in Sievierodonetsk and prevent supplies getting in from the west.
Russia’s military has gained ground elsewhere in the Donbas. It has finally taken over Mariupol after negotiating the surrender of the last significant pocket of Ukrainian fighters in the Azovstal steel plant.
It also forced Ukrainian forces to withdraw from Popasna after relentless shelling and missile strikes left no buildings for them to defend the city from. In a threatening advance, Russia is now moving north from Popasna to try to encircle troops in Sievierodonetsk and prevent supplies getting in from the west.
But these victories aren’t enough for Russia to gain control of the Donbas, and its problems may only worsen as the war drags on.
But these victories aren’t enough for Russia to gain control of the Donbas, and its problems may only worsen as the war drags on.
Russian forces are inflicting immense losses on the Ukrainian military, but they are coming at a cost to Russia’s own supply of troops and equipment. At the same time, Ukraine continues to receive weapons from NATO countries that will better equip it for launching counterattacks.
Russian forces are inflicting immense losses on the Ukrainian military, but they are coming at a cost to Russia’s own supply of troops and equipment. At the same time, Ukraine continues to receive weapons from NATO countries that will better equip it for launching counterattacks.
Ukraine also has a more reliable supply of fighters than Russia does. President Vladimir V. Putin of Russia has been reluctant to order a national draft, and so Moscow is fighting at near peacetime staffing levels.
Ukraine also has a more reliable supply of fighters than Russia does. President Vladimir V. Putin of Russia has been reluctant to order a national draft, and so Moscow is fighting at near peacetime staffing levels.
Without enlisting more troops, there is only so long that Russia can continue to push forward. The farther that Russian troops push, the longer their supply lines become and the more exposed they are to Ukrainian counterattacks, so Russia has to reposition troops to defend territory it has already won.
Without enlisting more troops, there is only so long that Russia can continue to push forward. The farther that Russian troops push, the longer their supply lines become and the more exposed they are to Ukrainian counterattacks, so Russia has to reposition troops to defend territory it has already won.
Russia has a limited window to reestablish momentum and make significant advances. After that, it may be forced into more defensive positions, and the war could drift into a stalemate. With troops and equipment dwindling, the battle for the Donbas is likely to be the last major offensive of the war.
Russia has a limited window to reestablish momentum and make significant advances. After that, it may be forced into more defensive positions, and the war could drift into a stalemate. With troops and equipment dwindling, the battle for the Donbas is likely to be the last major offensive of the war.
Approximate areas of fighting are drawn from Ukrainian and Russian official statements from Feb. 24 to May 20. Areas of Russian presence and Ukrainian counterattacks are as of 4 p.m. E.T. on May 22.
Sources: Michael Kofman, director of Russia studies at CNA; Konrad Muzyka, defense analyst for Rochan Consulting; Henry Schlottman, independent military analyst; Ukrainian and Russian officials; Institute for the Study of War with American Enterprise Institute’s Critical Threats Project; OpenStreetMap.
Michael Schwirtz and Thomas Gibbons-Neff contributed reporting.
L'Humanité
Energie : les opérateurs alternatifs dans le collimateur
ActuLe Médiateur de l’énergie épingle les concurrents d’EDF et Engie, qu’il accuse de profiter de la flambée des prix pour flouer les consommateurs.
Cyprien BogandaL’actualité fournit aux opposants à la libéralisation de l’énergie des arguments en rafale. En voici encore un : le Médiateur national de l’énergie vient de publier un rapport édifiant quant aux pratiques des opérateurs dits alternatifs, c’est-à-dire les entreprises concurrentes d’EDF et Engie, qui s’approvisionnent sur les marchés. Ils sont accusés de profiter de la flambée des prix de l’énergie, sur fond de guerre en Ukraine, pour mettre en place des pratiques pour le moins discutables.
« Les consommateurs n’ont jamais été aussi nombreux à faire appel au médiateur national de l’énergie pour résoudre un litige, indique le rapport. Alors que 12 260 litiges étaient recensés en 2016, le médiateur en a enregistré 30 626 en 2021, soit une augmentation de 150 % en 5 ans. La hausse continue des litiges reçus par le médiateur national de l’énergie s’explique essentiellement par les mauvaises pratiques de certains fournisseurs, souvent cumulées à un traitement défaillant des réclamations des clients. La forte hausse des prix a également conduit les consommateurs à être plus attentifs à leurs factures d’énergie, et à plus souvent les contester. » Dans le détail, les fournisseurs les plus cités sont OHM ENERGIE, GREENYELLOW et MINT ÉNERGIE.
De nombreux fournisseurs ont choisi d’indexer leurs prix de vente sur ceux des marchés, en forte augmentation, plutôt que sur les tarifs réglementés permettant aux consommateurs d’être protégés (quoique de manière insuffisante) par le « bouclier tarifaire » mis en place par le gouvernement. De nombreux consommateurs (particuliers comme entreprises) se plaignent d’avoir vu leur facture exploser sans même en avoir été informés par leur fournisseur. Par ailleurs, le Médiateur assure que des offres supposées indexées sur les tarifs réglementés étaient en réalité indexées sur les prix de marché…
Les opérateurs historiques ne sont pas forcément toujours exemplaires, mais ils génèrent beaucoup moins de plaintes que leurs concurrents : le taux de litiges (nombre de litiges rapporté au nombre de contrats résidentiels pour chaque opérateur) est ainsi de 47 pour EDF, contre 78 en moyenne pour l’ensemble des fournisseurs.
Cyprien Boganda
ÉnergieTarification de l'énergie France24 - Monde
Afrique du Sud : des manifestants exhortent la France à quitter le continent africain
Publié le : 25/05/2022 - 18:58
FRANCE 24
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Des centaines de militants de la gauche radicale sud-africaine ont manifesté, mercredi, à Pretoria pour exiger que la France quitte le continent africain.
"La France dehors". Quelques centaines de militants de la gauche radicale sud-africaine ont manifesté, mercredi 25 mai, à Pretoria pour exiger que Paris, taxé d'impérialisme post-colonial, quitte le continent africain, selon l'AFP sur place.
Aux couleurs du parti mené par Julius Malema, les Combattants pour la liberté économique (EFF), t-shirts et casquettes rouges avec un logo en forme d'Afrique, ont brandi des pancartes "La France dehors", "Richesse de la France sur le dos des Africains" ou encore "Réparations pour les crimes coloniaux".
[🇨🇵-Afrique] «La France hors d'Afrique» : manifestation de la gauche radicale à Pretoria (IMAGES)⚡Plusieurs centaines de sympathisants de la gauche radicale sud-africaine ont manifesté le 25 mai dans la capitale Pretoria aux côtés de Julius Malema, accusant la France ⬇️ pic.twitter.com/QGt9mY3IGa
May 25, 2022"Vous avez tué beaucoup de gens en Afrique"
Ils avaient débarqué dans la matinée dans des bus affrétés par le parti et s'étaient rassemblés à quelques rues de l'ambassade de France, a constaté une équipe de l'AFP.
"Va te faire foutre la France, va te faire foutre", a scandé un militant sur une scène aménagée sur un camion ouvert, la petite foule reprenant les slogans en chœur avant de se rapprocher des grilles de l'ambassade, protégées par un cordon de policiers armés.
Exigeant de rencontrer un représentant français sous peine de bloquer les accès, Julius Malema a lancé au micro : "Vous avez tué beaucoup de gens en Afrique, pourquoi avez-vous si peur aujourd'hui ?", affirmant s'adresser aux tenants de la "suprématie blanche française".
Lors d'une brève apparition, l'ambassadeur de France, Aurélien Lechevallier, s'est adressé aux manifestants, assurant : "Nous sommes les amis des nations africaines".
"La France a ses sales petits doigts encore profondément enfoncés dans ses anciennes colonies françaises. Les pays africains ne peuvent pas respirer", a affirmé à l'AFP Leigh-Ann Mathys, une porte-parole de l'EFF.
Paris rappelle son respect vis-à-vis des nations africaines
"La relation France-Afrique doit changer, les pays africains doivent être considérés comme des partenaires et pas seulement comme des fournisseurs de matières premières", a renchéri un autre porte-parole, Sinawo Thambo.
Dans un communiqué, l'ambassade a "rappelé que la France est un partenaire solide de l'Afrique du Sud" et qu'elle "respecte pleinement l'intégrité, la souveraineté et l'indépendance de toutes les nations africaines".
Julius Malema, qui attire dans ses rangs des millions de jeunes noirs pauvres et chômeurs, est connu pour ses sorties outrancières. Se déclarant dans la mouvance anti-impérialiste opposée à l'Europe et aux États-Unis, il a récemment apporté un soutien appuyé à la Russie après l'invasion en Ukraine.
Avec AFP
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« Vacarme, outrance, confrontation » : à Paris, Bernard Cazeneuve règle ses comptes avec Mélenchon
Quand Bernard Cazeneuve attaque, il ne fait pas semblant. L’ancien Premier ministre de François Hollande, qui a claqué la porte du Parti socialiste dans la foulée de la création de la Nupes, a très vigoureusement attaqué Jean-Luc Mélenchon, mardi 24 mai à Paris. Il s’était rendu dans le 20ème arrondissement pour soutenir Lamia El Aaraje, candidate socialiste soutenue par le PS… mais faisant face à une autre candidate investie par la Nupes. Une soirée au cours de laquelle Bernard Cazeneuve a salué en Lamia Aaraje une figure républicaine « dont la représentation nationale ne peut que s’enorgueillir », relate Le Figaro ce mercredi 25 mai.
Mais si l’ancien socialiste a tant salué la femme politique, c’était surtout pour mieux taper sur Jean-Luc Mélenchon. Face à « la gauche républicaine et laïque » de Lamia El Aaraje se dresse, selon Bernard Cazeneuve, une gauche « tumultueuse, qui préfère le vacarme, l’outrance, la confrontation de tous contre tous à la nécessité de trouver un chemin qui rassemble », une gauche qui préfère « attiser les colères que nourrir l’espérance ».
« La 4e République sans le talent ! »
Face à cette gauche désormais rassemblée, l’ancien Premier ministre a appelé les socialistes à « trouver les valeurs pour dire ce [qu’ils sont], avoir suffisamment de fierté de ces valeurs pour les porter dans une campagne et loin, dans le temps long de [leur] histoire ». Parmi ces valeurs, Bernard Cazeneuve a évidemment cité la laïcité, « une valeur intangible (…) et le droit donné à chacun d’entre nous de croire ou ne pas croire ». Une laïcité qui, surtout, est « une manière de dire à tous les musulmans de France que parce que nous n’aimons pas l’islamisme qui est un totalitarisme, nous les protégerons de ce que l’islamisme peut produire d’enfermement de la femme dans une prison, qu’elle soit de vêtement ou de béton », cite Le Figaro.
Et au cas où Jean-Luc Mélenchon n’en aurait pas eu assez, ou n’aurait pas compris qu’il est la véritable cible de ces saillies, Bernard Cazeneuve persiste et cible : « La 6e République de Mélenchon, c’est la 4e République, sans les talents », a-t-il persiflé, non sans fustiger les marottes de l’ancien sénateur socialiste – telles que « la consubstantialité de la violence à la police » ou « l’organisation de la discrimination au moyen des institutions et des administrations de la République ». Preuve qu’en plus de bien les porter, l’ancien Premier ministre sait aussi tailler des costumes.
L'Humanité
La bonne nouvelle. Pour les petites mains de Vuitton, l’affaire est dans le sac
ActuStéphane GuérardMégoter sur les augmentations d’ouvrières qui produisent des sacs Louis Vuitton entre 1 000 et 5 000 euros l’unité ? L’image de marque d’Arco Châtellerault commençait à pâlir alors que les ouvriers du site (1 000 salariés, dont 720 CDI), principalement des femmes payées en moyenne 1 350 euros mensuels, s’étaient mis en grève pour obtenir une augmentation significative. Lundi, à deux jours de la venue de hauts cadres du groupe de Bernard Arnault – l’homme qui a touché un Smic par minute en 2021 –, la direction s’est rendue à un compromis avec les représentants du personnel. « Sous-traitants, oui, sous-payés, non merci ! Grâce à la mobilisation, nous avons obtenu de très belles avancées », s’est réjoui Pascal Rouger-Cagé (CGT) dans Centre Presse. Résultat : 100 euros net de plus par mois ; majoration de 25 % des heures de nuit ; maintien de la prime d’assiduité ; forfait mobilité de 100 euros par an ; une journée par enfant malade par an rémunérée. Mardi, les couturières ont repris le travail « dans l’apaisement ».
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¿Colombia elegirá a su primer presidente de izquierda?
Un mitin del candidato presidencial Gustavo Petro en Cartagena, Colombia, el 14 de mayoCredit...
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Un electorado joven, numeroso y expresivo que anhela transformar una de las sociedades más desiguales de América Latina podría impulsar a Gustavo Petro a la presidencia.
Por Julie Turkewitz
Photographs by Federico Rios
FUSAGASUGÁ, Colombia — El hombre en el escenario, rodeado de una multitud sudorosa, apasionada y bulliciosa parecía una elección peculiar para un ídolo de juventudes. Gustavo Petro tiene el pelo cano, 62 años y, en sus discursos, parece más un predicador clamoroso que una estrella conversadora de TikTok.
Pero luego de un inesperado ascenso de rebelde clandestino a alcalde de Bogotá y rostro obstinado de la oposición colombiana, Petro podría convertirse en el primer presidente de izquierda de Colombia, un momento crucial para una de las sociedades más políticamente conservadoras de América Latina.
Y, en cierta medida, su auge ha sido impulsado por el electorado joven más numeroso, bullicioso y tal vez más indignado en la historia del país, un sector que exige la transformación de una nación caracterizada por una profunda desigualdad social y racial.
En la actualidad casi nueve millones de votantes colombianos tienen 28 años o menos, la mayor cantidad en la historia; son una cuarta parte del electorado. Están inquietos: crecieron con la promesa de la educación universitaria y buenos empleos y se ven decepcionados ante el panorama actual, también están más conectados al mundo digital y posiblemente más empoderados que cualquier generación previa.
“Petro es el cambio”, dijo Camila Riveros, de 30 años, envuelta en una bandera de Colombia en un evento de campaña este mes en las afueras de Bogotá, la capital. “La gente está aburrida”.
Mientras los colombianos se preparan para votar el domingo, Petro ha prometido repensar el modelo económico capitalista del país y expandir ampliamente los programas sociales, al proponer trabajo garantizado con una renta básica, cambiar el sistema de salud hacia un sistema controlado públicamente y aumentar el acceso a la educación superior, en parte a través de un aumento de impuestos a los ricos.
Petro lleva meses liderando las encuestas —aunque los sondeos sugieren que tal vez no se libre de una segunda vuelta en junio— y su popularidad refleja tanto el avance de la izquierda en América Latina como el fervor contra los políticos de turno que se ha intensificado debido a los embates de la pandemia en la región.
“Este 29 de mayo, entonces, tenemos una decisión que tomar”, dijo Petro en otro evento de campaña celebrado este mes en la ciudad caribeña de Cartagena. “O mantenemos las cosas como están o gritamos: ¡Libertad! Yo los invito a gritar: ¡Libertad!”.
Pero sus críticos aseguran que Petro no está preparado para gobernar y argumentan que sus políticas, que incluyen un plan para detener todas las nuevas exploraciones petroleras en un país donde el combustible es una exportación clave, arruinarían la economía.
También ha interpelado directamente a las instituciones más importantes del país —en particular a las fuerzas armadas— aumentando las tensiones con los líderes militares y causando preocupación sobre la estabilidad de la duradera pero vulnerable democracia de Colombia.
El principal oponente de Petro es Federico Gutiérrez, de 47 años, exalcalde de Medellín, la segunda ciudad del país, y candidato de la clase gobernante conservadora. Gutiérrez propone un camino menos ambicioso.
“Y claro que hay que cambiar muchas cosas”, dijo en una entrevista en la que mencionó un plan que intensificaría la explotación petrolera con el método de fractura hidráulica, llevaría más fondos a los gobiernos locales y crearía una unidad especial para combatir el crimen urbano. “Pero los cambios jamás pueden suponer un salto al vacío sin paracaídas, como le ocurrió a Venezuela o Nicaragua, o como le está pasando a Perú, a Chile”.
Un tercer candidato, Rodolfo Hernández, de 77 años, es un exalcalde con una plataforma populista anticorrupción que está avanzando en las encuestas.
La elección sucede durante un momento difícil para el país. Los sondeos muestran una insatisfacción generalizada con el gobierno del actual presidente, Iván Duque, respaldado por la misma coalición política que apoya a Gutiérrez, así como una frustración por la pobreza crónica, una brecha de ingresos cada vez mayor y la inseguridad, que se han intensificado durante la pandemia.
Uno de los sectores que ha sido más afectado por estos problemas es la juventud colombiana, y esos votantes podrían ser quienes decidan si el país da un gran giro a la izquierda.
La gente joven ha encabezado las protestas contra el gobierno que llenaron las calles de Colombia el año pasado y han dominado la conversación nacional durante semanas. Al menos 46 personas murieron —muchos eran manifestantes jóvenes que no estaban armados y muchos de esos incidentes sucedieron en encuentros con la policía— en lo que se conoce como “el paro nacional”.
Algunos analistas esperan que los jóvenes acudan a votar en cifras récord, impulsados no solo por Petro sino también por su candidata de fórmula, Francia Márquez, una activista ambientalista de 40 años con un enfoque de género, raza y con conciencia de clase y quien se convertiría en la primera vicepresidenta negra del país.
“La generación de TikTok que está muy conectada con Francia, que está muy conectada con Petro, va a ser determinante”, dijo Fernando Posada, un analista político de 30 años.
La generación joven actual es la más educada de la historia colombiana, pero también enfrenta una inflación anual del 10 por ciento, una tasa de desempleo juvenil del 20 por ciento y una tasa de pobreza del 40 por ciento. Muchos —tanto seguidores como los críticos de Petro— dicen sentirse traicionados por décadas de líderes que han prometido oportunidades pero han cumplido poco.
En una encuesta de mayo de la empresa Invamer, más del 53 por ciento de los votantes de entre 18 y 24 años y alrededor del 45 por ciento de los de 25 a 34 años indicaron que planeaban votar por Petro. En ambos grupos etarios, menos de la mitad de esa cifra dijo que votaría por Gutiérrez o Hernández.
Natalia Arévalo, de 30 años y madre soltera con tres hijos, marchó varios días en las protestas del año pasado con su hija Lizeth, de 10 años, quien llevaba un cartel colgado del cuello que decía: “¿Qué nos espera a los niños?”.
“Uno tiene que elegir entre pagar las deudas o darle de comer a los hijos”, dijo Arévalo, quien apoya a Petro.
“No se puede comer huevo, no se puede comer carne, o sea, no se puede comer nada”, añadió. “Hay que darle una vuelta de 180 grados a todo esto que llevamos desde hace más de 20 años”.
Por supuesto, muchos votantes jóvenes se muestran escépticos de la capacidad de Petro para cumplir sus promesas.
En Fusagasugá, Nina Cruz, de 27 años y empleada de un café, dijo que Petro le fallaría a las familias con más dificultades de Colombia y dijo que no le gustaba en particular su pasado como miembro de un grupo rebelde de izquierda.
El país tiene una larga historia de milicias violentas que dicen ayudar a los pobres y acaban por aterrorizarlos.
“Lo que está diciendo es: ‘Yo voy a ayudar a los pobres. Yo hago esto por los pobres’”, dijo. “Y a ciencia cierta es pura mentira”.
Petro es un economista que creció en las afueras de Bogotá. De adolescente se unió al M-19, una milicia de izquierda que buscaba tomar el poder y que decía impulsar la justicia social.
El grupo nunca fue tan numeroso ni tan violento como la principal fuerza guerrillera del país, las Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia o FARC. Pero en 1985, el M-19 ocupó el Palacio de Justicia, lo que inició un enfrentamiento con la policía y el ejército y dejó a 94 personas fallecidas.
Petro, quien no participó en la toma, acabó en la cárcel por su relación con el grupo.
Con el tiempo se desmovilizó y se postuló al Senado para convertirse en un rostro combativo de la izquierda, impulsando debates francos sobre la corrupción y los delitos.
Algunos críticos han advertido que las propuestas energéticas de Petro podrían quebrar el país. El petróleo representa el 40 por ciento de las exportaciones de Colombia y Juan Carlos Echeverry, un exministro de Economía, ha dicho que cortar la exploración petrolera “sería el suicidio económico”.
Petro también tiene la reputación de ser autoritario. Como alcalde de Bogotá sorteó al Concejo de la ciudad y a menudo no escuchó a sus asesores, dijo Daniel García-Peña, quien trabajó con Petro durante una década antes de renunciar en 2012. En su carta de renuncia, García-Peña llamó a Petro “un déspota”.
La elección se lleva a cabo en un momento en el que las encuestas muestran una creciente desconfianza en las instituciones democráticas del país, incluida la Registraduría Nacional, un organismo electoral que cometió fallas en el conteo inicial de votos en una elección legislativa en marzo.
El error, que la Registraduría definió como de procedimiento, generó preocupaciones de que los candidatos que pierdan declaren un fraude, lo que desencadenaría una crisis de legitimidad.
El país también se ha visto afectado por el aumento de la violencia, que amenaza con socavar el proceso democrático. La Misión de Observación Electoral, un grupo local, calificó este periodo preelectoral como el más violento en 12 años.
En el pasado, candidatos que impulsan el cambio han sido asesinados en la campaña electoral.
Tanto Petro como Márquez han recibido amenazas de muerte y en su evento de campaña en Cartagena el candidato subió al escenario flanqueado por hombres con escudos antibalas.
Algunas personas llevaban carteles que decían: “La vida de lxs ninxs negrxs importan”. Y también: “Si no es con Petro, nos jodemos”.
Había entusiasmo pero también inquietud.
“Lo que queremos es que haya oportunidades para todos”, dijo Lauren Jiménez, una estudiante universitaria de 21 años.
Pero “si Petro no cumple va a pasar lo mismo que en el gobierno de Duque, un estallido social”, advirtió. “Porque nosotros nos cansamos de quedarnos quietos”.
Sofía Villamil colaboró con la reportería desde Bogotá y Federico Rios Escobar desde Cartagena.
Julie Turkewitz es jefa del buró de los Andes, que cubre Colombia, Venezuela, Bolivia, Ecuador, Perú, Surinam y Guyana. Antes de mudarse a América del Sur, fue corresponsal de temas nacionales y cubrió el oeste de Estados Unidos. @julieturkewitz
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France24 - Monde
Cannes 2022 : "Elvis", un biopic sur la légende du rock signé Baz Luhrmann
Publié le : 25/05/2022 - 16:12
Aline BOTTIN
"Elvis" de Baz Luhrmann, qui rend hommage à l'icône Elvis Presley, est le biopic "évènement" de la Quinzaine. Thomas Baurez nous parle également des deux films présentés en compétition officielle ce mercredi : "Leila's Brothers", du cinéaste iranien Saeed Roustayi, et "Stars at noon" de la Française Claire Denis.
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cannes 2022
Festival de Cannes : "La Colline" exhume les restes fumants de l'Union soviétique
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Le Festival de Cannes ravive les douloureux souvenirs des attentats du 13-Novembre
cannes 2022
“Le sexisme est partout, nous aussi" : une riposte féministe au Festival de Cannes
L'Humanité
Les agents RATP se mobilisent contre la privatisation du réseau
ActuTransports Tandis que leur direction tente de leur imposer des conditions de travail au rabais, les agents de la régie publique ont une nouvelle fois manifesté leur opposition à l’ouverture à la concurrence des lignes franciliennes de bus et de tramway. Ils sont en grève depuis lundi.
Marie ToulgoatNouvelle semaine de mobilisation pour les machinistes de la RATP. Depuis lundi et pour la troisième fois en quatre mois, les agents de la régie publique des transports parisiens ont laissé leur dépôt et quitté les postes de conduite pour clamer leur colère, à l’appel de la CGT, de FO et de l’Unsa. « La mobilisation est très suivie, nous décomptons environ 70 % de grévistes. Sur la ligne de tramway T3, par exemple, il n’y avait que deux machinistes en poste sur 37 mardi », indique Pierre Yaghlekdjian, délégué syndical CGT à la RATP Bus.
Et pour cause, la menace pesant sur les conditions de travail des salariés du réseau de surface n’a jamais été aussi pressante. D’ici au 1er août, si la mobilisation des agents n’enraye pas le projet de la RATP, ceux-ci devront travailler 20 heures de plus par an selon la direction et 190 heures de plus selon la CGT, pour une compensation financière jugée insuffisante. Une première étape qui laisse entrevoir la menace de l’ouverture à la concurrence du réseau de transports d’Île-de-France, prévue pour janvier 2025. Pour se préparer à jouer des coudes avec les entreprises privées qui voudront mettre la main sur des lignes de bus et de tramway, la RATP souhaite revoir à la baisse les conditions de travail de ses salariés. De quoi accroître sa compétitivité et remporter des appels d’offres, espère la direction de la régie, mais les employés ne l’entendent pas de cette oreille.
Appelées à se prononcer jusqu’au 29 avril, les quatre organisations syndicales représentatives (CGT, FO, Unsa, CFE-CGC) ont en effet refusé en bloc un projet d’accord prévoyant l’augmentation de 190 heures du temps de travail annuel contre une compensation de 1 900 euros brut, selon la CGT. « L’accord prévoyait également de supprimer six jours de repos. Le nombre de services en deux vacations, où l’agent doit travailler quelques heures le matin puis à nouveau le soir avec une pause de quatre à cinq heures au milieu de la journée, allait aussi être multiplié par deux », note le délégué syndical.
Les agents ne comptent pas se laisser faire
Face à l’accueil glacial qu’ont réservé les employés au texte, la RATP a sorti les forceps et opté pour une modification unilatérale des conditions de travail de ses agents. Celle-ci abandonne ainsi une partie de son projet initial mais maintient l’augmentation des heures de travail, à en croire le syndicat.
Plutôt que d’avoir à choisir entre la peste et le choléra, les machinistes grévistes de la RATP espèrent tout bonnement enterrer le projet de privatisation du réseau de transport francilien. « Aujourd’hui, tout le monde a les mêmes conditions de travail, demain tout le monde aura des contrats différents selon l’employeur. On essaye de nous diviser », analyse Pierre Yaghlekdjian. Les agents ne comptent toutefois pas se laisser faire. Si l’ouverture à la concurrence du réseau de bus et de tramway devait arriver à son terme, « la lutte se poursuivra et même se durcira », promet l’élu.
RATPouverture à la concurrence France24 - Monde
Pfizer s'engage à vendre 23 vaccins et médicaments à prix coûtant aux pays les plus pauvres
Publié le : 25/05/2022 - 12:29
FRANCE 24
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Le géant pharmaceutique américain Pfizer s'est engagé, mercredi 25 mai, à vendre à prix coûtant certains de ses médicaments et vaccins à 45 pays pauvres, dans le cadre d'une initiative annoncée lors du Forum économique de Davos.
En Suisse, à l'occasion du Forum économique de Davos, la société Pfizer a pris position pour faciliter l'accès des pays les plus pauvres à ses traitements innovants. Le laboratoire pharmaceutique assure qu'il vendra 23 de ses médicaments et vaccins à prix coûtant.
"Avec tout ce que nous avons appris et accompli ces deux dernières années, il est maintenant temps de commencer à refermer davantage le fossé" séparant "ceux qui peuvent avoir accès à ces innovations et ceux qui ne le peuvent pas", a expliqué le PDG du géant pharmaceutique, Albert Bourla, au cours d'une conférence de presse.
Pour le moment, cinq pays (Sénégal, Rwanda, Ghana, Malawi et Ouganda) ont rejoint cet accord, qui se concentre sur cinq domaines thérapeutiques : les maladies infectieuses, l'oncologie, les maladies rares, les maladies inflammatoires et la santé féminine. "Cet engagement va accroître l'accès aux médicaments et vaccins brevetés de Pfizer disponibles aux États-Unis et dans l'Union européenne pour près de 1,2 milliard de personnes", a détaillé auprès de l'AFP Angela Hwang, responsable chez Pfizer.
Today, we were joined by Rwanda, Ghana, Senegal, Malawi & Uganda as we launched a new initiative to help close the global health equity gap & enable sustained access to medicines and vaccines in 45 lower-income countries. More here: https://t.co/OuF96mN9l9 #HealthEquity #WEF22 pic.twitter.com/R9pboifXz7
May 25, 2022Au total, 23 vaccins et médicaments de l'entreprise sont brevetés dans les domaines concernés. Cela inclut par exemple plusieurs traitements contre des cancers, mais aussi l'antiviral Paxlovid et le vaccin de Pfizer contre le Covid-19.
Si un prix plus avantageux a été négocié par ailleurs dans le cadre des efforts d'équité dans la lutte contre la pandémie, c'est celui-ci qui s'appliquera, a précisé Pfizer. La vente à prix coûtant signifie que seuls les coûts de fabrication et les dépenses de transport seront facturés dans les pays concernés.
Un "pas important vers une sécurité sanitaire durable" pour Paul Kagame
Par ailleurs, si d'autres médicaments sont développés à l'avenir dans ces domaines, ils seront automatiquement inclus dans l'accord. Présent à Davos, le président rwandais, Paul Kagame, a qualifié l'initiative de "pas important vers une sécurité sanitaire durable", ajoutant que "l'engagement de Pfizer établit une nouvelle norme que nous espérons voir imitée par d'autres". L'accord a vocation à s'appliquer à terme à tous les pays à revenus faibles et à 18 pays à revenus faibles à intermédiaires, suivant la définition de la Banque mondiale.
Pfizer doit par ailleurs travailler avec les cinq pays déjà signataires pour identifier les changements nécessaires, notamment en matière de procédures, d'infrastructures ou encore de formation du personnel soignant, afin que ces traitements arrivent effectivement jusqu'aux patients.
Albert Bourla a par ailleurs affirmé que le géant pharmaceutique continuait à travailler avec la fondation Bill & Melinda Gates, avec l'objectif de développer de nouveaux vaccins. "Les partenariats avec des entreprises comme Pfizer ont été essentiels aux progrès que nous avons réalisés", a réagi le milliardaire et philanthrope Bill Gates, également présent à Davos, citant l'exemple du vaccin contre les pneumocoques.
Les maladies infectieuses tuent près d'un million de personnes chaque année dans ces pays pauvres, selon l'entreprise. L'annonce de Pfizer "va faciliter l'accès à certains de ses traitements essentiels, et espérons-le, permettre une meilleure lutte contre les maladies ciblées", a commenté auprès de l'AFP Amesh Adalja, spécialiste en maladies infectieuses.
Avec AFP
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Les cas de rougeole ont bondi de près de 80 % dans le monde, selon l'OMS
L'Éthiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus réélu à la tête de l'OMS
LE JOURNAL DE L’AFRIQUE
Au Sénégal, l'affaire "Astou Sokhna" remet le système de santé en question
L'Humanité
Une optimisation appliquée à l’existence
Nos recommandations culturellesAvec ce premier long métrage, Chie Hayakawa imagine un plan gouvernemental accompagnant les seniors japonais vers la mort.
Michaël MélinardDans un futur proche, un massacre froid ampute un Ehpad japonais d’une grande partie de ses patients, rappelant les fusillades de masse qui secouent ponctuellement les Etats-Unis. Et si cette séquence d’ouverture annonce une œuvre sanglante, la cinéaste Chie Hayakawa emprunte un chemin complètement différent. Fausse piste ? Pas tout à fait. En effet, le gouvernement lance le Plan 75 pour réguler le vieillissement de la population. Le processus, plus doux que celui du meurtrier, armé de son fusil d’assaut, vise pourtant des objectifs similaires. Une forme d’eugénisme pour se débarrasser des personnes jugées inutiles. Ce fameux plan se présente comme une plate-forme offrant un accompagnement logistique et financier vers la mort auxquels tous les Japonais de plus de 75 ans sont éligibles. Et même encouragés à le faire. Des recruteurs répondent au téléphone aux questions des seniors. Hiromu (Hayato Isomura) et Yoko (Yuumi Kawai), promeuvent ce plan, sans véritablement s’interroger. Mais deux candidats à l’euthanasie les amènent à évoluer. Hiromu rencontre son oncle, Yukio (Taka Takao). Yoko contrevient au protocole en liant connaissance avec Michi (Chieko Baisho), vieille dame rongée par la solitude.
Sans en avoir l’air, Chie Hayakawa dénonce le cynisme d’un ultralibéralisme avilissant et un fascisme rampant. C’est d’autant plus efficace que les petits soldats du profit agissent en maillons obéissants et sympathiques. Une réflexion inspirée sur une société de la performance où l’optimisation appliquée à l’humain poursuit celle appliquée au travail. La solitude des vieux, leur tendance à se considérer de trop et à se mettre à l’écart fait le reste. Heureusement, le réel existe. Et danc ce cadre, l’abandon du virtuel devient une forme de résistance. Délicat, puissant sans montrer les muscles, ce récit choral envisage la possibilité d’un monde meilleur. Avec talent, la cinéaste oriente cette oeuvre du côté de la vie.
Cinéma japonaisFestival de Cannes 2022 New York Times - World
‘Quiero reiniciar mi cerebro’: veteranas de guerra recurren a la psicoterapia psicodélica
Traumatizadas por la guerra y las agresiones sexuales, algunas veteranas estadounidenses o parejas de militares buscan ayuda en una clínica mexicana que trata la depresión y la adicción con potentes alucinógenos como el veneno de sapo.
Mujeres reunidas para una ceremonia de té de hongos alucinógenos en marzo, en un retiro de terapia para veteranas en México.Credit...
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Por Ernesto Londoño
Photographs by Meridith Kohut
TIJUANA, México — El humo de muchos inciensos se arremolinaba en la sala con luz tenue, mientras siete mujeres se turnaban para explicar las razones que las habían llevado a inscribirse en un fin de semana de psicoterapia psicodélica en una villa en el norte de México con vistas panorámicas al mar.
Una exmarine estadounidense afirmó que esperaba poder conectar con el espíritu de su madre, quien se había suicidado hace 11 años. Una veterana del ejército contó que un pariente la había agredido sexualmente cuando era niña. Un puñado de veteranas aseguraron haber sido agredidas sexualmente por compañeros del servicio militar.
A la esposa de un experto en desactivación de bombas de la Marina se le quebró la voz mientras lamentaba el hecho de que años de implacables misiones de combate hubieran convertido a su esposo en un padre ausente y disfuncional.
Kristine Bostwick, de 38 años, exintegrante del cuerpo médico de la Marina, confesó que esperaba que hacer que su mente experimentara ceremonias con sustancias psicotrópicas la ayudaría a hacer las paces con el final de un matrimonio turbulento y quizás aliviar las migrañas que se habían convertido en un tormento diario.
“Quiero reiniciar mi cerebro de abajo hacia arriba”, sentenció, mientras se secaba las lágrimas durante la sesión introductoria de un retiro de tres días hace poco. “Mis hijos se lo merecen. Yo me lo merezco”.
Un creciente conjunto de investigaciones sobre los beneficios terapéuticos de la psicoterapia psicodélica ha generado entusiasmo entre algunos psiquiatras e inversores de capital de riesgo.
En los últimos años se han aprobado medidas para despenalizar las drogas psicodélicas, financiar la investigación sobre su potencial curativo y establecer marcos para su uso medicinal, con apoyo bipartidista en los ayuntamientos y legislaturas estatales por todo Estados Unidos.
Gran parte del creciente atractivo por este tipo de tratamiento ha sido impulsado por veteranos de las guerras estadounidenses en Afganistán e Irak. Tras haber recurrido a terapias experimentales para tratar el trastorno por estrés postraumático, las lesiones cerebrales traumáticas, la adicción y la depresión, muchos exmilitares se han convertido en defensores efusivos de una aceptación más amplia de las drogas psicodélicas.
Los participantes del retiro psicodélico suelen pagar miles de dólares por la experiencia. Pero estas veteranas y esposas de veteranos que habían viajado a México para recibir tratamiento en The Mission Within estaban allí de forma gratuita, cortesía de Heroic Hearts Project y de Hope Project. Las organizaciones, fundadas por un ranger del ejército y la esposa de un SEAL de la Marina, recaudan dinero con el objeto de que la psicoterapia psicodélica sea asequible para las personas con antecedentes militares.
The Mission Within, en las afueras de Tijuana, es dirigida por Martín Polanco, quien desde 2017 se ha enfocado casi exclusivamente en tratar a veteranos.
“Desde muy temprano me di cuenta de que si centrábamos nuestro trabajo en los veteranos tendríamos un mayor impacto”, afirmó Polanco, quien aseguró haber tratado a más de 600 veteranos estadounidenses en México. “Entienden lo que se necesita para lograr el máximo rendimiento”.
Al principio, afirmó, solía tratar casi de forma exclusiva a veteranos hombres. Pero recientemente comenzó a recibir muchas solicitudes de mujeres veteranas y esposas de militares y comenzó a organizar retiros solo para mujeres.
Con la excepción de los ensayos clínicos, la psicoterapia psicodélica se realiza actualmente de forma clandestina o bajo una legalidad difusa. A medida que se ha incrementado la demanda, un puñado de países de América Latina, incluidos Costa Rica, Jamaica y México, se han convertido en centros de protocolos experimentales y estudios clínicos.
Polanco, quien no tiene licencia en Estados Unidos, lleva años ejerciendo al margen de la medicina convencional, pero su trabajo está despertando ahora el interés de especialistas más consolidados en salud mental. A finales de este año, investigadores de la Universidad de Texas en Austin y de la Facultad de Medicina de Baylor pretenden examinar sus protocolos en dos estudios clínicos.
Según Randal Noller, portavoz del Departamento de Asuntos de los Veteranos, el uso de tratamientos psicodélicos no forma parte actualmente de la atención estándar para el tratamiento de las enfermedades mentales en los hospitales de veteranos. Pero con una aprobación especial, es posible que se administren como parte de un protocolo de investigación, y la Oficina de Salud Mental y Prevención del Suicidio del departamento está “siguiendo de cerca el desarrollo de la literatura científica en esta área”, dijo Noller.
En México, dos de las sustancias que administra Polanco —la ibogaína, un psicoactivo de origen vegetal comúnmente utilizado para tratar la adicción, y la 5-MeO-DMT, un poderoso alucinógeno derivado del veneno del sapo del desierto sonorense— no son ilegales, pero tampoco están aprobadas para uso médico. La tercera, los hongos psilocibios, pueden consumirse de manera legal en ceremonias que sigan tradiciones indígenas.
En el transcurso de un retiro de fin de semana, los pacientes de Polanco comienzan con una ceremonia en la que se utiliza ibogaína o psilocibina. El viaje inicial pretende desencadenar un pensamiento perturbador y una profunda introspección.
“Te conviertes en tu propio terapeuta”, dijo Polanco.
El domingo, quienes participan fuman 5-MeO-DMT, a menudo descrita como algo entre una experiencia mística y una experiencia cercana a la muerte.
Charles Nemeroff, presidente del departamento de psiquiatría y ciencias del comportamiento de la Universidad de Texas en Austin, quien recientemente creó un centro de investigación psicodélica, dijo que el revuelo sobre el potencial curativo de los psicodélicos ha superado las pruebas sólidas. Los riesgos —que incluyen episodios de psicosis— son considerables, dijo.
“Actualmente, no tenemos forma de predecir quién responderá o no terapéuticamente o quién podría tener una mala experiencia”, dijo. “Hay muchas cosas que todavía no sabemos”.
Las mujeres del retiro de México comprendían los riesgos. Pero varias dijeron que habían perdido la fe en los tratamientos convencionales, como los antidepresivos, y que habían escuchado suficientes historias inspiradoras de amigos como para dar un salto de fe.
Antes de que las siete mujeres se reunieran en un círculo para la ceremonia de los hongos hace algunos sábados, cada una de ellas había firmado una cláusula de exención de responsabilidad. Habían llenado cuestionarios para medir el estrés postraumático y otras dolencias psicológicas y se habían sometido a un chequeo médico.
Quien dirigió la ceremonia fue Andrea Lucie, una chilenaestadounidense experta en medicina “mente y cuerpo”, quien pasó la mayor parte de su carrera trabajando con veteranos estadounidenses heridos. Tras soplar salvia ardiente en tazas de té de hongos servidas en una bandeja decorada con flores y velas, Lucie leyó un poema de María Sabina, una curandera indígena mexicana que solía dirigir ceremonias con hongos.
“Cúrate mijita, con amor bonito, y recuerda siempre… tú eres la medicina”, recitó Lucie, quien proviene de una familia mapuche en Chile.
Tras beber, las mujeres se acostaron sobre unos colchones dispuestos en el suelo y se pusieron gafas protectoras mientras sonaba música relajante en un parlante.
Las primeras reacciones se produjeron unos 40 minutos después. Un par de mujeres se quitaron las gafas y comenzaron a llorar. Una soltó una risita y luego estalló en carcajadas.
Luego comenzaron los lamentos. Jenna Lombardo-Grosso, la exmarine cuya madre se suicidó, salió de la habitación y se acurrucó junto a Lucie en el piso de abajo.
Lombardo-Grosso, de 37 años, sollozaba y gritaba: “¡¿Por qué?!, ¡¿Por qué?!”. Más tarde explicó que los hongos habían hecho emerger episodios traumáticos de abuso sexual infantil.
Dentro de la sala de ceremonias, Samantha Juan, la veterana del ejército que sufrió abuso sexual cuando era niña, comenzó a llorar y sacó su diario. Esta era su tercera vez en un retiro administrado por Polanco, donde afirmó haber enfrentado toda una vida de recuerdos traumáticos que la condujeron a beber en exceso y a depender de las drogas para escapar de su dolor, tras salir del ejército en 2014.
“He aprendido a ser empática conmigo misma y a mostrarme gracia”, aseguró Juan, de 37 años.
Su objetivo en este retiro, dijo, era hacer las paces con una agresión sexual que aseguró haber sufrido en el ejército.
“En el viaje de hoy, el foco es el perdón”, sentenció Juan poco antes de tomar los hongos. “Ya no quiero que nada así me ate”.
A medida que los efectos de los hongos fueron desapareciendo, prevaleció una sensación de calma. Las mujeres intercambiaron historias sobre sus viajes, contaron chistes y se perdieron en largos abrazos.
Los nervios regresaron a la mañana siguiente, cuando las mujeres esperaban su turno para fumar 5-MeO-DMT, un viaje que Polanco denomina “la catapulta”, por la velocidad e intensidad de la experiencia.
Segundos después de que sus pulmones absorbieran las secreciones del sapo, Juan soltó gritos guturales y se removió en su colchoneta. Bostwick parecía asustada e inestable cuando pasó de estar tumbada de espaldas a ponerse a cuatro patas. Lombardo-Grosso vomitó, jadeó y se sacudió violentamente mientras una enfermera y Lucie la mantenían firme.
Cuando recuperó la conciencia, Lombardo-Grosso se sentó y empezó a llorar.
“Fue como un exorcismo”, dijo. “Sentí como si subiera el azufre, negro, y ahora no hay más que luz”.
Esa noche, Alison Logan, la esposa de un experto en desactivación de artefactos explosivos de la Marina que estaba a punto de divorciarse, lucía desalentada. Los viajes, afirmó, habían sacado a relucir su tristeza, pero no le habían proporcionado conocimientos ni un sentido de resolución.
“Sentí mucho dolor y no obtuve respuestas”, dijo.
Sin embargo, las otras participantes aseguraron que sus dolencias físicas habían desaparecido y que su estado de ánimo había mejorado.
Bostwick dijo que estaba “desconcertada”, pero eufórica, porque sus migrañas habían desaparecido y que por primera vez en mucho tiempo tenía una sensación de posibilidad ilimitada.
“Siento que mi cuerpo ha liberado gran parte de la ira y la frustración y todas las cosas insignificantes a las que nos aferramos”, dijo. “Estaba rebosante de negatividad”.
Durante los días posteriores al retiro, Juan dijo que se sentía “llena de energía y lista para afrontar cada día”.
Lombardo-Grosso afirmó que el retiro la había ayudado a hacer las paces con la pérdida de su madre y había cambiado su perspectiva hacia el futuro, de una sensación de angustia a una de optimismo.
“Me siento plena”, aseguró unos días después desde su casa en Tulsa, Oklahoma. “Ya no siento que me falte algo”.
Ernesto Londoño es un corresponsal que trabaja en un libro sobre salud mental y psicodélicos medicinales en colaboración con el departamento de desarrollo de libros del New York Times. @londonoe
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France24 - Monde
"Xinjiang Police Files" sur les Ouïghours : Adrian Zenz, anthropologue et cauchemar de Pékin
Publié le : 24/05/2022 - 17:10
Sébastian SEIBT
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Les révélations des “Xinjiang Police Files” sur la répression visant les musulmans ouïghours en Chine, publiées mardi par un consortium de médias, doivent beaucoup à un homme : Adrian Zenz. Cet anthropologue allemand est devenu, ces dernières années, l’une des principales cibles de la propagande chinoise pour son travail sur les conditions de vie de cette ethnie.
Il est presque trois heures du matin dans le Minnesota où il habite depuis 2019, mais il ne faut pas plus de 30 secondes à Adrian Zenz pour réagir sur Twitter. Oui, il veut bien répondre à quelques questions, mais pas trop longtemps parce qu’il commence à être fatigué.
On veut bien le croire. Et pas seulement à cause de l’heure tardive. Cet anthropologue allemand, spécialiste du traitement réservé par la Chine à la minorité ouïghoure, principalement musulmane, vient d’avoir une journée chargée.
“Paranoïa des autorités chinoises”
C’est lui qui est à l’origine des “Xinjiang Police Files”, ces nouvelles révélations publiées mardi 24 mai par plusieurs médias – dont Le Monde en France – sur la machinerie répressive mise en place par Pékin dans la région du Xinjiang, où vivent les Ouïghours.
“C’est la première fois que nous avons des documents authentiques qui présentent sans filtre la réalité du dispositif policier en place”, souligne Adrian Zenz. Il a obtenu plusieurs milliers de fichiers informatiques contenant les dossiers de 20 000 Ouïghours arrêtés et des directives policières appliquées entre 2000 et 2018 dans le Xinjiang. Ils proviennent des serveurs piratés des bureaux de la sécurité publique de deux districts de cette région.
Ces documents contiennent aussi bien des discours de Chen Quanguo, le secrétaire du Parti communiste chinois (PCC) pour le Xinjiang, que les notes du commun des agents de sécurité sur les individus arrêtés ou sous surveillance. “Ces fichiers démontrent à quel point la paranoïa des autorités au sujet de la soi-disant menace terroriste ouïghoure est partagée du haut de la hiérarchie jusqu’au bas de l’échelle”, précise Adrian Zenz.
Les révélations viennent compléter le dossier à charge monté contre Pékin ces dernières années. La Chine a, notamment, été accusée de perpétrer des “crimes contre l’humanité” à l’encontre des Ouïghours, pour reprendre le terme utilisé dans une résolution adoptée par l’Assemblée nationale française en mars 2022.
Nouvelle preuve de cette répression : des illustrations parfois très visuelles des pratiques chinoises. Les fichiers contiennent, en effet, 5 000 photos d'Ouïghours fichés, âgés de 3 à 94 ans. “C’est très marquant de voir ainsi des clichés de jeunes de 15 ans qui vont être envoyés en camps de rééducation”, note Adrian Zenz.
Ce gigantesque fichier représente, d’une certaine manière, le couronnement du travail de fourmi que cet Allemand de 48 ans effectue depuis des années. Adrian Zenz incarne, en effet, pour beaucoup l’un des principaux visages de l’effort international pour dévoiler la politique répressive de Pékin dans le Xinjiang.
Sur la trace des Ouïghours par accident
Il est même devenu celui qui “a jeté les fondations du plus grand affrontement de ces dernières décennies entre l’Occident et la Chine au sujet des droits de l’Homme depuis son petit bureau à Stuttgart”, à en croire un portrait que le Wall Street Journal lui a consacré, en 2019.
Un an plus tôt, Adrian Zenz avait, à lui seul, poussé Pékin à se dédire. Alors que les premiers rapports circulaient sur le traitement réservé en Chine aux musulmans ouïghours, la Chine répétait inlassablement qu’il n’y avait rien à voir au Xinjiang. Sauf qu’Adrian Zenz avait fini par découvrir en ligne divers documents administratifs chinois officiels – des bons de commande de matériel, des rapports budgétaires – qui établissaient la réalité de la construction de camps d’internement.
La publication de ces preuves avait poussé la Chine a changer de discours. Au lieu de nier en bloc, les autorités ont alors commencé à décrire ces camps comme de simples centres de formation.
“La ténacité d’Adrian Zenz a puissamment contribué à exposer les crimes du régimes chinois”, affirme Magnus-Fiskesjö, anthropologue et spécialiste des Ouïghours à l’université de Cornell, interrogé par le Wall Street Journal.
Car l’Allemand ne s’est pas arrêté à ce premier coup d’éclat. Il a, ensuite, été le premier à évoquer le chiffre d’un million de Ouïghours “internés” – qui a ensuite été repris officiellement par l’ONU –, à découvrir des documents établissant en 2021 le travail forcé des Ouïghours et à contribuer à mieux comprendre l’ampleur du dispositif techno-policier mis en place dans le Xinjiang.
Un tour de force d’autant plus impressionnant que “je n’avais rien demandé de tout ça et que je m’y suis intéressé un peu par accident”, souligne Adrian Zenz. Ce titulaire d’un diplôme d’anthropologie de l’université de Cambridge n’a, en effet, presque aucune connaissance du terrain au Xinjiang. Il ne s’y est rendu “qu’une seule fois il y a quatorze ans comme touriste”, rappelle le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung.
Il est plutôt un spécialiste du Tibet, auquel il a consacré la majorité de son travail. À l’époque où il étudiait cette région, l’homme fort de Pékin au Tibet était Chen Quanguo, qui y rodait ses techniques de “pacification”. Lorsque ce dignitaire du PCC a été nommé à la tête du Xinjiang, en 2016, Adrian Zenz a décidé de se concentrer sur cette province.
Cible prioritaire pour la propagande de Pékin
À défaut de connaissance du terrain, l’anthropologue met à profit sa maîtrise du mandarin et des arcanes du web. Après tout, il finançait depuis des années une partie de ses recherches “grâce à un deuxième emploi de programmeur pour une start-up de streaming”, note le Wall Street Journal.
“Il est de toute façon impossible de faire du travail de terrain dans le Xinjiang, et l’analyse des données en ligne représente la meilleure opportunité pour comprendre ce qui s’y passe”, assure celui qui est persona non grata en Chine depuis l’an dernier et compare son travail à celui de détective. Et sa méthode a fait des émules. Que ce soit Shawn Zhang, un étudiant chinois au Canada qui a utilisé Google Maps pour cartographier les sites de construction des camps au Xinjiang, ou l’Australian Strategic Policy Institute qui gère le Xinjiang Data Project pour collecter les données publiques sur cette province.
Trop c’est trop pour la Chine. Entre ses révélations et la porte qu’il a ouverte pour d’autres, Adrian Zenz est devenu l’une des principales cibles de la propagande chinoise. Internet est devenu l’un des pires endroits pour trouver des informations sur lui, tant les articles à charge contre cet universitaire écrit par des publications pro-Pékin abondent sur les réseaux sociaux et squattent les meilleures places dans les résultats de recherche sur Google.
Ce “born-again christian” (un individu ayant redécouvert sa religiosité) qui collabore à la Fondation américaine pour les victimes du communisme a été dépeint à de nombreuses reprises comme un pseudo-chercheur d’extrême droite. Il est même l’un des rares chercheurs critiques de Pékin a avoir eu droit à une double page à charge dans le Global Times, l’un des principaux médias officiels chinois.
“Je ne suis pas étonné que Pékin s’en prenne à moi, en revanche j’ai été très surpris par l’ampleur des critiques propagées par des individus qui se sentent obligés de prendre la défense de la Chine”, reconnaît l’anthropologue. Il a eu du mal à se faire à ce déluge de haine, d’autant plus “qu’en m’attaquant, c’est la réalité de la souffrance des Ouïghours qui est remise en cause”, conclut-il. Une réalité que les 5 000 photos de Ouïghours fichés publiées à l’occasion des “Xinjiang Police Files” rend pourtant difficile à nier.
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CHINE
Comment Pékin organise la surveillance 2.0 des Ouïghours
Répression des Ouïghours : Washington dégaine de nouvelles sanctions contre la Chine
Droits humains : Michelle Bachelet en visite en Chine pour enquêter sur le sort des Ouïghours
France24 - World
Ukrainian army and volunteers gather Russian dead from Kharkiv rubble
Issued on: 25/05/2022 - 18:34Modified: 25/05/2022 - 20:47
Sam BALL
Digging among the rubble of destroyed buildings, Ukrainian servicemen and volunteers are engaged in a gruesome task: gathering the bodies of dead Russian soldiers. So far they have collected around 60 bodies in Ukraine's Kharkiv region, where Russian forces have retreated in recent weeks, stacking them in a refrigerated rail carriage. It is hoped that the bodies may be exchanged for Ukrainian war prisoners.
France24 - Monde
Brésil : nouveau bain de sang lors d'un raid policier dans une favela de Rio de Janeiro
Publié le : 25/05/2022 - 06:19Modifié le : 25/05/2022 - 06:22
FRANCE 24
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Une opération policière musclée a fait au moins 22 morts mardi dans la favela de Vila Cruzeiro, dans le nord de Rio de Janeiro. Le bain de sang intervient presque un an jour pour jour après le raid le plus meurtrier de l'histoire de la mégapole brésilienne.
Nouvelle opération policière sanglante à Rio de Janeiro. Au moins 22 personnes ont été tuées, mardi 24 mai, dans la favela de Vila Cruzeiro, un an après le raid le plus meurtrier de l'histoire de la ville, qui avait déjà fait 28 morts. La police a précisé qu'au moins 11 victimes étaient des "suspects" et qu'une habitante de la favela avait été atteinte par une balle perdue.
La police militaire brésilienne, qui mène fréquemment ce genre d'opérations matinales dans les favelas de Rio contre les narcotrafiquants, assure avoir été accueillie par des tirs alors qu'elle entamait une opération destinée à "localiser et capturer des criminels cachés" à Vila Cruzeiro.
"C'était une opération prévue depuis des semaines, mais nous avons identifié des déplacements de criminels pendant la nuit et nous avons décidé d'intervenir", a expliqué le colonel Luiz Henrique Marinho Pires, qui a précisé que les suspects s'apprêtaient à fuir vers une autre favela. Il a également révélé qu'un hélicoptère utilisé par les policiers lors de l'opération avait été atteint par plusieurs balles.
L'opération, qui a débuté vers 4 h du matin (9 h à Paris), visait particulièrement le Comando Vermelho ("Commando rouge"), l'une des principales factions criminelles du Brésil, "responsable de plus de 80 % des fusillades à Rio", a déclaré un porte-parole de la police à TV Globo. Treize fusils d'assaut, quatre pistolets, vingt motos et dix voitures ont été saisis lors de l'opération, mais la police n'a pas fait état de la moindre arrestation.
La police qui tue le plus au monde
Des habitants et militants associatifs dénoncent souvent, lors de ces opérations musclées de la police militaire de Rio, des bavures ou des exécutions extrajudiciaires de suspects, des exactions la plupart du temps impunies.
En mai 2021, une opération policière dans la favela de Jacarezinho, à environ 10 km de Vila Cruzeiro, avait ainsi fait 28 morts, dont un policier, le bilan le plus lourd de l'histoire de la ville.
"Ces opérations dans les favelas mettent en péril toute la population et empêchent le fonctionnement des services publics. Nous savons qu'elles ne seraient jamais tolérées dans des quartiers chics", explique à l'AFP Guilherme Pimentel, auditeur de la Défense publique, qui fournit une assistance juridique aux plus démunis.
La police brésilienne est l'une de celles qui tue le plus au monde, avec plus de 6 100 morts en 2021, soit 17 par jour en moyenne.
Les policiers de Rio étaient censés porter des caméras-piétons sur leurs uniformes à partir de ce mois de mai, mais l'utilisation de ce matériel a été reportée en raison de retards de livraison, selon la presse locale. Au-delà de l'utilisation des caméras, les experts en sécurité préconisent l'abandon de la logique de confrontation permanente dans la lutte contre le trafic de drogue, pour s'attaquer plutôt aux ressources financières des factions criminelles.
Avec AFP
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DÉCRYPTAGE
Au Brésil, la police militaire entre devoir de réserve et soutien inconditionnel à Jair Bolsonaro
REPORTAGE
Brésil : des centaines de personnes manifestent contre les violences policières et le racisme
BRÉSIL
La police brésilienne reprend le controle de neuf favelas à Rio
Opex 360
Deux Rafale sont entrés en collision lors du meeting aérien de Cognac
par Laurent Lagneau · 22 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerL’Escadron de chasse 3/30 Lorraine a presque fait un carton plein lors de l’édition 2022 du Nato Tiger Meet, organisée sur la base aérienne d’Araxos [Grèce]. En effet, celui-ci a remporte trois prix sur cinq, dont le très convoité Silver Tiger, qui récompense l’unité ayant fait preuve du plus haut degré de professionnalisme et d’ouverture aux autres, et le Best Tiger Aircraft, pour la livrée du Rafale « Rogue Spartan ».
Le Nato Tiger Meet terminé, ce Rafale du 3/30 Lorraine a pris la direction de la base aérienne 709 de Cognac-Châteaubernard, pour le meeting de l’air organisé au profit de la Fondation des oeuvres sociales de l’Air [FOSA].
Meeting qui a compté plus de 30’000 entrées, ce 22 mai et pour lequel la Patrouille de France, le Rafale Solo Display de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] ainsi que le F-16 Solo Display de la composante « Air » de la Défense belge, la patrouille acrobatique croate et l’Eurofighter Typhoon Solo Display de l’Ejército del Aire avaient fait le déplacement.
Deux #Rafale du meeting de l’air de #Cognac entrent en #collision: dégâts et grosse panique à Gensac-la-Pallue. #Charente https://t.co/TVc9lZsRb4
— Henry Girard (@HryGrd) May 22, 2022
Mais ce meeting aérien aurait pu tourner au drame. En effet, lors de la démonstration tactique de deux Rafale de la 30ème Escadre de chasse, le « Rogue Spartan » a été accroché par son ailier. Sa dérive a été sectionnée au niveau de l’élément qui concentre plusieurs capteurs de sa suite électronique SPECTRA [Système de Protection et d’Evitement de Conduite de Tir du Rafale], dont le boîtier de détection de départ de missile, la tête analyse détecteur départ de missile, le détecteur alerte arrière et le boitier amplification et communication haut de dérive [BACHD].
Cette partie de la dérive du Rafale Rogue Spartan est tombée sur le village de Gensac-la-Pallue [16], sans faire de dégâts. Les deux avions de la 30e Escadre ont pu regagner la base de Cognac. Le Bureau enquêtes accidents pour la sécurité de l’aéronautique d’État [BEA-É] va certainement se saisir de cet incident afin d’en déterminer les causes. Pour le moment, l’armée de l’Air & de l’Espace n’a fait aucun commentaire.
Photos : 1/ Armée de l’Air & de l’Espace 2/ « Stratospheric57 », que je remercie vivement pour ses informations
Deux Rafale sont entrés en collision lors du meeting aérien de Cognac
par Laurent Lagneau · 22 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerL’Escadron de chasse 3/30 Lorraine a presque fait un carton plein lors de l’édition 2022 du Nato Tiger Meet, organisée sur la base aérienne d’Araxos [Grèce]. En effet, celui-ci a remporte trois prix sur cinq, dont le très convoité Silver Tiger, qui récompense l’unité ayant fait preuve du plus haut degré de professionnalisme et d’ouverture aux autres, et le Best Tiger Aircraft, pour la livrée du Rafale « Rogue Spartan ».
Le Nato Tiger Meet terminé, ce Rafale du 3/30 Lorraine a pris la direction de la base aérienne 709 de Cognac-Châteaubernard, pour le meeting de l’air organisé au profit de la Fondation des oeuvres sociales de l’Air [FOSA].
Meeting qui a compté plus de 30’000 entrées, ce 22 mai et pour lequel la Patrouille de France, le Rafale Solo Display de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] ainsi que le F-16 Solo Display de la composante « Air » de la Défense belge, la patrouille acrobatique croate et l’Eurofighter Typhoon Solo Display de l’Ejército del Aire avaient fait le déplacement.
Deux #Rafale du meeting de l’air de #Cognac entrent en #collision: dégâts et grosse panique à Gensac-la-Pallue. #Charente https://t.co/TVc9lZsRb4
— Henry Girard (@HryGrd) May 22, 2022
Mais ce meeting aérien aurait pu tourner au drame. En effet, lors de la démonstration tactique de deux Rafale de la 30ème Escadre de chasse, le « Rogue Spartan » a été accroché par son ailier. Sa dérive a été sectionnée au niveau de l’élément qui concentre plusieurs capteurs de sa suite électronique SPECTRA [Système de Protection et d’Evitement de Conduite de Tir du Rafale], dont le boîtier de détection de départ de missile, la tête analyse détecteur départ de missile, le détecteur alerte arrière et le boitier amplification et communication haut de dérive [BACHD].
Cette partie de la dérive du Rafale Rogue Spartan est tombée sur le village de Gensac-la-Pallue [16], sans faire de dégâts. Les deux avions de la 30e Escadre ont pu regagner la base de Cognac. Le Bureau enquêtes accidents pour la sécurité de l’aéronautique d’État [BEA-É] va certainement se saisir de cet incident afin d’en déterminer les causes. Pour le moment, l’armée de l’Air & de l’Espace n’a fait aucun commentaire.
Photos : 1/ Armée de l’Air & de l’Espace 2/ « Stratospheric57 », que je remercie vivement pour ses informations
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Le Nato Tiger Meet terminé, ce Rafale du 3/30 Lorraine a pris la direction de la base aérienne 709 de Cognac-Châteaubernard, pour le meeting de l’air organisé au profit de la Fondation des oeuvres sociales de l’Air [FOSA].
Meeting qui a compté plus de 30’000 entrées, ce 22 mai et pour lequel la Patrouille de France, le Rafale Solo Display de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] ainsi que le F-16 Solo Display de la composante « Air » de la Défense belge, la patrouille acrobatique croate et l’Eurofighter Typhoon Solo Display de l’Ejército del Aire avaient fait le déplacement.
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Mais ce meeting aérien aurait pu tourner au drame. En effet, lors de la démonstration tactique de deux Rafale de la 30ème Escadre de chasse, le « Rogue Spartan » a été accroché par son ailier. Sa dérive a été sectionnée au niveau de l’élément qui concentre plusieurs capteurs de sa suite électronique SPECTRA [Système de Protection et d’Evitement de Conduite de Tir du Rafale], dont le boîtier de détection de départ de missile, la tête analyse détecteur départ de missile, le détecteur alerte arrière et le boitier amplification et communication haut de dérive [BACHD].
Cette partie de la dérive du Rafale Rogue Spartan est tombée sur le village de Gensac-la-Pallue [16], sans faire de dégâts. Les deux avions de la 30e Escadre ont pu regagner la base de Cognac. Le Bureau enquêtes accidents pour la sécurité de l’aéronautique d’État [BEA-É] va certainement se saisir de cet incident afin d’en déterminer les causes. Pour le moment, l’armée de l’Air & de l’Espace n’a fait aucun commentaire.
Photos : 1/ Armée de l’Air & de l’Espace 2/ « Stratospheric57 », que je remercie vivement pour ses informations
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Le Nato Tiger Meet terminé, ce Rafale du 3/30 Lorraine a pris la direction de la base aérienne 709 de Cognac-Châteaubernard, pour le meeting de l’air organisé au profit de la Fondation des oeuvres sociales de l’Air [FOSA].
Fondation des oeuvres sociales de l’AirMeeting qui a compté plus de 30’000 entrées, ce 22 mai et pour lequel la Patrouille de France, le Rafale Solo Display de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] ainsi que le F-16 Solo Display de la composante « Air » de la Défense belge, la patrouille acrobatique croate et l’Eurofighter Typhoon Solo Display de l’Ejército del Aire avaient fait le déplacement.
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May 22, 2022
Mais ce meeting aérien aurait pu tourner au drame. En effet, lors de la démonstration tactique de deux Rafale de la 30ème Escadre de chasse, le « Rogue Spartan » a été accroché par son ailier. Sa dérive a été sectionnée au niveau de l’élément qui concentre plusieurs capteurs de sa suite électronique SPECTRA [Système de Protection et d’Evitement de Conduite de Tir du Rafale], dont le boîtier de détection de départ de missile, la tête analyse détecteur départ de missile, le détecteur alerte arrière et le boitier amplification et communication haut de dérive [BACHD].
Cette partie de la dérive du Rafale Rogue Spartan est tombée sur le village de Gensac-la-Pallue [16], sans faire de dégâts. Les deux avions de la 30e Escadre ont pu regagner la base de Cognac. Le Bureau enquêtes accidents pour la sécurité de l’aéronautique d’État [BEA-É] va certainement se saisir de cet incident afin d’en déterminer les causes. Pour le moment, l’armée de l’Air & de l’Espace n’a fait aucun commentaire.
Photos : 1/ Armée de l’Air & de l’Espace 2/ « Stratospheric57 », que je remercie vivement pour ses informations
France24 - Monde
Tunisie : le président Kaïs Saïed officialise la date du 25 juillet pour son référendum
Publié le : 26/05/2022 - 12:27
FRANCE 24
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Le président tunisien a publié mercredi un décret pour convoquer les électeurs le 25 juillet à un référendum sur une nouvelle constitution, selon le Journal officiel, ignorant les appels de l'opposition à revenir sur cette décision controversée.
Le président tunisien Kaïs Saïed a officialisé la date du 25 juillet pour la tenue d'un référendum sur une constitution amendée, censée marquer l'avènement d'une "nouvelle République", malgré les critiques dénonçant un processus bâclé, susceptible d'instaurer une autocratie.
La date du 25 juillet 2022, que Kaïs Saïed avait unilatéralement fixée en décembre, a été officialisée dans un décret présidentiel "portant convocation des électeurs pour un référendum sur un projet de nouvelle Constitution de la République tunisienne", publié mercredi 25 mai dans le Journal officiel.
Après des mois de blocage politique, le président tunisien, élu démocratiquement fin 2019, s'est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet 2021 en limogeant le Premier ministre et en suspendant le Parlement dominé par le parti d'inspiration islamiste Ennahda, sa bête noire, avant de le dissoudre fin mars.
"Dialogue national" excluant les partis
Dans une feuille de route censée sortir le pays de la crise politique, dévoilée en décembre, Kaïs Saïed avait annoncé un référendum sur des amendements constitutionnels le 25 juillet 2022, avant des législatives le 17 décembre.
Une consultation populaire en ligne organisée entre janvier et mars, et très largement boudée, a plébiscité l'instauration d'un régime présidentiel que Kaïs Saïed appelle de ses vœux, à la place du système hybride actuel, source de conflits récurrents entre les branches exécutive et législative.
Le président a nommé vendredi un juriste proche de lui, Sadok Belaïd, à la tête d'une commission chargée d'élaborer la nouvelle constitution à travers un "dialogue national", dont les partis politiques ont été exclus.
Conviée à ce dialogue, la puissante centrale syndicale tunisienne UGTT, acteur incontournable de la scène politique tunisienne, refuse d'y participer.
Pour l'UGTT, le dialogue dans le format proposé par Kaïs Saïed vise à "cautionner des conclusions décidées unilatéralement à l'avance et [à] les faire passer par la force comme des faits accomplis."
Dans la même édition du Journal officiel, Kaïs Saïed a publié un second décret stipulant que le texte de la nouvelle constitution qu'il préconise serait publié "au plus tard le 30 juin", avant d'être soumis à référendum.
Par ces décisions, il fait fi des critiques de ses opposants qui l'accusent de chercher à rétablir une autocratie dans le pays qui fut en 2011 le berceau du Printemps arabe en renversant la dictature de Zine El Abidine Ben Ali.
Avec AFP
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L’armée de Terre lance le projet « OPTIMUS » pour généraliser l’impression 3D sur les théâtres d’opérations
par Laurent Lagneau · 22 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2017, l’armée de Terre avait levé le voile sur ICAR et DEDAL, deux innovations censées faciliter le maintien en condition opérationnelle de ses véhicules [MCO-T]. À l’époque, il s’agissait de projets alors en phase d’évaluation… Cinq ans plus tard, ils se sont concrétisés et les applications qu’ils ont permis de développer commencent à être déployées dans les régiments.
Ainsi, ICAR [Interface de connexion automatique pour le recueil de données technico-logistiques] et DEDAL [Déploiement d’écrans digitaux pour les activités de maintenance hors ligne] permettent de collecter des informations sur l’état des matériels via une tablette ou un smartphone afin de les communiquer ensuite aux maintenanciers. Comment? Grâce à un code barre ou une étiquette RFID [radio frequency identification ou radio identification] servant à identifier chaque véhicule.
En clair, le Bureau maintenance et logistique [BML] n’a plus besoin de saisir une ribambelle de chiffres sur papier, ce qui écarte le risque d’erreur dans leur restranscription lors de leur tranfert vers le SIM@T, le système d’information logistique du MCO-T.
« ICAR nous fait gagner, dès à présent, 50% du temps pour le relevé des potentiels et nous gagnons aussi en fiabilité », s’était félicité un sous-officier du BML du 501e Régiment de Chars de Combat [RCC] de Mourmelon, où cette solution avait été testée, en 2017. « Les recensements sont des opérations lourdes et les nombreux mouvements de matériels imposent une gestion et un suivi permanents. L’outil nous permettra de gagner des délais dans nos inventaires de magasins après mouvements et un suivi beaucoup plus sûr », avait confirmé son supérieur.
Cinq ans plus tard, l’utilisation d’ICAR est sur le point de se généraliser au sein des régiments de l’armée de Terre, 7000 terminaux leur ayant déjà été livrés. Quant à DEDAL, qui permet de saisir en temps réel les actes de maintenance et de consulter la documentation technique via une « borne mobile à écran tactile », il est question d’aller plus loin.
Pour le moment, explique un brigadier du 8e Régiment du Matériel [RMAT] dans les colonnes du dernier numéro de Terre Infos Magazine, « avec la borne, je visualise rapidement le statut des véhicules présents dans l’atelier. Je peux voir la date des prochains contrôles annuels, commander des pièces et suivre leur livraison. J’ai aussi un accès direct aux fiches techniques de chaque engin, un avantage comparé aux versions papier qui finissent par s’user ou s’égarer ». Mais demain, DEDAL fera appel à la réalité augmentée, grâce des lunettes « Holo Dedal ». Ainsi, un maintenancier aura accès des indications visuelles et interactives concernant le véhicule sur lequel il travaille.
Une autre innovation à venir – elle est pour le moment au stade de « l’idéation » – a trait à l’impression 3D, un domaine sur lequel l’armée de Terre travaille depuis maintenant plusieurs années. Étant donné que les délais de livraison pour des pièces de rechange ne sont pas forcément compatible avec le tempo opérationnel sur le terrain, l’idée de recourir à cette technologie qui permet de fabriquer des objets complexes par la juxtaposition de couches successives d’un matériau en fonction de plans élaborés par CAO [Conception assistée par ordinateur], a été testée en 2019 au Mali. Et si elle s’est avérée concluante, une des limites tient aux matériaix disponibles.
D’où le projet « OPTIMUS ». Porté par le MCO Lab Terre, il vise « à projeter sur un théâtre d’opération des imprimantes 3D capables de produire rapidement des pièces de rechange en polymère mais aussi [et surtout, ndlr] en métal, plus résistant », explique Terre Infos Magazine. Et « c’est la grande nouveauté de cette année », insiste-t-il.
« Éviter de faire appel à un fournisseur pour commander une pièce permet de gagner des délais sur la disponibilité technique opérationnelle des véhicules, qui impacte directement la capacité opérationnele des forces », fait valoir le commandant Anthony, chargé de ce projet au sein du MCO Lab Terre.
Mieux encore : avec OPTIMUS, il sera possible de produire des pièces qui ne sont plus au catalogue des partenaires industriels quand elles ne sont pas devenus trop coûteuses en raison de leur rareté. Reste maintenant à faire franchir à ce projet les étapes suivantes, à savoir celles du développement, de l’expérimentation, du déploiement et de la normalisation….
L’armée de Terre lance le projet « OPTIMUS » pour généraliser l’impression 3D sur les théâtres d’opérations
par Laurent Lagneau · 22 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2017, l’armée de Terre avait levé le voile sur ICAR et DEDAL, deux innovations censées faciliter le maintien en condition opérationnelle de ses véhicules [MCO-T]. À l’époque, il s’agissait de projets alors en phase d’évaluation… Cinq ans plus tard, ils se sont concrétisés et les applications qu’ils ont permis de développer commencent à être déployées dans les régiments.
Ainsi, ICAR [Interface de connexion automatique pour le recueil de données technico-logistiques] et DEDAL [Déploiement d’écrans digitaux pour les activités de maintenance hors ligne] permettent de collecter des informations sur l’état des matériels via une tablette ou un smartphone afin de les communiquer ensuite aux maintenanciers. Comment? Grâce à un code barre ou une étiquette RFID [radio frequency identification ou radio identification] servant à identifier chaque véhicule.
En clair, le Bureau maintenance et logistique [BML] n’a plus besoin de saisir une ribambelle de chiffres sur papier, ce qui écarte le risque d’erreur dans leur restranscription lors de leur tranfert vers le SIM@T, le système d’information logistique du MCO-T.
« ICAR nous fait gagner, dès à présent, 50% du temps pour le relevé des potentiels et nous gagnons aussi en fiabilité », s’était félicité un sous-officier du BML du 501e Régiment de Chars de Combat [RCC] de Mourmelon, où cette solution avait été testée, en 2017. « Les recensements sont des opérations lourdes et les nombreux mouvements de matériels imposent une gestion et un suivi permanents. L’outil nous permettra de gagner des délais dans nos inventaires de magasins après mouvements et un suivi beaucoup plus sûr », avait confirmé son supérieur.
Cinq ans plus tard, l’utilisation d’ICAR est sur le point de se généraliser au sein des régiments de l’armée de Terre, 7000 terminaux leur ayant déjà été livrés. Quant à DEDAL, qui permet de saisir en temps réel les actes de maintenance et de consulter la documentation technique via une « borne mobile à écran tactile », il est question d’aller plus loin.
Pour le moment, explique un brigadier du 8e Régiment du Matériel [RMAT] dans les colonnes du dernier numéro de Terre Infos Magazine, « avec la borne, je visualise rapidement le statut des véhicules présents dans l’atelier. Je peux voir la date des prochains contrôles annuels, commander des pièces et suivre leur livraison. J’ai aussi un accès direct aux fiches techniques de chaque engin, un avantage comparé aux versions papier qui finissent par s’user ou s’égarer ». Mais demain, DEDAL fera appel à la réalité augmentée, grâce des lunettes « Holo Dedal ». Ainsi, un maintenancier aura accès des indications visuelles et interactives concernant le véhicule sur lequel il travaille.
Une autre innovation à venir – elle est pour le moment au stade de « l’idéation » – a trait à l’impression 3D, un domaine sur lequel l’armée de Terre travaille depuis maintenant plusieurs années. Étant donné que les délais de livraison pour des pièces de rechange ne sont pas forcément compatible avec le tempo opérationnel sur le terrain, l’idée de recourir à cette technologie qui permet de fabriquer des objets complexes par la juxtaposition de couches successives d’un matériau en fonction de plans élaborés par CAO [Conception assistée par ordinateur], a été testée en 2019 au Mali. Et si elle s’est avérée concluante, une des limites tient aux matériaix disponibles.
D’où le projet « OPTIMUS ». Porté par le MCO Lab Terre, il vise « à projeter sur un théâtre d’opération des imprimantes 3D capables de produire rapidement des pièces de rechange en polymère mais aussi [et surtout, ndlr] en métal, plus résistant », explique Terre Infos Magazine. Et « c’est la grande nouveauté de cette année », insiste-t-il.
« Éviter de faire appel à un fournisseur pour commander une pièce permet de gagner des délais sur la disponibilité technique opérationnelle des véhicules, qui impacte directement la capacité opérationnele des forces », fait valoir le commandant Anthony, chargé de ce projet au sein du MCO Lab Terre.
Mieux encore : avec OPTIMUS, il sera possible de produire des pièces qui ne sont plus au catalogue des partenaires industriels quand elles ne sont pas devenus trop coûteuses en raison de leur rareté. Reste maintenant à faire franchir à ce projet les étapes suivantes, à savoir celles du développement, de l’expérimentation, du déploiement et de la normalisation….
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Ainsi, ICAR [Interface de connexion automatique pour le recueil de données technico-logistiques] et DEDAL [Déploiement d’écrans digitaux pour les activités de maintenance hors ligne] permettent de collecter des informations sur l’état des matériels via une tablette ou un smartphone afin de les communiquer ensuite aux maintenanciers. Comment? Grâce à un code barre ou une étiquette RFID [radio frequency identification ou radio identification] servant à identifier chaque véhicule.
En clair, le Bureau maintenance et logistique [BML] n’a plus besoin de saisir une ribambelle de chiffres sur papier, ce qui écarte le risque d’erreur dans leur restranscription lors de leur tranfert vers le SIM@T, le système d’information logistique du MCO-T.
« ICAR nous fait gagner, dès à présent, 50% du temps pour le relevé des potentiels et nous gagnons aussi en fiabilité », s’était félicité un sous-officier du BML du 501e Régiment de Chars de Combat [RCC] de Mourmelon, où cette solution avait été testée, en 2017. « Les recensements sont des opérations lourdes et les nombreux mouvements de matériels imposent une gestion et un suivi permanents. L’outil nous permettra de gagner des délais dans nos inventaires de magasins après mouvements et un suivi beaucoup plus sûr », avait confirmé son supérieur.
Cinq ans plus tard, l’utilisation d’ICAR est sur le point de se généraliser au sein des régiments de l’armée de Terre, 7000 terminaux leur ayant déjà été livrés. Quant à DEDAL, qui permet de saisir en temps réel les actes de maintenance et de consulter la documentation technique via une « borne mobile à écran tactile », il est question d’aller plus loin.
Pour le moment, explique un brigadier du 8e Régiment du Matériel [RMAT] dans les colonnes du dernier numéro de Terre Infos Magazine, « avec la borne, je visualise rapidement le statut des véhicules présents dans l’atelier. Je peux voir la date des prochains contrôles annuels, commander des pièces et suivre leur livraison. J’ai aussi un accès direct aux fiches techniques de chaque engin, un avantage comparé aux versions papier qui finissent par s’user ou s’égarer ». Mais demain, DEDAL fera appel à la réalité augmentée, grâce des lunettes « Holo Dedal ». Ainsi, un maintenancier aura accès des indications visuelles et interactives concernant le véhicule sur lequel il travaille.
Une autre innovation à venir – elle est pour le moment au stade de « l’idéation » – a trait à l’impression 3D, un domaine sur lequel l’armée de Terre travaille depuis maintenant plusieurs années. Étant donné que les délais de livraison pour des pièces de rechange ne sont pas forcément compatible avec le tempo opérationnel sur le terrain, l’idée de recourir à cette technologie qui permet de fabriquer des objets complexes par la juxtaposition de couches successives d’un matériau en fonction de plans élaborés par CAO [Conception assistée par ordinateur], a été testée en 2019 au Mali. Et si elle s’est avérée concluante, une des limites tient aux matériaix disponibles.
D’où le projet « OPTIMUS ». Porté par le MCO Lab Terre, il vise « à projeter sur un théâtre d’opération des imprimantes 3D capables de produire rapidement des pièces de rechange en polymère mais aussi [et surtout, ndlr] en métal, plus résistant », explique Terre Infos Magazine. Et « c’est la grande nouveauté de cette année », insiste-t-il.
« Éviter de faire appel à un fournisseur pour commander une pièce permet de gagner des délais sur la disponibilité technique opérationnelle des véhicules, qui impacte directement la capacité opérationnele des forces », fait valoir le commandant Anthony, chargé de ce projet au sein du MCO Lab Terre.
Mieux encore : avec OPTIMUS, il sera possible de produire des pièces qui ne sont plus au catalogue des partenaires industriels quand elles ne sont pas devenus trop coûteuses en raison de leur rareté. Reste maintenant à faire franchir à ce projet les étapes suivantes, à savoir celles du développement, de l’expérimentation, du déploiement et de la normalisation….
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Ainsi, ICAR [Interface de connexion automatique pour le recueil de données technico-logistiques] et DEDAL [Déploiement d’écrans digitaux pour les activités de maintenance hors ligne] permettent de collecter des informations sur l’état des matériels via une tablette ou un smartphone afin de les communiquer ensuite aux maintenanciers. Comment? Grâce à un code barre ou une étiquette RFID [radio frequency identification ou radio identification] servant à identifier chaque véhicule.
En clair, le Bureau maintenance et logistique [BML] n’a plus besoin de saisir une ribambelle de chiffres sur papier, ce qui écarte le risque d’erreur dans leur restranscription lors de leur tranfert vers le SIM@T, le système d’information logistique du MCO-T.
« ICAR nous fait gagner, dès à présent, 50% du temps pour le relevé des potentiels et nous gagnons aussi en fiabilité », s’était félicité un sous-officier du BML du 501e Régiment de Chars de Combat [RCC] de Mourmelon, où cette solution avait été testée, en 2017. « Les recensements sont des opérations lourdes et les nombreux mouvements de matériels imposent une gestion et un suivi permanents. L’outil nous permettra de gagner des délais dans nos inventaires de magasins après mouvements et un suivi beaucoup plus sûr », avait confirmé son supérieur.
Cinq ans plus tard, l’utilisation d’ICAR est sur le point de se généraliser au sein des régiments de l’armée de Terre, 7000 terminaux leur ayant déjà été livrés. Quant à DEDAL, qui permet de saisir en temps réel les actes de maintenance et de consulter la documentation technique via une « borne mobile à écran tactile », il est question d’aller plus loin.
Pour le moment, explique un brigadier du 8e Régiment du Matériel [RMAT] dans les colonnes du dernier numéro de Terre Infos Magazine, « avec la borne, je visualise rapidement le statut des véhicules présents dans l’atelier. Je peux voir la date des prochains contrôles annuels, commander des pièces et suivre leur livraison. J’ai aussi un accès direct aux fiches techniques de chaque engin, un avantage comparé aux versions papier qui finissent par s’user ou s’égarer ». Mais demain, DEDAL fera appel à la réalité augmentée, grâce des lunettes « Holo Dedal ». Ainsi, un maintenancier aura accès des indications visuelles et interactives concernant le véhicule sur lequel il travaille.
Une autre innovation à venir – elle est pour le moment au stade de « l’idéation » – a trait à l’impression 3D, un domaine sur lequel l’armée de Terre travaille depuis maintenant plusieurs années. Étant donné que les délais de livraison pour des pièces de rechange ne sont pas forcément compatible avec le tempo opérationnel sur le terrain, l’idée de recourir à cette technologie qui permet de fabriquer des objets complexes par la juxtaposition de couches successives d’un matériau en fonction de plans élaborés par CAO [Conception assistée par ordinateur], a été testée en 2019 au Mali. Et si elle s’est avérée concluante, une des limites tient aux matériaix disponibles.
s’est avérée concluanteD’où le projet « OPTIMUS ». Porté par le MCO Lab Terre, il vise « à projeter sur un théâtre d’opération des imprimantes 3D capables de produire rapidement des pièces de rechange en polymère mais aussi [et surtout, ndlr] en métal, plus résistant », explique Terre Infos Magazine. Et « c’est la grande nouveauté de cette année », insiste-t-il.
« Éviter de faire appel à un fournisseur pour commander une pièce permet de gagner des délais sur la disponibilité technique opérationnelle des véhicules, qui impacte directement la capacité opérationnele des forces », fait valoir le commandant Anthony, chargé de ce projet au sein du MCO Lab Terre.
Mieux encore : avec OPTIMUS, il sera possible de produire des pièces qui ne sont plus au catalogue des partenaires industriels quand elles ne sont pas devenus trop coûteuses en raison de leur rareté. Reste maintenant à faire franchir à ce projet les étapes suivantes, à savoir celles du développement, de l’expérimentation, du déploiement et de la normalisation….
France24 - Monde
Sénégal : nouveau drame dans un hôpital, 11 bébés tués dans un incendie
Publié le : 26/05/2022 - 03:46Modifié le : 26/05/2022 - 11:42
FRANCE 24
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Onze nouveaux-nés sont morts mercredi 25 mai dans l'incendie du service de néonatologie de l'hôpital Tivaouane du Sénégal. Une nouvelle tragédie qui génère l'indignation et souligne les carences du système de santé publique.
Onze nouveaux-nés ont péri mercredi 26 mai dans un incendie dans un hôpital à Tivaouane, dans l'ouest du Sénégal, a annoncé le président Macky Sall sur Twitter.
Je viens d'apprendre avec douleur et consternation le décès de 11 nouveaux nés, dans l'incendie survenu au service de néonatalogie de l'hôpital Mame Abdou Aziz Sy Dabakh de Tivaouane. A leurs mamans et et à leurs familles, j'exprime ma profonde compassion.
May 25, 2022"Je viens d'apprendre avec douleur et consternation le décès de 11 nouveaux-nés dans l'incendie survenu au service de néonatalogie de l'hôpital [public] de Tivaouane", a indiqué Macky Sall. "À leurs mamans et à leurs familles, j'exprime ma profonde compassion", a-t-il ajouté.
"Trois bébés ont été sauvés", a précisé le maire de Tivaouane, Demba Diop. L'hôpital avait été inauguré récemment, selon la presse locale. L'incendie a été causé par "un court-circuit et le feu s'est propagé très vite", selon Demba Diop, également député à l'Assemblée nationale et plus connu sous le nom de Diop Sy.
"Mon fils a été baptisé hier, il n'a que que neuf jours. La maternité était pleine et je pense qu'il n'y a pas de survivants", a dit dans la nuit une mère non-identifiée au site d'information Dakaractu.
Les personnalités se sont succédé sur place dans la nuit. Le président Macky Sall, en déplacement à l'étranger, a dépêché son ministre de l'Intérieur Antoine Diome. La cité d'environ 40 000 habitants est le fief des Tidianes, l'une des importantes confréries musulmanes qui jouent un rôle social essentiel au Sénégal, et son chef a lui aussi envoyé son représentant sur place.
"Système globalement défaillant"
Début avril, un autre drame survenu dans un autre hôpital public avait déjà bouleversé le Sénégal. À Louga (nord), une femme enceinte était morte après avoir vainement attendu dans de très grandes souffrances une césarienne. Ce décès avait suscité sur les réseaux sociaux une vague d'indignation contre les carences du système de santé publique.
À la suite de ce drame, trois sages-femmes avaient été condamnées le 11 mai à six mois de prison avec sursis pour "non-assistance à personne en danger" par le tribunal de grande instance de Louga. Trois autres sages-femmes avaient été relaxées.
Quatre nouveaux-nés avaient péri le 25 avril 2021 dans un incendie dans la ville sénégalaise de Linguère, dans le nord du pays. Le maire de Linguère, alors ministre de l'Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, avait évoqué un dysfonctionnement électrique d'une unité de climatisation dans la maternité, où se trouvaient six bébés.
"Cette situation est très regrettable et extrêmement douloureuse. L'enquête est en cours pour voir ce qui s'est passé [à Tivaouane]", a déclaré sur la radio RFM le ministre de la Santé qui a annoncé son retour jeudi de Genève où il assistait à une réunion de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Le chef de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus a tweeté avoir "le cœur plus que brisé".
Beyond heartbroken with this tragic news. I'm sending my deepest condolences to the parents and families of the babies who lost their lives. https://t.co/f62rp97eC2
May 26, 2022"J'espère que cette fois les sanctions frapperont le sommet d'un système globalement défaillant" sans attendre que soient passées les législatives de juillet, a twitté l'ancien Premier ministre sénégalais Abdoul Mbaye.
Le responsable de la section sénégalaise d'Amnesty, Seydi Gassama, "exhorte le gouvernement à mettre en place une commission d'enquête indépendante pour situer les responsabilités et sanctionner les coupables", sur Twitter.
"Encore des bébés brûlés dans un hôpital public. C'est inacceptable Macky Sall", a twitté un député de l'opposition, Mamadou Lamine Diallo.
"Tout le Sénégal est atterré", s'est émue la coalition d'opposition Yewwi Askan Wi qui a dit attendre que toute la lumière soit faite sur ce qui s'est passé et a annoncé suspendre toute activité politique dans le pays pendant 72 heures.
Avec AFP
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NeWater: Turning urine into beer in Singapore
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There's a new type of beer being sold at a brewery in Singapore with a very unique ingredient.
NewBrew is made out of a liquid which is recycled from sewage, filtered, and pumped into Singapore's water supply.
Singapore's water agency has launched the drink, which is available in shops and bars, to raise awareness of the country's water scarcity issues and the innovative solutions it's come up with to solve those problems.
But would people drink a beer that's essentially made out of urine? The BBC's Monica Miller finds out.
Video by Josh Lim.
El País (ESP)
Planes para viajar por España con perro: bodegas, golf o un parque acuático
LONELY PLANETCada vez son más los turistas que se mueven acompañados de sus mascotas, y ciudades, espacios naturales y establecimientos se adaptan a ellos
En España hay cerca de 10 millones de personas que tienen un perro en la familia y más de mil hoteles que admiten mascotas. Y cada vez hay más blogs específicos con información que facilitan el viaje. Uno de los más completos es el que protagoniza Pipper, el primer perro influencer que ha dado la vuelta a España para dar a conocer los destinos más amables para quienes viajan con mascota. Su creador, Pablo Muñoz Gabilondo, acaba de publicar la primera guía de viajes, escrita a dos manos y dos patas, que analiza los lugares accesibles con perro de compañía en toda España: medios de transporte, playas, museos, castillos, hostelería… una información que se puede ampliar y actualizar a través de códigos QR que aparecen en cada capítulo. Estas son algunas de sus propuestas dog friendly.
Más información: en la nueva guía 'España con Perro', de Pablo Muñoz Gabilondo (GeoPlaneta) y en lonelyplanet.es.
País Vasco adora a los perros
Las tres capitales vascas —Bilbao, San Sebastián y Vitoria-Gazteiz— figuran entre las ciudades españolas más amigables con los perros. En San Sebastián, por ejemplo, hay hasta tres playas urbanas (La Concha, Ondarreta y Zurriola) abiertas a las mascotas caninas del 1 de octubre al 31 de mayo. Donosti dispone asimismo de numerosas zonas verdes —como el monte Urgull, coronado por su castillo— donde se puede pasear con perros sueltos a horas concretas. Además, por toda la ciudad proliferan bares y restaurantes que admiten perros, al igual que en los autobuses urbanos e interurbanos. En la provincia de Gipuzkoa hay varios arenales donde los perros pueden disfrutar con libertad y propuestas turísticas que los tienen en cuenta, como las excursiones guiadas por el geoparque de la Costa Vasca.
Bilbao es asimismo una ciudad amistosa con los canes, que pueden moverse en tranvía (con sus dueños y siempre que lleven correa), y abundan los alojamientos, restaurantes, bares y cafeterías donde se les permite la entrada. El Ayuntamiento bilbaíno ha creado una decena de zonas de esparcimiento canino, donde los perros (excepto aquellos catalogados como peligrosos) pueden ir sueltos a unas horas concretas, y también pueden subir a las barquillas del puente colgante y transbordador Bizkaia, que une Getxo y Portugalete.
En el hotel Palacio Urgoiti, en Mungia, los perros bien educados son bienvenidos. Y como ruta para disfrutar de la naturaleza vizcaína, una propuesta: el parque natural Gorbeia, al que se puede acceder pero siempre con el perro atado, pues abundan los rebaños de ovejas guardados por imponentes mastines.
Otro oasis perruno es la verde Vitoria-Gasteiz, con sus numerosos parques urbanos y rodeada de bosques y humedales. Casi todo el centro es peatonal, y en muchos de sus bares y restaurantes les dejan entrar. En el tranvía de Vitoria pueden viajar atados sin bozal y sin límite de tamaño, pero a los autobuses solo pueden subir los perritos pequeños y en transportín.
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Pero si lo que nos lleva a viajar hasta Álava son sus vinos riojanos, Bodegas Lozano, en Leza, muy cerca de Laguardia, admite perros en algunos de sus programas de enoturismo. Pero mucho cuidado: pasear con el perro entre las vides tiene sus riesgos, ya que las uvas pueden sentarles mal si se las comen.
Por las rías gallegas
Pazos señoriales, jardines frondosos con camelias, playas como las de O Grove (Pontevedra), coquetos pueblos y ciudades de piedra, pequeñas aldeas llenas de encanto… las Rías Baixas son otro destino donde se puede disfrutar mucho. Pasear por sus pueblos y paisajes naturales con el perro es gratis, pero hay lugares como las islas Cíes donde no está permitido ir con mascotas. Sí se puede en cambio navegar por la ría y disfrutar del paisaje en los barcos entre Vigo y Moaña, siempre que los animales vayan atados y tranquilos. Una curiosidad: en el paseo marítimo de Moaña hay un monumento a los perros maltratados o abandonados, uno de los primeros que se hicieron sobre este sensible tema. También hay dos playas caninas en Vigo: A Foz y A Calzoa, contiguas y separadas por la desembocadura de Lagares.
También es un gusto pasear con el perro por el centro peatonal de Pontevedra, seguir la ruta de las camelias visitando jardines románticos como los del pazo de Lourizán o el pazo de Oca, o pasar un gran día en las playas de O Grove, O Espiño o en O Portiño.
Si escogemos las Rías Altas, en Lugo, podremos disfrutar de la monumental playa de las Catedrales o la de Punta Corveira, un arenal kilométrico en el que es fácil ver a la gente paseando con sus animales de compañía. Y en la Galicia interior está la Ribeira Sacra, con alojamientos que admiten mascotas.
Málaga, destino ‘dog friendly’
Málaga es uno de los mejores destinos en España para viajar con perros: hay cafés, restaurantes hoteles y atracciones turísticas que aceptan la entrada de mascotas. Y por toda la provincia hay campos de golf y playas donde los dueños pueden entrar con sus cánidos amigos. Málaga también fue la primera ciudad que implantó un censo de ADN canino para ayudar a mantener las calles sin excrementos. Una iniciativa que permite poder sancionar a quienes abandonan los excrementos de las mascotas en la calle y que ha servido de ejemplo para más de 50 poblaciones españolas que también lo han implantado.
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En general, se respira tolerancia y bienvenida hacia los visitantes con mascotas, incluso en el Jardín Botánico de la Concepción donde podremos pasear con el perro (atado) entre jardines tropicales y subtropicales. Otros planes incluyen hacer excursiones por la costa malagueña en catamarán, practicar el golf en el primer campo dog friendy de la zona, el del Lauro Golf Resort, o descubrir tres de las mejores playas caninas de España: la de Torre del Mar (que tiene incluso pipican y una zona de juegos enorme), la playa para perros de Fuengirola, con duchas caninas, o la del Pinillo en Marbella, de arena y con duchas para perros.
El municipio malagueño de Antequera tiene incluso un distintivo especial, “mascotas bienvenidas”, que lucen restaurantes, bares o espacios culturales. Su famoso Torcal, uno de sus principales atractivos de los alrededores, se puede recorrer con perro (sujeto). En 2020 la ciudad inauguró el parque de la Glorieta de Rojas Pérez dedicado a perros famosos, reales o de ficción, como el japonés Hachiko, la cosmonauta Laika o Snoopy.
Caminatas por los Pirineos
En el pueblo medieval de Aínsa, en el corazón del Pirineo de Huesca, la visita turística puede comenzar en un espacio como el Eco Museo Centro de Visitantes del Castillo de Aínsa, dedicado a la flora y la fauna pirenaica. Para visitar una de sus joyas, el aviario en el que viven aves accidentadas que no pueden devolverse a su entorno natural, hay que controlar a las mascotas y asegurarse de que están tranquilas.
Cualquier otro pueblo de los Pirineos merece la pena. Es el caso de Alquézar, punto de entrada al parque natural de la Sierra y Cañones de Guara, donde los perros han de ir atados porque la presencia de ciertos animales, como los buitres, pueden asustarles. La asociación Aragonesa de Actividades Caninas CanyonCan está especializada en rutas de montaña y deportes activos con mascotas.
Otro espacio dog friendly en Pirineos es el pueblo de Cofita, cerca de Barbastro, donde las Bodegas Sers elaboran vino de Somontano. Aunque la legislación prohíbe la entrada de animales en zonas de elaboración de alimentos, la bodega ha habilitado un jardín de juegos cerrado para las mascotas mientras se hace la visita y permite que acompañen a los humanos en la sala de cata.
En el parque nacional de Ordesa y Monte Perdido, en el Pirineo oscense, todavía se tolera el acceso con mascotas caninas, aunque hay fuertes presiones para que se prohíba (como ya ocurre en la parte francesa de la cordillera, el llamado Parque Nacional de los Pirineos). Aun así, deben ir bien atados.
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Gijón, pionera en turismo perruno
Gijón (Asturias) fue una de las primeras ciudades españolas en recibir a los turistas con perro con los brazos abiertos. Muchos bares, sidrerías, cafeterías y comercios permiten la entrada a las mascotas bien educadas, al igual que espacios culturales como Laboral. La ciudad tiene más de 40 zonas dentro de los parques donde los perros pueden moverse libremente, y una playa canina abierta todo el año: la de Cervigón (El Rinconín). Los transportes públicos todavía tienen bastantes restricciones, aunque los trenes de Cercanías sí que admiten perros de todos los tamaños.
En Oviedo, en cambio, las posibilidades son más limitadas, tanto en playas como en establecimientos. Una curiosidad es el monumento a Rufo, en la céntrica calle del Doctor Casal. Este perro vagabundo, muy querido por los ovetenses, murió en 1997 y unos años más tarde se levantó esta escultura sufragada por los ciudadanos.
Sin salir de Principado hay algunas aventuras en la naturaleza que se pueden hacer con las mascotas, como el senderismo por la ruta del Cares o el descenso en canoa del Sella, en compañías que admiten perros y les facilitan chaleco flotador, o la subida a los lagos de Covadonga o a los Picos de Europa, siempre con el perro atado ya que hay mucho ganado suelto. Y en cuanto a playas caninas, en los últimos años se han habilitado bastantes, incluso en verano. En general son poco atractivas, a excepción del Playón de Bayas, en Castrillón.
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Campos para correr como un galgo
Entre las regiones del interior peninsular, la provincia de Burgos destaca por su buena acogida a los visitantes con perro. Su capital, por ejemplo tiene una buena oferta de establecimientos que acogen a huéspedes con mascotas. Podremos dar un agradable paseo por las calles del centro, los alrededores de la maravillosa catedral gótica o el monasterio de las Huelgas. Y hay zonas verdes muy atractivas por las que pasear con el perro, como el cauce del río Arlanzón, el parque del Castillo o el paseo del Espolón.
Más allá de la ciudad, Burgos tiene parajes como Clunia, una ciudad romana en la que los perros pueden pasear, atados con correa, entre los restos del foro, su basílica, templos y termas. O por pueblos como Covarrubias, Silos o Lerma. Una parada imprescindible para los amantes de la naturaleza es Poza de la Sal, donde nació el naturalista Félix Rodríguez de la Fuente. Hoy se puede uno acercar a su obra y su legado en el Espacio Medioambiental de Poza, donde se le recuerda y los perros son bienvenidos.
Uno de los lugares donde más disfrutaremos del paseo con nuestra mascota es La Metrópoli Verde, un espacio dentro del parque natural de los Montes Obarenes, al norte de la provincia. Se trata de una ciudad natural, donde no hay nada de hormigón ni ladrillos, sino un inmenso bosque con muchas rutas señalizadas como si fueran calles o barrios. Es un lugar lleno de bonitos recovecos, como el barrio de las Hayas, que cambia de colores según la época del año, y muchos caminos que se abren paso entre acebos, robles, encinas, secuoyas, pinos y castaños centenarios. No lejos de allí queda Frías, uno de los pueblos más bonitos de la comarca de Las Merindades.
Desde 2019, la localidad salmantina de Alba de Tormes, a unos 20 kilómetros de Salamanca, tiene el título de villa dog friendly, una iniciativa que ha habilitado monumentos, restaurantes y alojamientos para facilitar la visita a los turistas con mascota. Merece la pena acercarse a esta villa donde murió y fue enterrada santa Teresa de Jesús. Los restos del gran palacio Ducal, donde está la oficina de turismo, dominan la parte alta de la población. A su torre del homenaje se puede entrar con perro, y la sorpresa son los magníficos frescos renacentistas que representan la batalla de Mühlberg.
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'Perreando' en Cataluña
Barcelona es una de ciudades españolas que reciben más turistas, y muchos llegan con sus mascotas. Sin embargo, muchos de sus parques no permiten el acceso (ni atados) a los animales, y otros prohíben que anden sueltos. En compensación, hay lugares turísticos que sí los permiten, como el Poble Espanyol, la Casa Batlló o la fundación Fran Daurel. Los perros pueden viajar en metro o tranvía con correa corta y bozal, e incluso en Rodalies (Cercanías de Cataluña) pero respetando ciertas normas.
En verano podremos refrescarnos con nuestra mascota en un estupendo parque acuático para perros en la localidad de La Roca del Vallés (Perros al agua), a unos 40 minutos de Barcelona. Allí los humanos no se pueden meter dentro del agua, pero sí acompañar a sus mascotas mientras estas chapotean en los lagos artificiales o corretean por sus zonas verdes. En la provincia hay en verano ocho playas para perros, entre ellas la del Llevant, en la misma capital; la de Les Salines, en Cubelles; la de Pineda de Mar; la de la Conca, en Malgrat de Mar, o la playa de Vallcarca, en Sitges.
En Girona están algunas de las mejores playas caninas de España, con buenos hoteles y restaurantes donde los animales de compañía son bien recibidos. Para los que prefieran el interior, Girona tiene espacios bellísimos, como el paisaje volcánico de La Garrotxa, con excursiones entre bosques frondosos para acceder a la cumbre de sus volcanes apagados. Allí espera el restaurante Ca L’Enric, con una estrella Michelin, que admite perros siempre que se indique en el momento de hacer la reserva.
Los 200 kilómetros de Costa Brava que van desde Portbou hasta Blanes son de los destinos más amables para los viajeros con mascotas, con más facilidades que en otras zonas de la Península para disfrutar de todos los espacios y encontrar alojamientos. Además, destacan sus playas caninas, siete en total, entre las que está la de la Rubina, en Empuriabrava (la zona canina está en un extremo, junto al espigón, y es apta para baño de perros y humanos). Muy cerca hay otras, como la del camping Castell Mar, que incluso tiene un menú para perros; la del Rec del Molí, en L’Escana o la de Sant Jordi en Llançà.
En España hay 110 playas caninas, un porcentaje bastante pequeño. Y no todas son buenas ni reúnen las condiciones para disfrutar del baño. En ocasiones es necesario, además, llevar atado el perro en todo momento o sacar un carné específico. Cada ayuntamiento tiene sus propias normativas sobre animales y playas, así que conviene informarse antes de elegir dónde pasar las vacaciones.
Otra opción que no abunda son los parques acuáticos específicos para perros, como los que existen en Alicante (Trust Resort), en Barcelona (Perros al agua) o Castellón (Gos Aventura). En otras comunidades, como Madrid, hay piscinas más pequeñas para perros donde pasar el día y con unas normas de cumplimiento obligado.
De los 16 parques nacionales españoles, solo nueve se pueden visitar con perros (sujetos por correa): Picos de Europa (en Asturias, León y Cantabria), Teide (Tenerife), Aigüestortes i Estany de Sant Maurici (Lleida), Garajonay (La Gomera), Sierra Nevada (Granada y Almería), Cabañeros (Ciudad Real y Toledo), Monfragüe (Cáceres), Sierra de Guadarrama (Segovia y Comunidad de Madrid) y el ya mencionado de Ordesa y Monte Perdido (Huesca). Está prohibido soltar al perro porque son entornos naturales frágiles y su presencia, si se alejan de los senderos, puede asustar a los animales salvajes o alterar su ecosistema.
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L’armée de Terre tire les premiers enseignements de la guerre en Ukraine pour ses futures capacités
par Laurent Lagneau · 22 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerSi plusieurs conflits dits de « haute intensité » ont eu lieu au cours de ces quinze dernières années [que l’on songe à la guerre entre Israël et le Hezbollah, en 2006, à la dernière guerre du Haut-Karabakh en 2020, voire à la guerre du Tigré, en Éthiopie], l’invasion de l’Ukraine par la Russie marque un tournant. « Nous avons changé d’époque, d’échelle et d’enjeux », a ainsi estimé le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], dans un récent ordre du jour.
Et d’ajouter : « La guerre est là, plus proche que nous ne l’avons jamais connue. Pour nous, militaires français, cela signifie que nous devons nous y préparer. La probabilité d’un engagement majeur a considérablement augmenté et nous devons en tenir compte ».
Justement, se préparer à une telle éventualité commence par l’étude des opérations menées en Ukraine, afin d’en tirer les enseignements utiles – c’est à dire d’en faire le retour d’expérience [RETEX] – afin de nourrir les réflexions sur les capacités à développer. Tel est le rôle, pour l’armée de Terre, du Centre de doctrine et d’enseignement du commandement [CDEC], dirigé par le général Pierre-Joseph Givre.
Dans un entretien accordé à la revue Conflits, celui-ci a livré ses premières analyses de la guerre en Ukraine. En premier lieu, et c’est d’ailleurs pour cette raison que le général Burkhard parle d’un changement d’échelle et d’enjeux, le général Givre s’est dit « surpris par l’ampleur de l’engagement russe » et, surtout, par « l’ambition stratégique » de la Russie.
« Je pensais […] que si les Russes attaquaient, ils se borneraient […] à élargir les limites du Donbass sécessioniste et, peut-être, à créer une continuité territoriale avec la Crimée, voire jusqu’à la Transnistrie. En visant Kiev, le Kremlin inscrit sa guerre dans une dimension stratégique qui s’apparente à une guerre quasi-totale. […] Pour moi, ce qui constitue la surprise, c’est vraiment le caractère généralisé de l’attaque », a confié le général Givre.
Depuis, l’état-major russe a revu ses objectifs initiaux à la baisse, en raison de la résistance [et la résilience] des forces ukrainiennes. Et, désormais, il se concentre sur le Donbass et le sud de l’Ukraine. L’offensive en direction de Kiev peut être vue comme un coup de poker… À moins que sa raison d’être était d’éprouver les capacités ukrainiennes. Voire les deux…
Cela étant, pour le général Givre, l’échec des forces russes durant cette première phase de la guerre est probablement dû à leur faiblesse dans l’exécution et la conduite des opérations. « Si les choses ne se déroulent pas conformément aux prévisions, ils ne peuvent pas compter sur la subsidiarité pour réagir et relancer l’action. C’est une qualité absente de leur bagage militaire et politique », a-t-il résumé.
Quoi qu’il en soit, le CDEC a indentifié plusieurs axes capacitaires que l’armée de Terre devra sans doute renforcer afin de « contrebalancer », le cas échéant, une « puissance de type russe ». Le premier d’entre-eux avait déjà fait l’objet d’un débat il y a quelques mois : la protection des unités de mêlée contre les menaces aériennes.
Actuellement, et depuis le retrait, en 2008, des missiles ROLAND qui étaient montés sur un châssis de char AMX30 celle-ci est exclusivement assurée par des missiles sol-air à très courte portée MISTRAL [missile transportable anti-aérien léger], mis en oeuvre notamment par le 54e Régiment d’Artillerie [RA], dont la mission consiste à assurer la défense aérienne basse et très basse altitude des forces terrestres engagées sur le terrain.
S’il avait admis, lors d’une audition parlementaire, en février 2020, que les moyens en courte ou en moyenne portée [comme les CROTALE et le SAMP/T, qui relèvent exclusivement de l’armée de l’Air & de l’Espace, ndlr] permettaient « de défendre les bases aériennes et les bases à vocation nucléaire dans le cadre du contrat opérationnel en matière de dissuasion » mais pas d’accompagner une « manoeuvre mobile offensive d’un dispositif terrestre, le prédécesseur de l’actuel CEMA, le général François Lecointre, avait estimé qu’il fallait réfléchir « dans un cadre plus global de nouveaux entrants, de nouveaux mobiles dans la troisième dimension et de nouveaux moyens de menaces sur nos propres forces ».
« La question aujourd’hui est de déterminer la vraie menace dans la troisième dimension. Alors que j’étais raisonnablement couvert en très courte portée, moyenne portée et courte portée par une adaptation des procédés de la très courte portée, comment vais-je prendre en compte dans les années qui viennent la menace qui apparaît de plus en plus forte? Je pense aux technologies ‘nivelantes’ qui se retrouveront très prochainement sur les théâtres où nous sommes déployés, en particulier en Afrique. Nous lançons une réflexion sur ce thème », avait expliqué le général Lecointre, à l’époque.
Quoi qu’il en soit, la guerre en Ukraine a fait évoluer la réflexion. « L’enjeu premier me semble être la maîtrise de la basse et moyenne couche dans la troisième dimension, c’est à dire d’être capable de se défendre contre les aéronefs, drones, missiles balistiques, obus ennemis, de battre des objectifs dans la grande profondeur tactique et de contrebattre les frappes ennemis. Le tout en disposant des moyens de commandement, dans les radars, permettant de détecter et de transmettre les ordres de tir entre zéro et moins de dix secondes. Ces systèmes doivent nous permettre d’agir simultanément et non plus séquentiellement », a estimé le général Givre dans les colonnes de la revue Conflits.
Faudra-t-il revenir sur la décision, prise en 2008, de doter la seule armée de l’Air & de l’Espace de systèmes Sol-Air Moyenne Portée / Terrestre [SAMP/T], dont seulement huit unités sont en service? En tout cas, la question est posée par le commandant du CDEC.
Par ailleurs, celui-ci pense aussi qu’il est nécessaire d’augmenter la portée des canons mis en oeuvre par les unités d’artillerie [dont le CAESAr] étant donné que l’armée de Terre devra être en mesure « d’appliquer des feux dans la grande profondeur tactique ».
En outre, le général Givre a évoqué des capacités supplémentaires en matière de renseignement [drones, guerre électronique, cyber] jusqu’au niveau tactique. « Nous en aurons besoin pour intoxiquer, brouiller, neutraliser l’ennemi; pour capter et localiser l’information disponible sur les réseaux numériques », a-t-il fait valoir.
Un autre point qui a pu faire débat depuis l’invasion de l’Ukraine concerne l’utilité des chars de combat, les forces russes en ayant laissé plusieurs centaines sur le terrain [notamment des T-72, dont la conception, avec les obus stockés autour de leur tourelle, les rend vulnérables]. Pour le général Givre, ils restent « incontournables par leur puissance de feu et leur mobilité tout terrain ». À ce propos, il a également souligné que « la chenille reste un facteur clé de mobilité tactique, en zone urbaine et sur tous les terrains difficiles ». Voilà qui va rouvrir le débat avec les partisans ds blindés à roues…
Un autre élément évoqué par le général Givre est l’importance des unités d’infanterie légère, surtout si elles sont armées de missiles anti-chars performants « pour évoluer notamment dans les villes », comme cela été le cas du côté ukrainien.
Enfin, un dernier axe d’effort identifié par le CDEC coule de source : la guerre en Ukraine a mis en évidence, une fois de plus, l’importance de la logistique. Un domaine « prioritaire », pour le général Givre. « Notre défi est d’avoir les moyens de tenir initialement au moins un mois dans un engagement de très haute intensité, notamment en consommation de munitions », a-t-il dit. Ce qui passera par plus de fluidité entre les forces et leurs soutiens [et sans doute par une remise en cause des externalisations], une « remontée en puissance » de l’industrie de défense et l’augmentation des stocks de munitions.
L’armée de Terre tire les premiers enseignements de la guerre en Ukraine pour ses futures capacités
par Laurent Lagneau · 22 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerSi plusieurs conflits dits de « haute intensité » ont eu lieu au cours de ces quinze dernières années [que l’on songe à la guerre entre Israël et le Hezbollah, en 2006, à la dernière guerre du Haut-Karabakh en 2020, voire à la guerre du Tigré, en Éthiopie], l’invasion de l’Ukraine par la Russie marque un tournant. « Nous avons changé d’époque, d’échelle et d’enjeux », a ainsi estimé le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], dans un récent ordre du jour.
Et d’ajouter : « La guerre est là, plus proche que nous ne l’avons jamais connue. Pour nous, militaires français, cela signifie que nous devons nous y préparer. La probabilité d’un engagement majeur a considérablement augmenté et nous devons en tenir compte ».
Justement, se préparer à une telle éventualité commence par l’étude des opérations menées en Ukraine, afin d’en tirer les enseignements utiles – c’est à dire d’en faire le retour d’expérience [RETEX] – afin de nourrir les réflexions sur les capacités à développer. Tel est le rôle, pour l’armée de Terre, du Centre de doctrine et d’enseignement du commandement [CDEC], dirigé par le général Pierre-Joseph Givre.
Dans un entretien accordé à la revue Conflits, celui-ci a livré ses premières analyses de la guerre en Ukraine. En premier lieu, et c’est d’ailleurs pour cette raison que le général Burkhard parle d’un changement d’échelle et d’enjeux, le général Givre s’est dit « surpris par l’ampleur de l’engagement russe » et, surtout, par « l’ambition stratégique » de la Russie.
« Je pensais […] que si les Russes attaquaient, ils se borneraient […] à élargir les limites du Donbass sécessioniste et, peut-être, à créer une continuité territoriale avec la Crimée, voire jusqu’à la Transnistrie. En visant Kiev, le Kremlin inscrit sa guerre dans une dimension stratégique qui s’apparente à une guerre quasi-totale. […] Pour moi, ce qui constitue la surprise, c’est vraiment le caractère généralisé de l’attaque », a confié le général Givre.
Depuis, l’état-major russe a revu ses objectifs initiaux à la baisse, en raison de la résistance [et la résilience] des forces ukrainiennes. Et, désormais, il se concentre sur le Donbass et le sud de l’Ukraine. L’offensive en direction de Kiev peut être vue comme un coup de poker… À moins que sa raison d’être était d’éprouver les capacités ukrainiennes. Voire les deux…
Cela étant, pour le général Givre, l’échec des forces russes durant cette première phase de la guerre est probablement dû à leur faiblesse dans l’exécution et la conduite des opérations. « Si les choses ne se déroulent pas conformément aux prévisions, ils ne peuvent pas compter sur la subsidiarité pour réagir et relancer l’action. C’est une qualité absente de leur bagage militaire et politique », a-t-il résumé.
Quoi qu’il en soit, le CDEC a indentifié plusieurs axes capacitaires que l’armée de Terre devra sans doute renforcer afin de « contrebalancer », le cas échéant, une « puissance de type russe ». Le premier d’entre-eux avait déjà fait l’objet d’un débat il y a quelques mois : la protection des unités de mêlée contre les menaces aériennes.
Actuellement, et depuis le retrait, en 2008, des missiles ROLAND qui étaient montés sur un châssis de char AMX30 celle-ci est exclusivement assurée par des missiles sol-air à très courte portée MISTRAL [missile transportable anti-aérien léger], mis en oeuvre notamment par le 54e Régiment d’Artillerie [RA], dont la mission consiste à assurer la défense aérienne basse et très basse altitude des forces terrestres engagées sur le terrain.
S’il avait admis, lors d’une audition parlementaire, en février 2020, que les moyens en courte ou en moyenne portée [comme les CROTALE et le SAMP/T, qui relèvent exclusivement de l’armée de l’Air & de l’Espace, ndlr] permettaient « de défendre les bases aériennes et les bases à vocation nucléaire dans le cadre du contrat opérationnel en matière de dissuasion » mais pas d’accompagner une « manoeuvre mobile offensive d’un dispositif terrestre, le prédécesseur de l’actuel CEMA, le général François Lecointre, avait estimé qu’il fallait réfléchir « dans un cadre plus global de nouveaux entrants, de nouveaux mobiles dans la troisième dimension et de nouveaux moyens de menaces sur nos propres forces ».
« La question aujourd’hui est de déterminer la vraie menace dans la troisième dimension. Alors que j’étais raisonnablement couvert en très courte portée, moyenne portée et courte portée par une adaptation des procédés de la très courte portée, comment vais-je prendre en compte dans les années qui viennent la menace qui apparaît de plus en plus forte? Je pense aux technologies ‘nivelantes’ qui se retrouveront très prochainement sur les théâtres où nous sommes déployés, en particulier en Afrique. Nous lançons une réflexion sur ce thème », avait expliqué le général Lecointre, à l’époque.
Quoi qu’il en soit, la guerre en Ukraine a fait évoluer la réflexion. « L’enjeu premier me semble être la maîtrise de la basse et moyenne couche dans la troisième dimension, c’est à dire d’être capable de se défendre contre les aéronefs, drones, missiles balistiques, obus ennemis, de battre des objectifs dans la grande profondeur tactique et de contrebattre les frappes ennemis. Le tout en disposant des moyens de commandement, dans les radars, permettant de détecter et de transmettre les ordres de tir entre zéro et moins de dix secondes. Ces systèmes doivent nous permettre d’agir simultanément et non plus séquentiellement », a estimé le général Givre dans les colonnes de la revue Conflits.
Faudra-t-il revenir sur la décision, prise en 2008, de doter la seule armée de l’Air & de l’Espace de systèmes Sol-Air Moyenne Portée / Terrestre [SAMP/T], dont seulement huit unités sont en service? En tout cas, la question est posée par le commandant du CDEC.
Par ailleurs, celui-ci pense aussi qu’il est nécessaire d’augmenter la portée des canons mis en oeuvre par les unités d’artillerie [dont le CAESAr] étant donné que l’armée de Terre devra être en mesure « d’appliquer des feux dans la grande profondeur tactique ».
En outre, le général Givre a évoqué des capacités supplémentaires en matière de renseignement [drones, guerre électronique, cyber] jusqu’au niveau tactique. « Nous en aurons besoin pour intoxiquer, brouiller, neutraliser l’ennemi; pour capter et localiser l’information disponible sur les réseaux numériques », a-t-il fait valoir.
Un autre point qui a pu faire débat depuis l’invasion de l’Ukraine concerne l’utilité des chars de combat, les forces russes en ayant laissé plusieurs centaines sur le terrain [notamment des T-72, dont la conception, avec les obus stockés autour de leur tourelle, les rend vulnérables]. Pour le général Givre, ils restent « incontournables par leur puissance de feu et leur mobilité tout terrain ». À ce propos, il a également souligné que « la chenille reste un facteur clé de mobilité tactique, en zone urbaine et sur tous les terrains difficiles ». Voilà qui va rouvrir le débat avec les partisans ds blindés à roues…
Un autre élément évoqué par le général Givre est l’importance des unités d’infanterie légère, surtout si elles sont armées de missiles anti-chars performants « pour évoluer notamment dans les villes », comme cela été le cas du côté ukrainien.
Enfin, un dernier axe d’effort identifié par le CDEC coule de source : la guerre en Ukraine a mis en évidence, une fois de plus, l’importance de la logistique. Un domaine « prioritaire », pour le général Givre. « Notre défi est d’avoir les moyens de tenir initialement au moins un mois dans un engagement de très haute intensité, notamment en consommation de munitions », a-t-il dit. Ce qui passera par plus de fluidité entre les forces et leurs soutiens [et sans doute par une remise en cause des externalisations], une « remontée en puissance » de l’industrie de défense et l’augmentation des stocks de munitions.
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Et d’ajouter : « La guerre est là, plus proche que nous ne l’avons jamais connue. Pour nous, militaires français, cela signifie que nous devons nous y préparer. La probabilité d’un engagement majeur a considérablement augmenté et nous devons en tenir compte ».
Justement, se préparer à une telle éventualité commence par l’étude des opérations menées en Ukraine, afin d’en tirer les enseignements utiles – c’est à dire d’en faire le retour d’expérience [RETEX] – afin de nourrir les réflexions sur les capacités à développer. Tel est le rôle, pour l’armée de Terre, du Centre de doctrine et d’enseignement du commandement [CDEC], dirigé par le général Pierre-Joseph Givre.
Dans un entretien accordé à la revue Conflits, celui-ci a livré ses premières analyses de la guerre en Ukraine. En premier lieu, et c’est d’ailleurs pour cette raison que le général Burkhard parle d’un changement d’échelle et d’enjeux, le général Givre s’est dit « surpris par l’ampleur de l’engagement russe » et, surtout, par « l’ambition stratégique » de la Russie.
« Je pensais […] que si les Russes attaquaient, ils se borneraient […] à élargir les limites du Donbass sécessioniste et, peut-être, à créer une continuité territoriale avec la Crimée, voire jusqu’à la Transnistrie. En visant Kiev, le Kremlin inscrit sa guerre dans une dimension stratégique qui s’apparente à une guerre quasi-totale. […] Pour moi, ce qui constitue la surprise, c’est vraiment le caractère généralisé de l’attaque », a confié le général Givre.
Depuis, l’état-major russe a revu ses objectifs initiaux à la baisse, en raison de la résistance [et la résilience] des forces ukrainiennes. Et, désormais, il se concentre sur le Donbass et le sud de l’Ukraine. L’offensive en direction de Kiev peut être vue comme un coup de poker… À moins que sa raison d’être était d’éprouver les capacités ukrainiennes. Voire les deux…
Cela étant, pour le général Givre, l’échec des forces russes durant cette première phase de la guerre est probablement dû à leur faiblesse dans l’exécution et la conduite des opérations. « Si les choses ne se déroulent pas conformément aux prévisions, ils ne peuvent pas compter sur la subsidiarité pour réagir et relancer l’action. C’est une qualité absente de leur bagage militaire et politique », a-t-il résumé.
Quoi qu’il en soit, le CDEC a indentifié plusieurs axes capacitaires que l’armée de Terre devra sans doute renforcer afin de « contrebalancer », le cas échéant, une « puissance de type russe ». Le premier d’entre-eux avait déjà fait l’objet d’un débat il y a quelques mois : la protection des unités de mêlée contre les menaces aériennes.
Actuellement, et depuis le retrait, en 2008, des missiles ROLAND qui étaient montés sur un châssis de char AMX30 celle-ci est exclusivement assurée par des missiles sol-air à très courte portée MISTRAL [missile transportable anti-aérien léger], mis en oeuvre notamment par le 54e Régiment d’Artillerie [RA], dont la mission consiste à assurer la défense aérienne basse et très basse altitude des forces terrestres engagées sur le terrain.
S’il avait admis, lors d’une audition parlementaire, en février 2020, que les moyens en courte ou en moyenne portée [comme les CROTALE et le SAMP/T, qui relèvent exclusivement de l’armée de l’Air & de l’Espace, ndlr] permettaient « de défendre les bases aériennes et les bases à vocation nucléaire dans le cadre du contrat opérationnel en matière de dissuasion » mais pas d’accompagner une « manoeuvre mobile offensive d’un dispositif terrestre, le prédécesseur de l’actuel CEMA, le général François Lecointre, avait estimé qu’il fallait réfléchir « dans un cadre plus global de nouveaux entrants, de nouveaux mobiles dans la troisième dimension et de nouveaux moyens de menaces sur nos propres forces ».
« La question aujourd’hui est de déterminer la vraie menace dans la troisième dimension. Alors que j’étais raisonnablement couvert en très courte portée, moyenne portée et courte portée par une adaptation des procédés de la très courte portée, comment vais-je prendre en compte dans les années qui viennent la menace qui apparaît de plus en plus forte? Je pense aux technologies ‘nivelantes’ qui se retrouveront très prochainement sur les théâtres où nous sommes déployés, en particulier en Afrique. Nous lançons une réflexion sur ce thème », avait expliqué le général Lecointre, à l’époque.
Quoi qu’il en soit, la guerre en Ukraine a fait évoluer la réflexion. « L’enjeu premier me semble être la maîtrise de la basse et moyenne couche dans la troisième dimension, c’est à dire d’être capable de se défendre contre les aéronefs, drones, missiles balistiques, obus ennemis, de battre des objectifs dans la grande profondeur tactique et de contrebattre les frappes ennemis. Le tout en disposant des moyens de commandement, dans les radars, permettant de détecter et de transmettre les ordres de tir entre zéro et moins de dix secondes. Ces systèmes doivent nous permettre d’agir simultanément et non plus séquentiellement », a estimé le général Givre dans les colonnes de la revue Conflits.
Faudra-t-il revenir sur la décision, prise en 2008, de doter la seule armée de l’Air & de l’Espace de systèmes Sol-Air Moyenne Portée / Terrestre [SAMP/T], dont seulement huit unités sont en service? En tout cas, la question est posée par le commandant du CDEC.
Par ailleurs, celui-ci pense aussi qu’il est nécessaire d’augmenter la portée des canons mis en oeuvre par les unités d’artillerie [dont le CAESAr] étant donné que l’armée de Terre devra être en mesure « d’appliquer des feux dans la grande profondeur tactique ».
En outre, le général Givre a évoqué des capacités supplémentaires en matière de renseignement [drones, guerre électronique, cyber] jusqu’au niveau tactique. « Nous en aurons besoin pour intoxiquer, brouiller, neutraliser l’ennemi; pour capter et localiser l’information disponible sur les réseaux numériques », a-t-il fait valoir.
Un autre point qui a pu faire débat depuis l’invasion de l’Ukraine concerne l’utilité des chars de combat, les forces russes en ayant laissé plusieurs centaines sur le terrain [notamment des T-72, dont la conception, avec les obus stockés autour de leur tourelle, les rend vulnérables]. Pour le général Givre, ils restent « incontournables par leur puissance de feu et leur mobilité tout terrain ». À ce propos, il a également souligné que « la chenille reste un facteur clé de mobilité tactique, en zone urbaine et sur tous les terrains difficiles ». Voilà qui va rouvrir le débat avec les partisans ds blindés à roues…
Un autre élément évoqué par le général Givre est l’importance des unités d’infanterie légère, surtout si elles sont armées de missiles anti-chars performants « pour évoluer notamment dans les villes », comme cela été le cas du côté ukrainien.
Enfin, un dernier axe d’effort identifié par le CDEC coule de source : la guerre en Ukraine a mis en évidence, une fois de plus, l’importance de la logistique. Un domaine « prioritaire », pour le général Givre. « Notre défi est d’avoir les moyens de tenir initialement au moins un mois dans un engagement de très haute intensité, notamment en consommation de munitions », a-t-il dit. Ce qui passera par plus de fluidité entre les forces et leurs soutiens [et sans doute par une remise en cause des externalisations], une « remontée en puissance » de l’industrie de défense et l’augmentation des stocks de munitions.
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Et d’ajouter : « La guerre est là, plus proche que nous ne l’avons jamais connue. Pour nous, militaires français, cela signifie que nous devons nous y préparer. La probabilité d’un engagement majeur a considérablement augmenté et nous devons en tenir compte ».
Justement, se préparer à une telle éventualité commence par l’étude des opérations menées en Ukraine, afin d’en tirer les enseignements utiles – c’est à dire d’en faire le retour d’expérience [RETEX] – afin de nourrir les réflexions sur les capacités à développer. Tel est le rôle, pour l’armée de Terre, du Centre de doctrine et d’enseignement du commandement [CDEC], dirigé par le général Pierre-Joseph Givre.
Dans un entretien accordé à la revue Conflits, celui-ci a livré ses premières analyses de la guerre en Ukraine. En premier lieu, et c’est d’ailleurs pour cette raison que le général Burkhard parle d’un changement d’échelle et d’enjeux, le général Givre s’est dit « surpris par l’ampleur de l’engagement russe » et, surtout, par « l’ambition stratégique » de la Russie.
à la revue Conflits« Je pensais […] que si les Russes attaquaient, ils se borneraient […] à élargir les limites du Donbass sécessioniste et, peut-être, à créer une continuité territoriale avec la Crimée, voire jusqu’à la Transnistrie. En visant Kiev, le Kremlin inscrit sa guerre dans une dimension stratégique qui s’apparente à une guerre quasi-totale. […] Pour moi, ce qui constitue la surprise, c’est vraiment le caractère généralisé de l’attaque », a confié le général Givre.
Depuis, l’état-major russe a revu ses objectifs initiaux à la baisse, en raison de la résistance [et la résilience] des forces ukrainiennes. Et, désormais, il se concentre sur le Donbass et le sud de l’Ukraine. L’offensive en direction de Kiev peut être vue comme un coup de poker… À moins que sa raison d’être était d’éprouver les capacités ukrainiennes. Voire les deux…
Cela étant, pour le général Givre, l’échec des forces russes durant cette première phase de la guerre est probablement dû à leur faiblesse dans l’exécution et la conduite des opérations. « Si les choses ne se déroulent pas conformément aux prévisions, ils ne peuvent pas compter sur la subsidiarité pour réagir et relancer l’action. C’est une qualité absente de leur bagage militaire et politique », a-t-il résumé.
Quoi qu’il en soit, le CDEC a indentifié plusieurs axes capacitaires que l’armée de Terre devra sans doute renforcer afin de « contrebalancer », le cas échéant, une « puissance de type russe ». Le premier d’entre-eux avait déjà fait l’objet d’un débat il y a quelques mois : la protection des unités de mêlée contre les menaces aériennes.
Actuellement, et depuis le retrait, en 2008, des missiles ROLAND qui étaient montés sur un châssis de char AMX30 celle-ci est exclusivement assurée par des missiles sol-air à très courte portée MISTRAL [missile transportable anti-aérien léger], mis en oeuvre notamment par le 54e Régiment d’Artillerie [RA], dont la mission consiste à assurer la défense aérienne basse et très basse altitude des forces terrestres engagées sur le terrain.
S’il avait admis, lors d’une audition parlementaire, en février 2020, que les moyens en courte ou en moyenne portée [comme les CROTALE et le SAMP/T, qui relèvent exclusivement de l’armée de l’Air & de l’Espace, ndlr] permettaient « de défendre les bases aériennes et les bases à vocation nucléaire dans le cadre du contrat opérationnel en matière de dissuasion » mais pas d’accompagner une « manoeuvre mobile offensive d’un dispositif terrestre, le prédécesseur de l’actuel CEMA, le général François Lecointre, avait estimé qu’il fallait réfléchir « dans un cadre plus global de nouveaux entrants, de nouveaux mobiles dans la troisième dimension et de nouveaux moyens de menaces sur nos propres forces ».
« La question aujourd’hui est de déterminer la vraie menace dans la troisième dimension. Alors que j’étais raisonnablement couvert en très courte portée, moyenne portée et courte portée par une adaptation des procédés de la très courte portée, comment vais-je prendre en compte dans les années qui viennent la menace qui apparaît de plus en plus forte? Je pense aux technologies ‘nivelantes’ qui se retrouveront très prochainement sur les théâtres où nous sommes déployés, en particulier en Afrique. Nous lançons une réflexion sur ce thème », avait expliqué le général Lecointre, à l’époque.
Quoi qu’il en soit, la guerre en Ukraine a fait évoluer la réflexion. « L’enjeu premier me semble être la maîtrise de la basse et moyenne couche dans la troisième dimension, c’est à dire d’être capable de se défendre contre les aéronefs, drones, missiles balistiques, obus ennemis, de battre des objectifs dans la grande profondeur tactique et de contrebattre les frappes ennemis. Le tout en disposant des moyens de commandement, dans les radars, permettant de détecter et de transmettre les ordres de tir entre zéro et moins de dix secondes. Ces systèmes doivent nous permettre d’agir simultanément et non plus séquentiellement », a estimé le général Givre dans les colonnes de la revue Conflits.
Faudra-t-il revenir sur la décision, prise en 2008, de doter la seule armée de l’Air & de l’Espace de systèmes Sol-Air Moyenne Portée / Terrestre [SAMP/T], dont seulement huit unités sont en service? En tout cas, la question est posée par le commandant du CDEC.
Par ailleurs, celui-ci pense aussi qu’il est nécessaire d’augmenter la portée des canons mis en oeuvre par les unités d’artillerie [dont le CAESAr] étant donné que l’armée de Terre devra être en mesure « d’appliquer des feux dans la grande profondeur tactique ».
En outre, le général Givre a évoqué des capacités supplémentaires en matière de renseignement [drones, guerre électronique, cyber] jusqu’au niveau tactique. « Nous en aurons besoin pour intoxiquer, brouiller, neutraliser l’ennemi; pour capter et localiser l’information disponible sur les réseaux numériques », a-t-il fait valoir.
Un autre point qui a pu faire débat depuis l’invasion de l’Ukraine concerne l’utilité des chars de combat, les forces russes en ayant laissé plusieurs centaines sur le terrain [notamment des T-72, dont la conception, avec les obus stockés autour de leur tourelle, les rend vulnérables]. Pour le général Givre, ils restent « incontournables par leur puissance de feu et leur mobilité tout terrain ». À ce propos, il a également souligné que « la chenille reste un facteur clé de mobilité tactique, en zone urbaine et sur tous les terrains difficiles ». Voilà qui va rouvrir le débat avec les partisans ds blindés à roues…
Un autre élément évoqué par le général Givre est l’importance des unités d’infanterie légère, surtout si elles sont armées de missiles anti-chars performants « pour évoluer notamment dans les villes », comme cela été le cas du côté ukrainien.
Enfin, un dernier axe d’effort identifié par le CDEC coule de source : la guerre en Ukraine a mis en évidence, une fois de plus, l’importance de la logistique. Un domaine « prioritaire », pour le général Givre. « Notre défi est d’avoir les moyens de tenir initialement au moins un mois dans un engagement de très haute intensité, notamment en consommation de munitions », a-t-il dit. Ce qui passera par plus de fluidité entre les forces et leurs soutiens [et sans doute par une remise en cause des externalisations], une « remontée en puissance » de l’industrie de défense et l’augmentation des stocks de munitions.
France24 - Monde
Gambie : le gouvernement prêt à faire juger l'ex-dictateur Jammeh
Publié le : 25/05/2022 - 23:39
Fatimata WANE
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Yahya Jammeh bientôt devant la justice de son pays ? Le gouvernement gambien s'est dit prêt à faire juger, en Gambie même, l'ancien dictateur Yahya Jammeh et des dizaines de personnes accusées d'une multitude de crimes pendant les vingt ans de son règne. Cette nouvelle est un soulagement pour les victimes qui attendent cependant de voir la mise en place de la justice transitionnelle promis par le gouvernement d'Adama Barrow. Les précisions de Sarah Sakho, correspondante de France 24.
Réunie en assemblée générale au Ghana, la Banque africaine de développement a débloqué, lundi 23 mai, une aide globale de 1,5 milliard de dollars pour prévenir une crise alimentaire sur le continent africain du fait de la guerre en Ukraine. Meriem Amellal, envoyée spéciale de France 24, fait le point.
Le retour des réfugiés nigérians dans leur pays pose diverses questions. Les autorités locales du nord-est du Nigeria encouragent leurs ressortissants à revenir sur leurs terres, malgré la menace toujours présente du groupe terroriste Boko Haram dans la zone. Le Niger, le Nigeria et le HCR sont en phase de finalisation d’un accord pour organiser ce retour mais déjà, plusieurs milliers de Nigérians passent la frontière. Le reportage de Harold Girard.
En Tunisie, la puissante centrale syndicale Union générale tunisienne du travail (UGTT) a refusé, lundi 23 mai, d'adhérer au dialogue national proposé par le président Kaïs Saïed dans le but de fonder une "nouvelle République" après s'être arrogé les pleins pouvoirs en juillet 2021. Il s'agit tournant politique important pour la Centrale qui, jusqu'à présent, avait maintenu une relation politique avec la Présidence contrairement à une grande majorité des partis politiques, opposée à Kaïs Saïed. La centrale reproche le manque de consultation dans un dialogue dont les résultats seraient déjà connus d'avance. Lilia Blaise, correspondante de France 24, analyse cette décision de l'UGTT.
Baaba Maal sera en concert le 28 mai au Zénith de Paris pour les 37 ans de son orchestre "Dande Leñol" (la voix du peuple). Il est l’invité du journal de l'Afrique. À 68 ans, le chanteur sénégalais à la voix iconique parle de son engagement et de ses rêves en musique.
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ANALYSE
La présidentielle en Gambie, un espoir de justice pour les victimes de Yahya Jammeh
La chronique de l’éco
Corne de l'Afrique : l'inflation et à une vague de sécheresse provoquent un risque de famine
Nigeria : une attaque jihadiste fait au moins 30 morts dans l'État de Borno
France24 - Monde
En plein krach high-tech, les voitures volantes peinent à décoller
Publié le : 20/05/2022 - 19:12
Guillaume GRALLET
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De Jules Vernes à "Retour vers le futur", en passant par "Le Château Ambulant", le film d'animation du cinéaste japonais Hayao Miyazaki, les engins volants font partie de notre imaginaire. De plus en plus de modèles sont capables de s'envoler. Il reste cependant plusieurs problèmes à résoudre pour que le grand public puisse s'en emparer au quotidien.
"On nous avait promis des voitures volantes, nous avons eu des messages de 140 caractères", s'amusait en 2013 l'entrepreneur Peter Thiel pour se moquer de perspectives longtemps évoquées, mais qui tardaient à se réaliser, de voir se multiplier des véhicules au dessus de nos têtes. Aujourd'hui, les modèles se multiplient dans le monde, de la Slovaquie aux États-Unis en passant par la Chine. Un aéroport, permettant à ses véhicules de se recharger comme de décoller, s'apprête à ouvrir dans la ville britannique de Coventry.
Mais voilà, décoller n'est pas tout. Il va falloir, si ces véhicules deviennent grand public, inventer un "code de la route" dans les airs, tout comme mettre au point des modèles de gestion du trafic particulièrement sûrs. Si les derniers modèles de voitures volantes sont beaucoup moins bruyants que les hélicoptères, ils doivent toutefois gagner en stabilité, mais aussi consommer moins d'énergie. En ce sens, le prototype d'avion à hydrogène Blériot, sur lequel travaille la start-up française Beyond Aero, mérite l'attention. S'il a encore tout à prouver, son nom, un hommage à l'ingénieur qui a réussi le premier à survoler la Manche, rappelle les heures risquées, mais enthousiasmantes des débuts de l'aviation.
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Le Mirage 2000D vole de nouveau avec le Mirage F1 au Maroc
par Laurent Lagneau · 21 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDepuis décembre 2012 [soit quelques semaines avant le début de l’opération Serval, au Mali], l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] n’a plus participé à des exercices aériens au Maroc. À l’époque, des Rafale de l’Escadron de chasse 1/7 Provence et du Régiment de chasse 2/30 Normandie Niemen ainsi que quatre Mirage 2000D avaient été déployés sur la base de Guelmim [sud] pour une campagne de tir ayant duré une dizaine de jours.
En outre, en 2014, les derniers Mirage F1 de l’AAE furent définitivement retirés du service… Ce qui fait que, depuis, les Rafale et autres Mirage 2000 n’ont plus l’occasion de côtoyer ce type d’appareil… Sauf à revenir au Maroc, les Forces royales « Air » ayant conservé leur vingtaines d’exemplaires… Et c’est d’ailleurs le cas.
En effet, le 16 mai, et pour la première fois depuis dix ans, l’AAE a envoyé trois Mirage 2000D de la 3e Escadre de chasse ainsi qu’un détachement de 80 aviateurs [pilotes, navigateurs officiers systèmes d’armes, mécaniciens, secrétaires, commandos, technicien informatiques ou encore opérateurs renseignement] sur la base aérienne de Sidi Slimane, située dans le nord du royaume chérifien, pour prendre part à l’exercice « Échange Air Maroc 2022 ».
« Le détachement français s’emploie à renouer les liens de coopération aéronautique militaire entre l’armée de l’Air et de l’Espace et les Forces Royales Air. Les pilotes ont ainsi pu retrouver les connaissances nécessaires à un déploiement opérationnel au nord du Maroc », explique l’AAE. Et plus encore : ils ont également l’occasion de voler avec les Mirage F1 marocains, ce qui ne s’était plus vu depuis… 2003.
Cet exercice « nous permet de voler avec l’avion mythique qu’est le Mirage F1 en développant notre interopérabilité. Les jeunes de l’escadre peuvent ainsi avoir une première approche du milieu africain désertique. En plus, c’est génial de pouvoir voler avec le Mirage F1 que les marocains nous ont fait voir de près. Je suis bluffé par le système qui a été modernisé à l’intérieur », a commenté le commandant Nicolas, le directeur de l’exercice « Échange Air Maroc » côté français.
Effectivement, les Mirage F1 marocains ont été portés au standard « ASTRAC » entre 2006 et 2011. Cette opération a consisté à leur intégrer une avionique modernisée, un radar RDY-3 [dérivé du RDY du Mirage 2000-5]n une centrale inertielle de navigation Sigma 95 et nouvelle architecture numérique. En outre, elle a permis à ces appareils d’emporter une nacelle de désignation Damoclès, des kits AASM [Armement Air-Sol Modulaire] et des missiles anti-navire AM-39 Exocet.
L’exercice « Échange Air Maroc » est assez intense, avec « deux vagues de départs par jour ». Et les Forces Royales Air en profitent pour faire passer à leurs pilotes les qualifications de chef de patrouille.
Reste maintenant à voir si de telles manoeuvres vont se perenniser par la suite… En tout cas, la coopération franco-marocaine en matière de défense tend à s’intensifier ces derniers temps. Ainsi, en mars dernier, la 4e Brigade d’aérocombat de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] a participé à l’exercice Chergui 2022, organisé dans la province d’Errachidia, située le long de la frontière avec l’Algérie. Celui-ci, expliquèrent les Forces armées royales marocaines [FAR] à l’époque, devait permettre de « consolider les capacités de planification et le développement de l’interopérabilité technique et opérationnelle » avec les forces françaises.
Le Mirage 2000D vole de nouveau avec le Mirage F1 au Maroc
par Laurent Lagneau · 21 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerDepuis décembre 2012 [soit quelques semaines avant le début de l’opération Serval, au Mali], l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] n’a plus participé à des exercices aériens au Maroc. À l’époque, des Rafale de l’Escadron de chasse 1/7 Provence et du Régiment de chasse 2/30 Normandie Niemen ainsi que quatre Mirage 2000D avaient été déployés sur la base de Guelmim [sud] pour une campagne de tir ayant duré une dizaine de jours.
En outre, en 2014, les derniers Mirage F1 de l’AAE furent définitivement retirés du service… Ce qui fait que, depuis, les Rafale et autres Mirage 2000 n’ont plus l’occasion de côtoyer ce type d’appareil… Sauf à revenir au Maroc, les Forces royales « Air » ayant conservé leur vingtaines d’exemplaires… Et c’est d’ailleurs le cas.
En effet, le 16 mai, et pour la première fois depuis dix ans, l’AAE a envoyé trois Mirage 2000D de la 3e Escadre de chasse ainsi qu’un détachement de 80 aviateurs [pilotes, navigateurs officiers systèmes d’armes, mécaniciens, secrétaires, commandos, technicien informatiques ou encore opérateurs renseignement] sur la base aérienne de Sidi Slimane, située dans le nord du royaume chérifien, pour prendre part à l’exercice « Échange Air Maroc 2022 ».
« Le détachement français s’emploie à renouer les liens de coopération aéronautique militaire entre l’armée de l’Air et de l’Espace et les Forces Royales Air. Les pilotes ont ainsi pu retrouver les connaissances nécessaires à un déploiement opérationnel au nord du Maroc », explique l’AAE. Et plus encore : ils ont également l’occasion de voler avec les Mirage F1 marocains, ce qui ne s’était plus vu depuis… 2003.
Cet exercice « nous permet de voler avec l’avion mythique qu’est le Mirage F1 en développant notre interopérabilité. Les jeunes de l’escadre peuvent ainsi avoir une première approche du milieu africain désertique. En plus, c’est génial de pouvoir voler avec le Mirage F1 que les marocains nous ont fait voir de près. Je suis bluffé par le système qui a été modernisé à l’intérieur », a commenté le commandant Nicolas, le directeur de l’exercice « Échange Air Maroc » côté français.
Effectivement, les Mirage F1 marocains ont été portés au standard « ASTRAC » entre 2006 et 2011. Cette opération a consisté à leur intégrer une avionique modernisée, un radar RDY-3 [dérivé du RDY du Mirage 2000-5]n une centrale inertielle de navigation Sigma 95 et nouvelle architecture numérique. En outre, elle a permis à ces appareils d’emporter une nacelle de désignation Damoclès, des kits AASM [Armement Air-Sol Modulaire] et des missiles anti-navire AM-39 Exocet.
L’exercice « Échange Air Maroc » est assez intense, avec « deux vagues de départs par jour ». Et les Forces Royales Air en profitent pour faire passer à leurs pilotes les qualifications de chef de patrouille.
Reste maintenant à voir si de telles manoeuvres vont se perenniser par la suite… En tout cas, la coopération franco-marocaine en matière de défense tend à s’intensifier ces derniers temps. Ainsi, en mars dernier, la 4e Brigade d’aérocombat de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] a participé à l’exercice Chergui 2022, organisé dans la province d’Errachidia, située le long de la frontière avec l’Algérie. Celui-ci, expliquèrent les Forces armées royales marocaines [FAR] à l’époque, devait permettre de « consolider les capacités de planification et le développement de l’interopérabilité technique et opérationnelle » avec les forces françaises.
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En outre, en 2014, les derniers Mirage F1 de l’AAE furent définitivement retirés du service… Ce qui fait que, depuis, les Rafale et autres Mirage 2000 n’ont plus l’occasion de côtoyer ce type d’appareil… Sauf à revenir au Maroc, les Forces royales « Air » ayant conservé leur vingtaines d’exemplaires… Et c’est d’ailleurs le cas.
En effet, le 16 mai, et pour la première fois depuis dix ans, l’AAE a envoyé trois Mirage 2000D de la 3e Escadre de chasse ainsi qu’un détachement de 80 aviateurs [pilotes, navigateurs officiers systèmes d’armes, mécaniciens, secrétaires, commandos, technicien informatiques ou encore opérateurs renseignement] sur la base aérienne de Sidi Slimane, située dans le nord du royaume chérifien, pour prendre part à l’exercice « Échange Air Maroc 2022 ».
« Le détachement français s’emploie à renouer les liens de coopération aéronautique militaire entre l’armée de l’Air et de l’Espace et les Forces Royales Air. Les pilotes ont ainsi pu retrouver les connaissances nécessaires à un déploiement opérationnel au nord du Maroc », explique l’AAE. Et plus encore : ils ont également l’occasion de voler avec les Mirage F1 marocains, ce qui ne s’était plus vu depuis… 2003.
Cet exercice « nous permet de voler avec l’avion mythique qu’est le Mirage F1 en développant notre interopérabilité. Les jeunes de l’escadre peuvent ainsi avoir une première approche du milieu africain désertique. En plus, c’est génial de pouvoir voler avec le Mirage F1 que les marocains nous ont fait voir de près. Je suis bluffé par le système qui a été modernisé à l’intérieur », a commenté le commandant Nicolas, le directeur de l’exercice « Échange Air Maroc » côté français.
Effectivement, les Mirage F1 marocains ont été portés au standard « ASTRAC » entre 2006 et 2011. Cette opération a consisté à leur intégrer une avionique modernisée, un radar RDY-3 [dérivé du RDY du Mirage 2000-5]n une centrale inertielle de navigation Sigma 95 et nouvelle architecture numérique. En outre, elle a permis à ces appareils d’emporter une nacelle de désignation Damoclès, des kits AASM [Armement Air-Sol Modulaire] et des missiles anti-navire AM-39 Exocet.
L’exercice « Échange Air Maroc » est assez intense, avec « deux vagues de départs par jour ». Et les Forces Royales Air en profitent pour faire passer à leurs pilotes les qualifications de chef de patrouille.
Reste maintenant à voir si de telles manoeuvres vont se perenniser par la suite… En tout cas, la coopération franco-marocaine en matière de défense tend à s’intensifier ces derniers temps. Ainsi, en mars dernier, la 4e Brigade d’aérocombat de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] a participé à l’exercice Chergui 2022, organisé dans la province d’Errachidia, située le long de la frontière avec l’Algérie. Celui-ci, expliquèrent les Forces armées royales marocaines [FAR] à l’époque, devait permettre de « consolider les capacités de planification et le développement de l’interopérabilité technique et opérationnelle » avec les forces françaises.
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En outre, en 2014, les derniers Mirage F1 de l’AAE furent définitivement retirés du service… Ce qui fait que, depuis, les Rafale et autres Mirage 2000 n’ont plus l’occasion de côtoyer ce type d’appareil… Sauf à revenir au Maroc, les Forces royales « Air » ayant conservé leur vingtaines d’exemplaires… Et c’est d’ailleurs le cas.
En effet, le 16 mai, et pour la première fois depuis dix ans, l’AAE a envoyé trois Mirage 2000D de la 3e Escadre de chasse ainsi qu’un détachement de 80 aviateurs [pilotes, navigateurs officiers systèmes d’armes, mécaniciens, secrétaires, commandos, technicien informatiques ou encore opérateurs renseignement] sur la base aérienne de Sidi Slimane, située dans le nord du royaume chérifien, pour prendre part à l’exercice « Échange Air Maroc 2022 ».
« Le détachement français s’emploie à renouer les liens de coopération aéronautique militaire entre l’armée de l’Air et de l’Espace et les Forces Royales Air. Les pilotes ont ainsi pu retrouver les connaissances nécessaires à un déploiement opérationnel au nord du Maroc », explique l’AAE. Et plus encore : ils ont également l’occasion de voler avec les Mirage F1 marocains, ce qui ne s’était plus vu depuis… 2003.
Cet exercice « nous permet de voler avec l’avion mythique qu’est le Mirage F1 en développant notre interopérabilité. Les jeunes de l’escadre peuvent ainsi avoir une première approche du milieu africain désertique. En plus, c’est génial de pouvoir voler avec le Mirage F1 que les marocains nous ont fait voir de près. Je suis bluffé par le système qui a été modernisé à l’intérieur », a commenté le commandant Nicolas, le directeur de l’exercice « Échange Air Maroc » côté français.
Effectivement, les Mirage F1 marocains ont été portés au standard « ASTRAC » entre 2006 et 2011. Cette opération a consisté à leur intégrer une avionique modernisée, un radar RDY-3 [dérivé du RDY du Mirage 2000-5]n une centrale inertielle de navigation Sigma 95 et nouvelle architecture numérique. En outre, elle a permis à ces appareils d’emporter une nacelle de désignation Damoclès, des kits AASM [Armement Air-Sol Modulaire] et des missiles anti-navire AM-39 Exocet.
L’exercice « Échange Air Maroc » est assez intense, avec « deux vagues de départs par jour ». Et les Forces Royales Air en profitent pour faire passer à leurs pilotes les qualifications de chef de patrouille.
Reste maintenant à voir si de telles manoeuvres vont se perenniser par la suite… En tout cas, la coopération franco-marocaine en matière de défense tend à s’intensifier ces derniers temps. Ainsi, en mars dernier, la 4e Brigade d’aérocombat de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] a participé à l’exercice Chergui 2022, organisé dans la province d’Errachidia, située le long de la frontière avec l’Algérie. Celui-ci, expliquèrent les Forces armées royales marocaines [FAR] à l’époque, devait permettre de « consolider les capacités de planification et le développement de l’interopérabilité technique et opérationnelle » avec les forces françaises.
France24 - Monde
Ukraine : de Moscou, Pékin ou Téhéran, les 1001 facettes de la guerre de l’information
Publié le : 19/05/2022 - 18:03
Sébastian SEIBT
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L’étendue des efforts des groupes prorusses pour répandre la désinformation autour de la guerre en Ukraine est dévoilée dans un rapport de la société de cybersécurité Mandiant, consulté par France 24. Mais le conflit a aussi été récupéré par des cyberagents chinois et iraniens.
Un faux Zelensky qui apparaît en vidéo pour affirmer que l’Ukraine se rend, des rumeurs propagées laissant entendre que des Polonais prélèvent des organes sur des réfugiés ukrainiens pour les revendre, ou encore un journaliste russe inventé de toutes pièces qui affirme sur Twitter qu’Israël a toujours soutenu l’Ukraine pour nuire à la Russie.
L’ampleur et la diversité des campagnes de désinformation et d’influence en ligne autour de la guerre en Ukraine est illustrée dans un rapport de Mandiant – l’une des principales entreprises américaines de cybersécurité – que France 24 a pu consulter jeudi 19 mai. Si les efforts de hackers pro-Kiev ont déjà été largement commentés, les observateurs commencent tout juste à avoir une idée de l'étendue des opérations menées par le camp pro-Moscou.
Faux suicides et trafic d’organes bidon
Depuis le début de la guerre et la célèbre fausse vidéo de Volodymyr Zelensky en train d'annoncer la capitulation de l'Ukraine, les opérations de désinformation se sont multipliées.
À cet égard, le rapport de Mandiant permet de lever le voile sur une série de campagnes russes en ligne qui n’avaient pas jusqu’à présent été repérées ou attribuées. C’est notamment le cas de "Secondary Infektion", une vaste opération russe de manipulation de l’information, certes connue depuis 2014, mais qui a multiplié les initiatives anti-ukrainiennes depuis le début de la guerre.
Ainsi, en mars, ces pros de la désinformation ont "fait circuler la rumeur sur Internet que [le président ukrainien] Volodymyr Zelensky s’était suicidé dans un bunker, accablé par les nombreuses défaites militaires ukrainiennes", écrivent les experts de Mandiant. Toute ressemblance avec le sort d’un certain dirigeant nazi du IIIe Reich à la fin de la Seconde Guerre mondiale n’est probablement pas fortuite. La propagande russe ayant depuis le début du conflit tenté de dépeindre le président ukrainien comme un Adolf Hitler moderne…
"Secondary Infektion" est aussi responsable d’une autre "fake news" ayant largement circulé sur les réseaux sociaux en avril selon laquelle le régiment Azov chercherait à "se venger" de Volodymyr Zelensky – probablement en l'éliminant –, accusé de les avoir abandonnés à Marioupol. Une manière de saper l'autorité du président ukrainien sur l'un de ses plus célèbres bataillons.
Le rapport de Mandiant dévoile aussi à quel point les alliés de la Russie ont participé à cet effort de guerre de l’information. Ainsi, les Biélorusses de Ghostwriter ont fabriqué de toutes pièces des documents administratifs propagés sur Internet pour nourrir une théorie du complot selon laquelle "un gang de criminels polonais – ayant des liens avec 'des responsables haut placés dans l’appareil d’État' – prélèverait des organes sur des réfugiés ukrainiens pour les vendre à une riche clientèle européenne", écrivent les auteurs du rapport.
Ces quelques exemples illustrent les deux principaux axes d’attaque de ces cyberagents : semer la confusion dans les rangs de l’ennemi (en faisant croire que Zelensky est mort, par exemple) et affaiblir les relations que l’Ukraine peut avoir avec ses voisins européens.
Ghostwriter n’en est d’ailleurs pas à sa première opération du genre. Ces apôtres de la discorde en ligne ont toujours été des spécialistes pour tenter de semer la zizanie au sein des pays occidentaux. "Jusqu’en 2020, cette opération visait surtout à affaiblir le soutien à l’Otan des populations en Lettonie, Lituanie et Pologne", écrivait Mandiant dans un rapport publié en 2021.
Le retour de "l’usine à trolls" russe
Ils ont simplement adapté leur modus operandi à la nouvelle réalité de la guerre. Et c’est d’ailleurs une constatation plus générale faite par les experts de Mandiant. "Chaque groupe prorusse met son savoir-faire spécifique développé au fil des ans à profit dans cette guerre de l’information", souligne Alden Wahlstrom, analyste chez Mandiant et coauteur de leur rapport.
Ainsi, le groupe APT28, qui avait été accusé de s’être introduit en 2016 dans les serveurs du Parti démocrate américain avant l’élection présidentielle, est soupçonné de chercher à mettre la main sur des informations pouvant nuire à l’Ukraine.
Ce conflit semble même marquer le grand retour de l’Internet Research Agency (IRA), la célèbre "usine à trolls" de Saint-Pétersbourg qui était devenue synonyme de "fake news" à l’époque de la présidentielle américaine de 2016. "Un nouveau groupe Telegram – baptisé 'Cyber Front Z' – a été créé au début de la guerre en Ukraine dans le but d’organiser la propagation des contenus prorusses. Les médias ukrainiens affirment qu’il est géré par l’IRA, et même si nous n’avons pas pu le confirmer indépendamment, l’activité observée dans ce salon de discussion correspond aux pratiques de l’IRA", explique Alden Wahlstrom.
Les cyberpropagandistes et autres hackers russes ainsi que leurs alliés directs en Biélorussie ne sont pas les seuls à être obnubilés par la guerre en Ukraine. Des groupes d’autres pays "amis" de Moscou – surtout la Chine et l’Iran – ont aussi sauté sur cette occasion, mais pas forcément pour relayer la propagande "made in Russia". "Ils agissent par opportunisme et développent des récits propres à servir leurs intérêts nationaux", résume Alice Revelli, analyste chez Mandiant et coauteure de l’étude.
Opportunisme à Pékin et Téhéran
Dragonbridge, un groupe chinois qui dirige une armée de milliers de faux comptes sur les réseaux sociaux, est devenu l’un des principaux promoteurs sur Internet de la thèse farfelue selon laquelle les États-Unis développent en secret des armes biologiques dans des laboratoires situés en Ukraine.
Toujours prompt à dépeindre les États-Unis en grand méchant de l’ordre international, ce même groupe propage des messages suggérant que Washington à "attisé les braises du conflit dans l’espoir qu’une guerre leur permettrait de vendre davantage d’armes à l’Ukraine", notent les auteurs du rapport de Mandiant.
Des groupes iraniens profitent aussi de ce conflit pour développer des récits anti-américains… mais pas seulement. C’est une occasion pour eux de louer la politique nucléaire de Téhéran car ils assurent que "si l’Ukraine n’avait pas abandonné son arsenal nucléaire, le pays n’aurait pas été attaqué", rapportent les analystes de Mandiant.
Des hackers pro-Téhéran ont même créé un compte de faux journaliste russe sur Twitter, appelé Fyodor Lukyanov, afin de lui faire écrire qu’Israël est un important soutien de l’Ukraine. Cette campagne d’influence, baptisée "Roaming Mayfly" par Mandiant, "vise délibérément l’opinion publique russe afin d’essayer de créer des tensions entre la Russie et Israël", notent les experts de Mandiant.
Il est difficile de savoir si ces opérations ont été efficaces. Après tout, le moral de l’armée ukrainienne semble être plutôt élevé, et les Occidentaux apparaissent unis dans leur soutien à Kiev.
Mais, au minimum, "ces campagnes ont créé un chaos informationnel qui rend plus difficile de distinguer le vrai du faux, et c’est déjà un accomplissement", assure Alden Wahlstrom. Et puis c’est aussi un gigantesque terrain d’expérimentation des méthodes de désinformation en temps de guerre. "Tous ces groupes regardent ce que font les uns et les autres durant ce conflit, afin d’en retenir quelque chose pour le futur", estime l’analyste de Mandiant. En espérant être plus efficaces lors du prochain conflit.
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Guerra Rusia-Ucrania
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‘Por favor, Dios, déjalo vivir’: las fuerzas rusas azotan el este de Ucrania
Severodonetsk, una ciudad minera e industrial que se encuentra en el corazón de la región del Donbás en Ucrania oriental, está en la mira de Moscú.
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Por Carlotta Gall
Photographs by Finbarr O’Reilly
SEVERODONETSK, Ucrania— Una mujer se bajó de la ambulancia llorando y con las manos llenas de sangre. Los médicos de la policía la llevaron al interior de su puesto de primeros auxilios mientras la mujer pedía ayuda para su esposo, quien yacía en la ambulancia.
“Por favor, Dios, déjalo vivir”, suplicó la mujer, Olha. “Ni te imaginas la persona que es. Tiene un corazón de oro”.
Pero los camilleros ya habían dejado de atenderlo. El esposo de Olha, Serhii, murió al mediodía del martes 24 de mayo. Es otra víctima del incesante bombardeo de artillería y disparos que, durante tres meses, las fuerzas rusas han lanzado sobre esta ciudad ubicada en el frente de guerra.
Severodonetsk, una ciudad minera e industrial, se encuentra en el corazón de la región del Donbás en Ucrania oriental, lo que la coloca directamente en la mira de Moscú. Las fuerzas rusas, repelidas en la capital, Kiev, han volcado toda la fuerza de su estrategia hacia el este. El objetivo es apoderarse de una gran parte del territorio que está cerca de la frontera rusa, aunque eso ha tenido cierto costo para ellos.
Severodonetsk también tiene una gran importancia estratégica para los ucranianos, quienes han pasado semanas defendiéndola de manera feroz. A principios de este mes, las fuerzas rusas sufrieron grandes pérdidas cuando intentaban cruzar el río Síverski Donets y consolidar su posición.
En Severodonetsk, eso ha ocasionado meses de trauma a medida que Moscú ha intentado rodear la ciudad y asediarla. En la actualidad, las fuerzas rusas están apostadas en tres lados.
Viajar a Severodonetsk es peligroso. Para poder llegar aquí el martes 24 de mayo, un equipo de reporteros de The New York Times condujo con escolta policial a través de pequeños pueblos y campos para evitar los disparos de artillería desde las posiciones rusas y luego pasó a gran velocidad por un puente de un solo carril, que es la única ruta de acceso que le queda a la ciudad.
En casi todas las calles, había escombros causados por los bombardeos rusos.
Las aletas de los cohetes sobresalían de los cráteres en el asfalto. Un poste eléctrico destruido y sus cables colgaban del otro lado de la calle. Coches quemados, destrozados por la metralla y a veces volcados, yacían abandonados dondequiera que los hubiera arrojado una explosión. Un camión colgaba de forma precaria al costado de un puente.
Para los policías de Severodonetsk, era un día más.
Los agentes han mantenido una presencia policial en la ciudad, así como en la ciudad vecina de Lisichansk. Les han llevado suministros a los habitantes que quedan, recogen a los muertos y heridos y evacúan a las personas para que se alejen del frente de batalla.
“Muchos eran tipos normales, pero cuando comenzó la guerra se convirtieron en héroes”, afirmó el jefe de policía de la región de Lugansk, Oleh Hryhorov, sobre sus oficiales. “Muchos se han quedado porque de verdad comprenden que es su deber”.
Aunque gran parte de la región de la que Hryhorov es responsable ha sido ocupada por las fuerzas rusas, ha logrado mantener un cuartel general en Severodonetsk y comanda una fuerza compuesta principalmente por nativos de las regiones orientales de Lugansk y Donetsk, las cuales Rusia reclama como propias. Muchos de ellos perdieron sus hogares hace ocho años en la guerra en Ucrania oriental y ahora lo han vuelto a perder todo, afirmó.
Mientras las fuerzas militares ucranianas luchan por defender la ciudad, con artillería y tanques para repeler los avances rusos, la fuerza policial ha intentado atender las necesidades de la población civil. Dentro de un galpón, un grupo de trabajadores redactaba listas sobre las personas que necesitaban ayuda y las que querían evacuar la zona. Una hilera de mantas sobre tablas de madera fungía como un puesto de primeros auxilios. En el patio, la gente llenaba baldes de agua de un camión cisterna.
Mientras tanto, los rusos han incrementado sus bombardeos en los últimos días y, según el jefe de la policía, parece inminente que realizarán un nuevo ataque.
Ahora, incluso los civiles que habían optado por quedarse en sus hogares y que habían rechazado ofertas de evacuación están pidiendo ayuda para salir, aseguró Hryhorov. En la actualidad, la policía está sacando entre 30 y 40 personas al día.
El peligro también es cada vez mayor para sus oficiales, que son más de 100 en los dos asentamientos. El martes 24 de mayo, Hryhorov sostuvo una reunión con su personal para diseñar una estrategia sobre qué hacer en caso de que los rusos los rodearan.
Por ahora, se quedarán donde están, afirmó, ya que no hay nadie más que pueda ayudar a la población.
Antes de la guerra esta ciudad tenía una población de 100.000 habitantes, y todavía quedan miles de personas. Muchas viven en sótanos y refugios antibombas comunales. Otras siguen en sus apartamentos o pequeñas cabañas de madera en medio de jardines y calles arboladas. Algunos son pensionistas. Otros carecen de los medios —o las ganas— para escapar. Otros incluso simpatizan con el gobierno ruso.
Muchos parecían estar simplemente abrumados por los acontecimientos.
Mientras un equipo de oficiales descargaba suministros de alimentos para las familias de los bloques de apartamentos que están en la parte vieja de la ciudad, dos mujeres se le acercaron al comandante de la policía. Querían ser evacuadas, pero cuidaban a sus madres, quienes estaban confinadas en sus camas debido a accidentes cerebrovasculares.
“No tengo nada de dinero, ni siquiera monedas”, afirmó Viktoriya, de 49 años, mientras comenzaba a llorar. “No tengo familiares ni adónde ir”.
Viktoriya había estado en contacto con un grupo de ayuda estadounidense que se había ofrecido a ayudarla cuando la ciudad todavía tenía conexiones de teléfono e internet. Sin embargo, contó, nunca llegaron. Su madre, Valentina, tiene 87 años y no puede caminar.
Mientras hablaba, el disparo de un francotirador pasó silbando muy cerca de sus cabezas. El comandante de la policía se agachó y se dio la vuelta para buscar el lugar del impacto. Sin embargo, las dos mujeres parecieron hacerle caso omiso al disparo, así como a las explosiones que sonaban cerca.
La segunda mujer, Lyudmila, de 52 años, dijo que vivía en un apartamento en el cuarto piso y que no se atrevía a bajar al sótano cuando había bombardeos porque no podía dejar sola a su madre en el piso de arriba.
“Tengo que darle de comer con la mano”, dijo. “Nos sentamos y sentimos miedo y no sabemos qué hacer”.
El bloque de apartamentos ya había sido alcanzado una vez por un proyectil, y un apartamento estaba parcialmente quemado.
“No lo prometemos, pero lo intentaremos”, dijo el jefe de policía, en respuesta a la petición de evacuación de las mujeres.
Los equipos policiales han estado reuniendo a quienes quieren irse en pequeños grupos y los han llevado a un punto de reunión, donde los sacan en un autobús blindado.
La operación está llena de escollos e incertidumbres, entre ellos el inicio de nuevos bombardeos, que paralizan cualquier movimiento. Pero mientras los equipos se reunían en el cuartel general de la policía en Lisichansk para planificar la próxima evacuación, dijeron que el último retraso había sido causado por un grupo de evacuados que exigían garantías adicionales.
Otros agentes estaban atendiendo a aquellos para los que la ayuda llegaba demasiado tarde.
Tres agentes de policía, desafiando el fuego de los proyectiles, salieron a recoger y enterrar a los muertos en Lisichansk. Condujeron una furgoneta blanca hasta una casa donde una mujer de 65 años, a la que los vecinos llamaban la abuela Masha, yacía en el patio de espaldas, con los brazos extendidos bajo una manta. Su perro gruñía y ladraba desde su perrera mientras los agentes la metían en una bolsa para cadáveres y la sacaban en una camilla.
La abuela Masha era diabética y la guerra dificultaba conseguir sus medicinas, dijo su vecina, Lena, de 39 años. Su hijo se había marchado con su familia y no pudo volver cuando ella cayó enferma, dijo Lena. Como la mayoría de las personas entrevistadas para este artículo, prefirió dar solo su nombre de pila, por razones de seguridad.
“No quería que esto sucediera”, declaró. “Es una guerra completamente estúpida, pero nadie me pidió mi opinión”.
Los agentes de policía recogieron otro cadáver, el de un hombre de 60 años llamado Sasha, que vivía en una pequeña casa de madera con un jardín muy grande cerca de una base militar.
“Hubo disparos de proyectiles y luego murió”, dijo su vecino y amigo, Mikhail, de 51 años, exasperado. “Dijo que se sentía mal, pero ¿dónde íbamos a llevarlo en caso de emergencia?”.
Severodonetsk tiene un hospital. Pero el único médico que hay allí está atendiendo a 30 pacientes, y ha sido fuertemente bombardeado y es prácticamente inaccesible, dijeron los habitantes de la ciudad.
Los agentes de policía se dirigieron al cementerio, en las afueras de la ciudad, y acercaron su furgoneta a una línea de estrechas zanjas excavadas por una retroexcavadora. Sacaron las bolsas de la furgoneta y las introdujeron sin contemplaciones en la zanja, donde ya había unas 10 bolsas para cadáveres.
Han enterrado a 150 civiles en tres meses, dijo el oficial a cargo, que solo dio su nombre de pila, Daniel, de 26 años. Solamente unos pocos familiares estaban cerca para organizar los entierros adecuados, y el resto iba a las fosas comunes.
“Da mucho miedo que te acostumbres”, dijo Hryhorov.
Su forma de afrontar la guerra es concentrarse en una tarea a la vez, dijo.
“Y mañana será otro día y habrá nuevas tareas”, dijo. “Probablemente, cada uno de nosotros debe hacer lo que debe, y el resultado será alguna victoria común”.
Carlotta Gall es la jefa del buró del Times en Estambul y cubre Turquía. Antes reportó sobre las consecuencias de la Primavera árabe en Túnez, informó desde los Balcanes durante la guerra en Kosovo y Serbia y cubrió Afganistán y Paquistán. @carlottagall • Facebook
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Contre la menace russe, le Royaume-Uni dit vouloir équiper l’armée moldave aux normes de l’Otan
par Laurent Lagneau · 21 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 1992, pour mettre un terme aux combats opposants les forces moldaves aux milices russophones séparatistes de Transnistrie, il fut convenu que Chisinau donnerait une large autonomie à la république moldave du Dniestr et renoncerait à tout rattachement à la Roumanie en échange de la « neutralité » de la Russie, qui était intervenue militairement dans le conflit.
Depuis, la Moldavie s’est rapprochée de l’Otan et fait part de son souhait d’intégrer l’Union européenne [UE] tandis que la république moldave du Dniestr s’est proclamée « indépendante » en se dotant de tous les attributs d’un État tout en revendiquant sa proximité avec la Russie, qui y a maintenu une présence militaire. Évidemment, les positions pro-occidentales affichées par Chisinau ne sont pas au goût de Moscou, ce qui a pu donner lieu à des frictions [ainsi qu’à des opérations d’influence] au cours de ces dernières années.
Quoi qu’il en soit, tous les ingrédients sont réunis – ou presque – pour que la Moldavie soit la prochaine cible de la Russie qui, après avoir revu ses objectifs initiaux à la baisse en Ukraine, cherche désormais à s’assurer du contrôle total de la mer d’Azov et à sécuriser les approches de la Crimée. D’où la tentation qui lui est prêtée de mettre ensuite la main sur la république moldvave du Dniestr , voire sur le reste du territoire moldave.
« Le contrôle du sud de l’Ukraine, c’est également un couloir vers la Transnistrie, où on observe également des cas d’oppression de la population russophone », a en effet affirmé le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du District militaire du Centre de la Russie, le 22 avril dernier.
Aussi, après avoir reçu à l’Élysée, cette semaine, son homologue moldave, Maia Sandu, le président Macron a fait part de ses craintes. « L’agression inacceptable de l’Ukraine par la Russie constitue une menace pour la stabilité de toute la région et en particulier pour la Moldavie » car « les récents incidents survenus dans la région transnistrienne montrent qu’une propagation du conflit » ne « peut pas être exclue », a-t-il déclaré.
Seulement, les forces moldaves n’ont pas la capacité de s’opposer à une éventuelle invasion russe. D’un format très modeste [5000 militaires d’active et environ 70000 réservistes], leurs capacités aériennes reposent sur une quinzaine d’hélicoptères [dont 4 Mil Mi-24 pour effectuer des frappes] tandis que ses équipements sont essentiellement d’origine soviétique. En clair, ils sont anciens et, qui plus est, en nombre limité. Elles n’ont ni aviation de chasse, ni drones… Et elles ont des lacunes dans les domaines du renseignement, de la logistique et des transmissions.
Le 4 mai, le président du Conseil européen, Charles Michel, alors en visite à Chisinau, a promis un soutien militaire à la Moldavie de la part de l’UE, via la « livraison d’équipements militaires à ses forces armées ». Deux semaines plus tard, le Royaume-Uni a fait part de son intention d’aller plus loin.
« Ce sur quoi nous travaillons actuellement, c’est une commission conjointe avec l’Ukraine et la Pologne sur la mise à niveau des défenses ukrainiennes aux normes de l’Otan. […] Cela s’applique également à d’autres États vulnérables comme la Moldavie. Parce qu’encore une fois, la menace venant de la Russie est plus large, nous devons également nous assurer qu’ils sont équipés aux normes de l’Otan », a en effet déclaré Liz Truss, la ministre britannique des Affaires étrangères, dans un entretien publié par le quotidien « The Telegraph », ce 20 mai.
« Je voudrais voir la Moldavie équipée selon les normes de l’Otan. C’est une discussion que nous avons avec nos alliés », a-t-elle encore insisté. « [Vladimir] Poutine a été claié sur son ambition de créer une plus grande Russie. Et ce n’est pas parce que ses tentatives pour prendre Kiev ont échoué qu’il a abandonné ces ambitions », a fait valoir Mme Truss, qui, par ailleurs, a estimé que l’objectif de porter les dépenses militaires 2% du PIB, comme s’y sont engagés les Alliés en 2014, devrait être un « plancher » et non un « plafond ».
Quoi qu’il en soit, la proposition de la diplomatie britannique suppose donc que les Alliés de l’Otan fournissent aux forces moldaves des équipements modernes pour remplacer ceux hérités d de la période soviétique. Et de les former à leur usage. Ce qui passerait par des exercices conjoints. Seulement, étant donne l’aide militaire qu’ils ont déjà fournie à l’Ukraine, cela risque d’être compliqué à court et moyen terme… Et cette approche ne règle pas la question de la « masse ».
Contre la menace russe, le Royaume-Uni dit vouloir équiper l’armée moldave aux normes de l’Otan
par Laurent Lagneau · 21 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 1992, pour mettre un terme aux combats opposants les forces moldaves aux milices russophones séparatistes de Transnistrie, il fut convenu que Chisinau donnerait une large autonomie à la république moldave du Dniestr et renoncerait à tout rattachement à la Roumanie en échange de la « neutralité » de la Russie, qui était intervenue militairement dans le conflit.
Depuis, la Moldavie s’est rapprochée de l’Otan et fait part de son souhait d’intégrer l’Union européenne [UE] tandis que la république moldave du Dniestr s’est proclamée « indépendante » en se dotant de tous les attributs d’un État tout en revendiquant sa proximité avec la Russie, qui y a maintenu une présence militaire. Évidemment, les positions pro-occidentales affichées par Chisinau ne sont pas au goût de Moscou, ce qui a pu donner lieu à des frictions [ainsi qu’à des opérations d’influence] au cours de ces dernières années.
Quoi qu’il en soit, tous les ingrédients sont réunis – ou presque – pour que la Moldavie soit la prochaine cible de la Russie qui, après avoir revu ses objectifs initiaux à la baisse en Ukraine, cherche désormais à s’assurer du contrôle total de la mer d’Azov et à sécuriser les approches de la Crimée. D’où la tentation qui lui est prêtée de mettre ensuite la main sur la république moldvave du Dniestr , voire sur le reste du territoire moldave.
« Le contrôle du sud de l’Ukraine, c’est également un couloir vers la Transnistrie, où on observe également des cas d’oppression de la population russophone », a en effet affirmé le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du District militaire du Centre de la Russie, le 22 avril dernier.
Aussi, après avoir reçu à l’Élysée, cette semaine, son homologue moldave, Maia Sandu, le président Macron a fait part de ses craintes. « L’agression inacceptable de l’Ukraine par la Russie constitue une menace pour la stabilité de toute la région et en particulier pour la Moldavie » car « les récents incidents survenus dans la région transnistrienne montrent qu’une propagation du conflit » ne « peut pas être exclue », a-t-il déclaré.
Seulement, les forces moldaves n’ont pas la capacité de s’opposer à une éventuelle invasion russe. D’un format très modeste [5000 militaires d’active et environ 70000 réservistes], leurs capacités aériennes reposent sur une quinzaine d’hélicoptères [dont 4 Mil Mi-24 pour effectuer des frappes] tandis que ses équipements sont essentiellement d’origine soviétique. En clair, ils sont anciens et, qui plus est, en nombre limité. Elles n’ont ni aviation de chasse, ni drones… Et elles ont des lacunes dans les domaines du renseignement, de la logistique et des transmissions.
Le 4 mai, le président du Conseil européen, Charles Michel, alors en visite à Chisinau, a promis un soutien militaire à la Moldavie de la part de l’UE, via la « livraison d’équipements militaires à ses forces armées ». Deux semaines plus tard, le Royaume-Uni a fait part de son intention d’aller plus loin.
« Ce sur quoi nous travaillons actuellement, c’est une commission conjointe avec l’Ukraine et la Pologne sur la mise à niveau des défenses ukrainiennes aux normes de l’Otan. […] Cela s’applique également à d’autres États vulnérables comme la Moldavie. Parce qu’encore une fois, la menace venant de la Russie est plus large, nous devons également nous assurer qu’ils sont équipés aux normes de l’Otan », a en effet déclaré Liz Truss, la ministre britannique des Affaires étrangères, dans un entretien publié par le quotidien « The Telegraph », ce 20 mai.
« Je voudrais voir la Moldavie équipée selon les normes de l’Otan. C’est une discussion que nous avons avec nos alliés », a-t-elle encore insisté. « [Vladimir] Poutine a été claié sur son ambition de créer une plus grande Russie. Et ce n’est pas parce que ses tentatives pour prendre Kiev ont échoué qu’il a abandonné ces ambitions », a fait valoir Mme Truss, qui, par ailleurs, a estimé que l’objectif de porter les dépenses militaires 2% du PIB, comme s’y sont engagés les Alliés en 2014, devrait être un « plancher » et non un « plafond ».
Quoi qu’il en soit, la proposition de la diplomatie britannique suppose donc que les Alliés de l’Otan fournissent aux forces moldaves des équipements modernes pour remplacer ceux hérités d de la période soviétique. Et de les former à leur usage. Ce qui passerait par des exercices conjoints. Seulement, étant donne l’aide militaire qu’ils ont déjà fournie à l’Ukraine, cela risque d’être compliqué à court et moyen terme… Et cette approche ne règle pas la question de la « masse ».
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 1992, pour mettre un terme aux combats opposants les forces moldaves aux milices russophones séparatistes de Transnistrie, il fut convenu que Chisinau donnerait une large autonomie à la république moldave du Dniestr et renoncerait à tout rattachement à la Roumanie en échange de la « neutralité » de la Russie, qui était intervenue militairement dans le conflit.
Depuis, la Moldavie s’est rapprochée de l’Otan et fait part de son souhait d’intégrer l’Union européenne [UE] tandis que la république moldave du Dniestr s’est proclamée « indépendante » en se dotant de tous les attributs d’un État tout en revendiquant sa proximité avec la Russie, qui y a maintenu une présence militaire. Évidemment, les positions pro-occidentales affichées par Chisinau ne sont pas au goût de Moscou, ce qui a pu donner lieu à des frictions [ainsi qu’à des opérations d’influence] au cours de ces dernières années.
Quoi qu’il en soit, tous les ingrédients sont réunis – ou presque – pour que la Moldavie soit la prochaine cible de la Russie qui, après avoir revu ses objectifs initiaux à la baisse en Ukraine, cherche désormais à s’assurer du contrôle total de la mer d’Azov et à sécuriser les approches de la Crimée. D’où la tentation qui lui est prêtée de mettre ensuite la main sur la république moldvave du Dniestr , voire sur le reste du territoire moldave.
« Le contrôle du sud de l’Ukraine, c’est également un couloir vers la Transnistrie, où on observe également des cas d’oppression de la population russophone », a en effet affirmé le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du District militaire du Centre de la Russie, le 22 avril dernier.
Aussi, après avoir reçu à l’Élysée, cette semaine, son homologue moldave, Maia Sandu, le président Macron a fait part de ses craintes. « L’agression inacceptable de l’Ukraine par la Russie constitue une menace pour la stabilité de toute la région et en particulier pour la Moldavie » car « les récents incidents survenus dans la région transnistrienne montrent qu’une propagation du conflit » ne « peut pas être exclue », a-t-il déclaré.
Seulement, les forces moldaves n’ont pas la capacité de s’opposer à une éventuelle invasion russe. D’un format très modeste [5000 militaires d’active et environ 70000 réservistes], leurs capacités aériennes reposent sur une quinzaine d’hélicoptères [dont 4 Mil Mi-24 pour effectuer des frappes] tandis que ses équipements sont essentiellement d’origine soviétique. En clair, ils sont anciens et, qui plus est, en nombre limité. Elles n’ont ni aviation de chasse, ni drones… Et elles ont des lacunes dans les domaines du renseignement, de la logistique et des transmissions.
Le 4 mai, le président du Conseil européen, Charles Michel, alors en visite à Chisinau, a promis un soutien militaire à la Moldavie de la part de l’UE, via la « livraison d’équipements militaires à ses forces armées ». Deux semaines plus tard, le Royaume-Uni a fait part de son intention d’aller plus loin.
« Ce sur quoi nous travaillons actuellement, c’est une commission conjointe avec l’Ukraine et la Pologne sur la mise à niveau des défenses ukrainiennes aux normes de l’Otan. […] Cela s’applique également à d’autres États vulnérables comme la Moldavie. Parce qu’encore une fois, la menace venant de la Russie est plus large, nous devons également nous assurer qu’ils sont équipés aux normes de l’Otan », a en effet déclaré Liz Truss, la ministre britannique des Affaires étrangères, dans un entretien publié par le quotidien « The Telegraph », ce 20 mai.
« Je voudrais voir la Moldavie équipée selon les normes de l’Otan. C’est une discussion que nous avons avec nos alliés », a-t-elle encore insisté. « [Vladimir] Poutine a été claié sur son ambition de créer une plus grande Russie. Et ce n’est pas parce que ses tentatives pour prendre Kiev ont échoué qu’il a abandonné ces ambitions », a fait valoir Mme Truss, qui, par ailleurs, a estimé que l’objectif de porter les dépenses militaires 2% du PIB, comme s’y sont engagés les Alliés en 2014, devrait être un « plancher » et non un « plafond ».
Quoi qu’il en soit, la proposition de la diplomatie britannique suppose donc que les Alliés de l’Otan fournissent aux forces moldaves des équipements modernes pour remplacer ceux hérités d de la période soviétique. Et de les former à leur usage. Ce qui passerait par des exercices conjoints. Seulement, étant donne l’aide militaire qu’ils ont déjà fournie à l’Ukraine, cela risque d’être compliqué à court et moyen terme… Et cette approche ne règle pas la question de la « masse ».
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Depuis, la Moldavie s’est rapprochée de l’Otan et fait part de son souhait d’intégrer l’Union européenne [UE] tandis que la république moldave du Dniestr s’est proclamée « indépendante » en se dotant de tous les attributs d’un État tout en revendiquant sa proximité avec la Russie, qui y a maintenu une présence militaire. Évidemment, les positions pro-occidentales affichées par Chisinau ne sont pas au goût de Moscou, ce qui a pu donner lieu à des frictions [ainsi qu’à des opérations d’influence] au cours de ces dernières années.
Quoi qu’il en soit, tous les ingrédients sont réunis – ou presque – pour que la Moldavie soit la prochaine cible de la Russie qui, après avoir revu ses objectifs initiaux à la baisse en Ukraine, cherche désormais à s’assurer du contrôle total de la mer d’Azov et à sécuriser les approches de la Crimée. D’où la tentation qui lui est prêtée de mettre ensuite la main sur la république moldvave du Dniestr , voire sur le reste du territoire moldave.
« Le contrôle du sud de l’Ukraine, c’est également un couloir vers la Transnistrie, où on observe également des cas d’oppression de la population russophone », a en effet affirmé le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du District militaire du Centre de la Russie, le 22 avril dernier.
Aussi, après avoir reçu à l’Élysée, cette semaine, son homologue moldave, Maia Sandu, le président Macron a fait part de ses craintes. « L’agression inacceptable de l’Ukraine par la Russie constitue une menace pour la stabilité de toute la région et en particulier pour la Moldavie » car « les récents incidents survenus dans la région transnistrienne montrent qu’une propagation du conflit » ne « peut pas être exclue », a-t-il déclaré.
Seulement, les forces moldaves n’ont pas la capacité de s’opposer à une éventuelle invasion russe. D’un format très modeste [5000 militaires d’active et environ 70000 réservistes], leurs capacités aériennes reposent sur une quinzaine d’hélicoptères [dont 4 Mil Mi-24 pour effectuer des frappes] tandis que ses équipements sont essentiellement d’origine soviétique. En clair, ils sont anciens et, qui plus est, en nombre limité. Elles n’ont ni aviation de chasse, ni drones… Et elles ont des lacunes dans les domaines du renseignement, de la logistique et des transmissions.
Le 4 mai, le président du Conseil européen, Charles Michel, alors en visite à Chisinau, a promis un soutien militaire à la Moldavie de la part de l’UE, via la « livraison d’équipements militaires à ses forces armées ». Deux semaines plus tard, le Royaume-Uni a fait part de son intention d’aller plus loin.
« Ce sur quoi nous travaillons actuellement, c’est une commission conjointe avec l’Ukraine et la Pologne sur la mise à niveau des défenses ukrainiennes aux normes de l’Otan. […] Cela s’applique également à d’autres États vulnérables comme la Moldavie. Parce qu’encore une fois, la menace venant de la Russie est plus large, nous devons également nous assurer qu’ils sont équipés aux normes de l’Otan », a en effet déclaré Liz Truss, la ministre britannique des Affaires étrangères, dans un entretien publié par le quotidien « The Telegraph », ce 20 mai.
un entretien publié« Je voudrais voir la Moldavie équipée selon les normes de l’Otan. C’est une discussion que nous avons avec nos alliés », a-t-elle encore insisté. « [Vladimir] Poutine a été claié sur son ambition de créer une plus grande Russie. Et ce n’est pas parce que ses tentatives pour prendre Kiev ont échoué qu’il a abandonné ces ambitions », a fait valoir Mme Truss, qui, par ailleurs, a estimé que l’objectif de porter les dépenses militaires 2% du PIB, comme s’y sont engagés les Alliés en 2014, devrait être un « plancher » et non un « plafond ».
Quoi qu’il en soit, la proposition de la diplomatie britannique suppose donc que les Alliés de l’Otan fournissent aux forces moldaves des équipements modernes pour remplacer ceux hérités d de la période soviétique. Et de les former à leur usage. Ce qui passerait par des exercices conjoints. Seulement, étant donne l’aide militaire qu’ils ont déjà fournie à l’Ukraine, cela risque d’être compliqué à court et moyen terme… Et cette approche ne règle pas la question de la « masse ».
France24 - World
'Make culture, f*** war’: Ukraine takes starring role in Cannes
Issued on: 25/05/2022 - 17:29
Juliette MONTILLY
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The war in Ukraine took a starring role on the opening night of the 75th Cannes Film Festival and it has rarely been far out of frame since. Throughout the French Riviera spectacular has run a discourse about the role of cinema in wartime. FRANCE 24’s Nina Masson and Juliette Montilly report.
Valeurs Actuelles
Perquisition au siège français de McKinsey pour des soupçons d’optimisation fiscale
Après avoir émergé pendant la campagne présidentielle, l’affaire McKinsey reprend de plus belle. Dans la journée du mardi 24 mai, une perquisition menée par le Parquet national financier (PNF) a eu lieu au siège français du cabinet américain, rapporte Le Figaro. Une opération qui s’inscrit dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte le 31 mars dernier pour blanchiment aggravé de fraude fiscale, après un rapport explosif du Sénat quant aux recours aux cabinets de conseils de l’exécutif. Selon ce dernier, les filiales françaises de la firme américaine auraient recours à de l’optimisation fiscale et n’auraient pas versé d’impôts sur les sociétés de 2011 et 2020. « Le cabinet McKinsey est bien assujetti à l’impôt sur les sociétés en France, mais ses versements s’établissent à zéro euro depuis au moins 10 ans », était-il stipulé dans le rapport
De son côté, le cabinet a indiqué avoir fourni « l’ensemble des informations requises » aux autorités dans le cadre de cette perquisition, assurant collaborer « pleinement avec les autorités publiques ». Et a réaffirmé son respect des « règles fiscales et sociales françaises qui lui sont applicables ».
Une autre procédure lancée par le Sénat
Le Sénat avait également annoncé récemment avoir saisi le parquet pour « suspicion de faux témoignage » quant à la situation fiscale de McKinsey en France. Karim Tadjeddine, directeur associé du cabinet, est accusé d’avoir menti sous serment au cours d’une audition. « Nous payons l’impôt sur les sociétés en France et l’ensemble des salaires sont dans une société de droit français qui paie ses impôts en France », avait-il déclaré, contredisant le rapport sénatorial. Cette procédure dépendra néanmoins de celle lancée par le Parquet national financier, car il est d’abord nécessaire de déterminer si McKinsey a bien payé l’impôt en question.
New York Times - World
Seis conclusiones sobre el alto precio que Haití pagó a Francia por su libertad
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El Rescate
Esto es lo que un equipo de corresponsales de The New York Times averiguó sobre lo que el pueblo haitiano tuvo que pagar a Francia tras la revuelta de personas esclavizadas más exitosa del mundo moderno.
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Por Eric Nagourney
Un Estado fallido. Una trampa asistencial. Un territorio al parecer maldito tanto por la naturaleza como por la naturaleza humana.
Cuando el mundo ve a Haití, uno de los países más pobres del planeta, la compasión por su interminable sufrimiento a menudo es opacada por las reprimendas y sermones sobre la corrupción y el mal manejo.
Algunos saben que los haitianos derrocaron a sus tristemente crueles propietarios esclavistas franceses y declararon la independencia en 1804, la primera nación moderna del mundo que nació de una revuelta de personas esclavizadas.
Pero pocos conocen la historia de lo que sucedió dos décadas después, cuando los buques de guerra franceses volvieron a un pueblo que había pagado con sangre su libertad y emitieron un ultimátum: paguen otra vez, ahora con ingentes cantidades de dinero contante y sonante, o alístense para la guerra.
Durante generaciones, los descendientes de las personas esclavizadas pagaron a los descendientes de sus antiguos propietarios esclavistas con dinero que pudo haberse empleado para construir escuelas, caminos, clínicas o una economía pujante.
Durante años, mientras los periodistas de The New York Times han reportado sobre las penurias de Haití, una pregunta ha flotado en el aire: ¿Y si? ¿Y si desde su nacimiento el país no hubiera sido saqueado por potencias extranjeras, bancos internacionales, sus propios líderes? ¿Cuánto dinero más habría tenido para construir una nación?
Durante más de un año, un equipo de corresponsales del Times ha escudriñado documentos olvidados hace tiempo que se marchitaban en archivos y bibliotecas en tres continentes para responder esa pregunta, para poner una cifra al costo de la libertad de los haitianos. Aquí están las claves de una serie de historias que se publican esta semana en inglés, francés y creole.
La doble deuda que dio inicio a todo
Cuando un buque de guerra francés repleto de cañones arribó hasta el puerto de la capital haitiana en 1825, un emisario del rey Carlos X llegó a la orilla y entregó una demanda sorprendente: Francia buscaba reparaciones del pueblo que había esclavizado.
Por lo general, son los derrotados quienes pagan reparaciones, no los vencedores. Apenas una década antes, Francia se había visto obligada a pagar a sus vecinos europeos luego de las campañas fallidas militares de Napoleón, el mismo emperador cuyas fuerzas también fueron derrotadas por los haitianos. Pero Haití estaba prácticamente sola en el mundo, sin aliados poderosos. Temía ser invadida y ansiaba establecer relaciones comerciales con otros países, así que accedió a pagar.
La demanda era por 150 millones de francos franceses, que debían entregarse en cinco pagos anuales, mucho más de lo que Haití podía pagar.
Así que Francia presionó a Haití para que obtuviese un préstamo de un grupo de bancos franceses a fin de empezar a pagar. Ese peso sisifeano se llegó a conocer como la doble deuda.
El verdadero costo para Haití, entonces y ahora
El Times rastreó cada uno de los pagos realizados por Haití durante 64 años. En total sumaban unos 560 millones de dólares actuales.
Pero la pérdida para Haití no se puede medir solo con la suma de lo que se le pagó a Francia y a los acreedores extranjeros con el correr de los años.
Cada franco que se enviaba a través del Atlántico a una bóveda bancaria de ultramar era un franco que dejaba de circular entre los campesinos, peones y comerciantes de Haití, o que no se invertía en puentes, escuelas o fábricas, el tipo de gastos que hacen que las naciones sean naciones y les permiten prosperar.
Luego de revisar miles de páginas de documentos de archivo, algunos de siglos de antigüedad, y de consultar con 15 de los principales economistas del mundo, nuestros corresponsales calcularon que los pagos hechos a Francia le costaron a Haití entre 21.000 y 115.000 millones de dólares en crecimiento perdido a lo largo del tiempo. Eso representa unas ocho veces el tamaño de toda la economía de Haití en 2020.
“Neocolonialismo por deuda”, es como lo caracterizó Thomas Piketty, uno de los economistas con quien hablamos. “Esta sangría ha perturbado totalmente el proceso de construcción del Estado”, dijo.
Y eso fue solo el inicio. La doble deuda ayudó a empujar a Haití a un ciclo de endeudamiento que maniató al país durante más de 100 años.
El banco francés que dio con un golpe de suerte
El gobierno francés sangró a Haití con su exigencia de reparaciones, pero en años posteriores los franceses abordaron a Haití con una táctica distinta: la mano extendida de un socio de negocios.
Luego de medio siglo de pagos devastadores vinculados a la doble deuda, los haitianos celebraron la noticia de que al fin el país contaría con su propio banco nacional, el tipo de institución que en Europa había financiado fábricas y ferrocarriles.
Pero el Banco Nacional de Haití solo era haitiano de nombre. Fue creación de Crédit Industriel et Commercial, un banco parisino conocido como CIC, y de sus inversores. Controlaban el banco nacional de Haití desde París y se llevaban una comisión con casi todas las transacciones realizadas por el gobierno haitiano. Los registros originales descubiertos por el Times muestran que Crédit Industriel y sus inversores desviaron decenas de millones de dólares de Haití mientras agobiaban al país con aún más préstamos.
No pasó mucho tiempo después de la celebración antes de que los haitianos se dieran cuenta de algo andaba mal.
“¿No es curioso que un banco que asegura venir al rescate de una hacienda pública agotada no empieza por depositar dinero sino por retirar todo lo de valor?”, escribió un economista haitiano.
EE. UU. trató a Haití como caja registradora
Cuando el ejército estadounidense invadió Haití en el verano de 1915, la explicación oficial fue que Haití era demasiado pobre y demasiado inestable para dejarla a su suerte. El secretario de Estado estadounidense, Robert Lansing hizo poco esfuerzo por ocultar su desprecio hacia la “raza africana” y caracterizó la ocupación como una misión civilizatoria destinada a poner fin a la “anarquía, salvajismo y la opresión”.
Pero se habían vislumbrado otros motivos el invierno anterior, cuando un pequeño grupo de marines entró al banco nacional de Haití y salió de ahí con 500.000 dólares en oro. Días más tarde estaba en una bóveda bancaria en Wall Street.
“Yo ayudé a que Haití y Cuba fueran un lugar decente para que los chicos del National City Bank recolectaran ganancias”, dijo años después el general que encabezó las fuerzas estadounidenses en Haití y se describió a sí mismo como “extorsionista para el capitalismo”.
El National City Bank fue el antecesor de Citigroup y, junto con otras potencias de Wall Street, presionó a Washington para apoderarse de Haití y sus finanzas, según décadas de correspondencia diplomática, informes financieros y registros de archivo revisados por el Times.
Durante las décadas siguientes, Estados Unidos sería la potencia dominante en Haití al disolver el Parlamento a mano armada, matar a miles de personas y enviar una gran parte de los ingresos del país a banqueros en Nueva York, mientras que los campesinos que ayudaron a generar las ganancias vivían al borde de la inanición.
Algunos historiadores enumeran beneficios concretos que Haití recibió durante la ocupación estadounidense, como hospitales, 1300 kilómetros de carreteras y un servicio público más eficiente. Pero también indican que los estadounidenses usaron trabajo forzado: los soldados ataban a los trabajadores con cuerdas y obligaron a los haitianos a construir carreteras sin recibir pago, disparando a los que intentaban huir.
What Is the 1619 Project?
Acknowledging a historic moment. In August 2019, The New York Times Magazine launched the 1619 Project, spearheaded by Nikole Hannah-Jones. The project explored the history of slavery in the United States and was released to coincide with the anniversary of a ship carrying the first enslaved Africans to the English colonies.
The enslavement legacy. The project made a bold claim: that the experience of slavery is inextricable from American history. It prompted praise, criticism and debate.
The project’s impact. With its examination of how the legacy of slavery continues to shape life in the United States, the project started in-depth conversations about how American history is taught and written.
Awards and controversy. Ms. Hannah-Jones, who won a Pulitzer Prize in 2020 for the project’s opening essay, has faced backlash from conservative groups over her work. In 2021, some board members at the University of North Carolina reportedly opposed her appointment to tenure position due to her involvement in the 1619 Project.
Expanding the initiative’s reach. Since its launch, the 1619 Project has expanded to include a podcast on how slavery has transformed America, and two books out on Nov. 16.
Durante una década, una cuarta parte de todos los ingresos de Haití se destinaron a pagar deudas controladas por National City Bank y su filial, según indican alrededor de una veintena de reportes anuales preparados por funcionarios estadounidenses que el Times revisó.
En ocasiones, los funcionarios estadounidenses que controlaban las finanzas de Haití destinaban más dinero a pagar sus propios salarios que a la salud pública de todo un país de unos dos millones de habitantes.
El flagelo interno: la corrupción
“Fueron traicionados por sus propios hermanos y luego por las potencias extranjeras”.
Así se expresó Georges Michel, un historiador haitiano quien, como muchos expertos en Haití, afirma que las tribulaciones del país no pueden explicarse sin reconocer la profunda y arraigada cultura de corrupción.
¿El funcionario haitiano del siglo XIX que diseñó un acuerdo favorable para un banco en Francia y luego se jubiló ahí?
“Ese no es el primer caso de un funcionario haitiano que vende el interés de su país a cambio de un beneficio personal”, dijo Michel. “Diría que es casi la regla”.
Los líderes de Haití históricamente han saqueado al país para su propio beneficio. Los legisladores electos han dicho abiertamente en la radio que aceptan coimas y los oligarcas presiden monopolios lucrativos y pagan pocos impuestos. Transparencia Internacional califica a Haití como uno de los países más corruptos del mundo.
Es un problema de larga data.
En un préstamo de 1875, los banqueros franceses se llevaron una tajada del 40 por ciento. La mayor parte del resto se destinó a pagar otras deudas, mientras que lo que quedó fue a parar a los bolsillos de funcionarios haitianos corruptos que, como dicen los historiadores, se enriquecieron a costa del futuro de su país.
Casi un siglo después, cuando un médico estudioso llamado François Duvalier fue electo presidente, las perspectivas del país parecían positivas. Por primera vez en más de 130 años, Haití no estaba agobiado por una deuda internacional incapacitante.
Eso fue en 1957.
En los siguientes 28 años, Duvalier y su hijo compartieron una dictadura infame por la corrupción y la crueldad. Los profesionales abandonaron el país. Una nación desesperada se volvió más desesperada y los Duvalier saquearon cientos de millones de dólares.
Haití era tal vez más pobre que nunca.
La historia que no enseñan los franceses
La doble deuda en gran medida se ha desvanecido de la historia. Generaciones de franceses se beneficiaron con abundancia de los abusos de sus antepasados, pero eso rara vez se enseña en las aulas de clase. El Times entrevistó a más de 30 descendientes de familias que recibieron pagos bajo el esquema de la doble deuda de Haití. La mayoría de ellos indicaron que jamás habían escuchado de esto. “Esto es parte de mi historia familiar que jamás supe”, dijo un descendiente de sexta generación de la primera esposa de Napoleón.
No es accidente. Francia se ha esforzado por enterrar esta parte de su pasado, o al menos por minimizarla.
Incluso en Haití se desconoció durante mucho tiempo la historia completa. Luego, en 2003, el presidente Jean-Bertrand Aristide sorprendió a los haitianos al denunciar la deuda impuesta por Francia y exigir reparaciones.
Francia rápidamente trató de desacreditarlo. Que se hablara de reparaciones resultaba alarmante para un país con otras excolonias que sufrían con la herencia de la explotación. El embajador de Francia en Haití de aquel entonces recuerda la exigencia de reparación como “explosiva”.
“Teníamos que intentar desactivarla”, dijo.
Aristide incluso ofreció una cifra concreta de lo que Francia debía, con lo que se ganó burlas. Pero las pérdidas de Haití a largo plazo, descubrió el Times, resultaron ser sorprendentemente cercanas a su cálculo. Puede que incluso haya sido demasiado conservador.
En 2004, Aristide fue subido a un avión en una expulsión organizada por Estados Unidos y Francia. Los estadounidenses y los franceses han defendido la medida citando la necesidad de estabilidad en Haití, que estaba devastado por la agitación. Pero con el paso del tiempo, otro ex embajador reconoció que tal vez hayan intervenido otros factores.
La remoción abrupta del presidente de Haití, le dijo al Times, fue también “tal vez un poco por” su pedido de reparaciones.
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Selon une étude, la transformation du dispositif militaire français en Afrique de l’Ouest est « incontournable »
par Laurent Lagneau · 21 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerÀ l’issue du processus de décolonisation amorcé en 1958 par le général de Gaulle, la France instaura une sorte de « Pax Gallica » en Afrique [encore appelée « françafrique »] qui lui permit de maintenir son influence sur le continent, via une présence militaire relativement importante motivée par des accords de défense noué avec les régimes « amis de la France », un dispositif de coopération civile et technique [avec 8000 conseillers ou coopérants] et une aide publique au développement supérieure à 1% du PIB.
La fin de la Guerre Froide [qui permettait de justifier une « realpolitik » menée au nom de la lutte contre l’influence soviétique] marqua une rupture dans la politique française, avec le discours prononcé par le président Mitterrand lors du sommet franco-africain de La Baule, en 1990. Désormais, le soutien de la France serait désormais conditionné aux progrès démocratiques de ses anciennes colonies.
Seulement, les bons sentiments ne coïncident pas toujours avec la défense de certains intérêts… Et la politique africaine française devint hésitante, si ce n’est illisible, ce qui a ainsi conduit à une perte d’influence continue de la France dans son ancien « pré-carré ».
« La nouvelle logique transactionnelle est d’autant plus difficile à mettre en œuvre qu’elle se combine mal avec le fond des intérêts géopolitiques de la France – réels ou perçus – et la quête de stabilité sur un continent où se multiplient les guerres civiles. Son application au cas par cas provoque incompréhensions, frustrations et sentiments de trahison, tant par les autocrates s’estimant abandonnés par la France, que par les militants d’opposition dénonçant une démocratisation de façade », résume une récente étude de l’Institut français des relations internationales [IFRI].
La renégociation des accords de défense passés avec une dizaine de pays africains durant le mandat du président Sarkozy mit un terme aux clauses d’assistance en cas de troubles intérieurs. Ce qui a fait que la « France a de facto mis fin à son rôle ‘d’assurance vie » des régimes africains.
Depuis, plusieurs chefs d’États présentés comme étant des « amis de la France » ont été renversés par des coups d’État, comme Mamadou Tandja [Niger, 2010], Ahmadou Toumani Touré [Mali, 2012], François Bozizé [Centrafrique, 2013], Blaise Compaoré [Burkina Faso, 2014], etc. Pour autant, les contradictions françaises demeurent… La France n’a rien dit au sujet de l’accession au pouvoir de Mahamat Déby après la mort de son père, Idriss Déby, en dehors de toute règle démocratique alors que, dans le même temps, elle a condamné le coup d’état du colonel Assimi Goïta au Mali.
Par ailleurs, souligne l’IFRI, et alors que « la ligne politique et l’offre stratégique de la France en Afrique se font plus hésitantes, ses moyens civils et militaires connaissent une réduction continue ». Réduction confirmée par le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2008 et la Révision générale des politiques publiques [RGPP].
Le lancement, à la demande de Bamako, de l’opération Serval [puis Barkhane] pour contrer la menace jihadiste aurait pu changer la donne et relancer l’influence française dans la région. Or, il n’en a rien été puisque celle-ci est contestée notamment par la Russie [mais aussi, dans une moindre mesure, par la Chine et la Turquie].
D’ailleurs, résume l’IFRI, et malgré des succès opérationnels indiscutables, « l’intervention française dans la zone, et tout particulièrement au Mali a finalement agi comme un révélateur des limites de l’influence française, conduisant à une contre-performance stratégique qu’il importe aujourd’hui de regarder en face ».
Pour cela, un premier travail consisterait à définir et à assumer les intérêts stratégiques de la France dans la région. Ceux-ci ne sont pas nécessairement économiques [le volume de ses échanges commerciaux avec l’Afrique est inférieur à celui des Pays-Bas, voire de l’Allemagne] même s’il convient de ne pas les balayer d’un revers de manche, « ne serait-ce qu’au regard des relais de croissance » que le continent africain peut offrir à plus long terme.
Les intérêts de la France sont avant tout politiques et sécuritaires, 150’000 ressortissants français s’étant établis au sud du Sahara, « concentrés en majorité le long de la côte atlantique, dans une zone à la stabilité relative » et potentiellement menacée par l’expansion de la menace jihadiste.
En outre, rappelle l’IFRI, et au-delà des luttes d’influence avec la Russie et la Chine, « l’Afrique de l’Ouest se place au cœur des préoccupations de la sécurité intérieure française en raison de sa place sur la carte des trafics. Porte majeure des produits stupéfiants sud-américains vers l’Europe, elle est également un important réservoir de migration, au regard de sa dynamique démographique. Finalement, la présence en France des nombreuses diasporas subsahariennes – plus d’un million d’immigrés, étrangers ou naturalisés, vivant en France viennent d’Afrique subsaharienne, pour l’essentiel d’Afrique de l’Ouest – demeure un point de vigilance en raison de la communautarisation ».
Aussi, l’IFRI appelle à « repenser en profondeur l’offre stratégique française en Afrique de l’Ouest », en se recentrant sur les intérêts essentiels de France et sur « ce qui est à la portée de ses moyens ». Et d’ajouter : « Redéfinir une stratégie pérenne pour la France en Afrique de l’Ouest implique donc de changer d’approche en adoptant des objectifs réalistes qui ne présument pas du bon vouloir des partenaires mais de leurs intérêts et des attentes qu’ils peuvent formuler. Ceci passe également par la capacité à retrouver une liberté d’action en rompant la logique des ‘opérations extérieures’ et de leurs enjeux, organiques pour les armées et médiatiques pour le pouvoir politique, pour lui préférer les modalités de la présence, à la fois plus discrète et plus durable ».
Cette nouvelle stratégie doit être mis en oeuvre pour préserver au moins trois intérêts principaux : endiguer l’instabilité politique et la progression continue du phénomène jihadiste, préserver une influence française en Afrique de l’Ouest, « indispensable au maintien d’une stature de puissance dans le contexte de compétition systémique », améliorer l’image de la France en Afrique francophone.
Pour cela, estime l’IFRI, la France doit revoir « son offre stratégique », en faisant évoluer la coopération de défense, perçue comme ayant une approche « néo-coloniale », vers une « logique moins structurelle, au profit d’une logique de financement et d’équipement d’une part et d’appui opérationnel d’autre part, notamment en matière de renseignement, de logistique et d’appui-feu [terrestre ou aérien] ». En clair, il s’agirait d’établir des partenariats similaires à celui qui été proposé aux forces de sécurité irakienne ainsi qu’aux milices kurdes syriennes, dans le cadre de l’opération Chammal.
Ensuite, l’IFRI propose de rompre avec la logique des opérations extérieures, le modèle « intervention-stabilisation-normalisation » s’effaçant au profit du triptyque « compétition-contestation-confrontation », au profit d’une logique de « présence » de longue durée, les forces ainsi prépositionnées ayant une « posture opérationnelle » discrète.
« Les forces de présence incarnent la permanence des intérêts français dans la zone. Il n’existe donc pas de compte à rebours politique exigeant une ‘stratégie de sortie’, même si elles sont évidemment soumises aux impératifs de résultats. […] Leur visibilité politique est faible en France, du fait de leurs effectifs réduits et de la relative discrétion de leurs activités qui attirent bien moins l’attention politique que les très médiatiques ‘OPEX' », plaide l’IFRI.
Une telle approche suppose de simplifier le dipositif militaire français en Afrique de l’Ouest, celui-ci empilant actuellement les structures [force Barkhane, opération Corymbe, Task Force Sabre, Éléments français du Sénégal, Forces françaises en Côte d’Ivoire, Éléments français du Gabon, etc]. L’IFRI propose ainsi de placer toutes ces dispositifs sous l’autorité d’un commandement régional unique.
« En s’inspirant des aspects les plus vertueux du modèle des Combattant Commands américains – comme AFRICOM pour le continent africain – il serait ainsi possible d’imaginer confier ce
commandement à un officier général de division ou de corps d’armée disposant d’un état-major ramassé, chargé du niveau ‘opératif haut’. En outre, et ce point est capital, ce commandeur incarnerait l’interlocuteur unique, durable et local des partenaires locaux comme internationaux dans la sphère de la sécurité et de la défense », soutient l’IFRI.
Ce commandement régional pourrait également « assurer une responsabilité dans la mise en œuvre des politiques de coopération de sécurité et de défense qui sont aujourd’hui pensées et exécutées depuis Paris » tout en offrant une « une interface unique pour les pays alliés désireux de s’engager aux côtés de la France dans la sécurisation de l’Afrique de l’Ouest », ce qui permettrait d’intégrer, par exemple, des contributions européennes, la France gardant son statut de « nation cadre ».
Les missions de ce commandement ainsi unifié consisterait à assoir l’influence française dans le région, à mener des actions de coopération militaire tout en étendant celles-ci aux domaines aériens et navals, à appuyer les forces locales quand elles en font la demande, voire à intervenir directement contre une menace si nécessaire.
Quoi qu’il en soit, pour l’IFRI, les derniers évènements au Mali offrent finalement une « opportunité de remise à plat de l’engagement de la France et de l’Europe en Afrique » et la « transformation du dispositif français est […] devenue incontournable et constitue un enjeu décisif ».
Et de conclure : « L’histoire commune de la France avec ses anciennes colonies, qui se prolonge par les relations politiques, économiques, culturelles et de diaspora, lui donne en effet à la fois une responsabilité historique à assumer et un rang à tenir. Cet état de fait rejaillit également sur l’ensemble de sa politique étrangère ».
Selon une étude, la transformation du dispositif militaire français en Afrique de l’Ouest est « incontournable »
par Laurent Lagneau · 21 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerÀ l’issue du processus de décolonisation amorcé en 1958 par le général de Gaulle, la France instaura une sorte de « Pax Gallica » en Afrique [encore appelée « françafrique »] qui lui permit de maintenir son influence sur le continent, via une présence militaire relativement importante motivée par des accords de défense noué avec les régimes « amis de la France », un dispositif de coopération civile et technique [avec 8000 conseillers ou coopérants] et une aide publique au développement supérieure à 1% du PIB.
La fin de la Guerre Froide [qui permettait de justifier une « realpolitik » menée au nom de la lutte contre l’influence soviétique] marqua une rupture dans la politique française, avec le discours prononcé par le président Mitterrand lors du sommet franco-africain de La Baule, en 1990. Désormais, le soutien de la France serait désormais conditionné aux progrès démocratiques de ses anciennes colonies.
Seulement, les bons sentiments ne coïncident pas toujours avec la défense de certains intérêts… Et la politique africaine française devint hésitante, si ce n’est illisible, ce qui a ainsi conduit à une perte d’influence continue de la France dans son ancien « pré-carré ».
« La nouvelle logique transactionnelle est d’autant plus difficile à mettre en œuvre qu’elle se combine mal avec le fond des intérêts géopolitiques de la France – réels ou perçus – et la quête de stabilité sur un continent où se multiplient les guerres civiles. Son application au cas par cas provoque incompréhensions, frustrations et sentiments de trahison, tant par les autocrates s’estimant abandonnés par la France, que par les militants d’opposition dénonçant une démocratisation de façade », résume une récente étude de l’Institut français des relations internationales [IFRI].
La renégociation des accords de défense passés avec une dizaine de pays africains durant le mandat du président Sarkozy mit un terme aux clauses d’assistance en cas de troubles intérieurs. Ce qui a fait que la « France a de facto mis fin à son rôle ‘d’assurance vie » des régimes africains.
Depuis, plusieurs chefs d’États présentés comme étant des « amis de la France » ont été renversés par des coups d’État, comme Mamadou Tandja [Niger, 2010], Ahmadou Toumani Touré [Mali, 2012], François Bozizé [Centrafrique, 2013], Blaise Compaoré [Burkina Faso, 2014], etc. Pour autant, les contradictions françaises demeurent… La France n’a rien dit au sujet de l’accession au pouvoir de Mahamat Déby après la mort de son père, Idriss Déby, en dehors de toute règle démocratique alors que, dans le même temps, elle a condamné le coup d’état du colonel Assimi Goïta au Mali.
Par ailleurs, souligne l’IFRI, et alors que « la ligne politique et l’offre stratégique de la France en Afrique se font plus hésitantes, ses moyens civils et militaires connaissent une réduction continue ». Réduction confirmée par le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2008 et la Révision générale des politiques publiques [RGPP].
Le lancement, à la demande de Bamako, de l’opération Serval [puis Barkhane] pour contrer la menace jihadiste aurait pu changer la donne et relancer l’influence française dans la région. Or, il n’en a rien été puisque celle-ci est contestée notamment par la Russie [mais aussi, dans une moindre mesure, par la Chine et la Turquie].
D’ailleurs, résume l’IFRI, et malgré des succès opérationnels indiscutables, « l’intervention française dans la zone, et tout particulièrement au Mali a finalement agi comme un révélateur des limites de l’influence française, conduisant à une contre-performance stratégique qu’il importe aujourd’hui de regarder en face ».
Pour cela, un premier travail consisterait à définir et à assumer les intérêts stratégiques de la France dans la région. Ceux-ci ne sont pas nécessairement économiques [le volume de ses échanges commerciaux avec l’Afrique est inférieur à celui des Pays-Bas, voire de l’Allemagne] même s’il convient de ne pas les balayer d’un revers de manche, « ne serait-ce qu’au regard des relais de croissance » que le continent africain peut offrir à plus long terme.
Les intérêts de la France sont avant tout politiques et sécuritaires, 150’000 ressortissants français s’étant établis au sud du Sahara, « concentrés en majorité le long de la côte atlantique, dans une zone à la stabilité relative » et potentiellement menacée par l’expansion de la menace jihadiste.
En outre, rappelle l’IFRI, et au-delà des luttes d’influence avec la Russie et la Chine, « l’Afrique de l’Ouest se place au cœur des préoccupations de la sécurité intérieure française en raison de sa place sur la carte des trafics. Porte majeure des produits stupéfiants sud-américains vers l’Europe, elle est également un important réservoir de migration, au regard de sa dynamique démographique. Finalement, la présence en France des nombreuses diasporas subsahariennes – plus d’un million d’immigrés, étrangers ou naturalisés, vivant en France viennent d’Afrique subsaharienne, pour l’essentiel d’Afrique de l’Ouest – demeure un point de vigilance en raison de la communautarisation ».
Aussi, l’IFRI appelle à « repenser en profondeur l’offre stratégique française en Afrique de l’Ouest », en se recentrant sur les intérêts essentiels de France et sur « ce qui est à la portée de ses moyens ». Et d’ajouter : « Redéfinir une stratégie pérenne pour la France en Afrique de l’Ouest implique donc de changer d’approche en adoptant des objectifs réalistes qui ne présument pas du bon vouloir des partenaires mais de leurs intérêts et des attentes qu’ils peuvent formuler. Ceci passe également par la capacité à retrouver une liberté d’action en rompant la logique des ‘opérations extérieures’ et de leurs enjeux, organiques pour les armées et médiatiques pour le pouvoir politique, pour lui préférer les modalités de la présence, à la fois plus discrète et plus durable ».
Cette nouvelle stratégie doit être mis en oeuvre pour préserver au moins trois intérêts principaux : endiguer l’instabilité politique et la progression continue du phénomène jihadiste, préserver une influence française en Afrique de l’Ouest, « indispensable au maintien d’une stature de puissance dans le contexte de compétition systémique », améliorer l’image de la France en Afrique francophone.
Pour cela, estime l’IFRI, la France doit revoir « son offre stratégique », en faisant évoluer la coopération de défense, perçue comme ayant une approche « néo-coloniale », vers une « logique moins structurelle, au profit d’une logique de financement et d’équipement d’une part et d’appui opérationnel d’autre part, notamment en matière de renseignement, de logistique et d’appui-feu [terrestre ou aérien] ». En clair, il s’agirait d’établir des partenariats similaires à celui qui été proposé aux forces de sécurité irakienne ainsi qu’aux milices kurdes syriennes, dans le cadre de l’opération Chammal.
Ensuite, l’IFRI propose de rompre avec la logique des opérations extérieures, le modèle « intervention-stabilisation-normalisation » s’effaçant au profit du triptyque « compétition-contestation-confrontation », au profit d’une logique de « présence » de longue durée, les forces ainsi prépositionnées ayant une « posture opérationnelle » discrète.
« Les forces de présence incarnent la permanence des intérêts français dans la zone. Il n’existe donc pas de compte à rebours politique exigeant une ‘stratégie de sortie’, même si elles sont évidemment soumises aux impératifs de résultats. […] Leur visibilité politique est faible en France, du fait de leurs effectifs réduits et de la relative discrétion de leurs activités qui attirent bien moins l’attention politique que les très médiatiques ‘OPEX' », plaide l’IFRI.
Une telle approche suppose de simplifier le dipositif militaire français en Afrique de l’Ouest, celui-ci empilant actuellement les structures [force Barkhane, opération Corymbe, Task Force Sabre, Éléments français du Sénégal, Forces françaises en Côte d’Ivoire, Éléments français du Gabon, etc]. L’IFRI propose ainsi de placer toutes ces dispositifs sous l’autorité d’un commandement régional unique.
« En s’inspirant des aspects les plus vertueux du modèle des Combattant Commands américains – comme AFRICOM pour le continent africain – il serait ainsi possible d’imaginer confier ce
commandement à un officier général de division ou de corps d’armée disposant d’un état-major ramassé, chargé du niveau ‘opératif haut’. En outre, et ce point est capital, ce commandeur incarnerait l’interlocuteur unique, durable et local des partenaires locaux comme internationaux dans la sphère de la sécurité et de la défense », soutient l’IFRI.
Ce commandement régional pourrait également « assurer une responsabilité dans la mise en œuvre des politiques de coopération de sécurité et de défense qui sont aujourd’hui pensées et exécutées depuis Paris » tout en offrant une « une interface unique pour les pays alliés désireux de s’engager aux côtés de la France dans la sécurisation de l’Afrique de l’Ouest », ce qui permettrait d’intégrer, par exemple, des contributions européennes, la France gardant son statut de « nation cadre ».
Les missions de ce commandement ainsi unifié consisterait à assoir l’influence française dans le région, à mener des actions de coopération militaire tout en étendant celles-ci aux domaines aériens et navals, à appuyer les forces locales quand elles en font la demande, voire à intervenir directement contre une menace si nécessaire.
Quoi qu’il en soit, pour l’IFRI, les derniers évènements au Mali offrent finalement une « opportunité de remise à plat de l’engagement de la France et de l’Europe en Afrique » et la « transformation du dispositif français est […] devenue incontournable et constitue un enjeu décisif ».
Et de conclure : « L’histoire commune de la France avec ses anciennes colonies, qui se prolonge par les relations politiques, économiques, culturelles et de diaspora, lui donne en effet à la fois une responsabilité historique à assumer et un rang à tenir. Cet état de fait rejaillit également sur l’ensemble de sa politique étrangère ».
PartagezTweetezPartagezEnregistrerÀ l’issue du processus de décolonisation amorcé en 1958 par le général de Gaulle, la France instaura une sorte de « Pax Gallica » en Afrique [encore appelée « françafrique »] qui lui permit de maintenir son influence sur le continent, via une présence militaire relativement importante motivée par des accords de défense noué avec les régimes « amis de la France », un dispositif de coopération civile et technique [avec 8000 conseillers ou coopérants] et une aide publique au développement supérieure à 1% du PIB.
La fin de la Guerre Froide [qui permettait de justifier une « realpolitik » menée au nom de la lutte contre l’influence soviétique] marqua une rupture dans la politique française, avec le discours prononcé par le président Mitterrand lors du sommet franco-africain de La Baule, en 1990. Désormais, le soutien de la France serait désormais conditionné aux progrès démocratiques de ses anciennes colonies.
Seulement, les bons sentiments ne coïncident pas toujours avec la défense de certains intérêts… Et la politique africaine française devint hésitante, si ce n’est illisible, ce qui a ainsi conduit à une perte d’influence continue de la France dans son ancien « pré-carré ».
« La nouvelle logique transactionnelle est d’autant plus difficile à mettre en œuvre qu’elle se combine mal avec le fond des intérêts géopolitiques de la France – réels ou perçus – et la quête de stabilité sur un continent où se multiplient les guerres civiles. Son application au cas par cas provoque incompréhensions, frustrations et sentiments de trahison, tant par les autocrates s’estimant abandonnés par la France, que par les militants d’opposition dénonçant une démocratisation de façade », résume une récente étude de l’Institut français des relations internationales [IFRI].
La renégociation des accords de défense passés avec une dizaine de pays africains durant le mandat du président Sarkozy mit un terme aux clauses d’assistance en cas de troubles intérieurs. Ce qui a fait que la « France a de facto mis fin à son rôle ‘d’assurance vie » des régimes africains.
Depuis, plusieurs chefs d’États présentés comme étant des « amis de la France » ont été renversés par des coups d’État, comme Mamadou Tandja [Niger, 2010], Ahmadou Toumani Touré [Mali, 2012], François Bozizé [Centrafrique, 2013], Blaise Compaoré [Burkina Faso, 2014], etc. Pour autant, les contradictions françaises demeurent… La France n’a rien dit au sujet de l’accession au pouvoir de Mahamat Déby après la mort de son père, Idriss Déby, en dehors de toute règle démocratique alors que, dans le même temps, elle a condamné le coup d’état du colonel Assimi Goïta au Mali.
Par ailleurs, souligne l’IFRI, et alors que « la ligne politique et l’offre stratégique de la France en Afrique se font plus hésitantes, ses moyens civils et militaires connaissent une réduction continue ». Réduction confirmée par le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2008 et la Révision générale des politiques publiques [RGPP].
Le lancement, à la demande de Bamako, de l’opération Serval [puis Barkhane] pour contrer la menace jihadiste aurait pu changer la donne et relancer l’influence française dans la région. Or, il n’en a rien été puisque celle-ci est contestée notamment par la Russie [mais aussi, dans une moindre mesure, par la Chine et la Turquie].
D’ailleurs, résume l’IFRI, et malgré des succès opérationnels indiscutables, « l’intervention française dans la zone, et tout particulièrement au Mali a finalement agi comme un révélateur des limites de l’influence française, conduisant à une contre-performance stratégique qu’il importe aujourd’hui de regarder en face ».
Pour cela, un premier travail consisterait à définir et à assumer les intérêts stratégiques de la France dans la région. Ceux-ci ne sont pas nécessairement économiques [le volume de ses échanges commerciaux avec l’Afrique est inférieur à celui des Pays-Bas, voire de l’Allemagne] même s’il convient de ne pas les balayer d’un revers de manche, « ne serait-ce qu’au regard des relais de croissance » que le continent africain peut offrir à plus long terme.
Les intérêts de la France sont avant tout politiques et sécuritaires, 150’000 ressortissants français s’étant établis au sud du Sahara, « concentrés en majorité le long de la côte atlantique, dans une zone à la stabilité relative » et potentiellement menacée par l’expansion de la menace jihadiste.
En outre, rappelle l’IFRI, et au-delà des luttes d’influence avec la Russie et la Chine, « l’Afrique de l’Ouest se place au cœur des préoccupations de la sécurité intérieure française en raison de sa place sur la carte des trafics. Porte majeure des produits stupéfiants sud-américains vers l’Europe, elle est également un important réservoir de migration, au regard de sa dynamique démographique. Finalement, la présence en France des nombreuses diasporas subsahariennes – plus d’un million d’immigrés, étrangers ou naturalisés, vivant en France viennent d’Afrique subsaharienne, pour l’essentiel d’Afrique de l’Ouest – demeure un point de vigilance en raison de la communautarisation ».
Aussi, l’IFRI appelle à « repenser en profondeur l’offre stratégique française en Afrique de l’Ouest », en se recentrant sur les intérêts essentiels de France et sur « ce qui est à la portée de ses moyens ». Et d’ajouter : « Redéfinir une stratégie pérenne pour la France en Afrique de l’Ouest implique donc de changer d’approche en adoptant des objectifs réalistes qui ne présument pas du bon vouloir des partenaires mais de leurs intérêts et des attentes qu’ils peuvent formuler. Ceci passe également par la capacité à retrouver une liberté d’action en rompant la logique des ‘opérations extérieures’ et de leurs enjeux, organiques pour les armées et médiatiques pour le pouvoir politique, pour lui préférer les modalités de la présence, à la fois plus discrète et plus durable ».
Cette nouvelle stratégie doit être mis en oeuvre pour préserver au moins trois intérêts principaux : endiguer l’instabilité politique et la progression continue du phénomène jihadiste, préserver une influence française en Afrique de l’Ouest, « indispensable au maintien d’une stature de puissance dans le contexte de compétition systémique », améliorer l’image de la France en Afrique francophone.
Pour cela, estime l’IFRI, la France doit revoir « son offre stratégique », en faisant évoluer la coopération de défense, perçue comme ayant une approche « néo-coloniale », vers une « logique moins structurelle, au profit d’une logique de financement et d’équipement d’une part et d’appui opérationnel d’autre part, notamment en matière de renseignement, de logistique et d’appui-feu [terrestre ou aérien] ». En clair, il s’agirait d’établir des partenariats similaires à celui qui été proposé aux forces de sécurité irakienne ainsi qu’aux milices kurdes syriennes, dans le cadre de l’opération Chammal.
Ensuite, l’IFRI propose de rompre avec la logique des opérations extérieures, le modèle « intervention-stabilisation-normalisation » s’effaçant au profit du triptyque « compétition-contestation-confrontation », au profit d’une logique de « présence » de longue durée, les forces ainsi prépositionnées ayant une « posture opérationnelle » discrète.
« Les forces de présence incarnent la permanence des intérêts français dans la zone. Il n’existe donc pas de compte à rebours politique exigeant une ‘stratégie de sortie’, même si elles sont évidemment soumises aux impératifs de résultats. […] Leur visibilité politique est faible en France, du fait de leurs effectifs réduits et de la relative discrétion de leurs activités qui attirent bien moins l’attention politique que les très médiatiques ‘OPEX' », plaide l’IFRI.
Une telle approche suppose de simplifier le dipositif militaire français en Afrique de l’Ouest, celui-ci empilant actuellement les structures [force Barkhane, opération Corymbe, Task Force Sabre, Éléments français du Sénégal, Forces françaises en Côte d’Ivoire, Éléments français du Gabon, etc]. L’IFRI propose ainsi de placer toutes ces dispositifs sous l’autorité d’un commandement régional unique.
« En s’inspirant des aspects les plus vertueux du modèle des Combattant Commands américains – comme AFRICOM pour le continent africain – il serait ainsi possible d’imaginer confier ce
commandement à un officier général de division ou de corps d’armée disposant d’un état-major ramassé, chargé du niveau ‘opératif haut’. En outre, et ce point est capital, ce commandeur incarnerait l’interlocuteur unique, durable et local des partenaires locaux comme internationaux dans la sphère de la sécurité et de la défense », soutient l’IFRI.
Ce commandement régional pourrait également « assurer une responsabilité dans la mise en œuvre des politiques de coopération de sécurité et de défense qui sont aujourd’hui pensées et exécutées depuis Paris » tout en offrant une « une interface unique pour les pays alliés désireux de s’engager aux côtés de la France dans la sécurisation de l’Afrique de l’Ouest », ce qui permettrait d’intégrer, par exemple, des contributions européennes, la France gardant son statut de « nation cadre ».
Les missions de ce commandement ainsi unifié consisterait à assoir l’influence française dans le région, à mener des actions de coopération militaire tout en étendant celles-ci aux domaines aériens et navals, à appuyer les forces locales quand elles en font la demande, voire à intervenir directement contre une menace si nécessaire.
Quoi qu’il en soit, pour l’IFRI, les derniers évènements au Mali offrent finalement une « opportunité de remise à plat de l’engagement de la France et de l’Europe en Afrique » et la « transformation du dispositif français est […] devenue incontournable et constitue un enjeu décisif ».
Et de conclure : « L’histoire commune de la France avec ses anciennes colonies, qui se prolonge par les relations politiques, économiques, culturelles et de diaspora, lui donne en effet à la fois une responsabilité historique à assumer et un rang à tenir. Cet état de fait rejaillit également sur l’ensemble de sa politique étrangère ».
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerÀ l’issue du processus de décolonisation amorcé en 1958 par le général de Gaulle, la France instaura une sorte de « Pax Gallica » en Afrique [encore appelée « françafrique »] qui lui permit de maintenir son influence sur le continent, via une présence militaire relativement importante motivée par des accords de défense noué avec les régimes « amis de la France », un dispositif de coopération civile et technique [avec 8000 conseillers ou coopérants] et une aide publique au développement supérieure à 1% du PIB.
La fin de la Guerre Froide [qui permettait de justifier une « realpolitik » menée au nom de la lutte contre l’influence soviétique] marqua une rupture dans la politique française, avec le discours prononcé par le président Mitterrand lors du sommet franco-africain de La Baule, en 1990. Désormais, le soutien de la France serait désormais conditionné aux progrès démocratiques de ses anciennes colonies.
Seulement, les bons sentiments ne coïncident pas toujours avec la défense de certains intérêts… Et la politique africaine française devint hésitante, si ce n’est illisible, ce qui a ainsi conduit à une perte d’influence continue de la France dans son ancien « pré-carré ».
« La nouvelle logique transactionnelle est d’autant plus difficile à mettre en œuvre qu’elle se combine mal avec le fond des intérêts géopolitiques de la France – réels ou perçus – et la quête de stabilité sur un continent où se multiplient les guerres civiles. Son application au cas par cas provoque incompréhensions, frustrations et sentiments de trahison, tant par les autocrates s’estimant abandonnés par la France, que par les militants d’opposition dénonçant une démocratisation de façade », résume une récente étude de l’Institut français des relations internationales [IFRI].
récente étudeLa renégociation des accords de défense passés avec une dizaine de pays africains durant le mandat du président Sarkozy mit un terme aux clauses d’assistance en cas de troubles intérieurs. Ce qui a fait que la « France a de facto mis fin à son rôle ‘d’assurance vie » des régimes africains.
Depuis, plusieurs chefs d’États présentés comme étant des « amis de la France » ont été renversés par des coups d’État, comme Mamadou Tandja [Niger, 2010], Ahmadou Toumani Touré [Mali, 2012], François Bozizé [Centrafrique, 2013], Blaise Compaoré [Burkina Faso, 2014], etc. Pour autant, les contradictions françaises demeurent… La France n’a rien dit au sujet de l’accession au pouvoir de Mahamat Déby après la mort de son père, Idriss Déby, en dehors de toute règle démocratique alors que, dans le même temps, elle a condamné le coup d’état du colonel Assimi Goïta au Mali.
Par ailleurs, souligne l’IFRI, et alors que « la ligne politique et l’offre stratégique de la France en Afrique se font plus hésitantes, ses moyens civils et militaires connaissent une réduction continue ». Réduction confirmée par le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2008 et la Révision générale des politiques publiques [RGPP].
Le lancement, à la demande de Bamako, de l’opération Serval [puis Barkhane] pour contrer la menace jihadiste aurait pu changer la donne et relancer l’influence française dans la région. Or, il n’en a rien été puisque celle-ci est contestée notamment par la Russie [mais aussi, dans une moindre mesure, par la Chine et la Turquie].
D’ailleurs, résume l’IFRI, et malgré des succès opérationnels indiscutables, « l’intervention française dans la zone, et tout particulièrement au Mali a finalement agi comme un révélateur des limites de l’influence française, conduisant à une contre-performance stratégique qu’il importe aujourd’hui de regarder en face ».
Pour cela, un premier travail consisterait à définir et à assumer les intérêts stratégiques de la France dans la région. Ceux-ci ne sont pas nécessairement économiques [le volume de ses échanges commerciaux avec l’Afrique est inférieur à celui des Pays-Bas, voire de l’Allemagne] même s’il convient de ne pas les balayer d’un revers de manche, « ne serait-ce qu’au regard des relais de croissance » que le continent africain peut offrir à plus long terme.
Les intérêts de la France sont avant tout politiques et sécuritaires, 150’000 ressortissants français s’étant établis au sud du Sahara, « concentrés en majorité le long de la côte atlantique, dans une zone à la stabilité relative » et potentiellement menacée par l’expansion de la menace jihadiste.
En outre, rappelle l’IFRI, et au-delà des luttes d’influence avec la Russie et la Chine, « l’Afrique de l’Ouest se place au cœur des préoccupations de la sécurité intérieure française en raison de sa place sur la carte des trafics. Porte majeure des produits stupéfiants sud-américains vers l’Europe, elle est également un important réservoir de migration, au regard de sa dynamique démographique. Finalement, la présence en France des nombreuses diasporas subsahariennes – plus d’un million d’immigrés, étrangers ou naturalisés, vivant en France viennent d’Afrique subsaharienne, pour l’essentiel d’Afrique de l’Ouest – demeure un point de vigilance en raison de la communautarisation ».
Aussi, l’IFRI appelle à « repenser en profondeur l’offre stratégique française en Afrique de l’Ouest », en se recentrant sur les intérêts essentiels de France et sur « ce qui est à la portée de ses moyens ». Et d’ajouter : « Redéfinir une stratégie pérenne pour la France en Afrique de l’Ouest implique donc de changer d’approche en adoptant des objectifs réalistes qui ne présument pas du bon vouloir des partenaires mais de leurs intérêts et des attentes qu’ils peuvent formuler. Ceci passe également par la capacité à retrouver une liberté d’action en rompant la logique des ‘opérations extérieures’ et de leurs enjeux, organiques pour les armées et médiatiques pour le pouvoir politique, pour lui préférer les modalités de la présence, à la fois plus discrète et plus durable ».
Cette nouvelle stratégie doit être mis en oeuvre pour préserver au moins trois intérêts principaux : endiguer l’instabilité politique et la progression continue du phénomène jihadiste, préserver une influence française en Afrique de l’Ouest, « indispensable au maintien d’une stature de puissance dans le contexte de compétition systémique », améliorer l’image de la France en Afrique francophone.
Pour cela, estime l’IFRI, la France doit revoir « son offre stratégique », en faisant évoluer la coopération de défense, perçue comme ayant une approche « néo-coloniale », vers une « logique moins structurelle, au profit d’une logique de financement et d’équipement d’une part et d’appui opérationnel d’autre part, notamment en matière de renseignement, de logistique et d’appui-feu [terrestre ou aérien] ». En clair, il s’agirait d’établir des partenariats similaires à celui qui été proposé aux forces de sécurité irakienne ainsi qu’aux milices kurdes syriennes, dans le cadre de l’opération Chammal.
Ensuite, l’IFRI propose de rompre avec la logique des opérations extérieures, le modèle « intervention-stabilisation-normalisation » s’effaçant au profit du triptyque « compétition-contestation-confrontation », au profit d’une logique de « présence » de longue durée, les forces ainsi prépositionnées ayant une « posture opérationnelle » discrète.
« Les forces de présence incarnent la permanence des intérêts français dans la zone. Il n’existe donc pas de compte à rebours politique exigeant une ‘stratégie de sortie’, même si elles sont évidemment soumises aux impératifs de résultats. […] Leur visibilité politique est faible en France, du fait de leurs effectifs réduits et de la relative discrétion de leurs activités qui attirent bien moins l’attention politique que les très médiatiques ‘OPEX' », plaide l’IFRI.
Une telle approche suppose de simplifier le dipositif militaire français en Afrique de l’Ouest, celui-ci empilant actuellement les structures [force Barkhane, opération Corymbe, Task Force Sabre, Éléments français du Sénégal, Forces françaises en Côte d’Ivoire, Éléments français du Gabon, etc]. L’IFRI propose ainsi de placer toutes ces dispositifs sous l’autorité d’un commandement régional unique.
« En s’inspirant des aspects les plus vertueux du modèle des Combattant Commands américains – comme AFRICOM pour le continent africain – il serait ainsi possible d’imaginer confier ce
commandement à un officier général de division ou de corps d’armée disposant d’un état-major ramassé, chargé du niveau ‘opératif haut’. En outre, et ce point est capital, ce commandeur incarnerait l’interlocuteur unique, durable et local des partenaires locaux comme internationaux dans la sphère de la sécurité et de la défense », soutient l’IFRI.
Ce commandement régional pourrait également « assurer une responsabilité dans la mise en œuvre des politiques de coopération de sécurité et de défense qui sont aujourd’hui pensées et exécutées depuis Paris » tout en offrant une « une interface unique pour les pays alliés désireux de s’engager aux côtés de la France dans la sécurisation de l’Afrique de l’Ouest », ce qui permettrait d’intégrer, par exemple, des contributions européennes, la France gardant son statut de « nation cadre ».
Les missions de ce commandement ainsi unifié consisterait à assoir l’influence française dans le région, à mener des actions de coopération militaire tout en étendant celles-ci aux domaines aériens et navals, à appuyer les forces locales quand elles en font la demande, voire à intervenir directement contre une menace si nécessaire.
Quoi qu’il en soit, pour l’IFRI, les derniers évènements au Mali offrent finalement une « opportunité de remise à plat de l’engagement de la France et de l’Europe en Afrique » et la « transformation du dispositif français est […] devenue incontournable et constitue un enjeu décisif ».
Et de conclure : « L’histoire commune de la France avec ses anciennes colonies, qui se prolonge par les relations politiques, économiques, culturelles et de diaspora, lui donne en effet à la fois une responsabilité historique à assumer et un rang à tenir. Cet état de fait rejaillit également sur l’ensemble de sa politique étrangère ».
France24 - World
Ten minutes with Lee Jung-jae: "Squid Game" superstar speaks with FRANCE 24 in Cannes
Issued on: 24/05/2022 - 19:36Modified: 25/05/2022 - 16:01
Juliette MONTILLY
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South Korean movies are making a strong showing at the Cannes Film Festival, riding on a wave of enthusiasm for series like "Squid Game" and movies like "Parasite". "It feels like South Korean culture is living a kind of Golden Age," says Lee Jung-jae, the superstar actor in Netflix's "Squid Game", whose debut as a director, "Hunt", has screened out of competition at Cannes. Interview.
Valeurs Actuelles
SOS Chrétiens d’Orient au chevet de l’Ukraine
Valeurs Actuelles. Comment SOS Chrétiens d’Orient s’est-elle mobilisée dans la guerre russo-ukrainienne ?
Benjamin Blanchard. Nous œuvrons habituellement au Proche-Orient, en Afrique du Nord et dans le Caucase ; ce n’était donc pas une évidence de nous mobiliser. Mais lorsque la guerre a été déclarée, nous n’avons pas hésité un seul instant à envoyer des équipes sur place car venir en aide aux chrétiens orientaux, à l’est de l’Europe de l’Ouest, répond bien évidemment à notre objet social. Une première équipe est partie en Hongrie, une autre en Moldavie. Cela nous a permis d’identifier très rapidement les besoins vitaux des Ukrainiens qui avaient trouvé refuge dans ces deux pays.
Pourquoi la Hongrie et la Moldavie ?
La Moldavie accueille une part très importante de réfugiés – environ 120 000 personnes – par rapport à la taille du pays (2,5 millions d’habitants) ; elle reçoit en revanche peu d’aides et s’est vite trouvée dépassée par l’immensité des besoins. En Hongrie, la situation est différente car l’aide mise en place par le gouvernement a été bien organisée dès l’afflux des premiers réfugiés. Je suis moi-même parti à Budapest le 8 mars. Nous avons la chance d’entretenir de très bonnes relations avec les autorités, ce qui nous a permis d’organiser des visites dans les camps, dans les maisons culturelles, les maisons de retraite, les paroisses…
Quels sont les besoins les plus urgents ?
Des camions entiers de vêtements affluent alors que ce n’est pas nécessaire. En Moldavie, la nourriture manque cruellement – y compris les aliments pour bébé -, ainsi que les produits d’hygiène. Habituellement, le pays se fait livrer par la Russie et l’Ukraine, il n’y a donc plus de chaîne d’approvisionnement. Devant un tel désordre, nous avons commencé à prospecter en Roumanie pour faire acheminer des camions alimentaires et nous avons même fait venir des lits et des matelas. En Hongrie, après quelques jours à Budapest, nous avons pris la route pour Kiev, à deux jours et demi de voiture, et avons organisé la distribution de soupes populaires et l’accueil de réfugiés dans des églises et dans un hôpital. En parallèle, nous avons mené une troisième mission à Tiraspol, un territoire officiellement moldave, mais majoritairement peuplé de russophones et d’ukrainophones, devenu de fait indépendant, prorusse et vers lequel 25 000 réfugiés ont fui sans qu’ils puissent recevoir aucune aide.
Quels liens entretenez-vous avec les Églises, que ce soit en Hongrie, en Moldavie ou en Ukraine ?Nous sommes en relation avec tous les chrétiens d’Europe de l’Est ; en Moldavie, nous nous sommes mis à la disposition des curés de l’Église orthodoxe pour aider à l’accueil des réfugiés ; en Hongrie, nous avons fait des donations importantes à l’Église grecque catholique. Nous avons apporté quelques médicaments à l’évêché d’Odessa. Mais en Ukraine, les relations sont plus limitées avec les autorités religieuses. Dans l’Église orthodoxe, les tensions avec la Russie ont profondément divisé les fidèles.
Vous venez de rentrer de votre mission. Quel est à présent votre objectif ?
Deux autres équipes de volontaires se sont succédé en Hongrie et en Moldavie. Nous organisons les relèves pour les mois à venir. En France, mon premier objectif est de sensibiliser les donateurs – nous avons lancé un appel aux dons auprès de 65 000 personnes -car les besoins financiers sont énormes. Nous avons déjà dépensé plus de 100 000 euros, mais il reste tant à faire. Nous avons promis à des hôpitaux du sud et de l’est de l’Ukraine de leur envoyer des médicaments et autres dons. Nous comptons sur la générosité de chacun.
Valeurs Actuelles
Venir en aide aux Ukrainiens
Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février dernier, le nombre de réfugiés et de déplacés ne cesse de progresser. Plus de 5,2 millions de personnes ont quitté leur pays, selon l’agence de l’Onu pour les réfugiés (HCR). Près de six réfugiés ukrainiens sur dix ont fui en Pologne. La deuxième destination est la Roumanie. Suivent la Hongrie, la Moldavie et la Slovaquie.
Les hommes de 18 à 60 ans n’ayant pas le droit de partir, l’immense majorité des millions de personnes qui ont pris le chemin de l’exil sont des femmes et des enfants. Par ailleurs, plus de 7,7 millions de déplacés ont quitté leur foyer tout en restant dans le pays. Dès fin février, des fonds d’urgence ont été mis en place. En soutien à la Croix-Rouge ukrainienne et au Comité international de la Croix-Rouge, la Croix-Rouge française a lancé un appel aux dons financiers pour aider la population touchée par le conflit. Présentes dans les pays limitrophes de l’Ukraine, les équipes de Médecins sans frontières comme celles de Médecins du monde cherchent à faire entrer du matériel médical et du personnel en Ukraine où elles s’activent dans les zones les plus touchées par les bombardements.
De son côté, le Secours catholique Caritas France collecte des fonds pour financer l’action de ses partenaires en Ukraine et dans les pays voisins. Ces organisations distribuent des repas, gèrent des centres d’hébergement et prennent en charge le transport de personnes.
Plus de 100 000 personnes ont déjà fui le sud-ouest de l’Ukraine.
Assurer une formation éducative
La Fondation de France appelle à la générosité pour soutenir les associations humanitaires implantées notamment en Pologne, en Roumanie et en Moldavie. « Outre participer à l’évacuation des familles et à la distribution d’aide alimentaire, elles dispensent un appui psychologique aux réfugiés traumatisés par les bombardements, explique Karine Meaux, responsable des urgences à la Fondation de France. C’est important de divertir les jeunes exilés et d’accompagner leurs parents sur le plan juridique, notamment pour les formalités d’entrée dans un pays étranger. »
À l’approche des vacances scolaires, les parents ne savent pas encore où leurs enfants suivront leur scolarité à la rentrée prochaine, en raison de l’absence de visibilité. « Si la situation politique leur permet de rentrer dans leur pays, il faudra les aider. Tout comme, s’ils restent dans leur pays d’accueil. Assurer un minimum éducatif et des sessions de divertissement tout en procurant une activité professionnelle aux mères, telles sont les priorités de nos partenaires pour les prochains mois », conclut Karine Meaux.
Les dons Ifi consentis notamment à la Fondation Médecins sans frontières, Fondation Caritas ou Fondation de France donnent droit à une déduction de 75 % de leur montant de l’Ifi, dans la limite de 50 000 euros. Les dons versés aux associations permettent une réduction (66 % du montant des dons) de l’impôt sur le revenu, dans la limite de 20 % du revenu imposable. Ceux accordés à la Croix-Rouge, Médecins du monde ou Médecins sans frontières sont assortis d’une réduction de l’impôt sur le revenu (75 % de leur montant) dans la limite de 1 000 euros (au-delà, c’est la règle précédente qui s’applique).
L'Humanité
L’Atlantic Bar, un monde d’amitié en guenilles qui disparaît
ActuDans son documentaire, la réalisatrice Fanny Molins nous entraîne à Arles dans un rade où se retrouvent ces gens du peuple, aux rêves fracassés sur la falaise de la vie.
Pierre BarbanceyC’est un documentaire magnifique pour qui aime les histoires humaines. Les histoires vraies. Les histoires populaires. À Arles, il a longtemps existé un lieu de « débit de boissons » comme on dit dans les arrêtés préfectoraux, dénommé l’Atlantic Bar. Un endroit de convivialité où l’on boit son café le matin, la bière à 10h, le pastis ou le whisky un peu plus tard. Un lieu où se croisent des gueules. Certaines ont été cassées par la vie. C’est là que Fanny Molins est venue poser sa caméra pour y capter des instants d’émotions, ces moments où la pudeur, comme un voile levé, disparaît. Et ils ont tant à dire ceux qui apparaissent à l’écran. Nathalie et Jean-Jacques, bien sûr, les patrons de l’Atlantic Bar, rayonnants au centre de ce documentaire.
La première fois qu’elle s’y est rendue, Fanny Molins entendait réaliser un reportage photographique consacré à l’alcoolisme. On ne sait ce qu’elle voulait exactement montrer ou exorciser. Mais, de fil en aiguille, l’image en mouvement s’est imposée. Trois semaines de tournage ont permis tout à la fois de nous immerger dans un décor si commun il n’y a encore pas si longtemps et qui tant à disparaître. « Le temps du Formica et du ciné », chantait Ferrat même si, là, c’est plutôt Johnny qu’invoque Nathalie. Le Johnny de Salut Charlie qui, de sa voix rauque le proclamait : « L’amitié en guenilles était ma seule famille ». Une devise pour l’Atlantic Bar où se retrouvent ces gens du peuple, aux rêves fracassés sur la falaise de la vie, qui se confient devant la caméra. Ce n’est pas une psychanalyse des pauvres. Juste leurs paroles.
Un documentaire captivant. Paradoxalement c’est Saint-Exupéry qui remonte à la mémoire. « On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux ». C’est ce que nous rappellent toutes ces personnages si vrais. L’Atlantic Bar a fermé le 15 mars de cette année, tué par la volonté du propriétaire des murs de vendre le bar. « Mais la porte de derrière reste ouverte », précise Fanny Molins en clôture du film. De quoi pleurer de rage. L’autre soir, sur la plage de la Croisette, le Festival a projeté « Un Singe en hiver », d’Henri Verneuil, avec Gabin et Belmondo. Un autre hommage aux habitués du comptoir, du zinc, du rade, véritable confessionnal.
Festival de CannesArlesFestival de Cannes 2022 New York Times - World
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Nuevas pruebas muestran cómo unos soldados rusos ejecutaron hombres en Bucha
El relato de unos testigos y videos obtenidos por The New York Times muestran cómo los paracaidistas rusos ejecutaron al menos a ocho hombres ucranianos en un suburbio de Kiev el 4 de marzo, un posible crimen de guerra.
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Por Yousur Al-Hlou, Masha Froliak, Evan Hill, Malachy Browne y David Botti
Este artículo contiene imágenes de violencia explícita.
BUCHA, Ucrania — Es la última vez que se vería con vida a los hombres. En dos videos, los paracaidistas rusos los conducen a punta de pistola por una calle de Bucha, un suburbio de Kiev. Algunos de los cautivos ucranianos están encorvados, sujetando el cinturón del hombre que tienen delante. Otros tienen las manos sobre la cabeza. “Camina a la derecha, perra”, les ordena uno de los soldados.
Los videos, filmados el 4 d marzo por una cámara de seguridad y un testigo en una casa cercana y que The New York Times obtuvo, son la prueba más clara hasta el momento de que los hombres se encontraban en custodia de tropas rusas minutos antes de ser ejecutados.
“Los rehenes están echados allá, contra la cerca”, dice la persona que graba uno de los videos. Y cuenta: “Uno, dos, tres, seguro… cuatro, cinco, seis…”. En total, son nueve personas retenidas.
Los hombres son obligados a tirarse al suelo, entre ellos uno que lleva una sudadera con capucha azul brillante muy particular.
El video termina. Pero ocho testigos relataron a The New York Times lo que ocurrió a continuación. Los soldados llevaron a los hombres detrás de un edificio de oficinas cercano que los rusos habían convertido en una base improvisada. Hubo disparos. Los cautivos no volvieron.
Un video de dron filmado un día después, el 5 de marzo, y obtenido también por el Times, es la primera prueba visual que confirma los relatos de los testigos. Mostraba los cadáveres tendidos en el suelo junto al edificio de oficinas en la calle Yablunska 144 mientras dos soldados rusos hacían guardia a su costado. Entre los cuerpos se vislumbraba un destello de azul brillante: el cautivo en la sudadera azul.
Una fotografía de los cuerpos de los hombres ejecutados tendidos en un patio, algunos con las manos atadas, formaba parte de una serie de imágenes que recibieron la atención mundial a principios de abril tras la retirada de las fuerzas rusas de Bucha. Los dirigentes rusos al más alto nivel han negado repetidamente haber actuado mal en Bucha y han calificado las imágenes de “provocación y falsas”.
Pero una investigación de varias semanas realizada por el Times —que incluye los tres videos— aporta nuevas pruebas de que los paracaidistas rusos reunieron y ejecutaron intencionalmente a los hombres fotografiados en el patio, lo que involucra directamente a estas fuerzas en un probable crimen de guerra. Los ministerios de Asuntos Exteriores y de Defensa de Rusia no respondieron a las solicitudes de comentarios sobre los hallazgos del Times.
Para descubrir lo que les ocurrió a estos hombres, el Times pasó semanas en Bucha entrevistando a un sobreviviente, a testigos, forenses y funcionarios policiales y militares. Los reporteros recopilaron videos hasta ahora inéditos del día de la ejecución, una de las pocas pruebas que hasta el momento existen para rastrear los últimos movimientos de las víctimas. El Times buscó en las redes sociales reportes sobre personas desaparecidas, habló con los familiares de las víctimas y, por primera vez, identificó a todos los hombres ejecutados y el motivo por el que la mayoría de ellos fueron atacados.
Eran esposos y padres, trabajadores de tiendas de abarrotes y fábricas que llevaban una vida civil común y corriente antes de la guerra. Pero con las restricciones para salir del país impuestas a los varones, así como la determinación de proteger a sus comunidades, la mayoría de los hombres se unieron a diversas fuerzas de defensa días antes de que los mataran. Casi todos ellos vivían a poca distancia del patio en el que más tarde yacerían sus cuerpos.
El regreso a Bucha
Los soldados rusos ingresaron por primera vez a Bucha a finales de febrero, días después del comienzo de la guerra, en su avance hacia Kiev. Las fuerzas ucranianas estaban listas para ellos. Arrasaron con los paracaidistas rusos al frente de la columna en una emboscada. Las esquelas necrológicas y las entrevistas con prisioneros rusos publicadas por un youtuber ucraniano indican que al menos dos unidades de paracaidistas —los Regimientos de Asalto Aerotransportado 104 y 234— sufrieron pérdidas.
Los rusos se retiraron y se reagruparon antes de volver el 3 de marzo, cuando se dirigieron a la calle Yablunska, una larga vía que atraviesa la ciudad. Las imágenes de las cámaras de seguridad obtenidas por el Times muestran que los soldados, al igual que los que fueron emboscados a finales de febrero, eran paracaidistas. En el video se los ve conduciendo vehículos de combate aerotransportables —como los diseños BMD-2, BMD-3 y BMD-4— que son empleados casi exclusivamente por las Fuerzas Aerotransportadas rusas, según expertos del Instituto Internacional de Estudios Estratégicos y del Instituto Real de Servicios Unidos.
Los paracaidistas patrullaban la zona, realizaban registros casa por casa y operaban desde el número 144 de la calle Yablunska, un edificio de oficinas de cuatro pisos que los rusos convirtieron en base y hospital de campaña.
A menos de 300 metros de esa base, en el número 31 de la calle Yablunska, Ivan Skyba, un albañil de 43 años, y otros cinco combatientes habían estado vigilando un puesto de control improvisado cuando volvieron los rusos. Entre todos tenían una granada, chalecos antibalas y un rifle, según le dijo Skyba al Times.
Alertados por radio de que los rusos habían vuelto a Bucha y se dirigían hacia ellos, se escondieron en la casa junto al puesto de control, junto con el propietario, Valera Kotenko, de 53 años, quien había estado llevando a los combatientes té y café, dijo Skyba.
Más tarde se les unieron otros dos combatientes, Andriy Dvornikov y Denys Rudenko, el hombre que lleva la sudadera azul en el video. Mientras los nueve hombres se escondían, enviaron mensajes de texto y llamaron a sus seres queridos. Rudenko envió un mensaje a su mejor amigo diciendo que estaban atrapados. “No llames. Marcaré más tarde”, escribió.
Los hombres se refugiaron allí durante la noche. La mañana del 4 de marzo, se dieron cuenta de que era imposible escapar. “Estamos rodeados”, escribió Rudenko a su amigo. “Por ahora estamos escondidos. Están disparando desde vehículos acorazados y con calibre pesado”.
Dvornikov, chofer de repartos, llamó a su esposa, Yulia Truba, a las 10:20 a. m., contó ella al Times. “No podemos salir. Llamaré cuando llame”, dijo, antes de decirle que borrara todos sus mensajes y que se preparara para evacuar. “Te amo”, le dijo.
Alrededor de una hora más tarde, los soldados rusos que realizaban cateos encontraron a los hombres y obligaron a los nueve, incluido el dueño de casa, a salir de la vivienda a punta de pistola, dijo Skyba. Los soldados registraron a los hombres en busca de tatuajes que pudieran indicar una afiliación militar e hicieron que algunos de ellos se quitaran los zapatos y los abrigos de invierno. Luego los llevaron a pie a la base rusa del número 144 de la calle Yablunska.
Lo que sucedió a continuación fue descrito a los reporteros del Times por Skyba y siete testigos civiles a los que las fuerzas rusas también reunieron de las casas vecinas y a quienes retuvieron en un grupo separado a unos metros de los combatientes cautivos.
Los testigos dijeron que vieron al grupo de cautivos en el estacionamiento frente a la base rusa con las camisetas estiradas sobre la cabeza. Yura Razhik, de 57 años, quien vive frente al edificio de oficinas, dijo que algunos tenían las manos atadas. Los soldados rusos los hicieron arrodillarse y luego dispararon a uno de los hombres, Vitaliy Karpenko, de 28 años, casi inmediatamente, dijo Skyba. Razhik dijo que también fue testigo de los disparos.
Skyba y otro cautivo, Andriy Verbovyi, fueron llevados al interior del edificio, dijo, donde fueron interrogados y golpeados antes de que a Verbovyi le dispararan y lo asesinaran. Los soldados llevaron a Skyba de vuelta al estacionamiento, donde los otros guardias del puesto de control seguían retenidos.
En un momento dado, uno de los voluntarios confesó a los rusos que eran combatientes, dijo Skyba, y finalmente lo dejaron ir. Ahora está siendo investigado por las autoridades ucranianas, según un comandante militar local y los investigadores; un documento del gobierno visto por el Times especifica que es por “alta traición”.
Los soldados debatieron qué hacer con los hombres restantes. “Deshazte de ellos, pero aquí no, para que sus cuerpos no queden tirados por ahí”, dijo uno, según Skyba.
CALLE YABLUNSKA
BUCHA
2
4
Los rehenes fueron
conducidos unos 280
metros a pie hasta calle
Yablunska 144.
Los rehenes fueron
llevados al costado del
edificio y ejecutados.
3
Los testigos ubicados
aquí vieron que se
llevaban a los rehenes y
escucharon disparos.
Base rusa en Yablunska 144.
1
A los rehenes los llevaron en
un inicio de Yablunska 31.
CALLE YABLUNSKA
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BUCHA
Los rehenes fueron
conducidos unos
280 metros a pie
hasta calle
Yablunska 144.
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Los rehenes fueron
llevados al costado del
edificio y ejecutados.
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Los testigos ubicados
aquí vieron que se
llevaban a los rehenes
y escucharon disparos.
Base rusa en
Yablunska 144.
1
A los rehenes los
llevaron en un inicio de
Yablunska 31.
Ejecución en el patio
Dos soldados rusos llevaron a Skyba y a los cautivos restantes a un patio al lado del edificio, donde yacía ya el cuerpo de otro hombre muerto, dijo Skyba. El Times ha identificado a ese hombre como Andriy Matviychuk, de 37 años, otro combatiente voluntario que desapareció un día antes. Recibió un disparo en la cabeza, según su certificado de defunción.
Razhik y otros testigos retenidos fuera del edificio de oficinas vieron que los soldados llevaron a los cautivos fuera de la vista, dijeron. Luego sonaron disparos.
“Me dispararon y me caí. La bala me entró por el costado”, dijo Skyba. Las fotos que compartió de sus heridas muestran un orificio de entrada y salida en el lado izquierdo del abdomen. Un doctor de Bucha que lo atendió y un informe médico revisado por el Times confirmaron la lesión.
“Me caí y me hice el muerto”, dijo. “No me movía y no respiraba. Hacía frío fuera y se podía ver el aliento de la gente”.
Skyba se quedó tumbado mientras los soldados disparaban otra ráfaga contra los heridos que aún se movían. Esperó unos 15 minutos hasta que ya no pudo oír las voces de los soldados. Entonces corrió.
Tetyana Chmut, cuyo jardín linda con el patio del número 144 de la calle Yablunska, estaba entre los vecinos que fueron retenidos y posteriormente liberados por los rusos, junto con su familia. Cuando Chmut salió corriendo de su casa para refugiarse en el sótano de un vecino más tarde, el 4 de marzo, vio los cuerpos tendidos en el patio. Una vecina de Chmut, Marina Chorna, vio los cuerpos dos días después cuando salió de su sótano luego de que se marcharon los soldados rusos que ocupaban su casa.
Los cuerpos de los hombres acribillados en el estacionamiento y en el interior del edificio fueron llevados al patio y, junto con las otras seis víctimas, permanecerían allí durante casi un mes.
Pruebas de un crimen de guerra
Cuatro semanas más tarde, después de que las fuerzas rusas se habían retirado de Bucha, los periodistas del Times visitaron el lugar de las ejecuciones. La pared y los escalones del edificio estaban llenos de agujeros de bala. Al otro lado del patio, esparcidos a pocos metros de donde yacieron los cuerpos, había casquillos percutidos de 7.62x54R, que se usan en las ametralladoras de diseño soviético de la serie PK y en los rifles de francotirador Dragunov, comúnmente empleados por las tropas rusas. El Times también encontró un cartucho 7.62x54R sin disparar dentro del edificio.
Otras pruebas que dejaron los rusos apuntan a dos unidades específicas de paracaidistas que podrían haber ocupado el edificio. En las hojas de embalaje de las cajas de armas y munición figuraban las unidades 32515 y 74268, correspondientes respectivamente a los Regimientos de Asalto Aerotransportado 104 y 234. Ambas unidades sufrieron grandes pérdidas durante el primer intento ruso de entrar en Bucha en febrero.
Boletas de embalaje halladas en cajas de municiones que abandonaron las fuerzas rusas, identificaban a dos unidades de paracaidistas, los Regimientos de Asalto Aéreo 104 y 234, que pueden haber ocupado el edificio.
Los investigadores del Servicio de Seguridad de Ucrania, o SBU, también proporcionaron al Times una imagen de un parche hallado al interior del edificio con el emblema del Regimiento 104 y una lista de soldados rusos recuperada del edificio. Buscando en los sitios web de las redes sociales rusas y en otras bases de datos el nombre de cada soldado, el Times descubrió que al menos cinco de los soldados nombrados tenían aparentes vínculos con el Regimiento 104. Otros publicaron imágenes de sí mismos sosteniendo banderas de paracaidistas o con uniformes de paracaidista. Algunos indicaron que su ubicación era Pskov, la ciudad que es la sede de los regimientos 104 y 234.
La ejecución de los combatientes capturados y del dueño de la vivienda en Bucha “es el tipo de incidente que podría convertirse en un caso sólido para el enjuiciamiento de crímenes de guerra”, dijo Stephen Rapp, ex embajador itinerante de Estados Unidos para asuntos de crímenes de guerra. Los cautivos, al haber sido desarmados y puestos bajo custodia por los rusos, estaban “fuera de combate”, según las leyes de la guerra, dijo Rapp. Según las Naciones Unidas y el Comité Internacional de la Cruz Roja, esas leyes significan que los prisioneros deben ser tratados con humanidad y protegidos de los malos tratos en cualquier circunstancia.
Además de los soldados que dispararon a los hombres, sus comandantes podrían ser acusados si tuvieron conocimiento de los asesinatos y no actuaron para prevenir o castigar la conducta, dijo Rapp.
Una búsqueda desesperada
El 4 de marzo, después de que los hombres dejaran de responder a las llamadas y a los mensajes de texto, sus hermanos, esposas, madres y amigos iniciaron una agónica búsqueda. Las fuerzas rusas patrullaban las calles de Bucha, por lo que los familiares acudieron a internet, rogando por información en las redes sociales.
“Mi sobrino Denys (con gorra y gafas) dejó de responder hace tres días”, escribió en Facebook Valentina Butenko, tía de Rudenko. “¿Alguien sabe algo de él?”.
“Ayuden a encontrar a este hombre”, escribió Elena Shyhan con una foto de su esposo, Vitaliy. “Su familia está muy preocupada, pero no perdemos la esperanza”.
Mientras tanto, los cuerpos de los hombres permanecían en el patio. Una vez que los rusos huyeron, casi un mes después, la imagen explícita de la escena captó la atención del mundo, y la de las familias que se esforzaban por encontrar pistas.
Liudmyla Nakonechnaya, la madre de Dvornikov, vio la foto en Facebook. Su comentario decía: “¡Ay, Dios mío! ¡Ay, Dios mío! ¡Mi querido hijo!”.
Shyhan también vio la imagen. Ella editó su publicación de semanas antes con una sola línea: “Dejen de buscar. Lo hemos encontrado”.
Benjamin Foley, Aleksandra Koroleva y John Ismay colaboraron con reportería. Dmitriy Khavin y Emily Sternlicht colaboró con edición de video y y Oksana Nesterenko colaboró con investigación.
Yousur Al-Hlou es un videoperiodista del Times. @YousurAlhlou
Masha Froliak es una productora independiente que trabaja con el equipo de video del Times.
Evan Hill es un periodista del equipo de Investigaciones Visuales, que combina reportería tradicional con análisis forense digital. Ha sido parte de equipos que ganaron dos premios Pulitzer por investigaciones que demostraron que el ejército de Estados Unidos mató a un trabajador humanitario afgano en un ataque fallido con drones y que Rusia bombardeó hospitales en Siria. @evanhill
Malachy Browne es productor sénior en el equipo de Investigaciones Visuales. Ha recibido cuatro premios Emmy por su trabajo y compartió un Premio Pulitzer en 2020 por reportajes que revelaban la culpabilidad de Rusia en el bombardeo de hospitales en Siria. @malachybrowne • Facebook
David Botti es un productor sénior en el equipo de Investigaciones Visuales que combina la elaboración de reportes tradicionales con análisis forense digital y métodos de código abierto. Antes trabajó para la BBC en Washington y Londres, y fue periodista independiente en el Medio Oriente.
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Valeurs Actuelles
Coup de projecteur sur neuf associations
Les Éveilleurs : retrouver la grandeur de la France
La génération Éveilleurs est née d’un constat : la disparition des frontières devait nous amener prospérité économique et paix ; il n’en a rien été. À la place, le monde agricole s’est replié, notre industrie s’est effondrée, une partie de la population s’est retrouvée sous perfusion sociale tandis que l’immigration non contrôlée morcelait la France. En quelques décennies, les valeurs françaises, celles qui ont fait la grandeur de notre pays, ont été minées par les révolutions sociétales et conséquence, les repères importants ont disparu.
Pour la génération Éveilleurs, ce n’est pas une fatalité ; elle se bat aujourd’hui pour retrouver la grandeur de la France. Depuis 2015, Les Éveilleurs organisent des manifestations (notamment avec Valeurs actuelles), avec des philosophes, des écrivains, des journalistes, des historiens, des responsables politiques et associatifs, dans un seul et même but : donner des pistes de reconstruction de notre société. Ils ont donc besoin de nous tous pour avancer et aller encore plus loin.
www.eveilleurs.fr
L’Œuvre salésienne : faire grandir l’école à Rennes
C’est à l’école de saint François de Sales et à l’exemple d’un de ses illustres disciples, saint Jean Bosco, que les prêtres de l’Institut du Christ-Roi veulent relever le défi de la formation de la jeunesse. Ils œuvrent d’ores et déjà dans huit écoles – de Lille à Montpellier en passant par Le Pecq, Reims, Rennes, Orléans, Saintes, Limoges – avec pour ambition d’élever les jeunes avec enthousiasme au Vrai, au Beau et au Bien.
L’objectif de la levée de fonds est de construire un nouveau bâtiment pour le collège de Rennes (destiné à accueillir 150 élèves), avec en son sein une future chapelle. « Nous pouvons nous lamenter devant le “wokisme” et la cancel culture , mais nous pouvons aussi contribuer au développement d’écoles vraiment libres », affirment les prêtres. « Soutenir l’Œuvre salésienne, c’est assurer à notre pays des espaces de refondation en donnant à des jeunes la possibilité de s’enraciner dans les principes de l’Évangile pour mieux défendre notre civilisation demain. »
icrspfrance.fr/oeuvres/ecoles
SOS Chrétiens d’Orient : une église pour Mossoul
Depuis 2013, SOS Chrétiens d’Orient intervient au cœur des zones sinistrées du Proche-Orient (Irak, Syrie, Jordanie et Liban), mais aussi en Égypte, en Éthiopie, au Pakistan, en Arménie et tout récemment en Ukraine, où elle s’est mobilisée aussitôt après le début de la guerre (lire l’entretien page 42).
Dans chaque mission, l’objectif est d’apporter une aide matérielle et un soutien moral aux chrétiens d’Orient touchés par les conflits, la pauvreté ou l’isolement. Elle intervient aussi bien dans l’aide d’urgence, le soutien médical, la reconstruction, le développement économique et social, le soutien à l’éducation et la jeunesse que pour la valorisation de la culture et du patrimoine. Les dons récoltés le 30 mai seront affectés à la reconstruction d’une église au cœur de Mos-soul (Irak).
www.soschretiensdorient.fr
Arcade : restaurer le patrimoine
Apporter une nouvelle jeunesse aux vieilles pierres. En 2019, après sept mois de service civique au sein de l’association du Rocher qui œuvre dans les cités populaires, Amaury Gomart, un diplôme de droit en poche, crée l’association Arcade. Objectif : former des équipes de volontaires – par groupe de 5 à 20 – pour aider à restaurer le patrimoine bâti. Une première mission, la réhabilitation d’une ancienne abbaye cistercienne, leur est confiée.
Ils souhaitent à présent restaurer l’église Saint-Martin de Vernas, située à deux pas de la cité médiévale de Crémieu (Isère), et le fort militaire de la Pointe du Diamant, qui fait partie de la célèbre place fortifiée de Langres (Haute-Marne). L’association ne veut pas « être de simples “gardiens de ruines” pour citer Denis Tillinac » mais souhaite, au-delà de la reconstruction matérielle, « créer une véritable rencontre entre les jeunes et les habitants du coin, la jeunesse pouvant apporter sa joie et son espérance et recevoir aussi beaucoup des anciens ».
patrimoine-arcade.fr
L’Institut de formation politique : servir le bien commun
Ne recevant aucun financement public, l’IFP veut former des jeunes pour « sortir la France de l’ornière et faire émerger des acteurs du redressement moral, économique et culturel de notre pays ». Une antithèse à la formation dispensée à Sciences Po, à la sensibilité de gauche dominante, devenue un cauchemar pour les étudiants de droite.
Signe qu’il répond à une préoccupation croissante, l’Institut, qui compte plus de 350 intervenants, a déjà formé 2 346 jeunes ; nombre d’entre eux ont déjà percé dans les médias, accompagné des élus politiques ou affronté eux-mêmes le suffrage universel dans le but de servir leur pays. L’objectif de la levée de fonds est de former 280 jeunes supplémentaires « au service du bien commun ».
ifpfrance.org
Stop au porno : une guerre incessante
Nul ne peut le nier : depuis une dizaine d’années, le fléau pornographique est en pleine expansion et il se répand comme une traînée de poudre au fur et à mesure que les outils de communication se développent. Conséquence, notre civilisation est attaquée sur ses racines chrétiennes avec des effets délétères tant sur le corps que l’esprit. L’association Stop au porno s’est fixé pour objectif d’y répondre avec un discours où les notions de bien et de mal, la voie vers le bonheur ou vers le malheur, sont expliquées.
Pour y parvenir, elle a donc besoin de nous tous. Elle s’est donné pour mission de faire une veille permanente sur la législation concernant la pornographie, elle n’hésite pas aussi à s’attaquer, en estant en justice, aux acteurs de l’industrie pornographique (producteurs, annonceurs, etc. ). Cette association organise aussi des conférences, et enfin diffuse des outils pédagogiques (livres, kits éducatifs, DVD… ) pour expliquer aux parents et éducateurs comment protéger les enfants.
www.stopauporno.fr
SOS Calvaires : redresser les croix
Reprise en 2015 par Paul Ramé, président de l’entreprise Xilo Menuiserie en Maine-et-Loire, l’association SOS Calvaires œuvre pour la sauvegarde des calvaires, oratoires et chapelles qui composent notre patrimoine à travers la France. Sa mission est non seulement de les entretenir mais aussi de les restaurer dans le respect du style de l’époque et avec des matériaux nobles, le chêne, l’acacia et le châtaignier étant les trois essences principales de bois utilisées pour les croix.
Grâce à une équipe de jeunes dynamiques, l’association a d’ores et déjà permis de ressusciter 90 calvaires en Anjou, Vendée, Bretagne… Elle est désormais capable d’en restaurer un par mois. L’appel aux dons vise à permettre à l’association de déployer des antennes partout en France, sachant que la restauration d’un calvaire coûte entre 800 et 1 000 euros.
soscalvaires.org
Lejeune Académie, défendre la dignité
Donner à la jeunesse les outils et la formation adéquate afin de promouvoir la dignité de la vie humaine dans les différents milieux de notre société, c’est l’ambition de Lejeune Académie. Elle a aujourd’hui un nouveau projet : l’organisation d’une université d’été qui se déroulera sur quatre journées, du 23 au 27 août 2022 à Pontlevoy (Loir-et-Cher, région Centre-Val de Loire).
Au cours de cette manifestation, les jeunes (18-25 ans), qui seront coachés par des intervenants d’exception, de l’univers médical, juridique, philosophique et politique, pourront approfondir les sujets de bioéthique, se former techniquement et ainsi, disposer d’armes et d’outils pour défendre la dignité de chaque personne humaine sur les plateaux de télévision, en interview ou sur les réseaux sociaux. Donc, une manière de montrer que militantisme peut rimer avec excellence, technique, exploitation des talents et surpassement de soi.
lejeune-academie.com
Fondation pour l’école : mieux former
L’éducation est un investissement pour l’avenir de nos enfants. Encore faut-il trouver les bons “formateurs”. C’est pour cela que la Fondation pour l’école, créée le 18 mars 2008 par décret du Premier ministre, œuvre au renouveau de l’école en France en développant des solutions pilotes dans le cadre d’écoles indépendantes.
Elle s’est fixé pour ambition de former la communauté éducative (80 formations certifiées et formation diplômante reconnue), de soutenir les écoles hors contrat (soutien technique et juridique gratuit et financement des écoles indépendantes) et de promouvoir la liberté scolaire.
Son nouveau projet ? Former 2 450 créateurs, directeurs d’école indépendante, enseignants et éducateurs. Le nombre de personnes formées sera multiplié par 3,5.
www.fondationpourlecole.org
France24 - World
Debunking claims that the French president is the head of the EU
Issued on: 29/04/2022 - 18:31
Georgina ROBERTSON
In one of the final televised debates before the first round of the French presidential election, the far-left candidate Jean-Luc Mélenchon claimed that if he were elected, he would become the head of the European Union for six months. FRANCE 24's Georgina Robertson and Sophie Samaille look at what it actually means to be at the helm of the Presidency of the Council of the EU and how long the French presidency will last.
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
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Compétition. Tahiti, polysémie française
Nos recommandations culturellesLe cinéaste espagnol signe un thriller politique sur fond de reprise des essais nucléaires français en Polynésie. Avec, dans le rôle phare, un Benoît Magimel magistral.
Marie-José Sirach Pacifiction – Tourment sur les îles, d’Albert Serra, France/Espagne/Allemagne/Portugal, 2 h 43
Albert Serra est décidément imprévisible. Découvert à la Quinzaine des réalisateurs en 2006 où il présentait Honor de Cavalleria, une divagation picaresque de l’ingénieux Don Quichotte de la Mancha, il s’est affirmé comme un des cinéastes les plus singuliers, iconoclastes de sa génération. En 2016, il filme l’agonie de Louis XIV sous les traits d’un Jean-Pierre Léaud emperruqué ; en 2019, Liberté est une balade libertine aux accents sadiens où Serra confie le rôle du duc de Walchen à Helmut Berger. Films d’époque, en costumes, rien de tout cela dans ce nouvel opus présenté en compétition.
Décor naturel insensé, si beau qu’on pourrait le croire irréel
Tourment sur les îles est un thriller politique, une réflexion sur le pouvoir, la folie des hommes et du monde vu d’une île paradisiaque s’il en est, Tahiti. Décor naturel insensé, si beau qu’on pourrait le croire irréel. Mais non. Au milieu de cette nature exubérante, tout est ordonné, de la barrière de corail aux palmiers dressés dans un alignement parfait face à la mer ; des villas de luxe aux bicoques des pêcheurs réparties dans une hiérarchie harmonieuse jusqu’aux ciels qui grondent et menacent, déployant leurs palettes monochromes où les bleus rivalisent avec les gris anthracite.
Les dialogues nous parviennent, feutrés et polis, qui ne masquent pas la violence des échanges. On avance à tâtons dans le film, chaque scène semble dissociée de celle qui la précède et de celle qui va suivre. Des officiers de la marine débarquent et se précipitent dans une boîte de nuit. Plus loin, dans la maison du haut-commissaire de la République De Roller, on assiste à un étrange déjeuner où des représentants du peuple natif exposent leurs craintes d’une reprise des essais nucléaires sans que De Roller interrompe son déjeuner. Un étrange homme d’affaires fait un malaise et est placé sous la surveillance d’une danseuse trans. De manière récurrente, on voit De Roller assister aux répétitions d’une troupe folklorique, donnant des indications chorégraphiques. Plus tard, il y a ce dialogue à fleurets mouchetés entre lui et un prêtre qui interdit à ses ouailles de festoyer. Ou encore cette scène surréaliste à bord d’un scooter des mers depuis lequel le haut-commissaire observe les surfeurs s’engouffrer dans des vagues géantes…
Un sous-marin qui rôde autour de l’archipel
De Roller est partout, inquiet, fébrile, aimable avec les uns, distant avec d’autres. Personnage énigmatique, à la fois rassurant et inquiétant, personnage trouble qui ne laisse jamais rien paraître de ses sentiments et qui semble vouloir tout contrôler, même quand la situation lui échappe. Il est le fil d’Ariane du récit mais ne tire pas les ficelles du drame. Cette histoire de reprise des essais nucléaires est corroborée par la présence mystérieuse d’un sous-marin qui rôde autour de l’archipel. De Roller enquête, croise des bribes de conversations entendues ou rapportées, scrute la mer, la nuit venue, avec des jumelles. Tous les sens aux aguets, il sait qu’il se trame quelque chose. Ici, l’armée l’emporte sur la raison d’État. Secret défense.
Une transe envoûtante
Albert Serra a confié le rôle du haut-commissaire à Benoît Magimel, qui se révèle exceptionnel. Le corps lourd, en sueur, engoncé dans des costumes en lin clair, il se déplace pourtant comme un félin, sans bruit, répond par périphrases, regarde ses interlocuteurs dans les yeux le regard fuyant. Magimel, à l’écran du premier au dernier plan, impressionne par son jeu intérieur qui laisse à peine percevoir les tourments qui l’agitent. Sur cet échiquier, piégé de toutes parts, il avance ses pions, tente des combinaisons pour percer le secret qui plane. On ne sait jamais quand il est sincère ou pas. Du haut de son statut de représentant de l’État, il impose une verticalité palpable à chaque instant face à ses interlocuteurs, stature imprégnée de relents néocolonialistes. À ses côtés, Pahoa Mahagafanau et Matahi Pambrun, deux acteurs polynésiens, parcourent le film par leur présence solaire.
Albert Serra sème autant d’indices qui viennent déranger l’apparente harmonie des hommes et des paysages. Sur cette île paradisiaque, la France a pratiqué des essais nucléaires jusqu’en 1995. Les populations locales vivent majoritairement encore aujourd’hui sous le seuil de pauvreté. Serra se paye le luxe de filmer ce paradis artificiel dans un temps long, laissant les images déployer leur magie et les spectateurs se laisser happer par cette transe envoûtante. En filmant le monde d’aujourd’hui, un « paradis sur terre », Serra ne perd rien de sa puissance poétique et signe un film imposant et organique.
Festival de Cannes 2022cinémapolynésie française Valeurs Actuelles
Dans le Vaucluse, le savoir-faire nucléaire perdure
Sujet de tous les fantasmes pendant la présidentielle, érigé parmi les priorités du nouveau quinquennat d’Emmanuel Macron, toujours raillé par la gauche et les écologistes, le nucléaire est au coeur des préoccupations depuis quelques mois. Pourtant, au milieu du bourdonnement incessant d’informations contradictoires, les professionnels du secteur s’activent pour faire perdurer l’excellence d’un savoir-faire accumulé depuis les années 1950, au même titre que le ferroviaire.
C’est le cas de l’entreprise Teknofluid, filiale du groupe Galilé, spécialisée dans les métiers de la tuyauterie industrielle et des équipements chaudronnés. « Nous intervenons sur les activités liées au nucléaire civil ou militaire, explique Philippe Blanchard, directeur du pôle nucléaire du groupe incluant Teknofluid, qui vient de fêter ses deux ans. Nos équipes travaillent en atelier mais interviennent également directement sur sites nucléaires. »
Majoritairement présente sur les sites d’Orano et du Centre nucléaire de production d’électricité (CNPE) du Tricastin, mais aussi sur le centre du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) de Marcoule, l’entreprise dirigée par Philippe Blanchard fait face aux nombreux défis de la relance du nucléaire. Teknofluid s’est récemment lancé dans la conquête du territoire national, avec de nouveaux chantiers en Bourgogne- Franche-Comté, Centre-Val de Loire et dans le Sud-Ouest. Avec un effectif toujours plus nombreux au sein d’un atelier de 1600 mètres carrés, l’entreprise basée dans la commune de Bollène entame une phase de croissance importante, avec l’acquisition de nouveaux équipements de production et une robotisation de certaines séquences de fabrication. « Il y a un enjeu économique majeur, dans lequel le nucléaire a toute sa place, mais également un enjeu écologique, puisque nous cherchons à décarboner la production d’énergie, explique Philippe Blanchard. Il ne faut pas négliger non plus l’aspect stratégique, défense et dissuasion. Au vu de la situation mondiale et géopolitique actuelle, l’arme nucléaire compte. » Promesse de campagne d’Emmanuel Macron, la relance franche du nucléaire avec une vision à long terme pour atteindre la neutralité carbone à l’échéance de 2050 aurait tendance à rassurer les professionnels du secteur.
Une énergie contestée mais d’avenir
À ce jour, six nouveaux EPR de deuxième génération ont été annoncés par le chef de l’État, avec une mise en service du premier réacteur à l’horizon 2035. La première génération d’EPR est déjà opérationnelle en Finlande et en Chine, mais elle tarde pour l’instant à démarrer à Flamanville (Normandie). « C’est une nouvelle génération qui tire les conclusions de la première, moins coûteuse et plus sûre », confie Philippe Blanchard. Sur les six nouveaux EPR, un pourrait d’ailleurs être installé dans le Vaucluse, fleuron de cette industrie française, au même titre que la Drôme, la vallée du Rhône et la Normandie.
« Nous n’avons pas eu un aussi beau programme de construction depuis des décennies, se félicite le directeur de Teknofluid, convaincu que la transition énergétique passera par le nucléaire. Le nucléaire a toujours été un enjeu symbolique. Je comprends qu’on en fasse un symbole, mais il ne faut pas le diaboliser et générer des craintes. La préoccupation majeure de la filière, c’est bien la sûreté et la sécurité. »
L'Humanité
Bon sang, que la montagne est belle…
Nos recommandations culturellesQuinzaine des réalisateurs Un ingénieur fait une sorte de burn-out et décide de bivouaquer à 3800 mètres, aux pieds du Mont-Blanc. Une fable contemporaine aux accents fantastiques.
Marie-José SirachCannes, envoyée spéciale
Rien de particulier, aucun signe avant-coureur qui annonce cette décision, irréversible, de quitter le monde d’en-bas pour aller s’installer là-haut, tout là-haut. Pierre plaque tout, du jour au lendemain, une situation professionnelle confortable, une vie qui l’est tout autant. Son burn-out est une prise de conscience, une remise en question de nos vies modernes où tout va vite, très vite, où tout se prend et se jette. Là-haut, recroquevillé dans son sac de couchage, sous une tente aussi légère que résistante, Pierre, l’oreille aux aguets, écoute le vent souffler, hurler, siffler, frapper la toile de son abri. Chaque jour, il va s’équiper, s’harnacher pour s’aventurer dans cette mer de glace qui ne cesse de fondre à vue d’œil et qui s’écroule par endroits provoquant des avalanches de pierre impressionnantes. C’est là que Pierre va rencontrer d’étranges créatures, sortes de lucioles géantes qui vont le guider jusque dans les entrailles de la terre…
Passées les premières scènes d’exposition, aussi banales que la vie de Pierre, on saisit que ce qui attire notre homme est bien plus grand que lui, que nous. Cette force d’attraction inversée vers les sommets, Thomas Salvador va la filmer, pas à pas, dans la neige, au milieu d’un silence assourdissant et d’une lumière aveuglante. Ce n’est pas Pierre qui va apprivoiser la montagne mais la montagne qui va l’apprivoiser et l’enserrer dans ses crevasses. Comment résister à la beauté de ces paysages? Comment ne pas vouloir préserver ce que le monde moderne s’évertue à détruire, insidieusement? Le réalisateur parvient à trouver le juste équilibre, distillant, dans ce qui aurait pû être un film de montagne de facture classique, des soupçons de fantastique (aux effets artisanaux assez kitsch mais savoureux) qui donnent une dimension existentielle au film. La présence terrestre, et presque énigmatique, de Louise Bourgoin, participe de cette échappée belle montagnarde.
Festival de Cannesquinzaine des réalisateursFestival de Cannes 2022 France24 - World
Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts
Issued on: 29/04/2022 - 17:47
Catherine NICHOLSON
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It was a French election, to elect a French president. But Emmanuel Macron took to the stage below the quintessentially French Eiffel Tower on April 24 for his victory speech to the sound of the European anthem, Beethoven's "Ode to Joy". He told his supporters that their fellow electors had chosen "a more independent France and a stronger Europe". Many of them waved EU flags, as well as the French tricolore. So what does the re-election of "Monsieur Europe" mean for the Union and France's place in it? We speak to MEPs from the two European political groups represented by Emmanuel Macron and his rival Marine Le Pen.
Produced by Perrine Desplats, Georgina Robertson, Isabelle Romero and Sophie Samaille
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
French presidential election © France 24
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
What are the biggest challenges for Macron’s second term?
FRANCE IN FOCUS
Macron's challenges ahead: Re-elected president vows to unite a divided France
France's Macron faces a divided nation after election win
Valeurs Actuelles
[Ferrand] 8 000 milliards d’euros : la dette atteint des sommets
La semaine dernière, le gouverneur de la Banque de France a tiré la sonnette d’alarme : mesdames et messieurs, notre endettement collectif explose ! François Villeroy de Galhau a martelé que la situation de la dette « doit nous inquiéter » et dénoncé solennellement la « double illusion » d’une dette « sans limites et sans coût ». De fait, il ne sera pas possible pour notre pays de vivre indéfiniment à crédit, ni de le faire sans que les intérêts de la dette n’en viennent à tout déstabiliser.
Faut-il rappeler que, depuis des décennies maintenant, notre déficit structurel et nos incessants dérapages, fort aggravés, lors de la crise sanitaire, par un laxisme budgétaire assumé, se sont traduits par un recours déraisonnable à l’emprunt ? À l’heure actuelle, la dette de la France représente environ 113 % de son PIB, contre 64 % en 2007, à la veille de la crise financière. Soit un quasi-doublement en quinze ans !
Le chiffre vertigineux dont il est question – près de 3 000 milliards d’euros – ne tient même pas compte de ce que l’on appelle la dette hors bilan, comprenant toutes sortes d’engagements de l’État – notamment un provisionnement de la retraite publique : une “dette cachée” supplémentaire, dont le montant s’élèverait – folie – à plus de 5 000 milliards d’euros ! Ce qui nous hisse, ou nous enfonce, aux alentours de 8 000 milliards… Pure folie.
Même s’il occupe le 7e rang mondial en termes de richesses, un pays dont la dette globale représente en vérité plus de trois fois le produit intérieur brut – proportion effroyable, pour peu qu’on veuille bien y songer – peut-il encore prétendre à une quelconque souveraineté ? Un tel pays peut-il imaginer de se relancer, la fleur au fusil, dans la bataille économique mondiale ? Peu probable.
Or, et c’est ce qu’il y a d’alarmant, la situation ne peut que s’aggraver dans les temps qui viennent. Nous sortons d’une période illusoire durant laquelle, l’argent ne coûtant presque rien, l’État pouvait nous endetter sans frais – c’est ce que prétendait du moins une armée de technocrates à la vue courte. Mais ce temps-là est révolu : l’inflation est de retour, et donc une hausse, chaque semaine plus angoissante, des taux d’intérêt.
Le service de notre énorme dette va donc se révéler de plus en plus pesant, voire asphyxiant, pour une économie déjà fragilisée de toute part. Rappelons qu’une hausse d’un seul point des taux d’intérêt coûterait, au bout de dix ans, une quarantaine de milliards annuels aux finances publiques…
Les sommes gigantesques empruntées sur nos têtes ont été goulûment affectées à des dépenses sociales
Cet endettement frénétique aura-t-il du moins stimulé l’activité et assaini les structures ? Aura-t-il rénové, renforcé, réorienté notre appareil productif ? Pas même ! Les sommes gigantesques empruntées sur nos têtes ont été goulûment affectées à des dépenses sociales – faciles – à court terme, au détriment d’un investissement – difficile – sur le long terme.
En cette heure assez dramatique, le gouvernement français va-t-il prendre ses responsabilités et se lancer – enfin – dans une politique drastique de baisse de la dépense publique ? Il est permis d’en douter, pour le moins. Durant une campagne qu’il a traitée comme une succession de promesses catégorielles, le président sortant, il est vrai réélu dans l’aisance, n’a cessé de faire miroiter à ses clientèles variées des subsides que peut seul abonder un creusement de la dette de plusieurs dizaines de milliards…
Tout cela va finir mal – on n’aura cessé de le dire et de l’écrire, de le redire et de le réécrire. « La dette est comme la blessure, comme le feu ; il ne faut pas qu’elle s’éternise », dit un proverbe indien. À l’instar de Cassandre, condamnée à prévenir en vain les Troyens de dangers qu’ils refusaient de voir, les défenseurs – plus nombreux qu’on ne le croit – de la rigueur budgétaire auront usé leur voix à tenter d’avertir leurs contemporains. Il faut croire que ceux-ci sont durs d’oreille. Ou incrédules. Ou égoïstes.
Retrouvez Franck Ferrand raconte sur Radio Classique, du lundi au vendredi, à 9 heures.
France24 - World
Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent
Issued on: 11/04/2022 - 14:39
Céline SCHMITT
Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.
A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.
Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.
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Le «Parc» : 50 ans d'histoire de l’arène des Princes
Il était une foisLe 25 mai 1972, le Parc des Princes accueillait son premier match. Le coup d’envoi d’émotions grandioses, servies par le PSG, le XV de France et les Bleus, tel le sacre de 1984. Devenue « monument national », l’enceinte parisienne – bijou de conception – s’ouvrira aux stars du rock, au pape... Récit d’un vaisseau des Trente glorieuses où s’est façonnée une partie de l’histoire du pays.
Lionel VenturiniIl a rendu le béton aérien. Le nouveau stade des compétitions internationales des équipes de France de football et de rugby ouvre le 25 mai 1972 avec une rencontre modeste, un match amateur retour des éliminatoires des JO 1972 de Munich. L’équipe de France olympique reçoit sa consœur soviétique, en tâchant de faire oublier le 5-1 infligé à l’aller.
Malgré la nouvelle enceinte remplie aux deux tiers (35 000 spectateurs, dont… 30 000 écoliers invités pour faire nombre), l’URSS d’Oleg Blokhine, futur ballon d’or trois ans plus tard, l’emporte 1-3. Les tribunes seront en revanche pleines le 4 juin 1972, pour la finale de la Coupe de France de football opposant, devant Georges Pompidou, l’OM à Bastia (2-1 pour les Marseillais). Vingt-six années durant, le « Parc », comme joueurs et supporters l’appelleront la plupart du temps, sera l’écrin des plus sublimes moments de football et de rugby.
Une ancienne zone de chasse de la noblesse
Dans la France de Georges Pompidou, il était temps que le pays se dote d’un stade moderne, audacieux dans sa forme, pour accueillir un football de plus en plus professionnel. Jusqu’à ce premier match de mai 1972, c’est le vieux stade Yves-du-Manoir, à Colombes, qui abrite les matchs internationaux de football et de rugby, ainsi que les finales de la Coupe de France.
L’enceinte des Hauts-de-Seine peut certes recevoir plus de 60 000 spectateurs, mais le manque d’investissements se fait ressentir, l’inconfort est là, au point que les trois quarts des tribunes seront bientôt interdites au public, avant d’être rasées.
La France des Trente Glorieuses ne sait pas alors que ces dernières vont bientôt s’achever quand, au milieu des années 1960, est prise la décision de doter la capitale d’un stade moderne et d’un troisième Parc des Princes. Sur l’emplacement de ce qui était à la fin XVIIIe siècle une zone de chasse de la noblesse, s’élève à partir de 1897 un premier stade vélodrome du Parc des princes : 3 200 places assises seulement, mais le directeur du stade, un certain Henri Desgrange, a le sens du spectacle – et de ses affaires.
Celui qui est aussi le directeur de « l’Auto-vélo » et le créateur du Tour de France cycliste en 1903, pour augmenter les ventes de son journal, prend ainsi soin d’y faire arriver l’ultime étape du Tour, jusqu’en 1967. Le Parc est alors plutôt un vélodrome prisé, même si des matchs de « football-association » ou de « rugby football », comme l’on disait alors, s’y déroulent.
Boxe anglaise et patinage artistique
En 1932, ce premier Parc évolue, les tribunes s’agrandissent, offrant 40 000 places, et leurs noms demeurent, encore aujourd’hui, tribune présidentielle, Paris, Auteuil et Boulogne. Ce deuxième Parc des princes est toujours à prédominance cycliste, le long des 454 mètres de ciment rose qui ceinturent l’arène centrale.
À côté des rencontres de Football et de rugby, de matchs des Bleus, du Stade français ou du Racing, la boxe anglaise s’y invite parfois et même le patinage artistique, en 1933. C’est là que Nicolas de Staël a, en 1952, un choc esthétique et peint cinq toiles sur les footballeurs du Parc, où la pelouse peut être pour lui rouge ou bleu sombre.
En 1967, Raymond Poulidor franchit en vainqueur de l’étape la porte du Parc et referme sur lui l’histoire entre le Parc et le vélo. C’est que pointe à Paris une autre enceinte, le boulevard périphérique. Construit tronçon par tronçon, celui-ci s’approche des beaux quartiers de l’ouest de la capitale. Son tracé passe juste… en dessous des tribunes du stade. Le second Parc est détruit pour laisser place à l’enceinte qui se dresse aujourd’hui encore.
50 portiques courbes
Son architecte, Roger Taillibert, y multiplie les audaces. Le Parc, c’est d’abord un coup de crayon, une ondulation de sa cime rythmée par 50 portiques courbes de béton précontraint, chacun de hauteur différente. « J’ai utilisé le béton, dira-t-il, pour démontrer qu’il pouvait être aussi intéressant que l’acier. Il peut prendre la même forme que ce dernier et la même résistance. Il propose aussi un espace beaucoup plus vivant. » « Le vocabulaire plastique du béton armé est si riche que l’on ne se lasse jamais de l’explorer », affirmait en écho Oscar Niemeyer, le grand architecte brésilien.
Ancré dans l’aire urbaine de la capitale, le Parc des princes, et ses encorbellements qui ajoutent des jeux d’ombre à sa façade, surgit au détour de la rue parisienne ou du périphérique, près de la porte de Saint-Cloud. Enchâssé dans les beaux quartiers parisiens, le stade se découvre mieux de l’intérieur : 77 000 m3 de béton et 7 000 tonnes d’acier l’enserrent.
Taillibert signera par la suite un stade plus audacieux encore, celui de Montréal pour les JO de 1976. Là encore, ce sera en béton, avec un toit rétractable – jamais il ne fonctionnera –, attaché par des câbles à une tour inclinée de 165 mètres de haut. Le Canada imputera à l’architecte et au maire de Montréal une lourde part de responsabilité dans le naufrage financier de ces jeux Olympiques.
Taillibert pourtant, à 80 ans, concevra encore des stades en Afrique du Sud, en prévision de la Coupe du monde de 2010, avant de mourir en 2019. En comparaison, le Parc des Princes, avec une facture finale de 150 millions de francs (168 millions d’euros en 2022 actualisés avec l’inflation), quoique doublée par rapport au devis initial, paraît raisonnable.
Un chaudron de béton
Le Parc, où aucun pilier n’est là pour gêner la vue des spectateurs, est aussi le premier en Europe à se doter d’un éclairage intégré sur le pourtour du toit, là encore pour libérer le regard. L’absence de piste d’athlétisme et le fort degré d’inclinaison des tribunes, comme dans les stades anglais, permet à la majorité des 45 000 spectateurs d’être à proximité des lignes de touche.
L’ellipse dessinée par Taillibert a toutefois un inconvénient majeur les tribunes situées dans les virages sont, elles, éloignées des buts, à l’instar des stades de la Beaujoire à Nantes ou de Gerland à Lyon. L’absence de parking est critiquée, tout comme la capacité, modeste. Mais quand Taillibert livre le stade, au terme d’un chantier principal de vingt-quatre mois, l’architecte sait ce qu’il a fait : un chaudron de béton.
« Quand les gens chantent, explique-t-il dans le documentaire “Le Parc, prince des stades”, de Nicolas Bergès (voir « En savoir plus »), le bruit tourne comme dans les arènes de Rome. » « Effectivement, une arène », songe lui aussi le rugbyman Jean-Baptiste Lafond, qui a plus à l’esprit l’image de gladiateurs secoués. La clameur du Parc, elle, peut tout autant porter qu’intimider. « On entend bien quand on se fait siffler », admet le footballeur Daniel Bravo, resté sept saisons sous le maillot parisien.
Jean-Pierre Rives, maillot en sang
Jusqu’à ce qu’il soit détrôné par le Stade de France, en 1998, pour les compétitions internationales, le Parc des Princes fut l’emblème de la nation. Club résident depuis son accession en première division en 1974, le PSG y gagne, en 1982, la Coupe de France face à Saint-Étienne au terme d’une rencontre épique, avec les supporters envahissant le terrain pour les tirs au but, devant un François Mitterrand impassible. C’est là encore que Jean-Pierre Rives en sort le maillot en sang, lors d’un France-Galles en 1983 – en fait, le sang de Serge Blanco qu’il a involontairement percuté. Là encore que les Tricolores emmenés par Platini remportent la finale du championnat d’Europe en 1984, face à l’Espagne (2-0).
À quelques reprises, le Parc sort de sa destination initiale, il accueille le pape Jean-Paul II en 1980, un concert des Stones en 1990 ou des Pixies en 2004, en dépit d’une acoustique inadaptée, voire un meeting de Jacques Chirac lors de la campagne présidentielle de 1981.
La face sombre du supportérisme
Le Parc est bien sûr indissociable du Paris Saint- Germain Football club (1), qui ne l’a plus quitté depuis 1974 et son accession à la première division, avec Just Fontaine comme entraîneur et Daniel Hechter comme président – le couturier dessinera le maillot historique du club. Quand Canal Plus rachète le PSG à Francis Borelli en 1991, c’est avec l’ambition de transformer le club parisien. L’aboutissement est ce titre de vainqueur de la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupes, en 1996, avec Luis Fernandez.
Le Parc, c’est aussi la face sombre du supportérisme ultra. Deux fois il fut endeuillé par la mort de supporters aux abords du stade. En 2006, un supporter du Paris SG est abattu par un policier lors d’échauffourées à la sortie d’un match contre l’Hapoël Tel-Aviv. En 2010, un supporter ultra meurt de ses blessures au cours d’un affrontement entre hooligans de la tribune Auteuil et de la tribune Boulogne. Sommé de réagir, le PSG se débarrasse du problème en supprimant les abonnements annuels à prix réduit.
Après l’intermède du rachat par le fonds d’investissement Colony Capital en 2006, le PSG est racheté en 2011, avec la bénédiction du président Nicolas Sarkozy, par une entité du fonds souverain qatari Qatar Sports Investments (QSI), émanation du soft power de l’émirat. QSI injecte des moyens conséquents dans le club, lui permettant d’écraser le mercato mondial et d’attirer des joueurs parmi les plus chers au monde, comme Neymar, Mbappé ou Messi.
L'aire des Qataris
Le représentant du fonds qatari, désormais propriétaire à 100 % du club, Nasser Al Khelaïfi, PDG depuis novembre 2011, engage vite des travaux de transformation du Parc. À commencer par des entrées modifiées pour rendre moins visible la présence de policiers… Ses invités se nomment Leonardo Di Caprio, Jay-Z ou Beyoncé ; 2 000 places supplémentaires sont créées pour une jauge qui approche les 48 000 au total. Plus de spectateurs choisis aussi : les places VIP en loges passent de 1 600 à 4 500 quand il n’y en avait que 350 dans les années 1980, des chiffres qui signent les transformations du football professionnel. « On s’est inspiré de l’avenue Montaigne », reconnaît l’architecte Tom Sheehan, qui a œuvré à la rénovation des espaces VIP du Parc. Les touristes se pressent pour visiter le vestiaire des joueurs, le couloir qui répertorie les maillots historiques du club, se calent dans les sièges rembourrés des loges qui contrastent avec les strapontins des virages.
Les Qataris ont fait entrer le Parc dans la cour des grands du foot business. Une loge à l’année peut monter à 300 000 euros, et Nasser Al Khelaïfi a obtenu de la Mairie de Paris (propriétaire du stade) un accord pour porter la capacité du Parc à 60 000 places après les JO 2024. En 1997, pour le dernier match au Parc du XV tricolore, Richard Bohringer prononce sur la pelouse, micro en main, une fois le match terminé, l’oraison funèbre d’un Parc qui en termine avec les matchs internationaux : « Une âme restera, un stade va s’éteindre, mais son écho nous suivra. »
(1) Voir « l’HD » n° 723 du 10 septembre 2020, « Paris Saint-Germain. Cinquante ans, encore trop jeune pour le sommet ? » par Patrick Mignon.
EN SAVOIR PLUS
« Roger Taillibert, architecte », d’Alain Orlandini, éditions Somogy, 2006.
« Le Parc, prince des stades », documentaire de Nicolas Bergès, 52 min, Productions-France Télévisions, 2012. Disponible en DVD et VOD sur capuseen.com
« Parc », de William S. Touitou et Jérôme Bénadiner, documentaire de 70 min, When We Were Kids Production, 2010 ; whenwewerekids.fr
Pour visiter le Parc : psg.fr/stadium-tour
footballrugbypsg France24 - World
Several newborn babies die in hospital fire in Senegal, says president
Issued on: 26/05/2022 - 03:19
NEWS WIRES
Eleven newborn babies died in a hospital fire in the western Senegalese city of Tivaouane, the president of the country said late Wednesday.
Just before midnight in Senegal, Macky Sall announced on Twitter that 11 infants had died in the blaze.
"I have just learned with pain and dismay about the deaths of 11 newborn babies in the fire at the neonatal department of the public hospital," he tweeted.
"To their mothers and their families, I express my deepest sympathy," Sall added.
The tragedy occurred at Mame Abdou Aziz Sy Dabakh Hospital in the transport hub of Tivaouane, and was caused by "a short circuit", according to Senegalese politician Diop Sy.
"The fire spread very quickly," he said.
The city's mayor Demba Diop said "three babies were saved".
According to local media, the Mame Abdou Aziz Sy Dabakh Hospital was newly inaugurated.
Health minister Abdoulaye Diouf Sarr, who was in Geneva attending a meeting with the World Health Organization, said he would return to Senegal immediately.
"This situation is very unfortunate and extremely painful," he said on radio. "An investigation is under way to see what happened."
The tragedy in Tivaouane comes after several other incidents at public health facilities in Senegal, where there is great disparity between urban and rural areas in healthcare services.
In the northern town of Linguere in late April, a fire broke out at a hospital and four newborn babies were killed. The mayor of that town had cited an electrical malfunction in an air conditioning unit in the maternity ward.
'Enough is enough'
Wednesday's accident also comes over a month after the nation mourned the death of a pregnant woman who waited in vain for a Caesarean section.
The woman, named Astou Sokhna, had arrived at a hospital in the northern city of Louga in pain. The staff had refused to accommodate her request for a C-section, saying that it was not scheduled.
She died April 1, 20 hours after she arrived.
Sokhna's death caused a wave of outrage across the country on the dire state of Senegal's public health system, and health minister Sarr acknowledged two weeks later that the death could have been avoided.
Three midwives -- on duty the night Sokhna died -- were sentenced on May 11 by the High Court of Louga to six months of suspended imprisonment for "failure to assist a person in danger" in connection to her case.
Amnesty International's Senegal director Seydi Gassama said his organisation had called for an inspection and upgrade for neonatology services in hospitals across Senegal after the "atrocious" death of the four babies in Linguere.
With Wednesday's fresh tragedy, Amnesty "urges the government to set up an independent commission of inquiry to determine responsibility and punish the culprits, no matter the level they are at in the state apparatus", he tweeted.
Opposition lawmaker Mamadou Lamine Diallo also responded with outrage to the Tivaouane blaze that killed the babies.
"More babies burned in a public hospital... this is unacceptable @MackySall," he said.
"We suffer with the families to whom we offer our condolences. Enough is enough."
(AFP)
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THE INTERVIEW
Macky Sall, Senegalese President
The France 24 Interview
On FRANCE 24 and RFI, Senegal's Macky Sall continues to demand cancellation of Africa's debt
SOUTH KOREA
Dozens killed in South Korea hospital fire
France24 - Monde
Le métavers, une idée qui vaudrait vraiment 3 000 milliards de dollars ?
Publié le : 18/05/2022 - 17:17
Sébastian SEIBT
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Le développement du métavers, cet univers virtuel comparé par certains à l’Internet de demain, permettrait d’ajouter en dix ans 3 000 milliards de dollars au PIB mondial, d’après une étude parue lundi. Mais ces travaux, financés par Facebook, comportent plusieurs hypothèses discutables.
Un monde virtuel qui pourrait faire pleuvoir des milliards sur l’économie réelle. Trois mille milliards en dix ans pour être précis. Le métavers, le désormais célèbre concept d’univers virtuel promu par Meta (ex-Facebook), aurait la capacité de gonfler le PIB mondial de 2,8 % en dix ans, d’après une étude publiée lundi 16 mai par Analysis Group, un cabinet américain de conseil économique, et financée par… Meta.
Ces économistes ont calculé que le métavers “s’il était adopté aujourd’hui” contribuerait à la croissance du PIB en Asie à hauteur de 1 000 milliards de dollars d’ici 2031, ajouterait 440 milliards de dollars au PIB européen ou encore plus de 500 milliards de dollars à celui des États-Unis sur la même période. La région la moins affectée par le métavers serait l’Afrique sub-saharienne puisque l’impact économique n’y serait que de 40 milliards de dollars.
Un paradis consumériste sans consommateur ?
“C’est une étude qui a, au moins le mérite d’exister car généralement ce type de données – aussi discutables soient-elles – manquent souvent à l'apparition d'une nouvelle technologie. Cela permet au moins de poser des bases pour le débat”, note Pascal de Lima, économiste en chef pour Harwell Management, un cabinet de conseil économique.
C’est d’autant plus vrai avec le métavers, un concept aux contours flous qui a fait naître des fantasmes à foison depuis que Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, en a fait la pierre angulaire de l’avenir de son empire numérique en octobre 2021. Le métavers serait le “successeur de l’Internet”, selon les auteurs du rapport d’Analysis Group, ce qui veut tout et rien dire.
Plus prosaïquement, le métavers comprend un aspect technologique – le développement d’outils comme les casques de réalité virtuelle – qui permet de se projeter dans un monde persistant en ligne où tout ce qui est réel peut devenir virtuel. Les utilisateurs sont censés, en incarnant un avatar, pouvoir communiquer, travailler, voyager, jouer, construire ou encore acheter dans le métavers.
De quoi aiguiser l’appétit des commerçants en tout genre. Nombre d’entre eux ont déjà mis un pied dans ce métavers, alors même que Mark Zuckerberg lui-même affirme qu’il faudra encore attendre des années avant de le voir réellement prendre forme. Zara a, ainsi, lancé une collection “phygital” (une contraction de physique et digital) de vêtements qui existent à la fois en magasin et pour les avatars, tandis que Decentralant, l’un des principaux projets de metavers (Facebook n’est pas le seul à tenter de bâtir cet univers), a organisé une “métavers fashion week” réunissant des marques comme Dolce & Gabbana ou Tommy Hilfiger. Il existe même des promoteurs immobiliers qui vendent des parcelles de métavers.
On se retrouve ainsi dans une “situation risquée” pour ces commerçants, d’après l’économiste espagnol Manuel Hidalgo, interrogé par le quotidien espagnol El Pais. “Auparavant quelqu’un créait une technologie, comme le moteur à combustion, et une fois qu’elle était viable, des produits voyaient le jour, comme la voiture. Avec le métavers, la situation est inversée : l’idée est promue et lorsque les commerçants y investissent on la développe”, résume-t-il.
Le métavers est ainsi en train de devenir un paradis consumériste sans consommateurs. Et c’est là que l’étude d’Analysis Group entre en jeu : elle est censée rassurer ces investisseurs en donnant un vernis académique à l’idée que le métavers va avoir un impact économique colossal.
Un parallèle osé avec l'internet mobile
Et “les auteurs ont rendu une copie très sérieuse qui a l’ambition d’être rigoureuse”, reconnaît Pascal de Lima. Leur démonstration semble, en effet, très alléchante. Ils extrapolent l’impact économique à venir du métavers à partir de celui de l’internet mobile.
“La manière dont le smartphone combine les technologies – un appareil, l’accès à internet, ou encore la photographie – pour réinventer la manière dont les individus communiquent fait échos aux promesses du métavers”, écrivent les auteurs de l’étude.
Ils ont ensuite estimé l’apport économique de l’internet mobile dans chaque pays en comparant le taux de pénétration de cette technologie à l’évolution du PIB entre 2007 et 2019. “Nos résultats indiquent qu’une progression de 10 % de l’adoption de l’internet mobile dans un pays était associée à une hausse de 0,087 % du PIB”, peut-on lire dans l’étude.
Il suffit alors d’appliquer la même méthode au métavers pour arriver à la conclusion que “l’impact potentiel est d’une contribution au PIB mondial à hauteur de 2,8 %“. Simple, efficace et de quoi faire plaisir à Meta, qui a financé ces travaux ?
“Il y a cependant un problème d’honnêteté intellectuelle à plusieurs niveaux”, tranche Pascal Lima. À commencer par le calcul de l’impact économique de l’internet mobile. “Les auteurs relèvent des corrélations statistiques entre la hausse du PIB et l’adoption des smartphones, mais ça ne veut pas dire qu’il y a forcément un lien de cause à effet”, note cet économiste, auteur de “Capitalisme et Technologie : les Liaisons dangereuses”.
Ensuite, la comparaison avec l’Internet mobile a ses limites. Nul ne sait encore quelle sera l’ampleur du ou des métavers et “comparer cela à l’internet mobile permet de banaliser le phénomène en le mettant au même niveau qu’une technologie que nous connaissons bien et qui a, globalement, eu un impact plutôt positif”, souligne Pascal de Lima.
Une étude qui se veut surtout rassurante
Pour lui, le but principal des auteurs de l’étude avec cette comparaison est de “rassurer le public” au sujet d’une technologie qu’on a encore du mal à cerner. Le message presque subliminal de ce document serait de dire “vous avez survécu à la révolution du mobile, vous survivrez très bien à celle du métavers”.
“Cela permet de mettre de côté toute discussion sur les possibles effets économiques indésirables et les risques sociétaux propres au métavers”, explique Pascal de Lima. Pour lui, le principal danger d’un métavers triomphant concernerait le monde du travail. Les métiers qui impliquent de se déplacer ou d’avoir un rapport humain direct – comme VRP, médecin, vendeur, enseignant, ou encore livreur – vont nécessiter “une obligation de formation beaucoup plus importante qu’après l’irruption de l’internet mobile”, affirme l’économiste.
Le risque serait alors de laisser sur le bas-côté tous ceux qui n’auront pas su s’adapter à cette nouvelle réalité… du virtuel. Le coût économique de ce “chômage technologique potentiellement bien plus important qu’avec l’internet mobile” n’est pas du tout pris en compte par l’étude.
La conclusion logique d’Analysis Group est aussi de dire que la bonne fortune de Mark Zuckerberg fait le bonheur de l’économie mondiale. “C’est une approche macroéconomique qui revient à dire que le métavers va faire exploser le PIB mondial parce que les Gafam et les grands groupes s’enrichissent en le construisant et en vendant leurs produits dedans”, résume l’économiste de Honeywell Management.
C’est une application somme toute classique de la théorie du ruissellement qui consiste à suggérer que tout ce qui enrichit les plus fortunés va, in fine, bénéficier à tous grâce aux recettes fiscales supplémentaires et à l’argent qui sera réinvesti dans l’économie. Sauf que “l’on ne nous explique nulle part comment la richesse concentrée entre les mains de Mark Zuckerberg et les autres va bénéficier à tout le monde”, note Pascal de Lima.
Cela ne veut pas dire que c’est impossible, mais encore faut-il démontrer comment, par exemple, des pays en voie de développement – où l’internet haut débit nécessaire au bon fonctionnement du métavers n’existe pas encore – vont en profiter.
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Faire la lumière sur les crimes médicaux commis en Alsace sous l’occupation nazie
ActuEn complément du rapport de la commission historique mise en place par l’Université de Strasbourg en 2016, une exposition dans le lieu de mémoire du Struthof fait la lumière complète sur les expérimentations médicales criminelles commises entre 1941 et 1944 dans le camp de concentration de Natzweiler-Struthof, sur ordre de la Faculté de médecine alors dirigée par des médecins nazis.
Jean-Jacques RégibierPourquoi a-t-il fallu attendre 80 ans pour que soient enfin établis et documentés de façon complète, rigoureuse et vérifiée, tous les crimes pour expérimentations médicales ordonnés par la ReichsuniversitätStrassburg, le nom donné par les nazis à l’Université de Strasbourg suite à l’annexion de l’Alsace par le 3e Reich ? « Les crimes qui ont été commis l’ont été dans une université nazie alors que l’Université française avait déménagé à Clermont-Ferrand à la même époque », rappelle Frédérique Nau-Dufour qui a dirigé de 2011 à 2019 le Centre européen du résistant déporté (CERD) situé sur l’ancien camp de concentration du Struthof, et qui a elle-même participé aux travaux sur les « crimes médicaux de guerre » commis en Alsace pendant l’annexion allemande. Elle ajoute qu’à la Libération, « les Français ont dit qu’ils n’avaient rien à voir avec cela puisque c’était un crime nazi. Sauf que ce qu’a permis de montrer en l’occurrence la commission de l’Université, c’est qu’une bonne part du personnel de cette université nazie, pas les grands professeurs, mais les assistants, les personnes qui travaillaient dans les facultés, étaient des Français, des Alsaciens, à 40 % ». Sans oublier qu’il y a eu aussi pendant la même période un certain nombre d’étudiants alsaciens qui, parce qu’ils n’avaient pas pu aller ailleurs, ont fait leurs études et obtenu leurs diplômes dans cette université nazie.
Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux
Pour bien comprendre les enjeux de cette mémoire compliquée que se sont renvoyée, après la Seconde guerre mondiale, les Français, les Alsaciens et les universitaires, « cette mémoire qui semblait n’appartenir à personne », dit Frédérique Nau-Dufour, il a fallu aussi attendre que la France ouvre elle-même les yeux sur son passé vichyste, et une fois que ce travail a été fait en France, le cas spécifique de l’Alsace a pu à son tour sortir de l’ombre, explique l’historienne.
Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux nommés par l’Université de Strasbourg, qui ont collecté et croisé 150 000 pages d’archives réparties dans plusieurs pays. Une exposition sur le site de l’ancien camp de concentration du Struthof où eurent lieu les exécutions, présente la synthèse de ces recherches.
Gazés pour une collection anatomique
Le camp de concentration du Struthof, seul camp de concentration de la Seconde guerre mondiale construit sur le territoire français, ainsi que le « camp de rééducation par le travail » de Schirmeck, à une cinquantaine de km à l’ouest de Strasbourg, ont servi de « sources d’approvisionnement en êtres humains » à au moins trois professeurs de la Reichsuniversität de Strasbourg, explique la commission d’experts.
La transmission de la mémoire des camps de concentration jugée prioritaire par les FrançaisDès son arrivée en 1941 à Strasbourg, le professeur SS August Hirt propose à Himmler d’élargir les collections anatomiques existantes en ajoutant des squelettes de sujets juifs, en expliquant que l’Université doit pouvoir les conserver à des fins d’études puisque les Juifs vont disparaître. Himmler donne son accord.
Une commission d’anthropologue SS se rend à Auschwitz pour « sélectionner » 86 personnes juives, essentiellement des hommes et des femmes jeunes, qui sont acheminées au camp de concentration du Struthof où elles sont immédiatement gazées, et leurs cadavres transportés à l’Institut anatomique de Strasbourg pour y être conservés dans de l’alcool.
Bien que Himmler ait ordonné d’effacer toute trace de ces crimes devant l’avancée des troupes alliées en novembre 1944, les restes des 86 corps échapperont à la destruction et seront inhumés à Strasbourg le 23 octobre 1945. Le médecin SS Hirt se livre également dès novembre 1942 à des expérimentations humaines utilisant l’ypérite, le gaz de combat mis au point par les Allemands sur le front des Flandres en 1914, dont il cherche un antidote.
Si l’on ignore le nombre exact des prisonniers ayant gravement souffert des expérimentations au gaz moutarde, on a réussi à identifier une dizaine de personnes ayant servi de cobayes, dont trois sont mortes au cours des expériences. D’autres expériences menées dans la chambre à gaz du Struthof en 1943 et 1944 par le médecin SS Otto Bickenbach sur un autre gaz de combat, le phosgène, ont fait une quarantaine de victimes, certaines issues de la communauté Rom, ciblée pour des motifs raciaux. La dernière expérience réalisée impliquait « l’utilisation d’une dose de gaz si élevée que la mort d’un certain nombre de détenus était prévue par le protocole expérimental », précise les experts.
Les rapports des recherches de Bickenbach seront encore utilisés en 1988 par des chercheurs américains. Un autre enseignant à la Reichsuniverstät de Strasbourg à partir de 1941, Eugen Haagen, brillant chercheur dont le nom avait été cité pour le Prix Nobel de médecine en 1936, teste son vaccin sur le typhus à Schirmeck, puis au Struthof, faisant des centaines de victimes dont 196 ont pu être identifiées à la suite des travaux de la Commission.
Photographie. Michael Kenna, une mémoire des camps nazisArrêté par les Américains en 1945, puis relâché en 1946, il sera condamné en France en 1952 et amnistié dès 1955. Il continuera à effectuer des recherches sur les maladies virales des animaux dans un institut fédéral allemand de Tübingen, dans le Bade-Wurtemberg, jusqu’en 1965. « On s’aperçoit que ces travaux n’étaient pas de la pseudoscience ne présentant aucun intérêt, mais qu’il s’agissait de travaux de qualité qui ont, pour certains, servi bien après la guerre. Cela montre que le camp du Struthof n’était pas isolé et sans rapport avec l’extérieur. Si l’on compare avec d’autres camps comme Auschwitz où le médecin SS Josef Mengele a été responsable du gazage immédiat des déportés et de diverses expérimentations médicales meurtrières sur de nombreux détenus, on a, à Strasbourg, des professeurs de médecine extérieurs au camp, qui prennent conscience qu’il y a un dispositif humain à leur disposition, et qui finalement commandent un certain nombre de cobayes, et pratiquent leurs expériences sur ces cobayes », analyse Guillaume d’Andlau, le directeur du Centre européen du résistant déporté du Struthof.
Plus de restes humains criminels datant de l’université nazie
Les travaux effectués par la commission d’experts permettent également d’affirmer qu’il n’y a plus de restes humains criminels datant de l’université nazie, aujourd’hui, dans les locaux de l’université de Strasbourg. « C’est vraiment une forme de soulagement parce que l’on redoutait qu’il y ait encore des cadavres dans le placard depuis la découverte faite en 2015 par Raphaël Tolédano, de trois flacons contenant des restes des personnes juives qui avaient été assassinées dans la chambre à gaz du Struthof », confie Frédérique Nau-Dufour. Au-delà de la présence de ces restes humains d’origine criminelle, c’est le silence pesant entretenu par les responsables successifs de l’Université sur l’épisode nazi qui était à nouveau mis en cause.
La présence de collections anatomiques « suspectes » dans les locaux de l’Université avait pourtant été signalée dès 1992 par deux lanceurs d’alerte du CNRS. Une association, le Cercle Menachem Taffel, du nom de la seule personne d’origine polonaise identifiée jusqu’en 2003 parmi les 86 victimes d’origine juive gazées pour les « collections anatomiques » du médecin nazi SS Hirt, se crée pour demander que toute la vérité soit faite sur cette période.
Président du cercle, le psychiatre strasbourgeois Georges Federmann parle de « l’hostilité de la Faculté de médecine jusqu’en 2003 », date-clé où un journaliste allemand, Hans-Joachim Lang, à la suite d’une longue et minutieuse enquête, révèle les noms des 85 autres victimes. « Pendant 11 ans, de 92 à 2003, c’est une volée de bois vert de la part de la Faculté de médecine de l’Université, de tous les doyens respectifs, de tous les présidents d’université qui s’opposent à nos travaux, qui laissent entendre que ça va altérer la réputation de l’Université, et que les étudiant vont confondre la ReichUniveristät et l’Université actuelle. La révélation de Lang en 2003 met les gens devant le fait accompli », explique Georges Federmann, connu par ailleurs à Strasbourg pour son aide aux sans-papiers.
Il a pourtant fallu encore attendre jusqu’en 2015 et la découverte du médecin chercheur strasbourgeois indépendant, Raphaël Tolédano, pour que l’Université se décide à lancer une enquête internationale indépendante. « La principale leçon, c’est qu’il est toujours préférable d’affronter son passé même quand il est lourd et nauséabond, plutôt que d’entretenir l’illusion que ce passé n’a pas existé. La seconde leçon, à l’échelle de l’humanité, c’est qu’il ne faut pas grand-chose pour que certains individus basculent du côté obscur, même quand ils sont apparemment prémunis par leur culture scientifique ou leur serment d’Hippocrate. Tout ce qui permet de faire carrière, de faire de l’argent ou de gagner en notoriété devient une source de mobiles ravageurs. Il faut que la société reste très vigilante surtout quand on a une idéologie mortifère qui favorise toutes les dérégulations », prévient l’ancienne directrice du lieu de mémoire du Struthof, où une grande exposition présente jusqu’au 19 mars 2023 l’histoire complète de cette sinistre période.
nazismecrimes nazisuniversitéstrasbourg Opex 360
La Marine nationale envisage de doter certains de ses sémaphores de mini-drones aériens Aliaca
par Laurent Lagneau · 20 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn février 2021, la Direction générale de l’armement [DGA] fit savoir qu’elle venait de commander 11 systèmes de mini-drones Marine [SMD-M] auprès du constructeur français Survy Copter, filiale d’Airbus. Le montant du contrat, signé dans le cadre du plan de soutien à la filière aéronautique dévoilé en juin 2020, s’élevait à près de 20 millions d’euros.
Dans le détail, le SMD-M se compose de deux mini-drones DVF 2000 Aliaca, lancés au moyen d’une catapulte et récupérés par un filet, ainsi que d’une station de contrôle. Déployables en moins de quinze minutes par deux opérateurs, ces appareils à propulsion électrique, dotés d’une autonomie de 3 heures pour un rayon d’action de 27 nautiques, sont déstinés aux patrouilleurs de haute-mer [PHM, ex-Avisos], aux frégates légères furtives [FLF] de type La Fayette, aux frégates de surveillance et aux futurs patrouilleurs océaniques.
Pour la Marine nationale, il s’agit de pouvoir doter ces bâtiments – qui ne sont pas toujours dotés d’hélicoptères – de « capteurs déportés » afin de renforcer leurs capacités de détection et de surveillance pour leurs missions relevant de la posture permanente de sauvegarde maritime. Ce qui va de la police des pêches à la surveillance du trafic maritime en passant par la lutte anti-pollution ou encore la recherche et le sauvetage.
Un peu plus d’un an après la signature du contrat, les premiers SMD-M ont été livrés à la Marine, qui, sans tarder, a lancé la phase d’évaluation opérationnelle [EVALOPS] en vue de déclarer une première capacité opérationnelle d’ici septembre prochain.
Cette EVALOPS est conduite par des télé-pilotes du Centre d’expérimentations pratiques et de réception de l’aéronautique navale [CEPA/10S], depuis le PHM Commandant Bouan, actuellement en mission en Méditerranée occidentale.
Depuis un mois, précise la Marine nationale, les mini-drones Aliaca embarqués à bord de ce patrouilleur de haute-mer ont effectué « trente heures de vols expérimentaux visant à caractériser les limites et les potentialités de [leur] usage opérationnel ». Et, visiblement, ils donnent satisfaction pour le moment, en particulier pour les missions de police des pêches.
Ce système « montre sa plus-value », assure la Marine. « Pendant que la PHM surveille une zone en effectuant des interrogations VHF ou en conduisant une visite, le drone peut dans le même temps investiguer des zones plus lointaines afin d’identifier les bâtiments de pêches à des distances supérieures aux portées radar et caractériser des actions de pêches par flux vidéo en temps réel. Il offre ainsi au PHM une allonge informationnelle, qui lui permet de démultiplier son efficacité pour se diriger au bon endroit et au bon moment sur des clients d’intérêt », explique-t-elle.
Par ailleurs, s’il est destiné prioritairement aux navires de surface qui ne bénéficieront pas de l’apport du Système de drone aérien pour la Marine [SDAM], actuellement en cours de développement, le SMD-M pourrait équiper des sémaphores à moyen terme. La Marine en compte 59 en métropole… Pour rappel, l’une de leurs missions est de surveiller le trafic maritime et de signaler, le cas échéant, toute infraction aux réglementations relatives à la navigation et à la pêche.
Photo : Marine nationale
La Marine nationale envisage de doter certains de ses sémaphores de mini-drones aériens Aliaca
par Laurent Lagneau · 20 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn février 2021, la Direction générale de l’armement [DGA] fit savoir qu’elle venait de commander 11 systèmes de mini-drones Marine [SMD-M] auprès du constructeur français Survy Copter, filiale d’Airbus. Le montant du contrat, signé dans le cadre du plan de soutien à la filière aéronautique dévoilé en juin 2020, s’élevait à près de 20 millions d’euros.
Dans le détail, le SMD-M se compose de deux mini-drones DVF 2000 Aliaca, lancés au moyen d’une catapulte et récupérés par un filet, ainsi que d’une station de contrôle. Déployables en moins de quinze minutes par deux opérateurs, ces appareils à propulsion électrique, dotés d’une autonomie de 3 heures pour un rayon d’action de 27 nautiques, sont déstinés aux patrouilleurs de haute-mer [PHM, ex-Avisos], aux frégates légères furtives [FLF] de type La Fayette, aux frégates de surveillance et aux futurs patrouilleurs océaniques.
Pour la Marine nationale, il s’agit de pouvoir doter ces bâtiments – qui ne sont pas toujours dotés d’hélicoptères – de « capteurs déportés » afin de renforcer leurs capacités de détection et de surveillance pour leurs missions relevant de la posture permanente de sauvegarde maritime. Ce qui va de la police des pêches à la surveillance du trafic maritime en passant par la lutte anti-pollution ou encore la recherche et le sauvetage.
Un peu plus d’un an après la signature du contrat, les premiers SMD-M ont été livrés à la Marine, qui, sans tarder, a lancé la phase d’évaluation opérationnelle [EVALOPS] en vue de déclarer une première capacité opérationnelle d’ici septembre prochain.
Cette EVALOPS est conduite par des télé-pilotes du Centre d’expérimentations pratiques et de réception de l’aéronautique navale [CEPA/10S], depuis le PHM Commandant Bouan, actuellement en mission en Méditerranée occidentale.
Depuis un mois, précise la Marine nationale, les mini-drones Aliaca embarqués à bord de ce patrouilleur de haute-mer ont effectué « trente heures de vols expérimentaux visant à caractériser les limites et les potentialités de [leur] usage opérationnel ». Et, visiblement, ils donnent satisfaction pour le moment, en particulier pour les missions de police des pêches.
Ce système « montre sa plus-value », assure la Marine. « Pendant que la PHM surveille une zone en effectuant des interrogations VHF ou en conduisant une visite, le drone peut dans le même temps investiguer des zones plus lointaines afin d’identifier les bâtiments de pêches à des distances supérieures aux portées radar et caractériser des actions de pêches par flux vidéo en temps réel. Il offre ainsi au PHM une allonge informationnelle, qui lui permet de démultiplier son efficacité pour se diriger au bon endroit et au bon moment sur des clients d’intérêt », explique-t-elle.
Par ailleurs, s’il est destiné prioritairement aux navires de surface qui ne bénéficieront pas de l’apport du Système de drone aérien pour la Marine [SDAM], actuellement en cours de développement, le SMD-M pourrait équiper des sémaphores à moyen terme. La Marine en compte 59 en métropole… Pour rappel, l’une de leurs missions est de surveiller le trafic maritime et de signaler, le cas échéant, toute infraction aux réglementations relatives à la navigation et à la pêche.
Photo : Marine nationale
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Dans le détail, le SMD-M se compose de deux mini-drones DVF 2000 Aliaca, lancés au moyen d’une catapulte et récupérés par un filet, ainsi que d’une station de contrôle. Déployables en moins de quinze minutes par deux opérateurs, ces appareils à propulsion électrique, dotés d’une autonomie de 3 heures pour un rayon d’action de 27 nautiques, sont déstinés aux patrouilleurs de haute-mer [PHM, ex-Avisos], aux frégates légères furtives [FLF] de type La Fayette, aux frégates de surveillance et aux futurs patrouilleurs océaniques.
Pour la Marine nationale, il s’agit de pouvoir doter ces bâtiments – qui ne sont pas toujours dotés d’hélicoptères – de « capteurs déportés » afin de renforcer leurs capacités de détection et de surveillance pour leurs missions relevant de la posture permanente de sauvegarde maritime. Ce qui va de la police des pêches à la surveillance du trafic maritime en passant par la lutte anti-pollution ou encore la recherche et le sauvetage.
Un peu plus d’un an après la signature du contrat, les premiers SMD-M ont été livrés à la Marine, qui, sans tarder, a lancé la phase d’évaluation opérationnelle [EVALOPS] en vue de déclarer une première capacité opérationnelle d’ici septembre prochain.
Cette EVALOPS est conduite par des télé-pilotes du Centre d’expérimentations pratiques et de réception de l’aéronautique navale [CEPA/10S], depuis le PHM Commandant Bouan, actuellement en mission en Méditerranée occidentale.
Depuis un mois, précise la Marine nationale, les mini-drones Aliaca embarqués à bord de ce patrouilleur de haute-mer ont effectué « trente heures de vols expérimentaux visant à caractériser les limites et les potentialités de [leur] usage opérationnel ». Et, visiblement, ils donnent satisfaction pour le moment, en particulier pour les missions de police des pêches.
Ce système « montre sa plus-value », assure la Marine. « Pendant que la PHM surveille une zone en effectuant des interrogations VHF ou en conduisant une visite, le drone peut dans le même temps investiguer des zones plus lointaines afin d’identifier les bâtiments de pêches à des distances supérieures aux portées radar et caractériser des actions de pêches par flux vidéo en temps réel. Il offre ainsi au PHM une allonge informationnelle, qui lui permet de démultiplier son efficacité pour se diriger au bon endroit et au bon moment sur des clients d’intérêt », explique-t-elle.
Par ailleurs, s’il est destiné prioritairement aux navires de surface qui ne bénéficieront pas de l’apport du Système de drone aérien pour la Marine [SDAM], actuellement en cours de développement, le SMD-M pourrait équiper des sémaphores à moyen terme. La Marine en compte 59 en métropole… Pour rappel, l’une de leurs missions est de surveiller le trafic maritime et de signaler, le cas échéant, toute infraction aux réglementations relatives à la navigation et à la pêche.
Photo : Marine nationale
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Dans le détail, le SMD-M se compose de deux mini-drones DVF 2000 Aliaca, lancés au moyen d’une catapulte et récupérés par un filet, ainsi que d’une station de contrôle. Déployables en moins de quinze minutes par deux opérateurs, ces appareils à propulsion électrique, dotés d’une autonomie de 3 heures pour un rayon d’action de 27 nautiques, sont déstinés aux patrouilleurs de haute-mer [PHM, ex-Avisos], aux frégates légères furtives [FLF] de type La Fayette, aux frégates de surveillance et aux futurs patrouilleurs océaniques.
Pour la Marine nationale, il s’agit de pouvoir doter ces bâtiments – qui ne sont pas toujours dotés d’hélicoptères – de « capteurs déportés » afin de renforcer leurs capacités de détection et de surveillance pour leurs missions relevant de la posture permanente de sauvegarde maritime. Ce qui va de la police des pêches à la surveillance du trafic maritime en passant par la lutte anti-pollution ou encore la recherche et le sauvetage.
Un peu plus d’un an après la signature du contrat, les premiers SMD-M ont été livrés à la Marine, qui, sans tarder, a lancé la phase d’évaluation opérationnelle [EVALOPS] en vue de déclarer une première capacité opérationnelle d’ici septembre prochain.
Cette EVALOPS est conduite par des télé-pilotes du Centre d’expérimentations pratiques et de réception de l’aéronautique navale [CEPA/10S], depuis le PHM Commandant Bouan, actuellement en mission en Méditerranée occidentale.
Depuis un mois, précise la Marine nationale, les mini-drones Aliaca embarqués à bord de ce patrouilleur de haute-mer ont effectué « trente heures de vols expérimentaux visant à caractériser les limites et les potentialités de [leur] usage opérationnel ». Et, visiblement, ils donnent satisfaction pour le moment, en particulier pour les missions de police des pêches.
Ce système « montre sa plus-value », assure la Marine. « Pendant que la PHM surveille une zone en effectuant des interrogations VHF ou en conduisant une visite, le drone peut dans le même temps investiguer des zones plus lointaines afin d’identifier les bâtiments de pêches à des distances supérieures aux portées radar et caractériser des actions de pêches par flux vidéo en temps réel. Il offre ainsi au PHM une allonge informationnelle, qui lui permet de démultiplier son efficacité pour se diriger au bon endroit et au bon moment sur des clients d’intérêt », explique-t-elle.
Par ailleurs, s’il est destiné prioritairement aux navires de surface qui ne bénéficieront pas de l’apport du Système de drone aérien pour la Marine [SDAM], actuellement en cours de développement, le SMD-M pourrait équiper des sémaphores à moyen terme. La Marine en compte 59 en métropole… Pour rappel, l’une de leurs missions est de surveiller le trafic maritime et de signaler, le cas échéant, toute infraction aux réglementations relatives à la navigation et à la pêche.
Photo : Marine nationale
France24 - Monde
Roland-Garros en direct : avant Cornet et Simon, Jeanjean et Gaston mettent les Français sur la voie
Publié le : 26/05/2022 - 13:08Modifié le : 26/05/2022 - 16:52
FRANCE 24
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Fin du deuxième tour jeudi à Roland-Garros, avec notamment les matches de Stefanos Tsitsipas et Iga Swiatek. Dans le camp tricolore, Léolia Jeanjean a montré l'exemple en éliminant la numéro 8 mondiale, Karolina Pliskova, suivi d'Hugo Gaston face à Pablo Cachin. Suivez la cinquième journée de Roland-Garros en direct sur France 24.
Alizé Cornet aura les honneurs jeudi 25 mai de la session nocturne sur le court Central de Roland-Garros, où elle succédera à Caroline Garcia et Gilles Simon, tandis que Stefanos Tsitsipas et Iga Swiatek animeront la cinquième journée sur le court Suzanne-Lenglen.
Les deux autres Français en lice aujourd'hui dans ce deuxième tour l'ont emporté : Hugo Gaston face à l'Argentin Pablo Cachin, et Léolia Jeanjean, qui a ouvert la journée en s'offrant la numéro 8 mondiale Karolina Pliskova.
Suivez en direct les principaux développements de la journée.
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16 h 50 : Caroline Garcia stoppée par Madison Keys
Comme l'an dernier, Caroline Garcia s'arrête au deuxième tour. La Française a été battue par l’Américaine Madison Keys. Dans un match sans rythme, marqué par des échanges courts, elle n’a pas réussi à prendre l'avantage sur la tête de série n°22, plus opportuniste.
Madison Keys affrontera la Kazakhstanaise Elena Rybakina pour une place en huitième de finale.
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16 h 15 : Hugo Gaston enchaîne
Hugo Gaston, huitième-de-finaliste à Roland-Garros il y a deux ans, s'est qualifié sans perdre de temps pour le troisième tour au dépens de l'Argentin Pedro Cachin (153e) 6-4, 6-2, 6-4 en à peine plus de deux heures.
Au premier tour, Gaston (74e, 21 ans) était venu à bout du n°20 mondial Alex de Minaur au super tie-break du cinquième set après un long combat de quatre heures. De nouveau sur le court Suzanne-Lenglen, le petit gaucher toulousain (1,73 m) a cette fois rapidement déboussolé son adversaire sud-américain par ses variations et son coup signature, l'amortie. Il en a réussi une vingtaine.
Cachin n'a finalement été dangereux que le temps des quatre premiers jeux, jusqu'au premier break de Gaston pour prendre les devants 3-2. Après moins de 70 minutes de match, le Français menait déjà deux sets à 0, non sans avoir gratifié le public enthousiaste d'une de ses inspirations, avec ce point gagnant en contournant le filet en fin de première manche.
L'attend désormais un test d'un autre niveau au prochain tour, avec le jeune Danois Holger Rune, 40e mondial à 19 ans, tombeur au premier tour du n°15 mondial Denis Shapovalov (6-3, 6-1, 7-6). Et devenu le plus jeune joueur depuis Rafael Nadal à atteindre le troisième tour de Roland-Garros sans perdre un set depuis... Rafael Nadal en 2005.
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15 h 15 : Daniil Medvedev continue sa route
Le n°2 mondial Daniil Medvedev n'a pas eu à trop forcer pour se hisser au 3e tour de Roland-Garros au dépens du Serbe Laslo Djere (56e) qu'il a battu (6-3, 6-4, 6-3) en 2 h 35. La tâche risque d'être plus compliquée au prochain tour pour le Russe de 26 ans qui goûte peu la terre battue et qui affrontera un autre Serbe, Miomir Kecmanovic (31e), tombeur d'Alexander Bublik jeudi.
Après le gain des deux premiers sets, Medvedev a été accroché dans le troisième par un adversaire qui a réussi beaucoup de points gagnants (39 au total). Mais le Serbe a aussi commis de nombreuses fautes directes (68) qui ont permis au Russe de contrôler la partie.
Avec un break réussi d'entrée dans la troisième manche et en s'appuyant sur un service efficace (7 aces au total dont 3 dans le troisième set), Medvedev n'a jamais été réellement mis en danger. Il a même conclu sur le service de Djere en profitant d'une double faute puis d'une faute directe de son adversaire.
"Je n'étais pas confiant dans ce troisième set parce que je n'avais qu'un break d'avance et sur la terre-battue, un break ce n'est rien", a commenté le Russe heureux de s'être sorti d'un "match difficile".
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14 h : Paula Badosa qualifiée dans la douleur
L'Espagnole Paula Badosa, tête de série n°3, a bataillé pendant plus de deux heures et quart et comblé un break de retard dans le troisième set pour écarter la Slovène Kaja Juvan (68e) (7-5, 3-6, 6-2).
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12 h 23 : l'exploit de Léolia Jeanjean, tombeuse de Karolina Pliskova
Léolia Jeanjean, 227e mondiale, poursuit son beau parcours et s'offre l'exploit d'éliminer la Tchèque Karolina Pliskova, 8e mondiale (6-2, 6-2), décrochant ainsi son billet pour le troisième tour. Bénéficiaire d'une "wild card", la Française, ex-espoir du tennis tricolore, participe à 26 ans à son premier Grand Chelem.
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Entre viñedos milenarios a los pies de Montserrat en Oller del Mas
BARCELONADormir en una cabaña es un clásico sueño de niños que en los últimos tiempos ponen en práctica muchos adultos, y este alojamiento cerca de Manresa, con bodega y restaurante, es una buena pista
En el reciente libro El viaje y su sentido, la viajera y profesora británica Emily Thomas dedica un capítulo a la fascinación que despierta el concepto cabaña y su relación con la filosofía de la naturaleza salvaje y de autores como Henry David Thoreau y Ralph Waldo Emerson. “Quiero vivir en una cabaña. Me imagino en una casita de madera, escondida en un bosque o asomada a orillas de un lago. Una techumbre a dos aguas por encima de grandes ventanas en las que se reflejan los árboles de alrededor…”. Emily Thomas no es la única persona a la que le pasa esto. Basta con echar un vistazo a la web Cabin Porn para hacerse una idea de la fascinación que despiertan estas construcciones en esa amplia parte de la sociedad contemporánea que busca la naturaleza para entender por qué la vida moderna de la ciudad le distrae continuamente con tonterías.
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Habitar una cabaña es un clásico sueño de niños que en los últimos tiempos ponen en práctica muchos adultos. Se tenga la edad que se tenga, cuando se visitan las cabañas de Oller del Mas, donde la idea se refina hasta la perfección (actualmente es lo más de lo más en cuanto a hostelería en la provincia de Barcelona), se entiende esa fijación y uno se replantea cosas.
A juzgar por la cantidad de reservas que tienen desde que abrieron sus puertas hace nueve meses no hay quien se resista. Construidas con madera de los pinos blancos de la finca, diseñadas por el estudio Tribuna de Arquitectura de Arenys de Mar (Barcelona), las cabañas se integran de manera sutil y armónica en el bosque, ejerciendo el mínimo impacto sobre el terreno. Si no fuera por los amplios ventanales en los que, como le gusta recalcar a Thomas, se reflejan los árboles, pasarían desapercibidas. Se han incorporado de manera tan delicada que ni siquiera apoyan su peso en la tierra: flotan en un campo cuidado con un cariño que explica perfectamente por qué pertenece a la misma familia desde hace 10 siglos. Es un detalle que dice mucho y que, además, ayuda a entender por qué este lugar (con bodega, hotel, restaurante…) es pionero como negocio sostenible. “Queremos proteger un entorno que ha sido antes protegido por 35 generaciones y que deberá pertenecer y proteger la número 37”, destaca Frank Margenat, actual propietario.
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Vayamos por partes. Oller del Mas es consecuencia de una herencia y de una historia milenaria. Su filosofía es bastante sencilla: respeto por el medioambiente y compromiso con el territorio. Gracias a ese savoir faire fue condecorado en 2016 como mejor experiencia enoturística por la Generalitat de Cataluña. Aquí se hace vino desde el año 964. Y es que antes de convertirse, gracias a sus cabañas, en hotel de lujo discreto, Oller del Mas es una bodega con grandes vinos provenientes de las distintas variedades de uvas. Hay 60 hectáreas de viña y 600 hectáreas de finca. Destacan variedades autóctonas como garnacha y cariñena, pero quizás las más sorprendentes sean el picapoll negro, el picapoll blanco (que dan lugar a vinos divertidos y gastronómicos como el Especial Picapoll Negro —cantidad de restaurantes con estrella Michelin lo incluyen en sus menús degustación; seleccionado como mejor vino de Cataluña en 2014— o Els Ecos, Merlets, Lautats) y, por supuesto, la malvasía manresana, gracias a la cual se obtiene uno de los vinos más especiales, el 201, que recibe ese nombre en referencia a los 201 días que la uva blanca está macerándose con las pieles de la propia variedad, sin sulfitos, con fermentación espontánea. Un auténtico Orange Wine (vino brisado) absolutamente insólito.
El objetivo del joven enólogo Carles Murai es obtener la máxima expresión de las uvas que crecen en este entorno. Vinos expresivos, singulares, comprometidos. Todos ecológicos, creados a partir de la mínima intervención. Al respecto, cuenta Margenat que usan la biodinámica (trabajo de la tierra en función de la luna y los astros) “para cumplir el objetivo de reflejar un paisaje dentro de una botella, pues esa es la magia de este producto, que no caduca y viene siempre envuelto por un aura de romanticismo que permite incluso averiguar la climatología de cierto año lejano”.
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En septiembre, durante la vendimia, a diferencia de otras bodegas, esta permanece abierta. Se invita a conocer el proceso de selección de la uva (obviamente manual). La experiencia incluye cenas con el propietario y el equipo. Si bien aquí se hace vino desde el siglo X, se comercializa como Oller del Mas desde 2003, cuando Frank Margenat se decidió a dar el salto y profesionalizar, mejorar y comercializar los vinos que antes se vendían a bodegas y vecinos y se bebían en familia. De modo que esto es el sueño hecho realidad de unos emprendedores que pese a la expansión no dejan de mirar a las raíces, lo que explica que conserven el viejo ollero (donde se cocían las ollas) que da nombre al vino, al castillo y a la finca. Fue la primera bodega de España con certificado de huella de carbono y la tercera en el mundo en contaminar menos para elaborar una botella de vino. “El objetivo para 2022 es ser la primera” añade Margenat durante la cata.
Por lo pronto, no solo han conseguido diferenciarse con sus vinos sino también con su oferta hotelera y con su compromiso sostenible, de ahí que las cabañas, el castillo, la bodega y el restaurante se nutran con energía geotérmica, solar y aerotérmica. Mención aparte merece el restaurante Bages 964, abierto al público (no es necesario hospedarse en las cabañas) y en el que conviene reservar. La cocina atrevida de Alex Portales (que llega tras su paso por escuelas como Disfrutar Barcelona o El Celler de Can Roca) destacan los arroces —atención al de tallata con trufa negra—, los pescados de pieza entera y una variedad de platillos que denotan un espíritu cosmopolita.
Con vistas a la montaña mágica
Desde las terrazas de Las Cabañas del Oller que dan a las viñas se obtienen las únicas vistas que mantienen el paisaje de Montserrat virgen. Es una panorámica prodigiosa del macizo más especial de Cataluña, unas montañas cuya morfología no ha dejado de fascinar a viajeros con ánimo de perderse en ella durante siglos. Y es que Oller del Mas es ese punto intermedio por el que pasaba San Ignacio de Loyola (Loyola, 1491 – Roma, 1556) cuando, desde su Cueva en Manresa, de vez en cuando salía a visitar Montserrat. De ahí viene el llamado Camí ignasià Manresa Montserrat cuya última parte bonita pasa por aquí.
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Para empatizar con el paisaje de Oller del Mas, quienes gusten de montar a caballo lo tienen igual de fácil (el hotel cuenta con una hípica y caballos) que quienes practiquen senderismo (con opciones como el Camí del Torrent o la Riera dels gorgs). Quien no pueda resistirlo, o quien venga con niños, también se puede hacer en un carro tirado por mula.
Si se decide visitar la cercana localidad de Manresa conviene dejarse caer por la basílica de Santa María de la Seu de Manresa, que este año cumple 500 años con su espectacular gótico tan joven, así como por el famoso Carrer del Balç y por dos edificios art déco de primer nivel como son el Antic Restaurante Miami y los almacenes Cal Jorba, un prodigio de Arnald Calvet, proyectado en los años treinta, afortunadamente protegido.
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Al final del día, no hay mejor lugar para reponerse que el restaurante Bages 964 y el interior y las terrazas de las cabañas del Oller, donde se puede recibir la noche con el silencio y el respeto que merece. El filósofo Ralph Waldo Emerson empezó su libro Naturaleza así: “Para buscar la soledad, un hombre necesita alejarse tanto de su propia alcoba como de la sociedad. Al leer o escribir no estoy solo, aunque nadie esté conmigo. Pero si el hombre desea realmente sentirse solo, no tiene más que contemplar las estrellas. Los rayos que proceden de esos mundos celestiales le distinguirán de las cosas que toca…”. Difícilmente en estas cabañas uno se distrae con lo que no procede. Por algo el desayuno se sirve a partir de las nueve. Cero estrés, please.
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New York Times - World
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
In 1791, enslaved Haitians did the seemingly impossible. They ousted their French masters and founded a nation.
In 1791, enslaved Haitians did the seemingly impossible. They ousted their French masters and founded a nation.
But France made generations of Haitians pay for their freedom — in cash.
But France made generations of Haitians pay for their freedom — in cash.
How much has remained a mystery, until now. The Times scoured centuries-old documents to find the answer.
How much has remained a mystery, until now. The Times scoured centuries-old documents to find the answer.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
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The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
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By Catherine Porter, Constant Méheut, Matt Apuzzo and Selam Gebrekidan
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DONDON, Haiti — Adrienne Present steps into the thin forest beside her house and plucks the season’s first coffee cherries, shining like red marbles in her hands.
The harvest has begun.
Each morning, she lights a coal fire on the floor of her home in the dark. Electricity has never come to her patch of northern Haiti.
She sets out a pot of water, fetched from the nearest source — a mountain spring sputtering into a farmer’s field. Then she adds the coffee she has dried, winnowed, roasted and pounded into powder with a large mortar called a pilon, the way she was taught as a child.
Coffee has been the fulcrum of life here for almost three centuries, since enslaved people cut the first French coffee plantations into the mountainsides. Back then, this was not Haiti, but Saint-Domingue — the biggest supplier of coffee and sugar consumed in Parisian kitchens and Hamburg coffee houses. The colony made many French families fabulously rich. It was also, many historians say, the world’s most brutal.
Ms. Present’s ancestors put an end to that, taking part in the modern world’s first successful slave revolution in 1791 and establishing an independent nation in 1804 — decades before Britain outlawed slavery or the Civil War broke out in America.
But for generations after independence, Haitians were forced to pay the descendants of their former slave masters, including the Empress of Brazil; the son-in-law of the Russian Emperor Nicholas I; Germany’s last imperial chancellor; and Gaston de Galliffet, the French general known as the “butcher of the Commune” for crushing an insurrection in Paris in 1871.
The burdens continued well into the 20th century. The wealth Ms. Present’s ancestors coaxed from the ground brought wild profits for a French bank that helped finance the Eiffel Tower, Crédit Industriel et Commercial, and its investors. They controlled Haiti’s treasury from Paris for decades, and the bank eventually became part of one of Europe’s largest financial conglomerates.
Haiti’s riches lured Wall Street, too, delivering big margins for the institution that ultimately became Citigroup. It elbowed out the French and helped spur the American invasion of Haiti — one of the longest military occupations in United States history.
Yet most coffee farmers in Ms. Present’s patch of Haiti have never had running water or septic tanks. They have crude outhouses and cook their diri ak pwa — rice and beans — over campfires. They deliver their coffee harvests on the backs of thin horses with palm-leaf saddles and rope reins, or hoist the loads on their heads to carry them, by foot, for miles on dirt roads.
Many, like Ms. Present’s husband, Jean Pierrelus Valcin, can’t read, having never “sat on a school bench,” as the Haitian Creole saying goes. All six of the couple’s children started school, but none finished, given the steep fees charged in Haiti, where the vast majority of education is private because the country never built more than a tiny public school system.
“There is nothing here,” said Mr. Valcin, who is losing his eyesight but can’t afford to visit a specialist. “Our children have to leave the country to find jobs.”
He used a term you hear often in Haiti — mizè. More than poverty, it means misery.
Violence. Tragedy. Hunger. Underdevelopment. These bywords have clung to Haiti for more than a century. Kidnappings. Outbreaks. Earthquakes. The president assassinated — this time in his bedroom.
How is it possible, many ask, that Haiti shares an island with the Dominican Republic, with its underground subway system, health care coverage, public schools, teeming resorts and impressive stretches of economic growth?
Corruption is the usual explanation, and not without reason: Haiti’s leaders have historically ransacked the country for their own gain, legislators have spoken openly on the radio about accepting bribes and oligarchs sit atop lucrative monopolies, paying few taxes. Transparency International ranks it among the most corrupt nations in the world.
But another story is rarely taught or acknowledged: The first people in the modern world to free themselves from slavery and create their own nation were forced to pay for their freedom yet again — in cash.
Twenty-one years after Haiti’s revolutionary heroes declared their country’s independence, swearing to die before being put back in chains or living under French domination again, a squadron of French warships — equipped with some 500 cannons — loomed off Haiti’s coastline.
Twenty-one years after Haiti’s revolutionary heroes declared their country’s independence, swearing to die before being put back in chains or living under French domination again, a squadron of French warships — equipped with some 500 cannons — loomed off Haiti’s coastline.
The king’s envoy, the Baron of Mackau, issued a daunting ultimatum:
The king’s envoy, the Baron of Mackau, issued a daunting ultimatum:
Hand over a staggering sum in reparations to Haiti’s former slave masters, or face another war.
Hand over a staggering sum in reparations to Haiti’s former slave masters, or face another war.
The Haitians had ample reason for alarm. Two decades earlier, Napoleon had tried to destroy them, sending one of the largest expeditions of warships ever dispatched by France, with his brother-in-law at the helm. The Haitians won and declared independence. Napoleon lost more troops than he did at Waterloo and withdrew.
But rich French colonists continued to press to reconquer the territory, and they found another sympathetic ear when the Bourbon monarchy returned to power. One minister of the navy, a former colonist and prominent defender of slavery, even drafted a new plan to put Haitians back in bondage or “crush them” with a still larger army.
No country could be expected to come to Haiti’s defense. The world powers had frozen it out, refusing to officially acknowledge its independence. American lawmakers in particular did not want enslaved people in their own country to be inspired by Haiti’s self-liberation and rise up.
So, Haiti’s president, eager for the trade and security of international recognition, bowed to France’s demands. With that, Haiti set another precedent: It became the world’s first and only country where the descendants of enslaved people paid reparations to the descendants of their masters — for generations.
It is often called the “independence debt.” But that is a misnomer. It was a ransom.
The amount was far beyond Haiti’s meager means. Even the first installment was about six times the government’s income that year, based on official receipts documented by the 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.
But that was the point, and part of the plan. The French king had given the baron a second mission: to ensure the former colony took out a loan from young French banks to make the payments.
This became known as Haiti’s “double debt” — the ransom and the loan to pay it — a stunning load that boosted the fledgling Parisian international banking system and helped cement Haiti’s path into poverty and underdevelopment. According to Ardouin’s records, the bankers’ commissions alone exceeded the Haitian government’s total revenues that year.
And that was only the beginning. The double debt helped push Haiti into a cycle of debts that hobbled the country for more than 100 years, draining away much of its revenue and chopping away at its ability to build the essential institutions and infrastructure of an independent nation. Generations after enslaved people rebelled and created the first free Black nation in the Americas, their children were forced to work, sometimes for little or even no pay, for the benefit of others — first the French, then the Americans, then their own dictators.
Two centuries after French warships blew their terrifying cannons from Port-au-Prince’s harbor to celebrate the debt, the echoes from that moment still wash across the country in its slums, bare hospitals, crumbling roads and empty stomachs, even in the countryside, once considered the most lucrative and productive in the world.
“This was a poor country that was always impoverished after 300 years of exploitation,” Cedieu Joseph said over the buzz of cicadas in his coffee garden in Dondon, the town in northern Haiti where Ms. Present lives. He manages a coffee cooperative named after a Haitian revolutionary hero from the area, and calls the so-called independence debt a modern whip, wielded by France to punish its former colony for wanting, and winning, its freedom.
“The slaves fought for our independence,” he said. “To make them pay for that independence again, it was setting up another form of slavery.”
Since then, the double debt has largely faded into history. France has repeatedly downplayed, distorted or buried it. Only a few scholars have examined it deeply. No detailed accounting of how much the Haitians actually paid has ever been done, historians say. Even in Haiti, debates over its effect on the country’s economy, development and political destiny continue today.
The New York Times spent months sifting through thousands of pages of original government documents, some of them centuries old and rarely, if ever, reviewed by historians. We scoured libraries and archives in Haiti, France and the United States to study the double debt and its effect on Haiti, financially and politically.
In what leading historians say is a first, we tabulated how much money Haitians paid to the families of their former masters and to the French banks and investors who held that first loan to Haiti, not just in official government payments on the double debt but also in interest and late fees, year after year, for decades.
We found that Haitians paid about $560 million in today’s dollars. But that doesn’t nearly capture the true loss. If that money had simply stayed in the Haitian economy and grown at the nation’s actual pace over the last two centuries — rather than being shipped off to France, without any goods or services being provided in return — it would have added a staggering $21 billion to Haiti over time, even accounting for its notorious corruption and waste.
For perspective, that’s much bigger than Haiti’s entire economy in 2020.
We shared our findings and analysis with 15 leading economists and financial historians who study developing economies and how public debt affects their growth. All but one either agreed with our $21 billion estimate, said it was squarely within the range of possibilities, or considered it conservative. A few suggested additional ways of modeling, which mostly showed far bigger long-term losses for Haiti.
The reason is simple: Had the money not been handed over to Haiti’s former slaveholders, it would have been spent in the Haitian economy — by the coffee farmers, laundresses, masons and others who earned it. It would have gone to shops, school fees or medical bills. It would have helped businesses grow, or seeded new ones. Some of the money would have gone to the government, possibly even to build bridges, sewers and water pipes.
That spending pays off over time, boosting a country’s economic growth. It’s impossible to know with any certainty what Haiti’s economy would have looked like, and given the history of self-dealing by officials, some historians say the needs of poor farmers in places like Dondon would never have been priorities anyway.
But several others said that without the burden of the double debt, Haiti might have grown at the same rate as its neighbors across Latin America. “There is no reason why a Haiti free of the French burden could not have,” said the financial historian Victor Bulmer-Thomas, who studies the region’s economies. André A. Hofman, an expert on Latin America’s economic development, also called this scenario “very reasonable.”
In that case, the loss to Haiti is astounding: about $115 billion over time, or eight times the size of its economy in 2020.
Put another way, if Haiti had not been forced to pay its former slave masters, one team of international scholars recently estimated, the country’s per capita income in 2018 could have been almost six times as large — about the same as in its next-door neighbor, the Dominican Republic.
They called the burden imposed on Haiti “perhaps the single most odious sovereign debt in history.”
The Times calculated the impact of the double debt alone — the reparations to colonists and the initial loan to pay them.
But Haiti’s troubles didn’t end there.
The double debt helped set off a cascade of privation, budgetary shortfalls and onerous foreign loans that shaped the country into the 20th century and beyond.
Emmanuel Macron’s Second Term as President of France
The reelection of Emmanuel Macron on April 24 marked the end of a presidential campaign that pitted his promise for stability against extremist views.
Though Haiti’s government made the last payments connected to its former slaveholders in 1888, the debt was far from settled: To finish paying it off, Haiti borrowed from other foreign lenders who, in league with a few self-serving Haitian officials indifferent to their people’s suffering, laid claim to a significant share of the nation’s income for decades to come.
Depleted after decades of paying France, Haiti took out even more loans after that. By 1911, $2.53 out of every $3 Haiti took in from coffee taxes, its most important source of revenue, went to paying debts held by French investors, according to Gusti-Klara Gaillard and Alain Turnier, Haitian historians whose accounts are consistent with ledgers found in the diplomatic archives in suburban Paris.
That left precious little to run a country, much less build one.
In some years of the United States occupation, which began in 1915, more of Haiti’s budget went to paying the salaries and expenses of the American officials who controlled its finances than to providing health care to the entire nation of around two million people.
Even after the Americans relinquished fiscal control in the late 1940s, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.
Debt still shrouded the country. In the 1940s, Haitian children lucky enough to attend school were asked to bring coins to class to finish paying the avalanche of loans that had weighed on their nation since its infancy.
Little of this history is recognized by France. The reparations Haitians were forced to pay their former masters for generations are not covered in French schools, researchers say. And when a Haitian president began loudly raising the subject, the French government scoffed and tried to squelch it.
In 2003, Jean-Bertrand Aristide, a former priest who became the first democratically elected president after decades of dictatorship, launched a campaign demanding that France repay the money it had extracted, with television ads, street banners and a legal team putting together the elements of an international lawsuit. The French government responded by assembling a public commission to study relations between the two countries, but quietly instructed it “not to say a word in favor of restitution,” Thierry Burkard, the French ambassador to Haiti at the time, recently told The New York Times in an interview.
The commission dismissed Mr. Aristide’s claims as the ploys of a demagogue and portrayed the independence debt as a “treaty” between Haiti and France — making only passing mention of the French warships looming off the Haitian coast to enforce the demand in an annex to a 2004 report.
A month later, the French government helped remove Mr. Aristide from power, saying it was trying to prevent Haiti, which was heaving with turmoil, from spinning into civil war. But while French officials have long said the restitution claim was not the reason for Mr. Aristide’s ouster, Mr. Burkard acknowledged it was “probably a bit about that, too.”
“It would have set a precedent” for many other countries, he said.
Despite Mr. Aristide’s removal, the issue has not gone away. In May 2015, François Hollande, France’s president, stunned an audience gathered for the opening of a memorial center on the slave trade in Guadeloupe when he referred to Haiti’s payments to its former slave masters as “the ransom of independence.”
“When I come to Haiti,” he continued, “I will, for my part, pay off the debt we have.”
The crowd, which included Haiti’s president at the time, instantly stood up in loud applause.
“People cried, African heads of state cried,” said Michaëlle Jean, the Haitian-born former secretary-general of the International Organization of la Francophonie, who was present at the speech. “It was immense.”
The excitement was short-lived.
A few hours later, Mr. Hollande’s aides clarified to news organizations that he was speaking only of the “moral debt” France owed to Haiti, not of any financial compensation. The French government maintains the same position today.
“France must face up to its history,” the French Foreign Ministry told The Times, expressing “solidarity” with Haiti. Even so, it has not calculated how much money France received from Haiti over generations.
“That’s the job of historians,” the ministry said.
Haiti’s payments to former colonists were supposed to go solely to individual property owners, not to the French government itself. Yet the state ended up with a cut anyway. The Times unearthed several government documents from the early 1900s revealing that 2 million francs from the descendants of Haiti’s enslaved people, or $8.5 million in today’s currency, landed in French state coffers. (France’s treasury declined to comment, saying its archives dated from only 1919.)
Some of the families that received payments over decades remain European royalty and French aristocracy. Their descendants include Maximilian Margrave of Baden, a first cousin of Prince Charles; the French businessman Ernest-Antoine Seillière de Laborde, who once ran the country’s powerful association of big businesses; and Michel de Ligne, the Belgian prince whose ancestors were close to Catherine the Great and built a castle known as the “Belgian Versailles,” where hundreds of Jewish children were hidden during the Holocaust.
The Times tracked down and spoke to more than 30 descendants of families that received payments under Haiti’s independence debt. Most said they had never heard of it.
“This is part of my family history I never knew,” Nicolaus Herzog von Leuchtenberg, the Duke of Leuchtenberg and a sixth-generation descendant of Joséphine de Beauharnais, Napoleon’s first wife, said in a phone interview from Germany.
The debt was not shouldered by all Haitians equally. The country’s small elite, who today live in gated mansions and travel regularly for vacations in Paris and Miami, remained largely untouched. It was the poor who paid — and continue to pay, many argue, because the country has never had enough schools, clean water, electricity and other basics.
“As of today, we suffer the consequences of the debt,” said Dr. Francis Saint-Hubert, a doctor who worked on Mr. Aristide’s restitution campaign and teaches at the Aristide Foundation for Democracy’s medical school in Haiti. On a recent visit to a public hospital, he found the cupboards bare of the most elemental supplies, like blood pressure cuffs, or even thermometers.
“We are still paying,” he said, “and sometimes with our lives.”
The documents reviewed by The Times show how that debt came to be, and how its impact stretched across history. The earliest records, in fact, date to a time before the nation of Haiti even existed.
The most profitable colony in the world
During slavery, Haiti brimmed with such wealth that its largest and most important city, Cap-Français, was known as the “Paris of the Antilles,” bursting with bookstores, cafes, gardens, elegant public squares and bubbling fountains. The Comédie du Cap sat 1,500 people and put on 200 performances a year — many direct from Paris — as well as regular dances and balls. The town’s slate-roofed houses, with their whitewashed walls and courtyards, rented for four times the price of a ground-floor apartment in central Paris, according to the historian John Garrigus. The harbor, choked with garbage today, was perennially full of ocean-worthy sailing ships.
All this happened quickly. The mountainous colony, tucked into the western part of the island of Hispaniola, was colonized by France later than most of the Caribbean, yet in less than a century its plantations were the leading suppliers of sugar to Europe. Only in the late 1730s were the colony’s first coffee plantations cut into the mountainsides in Dondon, where Ms. Present still farms today.
Within decades, the colony’s reliance on slave labor swelled. Between 1785 and 1790, Saint-Domingue absorbed 37 percent of the entire trans-Atlantic slave trade. Many kidnapped Africans died within a few years of being pulled from the putrid, crowded bowels of slave ships and branded with their new masters’ names or initials.
The survivors made up an astounding 90 percent of the colony’s total population, kept in line by hunger, exhaustion and public acts of extreme violence. Crowds of colonists gathered in one of the island’s fancy squares to watch them be burned alive or broken, bone by bone, on a wheel.
Sadistic punishments were so common they were given names like the “four post” or the “ladder,” historians note. There was even a technique of stuffing enslaved people with gunpowder to blow them up like cannonballs, described as burning “a little powder in the arse,” according to French historian Pierre de Vaissière, who cited a 1736 letter from a colonist.
“O land of mine, is there any other on this planet whose soil has been more soaked in human blood?” asked the Baron de Vastey, a government officer in the northern part of Haiti in his 1814 work “The Colonial System Unveiled.”
“To France’s shame, not a single one of the monsters,” he wrote, singling out plantation owners and their managers by name, has experienced “even the slightest punishment for his crimes.”
France strengthened its laws forbidding the mutilation or killing of enslaved people in the 1780s, a sign of how openly cruel some plantation owners had become. A few years later, 14 enslaved people from a remote coffee plantation made the long trip to the Cap-Français courthouse to test the new laws. Their master, a rich planter named Nicolas Lejeune, had tortured two women whom investigators found in chains, their legs charred from burns. They died soon after, yet Lejeune was acquitted.
The only thing that will prevent “the slave from stabbing the master” is “the absolute power he has over him,” Lejeune wrote to the prosecutor, according to historian Malick Ghachem. “Remove this brake and the slave will dare anything.”
The enslaved people of Saint-Domingue rose up late one August evening in 1791, starting what some historians call the largest slave uprising in history.
Little documentation about the early days of the revolution exists. One enslaved person confessed, most likely under torture, that a clandestine meeting took place in the woods, attended by 200 others from across the north. The rebels later held a ceremony, vowing to destroy their oppressors and the tools of their subjugation.
They did it with whatever weapons they could grab or fashion and — most effectively — with fire, burning sugar cane fields and plantation buildings. The cloud of black smoke that engulfed Cap-Français made the sky glow after sunset like the northern aurora, one French surgeon recounted.
Within two weeks, every plantation within 50 miles of Cap-Français was reduced to ash and the rebels, many dressed in rags, organized into three armies, with hundreds on horseback. One leader became infamous for wielding the same cruel punishments slaveholders had used, whipping colonists hundreds of times and hacking off their hands.
After two years, the French commissioners of the colony announced that all enslaved people would be free and become French citizens. It was practical — they needed recruits to defend the colony against attacks, including from Britain or Spain, which controlled the eastern side of Hispaniola. But it was also ideological, some historians say, reflecting the revolutionary ideals that had erupted back home.
Soon after Louis XVI and Marie Antoinette were guillotined in France, the revolutionary government abolished slavery in 1794, not just in Saint-Domingue but in all French colonies. The historian Laurent Dubois calls that the most dramatic change brought about by the French Revolution, yet for enslaved people of Saint-Domingue, he says, “it was only the end of the beginning of a long struggle for freedom.”
Napoleon, who seized power in 1799, had very different views on slavery. In December 1801, he dispatched some 50 ships to Saint-Domingue to reimpose the French colonial empire and “rid us of these gilded Africans,” as he put it to the commander, his brother-in-law. Napoleon reinstated the slave trade in France’s other colonies and thought it would take three months to vanquish the Haitians.
Instead, as many as 50,000 French soldiers, sailors and colonists died, according to the historian Philippe Girard. Almost two years later, the ragged remains of Napoleon’s forces pulled out of the charred harbor of Cap-Français — later renamed Cap-Haïtien.
The declaration of independence for Haiti — the Indigenous name that revolutionaries reclaimed for their country — offered enslaved people hope from Brazil to South Carolina, noted the historian Julius S. Scott.
But for their masters, it set a chilling precedent.
“The peace of 11 states in this union will not permit the fruits of a successful Negro insurrection,” Senator Thomas Benton of Missouri told his fellow lawmakers in Congress, explaining why the United States should not recognize Haiti’s independence. “It will not permit Black consuls and ambassadors to establish themselves in our cities, and to parade through our country.”
Or, as Senator John Berrien of Georgia said, official relations with Haiti would “introduce a moral contagion” that would make even the most horrifying pestilence seem “light and insignificant.”
The ultimatum
Haiti knew the French would return, a premonition that still towers in stone over the country from a green peak above Dondon’s coffee farms. It is called the Citadelle, the largest military fortress in the Caribbean and arguably Haiti’s most important building. Its gray walls, now patched with orange lichen, are as thick as 16 feet and as high as 147 feet. From one angle, they sweep like the prow of a monstrous ocean tanker bearing down on any flimsy vessels below. More than 160 cannons point threateningly from its openings and ledges.
Some 20,000 peasants — conscripted by the new Haitian government — built it in just 14 years, beginning shortly after independence. It was just one of 30 forts ordered up by Jean-Jacques Dessalines, Haiti’s first ruler, in preparation for what he called “an eventual offensive return of the French.”
That day finally came, 21 years after independence.
On July 3, 1825, a French warship, accompanied by two other ships, sailed into the port of Port-au-Prince, Haiti’s capital.
They were sent by Charles X, the newly installed king of France, to enforce an ordinance: In exchange for 150 million francs, and an enormous reduction in custom taxes on French goods, France would recognize its former colony’s independence.
If the Haitian government did not accept the ordinance, exactly as written, the Baron of Mackau, Ange René Armand, had orders to declare Haiti an “enemy of France” and blockade its ports. In his own handwritten account, the baron said he had been instructed to launch military operations that “can no longer be stopped.”
“I am not a negotiator,” he told Haiti’s president, Jean-Pierre Boyer, according to the baron’s account, which was published in France this year. “I am only a soldier.”
Just up the coast, 11 more French warships waited. One of the Haitian president’s top generals rushed a letter to him in the middle of the talks, saying his men in the coastal mountains northwest of Port-au-Prince had spotted the French fleet.
The idea of payment had been raised before, first by the Haitian president in 1814 as a way of fending off what many saw as an imminent French invasion. Frozen out of trade with France and at times the United States, Boyer himself had discussed the idea, in exchange for international recognition of Haiti’s independence.
But those were diplomatic negotiations. Now, a crippling amount was being demanded under threat of war. The French demand was “excessive” and beyond “all our calculations,” Boyer said, according to the baron’s account.
But after three days of meetings, he relented.
Some historians dispute the notion that Boyer accepted the demands merely to protect his people from war. Alex Dupuy, a Haitian American scholar, argues that the president wanted to enshrine the property rights of the Haitian elite who had taken over land, and knew the costs would be offloaded onto the poor masses. “One has to understand the pressure France put on Haiti, but also the interests of the Haitian ruling class,” he said.
The ordinance broke new ground. Typically, historians say, war reparations are imposed on the losers. Victorious European nations forced France to pay them after the Napoleonic Wars in 1815, a decade before the Baron of Mackau set foot in Haiti. After World War I, Allied nations imposed huge penalties on Germany in the Treaty of Versailles, fueling bitter resentment that carried into World War II.
But in this case, the victors — who had first thrown off their shackles, and then defended themselves by beating back Napoleon’s forces — were the ones to pay. Instead of remedying, or even acknowledging, the abuses of slavery, the ordinance focused on the financial losses of the former masters.
In the coming decades, some nations, like Britain, abolished slavery and paid slaveholders for their losses, while also requiring newly freed people to continue working for their former masters for a number of years without pay. As the Swiss historian Frédérique Beauvois points out, the United States was an outlier: It freed people after the Civil War, and granted no compensation to their enslavers.
But Haiti’s case was unique. The Haitians had already freed themselves.
In the other cases, governments paid slaveholders to ease their opposition to abolition laws and to ensure that the economy would not crash, she said. But with Haiti, France demanded payment from those who had been in chains.
“It was to punish them,” Ms. Beauvois said. “It was vengeance.”
The price tag was huge. In 1803, France sold Louisiana to the United States for 80 million francs — just over half what it demanded from Haiti. And back then, Louisiana encompassed a large sweep of the continent, stretching across all or parts of 15 modern states. Haiti was 1/77 the size.
The Haitian government didn’t have enough money to pay even the first of five installments.
So the baron brought three Haitian diplomats with him back to France. There, they sealed a 30 million franc loan. But after the group of bankers, which included the Rothschilds, took its commissions, Haiti got only 24 million francs.
Instead of 150 million, Haiti suddenly owed 156 million, plus interest.
It was one of the first of many loans by French bankers to foreign governments that transformed Paris into a hub of international finance. And it became a prototype for controlling colonies after their independence, fulfilling the vision of the baron, who later became France’s minister of the navy and colonies.
“Under such a regime,” he wrote, “Haiti would undoubtedly become a highly profitable and costless province of France.”
‘Reduced by Death’
In Paris, the king named a commission to sort through more than 27,000 demands for compensation that flooded in decades after the Haitian revolution.
The biggest single payout went to the family of one of the biggest slaveholders in Haiti’s history, Jean-Joseph de Laborde, a banker for Louis XV, according to Oliver Gliech, a German historian who has created a database of former colonists.
In the late 18th century, Laborde shipped nearly 10,000 Africans to Haiti in his slave boats and had more than 2,000 enslaved people on his plantations there, many of whom died. French revolutionaries beheaded him in 1794, but two of his children, Alexandre and Nathalie, received about 350,000 francs, or about $1.7 million today, for his claimed losses in Haiti.
Officially, former colonists got just one-tenth of what they lost. But Laborde’s son, Alexandre, a fervent abolitionist, said in an 1833 parliamentary debate that the compensation payments were so large they actually exceeded the plantation owners’ losses.
“With half of the compensation I would receive, I could buy the three houses I owned,” he told lawmakers.
By law, the commission could compensate Frenchmen only for lost real estate. But it was clear that “slaves were almost the only value of Saint-Domingue” and should be part of the calculus, Jean-Marie Pardessus, an official who helped set the rules on compensation, told his fellow lawmakers.
What little is known about the commission’s decisions comes from a 990-page volume of its original handwritten notes discovered in the French archives in Roubaix in 2006.
Some former colonists submitted letters from slave ship captains and slave merchants as proof of the kidnapped Africans they had purchased on the eve of the revolution. Conversely, commissioners subtracted the value of enslaved people colonists took with them when fleeing.
In 1828, the commission heard from Philippine Louise Geneviève de Cocherel. Her father, the recently deceased Marquis of Cocherel, had owned six properties, including a sugar plantation and a coffee plantation.
Cocherel had been singled out by the Baron de Vastey in his treatise on the horrors of slavery, but in flowing handwriting, the commissioner’s note taker recorded the marquis’s losses with bureaucratic dispassion:
His sugar and cotton plantations had been “reduced by death” to 220 enslaved people, valued at 3,425 francs per head.
The coffee plantation’s slaves had been “reduced to 40 by death,” their worth put at 3,250 francs each. On the ranch, the seven enslaved people had been “reduced to” six, worth 2,500 per head.
In 1789, before the slave rebellion, the marquis bought 21 recently kidnapped Africans before leaving for France. But he didn’t indicate where they were put to work, so the commission valued them at an average rate, down to the cent: 3,366.66 francs.
In the end, it awarded Cocherel’s daughter, a newly married marquise, average annual payments of 1,450 francs, or about $280 in the 1860s, for dozens of years, according to government publications of the commission’s decisions.
By contrast, coffee farmers in Haiti were earning about $76 a year in 1863, Edmond Paul, a Haitian economist and politician, wrote at the time — barely enough to cover one meal a day of “the least substantive foods.”
It was reminiscent, he said, of slavery.
‘Ready to Fight’
The Haitian government ran out of money right away. To finish its first payment, it emptied its state coffers, sending it all to France on a French ship, sealed in bags inside nailed crates reinforced with iron bands. That left no money for public services.
The French government threatened war to collect the rest.
“An army of 500,000 men is ready to fight,” wrote the French foreign minister in 1831 to his consul in Haiti, “and behind this imposing force, a reserve of two million.”
In response, President Boyer passed a law commanding every Haitian to be ready to defend the country. He built the leafy suburb of Pétionville, now the bastion of the Haitian elite, up the hill from the harbor — out of range of cannon fire.
Even French diplomats recognized their threats had prompted the Haitian government to pour money into its military, rather than send it to France.
“The fear of France, which naturally wants to be paid, does not allow it to reduce its military state,” reads a 1832 letter by one French diplomat.
In late 1837, two French envoys arrived in Port-au-Prince with orders to negotiate a new treaty and get the payments flowing again. The so-called independence debt was reduced to 90 million francs, and in 1838, another warship returned to France with Haiti’s second payment, which swallowed much of Haiti’s revenues once again.
The military sucked up another large chunk, according to the French abolitionist writer and politician Victor Schœlcher. After that, there was very little left for hospitals, public works and other aspects of public welfare. Education had been assigned a mere 15,816 gourdes — less than 1 percent of the budget.
‘And Then Sells Himself’
From the very beginning, French officials knew how disastrous the payments would be for Haiti. But they kept insisting on getting paid, and for decades — with some exceptions, notably during periods of political upheaval — Haiti came up with the money.
The Times tracked each payment Haiti made over the course of 64 years, drawing from thousands of pages of archival records in France and Haiti, along with dozens of articles and books from the 19th and early 20th centuries, including by the Haitian finance minister Frédéric Marcelin.
In some years, Haiti’s payments to France soaked up more than 40 percent of the government’s total revenues.
“They don’t know which way to turn,” a French captain wrote to the Baron of Mackau in 1826 after collecting a shipment of gold from Haiti.
“After trying domestic loans, patriotic subscriptions, forced donations, sales of public property, they have finally settled on the worst of all options,” the captain wrote: 10 years of exorbitant taxes that were “so out of all proportion to the achievable resources of the country, that when each one sells all that he possesses, and then sells himself, not even half of the sums demanded will be collected.”
Yet by 1874, Haiti had paid down all but 12 million francs of its double debt to France, in large part through coffee taxes. To finish off the rest — and finally invest in the country’s development by building bridges, railroads, lighthouses — the government took out two more hefty loans from French bankers.
The borrowing ended up being a “shameless waste,” the president of Haiti’s national assembly said after a parliamentary investigation.
In an 1875 loan, the French bankers and investors took a 40 percent cut off the top. Most of the rest went to paying other debts, while the remainder lined the pockets of corrupt Haitian officials who, historians say, enriched themselves at the expense of their country’s future.
Instead of escaping mizè, Haitians slid deeper into it.
While the world’s great powers, and even some smaller countries like Costa Rica, were investing in huge public health projects to fight disease and improve their citizens’ quality of life, Haiti had scraps for things like hospitals and water pipes. In 1877, when the public works department was officially created, it had two architects and six engineers for the entire country.
One British diplomat, Spencer St. John, described Port-au-Prince at this time as perhaps “the most foul smelling, dirty and consequently fever-striken city in the world,” with human waste collecting in fetid pools on the streets that “in other countries is carried off by the sewers.”
The bank that benefited most from the 1875 loan was Crédit Industriel et Commercial, the French institution that helped finance the Eiffel Tower. And soon after its first lucrative foray into Haiti, Crédit Industriel shaped the country yet again, helping to establish the National Bank of Haiti.
Nearly the only thing Haitian about it was the name.
Headquartered in Paris, controlled by French businessmen and aristocrats, the bank took over Haiti’s treasury operations, charged a commission any time the Haitian government so much as deposited money or paid a bill, and delivered the profits to its shareholders in France. In 1894, a banner year, its French investors earned more than the Haitian government’s proposed agriculture budget for the entire country.
After 1915, when the Americans replaced the French as the dominant force in Haiti, they did more than just control the country’s national bank: They installed a puppet government, dissolved parliament at gunpoint, entrenched segregation, forced Haitians to build roads for no pay, killed protesters and rewrote the nation’s Constitution, enabling foreigners to own property for the first time since independence.
The military occupation lasted 19 years, and was justified as vital to securing American interests in the region and taming Haiti’s chaos. The United States, where lawmakers once feared the contagion effect of Haitian independence, now depicted the invasion as a civilizing mission, necessary because, as Secretary of State Robert Lansing wrote in 1918, “the African race are devoid of any capacity for political organization.”
There was another hand behind the occupation, as well: Wall Street, in particular the National City Bank of New York, the predecessor of Citigroup. By 1922, its affiliate had bought all the shares in Haiti’s national bank and, with a guarantee from the American government that it would be repaid, won the chance to lend still more money to Haiti. The bank ended up controlling nearly all of Haiti’s foreign debt — and then followed a well-established pattern.
It did little to develop Haiti, while sucking up a quarter of the country’s revenues over the next decade, according to annual fiscal reports reviewed by The Times.
When investigators with the newly formed United Nations visited Haiti after the Americans gave up financial control in 1947, they found a country in the same desperate straits as always.
From 1825 to 1957, the analysis by The Times found, international debt drained an average of 19 percent of the country’s annual revenue, and in some years ate up more than 40 percent.
“It’s a really massive number by modern standards,” said Ugo Panizza, an Italian economist who has examined the double debt.
Moreover, loans are often taken on by countries to invest in their welfare and development. That was rarely the case in Haiti. The double debt was imposed by an outside power that provided no goods or services in return, sapping the new nation’s wealth from the beginning.
“The first economic impact of this drain was the absence of funds to invest in education, health and infrastructure,” said Thomas Piketty, a French economist who has also studied the double debt. “But even more decisively, in the long term, this drain has totally disrupted the process of state building.”
Not everyone agrees. In some periods, the biggest line item in the Haitian state’s budget — even bigger than its debt payments — was the military.
Some experts described the expense as understandable, given the Haitian fear of a French invasion and the American occupation decades later. But others see Haiti’s heavy military spending as a reflection of a predatory government more interested in reaping financial rewards and staying in power than helping its people.
“There was always the alternative: Spend less on the military, spend more on development,” said Mats Lundahl, a Swedish economist who has published several books on Haiti. “This was a deliberate choice.” From 1843 to 1915, Haiti had 22 governments, he pointed out. Seventeen were deposed in revolutions or coups.
The double debt imposed by France clearly had an impact, Mr. Lundahl said, but “I don’t think it’s the main reason for Haitian underdevelopment.” Haiti’s leaders, he said, “did a pretty good job themselves.”
‘President for Life’
A bookish, middle-aged doctor was elected president in 1957.
François Duvalier, who had run a clinic training doctors to treat a disfiguring disease called yaws, promised to free the government from the grip of the country’s elite and represent the other Haiti: the poor with no paved roads, no running water and no education. He called them “the great unacknowledged” and promised to bring them out of their mizè.
The country’s prospects looked good. For the first time in more than 130 years, Haiti was unburdened by crippling international debt. And after frost had damaged Brazil’s coffee crop, the price of the commodity soared, offering Haiti’s government a windfall that it began to spend on irrigation canals and the country’s first big hydroelectric dam.
“The present moment offers Haiti an exceptional opportunity,” the World Bank said in 1954, adding that “this opportunity has to be seized now.”
Instead, Duvalier drove his country into despair.
The 28-year dictatorship he shared with his son Jean-Claude terrorized the nation. The Tontons Macoutes, a militia Duvalier created, attacked every perceived threat, including students and journalists. Hundreds were thrown into a network of prisons Human Rights Watch called the “triangle of death” and never heard from again. Others were shot on the street, their bodies left in heaps. In 1964, Duvalier declared himself “president for life.”
Professionals fled the country, taking their expertise. By 1970, more Haitian doctors were practicing in Montreal than in Haiti, one journalist, James Ferguson, estimated.
Duvalier perfected the corruption of past leaders, dipping into the state tobacco monopoly and skimming the pay of Haitian workers sent to Dominican sugar mills. His government outright extorted citizens, particularly through its “National Renovation Movement,” demanding that they donate to the construction of what jurists called a “purely fictitious” city named “Duvalierville.”
Initially, the Duvalier government found an ally in the Cold War struggle unfolding across the hemisphere: the United States.
After a Haitian diplomat voted in favor of ejecting Cuba from the Organization of American States, the American government agreed to fund a large airport — named the François Duvalier International Airport — in Port-au-Prince. The arrangement was widely cast by journalists as a tit-for-tat agreement, but the United States Agency for International Development soon closed its freshly built headquarters in Port-au-Prince because of corruption in the Duvalier government.
After a second heart attack, Duvalier, nicknamed “Papa Doc,” had the country’s Constitution changed so that his young son, just 19, could replace him. Known as “Baby Doc,” Jean-Claude Duvalier continued his father’s reign of terror and graft. By the time protests forced the dictator and his family to be spirited away on an American plane to France, he and his relatives had stolen hundreds of millions of dollars, having treated the state like a “royal fiefdom,” a Haitian government investigation found.
Over that time, the country’s misery deepened. Fewer than one in four adults could read, according to a 1985 World Bank report. From a quarter to half of Haitian children suffered severe malnutrition. Many were in the countryside, where coffee farmers earned even less than they had before the Duvalier regime.
After Jean-Claude Duvalier fled the country, the coffee tax was removed for the first time in more than a century. But it was too little, too late.
Farmers had been growing coffee more or less the same way since the days after the revolution, in very small garden plots where the trees seeded themselves naturally, mixed with banana and orange trees, as well as vegetables. There had never been a serious push by the government to develop the industry with new technology, fertilizers or new varieties of coffee.
The bountiful harvests that continued for generations and paid the nation’s debts were “like magic,” said Jobert Angrand, the former head of the National Coffee Institute of Haiti and a recent minister of agriculture.
By the 1980s, the magic had worn off. Poor farmers began to cut down their coffee trees and plant quicker-growing cash crops instead, leading to erosion. In Dondon, farmers who once couldn’t see the Citadelle from their fields because of the thick foliage above them suddenly had a clear view. Coffee exports began to plummet.
“This is the problem in Haiti,” said Mr. Angrand. “There is no investment in the countryside.”
‘All the Better’
The Americans arrived at the gates of President Jean-Bertrand Aristide’s house before dawn on Feb. 29, 2004. Flanked by security officers, a U.S. diplomat climbed the mansion’s steps to see the president — and ask for his resignation letter before whisking him into exile.
Mr. Aristide, a former Catholic priest who had railed against the dictatorship from his pulpit in the slums, and the first lady, Mildred Aristide, stepped into a diplomatic car to the airport and boarded an American plane from the tarmac.
Their destination was unknown even then. They were simply being removed from the country.
As the plane circled in the air, its blinds down, French officials frantically called the leaders of African countries, searching for someone willing to host Haiti’s soon-to-be former president, according to Mr. Burkard, the French ambassador to Haiti at the time. Finally, after three rejections, President François Bozizé of the Central African Republic agreed.
After Mr. Aristide landed in Bangui — a capital thousands of miles from his own, on a different continent — he made reference to Toussaint Louverture, the Haitian revolutionary leader. He had been abducted by French soldiers in 1802 after signing a peace agreement, carted off to France and thrown in prison without a trial in the frozen Jura Mountains, where he died a year later.
Louverture’s famous line is a standard of Haitian history books: “In overthrowing me, you have done no more than cut down the trunk of the tree of Black liberty in Saint-Domingue. It will spring back from the roots, for they are numerous and deep.”
Mr. Aristide changed it slightly. “In overthrowing me they have uprooted the trunk of the tree of peace,” he said, “but it will grow back because the roots are Louverturian.”
Later, he was more pointed: He told American news outlets by phone that he’d been kidnapped.
Haiti’s two former colonizers described their joint action as both a rapprochement after their friction over the Iraq War and a humanitarian mission to avoid a looming civil war in Haiti. Haitian rebel soldiers were in the north, threatening to soon take the capital and Mr. Aristide. Pro-Aristide and anti-Aristide protesters had clashed violently in the streets. Secretary of State Colin L. Powell called Mr. Aristide’s claim of being kidnapped “absurd.”
But Mr. Burkard, the French ambassador, told The Times in a recent interview that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide by forcing him into exile.
And while Mr. Aristide’s demand for financial restitution from France was not the principal reason for his removal, Mr. Burkard said, his ouster had an added benefit: It ended Mr. Aristide’s noisy campaign, which had landed with the force of a grenade, threatening to blow up relations with all former colonies.
That made his removal “all the better,” said Mr. Burkard.
Mr. Aristide had been ousted before, in a military coup in 1991, less than a year after winning the first democratic election since the dictatorship. But he was re-elected nine years later and launched his restitution campaign in 2003, on the 200th anniversary of Toussaint Louverture’s death.
With the money Haiti shipped to France for the so-called independence debt back in hand, he said, his country could invest in all the things it had never been able to afford, including schools, hospitals, roads, tractors and water for peasants.
Tallying Haiti’s losses, he presented a bill: $21,685,135,571.48.
The figure, both for its size and its precision, was mocked by French diplomats and denounced by some Haitian intellectuals as an attempt by Mr. Aristide to distract from the country’s woes and maintain his grip on power. But, as the estimates vetted by economists and historians consulted by The Times show, his calculations may have been close to the mark — and possibly even modest.
The Aristide government had hired international lawyers to assemble arguments and a researcher to dig through French archives. On the nation’s 200th Independence Day, Mr. Aristide celebrated before huge crowds on the lawn of the national palace, promising to replace a 21-gun salute with 21 things he would do once the restitution was paid — a retort to the cannons fired by the Baron of Mackau’s fleet centuries ago.
“Why after 200 years, is Haiti this impoverished?” Mr. Aristide asked during a rare interview with The Times at his home office in the suburbs of Port-au-Prince, a large gold-painted bust of Toussaint Louverture on a table behind him.
“We were condemned to live in poverty — not just poverty, but misery,” he said. “An abject misery tied to 1825.”
Since his departure, none of his successors have pressed the issue. In 2003, the French government dismissed his claim of restitution. Twelve years later, Mr. Hollande acknowledged that France did indeed owe Haiti a debt — before his staff quickly said it was not a monetary one.
Still, Mr. Aristide argued that he and others had “seeded the field,” noting that while the Haitian revolution started in 1791, it took years before enslaved people became free, and years more until they claimed independence.
“It’s not finished,” he said.
‘Resign yourself to mizè’
The tinny scrapes of metal shovels on concrete echo outside the Vincent Ogé coffee cooperative. Using methods that haven’t changed for generations, workers scoop up the coffee beans drying in the sun and toss them in wheelbarrows.
As dusk nears, the farmers begin to arrive, carrying the season’s first crop directly from their gardens in buckets and in thick plastic sacks.
“All the benefits of coffee were never returned to the peasants,” says Françisque Dubois, the local coffee cooperative’s founder.
“Even if the money came back, it wouldn’t reach us,” he says. “It would go into the pockets of the gwo moun — the big shots,” he adds, “like Duvalier, who put it all in Swiss banks.”
Mr. Dubois greets the arriving farmers from a straw chair in the dim processing room. Beside him, a barefoot worker dips each farmer’s load into a bucket of water to remove any cherries that have been hollowed out by pests. Then, the cherries’ flesh is removed, and the remaining seeds — known widely as beans — go to a cistern to ferment. The process hasn’t changed all that much since the coffee boom of Saint-Domingue.
Very few of the coffee farmers in Dondon had heard of the so-called independence debt, despite the pivotal roles their ancestors played in paying it. The handful who had a notion said they were too full of other worries to ponder what it meant for the nation’s evolution. They were busy battling mizè.
Hunger. Sickness. Unpaid school fees. The crippling cost of a father’s funeral. One man steps out of the cooperative, runs his hands over his face, and says forlornly that he can’t keep anything in his head since his grandchild died of fever.
“You have to resign yourself to mizè,” said Rose Melanie Lindor, a 70-year-old coffee farmer on the other side of town. Five of her 10 children died.
By the time Etienne Roberson stepped into the cooperative, the sun had painted the trees with honey. He almost made it through high school before his family stopped being able to pay the fee, and knew more than most about the so-called independence debt.
“It was bad for the country,” he said. “When we were paying it, that’s when the country became poor.”
Across the dirt road, Ms. Present stopped picking cherries from her coffee trees earlier that day, taking a rare moment to contemplate her nation’s past and her ancestors’ parts in shaping it.
“If we have our liberty now because of coffee,” she said finally, “I’m proud of that.”
Then, she got back to work.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
Haiti’s Lost Billions
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Research was contributed by Charles Archin, Harold Isaac and Ricardo Lambert from Port-au-Prince; Daphné Anglès, Claire Khelfaoui and Oliver Riskin-Kutz from Paris; David Foulk from Mont-de-Marsan, France; Sarah Hurtes and Milan Schreuerfrom Brussels; Allison Hannaford from North Bay, Ontario; and Kristen Bayrakdarian from New York. Photo and video editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran. Map by Scott Reinhard.
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New York Times - World
Haiti’s Lost Billions
By Lazaro Gamio, Constant Méheut, Catherine Porter, Selam Gebrekidan, Allison McCann and Matt ApuzzoMay 20, 2022
Two decades after Haiti won its independence from France, a squadron of warships returned with an ultimatum from King Charles X.
Two decades after Haiti won its independence from France, a squadron of warships returned with an ultimatum from King Charles X.
The choice: money or war.
The choice: money or war.
France demanded that Haitians pay their former masters 150 million francs, a staggering amount, far beyond their means.
France demanded that Haitians pay their former masters 150 million francs, a staggering amount, far beyond their means.
With the warships looming off the coast, Haiti agreed.
With the warships looming off the coast, Haiti agreed.
With that, Haitians, who had paid for their freedom in blood, were forced to pay for it yet again — this time in cash.
With that, Haitians, who had paid for their freedom in blood, were forced to pay for it yet again — this time in cash.
French National Library
French National Library
In exchange, France recognized Haiti’s independence. At home, Charles X was portrayed as the true liberator of the Haitian people.
Lepelletier de Saint Remy
But a different history is written in ledgers and banking statements. They reveal a debt so large, and so lasting, that it would help cement Haiti’s path to poverty and underdevelopment.
Haiti became the first and only country where the descendants of enslaved people paid the families of their former masters for generations.
The New York Times pored through archives and government documents to make what many historians call the first complete tabulation of how much Haiti paid for its independence.
The New York Times pored through archives and government documents to make what many historians call the first complete tabulation of how much Haiti paid for its independence.
What France demanded
150 million francs
1st payment
2nd
3rd
4th
5th
In 1825, France demanded five annual payments of 30 million francs.
In 1825, France demanded five annual payments of 30 million francs.
The amount was far beyond Haiti’s meager means. The first payment alone was about six times Haiti’s entire revenue that year, according to the prominent 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.
The amount was far beyond Haiti’s meager means. The first payment alone was about six times Haiti’s entire revenue that year, according to the prominent 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.
That was part of France’s plan.
That was part of France’s plan.
France pushed Haiti into taking out a loan, so it could make its first payment. But that only added to the burden, after interest and commissions for French bankers.
France pushed Haiti into taking out a loan, so it could make its first payment. But that only added to the burden, after interest and commissions for French bankers.
Together this became known as Haiti’s “double debt” — the French demand and the loan to start paying it.
Together this became known as Haiti’s “double debt” — the French demand and the loan to start paying it.
In late 1837, a second French fleet sailed into Port-au-Prince, intent on forcing the Haitians to pay.
In late 1837, a second French fleet sailed into Port-au-Prince, intent on forcing the Haitians to pay.
France ultimately agreed to reduce its original demand to 90 million francs. But we found that Haiti made payments totalling 112 million francs over the course of seven decades, or about $560 million in today's dollars.
France ultimately agreed to reduce its original demand to 90 million francs. But we found that Haiti made payments totalling 112 million francs over the course of seven decades, or about $560 million in today's dollars.
If that money had remained in Haiti, rather than being shipped off to France, it would have added $21 billion to Haiti’s economy over the last two centuries.
If that money had remained in Haiti, rather than being shipped off to France, it would have added $21 billion to Haiti’s economy over the last two centuries.
While the exact amount is unknowable, numerous economists and financial historians who reviewed our analysis said that estimate was, if anything, conservative.
While the exact amount is unknowable, numerous economists and financial historians who reviewed our analysis said that estimate was, if anything, conservative.
Others said that if Haiti had not been forced to pay the double debt, the country could have mirrored the growth rates of its neighbors across Latin America.
Others said that if Haiti had not been forced to pay the double debt, the country could have mirrored the growth rates of its neighbors across Latin America.
That would put our estimate at a $115 billion loss for Haiti.
That would put our estimate at a $115 billion loss for Haiti.
Departmental Archives of Landes
Federico Rios for The New York Times
In 1826, Haiti emptied its treasury, looking for money to complete the first payment. Documents from a French ship captain detail how the money was collected and transported back to Paris inside locked cases.
In 1826, Haiti emptied its treasury, looking for money to complete the first payment. Documents from a French ship captain detail how the money was collected and transported back to Paris inside locked cases.
Afterward, Haiti began defaulting on payments almost immediately.
Afterward, Haiti began defaulting on payments almost immediately.
The burden wasn’t shouldered by the country's elite. It was the coffee farmers who ultimately paid it, through taxes on their exports.
The burden wasn’t shouldered by the country's elite. It was the coffee farmers who ultimately paid it, through taxes on their exports.
Haiti, also battered by natural disasters, soon faced another revolution.
Haiti, also battered by natural disasters, soon faced another revolution.
French National Library
In 1843, Jean-Pierre Boyer — the Haitian president who agreed to the double debt — was driven out of the country by people demanding more rights and fewer taxes.
Many were bitter that he had resumed payments on the reviled debt.
National Archives, France, CC//379
Despite Haiti’s troubles, France made sure its former colony kept paying. It sent warships again, threatening to bomb the country’s ports.
The payments were France's "principal interest in Haiti, the question that dominated everything else for us," explained one French minister at the time.
Mauricio Lima for The New York Times
For decades, Haiti continued to pay down the double debt. Then, a French bank arrived on the scene — Crédit Industriel et Commercial. In 1880, it set up Haiti’s first national bank.
For decades, Haiti continued to pay down the double debt. Then, a French bank arrived on the scene — Crédit Industriel et Commercial. In 1880, it set up Haiti’s first national bank.
It was a disaster — national in name only.
It was a disaster — national in name only.
Haiti’s treasury was now controlled by a French bank. The Haitian government could not deposit or spend money without paying a commission.
Haiti’s treasury was now controlled by a French bank. The Haitian government could not deposit or spend money without paying a commission.
In some years, French profits exceeded Haiti’s entire public works budget.
In some years, French profits exceeded Haiti’s entire public works budget.
Haiti’s debt burden
In 1825 french francs
Double debt
1874 and 1875 loans
Haiti officially made its last payments on the double debt in 1888. But, to do that, it took out two additional hefty loans in 1874 and 1875.
Haiti officially made its last payments on the double debt in 1888. But, to do that, it took out two additional hefty loans in 1874 and 1875.
Again, the French bankers took handsome commissions. Corrupt Haitian officials also lined their pockets, siphoning off much of the money.
Again, the French bankers took handsome commissions. Corrupt Haitian officials also lined their pockets, siphoning off much of the money.
More disastrous loans followed. Officially, they were not directly tied to the double debt. But by this point Haiti’s coffers were so depleted that its leaders could barely govern, let alone build the country.
More disastrous loans followed. Officially, they were not directly tied to the double debt. But by this point Haiti’s coffers were so depleted that its leaders could barely govern, let alone build the country.
In 1910, Haiti’s national bank was re-established under new owners. A Parisian bank still owned the biggest share, but American and German banks took over the rest.
In 1910, Haiti’s national bank was re-established under new owners. A Parisian bank still owned the biggest share, but American and German banks took over the rest.
It may have been the national bank of Haiti, but Haiti didn’t own it.
It may have been the national bank of Haiti, but Haiti didn’t own it.
Soon after, the national bank issued a new loan to Haiti on terrible terms, and often withheld money from the government, worsening the nation’s political instability.
Soon after, the national bank issued a new loan to Haiti on terrible terms, and often withheld money from the government, worsening the nation’s political instability.
Library of Congress
By 1911, $2.53 out of every $3 that Haiti earned from coffee taxes, its most important source of revenue, went to paying debts held by French investors.
French National Library
In France, meanwhile, it was a time of prosperity. The cafes of Paris overflowed, many of its patrons drinking coffee cultivated by debt-hobbled Haitians half a world away.
U.S. Navy
Museum of the City of New York, via Getty Images
Library of Congress
Bettmann Archive/Getty Images
Bettmann Archive/Getty Images
In December 1914, this gunboat pulled into harbor in Port-au-Prince. The U.S. Marines on board were on a mission.
In December 1914, this gunboat pulled into harbor in Port-au-Prince. The U.S. Marines on board were on a mission.
For years, U.S. business interests led by the National City Bank of New York — Citigroup’s predecessor — had pushed for American control over Haiti.
For years, U.S. business interests led by the National City Bank of New York — Citigroup’s predecessor — had pushed for American control over Haiti.
They persuaded the U.S. State Department to remove gold from the vaults of Haiti’s National Bank.
They persuaded the U.S. State Department to remove gold from the vaults of Haiti’s National Bank.
Marines strolled into Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold.
Marines strolled into Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold.
Their loot was in New York within days.
Their loot was in New York within days.
The Marine operation was a precursor to a full-scale invasion of Haiti the following summer. Americans took control of Haiti’s government and rewrote the country’s Constitution.
The Marine operation was a precursor to a full-scale invasion of Haiti the following summer. Americans took control of Haiti’s government and rewrote the country’s Constitution.
Lasting 19 years, the military occupation was one of the longest in U.S. history.
Lasting 19 years, the military occupation was one of the longest in U.S. history.
The Americans forced Haitians to build roads for no pay, and soldiers shot those who tried to escape. Many Haitians saw this as a return to slavery.
The Americans forced Haitians to build roads for no pay, and soldiers shot those who tried to escape. Many Haitians saw this as a return to slavery.
Haiti’s Debt Burden
In 1825 french francs
Americans invade
Franc loses value
The U.S. now controlled Haiti’s finances.
The U.S. now controlled Haiti’s finances.
In 1922, Haiti was forced to borrow from Wall Street, despite fierce objections from Haitians that it would drive them deeper into debt.
In 1922, Haiti was forced to borrow from Wall Street, despite fierce objections from Haitians that it would drive them deeper into debt.
American financial control continued until 1947. By that time, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.
American financial control continued until 1947. By that time, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.
Bettmann Archive/Getty Images
Damon Winter/The New York Times
Federico Rios for The New York Times
Federico Rios for The New York Times
Federico Rios for The New York Times
Adriana Zehbrauskas for The New York Times
Federico Rios for The New York Times
Federico Rios for The New York Times
It’s easy to see the history of Haiti as just a story of corruption. Some leaders, most notoriously the Duvalier father-and-son dictators who ruled for nearly 30 years, enriched themselves and plunged their country further into poverty.
It’s easy to see the history of Haiti as just a story of corruption. Some leaders, most notoriously the Duvalier father-and-son dictators who ruled for nearly 30 years, enriched themselves and plunged their country further into poverty.
It’s easy to see the history of Haiti as just a series of hurricanes, epidemics and natural disasters, like the 2010 earthquake that devastated the country.
It’s easy to see the history of Haiti as just a series of hurricanes, epidemics and natural disasters, like the 2010 earthquake that devastated the country.
Haiti has been called a disaster. A failed state. An aid trap.
Haiti has been called a disaster. A failed state. An aid trap.
But for generations after independence, Haiti was forced to send a large portion of its wealth overseas.
But for generations after independence, Haiti was forced to send a large portion of its wealth overseas.
A bronze statue in Haiti’s capital, known as Nèg Mawon, depicts a rebel who has escaped slavery and blows a conch shell to summon the revolution.
A bronze statue in Haiti’s capital, known as Nèg Mawon, depicts a rebel who has escaped slavery and blows a conch shell to summon the revolution.
The price of that freedom was long lasting, depleting Haiti of the resources it needed to build a nation.
The price of that freedom was long lasting, depleting Haiti of the resources it needed to build a nation.
The legacy of the debt and the history of extraction is embedded in Haiti’s education system, where even today only one in four children make it to high school, according to Haiti’s education ministry.
The legacy of the debt and the history of extraction is embedded in Haiti’s education system, where even today only one in four children make it to high school, according to Haiti’s education ministry.
The debt is also felt in Haiti’s public hospitals, many of which lack basic equipment and supplies.
The debt is also felt in Haiti’s public hospitals, many of which lack basic equipment and supplies.
And it is present in Haiti’s inadequate water and sanitation infrastructure.
And it is present in Haiti’s inadequate water and sanitation infrastructure.
After U.N. peacekeepers introduced cholera to the country in 2011, it spread rampantly, killing thousands.
After U.N. peacekeepers introduced cholera to the country in 2011, it spread rampantly, killing thousands.
The debts may be paid, but Haitians are still paying the price.
The debts may be paid, but Haitians are still paying the price.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Additional production by Gray Beltran, Jonathan Huang and Rumsey Taylor.
France24 - Monde
Football : José Mourinho offre à la Roma la première Ligue Europa Conférence
Publié le : 26/05/2022 - 01:01
FRANCE 24
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La Louve remporte mercredi son premier trophée européen, la nouvelle Ligue Europa Conférence, en battant difficilement en finale le Feyenoord Rotterdam (1-0).
José Mourinho a confirmé ses dons de porte-bonheur du football italien en offrant à l'AS Rome son premier trophée européen, la nouvelle Ligue Europa Conférence, en battant difficilement en finale le Feyenoord Rotterdam (1-0) mercredi 25 mai, à Tirana.
La Roma s'en est remise à un bel enchaînement de Nicolo Zaniolo pour débloquer un match verrouillé (32e) puis aux gants, et aux poteaux, de son gardien Rui Patricio pour résister ensuite aux Néerlandais. Cette courte victoire vaut un premier titre international pour la Louve, après deux finales perdues (1984 en C1, 1991 en C3), si on excepte le succès en 1961 dans la Coupe des villes de foires, ancêtre officieux de la Ligue Europa.
"J'avais dit aux joueurs qu'ils avaient fait leur travail en se qualifiant pour la Ligue Europa [avec la 6e place en championnat]. Aujourd'hui ce n'était pas du travail, c'était l'histoire à écrire", a commenté Mourinho. "Ce titre est dans l'histoire de la Roma, mais aussi dans la mienne", a ajouté le spécialiste des finales européennes, qui remporte son cinquième trophée continental, après ses deux Ligues des champions (2004 avec le FC Porto, 2010 avec l'Inter Milan) et ses deux Ligues Europa (2003 avec le FC Porto, 2017 avec Manchester United).
Si on compte son succès en Coupe des coupes (la défunte C2) comme adjoint au FC Barcelone, il cumule même les quatre coupes européennes.
Une finale en forme de partie d'échecs
Sa victoire sur le banc de l'Inter, en C1, était aussi la dernière d'un club italien sur la scène européenne. Il aura donc fallu attendre douze ans et le retour du Portugais en Italie pour voir un club de Serie A de nouveau soulever une coupe en Europe. De quoi entretenir la "Mourinho-mania" au Stadio Olimpico, où plusieurs dizaines de milliers de Romains se sont retrouvés mercredi pour suivre cette victoire historique sur grand écran, selon Sky Sport.
Les spectateurs étaient environ deux fois moins nombreux dans le stade de Tirana (21 000 places), trop petit pour contenir les 100 000 fans des deux camps ayant fondu sur l'Albanie. Avec à la clé des tensions, des interpellations et des tifosi expulsés. Dans le stade, pas de débordement à signaler même si le jet de deux bananes gonflables a fait réagir certains observateurs. En 2015, lors d'un précédent match entre les deux clubs, le jet d'une banane géante en plastique en direction des rangs italiens fut interprété sur les réseaux sociaux comme un acte à connotation raciste.
La finale a d'abord ressemblé à une partie d'échecs, avec deux blocs serrés et un engagement total. Henrikh Mkhitaryan, titularisé par Mourinho malgré son manque de matches (absent sur blessure depuis fin avril), n'a pas tenu le rythme, victime d'une rechute à la cuisse droite après un quart d'heure.
Spinazzola à la rescousse
L'ouverture est venue de Gianluca Mancini, trouvant dans la surface Nicolo Zaniolo, qui s'est ouvert le but d'un contrôle de la poitrine avant de marquer de la pointe du pied gauche (32e). La suite a tenu pour beaucoup aux gants et aux poteaux de Rui Patricio.
D'abord pas très serein sur une frappe axiale d'Orkun Kökçü (41e), le gardien portugais de la Roma a sorti deux parades décisives sur des frappes de Guus Til (47e) et surtout Tyrell Malacia (50e), sauvé sur ces actions aussi par ses montants !
Le ton était donné pour une seconde période d'un autre registre, avec des Néerlandais à l'attaque et une Roma faisant le dos rond, avec à la rescousse le revenant Leonardo Spinazzola entré en seconde période. Jordan Veretout (73e), entré à la place du buteur Zaniolo, puis Lorenzo Pellegrini (85e) auraient pu donner un peu d'air à Mourinho, mais ils sont eux aussi tombés sur un gardien néerlandais Justin Bijlow vigilant.
Pour lever les bras au ciel, le Portugais a dû patienter durant encore de longues minutes de temps additionnel. Mais il tient bien ce trophée qui permet de finir sur un joli cri de joie cette saison terminée assez loin du Top 4 en Serie A, et même derrière la Lazio Rome, à la 6e place. Mais une petite Coupe change tout.
Avec AFP
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AVANT-MATCH
Ligue Europa Conférence : malgré les doutes, l’OM espère regoûter à une finale européenne
COMPTE-RENDU
Ligue Europa Conférence : inoffensif, l'OM laisse filer le Feyenoord Rotterdam en finale
Ligue Europa : l'Eintracht Francfort remporte la finale au bout des prolongations
Valeurs Actuelles
À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette
« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »
À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes.
« La SNCF a volontairement annulé des trains »
Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. »
Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle.
Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique.
La gauche réunie derrière Assa Traoré
D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège.
La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard.
Une prière de rue organisée au milieu de la route
La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.
En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».
Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre.
Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8
— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021
La famille Traoré : une guerre de l’image
À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme.
La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char.
Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs
Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète.
Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. »
De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. »
Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival.
« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »
Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. »
Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…
New York Times - World
How a French Bank Captured Haiti
How a French Bank Captured Haiti
It helped finance the Eiffel Tower as it drained millions from Haiti. The bank, C.I.C., won’t talk about it, but The Times tracked how much its investors made — and what Haiti lost.
It helped finance the Eiffel Tower as it drained millions from Haiti. The bank, C.I.C., won’t talk about it, but The Times tracked how much its investors made — and what Haiti lost.
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By Matt Apuzzo, Constant Méheut, Selam Gebrekidan and Catherine Porter
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Every sentence of the invitation ended with an inky flourish, a triple loop of calligraphy befitting a night of dinner, dancing and fireworks at Haiti’s national palace.
Debt had smothered the country for more than half a century. Despite ousting its colonial rulers in a war of independence, Haiti had been forced to pay the equivalent of hundreds of millions of dollars to its former French slave masters, a ransom for the freedom it had already won in battle.
But on the night of Sept. 25, 1880, paying off the last of that money finally seemed within reach. No longer would Haiti lurch from one financial crisis to the next, always with a weather eye on the horizon for the return of French warships. The new president, Lysius Salomon, had managed a feat that had eluded the nation since birth.
“The country will soon have a bank,” he told his guests, proposing a toast. Outside, soldiers paraded down streets festooned with enormous flags.
Salomon had reason for optimism. European national banks had financed railroads and factories, softened the blows of recessions and added certainty to the business of governing. They helped bring life to a majestic version of Paris, one with clean water, sewers and grand avenues — investments that would pay off long into the future.
Now, it was Haiti’s turn. Salomon called it “a great event, which will go down in history.”
It was all a mirage.
The National Bank of Haiti, on which so many hopes were pinned that night, was national in name only. Far from an instrument of Haiti’s salvation, the central bank was, from its very inception, an instrument of French financiers and a way to keep a suffocating grip on a former colony into the next century.
Haiti’s central bank was set up by a Parisian bank, Crédit Industriel et Commercial. At a time when the company was helping finance one of the world’s best-known landmarks, the Eiffel Tower, as a monument to French liberty, it was choking Haiti’s economy, taking much of the young nation’s income back to Paris and impairing its ability to start schools, hospitals and the other building blocks of an independent country.
Crédit Industriel, known in France as C.I.C., is now a $355 billion subsidiary of one of Europe’s largest financial conglomerates. But its exploits in Haiti left a crippling legacy of financial extraction and dashed hopes — even by the standards of a nation with a long history of both.
Haiti was the first modern nation to win its independence after a slave uprising, only to be financially shackled for generations by the reparations demanded by the French government for most of the 19th century.
And just when that money was nearly paid, Crédit Industriel and its national bank — the very instruments that seemed to hold the promise of financial independence — locked Haiti into a new vortex of debt for decades more to come.
French elites, including a descendant of one of the wealthiest slaveholders in Haiti’s history, controlled Haiti’s national bank from the French capital. Their ledgers show no investments in Haitian businesses, much less the kinds of ambitious projects that modernized Europe.
Instead, original records uncovered by The New York Times show that Crédit Industriel siphoned tens of millions of dollars out of Haiti and into the pockets of French investors.
The national bank that Crédit Industriel created charged fees on nearly every transaction the Haitian government made. French shareholders earned so much money that in some years, their profits exceeded the Haitian government’s entire public works budget for a country of 1.5 million people.
That history has been all but erased. Scholars say most of Crédit Industriel’s archives have been destroyed, and Haiti does not appear on the timeline used to publicize the company’s history as one of France’s oldest lenders. When it commissioned an official history to commemorate its 150th birthday in 2009, Haiti barely warranted a mention. The scholar who wrote that history, Nicolas Stoskopf, called the company “a bank without a memory.”
A spokesman said the bank had no information about this period and declined repeated requests to discuss it. “The bank that we manage today is very different,” the spokesman, Paul Gibert, said. (After this article was published, the chairman of the bank’s parent company said it would hire researchers to delve into the bank’s history in Haiti and any role it may have played in “financial colonization.”)
Today, the brazen assassination of Haiti’s president in his own bedroom, the rampant kidnappings and the gangland lawlessness in the capital have given fresh urgency to a question that has long bedeviled the Western world: Why does Haiti seem perpetually stuck in crisis, with staggering illiteracy, $2-a-day wages, hunger and disease? A country without public transportation, reliable electricity, garbage collection or sewage systems?
The Ransom
How much did Haiti’s independence from France truly cost? A team of Times reporters tried to put a number on it.
Persistent corruption by Haiti’s leaders is surely part of any answer. But another part can be found in long-forgotten documents sprinkled in archives and libraries across Haiti and France.
The Times sifted through 19th-century texts, diplomatic records and bank documents that have seldom, if ever, been studied by historians. Together, the documents make clear that Crédit Industriel, working with corrupt members of the Haitian elite, left the country with barely anything to operate, let alone build a nation.
By the early 20th century, half of the taxes on Haiti’s coffee crop, by far its most important source of revenue, went to French investors at C.I.C. and the national bank. After Haiti’s other debts were deducted, its government was left with pennies — 6 cents of every $3 collected — to run the country.
The documents help explain why Haiti remained on the sidelines during a period so rich with modernization and optimism that Americans dubbed it the Gilded Age and the French called it the Belle Époque. This extraordinary growth benefited both faraway powers and developing neighbors, yet Haiti had vanishingly little to invest in basics like running water, electricity or education.
The damage was lasting. Over three decades, French shareholders made profits of at least $136 million in today’s dollars from Haiti’s national bank — about an entire year’s worth of the country’s tax revenues at the time, the documents show.
The Times vetted its methodology and sources for these calculations with economic historians and accountants. The financial historian Éric Monnet of the Paris School of Economics summed up the national bank’s role as “pure extraction.”
But the cumulative losses to Haiti were far greater: Had the wealth siphoned off by Haiti’s national bank stayed in the country, it would have added at least $1.7 billion to Haiti’s economy over the years — more than all of the government’s revenues in 2021.
And that’s if the money had simply remained in the Haitian economy, circulating among its farmers, laborers and merchants, without being invested in bridges, schools or factories, the sort of projects that help nations prosper.
More important, the toll Haiti’s national bank took came after generations of payments to former slaveholders that inflicted as much as $115 billion in losses to the Haitian economy over the last two centuries.
It did not take long after the fireworks and feasting at the palace for Haitians to realize that something was not right. The national bank extracted so much and returned so little that Haitians quickly called it “the financial Bastille,” equating it with the notorious prison that became a symbol of a despotic French monarchy.
“Isn’t it funny,” the Haitian politician and economist Edmond Paul wrote of the national bank in 1880, “that a bank that claims to come to the rescue of a depleted public treasury begins not by depositing money but by withdrawing everything of value?”
Hopes and Aspirations
Haiti’s president was not the only one with heady aspirations. In Paris, the president of Crédit Industriel, Henri Durrieu, had ambitions of his own.
Durrieu was not born into the world of high finance. He started his career as a tax collector, like his father, before striking off in his 40s to join a new bank, C.I.C. But the early years were tough. The bank had introduced the checking account to France, yet the novelty had not taken off and, by the 1870s, the company remained stuck in the second tier of French finance.
Crédit Industriel enjoyed an advantage, though. It was the preferred bank for much of the nation’s Catholic bourgeoisie, clients who had money to invest and expected returns.
Durrieu, with a taste for risk taking, drew inspiration from state-led banks in French colonies like Senegal and Martinique. He and his colleagues were enthralled by the idea of “creating a bank in these rich but distant countries,” as they described it in handwritten notes found in the French National Archives.
These banks “generally give brilliant results,” the founding fathers of the National Bank of Haiti said.
Haiti — “a country new to credit markets, a country of renowned wealth,” the national bank’s executives concluded — seemed a good bet.
“Wealth” might seem a peculiar word for a Parisien banker to use to describe Haiti at the time. Its capital, Port-au-Prince, was overrun by trash and human waste that washed into the harbor. Streets and infrastructure were so neglected that Haitians had a saying: “Go ’round a bridge, but never cross it.”
But while Haitians themselves were poor, Haiti could make you rich. As a British diplomat, Spenser St. John, wrote in 1884: “No country possesses greater capabilities, or a better geographical position, or more variety of soil, of climate, or of production.”
Slaveholders had taken that wealth for themselves, first with the whip, then with a flotilla of French warships, demanding compensation for plantations, land and what France considered its other lost property: the Haitian people. It was the first and only instance in which generations of free people had to pay the descendants of their former slave masters.
A half-century later, Durrieu and C.I.C. approached Haiti with a different tactic: the outstretched hand of a business partner.
‘We Owe More Than Before’
Durrieu knew how to sell a dream.
Five years earlier, C.I.C. and a now-defunct partner had issued Haiti a loan of 36 million francs, or about $174 million today. The money was supposed to build bridges, marketplaces, railroads and lighthouses.
It was a time of worldwide investment. England built new schools and passed laws on mandatory education. Paris opened a 97-mile aqueduct carrying clean drinking water to the capital. In New York, the iconic arches of the Brooklyn Bridge rose above the East River, an engineering marvel that would forever transform the city’s economy.
Beyond bricks and steel, Haiti earmarked about 20 percent of the French loan to pay off the last of the debt linked to France’s original ransom, according to the loan contract. “The country will finally come out of its malaise,” the Haitian government’s annual report predicted that year. “Our finances will prosper.”
None of that happened. Right off the top, French bankers took 40 percent of the loan in commissions and fees. The rest paid off old debts, or disappeared into the pockets of corrupt Haitian politicians.
“None of the goals has been achieved,” one Haitian senator declared in 1877. “We owe more than before.”
The 1875 loan from Crédit Industriel and its partner left two major legacies. First is what the economist Thomas Piketty called the transition from “brutal colonialism” to “neocolonialism through debt.”
Haiti took on millions in new interest, hoping to finally shed the burden of paying its former slave masters. In that way, the loan helped prolong the misery of Haiti’s financial indentureship to France. Long after the former slaveholding families considered the debt settled, Haiti would still be paying — only now to Crédit Industriel.
Haitian leaders, of course, share the responsibility, and some scholars have argued that this loan shows that politicians cared more about lining their pockets than developing a nation.
The second legacy was felt more immediately. The loan initially obligated the Haitian government to pay C.I.C. and its partner nearly half of all the taxes the government collected on exports, like coffee, until the debt was settled, effectively choking off the nation’s primary source of income.
That was the first step, giving Durrieu and his French bank a claim to much of Haiti’s financial future. He soon set his sights on even more.
The National Bank
Haiti had tried to start a national bank for years. Salomon’s predecessor had even bought bank vaults. But in 1880, Haiti’s longing for financial independence aligned neatly with Durrieu’s plans.
The contract establishing Haiti’s national bank reads like a series of giveaways. Durrieu and his colleagues took over the country’s treasury operations — things like printing money, receiving taxes and paying government salaries. Every time the Haitian government so much as deposited money or paid a bill, the national bank took a commission.
Lest there be any doubt where that money was headed, the contract said the National Bank of Haiti would be chartered in France and exempted from Haitian taxes and laws. All power was put in the hands of the board of directors in Paris. Haiti had no say in the operation of its own national bank.
The national bank’s headquarters — which also happened to be Crédit Industriel’s headquarters — sat in the Ninth Arrondissement of Paris, in the shadow of the lavish Palais Garnier opera house.
Durrieu was the first chairman of a board that included French bankers and businessmen, including Édouard Delessert, a great-grandson of one of the biggest slaveholders in Haiti’s colonial history, Jean-Joseph de Laborde.
Handwritten notes from the national bank show, from the beginning, who was in charge. As the Paris Financial Association wrote in 1896: “The National Bank of Haiti is a French financial institution whose headquarters, which is open to bondholders, is in Paris. Its offices in Haiti are only branches, placed under the authority and control of the head office.”
Durrieu’s gamble paid off. At a time when typical French investment returns hovered around 5 percent, board members and shareholders in the National Bank of Haiti earned an average of about 15 percent a year, according to a New York Times analysis of the bank’s financial statements. Some years, those returns approached 24 percent.
Durrieu made out handsomely. His contract with Haiti granted him thousands of special shares in the national bank, worth millions in today’s dollars.The same year he christened Haiti’s national bank, he was named a commander of the Légion d’Honneur, an order of merit awarded for service to France.
‘Betrayed by Their Own Brothers’
The fact that Haiti would agree to such debilitating terms — particularly with the same bank behind an earlier loan so publicly condemned — shows its desperation. But it also highlights a recurring figure in Haitian history: the self-serving member of Haitian society who prospers as his country suffers.
In the case of the national bank, Haiti’s chief negotiator was Charles Laforestrie, a Haitian official who had spent most of his life in Paris. The French newspaper La Petite Presse described him at the time as a man whom “fortune had always taken by the hand and led to the best seats in government.”
When Parisian bankers held a party to celebrate the 1875 loan from Crédit Industriel, Laforestrie made a grand entrance. At a time when Haitian coffee farmers raised families on roughly 70 cents a day, Laforestrie arrived elegantly dressed, passing out expensive cigars, according to Paul, the Haitian economist, who described the gala a few years later.
Laforestrie pushed so hard to get the national bank approved that the president of Haiti called him out by name during the palace celebration, according to a diplomat’s handwritten notes of the party. But Laforestrie did not stick around for the fallout. Dogged by corruption allegations, he resigned and retired to France.
Laforestrie’s critics ruefully noted that he retired with a generous pension from the Haitian government. He later padded that retirement with another job: as a board member of the National Bank of Haiti.
“That’s not the first case of a Haitian official selling the interest of his country for personal gains,” said Georges Michel, a Haitian historian. “I would say it’s almost a rule.”
That’s why, historians say, Haitians cannot blame French or American meddling alone for their misfortunes.
“They were betrayed by their own brothers,” Mr. Michel said, “and then by foreign powers.”
Dashed Hopes
Soon after the fireworks display at the national palace, Haitians began realizing they had received a raw deal.
The national bank offered no savings accounts to Haitian people or businesses. And though the contract allowed it to loan money to businesses — and Haitians clearly hoped it would — bank ledgers from an archive in Roubaix, France, showed that seldom, if ever, happened.
“It is not from the Bank of Haiti, as it functions, that Haitians can expect their recovery,” Haiti’s finance secretary, Frédéric Marcelin, wrote at the time.
Marcelin, the mustachioed son of a successful Haitian merchant, emerged as the bank’s most passionate opponent. A businessman, journalist and politician, he spent years trying to wrest control of the national bank from Paris.
The relationship was so lopsided that, Marcelin wrote, “at the National Bank of Haiti, the only positions reserved for Haitiens are the cashier boys.”
Yet Another Loan
The second half of the 19th century should have offered Haiti an enormous opportunity. Global demand for coffee was high, and Haiti’s economy was built around it.
Across the Caribbean Sea, Costa Ricans were putting their coffee wealth to work building schools, sewage systems and the first municipal electrified lighting system in Latin America. Haiti, by contrast, obligated much of its coffee taxes to paying France — first to its former slaveholders, then to Crédit Industriel.
Despite all that, Haiti was a middle-of-the-road Caribbean economy, thanks to high coffee prices. But when the market tanked in the 1890s, Haiti’s coffee taxes exceeded the price of the coffee itself. The entire economic model was on the brink of collapse.
It was time for yet another loan: 50 million francs (about $310 million today) from the National Bank of Haiti in 1896. It was, once again, guaranteed by coffee taxes, the country’s most reliable source of money.
Haitians had been poor for generations. But this moment — when the country was tethered to coffee, C.I.C. and the national bank — is when Haiti began its steep decline relative to the rest of the region, according to data compiled by Victor Bulmer-Thomas, a British economist who studies Caribbean history.
“Haiti made plenty of its own mistakes,” he said, like taking on new debt and failing to diversify its economy. “But there’s no doubt, a lot of its problems from the late 19th Century onward can be attributed to these imperial powers.”
The Fall of the National Bank
Durrieu died in 1890, before the unraveling of the national bank he created.
The Haitian authorities began accusing the bank in 1903 of fraudulent overbilling, double-charging loan interest and working against the best interest of the country. But the bank reminded them of an important detail: It was chartered in France, and considered such disputes beyond the reach of Haitian courts.
Undeterred, Marcelin persuaded Parliament to retake control of the government treasury. Haiti would print its own money and pay its own bills.
But records in the French Diplomatic Archives show that the national bank still had a powerful ally in its corner: the French government.
In January 1908, France’s envoy to Haiti, Pierre Carteron, met with Marcelin and urged him to restore normal relations with the bank. Marcelin refused. The National Bank of Haiti, should it survive at all, would actually need to work toward the economic development of Haiti, he said.
That might be possible, Carteron replied. Of course, he added, Haiti would first have to return its treasury to French control. And besides: “You need money,” Carteron said, according to his own notes. “Where are you going to find it?”
As his handwritten messages show, Carteron suspected Marcelin would never agree to that. So he encouraged his colleagues in Paris to come up with a new plan.
“It is of the highest importance that we study how to set up a new French credit establishment in Port-au-Prince,” Carteron wrote, adding: “Without any close link to the Haitian government.”
That new institution opened in 1910 with a slight tweak to the name: the National Bank of the Republic of Haiti. France still had a stake, but, after 30 years, Crédit Industriel et Commercial was out.
By then, there was a new center of gravity in the financial world: Wall Street, and a swaggering group of bankers from the National City Bank of New York, which ultimately became Citigroup.
The American financiers continued operating from Durrieu’s playbook and became the dominant power, leading to a consequence even more lasting than the debt he helped orchestrate.
After all, Wall Street wielded a weapon more powerful than a French diplomat making oblique threats. American bankers called on their friends in Washington and, 35 years after Durrieu’s bank came into existence, the United States military invaded Haiti.
It was one of the longest military occupations in American history, enabling the United States to seize control over Haiti’s finances and shape its future for decades to come.
Once again, the country had been undermined by the institution President Salomon had so proudly feted that night at the palace: Haiti’s national bank.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
Haiti’s Lost Billions
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Reporting was contributed by Daphné Anglès and Claire Khelfaoui in Paris; Sarah Hurtes and Milan Schreuer in Brussels; Kristen Bayrakdarian in New York; Ricardo Lambert, Harold Isaac and Charles Archin in Port-au-Prince. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.
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L'Humanité
Bruno Fuligni, le goût de l’anecdote
Un jour avecD’une curiosité insatiable, l’essayiste passe avec délice d’un sujet à l’autre, explorant les moments les plus absurdes et les plus parlants de notre histoire, en bon pataphysicien.
Aurélien SoucheyreBruno Fuligni est le plus sérieux des drôles d’érudits. Voilà quelques années qu’il a été nommé régent du Collège de pataphysique. « La pataphysique est essentiellement compliquée. Elle est la science des solutions imaginaires, des épiphénomènes et des exceptions », expose-t-il d’un ton docte et courtois. « C’est le collège qui repère vos travaux et vous appelle. C’est ainsi que je suis devenu régent de Pompagogie, Pomponiérisme et Zozologie, avec des majuscules », précise-t-il. Bruno Fuligni en parle avec application et gravité. Pas un rire. Même pas un sourire dans l’œil ou dans la voix. Et c’est tout ce qui fait le charme de la démonstration. « La pataphysique est l’ennemie de la certitude. Il s’agit d’étudier très sérieusement ce que les esprits légers considèrent comme futile, et inversement. Cela me convient tout à fait. Dans la plus petite anecdote, on trouve des significations qui ne demandent qu’à être relevées et explorées. »
L’art de l’injure
Parfois, Bruno Fuligni porte la Grande Gidouille qui distingue les pataphysiciens. « Il n’y a aucune vanité à en tirer », ajoute-t-il aussitôt. Qu’a-t-il fait pour mériter pareille médaille ? Des livres, à la pelle, où sa passion pour cette petite histoire qui fait la grande s’exprime allègrement. C’est lui qui a dirigé un dictionnaire des injures politiques. Sa préférée ? « J’aime celles qui ont la beauté d’un compliment. À la mort de Faure, Clemenceau a déclaré : “En entrant dans le néant, il a dû se sentir chez lui”. C’est un pur chef-d’œuvre. » C’est aussi lui qui a écrit une histoire amusée des promesses électorales, dont certaines totalement absurdes. « On y trouve un candidat qui avait proposé d’accorder une particule à tous les Français. » Bruno Fuligni s’est également penché sur les guerres les plus stupides de l’histoire. « Celle des émeus est spectaculaire. C’est la première fois qu’une nation, l’Australie, va déclarer la guerre à une espèce animale, en plus de la perdre ! »
« Jaurès, l’honnête homme »
Le lecteur, dans son ouvrage consacré aux gastronomes de l’extrême, apprendra aussi qu’au XIX e siècle, des scientifiques et des élus avaient déjà essayé de convertir la population française à la dégustation d’insectes, au motif que c’est une formidable réserve de protéines. Sans succès. « Au Sénat, Achille Testelin a donné la recette de la soupe aux hannetons en pleine séance, c’est donc consigné au Journal officiel », s’enthousiasme Bruno Fuligni, passionné par l’histoire parlementaire. Entré comme rédacteur de comptes rendus de séances à l’Assemblée nationale, il y est désormais chargé de mission. C’est lui qui a coordonné, à l’intérieur même du Palais Bourbon, l’exposition sur d’authentiques affiches placardées sur les murs de Paris pendant la Révolution française. « Un fonds colossal de 2 500 affiches. Un patrimoine historique qu’il fallait absolument mettre en valeur », mesure-t-il.
Sa connaissance de l’Assemblée l’a amené à écrire un livre sur les « quinze mille », soit le nombre de députés depuis la Révolution. « On serait plutôt à 16 000 aujourd’hui. Certains parcours me fascinent : Philibert Besson, poilu, sort d’hôpital psychiatrique lorsqu’il est élu député en 1932. Il prédit la Seconde Guerre mondiale et propose une solution pour l’éviter : lier les économies européennes avec une monnaie unique, qu’il appelle l’Europa. » Un autre député l’impressionne. « Dans la galerie des parlementaires, il y a des personnages d’exception tels Jean Jaurès. Il anéantit les cloisons entre philosophie, politique, poésie, histoire et journalisme. C’est l’idéal de l’honnête homme. Ses discours sont d’une très grande richesse, j’ai lu ses écrits par goût. » C’est Bruno Fuligni qui a écrit le docu-fiction la Séparation, sur la loi de 1905, en plus de deux pièces de théâtre consacrées à Jaurès, incarné par l’acteur Jean-Claude Drouot.
Vieux papiers et jargon taafien
Fils d’un militaire, petit-fils d’un marchand forain, l’auteur se dit émerveillé par Paris, cette « gigantesque bibliothèque » où il fréquente avec assiduité librairies, bouquinistes, marchés aux puces et salles de vente : « Je vais partout où il y a du vieux papier », à la recherche de documents rares. Il a ainsi exploré les archives de la police pour plusieurs livres. « Parce qu’elle écrit beaucoup, la police laisse des témoignages de ceux qui n’en ont pas laissé, de la vie sociale intime du peuple des bas-fonds. C’est ce qui m’intéresse. » Ses derniers ouvrages ? Un sur les « lois folles » de la République, dont celle autorisant de « glander » en forêt. Et, enfin, le premier lexique complet du taafien, le jargon utilisé sur les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf). Là-bas, on gondonne, on slingue, on s’ensouille… Anecdotique ? « En réalité, il n’y a pas d’anecdote, car l’anecdote ne vaut que lorsqu’elle éclaire », répond Bruno Fuligni.
Histoireassemblée nationale France24 - Monde
Roland Garros : Nadal et Djokovic qualifiés facilement, Parry continue son parcours
Publié le : 25/05/2022 - 10:39Modifié le : 25/05/2022 - 21:38
Romain HOUEIX
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Le deuxième tour débute pour l'édition 2022 de Roland-Garros.
Novak Djokovic sur le Suzanne-Lenglen, Carlos Alcaraz sur le Simonne-Mathieu et Rafael Nadal en nocturne sur le Philippe-Chatrier : les favoris disputent leur deuxième tour de Roland-Garros mercredi 25 mai.
Cinq Français tenteront d'atteindre le troisième tour, dont Corentin Moutet, qui devra pour cela réaliser un exploit face à Nadal. Elsa Jacquemot a ouvert les débats sur le Philippe-Chatrier face à Angelique Kerber, Grégoire Barrère a défié John Isner sur le Simonne-Mathieu, tandis que Richard Gasquet affronte Sebastian Korda sur le Suzanne-Lenglen, où Diane Parry affrontera Camila Osorio en fin de programme.
Suivez les principaux développements de la journée en direct.
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23 h 16 : Corentin Moutet impuissant face à Nadal
Corentin Moutet, 139e mondial et invité, rêvait d'affronter Rafael Nadal: mercredi au 2e tour de Roland-Garros sur le Central, le Français a été impuissant face à son idole qui lui a infligé un 6-3, 6-1, 6-4 en 2 h 09.
À 23 ans, Corentin Moutet participait à son cinquième Majeur sur terre battue, sans avoir jamais dépassé le 3e tour atteint en 2019. Cette année-là, Juan Ignacio Londero l'avait privé d'un match sontre Nadal en 8es.
Dans une rencontre à sens unique, Corentin Moutet pourra se satisfaire d'avoir réussi, dans le troisième set, à prendre deux fois la mise en jeu de Nadal sur son court fétiche où il a soulevé treize fois la Coupe des Mousquetaires.
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21 h 17: Diane Parry qualifiée pour le 3e tour
La Française Diane Parry continue sur sa lancée : la 97e joueuse mondiale qui avait réussi l'exploit d'éliminer la tenante du titre au premier tour s'est qualifiée mercredi pour le troisième en écartant sans trembler la Colombienne Camila Osorio (66e) 6-3, 6-3. "Je ne compte pas m'arrêter là !", a lancé la joueuse de 19 ans à l'issue de la rencontre. "C'est du pur bonheur et je vais donner mon maximum pour aller le plus loin possible", a-t-elle ajouté.
Il faudra commencer par écarter au prochain tour l'Américaine Sloane Stephens (64e), finaliste à Roland-Garros en 2018 et lauréate de l'US Open 2017. "Comme aujourd'hui, il faudra que je sois agressive et super solide", a indiqué Parry.
Elle atteint pour la première fois le 3e tour d'un Majeur, après avoir déjà atteint le 2e à Paris en 2019 alors qu'elle était encore junior
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21 h 26 : Richard Gasquet trop court face à Sebastian Korda
Richard Gasquet, 70e mondial, n'est pas tombé sur un grand Sebastian Korda (30e), mais il n'en a pas moins buté sur l'obstacle américain sans trouver de solution et s'est incliné (7-6 (7/5), 6-3, 6-3) au 2e tour de Roland-Garros.
Le Français, demi-finaliste à Genève juste avant Roland-Garros, n'a plus passé le 2e tour du Majeur parisien depuis 2018, lorsqu'il avait été battu par Rafael Nadal au 3e tour. Le même Nadal qui l'avait sèchement battu l'an dernier au 2e tour.
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18 h 35 : Novak Djokovic au 3e tour sans problèmes
Novak Djokovic, tenant du titre à Roland-Garros, passe sans encombres au 3e tour. Le numéro 1 mondial a disposé en trois sets du Slovaque Alex Molcan, nouveau poulain de son ancien entraîneur Marian Vajda. Si le Serbe a fait davantage de fautes qu'à l'accoutumée, il n'a pas non plus tremblé (6-2, 6-3, 7-6).
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18 h 13 : Alexander Zverev renversant
Le n°3 mondial et demi-finaliste l'an passé, Alexandre Zverev a réussi à renverser la vapeur. Après avoir été mené et dominé pendant deux sets par le jeune Argentin Sebastian Baez, l'Allemand a réussi à trouver les ressources pour revenir dans la partie. Il a recollé à deux sets partout, avant de s'adjuger le set décisif, sauvant même une balle de match de son adversaire.
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17 h 22 : Alexander Zverev s'offre un 5e set
L'Allemand est en pleine remontée. Mené deux sets à zéro en début de partie, il vient d'égaliser face au jeune Argentin Sebastian Baez, qui lui livre un beau combat.
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16 h 08 : Maria Sakkari, de demi-finaliste à éliminée au 2e tour
Le parcours à Roland-Garros de la n°3 mondiale Maria Sakkari, demi-finaliste l'an dernier, s'est arrêté prématurément au 2e tour face à la 81e mondial tchèque Karolina Muchova (7-6 (7/5), 7-6 (7/4)).
La Grecque est la cinquième membre du top 10 féminin à ne pas voir le troisième tour dans le Grand Chelem parisien, après les éliminations de Barbora Krejcikova (n°2 et tenante du titre), Anett Kontaveit (n°5), Ons Jabeur (n°6) et Garbine Muguruza (n°10).
Chez les hommes, la tête de série n°13, l'Américain Taylor Fritz est tombé aussi dès le deuxième tour face à l'Espagnol Bernabe Zapata, issu des qualifications, en quatre sets (3-6, 2-6, 2-6, 3-6). Le Californien de 24 ans, vainqueur en mars d'Indian Wells face à Rafael Nadal en finale, a multiplié les fautes directes (43) face au 131e joueur mondial.
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15 h 33 : "Coco" Gauff tient son rang
Grande favorite de son second tour, l'Américaine Cori Gauff a méthodiquement écarté Alison Van Uytvanck en deux sets (6-1, 7-6 [4]).
Sa compatriote Amanda Anisimova l'a imitée avec sa victoire tranquille contre Donna Vekic en seulement 1 h 17 de jeu (6-4, 6-1).
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14 h 13 : Elsa Jacquemot craque dans le jeu décisif
La Française a livré un beau combat sur le court Philippe-Chatrier face à l'Allemande Angélique Kerber. Après avoir concédé un peu trop facilement le premier set, les deux femmes se sont livrées un combat de guerrière tout au long du second set. Malheureusement pour la Tricolore, elle n'a pas remporté le jeu décisif.
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13 h 48 : "FAA" premier homme qualifié, Grégoire Barrère éliminé
Le Canadien Félix Auger-Alissime a remporté facilement son match face à Ugo Carabelli (6-0, 6-3, 6-4). Oubliée la difficulté de son entrée en lice, il sera bien au troisième tour.
En revanche, il n'y a pas eu de remontée pour Grégoire Barrère. Le Français, après avoir arraché le troisième set à John Isner, s'est incliné dans le quatrième à l'issue d'un jeu décisif : 6-4, 6-4, 3-6, 7-6[5].
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13 h 23 : Raducanu à la trappe
Première surprise du jour, la prodige britannique Emma Raducanu, tête de série numéro 12, s'est inclinée en trois sets face à Sasnovich (6-3, 1-6, 1-6). Elle est éliminée dès le deuxième tour de la compétition.
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12 h 50 : les Français en mauvaise posture
Sur le Central, Elsa Jacquemot a concédé le premier set malgré une belle résistance (6-1). Sur le Simonne-Mathieu, Grégoire Barrère, acculé par John Isner dans les deux premiers sets (6-4, 6-4), a dû s'arracher pour remporter la troisième manche (3-6).
Angie finding the perfect angle 📐#RolandGarros | @AngeliqueKerber pic.twitter.com/OppeUacJuY
May 25, 2022 -
12 h 38 : Teichmann, première qualifiée pour le troisième tour
La Suissesse Jil Teichmann n'a pas fait de détours pour battre Olga Danilovic, en deux sets, 6-4, 6-1. Elle verra donc le troisième tour.
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11 h : les matches de la journée débutent
Après son premier tour compliqué, Félix Auger-Aliassime affronte l'Argentin Ugo Carabelli. Chez les femmes, la prodige britannique Emma Raducanu affronte Aliaksandra Sasnovich.
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LE FIL DU 24 MAI
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REPORTAGE
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PORTRAIT
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Valeurs Actuelles
Une si longue attente
C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.
À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »
Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.
Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.
Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !
Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.
Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.
Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…
Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.
New York Times - World
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
The long occupation of Haiti began with a drumbeat from the bank that became Citigroup, decades of diplomatic correspondence and other records show.
The long occupation of Haiti began with a drumbeat from the bank that became Citigroup, decades of diplomatic correspondence and other records show.
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Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
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By Selam Gebrekidan, Matt Apuzzo, Catherine Porter and Constant Méheut
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In the drowsy hours of a December afternoon, eight American Marines strolled into the headquarters of Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold, packed in wooden boxes.
They drove the loot by wagon to the shore, past American soldiers in civilian clothes who kept watch along the route. Once at the water, they loaded the boxes and sped to an awaiting gunboat.
The gold was in the vault of a Wall Street bank within days.
The operation took place in 1914 — a precursor to the full-scale invasion of Haiti. American forces took over the country the following summer and ruled it with brute force for 19 years, one of the longest military occupations in American history. Even after the soldiers left in 1934, Haiti remained under the control of American financial officers who pulled the country’s purse strings for another 13 years.
Invading Haiti was necessary, the United States said. The country was so poor and unstable, the explanation went, that if the United States didn’t take over, some other power would — in America’s backyard, no less. Secretary of State Robert Lansing also portrayed the occupation as a civilizing mission to end the “anarchy, savagery and oppression” in Haiti, convinced that, as he once wrote, “the African race are devoid of any capacity for political organization.”
But decades of diplomatic correspondence, financial reports and archival records reviewed by The New York Times show that, behind the public explanations, another hand was hard at work as well, pushing the United States to step in and seize control of Haiti for the wealth it promised: Wall Street, and especially the bank that later became Citigroup.
Under heavy pressure from National City Bank, Citigroup’s predecessor, the Americans elbowed the French aside and became the dominant power in Haiti for decades to come. The United States dissolved Haiti’s parliament at gunpoint, killed thousands of people, controlled its finances for more than 30 years, shipped a big portion of its earnings to bankers in New York and left behind a country so poor that the farmers who helped generate the profits often lived on a diet “close to starvation level,” United Nations officials determined in 1949, soon after the Americans let go of the reins.
“I helped make Haiti and Cuba a decent place for the National City Bank boys to collect revenues,” Maj. Gen. Smedley Butler, a leader of the American force in Haiti, wrote in 1935, describing himself as a “racketeer for capitalism.”
For more than a century, Haiti has been labeled a disaster, a basket case, a place so destitute, indebted, lacking and lawless that it needs constant saving. The assassination of the president in his bedroom, the kidnappings in the capital, the swells of Haitian migrants heading to the United States — they all point to a country in a seemingly endless vortex of despair that the world’s great powers, whether with troops or mountains of aid, have not managed to fix.
But the documents and financial records reviewed by The Times in Haiti, the United States and France show how much of Haiti’s misery has been brought by the outside world — and how often intervention has been portrayed as a helping hand.
By the time U.S. forces arrived in the summer of 1915, Haiti had already spent more than half a century handing over big slices of its meager earnings to France. Though the Haitians had overthrown their French enslavers, beaten Napoleon’s forces and declared their independence in 1804, French warships sailed back to Haiti decades later, demanding staggering amounts of cash under threat of war.
Haiti became the first and only country where the descendants of enslaved people paid the families of their former masters for generations, hampering its ability to build a nation almost since birth.
After that came French bankers, dangling loans before a country that had been depleted by decades of paying France. They took so much in commissions, interest and fees that, in some years, their French shareholders’ profits were bigger than the Haitian government’s public works budget for the entire country.
Next were the Americans, at times portraying their intervention as a way of defending Haitian “sovereignty.” And just as it had for generations of Parisian bankers, Haiti proved profitable for Wall Street. In its filing to the Senate Finance Committee in 1932, National City Bank said it secured one of its largest margins during the 1920s from a debt it controlled in Haiti.
Little of that history remains part of Citigroup’s public profile today. Haiti is barely mentioned in its official timeline. The company declined to provide access to its archives and said it was unable to find any information on some of its biggest loans to Haiti.
But according to nearly two dozen annual reports published by American officials and reviewed by The Times, a quarter of Haiti’s total revenue went to paying debts controlled by National City Bank and its affiliate over the course of a decade — nearly five times the amount spent on government-run schools in Haiti during that time.
And in some years, the American officers who controlled Haiti’s finances spent more of its money on their own salaries and expenses than on public health for the entire nation of about two million people.
“We have had absolute domination” by the United States, Georges Léger, a Haitian lawyer, told American senators in 1932, explaining how deeply Haitians resented the financial and political control of their country “just to satisfy a group of New York bankers.”
At first, many American lawmakers wanted nothing to do with Haiti and adamantly ignored its independence. Though Haitians had fought alongside Americans during the Revolutionary War, the United States refused to recognize Haiti for nearly six decades, fearful it might inspire enslaved people to rise up and overthrow their masters in the American South.
But around the turn of the 20th century, as the American footprint in the hemisphere expanded, Americans saw an imperative — and an opportunity. They wanted to blunt European influence in the region, particularly Germany’s, but also recognized what the French had known all along: There was ample money to be made.
Historians still debate the legacy of the American invasion and how it shaped, or continues to shape, the Haiti of today. Some credit the occupation with imposing order in Haiti at a time of searing violence and coups, while others note that the Americans crushed dissent, shot civilian protesters, committed extrajudicial killings and enforced martial law for long stretches of time.
Some historians cite tangible gains, like hospitals, 800 miles of roads and a more efficient civil service, but they also point to the American use of forced labor, with soldiers tying up civilians in ropes, making them work for no pay and shooting those who tried to flee.
The Ransom
How much did Haiti’s independence from France truly cost? A team of Times reporters tried to put a number on it.
Still others say the American land grab in Haiti set off one of the most intractable crises besieging the hemisphere today: the vast migration of Haitians to countries across the region.
The United Nations experts who visited in the late 1940s, shortly after the end of American financial control, found an impoverished nation lagging “even more markedly than other countries and territories of the region.” Most towns had no lights, sewage systems or paved streets. As few as one in six children attended school.
American financial officers had been so focused on paying off Haiti’s loans — including the ones the United States had imposed on the country over strident objections — that a commission appointed by President Herbert Hoover to investigate the occupation questioned “the wisdom of this course.”
“It might have been better,” its report said in 1930, to have kept “more money in the country where experience has shown it was badly needed.”
More than a century after American forces landed, the United States remains an abiding feature of Haitian politics. Washington has propped up successive presidents, at times even the Duvaliers, the father and son dictators who ruled for nearly three decades after the occupation. Jovenel Moïse, the president assassinated in his bedroom last July, also enjoyed the public backing of two American presidents despite mounting evidence of his government’s abuses, enraging opponents of his autocratic rule.
When the senior American diplomat in Haiti, Daniel Foote, quit his job last year, he drew attention to American mistreatment of Haitian refugees at the cracking end of a whip. But he also made an argument that didn’t receive the same attention: that foreign meddling had led to disastrous consequences in Haiti.
“What our Haitian friends really want, and need, is the opportunity to chart their own course, without international puppeteering,” Mr. Foote wrote.
‘Detrimental to American Interests’
“Let us take the high ground,” Robert Y. Hayne of South Carolina appealed to his fellow American lawmakers in 1826 — Haiti’s independence was a subject that “the peace and safety of a large portion of our Union forbids us even to discuss.”
For decades, Southern planters had worried about Haiti, the modern world’s first nation to emerge from a slave uprising, and Hayne was a natural emissary of their fears: a staunch defender of slavery who had been born on a rice plantation and at one point enslaved 140 people.
He was the state’s attorney general during the failed slave insurrection led by Denmark Vesey, a free man from the West Indies, and like some of his contemporaries, Hayne believed that recognizing Haiti — or even debating slavery at all — would “put in jeopardy our dearest interests.”
“Our policy, with regard to Haiti is plain,” he said in his address to Congress. “We never can acknowledge her independence.”
Only during the Civil War, after Southern States had left the union, did President Abraham Lincoln recognize Haiti. He saw it, along with Liberia, as a viable destination for America’s freedmen and sent a few hundred of them there to set up a settlement.
By the early years of the 20th century, Haiti sat at the nexus of multiple American interests. It was across the Caribbean Sea from the Panama Canal, which was under construction. The United States had taken over Puerto Rico and American money had flooded into sugar plantations in Cuba. Import and export taxes in the Dominican Republic, which shares an island with Haiti, were under American control.
The French still exerted sway in Haiti, but in 1910, the United States saw an opening to gain a foothold: the reshuffling of Haiti’s national bank.
The bank was national in name only. Controlled by its board in Paris, it had been set up in 1880 by the French bank Crédit Industriel et Commercial to deliver eye-popping profits for its French investors and shareholders. It controlled Haiti’s treasury — the Haitian government could not even deposit or spend money without paying commissions to it — but the Haitian authorities eventually accused the national bank of fraud, jailing some of its employees.
As Haitian distrust of the national bank deepened, investors from France and Germany scrambled to recast it under new European ownership. The United States cried foul: The State Department called the proposal a threat not only to the United States, but also to the welfare and independence of the Haitian people.
One top State Department official lashed out at the 1910 deal as “so detrimental to American interests, so derogatory to the sovereignty of Haiti” that it could not be permitted.
Secretary of State Philander Knox invited a few Wall Street banks to Washington and encouraged them to invest in Haiti’s national bank. Four American banks, including the National City Bank of New York, bought up a significant portion of the bank’s shares. Another slice went to a German bank. But the largest piece stayed in Paris.
No Haitians had a controlling stake. The National Bank of the Republic of Haiti was, once again, run by foreigners.
“It was the first time in the history of our relations with the United States that they intervened so openly in our affairs,” wrote Jean Coradin, a Haitian historian and former ambassador to the United Nations.
Soon after it was set up, the new national bank did what its predecessor had: charge the government for every deposit and expense, while generating big profits for its shareholders abroad. It also issued a loan to the Haitian government. After commissions and profits were deducted, Haiti received about $9 million — but still had to pay the full face value of nearly $12.3 million.
Haitians started wondering which politicians had been paid off to secure such a bad deal, and the bank became so powerful that one Haitian president publicly mused whether his country had ceded its independence.
French shareholders fretted about growing American control, and with good reason. The U.S. investment in the national bank was the start of the American campaign to squeeze them out of Haiti — with one man in particular egging it on.
Claiming the Gold
Roger Leslie Farnham was a former journalist turned lobbyist when National City Bank poached him in 1911.
His mandate was to push the bank’s interests abroad, and Haiti was one of his first stops. He rode across the country on saddle horses he imported from Wyoming and, along the way, became the American government’s most trusted source on Haiti.
Farnham, already well known in Washington for his machinations to persuade Congress to choose Panama for the canal, was a frequent caller at the State Department and was close to William Jennings Bryan, the secretary of state under President Woodrow Wilson.
Bryan did not know much about the Caribbean nation. So, in 1912, he invited John H. Allen, a manager of Haiti’s national bank who became a National City Bank vice president, to “tell me everything there is about Haiti.”
According to Allen’s account of the meeting, Bryan was surprised by what he heard. “Dear me, think of it! Niggers speaking French,” Allen recounted the secretary of state as saying.
Though Bryan had expressed hostility to Wall Street in political campaigns, declaring “you shall not crucify mankind upon a cross of gold,” he trusted Farnham’s counsel. The two men met in Washington, exchanged telegrams and wrote each other confidential letters. They eventually became so close that Bryan sought Farnham’s approval for new government hires.
Farnham used this relationship to press for an invasion of Haiti to secure American business interests, and he got Washington’s attention by raising the specter of a German takeover. At the time, National City Bank’s footprint in the country was expanding, and Wall Street began exerting its leverage over Haiti’s leaders by withholding the money it controlled at the national bank.
In the months to come, the State Department adopted what diplomats called the “Farnham Plan,” laying out the American takeover of Haiti’s import and export taxes, a vital source of the country’s income.
Though the Americans were still minority stakeholders in the national bank, Farnham later told Congress that France eventually became far too consumed by World War I to run it, so “active management has been from New York.” The State Department drafted a convention based on Farnham’s plan and sent him to help deliver it.
Haitian lawmakers assailed their minister of foreign affairs over the deal. They accused him of “endeavoring to sell the country to the United States” and even tried to deliver their fury through “severe blows,” forcing him to flee the National Assembly “amidst the wildest excitement,” according to a State Department telegram.
The national bank punished them for their defiance: It held back funds, and Haiti’s government, already reeling from political and economic turmoil, became even more unstable. The country changed presidents five times in three years during successive coups, some financed by German merchants who traded in Port-au-Prince, American officials said at the time.
Then, in December 1914, the State Department stepped in more forcefully. Bryan authorized the Marine operation that seized $500,000 in gold after a last-minute consultation with Farnham.
The Haitian government was outraged, calling the operation a brazen heist of central bank funds and a “flagrant invasion of the sovereignty” of an independent nation. But the United States shrugged off the complaint, arguing that it had taken the gold to protect “American interests which were gravely menaced.”
Historians note that American politicians and financiers were not always in sync. “The relationship between Wall Street and Washington was complicated,” said Peter James Hudson, a U.C.L.A. associate professor of African American studies and history who has written an account of Wall Street’s actions in the Caribbean. “It’s a lot of collusion, but it’s sometimes contradictory.”
At times, Bryan wavered on America’s role in Haiti. He believed that Haiti needed American guardianship, but he was reluctant to be a tool for Wall Street. “There is probably sufficient ground for intervention, but I do not like the idea of forcible interference on purely business grounds,” he wrote to President Wilson.
But Farnham pressed his hand, issuing what the historian Hans Schmidt called a threat: All American businesses would leave Haiti, Farnham warned, unless the United States government intervened to protect their interests.
In the end, Bryan wrote to Wilson in support of the invasion.
“The American interests are willing to remain there, with a view of purchasing a controlling interest and making the bank a branch of the American bank,” he said. “They are willing to do this provided this government takes the steps necessary to protect them.”
‘The Triumph of the Wolf’
An angry mob dragged Haiti’s president from the French Consulate and killed him in July 1915, part of the political upheaval Wall Street feared — and, some historians say, worsened by withholding money from the shaky Haitian government and seizing the gold.
American troops occupied the country the same day.
The invasion followed a detailed plan that the United States Navy had drawn up the previous year. American soldiers took over the presidential office and the customs houses that handled import and export taxes.
The Americans installed a puppet government, and by that fall Haiti had signed a treaty giving the United States full financial control. The United States appointed American officials, whom they called advisers, but the term hardly conveyed their true power: They oversaw Haiti’s revenue collection and approved, or denied, its expenses.
Martial law became the rule of the land. Private newspapers were muzzled and journalists jailed.
The Americans explained the invasion by saying Haiti was bound to fall to the Europeans, particularly Germany.
“If the United States had not assumed the responsibility, some other power would,” Secretary of State Lansing, who had replaced Bryan a month before the occupation, later said.
Lansing was also blinkered by racial prejudice. He once wrote that Black people were “ungovernable” and had “an inherent tendency to revert to savagery and to cast aside the shackles of civilization which are irksome to their physical nature.”
Racism shaped many aspects of the occupation. Many administrators appointed by the United States came from Southern states and made no bones about the worldview they brought with them.
John A. McIlhenny, an heir to Louisiana’s Tabasco sauce fortune who had fought in Theodore Roosevelt’s Rough Riders cavalry during the Spanish-American War, was appointed American financial adviser in 1919, with broad authority over Haiti’s budget.
At one official luncheon before his appointment, McIlhenny could not stop staring at a Haitian government minister because, as he later told Franklin D. Roosevelt, “that man would have brought $1,500 at auction in New Orleans in 1860 for stud purposes.”
Soon after the occupation, the American overseers started building roads to connect Haiti’s mountainous interior to its coast. To do so, they resurrected corvée, a 19th-century Haitian law for indentured labor.
The law required citizens to work on public works projects near their homes for a few days a year in lieu of paying taxes. But the American military, along with a constabulary it trained and oversaw, seized men and forced them to work far from home for no pay. Rich Haitians paid their way out of indentured labor, but the law entrapped the poor.
Haitians saw this as a return of slavery and revolted. Armed men, called cacos, fled to the mountains and began an insurgency against American forces. Laborers forced into corvée fled their captors and joined the fight. One leader of the cacos, Charlemagne Péralte, invoked Haiti’s revolution against France to call on his countrymen to “throw the invaders into the ocean.”
“The occupation has insulted us in every way,” read one poster plastered on walls in Port-au-Prince, the capital.
“Long live independence,” the poster read. “Down with the Americans!”
The United States responded forcefully. Soldiers bound workers in rope to keep them from fleeing. Anyone who attempted to escape corvée labor was treated like a deserter, and many were shot. As a warning, the Americans killed Péralte and distributed an image of his corpse tied to a door, evoking a crucifixion.
Leaked military documents from the time showed that the “indiscriminate killing of natives has gone on for some time,” with 3,250 Haitians killed. When Congress began investigating in 1921, the American military lowered the number, saying that 2,250 Haitians had been killed in the occupation, a figure Haitian officials denounced as an undercount. As many as 16 American soldiers died, as well.
“It was a strict military regime, the triumph of the wolf,” Antoine Bervin, a Haitian journalist and diplomat, wrote in 1936.
The first few years after the invasion brought little economic benefit to Haiti. American advisers appointed by the United States president collected up to 5 percent of Haiti’s total revenues in salaries and expenses — more, at times, than the spending on public health for the entire country.
In 1917, the United States directed Haiti’s National Assembly to ratify a new Constitution to allow foreigners to own land. Since independence, Haitians had outlawed foreign land ownership as a symbol of their freedom and a bulwark against invasion.
When Haitian lawmakers refused to change the Constitution, General Butler dissolved parliament by what he called “genuinely Marine Corps methods”: Soldiers marched into the National Assembly and forced lawmakers to disperse at gunpoint. The Americans then pushed through a new Constitution that Franklin Roosevelt later claimed at a campaign rally to have written himself.
American businesses leased thousands of acres of land for plantations, forcing farmers to either serve as cheap labor at home or migrate to neighboring countries for better pay. The Haitian-American Sugar Company once boasted to investors that it paid only 20 cents for a day’s worth of labor in Haiti, compared with $1.75 in Cuba.
According to the Haitian historian Suzy Castor, women and children in Haiti were paid 10 cents a day.
Displaced farmers went to Cuba and the Dominican Republic, setting off what some historians say is the most lasting effect of the American occupation: the mass migration of Haitians to other countries in the Americas.
“This is the big legacy,” said Weibert Arthus, Haiti’s ambassador to Canada and a historian.
As Secretary of State Bryan suggested in his letter before the invasion, Farnham was not satisfied with a share of Haiti’s national bank, so he worked with the State Department to orchestrate a full takeover. By 1920, National City Bank had bought out all shares of the national bank for $1.4 million, effectively replacing the French as the dominant financial power in Haiti.
With Haiti’s national bank under his control, and the troops protecting American interests, Farnham began acting like an official envoy himself, often traveling aboard American warships, historians say.
“The word of Mr. Farnham supersedes that of anybody else on the island,” wrote James Weldon Johnson, the executive secretary of the National Association for the Advancement of Colored People, who visited Haiti in 1920.
Farnham was also not shy about his views on Haiti and its people.
“The Haitian can be taught to become a good and efficient laborer,” he told senators investigating the occupation. “If let alone by the military chiefs he is as peaceful as a child, and as harmless.”
“In fact,” he continued, “today there are nothing but grown-up children.”
‘Haiti Does Not Want This Loan’
For five years, American officials insisted that Haiti borrow from New York banks to settle its past debts. And for five years, Haitians resisted.
“Haiti does not want this loan. Haiti does not need this loan,” wrote Pierre Hudicourt, a Haitian lawyer who represented Haiti in debt negotiations.
Any new loan, Haitians knew too well, would extend the authority of American financial advisers who determined the country’s future from afar. McIlhenny, the Tabasco heir appointed as financial adviser, spent much of the year on his pineapple plantation in Louisiana while drawing a big salary from Haiti’s revenues. He also suspended the salaries of senior Haitian officials who disagreed with him.
By 1922, the United States was determined to arrange a loan from Wall Street. Tired of Haitian resistance, the Americans installed Louis Borno, a savvy politician sympathetic to the occupation, as president.
Borno admired Mussolini and aspired to a Fascist ideal of Haiti’s rapid development under American control, historians say. He once wrote that the invasion “came to us when we were on the brink of a bloody chasm and saved us.” Weeks after he took office, he greenlighted a loan from New York.
National City Bank, which now owned Haiti’s national bank through an affiliate, issued the first loan after securing an upfront guarantee that the United States would manage Haiti’s finances until the debt was paid off. The bank ended up controlling nearly all of Haiti’s foreign debt.
Just as it was during the 19th century, Haiti was often too indebted to invest in its people. Even Borno, addressing National City Bank’s bigwigs in New York, noted that Haiti’s debt was getting paid off faster than the United States’ own.
That continued even with the stock market crash of 1929 and the economic devastation that followed. Years of austerity helped fuel widespread discontent, and plummeting global coffee prices deepened hardship in a country that relied so heavily on the crop. Protests erupted against the United States and the Borno administration doing its bidding.
Students demonstrated against the withdrawal of scholarships. Customs employees in Port-au-Prince stormed their workplace demanding better pay. In the city of Les Cayes, more than a thousand farmers railed against their threadbare living conditions. A detachment of 20 U.S. Marines confronted the crowd and killed at least a dozen people. It became known as the Les Cayes massacre.
Faced with an international outcry, the United States began to contemplate its withdrawal.
Nearly five years later, in August 1934, the last American troops left Haiti. But the United States retained financial control for 13 more years, until Haiti paid off the last of its debts to Wall Street.
How much responsibility the United States bears for Haiti’s chronic instability is still a matter of fierce disagreement.
Some historians say the original payments demanded by France to punish Haiti for its independence inflicted a deeper scar on the nation’s development. Others say the long history of self-enrichment by Haiti’s leaders is the principal cause. But many say that, taken together, more than 130 years of sending a large share of Haiti’s income overseas took an indelible toll, sapping its ability to build a nation since its infancy.
“This succession of financial debacles is, in part, responsible for where we are at right now,” said Mr. Hudson, the U.C.L.A. professor, adding that the American occupation was a “psychic blow” that curtailed Haiti’s independence for decades.
“I think that’s as important as any kind of financial loss,” he said.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
Haiti’s Lost Billions
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Reporting was contributed by Harold Isaac from Port-au-Prince; Sarah Hurtes from Brussels; Kristen Bayrakdarian from New York; and Audrey Kolker from New Haven. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.
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L'Humanité
Une plaque à la mémoire de Salek Bot et Hersch Zimmermann
ActuÀ Paris, il y a 80 ans, deux résistants FTP-MOI périssent en préparant un attentat contre l’occupant nazi. Les habitants se mobilisent pour que leur combat et leur histoire soient reconnus.
Patrick KamenkaLe 25 avril 1942, deux jeunes résistants juifs polonais communistes, appartenant au 2 e détachement des Francs-Tireurs et Partisans juifs de la Main-d’œuvre immigrée, trouvent la mort en préparant un attentat à l’explosif contre l’armée allemande.
Salek (Saül) Bot, violoniste, militant antifasciste, qui a quitté en la Pologne en 1937 pour la France où il poursuit des études musicales, est recruté en novembre 1941, par Anna Kowalska, ancienne rédactrice de Naïe Presse, le quotidien en langue yiddish de la section juive de la MOI, pour participer à des actions de résistance. Il entre alors dans la clandestinité sous le pseudonyme d’Yves Moulin. Il fait la connaissance de Hersch Zimmermann, ingénieur chimiste, un ancien des Brigades internationales, alias Henri Lefevre dans la Résistance.
Leur mission : créer un laboratoire clandestin pour y fabriquer des explosifs et frapper l’occupant à l’aide de bombes artisanales.
Ce 25 avril, réunis au 7 e étage du 49 rue Geoffroy Saint-Hilaire, les deux jeunes communistes s’activent pour fabriquer les bombes qui doivent être utilisées par la résistance contre une caserne allemande à l’occasion du 1 er mai. Mais une tragique erreur de manipulation provoque vers 20 h 30 une violente explosion – dont ne connaîtra jamais la cause réelle — entraînant la mort des deux résistants : l’un périra déchiqueté, l’autre grièvement blessé trouvera la mort à l’hôpital.
Avant ce tragique accident, Salek, qui utilisait pour donner le change son étui de violon afin de transporter armes et munitions, avait déjà opéré un attentat à la grenade contre une unité allemande et placé un engin explosif dans l’immeuble du journal allemand Parizer Zeitung…
Aussitôt, la direction des Renseignements généraux de la préfecture de police enquête sur les lieux de l’explosion et identifie Masza Lew, l’amie de Salek, elle-même résistante et militante du Travail allemand (TA) qui consistait à approcher les soldats allemands pour obtenir des renseignements et les pousser à déserter les rangs de la Wehrmacht.
Au lendemain de l’explosion, elle est appréhendée à son domicile 1 bis rue Lacépède, tout proche du laboratoire. Les Brigades spéciales, qui traquent les résistants, découvrent chez elle des documents prouvant sa participation à la lutte antinazie et au Travail allemand. Livrée aux nazis, Masza Lew sera internée à Drancy avant d’être déportée par le convoi N° 33 à Auschwitz où elle périra assassinée le 7 décembre 1942. Le nom de Masza Lew a été inscrit sur le mur des noms au Mémorial de la Shoah.
Après l’arrestation de Masza, les policiers tendent une souricière à son domicile entre le 26 et 30 avril et procèdent dans la foulée à l’arrestation le 4 mai de 10 militant(e) s juifs communistes, décapitant ainsi le réseau.
Parmi eux figurent deux femmes : Souka Guttmann, Raissa Kagan-Rappoport. Et sept hommes : Zygmunt Brajlowski, Bronislav Lecki, Tibor Kallai (chimiste), Joseph Bursztyn médecin et responsable du travail parmi les intellectuels juifs et non juifs, rédacteur de Notre Voix et Notre Parole édition en français de la Naïe Presse clandestine, Stanislas Toporowski, Samuel Nadler (1), et Natan Dyskin, ingénieur chimiste, engagé dans la Résistance dès l’arrivée des Allemands à Paris.
Accusés d’ « être des terroristes communistes à la solde de l’Angleterre », ils seront tous fusillés dans un groupe de 88 otages, le 11 août 1942 au mont Valérien. En hommage à ces femmes et ces hommes qui ont combattu les nazis, plusieurs personnalités, association et habitants ont formulé le souhait que la Ville de Paris, comme elle a l’habitude, apposera une plaque 49 rue Geoffroy Saint Hilaire. Cela permettrait de faire connaître une page méconnue de l’histoire de la Résistance, au cœur de la capitale.
Un musée virtuel dédié à la section juive de la MOI sera inauguré officiellement, au cours d’une soirée de présentation et artistique le 24 mai à 18 heures à l’espace Jean Dame 17 rue Léopold Bellan 75002 (2). C’est l’Association Mémoire des Résistants juifs de la Main-d’Oeuvre Immigrée (MRJ-MOI) qui a lancé ce projet (3). Elle a entrepris un travail d’Histoire et de Mémoire pour mettre en lumière le rôle de la section juive de la MOI et, après un film documentaire, a réalisé un musée virtuel dédié aux femmes et aux hommes de la section juive de la MOI qui se sont engagés dans la lutte civile et armée contre l’occupant nazi (dont Salek Blot et Hersch Zimmermann).
mrjmoi@mrj-moi.comFTP MOI2ème guerre mondialerésistance BBC
Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'
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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.
The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.
But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.
France24 - Monde
Davos : le Forum économique mondial revient en présentiel
Publié le : 24/05/2022 - 12:22
Aziza NAIT SIBAHA
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Près de 2 500 dirigeants et experts du monde entier sont attendus du 22 au 26 mai dans les Alpes suisses, pour la première édition du Forum de Davos en présentiel depuis le début de la pandémie de Covid-19. À l’ordre du jour, une multitude de défis géo-économiques qui affectent le monde aujourd’hui. Au programme dans cette émission également, la finale de la Ligue des champions qui aura lieu le 28 mai au Stade de France, enceinte dans laquelle le Real Madrid va affronter Liverpool.
Une émission préparée par Aziza Nait Sibaha, Mohamed Chenteur et Lamiaa Maniar.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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L'Ukraine au cœur de l'édition 2022 du Forum économique mondial de Davos
La chronique de l’éco
Le Forum économique mondial de Davos à un tournant
COMPTE-RENDU
Ligue des champions : invincible, le Real Madrid renverse Manchester City et file en finale
Valeurs Actuelles
Eglise catholique : les “abus” du rapport Sauvé…
Si nous publions ce travail et ce genre de réflexion sur le rapport Sauvé [ le Rapport Sauvé, une manipulation ? , NDLR], c’est bien parce que notre premier souci se porte sur les victimes. Si l’on souhaite traiter un problème grave (en l’occurrence ici la question des abus sexuels sur mineurs dans l’Église), il est nécessaire de fonder et de développer un plan d’action sur des bases certaines. [… ] Dans le cas présent, les “résultats” ont été jetés en pâture à l’opinion publique à grand renfort d’une campagne médiatique préparée et annoncée. [… ] Nombre d’évêques ont alors fait discrètement comprendre être tombés des nues, découvrant à ce moment-là, en direct, l’ampleur du phénomène. Plus d’un a été choqué par les « exercices préparatoires » à la communication, que certains ont jugés « malsains » (pour essayer de demeurer charitable). Cette théâtralité a culminé avec la mise en accusation publique, haineuse, du “Vous devez payer pour tous ces crimes”, les doigts pointés vers les évêques présents. […] À partir de là, le raz-de-marée médiatique était en route et nombre de nos représentants ecclésiastiques se sont retrouvés emportés dans un tourbillon face auquel ils n’ont eu d’autre choix que de courber l’échine.
Du rôle de la parole
Il y a plusieurs décennies, la “société” considérait, à tort ou à raison, que c’était l’intérêt des enfants, des familles et des différentes institutions de rapidement “tourner la page” quand abus il y avait eu. Que ce soit de la part d’un enseignant, d’un membre de la famille, d’une institution civile, laïque, religieuse ou d’un groupe sportif par exemple. On estimait qu’il était traumatisant pour un enfant d’être confronté à la justice, à la police, aux mises à l’épreuve des témoignages, aux vérifications face aux potentiels mensonges, etc. Il y avait une forme de consensus social qui allait dans ce sens, dans l’ensemble des institutions et l’ensemble de la société. Il s’agissait d’une réalité sociétale de toute une époque qui estimait que la parole ne libérait pas. Qu’au contraire, elle éclairait d’une trop vive lumière des situations qu’on estimait préférable de laisser dans l’ombre, dans l’intérêt des victimes et des différentes institutions. Les années 1990 ont représenté un tournant dans la perception que les sociétés ont eue de ce genre de traumatismes. Nous sommes passés actuellement dans une tout autre représentation, on estime que c’est justement la parole qui libère. Et je souhaite évidemment que la parole aide effectivement les victimes à se libérer.
Une temporalité sujette à caution
Un certain nombre d’évêques auraient souhaité que l’enquête portât sur vingt à trente ans, ce qui aurait permis, dans l’intérêt des victimes, d’étudier des cas concrets au sein d’une Église qui avait pris des positions claires, et surtout des mesures. En prenant soixante-dix ans pour enquêter, on faisait donc déjà fausse route parce qu’on était obligé d’avoir recours à d’autres procédés qu’à ceux qu’on utilise pour une enquête, utiliser des sondages, forcément hasardeux, et de mélanger plusieurs époques qui avaient une vue et un fonctionnement radicalement opposés sur le sujet.
Partir sur une période plus courte n’indiquait nullement la volonté d’enterrer des crimes anciens, mais simplement la volonté de poser un diagnostic indiscutable, avec des enquêtes scientifiques rigoureuses, qui permettent de dresser un état des lieux et d’analyser comment les dispositions mises en place pour lutter contre ce fléau ont été respectées ou non, dans l’intérêt des victimes, comme de ceux qui auraient pu le devenir.
Des questions qui en disent long
Nous sommes le 12 avril 2019, il s’agit chronologiquement de la première audition en audience plénière qui a été publiée, l’acte premier du travail de la Ciase. Les enquêteurs sont donc, en théorie, à ce moment, libres de tout préjugé, vierges de toute idéologie. Cependant, nous allons découvrir que les préjugés les plus naïfs sont déjà là, les questions ne sont pas posées de manière neutre, une hostilité sourde se fait déjà entendre et les germes des préconisations finales sont, dès le premier jour, dans l’esprit de l’équipe. Relisons un certain nombre d’interventions de membres de la Ciase.
Question 8 : La place faite aux femmes dans l’Église n’est-elle pas contraire à l’égalité en dignité de tous les êtres humains, telle qu’elle est proclamée par l’article 1er de la Déclaration universelle des droits de l’homme ?
Question 9 : Le fonctionnement hiérarchique, purement masculin et parfaitement pyramidal de l’Église catholique n’induit-il pas une culture du secret et ne favorise-t-il pas une grande solitude qui peut être facteur de troubles et d’actes délictueux jusqu’à la pédophilie ?
Question 11 : Quels remèdes entrevoyez-vous pour éviter que ces abus ne se reproduisent ? En termes d’exercice de l’autorité, de gouvernance de l’Église, de sélection et de formation des prêtres et religieux, de statut des clercs ?
Des interventions ignorantes et hostiles…
Philippe Portier, historien et sociologue, premier vice-président de l’École pratique des hautes études : « Cette obsession de la pureté remonte à l’avant-XIXe siècle, à la sacralisation de la pureté du prêtre. »
Christine Lazerges, professeur émérite de l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, ancienne présidente de la Commission nationale consultative des droits de l’homme : « Si le problème tient au piédestal sur lequel on place le prêtre, on le résoudrait en grande partie en ordonnant des femmes. »
Anne Devreese, ancienne directrice générale de l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse : « Vous avez insisté sur le registre lexical utilisé, renvoyant à la famille, avec les termes de père, de frère et sœur. Cela évoque l’inceste. J’ai été frappée d’entendre, dans le reportage d’Arte sur les religieuses abusées, exactement les mêmes phrases que ce que l’on entend lorsqu’il est question d’inceste, un sujet que je connais bien. »
Antoine Garapon, magistrat, ancien secrétaire général de l’Institut des hautes études sur la justice : « Vous avez passé quatre années au Vatican. Le contraste est saisissant entre la lutte farouche menée contre le mariage homosexuel et la situation de crise actuelle liée aux scandales de pédophilie, le cas du cardinal Barbarin étant d’ailleurs emblématique de ces deux aspects. Quel est votre sentiment à ce sujet ? Dans le livre de Frédéric Martel, l’Église est constantinienne : elle fait passer au premier plan la lutte politique, contre le communisme avec Jean Paul II, quitte à soutenir l’insoutenable avec Alfonso López Trujillo par exemple ; la lutte contre le mariage gay est aussi politique. L’objectif politique prime la morale. Est-ce la même chose aujourd’hui selon vous ? »
Christine Lazerges : « Que pensez-vous du fait que les enfants de chœur soient toujours des garçons, habillés comme le prêtre ? Pourrait-on préconiser une mixité ? » Anne Devreese : « Je reviens sur le traitement différencié entre filles et garçons. N’y a-t-il pas un lien avec le sujet de la dévalorisation des filles et de leur sexualité, elles qui sont vues comme vicieuses, tentatrices ? N’y a-t-il pas dans l’Église non seulement une vision extrêmement dégradée de la sexualité, mais plus encore quand elle implique des femmes ? N’est-ce pas “moins grave” d’avoir des relations sexuelles avec un garçon ? »
Les auditions de victimes n’ont pas encore commencé, mais les bases des préconisations finales sont là, et les clichés qui animent les membres de la commission semblent empruntés à la pire littérature de gare. On est ici bien davantage dans un réquisitoire qui cherche des confirmations à ses postulats que dans une analyse posée et équilibrée sur un sujet. Ils auraient souhaité se caricaturer, ils n’auraient pas mieux fait.
Que cherchait vraiment la Ciase ?
M. Sauvé a déclaré le 5 octobre au journal le Figaro : « Ce rapport serait un échec si l’essentiel de nos 45 recommandations n’était pas suivi d’effet. » Cette commission qui n’était à la base qu’une “expertise” de consultation, fondée sur la confiance, a trop rapidement sombré dans l’hubris, la démesure. Nous ne pouvons qu’être surpris que M. Sauvé en arrive à s’autoattribuer, s’autoaccorder le principe d’une d’infaillibilité quasi pontificale, alors qu’il ne présidait qu’une commission d’enquête, pouvant faire des recommandations, mais qui ne devaient pas s’étendre au-delà de certaines limites qui malheureusement ont été franchies. [… ] Quand on est chargé d’une mission qui cherche à déterminer un nombre de victimes et les manières de les protéger, on n’a pas le droit de faire dérailler cette mission pour la transformer en argument de révolution dans l’Église catholique, surtout quand cette Église nous a donné sa confiance. [… ]
Sur le cas Barbarin…
Une autre “anecdote” est particulièrement marquante : la commission Sauvé a reçu les avocats de ceux qui ont attaqué le cardinal Barbarin en justice, et le rapport les cite. Mais l’avocat de Son Éminence n’a même pas été contacté et donc n’a pu faire valoir les jugements successifs de la cour d’appel et de la Cour de cassation en faveur du cardinal, qui a été totalement relaxé. Cela se passe de commentaires.
Une méthodologie douteuse
La Ciase a pu consulter toutes les archives judiciaires qu’elle a voulu. Pour un total maximal de 413 dossiers qui apparaissent dans les archives publiques. Soit, par rapport aux 45 360 plaintes qui sont estimées à partir des projections de Mme Nathalie Bajos, moins de 1 %. Les autres ont disparu dans la nature, comme par enchantement. Comment peut-on avoir confiance dans ces travaux de l’Inserm ? [… ] Cinquante-six pour cent du total des abus estimés ont eu lieu entre 1950 à 1970, 8 % des abus dans la société à l’époque. À propos de l’appel à l’ensemble de la population française : sur 1 500 personnes qui ont répondu à un appel à témoignages, il n’y en a que quatre qui ont témoigné pour des abus commis depuis les années 1990. Et pourtant, à partir de ces quatre témoignages, la commission annonce que les choses n’ont pas changé au cours de ces dernières décennies. [… ] Étant donné le faible taux (au sens purement mathématique du terme) des personnes concernées dans ce “sondage” par les abus (0,17 % chez les femmes et 0,69 % chez les hommes après redressement), il suffi t ici que sur la totalité de sondés, un homme sur 300 mente sur Internet de manière anonyme, pour doubler le nombre d’abus par les clercs, reportés dans le sondage.
Une “prévalence” fabriquée
Nous remarquons l’approche “originale” de la Ciase, qui regroupe pour l’Église l’ensemble des lieux d’abus (écoles, patronages, paroisses… ) pour produire ce chiffre de 1,2 %. Pendant ce temps, les lieux laïcs (écoles, clubs de sport, centres aérés, colonies…) sont éclatés. Si l’on prend le soin de regrouper les différents lieux laïcs de la même façon, les chiffres sont équivalents. Cet argument suffi t déjà à éliminer le concept de « plus forte prévalence » du rapport de la Ciase. Il existe un certain nombre d’études internationales sur le sujet, qui placent l’Église dans une position plus favorable que les autres milieux, c’est-à-dire avec proportionnellement moins de cas d’abus sexuels que dans les autres sphères sociales.
Extrapolation à géométrie variable
Au cours des dernières années, l’archevêque de Paris a fait le choix, dès qu’il y avait des dénonciations, de transférer immédiatement et directement les dossiers au parquet. Sur les 23 ou 24 dossiers transmis, il n’y en a que trois qui ont été retenus. Le parquet ne s’est pas prononcé sur ces trois cas, il estime simplement que les dossiers méritent d’être creusés, de donner lieu à des investigations, ce qui ne signifie pas qu’agression il y a eu. Les 20 ou 21 autres dossiers n’avaient, selon le parquet, aucune consistance et aucune crédibilité et ne pouvaient donner lieu à poursuites. Si l’on va au bout de la méthodologie de l’Inserm, en appliquant le même principe de l’extrapolation par multiplicateurs, sur huit personnes qui déclarent avoir été agressées, ou qui interprètent des gestes comme des agressions, il y en a qu’une qui l’a peut-être potentiellement été. Nous pouvons donc, en fidélité à cette logique, immédiatement diviser les chiffres de l’Inserm par huit. Mais l’Inserm n’est pas allé au bout du travail.
Conclusion
Il n’est pas insensé qu’une commission qui est allée très loin dans le “passage au crible” de l’institution puisse admettre d’être, à son tour, passée au crible et remise en question sur un certain nombre de ses aspects, sans avoir à se braquer en écrivant qu’ « il ne reste rien des critiques très graves qui ont été adressées à ce rapport » (synthèse de la réponse de la Ciase à l’Académie catholique de France, 8 février 2022). Si la lettre de mission a effectivement demandé une étude historique depuis 1950, elle a pris soin de demander des préconisations à partir des mesures que l’épiscopat avait prises depuis 2000. La Ciase semble s’être engouffrée (sans doute en grande partie par aveuglement) dans cette brèche et a utilisé l’ensemble de la période 1950-2020 comme base pour ses recommandations, ce qui n’avait plus rien à voir avec le cadre fixé au départ. L’immense majorité des abus ayant été commis avant 2000, cela ne pouvait conduire qu’à un résultat biaisé car les 45 recommandations de la commission semblent pour la plupart s’adresser à une Église qui n’existe plus, ou presque plus depuis près d’un demi-siècle.
Ce rapport ne permet donc pas de déterminer les priorités nécessaires pour renforcer la prévention aujourd’hui et à l’avenir, ce qui peut être finalement considéré comme une grave occasion manquée. […] Ceci ayant été exprimé, nous redisons, toute révérence gardée, aux responsables de la Conférence des évêques de France que nous regrettons que l’on parle de « responsabilité institutionnelle » là où seules des personnes sont engagées, et de « dimension systémique des abus », alors que ceux qui ont perpétré ces abus ont très gravement enfreint les lois du système (c’est-à-dire de l’Église). Il faut être intransigeant sur le fait que l’Église renforce et pérennise les mesures mises en œuvre depuis vingt ans, sans remettre en cause certains éléments fondamentaux de l’institution, de l’ordre et de la doctrine. Ceci à la seule condition de l’objectivité, loin de toute récupération idéologique : alors le travail de justice, pour les victimes en premier lieu, pourra se faire dans les meilleures conditions.
Le Rapport Sauvé, une manipulation ?, du père Michel Viot et Yohan Picquart, préface de Paul Deheuvels, de l’Institut, Via Romana, 158 pages 15 €.
L'Humanité
Violences sexuelles. Elles ont dit non à « Abadarmanin »
ActuPlusieurs centaines de personnes se sont réunies, mardi 24 mai au soir, à Paris, pour condamner la présence au gouvernement de deux ministres accusés de viols.
Camille Bauer« Insultant » est le mot qui revient le plus souvent. Pour les quelques centaines de personnes rassemblées ce mardi 24 mai, à 18 heures, devant l’église Saint-Augustin de Paris, le maintient de Gérald Darmanin et la nomination de Damien Abad dans le nouveau gouvernement, malgré les accusations de viols ou de harcèlement sexuel qui pèsent contre eux, est une gifle. « C’est un crachat au visage de toutes les victimes de violences sexuelles. On nous dit qu’il faut libérer la parole, mais quand on parle, il faut qu’on nous entende », s’emporte Erell. La jeune femme de 34 ans au béret noir a elle-même porté plainte pour violences sexuelles. « Quel message cela envoie-t-il, d’avoir quelqu’un comme ça à la tête de la justice et de la police ? Est-ce qu’elle a une chance d’être suivie d’effet, ma plainte ? »
Affaire Abad. La justice, un paravent pour les agresseurs présumés ?Le retranchement de la Première ministre derrière l’attente d’une décision judiciaire sur le cas Abad ne passe vraiment pas. La difficulté des femmes qui viennent dénoncer des violences sexuelles dans les commissariats, et plus encore à obtenir une condamnation, alors que la grande majorité des plaintes terminent par un classement sans suite, est sans cesse soulignée. « La présomption d’innocence, c’est jamais pour les femmes. Elles sont toujours considérées comme des menteuses », souligne Aurélie, la quarantaine. Personne ne croit que les membres de l’exécutif aient découvert les accusations contre Damien Abad en lisant Médiapart. « Pas au courant, vraiment ? » proclame une pancarte. Dans la foule qui se serre en chantant « Féministes et radicales et en colères », on aperçoit Alice Coffin, conseillère écologiste de Paris, cofondatrice de l’Observatoire des violences sexuelles et sexistes en politique, la structure à l’initiative du rassemblement. Plus loin, Sandrine Rousseau ex-porte-parole d’EELV, est venue aussi apporter son soutien.
Un observatoire des violences sexistes et sexuelles en politiqueUn deux poids deux mesures entre le viol et les autres infractions
Les manifestantes rappellent que justice et politique ne sont pas sur le même plan. « La présomption d’innocence, c’est normal devant les tribunaux, mais ça ne devrait pas s’appliquer pour être membre d’un gouvernement », estime Jade, une étudiante aux doigts couverts de bagues. Elle souligne, comme d’autres, que certains politiques, à l’image de François de Rugy ou François Bayrou, ont dû quitter leurs postes pour des présomptions de fraudes fiscales ou de détournement de fonds, avant même qu’il y ait eu de décision de justice. Un « deux poids, deux mesures » qui fait apparaître le viol comme une infraction de bien moindre importance. D’autres soulignent que dans certains pays, notamment nordiques, l’exercice d’une fonction publique exige un comportement irréprochable à tous points de vue, quand on tolère, en France la promotion d’hommes entachés de soupçons de violences.
Abad, Darmanin et consorts... Le gouvernement Borne naît sous le signe des scandalesCette tolérance est le fruit d’un mépris contre les femmes qui s’exprime sans cesse. La fameuse phrase prononcée par Gérald Darmanin à la journaliste Apolline de Malherbe, « ne vous en faites pas madame, ça va bien se passer », est brandie sur des pancartes. « La façon dont il parle aux femmes est révélatrice. C’est ultra-méprisant, s’insurge Mathilde. Cette quinquagénaire, mère de trois enfants, à la sage coupe au carré, ne décolère pas devant l’accumulation des signaux négatifs qu’envoie le gouvernement, malgré les déclarations sur l’égalité hommes-femmes, proclamée à nouveau « grande cause du quinquennat ». « On pourrait aussi parler plus de l’affaire Guérini. Deux jours après avoir qualifié d’honnête homme quelqu’un qui a été condamné pour violences contre son épouse, il est nommé au gouvernement. Je trouve ça écœurant. »
« Regardez ce que les suffragettes ont obtenu, à quelques dizaines… »
Malgré les chants et l’ambiance chaleureuse, la lassitude pointe. « Je ne sais pas quoi dire, je suis blasée », commente Sarah. Sa copine, qui explique être féministe depuis ses dix ans, « quand j’ai compris que je n’avais pas les mêmes droits que mes frères et que certains dans ma classe », affiche le même dégoût. « De toute façon, on n’en attendait pas moins de Macron. » Pauline Barron, du collectif Nous toutes, co-organisateur du rassemblement, se veut plus positive. « On assiste à une levée de boucliers de l’ancien monde qui voit que ça bouge et veut garder ses privilèges. Mais les choses évoluent. » Un peu décontenancée par une mobilisation pas à la hauteur de la gravité des faits, Erell, de son côté, invoque les conquêtes passées. « Dans l’histoire des luttes féministes, beaucoup d’avancées n’ont reposé que sur une poignée de militantes. Regardez ce que les suffragettes ont obtenu, alors qu’elles n’étaient que quelques dizaines… »
Violences sexuellesDamien Abadgérald darmaninviolences faites aux femmes France24 - Monde
RD Congo : un an après l'éruption du volcan Nyiragongo
Publié le : 24/05/2022 - 12:16Modifié le : 24/05/2022 - 13:10
Il y a un an, l'éruption du volcan Nyiragongo dans l'est de la RD Congo avait provoqué la panique des habitants. La lave s'était arrêtée aux portes de Goma et plus de 3 000 maisons avaient été détruites. L'éruption avait mise en évidence le manque de préparation des autorités. Un an après, les correspondants de France 24 sont retournés sur place.
Valeurs Actuelles
Le cercle vicieux des médecins intérimaires
Moins de médecins, moins de malades, a-t-on pensé il y a quelques années. En leur rendant plus difficile d’obtenir un rendez-vous chez leur généraliste, les patients seraient incités à diminuer leur consommation excessive de soins médicaux. Bientôt, par la grâce de ces restrictions, le trou dans les comptes de la Sécurité sociale ne serait plus qu’un mauvais souvenir. Pourtant, fort curieusement, la baisse du nombre de praticiens à grands coups de numerus clausus n’a pas empêché les gens de continuer à avoir besoin de soignants. Sauf que maintenant il n’y en a plus assez. Ce n’est pas une vraie surprise mais cela cause de vrais ennuis, et la pyramide des âges montre que ceux-ci ne sont pas près de s’arranger.
L’un des aspects qui concentrent beaucoup des effets pervers de la situation, tristement prévisible depuis plus de vingt ans, est celui des médecins remplaçants. À part peut-être Mère Teresa en son temps, ceux qui prennent soin des malades ont parfois besoin de prendre soin d’eux-mêmes. Non pas parce qu’ils formeraient une bande de rois fainéants, mais parce que le serment du médecin, qui figure en annexe du code de déontologie médicale et constitue une sorte de prolongement du serment d’Hippocrate, engage le médecin à déclarer : « Je veillerai à ma propre santé, à mon bien-être et au maintien de ma formation afin de procurer des soins irréprochables. »
Comme les maladies ne se mettent pas toujours en congés en même temps que le médecin, lorsque ce dernier doit s’absenter il a recours à un médecin remplaçant, qui n’a pas de cabinet à lui mais qui est au système de santé ce que l’huile est à l’engrenage : l’indispensable auxiliaire qui permet à la machine de continuer de tourner. Malheureusement, tels des rois Midas des temps modernes, en organisant la pénurie de médecins, les gouvernements successifs ont changé cette huile en or, et à l’instar du fameux récit mythologique cette transmutation ne s’est pas faite pour le meilleur mais pour le pire.
au point qu’un jeune docteur peut se demander l’intérêt qu’il aurait à ouvrir son propre cabinet
Par un mécanisme de marché qui évoque plutôt la loi de la jungle, les trop rares médecins remplaçants sont devenus les rois de la place, même hors déserts médicaux, au point qu’un jeune docteur peut se demander l’intérêt qu’il aurait à ouvrir son propre cabinet. Il y a vingt ans, la rétrocession accordée à un remplaçant pouvait être de 70 % (en clair : 70 % du chiffre d’affaires réalisé pendant son remplacement lui revenait). L’on est passé ensuite à 80 %. À présent, 85 % est en passe de devenir la nouvelle norme, et rien ne semble pouvoir stopper la tendance haussière. Atteindre 100 % n’est pas encore la règle mais n’est déjà plus si rare.
Voilà bien des problèmes de riches, diront certains. Les médecins sont loin d’être au plus bas de la pyramide des revenus, ils peuvent bien donner un peu ! Problèmes médicalo-médicaux, renchériront d’autres, qui se demanderont ce que ça peut bien faire au citoyen lambda que des médecins donnent trop ou pas assez à d’autres médecins.
Ami lecteur, sans aller jusqu’à dire comme le Dr Knock que tout bien portant est un malade qui s’ignore, reconnaissons que nous sommes tous appelés à avoir un jour besoin de soins. Et donc, si, quelles qu’en soient les raisons, l’organisation du système de santé conduit à la réduction de l’offre, tout le monde en pâtit.
La position excessivement dominante des remplaçants sur le marché des soins les encourage à se vendre au plus offrant, que ce soit à d’autres médecins ou à des collectivités qui subissent les ravages des déserts médicaux. Ces dernières en sont réduites à signer des contrats de plus en plus léonins pour faire venir des praticiens de moins en moins impliqués. Or si les remplaçants continuent à être courtisés ainsi, ils seront de moins en moins enclins à faire les efforts nécessaires pour que l’offre de soins se maintienne à un niveau acceptable.
Le problème est que si l’on avait voulu concevoir un système favorisant leur comportement intéressé, on n’aurait pas fait mieux que celui qui est en vigueur.
Entendons-nous bien : il n’est pas question ici de prétendre que les médecins remplaçants seraient davantage prédisposés au tempérament de mercenaire que le reste de la population. Le problème est que si l’on avait voulu concevoir un système favorisant leur comportement intéressé, on n’aurait pas fait mieux que celui qui est en vigueur. Il est devenu parfois si difficile de faire face que des praticiens installés en sont désormais à renoncer à chercher des remplaçants, préférant fermer leur cabinet le temps de leur absence plutôt que de se mettre en quête d’une si coûteuse arlésienne.
Que faire ? Parmi les pistes de réflexion, il y a celle des contrats de remplacement. Il serait souhaitable que ceux-ci soient davantage encadrés, de manière à éviter que sous la pression exercée par les circonstances ils s’alignent encore et toujours sur le moins-disant en termes d’investissement individuel. Par exemple, un seuil de rétrocession fixe (ou compris entre certaines limites) pourrait permettre de limiter les risques de “débauchage”. Et il conviendrait de réfléchir à instituer des clauses plus précises, qui dissuadent les annulations intempestives. Aujourd’hui, en effet, rien n’empêche vraiment un remplaçant de renoncer au dernier moment, par simple convenance, à un contrat pourtant signé en bonne et due forme. Seule sa conscience professionnelle peut le retenir de laisser tomber les patients qui lui avaient été confiés et ne pourraient peut-être pas sans dommage attendre le retour de leur médecin référent.
Bien sûr, on ne réglera pas ces questions d’un coup de baguette magique, et encore une fois il n’est pas question de faire porter le chapeau de tous les problèmes aux seuls médecins remplaçants, indispensables au système et dont beaucoup font leur travail avec dévouement pour le bien de tous. Il reste que les problèmes posés par l’organisation actuelle devront absolument être traités dans les débats à venir sur les évolutions nécessaires de notre système de santé, pour faire en sorte que l’idéal de carrière de nos jeunes docteurs ne se rétrécisse pas à celui d’ intermittents de la médecine.
* Asclépios est médecin généraliste.
L'Humanité
Une vie de femme : A Bad Trip
ChroniqueViolaine de Filippis AbateAvocate
Comme nous le rappelle l’actualité gouvernementale, le classement sans suite d’une plainte pour agression sexuelle ou viol l’est presque toujours par manque de preuves. Car l’état de la science ne nous permet pas de prouver les faits : comment prouver avoir été droguée quand la substance disparaît à une vitesse éclair ? Comment prouver avoir été violée par un homme qu’on fréquentait quand sa réputation est « respectable » ? Comment être jugée crédible quand, prise dans la spirale du trouble de stress post-traumatique, notre mémoire, notre humeur, notre discernement font le grand huit ? Je donne ici la parole à une femme, Julia Guillo, qui pourrait être n’importe laquelle d’entre nous, votre amie, votre fille, votre sœur, votre femme, votre mère :
« Le harcèlement de rue, les violences sexistes et sexuelles ont débuté pour moi dès l’âge de 4 ans à la maternelle, où un garçon me mordait la joue en guise de “bisous”. À 5 ans, quand on m’a forcée à baisser ma culotte pour “comparer” à la récréation. À 6 ans, quand un exhibitionniste m’a dit “le petit oiseau va sortir” alors que je m’étais à peine éloignée de ma mère dans un parc. À 8 ans, lors qu’un garçon m’a harcelée pendant toute la colonie pour regarder sous ma serviette quand je changeais mon maillot à la piscine, qu’il m’a collée et fait des réflexions sexistes pendant une semaine, et qu’on voulait me forcer à danser un slow avec lui à la boum. Adolescente, quand un homme en voiture m’a demandé son chemin en se masturbant devant moi… Violée à 18 ans par mon petit ami qui avait “un peu trop bu” et s’est “excusé” le lendemain. Au-delà de l’aspect traumatisant du moment du viol, il s’ensuit un autre traumatisme qui est de ne pas être reconnue victime. Puis pendant mes études en alternance, où mon collègue me faisait des allusions sexuelles tous les jours et me harcelait par messages pour connaître mes positions sexuelles préférées. Une fois entrée dans le monde du travail, où mon collègue me donnait un coup de torchon sur les fesses pour rire, qu’un autre me les frôlait avec sa main pour me prévenir de sa présence, ou encore un supérieur qui se collait derrière moi, bien trop proche. C’est peut-être pour cela que les deux emplois suivants je n’ai travaillé qu’avec des femmes… Un jour, un homme m’a craché dessus dans la rue parce que je n’avais pas le temps de répondre à ses avances. J’ai dû supporter les blagues sexistes de certains amis et collègues toute ma vie. »
Nos histoires ne sont pas exceptionnelles, elles sont partout. Et partout où une femme est agressée, il y a un agresseur. Alors à ceux de Julia Guillo, aux miens et à ceux de chaque femme, j’adresse ces mots : se cacher derrière un masque social de respectabilité ne fera jamais disparaître le sale connard et le criminel, car, vous et moi, nous savons.
harcèlement sexuel France24 - Monde
Burkina Faso : les parcs naturels victimes des groupes terroristes
Publié le : 23/05/2022 - 13:34
Valériane GAUTHIER
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Neuf gardes-forestiers de l'ONG African parks ont été tués en février dans une attaque jihadiste dans le parc W, qui s'étend entre le Bénin, le Niger et le Burkina Faso. Souvent peu peuplés et compliqués à contrôler, les parcs naturels sont devenus ces dernières années la cible de groupes terroristes. À cela s'ajoute le braconnage. Le reportage de Kalidou Sy dans le parc dans la réserve de Nazinga, au Burkina Faso, avec des gardes forestiers qui luttent tant bien que mal contre ces fléaux.
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Régulariser le travail informel en Côte d'Ivoire grâce à une prime mensuelle
Abidjan multiplie les initiatives pour régulariser le secteur informel. Il représente environ 80 % des travailleurs. Dans le quartier du Plateau de la capitale, la mairie tente de créer un statut à ceux qu'on appelle les "djosseurs" ou "naman". Ces vigiles de rues ou voituriers, qui vivent de pourboires, touchent désormais une prime mensuelle. Reportage de Hannane Ferdjani et Samuel Bernard.
Picasso au Musée des Civilisations noires de Dakar
Le défunt virtuose espagnol ne s'est jamais rendu au Sénégal, ni ailleurs en Afrique subsaharienne. Ami de Léopold Sédar Senghor, l'initiateur du cubisme puisait pourtant souvent son inspiration dans des objets originaires du continent. 50 ans après une première exposition de son vivant, une sélection de toiles et sculptures du peintre surréaliste sont de retour à Dakar, au musée des Civilisations noires. Une exposition inédite conçue comme un "dialogue" entre des œuvres de Picasso et des objets africains qui l'ont influencé. Reportage de Sarah Sakho et Elimane Ndao.
Anse Source d'Argent, un paradis terrestre aux Seychelles
Son sable blanc, ses rochers granitique, ses cocotiers et son lagon turquoise font le bonheur de ses visiteurs. Anse Source d'Argent fait partie des plus belles plages du monde et des plus connues de l'archipel des Seychelles.
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Trois attaques ont fait au moins 9 morts dont un Français dans le nord du Bénin
Burkina Faso : une quarantaine de morts dans trois attaques perpétrées samedi
Burkina Faso : "dialogue" avec des groupes armés pour tenter de sortir de la spirale de la violence
L'Humanité
Affaire Abad. La justice, un paravent pour les agresseurs présumés ?
ActuViolences sexuelles. Un rassemblement était organisé, mardi soir, à Paris, à l’appel de l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, pour protester contre le maintien au gouvernement de Damien Abad, accusé de viol par deux femmes. « Seule la justice peut trancher », se justifie l’exécutif.
Alexandre FacheLe « gouvernement de la honte » attendra-t-il le résultat des élections législatives pour revoir une composition des plus contestées, en particulier depuis les accusations dont fait l’objet l’ex-LR Damien Abad, devenu le 20 mai ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées ?
L’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, qui appelait mardi soir à un rassemblement à Paris, ne l’espère pas. Pour nombre de militantes féministes, le maintien de Gérald Darmanin Place Beauvau, comme celui de son collègue de la Justice, Éric Dupond-Moretti, avait déjà sonné comme un affront. Ce qu’il convient d’appeler désormais l’affaire Abad a fini de les convaincre du peu de cas fait en Macronie de la parole des femmes qui dénoncent des faits de violences sexuelles, malgré la « grande cause » proclamée en 2017 et 2022.
Dans un article de Mediapart, deux d’entre elles accusent l’ancien porte-parole de François Fillon de viol, des faits commis en 2010 et 2011. Lui se dit « innocent » et refuse en conséquence de démissionner. « Bien évidemment, je n’étais pas au courant », a assuré dimanche la première ministre, Élisabeth Borne, ajoutant : « S’il y a de nouveaux éléments, si la justice est à nouveau saisie, on tirera toutes les conséquences de cette décision. »
Une ligne de conduite répétée, lundi 23 mai, par la porte-parole du gouvernement, à l’issue du Conseil des ministres. « Le gouvernement est aux côtés de celles qui, à la suite d’une agression ou de harcèlement, ont l’immense courage de parler », a indiqué Olivia Grégoire, évoquant aussi « celles, trop nombreuses encore, qui se sont murées ou qui ont été murées dans le silence ». Mais, a-t-elle poursuivi, « l’établissement de la vérité, c’est à la justice de le faire. La justice est la seule à devoir ou à pouvoir trancher. ».
Plainte et condamnation ne sont pas l’alpha et l’oméga dans ce type d’affaire
S’en remettre aux (longues) procédures judiciaires dans ce type d’affaire, voilà qui est bien commode pour l’exécutif. Mais pas forcément justifié… « En maintenant M. Abad au gouvernement, l e message qu’on envoie aux victimes, c’est qu’on ne les croit pas », analyse Madeline Da Silva, maire adjointe aux Lilas (Seine-Saint-Denis) et cofondatrice de l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique. « La question n’est pas de savoir si une procédure pénale a été ouverte contre lui, mais s’il peut remplir sa mission d’intérêt général. Or, la réponse est non : il en est empêché par sa mise en cause dans cette question de viol. »
Le PDG d’Assu 2000 incarcéré pour des viols sur mineuresUn avis partagé par Marilyn Baldeck, la déléguée générale de l’Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT). « La justice pénale ne fait pas tout. Elle n’a pas autorité sur les juridictions civile ou administrative, et n’est pas là pour dire ce qui est moral ou non. La Cour de cassation l’a d’ailleurs précisé dans sa jurisprudence : un fonctionnaire peut parfaitement être révoqué de la fonction publique pour des faits de violences sexuelles, même s’il a été relaxé au pénal. » La plainte et a fortiori la condamnation définitive ne sont donc pas l’alpha et l’oméga de ce qui doit dicter l’action des partis politiques face à des accusations de violences sexuelles portées contre l’un de leurs membres. « Si, demain, un agent d’une collectivité pour laquelle je suis élue déclare des violences, le Code du travail m’oblige à mener une enquête interne pour voir si les faits sont avérés, rappelle Madeline Da Silva. C’est la même chose pour les partis politiques. Or, aujourd’hui, il y a une sorte d’impunité. Ce n’est pas appliqué, alors qu’il y a une obligation de protéger les personnes qui y travaillent. »
« On ne peut pas laisser ces alertes sans prise en charge »
Conscient de ces failles, l’Observatoire réclame la création d’une structure d’État qui prenne en charge les signalements de violences sexuelles dans le cadre politique. Il verrait bien la Haute Autorité de la transparence de la vie publique jouer ce rôle. Cela aurait le mérite de ne pas laisser la parole des victimes présumées dans les seules mains des « cellules d’alerte » des partis politiques… quand celles-ci existent. « Les gens n’ont pas confiance dans ces cellules, car il y a toujours la crainte que la personne mise en cause puisse avoir accès au dossier », fait remarquer une élue citée par l’AFP.
Pour Marilyn Baldeck, c’est pourtant un dispositif qui devrait exister dans chaque parti politique. « Je ne dis pas que c’est simple, mais on ne peut pas laisser ces alertes sans prise en charge. » Il y a deux semaines, la mise en cause pour des faits de violences sexuelles de Taha Bouhafs, alors candidat FI-Nupes aux législatives, a pu démontrer l’intérêt de tels dispositifs. « Grâce à cela, la France insoumise a pu traiter très rapidement cette affaire, relève Madeline Da Silva. En trois jours, les faits ont été analysés, et l’investiture retirée à Taha Bouhafs. C’est rarement le cas ailleurs. Dans l’affaire Abad, les faits ont été portés à la connaissance de quatre personnes au moins, et personne n’a bougé. »
Violences sexuellesviolences faites aux femmesDamien Abad France24 - World
Protesters from far-left South Africa party tell France to 'get out of Africa'
Issued on: 25/05/2022 - 18:02
NEWS WIRES
Hundreds of protesters from a radical leftist party in South Africa marched Wednesday on the French embassy in Pretoria to demand that France leave Africa.
Chanting "F*** off, France" and dressed in their trademark red T-shirts and caps, the Economic Freedom Fighters carried placards reading "West Africa is not a colony of the French" and "France must pay reparations for its colonial crimes".
"You killed a lot of people in Africa. Why are you so scared today?" the party's firebrand opposition leader Julius Malema shouted into a microphone, saying he was speaking to "French white supremacists".
Armed police guarded the embassy. French ambassador Aurelien Lechevallier emerged briefly to receive their demands.
"We are friends to African nations," he said.
The protesters arrived in buses hired by the party, according to AFP correspondents.
Malema, a master of political theatre, broke away from the ruling African National Congress nine years ago.
He has attracted millions of supporters, especially among workers and the unemployed. He routinely denounces European and American imperialism, and has supported Russia following the invasion of Ukraine.
(AFP)
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New York Times - World
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
A firebrand Haitian president tried to hold France to account for its years of exploitation. He soon found himself ousted from power.
A firebrand Haitian president tried to hold France to account for its years of exploitation. He soon found himself ousted from power.
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By Constant Méheut, Catherine Porter, Selam Gebrekidan and Matt Apuzzo
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The shock came midway through the speech.
“Reparation!” boomed Jean-Bertrand Aristide, Haiti’s firebrand president, to the cheers of the farmers, workers and students in the crowd.
The French ambassador sitting on stage hid his alarm behind an awkward smile. He knew Mr. Aristide well enough to expect barbs at Haiti’s former French colonizers and slave masters. But on that day, April 7, 2003, the president suddenly started calling for reparations, a bombshell that became a hallmark of his presidency — and, diplomats now concede, part of his undoing.
“We had to try to defuse it,” the French ambassador, Yves Gaudeul, said of Mr. Aristide’s call for reparations, calling it an “explosive.”
With his remarks, Mr. Aristide tried to excavate a history that remains all but buried in France. Long after Haitians threw off their shackles, beat Napoleon’s forces and won their independence two centuries ago, France came back with warships and an unheard-of demand: that Haitians pay astounding amounts of money to their former slave masters, or face war again.
Haiti became the first and only nation to pay reparations to its former masters and their descendants for generations. According to a New York Times analysis of thousands of pages of archival documents, it shipped the equivalent of hundreds of millions of dollars to France, setting off a cycle of perpetual debt that sapped Haiti’s ability to build a nation for more than 100 years.
Yet to this day, that history is not taught in French schools, and many of the country’s most prominent aristocratic families are unaware that their ancestors kept collecting payments from Haiti’s poorest people — long after the end of slavery.
Mr. Aristide, Haiti’s first democratically elected president after decades of dictatorship, wanted France to do far more than acknowledge its past. He wanted restitution.
“What beautiful schools, universities and hospitals we will be able to build for our children!” he told the crowd. “How much food we will have in abundance!”
The consequences were immediate, and lasting. In interviews, a dozen French and Haitian political figures recounted how a worried France worked quickly and doggedly to stifle Mr. Aristide’s call for reparations before siding with his opponents and collaborating with the United States to remove him from power.
France and the United States have long said that Mr. Aristide’s call for restitution had nothing to do with his ouster, that he had taken an autocratic turn, lost control of the country, and was spirited into exile to prevent Haiti, already heaving with turmoil, from careening into chaos. But France’s ambassador to Haiti at the time, Thierry Burkard, said in an interview that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide, and that his abrupt removal was “probably a bit about” his call for reparations from France, too.
“It made our job easier” to dismiss the reparations claims without Mr. Aristide in office, Mr. Burkard noted.
The showdown underscores how, two centuries after France forced Haitians to pay their former slave masters for the liberty they had already won in battle, the effects continue to ripple through the politics of both countries. By calling for restitution, Haiti, a nation born from what historians call the world’s most successful slave rebellion, struck at France’s national identity as a beacon of human rights and threatened to inspire others with historical grievances against France to follow its lead, from the Caribbean to Africa.
“We were very disdainful of Haiti,” Mr. Gaudeul recalled. “What I think we will never forgive Haiti for, deep down, is that it is the country that beat us.”
Even after Mr. Aristide’s removal in 2004, the calls for restitution have continued to reverberate, leading to a stunning concession more than a decade later by François Hollande, France’s president, who referred to the money Haiti was forced to hand over as “the ransom of independence.”
Since then, scholars have increasingly explored the history of Haiti’s payments. Just this past December, at a conference on the grounds of the French Finance Ministry, one of the most prominent French historians on relations between the two countries, Jean-François Brière, called the payments a form of “meta-slavery” that prevented Haiti from breaking free of France, long after independence.
“All French people are affected” by the nation’s past in Haiti, said Jean-Marc Ayrault, a former French prime minister. Yet, he said, French students don’t learn about it and few officials discuss it.
“It’s never taught,” he said. “It’s never explained.”
$21,685,135,571.48
Mr. Gaudeul, France’s former ambassador to Haiti, wanted to negotiate.
Mr. Aristide’s sudden call for restitution was a political hand grenade, he feared, threatening to embarrass France on the world stage and rip apart relations between the two countries.
Yet Mr. Aristide’s stance was not unreasonable, he recalled thinking.
“He wasn’t wrong to say how much harm it had done to his country,” Mr. Gaudeul said of France’s history in Haiti, “and to ask France for compensation in turn.”
The ambassador said he urged the French government to open discussions with Haiti to help defuse the situation, but was firmly rejected.
“I didn’t understand how we could be so stupid,” Mr. Gaudeul said.
Mr. Aristide, a polarizing figure who rose to office as a champion of the poor, knew his campaign was contentious and had timed it for maximal impact: He announced his demand on the 200th anniversary of the death of Toussaint Louverture, the Haitian revolutionary leader seized by Napoleon’s forces and carted off to prison in France, where he died without trial.
“Why, after 200 years, is Haiti this impoverished?” Mr. Aristide said in a recent interview at his home in a suburb of Haiti’s capital. One of the reasons, he said, was the enormous amount of money Haiti had been forced to hand over to France for generations — a heavy burden often called “the independence debt.”
Mr. Aristide uncovered this history only after he had already been ousted from office the first time, his aides said, when a military coup deposed him in 1991 and forced him into exile in the United States. He began immersing himself in the growing scholarship on a history that, even as Haiti’s president, he knew little about.
After the Americans helped restore him to power, he was re-elected in 2000 and intensified his research. “He would call many times, asking for more information,” recalled Dr. Francis Saint-Hubert, a Haitian physician who had studied the links between the abysmal state of public health in Haiti and the money siphoned off by France.
On the bicentennial, Mr. Aristide upped the political ante by declaring the precise amount he said France owed Haiti: $21,685,135,571.48.
French diplomats and some Haitians mocked the multibillion dollar figure as a misguided publicity stunt by a demagogue trying to maintain his grip on power. A group of 130 Haitian intellectuals denounced the restitution campaign as a “desperate attempt” to distract attention from the Aristide government’s “totalitarian drift, incompetence and corruption.” A French Foreign Ministry spokesman said France did not need to take “lessons” from Haiti’s leaders.
But a New York Times analysis of the long-term damage done by sending enormous sums to France shows that Haiti’s losses may have been surprisingly close to Mr. Aristide’s figure.
In fact, his estimate may have even been modest.
The Times scoured thousands of pages of archival government documents to determine how much Haiti sent to France over the course of generations, not just in official payments to former slaveholders, but also for a loan to help pay them. We found that Haiti paid France a total of $560 million in today’s dollars.
But that only begins to account for the loss. With the help of 15 leading economists from around the world, we modeled what might have happened if that money had gone into the Haitian economy, rather than being shipped off to France without getting any goods or services in return.
Our estimates found that over time, the payments to France cost Haiti from $21 billion to $115 billion in lost economic growth. Put in perspective, that is anywhere from one to 8 times the size of Haiti’s entire economy in 2020.
“We were building a path to the truth,” Mr. Aristide said in the interview, without being told the outcome of The Times’s analysis.
The French Fight Back
Mr. Aristide’s calls for reparations grew bolder. Banners, bumper stickers, government ads and graffiti demanding restitution were plastered around the country.
The government hired Bichot Avocats, a French law firm, and Günther Handl, a professor of international law, to draft legal arguments and find a court where Haiti could press its case, according to hundreds of pages of documents and email exchanges reviewed for the first time by The Times.
The chances of legal success appeared uncertain. But the legwork seemed less about winning at trial than pressuring France.
“As part of this strategy,” Mr. Handl wrote in a November 2003 email to Ira Kurzban, an American lawyer who served as counsel for Haiti’s government, “Haiti must convey to France” that there are suitable opportunities “for washing France’s dirty laundry in public.”
France’s views soon shifted from disdain to concern, former officials said, especially as Mr. Aristide invited other former colonies to join his fight. It sent a new ambassador to Haiti, Mr. Burkard, who saw the restitution campaign as “a trap” that risked opening the floodgates for similar demands from former French colonies.
“Algeria can perfectly make claims, as well as most of our colonies,” recalled Mr. Burkard. “There was no end to it. It would have set a precedent that we would have been greatly blamed for.”
France moved swiftly. Soon after Mr. Burkard arrived in Haiti, France’s foreign minister launched a commission headed by a famous philosopher, Régis Debray. The commission was publicly tasked with exploring ways to improve French-Haitian relations. But in private, another mandate was made clear, according to both Mr. Burkard and Mr. Debray: to shift the discussion away from reparations.
Mr. Burkard, now retired, said Mr. Debray was “instructed not to say a word in favor of restitution.”
The commission’s trip to Haiti in December 2003 was tense, according to interviews with six of its members and with several Haitian officials. The group went to a meeting at the Foreign Ministry with armed officers, prompting Mr. Aristide’s team to protest what it saw as intimidation.
“You have not demonstrated anything serious on this subject,” Mr. Debray said, dismissing the restitution request, according to handwritten notes taken by a commission member.
Mr. Debray said in an interview that while he deplored the fact that the history of France’s colonial rule in Haiti had been erased from French memory, he considered the restitution request “some demagogy for a 7-year-old child.”
Dr. Saint-Hubert, the Haitian physician, who was seated at a conference table during the meeting, said Mr. Debray argued that France owed a moral debt to Haiti — not a financial one.
“What we paid, it wasn’t in morals,” Dr. Saint-Hubert recalled responding. “It was cash. Good solid cash.”
Several members of the French commission told The Times that they saw the Haitian president as corrupt, and worried that any money given to him would be used for personal gain.
Clashes between Mr. Aristide’s supporters and opponents had grown violent, and Mr. Aristide’s government was accused of cracking down on dissent. Human rights groups said his police force and “pro-government thugs” were attacking opponents and the independent press. American officials accused — and later convicted — some members of his administration of drug trafficking.
In its final report, the commission praised Mr. Aristide’s adversaries as a hopeful sign of “a civil opposition” that is “ready to assume its civic rights and duties.” It hinted that Mr. Aristide might not last in office and discussed “a future interim government.” Jacky Dahomay, a French philosopher and commission member, said he “was in favor of Aristide leaving.”
In mid-December, Mr. Debray showed up at Mr. Aristide’s presidential palace in Port-au-Prince to deliver a warning.
“It smells like trouble for you,” Mr. Debray said he had told Mr. Aristide, advising him to leave office to avoid a fate like Salvador Allende’s, the Chilean president who died in 1973 as his presidential palace was overrun by the military.
Mr. Debray said in the interview that he had wanted only to help save the president’s life, and warned him that the United States planned to depose him. But Mr. Burkard said Mr. Debray had gone “too far,” and Mr. Aristide publicly said he had been told to resign.
“The threats were clear and direct: ‘Either you resign, or you can be shot!’” Mr. Aristide later said of the meeting.
A Flight to Anywhere
The pilots didn’t know where they were going. Neither did Mr. Aristide. The plane circled for hours, the blinds drawn, while French officials scrambled to find a country willing to take him.
It was Feb. 29, 2004, and Mr. Aristide had just been removed from power.
Before dawn, Luis Moreno, a senior American diplomat, had driven through the large gate of the president’s walled compound and climbed the steps to the front door, accompanied by security officers from the State Department.
Mr. Moreno had helped Mr. Aristide return to Haiti after the military ousted him a decade earlier. Now, the opposite was happening: Mr. Moreno greeted the president — and asked for his resignation letter.
Minutes later, Mr. Aristide and his wife were taken to the airport, where an American-chartered plane flew them into exile.
“How ironic it was that I was one of the first people to shake his hand when he returned out of exile,” Mr. Moreno recalled saying to Mr. Aristide. “And now I was going to be the last one to say goodbye to him.”
With the plane in the air, Mr. Burkard said, the French authorities pleaded with the leaders of three African countries to take Mr. Aristide in. All refused. At last, the Central African Republic, a former French colony, agreed. Mr. Aristide stayed there about two weeks before being sent into exile, briefly in Jamaica and then in South Africa, until 2011.
Mr. Aristide called it a kidnapping. Secretary of State Colin L. Powell called that “absolutely baseless, absurd” and, along with France, said the president had left power willingly.
To this day, many French and American officials maintain that Mr. Aristide resigned to prevent the political crisis upending Haiti from escalating into civil war. Armed rebels were closing in on Port-au-Prince. France had publicly urged Mr. Aristide to step down, while the United States had strongly hinted at it.
Mr. Moreno said Mr. Aristide’s departure “was all at his behest” and that he “wanted to avoid a bloodshed.”
But Mr. Aristide’s resignation letter was written in Haitian Creole, and debates over the proper translation continue to this day. Mr. Burkard, the former ambassador at the time, said that the letter was “ambiguous,” and that the wording did not exactly point to a resignation.
He also acknowledged, for the first time, that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide by pressuring him to step down and taking him into exile. Another former French ambassador to Haiti, Philippe Selz, a member of the French commission to Haiti, said in an interview that the decision had been made in advance “to extradite the president, to send him away.”
A few weeks after his removal, Gérard Latortue, Haiti’s new Western-backed interim leader, met with President Jacques Chirac of France, walked out of the gilded Élysée Palace in Paris and told reporters that he had dropped the restitution claims. French-Haitian relations needed a new start, he said, after being “negatively affected by all the efforts of the former regime to demand restitution of the independence debt.”
A Silenced History
Looking back, Mr. Gaudeul, the former ambassador, said France’s combative response to the restitution claims had been rooted in its reluctance to reckon with a past that challenged its national narrative as a champion of universal human rights.
“Haiti was really a very bad example” for France, he said.
Much of the nation’s history in Haiti remains distorted, downplayed or forgotten, researchers say. Barely any French textbooks mention that by the late 1780s, Saint-Domingue, the name of Haiti under colonial rule, absorbed 40 percent of the entire trans-Atlantic slave trade, they say. Or that Napoleon, when he tried to reinstate French rule over Haiti in 1803, lost more soldiers there than at Waterloo.
A report published in 2020 by France’s Foundation for the Remembrance of Slavery found that only one in 10 French primary and secondary school students learn about Toussaint Louverture and the Haitian revolution.
As for the history of Haiti’s payments to France, it is “not included in the French school curriculum at any level,” said Nadia Wainstain, a history teacher who coordinated the foundation’s report.
France’s education ministry said the report did not account for some of the instruction on Haiti in French middle schools, but it acknowledged that the ministry had never discussed teaching students about the payments to former slaveholders.
Even the descendants of slaveholders who were paid say they have been largely left in the dark.
They include members of Napoleon’s family, European royalty and some of France’s most famous aristocratic families. Very few of the 31 descendants contacted by The Times said they were aware of this past.
“I didn’t know about it,” said Louis Baudon de Mony-Pajol, a sixth-generation descendant of Jean-Joseph de Laborde, a banker to King Louis XV who was also one of the biggest slaveholders in Haiti, comparing this history to “a political and social bombshell” threatening to ignite a cultural war.
Emmanuel de la Burgade, a descendant of another slaveholder, said he had discovered the history only while writing a book about his family. When he told his father about it, he remembered him answering, “Don’t tell anyone.”
Several Laborde descendants said they discovered their family’s past while reading the news in 2015 that an antiracism group in France announced it would sue Ernest-Antoine Seillière de Laborde, a rich French businessman, for having profited from the slave trade.
“It was scathing news,” said Natalie Balsan, a seventh-generation Laborde descendant. “To know that I was the descendant of a slave owner was quite a slap in the face.”
In the late 18th century, Jean-Joseph de Laborde shipped nearly 10,000 Africans to Haiti on his slave ships and enslaved as many as 2,000 people on his plantations there, many of whom died. A village in southwestern Haiti is still named after him.
Laborde lost his plantations during Haiti’s slave uprising and was guillotined by French revolutionaries in Paris in 1794. But two of his children, Alexandre and Nathalie, received compensation totaling about $1.7 million in today’s dollars — the biggest payout to a single family, according to a database compiled by Oliver Gliech, a German historian.
The lawsuit against his descendant never happened, but it ignited a discussion in the family. Cousins started to exchange emails. Mr. Seillière de Laborde — a former head of France’s largest business lobby and an heir to the Wendel family, one of France’s richest — consulted several historians to look into the payments to his family.
One historian said the money had most likely been squandered by Alexandre, the son, who died broke. Mr. Seillière de Laborde did not respond to several interview requests made through his family and business associates.
Five Laborde descendants, including Ms. Balsan, said they did not feel responsible for their ancestor’s actions. But she supported the restitution claims, saying they were “justified” by the damage suffered. Mr. Baudon de Mony-Pajol, her cousin, disagreed, saying that France did not have to show repentance and that the calls for restitution were part of a “woke culture” coming from the United States.
Romée de Villeneuve Bargemont, 22, another Laborde descendant, said he regretted not having learned this history in school. A 10-volume family biography lies in a cardboard box in his apartment in Paris, the history of the compensation payments occupying barely a few lines.
“France’s longstanding policy on history has been more or less to forget,” he said.
A Painful Reckoning
Haiti’s payments to its former slave masters added up for generations, costing its economy billions of dollars over time, The Times analysis found, and a little-known public bank called the Caisse des Dépôts et Consignations collected the vast majority of the money.
But after Haiti’s disastrous earthquake in 2010, Didier Le Bret, the French ambassador, said the bank reached out to him to help and, at least partly, make amends: It donated about $400,000.
A spokesman for the bank said the donation was simply part of its policy to help countries afflicted by humanitarian disaster. But Augustin de Romanet, the bank’s director at the time of the donation, told The Times that “there were probably some useful things to do toward Haiti, in view of what had happened in the past.”
The bank’s discreet gesture, however small, spoke to a broader phenomenon: Mr. Aristide has been out of power since 2004, but his fight has forced a slow, often painful, reckoning in France.
In recent years, famous intellectuals have spoken out in favor of restitution, and academics have increasingly explored the economic and legal aspects of reparations. Last year, France’s national public research organization published a database listing compensation paid to French slaveholders, including the ones from Haiti.
Myriam Cottias, who oversaw the database, was a member of the French commission that dismissed Mr. Aristide’s calls for restitution two decades ago. But she said that her views had changed, and that reparations should be discussed.
“The debate, yes, it must be raised,” she said.
The French authorities have, at times, shown some willingness to address this past as well. In mid-December, France’s finance ministry hosted, for the first time, an international symposium on the economics of slavery, with conferences focusing specifically on the history of Haiti’s payments to France.
But the public discussion has involved some rhetorical tightrope walking.
In his 2015 speech, Mr. Hollande, France’s president, acknowledged that Haiti’s payments to its former slave masters were sometimes called “the ransom of independence.”
“When I come to Haiti,” he said, “I will, for my part, pay off the debt we have.”
The crowd before him, which included African heads of state and the Haitian president, instantly stood up in applause.
“People cried,” recalled Michaëlle Jean, the former secretary-general of the International Organization of la Francophonie, who attended the speech. “It was immense.”
A few hours later, Mr. Hollande’s aides issued a major caveat: Mr. Hollande was speaking only of a “moral debt” France owed to Haiti, not a financial one. The French government maintains the same position today. (Mr. Hollande declined to comment for this article.)
France’s delicate stance toward Haiti reflects a lingering uncertainty, at times a malaise, over the way to address the country’s colonial and slave-owning past. In 2016, France’s parliament symbolically repealed the 1825 ordinance that required the Haitian payments to former slaveholders — but stopped short of considering any financial restitution.
“One cannot, objectively, present the slightest argument that claims we owe nothing to Haiti,” Christiane Taubira, a justice minister in Mr. Hollande’s government, said in an interview.
Looking back, Mr. Aristide said that his restitution campaign had at least led to French acknowledgments of its past.
“If I hadn’t asked the question in 2003, probably in 2015 François Hollande wouldn’t have admitted to the debt,” he said.
“That was a step,” he said. “It’s not finished.”
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
Haiti’s Lost Billions
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Research was contributed by Daphné Anglès and Claire Khelfaoui in Paris, Charles Archin, Harold Isaac, Ricardo Lambert and Gessika Thomas in Port-au-Prince, Haiti, and Allison Hannaford from North Bay, Ontario. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.
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L'Humanité
Le PDG d’Assu 2000 incarcéré pour des viols sur mineures
ActuPédocriminalité. Le millionnaire et patron du groupe de courtage en assurances Jacques Bouthier aurait violé et séquestré plusieurs mineures et jeunes majeures pendant des années. Il a été mis en examen avec cinq complices, dont sa femme.
Pablo PatarinEn mars, à Paris, une jeune femme étrangère se présentait à la police, déclarant être « captive » d’un homme richissime qui la violait. Jacques Bouthier, âgé de 75 ans, n’est autre que le président du courtier en assurances Assu 2000 et la 487e fortune de France. Il a été mis en examen et incarcéré, samedi 21 mai, dans le cadre d’une enquête pour traite d’êtres humains et viol sur mineur.
Forcée de trouver une remplaçante
Le PDG estimait qu’elle devenait « trop âgée pour lui ». Après avoir été violée pendant cinq années, la jeune femme de 22 ans a expliqué qu’elle a été forcée de se trouver une « remplaçante ». Une adolescente précaire de 14 ans aurait alors pris sa place.
D’après RTL, au moins sept jeunes femmes, mineures et jeunes majeures, se seraient succédé dans l’appartement de Jacques Bouthier des années durant. Mais, cette fois, la plaignante serait parvenue à filmer le multimillionnaire au lit en présence de la jeune fille, avant de remettre la vidéo aux enquêteurs.
Le septuagénaire aurait alors souhaité récupérer cet enregistrement par tous les moyens. Il aurait mis sur pied une équipe pour enlever la plaignante et la forcer à quitter la France. Pour ce faire, il aurait sollicité sa femme, deux employés de sa compagnie, une proche de sa victime présumée, ainsi qu’un ancien gendarme du GIGN.
Tous ont été mis en examen et placés en détention provisoire, soupçonnés d’« association de malfaiteurs en vue de commettre le crime d’enlèvement, séquestration en bande organisée et détention d’images pédopornographiques ».
Mardi 24 mai au matin, Jacques Bouthier a démissionné de son mandat de président du groupe Assu 2000 (renommé Vilavi en janvier), dont il était titulaire depuis quarante-sept ans. Le groupe, qui revendique près de 550 000 clients, 1 800 collaborateurs et 163 millions d’euros de chiffre d’affaires, a assuré que les « éléments relayés par voie de presse (…) sont sans préjudice sur la conduite opérationnelle et commerciale de l’entreprise ».
Aujourd’hui, Vilavi représente 11 marques spécialisées dans le courtage en assurance et en crédit, et la gestion de patrimoine. Jacques Bouthier, qui avait commencé sa carrière dans le pétrole, disposait en 2020 d’un patrimoine estimé à 160 millions d’euros par le magazine Challenges.
Un possible système de traite d’êtres humains
L’enquête, confiée à la brigade de protection des mineurs de la police judiciaire parisienne, vise désormais à mesurer l’étendue d’un possible système de traite d’êtres humains. Les premiers éléments auraient permis d’identifier de nombreuses autres jeunes femmes, parfois mineures, qui auraient connu des expériences similaires dans d’autres appartements détenus ou loués par l’homme d’affaires.
De possibles chefs d’accusation qui ne sont pas sans rappeler l’affaire Epstein, milliardaire américain qui avait mis en place un réseau de prostitution d’envergure. Contactée par l’Humanité, l’avocate de Jacques Bouthier n’a pas souhaité s’exprimer.
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“Je me souviens du procès Salan… ” Hippolyte Wouters témoigne
Mon propos n’est pas de refaire ici le parcours du général Salan, ni même son procès, qui eut lieu il y a soixante ans, en mai 1962. Rappelons à toutes fins, pour les jeunes générations, que le général Salan était un des plus brillants officiers de France, de tous les militaires le plus décoré, notamment pour ses campagnes en Indochine, et que, chargé des campagnes d’Algérie et délégué général du gouvernement français en Algérie, il s’écria au balcon du forum d’Alger devant une foule en colère : « Vive de Gaulle ! », ce qui semble assez clairement avoir contribué à ramener ce dernier au pouvoir.
Comme le général de Gaulle, après avoir été élu, fit une politique contraire à celle qui lui valut son élection, le général Salan entra dans la clandestinité, à la tête de l’OAS (Organisation armée secrète), dont le but était de maintenir l’Algérie française. Cette organisation eut beaucoup d’attentats et de morts à son “actif”, faisant en quelque sorte “contrepoids” au terrorisme du FLN, qui, avec les mêmes moyens, luttait pour l’indépendance de l’Algérie. Le général Salan fut arrêté en 1962 et traduit en justice quelques semaines après son adjoint, le général Jouhaud, qui fut condamné à mort par le même tribunal que celui devant lequel il allait comparaître.
Mon propos est en fait de vous livrer le témoignage de celui qui, tout jeune avocat au barreau de Bruxelles, avait été choisi avec son confrère Me Vergauwen par la Ligue belge des droits de l’homme pour faire un rapport sur le respect par cette juridiction du caractère équitable du procès et des droits de la défense. J’acceptai bien entendu avec enthousiasme ! J’y allai, grisé de pouvoir assister à un procès d’une telle envergure, sans préjugés, même si, en tant qu’observateur, mon rôle consistait plus à critiquer le tribunal que l’accusé. Et peut-être aussi avec, comme tout avocat, un peu plus d’empathie pour la défense que pour l’accusation.
Je comprenais parfaitement, en l’espèce, la position des deux parties. Celle du pouvoir, incarnée par le général de Gaulle, qui, en voulant donner l’indépendance à l’Algérie, avait une politique, sans doute sage, mais difficile à faire admettre, et aussi celle de l’accusé qui s’était senti trahi par celui qu’il estimait avoir amené au pouvoir pour réaliser une politique conforme à ses promesses. C’est dire qu’on allait vivre des jours intenses ! Le général Salan allait-il pouvoir sauver sa tête ? Question d’autant plus brûlante que, comme je l’ai déjà dit, son adjoint avait été condamné à mort par le même tribunal quelques semaines plus tôt. Mais les plus désespérés ne sont-ils pas les chants les plus beaux ?
Le Haut Tribunal militaire était composé de trois hauts magistrats professionnels, de trois hauts gradés militaires, et, curieuse anomalie, de trois membres de la société civile désignés par le chef de l’État lui-même. Le procès commença le 15 mai. Il était prévu pour trois jours. Il en prit huit. Le procès Salan étant ma seule occupation à Paris, j’étais derrière les barrières Nadar deux heures avant l’audience qui commençait à 13 heures. Soucieux d’avoir la meilleure place – mes confrères parisiens vaquant à leurs occupations -, je m’installais inconfortablement, muni d’un sandwich, d’une bière et de quelques journaux, les mots croisés complétant mes activités. Mais cette longue et bancale attente avait l’avantage de me placer juste à côté du banc de la défense et de me permettre non seulement d’entendre les témoins, mais aussi de les voir parler, ce qui me paraissait plus instructif encore.
Cette proximité avec le banc de la défense occupé par quatre avocats créait, je dois bien le dire, une inconsciente solidarité avec ceux-ci : je m’imaginais déjà en être le cinquième homme ! Les premières choses qui me firent impression étaient le décor, et surtout le décorum : le chatoiement des robes rouges et des hermines, le foisonnement des décorations qui bardaient les poitrines des juges, le solennel aboiement des huissiers qui annonçaient l’arrivée du tribunal ! Tout cela me parut grisant, tant il est vrai que la France a, bien plus que la Belgique, le sens du spectacle, et que même ce qui n’y est pas plus reluisant y est toujours plus brillant !
Je scrutais aussi les visages. Le président du Haut Tribunal militaire, M. Bornet, n’était pas tout à fait à la hauteur du décor : il avait l’air d’un comptable bien nourri. En revanche, le procureur Gavalda était un homme beau et de haute stature. Il s’exprimait avec un léger accent cévenol (je dis “cévenol” parce qu’il était originaire des Cévennes !) et cela donnait un surcroît d’authenticité à ses propos. Me Tixier-Vignancour ressemblait un peu à un taureau, qui, selon les dires d’un de mes confrères, aurait une âme de poisson.
Comment la justice allait-elle résoudre l’incompatibilité des deux serments prêtés par l’accusé ? Celui d’obéir aux autorités de son pays et celui qu’il avait fait de ne pas abandonner les Français d’Algérie, et surtout les Algériens qui avaient fait confiance à la France et risquaient d’être massacrés dès l’indépendance acquise. J’allais assister à une tragédie grecque auréolée du panache français ! Et une tragédie d’autant plus poignante que la vie ou la mort en était l’enjeu. Premier moment de grande émotion : l’accusé entre dans la salle, entouré de deux gendarmes et vient se placer dans le box.
Son aspect manque un peu d’aura. On imagine que le général le plus décoré de France doit avoir un aspect à la mesure de sa gloire militaire. En fait, il avait un air un peu flasque et rond, et sa rare chevelure grise était encore teintée du roux dont elle était enduite pour favoriser sa clandestinité. Cela lui donnait un peu un air de clown triste, mais cette impression se dissipa assez rapidement lorsqu’il prit la parole pour dire très longuement au tribunal qu’il garderait le silence !
Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence.
Sa déclaration fut hautaine, percutante et d’assez bon aloi. J’ai pu prendre note de son exorde et de sa péroraison. « Je suis le chef de l’OAS, ma responsabilité est donc entière. Je la revendique […] . Je ne suis pas un chef de bande, mais un général français représentant l’armée victorieuse, et non l’armée vaincue. » Et ses derniers mots : « Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence. » Et on ne l’entendit plus pendant les huit jours que dura le procès !
J’avoue que j’ai gardé un souvenir un peu plus estompé des toutes premières journées consacrées aux inévitables escarmouches visant ou la compétence du tribunal ou la validité des actes de procédure, ou le choix des témoins à entendre, escarmouches qui se terminent tout aussi inévitablement par la décision de joindre l’incident au fond, en d’autres mots d’écarter tout ce qui pourrait empêcher le procès d’avoir lieu !
Il n’en reste pas moins que les passes d’armes entre l’accusation et la défense, assurée sur ce point par Mes Menuet et Le Corroller, ne manquaient pas de piquant et d’intérêt.
On entra dans le vif du sujet avec l’audition des témoins. Sur les 180 proposés, on en garda une soixantaine. Quelques hautes personnalités à charge et la grande majorité à décharge. Je ne citerai ici que ceux qui, d’une manière ou d’une autre, m’ont frappé par le fond ou la forme de leurs dépositions. J’avoue avoir été ému par le frère de l’accusé, Georges Salan, médecin de son état et gaulliste convaincu. Il ne partageait donc en rien les opinions de son frère et il termina son intervention en disant : « J’ai tenu à apporter publiquement le témoignage de mon amitié conservée et de mon affection toujours fidèle, car Raoul et moi appartenons à une famille dans laquelle, quelles que soient les divergences d’opinions et les oppositions d’idées, on ne se renie pas entre frères. »
On entendit alors un témoin de première importance, Michel Debré, qui fut le Premier ministre du général de Gaulle et qui avait à faire le grand écart entre son obédience à son chef et ses prises de position extrêmes, mais antérieures, en faveur de l’Algérie française. Il avait notamment écrit, avant d’être aux affaires : « Que les Algériens sachent bien que tout abandon de l’Algérie est un acte illégitime qui place ceux qui le commettent hors la loi et que tous ceux qui s’y opposent, quels que soient les moyens employés, se trouvent en état de légitime défense ! » On imagine bien que les avocats n’allaient pas manquer d’exploiter une veine pareille ! Le témoin négocia vaille que vaille son virage à 180 degrés, et il sortit de l’audience en donnant l’impression non pas d’avoir tranché son dilemme, mais de l’avoir réduit en purée. C’est ce qu’il avait sans doute de mieux à faire. Il est vrai qu’il n’y a que les sots pour ne jamais changer d’avis.
On attendait avec impatience François Mitterrand. Il avait été, lui aussi, un partisan de l’Algérie française, et, comme ministre de la Justice de la IVe République, il avait battu le record des refus de recours en grâce émanant des avocats de fellaghas et était responsable des exécutions d’un grand nombre de ces derniers. Mais le témoin avait l’art du slalom. Il haïssait le général de Gaulle : rien ne rapproche plus les hommes qu’une haine commune pour un autre et cela servit l’accusé. Je l’entends encore dire : « Salan est un rebelle et un rebelle battu, deux fautes que ne pardonne pas aisément son vainqueur, qui ne respecte jamais autant l’État que quand il l’incarne lui-même. »
Vous avez entendu Mitterrand, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine).
La défense, bien entendu, le ménagea, et c’est l’accusation qui le mit sur la sellette. Ce qui n’empêcha pas Me Tixier-Vignancour (dont mes relations de voisinage avec lui me valaient une certaine sympathie de sa part) de me souffler, lors de la suspension d’audience qui suivit cette déposition, de manière à la fois confidentielle et goguenarde, quelques réflexions toutes personnelles sur l’individu. « Vous avez entendu Mitterrand, me dit-il, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine). D’ailleurs, je vois tout de suite quand il ment : il bat des cils et encastre les doigts de sa main droite entre ceux de sa main gauche. Mais il arrivera sans doute un jour où il ne fera plus cela qu’en disant la vérité. »
Il y eut bien d’autres témoignages dont je vous ferai grâce car, selon le parti qu’ils avaient pris, ils répétaient les mêmes critiques, les mêmes éloges et les mêmes arguments, ce qui avait un intérêt d’autant plus relatif que les mobiles étaient connus et les faits reconnus. Seule la forme était souvent fascinante, tout comme de deviner à travers ce qu’ils avaient à dire ce qu’ils avaient à cacher. Mais quel brio dans l’expression ! Il semble qu’aujourd’hui on en ait oublié l’art et jusqu’au souvenir !
Je citerai volontiers quelques phrases et passes d’armes que j’ai eu l’occasion – et le soin – de noter, car les répliques faites aux témoins par l’accusation et la défense valaient aussi leur pesant d’or ! Ainsi M. Morin, ancien préfet, ancien délégué général d’Algérie et féroce contempteur de l’accusé. Une fois son témoignage terminé, Me Tixier-Vignancour s’adresse au président : « J’observe, sans en tirer d’autres conséquences, que, contrairement au serment qu’il a prêté, l’intéressé a fait davantage un réquisitoire qu’une déposition. » Le procureur général : « C’est une appréciation ! C’est une plaidoirie que vous faites déjà. » Tixier-Vignancour : « Le témoin a tenu votre place, ne tenez pas la mienne ! » Et ce dernier encore : « Vous aurez constaté, monsieur le Président, que le témoin, en citant l’accusé, parle toujours de “Salan” et non du “général Salan”, ce qui démontre que, s’il suffi t d ‘un décret pour faire un préfet, il ne suffi t pas d’un décret pour faire un homme du monde. »
On entendit également la maréchale de Lattre de Tassigny. Feu son mari avait œuvré avec l’accusé. Le président lui fait remarquer que, si on lui demande ce qu’en aurait pensé le maréchal, une telle question n’aurait guère sa place. La maréchale lui répond alors du tac au tac : « Monsieur le Président, je serais la première à interdire que l’on fasse parler mon mari. Je pense que personne, dix ans après sa mort, n’a à interpréter ce qu’il aurait pu penser ou dire, mais moi je le pense et moi je le dis, et je suis sa veuve et la mère d’un garçon qui, en Indochine, est mort pour la France. »
Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée !
Un député d’Alger, M. Lauriol, dit à un certain moment : « L’Assemblée nationale n’est pas maître de son ordre du jour. » Le procureur général : « Nous vivrions dans un régime tyrannique, alors ? » Tixier-Vignancour : « Certes non, nous vivons dans un régime qui a tous les inconvénients de la dictature sans en avoir aucun avantage. Cela se voit au résultat ! » Un mot, aussi, de Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée ! »
Un autre député, Me Biaggi, cite un très beau passage de Chateaubriand : « Il est des autels comme celui de l’honneur, qui, bien qu’abandonnés, réclament encore des sacrifices ; le Dieu n’est point anéanti parce que le temple est désert. Partout où il reste une chance à la fortune, il n’y a point d’héroïsme à la tenter ; les actions magnanimes sont celles dont le résultat prévu est le malheur et la mort. Après tout, qu’importent les revers si notre nom, prononcé dans la postérité, va faire battre un cœur généreux deux mille ans après notre vie ! »
Enfin un grand moment d’émotion avec la déposition de Me Fondo, qui perdit la vue en Indochine au moment où il arrachait le drapeau de la troupe ennemie. Il commence par dire : « Le général Salan restera pour moi l’exemple du courage, du sacrifice, de la fidélité à la parole donnée et à l’honneur. Je tiens à donner au général Salan, aujourd’hui même, le drapeau que j’ai pris à l’ennemi en perdant la vue. » Et, guidé par un tiers, il se rend jusqu’au banc des accusés pour remettre le drapeau entre les mains de Salan.
Vint alors l’heure du réquisitoire. Le procureur général avait sollicité, pour raisons de santé, de pouvoir, contrairement à l’usage, requérir assis, ce qui lui fut, bien sûr, accordé. Ce fut un réquisitoire bien structuré et bien dit, avec un recours un peu systématique aux Pères de l’Église (ils y sont à peu près tous passés !) et quelques concessions à l’accusé, de quoi se donner un certificat d’objectivité de nature à accroître le poids de ses réquisitions.
Il y eut un moment impressionnant : en commençant sa péroraison, il se leva de tout son long pour entamer, dit-il, ses réquisitions suprêmes. Et l’on vit alors son apparition fantomatique et majestueuse requérir la peine capitale ! Cet assis-debout était-il une marque de solennité due à une sorte de respect pour la vie sacrifiée de l’accusé, ou une astuce de métier pour donner plus de poids à ses propos ? On ne le saura jamais !
Il termina en disant : « Craignez que, quand viendra l’heure, Dieu lui-même oublie la promesse faite à saint Jean et ne daigne pas essuyer les larmes qui coulent de vos yeux ! » Invoquer Dieu dans cette affaire de justice et envisager pour ce faire que Dieu oublie des promesses me paraissait peu flatteur pour Dieu et une outrance difficilement qualifiable à l’égard de l’accusé.
Ce fut le tour de la défense. Après Me Menuet, on entendit Me Goutermanoff, Russe blanc et pied-noir, qui se lança dans une brève et intense plaidoirie ; ce fut plutôt un long cri de détresse et de gratitude. Il termina en se retournant vers l’accusé et, dans un cri déchirant, il lui lança : « Adieu Salan ! Merci Salan ! » L’émotion était à son comble et le silence total. La plupart des assistants avaient les larmes aux yeux (même les gendarmes d’audience !) et les décorations des militaires du tribunal battaient la chamade sur leur poitrine chamarrée. Seul le président restait marmoréen. D’emblée, il donne la parole à Me Tixier-Vignancour. Ce dernier sent d’instinct que ce n’est pas encore le moment de la prendre. Il veut permettre à l’émotion de pénétrer les âmes et au silence d’y parvenir.
Alors il se lève, garde un long moment le silence et puis, d’une voix grave et basse, il dit : « Monsieur le Président, vous me demandez de parler… alors que j’écoute encore. » Puis il replonge dans le silence. Enfin, par borborygmes graduellement dilués, il adopte son rythme normal et termine trois heures de plaidoirie époustouflante par une péroraison en apothéose ! « De Cao Bang et de Mulhouse, des grandes nécropoles militaires et des petits cimetières de ce qui fut le front, j’entends monter l’innombrable oraison de ceux qui ne sont plus, mais qui ne sont plus parce qu’ils ont tout donné à la patrie. Ceux-là savent, monsieur le Procureur général, le prix du sang, et certains sont couchés auprès de leur fils, pour avoir une double fois accompli l’ouvrage et refusé d’amener le drapeau. »
Ce fut la plus belle plaidoirie que j’aie entendue en soixante-cinq ans de barreau : tout y était, l’intelligence, l’émotion, la juste mesure, dans l’éloquence et même l’humour à point nommé ! Son habileté était remarquable : jamais il n’a attaqué de Gaulle de front. Ce dernier faisait, disait-il, son devoir d’homme politique et il respectait ce devoir.
Mais, ajouta-t-il, le général Salan était l’incontournable pion qui devait lui permettre de réaliser son projet. L’accusé était donc la victime propitiatoire toute désignée d’une duplicité nécessaire et en soi non critiquable. Ajoutant toutefois : « Le général de Gaulle est un homme politique qui écrit avec de l’encre sur du papier, le général Salan, un militaire qui écrit sur le sable avec son sang et celui de ses soldats. Machiavel, concluait-il, ne préconisait pas de tuer ceux qu’il était nécessaire de tromper. »
Par ailleurs, l’avocat fit part au Haut Tribunal militaire de ce que 122 députés, sous la houlette de M. Lefèvre d’Ormesson, venaient de déposer sur le bureau de l’Assemblée nationale un projet de loi visant à l’amnistie générale pour tous les faits relatifs aux événements d’Algérie. Il était clair que, dans le contexte de l’époque, ce projet n’avait pas une once de chance d’aboutir, mais il avait le mérite d’exister. Ce qui permettait, cette fois, à la défense de dire : « Imaginez un instant que vous prononciez un verdict de mort (qui serait immanquablement exécuté) et qu’intervienne peu de temps après une loi d’amnistie ! Vous seriez bourrelés d’un remords qui vous poursuivrait toute votre existence. »
C’était donc tendre au Haut Tribunal une perche pour rendre un arrêt qui puisse justifier l’illogisme consistant à ne pas condamner à mort le chef alors qu’il avait condamné à mort son adjoint, le général Jouhaud. On peut dire que Me Tixier-Vignancour pouvait ainsi sauver par ricochet la tête de celui pour lequel il n’avait pas plaidé !
La plaidoirie se termina à 21 heures. L’agitation verbale était forte. Que n’ai-je entendu des morceaux d’éloquence dans la bouche des assistants dans l’attente du verdict !
Deux heures et demie plus tard, les cris stridents de la sonnette et de l’huissier aboyeur retentirent de concert (si je puis dire…) et le Haut Tribunal militaire, la mine grave, fit son entrée dans la salle d’audience.
Chacun tentait de décrypter les visages des juges pour y deviner un verdict qui ne pouvait être que binaire : la mort ou la perpétuité. Impossible. Le tribunal était de marbre, sauf un juge militaire qui esquissait un léger sourire ; mais de quel verdict souriait-il ? Après quelques fastidieux paragraphes consacrés à la lecture des articles de loi, aux actes de procédure et aux questions concernant la culpabilité, vint enfin la question essentielle : y avait-il des circonstances atténuantes ? Oui ! Elles furent proclamées ! Le président n’avait pas terminé sa phrase que la salle se leva comme un seul homme et entonna la Marseillaise. Je ne sais ni comment ni pourquoi, mais je me retrouve debout et je la chante aussi ! À vrai dire, on n’est plus le maître de ses réactions au sein d’une foule ! On n’est plus tout à fait soi-même. Cela fait réfléchir…
Le plus extraordinaire est que Me Tixier-Vignancour s’était levé non pas sur le siège, mais sur le banc de la défense, avait ouvert sa robe d’où jaillissaient une chemise blanche et des bretelles tricolores. Et il se mit à chanter aussi, en solo, de sa voix de basse ! Nous devenions le chœur antique d’une tragédie qui se terminait bien… Les officiers du Haut Tribunal, prisonniers de la Marseillaise des “factieux”, saluaient debout, la main au képi ! Ce fut un moment grandiose, surréaliste, émouvant et même un peu drolatique !
Voilà ce qui est resté dans ma mémoire, soixante ans plus tard. Tout y est profondément gravé. Je peux dire que j’ai vécu lors de ce procès les jours les plus intenses des soixante-cinq ans de ma vie professionnelle et peut-être bien de mes quatre-vingt-sept ans d’existence tout court. J’étais venu pour observer et en fait j’y ai vibré et j’y ai vécu. Et en plus j’ai pu y apprendre la difficile symbiose entre la passion et l’objectivité. J’y ai appris aussi à mieux apprécier le peuple français, au sein même de ses grands conflits, par la manière profonde et brillante dont il a l’art de les traiter, à défaut de les résoudre.
J’ai songé à publier ces souvenirs parce que je suis sans doute le dernier survivant de ceux qui ont vécu ces journées dans le prétoire et que je me suis dit que, quelle que soit leur appartenance politique, rappeler aux Français cet intense moment de leur histoire était leur donner, en toute modestie, malgré la dilution de certaines valeurs (qui n’est pas leur apanage !), des motifs d’être encore plus fiers de ce qu’ils sont !
Guerre d’Algérie, les derniers secrets, hors-série n° 30 “Valeurs actuelles”, 130 pages, 10,90 €, en vente sur boutique. valeursactuelles.com.
New York Times - World
Free Ambulances in Mogadishu, Thanks to This Determined Dentist
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Dismayed that victims of the incessant violence in Somalia’s capital were being rolled to hospitals on wooden carts and in wheelbarrows, a dentist decided to do something about it.
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By Abdi Latif Dahir
MOGADISHU, Somalia — On the way to and from his dental clinic every day, Dr. Abdulkadir Abdirahman Adan was appalled by an all-too-common sight: severely injured and dead Somalis being transported to hospitals in wooden hand carts or wheelbarrows.
This was in 2006 in Somalia’s capital, Mogadishu, when government troops, bolstered by Ethiopian forces, were engaged in a brutal war with Islamist fighters that saw thousands of people killed and many more mutilated in the violence.
Dr. Adan, who had just returned to the city from studying abroad and had opened his dental practice in the city’s largest open air market, felt powerless to end the bloodshed. But he thought he could do something to help still-living victims get treatment faster and make sure the dead were handled with dignity.
“I asked myself, ‘How can I help my people?’” Dr. Adan said recently in an interview at his office.
His first step was modest: He rented a minibus, painted blue and white in the color of Somalia’s flag, and paid its owners a few dollars a day to carry the injured to safety. People would call Dr. Adan or the bus owners on their cellphones to direct them to those in need of aid.
But this approach could help only a handful of victims each day, and the city’s violence was only intensifying.
“I thought the situation would get better, but it kept getting worse,” he said.
So within months, Dr. Adan poured all his savings — about $2,400 — into buying a van, with some additional funding coming from a campaign he ran urging university students to donate $1 to save a life.
And so began Aamin Ambulance: the first and still the only free ambulance service operating in the capital of over three million people.
Sixteen years later, Aamin Ambulance — “Aamin” means “trust” in Somali — now has a fleet of 22 ambulances and a team of 48 drivers, nurses, paramedics, radio operators and security officers.
“Anyone who is in need of an ambulance, 24/7, we are here,” said Dr. Adan, 48. “And it is free.”
Since Aamin Ambulance was founded, there have been few periods of extended peace in Mogadishu, with Al Shabab, the Somali terrorist group affiliated with Al Qaeda, continuing to carry out frequent attacks. While its deadliest came in 2017 — a double truck bombing that killed 587 people — the group remains a constant threat. Just this week, President Biden authorized the deployment of hundreds of U.S. troops to the country on a counterterrorism mission.
The Aamin Ambulance workers are often among the first to arrive at the scene of an attack, often just minutes after a bomb blast.
“We almost always reach before the police come,” Dr. Adan said.
This has meant that Dr. Adan and his team are often the first call for journalists looking to verify the number of casualties and to help fact-check what transpired at the scene of the attack.
But this speed also puts the team at risk: The Shabab will sometimes detonate a second bomb in the area of an attack, specifically meant to target those arriving to help.
Abdulkadir Abdullahi, a nurse with Aamin, has experienced this type of explosion while evacuating casualties, with the windows of the ambulance he was in once shattering from a blast as he prepared to leave a scene. “Just when you think it is safe, it turns out that it isn’t,” Mr. Abdullahi said.
Responding to terrorist attacks is hardly the service’s only mission. It also transports sick children, mothers in labor, accident victims and anyone else in need of urgent care. Through its 999 hotline, the team fields a minimum of three dozen calls a day.
It also engages in public health campaigns, including educating people about Covid-19 and providing first-aid training.
Despite recent progress on some fronts, the health sector remains weak in Somalia. There are few public hospitals, and receiving treatment at private facilities is expensive and out of reach for many.
The coronavirus pandemic underscored how vulnerable Somalia’s health infrastructure is, with medical workers facing long working hours and lacking protective gear.
Mogadishu is particularly vulnerable to infectious diseases, with many residents living in cramped settlements with unsanitary conditions. Tens of thousands of displaced people, many of them with unvaccinated and malnourished children, continue to flock to the city, presenting a growing health challenge for the authorities, who must depend on private groups to deliver the services the government can’t.
“This is why the work that Aamin Ambulance does is indispensable,” said Mohamed Adow, the director of health at the Benadir Regional Administration, which oversees Mogadishu. “We need more of them.”
Dr. Adan is not alone in his civic engagement. His work is among many citizen-led initiatives that have sprung up across Somalia since its central government disintegrated in 1991.
For decades, this Horn of Africa nation has been caught between factional wars and terrorism, with successive weak governments unable to fully secure the country or provide key services. But through it all, Somalis have cobbled together some basic services: building schools and universities, establishing thriving telecommunication and banking services, collecting garbage, building streets and even rehabilitating child soldiers.
“People were the ones who made their own development, their own progress,” Dr. Adan said.
While Dr. Adan and his team have been exposed to the grisly aftermath of many attacks, the twin truck blasts on Oct. 14, 2017, at a busy intersection in Mogadishu still stand out, with nearly 600 killed and 316 injured.
“It was something that is not good to remember,” Dr. Adan said.
On that afternoon, he was about five minutes away from the bombing and immediately rushed there to meet his team. “Lots of people were crying, dying, bleeding,” he remembered. “It was highly disastrous. It is still like a nightmare in our mind.”
But the horrific attack brought much-needed recognition of the ambulance service, among both Somalis and international donors.
Nimo Mohamed was one of the many Somalis who rushed to the scene of the explosion that day to help. What she saw — burned body parts, mangled vehicles, collapsed buildings — shocked her, but also made her determined to do what she could to improve life in the capital.
She soon volunteered with Aamin and pursued a degree in nursing and midwifery.
“Our people need help,” said Ms. Mohamed, now a nurse and trained ambulance driver with Aamin.
In the days after the attack, a crowdfunding campaign for Aamin drew contributions from the Somali supermodel Iman and the British rock band Coldplay. Abdi Addow, a Somali-Swede, said he helped launch the campaign because he was both moved and surprised that Aamin provided such a public service for free.
In Somalia, he said, “Everyone is focused on his own benefit, of making profit out of the poverty and the chaotic systems.” But with Aamin Ambulance, he added, “They are the ones that always have the courage to help other people.”
Dr. Adan said he picked up the spirit of volunteerism and generosity to others from his grandfather, a religious scholar. Dr. Adan’s father taught the Quran and other religious subjects, and his mother ran a small shop.
Years after finishing high school in the capital, he left Somalia at the turn of the century to study dentistry at Peshawar Medical College in Pakistan. While there, he said, he was inspired by the example of Abdul Sattar Edhi, who had begun Pakistan’s largest ambulance service.
Dr. Adan’s work has not brought him the universal good will of the country’s authorities, with some questioning if the speed with which his team arrives at attack scenes means they were tipped off in advance. Other officials have expressed suspicions about how he’s able to afford running the service.
Dr. Adan dismissed the idea of getting any early attack warnings and said he funds the ambulances through income from his own dental practice, along with support from local companies, the United Nations and other nongovernmental organizations.
Aamin’s workers face harassment and even beatings by security forces, who regularly deny them access to pass roadblocks when carrying injured people.
“Security forces put a gun in your mouth and threaten you,” said Ali Mohamed, an ambulance driver with Aamin for 14 years. In its decade and a half of operation, three Aamin staff members have died on the job as a result of gunshots or accidents.
So far, the service has not received any threats from the Shabab, Dr. Adan said.
His future ambitions are to offer a free hospice and mortuary service in Mogadishu and to expand the ambulance service beyond the capital, eventually catering to the entire country.
“Somalia and Somalis deserve better,” he said.
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France24 - World
The Nigerian activist trying to get safe drinking water to all
Issued on: 25/05/2022 - 14:35
Stuart Norval
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A Nigerian activist who as a child walked for miles in the search for water has spoken to FRANCE 24 about that injustice and how it inspired him to take action. As a young adult, Wilson Atumeyi set up the NGO WaterWide, which aims to provide clean water supplies to all. He joined us for Perspective to tell us more about fighting against corruption to achieve his goals and the role that young people can play.
Focus
Drinking water for all in India: Will Modi's dream come true?
EYE ON AFRICA
Water security in Africa 'unacceptably low', UN warns
Perspective
The fight to improve access to clean water in rural Africa
France24 - Monde
Vendre dans le nouveau monde du travail
proposé et financé par
Publié le : 23/05/2022 - 10:52
Business Reporter
Suite à la pandémie, de nombreuses personnes souhaitent changer d'emploi, cela représente une véritable opportunité pour les professionnels des ventes.
La pandémie a sans aucun doute donné aux gens des fourmis dans les jambes. Ils n'ont pas seulement une envie de loisirs et de voyage, mais ils sont de plus en plus désireux de découvrir de nouvelles choses au travail. Et cela se traduit par un sursaut du nombre de transitions d'emploi.
Les données de LinkedIn montrent qu'il y a eu une augmentation de 19 % du nombre d'acheteurs B2B qui ont changé d'emploi dans la région EMEA entre octobre et décembre de l'année dernière. Avant la pandémie, un acheteur B2B conservait son emploi pendant plus de neuf ans en moyenne. Au plus fort de la pandémie, les changements d'emploi sont pratiquement passés à zéro.
Cependant, à mesure que le monde tire un trait sur ce qui est, espérons‑le, le pire de la crise, le turnover des employés atteint des niveaux sans précédent. On appelle ce phénomène le « Great Reshuffle », et il représente à la fois un défi et une opportunité pour les professionnels de la vente.
Ryan Roslansky, PDG, Linkedln.
La conséquence directe de la pandémie dans le monde du travail est la demande accumulée de gens qui cherchent de nouveaux emplois et déménagent à un rythme record. Cela peut poser des difficultés aux professionnels de la vente. Les objectifs de vente changent beaucoup plus souvent. Il n’est pas surprenant qu’un récent sondage de Linkedln ait révélé que quatre vendeurs sur cinq ont perdu une opportunité ou perdu du temps parce qu’une personne qui travaillait sur le compte en question était partie.
Sécurisation des comptes avec le multithreading
Mais si avoir à faire face à l'évolution des perspectives de vente peut être difficile, ce n'est pas un problème sans solution. La solution est le « multithreading ».
Le multithreading consiste à établir des relations de confiance avec plusieurs personnes qui ont une influence sur les achats effectués sur un compte. Cela fait partie des bonnes pratiques, comme le prouve la recherche de Linkedln Sales Navigator : les vendeurs qui sont connectés sur Linkedln à au moins quatre personnes sur un compte donné sont 16 pour cent plus susceptibles de conclure un accord avec cette entreprise, comparé aux vendeurs qui ont moins de quatre connexions.
Cela signifie que si vous pouvez établir des relations avec plusieurs personnes au sein d'une organisation, vous êtes plus susceptible de conclure un accord. C'est évident : si vous n'avez qu'un seul contact et que celui-ci s'en va, vous devrez tout recommencer et établir de nouveaux liens.
Pour éviter cela, vous devez vous montrer proactif. Faites un inventaire des personnes qui ont une influence sur les achats dans votre compte. Prenez le temps de comprendre qui sont ces personnes : prenez le temps d'apprendre à les connaître, d'évaluer leurs rôles et leurs besoins et de voir comment elles interagissent avec leurs collègues. Ensuite, faites de votre mieux pour nouer des relations multiples au sein de ce réseau.
Pour commencer, demandez à quelqu'un de votre réseau de vous faire une chaleureuse introduction auprès de ses collègues. Vous pouvez également vous présenter vous-même, peut-être en posant une question qui montre votre connaissance de leur secteur d'activité.
Le multithreading demande du temps et des efforts. Mais c’est beaucoup plus facile que de repartir de zéro sur un compte. Établissez de multiples relations au sein de vos comptes clés et vos opportunités de vente deviendront plus sûres, et pourraient même prendre de l’ampleur à mesure que les différentes exigences de vos différents contacts entrent en jeu.
L'opportunité offerte par les contacts qui changent de société
Le multithreading est un excellent moyen de protéger vos comptes lorsque des contacts importants s'en vont. Mais il existe également une épingle du jeu à tirer de ces changements. Si un employé clé quitte sa société, cela vous offre une porte d'entrée au sein de cette entreprise.
Cette opportunité ne concerne pas seulement les personnes que vous connaissez déjà. Toute personne qui commence un nouvel emploi est susceptible d'être plus ouverte à de nouveaux contacts, le temps qu'elle s'adapte à son nouvel environnement. Par exemple, les taux d'acceptation des lnMails Linkedln sont beaucoup plus élevés parmi les professionnels qui ont récemment commencé un nouvel emploi.
C'est particulièrement important lorsqu'un nouveau leader prend en charge une équipe. Bien souvent, ils souhaitent changer un peu les choses, et cela se traduit généralement par un investissement dans de nouveaux outils et services. C'est le moment idéal pour présenter une opportunité d'achat.
Donc, lorsque vous remarquez un nouvel employé dans un compte prioritaire, contactez-le pour le féliciter. Ensuite, apprenez à le connaître et à comprendre quels sont leurs défis et leurs objectifs, afin de savoir comment vous pourriez lui apporter une valeur ajoutée.
Pour profiter au mieux de cette opportunité, vous devrez tenir à jour une liste de contacts. Il est important de surveiller quand vos acheteurs actuels changent de rôle ou si un nouvel acheteur rejoint un compte clé. Vous devrez également identifier chaque personne qui a une raison d'acheter vos produits et établir des relations avec le plus grand nombre possible. Il est très utile de garder une liste de vos anciens acheteurs qui travaillent dorénavant dans d'autres entreprises. Toutes ces activités importantes peuvent être automatisées, par exemple en utilisant l'outil Sales Navigator de Linkedln.
S’adapter au « great reshuffle »
Il n'y a pas moyen d'éviter tous ces changements. Mais les vendeurs qui savent s'adapter verront cela comme une opportunité et en profiteront pour créer de nouveaux liens et élargir leur réseau, ce qui facilitera leur succès. Vos acheteurs vont changer. Et cela signifie que la façon dont vous abordez vos comptes cibles devra également changer. Il est crucial d'avoir la bonne information, mais aussi le bon état d'esprit pour utiliser cette information à bon escient.
« Cette tendance n'est pas propre à la vente, mais bon nombre de ses implications le sont », explique Liam Halpin de Linkedln. « Dans notre profession, tout dépend des relations - et les relations dépendent de la continuité. Nous ne pouvons pas accepter que les cycles de vente stagnent et que les clients s'en aillent parce que cette continuité est constamment interrompue. Il est donc essentiel pour nous de développer des structures et des méthodologies de vente qui peuvent continuer à fonctionner dans un monde en mouvement. »
Donc, acceptez le changement. Mais assurez-vous que vous et vos équipes de vente disposez des outils nécessaires pour tirer votre épingle du jeu.
En savoir plus sur Linkedln Sales Solutions ici
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“L’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre ‘wokiste’”
Dans votre prologue, vous expliquez longuement que vous êtes un enfant de la ville et de la campagne. Est-ce une richesse pour comprendre les enjeux écologiques ?
J’ai une double culture et une double attache qui viennent de ma naissance. Mon père, patron relativement puissant issu du monde rural, a su garder ses racines. Je connais parfaitement ces deux mondes. À l’heure où la France rurale se sent méprisée, je considère que mon éducation tournée vers la campagne et la ville est une immense richesse. Diplômé d’une grande école de commerce, ancien banquier d’affaires et autoentrepreneur, je suis également exploitant agricole, chasseur, pêcheur. Cette double culture me permet de mieux apprivoiser la ruralité. J’éprouve une vraie colère contre l’intelligentsia parisienne qui rejette cette partie du territoire. L’attitude nonchalante des surdiplômés métropolitains et urbains vis-à-vis de la ruralité a des conséquences politiques : Valérie Pécresse fait 4 % quand Marine Le Pen est en tête dans 22 000 communes. Le parti écolo n’a fait que 1 % dans la ruralité. Ces deux France doivent se réconcilier et arrêter pour de bon de se tourner le dos.
Adepte de l’antispécisme, supposément pour “défendre les animaux”, l’écologie radicale ne se trompe-t-elle pas de combat ?
Pour préserver l’environnement, la durabilité de nos actions est fondamentale. Il n’est pas besoin d’être agrégé ou docteur pour comprendre que la surconsommation des ressources entraîne leur diminution. Cet adage paysan dit vrai : « Si on veut des œufs au printemps, il ne faut pas manger toutes les poules l’hiver. » L’écologie, qui devrait être l’étude des milieux et de l’interaction entre les êtres, gagnerait en efficacité en se focalisant sur la durabilité des actions qui se base en partie sur la recyclabilité de tout. C’est un vrai sujet qui est malheureusement mis sous le tapis.
La stigmatisation des utilisateurs de l’animal n’aide pas l’écologie. Dans mon livre, je démontre que toutes ces mouvances radicales ont des propositions incohérentes et contradictoires. Le raisonnement par l’absurde permet de mettre en relief l’incongruité de leur démarche : après avoir dit qu’on ne doit plus manger d’animaux, que fait-on ensuite ? On s’accorde avec toutes les espèces ? On établit un pacte avec elles ? On ne mange plus rien ? Contrairement aux animaux, les êtres humains ont recours à la police et à la justice. Comment voulez-vous mettre autour d’une table des animaux qui sont déraisonnables de nature ? L’autre incohérence de l’écologie radicale porte sur le recours irrémédiable au chimique. En effet, si on ne consomme plus l’animal, les champs seront davantage exploités. Cette surproduction passera par le chimique, qui fait du mal à la terre.
Votre premier chapitre est consacré au « végétalisme paisible » et à « la radicalité végane ». Comment différencier ces deux pratiques alimentaires ?
Le végétalisme est un choix de vie respectable qui consiste à exclure les produits animaux (viande, poisson, œufs, miel, lait) de son alimentation. Contrairement à l’antispéciste, le végétaliste ne veut pas imposer son mode de vie à autrui. L’antispécisme se différencie par son caractère totalitaire. L’animalisme est à l’antispécisme ce que la république est à la démocratie, c’est-à-dire une manière de l’appliquer. Cette mouvance antispéciste cherche perpétuellement des boucs émissaires. Très friands de néologismes pour essayer d’imposer leurs vues, ces militants nous appellent « les spécistes » ou encore « les carnistes ».
En utilisant des termes spécifiques comme « sentients », ils veulent démontrer que les animaux sont des êtres doués d’une pseudo-conscience. Cette vision est profondément dangereuse, car, en plus de desservir l’animal, elle n’est pas durable. Dans ce livre, j’insiste sur le totalitarisme antispéciste. Mais je considère plus largement que l’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre “wokiste”. En effet, en remettant en question ce qu’il y a de plus élémentaire et de plus indispensable à tous les peuples, ces militants font preuve d’un fascisme alimentaire. Certains vont très loin, comme David Olivier, qui veut rendre les grands carnivores sauvages végans. Que deviendrait le lion sans l’antilope ? Ouvrons les yeux, car cette mouvance est nocive pour les hommes, pour les animaux et pour le vivre-ensemble.
Vous traitez dans votre ouvrage de l’industrie chimique, qui permet aux végans de compenser leurs carences alimentaires. Est-ce une autre contradiction de cette mouvance radicale, qui consomme des produits en rien écologiques ?
En effet, les végans et les végétaliens ont besoin de prendre des compléments pour pouvoir tenir le coup, car la vitamine B12 présente dans la viande est indispensable pour les transmissions neurologiques. Ces gens-là sont obligés de se complémenter, sinon leur corps ne tiendrait pas. Le paradoxe est là : ils prônent la protection des espèces… mais par pour l’espèce humaine. Celle-ci, qui est omnivore, n’est pas obligée de prendre de la viande tous les jours, mais elle a besoin de cette diversité alimentaire pour sa physiologie. Là encore, les végans et les végétaliens ont recours à des intermédiaires qui n’ont rien de naturel. C’est un non-sens écologique, puisqu’ils vont devoir se rapprocher d’une industrie polluante pour produire ce que nous mangeons.
Malgré les failles de ces mouvements radicaux, vous concédez au véganisme la capacité de donner « parfois l’image d’une parfaite cohérence ». Que voulez-vous dire ?
Connaissez-vous des gens qui souhaitent faire du mal aux animaux gratuitement ou détruire notre planète par simple distraction ? Si oui, c’est inquiétant et ils ressortissent des tribunaux… Tout le monde veut éviter ou limiter la souffrance animale. Oui, certaines choses doivent changer, mais le véganisme est un leurre qui détourne le regard des vrais sujets ! Le véganisme consiste à culpabiliser l’être humain. Si la planète brûle, c’est parce que l’homme moderne mange des animaux et les maltraite.
Prenez l’exemple des bovins. Pour les nourrir, nous importerions du soja qui engendre la déforestation de l’Amazonie. Ainsi, un piège à carbone est détruit et nous faisons traverser la planète aux denrées. Puis, une fois dans nos champs et étables, les vaches participeraient massivement au réchauffement climatique à cause d’un système digestif générant beaucoup de méthane. Donc arrêtons de manger des vaches. Et comme en plus elles souffriraient, comme les autres animaux, dans le processus d’élevage, arrêtons de manger des animaux une fois pour toutes. Donc mangeons du végétal ou des substituts à la protéine animale faits en laboratoire.
Nous pourrions en venir à nous demander si les végans n’auraient pas raison. Tout à leur propagande, ils “oublient” simplement de dire que leur monde est fait de chimie dans les champs, dans les assiettes et dans les compléments alimentaires. L’absence de fumure dans les champs, c’est plus d’engrais chimiques. Et surtout, ils occultent que les animaux seraient en danger immédiat d’extinction si on venait à leur enlever leur utilité. Qu’ils soient sauvages ou domestiques !
Dans leur ouvrage Zoopolis, sorti en 2011, Will Kymlicka et Sue Donaldson développent une théorie politique des droits des animaux. Comment en est-on arrivé là ?
L’humanisme veut dire quelque chose : la différence fondamentale entre l’homme et l’animal est que l’homme peut poser la question du destin animal, l’inverse n’est pas vrai. Même l’homme doué de raison et de conscience peut retourner à la loi du plus fort. Comment voulez-vous instaurer une démocratie pour l’animal si celui-ci ne connaît que la loi du plus fort ? Il faut considérer les animaux à leur juste place.
Les personnes qui défendent cet écologisme radical ont tout intérêt à nous faire changer de modèle de civilisation contre l’intérêt de la nature, des animaux et de l’homme. Tout cela n’est qu’un délire de puissance prométhéenne ajouté à une cupidité exacerbée. Certes, ces activistes sont peu nombreux, mais ils sont formés et financés. C’est comme ça qu’on se retrouve avec L214, qui est soutenu, depuis le milieu des années 2010, par l’Open Philanthropy Project financé par Cari Tuna, femme du cofondateur de Facebook Dustin Moskovitz.
Derrière cet Open Philanthropy Project se cachent des fortunes du numérique américain qui, d’un côté, investissent dans des substituts à la protéine animale à partir de végétaux ou dans la viande cellulaire et qui, d’un autre côté, défiscalisent leurs impôts et subventionnent ensuite des activistes dans nos pays. Si la question d’une démocratie animale se pose, c’est bien parce qu’il y a un intérêt économique derrière. Gilles Luneau le dénonce d’ailleurs dans son ouvrage Steak barbare, où il parle d’une mafia puissante. De grands noms font de gros chèques pour ces projets délirants, à l’instar de Xavier Niel, qui investit dans plusieurs agrithèques.
L’écho médiatique et le financement de ces activistes risquent-ils de nourrir un basculement anthropologique où l’animal deviendrait l’égal de l’homme ?
Bien que je fasse confiance à l’intelligence populaire, je suis quelque peu inquiet de cette possible rupture et de ses conséquences sur notre environnement et sur l’animal. Dans notre monde, ce qui n’est pas utile disparaît. Si l’animal sauvage n’est plus utile, alors il ne sera plus préservé. Comme on ne pourra plus porter son cuir, sa laine ou manger ses œufs ou son lait, l’animal domestique finira par disparaître. Je suis donc davantage inquiet pour les animaux que pour les hommes.
Je pense néanmoins que l’Occident n’est pas prêt à vivre un tel basculement. Les Français ont consommé 8 % de plus de fromages l’année dernière, on est loin d’une rupture anthropologique ! En revanche, les antispécistes et les animalistes ont une audience médiatique qui n’est pas du tout proportionnelle à leur nombre. Ils sont très forts pour ce genre de chose. J’étais au Salon de la chasse, le dimanche 27 mars. Une manifestation à l’appel du Parti animaliste s’est tenue en face des locaux. Ce jour-là, nous étions 13 000 amoureux de la chasse, les manifestants n’étaient que 15…
La chasse, précisément, est dans le viseur de certains lobbys. La critique de la chasse n’est-elle pas le reflet d’une société qui délaisse l’héritage et les modes de vie traditionnels ?
Barbara Pompili a commis une grosse erreur en disant que la chasse était un loisir. La chasse est une manière de concevoir l’existence et la relation au monde ; c’est une culture. Je n’achète plus de viande en boucherie. Je chasse, je tue et je mange. Je passe un temps fou à préserver les milieux pour qu’ils soient favorables aux animaux. J’aspire à ce qu’on laisse tranquille les chasseurs pour plusieurs raisons. D’abord parce que la chasse est un mode de vie favorisant le vivre-ensemble et ensuite parce qu’elle est durable et vertueuse.
En quoi l’antispécisme, le véganisme et aussi le courant antichasse entrent-ils en contradiction avec les besoins existentiels de l’espèce humaine ?
Nous sommes des hommes modernes, enfants de chasseurs et d’éleveurs. Si nous nous sommes redressés et que notre cerveau s’est développé, c’est parce que nous avions accès à de la protéine animale. On s’est coordonnés grâce à la chasse. Puis est venu naturellement l’élevage. Le nomade chasseur-cueilleur est devenu un éleveur. Dès qu’il y a eu la chasse, la question déterminante “comment allons-nous survivre ?” ne pouvait plus se poser. C’est important de revenir sur ce point, car il ne faut pas oublier que nous sommes les enfants de ces hommes modernes du néolithique. Les déconstructeurs de notre temps veulent la mort de notre civilisation. Le mouvement qui lutte contre la chasse, qui se croit majoritaire alors qu’il est minoritaire, s’attaque très violemment – comme les végans et les animalistes – à l’élevage. Cette défiance brutale est contraire à l’essence de l’humanité, car nous, les chasseurs, sommes les fondations anthropologiques et culturelles de l’homme moderne.
En plus de démontrer l’imposture de ces nouveaux prédateurs, vous défendez une lecture de l’écologie connectée au réel. Sans passer par le véganisme et l’antispécisme, quelles solutions concrètes doit-on mettre en place pour sauver notre écosystème ?
Revenir à des choses simples et de bon sens. Consommer mieux et moins, en circuit court. Ceci est applicable pour l’alimentaire et le vêtement. Nous portons des jeans qui ont fait en moyenne plus d’une fois le tour de la planète ! Tâchons de réparer ou faire réparer et de recycler tous nos déchets quand cela est possible. En bref : l’approche paysanne de l’existence, sans pour autant revenir deux siècles en arrière, est fondamentale.
Il faut lutter contre le gaspillage. Chez les particuliers, dans la distribution ou la restauration, nous gaspillons plus que de raison. Regardez dans les poubelles des grandes surfaces, des particuliers et des restaurants… vous serez sidérés ! Cessons de jeter par la fenêtre ses déchets lorsque l’on roule. Une étude de Vinci montre que près de 40 % des automobilistes sont des jeteurs. Je ramasse ces déchets avec la Fédération des chasseurs des Hauts-de-France par tonnes ! La Terre est notre maison commune, ne l’oublions pas. Une fois ces quatre choses réglées, nous aurons fait un bon bout de chemin. Le tout sans incantation, sans culpabilisation et sans toucher à ce que nous avons de plus cher et réconfortant : nos assiettes !
Les Nouveaux Prédateurs : antispécistes, militants végans, écologistes radicaux, de Charles-Henri Bachelier, Le Cherche-Midi, 160 pages, 16 €.
L'Humanité
400 nouveaux puits de pétrole en Ouganda
ActuAu cœur de l’Afrique des Grands Lacs, les projets pétroliers de TotalEnergies soulèvent une vive contestation.
Marion d'AllardEdwin Mumbere a fait le voyage jusqu’à Paris. Et il n’est « pas venu pour négocier ». « Je suis là pour dire à TotalEnergies de renoncer à ses projets et à ses actionnaires de voter contre », confie ce jeune Ougandais, coordinateur du Centre for Citizens Conserving (Cecic), président, aussi, d’une alliance d’organisations qui luttent, dans son pays, en faveur d’une transition juste.
Edwin Mumbere est en guerre et ses bêtes noires s’appellent Tilenga et Eacop, deux monumentaux projets pétroliers pilotés par la multinationale en Ouganda et en Tanzanie et dont les conséquences sur les populations, la biodiversité locale et le climat mondial sont dévastatrices. Deux projets interdépendants, sorte d’hydre à deux têtes consistant d’une part à forer 400 puits de pétrole en Ouganda – dont 132 au milieu du parc naturel de Murchison Falls –, d’autre part, à construire un oléoduc pour relier les forages de Tilenga à la côte tanzanienne : l’East African Crude Oil Pipeline (Eacop). Sur 1 443 kilomètres, l’immense serpent de fer, chauffé 24 heures sur 24 à 50 °C, traversera 200 rivières et deux lacs, dont le lac Victoria, plus grande réserve d’eau douce du continent.
Sur place, depuis des années, la résistance s’organise, malgré la répression. « Au total, 100 000 personnes vont être affectées par ce projet à 10 milliards de dollars », explique Edwin Mumbere. Dans une région où 80 % de la population exploitent la terre à des fins vivrières, les expropriations font des ravages et les compensations prévues ne suffisent souvent pas à racheter un lopin. Pire, « certains paysans ne peuvent déjà plus utiliser leurs terres alors qu’ils n’ont toujours rien reçu de la part de Total », témoigne l’activiste. Une atteinte aux droits humains doublée d’ « une violation de nos droits culturels », poursuit Edwin Mumbere. « En Ouganda, la tribu Alur a pour tradition d’enterrer ses proches autour des habitations. Mais lorsque ces familles sont expropriées, l’État (via des financements de TotalEnergies – NDLR) les reloge ailleurs, dans des maisons collées les unes aux autres, autour desquelles il est impossible de faire reposer les personnes décédées », détaille-t-il. Une violence de plus, religieuse et symbolique, qui s’ajoute aux atteintes à l’environnement, elles aussi dramatiques pour les populations sur place. « Dans le district de Nwoya , les travaux ont déjà commencé. Les éléphants qui vivaient là ont fui et se sont rapprochés des zones habitées. Ils ont détruit des récoltes et deux personnes qui protégeaient leurs terres sont mortes, piétinées », raconte le militant.
Ce lundi à Paris, Edwin Mumbere, accompagné de Baraka Lenga, spécialiste tanzanien du changement climatique, et de l’ancien évêque de l’église anglicane d’Ouganda, Nathan Kyamanya, a été reçu par la direction de TotalEnergies. Les trois membres de l’ONG GreenFaith ont redit leur opposition, répété que Tilenga et Eacop devaient être mis à l’arrêt. « Ils nous ont écoutés », témoigne Edwin Mumbere, mais « les réponses qu’ils ont pu nous donner ne nous ont pas convaincus. » Alors, pour lui, comme pour les autres, l’exigence ne change pas : « Il faut stopper ces projets, arrêter avec l’injustice climatique. » M. d’A.
pétroleougandatotalEnergies New York Times - World
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Francia Márquez could soon be Colombia’s first Black vice president, and she has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely seen in national politics.
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By Julie Turkewitz
CALI, Colombia — In the streets of Cali, a cradle of Colombian culture and protest, a crowd stretched for blocks, flying white campaign flags and wearing T-shirts that read “the people will not surrender!”
Amid the throng was a famous singer, an important senator, a well-known journalist, a child rapper and a cluster of local dignitaries. But the real celebrity was about to take center stage.
“We love you, Francia!” shouted hundreds of people.
Addressing the crowd, microphone in hand, was Francia Márquez, 40, who once worked as a housekeeper and is now Colombia’s leading vice-presidential candidate as the nation prepares for elections later this month.
For the first time in Colombia’s history, a Black woman is close to the top of the executive branch.
Wearing a printed blue and orange blouse that paid homage to Afro-Colombian style, Ms. Márquez called on the country’s marginalized peoples — Indigenous, Black, rural — to unite. She laid into the elite, who “have condemned our people to misery, to hunger, to desolation,” and evoked the Black Lives Matter movement by appealing to supporters “to break the structural racism that has not allowed us to breathe.”
“The moment has arrived to go from resistance to power!” she shouted before the crowd.
Then she invoked the most Colombian of phrases, as the crowd exploded in cheers: “Que viva la berraquera, carajo!”
Roughly: “Long live our strength, damn it!”
In a matter of months, Ms. Márquez, an environmental activist from the mountainous department of Cauca in southwestern Colombia, has become a national phenomenon, mobilizing decades of voter frustration to win third place in a March presidential primary, and compelling the country’s leading presidential candidate, Gustavo Petro, to name her as his running mate.
On the campaign trail, Ms. Márquez’s persistent, frank and biting analysis of the social disparities in Colombian society has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely heard in the country’s most public and powerful political circles.
Those themes, “many in our society deny them, or treat them as minor,” said Santiago Arboleda, a professor of Afro-Andean history at the Universidad Andina Simón Bolívar. “Today, they’re on the front page.”
Ms. Márquez’s rise is significant not only because she is Black in a nation where Afro-Colombians are regularly subject to racist insults and treatment and must contend with structural barriers, but because she comes from poverty in a country where economic class so often defines a person’s place in society. Most recent former presidents were educated abroad and are connected to the country’s powerful families and kingmakers.
Despite economic gains in recent decades, Colombia remains starkly unequal, a trend that has worsened during the pandemic, with Black, Indigenous and rural communities falling the farthest behind.
In all, 40 percent of the country lives in poverty.
Ms. Márquez has chosen to run for office, she said, “because our governments have turned their backs on the people, and on justice and on peace.”
“If they had done their jobs,” she said of the political establishment, “I wouldn’t be here.”
To a segment of Colombians who are clamoring for change and for more diverse representation, Ms. Márquez is their champion. The question is whether the rest of the country is ready for her.
Her more generous critics have called her divisive, saying she is part of a leftist coalition that seeks to tear apart, instead of build upon, past norms.
“She is part of the polarization of this country,” said Érika Ibargüen, an Afro-Colombian accountant who recently ran for Congress as a part of a centrist coalition. “We are part of the change of this country, but from the center.”
She has never held political office, and Sergio Guzmán, director of Colombia Risk Analysis, a consulting firm, said that “there are a lot of questions as to whether Francia would be able to be commander in chief, if she would manage economic policy, or foreign policy, in a way that would provide continuity to the country.”
Her more extreme opponents have taken direct aim at her with racist tropes, and criticize her class and political legitimacy, expressing sentiments that continue to pervade and sway portions of Colombian society.
In recent weeks, a well-known Colombian singer and television host has called her King Kong; a popular right-wing senator has suggested she should be “coherent” and change her name from Francia, a nation that was a “slaveholding colonizer”; and the head of the senate has called her the candidate of the National Liberation Army, a violent rebel group that claims to defend the poor.
“She has too much resentment to be vice president,” said José Luis Niño, 68, a taxi driver.
“Maybe she should go run a town in Africa,” he said.
Ms. Márquez grew up sleeping on a dirt floor in the community of La Toma, near Colombia’s Pacific Coast, in a region battered by violence related to the country’s long internal conflict. She became pregnant at 16, went to work in the local gold mines to support her child, and eventually sought work as a live-in maid.
Her mother, a midwife, gave birth to her alone, Ms. Márquez said in an interview, because no one else was home.
Ms. Márquez became an activist when she was around 13, amid a proposal to expand a dam project that would have diverted a major river in her region, upending community life. She eventually went on to law school, winning a legal campaign to stop major mining companies trying to move into the area.
In 2014, she drew national attention when she led a 400-mile march from Cauca to Bogotá, demanding that the government stop illegal miners with backhoes who had invaded her community.
The march ended in a sit-in at the Interior Ministry, and an accord with the government. For her work, Ms. Márquez won the Goldman Environmental Prize, sometimes called the “environmental Nobel.”
Colombia’s presidential election is May 29, and it comes at a critical inflection point in the country. For generations, national politics have been driven by opposition to a brutal leftist insurgency, the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC.
But in 2016, the insurgents signed a peace deal with the government, laying down their arms and ending a decades-long conflict that had helped conservatives stay in power for so long.
The end of the war between the government and the FARC has since opened space in the political discourse for left-wing movements that cannot be so easily dismissed as violent rebels. And it comes just as the most educated generation in the country’s history comes of age, with many young people expressing frustration with the low salaries and persistent barriers to economic ascension that they say they feel unable to escape.
So far, Mr. Petro, a former Bogotá mayor and a ex-member of a rebel group called M-19, is leading the polls against Federico Gutiérrez, a former mayor of Medellín representing a right-wing coalition.
Mr. Petro has rankled the right, and parts of the center, with his proposals to halt oil exploration and overhaul the pension system, while also drawing criticism from former allies, some of whom say he is an incapable administrator.
If Mr. Petro wins, Ms. Márquez is sure to try to push him toward a more feminist platform, and she has at times openly criticized his record on women’s issues.
In one presidential debate, Mr. Petro declined to offer full support for abortion rights, instead saying he would push for pregnancy prevention programs that would bring the country to “abortion zero.”
On the debate stage, Ms. Márquez turned to her ally: “I ask Petro, how many women have to die, how many women have to go through these painful situations until ‘zero abortion’ arrives?”
Today, for the first time, five of the country’s vice-presidential candidates are Afro-Colombian, something Mr. Guzmán attributed to Ms. Márquez’s rise.
“Once Francia became a candidate, inclusion became a central narrative in the election,” he said.
Like many activists in Colombia who challenge the status quo, Ms. Márquez has received repeated death threats.
At the campaign event not far from her hometown, Ms. Márquez stood surrounded by the Indigenous guard, a traditional security unit that carries wooden staffs meant to represent peace and strength.
Nearby was a squad of stone-faced plainclothes bodyguards, and beyond them, a circle of police officers in green.
In the crowd, amid a marimba player and a banner that read “dare to vote,” stood a cross-section of Colombia, including many women in turbans, which have come to symbolize Afro-Colombian struggle and strength.
Melba Sánchez, 67, in a purple turban, said she was there because “discrimination is what I have experienced most in life.”
On stage, Ms. Márquez said that if she’d followed the rules, she’d be washing dishes in a wealthy family’s kitchen.
“Part of what disturbs the elite,” she boomed, “is that a woman who was working in their homes, today is going to be their leader.”
Sofía Villamil contributed reporting from Bogotá.
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L'Humanité
TotalEnergies : toujours plus de cash au détriment du climat
ActuEn 2022, changement de nom mais pas de pratiques pour la transnationale : plus de 70 % de ses investissements devraient aller aux énergies fossiles d’ici à 2030. L'assemblée générale des actionnaires de TotalEnergies s'est tenue ce mercredi à Paris dans une salle presque vide, en raison du blocage des portes par des militants environnementaux. La multinationale s’apprête néanmoins à verser près de 7 milliards d’euros à ses actionnaires. De quoi faire taire les dissensions ?
Marion d'AllardAu grand raout des actionnaires de TotalEnergies, c’est en général la bonne humeur qui domine. Mais à l’assemblée générale du pétrolier français, qui s'est tenue ce mercredi à Paris, la fête a tourné court : des militants de plusieurs ONG, parmi lesquelles Greenpeace, Alternatiba ou encore les Amis de la Terre, ont bloqué les principaux accès de la salle Pleyel. Et l'AG s'est tenue dans une salle presque vide. Après l’annonce de profits record – 14 milliards d’euros en 2021 – et une hausse de 46 % de son chiffre d’affaires en un an, la multinationale s’apprête nénamoins à verser près de 7 milliards d’euros à ses actionnaires.
Une rentabilité indécente après deux années de pandémie, alors que la guerre en Ukraine menace la stabilité économique et que l’urgence climatique impose aux géants des énergies fossiles un changement radical de braquet. Mais, chez TotalEnergies, la transition écologique semble cantonnée au rang des beaux discours – et d’un changement de nom qui fleure bon le greenwashing.
Tout miser sur sur le sous-sol
En dépit de nouveaux investissements fléchés vers les énergies renouvelables, la politique du groupe reste désespérément centrée sur le sous-sol. Jusqu’en 2030, le pétrolier prévoit que plus de 70 % de ses dépenses d’investissements restent dédiées aux énergies fossiles, avec le gaz en tête de gondole et le gaz naturel liquéfié (GNL) – dont le prix de vente a bondi de 82 % en un an – en produit phare.
Dans les documents internes remis aux actionnaires, la firme expose clairement ses intentions. En 2022, prévoit-elle, le GNL, « second pilier de (la) stratégie de croissance rentable », selon Patrick Pouyanné, PDG du groupe, continuera de remplir les caisses en « générant une croissance structurelle du cash-flow de 1 milliard de dollars » (937 millions d’euros). Et si la hausse de la demande mondiale en GNL est en partie liée à la guerre en Ukraine, TotalEnergies n’a pas pour autant décidé de retirer ses actifs de Russie.
Pourquoi TotalEnergies s'accroche à ses activités en RussieAu contraire. Dans une note publiée il y a quelques semaines, le T-lab (centre d’innovation et de recherche) démontrait que le gaz représentai, à lui seul la moitié des perspectives de développement du groupe, avec 40 % de ses réserves situées en Russie. La multinationale conserve ainsi ses objectifs d’augmenter de 50 % sa production de gaz sur la période 2015-2030 et d’en doubler les ventes entre 2019 et 2030. Pourtant, TotalEnergies l’affirme : son ambition est « de devenir un acteur majeur de la transition énergétique ». Une antinomie plus stratégique qu’il n’y paraît.
« En plein déni de réalité »
« Total a peur de voir ses actionnaires partir du fait de son positionnement en contradiction avec les politiques climatiques », expliquait récemment l’économiste Maxime Combes, l’un des auteurs de la note du T-lab. Pour les « fidéliser », la multinationale « leur verse toujours plus de dividendes ». Mais elle tente également de verdir son image.
Lors de l’assemblée générale, les actionnaires seront d’ailleurs appelés à un vote consultatif sur le « sustainability and climate progress report 2022 » , sorte de plan climat interne censé mettre le groupe sur la voie de la baisse de ses émissions en réponse aux objectifs de neutralité carbone fixés à l’horizon 2050 par l’Agence internationale de l’énergie. Un document qui rend compte, aussi, « des progrès réalisés », affirme la direction.
Diana Nabiruma, une Ougandaise face à TotalL’ONG Reclaim Finance a mis son nez dedans, et ses conclusions sont sans appel : « TotalEnergies multiplie les engagements à géométrie variable pour mieux masquer l’absence complète d’objectifs », estime Guillaume Pottier, chargé de campagne pour l’organisation. « En plein déni de réalité face à l’urgence climatique, il prévoit une baisse insignifiante de ses émissions réelles », poursuit-il.
Entourloupe sur les normes
Reclaim Finance démontre ainsi que le pétrolier s’en sort en jouant sur les mots, ou plutôt sur les normes. « TotalEnergies prend soin d’indiquer qu’il atteindra la neutralité carbone d’ici à 2050 sur son Scope 3 », explique l’ONG. Un détail révélateur. Car les émissions de gaz à effet de serre sont segmentées en trois catégories : les émissions directes de l’entreprise – Scope 1 –, les émissions indirectes liées au processus de production – Scope 2 – et enfin toutes les émissions indirectes, qui ne reposent donc pas sur la seule responsabilité de l’entreprise – Scope 3. En n’évoquant que cette dernière catégorie, TotalEnergies « rejette la responsabilité de la transition sur ses clients », résume Reclaim Finance.
400 nouveaux puits de pétrole en OugandaLe modèle « vert » défendu par TotalEnergies repose, enfin, sur la compensation carbone et sur la capture directe de CO2 – y compris sur les centrales à gaz. Une technologie encore immature mais dont le groupe compte bien, à terme, tirer profit en « utilisant le CO2 capturé pour produire de nouveaux carburants aériens », prévient Reclaim Finance. La boucle est bouclée.
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L’assimilation ou “l’adoption” d’une personne par la nation
L’“assimilation” comme manière d’intégrer les personnes immigrées à la communauté nationale est décriée ; elle les dépouillerait de leur identité et de leurs traditions, effet d’un manque d’ouverture que respecterait au contraire l’intégration diversitaire des pays anglo-saxons. La pratique de l’adoption permet d’éclairer le débat : leur point commun, l’accueil d’un membre initialement étranger à la famille (adoption) ou au pays (immigration) concernés a pour enjeu qu’il en devienne un membre à part entière.
La pratique française de l’adoption est “plénière” : l’enfant devient pleinement l’enfant de ses parents adoptants comme s’il était né d’eux. Le lien filial avec un enfant adopté s’établit sans différence de nature avec celui d’un “enfant biologique” ; la situation filiative d’un enfant venu dans sa famille par adoption est similaire à celle d’un enfant né de la vie sexuelle du couple parental. Le lien créé par l’adoption est inconditionnel, l’enfant est dans cette famille comme s’il y avait toujours été, la famille adoptante est pour l’enfant sa famille car la seule ayant noué le lien filiatif avec lui.
L’open adoption à l’américaine est différente : c’est un contrat de cession d’enfant ; les avocats formalisent les droits de chacune des parties selon la manière coutumière aux États-Unis. L’enfant devient juridiquement celui de sa famille adoptante ; mais qu’un enfant “ne s’adapte pas” à elle, la situation est gérée depuis des blogs d’échange d’enfants, avec l’idée qu’un enfant qui ne s’est pas fait sa place dans une famille la trouvera peut-être dans une autre, éventuellement en allant jusqu’à changer son prénom : le lien est conditionnel. L’adoption ne crée pas une implantation symbolique, comme si l’enfant était natif de sa famille ; la manière anglo-saxonne établit l’adoption en une filiation seconde, elle formalise le transfert d’un enfant d’une famille à une autre mais qui pourrait devenir une autre encore : de ce fait, elle n’est pas sécurisante comme la manière française.
La différence des pratiques correspond à des sensibilités culturelles façonnées par les traditions religieuses des deux pays. L’adoption française donne le primat au lien symbolique, ce qui permet la création d’un lien pleinement filiatif en l’absence même de lien organique entre les parents et l’enfant ; cette manière fait écho à la tradition catholique où le lien spirituel suffit à fonder pleinement une parenté, ce que reflète la paternité symbolique selon une hiérarchisation : depuis les parrain et marraine, éponymes de l’enfant et parents spirituels, le prêtre appelé père, le pape ; contrastant avec la tradition protestante, matrice de la société américaine, pour laquelle la relation du croyant se fait sans intermédiaire avec son Dieu. De la même manière, l’eucharistie distingue la foi catholique pour laquelle elle spiritualise la présence du Christ, de la foi protestante. Les divergences des deux cultures se reflètent dans la confection du lien de filiation : la manière française en fonde la vérité sur une construction psychique et symbolique, l’anglo-saxonne requiert le caractère charnel, organique, conservant donc une référence originelle aux géniteurs, selon l’ancrage réaliste qui la caractérise.
Poursuivons notre analogie : ces différences s’illustrent dans les approches différentes de l’immigration. La manière française est symbolique et culturelle ; elle fait du nouvel arrivé un enfant du pays comme s’il en était natif. D’où importe qu’il témoigne un privilège aux manières du pays d’accueil, non comme une soumission ni un oubli du pays quitté, mais comme un pacte nouant un lien immarcescible, et le témoignage d’endosser la dette symbolique commune qui fait entre tous le lien citoyen, ferment même du lien national, quelle que soit de chacun sa provenance géographique.
L’approche américaine n’enracine pas les personnes immigrées dans des mœurs communes ; c’est d’abord le fait que les États-Unis se sont constitués comme une agrégation de diversités culturelles. Mais surtout le critère d’intégration y est autre qu’en France : il est surtout économique. La diversité ne fait pas embarras car ce qui compte est l’insertion productive, dans la logique postprotestante du “on a ce que l’on mérite”, qui découle de la doctrine réformée de la grâce. Le pays ne se sent pas engagé autrement, reflet d’un lien social privatisé jusqu’à l’excès aux États-Unis alors qu’il est socialisé jusqu’à l’excès inverse en France, dans cette opposition culturelle entre la France prompte à la compassion et qui « réserve sa pitié pour le déshérité [tandis que le monde américain d’influence protestante veut] construire un monde d’égalité, de justice et de droit », comme le note Jean-Marie Rouart ( Ce pays des hommes sans Dieu, Bouquins, 2021).
Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ?
Aussi est-il surprenant que l’assimilation soit en France tenue pour une dépossession faite aux immigrés : elle est une main tendue. Mais une main tendue ne noue le lien que si elle est saisie. Il en résulte une impérative régulation qui soit au préalable du moment migratoire, et non pas postérieure comme la régulation économique américaine. De même qu’une adoption plénière justifie une évaluation préalable : celle de la motivation du couple adoptant et de ses capacités matérielles d’accueil (le fameux “parcours d’agrément”) en même temps qu’une préparation de l’enfant à la mutation filiative à laquelle il est destiné ; de même l’assimilation suppose une double évaluation nécessairement préalable au moment de la migration : économique (du côté du pays) et culturelle (du côté du migrant, surtout la maîtrise de la langue). Sans quoi le rejet est inévitable : rejet de l’adoption par un enfant qui ne parvient à honorer la dette symbolique qu’il ressent à l’égard de sa famille adoptante, et qui du coup le déborde ; rejet de l’immigration pour des raisons analogues, par impossibilité de se sentir en mesure d’honorer la dette symbolique à l’égard du pays d’accueil, souvent par mauvaise conscience d’avoir délaissé le pays d’origine.
L’immigration en provenance de pays d’islam est-elle plus rétive à l’assimilation ? Faut-il le comprendre en fonction du fait que le principe de l’adoption comme instaurant une filiation n’existe pas en islam : l’enfant abandonné est recueilli mais demeure à jamais le fils, la fille de ses géniteurs, et à jamais musulman, ce qui est corrélé ?
Pourtant le problème n’est pas de cette conception culturelle ; il est de l’approche française de l’immigration faite depuis l’importation en France de la manière américaine de la gérer, véritable déculturation imposant le principe diversitaire de la logique américaine. Cette importation, effet de l’idéalisation des élites, dans l’illusion que l’américanisation favoriserait de coller à la réussite des États-Unis, prive de la régulation culturelle de l’immigration en France, au risque d’en faire un grave problème de société, qu’il serait injuste d’attribuer à quelque intolérance des Français à l’égard des personnes immigrées.
Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ? L’assimilation ne peut fonctionner sans une fierté d’être français : non pas une fierté prétentieuse, mais celle banale qui fait fier de sa famille parce qu’elle est sa famille, de son pays parce qu’il est son pays ; la fierté est le ciment de la filiation, qu’il s’agisse de faire l’enfant d’une famille ou le citoyen d’un pays. L’assimilation est la manière culturelle française d’accueillir l’immigration.
*Christian Flavigny est pédopsychiatre et psychanalyste. Une version intégrale de cette tribune a été publiée sur le site de l’Institut Thomas-More.
France24 - World
Australia's federal election: Climate change becomes top concern for voters
Issued on: 17/05/2022 - 12:24
Sonia BARITELLO
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Australia is counting down to its next federal election on May 21. The environmental crisis is high on voters' minds and smaller parties and independents are gaining momentum by riding a wave of disillusionment over the conservative coalition's lack of climate action. With a hung parliament looking likely, these minor players could force the traditional parties to do more to tackle global warming. Climate change is an increasingly hot-button issue since the country's devastating bushfires of 2019-20. Our correspondents Richelle Harrison Plesse and Gregory Plesse report.
Meanwhile, the price of wheat has hit record highs globally in the wake of the war in Ukraine and India's recent decision to ban exports. The country was supposed to fill the gap in supply caused by the disruptions in Eastern Europe, but it has food security concerns of its own due to rising global prices as well as a heatwave that has damaged crops and reduced output.
Finally, South Korean K-pop juggernauts BTS are at the centre of a national debate over military service. All able-bodied males in the country must enlist in the armed forces for two years before they turn 30, an age the oldest member of BTS will reach in December. The country's culture minister wants to exempt the band from service and find another way for the superstars to serve their country. But some South Koreans are angry at the proposal.
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Women voters could swing Australian election result
‘Blindsided’ Australia slams UN recommendation to list Great Barrier Reef as ‘in danger’
Thousands evacuated in Australia's worst floods in decades
L'Humanité
Malgré la pluie, la sécheresse guette toujours
ActuCet été, il fera chaud et l’eau manquera. Une majorité de départements devraient bientôt connaître un important stress hydrique.
Emilio MesletLa pluie est de retour sur une grande partie du territoire. Et, malgré l’approche de la période estivale, où soleil et chaleur riment avec beau temps, la récente arrivée des précipitations est une excellente nouvelle, notamment pour les agriculteurs qui manquent d’eau. En effet, la France a connu un épisode de chaleur exceptionnel, qui vient de s’achever après trente-huit jours au-delà des normales saisonnières. Un record. Il est « fort probable », d’après Météo France, que le mois de mai 2022 devienne le mois de mai le plus chaud depuis l’après-guerre. Un tel phénomène, couplé au manque de précipitations observé depuis le début de l’année (- 20 % par rapport aux moyennes connues entre 1981 et 2010), a conduit à « assécher grandement les sols », affirme Simon Mittelberger, climatologue à Météo France. Les récentes précipitations vont donc « réhumidifier les sols » sans pour autant écarter le risque de sécheresse. « Les sols resteront secs malgré tout », assure le spécialiste, un « événement exceptionnel » qui a forcé de nombreuses préfectures à imposer des restrictions en matière de consommation d’eau .
Selon une cartographie du Comité d’anticipation et de suivi hydrologique (Cash), l’éventualité d’une sécheresse est jugée « très probable » d’ici à la fin de l’été dans 22 départements et « probable » sur la majorité du pays. Jusqu’alors, la région Paca et l’ex-région Poitou-Charentes étaient les plus touchées par le stress hydrique, mais la problématique s’étend peu à peu à toute la moitié nord, ainsi qu’à la région Auvergne-Rhône-Alpes. « À l’échelle de la France, l’actuel état des sols est celui qu’on rencontre habituellement début juillet », constate Simon Mittelberger. Si bien que les prévisions pour l’été inquiètent. « Pour les trois prochains mois, le scénario le plus probable est celui d’un été plus chaud que la normale dans toute la France et plus sec que la normale dans la moitié Sud », prédit le climatologue. « Face à la sécheresse, prévient le Cash, économiser l’eau doit être l’affaire de tous. (…) Chacun peut agir. »
sécheresseeaumétéo france Valeurs Actuelles
Le progressisme de A à Z
Propos recueillis par Mickaël Fonton
Emmanuel Macron vient d’être réélu président de la République. Votre Dictionnaire du progressisme consacre une entrée au « Macronisme ». Y a-t-il vraiment un courant intellectuel derrière la personne d’Emmanuel Macron et, si oui, quel est son progressisme ?
La question est on ne peut plus d’actualité, car il y a une dizaine de jours Emmanuel Macron, dans l’un de ces grands “entretiens-confessions” dont il est coutumier, a déclaré qu’il continuait de parler « de progrès du quotidien », mais « plus vraiment de progressisme. Parce que le progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes, comme une dépossession de ce qui est ». Il faut, certes, se méfier de ces textes, qui se situent souvent entre l’exhibition et l’enfumage, entre psychanalyse et démagogie, mais celui-ci paraît réellement intéressant.
Emmanuel Macron y laisse entendre qu’il aurait été, mais qu’il ne serait plus vraiment progressiste, allant jusqu’à décrire celui-ci comme le ferait un lecteur de Burke ou de Roger Scruton : « une dépossession de ce qui est », une négation du réel et des limites – avant de s’élever vigoureusement contre le « renoncement à notre Histoire et à nos racines » (sic) ! Comme toujours avec Emmanuel Macron se pose la question de la sincérité du propos. Aurait-il changé ou se borne-t-il à caresser dans le sens du poil la fraction la plus conservatrice de son électorat, s’amusant à jouer avec virtuosité sur tous les claviers ? Est-on toujours dans le “en même temps” ?
La question se pose d’autant plus que, dans la suite de cette longue confession, le lecteur constate que le président Macron, s’il ne se reconnaît plus dans le progressisme, en conserve toutes les idées-forces : « Oui au neuf, à l’optimisme, à la conquête », oui au mouvement, à l’émancipation, à l’universalisme, aux Lumières, etc. Un progressisme hérité de la tradition saint-simonienne, dont nous avons essayé de montrer dans ce Dictionnaire qu’il constitue effectivement la colonne vertébrale idéologique du président : le “Macron profond”, en somme. Un progressisme dont il semble douteux qu’il ait pu se débarrasser d’une seconde à l’autre, prenant subitement (et miraculeusement) conscience de ce qu’il n’aurait jamais perçu jusque-là : que le « progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes » – un thème récurrent dans les différentes entrées du Dictionnaire.
Comment cerne-t-on cet objet total qu’est le progressisme et en quoi le format du dictionnaire vous semble-t-il particulièrement satisfaisant pour cette entreprise ?
Après le Dictionnaire du conservatisme et le Dictionnaire des populismes, publiés également au Cerf, il s’agissait pour nous de boucler ce que nous considérons comme un triptyque. Notre ambition est d’offrir à travers ces trois ouvrages un panorama des grandes idées politiques de notre temps. Lorsque nous avons mis sur pied le dernier, en 2020, les difficultés étaient nombreuses. D’une part, parce que les études disponibles sur le progressisme étaient bien moindres que sur le conservatisme et les populismes. Ensuite, parce que le progressisme a connu des sens très différents depuis l’apparition du mot en 1842. Avant d’être repris à son compte par Emmanuel Macron, il a notamment désigné l’aile droite des républicains à la fin du XIXe siècle, les catholiques de gauche de “l’Union des chrétiens progressistes” proches des communistes, ou encore l’“Union progressiste” réunissant en 1950 des compagnons de route du PCF.
Notre objectif a été de saisir deux siècles de progressisme pour rendre compte de sa diversité, mais aussi de ses caractères structurants, marqués par une vision de l’histoire et de l’homme qui découlent de l’idée de Progrès. Pour mener à bien cette entreprise, nous avons très longuement réfléchi à une liste d’entrées, faisant toute sa place au cas français mais pas seulement. Celle-ci établie, nous avons ensuite sollicité chacun des auteurs, qui sont principalement des universitaires mais aussi des journalistes et des écrivains. Ces dictionnaires assument leur diversité et le choix d’une politique d’auteurs qui en rend la lecture moins monotone. La forme même du dictionnaire nous paraît bien adaptée. Certes, nous n’échapperons jamais au reproche d’avoir omis telle ou telle entrée, mais il faut souligner que, grâce au double index, nominum et rerum, le lecteur peut voyager sans problème dans l’ouvrage et y découvrir, comme nous d’ailleurs, des liens et des cohérences auxquels nous n’avions pas spontanément pensé.
Le clivage progressiste/conservateur remonte selon vous à la Révolution française ; pourquoi ?
Il remonte à la Révolution française pour la simple et bonne raison que c’est à cette époque que l’idée de Progrès, qui constitue la matrice philosophique du progressisme, et donc la condition de son émergence, va être pour la première fois synthétisée à travers l’œuvre-testament de Condorcet, le Tableau historique des progrès de l’esprit humain (1794). Par ailleurs, c’est également à ce moment-là, en rapport direct avec la prise de conscience de la fragilité des choses suscitée par la violence de la rupture révolutionnaire, que naît le conservatisme – naissance symbolisée elle aussi par la parution d’un ouvrage, les Réflexions sur la Révolution de France (1790) du Britannique Edmund Burke.
En somme, l’événement révolutionnaire porte à la fois l’idéologie progressiste, qui voit en lui la preuve incontestable de sa propre véracité (la sortie de l’Ancien Régime démontre que l’homme est nécessairement voué à s’améliorer et à se libérer au cours du temps) ; et la pensée conservatrice qui, à partir de cette expérience, reconnaît que le mouvement peut être bénéfique, mais qu’il peut aussi s’avérer mortellement dangereux pour les valeurs qui fondent la civilisation. Clivage déterminant, dans la mesure où l’appartenance à l’un ou à l’autre de ces courants entraîne, au-delà du simple positionnement politique, des façons opposées de concevoir l’homme, la société, l’histoire, la nature et la culture, la guerre et la paix, la vie et la mort, comme nous avons tenté de le démontrer dans nos deux dictionnaires consacrés à ces notions…
Au-delà de l’évident “progrès”, quels sont les mots principaux du progressisme ? “Amélioration”, “technique”, “mouvement” ?
« Aller vite ? Mais aller où ? », se demandait Georges Bernanos en 1947 dans la France contre les robots , où il dénonçait, sans être écouté, « un monde tout entier voué à l’Efficience et au Rendement » . Qu’aurait-il écrit sur notre temps, où les termes d’amélioration, de technique et de mouvement sont connotés très positivement par le progressisme technocratique gouvernemental, qui pourrait effectivement en faire sa devise ? J’ajouterai d’ailleurs que se pose la question de la finalité d’un tel projet, en citant toujours Bernanos, qui ne discernait « aucun but déterminé, sinon celui de durer le plus longtemps possible ». « Un monde gagné pour la tech-nique est perdu pour la Liberté », notait-il encore. Une formule à méditer.
La couverture de votre ouvrage figure un échangeur autoroutier. La mobilité, on l’a dit, est centrale dans le progressisme ; quel rôle y joue la vitesse, la voiture, la voie rapide ?
La civilisation moderne, grande consommatrice d’espace, puisque basée sur la mondialisation des échanges, est nécessairement obsédée par le temps de transport d’un point à l’autre, qu’il importe de réduire. Certes, routes, voiture ou vitesse représentent une certaine forme de liberté individuelle : celle du voyageur, du pilote de voitures rapides, de l’Homme pressé, le progressisme futuriste de Marinetti. Mais c’est aussi un monde où l’homme se perd dans le mouvement…
De plus, le temps est venu des déplacements en masse des personnes et des biens, dans lequel l’objet qui vient de Chine n’est qu’un ignoble ersatz de notre artisanat et où des hordes profanent jusqu’aux plus secrets des temples oubliés. Encore s’agit-il ici de déracinements volontaires, mais notre époque est aussi celle du déracinement obligatoire : on est contraint d’utiliser sa voiture, pour aller travailler, amener ses enfants à l’école, faire ses courses ; contraint aussi de déménager pour trouver un travail. La mobilité brouillonne et aléatoire du zombie ou celle, subie, de l’esclave, accompagnées dans les deux cas de ces “projets structurants” qui détruisent tout par leur indicible laideur et la pollution qu’ils engendrent, voilà sans doute le vrai visage de la modernité progressiste.
On a l’impression que le progressisme ne renvoie pas à une valeur morale (vrai/faux ; bien/mal) mais plutôt à une question de tempérament ; le progressiste est-il par nature un insatisfait ?
Dans une certaine mesure, on pourrait dire que le “tempérament” occupe toujours une certaine place, plus ou moins significative, dans les choix idéologiques, politiques, sociaux, etc. de chacun, de même que l’histoire familiale. De ce point de vue, le progressiste n’échappe pas plus à la règle commune que le conservateur ou le populiste. En revanche, le qualifier d’ insatisfait paraît difficilement recevable : le progressiste ne se confond pas avec les nihilistes que Dostoïevski décrit dans les Possédés, pas plus d’ailleurs qu’avec le Raskolnikov amer et jaloux de Crime et châtiment.
S’il fallait mettre en avant un trait de son caractère, c’est sans doute à l’optimisme qu’il faudrait songer ; car le progressiste, s’il considère que sa situation est moins satisfaisante que ne le sera celle de ses descendants, n’en est pas moins persuadé qu’elle est aussi infiniment supérieure à celle de ses ancêtres, et qu’en définitive, on n’a jamais été aussi bien : c’est le fameux “penser printemps” que Macron avait emprunté au philosophe Alain. C’est aussi ce que déclament, de l’autre côté de l’Atlantique, ceux que l’on a appelé les “Nouveaux Optimistes”, en particulier leur star incontestée, le psychologue évolutionniste Steven Pinker, à qui l’on doit la bible du mouvement, la Part d’ange en nous. Dans cet ouvrage, dont Bill Gates affirmait qu’il s’agissait du meilleur livre qu’il ait lu de toute sa vie, Pinker répète en boucle, “chiffres à l’appui”, que nous vivons l’époque la moins violente et par conséquent la plus heureuse de toute l’histoire de l’humanité. Et qu’il n’y a aucune raison pour que cela cesse.
Le progressiste a-t-il un problème avec la mesure, avec la limite ? La notion de seuil, de bascule, est très présente dans votre ouvrage.
Le progressisme pousse à l’extrême des comportements naturels (curiosité, goût de la nouveauté ou du mouvement), mais en en faisant la seule vérité, sans plus concevoir qu’ils s’articulent avec d’autres (prudence, goût de la tradition), et que c’est cet équilibre seulement qui a rendu possible la survie de l’humanité. À la démesure, à cette hubris qui conduit au néant, le monde antique opposait pourtant la nécessaire phronesis, qui est bien une détermination des limites. En ce sens, la question du refus des limites, de l’impossibilité que l’homme puisse en accepter sans en être nécessairement diminué ou humilié, paraît centrale dans le progressisme – d’où, d’ailleurs, son opposition au conservatisme.
Le territoire que l’on parcourt, les familles, les solidarités, les amitiés qui nous entourent dans une Cité, la culture spécifique dont on s’imprègne, voilà autant d’éléments sans lesquels, pour un conservateur, l’homme ne serait pas ce qu’il est, mais que le progressiste perçoit, lui, comme autant d’atteintes à sa liberté de devenir non ce qu’il est mais ce qu’il voudrait être, et ce qu’il voudrait par cela seulement qu’il le pourrait : car à ses yeux ce qui est possible doit être réalisé, parfois uniquement parce qu’il est possible de le faire. Mais plus les techniques progressent, et plus elles imposent leurs méthodes, leurs logiques… et moins l’homme est homme.
« Start-up », « Selfie », « Nudge », « Safe space », etc. Le dictionnaire compte un certain nombre d’entrées en langue anglaise. L’Amérique est-elle une des sources du progressisme – et pourquoi ?
Les États-Unis, nation d’immigrants, se sont formés autour du mythe d’un monde meilleur que l’on trouverait en se coupant de ses racines, et cette nouvelle “promesse” donnée à un peuple élu porte encore des millions d’aventures individuelles. Il était dès lors logique qu’ils soient une source du progressisme. Celui d’un progressisme économique d’abord : entre fordisme et propagande publicitaire, c’est le monde de la production illimitée, de la croissance sans fin, qui culmine dans une mondialisation financiarisée. Mais il s’agit aussi de nos jours d’un progressisme “culturel” qui vise à déconstruire les sociétés en en faisant éclater tout ce que l’on considérait classiquement comme devant en constituer les bases, des territoires qui ne sauraient plus être bornés par aucune frontière aux familles maintenant nécessairement “recomposées”, des rapports sociaux d’où toute autorité est bannie au remplacement des sexes imposés par la nature par des genres librement choisis. Ce qu’il convient d’appeler “l’idéologie woke ”, grosse de heurts et de violences, est maintenant passé des campus d’Amérique du Nord aux universités françaises et irrigue notre classe médiatique – et donc notre classe politique. On notera pour conclure que ces deux visages du progressisme états-unien, loin de s’opposer comme le croient certains, se complètent parfaitement pour aboutir à un monde d’ilotes au service d’une superclasse.
Le Dictionnaire du progressisme, sous la direction de Christophe Boutin, Frédéric Rouvillois et Olivier Dard, Les Éditions du Cerf, 1 234 pages, 39 €.
L'Humanité
Mégabassines : les raisons d'une bataille sur l'eau dans les Deux-Sèvres
ActuLa sécheresse précoce qui sévit ce mois de mai remet sur le devant de la scène les conflits liés à la gestion de l’eau. Celui dit des mégabassines, dans les Deux-Sèvres, révèle les failles d’un projet de territoire mal partagé. Explications.
Marie-Noëlle BertrandDes CRS qui montent la garde au milieu des champs ; des gendarmes qui procèdent, fusil-mitrailleur à la main, aux contrôles à l’entrée des villages ; des manifestants verbalisés ; des installations d’irrigation sabotées ; quelques baffes échangées… Depuis quatre ans, la vallée de la Sèvre niortaise est le théâtre d’un conflit qui vire à la bataille rangée entre agriculteurs.
Cette querelle-là porte sur l’eau, et n’est déjà plus la première du genre. Du projet de barrage de Sivens, abandonné en 2014, au lac de Caussade, rempli sans autorisation dans le Lot-et-Garonne, les pugilats se multiplient au fur et à mesure que le réchauffement climatique fait sentir ses effets.
16 retenues de substitution
Celui qui a explosé dans le sud des Deux-Sèvres porte sur les mégabassines – c’est ainsi que les nomment leurs opposants. Et il n’a pas fini de faire du barouf, en ces temps où l’air chauffe, où les sols flétrissent et où deux questions enflamment les esprits : à qui appartient l’eau qui dort et qui peut décider quoi en faire ?
L’aridité précoce qui sévit cette année fait rejaillir nationalement une dispute qui, dans les Deux-Sèvres, a éclaté en 2018 avec la signature d’un protocole d’accord autorisant la réalisation de 16 retenues de substitution visant à permettre l’irrigation des cultures en été. « Nous disons depuis quatre ans que ce protocole est une arnaque et que les cotes de remplissage de ces bassines vont mettre les nappes à plat ! » tempête Julien Le Guet, porte-parole du collectif Bassines non merci, qui mène la fronde contre les structures. Il dénonce, surtout, « un accaparement de bien commun au service de l’agriculture intensive ».
Stocker l’eau durant la saison hivernale
Portée par la Coop de l’eau 79, société coopérative créée en 2011 par des agriculteurs et rassemblant aujourd’hui 220 adhérents, l’idée, déjà testée dans d’autres départements en France, semble pourtant « frappée au coin du bon sens paysan », note Benoît Grimonprez, juriste et directeur de l’Institut de droit rural de Poitiers. Il s’agit de stocker l’eau durant la saison hivernale, lorsqu’elle est abondante, et de la conserver pour pouvoir arroser les cultures en été. « Puiser moins dans le milieu quand celui-ci est en tension, c’est le principe de la substitution des prélèvements. » Et c’est là l’objet même des « mégabassines », dont une centaine sont en projet en France.
En France, une grave sécheresse des sols amenée à se reproduire« Il ne faut pas les confondre avec d’autres ouvrages, telles les retenues collinaires qui récoltent l’eau de pluie qui ruisselle des terrains vallonnés », insiste Benoît Grimonprez. Destinées aux étendues sans relief, les retenues de substitution pompent, elles, directement dans les nappes phréatiques des volumes qui frisent la centaine de milliers de mètres cubes.
260 000 mètres cubes à Mauzé-sur-le-Mignon
Celles qui ont commencé à percer dans les Deux-Sèvres couvrent ainsi une surface moyenne de 8 hectares, elles sont bordée de digues hautes parfois de 10 mètres et entièrement plastifiées pour les rendre imperméables et déconnectées du milieu naturel en période d’étiage. Le volume de la première et unique à être remplie pour le moment, celle de Mauzé-sur-le-Mignon, atteint les 260 000 mètres cubes, pour une surface de plus de 3 hectares.
Les exploitations concernées sont essentiellement céréalières ou destinées au fourrage animal, voire consacrées au tabac ou au CBD.
« Surtout, insiste Julien Le Guet, la disponibilité en eau ne sera plus garantie pour tous en été. » Évoquant ainsi un accaparement des plus gros exploitants aux dépens des plus petits et même de la collectivité dans son ensemble. Le militant s’appuie sur plusieurs documents et la nature des exploitations concernées, essentiellement céréalières ou destinées au fourrage animal, voire consacrées au tabac ou au CBD. « Ces projets seraient sans doute mieux vécus si les cultures irriguées étaient destinées à faire vivre la région. »
Le militant évoque aussi un rapport commandé par la communauté d’agglomération niortaise en 2020 à un hydrogéologue, dans lequel celui-ci déclare « manquer d’éléments sur le sujet » pour être en mesure de formuler « un avis sur la compatibilité de ce projet de retenues collectives avec la protection du captage (d’eau potable) de Chercoute », situé à proximité.
Un déficit structurel d’eau dans la Sèvre niortaise
Julien Le Guet s’appuie enfin sur les données manquantes : « Nous n’avons jamais obtenu de la CLE (Commission locale de l’eau – NDLR) qu’elle fournisse un document qui devrait tout conditionner : celui déterminant le niveau de volume d’eau prélevable sans impact sur l’environnement et la disponibilité de la ressource », reprend-il. Un défaut inconcevable dans une région chroniquement assoiffée.
Car la Sèvre niortaise a beau être située à deux pas du Marais poitevin, deuxième principale zone humide de France, elle souffre d’un déficit structurel d’eau au point d’être classée ZRE – zone de répartition des eaux. Dit autrement, la ressource disponible est inférieure aux besoins du territoire, obligeant à prioriser les usages. En dix ans, des volumes accordés à l’irrigation ont été diminués de moitié et devraient continuer à baisser encore d’ici à 2026. Et c’est là que le partage se corse, affirment les opposants aux bassines.
« L’équivalent d’une piscine municipale »
Validées par l’État et les collectivités locales, les bassines, aujourd’hui, bénéficient de dérogations de remplissage, là où les particuliers ou les irrigants non raccordés n’en ont pas. Pour preuve, avance Julien Le Guet, les arrêtés publiés cet hiver : « La même semaine que les remplissages de plans d’eau étaient interdits, la bassine de Mauzé-sur-le-Mignon était remplie », note-t-il.
Transition écologique : comment la France prépare la viticulture du futurBénéficier de droits de raccordement aux bassines n’est, en outre, pas chose simple. Rémi, maraîcher et adhérent de la Coop de l’eau depuis 2019 attend ainsi « depuis deux ans, la réponse à une demande de raccordement pour l’une de (s)es parcelles ». Il faut arrêter les positions de posture, rétorque Thierry Boudaud, président de la Coop de l’eau. « Ces retenues sont, explique-t-il, l’équivalent d’une piscine municipale au regard d’une multitude de piscines privatives : l’objectif est de mutualiser la ressource. »
Les volumes de prélèvement, au reste, sont alloués par l’État via les instances locales de l’eau et réévaluées chaque année, à l’inverse de droits d’eau, immuables. « Il y a de tout parmi les adhérents de la Coop de l’eau, renchérit François Pérotin, un autre de ses administrateurs, des céréaliers autant que des maraîchers, et même des producteurs bio. »
L'enjeu de la confiance dans les instances existantes
L’opposition autour de la démarche, de fait, n’est pas aussi tranchée qu’il pourrait paraître. Si le schéma général veut que la FNSEA y adhère et que la Confédération paysanne s’y oppose, la barrière est poreuse et franchie par certains.
Atelier coopératif. Les agriculteurs prennent en main leurs outils de travail« Ce n’est pas tant le stockage qui, en soi, pose problème, estime en résumé Benoît Grimonprez, mais bien ses modalités : quels volumes sont prélevés ? Dans quelles conditions ? Pour quoi faire ? Non seulement les réponses adéquates sont possibles, mais elles peuvent être écrites, noir sur blanc, dans la langue d’un document juridique qui oblige les parties prenantes. »
Cela appelle, estime-t-il, à construire « de vrais projets de territoires autour de l’eau afin de définir collectivement ce que l’on en fait ». Pour l’heure, les instances existantes sont encore jugées trop soumises aux positions de l’État, et celui-ci trop soumis au système dominant, pour être jugées dignes de confiance.
eausécheresse New York Times - World
Jerusalem Tattoo Artist Inks Pilgrims, Priests and Those Scarred by Conflict
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For Wassim Razzouk, Holy Week is his busiest time as Christians seek a reminder of their visit to Jerusalem. But his family’s centuries-old tattoo business caters to all faiths.
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By Isabel Kershner
JERUSALEM — A Jewish man who may have been drunk once asked him to tattoo “kosher” in Hebrew on his butt. His oldest customer was a woman of 101. Members of the U.S. Secret Service often stop by to sample his handiwork when they’re in town.
He has also been a regular participant in Healing Ink, a project providing free tattoos to cover the scars sustained by survivors of terrorist attacks and by Israeli soldiers injured in combat.
But during Holy Week and the days leading up to it, Wassim Razzouk’s tattoo parlor in Jerusalem’s Old City is packed with some of his most reliable customers: Easter visitors who, seeking an indelible reminder of their time in Jerusalem, “want a tattoo as a certificate of pilgrimage,” Mr. Razzouk said.
One customer, Kathryn O’Brien, a 20-year-old student from Texas, deliberated between getting inked with an image depicting either the Last Supper or the Crucifixion. Her friend Emily Rodriguez, 20, also from Texas, settled on a more contemporary impression, spelling out the title of a popular Christian song, “Through & Through,” the black lettering ascending her arm.
Getting his first tattoo, Steve Ferguson, an Episcopalian priest in his 70s, opted for a Christian fish symbol merging into a Star of David and a menorah, a design intended to illustrate, he said, his affinity for Israel and the Jewish people.
Jerusalem has been especially tense in recent days, before the rare convergence this weekend of Passover, Easter and Ramadan, and amid a surge in violence. Those tensions flared again on Friday when Palestinians threw stones at the police, who responded with sound grenades and rubber bullets. More than 100 Palestinians and several Israeli officers were reported injured.
Since March 22, there have been four attacks in four Israeli cities, involving five Arab assailants who have killed 14 people. About 20 Palestinians have been killed by Israeli fire during the same period, most while committing or trying to commit an attack, according to the Israeli authorities, or in clashes during Israeli counterterror operations in the occupied West Bank.
The Old City, in predominantly Palestinian East Jerusalem, has long been a crucible of friction. Captured from Jordan in the Arab-Israeli War of 1967, the area was later annexed by Israel in a move that was never internationally recognized. Palestinian leaders covet it as the capital of a future state and much of the world considers it occupied.
Mr. Razzouk’s tiny store is something of a haven amid all the hostility, a symbol of religious and political tolerance.
“I have tattooed Christians, Palestinians, Ethiopians, Israelis — believe it or not, I’ve tattooed an Orthodox Jew with sidelocks,” said Mr. Razzouk, who identifies as a member of the Palestinian Christian minority. “I’ve tattooed nuns, atheists and bishops.”
As dusk fell on a recent evening, the ink machine at his shop was still buzzing as more customers gathered in the cobbled alley outside, waiting their turn.
While tattoos may have moved into the global mainstream only in the last few decades, the Razzouk family has been practicing the art form a little bit longer: 700 years, or 27 generations, he said. He’s the scion of a long-venerated family of tattoo artists, Coptic Christians who, as family lore has it, came on a pilgrimage from Egypt to the Holy Land hundreds of years ago, and decided to stay in Jerusalem and set up shop.
Mr. Razzouk — with his long hair, Harley-Davidson biker’s jacket and passion for motorcycles — decided to follow in the family tradition at the age of 33. His two sisters and the cousins of his generation were not interested in becoming tattoo artists, he said, adding, “I knew that if it wasn’t for me the tradition would disappear.”
His father, Anton, 82, taught him the craft, having learned it from his father, Jacob, or Yaqoub.
Tattooing is generally considered forbidden in both Islam and Judaism, and for many Jews, tattoos stir disturbing memories of the numbers etched into the arms of victims of the Holocaust. But tattooing is now wildly popular among Jewish Israeli hipsters, and Mr. Razzouk said some young Palestinian Muslims now wanted tattoos as well, influenced by the Russian prison ones they have seen in movies.
He sends customers seeking more contemporary designs to a studio he opened a few weeks ago in predominantly Jewish West Jerusalem. It caters mainly to the local market, which prefers more realism in body art, and is run by his wife, Gabrielle, and an employee he trained.
“If somebody wants a Russian star or a pistol or a Kalashnikov,” Mr. Razzouk said, “it is not appropriate to tattoo them alongside a pilgrim in their 70s getting a cross.”
He opened the new store, which also offers piercing, to diversify after two difficult years of the pandemic. Tattoo parlors were shuttered for the first year, and for much of the second year, Israel was largely closed to foreign tourists and pilgrims.
Now they are coming back.
While a tattoo parlor may seem an unlikely station on a pilgrim’s route, the Razzouk family business has long been popular — under Ottoman, British, Jordanian and now more than half a century of Israeli rule.
The business is renowned for its continued use of the Razzouks’ centuries-old, hand-carved wooden stamps as stencils to guide the tattooist’s hand. The most popular images remain variations of the Jerusalem cross, an emblem of the crusades that is a cross of four equal sides with four smaller crosses drawn in each of its quadrants.
“Crosses are not easy to do,” Mr. Razzouk said, because of the straight lines.
For some religious customers, a stop at Razzouk Tattoo is almost a spiritual rite on the voyage to the Holy Land.
“To walk in and be inspired by someone’s art is exciting,” said Ms. O’Brien, the student from Texas, who went with the Last Supper. “I was seeing something unique that I couldn’t get anywhere else.”
Mr. Ferguson, the Episcopal priest, left uplifted, describing the experience as “a great tradition.”
Razzouk Tattoo in the Old City occupies a two-roomed, cavelike space with a stone, domed ceiling near Jaffa Gate. Mr. Razzouk moved here about six years ago from his grandfather’s original studio deeper in the Christian Quarter of the Old City, which was up steep stairs and harder to reach.
Mr. Razzouk said that while he wanted to adapt the business to make it “bigger, more modern and more professional,” he added that he was committed to preserving the family heritage, which he called a “gift.”
Dozens of antique stamps are stored in a glass case. A framed entry from the 2022 Guinness Book of Records declares Razzouk the world’s longest-running tattoo business.
Customers can leaf through two books, one with the traditional designs from the antique stamps, another with other designs, including various types of crosses and religious symbols and some more modern designs, such as “Love and Peace” in Arabic calligraphy.
A poster commemorates Mr. Razzouk’s role in Healing Ink, a project started in 2016 by the advocacy group Artists 4 Israel. His participation has drawn criticism from some staunch supporters of the Palestinian cause.
“My answer is always the same,” he said. “I tell them I don’t need your judgment.” He added that Healing Ink “is a beautiful experience and one of the most humanitarian things we have done.”
He has known trauma up close. Growing up as a teenager in the shadow of the first Palestinian intifada, or uprising, Mr. Razzouk lost a friend who went out to throw stones at an Israeli settler bus and was fatally shot.
More recently, a Jewish Israeli customer postponed an appointment. His girlfriend called to say that he had been involved in a Palestinian stabbing attack. When he finally arrived, after a delay of several months, Mr. Razzouk saw two scars on his upper body.
As for the man who wanted a “kosher” brand on his behind, Mr. Razzouk said he had checked that the customer was sure before getting down to work.
Mr. Razzouk has found his own way of transcending the conflict, without ignoring its complexities. His chief identity today, he said, is as the founder of the Holy Land Bikers Motorcycle Club. Its members include Christians and Muslims, he said, and they ride in coalition with all types of Israeli motorcycle groups and have connections throughout the Arab world.
And he has trained the 28th generation of Razzouk tattooers: His sons — Anton, 21, and Nizar, 19 — work in the shop.
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Lettre ouverte à Vladimir Poutine
Marioupol, Kharkiv, Irpin, Boutcha, Borodyanka, Kramatorsk : autant de noms de villes ukrainiennes synonymes aujourd’hui, par l’atrocité des massacres qui les ensanglantent aussi bien que par l’ampleur des destructions qui les ravagent, d’horreur, de morts, de désolation et indescriptibles souffrances, assimilables, par l’indignation qu’ils suscitent très justement au sein de la conscience humaine, à de terribles “crimes de guerre”, sinon à d’encore plus effroyables “crimes contre l’humanité”.
Certes, nous connaissons les arguments que vous invoquez, dont une hypothétique « dénazification » de l’Ukraine en même temps qu’un supposé « génocide » à l’encontre des populations civiles du Donbass, pour expliquer ce que vous appelez, d’un euphémisme langagier qui ne peut que nous étonner sur le plan militaire mais aussi nous heurter au niveau intellectuel, une « opération spéciale » . À l’inverse, nous sommes également parfaitement conscients des très contreproductives maladresses et autres non moins préjudiciables fautes que la communauté internationale, les États-Unis d’Amérique en tête, a pu parfois commettre, sur le plan diplomatique et souvent pour d’hypocrites mais rentables intérêts géostratégiques, à l’encontre de votre pays, qu’elle a parfois, par le passé, unilatéralement humilié, sinon inconsidérément insulté, et quelquefois même outrageusement diabolisé.
Bref : une inacceptable stigmatisation où l’on voit même désormais poindre, çà et là, d’insidieux, et d’autant plus troublants, accents de racisme antirusse, d’inacceptables relents de xénophobie à l’encontre, non seulement de vos diplomates et autres oligarques mais, plus généralement, de manière bien plus indistincte et abusive encore, de vos sportifs, artistes et intellectuels également, y compris les plus inoffensifs idéologiquement. Cela s’avère, certes, nous l’admettons volontiers, éminemment regrettable !
Mais, enfin, quelles que soient ces erreurs d’appréciation ou nuances d’analyse, quels que soient même, et peut-être surtout, les motifs que vous employez pour justifier ce que nous ne craignons pas d’appeler, plus encore qu’une brutale agression, une guerre insensée, due précisément à cette inconcevable invasion de l’Ukraine, nation libre et souveraine, par la Russie, ces mêmes motifs nous paraissent, au vu de l’immense tragédie humaine que votre armée provoque impitoyablement, aussi injustifiables moralement qu’illégitimes politiquement. Nous l’avons fermement condamnée, du reste, dès le début, tout en nous rangeant aussitôt, et parallèlement, aux côtés de l’admirable résistance ukrainienne !
Ainsi, Monsieur le Président,
Ainsi, Monsieur le Président, souhaitez-vous vraiment passer à l’histoire comme, de sinistre mémoire et même si cette comparaison peut parfois sembler, à certains, excessive, voire outrancière, un nouveau Hitler, quoique, paradoxalement, votre pays eût naguère grandement contribué à vaincre, pour le bien de l’Europe elle-même, l’Allemagne nazie ? Voulez-vous vraiment que la postérité, vos enfants comme votre peuple, sinon le monde entier, se souvienne de vous comme, croupissant misérablement au fin fond d’une obscure prison pour criminels de guerre, le pire des tyrans, à l’instar, autrefois, d’un Staline, d’un Pol Pot ou d’un Milosevic ? Désirez-vous vraiment faire partie de cette funeste procession de dictateurs finis, comme bon nombre de fous furieux en mal de pouvoir absolutiste, dans les nauséabondes cuvettes de l’histoire et que, pire encore, votre nom, déjà suffisamment terni par l’abjection de cette guerre, soit à jamais marqué du sombre et méprisable sceau de l’infamie ?
À cela, déjà déplorable en soi, s’ajoute un autre élément, non négligeable, et qui, comme tel, devrait, pour le « patriote » que vous clamez être, vous interpeller aussi : le fait que ce soit l’image même de la Russie, son richissime héritage culturel comme son inestimable patrimoine artistique, qui, par cette guerre que vous menez de façon aussi violente, arbitraire et indiscriminée à l’encontre de milliers d’innocents, se voit ainsi aujourd’hui, certes injustement mais néanmoins gravement, dégradée, endommagée aux quatre coins de la planète, stigmatisée dans son ensemble. Et, faut-il vous l’avouer, nous en sommes, nous qui aimons tant votre pays, sa grande littérature (de Pouchkine, Lermontov ou Gogol à Dostoïevski, Tchekhov ou Tolstoï, en passant par Essenine, Tourgueniev, Pasternak, Maïakovski, Soljenitsyne ou Vassili Grossman) aussi bien que ses fabuleux musiciens (de Tchaïkovski à Rachmaninov en passant par Prokofiev, Moussorgski, Chostakovitch, Scriabine, Stravinski ou Rimski-Korsakov), infiniment tristes, profondément désolés !
De même, nous souvenons-nous que l’une des plus belles villes du monde, Saint-Pétersbourg, qui est par ailleurs aussi votre berceau natal, fut bâtie par les meilleurs architectes et ouvriers vénitiens, y abritant l’un des plus somptueux musées du monde, l’Ermitage, connexe au magistral palais d’Hiver, et où, au XVIIIe siècle déjà, quelques-uns de nos philosophes les plus prestigieux, dont Voltaire et Diderot, précurseurs de la Révolution française, nantis de leur inaliénable sens de la démocratie chevillé au cœur comme au corps, allaient présenter leurs hommages à votre légendaire impératrice, Catherine II !
C’est donc au nom même de la civilisation,
C’est donc au nom même de la civilisation, de son esprit en ce qu’il a de plus noble, haut et précieux, y compris au sein de la grande et belle âme russe, que nous vous demandons instamment, Monsieur le président, de mettre un terme, toutes affaires cessantes, à cet indicible carnage en Ukraine. L’abomination y est, en effet, à son comble, inimaginable, dans son indescriptible cruauté, pour le commun des mortels. Les récits des rescapés sont glaçants. Les témoignages des victimes, épouvantables et bouleversants tout à la fois. N’éprouvez-vous donc aucune compassion, Monsieur le Président, envers ces nouveaux martyrs ? Rien, absolument rien, ne peut justifier un tel déchaînement, incompréhensible, inique et aveugle, de violence !
Revenez donc, Monsieur Poutine, à la Raison ! Respectez le droit international au lieu de vous mettre ainsi, par cette folie meurtrière tout autant que par cette suicidaire fuite en avant, au ban des nations ! De grâce, pitié pour les innocents ! Cette barbarie est une insulte à l’humanité, une honte comme une tache indélébile aux yeux de bon nombre, ne vous en déplaise, de vos concitoyens ! Davantage : arrêtez, s’il n’est pas trop tard, cette immonde guerre et engagez-vous plutôt, en toute honnêteté et transparence, en de véritables, sérieux pourparlers de paix ! Mieux : ne trahissez pas, au fallacieux nom d’on ne sait quel patriotisme de mauvais aloi, d’un nationalisme aussi mal entendu qu’interprété, la féconde et brillante culture de votre patrie ! Ne la déshonorez pas ! Ne faites pas en sorte que le Crime et châtiment du mémorable Dostoïevski et autres Âmes mortes du génial Gogol deviennent finalement, mais surtout très concrètement, la hideuse et infernale métaphore romanesque, pour votre malheur, de votre propre tombeau !
L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire,
L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire, sinon celui des hommes, pourra peut-être ainsi, s’il en est encore temps, vous sauver de son implacable justice… Une ultime précision : si nous prenons la peine de nous adresser par écrit à vous aujourd’hui, risquant peut-être ainsi de devoir nous confronter à certaines critiques de la part de nos estimables pairs, au vu d’un sujet aussi douloureux comme d’une problématique aussi épineuse, indéfendable à tous égards, ce n’est finalement, sachez-le, qu’en désespoir de cause. Aucune conscience digne de ce nom ne peut, en effet, rester insensible et silencieuse, à moins de faire preuve d’une indifférence dont on ne sait si c’est l’incroyable cynisme ou le terrifiant égoïsme qu’il faut déplorer le plus en pareille circonstance, face à un tel drame humain !
* Daniel Salvatore Schiffer est philosophe, écrivain et éditorialiste ; Robert Redeker est philosophe ; Guy Sorman est écrivain et économiste ; Pierre-André Taguieff est philosophe et historien des idées.
Valeurs Actuelles
Michel Lambert, l’écrivain émérite de la nouvelle
Les nouvelles de M. Michel Lambert font irrésistiblement songer au Rêve d’un curieux de Baudelaire : « J’étais mort sans surprise et la terrible aurore / M’enveloppait […] / La toile était levée et j’attendais encore. » Le ciel regarde ses personnages – nos semblables, nos frères – et ce regard implacable exige d’eux ils ne savent quoi au juste : un souvenir, un regret, un remords… Vrai ou inventé ? Quelle différence, au regard du ciel…
Le ciel de ces nouvelles est d’un bleu sans pitié ; il fait toujours trop chaud, les villes devenues fournaises ne font plus semblant d’être humaines. Qu’espérer alors, à part la rémission d’un orage, des trombes entre deux soleils pour se donner le temps de ne pas faire un geste ? Un habitué des bars retrouve attablées non loin de lui deux anciennes amantes qui l’ont peut-être reconnu, ou peut-être pas, et qu’importe ? « Et ça m’a fait mal ce qu’elles avaient été, ce qu’elles étaient devenues. » Il les file cependant, mais sans les rejoindre : « Je reste immobile dans une semi-obscurité sans appel. » Pourquoi se faire reconnaître, s’écrier « Je suis là », comme fait un inconnu qui tape sur l’épaule d’une femme attablée à une terrasse, avant de disparaître dans la foule à l’instant où elle se retourne ? Pourquoi ce jeu cruel, cette prétérition que nous impose le temps, qui fait si bon marché de nous, de notre prétention à dire “Je” ? Quelle compassion si peu personnelle porte tel buveur solitaire vers une inconnue ? « Il me semblait que si je découvrais son secret à elle, je découvrirais le mien, pourquoi l’élan s’était brisé, un jour ou au fil du temps. »
« Drôle d’expression, payer l’addition. L’addition de quoi, voilà le problème. Et comment payer ? » M. Michel Lambert retrouve avec une douloureuse ironie, celle qui survit aux batailles perdues, les mots de la plus secrète sagesse des contes : “Va je ne sais où et me rapporte je ne sais quoi”. « L’enfant mal vieilli » s’esquive, se tait, il fait partie de ces « réprouvés » qui « observent en silence le plafond de leur vie » : « Attendre, ç’avait toujours été notre second métier. »
La littérature n’a d’objet que le “plus vrai que vrai”
Que retient-on de notre vie ? Les lâchetés, les démissions, quand nous avons un peu trop bien imité l’impermanence des choses, alors que tel condisciple retrouvé si longtemps après rappelle avec gratitude au narrateur tel geste de courage à son endroit, que le narrateur a bien sûr oublié… « Notre histoire à chacun devenait, à mesure que le temps fuyait, un souvenir toujours plus inaudible, toujours plus informe. » Qu’importe dès lors que ces souvenirs soient intervertis, ou fabriqués ? Toutes les monnaies se valent pour passer le Styx, « payer l’addition » – même la fausse. Mais c’est mal dire, et médire de la littérature, que de parler de fausse monnaie à son propos, elle qui n’a d’objet que le « plus vrai que vrai ». Un écrivain à la hauteur de sa vocation n’invente jamais que la réalité.
Ce talent de saisir le monde en quelques phrases – tout est là, et c’est tout – ; cette miséricorde désarmée envers ses personnages, ce mezza voce fraternel qui le caractérise dès ses premiers mots : M. Michel Lambert est un maître incontestable de la forme brève.
“Le ciel me regardait”, de Michel Lambert, Le Beau Jardin, 144 pages, 14 €.
BBC
NBA Warriors coach on Texas school shooting: 'When are we going to do something?'
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The head coach for the NBA's Golden State Warriors, a team based in San Francisco, refused to talk about basketball during a news conference and instead delivered an emotional speech condemning gun violence in the United States.
On Tuesday, 19 young children and two adults died in a shooting in south Texas, after a gunman opened fire at Robb Elementary school in the city of Uvalde.
Steve Kerr, said "basketball questions don't matter" before talking about recent shootings in the US and asking when something would be done.
Valeurs Actuelles
Céline dans tous ses états
La publication de Guerre (Gallimard) ne va certes pas émousser la passion que suscite Louis-Ferdinand Céline. Il est avec Marcel Proust l’écrivain français le plus lu et le plus commenté. Le plus controversé aussi. La gamme de ses exégètes va des admirateurs inconditionnels à ceux qui nient sa valeur littéraire en passant par les équilibristes séparant l’œuvre de l’écrivain, pour ne conserver que la première. Les articles à son sujet se comptent par milliers, les livres et les thèses universitaires par centaines. Trois publications périodiques lui sont consacrées : l’Année Céline, les Études céliniennes, et le Bulletin célinien.
C’est à l’éditeur de cette dernière revue, Marc Laudelout, que l’on doit aujourd’hui un livre épatant, constitué de petits essais savamment composés, qui est une excellente introduction à l’œuvre de Céline, aux controverses qu’il suscite, mais aussi à cet univers baroque qui est celui des “célinistes” : un chapitre présente les plus grands d’entre eux, Philippe Alméras, François Gibault, Marc Hanrez ou Henri Godard (l’éditeur de la Pléiade), ainsi que les précurseurs, Paul Chambrillon, Pol Vandromme, Pierre Monier ou Dominique de Roux.
Céline est de la famille des grands orateurs sacrés, des prophètes, des poètes épiques
Depuis 1981, de Bruxelles, Laudelout publie chaque mois des études, des témoignages et des documents relatifs à l’auteur de Voyage au bout de la nuit ; c’est peu dire qu’il connaît son sujet. Il se range bien entendu parmi les inconditionnels, partageant le jugement de Roger Nimier selon qui « Céline est de la famille des grands orateurs sacrés, des prophètes, des poètes épiques ». Contrairement à une idée reçue, la droite conservatrice ne porte pas nécessairement Céline dans son cœur, à qui elle préfère les auteurs au style plus classique et à qui elle reproche surtout d’avoir ouvert la voie à « tous les gougnafiers qui ne savent pas tenir une plume » et qui s’autorisent un langage relâché en se réclamant du précédent célinien, comme le dit un Philippe d’Hugues. L’argument est loin d’être idiot, mais enfin Céline n’y est pas pour grand-chose, lui qui a inventé une langue n’ayant rien du sabir mais tout de la « prose très travaillée utilisant les ressources du langage populaire pour élaborer un style lyrique et baroque à la fois », écrit Laudelout.
De l’autre côté du spectre politique, c’est l’homme qu’on attaque, un “salaud” auquel on refuse de donner le moindre nom de rue, contrairement à Aragon qui a chanté « le Guépéou nécessaire à la France » et s’est fait le complice d’un régime aussi monstrueux que celui défendu par Céline. Laudelout ne nie rien de l’antisémitisme et des prises de position prohitlériennes de l’écrivain, mais estime qu’il est inutile de charger la barque. Sans apporter la moindre preuve, un essai farfelu paru il y a quelques années est allé jusqu’à faire de Céline un agent de la SS et un partisan du génocide des juifs… Sur ce sujet, toute la question est finalement de savoir s’il est pertinent de juger un écrivain sur des critères moraux, comme le réclamait un Jean-Paul Sartre. Le lecteur se fera son opinion.
“Céline à hue et à dia”, de Marc Laudelout, La Nouvelle Librairie, 416 pages, 19 €.
L'Humanité
Canicule, experts et ministre
ChroniqueSylvestre HuetAu nord de l’Inde et au Pakistan voisin, les peuples suffoquent. Alors que les pluies de la mousson ne sont pas encore là, des températures extrêmes, de 45 à plus de 50 °C, épuisent les populations, rendent insupportables les durs labeurs des paysans et ouvriers, tuent les plus faibles. Elles frappent également les cultures. Trop sec, trop chaud pour les jeunes blés dont les rendements menacent de s’écrouler. Alors qu’il espérait remplacer l’Ukraine sur les marchés mondiaux, le premier ministre Indien, Narendra Modi, s’est résigné à un embargo sur les exportations de la céréale.
Question de science : ces températures dévastatrices, ponctuelles et régionales, ont-elles un rapport avec le changement climatique planétaire dû à nos émissions de gaz à effet de serre ? Oui, vient de répondre une étude du service météorologique britannique.
Les scientifiques du Met Office se sont plongés dans plus de 150 simulations du climat planétaire de 1850 à 2100, réalisées pour le rapport du Giec (1). Ils y ont étudié les températures de cette région du monde durant les mois d’avril et mai. Et recherché les probabilités d’une telle canicule précoce dans des simulations intégrant l’intensification de l’effet de serre par nos émissions et dans celles qui font « comme si » ces dernières n’avaient pas existé, ne tenant compte que des seules causes naturelles de variations climatiques.
Résultat ? Si le climat n’avait pas été modifié par nos émissions de gaz à effet de serre, le temps de retour d’une telle canicule aurait été d’une fois tous les trois siècles. Aujourd’hui, avec un climat planétaire réchauffé de 1,1 °C depuis la fin du XIXe siècle, sa probabilité est cent fois supérieure. Elle peut donc revenir tous les trois ans en moyenne. Quant au futur, à l’horizon 2100, même si l’on suivait un scénario de réduction très sévère de nos émissions, de telles températures surviendraient tous les ans.
Le résultat donne raison au Giec, qui, dans le dernier rapport de son groupe 1, affirme ceci : « Certaines des chaleurs extrêmes de la dernière décennie ne seraient très probablement pas survenues sans le réchauffement provoqué par nos émissions de gaz à effet de serre. »
La politique climatique française est-elle à la hauteur de ce défi ? Macron II vient d’en confier la responsabilité à sa première ministre. Mais si Élisabeth Borne ne fait que poursuivre la politique conduite sous Macron I, cela ne suffira pas.
la chronique scientifique de sylvestre huet BBC
Chris Murphy on Texas school shooting: 'We have another Sandy Hook on our hands'
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Speaking on the floor of the US Senate moments after news of the deadly Texas school shooting broke, Connecticut Democratic Senator Chris Murphy accused his colleagues of complacency and begged them to pass gun control legislation.
The 2012 shooting at Sandy Hook Elementary School in the state he represents shocked Americans. Twenty of the 26 victims in that attack, which was carried out by a 20-year-old, were between the ages of five and six.
Valeurs Actuelles
Une statue de Louis XIV à plus de deux millions d’euros pour le Musée des Beaux-Arts de Rennes
Le Roi Soleil n’a rien perdu de son faste. Le Musée des Beaux-Arts de Rennes s’est félicité, mercredi 18 mai, de l’acquisition par la Ville d’un objet « d’intérêt patrimonial majeur », pour 2,4 millions d’euros, relate France Bleu. Il s’agit d’une statue équestre en bronze de Louis XIV, réalisée par Antoine Coysevox, sculpteur majeur du XVIIe et XVIIIe siècle. Outre son intérêt artistique, l’œuvre est un témoignage d’un patrimoine disparu. Car c’est une réduction d’une statue plus imposante du souverain, qui avait été installée à Rennes.
Fondue à la Révolution
Terminé en 1689 et initialement destiné à Nantes, l’objet d’origine, haut de quatre mètres et reposant sur un piédestal de trois mètres, a été installé à Rennes à la suite du grand incendie de 1720. Mais il n’a pas survécu à la Révolution. En 1793, Louis XIV a été désarçonné et le bronze fondu pour construire des canons. « Suite à des plaintes de révolutionnaires qui disaient que le cheval avait l’air d’attendre le [roi] suivant, quelques mois après, il part à son tour à la fonte », raconte à France Bleu Guillaume Kazerouni, responsable des collections d’art ancien au Musée des Beaux-Arts.
Il ne restait donc de l’œuvre que sa réduction. Ce type d’oeuvres servait notamment de cadeaux diplomatiques. Elle a donc fini dans la collection privée d’un aristocrate britannique. La Ville l’a achetée grâce au mécénat du groupe agroalimentaire rennais Norac. Haute de 94 centimètres et trônant sur un socle de 1,20 mètre, la statue est actuellement exposée au Musée du Louvre mais devrait arriver à Rennes en septembre.
La réduction en bronze est aujourd’hui l’unique témoignage en volume de la célèbre statue monumentale de Coysevox conçue entre 1688 et 1689, puis démontée et fondue en 1793 pour réaliser des canons.
Le dossier de presse complet est à retrouver ici > https://t.co/m4XD7SG1o1 pic.twitter.com/F2RrKcB11S
— Service de presse (@Rennes_presse) May 18, 2022
Rennes : les dernières actualités
BBC
Actor Kevin Spacey charged with sexual assault
Actor Kevin Spacey has been charged with four counts of sexual assault against three men, the Crown Prosecution Service has confirmed.
The 62-year-old was charged after the Met Police reviewed evidence following a series of complaints dating between 2005 and 2013.
Three complaints relate to sexual abuse which is alleged to have taken place in London, and one in Gloucestershire.
He is also charged with an additional serious sexual offence in London.
The first charge relates to an alleged sexual assault in London in March 2005, while a second alleged victim is claimed to have been assaulted in London in August 2008.
The third complainant relates to an alleged assault in Gloucestershire in April 2013.
Rosemary Ainslie, head of the CPS Special Crime Division, said that following the Met's review of evidence the CPS had "authorised criminal charges against Kevin Spacey, 62, for four counts of sexual assault against three men".
Mr Spacey is well known for starring in films such as Seven, LA Confidential, American Beauty and Baby Driver, as well as the Netflix series House of Cards.
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L'Humanité
Pourquoi Uranus devient le nouveau cap de l'exploration spatiale
ActuLa Nasa devrait envoyer dans les prochaines années une mission pour sonder Uranus, cette lointaine planète du Système solaire, qualifiée de « géante de glace », entourée de lunes tout aussi intrigantes qu’elle.
Anna MussoLongtemps délaissée par l’exploration spatiale, contrairement à Mars ou à la Lune qui attirent tous les regards, la discrète et étrange Uranus est désormais sous le feu des projecteurs. Septième planète du Système solaire, à la couleur bleu clair, elle devrait faire l’objet d’une prochaine mission orbitale de la Nasa.
C’est la principale recommandation du rapport décennal de l’Académie américaine des sciences (conseil de la nation en science, ingénierie et médecine), paru le 19 avril, qui la désigne « cible prioritaire » d’explorations planétaires à mener pour la période 2023-2032.
Saturne n’a presque pas de source de chaleur interne, ce qui demeure incompréhensible.
Par le passé, ces conseils ont toujours été suivis par l’Agence spatiale américaine. « Uranus est un des corps les plus intrigants du système solaire : sa faible énergie interne, sa dynamique atmosphérique, son champ magnétique complexe sont autant d’énigmes majeures », relèvent les auteurs du rapport.
Quatre fois plus grande que la Terre
La mission pourrait être lancée dès juin 2031, « en raison d’un positionnement favorable des différentes planètes, car on se servirait de Jupiter pour qu’elle puisse jouer le rôle de fronde gravitationnelle », nous précise Olivier Mousis, professeur d’astrophysique et directeur de l’institut Origines à Aix-Marseille université. « L’assistance gravitationnelle » consiste à utiliser l’attraction des planètes pour accélérer une sonde, tout en économisant le carburant de son moteur-fusée.
La mission déployée vers Uranus permettrait d’étudier la planète qui n’a été visitée qu’une seule fois, lors d’un survol de quelques heures par la sonde Voyager 2 en janvier 1986. Explorer les mystères d’Uranus est d’autant plus important sur le plan scientifique que c’est une planète tout à fait unique.
Nasa. Programme Artemis : un seul objectif la LuneD’abord, c’est une des planètes qualifiées de « géantes » avec Saturne, Jupiter et Neptune. Elle est quatre fois plus grande et quinze fois plus massive que la Terre. On l’a même définie comme une « géante de glace », car elle serait la planète la plus froide du Système solaire, avec une température atmosphérique oscillant entre – 226 °C et – 197 °C. Elle n’a presque pas de source de chaleur interne, ce qui demeure incompréhensible.
Un mélange d’eau, d’ammoniac et de méthane
Selon les quelques données collectées par la sonde Voyager 2 ou des observations télescopiques, on sait que sa surface n’est pas solide, mais l’on n’est pas sûr de sa composition exacte. Elle serait faite essentiellement d’un mélange d’eau, d’ammoniac, de méthane et baignée dans une atmosphère gazeuse surtout composée d’hydrogène et d’hélium.
Découvrez ci-dessous notre série d'entretiens avec les plus grands astrophysiciens !
Ce qui est aussi très original, c’est sa rotation : à la différence de toutes les autres planètes connues, elle tourne sur elle-même autour d’un axe horizontal et non pas vertical. « Uranus a la particularité d’être inclinée de 97 ° sur le plan du Système solaire, nous explique Olivier Mousis. En d’autres termes, Uranus roule sur elle-même lorsqu’elle tourne autour du Soleil. » Ainsi, elle semble évoluer comme une balle et présente alternativement ses pôles Sud et Nord lorsqu’elle effectue son orbite autour du Soleil… sachant qu’elle met 84 années terrestres à accomplir ce tour !
Un voyage de douze à treize ans
Comme les trois autres planètes géantes, Uranus possède plusieurs anneaux : elle en a exactement 13, décrits seulement en 1977 et observés par Voyager 2 peu après. Elle possède également 27 satellites naturels tout aussi mystérieux qu’elle. Dont certains seraient des « mondes océaniques » susceptibles d’abriter des formes de vie.
«Savoir si les lunes d'Uranus peuvent constituer des niches d’habitabilité» : entretien avec Olivier MousisCes lunes ont reçu des noms de personnages shakespeariens, comme Titania, Miranda ou Oberon, et du poète anglais Alexander Pope, alors qu’Uranus emprunte le sien à Ouranos, le dieu du ciel de la Grèce antique.
Cette planète a tant d’originalité qu’on peut se demander pourquoi ne pas y être allé plus tôt ? En fait, c’est très compliqué et cela suppose une mission de très longue durée : une dizaine d’années, selon le rapport de l’Académie américaine des sciences. Uranus se situant à une distance d’environ 2,7 milliards de kilomètres de la Terre, le voyage en lui-même devrait durer douze à treize ans, mais cela peut monter à quinze ans.
Un budget de 4,2 milliards de dollars
Si le projet est retenu par la Nasa, le meilleur scénario possible prévoit de faire décoller la sonde en 2031, ce qui lui permettrait d’arriver aux abords d’Uranus en 2043-44 ! La sonde devrait se poser sur la planète au début de la mission, puis effectuer un tour orbital pendant une décennie environ pour étudier les satellites et leur intérieur, les anneaux et l’atmosphère, et effectuer des relevés détaillés.
Enfin, pour que la sonde arrive jusqu’à Uranus, si éloignée de la Terre, il faudra lui donner une source d’énergie capable de durer plus de vingt ans sans risquer de tomber en panne ou de s’abîmer, soit une pile atomique.
L'Agence spatiale européenne et la Nasa discutent d’une combinaison dite “orbiteur + sonde” de rentrée atmosphérique.»
Olivier Mousis, professeur d’astrophysique
Ainsi s’annonce une mission complexe et de très longue haleine, supposant des coopérations durables, impliquant des générations de chercheurs et nécessitant un très gros budget, estimé par la Nasa à 4,2 milliards de dollars minimum.
Olivier Mousis nous révèle que « l’Agence spatiale européenne et la Nasa sont en pourparlers pour discuter d’une combinaison dite “orbiteur + sonde” de rentrée atmosphérique. L’orbiteur explorerait l’ensemble du système d’Uranus et la sonde de rentrée serait une mission kamikaze larguée dans l’atmosphère de la planète pour en mesurer sa composition chimique et isotopique ».
Dans tous les cas, cette mission sera un bel exemple d’exploration scientifique qui exige toujours de voir grand et loin, fût-ce à un horizon de trente ans et à près de 3 milliards de kilomètres…
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Bonheur de ville en Toyota Aygo X
PHILOSOPHIE
On l’appelle “crossover”, parce qu’elle se prend pour une baroudeuse. Voyez ces extensions d’aile, ces sabots avant et arrière et cette garde au sol relevée… d’un centimètre. Bon, tout cela, c’est du marketing. Retenons surtout que la Toyota Aygo X (prononcez Aygo “cross”) est l’une des dernières micro-citadines à essence. Un marché déserté par les constructeurs, ses marges se révélant particulièrement faibles. La Citroën C1, la Peugeot 108 et la Renault Twingo, par exemple, ne seront pas renouvelées. Les firmes préfèrent le créneau des petites autos 100 % électriques. Alors, dans son genre, l’Aygo X fait de la résistance. Et avec panache ! On aime son exubérance bicolore. Et puis, quatre portes, pour un encombrement si réduit, c’est rare. Les grands gabarits se sentiront peut-être à l’étroit à l’arrière, mais le coffre a gagné 60 litres, pour atteindre 231 litres.
PRESTATIONS
La finition est un tantinet au-dessus de la moyenne. Ergonomie du poste de conduite bien pensée. Levier de vitesses agréable à manier en boîte manuelle. Les rondeurs de la planche de bord rassurent. Le large écran tactile des versions les plus huppées est bien intégré dans un grand insert ovoïde. Il pilote la navigation. Le système multimédia accède à la connectivité Android Auto et Apple Carplay. À noter aussi : le chargeur à induction au-dessus des portegobelets pour les amateurs. Sans oublier, au sommet de la gamme, une sono JBL de 300 watts, avec caisson de basse logé dans le puits de la roue de secours. En entrée de gamme, sur la version Active, vous aurez déjà droit en série à un beau festival : climatisation, ordinateur de bord, banquette fractionnée (50/50), aide au maintien dans la voie, régulateur adaptatif, freinage d’urgence avec détection des cyclistes et piétons, lecture automatique des panneaux et même feux de route automatiques. Des équipements comme sur une grande ! Mais qui font grimper la note… et la marge.
TECHNIQUE
Le 3-cylindres essence 1 litre “atmo” développe 72 chevaux pour un poids inférieur à la tonne. La “boîte 5” mécanique fera l’affaire, mais sur route, pour doubler, il faudra souvent jouer du levier de vitesses pour relancer. La boîte S-CVT (1 000 euros supplémentaires) offre un gain de souplesse. Sans grever la consommation, très raisonnable d’ailleurs, sous les 5 litres aux 100 kilomètres en moyenne. Confort, précision de la direction, roulis modéré en courbe, agilité due au poids plume de l’engin et rayon de braquage de Lilliputienne ne sont pas les moindres atouts de cette attachante petite voiture garantie trois ans.
L'Humanité
«Savoir si les lunes d'Uranus peuvent constituer des niches d’habitabilité» : entretien avec Olivier Mousis
EntretienLa Nasa devrait envoyer dans les prochaines années une mission sur la secrète et étrange Uranus, septième planète du Système solaire. C’est ce que préconise l’Académie américaine des sciences (conseil de la nation en science, en technologie et en médecine) dans son rapport décennal sur les explorations planétaires prioritaires à mener pour la période 2023-2032. Pourquoi avoir choisi cette planète et pour lever quels mystères ? Explications avec Olivier Mousis, professeur d’astrophysique et directeur de l’institut Origines à Aix-Marseille université.
Anna MussoPourquoi les Américains s’intéressent-ils seulement aujourd’hui à cette planète ?
Uranus et Neptune sont de très belles cibles pour de futures missions spatiales. Cependant, il existe une fenêtre de lancement unique en faveur d’Uranus entre 2030 et 2032, en raison d’un positionnement favorable des différentes planètes (on se servirait de Jupiter pour qu’elle puisse jouer le rôle de fronde gravitationnelle).
Le voyage durerait une douzaine d’années avec un lanceur de type Falcon Heavy. Neptune serait beaucoup moins accessible sur cette période, ce serait donc un voyage beaucoup plus long. Il faudrait attendre fin 2030 ou début 2040 pour que Neptune soit de nouveau accessible avec un délai raisonnable.
En quoi Uranus est-elle si singulière par rapport aux autres planètes de notre Système solaire ?
Uranus et Neptune sont les dernières planètes géantes du Système solaire à ne pas avoir été explorées en détail. La seule mission robotique à être passée à côté d’Uranus et de Neptune était la mission Voyager 2 en 1986 et 1989 respectivement.
Nous ne connaissons pas grand-chose de ces deux planètes. On sait aujourd’hui que ce sont des géantes de glace, en opposition aux géantes de gaz que sont Jupiter et Saturne. Cela veut dire qu’Uranus et Neptune possèdent un noyau, probablement en partie dilué, dont la masse doit être de l’ordre des 2/3 de celle de la planète. Il est important d’explorer ces planètes, car comprendre leur composition, leurs mécanismes de formation et d’évolution apportera sans aucun doute un autre regard sur l’origine du Système solaire.
On peut également noter que des planètes aux caractéristiques analogues (les fameuses « Neptunes chaudes ») constituent plus de la moitié des exoplanètes observées. Il est donc évident qu’une meilleure connaissance d’Uranus et de Neptune apportera également un éclairage très intéressant pour comprendre comment la population des Neptunes chaudes s’est formée.
Au-delà de ça, ces deux géantes sont entourées de lunes analogues à celles de Jupiter et de Saturne. Il est probable que certaines d’entre elles soient des candidates intéressantes pour former des environnements habitables, de manière analogue à la lune de Saturne Encelade, sur laquelle la mission Cassini-Huygens a détecté des geysers et en a mesuré la composition. Des geysers semblables ont déjà été découverts par Voyager 2 sur Triton, la plus grosse lune de Neptune.
Dans un tel contexte, Uranus et Neptune sont deux planètes d’intérêts identiques, avec néanmoins quelques différences marquées au niveau de certaines propriétés orbitales. Uranus a la particularité d’être inclinée de 97 ° sur le plan du Système solaire. En d’autres termes, Uranus roule sur elle-même lorsqu’elle tourne autour du Soleil. Cette propriété s’applique aussi à ses lunes, car celles-ci sont également perpendiculaires au plan du Système solaire. Cette particularité fait de cette planète un objet unique en son genre. L’interaction de son champ magnétique avec celui du Soleil est totalement exotique comparativement aux autres planètes géantes du Système solaire.
Que pourrait nous apprendre cette mission ?
Tellement de choses : elle nous permettrait tout à la fois de mieux connaître la structure interne, la composition chimique et isotopique de la planète, la structure de son atmosphère, celle de son champ magnétique et comment celui-ci interagit avec celui du Soleil.
Nous pourrions aussi comprendre davantage les conditions de formation et d’évolution de ce type de planètes, et savoir pourquoi celles-ci sont tellement différentes de Jupiter et de Saturne. D’un point de vue astrobiologique, les lunes d’Uranus sont très intéressantes et pourraient renfermer des océans liquides internes, de manière analogue, par exemple, à la lune Europe qui gravite autour de Jupiter et qui sera visitée par la mission Europa Clipper.
Si ces lunes possèdent des geysers, nous pourrions alors mesurer leurs compositions et ainsi remonter à celles de leurs océans sous-jacents. Il serait alors intéressant de savoir si certaines de ces lunes peuvent constituer des niches d’habitabilité à une distance aussi lointaine du Soleil.
Comment réussir à voyager jusqu’à la lointaine Uranus ?
La mission nominale qui a été recommandée par le « Decadal Survey » (rapport d’une sorte de conseil des sages issus de la communauté scientifique américaine) à la Nasa prend la forme d’une combinaison orbiteur + sonde de rentrée atmosphérique, un peu similaire à la mission Galileo envoyée sur Jupiter ou bien à la mission Cassini-Huygens.
Dans une telle combinaison, l’orbiteur pourrait être apporté par la Nasa et la sonde de rentrée par l’ESA. L’ESA et la Nasa sont actuellement en pourparlers pour discuter d’un tel projet. L’orbiteur explorerait l’ensemble du système d’Uranus (planète, satellites, champs magnétiques) et la sonde de rentrée serait une mission kamikaze larguée dans l’atmosphère d’Uranus pour en mesurer sa composition chimique et isotopique.
En ce qui me concerne, je milite, pour cette proposition. Ce serait une opportunité unique pour les Européens de pouvoir étudier Uranus, à une échelle de temps raisonnable. Dans la meilleure des options en termes de fenêtre de lancement, cette mission arriverait vers la planète presque soixante-dix ans après Voyager 2… Ces missions impliquent forcément des générations entières de chercheurs.
Entretien par Anna Musso
astronomieespacesystème solaire BBC
Climate Change: MPs say building demolitions must be reduced
By Roger HarrabinBBC energy and environment analyst
The number of buildings being knocked down must be reduced because demolition and rebuilding adds to climate change, MPs say.
Previously developers have been encouraged to knock down old, poorly-insulated homes and offices and replace them with buildings needing less heating.
More recently the government has agreed with engineers who argued that replacing buildings was often bad for the climate in the short and medium term.
That's because lots of emissions are created to make materials for buildings - such as steel, cement, bricks, glass, aluminium and plastics.
Demolishing and rebuilding creates double emissions by necessitating the manufacture of two lots of construction materials.
The Commons Environmental Audit Committee says the government's recent decision to relax planning rules may be leading to an unintended increase in demolition.
It insists that emissions created in the construction of buildings must be reduced if the UK is to meet its climate change targets
The Committee chairman, Philip Dunne MP, said: "From homes to offices, retail units to hospitality venues, our buildings have a significant amount of locked-in carbon, which is wasted each time they get knocked down to be rebuilt, a process which produces yet more emissions.
"Ministers must address this urgently."
The government said it welcomed the report and was carefully considering its findings. A spokesman from the business department said the UK was a leader in tackling greenhouse gas emissions.
Don't demolish old buildings, urge architects
Climate change: Construction companies told to stop knocking down buildings
The issue is complicated. In places such as the City of London, there's often pressure to capitalise on the high value of land by knocking down and building tall.
And some developers say that many buildings can't be kept and converted.
Take the case of the Marks and Spencer Marble Arch store in London's Oxford Street. Michael Gove, the minister controlling planning in the UK, recently agreed to review a plan to demolish it.
M&S insists that knocking down what it calls a "mish-mash of poor, idle shopping space" is the "green" option. The group's Property Director Sacha Berendi agreed that climate change was an emergency.
But he pledged: "Over the long term, the modern lower-carbon building will more than offset any emissions from the redevelopment.
"The new building will be amongst the top 10% best performing buildings in London (for energy consumption)."
He said that within 17 years the lower energy use in the new building would outweigh the emissions created by making it.
The demolition and re-building has been estimated to cause 40,000 tonnes of CO2 emissions.
Will Hurst from the Architects Journal told me: "Climate change is indeed an emergency but if M&S really thought that, they wouldn't be creating extra emissions when they really need to be drastically cut."
He pointed to comments in the magazine dezeen from Yamina Saheb, a lead author on the United Nations climate change panel, IPCC.
"The (construction) sector hasn't modernised since the Second World War - and now, the data shows it's lagging behind all other sectors," she told the magazine.
The Commons committee wants developers to be obliged to calculate emissions over the entire lifetime of buildings. It's urging the government to set ratcheting targets for the buildings sector, which is responsible for 25% of the UK's emissions.
The battle against demolition is already underway in the UK, with pioneering architects and engineers urging solutions such as adding extra storeys to existing buildings - such as the Standard Hotel near St Pancras station.
Other options are to recycle as much of the old building as possible, or keep the facade - or indeed the foundations, which need vast amounts of carbon-intensive cement.
There's now pressure for a major new refurbishment prize for architects to sit alongside the Stirling Prize, which some argue has featured flamboyant creations that showed too little care for the environment.
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Chapeau rouge à Dijon
Le chef William Frachot comptabilise deux étoiles au guide Michelin depuis bientôt dix ans et l’assiette a pris des allures contemporaines depuis la réflexion qu’a imposée la dernière pandémie. Côté décoration, de hauts panneaux arrondis de bois cérusé couleur miel cassent les volumes, la lumière entre dans les lieux par une grande baie vitrée donnant sur la rue. Lumière du jour pour le déjeuner et douces harmonies derrière de grandes bulles de stuc blanches le soir. Les assises jaune soleil mettent de bonne humeur. Les assiettes de la maison Coquet sont la continuité élégante et fine, aux formes douces, de la salle à manger.
Avec ses équipes, le chef met plus que jamais en avant les produits bourguignons qu’il réinterprète en mode léger. Les escargots sont entourés de salade rôtie aux champignons, la partie de pêche en rivière fait découvrir des poissons d’eau douce méconnus, la volaille de Bresse est agrémentée d’un jus réduit au vin jaune, le pigeon twiste avec l’orge maltée fumée et le ris de veau s’étale sur une purée de racines de persil caramélisées avec les panais.
Côté desserts, le talentueux chef pâtissier Jérémie Parmentier, maître de la précision, nous séduit avec une poire vigneronne où la réduction magistrale du vin donne du peps au fruit poché. Mais son soufflé cazette du Morvan, qui met l’accent sur les textures de la noisette croquante et en émulsion, n’est pas mal non plus.
Cinq menus sont proposés : Affaires, en trois services pour le déjeuner, à 65 euros ; Émotions, quatre services pour 105 euros ; et deux menus Esprit William Frachot, cinq services à 155 euros et huit services pour 182 euros.
Hostellerie du Chapeau rouge, 5, rue Michelet, Dijon (Côte-d’Or). Tél. : 03.80. 50.88.88.
BBC
Ros Atkins on... Russia's food war
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The West has accused the Russian military of holding food supplies hostage for millions around the world.
The war in Ukraine has blocked the country's main ports on the Black sea, severely impacting food supply chains around the world. Ukraine is a major exporter of wheat, but now millions of tonnes of grain are stuck - impacting the countries that can least afford it.
Russia denies it is weaponising food supplies, claiming that Ukraine's attempts to mine the Black sea and sanctions are to blame - as the BBC's Ros Atkins explains.
L'Humanité
Briser le silence de l’occupation israélienne
Nos recommandations culturellesTélévision Arte diffuse, ce soir, les deux parties du documentaire d’Avi Mograbi qui dissèque le mécanisme de la politique coloniale en Palestine depuis 1967.
Sohir BelabbasA près le récent assassinat de la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh et la violence de la police israélienne à l’encontre de son cortège funèbre, voilà un documentaire plein d’à-propos. Les 54 Premières Années remet en perspective les pratiques et les logiques coloniales d’Israël depuis la guerre des Six-Jours. Le documentaire d’Avi Mograbi veut être un manuel militaire abrégé de l’occupation d’un territoire, l’exemple israélien étant pour le réalisateur « paradigmatique ».
En 1967, Israël occupe Jérusalem Est, la Cisjordanie et la bande de Gaza. Aujourd’hui, on compte plus de 250 colonies et 600 000 colons dans les territoires palestiniens. Une situation qui entrave le droit de 5 millions de Palestiniens de circuler, travailler ou cultiver leur terre. Pour exposer les principes fondamentaux de l’occupation, le cinéaste ant-isioniste de Comment j’ai appris à surmonter ma peur et à aimer Ariel Sharon recourt une nouvelle fois à sa propre mise en scène. Il campe cette fois-ci du fond de son fauteuil le rôle d’un expert militaire qui vouvoie froidement le spectateur, droit dans les yeux : « Vous venez de vous emparer d’une terre. Que va-t-il se passer à présent ? »
une mention spéciale au festival de berlin
Pour illustrer chaque point de sa démonstration, d’anciens soldats qui ont servi dans les territoires occupés témoignent, presque tous à visage découvert. Ces militaires font partie des quelque 2 000 réservistes qui ont décidé de révéler les dessous de l’occupation à l’ONG Breaking the Silence (Briser le silence), cofondée par le réalisateur israélien lui-même. Dans un ordre chronologique, ils rapportent les exactions qu’ils ont commises ou dont ils ont été témoins, comme les expropriations de terre par les colons. La première partie documente les étapes qui conduisent à la première Intifada, en 1987 : la confiscation des terres, le nombre croissant de victimes et la négation systématique de l’aspiration à l’autodétermination. Il fallait « briser les jambes et les bras », rapportent les soldats, sommés de réprimer toute forme de résistance, y compris celle des enfants. Les images, parfois difficiles, viennent soutenir des propos qu’on voudrait pouvoir oublier, comme celle de l’affiche du film représentant une vieille dame menacée par la matraque d’un soldat. La seconde partie revient sur les effets des accords d’Oslo (1993), la deuxième Intifada (2000), la construction du mur en 2002 et le retrait de Gaza, suivi de son blocus, en 2005. Les lanceurs d’alerte décrivent la torture, la banalité de l’humiliation quotidienne aux checkpoints ou l’engrenage de la violence lié aux attentats-suicides et à la répression aveugle de l’armée israélienne.
Le film dérange, si bien qu’Avi Mograbi n’a pas trouvé de diffuseur en Israël. Mais il a trouvé de l’écho au Festival de Berlin, qui, l’an dernier, lui a décerné la mention spéciale de la section documentaire. Avec son ton didactique empreint d’ironie, le réalisateur livre une description clinique et implacable de la mise en œuvre de l’occupation d’un territoire.
Israël-PalestinedocumentaireArte Valeurs Actuelles
Monaco, figure de proue de la Riviera
Le Blue Bay est le restaurant gastronomique du Monte-Carlo Bay Hotel & Resort. Il a reçu cette année sa deuxième étoile, ce qui est une belle récompense qui vient distinguer la gastronomie très créative du chef Marcel Ravin. Le Guide Michelin salue ainsi les créations du chef originaire de Martinique et son mix entre les saveurs caribéennes et méditerranéennes. Une cuisine unique et audacieuse dans un cadre féerique.
Attentif aux exigences de sa clientèle internationale, Marcel Ravin s’est nourri des demandes parfois irréelles. Il faut goûter sa fameuse sucette de foie gras à la barbe à papa. Le Blue Bay possède depuis peu son propre potager et peut proposer les produits de saison à chaque instant. C’est le challenge de Marcel Ravin d’associer poissons de Méditerranée et légumes de son potager. Sa cuisine colorée, épicée et très iodée est à l’image du chef : très généreuse.
Monte-Carlo Société des Bains de Mer innove et présente ses nouveaux chefs féminins à la tête de trois de ses restaurants les plus en vogue. La petite dernière est Mélanie Serre, qui est là pour relever un défi de taille. Son arrivée dans les cuisines d’ Elsa, la table du Monte-Carlo Beach, est un challenge car elle prend indirectement la suite d’un chef qui a mené la bataille du bio jusqu’à le faire estampiller. Son successeur immédiat fut une chef qui a pris sa relève un peu trop en dilettante pour que ça marche : on ne la voyait pas souvent.
L’arrivée de Mélanie Serre était très attendue dans ce cocon, membre des Relais & Châteaux. Cette professionnelle passionnée, qui fut élève du regretté Joël Robuchon, nous fait découvrir ici un univers culinaire entre gourmandise et élégance. Dans un premier temps, les produits de la mer sont mis à l’honneur avec des soupes, des sauces bien réduites, à base de poissons. Le végétal aussi, comme la carotte, salée, sucrée, cuite, crue, confite, en utilisant tout, des fanes à la peau en passant par le cœur du produit.
Yasmina Hayek tout juste 25 ans dirige Em Sherif
À l’Hôtel de Paris, une nouvelle enseigne : Em Sherif, une affaire de famille et d’amour, présente dans le monde entier avec déjà 16 établissements. Ce restaurant ouvre ses portes au sein de l’hôtel, dirigé par la chef exécutive Yasmina Hayek, fille de Mireille Hayek, créatrice de cette enseigne qui fait rimer gastronomie libanaise et plaisirs des sens. Yasmina Hayek est une femme très entreprenante au savoir-faire précis, qui démultiplie l’art de recevoir à la libanaise, si réputé pour sa convivialité et unique au monde. Dans l’assiette, la générosité libanaise au cœur teinté de Méditerranée s’offre avec des dizaines de plats colorés en petites portions à partager. Mezze froids et chauds, mix de grillades, shawarma, kharouf et bar entier ou autres poissons de la Méditerranée grillés avant d’aboutir sur de multiples desserts.
La troisième femme, Victoria Vallenilla, arrive pour relever le défi gourmand des très animés Coya. Celui de Monte-Carlo est une référence gastronomique et festive, le lieu prisé par une jeunesse branchée et aisée. À tout juste 27 ans, Victoria Vallenilla a pris les commandes de la brigade de l’établissement qui sublime les grands classiques de la cuisine péruvienne grâce à de délicates touches de gastronomie asiatique. La Vénézuélienne qui a grandi dans les Caraïbes est ainsi devenue la première chef du groupe Coya. Formée au Vistamar de l’hôtel Hermitage, il y a quelques années, par le chef Joël Garault, elle connaît bien Monaco et les envies des Monégasques. Elle a créé pour Coya un croustillant pop-corn de poulet, concocté à l’issue d’un processus de deux jours de marinade, mais aussi des plats légers et sains, avec l’ umami, cette fameuse cinquième saveur qui réveille le palais et pétille en bouche. Il y a fort à parier que le talent de la jeune femme aura une incidence bénéfique sur les assiettes de ce lieu de rendez-vous international à la vue directe sur la mer.
Enfin, pour parfaire la nouvelle gourmandise monégasque, Yannick Alléno, qui était déjà présent dans la principauté depuis un an, importe son concept de comptoir gastronomique Pavyllon (comme à Paris) au sein de l’hôtel Hermitage à Monte-Carlo. Une nouvelle adresse qui bouscule les codes du grand restaurant en mêlant raffinement, décontraction et une cuisine en liberté. L’intérieur, signé Chahan Minassian, le décorateur fétiche de Yannick Alléno, laisse place à un vaste comptoir face à la cuisine ouverte dans un esprit de convivialité. À l’extérieur, la terrasse végétalisée s’habille d’une superbe vue sur la mer.
À découvrir absolument : le menu aux saveurs raffinées et authentiques de la Méditerranée aux couleurs des saisons qui se succèdent pour 78 euros. Ce menu peut être servi à la demande en une heure pour une entrée, un plat et un dessert. La tornade Alléno vient d’investir le Rocher et lui fait découvrir ainsi toutes les subtilités de l’extraction, la signature du chef. Ce style de restaurant est une nouveauté très séduisante qui plaît à toute la principauté.
BBC
Newport Wafer Fab: Chinese buyout of UK's biggest chip plant to be reviewed
The sale of Britain's largest microchip factory to a Chinese company is to be reviewed by the UK government.
Business Secretary Kwasi Kwarteng will make a national security assessment of the takeover of Newport's Wafer Fab by Nexperia.
It could force the company to reduce its shareholding back to the 14% it originally owned.
MPs have previously criticised the UK government over the case.
A report in April said an investigation pledged by the Prime Minister Boris Johnson by the National Security Advisor had not happened.
Newport Wafer Fab, based near the estate of Duffryn in the west of the city, runs the UK's biggest microchip company and employs around 450 people.
On Wednesday Mr Kwarteng announced there would be a "full assessment" of the acquisition under the National Security and Investment Act.
"We welcome overseas investment, but it must not threaten Britain's national security," he said on Twitter.
Prime Minister Boris Johnson said last year he did not want to drive Chinese investment away from Britain because of "anti-China spirit".
The government, which has the power to intervene, including retrospectively, in acquisitions on national security grounds, has 30 working days to carry out its assessment.
The deal is under scrutiny amid an ongoing global shortage of computer chips which has been exacerbated by the pandemic.
Their importance to modern manufacturing means they are regarded as an increasingly important strategic asset.
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L'Humanité
Bâtissons ensemble la fête de l’Humanité
Fabien Gay
A l’heure d’une concentration de grands médias, de la mainmise croissante des conglomérats du numérique qui développent leur emprise sur nos esprits et nos modes de vies, il est plus que nécessaire de continuer à défendre le pluralisme de l’information et le développement de notre groupe de presse indépendant, au service des intérêts populaires, de l’émancipation humaine, du progrès social et écologique.
Près de 120 ans après sa fondation, l’Humanité conserve son ambition de participer au débat d’idées, avec nos valeurs de justice et de progrès social et écologique, de paix, de féminisme, d’antiracisme en donnant à voir les luttes, les résistances mais aussi les possibles dans nos sociétés.
Nous sommes de toutes les batailles
Les équipes de l’Humanité ont été extrêmement mobilisées ces derniers mois. Alors que nous sortions à peine de la grave crise de la Covid-19, nos équipes ont travaillé d’arrache-pied pendant de longs mois pour vous proposer des nouvelles formules du quotidien et de l’Humanité Dimanche, devenue l’Humanité Magazine. Avec une équipe soudée dont le professionnalisme est reconnu de tous et toutes, nous avons réussi notre pari : celui de vous être encore plus utile, plus près des combats quotidiens, et donner à voir, du local à l’international, tous les combats émancipateurs et de transformation sociale.
Nous sommes de toutes les batailles. Mobilisés et utiles pour décrypter l’actualité avec la guerre en Ukraine et faire vivre la solidarité, nous avons récolté plus de 150 000 euros que nous avons reversé directement à notre partenaire du Secours populaire français pour des actions humanitaires efficaces en direction des réfugiés. Mobilisés et engagés pour suivre l’actualité de la campagne présidentielle comme des élections législatives qui se profilent. Mobilisés enfin pour continuer à nous développer, en étant utiles au monde du travail et de la création, en ouvrant nos colonnes aux luttes et aux analyses mais aussi par le biais d’événements et des colloques portant l’empreinte de l’Humanité.
Réussir cette formidable Fête populaire
Cependant, malgré tous ces efforts, notre situation reste fragile du fait d’éléments indépendants de notre volonté, qui viennent perturber notre développement et notre capacité d’innovation et d’investissement.
Aujourd’hui, nous connaissons une hausse de nombreux coûts comme l’impression, l’énergie, les transports et le routage… et surtout, le papier qui se raréfie et dont nous estimons, pour l’instant, à plus de 600 000 euros l’augmentation pour l’année.
Dans le même temps, nous faisons face à un nouveau défi dont nous avions déjà connaissance, celui du déménagement de la Fête de l’Humanité au cœur de l’Essonne. Les équipes de la Fête, du journal, les bâtisseurs et les bâtisseuses ont beaucoup œuvré ces derniers mois pour préparer et réussir cette formidable Fête populaire.
Toute l'actu de la Fête de l'Humanité 2022.
Les coûts sont importants là aussi : transports, navettes, mais aussi installations nouvelles sur un nouveau terrain, cachets des artistes… Une belle affiche artistique vous a déjà été dévoilée et d’autres noms viendront s’y ajouter en juin.
Nous sommes d’ores et déjà mis en difficulté pour bâtir la Fête de l’Humanité. Le bon de soutien à 35 euros est déjà disponible auprès des militant·e·s du journal. Nous invitons d’ailleurs, dès à présent, à prendre le maximum d’initiatives pour mobiliser le plus largement possible autour de vous.
Un appel à votre participation financière, à la solidarité
Dès lors, pour relever ces nouveaux défis, nous souhaitons nous tourner vers notre plus grande force : la communauté de nos lectrices et lecteurs.
Nous lançons une nouvelle souscription populaire dès à présent et ceci jusqu’à la prochaine Fête de l’Humanité, pour nous permettre de la construire dans les meilleures conditions et de respecter les conditions de notre plan de relance. Ces financements nous permettront d’honorer nos partenariats, de déployer au mieux nos objectifs et de vous être toujours plus utile en continuant à nous développer notamment sur le numérique.
C’est pour toutes ces raisons que nous en appelons à votre participation financière, à la solidarité des ami·e·s, abonné·e·s, lectrices et lecteurs. Dans le même temps, nous lançons une grande opération d’abonnement à nos journaux. Il est indispensable de développer la lecture et l’abonnement pour comprendre, analyser, se forger une opinion pour être armés dans la bataille idéologique que mènent les droites et les extrêmes-droite. Ensemble, relevons ce défi.
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Russia-Ukraine War
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For Ukrainian Writer, War Evokes Scars of Time in Captivity
Stanislav Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his abuse in a prison run by Russian-backed separatists. Now, the war reminds him of why Ukrainians are fighting for their lives.
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By Valerie Hopkins
KYIV, Ukraine — Stanislav Aseyev spent two and a half years in a notorious prison run by Russian-backed separatists in eastern Ukraine, where he said he and other inmates were regularly tortured, beaten, demeaned and forced to wear bags on their heads. Yet, even he was unprepared for the grim scenes of abuse and executions that he witnessed in the Kyiv suburb of Bucha.
“I was still not ready for this,” he said. “I did not think that I would see genocide with my own eyes, despite the fact that I have a lot of experience in this war.”
Mr. Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his time in prison in a memoir published in 2020, “The Torture Camp on Paradise Street.” Today, he bears witness to a new brutality, a Russian invasion, and the physical and emotional scars that are being inflicted anew.
In Bucha, “the corpses lay in front of every private house,” said Mr. Aseyev, who had traveled there recently with a volunteer military unit to help ensure the safety of the region after Ukrainian forces had pushed the Russians back.
Mr. Aseyev had moved to the Kyiv area to put his prison years behind him, but war and its associated traumas found him once more, in February, when missiles whistled into the city’s eastern suburb of Brovary.
“I had thought that it was all over, that I still had a very long process ahead to work on it,” he said of the lingering scars in an interview conducted in the back seat of a car because it was too dangerous to speak at his home. “But now it’s all irrelevant, because now the old psychological traumas from captivity are again beginning to slowly make themselves felt.”
Jerked back to wartime, Mr. Aseyev has also chosen a new way to address his fears and anger. He has taken up arms for the first time in his life, defending his adopted city militarily as part of the Territorial Defense Forces, a volunteer unit in the Ukrainian army.
Mr. Aseyev’s story is an extreme version of the one many Ukrainians are experiencing today, as the Russian military spreads violence, indiscriminate and otherwise, throughout the country. His experiences have seen him — someone raised with Russian language and Russian culture, with a worldview relatively sympathetic to Moscow — reject all of that to the extent that he is not only ready but willing to kill Russian soldiers.
He was born in the town of Makiivka, just outside Donetsk, the largest city in eastern Ukraine. As a native Russian speaker, he grew up listening to Soviet rock bands like Kino, reading Dostoyevsky in the original Russian and learning history from a predominantly Russian perspective.
Before the separatist war that broke out in 2014, he says he was sympathetic to President Vladimir V. Putin’s vision of Ukraine as part of “Russky Mir,” or “Russian World,” a nationalist and chauvinistic ideology focused on the idea of Russia’s civilizational superiority. “I really had such ‘Russky Mir,’ illusions about Putin, Great Russia, all these things,” he said.
Those were shattered by his experiences after 2014, just as they are being shattered now for millions of other Ukrainians. He now prefers not to speak Russian, except to talk to his mother.
In 2014, Makiivka, a place that Mr. Aseyev has described as “a city of Soviet sleepwalkers,” was occupied by Russian-backed separatist forces loyal to the self-proclaimed Donetsk People’s Republic. Many of his friends signed up to fight on the side of the pro-Moscow rebels, buying the Russian propaganda line that Ukrainian fascists had taken control in Kyiv. Shortly thereafter, he said, he realized that the separatists were the ones committing human rights abuses.
In 2015, he started writing about the abuses for Ukrayinska Pravda, a daily newspaper, as well as the U.S. funded RFE/RL outlet and a liberal-leaning newspaper, Dzerkalo Tyzhnia, or Mirror Weekly. He continued that line of reporting under a pseudonym for two years, until he was detained on June 2, 2017.
Mr. Aseyev was first taken to “The Office,” a prison camp in a group of buildings along a wide boulevard in the center of Donetsk that had served as office space before the war. After beatings and electric shock torture, he said, he spent six weeks in solitary confinement, in a cell so cold that he had to grasp bottles of his own urine to stay warm.
Then he was transferred to Izolyatsia prison, named for a former insulation factory — both Russian and Ukrainian languages use the same word for insulation and isolation — that had become a cultural center after the Soviet-era factory went bankrupt. There, Mr. Aseyev says he was beaten and tortured for more than two years, before being released in a prisoner exchange in 2019, just before New Year’s Eve, having spent 962 days inside.
Mr. Aseyev said that his own persecution, and the Russians’ pummeling today of cities around Kyiv and across southern and eastern Ukraine, many of them Russian-speaking areas, belied the Kremlin’s assertion that it went to war to protect ethnic Russians and Russian speakers from the “Nazis” supposedly in control in Kyiv.
“They don’t care who they kill,” he said. “I am a Russian speaker, I grew up on Russian culture, on Russian music, books, cinema, even Soviet in a sense.”
Despite this, he said, “I am definitely considered an enemy by these people, just as those who grew up somewhere in Lviv on completely different values,” he said, referring to the predominantly Ukrainian-speaking city in the country’s west that is the beating heart of Ukrainian nationalism.
“For them,” he said of Russia’s leadership, “the state of Ukraine simply does not exist, and that’s all. And everyone who does not agree with this is already an enemy.”
Mr. Aseyev spent the years after his release from prison trying to heal from his traumas. Much of that process centered on writing his memoir, which detailed the treatment he and others endured.
He described the horrors in a powerful passage from the introduction: “The principal tasks here are surviving after the desire to live has forsaken you and nothing in the world depends on you any longer, preserving your sanity as you teeter on the brink of madness and remaining a human being in conditions so inhuman that faith, forgiveness, hate, and even a torturer locking eyes with his victim become laden with manifold meanings.”
In thematic essays, he describes how a father and son were tortured together; how a man was electrically shocked in his anus; cases of rape and forced labor; the way cameras were constantly watching the inmates; and the depravity of Izolyatsia’s commander.
Russia-Ukraine War: Key Developments
On the ground. Moscow’s military has narrowed its focus to a 75-mile-wide sliver of land in the heart of the eastern Donbas region, which has allowed Russian forces to make incremental gains. Russia’s main immediate target remains Sievierodonetsk, the easternmost city still under Ukrainian control.
A global threat. The president of the European Commission accused Moscow of deliberately trying to provoke a global food crisis by targeting grain warehouses, ports and other critical infrastructure in Ukraine, one of the world’s most important food exporters.
NATO expansion. Delegations from Finland and Sweden are in Turkey to meet with officials in an effort to address President Recep Tayyip Erdogan’s opposition to the Nordic nations’ bids to join NATO. Ahead of the talks, Turkey made a series of security-related demands of Sweden.
A collection of his dispatches from Ukraine’s occupied eastern Donbas region, written before his 2017 arrest, was also recently published in English translation by Harvard University Press.
When the war began in February, Mr. Aseyev took his mother to the country’s relatively safer west, and then took the train back to the capital. Returning to Kyiv in the first days of the war, he was one of only three people who disembarked at the city’s central station.
“There is simply nowhere else to run,” he said. “If we all leave Kyiv, then one way or another we will be crushed in the rest of Ukraine.”
In prison, his mother was “constantly” on his mind. “For two and a half years my mother went through hell,” he said, not knowing for long periods if he was dead or alive, and not being able to visit him or communicate with him.
While she is safe for now, Mr. Aseyev said he is furious about what she was subjected to, and is ready for revenge. “I will kill them at every opportunity,” he said.
Mr. Aseyev said he was convinced that “as soon as” Russian troops “have the opportunity and infrastructure to build something like Izolyatsia in the occupied territory, of course they will.”
He has continued his writing and advocacy for Ukraine even as he goes through military training. He recently visited the newly liberated town of Bucha, the site of numerous alleged atrocities by Russian soldiers, and posted photos on Facebook of a mass grave site.
In his memoir, Mr. Aseyev wrote a chapter on how and why he had considered taking his own life in prison.
“The choice to take my life, so I thought, was the last freedom I had,” he wrote.
In a video message shared by Secretary of State Antony J. Blinken on his Instagram account, Mr. Aseyev recalled this thought as he spoke about his time in Izolyatsia and implored Western leaders not to be afraid of Russia or Mr. Putin.
“They took away everything — relatives, friends, communications, even an old calendar” that had been hanging in his cell, he said. “But they couldn’t take one thing away from me: I was ready to die. This is something that cannot be taken away from a person even when everything else is taken away.”
And that, he said, is why Ukraine has stood up to the supposedly superior Russian forces, and why it will ultimately prevail.
“This is what our whole country is now,” he said. “We are more willing to die than to give up or lose. And that is why the Russian Federation has already lost in this war.”
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BBC
Facebook owner Meta updates its privacy policy
Millions of users of Meta products, including Facebook and Instagram, are to receive notifications of the firm's updated privacy policies.
Meta says the changes are designed to make it easier to understand how customers' information is used.
The company has previously been criticised by regulators and campaigners over its use of customers' data.
WhatsApp and some other products are not covered by the update.
Control over posts
Meta says the changes won't allow it to "collect, use or share your data in new ways".
There are, however, two changes to the way that users can control how their information is processed.
A new setting will give people more control over who can see their posts by default. And existing controls over which adverts users can see are consolidated into a single interface.
The company is also updating its terms of service.
Michel Protti, Meta's chief privacy officer, said in a blog post it wanted "to better explain what is expected from us and those who use our platforms".
He said that would include when the company may disable or terminate accounts, and extra details about what happens when an account is deleted.
Meta says it is also providing more details about the types of third parties with whom it shares and receives information, and how data is shared between its products.
Users do not need to do anything in response to the policy updates to keep using Meta products, but the company says people who do not want to accept the changes "are free to leave our services".
Regulatory headwinds
The changes, which come into effect on 26 July, are, Meta says, an attempt to reconcile a desire to reduce the complexity of policies, while facing "more demand from regulators and in privacy legislation to be more comprehensive".
Meta has faced increasing scrutiny from regulators over how it handles and safeguards user data.
In February the company warned that "regulatory headwinds" were likely to cut into future growth.
And in March, the company was fined €17m (£14.4m) for breaching EU data privacy laws in 2018.
On Monday this week, Karl Racine, the US District of Columbia's attorney general, launched a case against Meta chief executive Mark Zuckerberg over allegations linked to the 2016 Cambridge Analytica scandal.
Meta has so far declined to comment on the case.
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Female avatar 'sexually assaulted' in Meta VR area
Meta being sued by ex-Facebook content moderator
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L'Humanité
Y a-t-il un sexe pour arrêter les bêtises ?
Nos recommandations culturellesTélévision La vidéaste israélienne Yael Bartana interroge le genre dans la résolution des conflits. Intéressant… mais décourageant.
Grégory MarinYael Bartana n’est pas Beyoncé. Sa création n’a rien à voir avec le clip de Run the World (girls) et, pourtant, le propos est similaire : si les femmes le dirigeaient, le monde pourrait-il être un peu plus sûr ? Existe-t-il une façon féministe d’enrayer une guerre nucléaire ? Dans sa « salle de paix », inspirée de « la salle de guerre » du film de Stanley Kubrick, Docteur Folamour, la vidéaste israélienne a placé cinq comédiennes, représentantes d’un pays fictif, dans un gouvernement 100 % féminin. Elles s’entourent d’une quarantaine d’expertes internationales, bien réelles celles-ci, pour tenter de surmonter une série de crises. La plus imminente est l’escalade nucléaire, mais la catastrophe environnementale la talonne…
« La paix est l’affaire de tous »
Le président Twittler, allusion peu subtile à Donald Trump (l’écriture a débuté sous sa mandature), menace d’utiliser le « gros bouton ». Comment faire face ? Répliquer, pense la cheffe d’état-major, à rebours des promesses qui ont fait élire la présidente. « Ne pas abandonner nos principes ! » martèle une ex-négociatrice sur le nucléaire en Iran. Une question philosophique sous-tend le film : au pouvoir, les femmes feraient-elles mieux que les hommes ? « Il ne faut pas romantiser le leadership féminin », déclare une experte. Une autre insiste : « La guerre est une affaire d’hommes… » « La paix, surtout, est l’affaire de tous ! » lancent plusieurs militantes pro-désarmement. Filmée comme une pièce de théâtre, cette création expérimentale est le troisième volet d’un travail de la vidéaste, après What if Women Ruled the World ? en 2017 et Bury Our Weapons, Not Our Bodies ! en 2019. Mais, à regarder « l’horloge de l’Apocalypse », qui marque minuit moins deux – « le temps qui nous reste avant la fin du monde » –, on ressent de l’impuissance. L’art suffira-t-il à arrêter l’aiguille ?
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Saint Charles de Foucauld, une chance pour la France
Sur les bancs de Saint-Cyr, il avait cultivé l’oisiveté à la Georges Moustaki, entre siestes et nonchalance. Jeune cavalier à Saumur, il avait vécu l’ivresse des occupations mondaines à la Frédéric Beigbeider, entre démesure et raffinement. Aux frontières de la Moselle et dans le désœuvrement des garnisons, il avait espéré tirer de la chair et de ses tourbillons, réconforts et plaisirs. Il ne goûtera que l’amertume de la misère affective décrite par Houellebecq.
Las de tant d’excès et de paresse, il reprit goût à la vie en devenant un aventurier géographe à la Sylvain Tesson. Parcourant, carnets en main, les grands espaces du Maroc, de Tanger à Mogador, ses travaux sur l’extrémité occidentale de la chaîne de l’Atlas seront couronnés par la Société de géographie de Paris. Elle lui attribuera le grand prix annuel de l’Exploration scientifique la plus remarquable. Nous sommes en 1885. Du corps des femmes à la terre des hommes, Charles de Foucauld pense avoir tout exploré. Il est riche, comblé et admiré à la Largo Winch. Il a 27 ans et est promis au meilleur. L’orientation de sa vie va pourtant changer d’une façon radicale.
Jésus a tellement pris la dernière place que jamais personne n’a pu la lui ravir
Le renversement, fulgurant et complet, qui va s’opérer dans la vie de ce jeune homme jouisseur, talentueux et intrépide est à lui seul une leçon de vie magistrale qui vaut les meilleurs sermons. La conversion de Charles de Foucauld à Paris dans l’église Saint-Augustin rappelle que l’homme ne vit pas seulement de pain, de gloire, de plaisir et d’honneurs. La voix de bronze de l’abbé Huvelin résonne du haut de la chaire : « Jésus a tellement pris la dernière place que jamais personne n’a pu la lui ravir. » Profondément marqué par la formule du prédicateur et attiré par l’invisible, il rejoindra le prêtre à la sacristie, tel un assoiffé qui réclame à boire : « Monsieur l’abbé, s’il vous plaît, donnez-moi la foi. » Le vicaire répondra avec l’assurance d’une foi dans la grâce qui semble faire défaut à un certain clergé aujourd’hui : « Si vous voulez croire, alors commencez par vous mettre à genoux et confessez-vous. Vous croirez. » Lui qui avait éprouvé les limites de l’enivrement des sens et les maux de l’âme des lendemains de fête trouvait enfin le bonheur d’un absolu qui ne déçoit pas. La plénitude vivante d’une miséricorde sans rivage et d’une charité jamais satisfaite de ne pas donner davantage. Touché par la grâce, Charles de Foucauld découvrait un infini à explorer.
L’Homo festivus décrit par Muray peinera sans doute à comprendre qu’une telle quête de Dieu soit en mesure de modifier ainsi le cours d’une existence. Noyés dans la culture du moindre effort, la conscience ramollie en raison d’une décontraction morale sans borne et étourdis par des divertissements futiles, les Français de 2022 ont-ils des inquiétudes spirituelles ? La canonisation de Charles de Foucauld offre à chacun la possibilité de se remettre en question. Les catholiques français ont désormais un nouvel et formidable intercesseur au Ciel. Il nous appartient à chacun de l’invoquer pour notre pays. De prendre conscience que pour qu’une vie soit pleinement vécue, à la française, la foi en Jésus-Christ est un atout merveilleux. Pour ne pas dire nécessaire.
* Le père Danziec est prêtre et chroniqueur sur le Club VA.
L'Humanité
Histoire d’un legs, d’un homme et d’un continent
Nos recommandations culturellesTélévision En 2020, Erich Schwam est mort en léguant 3,5 millions d’euros au Chambon-sur-Lignon. La raison : il a été sauvé enfant par les habitants de ce village. Jérôme Lévy a retracé sa vie.
Caroline ConstantErich Schwam est décédé le jour de Noël 2020. En mourant, ce monsieur de 90 ans a fait un immense cadeau à la petite commune du Chambon-sur-Lignon, en Haute-Loire : un don de 3,5 millions d’euros, soit toute sa fortune, pour la jeunesse de ce village. Passionné par son histoire, Jérôme Lévy a retracé son parcours, de sa naissance à sa mort. Avec beaucoup de difficulté : sans descendance et surtout discret, Erich Schwam n’a pas laissé de témoignage sur sa vie. Il a donc fallu tout reconstituer.
Ce monsieur avait une excellente raison de léguer sa fortune au Chambon : il a été sauvé, enfant, par la solidarité de ses habitants. Juif, il a dû fuir Vienne, en Autriche, peu de temps après l’arrivée d’Hitler au pouvoir, alors qu’il avait tout juste 9 ans. Sa famille avait dû déménager dans un quartier moins huppé ; déjà, les humiliations contre les juifs se multipliaient ; déjà aussi, les exactions et exécutions étaient légion. Grâce à l’initiative d’un diplomate chinois, les Schwam ont pu quitter l’Autriche juste avant le début des déportations. Direction la Belgique et, quand elle a été envahie à son tour par les nazis, la France. Erich Schwam a connu la faim, le froid, l’enfermement au camp de Rivesaltes pendant presque deux ans. Avant, grâce à l’intervention d’une bénévole de la Croix-Rouge suisse, d’atterrir au Chambon. Là, il est devenu pensionnaire, au milieu d’autres enfants.
« un enfant parmi d’autres enfants »
Les habitants du Chambon-sur-Lignon ont donc sauvé la famille d’Erich Schwam et des dizaines d’autres enfants. Mais s’il leur est reconnaissant, c’est surtout parce que ces mêmes villageois lui ont permis de reprendre le chemin de l’école, abandonnée, de fait, pendant quatre ans. De redevenir « un enfant parmi d’autres enfants », comme le souligne l’élue à la culture, Denise Vallat, très investie dans la transmission de cette histoire.
Cette vie, formidablement racontée par Jean-Luc Hees, est à la fois édifiante et émouvante. Édifiante, parce qu’elle montre la violence du parcours de cet homme et aussi sa formidable résilience. Édifiante aussi parce que, à l’issue de ses études, et alors qu’il venait de passer douze années dans ce pays, il a dû batailler, dans les années 1950, pour obtenir la nationalité française. Émouvante, surtout, parce que cela pose aussi la question de ce qu’il reste d’une vie quand elle s’est achevée. Et que résume très bien le petit poème de la philosophe Simone Weil, retrouvé chez lui : « Il restera de toi ce que tu as offert, tes bras ouverts un matin au soleil. »
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[VIDEO] Charlotte rencontre la descendante de Jeanne d’Arc !
20 ans après avoir elle-même incarné Jeanne d’Arc, Charlotte d’Ornellas vous emmène à Orléans à la découverte des fêtes johanniques. Fait exceptionnel cette année, la jeune fille figurant Jeanne d’Arc lors de ces célébrations centenaires n’est autre que Clothilde Forgeot d’Arc, descendante du frère de la pucelle d’Orléans. Une plongée, le temps d’un week-end, dans l’histoire glorieuse d’une jeune bergère qui mena les Français vers la victoire lors de la Guerre de Cent ans. Une mémoire toujours présente dans le cœur des Orléanais qui rendent hommage à son sacrifice chaque année.
BBC
Monkeypox: Cases detected in three more countries for first time
The United Arab Emirates (UAE) has became the first Gulf state to record a case of monkeypox.
The Czech Republic and Slovenia also reported their first cases on Tuesday, joining 18 other countries to detect the virus outside its usual Africa base.
That number is expected to rise further still, but experts say the overall risk to the general population remains low.
Outbreaks of the virus have been found in Europe, Australia and America.
The symptoms often include a fever and rash - but the infection is usually mild.
In the UAE, health officials announced a case had been detected in a traveller who had recently visited west Africa and is now receiving medical treatment.
Authorities there say they are "fully prepared" to handle any outbreak, adding that early surveillance protocols for detecting the disease were in place.
The World Health Organization (WHO) says the virus can be contained with the right response in countries outside of Africa where it is not usually detected.
"We encourage you all to increase the surveillance of monkeypox to see where transmission levels are and understand where it is going," the WHO's director for Global Infectious Hazard Preparedness, Sylvie Briand, said at a conference on Tuesday.
The outbreaks may not be normal but remain containable, she added.
Outside Africa there are now 237 confirmed and suspected cases of monkeypox and health authorities around the world have announced plans to contain the virus.
Germany says it has ordered up to 40,000 doses of the Imvanex vaccine - used to treat smallpox, but also effective against monkeypox - to be ready in case the outbreak worsens.
Anyone already vaccinated with a smallpox vaccine years ago as part of a global bid to eradicate the disease should have existing immunity, German health officials said. But they added that the older treatment has more side-effects so is not suitable for fighting monkeypox today.
And in France, which has detected three cases, officials announced a targeted vaccination campaign of adults who had been recently exposed.
Authorities there are recommending that a vaccine be given within four days of exposure, but up to 14 days afterwards if necessary.
In England, officials announced on Tuesday that 14 more cases of the virus had been detected - bringing the total number of cases in the UK to 71.
Monkeypox is usually associated with travel to Central or West Africa, but some of the cases which have been occurring outside these countries have had no travel link.
It does not spread easily between people, but it can be spread through:
If you get infected with monkeypox, it usually takes between five and 21 days for the first symptoms to appear.
Symptoms include fever, headache, muscle aches, backache, swollen lymph nodes, chills and exhaustion.
A rash can develop, often beginning on the face, then spreading to other parts of the body. The rash changes and goes through different stages - a bit like chicken pox - before finally forming a scab, which later falls off.
Read more about the virus here.
What are your questions about Monkeypox? You can get in touch by emailing haveyoursay@bbc.co.uk.
Please include a contact number if you are willing to speak to a BBC journalist. You can also get in touch in the following ways:
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Monkeypox cases rise to 71 in the UK
Monkeypox outbreaks are containable - WHO
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La Russie déstocke ses vieux chars T-62 pour les envoyer en Ukraine
par Laurent Lagneau · 26 mai 2022
Lors de la première phase de l’invasion de l’Ukraine, les forces terrestres russes n’ont visiblement pas sollicité leurs matériels les plus récents, l’essentiel des chars engagés dans la bataille étant des T-72, dont plus de 2000 exemplaires étaient en service avant le début des hostilités [et 7000 mis en réserve, selon The Military Balance 2022, un document publié par l’International Institute for Strategic Studies – IISS, ndlr].
D’après le site spécialisé Oryx, qui s’attache à évaluer les pertes subies par les deux camps, les forces russes auraient perdu 700 chars, dont 425 T-72, 20 T-64B, 102 T-80 de différentes variantes et 19 T-90A.
Un responsable gouvernemental roumain récemment interrogé par le site Air Force Mag a d’ailleurs estimé que la Russie « gardait ses moyens les plus sophistiqués en réserve, pour un objectif différent, une autre opération censée venir ensuite ».
Et, effectivement, depuis qu’elles ont revu leur dispositif en Ukraine pour mieux se concentrer sur la région séparatiste du Donbass et le littoral donnant sur la mer Noire, les forces russes ont engagés des matériels plus récents, comme les chars T-90M, dont un exemplaire a d’ailleurs été détruit, ou encore les véhicules de combat d’infanterie BMPT Terminator qui, armés de deux canons de 30 mm, d’une mitrailleuse de 7,62 mm, de quatre missiles Ataka et de deux lance-grenades AGS-17, sont entrés en service en 2011.
Cependant, et dans le même temps, l’état-major russe a également déstocké des matériels très anciens, à savoir des chars T-62, dont la conception remonte au début des années 1960. Il avait été dit que ces derniers avaient été rayés de l’inventaire des forces terrestres russes en 2013. Mais cela s’est finalement avéré faux… puisque plusieurs exemplaires furent livrés aux forces syriennes par la suite.
Ainsi, selon des images diffusées via les réseaux sociaux, on peut voir de nombreux T-62 arriver en Ukraine par voie ferrée. Plus précisément, ces chars – ou du moins une partie – ont été transportés dans la région de Melitopol, localité située dans l’oblast de Zaporijjia et actuellement sous contrôle russe.
📽️A military echelon with T-62 tanks spotted in Russia. Ukrainian side reported a few days ago that due to high amount of tank losses, Russian army is forced to re-activate certain amount of T-62s. #UkraineRussiaWar pic.twitter.com/Wn1RVqlW66
— MilitaryLand.net (@Militarylandnet) May 25, 2022
L’état-major ukrainien a ironisé en expliquant que « en raison des pertes subies, l’ennemi a été contraint de retirer du stockage des chars T-62 pour équiper les groupes tactiques de réserve qui sont en cours de formation pour être envoyés en Ukraine ». En outre, certains ont avancé l’hypothèse que ce recours à des chars dépassés était dû aux difficultés rencontrées par les forces russes pour entretenir leurs matériels.
#Ukraine: Ancient Russian T-62M and T-62MV tanks are already in Russian-controlled Melitopol, #Zaporizhzhia Oblast. We will monitor where they are used and the first time that they are lost or destroyed. pic.twitter.com/TujAvft6TI
— 🇺🇦 Ukraine Weapons Tracker (@UAWeapons) May 25, 2022
Cela étant, ce n’est pas la première fois que l’état-major russe déploie des T-62 sur des théâtres d’opérations. Ces chars ont en effet été engagés en Afghanistan durant les années 1980, en Tchétchénie [191 étaient encore en service actif, en 2000], puis en Géorgie, en 2008.
Seulement, la question est de savoir ce que ces T-62 pourront apporter en Ukraine, alors que l’on ne connaît pas leur état actuel… et qu’ils ne sont pas moins vulnérables que les T-72 et autres T-80, leurs munitions étant également stockées au niveau de leur tourelle. S’il était possible de les piloter à distance [la Chine a lancé un programme en ce sens pour ses T-59], alors on pourrait imaginer qu’ils puissent servir de leurres afin de faire baisser les stocks ukrainiens de missiles antichars… Mais rien n’indique qu’ils aient été modifiés de la sorte…
Le plus probable est que ces T-62 soient remis aux forces séparatistes pro-russes… ou qu’ils servent à sécuriser les zones conquises par les forces russes dans le sud de l’Ukraine, ce qui permettraient à celles-ci d’engager leurs chars les plus modernes dans les combats à venir.
Justement, à ce propos, et selon le dernier point de situation du ministère des Armées, et après avoir pris le contrôle de Novoselivka, les forces russes semblent porter leur effort en direction de la localité de Lyman, située à l’ouest de l’oblast de Donetsk, et accentue leur pression sur Sievierodonetsk, ville située à plus de 80 km à l’est de Kramatorsk, le centre administratif du Donbass. Dans le sud, une forte concentration de troupes russes a été observée à Inzhenerve.
À noter que, la semaine passée, le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, a remplacé le commandant des forces de défense territoriale, le général Youri Galouchkin ayant dû s’effacer devant le général Igor Tantsioura, auparavant chef d’état-major des forces terrestres ukrainiennes.
Le ministère ukrainien de la Défense a explique que la « croissance rapide » des forces de défense territoriale, dans des « conditions de combat intense » est une « expérience énorme, [avec] des erreurs et des réussites ». Et de conclure : « Il y a des réussites et, malheureusement, des pertes. »
BBC
Government sends gene-edited food bill to Parliament
By Pallab GhoshScience correspondent
The government introduces a bill to Parliament on Wednesday paving the way for genetically edited plants and animals to be grown and raised for food in England.
The proposed new legislation would relax regulations for gene-edited, not genetically modified (GM) products and would at first apply only to plants.
The technology is currently not used because of rules set by the European Union. But Brexit has given the UK the ability to set its own rules.
Brexit paves the way for gene-edited crops
Is opposition to GM food irrational?
Gene-edited tomatoes could soon be sold in England
Gene editing involves switching genes on and off in an organism by snipping out a small piece of DNA.
It can lead to the production of varieties that could also be produced through traditional cross-breeding methods, but much more quickly.
Critics, such as Liz O'Neill, who is director of GM Freeze, say that the new regulations take away much needed scrutiny.
"What has been removed is the need for an independent risk assessment and the need for transparency," she said.
Many biotech and agricultural researchers lobbied for the government to go further and legislate for the commercial use of GM crops, but ministers decided to adopt a more cautious approach.
The older process of GM involves adding genes, sometimes from a different species. Scientific studies have shown both technologies to be safe and GM crops have been grown outside of the EU for 25 years.
The government believes that gene editing will lead to crops that are resistant to pests and diseases and more resilient to the impact of climate change. The aim is to boost productivity and increase food security.
The UK has some of the best gene technology researchers and the government hopes that relaxation of the law will lead to the creation of new foods and new businesses.
The Department for Environment, Food and Rural Affairs conducted a public consultation on the issue shortly after the UK's departure from the EU in 2020. Environment Secretary George Eustice told BBC news that he believes that there was sufficient support to introduce gene-editing methods for plant breeding - referred to as "precision breeding".
But Defra's own polling on the issue shows that public support for the technology is not overwhelming: 57 per cent of people said the use of GE crops was acceptable with 32 per cent believing it to be unacceptable. Support increased to up to 70 per cent in favour for some environmentally beneficial applications, such as reduced use of pesticides and herbicides.
There was less support for the use of gene editing on animals because the technology might cause suffering. Gene editing can be used to produce livestock resistant to disease which would benefit both the animals and the farmers. But there are concerns that the technology could be used to boost farm productivity at the expense of animal welfare.
It is for this reason that the bill would not immediately allow gene-edited animals, although it would give ministers powers to introduce it when they were satisfied that the regulation was sufficient to ensure that livestock would not suffer.
Rules governing research into gene-edited plants were relaxed last month as it did not require new laws to be passed by Parliament.
Prof Johnathan Napier planted the first gene-edited seeds approved by the new process last week at Rothamsted Research in experimental plots last week.
"Ultimately, society is going to benefit from new discoveries of better crops and more nutritious food," he told BBC News. "All these things have been promised, but making it easier to get into the field will mean that we will see more delivery of those promises."
Jo Lewis, policy director of the organic food body the Soil Association, was critical of the bill, saying it: "avoids dealing head-on with the transformation needed in our food and farming system for true security and resilience.
"We are deeply disappointed to see the government prioritising unpopular technologies rather than focusing on the real issues - unhealthy diets, a lack of crop diversity, farm animal overcrowding, and the steep decline in beneficial insects who can eat pests.
He said history had proven that gene editing's predecessor GM "only benefits a minority of big businesses with a major rise in controlling crop patents and unwelcome, profitable traits such as herbicide-resistant weeds."
The National Farmers Union vice president, David Exwood welcomed the change.
"This science-based legislative change has the potential to offer a number of benefits to UK food production and to the environment and will provide farmers and growers with another tool in the toolbox as we look to overcome the challenges of feeding an ever-growing population while tackling the climate crisis."
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Put gene-edited animals' welfare first - review
Brexit paves the way for gene-edited crops
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Defra
L'Humanité
Quel projet européen pour la nouvelle union de gauche ?
Le débatEntre la démarche de « désobéissance » et celle de « fédéralisme », les débats sont vifs au sein des partis politiques de la Nupes. Un accord a pourtant bel et bien été trouvé pour faire valoir au sein de l’Union européenne les droits sociaux et humains et les défis écologiques.
Pierre ChaillanLors des négociations pour présenter la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) au suffrage des électeurs lors des législatives, l’enjeu européen a fait l’objet de nombreuses discussions. Si les clivages sur cette question sont anciens depuis le traité de Maastricht, puis ensuite avec le référendum à propos du traité constitutionnel européen (TCE), les partis politiques de gauche ont su, sur cette question également, définir un périmètre qui permettait à chacun de se trouver dans un « programme partagé ».
Sur quoi les négociations entre les différentes formations politiquesFI, EELV, PCF et PS ont-elles porté pour aboutir à cet accord de la Nupes ?
Francis Wurtz Pour comprendre la nature de ces discussions, il faut garder à l’esprit une double réalité. D’abord, le rapport de forces est très inégal entre les formations en présence au lendemain des présidentielles. Ensuite, le fait que « l’Europe » n’est pas le sujet le plus consensuel à gauche ! Nul besoin d’avoir participé aux négociations pour savoir que les divergences portent parfois sur telle ou telle mesure concrète, parfois sur la vision même de la construction européenne. Donc, l’accord final est, de fait, un compromis sur des objectifs essentiels sur lesquels toutes les parties pouvaient honnêtement se retrouver. Il n’est plus question de « sortir de l’Europe » ou de l’euro, ni de « plan B ». Notre démarche commune est constructive. Elle vise, à mes yeux, à agir avec détermination pour avancer vers une Europe compatible avec des objectifs sociaux et écologiques tels que ceux que nous préconisons. Et, de fait, le résultat n’est pas négligeable. Citons, notamment, l’alignement des droits sociaux vers le haut, la clause de « l’Européenne la plus favorisée » (conçue par Gisèle Halimi) qui consiste à harmoniser par le haut les droits des femmes dans l’UE, la lutte contre l’évasion fiscale, l’augmentation de la réduction des émissions de gaz à effet de serre à 65 % d’ici à 2030, une réorientation de la politique agricole commune (un revenu plus juste pour les agriculteurs, une alimentation saine accessible à toutes et à tous), le recours aux capacités de création monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) pour financer des investissements sociaux et écologiques, la remise en cause de la règle de l’unanimité en matière d’impôt sur les sociétés et la renégociation des traités européens. Tout cela en attendant de prendre, au niveau d’une minorité de pays, des initiatives politiques spécifiques (clause des « coopérations renforcées »). Dans cet esprit, il s’agit d’engager des batailles pour changer concrètement l’Europe chaque fois que des règles de l’UE font obstacle à des avancées sociales ou écologiques.
La Nupes suscite l’espoir en EuropeDavid Cormand La question européenne constitue une divergence politique historique entre les écologistes et la gauche traditionnelle. Contrairement aux sociaux-démocrates européens, nous ne nous satisfaisons pas d’un statu quo politique qui repose à la fois sur une cogestion de fait avec la droite au niveau du Parlement et de la Commission et sur l’acceptation du poids du Conseil européen (c’est-à-dire les États) dans les décisions européennes. Et, contrairement à la FI, nous pensons que l’échelon européen est nécessaire et structurant pour imposer un mieux-disant social, écologique ou fiscal. En un mot, nous sommes fédéralistes. Ces divergences sont apparues lors du référendum de 2005 sur le projet de traité constitutionnel. Ce débat a vu la gauche française se fracasser et abandonner la volonté de transformation de l’Union européenne, avec, d’un côté, des eurobéats qui renonçaient à la changer, de l’autre, des europhobes qui la rejetaient en l’état. Celles et ceux qui étaient favorables à l’Union européenne mais critiques sur ce qu’elle était se sont divisés entre le oui et le non. Pour moi, cet accord ferme le cycle d’impuissance européenne de la gauche française initié il y a dix-sept ans. C’est la ligne d’Europe Écologie qui, depuis 2009, a réuni les fédéralistes européens déterminés à faire bouger l’Europe – qu’ils aient alors voté oui ou non –, qui, d’une certaine manière, l’emporte.
Manon Aubry La question européenne est une question délicate à traiter car elle se trouve bien souvent réduite à une opposition entre les prétendus pro- et anti-Européens. Cette situation rend la critique de l’Union européenne difficile, presque taboue, tant elle est caricaturée en volonté de frexit, en nationalisme, en tentation de repli sur soi. Dans les négociations, pour dépasser les postures, nous sommes partis du concret. On a regardé point par point dans le programme quels étaient les blocages posés par le cadre européen actuel. Nous sommes tous d’accord pour des cantines locales, la relance du fret public ou un grand plan d’investissement écologique, des propositions qui sont en contradiction avec certaines règles européennes, qu’elles soient budgétaires ou sur le droit de la concurrence. Dès lors, la désobéissance apparaît comme une évidence : si on veut appliquer le programme, il faut être prêts à ne pas respecter certaines règles. Nous avons aussi dû convaincre nos partenaires de l’importance de s’accorder sur des leviers de rapport de forces ambitieux, car la désobéissance est un outil parmi d’autres. Il faut être prêts à utiliser tous les outils à notre disposition pour ne pas renoncer à l’application de notre programme : par exemple, utiliser notre droit de veto contre les accords de libre-échange ou encore avoir des stratégies d’alliance pour faire des minorités de blocage ou avancer à quelques-uns. Toute l’histoire de l’Europe est faite de ces stratégies.
La question de la « désobéissance » aux règles européennes suscite des attaques du camp macroniste. Pourtant, les États et les gouvernements de l’Union européenne ne dérogent-ils pas assez fréquemment à ces règles communes ?
David Cormand Fréquemment, non, mais cela arrive. Par exemple, la France d’Emmanuel Macron ne respecte pas la Directive oiseaux, les objectifs d’énergie renouvelable ou les normes sur la qualité de l’air… Ce concept de « désobéissance », dont nous revendiquons la parentalité en tant qu’écologistes, ne mérite en vérité, ni excès d’honneur, ni indignité. La FI souhaitait en faire un totem, mais il ne faut pas non plus en faire un tabou. En l’espèce, il est explicitement circonscrit au respect de l’État de droit, et donc à la hiérarchie des normes et de fait à la reconnaissance des décisions de la Cour de justice européenne. La condamnation d’Orban et des positions de la Hongrie est par ailleurs clairement explicitée. Comme cela est rappelé dans le texte de l’accord, « déroger temporairement aux règles » n’est pas un objectif politique en soi, mais un outil pour imposer un rapport de forces aux conservateurs et défenseurs du statu quo qui, aujourd’hui, empêchent tant d’avancées. Mais ce concept n’est pas une baguette magique. Notre ambition européenne ne saurait se réduire à cet outil… Notre priorité doit être de convaincre.
Manon Aubry Le simple mot de désobéissance fait s’évanouir d’horreur les macronistes et tous les autres autodéclarés Européens de l’année. Pourtant, il est évident que la désobéissance est monnaie courante en Europe. Le cas du semestre européen et des règles budgétaires est emblématique. Depuis leur création, il n’y a pas eu une seule année où tous les États étaient dans les clous, et même la Commission a dû le reconnaître, en lançant une révision du mécanisme. Macron, champion de l’Europe autoproclamé, est d’ailleurs le premier à désobéir ! Il désobéit aux règles européennes sur la qualité de l’air. Il désobéit sur les objectifs européens en matière d’énergie renouvelable, la France est même le seul État qui n’atteint pas ses objectifs. Il désobéit sur la protection de l’eau. Et ce serait nous le problème, quand on parle de désobéir justement pour protéger les droits sociaux et l’environnement ? Ce n’est pas sérieux. Où sont les indignés de service quand Macron désobéit ? Quand il parle de révision des traités ? D’Europe à la carte ? De « différenciation » pour contourner les États membres bloquants sur un dossier ? Bien plus que l’idée de désobéissance, ce que ne supportent pas les macronistes, c’est la nature de notre projet politique : la rupture avec le libéralisme qui leur est cher, au service d’un progrès humain et écologique dont ils n’ont que faire.
Francis Wurtz Le défaut de cette formule est son ambiguïté. Nos adversaires en jouent. Il faut donc clarifier nos intentions. Il y a, je dirais, trois manières de ne pas appliquer le « droit commun » européen, qui peuvent nous intéresser. Toutes passent par la construction de rapports de forces, mais à des degrés très différents. La première consiste à se servir de façon offensive de la clause des « coopérations renforcées » que je viens d’évoquer. Par exemple, en 2012, sous la pression de leur opinion publique, 11 pays avaient décidé d’introduire entre eux une taxe sur les transactions financières, puis, la pression populaire se relâchant, l’initiative s’est enlisée, pas du fait de l’Europe, mais par la faute des gouvernements concernés. Un deuxième type fréquent de dérogation est celui qui s’obtient ponctuellement, toujours sur la base de rapports de forces, par voie de négociation avec la Commission européenne. Cela vient d’être le cas de l’Espagne et du Portugal. Après un mois de discussions, ils ont obtenu de pouvoir plafonner temporairement le prix de l’énergie et ainsi d’alléger la facture des ménages de 25 % ! Le troisième type de distanciation des règles européennes est celui qui s’attaque au « noyau dur » des traités : leur logique néolibérale. C’est naturellement le plus exigeant. Pour réussir cette démarche de rupture, indispensable pour engager un processus de transformation de l’UE, le « y a qu’à » ne suffit pas. Il faut construire un rapport de forces de haut niveau, qui passe par des mobilisations d’envergure, de la part de la société comme de l’État et, dans toute la mesure du possible, par des solidarités internationales. Elles avaient dramatiquement manqué à la Grèce en 2015. Il faudra beaucoup miser sur ce type d’action : imaginons une mobilisation comme celle de 2005 contre le TCE avec, cette fois, le soutien du gouvernement !
Quelle est alors la cohérence du projet européen de la Nupes ?
Francis Wurtz La cohérence est résumée dans son titre même : Nouvelle Union populaire écologique et sociale. Nos deux priorités sont de faire faire à notre pays un bond en avant dans la justice sociale et les urgences écologiques, en particulier climatiques. Et ce, dans un esprit de coopération et de solidarité avec les autres peuples européens.
Manon Aubry Peu importe le mot choisi, désobéir, déroger, contourner, la stratégie est la même : dépasser les blocages européens. Car la Nupes a une seule boussole : appliquer le programme. Cette boussole à la fois guide et borne notre stratégie. Ce que cela veut dire, c’est que nous ne désobéirons qu’aux règles qui s’opposent à la mise en œuvre de notre programme. Rien de plus, rien de moins. Désobéir n’est pas un objectif, mais bien un des moyens que nous sommes prêts à mobiliser chaque fois que nécessaire. C’est en montrant l’exemple et en agissant en éclaireur qu’on entraînera avec nous d’autres États. L’autre principe qui nous guide, c’est celui de non-régression sociale et environnementale. À l’inverse de Macron qui désobéit pour détruire l’environnement, à l’opposé des gouvernements polonais et hongrois qui désobéissent pour s’attaquer aux droits fondamentaux, notre but est au contraire d’étendre au maximum la protection des droits sociaux et de l’environnement. En pratique, cela veut dire que c’est le droit le plus protecteur qui primera. Que si le droit européen est moins ambitieux que l’accord de Paris ou que le droit social français, alors il ne s’appliquera pas.
David Cormand La cohérence réside dans le choix des objectifs, dans le niveau d’ambition et dans le fait d’admettre que nous avons besoin de l’UE pour atteindre tout cela. La boussole de notre position commune est simple : nous voulons faire bifurquer les politiques européennes vers la justice sociale, l’écologie, le progrès humain et le développement des services publics. Cela est et a toujours été l’objectif des écologistes : transformer les orientations des institutions européennes pour protéger le vivant. Renforcer la lutte pour le climat en réduisant les émissions de gaz à effet de serre, transformer la politique agricole commune, harmoniser par le haut les droits sociaux et les salaires minimums européens, garantir un accès universel aux services de santé, éradiquer l’évasion fiscale, accueillir dignement les personnes exilées… Pour tout cela, nous avons besoin d’une France qui pèse au niveau européen et d’une gauche française qui joue un rôle d’impulsion qu’elle avait déserté. Avec cet accord, les écologistes ont voulu faire en sorte que les partis de gauche français infléchissent leurs positions vers davantage d’ambition sociale et écologique, d’une part, vers davantage de fédéralisme, d’autre part.
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Katyn, un mensonge persistant
Ce 13 avril 1943, Radio Berlin diffuse une bombe sur les ondes. Des soldats de l’armée allemande, alertés par des cheminots des environs, ont exhumé, dans la forêt de Kosogory, près du village de Katyn, à l’ouest de Smolensk, des charniers où sont enterrés des milliers d’officiers polonais. Tous, souvent les mains liées avec des cordes ou du fil de fer, ont été exécutés d’une balle dans la nuque, col relevé pour éviter le giclement du sang. Pour la propagande allemande, aucun doute : ce crime est imputable aux Soviétiques, qui ont arrêté et déporté 10 000 officiers de l’armée polonaise en septembre 1939, lors de ce mois fatal où la Pologne sombre sous les assauts concertés de la Wehrmacht à l’ouest et de l’Armée rouge à l’est.
Devant les caméras allemandes, des médecins légistes, des journalistes des pays neutres en poste à Berlin, des officiers alliés prisonniers attestent la réalité du massacre. L’émoi dans le monde est énorme. Les images tournées par les opérateurs allemands ouvrent la séquence d’actualités diffusées dans les salles de cinéma de toute l’Europe occupée et dans les pays anglo-saxons.
Staline est obligé de riposter. Le 15 avril 1943, un communiqué de l’agence de presse Sovinformburo est lu à la radio de Moscou : le charnier est l’œuvre des « criminels fascistes allemands » qui « tentent de cacher les crimes incroyables qu’ils ont perpétrés » avec l’aide de la « propagande de Goebbels », le ministre de l’Éducation du peuple et de la Propagande du Reich.
Les objets et papiers personnels retrouvés sur les corps permettent d’identifier les victimes ; celles-ci n’avaient plus donné signe de vie depuis le printemps 1940.
Selon la version soviétique, ces officiers polonais, « à l’œuvre pour des travaux publics dans la région de Smolensk », seraient tombés aux mains des Allemands à l’été 1941, au moment, où sous le coup de leur invasion surprise, les armées du Reich forcent l’Armée rouge à une retraite précipitée.
Le gouvernement polonais en exil à Londres est si peu convaincu de la version qu’on lui présente qu’il demande à la Croix-Rouge internationale de superviser une enquête, avant de se raviser sous la double pression de Churchill et Staline. Car la propagande allemande exploite l’aubaine. Dans son journal, dès le 9 avril, Goebbels décrit avec exultation comment ces fosses communes vont permettre de convaincre les journalistes étrangers « de ce qui les attend si ce qu’ils souhaitent tant s’accomplissait vraiment, à savoir que les Allemands soient battus par les bolcheviques ».
Les enquêteurs venus de pays occupés et de Suisse (le professeur François Naville, directeur de l’Institut de médecine légale de l’Université de Genève) vont en effet confirmer, point par point, les affirmations de Berlin. Les objets et papiers personnels retrouvés sur les corps permettent d’identifier les victimes ; celles-ci n’avaient plus donné signe de vie depuis le printemps 1940 ; tous les indices concordent pour dater précisément le massacre, ce qui accable les Soviétiques.
La Croix-Rouge polonaise parvient aux mêmes conclusions, mais ne rendra pas public son rapport : envoyé à Londres, il est classé ultrasecret et ne sera divulgué que quarante-six ans plus tard, en 1989.
Quand la Wehrmacht entame sa longue retraite et abandonne la région de Smolensk, à l’été 1943, une commission spéciale « pour étudier et déterminer les circonstances dans lesquelles des prisonniers de guerre, officiers polonais, ont été fusillés dans le bois de Katyn par les envahisseurs fascistes allemands » est mise sur pied par les Soviétiques. Présidée par l’académicien Nicolaï Bourdenko, elle compte parmi ses membres l’écrivain Alexis Tolstoï, le métropolite de Kiev Nikolaï…
Avant l’arrivée de cette commission à Smolensk, des agents du NKVD, la police politique, et du NKGB, les services de renseignements, maquillent la scène de crime, ajoutent dans les fosses des documents datés de l’été 1941, fabriquent de fausses analyses médico-légales, présélectionnent de faux témoins alentour. Sans surprise, la commission Bourdenko va conclure, en janvier 1944, que le charnier de Katyn est un crime perpétré « à l’automne 1941 » par les forces allemandes.
Une accusation que la propagande communiste n’aura de cesse de répéter. Les Polonais communistes doivent être les plus zélés à répandre cette version : comble du cynisme, leurs unités de combattants viennent même rendre hommage, le 30 janvier 1944, à leurs compatriotes assassinés à Katyn.
Pour asseoir définitivement la légitimité de sa version, le Kremlin tente, à la fin de la guerre, lors des procès de Nuremberg, d’ajouter le crime de guerre de Katyn à l’acte d’accusation frappant les dirigeants allemands. Le refus des procureurs occidentaux empêche la manœuvre, ce qui n’empêchera pas les Soviétiques de s’accrocher jusqu’au bout à leurs mensonges.
Lavrenti Beria, le patron du NKVD, a proposé l’élimination par balles des 22 000 officiers, policiers et autres fonctionnaires polonais.
Le 15 avril 1971, le bureau politique du comité central du Parti communiste de l’Union soviétique écrit encore au ministère britannique des Affaires étrangères pour bloquer la divulgation d’archives contredisant la version de Moscou.
Il faut attendre encore dix-huit ans, le printemps 1989 et la levée de la chape de plomb communiste pour que des officiels polonais mettent publiquement en doute la responsabilité allemande à Katyn. Un an plus tard, le 13 avril 1990, quarante-sept ans jour pour jour après la divulgation du massacre, l’agence soviétique Tass reconnaît enfin la pleine culpabilité du NKVD.
Des prisonniers massacrés par un détachement de la police politique
À la demande de Varsovie, la plaque érigée à Katyn qui attribue le crime aux Allemands est aussitôt retirée. Les archives remises, deux ans plus tard, par le président russe Boris Eltsine à son homologue polonais permettent de faire en partie la lumière.
Dans une lettre secrète adressée à Staline, datée du 5 mars 1940, Lavrenti Beria, le patron du NKVD, a proposé l’élimination par balles des 22 000 officiers, policiers et autres fonctionnaires polonais qui croupissent, en proie au typhus, dans les camps soviétiques surpeuplés de Starobielsk (près de Kharkiv, en Ukraine), Kozielsk (près de Smolensk) et Ostachkov (près de Tver, sur la Volga, au nord de Moscou).
La lettre est approuvée par Staline, Vorochilov, Molotov, Mikoyan, Kalinine et Kaganovitch, tous membres du Politburo, qui y apposent leur paraphe. Pour Staline, c’est l’occasion unique de liquider toute l’élite (des officiers de carrière et des réservistes, dans le civil médecins, administrateurs, enseignants, avocats, banquiers, écrivains… ) de ce peuple polonais, coupable d’avoir arrêté en 1920 l’Armée rouge en route dans sa conquête de l’Europe, et de refuser le socialisme.
Tragique ironie de l’histoire : c’est pour aller célébrer les victimes de Katyn que les autorités polonaises perdent 82 de leurs membres.
La soviétisation à venir de la Pologne en sera facilitée. Du 3 avril au 14 mai 1940, par petits paquets, les prisonniers de Kozielsk sont convoyés par train, puis par camion, à Katyn, où ils seront massacrés par un détachement spécial de la police politique. On identifiera plus tard 4 500 corps. Le NKVD connaît bien l’endroit : des fosses ont été creusées ici en 1937 et 1938, à l’époque des Grandes Purges décidées par Staline au sein du Parti.
Une fois les corps déposés, les tombes sont recouvertes de couches de sable et de gazon sur lesquelles de jeunes arbres sont plantés. Les autres officiers sont assassinés à proximité de leurs camps d’internement (on y a retrouvé trace d’autres charniers) ou déportés en Sibérie. Certains témoignages font état de noyades de masse en mer Blanche : les barges chargées des prisonniers polonais y auraient été bombardées et coulées au canon.
Dans l’immense archipel des scènes de crime du monde communiste, Katyn fait figure d’exception par le soin avec lequel ses victimes ont été identifiées et recensées. Au printemps et à l’été 1943, la propagande allemande a, en effet, publié dans la presse polonaise les identités des cadavres exhumés. Une attention due au calcul : Goebbels compte voir le public polonais se rallier au combat du IIIe Reich. Ce sera peine perdue.
Ironie tragique de l’histoire, c’est à l’occasion d’une cérémonie commémorative du massacre de Katyn, le 10 avril 2010, que la Pologne va connaître une autre catastrophe nationale. Ce jour-là, alors qu’il se prépare à atterrir à Smolensk, un Tupolev Tu-154 de l’armée de l’air polonaise s’écrase. À son bord, le président de la République, Lech Kaczynski, son épouse, le chef d’état-major des armées ainsi que les chefs d’état-major des armées de terre, de l’air, de la marine et des forces spéciales, mais aussi le gouverneur de la Banque centrale, des parlementaires, des membres des familles des victimes de Katyn. Quatre-vingt-neuf passagers, sept membres d’équipage, aucun ne survit. Katyn aura une seconde fois décapité la nation polonaise.
Opex 360
Finalement, la Roumanie va maintenir ses avions MiG-21 LanceR en service pendant un an de plus
par Laurent Lagneau · 26 mai 2022
En avril, un mois après un accident ayant coûté la vie au capitaine Costinel Iosif Niţă, le ministère roumain de la Défense fit part de sa décision de clouer définitivement au sol les 27 MiG-21 LanceR encore en dotation au sein de la Forțele Aeriene Române [force aérienne roumaine – FAR] en raison d’un « taux considérablement élevé » d’incidents.
Hérités de la période soviétique, ces MiG-21 LanceR avaient mis aux standards de l’Otan au début des années 200 par Elbit Systems et Aerostar, avec l’intégration d’un radar Doppler, d’un ordinateur de mission, d’une avionique moderne et d’une suite de guerre électronique. Et probablement qu’ils pouvaient encore rendre quelques services, au regard du contexte actuel, marqué par les tensions engendrées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Quoi qu’il en soit, après cette décision, les capacités de l’aviation de combat roumaine ne devaient dés lors reposer que sur les 17 F-16 d’occasion acquis auprès du Portugal. Ce qui pouvai sembler insuffisant dans le contexte actuel. En outre, il était question pour Bucarest d’accélérer les discussions avec la Norvège pour l’achat de 32 appareils – également de seconde main – supplémentaires.
Finalement, le 24 mai, le ministère roumain de la Défense a fait savoir qu’il était revenu sur sa décision prise deux mois plus tôt. « Les vols des MiG-21 LanceR ont repris à partir du lundi 23 mai, pour une période d’environ un an », a-t-il en effet annoncé. Et de justifier ce revirement par la nécessité de mener des missions de police du ciel et de maintenir l’entraînement [et les qualifications] des pilotes.
L’annonce du retrait des MiG-21 LanceR – impliqués dans 26 accidents au cours de ces vingt dernières années – avait fait l’objet de critiques. Ainsi, ancien pilote de chasse, Nicu Fălco, membre de la commission de la Défense à la Chambre des députés romaine, fit valoir que les problèmes de sécurité ayant affecté ces avions étaient dus à un entraînement insuffisant des pilotes.
La FAR a « un besoin urgent d’une mise à niveau. Mais cela ne signifie pas que le MiG-21 n’est pas un avion fiable. […] Ces avions sont vieux et ne sont peut-être pas en mesure de faire face aux exigences d’une guerre moderne, mais ils ne sont pas la cause des tragédies que l’on a connues ces derniers temps, celles-ci étant la conséquence d’un entraînement médiocre et insuffisant », avait-il avancé.
Un point de vue partagé par le général Ștefan Dănilă, premier aviateur à avoir été nommé chef d’état-major des forces roumaines [entre 2011 et 2015]. « De mon point de vue, ces avions ne peuvent pas être considérés comme inaptes au vol parce qu’il y a eu de nombreuses victimes. Au cours des 20-25 dernières années, je ne connais aucun cas dans lequel il y a eu une catastrophe causée strictement pour des raisons techniques », avait-il dit, avant de rappeler que les MiG-21 LanceR avaient même été engagés dans les missions de police de ciel assurées au profit des pays baltes dans le cadre de l’Otan [Baltic Air Policing, ndlr]. Mais c’était en… 2007.
Pour autant, l’acquisition 32 F-16 d’occasion auprès de la Norvège demeure évidemment une priorité, le Parlement roumain devant la valider très prochainement. En outre, des mesures seront prises pour préparer l’arrivée de chasseurs-bombardiers de 5e génértion F-35A. « Le F-16 est l’avion de transition vers cet objectif final », a avancé le général Constantin Spînu, le porte-parole du ministère roumain de la Défense.
Photo : Bogdan Pantilimon / Forțele Aeriene Române
L'Humanité
Le bloc-notes de Jean-Emmanuel Ducoin. Déconstruction(s)
ChroniqueJean-Emmanuel DucoinDétournement Ci-devant, le bloc-noteur en colère, quoique passablement prêt à en découdre… Sans doute avez-vous remarqué que, depuis de nombreuses années, un verbe fourre-tout revient en boucle dans le langage politique, essentiellement du côté de la droite identitaire et des pétainistes de toutes tendances : « déconstruire ». Avec, cela va sans dire, la référence explicite à l’inventeur du concept, Jacques Derrida, accusé avec tant d’autres (Bourdieu, Foucault…) d’avoir participé à la radicalisation de la pensée philosophique – donc politique – en remettant en question la phénoménologie et la métaphysique traditionnelle instaurant une nouvelle manière de penser les sciences humaines et sociales. Par un détournement de sens absolument volontaire, nous entendons à longueur de discours ou de déclarations : « Ils déconstruisent la France », « ils veulent déconstruire notre pays », « ils déconstruisent notre histoire », sous-entendu « la France ne sera bientôt plus la France » et le responsable, l’unique coupable, le voici : le fameux verbe « déconstruire ».
Structure L’absurdité des ignorants volontaires n’ayant pas de limites, un premier rappel s’impose, d’autant qu’il n’est pas sans rapport avec le point de départ de l’œuvre du philosophe, à savoir la critique de la linguistique et de la place dominante qu’elle occupait, jadis (toujours ?), dans le champ des sciences humaines. Car la déconstruction, dans l’acception derridienne, ne signifie en aucun cas « destruction ». Explication. Utilisé par Jacques Derrida pour la première fois en 1967 dans De la grammatologie (Éditions de Minuit), le terme « déconstruction » est emprunté à l’architecture, signifiant, à gros traits, déposition ou décomposition d’une structure. Dans sa définition stricte, il renvoie à un travail de la pensée inconsciente (« ça se déconstruit ») qui consiste à défaire sans jamais le détruire un système de pensée hégémonique ou dominant. Dans De quoi demain… (Fayard Galilée, 2001), l’historienne Élisabeth Roudinesco, dans un dialogue fascinant avec le philosophe, expliquait notamment : « Déconstruire, c’est en quelque sorte résister à la tyrannie de l’Un, du logos, de la métaphysique (occidentale) dans la langue même où elle s’énonce, avec l’aide du matériau même que l’on déplace, que l’on fait bouger à des fins de reconstructions mouvantes. » Et elle ajoutait : « La déconstruction, c’est “ce qui arrive”, ce dont on ne sait pas s’il arrivera à destination, etc. »
Constructum Croyez-le ou non, bientôt dix-huit ans après sa disparition, Jacques Derrida n’est pas mort. Et il dérange toujours autant, jusqu’à la malversation de ses concepts. En vérité, ce que l’Absent continue de nous transmettre ne semble pas s’atténuer et, au contraire, se renforce, se gonfle à chaque lecture, témoin et maître, lequel, par une cinquantaine de livres, parcourut l’acuité du penser indissociable d’une écriture prodigieuse. Derrida en philosophe absolu, mais aussi en écrivain total, moins hermétique qu’annoncé. Vénéré aux États-Unis, il a en effet marqué tous les domaines, de la philosophie à la littérature, où rien n’est produit qui n’ait été connu et interprété par lui de façon inédite et réinventée. Sans parler bien sûr de la célèbre « déconstruction », dont le nom même vulgarisé dans le monde entier (il est le philosophe français le plus lu et traduit) a fini par noyer l’exigence du primat de sa définition. À toutes fins utiles, Jacques Derrida le démontrait par ces mots : « Il s’agit par là d’analyser quelque chose qui est construit. Donc, pas naturel. Une culture, une institution, un texte littéraire, un système d’interprétation des valeurs. En somme un “constructum”. Déconstruire n’est pas détruire. Ce n’est pas une démarche négative, mais une analyse généalogique d’une structure construite que l’on veut désédimenter. » Et il précisait : « La déconstruction s’attaque aussi à l’idée de critique elle-même. (…) Bref, la déconstruction n’est pas réductible à la critique. Elle n’est pas négative, c’est une pensée du oui affirmative, dans la grande tradition nietzschéenne. » Un conseil : toujours se référer à la source.
« Déconstruire », pour Jacques Derrida, n’est pas détruire.
Le bloc-notes de Jean-Emmanuel Ducoinjacques derrida BBC
BBC to move CBBC and BBC Four online
The BBC has announced that it plans to stop airing CBBC and BBC Four as traditional broadcast channels.
Director-general Tim Davie announced the content of these networks will continue to be produced and made available for online platforms.
This means they would only be available on BBC iPlayer, with Radio 4 Extra moving to BBC Sounds, rather than via their traditional broadcast outlets.
He added that the corporation's two news channels will be merged into one.
The corporation currently has two different news networks for UK and World audiences, and the changes are part of cost-saving measures, which the BBC said are part of a plan to create a "modern, digital-led and streamlined organisation".
The changes announced on Thursday would mean cuts of £200m a year and the reorganisation of services which prioritise digital platforms.
Mr Davie also announced changes to local radio and regional news, which will see TV news programmes in Oxford and Cambridge merged with the BBC's Southampton and Norwich operations.
BBC One regional programme We Are England will also end after its second series later this year.
In January, the latest licence fee settlement was announced which will keep it at £159 a year for two years and then rise in line with inflation.
Overall, the plans could mean up to 1,000 job losses in the publicly-funded part of the corporation over the next few years.
Mr Davie said the BBC would consult with trade unions on the proposals.
'Constantly innovating'
In a statement, he said the BBC must "evolve faster and embrace the huge shifts in the market around us".
"This is our moment to build a digital-first BBC," he said. "Something genuinely new, a Reithian organisation for the digital age, a positive force for the UK and the world.
"Independent, impartial, constantly innovating and serving all. A fresh, new, global digital media organisation which has never been seen before."
The director-general told staff that too many BBC resources are currently focused on broadcast output rather than online, adding: "We are moving decisively to a largely on-demand world."
The newly merged news channel will mean a single, 24-hour broadcast, simply called BBC News, serving UK and international audiences and offering greater amounts of shared content.
The changes include:
This announcement amounts to an ambitious, even radical, acceleration of the BBC's pivot to digital services. It is an attempt to ward off two threats: the first, financial; the second, technological.
Financially, the two-year freeze in the licence fee - amid a cost-of-living crisis - forces the BBC to find further savings.
Technologically, future licence fee payers are primarily digital creatures. Yet the BBC is still mostly consumed through TVs and radios, and spends most of its money on services that reach people through those traditional means.
There will be a big impact on what shows people watch and listen to. Some of that is positive: new dramas, TV formats and podcasts that are widely enjoyed.
But some is negative: shows treasured by people who have paid their licence fee for years will go.
Which shows remains unclear, though the recent licence fee freeze does give the BBC some cover for those hard choices.
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BBC plans to axe local TV news bulletin
How much is the BBC licence fee and why is it under threat?
BBC licence fee deal will be the last - Dorries
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Opex 360
Artillerie : Les CAESAr cédés par la France aux forces ukrainiennes seraient déjà entrés en action
par Laurent Lagneau · 24 mai 2022
Voilà maintenant un peu plus d’un mois que, à l’occasion d’un entretien donné à trois journaux européens, le président Macron a annoncé que la livraison de Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] aux forces ukrainiennes. Depuis, les modalités exactes de cette cession n’ont toujours pas été confirmées par l’exécutif. Du moins officiellement.
Ainsi, le nombre de CAESAr concernés n’a pas été précisé, même s’il est question de dix ou douze exemplaires, a priori prélevés sur les 76 que l’armée de Terre avait jusqu’alors en sa possession. En revanche, on sait qu’un moins quarante artilleurs ukrainiens ont posé leur sac au camp militaire de Canjuers [Var] pour apprendre à les utiliser. Ou en est-on depuis?
Dans un article publié par le New York Times, le 23 mai, l’expert militaire ukrainien Mykhailo Zhirokhov, auteur d’un livre sur l’usage de l’artillerie dans la guerre du Donbass, a affirmé qu’apprendre à utiliser les CAESAr « prend des mois » et que « même les Français pensent qu’ils sont trop compliqués »… contrairement aux obusiers M777 américains, déjà mis en oeuvre par les forces ukrainiennes. Pour rappel, les États-Unis ont fait part de leur intention d’en céder 118 exemplaires à Kiev.
Trop compliqué le CAESAr? Ce n’est pas ce qu’affirme le portail des sites associatifs de l’artillerie française, une référence dans ce domaine.
« La simplicité de mise en œuvre du système de pointage automatique de ce canon permet de former les équipages de pièces avec une validation au tir en 114 heures. Le conducteur reçoit une simple information sur l’entretien du porteur, étant donné que le permis poids lourd est suffisant pour la conduite du CAESAr », lit-on dans une fiche publiée par ce site. En revanche, pour « afin de prétendre servir sur un théâtre d’opération, chaque régiment doté de ce système devra suivre une formation de quinze jours, puis effectuer une campagne de tir », précise le même document.
#Ukraine: The first ever spotting of the French CAESAR 155mm self-propelled howitzer in action.
This example is in service with the 55th Artillery Brigade- Ukraine received an estimated 10-12 pieces from France after training with the potent system last month. pic.twitter.com/ceoZizSHsJ
— 🇺🇦 Ukraine Weapons Tracker (@UAWeapons) May 23, 2022
Quoi qu’il en soit, et sous réserve qu’elle soit authentique, une vidéo publiée sur Twitter par le compte « Ukraine Weapons Tracker » [@UAWeapons] suggère, malgré sa mauvaise qualité, que les CAESAr promis à la France sont bien arrivés en Ukraine, où ils sont utilisés par la 55e Brigade d’artillerie. Au début de la séquence, on distingue un panneau indicateur apparemment ukrainien… qu’il est très difficile de déchiffrer. Sur un obus manipulé par les servants d’un CAESAr, on peut lire « pour Marioupol » [selon les commentaires postés à la suite de ces images].
En tout cas, c’est la première fois qu’il est fait état de tirs de CAESAr en Ukraine. Probablement que ceux-ci ont eu lieu dans la région de Severdonetsk, où les forces russes concentrent actuellement leurs efforts.
Pour rappel, pouvant rapidement être mis en batterie par ses cinq servants, le CAESAr peut tirer six obus 52 calibres [compatibles Otan] par minutes, à une distance de 40 km.
L'Humanité
Déconstruction(s)
ChroniqueJean-Emmanuel DucoinDétournement Ci-devant, le bloc-noteur en colère, quoique passablement prêt à en découdre… Sans doute avez-vous remarqué que, depuis de nombreuses années, un verbe fourre-tout revient en boucle dans le langage politique, essentiellement du côté de la droite identitaire et des pétainistes de toutes tendances : « déconstruire ». Avec, cela va sans dire, la référence explicite à l’inventeur du concept, Jacques Derrida, accusé avec tant d’autres (Bourdieu, Foucault…) d’avoir participé à la radicalisation de la pensée philosophique – donc politique – en remettant en question la phénoménologie et la métaphysique traditionnelle instaurant une nouvelle manière de penser les sciences humaines et sociales. Par un détournement de sens absolument volontaire, nous entendons à longueur de discours ou de déclarations : « Ils déconstruisent la France », « ils veulent déconstruire notre pays », « ils déconstruisent notre histoire », sous-entendu « la France ne sera bientôt plus la France » et le responsable, l’unique coupable, le voici : le fameux verbe « déconstruire ».
« Déconstruire », pour Jacques Derrida, n’est pas détruire.
Structure L’absurdité des ignorants volontaires n’ayant pas de limites, un premier rappel s’impose, d’autant qu’il n’est pas sans rapport avec le point de départ de l’œuvre du philosophe, à savoir la critique de la linguistique et de la place dominante qu’elle occupait, jadis (toujours ?), dans le champ des sciences humaines. Car la déconstruction, dans l’acception derridienne, ne signifie en aucun cas « destruction ». Explication. Utilisé par Jacques Derrida pour la première fois en 1967 dans De la grammatologie (Éditions de Minuit), le terme « déconstruction » est emprunté à l’architecture, signifiant, à gros traits, déposition ou décomposition d’une structure.
Dans sa définition stricte, il renvoie à un travail de la pensée inconsciente (« ça se déconstruit ») qui consiste à défaire sans jamais le détruire un système de pensée hégémonique ou dominant. Dans De quoi demain… (Fayard Galilée, 2001), l’historienne Élisabeth Roudinesco, dans un dialogue fascinant avec le philosophe, expliquait notamment : « Déconstruire, c’est en quelque sorte résister à la tyrannie de l’Un, du logos, de la métaphysique (occidentale) dans la langue même où elle s’énonce, avec l’aide du matériau même que l’on déplace, que l’on fait bouger à des fins de reconstructions mouvantes. » Et elle ajoutait : « La déconstruction, c’est “ce qui arrive”, ce dont on ne sait pas s’il arrivera à destination, etc. »
Constructum Croyez-le ou non, bientôt dix-huit ans après sa disparition, Jacques Derrida n’est pas mort. Et il dérange toujours autant, jusqu’à la malversation de ses concepts. En vérité, ce que l’Absent continue de nous transmettre ne semble pas s’atténuer et, au contraire, se renforce, se gonfle à chaque lecture, témoin et maître, lequel, par une cinquantaine de livres, parcourut l’acuité du penser indissociable d’une écriture prodigieuse.
Derrida en philosophe absolu, mais aussi en écrivain total, moins hermétique qu’annoncé. Vénéré aux États-Unis, il a en effet marqué tous les domaines, de la philosophie à la littérature, où rien n’est produit qui n’ait été connu et interprété par lui de façon inédite et réinventée. Sans parler bien sûr de la célèbre « déconstruction », dont le nom même vulgarisé dans le monde entier (il est le philosophe français le plus lu et traduit) a fini par noyer l’exigence du primat de sa définition.
À toutes fins utiles, Jacques Derrida le démontrait par ces mots : « Il s’agit par là d’analyser quelque chose qui est construit. Donc, pas naturel. Une culture, une institution, un texte littéraire, un système d’interprétation des valeurs. En somme un “constructum”. Déconstruire n’est pas détruire. Ce n’est pas une démarche négative, mais une analyse généalogique d’une structure construite que l’on veut désédimenter. » Et il précisait : « La déconstruction s’attaque aussi à l’idée de critique elle-même. (…) Bref, la déconstruction n’est pas réductible à la critique. Elle n’est pas négative, c’est une pensée du oui affirmative, dans la grande tradition nietzschéenne. » Un conseil : toujours se référer à la source.
Le bloc-notes de Jean-Emmanuel Ducoinjacques derrida BBC
'I found my dream job in retirement - marrying people'
By Dougal ShawBusiness reporter, BBC News
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Amanda Wheal, 58, was a teacher for three decades before retiring from the profession in 2020. Inspired by her brother, she decided to follow a completely different career path.
She discusses the challenges of taking on an entirely new job in your fifties, for our business advice series CEO Secrets.
Why did you change track?
I loved teaching, working with kids and changing lives. It was very rewarding but towards the end of my career I was a bit disenchanted. I grew tired of the bureaucracy and box-ticking and felt the creativity had gone. Sometimes I used to look out the window in the classroom and watch the cars go past, wondering what other people are doing. I was thinking: 'There's a whole world out there, and I've been doing this for so long'.
I confessed this to my brother, who was quite a free-spirit of the seventies. He said: "Amanda, you can do it, you know there's lots of skills that you've got that people don't have."
The thing that triggered the change for me was my brother's death: it was my first real bereavement. I'd been doing things on autopilot, like clearing his flat, keeping myself distracted and people thought I was coping very well. But I was absolutely dreading the funeral.
My dad suggested we have a celebration, with a celebrant conducting the ceremony. I'd never heard of that role before.
Preparing the eulogy I got to know the celebrant and got on well with him. He was very supportive and down to earth. The ceremony was amazing. Suddenly I thought I'd like to do that for other people. It was an impulse and it was like my brother's legacy to me.
What types of weddings have you taken part in?
My most recent wedding was a pirate-themed ceremony at a marina in Harlow, Essex. It took me out of my comfort zone. The couple loved sailing. I had to ham it up and I don't normally even like dressing-up parties.
I was nervous at first, which doesn't usually happen to me, but then I found myself really getting into it and loved it. They'd made a stage for me on the prow of the boat. When I was rehearsing for that one, my neighbours must have thought I was mad!
I've done weddings, funerals and vow renewals, but the majority of my work is weddings.
Most of the weddings I do are more traditional. I don't judge. I just help the couples achieve the personalised ceremony they want. I meet the couples several weeks or even months before the event to get to know them and start planning things. I also officiate at the ceremony.
Why are more people using celebrants?
Celebrants are often chosen by couples who want a personalised, non-religious ceremony - people renewing their vows, or people who are marrying from two different faiths. In England and Wales a registrar still needs to officiate during part of the wedding, for it to be legally binding. This element is usually performed separately.
Was the transition from teaching to weddings hard?
The one thing you might not realise is all the transferable skills you have - your employer might not even appreciate them.
In my case from teaching it was public speaking, practised in school assemblies standing in front of 300 teenagers every week. I also had people and project management skills, and the ability to listen - actively rather than passively - through the pastoral roles I had at school, or parents' evenings.
But with teaching every hour, every holiday was dictated, every deadline was set by someone else. Now I have to be self-disciplined.
I'm making a bit of money through the business, though not much yet.
How did the pandemic affect your new career?
I suppose in some ways it was a blessing in disguise, since you couldn't do weddings at first - it gave me time to network, build up my contacts and lay the groundwork for my new business. I've done 15 weddings so far, and have 15 more booked-in. There is a big backlog now since restrictions have lifted, so there is work out there.
Have you faced ageism as an entrepreneur?
First of all, I don't act my age. I kayak, I'm into electronic dance music and I go to music festivals.
You might think people will be ageist when you start a business and you are over 50. And people do say, 'Oh, that's crazy, that's incredible!' But actually, people are really curious to find out your story, your journey and why you started a business. There are very supportive people out there who just want to guide and help you.
Any advice for others?
When you start a business in retirement, you might be surprised, but in fact one of the things you need to think about is managing your energy. You wake up every morning just buzzing and have lots of adrenalin and are learning new things, getting a new lease of life. But you have to manage your emotions. Not every day brings good things.
But I love this job, every minute and every aspect of it, from meeting the couples to the creative side of researching and writing the material for the ceremonies.
I stay in touch with all the couples and they are all special to me. Sometimes I have to pinch myself, I'm now living my best life.
You can find more stories about entrepreneurship here in our CEO Secrets series
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The script leaves every plot strand thread hanging, as if Cronenberg thought he was making the pilot episode of a TV mini-series
David Cronenberg fans rejoice, because the Canadian body-horror maestro has made a film just for you. It has traces of Terry Gilliam's analogue, retro-futuristic satire, and some bony biotechnology borrowed from Alien, but Crimes of the Future is essentially Cronenberg at his most Cronenbergish: a cerebral science-fiction puzzler in which rubbery torsos are sliced open and mysterious oracles make cryptic pronouncements that "surgery is the new sex". Echoes of Scanners, Videodrome, Crash and Existenz can be heard everywhere. Even the title is one that Cronenberg has used before, for a film he made in 1970. The director, now 79, is playing his greatest hits.
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After a terrific prologue in which a boy munches contentedly on a plastic bin, Cronenberg introduces his main character, Saul Tenser, played by Viggo Mortensen. (All of the characters have "Saul Tenser"-ish names.) Saul’s weird ability to grow new internal organs may just prove that he is the next step in human evolution. But this is no superhero origin story. Saul is a performance artist, and whenever a new organ develops inside him, his partner Caprice, played by Léa Seydoux, tattoos it while it is still in his torso, and then cuts it out of him in front of an appreciative audience.
Crimes of the Future
Directed by: David Cronenberg
Starring: Viggo Mortensen, Léa Seydoux, Kristen Stewart
Length: 1 hour 47 minutes
Alas, not everyone is an art lover. The government is concerned about how fast the populace is mutating. Pain and infection are more or less a thing of the past (although Saul is still capable of wincing and groaning, as he demonstrates in every scene), and without them, what might we be capable of? That’s why the National Organ Registry keeps tabs on Saul's latest growths, even though it is staffed by two of his biggest admirers, Wippet (Don McKellar) and Timlin (Kristen Stewart, who has little to do, despite getting third billing). And that's why a policeman (Welket Bungué) from the New Vice Unit keeps having secret late-night assignations with him in an old shipyard. But why does a stranger (Scott Speedman) want Saul to conduct a public autopsy on his son? And why do two robo-bed technicians (Nadia Litz and Tanaya Beatty) keep turning up, except to provide a colossally gratuitous nude scene?
Structured as a hardboiled detective thriller, Crimes of the Future has plenty of provocative concepts and images that will put a grin on your face (not least the dancer who has several ears on his face), but you may find yourself willing the plot to pick up momentum, and the ickiness to get a whole lot ickier. At this stage, it seems, Cronenberg the idea-generator has a lot more energy than Cronenberg the writer-director. Crimes of the Future is a muted, gloomy affair, with the same slow, deliberate pace as Saul’s nocturnal shuffles around his unnamed home town. Seydoux's performance stands out, because Caprice cares passionately about what is going on. (She wears her heart on her sleeve, if only metaphorically.) But most of her co-stars appear to be taking their tone from Mortensen, and he speaks entirely in whispers and coughs.
The film might have been livelier if it featured more people in more locations, but it raises the suspicion that Cronenberg simply didn't have the budget to realise his vision in the detail he wanted. There's a nice joke about performance artists being superstars, but most buskers draw larger crowds than Saul and Caprice ever do, and every street and room they visit is all but empty. Of course, Cronenberg might have been aiming to conjure up a barren featureless dystopia, but it seems more likely that his team found some dingy, empty buildings in Greece, where the film was shot, and didn't have the money to fill them with furniture or decoration.
Not that all of the production's shortcomings can be blamed on its budget. The script leaves every plot strand thread hanging, as if Cronenberg thought he was making the pilot episode of a TV mini-series – and with this cast, and this premise, what a fantastic mini-series it might be. As it is, though, Crimes of The Future returns pleasingly to the obsessions of his earlier films, without reaching the heights of many of them. If only the story had been allowed to do some more mutating of its own before it was put on screen.
★★★☆☆
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BBC
Nigeria's facial scars: The last generation
By Nduka OrjinmoBBC News, Abuja
Facial scarification was once popular across Nigeria.
Deep cuts, usually on both cheeks or the forehead, were carved on children by families and communities, mostly as a mark of identity.
The marks also held stories of pain, reincarnations and beauty.
The practice, however, has been fading away since a federal law banned all forms of child mutilation in 2003.
So the current bearers of facial marks are the last generation - their facial stripes as varied as Nigeria's many ethnic groups.
The 15 slashes on the face of Inaolaji Akeem (above) identify him as someone from the Owu kingdom in Nigeria's south-western Ogun state.
Mr Akeem is royal-born, so he has long stripes on his face.
"It is like a football jersey," he quips, adding that they made him popular in the local market.
On a serious note, Mr Akeem says he regards the scars as sacred, and does not believe people should mark their faces just for beautification.
This need for identification through facial marks was also strong in northern Nigeria, especially among the Gobir people of Sokoto state.
Ibrahim Makkuwana's ancestors, pastoralists from Gubur in present-day Sokoto, did not have facial marks. But, he said, as they moved around looking for farming land, "they fought many battles and conquered many places".
They then decided to make distinctive marks on their cheeks, "akin to the ones their animals had, which would help them in identifying their kinsmen during battles", Mr Makkuwana says.
"That was the origin of our marks," he tells the BBC.
But there is also a distinction between the Gobirawas.
Those with six scars on one cheek and seven on the other have both parents from royalty. Those with six marks on both sides have only their mothers from the royal family.
Then there are the children of butchers, with nine scars on one side and 11 on the other, while those with five and six marks on either side trace their lineage to hunters.
As for fishermen, they have distinct marks drawn up to their ears.
Meanwhile, among the Yorubas and Igbos of southern Nigeria, some marks are linked to life and death.
There was a belief in their communities that some children were destined to die before puberty.
Known as Abiku and Ogbanje respectively by the two ethnic groups, these children were believed, by the Yoruba, to belong to a coven of demons living in large iroko and baobab trees.
It was common for women to lose several children at a young age in succession, and it was thought it was the same child, reappearing again and again to torment their mother.
Such children were then marked to make them unrecognisable to their spirit mates so they would stay alive.
Many of these infant deaths are now known to be caused by sickle cell anaemia, an inherited disorder common among black people.
Yakub Lawal in Ibadan in south-western Oyo state, was marked as an Abiku.
"This is not my first sojourn to earth, I have been here before," he says.
"I died thrice, and on my fourth return I was given these marks to stop me from returning to the spirit world," he adds.
Closely related to stories of the Abiku and Ogbanje are those whose marks are in memory of a departed family member or one who has been "reborn".
Olawale Fatunbi's four horizontal and three vertical marks were inscribed by his grandmother, who said he was a reincarnation of her late husband, who had those facial scars.
But Mr Fatunbi wishes he didn't have them.
"I don't really like them because I see it as child abuse but it is our culture," he says.
With 16 marks on her face, it is hard to miss Khafiat Adeleke. Even harder to miss is the huge signboard at her shop in Ibadan, where she has taken the moniker, Mejo Mejo (Eight Eight) - to represent the scars on her cheeks.
"People call me Mejo Mejo from here to Lagos.
"My grandmother gave them to me because I am an only child," she says.
Some scars are for beauty.
Foluke Akinyemi was marked as a child, a deep gorge on each cheek supervised by her dad at the hands of a local circumciser, who also did facial scarring.
"My father made a decision to give me a mark just for the sake of it and because he thought it was beautiful.
"It makes me stand out and I thank my parents for giving it to me," she says.
Ms Akinyemi's story is similar to that of Ramatu Ishyaku from Bauchi, north-east Nigeria, who has tiny whisker-like lacerations on both sides of her mouth.
"It is for beauty," she says, adding that she also tattooed her face at about the same time.
As a girl, the whisker-like markings and tattoos were popular in her village and she and her friends went to the local barber to have them, she adds.
The marks on the face of Taiwo, who only gave her first name, are now fading but the memory of why she was carved still lingers.
When her twin sister died within weeks of her birth, Taiwo became ill and a traditional healer recommended marking her face to prevent her from joining her twin.
She became better within days of the scarification, she says, but that has not made her love the marks on her face.
"It makes you look different from anyone else - I'd rather not have any marks on my face," she said.
There are also those like Murtala Mohammed in Abuja who don't know the story behind their marks.
"Almost everyone in my village in Niger state had one, so I never bothered to ask," he says.
Facial marks were inscribed by local circumcisers and barbers like Umar Wanzam using sharp blades.
He describes it as a painful experience done without anaesthetics.
Many of those like Mr Akeem, who were marked as children, agree it was right to stop facial scarification.
He did not pass on the tradition to his children even before it was outlawed.
"I love the marks but they belong to a different time and age," he says.
More about facial scars in West Africa:
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Focus on female farmers in Northumberland and the Scottish Borders
By Matthew TuckerBBC News
Award-winning documentary photographer Joanne Coates has created an exhibition featuring portraits of women in agriculture across Northumberland and the Scottish Borders.
A collaboration with more than 40 women, Daughters of the Soil explores questions around land inheritance, farming stereotypes and the history of who has traditionally worked the land.
"The project offered the opportunity to chronicle the lives and stories of these women," explains Ms Coates.
"Women aren't as visible as men on farms but we are seeing them more.
"The female workforce are driving tractors, having a social-media presence and can be seen on TV, but they don't often inherit land or work in leadership positions."
The photo exhibition is being displayed at The Gymnasium Gallery, in Berwick-upon-Tweed, until 5 June.
Ms Coates visited 34 farms, drawing on her personal connection of having previously worked on one.
She still does occasional shifts milking cows in the northern Yorkshire Dales.
While in residency with the Maltings and Newcastle University's Centre for Rural Economy (CRE) and Institute for Creative Arts Practice, Ms Coates worked with Prof Sally Shortall, whose research focuses on gender relations in agriculture.
According to Prof Shortall, women make up just 15% of the farming industry in the UK, their contributions often overlooked as they deal with barriers such as access to land, class, motherhood, and a lack of clear leadership roles.
Here are five of the farmers photographed and interviewed by Ms Coates.
Anna
The sign outside the farm run by Anna in north Northumberland still reads L Smales and Sons Ltd.
But it is Anna, her mother and sister who look after it.
She has worked there since she was a child, later leaving for university, earning a degree in organic farming and also working as an accountant.
"I really enjoyed growing up on the farm," she says. "I think it gave me opportunities other children or young people don't have.
"It was me who was always outside helping dad. I was managing the grains storage at age 12.
"It's not what I have done my whole career but it's what I always anticipated ending up doing."
The business switched to organic farming in 1998 and now produces organic wheat.
The family and the farm suffered a huge loss when Anna's father died 16 years ago, forcing them to step in and do what was needed to manage the land.
Ms Coates visited the farm on the day Anna was due to give birth to her second child, while she was still working on the farm.
They met again nine months later, after Rosie had been born and was accompanying her mum on farm duties.
Annabel
Annabel, 31, an arable and beef farmer, works on her family's farm in the Scottish Borders, managing 2,500 acres along the Berwickshire coast with her father, Will.
She also runs St Abbs Pumpkin Patch.
Annabel studied geology and gained experience of farm management while working on other farms in Lincolnshire and Northumberland.
She is a strong advocate of women and young people in farming.
"A mix of males and females in the workplace creates a good balance, and this produces beneficial results," she says.
"With the shortage of labour becoming a major challenge in UK agriculture, it has never been more important to encourage all young people into the industry.
"There are more and more women taking on agricultural roles within many different businesses. This is exciting and a step in the right direction."
Paula
Paula works at Mill Pond Flower Farm in Foulden village in the Scottish Borders.
Flower farming is one of the exceptions in the industry because the majority of farmers are female.
Paula didn't start out farming. She comes from a city, not an agriculture background.
But 10 years ago, she and her husband, Ray, took a gamble on something new. They had to learn flower farming skills from scratch and now run an established flower farm.
"Being a woman in farming is doing what I'm good at - using all my skills and making a living from the earth," she says.
"It's important different people get to farm because we need diversity to make our growing systems strong and resilient, to be able to adapt to change."
"Diversity in people, plants and wildlife is essential for us all to thrive."
Kirstie
Kirstie and her husband, Kevin, also farm in the Scottish borders, where they have a flock of Cheviot sheep.
They farm on rented land, meaning they can't plan ahead for the future.
They are working towards owning their own farm, but land access remains one of the main barriers to working in agriculture.
Kirstie's father was a farm manager in the Scottish Borders and she grew up getting stuck in and helping him.
"You could tell when it was lambing time because I wasn't in school," she says.
"Where were you last week? Oh it was lambing time."
Her husband is a shepherd and is often away, meaning Kirstie has to be there for any emergencies.
"Between us it's a 50-50 decision. Fifty-fifty in the money so it should be 50-50 in the decisions," she says.
Fransje
As a teenager, Fransje worked milking cows in Holland, where she met her husband, Peter, a cheesemaker.
For most of her life she worked as an occupational therapist.
After moving to the UK, Fransje helped out with lambing at farms near where she lived in Northumberland.
When the chance arose to own a small plot of land close to their home, Peter and Fransje assembled their own herd of Shetland sheep.
Fransje learned how to shear and sells the fleeces locally.
"Having both women and men farm adds diversity in the approach to animal and land management," she says.
"Personally, to be a woman who farms, gives a purpose to my natural drive to nurture, whether that be animals, trees, water, grass, soil."
All pictures are subject to copyright.
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Photos of 1900s Herefordshire life discovered hidden in cupboard
Photographs of life in Herefordshire in the early 20th Century have gone on display after being found hidden behind wallpaper.
Richard Jenkins rode around the Golden Valley area of the county taking pictures of weddings, births and celebrations.
Hundreds of his glass plate negatives were found by his family in a cupboard which had been covered with wallpaper.
An exhibition of the photos has gone on display in Hereford.
Mr Jenkins, who was born in 1890 in Newton, on the Herefordshire border with Wales, wanted to be an engineer, his daughter said.
But he had to take over the family farm and instead channelled his passion into photography.
His daughter Sylvia Jenkins-Bigglestone said her father had used to travel around the area on his motorcycle and sidecar.
"I do not know how he would have reacted, if he felt that he would be as well known as this," she added.
After being discovered, the collection of about 900 photographs was scanned and the plates and photographs are now part of the Herefordshire Archives Collection.
The exhibition is being held at All Saints Church, Hereford, until 2 July.
"I would never have thought daddy would be as notorious as he is now and people are so interested in his work," Mrs Jenkins-Bigglestone said.
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Deutsche Börse Photography Foundation Prize 2022 winner revealed
Deana Lawson has won the Deutsche Börse Photography Foundation Prize 2022 for her solo exhibition Centropy.
Ms Lawson, from Rochester, New York, was awarded the £30,000 prize on Thursday at a ceremony at The Photographers' Gallery in London.
The annual award recognises artists and projects for their contributions to the world of photography over the past year.
The photographer, who is a professor of visual arts in the Lewis Center for the Arts at Princeton University, cast models to pose in a style reminiscent of family photographs.
While the majority of the models are unrelated, she describes them as a "mythological extended family" in images that provide "portals" into other worlds.
"Interrogating the position of the black body in visual culture and playing with tropes such as family portraiture, artifice and nature, [Lawson] takes the personal and makes it political," says Anne-Marie Beckmann, director of the Deutsche Börse Photography Foundation.
Ms Lawson's Centropy exhibition was originally displayed at Kunsthalle Basel, Switzerland, in 2020.
Her work is on display at The Photographers' Gallery, alongside the other shortlisted artists - Anastasia Samoylova, Jo Ractliffe and Gilles Peress - until 12 June 2022.
Here is a selection of work by the three other shortlisted artists.
All pictures courtesy of the artists and subject to copyright. Deana Lawson images courtesy of the artist; Sikkema Jenkins & Co, New York; David Kordansky Gallery, Los Angeles.
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