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Dissuasion : Le missile ASMP-A Rénové des Forces aériennes stratégiques va entrer en production

par Laurent Lagneau · 24 mars 2022

Le programme de rénovation à mi-vie du missile de croisière à capacité nucléaire ASMP-A [Air-Sor Moyenne Portée – Amélioré] a été lancé en 2016, avec l’objectif d’une mise en service opérationnelle en 2022. L’enjeu était alors de traiter les obsolescences de ce missile et, surtout, de maintenir son niveau de performance [précision et pénétration] face aux progrès technologiques des défenses aériennes jusqu’à l’horizon 2035.

Pour rappel, l’ASMP-A est le successeur de l’ASMP qui, mis en service au milieu des années 1980, avait été associé au Mirage IVP, puis au Mirage 2000N. D’une longueur d’environ cinq mètres pour une masse de 800 kg, il vole à la vitesse d’au moins Mach 2, grâce à son statoréacteur. Muni d’une tête nucléaire de 300 kt, sa portée est de plus ou moins 500 km. L’une de ses particularités est qu’il peut avoir plusieurs trajectoires [basse altitude, très basse altitude et haute altitude].

Quoi qu’il en soit, cette modernisation de l’ASMP-A, désormais appelé « ASMP-A Rénové », a été menée dans les temps, avec un premier tir de qualification – sans charge militaire – effectué par un Rafale en décembre 2020. Le dernier vient d’avoir lieu, selon un communiqué du ministère des Armées.

« Florence Parly, ministre des Armées, exprime sa grande satisfaction après le succès le 23 mars 2022 du tir de qualification du missile stratégique Air-sol moyenne portée amélioré [ASMPA] rénové, dépourvu de sa charge militaire. Elle adresse ses vives félicitations à l’ensemble du personnel du ministère des Armées, des entreprises MBDA et Dassault Aviation et de l’ONERA qui ont œuvré à sa réussite », affirme le texte.

Comme en décembre 2020, l’ASMP-A rénové a été tiré par un Rafale ayant décollé de la base aérienne 120 de Cazaux. « Tout au long de sa phase de vol, [il] a été suivi par les moyens de la Direction générale de l’armement [DGA] « Essais de Missiles » à Biscarosse, Hourtin et Quimper », ainsi que par le bâtiment d’essais et de mesures Monge, avec la participation de DGA Essais en vol.

Après ce succès, la phase de production de l’ASMP-A rénové va pouvoir commencer. Ce qui signifie que sa mise en service au sein des Forces aériennes stratégique [FAS] et de la Force aéronavale nucléaire [FANu] devrait être effective d’ici quelques mois.

« Ce programme d’armement répond à la volonté du président de la république qui s’est engagé pour ces forces ‘à prendre les décisions nécessaires au maintien de leur crédibilité opérationnelle dans la durée, au niveau de stricte suffisance requis par l’environnement international' », souligne le ministère des Armées.

L’ASMP-A rénové sera remplacé en 2035 par le missile air-sol nucléaire de quatrième génération [ASN4G]. Deux pistes sont actuellement considérées par l’ONERA et MBDA pour ce nouvel engin, comme l’avait indiqué le député Christophe Lejeune, dans son dernier avis budgétaire concernant la dissuasion.

En effet, il s’agira soit d’un missile à statoréacteur issu du Plan d’études amont [PEA] « Camosis », soit d’un missile à super statoréacteur hypervéloce issu du PEA Prométhée. « La solution technologique qui devrait être retenue prochainement pourrait être un missile hypersonique manœuvrant à même de garantir la capacité de pénétration des défenses, dans un contexte de déni d’accès [A2/AD] croissant. La prochaine étape sera le lancement de la phase de la réalisation, prévu en 2025 », avait expliqué le député.

Photo : archive

France24 - World

Drinking water for all in India: Will Modi's dream come true?

Issued on: 22/03/2022 - 15:47

More than half of India's population doesn't have access to clean drinking water. Contaminated water is not only disastrous for people's health and the environment, it is also estimated to cost the country more than half a billion euros annually. Prime Minister Narendra Modi has pledged to bring clean drinking water to all households by 2024, by investing €45 billion. But can he deliver? Our correspondents report on the ambitious Jal Jeevan Mission.

A programme prepared by Rebecca Martin 

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Valeurs Actuelles

1830 ou la révolution introuvable

À la gloire des citoyens français qui s’armèrent et combattirent pour la défense des libertés publiques, dans les mémorables journées des 27, 28, 29 juillet 1830. Voilà ce que proclame le bronze de la colonne de Juillet, place de la Bastille, avec au sommet son génie ailé, un ange chrétien recyclé dans le commerce et l’industrie, qui court vers l’ouest en brandissant des chaînes rompues et un flambeau pour éclairer l’avenir. Suivent de haut en bas une kyrielle de noms, que le bronze commémoratif n’a pas sauvés de l’oubli : Joseph de Maistre l’avait remarqué, l’instabilité qui suit l’Ancien Régime a besoin pour se consolider de saints et de héros fondateurs ; les “héros” des “Trois Glorieuses” en font partie, et le règne de Louis-Philippe, comme la colonne de Juillet, est bâti sur leur ossuaire.

Les Trois Glorieuses, la révolution de 1830 démystifiée : le livre de M. de Mont-plaisir, on l’aura compris, laisse peu de place à cette rhétorique de compensation. Il cite l’un de ses prédécesseurs, Jean-Louis Bory, qui dédiait sa propre Révolution de Juillet aux « maçons, serruriers, tailleurs, mécaniciens […] qui se sont battus par trois très beaux jours de la fin d’un mois de juillet, persuadés de se battre pour la Liberté, alors qu’ils le faisaient pour que l’action des mines d’Anzin, de 1 000 francs en 1815, passe à 150 000 en 1834 », et la citation résume tout. Reste à « passer en revue », comme l’auteur se le propose, les causes de cette révolution introuvable ; lui reprochera-t-on d’être un peu trop plein de son sujet et de sacrifier quelquefois à sa volubilité la simple clarté d’exposition ?

Sous les pavés, Louis-Philippe

« Surtout n’ayez pas peur du peuple, il est plus conservateur que vous ! », disait Napoléon à ses ministres. La Restauration en eut peur, et cette timidité lui sera fatale : le suffrage censitaire donnait le pouvoir à la bourgeoisie et préparait le lit de Louis-Philippe. M. de Montplaisir détaille avec soin les « incompréhensions », les « imprécations », les « hésitations » qui aboutiront fin juillet, contre une chambre hostile et une opinion travaillée, au coup de force constitutionnel des ordonnances, par quoi la liberté de la presse était suspendue et la Chambre des députés, à peine élue, dissoute. L’opposition libérale voulait une monarchie parlementaire à l’anglaise (le nom même des Trois Glorieuses vient sans doute de la Glorieuse Révolution de 1688) ; il ne restait plus au petit peuple parisien qu’à se faire tuer pour la “liberté”, à Charles X à résigner sa couronne au duc de Bordeaux son petit-fils et enfin au duc d’Orléans à forfaire, en gardant pour lui-même, ès qualités de lieutenant général du royaume, la couronne que devait ceindre Henri V.

Il est entendu que la “révolution de juillet” a contre elle la plupart des historiens : peut-on pour autant la réduire à « un roi au rabais, né de la conjonction de la banque, de la barricade et de la lâcheté » ? Louis-Philippe a cru pouvoir royaliser la révolution. La tâche était audacieuse, sans doute impossible, mais n’était-ce pas Louis XVI lui-même qui en avait pris l’initiative, en acceptant, lui roi de France, de n’être plus que le roi des Français, autrement dit du corps électoral ?

“Les Trois Glorieuses, la révolution de 1830 démystifiée”, de Daniel de Montplaisir, Perrin, 448 pages, 22 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Polar regions record 'absurd' high temperatures: Weather quirk or unprecedented bad news?

Issued on: 24/03/2022 - 18:02

Sébastian SEIBT

Late last week, temperatures broke all records in both Antarctica and the Arctic, with temperatures up to 40°C above the seasonal average not far from the South Pole. According to experts, these high-levels could be linked to the variations of 'atmospheric rivers', as the role of climate change still has to be measured.

The world’s two polar regions simultaneously experienced unprecedented heat waves on Friday, March 18: temperatures up to 40°C above seasonal norms in Antarctica, and between 20°C and 30°C above normal in some places in the Arctic. 

"Such a coincidence is very unusual," Julienne Stroeve, a polar climate specialist at University College London, told FRANCE 24.

It was the soaring temperatures in Antarctica that first caught the scientists' attention. "The temperatures recorded, even on the Antarctic plateau [located at over 2,000 metres of altitude], were absolutely absurd," Jonathan Wille, a postdoctoral researcher and specialist in Antarctic weather and climate at the Institute of Environmental Geosciences at the University of Grenoble Alpes, told FRANCE 24.

Antarctic heatwave summary1/3 For six days at Concordia (3 233 m) the values were above the monthly high (-27.9 °C on 12 March 2007) and for a day above the annual high (-13.7 °C on 17 December 2016)Day 16 -27.0 °C17 -16.9 °C18 -11.5 °C19 -14.5 °C20 -20.4 °C21 -23.1 °C pic.twitter.com/bCTmbKckj8

March 23, 2022

At over 3,000 metres high, -11.5°C instead of -40°C

It was more than unusually mild at the Concordia station, located at over 3,000 metres of altitude, in East Antarctica: the thermometer rose up to -11.5°C, instead of keeping between -40°C and -50°C, the region’s average temperature at this time of year.

"The topographical barrier formed by the difference of altitude in East Antarctica means that the climate is very stable there and temperatures usually never exceed -30°C," Martin Siegert, a glaciologist at Imperial College London, told FRANCE 24.

Non...voici les scientifiques sur place pic.twitter.com/LEfKPaiWqD

March 19, 2022

In 65 years of meteorological observations in this part of the world, near the South Pole, which is more than 4,000 kilometres away from Australia, such a heat spike had never been recorded. The thermometer remained nevertheless well below 0°C. A positive temperature would have caused a "completely unprecedented" ice melt, Siegert added.

On the other side of the globe, in the Northern Arctic region, the thermometer flirted dangerously with thawing temperatures even though "we are still at the end of the cold season", Siegert insisted. In some places, such as the Hopen Island (in northern Norway and the southern Svalbard archipelago), "a temperature of 3.9°C was recorded, what had never happened since records began in 1944", Ketil Isaksen, a Norwegian climatologist, wrote on Twitter.

But a heatwave in the Arctic is "less unusual than one in Antarctica", Julienne Stroeve explained. The Northern polar region is the world’s hardest hit by climate change.  Temperatures there are rising three times faster than elsewhere on average, and extreme weather events are beginning to multiply.

Nevertheless, "the magnitude of this heat spike is surprising", Martin Siegert noted. He believes that it could lead to a slightly earlier-than-usual start to the ice melt season, whereas the Arctic’s thaw usually starts at the very end of March and lasts until September.

Warm breezes from Spain and New Zealand

Even though these historical records occurred at the same time in both polar regions, "it's a coincidence", Julienne Stroeves said. "There is almost no connection between the air movements that shape the weather in the Arctic and the ones that shape the Antarctic’s," Siegert explained.

But in both cases, 'atmospheric rivers' are responsible for the sudden warming of the poles. The phenomenon consists of air corridors transporting large quantities of steam over long distances, like a flying conveyor belt.

To explain the phenomenon in the Arctic region, we have to go down "to south-western Spain and northern Africa, where the atmospheric river that carried all the moisture northwards, and especially to the Siberian region, came from", Jonathan Wille explained.

In Antarctica, it is a more complex event: there was indeed an atmospheric river that originated "at the south-eastern end of Australia and in New Zealand", the specialist from the University of Grenoble noted, but that's not all of it.

When it reached the coast of Antarctica, this warmer air generated rain, then snow, a little further higher. Then, instead of dispersing and moving northwards as usual, this atmospheric current stayed put and even rushed further towards the South Pole. "It's an atmospheric river that went faster, stayed longer over Antarctica and pushed further south than others" that have reached the continent, Wille summed up.

 'Weather quirk or unprecedented event'?

"It would be tempting to blame these anomalies on global warming," Martin Siegert admitted. After all, one of the consequences of these human-induced changes is that extreme weather events - such as heat spikes in polar regions, or hurricanes - are becoming more common.

But for now, it is still too early to point to climate change as the main culprit for the temperature spikes, the experts insisted. "The situation has returned to normal in the polar regions this week, and it is possible that last week's weather was an isolated phenomenon," Julienne Stroeve nuanced.

"That's the big question we need to answer: was it a weather quirk or a unpredented event" pointing to the future climate in these regions, Wille said. The question is all the more important because "we were lucky this time in Antarctica", Siegert added. If the atmospheric river had been directed further west of the southern continent - where temperatures are already naturally milder this time of year - the warm air wave could have led to unprecedented ice melt, he explained.

Given the current rate of rising sea levels, such melt would only add to the chorus of bad climate news.

This story was translated from the original in French by Henrique VALADARES.

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Climate can wait: French election campaign ignores ‘humanity’s greatest challenge’

European scientists set new record in production of nuclear fusion energy

Down to Earth

Winter droughts: The new normal?

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La marine ukrainienne prétend avoir détruit le navire de débarquement russe « Orsk »

par Laurent Lagneau · 24 mars 2022

Depuis que le patrouilleur hauturier lance-missiles russe « Vassili Bykov » [projet 22160] a été vu aux abords de la base navale de Sébastopol [Crimée] alors que la marine ukrainienne avait prétendu l’avoir coulé en utilisant un lance-roquette multiple, il convient de prendre les annonces de celle-ci avec prudence. Et cela vaut aussi d’ailleurs pour les affirmations russes, les deux camps ayant recours à des actions de propagande.

Cela étant, des images provenant de Berdiansk, localité située à environ quatre-vingts kilomètres à l’ouest de Marioupol, montrent un incendie à bord de ce qui est supposé être un navire de débarquement russe appartenant à la classe Alligator. On voit également deux autres bâtiments, de type « Ropucha II », s’en éloigner.

« Le navire de transport de troupes Orsk a été détruit dans le port occupé de Berdiansk. Gloire à l’Ukraine! », a annoncé la marine ukrainienne, via les réseaux sociaux. Pour appuyer son affirmation, elle a produit une photographie du bâtiment russe – alors intact – qu’elle dit avoir visé, ainsi qu’une courte vidéo et un autre cliché censés le montrer en flammes.

Mais la qualité de ces documents ne permet pas d’être aussi affirmatif. En tout cas, rien ne permet de dire que le navire en feu est bien l’Orsk. Cependant, l’analyste H.I Sutton a confirmé qu’un navire de type Alligator se trouvait bien à Berdiansk au moment de l’attaque revendiquée par la marine ukrainienne.

Une autre vidéo prise après l’explosion montre les deux navires de débarquement de type Ropucha II en train de quitter le port de Berdiansk. Il s’agirait du « Tsesar Kunikov » [n°158] et du « Novotecherkassk » [n°142]. Seulement, le numéro de coque de l’un d’entre eux que l’on arrive à distinguer sur les images ne correspond à aucun des deux.

Selon les affirmations ukrainiennes, le navire de débarquement Orsk aurait été touché par un missile balistique tactique de courte portée OTR-21 « Tochka » [code Otan : SS-21 Scarab].

***UPDATE***#Russian ammunition explosions this morning in #Berdyansk, geolocated to 46.749590°, 36.773788°

Ropucha Class landing ship seen sailing away from fireAlligator class also observed near fire.

Awaiting info pic.twitter.com/0xlt4rfFL0

— H I Sutton (@CovertShores) March 24, 2022

Pour rappel, les navires de débarquement de la classe Alligator ont été construit à la fin des 1960. Affichant un déplacement à pleine charge de 4700 tonnes, pour une longueur de 112,8 mètres, ils peuvent transporter 20 chars [ou 40 blindés de transport de troupe] et 300 à 425 soldats.

Selon Zvezda, la chaîne de télévision du ministère russe de la Défense, l’Orsk était arrivé à Berdiansk le 21 mars dernier. C’est un « évènement important », avait-elle affirmé, dans la mesure où cela allait ouvrir « des possibilités pour la mer Noire en termes de logistique ». Aussi, s’il a effectivement été touché – voire détruit – par un missile Tochka, il devait être pratiquement vide puisqu’il avait commencé à décharcher sa cargaison dès son arrivée dans le port ukrainien.

Par ailleurs, un responsable américain a confié à l’agence Reuters, ce 24 mars, les alliés de l’Otan allaient examiner la question de la livraison de missiles anti-navires aux forces ukrainiennes. Ce qui permettraient à celles-ci de mettre en échec un possible débarquement russe dans la région d’Odessa.

Enfin, dans son dernier point de situation relatif à l’Ukraine [daté du 23 mars, ndlr], le ministère des Armées fait état de « quelques contre-attaques localisées » menées par les forces ukrainiennes dans le secteur de Makariv [nord] ainsi que dans celui de Mykolaïv [sud].

France24 - World

Body composting: 'Green' burial trend takes root in USA

Issued on: 23/03/2022 - 18:17

Sam BALL

At a morgue near Seattle, Washington State, human bodies inside metal containers are slowly being turned into compost in a process known as "terramation". The process, legalised in Washington in 2019, is becoming an increasingly popular "green" alternative to burial and cremation.

Valeurs Actuelles

Pour un État au service de la fraternité

Depuis les Six Livres de la république écrits par Jean Bodin en 1576, l’État moderne s’est attribué la souveraineté transcendante qui appartenait, à l’époque de la chrétienté, soit aux empereurs soit aux papes. Cette puissance était unique, indivisible et intransférable. Elle a considérablement marqué le droit international à partir du traité de Westphalie en 1648 avec la mise en place d’un système par lequel les États ont imposé leur supériorité sur les régimes d’appartenance confessionnelle. Avec la révolution française de 1789 s’est ajoutée en France une excommunication politique du religieux. Progressivement, l’État moderne s’est sécularisé, devenant agnostique, refusant l’imposition de toute éthique particulière selon le vœu de Hegel. La république en tant que l’expression de l’unité d’un peuple ne trouve plus alors son principe dans une communauté de convictions. Le principe d’organisation de la cité n’est plus la foi en Dieu mais l’obéissance à l’État, détenteur du monopole de la violence. Comme l’a écrit Jean-Marc Ferry, « la communauté de convictions a cédé le pas à une communauté d’obligations ».

L’Etat « moderne » est à bout de souffle

Aujourd’hui, l’État, dans sa configuration “moderne”, est à bout de souffle. Il suffit de mentionner la montée endémique des violences que l’État ne parvient à juguler qu’avec de plus en plus de difficultés. Son autorité est régulièrement contestée comme hier, sur les ronds-points des régions de France, ou aujourd’hui, dans certains départements outre-mer. Des franges importantes de la population française sont tentées aujourd’hui par le vote extrémiste en raison de la globalisation ultralibérale qui les a fragilisées et que les pouvoirs publics ont encouragée pendant plusieurs décennies.

Aussi le temps est venu d’affirmer la fraternité comme valeur centrale des services publics en forme de colonne vertébrale d’un nouvel État-fraternité, succédant aux autres formes, dépassées, de conception de l’État (providence, stratège, libéral, etc. ). La fraternité en effet est le principe fondamental qui permet de maintenir en tension les deux autres principes de la liberté et de l’égalité. Mais la fraternité ne s’improvise pas : elle doit être planifiée avec de nouvelles méthodes, intégrée dans de nouvelles politiques publiques et traduite dans les budgets des comptes publics.

Les cultes pourraient jouer un rôle important en France pour rendre la société plus juste et conviviale

Elle rejoint la prise de conscience, cette fois du côté de l’Église catholique, que « les différentes religions, par leur valorisation de chaque personne humaine, comme créature appelée à être fils et fille de Dieu, offrent une contribution précieuse à la construction de la fraternité et pour la défense de la justice dans la société » ( Fratelli tutti, 271). De fait, les cultes pourraient jouer un rôle important en France pour rendre la société plus juste et plus conviviale. Pour cela, il faudrait mettre en place un enseignement œcuménique, à la fois laïque et inter-religieux, de la culture éthique et religieuse à destination des fonctionnaires de la République. L’objectif est non seulement de permettre à chacun de découvrir l’histoire, les grands enseignements et les styles de vie des principaux cultes, mais aussi de comprendre les nuances existant au sein des différentes traditions religieuses.

Mais la fraternité ne consiste pas seulement en la mise en place d’une plus grande coopération entre les cultes et les pouvoirs publics. C’est pourquoi il convient aussi d’associer les plus démunis à la création de la loi et des règles de la vie en commun, et, à une échelle planétaire, de lancer une plate-forme multi-acteurs consistant à la mise en place d’un dialogue des civilisations afin de favoriser la nécessaire réforme de la gouvernance mondiale.

* Antoine Arjakovsky est historien, codirecteur du département de recherche Politique et religions du Collège des Bernardins.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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Haute intensité : Le ministère des Armées se veut rassurant au sujet de l’état des stocks de munitions

par Laurent Lagneau · 21 mars 2022

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Après avoir affirmé que les forces françaises manquaient « d’épaisseur » en matière de munitions pour soutenir un conflit de « longue durée » lors d’un entretien diffusée par RFI, le président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense, Christian Cambon [LR] a récidivé quelques jours plus tard, à l’antenne de CNews/Europe1.

« Les Russes eux-mêmes commencent à être en difficulté sur certaines munitions. Tous les pays sont confrontés à ça. Il faut savoir passer du temps de paix au temps de guerre, on ne l’a pas fait pendant 75 ans », a répondu M. Cambon alors qu’il était interrogé par Jean-Pierre Elkabbach. Et d’insister : « Nous n’avions pas des munitions en quantité suffisante pour un très long conflit ».

Puis, estimant que les forces françaises pourraient être à court de munitions « en seulement quatre jours de conflit de haute intensité », quatre députés [Julien Aubert, Laurence Trastour-Isnart, Bernard Bouley et Claude de Ganay, ndlr], ont interpellé Florence Parly, la ministre des Armées, en lui demandant de préciser les « mesures engagées » pour remédier à une telle situation.

Cependant, le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean s’est voulu rassurant. Ainsi, a-t-il rappelé, dans le cadre de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, une enveloppe de 7 milliards d’euros a été prévue pour acquérir des munitions. Et cet effort sera accentué, avec 110 millions de plus, après l’ajustement de cette même LPM, décidé l’an dernier [sans que le Parlement en soit saisi, ndlr].

« Plusieurs catégories de munitions ont été recomplétées pour éviter les ruptures capacitaires : armement air-sol et obus de 155 mm notamment », a précisé M. Grandjean, qui a également souligné que les « filières souveraines de production des bombes A2SM [Armement Air Sol Modulaire] et des corps de bombe de forte puissance ont été sécurisées ». Et cela, grâce aux investissements consentis par le groupe Rafaut pour l’usine « 4.0 » de Prouvy Rouvignies, inaugurée par Mme Parly en octobre 2019.

Par ailleurs, le porte-parole du ministère des Armées a fait valoir que des « opérations de rénovation pyrotechnique » ont permis de « consolider » le potentiel des munitions dites complexes, comme le missile de croisière SCALP, le missile anti-navire Exocet, le missile surface-air Aster et le missile air-air MICA.

« De nouvelles munitions sont en cours de développement [MICA NG, Aster 30 B1NT] , d’autres ont été développées et les stocks correspondants sont en cours de constitution [missile de croisière naval, missile moyenne portée] », a continué M. Grandjean, pour qui « nos armées sont donc prêtes à défendre nos intérêts, quel que soit le type de conflit, de basse ou de haute intensité ». Et de rappeler aussi que « c’est aussi en ce sens que la France est dotée de la dissuasion nucléaire, l’assurance-vie de la Nation ».

Sur ce point, la dissusion ne dispense pas de disposer de stocks suffisants de munitions, le recours à l’arme nucléaire ne pouvant être envisagé qu’en cas d’atteinte aux intérêts vitaux de la Nation.

En outre, M. Grandjean a aussi souligné que la France a « l’habitude et la volonté d’agir en coalition », ce qui fait que les « planifications en matière d’équipements et de munitions en tiennent naturellement compte ». Enfin, il a terminé son propos par une série de questions. « Les armées françaises ne tiendraient que quelques jours en cas de conflit? Mais contre qui? Sur quel terrain? Selon quel scénario? La remontée en puissance de nos stocks de munitions s’apprécie à l’aune d’un contexte d’emploi », a-t-il ainsi conclu.

Cela étant, et comme l’ont mis en avant les députés Jean-Louis Thiériot et Patricia Mirallès dans leur rapport sur la haute intensité, il y a un lien entre la préparation opérationnelle et les munitions, notamment « complexes ».

« Au terme des premières années de la LPM, les résultats en matière de préparation opérationnelle sont encore mitigés […]. L’intensité opérationnelle, la mutualisation des parcs d’entraînement, l’indisponibilité des matériels en rupture temporaire de capacité ou en maintenance et le manque d’heures de potentiel ou de munitions sont les quatre facteurs explicatifs les plus souvent cités à propos de cette sous-performance assez prévisible en début de LPM », ont écrit les deux députés.

« Dans la Marine, des stocks de munitions suffisants permettraient de s’entraîner dans de bonnes conditions, de vérifier que les systèmes fonctionnent de façon nominale », ce qui est un enjeu pour la confiance des équipages », ont-ils ainsi souligné.

Aussi, Mme Mirallès et M. Thiériot ont estimé nécessaire la reconstitution des « stocks de munitions pour faire face à un conflit de haute intensité mais aussi et avant tout pour permettre un entraînement suffisant ». Un nécessité « évoquée avec une remarquable unanimité au cours des auditions », ont-ils assuré.

Et d’expliquer : « L’effort de réparation poursuivi par la LPM s’est certes traduit par la programmation de 6,5 milliards d’euros entre 2021 et 2030. Mais pour tenir l’ensemble des contrats opérationnels des trois armées en 2030, le besoin financier complémentaire est évalué à 3,5 milliards d’euros auxquels il faut ajouter 350 millions d’euros par an pour l’entretien de ces stocks. En effet, les munitions se périment, notamment la pyrotechnie. Les munitions non utilisées doivent donc être détruites ou rénovées tous les dix ans. Et il faut en moyenne trois ans pour reconstituer des stocks ».

Haute intensité : Le ministère des Armées se veut rassurant au sujet de l’état des stocks de munitions

par Laurent Lagneau · 21 mars 2022

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Après avoir affirmé que les forces françaises manquaient « d’épaisseur » en matière de munitions pour soutenir un conflit de « longue durée » lors d’un entretien diffusée par RFI, le président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense, Christian Cambon [LR] a récidivé quelques jours plus tard, à l’antenne de CNews/Europe1.

« Les Russes eux-mêmes commencent à être en difficulté sur certaines munitions. Tous les pays sont confrontés à ça. Il faut savoir passer du temps de paix au temps de guerre, on ne l’a pas fait pendant 75 ans », a répondu M. Cambon alors qu’il était interrogé par Jean-Pierre Elkabbach. Et d’insister : « Nous n’avions pas des munitions en quantité suffisante pour un très long conflit ».

Puis, estimant que les forces françaises pourraient être à court de munitions « en seulement quatre jours de conflit de haute intensité », quatre députés [Julien Aubert, Laurence Trastour-Isnart, Bernard Bouley et Claude de Ganay, ndlr], ont interpellé Florence Parly, la ministre des Armées, en lui demandant de préciser les « mesures engagées » pour remédier à une telle situation.

Cependant, le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean s’est voulu rassurant. Ainsi, a-t-il rappelé, dans le cadre de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, une enveloppe de 7 milliards d’euros a été prévue pour acquérir des munitions. Et cet effort sera accentué, avec 110 millions de plus, après l’ajustement de cette même LPM, décidé l’an dernier [sans que le Parlement en soit saisi, ndlr].

« Plusieurs catégories de munitions ont été recomplétées pour éviter les ruptures capacitaires : armement air-sol et obus de 155 mm notamment », a précisé M. Grandjean, qui a également souligné que les « filières souveraines de production des bombes A2SM [Armement Air Sol Modulaire] et des corps de bombe de forte puissance ont été sécurisées ». Et cela, grâce aux investissements consentis par le groupe Rafaut pour l’usine « 4.0 » de Prouvy Rouvignies, inaugurée par Mme Parly en octobre 2019.

Par ailleurs, le porte-parole du ministère des Armées a fait valoir que des « opérations de rénovation pyrotechnique » ont permis de « consolider » le potentiel des munitions dites complexes, comme le missile de croisière SCALP, le missile anti-navire Exocet, le missile surface-air Aster et le missile air-air MICA.

« De nouvelles munitions sont en cours de développement [MICA NG, Aster 30 B1NT] , d’autres ont été développées et les stocks correspondants sont en cours de constitution [missile de croisière naval, missile moyenne portée] », a continué M. Grandjean, pour qui « nos armées sont donc prêtes à défendre nos intérêts, quel que soit le type de conflit, de basse ou de haute intensité ». Et de rappeler aussi que « c’est aussi en ce sens que la France est dotée de la dissuasion nucléaire, l’assurance-vie de la Nation ».

Sur ce point, la dissusion ne dispense pas de disposer de stocks suffisants de munitions, le recours à l’arme nucléaire ne pouvant être envisagé qu’en cas d’atteinte aux intérêts vitaux de la Nation.

En outre, M. Grandjean a aussi souligné que la France a « l’habitude et la volonté d’agir en coalition », ce qui fait que les « planifications en matière d’équipements et de munitions en tiennent naturellement compte ». Enfin, il a terminé son propos par une série de questions. « Les armées françaises ne tiendraient que quelques jours en cas de conflit? Mais contre qui? Sur quel terrain? Selon quel scénario? La remontée en puissance de nos stocks de munitions s’apprécie à l’aune d’un contexte d’emploi », a-t-il ainsi conclu.

Cela étant, et comme l’ont mis en avant les députés Jean-Louis Thiériot et Patricia Mirallès dans leur rapport sur la haute intensité, il y a un lien entre la préparation opérationnelle et les munitions, notamment « complexes ».

« Au terme des premières années de la LPM, les résultats en matière de préparation opérationnelle sont encore mitigés […]. L’intensité opérationnelle, la mutualisation des parcs d’entraînement, l’indisponibilité des matériels en rupture temporaire de capacité ou en maintenance et le manque d’heures de potentiel ou de munitions sont les quatre facteurs explicatifs les plus souvent cités à propos de cette sous-performance assez prévisible en début de LPM », ont écrit les deux députés.

« Dans la Marine, des stocks de munitions suffisants permettraient de s’entraîner dans de bonnes conditions, de vérifier que les systèmes fonctionnent de façon nominale », ce qui est un enjeu pour la confiance des équipages », ont-ils ainsi souligné.

Aussi, Mme Mirallès et M. Thiériot ont estimé nécessaire la reconstitution des « stocks de munitions pour faire face à un conflit de haute intensité mais aussi et avant tout pour permettre un entraînement suffisant ». Un nécessité « évoquée avec une remarquable unanimité au cours des auditions », ont-ils assuré.

Et d’expliquer : « L’effort de réparation poursuivi par la LPM s’est certes traduit par la programmation de 6,5 milliards d’euros entre 2021 et 2030. Mais pour tenir l’ensemble des contrats opérationnels des trois armées en 2030, le besoin financier complémentaire est évalué à 3,5 milliards d’euros auxquels il faut ajouter 350 millions d’euros par an pour l’entretien de ces stocks. En effet, les munitions se périment, notamment la pyrotechnie. Les munitions non utilisées doivent donc être détruites ou rénovées tous les dix ans. Et il faut en moyenne trois ans pour reconstituer des stocks ».

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Après avoir affirmé que les forces françaises manquaient « d’épaisseur » en matière de munitions pour soutenir un conflit de « longue durée » lors d’un entretien diffusée par RFI, le président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense, Christian Cambon [LR] a récidivé quelques jours plus tard, à l’antenne de CNews/Europe1.

« Les Russes eux-mêmes commencent à être en difficulté sur certaines munitions. Tous les pays sont confrontés à ça. Il faut savoir passer du temps de paix au temps de guerre, on ne l’a pas fait pendant 75 ans », a répondu M. Cambon alors qu’il était interrogé par Jean-Pierre Elkabbach. Et d’insister : « Nous n’avions pas des munitions en quantité suffisante pour un très long conflit ».

Puis, estimant que les forces françaises pourraient être à court de munitions « en seulement quatre jours de conflit de haute intensité », quatre députés [Julien Aubert, Laurence Trastour-Isnart, Bernard Bouley et Claude de Ganay, ndlr], ont interpellé Florence Parly, la ministre des Armées, en lui demandant de préciser les « mesures engagées » pour remédier à une telle situation.

Cependant, le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean s’est voulu rassurant. Ainsi, a-t-il rappelé, dans le cadre de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, une enveloppe de 7 milliards d’euros a été prévue pour acquérir des munitions. Et cet effort sera accentué, avec 110 millions de plus, après l’ajustement de cette même LPM, décidé l’an dernier [sans que le Parlement en soit saisi, ndlr].

« Plusieurs catégories de munitions ont été recomplétées pour éviter les ruptures capacitaires : armement air-sol et obus de 155 mm notamment », a précisé M. Grandjean, qui a également souligné que les « filières souveraines de production des bombes A2SM [Armement Air Sol Modulaire] et des corps de bombe de forte puissance ont été sécurisées ». Et cela, grâce aux investissements consentis par le groupe Rafaut pour l’usine « 4.0 » de Prouvy Rouvignies, inaugurée par Mme Parly en octobre 2019.

Par ailleurs, le porte-parole du ministère des Armées a fait valoir que des « opérations de rénovation pyrotechnique » ont permis de « consolider » le potentiel des munitions dites complexes, comme le missile de croisière SCALP, le missile anti-navire Exocet, le missile surface-air Aster et le missile air-air MICA.

« De nouvelles munitions sont en cours de développement [MICA NG, Aster 30 B1NT] , d’autres ont été développées et les stocks correspondants sont en cours de constitution [missile de croisière naval, missile moyenne portée] », a continué M. Grandjean, pour qui « nos armées sont donc prêtes à défendre nos intérêts, quel que soit le type de conflit, de basse ou de haute intensité ». Et de rappeler aussi que « c’est aussi en ce sens que la France est dotée de la dissuasion nucléaire, l’assurance-vie de la Nation ».

Sur ce point, la dissusion ne dispense pas de disposer de stocks suffisants de munitions, le recours à l’arme nucléaire ne pouvant être envisagé qu’en cas d’atteinte aux intérêts vitaux de la Nation.

En outre, M. Grandjean a aussi souligné que la France a « l’habitude et la volonté d’agir en coalition », ce qui fait que les « planifications en matière d’équipements et de munitions en tiennent naturellement compte ». Enfin, il a terminé son propos par une série de questions. « Les armées françaises ne tiendraient que quelques jours en cas de conflit? Mais contre qui? Sur quel terrain? Selon quel scénario? La remontée en puissance de nos stocks de munitions s’apprécie à l’aune d’un contexte d’emploi », a-t-il ainsi conclu.

Cela étant, et comme l’ont mis en avant les députés Jean-Louis Thiériot et Patricia Mirallès dans leur rapport sur la haute intensité, il y a un lien entre la préparation opérationnelle et les munitions, notamment « complexes ».

« Au terme des premières années de la LPM, les résultats en matière de préparation opérationnelle sont encore mitigés […]. L’intensité opérationnelle, la mutualisation des parcs d’entraînement, l’indisponibilité des matériels en rupture temporaire de capacité ou en maintenance et le manque d’heures de potentiel ou de munitions sont les quatre facteurs explicatifs les plus souvent cités à propos de cette sous-performance assez prévisible en début de LPM », ont écrit les deux députés.

« Dans la Marine, des stocks de munitions suffisants permettraient de s’entraîner dans de bonnes conditions, de vérifier que les systèmes fonctionnent de façon nominale », ce qui est un enjeu pour la confiance des équipages », ont-ils ainsi souligné.

Aussi, Mme Mirallès et M. Thiériot ont estimé nécessaire la reconstitution des « stocks de munitions pour faire face à un conflit de haute intensité mais aussi et avant tout pour permettre un entraînement suffisant ». Un nécessité « évoquée avec une remarquable unanimité au cours des auditions », ont-ils assuré.

Et d’expliquer : « L’effort de réparation poursuivi par la LPM s’est certes traduit par la programmation de 6,5 milliards d’euros entre 2021 et 2030. Mais pour tenir l’ensemble des contrats opérationnels des trois armées en 2030, le besoin financier complémentaire est évalué à 3,5 milliards d’euros auxquels il faut ajouter 350 millions d’euros par an pour l’entretien de ces stocks. En effet, les munitions se périment, notamment la pyrotechnie. Les munitions non utilisées doivent donc être détruites ou rénovées tous les dix ans. Et il faut en moyenne trois ans pour reconstituer des stocks ».

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Après avoir affirmé que les forces françaises manquaient « d’épaisseur » en matière de munitions pour soutenir un conflit de « longue durée » lors d’un entretien diffusée par RFI, le président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense, Christian Cambon [LR] a récidivé quelques jours plus tard, à l’antenne de CNews/Europe1.

« Les Russes eux-mêmes commencent à être en difficulté sur certaines munitions. Tous les pays sont confrontés à ça. Il faut savoir passer du temps de paix au temps de guerre, on ne l’a pas fait pendant 75 ans », a répondu M. Cambon alors qu’il était interrogé par Jean-Pierre Elkabbach. Et d’insister : « Nous n’avions pas des munitions en quantité suffisante pour un très long conflit ».

Puis, estimant que les forces françaises pourraient être à court de munitions « en seulement quatre jours de conflit de haute intensité », quatre députés [Julien Aubert, Laurence Trastour-Isnart, Bernard Bouley et Claude de Ganay, ndlr], ont interpellé Florence Parly, la ministre des Armées, en lui demandant de préciser les « mesures engagées » pour remédier à une telle situation.

Cependant, le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean s’est voulu rassurant. Ainsi, a-t-il rappelé, dans le cadre de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, une enveloppe de 7 milliards d’euros a été prévue pour acquérir des munitions. Et cet effort sera accentué, avec 110 millions de plus, après l’ajustement de cette même LPM, décidé l’an dernier [sans que le Parlement en soit saisi, ndlr].

« Plusieurs catégories de munitions ont été recomplétées pour éviter les ruptures capacitaires : armement air-sol et obus de 155 mm notamment », a précisé M. Grandjean, qui a également souligné que les « filières souveraines de production des bombes A2SM [Armement Air Sol Modulaire] et des corps de bombe de forte puissance ont été sécurisées ». Et cela, grâce aux investissements consentis par le groupe Rafaut pour l’usine « 4.0 » de Prouvy Rouvignies, inaugurée par Mme Parly en octobre 2019.

Par ailleurs, le porte-parole du ministère des Armées a fait valoir que des « opérations de rénovation pyrotechnique » ont permis de « consolider » le potentiel des munitions dites complexes, comme le missile de croisière SCALP, le missile anti-navire Exocet, le missile surface-air Aster et le missile air-air MICA.

« De nouvelles munitions sont en cours de développement [MICA NG, Aster 30 B1NT] , d’autres ont été développées et les stocks correspondants sont en cours de constitution [missile de croisière naval, missile moyenne portée] », a continué M. Grandjean, pour qui « nos armées sont donc prêtes à défendre nos intérêts, quel que soit le type de conflit, de basse ou de haute intensité ». Et de rappeler aussi que « c’est aussi en ce sens que la France est dotée de la dissuasion nucléaire, l’assurance-vie de la Nation ».

Sur ce point, la dissusion ne dispense pas de disposer de stocks suffisants de munitions, le recours à l’arme nucléaire ne pouvant être envisagé qu’en cas d’atteinte aux intérêts vitaux de la Nation.

En outre, M. Grandjean a aussi souligné que la France a « l’habitude et la volonté d’agir en coalition », ce qui fait que les « planifications en matière d’équipements et de munitions en tiennent naturellement compte ». Enfin, il a terminé son propos par une série de questions. « Les armées françaises ne tiendraient que quelques jours en cas de conflit? Mais contre qui? Sur quel terrain? Selon quel scénario? La remontée en puissance de nos stocks de munitions s’apprécie à l’aune d’un contexte d’emploi », a-t-il ainsi conclu.

Cela étant, et comme l’ont mis en avant les députés Jean-Louis Thiériot et Patricia Mirallès dans leur rapport sur la haute intensité, il y a un lien entre la préparation opérationnelle et les munitions, notamment « complexes ».

« Au terme des premières années de la LPM, les résultats en matière de préparation opérationnelle sont encore mitigés […]. L’intensité opérationnelle, la mutualisation des parcs d’entraînement, l’indisponibilité des matériels en rupture temporaire de capacité ou en maintenance et le manque d’heures de potentiel ou de munitions sont les quatre facteurs explicatifs les plus souvent cités à propos de cette sous-performance assez prévisible en début de LPM », ont écrit les deux députés.

« Dans la Marine, des stocks de munitions suffisants permettraient de s’entraîner dans de bonnes conditions, de vérifier que les systèmes fonctionnent de façon nominale », ce qui est un enjeu pour la confiance des équipages », ont-ils ainsi souligné.

Aussi, Mme Mirallès et M. Thiériot ont estimé nécessaire la reconstitution des « stocks de munitions pour faire face à un conflit de haute intensité mais aussi et avant tout pour permettre un entraînement suffisant ». Un nécessité « évoquée avec une remarquable unanimité au cours des auditions », ont-ils assuré.

Et d’expliquer : « L’effort de réparation poursuivi par la LPM s’est certes traduit par la programmation de 6,5 milliards d’euros entre 2021 et 2030. Mais pour tenir l’ensemble des contrats opérationnels des trois armées en 2030, le besoin financier complémentaire est évalué à 3,5 milliards d’euros auxquels il faut ajouter 350 millions d’euros par an pour l’entretien de ces stocks. En effet, les munitions se périment, notamment la pyrotechnie. Les munitions non utilisées doivent donc être détruites ou rénovées tous les dix ans. Et il faut en moyenne trois ans pour reconstituer des stocks ».

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France-Luxembourg: the ‘steel friendship’ in Esch-sur-Alzette

Issued on: 24/02/2022 - 18:04

Luxembourg’s second-largest city, Esch-sur-Alzette, is a community with a heavy industrial past. It’s located near the French border and sits as a monument to the country’s 20th century steel industry boom. Its numerous post-industrial brownfields bear witness to that, as well as its multiculturalism: 120 nationalities live here, including one in particular: the French. Many of them migrated to the Grand Duchy decades ago to work in the country’s successful steel industry.

Today, the city is steeped in history, earning it the honour as this year’s European Capital of Culture.

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Opex 360

La Russie ne fera usage de l’arme nucléaire qu’en cas de « menace existentielle », assure le Kremlin

par Laurent Lagneau · 23 mars 2022

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Lors de son allocution télévisée annonçant le début de l’invasion de l’Ukraine, le président russe, Vladimir Poutine avait assuré que ceux qui « tenteraient d’interférer avec nous doivent savoir que la réponse de la Russie sera immédiate et conduira à des conséquences que vous n’avez encore jamais connues ». Ce qui a été perçu comme une allusion à l’arme nucléaire.

Cette perception a d’ailleurs été renforcée quelques jours plus tard, quand le chef du Kremlin ordonna la mise en alerte des forces stratégiques russes, estimant que les « hauts responsables des principaux pays de l’Otan » venaient de faire des « déclarations agressives » contre la Russie.

D’où la question que beaucoup se posent : M. Poutine pourrait-il déclencher le feu nucléaire?

En février 2020, l’US Navy mit en service une nouvelle tête nucléaire de faible puissance [5 kilotonnes 5.000 tonnes de TNT], à bord de l’un de ses sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la classe Ohio. Et cela afin de répondre à la doctrine « escalade-désescalade » de la Russie. Celle-ci avait été décrite dans la dernière version de la « Nuclear Posture Review », publiée deux ans plus tôt par le Pentagone.

« La stratégie et la doctrine russes mettent l’accent sur les utilisations coercitives et militaires potentielles des armes nucléaires. Elle évalue à tort que la menace d’une escalade nucléaire ou d’un premier usage effectif des armes nucléaires servirait à ‘désamorcer’ un conflit à des conditions qui seraient favorables. Ces perceptions erronées augmentent les risques d’erreur de calcul et d’escalade », était-il expliqué dans ce document.

En clair, selon cette NPR, la Russie pourrait faire l’usage en premier d’une arme nucléaire tactique en cas de conflit avec l’Otan, en tentant le pari que les États-Unis ne pourraient pas adapter leur riposte, leur arsenal ne comptant que des armes stratégiques.

« Nous voulons nous assurer que la Russie ne fait pas d’erreur de calculs. Elle doit comprendre que lancer une attaque nucléaire, même limitée, ne lui permettra pas d’atteindre son objectif, modifiera fondamentalement la nature du conflit et aura un coût incalculable et intolérable pour Moscou », avait alors expliqué Robert Soofer, le secrétaire adjoint à la Défense chargé de la politique nucléaire.

La Russie a toujours démenti vouloir mettre en oeuvre cette logique d’escalade/désescalade. Cependant, dans la dernière version de sa doctrine nucléaire, sortie en 2020, il y est affirmé que, « en cas de conflit militaire, la politique de l’État dans le domaine de la dissuasion nucléaire visera à empêcher l’escalade des hostilités et y mettre fin dans des conditions acceptables pour la Fédération de Russie et [ou] ses alliés ».

Pour le quotidien Kommersant, ce passage, pris au « sens large », pourrait être interprétée comme une « confirmation officielle que les autorités russes considèrent qu’il est possible d’utiliser des armes nucléaires à une échelle limitée pour obtenir une percée dans le cadre de conflits utilisant des armes classiques ».

Par ailleurs, cette doctrine précise que la Russie se réserve « le droit d’utiliser son arsenal nucléaire en réponse à l’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive contre elle et [ou] ses alliés, ainsi que dans le cas d’une agression contre la Fédération de Russie avec des armes conventionnelles, dès lors que l’existence même de l’État serait menacée ».

Interrogé par CNN, le 22 mars, sur la possibilité que Vladimir Poutine ait recours à l’arme nucléaire [une option qu’il avait envisagé au moment de l’annexion de la Crimée], le porte-parole du Kremlin, Dmitri Perskov, a renvoyé vers la doctrine des forces russes.

« Nous avons une doctrine de sécurité. Cela est public, vous pouvez y lire toutes les raisons pouvant motiver l’utilisation des armes nucléaires. Et s’il s’agit d’une menace existentielle pour notre pays, alors elles peuvent être utilisées, en accord avec notre doctrine », a répondu M. Peskov.

D’après la doctrine publiée en 2020, la Russie pourrait avoir recours à son arsenal nucléaire en cas « d’informations fiables sur le lancement de missiles balistiques attaquant le territoire de la Russie et [ou] de ses alliés », « d’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive par l’ennemi et ses alliés », d’un « impact d’une attaque ennemie sur les installations critiques et militaires du pays au point que la capacité de riposter avec des armes nucléaires est perturbée » et d’une agression avec des armes classiques susceptible de menacer l’existence même de l’État ».

« L’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive par l’ennemi et ses alliés » est un point important… Le 10 mars, la Russie avait en effet accusé les États-Unis d’avoir aidé l’Ukraine à développer des armes biologiques. « L’objectif de ces recherches biologiques financées par le Pentagone était de créer un mécanisme de propagation furtive de pathogènes meurtriers », avait insité le ministère russe de la Défense.

« Tout cela est un stratagème évident de la part de la Russie pour tenter de justifier sa nouvelle attaque préméditée, non provoquée et injustifiée contre l’Ukraine », avait rétorqué Jen Psaki, la porte-parole de la Maison Blanche. En effet, le partenariat entre Washington et Kiev dans ce domaine visait à « sécuriser les agents pathogènes et les toxines préoccupants pour la sécurité des installations gouvernementales ukrainiennes, tout en permettant la recherche pacifique et le développement de vaccins ».

La Russie ne fera usage de l’arme nucléaire qu’en cas de « menace existentielle », assure le Kremlin

par Laurent Lagneau · 23 mars 2022

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Lors de son allocution télévisée annonçant le début de l’invasion de l’Ukraine, le président russe, Vladimir Poutine avait assuré que ceux qui « tenteraient d’interférer avec nous doivent savoir que la réponse de la Russie sera immédiate et conduira à des conséquences que vous n’avez encore jamais connues ». Ce qui a été perçu comme une allusion à l’arme nucléaire.

Cette perception a d’ailleurs été renforcée quelques jours plus tard, quand le chef du Kremlin ordonna la mise en alerte des forces stratégiques russes, estimant que les « hauts responsables des principaux pays de l’Otan » venaient de faire des « déclarations agressives » contre la Russie.

D’où la question que beaucoup se posent : M. Poutine pourrait-il déclencher le feu nucléaire?

En février 2020, l’US Navy mit en service une nouvelle tête nucléaire de faible puissance [5 kilotonnes 5.000 tonnes de TNT], à bord de l’un de ses sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la classe Ohio. Et cela afin de répondre à la doctrine « escalade-désescalade » de la Russie. Celle-ci avait été décrite dans la dernière version de la « Nuclear Posture Review », publiée deux ans plus tôt par le Pentagone.

« La stratégie et la doctrine russes mettent l’accent sur les utilisations coercitives et militaires potentielles des armes nucléaires. Elle évalue à tort que la menace d’une escalade nucléaire ou d’un premier usage effectif des armes nucléaires servirait à ‘désamorcer’ un conflit à des conditions qui seraient favorables. Ces perceptions erronées augmentent les risques d’erreur de calcul et d’escalade », était-il expliqué dans ce document.

En clair, selon cette NPR, la Russie pourrait faire l’usage en premier d’une arme nucléaire tactique en cas de conflit avec l’Otan, en tentant le pari que les États-Unis ne pourraient pas adapter leur riposte, leur arsenal ne comptant que des armes stratégiques.

« Nous voulons nous assurer que la Russie ne fait pas d’erreur de calculs. Elle doit comprendre que lancer une attaque nucléaire, même limitée, ne lui permettra pas d’atteindre son objectif, modifiera fondamentalement la nature du conflit et aura un coût incalculable et intolérable pour Moscou », avait alors expliqué Robert Soofer, le secrétaire adjoint à la Défense chargé de la politique nucléaire.

La Russie a toujours démenti vouloir mettre en oeuvre cette logique d’escalade/désescalade. Cependant, dans la dernière version de sa doctrine nucléaire, sortie en 2020, il y est affirmé que, « en cas de conflit militaire, la politique de l’État dans le domaine de la dissuasion nucléaire visera à empêcher l’escalade des hostilités et y mettre fin dans des conditions acceptables pour la Fédération de Russie et [ou] ses alliés ».

Pour le quotidien Kommersant, ce passage, pris au « sens large », pourrait être interprétée comme une « confirmation officielle que les autorités russes considèrent qu’il est possible d’utiliser des armes nucléaires à une échelle limitée pour obtenir une percée dans le cadre de conflits utilisant des armes classiques ».

Par ailleurs, cette doctrine précise que la Russie se réserve « le droit d’utiliser son arsenal nucléaire en réponse à l’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive contre elle et [ou] ses alliés, ainsi que dans le cas d’une agression contre la Fédération de Russie avec des armes conventionnelles, dès lors que l’existence même de l’État serait menacée ».

Interrogé par CNN, le 22 mars, sur la possibilité que Vladimir Poutine ait recours à l’arme nucléaire [une option qu’il avait envisagé au moment de l’annexion de la Crimée], le porte-parole du Kremlin, Dmitri Perskov, a renvoyé vers la doctrine des forces russes.

« Nous avons une doctrine de sécurité. Cela est public, vous pouvez y lire toutes les raisons pouvant motiver l’utilisation des armes nucléaires. Et s’il s’agit d’une menace existentielle pour notre pays, alors elles peuvent être utilisées, en accord avec notre doctrine », a répondu M. Peskov.

D’après la doctrine publiée en 2020, la Russie pourrait avoir recours à son arsenal nucléaire en cas « d’informations fiables sur le lancement de missiles balistiques attaquant le territoire de la Russie et [ou] de ses alliés », « d’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive par l’ennemi et ses alliés », d’un « impact d’une attaque ennemie sur les installations critiques et militaires du pays au point que la capacité de riposter avec des armes nucléaires est perturbée » et d’une agression avec des armes classiques susceptible de menacer l’existence même de l’État ».

« L’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive par l’ennemi et ses alliés » est un point important… Le 10 mars, la Russie avait en effet accusé les États-Unis d’avoir aidé l’Ukraine à développer des armes biologiques. « L’objectif de ces recherches biologiques financées par le Pentagone était de créer un mécanisme de propagation furtive de pathogènes meurtriers », avait insité le ministère russe de la Défense.

« Tout cela est un stratagème évident de la part de la Russie pour tenter de justifier sa nouvelle attaque préméditée, non provoquée et injustifiée contre l’Ukraine », avait rétorqué Jen Psaki, la porte-parole de la Maison Blanche. En effet, le partenariat entre Washington et Kiev dans ce domaine visait à « sécuriser les agents pathogènes et les toxines préoccupants pour la sécurité des installations gouvernementales ukrainiennes, tout en permettant la recherche pacifique et le développement de vaccins ».

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Lors de son allocution télévisée annonçant le début de l’invasion de l’Ukraine, le président russe, Vladimir Poutine avait assuré que ceux qui « tenteraient d’interférer avec nous doivent savoir que la réponse de la Russie sera immédiate et conduira à des conséquences que vous n’avez encore jamais connues ». Ce qui a été perçu comme une allusion à l’arme nucléaire.

Cette perception a d’ailleurs été renforcée quelques jours plus tard, quand le chef du Kremlin ordonna la mise en alerte des forces stratégiques russes, estimant que les « hauts responsables des principaux pays de l’Otan » venaient de faire des « déclarations agressives » contre la Russie.

D’où la question que beaucoup se posent : M. Poutine pourrait-il déclencher le feu nucléaire?

En février 2020, l’US Navy mit en service une nouvelle tête nucléaire de faible puissance [5 kilotonnes 5.000 tonnes de TNT], à bord de l’un de ses sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la classe Ohio. Et cela afin de répondre à la doctrine « escalade-désescalade » de la Russie. Celle-ci avait été décrite dans la dernière version de la « Nuclear Posture Review », publiée deux ans plus tôt par le Pentagone.

« La stratégie et la doctrine russes mettent l’accent sur les utilisations coercitives et militaires potentielles des armes nucléaires. Elle évalue à tort que la menace d’une escalade nucléaire ou d’un premier usage effectif des armes nucléaires servirait à ‘désamorcer’ un conflit à des conditions qui seraient favorables. Ces perceptions erronées augmentent les risques d’erreur de calcul et d’escalade », était-il expliqué dans ce document.

En clair, selon cette NPR, la Russie pourrait faire l’usage en premier d’une arme nucléaire tactique en cas de conflit avec l’Otan, en tentant le pari que les États-Unis ne pourraient pas adapter leur riposte, leur arsenal ne comptant que des armes stratégiques.

« Nous voulons nous assurer que la Russie ne fait pas d’erreur de calculs. Elle doit comprendre que lancer une attaque nucléaire, même limitée, ne lui permettra pas d’atteindre son objectif, modifiera fondamentalement la nature du conflit et aura un coût incalculable et intolérable pour Moscou », avait alors expliqué Robert Soofer, le secrétaire adjoint à la Défense chargé de la politique nucléaire.

La Russie a toujours démenti vouloir mettre en oeuvre cette logique d’escalade/désescalade. Cependant, dans la dernière version de sa doctrine nucléaire, sortie en 2020, il y est affirmé que, « en cas de conflit militaire, la politique de l’État dans le domaine de la dissuasion nucléaire visera à empêcher l’escalade des hostilités et y mettre fin dans des conditions acceptables pour la Fédération de Russie et [ou] ses alliés ».

Pour le quotidien Kommersant, ce passage, pris au « sens large », pourrait être interprétée comme une « confirmation officielle que les autorités russes considèrent qu’il est possible d’utiliser des armes nucléaires à une échelle limitée pour obtenir une percée dans le cadre de conflits utilisant des armes classiques ».

Par ailleurs, cette doctrine précise que la Russie se réserve « le droit d’utiliser son arsenal nucléaire en réponse à l’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive contre elle et [ou] ses alliés, ainsi que dans le cas d’une agression contre la Fédération de Russie avec des armes conventionnelles, dès lors que l’existence même de l’État serait menacée ».

Interrogé par CNN, le 22 mars, sur la possibilité que Vladimir Poutine ait recours à l’arme nucléaire [une option qu’il avait envisagé au moment de l’annexion de la Crimée], le porte-parole du Kremlin, Dmitri Perskov, a renvoyé vers la doctrine des forces russes.

« Nous avons une doctrine de sécurité. Cela est public, vous pouvez y lire toutes les raisons pouvant motiver l’utilisation des armes nucléaires. Et s’il s’agit d’une menace existentielle pour notre pays, alors elles peuvent être utilisées, en accord avec notre doctrine », a répondu M. Peskov.

D’après la doctrine publiée en 2020, la Russie pourrait avoir recours à son arsenal nucléaire en cas « d’informations fiables sur le lancement de missiles balistiques attaquant le territoire de la Russie et [ou] de ses alliés », « d’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive par l’ennemi et ses alliés », d’un « impact d’une attaque ennemie sur les installations critiques et militaires du pays au point que la capacité de riposter avec des armes nucléaires est perturbée » et d’une agression avec des armes classiques susceptible de menacer l’existence même de l’État ».

« L’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive par l’ennemi et ses alliés » est un point important… Le 10 mars, la Russie avait en effet accusé les États-Unis d’avoir aidé l’Ukraine à développer des armes biologiques. « L’objectif de ces recherches biologiques financées par le Pentagone était de créer un mécanisme de propagation furtive de pathogènes meurtriers », avait insité le ministère russe de la Défense.

« Tout cela est un stratagème évident de la part de la Russie pour tenter de justifier sa nouvelle attaque préméditée, non provoquée et injustifiée contre l’Ukraine », avait rétorqué Jen Psaki, la porte-parole de la Maison Blanche. En effet, le partenariat entre Washington et Kiev dans ce domaine visait à « sécuriser les agents pathogènes et les toxines préoccupants pour la sécurité des installations gouvernementales ukrainiennes, tout en permettant la recherche pacifique et le développement de vaccins ».

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Lors de son allocution télévisée annonçant le début de l’invasion de l’Ukraine, le président russe, Vladimir Poutine avait assuré que ceux qui « tenteraient d’interférer avec nous doivent savoir que la réponse de la Russie sera immédiate et conduira à des conséquences que vous n’avez encore jamais connues ». Ce qui a été perçu comme une allusion à l’arme nucléaire.

Cette perception a d’ailleurs été renforcée quelques jours plus tard, quand le chef du Kremlin ordonna la mise en alerte des forces stratégiques russes, estimant que les « hauts responsables des principaux pays de l’Otan » venaient de faire des « déclarations agressives » contre la Russie.

D’où la question que beaucoup se posent : M. Poutine pourrait-il déclencher le feu nucléaire?

En février 2020, l’US Navy mit en service une nouvelle tête nucléaire de faible puissance [5 kilotonnes 5.000 tonnes de TNT], à bord de l’un de ses sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la classe Ohio. Et cela afin de répondre à la doctrine « escalade-désescalade » de la Russie. Celle-ci avait été décrite dans la dernière version de la « Nuclear Posture Review », publiée deux ans plus tôt par le Pentagone.

« La stratégie et la doctrine russes mettent l’accent sur les utilisations coercitives et militaires potentielles des armes nucléaires. Elle évalue à tort que la menace d’une escalade nucléaire ou d’un premier usage effectif des armes nucléaires servirait à ‘désamorcer’ un conflit à des conditions qui seraient favorables. Ces perceptions erronées augmentent les risques d’erreur de calcul et d’escalade », était-il expliqué dans ce document.

En clair, selon cette NPR, la Russie pourrait faire l’usage en premier d’une arme nucléaire tactique en cas de conflit avec l’Otan, en tentant le pari que les États-Unis ne pourraient pas adapter leur riposte, leur arsenal ne comptant que des armes stratégiques.

« Nous voulons nous assurer que la Russie ne fait pas d’erreur de calculs. Elle doit comprendre que lancer une attaque nucléaire, même limitée, ne lui permettra pas d’atteindre son objectif, modifiera fondamentalement la nature du conflit et aura un coût incalculable et intolérable pour Moscou », avait alors expliqué Robert Soofer, le secrétaire adjoint à la Défense chargé de la politique nucléaire.

La Russie a toujours démenti vouloir mettre en oeuvre cette logique d’escalade/désescalade. Cependant, dans la dernière version de sa doctrine nucléaire, sortie en 2020, il y est affirmé que, « en cas de conflit militaire, la politique de l’État dans le domaine de la dissuasion nucléaire visera à empêcher l’escalade des hostilités et y mettre fin dans des conditions acceptables pour la Fédération de Russie et [ou] ses alliés ».

Pour le quotidien Kommersant, ce passage, pris au « sens large », pourrait être interprétée comme une « confirmation officielle que les autorités russes considèrent qu’il est possible d’utiliser des armes nucléaires à une échelle limitée pour obtenir une percée dans le cadre de conflits utilisant des armes classiques ».

Par ailleurs, cette doctrine précise que la Russie se réserve « le droit d’utiliser son arsenal nucléaire en réponse à l’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive contre elle et [ou] ses alliés, ainsi que dans le cas d’une agression contre la Fédération de Russie avec des armes conventionnelles, dès lors que l’existence même de l’État serait menacée ».

Interrogé par CNN, le 22 mars, sur la possibilité que Vladimir Poutine ait recours à l’arme nucléaire [une option qu’il avait envisagé au moment de l’annexion de la Crimée], le porte-parole du Kremlin, Dmitri Perskov, a renvoyé vers la doctrine des forces russes.

« Nous avons une doctrine de sécurité. Cela est public, vous pouvez y lire toutes les raisons pouvant motiver l’utilisation des armes nucléaires. Et s’il s’agit d’une menace existentielle pour notre pays, alors elles peuvent être utilisées, en accord avec notre doctrine », a répondu M. Peskov.

D’après la doctrine publiée en 2020, la Russie pourrait avoir recours à son arsenal nucléaire en cas « d’informations fiables sur le lancement de missiles balistiques attaquant le territoire de la Russie et [ou] de ses alliés », « d’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive par l’ennemi et ses alliés », d’un « impact d’une attaque ennemie sur les installations critiques et militaires du pays au point que la capacité de riposter avec des armes nucléaires est perturbée » et d’une agression avec des armes classiques susceptible de menacer l’existence même de l’État ».

« L’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive par l’ennemi et ses alliés » est un point important… Le 10 mars, la Russie avait en effet accusé les États-Unis d’avoir aidé l’Ukraine à développer des armes biologiques. « L’objectif de ces recherches biologiques financées par le Pentagone était de créer un mécanisme de propagation furtive de pathogènes meurtriers », avait insité le ministère russe de la Défense.

« Tout cela est un stratagème évident de la part de la Russie pour tenter de justifier sa nouvelle attaque préméditée, non provoquée et injustifiée contre l’Ukraine », avait rétorqué Jen Psaki, la porte-parole de la Maison Blanche. En effet, le partenariat entre Washington et Kiev dans ce domaine visait à « sécuriser les agents pathogènes et les toxines préoccupants pour la sécurité des installations gouvernementales ukrainiennes, tout en permettant la recherche pacifique et le développement de vaccins ».

Valeurs Actuelles

Lycées d’élite : le grand remplacement

Se réclamant sans le dire de l’idéologie de la discrimination positive, la suppression de la sélection sur dossier pour l’admission en seconde dans les lycées Henri-IV et Louis-le-Grand a suscité de nombreuses protestations. Même le Monde, en dépit de sa dévotion pour le progressisme sociétal, s’est senti obligé de publier, le 1er février, une tribune écrite par un « collectif d’élèves, de professeurs, d’anciens élèves et parents d’élèves » de ces deux établissements, favorable au maintien de la sélection sur dossier et indiquant d’ailleurs qu’existe d’ores et déjà un système permettant « à d’excellents élèves issus de collèges très défavorisés d’intégrer ces lycées ». Quant au Figaro, ce n’est pas moins de quatre tribunes qu’il a consacrées à l’affaire. L’alerte a été donnée le 25 janvier par Olivier Babeau, président de l’Institut Sapiens. Rappelant que la politique de « démocratisation » de l’enseignement a eu pour effet que le niveau s’est effondré dans la plupart des établissements scolaires et que ne surnagent que quelques îlots d’excellence, au premier rang desquels Henri-IV et Louis-le-Grand, il déplore que le choix du nivellement par le bas au nom de l’égalité s’en prenne aujourd’hui à ces « quelques îlots qui luttaient encore courageusement », et il dénonce « une construction artificielle par quotas construite aux dépens de l’excellence ».

Émanant du recteur de l’académie de Paris, le second de ces textes, publié le 3 février, fait sans surprise l’apologie de cette décision, se réclamant de « l’ouverture sociale » et prétendument destinée à permettre au « jeune Péguy » et au « jeune Camus » d’aujourd’hui de « bénéficier de l’excellence ». La troisième tribune, en date du même jour, a pour auteur Tristan Claret-Trentelivres, ancien élève de l’Ena et président de l’Association pour l’accès égal aux emplois publics et la défense de la méritocratie républicaine. Celui-ci dénonce la discrimination positive comme la source d’une profonde injustice et voit dans une réforme qui privilégie les critères « sociaux » au détriment de la prise en compte des niveaux scolaires « un clou supplémentaire enfoncé dans le cercueil de la méritocratie républicaine ». Enfin, le 9 février, est parue une tribune signée de cent professeurs de Henri-IV et Louis-le-Grand, qui soulignent notamment qu’il est particulièrement dangereux pour la France de casser par une discrimination positive le modèle d’excellence de ces deux prestigieux lycées, « à l’heure où toutes les enquêtes internationales ont montré le décrochage des élèves français dans toutes les disciplines considérées ». Cependant, à la lecture de ces tribunes, le plus remarquable est que personne n’ose vraiment nommer l’objectif évident mais non dit poursuivi par les pouvoirs publics avec cette décision d’éviction des meilleurs au profit d’élèves moins compétents mais que l’on tient à privilégier.

certains hésiteront à voir dans le sabordage des plus illustres lycées français l’outil d’un projet “grand-remplaciste”

Cet évitement de la réalité est la conséquence du règne intolérant sur notre société d’un néo-religieux suicidaire, la religion séculière des droits de l’homme, laquelle enferme l’esprit humain dans le monde rêvé de l’idéologie en lui interdisant de vivre dans le monde réel, ce qui cause les plus grands dommages au monde réel en produisant de cruels malheurs publics et privés. Tout au plus l’enjeu concret du rejet de ce qui reste de méritocratie en France transparaît-il un peu dans la tribune de Tristan Claret-Trentelivres lorsqu’il indique que, pour l’accès à la haute fonction publique, ont été créés en 2021 des « concours spéciaux réservés aux boursiers », et cela pour « accroître la “diversité” des élites administratives ». Diversité : on sait ce que ce mot veut dire aujourd’hui. C’est l’indicateur d’une volonté politique de faire naître artificiellement de nouvelles élites issues de l’immigration extra-européenne, de produire massivement des élites de remplacement.

Pour autant, certains hésiteront à voir dans le sabordage des plus illustres lycées français l’outil d’un projet “grand-remplaciste”, préférant y retrouver la classique obsession gauchiste de vouloir couper ce qui dépasse. Et ils ajouteront que les élèves ainsi recrutés sont incapables de devenir une élite de substitution, dès lors qu’ils ne vont dans l’ensemble pas réussir aussi bien que ceux dont ils ont pris la place. Mais c’est oublier qu’il sera toujours possible de les faire discrètement entrer dans la haute administration au moyen de concours spécifiques protégés d’une vraie concurrence. C’est bien le point de départ de la fabrication d’une élite de remplacement. Cela est confirmé par ce qui se passe dans les autres lycées publics parisiens, déjà soumis à cette même mécanique de discrimination positive qu’on vient d’étendre à Louis-le-Grand et Henri-IV. Ainsi, à Condorcet, aucun élève issu du collège de cet établissement n’a été admis en 2021 à poursuivre au lycée, dont ils ont tous été exclus au profit de candidats venant de collèges situés en grande partie dans les zones nord et est de l’agglomération parisienne : des élèves bien souvent issus de l’immigration extra-européenne qui peuple de manière de plus en plus exclusive les quartiers dits “populaires”, qu’il serait plus exact d’appeler “quartiers ethniques”.

Ce remplacement intégral de la population scolaire au sein d’un établissement prestigieux montre bien qu’est à l’œuvre un “grand remplacement” de l’élite lycéenne, prélude à celui de l’élite tout court. Tel est l’objectif ethnique que l’on cache, fort mal d’ailleurs, derrière l’invocation des critères sociaux, de la préférence due aux boursiers, de la prise en compte de “l’indice de positionnement social” des établissements scolaires d’origine des candidats. La détermination des pouvoirs publics à briser les derniers îlots d’excellence de l’enseignement public s’inscrit dans la volonté de réaliser à marche forcée un processus d’islamisation-africanisation des élites de la France. C’est ce que diront un jour en termes clairs les historiens chinois, indiens ou russes, lorsqu’ils retraceront la descente aux enfers et la plongée dans la tiers-mondisation de ce pays qui a été l’un des plus riches et puissants au monde, et peut-être celui dont la civilisation a été la plus brillante.

* Jean-Louis Harouel est professeur émérite d’histoire du droit à l’université Panthéon-Assas (Paris-II), notamment auteur de “les Droits de l’homme contre le peuple” (Desclée de Brouwer) et “L’islam est-il notre avenir ?” (La Nouvelle Librairie).

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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France24 - World

Hundreds attend funeral of Corsican nationalist Colonna whose killing inflamed island

Issued on: 25/03/2022 - 22:24

NEWS WIRES

Hundreds of mourners turned out Friday for the funeral of a Corsican nationalist whose violent death in prison has turned him into a martyr for some despite his murder conviction.

Yvan Colonna, a former goat herder on the French Mediterranean island, was announced dead Monday after being strangled and attacked in prison on March 2.

The 61-year-old was serving a life sentence for the murder of a senior French official in 1998, but he is seen as a hero by some for his role in the violent struggle for independence for the island which lies less than 200 kilometres (120 miles) south of the mainland.

"He represents the fight for Corsica," Ange Amati, who campaigned for his release, told AFP Friday ahead of the funeral. "We know Yvan, we know that nothing was proved, he was innocent in all of this."

Colonna's murder in prison by an Islamic extremist outraged many Corsicans and has galvanised the local pro-autonomy or nationalist movement, which has battled for decades for greater freedom or independence from Paris.

After several nights of rioting in early March, the government made a surprise offer of talks about increasing the island's autonomy in a move welcomed by the dominant political group on the island, Femu a Corsica.

But public displays of support for Colonna, including the lowering of flags on the regional government building Tuesday and vigils attended by thousands, have created unease on the mainland where Colonna is remembered simply as the killer of local prefect Claude Erignac.

The decision to lower the flag in tribute was "a sort of insult to the Erignac family, the French state and the representatives of the state," Interior Minister Gerald Darmanin said Thursday.

Tributes

Colonna's funeral took place in his ancestral home in Cargese, a village on the rugged western coast of the island, which is famed for its mountains and pristine coastline, as well as its role as the birthplace of Napoleon.

Hundreds of well-wishers walked behind his casket as it was brought to a local church, with the pro-autonomy leader of the Corsican regional council, Gilles Simeoni, and the suspected former head of the violent pro-independence militant group FLNC, Charles Pieri, also in attendance.

Simeoni called for flags to be lowered again and suggested a minute of silence during the afternoon.

A banner reading "Killer French State" was also unfurled in the centre of Cargese, reflecting anger over how Colonna had been attacked while behind bars and repeated refusals by prison authorities to transfer him to a jail in Corsica.

An estimated 4,000 people had lined the streets Wednesday evening after his body arrived by plane in the nearby city of Ajaccio, many burning flares and flying the black-and-white Corsican flag.

Despite his insistence he was innocent and the campaign to free him, Colonna was tried and convicted three times for murdering Erignac by shooting him in the head at point-blank range as he headed to a theatre performance with his wife.

He went on the run after the killing before being arrested four years later when police tracked him down to a remote mountainous area in the island's south.

The killing of Erignac was the most shocking of around 4,500 attacks carried out by the National Liberation Front of Corsica (FLNC) from the 1970s until the end of its armed struggle in 2014.

The group warned after the attack on Colonna that it could resume its fight if Paris remained in a state of "contemptuous denial".

"The death in the way it happened, in prison, for Yvan Colonna was an offence," Socialist Party leader Olivier Faure told RTL radio Thursday.

"But to make him into a hero, to give the impression that he is a model for the young generations, is a scandal," he said.

(AFP)

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Corsican nationalist Colonna dies nearly three weeks after assault in prison

Macron calls for calm after Corsican nationalist Colonna dies following prison assault

France 2022: The Campaign

Tribute to slain Corsican nationalist stirs fresh controversy in France

Opex 360

La 4e Brigade d’Aérocombat participe à l’exercice Chergui 2022 au Maroc

par Laurent Lagneau · 22 mars 2022

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Si la coopération militaire entre la France et l’Algérie est plutôt timide [elle se limite surtout aux activités navales, dans le cadre des exercice Rais Hamidou], il en va autrement avec le Maroc, qui, malgré des tensions peristantes, est considéré comme étant un pôle de stabilité en Afrique du Nord.

Cette coopération franco-marocaine se traduit actuellement par la participation de la 4e Brigade d’aérocombat de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] à l’exercice Chergui 2022 qui, selon les Forces armées royales marocaines [FAR], est mené « dans le cadre des missions de défense de l’intégrité territoriale, visant à consolider les capacités de planification et le développement de l’interopérabilité technique et opérationnelle » avec les forces françaises.

Cet exercice, dont le coup d’envoi a été donné le 1er mars, se déroule dans la province d’Errachidia qui, située le long de la frontière avec l’Algérie, fait partie d’une région militaire récemment créée par Rabat. La planification de Chergui 2022, souligne l’état-major des FAR, a été réalisée « conjointement » par les « responsables militaires des deux pays, en France et au Maroc, depuis septembre dernier ».

Alors qu’elle connaît actuellement une activité intense, avec l’exercice Cold Response 22 en Norvège et le déploiement d’unités en Estonie et en Roumanie dans le cadre des mesures prises par l’Otan après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’armée de Terre a envoyé, au Maroc, six hélicoptères, dont des Gazelle, des Puma et des NH-90 Caïman, ainsi que des éléments des Troupes de Marine.

Cela étant, la participation de l’armée de Terre à cet exercice avait jusqu’à présent fait l’objet d’une communication très discrète. Seule la 4e BAC y a fait une allusion sur son compte Twitter, il y a quelques jours.

L’exercice Chergui au #Maroc, c’est parti ! L’entrainement débute par des entrainements techniques et des reconnaissances pour les pilotes de combat franco-marocains. #CapaciTerre #StrongerTogether pic.twitter.com/B8wWJk3jNw

— 4e brigade d’aérocombat (@4e_BAC) March 13, 2022

Pour rappel, la composante aérienne des FAR met en oeuvre, comme l’ALAT, des Gazelle et des Puma. Mais elle est aussi dotée d’hélicoptères de facture américaine [CH-47 Chinook acquis d’occasion auprès de l’US Army en 2015, Bell 205, Bell 206 et Bell 2012]. Elle doit recevoir prochainement des AH-64E « Apache » [ou Guardian], commandé à Boeing en 2019.

Par ailleurs, cet exercice franco-marocain a lieu alors que l’Espagne vient de rompre avec sa neutralité concernant le Sahara occidental, en affirmant désormais soutenir le plan « d’autonomie » proposé par Rabat, provoquant ainsi une crise diplomatique avec Alger.

Le plan marocain « d’autonomie » du Sahara occidental est « la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend », a ainsi fait valoir Pedro Sanchez, le Premier ministre espagnol. Et de saluer « les efforts sérieux et crédibles du Maroc dans le cadre des Nations unies pour trouver une solution mutuellement acceptable ».

Interrogé sur ce revirement de Madrid, le 21 mars, le porte-parole de la diplomatie française a affirmé que « la France est attachée aux bonnes relations entre ses partenaires européens et ses voisins de la rive sud de la Méditerranée. C’est par le dialogue que les défis communs pourront être surmontés » et que sa « position concernant le Sahara occidental est constante, en faveur d’une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies ». Et de conclure : « Dans cette perspective, le plan d’autonomie marocain est une base de discussions sérieuse et crédible ».

Photo : Archive / EMA

La 4e Brigade d’Aérocombat participe à l’exercice Chergui 2022 au Maroc

par Laurent Lagneau · 22 mars 2022

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Si la coopération militaire entre la France et l’Algérie est plutôt timide [elle se limite surtout aux activités navales, dans le cadre des exercice Rais Hamidou], il en va autrement avec le Maroc, qui, malgré des tensions peristantes, est considéré comme étant un pôle de stabilité en Afrique du Nord.

Cette coopération franco-marocaine se traduit actuellement par la participation de la 4e Brigade d’aérocombat de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] à l’exercice Chergui 2022 qui, selon les Forces armées royales marocaines [FAR], est mené « dans le cadre des missions de défense de l’intégrité territoriale, visant à consolider les capacités de planification et le développement de l’interopérabilité technique et opérationnelle » avec les forces françaises.

Cet exercice, dont le coup d’envoi a été donné le 1er mars, se déroule dans la province d’Errachidia qui, située le long de la frontière avec l’Algérie, fait partie d’une région militaire récemment créée par Rabat. La planification de Chergui 2022, souligne l’état-major des FAR, a été réalisée « conjointement » par les « responsables militaires des deux pays, en France et au Maroc, depuis septembre dernier ».

Alors qu’elle connaît actuellement une activité intense, avec l’exercice Cold Response 22 en Norvège et le déploiement d’unités en Estonie et en Roumanie dans le cadre des mesures prises par l’Otan après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’armée de Terre a envoyé, au Maroc, six hélicoptères, dont des Gazelle, des Puma et des NH-90 Caïman, ainsi que des éléments des Troupes de Marine.

Cela étant, la participation de l’armée de Terre à cet exercice avait jusqu’à présent fait l’objet d’une communication très discrète. Seule la 4e BAC y a fait une allusion sur son compte Twitter, il y a quelques jours.

L’exercice Chergui au #Maroc, c’est parti ! L’entrainement débute par des entrainements techniques et des reconnaissances pour les pilotes de combat franco-marocains. #CapaciTerre #StrongerTogether pic.twitter.com/B8wWJk3jNw

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Pour rappel, la composante aérienne des FAR met en oeuvre, comme l’ALAT, des Gazelle et des Puma. Mais elle est aussi dotée d’hélicoptères de facture américaine [CH-47 Chinook acquis d’occasion auprès de l’US Army en 2015, Bell 205, Bell 206 et Bell 2012]. Elle doit recevoir prochainement des AH-64E « Apache » [ou Guardian], commandé à Boeing en 2019.

Par ailleurs, cet exercice franco-marocain a lieu alors que l’Espagne vient de rompre avec sa neutralité concernant le Sahara occidental, en affirmant désormais soutenir le plan « d’autonomie » proposé par Rabat, provoquant ainsi une crise diplomatique avec Alger.

Le plan marocain « d’autonomie » du Sahara occidental est « la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend », a ainsi fait valoir Pedro Sanchez, le Premier ministre espagnol. Et de saluer « les efforts sérieux et crédibles du Maroc dans le cadre des Nations unies pour trouver une solution mutuellement acceptable ».

Interrogé sur ce revirement de Madrid, le 21 mars, le porte-parole de la diplomatie française a affirmé que « la France est attachée aux bonnes relations entre ses partenaires européens et ses voisins de la rive sud de la Méditerranée. C’est par le dialogue que les défis communs pourront être surmontés » et que sa « position concernant le Sahara occidental est constante, en faveur d’une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies ». Et de conclure : « Dans cette perspective, le plan d’autonomie marocain est une base de discussions sérieuse et crédible ».

Photo : Archive / EMA

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Si la coopération militaire entre la France et l’Algérie est plutôt timide [elle se limite surtout aux activités navales, dans le cadre des exercice Rais Hamidou], il en va autrement avec le Maroc, qui, malgré des tensions peristantes, est considéré comme étant un pôle de stabilité en Afrique du Nord.

Cette coopération franco-marocaine se traduit actuellement par la participation de la 4e Brigade d’aérocombat de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] à l’exercice Chergui 2022 qui, selon les Forces armées royales marocaines [FAR], est mené « dans le cadre des missions de défense de l’intégrité territoriale, visant à consolider les capacités de planification et le développement de l’interopérabilité technique et opérationnelle » avec les forces françaises.

Cet exercice, dont le coup d’envoi a été donné le 1er mars, se déroule dans la province d’Errachidia qui, située le long de la frontière avec l’Algérie, fait partie d’une région militaire récemment créée par Rabat. La planification de Chergui 2022, souligne l’état-major des FAR, a été réalisée « conjointement » par les « responsables militaires des deux pays, en France et au Maroc, depuis septembre dernier ».

Alors qu’elle connaît actuellement une activité intense, avec l’exercice Cold Response 22 en Norvège et le déploiement d’unités en Estonie et en Roumanie dans le cadre des mesures prises par l’Otan après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’armée de Terre a envoyé, au Maroc, six hélicoptères, dont des Gazelle, des Puma et des NH-90 Caïman, ainsi que des éléments des Troupes de Marine.

Cela étant, la participation de l’armée de Terre à cet exercice avait jusqu’à présent fait l’objet d’une communication très discrète. Seule la 4e BAC y a fait une allusion sur son compte Twitter, il y a quelques jours.

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Par ailleurs, cet exercice franco-marocain a lieu alors que l’Espagne vient de rompre avec sa neutralité concernant le Sahara occidental, en affirmant désormais soutenir le plan « d’autonomie » proposé par Rabat, provoquant ainsi une crise diplomatique avec Alger.

Le plan marocain « d’autonomie » du Sahara occidental est « la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend », a ainsi fait valoir Pedro Sanchez, le Premier ministre espagnol. Et de saluer « les efforts sérieux et crédibles du Maroc dans le cadre des Nations unies pour trouver une solution mutuellement acceptable ».

Interrogé sur ce revirement de Madrid, le 21 mars, le porte-parole de la diplomatie française a affirmé que « la France est attachée aux bonnes relations entre ses partenaires européens et ses voisins de la rive sud de la Méditerranée. C’est par le dialogue que les défis communs pourront être surmontés » et que sa « position concernant le Sahara occidental est constante, en faveur d’une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies ». Et de conclure : « Dans cette perspective, le plan d’autonomie marocain est une base de discussions sérieuse et crédible ».

Photo : Archive / EMA

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Si la coopération militaire entre la France et l’Algérie est plutôt timide [elle se limite surtout aux activités navales, dans le cadre des exercice Rais Hamidou], il en va autrement avec le Maroc, qui, malgré des tensions peristantes, est considéré comme étant un pôle de stabilité en Afrique du Nord.

Cette coopération franco-marocaine se traduit actuellement par la participation de la 4e Brigade d’aérocombat de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] à l’exercice Chergui 2022 qui, selon les Forces armées royales marocaines [FAR], est mené « dans le cadre des missions de défense de l’intégrité territoriale, visant à consolider les capacités de planification et le développement de l’interopérabilité technique et opérationnelle » avec les forces françaises.

Cet exercice, dont le coup d’envoi a été donné le 1er mars, se déroule dans la province d’Errachidia qui, située le long de la frontière avec l’Algérie, fait partie d’une région militaire récemment créée par Rabat. La planification de Chergui 2022, souligne l’état-major des FAR, a été réalisée « conjointement » par les « responsables militaires des deux pays, en France et au Maroc, depuis septembre dernier ».

Alors qu’elle connaît actuellement une activité intense, avec l’exercice Cold Response 22 en Norvège et le déploiement d’unités en Estonie et en Roumanie dans le cadre des mesures prises par l’Otan après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’armée de Terre a envoyé, au Maroc, six hélicoptères, dont des Gazelle, des Puma et des NH-90 Caïman, ainsi que des éléments des Troupes de Marine.

Cela étant, la participation de l’armée de Terre à cet exercice avait jusqu’à présent fait l’objet d’une communication très discrète. Seule la 4e BAC y a fait une allusion sur son compte Twitter, il y a quelques jours.

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— 4e brigade d’aérocombat (@4e_BAC) March 13, 2022

March 13, 2022

Pour rappel, la composante aérienne des FAR met en oeuvre, comme l’ALAT, des Gazelle et des Puma. Mais elle est aussi dotée d’hélicoptères de facture américaine [CH-47 Chinook acquis d’occasion auprès de l’US Army en 2015, Bell 205, Bell 206 et Bell 2012]. Elle doit recevoir prochainement des AH-64E « Apache » [ou Guardian], commandé à Boeing en 2019.

acquis d’occasion

Par ailleurs, cet exercice franco-marocain a lieu alors que l’Espagne vient de rompre avec sa neutralité concernant le Sahara occidental, en affirmant désormais soutenir le plan « d’autonomie » proposé par Rabat, provoquant ainsi une crise diplomatique avec Alger.

Le plan marocain « d’autonomie » du Sahara occidental est « la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend », a ainsi fait valoir Pedro Sanchez, le Premier ministre espagnol. Et de saluer « les efforts sérieux et crédibles du Maroc dans le cadre des Nations unies pour trouver une solution mutuellement acceptable ».

Interrogé sur ce revirement de Madrid, le 21 mars, le porte-parole de la diplomatie française a affirmé que « la France est attachée aux bonnes relations entre ses partenaires européens et ses voisins de la rive sud de la Méditerranée. C’est par le dialogue que les défis communs pourront être surmontés » et que sa « position concernant le Sahara occidental est constante, en faveur d’une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies ». Et de conclure : « Dans cette perspective, le plan d’autonomie marocain est une base de discussions sérieuse et crédible ».

Photo : Archive / EMA

Valeurs Actuelles

[Edito] Notre civilisation et l’islam : le combat incompris d’Éric Zemmour

Dans une émission où il se trouvait opposé à Hubert Védrine, Éric Zemmour a dit : « La France voit qu’elle va mourir : elle subit une vague migratoire, une transformation de la population inédite dans l’histoire de ce pays ; un remplacement incroyable d’une population par une autre. » Dans son dernier ouvrage, La France n’a pas dit son dernier mot, il écrit de même : « Nous sommes engagés dans un combat pour préserver la France telle que nous la connaissons, telle que nous l’avons connue. Ce combat nous dépasse tous, et de lui dépend l’avenir de nos enfants et petits-enfants. »

Que penser de ces prophéties ? Nous sommes, en effet, avec la montée de l’islam dans nos sociétés, confrontés à ce que Samuel Huntington a appelé « un choc de civilisation » dans son fameux ouvrage paru en 1996. Ce livre fit grand bruit, fut très controversé, certains allant jusqu’à reprocher à cet universitaire américain de prêcher la haine dans le monde. Longtemps, bon nombre de responsables politiques ont nié la thèse de ce professeur de Harvard, mais les événements lui ont finalement donné raison, et Emmanuel Macron a, ainsi, parlé à son tour d’un « combat civilisationnel », et encore tout récemment dans l’interview qu’il donna sur TF1, le 15 décembre, à deux journalistes de LCI.

Eric Zemmour et la civilisation

Ce que défend Éric Zemmour, c’est notre civilisation, une civilisation qui a pour fondement le judéo-christianisme, et qui est en lutte avec la civilisation islamique depuis la mort du prophète Mahomet, en Arabie, en 632, c’est-à-dire depuis près de quatorze siècles maintenant. Le problème qui se pose, comme nous l’explique fort bien le grand anthropologue Claude Lévi-Strauss dans Race et histoire, est que, lorsque deux civilisations en viennent à se trouver en concurrence sur un même territoire, il y a conflit. Il nous dit qu’il se passe alors l’une des deux éventualités suivantes : soit désorganisation et effondrement du pattern de l’une des deux civilisations ; soit apparition d’une synthèse originale qui, alors, consiste en l’émergence d’un troisième pattern, lequel devient irréductible par rapport aux deux autres. Le risque de voir demain notre civilisation muter vers un nouveau pattern, un modèle “irréductible par rapport aux deux autres”, est bien réel. Ce serait, en fait, la fin de notre civilisation dans la version que nous connaissons aujourd’hui, en Europe.

A la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.

Si la thèse d’Éric Zemmour n’est comprise que par une minorité de Français seulement, c’est que le concept même de “civilisation” est très difficile à saisir. Pour beaucoup de personnes, la France ne peut pas mourir, elle se “créolisera”, comme nous le dit le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui, pour ce qui le concerne, s’en réjouit. Et le Conseil de l’Europe, une instance internationale dont la mission est de veiller à la bonne application de la Convention des droits de l’homme dans les pays membres, nous dit, dans une de ses directives : « La présence d’immigrants et de résidents étrangers est un facteur à la fois enrichissant et positif pour nos sociétés » ; et à l’article 3 de la recommandation 1743, il est décrété, tout bonnement : « Les musulmans sont chez eux en Europe. » La France, par traité, s’est engagée à se conformer à ces recommandations, et on constate qu’effectivement elle s’y soumet !

Des religions et des visions du monde différentes

Revenons à ce que les anthropologues entendent par “civilisation” ; l’une des meilleures définitions qui en ait jamais été donnée revient à l’anthropologue mexicain Rodolfo Stavenhagen. Dans un travail qu’il fit pour l’Unesco, en 1998, il nous dit : « C’est l’ensemble des traits distinctifs spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social ; elle englobe en outre les arts et les lettres, les modes de vie, les façons de vivre ensemble, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. » Autre enseignement, rappelé notamment par le sociologue anglais Christopher Dawson : à la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.

On comprend donc que rien que par le fait que l’islam propose à ses croyants de combattre les chrétiens en en faisant au mieux des “dhimmis”, il puisse y avoir entre ces deux mondes des conflits ; dans chacune de ces religions la vision du monde n’est pas la même, et les valeurs non plus. Au cours des siècles, ce fut tantôt l’une, tantôt l’autre de ces civilisations qui eut le dessus. Et dans les temps présents, le conflit entre les deux se poursuit, la civilisation occidentale se trouvant maintenant dans sa phase de déclin alors que sa rivale se trouve revigorée par plusieurs éléments qui se conjuguent : les succès remportés à la fin du siècle dernier par tous les pays musulmans qui se sont libérés du joug des grandes puissances coloniales européennes, les richesses pétrolières considérables que possèdent les pays musulmans et qui seraient un “don d’Allah” (disent les croyants) et, enfin, la démographie galopante de tous ces pays, qui leur donne l’avantage du nombre.

La confrontation de la civilisation islamique avec la nôtre, en Europe, va donc modifier inévitablement tous les éléments constitutifs de notre civilisation tels qu’ils sont énumérés par Rodolfo Stavenhagen : notre manière de vivre ensemble, de voir le monde, et même notre manière de penser. Cette mutation profonde, essentielle, conduira à ce nouveau pattern dont parle Lévi-Strauss.

C’est ainsi que meurent les civilisations. Mais elles ne s’en rendent pas compte, prenant paradoxalement elles-mêmes des dispositions qui facilitent leur déclin. Le grand historien britannique Arnold Toynbee nous en avait pourtant avertis : « Les civilisations ne sont pas assassinées, elles se suicident. » C’est ainsi que nous ne contrôlons pas nos flux migratoires, que nous aidons les musulmans à construire chez nous des mosquées, que nous autorisons des imams étrangers à venir prêcher chez nous un islam radical qui galvanise nos ressortissants musulmans dans la haine de l’incroyant, et que nous ne nous retirons pas du Conseil de l’Europe qui exige que nous renoncions à notre politique d’assimilation de tous ces immigrés qui viennent s’installer chez nous. « L’arrivée massive d’immigrés est le signe que l’on retrouve dans toutes les civilisations en déclin », nous avait pourtant (encore !) prévenus l’historien Carroll Quigley. Tout était donc largement su bien avant les (courageuses) sorties d’Éric Zemmour. Reconnaissons-lui le mérite de tout faire pour que ce qui est su ne soit pas oublié…

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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Thales et CS Group fourniront les systèmes de lutte anti-drones du programme PARADE

par Laurent Lagneau · 22 mars 2022

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Ces dernières années, le ministère des Armées, que ce soit via la Direction générale de l’armement [DGA] ou l’Agence de l’innovation de Défense [AID], a lancé plusieurs projets visant contrer la menace des ABIEDs [pour air-borne improvised explosive devices], c’est à dire des drones rudimentaires piégés, voire des munitions rôdeuses.

Ainsi, confié en 2017 à CS Group, le programme MILAD [Moyens mobiles de Lutte Anti-Drones] s’est concrétisé avec la livraison de 18 systèmes de détection et de neutralisation ainsi que environ 80 fusils brouilleurs Nerod. Pour protéger ses convois, l’armée de Terre entend adapter ce système dans le cadre du projet ARLAD [adaptation réactive de lutte anti-drone]. L’armée de l’Air & de l’Espace mise sur BASSALT, destiné à protéger les sites sensibles contre les drones potentiellement hostile. De son côté, la Marine nationale va expérimenter, à bord de ses navires, HELMA-P, une arme laser développée par CILAS et dont les premiers essais [à terre] ont été très encourageants.

D’autres projets, portés par l’AID, sont en cours. Comme celui visant à mettre au point un « drone intercepteur de drones » encore comme celui qui, appelé Deeplomatics, consiste à déployer un réseau de surveillance dont le fonctionnement repose sur des algorithmes d’intelligence artificielle.

Mais l’un des programmes les plus importants en matière de lutte est anti-drones [LAD] est PARADE [Protection déployable modulaire anti-drones], pour lequel, en mai 2021, la DGA a lancé un appel d’offres d’une valeur estimée à 350 millions d’euros [hors TVA], pour la livraison de six systèmes.

« Le marché vise à fournir des systèmes de lutte anti-drones aériens [micro-drones et mini-drones] et à en assurer le maintien en condition opérationnelle et de sécurité. Ces systèmes pourront être déplacés par voie routière, maritime et aérienne d’un site à un autre et assureront une protection permanente et à 360° des sites sur lesquels ils seront déployés, en France et sur des théâtres d’opérations extérieures », indiquait l’avis de marché.

« Détection, caractérisation, identification automatiques et neutralisation seront assurées par ces systèmes, par tous les temps, jour et nuit, contre des drones émetteurs ou non d’ondes électromagnétiques. Chaque système comprendra au moins un système C2 [commandement et contrpole, ndlr] évolutif, un radar, un goniomètre, un système optronique et un système de brouillage. Les premiers systèmes seront livrés au plus tard fin 2022 », y était-il encore précisé.

Et, selon une information d’Intelligence Online, confirmée par le quotidien Les Échos, ce marché a été attribué au tandem formé par Thales et CS Group, aux dépens, notamment, d’Airbus et d’Indra. L’annonce n’a pas encore été faite officiellement. D’après le journal économique, le système proposé par les deux industriels se serait imposé « haut la main » lors d’une démonstration effectuée dans la rade de Toulon, en novembre 2021.

Le contrat « PARADE » est le second qu’ont obtenu Thales et CS Group auprès du ministère des Armées depuis le début de cette année. Pour rappel, les deux industriels ont été choisi en janvier pour assurer le maintien en condition opérationnelle [MCO] des principaux composants du Système de commandement et de conduite des opérations aérospatiales [SCOOA], dans le cadre du projet VASSCO [VerticAlisation du Soutien du SCCOA], doté de 1,5 milliard d’euros.

Thales et CS Group fourniront les systèmes de lutte anti-drones du programme PARADE

par Laurent Lagneau · 22 mars 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Ces dernières années, le ministère des Armées, que ce soit via la Direction générale de l’armement [DGA] ou l’Agence de l’innovation de Défense [AID], a lancé plusieurs projets visant contrer la menace des ABIEDs [pour air-borne improvised explosive devices], c’est à dire des drones rudimentaires piégés, voire des munitions rôdeuses.

Ainsi, confié en 2017 à CS Group, le programme MILAD [Moyens mobiles de Lutte Anti-Drones] s’est concrétisé avec la livraison de 18 systèmes de détection et de neutralisation ainsi que environ 80 fusils brouilleurs Nerod. Pour protéger ses convois, l’armée de Terre entend adapter ce système dans le cadre du projet ARLAD [adaptation réactive de lutte anti-drone]. L’armée de l’Air & de l’Espace mise sur BASSALT, destiné à protéger les sites sensibles contre les drones potentiellement hostile. De son côté, la Marine nationale va expérimenter, à bord de ses navires, HELMA-P, une arme laser développée par CILAS et dont les premiers essais [à terre] ont été très encourageants.

D’autres projets, portés par l’AID, sont en cours. Comme celui visant à mettre au point un « drone intercepteur de drones » encore comme celui qui, appelé Deeplomatics, consiste à déployer un réseau de surveillance dont le fonctionnement repose sur des algorithmes d’intelligence artificielle.

Mais l’un des programmes les plus importants en matière de lutte est anti-drones [LAD] est PARADE [Protection déployable modulaire anti-drones], pour lequel, en mai 2021, la DGA a lancé un appel d’offres d’une valeur estimée à 350 millions d’euros [hors TVA], pour la livraison de six systèmes.

« Le marché vise à fournir des systèmes de lutte anti-drones aériens [micro-drones et mini-drones] et à en assurer le maintien en condition opérationnelle et de sécurité. Ces systèmes pourront être déplacés par voie routière, maritime et aérienne d’un site à un autre et assureront une protection permanente et à 360° des sites sur lesquels ils seront déployés, en France et sur des théâtres d’opérations extérieures », indiquait l’avis de marché.

« Détection, caractérisation, identification automatiques et neutralisation seront assurées par ces systèmes, par tous les temps, jour et nuit, contre des drones émetteurs ou non d’ondes électromagnétiques. Chaque système comprendra au moins un système C2 [commandement et contrpole, ndlr] évolutif, un radar, un goniomètre, un système optronique et un système de brouillage. Les premiers systèmes seront livrés au plus tard fin 2022 », y était-il encore précisé.

Et, selon une information d’Intelligence Online, confirmée par le quotidien Les Échos, ce marché a été attribué au tandem formé par Thales et CS Group, aux dépens, notamment, d’Airbus et d’Indra. L’annonce n’a pas encore été faite officiellement. D’après le journal économique, le système proposé par les deux industriels se serait imposé « haut la main » lors d’une démonstration effectuée dans la rade de Toulon, en novembre 2021.

Le contrat « PARADE » est le second qu’ont obtenu Thales et CS Group auprès du ministère des Armées depuis le début de cette année. Pour rappel, les deux industriels ont été choisi en janvier pour assurer le maintien en condition opérationnelle [MCO] des principaux composants du Système de commandement et de conduite des opérations aérospatiales [SCOOA], dans le cadre du projet VASSCO [VerticAlisation du Soutien du SCCOA], doté de 1,5 milliard d’euros.

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Ces dernières années, le ministère des Armées, que ce soit via la Direction générale de l’armement [DGA] ou l’Agence de l’innovation de Défense [AID], a lancé plusieurs projets visant contrer la menace des ABIEDs [pour air-borne improvised explosive devices], c’est à dire des drones rudimentaires piégés, voire des munitions rôdeuses.

Ainsi, confié en 2017 à CS Group, le programme MILAD [Moyens mobiles de Lutte Anti-Drones] s’est concrétisé avec la livraison de 18 systèmes de détection et de neutralisation ainsi que environ 80 fusils brouilleurs Nerod. Pour protéger ses convois, l’armée de Terre entend adapter ce système dans le cadre du projet ARLAD [adaptation réactive de lutte anti-drone]. L’armée de l’Air & de l’Espace mise sur BASSALT, destiné à protéger les sites sensibles contre les drones potentiellement hostile. De son côté, la Marine nationale va expérimenter, à bord de ses navires, HELMA-P, une arme laser développée par CILAS et dont les premiers essais [à terre] ont été très encourageants.

D’autres projets, portés par l’AID, sont en cours. Comme celui visant à mettre au point un « drone intercepteur de drones » encore comme celui qui, appelé Deeplomatics, consiste à déployer un réseau de surveillance dont le fonctionnement repose sur des algorithmes d’intelligence artificielle.

Mais l’un des programmes les plus importants en matière de lutte est anti-drones [LAD] est PARADE [Protection déployable modulaire anti-drones], pour lequel, en mai 2021, la DGA a lancé un appel d’offres d’une valeur estimée à 350 millions d’euros [hors TVA], pour la livraison de six systèmes.

« Le marché vise à fournir des systèmes de lutte anti-drones aériens [micro-drones et mini-drones] et à en assurer le maintien en condition opérationnelle et de sécurité. Ces systèmes pourront être déplacés par voie routière, maritime et aérienne d’un site à un autre et assureront une protection permanente et à 360° des sites sur lesquels ils seront déployés, en France et sur des théâtres d’opérations extérieures », indiquait l’avis de marché.

« Détection, caractérisation, identification automatiques et neutralisation seront assurées par ces systèmes, par tous les temps, jour et nuit, contre des drones émetteurs ou non d’ondes électromagnétiques. Chaque système comprendra au moins un système C2 [commandement et contrpole, ndlr] évolutif, un radar, un goniomètre, un système optronique et un système de brouillage. Les premiers systèmes seront livrés au plus tard fin 2022 », y était-il encore précisé.

Et, selon une information d’Intelligence Online, confirmée par le quotidien Les Échos, ce marché a été attribué au tandem formé par Thales et CS Group, aux dépens, notamment, d’Airbus et d’Indra. L’annonce n’a pas encore été faite officiellement. D’après le journal économique, le système proposé par les deux industriels se serait imposé « haut la main » lors d’une démonstration effectuée dans la rade de Toulon, en novembre 2021.

Le contrat « PARADE » est le second qu’ont obtenu Thales et CS Group auprès du ministère des Armées depuis le début de cette année. Pour rappel, les deux industriels ont été choisi en janvier pour assurer le maintien en condition opérationnelle [MCO] des principaux composants du Système de commandement et de conduite des opérations aérospatiales [SCOOA], dans le cadre du projet VASSCO [VerticAlisation du Soutien du SCCOA], doté de 1,5 milliard d’euros.

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Ces dernières années, le ministère des Armées, que ce soit via la Direction générale de l’armement [DGA] ou l’Agence de l’innovation de Défense [AID], a lancé plusieurs projets visant contrer la menace des ABIEDs [pour air-borne improvised explosive devices], c’est à dire des drones rudimentaires piégés, voire des munitions rôdeuses.

Ainsi, confié en 2017 à CS Group, le programme MILAD [Moyens mobiles de Lutte Anti-Drones] s’est concrétisé avec la livraison de 18 systèmes de détection et de neutralisation ainsi que environ 80 fusils brouilleurs Nerod. Pour protéger ses convois, l’armée de Terre entend adapter ce système dans le cadre du projet ARLAD [adaptation réactive de lutte anti-drone]. L’armée de l’Air & de l’Espace mise sur BASSALT, destiné à protéger les sites sensibles contre les drones potentiellement hostile. De son côté, la Marine nationale va expérimenter, à bord de ses navires, HELMA-P, une arme laser développée par CILAS et dont les premiers essais [à terre] ont été très encourageants.

D’autres projets, portés par l’AID, sont en cours. Comme celui visant à mettre au point un « drone intercepteur de drones » encore comme celui qui, appelé Deeplomatics, consiste à déployer un réseau de surveillance dont le fonctionnement repose sur des algorithmes d’intelligence artificielle.

Mais l’un des programmes les plus importants en matière de lutte est anti-drones [LAD] est PARADE [Protection déployable modulaire anti-drones], pour lequel, en mai 2021, la DGA a lancé un appel d’offres d’une valeur estimée à 350 millions d’euros [hors TVA], pour la livraison de six systèmes.

« Le marché vise à fournir des systèmes de lutte anti-drones aériens [micro-drones et mini-drones] et à en assurer le maintien en condition opérationnelle et de sécurité. Ces systèmes pourront être déplacés par voie routière, maritime et aérienne d’un site à un autre et assureront une protection permanente et à 360° des sites sur lesquels ils seront déployés, en France et sur des théâtres d’opérations extérieures », indiquait l’avis de marché.

« Détection, caractérisation, identification automatiques et neutralisation seront assurées par ces systèmes, par tous les temps, jour et nuit, contre des drones émetteurs ou non d’ondes électromagnétiques. Chaque système comprendra au moins un système C2 [commandement et contrpole, ndlr] évolutif, un radar, un goniomètre, un système optronique et un système de brouillage. Les premiers systèmes seront livrés au plus tard fin 2022 », y était-il encore précisé.

Et, selon une information d’Intelligence Online, confirmée par le quotidien Les Échos, ce marché a été attribué au tandem formé par Thales et CS Group, aux dépens, notamment, d’Airbus et d’Indra. L’annonce n’a pas encore été faite officiellement. D’après le journal économique, le système proposé par les deux industriels se serait imposé « haut la main » lors d’une démonstration effectuée dans la rade de Toulon, en novembre 2021.

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Le contrat « PARADE » est le second qu’ont obtenu Thales et CS Group auprès du ministère des Armées depuis le début de cette année. Pour rappel, les deux industriels ont été choisi en janvier pour assurer le maintien en condition opérationnelle [MCO] des principaux composants du Système de commandement et de conduite des opérations aérospatiales [SCOOA], dans le cadre du projet VASSCO [VerticAlisation du Soutien du SCCOA], doté de 1,5 milliard d’euros.

France24 - World

As it happened: Russia signals scaled-back war aims with focus on Donbas

Issued on: 25/03/2022 - 07:19

FRANCE 24 Follow

Moscow signalled on Friday it was scaling back its ambitions in Ukraine to focus on territory claimed by Russian-backed separatists, while French President Emmanuel Macron announced that EU leaders have agreed for officials in Brussels to make joint gas purchases for the bloc as it struggles with high prices amid the war. Read FRANCE 24's coverage below to see how the day's events unfolded. All times are Paris time (GMT+1).

9:10 pm: Ukrainians fighting to retake Kherson, now 'contested' city

 Ukrainian forces have launched a counter-offensive in Kherson, the country's only major city seized by Russian troops, and it is once again "contested", a senior US defense official said Friday.

"The Ukrainians are trying to take Kherson back, and we would argue that Kherson is actually contested territory again," the Pentagon official told reporters.

 "We can't corroborate exactly who is in control of Kherson but the point is, it doesn't appear to be as solidly in Russian control as it was before," said the official, who spoke on condition of anonymity.

If the Ukrainian forces manage to regain control of the strategic city located at the mouth of the Dnieper, Russian troops around Mikolaiv would be "sandwiched" between Ukrainian forces defending Mikolaiv and those in Kherson, the official said.

8:49 pm: Macron says France, Greece, Turkey working on Mariupol 'humanitarian operation'

President Emmanuel Macron said Friday that France was working with Turkey and Greece on a "humanitarian operation" to evacuate people from the devastated Ukrainian city of Mariupol under attack by Russian forces.

"I will have the opportunity to discuss with President (Vladimir) Putin in the next few hours, but we are going to work with Turkey and Greece to launch a humanitarian operation to evacuate all those who wish to leave Mariupol," Macron said after an EU summit in Brussels.

8:48 pm: Macron says no reason to accept rouble gas payment demands

French President Emmanuel Macron said there was no reason for France to accept a demand from Russia to pay up in Russian roubles for Russian gas.

Russian President Vladimir Putin had said earlier this week that Russia will seek payment in roubles for gas sold to "unfriendly" countries, raising alarm about a possible gas crunch in Europe.

Macron told a news conference in Brussels that "texts show it is forbidden" to make such demands for payments in the rouble.

8:44 pm: Russian strikes kill four at Kharkiv medical facility

Russian strikes targeting a medical facility in Ukraine's second city of Kharkiv on Friday killed at least four civilians and wounded several others, Ukrainian officials said.

"This morning, following a bombardment on civilian infrastructure from several rocket launchers, seven civilians were injured, four of them died," police in the eastern city near Russia's border said.

Kharkiv mayor Ihor Terekhov accused Russian forces of "indiscriminate" shelling of his city and said that nearly one-third of its 1.5 million residents have had to flee since the war started a month ago. 

8:12 pm: EU Commission to get mandate for joint gas purchases

The European Commission will have a mandate to make common energy purchases in order to allow the European Union to get a better grip on its energy supplies and on tackling energy prices, said French President Emmanuel Macron.

Macron also told a news conference in Brussels that there was a need to improve the disconnection between the price of electricity from the price of gas.

7:12 pm: Biden compares Russian invasion to Tiananmen Square

Joe Biden compared Russia's invasion of Ukraine to China's crushing of protests in Tiananmen Square in 1989, speaking during a visit to Poland near the border with Ukraine.

Biden also referred to Russian President Vladimir Putin as "a man who, quite frankly, I think is a war criminal", adding: "And I think we'll meet the legal definition of that as well."

Biden spoke at meetings with US soldiers stationed in Poland close to the border and with aid workers helping to deal with the massive refugee crisis caused by the conflict in Ukraine.

7:10 pm: Pope leads global prayer for peace between Russia, Ukraine

Pope Francis led the world's Catholic bishops on Friday in praying for peace between Russia and Ukraine, saying the world had forgotten the tragedies of the 20th century and was still menaced by nuclear war.

Francis presided at a service in St. Peter's Basilica in which he entrusted the protection of all humanity, "especially Russia and Ukraine", to Mary, who Christians believe is the Mother of God and who can intercede with him in heaven.

At about the same time, thousands of bishops in cathedrals and chapels around the world were reading the same prayer in local languages, resulting in one of the most precisely coordinated global Church event in living memory.

In a separate homily before reciting the prayer, Francis spoke of "scenes of death" in which "bombs are destroying the homes of many of our defenceless Ukrainian brothers and sisters" and of "a cruel and senseless war that threatens our world".

6:56 pm: Russian strike hits Ukraine military command centre

Russian missiles hit a military command centre in the city of Vinnytsia in central Ukraine, Kyiv officials said Friday, adding it was unknown if there were any casualties.

"Today at around 4.30 p.m, the Russian occupiers launched a missile strike on the territory of the Air Force Command in Vinnytsia," the Ukrainian Air Force said on Telegram. It posted an image of the alleged centre in rubble and said missiles had hit "several buildings, causing significant damage to infrastructure".

6:30 pm: Spotify to suspend service in Russia

Spotify Technology SA said on Friday it will suspend its streaming service in Russia inresponse to the country's new media law.

The audio streaming platform closed its office in Russia indefinitely earlier this month, citing what it described as Moscow's "unprovoked attack on Ukraine."

Russia's new legislation makes it illegal to report any event that could discredit the Russian military.

6:20 pm: Russians say was 'always their intention' to focus on Donbas

The Russians are claiming “it’s always been their intention to focus on Luhansk and Donetsk, self-proclaimed breakaway republics that Russia already recognised as independent before the Ukraine invasion”, said FRANCE 24 Chief International Affairs Editor Robert Parsons in the video below.

6:05 pm: Georgia mourns two fighters killed in Ukraine

Georgia mourned Friday two retired military officers who died fighting in Ukraine, in a war that has reminded Georgians of their own conflict with Russia in 2008.

The full-scale offensive on Ukraine unleashed by the Kremlin a month ago sparked an outpouring of solidarity in fellow ex-Soviet country Georgia, with hundreds of Georgians joining the ranks of the Ukrainian army.

Among them were retired military officers Giorgi Beriashvili and David Ratiani, both 53, who were killed on March 17 near the flashpoint town of Irpin on the outskirts of Kyiv.

5:10 pm: EU leaders struggle for deal on energy crunch fix

European Union leaders struggled to agree on steps to ease the energy market crunch exacerbated by Russia's invasion of Ukraine, seeking difficult compromises on how to limit the impact for hard-hit consumers of soaring gas and oil prices.

Discussions on the second day of a summit in Brussels were "intense," an EU official said, while adding that the leaders of the 27 nations did appear to be moving towards an agreement on some of the points - in particular on joint gas purchases.

Proposals to cap power prices for businesses and households were much trickier, and there was no deal in sight on banning energy imports from Russia, Europe's top gas supplier.

4:48 pm: 'Majority of Americans believe Biden is not tough enough'

“There has been a sort of shift as this war has gone on. Initially there was bipartisan unity to face Russia and unity behind the president– there was unity on what sanctions to take, unity on the fact that the US needed to help the Europeans and help Ukrainians,” FRANCE 24’s Kethevane Gorjestani reports from Washington DC in the video below.

“But now there have been a couple of polls in the past 24 hours showing a majority of Americans believe Biden is not doing enough to support Ukraine and not being tough enough on Russia,” Gorjestani continued.

4:33 pm: UN says 3.7 million have fled Ukraine

Some 3.7 million people have fled Ukraine since Russia's invasion a month ago, the UN said.

The UN refugee agency, UNHCR, said 3,725,806 Ukrainians had fled the country -- an increase of 50,854 from the previous day's figure. Around 90 percent of them are women and children, it added.

2.2 million refugees have fled for neighbouring Poland while more than half a million have made it to Romania.

4:16 pm: France summons Russian envoy over tweet mocking Europe

Russia's ambassador to France was summoned on Friday to the French foreign ministry over an earlier embassy Twitter post that Paris deemed unacceptable, the Quai d'Orsay said.

The Russian Embassy in Paris on Thursday had posted a picture depicting a body lying on a table called "Europe" with characters representing the United States and European Union jabbing needles into it.

4:15 pm: HSBC steps up scrutiny of Russian clients worldwide

HSBC is shunning prospective Russian clients and declining credit to some existing ones, two sources with knowledge of the matter told Reuters, as the bank seeks to shield itself from Western sanctions against Moscow.

The measures affect HSBC's individual and business customers globally and go further than the bank's previously stated intentions to wind down its relations with lenders such as VTB, which were placed under Western restrictions after Russia invaded Ukraine.

The moves by Europe's second biggest bank show how sanctions aimed at Russia's financial system and its political and business elite are also ensnaring Russian nationals outside the country as lenders seek to avoid falling foul of the restrictions and potentially hefty fines.

4:14 pm: UN says mounting evidence of mass graves in Mariupol

The head of the UN human rights team in Ukraine said that monitors had received more information about mass graves in the besieged port city of Mariupol, including one that appeared to hold 200 bodies.

"We have got increasing information on mass graves that are there," Matilda Bogner told journalists by video link from Ukraine, saying some of the evidence came from satellite images.

3:51 pm: People in Mariupol 'deeply traumatised'

“I’ve been speaking to someone I knew from Mariupol, who left in the 2014 but still has relatives and friends there who he hasn’t been able to contact for days”, FRANCE 24’s Gulliver Cragg reports from Kyiv in the video below.

“He says the news he gets from people who do make it out is that they’re in a really terrible psychological state, deeply traumatised by the destruction of Mariupol.”

3:50 pm: Hungary's Orban rejects Zelensky appeal for weapons, tougher sanctions

Hungarian Prime Minister Viktor Orban dismissed Friday an EU summit appeal by Ukrainian President Volodymyr Zelensky for weapons and tougher sanctions against Russia as it would be "against Hungary's interests".

Orban "rejected (Zelensky's) demands at the European Council because they are contrary to the interests of Hungary", said Hungarian government spokesperson Zoltan Kovacs. "Hungary wants to stay out of this war, so it will not allow the transfer of arms and weapons to Ukraine," Kovacs added in a statement.

3:48 pm: Russia warns Europe of gas bills in roubles within days

Russia warned that billing in roubles for billions of dollars of natural gas exports to Europe could be just days away, Moscow's toughest response yet to crippling sanctions imposed by the West for the invasion of Ukraine.

With the Russian economy facing its gravest crisis since the years that followed the break-up of the Soviet Union, President Vladimir Putin on Wednesday hit back at the West, ordering that Russian gas exports should be paid for in roubles.

The Kremlin on Friday said Putin had ordered Gazprom, the world's biggest natural gas company, which supplies 40 percent of Europe's gas, to accept export payments in roubles, and that it had just four days left to work out how.

3:45 pm: Neutral Swiss adopt more EU sanctions on Russia

The Swiss government had adopted more European Union sanctions against Russia for its invasion of Ukraine, the cabinet said on Friday.

"This means that all measures contained in the EU's fourth package of sanctions have been implemented," it said in a statement, adding it had decided not to implement the EU measure of March 1 suspending the broadcasting of Russian media outlets Sputnik and Russia Today.

3:34 pm: NATO says cannot allow Arctic 'security vacuum' amid Ukraine war

NATO cannot allow a security vacuum to develop in the Arctic, where the alliance sees "growing strategic competition" from Russia and China, NATO Secretary-General Jens Stoltenberg said.

"We cannot afford a security vacuum in the High North. It could fuel Russian ambitions, expose NATO and risk miscalculation and misunderstandings," Stoltenberg said. "We also see an increased Chinese interest in the region. China has defined itself as a near Arctic state and aims to build a presence here," he added.

3:31 pm: Poland’s Rzeszow an ‘important destination’ for Biden

“There are several reasons why Rzeszow is an important destination for the US president,” FRANCE 24’s Ellen Gainsford reports on the ground in the video below. “There’s a military base on the outskirts of the city that plays host to a large number of NATO troops, including US troops, and we’ve heard that is on his itinerary during his visit. And secondly it’s really on the frontline of the humanitarian crisis on the Polish border.”

3:25 pm: Germany would see Russian oil, gas ban as 'devastating'

It was “pretty clear” even before today that Europe was not going to follow the US in banning Russian fossil fuel imports, noted FRANCE 24’s Chief International Affairs Editor Robert Parsons in the video below.

“We’ve heard the Germans expressing reservations about what it would mean for them if they were suddenly to put a boycott on Russian oil and gas – ‘devastating’ for the German economy, according to Chancellor Olaf Scholz,” Parsons continued.

3:15 pm: Dozens of Ukrainian officials, journalists detained or disappeared, UN says

Dozens of Ukrainian officials, journalists and activists have been detained or forcibly disappeared by invading Russian forces, the UN said Friday, warning that some cases resembled "hostage-taking".

Since Russia invaded Ukraine just over a month ago, the United Nations rights office said it had documented the arbitrary detention and enforced disappearance of 22 local Ukrainian officials, 13 of whom had subsequently been released.

The most famous case was perhaps the mayor of Ukraine's southern city of Melitopol, Ivan Fedorov, who Ukrainian authorities said was abducted by occupying Russian forces and held for several days before being released.

3:14 pm: US sanctions on China 'not necessary', Yellen says

US Treasury Secretary Janet Yellen said Friday that sanctions against China are "not necessary or appropriate" since its support for Russia following the invasion of Ukraine was still unclear.

"I don't think that that's necessary or appropriate at this point," Yellen said in an interview with CNBC, adding that "senior administration officials are talking privately quietly with China to make sure that they understand our position". She noted Washington "would be very concerned if they were to supply weapons to Russia. Or to try to evade the sanctions that we've put in place on the Russian financial system and the central bank. We don't see that happening at this point".

Yellen also warned that petrol prices could rise further in the United States, where inflation is already at a rate not seen since the 1980s, helping sap Biden's popularity.

2:57 pm: US calls India's position on Ukraine 'unsatisfying'

A senior White House official said on Friday India's position over the crisis in Ukraine has been "unsatisfactory" but was also unsurprising given its historical relationship with Russia.

Mira Rapp-Hooper, director for the Indo-Pacific at the National Security Council, told a panel discussion it was necessary to provide India with alternatives to continued close ties with Russia.

2:55 pm: Russian negotiator says Moscow, Kyiv making limited progress on key issues

Russia and Ukraine are coming closer to an understanding on secondary issues at peace talks but there has been limited progress on the key questions, Moscow negotiator Vladimir Medinsky said on Friday, the Interfax news agency reported.

"Negotiations have been going on all week, from Monday to Friday, in video conference format, and will continue tomorrow," Interfax quoted Medinsky as saying. "On secondary issues, positions are converging. However, on the main political issues, we are, in fact, treading water."

2:49 pm: Russian army says 1,351 soldiers killed

The Russian army on Friday updated its losses in Ukraine to 1,351 soldiers killed and 3,825 wounded, while saying that it had evacuated more than 400,000 civilians and condemning Western supplies of weapons to Kyiv.

A senior defence ministry official, Mikhail Mizintsev, said 419,736 civilians had been evacuated to Russia from the separatist eastern Donetsk and Luhansk regions, as well as the rest of Ukraine. Of these, more than 88,000 were children, he added.

2:45 pm: Putin compares attacks on Russian culture to Nazi book burnings

President Vladimir Putin on Friday slammed the West for discriminating against Russian culture, which he likened to Nazi supporters burning books in the 1930s.

"Today they are trying to cancel a thousand-year-old country," Putin said during a televised meeting with Russian winners of culture-related prizes.

"I am talking about the progressive discrimination against everything connected with Russia, about this trend that is unfolding in a number of Western states, with the full connivance and sometimes with the encouragement of Western elites," Putin added.

2:33 pm: Russian ambassador sues Italian paper over Putin article

The Russian ambassador to Italy, Sergey Razov, said on Friday he was suing Italian newspaper La Stampa over an article that had raised the possibility of killing President Vladimir Putin.

"Needless to say that this goes against the rules of journalism and morality," Razov told reporters in front of the prosecutor's office in Rome after he had deposited the suit.

On March 22 La Stampa published an analysis headlined "If killing the tyrant is the only option". The piece said if all other options failed to halt the Russian invasion of Ukraine, the only solution might be for someone to kill the president.

2:30 pm: Russia will focus war effort on Donbas

Russia's defence ministry said on Friday that the first phase of its military operation in Ukraine was mostly complete and that it would focus oncompletely "liberating" eastern Ukraine's Donbas region.

The announcement appeared to indicate that Russia may be switching to more limited goals after running into fierce Ukrainian resistance in the first month of the war Russian news agencies quoted the defence ministry as saying that Russian-backed separatists now controlled 93 percent of Ukraine's Luhansk region and 54 percent of the Donetsk region –the two areas that jointly make up the Donbas.

2:23pm: Biden lands in Poland to see US troops, get briefing on humanitarian aid

US President Joe Biden landed in Rzeszow, Poland on Friday to get a firsthand look at international efforts to help some of the millions of Ukrainian refugees fleeing war in their country, and to speak to American troops bolstering NATO's eastern flank.

While at Rzeszow-Jasionka Airport, Biden was to receive a briefing on the humanitarian response to help civilians sheltering from Russian attacks inside Ukraine and to respond to the growing flow of refugees fleeing the country.

2:14 pm: UN rights office says 1,081 civilians killed in Ukraine

The UN rights office said on Friday that it had confirmed 1,081 civilian deaths and 1,707 injuries in Ukraine since the start of the Russian invasion on February 24, adding that the real toll was likely considerably higher.

UN human rights monitors are working to verify reports of additional deaths in places of intense clashes in the regions of Sumy, Kharkiv and Donetsk, where the city of Mariupol is located, the statement said.

2:10 pm: Brazil opposed to kicking Russia out of G20

Brazil is "clearly opposed" to barring Russia from the G20, the foreign minister said, as the US led a push to exclude Moscow from the group over its invasion of Ukraine.

"We've seen initiatives emerge in various international organisations ... to expel or suspend Russia. Brazil is clearly opposed to those initiatives, in line with our traditional position in favour of multilateralism and international law," Foreign Minister Carlos Franca told a Senate session Thursday.

2:08 pm: Oil prices slide as EU decides against Russia ban

Benchmark oil prices slid by 3 percent Friday after European countries decided against a ban on Russian oil imports over Moscow's invasion of Ukraine – but Germany, Europe's biggest economy, said it would drastically slash its energy purchases from Moscow.

Berlin said its own Russian oil imports would be halved by June and coal deliveries stopped by autumn.

1:44 pm: UN rights team says it has received more information on mass graves in Mariupol

The head of the UN human rights team in Ukraine said on Friday that monitors had received more information about mass graves in the besieged port city of Mariupol, including one that appeared to hold 200 bodies.

"We have got increasing information on mass graves that are there," Matilda Bogner told journalists by video link, saying some of the evidence came from satellite images.

1:32 pm: Finland suspends twice-daily train service from Russia’s Saint Petersburg

One of the few remaining routes open from Russia to the European Union is closing down after Finland's railway operator announced the last train from St Petersburg to Helsinki will run on Sunday.

Following Moscow's invasion of Ukraine, the twice-daily Allegro express train was regularly packed with Russians and Finns eager to get out before Western sanctions make leaving all but impossible.

1:24 pm: Russian Orthodox Church says military chaplain killed by Ukrainian shelling

A Russian military chaplain was killed in a Ukrainian rocket attack in Russia's southwest, near the Ukraine border, the Russian Orthodox Church said on Friday.

Oleg Artyomov was serving in the village of Zhuravlyovka in Russia's Belgorod region on Thursday when he "came under shelling from a Ukrainian Smerch (rocket launcher) and died", the Moscow Patriarchate's military department said on social media.

Artyomov's is the first publicly reported death on Russian soil from Ukrainian shelling since President Vladimir Putin sent troops to Ukraine on February 24.

12:48 pm: Ukraine war refugee wins Jerusalem marathon

Ukrainian athlete Valentyna Veretska, who fled Russia's invasion of her country and took refuge in Israel, won the Jerusalem marathon on Friday, race organisers said. Veretska claimed the women's title with a time of 2:45:54, before celebrating by draping the Ukrainian and Israeli flags over her shoulders.

The 31-year-old was one of around 40 Ukrainians who took part in the race in Jerusalem's Old City, braving unseasonably cold and wet weather. It was Veretska's second win since October, when she finished first in the Tirana marathon in Albania.

Veretska fled Ukraine with her daughter, crossing into neighbouring Poland before travelling to Israel.

12:10 pm: Russian strikes on Kharkiv kill several civilians, Ukrainian police say

Russian strikes targeting a medical facility in Ukraine's second city of Kharkiv on Friday killed at least four civilians and wounded several others, Ukrainian officials said.

"This morning, following a bombardment on civilian infrastructure from several rocket launchers, seven civilians were injured, four of them died," police in the eastern city near Russia's border said.

11:25 am: Ukraine calls on EU to close Russia, Belarus borders to tighten sanctions

Ukraine on Friday called on the European Union to close land, sea and air connections with Russia and Belarus, to tighten a sanctions package the West imposed over Moscow's invasion of Ukraine.

The infrastructure ministry said in a statement it was calling on the bloc to "completely block land and sea connections with Russia and Belarus", as part of proposals to "increase economic pressure" on the countries.

10:24 am: US to supply more liquid natural gas to EU

The United States will supply more liquid natural gas (LNG) to the European Union to help it reduce its reliance on gas supplies from Russia, President Joe Biden said on Friday.

"Today we've agreed on a joint game plan toward that goal while accelerating our progress toward a secure clean energy future," Biden said in a statement.

"This initiative focuses on two core issues, one helping Europe to reduce its dependency on Russian gas as quickly as possible and secondly, reducing Europe's demand for gas overall," he said.

10:16 am: Russia’s strike on Mariupol theatre may have claimed 300 lives, say officials

Ukrainian officials in the strategic port city of Mariupol said Friday some 300 people could have died in last week's Russian strike on a theatre where hundreds were sheltering.

“From eyewitnesses, information is emerging that about 300 people died in the Drama Theatre of Mariupol following strikes by a Russian aircraft,” Mariupol city hall wrote on Telegram.

9:50 am: Germany says it will halve oil imports, end coal deliveries from Russia

Germany said Friday it was drastically slashing its energy purchases from Russia, with oil imports to be halved by June and coal deliveries to end by the autumn.

"In recent weeks, together with all relevant players, we have made intensive efforts to import less fossil energy from Russia and broaden out our supply base," said Economy Minister Robert Habeck.

9:43 am: Volunteers drive across Europe to help Ukraine refugees

Following Russia’s invasion of Ukraine, more than 2 million refugees have crossed into Poland. Hundreds of volunteers have also turned up at Poland's border to provide aid. FRANCE 24's Ellen Gainsford, Pauline Godart and Raid Abu Zaideh report.

9:13 am: Ukrainian and Russian forces continue fighting for Kyiv suburbs

Battles between Ukrainian and Russian forces for Kyiv's northwestern satellite towns of Irpin, Bucha and Hostomel are ongoing, FRANCE 24's Gulliver Cragg reports.

8:43 am: Ukraine hopes to open evacuation corridor from Mariupol

Ukraine hopes to open a safe corridor to evacuate civilians from the besieged city of Mariupol on Friday in private vehicles, Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said.

8:39 am: Missiles hit Ukrainian military unit on outskirts of Dnipro

Rescuers were searching for survivors among the debris after two missiles hit a Ukrainian military unit on the outskirts of the city of Dnipro on Friday, causing "serious destruction", regional governor Valentyn Reznychenko said on social media.

8:18 am: UK says Ukrainian forces have reoccupied towns east of Kyiv

Ukrainian forces have re-occupied towns and defensive positions up to 35 kilometres east of Kyiv, helped by Russian forces falling back on overextended supply lines, Britain's defence ministry said on Friday.

7:12 am: Zelensky urges halt to Russia's bombardment

Ukrainian President Volodymyr Zelensky said on Friday that Ukrainians "need to achieve peace" and halt Russian bombardment that has forced millions to flee to countries like Poland, where US President Joe Biden is due to receive a briefing later today on the humanitarian crisis.

On the heels of Western leaders' summits in Brussels that aimed to show a united front against Russia's month-long invasion of its neighbour, Biden will travel to the eastern Polish town of Rzeszow, less than 80 kilometres from the Ukrainian border, and meet experts involved in the refugee response. He will also meet members of the US 82nd Airborne Division.

(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

 

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Dissuasion nucléaire : Le dialogue stratégique proposé par M. Macron aux Européens est « toujours sur la table »

par Laurent Lagneau · 23 mars 2022

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Lors d’un discours prononcé à l’École de Guerre, en février 2020, Emmanuel Macron fit valoir que les forces stratégiques françaises tenaient un « rôle dissuasif propre, notamment en Europe » dans la mesure où elles « renforçaient la sécurité de l’Europe par leur existence même » et que, « à cet égard, elles avaient une dimension authentiquement européenne ».

Puis soutenant que « notre indépendance de décision [était] plinement compatible avec une solidarité inébranlable à l’égard de nos partenaires européens », M. Macron avait fini par lâcher que les « intérêts vitaux de la France avaient désormais une dimension européenne », ce qui était par conséquent de nature à favoriser un « dialogue stratégique avec nos partenaires européens […] sur le rôle de la dissuasion nucléaire française dans notre sécurité collective ».

Enfin, M. Macron avait conclu sur ce point en affirmant que les « partenaires européens qui souhaitaient s’engager sur cette voie pourraient être associés aux exercices » des forces stratégiques françaises…

Seulement, ces partenaires européens étant pour la plupart membres de l’Otan, c’est vers celle-ci qu’ils s’en remettent pour les sujets liés à la dissuasion nucléaire. Et la proposition du président français ne fit pas l’objet de débats… la pandémie de covid-19 l’ayant faite passer au second plan.

Pour autant, cette offre formulée il y a maintenant plus de deux ans est toujours sur la table. C’est ce qu’avait en effet rappelé Clément Beaune, le secrétaire d’État aux Affaires européennes, lors d’un déplacement à Berlin, en janvier dernier.

« Nous pensons que la dissuasion nucléaire française est un moyen de protéger les intérêts européens », avait-il dit, selon la presse allemande. Et de préciser cependant que le débat souhaité par M. Macron de se tiendrait pas avant l’élection présidentielle. « Cette question est si sensible que tout le monde fait très attention », avait-il justifié.

Depuis, la Russie a envahi l’Ukraine… Et la question de la dissuasion revient sur le devant de la scène. Dans les colonnes de la dernière édition dominicale du quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung [FAZ], M. Beaune a de nouveau évoqué la proposition de M. Macron.

„Es ist an der Zeit, zu erkennen und zu beschließen, dass die existenziellen Interessen Deutschlands und Frankreichs eng miteinander verflochten sind und gemeinsam von einem auf der nuklearen Abschreckung Frankreichs basierenden Schutz“ 1 https://t.co/gzFsbivWxs

— Carlo "Realism, Gedankenfetzen, and Rants" Masala (@CarloMasala1) March 19, 2022

L’attaque contre l’Ukraine a été un « choc pour beaucoup » et la guerre « ne se déroule pas seulement dans les manuels scolaires, mais à notre porte », a-t-il dit. Et cela a « accéléré une prise de conscience en Europe » et nous « devons maintenant reconsidérer comment nous protégeons nos intérêts vitaux », a-t-il continué. Et d’insister : « Une Europe qui protège est plus que jamais nécessaire ».

S’agissant plus particulièrement de la relation franco-allemande, M. Beaune a évoqué le traité d’Aix-la-Chapelle, en affirmant que la clause de défense mutuelle qu’il contient « doit désormais aussi s’animer en matière de dissuasion nucléaire ».

Reste donc à voir ce qu’en pensera la nouvelle coalition gouvernementale allemande… Et surtout ce que deviendra cette proposition après les élections présidentielles et législatives en France. Pour rappel, la « Boussole stratégique » de l’Union européenne [UE], qui se veut une sorte de livre blanc de la Défense, n’évoque à aucun moment la dissuasion nucléaire et le rôle de la France dans ce domaine. Certains diront sans doute que ce n’était pas le sujet…

Dissuasion nucléaire : Le dialogue stratégique proposé par M. Macron aux Européens est « toujours sur la table »

par Laurent Lagneau · 23 mars 2022

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Lors d’un discours prononcé à l’École de Guerre, en février 2020, Emmanuel Macron fit valoir que les forces stratégiques françaises tenaient un « rôle dissuasif propre, notamment en Europe » dans la mesure où elles « renforçaient la sécurité de l’Europe par leur existence même » et que, « à cet égard, elles avaient une dimension authentiquement européenne ».

Puis soutenant que « notre indépendance de décision [était] plinement compatible avec une solidarité inébranlable à l’égard de nos partenaires européens », M. Macron avait fini par lâcher que les « intérêts vitaux de la France avaient désormais une dimension européenne », ce qui était par conséquent de nature à favoriser un « dialogue stratégique avec nos partenaires européens […] sur le rôle de la dissuasion nucléaire française dans notre sécurité collective ».

Enfin, M. Macron avait conclu sur ce point en affirmant que les « partenaires européens qui souhaitaient s’engager sur cette voie pourraient être associés aux exercices » des forces stratégiques françaises…

Seulement, ces partenaires européens étant pour la plupart membres de l’Otan, c’est vers celle-ci qu’ils s’en remettent pour les sujets liés à la dissuasion nucléaire. Et la proposition du président français ne fit pas l’objet de débats… la pandémie de covid-19 l’ayant faite passer au second plan.

Pour autant, cette offre formulée il y a maintenant plus de deux ans est toujours sur la table. C’est ce qu’avait en effet rappelé Clément Beaune, le secrétaire d’État aux Affaires européennes, lors d’un déplacement à Berlin, en janvier dernier.

« Nous pensons que la dissuasion nucléaire française est un moyen de protéger les intérêts européens », avait-il dit, selon la presse allemande. Et de préciser cependant que le débat souhaité par M. Macron de se tiendrait pas avant l’élection présidentielle. « Cette question est si sensible que tout le monde fait très attention », avait-il justifié.

Depuis, la Russie a envahi l’Ukraine… Et la question de la dissuasion revient sur le devant de la scène. Dans les colonnes de la dernière édition dominicale du quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung [FAZ], M. Beaune a de nouveau évoqué la proposition de M. Macron.

„Es ist an der Zeit, zu erkennen und zu beschließen, dass die existenziellen Interessen Deutschlands und Frankreichs eng miteinander verflochten sind und gemeinsam von einem auf der nuklearen Abschreckung Frankreichs basierenden Schutz“ 1 https://t.co/gzFsbivWxs

— Carlo "Realism, Gedankenfetzen, and Rants" Masala (@CarloMasala1) March 19, 2022

L’attaque contre l’Ukraine a été un « choc pour beaucoup » et la guerre « ne se déroule pas seulement dans les manuels scolaires, mais à notre porte », a-t-il dit. Et cela a « accéléré une prise de conscience en Europe » et nous « devons maintenant reconsidérer comment nous protégeons nos intérêts vitaux », a-t-il continué. Et d’insister : « Une Europe qui protège est plus que jamais nécessaire ».

S’agissant plus particulièrement de la relation franco-allemande, M. Beaune a évoqué le traité d’Aix-la-Chapelle, en affirmant que la clause de défense mutuelle qu’il contient « doit désormais aussi s’animer en matière de dissuasion nucléaire ».

Reste donc à voir ce qu’en pensera la nouvelle coalition gouvernementale allemande… Et surtout ce que deviendra cette proposition après les élections présidentielles et législatives en France. Pour rappel, la « Boussole stratégique » de l’Union européenne [UE], qui se veut une sorte de livre blanc de la Défense, n’évoque à aucun moment la dissuasion nucléaire et le rôle de la France dans ce domaine. Certains diront sans doute que ce n’était pas le sujet…

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Lors d’un discours prononcé à l’École de Guerre, en février 2020, Emmanuel Macron fit valoir que les forces stratégiques françaises tenaient un « rôle dissuasif propre, notamment en Europe » dans la mesure où elles « renforçaient la sécurité de l’Europe par leur existence même » et que, « à cet égard, elles avaient une dimension authentiquement européenne ».

Puis soutenant que « notre indépendance de décision [était] plinement compatible avec une solidarité inébranlable à l’égard de nos partenaires européens », M. Macron avait fini par lâcher que les « intérêts vitaux de la France avaient désormais une dimension européenne », ce qui était par conséquent de nature à favoriser un « dialogue stratégique avec nos partenaires européens […] sur le rôle de la dissuasion nucléaire française dans notre sécurité collective ».

Enfin, M. Macron avait conclu sur ce point en affirmant que les « partenaires européens qui souhaitaient s’engager sur cette voie pourraient être associés aux exercices » des forces stratégiques françaises…

Seulement, ces partenaires européens étant pour la plupart membres de l’Otan, c’est vers celle-ci qu’ils s’en remettent pour les sujets liés à la dissuasion nucléaire. Et la proposition du président français ne fit pas l’objet de débats… la pandémie de covid-19 l’ayant faite passer au second plan.

Pour autant, cette offre formulée il y a maintenant plus de deux ans est toujours sur la table. C’est ce qu’avait en effet rappelé Clément Beaune, le secrétaire d’État aux Affaires européennes, lors d’un déplacement à Berlin, en janvier dernier.

« Nous pensons que la dissuasion nucléaire française est un moyen de protéger les intérêts européens », avait-il dit, selon la presse allemande. Et de préciser cependant que le débat souhaité par M. Macron de se tiendrait pas avant l’élection présidentielle. « Cette question est si sensible que tout le monde fait très attention », avait-il justifié.

Depuis, la Russie a envahi l’Ukraine… Et la question de la dissuasion revient sur le devant de la scène. Dans les colonnes de la dernière édition dominicale du quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung [FAZ], M. Beaune a de nouveau évoqué la proposition de M. Macron.

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S’agissant plus particulièrement de la relation franco-allemande, M. Beaune a évoqué le traité d’Aix-la-Chapelle, en affirmant que la clause de défense mutuelle qu’il contient « doit désormais aussi s’animer en matière de dissuasion nucléaire ».

Reste donc à voir ce qu’en pensera la nouvelle coalition gouvernementale allemande… Et surtout ce que deviendra cette proposition après les élections présidentielles et législatives en France. Pour rappel, la « Boussole stratégique » de l’Union européenne [UE], qui se veut une sorte de livre blanc de la Défense, n’évoque à aucun moment la dissuasion nucléaire et le rôle de la France dans ce domaine. Certains diront sans doute que ce n’était pas le sujet…

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Lors d’un discours prononcé à l’École de Guerre, en février 2020, Emmanuel Macron fit valoir que les forces stratégiques françaises tenaient un « rôle dissuasif propre, notamment en Europe » dans la mesure où elles « renforçaient la sécurité de l’Europe par leur existence même » et que, « à cet égard, elles avaient une dimension authentiquement européenne ».

Puis soutenant que « notre indépendance de décision [était] plinement compatible avec une solidarité inébranlable à l’égard de nos partenaires européens », M. Macron avait fini par lâcher que les « intérêts vitaux de la France avaient désormais une dimension européenne », ce qui était par conséquent de nature à favoriser un « dialogue stratégique avec nos partenaires européens […] sur le rôle de la dissuasion nucléaire française dans notre sécurité collective ».

Enfin, M. Macron avait conclu sur ce point en affirmant que les « partenaires européens qui souhaitaient s’engager sur cette voie pourraient être associés aux exercices » des forces stratégiques françaises…

Seulement, ces partenaires européens étant pour la plupart membres de l’Otan, c’est vers celle-ci qu’ils s’en remettent pour les sujets liés à la dissuasion nucléaire. Et la proposition du président français ne fit pas l’objet de débats… la pandémie de covid-19 l’ayant faite passer au second plan.

Pour autant, cette offre formulée il y a maintenant plus de deux ans est toujours sur la table. C’est ce qu’avait en effet rappelé Clément Beaune, le secrétaire d’État aux Affaires européennes, lors d’un déplacement à Berlin, en janvier dernier.

« Nous pensons que la dissuasion nucléaire française est un moyen de protéger les intérêts européens », avait-il dit, selon la presse allemande. Et de préciser cependant que le débat souhaité par M. Macron de se tiendrait pas avant l’élection présidentielle. « Cette question est si sensible que tout le monde fait très attention », avait-il justifié.

avait-il dit

Depuis, la Russie a envahi l’Ukraine… Et la question de la dissuasion revient sur le devant de la scène. Dans les colonnes de la dernière édition dominicale du quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung [FAZ], M. Beaune a de nouveau évoqué la proposition de M. Macron.

Frankfurter Allgemeine Zeitung

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March 19, 2022

L’attaque contre l’Ukraine a été un « choc pour beaucoup » et la guerre « ne se déroule pas seulement dans les manuels scolaires, mais à notre porte », a-t-il dit. Et cela a « accéléré une prise de conscience en Europe » et nous « devons maintenant reconsidérer comment nous protégeons nos intérêts vitaux », a-t-il continué. Et d’insister : « Une Europe qui protège est plus que jamais nécessaire ».

S’agissant plus particulièrement de la relation franco-allemande, M. Beaune a évoqué le traité d’Aix-la-Chapelle, en affirmant que la clause de défense mutuelle qu’il contient « doit désormais aussi s’animer en matière de dissuasion nucléaire ».

Reste donc à voir ce qu’en pensera la nouvelle coalition gouvernementale allemande… Et surtout ce que deviendra cette proposition après les élections présidentielles et législatives en France. Pour rappel, la « Boussole stratégique » de l’Union européenne [UE], qui se veut une sorte de livre blanc de la Défense, n’évoque à aucun moment la dissuasion nucléaire et le rôle de la France dans ce domaine. Certains diront sans doute que ce n’était pas le sujet…

France24 - World

Perez claims 'unbelievable' pole at 215th attempt, Schumacher in horror crash

Issued on: 26/03/2022 - 23:42Modified: 26/03/2022 - 23:40

Jeddah (Saudi Arabia) (AFP) – Sergio Perez claimed his first ever Formula One pole at the 215th attempt when the Mexican upstaged Red Bull teammate and world champion Max Verstappen in qualifying for the Saudi Arabian Grand Prix on Saturday.

Ferrari's Charles Leclerc joins Perez on the front row with Verstappen on the second row after qualifying in fourth behind the other Ferrari of Carlos Sainz.

Saturday's qualifying was marred by a horror crash suffered by Mick Schumacher, which ruled him out of the race, and Lewis Hamilton's shock elimination in the opening Q1 session for the first time since 2017.

It was a dramatic session coming just hours after it was confirmed the weekend action would go ahead following lengthy talks overnight about racing in the aftermath of Friday's missile strike by Yemen's Huthi rebels on the nearby Aramco fuel plant.

"It took me a couple of races! But what a lap man, it was unbelievable!" said Perez, the first Mexican to head an F1 grid.

"I could do 2,000 laps and I couldn't beat that one! he added.

Verstappen described his first lap in Q3 as "terrible", adding: "I didn't really feel comfortable. Checo did a great job today and I am very happy for him."

Red Bull will now be hoping for better luck on Sunday than in the season-opener in Bahrain last week when both their cars failed to finish in a race won by Leclerc.

Leclerc, who looked set to confirm his early season pace with pole before Perez produced a flying last lap, said: "I didn't expect Checo (Perez) to come with that lap time so congratulations to him."

Schumacher in hospital

In Q2, Schumacher was the victim of a high speed crash after his Haas car bounced off the Jeddah street circuit barrier at around 240kph after clipping a kerb.

The 23-year-old son of German F1 legend Michael Schumacher was lifted out of the wreckage of his stricken car and into an ambulance by medics.

Haas reported that Schumacher appeared "physically fine" and had spoken to his mother, Corrina.

In a statement F1's governing body the FIA confirmed that an assessment at the medical centre "revealed no injuries".

It added that Schumacher "had been transferred to King Fahad Armed Forces Hospital, Jeddah, for precautionary checks".

He was later ruled out of Sunday's race but tweeted: "Hi everyone, I just wanted to say that I'm ok. Thank you for the kind messages. The car felt great @HaasF1Team, we'll come back stronger."

The session was red-flagged after the accident in which the rear of the Haas car was split asunder from the main monocoque and body.

It was the second red flag in the session following an earlier high-speed collision by Williams' Nicholas Latifi in Q1. The Canadian escaped unhurt.

Q2 did not feature Hamilton for the first time in five years.

'I'm so sorry'

Mercedes' seven-time world champion has 103 poles to his name, but in a major upset will start Sunday's race from 14th on the grid.

"I'm so sorry guys," said Hamilton whose new team-mate George Russell was sixth behind Esteban Ocon of Alpine.

"I struggled with the balance of the car, not where we want to be," added the downbeat deposed champion. "Unfortunately just went the wrong way with the set up."

Russell admitted he and the Mercedes team were struggling to understand their new car.

"As a team it was not a good day," said Russell.

"We don't have a handle on the car at the moment. It has been a bit inconsistent. We are fighting for this very small window and if you can't find it you don't have any confidence in the car."

Two-time champion Fernando Alonso was seventh in the second Alpine, ahead of Valtteri Bottas of Alfa Romeo, Pierre Gasly of Alpha Tauri and Kevin Magnussen of Haas.

The Grand Prix weekend went ahead but only after lengthy talks overnight about racing in the aftermath of Friday's missile strike which ignited a blaze with black smoke billowing across the street circuit.

Team principals, race organisers, Formula One and the ruling body, the FIA, had said they had reached a unanimous agreement for the show to go on, in less than an hour, but it took much longer to convince the drivers.

After around three and a half hours of further talks, they agreed to race.

In a statement on their behalf, the Grand Prix Drivers' Association (GPDA) said "natural human concerns" had caused many to have doubts about taking part.

Two-time world champion Fernando Alonso added: "It looks like the drivers were concerned about our safety but honestly we are concerned about your safety, media, mechanics, fans, everyone."

© 2022 AFP

Valeurs Actuelles

[Tribune] Le gouvernement offre la France au lobby éolien

Toujours plus. Il ne leur suffit donc pas d’être parvenus au cours des dernières années à imposer un assouplissement considérable des règles gouvernant l’implantation des éoliennes, et ce, au péril de la préservation de la biodiversité, des paysages, du patrimoine historique et du cadre de vie des Français. Vivant toute contrainte, si minime soit-elle, comme inadmissible et n’ayant d’autre objectif que de les faire disparaître toutes, les acteurs de la filière éolienne viennent d’obtenir, d’un gouvernement toujours plus disposé à servir leurs intérêts, un nouvel affaiblissement du pouvoir des élus locaux à l’occasion de l’adoption de la loi sur la lutte contre le dérèglement climatique.

C’est aux schémas régionaux d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (Sraddet) qu’il appartient de définir, entre autres, la politique énergétique des régions en tenant compte des spécificités de chacune d’entre elles, notamment en ce qui concerne leur biodiversité, leurs paysages et leur patrimoine historique. Ces schémas ont aujourd’hui tous été approuvés. Il a été démontré que la somme de leurs objectifs permettait d’atteindre l’objectif global de production d’électricité renouvelable fixé par la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) décidée le 21 avril 2020 par le gouvernement.

Mais alors que cette programmation prévoit, en matière d’éoliennes, de doubler la puissance installée à l’horizon 2028, il s’avère que les Sraddet ne garantissent pas que les objectifs de la PPE seront atteints dans chaque filière. En d’autres termes, les schémas qu’ont adoptés les régions n’assurent pas nécessairement que l’énergie éolienne sera satisfaite à la hauteur des attentes de ses promoteurs. Aussi la loi nouvelle a-t-elle institué une obligation de compatibilité des Sraddet avec la PPE. Dans la mesure où les plans locaux d’urbanisme, qui définissent les règles d’implantation des constructions dans les communes, doivent eux-mêmes être compatibles avec le Sraddet, c’est le pouvoir des élus locaux quant au devenir de leur territoire qui s’en trouve considérablement amoindri.

On ne voit pas comment les communes et les intercommunalités pourraient limiter substantiellement l’accueil d’éoliennes

Sans doute s’agit-il pour les collectivités locales d’une obligation non pas de conformité mais seulement de compatibilité. Mais la lecture des travaux parlementaires montre que celle-ci n’est guère différente de celle-là. En effet, toujours selon le rapporteur de la loi à l’Assemblée nationale, « le rapport de compatibilité implique qu’un schéma […] ne peut fixer un objectif inférieur à l’objectif régional que pour des motifs sérieux et cohérents avec les objectifs généraux de la PPE ». Or, comme ces objectifs prévoient un développement massif de l’énergie éolienne, on ne voit pas comment les communes et les intercommunalités pourraient limiter substantiellement l’accueil d’éoliennes, et ce, quand bien même elles pourraient faire valoir des particularités en matière de protection de la nature ou des paysages. Les élus locaux auditionnés par le Parlement ont dénoncé la mise en place d’une procédure « verticale » et « directive ». Mais, dans l’avis qu’il a émis le 4 février 2021 sur le projet de loi, le Conseil d’État a expliqué que, dès lors qu’elles sont justifiées par l’objectif constitutionnel de préservation de l’environnement, ces dispositions ne peuvent pas porter atteinte au principe constitutionnel de libre administration des collectivités territoriales.

Lors de la discussion de la loi, le Sénat avait pourtant tenté de réintroduire les collectivités territoriales dans le processus décisionnel. Un amendement présenté par plus de soixante sénateurs prévoyait en effet que les conseils municipaux pouvaient, au vu d’un avant-projet transmis par le promoteur éolien, soit rendre un avis autorisant ou non le dépôt de la demande d’autorisation en préfecture, soit organiser un référendum local. Selon ses auteurs, le dispositif proposé aurait permis « de passer d’une logique consultative à une logique délibérative dans l’implantation d’éoliennes au niveau local » . On ne pouvait pas imaginer procédure plus démocratique et conforme au souhait, claironné urbi et orbi par Emmanuel Macron le 27 juillet dernier, de faire preuve de « pragmatisme au cas par cas ». L’amendement a certes été adopté par le Sénat, mais députés et sénateurs se sont finalement mis d’accord sur un texte qui ne le reprend pas. La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, s’est farouchement opposée à cette modification de la loi en faisant valoir qu’ « il est toujours dangereux d’accorder un droit de veto, car cela nuit à la concertation » !

La procédure ainsi mise en place n’apporte absolument rien

Bien plus, les sénateurs qui avaient proposé de conférer ce droit de veto avaient concomitamment et logiquement prévu de supprimer l’accord que les collectivités territoriales devaient donner en cas d’élaboration d’un plan local d’urbanisme en cours d’instruction des demandes d’autorisation relatives aux parcs éoliens. Cet accord avait été institué en 2015 à la suite d’un amendement sénatorial. La commission mixte paritaire qui a permis l’adoption de la loi sur la lutte contre le dérèglement climatique, si elle a supprimé le droit de veto des conseils municipaux, a, contre toute logique, maintenu la disparition de la disposition antérieure.

Il est vrai que la loi a institué un mécanisme de consultation avant le dépôt de la demande d’autorisation en préfecture. Mais, d’une part, cette consultation concerne le maire et lui seul, alors qu’en raison de l’importance des impacts des parcs éoliens, c’est le conseil municipal qui devrait être appelé à se prononcer. D’autre part, elle concerne non pas un avant- projet mais un projet définitivement constitué. Enfin et surtout, le promoteur n’est en rien tenu de suivre l’avis qui lui est donné. Autant dire que la procédure ainsi mise en place n’apporte absolument rien et qu’elle ne peut masquer le fait que, pour le gouvernement, vrai faux nez du lobby éolien, les élus locaux et, à travers eux, les populations rurales sont devenus d’insupportables gêneurs qu’il faut impérativement et définitivement museler.

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France24 - World

Eriksen scores on Denmark return after cardiac arrest

Issued on: 26/03/2022 - 23:32

Amsterdam (AFP) – Denmark's Christian Eriksen scored on his return to international football after suffering a cardiac arrest last year in a 4-2 friendly defeat against the Netherlands on Saturday.

A little more than nine months - 287 days - after his collapse at Euro 2020, Eriksen pulled off a remarkable comeback at the Johan Cruyff Arena in Amsterdam.

To the resounding applause of the Dutch public and manager Louis van Gaal in particular when he came off the bench, Eriksen raised his hands to the sky in thanks.

Two minutes after coming on at half-time, the Brentford midfielder then scored a superb goal with a powerful strike into the top corner, his 37th goal in 110 appearances.

Eriksen was clearly delighted with his strike which cut the Dutch lead to 3-2.

He was congratulated by his team-mates, many of whom were there when he suffered his cardiac arrest.

The 30-year-old collapsed in Denmark's opening game of the European Championships against Finland in Copenhagen last June.

He had to be resuscitated on the pitch, lying unconscious for several minutes as the stunned crowd and millions of television viewers around the world watched on in horror.

Eriksen spent several days in hospital and had a pacemaker implanted to regulate his heartbeat.

He terminated his contract with Inter Milan by mutual consent in December as Italian league rules bar players with pacemakers.

He was signed by Premier League outfit Brentford in January, making three appearances to date.

It was also fitting he scored in the Amsterdam Arena, the home of Ajax.

Eriksen came through the ranks at the Dutch side, making 162 appearances for the club and winning five trophies, including three consecutive league titles between 2011 and 2013.

© 2022 AFP

Valeurs Actuelles

Une si longue attente

C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

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L'Humanité

Échapper aux décibels des collègues

Actu

Après de longues périodes de télétravail, il n’est pas toujours simple de se réadapter aux contraintes du lieu de travail. Parmi elles, une des plus envahissantes est le bruit !

Mélanie Mermoz

Après deux années de pandémie, l’éditeur de logiciels de paie ADP vient d’annoncer la fin du télétravail intégral et la mise en place d’une organisation de travail hybride. Un peu partout, les salariés ont déjà depuis des mois repris le chemin de leurs bureaux. Pour ceux qui travaillent en open space, se réadapter au bruit n’est pas simple. De nombreux travaux attestent, en effet, de la gêne et de la fatigue provoquées par le bruit. S’il n’atteint pas un volume réellement dangereux pour la santé (80 dB), il est tout de même estimé à 50 dB. Les travaux de l’Institut national de recherche et de sécurité mettent en évidence combien le fait d’être exposé non seulement à un bruit de fond mais aussi à de multiples conversations provoque une importante fatigue cognitive. L’esprit doit sans cesse faire le tri et rejeter les propos intelligibles qu’il perçoit. « Les visioconférences se sont développées pendant la pandémie et certains salariés sont parfois amenés à y participer depuis leur bureau ; or, en visioconférence, on a tendance à parler plus fort. Pour les collègues, c’est très compliqué à gérer », observe Nathalie Arnould, médecin du travail.

Avec l’expérience du télétravail, cette gêne devient encore plus insupportable pour beaucoup de salariés. Celles et ceux qui conservent des jours de télétravail et bénéficient chez eux d’un espace dédié tentent de s’organiser pour caler les « visio » et autres appels sur cette journée. D’autres réservent au domicile les activités qui nécessitent une grande concentration. Si ce n’est toutefois pas toujours possible, il faut alors trouver des solutions pour « faire avec ». « Pour arriver à me concentrer sur mes articles dans le bruit ambiant, j’ai acheté un casque antibruit. C’est mieux que rien ! » soupire Maria Teresa (1), journaliste. Cet équipement de protection individuelle doit être pris en charge par l’employeur, qui doit surtout aménager les locaux de façon à réduire au minimum l’exposition au bruit. Pour cela, il peut se faire accompagner par le service de santé au travail.

 

Des espaces dédiés à des tâches précises

Avec la signature d’accords de télétravail en région parisienne et dans les grandes métropoles, afin de réduire la surface utilisée, de grandes sociétés optent pour le flex office : plus de bureau, ni de place de travail attitrée. Dédier des espaces adaptés aux différentes tâches à réaliser était déjà, avant le Covid, une des grandes tendances de l’aménagement de bureaux : petites salles de réunion, espaces dédiés aux coups de téléphone… « Pour se concentrer, nous pouvons nous isoler dans une quiet room, voire dans un connecto, sorte de wagon dans lequel on peut s’enfermer, explique-t-elle. Il faut se réhabituer à avoir du monde autour de soi. » Pour certains, la fin du télétravail à grande échelle est une bonne nouvelle. Soraya est maîtresse de conférences. C’est chez elle qu’elle lit, corrige ses copies. « Dans cet immeuble parisien, les murs sont “en papier” : pendant les confinements, je pouvais suivre les visio de mes collègues. Là, tout est redevenu calme ! » s’amuse-t-elle.

droit du travail
France24 - Monde

L'accueil des réfugiés ukrainiens en Pologne, ou comment panser les plaies de l'Histoire

Publié le : 23/03/2022 - 07:03

Tiffany FILLON

La Pologne est en première ligne dans l'accueil des réfugiés ukrainiens. Varsovie est pourtant réputée pour sa politique migratoire intransigeante et la relation entre les deux pays est marquée par un conflit mémoriel. Mais face à l'invasion russe, l'Ukraine et la Pologne semblent dépasser ce passé douloureux. 

Depuis le début de l'invasion de l’Ukraine, la Pologne a accueilli à elle seule plus de la moitié de tous les réfugiés qui ont fui le pays, soit environ six réfugiés sur 10. Cela représente, depuis le 24 février, plus de deux millions de personnes, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Il y a quelques mois pourtant, la Pologne était accusée, à l'instar de son voisin, la Biélorussie, de refouler parfois violemment les migrants irakiens, syriens ou afghans qui arrivaient aux portes de l'UE.

Cette politique de la main tendue semble, à première vue, surprenante, d'autant que les relations entre l'Ukraine et la Pologne héritent d'un passé difficile. En 2018, une loi adoptée par la majorité PiS (Droit et justice) au pouvoir en Pologne avait suscité de vives tensions avec l'Ukraine. Cette loi visait à pénaliser, au sujet de la Shoah, "l'attribution à la nation ou à l’État polonais, en dépit des faits, de crimes contre l’humanité". L'un de ses volets punissait, en outre, la négation des "crimes commis par les nationalistes ukrainiens ou les membres de formations ukrainiennes ayant collaboré avec le IIIe Reich allemand".

Car Varsovie qualifie de "génocide" le massacre de quelque 100 000 Polonais dans la région de Volhynie par des nationalistes ukrainiens pendant la Seconde Guerre mondiale. L'emploi du terme "génocide" est, rejeté par Kiev, qui reconnaît toutefois sa responsabilité dans cette tuerie.

>> À voir aussi : Pologne : à Varsovie, des nationalistes veulent revoir l’Histoire de la Seconde Guerre mondiale

En Volhynie, ces crimes contre la population avaient commencé sous l'occupation allemande, en 1941, et continué après la reprise de l'Ukraine par les Soviétiques, en 1943-1944. En représailles, des maquisards polonais s'étaient vengés en massacrant des milliers d'Ukrainiens.

Le traumatisme de l'époque soviétique

"Pendant des décennies, ce sujet n'a pas été vraiment évoqué car il remettait en cause l'amitié entre peuples frères des pays socialistes et pouvait, paradoxalement, raviver la mémoire des massacres soviétiques commis contre des Polonais", explique à France 24 Paul Gradvohl, historien, professeur à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et spécialiste de l’Europe centrale.

Selon lui, il s'agit surtout d'un "contentieux historique qui a été monté en épingle par les conservateurs du PiS pour alimenter leur rhétorique victimaire et contrer les rappels de l'antisémitisme polonais [pendant la guerre]". Aujourd'hui, "il n'a pas de raison particulière de rester en tête d'affiche. Cet accueil des Ukrainiens par les Polonais est une façon de réécrire l'Histoire et de leur dire : 'Vous voyez que cela peut bien se passer'", poursuit Paul Gradvohl.

>> À lire aussi : L'opération Barbarossa : le début d'une guerre d'anéantissement

Les Ukrainiens et les Polonais ont, par ailleurs, payé le prix fort sous Staline et gardé en mémoire ces massacres. Quelque 5 millions de personnes sont mortes en Ukraine, en 1932 et 1933, lors d'une grande famine provoquée par la politique de collectivisation de Staline. "Ils ont été tués sur une base ethnique et sociale. Ils ont été tués sous prétexte qu'ils avaient une tradition de petits paysans par rapport au mythe de la commune rurale russe", rappelle Paul Gradvohl. Des centaines de milliers de Polonais ont, par ailleurs, été tués dans les années 1937-1938, sur ordre de Staline, lors des Grandes purges, des répressions politiques massives menées par le NKVD, la police politique du régime soviétique.

Le mouvement de solidarité envers les Ukrainiens trouverait, en partie, ses racines dans une solidarité fondée contre l'impérialisme russe. "Pour les Polonais, c'est une façon de dire : 'Les Russes font avec vous ce qu'ils ont fait avec nous. On est à vos côtés'", résume Paul Gradvohl.

Les Ukrainiens et les Polonais ne sont pas seulement des voisins au passé douloureux. Avant cette crise, la Pologne abritait déjà environ 1,5 million d'Ukrainiens venus, pour la plupart, travailler dans ce pays membre de l'Union européenne. Beaucoup d'entre eux travaillaient notamment dans le secteur des services à la personne, représentés par une majorité de femmes. Or, aujourd'hui, quelque 90 % de ceux qui ont fui l'Ukraine sont des femmes et des enfants.

Liés par la langue, la religion et les migrations

"L'accueil est d'autant plus facile et compréhensible qu'ils parlent chacun une langue relativement proche. Une intercompréhension s'est développée entre les deux peuples, notamment ces dernières années avec les échanges de population. Les Ukrainiens qui étaient en Pologne avant le 24 février partaient, puis revenaient et repartaient", précise l'historien qui a contribué à l'ouvrage Histoire partagée, mémoires divisées : Ukraine, Russie, Pologne" de Korine Amacher, Éric Aunoble et Andrii Portnov (Éditions Antipodes Suisse, 2021).

Les Ukrainiens ont beau être majoritairement orthodoxes et les Polonais, catholiques, la religion chrétienne est aussi un pont entre les deux populations, d'autant plus en Pologne, qui se présente comme un défenseur des valeurs chrétiennes.

>> À voir aussi : En Ukraine, la "décommunisation" et la chute des symboles soviétiques

Ces points communs ont probablement poussé de nombreux citoyens Polonais à soutenir leurs voisins ukrainiens. Ils les ont hébergés, leur ont fourni de la nourriture, ont servi de traducteurs ou les ont aidés à se déplacer en Europe. Mais aujourd'hui, face à l'afflux de réfugiés, les bénévoles, épuisés, demandent au gouvernement de prendre le relais.

Mardi 22 mars, l'ONG Amnesty International a appelé le gouvernement central à "agir rapidement afin de proposer un système d’enregistrement, des hébergements à plus long terme, un soutien psychosocial, des transports et d’autres modes d’assistance". Cet appel avait été lancé bien plus tôt par la population. Le 9 mars, le quotidien conservateur Rzeczpospolita signait une Une marquante : 'Les gens ont aidé, maintenant c’est au tour du gouvernement.'

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Guerre en Ukraine : face à plus de deux millions de réfugiés, la Pologne s'organise

ANALYSE

Ukraine : l'afflux de réfugiés "ravive des souvenirs historiques brûlants"

REPORTAGE

Exode à la frontière Ukraine-Pologne : "Ils nous refoulent juste parce qu'on est Noirs !"

Valeurs Actuelles

Le travail au noir a atteint un niveau record en 2021

La fraude pour travail dissimulé a atteint un montant record de près de 800 millions d’euros, soit une hausse de 30 % en 2021 par rapport à l’année précédente selon l’Urssaf.

C’est un nouveau record. Après une année 2020 marquée par les confinements pour lutter contre le Covid, le travail au noir a repris de plus belle en 2021, rapporte Les Échos. La Caisse nationale Urssaf a annoncé ce mardi avoir établi le montant global de la fraude pour travail dissimulé à 789,4 millions d’euros. « C’est un nouveau montant record », ajoute l’organisme en rappelant que le précédent record datait de 2019 avec 708 millions d’euros.

Des contrôles accrus « à l’égard des travailleurs indépendants »

Un nouveau record en 2021 qui s’explique également par le fait que l’Urssaf a augmenté son activité de lutte contre la fraude avec 36 734 actions de contrôle (+ 46 % par rapport à 2020). L’organisme indique également avoir « significativement accru ses actions de contrôle à l’égard des travailleurs indépendants – microentrepreneurs qui ne déclarent pas leurs revenus d’activité ». Les contrôles ont généré 33 millions de redressements au total.

Le délit de travail dissimulé recouvre spécifiquement deux situations de fraude : la dissimulation totale ou partielle d’activité et la dissimulation totale ou partielle d’emploi salarié. Les résultats de la lutte contre la fraude aux prélèvements sociaux cumulés depuis 2018 s’élèvent à 2,744 milliards d’euros.

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Le Monde

Quid de la réponse en anticorps neutralisants après infection par le variant Omicron chez les personnes vaccinées ?

25 mars 202226 mars 2022Marc Gozlan

Une étude américaine a évalué la réponse en anticorps neutralisants faisant suite à une infection par le variant Delta ou Omicron chez des individus ayant reçu deux doses de vaccin, avec ou sans rappel. Ces résultats ont été publiés en ligne dans la revue Cell le 18 mars 2022.

On rappelle qu’une infection survenant chez un individu vacciné (infection post-vaccinale) est désignée par le terme breakthrough infection en anglais. Les résultats suggèrent que les breakthrough infections dues à Omicron sont moins immunogènes que celles imputables à Delta et pourraient ne pas protéger contre une réinfection ou un futur variant plus pathogène.

Il s’agissait pour les chercheurs de l’université Californie San Francisco d’évaluer, chez des sujets doublement vaccinés, dont certains avaient reçu une dose de rappel, la capacité des anticorps produits après infection par le variant Delta ou Omicron à neutraliser la souche ancestrale de Washington (WA-1, dont la protéine spike est identique à celle de la souche de Wuhan). On rappelle que c’est la séquence de la spike de la souche historique, celle découverte à Wuhan en Chine, qui a servi de base pour la mise au point des vaccins.

Deux types de tests de neutralisation ont été réalisés. Tandis que certains ont évalué la capacité des anticorps à neutraliser des virus SARS-CoV-2 vivants, d’autres ont mesuré le pouvoir neutralisant des anticorps vis-à-vis de particules pseudovirales (VLP, pour virus-like particles). Ces VLP miment un virus viable : elles ont une morphologie similaire à des SARS-CoV-2 infectieux mais sont dépourvues de génome. Elles sont donc non-infectieuses car incapables de se répliquer. Elles renferment des protéines virales structurales du SARS-CoV-2, notamment la protéine spike (S), la protéine de nucléocapside (N), la protéine de matrice (M), une région de la protéine d’enveloppe (E). Ces VLP incorporent toutes les mutations propres à Omicron, pas seulement celles présentes dans la protéine spike, comme cela est généralement le cas dans la plupart des pseudovirus. Ces tests de  neutralisation ont donc été utilisés contre d’authentiques virus ou contre des particules mimant un virus porteur de mutations spécifiques d’Omicron.

Les chercheurs ont tout d’abord mené leurs tests de neutralisation avec des échantillons de plasma provenant de 68 individus enrôlés dans une cohorte prospective. Parmi eux, 15 avaient reçu une dose de rappel et aucun n’avait été antérieurement infecté par le SARS-CoV-2.  

Chez les individus vaccinés qui n’avaient pas reçu de dose de rappel, les titres en anticorps neutralisants vis-à-vis du variant Delta (évalués par un test utilisant les VLP) étaient 2,7 fois inférieurs à ceux observés contre la souche ancestrale. Chez les sujets vaccinés n’ayant pas bénéficié d’un rappel, les titres en anticorps neutralisants vis-à-vis du variant Omicron (évalués par un test utilisant les VLP) étaient 15,4 fois inférieurs à ceux observés contre la souche ancestrale.

En comparaison avec les sujets n’ayant pas eu de rappel, ceux qui avaient reçu une troisième dose ont présenté des titres 18 fois plus élevés en anticorps neutralisants contre la souche ancestrale. Chez les individus ayant bénéficié d’un rappel, les titres en anticorps neutralisants vis-à-vis du variant Delta (évalués par un test utilisant les VLP) étaient 3,3 fois inférieurs à ceux observés contre la souche ancestrale. Chez ces mêmes sujets, les titres en anticorps neutralisants vis-à-vis du variant Omicron (évalués par un test utilisant les VLP) étaient 7,4 fois inférieurs à ceux observés contre la souche ancestrale.

Sans surprise, chez les sujets vaccinés, les chercheurs ont par ailleurs observé que les titres en anticorps neutralisants dirigés contre les variants Delta et Omicron déclinent au fil du temps.

Cette étude indique que l’intensité clinique de la breakthrough infection est associée à des titres en anticorps neutralisants plus élevés. Ceux-ci sont généralement plus hauts (5 fois supérieurs) en cas de maladie Covid-19 modérée à sévère que lorsque l’infection post-vaccinale est asymptomatique ou entraîne une forme clinique légère.

Les chercheurs ont également évalué les réponses en anticorps neutralisants et le degré d’immunité neutralisante croisée en analysant des échantillons de plasma de 60 patients vaccinés ayant développé une infection par le SARS-CoV-2, documentée par séquençage génomique complet.

Sur ces 60 cas de breakthrough infection, 28 étaient dus au variant Delta, 20 au variant Omicron (lignage BA.1). Dans 12 autres cas, le lignage en question n’a pu être déterminé du fait d’un prélèvement respiratoire insuffisant ou d’un séquençage ne couvrant pas l’ensemble du génome viral. Il est cependant probable que 11 cas parmi ces 12 correspondaient à une infection post-vaccinale au variant Delta dans la mesure où les prélèvements  respiratoires ont été réalisés à un moment où 97 % de cas étaient imputables au variant Delta. Un douzième prélèvement renfermait en revanche le variant Omicron car il avait été effectué à la mi-janvier 2022, lorsqu’il dominait largement tous les autres, responsable alors de 97 % des cas.  Sur ces 60 cas d’infection survenus chez des sujets vaccinés, 34 correspondaient à une maladie Covid-19 d’intensité modérée à sévère, 13 avaient reçu une dose de rappel et 14 étaient immunodéprimés.

En utilisant les tests de neutralisation avec VLP, les chercheurs ont observé chez les 39 (28+11) patients ayant développé une infection post-vaccinale par le variant Delta (dont 5 avaient eu un rappel) que les titres en anticorps neutralisants vis-à-vis de la souche ancestrale étaient 57 fois inférieurs chez les individus qui n’avaient pas reçu une dose de rappel. Ils étaient 3,1 fois inférieurs chez ceux qui avaient bénéficié d’un rappel.

Concernant les 21 (20+1) patients ayant développé une infection post-vaccinale par le variant Omicron, les chercheurs ont analysé le plasma dans 14 cas (dont 4 patients ayant eu un rappel).

Contrairement aux patients infectés par le variant Delta, ceux présentant une breakthrough infection par Omicron avaient des titres en anticorps neutralisants nettement inférieurs vis-à-vis de la souche ancestrale. Les titres étaient en effet 5,8 fois inférieurs chez les individus n’ayant pas bénéficié d’une dose de rappel et d’environ un tiers de ceux observés après un rappel (3,1 fois inférieurs). Pour le dire simplement, il apparaît qu’une infection par Omicron n’est donc pas équivalente à une troisième dose de vaccin.

Chez les sujets vaccinés ayant développé une breakthrough infection par Omicron, la réponse en anticorps neutralisants le variant Delta était faible et inversement. Plus précisément, les titres en anticorps contre le variant Delta dans les breakthrough infections dues au variant Omicron étaient respectivement 3,3 et 2,2 fois inférieurs à ceux contre la souche ancestrale, selon que le test de neutralisation utilisait les VLP ou le virus vivant. De fait, cette réponse en anticorps était comparable à celle observée chez des sujets vaccinés non infectés. Au total, en cas d’infection par Delta ou Omicron après vaccination, l’immunité neutralisante croisée apparaît limitée.

Dix fois moins d’anticorps neutralisants en cas d’infection post-vaccinale par Omicron que par Delta

D’autres expériences ont montré que chez les sujets immunocompétents, vaccinés mais n’ayant pas reçu de rappel, une infection post-vaccinale par le variant Delta s’accompagne d’un titre en anticorps neutralisants contre la souche ancestrale 10,8 fois supérieure qu’en cas de breakthrough infection par Omicron. Les breakthrough infections dues au variant Omicron sont donc moins immunogènes que celles dues à Delta. Elles génèrent des niveaux plus faibles d’anticorps neutralisants que les infections dues au variant Delta.

Cette plus faible réponse en anticorps lors d’une breakthrough infection par Omicron tient sans doute à la proportion plus élevée d’infections post-vaccinales symptomatiques ou modérées (55 % avec Omicron contre 28,6 % avec Delta). Celles-ci s’accompagnent par ailleurs de titres en anticorps neutralisants 12,3 fois inférieurs vis-à-vis de la souche ancestrale par rapport à ce que l’on observe dans les formes cliniques de Covid-19 modérées à sévères.

Un grand nombre d’individus, non vaccinés et vaccinés, ont été infectés par Omicron, variant doté d’échappement immunitaire et qui a très largement remplacé le variant Delta, plus pathogène. Cela a souvent été interprété, voire claironné, comme signifiant que l’émergence du variant Omicron laissait présager la fin de la pandémie, que le SARS-CoV-2 allait devenir endémique et que de larges pans de la population allaient définitivement acquérir une immunité contre le SARS-CoV-2 par le biais d’une infection naturelle et/ou celui de la vaccination.

À en croire les résultats de cette étude, il n’en serait donc rien dans la mesure où, chez une personne vaccinée, une infection par Omicron confèrerait une protection bien inférieure à celle induite par une infection par Delta. Selon les auteurs, « l’immunité acquise suite une breakthrough infection par Omicron peut être de moindre durée que celle d’une breakthrough infection par d’autres variants, tels que Delta, pour prévenir l’infection par un autre variant plus pathogène, s’il devait émerger à l’avenir ». En d’autres termes, par rapport à une infection post-vaccinale par Delta, avoir été infecté par Omicron se traduirait par une moindre protection vis-à-vis du risque de réinfection ou d’infection par un futur variant plus dangereux.

« Il est cependant rassurant de constater que les infections survenant chez les personnes vaccinées sont associées à une durée globale d’infection plus courte et à un moindre risque d’hospitalisation et de décès que chez les individus non vaccinés », tempèrent Charles Chiu, Melanie Ott, Jennifer Doudna, Carl Hanson et leurs collègues. Et de conclure en rappelant que les données disponibles montrent que l’administration d’une dose de rappel entraîne une immunité neutralisante robuste contre le variant Omicron.

Marc Gozlan (Suivez-moi sur Twitter, Facebook, LinkedIn, et sur mon nouveau blog ‘Le diabète dans tous états’, consacré aux mille et une facettes du diabète. Déjà trois billets)

Pour en savoir plus :

Servellita V, Syed AM, Morris MK, et al. Neutralizing immunity in vaccine breakthrough infections from the SARS-CoV-2 Omicron and Delta variants. Cell. Available online 18 March 2022. doi: 10.1016/j.cell.2022.03.019

Amanatidou E, Gkiouliava A, Pella E, et al. Breakthrough infections after COVID-19 vaccination: Insights, perspectives and challenges. Metabol Open. 2022 Mar 17;14:100180. doi: 10.1016/j.metop.2022.100180

Wratil PR, Stern M, Priller A, et al. Three exposures to the spike protein of SARS-CoV-2 by either infection or vaccination elicit superior neutralizing immunity to all variants of concern. Nat Med. 2022 Mar;28(3):496-503. doi: 10.1038/s41591-022-01715-4

ImmunologieVaccinologieVirologieanticorps neutralisantsbreakthrough InfectionCovid-19Deltaimmunitéimmunité neutralisanteimmunité neutralisante croiséeimmunologieinfection post-vaccinaleOmicronparticules pseudoviralesrappelSARS-CoV-2troisième dosevaccinationvaccinésvariantvirologieVLP 25 mars 2022 à 15:28

Très intéressant!

Répondre 26 mars 2022 à 16:29

C’est à dire qu’on reste loin de la fin de cette pandémie. Triste nouvelle. Au moins on commence à avoir des traitements plus efficaces et si l’on ne peut pas être hyper optimiste pour demain, la médecine avance à grands pas quand-même.

Répondre
L'Humanité

Chien, chat, lapin,.. Ce qu’il faut savoir avant d’adopter un ami à pattes

Actu

Chien, chat, lapin, furet ou perruche… un animal domestique peut jouer un rôle significatif dans le développement de l’enfant. Compagnon de jeu et ami, il permet aussi de renforcer chez les petits le sens des responsabilités.

Théo Gobbi

Un foyer français sur deux accueille un animal de compagnie. C’est ce que révèle une étude réalisée par la Fédération des producteurs d’aliments pour chiens, chats, oiseaux, poissons et petits mammifères (Facco) en 2020. Pour les parents qui veulent adopter l’un de nos amis à poil, plumes ou écailles, se posent une série de questions, comme le choix de l’animal, l’aspect financier ou encore l’intérêt pour l’enfant d’avoir un compagnon. « Avoir un animal est quelque chose de très positif pour le développement cognitif d’un enfant », explique la psychanalyste Élisabeth Dahan-Soussy.

 

Faciliter l‘apprentissage

Il y a une attirance naturelle entre l’animal et les petits, car la communication est non verbale : tout passe par le comportement et les émotions. L’un comme l’autre cherchent à se comprendre et y parviennent en scrutant leurs réactions réciproques. De plus, la présence de l’animal, ses déplacements, sa façon de vivre, en particulier s’il s’agit d’un chat ou d’un chien, conduisent l’enfant à explorer l’espace, stimulent sa curiosité. Une interaction qui facilite des apprentissages par l’observation, le toucher, la marche… L’animal joue d’ailleurs un rôle de stabilisateur sur le développement psychologique et affectif de l’enfant de nature agitée ou apathique. « Les animaux brisent aussi parfois l’isolement des enfants uniques. On recommande d’ailleurs d’en adopter un dans ce cas. Cela les conduit à jouer et à travailler leur imagination », souligne la spécialiste.

Hamster, canari ou matou… si un enfant plus âgé peut désirer un animal en particulier, le choix est essentiellement l’affaire des parents. « Chien qu’il faut sortir ou chat dont il faut changer la litière, l’enfant qui demande un animal va jurer de s’en occuper, puis finira par manquer à ses engagements. Mais il ne faut pas oublier que la prise de responsabilité ne tient pas seulement au fait de nourrir ou sortir l’animal. La dimension de protection et de respect envers ce compagnon est essentielle », poursuit Élisabeth Dahan-Soussy.

Pour que la relation entre les deux se passe au mieux, il est impératif d’éduquer l’animal à la présence de l’enfant. Pour le chien, il faut être particulièrement vigilant afin d’éviter tout risque. « Un chien mal éduqué ne canalise pas son agressivité. Dans tous les cas, on ne laisse pas d’emblée un chien avec un enfant par terre. Il y a tout un travail de connaissance, le chien sent le bébé qu’on garde dans les bras. Il ne faut pas mettre la tête et le visage à hauteur de l’animal… », conseille la psychanaliste. Du reste, il n’est pas rare que l’enfant ait envie de tirer sur la queue du chat, du chien ou d’un rongeur et de le toucher de manière indélicate. Il faut alors lui apprendre à traiter l’animal en douceur, car même s’il a tendance à le prendre comme un jeu, l’animal pourra à l’inverse se sentir attaqué et riposter en conséquence.

Enfin, le rôle réconfortant d’un animal de compagnie ne se limite pas à la petite enfance. « Lorsque les ados passent par une période de mal-être avec des changements physiques et psychiques impliquant une perte de repères, l’animal constitue un élément de stabilité et de constance. Un compagnon sécurisant qui devient même parfois un confident », conclut Élisabeth Dahan-Soussy. Ou comment mêler l’utile à l’agréable.

3 questions à… Élisabeth Dahan-Soussy, psychanalyste « Les enfants ne sont jamais indifférents aux animaux »

Quelles solutions les parents qui ne voudraient pas d’animaux à la maison ont-ils pour que l’enfant ait tout de même un contact avec ces derniers ?

On parle beaucoup des animaux domestiques à domicile, mais il y a aussi ceux de l’extérieur. Je pense particulièrement aux chevaux et à la relation de certains enfants, notamment autistes, avec eux. Le lien avec l’animal leur apporte quelque chose dans la perception de leur corps. Ils forment un tout avec lui, mais seulement après un gros travail. Il y a des thérapeutes spécialisés qui travaillent en lien étroit avec des éducateurs de chevaux pour amener des enfants avec des troubles psychologiques graves à apprivoiser et se laisser apprivoiser. Cela existe aussi avec les dauphins. Des chercheurs se sont rendu compte que l’eau ainsi que

le mouvement fluide et atténué des poissons calmaient certains enfants dits hyperactifs. Ils se poseraient et observeraient les mouvements, même d’un seul spécimen, sans aquarium géant. Un laps de temps très court mais suffisant, selon les retours de parents, pour entrevoir une sensation d’apaisement chez l’enfant.

Adopter un animal de compagnie implique aussi qu’il meure un jour. N’est-ce pas un risque pour le développement de l’enfant ?

Si les choses se passent bien, l’animal fait partie de la famille, il en devient un membre à part entière. Quand l’enfant rentre de l’école, il vient le voir pour jouer, le câliner, peu importe le type. Sa mort est perçue aussi fortement émotionnellement que celle d’un parent. Intervient alors le même travail d’échange de parole avec l’enfant que lorsqu’on perd un grand-parent, par exemple. Cela reste imprégné très longtemps dans l’esprit de l’enfant. La relation avec l’animal met en scène beaucoup d’éléments émotionnels et de sécurité. Selon une récente étude menée sur des jeunes d’une dizaine d’années, ils sont la moitié à préférer jouer avec leur animal en rentrant de l’école. L’autre moitié opte plus naturellement pour les jeux vidéo.

Peut-on qualifier l’animal de compagnie d’« ami » pour l’enfant ?

Si certains adultes ont la réflexion de dire qu’« il ne s’agit que d’un animal », les enfants réfléchissent différemment. Ils ne font pas du tout la différence et, pour eux, il s’agit effectivement d’un ami et d’un soutien. Les enfants ne sont jamais indifférents aux animaux. Ils peuvent être amusés, excités, mais aussi en avoir peur, car l’animal bouge, est agité. Mais au final, ils s’apprivoisent l’un, l’autre. Cela permet de renforcer une certaine confiance réciproque et un sentiment de sécurité affective.

Famille
Le Monde

Jeu vidéo : panique en ligne auprès des fans de « Sutom », jeu vidéo adapté de l’émission « Motus »

Les réseaux sociaux francophones ont été, durant quelques heures, en ébullition après l’annonce de la fin du jeu en ligne. Un « malentendu » entre France Télévisions et le créateur est à l’origine du phénomène.

Le 24 mars au matin, les amoureux des jeux de lettres étaient en émoi : Jonathan M., le créateur de Sutom, annonce que le jeu en ligne gratuit et sans publicité dont il est responsable doit s’arrêter. Ce jeu, qui propose chaque jour de découvrir un mot mystère en six essais, est une copie conforme de l’émission « Motus ». Depuis son lancement en janvier, il est très pratiqué sur les réseaux sociaux, plates-formes où il est facile de partager son score grâce à un système d’émojis colorés. L’affolement n’aura été que de courte durée : quelques heures plus tard, le créateur de Sutom annonce que son jeu restera bien en ligne.

Que s’est-il passé ? Dans une première série de tweets, le développeur raconte jeudi matin craindre d’être poursuivi par France Télévisions, dont le service juridique lui a signifié par courrier, le 11 mars, qu’il ne devait plus utiliser le nom Sutom, inversion de celui l’émission télévisée.

🟥 Information importante concernant #SUTOM 🟥 Le jeu fermera vendredi soir. Merci à tou.te.s d'avoir joué, ça m'a fa… https://t.co/u3KBaT1mid

Joint par Le Monde, Jonathan M. explique alors comprendre la démarche du groupe, qui cherche à protéger la propriété intellectuelle de « Motus », même si l’émission n’est plus diffusée. Mais, selon lui, il ne peut pas simplement changer le nom du site : « J’utilise aussi des sons et une charte graphique proche de l’émission. Cela aurait pu devenir une source de problèmes à l’avenir. »

Malgré ses 230 000 visiteurs par jour, chiffre avancé par Jonathan M., Sutom n’est pas monétisé et ne génère pas d’argent – ce « projet personnel » lui en coûte même, puisqu’il paye un hébergeur.

Alors qu’il s’apprête à tout arrêter, les plans de Jonathan M. évoluent rapidement : après la circulation intense de ses tweets annonçant la fin du jeu (près de 15 000 mentions j’aime et 7 000 partages), France Télévisions change son fusil d’épaule.

Fin mot de l’histoire ? « Il s’agit d’un pur malentendu », assure Muriel Attal, une des directrices de la communication du groupe contactée entre-temps par Le Monde, sans donner davantage de détails. L’entreprise publique fait ainsi savoir qu’aucune poursuite de sa part ne sera engagée contre le développeur et semble découvrir la popularité du jeu en ligne, qui proposait de dépoussiérer l’émission animée par Thierry Beccaro arrêtée en 2019.

.@Jonamaths 😉 reconnaissons que nous avons mis de l’animation sur les réseaux aujourd’hui. 👍 @kevboucher https://t.co/ObMgcNzsYG

Vague de messages de soutien en ligne

Sur les réseaux sociaux, l’annonce de la fin du jeu a déçu beaucoup d’internautes. Alors que Jonathan M. a reçu un « nombre incroyable » de messages de soutien, France Télévisions était l’objet de très vives critiques. Jeudi, Sutom et Motus se sont ainsi hissés dans les dix sujets les plus discutés de Twitter en France.

La viralité des réactions n’a rien d’étonnant : Sutom a été créé en janvier dans le sillage du grand succès en ligne du jeu Wordle, lancé à la mi-octobre 2021 par le Gallois Josh Wardle. Ce jeu vidéo de lettres jouable sur un simple navigateur s’inspirait lui-même librement de l’émission télévisée « Lingo »… l’équivalent américain de « Motus ». « Quitte à m’inspirer de Wordle, j’ai préféré aussi rendre hommage à l’émission française dérivée de “Lingo” », relate ainsi Jonathan M.

Le « New York Times » s’offre « Wordle », un jeu de lettres en ligne

Devenu un jeu vidéo phénomène à la fin de l’année 2021, Wordle a été racheté par le New York Times en janvier 2022 pour « plusieurs millions de dollars », selon les informations données par le quotidien américain. Son succès a inspiré beaucoup de créateurs en ligne : à l’image de Sutom, nombre de développeurs ont proposé des clones dans différentes langues (du suédois au japonais), voire des déclinaisons géographiques, musicales ou même mathématiques.

Pierre Trouvé

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L'Humanité

Allemagne. Dans la première économie de la zone euro, les pauvres grelottent

Actu

La flambée des prix, qui atteint 5,3 % outre-Rhin, soit un record absolu sur les trente dernières années, touche surtout les plus démunis, accablés par les hausses vertigineuses de leurs factures de gaz et d’électricité.

Bruno Odent

Des centaines de milliers de citoyens allemands affirment avoir des difficultés à faire face à leurs dépenses ordinaires. L’inflation, qui a atteint 5,3 % en décembre sur le niveau des prix mesuré le mois précédent, frappe de plein fouet les plus pauvres, les plus âgés et les femmes. Selon un sondage réalisé en ligne du 7 au 9 janvier par l’institut YouGov pour le compte de la Postbank (Banque postale), plus de 10 % des personnes interrogées affirment avoir désormais des difficultés à boucler leurs fins de mois. C’est même 17 % chez ceux qui perçoivent un revenu net mensuel inférieur à 2 500 euros. L’inflation, qui dépasse des niveaux jamais atteints sur trente ans outre-Rhin, dopée par l’explosion des prix de l’énergie et des loyers, touche de plein fouet les milieux populaires.

L’inquiétude s’étend dans de très larges couches de la population puisque 44 % des personnes interrogées par YouGov se disent préoccupées par l’évolution de leur pouvoir d’achat, leurs salaires restant en panne alors que les prix s’envolent. À côté de l’augmentation du coût du carburant, la flambée des factures de gaz et d’électricité frappe très douloureusement les plus modestes. Pour se chauffer, ceux qui sont équipés de chaudières au gaz ont ainsi dû dépenser près de 50 % de plus en 2021. Quant aux tarifs d’électricité, ils ont crû de 18,4 %, à 34 centimes le kilowattheure (14 centimes pour le tarif réglementé d’EDF), selon une moyenne réalisée entre les prix pratiqués par les différents opérateurs privés d’un marché électrique totalement libéralisé.

La précarité énergétique a fait irruption dans le débat public

Plusieurs associations tirent la sonnette d’alarme sur les conséquences de ces hausses. Une allocation spécifique versée aux plus pauvres pour les aider à faire face à leurs dépenses énergétiques n’a pas été indexée sur cette soudaine flambée des prix. Ainsi n’en couvre-t-elle aujourd’hui que moins des deux tiers. Le Deutscher Paritätischer Verband (DPV), qui regroupe plusieurs dizaines d’ONG humanitaires et caritatives du pays, est sorti de ses gonds pour demander au chancelier Scholz ­et à son gouvernement de coalition – SPD­-Verts-libéraux – d’introduire d’urgence des dispositions exceptionnelles pour que les plus démunis ne soient « pas condamnés à grelotter cet hiver ». Pour les personnes réduites à survivre avec les minima sociaux comme l’allocation Hartz de base, « c’est une vraie descente aux enfers », souligne Dieter Kleinecke, responsable local de DPV à Düsseldorf, qui revendique « un relèvement d’au moins 50 % » de ces versements.

La Stromarmut (littéralement « indigence en courant électrique ») a fait irruption dans le débat public tant cela est devenu un sujet de préoccupation. Quelque 600 000 foyers ont déjà été victimes de coupures d’électricité durant l’hiver 2020-2021. Et ce nombre de citoyens de la première économie de la zone euro privés d’accès à la lumière, au chauffage et à l’usage du réfrigérateur va être dépassé cette année « tant la situation s’aggrave de jour en jour », prévient Dieter Kleinecke.

Les défauts systémiques de la transition énergétique organisée par les autorités allemandes ont largement contribué à l’envolée des prix de l’électricité. La confirmation de sortie du nucléaire comme la fuite en avant sur les renouvelables – éolien et solaire – dans l’aménagement du « territoire énergétique » par le nouveau superministre de l’Économie et de l’Écologie, le Vert Robert Habeck, ne peuvent qu’enclencher de nouveaux engrenages funestes. Tant sur l’envolée du prix du kilowatt­heure que sur le front climatique.

Un allégement de 50 % de la taxe destinée à subventionner les renouvelables, prélevée jusqu’ici directement sur chaque facture d’électricité, a bien été adopté, l’État fédéral se substituant désormais aux clients des fournisseurs d’électricité pour cofinancer l’installation de structures éoliennes ou photovoltaïques. Mais les indispensables centrales « pilotables » qui, faute de l’énergie nucléaire, devront assurer seules ­l’alimentation du réseau et le préserver d’intempestives coupures d’électricité quoi qu’il arrive dans le champ météorologique fonctionneront au gaz naturel et sinon avec ce charbon primaire qu’est le lignite. Ce qui ne va pas contribuer à réduire les factures des clients ni les émissions de CO2 d’une Allemagne qui est déjà l’un des principaux émetteurs européens de gaz à effet de serre.

Allemagnehausse des prixTarification de l'énergiepauvreté en europe
Valeurs Actuelles

Coûts de l’énergie : le risque de l’explosion

C’est le cauchemar récurrent des politiques. Depuis le milieu de l’année 2021, les cours des énergies fossiles s’affolent. Début février 2022, le baril de pétrole se négociait autour de 100 dollars (88 euros), soit 50 % plus cher qu’il y a un an. Un record depuis 2014. Quant au gaz naturel, son prix sur le marché européen a été multiplié par cinq sur la même période. La logique européenne consistant à baser le prix de l’électricité sur celui de la dernière source de production mise en œuvre, les prix du gaz se sont mécaniquement reportés sur ceux de l’électricité. Fin décembre 2021, le mégawattheure se négociait autour de 350 euros, un prix dix fois supérieur (!) à celui prévalant durant le premier confinement – pour ne rien dire de certains tarifs en pointe absolument délirants.

Si quelques industriels ont payé le prix fort, pour le consommateur aussi la facture est salée. Début février 2022, le litre de sans-plomb se payait en moyenne 1,80 euro, dépassant en de nombreux endroits la limite fatidique des 2 euros. Pour les ménages se chauffant au gaz, la note annuelle s’est accrue de plus de 50 % soit une dépense annuelle supplémentaire de plus de 600 euros. Cette explosion des prix de l’énergie est à l’origine d’une spirale inflationniste amputant de façon significative le pouvoir d’achat des Français. Un pouvoir d’achat qui s’est invité dans la campagne électorale comme première préoccupation, devant l’immigration et la sécurité.

Le spectre d’un retour des gilets jaunes

Hanté par le spectre d’un retour des “gilets jaunes” en pleine campagne électorale, l’État a comme toujours en pareilles circonstances généreusement ouvert les vannes de la dépense publique. Depuis septembre 2021, les aides diverses et variées ont atteint la somme stratosphérique de 22 milliards d’euros. Quant au commerce extérieur, il a enregistré, en 2021, un déficit record de 84,7 milliards d’euros. De “pandémique”, le “quoi qu’il en coûte” est progressivement devenu “énergétique”.

Chaque candidat à la présidentielle brandit des explications – souvent bancales – et des solutions flattant son électorat potentiel. En bon marxiste, Jean-Luc Mélenchon considère qu’ « il n’y a qu’à […] prendre » le bénéfice de Total-Energies ; défenseur d’une République écologique, Yannick Jadot propose de porter « le chèque énergie à 400 euros » ; désireuses d’amadouer l’électorat populaire, Marine Le Pen suggère de « réduire la TVA sur l’essence, le fioul, le gaz et l’électricité à 5,5 % », tandis que Valérie Pécresse souhaite « revaloriser le forfait kilométrique ». Enfin, en anti-Bruxellois assumé, Éric Zemmour remet en cause le marché européen de l’électricité et propose de « supprimer l’Arenh [“accès régulé à l’électricité nucléaire historique”, qui autorise les fournisseurs alternatifs à s’approvisionner en électricité auprès d’EDF, NDLR] pour permettre à tous les consommateurs de bénéficier des coûts compétitifs de l’énergie nucléaire ». Soit.

Haro sur le pétrole et le gaz de schiste

Qu’il s’agisse de la majorité présidentielle ou des candidats à la magistrature suprême, c’est l’open bar de la dépense publique. Dans un contexte où la dette française atteindra cette année 120 % du PIB, il n’est pas inutile de rappeler, selon la formule chère à Mme Thatcher, qu’ « il n’y a pas d’argent public, il n’y a que l’argent des contribuables » . La pusillanimité court-termiste de certaines solutions proposées atteste de la faiblesse inquiétante des candidats et de leurs équipes d’experts. Car malheureusement pour eux, ni TotalEnergies, ni l’Union européenne, ni les taxes, ni même d’ailleurs le pouvoir actuellement en place ne sont complètement responsables de cette flambée des prix de l’énergie.

Revenons en arrière et traversons l’Atlantique. Grâce au pétrole et au gaz de schiste – ces ressources que la France possède peut-être mais qu’elle s’est interdit d’exploiter -, les États-Unis sont redevenus énergétiquement indépendants. La réussite est telle qu’à partir de 2014 les marchés mondiaux sont inondés d’hydrocarbures. L’excès d’offre provoqua alors une baisse vertigineuse des cours qui se répercuta sur les investissements dans l’exploration et le développement de champs nouveaux. À partir de 2015, de nombreux projets devenus non rentables sont différés, voire arrêtés, laissant la planète puiser de plus en plus son pétrole et son gaz à partir de champs existants et de moins en moins à partir de nouveaux champs récemment développés.

Cette tendance au sous-investissement est amplifiée par certaines mesures décrétant, par exemple, l’arrêt des ventes de voitures thermiques neuves entre 2030 et 2035, ou par les actions des lobbies écologistes sommant les compagnies pétrolières et les banques d’arrêter tout investissement dans les hydrocarbures sous peine de voir leur image être dégradée. Tout le monde a encore en mémoire le saccage du siège parisien de l’américain BlackRock par les activistes d’Extinction Rebellion et de Youth for Climate. À la longue, tout cela n’est pas sans effet.

150 milliards d’euros de subventions pour 3 % de l’électricité journalière

L’argument (officiel) des ONG environnementalistes est que les réserves actuelles seraient largement suffisantes pour assurer la fin du pétrole et du gaz, anticipée dans la plupart des scénarios entre 2050 et 2070. Les nouveaux développements seraient donc non seulement inutiles mais surtout contre-productifs dans la mesure où ils priveraient les énergies vertes de centaines de milliards de dollars par an.

Problème : en raisonnant de la sorte, les ONG confondent fort naïvement réserves et production, ignorant que la production des champs existants décline naturellement de 4 % par an, déclin compensé par la découverte, le développement, puis la mise en production de nouveaux gisements. La stratégie consistant à arrêter l’exploration et le développement de nouveaux champs d’hydrocarbures générerait rapidement un effondrement structurel de l’offre impossible à enrayer dans la mesure où relancer les développements demanderait plusieurs années.

L’utopie du « grand remplacement » du fossile par le renouvelable

Bref, bien que les nouveaux développements pétroliers et gaziers n’aient pas été arrêtés, la baisse structurelle de l’offre se lit en filigrane des investissements, passés de 779 milliards de dollars en 2014 à 336 milliards de dollars en 2020.

Pourquoi ce détour par les hydrocarbures ? Parce que la transition énergétique, qui vise à accéder à la fameuse neutralité carbone à l’horizon 2050, reposera pour l’essentiel sur le remplacement des équipements thermiques par des équipements électriques et induira un accroissement significatif de la demande d’électricité. En France, elle devrait presque doubler d’ici à 2050. Pour produire cette électricité décarbonée, les écologistes nous ont fait croire depuis vingt ans à une utopique croissance verte consistant au “grand remplacement” des fossiles (82 % du mix énergétique mondial en 2021) et du nucléaire par les énergies renouvelables en misant de façon hypothétique sur le stockage de l’électricité. Or, cette stratégie montre aujourd’hui ses terribles limites.

Depuis 2006, plus de 5 000 milliards de dollars (4 400 milliards d’euros au taux de change actuel) ont été investis dans les renouvelables. Pourtant, malgré la mise en œuvre massive d’éolien et de photovoltaïque en Europe, aux États-Unis et en Chine, la demande d’énergie fossile ne s’est jamais réduite. Elle s’est au contraire fortement renforcée dans la génération électrique. Ainsi, entre 2015 et 2019, la croissance de la consommation électrique a été portée dans les pays de l’OCDE moitié par les renouvelables, moitié par le gaz.

On a voulu remplacer les fossiles par de l’électricité, on n’a jamais produit autant d’électricité à partir de fossiles

En revanche, dans les pays émergents, c’est le charbon (44 %) qui a largement dominé, les renouvelables et le gaz ne contribuant respectivement que pour 25 % et 11 % de la croissance. En dépit de la pandémie de Covid-19, cette tendance s’est poursuivie au cours des deux dernières années, notamment en Chine où la consommation gazière (+ 17,5 %) a explosé. On a voulu remplacer les fossiles par de l’électricité, on n’a jamais produit autant d’électricité à partir de fossiles. Cherchez l’erreur.

Passons aux conséquences, maintenant. La double stratégie pressant le monde des hydrocarbures de réduire drastiquement ses investissements tout en promouvant parallèlement une utopique croissance verte reposant sur un mix totalement renouvelable porte en elle les germes de la situation actuelle. En France, les majorités plurielles de 1997 et de 2012 y ont largement contribué en donnant aux écologistes des gages irresponsables. Depuis 2003, 150 milliards d’euros ont ainsi été investis dans des renouvelables, qui, au cours du mois de janvier 2022, nous ont fourni… 3 % de l’électricité journalière. Vous lisez bien : 3 %. Ce n’est même plus “tout ça pour ça”, c’est “tout ça pour rien”. Au lieu de laisser nos réacteurs nucléaires en jachère, si ces 150 milliards d’euros avaient été investis dans l’atome, nous disposerions aujourd’hui d’un parc électronucléaire flambant neuf. Rassurons-nous, l’ Energiewende allemande s’est nourrie des mêmes illusions, tandis que la Belgique, aujourd’hui coincée par une promesse faite aux écologistes il y a vingt ans, fait le choix irresponsable et funeste de sortir du nucléaire et de foncer dans le gaz sans aucun discernement.

Bien que salutaires, les volte-face du président de la République face au nucléaire et de l’Union européenne en matière de taxonomie verte traduisent de façon affligeante un amateurisme politique privilégiant l’intérêt à court terme sur une logique scientifique de long terme systématiquement méprisée.

L’inertie des décisions irréfléchies d’hier pousse malheureusement l’Europe d’aujourd’hui vers un mur gazier similaire à l’iceberg que le Titanic percuta après l’avoir aperçu trop tard. D’autant que sa situation risque d’empirer quand les exportations de gaz russe, actuellement captives pour l’Europe, pourront, une fois les nouveaux gazoducs en construction terminés, s’écouler librement vers la Chine.

Mauvaise nouvelle pour le pouvoir d’achat

Une Chine qui, pour sortir progressivement du charbon, aura besoin de quantités titanesques de gaz. Le gaz russe transitera alors vers le plus offrant. De ce fait, la politique gazière européenne pourra difficilement se passer d’une main tendue à la Russie. Le meilleur message serait peut-être de mettre en service le plus rapidement possible Nord Stream 2 et de renégocier avec Gazprom des contrats à long terme. Les Européens devront aussi diversifier leur approvisionnement en mutualisant leurs achats de gaz, notamment sous forme de gaz naturel liquéfié en provenance du Moyen-Orient et des États-Unis. Enfin, on peut toujours rêver, le dossier du gaz de schiste pourrait aussi être réévalué à l’échelle européenne.

Quelle que soit la stratégie envisagée, la neutralité carbone en 2050 représentera pour l’Europe un coût conséquent. Sa répercussion sur les prix ne pourra être indéfiniment occultée au consommateur. In fi ne , qu’il le veuille ou non, ce sera à lui d’en supporter le coût. Une bien mauvaise nouvelle pour le pouvoir d’achat des Européens laissant présager, dans les années à venir, des troubles sociaux d’une ampleur inédite.

* Philippe Charlez est spécialiste des questions énergétiques pour l’Institut Sapiens et chroniqueur régulier pour “Valeurs actuelles”.

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Le Monde

Logiciel espion Pegasus : les poursuites en diffamation intentées par le Maroc jugées irrecevables

Le royaume a été accusé en juillet 2021 d’avoir utilisé le programme informatique conçu par la société israélienne NSO, ce qu’il dénonçait comme des « allégations mensongères et infondées ».

L’enquête s’arrête là. Le tribunal de Paris a déclaré irrecevables les poursuites en diffamation intentées par le Maroc contre des ONG et médias français ayant révélé ou dénoncé le recours par Rabat au logiciel d’espionnage Pegasus, a appris Le Monde, vendredi 25 mars. L’avocat du Maroc a exprimé son intention de faire appel.

La juridiction a rendu dix jugements déclarant l’irrecevabilité des citations directes contre Le Monde, Radio France, France Médias Monde, Mediapart, L’Humanité, Forbidden Stories et Amnesty International. Les décisions s’appuient sur un article de la loi de 1881 sur la liberté de la presse, qui « ne permet pas à un Etat, qui ne peut pas être assimilé à un particulier au sens de ce texte, d’engager une poursuite en diffamation ». Les avocats du royaume soutenaient que leur demande était recevable parce que ce n’est pas l’Etat, mais une administration – les services secrets –, qui attaque en diffamation.

Ces éléments techniques qui attestent l’implication du Maroc

Plusieurs procédures judiciaires en Europe

Le Maroc a été accusé en juillet 2021 d’avoir utilisé Pegasus, logiciel conçu par la société israélienne NSO, dans le cadre d’une vaste enquête menée par un consortium de dix-sept médias internationaux sur la base de données obtenues par l’organisation Forbidden Stories et par Amnesty International. Parlant d’« allégations mensongères et infondées », le Maroc avait enclenché plusieurs procédures judiciaires en France, en Espagne et en Allemagne.

Le logiciel Pegasus permet, une fois installé dans un téléphone mobile, d’espionner l’utilisateur de l’appareil, par l’accès à ses messageries, ses données, ou par l’activation de l’appareil à distance à des fins de captation sonore ou visuelle.

Lors du procès, les avocats des organisations et médias avaient tour à tour demandé l’irrecevabilité de cette « procédure bâillon ». « Pas moins de six fois » entre 2018 et 2019, « la Cour de cassation est venue répéter, une première fois à l’Azerbaïdjan et cinq fois au Maroc, qui revenait à la charge, qu’il n’était pas recevable pour agir en diffamation » en tant qu’Etat, avait souligné Simon Foreman pour Amnesty International. « C’est un exercice de communication exclusivement », a-t-il argué.

L’avocat du Maroc, Olivier Baratelli, avait soutenu que ce pays avait « le droit de défendre l’honneur terriblement bafoué de ses services de renseignement » par des « journalistes irresponsables ».

« Projet Pegasus » : révélations sur un système mondial d’espionnage de téléphones

Le Monde avec AFP

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Valeurs Actuelles

Sanctions contre la Russie, l’arme à double tranchant

Sans crier gare la police italienne a saisi, dans le port de Trieste, l’un des trois-mâts le plus imposant et le plus futuriste qui ait jamais navigué. Dessiné par le français Philippe Stark, le A, 142 mètres de long pour 12 700 tonnes, qui a coûté 530 millions d’euros, a été l’objet d’un abordage en règle. Mauvaise nouvelle pour l’oligarque Andreï Melnichenko, qui a ses habitudes en Italie mais aussi en France, son “méga-yacht” battant pavillon des Bermudes mouillant fréquemment à Antibes. Et pourtant ses relations amicales avec l’Italie avaient été tout récemment reconnues par Rome. En 2018, Melnichenko était élevé au grade de commandeur de l’ordre de l’Étoile d’Italie, pour son engagement dans la promotion du dialogue et de la coopération économique entre l’Italie et la Russie.

De fait, il n’est pas le seul propriétaire de navire à avoir été inquiété par les Européens depuis le déclenchement d’une nouvelle série de sanctions économiques destinées à arrêter l’offensive russe en Ukraine. Rome a ainsi saisi des actifs appartenant à des entrepreneurs russes pour une valeur de 140 millions d’euros. Un autre yacht, le Lady M, d’une valeur de 65 millions d’euros et appartenant à Alexeï Mordachov, l’un des principaux acteurs de l’acier russe, a été capturé dans le port d’Imperia. Il en est de même pour le Lena, propriété de Guennadi Timtchenko, l’un des géants de l’industrie du gaz et du pétrole, saisi à San Remo. La valeur globale des trois navires saisis par les Italiens s’élève à plus de 700 millions d’euros. Depuis le début du mois de mars, plusieurs yachts ont déjà été confisqués par différents pays européens. La France a notamment saisi celui appartenant à une société liée à Igor Setchine, patron du principal groupe pétrolier russe, Rosneft, très influent dans les couloirs du Kremlin.

Si effectivement Igor Setchine est un proche du président Vladimir Poutine, qu’en est-il d’Andreï Melnichenko ? Citoyen russe, l’industriel est né en 1972, à Gomel, une ville de Biélorussie, d’une mère ukrainienne et d’un père biélorusse. Alors que le mur de Berlin s’effondre, il rejoint Moscou en 1989 pour étudier la physique à la prestigieuse université d’État de Lomonossov. Il complète ses études en suivant des cursus en économie et en finance. Rapidement, l’ambitieux jeune homme va cofonder l’une des premières banques privées de la Russie postsoviétique, la MDM.

Melnichenko fait partie d’une forme de Cac 40 russe

C’est à partir de là que Melnichenko va investir dans les fertilisants et le charbon qui n’étaient pas, à l’époque, vus comme des ressources stratégiques, le laissant en dehors des cercles politiques. Il a créé notamment EuroChem (premier producteur russe d’engrais) et SUEK (numéro un du charbon sibérien). Les deux entreprises vont se hisser en une vingtaine d’années parmi les cinq plus grandes compagnies mondiales dans leur secteur d’activité. L’entrepreneur va considérablement moderniser ses industries sans recevoir de traitement de faveur de la part du gouvernement. Ainsi, Melnichenko fait partie d’une forme de Cac 40 russe.

Pour poursuivre le développement de son groupe, le désormais milliardaire installe son siège à Zoug, en Suisse. Il reste actif dans la construction de ponts économiques entre la Russie et l’Europe. À ce titre, Melnichenko est membre de l’EU-Russia Industrialists’ Roundtable (IRT, Table ronde des industriels Union européenne-Russie) qui réunit régulièrement dirigeants russes et européens. À cause des sanctions européennes prises contre lui le 9 mars, il démissionne de ses mandats d’Euro-Chem et de SUEK. En 2021, sa fortune avait été estimée par Forbes à 18 milliards de dollars, faisant de lui la 8e fortune de Russie.

Nous allons contester toutes les sanctions, elles sont sans fondement juridique et n’ont aucune justification

Sa présence au Kremlin, le 24 février, à la dernière réunion de l’Union russe des industriels et des entrepreneurs, qui rassemble 36 chefs d’entreprise, a suffi à justifier sa mise à l’index par les autorités européennes. « Nous allons contester toutes les sanctions, elles sont sans fondement juridique et n’ont aucune justification », nous indique l’entourage de l’industriel. « Faire un parallèle entre la participation à une réunion par le biais de l’adhésion à un conseil d’affaires, tout comme des dizaines d’hommes d’affaires de Russie et d’Europe le font, et le fait de saper ou de menacer un pays est absurde et insensé. Rien ne justifie de le placer sur la liste des sanctions de l’Union européenne », nous explique-t-il encore.

De fait, Andreï Melnichenko n’a jamais eu aucune position politique. Son seul investissement n’a jamais été que caritatif. Ces dix dernières années, l’homme d’affaires a investi plus de 500 millions de dollars dans des projets sociaux, principalement éducatifs. Plusieurs de ses jeunes poulains ont été primés par l’Isef, un concours international pour jeunes scientifiques. Aujourd’hui, Melnichenko appelle sans détour à la fin des combats : « Les événements en Ukraine sont vraiment tragiques. Nous avons besoin d’une paix urgente. » Sa mise à l’index par les Européens est contestée notamment par le financier Nathaniel Rothschild, qui s’étonne sur Twitter d’un tel traitement pour « le seul homme d’affaires du top 50 russe qui n’ait jamais eu de conversation privée avec Poutine depuis 1999 ».

Forte en Europe, l’inflation pourrait être dévastatrice pour les pays pauvres

Même tonalité pour l’économiste suédois Anders Åslund, qui connaît bien la Russie et l’Ukraine et qui déclare : « Je ne suis pas content de voir sanctionnés la famille Pumpyansky, Andreï Melnichenko et Vadim Moshkovich. Ce sont des hommes d’affaires russes du secteur privé qui se sont faits tout seuls. Ils ne devraient pas être sanctionnés simplement parce qu’ils ont assisté à une réunion annuelle avec Poutine. »

Pour sa part, Andreï Melnichenko va plus loin que son propre cas. Selon lui, deux autres victimes bien plus importantes figureront dans les dommages collatéraux des sanctions européennes : l’agriculture et l’alimentation. C’est la même mise en garde faite par Vladimir Poutine, qui a souligné le risque d’augmentation des prix de l’alimentation si les Occidentaux maintenaient leurs sanctions contre la Russie, qui produit 13 % des engrais mondiaux. EuroChem, la compagnie de Melnichenko, est ainsi l’un des leaders dans la production d’azote, de phosphate et de potasse.

Les sanctions occidentales ne sont pas basées sur des analyses en profondeur. Cela ressemble à un planning pour deux semaines, sans que personne ne pose la question : “Et après, que faisons-nous ?

Le président russe a ajouté que non seulement l’inflation pourrait être considérable en Europe, mais dévastatrice pour les pays les plus pauvres. L’agence pour l’alimentation de l’Onu a également alerté d’une augmentation qui pourrait dépasser les 20 % dans un secteur déjà mis à l’épreuve par la crise du Covid-19. Dans l’entourage d’Andreï Melnichenko on nous explique à ce sujet : « Les sanctions occidentales ne sont pas basées sur des analyses en profondeur. Cela ressemble à un planning pour deux semaines, sans que personne ne pose la question : “Et après, que faisons-nous ? » En attendant, « la guerre a déjà provoqué une augmentation des engrais qui deviennent hors de prix pour de nombreux fermiers », ajoute Melnichenko.

À l’inverse de l’approximation européenne, la politique des stratèges du Kremlin est bien plus articulée et compte sur la résilience russe déjà fortement éprouvée au siècle dernier, assortie cette fois d’importantes réserves de devises et d’or et d’une dette quasi inexistante. D’une certaine manière, les sanctions contre les oligarques permettent, en tout cas à court terme, de voir ces derniers rapatrier leurs fonds en Russie, au détriment des Européens eux-mêmes. Poutine en joue, déclarant le 16 mars : « Je ne condamne pas ceux qui possèdent une villa à Miami ou sur la Côte d’Azur, qui ne peuvent pas se passer de foie gras, d’huîtres ou de la soi-disant liberté des genres. Mais le problème est que beaucoup de ces personnes sont mentalement là-bas et pas ici, avec notre peuple. »

Le bras de fer est désormais engagé. Les Américains ont ainsi annoncé, le 8 mars, qu’ils renonçaient au gaz et au pétrole russes. Ce n’est pas grave, ils n’en ont pas besoin, à la différence des Européens, qui en restent fortement dépendants. La différence entre les deux marchés est considérable. Les importations de pétrole russe ne représentent que 5 % du marché américain, contre 49 % du marché européen ; 4 % pour le fer et l’acier, contre 29 % pour les Européens ; 1 % du nickel, contre 93 % pour les Européens. Quant au gaz et au charbon, ils représentent 0 % des importations des États-Unis, contre respectivement 41 et 21 % des nôtres.

L’Allemagne, qui se réjouissait d’abandonner le nucléaire, de baisser sa dépendance au gaz, ne peut pas pour autant se passer du charbon, manque de chance, lui aussi essentiellement russe. Pour s’affranchir de son fournisseur le plus proche, l’Union européenne va devoir se tourner vers le gaz de schiste américain, plus cher, sans parler de la catastrophe écologique qu’il représente. Autre solution déjà envisagée par Bruxelles, augmenter les importations en provenance du Qatar, de l’Algérie et de l’Azerbaïdjan, ce qui ne sera pas sans conséquences politiques majeures sur nos décisions politiques dans les années à venir.

L’Iran doit, comme le Venezuela, redevenir au plus vite fréquentable

De leur côté, les États-Unis veulent encore pousser leur avantage et reprennent langue avec le Venezuela. Washington propose à Caracas un accord gagnant-gagnant, avec achat de pétrole et réduction des sanctions. Mieux encore, les diplomates de l’administration Biden mettent les bouchées doubles à Vienne pour signer un retour de l’Iran dans l’accord nucléaire. Tant pis pour les craintes existentielles d’Israël, qui y voit une porte ouverte pour une future arme atomique. L’Iran doit, comme le Venezuela, redevenir au plus vite fréquentable pour faire baisser le prix du baril, qui continue de profiter à Moscou qui engrange des devises avec un baril au-dessus de la barre des 100 dollars.

À tous ces secteurs centraux de l’économie s’ajoute bien sûr celui du blé, dont les cours se sont envolés, + 40 % début mars, faisant craindre le pire pour de nombreux pays, notamment en Afrique du Nord, où l’on pourrait connaître de nouveaux printemps arabes, mais aussi en Afrique de l’Est et au Nigeria, qui sont devenus de grands importateurs de céréales. La Russie représente près du quart de la production mondiale de blé, l’Ukraine étant également bien placée. Ainsi, la guerre se double d’un autre conflit, essentiellement économique, auquel nous sommes mal ou peu préparés. Il est le premier de l’histoire où l’interdépendance est aussi forte entre ses belligérants.

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L'Humanité

Guerre en Ukraine : les principales annonces du sommet de l’OTAN

Actu

Renforcement de la présence militaire états-unienne en Europe, déploiement de groupements tactiques à l’Est du continent et livraison d’équipements de protection contre les menaces chimiques, biologiques et nucléaires à l’Ukraine... L’alliance atlantique sort revigorée de sa rencontre jeudi. Ce vendredi, Joe Biden poursuit le marathon diplomatique en Pologne.

Lina Sankari

Les États-Unis signent leur grand retour en Europe. Plus préoccupé, depuis Barack Obama, par la rivalité stratégique avec la Chine, Washington a considérablement renforcé sa présence à la faveur de la guerre en Ukraine. Jeudi, le sommet de l’OTAN a confirmé que 100 000 soldats états-uniens étaient prépositionnés sur le Vieux Continent dont plus de 40 000 sous commandement direct de l’Otan. Entre janvier et mars, 20 000 hommes ont été dépéchés en renfort par Washington, soit une augmentation de 25 %. Un niveau inédit depuis quinze ans. Pour compléter sa stratégie, le président Joe Biden s’appuie sur une Otan revigorée. «L’Otan n’a jamais, jamais été plus unie qu’elle ne l’est aujourd’hui. Poutine obtient exactement le contraire de ce qu’il voulait en envahissant l’Ukraine», s’est ainsi félicité le locataire de la Maison Blanche. Alors qu’il observait jusqu’ici une certaine prudence, veillant à ne pas allumer deux feux en même temps, Joe Biden a également mis en garde la Chine contre tout soutien à Moscou qui pourrait remettre en cause « son avenir économique».

L’alliance atlantique, qui s’est toutefois bien gardée de définir des lignes rouges susceptibles de déclencher une intervention, a annoncé le déploiement de groupements tactiques en Roumanie, Bulgarie, Hongrie et Slovaquie et la livraison d’équipements de protection contre les menaces chimiques, biologiques et nucléaires à l’Ukraine. «Nous répondrons s’il y a recours. La nature de la réponse dépendra de la nature de cette utilisation», a expliqué Joe Biden, à l’issue des sommets de l’Otan et du G7 à Bruxelles. Il confirme ainsi les propos d’Emmanuel Macron concernant l’efficacité de «l’ambiguïté stratégique et (de) la discrétion» tactique. Le secrétaire général de l’alliance atlantique, Jens Stoltenberg, dont le mandat a été reconduit jusqu’au 30 septembre 2023, a quant à lui rejeté l’idée d’une zone d’exclusion aérienne:  «Il n’y aura pas de troupes de l’Otan sur le terrain en Ukraine, ni d’avions dans le cielUne zone d’exclusion aérienne, il faut la faire respecter et cela nécessiterait d’attaquer les défenses antiaériennes et d’abattre des appareils russes. Cela provoquerait une guerre entre l’Otan et la Russie.»

Après le triple sommet extraordinaire de l’OTAN, de l’Union européenne et du G7, le marathon diplomatique se poursuit aujourd’hui pour Joe Biden. Ce dernier se rend ce 25 mars dans la ville polonaise de Rzeszow, à environ 80 kilomètres de la frontière avec l’Ukraine, en compagnie du président Andrzej Duda. Après une rencontre avec les soldats américains positionnés dans la région, devrait arriver ce soir à Varsovie pour un entretien plus poussé avec son homologue. Après le «sommet pour la démocratie» de l’automne dernier, qui entendait redéfinir la ligne de partage des relations internationales entre démocraties et régimes autoritaires pour contrer la Chine, Joe Biden devrait lancer le deuxième acte symbolique depuis la Pologne en prononçant un discours  «sur les efforts unis du monde libre pour soutenir le peuple ukrainien, tenir la Russie responsable de sa guerre brutale et défendre un futur fondé sur des principes démocratiques», a indiqué la Maison Blanche.

Cette stratégie de blocs est confirmé par la volonté du président américain d’exclure la Russie du G20. Joe Biden a demandé au Groupe des Vingt que l’Ukraine puisse assister aux rencontres bien que classée au 59e rang mondial en 2018, selon le Fonds monétaire international (FMI). Le Brésil s’est clairement opposé à l’exclusion de la Russie. «Le plus important pour le moment serait que tous ces forums, le G20, l’OMC, la FAO, soient pleinement opérationnels. Et pour qu’ils fonctionnent pleinement, il faudrait que tous les pays, y compris la Russie, soient présents», a soutenu le ministre des Affaires étrangères Carlos França devant le Sénat, lors d’un débat sur les conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Une faille dans le bloc de Joe Biden.

joe bidenOtanPologneGuerre en Ukraine
Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron n’entrevoit aucune issue “dans les prochains jours”

L’Otan a annoncé, jeudi 24 mars, apporter une aide supplémentaire à l’Ukraine pour faire face à l’invasion russe. Le président Zelensky a exhorté une nouvelle fois les membres de l’alliance à lui fournir une assistance « sans restriction ».

Joe Biden veut exclure la Russie du G20

Le président des Etats-Unis a plaidé, jeudi 24 avril, pour une exclusion de la Russie du G20. Joe Biden a jugé qu’à défaut, l’Ukraine pourrait être invitée à assister aux discussions, relate BFMTV. Il a également fait part de son « espoir » que la Chine n’apporte pas son aide à la Russie. Joe Biden a par ailleurs promis une « réponse » de l’Otan en cas d’utilisation d’armes chimiques par la Russie en Ukraine, sans en préciser la nature. Selon lui, l’alliance n’a « jamais été aussi unie ».

Craintes pour la sécurité alimentaire mondiale

Emmanuel Macron a déploré une « crise alimentaire sans précédent » comme conséquence du conflit entre la Russie et l’Ukraine, deux grands producteurs de blé. Il a annoncé vouloir lancer avec l’Union africaine une initiative « pour prévenir tout risque pour la sécurité alimentaire ». « La situation sera encore plus grave dans 12 à 18 mois », a-t-il prévenu.

Poutine devra « rendre des comptes », prévient le G7

Alors que les dirigeants du G7 ont, dans une déclaration commune dévoilée jeudi 24 mars, affirmé que Vladimir Poutine et ses soutiens devront « rendre des comptes », Emmanuel Macron a déclaré qu’il continuerait de discuter avec le président russe. « De manière évidente, les négociations ne permettront pas d’issue dans les prochaines heures ni les prochains jours », a-t-il tempéré. Il a également évoqué des échanges avec son homologue chinois Xi Jinping, disant « vouloir croire que la Chine ne participera à aucune forme d’escalade ».

Emmanuel Macron annonce une « accentuation » des sanctions

Emmanuel Macron a assuré que la pression du G7 sur la Russie « ira en s’accentuant », en marge du sommet de jeudi 24 mars. Il a confirmé que la livraison d’armes « défensives et létales » se poursuivrait, réaffirmant la ligne rouge consistant à « ne pas devenir cobelligérant » dans cette guerre. Le président français a jugé que le conflit et l’arrivée de 3,5 millions de réfugiés sur le territoire de l’UE constituent « l’un des plus grands défis » auxquels l’Union européenne a dû faire face depuis la Seconde Guerre mondiale.

L’ONU exige l’arrêt des combats

L’Assemblée générale des Nations unies a voté à une large majorité une résolution sur les « conséquences humanitaires » de la guerre en Ukraine, rapporte Le Figaro. Présenté par la France et le Mexique, ce texte « exige » une cessation immédiate des combats, mais reste cependant non-contraignant. La résolution a été votée par 140 pays sur 193, tandis que seuls cinq, dont la Russie, s’y sont opposés. Ce vote « montre l’isolement de la Russie », a déclaré Emmanuel Macron.

L’Otan a « activé » ses défenses face à la menace nucléaire

Les pays de l’Otan ont « activé des éléments de défense » pour faire face à des menaces « biologiques, chimiques et nucléaires », a fait savoir le Secrétaire général de l’alliance, Jens Stoltenberg, lors d’une conférence de presse en marge du sommet de jeudi 24 mars. « Nous prenons des mesures afin de soutenir l’Ukraine, mais aussi de nous défendre nous-mêmes », a-t-il expliqué.

Bombardements meurtriers à Kharkiv

Les autorités ukrainiennes affirment que six civils ont été tués et une quinzaine ont été blessés par une frappe russe sur Kharkiv, ville située près de la frontière russe, relate Le Figaro. Le gouverneur de la région a affirmé que le bombardement avait touché un bureau de poste près duquel des civils recevaient de l’aide humanitaire.

Kiev accuse Moscou d’utiliser des bombes au phosphore

Le président ukrainien a repris, jeudi 24 mars, les accusations du maire d’Irpin qui a affirmé que l’armée russe utilise des bombes au phosphore, relaie Le Parisien. Cette substance s’enflamme au contact de l’air et de telles armes provoquent donc des incendies ravageurs et d’importantes brûlures. Les bombes au phosphore ne sont pas totalement interdites, mais leur usage dans les zones à forte concentration de civils est réprouvé par les conventions internationales sur les armes chimiques.

Un mois de guerre

Il y a un mois jour pour jour, l’armée russe envahissait l’Ukraine. Depuis, des centaines de soldats et de civils ont perdu la vie et les dégâts matériels sont considérables, notamment dans les villes les plus touchées comme Kiev, Kharkiv ou encore Marioupol. Comme le rapporte 20minutes ce 24 mars, c’est la ville de Lougansk, située à l’Est de l’Ukraine, qui a été la cible d’un bombardement faisant quatre morts et six blessés en début de matinée. Mais la patrie de Volodymyr Zelensky continue de résister, comme le souligne Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’OTAN.

Trois sommets successifs

Selon lui, Vladimir Poutine a commis « une grosse erreur » avec l’invasion de l’Ukraine dont il a « sous-estimé la résistance ». Ce 24 mars, le président ukrainien s’adresse aux 30 dirigeants de l’Alliance, qui doivent discuter de la nécessité de « réinitialiser [ses] défenses sur son flanc oriental ». Un sommet du G7 doit aussi se tenir dans la foulée, ainsi qu’un troisième sommet de deux jours durant lequel Joe Biden sera présent aux côtés des chefs d’Etat de l’Union européenne pour déployer de nouvelles stratégies contre les agissements de Vladimir Poutine.

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L'Humanité

Enquête. Poutine & associés : le business russe des oligarques français

Enquête

Depuis des années, nombre de grandes entreprises françaises, au premier rang desquelles le géant Total, entretiennent les meilleures relations avec Moscou. Avec l’agression russe en Ukraine, certaines ont été contraintes de réduire la voilure, d’autres se refusent toujours à abandonner un juteux marché.

Rosa Moussaoui

Il a fait attendre de longues heures les convives de cette cérémonie aux confins de l’intime, de l’économie et de la diplomatie, avant de se poser en hélicoptère sur les quais du port de Bronka, à l’ouest de Saint-Pétersbourg.

Ce 3 juin 2017, dans un lâcher de ballons bleus, blancs, rouges, Vladimir Poutine a tenu à baptiser lui-même le Christophe-de-Margerie. Un gigantesque méthanier brise-glace affrété par Total pour exporter via l’Arctique le gaz naturel liquéfié de Yamal – sur cette péninsule à 600 kilomètres du cercle polaire, le mégaprojet de GNL mené par la multinationale pèse 27 milliards de dollars d’investissements.

Pour la première fois, un navire commercial emprunte seul la « route du Nord » pour passer par le détroit de Béring, et non par le canal de Suez – voyage écourté de quinze jours. Sur la coque du navire, on a peint, démesurées, les moustaches du défunt.

Comment les milliardaires russes contournent les sanctions

Trois ans plus tôt, sur la piste de décollage de l’aéroport moscovite de Vnoukovo, le 20 octobre 2014, peu avant minuit, le PDG de Total perdait la vie dans la collision de son jet en phase de décollage avec un chasse-neige conduit par un chauffeur en état d’ébriété.

Le président russe lui rend hommage en saluant la mémoire d’un « capitaine de l’industrie française, grand ami et vrai ami de la Russie », toujours prêt à œuvrer « pour renforcer les liens d’amitié et de partenariat entre la France et la Russie ». À sa suite, le successeur de Margerie à la tête de Total, Patrick Pouyanné, l’œil humide, revendique « l’esprit pionnier » du groupe en Russie : « Notre mission est de construire des ponts, pas des murs. »

Quelques jours plus tôt, les deux hommes s’étaient retrouvés à Versailles pour la visite du président russe à Emmanuel Macron, autour du vernissage de l’exposition consacrée à Pierre le Grand, portée par le mécénat de Total.

Lors de cette visite officielle, Vladimir Poutine avait insisté sur la nécessité de préserver les liens entre la France et la Russie, en dépit des « frictions », « comme les chefs d’entreprise et les deux pays l’ont bien compris ». Une claire allusion aux sanctions occidentales décrétées à l’été 2014 contre Moscou par les Occidentaux, en réaction à l’annexion de la Crimée.

La veille même de sa mort, devant le Foreign Investment Advisory Council (Fiac), un conclave annuel réunissant le gouvernement russe et les patrons des multinationales implantées en Russie, Christophe de Margerie avait vivement critiqué ces mêmes sanctions : « Nous sommes attachés à la Russie. Nous voulons continuer à investir dans votre pays (…). Nous sommes contre les sanctions, en général. Je l’ai dit maintes et maintes fois. (…) Et je ne me suis pas rendu très populaire dans mon propre pays, car on m’accuse souvent de promouvoir nos intérêts égoïstes. En fait, si je n’aime pas les sanctions, c’est parce que je pense qu’elles sont à la fois injustes et improductives. Au contraire, nous sommes d’avis que les problèmes politiques exigent des solutions politiques. (…) Nous sommes contre les sanctions, aussi, parce que nous pensons que les entreprises sont une force pour le bien, un canal de dialogue. (…) Aujourd’hui c’est le contraire : l’entreprise est prise en otage par la politique. »

La France, deuxième investisseur en Russie

Avec l’invasion russe, la plupart des majors pétrolières ou gazières – BP, Shell, Equinor, ExxonMobil, ENI – ont pris la décision de se retirer du pays. Pas Total, qui, fidèle au legs de Margerie, cultive toujours en Russie de juteux intérêts : 17 % de sa production mondiale d’hydrocarbures, 30 % de sa production gazière mondiale, 40 % de ses réserves gazières mondiales, plus de 50 % de ses réserves de gaz à développer dans le futur.

La multinationale possède entre autres 20 % du groupe gazier russe Novatek dont un des patrons, Gennady Timchenko, un oligarque lié au Kremlin, figure sur les listes de personnalités russes visées par les sanctions européennes. Avec la hausse des prix de l’énergie, les profits s’envolent… et viennent alimenter les caisses de Moscou : en 2020, Total a versé 31,6 milliards de dollars en taxes et impôts à l’État russe.

À l’annonce du quatrième paquet de sanctions européennes, qui vise entre autres « la prospection, la production, la distribution en Russie ou l’extraction de pétrole brut, de gaz naturel ou de combustibles fossiles solides, le raffinage de combustibles, la liquéfaction du gaz naturel », TotalEnergies s’en est tenu à la promesse de ne plus apporter « de capital à de nouveaux projets en Russie ». Sans se désengager des projets déjà à flot.

Les entreprises françaises comptent, en Russie, 500 filiales – 35 entreprises du CAC 40 y sont implantées. Elles sont le premier employeur étranger dans le pays, avec 160 000 salariés et, d’après les données du Trésor, la France y est le deuxième investisseur étranger en stock d’IDE, derrière le Royaume-Uni, devant l’Allemagne. La part de marché de la France en Russie est restée stable depuis 2014, en dépit des différents trains de sanctions américaines et européennes : Paris se classe au rang de 6e fournisseur de la Russie et de 3e fournisseur européen.

C’est que les patrons français sont choyés par Vladimir Poutine. Les mieux en cour au Kremlin sont régulièrement reçus par le président russe : le 31 janvier 2018, la réception avait même pris un tour franchement amical, dans la datcha de Novo-Ogariovo.

Les PDG français les plus en vue s’y pressaient : Éric Trappier (Dassault Aviation), Emmanuel Faber (Danone), Alexandre Ricard (Pernod Ricard), Olivier Brandicourt (Sanofi), Patrice Caine (Thales), mais aussi les dirigeants du Crédit agricole CIB, de Leroy Merlin, de Renault, de Total, d’Air liquide ou encore de Schneider Electric.

L’année précédente, les échanges commerciaux entre la France et la Russie avaient crû de 15 %, et Vladimir Poutine assurait ses hôtes de son « soutien aux projets conjoints », tout les enjoignant de conclure de nouveaux contrats et d’entériner de nouveaux investissements à l’occasion du forum économique international de Saint-Pétersbourg, le « Davos » russe.

Ces réunions bisannuelles avec les patrons français, au Kremlin ou à Novo-Ogariovo, étaient devenues, selon les mots de Vladimir Poutine, « une bonne tradition ». Avec la pandémie de Covid et l’isolement auquel s’astreint depuis lors le président russe, le dernier conclave de ce genre s’est tenu le 29 avril 2019, à distance, au format de la téléconférence.

S’y étaient joints, encore, Edgard Bonte (Auchan, dont la filiale russe a été secouée ces dernières années par des scandales de corruption), Nicolas Brusson (BlaBlaCar), Yves-Thibault de Silguy (Vinci), Pierre-André de Chalendar (Saint-Gobain), Benoît Coquart (Legrand), Florent Menegaux (Michelin), Bertrand Austruy (Danone), Gervais Pellissier (Orange), Alexandre Ricard (Pernod Ricard).

« Nous apprécions le fait que, dans un contexte économique difficile, les entreprises françaises implantées en Russie ne réduisent pas leur activité (…). Pour notre part, nous continuerons d’apporter un soutien global aux entreprises françaises en Russie », s’était réjoui devant eux l’hôte du Kremlin.

Une médaille Pouchkine pour le CAC 40

« Nous, acteurs et responsables économiques, pensons qu’il est dans l’intérêt de tous que la Russie, la France mais aussi l’Europe ne soient pas divisées ni séparées, quels que soient les défis auxquels nous devons faire face, lui avait répondu le PDG de Total, Patrick Pouyanné. Nous avons la conviction forte que nous pouvons en tant que chefs d’entreprise servir à construire des ponts durables entre la Russie et la France. Je souhaite sincèrement que toutes les parties prenantes continuent à œuvrer activement à supprimer les obstacles aux affaires qui se sont constitués au cours des dernières années. »

Au lendemain du déclenchement de l’opération militaire par laquelle l’armée russe a envahi l’Ukraine, les patrons des groupes du CAC 40 implantés en Russie ont reçu du Quai d’Orsay un message sans ambiguïté : Vladimir Poutine n’est plus un hôte fréquentable ; Moscou n’est plus un partenaire commercial pour les années qui viennent.

Quelques jours plus tôt, l’ancien premier ministre François Fillon, sous pression, officialisait sa démission de ses mandats d’administrateur du groupe pétrolier Zarubezhneft (partenaire de Total et contrôlé par l’État russe) et du géant de la pétrochimie Sibur. Au même moment, l’ex-commissaire européen aux Affaires économiques et financières et ancien patron de Vinci, Yves-Thibault de Silguy, se résignait à son retrait du conseil de surveillance de VTB Bank, deuxième banque russe, débranchée comme sept autres établissements financiers du système Swift. Dominique Strauss-Kahn, lui, présentait sa démission du Fonds d’investissement direct russe, un fonds souverain sous le feu des sanctions.

Dans la foulée du rappel à l’ordre de Jean-Yves Le Drian, prudents, Danone annonçait la suspension de tous ses projets d’investissement en Russie ; Orange promettait de cesser toute nouvelle activité dans sa filiale B2B en Russie et en Biélorussie (tout en maintenant ses activités auprès de ses clients existants) ; les géants du luxe Kering, Hermès, Chanel et LVMH, d’abord peu pressés de plier boutique, se résolvaient à la fermeture « temporaire » de leurs magasins en Russie.

Le groupe de Bernard Arnault a baissé à contrecœur les rideaux de ses 124 points de vente russes. L’homme le plus riche de France a lui aussi noué au Kremlin de solides amitiés : en 2017, il recevait même des mains de Vladimir Poutine la médaille Pouchkine, une haute distinction récompensant « le mérite dans le renforcement de l’amitié et de la collaboration entre les peuples ». La même année, il donnait à Moscou un rare concert de piano avec son épouse et son fils.

Être l’ami du Kremlin, tout un art

Et c’est en amoureux des arts que le patron de LVMH a joué avec constance les entremetteurs entre l’Élysée et Moscou, au temps des coups de froid entre les deux pays. Il avait ainsi personnellement négocié avec Vladimir Poutine le prêt de la collection de Sergueï Chtchoukine : près de 130 trésors rassemblés par l’industriel moscovite à la veille de la révolution russe, des œuvres de Monet, Matisse, Picasso, Gauguin ou Cézanne présentées d’octobre 2016 à mars 2017 à la Fondation Louis Vuitton. Le président russe était alors attendu à Paris pour l’inauguration de l’exposition et celles de la cathédrale orthodoxe et du centre culturel russe financés par Moscou. Visite annulée sine die en raison de désaccords entre les deux pays sur la guerre en Syrie ; Vladimir Poutine n’avait pas été convié aux cérémonies du 75e anniversaire du Débarquement en Normandie.

En 2021, nouvelle tentative artistico-diplomatique, avec la présentation, toujours sous les verrières dessinées par Frank Gehry, de la collection des frères Morozov – Cézanne, Gauguin, Van Gogh, Renoir, Monet, Bonnard, Matisse, Derain, Picasso et l’avant-garde russe : plus de 200 chefs-d’œuvre prêtés par trois musées russes. En coulisse, toujours les mêmes tractations entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine. « Même si cette exposition est une initiative privée de la Fondation Louis ­Vuitton, elle s’inscrit dans la volonté du président de la ­République d’encourager le dialogue et les échanges entre nos deux pays au-delà des seules relations politiques », faisait-on valoir à l’Élysée, à la veille du vernissage. Macron dut finalement inaugurer seul l’exposition : son homologue russe n’a pas fait le voyage, officiellement cas contact, à l’isolement. Cloîtré au Kremlin, entre soft power et préparatifs de guerre.

 

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Valeurs Actuelles

[Del Valle] La stratégie irresponsable de l’Empire anglo-américain en Ukraine, chronique d’une guerre globale annoncée…

Dans La mondialisation dangereuse, co-écrit avec Jacques Soppelsa, nous avons expliqué que les Occidentaux, prisonniers de leur moralisme néo-impérialiste, n’ont pas pu s’empêcher, depuis les années 1990, de répandre leur modèle sociétal et leurs institutions économico-politico-sécuritaires partout dans le continent eurasiatique, ce qui a empêché de concrétiser le rapprochement russo-européen tenté en vain par les dirigeants russes de 1991 à 2003. L’ingérence occidentale dans les affaires ukrainiennes et géorgiennes au profit des forces anti-russes est co-responsable du drame actuel. Dire cela est présenté par certains atlantistes ou autres faucons comme un argument “néo-munichois”, qui justifierait le tyran Poutine. Il n’en est rien. Propos des stratèges américains à l’appui.

En réalité, ce constat a été admis par les plus grands géopolitologues américains protagonistes de la guerre froide et de l’endiguement de l’URSS. Ces dernières semaines, quelques voix discordantes ont rappelé à juste titre (Vladimir Fédorovski, Hubert Védrine, Dominique de Villepin, Éric Denécé, Claude Lellouche) le fait que les dirigeants des États-Unis et d’autres pays de l’OTAN s’étaient engagé en 1991 (James Baker et George Bush, Helmut Kohl) à ne « pas étendre l’OTAN d’un millimètre » au-delà de l’Allemagne.

L’extension de l’Otan, “comme si les Russes ou les Chinois concluaient une alliance militaire dans le nord de l’Amérique avec le Canada et le Mexique”

À la fin de sa vie, le grand stratège Zbigniew Brzeziński, pourtant américano-polonais russophobe artisan de l’aide aux moudjahidines afghans contre l’Armée rouge, a considéré comme dangereux le rejet de la Russie et l’extension de l’OTAN à l’Ukraine. Henri Kissinger a expliqué avec lui que « la paix sur le continent dépend de “l’engagement à ne pas faire rentrer l’Ukraine dans l’OTAN” ». Le concepteur même de la doctrine de l’endiguement de l’URSS, George Kennan, a affirmé quant à lui qu’« étendre l’OTAN vers l’est serait la pire erreur de la politique américaine de l’ère post-guerre froide... Les Russes vont réagir progressivement de manière particulièrement hostile et cela changera leur politique. »

En septembre 2014, John Mearsheimer, grand connaisseur des conflits entre grandes puissances, non suspecté de pro-poutinisme, écrivait dans la revue Foreign Affairs un article remarqué : Why the Ukraine Crisis Is the West’s Fault. The Liberal Delusions That Provoked Putin. Il y affirmait que son pays serait le premier responsable de la radicalisation de Vladimir Poutine et de la guerre en Ukraine. Loin d’être un gauchiste anti-américain, ce grand universitaire de l’école américaine réaliste des relations internationales, y soutient que l’intervention russe en Crimée et en Ukraine a été motivée par des « objectifs stratégiques irresponsables de l’OTAN en Europe de l’Est » et que l’extension de l’OTAN et des missiles et anti-missiles occidentaux à l’Est est ressentie par les Russes comme une « menace existentielle ». Pour lui, c’est exactement « comme si les Russes ou les Chinois concluaient une alliance militaire dans le nord de l’Amérique avec le Canada et le Mexique. »

Les Occidentaux ne pouvaient ignorer qu’ils jouaient avec le feu en rendant hystérique l’ours russe acculé et blessé

Tout en déplorant le drame des Ukrainiens pris en otage par les deux grands de la guerre froide, il soutient que « l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014 a été alimentée par cette préoccupation majeure du Kremlin de perdre l’accès à la mer Noire en cas d’intégration de l’Ukraine (dont la Crimée, et la flotte russe qui y stationnait dans le cadre d’un accord russo-ukrainien allant expirer en 2017), et donc « par la crainte de perdre définitivement la base navale russe de Sébastopol ». Mearsheimer suggère ainsi aux décideurs américains de « reconnaître un statut neutre et d’État tampon à l’Ukraine entre la Russie et le monde de l’OTAN au lieu de tenter follement d’absorber ce pays ».

Hélas, les dirigeants des pays occidentaux préfèrent souvent écouter les conseillers en “public relations” plutôt que les stratèges avisés ou les militaires, bien moins va-t-en-guerre. Dans sa conférence du 25 septembre 2015, Why the Ukraine is the West’s Fault, notre professeur accusait tous les gouvernements américains d’avoir encouragé l’Ukraine à faire partie de l’Occident et d’utiliser ce pays comme zone de « projection d’une politique hostile tournée contre la Russie », déplorant que « la fin et le résultat de cette stratégie est que l’Ukraine sera détruite »… Prémonitoire. Ceci montre que les Occidentaux ne pouvaient ignorer qu’ils jouaient avec le feu et méprisent les vies des Ukrainiens envoyés au charbon en rendant hystérique l’ours russe acculé et blessé.

Friedman affirme que le maintien du leadership américano-anglo-saxon sur le monde passe par une perpétuelle alimentation de conflits entre puissances anti-hégémoniques ou rivales.

Après l’invasion du 26 février 2022, Mearsheimer a réitéré que l’invasion de l’Ukraine a résulté d’une « provocation américaine visant à faire de l’Ukraine un avant-poste de l’UE, des États-Unis et de l’OTAN », expliquant au The New Yorker que « tous les troubles dans ce contexte ont été initiés en avril 2008, durant le sommet de l’OTAN de Bucarest, lorsque les responsables et membres de l’OTAN ont déclaré que l’Ukraine et la Georgie feraient partie de l’OTAN ». Certes, l’OTAN ne donna pas de dates, et la France puis l’Allemagne s’opposèrent à cette perspective, mais ceci a achevé de convaincre le Kremlin qu’il « fallait tracer une ligne dans le sable ». Il rappelle que l’expansion de l’OTAN, « cœur de la stratégie, qui va de pair avec l’expansion de l’UE et le fait de retourner l’Ukraine naguère pro-russe en une démocratie libérale pro-américaine, est pour les Russes une menace existentielle », rappelant qu’en novembre 2021, un destroyer britannique a violé les eaux territoriales russes en mer Noire, et que depuis 2017, l’armée ukrainienne a été intensément financée et entraînée par les États-Unis et d’autres pays de l’OTAN (Canada, Grande-Bretagne, Pologne, Turquie, etc.), via l’envoi d’instructeurs, d’armes, de drones, de missiles javelin anti-chars, sol-air, de radars, d’équipements technologiques, etc. Bref, pour Moscou, l’Ukraine était déjà devenu de facto un pays de l’OTAN.

À l’opposé de Mearsheimer, un autre grand stratège américain, George Friedman, fondateur de l’agence privée de renseignement STRATFOR, exposait sans complexe devant le Chicago Council on Global Affairs (CCGA), la stratégie de domination globale de l’Empire anglo-américain, dans la droite ligne des théories de Mackinder et Spykman visant à ceinturer le Heartland russe et dominer l’Eurasie en divisant l’Europe et la Russie puis en contrôlant les accès aux mers chaudes par le Rimland. Friedman affirme que le maintien du leadership américano-anglo-saxon sur le monde passe par une perpétuelle alimentation de conflits entre puissances anti-hégémoniques ou rivales. Chaud partisan de l’extension de l’OTAN à l’Ukraine, Friedman reconnaît que le fait de pousser la Russie à la faute avec le chiffon rouge de l’OTAN a favorisé la division du Continent, sachant que « le vrai danger n’est pas la menace islamiste, mais une alliance germano-russe » (…), seule force qui pourrait nous menacer. Et nous devons nous assurer que cela n’arrive pas »…

Il rappelle ainsi qu’en décorant en 2015 des soldats ukrainiens, le général américain Ben Hodges a confirmé que l’Amérique a formé officiellement l’armée ukrainienne en violation des règles militaires américaines. Le but était de montrer aux Russes que l’OTAN intervient directement en Ukraine, afin de susciter leur réaction violente. Friedman se félicite ainsi cyniquement que son pays, comme jadis l’Empire anglais, doit toujours « faire en sorte que les Européens s’entre-déchirent, de sorte qu’ils se battent entre eux afin de ne pas nous combattre ». En persistant à défendre par principe la politique de “porte ouverte” de l’OTAN et d’occidentalisation de l’Ukraine vue comme un bélier pour repousser le modèle russe et réduire la profondeur stratégique russe, les dirigeants américains ont donc sciemment risqué de faire courir à l’Humanité la plus grave crise politico-militaire internationale depuis la Seconde Guerre mondiale…

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Un migrant érythréen meurt électrocuté sur un wagon de la gare de Valenciennes

« Une personne est décédée, électrisée sur le wagon de fret. Quatre autres personnes ont été transportées à l’hôpital, blessées légèrement, plutôt choquées qu’autre chose », a déclaré le contrôleur général des pompiers du Nord, Gilles Grégoire, vendredi 25 mars. Ce jour-là, à la gare de Valenciennes, un jeune migrant de nationalité érythréenne est mort électrocuté sur le toit d’un wagon de fret, rapporte Sud-Ouest. Quatre autres personnes, dont trois migrants, eux aussi érythréens, ont été légèrement blessés et transportés à l’hôpital.

Le trafic fortement perturbé

« Des migrants se sont infiltrés et sont montés sur le wagon qui était bâché. Le premier qui est monté a fait fil conducteur, avec arc électrique, et le wagon a pris feu », a expliqué le maire de Valenciennes, Laurent Degallaix, qui s’est immédiatement rendu sur place. Le feu s’est propagé à tout le wagon, rempli de pneus, ce qui a provoqué une importante colonne de fumée. Si la gare a rouvert depuis, plusieurs voies restent encore inutilisables, perturbant fortement le trafic ferroviaire.

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L'Humanité

Bertrand Badie : « L’Ukraine, première guerre de la mondialisation »

Le débat

Un mois après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Bertrand Badie rappelle les responsabilités de l’Occident après l’effondrement de l’URSS, analyse les stratégies déployées par les acteurs en présence et esquisse les solutions pour une sortie du conflit.

Lina Sankari

L’économie russe « va retourner vingt ou trente ans en arrière », assurait récemment l’ancien conseiller économique du gouvernement russe Sergeï Gouriev. Selon le professeur des universités à Sciences-Po Paris Bertrand Badie, les menaces d’exclusion de la Russie du système global et les perspectives d’anéantissement économique constituent une nouvelle forme de dissuasion. Auteur des « Puissances mondialisées : repenser la sécurité internationale », Bertrand Badie analyse les grandes lignes de force internationales qui émergent à la faveur de la guerre en Ukraine.

Assiste-t-on, à l’aune de la crise ukrainienne, à la naissance d’une nouvelle ère sur le plan international ?

Il faut se méfier des formules qui frappent l’imagination dans des périodes de troubles. On verra, lorsque la fièvre sera retombée, quelles seront les conséquences d’un événement dont on ne peut qualifier la nature aujourd’hui. Il y a des tendances qui se dégagent. Lors du vote à l’Assemblée générale des Nations unies, est apparue une coupure entre le Nord et le Sud, une sorte de second Bandung, la grande conférence afro-asiatique de 1955 qui cherchait à s’émanciper de la bipolarité imposée. Aujourd’hui, il ne s’agit plus d’une bipolarité imposée mais de conflits dénoncés comme étant des querelles internes au monde ancien et dont ils ont peur de devoir payer le plus gros de la facture parce que les conséquences économiques et humanitaires de cette crise seront beaucoup plus fortes là où les souffrances sociales sont les mieux installées. C’est une tendance négligée parce que l’idée que le Sud est une périphérie reste dominante.

La seconde conséquence de ce conflit réside dans la physionomie de l’Europe. Je n’irai pas jusqu’à dire que l’Europe a réussi en quelques semaines une intégration et une convergence qu’elle n’avait pu atteindre pendant des décennies. Personne ne peut prédire ce que sera l’Europe des 27 à la fin de cette crise. On ne sait si les divisions d’antan ne reprendront pas le dessus. En revanche, pour la première fois depuis 1945, on assiste à une certaine distanciation des États-Unis. L’Otan s’est construite sur l’européanisation des États-Unis, leur installation, pas seulement militaire, sur le continent. Aujourd’hui, si la superpuissance américaine suit les événements, on la sent moins impliquée, et l’Europe a vraiment le sentiment de se retrouver de l’autre côté de l’Atlantique.

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De même, la crise avec la Russie, qui n’a jamais été intégrée dans l’espace européen post-1989, a atteint son paroxysme. Il faudra bien penser un régime de sécurité commun. L’Europe occidentale a misé sur l’absurde en excluant politiquement la Russie de l’espace européen, tout en renforçant ses liens de dépendance économique et énergétique. On a aujourd’hui atteint un point de non-retour, où l’alternative réside soit dans l’exclusion complète – peu probable –, soit dans la définition d’un nouveau dénominateur commun que l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe aurait pu porter.

Cette guerre est enfin la première de la mondialisation. À l’aventure militaire totale lancée par le maître du Kremlin, répond un nouveau langage qui ne passe pas par la destruction militaire mais par l’exclusion du système global et les perspectives d’anéantissement économique. C’est une forme de dissuasion presque aussi angoissante que la dissuasion nucléaire. À l’issue de cette guerre, on saura si c’est réellement une voie de résolution des conflits.

Poutine a-t-il misé sur l’émergence d’un nouvel ordre international, favorable à la Russie et à la Chine ?

Je crois qu’il misait d’abord sur la restauration de l’ancien monde. Ce qui est frappant dans sa rhétorique, c’est son aspect passéiste. Les références de Poutine se construisent autour de l’Empire russe jusqu’à son berceau ukrainien qui nous ramène à la fin du XIXe siècle, de l’URSS non pas comme régime mais comme puissance, de la rhétorique d’après 1945 dont est extraite la notion absurde de dénazification et de la guerre froide où le bras de fer réglait le jeu international.

Les Occidentaux ont-ils minimisé l’impact de leurs interventions en Irak et en Libye sur le positionnement de la Russie ?

À la chute du mur de Berlin en 1989, Mikhaïl Gorbatchev déclarait, à Malte devant George Bush, que l’Union soviétique n’avait plus aucun intérêt à concurrencer le monde occidental. Les Occidentaux pensaient entrer dans une ère unipolaire où ils auraient vocation à être les gendarmes du monde, c’est le messianisme des néoconservateurs. Or, toutes leurs interventions ont échoué, sauf peut-être l’opération « Tempête du désert » menée sous mandat des Nations unies.

Ces interventions illimitées dans leur nombre, leur mode opératoire, leur façon de se légitimer ont réveillé les oppositions. Or, la Russie d’Eltsine ne s’était pas constituée dans l’opposition à l’Occident. La marginalisation, l’humiliation récurrente ont fabriqué un revanchard nationaliste inquiet de reconstituer sa puissance. Le danger s’est périodiquement manifesté : prise de l’aéroport de Pristina (en 1999, au lendemain de la guerre du Kosovo – NDLR), Géorgie, Syrie et Crimée. Ce qui nous ramène à cette décision extrêmement brutale de maintien de l’Otan, alors que le pacte de Varsovie a de fait été dissous avec l’effondrement de l’URSS. Ce maintien de l’Otan appelait à la reconstitution d’ennemis soit désignés, soit qui se considéraient comme tels.

Autres acteurs inattendus : les sociétés russe et ukrainienne. Que peut-on en attendre ?

Jamais Poutine ne pouvait imaginer que le paramètre social jouerait dans sa conquête de l’Ukraine. On voit à quel point l’entrée des chars russes en Ukraine ne ressemble en rien à celle des chars soviétiques en Tchécoslovaquie en 1968. Admettons que la puissance de feu finisse par l’emporter, nul ne dit que cette armée pourra se transformer en armée d’occupation sans essuyer des sabotages, des insurrections. Il en va de même avec cette jeune femme qui a brandi une pancarte pacifiste en direct au journal télévisé russe. Les dictateurs ne savent pas compter sur la pression sociale, cela a joué de mauvais tours à Moubarak, Ben Ali, Kadhafi, Blaise Compaoré…

Est-il réaliste d’envisager un statut neutre pour l’Ukraine ?

La solution à esquisser passe par cela, comme par la définition d’un statut pour le Donbass et d’un nouvel ordre de sécurité en Europe. Durant la guerre froide, les États passaient des traités pour garantir la neutralité d’autres pays. Aujourd’hui, les relations internationales ne peuvent plus fonctionner ainsi. On ne peut pas ôter sa souveraineté à un État et ses désirs ou attractions à un peuple. En revanche, on peut trouver une formule qui passe par la redéfinition de la fonction des alliances militaires et singulièrement de l’Otan. Ce n’est pas tant du peuple ukrainien qu’il faut obtenir des engagements mais de l’Otan comme organisation anachronique.

Cette question des garanties de sécurité se pose en Indo-Pacifique, où la stratégie états-unienne de pivot afin de contrer l’influence chinoise est perçue comme une menace par Pékin. Peut-on, au regard de l’expérience avec la Russie, persister dans cette voie ?

Cela montre la fragilité de cette construction à la serpe que constitue l’alliance indo-pacifique, qui recèle le même danger. À l’instar de la Russie, la Chine pourrait se sentir menacée lorsqu’elle verra se concrétiser ce cordon qui va de l’Inde au Japon en passant par l’Australie et le cœur du Pacifique. Le jeu très complexe de la Chine aujourd’hui tient probablement compte du message qu’elle entend adresser aux puissances occidentales. La manière dont les différents États indo-pacifiques ont réagi à la crise ukrainienne montre la fragilité de ce type d’alliances. L’Inde n’a pas voté la résolution condamnant la Russie. Ce qui en fait un allié étrange. Enfin, on comprend tout le danger et la naïveté à concevoir une coopération internationale s’adossant sur le jeu des alliances militaires. La Chine agit principalement par recours à des instruments économiques, les Nouvelles Routes de la soie. Est-il pertinent de répondre à un projet mondialisé par un projet militaire régionalisé ? Est-il raisonnable de se projeter dans un espace géographique qui n’est pas le sien ? C’est valable pour les États-Unis, mais également pour la France, même si Paris a encore des possessions dans le Pacifique. La version moderne de notre sécurité passe-t-elle par un engagement militaire dans un espace difficile à contrôler ? La France est incapable de s’imposer en Méditerranée. Ce n’est pas parce que, sur le papier, le droit de la mer donne un espace maritime dans le Pacifique à la France que l’avenir et le bonheur du peuple français se jouent là-bas.

L’ONU est-elle condamnée à l’impuissance ?

Le vote du Conseil de sécurité a clairement montré – mais est-ce nouveau ? – à quel point les institutions traditionnelles du système onusien sont paralysées par le droit de veto des cinq membres permanents du Conseil de sécurité et par une définition de la sécurité datée de la guerre froide. Ils ont toujours refusé de se saisir des enjeux nouveaux de sécurité globale comme le climat, l’alimentation et la santé. À l’Assemblée générale, qui n’a pas de pouvoir contraignant, le système onusien joue son rôle de forum. Autre élément qui n’est pas rassurant : l’effacement du secrétaire général. On n’a pratiquement pas entendu Antonio Guterres. Il aurait résolument été mis à l’écart, notamment par la Russie. Pendant la guerre froide, même le Birman U Thant, qui n’avait pas beaucoup d’épaisseur, avait joué un rôle très actif dans la crise des missiles de Cuba. On ne sait pas regarder des institutions telles que le Programme alimentaire mondial, le Haut-Commissariat aux réfugiés ou l’OMS, qui font le succès ou du moins contiennent l’échec du système onusien. Il faut s’appuyer sur elles. Une fois qu’on aura surmonté la crise ukrainienne, il faudra bien s’occuper de la sécurité alimentaire, de la sécurité sanitaire qui n’a pas avancé malgré les millions de morts depuis 2020, du changement climatique. C’est l’Otan qui s’en occupera ? Vladimir Poutine ? La conquête éventuelle de l’Ukraine fera-t-elle avancer d’un iota ces questions ? On oublie le Yémen, la Syrie, le désastre absolu au Sahel. Qui les prendra en compte ? Les rodomontades de tel ou tel va-t-en guerre occidental ? Ces questions resteront les mêmes, elles seront aggravées par la crise ukrainienne et il faudra bien prendre des initiatives qui répondent à une tout autre grammaire.

Profil

Bertrand Badie est professeur des universités à l’Institut d’études politiques de Paris (Sciences-Po). Depuis sa thèse « Stratégie de la grève. Pour une approche fonctionnaliste du Parti communiste français », il est l’auteur de nombreux ouvrages clés et enrichit l’analyse des relations internationales de la sociologie durkheimienne. Avec Dominique Vidal, il codirige la collection « L’état du monde ».

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Les gendarmes démantèlent un gros trafic de cocaïne entre la Guyane et Montpellier

Plusieurs mois d’enquête pour un résultat plus que probant. Mardi 22 mars, les gendarmes ont démantelé un important réseau de trafic de cocaïne entre la Guyane et Montpellier, rapporte France Bleu Hérault. Au total, ce ne sont pas moins de 22 personnes qui ont été interpellées, soupçonnées d’appartenir à ce vaste réseau criminel. Elles ont été jugées en comparution immédiate ce vendredi 25 mars. Une opération judiciaire simultanée a eu lieu en Guyane et à Montpellier pour arrêter les mis en cause, mobilisant des unités spécialisées de la gendarmerie nationale.

Mules

D’après les éléments de l’enquête, la cocaïne venait du Suriname, transitait par Kourou, en Guyane, ou des « mules » ingurgitaient des alvéoles de drogue pour la transporter par avion jusqu’à la métropole, avant de prendre le train jusqu’à Montpellier, ou la cocaïne était écoulée. Selon la gendarmerie nationale, ce réseau a écoulé au cours des trois dernières années « plus de 160 kilos de cocaïne pour un bénéfice total de plus de 4,2 millions d’euros.« 

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Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Qui propose quoi ? Comparateur des programmes des candidats à l'élection présidentielle 2022

Avant l'élection présidentielle des 10 et 24 avril prochains, nous avons synthétisé plusieurs centaines de propositions des candidats, classées autour de 17 grandes thématiques proches des préoccupations des Français. Faites-vous votre avis sur les projets grâce à ce comparateur de programmes interactif, qui sera régulièrement mis à jour et complété par la rédaction.

la rédaction

ouvrir le Comparateur

La campagne pour l'élection présidentielle entre dans sa dernière ligne droite. Le dimanche 10 avril aura lieu le premier tour de cette élection structurante et déterminante de la Ve République. 12 candidats sont en lice.

Le contexte particulier marqué par la guerre en Ukraine dans lequel se déroule ce scrutin risque de réduire à la portion congrue les débats et confrontations nécessaires entre les candidats et les projets qu'ils portent.

Pour que les électeurs puissent choisir en connaissance de cause, l'Humanité met à disposition des internautes ce comparateur des programmes des candidats soutenus par les principales formations politiques ou ayant le plus d’intentions de votes selon les sondages.

Cas particulier, le président sortant, Emmanuel Macron, n’a dévoilé sa candidature que tardivement, le 3 mars, et n’a pas encore détaillé son programme. Nous ajouterons ces informations dès que possible. Nous vous proposons d’ores et déjà un rapide bilan de son action dans différents domaines et avons sélectionné des déclarations qui donnent à voir ce qu’il envisage pour un éventuel second mandat. 

Notre comparateur de programmes synthétise plusieurs centaines de propositions, et ce qui différencie les candidats autour de 17 thèmes. D’autres seront ajoutés au fur et à mesure.

Que se soit pour connaître les principaux engagements d'un candidat ou pour comparer les différentes propositions sur un sujet, ce comparateur vous permettra d'en savoir plus sur « qui propose quoi ».

ÉLECTIONS 2022. Un seul endroit pour suivre toute l'actualité de la campagne de la présidentielle et des législatives.

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Valeurs Actuelles

Seine-et-Marne : exaspéré par l’attente, un homme fonce avec sa voiture dans les urgences de l’hôpital

Il n’a pas supporté l’attente. Jeudi 25 mars, un homme a pris le volant de son véhicule et a foncé dans les locaux d’un hôpital de Seine-et-Marne. Selon CNews, il attendait pour une consultation, lorsqu’il s’est impatienté. C’est alors vers 15h15 que l’individu « s’est énervé, a pris sa voiture » et a commis les faits aux urgences du centre hospitalier de Provins.

Quatre blessés

Âgé d’une quarantaine d’années, il a été interpellé sur place par les forces de l’ordre. Quatre personnes, qui se trouvaient dans la salle d’attente au moment de l’impact, ont été blessées. Le pronostic vital des victimes n’est pas engagé, mais une femme de 75 ans souffre d’une fracture au niveau des jambes. D’importants dégâts matériels sont aussi à déplorer. Une enquête a été ouverte pour violences avec armes. Le suspect a été hospitalisé pour des problèmes psychiatriques qui lui ont permis d’échapper à une garde à vue.

Seine-et-Marne : les dernières actualités

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Valeurs Actuelles

Federico Martín Aramburú abattu à Paris : le principal suspect interpellé en Hongrie

Un peu plus de trois jours après la mort de l’ex-international argentin de rugby Federico Martín Aramburú, joueur du Top 14 pendant six ans, le principal suspect a été interpellé, rapporte BFMTV. Loïck Le Priol, militant d’ultra-droite, a été arrêté en Hongrie. La France est en train d’émettre un mandat d’arrêt pour le récupérer. Le deuxième suspect, qui était en cavale, a été arrêté à son tour à Sablé-sur-Sarthe (Sarthe), indique de son côté Le Parisien. Âgé de 31 ans, il appartient aussi à une mouvance d’ultradroite. La veille, la conductrice présumée du véhicule qui avait permis aux deux suspects de quitter les lieux du drame, avait été mise en examen pour les chefs de « complicité d’assassinat » et « refus de remettre la convention de déchiffrement d’un moyen de cryptologie ». Dans Le Parisien, elle avait déclaré avoir agi par amour. « J’ai dit aux garçons de partir. Je ne voulais pas que cela se passe comme cela. J’ai agi par instinct et par amour. » 

Federico Martín Aramburú avait été abattu à Paris dans la nuit de vendredi 18 à samedi 19 mars, révèlait RMC. Selon les premiers éléments rapportés, il a été visé par plusieurs tirs après une altercation dans un bar du quartier de Saint-Germain-des-Prés. Une enquête pour « assassinat » avait été ouverte. Selon les informations du Parisien, lundi 21 mars, la conductrice avait été arrêtée en fin d’après-midi samedi. Elle aurait été au volant du véhicule qui a permis aux deux hommes d’ouvrir le feu. Les faits s’étaient produits peu après 6 heures sur le boulevard Saint-Germain, devant un bar de nuit. Selon RMC, une altercation avait eu lieu entre deux groupes d’individus, qui ont été séparés par les videurs.

Un suspect connu des services de police

Mais peu après, l’un des deux groupes serait repassé devant le bar en voiture et des coups de feu auraient été tirés. Federico Martín Aramburú a été touché par plusieurs projectiles et a succombé à ses blessures. Selon les informations de Valeurs actuelles, le tireur a été identifié comme un homme connu défavorablement des services qui n’avait cependant pas encore été interpellé samedi 19 mars à la mi-journée. Selon Le Point, les enquêteurs sont à la recherche de Loïk Le Priol, ancien membre du GUD (Groupe union défense), connu comme militant violent d’extrême droite. Des témoins rapportent que des termes racistes ont été employés durant l’altercation. Deux autres personnes, un complice qui aurait également pointé une arme sur le rugbyman, et une femme d’une trentaine d’années qui auraient été au volant du véhicule utilisé, sont également recherchées.

Décédé à 42 ans, Federico Martín Aramburú avait évolué au poste de trois-quarts centre ou d’ailier au sein du Biarritz Olympique, avec lequel il avait remporté deux championnats de France en 2005 et 2006. Il avait poursuivi sa carrière notamment à Perpignan et à Dax et revêtu les couleurs de l’Argentine à 22 reprises. Le club basque a adressé « ses plus sincères condoléances à sa famille, ses proches, et les assure de son total soutien ».

🔴 [Info @Valeurs] L’ex-rugbyman argentin Federico Martin Aramburu tué par balles à Paris : le tireur aurait été identifié et serait défavorablement connu des services, indique une source policière. Pas d’interpellation pour le moment. La brigade criminelle est saisie.

— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) March 19, 2022

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L'Humanité

Journée mondiale de l’endométriose : «Une maladie complexe, sans aucun traitement curatif»

Entretien

Ce lundi 28 mars se déroule la journée mondiale de l’endométriose. L’occasion de faire connaître cette maladie qui ne touche que les femmes, identifiée en 1860, mais qui reste encore trop souvent taboue. En France, 2,5 millions de femmes sont pourtant touchées. Cécile Togny, présidente d’Info-endométriose, explique cette récente prise de conscience et les défis qu'il reste à relever.

Nadège Dubessay

Il y a seulement cinq ans, l’endométriose faisait à peine parler d’elle. Aujourd’hui, la lutte contre cette maladie figure dans presque tous les programmes des candidats à la présidentielle. En janvier dernier, Emmanuel Macron a d’ailleurs annoncé une stratégie nationale. Mais nous en sommes qu'au début du combat contre cette maladie complexe...

Quel regard portez-vous sur cette prise de conscience ?

Il y a une réelle avancée dans la reconnaissance de la douleur des femmes et nous ne pouvons que nous en réjouir. Elles sont mieux écoutées et l’endométriose est devenue un vrai problème de société car des associations comme la nôtre sont allées titiller les pouvoirs publics.

Il faut arrêter de se mettre des œillères devant une maladie qui représente la première cause d’infertilité chez les femmes. On ne peut pas mettre tout le monde en PMA sans s’intéresser à l’origine du problème.

Info-endométriose a beaucoup œuvré pour qu’une stratégie nationale voie le jour. La gynécologue chirurgienne Chrysoula Zacharopoulos, aujourd’hui députée européenne (LaREM), fondatrice de l’association, a été mandatée par le ministre de la Santé Olivier Véran en ce sens.

En 2022, il y a enfin une prise de parole officielle du président de la République et l’annonce d’une stratégie nationale, avec pratiquement 30 millions d’euros consacrés à la recherche. Alors oui, pour nous, c’est une très bonne chose.

C’est un problème de santé publique. Et je ne veux pas que ma fille, demain, vive ce que j’ai enduré.

Pensez-vous qu’il s’agit d’un combat féministe, au même titre que les luttes pour la contraception ou de celles en faveur de l’avortement ?

Je suis pour la contraception. Pour l’avortement. Pour les droits des femmes en général. En ce sens, on peut dire que ce combat est féministe. Les règles taboues, des jeunes femmes qui méconnaissent leur corps, ce n’est plus possible aujourd’hui. Dans ce système patriarcal, la douleur occasionnée pendant les règles était entrée dans les mentalités.

Maintenant, les choses commencent à bouger. Mais ce ne doit pas être uniquement une histoire de femmes. C’est un problème de santé publique. Et je ne veux pas que ma fille, demain, vive ce que j’ai enduré.

Endométriose : il n’y a rien de normal à avoir mal

Quel a été votre parcours ?

Mon endométriose a été diagnostiquée par Chrysoula Zacharopoulos alors que j’avais… 37 ans. Une amie journaliste m’avait parlé d’elle. J’ai fait des examens et un mois plus tard, j’étais sur la table d’opération. Le diagnostic était posé et on mettait enfin des mots sur des années d’incompréhensions et d’errances médicales. Une libération. Cette maladie était méconnue et les douleurs pendant les règles étaient banalisées.

J’ai connu 9 ans de PMA très compliquée pour finalement réussir à avoir mon bébé. L’endométriose a gâché une partie de ma vie.

Avant de rencontrer cette spécialiste de l’endométriose, mon problème n’a pas été pris à la source. Les médecins n’avaient pas su diagnostiquer la cause de mon infertilité et ils m’avaient prescrit un tas de traitements hormonaux.

J’ai connu 9 ans de PMA très compliquée pour finalement réussir à avoir mon bébé. Le parcours a été très dur et je peux dire que l’endométriose a gâché une partie de ma vie. Du coup, après, j’ai voulu m’engager totalement. Jusqu’à devenir la présidente d’Info-endométriose. Je travaille dans la communication. Créer du lien, je sais faire. Et j’avais déjà un bon réseau.

Parlez-nous d’Info-endométriose…

L’association est née en 2015. Elle informe, sensibilise et mobilise sur la maladie. Nous avons créé des outils afin d’aider les associations de patientes. Nous avons mobilisé les réseaux sociaux, monté un partenariat avec France télévision, lancé une campagne visible sur 1 000 panneaux d’affichage partout en France.

Notre première campagne de sensibilisation s’intitulait « Les règles, c’est naturel, pas la douleur ». Aujourd’hui, notre nouvelle campagne s’appelle « Toujours là ». On redonne les chiffres : 47 % de femmes atteintes d’endométriose souffrent de douleurs sexuelles.

Il existe toujours entre 7 et 10 ans de retard pour le diagnostic. 89 % des malades ressentent un malaise au travail. Cette maladie ne touche pas que les organes. Psychologiquement, physiquement, elle isole la femme, elle peut entraîner une dépression. Elle est sournoise et handicapante au travail tout comme dans sa vie amoureuse…

Pourquoi le diagnostic est-il encore si long à être posé ?

Certains gynécologues ne savent pas ou ne veulent pas traiter et n’orientent pas non plus. Il n’y a pas si longtemps, j’ai entendu une gynécologue dire que l’endométriose était une maladie à la mode. Mais comment peut-on parler comme ça ? Il est nécessaire de former davantage de gynécologues et de radiologues car le diagnostic, il est sur l’image. Plus la femme est jeune, plus il est difficile à poser. D’où l’importance d’un suivi médical constant afin de voir si la maladie s’installe ou non. Il y a autant de femmes qui ont l’endométriose que d’endométrioses. c’est ce qui peut être compliqué pour les médecins.

Endométriose. 160 ans pour que la science s'intéresse à la souffrance des femmes

Où en est-on de la recherche ?

Info-endométriose est en partenariat avec l’Inserm, ce qui a été très important pour construire une stratégie. Entre 20 et 30 millions d’euros vont être mis sur la table pour la recherche prochainement, avec à la clé, le développement de la recherche fondamentale. Un comité scientifique a été mis en place.

On connaît les symptômes de l’endométriose. Il faut aujourd’hui aller plus loin. C’est une maladie hormonale très complexe et elle nécessite la mobilisation de chercheurs qui étudient les cellules, les cancers. Aujourd’hui, il n’y a que des pansements. Mais aucun traitement curatif.

L’endométriose en quelques chiffres

  • 10% des femmes sont atteintes d’endométriose
  • 7 ans, c’est le délai moyen pour diagnostiquer la maladie
  • 70% souffrent de douleurs chroniques invalidantes
  • 40% des cas d’infertilité sont dus à l’endométriose
  • Il n'existe aucun traitement curatif
  • 10 milliards d’euros, c’est l’ensemble des coûts de prise en charge de la maladie et de ses répercussions

Source : ministère de la Santé.

endométrioseSanté
L'Humanité

Médias. L’audiovisuel public, un trésor à conserver

Actu

Quatre grandes voix du service public, les journalistes Élise Lucet et Patrick Cohen, la comédienne Corinne Masiero et l’humoriste Guillaume Meurice, reviennent sur l’importance de l’institution dans le paysage médiatique.

Caroline Constant

L’audiovisuel public est notre « bien commun », écrivait en décembre Delphine Ernotte, la présidente de France Télévisions. Pourtant, depuis l’automne dernier, droite et extrême droite, dans un bel ensemble, fredonnent une chansonnette dangereuse : celle de la privatisation de la télévision et de la radio publiques. Éric Zemmour a ouvert le bal en clamant : « Je privatise, en particulier France Télévisions et France Inter. » Marine Le Pen a embrayé en plaidant pour une privatisation qui permettra « de consolider le secteur audiovisuel privé, qui subit la concurrence de plateformes aux moyens considérables ». Valérie Pécresse a estimé que cette question n’était pas « taboue », avant de se rétracter. Et Emmanuel Macron, qui avait proclamé en 2017 que l’audiovisuel public était « une honte », a annoncé le 7 mars que lui président, il mettrait fin à la redevance, et donc à l’indépendance dudit service. Quatre voix du service public expriment leur attachement.

Présidentielle 2022

« Produire de l’information coûte cher »

Car le service public met la culture et l’information dans les mains de tous. Avec des moyens considérables, les plus importants du paysage audiovisuel, estime Patrick Cohen, éditorialiste dans l’émission « C à vous ». « Produire de l’information coûte cher, très cher. » Il faut « des journalistes et des reporters de terrain, en France, à l’étranger, en région, spécialistes de leur domaine », indique-t-il, en invitant à regarder la couverture de l’Ukraine par la radio et la télévision publiques. Les autres chaînes ne peuvent pas rivaliser : elles n’ont pas le même cahier des charges.

« Ceux qui veulent privatiser n’en ont pas bien vu les répercussions éventuelles ou le déséquilibre sur le financement des arts, de la musique, du cinéma… Il y aurait une levée de boucliers considérable si ces projets étaient enclenchés. »

Bien sûr, on peut critiquer « tel ou tel commentaire », relève le journaliste. Mais quand CNews multiplie les chroniqueurs d’extrême droite sur ses plateaux, le service public s’y refuse : « Il y a des valeurs portées par le service public, assumées. Elles sont accusées par ces gens d’être partisanes ou militantes, mais je crois qu’il ne faut pas inverser les choses ! » s’agace-t-il.

Élise Lucet a en charge l’investigation, avec « Cash » et « Envoyé spécial ». Pour elle, « France Télévisions, c’est un peu l’oasis de l’investigation sur le petit écran. C’est le seul espace possible de totale liberté, par rapport aux pouvoirs politiques, mais encore plus par rapport aux pouvoirs économiques, beaucoup plus enclins depuis quelques années à vouloir essayer d’empêcher nos enquêtes », même si « plus aucun d’entre eux ne passe par moi, ils ont peur que je les enregistre », s’amuse la journaliste.

 « France Télévisions, c’est un peu l’oasis de l’investigation sur le petit écran. C’est le seul espace possible de totale liberté, par rapport aux pouvoirs politiques, aux pouvoirs économiques, beaucoup plus enclins depuis quelques années à vouloir essayer d’empêcher nos enquêtes. »

Le travail d’enquête implique un énorme esprit de responsabilité : les informations sont coupées et recoupées, étudiées par les services juridiques pour éviter les procès. « Une réputation peut aussi être entachée par des poursuites judiciaires, et il faut être impeccable à ce niveau-là. “Cash” et “Envoyé spécial” ont été poursuivis, mais nous avons gagné tous nos procès. Une information : Nicolas Hulot, qui avait menacé partout de nous poursuivre, ne l’a toujours pas fait, trois mois après la diffusion du sujet », souligne la journaliste.

Un service public sous-financé

Elle loue elle aussi l’indépendance vis-à-vis des pouvoirs d’argent : « Delphine Ernotte m’a dit, et le répète : “Je préfère perdre des écrans de publicité plutôt que de perdre la réputation de France Télévisions.” Et ça a été le cas : il y a plusieurs annonceurs qui se sont dédits des écrans de France Télévisions pour des montants assez importants. Ça arrive tout le temps, c’est normal. Nous nous attaquons à d’énormes sociétés. Et quand ils perdent 20 ou 30 % à l’ouverture de la Bourse, ils essaient de démonter notre travail. Je ne m’attends pas à ce que Zara, McDo, Coca, Korian ou d’autres m’embrassent voluptueusement quand je fais une enquête sur eux. »

Guillaume Meurice, humoriste sur France Inter dans l’émission « Par Jupiter ! » est une des têtes à abattre pour l’extrême droite. Et il jubile de la liberté dont il jouit sur le service public. « Si tu veux faire une enquête, voire une blague, sur Total, et que Total vient d’investir dans ta chaîne, s’asseoir sur ces centaines de milliers d’euros peut s’avérer compliqué. Or, ce ne sont pas des contraintes sur le service public, et pour moi, c’est majeur. Je me suis toujours demandé si ce que je fais à France Inter, je pourrais le faire ailleurs. À mon avis, non. »

« Nous faisons de l’audience. Cela peut être une protection. Mais, quand tu veux saboter un service public, tu le fais dysfonctionnel. Puis tu constates qu’il ne fonctionne pas, et tu le refourgues au privé. »

Il n’est guère étonné des positions de la droite sur l’audiovisuel public : « Ils sont sur une logique libérale de base. Pour eux, nous sommes un coût. » Pour Le Pen et Zemmour se rajoute selon lui une « dimension idéologique » : ces personnes qui passent leur temps à se plaindre qu’« on ne peut plus rien dire sont les premiers à vouloir nous faire taire ».

Il s’inquiète pourtant pour le service public, qui est sous-financé : « Nous faisons de l’audience. Cela peut être une protection. Mais, quand tu veux saboter un service public, tu le fais dysfonctionnel. Puis tu constates qu’il ne fonctionne pas, et tu le refourgues au privé. »

Corinne Masiero est une des grandes figures de la fiction de France Télévisions, avec « Capitaine Marleau ». Elle s’insurge : « Toucher au service public, c’est une atteinte aux droits des humains, puisque le service public, c’est le peuple. Donc nous tous. » Il est certes critiquable.

« Toucher au service public, c’est une atteinte aux droits des humains, puisque le service public, c’est le peuple. Donc nous tous. Il est aberrant de voir que de gros groupes médiatiques aient pu se former. »

Elle plaide d’ailleurs pour une représentation de « toutes les cultures, de tous les pays et de toutes les régions, de tous les milieux sociaux, que les “bourges” comme les “prols” soient représentés ». Elle pense « aberrant que de gros groupes médiatiques aient pu se former », et appelle avec force, et colère, à aller « chercher l’argent où il est ».

La gauche devrait « produire du discours sur le sujet » 

Alors, danger sur le service public ? Pour Patrick Cohen, ceux qui ont le projet de privatiser « n’en ont pas bien vu les répercussions éventuelles ou le déséquilibre sur le financement des arts et spectacles, de la musique, du cinéma, et de tout ce que ça implique sur l’offre culturelle, sa valorisation, son exposition… Il y aurait une levée de boucliers considérable si ces projets étaient enclenchés ».

Il faudrait que la gauche « produise du discours sur le sujet », plaide Guillaume Meurice. « On s’est bien rendu compte pendant la pandémie que, sans service public, une société ne tient pas debout. Si on laisse les manettes à ceux qui dirigent avec un carnet de chèques et des dividendes, ça ne va pas fonctionner longtemps. »

Une institution à la loupe

Ce sont 17 000 salariés qui travaillent tous les jours à construire l’audiovisuel public. À faire vivre ses antennes, ses stations, ses archives. Ils sont répartis à France Télévisions, Radio France, l’INA, Arte, France Médias Monde (France 24, RFI, Monte-Carlo Doualiya) et TV5 Monde. Son indépendance passe par son mode de financement particulier, la redevance : il n’est pas dépendant des pouvoirs politiques, mais directement des Français. La redevance s’est élevée l’an dernier à 3,2 milliards d’euros. La publicité vient compléter le budget.

Ces dix dernières années, l’audiovisuel public a gagné les faveurs du public : par exemple, France Inter caracole désormais en tête des audiences, et la télévision publique rassemble en moyenne 28 % des téléspectateurs. Fiction, documentaire, investigation…Dans le paysage audiovisuel, le service public, qui appartient aux citoyens, est un sacré contrepoids face aux chaînes privées, et à l’empire de Bolloré.

Pour continuer à jouer ce rôle, et même l’amplifier, le service public doit être mieux financé. Il doit faire face, comme tous les médias, à de nouveaux métiers liés à Internet qui demandent de gros investissements. Restreindre sa surface ou ses moyens servirait les oligarques. Et serait une spoliation de ce bien commun.

Retrouvez l’intégralité des propos d’Élise Lucet, Guillaume Meurice, Corinne Masiero et Patrick Cohen

 

Élise Lucet : « Réaliser une émission d’investigation et penser qu’on va être aimé, c’est injouable »

Rédactrice en chef d’Envoyé Spécial et de Cash Investigation, la journaliste défend la grande liberté éditoriale du service public.

France Télévisions, c’est un peu l’oasis de l’Investigation en télévision. C’est le seul espace où elle est possible avec une totale liberté, par rapport aux pouvoirs politiques, mais plus encore par rapport au pouvoir économique. Pouvoir économique qui est beaucoup plus enclin depuis quelques années à vouloir nous bloquer, essayer d’empêcher nos enquêtes. Plus personne ne s’adresse à moi, d’ailleurs, ils ont tous peur que j’enregistre les conversations téléphoniques. C’est Delphine Ernotte (présidente de France Télévisions, N.D.L.R.) qui reçoit les coups de téléphone de ces très grands groupes. Les politiques ont moins ce réflexe. Ce n’est plus trop la mode d’appeler le patron de la télévision publique.

En tout cas, à France Télévision, il y a une réticence aux pressions quelles qu’elles soient. Nous avons une tranquillité d’esprit exceptionnelle pour mener notre travail d’investigation. Je travaille en toute confiance avec Delphine Ernotte, avec la direction de l’information et la direction des programmes : Cash dépend de la direction des programmes, Envoyé Spécial de l’Information. Mais que ce soit l’un ou l’autre des pôles, nous avons une liberté totale, donc du coup une grande responsabilité. Nous portons une très grande attention à ce qu’on sort, et comment nous le sortons. Je pense que les journalistes des deux équipes en sont totalement conscients. Et même des trois équipes, puisque Complément d’Enquête, auquel je ne participe pas, a le même sens des responsabilités que nous. Cette responsabilité passe par la triple vérification des sources, et par le fait de passer au tamis tous les sujets par les services juridiques pour éviter les poursuites judiciaires. J’ai mis en place cette habitude en lançant Cash Investigation, il y a dix ans, parce qu’une réputation peut aussi être entachée par des poursuites judiciaires, et il faut aussi être impeccable à ce niveau-là. Cash et Envoyé Spécial ont déjà été poursuivis, mais nous avons gagné tous nos procès. Et je peux vous donner une information : Nicolas Hulot, qui avait menacé partout de nous poursuivre en diffamation (après la révélation d’agressions sexuelles par le magazine le 25 novembre dernier), ne l’a pas fait, et trois mois sont passés. Cela signifie que ses très bons avocats ont dû se pencher sur le dossier des dizaines de fois, et constaté qu’il n’y avait pas de faille dans l’enquête ni donc de possibilité de poursuivre en diffamation.

Nous sommes donc, à France Télévisions, dans cet esprit de responsabilité, et avec la confiance de la direction. Ce n’est pas le cas du tout. Delphine Ernotte, me l’a dit personnellement, comme elle l’a dit à l’extérieur : « je préfère perdre des écrans de publicité plutôt que de perdre la réputation de France Télévision ». Et cela s’est produit : plusieurs annonceurs se sont dédits des écrans de France Télévision, pour des montants assez importants. Mais là-dessus, Delphine est intraitable.

En ligne de mire, ce que nous avons tous, ce sont les téléspectateurs, qui jusqu’ici payaient leur redevance, et à qui on doit un boulot impeccable et qui ne peut pas être contesté, ni en justice ni par les principaux intéressés. Ce sens de la responsabilité, on l’a vis-à-vis d’eux. On travaille tous comme des malades, parce qu’en face on a des gens qui nous font confiance, et qu’on ne peut pas trahir cette confiance, ce n’est pas possible.

Les tentatives de discrédit, ça arrive tout le temps. Et c’est normal. Nous nous attaquons à des énormes boîtes, qui perdent de l’argent. Prenez l’émission sur les EHPAD, avec les groupes Korian et Domus Vi : lorsqu’on leur fait perdre 20 ou 30 % à l’ouverture de la bourse, ils essaient fatalement de démonter notre enquête. Mais nous sommes sûrs de nos infos, de nos documents. On s’attend à ces attaques. Et je ne suis pas naïve. Je ne m’attends pas à ce que Zara, Mac Do, Coca, Korian ou d’autres m’embrassent voluptueusement quand je fais une enquête sur eux. Je m’attends en revanche à ce qu’ils mettent en place un système de réponse par les réseaux sociaux, parfois 48 heures avant la diffusion de l’émission. Ils contre-attaquent par tous les médias possibles, y compris nos amis d’ailleurs. Mais où on décide de faire une émission de cuisine et de jardinage et on ne sera jamais attaqués, ou on fait de l’investigation, et on le sera. On ne peut pas réaliser une émission d’investigation et penser qu’on va être aimé par tout le monde, c’est injouable.

Il y a aussi les tentatives d’intimidation : Mes rédacteurs en chef d’Envoyé Spécial sont parfois contactés par d’anciennes connaissances qu’elles n’ont pas vues depuis 15 ans, pour essayer de savoir le contenu des futurs numéros. Tout le monde a pour consigne dans les deux équipes, de faire très attention, de se méfier, y compris de gens qu’on connaît très bien. Et quand on est sur des enquêtes sensibles, on n’en parle pas, y compris parfois à son conjoint. On reste discret. Quand les Panama Papers sont sortis, tout mon entourage proche, très proche était sidéré : ils ignoraient que je travaillais sur le sujet depuis un an. On était huit dans la confidence, y compris la présidence de France Télévision. La confidentialité, c’est impératif dans nos métiers. On a en face de nous des groupes qui ont 80 avocats à leur service. Donc quand vous avez une petite équipe de 15 journalistes à Envoyé Spécial, et de 12 journalistes à Cash qui bosse sur leurs affaires, ces gros groupes se disent : « on va n’en faire qu’une bouchée ».

Delphine Ernotte, pendant son premier mandat et depuis le début du deuxième, a clairement notifié que l’investigation est une plus-value du service public par rapport aux autres groupes. Elle nous défend bec et ongles. Elle dit qu’il n’y a que nous, France Télévisions, qui pouvons résister à la pression des annonceurs et des politiques. Et j’ai une totale confiance en elle. Elle ne nous a jamais lâché, jamais demandé d’amender un reportage. La seule chose qu’elle nous demande, et je m’y plie volontiers, c’est qu’en général, quand les histoires commencent à chauffer très sérieusement, et que des pressions vont être exercées, elle veut être au courant des dossiers pour pouvoir répondre de manière pertinente au téléphone.

 

 

Guillaume Meurice : « Le Pen-Zemmour-Pécresse-Macron sont dans une logique libérale de base ».

Humoriste, comédien, il assure depuis huit ans une chronique dans l’émission de France Inter « Par Jupiter » sur France Inter.

Le service public audiovisuel, c’est la liberté. Pour moi en tout cas. Cash Investigation, ça n’existe pas dans le privé. Parce que toutes les chaînes privées sont supersoumises au système économique. Si tu veux faire une enquête, voire une blague, sur Total, et que Total vient d’investir dans ta chaîne, s’asseoir sur ces centaines de milliers d’euros peut s’avérer compliqué. Ce sont des contraintes qu’ignore le service public, et pour moi, c’est majeur. Je me suis toujours demandé si ce que je fais à France Inter, je pourrais le faire ailleurs. Je n’ai pas la réponse ferme et définitive, parce qu’évidemment je n’ai jamais testé, mais à mon avis non. D’autant plus que j’aime bien aller taquiner sur les salons professionnels, les stands des grosses boîtes et les lobbyistes. Le problème se pose moins avec les politiques, que tu peux titiller dans le public comme dans le privé. Même s’ils se plaignent, s’ils passent des coups de fil, ça ne va pas plus loin.

Le Pen-Zemmour-Pécresse-Macron sont dans une logique libérale de base. Pour eux, l’audiovisuel public est un coût. Le Pen et Zemmour, sont dans une logique idéologique : nous représentons la gauche, et l’ultra gauche. Dès que tu as un discours qui essaie de décrire la réalité, le plus précisément possible, ou en la caricaturant, dès que tu as une démarche sociologique sur le monde, tu vas être catalogué à gauche forcément par ces gens, parce que tu ne vas pas pouvoir faire l’impasse sur les inégalités, le racisme, le sexisme… Donc je ne suis pas surpris. Je trouve même leurs positions logiques. Ils jouent leur tête. C’est un système qui essaie de se maintenir, donc il a deux moyens : l’aspect identitaire, qui détourne l’attention en disant « ce sont les Arabes, ce sont les étrangers qui ont volé le pognon », ou l’aspect libéral financier, qui est de dire « ben quand on veut, on peut, il faut juste se bouger, et si vous êtes dans la galère, c’est que vous êtes responsables ». Dès que tu as un autre discours que ces deux options-là, tu vas être taxé de gauchiste… Et ce sont ces gens-là qui te disent en permanence « on ne peut plus rien dire, le débat public est confisqué ». Quand tu prononces une phrase qui va contre leurs intérêts, ils appellent à te virer. C’est ce qui m’est arrivé avec Pascal Praud, qui a demandé à l’antenne de CNews mon renvoi de Radio France, parce que j’avais fait une blague sur la police qui lui a déplu. C’est aussi ce qui est arrivé aux Guignols de l’Info assez rapidement après l’arrivée de Bolloré. Ce sont les gens qui te disent : « on ne peut plus rien dire, la liberté d’expression c’était mieux avant » qui vont être les premiers à vouloir que tu fermes ta gueule qui sort de leur petit cheminement idéologique. Là aussi, c’est classique. Et sans-être cynique.

Alors le service public peut-il être un contrepoids ? Pour l’instant, oui. Mais il subit la pression économique du système dans lequel il évolue : de temps en temps, il y a des coupes budgétaires, des gens qui se font virer. Ça se fait à la marge, avec des non-remplacements parfois. Mais au final, c’est du personnel en moins pour préparer des émissions.

 

Quant à la suppression de la redevance, Macron chasse à droite. C’est sûr que la gauche est tellement affaiblie qu’il n’a pas intérêt à aller récupérer des voix par là. En plus, maintenant qu’il est consolidé par son espèce de rôle de chef de guerre… Ils sont complètement cyniques, ces gens-là, c’est juste de la stratégie, il n’y a même pas d’idéologie derrière, à part celle du pognon, de la rentabilité, celle du privé, de rester dans les clous du système économique. Ces gens-là n’ont pas intérêt à ce que ce système public perdure. En plus, manque de bol pour eux, on fait de l’audience. Et ils ont une logique très très mathématique sur la vie. Ils raisonnent en regardant les courbes. Et donc c’est le fameux truc, que tu connais par cœur : quand tu veux saboter un service public, tu le fais dysfonctionnel, et après tu dis que ça ne marche pas, et tu le refourgues au privé. Le grand classique.

 

À gauche, il y a assez peu de réactions. Je ne sais même pas d’ailleurs si c’est de la réaction, qu’il faudrait, ou juste de l’action. Il faudrait que la gauche arrive à produire du discours, sur ces questions, plutôt que d’être à la traîne des discours réactionnaires. On s’est bien rendu compte pendant la pandémie que sans service public, au-delà même de l’audiovisuel, une société ne tient pas debout. Si on laisse les manettes simplement à ceux qui dirigent juste avec un carnet de chèque et des dividendes, ça ne va pas fonctionner longtemps. Même pour eux, c’est une logique hypercourtemiste. Ils vont être tout seuls dans leur bunker sur une planète invivable, c’est juste une énorme folie.

 

 

 

Corinne Masiero : « Ce n’est pas normal que quelqu’un comme Bolloré puisse imposer sa vision du monde »

 

La comédienne, qui incarne avec brio la Capitaine Marleau de France 2, estime le service public. Et pense qu’il pourrait même se libérer davantage.

Toucher aux services publics, c’est une atteinte aux droits des humains, puisque le service public, c’est le peuple. C’est nous tous. Quand on dit le peuple, c’est tout le monde. Servir tout un chacun, et toute une chacune, c’est la base de notre démocratie, il me semble. Si on parle de la santé, de l’éducation, évidemment qu’il faut faire attention. On régresse plus qu’on progresse. Ambroise Croizat doit se retourner dans sa tombe. Je pense qu’il ne faut pas oublier tout ça, qu’il faut redonner les moyens de servir chacun et chacune.

Le service public, pour la culture, c’est la même chose. J’ai d’ailleurs envie de dire pour les cultures, d’ailleurs. Qu’elles soient toutes représentées, qu’elles soient originaires de toutes les régions, de tous les pays, et de tous les milieux sociaux, des bourges comme des prolos.

On en revient toujours aux mêmes : Ce sont toujours les mêmes qui ont le pouvoir. Et ce n’est pas que le pouvoir financier, c’est aussi le pouvoir des manettes. Et tant que le pouvoir sera dans les mains de ceux qui tiennent les manettes, on ne parlera que de la culture de ceux qui ont les manettes. Or, le service public audiovisuel, s’il suit bien son carnet des charges, ce qui est malheureusement de moins en moins le cas, doit amener plus de diversité. Ce que je trouve incroyable, dans le service public de télévision, c’est qu’on se base le plus sur l’audimat. Alors que ce n’est pas du tout ça, l’idée. C’est comme dans le spectacle vivant. On ne donne pas à un artiste les moyens de s’exprimer, en danse, théâtre, écriture ou peinture, arts plastiques, en se demandant si cela va plaire à Untel ou Untel. Tu fais confiance à quelqu’un, tu aimes son parcours, tu aimes ce qui semble émaner de lui. Moi j’entends des trucs abominables des fois. Les gens qui sont aux manettes, tu les entends dire : « on ne peut pas parler de tel thème, parce que les gens ils vont réagir ». Déjà avec le mot les gens, tu as envie de foutre des pains dans la gueule. Avant, on parlait de la ménagère de moins de 50 ans, concept qui est complètement sexiste et obsolète. Le service public devrait faire en sorte d’ouvrir les œillères, de permettre la réflexion, de faire de l’éducation populaire. Et il doit donner la parole à chacun et chacune, parce que c’est comme ça qu’on enrichit le regard et la réflexion.

Il devrait aussi y avoir une loi pour empêcher une personne ou un groupe d’avoir plusieurs chaînes. Ce n’est pas normal que quelqu’un comme Bolloré, par exemple, puisse imposer sa vision du monde. Lui ou un autre d’ailleurs. Moi qui suis souvent en tournage, je regarde souvent la télévision. Je l’allume, je coupe le son et je zappe. Et sur les chaînes d’informations, ce sont toujours les mêmes thèmes. C’est une volonté de leur part, ce n’est pas du complotisme : ils mettent certains thèmes en avant, pour en éjecter d’autres du débat public. Donc, oui, la loi devrait changer tout cela. Et mettre aussi de l’argent public dans les radios et les télévisions. Et qu’elles ne soient pas laissées aux mains de personnes qui ont fait des écoles de commerce ou l’ENA, qui n’y connaissent rien en art ou en reportage ou en journalisme.

C’est la même chose pour la fiction, où on te dit qu’il ne faut pas parler de tel thème, parce que ça va choquer, que le personnage il ne peut pas être comme ça parce que ceci cela. Et c’est archi faux, parce qu’il y a des séries en Europe du Nord, ou en Australie, qui sont dans le fond et la forme beaucoup plus trash, et qui sont vues, aimées et rapportent du fric. Tous ces arguments sont complètement cons. J’ai déjà entendu un diffuseur dire : « il faudrait plutôt prendre tel acteur parce que ma femme l’aime beaucoup ». On en est là ? c’est quand même gravissime ! Mais ce n’est pas ton boulot, casse-toi ! laisse ça à ceux qui s’y connaissent, qui en font, ceux qui écrivent, ceux qui réalisent, ceux qui jouent, ceux qui composent. On retrouve ces problèmes dans des tas de secteurs ? Tu trouves ça normal qu’un banquier soit à l’Élysée ? Moi non plus. Les soucis et les intérêts d’un banquier ne sont pas ceux d’une personne qui se soucie du fait politique, au sens noble du terme, c’est-à-dire le bien-être de tous.

Il faut donc de l’argent, pour un service public fort, qu’il culturel, de la santé ou de l’éducation. Pour les postes, pour faire de la recherche, pour équiper, pour tenter des choses. Dans le privé, il n’y a qu’un objectif : faire gagner du fric à ceux qui investissent. C’est le capitalisme, ce n’est pas moi qui l’invente. Il faut faire attention à ça et l’argent il faut aller le chercher quelque part. Plus tu dis qu’on va enlever de l’argent à ceux qui en ont beaucoup, ça ne ruisselle pas dans le bon sens, forcément. Donc il faut remettre l’impôt sur les grandes fortunes, aller chercher l’argent là où il est, pour s’en servir pour le bien-être de tout le monde. C’est la base. En plus, c’est quand même fou. C’est quand même ceux d’en bas qui en chient. On peut demander à tout le monde de faire attention. Mais on ne demande pas aux usines qui polluent de fermer leur gueule, parce qu’il faut rémunérer les actionnaires. Mais dans la culture, c’est pareil. En tant qu’artiste, on n’a pas à faire la propagande de. On doit être dans une démarche artistique. Il y a quelques années, avec la compagnie de mec, la commune a demandé d’animer une soirée, avec le maire, et toutes les associations de la ville.

C’est un contrepoids. C’est à ça qu’on doit servir aussi. Et jamais tous dans la même direction, parce que ça serait l’accès au totalitarisme et on voit bien ce que ça peut donner… Mais on devrait commencer par y arrêter la publicité. Contrairement aux autres chaînes privées, les programmes ne sont pas coupés. Mais je t’avoue que quand je vois « cette soirée vous est offerte par les couches-culottes Machin », ou par des marques de vêtements qui utilisent le travail des mômes en Chine ou ailleurs, ça ne me fait pas particulièrement plaisir. Je refuse de faire de la pub, ce n’est pas pour avoir un annonceur juste avant que je joue. C’est comme si tu étais au théâtre, et que juste avant de monter sur scène, on vous disait : « utilisez les machines vedette, allez acheter des vêtements de chez H et M produites par des personnes musulmanes emprisonnées ». C’est quoi le délire ? Ça autorise le principe capitaliste à s’immiscer partout, absolument partout.

Il faut se battre pour le service public. Parce que cet argent, il doit venir de nous. Il faut aller récupérer l’argent chez ceux qui en ont, et ils en ont assez pour eux, ils ne sont pas en train de crever. Macron, son but depuis qu’il est à l’Elysée c’est de privatiser tout. Donc évidemment, le service public, il n’en a rien à câlisser. Et il le détruit petit à petit.

 

Patrick Cohen : « Il y aurait une levée de boucliers considérable si la privatisation était enclenchée »

Le journaliste, qui officie tous les soirs de la semaine de 19 à 21 heures dans l’émission C à Vous sur France, a aussi longtemps été aux manettes de la Matinale de France Inter. Démissionnaire d’Europe 1 après que Bolloré a mis la main dessus au printemps 2021, il loue l’indépendance et les moyens du service public.

Le plus précieux et le plus important, à mon sens, sur le service public, ce sont les moyens consacrés à l’information. Produire de l’information coûte cher, cela a même un coût très élevé, d’avoir des journalistes et des reporters de terrain, en France, à l’étranger, en région, qui soient des spécialistes dans leur domaine, qui enquêtent, qui produisent des images, ou des sons pour ce qui est de la radio. Ce qui m’a toujours semblé le plus important, c’est de rendre disponible à l’égard du plus grand nombre des éléments de connaissance, de réalité de terrain, de témoignages, de situation… Après, on peut faire toutes les critiques possibles sur l’orientation de tel ou tel commentaire ou de telle ou telle chronique, mais l’essentiel du travail, c’est la remontée d’information et la couverture qui est absolument sans égale en France. Nous traversons par exemple en ce moment un conflit historique, sur lesquels les moyens de Radio France comme de France Télévision sont incomparables, en Ukraine, en Russie, dans les pays alentour. C’est une source de connaissance, qui ne sera jamais égalée par tous les commentateurs de plateaux qui peuvent se déployer ailleurs. Évidemment, ça ne veut pas dire que le privé ne fait pas de travail. Il y a évidemment de très bons reporters à TF1 ou à BFM. Mais la première qualité qu’on attend du service public, ce sont les moyens très importants pour avoir une offre d’information la plus large possible.

La particularité des services publics, c’est aussi d’avoir moins de contingences à l’égard des audiences. Et d’avoir des audaces et des paris éditoriaux. Il y a des prises de risques que le privé s’autorise beaucoup moins à cause de son obligation de rentabilité. On est sur un autre modèle économique. Ce qui ne signifie pas que le service public est indifférent aux audiences et à la réception des citoyens à qui ils s’adressent. Les audiences sont bonnes, d’ailleurs. Mais c’est parfois compliqué : prenons par exemple le choix de France 2 de maintenir une émission politique mensuelle, qui a connu des fortunes diverses, qui n’a pas toujours trouvé son public. C’est un choix, et c’est l’un des formats que le privé n’assume pas.

Même s’il arrive qu’il y ait des éléments d’enquête sur BFM et M6, lorsqu’on se heurte à des groupes aussi puissants que dans le Cash Investigation sur les Ehpad, on peut toucher à des intérêts croisés qui peuvent entraver les enquêtes et les investigations. Ce n’est pas le cas, ou en tout cas beaucoup moins le cas, sur le service public. On a effectivement un champ d’enquêtes et une liberté qui est infiniment plus grande, avec les moyens qui vont avec.

Pour moi, les attaques de la droite et de l’extrême-droite contre le service public n’ont pas beaucoup d’impact. La première salve a été lancée par le Figaro à l’automne dernier. Effectivement, dans les programmes de Zemmour et Le Pen, il y a la privatisation de tout ou partie du service public. Tous ceux qui proposent des projets de ce type n’en ont pas bien vu les répercussions éventuelles ou le déséquilibre sur le financement des arts et spectacles de la musique, du cinéma, et de tout ce que ça implique, sur l’offre culturelle, sa valorisation, son exposition… il y aurait une levée de boucliers considérables si ces projets étaient enclenchés, avec quelque chose qui serait aux yeux de beaucoup complètement inacceptable. Je pense que tout ça, ce sont des paroles en l’air.

Il y a évidemment eu un peu d’émotion et d’inquiétude chez les dirigeants du service public et dans les équipes. Mais je trouve que ce débat n’a pas beaucoup pris, en dehors de quelques émissions de CNews qui entretiennent la polémique à chaque fois qu’ils le peuvent.

Je trouve que le service public est très fort, très puissant, très ancré à la fois dans les habitudes, l’attachement de millions de gens, c’est ce qui fait sa richesse et sa garantie de survie. On peut évidemment toujours envisager le pire, mais je ne le sens pas comme ça. Les paysages de plateaux ne sont pas exactement les mêmes que sur CNews : Il y a des valeurs portées par le service public. Les antennes privées les accusent d’être partisanes ou militantes, mais je crois qu’il ne faut pas inverser les choses !

Dans C à Vous, sur France 5, nous essayons de traiter au mieux l’actualité politique, économique, électorale. Mais nous insistons aussi sur la partie culturelle, qui s’est développée à la rentrée dernière, avec une deuxième heure d’antenne, entre vous et 21 heures, qui rencontre un succès que nous n’avions pas anticipé. À l’heure où la concurrence est extrèmement forte, nous rassemblons près de 800 000 téléspectateurs, devant des écrivains, des artistes, des sujets qui ouvrent sur le monde et l’imaginaire. C’est une grande satisfaction. On ne fait certes pas tout parfaitement, mais c’est un rendez-vous qui est profondément identifié au service public.

Entretiens réalisés par Caroline Constant

 

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Valeurs Actuelles

La “gravité croissante” des actes antireligieux en France épinglée dans un rapport parlementaire

Ils dénoncent la « gravité croissante » des actes antireligieux sur le territoire français et jugent que les chiffres sont probablement en deçà de la réalité. Jeudi 17 mars, la députée des Hauts-de-Seine, Isabelle Florennes (MoDem) et le député de Moselle, Ludovic Mendes (LREM) ont adressé au Premier ministre un rapport sur les actes antireligieux en France, relaye Aleteia. En décembre dernier, tous avaient reçu pour mission de rédiger un rapport sur les violences religieuses à travers l’Hexagone. Dans leur document, les deux députés ont formulé onze propositions.

« Une montée de la violence dans la société »

Pour mener à bien leur rapport, Isabelle Florennes et Ludovic Mendes ont conduit une trentaine d’auditions de représentants de culte, mais également de gendarmes, de policiers, de chercheurs ou encore de représentants du secteur de la justice et des renseignements territoriaux, précisent nos confrères. Par ailleurs, ils ont organisé quatre déplacements auprès de communautés basées à Strasbourg, à Sarcelles, à Lyon, ainsi qu’à Nantes.

D’après les chiffres publiés en début d’année par le ministère de l’Intérieur, pas moins de 1 659 actes antireligieux ont été recensés en 2021, parmi lesquels 857 faits antichrétiens (52 %), 589 faits antisémites (36 %) et 213 faits antimusulmans. Toutefois, les deux députés évoquent des chiffres « très certainement » sous-estimés en raison du dispositif de collecte de l’information, poursuit Aleteia. Tous les deux attestent d’« une montée de la violence dans la société », mais également d’« une gravité constante des faits ».

Plus de répression sur Internet

Quid des onze propositions faites dans le rapport des deux parlementaires ? La première, citée par le site d’actualités, est de permettre un accès à des chiffres plus fiables, grâce à une « communication plus complète sur les chiffres et les dispositifs mis en œuvre, […] idéalement interministérielle ». Ensuite, ils suggèrent de doubler en l’espace de cinq ans le « programme K ». Dans le détail, il s’agit de la ligne budgétaire du comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR), qui offre la possibilité de financer à hauteur de 80 % des mesures de sécurisation de lieux de culte ou encore de sites à caractère confessionnel. Enfin, Isabelle Florennes et Ludovic Mendes évoquent la nécessité de mettre en place une meilleure application des qualifications pénales et davantage de répression sur Internet.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Le rapport qui démystifie Teleperformance

Entretien

La fédération syndicale internationale UNI Global Union publie ce vendredi un rapport qui bat en brèche le label « Great place to work » que la multinationale, régulièrement épinglée pour ses pratiques sociales désastreuses, fait valoir. Entretien avec Christy Hoffman, secrétaire générale d’UNI.

Luis Reygada

Avec plus de 400 000 salariés répartis dans 83 pays, Teleperformance est l’un des plus grands employeurs français au monde mais aussi certainement celui qui agit le moins face aux risques de violation des droits de l’homme. En 2020, la multinationale a été visée par une plainte déposée auprès du gouvernement français, à travers l’OCDE, par la fédération syndicale internationale UNI Global Union et ses affiliés français (CFDT, CGT et FO). Le motif : sa gestion calamiteuse de la crise du coronavirus dans pas moins de dix pays. Du Portugal à l’Inde en passant par la Colombie, Teleperformance aurait fait passer ses impératifs de rentabilité avant la santé et la sécurité de ses salariés.

À lire : Teleperformance, géant du Social washing

Cette dénonciation n’est pas la première à entacher son image. Face à cela, Teleperformance a développé une stratégie marketing consistant à camoufler ses mauvaises pratiques par des certifications récompensant sa supposée « responsabilité sociale ». L’année dernière, l’entreprise a même été reconnue comme l’un des « 25 meilleurs employeurs au monde ». UNI Global Union publie ce vendredi un nouveau rapport démontrant l’inverse et appelant la société du CAC 40 à transformer sa gestion humaine et sociale de ses travailleurs en prenant appui sur les propositions des syndicats de la fédération internationale syndicale. Entretien avec son secrétaire général, Christy Hoffman.

Depuis plusieurs années, votre organisation dénonce les conditions de travail chez Teleperformance qui, contrairement à ses clients, n’est pas une entreprise connue du public. Pourquoi s’intéresser à ses activités ?

Par sa taille et son influence, Teleperformance est l’une des entreprises qui contribueront à déterminer l’avenir du travail. Elle n’est peut-être pas très connue du public, mais avec environ 420 000 employés dans près de 90 pays, elle est le plus grand employeur français hors de France et la première société d’externalisation du service client au niveau mondial. C’est l’un des plus grands employeurs de travail à domicile au monde, il contribue et contribuera à fixer les règles du jeu du travail à distance pour nous tous. Mais nous pensons qu’il y a des problèmes fondamentaux dans le traitement des travailleurs et qu’elle opère largement dans des pays où les droits du travail sont difficiles à faire respecter. Nous voulons contribuer à améliorer Teleperformance et en faire un modèle pour un nouveau monde de travail dans la dignité pour tous. Cela implique de transformer ses pratiques de travail.

En 2020, UNI Global Union a déposé une plainte auprès du point de contact français auprès de l’OCDE. Malgré les recommandations claires de l’organisme français, comment expliquez-vous que votre organisation constate que les actions anti-travailleurs et antisyndicales de l’entreprise se poursuivent ?

UNI a recueilli des preuves dans 13 pays - y compris sur certains des plus grands marchés du travail de l’entreprise - et a conclu que de graves problèmes de travail persistent chez Teleperformance. Malgré les recommandations du point de contact français, l’entreprise utilise presque tous les outils à sa disposition pour empêcher les travailleurs de se syndiquer. En outre, elle n’a pas permis la mise en place de comités de sécurité adéquats élus par les travailleurs. Nos résultats montrent à quel point cela nuit aux travailleurs. Nous estimons à 10 millions d’euros le temps de connexion annuel non rémunéré dans 7 de ses 83 pays, sans compter les nombreuses autres formes de travail non rémunéré. Les travailleurs nous ont également fait part de réels problèmes de santé engendrés par une culture de travail implacable qui, dans de nombreux cas, ne permet même pas des pauses de 10 minutes pour aller aux toilettes. Ils ont décrit le tribut psychologique et physique que le modèle de travail à domicile de Teleperformance peut créer, avec une surveillance excessive et une ergonomie insuffisante. Nous pensons que l’entreprise devrait travailler avec les syndicats pour résoudre ces problèmes, mais pour l’instant, Teleperformance préfère essayer de les dissimuler avec des tactiques de relations publiques, telles que les certifications « great place to work » (un lieu où il fait bon travailler).

Comment se fait-il que, malgré les nombreuses dénonciations de Teleperformance au fil des ans, l’entreprise fasse aujourd’hui partie des 25 meilleurs lieux de travail au monde ?

Avec la montée en flèche des salaires des dirigeants, Teleperformance est peut-être un « endroit où il fait bon travailler » pour ceux qui sont au sommet, mais pour les travailleurs, c’est une autre histoire. Nous ne pensons pas que les prix « Great Place to Work », comme ceux dont Teleperformance fait souvent la publicité, ne fournissent pas de paramètres significatifs pour évaluer le respect des droits des travailleurs. Les meilleurs lieux de travail permettent aux travailleurs de s’exprimer par le biais de la négociation collective. Et Teleperformance, avec un taux de rotation extrême de 90 % par an, un comportement antisyndical, des plaintes pour travail dangereux, entre autres, n’est pas, comme le dit notre rapport, un endroit où il fait bon travailler.

« Nous demandons à l’entreprise d’appliquer les normes fondamentales de l’Organisation internationale du travail »

Nous entendons beaucoup parler du « green washing », mais les pratiques de « social washing » de certaines entreprises multinationales sont beaucoup moins connues. Le récent rapport du PIRC met en lumière certains de ces aspects…

Alors que les investisseurs et les régulateurs accordent une attention accrue aux pratiques sociales des entreprises, telles que le respect des droits des travailleurs, de plus en plus d’employeurs ont recours au « lavage social » pour masquer les problèmes fondamentaux de leurs relations de travail. L’utilisation par Teleperformance de la certification « Great Place to Work » en illustre les caractéristiques communes. Les critères utilisés pour évaluer la satisfaction des employés sont opaques, ne peuvent pas être vérifiés de manière indépendante et ne peuvent donc pas être comparés à ceux d’autres entreprises. En outre, Teleperformance ne fournit pas de données provenant des syndicats ou d’autres partenaires du dialogue social. Elle s’appuie fortement sur les données des enquêtes auprès des employés, qui peuvent être manipulées. Ces données peuvent avoir une bonne presse, mais elles ne donnent pas de bonnes informations sur la responsabilité sociale. C’est pourquoi il convient d’évaluer des paramètres objectifs tels que le taux de rotation, les ratios de rémunération des cadres et la couverture des négociations collectives, plutôt que des paramètres qui permettent un « lavage social ».

La dénonciation des pratiques des multinationales appelle certainement une organisation et une réponse internationale des travailleurs. Comment y parvenir ?

UNI a coordonné les syndicats de Teleperformance du monde entier. Cette alliance syndicale est un élément important de la solution. Plus que cela, nous demandons à l’entreprise de signer avec nous un accord mondial qui engage Teleperformance à appliquer les normes fondamentales du travail de l’OIT dans tous les pays, y compris la liberté d’association et la négociation collective.

Le mois dernier, la Commission européenne a proposé une directive sur le devoir de diligence des grandes entreprises, qui vise à les obliger à s’assurer que leurs activités - et celles de leurs filiales et sous-traitants - respectent les droits de l’homme. Quelle est votre opinion sur cette législation ?

Nous soutenons fortement l’obligation de diligence raisonnable au niveau de l’Union européenne. Il s’agit d’un outil important pour la responsabilité des entreprises, en particulier pour une entreprise comme Teleperformance qui emploie des centaines de milliers de personnes dans des pays où le risque de violation des droits du travail est élevé. La proposition de l’UE est un pas en avant, mais notre expérience avec des entreprises comme Teleperformance montre qu’elle doit être renforcée par des exigences solides en matière d’implication des syndicats.

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Valeurs Actuelles

À la veille du Trocadéro, les militants d’Éric Zemmour entre doutes et espoirs

Eric Zemmour fin février, était à nouveau très haut dans les sondages atteignant, dans le baromètre quotidien OpinionWay – Kéa Partners pour «Les Echos»et Radio classique, les 15% des intentions de votes. Une nette hausse, qui le plaçait à égalité avec Marine le Pen et Valérie Pécresse. Puis le drame, le début du conflit en Ukraine, affaibli le candidat, accusé de bienveillance à l‘égard de Vladimir Poutine. S’en suit une réelle difficulté à sortir des polémiques, notamment concernant l’accueil des réfugiés ukrainiens.

Sans surprise pour Bruno Jeanbart, vice-président d’Opinionway pour Les Echos, qui analyse: « Eric Zemmour était plus exposé que Marine Le Pen car son électorat est plus âgé, et constitué de plus de classes moyennes ou aisées. » Et le même, d’ajouter: « Le fait que ce candidat soit complètement neuf en politique est également devenu handicapant alors que c’était jusque-là un point positif ».

Pour enrayer la chute, le candidat de « Reconquête! » a finalement abattu deux cartes maîtresses : d’une par le ralliement de Marion Maréchal, figure phare de la droite conservatrice française, et d’une autre l’annonce d’un ministère de la remigration. Mais la guerre en Ukraine – encore elle – aura capté l’essentiel des projecteurs médiatiques, si bien que le ralliement de l’ex-député RN, est finalement passé sous les radars. D’autant plus que sa tante, Marine Le Pen, creusant l’écart sondagier, avec 21% des intentions de vote, a joué à fond la carte du « vote utile » de la droite, face à Macron. « Mais ce n’est pas définitif, les français commencent simplement à rentrer dans l’élection (…) d’autant qu’il y a beaucoup plus de variations qu’en 2017 » confie le vice-président d’Opinionway aux Echos.

En apparence, face aux caméras, le candidat de « Reconquête! » garde la face. Pas question de baisser les bras si près du premier tour, qu’il compte toujours franchir en seconde position derrière Macron, à grand renfort de mobilisation militante, d’audiences records et de déclarations fracassantes, dont le meeting du Trocadéro de ce dimanche devrait être le point d’orgue. Trop tard ?

Un doute se fait sentir

Dans le cœur de certains militants de la première heure un doute commence à se faire sentir, à l’image d’Hervé, militant de 20 ans qui pour sa première élection à rejoint Génération Zemmour dès le début, en avril 2021. Il note une baisse de la dynamique, « qui me fait plus que douter et me fait peur que le candidat ne puisse plus envisager le second tour […] de vieilles images de Zemmour sont revenues sur le devant de la scène. ». Pas question néanmoins de changer de candidat au dernier moment, « même si les sondages le mettaient à moins de 5% » , son admiration pour « le Z » reste la même. Hervé déplore tout de même une certaine déception vis-à-vis d’Éric Zemmour, « non pas par des prises de décisions mais de mauvais coup de com dans l’apparence et la forme plus que dans le fond ».

Même fidélité malgré le doute qui s’installe, du côté de Victoire, militante de 25 ans, chez Génération Zemmour depuis 4 mois. « Jamais je ne voterai pour quelqu’un d’autre, explique-t-elle, le vote au premier tour reste un vote de conviction ». Mais, à l’évocation de la perte de dynamique, la peur et le doute s’expriment : « je doute, j’ai beaucoup de mal à accepter que les gens ne se rendent pas compte de la gravité de la situation en France. [ …] Le covid puis l’Ukraine nous volent l’élection, je l’ai remarqué avec l’invisibilisation du ralliement de Marion à cause de l’actualité. Certain finissent par parler du besoin d’un vote utile, c’est là, ma plus grande crainte. » Et de conclure: « j’ai envie de continuer à y croire mais ça sera plus difficile que prévu. »

les gens voient les sondages comme une boussole. Mais le vote pour Zemmour est plus que difficile à deviner, il y a un manque de données car le phénomène est nouveau.

Dorian, militant à Paris depuis octobre 2021, fait quant à lui part de sa méfiance vis à vis des sondages, et son espoir quant à l’existence d’un « vote caché »: « les gens voient les sondages comme une boussole. Mais le vote pour Zemmour est plus que difficile à deviner, il y a un manque de données car le phénomène est nouveau. » Et le militant de rappeler que les instituts de sondages sont des entreprises qui répondent à une demande, souvent émanant des médias, eux-mêmes majoritairement hostiles à Eric Zemmour. Les sondages agiraient donc comme une sorte de « prophétie auto-réalisatrice », assure le mitant, néanmoins conscient de la baisse de moral de certain de ses amis. Mais, précise-t-il, « le moral des troupes commence à revenir depuis le show spectaculaire de Zemmour au Débat des Valeurs », ainsi qu’avec le ralliement de la « brillante » Marion Maréchal.

Et puis il y a ce meeting du Trocadéro, qui de la bouche de plusieurs militants pourrait permettre de relancer la dynamique Zemmour. Comme une ultime chance de remonter la pente descendante, avant le premier tour de l’élection présidentielle.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Conseils

Billet

Maurice Ulrich

Attention. Bruno Le Maire est vigilant et ne se laisse pas rouler dans la farine. Et surtout pas par un de ces cabinets d’experts tellement utiles au bon fonctionnement de l’État que ce dernier s’est attaché leurs services l’an passé pour quelque 3 milliards d’euros. Si l’on en croit du moins le récent rapport du Sénat au sujet de « l’influence croissante des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques ». Ainsi, le cabinet McKinsey a-t-il remporté, il y a un an de ça, un important appel d’offres du ministère de l’Économie d’un montant de 18 millions d’euros pour l’aider à faire… des économies. Petit problème. McKinsey, qui semble pourtant se porter au mieux, n’a pas payé d’impôts en France depuis dix ans avec quelques petites astuces lui permettant de déclarer des résultats déficitaires. C’est alors que Bruno Le Maire a été clair, dimanche dernier sur RTL : « Nous allons nous assurer que McKinsey paie les impôts qu’il doit à la France. » Non mais ! Après coup, on ne la lui fait pas. Il a été bien conseillé, un peu tard.

le billet de Maurice Ulrich
L'Humanité

Avec le Secours populaire, solidarité avec le peuple ukrainien

Éditorial

Fabien Gay

Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. Cette guerre totale voulue par l’autocrate du Kremlin, qui a déjà fait parler la force et la terreur à Grozny et à Alep, arrive après des années de tensions, de montée des nationalismes et d’une course effrénée au surarmement. Tout doit être fait, par la diplomatie et une action politique résolue, pour éviter une escalade guerrière qui serait dramatique pour les peuples. Il faut aussi dénoncer ceux qui aujourd’hui sont ce qu’il convient d’appeler des « profiteurs de guerre », en faisant jouer la spéculation sur le prix des matières premières, de l’énergie et des produits alimentaires. Il faut imposer d’urgence le blocage des prix qui avaient, faut-il le rappeler, déjà augmenté avant le déclenchement de la guerre en Ukraine.

« L’Humanité », fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des troupes russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et la violence, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, ils seraient aujourd’hui plus de deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines.

Alors que Kiev est encerclé, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et continuer d’œuvrer pour que de réels couloirs humanitaires restent ouverts afin de permettre aux populations civiles de quitter les zones d’affrontement. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité. Il ne peut y avoir de « tri » dans la fraternité !

C’est pour cela que nous avons lancé une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français, à l’instar d’autres initiatives prises ces dernières années pour les peuples afghan, palestinien, syrien, ou encore l’assistance envers Haïti.

Nous avons déjà commencé à récolter un certain nombre de dons. Avec le Secours populaire français, nous vous en remercions et nous continuons à appeler nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à amplifier ce mouvement de solidarité en envoyant des dons et des mots pour la paix. Chaque message participera à faire grandir le mouvement pour la paix et chaque euro collecté permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Notre envoyé spécial en Pologne, qui suit un des partenaires du Secours populaire français sur place, relate ces actions dans les colonnes de « l’Humanité » quotidienne. Les dons seront reversés intégralement à notre partenaire à l’occasion d’une grande soirée de solidarité.

Une nouvelle fois, avec vous, « l’Humanité » répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

EditorialUkraineGuerre en UkraineRussie
L'Humanité

Gagner la paix et changer la société

Chronique

Patrick Le Hyaric

Dans toutes les conversations revient une question angoissante : jusqu’où ira la folie guerrière du maître du Kremlin ? En Ukraine, des tapis de bombes russes rasent les villes et les habitations, frappent les populations civiles jetées à la rue, dans des caves ou sur les routes cabossées de l’exil.

Les bâtiments des services publics, des écoles, des hôpitaux et des maternités, sont détruits sans ménagement. L’eau et l’électricité sont coupées. La nourriture manque au point que la famine menace en plusieurs points d’Ukraine.

 Répétons-le sans cesse : tout doit être entrepris pour obtenir que les armes se taisent, le retrait des troupes russes, l’ouverture de discussions et l’accueil des réfugiés.

Le président ukrainien a affirmé qu’il abandonne sa demande d’intégration de son pays dans L’OTAN et s’est dit ouvert à une négociation sur le statut des républiques autonomes. Le secrétaire général de L’ONU, fort de la résolution votée par l’Assemblée générale et l’abstention de certains pays notamment la Chine, mais aussi l’Inde ou la Turquie, qui se sont  déclaré prêts à organiser des médiations.

Toutes ces voix doivent être soutenues et encouragées. C’est indispensable ! C’est urgent ! Pour faire cesser les horribles souffrances des populations ukrainiennes d’abord. Pour éviter un embrasement général aussi. Pour ouvrir la voie à une grande conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité sur le continent européen. La situation est trop dangereuse pour négliger la force de la politique.Quelques anicroches existent déjà entre les forces russes et celles de l’Otan. Le plus significatif a été ce bombardement d’un site militaire proche de la frontière polonaise dans la ville de Yavoriv.

Ce n’est pas n’importe quel site. Il s’agit d’une base de l’OTAN en territoire ukrainien dont la mission était de former des bataillons de la légion internationale et servait de zone de transit aux armes occidentales. En le bombardant, le président russe adresse un message clair et lourd de sens aux pays membres de l’Alliance atlantique. Dans sa tentative de fédérer les populations russes derrière lui, rien n’exclut qu’il multiplie ce genre d’opérations militaires. Ne lui en fournissons pas l’occasion. À ceci s'ajoute l'utilisation de parts et d'autres de milices privées. De surcroît, de plusieurs chancelleries, parviennent des informations selon lesquelles des armes nucléaires tactiques russes sont déployées sur le territoire ukrainien. Répétons-le encore et toujours : le mouvement international, populaire, politique, diplomatique doit se renforcer considérablement pour tout à la fois isoler politiquement le maître du Kremlin, contester en actes les rouages du système capitaliste et soutenir les populations, les travailleurs, les intellectuels, les journalistes et les créateurs russes. Honneur à Marina Ovsiannikova qui n’a pas hésitée a utiliser le journal télévisé de la chaine la plus regardée pour brandir une pancarte contre la guerre et les mensonges.

L’Ukraine ne doit pas être la victime de la guerre de proies qui oppose les capitalistes russes aux capitalistes européens pour l'accaparement  de ses richesses agricoles et de son sous-sol.

C’est ce système qui est en cause. Un système qui profite d'ailleurs déjà de cette guerre. Les majors pétroliers nord-américains comme Chevron continuent de bénéficier des achats et ventes du pétrole russe et de la spéculation qu’ils organisent en freinant leurs cargos en mer pour faire monter les prix. Total, qui n’a pas suspendu ses participations croisées avec des grandes entreprises russes du pétrole, continue de manière spéculative d’augmenter les prix à la pompe pour gaver ses actionnaires-propriétaires. Les ventes d’armes engraissent les marchands.

Quelle hypocrisie , quel enfumage  quand pendant les discussions sur la  « défense européenne » ou « la souveraineté européenne », l’Allemagne vote l’augmentation des crédits militaires pour acheter l’avion de combat américain F-35 plutôt que l’avion français ? Cet avion sera armé des engins atomiques fournis par … Les Etats –Unis. La militarisation se fait au profit des Etats Unis qui veulent faire de l’Union Européenne le gendarme envers La Russie pendant qu’eux s’occuperont de La Chine.

D’ores et déjà, cette guerre à de multiples conséquences pour tous les peuples du monde. Les flambées spéculatives sur les prix de l’énergie et ceux du blé annoncent plus de difficultés et de violentes famines dans les pays du sud.

Pour la sécurité humaine et la stabilité du monde, les pays européens doivent mutualiser leurs moyens et leurs stocks de matières premières énergétiques et alimentaires pour venir en aide au pays du sud. C’est aussi une façon de les engager à nos côtés pour gagner la paix.

Autant de grands enjeux qui, s’ils étaient débattus dans le cadre de la campagne électorale, sont susceptibles de mobiliser nos concitoyens. Au lieu de ce chemin démocratique, le déploiement de la pensée unique médiatique continue ses litanies, et le président de la République qui attend son auto-reconduction, choisit l’évitement de tout débat.

Or, cette guerre révèle l’impérieuse nécessité d’une controverse publique sur le devenir de la société, du monde et de la planète. L’heure est à construire des mises en commun, des solidarités qui tarissent les revenus spéculatifs, vident les paradis fiscaux, pulvérisent les inégalités, transformant la mondialisation capitaliste en mondialité coopérative. Il est urgent que naissent les souverainetés énergétiques ou alimentaires indispensables pour sortir des millions de familles françaises de la précarité et des privations.

L’opération électoraliste consistant à abaisser de 0,15 € le prix des carburants est significative de cette volonté de protéger toujours le capitalisme pétrolier. En vérité, cette réduction est payée par le consommateur lui-même puisque plus les prix à la pompe montent, plus les impôts indirects, avec les multiples taxes, augmentent. En fait, ce tour de passe-passe garantit aux géants du pétrole leurs profits.

En abaissant de cette manière, si peu, le prix des carburants, l’État autorise l’industrie pétrolière à augmenter ses prix, augmentant les impôts indirects et pour faire passer l'amère pilule, restitue une petite partie à la pompe. Mais ni Total, ni l’État ne perdent d’argent. C’est le contribuable-consommateur qui paie. Le même hold-up a lieu pour le blé puisque l’Union européenne dispose sur son territoire de stocks largement suffisants pour aller jusqu’aux prochaines récoltes. Ainsi, les hausses des prix du pain et des pâtes sont donc purement spéculatives, inhérentes au système capitaliste.

De même, le conseil européen vient de décider de créer un nouveau fond pour faire face à la guerre. Or, celui-ci n’est destiné qu’à l’achat de nouvelles armes et non à l'amélioration et à l’élargissement de l’action et des services publics nécessaires pour combattre les inégalités qui risquent de croître en cette période.

Le débat public en vue du choix du président de la République et des députés n’est donc pas un luxe ou un supplément d’âme. Il est indispensable, afin que nos concitoyens aient voix au chapitre sur leur quotidien et leur avenir.

Refusant cette voie, le chef de l’Etat veut profiter de la situation et faire campagne sans aucune confrontation démocratique.

Il entend ainsi faire accepter, sans discussions, de nouvelles mesures de régression sociale comme le recul de l’âge de la retraite ou l’obligation de fournir du travail gratuit contre un maigre  RSA.

Au nom de la pandémie et de la guerre, il camoufle son véritable plan caché : une violente purge d’austérité pour rembourser des dettes et pour augmenter le budget militaire.

Ces discussions pour d’autres choix, pour un autre avenir, peuvent et doivent avoir lieu. Librement, vraiment. Dans la rue, devant les écoles, dans les entreprises et les services publics que. C’est la seule façon de créer les conditions pour que chacune et chacun puisse décider en toute connaissance de cause.

Guerre en UkraineTribunes pour la paix en UkraineSolidarité Ukraine
Le Monde

« Ils m’ont demandé : “Pourquoi vous nous détestez ?” » Le directeur du théâtre de Kherson raconte son enlèvement

Oleksandr Kniga, figure locale et membre du conseil régional de Kherson, a été enlevé mercredi matin par les Russes dans cette région occupée. Relâché, il relate au « Monde » ces « heures de stress ».

L’enlèvement d’Oleksandr Kniga a commencé comme dans les films. C’est même cela qui l’a troublé. Le directeur du théâtre de Kherson, dans le sud de l’Ukraine, kidnappé mercredi 23 mars par les Russes, puis relâché dans la soirée, a raconté par téléphone au Monde ces « heures de stress » aux accents tragicomiques.

Il est 7 heures du matin quand il voit une dizaine de Jeep blindées débarquer chez lui, à Olechky, près de Kherson, la première grande ville ukrainienne tombée sous le contrôle des Russes. « On pouvait voir des mitrailleuses depuis les fenêtres, toute la cour était encerclée par les militaires », raconte cette figure culturelle de 62 ans, également membre du conseil régional et chef d’un petit parti local. « Ma famille s’est réveillée. On m’a demandé d’avancer dans la maison. Des hommes armés se tenaient dans mon dos, avec un bouclier pare-balles. Honnêtement, à ce moment-là, la peur m’a quitté, et j’ai commencé à rire », raconte M. Kniga.

Les Russes sont alors si nombreux qu’il leur demande s’il n’y en a pas d’autres encore dans la maison et s’ils n’ont pas peur. « Ils ont fouillé toute la maison, m’ont parlé un peu dans ma bibliothèque, ont vérifié nos réseaux sociaux, puis ils m’ont dit de préparer mes affaires et m’ont emmené dehors. Presque toute la zone était bouclée. »

Guerre en Ukraine : pour les habitants de Kherson, « les Russes sont des occupants et Poutine est un tueur »

Ses ravisseurs l’embarquent en voiture avec trois soldats russes. « On a roulé jusqu’à Kherson. Le plus drôle, c’est qu’à ce moment-là la radio passait une chanson sur Bayraktar », du nom des drones turcs achetés par l’Ukraine pour contrer la Russie. Cette chanson, sortie le 1er mars, insulte l’armée russe et critique l’invasion. Elle est devenue très populaire dans le pays.

Le convoi fait halte à l’administration régionale de Kherson, puis l’élu, les yeux bandés, se retrouve dans une cellule vide. « On m’a demandé qui j’étais et pourquoi j’étais ici. Puis des hommes m’ont emmené, ont pris mes empreintes digitales et des photos. » Ses ravisseurs sont masqués, mais Oleksandr Kniga comprend, au cours de l’interrogatoire, « qu’il ne s’agit pas de simples soldats mais d’officiers, probablement des services secrets ».

« J’ai l’impression qu’ils ne peuvent pas comprendre »

Pourquoi l’avoir enlevé lui ? « Ils me recherchaient en tant que personnage public. » Le directeur du théâtre était sans doute d’autant plus suspect que de nombreux employés de son établissement participent aux manifestations qui se déroulent chaque jour contre l’occupation dans la région de Kherson. « Les gens étaient fatigués d’avoir peur, d’entendre des explosions et de s’asseoir dans les sous-sols. Ils sont heureux de se voir aux rassemblements », raconte M. Kniga.

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L'Humanité

« La gare d’Odessa a été transformée en quartier général pour organiser les secours »

Entretien

Avec la guerre qui frappe l’Ukraine depuis trois semaines, la situation ne cesse de se dégrader pour les populations. Une aide d’urgence s’organise pour les réfugiés et les personnes qui ont dû rester. La présidente de l’association « Four leaf clover », Mila Havryliuk nous décrit le contexte à Odessa.

Patrick Kamenka

Présidente de l’Association ukrainienne pour la solidarité, « Four leaf clover », partenaire du Secours populaire français

Face au désastre humanitaire et les plus de deux millions de réfugiés qui ont quitté leur pays, les associations sur place tentent d’organiser des lieux d’accueil, de soins et de refuge. La solidarité se met en marche.

Quelle est la situation dans la ville portuaire d’Odessa sur les bords de la mer Noire ?

La ville s’est transformée en zone de refuge permettant d’apporter une aide humanitaire aux populations des localités environnantes qui fuient les bombardements. Car Odessa reste encore plus ou moins sûre par rapport à d’autres agglomérations en Ukraine. Les gens fuient les zones de combat situées le long de la mer Noire : Kherson, Mykolaïv, etc. Selon nos informations quelque 1 600 réfugiés gagnent quotidiennement Odessa où l’eau fonctionne toujours. Le ravitaillement alimentaire demeure encore accessible dans les magasins, ainsi que les produits d’hygiène. Nous aidons aussi les réfugiés à se connecter à Internet qui fonctionne toujours, même si le débit est lent. Nous essayons également de mettre le maximum de gens dans les abris contre les risques de bombardements. Pour la population locale, des bénévoles avec l’aide de la municipalité distribuent dans les foyers une aide alimentaire aux personnes qui ne peuvent pas déplacer : les personnes âgées, les handicapés, les mères de famille nombreuse sans ressource car les maris sont partis au front.

Quelle forme d’aide votre organisation humanitaire apporte aux réfugiés ?

Nous organisons des points d’aide avec une distribution notamment alimentaire. Ainsi la gare d’Odessa a été transformée en quartier général pour organiser les secours et la solidarité. Les écoles, jardins d’enfants et autres établissements ont été réquisitionnés pour héberger les réfugiés à qui l’on distribue des couvertures, des vêtements chauds recueillis par la population de la ville. En effet, il pouvait encore neiger sur place et il fait encore relativement froid. Les réfugiés sont pris en charge pour leur permettre de reprendre des forces après avoir dû fuir leurs lieux d’habitation à cause des combats. De plus nous leur apportons – notamment aux enfants — un soutien psychologique face aux traumatismes, aux chocs et à la panique endurés dans leur fuite et qui pour beaucoup se trouvent sans issue.

Après Odessa où se dirigent les personnes déplacées ?

Nombre de ces réfugiés tentent ensuite rejoindre en voiture la frontière avec la Moldavie pour quitter l’Ukraine. Nos bénévoles leur distribuent des boissons chaudes et des rations alimentaires car l’attente est longue aux postes frontières. Ceux qui ne disposent pas de moyen de locomotion peuvent encore prendre le train formé de quatre wagons qui part d’Odessa en direction de la frontière roumaine.

Nous avons également réquisitionné des centres de vacances où nous pouvons héberger et nourrir les réfugiés qui ensuite prennent la direction de la Moldavie avec notre aide.

Face à l’avancée des combats, est-ce que les habitants quittent Odessa ?

La ville, qui comptait à l’origine un million d’habitants, au moins 30 % de la population a quitté la ville depuis le début de l’entrée des troupes russes en Ukraine. C’est pourquoi aujourd’hui il apparaît difficile d’estimer le nombre précis de personnes qui sont restées. Car la population fluctue du fait des mouvements permanents entre les réfugiés qui arrivent et qui repartent et les habitants qui quittent la ville devant les menaces de plus en plus grandes de combats.

Nous espérons surtout que cette ville historique sera épargnée d’autant qu’elle constitue désormais un centre névralgique pour l’accueil des populations réfugiées.

Quels sont vos besoins en aide humanitaire ?

Les produits de première nécessité sont avant tout l’aide alimentaire, les produits d’hygiène, mais aussi les vêtements chauds, couvertures, sacs de couchage, que nous achetons sur place grâce aux dons reçus en particulier auprès du Secours populaire français.

UkraineGuerre en UkraineSolidarité Ukraineodessa
Le Monde

Nice la russe rattrapée par la guerre de Poutine

Yann Bouchez

Publié le 25 mars 2022 à 00h26 - Mis à jour le 25 mars 2022 à 20h05

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ReportageLes liens qui unissent la Russie et la Côte d’Azur sont anciens et profonds. A Nice, la relation entre la diaspora et la mère patrie est toutefois complexe. Le combat qu’a mené Vladimir Poutine à partir de 2007 pour récupérer la propriété de la cathédrale Saint-Nicolas, de l’église et du cimetière orthodoxes divise localement.

La grille est entrouverte, mais pas question de laisser entrer n’importe qui. Une poignée de cerbères, épaules carrées et cheveux ras, talkie-­walkie à la main pour certains, montent la garde. De temps à autre, après des mots échangés vitre baissée, quelques voitures entrent au compte-gouttes. Une Bentley grise immatriculée en Russie, deux berlines moldaves, une Porsche Cayenne française et même un intrigant van noir aux vitres teintées et à la plaque ukrainienne. Des piétons arrivent aussi. Les femmes qui pénètrent dans l’enceinte portent un voile sur les cheveux. De l’avenue Nicolas-II et du boulevard Tzarewitch, situés à quelques pas de la gare de Nice, on aperçoit, à travers les barreaux de la clôture, un joli jardin, quelques palmiers et, en levant encore la tête, les cinq bulbes vert émeraude de la cathédrale Saint-Nicolas.

Le principal édifice orthodoxe russe à Nice, petit bijou architectural inauguré en 1912, est l’un des monuments les plus visités de la ville. Près de 200 000 touristes et fidèles s’y rendent chaque année. L’entrée est gratuite. Mais, en ce 13 mars, premier dimanche du carême, dit du « triomphe de l’orthodoxie », le lieu a des airs de Fort Knox. Cinq jeunes étudiantes texanes, en visite pour le week-end, sont refoulées.

Les vigiles sont chapeautés par un homme d’une trentaine d’années, moins charpenté qu’eux, cheveux noirs en arrière. Il tient un détecteur de métaux. Et confirme, la mine contrite mais avec fermeté, qu’il ne peut pas y avoir de passe-droit pour les cartes de presse. « Ici, on est en territoire russe », explique-t-il. Avant d’ajouter, quelques instants plus tard : « C’est une propriété privée russe. Et l’église a été formelle, impossible de recevoir des journalistes. Pour des questions de sécurité. Quand l’ambassade de Russie donne des consignes, impossible de les contourner. » Pas de journalistes, pas de touristes.

Lettre de menace

Depuis plusieurs jours, l’éventualité d’une manifestation antirusse – ou pro-ukrainienne, question de point de vue – glace l’atmosphère. Un temps autorisé, le rassemblement, prévu devant la cathédrale et à l’heure de la messe, a été annulé par la préfecture, la veille. Le 11 mars, l’archiprêtre Andrey Eliseev, recteur de la cathédrale, avait reçu une lettre, aussi brève que menaçante. « Vous êtes les amis de Mr Putin. Allez en Russe [sic] bientôt autrement vous et vos amis seront assassinés. Vous avez un mois. » Signée : « Un ami. »

Ce jour de prière, une voiture de police patrouille donc devant la grille, au cas où. Sur un lampadaire en face de l’édifice, un minuscule autocollant blanc a été collé, on ne peut savoir quand. On y lit quatre slogans : « #stopwar #standwithukraine #stopputin #slavaukraini (Gloire à l’Ukraine !) » Mais aucun signe de protestation aux abords de la cathédrale. Seul le bruit des cloches vient rompre le silence dominical.

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Le Monde

Idéologie, stratégie, style politique… L’insaisissable essence du populisme

Marion Dupont

Publié le 25 mars 2022 à 07h45, mis à jour hier à 18h45

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DécryptagesProspérant sur les failles de la démocratie représentative, ce concept trouve ses racines au XIXe siècle, à la fois en Russie et aux Etats-Unis. Il n’est pas réservé à des extrémistes de gauche ou de droite : même le président Emmanuel Macron en joue habilement.

Emmanuel Macron serait-il un populiste ? La question a resurgi dans le débat public à la suite de la petite phrase prononcée par le chef de l’Etat, le 4 janvier, au sujet des personnes non vaccinées – « J’ai très envie de les emmerder » – dans un entretien accordé aux lecteurs du Parisien. L’alliance inhabituelle de la première personne du singulier et d’un « franc-parler » à la limite de l’insulte, dans un journal au lectorat réputé populaire et en pleine campagne électorale, avait fait couler beaucoup d’encre. L’incident n’est pas resté isolé : depuis, de nombreuses mesures (effectives ou annoncées) du candidat à sa réélection et de son gouvernement, comme la remise sur le prix de l’essence, la suspension du passe vaccinal ou la suppression de la redevance audiovisuelle, ont été qualifiées de « populistes ».

Si la question retient l’attention d’une partie des commentateurs et du grand public, c’est peut-être parce que, ainsi formulée, elle invite à reconsidérer une étiquette politique péjorative fréquemment employée aujourd’hui ; et peut-être même, de manière plus générale, la grille de lecture la plus couramment utilisée pour « catégoriser » les hommes et femmes politiques.

Alors que l’adjectif « populiste » est volontiers attribué à des personnalités situées aux extrêmes du spectre politique, de Marine Le Pen à Jean-Luc Mélenchon, l’attribuer au chef de l’Etat semble relever de l’oxymore. D’autant que, lors des élections européennes de 2019, cette opposition avait été mise en scène par Emmanuel Macron, par ses proches collaborateurs et par les membres de son mouvement politique : « Un certain nombre de forces populistes montent en Europe et nous allons les combattre. Nous voulons être une force progressiste, déterminée, centrale », avait notamment déclaré Nathalie Loiseau en présentant la liste de La République en marche.

Ce n’est pourtant pas la première fois que des accents populistes sont décelés chez Emmanuel Macron. Déjà, lors de la précédente campagne présidentielle de 2017, sa stratégie politique avait parfois été qualifiée de « populisme du centre », voire d’« extrême centre », selon l’expression de l’historien Pierre Serna. Sa mise en scène d’une opposition entre la société civile, dont le candidat se réclamait, et l’establishment pouvait y faire penser ; tout comme sa volonté affichée d’apparaître « antiparti », « antisystème ». Il avait d’ailleurs accepté l’étiquette, lors d’un entretien au Journal du dimanche, déclarant à l’époque : « Si être populiste, c’est parler au peuple de manière compréhensible sans passer par le truchement des appareils, je veux bien être populiste. »

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L'Humanité

Mots pour la paix

Événement

Fabien Gay

La guerre fait rage depuis maintenant trois semaines, semant la mort, le chaos et la destruction. La guerre totale que mène l’autocrate du Kremlin frappe des millions d’Ukrainiennes et d’Ukrainiens, obligés de fuir les bombes et les armes. Selon les ONG et l’Organisation internationale pour les migrations, il y a maintenant plus de trois millions de réfugiés dans les pays voisins, dont près de 1,4 million d’enfants et 1,85 million de déplacés à l’intérieur du pays en guerre.

Ces chiffres démontrent, s’il le fallait encore, que la guerre frappe de plein fouet toujours et d’abord les peuples. Obligés de fuir, ils abandonnent tout derrière eux et se retrouvent très rapidement en difficulté pour avoir accès à l’eau, l’alimentation, un toit, un travail… Tous les peuples qui fuient les guerres, la misère ou l’oppression sont dans cette situation. Notre devoir est donc d’accueillir dignement tous les réfugiés, sans distinction, car il ne peut y avoir de tri dans la fraternité. À l’inverse de ceux qui nous proposaient il y a encore quelques semaines, en pleine primaire des droites, d’ériger des murs pour ne pas accueillir de réfugiés, nous répondons qu’il est au contraire important de construire des ponts de solidarité et des couloirs humanitaires sécurisés pour les accueillir.

Chaque jour, l’Humanité décrypte les enjeux autour de la guerre et réalise des reportages avec ses envoyés spéciaux, qu’il faut saluer pour leur travail et leur courage. Engagés pour la paix et le cessez-le-feu immédiat, nous avons voulu également, fidèle à notre longue tradition, nous engager pour la solidarité concrète. Avec notre partenaire le Secours Populaire Français et ses partenaires locaux en Moldavie et en Pologne, nous avons lancé une grande opération de solidarité et de collecte de dons et de mots pour la paix.

Comme vous avez pu le voir à travers les reportages de notre envoyé spécial à la frontière polono-ukrainienne, les besoins sont immenses. Les rangs de réfugiés, désœuvrés et manquant de tout, grossissent chaque jour.Nous devons assistance à ces millions de personnes. Après une semaine de mobilisation, l'action des abonné·e·s, des ami·e·s et lecteurs·trices est à la hauteur de notre histoire faite de solidarité internationale.

Je veux saluer votre participation, qui nous honore : nous avons aujourd’hui collecté près de 60 000 euros.Je vous invite à amplifier cette démarche jusqu'à notre soirée de solidarité, que nous organiserons début avril et au cours de laquelle nous remettrons intégralement la somme récoltée au Secours Populaire Français.

Nous comptons sur vous.

Vous pouvez télécharger ici le formulaire en PDF.

Envoyez-nous vos messages pour la paix.

Vos mots pour la paix

17 mars 2022

Pour la paix en Ukraine et par la solidarité avec le peuple ukrainien et le peuple russe. Contre la surenchère guerrière.

Jacques Olichon, Plérin

***

Rien ne justifie la guerre contre un peuple souverain, quel qu’il soit.

Honte aux agresseurs.

Respect pour le peuple ukrainien.

Solidarité avec tous ceux qui souffrent, chez eux ou en exil.

Hervé Le Berre, Rennes

***

Vive la paix !

Solidarité.

Élisabeth Caumont Dartiguelongue

***

Je suis née en 1944 au mois d’Août au moment de la Libération. Mon père y participait, quelque part dans le maquis. Il m’a appris que la paix était quelque chose de précieux. C’est insupportable de voir toutes ces vies brisées, ces destructions, ces larmes, ces enfants terrorisés.

Que la paix revienne vite que vous puissiez rentrer chez vous.

Marie Le Fournis, Saint-Etienne-du-Rouvray

***

Mot pour la paix

Cessez-le-feu immédiat, retrait des chars russe.

L’OTAN n’a rien à faire en Europe.

Solidarité avec les populations.

France Di Giusto, Assas

***

On parle de folie d’un homme… Mais, si la solidarité avec le peuple ukrainien et l’exigence d’un cessez-le-feu et de la construction de la paix venaient à faiblir, il faudrait malheureusement parler de folie du monde lui-même…

André et Jeanne Albertini, Eureux

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Dans l’espoir d’une PAIX durable.

Claudette Hubert, Meaux

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STOP À LA BARBARIE – STOP À LA GUERRE

Simone Guerin-Klajnmic, Sartrouville

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Solidaire du peuple UKRAINIEN pour l’arrêt immédiat de la guerre, halte aux destructions, halte aux souffrances infligées au peuple UKRAINIEN.

VIVE LA PAIX…

Michel Hoguin, Coudrecieux

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En soutien et en solidarité avec le peuple ukrainien injustement agressé et mutilé.

Pour un retour à la paix au plus vite.

Gilbert Sinquin, Chateaulin

***

Halte à la guerre.

La paix doit devenir un droit de l’Homme.

16 mars 2022 

« Je peux bien dire qu’il fait beau 

Même s’il pleut sur mon visage 

Croire au soleil quand tombe l’eau » 

Louis Aragon, Le Fou d’Elsa 

*** 

L’agression de la Russie sur l’Ukraine, pour restructurer l’empire des Tsars, est contraire à tous pays respectueux de l’humanité. 

C’est un désastre qui interpelle le monde. Mais je n’oublie pas pour autant, les nombreuses guerres qui, depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, sont déclenchées à travers le monde. Et cela dans l’indifférence générale. 

Depuis 77 ans, la France et des pays membres de l’OTAN sont à l’origine de la tuerie des hommes dans le monde et ils oublient facilement leurs méfaits. De là à penser que l’OTAN est une organisation dangereuse, je le crois fortement et pense qu’il y a urgence à ce que la France en sorte, à nouveau, rapidement. 

De plus, arrêtons de recevoir, en grande pompe, les nombreux dictateurs qui sévissent de par le monde. 

*** 

Chers amis,  

J’ai 82 ans et j’ai vécu les abris et tout ce que je vois à la télé me rappelle ces mauvais souvenirs [et] me fend le cœur.  

Bon courage à tous. 

Françoise. 

*** 

Vive la paix et vive la vie 

« Quelle connerie la guerre » Jacques Prévert 

Foutez-nous la PAIX. 

M. et Mme Rouanet 

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Nous sommes de la génération qui avons subi la guerre ; les bombardements. 

Une pensée pour ce peuple qui souffre. 

Bien cordialement 

M. et Mme Marzaiolli 

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C’est d’abord à tous les réfugiés que je pense. 

Moi-même réfugié en 1940, dans la Nièvre, l’image de ce flot ininterrompu de réfugiés, venant parfois de très loin, à pied, en vélo, dans des chariots, femmes, enfants, est gravée dans ma mémoire… 

Et, évidemment, la paix, à imposer… Je suis adhérent du Mouvement de la Paix, car je pense que « la lutte pour une paix juste, durable » devrait être la priorité. 

Oui, « paix et solidarité » pour sortir de notre monde de l’inhumain… 

René Bailly 

*** 

À vous tous. Les enfants, femmes qui prennent les armes qui fuyez les bombes, [qui] me rappellent les Français sur les routes que nous étions lorsque j’étais une gosse. Les maisons bombardées. Jamais je n’aurais cru revoir cela. Un dingue – copie d’Hitler – est là. 

J’ai bientôt 85 ans. Mon vieux cœur vous accompagne dans votre courage, votre lutte. 

Il faut l’arrêter !!! 

*** 

« La paix, rien que la paix, toute la paix » 

Pour une Ukraine indépendante et neutre ! Garanties du retour de sa démocratie et d’une paix durable en Europe.  

Solidarité avec le peuple ukrainien ! Retrait des forces russes ! 

Mobilisation internationale ! 

Mouvement vers la paix ! 

Jacqueline Guillien  

***  

Que le peuple ukrainien retrouve la paix et sérénité le plus rapidement possible. 

Edmond et Joséphine Le Boubennec 

*** 

Guerre à la guerre. 

Paix non seulement en Ukraine mais au Moyen-Orient, en Afrique. 

Faisons taire tous ceux qui poussent au crime. 

(J’étais enfant pendant la Seconde Guerre Mondiale et jeune homme pendant les « événements » d’Algérie) 

Alain Zamponi 

*** 

Pour un cessez-le-feu immédiat. 

J’ai 82 ans, j’ai lutté pour la justice, le progrès humain, la Paix. 

Mon cœur pleure devant le désastre humain que représente l’invasion de l’Ukraine, un de plus après l’Irak, la Syrie, la Lybie, l’Afghanistan.  

Je suis en colère contre Poutine et tous ceux qui n’ont rien fait pour sauvegarder la paix du monde. 

Solidaire du peuple ukrainien, je demande aux nations du monde de tout faire pour créer un avenir de paix, de coopération, de fraternité. 

Jacqueline Dietrich 

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Résister à l’ignoble tragédie d’une guerre injuste ; se battre contre l’oppression, soutenir un/les peuples qui souffrent. 

Je suis donc en total soutien avec le peuple ukrainien contre cette guerre et la tyrannie, pour le dialogue entre les peuples et la paix. 

Fraternellement, 

Daniel Mauve 

*** 

Paix en Ukraine et autodétermination pour le peuple ukrainien. 

Michel Coste 

*** 

Ces deux peuples ont longtemps vécu ensemble, ils ont une culture commune. Rien ne justifie l’agression menée par le Président Poutine. 

En même temps que les négociations dont l’ONU (qu’il convient de renforcer) doit être partie prenante et garantir la sécurité des deux parties, les troupes russes doivent se retirer. Plutôt que de s’engager dans une course folle aux armements l’Europe doit se consacrer à l’amélioration des conditions de vie de la population très dégradées par cette guerre (coût de l’énergie entraînant des fermetures d’entreprises, de grosses difficultés pour les agriculteurs, les pécheurs). 

Eugène Crepeau 

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Message pour la paix en Ukraine. 

Poutine et son clan commettent un crime de guerre en Ukraine ; ils ont, de ce fait, sali la Russie aux yeux du monde. 

Aujourd’hui : soutien sans faille aux Ukrainiens ! et adresse au peuple russe : débarrassez-vous du clan Poutine pour retrouver PAIX et LIBERTÉ ! et pour que l’Europe se fasse elle-même « de l’Atlantique à l’Oural » ! 

VICTOIRE à L’UKRAINE ! 

André Canqueteau 

*** 

La paix se construit tous les jours et sans arrêt tant que les humains seront sur terre. 

Solidarité avec le peuple ukrainien. 

Christian Coutarde 

*** 

Vive la solidarité conjointe Huma – SPF que j’ai toujours soutenu selon mes moyens financiers. Pour moi, depuis toujours, le SPF est l’association humanitaire la mieux. 

Evelyne 

*** 

À 83 ans, arrière-petit-fils de Juif Ukrainien d’Odessa, je suis solidaire du peuple courageux d’Ukraine. Poutine et ses oligarques seront condamnés, par le peuple russe qui a tant donné pour les libertés. 

Continuons les soutiens actifs et les sanctions, multiplions les batailles diplomatiques dans l’unité des pays européens. 

Sortons de l’OTAN et de la domination américaine militaire sur l’Europe.  

STOP ! à la guerre. Paix liberté et démocratie pour l’Ukraine. Restons le pays des Droits de l’Homme et des Lumières. 

Gérard Lucas 

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Mon message pour la PAIX en Ukraine. 

Né en 1940 à Lyon, Capitale de la Résistance, dans une famille entièrement acquise à la lutte pour la Liberté et la Paix, j’ai été confronté à la folie des hommes, à leur responsabilité meurtrière pour ce qui concerne des hommes de pouvoir qui n’hésitent pas à sacrifier la vie d’enfants pour leurs intérêts. 

Honte à eux et mobilisation des gens pour imposer un monde de PAIX et de Fraternité. 

À bas la guerre et vive l’amitié entre tous les peuples ! 

Gaby et Georges Grivolo, Malay 

*** 

Solidarité avec le peuple ukrainien victime de la guerre 

Retour de la voie diplomatique à la place des solutions guerrières 

Arrêt des combats et des bombardements en Ukraine 

Solidarité avec les pacifistes russes 

Pour que vivent la paix et la fraternité entre les peuples russes et ukrainiens 

Colette et Georges Jorda, Nanterre 

*** 

Non à toutes les guerres, pour l’amitié entre les peuples dans le respect de notre planète, et de sa biodiversité à préserver absolument. 

Alain Dautherives, Nîmes 

*** 

La paix doit intervenir le plus rapidement possible, tout doit être fait pour sauver les femmes, les enfants, les personnes âgées… 

Non à la guerre. 

Oui au droit de vivre en paix. 

Nous savons trop bien que les guerres sont inutiles. 

Très vite il faut arrêter les combats. 

Jean-Paul Brezillon, Sète. 

*** 

Il n’y a rien de plus horrible que la guerre. 

Je ne pensais pas vivre cela au XXIème siècle. 

Liberté, Fraternité, Solidarité sont les valeurs les plus importantes à défendre. 

Vivent les pacifistes du monde entier. 

Catherine Carmel, Bagneux 

*** 

Du fond du cœur, je souhaite que la paix revienne vite en Ukraine ! Que de chagrin et de désespoir de devoir tout quitter sous les bombes et la mitraille ! Que ces femmes, ces enfants, ces familles trouvent la force de tenir et gardent l’espoir de se trouver réunis le plus tôt possible ! 

Il est de notre devoir d’y contribuer ! 

Sylviane Luquet, Paris 

*** 

Notre priorité, tout faire pour favoriser le dialogue et construire une logique diplomatique de paix, afin d’arrêter les armes de la force poutinière antidémocratique… 

Francis Peyron et Yvette Zappaterra 

*** 

Pour que cesse la folie meurtrière de POUTINE et que le peuple russe retrouve la démocratie. 

Michel Velez, Saint-Verand 

*** 

La situation du peuple ukrainien est terrible. C’est la première fois que mon don est important (élevé pour moi) car je souhaite que le Secours Populaire puisse apporter « un peu de réconfort » à toutes ces familles complètement perdues et démunies. Je pense très fort à eux et qu’enfin cette destruction s’arrête. 

Michelle Tual, Montreuil 

*** 

Un humain tue un humain. 

Sommes-nous civilisés ? 

NON à la guerre assassine en Ukraine 

OUI à la Paix 

OUI à la solidarité entre les peuples 

OUI au désarmement nucléaire dans le monde. 

Merci à l’Huma et au Secours Populaire. 

Josette et Jacky Tello, Bédarieux 

*** 

J’apporte mon soutien au peuple ukrainien, contraint de fuir son pays ravagé par la guerre. 

Ceux, qui aujourd’hui se considèrent comme les « maîtres du monde », font fi de l’intérêt des peuples dans tous ces pays dominés par certains intérêts impérialistes et mercantiles. Il est inacceptable qu’une seule vie puisse être sacrifiée au nom de ces intérêts. 

Partout dans le monde des peuples subissent les assauts meurtriers de ces dirigeants, considérés comme « autoritaires » ou « dictateurs », selon les différentes « analyses ». 

Peu importe les mots, la réalité doit nous inciter à combattre, pacifiquement, pour que cessent toutes les oppressions et que l’humain redevienne une valeur universelle. 

Claude Allies, Breil-sur-Roya 

*** 

Question : Comment en est-on arrivé là ? 

Soit Poutine est devenu fou, soit la montée de sa considération face à la sécurité de la Russie lui fait perdre la tête. 

Son cœur est devenu plus dur que sa table de marbre. Il ne respecte même plus, les lieux sacrés comme les hôpitaux ou autres. La guerre ne doit pas se prolonger, une solution diplomatique doit être trouvée. Car les risques dont grands pour nous tous. Nous, communistes ne seront pas épargnés, on nous accusera d’être semblables. Les États-Unis sont des va-t’en guerre et n’arrangent pas les choses. 

Pensons très fort aux correspondants sur place. 

Claire Prononce, Moëlan-sur-Mer 

*** 

De tout cœur avec vous, je vous souhaite bon courage, pense très fort à vous et vos souffrances, courage et amitié à votre peuple. 

Robert Courrier, Gentilly 

*** 

Que les larmes se taisent et qu’un vol de colombes envahisse l’Ukraine. 

Jean-Louis Naudet, Mehun-sur-Yèvre 

*** 

Que l’Ukraine ne soit pas la base de lancement de l’OTAN et de l’Union européenne et que la Russie soit inculpée de crimes contre l’humanité. 

Clara et Guy 

*** 

Toute ma fraternelle solidarité au peuple ukrainien et à toutes les forces qui s’unissent pour la paix, en Ukraine, en Russie et partout dans le monde.  

La folie ne peut pas l’emporter sur le courage et la volonté, la fraternité et la solidarité. 

Marie-Claude 

*** 

J’en appelle à tous les peuples pour exiger le retrait immédiat des troupes russes d’Ukraine, seul garant d’une paix durable en Europe et dans le reste du monde. 

Marie-Claire Daubigné, Aigrefeuille d’Aunis 

*** 

HALTE À LA GUERRE 

Pour le cessez-le-feu immédiat en Ukraine 

Pour la protection des civils 

Pour l’accueil des réfugiés ukrainiens, comme de tous ceux qui fuient les guerres dans leurs pays 

Si tu veux la paix, prépare la paix. 

Alain FERRAROTTI, Arbonne-la-Forêt 

*** 

Je suis fière de mon parti qui a toujours lutté contre les différents conflits. 

Bouleversée par cette guerre je soutiens le peuple ukrainien et souhaite que cette tragédie se termine au plus tôt diplomatiquement. 

Nadine, communiste de toujours 

Nadine Sicard, Millau 

*** 

Ce que les peuples veulent ce ne sont pas des bombes, la peur, la misère. Ils veulent aimer, rire, chanter des berceuses à leurs enfants. Qu’ont-ils fait ces bambins pour mériter ça ?! 

À bas les « grands » de ce monde !! 

[«] Quelle connerie la guerre [»] !!! 

Jacques Gastaud, Belvédère 

*** 

Solidarité entre les peuples du monde entier. 

À bas la guerre… 

Vive la paix 

En finir avec Poutine. 

Janine Buferne 

*** 

PAIX 

1. Je voudrais faire un poème 

Immense, sur tout ce que j’aime 

Être le chantre des oiseaux et des fleurs 

Des femmes, et des élans du cœur 

2. Chanter les mères berçant tendrement 

Leurs tout-petits. Rien de plus émouvant 

Que les frimousses roses et fraîches 

Mais hélas, on écrase des crèches 

3. J’aimerais être un artisan 

Qui sur son métier se penchant 

Créerait des objets merveilleux 

Pour le confort, et le goût des yeux ! 

5. Pour des nobles causes prêter mes bras 

Des combats pacifiques être le soldat 

Mais hélas, chaque jour des fous meurtriers 

Détruisent des usines et des chantiers 

6. Être un laborieux paysan 

Qui jour et nuit creuserait son champ 

Ensemençant la terre entière 

Pour voir se lever des récoltes fières 

7. Savoir la faim à jamais disparue 

Par le vertueux sillon de la charrue 

À chacun sa croute et sa pierre 

Mais hélas, on brûle des rizières 

8. Je voudrais être un grand professeur 

Pour mettre dans les âmes et dans les cœurs 

La bonne et saine éducation 

À tous les êtres de toutes les nations 

9. De la culture être le prophète 

L’instruction serait alors une fête 

Où tous et chacun auraient son rôle 

Mais hélas, on bombarde des écoles 

10. Je voudrais être un grand prêtre 

Donner le bonheur à tous les êtres 

Réunir sur une grande place 

En famille, toutes les races 

11. Distribuer le pain et le vin 

Rendre à tous ce qui leur appartient 

Le blanc et le noir seraient frères 

L’amour laverait la misère 

12. Serait-ce donc un rêve insensé 

Que règne enfin sur la terre la PAIX 

Où on entendrait un grand écho 

La joie des enfants, le chant des oiseaux 

Robert Pagnossin 

*** 

Chers amis 

Que dire de cette situation faite à tout un peuple qui subit le fracas des bombes, laissant la mort régner en maître. Si le peuple ukrainien est en « première ligne », l’Europe prend en pleine face cette agression meurtrière, y compris le peuple russe qui va aussi payer le prix fort de l’irresponsabilité d’un autocrate au service de son complexe militaro-industriel. Si vous pouvez transmettre à tous ceux et toutes celles qui luttent pour la paix mon soutien. 

Fraternelles salutations 

Georges Bernard, Echirolles 

*** 

Bonjour, 

À l’attention du peuple ukrainien avec toute mon amitié. Pour la paix, dans l’immédiat, il faut faire taire les armes, toutes les armes et les soldats russe doivent quitter l’Ukraine. 

En 1964, j’ai eu l’occasion de faire un séjour à Kiev avec un groupe en voyage organisé et j’en garde un très bon souvenir, on a tout fait pour nous rendre ce séjour agréable, pour nous servir à table, de charmantes jeunes filles toujours avec le sourire.  

En 1992 par hasard et par l’intermédiaire de l’Huma, j’ai fait la connaissance d’une jeune étudiante qui parle et écrit très bien notre langue, et je l’ai invitée un mois chez moi en Savoie. C’est Aliokina Orsana et qui habitait Kiev. Je n’ai pas de nouvelles depuis plus de 20 ans. Si vraiment par hasard on retrouve cette jeune femme qui a un peu plus de 50 ans, je serais très heureux de l’accueillir à nouveau. 

Avec mes amicales salutations 

Julien Buisson, Briançon 

*** 

Message pour la paix. 

La guerre à la guerre pacifiquement. Suivre l’idée de « Mandela » pour un monde Arc-en-ciel, quelle que soit la couleur de notre peau, nos origines, nos pensées. 

Un monde humain, solidaire, fraternel.  

Être citoyen du Monde. 

Un moyen : le désarmement. 

Comme Martin Luther King, « Je fais un rêve ». 

*** 

La guerre, quelle connerie ! 

Qui peut décider de la vie d’autrui, des peuples ? 

Quelle honte pour ces individus lâches, dénués de toute valeur humaine. Est-ce que le « courage » se trouve dans les bombes ? 

Soutien au peuple ukrainien 

Jack-André 

*** 

À tous mes amis qui souffrent, je leur dis ; prenez soin de vos enfants. 

Courage et espoir en une paix retrouvée. 

*** 

Seule la lutte contre l’inhumain, si nous acceptons de le combattre ensemble, peut réconcilier celui qui croyait au ciel comme celui qui n’y croyait pas. 

Louis Aragon, cité par Martine et Yannick Griveau, Romorantin 

*** 

Camarades 

Aucun raisonnement ! Aucune cause ne peut conduire à la destruction d’un pays ! D’un peuple ! Je le redis… AUCUN ! 

Car si je devais écrire un ultime message il serait pour le MOT : PAIX : la PAIX sans condition, la paix pour tous ceux qui fuient par la mer, sur les routes ! Dans le froid, la faim, la neige etc. 

- Aujourd’hui c’est le peuple ukrainien qui subit cette horreur ! 

- Alors ! de toutes ces monstruosités : la GUERRE !? est l’inutile terreur d’inaccessibles va-t’en guerre ! 

Pour la PAIX je participe au soutien des UKRAINIENS avec l’amitié de tous les Français, de notre journal « l’HUMANITÉ et le Secours Populaire » 

- Une grand-mère française qui avait 2 ans sur les routes en 1940, fuyant les hordes : « NAZIS » 

Yvette Graffeuil, Fontenay-le-Fleury 

*** 

Le modeste chèque pour aider le peuple ukrainien. 

Avec notre souhait que les armes se taisent et que des négociations nécessaires ramènent les peuples à la paix. 

Bernard Comte, Arlay 

***  

D’où qu’ils viennent, les réfugiés sont avant tout des être humains. Ceux qui comme Le Pen, Zemmour, Pécresse et la Bouchart, Maire de Calais, perdent à mes yeux tous droits à l’Humanité, au respect et à la dignité. 

Norbert Lecomte, Chissay-en-Touraine 

*** 

Je vous souhaite la PAIX au plus vite. 

Jacqueline Poustilnik, les Sables-d-Olonne 

*** 

Mon profond respect pour la résistance héroïque du peuple ukrainien face à son belliqueux agresseur. 

Mon espoir le plus cher : que la solidarité dont il fait preuve permette que la raison l’emporte et qu’il retrouve la paix, une vie digne et apaisée. 

Nicole Chaumont, Chatellerault 

*** 

NON à LA GUERRE 

Et si NOS GOUVERNANCES 

1. CESSAIENT LEURS LEÇONS 

2. DÉCIDAIENT [LA] LIBRE CIRCULATION 

3. LIBERTÉ, avec pour seul papier « habitant de la Terre », avec « Liberté» de parole, partage et Respect des Biens Communs. 

Enfin un seul costume pour tous 

Tendresse – Humanité. 

GARANT D’UN AVENIR ici-bas 

Martine Gramond, Argenteuil 

*** 

Aux enfants d’Ukraine 

Qu’en cette fin d’hiver, les armes se taisent, que l’eau revienne pour vous nourrir, que la chaleur de vos logements et le regard tendre de vos familles réunies à nouveau préparent vos jeunes vies à connaître la tendresse la solidarité le bonheur l’intelligence. 

Monique Longuenesse, Taillade 

*** 

Nous vous aimons tous… 

Nicole et Marc Perrin, Saou 

*** 

« À la manière dont un esprit se satisfait, on reconnait l’étendue de sa perte. » Hegel 

La barbarie plus forte que la culture ! 

Ce rouge-gorge , qui vient chaque jour, fidèle au poste, picorer les miettes de pain, éparpillées devant ma porte… semble être sensible à la musique de Bach. 

Plus de musique et moins de fusils ! La fraternité n’est pas un vain mot ; envolons-nous par-delà les frontières ! 

Marie-Noël Bourrel-Dubois, Tabanac 

*** 

Avec ces quelques mots je me joins à toutes les femmes et tous les hommes bouleversés, percutés par cette guerre. Je pense aux pères, mères, grands-parents, enfants : victimes : morts, blessés ou exilés. 

Rien ne peut justifier cette agression barbare. 

Il est urgent que cela cesse. 

Le peuple ukrainien doit retrouver sa souveraineté, sa liberté, la paix. 

Tous les peuples de la région et du monde n’ont-ils pas vocation à vivre ensemble afin de bâtir une humanité réelle et pacifique ? 

Des défis immenses sont à relever afin que chaque être humain vive dignement (inégalités, pauvreté, environnement). Fraternité. 

Désarmement. 

Philippe Lamotte, Le Mans 

*** 

Chers Camarades, 

Voici un soutien moral et financier aux Ukrainien(ne)s victimes de cette guerre absolument insensée et sidérante qui illustre le : « Quelle connerie, la guerre ! » [de] Jacques Prévert. 

Comment la diplomatie et la concertation n’ont pu parvenir à rapprocher les points de vue sur la territorialité du Donbass, de la Crimée, de Lougansk ? 

Il semblerait que les deux parties Putin-Zylynsky [Poutine-Zelensky] aient été chauffées à blanc (depuis 1999, 2008, 2014) par l’OTAN (qu’il faudrait dissoudre !), l’Union européenne, et la finance internationale qui rejoignent Jean Jaurès sur : « Le capitalisme porte [en lui] la guerre comme la nuée porte l’orage ». 

La finance et les marchands d’armes illustrent l’analyse désabusée d’Anatole France, après la Première Guerre Mondiale : « On croit mourir pour la patrie, on meurt pour les industriels. » 

Victor Kowalyk, Cusset 

*** 

Quelle connerie, quelle saloperie la guerre ! 

Dès que je l’ai pu, j’ai manifesté, milité à l’Appel des Cent pour la paix et l’amitié entre les peuples pour crier mon horreur contre la guerre. 

Mon père envoyé dans les tranchées en 1916 à 19 ans est revenu gazé, cassé par les horreurs qu’il a vécues et dont il n’a jamais parlé, [qui] m’ont marqué pour toujours. 

Aujourd’hui j’ai 84 ans et j’ai toujours connu la guerre. 

Enfant c’était l’occupation, les bombardements, la peur, la faim, le froid. 

Adolescent, adulte : les guerres coloniales et surtout celle dont on ne devait pas dire le nom ; la guerre d’Algérie pour laquelle j’ai été incorporé pendant 22 mois. 

Et puis le Vietnam, l’Afghanistan.  

Aujourd’hui toutes ces guerres cachées mais toutes aussi meurtrières pour les populations civiles. Et tous ces exilés abandonnés à leur sort, refoulés de partout. 

Sommes-nous encore humains ? 

Heureusement que je suis communiste depuis plus de 50 ans car je sais que toutes ces guerres ont la même origine : le capitalisme. Un monde fondé sur la recherche du profit comme moteur de l’activité humaine ne peut conduire qu’au même résultat : l’injustice, la violence, la guerre. 

Peut-être un jour entendrons-nous retentir partout dans le monde le refrain du chant des réfractaires de la guerre 14-18 : 

Non, non plus de combats 

La guerre est une boucherie 

Ici comme là-bas 

Les hommes n’ont qu’une patrie. 

Non, non plus de combats 

La guerre fait trop de misères 

Aimons-nous peuples d’ici-bas 

Ne nous tuons plus entre frères. 

René Borriglione, Nice 

Solidarité UkraineMots pour la paix
Le Monde

Les syndicats anticipent une réélection d’Emmanuel Macron et dénoncent ses projets

Le report de l’âge de la retraite à 65 ans et le conditionnement du versement du RSA à une activité font l’unanimité contre eux.

Analyse. Ils ont été critiques, se sentant ignorés voire méprisés par le président de la République. S’ils ont globalement salué sa gestion économique et sociale de la crise sanitaire, les affrontements n’ont pas manqué, sur les réformes du code du travail, de la retraite, de la SNCF, de l’assurance-chômage, sans parler de la crise, sur une planète a-syndicale, des « gilets jaunes ». Pourtant, les syndicats, mezza voce, font tous le pari d’une réélection d’Emmanuel Macron. Une analyse antérieure à la guerre en Ukraine qui n’a rien d’une adhésion et résulte d’un examen de l’offre électorale.

A droite, Valérie Pécresse (Les Républicains), qui veut notamment supprimer 150 000 postes de fonctionnaires et abolir les 35 heures, jugée trop libérale, suscite le rejet. La gauche sociale-démocrate et les Verts auraient pu séduire les réformistes, mais ils apparaissent hors jeu. Quant à Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise), il a plutôt les faveurs de SUD et d’une partie de la CGT.

Depuis 1988, aucune centrale ne donne de consigne de vote. Jusqu’à cette date, la CFDT penchait pour le candidat socialiste et la CGT soutenait implicitement ou explicitement celui du Parti communiste. Affichant son indépendance, Force ouvrière se tenait à l’écart de l’arène électorale. Mais en 2022, la montée de l’extrême droite, qui s’établit autour de 30 % dans les sondages, conduit les syndicats à s’exprimer fortement face à ce danger. A la présidentielle de 2017, selon un sondage d’Harris Interactive, 24 % des sympathisants de FO et 15 % de ceux de la CGT avaient voté pour Marine Le Pen, tandis que 14 % pour la CFTC et l’UNSA, 13 % pour la CFE-CGC et 7 % pour la CFDT avaient fait ce choix.

La Pologne les a énervés

L’occasion d’afficher un front presque unanime est venue de Pologne. Le 23 novembre 2021, Tygodnik Solidarnosc, hebdomadaire du mythique syndicat de Lech Walesa, affichait en première page une interview de Mme Le Pen dénonçant « l’attaque sur la Pologne » par les institutions européennes qui ont sanctionné le gouvernement du PiS pour ses atteintes à l’Etat de droit. Le 5 janvier, le même journal donnait la parole à Eric Zemmour qui s’en prenait violemment aux syndicats français. Tygodnik faisait l’éloge de ces deux candidats à la présidentielle française. Six jours plus tard, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, écrivait à Piotr Duda, président de Solidarnosc, pour dénoncer « une ligne éditoriale assumée qui promeut l’extrême droite et des valeurs antinomiques à celles du syndicalisme ».

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L'Humanité

" Le 24 février, la guerre a éclaté ". Par Kira Kovalenko, cinéaste russe

Le débat

Par Kira Kovalenko, cinéaste russe

On compte les jours, chaque jour on se réveille avec l’espoir que ce soit fini, mais non… Nous traînerons maintenant ces jours-ci toute notre vie et chaque jour le fardeau devient de plus en plus insupportable. Des gens perdent la vie, la chose la plus précieuse qui soit donnée. Tout ce que nous voyons, nous ne l’oublierons jamais. Jamais.

« Jamais » est le mot le plus effrayant. Le monde s’effondre… Tous les efforts se résument maintenant à rester humain et faire quelque chose d’utile. Mon film les Poings desserrés est sorti en salles, en France, la veille de la guerre. La guerre que mon pays a déclenchée. J’en porte la responsabilité, comme chaque citoyen russe. Si nous n’en prenons pas conscience, mon peuple n’en tirera aucune leçon, et l’histoire se répétera. Je voulais stopper la sortie de mon film, mais pour des raisons techniques, cela s’est avéré impossible, ce n’était pas en mon pouvoir. Il me semble, en tant qu’être humain, en toute conscience, qu’il serait juste de mettre la diffusion du film en pause tant que l’armée russe sera sur le territoire ukrainien, tant que des gens meurent, tant qu’il n’y a pas de paix.

De nombreux réalisateurs russes ne soutiennent pas la guerre, aussi leur État n’a plus besoin d’eux… ils sont même devenus gênants. Mais il est à présent temps d’aider d’autres voix à résonner plus fort. Il faut soutenir les réalisateurs ukrainiens qui sont maintenant obligés de défendre leur pays au lieu de tourner des films… C’est un simple geste de soutien envers nos confrères ukrainiens et une occasion d’exprimer notre solidarité avec l’Ukraine. Il ne doit pas y avoir de guerre.

UkraineTribunes pour la paix en UkraineSolidarité Ukraine
L'Humanité

Tribune pour la paix. La plus grande des batailles pour l’humanité

Le débat

Pierre Laurent

Est-ce le moment de parler paix, n’est-ce pas naïf, voire complice, face à Poutine ? Je vois pour ma part trois raisons impérieuses d’élever comme jamais la voix de la paix.

La première est la protection du peuple ukrainien. Depuis vingt jours, il vit l’horreur. L’avancée des blindés et des troupes russes se fait au prix d’un déluge de bombardements de toute nature sur les villes convoitées. L’utilisation massive de tous types d’armes explosives déversées sur des zones très peuplées provoque des victimes en grand nombre, la destruction d’habitations, de services publics et d’infrastructures vitales, une catastrophe humanitaire et un exode des populations déjà considérable. Compte tenu des énormes arsenaux mis en action, toute amplification de la guerre débouchera sur une généralisation du désastre. En Ukraine, comme dans toutes les guerres modernes, l’immense majorité des victimes seront civiles. Le prix à payer de la guerre sera le chaos pour longtemps. Nous devons être des millions à clamer : « Stoppez la guerre, arrêt immédiat des hostilités ! »

Et sans attendre, tout doit être entrepris pour protéger la population ukrainienne. Le travail humanitaire sur place doit être soutenu et protégé, les couloirs humanitaires et alimentaires négociés et garantis, la solidarité internationale amplifiée, et les réfugiés accueillis, sans tri racial ou religieux, par tous les pays d’Europe, dans le respect du droit commun. L’organisation et l’envoi de troupes paramilitaires doivent cesser de toutes parts. La Cour pénale internationale doit pouvoir enquêter en toute transparence et indépendance sur le déroulement du conflit et les actions des belligérants.

Les pays qui se sont abstenus à l’ONU, nombreux en Asie et en Afrique, doivent être traités comme des partenaires possibles pour la paix et non renvoyés dans le camp de Poutine.

La deuxième raison est la nécessité d’élever un barrage contre l’escalade, car le risque d’un engrenage qui embraserait toute ou partie de l’Europe, ou, pire, déclencherait l’utilisation d’armes nucléaires, est à prendre très au sérieux. Le danger de dérapages irréparables et incontrôlables menace à tout moment. C’est dans les voiles de la paix qu’il faut souffler et pas sur les braises de l’embrasement toujours possible. Toutes les pressions diplomatiques et économiques internationales exercées sur la Russie doivent viser le retour à la négociation des belligérants, et pas l’escalade guerrière.

L’enjeu est le respect de la souveraineté de l’Ukraine, pas son entrée dans l’Otan. Le président Zelensky a lui-même déclaré que la neutralité de son pays pouvait être mise sur la table de la discussion. Les courageuses voix russes pour la paix doivent être activement soutenues. Les pays qui se sont abstenus à l’ONU, nombreux en Asie et en Afrique notamment, doivent être traités comme des partenaires possibles pour la paix et non renvoyés par des discours binaires dans le camp de Poutine.

Quant à l’Europe, qui a déjà failli à faire appliquer les accords de Minsk, plutôt que d’accélérer son surarmement, elle devrait utiliser tout le poids de sa puissance pour peser en faveur de la paix et de la construction d’une nouvelle architecture de sécurité européenne, en demandant la convocation d’une conférence paneuropéenne qui mettrait toutes les questions sur la table.

Miné par les crises, les inégalités, les menaces climatiques et alimentaires, les dominations, les humiliations et les prédations, le monde est une poudrière.

C’est la troisième raison. L’Ukraine nous appelle à reprendre sans délai la construction d’un grand mouvement mondial pour la paix et la sécurité du monde.

Miné par les crises, les inégalités, la guerre des ressources, les menaces climatiques et alimentaires, les dominations, les humiliations et les prédations, et gavé de surarmement, le monde est une poudrière. La militarisation des relations internationales, la multiplication des guerres et les cicatrices purulentes qu’elles laissent à la surface du globe, en Afghanistan, au Proche-Orient, en Libye, au Sahel, au Congo… doivent nous appeler à la raison. La construction de la paix doit redevenir une grande cause mondiale, car dans la mondialisation, la paix est affaire de sécurité globale. Le surarmement, les alliances militaires bloc contre bloc ne sont pas la solution mais le problème. Ils sont contraires à l’intérêt mondial, qui est de construire des solidarités multilatérales nouvelles pour le climat, la fin des inégalités, la sécurité alimentaire, la santé, l’éducation… Pour l’avenir commun de l’humanité, construire la paix est à nouveau la plus grande des batailles.

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Le Monde

Mort de Taylor Hawkins, le batteur des Foo Fighters

Le musicien de 50 ans tenait les baguettes du groupe de rock emmené par Dave Grohl, ancien membre de Nirvana, depuis vingt-cinq ans. Les circonstances de sa mort n’ont pas été communiquées.

Le groupe de rock ultra-populaire des Foo Fighters a annoncé, vendredi 25 mars dans la soirée, la mort de son batteur de longue date, Taylor Hawkins, à l’âge de 50 ans. Aucun détail sur les circonstances de sa mort n’est révélé dans le message Twitter du groupe, publié sur un fond noir.

« La famille des Foo Fighters est dévastée par la mort tragique et prématurée de notre bien-aimé Taylor Hawkins, est-il écrit. Son esprit musical et son rire contagieux vivront avec nous tous pour toujours. »

« Nos pensées vont à sa femme, ses enfants et sa famille, et nous demandons que leur vie privée soit traitée avec le plus grand respect en cette période incroyablement difficile », conclut le message. Taylor Hawkins laisse dans le deuil sa femme Alison et leurs trois enfants.

https://t.co/ffPHhUKRT4

Le groupe était en peine tournée en Amérique latine. Après avoir joué au Mexique, au Chili et en Argentine, il devait se produire ce vendredi à Bogota, en Colombie, à l’occasion du Festival Estéreo Picnic, et dimanche au Brésil.

Le corps du batteur « est là et pour l’instant nous n’avons pas d’autre information », a dit à l’Agence France-Presse (AFP) une source du bureau du procureur à Bogota, sous couvert d’anonymat, en parlant du Casa Medina Hotel, situé dans l’est de la capitale colombienne.

Le festival a partagé le communiqué du groupe et a publié sur les réseaux sociaux un message affirmant qu’à la suite d’un « fait médical très grave, les Foo Fighters ne pourront se présenter ce [vendredi] soir et ont annulé le reste de leur tournée sud-américaine ».

Une figure en vue du groupe de rock

Les hommages se sont multipliés dans le monde de la musique. Le légendaire Ozzy Osbourne a salué en lui « une grande personne et un musicien incroyable », le rocker Billy Idol a qualifié la nouvelle de « tragique », tandis que le guitariste de Rage Against the Machine, Tom Morello, a loué « l’imparable puissance rock » du défunt.

Après le fondateur et leader des Foo Fighters, Dave Grohl, Taylor Hawkins était le membre le plus en vue du groupe, apparaissant aux côtés du chanteur et guitariste dans des interviews et jouant des rôles de premier plan dans les vidéos du groupe.

Il a également joué dans le film de comédie d’horreur récemment sorti par le groupe, Studio 666, dans lequel une force démoniaque dans une maison où le groupe séjourne saisit Dave Grohl et le rend meurtrier. Taylor Hawkins et d’autres membres du groupe – Pat Smear, Rami Jaffee, Chris Shiflett, Nate Mendel – sont tués un par un. L’idée du film est née de leur travail sur leur dixième album studio dans une maison de la vallée de San Fernando, à Los Angeles.

Ex-batteur d’Alanis Morissette

Taylor Hawkins a été le batteur des Foo Fighters pendant vingt-cinq des vingt-huit années d’existence du groupe, succédant au batteur d’origine, William Goldsmith, en 1997. Né Oliver Taylor Hawkins à Fort Worth, au Texas, en 1972, il a grandi à Laguna Beach, en Californie. Il a joué dans le petit groupe de Californie du Sud Sylvia, avant de décrocher son premier concert majeur en tant que batteur de la chanteuse canadienne Sass Jordan.

Dave Grohl, des Foo Fighters : « Pour moi, le rock’n’roll n’est pas mort »

Il a ensuite passé le milieu des années 1990 en tant que batteur de tournée pour Alanis Morissette, autre chanteuse canadienne, avant que Dave Grohl ne lui demande de rejoindre les Foo Fighters, en raison de son style très dynamique et puissant. C’est la deuxième fois que Grohl vit la mort d’un membre de son groupe, après celle de l’icône grunge des années 1990, Kurt Cobain, le chanteur de Nirvana, en 1994.

C’est après la disparition de Cobain que Dave Grohl, alors batteur, a fondé les Foo Fighters en prenant le rôle de guitariste et chanteur. C’est aujourd’hui l’un des groupes de rock les plus populaires dans le monde et l’un des plus joués sur les radios américaines.

Avec le succès de Nirvana, la ruée vers le grunge

Le Monde avec AP

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L'Humanité

Tribunes pour la paix en Ukraine

Le débat

Les armes doivent se taire et l’invasion russe de l’Ukraine cesser. Il faut tout faire pour éviter une escalade et pour venir en en aide aux civils et aux réfugiés. Benoît Teste, secrétaire général de la FSU. Miho Shimma Autrice, poétesse et ambassadrice de la paix pour les villes de Hiroshima et de Nagasaki (Japon). Philippe Rio, maire de Grigny, président de l’AFCDRP-Maires pour la paix France.

Une solidarité internationaliste concrète

Benoît Teste, secrétaire général de la FSU

L’invasion de l’Ukraine ouvre une ère instable et inquiétante dans les relations internationales qui peut amener à une confrontation, y compris nucléaire, des grandes puissances. La responsabilité de la guerre incombe au régime de Vladimir Poutine. De la capacité du peuple ukrainien à résister à l’impérialisme russe va dépendre l’issue d’un conflit dont nombre d’enjeux sont décisifs pour le XXI e siècle : la place du droit des peuples à l’autodétermination, le respect du droit international, les enjeux énergétiques, la place du nucléaire, dont les dangers sont décuplés en temps de guerre, mais aussi les enjeux de souveraineté alimentaire, avec la déstabilisation de la production et des échanges agricoles. Les impacts environnementaux, économiques et sociaux de la guerre auront des conséquences pour chacun-e d’entre nous. Le réarmement en Europe et en France, qui plus est dans le cadre de l’Otan, n’est pas une solution pour la paix, d’autant que les besoins de la population se nomment services publics, justice sociale et climatique.

Le réarmement en Europe et en France, qui plus est dans le cadre de l’Otan, n’est pas une solution pour la paix.

Dans l’immédiat, tout doit être fait pour éviter l’escalade, que les armes se taisent et les droits du peuple ukrainien soient préservés. Cela passe par la construction d’un mouvement populaire pour la paix et la solidarité avec la population ukrainienne et celles et ceux qui, en Russie et en Biélorussie, s’opposent à la guerre. Avec d’autres organisations, la FSU va mettre en œuvre concrètement une solidarité internationaliste avec les Ukrainiens-ne-s et leurs organisations syndicales. L’accueil inconditionnel de l’ensemble des réfugié-e-s doit être garanti et les politiques migratoires abjectes de ces dernières années doivent cesser. La FSU a alerté le gouvernement sur les dispositifs spécifiques d’accueil des élèves allophones (UPE2A), dramatiquement sous-financés. Il convient de les renforcer urgemment pour que les mots de M. Macron sur la solidarité soient suivis d’actes concrets.

Regard depuis l’autre rive de la Russie

Miho Shimma Autrice, poétesse et ambassadrice de la paix pour les villes de Hiroshima et de Nagasaki (Japon)

La guerre assombrit l’horizon européen… Elle traduit l’échec des diplomaties, dont nous espérons le regain. La guerre est toujours un échec, a fortiori depuis que la radioactivité est devenue une arme de guerre. La menace est là et, s’agissant de nucléaire, le déni est insupportable.

Aurions-nous oublié Hiroshima et Nagasaki, et le message des survivants : « Plus jamais ! »

Avec des survivants des bombardements atomiques (hibakushas), avec de nombreuses organisations et institutions agissant pour la paix, j’ai consacré beaucoup de temps à dire que l’usage guerrier de la radioactivité a introduit une donnée nouvelle fondamentale dans les relations internationales en rendant possible une catastrophe irréversible. Aurions-nous oublié Hiroshima et Nagasaki, et le message des survivants : « Plus jamais ! »

Vu d’Europe, outre l’urgence humanitaire, les souffrances inacceptables, le conflit en cours alimente les rumeurs, réveille les rancœurs, attise les haines, laisse le champ libre aux pires cruautés et risque de déclencher une escalade qui échappera à ses auteurs.

Vu du Japon, sans prétendre tout expliquer, nous devons imaginer que la question des centrales rappelle un passé récent, une inquiétude profonde. Les plaies restent à vif et les effets psychologiques de la menace s’ajoutent à ceux du Covid. Ne négligeons pas d’autres facteurs de complexité : le Japon consomme pétrole et gaz, mais aussi beaucoup de bois de construction venant de Russie ; des recherches pétrolières sont en cours, avec des capitaux japonais et internationaux conséquents, sur l’île de Sakhaline, à cinquante kilomètres du Japon. Le passage d’avions, bateaux, hélicoptères russes au-dessus et dans les eaux territoriales du Japon n’est pas rare, mettant le monde à la merci d’une erreur ou d’une provocation !

La guerre en Ukraine assombrit aussi l’horizon mondial… L’issue ne peut qu’être diplomatique, adossée à la mobilisation durable des citoyens pour l’avènement d’une culture de la paix dotée de moyens conséquents, avec les Nations unies.

Faire de la paix une priorité politique

Philippe Rio, maire de Grigny, président de l’AFCDRP-Maires pour la paix France

Soixante-seize ans après les premiers bombardements atomiques, « tournant » décisif de l’histoire humaine en raison de la durée de l’empreinte laissée par la contamination radioactive sur les écosystèmes… la Russie a envahi l’Ukraine et agite la menace nucléaire en occupant une centrale électrique atomique… L’urgence immédiate est à la solidarité.

La réalité de notre Terre traduit la dégradation des valeurs humaines.

Les Nations unies ont montré, avec les objectifs du développement durable (ODD), qu’une autre voie est possible pour « libérer les générations futures du fléau de la guerre ». Le seizième des dix-sept ODD est clair à cet égard, mais il inspire trop peu les politiques des États qui pourtant l’ont adopté. Comment avancer vers un monde sécurisé par la paix ? La réalité de notre Terre traduit la dégradation des valeurs humaines. De quelles valeurs parlent-ils quand ils fabriquent ou laissent fabriquer sans protester assez de bombes atomiques pour écraser l’espèce humaine dans son entier ?

Les communes et collectivités territoriales, premières victimes des guerres, comme nous le voyons en Ukraine envahie, ne restent pas en dehors de ces réalités. Les maires des deux villes japonaises réduites en cendres en quelques minutes, les 6 et 9 août 1945, ont créé un réseau original, pluriel, appelé Maires pour la paix. Il compte aujourd’hui plus de 8 000 villes et collectivités dans 166 pays. L’Association française des communes, départements et régions pour la paix (AFCDRP) le représente en France.

Nous sommes tous concernés, chaque citoyen peut solliciter maires et présidents de ces structures de proximité pour la mise en place de programmes locaux d’action pour une culture de la paix (Placp), en coopération avec des partenaires locaux. De telles démarches contribueront à une vie meilleure pour tous, avec moins de défiance, moins de violence et plus d’espoir vers ce « vivre bien » que nous attendons tous.

Mobilisés avec leurs élus, leurs associations, leurs institutions, les citoyens sont les seuls à pouvoir imposer la paix… Le temps est venu de faire de la paix une priorité politique universelle ! Le traité pour la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) nous y invite et la France l’a signé.

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La raison du plus fort n’est pas toujours la meilleure

Tribune

Nedim GÜRSEL

Nedim Gürsel Écrivain

Vous n’avez qu’à regarder les images de Vladimir Poutine qui défilent nuit et jour sur les écrans de télévision. Il est petit, pour ne pas dire trapu, mais solide. Il a des regards rusés pour ne pas dire ceux d’un renard. Il montre non seulement ses muscles mais aussi ses dents pointues. La nuit, se transforme-t-il en Dracula, je n’en sais rien, mais le jour, il ne se contente pas seulement de traverser les couloirs du Kremlin hantés par les fantômes du passé sanglant de la Russie, il monte aussi à cheval, il pilote un avion de combat, met à terre son adversaire au judo. Bref, il est fort, et comme dans la fable de La Fontaine, «  La raison du plus fort est toujours la meilleure ». Ce n’est même pas la peine de le montrer tout à l’heure.

Alors le loup finira par déchiqueter l’agneau, ses arguments sont impeccables, même s’ils paraissent quelque peu exagérés. Et personne n’interviendra pour empêcher le crime, car il s’agit d’un crime pur et simple. Vous allez voir, l’assassin reviendra sur le lieu du crime pour déclarer son innocence. Devant nos yeux, un État démocratique et souverain sera anéanti, un peuple créatif sera massacré. Car le peuple ukrainien est créatif, imaginatif, je dirais même génial. Vous n’avez qu’à lire ou à relire Gogol. Faute de ne pouvoir écrire dans sa langue maternelle, il s’exprima en russe, mais décrit à merveille la beauté de son pays et Kiev, sa ville bien-aimée. Le Dniepr aussi, qui la traverse.

« L’air fraîchit soudain ; ils sentirent la proximité du Dniepr. Et voici qu’il scintille au loin, raie sombre qui se détache de l’horizon. On sentait le souffle de ses vagues glacées, on le voyait s’étendre, toujours plus proche, et occuper enfin toute la moitié de l’horizon. C’était l’endroit où le fleuve, resserré jusque-là par des rapides, finissait par rentrer dans ses droits et grondait comm e une mer qui s’étale en liberté. »

Je me souviens d’une promenade en bateau en compagnie de ma traductrice russe, bien avant que le président russe mène en bateau les Européens, qui, contrairement aux Américains, n’étaient pas capables de prévoir ce qui se passe aujourd’hui, c’est-à-dire le désastre. Car il s’agit bel et bien d’un désastre, d’une guerre totale menée par un pays puissant contre un pays pacifique qui a besoin d’aide.

Quant le bateau avait quitté l’embarcadère, nous avions cherché une place sur le pont supérieur, en vain. Les tables étaient toutes prises depuis longtemps. Les gens de Kiev, après avoir commandé un verre de vodka, étaient déjà occupés à manger leurs victuailles. Malgré le tintamarre des enfants courant sur le pont, le grincement de vieilles tables héritées de l’époque soviétique s’accordant au bruit des hélices, le grondement des machines couvrant le vacarme des passagers enivrés par la vodka dans la chaleur d’août, on eût dit que le bateau s’était immobilisé au milieu du Dniepr. La ville de Kiev avait sur ses hauteurs à sa droite des coupoles dorées et en contrebas le long de ses quais des entrepôts de charbon, ainsi que des usines désaffectées aux cheminées inertes. À gauche, sur l’île Trukhaniv, qu’on n’avait jamais aménagée en zone habitable, des arbres se dressaient, tout verdoyants. Sur le rivage, j’avais aperçu des baigneurs. Ceux-ci ne savaient pas que, des années plus tard, ils allaient recevoir de leur frère aîné des bombes sur la tête et non des baisers.

« C’est un grand fleuve que le Dniepr, écrit Gogol, riche en bras morts, en épaisses jonchaies, en gouffres et en bancs de sable ; le miroir de ses eaux scintille, assourdi par le cri perçant des cygnes, sillonné par le vol rapide de la grèbe orgueilleuse, tandis que les courlis, les maubèches au bec rouge et d’innombrables oiseaux de toutes espèces se cachent dans ses roseaux et sur ses berges. »

Eh bien, que reste-t-il à présent de tout cela ? Rien que des ruines, et le grand fleuve charrie les corps des enfants morts. Je ne dirai pas, comme Prévert , « Quelle connerie la guerre ! », mais « Il faut arrêter Poutine avant qu’il ne soit trop tard ! » Kiev n’est pas encore tombée, alors que les civils meurent et que la résistance s’organise. Quant à Gogol, originaire de ce pays malheureux qu’il a tant aimé et chanté, il ne cesse de se retourner dans sa tombe.

le Voyage en Iran. En attendant l’imam caché, Tribunes pour la paix en UkraineSolidarité Ukraine
L'Humanité

28 mars 1948 : et Arnal créa Pif le chien...

Il y a une date historique que tout lecteur de l’Humanité doit connaître : 28 mars 1948. Ce jour-là Pif le chien fait son apparition dans notre journal, pour ne plus le quitter. Le malicieux chien bipède est né sous les coups de crayon de José Cabrero Arnal. Il signe C. Arnal. De gag en gag, Pif devient l’un des plus célèbres héros de la bande dessinée et la créature dépasse en notoriété son créateur.

Un passionné de BD, Philippe Guillen, consacre aujourd’hui une biographie à Arnal qui, malgré les années noires de son existence, ne perdit jamais son humour ni sa vision optimiste du monde. José Cabrero Arnal naît le 6 septembre 1909 en Aragon. Ses parents, paysans très pauvres, s’installent à Barcelone, ville déjà bouillonnante où le jeune José lit ses premières bandes dessinées, griffonne sans cesse, sur tous les supports. Il crée des personnages, se fait peu à peu remarquer. La presse publie ses œuvres pour la jeunesse, ses caricatures politiques. En 1936, il représente Hitler et Mussolini, du sang sur les mains.

Dès le début de la guerre d’Espagne, le dessinateur s’engage dans les rangs républicains, il est blessé en octobre 1937. Deux ans plus tard, avec un demi-million d’antifascistes défaits, Arnal franchit les Pyrénées, tandis que son père est fusillé par les franquistes. Il connaît ensuite les effroyables camps d’internement du sud de la France, puis l’enfer de Mauthausen. Il en revient famélique, épuisé. À Toulouse, la Croix-Rouge républicaine espagnole, notamment, le prend en charge, l’aide à recouvrer la santé. Installé à Paris, il commence à travailler pour l’Huma en 1946. Deux ans après, débute l’aventure Pif. Il dessine aussi pour Vaillant – rebaptisé Pif Gadget en 1969 – et dans ce journal, il invente les personnages de Placid et Muzo.

Si Pif, Hercule, Roudoudou et les autres aiment volontiers se faire des farces, ils composent un univers finalement bon enfant, dépourvu de méchanceté. Souvent l’arroseur est arrosé mais la déconvenue s’efface dans un sourire. À la lecture de cette biographie, on devine que les bandes dessinées, les strips d’Arnal ont bercé l’enfance de Philippe Guillen. L’ouvrage, abondamment illustré bien sûr, s’attache surtout à retracer l’itinéraire d’Arnal avant qu’il ne rencontre le succès.

Le dessinateur autodidacte, devenu un des principaux auteurs de BD, subit jusqu’à la fin de sa vie une profonde injustice : lui qui a combattu le fascisme, a été enrôlé sur le chantier de la ligne Maginot, a épousé une Française, se voit refuser la nationalité du pays dans lequel il vit. Parce qu’il travaille pour la presse communiste ? Il reste « apatride » jusqu’à sa mort, le 7 septembre 1982. Arnal n’est jamais retourné en Espagne. Pif, quant à lui, a poursuivi ses aventures grâce au crayon de Roger Mas, puis d’autres dessinateurs, qui perpétuent le personnage. Le chien n’en a pas fini avec ses facéties.

 

José Cabrero Arnal, de Philippe Guillen. 
Éditions Loubatières, 174 pages, 32 euros.

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L'Humanité

Ukraine. Volodymyr Zelensky piégé par les Pandora Papers

Actu

Les révélations se multiplient autour du président ukrainien sur de nombreuses affaires commerciales via des sociétés offshore. Elles débouchent sur une crise politique pour le dirigeant, qui avait promis de combattre ces maux lors de son élection en 2019.

Vadim Kamenka

Une semaine de tous les dangers. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky essuie une véritable tempête médiatique et politique. Les révélations sorties dans le cadre des Pandora Papers depuis lundi le visent directement. Cette enquête, menée par plus de 600 journalistes de 117 pays qui ont étudié 11,9 millions de dossiers confidentiels, pointe comment s’organise l’évasion fiscale.

Zelensky, de comédien à chef de guerre : le parcours déroutant du président ukrainien

En Ukraine, c’est le site d’investigation de Slidstvo.info qui, en participant au Consortium international des journalistes d’investigation (Icij), a sorti plusieurs documents impliquant le président Zelensky dans des tractations commerciales secrètes. L’un d’eux pointe ainsi l’achat par des compagnies offshore (une entreprise enregistrée à l’étranger), appartenant à sa société de production Kvartal 95, « de trois appartements dans le centre de la capitale britannique (…) pour une somme d’environ 7,5 millions de dollars », atteste Slidstvo.info. Les journalistes ont réussi à retrouver leur localisation exacte. Les deux premiers appartiennent à l’entreprise de Serhiy Shefir, premier assistant du chef de l’État. L’un, acquis pour 3 millions de dollars en 2018, est situé dans une maison appelée Chalfont Court, en face du bâtiment 221B Baker Street. Le second se trouve dans l’immeuble Clarence Gate Gardens juste à côté. Le dernier, détenu par le copropriétaire de Kvartal 95, Andriy Yakovlev, se situe à quelques mètres du palais de Westminster.

Guerre en Ukraine Suivez l'évolution de la situation, retrouvez les reportages de nos envoyés spéciaux, nos analyses et décryptages.

Des entreprises détenues par son groupe d’amis

Cette affaire est éclairante sur le cercle proche de Volodymyr Zelensky, issue de sa société de production Kvartal 95 qui se trouve au cœur du scandale. Elle est derrière un vaste réseau tentaculaire d’entreprises enregistrées à l’étranger pour cacher leur activité et détenues en copropriété par son groupe d’amis. Tous sont issus soit de la ville natale de Zelensky, Kryvyï Rih, dans le sud, ou de sa société de production. « Il s’agit de Serhiy Shefir, qui a produit les émissions à succès de Zelensky, et le frère aîné de Shefir, Borys, qui a écrit les scripts. Un autre membre du consortium est Ivan Bakanov, un ami d’enfance. Bakanov était directeur général du studio de production et le réalisateur, producteur et copropriétaire de Kvartal 95, Andriy Yakovlev », raconte Slidstvo.info.

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Ce partenariat autour de la société de production apparaît quand Volodymyr Zelensky est acteur, humoriste et comédien et pas encore dirigeant. Il s’est servi d’une de ses séries les plus populaires, Serviteur du peuple, où il tenait le rôle d’un enseignant indigné par la corruption de son pays qui devient président. En 2019, Zelensky reprend le nom de la série pour en faire une formation politique et se faire élire avec 73 % des voix sur un programme sans concession : la lutte contre les inégalités, mettre fin au système oligarchique et à la corruption. « Même si ces révélations ne nous surprennent plus. Nous sommes extrêmement déçus. Durant la campagne, Zelensky avait incarné un espoir de changement. Il s’en est pris à l’ancienne génération dirigeante impliquée dans de nombreux scandales, critiquant son prédécesseur Petro Porochenko, sur le fait de cacher des actifs à l’étranger, ou de ne pas assez combattre la corruption », rappelle Xenia, la quarantaine qui avait participé aux mobilisations massives de 2013 et 2014 sur la place Maïdan.

Deux autres crises : le Donbass et Nord Stream 2

À Kiev, un mécontentement général prend forme. Et cette colère populaire à l’égard du président pourrait bien grandir dans les jours qui viennent. Car Slidstvo.info promet encore de nombreuses révélations sur Zelensky et d’autres responsables ukrainiens. Pour Lena, une retraitée de 65 ans, habitant dans les environs de Kiev, ce scandale « n’apporte rien de nouveau. Tous les dirigeants ont été impliqués dans une affaire depuis l’indépendance. Mais il choque de nombreuses personnes qui voient leur retraite, leur salaire ne jamais augmenter, à la différence des prix, de la TVA, de l’énergie. Et à chaque fois les mêmes dirigeants nous promettent de sortir le pays de la crise économique et sociale et que chacun devra faire des efforts . Après deux révolutions (2004 et 2013-2014 – NDLR), on n’y croit plus. Et c’est le plus dangereux et regrettable ».

Tous nos articles sur le gazoduc Nord Stream 2

Deux autres crises émergent actuellement pour le chef de l’État : le Donbass et Nord Stream 2. Depuis plusieurs jours, la situation dans la région de l’est de l’Ukraine apparaît préoccupante. Les violations répétées du cessez-le-feu ont fait plusieurs morts. L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe a d’ailleurs quitté la zone frontalière de la Russie, la mission n’ayant pas été renouvelée par Moscou. La paix dans la région, pour un conflit qui a causé la mort de 13 000 personnes, devait être l’autre priorité fixée par le président ukrainien pour son mandat. Elle est au point mort alors qu’un autre échec diplomatique semble se dessiner : la mise en marche du gazoduc reliant la Russie à l’Allemagne. Elle apparaît inéluctable dans les prochains mois, le processus de remplissage ayant débuté.

Vidéo Pandora Papers : quelles solutions pour que cesse le scandale ?

UkraineVolodymyr Zelenskypandora papersévasion fiscale
Le Monde

Scandale Orpea : l’Etat saisit la justice et va réclamer la restitution de certaines dotations publiques

Evoquant des « dysfonctionnements graves » constatés dans le rapport remis par l’IGAS et l’IGF, la ministre déléguée chargée de l’autonomie, Brigitte Bourguignon, critique « des manquements sur le plan humain et organisationnel ».

Après six semaines d’enquête, l’inspection générale des affaires sociales (IGAS) et l’inspection générale des finances (IGF) ont rendu leurs conclusions sur le groupe d’hébergement de personnes âgées Orpea. Relevant des « dysfonctionnements graves » ainsi que des « manquements sur le plan humain et organisationnel », la ministre déléguée chargée de l’autonomie, Brigitte Bourguignon, a annoncé samedi 26 mars sur France Inter que l’Etat va déposer plainte contre le groupe et réclamera le remboursement des dotations publiques présumées détournées de leurs fins.

.@BrigBourguignon : "Au regard de dysfonctionnements graves qui ont été qualifiés par l'IGAS et l'IGF, nous sommes… https://t.co/hzDmDrBwTi

« Au regard de dysfonctionnements graves, nous sommes en mesure de vous dire que l’Etat porte plainte et saisit le procureur de la République », a dit la ministre, en s’appuyant sur les rapports des inspections administratives.

Ehpad : l’Etat rend un prérapport accablant pour le groupe Orpea

Le rapport d’enquête établi par l’IGF et l’IGAS, saisies par le gouvernement le 1er février, fait état de « dysfonctionnements significatifs dans l’organisation du groupe, au détriment de la prise en charge des résidents », a précisé le ministère dans un communiqué. Très attendu depuis des semaines, ce rapport ne sera cependant pas rendu public, car couvert par le « secret des affaires », a précisé à l’AFP le cabinet de Mme Bourguignon. Le 11 mars, le ministre de la santé, Olivier Véran, avait pourtant affirmé qu’il comptait publier une partie de ce document, plus exactement « la totalité, à l’exception de ce qui est couvert par le secret des affaires ».

La publication en février du livre-enquête Les Fossoyeurs, dans lequel le journaliste Victor Castanet accuse le groupe privé d’avoir mis en place un « système » pour optimiser ses bénéfices au détriment du bien-être des résidents et employés, avait créé un véritable séisme au sein du secteur.

Alors qu’il estime que 10 % des établissements d’hébergement pour les personnes âgées dépendantes (Ehpad) font l’objet d’une inspection des agences régionales de santé (ARS) chaque année, le ministère de la santé a annoncé mardi le lancement d’une campagne qui vise à « contrôler les 7 500 Ehpad de France dans les deux ans à venir ». Les effectifs des ARS vont être renforcés grâce à une centaine de recrutements.

« Il va falloir qu’on cesse de se fouetter, là ! » : comment Orpea prépare la riposte face au rapport sur les dysfonctionnements dans ses Ehpad

Le Monde avec AFP

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L'Humanité

Décryptage vidéo. Prix de l'essence : les candidats à la présidentielle ont-ils la solution ?

Vidéo

La guerre en Ukraine a aggravé la hausse du prix des carburants en Europe. En France, le litre d'essence dépasse les 2 €. Journaliste au service planète, Emilio Meslet décrypte les propositions des candidats à la présidentielle pour lutter contre ces hausses.

Emilio Meslet

 

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

Réalisation et montage : Marius Caillol.

Le Monde

L’Ukraine, une « Petite Russie » ?

vidéo Trois jours avant le début de la guerre, Vladimir Poutine a longuement exposé dans un discours sa version de l’Histoire, selon laquelle l’Ukraine « a été entièrement créée par la Russie ». Qu’en est-il réellement ?

24 août 1991. Alors que le bloc soviétique est en train de s’écrouler, les Ukrainiens votent à plus de 92% pour leur indépendance. Mais l’histoire de ce pays est bien plus ancienne. Il faut remonter au Xe siècle pour comprendre les racines de la culture ukrainienne, à l’époque ou Kiev était une capitale qui rayonnait dans toute l’Europe centrale et Moscou encore un village.

Explication en vidéo avec la participation d’Alexandra Goujon, maîtresse de conférences en sciences politiques à Science Po Paris et à l’Université de Bourgogne et Rory Finnin, spécialiste de l’Ukraine à l’Université de Cambridge.

Sources :

L’Ukraine, de l’indépendance à la guerre, Alexandra Goujon, le Cavalier Bleu, 2021

Atlas de l’Ukraine, François de Jabrun

Atlas des Vikings, John Haywood, Decitre, 2005

Carte de l’expansion viking du VIIIe au XIe siècle

Lire aussi :

How the West Gets Ukraine Wrong — and Helps Putin As a Result, Politico

L’agression russe en Ukraine marque le retour de la guerre impériale, Le Monde

Guerre en Ukraine : « La guerre est en train de diviser Ukrainiens et Russes pour toujours », Le Monde

Anna Moreau et Adrien Vande Casteele(Motion design) (avec AFP et Reuters)

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L'Humanité

VIDÉO.« Est-ce que Monsieur Macron nous écoute ? »: manifestation des retraités à Paris

Vidéo

Neuf organisations syndicales de retraités se sont mobilisées ce jeudi 24 mars dans toute la France, réclamant une augmentation des pensions de retraite pour faire face à la hausse du coût de la vie et de la santé.

Ils en ont « ras-le-bol d’être maltraités ». Des retraités manifestaient jeudi 24 mars dans une vingtaine de grandes villes, à l'appel de neuf organisations, dont la CCGT, FO ou le SNES-FSU, pour réclamer une hausse des pensions en pleine flambée de l'inflation et à deux semaines de l'élection présidentielle.

Dans le cortège parisien, le message porté par les quelques 3 000 manifestants est clair: « Macron, rends les sous ! ». Parmi les pistes évoquées par les manifestants pour rétablir l’équilibre dans le pouvoir d’achat des retraités, un plafonnement des pensions et retraites à 1 500 euros minimum, avec indexation sur l’inflation, ou encore l’instauration d’un 13ème mois pour les retraités.

« On se prive »

Huguette, retraitée du personnel d’EDF-GDF se demande bien si « Monsieur Macron » les écoute, eux, les retraités. Aujourd’hui, cette militante du parti communiste français perçoit 1 300 euros par mois. « Ce n’est quand même pas l’Amérique ! », ironise-t-elle. « Entre la CSG et les taxes sur les pensions, les mutuelles et tout ce que l’on doit payer au quotidien, c’est difficile de s’en sortir », assure Huguette, qui, de plus, accuse le coup de l’augmentation de l’inflation dans sa vie de tous les jours.

Alors, elle se prive: « on ne part pas en vacances, on regarde attentivement le prix des biens et l’on achète ce qu’il y a de pas trop cher », regrette-t-elle, mettant en avant, par ailleurs, le programme du candidat communiste Fabien Roussel pour défendre le pouvoir d’achat des Français.

Si elle est descendue dans la rue, c’est également pour défendre l’avenir des générations futures: « J’ai eu 4 enfants, 13 petits enfants et 9 arrières petits-enfants, et tout ce qui se passe les concerne aussi.  », s’inquiète-t-elle, alors qu’ils sont « tous partis de l’idée qu’ils n’auront, eux, de toute façon, pas de retraite… ».

Interrogations autour de la réforme des retraites 

La question du report de l’âge du départ à la retraite est une inquiétude partagée par de nombreux manifestants, concernés par le sort de ces actifs qui devront travailler encore plus tard, comme le propose Emmanuel Macron, qui souhaite fixer à 65 ans l’âge de départ légal.

Jean-Jacques Brilland s’estime chanceux d’avoir mis fin à son activité à 62 ans. « Je mesure ma chance, car chaque année qui passe à nos âges se ressent physiquement et intellectuellement ». Retarder l’âge de départ à la retraite à 65 ans serait une aberration, estime-t-il :« À cet âge, beaucoup de travailleurs n’auront plus l’intégrité physique ou intellectuelle de continuer à travailler ». Sur ce sujet, la CGT affirme qu’actuellement, « la moitié des salariés ne sont plus en poste lorsqu'ils prennent officiellement leur retraite ». Entre invalidité et chômage, de quoi « douter des économies que l’État pourrait réaliser, car il faudra bien indemniser ces gens-là et ne pas les laisser crever de faim », alerte Jean-Jacques.

Le Monde

Climat : comment cultiver quand il n’y a plus de saisons ?

vidéo Entre gelées records et canicules à répétition, depuis plusieurs années les agriculteurs se battent chaque saison pour préserver leurs récoltes des aléas climatiques extrêmes. Mais comment font-ils exactement ?

Les gelées d’avril 2021 resteront certainement dans les mémoires des agriculteurs français. Après un hiver doux, une vague de froid s’est abattue sur le pays. Résultat : des dégâts catastrophiques qui touchent de nombreuses filières. Les plus touchées sont la viticulture et l’arboriculture.

Cet épisode est marquant par son intensité et son étendue, mais il n’est malheureusement pas nouveau. Cela fait plusieurs années que les agriculteurs s’inquiètent des conditions climatiques imprévisibles et/ou extrêmes avec lesquelles ils doivent compter.

Alors comment faire pour continuer de cultiver dans ces conditions ?

Rencontre avec ces agriculteurs et agricultrices qui réinventent leurs pratiques pour faire face au changement climatique. Sources :

Anna Moreau et Elisa Bellanger

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L'Humanité

Ukraine: « La seule voie possible, c’est la paix » assure le député Sébastien Jumel

Vidéo

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est adressé mercredi au parlement français, déclarant attendre de la France qu'elle aide l'Ukraine à mettre fin à cette «  guerre contre la liberté, l'égalité et la fraternité ». Le député de la Seine-Maritime Sébastien Jumel (PCF), a réagi au discours pour l’Humanité.

Le président Volodymyr Zelensky s’est adressé ce mercredi aux parlementaires français, lors d’une visioconférence retransmise au Sénat et à l’Assemblée nationale, survenant après plusieurs interventions similaires dans des capitales occidentales.

Ovationné par les parlementaires, le président ukrainien a fait appel à l’aide de la France lors de cette séance exceptionnelle. Le chef de l’État ukrainien a notamment appelé le pays à mettre fin « guerre contre la liberté, l'égalité et la fraternité », reprenant la devise tricolore. Il a ensuite exhorté les entreprises françaises implantées en Russie à cesser de soutenir « la machine de guerre » russe et à quitter ce pays, citant Renault, Auchan et Leroy Merlin.

Sébastien Jumel, député de la Seine-Maritime (PCF), rejoint le président ukrainien et commente: « Je partage cette idée, qui consiste à dire aux entreprises françaises: "quittez sans tarder le territoire de ceux qui commettent l’acte de guerre" ».

Pour l’élu de la Seine-Maritime, le « seul chemin » envisageable consiste à « isoler et condamner » le président russe, Vladimir Poutine, sans pour autant « humilier les Russes, le peuple russe », afin de ne jamais perdre de vue l’essentiel: « la paix ».

« L’urgence est d’arrêter les frappes, les bombes, et de contraindre Poutine à rejoindre le chemin des négociations », a-t-il ajouté, soulignant le rôle à jouer du format Normandie, qui pourrait constituer « le socle pour retrouver les bases d’une négociation et le chemin de la paix ».

Le Monde

Pourquoi la guerre d’Algérie a éclaté : aux origines de la colère

vidéo Pour comprendre comment est né le nationalisme algérien, il faut plonger au cœur du système colonial français, un système fondé sur l’inégalité de ses administrés. Retour en archives sur les racines de la colère.

Le 1er novembre 1954, une série d’attentats et de sabotages frappent l’Algérie. Bilan : huit morts. Ces attaques contre le système colonial français sont orchestrées par le Front de libération nationale (FLN), un parti indépendantiste algérien. Près de huit ans plus tard, le 18 mars 1962, le FLN et la France signent les accords d’Evian. C’est la fin de la guerre d’Algérie. L’Algérie devient indépendante. Pourtant, l’idée d’une Algérie indépendante est née bien plus tôt, dans les années 1920, en métropole. Et non dans l’Algérie coloniale, qui nourrit les ferments de la colère des indépendantistes. Dans ces trois départements d’Afrique du Nord vivent environ un million de citoyens Français, essentiellement d’origine européenne. Et 9 millions de Français musulmans d’Algérie. Des « indigènes », comme on dit à l’époque.

Sources :

Histoire de l’Algérie à la période coloniale, 1830-1962, ouvrage collectif (La découverte - 2012)

Violence ordinaire dans l’Algérie coloniale, Sylvie Thénault (Odile Jacob, 2012)

Travail sur l’Algérie, Alexis de Tocqueville (1841)

L’Algérie et les Algériens sous le système colonial, Gilbert Meynier (Insaniyat, 2014)

La famine de 1866-1868, Bertrand Taithe (Revue d’histoire du XIXe siècle, 2010)

Droit colonial et code de l’indigénat, par Olivier Le Cour Grandmaison (La Découverte/Zones, 2010)

Histoire du système d’enseignement colonial en Algérie, Aïssa Kadri (ENS Editions, 2007)

De la « légalisation » de la violence en contexte colonial, Isabelle Merle (Politix, 2004)

Karim El Hadj et Elisa Bellanger

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L'Humanité

Ce qu'il faut retenir de l'intervention de Volodymyr Zelensky devant le parlement français

Vidéo

Lors d’une allocution devant le Sénat et l’Assemblée nationale, mercredi 23 mars 2022, le président ukrainien a exhorté la France à la livraison d’armes -celles-ci passent actuellement par une enveloppe de l'Union européenne- et exhorte les entreprises françaises à cesser de commercer avec la Russie. Volodymyr Zelensky a réclamé une fois de plus l’adhésion de son pays à l’Union européenne.

Lina Sankari

Interpeller la représentation nationale et, par là-même, la société. Les parlementaires français arboraient, hier après-midi, un macaron jaune et bleu, les couleurs de l’Ukraine, pour l’occasion. Pour la première fois, le chef d’un État étranger en guerre s’exprimait en direct devant les deux chambres par visioconférence.

Zelensky, de comédien à chef de guerre : le parcours déroutant du président ukrainien

Comme il l’a fait devant les Assemblées britannique, canadienne, états-uniennes, allemande, israélienne, italienne et japonaise, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est adressé au Sénat et à l’Assemblée nationale, dont les travaux sont clos depuis un mois du fait des échéances électorales, afin de pousser à un engagement accru face à la Russie.

La France a déjà promis une aide de 300 millions d’euros, en plus d’équipements de défense et d’un soutien en carburant aux forces ukrainiennes. Loin d’être suffisant aux yeux de Kiev, qui réclame depuis plusieurs semaines l’établissement d’une zone d’exclusion aérienne.

Comme ce fut le cas devant les autres parlements, Volodymyr Zelensky a cherché, dans son allocution d’une quinzaine de minutes, à toucher les élus au cœur en dressant un parallèle entre les heures les plus sombres de l’histoire française et la guerre qui sévit sur le sol ukrainien. En l’occurence, c’est aux « ruines de Verdun » que le chef d’État a fait référence, et non à la Résistance comme beaucoup s’y attendaient. « L’armée russe ne distingue pas les établissement visés », a-t-il dit en référence au bombardement de l’hôpital pédiatrique de Marioupol et aux crimes de guerre. Volodymyr Zelensky a habilement fait de la guerre actuelle un combat pour la défense des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. « Pour que la liberté ne perde pas, elle doit être bien armée », a-t-il insisté dans un appel clair à la livraison de chars et d’avions de combat.

Renault, Auchan, Leroy Merlin et d’autres sont des « sponsors de la machine de guerre de la Russie »

Le président ukrainien a également demandé un renforcement des sanctions, dans des mots peu amènes pour les entreprises françaises qui continuent de commercer avec la Russie. Renault, Auchan, Leroy Merlin et d’autres sont des « sponsors de la machine de guerre de la Russie, qui doivent cesser de financer le meurtre d’enfants et de femmes. Tout le monde doit se rappeler que les valeurs valent plus que les bénéfices ». Volodymyr Zelensky a enfin poussé à ce que Paris assume son « leadership » afin que la présidence française de l’Union européenne soit l’occasion de valider la demande d’adhésion de l’Ukraine.

Le Monde

Fin du calme à Lviv, où une usine a été bombardée par les Russes

vidéo La région de Lviv, jusqu’ici relativement épargnée par les forces russes, a été bombardée vendredi 18 mars à l’aube.

Depuis le début de l’offensive russe en Ukraine, la région de Lviv, dans l’ouest du pays, a accueilli quelque 200 000 personnes. Parmi elles, des déplacés internes venus de régions où les combats font rage, mais aussi des personnes en transit, décidées à quitter le pays. Le 18 mars, les forces russes ont toutefois mis fin au calme relatif qui régnait sur la ville : une usine, située tout près de l’aéroport, a été visée par six missiles.

« Cette nouvelle frappe est une preuve supplémentaire que l’ennemi ne combat pas les troupes ukrainiennes », assure Maksym Kozytsky, gouverneur de Lviv. Il assure en effet que les Russes combattent « les populations civiles, les enfants, les femmes, et les réfugiés », et que pour eux, « rien n’est sacré ».

Guerre en Ukraine : avec les volontaires des checkpoints à Lviv

Service vidéo du Monde

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L'Humanité

Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

Éditorial

Fabien Gay

Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.

Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.

Vous aussi, participez :

  1. Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
  2. Envoyez-nous par mail vos messages pour la paix.
Solidarité UkraineTribunes pour la paix en UkraineGuerre en UkraineSecours Populaire Français
Le Monde

Crise en Ukraine : que veut la Russie de Vladimir Poutine, trente ans après la fin de la guerre froide ?

vidéo Au début des années 1990, la Russie et le monde occidental voulaient bâtir un monde nouveau. On vous raconte ce qu’il s’est passé depuis dans notre série « Mappemonde ».

Trente ans après la fin de la guerre froide, le fossé entre la Russie et l’Occident n’a jamais été aussi grand. Entre 2014 et 2019, au moins 13 000 personnes sont mortes en Ukraine. Quant à la Crimée, péninsule ukrainienne depuis 1954, elle appartient désormais à la Russie. De leur côté, les Etats-Unis et l’Europe ont en grande partie tourné le dos à la Russie. Depuis l’annexion de la Crimée, le G8 est devenu le G7… sans la Russie. Et de lourdes sanctions économiques ont été prises à son encontre. Des deux côtés, les provocations à coups de gigantesques démonstrations guerrières ou d’installations d’infrastructures militaires sont de plus en plus nombreuses.

Pourtant, au début des années 1990, la Russie et le monde occidental s’entendaient pour mettre fin à la guerre et bâtir un monde nouveau. A l’époque, Mikhaïl Gorbatchev parle de « maison commune européenne », et une alliance militaire incluant les Etats-Unis, l’Europe et la Russie est même envisagée. Trente ans plus tard, c’est avec l’Asie que la Russie noue alliance militaire et contrats économiques. Alors, que s’est-il passé ? On vous le raconte dans ce troisième épisode de notre série « Mappemonde ». Pour voir les autres épisodes : https://www.youtube.com/playlist?list=PLFuK0VAIne9LhQy5THa8YrrZbyWaIRqPc

Sources :

– La Russie de Poutine en cent questions – Tatiana Kastouéva-Jean : https://bit.ly/2KKCjKo

– Rapport annuel de Rosstat (service fédéral des statistiques russe) 2018 : https://bit.ly/2riT7B4

– Déclaration des chefs d’Etat membres de la coopération de Shanghaï, 2005 https://bit.ly/2OcVH4K

Marceau Bretonnier et Asia Balluffier

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L'Humanité

A VOTÉ #5: Valérie Pécresse va-t-elle couler la droite ?

Vidéo

La campagne de Valérie Pécresse, la candidate des Républicains, s’enlise. Meetings critiqués, sondages en chute libre, soutiens qui se désistent pour rejoindre la concurrence… Cyprien Caddeo, journaliste du service politique de l’Humanité décrypte ce phénomène, et en interroge les conséquences pour les Républicains et pour la droite dans cette vidéo.

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

Le Monde

Guerre en Ukraine : Joe Biden n’a pas appelé à un changement de régime en Russie, précise la Maison Blanche

En visite en Pologne, le président américain avait affirmé que Vladimir Poutine, qu’il a qualifié de « boucher », « ne peut pas rester au pouvoir ».

Le président américain Joe Biden a affirmé, samedi 26 mars, à Varsovie que son homologue russe Vladimir Poutine ne devait pas rester au pouvoir après avoir lancé l’invasion en Ukraine. Une affirmation rapidement nuancée par la Maison Blanche.

« Pour l’amour de Dieu, cet homme ne peut pas rester au pouvoir », a lancé M. Biden, lors d’un discours au château royal de Varsovie, au ton particulièrement dur à l’égard du président russe Vladimir Poutine. Un peu plus tôt dans la journée, il avait qualifié le dirigeant russe de « boucher ».

Face à la Russie, les Etats-Unis entravés par leurs propres lignes rouges

Mais un haut responsable de la Maison Blanche, s’exprimant sous couvert de l’anonymat, a précisé peu après que le président américain n’avait pas appelé à un « changement de régime » à Moscou. « Ce que le président voulait dire, c’est que Poutine ne peut être autorisé à exercer un pouvoir sur ses voisins ou sur la région. Il ne parlait pas du pouvoir de Poutine en Russie, ni d’un changement de régime », a dit ce dernier.

S’adressant directement aux Russes, M. Biden a insisté sur le fait que ce n’est pas le peuple russe qu’il considère comme ennemi. « Permettez-moi de dire ceci si vous êtes capable de m’entendre – vous, le peuple russe, n’êtes pas notre ennemi », a-t-il déclaré.

Conflit en Ukraine : les Russes veulent-ils savoir ?

« Je refuse de croire que vous accueillez favorablement le meurtre d’enfants et de grands-parents innocents ou que vous acceptez que des hôpitaux, des écoles, des maternités soient pilonnés par des missiles et des bombes russes. » « Cette guerre n’est pas digne de vous, peuple russe. Poutine peut et doit mettre fin à cette guerre », a encore martelé le président américain.

Mais en même temps il a estimé que le conflit n’allait pas s’arrêter rapidement. La bataille « entre la démocratie et l’autocratie » ne sera « pas gagnée en quelques jours ou mois. Nous devons nous armer pour un long combat devant nous », a-t-il prévenu, avant d’assurer aux Ukrainiens : « Nous sommes à votre côté. »

Il a réaffirmé par ailleurs que les Etats-Unis ne souhaitaient pas entrer en conflit avec les forces russes qui ont envahi l’Ukraine, mais il a lancé un avertissement ferme à Moscou : « Ne pensez même pas à avancer d’un centimètre en territoire de l’OTAN ».

Joe Biden qualifie Vladimir Poutine de « boucher »

Auparavant, le président Biden s’est entretenu à Varsovie avec deux ministres ukrainiens lors de sa première rencontre directe de ce genre avec des hauts responsables de Kiev depuis le début de l’agression russe.

Il a rencontré également des réfugiés ukrainiens accueillis en Pologne et, ému par ce qu’il a vu, qualifié le président russe Vladimir Poutine de « boucher ».

« Un chef d’Etat doit rester réfléchi », a réagi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, auprès de l’agence de presse russe TASS. « Bien sûr, chaque fois, les insultes personnelles de ce genre réduisent le champ des possibles pour nos relations bilatérales avec le gouvernement américain actuel. »

Interrogé sur l’annonce du commandement russe selon laquelle ce dernier compte « concentrer le gros des efforts sur l’objectif principal : la libération du Donbass », le président américain a dit qu’il « n’était pas sûr » qu’elle signifie un véritable changement de stratégie.

Jusqu’à présent, le Kremlin a affiché sa volonté de « démilitariser » et de « dénazifier » l’Ukraine entière, attaquant le pays en plusieurs endroits et cherchant à occuper sa capitale Kiev.

En fin de matinée, M. Biden s’est entretenu à son hôtel avec le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba et le ministre de la défense Oleksii Reznikov, en marge de leur rencontre avec le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken et le secrétaire à la défense Lloyd Austin.

Les quatre ministres ont discuté notamment de « l’engagement indéfectible des Etats-Unis envers la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine », a indiqué le porte-parole du département d’Etat Ned Price.

L’accord de défense collective de l’OTAN, « un devoir sacré »

M. Kouleba a indiqué ensuite avoir fait cadeau à M. Biden d’un fragment du missile russe qui avait frappé la base de Yavoriv, proche de la frontière polonaise.

Au deuxième jour de sa visite officielle en Pologne, M. Biden a rencontré aussi son homologue polonais, Andrzej Duda. Il lui a assuré que l’article 5 du traité de l’OTAN, stipulant que l’attaque contre un pays membre est une attaque contre tous, constituait un « devoir sacré » pour les Etats-Unis, avant de citer une ancienne maxime polonaise : « Pour notre liberté et la vôtre. » Cette formule, qui date d’une insurrection polonaise contre l’occupation par la Russie tsariste, avait pour but de montrer aux Russes que le soulèvement devait aussi les libérer du despotisme des tsars.

M. Biden a déclaré également que le président russe, Vladimir Poutine, « comptait sur une OTAN divisée », mais que cette division ne s’est pas produite.

Plus de 3,7 millions de personnes ont fui l’Ukraine depuis le début de la guerre ; 2 millions d’entre elles se trouvent en Pologne. Plus tôt cette semaine, les Etats-Unis avaient annoncé qu’ils accueilleraient jusqu’à 100 000 réfugiés. M. Biden a déclaré à M. Duda qu’il comprenait que la Pologne « assumait une grande responsabilité, mais [que] cela devrait être la responsabilité de l’OTAN ».

Guerre en Ukraine : l’OTAN veut renforcer son front oriental

Le Monde avec AP

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L'Humanité

Thales : à salaires bloqués, sites bloqués

Reportage

Industrie Les employés de la multinationale ont lancé depuis bientôt deux mois un mouvement social inédit. À Élancourt, ils sont passés à la vitesse supérieure.

Luis Reygada

Élancourt (Yvelines), envoyé spécial.

«Les salariés grévistes portent directement et gravement atteinte aux intérêts stratégiques de la France et de son armée. » Nous ne sommes pas en mesure de savoir ce qui entre et sort du site d’Élancourt (Yvelines) de Thales, mais ce qui est certain, c’est que le géant de l’électronique civil et militaire n’y va pas de main morte pour tenter d’obtenir de la justice le « déblocage » de ses quais de livraison. Alors que la colère se fait entendre depuis fin janvier sur une cinquantaine de sites français du groupe pour exiger une plus juste revalorisation salariale, avec des débrayages chaque jeudi, ici, les travailleurs ont en effet décidé de passer à la vitesse supérieure : huit jours maintenant que les travailleurs en intersyndicale filtrent les accès. Réponse de la direction : mercredi, dix-huit salariés, dont certains représentants syndicaux, se sont vu notifier par huissier une assignation en référé à comparaître au tribunal judiciaire de Versailles mardi. Le document – que nous avons consulté – justifie la procédure d’urgence au motif du « contexte de guerre » que traverse actuellement l’Europe : les salariés grévistes empêcheraient « le départ du site de matériaux stratégiques à destination de bases militaires » ainsi que des « équipements montés sur (…) des Rafale ».

« C’est relativement tendu, on ne va pas se le cacher », avoue Cyril Dardenne, dont le nom est listé dans la convocation. « Les assignations ont vraiment choqué les salariés, c’était vraiment une réaction démesurée. Tout serait plus simple si la direction accédait à nos revendications, qui sont plus que raisonnables. » Alors que midi approche ce jeudi, le délégué syndical central CGT Thales LAS s’active à la préparation du « grand barbecue festif et revendicatif » organisé avec le soutien des collègues de la CFDT, CFE-CGC, CFTC et SUPPer. L’ambiance est bon enfant, les groupes d’employés sortis des bâtiments commencent à se former autour d’un barnum orné de drapeaux – où le café est distribué à volonté en échange d’une participation à la caisse de grève – et la queue pour les sandwichs grossit à vue d’œil à l’entrée du parking. L’espace, décoré de grandes banderoles et rebaptisé « place de la Résistance » pour l’occasion, se remplit rapidement de 150 personnes, ouvriers, ingénieurs, cadres ou encore personnels administratifs.

Mépris de la direction

Les communiqués intersyndicaux diffusés depuis le début de l’année font état du mécontentement qui couvait depuis deux ans au sein de la multinationale française ainsi que du mépris ressenti par les employés face à l’attitude de leur employeur lorsque celui-ci s’est présenté aux dernières négociations annuelles obligatoires – en janvier – avec une position figée : une augmentation salariale de seulement 3,5 %, et de surcroît effective seulement à partir du mois de juillet. Les syndicats estiment qu’une hausse de 4 % rétroactive à partir de janvier serait bien plus juste et méritée. Résultat : bientôt deux mois que l’entreprise connaît une mobilisation nationale inédite de ses salariés, avec un point d’orgue le jeudi 10 mars quand près de 1 000 manifestants se sont réunis devant le siège du groupe, dans le quartier d’affaires de la Défense (Hauts-de-Seine). C’est là que, face à une direction « totalement fermée » et qui a choisi « le camp de la finance », les grévistes ont décidé d’envisager des actions plus fortes en plus des « jeudis de la colère ».

« 3,5 %, ce n’est pas une vraie augmentation, ça couvre à peine la hausse de l’inflation, commente Cyril Dardenne. Dans les faits, ils maintiennent juste le pouvoir d’achat. Ce que nous demandons, c’est une reconnaissance pour notre travail, notamment durant la période Covid, ainsi qu’une plus juste redistribution de la richesse que nous avons contribué à créer », ajoute le syndicaliste. La direction tiendrait selon lui un « double discours » en présentant un panorama incertain pour les représentants du personnel et un horizon radieux pour les investisseurs et les actionnaires.

Pourtant, les excellents résultats de l’année 2021 sont indéniables : chiffre d’affaires de 16 milliards d’euros (en hausse de 5,3 %), bénéfice net de plus de 1 milliard, en hausse de 125 %, hausse des dividendes de 45 %… Et avec 19 milliards d’euros de prises de commandes, pas de souci à se faire pour l’avenir. D’autant plus que le contexte géopolitique actuel avec la guerre en Ukraine est extrêmement juteux pour le secteur de la défense et de l’armement. Depuis le début du conflit, le cours de l’action Thales s’est en effet envolé de 38 % !

« Ces chiffres, c’est du jamais-vu, remarquent Nadine Bellayer et Stéphane Husson, délégués centraux CFE-CGC respectivement chez Thales DMS et LAS. On a vraiment du mal à croire qu’il n’y ait pas 40 millions de disponibles pour mener une politique salariale qui n’a rien d’extraordinaire, surtout si l’on compare avec les pratiques qui se font dans le secteur », expliquent-ils.

Et de critiquer une stratégie qui se focaliserait « sur la finance et l’actionnariat » depuis l’entrée de Thales en Bourse, en 2019, délaissant l’aspect industriel au second plan. « C’est la direction qui bloque le bon développement de l’entreprise : si on veut rester performants et garantir la pérennité de l’activité au regard des carnets de commandes, il faut que les employés soient dans de bonnes conditions, sinon ils partiront chez la concurrence. Aujourd’hui, la confiance est brisée et le ras-le-bol est général. » Selon eux, des salariés auraient reçu des messages de menace de leurs managers pour les dissuader de rejoindre le mouvement de protestation, ce qui constituerait « un délit d’entrave au droit de grève caractérisé, pour ne pas dire des méthodes de voyou ».

Alors que le mouvement continue de se durcir, avec notamment des blocages sur les sites de Cannes et de Sophia Antipolis prévus entre hier et aujourd’hui, Cyril Dardenne rappelle le grand rassemblement national prévu à Élancourt le 5 avril, en espérant quand même que la situation se soit arrangée d’ici là. « Et sinon on s’organisera pour que ça dure, ajoute Claire, avec le soutien des salariés. » 

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Le Monde

Ukraine, en images : des animaux dans la guerre

Publié hier à 18h57, mis à jour hier à 20h37

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En imagesPlus de 3,5 millions d’Ukrainiens ont quitté leur pays, un grand nombre d’entre eux s’exilant avec leur animal de compagnie.

Depuis le 24 février et le déclenchement de la guerre en Ukraine, quelque dix millions de personnes ont été déplacées, dont plus de 3,5 millions ont quitté le pays, un grand nombre d’entre elles partageant leur exil avec leur animal de compagnie. Les gouvernements européens ont rapidement assoupli les formalités vétérinaires afin de permettre aux réfugiés d’entrer dans l’Union européenne accompagnés d’animaux non vaccinés, sans puce électronique, tatouage ni test sanguin. De très nombreux Ukrainiens ont été contraints d’abandonner leurs animaux dans leur fuite, menacés par les bombardements et la faim, tout comme les animaux des zoos du pays. Retour en photos sur l’un des aspects de cette guerre.

Le Monde

Russie : le dilemme des entreprises étrangères

La pression de l’opinion ne doit pas seulement s’exercer auprès des groupes présents en Russie en dépit de la guerre en Ukraine. Si la communauté internationale estime qu’il est nécessaire d’imposer un retrait du pays, il ne faut plus laisser le choix à ces entreprises.

Editorial du « Monde ». La frontière entre pragmatisme, réalisme et cynisme est souvent ténue dans le milieu des affaires. Elle est aujourd’hui difficile à tenir pour les entreprises étrangères encore présentes en Russie, malgré les sanctions internationales décidées en rétorsion à l’invasion de l’Ukraine. Un mois après l’agression perpétrée par le régime de Vladimir Poutine, une pression grandissante s’exerce sur celles qui ont choisi de rester. La France, deuxième investisseur étranger dans le pays, se retrouve confrontée de façon aiguë à ce dilemme consistant à trancher entre éthique et business.

Guerre en Ukraine : des employés des magasins Leroy-Merlin pris à partie par les clients

La réactivité des entreprises et leur capacité à prendre des décisions radicales sont souvent fonction du poids de leurs activités en Russie dans leur chiffre d’affaires. Fermer quelques magasins comme les groupes de luxe s’y sont résolus et accepter de perdre quelques millions d’euros de profits n’a évidemment pas le même impact que de renoncer à des milliards d’investissements dans des installations industrielles (Renault ou TotalEnergies), tout comme se séparer d’une banque locale qui compte 2 millions de clients (Société générale).

Partir dans la précipitation sans en avoir pesé les conséquences pour les salariés, la population russe et l’équilibre financier de l’entreprise n’est pas forcément la garantie que les sanctions contre le système poutinien seront efficaces. Abandonner des actifs du jour au lendemain peut même faire les affaires des oligarques, qui se feront un plaisir de les reprendre à prix bradé, tout en continuant à faire tourner l’activité. Dans ce domaine comme dans celui de l’approvisionnement énergétique, il faut se méfier des solutions simples à des problèmes éminemment complexes.

Stratégie risquée

Reste que certaines entreprises jouent la montre en tablant sur un retour rapide à la normale. Cette stratégie est risquée, car rien ne garantit une issue du conflit à court terme. Surtout, il se passera sans doute du temps, même après l’arrêt des combats, avant que la Russie ne revienne dans le concert des nations.

Dans le même temps, ces groupes doivent surmonter des enjeux de réputation compliqués. En dénonçant l’attitude de trois de nos fleurons devant les parlementaires français, Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, a enclenché un mécanisme efficace auprès de l’opinion publique. « Renault, Auchan, Leroy-Merlin et autres doivent cesser d’être des sponsors de la machine de guerre », a accusé le président ukrainien. Face à cette charge, le discours des entreprises, qui se piquent d’être « socialement responsables », risque de sonner de plus en plus faux au fur et à mesure que les atrocités dans les zones de combat prendront de l’ampleur. Renault, qui a fini par prendre conscience que la situation devenait intenable, est désormais prêt à se désengager de Russie.

Guerre en Ukraine : les entreprises françaises présentes en Russie sous le feu d’appels au boycott

La pression de l’opinion ne doit pas seulement s’exercer auprès des entreprises. Celles-ci ont beau jeu de répéter qu’à ce stade elles respectent scrupuleusement le cadre des sanctions internationales. « Ma position est de laisser les entreprises libres de décider pour elles-mêmes », insiste Emmanuel Macron. Si la communauté internationale estime qu’il est nécessaire d’imposer un retrait clair et net de Russie, que les instances compétentes prennent leurs responsabilités en ne laissant plus le choix aux entreprises. Compter sur la bonne volonté de ces dernières est soit hypocrite, soit naïf. Dès lors que les Occidentaux considéreront que la solution pour desserrer l’étau sur l’Ukraine passe par des sanctions plus systématiques, ils doivent le dire clairement et se donner les moyens de les appliquer.

Le Monde

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L'Humanité

Carte interactive. Ces pays où les civils ukrainiens trouvent refuge

Regard de cartographe #13. Pour ce nouveau "regard de cartographe", Nicolas Lambert, ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique, nous montre quels sont les pays qui assurent prioritairement l'accueil des réfugiés ukrainiens depuis le début de la guerre.

Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), près de 4 millions de personnes ont fuit l'Ukraine depuis le début de la guerre. Des mécanismes de protection temporaire ont été mis en place par les pays européens et les populations se mobilisent pour aider et accueillir les réfugiés à travers toute l'Europe.

Quels effets la guerre va-t-elle avoir sur la politique d’accueil ?

Mais, même si tous les pays du continent sont mobilisés, d'un point de vue géographique, ce sont bien les pays limitrophes, en première ligne, qui assurent prioritairement l'accueil. Sur 4 millions de réfugiés, 2,1 million se trouvent aujourd'hui en Pologne,  500 000 en Roumanie, 380 000 en Moldavie et 320 000 en Hongrie. En géographie, la distance compte ! 

Cette prime à la proximité dans les phénomènes migratoires est d'ailleurs observable dans d'autres contextes. Lors de la dite crise "des réfugiés syriens" de 2015, les pays qui ont accueilli le plus étaient la Turquie, le Liban, la Jordanie et l'Arabie Saoudite et non pas les pays européens comme on se l'imagine souvent. Voilà de quoi, donc, nous interroger sur nos perceptions souvent biaisées, et disons-le, profondément nombrilistes. 

Quoi qu'il en soit, la prise de conscience et l'élan de solidarité en faveur des réfugiés ukrainiens fait plaisir à voir. Certains revirements sont mêmes spectaculaires. On peut penser par exemple au mea culpa improbable de Robert Ménard. Sans préjuger de la sincérité ou non de ce type de posture, une brèche est désormais ouverte.

Et c'est ce qu'ont bien compris nombre d'associations, comme le réseau Migreurop qui réclame que cet élan de solidarité et d’accueil soit étendu à toutes les personnes quelles que soient l’origine, la nationalité, la couleur de la peau, la classe, etc.

Bref, un appel faire enfin vivre l'article 13 de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 qui proclame un droit réel à la liberté de circulation pour toutes et tous. Quel beau combat fraternel, universaliste et internationaliste à mener.

(Carte réalisée avec Françoise Bahoken)

Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

Nicolas Lambert est ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique au RIATE : https://riate.cnrs.fr. Il est militant communiste et membre du réseau Migreurop. Il anime également un blog , "carnet neocartographique", et est très actif sur les réseaux sociaux sous le pseudo de "cartographe encarté" @nico_lambert .  Chaque mois, il nous présente une ou plusieurs cartes accompagnées d'un commentaire pour nous aider à comprendre et à appréhender autrement une information, une question de société ou un débat.  Nicolas Lambert a participé à la réalisation de plusieurs ouvrages comme l’Atlas de l’Europe dans le monde (2008), l’Atlas des migrants en Europe (2009 , 2012, 2017), le Manuel de Cartographie (2016, publié en anglais en 2020) et Mad Maps (2019). Il enseigne la cartographie à l’université de Paris.

Retrouvez ici l'ensemble des cartes interactives qu'il a réalisées pour l'Humanité.

Guerre en UkraineSolidarité UkraineRéfugiés ukrainiens
Le Monde

Élection présidentielle 2022

L'élection présidentielle 2022 permettra d'élire le ou la futur(e) président(e) de la République pour un mandat de cinq ans. Le premier tour aura lieu dimanche 10 avril 2022, et le second tour entre les deux premiers candidats dimanche 24 avril 2022.

Comprendre les électionsQui sont les candidats ?Tableau de bordProgrammesEmmanuel MacronValérie PécresseMarine Le PenÉric ZemmourJean-Luc MélenchonYannick JadotFabien RousselAnne HidalgoPhilippe PoutouNathalie ArthaudNicolas Dupont-AignanJean LassalleFragments de FranceElections législatives 2022Résultats de l’élection présidentielleFragments de campagne Live Article se déroulant en direct

Jean-Luc Mélenchon et ses « bons choix tactiques », Valérie Pécresse appelle ses sympathisants à ne pas se « laisser voler cette élection » : retrouvez l’actualité politique du vendredi 25 mars

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Valérie Pécresse et sa campagne menacent l’avenir politique de LR

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Après la défaite annoncée, le PS espère renaître de ses cendres

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De la mortalité des partis politiques

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Édition du jour

Daté du lundi 28 mars

Lire le journal numérique Le Monde Mémorable Apprenez, comprenez, mémorisez Leçon du jour Romain Gary Testez gratuitement Article réservé à nos abonnés

A Toulouse, derrière la campagne d’Anne Hidalgo, les socialistes préparent l’après-présidentielle

La candidate a tenu un meeting, samedi, sur ces terres favorables au PS, mais les yeux sont déjà tournés vers la présidente de l’Occitanie, Carole Delga, qui pourrait prendre sa part dans la recomposition du parti.

Publié hier à 20h01, mis à jour hier à 21h00 Philippe Gagnebet

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Présidentielle 2022 : le pouvoir d’achat au cœur des débats électoraux

L’inflation et la guerre en Ukraine ont obligé les candidats à se positionner sur le sujet, au terme d’un quinquennat marqué par un redressement économique.

Publié hier à 18h00 Elsa Conesa Audrey Tonnelier

Récit Article réservé à nos abonnés

Dans l’Eure, les soutiens d’Emmanuel Macron agitent la menace Le Pen pour lancer un rappel à la mobilisation

A deux semaines du premier tour de l’élection présidentielle, plusieurs ministres étaient, samedi, à Louviers devant près de 250 personnes pour prévenir du danger de l’abstention.

Publié hier à 15h57, mis à jour hier à 16h45 Olivier Faye

Décryptages Article réservé à nos abonnés

Election présidentielle 2022 : le bilan culturel d’Emmanuel Macron marqué par la crise sanitaire

Le président de la République a assuré la survie du secteur durant l’épidémie de Covid-19. Il a injecté des crédits massifs sans pour autant révolutionner la politique culturelle.

Publié hier à 10h54, mis à jour hier à 23h58 Sandrine Blanchard Cédric Pietralunga

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Marine Le Pen s’attaque au bilan d’Emmanuel Macron lors d’un meeting dans le Bordelais

Instaurant le duel avec celui qu’elle espère affronter au second tour de l’élection présidentielle, la candidate d’extrême droite a livré un discours aux accents populistes et poujadistes à Saint-Martin-Lacaussade, vendredi.

Publié hier à 10h22, mis à jour hier à 12h40 Franck Johannès

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La relance de la filière nucléaire divise les candidats à la présidentielle

Du « tout renouvelable » à la mise à l’arrêt de la filière éolienne, la question de l’avenir du système électrique occupe une place importante dans les débats.

Publié hier à 07h00, mis à jour hier à 14h08 Perrine Mouterde Adrien Pécout

Décryptages Article réservé à nos abonnés

Présidentielle : pour le candidat Macron, les risques d’une campagne sans élan

Si la guerre en Ukraine place le chef de l’Etat en surplomb par rapport à ses adversaires, elle l’empêche aussi de se positionner réellement en candidat à sa réélection. Au risque, s’inquiète son entourage, de se couper un peu plus des électeurs.

Publié hier à 04h10, mis à jour hier à 12h35 Claire Gatinois Olivier Faye

Chronique

Gabriel Attal plaide pour la « parcimonie » dans le recours aux cabinets de conseil, un foyer fiscal hors mariage et pacs… Les infos politiques du jour

Après Emmanuel Macron mercredi, c’était vendredi au tour de Gabriel Attal de s’expliquer sur les dépenses du gouvernement en matière de conseil, dénoncées par les autres candidats à l’élection présidentielle comme un « scandale d’Etat et fiscal ».

Publié le 25 mars 2022 à 19h00 - Mis à jour le 25 mars 2022 à 19h22 Service politique

Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Fabien Roussel repoussent leur ambition de sortir la France de l’OTAN à la fin de la guerre en Ukraine

Les trois candidats plaident, dans leur programme, pour au minimum sortir du commandement intégré de l’organisation, mais l’invasion militaire russe les a contraints à modifier leur mesure.

Publié le 25 mars 2022 à 17h49 - Mis à jour le 25 mars 2022 à 18h01 Le Monde

Emmanuel Macron veut rendre possible une déclaration d’impôts commune pour les couples en union libre

Présente dans le programme du candidat à l’élection présidentielle depuis le 17 mars, la mesure souhaitée par le président candidat a été confirmée par le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, vendredi matin.

Publié le 25 mars 2022 à 15h46 - Mis à jour le 25 mars 2022 à 18h15 Le Monde

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Le programme en pointillé du candidat Macron sur le logement

La plupart des pistes proposées par le président sortant renvoient à des négociations ultérieures. L’une d’elles envisage de retirer aux maires le pouvoir d’accorder les permis de construire.

Publié le 25 mars 2022 à 14h33, mis à jour hier à 09h21 Isabelle Rey-Lefebvre

Live Article se déroulant en direct

Avant l’élection présidentielle, « Le Monde » a consacré une journée spéciale aux enjeux de l’habitat

Acheter, louer, déménager, rénover : vos témoignages et des interventions d’expert ont éclairé un sujet majeur pour l’économie, la qualité de vie et l’insertion.

Publié le 25 mars 2022 à 13h11 - Mis à jour le 25 mars 2022 à 20h57 Julien Lemaignen Solène L'Hénoret

Macron se dit « choqué » de l’optimisation fiscale pratiquée par le cabinet McKinsey, Attal appelle l’administration à recourir au conseil « avec parcimonie »

Tout en défendant l’appel aux cabinets de conseil « de manière transparente et contrôlable », le président candidat a répété son ambition d’une imposition des multinationales dans les pays où elles sont en activité.

Publié le 25 mars 2022 à 12h49, mis à jour hier à 02h45 Le Monde

François de Rugy, ancien ministre et président de l’Assemblée nationale, annonce quitter la vie politique nationale

L’actuel député de Loire-Atlantique ne se représentera pas aux élections législatives. En 2019, il avait démissionné du ministère de la transition écologique après la parution d’une enquête sur son train de vie, jugé fastueux.

Publié le 25 mars 2022 à 12h45 - Mis à jour le 25 mars 2022 à 17h29 Le Monde avec AFP

Tribune Article réservé à nos abonnés

« Lutter contre la pauvreté des enfants et des jeunes permet de prévenir l’exclusion »

Les économistes Clément Carbonnier et Bruno Palier préconisent, dans une tribune au « Monde », un investissement massif en direction de la jeunesse, depuis les crèches jusqu’à l’enseignement supérieur, en particulier dans les filières courtes après le bac.

Publié le 25 mars 2022 à 12h44, mis à jour hier à 05h17 Clément Carbonnier Bruno Palier

Tribune Article réservé à nos abonnés

Vincent Olivier : « Aux tenants de la rigueur budgétaire, posons la question du coût véritable d’une orientation ratée »

Le spécialiste de l’insertion professionnelle explique, dans une tribune au « Monde », pourquoi la mise en place par le gouvernement du contrat d’engagement jeune (CEJ) aurait dû être un motif de satisfaction.

Publié le 25 mars 2022 à 12h44 - Mis à jour le 25 mars 2022 à 12h46 Vincent Olivier

Tribune Article réservé à nos abonnés

Tom Chevalier : « En France, les jeunes sont vus comme des (grands) enfants »

Le chercheur au CNRS énonce, dans une tribune au « Monde », quatre propositions de réforme qui permettraient de considérer la situation professionnelle des 18-24 ans non pas comme une extension de l’enfance, mais comme le début de la vie adulte.

Publié le 25 mars 2022 à 12h43 - Mis à jour le 25 mars 2022 à 12h45 Tom Chevalier

Tribune Article réservé à nos abonnés

« L’enjeu n’est pas de “garder” les enfants, mais bien de développer au mieux leur potentiel »

Des spécialistes de la petite enfance exhortent, dans une tribune au « Monde », les différents candidats à l’élection présidentielle à préparer l’avenir, en investissant massivement dans la petite enfance, et à renforcer l’attractivité des métiers concernés.

Publié le 25 mars 2022 à 12h43 - Mis à jour le 25 mars 2022 à 12h44 Collectif

Tribune Article réservé à nos abonnés

« De fortes disparités socioéconomiques existent dès les premiers jours de vie »

Les chercheuses Lidia Panico et Anne Solaz rappellent, dans une tribune au « Monde », que, pour être efficace, la lutte contre les inégalités doit commencer bien avant l’école.

Publié le 25 mars 2022 à 12h43 - Mis à jour le 25 mars 2022 à 14h04 Lidia Panico Anne Solaz

Tribune Article réservé à nos abonnés

Formation : « Pourquoi ne pas adjoindre aux embauches en CDI des jeunes un dispositif de nature comparable à celui du marché des footballeurs ? »

Les deux chercheurs proposent, dans une tribune au « Monde », d’étendre à tous les secteurs le mécanisme d’indemnisation des clubs de football lors du transfert d’un joueur, afin de ne pas décourager l’investissement dans la formation des jeunes

Publié le 25 mars 2022 à 12h43 - Mis à jour le 25 mars 2022 à 12h46 Arnaud Chéron Anthony Terriau

Tribune Article réservé à nos abonnés

« Un revenu universel de formation serait de nature à promouvoir l’autonomie des jeunes »

L’économiste Philippe Aghion propose, dans une tribune au « Monde », que l’Etat apporte une rémunération à chaque jeune, qu’il soit engagé dans des études supérieures ou en apprentissage.

Publié le 25 mars 2022 à 12h43 - Mis à jour le 25 mars 2022 à 14h02 Philippe Aghion

Analyse Article réservé à nos abonnés

Les syndicats anticipent une réélection d’Emmanuel Macron et dénoncent ses projets

Le report de l’âge de la retraite à 65 ans et le conditionnement du versement du RSA à une activité font l’unanimité contre eux.

Publié le 25 mars 2022 à 12h30 Michel Noblecourt

Article réservé à nos abonnés

« Acheter un logement à Marseille aujourd’hui, c’est comme acheter à Paris en 2014 »

Depuis la crise sanitaire, une vague d’acheteurs venus de la capitale fait grimper le marché immobilier. Un couple explique son choix et les difficultés rencontrées.

Publié le 25 mars 2022 à 11h30 - Mis à jour le 25 mars 2022 à 12h44 Gilles Rof

Article réservé à nos abonnés

Le climat se réchauffe entre La France insoumise et le Parti communiste français

Le candidat du PCF, Fabien Roussel, voterait pour Jean-Luc Mélenchon en cas de qualification de ce dernier au second tour de la présidentielle. Une avancée notable pour LFI, alors qu’en coulisses les discussions avancent entre les deux partis sur les législatives.

Publié le 25 mars 2022 à 11h30, mis à jour hier à 12h17 Julie Carriat

Reportage Article réservé à nos abonnés

La bataille des VMC fait rage dans les HLM qui ceinturent Paris

Dans ces immeubles en rénovation, des locataires se rebellent contre les systèmes d’aération imposés par la Ville. Le symptôme d’un malaise des quartiers populaires qui se sentent méprisés.

Publié le 25 mars 2022 à 10h30 - Mis à jour le 25 mars 2022 à 13h59 Denis Cosnard

Article réservé à nos abonnés

Valérie Pécresse veut supprimer le droit du sol à Mayotte et en Guyane, si elle remporte la présidentielle 2022

La candidate de LR a présenté, jeudi 24 mars, un projet de révision constitutionnelle qui multiplie les signaux vers la droite de la droite en ce qui concerne les outre-mer.

Publié le 25 mars 2022 à 09h51 Patrick Roger

Décryptages Article réservé à nos abonnés

Idéologie, stratégie, style politique… L’insaisissable essence du populisme

Prospérant sur les failles de la démocratie représentative, ce concept trouve ses racines au XIXe siècle, à la fois en Russie et aux Etats-Unis. Il n’est pas réservé à des extrémistes de gauche ou de droite : même le président Emmanuel Macron en joue habilement.

Publié le 25 mars 2022 à 07h45, mis à jour hier à 18h45 Marion Dupont

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Présidentielle 2022 : les programmes internationaux dans l’ombre de la guerre en Ukraine

Le conflit force les candidats à préciser leur position, notamment sur la Russie, au risque parfois de la contradiction.

Publié le 25 mars 2022 à 07h00 - Mis à jour le 25 mars 2022 à 07h01 Philippe Ricard

Article réservé à nos abonnés

Retraite : l’âge légal de départ polarise le débat électoral

Loin du complexe système universel par points abandonné par Emmanuel Macron, les candidats à l’élection présidentielle s’opposent sur l’âge à partir duquel la pension peut être versée.

Publié le 25 mars 2022 à 05h13 - Mis à jour le 25 mars 2022 à 07h41 Bertrand Bissuel

Tribune Article réservé à nos abonnés

« Nous, jeunes Français ayant un lien familial avec la colonisation et la guerre d’Algérie, attendons un récit qui ne masque aucune vérité »

Un collectif de descendants d’indépendantistes algériens, d’appelés, de harkis, de juifs d’Algérie, de militaires, de pieds-noirs et d’immigrés propose, la création d’un office des jeunesses franco-algériennes.

Publié le 25 mars 2022 à 05h00 - Mis à jour le 25 mars 2022 à 09h28 Collectif

Reportage Article réservé à nos abonnés

« Rien ne m’aurait dit qu’un jour, moi, je pourrais accéder à ça » : le rêve de maison individuelle et de barbecue toujours tenace

Posséder une maison avec jardin est l’aspiration de nombreux Français, renforcée par les confinements. Mais pour y parvenir et trouver un foncier abordable, les primo-accédants doivent s’éloigner et utiliser davantage leur voiture.

Publié le 25 mars 2022 à 00h45 - Mis à jour le 25 mars 2022 à 15h26 Camille Bordenet

Chronique

Yannick Jadot persévère contre TotalEnergies, Valérie Pécresse contracte le Covid-19 : les infos politiques du jour

Le candidat écologiste a répété son accusation de « complicité de crimes de guerre » contre le géant pétrolier, tandis que la candidate Les Républicains, positive au Sars-CoV-2, va devoir faire campagne « à distance ».

Publié le 24 mars 2022 à 19h00 - Mis à jour le 24 mars 2022 à 19h00 Le Monde

Live Article se déroulant en direct

Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel et Valérie Pécresse invités d’« Elysée 2022 », Marine Le Pen tend la main aux électeurs d’Eric Zemmour : retrouvez l’actualité politique du jeudi 24 mars

Nathalie Arthaud et Jean Lassalle étaient aussi présents dans l’émission politique de France 2, à dix-sept jours du premier tour de l’élection présidentielle.

Publié le 24 mars 2022 à 18h49 - Mis à jour le 25 mars 2022 à 07h10 Brice Laemle Marie Pouzadoux Simon Auffret

Article réservé à nos abonnés

Présidentielle : retour à l’ombre pour le tourisme

Invités à présenter leur vision du tourisme français aux professionnels, les candidats se sont dérobés. Malgré l’intérêt suscité par la crise du Covid-19, le secteur reste dans l’angle mort du monde politique.

Publié le 24 mars 2022 à 17h14 - Mis à jour le 24 mars 2022 à 18h10 Clément Guillou

Tribune Article réservé à nos abonnés

Budgets participatifs : il faut « donner aux citoyens de nouvelles capacités d’agir »

Face à la tentation abstentionniste qui mine les élections démocratiques, le chercheur Jonathan Maurice rappelle les résultats de démarches participatives mises en place dans des pays aussi divers que le Portugal, la Corée du Sud ou l’Allemagne, pour associer les citoyens aux décisions et résister à la tentation d’une centralisation extrême de la décision.

Publié le 24 mars 2022 à 15h00 - Mis à jour le 25 mars 2022 à 15h01 Jonathan Maurice

Appel à témoignages

Vous avez plus de 60 ans, retraité·e ou non, parlez-nous de votre vie de senior

Racontez-nous comment vous vivez votre retraite – ou future retraite –, parlez-nous de vos attentes pour que la société garantisse à chacun de « bien vieillir » et de ce que vous attendez de l’élection présidentielle sur le sujet.

Publié le 24 mars 2022 à 12h14 - Mis à jour le 25 mars 2022 à 09h03 Le Monde

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Emmanuel Macron envoie des cartes postales aux outre-mer

Le président candidat à l’élection présidentielle a préparé l’envoi de courriers d’engagements personnalisés pour chaque territoire ultramarin.

Publié le 24 mars 2022 à 12h00 - Mis à jour le 24 mars 2022 à 13h01 Patrick Roger

Décryptages Article réservé à nos abonnés

Emmanuel Macron en passe de parachever sa conquête de la droite

Si le candidat à l’élection présidentielle peut compter sur le soutien de l’électorat social-démocrate qui lui a permis d’emporter la victoire en 2017, son socle s’est droitisé au cours du quinquennat. Certaines figures de LR commencent à évoquer la possibilité d’une coalition.

Publié le 24 mars 2022 à 11h15 - Mis à jour le 25 mars 2022 à 10h49 Olivier Faye

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Devant le Parlement français, Volodymyr Zelensky ravive le débat sur les sanctions économiques contre la Russie

Le président ukrainien a insisté sur le devoir qu’avaient les entreprises hexagonales de quitter la Russie. Une mesure qui divise la classe politique française, avant la présidentielle.

Publié le 24 mars 2022 à 10h37 Mariama Darame

Analyse Article réservé à nos abonnés

La question de la dette, centrale pendant des décennies, a disparu de la campagne

Face à des urgences comme la transition écologiques et la guerre, et après deux ans de crise liée au Covid-19, la rigueur budgétaire ne semble plus être un enjeu ni pour les candidats, ni pour l’opinion, ni même pour les économistes.

Publié le 24 mars 2022 à 10h25 - Mis à jour le 24 mars 2022 à 10h37 Elsa Conesa

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Le manque de débat pénalise les émissions politiques

Pendant la campagne présidentielle, les audiences apparaissent en forte baisse par rapport à la même période de 2017. Le manque de suspense et l’absence de confrontation entre les principaux candidats expliquent ce désintérêt.

Publié le 24 mars 2022 à 10h16 - Mis à jour le 24 mars 2022 à 10h23 Sandrine Cassini

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Marine Le Pen présente un budget bancal de son projet pour la présidentielle

La candidate du Rassemblement national a détaillé les recettes et les dépenses de son programme, qu’elle juge « à l’équilibre », mais elle multiplie les hypothèses de financement très contestables.

Publié le 24 mars 2022 à 10h01 - Mis à jour le 24 mars 2022 à 10h13 Franck Johannès Ivanne Trippenbach

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Eric Zemmour ne s’attarde pas sur le chiffrage de ses « 400 propositions »

Le candidat d’extrême droite a présenté son projet pour l’élection présidentielle, à la Maison de la chimie, mercredi, sans précisions budgétaires.

Publié le 24 mars 2022 à 09h56 - Mis à jour le 24 mars 2022 à 10h07 Franck Johannès Ivanne Trippenbach

Critique Article réservé à nos abonnés

« La France contre elle-même » : critiques et éloge d’un pays divisé

Richard Werly, journaliste franco-suisse au « Temps », a sillonné les territoires de l’ancienne ligne de démarcation entre la France libre et la zone d’occupation nazie. Dans son ouvrage, il décrit comment l’ancienne fracture « raconte à sa manière la France d’hier et d’aujourd’hui ».

Publié le 24 mars 2022 à 05h00 Alain Beuve-Méry

Tribune Article réservé à nos abonnés

« Comme François Mitterrand, Emmanuel Macron a eu la volonté d’instrumentaliser la place de l’extrême droite dans les médias »

« Jupitérien » par sa vision d’une présidence incarnée et verticale, Emmanuel Macron s’assume comme l’héritier de son lointain prédécesseur socialiste et de sa conception du pouvoir, analyse, dans une tribune au « Monde », l’historien de la presse Alexis Lévrier.

Publié le 24 mars 2022 à 04h15 - Mis à jour le 24 mars 2022 à 10h31 Alexis Lévrier

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Dans le Sud-Est, la grande migration des éléphants de la droite

En moins de deux ans, les présidents du parti Les Républicains des grandes collectivités de PACA, Nice, Toulon et Marseille, ont rejoint le camp présidentiel et lancé une recomposition nationale.

Publié le 24 mars 2022 à 01h32 - Mis à jour le 24 mars 2022 à 07h29 Gilles Rof

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Emploi et handicap : les candidats à la présidentielle ont passé leur grand oral

Manques de moyens, discrimination, défaut de formation, trop de tracasseries administratives : les approches des prétendants affichent de notables différences concernant la question de l’emploi des personnes en situation de handicap.

Publié le 23 mars 2022 à 22h00 Anne Rodier

Comptes de campagne 2017 : l’association prestataire de Jean-Luc Mélenchon de nouveau mise en examen, cette fois pour « tentative d’escroquerie aggravée »

L’association L’Ere du peuple a été mise en examen le 3 février pour des poursuites aggravées par rapport à celles prononcées au printemps 2021, dans le cadre de l’enquête sur les comptes de campagne du candidat LFI, ouverte en 2018.

Publié le 23 mars 2022 à 20h22 - Mis à jour le 23 mars 2022 à 20h27 Le Monde avec AFP

Chronique

Ce qu’ils ont dit, ce qu’ils ont fait… Les infos politiques du jour

La candidate du Rassemblement national et celle du Parti socialiste ont participé, mercredi, au Handébat, organisé par plusieurs associations. Toutes deux s’opposent au gouvernement sur le calcul de l’allocation aux adultes handicapés.

Publié le 23 mars 2022 à 19h00 Service politique

TotalEnergies annonce une action en diffamation contre Yannick Jadot, pour l’avoir accusé d’être « complice » des « crimes de guerre » en Ukraine

Le candidat écologiste à l’Elysée a réitéré ses attaques contre le géant pétrolier qui maintient « l’essentiel de ses activités en Russie » mercredi en fin de journée, et a appelé à ce qu’Emmanuel Macron « impose » le départ du groupe français de Russie.

Publié le 23 mars 2022 à 18h17 - Mis à jour le 23 mars 2022 à 20h32 Le Monde avec AFP

Allocation déconjugalisée, ministère de plein exercice, accompagnants scolaires : les propositions des candidats sur le handicap

Seules Anne Hidalgo et Marine Le Pen, candidates à l’élection présidentielle 2022, se sont rendues en personne au « grand oral » organisé sur le sujet, mercredi 23 mars.

Publié le 23 mars 2022 à 17h12 - Mis à jour le 23 mars 2022 à 19h24 Le Monde

Live Article se déroulant en direct

Macron promet que le travail conditionnant le RSA pourra être « rémunéré au moins au SMIC », Jadot engage un bras de fer contre TotalEnergies : retrouvez l’actualité politique du 23 mars

Alors que le candidat écologiste accuse le groupe français d’être « complice de crimes de guerre » en Ukraine, en raison du maintien de ses activités en Russie, TotalEnergies a annoncé qu’il lançait « une action en diffamation » contre M. Jadot.

Publié le 23 mars 2022 à 16h42 - Mis à jour le 23 mars 2022 à 21h48 Brice Laemle Marie Pouzadoux

Sur TF1, « Les Visiteurs » vont vite chasser la soirée électorale du premier tour

La chaîne a choisi de programmer le film culte de Jean-Marie Poiré le 10 avril au soir, après une courte couverture des résultats du premier tour. Une première pour une présidentielle.

Publié le 23 mars 2022 à 14h53 - Mis à jour le 24 mars 2022 à 07h25 Le Monde avec AFP

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Des enseignants « dans le flou » de la campagne présidentielle

A moins de trois semaines du premier tour, et quelques jours après l’exposé par le président candidat d’un « nouveau pacte » à leur intention, nombre d’enseignants font part de leurs doutes quant au bulletin à glisser dans l’urne, le 10 avril.

Publié le 23 mars 2022 à 14h00 Mattea Battaglia

Richard Ferrand s’oppose à un embargo sur le gaz russe

Aux yeux du président de l’Assemblée nationale, les sanctions « ne servent pas à punir les Français » soucieux de leur pouvoir d’achat.

Publié le 23 mars 2022 à 11h43 - Mis à jour le 23 mars 2022 à 12h58 Le Monde avec AFP

Entretien Article réservé à nos abonnés

« Le prochain président, quel qu’il soit, fera plus pour la condition animale »

Pour la philosophe Corine Pelluchon, la domination de l’humain sur la nature et les autres êtres vivants est aujourd’hui questionnée. Un mouvement auquel n’échappent pas les candidats à l’élection présidentielle, qui portent une attention inédite au bien-être animal.

Publié le 23 mars 2022 à 11h00 - Mis à jour le 23 mars 2022 à 14h56 Mathilde Gérard

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L'Humanité

Reportage. Près de Kiev, «on se demande si on va rester vivants...»

Reportage

À Brovary, près de Kiev, des bénévoles tentent d’aller chercher les habitants des villages occupés par l’armée russe. Reportage

Pierre Barbancey

Sélectionnés pour vous, ces articles de notre édition spéciale :

VIDEO Ce qu’il faut retenir de l’intervention de Volodymyr Zelensky devant le parlement français.

Brovary, Jytomyr, Korosten (Ukraine), envoyé spécial.

Sergueï, sexagénaire, ne peut rejoindre les forces armées. Pourtant, il fait partie de ces « héros anonymes » des temps de guerre. Il est né en Russie, possède un passeport ukrainien depuis 1976. Il proclame sans ambages à l’adresse de Vladimir Poutine: « Je n’ai pas demandé à être libéré. »

Venu du village de Bobrovytsia qu’il a pu quitter, Sergueï s’emploie maintenant, en dehors de tout circuit officiel, à venir en aide à ceux qui sont restés coincés et se terrent dans les sous-sols, parce que l’armée russe patrouille dans les ruelles et pour éviter les bombardements. Chaque matin, avec les voitures de ses amis, il sillonne les sentiers dans la forêt. « Parfois, les soldats ukrainiens nous indiquent des directions, mais ils ne nous accompagnent pas. Il faut faire très vite car c’est dangereux. » Sergueï évoque aussi ces soldats russes qu’il a rencontrés à Bobrovytsia. « Sept d’entre eux sont venus parler. Ils étaient très jeunes. Ils disaient qu’ils ne voulaient pas faire la guerre. Ils demandaient aux gens de rester chez eux pour ne pas être tués et proposaient même des bonbons. Les plus anciens, en revanche, sont très violents. »

« Je vis au jour le jour »

Anatoly, 60 ans, est chauffeur de bus scolaire. Il a été officiellement réquisitionné par les autorités pour ramener des familles qui tentent de fuir. « Les gens passent par la forêt, alors on prend les petits chemins, en partie escortés par l’armée ukrainienne. Ce n’est pas toujours facile », raconte l’homme en tirant sur sa cigarette, des cernes sous les yeux et une barbe de trois jours. Il poursuit : « Les Russes prennent les hameaux, pillent les maisons, dérobent les cochons dans les fermes, l’essence… Tout, quoi ! » Lorsqu’on l’interroge sur la guerre, les événements, l’avenir, Anatoly nous regarde, ahuri. « Je ne pense rien, je vis au jour le jour. » Un quotidien qui lui fait côtoyer la mort. Son secret pour continuer? « J’ai une icône dans mon bus. Je mets le moteur en marche, je fais un signe de croix et je pars. »

En Ukraine, nous vivons une guerre civile depuis Huit ans.

À la mairie de Brovary, Alexeï Dorochenko aide à la coordination des couloirs humanitaires avec l’armée russe. La veille, près de 1 200 personnes – dont 30 enfants – de quatre villages différents ont été évacuées. Quarante bus ont été mobilisés. « Le convoi des bus vides doit être précédé d’une ambulance, précise-t-il. En général, on demande aux gens de se rassembler au centre du village avec leurs voitures, s’ils en ont. Mais la communication n’est pas toujours facile. Parfois, il y a beaucoup plus de monde que prévu. Tout change tout le temps. Les Russes peuvent être à un endroit un jour et partis le lendemain. »

À Zhytomyr, Ihor, 67 ans, devant sa maison en ruines. © Chris McGrath / Getty Images/AFP

Pas toujours facile d’embarquer dans un de ces bus. Aleksandra, 18 ans, étudiante en sociologie à Kiev, y est parvenue. Elle a laissé son village de Rosariv, 1 500 habitants, à présent deserté. Les soldats russes se trouvaient dans la localité d’à côté. À Brovary, dans une crèche aménagée, la jeune fille aux nattes tressées et retenues par un ruban jaune d’un côté, bleu de l’autre, se remémore la trentaine de maisons détruites par les tirs d’artillerie entre les deux armées. « Avec mes parents et mes cinq frères et sœurs, nous nous sommes réfugiés dans le sous-sol. Pendant trois jours, nous sommes parvenus à sortir quelquefois. Mais, ensuite, les bombardements ont été si intenses, que nous sommes restés enfermés vingt-quatre heures. On se demandait si on allait rester vivants. »

Encore émue, la jeune fille se souvient de son arrivée à Brovary. « Il y avait de la lumière, pas d’explosion. J’ai ressenti un grand calme. J’étais heureuse. » Aleksandra veut rester optimiste. « Je crois en l’avenir. Je suis persuadée qu’on va gagner et qu’on va retrouver une vie normale. »

La vie normale… Jula voudrait bien aussi la retrouver. Pour l’heure, elle n’a que le désespoir. Son mari et son fils ont été mobilisés. Nous la croisons alors qu’elle marche le long d’une route, son passeport à la main, pour retourner dans le village de Zalesie, à 10 km de là. Elle est en pleurs. « Les gens n’ont plus rien, les Russes tuent les chiens pour les manger, assure-t-elle dans un sanglot. Mes voisins sont encore là-bas. » Au dernier check-point, où seule l’armée passe, les soldats lui offrent du thé, un gâteau et ravivent le feu. Puis ils lui demandent de repartir à Brovary.

« Les frontières ne seront plus comme avant »

À l’ouest de Kiev, Jytomyr, entourée de bases militaires et même d’un aéroport, reste une cible privilégiée. À Korosten, à 70 km de la frontière biélorusse, les sirènes d’alerte retentissent jusqu’à six fois par jour. De nombreuses maisons ont également été détruites. « Ma fille de 29 ans est morte là », dit tristement un homme qui ne veut pas dire son nom, en montrant des ruines. Un enfant a eu les jambes arrachées.

« Avant, beaucoup de Biélorusses venaient ici », déplore Sergueï, chef de la brigade de surveillance civile de la ville. Maintenant, plus personne ne franchit la frontière à part les soldats qui lancent des ponts mobiles sur la rivière Pripiat, depuis que le vrai pont a été détruit par les Ukrainiens pour empêcher une invasion.

Le centre commercial de Kiev, détruit dans la nuit du 20 au 21 mars. © Thomas Peter/Reuters

« C’est tragique, s’emporte Boris Ostov, 75 ans, ancien soldat de l’armée rouge, en servant une première tournée de sa vodka maison, aromatisée à l’ail. Nous vivons une guerre civile depuis huit ans en Ukraine. On espérait une solution, mais pas comme ça. » Il reste sceptique sur l’expression de « dénazification » utilisée par le président russe. Mais il fait remarquer qu’il y a trois ans, une rue de Jytomyr a été baptisée Stepan Bandera, du nom du dirigeant nationaliste ukrainien ayant collaboré avec les nazis. En 2016, la même chose s’était passée à Kiev. « C’est depuis 2014 et l’arrivée au pouvoir de gens inconnus, bizarres qui ont commencé à faire renaître le nom de Bandera », souligne-t-il. Il reconnaît cependant que «  Zelensky fait preuve de force. C’est important. Mais les frontières de l’Ukraine ne seront plus comme avant ».

Bien d’autres choses ne seront plus comme avant. Olga Hamoutovska, une sportive championne de tir à l’arc, qui vit aussi à Jytomyr, l’avoue sans détour. « Ça fait peur, ça fait mal. C’est comme si ton voisin pensait que ta maison lui appartient. Moi, je me suis réveillée le 24 février (date du début de la guerre – NDLR) avec deux explosions. Donc, il faut se défendre. » La jeune femme précise: « Avant, je ne me rendais pas compte de la nationalité. Maintenant, je suis fière d’être ukrainienne, de porter les couleurs de mon pays lors des compétitions internationales. »

Sur le réseau social TikTok, particulièrement utilisé par les jeunes, les échanges sont rudes. « Dès que tu commentes une vidéo, mets un “like” ou écris “Vive l’Ukraine”, tu peux être sûr que tu vas avoir des commentaires prorusses. » Aujourd’hui, elle ne veut penser qu’à une chose. « Dans un mois, nous avons une compétition. Il faut arrêter la guerre. »

La capitale ciblée par l’artillerie

À Kiev, après un mois de guerre, les bombardements russes semblent se concentrer sur des objectifs militaires, à l’image de la roquette qui a frappé, dimanche soir, un centre commercial d’un quartier où les forces ukrainiennes dissimulaient pièces et munitions d’artillerie. Huit personnes ont été tuées, vraisemblablement des soldats. Des parties de missiles, abattus par la DCA (défense antiaérienne) ukrainienne, ont toutefois fait des dégâts sur des immeubles et causé des victimes civiles. Des drones suicides ou larguant des bombes sont également employés par l’armée russe au-dessus de la capitale. Mercredi, la ville était toujours sous couvre-feu, sans doute pour redisposer les défenses antiaériennes et les batteries de lance-roquettes. Les zones d’Irpin et de Liutij étaient toutes deux, mercredi, le théâtre d’intenses tirs d’artillerie.

Guerre en Ukraine
Le Monde

Présidentielle 2022 : qui sont les douze candidats ?

Maxime Vaudano Agathe Dahyot (design)

Publié le 02 juin 2021 à 16h16 - Mis à jour le 11 mars 2022 à 09h40

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DécryptagesDouze candidats ont récolté les parrainages nécessaires pour se présenter à l’élection présidentielle d’avril 2022.

On sait désormais qui s’élancera sur la ligne de départ de l’élection présidentielle de 2022. Le Conseil constitutionnel a annoncé le lundi 7 mars la liste officielle des candidats au scrutin suprême, qui ont franchi la barre des 500 parrainages d’élus indispensables à une qualification pour le premier tour.

L'article a été publié sur la base des candidats déclarés et possibles à cette date. Il sera mis à jour au fil des prochains mois en fonction des annonces.

Des dizaines de prétendants éliminés au fil des mois

Voici les principaux prétendants à l'élection présidentielle, classés par date de candidature. Les profils grisés se sont finalement retirés de la course.

La liste officielle des candidats :

Les candidats éliminés de la course :

Maxime Vaudano

Agathe Dahyot design

L'Humanité

Ukraine. Un mois après la guerre éclair, le bourbier

Décryptage

Le président russe a envahi ce pays depuis un mois. Ce conflit criminel décrété par le Kremlin, qui a déjà causé des milliers de morts et une crise humanitaire, s’enlise, semblant refléter une erreur stratégique de la part de Moscou.

Vadim KamenkaChristophe DeroubaixMarc de Miramon Lina Sankari

Vladimir Poutine a décrété l’invasion de l’Ukraine dans la nuit du 23 au 24 février. L’offensive visait des installations militaires et plusieurs localités : Kharkiv, Kiev, Marioupol, Odessa. Un mois et des milliers de morts plus tard, qui s’ajoutent aux 14 000 victimes du conflit dans le Donbass depuis 2014, la Russie détient, à l’exception de la ville assiégée de Marioupol, les pourtours de la mer d’Azov et a avancé le long de sa frontière terrestre et de celle de la Biélorussie (voir carte ci-dessous). Néanmoins, aucune grande ville, excepté Kherson, n’est tombée.

1. Pour Poutine, une guerre déjà perdue ?

À 4 heures du matin, le 24 février, le président russe prend la parole dans un discours télévisé. Il annonce :  « Conformément aux traités d’amitié et d’assistance mutuelle avec les républiques populaires de Donetsk et de Lougansk ratifiés par l’Assemblée fédérale le 22 février de cette année, j’ai pris la décision de mener une opération militaire spéciale. » Vladimir Poutine venait de reconnaître, deux jours plus tôt, l’indépendance des deux républiques autoproclamées. Il déclenche une guerre, avançant comme objectifs « la démilitarisation et la dénazification de l’Ukraine » et la protection des « personnes victimes d’intimidations et de génocide par le régime de Kiev depuis huit ans ». Critiquant « l’expansion de l’Otan », il dénonce l’absence de prise en compte des demandes de Moscou concernant sa sécurité.

Quatre semaines plus tard, l’offensive « s’enlise malgré toutes les destructions », a affirmé, mercredi, le chancelier allemand Olaf Scholz. Les importantes difficultés militaires font douter d’un succès sur le terrain. « Tout dépend du but de Vladimir Poutine. Est-ce s’arroger l’accès à la mer d’Azov, fortifier le Donbass et obtenir quelques victoires symboliques, ou faire capituler Volodymyr Zelensky ? La seconde option semble désormais peu probable », analyse une journaliste russe.

Avant le conflit, les diverses demandes diplomatiques russes portaient sur la neutralité de l’Ukraine, sa démilitarisation et la renégociation d’une architecture de sécurité en Europe avec les États-Unis. La pression verbale et militaire exercée par Poutine l’a emmené jusqu’à la guerre, pour ne pas faire face à un échec. « Englué dans une surenchère meurtrière, il provoque le rapprochement de l’Otan de ses frontières, une Ukraine surarmée avec une perspective réelle d’association et le retour des États-Unis et de l’Alliance atlantique en Europe », analyse l’historien Andreï Gratchev. Pour sortir de cet échec, quelle que soit l’issue de la guerre, l’idée de faire passer une défaite pour une victoire est évoquée par Anna Colin Lebedev, maîtresse de conférences en science politique à l’université de Nanterre : « Il est possible d’obtenir une concession de la part de Kiev et de la présenter en interne comme un succès. Mais on n’en prend pas le chemin. » Et Poutine s’enferme dans un discours fasciste et la répression.

2. Le regain du sentiment national ukrainien

Depuis quatre semaines, le conflit a servi de catalyseur pour unifier le pays contre l’envahisseur. Les bombardements quotidiens, les centaines de morts, les destructions ont réveillé un sentiment national dans la société et sur l’ensemble du territoire. « On se souvient tous du jour de l’attaque. Au fur et à mesure des jours et du sang versé, tous souhaitent combattre et aider pour stopper cette agression », témoigne Sveta à Odessa, sur les bords de la mer Noire. La résistance des Ukrainiens a surpris Vladimir Poutine, persuadé que sa guerre éclair et la destruction des installations militaires suffiraient au soulèvement des populations russophones dans l’Est, voire à  leur adhésion et la capitulation. Au contraire, les liens économiques, culturels, familiaux avec la Russie sont devenus secondaires. « Au niveau régional, la Russie veut montrer que la guerre réside dans la défense du russe. Ce qui est faux. De nombreux russophones depuis 2014 s’opposaient déjà à Vladimir Poutine et défendaient l’indépendance de l’Ukraine », nous expliquait récemment l’écrivain Andreï Kourkov. Une erreur stratégique de Poutine, qui voit désormais de nombreux Ukrainiens russophones dans l’Est et le Sud se tourner vers l’ukrainien par élan national. Après huit années de guerre au Donbass, dans les villes reprises par l’armée russe, un ras le bol s’affirme sur cette nouvelle page du conflit au nom de la paix. « Détruire et tuer, cela ne résout rien », condamne Tania.

3. Un enlisement comme en Afghanistan ?

Vladimir Poutine a surestimé la force de frappe de son armée, tout en sous-estimant la puissance du sentiment national ukrainien. Pour autant, ces deux erreurs majeures d’appréciation expliquent-elles, à elles seules, l’enlisement militaire de la troisième armée la plus puissante au monde, qui évolue, de plus, sur une topographie familière, les plaines ukrainiennes ne présentant pas franchement les mêmes problèmes opérationnels que les montagnes afghanes ? À l’évidence, l’aide apportée par les Occidentaux est déterminante. Depuis le début, Washington revendique le partage de renseignements, facteur nodal dans les conflits armés. La livraison d’armes des pays occidentaux a évidemment renforcé la capacité militaire ukrainienne. Selon l’ancien général américain Ben Hodges, interviewé par l’Express, « les jours prochains seront déterminants pour l’issue du conflit. Nous sommes à un moment décisif, car les Russes sont en sérieuse difficulté ».

4. États-Unis et Chine, les grands vainqueurs ?

La rivalité entre les États-Unis et la Chine s’annonçait comme la matrice géopolitique du XXIe siècle. L’invasion d’un pays souverain par un pays membre du Conseil de sécurité est-elle de nature à rebattre ces cartes ? Après un mois de conflit, la position de Washington est clairement renforcée. Alors que, dans un premier temps, les pays européens se sont placés sur la ligne de front diplomatique (sanctions, question de l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne, fourniture d’armes à l’armée ukrainienne), Washington a retrouvé et même renforcé depuis sa place de leader. Son bras armé – l’Otan – est passé d’un état de « mort cérébrale » (diagnostiqué par Emmanuel Macron) à celui d’alliance relégitimée.

Quant à la défense européenne, le sommet du 24 mars à Bruxelles va entériner sa sujétion à l’organisation atlantiste, avec la bénédiction directe de Joe Biden. D’une certaine façon, le président états-unien voit prendre forme sa coalition des démocraties, pour laquelle il avait tenu un sommet en décembre dernier. Sauf que l’autonomisation de certains « alliés » sur ce sujet (Israël et Inde) lui dénie la possibilité de se décréter nouveau chef du « monde libre » comme le fit, en son temps, Ronald Reagan.

La Chine, elle, manie la prudence. Pékin appelle à des pourparlers, assure comprendre les craintes de son allié russe liées aux velléités d’élargissement de l’Otan tout en rejetant le séparatisme de Donetsk et Louhansk qui évoque, à ses yeux, la situation taïwanaise. Pour autant, la deuxième puissance mondiale n’est à l’origine d’aucune initiative diplomatique connue. Si elle permet à Pékin de jauger les réactions de son rival états-unien, la crise ukrainienne entrave toutefois sa stratégie économique des nouvelles routes de la soie qui s’accommodent mal d’une dégradation de la sécurité en Europe.

La Chine ne peut prendre le risque de se couper des marchés d’exportation occidentaux et du système financier international pour sortir la Russie de son isolement. En revanche, les autorités chinoises pourraient en profiter pour renforcer leur emprise sur le puissant voisin, devenu, depuis l’annexion de la Crimée en 2014, le premier partenaire économique du pays. Une forme de vassalisation qui ne dit pas son nom.

5. Des négociations de paix incertaines

Face à un Vladimir Poutine inflexible sur ses objectifs de guerre, la marge de manœuvre de Volodymyr Zelensky paraît bien étroite, même si le président ukrainien a reconnu le caractère « nécessaire » des futures négociations qui ne s’annoncent « ni faciles ni agréables ». En pilonnant Marioupol et en encerclant Kiev tout en avançant vers le port stratégique et russophone d’Odessa, l’armée russe vise la capitulation du gouvernement de Zelensky.

Pour la Russie, il symbolise une Ukraine tournée vers l’Ouest, favorable à l’adhésion à l’Union européenne et à l’Otan, voire à une sortie du mémorandum de Budapest (qui garantit, entre autres, le statut du pays comme puissance non nucléaire), comme l’a évoqué le président ukrainien lors de la dernière conférence de Munich sur la sécurité en février 2022, quelques jours avant le déclenchement de l’offensive russe. En clair, Moscou exige le retour d’un État tampon, voire croupion à ses portes, tandis que Kiev prétend faire valoir ses droits de peuple libre et souverain, quitte à faire basculer les équilibres sécuritaires issus d’un monde post-guerre froide, adoptés dans la douleur afin de limiter les risques de conflit nucléaire. Volodymyr Zelensky a d’ailleurs promis qu’il soumettrait les termes d’un hypothétique accord de paix à référendum.

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Le Monde

Quelles sont les dates-clés de l’élection présidentielle 2022 ?

Les deux tours de l’élection à la présidence de la République se dérouleront les dimanches 10 et 24 avril 2022. Voici l’ensemble du calendrier concernant cette élection.

A moins de trois mois de l’élection présidentielle, les prétendants se bousculent pour occuper la fonction suprême de la Ve République. Si les électeurs français doivent surtout retenir les dates des deux tours de scrutin – les 10 et 24 avril 2022 –, le calendrier des candidats à l’Elysée comporte bien d’autres étapes.

Au cours d’une conférence de presse tenue le 25 janvier, le président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius, a précisé le calendrier des dernières semaines de la campagne.

  • 1er juillet 2021 : début du décompte des dépenses de campagne

Bien avant l’élection présidentielle, chaque candidat doit déclarer en préfecture le mandataire financier de son choix pour collecter les fonds destinés au financement de sa campagne.

Il s’agit d’une personne physique ou d’une association de financement électoral qui perçoit et enregistre les dons, recettes, apports personnels du candidat, contributions de partis politiques… Elle règle les dépenses et sera tenue de déclarer les comptes de campagne du candidat pour lequel elle est mandatée.

  • Automne 2021 : désignation de la plupart des candidats

Chaque candidat est libre de faire connaître publiquement sa candidature quand il le souhaite. Les grandes formations politiques ont décidé de leurs candidats à l’automne : Yannick Jadot a été désigné à la fin de septembre, lors de la primaire écologiste, Anne Hidalgo a été investie candidate du Parti socialiste à la mi-octobre, et Valérie Pécresse a remporté le congrès des Républicains.

Qui sont les candidats déclarés et pressentis pour 2022 ?

Du côté de la majorité, Emmanuel Macron n’a pas encore annoncé s’il se représentait ou non, même s’il peaufine actuellement sa stratégie de candidature.

  • 4 mars 2022 : limite d’inscription sur les listes électorales

Depuis le 1er janvier 2020, il est possible de s’inscrire sur les listes électorales jusqu’au sixième vendredi précédant le jour du scrutin. La date limite est ainsi fixée au vendredi 4 mars pour le premier tour, et au vendredi 18 mars pour le second. Il est possible de vérifier son inscription à partir du site de l’administration française.

Pour voter, il est nécessaire :

– d’être majeur le jour du scrutin (né au plus tard le 9 avril 2004, ou le 23 avril 2004 dans le cas du second tour) ;

– d’être français (les résidents d’un autre pays de l’Union européenne ne peuvent pas participer à l’élection présidentielle) ;

– de résider ou de payer ses impôts dans la commune dans laquelle vous souhaitez voter. Les Français résidant à l’étranger peuvent voter, à condition d’être inscrits sur la liste électorale d’une mairie ou sur une liste consulaire (il n’est plus possible depuis 2019 d’être inscrit à la fois sur une liste communale et consulaire) ;

– de disposer de ses droits civils et politiques.

  • 4 mars 2022 : limite de dépôt de la déclaration d’intérêts et d’activités

Conformément à la loi organique du 15 septembre 2017, les candidats ont non seulement l’obligation de disposer des cinq cents signatures, mais aussi de remettre une déclaration de situation patrimoniale et une déclaration d’intérêts et d’activités. Ils doivent la déposer au plus tard le 4 mars au Conseil constitutionnel, qui la transmettra à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, qui sera chargée de la publier « au moins quinze jours » avant le premier tour.

Cette même loi oblige le président de la République à déposer également auprès du Conseil constitutionnel « une déclaration de situation patrimoniale » de fin de mandat. Celle d’Emmanuel Macron a été publiée au Journal officiel le 9 décembre dernier.

  • 7 mars 2022 : publication de la liste définitive des candidats

Le décret de convocation des électeurs est publié jeudi 27 janvier, donnant officiellement le départ de la course aux parrainages. Chaque candidat doit obtenir le parrainage de cinq cents élus (maires, députés, sénateurs, conseillers régionaux et départementaux…) d’au moins trente départements pour prendre part à l’élection.

Ils sont recueillis par le Conseil constitutionnel, qui les publie au fur et à mesure de leur transmission, deux fois par semaine, le mardi et le jeudi. Les élus ont jusqu’au vendredi 4 mars, à 18 heures, pour faire parvenir au Conseil constitutionnel, par voie postale exclusivement, le formulaire et l’enveloppe officiels qu’ils recevront de l’Etat.

Le président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius, proclamera la liste définitive des candidats le lundi 7 mars, soit environ un mois avant le premier tour, celui du 10 avril.

  • 28 mars 2022 : lancement de la campagne officielle

La campagne officielle débute deux semaines avant le premier tour du scrutin, le 28 mars. Elle est suspendue entre la veille du premier tour et la publication officielle des deux candidats finalistes du second tour. Elle prendra fin la veille du second tour.

La règle de l’équité du temps de parole entre les candidats (ou présumés jusqu’à la publication officielle de la liste des candidats) qui s’appliquait dans la période précédente est remplacée au cours de cette période par la règle de l’égalité du temps de parole entre les candidats.

Election présidentielle 2022 : comprendre les règles du temps de parole dans les médias
  • 10 avril 2022 : premier tour de l’élection présidentielle

Les électeurs français sont convoqués le dimanche 10 avril. Le ministère de l’intérieur a néanmoins précisé que certains départements et collectivités d’outre-mer voteront le samedi (à la Guadeloupe, à la Martinique, en Guyane, à Saint-Pierre-et-Miquelon, à Saint-Barthélemy, à Saint-Martin et en Polynésie française) pour tenir compte du décalage horaire.

Des résultats provisoires seront communiqués au cours de la soirée par les médias et les instituts de sondage, à partir de 20 heures, à la fermeture du dernier bureau de vote. Le ministère communique les résultats par commune au fil du dépouillement. La publication des résultats au Journal officiel indiquera la reprise de la campagne.

  • 24 avril 2022 : second tour de l’élection présidentielle

Le second tour du scrutin se tiendra le dimanche 24 avril, ou – comme pour le premier tour – la veille, dans certains territoires d’outre-mer.

Les estimations seront communiquées dans la soirée par les médias et les résultats partiels seront publiés au fil du dépouillement par le ministère de l’intérieur, avant une proclamation définitive.

  • 13 mai 2022 au plus tard : passation de pouvoirs

La prise de fonction du président nouvellement élu doit avoir lieu au plus tard le dernier jour du mandat du président sortant, soit le 13 mai. Le président du Conseil constitutionnel procédera alors à ce moment-là à la lecture solennelle des résultats.

  • 24 juin 2022 au plus tard : dépôt des comptes de campagne

Les comptes de campagne clôturés doivent être remis au Conseil constitutionnel, qui dispose de six mois pour en vérifier la validité et déterminer le montant à rembourser aux candidats. Il dépend des résultats obtenus par les candidats : 47,5 % du plafond de dépenses pour ceux qui ont obtenu plus de 5 % des suffrages exprimés au premier tour et seulement 4,75 % de ce plafond pour les autres.

Romain Imbach

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L'Humanité

Le monde est fou, mais nous sommes le monde

Chronique

Barbara Cassin

Constantin Sigov écrit sous les bombes que le printemps est irréfutable. Les boules d’épineux roulent aussi dans la pampa de manière irréfutable. Le monde est inarrêtable et il s’avère étranger. Le monde est maintenant devenu, escalade après escalade, un étranger inarrêtable. C’est une définition de la guerre.

Le monde est fou, mais nous sommes le monde.

Pourtant, voir la lumière et parler à quelqu’un aura toujours été ma définition du bonheur. Comment un bonheur si simple peut-il causer cela, d’une manière ou d’une autre le causer, être compatible ?

Je comprends de temps en temps aujourd’hui de bien petites choses, vraies ou fausses : par exemple que Macron tient Poutine au bout du fil tout comme le spécialiste de la brigade antiterroriste n’arrête pas de parler à Coulibaly dans l’Hyper Cacher, non tant pour savoir où il en est, épier la faille, que pour le garder humain. Garder humain. Rester humain. Est-il possible qu’il soit trop tard ?

Ma génération, née après la guerre et active activiste en 68, n’a pas connu « la guerre ». Il y a bien eu des guerres, mais c’était de la barbarie venue d’ailleurs, même Alep, Grozny, Sarajevo, etc. – si bien qu’on peut oser dire : etc. Ce furent des injustices, des horreurs, physiques et morales, à partager pour s’indigner ensemble, un peu comme les excisions, les mariées de 8 ans, atrocités impensables mais lointaines, que l’on peut tenir à distance, des noms et des choses qui ne nous arrivent pas directement. On pouvait le croire, on l’a cru.

L’accueil que nous faisons aux Ukrainiens est réjouissant, Dieu soit loué si j’ose dire. Réjouissant et, bien sûr, honteux par rapport à celui que nous réservons aux « migrants » ordinaires. C’est que, Zelensky le dit et nous le sentons, même sans penser stratégie et menace pour l’Europe, eux sont nous, ici et maintenant nous, non pas des humains comme moi, mais immédiatement des moi.

Ceux qui ne l’ont pas connue et croyaient ne jamais la connaître se demandent ce qu’est la guerre. Une réponse m’est venue : c’est la mort indistincte.

Avec des identités seulement fortuites. Une femme enceinte qu’on voit évacuée sur un brancard avec son gros ventre prête à accoucher. Elle n’a pas de nom, on ne sait qui la pleure. Ça frappe ça meurt comme dans un tsunami, une fente de la terre, une catastrophe naturelle, on peut seulement compter – et même pas tout de suite, on le saura un jour si on revoit le jour.

Mais cette catastrophe naturelle, c’est nous, les hommes, qui la causons. La guerre et le changement climatique, je mélange tout et les philosophes comme les historiens comme les politiques auront raison de hurler. Nous humains, nous voilà coupables et victimes, avec des coupables et des victimes à distinguer certes, mais humains tous : nous sommes aussi inarrêtables que les boules d’épineux que le vent fait tournoyer. Nous-qui-nous-? savons et n’arrêtons pas. Nous produisons un monde que nous ne savons pas arrêter.

La guerre, c’est la honte plus l’impuissance. C’est la mort indistincte.

Le courage, ce serait d’être quelqu’un face à la mort indistincte ?

la chronique de barbara cassinGuerre en Ukraine la chronique de barbara cassinGuerre en Ukraine
Le Monde

A l’agenda du vendredi 25 mars

Live animé par Brice Laemle et Jérémie Lamothe

Un direct quotidien. A seize jours du premier tour de l’élection présidentielle et un peu plus de deux mois des législatives, Le Monde tient un direct quotidien pour suivre ces deux campagnes et leurs nombreux rebondissements. Suivi des déplacements et des prises de parole des candidats, analyse de leurs propositions, tchats avec des journalistes du Monde et des spécialistes… Retrouvez-nous du lundi au vendredi, à partir de 7 h 30, et les week-ends de grande actualité politique sur Lemonde.fr et sur l’application mobile du Monde.

A la radio. Nathalie Arthaud, la candidate de Lutte ouvrière, et Jean Lassalle (Résistons !), étaient les invités de l’émission « Les 4 Vérités », sur France 2. Le candidat d’extrême droite Eric Zemmour (Reconquête !) a été interrogé à partir de 8 h 15 au micro de Sud Radio tandis que le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a répondu aux questions de Franceinfo à partir de 8 h 30.

Journée spéciale « Fragments de campagne ». En pleine campagne présidentielle, Le Monde s’intéresse à l’endroit où l’on choisit de vivre à travers un direct que nous y consacrons. Etre propriétaire, est-ce une fin en soi ou une espèce en voie de disparition ? Vivre en ville est-il un luxe ?

Guerre en Ukraine. Emmanuel Macron est à Bruxelles pour les sommets de l’OTAN et du G7, et pour un conseil européen.

Tours de France. Marine Le Pen tient un meeting à Saint-Martin-Lacaussade (Gironde). Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) est à Nice et Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière) en meeting à Rennes.

Obsèques. Les funérailles d’Yvan Colonna se dérouleront à Cargèse (Corse-du-Sud), à partir de 15 heures.

Insertion. La Fédération des entreprises d’insertion organise, à la mi-journée à Paris, un point de presse à l’issue du « printemps de l’inclusion spécial élection présidentielle ».

Nos articles pour approfondir

Les essentiels de la campagne

Le Monde

Valérie Pécresse et sa campagne menacent l’avenir politique de LR

Une troisième défaite d’affilée à l’élection présidentielle pourrait signer la fin du parti de droite.

Il ne manquait plus que ça. Comme un signe physique, incarnation charnelle d’une campagne présidentielle qui s’enraye définitivement. Jeudi 24 mars, Valérie Pécresse, la candidate de la droite au scrutin présidentiel, a été testée positive au SARS-CoV-2. La championne du parti Les Républicains (LR) se porte bien et n’a, d’après son entourage, que de légers symptômes. Mais sa campagne, elle, prend encore un coup dans l’aile, à deux semaines du premier tour, le 10 avril.

Valérie Pécresse, dos au mur, cherche à sauver sa campagne

Règles d’isolement obligent, Valérie Pécresse a dû annuler son programme des prochains jours. Si elle a réussi à maintenir l’émission de France 2 « Elysée 2022 » jeudi soir, à laquelle elle a assisté en visioconférence, dans un format plus réduit, ses déplacements à Bordeaux et en Provence, vendredi et samedi, ont été annulés. La réunion publique prévue vendredi soir devrait être maintenue, mais assurée par son directeur de campagne, Patrick Stefanini, et l’avocat Thibault de Montbrial, tous deux spécialistes des questions de sécurité et d’immigration.

Un rendez-vous manqué pour Valérie Pécresse, à l’image des trois derniers mois, où la candidate n’a cessé de baisser dans les études d’opinions. Au point que, désormais, c’est tout simplement l’avenir politique de LR qui est engagé en cas de défaite. Pour le parti de droite, le constat est d’autant plus rude que cadres, électeurs et élus y ont cru au départ de la campagne.

En cinquième position

Décembre 2021 : Valérie Pécresse est désignée à l’issue d’une compétition interne qui l’a vue affronter plusieurs ténors de LR pour l’investiture à la présidentielle. Très vite, les retours sont bons, les sondages au beau fixe. A droite, on commence à parler de « trou de souris », capable de déjouer le scénario tant rabâché d’un second tour opposant Emmanuel Macron à Marine Le Pen. Peut-être même le président de la République sortant, candidat à sa réélection, est-il prenable ? Le parti serait alors sauvé de l’extinction qui le guette. Car, à droite, la cause est entendue : un troisième échec à la présidentielle et le parti serait à terre, une deuxième élimination avant le premier tour, comme en 2017, et il serait en danger de mort. Las, le scénario tant redouté est en train de se produire sous les yeux effarés des cadres et des militants.

Valérie Pécresse est aujourd’hui donnée à 10,5 % d’intentions de vote dans l’enquête Ipsos-Sopra Steria en partenariat avec le Cevipof et la Fondation Jean Jaurès pour Le Monde. Humiliation supplémentaire, elle est en cinquième position, derrière Jean-Luc Mélenchon et Eric Zemmour, devenant ainsi une « petite » candidate.

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L'Humanité

Ne pas croire ce que l’on voit mais ce qu’on nous répète

Chronique

Audrey Vernon

Mercredi avant d’aller jouer, je passe dans ma librairie préférée, j’attrape le « Manifeste conspirationniste » (1). Je le commence dans le train du retour.

Tout me touche, on dirait que c’est moi qui l’ai écrit. Je peux d’ailleurs l’affirmer, car, l’auteur étant anonyme, j’ai le droit de le dire. Tout ce que je ressens, ce que je cherche à comprendre et à verbaliser y est écrit. Passé le chapitre sur la gestion du Covid qui explique en quoi le confinement arrangeait les affaires des gouvernements et des multinationales, le livre me parle d’âme à âme, me raconte la dépossession de mes moyens de subsistance, de mon autonomie, de la perte de mon savoir vernaculaire. Je ne sais fabriquer ni mes vêtements ni ma maison, je suis incapable de nourrir et soigner mes enfants sans Franprix ou les multinationales. Le livre donne des faits, des documents, comment ça s’est passé.

Le lendemain, mon téléphone ne capte plus. Je passe à la boutique orange : « Il est trop vieux, il ne capte ni la 4G ni la 5G, achetez en un neuf. » Quoi ? C’est interdit de couper comme ça ! J’appelle le service client. « Pas du tout, c’est juste qu’il y a une panne sur votre réseau, ce sera rétabli la semaine prochaine. »

Je retourne à la boutique : « Arrêtez de dire n’importe quoi, c’est pas mon téléphone, y a une panne, les réseau 2G-3G vont être réparés, arrêtez de forcer les vieilles à acheter des smartphones. » On appelle le service client ensemble. Il confirme la panne et leur dit de me prêter un téléphone en attendant. « Vous pourriez prévenir quand même ! Ils arrêtent pas de vendre des téléphones aux vieilles ! » « C’est leur métier, Madame, de vendre des téléphones. » « Ben non, pas si les vieux marchent toujours ! »

Les conseillers de la boutique, que j’ai bien fatigués me disent : « On vous en prête un, mais vous savez les réseaux 2G et 3G ne sont plus entretenus, donc, tôt ou tard, va falloir changer. » Dans la boutique, une offre promo : « Ramenez votre téléphone on vous offre un 5G… »

On ne m’oblige pas à passer à la 5G, mais on enlève les barreaux de l’échelle…

On me prête un smartphone. Moi qui ai juré de n’en avoir jamais, j’ai l’impression d’avoir le cœur d’un enfant sanguinolent entre les mains.

Je déteste tout, je comprends rien aux boutons, aux sigles. Le truc me parle tout le temps : « Accepter, refuser, choisir, refuser tout. » Ta gueule !

Le soir, je vais chercher des nems avec mes contenants et mon smartphone.

Pour la première fois, en attendant, je peux scroller sur Internet. Je tape dans Google « Manifeste conspirationniste » et je vois des critiques disant que le livre est nul, qu’on n’y comprend rien.

Comme si les journalistes vivaient dans une autre réalité, sans État relou, ni multinationales qui imposent un monde qu’on ne choisit jamais.

Je remarque les dizaines de commandes de sushis emballées dans du plastique, je repense à la fameuse loi d’interdiction des sacs plastique à usage unique en 2016. Je ne dois pas croire ce que je vois. Il ne faut pas imaginer que le lobby pétrochimique aurait pu trouver une manœuvre pour empêcher cette interdiction en RÉALITÉ, comme écrire sur les sacs plastique « sacs réutilisables », et que l’État aurait laissé faire cette manœuvre grossière.

Ne pas croire ce que l’on voit, croire ce qu’on nous répète.

« Billion Dollar Baby », tous les mercredis à la Nouvelle Seine, à Paris, et les 25 et 26 mars à Montivilliers

(1) «Manifeste complotiste », anonyme, éditions du Seuil.

Carte blanche à Audrey Vernon Carte blanche à Audrey Vernon
Le Monde

« Les principaux relais de l’influence chinoise au sein de l’Union européenne sont des pays comme la Pologne, en première ligne de la guerre en Ukraine »

L’expert de l’industrie chinoise Jean-François Dufour rappelle, dans une tribune au « Monde », que la Chine a besoin de ses relais économiques en Europe et estime que l’unité européenne forme la seule limite efficace à l’alliance sino-russe.

Tribune. Depuis le début de la guerre en Ukraine, Pékin affiche son soutien à Moscou. Pourtant, cette proximité dans le discours trouvera rapidement ses limites sur le terrain. A cause de la géopolitique des technologies, des priorités stratégiques de la Chine et de son rapport à l’Europe.

L’amitié « solide comme un roc » [selon le ministre chinois des affaires étrangères, Wang Yi, le 7 mars] entre la Chine et la Russie a été affirmée à plusieurs reprises par Pékin depuis le début de l’invasion de l’Ukraine. Une opposition idéologique commune à l’Occident semble assurer l’émergence d’un bloc hostile au modèle démocratique, qui annoncerait une reconfiguration de l’ordre mondial. Par-delà les discours, cette vision correspond effectivement aux projets de la Russie ; mais elle est très éloignée de ceux de la Chine.

« Pékin et Moscou se rejoignent sur un ressentiment viscéral envers les Etats-Unis et l’“Occident” »

La priorité stratégique de cette dernière, affirmée en 2015 dans le projet Made in China 2025 et inchangée depuis, consiste à devenir à l’horizon 2049 (centième anniversaire de la République populaire) la première puissance technologique mondiale, seul gage durable de puissance et de stabilité.

Lourd retard technologique

Or, si la Chine est engagée dans un immense effort de modernisation et enregistre des progrès incessants, elle a toujours besoin de coopérations étrangères pour rattraper un lourd retard de développement technologique imputable à son histoire récente (et notamment à la décennie perdue de la Révolution culturelle, au tournant des années 1970).

Il ne s’agit pas seulement pour les entreprises chinoises d’acheter les composants qui leur manquent encore pour finaliser de nombreux produits de technologie avancée. Mais de s’engager dans des projets avec des partenaires étrangers assortis d’acquisitions de savoir-faire, leur permettant de progresser vers l’objectif d’indépendance technologique nationale.

« La guerre en Ukraine pèsera beaucoup plus lourdement sur la stratégie chinoise que ne l’aurait souhaité le régime de Pékin »

Dans cette stratégie, les autorités chinoises se sont plus ou moins résignées à ne plus compter sur les Etats-Unis depuis le tournant de 2019 (et l’interdiction des ventes de tout produit utilisant des technologies américaines à Huawei, fleuron de l’industrie chinoise, suivi depuis par de nombreuses autres entreprises chinoises). Et la principale alternative pour les entreprises chinoises (les autres poids lourds technologiques que sont le Japon et la Corée du Sud étant très alignés sur Washington) se trouve dans les entreprises européennes.

Les derniers chiffres disponibles sur les investissements chinois à l’étranger – qui reflètent une partie de ces coopérations technologiques – le confirment : alors qu’en 2021, après l’effondrement lié à la crise due au covid, ils ont continué à décliner aux Etats-Unis (dépassant à peine 1 milliard de dollars), ils ont fortement rebondi en Europe, pour atteindre douze fois les montants enregistrés aux Etats-Unis sur l’année.

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Le Monde

Rage grandissante

Tribune. Le 27 mars 2002, trois semaines avant le premier tour de l’élection présidentielle du 21 avril, en fin de conseil municipal, un homme a tenté d’exécuter un par un les cinquante élus présents ; malgré les réflexes et le courage de certains élus encore indemnes qui réussirent à le désarmer, le bilan est très lourd : huit morts, dix-neuf blessés, dont douze avec des handicaps définitifs. Quarante-huit heures plus tard, il se suicidait en garde à vue. Vingt ans après, que reste-t-il dans notre mémoire collective du drame de Nanterre ? Pas grand-chose…

Au motif que l’assassin avait bénéficié d’un suivi psychiatrique, la tuerie a été reléguée dans la catégorie « fait divers » : la mairie rend hommage chaque année en catimini aux élus décédés, sans convier les survivants ; la reconnaissance républicaine a été faite a minima – les élus morts et les sauveurs, oubliant le conseil municipal, symbole de la République, pourtant visé dans son ensemble et qui, courageusement, a fait face avec une solidarité remarquable ; et aucun travail d’analyse n’a été réalisé sur les motivations du tueur, ce qu’il représentait et ce que représentaient ses victimes.

Richard Durn affirmait dans trois lettres vouloir « tuer des gens ».

Les survivants, sans couverture juridique d’attentat, ni d’accident du travail, sans procès, ni soutien de la République, ont poursuivi vaille que vaille leurs mandats et leur vie, assumant les séquelles de ce drame et l’impact, parfois dramatique, sur leurs familles.

Pour ce vingtième anniversaire, la mairie de Nanterre les a enfin invités ; une cérémonie où ils sont relégués à la fonction de témoins, alors qu’ils étaient des élus de la République en fonction, eux-mêmes victimes.

Article 412-1 du Code pénal : « Constitue un attentat le fait de commettre un ou plusieurs actes de violence de nature à mettre en péril les institutions de la République .» Décimer un conseil municipal tout entier est probablement un acte de folie, mais c’est aussi un acte de violence majeure contre une institution de la République.

Les faits sont têtus : son état psychologique n’empêchait pas l’assassin de travailler comme surveillant dans un collège, il était engagé politiquement, a écrit des pages entières sur sa colère contre les élus, s’était déplacé sur la tombe de Baruch Goldstein [militant d’extrême droite américano-israélien qui tua 29 musulmans en prière au Tombeau des patriarches, à Hébron, en Cisjordanie, en 1994], avait un livre de chevet promouvant le terrorisme, est allé s’entraîner au tir la veille, a assisté au conseil municipal durant 5 heures avec trois armes de poing chargées dans son sac.

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L'Humanité

Séquence(s)

Chronique

Jean-Emmanuel Ducoin

Cynisme Au trentième jour de la guerre en Ukraine, tandis que le monde bascule dans l’inconnu avec la perspective de heurts inédits au XXIe siècle, nous voilà donc à seize jours du premier tour de la présidentielle. Jusque-là, nous aurions eu tort de reprocher à Mac Macron de s’occuper des hautes affaires internationales, dans un moment d’horreur et de morts. En toute lucidité, chacun a pu néanmoins constater qu’il a profité de cette situation extrême, d’une manière si évidente et assumée qu’elle s’apparentait à une forme de cynisme politique. Jouer de sa toute-puissance, laisser filer le temps, refuser toute confrontation et glisser passivement vers un succès annoncé. Seulement voilà, son entrée effective dans la bataille nationale a tout modifié. Depuis la présentation de son programme, un petit quelque chose dans l’air s’amoncelle comme des cumulus. Il porte une définition simple, à laquelle il n’échappera pas : le retour de la question sociale !

Abrasif Au moins, les choses sont claires. En assumant l’option d’un projet social dur pour les cinq années qui viennent, Mac Macron reprend l’une de ses thématiques chéries de 2017. À l’époque, le futur élu parlait déjà des « peurs françaises ». Dans son livre-programme Révolution (XO Éditions), en 2016, il se désolait de ces Français « recroquevillés sur (leurs) passions tristes, la jalousie, la défiance, la désunion ». Il y percevait « une certaine forme de mesquinerie, parfois de bassesse, devant les événements ». Cinq ans après, la situation a empiré. Hallucinante perspective, celle de voir l’homme du passif et de l’échec nous rejouer le coup, sachant qu’il osa affirmer qu’« il nous faut réglementer notre système capitaliste et inventer un nouveau modèle ». Sa philosophie ? Elle se décline toujours dans les transformations à opérer au sein de la société, justifiant, par exemple, que le revenu de solidarité active soit versé en contrepartie de quinze à vingt heures d’activité ou que l’assurance-chômage soit moins généreuse en période de croissance. Émancipation par le travail (sic), donc, qui prend ses racines dans l’école. Pour que celle-ci s’adapte aux nouveaux besoins de la nation, le candidat assume un projet « abrasif », selon les mots d’un de ses proches cité par le Monde, visant à bousculer en profondeur le système éducatif. Quant à la réforme des retraites avortée en 2020, elle sera reprise, en fixant désormais l’âge de départ du travail à 65 ans. Travailler plus… pour travailler plus.

Crises Le prince-président peut se prévaloir d’un bilan, un seul. Celui d’avoir déstabilisé la droite, après avoir siphonné le Parti socialiste. Le bloc-noteur rappelle que son objectif était évident : rester en tête à tête avec Fifille-la-voilà. Par la brutalité de ses réformes futures, y parviendra-t-il en promettant la régression sociale à tous les étages ? Rien n’est moins sûr. Car le débat vient de changer d’orientation tout aussi brutalement. Nous entrons dans une nouvelle séquence, courte certes, mais dangereuse pour l’hôte de l’Élysée. Une question se pose : les électeurs auront-ils le temps et l’envie de se décider en fonction du contenu des réformes programmées par le favori du scrutin ? L’atonie de la campagne, avalée par l’actualité dramatique faite de bombes et de fureur, ne le garantit pas. Mais Mac Macron se retrouve dorénavant dans le « dur ». Récemment, le candidat déclarait qu’il ne se souciait pas de l’image qu’il renvoyait. Keynésien ou libéral, de gauche ou de droite ? « Je m’en fiche royalement, totalement, présidentiellement », avait-t-il lancé. Ce choix des mots, alors que des millions d’électeurs risquent de se déterminer in extremis. À l’heure des grandes crises, les Français souhaitent-ils vraiment une droitisation à outrance et la continuité du matraquage social, quand 61% d’entre eux rejettent ce programme, selon un sondage Elabe ?

Le Monde

Le poids des discriminations sociales

Tribune. La France est menacée par de multiples crises, mais celle qui hypothèque peut-être le plus sa capacité à défendre son avenir est la menace qui pèse sur sa cohésion nationale. Ce délitement des liens qui unissent les Français entre eux, et de ceux qui les relient aux institutions, n’est pas récent. Il revêt aujourd’hui de nouvelles formes, plus dangereuses.

Notre pays est enfermé dans un paradoxe : en dépit d’un niveau d’intervention publique élevé, et malgré les initiatives engagées par le gouvernement depuis 2017, le sentiment d’adhésion à un destin collectif s’étiole. La relation entre citoyens se détériore, la défiance envers les institutions augmente. Les habitants des quartiers populaires les quittent quand ils le peuvent, ou continuent à y subir les trappes à pauvreté. Les agents publics font comme ils peuvent mais ont le sentiment de ne plus pouvoir changer la situation. De cette double impuissance naissent les petites humiliations quotidiennes, et les grandes violences de demain.

Un concept essentiel peut nous permettre de réparer notre République, celui de reconnaissance. Développé, entre autres, par le philosophe Paul Ricœur [1913-2005], il est la capacité à construire une dynamique de respect mutuel entre individus, d’une part, et entre citoyens et institutions, d’autre part, au service d’une société digne. C’est le fil rouge de l’enquête que j’ai conduite avec les cercles de réflexion Point d’æncrage et Thinkers & Doers, pendant plusieurs mois, dans quatre territoires : Trappes (Yvelines), Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), Maubeuge et Roubaix (Nord). Je me suis appuyé sur les préfectures, municipalités, associations et experts pour y interroger la relation entre citoyens et pouvoirs publics.

Notre enquête a confirmé une série de dynamiques déjà bien documentées sur le poids des discriminations sociales, ethniques et spatiales, et leur lot d’humiliations et d’autocensures ; sur le caractère central des griefs liés au logement, à l’orientation scolaire et aux tensions entre police et jeunes ; ou encore, sur la progression d’une réaffirmation religieuse mêlant prosélytisme salafiste, tradition patriarcale et revendication identitaire.

Notre étude a aussi permis de brosser un portrait de l’action publique en cours en matière de cohésion. La puissance publique n’est ainsi jamais restée passive au regard des nombreuses réformes mises en place par les gouvernements successifs. Les initiatives et innovations portées par le gouvernement en matière d’éducation (dédoublement des classes, lancement des Cités éducatives), d’aménagement du territoire – investissements ANRU [Agence nationale de la rénovation urbaine], création de l’Agence nationale de la cohésion des territoires  – ou de réinvestissement sécuritaire (les dispositifs quartiers de reconquête républicaine), n’ont cependant pas inversé, pour l’instant, les dynamiques d’érosion de la cohésion et le sentiment d’impuissance.

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Le Monde

A quoi on les reconnaît

Depuis que le gouvernement a largement levé l’obligation du masque, que le printemps est là, que les agendas se sont remplis de toutes les festivités décalées depuis deux ans, les personnes testées positives au Covid-19 semblent plus rétives à suivre strictement les protocoles d’isolement. Voilà les nouveaux positifs, ces derniers punis, devenus capables de toute la mauvaise foi possible et des champions d’épidémiologie alternative pour inventer des règles qui les autorisent à ne pas s’appliquer la semaine d’isolement recommandée par la Sécurité sociale.

Au fond d’eux, ils savent bien qu’ils prennent des petits raccourcis avec l’épidémie, mais, depuis mars 2020, ils avaient tout respecté : les gestes barrière, le port du masque dans l’ascenseur, le gel hydroalcoolique en perfusion… Alors, s’ils font un peu n’importe quoi à présent, ils veulent croire que le bon Dieu des virus sera magnanime, eu égard à leurs efforts passés.

Covid-19 : que montrent les courbes de l’épidémie, une semaine après la fin des restrictions ?

Dans ce climat de laisser-­aller général, ils trouveraient vraiment injuste d’avoir à s’appliquer des règles strictes. Finalement, c’était plus simple quand ils avaient un peu peur. Mais leur angoisse de transmettre le virus a diminué avec les beaux jours : ils préfèrent se composer des théories médicales sur mesure en fonction de leurs plans pour la semaine.

Ils ont renoncé à s’isoler complètement, mais pas à se trouver de bonnes raisons de le faire. Ils bâtissent de nouvelles règles à partir des spécificités d’Omicron qu’ils ont théorisées dans les deux heures qui ont suivi leur résultat positif. Quand on leur parle du protocole d’isolement, ils répondent : « Mais ça, ce sont les anciennes consignes, non ? » Ils ont repoussé le moment de se faire tester pour faire démarrer leur isolement plus tard. Ils recalculent la date d’apparition de leurs premiers symptômes jusqu’à ce qu’elle leur permette de ne pas déprogrammer leur samedi soir. Ils veulent bien être confinés sur les heures de boulot mais pas le week-end ; dans la journée, oui, mais pas à l’heure de l’apéro.

Covid-19 : l’OMS juge la levée des mesures de restriction trop « brutale »

Comment ils parlent

« En y réfléchissant, j’avais quelques symptômes la semaine dernière, donc je ne serai plus contagieux pour la soirée de samedi. » « Il est seulement légèrement positif. » « On aérera. » « Enfin, les enfants ne font que des formes légères. » « O.K., j’ai pris le train, mais je n’allais pas rester là-bas, et puis j’avais un masque FFP2. » « Chacun fait selon sa conscience. » « Les tests, il faut les prendre avec des pincettes. » « Les enfants l’ont déjà eu. »

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L'Humanité

Les communs sacrés

Chronique

Cynthia Fleury

La notion de « communs » a été réinvestie depuis plus d’une décennie, que ce soit dans l’économie du développement, ou économie publique, l’éducation, le soin, l’univers numérique et scientifique…

Gaël Giraud la reprend également dans son dernier ouvrage Composer un monde en commun. Une théologie politique de l’anthropocène (Seuil, 2022), avec cette spécificité­ jésuite qui est la sienne, dans le but d’élaborer une « parabole vive » mettant en dialogue ladite notion profane avec celle, plus sacrée, de l’auto-commun-ication pardonnante divine, le Christ jouant ici le rôle de grand commun donné aux uns et aux autres, via son amour, sa passion, son sacrifice. D’ailleurs, l’activité même parabolique christique peut être entendue comme « commun herméneutique », et Giraud de se revendiquer également de la formule de Michael Walzer lorsqu’il évoque « l’universel itératif », au sens où chacun d’entre nous est le continuateur zélé ou critique de tous ceux qui nous ont précédés quand ils se sont essayés eux-mêmes à l’interprétation des textes sacrés et aux conceptions d’un monde commun.

« Entre l’appropriation post-libérale de soi par soi et le détachement spirituel qui, peut-être, rend possible l’éclosion d’un nous, il nous faudra questionner, du sein de l’expérience de foi, les différentes manières qui s’offrent à nous, aujourd’hui, de recevoir la question des communs à la lumière du corpus biblique, en Église, et dans le contexte de la crise écologique. » Bien sûr, Giraud considère que la critique faite à l’encontre de la parole chrétienne comme asservissant la nature n’est nullement valide, tant, selon lui, le christianisme n’est pas une ontologie naturaliste. Il nous propose ici, via une thèse en théologie, d’aller puiser aux racines bibliques pour régénérer notre approche des communs, et sollicite les concepts d’analogia regni, d’analogia fidei et d’analogia relationis pour que nous arrivions à reconfigurer nos êtres, nos esprits, nos modes de vie, en fidélité avec l’exemplarité christique, pour mieux préserver l’horizon d’une Terre habitable.

C’est là un texte ancré dans la foi chrétienne, mais, à l’invitation de Giraud, il est possible de le parcourir, même à distance de la croyance, dans la mesure où ce qu’il édifie est un chemin puisant dans les paraboles l’inspiration pour mieux explorer les sens des communs. Giraud revendique un espace public de discussion définitivement pluraliste qui dépasse les seules frontières ecclésiales, la bible étant un « commun » par excellence de la culture universelle. Et Giraud d’aller solliciter l’ontologie pascale pour nous rappeler que la conscientisation de notre interdépendance fait advenir chacun d’entre nous à sa propre unicité.

La chronique de Cynthia Fleury
Le Monde

La guerre en Ukraine accroît les incertitudes sur la croissance française

Les prévisions pour 2022, année qui devait être placée sous le signe du redémarrage post-Covid, sont révisées les unes après les autres. Le moral des chefs d’entreprise décline.

Après un mois de guerre en Ukraine, le vent tourne pour l’économie française. L’accélération de l’inflation, les tensions sur les approvisionnements et, surtout, la terrible incertitude qui pèse sur la suite du conflit sapent le moral des chefs d’entreprise. L’indice du climat des affaires, publié jeudi 24 mars par l’Insee, a reculé de six points à l’issue de l’enquête menée entre le 25 février et le 11 mars. Ce fléchissement se ressent particulièrement dans l’industrie et le commerce de gros, les industriels anticipant une baisse de la production et une hausse de leurs prix de vente.

Les perspectives de croissance pour 2022, qui devait être placée sous le signe du redémarrage post-Covid, sont révisées les unes après les autres. Si Bercy mise toujours sur une hausse du produit intérieur brut de 4 %, le scénario publié cette semaine par les économistes du groupe Société générale voit plutôt la croissance française à 2,7 % cette année, et de 1,6 % en 2023. L’inflation, elle, « avoisinera 4 % en 2022, avant de converger vers 2 % à partir de 2023 », indiquent-ils.

Croissance française : après le rebond de 2021, des interrogations sur 2022

L’institut Rexecode est moins optimiste encore et annonce 2,9 %, tandis que la Banque de France oscille entre deux scénarios (3,4 % de croissance ou 2,8 %), en fonction du prix du baril de pétrole. Loin des 7 % atteints en 2021, qui représentaient une forte reprise après la chute de 8 % en 2020. « Ce n’est pas un effondrement, c’est plutôt une forte érosion » des perspectives, résume Denis Ferrand, directeur général de Rexecode.

Cependant, l’inflation et la guerre en Ukraine vont, tôt ou tard, conduire les consommateurs à réduire leurs dépenses. L’institut Oxford Economics estime que la consommation ne va augmenter que de 3,6 % en 2022, au lieu des 4,5 % initialement prévus. « Non seulement la consommation va souffrir de l’impact direct de l’inflation, mais on va assister de plus à une perte de confiance qui peut avoir des effets sur l’épargne », explique Daniela Ordonez, économiste en chef chez Oxford Economics. « La persistance de l’inflation, qui concerne une gamme de plus en plus large de produits et de services, entamera significativement le pouvoir d’achat en 2022 », confirment les économistes de Société générale.

« Pas de comportement franc de désépargne »

Une étude du Conseil d’analyse économique sur l’épargne (CAE) accumulée pendant la crise sanitaire, publiée mardi 22 mars, est révélatrice : si les ménages les plus modestes ont déjà dépensé leurs économies, sans doute pour faire face à la hausse des prix, les plus aisés continuent d’épargner. « On ne voit toujours pas de comportement franc de désépargne chez les ménages français », note le CAE.

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Le Monde

Le Covid-19 gravé au cœur de Londres : « On voulait aussi un monument qui rappelle à Boris Johnson sa responsabilité »

Pour marquer les esprits, une association de familles de victimes du Covid-19 au Royaume-Uni a transformé depuis un an un mur de Londres en mémorial. Un site en passe de devenir un lieu de mémoire officiel de la pandémie.

« Venez en fin de matinée, on sera là, et il va faire un temps magnifique ! » Fran Hall a donné rendez-vous ce vendredi 18 mars à un endroit très spécial : au National Covid Memorial Wall, le « mémorial national du Covid ». Démarré le 29 mars 2021, il s’étire sur presque 500 mètres en bord de Tamise, sous les fenêtres de Saint-Thomas (le principal hôpital du centre de Londres), juste en face du palais de Westminster.

Gilets rose fluo sur le dos, Fran et une amie sont en train de tendre un fil en haut du mur. « C’est pour accrocher les photos de défunts que nous enverront leurs proches, pour le premier anniversaire du mur, le 29 mars », explique Fran Hall, yeux clairs et voix douce. Quand elles auront fini, elles retourneront aux pots de peinture rouge qu’elles utilisent pour raviver les couleurs des dizaines de milliers de cœurs peints les uns contre les autres sur l’ensemble du mur. Chacun représente une personne disparue : il y en a au moins 150 000 (plus de 185 000 personnes sont mortes avec la mention « coronavirus » sur leur certificat de décès au Royaume-Uni).

Processus de deuil

Tous les vendredis, Fran Hall et une poignée d’autres membres de l’association Covid-19 Bereaved families for justice (« Covid-19, les familles en deuil pour la justice ») se rendent à Londres pour entretenir le mur, ajouter des cœurs (une centaine de personnes meurent encore chaque jour de la maladie), effacer d’éventuels graffitis. Pour ces volontaires, qui ont toutes perdu un proche du coronavirus, la démarche fait partie du processus de deuil.

Le mari de Fran Hall est mort en septembre 2020, à seulement 66 ans. Il a probablement contracté la maladie lors d’un ­rendez-vous à l’hôpital où il était traité pour un cancer de la prostate. Comme bien d’autres Britanniques, cette cheffe d’une entreprise de pompes funèbres du Buckinghamshire n’a pas pu être à ses côtés pour ses derniers instants.

Au Royaume-Uni, une résurgence préoccupante du Covid-19

« Etre ici, c’est comme une thérapie par l’art. Il y a quelque chose de méditatif à peindre les cœurs, on a le sentiment de contribuer à empêcher que le souvenir des gens disparaisse. Et parler fait du bien : on vient juste de discuter avec une dame venue de Chester [nord-ouest de l’Angleterre]. Elle a perdu sa mère du coronavirus mais jusqu’à présent, elle n’avait pas eu l’occasion de parler à d’autres personnes ayant perdu des proches », explique Fran Hall.

A l’intérieur de beaucoup de cœurs est écrit un message, comme sur de petites pierres tombales : le nom du défunt, des « miss you dad », « miss you mum », etc. Certains proches ont tiré parti des fentes du mur pour glisser une photo plastifiée ou une fleur. Les premiers mètres du mur sont réservés aux enfants disparus – ils sont plus de 150 dans le pays.

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Le Monde

A Shanghaï, les confinements au son des haut-parleurs

La ville chinoise fait face à des centaines de cas quotidiens depuis mars, mais jusqu’ici la municipalité s’efforce d’appliquer une politique ciblée, avec plus ou moins de succès.

Dans la soirée du mardi 22 mars, les groupes WeChat, le principal réseau social en Chine, bruissent de rumeurs : « Shanghaï va être totalement confinée à partir du 24 ! » Immédiatement, les applications de livraison sont dépassées par les commandes. D’autres se précipitent dans les supermarchés encore ouverts. La municipalité a beau publier un communiqué pour réfuter la rumeur, rien n’y fait. Car la mesure semble crédible : depuis deux semaines déjà, les confinements locaux se multiplient, et la plupart des 26 millions d’habitants de la métropole ont déjà fait l’expérience d’une forme ou une autre de confinement. Mais cette approche ciblée semble patiner. Malgré les milliers de résidences fermées pour quatorze jours, le nombre de cas quotidiens continue d’augmenter. En dix jours, le nombre d’infections quotidiennes est passé de moins de 100 cas à 983 cas, jeudi 24 mars.

Pour Shanghaï, la bataille a commencé au début du mois, avec des cas de contamination parmi les employés d’un hôtel réservé à la quarantaine de personnes arrivant de l’étranger. Le 12 mars, la ville impose à toute personne souhaitant entrer ou sortir de Shanghaï de présenter un test PCR négatif et ferme les écoles. Les unes après les autres, des centaines de résidences sont mises sous cloche parce que des personnes y ont été testées positives, ou sont cas contacts. Shanghaï, qui a jusqu’ici réussi à gérer l’épidémie sans confinement majeur, se veut le modèle de la stratégie de « zéro Covid dynamique », censée proposer une approche plus ciblée entraînant moins de perturbations pour la société.

En Chine, des métropoles à nouveau confinées après une explosion des cas d’Omicron

Dans notre résidence du centre-ville, l’annonce du confinement a eu lieu le 16 mars, par le son d’un haut-parleur brandi à 7 heures du matin par un volontaire du comité de résidents, organisme de proximité du Parti communiste. « Chers camarades résidents, aujourd’hui, un test aura lieu à 11 heures du matin. » La résidence est alors fermée pour quarante-huit heures, le temps de tester deux fois tous les habitants. A 11 heures, le haut-parleur passe à nouveau à travers les ruelles de maisons de briques rouges, construites dans l’ancienne concession française des années 1930. Les habitants, jeunes Chinois aisés, expatriés, et vieux Shanghaïens, se dirigent vers le square adjacent où des tentes ont été dressées.

Le ton monte

Sous une pluie fine, une file désordonnée s’avance. Il faut télécharger un QR code accessible depuis l’application WeChat, qui sera scanné par un employé en combinaison intégrale, puis ouvrir grande la bouche devant un membre du personnel de santé. Dix prélèvements salivaires sont rassemblés dans un tube à essai : les tests sont groupés, ce qui permet à la Chine de tester aussi massivement. Quand un échantillon se révèle positif, dix personnes doivent être testées à nouveau. Depuis début mars, les laboratoires de Shanghaï ont analysé plus de 30 millions d’échantillons.

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Le Monde

Guerre en Ukraine : dans le théâtre bombardé de Marioupol : « Ce que nous avons vu autour de nous, c’était du sang et le chaos »

La mairie de la ville, assiégée et isolée, a évoqué pour la première fois un bilan de 300 morts après le bombardement, le 16 mars, du bâtiment où s’étaient réfugiées des centaines d’Ukrainiens. Une survivante s’est confiée à un média indépendant ukrainien.

Des centaines de personnes étaient réfugiées dans le théâtre de Marioupol, dans le sud de l’Ukraine, quand une frappe russe a détruit le bâtiment, le 16 mars. Le maire de la ville, assiégée et isolée, avait alors dénoncé une « effroyable tragédie ». Puis l’espoir était revenu en apprenant que beaucoup sortaient vivants des décombres.

Après neuf jours d’incertitude et d’angoisse, la municipalité de Marioupol a évoqué, pour la première fois vendredi 25 mars, un sombre bilan venu doucher cet optimisme. « Des témoins ont des informations selon lesquelles environ 300 personnes sont mortes (…). Jusqu’au bout, on ne veut pas croire à cette horreur. Jusqu’au bout, on veut croire que tout le monde est sauf. Mais les témoignages de ceux qui se trouvaient à l’intérieur du bâtiment au moment de cet acte terroriste disent le contraire », écrit la mairie sur son compte Telegram. Si ce bilan est confirmé, ce serait le pire massacre de civils depuis le début de l’offensive russe, le 24 février.

Guerre en Ukraine en direct : contre-attaques ukrainiennes autour de Kiev, situation dramatique à Marioupol

Les sources permettant de documenter cette tragédie restent très rares. Une vidéo tournée juste après le bombardement montre des survivants descendant des étages supérieurs par l’escalier principal. Ils sont couverts de poussière et toussent. Le Monde a aussi interrogé plusieurs habitants de Marioupol, qui attestent que les images ont bien été tournées dans le théâtre dramatique.

La personne qui filme la scène explique que la « roquette est tombée en plein centre du théâtre » et que « les gens tentent de fuir ». Dans une seconde vidéo, la même voix masculine explique : « Nous étions au premier étage et nous n’avons pas souffert, mais sous ces décombres se trouvent certainement de nombreuses personnes (…). Ces gens étaient là pour se protéger des bombardements et il y avait une distribution d’eau. »

Sur les images, on voit un amas de décombres au centre de ce qui reste du théâtre, éclairé par le soleil matinal. Les deux vidéos ont été publiées vendredi 25 mars par la chaîne Telegram ukrainienne « Truha ».

L’un des rares abris anti-bombardement de la ville

La veille, la rédactrice en chef du site indépendant 0629.com.ua, Anna Romanenko, a publié le récit d’une survivante de ce bombardement, qui a pu sortir de Marioupol le 17 mars. Nadia – on ne connaît que son prénom – était réfugiée dans le théâtre depuis le 8 mars, après que son immeuble, situé dans le quartier est de la ville, a été frappé par des projectiles. Elle s’y était rendue avec quatre membres de sa famille, pour se protéger des bombardements. Le sous-sol du théâtre offrait l’un des rares véritables abris anti-bombardement.

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L'Humanité

Jen Schradie «Les algorithmes adorent les contenus d’extrême droite»

Entretien

Politique Dans l’Illusion de la démocratie numérique, la sociologue américaine démontre que, loin des mythes d’un Internet égalitaire et horizontal, le Web profite aux messages conservateurs. Un avantage dans la bataille des idées.

Cyprien CaddeoPierric Marissal

La présidentielle française fait l’objet d’une morne campagne, faute de débats pour partie empêchés par l’Ukraine, pour partie par le refus d’Emmanuel Macron de descendre dans l’arène. En l’absence d’espaces de confrontation politique dans les médias traditionnels, Internet prend le relais et gagne en influence dans la bataille des idées. Mais sur le Web aussi, la balance penche sérieusement à droite. C’est ce que démontre la sociologue américaine Jen Schradie, par ailleurs enseignante à Sciences-Po, dans son livre (1), fruit de plusieurs années d’enquête sur les réseaux sociaux et sur le terrain, surtout aux États-Unis mais aussi en France. Elle montre à quel point le terrain numérique est inégal et favorise la propagation des idées de droite sur Internet, et de là dans la société en général. La gauche, elle, apparaît au contraire avoir un train de retard dans cette guerre de position qui se joue à coups de likes, de commentaires et de hashtags.

À la lecture de votre livre, on comprend qu’Internet est dominé par la droite et que les idées conservatrices sont plus virales sur la Toile que celles de gauche. Pourquoi ?

Ce n’est pas uniquement une question d’idées. Déjà, il y a plus de groupes conservateurs qui utilisent Internet que de collectifs progressistes. En général, les organisations de droite sont davantage constituées en réseaux, hiérarchisées et ont une vraie expertise des algorithmes, de leur fonctionnement, de leurs relais. Un des mythes d’Internet est de croire qu’il est à la portée de tout le monde de créer du contenu viral, que tout le monde peut devenir une sorte de « journaliste-citoyen » : ça demande en réalité une véritable expertise des outils d’Internet et une vraie organisation. Ça nous amène à un autre mythe du militantisme numérique : le Web serait horizontal. Il ne l’est pas. En réalité, les groupes les plus hiérarchisés, avec des individus qui se dédient à des tâches précises, sont plus efficaces.

Quant aux idées elles-mêmes, les slogans conservateurs ou d’extrême droite sont en général plus provocateurs, ou en tout cas provoquent plus d’émotion, de colère dans les réactions sur les réseaux sociaux. Or, les algorithmes adorent ce genre de contenus qui suscitent de l’engagement. À gauche, il y a beaucoup de thèmes différents, une plus large diversité de groupes, de luttes (égalitaires, antispécistes, LGBT…). Ce n’est pas très efficace, moins viral, car il est plus difficile de résumer pareils concepts ou une réalité sociale en un tweet ou un hashtag.

Vous dites aussi que, lorsqu’il s’agit de photos, les images d’individus sont souvent plus virales que celles de groupe. En quoi ?

Les photographies de groupe, très typiques de la gauche, c’est bien pour la famille et les amis. Internet fonctionne comme un réseau d’individus. Les photos où une personne incarne le message sont plus virales, ont une plus forte résonance. C’est comme ça que fonctionnent les mèmes. Ce n’est pas évident pour les militants de gauche parce qu’il y ont souvent cette volonté de mettre en avant un collectif, qu’il soit féministe, antiraciste ou un syndicat, et de montrer toute sa diversité. Par ailleurs, souvent, les ouvriers ou les personnes marginalisées ne veulent pas se mettre en avant, ils ne se sentent pas légitimes et ont peur du harcèlement. À droite, à l’inverse, on ne craint pas de fabriquer un personnage, une incarnation, une histoire personnelle qui seront plus facilement repris sur les réseaux, mais aussi dans les médias.

Donc, loin du mythe égalitaire d’Internet, nous ne serions pas tous égaux en tant qu’utilisateurs ?

Non, et notamment les classes populaires. Tout le monde n’a pas le même accès à Internet, avec la même performance de débit, ni les mêmes compétences d’usage. D’autant que chaque réseau social a sa propre logique et requiert un savoir-faire spécifique. De nombreuses personnes que j’ai interviewées pour le livre m’ont dit des choses comme « Twitter ça n’est pas pour moi, je ne sais pas l’utiliser », « c’est pour ceux qui sont au-dessus ». Il existe une autocensure de classe. Mais aussi, encore une fois, une peur d’afficher ses préférences politiques, son opinion sur Internet et de recevoir de la haine en retour, d’être harcelé… La question du temps se pose également : s’engager, se mobiliser sur Internet en demande beaucoup.

Les militants de droite se sont-ils, à l’inverse, professionnalisés sur Internet ?

Certains oui, mais c’est tout un écosystème qui s’organise autour, qui partage les informations, les posts, les mèmes, les contenus. On peut parler de coalition objective au sein de l’écosystème, de médias et acteurs entrelacés. Il n’existe pas toujours de liens d’argent entre eux, mais on les retrouve parfois dans les mêmes réunions, les mêmes événements. Par exemple, au cours de mes recherches, j’ai mené des entretiens avec des groupes survivalistes d’extrême droite. Je les ai suivis dans une réunion à Raleigh, en Caroline du Nord. Lors de cet événement, on retrouvait des cadres d’Americans for Prosperity, le grand groupe de financement des frères Koch (les deux milliardaires « philanthropes » sont les principaux donateurs du camp républicain conservateur – NDLR), ou encore des think tanks de droite.

Que peut faire la gauche pour inverser la tendance ?

Nuit debout est à cet égard un très bon exemple. C’est un mouvement similaire à Occupy Wall Street aux États-Unis, qui revendiquait une forme d’horizontalité mais a fini par s’essouffler. Arrivé à un certain point, il faut se répartir les tâches et désigner des personnes dédiées à l’activisme numérique, d’autres doivent définir la stratégie à adopter. Et cela vaut sur Internet comme en dehors. Car, en ligne, l’activité ne peut pas se réduire à utiliser la plateforme pour organiser des manifestations, il faut aussi, et l’extrême droite l’a très bien compris, s’en servir pour faire de l’éducation politique, diffuser l’idéologie, structurer le mouvement dans le long terme. Les conservateurs sont très efficaces en la matière car ils pensent l’espace numérique comme un contre-modèle aux médias mainstream, qui ne les respecteraient pas et diffuseraient des fake news.

Pourtant, l’espace médiatique mainstream penche déjà à droite…

Tout à fait, et l’exemple d’Éric Zemmour est criant : comme Trump, il critique en permanence les médias alors qu’il est le produit de la presse écrite et de la télévision publique ! C’est un discours qui n’est pas rationnel mais purement stratégique : il a pour but d’entretenir la croyance que les médias sont contre les gens.

Dans votre livre, vous développez même le concept d’évangélisme numérique, qu’entendez-vous par là ?

Aux États-Unis, mais aussi un peu en France, le lien est fort entre les groupes chrétiens organisés et la droite. Et j’ai remarqué que les mots employés pour convaincre sur Internet étaient les mêmes que ceux utilisés pour convertir un non-croyant. À commencer par l’usage du terme « vérité », omniprésent chez les évangélistes. « La vérité te rendra libre, Jésus te dit la vérité, tu dois écouter la vérité... » Ce n’est pas un hasard si le réseau social de Donald Trump s’appelle The Truth (« la vérité »).

Ces écosystèmes doivent-ils leur succès à des porte-parole comme Éric Zemmour ou Donald Trump ou leur survivront-ils ?  

C’est une question centrale : est-ce qu’il suffirait qu’Éric Zemmour disparaisse du paysage pour mettre fin à l’influence de ses idées sur Internet ? Le charisme et la popularité de ces figures sont importants en tant que relais de ces idées. Mais les concepts, les mots qu’utilisent Trump ou Zemmour, préexistaient dans des écosystèmes déjà constitués et ils sont allés piocher dedans. Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que ces organisations numériques occupent une sorte de vide et sont d’autant plus importantes dans des pays où la société civile et les corps intermédiaires ont tendance à disparaître.

N’y a-t-il pas un paradoxe à voir les réseaux sociaux profiter à la droite conservatrice et son extrême alors que leurs fondateurs se pensent davantage comme des libéraux ?

En 1997, en pleine bulle Internet, j’ai emménagé dans la Silicon Valley, où prospérait déjà un mix idéologique bizarre d’hypercapitalisme et de mots issus du socialisme. À commencer par le terme « révolution ». Ils promettaient que tout le monde allait pouvoir devenir entrepreneur, beaucoup de changements, mais c’est l’inverse qui s’est produit. Quelqu’un comme Mark Zuckerberg, avec sa femme, donne via sa fondation de l’argent aux hôpitaux ou d’autres grandes causes, et en même temps, il gagne tout cet argent en exploitant la violence du réseau. C’est un capitaliste avant tout.

A contrario, des mouvements de gauche comme #MeToo ou #BlackLivesMatter ont fonctionné sur Internet. Comment l’expliquez-vous ?

Ce n’est pas que les messages de gauche sur Internet n’existent pas, bien sûr qu’il y en a. Vous avez donné de bons exemples. On le voit encore aujourd’hui avec l’Ukraine et beaucoup de messages de solidarité, mais sur le long terme, je pense que ceux de droite vont reprendre le dessus. Encore une fois, à cause de leur manière de s’organiser. Il ne faut pas non plus surestimer la puissance d’un hashtag comme #BlackLivesMatter. Ni oublier les phénomènes de bulles de filtre (les algorithmes vous recommandent du contenu qui vous intéresse – NDLR). Vous avez l’impression que ces messages sont nombreux parce que vous suivez ce hashtag. À l’inverse, c’est comme ça que tant de gens ont été surpris de l’élection de Trump, car ils étaient dans leur bulle de filtre orientée à gauche.

Facebook a beaucoup changé en dix ans. La lanceuse d’alerte Frances Haugen a montré par exemple que son algorithme de recommandation favorisait les contenus qui génèrent des émotions négatives comme la colère ou la peur. Cela ne favorise-t-il pas la droite aussi ?

Vous avez raison, et depuis qu’est sortie la version américaine de ce livre, en 2019, la situation s’est empirée. Je ne nie pas ces problèmes liés aux algorithmes, mais je n’ai pas voulu m’attacher aux réseaux sociaux eux-mêmes, car quand j’ai commencé ma recherche, Facebook était différent, Twitter plus petit, TikTok n’existait pas et il y avait encore Myspace ! Pour cette raison, lorsque j’ai développé mon système de score de militantisme numérique, j’ai plutôt évalué le niveau de participation en ligne, l’activité sur l’ensemble des réseaux sociaux, comme le nombre de partages, de likes, de publications, mais aussi les commentaires sur les sites Internet.

Il existe donc une vraie différence de participation en ligne entre la droite et la gauche ?

J’ai étudié 34 groupes de militants différents sur le temps long. Et les 5 plus actifs sont d’extrême droite, ils publient en général deux fois plus de contenu que les activistes de gauche. C’est énorme comme différence.

Dans le contexte de la présidentielle, comment évaluer cette influence en ligne de l’extrême droite dans le débat ?

Un collègue de l’université de Toulouse a montré que la couverture médiatique de Zemmour était écrasante ces derniers mois. Même les médias de gauche ont plus parlé du candidat d’extrême droite que des candidats de gauche. C’est grâce à l’organisation autour de Zemmour, qui fait qu’il est par exemple quasiment tous les jours en « trending topics » (les sujets les plus discutés – NDLR) sur les réseaux sociaux. Il s’est passé la même chose avec Trump aux États-Unis et c’est un énorme problème. Cette influence est importante, mais on ne sait pas vraiment à quel point. Mes étudiants travaillent dessus en ce moment, ils mettent par exemple en relation le nombre de messages Twitter sur un thème ou un candidat et le nombre d’articles de presse qui en parlent. On peut aussi se poser cette question : est-ce l’omniprésence de Zemmour dans les médias qui rend les Français plus à droite ou est-ce parce que la France est de plus en plus conservatrice qu’il est autant dans les médias ? Reste que, quand Mélenchon met des dizaines de milliers de personnes dans la rue, on en parle dans les médias, mais rarement pendant plus de vingt-quatre heures. Mon conseil aux journalistes est de ne pas se contenter de regarder Twitter, car de nombreuses catégories de la population sont absentes de ce réseau social (12 millions de comptes en France – NDLR). La preuve, de tous les groupes de militants que j’ai étudiés et qui sont sur Twitter, un seul est issu de la classe ouvrière. Statistiquement, c’est zéro.

algorithmesExtrême droitePrésidentielle 2022Éric Zemmour
Le Monde

Guerre en Ukraine : la police fiscale italienne essaie de traquer le présumé « navire de Poutine »

Le yacht, construit en 2020 en Allemagne et actuellement dans le port de Marina di Carrara, a été relié au président russe par la fondation de l’opposant russe Alexeï Navalny.

Il est blanc comme les blocs de marbre qui sont extraits de la montagne à quelques kilomètres de là. Dans le port toscan de Marina di Carrara, l’immense yacht Schéhérazade est depuis plusieurs jours l’objet de toutes les attentions en Italie. Et pour cause : son propriétaire ne serait autre que Vladimir Poutine. Construit en Allemagne et mis à l’eau en 2020, le navire de luxe est tout en démesure : 140 mètres de longs, six ponts, deux pistes d’hélicoptère, une piscine dont le toit rétractable se transforme en piste de danse, un gymnase ou encore une salle de cinéma. L’intérieur n’est pas en reste, avec ses dorures jusqu’aux porte-rouleaux de papier toilette. Battant pavillon des îles Caïman, peu connues pour leur transparence fiscale, le Schéhérazade est estimé à au moins 700 millions de dollars (640 millions d’euros).

Si, pour l’heure, aucune preuve formelle ne relie directement le navire au président russe, un faisceau d’indices est pour le moins troublant. Début mars, une enquête du New York Times révélait qu’une partie de l’équipage avait rebaptisé le Schéhérazade le « navire de Poutine ». Un membre du personnel de bord, sous couvert d’anonymat, soulignait que l’équipage était entièrement russe « quand le boss était à bord », et redevenait international en son absence. Le Schéhérazade a par ailleurs effectué plusieurs allers-retours en mer Noire durant les étés 2020 et 2021, dans les environs de Sotchi, où Vladimir Poutine a passé de longues semaines durant la pandémie de Covid-19.

Affaire Navalny : l’opposant envoyé en prison pour neuf ans

Le 22 mars, une vidéo diffusée par la fondation d’Alexeï Navalny a rendu encore plus crédible l’hypothèse permettant de relier le yacht à Vladimir Poutine. L’ONG de lutte contre la corruption s’est notamment procuré la liste des membres d’équipage du Schéhérazade : des Russes, dont au moins la moitié appartiennent au FSO, le service fédéral de protection, chargé en particulier d’assurer la sécurité rapprochée du président russe. Selon la fondation d’Alexeï Navalny, « le Schéhérazade est le plus grand bateau au monde dont le propriétaire n’est pas connu », mais, précise-t-elle, « si un bien appartient réellement à Poutine, l’important n’est pas de savoir à quel nom il est enregistré, mais qui le gère ».

Obscure société anonyme

D’après le site SuperYacht Fan, qui recense les navires de luxe, le Schéhérazade appartiendrait à l’oligarque Edouard Khoudaïnatov, ancien vice-président de la compagnie pétrolière Rosneft, un proche du Kremlin. Le navire est enregistré sous le nom d’une obscure société anonyme, Beilor Asset Ltd, domiciliée aux îles Marshall, autre paradis fiscal. Mais les doutes demeurent.

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L'Humanité

Des associations anti-homophobie attaquent Zemmour

Négationnisme L’abjection serait presque passée inaperçue dans le torrent d’insanités prononcées par le candidat de Reconquête !... Six associations anti-homophobie portent plainte contre Éric Zemmour pour contestation de crime contre l’humanité. En cause, cette phrase de son dernier livre, La France n’a pas dit son dernier mot : « La déportation en France d’homosexuels en raison de leur “orientation sexuelle”, comme on dit aujourd’hui, est une “légende”. » Les associations accusent Éric Zemmour d’avoir « falsifié l’histoire pour justifier ses positions homophobes ». Le polémiste est déjà passé par la case procès pour ses propos sur le maréchal Pétain, qui aurait, selon lui, sauvé des juifs français. Il avait été relaxé en première instance. Le verdict du procès en appel sera rendu après la présidentielle. C. C.

Éric ZemmourPrésidentielle 2022
Le Monde

Le Donbass, objectif minimal de l’armée russe

Sans résultats sur ce front particulièrement symbolique, impossible pour Moscou de mettre fin à son opération militaire ou de clamer victoire.

« Les objectifs de la première étape de l’opération militaire spéciale en Ukraine sont remplis », a annoncé le commandement russe, vendredi 25 mars, expliquant qu’il allait désormais concentrer ses efforts sur « l’objectif principal : la libération du Donbass ». Adaptation à une situation militaire plus difficile qu’attendu ? Non, répond l’armée russe.

Sans offensive sur d’autres fronts plus éloignés, « les forces ukrainiennes n’auraient cessé de se reconstituer », a assuré l’adjoint au chef de l’état-major russe, Sergueï Roudskoï, lors d’un point de presse convoqué plus d’un mois après le début de cette « opération spéciale ». Les efforts ont donc d’abord porté, en premier lieu, sur « la dénazification et la démilitarisation » de l’Ukraine, objectifs qui seraient en passe d’être atteints.

Dans le théâtre bombardé de Marioupol : « Ce que nous avons vu autour de nous, c’était du sang et le chaos »

Cette annonce de réorientation des forces russes est à prendre avec prudence, de même que le chiffre des pertes russes dévoilé au même moment – 1 351 morts et 3 825 blessés. Quelle que soit la réalité des intentions de Moscou, son armée ne devrait pas relâcher la pression sur les autres fronts, de Kiev au nord jusqu’à Mykolaïv au sud. « La prise des villes ukrainiennes encerclées n’était pas prévue », a ainsi assuré le général Roudskoï, mais elle reste « possible ».

Entériner une continuité territoriale

Qu’il s’agisse de l’objectif principal de l’opération dès ses débuts ou d’une adaptation des plans, la priorité donnée au Donbass est logique, tant en matière stratégique que de communication. La « libération » des régions de Donetsk et de Louhansk est même l’objectif minimal de l’offensive russe : sans résultats sur ce front particulièrement symbolique, impossible de mettre fin à l’opération ou de clamer une quelconque victoire.

L’extrême violence des combats à Marioupol, deuxième ville de la région de Donetsk, accrédite ce constat. Les médias russes présentent la ville comme sur le point de tomber en totalité. Pour la première fois, des images aériennes des destructions ont été montrées à la télévision, ces derniers jours : « En se retirant, les nationalistes s’efforcent de ne pas laisser une seule brique debout », donne pour seule explication le commentaire. Les pertes civiles sont, elles, attribuées aux « nazis » du régiment Azov, qui auraient tiré dans le dos des civils cherchant à fuir.

« Opération humanitaire » pour Marioupol, achats communs de produits énergétiques : les annonces de Macron à l’issue d’un sommet européen à Bruxelles

La prise de Marioupol est d’autant plus vitale qu’elle permet d’entériner une continuité territoriale entre Moscou et la Crimée, annexée en 2014. Les généraux russes ne disent d’ailleurs rien des « plans » prévus pour cette portion méridionale conquise de l’Ukraine, où une administration provisoire se déploie.

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L'Humanité

La France insoumise agitée par une nouvelle mise en examen

Actu

L’association l’Ère du peuple, dispositif au cœur de la campagne 2017 de Jean-Luc Mélenchon, a été mise en examen le 3 février. Les mis en cause dénoncent « une instruction à charge », à quelques jours du premier tour de la présidentielle.

Diego Chauvet

À deux semaines et demie du premier tour de la présidentielle, le site d’information Mediapart a publié une nouvelle information sur l’enquête judiciaire visant la France insoumise. Le 3 février, l’association l’Ère du peuple, au cœur de la campagne de Jean-Luc Mélenchon en 2017, a été mise en examen pour « escroquerie aggravée », « tentative d’escroquerie aggravée » et « faux et usage de faux ».

Fondée en 2015, cette association a été le cinquième fournisseur, en termes de chiffre d’affaires, de la campagne présidentielle de la France insoumise. Elle a livré des prestations « intellectuelles », telles que des meetings, ou matérielles (locaux, matériel informatique…). Pour une facture totale de 440 027 euros pour la France insoumise, selon Mediapart.

Les législatives, l’autre casse-tête de la gauche

Une surfacturation des prestations ?

Or, la justice s’intéresse, selon le site d’investigation, à la possibilité d’une surfacturation de ces prestations. L’association aurait engrangé « d’importantes marges ». Les soupçons se portent également sur la réalité du travail des quatre permanents de l’association, dont trois appartenaient à l’équipe de campagne du candidat Jean-Luc Mélenchon en 2017 : parmi eux Bastien Lachaud et Mathilde Panot, élus ensuite députés.

Bastien Lachaud avait déjà été mis en examen pour les mêmes chefs d’accusation en octobre 2021, en plus de celui de « prêt illicite de main-d’œuvre ». L’Ère du peuple avait, elle, été mise en examen en juillet 2021, pour le même motif. Le président de la structure, Bernard Pignerol, avait alors déclaré que « la montagne accouchait d’une souris », au sujet de cette enquête judiciaire qui poursuit la France insoumise depuis l’épisode mouvementé des perquisitions d’octobre 2018. Les prestations de la société Mediascop, de Sophia Chikirou, sont également épluchées par les enquêteurs depuis lors.

« Une nouvelle démonstration du vide »

Si les investigations judiciaires avancent lentement, cette mise en examen du 3 février constitue un nouvel épisode logique pour les mis en cause, puisque Bastien Lachaud avait lui-même été mis en examen. Pour autant, dans leur réponse à Mediapart, Bernard Pignerol comme Manuel Bompard réfutent ces accusations.

Pour le président de l’Ère du peuple, « cette mise en examen supplétive est la preuve d’une instruction à charge. Elle vient uniquement corriger une incohérence juridique, voire une faute procédurale. Il était absurde de mettre en examen un salarié pour “escroquerie” et “faux” sans que l’association qui l’embauchait soit inquiétée pour les mêmes chefs d’inculpation ». Selon lui, « les juges tâtonnent à l’aveugle dans ce dossier ». Pour Bernard Pignerol, l’association n’a dégagé que « 7 000 euros de bénéfices pour un chiffre d’affaires pour cette activité de plus de 400 000 euros entre 2016 et 2017 ».

Le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, Manuel Bompard, estime que cette mise en examen est « une nouvelle démonstration du vide et de l’amateurisme total de cette enquête qui dure depuis maintenant quatre ans et qui permet de nouvelles fuites à quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle ».

france insoumiseJean-Luc MélenchonjusticePrésidentielle 2022
Le Monde

En Pologne, Joe Biden salue un pays aux avant-postes du soutien à l’Ukraine

Le président américain s’est rendu, vendredi, à seulement 80 kilomètres de la frontière ukrainienne. Un geste de solidarité envers Varsovie, particulièrement touché par l’invasion russe.

Joe Biden a pris son temps. Décontracté, appréciant le moment passé en compagnie des soldats de la 82e division aéroportée américaine, le locataire de la Maison Blanche a serré les mains, posé pour des selfies et partagé un morceau de pizza à table. En ce vendredi 25 mars, Joe Biden se trouvait à Rzeszow, à 80 kilomètres à peine de la frontière ukrainienne, au cours de la première journée de sa visite officielle en Pologne, après le sommet extraordinaire de l’OTAN tenu la veille à Bruxelles. Les soldats de la 82e division aéroportée symbolisent la présence militaire renforcée des Etats-Unis sur le flanc oriental de l’Europe.

Cette familiarité avec les troupes, les mots chaleureux prononcés à leur égard apparaissaient évidemment en contraste avec la distance maintenue par Vladimir Poutine vis-à-vis de ses propres soldats, morts ou blessés par milliers dans une guerre qu’il refuse toujours de nommer et ne peut justifier. Le président russe, « criminel de guerre », a répété Joe Biden, au côté cette fois de son homologue polonais, Andrzej Duda.

Guerre en Ukraine en direct : contre-attaques ukrainiennes autour de Kiev, situation dramatique à Marioupol

La vice-présidente, Kamala Harris, le secrétaire d’Etat, Antony Blinken, le secrétaire à la défense, Lloyd Austin : depuis un mois, les officiels américains ont défilé à Varsovie avec une fréquence inédite, donnant la mesure de l’importance accordée à la Pologne. Elle est due à son exposition sécuritaire, tout d’abord, sur le flanc oriental de l’OTAN. Le 22 mars, le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a souligné que ce pays « doit non seulement composer avec la guerre en Ukraine mais aussi avec le déploiement militaire russe en Biélorussie, qui a fondamentalement changé l’équation sécuritaire sur place ».

La Pologne est aussi devenue la plate-forme humanitaire privilégiée pour accueillir les réfugiés ukrainiens. Ils sont déjà 2,2 millions à être entrés dans le pays, la plupart étant destinés à y rester. « Nous ne les appelons pas “réfugiés”, a précisé Andrzej Duda devant Joe Biden. Ce sont nos invités, nos frères, nos voisins d’Ukraine. »

Varsovie accaparé par les enjeux de sécurité nationale

La Pologne est bouleversée, dans tous les sens du terme, par la guerre. Une compassion et un élan de solidarité prodigieux traversent la société vis-à-vis des Ukrainiens, révélant des formes de mobilisation insoupçonnées. Sur un plan politique, le pays a dépassé – temporairement – l’affrontement intérieur, qui le déchirait depuis plusieurs années, autour des questions d’Etat de droit et de libertés individuelles. D’autant que l’Union européenne, elle aussi, a revu ses priorités et mis entre parenthèses ses velléités de punition de la droite nationaliste polonaise. Aujourd’hui, Varsovie est accaparé par les enjeux de sécurité nationale.

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L'Humanité

Farce

Billet

Maurice Ulrich

« J’attendrai/Le jour et la nuit/J’attendrai toujours »… Nicolas Sarkozy. À moins de trois semaines du premier tour, l’ancien président n’a toujours donné aucun signe de soutien à Valérie Pécresse. À dire vrai, on imagine plutôt un coup de poignard, et bien planté. Le choix d’Emmanuel Macron. François Hollande, en revanche, était aux côtés d’Anne Hidalgo mardi soir à Limoges. À son arrivée à l’Élysée, le PS avait la majorité à l’Assemblée, était à la tête de la quasi-totalité des régions, des départements et des grandes villes… On connaît la suite. Avec un tel soutien, sa candidate risque de passer sous la ligne de flottaison. Mais on dit que François Hollande joue le coup d’après. Il prépare toujours son retour et se présenterait en sauveur du parti. Première étape, une candidature aux législatives à Tulle, puis la préparation du congrès du PS avec en prévision quelques nuits des petits canifs. Si ça ne marche pas, il pourrait tenter la présidence d’une association locale. C’est le côté farce de l’histoire quand elle se répète.

Valérie PécressePrésidentielle 2022
Le Monde

Accord sécuritaire avec les îles Salomon : la Chine ne perd pas de vue le front du Pacifique

Pékin va signer un accord autorisant la présence de forces armées aux Salomon, le premier du genre dans le Pacifique.

La nouvelle a suscité « une onde de choc » à Canberra et dans la région Pacifique, a affirmé un présentateur de la télévision australienne ABC, jeudi 24 mars. Des policiers et des militaires chinois pourront bientôt être basés aux îles Salomon, selon un projet d’accord sécuritaire discuté avec Pékin, dont l’agence Reuters a révélé le contenu. L’accord doit encore être validé par le gouvernement, ont souligné les autorités d’Honiara.

Le petit Etat archipel des Salomon, 700 000 habitants, en Mélanésie, occupe une place centrale sur la ligne de front entre les Etats-Unis et la Chine dans la vaste région océanique. Or, « si une puissance hostile contrôle une base aux Salomon, elle peut bloquer le trafic maritime venant du Pacifique vers l’océan Indien, la mer de Corail, et au-delà », a résumé sur Twitter la professeure Anne-Marie Brady, une spécialiste de ces sujets à l’université de Canterbury, en Nouvelle-Zélande.

Les îles Salomon divisées face à l’influence chinoise

La lettre d’intention a été signée le 18 mars par le ministre de la police, Anthony Veke, et son homologue chinois, Wang Xiaohong, vice-ministre du puissant ministère de la sécurité publique. Elle prévoit que les Salomon « pourront, selon leurs besoins, demander à la Chine d’envoyer des policiers, des militaires et d’autres forces armées, pour maintenir l’ordre social, protéger la vie des personnes et leurs propriétés, fournir de l’aide humanitaire, ou toute autre forme d’assistance ». De son côté, la Chine, « selon ses propres besoins, pourra procéder à des visites avec ses bateaux, pour apporter du réapprovisionnement logistique, conduire des escales et des transits. Des forces chinoises appropriées pourront être utilisées pour protéger la sécurité des travailleurs et des principaux projets chinois dans les îles Salomon ».

« Une base de l’Armée populaire de libération »

La diplomatie chinoise a martelé vendredi le message d’une « coopération sécuritaire normale sur la base de l’égalité et du bénéfice mutuel, conforme à la loi internationale ». Mais, selon Anne-Marie Brady, « la République populaire de Chine a profité d’un conflit provoqué par sa propre ingérence dans la politique de l’île pour introduire une présence militaire afin de soutenir le gouvernement corrompu et incompétent de Manasseh Sogavare et installer une base de l’Armée populaire de libération ».

A la fin de 2021, des émeutes nourries par la pauvreté et un sentiment antichinois avaient secoué l’archipel des Salomon, opposant les habitants de l’île principale de Guadalcanal à ceux de Malaita, dont les populations entretiennent des rivalités anciennes. Le premier ministre avait assuré que les heurts étaient manipulés par ceux qui s’opposent à sa décision, prise en 2019, de ne plus entretenir de relations diplomatiques avec Taïwan, au profit de Pékin.

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L'Humanité

Face à la guerre en Ukraine que disent les candidats

Actu

À droite comme à gauche, les solutions divergent face à la crise géopolitique, confortant la position du président sortant.

Lola RuscioAurélien Soucheyre

L’invasion russe en Ukraine bouleverse une campagne présidentielle déjà ankylosée par le Covid. Du jour au lendemain, la course à l’Élysée a cédé la place à une tout autre séquence politique. Les bombes sur Kiev ont poussé les candidats à réorienter leur campagne, avec un objectif : montrer leur esprit de responsabilité.

Mais, comme souvent en situation de crise, c’est surtout le président sortant qui tire son épingle du jeu. Archi-favori dans les sondages, où il gravite autour de 30 % au premier tour, Emmanuel Macron a creusé l’écart avec ses principaux adversaires et est donné vainqueur au second tour dans tous les cas de figure. Le chef de l’État paraît survoler la campagne, se permettant de refuser le débat, tandis que ses adversaires consacrent une partie de leur énergie à s’écharper entre eux.

Anne Hidalgo et Yannick Jadot ont profité de la crise géopolitique pour constituer un front anti-Mélenchon. Autre point d’achoppement : la livraison de matériel militaire à l’armée ukrainienne. La candidate du PS et son homologue d’EELV y sont favorables, quand le communiste Fabien Roussel et l’insoumis Jean-Luc Mélenchon s’y opposent fermement. En ces temps confus, à l’approche du premier tour, l’Humanité décrypte les positions des principaux candidats.

Fabien Roussel (PCF)

« La France a une voix originale à porter pour affirmer que la solution n’est pas militaire », estime Fabien Roussel. Le candidat du PCF souhaite que tout soit « mis en œuvre pour, d’un côté, apporter la solidarité au peuple ukrainien et, de l’autre, obtenir un cessez-le-feu le plus rapidement possible et empêcher l’embrasement du conflit ». Quitte à « durcir les sanctions politiques, diplomatiques et économiques » déjà prises, afin « d’isoler Poutine pour le forcer à venir s’asseoir à la table des négociations ». Le communiste, qui prône une sortie de la France de l’Otan et une dissolution de cette organisation, souhaite construire une Europe de la paix « garantissant la sécurité collective de tous sur le continent » en bâtissant « une nouvelle alliance » entre pays, selon les principes à « actualiser » du traité de Paris de 1990. L’enjeu ? Éviter une augmentation des dépenses militaires qui « rendrait cette poudrière encore plus forte ». Favorable à un large accueil de réfugiés, le candidat veut aussi bloquer les prix des matières premières, baisser les taxes sur l’énergie et assurer la « souveraineté énergétique, alimentaire, sanitaire et industrielle » de la France pour que le peuple ne paie pas la note de cette guerre.

Jean-Luc Mélenchon (FI)

Opposé à la guerre en Ukraine, partisan de la paix et de l’indépendance des peuples, le candidat insoumis défend un cessez-le-feu, l’exigence de la sortie de l’armée russe du territoire ukrainien, ainsi que la tenue d’une conférence de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Il s’est distingué de ses concurrents à l’Élysée en estimant qu’imposer des sanctions à la Russie serait inefficace pour obtenir une issue pacifique au conflit et a pointé le risque qu’elles pèsent sur le pouvoir d’achat des Français. Jean-Luc Mélechon, qui revendique une diplomatie du « non-alignement », prône dans son livret programmatique consacré à l’Europe une sortie progressive de l’Otan, perçue comme un « outil d’inféodation aux États-Unis d’Amérique ». La première étape consisterait à quitter le commandement intégré de l’Alliance, puis l’organisation elle-même. Il souhaite lancer, à moyen terme, l’ouverture d’une conférence sur les frontières européennes, avec des objectifs clairs : « Promouvoir la paix et la coopération transfrontalière. »

Anne Hidalgo (PS)

La socialiste s’est démarquée à gauche en demandant un embargo sur le pétrole et le gaz russes. Face à la hausse des prix, Anne Hidalgo propose une baisse de la « TVA sur l’essence à 5,5 % » et le « plafonnement des prix à la pompe hors taxes ». Elle souhaite que l’Europe « sorte rapidement des énergies fossiles en augmentant les énergies renouvelables ». La candidate plaide aussi pour « l’interruption immédiate du système Swift de transactions financières entre la Russie et le reste du monde », estimant que« toutes les sanctions économiques et financières possibles doivent être prises ». Elle soutient également la livraison par la France de matériel militaire à l’armée ukrainienne. Enfin, la maire PS de Paris a annoncé le déblocage d’une aide de 1 million d’euros « pour les associations, ONG et acteurs de terrain qui organisent la collecte et l’acheminement de produits de première nécessité en Ukraine ou dans les pays frontaliers, et préparent l’accueil des réfugiés ukrainiens » dans la capitale.

Yannick Jadot (EELV)

Le candidat EELV est de ceux capables de déclarer que « les discours de paix sont des discours d’abandon des Ukrainiens », tout en affirmant que « l’écologie, c’est à la fois la paix, le climat et le pouvoir d’achat ». La paix, car c’est le « seul moyen de pression » sur Poutine, passe à ses yeux par « arrêter d’importer du gaz et du pétrole russes ». Le climat, car pour pallier les manques il faudra réaliser une transition vers les énergies durables. Et le pouvoir d’achat, car sur le long terme, cela permettra un contrôle des prix. Sur le front de la diplomatie et des alliances, Yannick Jadot souhaite que la France reste dans l’Otan, et participe à la construction d’une « Europe de la défense », avec la constitution d’une force militaire commune et « l’harmonisation des équipements des armées », en donnant la « priorité » aux fournisseurs européens. L’écologiste précise que, selon lui, « l’Ukraine ne doit pas intégrer l’Otan, ni l’Union européenne, mais doit être une démocratie ». Favorable aux sanctions économiques contre la Russie et aux livraisons d’armes à l’Ukraine, il souhaite « étendre le régime de sanctions à la Biélorussie, qui est devenu un pays belligérant ».

Emmanuel Macron (LaREM)

En tant que chef des armées, Emmanuel Macron a demandé un cessez-le-feu, s’est dit favorable aux sanctions contre la Russie et a engagé la livraison d’armes de Paris à Kiev. En réponse à l’agression russe en Ukraine, qui marque selon lui « le retour brutal du tragique dans l’histoire », le président-candidat axe également sa campagne autour de deux piliers : « Souveraineté » et « indépendance ». Il pousse en faveur d’une plus grande « autonomie stratégique » de l’Union européenne et promet que la France respectera ses engagements vis-à-vis de l’Otan en dépensant 2 % de son produit intérieur brut pour sa force militaire. Le premier objectif, lit-on dans son programme, sera la « modernisation » des armées, ce qui passerait par la livraison « de plus de 60 chasseurs Rafale supplémentaires », de « 5 nouveaux sous-marins nucléaires d’attaque » et de « 1 250 nouveaux véhicules blindés polyvalents ». Il compte bien s’appuyer sur le conflit en Ukraine pour promouvoir « l’Europe de la défense », en lien avec l’Otan.

Valérie Pécresse (LR)

La candidate LR s’est distinguée en affirmant que la France doit être « au rendez-vous de sa tradition humaniste du droit d’asile », tout en indiquant « préférer » un accueil des Ukrainiens « dans les pays limitrophes pour qu’ils puissent rentrer chez eux le plus rapidement possible ». Celle qui a constitué son propre « cabinet de défense » de campagne (composé de Michel Barnier, Michèle Alliot-Marie et Gérard Longuet, entre autres), souhaite « durcir les sanctions » contre la Russie et « avancer sur l’Europe de la défense » en lien avec l’Otan, qu’elle qualifie de « pilier majeur de l’équilibre et de la sécurité » du continent. Valérie Pécresse se dit à ce sujet défavorable à une entrée de l’Ukraine dans l’Alliance atlantique. Concernant les hausses de prix en France, elle invite à baisser les taxes, s’oppose à un embargo « total » sur le gaz et le pétrole russes, et défend à terme une « indépendance énergétique de l’Europe ». Elle propose enfin un « bouclier pour protéger les agriculteurs des conséquences de la crise ».

Marine Le Pen (RN)

La candidate du RN, admiratrice de Poutine de longue date, a fini par déclarer que le dirigeant russe n’est « plus le Poutine » dont elle avait sollicité le soutien en 2017. Des tracts édités en début d’année dans lesquels on la voit serrer la main de l’agresseur de l’Ukraine ont même été envoyés au pilon. Une telle proximité fait désormais tache. Marine Le Pen a pourtant reçu, en 2014 et 2020, le soutien financier de la Russie et a souvent dit son accord avec le projet nationaliste et idéologique du Kremlin. Celle qui dit n’avoir « pas d’admiration particulière » pour le président ukrainien Volodymyr Zelensky estime que c’est la « volonté d’intégrer l’Ukraine dans l’Otan qui crée une forme d’inquiétude de la part de la Russie », tout en ajoutant que « la décision de Vladimir Poutine est un acte éminemment regrettable ». Elle appelle à retrouver le chemin « du dialogue et de la paix », et s’oppose à des « sanctions économiques qui ne sont pas efficaces ». Elle se dit aussi « très réservée » sur les livraisons d’armes à Kiev. Sur le plan économique, elle défend enfin un « quoi qu’il en coûte » pour le monde agricole. Plusieurs cadres RN continuent de revendiquer leurs liens avec Moscou.

Éric Zemmour (Reconquête)

Depuis longtemps admiratif de l’autocrate Vladimir Poutine, Éric Zemmour a condamné l’invasion en Ukraine, mais peine à masquer son penchant pour la guerre. L’armée est bien au cœur de son projet nationaliste : il promet de porter à 70 milliards d’euros le budget de la défense dès 2030. Le candidat d’extrême droite plaide pour l’arrêt de l’extension de l’Otan à l’Est, en contrepartie d’un cessez-le-feu et du retrait de l’armée russe « des zones séparatistes ». Il se prononce également pour « quitter le commandement militaire intégré de l’Otan », s’éloignant ainsi des positions ultra-atlantistes du Front national de Jean-Marie Le Pen. « Nous ne serons les obligés de personne, ni des Américains, ni de l’Otan, ni des Russes, ni des Chinois, ni de l’Europe », a-t-il déclaré, prenant soin d’ajouter « ni même de l’ONU ». Celui qui hurle au « grand remplacement » refuse aussi d’accueillir sur le sol français les réfugiés ukrainiens. Il préfère que la Pologne s’en occupe, parce qu’ « ils pourront plus facilement rentrer chez eux quand la guerre sera finie »(sic).

Guerre en UkrainePrésidentielle 2022
Le Monde

SANS TITRE

Live animé par Charlotte Herzog

  • Plus d’un mois après s’être lancée dans une invasion militaire de l’Ukraine, l’armée russe a annoncé, vendredi, qu’elle allait concentrer ses efforts sur l’est du pays, pour la « libération du Donbass ». Depuis 2014, cette région est contrôlée en partie par des séparatistes prorusses. Par ailleurs, Moscou a reconnu que 1 351 de ses soldats étaient morts depuis le début de l’attaque militaire.
  • Un haut responsable du Pentagone a affirmé que les forces ukrainiennes avaient lancé une contre-offensive sur la ville de Kherson (Sud), seul centre urbain majeur conquis entièrement par les forces de Moscou, qui est désormais « contesté ».
  • D’après un bilan de la mairie de Marioupol, plus de 2 000 civils ont été tués dans la ville assiégée et, selon le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, quelque 100 000 personnes y sont toujours bloquées. Emmanuel Macron a annoncé que la France, la Turquie et la Grèce allaient mener « une opération humanitaire » d’évacuation de civils de Marioupol « dans les tout prochains jours ».
  • Le président français, qui doit s’entretenir avec Vladimir Poutine « d’ici quarante-huit à soixante-douze heures », a également annoncé que la Commission européenne pourra faire des achats communs d’énergie.
  • Selon l’Unicef, le premier mois de guerre en Ukraine a provoqué le déplacement de 4,3 millions d’enfants, soit plus de la moitié des 7,5 millions enfants du pays. Parmi ces déplacés, 1,8 million ont rejoint des pays voisins en tant que réfugiés et 2,5 millions sont restés à l’intérieur des frontières ukrainiennes.
  • Les pourparlers entre Kiev et Moscou sont « très difficiles », a jugé le ministre des affaires étrangères ukrainien, Dmytro Kuleba. « Les positions convergent sur les points secondaires. Mais sur les principales [questions] politiques, nous faisons du surplace », a lâché Vladimir Medinski, le négociateur en chef russe.
  • Le président des Etats-Unis, Joe Biden, a rendu visite, vendredi, à des militaires américains basés en Pologne, la deuxième étape d’un voyage en Europe destiné à cimenter l’union des Occidentaux face à la Russie, tant sur le front diplomatique qu’économique.
  • Le président russe, Vladimir Poutine, a signé une loi réprimant de peines de prison pouvant aller jusqu’à quinze ans les « informations mensongères » sur l’action de Moscou à l’étranger.

Lire tous nos articles, analyses et reportages sur la guerre en Ukraine :

Récit. Guerre en Ukraine : dans le théâtre bombardé de Marioupol : « Ce que nous avons vu autour de nous, c’était du sang et le chaos »

Témoignages. « Ils m’ont demandé : “Pourquoi vous nous détestez ?” » Le directeur du théâtre de Kherson raconte son enlèvement

Enquête. Terrain miné pour l’axe Moscou-Pékin

Reportage. En Pologne, Joe Biden salue un pays aux avant-postes du soutien à l’Ukraine

Décryptages. Les Etats-Unis veulent aider l’Europe à faire face à l’arme énergétique russe

Reportage. « Patiner n’est pas difficile. Etre là n’est pas difficile. Etre en Ukraine, c’est difficile »

Appel à témoignages. Salarié·es d’entreprises présentes en Russie, témoignez

Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien.

« Pourquoi ma question n’est pas publiée ?  » : comment Le Monde gère les contributions dans les suivis en direct

L'Humanité

Présidentielle. Fabien Roussel lance la mobilisation pour la « dernière étape »

Actu

En meeting à Nantes, devant une salle comble, le candidat PCF a appelé ses soutiens à organiser tous les soirs, à 18 heures, des « Apé’Roussel » pour convaincre les indécis et les abstentionnistes.

Clotilde Mathieu

On s’amasse dans le hall de la Cité des congrès devant l’écran installé pour la soirée. à Nantes, ce lundi soir, la salle prévue pour le meeting de Fabien Roussel ne peut pas accueillir les quelque 1 500 participants, certains encore indécis, venus des quatre coins des Pays de la Loire ou de Bretagne. Aux militants communistes des premières heures se mêlent désormais ceux qui ont été séduits par le candidat des « jours heureux ». Romain est de ceux-là, il a fait le déplacement depuis le Finistère. « J’étais dégoûté et puis je l’ai entendu sur France Inter, depuis je ne le quitte plus », raconte le jeune étudiant.

D’autres sont curieux, comme Benjamin, venu avec son père Sami, qui salue un candidat « du quotidien », « proche de la réalité », « clair, franc et qui rend heureux ». Ces deux Nantais se laissent encore un peu de temps pour réfléchir à un vote qui sera celui des idées, mais aussi de « la reconstruction de la gauche » dans laquelle « les communistes et Fabien Roussel pourraient peser », estime le plus jeune, qui hésite avec la candidature insoumise.

La  « majorité des propositions » séduisent l'ancienne électrice PS

Le bulletin communiste tente aussi des électeurs socialistes, nombreux dans cette ville administrée par Johanna Rolland, la directrice de campagne d’Anne Hidalgo. C’est le cas de Marie, qui ne souhaite plus voter PS. Déjà en 2017, déçue par François Hollande, elle avait choisi de soutenir Jean-Luc Mélenchon. Mais, juge-t-elle, « pendant le quinquennat de Macron, il n’a servi à rien. Il a juste pété des câbles ». Alexandrine, électrice de Benoît Hamon en 2017, s’est, elle, laissée convaincre de venir au meeting par un ami communiste. Si elle tique sur le nucléaire, la « majorité des propositions » énoncées, notamment les plus sociales, la séduisent. à leurs côtés se trouvent aussi des personnalités politiques qui soutiennent désormais Fabien Roussel, dont Fabienne Padovani, conseillère départementale PS, ou encore Liêm Hoang-Ngoc, ex-soutien du candidat FI et membre de la Nouvelle Gauche socialiste. « Cette candidature, c’est aussi celle qui nous permet de faire voter les classes populaires. C’est en cela qu’elle est utile », affirme l’ancien député européen.

« les jours heureux, ça donne de l’oxygène »

« C’est comme ça les jours heureux, ça grandit », lance Fabien Roussel, sourire aux lèvres, à son arrivée dans une salle chauffée à blanc, après le passage de la fanfare des Juju. « Parler des jours heureux, ça donne de l’oxygène, face à ceux qui vous vendent de la haine en barre tous les jours, les Le Pen, les Zemmour », poursuit-il. Sans compter que « ça change aussi de ceux qui vous vendent du sang, de la sueur et des larmes. Les Macron et Pécresse, qui se battent tous les deux pour savoir qui va toucher les droits d’auteur sur leur programme », tacle le député du Nord. Une présentation de « cinq heures pour cinq ans de punitions », fustige-t-il encore à propos du président sortant avant de pointer la « copie blanche » de celui-ci sur le pouvoir d’achat, alors qu’il s’agit de la « principale préoccupation des Français », et de dérouler ses propres propositions.

Présidentielle. Pour Fabien Roussel, le pouvoir d’achat est l'urgence absolue

Après avoir détaillé comment il compte stopper la finance, arrêter les voyous en col blanc, et lancé une ode aux agents des services publics, Fabien Roussel choisit Nantes pour déclarer « l’urgence culturelle ». Une ville où, l’an dernier, les intermittents du spectacle ont occupé l’Opéra durant cent neuf jours. « Tout simplement, explique-t-il, parce que la culture, aujourd’hui, est menacée comme jamais par une marchandisation en forme de rouleau compresseur. » Outre l’augmentation des financements à 1 % du PIB, soit « une augmentation de 30 % par rapport au niveau actuel », il propose une grande loi-cadre après « l’organisation d’états généraux de la culture, dans tout le pays, pour associer toutes les forces vives de la nation, à l’image de ce qu’a pu faire Jack Ralite ».

Le vote utile et tourné vers l’avenir, c’est Fabien Roussel

« Nous avons une autre ambition pour ce scrutin » que celle de savoir qui « doit débattre avec Emmanuel Macron au second tour », assure Fabien Roussel, balayant, sans le citer, le recours au « vote efficace », défendu depuis quelques jours par les partisans de Jean-Luc Mélenchon. « L’avenir de la France vaut plus, c’est un vote décisif pour les années à venir », insiste-t-il. À dix-neuf jours du premier tour, le candidat propose à ses soutiens, tous les soirs de cette « dernière étape », d’organiser des « Apé’Roussel ». Une façon de compter sur le nombre et la convivialité en mobilisant amis, voisins, parents, « pour leur présenter notre programme, notre volonté de prolonger ce combat bien au-delà du 10 avril ».

Comparateur de programme

Présidentielle 2022pcfFabien Roussel
Le Monde

« L’énergie russe n’est pas irremplaçable »

Lors de son passage à Paris, le vice-ministre de l’énergie ukrainien a appelé à cesser dès que possible les importations de gaz et de pétrole russes.

Arrivée en Europe d’Ukraine, il y a une semaine, une délégation du ministère de l’énergie ukrainien a participé à la rencontre de haut niveau de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) à Paris, mercredi 23 et jeudi 24 mars. Au cours de ce séjour, le vice-ministre de l’énergie ukrainien, Yaroslav Demchenkov, a de nouveau enjoint aux Européens de mettre un terme, le plus vite possible, à leurs importations de fossiles russes.

L’énergie est plus que jamais l’un des enjeux majeurs de ce conflit…

La guerre a provoqué une réelle onde de choc. Au cours de nos rencontres, nous avons vu que chacun comprend bien que le monde ne sera plus jamais comme avant. La Russie mène cette guerre en essayant de faire croire que l’énergie russe est irremplaçable. Or, ce n’est pas le cas : l’Europe peut et doit agir pour rendre l’énergie russe insignifiante. C’est fondamental parce que chaque heure qui passe coûte une fortune à l’Ukraine, non pas seulement à cause des infrastructures détruites, mais surtout parce que des gens sont tués.

Guerre en Ukraine : « Un embargo européen sur le gaz et le pétrole russe pourrait être organisé sous l’égide de l’Agence internationale de l’énergie »

Que demandez-vous aux Européens ? Un embargo sur les fossiles russes, comme le président Volodymyr Zelensky ?

La première chose à faire est de cesser d’utiliser l’énergie russe, dès que possible. Pour cela, nous proposons un ensemble de mesures qui permettraient de faire pression sur Moscou sans trop endommager l’économie européenne, en regardant les choses secteur par secteur. D’abord, tout ce qui peut être livré par la mer peut être remplacé rapidement : nous parlons du charbon, du fioul, du pétrole transporté par bateau et du gaz naturel liquéfié [GNL]. Le groupe russe Novatek fournit la France, l’Espagne et le Royaume-Uni en GNL, mais il y a beaucoup de terminaux méthaniers et de fournisseurs alternatifs. Pour ces combustibles, nous demandons un embargo immédiat, qui laissera à l’industrie le temps de s’adapter d’ici à l’hiver prochain.

N’est-ce pas plus compliqué pour le gaz et le pétrole ?

Notre proposition pour le pétrole transporté par pipeline est d’instaurer un embargo, mais à moyen terme : nous disons aujourd’hui que, dans neuf mois, nous n’achèterons plus de pétrole russe. Les fournisseurs alternatifs auront, eux aussi, le temps d’augmenter leur production. S’ils comprennent qu’il y a une part à prendre, ils se battront pour ce marché européen qui est le plus lucratif au monde et l’Europe aura l’occasion de choisir entre les producteurs.

Enfin, pour le gaz, à court terme nous conseillons à l’Europe de remplir les sites de stockage qui se trouvent en Autriche, en Allemagne et en Ukraine. Mais, à plus long terme, l’une des solutions est de faire circuler, dans la partie allemande du gazoduc Nord Stream 1 [qui relie la Russie à l’Allemagne via la mer Baltique], du gaz naturel liquéfié qui viendrait d’autres fournisseurs et d’autres pays, ce qui pourrait permettre de se passer du gaz russe transitant par ce gazoduc. Ainsi, il n’y a pas besoin de construire de nouvelles infrastructures pour diversifier les approvisionnements. Les Allemands sont en train d’étudier cette option. Ils ne l’ont pas fait avant parce que les Russes voulaient leur faire croire que c’était impossible, mais nous pensons que cela pourrait être réalisable en deux ans.

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L'Humanité

En campagne, l’exécutif joue dans la zone grise

Actu

Gouvernement Jean Castex et ses ministres assurent le service après-vente du programme qu’Emmanuel Macron a livré jeudi, sans s’embarrasser des risques de confusion.

Julia Hamlaoui

Les membres du gouvernement ne sont pas de ceux qui s’embarrassent du mélange des genres. Ils défilent sur les plateaux pour assurer la promotion, non plus des réformes du président, mais du programme du candidat Macron. Le premier ministre lui-même a ainsi été invité au JT de TF1, lundi soir. « J’interviens en soutien du candidat Emmanuel Macron pour dire à mes concitoyens combien je pense nécessaire qu’ils lui donnent le mandat », a d’emblée précisé Jean Castex. Une prise de position qu’autorise la circulaire du secrétariat général du gouvernement. Celle-ci détaille les obligations visant à ce que les moyens de l’État ne puissent être utilisés à des fins de campagne durant la période de réserve, qui a été officiellement ouverte le 18 mars. Mais elle n’empêche pas les membres du gouvernement d’intervenir, à condition de ne pas le faire ès qualités.

Reste la zone grise. Sur TF1, par exemple, le premier ministre revient sur des dispositions arrêtées dans l’exercice de ses fonctions. « On a décidé de faire une remise à la pompe de 15 centimes, j’ai demandé que les producteurs ajoutent 10 centimes », a-t-il notamment expliqué. Puis il a vanté le report de l’âge de départ à la retraite à 65 ans, promu cette fois-ci par le candidat Macron, et qu’il juge « indispensable ».

cafouillage sur le rsa

À défaut de porte-parole de sa campagne, ce sont les ministres, restés en poste et donc présentés avec cette étiquette, qui se chargent, depuis l’annonce du programme du président sortant, du service après-vente. Parfois dans la cacophonie. Dès le lendemain, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal est ainsi revenu sur l’idée de contraindre les allocataires du RSA à « 15 à 20 heures d’activité ». Ce seront « des activités qui mènent à l’insertion sociale et professionnelle, des mises en situation professionnelle, des formations (…), des activités d’engagement – il y a une palette très large », a-t-il défendu, alors que les associations comme les candidats de gauche dénoncent une forme de travail gratuit.

La ministre du Travail, Élisabeth Borne, est elle aussi montée au créneau pour tenter de déminer le terrain. « Il ne s’agit pas d’imposer aux allocataires du RSA de faire des travaux d’intérêt général sans être payés », assure-t-elle dans un entretien à l’Obs publié mardi. Mais Jean Castex ne semble pas du même avis : « Il y aura des droits, mais aussi davantage de devoirs. Il y aura entre 15 et 20 heures par semaine de formation, de travail d’intérêt général, de stage », a-t-il déclaré sur TF1. Au gouvernement comme en campagne, la Macronie a du mal à accorder ses violons.

campagne électoralePrésidentielle 2022Emmanuel Macronjean castex
Le Monde

« Cela fait du bien de se retrouver entre nous, partager nos angoisses et nos combats » : les jeunes de nouveau dans la rue pour le climat

Audrey Garric

Publié le 25 mars 2022 à 21h49, mis à jour hier à 12h32

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ReportagePlusieurs milliers de lycéens et d’étudiants ont défilé à Paris, selon les organisateurs, lors d’une journée internationale de grève à l’appel du mouvement de Greta Thunberg, Fridays for Future.

Comme à leur habitude, les jeunes manifestants pour le climat ont noyé leur souci dans la fantaisie et l’ironie. « Maman, je sèche comme la planète », « les degrés en plus, c’est mieux en bouteille » : des milliers de lycéens et d’étudiants ont sorti leurs pancartes dans une cinquantaine de villes en France, vendredi 25 mars, afin de dénoncer un gouvernement qui « choisit d’accentuer les désastres écologiques et sociaux » et demander « une société durable et juste pour tous ».

Ils défilaient lors d’une journée de grève internationale pour le climat, à l’appel de Fridays for Future, le mouvement lancé par la militante suédoise Greta Thunberg. Une première depuis un an dans le pays – la grève sera poursuivie samedi.

« C’est effrayant de se dire que c’est maintenant ou jamais si l’on veut éviter les pires catastrophes climatiques, mais que l’on ne fait rien », déplore Garance Bussy, 18 ans, dans le cortège parisien, qui a réuni 7 000 personnes, selon les organisateurs. « Surtout après le rapport du GIEC [Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat] de février », décrivant les conséquences vertigineuses d’un monde toujours plus chaud, mais « dont personne n’a parlé », abonde sa camarade Léopoldine Louis. Dans les bras de ces étudiantes en médiation culturelle à la Sorbonne, une pancarte représente le Titanic avec l’inscription : « Jack, il est où l’iceberg ? »

le GIEC s’alarme des conséquences vertigineuses d’un monde toujours plus chaud

Il y a alors urgence, pour ces jeunes, à remettre au centre du débat le climat, éclipsé par deux ans de pandémie, une élection présidentielle centrée sur les questions de sécurité et, désormais, la guerre en Ukraine.

Tous appellent les politiques à sortir de l’« inaction ». « C’est pire que ça. Emmanuel Macron ne fait pas rien, il aggrave les choses, juge, de son côté, Marie Chureau, 20 ans, en licence de droit franco-allemand à Paris Nanterre et l’une des membres de Youth for Climate, qui organise les marches en France. On continue à multiplier les projets climaticides alors qu’il reste moins de dix ans si l’on veut limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C. » Illustration de l’une de ces « bombes climatiques », le projet d’oléoduc géant Eacop, de TotalEnergies, entre l’Ouganda et la Tanzanie, que dénonçait un groupe de jeunes manifestants, vêtus de combinaisons rouges affichant « Climate killers ».

« Plus aucune certitude sur l’avenir »

Si les manifestants se désespèrent du bilan, jugé très maigre, du quinquennat en matière d’environnement, ils n’ont également guère d’espoir pour le suivant, à quelques jours de l’élection présidentielle.

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L'Humanité

Présidentielle. Cloué au sol, le PS joue à nouveau la carte Hollande

Actu

Au plus bas dans les sondages, Anne Hidalgo s’affiche ce mardi avec l’ancien chef d’État, lors d’un meeting à Limoges. Son quinquennat a pourtant plongé le PS dans la crise.

Naïm Sakhi

De meeting en meeting, Anne Hidalgo n’en finit plus d’essayer de se maintenir à flot. À chaque grand rendez-vous, ses proches promettent un moment « charnière », qui verra la maire de Paris repartir à la hausse dans les sondages. Un nouvel épisode a lieu ce mardi à Limoges, dans lequel François Hollande sera l’invité d’honneur. Un soutien qui n’était pas acquis d’avance, tant la socialiste fait pâle figure dans cette campagne. L’ex-président s’était même imaginé en sauveur providentiel du PS, fin janvier, alors que son mandat est loin d’être étranger au déclin de la formation. « Les 2 % dans les sondages, c’est 600 000 voix. Pour nous, c’est totalement improbable », résume un socialiste. Impensable aussi, il y a encore dix ans, lorsque François Hollande accédait à la présidence de la République.

Présidentielle 2022. En se rapprochant d’Hollande, Hidalgo change de cap

Imaginez, en 2012, les socialistes étaient à l’Élysée, en plus d’être majoritaires à l’Assemblée nationale et au Sénat, tout en étant à la tête de quasiment toutes les régions de France. Mais qu’ont-ils fait de ces succès électoraux ? « Le PS s’est fait dévitaliser, et le grand anesthésiste, c’est François Hollande », mesure Christian Paul, ancien député frondeur et proche de l’éphémère candidate Christiane Taubira. À tel point que ce parti n’apparaît plus crédible pour diriger le pays, tandis que sa base militante s’érode sans cesse.

Présidentielle, qui propose quoi ? l’Humanité met à votre disposition un comparateur de programmes interactif qui est mis régulièrement à jour par la rédaction. 

S’il reste implanté localement, avec des élus à la tête de grandes villes et de cinq régions, le PS ne dénombre plus que 22 000  adhérents actifs quand il en comptait encore plus de 174 000 en 2012. Mais, « très mal préparé, l’attelage qui a fait la force du PS a explosé à l’épreuve du pouvoir », analyse Rémi Lefebvre. Le politologue ajoute qu’« autrefois, l’atout du PS était d’occuper un énorme espace politique, central à gauche, allant de Manuel Valls à Gérard Filoche ». Un espace qui a volé en éclats. « Le quinquennat Hollande a pris des orientations éloignées des engagements de gauche, en étant notamment incapable de réguler une économie prédatrice », assure Christian Paul.

« Le parti s’est vassalisé au pouvoir »

Dès ses premiers pas à l’Élysée, François Hollande renonce à renégocier les traités européens. Il tourne aussi le dos à la gauche avec des réformes telles que celle sur l’ANI (accord national interprofessionnel), les retraites, le Cice, le projet de déchéance de nationalité et les lois Macron et El Khomri, toutes deux adoptées à coups de 49-3 face à une majorité socialiste récalcitrante. « Faute de s’attaquer aux injustices sociales, la ligne incarnée par le premier ministre Manuel Valls a même été de mettre en avant des batailles identitaires, classiquement le panache du camp conservateur, voire de l’extrême droite, en plus d’un tournant libéral sur le plan économique », se désole Christian Paul, qui s’investit chez les frondeurs tout en voyant venir la défaite de 2017.

Un virage confirmé lors du congrès de Poitiers, en 2015, qui promeut à sa tête Jean-Christophe Cambadélis. L’ex-frondeur, leader de la motion alternative, se souvient : « En additionnant notre courant avec les proches de Martine Aubry, nous représentons la moitié du bureau national du PS. Dès lors, il n’y a plus eu de vote interne. Le parti s’est vassalisé au pouvoir. » Aux yeux du député Francis Chouat, un proche de Manuel Valls qui siège désormais avec les macronistes, le PS était en réalité déjà divisé au moment de sa victoire de 2012, avec pour « seul moteur de l’unité l’antisarkozysme ».

Fin janvier François Hollande s'était imaginé en sauveur providentiel.

Plus encore, François Hollande et Manuel Valls ambitionnent une transformation du PS en une sorte de « parti démocrate », définitivement installé au centre. Le projet va finalement leur échapper, au profit d’Emmanuel Macron, ministre de l’Économie jusqu’à l’été 2016. « Non seulement Macron a volé le bébé du PS et son électorat, mais aussi en partie celui de la droite. Il a créé un nouvel espace politique », commente Rémi Lefebvre. « Ce qui avait déçu les électeurs de gauche en 2017, c’était que François Hollande n’y aille pas. Beaucoup ont voté Macron en opposition à Hamon », veut croire l’ancien secrétaire d’État Patrick Kanner. Reste que l’ex-chef de l’État a bien été contraint de renoncer à briguer un second mandat, du fait de son impopularité, avec seulement 4 % d’opinions favorables et des intentions de vote calant autour des 8 %. Guère beaucoup mieux que les 6,4 % des suffrages finalement recueillis par Benoît Hamon.

Des scores que jalouserait aujourd’hui Anne Hidalgo. Le PS pensait pourtant pouvoir se relancer. D’abord à travers « l’inventaire » critique du quinquennat Hollande effectué sous la houlette d’Olivier Faure, premier secrétaire du parti. Ensuite en faisant fructifier ses résultats honorables obtenus lors des municipales de 2020 et des régionales de 2021. Mais, lors de ces scrutins locaux, « la prime au sortant a joué. Le trompe-l’œil est total, d’autant que l’abstention a totalement faussé les résultats », observe Rémi Lefebvre.

Des ralliements à Macron

Après un coup de barre à gauche en début de campagne, sans résultat, Anne Hidalgo entend désormais chasser sur les terres des déçus du macronisme et met en scène le soutien de François Hollande. « Ce week-end encore sur les marchés, j’ai constaté que des électeurs socialistes de 2012, qui ont voté Macron en 2017, sont gênés par le discours du candidat, clairement ancré à droite. Ils s’interrogent », assure Patrick Kanner. Avant la guerre en Ukraine, 36 % des électeurs de François Hollande de 2012 s’apprêtaient à voter Macron en 2022. « C’est central pour comprendre ce qu’il se passe au PS », précise Rémi Lefebvre.

Depuis l’offensive russe, Anne Hidalgo, loin du costume rassembleur enfilé en décembre, a aussi choisi de tomber à bras raccourcis sur Jean-Luc Mélenchon, dépeignant l’insoumis en un « agent » qui servirait « les intérêts de Poutine ». Derrière ces attaques, le PS espère jouer le coup d’après. « La probabilité qu’il accède au second tour est très faible. Et d’être élu encore plus. Le phénomène autour de Jean-Luc Mélenchon disparaîtra avec sa personne », glisse Patrick Kanner. Et d’ajouter : « Nous visons l’après, la reconstruction d’une gauche de gouvernement. »

En attendant, le navire PS continue à prendre l’eau. Plusieurs de ses membres ont récemment annoncé leur ralliement à Emmanuel Macron, à l’instar des anciennes ministres Marisol Touraine et Élisabeth Guigou. L’ancien maire de Paris et prédécesseur d’Anne Hidalgo, Bertrand Delanoë, a également, comme en 2017, fait part de son soutien au chef de l’État. Le PS a déjà fait une croix sur l’Élysée. Ils espèrent surtout sauver leur groupe à l’Assemblée. « Conserver un groupe de quelques députés n’a rien de glorieux », remarque Rémi Lefebvre, au sujet d’un parti qui dominait encore l’Assemblée il y a cinq ans.

Présidentielle 2022Anne HidalgoFrançois Hollandeparti socialiste
Le Monde

Le grenier du Sénégal en quête d’eau

La zone maraîchère des Niayes connaît un déficit hydrique, tandis que l’exploitation de l’eau augmente. Les agriculteurs doivent puiser de plus en plus profondément.

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Un verdoyant champ de pommes de terre surgit au milieu des dunes blanches de la zone maraîchère des Niayes, sur le littoral sénégalais, à une centaine de kilomètres au nord de Dakar. Ici, Thioute Dieng cultive aussi des aubergines, des poivrons ou des choux, qu’il vend au marché de la ville voisine de Mboro.

Mais d’un geste de la main, il désigne ses terres les plus proches de la mer, qu’il a dû abandonner en 2018. « L’eau est salée là-bas maintenant, je ne peux plus travailler, raconte-t-il, dépité. Je n’ai plus qu’un seul champ, c’est beaucoup plus difficile d’assurer les dépenses quotidiennes. » D’autant que les coûts de production ont augmenté depuis qu’il a dû investir dans des mini-forages et des motopompes pour aller chercher de l’eau à plus de 12 mètres de profondeur, alors qu’il creusait à moins de 2 mètres dans les années 2000.

Cette vaste région des Niayes, surnommée le « grenier » du Sénégal, et qui s’étend sur le littoral entre Dakar et Saint-Louis, fournit 70 % à 80 % des besoins en légumes et en fruits du pays. Une région qui s’urbanise de plus en plus, et où sont aussi installées les Industries chimiques du Sénégal (ICS), le plus gros producteur d’engrais en Afrique subsaharienne, qui puise dans les eaux profondes.

Face à cette pression sur la ressource en eau, la nappe superficielle baisse de 7 centimètres chaque année, tandis que la nappe profonde diminue de 45 à 49 centimètres par an, des données issues du plan de gestion des eaux du littoral nord. « La recharge des nappes diminue et l’exploitation de l’eau augmente. Mais il est encore temps de changer de pratiques », veut croire Niokhor Ndour, à la tête de la direction de la gestion et de la planification des ressources en eau du ministère de l’eau et de l’assainissement.

Au Sénégal, le Forum mondial de l’eau appelle à garantir un « droit à l’eau »

L’enjeu est de taille pour assurer la sécurité alimentaire du pays. Le sujet était au cœur des discussions du 9e Forum mondial de l’eau, qui s’est achevé vendredi 25 mars à Dakar. Les participants (des institutions publiques, privées, des ONG…) ont appelé à « garantir le droit à l’eau pour tous » et à adopter des « plans de gestion durable » pour préserver les ressources hydriques.

Garder l’humidité

Sur son terrain en pente à flanc de dune, Thierno Gningue vient de récolter ses tomates cerises et a commencé à planter des pommes de terre. Depuis trois ans, le producteur a remarqué que la nappe a tendance à diminuer à cause d’une pluviométrie toujours plus faible chaque année. Il a alors choisi de changer de technique d’arrosage. « Quand je travaillais avec une lance, j’utilisais trois à quatre fois plus d’eau qu’avec la technique d’arrosage en aspersion que je viens de mettre en place », constate l’agriculteur. Des bandes en plastique souple trouées tous les 20 centimètres circulent maintenant entre ses pousses de pommes de terre et laissent s’échapper de fines gouttes en jet.

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Le Monde

La guerre en Ukraine risque-t-elle de freiner la lutte contre le dérèglement climatique ?

Officiellement, la transition énergétique reste la priorité. Mais pour se défaire des combustibles russes et répondre à l’envolée des prix de l’énergie, les grandes économies cherchent déjà à relancer la production de charbon, de pétrole et de gaz.

« Nous marchons les yeux fermés vers la catastrophe climatique » et la guerre en Ukraine renforce cette « folie ». Dans une mise en garde plus saisissante que jamais, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a résumé l’inquiétude de nombreux observateurs : le conflit ouvert par la Russie risque-t-il de porter un coup fatal à l’ambition climatique ?

Alors que le monde est ébranlé par la flambée des prix de l’énergie et par la nécessité de se défaire le plus rapidement possible de sa dépendance aux combustibles fossiles russes, les gouvernements font face à un défi inédit : agir, à court terme, pour garantir à des centaines de millions de citoyens la possibilité de continuer à se chauffer et faire fonctionner leurs économies, tout en accélérant les efforts pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050.

Dans l’immédiat, la priorité des grandes économies est de relancer la production de charbon, de pétrole et de gaz pour remplacer les millions de barils exportés chaque jour par les Russes. « Ces mesures à court terme risquent de créer une dépendance à long terme aux combustibles fossiles et de rendre impossible la limitation du réchauffement climatique à 1,5 °C », a averti M. Guterres, lundi 21 mars. Les pays « obnubilés » par cet approvisionnement pourraient « négliger ou mettre à genoux les politiques visant à réduire l’utilisation » de ces mêmes combustibles.

« L’Europe doit agir pour rendre l’énergie russe insignifiante »

A l’issue d’une réunion des ministres de l’énergie, jeudi 24 mars, le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a exprimé les mêmes inquiétudes. « Nous devons faire extrêmement attention à ce que la lutte contre le dérèglement climatique ne soit pas une nouvelle victime de la guerre menée par la Russie, a souligné Fatih Birol. Le secteur de l’énergie est à un tournant historique. Les craintes concernant la sécurité d’approvisionnement doivent être un élément supplémentaire pour nous pousser à atteindre nos ambitions climatiques. »

Quatre mois après la conférence des Nations unies sur le climat de Glasgow (COP26), l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C, prévu par l’accord de Paris, est désormais « sous assistance respiratoire », selon M. Guterres. Les émissions de CO2 du secteur de l’énergie ont bondi de 6 % l’an dernier, pour atteindre un record historique, et elles devraient encore augmenter de 14 % d’ici à 2030 – si les pays appliquent leurs plans climat –, alors qu’il faudrait les réduire de 45 %.

« Le scénario du pire »

« Officiellement, aucun pays ne se réfugie derrière la guerre en Ukraine pour remettre en cause ses objectifs climatiques, mais, dans les faits, certains vont vouloir exploiter davantage leurs ressources fossiles. Maintenir le cap est un énorme défi », reconnaît un diplomate occidental, qui a participé à trois jours de réunion de travail du G20 en Indonésie, en milieu de semaine. La Russie est le seul pays à avoir annoncé qu’elle ne pourrait pas tenir ses engagements de réduire ses émissions nettes de 80 % d’ici à 2050 par rapport à 1900, du fait des sanctions internationales.

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Le Monde

Dans les Deux-Sèvres, des heurts avec la gendarmerie lors d’une manifestation contre les « mégabassines »

A La Rochénard, une mobilisation a rassemblé des milliers d’opposants à ces réserves d’eau géantes destinées à l’irrigation agricole.

Des heurts sporadiques entre gendarmes et manifestants ont marqué, samedi 26 mars après-midi, à La Rochénard (Deux-Sèvres), une mobilisation qui a rassemblé des milliers de personne enopposition aux « mégabassines », ces réserves d’eau géantes destinées à l’irrigation agricole.

Le « printemps maraîchin », manifestation prévue pour durer jusqu’à dimanche, a rassemblé samedi entre 4 200 (selon la préfecture) et 7 000 personnes (selon les organisateurs).

Des affrontements ont opposé dans l’après-midi certains manifestants avec les forces de l’ordre durant une heure, avec échanges de jets de pierre, de mortiers d’artifice, et de gaz lacrymogènes et grenades de désencerclement.

Les premiers heurts se sont produits lorsque des groupes de manifestants se sont dirigés vers une zone interdite par les autorités. Peu avant, certains venaient de déterrer, à coups de pelles et de pioches, des éléments de canalisation « destinés à être raccordés au réseau de futures bassines », selon les Soulèvements de la terre, coorganisateur de la mobilisation.

Vers 18 heures, le cortège regagnait, dans le calme, le point de départ de la manifestation à La Rochénard.

« Une privatisation de l’eau »

Réunis à l’appel du collectif Bassines non merci, fer de lance de l’opposition aux projets de ces retenues d’eau, et de la Confédération paysanne, les manifestants réclament « l’arrêt de tous les projets de “mégabassines” », qu’ils considèrent comme « une privatisation de l’eau ».

Egalement soutenus par la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), Europe Ecologie-Les Verts (EELV), l’Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne (Attac) ou encore La France Insoumise, ils dénoncent « l’accaparement de l’eau par l’agro-industrie », « exigent l’arrêt des travaux » et « la mise en place d’un moratoire sur les projets de “mégabassines” ».

« L’eau est bien commun, partageons-la », « Rechargez les nappes phréatiques avant de stocker l’eau », pouvait-on lire sur les banderoles brandies dans une foule composée de jeunes adultes et de retraités, de familles, de militants associatifs et syndicaux, ainsi que de personnes venues en bleu de travail ou encagoulées.

Un très important dispositif de gendarmerie avait été mis en place, les autorités craignant que les débordements déjà survenus lors de précédentes manifestations ne se répètent.

Deux hélicoptères survolaient le rassemblement à basse altitude et de nombreux fourgons et escadrons de gendarmerie avaient été disposés dans les champs alentour.

Plusieurs armes blanches, dont de gros couteaux et des mortiers d’artifice, ont été saisies lors de fouilles préventives dans la matinée, selon la préfecture qui, comme celle de Charente-Maritime, avait interdit de manifestation un périmètre d’une dizaine de kilomètres dans les communes avoisinantes.

« Aucun gouvernement n’a suivi ou devancé avec une telle constance les desiderata du productivisme agricole »

Pour répondre aux opposants aux « mégabassines », environ deux cents agriculteurs se sont également réunis à Cramchaban (Charente-Maritime), quelques kilomètres plus loin, à l’appel de la Coordination rurale, pour un « rassemblement de défense » près d’une retenue dégradée lors d’une manifestation en novembre.

Les « mégabassines », des excavations recouvertes d’une membrane plastifiée, doivent être alimentées par les cours d’eau et les nappes phréatiques en hiver pour servir l’été à des agriculteurs irrigants quand la ressource manque.

Ces dernières années, l’opposition à ces projets s’est cristallisée dans les Deux-Sèvres, notamment à Mauzé-sur-le-Mignon, où a été creusée la première des seize retenues prévues sur le bassin de la Sèvre niortaise, crucial pour l’alimentation du Marais poitevin.

« L’agroécologie n’est pas une réponse uniquement écologique mais aussi économique »

Le Monde avec AFP

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Le Monde

Changement d’heure dimanche : le passage à l’heure d’été toujours critiqué mais toujours pas supprimé

La France passera à l’heure d’été dans la nuit de samedi à dimanche. La suppression du changement d’heure, proposée par l’Union européenne, reste suspendue à un accord entre les Etats membres.

Une heure de sommeil en moins, une heure de jour en plus en soirée : la France passe ce week-end à l’heure d’été, changement maintenu en dépit de la proposition de l’Union européenne d’y mettre un terme. A deux heures du matin dans la nuit de samedi à dimanche, les horloges avanceront donc de 60 minutes : il sera trois heures et on dormira donc « une heure de moins », à condition de se lever à la même heure que d’habitude. On gagnera, en revanche, une heure de luminosité en fin de journée.

Déjà utilisé dans la première moitié du XXe siècle, le changement d’heure a été réintroduit en France en 1976, dans la foulée des chocs pétroliers et justifié par des économies d’énergie, thème toujours d’actualité entre le conflit en Ukraine et le changement climatique. Leur importance est toutefois très discutée. L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie les avait estimées, en 2014, « réelles mais modestes ».

Les prix du pétrole et du gaz augmentent en France, mais le gouvernement ne veut pas demander aux citoyens des économies

Ce changement d’heure deux fois l’an (passage à l’heure d’hiver, le dernier dimanche d’octobre, à l’heure d’été, le dernier dimanche de mars) n’en demeure pas moins très contesté pour son effet sur les rythmes biologiques, notamment par des médecins ou des parents d’enfants en âge scolaire.

Le système a été harmonisé au niveau européen en 1980. Mais il a été de plus en plus contesté et la Commission européenne a proposé en 2018 de le supprimer dès 2019. Finalement, le Parlement européen a voté un report à 2021, à discuter avec le Conseil de l’UE. Mais le dossier est toujours dans les limbes, les Etats ne s’accordant pas et la crise du Covid-19 étant passée par là.

Il faut notamment inciter les pays à harmoniser leur choix d’heure légale, afin d’éviter d’aboutir à un patchwork de fuseaux horaires entre voisins.

Heure d’hiver : comment la suppression du changement d’heure a disparu de l’agenda politique européen

En France, une consultation en ligne organisée en 2019 par l’Assemblée nationale avait reçu plus de deux millions de réponses, massivement (83,74 %) en faveur de la fin du changement d’heure. Quant à l’heure à laquelle rester toute l’année, c’est celle d’été (en France UTC + 2) qui a eu la préférence de 59 % des participants.

Les outre-mer ne sont pas concernés

Le système actuel ne concerne pas les territoires d’outre-mer, qui ne changent jamais d’heure (à l’exception de Saint-Pierre-et-Miquelon, qui se cale sur le Canada voisin). En effet, la plupart d’entre eux se trouvent sous des latitudes où les écarts d’ensoleillement sont faibles au long de l’année, contrairement à l’Europe.

Le changement d’heure n’est pas controversé qu’en Europe. Le Sénat américain a ainsi voté, le 15 mars, un projet de loi pour abandonner définitivement l’heure d’hiver et rendre celle d’été permanente. Mais, pour entrer en vigueur, il devra encore être voté par la Chambre des représentants puis promulgué par le président Joe Biden.

« L’heure d’hiver est mieux adaptée aux horloges biologiques des individus »

Le Monde avec AFP

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Le Monde

Emmanuel Macron en passe de parachever sa conquête de la droite

Si le candidat à l’élection présidentielle peut compter sur le soutien de l’électorat social-démocrate qui lui a permis d’emporter la victoire en 2017, son socle s’est droitisé au cours du quinquennat. Certaines figures de LR commencent à évoquer la possibilité d’une coalition.

Christian Estrosi n’occupe son bureau de maire de Nice « que » depuis 2008, mais le lieu raconte une vie politique sur près de trois décennies. Celle d’un engagement constant à droite, que le parti s’appelle RPR, UMP ou Les Républicains (LR). Quelques photos souvenirs se glissent entre des dessins de Niki de Saint Phalle représentant des personnages bigarrés. L’une figure monsieur le maire aux côtés de Jacques Chirac et de son épouse, Bernadette, les cheveux recouverts d’un austère voile noir. Une autre le montre en compagnie de Nicolas Sarkozy.

Une petite dernière s’est frayé un chemin dans ce panthéon, en 2021. On y voit l’élu entouré d’Emmanuel et Brigitte Macron. « Pour mon ami Christian Estrosi. Je t’embrasse », a dédicacé le chef de l’Etat. Dès 2017, le Niçois manifestait de l’aménité envers l’ancien ministre de François Hollande, qui ambitionnait de « dépasser » le clivage droite-gauche.

Aujourd’hui, son soutien pour ce « grand président », candidat à sa réélection les 10 et 24 avril, est devenu franc et massif. Mais comme le sexagénaire commence à connaître son Macron, il ne se risque pas à le qualifier d’homme de droite. « Emmanuel Macron, c’est le meilleur représentant du dépassement dont nous avons besoin. J’ai toujours été gaulliste, il incarne une certaine idée de la France et de la Résistance, portée par le général de Gaulle », justifie-t-il.

Election présidentielle 2022 : dans le Sud-Est, la grande migration des éléphants de la droite

Par déformation, sans doute, l’ex-LR (il a quitté le parti en 2021) ne peut néanmoins pas s’empêcher de surligner tous les marqueurs de droite supposés que l’on retrouve dans le programme du président candidat : report à 65 ans de l’âge légal de départ à la retraite, allégement des droits de succession… « Certains, à gauche, et qui ont de la sympathie pour Emmanuel Macron, le trouvent trop à droite, convient Christian Estrosi. Certains, à droite, et qui ont de la sympathie pour lui, trouvent qu’il n’y vient pas assez. » Ce qui souligne déjà une direction.

L’expérience et la stature

L’élection présidentielle de 2022 pourrait marquer un phénomène inédit : la réélection d’un chef de l’Etat dont le barycentre basculerait de gauche à droite. Si le locataire de l’Elysée conserve une grande partie de l’électorat social-démocrate qui a fait son succès il y a cinq ans, son socle a tôt fait de se droitiser au cours du quinquennat. La verticalité de son exercice du pouvoir et son libéralisme économique ont contribué à organiser cette migration, qui pourrait faire d’Emmanuel Macron le candidat favori d’un camp tenu, en 2017, par François Fillon.

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L'Humanité

Carburants. Comment éteindre la flambée des prix à la station-service

Décryptage

Alors que les tarifs de l'essence et du gaz oil atteignent des niveaux record, les mesures du gouvernement ne suffisent pas à réduire durablement la facture des automobilistes et des professionnels.

Marie ToulgoatMarion d'Allard

Les prix à la pompe atteignent des records et la tendance n’est pas à la baisse. Face à une réalité qui dégrade sévèrement le pouvoir d’achat des automobilistes, le gouvernement a pris le parti d’accorder une remise de 15 centimes d’euros par litre de carburant pour une durée de quatre mois. Ce lundi, Jean Castex a également évoqué réfléchir à un dispositif « plus ciblé » en direction de « ceux qui gagnent peu » et de « ceux qui roulent beaucoup », sans donner plus de détails. Des mesures saupoudrées au gré de la volatilité des prix, alors que d’autres leviers existent que le gouvernement rechigne à actionner.

Essence. Une mesure ponctuelle contre la flambée des prix à la pompe

1. Remettre à plat l’imposition

Les taxes représentent environ 60 % du prix d’un plein. À la TVA de 20 % sur le pétrole brut s’ajoute, en effet, la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), qui représente approximativement 40 % de la note réglée par les automobilistes. Une seconde TVA prélevée sur la TICPE complète l’addition. Les impôts représentent ainsi un pactole non négligeable que le gouvernement pourrait moduler pour faire baisser les prix à la pompe. « Si le prix des carburants explose, il faut baisser les taxes », estimait il y a quelques semaines l’économiste Christophe Ramaux, sur France Info.

Les propositions en ce sens ne manquent pas. Tandis que certains recommandent de réduire la TVA à 5,5 %, comme pour les produits de première nécessité, d’autres suggèrent de rogner la TICPE. Certaines de ces options ont d’ailleurs été passées au banc d’essai ces dernières années. En 2000, le gouvernement de Lionel Jospin avait opté pour la Tipp (ex-TICPE) flottante, permettant de moduler l’impôt selon les cours du pétrole. En 2012, le nouvellement élu François Hollande avait aussi baissé le niveau de cette taxe. Depuis 2018 et la crise des gilets jaunes, la TICPE est tout bonnement gelée.

Pour autant, selon l’économiste atterré Thomas Porcher, ces baisses ponctuelles des taxes ne diffèrent pas beaucoup de la récente ristourne du gouvernement. « Si on ne fait pas de refonte totale de la taxation du carburant, on sera toujours confrontés à ces situations où on sera contraints de baisser les prix de quelques centimes, mais ils continueront d’augmenter quoi qu’il arrive ! » tranche-t-il. En ce sens, l’économiste préconise de se passer de la TICPE et de la TVA – injustes puisque le même montant est facturé à tous les consommateurs – au profit d’un impôt plus progressif. « Il faudrait conduire une réflexion par département. À Paris, seulement 14 % des actifs se rendent au travail en voiture, contre 85 %, voire 90 % dans le reste de la France. La taxation sur les carburants devrait être plus forte dans la capitale pour inciter les gens à prendre les transports en commun et plus faible là où la voiture est indispensable », illustre le spécialiste.

2. Taxer les profits des pétroliers

Les profits des multinationales du pétrole s’envolent à mesure que les prix à la pompe flambent. Selon les chiffres de l’OCDE, les surprofits engrangés par les géants du secteur depuis le début de la guerre en Ukraine atteignent, au global, 200 milliards de dollars (181 milliards d’euros). Taxer la rente pétrolière serait donc un des leviers pour réduire la facture des automobilistes. D’ailleurs, le gouvernement n’exclurait pas de l’actionner, d’après les informations du Figaro. Mais, si l’option est bien sur la table des fonctionnaires de Bercy, Bruno Le Maire, lui, continue de se montrer sceptique. « Si, à chaque changement de conjoncture, votre réponse est une nouvelle taxe, vous affaiblissez toutes les entreprises parce que vous affaiblissez l’attractivité de votre pays », a fait valoir récemment le ministre de l’Économie.

En dehors de l’antienne sur l’attractivité, mettre en place une telle taxation exceptionnelle ne semble pas si facile, prévient pour sa part Xavier Timbeau, économiste à l’OFCE, qui dénonce une « certaine forme de démagogie » sur la question. « La majeure partie des profits dégagés par les grands pétroliers, TotalEnergies entre autres (qui affiche 16 milliards d’euros de profits sur la seule année 2021 – NDLR), est réalisée sur leurs opérations d’extraction, donc à l’étranger. La partie distribution, en France, sur laquelle une taxe pourrait s’appliquer est très minoritaire », explique l’économiste. En d’autres termes, poursuit Xavier Timbeau, « les pétroliers sont des entreprises privées qui font leurs profits à l’étranger ». Pour autant, « tout cela ne signifie pas que ces profits sont légitimes, mais la seule question qu’il convient de se poser, c’est : “Pourquoi existe-t-il une rente pétrolière ?” » conclut l’économiste.

3. Bloquer les prix par décret

Serait-il possible de tout simplement empêcher que les prix dépassent un certain plafond ? Le Code du commerce, en tout cas, le permet. Le gouvernement est habilité à décider par décret du blocage des prix, dans le cas d’une « situation de crise, de circonstances exceptionnelles, d’une calamité publique ou d’une situation manifestement anormale du marché dans un secteur déterminé », pour une durée de six mois au maximum. L’idée, reprise par de nombreux candidats à l’élection présidentielle, est adoubée par l’économiste Thomas Porcher. « On pourrait recourir au blocage des prix puisque la guerre en Ukraine est une circonstance exceptionnelle », confirme-t-il.

Ce mécanisme temporaire d’urgence a d’ailleurs été utilisé dans le passé. En 1990, lorsque la première guerre du Golfe éclatait et que les prix à la pompe subissaient une poussée inflationniste, le ministre de l’Économie, Pierre Bérégovoy, avait décidé de prix plafonds pour les carburants, pour préserver le pouvoir d’achat des automobilistes et des professionnels. Plus récemment, en juillet 2020, le gouvernement a plafonné les prix du gel hydroalcoolique.

Si le gouvernement choisissait de bloquer les prix du carburant, qui paierait la note ? Les autorités pourraient décider de mettre les groupes pétroliers à contribution en réduisant leurs marges. Pour compléter, l’État serait toutefois contraint de faire l’impasse sur une partie des taxes sur le carburant, qui représentent une part substantielle de l’addition.

pétroleéconomieÉnergiecarburants
Le Monde

Après la défaite annoncée, le PS espère renaître de ses cendres

Au sein du Parti socialiste, ils sont plusieurs à attendre le résultat de l’élection présidentielle pour lancer les grandes manœuvres d’une inéluctable recomposition.

Au cœur de l’hiver, on avait discuté marque de baskets avec Philippe Doucet, membre du conseil national du Parti socialiste (PS). Il avait une théorie. Ses yeux pétillaient : « Le PS, c’est comme les tennis Stan Smith. La marque fut à la mode, avant de tomber en désuétude… Et puis, il y a quelques années, Adidas a procédé à un relooking, à une relance marketing super efficace… Aujourd’hui, des Stan Smith, tout le monde en porte ! On va faire pareil avec le PS ! »

Ce 31 janvier, l’un des acteurs du courant Debout les socialistes pour le renouveau !, qui a recueilli 30 % des voix lors du dernier congrès du PS, en septembre 2021, en était réduit à comparer son parti à une paire de chaussures. A l’époque, la candidature d’Anne Hidalgo laissait déjà présager le pire, mais il y avait comme un filet d’espoir.

Trois mois plus tard, à quinze jours du premier tour de l’élection présidentielle, le PS est promis à un score aux profondeurs insondables. Les socialistes n’en sont même plus à se poser la question du dépoussiérage de leur maison, ils ont acté que les initiales P et S allaient disparaître du paysage. C’est une question de mois, peut-être de semaines.

On a posé la question à Pierre Jouvet, son porte-parole : « En fait, c’est plus compliqué que ça. Car, d’un point de vue matériel, la disparition du PS prendrait des années. Il y a des militants, 60 millions d’euros dans les fédérations, qu’on ne peut pas rayer de la carte. Mais, d’un point de vue philosophique, oui, évidemment, il faut tout changer. Notre avenir passera par deux impératifs : ne pas refaire ce qui a déjà été fait. Faire ce qui ne l’a jamais été et le faire de manière collective. »

Anne Hidalgo est la candidate d’un PS devenu un astre mort, où l’on ne débat même plus

Mardi 22 mars, le train Paris-Limoges traversait la campagne berrichonne quand Patrick Mennucci, membre du bureau national du PS, a émis un profond soupir : « Si Jean-Luc Mélenchon avait, le soir du premier tour de 2017, appelé à voter contre Marine Le Pen et avait appelé les partis de gauche à se réunir dès le lendemain pour trouver un accord législatif, il aurait pu être le François Mitterrand de la décennie. »

Trois heures plus tard, un autre François, Hollande, en préambule du meeting d’Anne Hidalgo, a fait un peu plus que chauffer la salle. Il a déroulé son programme de gouvernement. Ensuite, en aparté, il a dit : « Il faut qu’un ensemble de forces, de personnalités, créent une nouvelle organisation à partir du PS, d’autres partis… Un mouvement qui inventerait d’autres modes d’élaboration de la politique. Quelque chose de plus ouvert. » Un dessein qui appelle à quelques éclaircissements ultérieurs, mais une chose est certaine : il veut agir, et vite. Avec une ambition immédiate : présenter, sous un « label » à définir, des candidats aux prochaines élections législatives.

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L'Humanité

Essence, gazole : « On se serre la ceinture et d’autres se sucrent sur notre dos »

Reportage

À la campagne comme à la ville, dans les stations-service, pistolet de carburant en main, les automobilistes de la périphérie de Nice témoignent de leurs difficultés face à la hausse des prix. Reportage

Émilien Urbach

Cantaron/Nice (Alpes-Maritimes), envoyé spécial.

Dans l’arrière-pays niçois, tous les habitants de la vallée du Paillon viennent remplir leur réservoir au supermarché de Cantaron, sur les rives du fleuve qui, autrefois, en aval, enserrait Babazouk, la vieille ville de Nice. Sur le grand panneau rouge, noir et blanc, ce lundi 21 mars au matin, les prix affichés des carburants dépassent pour la plupart les 2 euros le litre.

Carburants. Comment éteindre la flambée des prix à la station-service

« En tant qu’infirmier libéral, je fais 40 000 kilomètres par an, explique Philippe. Si c’était pour le plaisir, je choisirais de moins rouler, mais je n’ai pas le choix. Je paye. » Même son de cloche pour Syndie, coiffeuse à domicile. « C’est mon outil de travail, explique-t-elle en pointant sa voiture avec le pistolet de la pompe à essence. Bientôt, ça va me coûter plus cher d’aller travailler que de rester chez moi. Le problème, c’est que ce sont toujours les mêmes qui payent. Je ne suis pas sûre que dans les familles riches, on calcule les prix des courses… »

Carburants. Avec les prix record, la campagne rebondit sur le pouvoir d’achat

Ici, la voiture est indispensable

Ici, on n’est pas loin de Nice mais tout de même en milieu rural. La voiture y est indispensable, au-delà même du trajet pour aller au travail. Les routes ne sont pas vraiment plates dans ce Piémont alpin et l’idée de prendre le vélo pour des petits déplacements requiert une bonne forme physique. Retraité, Jean-Jacques s’occupe justement d’un club cycliste dans la vallée et en veut aux responsables politiques locaux. « Ils découvrent qu’on pourrait imaginer des pistes cyclables pour se rendre en ville, mais rien n’a été prévu quand ils ont transformé les axes routiers, dénonce-t-il. Maintenant, c’est presque dangereux d’utiliser celles qui ont été tracées au sol. » Salvatore, également retraité, est venu remplir le réservoir rouge de sa débroussailleuse et n’imagine pas, lui, utiliser son vélo pour se déplacer. « J’évite de rouler pour rien, résume-t-il en haussant les épaules. Quand je pars faire les courses, je remplis le coffre pour deux semaines au lieu d’une seule. »

Une précarité grandissante

Tout le monde essaie de trouver des solutions. Certaines témoignent surtout d’une précarité grandissante. « Je mange plus de pâtes pour pouvoir payer mon plein, annonce Christelle, travailleuse en Ehpad. Cette hausse est une catastrophe. Comment voulez-vous que je m’en sorte avec 1 200 euros par mois ? Et ce n’est pas leurs 15 centimes qui vont changer quoi que ce soit. Il faut augmenter les salaires ! »

Essence. Une mesure ponctuelle contre la flambée des prix à la pompe

Le sentiment que cette crise vient surtout aggraver les injustices est largement partagé. « Un coup, c’est les gilets jaunes, ensuite le Covid, et maintenant la guerre en Ukraine, reprend Jean-Jacques, accoudé au toit de sa voiture. Chaque fois, on demande aux plus modestes de faire des efforts pendant que d’autres en profitent et se sucrent sur notre dos. »

La colère gronde contre les compagnies pétrolières

Les bénéfices engrangés ces derniers mois par les compagnies pétrolières ont du mal à passer. « Que des entreprises fassent de l’argent, ce n’est pas le problème, convient Philippe. Mais on pourrait quand même imaginer que les richesses soient un peu mieux réparties. Et sur des secteurs aussi importants que l’énergie, l’État devrait avoir le monopole. »

Bientôt ça va me coûter plus cher d'aller travailler que de rester chez moi.

Pierre arrive pour faire le plein de son camion-grue et voit les choses différemment. « Je n’y crois pas, à leurs histoires de solidarité avec les Ukrainiens, rouspète cet entrepreneur du bâtiment. On paye déjà assez, on n’a pas à sortir de l’argent pour les autres. Il faudrait surtout que le gouvernement baisse les charges. Moi, si ça continue, je répercuterai la hausse sur les prix facturés à mes clients. »

Dans une station du centre-ville de Nice, Richard, artisan serrurier, tient à peu près le même discours. Lui conduit une petite moto. Ici, les prix sont en moyenne 10 centimes plus élevés qu’à Cantaron. Du coup, les personnes conduisant des deux-roues y sont aussi plus nombreuses que les automobilistes. « Un plein peut me durer un mois, sourit Benjamin. D’autant que, la plupart du temps, je me déplace en bus. Mais je suis plus inquiet de la hausse des prix de l’électricité et du gaz… »

pouvoir d'achatessencecarburantspétrole
Le Monde

Valérie Pécresse veut supprimer le droit du sol à Mayotte et en Guyane, si elle remporte la présidentielle 2022

La candidate de LR a présenté, jeudi 24 mars, un projet de révision constitutionnelle qui multiplie les signaux vers la droite de la droite en ce qui concerne les outre-mer.

Valérie Pécresse a présenté, lundi 21 mars, son « pacte de confiance » pour les outre-mer. Autant dire tout de suite qu’il sera difficile d’y trouver quelque proposition consistante, tant celles-ci se résument à un alignement de généralités et de recyclage de chantiers déjà engagés, notamment sous le quinquennat de celui auquel elle prétend succéder. Ainsi, la candidate Les Républicains (LR) estime-t-elle que « le véritable problème réside dans les difficultés liées à l’éloignement entre la métropole et l’outre-mer ». Il est peu probable que ce problème puisse être résolu à court terme…

Valérie Pécresse, dos au mur, cherche à sauver sa campagne

Mais peut-être la divulgation du « programme » outre-mer de Mme Pécresse était-elle d’abord et surtout destinée à adresser un nouveau signal à la droite de la droite, sous l’emprise de son dauphin à la primaire de LR, Eric Ciotti, qui semble de plus en plus imprimer ses thèmes dans la campagne de la candidate. C’est lui qui, en déplacement à Mayotte mi-mars, avait prôné « le retour au droit du sang à Mayotte ». Désormais, la candidate LR – qui, pour sa part, ne se sera jamais rendue en outre-mer durant sa campagne – s’« engage à faire supprimer le droit du sol à Mayotte, en Guyane et dans les territoires concernés par des phénomènes de violence aggravés par l’immigration clandestine ».

« Pour devenir français, il faut être assimilé »

La définition de ces territoires reste des plus floues. Et qui serait visé par cette « suppression du droit du sol » ? « Nous voulons en finir avec le droit du sol automatique, défend le directeur de campagne de Mme Pécresse, Patrick Stefanini, interrogé par Le Monde. Pour devenir français, il faut être assimilé. » A cette fin, la candidate LR a présenté, jeudi 24 mars, un projet de révision constitutionnelle qui intégrerait une charte de « protection de l’ordre républicain » et serait soumis à référendum, si elle était élue. « Cette charte offrira un cadre juridique dans la Constitution qui permettra de mettre en œuvre un dispositif encadré lié à l’assimilation », précise M. Stefanini. Qu’est-ce qui définira l’assimilation ? Le concept se prête, lui aussi, à toutes les interprétations.

Comparez les programmes des principaux candidats

Encore convient-il de rappeler que le « droit du sol automatique » n’existe pas. Actuellement, l’enfant né en France de parents étrangers n’acquiert la nationalité française à sa majorité qu’à condition d’y résider à cette date et d’y avoir eu sa résidence habituelle pendant au moins cinq ans depuis l’âge de 11 ans. A Mayotte, la règle a été renforcée dans le cadre de la loi Asile et immigration du 10 septembre 2018, à l’initiative du sénateur (La République en marche) de Mayotte, Thani Mohamed Soilihi. L’acquisition de la nationalité y est désormais conditionnée à la présence de manière régulière sur le territoire national de l’un des deux parents depuis plus de trois mois au jour de la naissance.

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L'Humanité

«  80 kilomètres à faire pour aller travailler »

Actu

À Bourgueil, comme dans toutes les zones périurbaines et rurales, beaucoup d’habitants subissent de plein fouet la hausse du prix des carburants.

Marie-Noëlle Bertrand

Bourgueil (Indre-et-Loire), envoyée spéciale.

« M oins rouler ? Ils sont marrants, eux… » Penché devant la pompe, Stivonn finit de remplir son jerrican, après avoir laissé 50 euros dans le réservoir de sa camionnette. « J’ai renoncé au plein, il m’aurait coûté 150 euros. » S’il avait pu se passer d’essence tout court, il l’aurait fait. Mais pas le choix. « Je suis chauffeur de bus. Selon d’où je démarre, j’ai entre 48 et 80 kilomètres à faire chaque jour pour aller travailler. » L’idée d’avaler ces distances à vélo le fait sourire ; l’option covoiturage est inenvisageable au vu de ses horaires fluctuants. Idem pour ce qui est du train. Bref, même si la hausse des prix du carburant le prend au porte-monnaie, il n’a pas d’alternative. Peu de ceux qui remplissent leur réservoir, ce mardi midi à la station-service du Super U de Bourgueil, en ont. Les prix qui s’affichent ont de quoi refroidir – ici, le sans-plomb 95 a grimpé à 1,985 euro, plus cher que le SP98 (1,918 euro) et moins que le gasoil (1,999 euro). Mais dans cette zone rurale, à cheval entre Maine-et-Loire et Indre-et-Loire, les trajets quotidiens, souvent, sont contraints.

« Nous faisons près de 35 kilomètres par jour », expliquent Claude et Nadine, à l’avant de leur camion frigo. Ils sont poissonniers, vendent chaque jour sur un marché différent et se déplacent à deux véhicules. « On dépense déjà entre 200 et 250 euros par semaine », reprend Claude. Alors que la tendance ne va pas s’arranger, « cela va mordre sur le chiffre d’affaires ». Pareil pour le mari d’Aline. « Il a une entreprise de terrassement. À un moment, il faudra bien qu’il répercute le coût de la hausse des carburants sur ses clients », note la jeune femme. Elle se dit plus chanceuse que d’autres : elle roule à l’éthanol. Encore n’est-ce que relatif : « L’E85 était à 0,70 euro, hier, à Saumur. » Il s’affiche aujourd’hui à 0,91 euro à Bourgueil.

Certains tentent de modérer l’usage des moteurs. « Je prends le vélo quand il ne fait pas trop froid », explique Anne-Sophie, qui ne travaille qu’à 10 kilomètres de chez elle. Encore n’est-ce pas toujours possible. « Aujourd’hui, je dois me rendre à Tours (à 55 km – NDLR) pour des rendez-vous médicaux », relève-t-elle. Et il ne suffit pas de travailler près de chez soi pour être sorti d’affaire. «  Le vélo ? Impossible : il y a une grande route à passer, la petite à aller déposer à la crèche et les deux grands à l’école », explique Manon. Depuis peu, elle a décidé de regrouper ses plus gros déplacements : « Aller chez mes beaux-parents me coûte désormais 15 euros, alors je couple le trajet avec les matchs du fils. » Olivier, retraité, n’a plus tous ces soucis – au reste, il aime pédaler. N’empêche, il prend les devants : « Je viens de faire le plein de nos deux autos, de la motobineuse et de la tondeuse, après ça, je sortirai le moins possible les voitures. » Pas de chance, la station Total où il s’est arrêté affiche parmi les prix les plus élevés du coin, avec un gasoil à 2,199 euros.

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Le Monde

Elections législatives 2022 : le climat se réchauffe entre La France insoumise et le Parti communiste français

Le candidat du PCF, Fabien Roussel, voterait pour Jean-Luc Mélenchon en cas de qualification de ce dernier au second tour de la présidentielle. Une avancée notable pour LFI, alors qu’en coulisses les discussions avancent entre les deux partis sur les législatives.

Tout le monde l’a entendu à La France insoumise (LFI). Contrairement à Yannick Jadot ou Anne Hidalgo, Fabien Roussel, le candidat du Parti communiste français (PCF), l’a dit publiquement, ces derniers jours. Sur France 3 le 13 mars, dans Le Parisien cette semaine : « bien sûr » qu’il n’aurait pas d’état d’âme à voter pour Jean-Luc Mélenchon si ce dernier se hissait au second tour de l’élection présidentielle. Vu le niveau de violence entre les candidats de gauche durant cette campagne, cette déclaration, qui en d’autres temps serait allée de soi, a des allures de lancement de processus de paix.

Certes, le candidat communiste souhaite aussi que la réciproque soit vraie, et il se refuse à entrer dans la logique de vote utile dès le premier tour que les « insoumis » font tourner à plein. M. Roussel ira jusqu’au bout, et d’ailleurs les communistes ne pensent pas qu’une victoire de M. Mélenchon soit possible. Mais, dans ses interventions, le député du Nord y va un peu moins fort contre son concurrent. M. Roussel estime avoir trouvé son électorat : un socle communiste historique et aussi une certaine classe moyenne qui votait avant socialiste, séduite par son discours républicain. Chez LFI, on regrette toujours sa candidature autonome susceptible de faire échouer M. Mélenchon aux portes du second tour, mais, réaliste, l’on cherche à s’entendre avec le PCF pour les législatives.

Présidentielle 2022 : Jean-Luc Mélenchon se rêve en candidat du vote utile à gauche

En coulisses, les discussions avancent, en effet. Et quand elles s’affichent publiquement, c’est pour mieux influencer les dynamiques présidentielles. Dans une lettre envoyée le 14 mars au PCF, similaire à celle adressée à Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et révélée par Libération, les deux responsables de l’espace « élections » de LFI, Alexandra Mortet et Paul Vannier, ont ainsi posé deux conditions à la reprise de discussions pour les législatives : la fin des attaques « ciblant Jean-Luc Mélenchon » et l’expression d’une « volonté de rassemblement » autour de lui « dans l’hypothèse d’une qualification au second tour ».

« Soutien réciproque »

Côté circonscriptions, les « insoumis » proposent, dans un premier temps, de s’accorder sur un « soutien réciproque à [leurs] députés sortants, à l’exception des outre-mer ». Au PCF, Pierre Lacaze, chargée des élections législatives, relève que la proposition est moins-disante que la discussion qui s’était ouverte en février entre les deux forces. A ce moment-là, le PCF avait proposé un accord, hors les outre-mer, sur les seize « insoumis » sortants et seize circonscriptions pour les communistes, dont onze députés sortants. LFI avait répondu en proposant de s’accorder sur vingt et une circonscriptions « insoumises » et seize communistes. Puis les discussions s’étaient interrompues, LFI citant notamment des difficultés liées aux expressions de campagne de M. Roussel.

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Le Monde

Election présidentielle 2022 : sur le chiffrage des programmes, un flou savamment entretenu

Alors que le sujet de la dette est devenu secondaire, le financement des mesures et le cadrage budgétaire des candidats à l’Elysée sont souvent lacunaires.

Les mots sont lâchés. Répondant, mardi 22 mars, aux questions des auditeurs de France Bleu, Emmanuel Macron a admis avoir reproduit, pour compenser la hausse des prix des carburants, « un “quoi qu’il en coûte” à la pompe ». N’en déplaise à ses ministres, Bruno Le Maire, à l’économie, en tête, qui, depuis des semaines, martèlent que le contexte d’inflation galopante – qui a déjà amené le gouvernement à mettre depuis septembre 2021 près de 30 milliards d’euros sur la table – n’a rien à voir avec les vastes plans de soutien et de relance des deux années de pandémie. Le candidat Macron aurait-il les poches plus pleines que le président ?

Davantage de promesses que de sources d’économies et de financements détaillés, c’est un classique des campagnes présidentielles. Mais, en la matière, 2022 va plus loin que 2017. Les apparences sont trompeuses, puisque plusieurs prétendants à l’Elysée se sont exprimés spécifiquement sur le chiffrage de leur programme : Jean-Luc Mélenchon, le 12 mars, Eric Zemmour et Marine Le Pen, mercredi 23 mars. Reste que présenter un programme en apparence équilibré, en faisant correspondre dépenses et recettes, ne garantit pas la crédibilité d’un projet politique. « Un tableau, on y met ce qu’on veut ! », rappelle l’économiste Mathieu Plane, de l’Observatoire français des conjonctures économiques.

« Le “quoi qu’il en coûte” est passé par là »

« Par rapport à 2017, la question du chiffrage budgétaire est passée au second voire au troisième rang des préoccupations des candidats, et notamment ceux traditionnellement identifiés comme budgétairement prudents », souligne Philippe Martin, patron du Conseil d’analyse économique, un think tank rattaché à Matignon. « Entre-temps, les taux d’intérêt ont baissé, le “quoi qu’il en coûte” est passé par là et le récit sur la dette a changé », résume celui qui participa à l’élaboration du programme d’Emmanuel Macron il y a cinq ans.

Dernier candidat à présenter son programme, Emmanuel Macron ne fait pas exception. L’ancien ministre de l’économie de François Hollande, qui, en 2017, avait présenté son projet détaillé dans un long entretien aux Echos, a laissé les observateurs sur leur faim. Malgré une conférence de presse de plus de quatre heures, jeudi 17 mars, le chef de l’Etat a laissé de larges zones d’ombre dans la manière de financer les 50 milliards d’euros « d’effort budgétaire » qu’il promet sur cinq ans.

Election présidentielle 2022 : Macron candidat, des projets sans débat

Quelque 15 milliards sont censés provenir des grandes réformes (retraites, assurance-chômage, plein-emploi), 15 autres d’un volet « réformes de fond » et de « simplification » (mise en place de l’e-carte Vitale, impôt minimal sur les multinationales, régulation et bonne attribution des prestations sociales, facturation électronique…). Enfin, 20 milliards d’euros d’économies proviendraient du ralentissement de la croissance des dépenses des collectivités et de l’Etat. Et ce, alors même que plusieurs mesures annoncées avant la présentation du programme (hausse du budget de la défense et de la sécurité, dégel du point d’indice des fonctionnaires) ne sont pas budgétées. Quant à la croissance attendue en 2027 – qui ne figure pour l’heure dans aucun document –, elle s’élèverait à 1,8 %, indique l’équipe de campagne du président sortant. Le dernier programme de stabilité transmis à Bruxelles il y a un an, bien avant la guerre en Ukraine, tablait sur moins (1,4 %).

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Le Monde

De la mortalité des partis politiques

Le PS et LR, les deux grands partis qui ont régi la vie politique pendant des décennies, sont donnés largement perdants au premier tour de l’élection présidentielle.

Bis repetita, en pire ? En 2017, pour la première fois depuis 1958, aucun des deux grands partis qui s’étaient succédé au pouvoir n’a été qualifié pour le second tour, avec des scores parfois historiquement bas : 6,4 % pour le candidat du Parti socialiste (PS), Benoît Hamon, et 20 % pour François Fillon côté Les Républicains (LR). Cinq ans plus tard, les sondages enregistrent pour Anne Hidalgo et Valérie Pécresse des intentions de vote divisées par deux. « Si on nous avait dit que le PS et LR pèseraient autour de 12 % à eux deux, on ne l’aurait pas cru », résume le ministre de la santé, Olivier Véran, selon qui la maire de Paris « paiera la couronne mortuaire » du PS.

Frappés par la désagrégation des grands récits idéologiques, boudés par leurs électorats, les partis politiques peuvent-ils mourir ? Oui, assurent de nombreux élus et cadres politiques, à l’instar du communiste Robert Hue, qui, en 2014, titrait son livre ainsi : Les partis vont mourir… et ils ne le savent pas (L’Archipel). Les raisons de la crise sont multiples : multiplication des scandales politiques, montée en puissance de l’individualisme et d’Internet, convergence des politiques économiques et sociales menées par la droite et la gauche, in fine taxées d’impuissance.

Après la défaite annoncée, le PS espère renaître de ses cendres

Dans ce contexte, les partis peinent à remplir leurs fonctions traditionnelles : la fonction programmatique, déléguée aux think tanks ; l’animation militante et l’éducation populaire (embourgeoisés, ils sont devenus des partis d’élus) ; et la sélection des candidats, qui se fait de plus en plus souvent par le biais de primaires ouvertes. « Une amicale de boulistes, sans l’amitié et sans les boules », avait résumé, en 2017, Emmanuel Macron, qui a tenté de pallier ces défaillances, notamment avec En marche !, avant de reconnaître au cours de son mandat qu’il n’avait pas réussi à casser la spirale de la défiance.

« Ce qui est mort, c’est la bipolarisation »

S’ils sont très affaiblis, les partis n’auraient pas vocation à disparaître, veut croire le professeur de science politique Frédéric Sawicki. Ce dernier observe que le Parti communiste (PCF), dont l’agonie est interminable, ou le Parti radical sont toujours dans le paysage, où pourraient rester aussi le PS et LR, forts de leur « capital historique » et de leur ancrage local. Pour le politiste, les partis sont néanmoins condamnés à se transformer en profondeur s’ils veulent continuer à structurer la démocratie représentative. « Ce qui est mort, c’est la bipolarisation », poursuit Sawicki, selon lequel Emmanuel Macron a réussi à « casser » le vieux système partisan, « la fragmentation qui en découle faisant penser à la IVe République ».

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L'Humanité

Éditorial. Ça gronde

Éditorial

Cédric Clérin

Mobilisations et inquiétudes s’accumulent sur le front social. La hausse des prix des carburants est dans toutes les têtes et pèse sur beaucoup de bourses. Plus 400 euros en 2021 selon certaines associations ! C’est particulièrement vrai pour les familles modestes et ceux qui ne peuvent se passer de leur voiture et se voient contraints de débourser un argent qu’ils n’ont pas. Si les poches sont vides, c’est aussi que les employeurs rechignent à les remplir. Les augmentations de salaires l’an dernier, autour de 0,6 %, n’ont même pas pu couvrir l’inflation. À ce tarif, pas étonnant de voir tant d’entreprises où les revendications salariales se font entendre. Cela devient parfois une question de survie.

Le décalage entre l’autosatisfaction du gouvernement sur ses résultats économiques et la réalité du vécu devient insupportable pour un grand nombre de nos concitoyens. La situation du service public, ceux de la santé comme de l’éducation, n’est pas de nature à rassurer. La mobilisation puissante dans l’éducation, la semaine dernière, a envoyé un signal fort. Il n’est pas besoin de dire que les blouses blanches sont aussi en état d’alerte. Ça gronde. La situation réelle du pays est en train de dissiper les chimères d’un débat présidentiel souvent bien éloigné de ces préoccupations.

La question sociale frappe à la porte et la droite et son extrême, qui ont tout misé sur les questions migratoires et sécuritaires, se voient dans l’incapacité d’y répondre. C’est à gauche que devrait donc se mener le débat sur les vrais enjeux de notre temps : comment permettre à chacun de vivre dignement et de ne pas subir les grands changements à l’œuvre ? L’heure n’est plus à la demi-mesure mais aux changements structurels quant à notre manière de produire, de répartir les richesses, de nous déplacer… Voilà quelques-unes des questions qui devraient agiter le débat. Certains à gauche, comme Fabien Roussel hier encore sur les péages, s’évertuent déjà à les mettre sur le tapis. L’urgence sociale peut-elle changer le cours de l’actuelle élection ?

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Le Monde

De retour d’Ukraine, un militant néonazi français interpellé et mis en examen

Agé de 37 ans, il développait depuis plusieurs années, sur Internet, des thèses associant un virulent antisémitisme aux théories du complot les plus farfelues.

De l’Ukraine, où il vivait exilé depuis plusieurs années, Mathieu B. provoquait en duel ses contradicteurs de la fachosphère française et appelait à l’instauration d’une « République blanche de Bourgogne », patrie virile et fantasmée de guerriers aryens voués au « nettoyage » ethnique d’une Europe « métissée ». Mais lorsque les bombes russes ont commencé à pleuvoir sur son pays d’adoption, ce trentenaire français a sauté avec femme et enfants dans une voiture, direction la plus proche frontière.

Le 18 mars, les gendarmes de l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCH), assistés de leurs collègues du groupe d’observation et de surveillance de Marseille, l’ont interpellé sur la voie publique, dans le sud de la France, où il conserve des attaches familiales.

Voyage au cœur de la « Fachosphère »

Les enquêteurs, saisis par le pôle national de lutte contre la haine en ligne du tribunal judiciaire de Paris, après une plainte déposée en octobre 2021 par l’Observatoire juif de France, une association disposant d’une plate-forme de signalement en ligne, exerçaient depuis plusieurs mois une surveillance discrète sur ce militant suprémaciste. Après avoir déployé d’importants moyens techniques et obtenu son inscription dans plusieurs fichiers de coopération policière internationale, les gendarmes de l’OCLCH ont été avisés, le 28 février, quatre jours après le début de l’offensive russe en Ukraine, que Mathieu B. avait franchi la frontière hongroise – un pays où il a vécu un temps – et faisait désormais route vers la France.

La suite des opérations a pris la forme d’une enquête classique, avec filatures et identification des points de chute, avant l’interpellation puis la saisie de matériel informatique au cours de perquisitions, des éléments dorénavant en cours d’analyse par les services cyber de la gendarmerie.

Théories et complot tripartite

Encore en partie consultables, les vidéos publiées en ligne suscitent l’effroi autant que la consternation. Effroi parce que cet homme adepte des sports de combat, coiffé d’un large béret, le visage mangé par des lunettes de soleil noires, y commence ses interventions par un salut nazi avant de déployer une logorrhée raciste et antisémite d’une extrême virulence. Les juifs ? « Même très jeunes, ils ont cette aptitude à aller grappiller à droite à gauche », assène-t-il dans une vidéo, fin 2017. Les Indiens ? « Des gens qui se lavent une fois tous les deux mois. » Le reste de ses interventions se mesure à l’aune de son propre racisme, revendiqué et qu’il qualifie lui-même d’« inné ». Même l’extrême droite française, à ses yeux « enjuivée », serait manipulée, notamment, par le mouvement américain Nation of Islam, connu pour ses thèses conspirationnistes.

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L'Humanité

Énergie. Pour les automobilistes, le coût du racket à la pompe

Actu

Les tarifs de l’essence et du diesel atteignent des records. Une nouvelle hausse qui creuse encore les inégalités sociales et impose l’option d’un blocage des prix.

Diego ChauvetMarion d'Allard

Poussés par des tensions sur les marchés mondiaux, les prix à la pompe enregistrent des records historiques. Pour la première fois, le litre de diesel a dépassé 1,60 euro. Dans la foulée des hausses considérables des prix de l’électricité et du gaz, cette flambée menace une nouvelle fois le porte-monnaie des ménages les plus modestes. Alors que le gouvernement rechigne à agir sur les taxes, les candidats de gauche se prononcent en faveur d’un blocage des prix.

1. Les plus modestes paient le prix fort

Électricité, gaz, carburant, les hausses tarifaires s’enchaînent, minant un peu plus le pouvoir d’achat des ménages alors que la crise sanitaire a considérablement creusé les inégalités sociales. L’électricité a augmenté de 12 % en octobre et, depuis 2020, le gaz a subi une hausse de 41 %, quand les prix à la pompe, eux, ont bondi de plus de 20 %. À l’origine du mouvement historique des gilets jaunes, la flambée des carburants atteint désormais des records, le litre de sans-plomb flirtant avec les 2 euros. S’il s’agit là de moyennes nationales, « le renchérissement de l’énergie affecte les ménages dans des proportions diverses (…) selon leur niveau de vie ou selon qu’ils résident en zone urbaine ou rurale », estime l’Insee. L’institut précise que le budget carburant s’établit en moyenne sur un an entre 650 euros pour les habitants des agglomérations et 1 550 euros pour ceux d’une commune rurale. « Le principal problème du budget auto, c’est qu’il n’est pas stable. Pour les familles populaires qui vivent en zone rurale ou périphérique, il est très dépendant des frais d’entretien et d’usage, auxquels se rajoute l’augmentation des prix du carburant », expose Yoann Demoli. « Ces ménages vont alors se priver de trajet, ils vont mettre 30 ou 50 euros d’essence et tenir  jusqu’à ce qu’ils puissent en remettre », poursuit le sociologue, maître de conférences à l’université de Saint-Quentin-en-Yvelines. « C’est un paradoxe terrible », note-t-il. Car, d’un côté, il y a l’injonction à se passer de son véhicule, à en acquérir un moins polluant, à faire du covoiturage ou à emprunter les transports en commun et, de l’autre, « on estime que 40 % des ménages ont au moins deux voitures, essentielles pour aller travailler, singulièrement lorsque les horaires de travail sont atypiques, ce qui est fréquent chez les familles populaires ». Quant à ceux qui parviennent à se démotoriser, « ce sont principalement les ménages du haut de la hiérarchie sociale », rappelle le sociologue.

2. Une augmentation sur fond de tensions internationales

L’augmentation des prix des carburants tient en premier lieu à celle de la matière première sur le marché : le baril de brut. Le lundi 17 janvier, le baril de brent (pétrole de la mer du Nord) dépassait ainsi les 84 dollars, en hausse de 4,60 dollars sur une semaine seulement. En décembre, le même baril s’écoulait à 70 dollars. Ce cours du pétrole brut varie en fonction de l’offre et de la demande, rappelle le ministère de la Transition écologique. Or en la matière, si la demande mondiale repart à la hausse, l’offre demeure de son côté stable. Les pays producteurs de pétrole, réunis au sein de l’Opep+, ont en effet décidé de ne pas extraire davantage de brut pour répondre à la reprise de l’économie mondiale, qui se poursuit malgré la diffusion du variant Omicron. En parallèle, la situation politique de certains pays producteurs et les tensions géopolitiques au Moyen-Orient compliquent sérieusement l’apaisement du marché mondial. La révolte sociale qui ébranle le Kazakhstan, plus gros producteur de pétrole d’Asie centrale et membre de l’Opep, a par exemple largement contribué à déstabiliser le marché, de même que les tensions persistantes entre la Russie et l’Ukraine. Dans un tel contexte, les analystes s’accordent sur un point : la hausse risque de se poursuivre dans les prochains mois.

3. Selon le gouvernement, ça aurait pu être pire

« Il y a une reprise économique très forte, il y a des besoins partout dans le monde et des manques, donc les prix augmentent, a justifié le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, le 19 janvier. Aucun autre gouvernement européen n’a fait autant que nous pour protéger les Français. » Alors qu’il fait face à cette flambée depuis des mois, l’exécutif se refuse toujours à agir sur les taxes. En octobre 2021, Jean Castex avait annoncé le versement d’une prime inflation de 100 euros, somme destinée selon lui à compenser les hausses qui pèsent sur les Français. Sauf que celle-ci a largement été absorbée depuis, alors que les factures d’énergie tombent dans les boîtes aux lettres ce mois de janvier et que le carburant bat de nouveaux records à la pompe. Bruno Le Maire n’en démord pourtant pas : pas question de baisser la TVA à 5,5 %. « 5 euros en moins sur un plein de cinquante litres, c’est 5 milliards de manque à gagner pour l’État », dit-il. Le 20 janvier, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, s’est à nouveau félicité du « blocage » des prix du gaz et de l’électricité, bien que la hausse de 2021 reste effective, jusqu’à dire qu’il a fait économiser « 300 euros en moyenne » aux Français… En somme, la réponse du pouvoir consiste à dire « sans nous ça aurait pu être pire ». Bruno Le Maire a tout de même précisé le 19 janvier que de nouvelles mesures seraient prises si « nécessaire ».

4. Ce que proposent les candidats à l’élection présidentielle

Les candidats à l’élection présidentielle avancent leurs propositions face à cette flambée historique des prix des carburants. Jean-Luc Mélenchon plaide ainsi pour un blocage des prix non seulement des carburants, mais aussi du gaz, de l’électricité et des produits alimentaires de base dans le cadre d’un projet de loi « d’urgence sociale » défendu le 13 janvier lors de la niche parlementaire des députés insoumis. À gauche toujours, le candidat communiste Fabien Roussel (lire ci-contre) se prononce en faveur d’un blocage des prix et de l’instauration d’une « taxe flottante » : lorsque les tarifs du pétrole grimpent, les taxes baissent de façon à épargner le budget des ménages. Il est en outre partisan d’une TVA à 5,5 % sur les carburants et défend la « gratuité des transports en commun où c’est possible ». Dans son programme présenté le 13 janvier, la socialiste Anne Hidalgo souligne que l’énergie est « un bien de première nécessité » et propose de baisser la TVA pour les carburants « en cas de flambée du prix à la pompe ». L’écologiste Yannick Jadot, qui ne dévoilera son programme que le 29 janvier, ne propose pas jusqu’ici de baisse des taxes, mais des chèques énergie : 400 euros pour les foyers les plus modestes, 100 euros pour les classes moyennes. À droite, Valérie Pécresse ne s’est pour l’instant prononcée qu’en faveur d’un relèvement du plafond kilométrique pris en charge par les employeurs de 50 %.

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L'Humanité

Carburants. Laura Foglia : « Si la voiture est devenue incontournable, c’est parce qu’elle est plus qu’un véhicule : c’est un système »

Actu

Coûteuse, l’auto s’est imposée à nous au fil de politiques urbaines qui en ont décidé ainsi. Mais tout peut de nouveau changer, affirme Laura Foglia, ­experte en mobilités bas carbone. Entretien.

Marie-Noëlle Bertrand

Laura Foglia Experte en mobilités, responsable de projet au Shift Project

L’impact de la hausse des prix de l’essence sur le budget des ménages met en relief notre dépendance à l’automobile individuelle. Est-elle une fatalité ? Entretien avec Laura Foglia, autrice principale du Guide pour une mobilité quotidienne bas carbone, publié par le think tank The Shift Project.

Notre dépendance à la voiture nous coûte cher. Est-elle inéluctable ?

Laura Foglia Non. La voiture s’est installée dans nos usages après guerre, suivant une dynamique impulsée par les industries pétrolières et automobiles. Elle s’est imposée dans nos imaginaires comme l’accomplissement d’un idéal de liberté enfin accessible. Dans le même temps, la forte croissance démographique des années 1950 à 1970 a impliqué la réalisation de nouveaux espaces. Ce nouvel urbanisme s’est entièrement construit autour de la voiture, avec l’arrière-pensée d’un monde aux ressources infinies. Les espaces urbains tels que nous les connaissons sont le produit de tout cela, et c’est ce qui fait le « système voiture ».

Vous parlez des espaces urbains. C’est là que se trouvent les solutions ?

Laura Foglia Une partie des solutions : aujourd’hui, un déplacement sur quatre en voiture fait moins de 3 kilomètres. À condition que les aménagements existent, il pourrait se faire à pied ou à vélo. Cela posé, il faut bien distinguer deux choses : d’une part, les centres des grandes villes, où les destinations – emploi, école, espace culturel… – sont proches des habitations. Et les villes moyennes, aux tissus urbains plus distendus. Or ces espaces de moyenne densité, qui couvrent 11 % du territoire, concernent 40 % de la population. Depuis les années 1960, la longueur des distances parcourues a été multipliée par 4,7. Il faut revenir vers des modèles d’aménagement où faire de la distance sera moins nécessaire. Avec ce corollaire : plus les trajets sont courts, plus les alternatives à l’automobile individuelle deviennent accessibles.

Où porter les efforts en priorité ?

Laura Foglia Si la voiture est devenue incontournable, c’est parce qu’elle est plus qu’un véhicule : elle est un système. Les alternatives doivent, elles aussi, se réfléchir comme un système, c’est-à-dire globalement. Il ne s’agit pas d’être dogmatique et d’imposer la même solution partout, et il faudra sans doute investir davantage dans les zones rurales et de moyenne densité.

La disparition des commerces dans les villages ne va pas dans le sens d’un raccourcissement des distances en zone rurale…

Laura Foglia Effectivement. Il faut recréer des lieux de vie là où les gens habitent. Mais il faut aussi des équipements ad hoc. 45 % dès déplacements quotidiens font moins de 5 kilomètres. Encore une fois, ils pourraient se faire à vélo ou à pied. Or cela est souvent rendu impossible par le franchissement d’une voie rapide, par exemple. Aller prendre le train, par ailleurs, oblige à prendre sa voiture. Si les gares disposaient de parkings à vélos, de services d’autopartage ou de covoiturage, de navettes de bus, il en serait autrement. Il faut repenser cette palette des offres au porte-à-porte, y compris à la campagne.

Peut-on aller vite ?

Laura Foglia Certaines mesures peuvent avoir des effets rapides. Prenez les dispositifs d’urbanisme tactique installés à la sortie du premier confinement : avant cela, on pensait que construire une piste cyclable prenait des années. La preuve que non. Il est envisageable de faire vite, quitte à être imparfait dans un premier temps. L’important est de montrer les possibles.

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Le Monde

En Corse, le retour sous haute tension de la dépouille d’Yvan Colonna

Depuis l’annonce de la mort de l’assassin du préfet Erignac et à la veille de son enterrement, la Corse est en deuil. Si l’heure est pour l’instant au recueillement, nombre d’acteurs et d’observateurs redoutent que la jeunesse ne redescende dans la rue.

Dix-neuf ans après son arrestation et son transfert vers le continent, Yvan Colonna rentre en Corse. L’assassin du préfet Erignac est mort et une légende est née. A la suite de son agression, le 2 mars à la prison d’Arles (Bouches-du-Rhône), où il purgeait sa peine, et de son décès, le 21 mars, Yvan Colonna (61 ans) est devenu un double symbole : celui d’un héros de la cause corse et – en une sorte d’inversion des valeurs – celui d’une victime de l’Etat français quoiqu’il reste l’assassin d’un de ses hauts représentants.

Le berger de Cargèse incarne désormais une figure emblématique du nationalisme et il y a fort à parier que sa mémoire occupe une place de choix dans le récit de la geste « patriotique » corse. Yvan Colonna entre dans la mythologie insulaire : celle des « bandits d’honneur » qui aux siècles précédents se réfugiaient dans le maquis pour fuir la justice.

Yvan Colonna : haie d’honneur à Ajaccio avant ses obsèques

Il est un peu plus de 22 heures, mercredi 23 mars, et des milliers de personnes forment une haie d’honneur sur la route au sortir de l’aéroport de Campo dell’Oro, à Ajaccio. La dépouille mortelle d’Yvan Colonna vient d’être débarquée de l’avion qui l’a transportée de Marseille à Ajaccio. Des drapeaux à la tête de Maure flottent au vent froid. Des flammes de bougies déchirent la nuit. Le fourgon mortuaire s’avance lentement au milieu d’une foule compacte et silencieuse qui s’incline sur son passage.

A proximité du funérarium, huit hommes, dont Gilles Simeoni, président de la Collectivité de Corse et ancien avocat d’Yvan Colonna, condamné définitivement en 2011 à la perpétuité pour l’assassinat du préfet Claude Erignac, se saisissent du cercueil recouvert de la bandera corse – celle déjà utilisée pour le cercueil d’Edmond Simeoni, père de Gilles et figure fondatrice du nationalisme – et le portent sur plusieurs dizaines de mètres.

La veille, la Collectivité de Corse avait mis ses drapeaux en berne, comme elle l’aurait fait pour une personnalité officielle. Une initiative que le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, a qualifiée de « faute ». Mercredi en fin d’après-midi, des militants ont accroché des drapeaux à la tête de Maure serrés d’un crêpe noir de deuil sur les grilles du palais Lantivy qui abrite la préfecture d’Ajaccio – celle-là même où Claude Erignac a exercé ses fonctions du 5 février 1996 au 6 février 1998, date de son assassinat – et un drap blanc avec l’inscription « gloria à tè Yvan » (gloire à toi Yvan) sur le portail. Les gendarmes en faction n’ont pas bougé.

Une icône

La mort du militant nationaliste suscite une intense émotion et une vive colère. Mais elle a aussi de facto décrété une trêve que les lycéens, les étudiants et tous ceux qui manifestent depuis trois semaines observent sans barguigner.

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Le Monde

Le « quartier de la défonce », dans le nord-est de Paris, n’en peut plus du crack

Le campement de la porte de La Villette devait durer quelques jours. Six mois plus tard, les riverains se désespèrent de cohabiter avec les toxicomanes parqués près du périphérique.

Une cérémonie un peu décalée est prévue samedi 26 mars, à la lisière du 19e arrondissement de Paris, d’Aubervilliers et de Pantin (Seine-Saint-Denis), en présence des trois maires concernés : l’inauguration du « quartier de la défonce ». Une plaque sera dévoilée par un participant, rebaptisé en « ministre de l’économie souterraine ». Son discours est déjà presque écrit : « Dans ce quartier en pleine revitalisation urbaine, vous trouverez tout : du crack, mais aussi des cigarettes de contrebande, de l’ecstasy, des comprimés divers… »

Les riverains réunis dans le collectif 93 Anti-Crack résument l’objectif : « L’Etat se moque de nous, alors nous allons nous moquer de lui. Peut-être cela le fera-t-il enfin bouger… » Une façon de marquer le demi-anniversaire du campement de toxicomanes installé ici. « Un moisiversaire, plutôt : un anniversaire moisi », corrige une voisine.

Crack à Paris : la situation s’enlise, le provisoire s’est encore installé dans la durée

Le 24 septembre 2021, la police avait transféré dans un petit jardin public coincé au bord du périphérique, porte de La Villette, les 100 ou 200 consommateurs de crack qui erraient auparavant rue Riquet et aux alentours des Jardins d’Eole, dans une autre partie de l’arrondissement. Il s’agissait de faire retomber la pression dans un quartier, quitte à ce qu’elle monte un peu plus loin. Gérald Darmanin avait été très clair : c’est « une solution qui ne peut être que temporaire, qui ne peut durer que quelques heures ou quelques jours », avait promis le ministre de l’intérieur, le 28 septembre 2021, devant les députés.

« Personne ne répond à nos courriers »

Six mois plus tard, les accros à cette drogue du pauvre sont toujours là et les riverains se désespèrent. Aux difficultés quotidiennes provoquées par la cohabitation forcée avec des toxicomanes en grande précarité s’ajoute dans ces quartiers très populaires le sentiment d’être méprisés, abandonnés. « On n’est que des petites gens, des Arabes, des Noirs, des merdes, quoi, s’énerve Dominique Gamard, une des animatrices du collectif. Alors on nous oublie, personne ne répond à nos courriers. On en est à notre onzième manifestation en six mois et rien ne se passe. »

En janvier, la Préfecture de police a bien tenté de déplacer à nouveau le « supermarché du crack », cette fois-ci vers une friche ferroviaire du 12e arrondissement. Mais l’opposition conjointe des élus de gauche, de droite et La République en marche a tué le projet dans l’œuf. « Evidemment, là-bas, ce sont des Blancs, des bourgeois, alors on les entend… », souffle Dominique Gamard. A l’issue de cet épisode, le préfet de police, Didier Lallement, a prévenu les habitants du Nord-Est parisien : ils « doivent désormais s’attendre à une occupation longue de l’espace public du square ». Il disait vrai.

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L'Humanité

Carburants. Roussel veut taxer les dividendes de Total et consorts

Actu

Depuis le péage de Saint-Arnoult, sur l’A10, le candidat du PCF a proposé de « s’attaquer » au profit des compagnies pétrolières pour financer la baisse à 5,5 % de la TVA sur le carburant.

Julia HamlaouiNaïm Sakhi

Gilet jaune sur le dos – sécurité oblige – et écharpe de député en bandoulière, le candidat communiste à la présidentielle s’est rendu, jeudi, au péage de Saint-Arnoult, sur l’autoroute A10, avec un message : « Stop à la vie chère !  »  « Les automobilistes sont de véritables vaches à lait et sont saignés tous les jours, à chaque fois qu’ils paient leur plein d’essence. Nous voulons défendre le pouvoir d’achat et, pour cela, nous attaquer aux dividendes des compagnies pétrolières », explique Fabien Roussel entre deux tracts tendus aux conducteurs.

Une action symbolique, destinée à braquer les projecteurs sur des propositions que le gouvernement s’obstine, pour l’heure, à écarter. Face à la flambée des prix, le député du Nord plaide ainsi pour une baisse des taxes. Outre une « taxe flottante sur l’essence pour baisser de 50 centimes le prix au litre », la TVA pourrait être ramenée à « 5,5 % sur les carburants », juge-t-il. « 5 euros de moins pour un plein de 50 litres, c’est 5 milliards d’euros » de perte pour l’État, a objecté, mercredi, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. « Mais, quand les prix de l’essence grimpent, ce sont les frigos des Français qui se vident. Baisser le prix de l’essence, c’est sauver l’alimentation de toutes les classes populaires », réplique le candidat du PCF. Surtout, ce n’est pas sur le budget de l’État mais via un prélèvement lié aux dividendes distribués par les compagnies pétrolières à leurs actionnaires qu’il propose de financer la mesure : « 16 milliards d’euros de dividendes ont été versés en deux ans rien que par Total  ! » martèle-t-il.

« Mais nous savons que cela ne suffira pas : l’enjeu est aussi de consommer moins », estimait à l’automne Fabien Roussel, alors que les prix de l’énergie s’envolaient déjà. En la matière, le communiste défend « un plan de développement des transports en commun ». « Dans les 45 métropoles de notre pays, l’État doit prendre à sa charge leur gratuité, en priorité pour les moins de 25 ans et les salariés. Dans les autres territoires, je propose que les 50 % du ticket de TER des salariés non remboursés par l’employeur le soient par l’État », indique le candidat. Quelques heures avant de se rendre sur le péage yvelinois, il a d’ailleurs visité la gare routière de Briis-sous-Forges (Essonne), en compagnie du maire Emmanuel Dassa, où un « dispositif unique favorise l’usage du bus sur l’autoroute jusqu’à la gare RER de Massy ». Une alternative au tout-voiture en zone périurbaine déjà en actes.

Présidentielle 2022Fabien Rousselcarburantsdividendes
Le Monde

L’intervention embarrassante de Dupond-Moretti dans la nomination des juges

Parmi les près de mille magistrats appelés à changer de poste en septembre, le ministre de la justice a biffé, à quelques semaines de la présidentielle, le nom du juge d’instruction Serge Tournaire, qui a travaillé sur des affaires, notamment Bygmalion, impliquant Nicolas Sarkozy.

Des considérations politiques ou personnelles ont perturbé le jeu complexe, mais classique, des nominations de magistrats. Selon plusieurs sources, Eric Dupond-Moretti, ministre de la justice, est intervenu pour bloquer la nomination d’au moins trois juges du siège, pour des raisons sans rapport avec leurs compétences.

Le 18 février, la direction des services judiciaires du ministère a publié la grande « transparence » annuelle. Il s’agit de la liste des mutations géographiques et fonctionnelles qui interviendront à la rentrée de septembre. Près d’un millier de magistrats sont, cette fois, concernés. On y trouve des hauts magistrats comme Alain Vogelweith, ex-membre du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), actuel président de chambre à la cour d’appel de Lyon, qui va rejoindre celle d’Aix-en-Provence, ou Hélène Cazaux-Charles, ancienne conseillère justice de Manuel Valls à Matignon, nommée avocate générale à la Cour de cassation, mais aussi des magistrats moins capés obtenant un poste de juge des enfants à Fort-de-France ou celui de juge des contentieux de la protection au Mans.

Dès la publication de cette liste, chacun s’y rue pour y chercher son nom. Il est fréquent de candidater sur plusieurs postes à la fois sans connaître ses chances, alors que dix ou vingt personnes peuvent être en concurrence sur un même poste.

Poste stratégique

La surprise est venue des postes restés non pourvus, en particulier en Ile-de-France. Au point que Jean-Michel Hayat, premier président de la cour d’appel de Paris, a adressé, dès le 18 février au soir, un e-mail aux présidents des neuf tribunaux judiciaires qu’il chapeaute (Paris, Bobigny, Créteil, Evry, etc.) pour les rassurer. « La lecture de la transparence de ce jour est de nature à susciter une réelle perplexité, eu égard aux mouvements qui avaient pu être annoncés, escomptés ou qui apparaissaient prévisibles », écrit M. Hayat dans cette missive que Le Monde a pu consulter. Avant d’ajouter : « Je crois utile de vous préciser, sur la base des précisions fournies ce soir par Monsieur le directeur des services judiciaires, qu’une transparence complémentaire devrait être diffusée d’ici une quinzaine de jours. » Mais rien n’est venu.

Parmi ce millier de noms, un trou saute aux yeux : celui de premier vice-président chargé de l’instruction au tribunal de Paris. Marc Sommerer, doyen des juges d’instruction du pôle financier, atteint par la limite des dix années sur une telle fonction, partira à l’été. Un appel à candidatures a été lancé par le ministère de la justice le 29 novembre 2021 pour ce poste exposé et technique.

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Le Monde

Lutte contre le trafic de drogue : un bilan du quinquennat Macron en trompe-l’œil

Le candidat à la présidentielle de 2022 s’est dit contre la légalisation du cannabis, à revers de sa position de 2017. Pour dissuader les consommateurs, la place Beauvau s’est appuyée sur l’usage massif des amendes forfaitaires délictuelles et le harcèlement des points de deal, sans résultats véritablement probants.

« Je ne suis pas favorable à la légalisation du cannabis. » En une seule phrase, prononcée le 17 mars à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) à l’occasion de la présentation de son programme, le candidat à l’élection présidentielle Emmanuel Macron a déminé un terrain sur lequel ses adversaires, à gauche essentiellement, entendaient l’attirer. Accessoirement, il a également réduit au silence les voix issues de sa propre majorité parlementaire, dont celle de la députée du Loiret, Caroline Janvier, rapporteuse thématique d’une mission d’information de l’Assemblée nationale et favorable à la légalisation encadrée de la vente de cannabis. Depuis le début de son quinquennat, et surtout avec l’arrivée de Gérald Darmanin au ministère de l’intérieur, le président de la République s’est évertué à faire oublier les déclarations du candidat Macron de 2017 : « Je crois, s’était-il avancé sur France Inter le 4 septembre 2016, que la légalisation a une forme d’efficacité. »

Désormais, plus question de légalisation, ni même de dépénalisation. Ainsi qu’il l’avait déclaré au Figaro en avril 2021, la lutte contre les trafics de stupéfiants doit être regardée comme « la mère de toutes les batailles » et le commerce illicite de drogue comme la principale source des incivilités, des règlements de comptes, des vols ou des agressions constatés dans le pays. La corruption d’élus ou d’agents publics, le blanchiment et la grande délinquance financière, contre laquelle les moyens alloués à la justice restent dérisoires, sont souvent omis de cet inventaire.

Auteur en 2020 d’un rapport intitulé « Cannabis : pour une autre stratégie policière et pénale » pour la fondation Terra Nova, Mathieu Zagrodzki, chercheur associé au Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales, perçoit dans cet accent mis sur la lutte contre la « délinquance du quotidien » générée par le trafic de drogue, « une approche beaucoup plus rémunératrice pour le pouvoir politique, qui rend son action visible au plus grand nombre quand le démantèlement de réseaux structurés ou de circuits financiers est largement imperceptible dans l’opinion ».

Doctrine de tolérance zéro

Les chiffres des saisies, publiés à échéances régulières et volontiers accompagnés de déclarations d’autosatisfaction des autorités, démontrent certes une activité soutenue des forces de l’ordre, pour lesquelles la lutte antidrogue est devenue pourvoyeuse d’utiles indicateurs statistiques – de ceux qui conditionnent l’octroi de primes ou favorisent un avancement. De ce point de vue, l’année 2021 a été marquée par une hausse sensible des saisies : 96 tonnes de cannabis (+ 12 % par rapport à 2020), 23 tonnes de cocaïne (+ 101 %) et 1,2 tonne d’héroïne (+ 24 %). A elles seules, les douanes ont mis la main sur un million de doses d’ecstasy, soit une hausse de 30 % des volumes constatés en 2020. Saluant des résultats « historiques », Beauvau avait également avancé le chiffre de 625 démantèlements de points de deal sur près de 4 000 identifiés sur le territoire. De tels éléments témoignent d’abord, et surtout, d’un trafic exponentiel qu’aucune stratégie déployée depuis bientôt un demi-siècle ne paraît en mesure d’assécher.

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Le Monde

Les enseignants contractuels au secours de l’académie de Toulouse

Pour remplacer des postes d’enseignant vacants dans le second degré, le rectorat a organisé jeudi une campagne de recrutement ​inédite.

« J’ai toujours eu une âme de pédagogue et je me suis fixé comme objectif, dans la vie, de transmettre », raconte Thomas, décidé à devenir enseignant. Ce quadragénaire, qui a souhaité garder l’anonymat, comme la plupart des candidats, était, il y a quelques mois encore, patron de quatre supermarchés répartis dans le Sud-Ouest. Il brigue désormais un poste d’enseignant contractuel en économie et gestion dans un lycée professionnel.

Assis face à un binôme composé d’un inspecteur ​pédagogique et d’un administrateur des ressources humaines, réunis à une même table pour la campagne de recrutement menée jeudi 24 mars par l’académie de Toulouse, le postulant s’est présenté, a détaillé son parcours professionnel tout en motivant son choix. « J’ai souhaité me réorienter, car je gérais 180 personnes, et les horaires étaient trop pesants, déclare l’ancien dirigeant, diplômé d’une école de commerce. Aujourd’hui, c’est une première étape. Si mon CV plaît, je passerai un entretien plus poussé. »

« J’ai quitté mon métier pour devenir enseignante »

Docteur en économie, Loïc, son curriculum vitæ à la main, a, lui aussi, été attiré par les conditions salariales du secteur privé. Recruté par un bureau d’études toulousain deux semaines avant le premier confinement, cet ingénieur, consultant en cybersécurité, déchante. « Mon travail, qui m’amène à effectuer des missions, n’est pas sécurisant », explique ce trentenaire « en quête de sens ». « Professeur de maths est le métier que j’ai en tête, car il me permet de me projeter. Mais avant de passer les concours je veux être sûr de mon choix, en effectuant des remplacements », avance-t-il, prudent.

Une centaine de recrutements

Dans une salle​​ ​du​ rectorat de Toulouse​, meublée d’une dizaine de bureaux, devant lesquels les disciplines sont inscrites sur une feuille de papier, ils étaient 400 à se présenter, le 24 mars. En jeu : une centaine de postes d’enseignant contractuels à pourvoir dans des collèges et lycées de l’académie de Toulouse, qui scolarise 190 000 élèves et emploie 18 000 enseignants dans le second degré sur les huit départements de l’ancienne région administrative ​Midi-Pyrénées.

Les contractuels au secours de l’éducation nationale

« Cette opération, inédite, s’inscrit dans un contexte particulier », explique Mostafa Fourar, le recteur de l’académie. « Nous sommes en concurrence avec des entreprises qui recrutent. La demande est très forte. Nous avons donc eu cette idée pour constituer un vivier de personnes​, recrutées à bac + 3,​ et même à bac + 2 après examen des candidatures, pour remplacer, à la rentrée, des professeurs partis à la retraite et en arrêt maladie, mais aussi pour répondre à des besoins immédiats. »

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Le Monde

« Flee », un film danois sur un réfugié afghan trois fois nommé aux Oscars

Ce documentaire sur un jeune demandeur d’asile devenu un éminent universitaire au Danemark est d’ores et déjà l’une des sensations de la cérémonie, qui se tiendra le 27 mars. Son réalisateur, Jonas Poher Rasmussen, a souhaité « donner un visage » aux personnes contraintes à l’exil, à l’heure où le gouvernement de son pays durcit les conditions d’accueil.

Qu’il remporte une statuette dorée ou pas, le 27 mars à Hollywood, Flee (« fuir », en anglais) a déjà inscrit son nom dans l’histoire des Oscars. Jamais un film n’avait été nommé simultanément dans les trois catégories, meilleur film d’animation, meilleur film documentaire et meilleur film international. A la cérémonie, le réalisateur danois Jonas Poher Rasmussen sera accompagné de son épouse, de ses deux enfants et de sa mère (française). Le héros du film, Amin (c’est un nom d’emprunt), restera dans l’anonymat, comme il en a fait la demande au début du projet.

Jonas et Amin se sont rencontrés adolescents. « J’avais 15 ans, il en avait 16, explique Jonas. Un jour, il est arrivé dans mon village, tout seul, d’­Afghanistan, et il a été placé dans une famille d’accueil. Il a appris le danois étonnamment vite. Il était toujours très bien habillé. Je le voyais dans le bus, tous les matins, pour aller à l’école et nous sommes devenus amis. A l’époque, j’étais curieux de savoir d’où il venait et pourquoi. Mais il ne voulait pas en parler et je l’ai ­respecté. »

Vingt-cinq ans plus tard, les deux hommes sont toujours très proches. « C’est en préparant à manger pour lui, il y a deux jours, que je me suis coupé », dit Jonas, en brandissant son doigt emmailloté dans un pansement. Une semaine avant de s’envoler pour les Etats-Unis, fin février, le réalisateur a donné rendez-vous, un dimanche après-midi pluvieux, dans le centre de Copenhague, au restaurant Les Voyageurs. Plus que de voyage, il sera question de fuite : celle d’une famille qui tente par tous les moyens d’échapper aux violences de la guerre et aux persécutions. La fuite d’un homme aussi, qui a passé la majeure ­partie de sa vie à esquiver son identité, avant qu’elle ne le rattrape.

Un long mensonge pour rien

Il y a une quinzaine d’années, Jonas a proposé à Amin, devenu un universitaire respecté, de l’interviewer sur son passé. « Il m’a dit qu’il n’était pas encore prêt, mais que, quand il le serait, ce serait à moi qu’il se confierait. » Jonas est un des premiers à qui Amin a dit qu’il était gay. Il avait 17 ans. L’été 2013, Jonas revient à la charge. Il faudra encore sept ans pour faire le film.

Du parcours d’Amin, Jonas connaissait les fausses rumeurs : toute sa famille aurait été tuée, il aurait rejoint seul à pied le Danemark, « ce qui n’a aucun sens », reconnaît le réalisateur. Mais c’est le récit qu’a fait l’adolescent aux services danois de l’immigration et il s’y est tenu pendant plus de deux décennies. Il en a même consigné tous les détails dans un petit carnet noir, tels que les passeurs les lui avaient livrés, pour être sûr de ne pas oublier.

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L'Humanité

Éditorial. L’énergie mérite mieux

Éditorial

Laurent Mouloud

Le gouvernement pensait avoir calmé la colère des Français en dégainant un chèque « inflation » de 100 euros en décembre 2021. Mais, faute de prendre le problème à bras-le-corps, la hausse vertigineuse des prix de l’énergie vient de nouveau lui mordre les mollets. Poussée par l’envolée des cours du pétrole, la facture à la pompe ne cesse de grimper depuis le début de l’année. Le litre de gazole a dépassé pour la première fois 1,60 euro, bien au-dessus du 1,53 euro qui avait précipité la crise des gilets jaunes en 2018. Même tendance concernant l’électricité, dont la facture, indexée sur le marché du gaz, aurait dû grimper de 35 % au 1er février. Contrairement aux insinuations de l’exécutif, les difficultés de pouvoir d’achat des Français n’ont rien d’un simple « ressenti ». Elles sont une réalité quotidienne, notamment pour les plus précaires.

Face à cette situation, un premier constat s’impose : celui de l’impuissance du gouvernement à trouver des réponses de long terme. Décidées à la suite du mouvement des gilets jaunes, les suppressions de hausse de la taxe carbone et autres manœuvres dilatoires n’ont rien changé sur le fond. Quatre ans plus tard, le compte n’y est pas pour les ménages. Pis, pour contenir la hausse des prix du courant à 4 % en 2022, le gouvernement exige d’EDF qu’il augmente de 20 % le volume d’électricité nucléaire vendu à prix bradé à ses concurrents exsangues. Soit huit milliards spoliés à l’entreprise publique pour maintenir sous respirateur artificiel le marché « libéralisé » et camoufler l’échec patent de l’ouverture à la concurrence. Un tour de passe-passe dénoncé par les salariés de l’entreprise, en grève le 26 janvier.

L’énergie ne peut rester prisonnière de ces logiques mercantiles et des aléas géopolitiques. Ce bien de première nécessité mérite une politique de grande ampleur. Lutter contre la hausse des prix des carburants passe par une action ambitieuse sur la fiscalité, le développement et la gratuité des transports collectifs, la taxation des grands groupes pétroliers… L’électricité, elle, doit être soumise à une maîtrise publique pleine et entière, hors du marché. Des mesures d’une tout autre ambition que cette politique des petits chèques à visée électorale.

Editorialhausse des prixÉnergieTarification de l'énergie
Le Monde

Des « gilets jaunes » aux grandes réformes, les consultants en première ligne du quinquennat Macron

Luc Martinon Manon Romain Adrien Sénécat Maxime Vaudano

Publié le 17 mars 2022 à 11h45 - Mis à jour le 17 mars 2022 à 14h36

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EnquêteL’Elysée et le gouvernement ont commandé près de 1600 missions à des cabinets de conseil depuis 2017. En propulsant parfois ces organismes privés en première ligne des grands chantiers de la présidence Macron.

Un simple renfort ou un ministère de la santé bis ? En confiant un rôle-clé aux consultants de McKinsey dans l’organisation de la campagne de vaccination contre le Covid-19, en 2021, le gouvernement a propulsé le cabinet de conseil américain sous les projecteurs. Ce choix a suscité incompréhension et indignation face à une telle intrusion du privé dans la machine gouvernementale.

« L’ampleur de cette crise a nécessité de mobiliser, en un temps record, des renforts importants en nombre et en expertise », s’est justifié le ministre de la santé, Olivier Véran, lors d’une audition récente au Sénat. Selon lui, tout est « très clair » : les cabinets de conseil sont là pour « éclairer le décideur public », mais l’Etat reste maître à bord en toutes circonstances.

Un choix exceptionnel, dicté par l’urgence ? Rien n’est moins sûr. Car le recours du gouvernement aux cabinets de conseil a été massif tout au long du mandat d’Emmanuel Macron, et ce bien avant la pandémie. Dans le cadre de son enquête « Consultocratie : un quinquennat de conseils », Le Monde a dénombré près de 1 600 missions réalisées en cinq ans par des cabinets de conseil privés pour le compte des ministères et de leurs agences. Un chiffrage inédit, réalisé en croisant une extraction minutieuse des bases de données de marchés publics avec la liste des prestations révélée par le récent rapport d’enquête sénatoriale sur les cabinets de conseil.

Invisibles, mais omniprésents, quelle est l’influence réelle des consultants privés dans la conduite des affaires de l’Etat ? C’est la question que s’est posée la commission sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil sur les politiques publiques, qui rend son rapport le 17 mars. Parallèlement, Le Monde a mené sa propre enquête, fondée sur des témoignages, des sources ouvertes et des demandes d’accès à des documents, pour tenter de mesurer l’impact de ces cabinets sur le quinquennat d’Emmanuel Macron.

De simples aides à la décision ? Le gouvernement l’assure, mais les contre-exemples sont là : McKinsey, le Boston Consulting Group (BCG), Accenture ou encore Capgemini se sont retrouvés à de nombreuses reprises en première ligne de l’action gouvernementale depuis 2017. Leurs consultants ont été appelés à la rescousse pour déminer au pas de charge des dossiers, parce que les administrations de l’Etat n’étaient pas jugées assez qualifiées ou étoffées pour les assumer. Avec une latitude qui, bien souvent, interroge.

Etrange mélange des genres

L’influent McKinsey a ainsi contribué, à partir de 2018, à une curieuse opération, en coproduction avec la présidence, à mi-chemin entre le marketing et la politique : Tech for Good. Ce sommet annuel, organisé à l’Elysée par Emmanuel Macron avec les grands patrons du numérique, est l’occasion de mettre en scène les annonces d’Uber, Facebook ou Microsoft en faveur de l’emploi, de la formation ou de la recherche, dans le but de montrer que ces entreprises innovantes peuvent contribuer au bien commun.

Qui sont les consultants et pourquoi l’Etat fait appel à eux, en 7 questions

A l’Elysée, l’initiative est pilotée par Cédric O, à l’époque conseiller au numérique du président. Mais les chevilles ouvrières de ce grand raout sont les consultants de « Mac » mis à la disposition de la présidence de la République. Le cabinet, étroitement lié à l’entourage d’Emmanuel Macron, ne se contente pas d’organiser les débats et de produire des rapports pour nourrir les échanges. Certains de ses hauts dirigeants rejoignent les groupes de travail chargés de formuler des propositions sur l’éducation ou la diversité, aux côtés de représentants de Facebook, d’Airbus ou d’IBM.

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Le Monde

Guerre en Ukraine : parcourez les infox et les fausses images qui circulent depuis le début de l’offensive russe

Romain Geoffroy Léa Sanchez (développement) Thomas Steffen (design) William Audureau Assma Maad

Publié le 04 mars 2022 à 17h49 - Mis à jour le 17 mars 2022 à 18h51

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DécryptagesVidéos truquées, photomontages, archives décontextualisées… Le conflit est marqué par une multitude de contenus trompeurs. Les Décodeurs vous aident à faire le tri.

Depuis le début de l’invasion de l'Ukraine par la Russie survenue le 24 février, Les Décodeurs recensent les principales fausses informations qui circulent sur les réseaux sociaux. Ce contexte incertain, anxiogène, et effrayant, d’une guerre actuellement menée en Europe est, en effet, propice à la diffusion de fausses informations.

Guerre en Ukraine : attention à ces anciennes vidéos recyclées en ligne

Particularité de ce conflit : celles-ci sont principalement visuelles. Aux premières heures de la guerre, les vidéos décontextualisées ou truquées de bombardements de l’armée russe sur Kiev ont pullulé en ligne. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a également été ciblé par cette désinformation, accusé d’avoir fui la capitale ukrainienne, ou de s’être rendu sur le front dans le Donbass.

Afin de ne pas tomber dans le piège, nous vous proposons un outil pour vérifier les images les plus virales relayées en ligne, et vous permettre de voir comment elles ont été utilisées dans la guerre informationnelle que se livrent pro-ukrainiens et prorusses.

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    Romain Geoffroy

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    William Audureau

    Assma Maad

    Le Monde

    Guerre en Ukraine : comment l’OTAN s’est élargie en Europe de l’Est

    Gary Dagorn

    Publié le 12 mars 2022 à 05h44 - Mis à jour le 16 mars 2022 à 16h57

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    DécryptagesLoin d’être une provocation, comme Vladimir Poutine l’affirme pour justifier sa guerre en Ukraine, l’élargissement de l’OTAN vers l’Est n’a pas été décidé sans prendre en compte les intérêts de la Russie.

    Créée lors de la guerre froide, longtemps opposée à son adversaire communiste, l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) s’est soudainement retrouvée sans ennemi en 1991, lorsque l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) et le Pacte de Varsovie ont été dissous.

    L’Alliance atlantique a survécu péniblement aux premières années qui ont suivi et s’est longtemps cherché un but. L’élargissement à l’Europe centrale et orientale, ainsi que la menace du terrorisme international pesant sur les pays occidentaux après le 11 septembre 2001 ont permis de justifier en partie sa pérennisation. Mais l’isolationnisme des Etats-Unis entrepris par le président Donald Trump en 2017, que son successeur Joe Biden n’a pas complètement remis en cause, et leur inquiétude sur les ambitions chinoises dans la zone Indo-Pacifique ont fragilisé la raison d’être de l’Alliance ces dernières années, et ont donné du crédit à l’idée d’une défense européenne.

    Déclarée en état de « mort cérébrale » par le président français, Emmanuel Macron, en 2019, l’OTAN s’est retrouvée à nouveau soudée après l’invasion des forces russes déclenchée le 24 février en Ukraine. Pour justifier les tensions puis l’attaque de son voisin, le président russe, Vladimir Poutine, n’a eu de cesse d’accuser cette alliance militaire de « trahison », pour s’être étendue vers l’Europe de l’Est entre 1997 et 2004, après la chute de l’empire soviétique.

    Russie-Occident, vingt ans d’autoradicalisation de Poutine

    1991-1993 : les pays de l’Est frappent à la porte de l’OTAN, qui refuse

    Après la dissolution politique de l’URSS, en 1991, plusieurs anciens pays membres du Pacte de Varsovie se tournent vers l’OTAN pour assurer leur sécurité militaire, surtout vis-à-vis de Moscou.

    Près de cinquante ans de domination soviétique ont rendu les populations d’Europe de l’Est profondément méfiantes concernant les intentions du pouvoir russe, bien que le premier président de la Fédération de Russie, Boris Eltsine, ait achevé à Moscou ce qui restait du communisme. Car le nouveau pouvoir n’est pas sans ambition sur le devenir de « ses » anciens satellites et des anciennes républiques soviétiques.

    Rappel : en 1955, l'OTAN face au Pacte de Varsovie

    En 1991, le président russe crée la Communauté des Etats indépendants (CEI), une organisation intergouvernementale proposant une intégration économique, politique et militaire aux Etats nouvellement indépendants issus de l’URSS. Dix d’entre eux en deviennent membres, sous la pression de Moscou, tandis que le Turkménistan et l’Ukraine déclinent l’invitation. Mais cette intégration va lentement échouer en raison du poids politique écrasant de Moscou, qui empêche ces pays plus faibles de disposer d’une quelconque marge de manœuvre. A tel point que certains forment des alliances entre eux, à l’instar de l’Organisation pour la démocratie et le développement (GUAM), créée en 1997 avec la Géorgie, l’Ukraine, l’Azerbaïdjan et la Moldavie (et anciennement l’Ouzbékistan).

    C’est dans ce contexte que, dès 1991, nombre d’anciens satellites européens de Moscou frappent à la porte de l’OTAN, qu’ils voient comme l’assurance d’échapper à la tutelle russe. D’autant que Moscou n’hésite pas, au nom de la défense des russophones, à intervenir militairement, comme l’illustre le conflit en Transnistrie, une région sécessionniste de Moldavie, en 1992.

    La Russie voit cette émancipation d’un mauvais œil et le fait savoir aux Occidentaux, lesquels freinent dès le début les volontés d’adhésion exprimées par ces pays. Fin décembre 1991, l’OTAN crée alors le Conseil de coopération nord-atlantique, un forum de dialogue qui n’offre aucune garantie de sécurité, au grand dam des pays concernés.

    Les Occidentaux ont-ils promis à la Russie que l’OTAN ne s’élargirait pas vers l’Est ?

    C’est une des questions centrales dans la dégradation progressive des relations entre dirigeants russes et occidentaux. Depuis les années 1990, les premiers ont régulièrement accusé les seconds d’avoir trahi leur promesse originelle. « Ils nous ont menti à plusieurs reprises, ils ont pris des décisions dans notre dos, ils nous ont mis devant le fait accompli. Cela s’est produit avec l’expansion de l’OTAN vers l’Est, ainsi qu’avec le déploiement d’infrastructures militaires à nos frontières », avait accusé Vladimir Poutine le 18 mars 2014, après avoir illégalement repris la Crimée à son voisin ukrainien.

    Le président russe s’appuie sur les multiples promesses faites par les leaders américains, britanniques, français ou allemands à Mikhaïl Gorbatchev en 1990, année d’intenses négociations diplomatiques destinées à fixer les conditions de la réunification allemande. « Rien n’avait été couché sur le papier. Ce fut une erreur de Gorbatchev. En politique, tout doit être écrit, même si une garantie sur papier est aussi souvent violée, avait affirmé Vladimir Poutine, interrogé en 2015 par le réalisateur américain Oliver Stone. Gorbatchev a seulement discuté avec eux et a considéré que cette parole était suffisante. »

    Entre février et mai 1990, Mikhaïl Gorbatchev avait en effet reçu l’assurance que « l’OTAN ne s’étendra pas d’un pouce vers l’Est », en particulier de James Baker, le secrétaire d’Etat américain. Helmut Kohl, Margaret Thatcher et George Bush père ont aussi tenté de le rassurer en lui soutenant que l’Alliance atlantique ne s’étendrait pas au-delà de l’Allemagne réunifiée. Ces échanges sont détaillés par le projet National Security Archive de l’université George Washington, qui s’appuie sur de nombreux documents déclassifiés.

    La version de Vladimir Poutine a été de nombreuses fois critiquée par les membres de l’OTAN, qui expliquent que le contexte de 1990 n’était pas celui de 1991. En 1990, les assurances des Occidentaux sont données alors que l’URSS et ses satellites sont encore liés par l’alliance militaire du Pacte de Varsovie, ce qui rendait inimaginable une extension de l’OTAN. Les événements de 1991 changent la donne : la chute de l’Union soviétique provoque en neuf mois l’émergence de quinze nouveaux pays souverains. Les frontières soviétiques, que les Occidentaux ne souhaitaient pas menacer un an plus tôt, ne sont plus les mêmes : en vertu du droit international, elles ne correspondent plus à l’URSS, mais à celles de la seule Fédération de Russie. Aucune promesse n’aurait ainsi été faite concernant des pays comme la Pologne, la République tchèque et la Hongrie. Une conclusion que soutiennent plusieurs historiens et spécialistes de la question.

    Mikhaïl Gorbatchev lui-même a conforté cette lecture des événements. Interrogé par Russia Beyond en 2014, un média d’Etat financé par le gouvernement russe, sur ce qui l’a poussé à ne pas demander aux Américains de traduire leur promesse en traité contraignant, le dernier dirigeant de l’URSS avait répondu :

    « L’élargissement de l’OTAN n’a pas du tout été un sujet de discussion, et n’a pas émergé pendant cette période. Un autre enjeu que nous avons mis sur la table a été de garantir que les infrastructures militaires de l’OTAN n’avanceraient pas et que des forces armées additionnelles ne seraient pas déployées sur le territoire de ce qui était alors la RDA. L’affirmation de Baker a été faite dans ce contexte… Tout ce qui a pu être fait et tout ce qui devait être fait pour concrétiser cette obligation politique a été fait. Et respecté. »

    Un épisode éclaire tout de même en partie les raisons pour lesquelles le gouvernement de Boris Eltsine a pu se sentir dupé. Le 22 octobre 1993, le secrétaire d’Etat américain Warren Christopher vient s’entretenir quarante-cinq minutes avec Boris Eltsine pour lui soumettre l’idée du Partenariat pour la paix avancée par le président américain Bill Clinton. Ce partenariat lui est présenté comme une façon d’inclure la Russie dans le processus. « Il n’y aurait aucun effort pour ignorer ou exclure la Russie de sa pleine participation à la sécurité future de l’Europe », indique Warren Christopher.

    Boris Eltsine, qui pousse depuis deux ans pour que l’Occident reconnaisse à son pays le rôle de grande puissance, est séduit par le principe, mais l’interrompt pour vérifier qu’il a bien compris et qu’il y aura un partenariat et pas d’adhésion, faisant référence à l’OTAN. Le secrétaire d’Etat lui répond : « Oui, c’est le cas, il n’y aura pas même de statut secondaire. » « C’est une brillante idée, un trait de génie ! », s’exclame Boris Eltsine, qui se montre soulagé devant son interlocuteur, mentionnant explicitement les tensions autour de l’OTAN. Le président russe, qui combat activement les conservateurs sur la scène politique intérieure, a en effet besoin de montrer des résultats avec les « partenaires » américains pour se maintenir au pouvoir.

    Du Partenariat pour la paix à l’élargissement de l’OTAN

    En janvier 1994, lors d’une visite officielle en Russie, Bill Clinton affirme à Boris Eltsine que l’OTAN « envisage clairement une expansion », mais tente de le ménager en ajoutant que le Partenariat pour la paix est la priorité de son administration. Une assurance qu’il lui répète à l’occasion d’un déjeuner privé le 27 septembre 1994.

    Le Partenariat pour la paix est créé en 1994. Rejoint cette année-là par 34 pays européens et asiatiques, dont la Russie, il prévoit des coopérations militaires bilatérales entre ces pays signataires et l’OTAN. Mais il ne répond pas aux attentes des anciens satellites de Moscou, comme la Pologne, la République tchèque et la Hongrie, qui, réunis dès février 1991 au sein du groupe de Visegrad, demandent avec insistance à être intégrés à l’OTAN. L’interventionnisme militaire russe en Tchétchénie (1994-1996) ne fait que les motiver davantage. Initialement réticente, l’administration Clinton va peu à peu changer d’avis.

    Les discours des responsables de l’OTAN se faisant de plus en plus explicites, Boris Eltsine accuse son homologue américain, dans un discours retentissant au sommet de Budapest le 6 décembre 1994, de vouloir partitionner l’Europe. « Pourquoi plantez-vous les graines de la méfiance ? », demande-t-il aux seize membres de l’OTAN.

    Ces avertissements russes inquiètent une partie de l’administration américaine, mais fin 1994, l’idée d’un élargissement de l’OTAN s’est quasiment imposée dans le cercle du président Clinton.

    1994-2004 : avec le soutien de Clinton et Kohl, l’OTAN s’élargit vers l’Est

    Le premier changement de ton intervient en janvier 1994, lors du sommet de Bruxelles, où l’Alliance se dit explicitement ouverte à de nouvelles adhésions. Dans la foulée, le président Clinton, en visite à Prague, déclare aux côtés des premiers ministres tchèque, polonais, hongrois et slovaque, qu’il ne s’agissait plus de savoir si l’OTAN allait s’élargir, mais « quand et comment ». En septembre 1995, l’OTAN publie des prérequis qui doivent servir de base de négociations. Le texte précise que l’Alliance n’installera pas d’armes nucléaires sur le territoire des nouveaux membres, une déclaration d’intention censée répondre aux craintes russes.

    S’ensuivent deux ans de discussions intenses avec cinq pays, avant que le premier feu vert n’intervienne. Au printemps 1997, Bill Clinton, qui soutient Boris Eltsine depuis son élection, est confiant : il vient de signer avec son homologue russe l’« acte fondateur », le premier accord entre l’OTAN et la Russie destiné à relancer la coopération entre les deux parties. Le président américain annonce alors la future intégration de la Pologne, de la République tchèque et de la Hongrie, invitées officiellement à rejoindre l’Alliance atlantique lors du sommet de Madrid, un mois plus tard. Le moment passe « dans l’Histoire comme marquant la fin de l’ordre de Yalta », selon le premier ministre polonais, Wlodzimierz Cimoszewicz. Le premier ministre tchèque, Vaclav Klaus, qualifie l’invitation de « couronnement du processus de transformation d’après-novembre 1989 ». En Hongrie, le rattachement à l’OTAN est approuvé à 85,3 % lors d’un référendum à l’automne 1997.

    1999 : premier élargissement de l'OTAN vers l'Est

    Trois anciens régimes communistes rejoignent l'Alliance atlantique.

    Les pays de la première vague saluent l'« événement historique »

    Le pouvoir russe, lui, n’est pas aussi enthousiaste. Juste après l’annonce, le ministre des affaires étrangères russe Evgueni Primakov condamne une « faute majeure, peut-être la plus grosse depuis la fin de la seconde guerre mondiale ».

    Ce premier élargissement a un goût d’échec pour les Russes. Les nombreuses tentatives de Boris Eltsine de dissuader Bill Clinton n’ont pas fonctionné. Mais le président russe lui-même savait le processus inéluctable, du moins pour certains pays comme la Pologne, qui avait manifesté une détermination constante de s’arrimer à l’Ouest. C’est ainsi qu’en 1993, le premier ministre polonais a réussi à arracher à Boris Eltsine un communiqué conjoint, qui signalait que l’entrée de la Pologne dans l’OTAN « ne serait pas contraire aux intérêts d’autres Etats, y compris la Russie ».

    M. Clinton et M. Eltsine, à Helsinki, traitent de leur désaccord sur l'OTAN

    Les protestations russes ne sont cependant pas sans inquiéter les diplomates occidentaux, lesquels sont partagés sur l’opportunité d’élargir davantage l’OTAN à l’Est, malgré les demandes répétées et insistantes de dix pays, qui forment au printemps 2000 le groupe de Vilnius, comprenant :

    • l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie, candidates de longue date ;
    • la Slovaquie, éconduite en 1997 car ne respectant pas certains critères ;
    • la Roumanie et la Slovénie, écartées en 1997 pour ne pas froisser les Russes ;
    • la Bulgarie ;
    • la Croatie ;
    • l’Albanie ;
    • la Macédoine, dont la candidature est bloquée par la Grèce en raison d’un conflit portant sur le nom du pays.

    Les discussions avec ces dix pays s’ouvrent, mais l’Alliance tente de prioriser les candidatures afin de ralentir autant que possible le processus, comme elle l’avait fait en 1997, année où elle avait refusé neuf des douze candidatures qu’elle avait reçues. Les négociations aboutissent en 2002 à l’invitation de sept nouveaux Etats (les trois pays baltes, la Slovaquie, la Slovénie, la Roumanie et la Bulgarie), dont l’intégration est effective en 2004.

    2004 : deuxième élargissement de l'OTAN vers l'Est

    Six anciens satellites et membres de l'URSS rejoignent l'Alliance atlantique aux côtés de la Slovénie.

    Ce second élargissement provoque de nouvelles protestations de certains politiques russes. Le président du comité de défense à la Douma Viktor Zavarzine appelle le gouvernement à revoir les dispositifs militaires de défense du pays, craignant que les Occidentaux ne massent des troupes près de la frontière russe. Ce qu’ils ne feront pas (à l’exception de l’arrivée en 2004 de quatre avions F-16 belges). De son côté, le Kremlin, qui n’a jamais montré une opposition ferme à un nouvel élargissement, minimise l’adhésion des pays baltes à l’OTAN. Deux ans plus tôt, Vladimir Poutine avait déjà déclaré que l’adhésion des pays baltes à l’OTAN ne serait pas une « tragédie ».

    L’élargissement va ensuite se poursuivre uniquement dans les Balkans. La Croatie et l’Albanie sont intégrées en 2009, le Monténégro en 2017 et la Macédoine du Nord en 2020, après avoir réglé son différend avec la Grèce.

    Qui a perdu la Russie ?

    L’Ukraine : une adhésion longtemps restée incertaine

    Le cas de l’Ukraine est différent. La candidature du pays « frère » de la Russie, indépendant depuis 1991, n’a eu de cesse d’être déclinée par certains pays membres de l’OTAN, qui redoutaient de fâcher définitivement les Russes. En 2008, lors du sommet de Bucarest, le président américain George W. Bush propose au reste de l’Alliance d’inviter officiellement l’Ukraine et la Géorgie, décision à laquelle la France et l’Allemagne mettront leur veto.

    L’Alliance indique cependant à l’issue du sommet que ces deux pays sont amenés à devenir membres de l’OTAN dans le futur et que d’intenses discussions doivent préparer leur intégration. Bien que la Constitution ukrainienne interdise le stationnement de troupes étrangères sur le sol national, la nouvelle fait sortir Vladimir Poutine de ses gonds. « Mais qu’est-ce que l’Ukraine ? Même pas un Etat ! s’exclame-t-il lors de la réunion du conseil Russie-OTAN. Une partie de son territoire, c’est l’Europe centrale, l’autre partie, la plus importante, c’est nous qui la lui avons donnée ! »

    Le chef de l’Etat russe prévient ses partenaires européens et américain que si le pays intégrait l’OTAN, elle cesserait d’exister sous sa forme actuelle, faisant référence à la Crimée, péninsule du sud du pays offerte à l’Ukraine par Nikita Khrouchtchev en 1954. Peuplée par une grande majorité de russophones hostiles à un rapprochement avec l’Ouest, la péninsule offre surtout un accès stratégique à la mer Noire pour les Russes via le port militaire de Sébastopol. Une attache que les Ukrainiens auraient dû reprendre au plus tard en 2017, selon l’accord conclu avec Kiev.

    L’intervention militaire russe en Géorgie en 2008, qui marque la première démonstration de force de Vladimir Poutine, va nettement refroidir les volontés occidentales de poursuivre les discussions avec les Ukrainiens. L’invasion illégale de la Crimée en 2014 et le soutien des Russes aux séparatistes du Donbass ont ensuite enterré les espoirs ukrainiens d’adhésion à l’Alliance atlantique.

    Aux origines de la guerre en Ukraine, vingt ans de propagande russe dans le Donbass

    Gary Dagorn

    Le Monde

    Election présidentielle 2022 : le tableau de bord des parrainages, sondages et temps de parole

    Raphaëlle Aubert Manon Romain Gary Dagorn

    Publié le 22 février 2022 à 17h05 - Mis à jour le 24 mars 2022 à 18h51

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    DécryptagesVisualisez la synthèse des parrainages, des intentions de vote et des temps de parole des candidats en carte et en graphiques actualisés chaque semaine.

    NSPPolls

    Afficher les candidats :

    l'ArcomARCOMla Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP)HATVPWIDNombre définitifConseil constitutionnelparrainages définitifsConseil constitutionnel

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    Les sondages Les parrainages Les temps de parole Les patrimoines

    Raphaëlle Aubert

    Manon Romain

    Gary Dagorn

    Le Monde

    Comparez les programmes des candidats à l’élection présidentielle 2022

    Service politique Les Décodeurs

    Publié le 16 février 2022 à 16h19 - Mis à jour le 24 mars 2022 à 15h17

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    DécryptagesDe Nathalie Arthaud à Anne Hidalgo, en passant par Yannick Jadot ou Valérie Pécresse, retrouvez les promesses des candidats et candidates à l’élection.

    Comment améliorer notre système de santé, préserver le pouvoir d’achat de la population, lutter contre le changement climatique, assurer la sécurité de tous ? Quelle réponse à la guerre en Ukraine ? Quelle politique migratoire souhaitons-nous ? Quelle dette publique laisserons-nous à nos enfants après la crise du Covid-19 ? Ces enjeux, et bien d’autres, sont au cœur des débats de la campagne présidentielle et devraient guider la décision des électeurs pour le scrutin des 10 et 24 avril.

    Les douze candidats qui ont recueilli les cinq cents parrainages nécessaires pour se présenter à l’élection présidentielle sont désormais connus : Nathalie Arthaud, Nicolas Dupont-Aignan, Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Jean Lassalle, Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen, Emmanuel Macron, Valérie Pécresse, Philippe Poutou, Fabien Roussel et Eric Zemmour.

    Notre comparateur de programmes synthétise près de mille propositions de ces personnalités politiques, qui représentent un large spectre idéologique allant de l’extrême gauche à l’extrême droite, et ce qui les différencie sur une centaine de thématiques. Nous y avons ajouté, le 17 mars, les propositions du président sortant, entré tardivement en campagne.

    Cet outil, qui permet de filtrer les propositions par thème ou par candidat, sera mis à jour régulièrement au fil de la campagne présidentielle.

    Assma Maad, Brice Laemle, Charles-Edouard Ama Koffi, Jérémie Baruch, Jérémie Lamothe, Julien Lemaignen, Léa Prati, Manon Romain, Marie Pouzadoux, Mathilde Damgé, Pierre Breteau, Romain Geoffroy, Romain Imbach, Simon Auffret et William Audureau

    Anne-Aël Durand et Jonathan Parienté

    Melina Zerbib et Thomas Steffen

    Pierre Breteau et Maxime Ferrer

    Comment nous avons travaillé

    Ce comparateur synthétise les propositions figurant sur les sites officiels des candidats, complétées par certaines interventions médiatiques majeures ou des précisions que nous avons demandées, au début de février, à leurs équipes de campagne respectives.

    Nous avons défini une centaine de thèmes, mais nous n’affichons que ceux qui mettent en regard les propositions d’au moins quatre candidats. Le programme complet de chacun d’entre eux est disponible en cliquant sur son nom.

    Les candidats et les thématiques sont amenés à évoluer au fil de la campagne. Cet article est le fruit d’un travail collectif. Si vous constatez une erreur, vous pouvez la signaler à : comparateur2022@lemonde.fr.

    Service politique

    Les Décodeurs

    Le Monde

    Cabinets de conseil : la mission à 957 000 euros de McKinsey à la Caisse nationale d’assurance-vieillesse

    Dans leur rapport du 17 mars, les sénateurs expriment leur perplexité face à cette mission commandée, fin 2019, dans le cadre de la réforme des retraites promise par Emmanuel Macron.

    Les consultants de McKinsey sont si discrets qu’ils réussissent à passer presque inaperçus dans les structures où ils officient. A la Caisse nationale d’assurance-vieillesse (CNAV), une large partie du personnel ignorait, jusqu’à une date récente, que la filiale tricolore de la firme américaine s’était vu confier une mission dans cette institution. Le pot aux roses a été découvert à la faveur des travaux de la commission d’enquête sénatoriale qui a rendu un rapport, le 17 mars, sur « l’influence croissante » de ce type de prestataires. Jeudi 24 mars, des syndicalistes ont interpellé la direction de la CNAV à ce sujet durant une réunion du comité social et économique – l’instance de représentation des salariés.

    Derrière l’essort démocratie participative, un business florissant pour les cabinets de conseil

    L’une des questions soulevées fait écho aux observations acides des sénateurs. Dans leur rapport, les élus du Palais du Luxembourg expriment leur perplexité face à cette mission commandée, fin 2019, dans le cadre de la réforme des retraites promise par Emmanuel Macron. Une douzaine de consultants avaient été mis à contribution durant plusieurs mois. Il s’agissait d’accompagner la caisse, alors que se profilait la mise en place d’un système universel, synonyme de « choc d’organisation » pour le régime. « La CNAV dispose en son sein d’auditeurs d’un excellent niveau, mais nous avons souhaité bénéficier du point de vue neutre et des recommandations d’un “opérateur-tiers”, pour une transformation en profondeur qui devait être menée à bien rapidement », explique le directeur général, Renaud Villard.

    Le directeur de la CNAV « très satisfait »

    Finalement, le projet de système universel a été mis entre parenthèses, puis abandonné. L’intervention de McKinsey, elle, a coûté un peu plus de 957 000 euros, « avec comme seules traces tangibles un PowerPoint et un carnet de 50 pages », a affirmé Eliane Assassi, sénatrice communiste du Val-de-Marne et rapporteuse de la commission d’enquête : « Nous sommes loin d’un rapport circonstancié à la hauteur de cet objectif difficile et commandé par l’actualité ! »

    Recours aux consultants privés : la grande opacité de l’Etat

    De l’argent dépensé en pure perte ? « Il n’en est rien, répond M. Villard. Cette prestation nous aura permis de nous interroger sur l’ensemble de nos process pour être à la hauteur des enjeux du service public de la retraite de demain. » M. Villard se dit « très satisfait de ce qui a été livré » : « Les méthodes proposées pour conduire le changement nous ont été et nous seront à l’avenir précieuses, nous avons largement capitalisé dessus en déployant une gouvernance et un pilotage de transformation, intitulé Retraite 2025, dans le strict prolongement de cette mission. »

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    Le Monde

    Présidentielle 2022 : la relance de la filière nucléaire divise les candidats

    Du « tout renouvelable » à la mise à l’arrêt de la filière éolienne, la question de l’avenir du système électrique occupe une place importante dans les débats.

    Cette fois encore, l’enjeu majeur des crises climatiques et de la biodiversité aura été réduit à la portion congrue dans la campagne présidentielle, au grand regret d’associations, de scientifiques, mais aussi d’une part croissante des citoyens. A une exception près : le sujet de l’énergie occupe depuis des mois une place importante dans les débats et figure en bonne place dans les programmes. Les discussions sur l’avenir de la politique énergétique se sont structurées autour du nucléaire, qui fournit encore aujourd’hui près de 70 % de l’électricité du pays.

    Une ligne de fracture très nette se dégage. D’un côté, les partisans d’une relance de la filière nucléaire font valoir que cette source d’énergie bas carbone et pilotable est indispensable pour lutter contre le dérèglement climatique. De l’autre, ses détracteurs mettent notamment en avant des enjeux de sûreté et de gestion des déchets et souhaitent sortir progressivement de l’atome. En toute fin de mandat, le président Emmanuel Macron a clarifié sa position en annonçant vouloir lancer la construction de six réacteurs EPR et étudier la possibilité d’en construire huit autres par la suite. Cinq ans plus tôt, le président insistait sur la nécessité de réduire la part du nucléaire dans le mix électrique, et la fermeture de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin), décidée par son prédécesseur François Hollande, a été mise en œuvre en 2020.

    La gauche veut de l’éolien

    Comme Emmanuel Macron, d’autres candidats à droite (Valérie Pécresse), à l’extrême droite (Marine Le Pen, Eric Zemmour, Nicolas Dupont-Aignan), au centre (Jean Lassalle) mais aussi à gauche (Fabien Roussel) ont pris position pour la construction de nouveaux réacteurs, alors que le plus récent en activité en France a été mis en service il y a plus de vingt ans.

    A gauche au contraire, la majorité des candidats (Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot, Anne Hidalgo et Philippe Poutou) défendent toujours une sortie du nucléaire, qu’ils veulent pour la plupart progressive, à l’horizon 2045 ou 2050, au fur et à mesure que les réacteurs du parc actuel devront être mis à l’arrêt pour des raisons liées à leur vieillissement.

    Les candidats d’extrême droite n’expliquent pas comment ils parviendront à garantir la sécurité d’approvisionnement de la France en se privant de l’éolien et du solaire

    Corollaire de ce souhait d’abandonner l’atome, ces quatre candidats défendent un scénario de production d’électricité 100 % renouvelable d’ici à 2050 et plaident donc pour un développement massif de l’éolien et du solaire. Emmanuel Macron, Valérie Pécresse et Fabien Roussel prônent un mix basé à la fois sur le nucléaire et les énergies renouvelables, quand les candidats d’extrême droite entendent mettre à l’arrêt la filière éolienne, voire démanteler les parcs existants, et ne pousser qu’avec parcimonie le solaire. Ces derniers n’expliquent pas comment ils parviendront à garantir la sécurité d’approvisionnement et l’atteinte des objectifs climatiques de la France en se privant de ces sources d’énergie.

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    Le Monde

    « La possibilité d’une récession a augmenté »

    Quand le « lundi noir » a secoué les marchés en 1987, la banque centrale américaine (Fed) est intervenue pour calmer les marchés. Cette action a ouvert un immense cycle interventionniste de trente-cinq ans de baisse des taux d’intérêt, toujours plus bas, jusqu’à l’impensable : des taux négatifs (le taux de la Banque centrale européenne [BCE] est aujourd’hui de − 0,5 %). Jusqu’à aujourd’hui ?

    L’impossible équation de la Banque centrale européenne face au risque de stagflation

    Pimco, le plus grand gérant obligataire au monde, semble penser que l’ère de l’intervention monétaire touche à sa fin. « Pour la première fois depuis la stagflation des années 1970 et du début des années 1980, les principales banques centrales occidentales, menées par la Fed, ne viendront probablement pas à la rescousse d’un choc de croissance négatif, parce qu’il est accompagné d’un choc d’inflation positif. »

    Cette phrase est tirée du rapport Perspectives cycliques de Pimco publié mercredi 23 mars, qui a été corédigé par Andrew Balls, le directeur de l’investissement de la société américaine. Son opinion compte : l’homme est à la tête de 2 200 milliards de dollars (environ 2 000 milliards d’euros) d’encours, presque entièrement détenus sur le marché de la dette (obligations d’Etat, obligations d’entreprises, etc.), ce qui en fait le plus important acteur de ce secteur au monde.

    « Depuis les années 1990, les banques centrales avaient pu ignorer les hausses des prix, parce que les prévisions d’inflation demeuraient modérées, explique-t-il au Monde. Mais je crois qu’aujourd’hui elles ne le peuvent plus et sont obligées de se concentrer sur les conséquences de l’inflation. » Il faut dire que la hausse des prix frôle désormais 8 % aux Etats-Unis et dépasse 6 % en zone euro.

    Le cycle de hausse des taux d’intérêt a donc commencé. La Fed a augmenté son taux de 0,25 % le 17 mars et anticipe six hausses supplémentaires en 2022, la Banque d’Angleterre a déjà augmenté son taux à trois reprises, à 0,75 %, et la BCE, parmi les plus interventionnistes, a annoncé la fin de son programme d’achat d’actifs pour le troisième trimestre. Pour les ménages et les entreprises, emprunter commence à coûter un peu plus cher. Au risque que cela donne un sérieux de coup de frein à l’économie ?

    « La possibilité d’une récession en 2023 a augmenté », reconnaît M. Balls. Il ne s’agit pas d’une prévision de sa part, et ce n’est pas le scénario le plus probable, mais le risque est réel. « On a un choc, celui de la guerre en Ukraine, qui vient s’ajouter à un autre choc, celui de la pandémie. Il y a un an, je ne pensais pas que la comparaison avec les années 1970 était justifiée, mais on a maintenant un choc énergétique. Les banques centrales sont forcées d’agir et de démontrer leur volonté de lutter contre l’inflation. »

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    Le Monde

    Guerre en Ukraine : le Liban multiplie les contacts pour échapper à une crise du blé

    En plein effondrement économique et financier, le pays du Cèdre cherche des alternatives aux filières Ukraine et Russie.

    Fouad est désemparé dans sa petite boulangerie de mana’iche, populaires galettes de blé cuites agrémentées le plus souvent de thym ou de fromage. Il a vu sa clientèle se clairsemer dans le quartier beyrouthin de Ras El-Nabaa, sous le coup de la grave crise économique et financière qui sévit depuis 2019. Celle-ci se traduit par l’effondrement du pouvoir d’achat, sur fond d’inflation galopante. Il craint désormais que son activité ralentisse davantage avec la guerre en Ukraine, qui « aggrave la situation. » En effet, la quasi-totalité du blé tendre consommé au Liban provenait d’Ukraine (80 %) et de Russie (16 %).

    Depuis le début du conflit, « la quantité de farine de blé que l’on peut acquérir est limitée, car la priorité va aux boulangeries qui fabriquent le pain [plat] arabe [un quota leur a été réservé, d’environ 60 % à 70 % du blé importé]. Le reste, il faut se le procurer au marché noir – des individus qui revendent plus cher », assure Fouad.

    La guerre en Ukraine risque d’aggraver l’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest

    Les déclarations du gouvernement se veulent rassurantes, mais elles n’enrayent pas la panique. De fait, les étals de farine sont vides dans les supermarchés. Certains importateurs de blé adoptent, à l’inverse, un ton catastrophiste. Enfin, les évaluations des réserves actuelles – qui ne tiennent pas compte des probables stocks parallèles – sont fluctuantes.

    « Un ouragan de famines »

    « Le Liban a un mois et demi de réserves de blé tendre », souligne Georges Berberi, à la tête de la direction générale des céréales et de la betterave sucrière, rattachée au ministère de l’économie et du commerce. Si tout le Proche-Orient est menacé par la rupture des filières d’Ukraine et de Russie, le Liban a ses propres défis, dont le stockage, car les silos de Beyrouth ont été détruits lors des explosions survenues au port, en août 2020. Et la fonte des réserves en devises de la banque centrale, qui subventionne les importations de blé à un taux préférentiel (un dollar pour 1 500 livres libanaises, quand celui-ci dépasse 24 000 livres libanaises sur le marché noir).

    La course est engagée pour couvrir les besoins en blé tendre (environ 650 000 tonnes par an). L’une des priorités est de trouver des alternatives d’approvisionnement. « On a lancé des contacts avec la Roumanie, la Moldavie [qui exporte déjà vers le pays du Cèdre], le Kazakhstan, les Etats-Unis, l’Inde », détaille M. Berberi. Il faut aussi « identifier de nouveaux lieux de stockage au Liban, voire un pays où le blé acheté pourrait être temporairement déposé », explique-t-il. Cela permettrait de diminuer l’impact d’une envolée ultérieure des prix de la céréale.

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    Le Monde

    Nothing promet un smartphone, et on n’en saura rien

    Cette nouvelle marque dirigée par Carl Pei, l’un des gourous des produits électroniques, a déjà réussi son entrée sur le marché des oreillettes sans fil et veut rééditer son succès dans les terminaux mobiles.

    Créer des produits électroniques design et faire le buzz. Depuis ses débuts dans le secteur, telle a toujours été la recette de Carl Pei, qui a créé il y a deux ans la marque Nothing à Londres, avec laquelle il a lancé à l’été 2021 des oreillettes sans fil. Dans une vie précédente, il s’est fait un nom en cofondant la marque chinoise de smartphones OnePlus. Peu connue du grand public, elle a su séduire de nombreux fans. A la sortie de chaque nouveau produit, des foules impressionnantes se groupaient aux aurores devant des boutiques sélectes, telle Colette à Paris, pour être les premiers à pouvoir mettre la main dessus.

    Une scène qui n’est pas sans rappeler l’idolâtrie que sait générer Apple. La comparaison n’est pas pour déplaire à Carl Pei. Comme Steve Jobs, quand il a introduit les premiers iPhone, le jeune dirigeant (32 ans) rêve d’« insuffler un air nouveau dans un marché endormi », explique-t-il au Monde. Considéré comme un gourou des technologies par ses plus fidèles admirateurs, il a réussi à lever auprès du grand public 1,5 million de dollars (environ 1,39 million d’euros) en à peine cinquante-quatre secondes en amont du lancement de ses oreillettes.

    Ni visuel, ni spécifications, ni prix, ni date…

    Autant dire que le patron était attendu, mercredi 23 mars, pour les dernières annonces de Nothing. Mais nombre d’aficionados sont restés sur leur faim. Comme la rumeur le prévoyait, la compagnie a fait savoir qu’elle allait sortir à l’été son premier smartphone. Mais qu’en a-t-elle dévoilé ? Rien, nothing, walou… Ni visuel, ni spécifications techniques, ni prix, ni date précise. Tout juste la promesse d’une expérience utilisateur plus fluide, d’un design épuré, et d’une coopération technologique avec Qualcom. Les plus enthousiastes croiront sur parole Carl Pei. Les autres devront se raccrocher à un rapide bilan de ce qu’est devenu Nothing en deux ans pour mesurer ses chances sur le marché ultracompétitif des smartphones.

    La jeune pousse Nothing, nouveau pari high-tech de l’entrepreneur Carl Pei

    Le lancement de ses oreillettes, écoulées à près d’un demi-million d’exemplaires en moins d’un an, a été un succès pour une entreprise si jeune. Le produit est entré dans le top 10 de sa catégorie lors du dernier trimestre de l’année 2021. Mais le segment des oreillettes est moins complexe techniquement que celui des téléphones. Surtout, il est plus facile d’y faire son trou, sachant qu’il connaît une croissance formidable. Selon le cabinet Counterpoint, il a connu une croissance de 25 % en 2021, alors que celle des smartphones est en recul de 6 %.

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    Le Monde

    La France s’enfonce dans une épidémie de grippe aviaire d’une ampleur inédite

    Plus de 14 millions de volailles ont été abattues, alors que le nombre de foyers dénombrés entre la Vendée et le Sud-Ouest atteint le millier.

    « Nous avons une épée de Damoclès sur la tête. Chaque matin, quand on entre dans le bâtiment, on a la crainte de découvrir des poulets malades », témoigne Pascal Sachot, éleveur à Sèvremont, en Vendée. Il retient d’autant plus son souffle que les élevages de deux de ses proches voisins viennent d’être touchés par l’épidémie de grippe aviaire. Sur ses trois bâtiments, qui chacun abrite potentiellement 5 000 animaux, l’un n’était pas occupé, l’autre a été vidé il y a deux semaines. Dans le troisième, les poulets sont presque arrivés à maturité. « On va faire des écouvillons, si les tests sont négatifs au virus H5N1, les volailles partiront vers l’abattoir normalement », explique M. Sachot.

    Le virus H5N1 s’est, en effet, abattu sur la Vendée fin février. Détecté d’abord dans quelques exploitations avicoles près de la commune de Maché, il s’est très vite répandu. Un mois plus tard, les autorités dénombrent 463 foyers en Vendée, soit le double de ceux répertoriés dans les Landes, jusqu’alors le département français le plus touché par cette nouvelle épizootie de grippe aviaire. Le virus s’est également diffusé dans la Loire-Atlantique et en Maine-et-Loire.

    Quarante cas par jour

    La vitesse de propagation fulgurante dans la région vendéenne a pris les autorités sanitaires de court. « Il y a quatre équipes professionnelles pour euthanasier les animaux malades. Elles ont été débordées alors que le rythme de cas a atteint près de 40 par jour. Certains éleveurs ont attendu une dizaine de jours avec les animaux morts dans les bâtiments », raconte M. Sachot. Christian Drouin, éleveur aux Essarts-en-Bocage, a, lui, « dû faire le sale boulot », comme il dit. « Vendredi 18 mars, j’ai constaté un taux de mortalité élevé dans le bâtiment où j’élève 18 000 poulets. Le vétérinaire m’a confirmé que l’élevage était touché par le virus d’influenza aviaire. Il n’y avait aucune équipe d’euthanasie disponible. La désorganisation est complète sur le terrain. Mercredi, j’ai dû fermer la ventilation pour faire mourir les animaux. Et ce matin, avec des voisins, nous avons ramassé les morts et les avons enterrés sur l’exploitation en les couvrant de chaux. Tout cela sans équipement. Je réagis assez mal, c’est très compliqué à supporter », témoigne M. Drouin.

    Grippe aviaire : 2,5 millions de volailles vont être abattues dans le Sud-Ouest

    « Près de 6 à 7 millions de volailles vont être détruites en Vendée et dans les zones limitrophes touchées. Si on ajoute les mesures de dépeuplement qui ont été décidées, on va atteindre les 10 millions. En quarante ans de carrière, je n’ai jamais vécu cela. La situation est très préoccupante pour la volaille », souligne Gilles Huttepain, ancien directeur du pôle amont du groupe sarthois LDC et vice-président de l’interprofession volaillère Anvol. Le choix a été fait de dépeupler les fermes autour de 250 points jugés stratégiques, car abritant les couvoirs où sont élevés poussins et canetons et où est maintenu le patrimoine génétique des lignées parentales.

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    Le Monde

    Avec la base de lancement de SpaceX, la vie bouleversée du village de Boca Chica, aux Etats-Unis

    Près de la frontière mexicaine, les habitants de modestes bicoques à l’embouchure du Rio Grande ont vu s’implanter, depuis 2014, l’entreprise du milliardaire Elon Musk, avec son immense centre de fabrication et de lancement de fusées spatiales.

    Il y a quelques années encore, c’était une petite route entre dunes et marais qui menait à l’embouchure du Rio Grande et au village de Boca Chica, dans le golfe du Mexique, à l’extrême sud du Texas. Une guérite policière contrôlait les papiers des voyageurs pour s’assurer qu’ils n’étaient pas des clandestins venus du Mexique, de l’autre côté du fleuve. C’était l’époque où le président américain Donald Trump voulait prolonger jusqu’à la mer le mur à la frontière mexicaine. Au bout, la plage, et une invitation à respecter les tortues en période de ponte. Aujourd’hui, les tortues sont toujours là, mais l’attraction, c’est le pas de tir de l’entreprise spatiale SpaceX, installé par le milliardaire entrepreneur Elon Musk.

    2021, l’Odyssée de SpaceX

    Le long de la route, une entreprise s’affaire pour amener l’électricité grâce à une nouvelle ligne à haute tension, et les curieux observent les prototypes des fusées géantes censées conquérir Mars. De leur pick-up, Stephanie Calderon, son mari Miguel et leurs deux filles photographient le pas de tir. Depuis quatre ans, la famille a quitté l’Ohio, dans le nord-est des Etats-Unis, et vit dans sa caravane. Elle a visité 48 Etats du pays – ne manquent qu’Hawaï et l’Alaska. Mais Miguel Calderon voudrait se faire embaucher par SpaceX comme technicien ingénieur et s’installer près de Boca Chica.

    « Mon mari est depuis toujours fasciné par l’espace. Or il n’est pas facile de se faire embaucher par la NASA [l’agence spatiale américaine]. Elon Musk peut faire de son rêve une réalité », explique Stephanie Calderon. La jeune femme explore les environs, cherche les écoles après avoir instruit elle-même ses enfants, et découvre qu’on parle parfois exclusivement espagnol de ce côté du Rio Grande, où elle va sans doute s’installer. La région, l’une des plus pauvres du Texas, attire désormais ceux qui rêvent d’espace et de conquête de Mars.

    Presque tous sont partis

    L’installation d’Elon Musk en ces lieux n’allait pas de soi. Au début des années 2010, SpaceX avait exploré plusieurs endroits, qui ont été éliminés : Porto Rico, desservi uniquement par voie maritime, la Floride, où il faudrait faire la queue pour lancer ses fusées avec les autres concurrents, et le Texas, qui a proposé des subventions pour accueillir le milliardaire en 2014. Ces aides, qui ont atteint un total de 32 millions de dollars (29,1 millions d’euros), n’étaient pas évidentes, vu le passé malheureux de la ville avec les industriels.

    Les anciens se souviennent d’une usine de pneumatiques, Titan Tire, qui a commencé par s’installer, en 1997, mais a vite plié bagage lorsque les syndicats de son usine historique dans l’Illinois ont arrêté leur grève et réduit leurs exigences : la région de Boca Chica avait servi d’appeau. Sauf que ce n’est pas le cas pour SpaceX, à en écouter Nick Serafy, un entrepreneur qui travailla bénévolement sur le projet financier pour les autorités locales : « Le projet de SpaceX prévoyait 800 emplois. On en est à 1 800, et plus de 80 % sont de la région. C’est phénoménal. »

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    L'Humanité

    Pierre Lemaître, un Grand monde dans le tumulte de l’après-guerre

    Prescription culture

    Lauréat du prix Goncourt en 2013 pour « Au revoir là-haut », Pierre Lemaitre entame une tétralogie avec « le Grand Monde », saga familiale dans le tourbillon des Trente Glorieuses.

    Roger Martin

    «Addictif », « jubilatoire », il était prévisible que le dernier ouvrage de Pierre Lemaitre se voie affligé de ces mots passe-partout qui dispensent de toute véritable analyse. Est-il si difficile d’écrire simplement que « le Grand Monde » est à la fois une émouvante saga familiale, une peinture au vitriol d’une société corrompue et un tourbillonnant roman d’aventures ?

    Lemaitre a évoqué parmi ses influences Hugo et Balzac, le Zola des « Rougon-Macquart », le Thomas Mann des « Buddenbrook », autant d’écrivains qui ne redoutaient pas de se lancer dans des aventures littéraires périlleuses. Mais, si la première partie du XXe siècle ne manquait pas d’auteurs pour tenter de saisir le monde par le truchement de ce qu’on appelait volontiers le roman-fleuve – Martin du Gard et ses « Thibault », Jules Romains et ses « Hommes de bonne volonté », Georges Duhamel et sa « Chronique des Pasquier » –, notre époque semblait, elle, en avoir perdu le goût.

    Après quelques romans éclairant toutes les facettes du genre policier à énigme, thriller, roman social et roman noir –, Lemaitre s’est senti suffisamment armé pour écrire une trilogie couronnée d’un immense succès et, plus mûr encore, ayant poli et repoli son ouvrage, pour mettre en chantier une tétralogie dont « le Grand Monde » est la première pierre, l’édifice entendant couvrir une période courant de l’après-guerre à nos jours à travers la destinée d’une famille, les Pelletier.

     

    Beyrouth, Saïgon et Paris

    Et il en faut de l’audace, et sans doute un grain de folie, pour tenter pareille aventure. Une épopée de gens ordinaires, ou presque, arrachés soudain, par les aléas de l’Histoire, à une vie sans éclat, parents sans doute plus complexes qu’il n’y paraît et enfants dont l’envol se heurte au drame et à la tragédie. L’action a beau être ramassée sur quelques mois de 1948, on est aspiré, entre Beyrouth, Saigon et Paris, par un tourbillon digne des plus grands feuilletonistes, qui oblige chacun des protagonistes à simuler, mentir, tricher, aimer, haïr, vivre quoi, ballotté par des événements qui le dépassent.

    C’est que, s’il excelle à donner vie à des personnages et non à des marionnettes, Lemaitre ne néglige pas le décor et l’époque qui les voient évoluer. Ses Trente Glorieuses ne le sont pas pour tout le monde, avec leur climat social violent, le chômage, une vie quotidienne aussi hasardeuse que sous l’Occupation et, en filigrane, la guerre d’Indochine, lointaine et exotique, exposée sans fard, dans son horreur, sa corruption et ses scandales.

    Il y a de l’amour dans « le Grand Monde », de l’aventure, des voyages, des rebondissements, de l’humour aussi, un clin d’œil réjouissant, et même, car Lemaitre ne renie pas ses débuts, des crimes. On prend un immense plaisir à se laisser emporter par la vague, admiratif de l’art et de la vie que l’auteur a su insuffler à son nouveau pari. Et même si Pierre Lemaitre avoue bien volontiers avoir pris quelques libertés avec l’Histoire, avec « le Grand Monde », sur les traces de cet Alexandre Dumas qu’il a tant aimé, il lui a fait un bel enfant.

    Le Grand Monde, de Pierre Lemaître, Calmann-Lévy, 590 pages, 22,90 euros

    Littératurepierre lemaître
    Le Monde

    Guerre en Ukraine : les cyberattaques contre la Russie, le « cri de colère » d’une armée de volontaires

    Anonymous, IT Army, Belarusian Cyber Partisans…, au travers de différents groupes, des milliers d’Ukrainiens prennent part à des attaques informatiques contre la Russie, relativement efficaces.

    « Je n’ai jamais vu ça ! » Volodymyr « Bob » Diachenko, consultant ukrainien en cybersécurité, connaît ce milieu sur le bout des doigts. Selon lui, la mobilisation de ses pairs à la suite de l’invasion russe de l’Ukraine, en particulier pour mener des attaques informatiques contre la Russie, est à la mesure des événements qui secouent le pays : sans précédent.

    Depuis le 24 février, date du début de l’invasion par l’armée russe, des milliers d’internautes, aux compétences techniques hétérogènes, ont rejoint divers groupes destinés à lancer un maximum d’attaques informatiques contre les infrastructures numériques russes.

    « Tous les gens que je connais sont engagés, à différents niveaux. Personne ne reste à l’écart. C’est tellement simple maintenant, que n’importe qui peut utiliser un programme informatique pour attaquer des sites russes. Il y a des instructions, y compris sur des chaînes officielles ou dans les médias ! », note Bob Diachenko, au téléphone depuis l’ouest de l’Ukraine.

    Foisonnement d’initiatives

    Ce mouvement commence dès les premiers jours du conflit, lorsque le ministère de la transition numérique ukrainien appelle ses citoyens à rejoindre l’IT Army of Ukraine. En une seule journée, 120 000 volontaires rejoignent le groupe Telegram créé pour l’occasion. Ils sont aujourd’hui plus de 310 000. Les administrateurs de ce groupe postent depuis des listes de sites et de serveurs informatiques à viser. Il s’agit là d’attaques basiques, dites « en déni de service », qui consistent à multiplier artificiellement les connexions à un site Internet afin de le rendre inaccessible. Banques, services de livraison, médias ou entreprises participant à l’infrastructure du Web russe : des centaines de cibles ont été désignées.

    Certains groupes se revendiquent par ailleurs de la mouvance Anonymous, donnant un second souffle à ce « puissant imaginaire », en perte de vitesse depuis quelques années. Ainsi, certains comptes proches du courant ont revendiqué le piratage de chaînes de télévision russes, qui se sont mises à diffuser des messages hostiles à la guerre (une opération impossible à confirmer).

    En Ukraine, les fantassins de la guerre de l’information portent le message du gouvernement

    D’autres rassemblements de volontaires sont issus du solide tissu industriel de la cybersécurité en Ukraine. Il y a quelques mois, Bohdan Ivashko officiait au sein du géant du jeu vidéo Ubisoft, où il a notamment travaillé sur le combat de coqs dans Far Cry 6. Désormais employé dans une start-up de cybersécurité, il vient de passer ses dernières semaines à construire Death by a 1000 needles (« mort par 1 000 aiguilles »), un logiciel conçu pour lancer des attaques en déni de service. Ce dernier vient tout juste d’être adopté par le groupe IT Army of Ukraine. « Je me sentais coupable de me retrouver dans une partie plutôt sûre de l’Ukraine, et je ne pouvais pas rester assis pendant que des gens se faisaient tuer », se remémore-t-il aujourd’hui.

    Parfois, ce sont des entreprises entières qui s’impliquent, comme Cyber Unit Technology, qui a lancé un bug bounty (« prime au bug ») un peu particulier. Système mettant d’ordinaire en relation hackeurs et entreprises – les premiers piratant les seconds contre rémunération afin d’identifier des failles de sécurité – il a ici été inversé : Cyber Unit Technology affirme ainsi rémunérer des pirates qui identifieraient des failles informatiques chez les entreprises russes afin d’utiliser ces défauts dans le cadre de cyberattaques.

    Un groupe Telegram, où les volontaires s’échangent astuces et questions, a, bien sûr, été mis en place

    Des développeurs de la région de Lviv ont également donné naissance à un jeu en ligne, qui, lorsqu’il est ouvert sur un ordinateur ou un téléphone, lance en réalité des attaques contre des sites Web russes. Ses créateurs revendiquent avoir fait « tomber » le site de Rosneft, le géant pétrolier. Une autre entreprise d’origine ukrainienne, Hacken, a modifié un outil qu’elle utilisait pour tester la résistance des sites Web de ses clients en logiciel pouvant être téléchargé par n’importe qui, baptisé Liberator et conçu pour attaquer automatiquement des sites russes. Un groupe Telegram, où les volontaires s’échangent astuces et questions, a, bien sûr, été mis en place. Interrogé par Le Monde, un de ses développeurs revendique deux mille utilisateurs quotidiens.

    Le risque d’élimination d’activistes trop visibles

    Des groupes de pirates plus anciens ont également rejoint la « danse », comme les Belarusian Cyber Partisans. Ce groupe, dont l’origine reste floue et qui lutte numériquement contre le régime de Minsk depuis plusieurs mois, a revendiqué le ralentissement d’une partie du trafic ferroviaire en Biélorussie avec pour but de contrarier les mouvements de troupes russes, Moscou utilisant son voisin comme base arrière pour son offensive en Ukraine.

    Certaines attaques vont plus loin que de simples dénis de service, explique Bob Diachenko :

    Un autre domaine où nos compétences s’avèrent utiles sont les attaques plus sophistiquées : rentrer dans des comptes courriels, récupérer des données sensibles de sites militaires ou gouvernementaux. Ce sont des choses auxquelles on n’oserait même pas penser en temps de paix, mais aujourd’hui j’ai le sentiment que c’est la chose à faire.

    Ces offensives plus évoluées s’organisent plus discrètement. Un ancien membre des services de renseignement ukrainiens reconverti dans la cybersécurité, que nous avons contacté, a ainsi refusé de répondre à nos questions, citant le risque que les Russes puissent éliminer physiquement tout activiste un peu trop visible.

    Ce foisonnement d’initiatives est souvent directement encouragé, voire organisé, par le gouvernement ukrainien, qui trouve dans ces pirates mercenaires d’utiles supplétifs pour compliquer un peu plus la vie numérique russe. Le ministre de la transformation numérique, Mykhaïlo Fedorov, est la clé de voûte du dispositif : c’est lui qui est à l’origine d’IT Army of Ukraine. C’est aussi lui qui a demandé au dirigeant de Cyber Unit Technologies de constituer une équipe de pirates. M. Fedorov le reconnaissait d’ailleurs sans ambages dans Le Monde : « Nous avons déjà mené une cinquantaine d’attaques », révélait-il, à la première personne du pluriel. Dans les colonnes d’Haaretz, il laisse également entendre que les autorités fournissent aux volontaires des listes de sites à attaquer.

    Mykhaïlo Fedorov, chef de guerre numérique en Ukraine

    Un impact notable

    Difficile d’évaluer avec certitude l’efficacité des attaques. Un faisceau d’indices accrédite cependant l’idée qu’elles ont eu un impact notable. Netblocks, un observatoire de la connectivité à Internet, notait, quelques jours après les premières offensives, que l’accès aux sites du Kremlin, du Parlement russe ou du ministère de la défense était très difficile.

    Sur le long terme, les mesures de Chris Partridge confirment l’efficacité des actions de l’IT Army of Ukraine. Cet ingénieur en cybersécurité, qui travaille pour Amazon, s’est penché sur la question sur son temps libre. Il a construit un outil qui vérifie, pour chaque site visé par le groupe d’« hacktivistes », s’il est encore accessible. Ses mesures montrent qu’une bonne partie des sites attaqués ont été, au moins un temps, inaccessibles en Russie.

    Le ministère russe a officiellement proposé aux banques une aide pour lutter contre ces offensives

    Rostelecom-Solar, une entreprise de cybersécurité russe, a, de son côté, annoncé avoir détecté, lors des dix premiers jours de mars, une hausse significative des attaques en déni de service. Le ministère russe a officiellement proposé aux banques, qui font partie des organismes visés par les volontaires ukrainiens, une aide pour lutter contre ces offensives. Mais ces dernières font-elles une réelle différence dans le conflit ? « Je ne pense pas que ces attaques soient efficaces d’un point de vue stratégique », concède Bob Diachenko, qui préfère voir en elles « une sorte de cri de colère de la société ukrainienne ».

    Participer à ces attaques n’est pas sans risque. L’entreprise spécialisée Talos a détecté, il y a peu, un programme censé effectuer des cyberattaques contre la Russie qui était en fait un logiciel malveillant dérobant les informations personnelles de celui qui le télécharge. L’irruption d’autant de civils dans le versant numérique de la guerre pose par ailleurs des questions nouvelles. L’une des entreprises qui participent à cet effort de guerre, Hacken, est, par exemple, basée en Estonie, à Tallinn, mais l’essentiel de ses salariés se trouve actuellement en Espagne, selon le site Politico. Comment la Russie peut-elle percevoir des attaques menées depuis des pays occidentaux avec lesquels elle n’est pourtant pas en conflit ouvert ? Certains experts craignent une escalade dans le cyberespace.

    Guerre en Ukraine : avec les sanctions et les mesures de rétorsion, la menace d’un « rideau de fer numérique » en Russie

    Martin Untersinger

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    L'Humanité

    Généalogie. Des enquêteurs plongés dans les arbres

    Prescription culture

    Laurent Etre

    C’est une profession peu connue, mais qui gagnerait à l’être davantage : les « généalogistes successoraux » opèrent sur demande du notaire, lorsque celui-ci doit organiser la recherche d’héritiers potentiels à la suite d’un décès. Autrement dit, ces spécialistes sont souvent confrontés à des familles disloquées, brisées par des drames. Et ils contribuent aussi, parfois, à de belles retrouvailles, qui les entraînent eux-mêmes bien au-delà des questions juridiques et financières.

    Le deuxième volet de cette soirée croise différentes histoires, dont celle, particulièrement émouvante, de Pierre, décédé dans une relative solitude. En explorant la généalogie de ce dernier, Audrey Lustrement, collaboratrice d’une étude située au Mans, découvre un passé d’enfant ballotté de famille d’accueil en famille d’accueil, en plein cœur de la Seconde Guerre mondiale. « Probablement maltraité », Pierre aura fini par trouver son équilibre au sein d’un foyer aimant, sans jamais fonder le sien, une fois adulte. Avant d’être abandonné à l’Assistance publique, en 1942, celui qui n’avait alors que 8 ans vivait avec son père et ses sept frères et sœurs. Un seul membre de la fratrie est toujours en vie, mais au final, douze héritiers sont identifiés. Et c’est devant les caméras de l’émission, qui inaugure ici sa nouvelle saison, qu’ils se rencontrent pour la première fois.

    « Recherche héritiers » se penche également sur les destins de célébrités, tel celui de la cinéaste et héroïne de la nouvelle vague Nelly Kaplan, à laquelle est consacrée l’intégralité du premier épisode. Disparue des suites du Covid en novembre 2020, quelques mois après son compagnon, le producteur Claude Makovski, l’artiste a laissé derrière elle un trésor bien caché… Mais l’héritage le plus précieux reste son œuvre, féministe et rebelle, que ce documentaire bien ficelé permet de redécouvrir.

    Télévisiongenealogie
    Le Monde

    Sur les traces de Lapsus$, un groupe de pirates informatiques entre extorsion de fonds et vantardise

    Microsoft, Samsung, Nvidia… Actif depuis près d’un an, ce gang a revendiqué plusieurs actions contre des victimes prestigieuses, mais aussi commis des erreurs qui ont mis les autorités sur la trace d’un adolescent britannique.

    Sept adolescents ont été arrêtés, jeudi 24 mars, au Royaume-Uni, dans le cadre de l’enquête sur Lapsus$, un groupe de pirates informatiques qui a revendiqué ces dernières semaines plusieurs attaques très médiatisées contre des entreprises célèbres, comme Microsoft, Nvidia ou Samsung. Ces interpellations tombent alors que l’étau se resserrait autour d’un jeune britannique, mineur, soupçonné d’être un membre important de ce groupe.

    Lapsus$ est un gang pour le moins atypique. Les plus grands acteurs organisés spécialisés dans l’extorsion recrutent sur des forums spécialisés, le plus souvent russophones, et ne s’expriment publiquement que pour faire davantage pression sur leurs victimes. Mais Lapsus$ anime une chaîne Telegram, sur laquelle il annonce, au vu et au su de tous, ses piratages, publie des sondages en demandant aux lecteurs quelles données ils aimeraient voir fuiter, et tient même à jour un groupe de discussion chaotique, « Lapsus$ Chat », empli de mèmes, de blagues de mauvais goût et de messages apparemment écrits par des adolescents fascinés par le groupe et l’aspect illicite de ses activités.

    Le 11 janvier, Lapsus$ est, par exemple, soupçonné d’avoir mené une attaque de faible ampleur contre le site de Localiza, un concessionnaire brésilien de voitures de location, redirigeant les visiteurs vers le géant du porno Pornhub.

    Des attaques très médiatiques

    Ces derniers mois, pourtant, le groupe a revendiqué des actions dont l’ampleur et le prestige contrastent avec le ton décomplexé de sa communication et l’apparente légèreté de ses méthodes. En mars, il a affirmé s’être introduit dans des serveurs appartenant à Microsoft. L’entreprise a déclaré par la suite que seul un compte interne d’employé avait été compromis, très vite repéré, et qu’aucune information sensible n’avait été volée.

    Plus tôt dans le mois, ce sont des données provenant du groupe de téléphonie emblématique coréen Samsung qui ont commencé à être publiées sur la chaîne Telegram de Lapsus$ : l’entreprise a confirmé une intrusion, tout en affirmant que les données des clients et employés n’étaient pas compromises.

    Un mois plus tôt, le groupe avait publié en partie des informations dérobées à Nvidia, dans une attaque que le constructeur de matériel informatique a relativisé dans la presse. Enfin, Lapsus$ a récemment revendiqué à demi-mot une attaque contre Ubisoft, sans davantage s’exprimer sur le sujet depuis. L’éditeur français de jeux vidéo n’a pas répondu aux sollicitations du Monde et a renvoyé à un communiqué publié le 10 mars faisant simplement état d’un « incident » informatique.

    Ubisoft victime d’un « incident » informatique, un groupe de pirates laisse entendre son implication

    Le gang, qui semble vouloir rançonner ses victimes en menaçant de publier des données volées, cherche, pour s’infiltrer dans les réseaux des entités ciblées, à exploiter des failles humaines ou acheter des accès ou des comptes d’employés sur des plates-formes du marché noir, comme Genesis. « On sait qu’ils cherchent des accès VPN [outils qui permettent aux internautes de masquer leur identité en ligne] ou des employés qui sont directement dans les entreprises et qui pourraient leur fournir des accès », explique Narimane Lavay, experte en analyse de la menace dans l’entreprise spécialisée Sekoia.

    Vol de mots de passe

    Sur Telegram, le groupe a même lancé des appels à contribution, annonçant publiquement qu’il cherchait à recruter des employés ayant des accès dans de grandes entreprises pour pouvoir utiliser leurs identifiants et s’introduire dans leurs serveurs. Selon un rapport de Microsoft, Lapsus$ s’appuie, entre autres, sur un logiciel voleur de mots de passes, et fouille également les nombreuses fuites de données qui circulent sur Internet à la recherche d’identifiants à utiliser. L’entreprise ajoute que le groupe a également pu utiliser le SIM Swapping, une méthode qui consiste à détourner le numéro de téléphone d’une personne, afin de réinitialiser des mots de passe, par exemple.

    Les méthodes du groupe interrogent sur les motivations réelles de ses membres. A l’époque des premières victimes, les négociations « étaient assez étendues dans le temps : il y avait un message d’extorsion, puis un autre quelques jours plus tard (…) et ça pouvait durer des jours, voire plus, détaille Livia Tibirna, experte en analyse de la menace à Sekoia. Dernièrement, il n’y a plus de délai entre l’annonce du piratage et la publication des données. » Une évolution qui laisse penser que les acteurs impliqués cherchent aussi à faire parler d’eux en faisant des « coups » prestigieux.

    Tous les experts ayant observé ce groupe s’accordent sur son amateurisme en matière de discrétion et de protection de leur identité. « Contrairement à la plupart des acteurs qui souhaitent rester sous les radars, DEV-0537 [le nom donné au groupe par l’entreprise] ne semble pas maquiller ses traces », insiste Microsoft dans son rapport. Dans son analyse, Sekoia révèle qu’un lien semble exister entre Lapsus$ et « 4c3 », un pirate qui a revendiqué, sur des forums de discussion, en juillet 2021, une attaque importante contre le géant du jeu vidéo Electronic Arts. « Souvenez-vous de notre nom. Lapsus$ », écrivait-il notamment. Ce piratage, raconté par le site Vice, correspond aux méthodes attribuées au groupe, utilisant notamment des identifiants achetés sur le marché noir. Comme le rappelle Sekoia, une adresse de portefeuille de cryptomonnaies reliée au piratage d’Electronic Arts correspond également à une adresse retrouvée dans d’autres tentatives d’extorsion attribuées au groupe.

    EN 2021, à la suite d’une querelle entre Lapsus$ et les propriétaires de Doxbin, le groupe décide de publier un grand nombre d’informations appartenant à ce site utilisé pour fuiter des données personnelles. Or, dans cette masse de données se trouvaient des éléments identifiant un membre présumé de Lapsus$.

    De nombreuses erreurs

    Surnommé « White », il y est décrit comme un adolescent britannique vivant encore chez ses parents. « 4c3 » et « White » sont possiblement la même personne : selon Sekoia, un certain « doxbinwh1te » a, en effet, lui aussi revendiqué, sur le forum de pirates Exploit, le piratage d’Electronic Arts, cherchant ainsi à se faire recruter par des groupes cybercriminels. Ce compte a également mentionné plusieurs attaques attribuées à Lapsus$, dont celle d’une entité gouvernementale brésilienne. Un expert, interrogé par le journaliste spécialisé Brian Krebs, conforte la thèse de Vice.

    Rançongiciels : comment les autorités françaises remontent la trace des cybercriminels

    La police britannique, interrogée jeudi par la BBC, n’a pas précisé si le jeune homme faisait partie des sept personnes interpellées dans le cadre de l’enquête sur Lapsus$. Cependant, les autorités ont bien confirmé avoir identifié « White ». « Nous avions son nom depuis le milieu de l’année dernière », a expliqué une enquêtrice à la BBC, disant que le jeune homme avait commis de nombreuses erreurs compromettant son identité.

    De nombreuses questions entourant Lapsus$ restent en suspens. Plusieurs éléments laissaient penser que le groupe opère en partie depuis l’Amérique latine, en raison aussi bien des premières victimes que de la langue utilisée par le groupe. « Sur leur canal Telegram, ils ont commencé par communiquer en portugais » en plus de l’anglais, explique Narimane Lavay. L’identité des autres membres du groupe reste également inconnue, tout comme son avenir, alors que la pression judiciaire s’accroît. Mercredi, sur son canal Telegram, Lapsus$ a annoncé que certains de ses membres prenaient des « vacances » : « Nous risquons d’être discrets pendant un certain temps. »

    Florian Reynaud

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    Le Monde

    Les militaires français se lâchent sur les réseaux sociaux, entre mèmes potaches et soutien confraternel

    Les blagues grinçantes faites sur Facebook par des pages satiriques, comme « Mike Echo » ou « L’amicale du vent », sont devenues incontournables pour les initiés. Au-delà de l’humour, elles se font l’écho du débat social au sein de l’institution.

    « Tu serais pas un soldat des Balkans ? Parce que j’ai bien envie de t’enfoncer ma baïonnette. » Le mème est affligeant de vulgarité : une mauvaise photo de l’ancien chef d’état-major des armées, le général François Lecointre, recouverte de cœurs rosâtres. « Pour la Saint-Valentin, dites-lui non pas avec des fleurs mais avec le seigneur Monsieur le général des troupes de marine Lecointre », s’amuse la page Facebook Mike Echo.

    Ça ne vous fait pas rire ? Vous n’avez probablement pas fait l’armée. Les paras, marsouins et autres biffins, eux, se bidonnent à longueur de commentaires à mesure que leur influenceur préféré désacralise les galons et organise la mêlée générale entre les spécialités. Pour saisir, il faut savoir que l’officier en photo, le plus haut gradé de l’institution de 2017 à 2021, fut en première ligne du dernier assaut français baïonnette au canon, sur le pont de Vrbanja en Bosnie, le 27 mai 1995.

    Un humour – très – gras, typique des pires popotes militaires, autour desquelles les soldats évacuent tensions et frustrations, armés d’une bière. Pour un public non averti, certains de ces calembours pourraient cependant paraître insultants. « Je pourrais comprendre que des gens le prennent mal », admet Thomas Romeo – c’est un pseudonyme –, le principal animateur de la page :

    « Nous dressons le portrait de personnages récurrents dans l’armée et dans nos casernes. Il y a de tout : des cas sociaux, des officiers cathos, des mecs qui passent leur vie à se bagarrer, des mecs trop intelligents dont on se demande ce qu’ils font là… »

    « Les vieux adjudants qui deviennent gros, tout le monde en rit dans les armées, et eux aussi », argumente par ailleurs Dorian, aviateur, l’un des animateurs de la page « L’amicale du vent ». Pour que l’humour trash ne devienne pas blessant, les comiques troupiers s’assurent qu’il s’agisse toujours de rire avec l’autre, jamais de rire de l’autre.

    Influenceurs militaires

    « Mike Echo », référence aux initiales de « mauvais esprit » selon le code radio utilisé par les militaires, est né au cours d’une opération au Sahel, en 2018. Thomas Romeo, caporal dans l’infanterie de marine, fait alors circuler ses mauvais montages pour amuser les copains. Il se souvient d’avoir été encouragé à en faire une page sur les réseaux sociaux par le brigadier-chef Ronan Pointeau, tué un an plus tard par un engin explosif improvisé au Mali. « Si notre humour est aussi cynique, c’est parce que nous avons des moments difficiles à traverser », explique ThThomas Romeo

    La farce, qui réunit aujourd’hui 83 000 abonnés sur Facebook et 48 000 sur Instagram, suscite des vocations. « Il y a d’abord eu “Mike Echo”, puis les autres armées se sont lancées, témoigne Dorian, l’aviateur, qui contribue à amuser les 17 000 abonnés de » L’amicale du vent « . Nous, c’était il y a à peu près deux ans. » Les marins d’« Oscar Alpha », eux, étaient 11 000 avant de migrer vers un groupe privé, plus discret. « On s’envoyait des mèmes entre collègues, nous raconte l’un des quatre animateurs, par textos du bateau sur lequel il est déployé. En voyant “Mike Echo”, on s’est dit : “Pourquoi pas nous” ? »

    Les terriens charrient les aviateurs, qui à leur tour se moquent des marins

    Pour que la communauté s’étende toujours plus, les uns et les autres s’interpellent et se provoquent. Les terriens charrient les aviateurs, qui à leur tour se moquent des marins. « Le but, c’est de tisser du lien », estime Dorian. Le succès de « Mike Echo » est tel que l’ancien marsouin, fraîchement reconverti dans le civil, commence à développer des produits dérivés : les patchs et les autocollants « Agneugneu lifestyle », caricaturant un soldat français un peu punk, fleurissent sur les uniformes, dans les casernements et dans les bases où les tricolores opèrent à l’étranger.

    « Nous avons testé le marché », explique Thomas Romeo. S’il travaille aujourd’hui dans un cabinet de recrutement, l’ancien militaire espère tenter l’aventure de l’entrepreneuriat.

    « Nous sommes en train de monter une SAS [société par actions simplifiée], dans laquelle nous allons injecter quelques milliers d’euros. Comme tout le monde, j’ai envie de gagner ma croûte et de m’émanciper. »

    Réseaux de solidarité

    Jusque-là, les ventes d’accessoires et l’influence de « Mike Echo » ont surtout servi à soutenir des associations d’aide aux militaires, comme Kilo Project ou Trente jours de mer, qui accompagnent des blessés physiques et psychologiques. Les auteurs – ils sont une dizaine à alimenter la page – utilisent également leur visibilité pour relayer les cagnottes montées par les familles de soldats tués.

    « Mike Echo » joue par ailleurs un rôle social. Ses animateurs ont mis en place une adresse électronique derrière laquelle des bénévoles se relaient pour répondre aux collègues mal en point. « On s’est rendu compte que beaucoup de mecs en burn-out ou avec un syndrome de stress post-traumatique venaient nous parler dans les messages privés », témoigne Thomas Romeo :

    « Certains mecs n’osent pas se confier de peur de mettre en danger leur carrière. Alors nous essayons de servir d’intermédiaires. »

    Ce soutien va même plus loin, au point qu’on le considère parfois « comme le syndicaliste officieux de la force ». Le terme peut surprendre pour un militaire, étant donné que le code de la défense continue d’interdire le syndicalisme dans les armées françaises. C’est pourtant bien celui qu’utilise également son camarade aviateur, Dorian : « Les gens qui sont hostiles au syndicalisme, c’est ceux qui n’ont jamais eu de galères. Quand ça t’arrive, tu te rends compte que tu es tout seul» Aujourd’hui, lorsqu’ils ont des difficultés, les soldats peuvent recourir à leurs présidents de catégorie, des anciens respectés qui peuvent parler aux chefs. Insuffisant, pour Dorian :

    « J’ai eu deux, trois embrouilles dans l’armée. Quand j’allais voir le président des sous-officiers, il me demandait de quoi j’avais besoin pour m’expliquer comment m’en passer. »

    Ces militaires de plus en plus influents sur Internet savent qu’ils sont lus par leurs supérieurs. Ils se servent de leur humour grinçant pour faire passer les messages de leur communauté : défense des primes versées aux soldats en manœuvre, conseils pour mieux dialoguer avec la hiérarchie, aide à la reconversion

    En interne, ils restent prudents et gardent cette activité secrète. Aucun ne se voit dans une manifestation, brandissant banderoles et merguez pour obtenir des concessions de la part de leur ministre. Au contraire, ils sont plutôt soucieux d’un dialogue apaisé et respectueux avec l’institution. Ils luttent surtout contre le manque d’information de la plupart des jeunes engagés. « Si le militaire du rang est trop au courant de ses droits, c’est embêtant pour des officiers qui perdent en marge de manœuvre », glisse Thomas Romeo.

    Rectificatif, le 26 mars à 13 h 30 : remplacement du nom du principal interviewé par son pseudonyme et correction d’une erreur dans son grade lorsqu’il était encore à l’armée.

    Romain Mielcarek

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    L'Humanité

    Algérie. Aux racines des contentieux mémoriels

    Prescription culture

    Latifa Madani

    On décèle la patte de l’enseignant dans cet ouvrage de l’historien. Didactique, il construit son livre à partir de 15 questions réparties dans trois grands chapitres : « l’Algérie avant 1954 », « les “ennemis complémentaires” de la guerre d’Algérie » et « 1962, et après ? ». À l’appui d’archives, de témoignages, d’une riche historiographie et de son « égo-histoire », Emmanuel Alcaraz réussit à proposer une synthèse de l’histoire de l’Algérie et de ses mémoires, depuis l’Antiquité jusqu’au soulèvement populaire de 2019, le hirak. Son propos est aussi et surtout de montrer comment la colonisation et la guerre ont marqué de leur empreinte les évolutions récentes des deux pays.

    Préfacé par Guy Pervillé, l’ouvrage rappelle l’extrême violence de la conquête de l’Algérie et la brutalité d’une colonisation de peuplement spoliant les terres et privant les Algériens des vertus de la République et de toute parole politique. Pour l’auteur, la guerre d’Algérie a commencé avec les massacres du 8 mai 1945. Entretenir jusqu’au bout la fiction selon laquelle l’Algérie était un territoire français a nourri dénis, ressentiments et violences. Celles de l’OAS rendant la coexistence entre Européens et Algériens quasiment impossible. Ainsi, « la blessure narcissique de la perte de l’Algérie française » a contribué à façonner l’esprit de revanche et l’idéologie des extrêmes droites, particulièrement réactivées à l’occasion de la campagne présidentielle.

    Histoire
    Le Monde

    Des pirates russes soupçonnés d’attaques contre des entreprises de l’énergie inculpés aux Etats-Unis

    Parmi les cibles, attaquées il y a plusieurs années, figuraient une raffinerie saoudienne et une centrale nucléaire américaine.

    Les Etats-Unis ont révélé ce jeudi avoir inculpé quatre pirates informatiques russes, liés au gouvernement de leur pays, pour des attaques commises entre 2012 et 2018 contre des centaines d’entités du secteur de l’énergie dans le monde.

    Un premier acte d’inculpation, adopté en juin 2021 par un grand jury à Washington, vise Evgueni Gladkikh, un programmeur de 36 ans lié au ministère de la défense russe. Il est accusé d’avoir participé à l’attaque contre une raffinerie d’un pays tiers, en 2017, avec un logiciel malveillant appelé Triton. Le document ne précise pas où se situait cette raffinerie, mais les systèmes de sécurité d’une usine pétrochimique saoudienne avaient été attaqués avec ce logiciel en 2017. Un deuxième acte d’accusation, adopté en août 2021 au Kansas, vise Pavel Akoulov, Mikhail Gavrilov et Marat Tioukov, soupçonnés d’être des agents des services de sécurité russes (FSB) ayant mené une vague d’attaques contre le secteur mondial de l’énergie entre 2012 et 2017.

    Lors d’une première phase, baptisée « Dragonfly », ils auraient introduit des logiciels malveillants dans des actualisations légitimes de logiciels, contaminant plus de 17 000 appareils. Certaines des cibles étaient situées en France, d’après les analyses menées à l’époque par plusieurs entreprises de sécurité informatique, mais leur identité n’avait pas été révélée. Dans une seconde phase, « Dragonfly 2.0 », ils auraient mené 3 300 tentatives d’hameçonnage dans plus de cinq cents entités, y compris contre la Commission de régulation du nucléaire aux Etats-Unis, et contre des cibles en Turquie et en Suisse. L’opérateur d’une centrale nucléaire américaine située au Kansas aurait notamment été visé.

    Les inculpations ne font pas mention d’un éventuel lien avec une série d’attaques, il y a plusieurs années, contre les infrastructures énergétiques ukrainiennes : fin 2015, des centaines de milliers de foyers avaient été privés d’électricité par ce qui était vraisemblablement une cyberattaque menée contre un opérateur électrique ukrainien ; les soupçons s’étaient à l’époque portés sur des hackeurs russes.

    Mises en garde contre des cyberattaques aux Etats-Unis

    Ces révélations interviennent quelques jours après une mise en garde formelle du président américain, Joe Biden, qui a annoncé ce lundi que, selon des « renseignements en constante évolution », la Russie envisageait de mener des cyberattaques d’ampleur visant des entreprises américaines. Ces inculpations portent sur des attaques relativement anciennes, mais elles « montrent clairement que les entreprises américaines doivent renforcer leurs défenses et rester vigilantes », a commenté Lisa Monaco, la ministre adjointe de la justice.

    Guerre en Ukraine : les Etats-Unis anticipent une recrudescence des cyberattaques

    Aucune des personnes inculpées ce 24 mars n’a été arrêtée, mais le département d’Etat a offert une récompense pouvant aller jusqu’à 10 millions de dollars pour toute information permettant de les localiser. La doctrine américaine en matière de cyberattaques prévoit de nommer publiquement et de mettre en examen tout pirate identifié avec un important degré de certitude, pour envoyer un signal clair et espérer limiter de futures attaques.

    La ministre des affaires étrangères britannique, Liz Truss, a, de son côté, annoncé des sanctions contre « l’Institut central de recherches scientifiques en chimie et mécanique », l’agence liée au ministère de la défense russe où travaillait Evgueni Gladkikh. « En sanctionnant ceux qui visent les gens, les entreprises et les infrastructures, nous envoyons un message clair au Kremlin : nous ne les laisserons pas faire », a commenté la ministre.

    L’Ukraine, cible préférée des hackeurs russes

    Le Monde avec AFP

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    L'Humanité

    Les traces de la colonisation et la guerre d’Algérie

    Prescription culture

    Latifa Madani

    Fruit d’une enquête menée auprès de 3 000 jeunes âgés de 18 à 25 ans et d’une centaine d’entretiens avec des petits-enfants d’appelés, de pieds-noirs, de harkis, de juifs d’Algérie, d’indépendantistes du FLN ou de membres de l’OAS, l’auteur, chercheur au Cevipof et enseignant à Sciences-Po, démontre combien la colonisation et la guerre d’Algérie ont laissé des traces dans la société française. 39 % des jeunes Français ont un lien familial avec cette histoire. Dans la majorité des cas, ils manquent de connaissances. Pour certains d’entre eux, relève l’historien, « le combat pour l’Algérie française se poursuit dans le combat pour une France française ». Même minoritaire, ce positionnement rencontre « une forte résonance dans l’espace public et porte en lui un fort potentiel de violence ». En grande majorité, les jeunes qu’il a rencontrés cherchent à comprendre, loin des instrumentalisations. Ils veulent être « la génération du dépassement ». Beaucoup confient comment ils négocient avec leur héritage pour mieux vivre avec et bien vivre ensemble. La culture, les arts, le patrimoine culinaire en sont des ingrédients précieux.

    Algérie
    Le Monde

    Une technique pour nettoyer les panneaux solaires sans eau

    Une équipe de chercheurs du MIT viennent de breveter une solution sèche qui éjecte les grains de poussière des panneaux photovoltaïques.

    La poussière qui se dépose sur les panneaux solaires fait baisser leur efficacité, de 50 % en deux mois pour les environnements les plus défavorables. Préserver la performance nécessite donc des nettoyages réguliers qui utilisent souvent de l’eau, et qui représentent jusqu’à 10 % du coût de maintenance d’une installation. Une équipe du MIT estime que, pour la capacité mondiale installée, la quantité d’eau correspond aux besoins de deux millions de personnes. Ces chercheurs viennent de tester et breveter une solution sèche qui éjecte les grains de poussière des panneaux. Ils la considèrent comme moins chère que ses concurrentes, et sans risque de court-circuit dans les environnements très humides. Cette technique bénéficie de l’humidité ambiante qui permet aux grains de se charger électriquement et d’être expulsés du panneau solaire, même dans un désert.

    L'Humanité

    Pour Michaël Zemmour « la retraite à 65 ans, un choix politique, non économique »

    Entretien

    L’économiste Michaël Zemmour décortique la réforme macroniste et met en garde contre ses effets pervers à court et moyen terme.

    Cyprien Boganda

    Contrairement à ce que beaucoup de libéraux nous assurent depuis des années, notre régime de retraite n’est pas menacé. L’acharnement de l’actuel président à vouloir repousser l’âge de départ, en cas de deuxième mandat, est donc en bonne partie motivé par des raisons idéologiques.

    Comment analysez-vous la rapidité du recul de l’âge de départ à la retraite voulu par Emmanuel Macron ?

    L’objectif affiché est de repousser de trois ans l’âge légal de départ, au rythme de quatre mois par an. Cela va concerner des personnes qui se trouvent déjà aux portes de la retraite : imaginez la situation de ceux qui comptaient partir à 62 ans en 2023 et qui vont devoir attendre quatre mois supplémentaires. Quant à la génération née en 1969, elle devra patienter trois ans de plus. C’est une très grosse augmentation.

    Pour avoir une idée des conséquences immédiates d’un tel recul, on peut analyser ce qui s’est produit lors du passage de 60 à 62 ans (après la réforme des retraites de 2010 de Nicolas Sarkozy – NDLR). Pour résumer, les gens qui étaient encore en emploi à 60 ans sont restés deux ans supplémentaires.

    En revanche, tous ceux qui n’avaient plus de travail à ce moment-là (je rappelle que c’est le cas d’une personne sur deux au moment où elle prend sa retraite) ont vu se prolonger cette période de précarité où le taux de pauvreté est très marqué.

    Le deuxième effet produit par le recul de l’âge de départ se situe au niveau des conditions de travail. Avec l’âge, les risques d’incapacité faible ou sérieuse augmentent fortement. Dans le secteur du nettoyage, par exemple, le taux d’emploi chute après 45 ans à la suite de tous les facteurs de pénibilité (troubles musculo-squelettiques, notamment).

    Y a-t-il une logique économique derrière la décision d’allonger la durée de cotisation au régime des retraites ?

    Selon moi, cette mesure n’est pas une réponse à une nécessité financière : le Conseil d’orientation des retraites (COR) nous explique que le déficit va se résorber de lui-même à l’horizon 2030 et que le régime des retraites n’est pas menacé. Les économies représentées par un passage à 65 ans excéderaient largement ce qui serait nécessaire pour revenir à l’équilibre. En réalité, cette mesure ne répond pas à une logique économique, mais relève d’un choix politique.

    Emmanuel Macron cherche soit à réduire les dépenses publiques en tant que telles au nom d’une idée non démontrée selon laquelle une baisse des dépenses serait nécessairement une bonne chose pour l’économie, soit à augmenter la population présente sur le marché du travail (ce qu’on appelle « l’offre du travail »).

    Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire affirme en substance que « nous rembourserons notre dette publique par la croissance créée par la réforme des retraites ». Selon ce raisonnement, la réduction de la part des retraites dans le PIB, et plus largement de nos dépenses publiques, dynamiserait mécaniquement l’économie. Pour un économiste, c’est une logique curieuse qui ne repose sur aucune démonstration.

    Quelles pourraient être les conséquences sociales, à long terme, d’un nouveau recul de l’âge de la retraite ?

    Le temps que l’on passe à la retraite a déjà commencé à diminuer, car les précédentes réformes ont reculé l’âge de départ plus vite que nous ne réalisions des gains d’espérance de vie : autrement dit, cette nouvelle mesure conduirait surtout à raccourcir encore la durée de la retraite.

    Les salariés atteindront l’âge légal plus tard, et en plus mauvaise santé. Par ailleurs, on sait déjà que nous allons vers un appauvrissement relatif des retraités : le niveau de vie de ces derniers par rapport à celui des actifs sera 20 % plus faible en 2070. En réalité, le vrai sujet, c’est que si l’on ne fait rien, les retraités pourraient connaître l’expérience d’un déclassement demain.

    Emmanuel Macron n’essaie-t-il pas de s’attaquer à ce risque d’apauvrissement des retraités en relevant le minimum vieillesse à 1 100 euros ?

    Cette proposition est cosmétique. Le gouvernement précise bien que ces 1 100 euros ne seraient accordés qu’aux personnes avec des carrières complètes… c’est-à-dire à des gens qui, très largement, perçoivent déjà ce niveau de pension ! Ce sont les retraités aux carrières incomplètes qui sont les plus pauvres.

    Il faudrait prendre de vraies mesures pour s’attaquer au problème en envisageant une véritable retraite minimale, certes plus coûteuse pour les finances publiques. Cela supposerait de redéfinir les conditions nécessaires pour percevoir les minima de retraite : aujourd’hui, ils ne se déclenchent que lorsque l’on part à temps plein. Demain, certaines personnes devront donc attendre 67 ans pour pouvoir les toucher.

    michael zemmourréforme des retraitesRetraite à 60 ansdépart à la retraite
    Le Monde

    Activité physique en entreprise, il y a encore du boulot !

    Un rapport de deux députées fait des propositions pour développer l’activité physique en milieu professionnel. Les bénéfices sont avérés pour les salariés et leurs employeurs, mais de nombreux freins persistent.

    Dix mille pas et plus. Prendre un cours de yoga avec des collègues à l’heure de la cantine, faire une pause à la salle de sport pour soulever de la fonte ou disputer un set de ping-pong… En termes d’offres sportives – comme sur bien d’autres plans –, on a vraiment de la chance, au Groupe Le Monde. En France, c’est moins d’une entreprise sur cinq (18 %) qui propose une activité physique ou sportive (APS) à ses collaborateurs, comme le souligne un rapport des députées Aude Amadou (La République en marche) et Maud Petit (MoDem) réalisé à la demande du premier ministre, Jean Castex, et rendu le 14 mars à la ministre des sports, Roxana Maracineanu.

    Sport au travail, un bénéfice négligé

    Quelques jours après l’adoption de la loi sur la démocratisation du sport, leurs recommandations pour développer les pratiques sportives au travail sont un nouveau pas en termes de politique de santé publique pour favoriser les comportements actifs et lutter contre la sédentarité et ses conséquences.

    Au terme de « sport en entreprise » jusqu’ici consacré, elles suggèrent d’abord de substituer celui d’ « APS en milieu professionnel » pour évoquer une offre « qui vise la santé et le bien-être sans nécessairement rappeler la dimension de compétition entre salariés, et donc sans attente de performance induite », et élargir aux administrations, « pas toujours proactives sur la question ».

    Des bénéfices aussi pour les employeurs

    Facteur de bien-être et de santé pour les employés, la pratique d’APS en milieu professionnel est aussi bénéfique pour leurs employeurs et les dépenses publiques, détaille le rapport, faisant référence à une étude de 2015 réalisée notamment par le Medef. Selon celle-ci, l’absentéisme (qui coûte chaque année 60 milliards d’euros et correspond à 17,2 jours d’absence par salarié) est ainsi réduit de 5,6 %, les dépenses de santé de plus de 300 euros par an par personne, et le turnover des effectifs de 3,2 %. Et la productivité fait, elle, un bond de 6 % à 9 %. Sans compter l’enjeu d’image. « Dans un contexte concurrentiel où la qualité de vie au travail devient un critère de choix pour les salariés qui veulent postuler, la pratique d’une APS en entreprise est une réelle plus-value, d’autant plus si elle est associée à une culture d’entreprise », écrivent Aude Amadou et Maud Petit.

    Le (sport au) travail, c’est la santé

    Les deux députées, qui ont visité plusieurs dispositifs, citent notamment l’exemple de Poissy (Yvelines), où les 850 personnels de la mairie peuvent, depuis 2017, pratiquer deux heures d’activité (marche nordique, badminton, relaxation…) par semaine sur leur temps de travail. Bilan : une diminution du stress au travail, une amélioration du climat social et de la condition physique des salariés, avec une baisse de 750 jours/an de l’absentéisme, soit 100 000 euros d’économies pour la collectivité.

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    L'Humanité

    Les perdants de la future réforme des retraites donnent de la voix

    Premier plan

    Retraites Entre le recul de l’âge légal de départ à 65 ans et la fin programmée des régimes spéciaux, la réforme imaginée par le candidat Emmanuel Macron va toucher de nombreux travailleurs déjà soumis à des conditions de travail difficiles.

    Cécile RousseauCyprien Boganda

    Qu’il semble loin, le temps où un certain Emmanuel Macron, candidat à la présidentielle de 2017, s’engageait à ne pas toucher à l’âge légal de départ à la retraite ! « Il restera à 62 ans ! » martelait-il alors, soulignant dans son programme l’ineptie économique d’un éventuel recul. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts et le Macron 2022 semble décidé à enterrer la promesse faite par celui de 2017. Le président­-candidat a prévenu : s’il est réélu, l’âge légal de départ passera de 62 à 65 ans en 2034. Et de façon abrupte. Si le projet de réforme Delevoye-Philippe, mis en échec par les mobilisations en 2019 et 2020, se donnait dix ans pour se mettre en place, ne touchant que les générations 1975 et suivantes, celui présenté il y a huit jours commencera à s’abattre sur les personnes nées dès 1961. Tant pis si celles-ci pensaient déclencher leurs droits à pension l’an prochain, dès 62 ans : elles devront travailler quatre mois de plus. Chacune des ­générations suivantes, jusqu’à celle de 1969, se verra accablée d’un trimestre supplémentaire à cotiser, afin de parvenir à l’officialisation du nouvel âge légal de départ à 65 ans, en 2034.

    Cette réforme est d’autant plus brutale qu’elle n’est justifiée par aucune urgence économique (voir aussi l’entretien ci-contre). Le Conseil d’orientation des retraites (COR) le rappelait en juin 2021 : « Malgré le contexte de la crise sanitaire et le vieillissement progressif de la population française, les évolutions de la part des dépenses de retraite dans le PIB resteraient sur une trajectoire maîtrisée à l’horizon de la projection, c’est-à-dire 2070. »

    Valérie Pistone craint de se retrouver prise au piège de ces nouvelles bornes d’âge. Née en 1965, l’infirmière à l’hôpital gériatrique René- Muret à Sevran (Seine-Saint-Denis) n’imagine pas une seconde pousser son activité jusqu’à 65 ans : « Cette mesure s’inscrit dans un quinquennat injuste pour les soignants et ne prend absolument pas en compte le quotidien professionnel des gens », tacle celle qui est aussi syndicaliste SUD santé. La quinquagénaire avait initialement envisagé son départ pour 2025. En 2012, elle avait choisi de passer en catégorie A de la fonction publique avec une retraite portée à 60 ans. Un effort consenti pour percevoir un meilleur salaire. D’autres infirmières sont restées en catégorie B (catégorie active) et ont conservé la possibilité de départ à 57 ans. « Je me suis assise sur la pénibilité à ce moment-là, je n’aurais peut-être pas dû », glisse-t-elle, en précisant bien que les primes des infirmières ou de week-end ne rentrent pas dans le calcul de la pension.

     

    Miser sur la formation et l’embauche des jeunes

    Alors que les tâches administratives se sont multipliées pour coller à l’impératif de rentabilité et que le quotidien s’est alourdi avec le Covid, Valérie est épuisée : « On y laisse notre santé, donc on aimerait bien profiter de notre retraite. Quand on s’occupe des autres, il faut être en forme ! D’ailleurs, je ne fais pas des actes, mais des soins. L’interaction avec le patient est essentielle, surtout pour les personnes âgées. » À rebours de la future réforme, la soignante souhaiterait plutôt que les personnes proches de la retraite puissent diminuer leurs heures et qu’en retour, un jeune soit formé puis embauché.

    Chez d’autres spécialistes du soin, le corps a déjà lâché. Fabienne Montet, aide à domicile de 53 ans, souffre de multiples pathologies apparues dans l’exercice de son travail-passion : tendinite du bassin, arthrose aux deux genoux, hernie discale… « On est seul pour effectuer les transferts du lit au fauteuil avec des personnes qui n’ont souvent plus aucune autonomie. On est auxiliaire de vie, femme de ménage… Le métier est très physique, comme celui d’assistante maternelle que j’occupais avant. » En arrêt maladie depuis un an et en parcours de reconnaissance de maladie professionnelle, elle envisage une reconversion dans un métier administratif. Pourtant, selon ses calculs, Fabienne ne pourrait prétendre à une retraite complète qu’à 67 ans, avec un montant de misère. « J’ai travaillé à temps plein puis à temps partiel pour m’occuper de mes trois enfants, le tout payée un peu plus de 8 euros de l’heure, soit le Smic ! s’indigne-t-elle. Je devrais toucher 1 000 euros de pension. Je vis comment avec cette somme, compte tenu de l’augmentation des prix ? Sans mon mari artisan, je ne m’en sortirais pas. Plutôt que de subir la réforme d’un président installé bien au chaud dans son bureau, j’attendais une augmentation de salaire et la reconnaissance de la difficulté de notre travail. »

     

    L’usine à gaz du compte professionnel de prévention

    Dans le secteur du bâtiment, cet éloignement de l’âge légal de départ paraît aussi inconcevable. Si la pénibilité­ des tâches n’est plus à démontrer, leur reconnaissance concrète reste compliquée. Le compte professionnel de prévention (ex-compte pénibilité) a tout d’une usine à gaz. « Quatre critères de pénibilité ont été supprimés par Emmanuel Macron, comme l’exposition à des vibrations et le port de charges lourdes. Pour les critères restants, on nous répond qu’on ne peut pas toujours mesurer l’impact réel sur le salarié », déplore Ali Tolu, représentant CGT au comité de groupe de Vinci. Tenir jusqu’à 62 ans relève déjà de l’exploit. « Comme les patrons proposent rarement des postes aménagés, à 55 ans, de très nombreux collègues finissent licenciés pour inaptitude avec juste les indemnités légales. Beaucoup d’anciens, partis en retraite, sont tombés malades quelques mois après et sont décédés, dénonce Seyfettin Kurnaz, représentant de FO dans l’entreprise Dodin Campenon Bernard.

    Décidé à ignorer les particularités inhérentes aux métiers, l’actuel locataire de l’Élysée a réaffirmé sa volonté de supprimer les régimes spéciaux. Ciblés explicitement, les agents de la RATP ont une impression de bis repetita de l’année 2019. « Notre régime nous donne théoriquement le droit de partir à 52 ans avec vingt-sept années d’ancienneté­ pour les conducteurs et à 57 ans pour les agents de maintenance, rappelle Pierre Yaghlekdjian, délégué syndical CGT. Dans les faits, c’est très compliqué car l’impact des réformes précédentes s’amplifie avec le temps. Tout cela vise à réduire le montant des pensions car aucun conducteur ne restera jusqu’à 65 ans au volant, en horaires de nuit, en repos ­décalé… » En grève ce vendredi contre la dénonciation des accords sur les conditions de travail par leur direction en vue de la privatisation du réseau bus, les conducteurs refusent de travailler, entre autres, une heure de plus par jour. Une mobilisation qui devrait en appeler bien d’autres en cas de réélection du président de la République.

    réforme des retraitesEmmanuel Macronfinancement des retraitesRetraite à 60 ans
    Le Monde

    Des fourmis enrôlées dans la lutte contre le cancer

    Une équipe française a entraîné  l’insecte à distinguer des cellules cancéreuses, dans l’espoir qu’il puisse un jour entrer dans la panoplie des moyens de dépistage des tumeurs.

    Dans l’insectarium du Laboratoire d’éthologie expérimentale et comparée (LEEC), à l’Université Sorbonne Paris Nord (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis), la science fourmille. Dans une atmosphère maintenue à 24 °C, Baptiste Piqueret a entraîné près de 130 fourmis à détecter olfactivement les composés volatils organiques (COV) émis par des cellules cancéreuses, grâce à un système de récompense. Les premiers résultats de ses travaux, conduits sous l’égide de Patrizia d’Ettorre et Jean-Christophe Sandoz, respectivement professeure du LEEC et directeur de recherche au CNRS, ont été publiés le 21 février dans la revue iScience.

    Dans l’étude en question, Baptiste Piqueret a exposé les fourmis à l’odeur d’un échantillon de cellules cancéreuses humaines chauffées à 37 °C, comme le corps humain, en plaçant de l’eau sucrée à proximité. La fourmi se baladait ensuite librement jusqu’à trouver la récompense, qu’elle allait boire, en « antennant ». « Chez les fourmis, les antennes sont l’équivalent du nez chez l’homme. Elle va en quelque sorte renifler son environnement et se rendre compte qu’il y a une odeur à côté de la récompense et associera les deux. »

    Dans la deuxième partie du test, les chercheurs présentaient l’odeur de cellules cancéreuses et une odeur de cellules non cancéreuses pour voir si les fourmis pouvaient faire la différence, cette fois sans récompense. L’exercice était réalisé trois fois de suite et prenait entre une demi-heure et une heure, « selon les capacités d’apprentissage et la personnalité des fourmis », ajoute le post-doctorant. De nouvelles fourmis étaient utilisées pour chaque apprentissage afin de ne pas fausser les résultats de l’étude. « On regarde où la fourmi cherche et le fait qu’elle passe plus de temps à chercher autour de l’odeur qu’elle a apprise nous prouve que l’apprentissage est réussi », synthétise Patrizia d’Ettorre. Afin de vérifier les résultats de l’étude, 50 % des fourmis ont été entraînées à détecter le cancer alors que l’autre moitié a été entraînée à détecter l’absence de cancer.

    Avec l’appui de l’Institut Curie, du CNRS et de l’Inserm, trois types de cellules cancéreuses ont été utilisés pour l’étude : un de l’ovaire et deux du sein. Un taux de réussite de 95 % a été atteint pour la première phase de l’étude. Si la fourmi est capable de les détecter, c’est parce que « les cellules fonctionnent comme des petites usines avec des produits qui entrent et des produits qui sortent », schématise Baptiste Piqueret, qui donne l’exemple de deux cellules du sein, une cancéreuse et une non cancéreuse. Le métabolisme de la cellule malade lui fera utiliser et excréter des composés différents ne présentant pas la même odeur que ceux des cellules saines.

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    Le Monde

    Le prix Abel récompense Dennis Sullivan, mathématicien charismatique

    Dans sa Carte blanche, Etienne Ghys décrit la contribution à sa discipline de l’Américain Dennis Sullivan, qui vient d’être récompensé pour sa riche carrière.

    Le prix Abel de mathématiques a été attribué, mercredi 23 mars, à l’Américain Dennis Sullivan, 81 ans, « pour ses contributions révolutionnaires à la topologie dans son sens le plus large, et en particulier dans ses aspects algébriques, géométriques et dynamiques », a annoncé l’Académie norvégienne des sciences et des lettres. Alors que la médaille Fields est attribuée à un mathématicien de moins de 40 ans, le prix Abel est plus proche du prix Nobel (inexistant en mathématiques) et récompense l’ensemble d’une carrière.

    Vers la fin du XVIIe siècle, Leibniz rêvait de manipuler des formes, à la manière des symboles abstraits de l’algèbre. Il donna le nom d’analysis situs à cette théorie, qu’il ne pourra pas développer et qui ne sera solidement mise en place qu’à la fin du XIXe siècle, par Henri Poincaré. Dans cette théorie, qu’on appelle aujourd’hui topologie, on considère que la surface d’une sphère est équivalente à celle d’un cube, car on peut déformer l’une en l’autre, si on les imagine fabriqués en caoutchouc. En revanche, la sphère n’est pas équivalente à une chambre à air. On étudie des courbes, des surfaces et plus généralement des « variétés » bien plus compliquées, dans des dimensions quelconques. Parmi les contributions majeures de Sullivan, on peut citer sa théorie de l’homotopie rationnelle, qui permet de comprendre la structure topologique des variétés en leur associant des objets de nature algébrique, qu’on peut en principe calculer, réalisant en quelque sorte le rêve de Leibniz.

    Passerelles insoupçonnées

    Sullivan passe sans effort d’un chapitre des mathématiques à l’autre et découvre des passerelles insoupçonnées qui le conduisent à des points de vue entièrement nouveaux. Il établit par exemple un « dictionnaire » entre deux théories qu’on croyait indépendantes (les groupes kleiniens et la dynamique holomorphe). Il lui suffit alors de traduire un théorème de l’une pour obtenir la solution d’un problème important dans l’autre, qui résistait pourtant depuis près de soixante-dix ans (le théorème du domaine non errant). Il n’est ni géomètre, ni topologue, ni algébriste, ni analyste : il est un peu tout cela à la fois. Très peu de mathématiciens ont un sens aussi aigu de la profonde unité des mathématiques. Depuis quelques années, il essaye d’exporter ses idées topologiques dans un problème majeur de dynamique des fluides. Les experts ne sont pas (encore) convaincus, mais cela conduira peut-être à un succès retentissant.

    C’est aussi par son charisme exceptionnel que Sullivan est remarquable. Il a été pendant de nombreuses années une plaque tournante dans la communauté mathématique. Toujours entouré de chercheurs très divers, en particulier très jeunes, il a une incroyable capacité d’écoute, de partage, de motivation et d’encouragement. Il est à l’opposé de l’image d’Epinal du mathématicien solitaire. Lorsqu’il était professeur à l’IHES, à Bures-sur-Yvette (Essonne), il fallait le voir à l’heure du thé mettre en contact des mathématiciens de tous bords et de tous âges qui ne se connaissaient pas, en toute simplicité. Son séminaire à New York est très fréquenté et n’a rien à voir avec un exposé traditionnel : les questions fusent de toutes parts et le conférencier doit être préparé à parler pendant de nombreuses heures, jusqu’à l’épuisement général. Il est l’un des premiers à avoir enregistré ces séminaires sur des cassettes vidéo VHS, dès le début des années 1980. Ce sont aujourd’hui des collectors.

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    Le Monde

    « Toxic Data », un ouvrage prophylactique contre les réseaux sociaux

    David Chavalarias propose une analyse critique de l’influence de Twitter ou Facebook sur les opinions politiques.

    Le livre. Au premier abord, le lecteur se dira sans doute qu’il a déjà lu et entendu ces lamentos sur l’effet néfaste des réseaux sociaux sur le débat public et sur les risques d’influence des opinions par certains groupes d’intérêt. D’autant plus qu’avec la guerre en Ukraine et la campagne présidentielle française, l’époque est propice à ce genre de suspicions. Mais si dans son livre, Toxic Data, l’agrégé de mathématiques David Chavalarias propose en effet une critique de plus contre les Gafam, les ingérences russes ou chinoises, son analyse est par plusieurs points assez originale.

    Les illustrations centrales en couleurs, que sans doute peu de lecteurs ont déjà vues, témoignent déjà d’un regard différent sur ces thèmes. On y voit des nuées de points en tas, ou bien dispersés, reliés entre eux plus ou moins fortement. C’est ce que l’auteur, mathématicien de formation, appelle un « macroscope » : un dispositif d’étude à grande échelle de ce qui se passe sur un réseau social comme Twitter et qui permet, par la collecte et l’étude de millions de tweets, de voir d’où part une information, comment un mot-clé circule, comment se forment les communautés politiques, et les voir éclater, se recomposent ou se rapprochent d’une autre…

    En spécialiste des systèmes complexes, dont les réseaux sociaux font partie, il défend l’idée que pour mieux corriger les effets négatifs de ces ogres numériques sur les opinions il convient d’abord de disposer des outils pour les « voir ».

    Un « politoscope »

    Plusieurs exemples montrent l’intérêt d’une telle approche. Ce « politoscope », comme il a été baptisé, a permis d’éclairer le fait que le terme « islamo-gauchisme », repris par des ministres, est bien un concept venu de l’extrême droite. Il aide aussi à repérer quels camps diffusent le plus de fausses informations. Il documente l’émergence de la communauté antivax et antipasse sanitaire.

    Les comportements sociaux de chambre d’échos, de bulles de filtre, de polarisation, d’astroturfing, etc., sont bien sûr présents mais vus à l’aune de la science des réseaux et des sciences cognitives, ce qui permet de mieux les comprendre. L’un de ces résultats, tiré d’un théorème mathématique de 1976, est même assez déprimant : plus les interactions sociales sont fortes, plus le comportement collectif est imprévisible aux yeux des individus (rendant instables les situations), mais plus l’entité qui a les informations sur ces interactions peut les prévoir…

    Très inquiet de ces influences sur la santé de nos démocraties et conscient que les choix se jouent parfois à un nombre de voix largement atteignable par des influenceurs, l’auteur esquisse 18 propositions pour éviter les dérèglements. Certaines sont de bon sens : vérifier ses sources, savoir se déconnecter… D’autres sont difficiles à réaliser, comme « surveiller » les algorithmes, « redonner les données au peuple »… D’autres encore sont plus inattendues, comme le recours au jugement majoritaire pour les élections, ou les « preferendums », qui permettent de nuancer le contenu des votes et éviter les jugements binaires et l’inévitable polarisation.

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    L'Humanité

    Mélenchon espère un duel avec Macron au second tour de la présidentielle

    Actu

    Le 20 mars, à Paris, la Marche pour la VIe République a rassemblé « plus de 100 000 personnes ». Le candidat FI appelle à faire du scrutin élyséen un référendum pour la retraite à 60 ans.

    Diego Chauvet

    «Si on est au deuxième tour, ce sera déjà une très belle victoire. Ça obligera Macron à affronter de vraies problématiques. » Pierre, la vingtaine, est monté de Lyon rejoindre la Marche pour la VIe République, organisée par la France insoumise, dimanche à Paris. Au même moment, sur le boulevard Beaumarchais, le candidat de l’Union populaire à la présidentielle fait son entrée dans le cortège sous les ovations de la foule. Malgré la virulence des attaques dont il est l’objet depuis l’invasion russe de l’Ukraine, Jean-Luc Mélenchon garde un soutien intact dans les rangs des insoumis et des sympathisants. Alors que les manifestants rejoignent la place de la République, la situation internationale qui bouleverse la campagne est évidemment dans toutes les têtes.

    Un grand coup de pression dans la campagne

    Manon, venue de Haute-Savoie, reconnaît que « ça a changé les choses, oui. Mais pour l’essentiel, ce sont des gens qui ne voulaient pas voter pour Mélenchon, et qui se sentent renforcés dans leurs positions. » Jean-Luc et Félix, eux, ont fait « dix heures de bus depuis Brest » pour être présents. Le premier est optimiste, persuadé que son candidat va l’emporter. Le second, lui, est conscient que, si le second tour peut être à portée, la marche vers la victoire est beaucoup plus haute… « Si on avait un mois de campagne de plus, peut-être que ce serait possible. Mais Macron, c’est un mur. C’est incroyable, il est à 33 % dans certains sondages. » La marche du 20 mars fait ainsi figure de grand coup de pression dans la campagne pour faire grimper le candidat d’ici au 10 avril. Car certains dans le cortège ont vraiment du mal à envisager un nouveau second tour entre Macron et Le Pen. C’est le cas de Christine, « militante depuis trente ans », qui dit qu’elle pourrait ne pas glisser un bulletin au nom du président sortant dans une telle configuration… Drapeau à la main, venue d’Île-de-France, elle se dit persuadée que « 90 % des gilets jaunes vont voter Mélenchon ».

    Smic à 1 400 euros net et blocage des prix

    Dans son intervention, le candidat FI leur a d’ailleurs adressé quelques signaux, promettant l’amnistie de tous ceux qui ont été condamnés, et l’indemnisation des victimes des violences policières en manifestation. Il s’est aussi déclaré en faveur du référendum d’initiative citoyenne, et de la fin de la monarchie présidentielle à travers la mise en place d’une Constituante pour une VIe République. Mais c’est surtout face au programme du président sortant que le député s’est positionné. Jean-Luc Mélenchon commence son discours en dédiant ce rassemblement « à la résistance du peuple ukrainien face à l’invasion russe », et aux « Russes courageux qui résistent dans leur propre pays ». Sortant du seul débat international qui domine la campagne depuis plusieurs semaines, il ouvre alors le feu sur la mesure la plus emblématique du programme d’Emmanuel Macron : la retraite à 65 ans. Il y oppose la retraite à 60 ans, qu’il promet de rétablir s’il est élu le 24 avril. Juste avant le discours, le coordinateur de la FI, Adrien Quatennens, le clamait : « Avec Jean-Luc Mélenchon au second tour, cette élection présidentielle vaudra un référendum pour la retraite. » « Une nouvelle fois, nous allons lui faire remballer sa réforme », promettait-il. « Ne vous cachez pas derrière les divergences entre les chefs et les étiquettes, c’est vous qui faites la différence », appuie ensuite le candidat à la présidentielle à l’intention des électeurs, notamment ceux qui, à gauche, hésiteraient encore sur le nom à glisser dans les urnes le 10 avril. Et d’en appeler à leur « responsabilité » : « Oui, ce vote est un référendum social, vous êtes prévenus », un vote pour faire barrage à « la retraite à 65 ans », lance-t-il à la foule.

     Une élection qui, parce qu’elle concentre tous les pouvoirs, nous permet de les renverser tous en même temps » jean-Luc Mélenchon

    Pour mobiliser encore au-delà de ses troupes rassemblées place de la République (plus de 100 000 personnes selon les insoumis), le candidat met aussi l’accent sur la rapidité avec laquelle de nouvelles « conquêtes sociales » pourraient être mises en place en cas de victoire. C’est « une élection qui, parce qu’elle concentre tous les pouvoirs, nous permet de les renverser tous en même temps ». Aussi, dès son arrivée au pouvoir, Jean-Luc Mélenchon promet un décret faisant passer le Smic à 1 400 euros net et le blocage des prix. Avec la retraite à 60 ans, « tout de suite, 830 000 personnes pourront partir jouir de leur temps libre », tandis qu’autant d’emplois seront libérés pour les jeunes. « Pas besoin de grèves coûteuses pour votre budget, ou de manif rendue dangereuse par le préfet Lallement », assure encore le candidat. Pour y parvenir, il reste trois semaines à la « tortue électorale », donnée entre 12 % et 14 % des intentions de vote selon les sondages, pour convaincre… une majorité de Français.

    Jean-Luc MélenchonPrésidentielle 2022réforme des retraitesunion populaire
    Le Monde

    Trouble du déficit de l’attention chez l’adulte, le grand oublié des troubles du neurodéveloppement

    Méconnu du grand public, le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) toucherait 2,5 % des adultes. Anxiété, dépression, addiction, délinquance, précarité financière : le TDAH et ses comorbidités affectent toutes les sphères de l’existence.

    En février 2021, Rachel apprend qu’elle souffre d’un trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). C’est un soulagement pour l’employée de Pôle emploi. « Je n’étais pas dingue », affirme-t-elle dans un sourire pendant que sa main gauche malaxe un accessoire antistress. « J’ai vécu trente-cinq ans avec la sensation que quelque chose ne tournait pas rond chez moi, ça me torturait, confie-t-elle. Le diagnostic a changé ma vie et ma perception de moi-même. »

    En parallèle de son bilan, Rachel met des mots sur ses difficultés en calcul (dyscalculie), en orthographe (dysorthographie), et à coordonner ses gestes ou à les planifier (dyspraxie). « On estime qu’entre 25 % et 30 % des personnes souffrant d’un trouble “dys” ont un TDAH associé », précise Anne Claret-Tournier, psychiatre et responsable de la consultation TDAH adulte au sein du service psychiatrie de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris).

    Le TDAH concernerait 5,9 % des jeunes et 2,5 % des adultes selon la Déclaration de consensus international de la Fédération mondiale du TDAH, qui s’est basé sur plusieurs méta-analyses pour formuler ses conclusions. « La triade classique des symptômes cliniques est le trouble attentionnel et exécutif, l’hyperactivité et l’impulsivité », détaille la docteure Claret-Tournier. Comme d’autres troubles du neurodéveloppement tels que l’autisme, il s’agit d’un trouble spectral avec des intensités différentes, sans profil type – son repérage arrive plus tard chez l’enfant, lors de l’entrée à l’école primaire. Les retentissements fonctionnels dans la vie quotidienne sont variables et peuvent toucher aussi bien la sphère familiale, professionnelle, que sociale. La frontière entre le normal et le pathologique est fine : « On parle de “trouble” quand son impact dans la vie de la personne devient significatif », explique Clémence Cabelguen, psychiatre au centre hospitalo-universitaire (CHU) de Nantes.

    En France, de nombreuses personnes échappent au diagnostic. « Il y a une méconnaissance profonde du TDAH par le grand public et les soignants, surtout chez l’adulte, commente la docteure Cabelguen. Beaucoup considèrent qu’il s’arrête à l’adolescence. » Le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, appelé DSM, ne l’a d’ailleurs intégré pour l’adulte qu’à partir de 2013. Les symptômes persistent pourtant après la majorité chez deux tiers des patients. Quant à la Haute Autorité de santé (HAS), ses premières recommandations sur le TDAH chez l’enfant à destination des médecins de premiers recours – généralistes en tête – datent de 2014, laissant plusieurs générations sans diagnostic pendant l’enfance. Le 8 mars, l’association HyperSupers TDAH lançait à ce propos une série de questions aux candidats à la présidentielle à travers des vidéos. Dans la première, Nathan, 26 ans, les interrogeait, face caméra : « Comment envisagez-vous de faciliter l’accès au diagnostic du TDAH adulte ? »

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    Le Monde

    Musique : les tambours, miroirs de l’âme de Minino Garay

    Avec son nouvel album « Speaking Tango », le percussionniste rend hommage aux poètes et aux voix historiques du continent sud-américain.

    Minino Garay (né à Cordoba, le 2 septembre 1969) présente son album Speaking Tango au Sunside, à Paris, un mélange très abouti de ses idées constamment répandues. Argentin de Paris depuis trente ans, ce percussionniste irrésistible a joué et fait jouer la scène entière du jazz, des musiques du monde, de la variété – de Dee Dee Bridgewater avec André Ceccarelli à Michel Legrand ou Raphaël Faÿs et Baptiste Trotignon, en passant par tous les jeunes musiciens sans exception. Il apporte générosité et énergie, avec une précision aussi constante que son sourire étonnant. On n’a pourtant pas manqué de reprocher à celui qui sortit douze albums personnels et quelque 260 participations à des disques de toutes les couleurs d’accompagner Christophe qui l’avait appelé pour son concert à l’Olympia.

    Minino Garay est un génie des rythmes avec ce bombo monstrueux qui ressemble au visage d’un dieu qui viendrait se coller au sien

    Gestuelle exubérante mais exacte, avec tous les tambours qui sont ses doubles, son âme, sa joie débridée, amant des poètes espagnols ou argentins qu’il fait entendre de sa voix inimitable dans Speaking Tango : il est comme ça, il vit comme ça, sa gloire est de nous faire partager son être. Minino Garay est un génie des rythmes avec ce bombo monstrueux qui ressemble au visage d’un dieu qui viendrait se coller au sien, sa batterie sudaka ou ce cajon – simple caisse qui se joue assis – qu’il a révélé à tous les percussionnistes de la planète et même aux flamencos qui auraient tendance à en abuser. Sans compter qu’il fait le show avec ses invités au Sunside, du 24 au 26 mars : Manu Codjia et Jean-Marie Ecay, deux façons aussi différentes que possible d’envisager la guitare, Christophe Wallemme et Pato Lisboa (contrebasse), Cédric Hanriot (piano) et Lionel Suarez, le plus délicat et le plus réservé des accordéonistes actuels.

    Minino Garay en meneur de troupes

    Ses invités du Sunside sont l’émanation des groupes et des voix qui habitent son dernier opus, extraordinaire autant qu’ambitieux mélange de tango, de jazz et de poèmes déclamés en castillan : « Il y aura un avant et un après ce disque. J’en suis sûr, sans l’once d’une prétention. Le but de cet album est d’ouvrir la porte à un nouveau mouvement, à partir d’un terme, speaking tango, qui est de mon cru », confie Minino. Il décentre le spoken word du Nueva York de la fin des sixties, qu’on finira par nommer « slam ». Il décentre à sa façon, unique autant qu’universelle.

    Un assemblage

    Enregistré entre Paris et Buenos Aires, mixé à Manhattan, cet hommage aux rencontres, concocté avec Hernan Jacinto, le pianiste étincelant de la scène argentine, est aussi un hommage aux poètes et aux voix historiques de son continent. Pipi Piazzolla (fils d’Astor) est un des batteurs, avec l’un des plus grands artistes de l’instrument, André Ceccarelli : Ceccarelli – Garay, c’est la rencontre des rencontres. Outre les invités du Sunside, on note la présence d’Alex Pandev, son épouse avec qui il a créé le premier festival franco-argentin Divino, du flûtiste ahurissant Magic Malik, des chanteurs Melingo et David Linx.

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    Le Monde

    Arts : Toyen, figure oubliée du surréalisme

    Jusqu’au 24 juillet, une rétrospective au Musée d’art moderne de Paris rend hommage à cette peintre singulière.

    Puisqu’il s’agit de la première rétrospective consacrée à Toyen à Paris depuis sa mort en 1980 – il y a quarante-deux ans… –, il faut commencer par la présenter. Toyen est le pseudonyme de Marie Cerminova, née le 21 septembre 1902 à Prague. Elle en fait sa signature vers 1923, l’ayant semble-t-il choisi d’après le mot français « citoyen ». A cette date, elle a déjà rompu avec sa famille, entrepris des études à l’école des arts décoratifs de sa ville natale et fait siennes des convictions politiques révolutionnaires. Elle va devenir, une dizaine d’années plus tard, une figure du surréalisme, longtemps perdue de vue après sa disparition. Le Musée d’art moderne de Paris lui rend enfin sa place, en exposant quelque 150 œuvres et documents.

    Toyen ou l'inventivité permanente d'une femme magnétique

    Elle a à peine 20 ans quand elle rencontre le peintre Jindrich Styrsky (1899-1942) sur une île de Dalmatie. Tous deux rejoignent le groupe moderniste Devetsil, attentif à ce qui vient de Paris. Toyen et Styrsky s’y rendent l’année suivante, puis y demeurent de 1925 à 1928. Ils rentrent à Prague en 1929 et se rapprochent du surréalisme, jusqu’à être parmi les fondateurs du groupe surréaliste tchèque et à accueillir en avril 1935 André Breton et Paul Eluard à Prague. Ils reverront les deux poètes français à Paris en juin, lors d’un voyage qui les fait rencontrer la plupart des artistes du groupe. De 1939 à 1945, sous l’occupation nazie, Toyen vit dans une semi-clandestinité, dessine à l’encre des cauchemars de destruction et de mort et cache le poète Jindrich Heisler (1914-1953), forcé de se dissimuler parce que juif. Stryrsky meurt en 1942.

    En 1947, pour échapper au stalinisme, Toyen et Heisler émigrent à Paris et y retrouvent les surréalistes revenus de l’exil américain. Dès lors, Toyen participe à la plupart des manifestations du groupe jusqu’à sa suspension en 1969 : expositions, pétitions, revues, livres en dialogue avec des poètes.

    Imprévisibilité et pluralité

    Pour donner à voir tout cela, l’exposition est dense et disposée dans le classique ordre chronologique. Ce choix rend nettement visible l’imprévisibilité de Toyen, une de ses principales caractéristiques. Ce n’est pas seulement qu’elle ne se répète pas et qu’il n’existe pas un style Toyen, mais une pluralité de manières. C’est aussi que des révolutions font naître des œuvres sans rapport avec les précédentes, et cela tout au long de sa vie.

    Au commencement, comme bien d’autres artistes de son âge en Europe, la peintre se saisit du cubisme de Braque et de Picasso, avec géométries et effets de découpage. Cette phase dure jusqu’en 1926 et n’aurait donc rien de singulier si Toyen, au même moment, ne dessinait et ne peignait aussi tout autrement. Dans une manière très figurative, marquée par les enseignes et les affiches, et que l’on dirait naïve si elle n’était si habilement exécutée. Elle peint des danseuses très peu vêtues, des rois mages devenus cuisiniers et des fantaisies érotiques que la décence interdit de décrire. Elles sont préparées et accompagnées par des croquis qui auraient séduit l’auteur des Onze mille verges, Guillaume Apollinaire. La concomitance des deux expressions artistiques est déconcertante, mais elles se rejoignent sur un point : dans l’une et l’autre, Toyen va jusqu’au bout, rigoureusement cubiste et pleinement pornographique.

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    Le Monde

    Placebo explore des territoires nouveaux

    Après neuf ans d’abscence, le groupe de rock britannique emmené par Brian Molko sort son huitième album, « Never Let Me Go », où des synthétiseurs distordus supplantent subtilement les guitares.

    Il y a un rituel immuable chez Placebo à chaque nouvel album, celui de la métamorphose de son chanteur, Brian Molko. Le huitième opus studio du groupe n’y fait pas exception : l’icône rock arbore désormais sur son visage diaphane une moustache fine et une petite mouche, les cheveux longs coiffés d’un fédora, sur un code vestimentaire noir, sobre et élégant. Difficile de croire que ce Dorian Gray des temps modernes fêtera en décembre ses 50 ans.

    En ce premier jour radieux de printemps, le rendez-vous est pris sur une spacieuse et tranquille terrasse d’une suite d’un hôtel parisien, avec vue imprenable sur les toits du 11e arrondissement. Les Londoniens Brian Molko et Stefan Olsdal y enchaînent à rythme soutenu les interviews avec une armée de médias nationaux. Les deux membres participent ensemble aux entretiens filmés, dans la langue de Shakespeare. Mais, pour la presse écrite, Brian Molko préfère être seul, sans micro et caméra, son français parfait étant privilégié.

    Rompre avec les habitudes

    Derrière ses Ray-Ban et son assurance d’apparat, l’icône confesse avoir éprouvé un « choc » à rendosser son costume de rockstar. « C’est compliqué de se remettre dans la lumière, avoue-t-il. Ça ne se voit peut-être pas, mais Stefan et moi, on est des gens timides. Le repliement chez soi durant la pandémie, ce sentiment de sécurité, nous a vraiment plu. Et puis je suis de nature à me poser beaucoup de questions, à envisager les pires scénarios… »

    Neuf années se sont écoulées depuis leur précédent album studio, Loud Like Love. Entrecoupées, certes, par la parution d’un best of en 2016, A Place for Us to Dream, et d’une tournée mondiale « interminable », qui s’est prolongée durant cinq ans. Ce n’est qu’en 2018 que Brian Molko et son précieux partenaire, le multi-instrumentiste Stefan Olsdal, se sont attelés à écrire de nouvelles compositions.

    La pochette, habituellement considérée comme la dernière étape de confection d’un disque, est devenue le point de départ créatif

    Formé à Londres en 1994, Placebo s’est, dès son premier album, distingué dans le paysage rock par son alliance de guitares dissonantes héritées des Pixies et la subversivité d’un David Bowie glam. Le tout polarisé par son chanteur à l’allure androgyne et dont les textes crus et sombres ne laissaient aucune ambiguïté sur sa bisexualité.

    Devenu très populaire en France au moment de la sortie de son désormais classique deuxième album, Whitout You I’m Nothing (1998), le trio s’est ensuite progressivement transformé en une efficace machine à hymnes rock teintés d’électronique, perdant, en cours, un peu de son originalité, mais sans remettre en question la passion et la sincérité de son charismatique leader. Après le départ du batteur américain Steve Forrest, en 2015, le trio se recentre autour de ses deux membres fondateurs.

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    Le Monde

    Election présidentielle 2022 : le bilan culturel d’Emmanuel Macron marqué par la crise sanitaire

    Sandrine Blanchard Cédric Pietralunga

    Publié hier à 10h54, mis à jour hier à 23h58

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    DécryptagesLe président de la République a assuré la survie du secteur durant l’épidémie de Covid-19. Il a injecté des crédits massifs sans pour autant révolutionner la politique culturelle.

    Ce n’était pas prévu à son programme, mais cela restera comme l’un des faits d’armes de son quinquennat. Pour préserver le monde de la culture des conséquences du Covid-19, Emmanuel Macron a mis près de 15 milliards d’euros sur la table. Un chiffre affolant, plus de trois fois supérieur au budget annuel du ministère de la culture, mais qui a permis de maintenir les professionnels la tête hors de l’eau. « Le virus nous a obligés, comme la grande majorité des pays, à fermer les lieux culturels durant plusieurs mois. Ce n’était pas de gaieté de cœur. Mais ce qui restera, c’est qu’on a tout fait pour protéger le secteur et l’aider à se relever », veut-on croire à l’Elysée.

    De fait, le gouvernement n’a pas lésiné sur les moyens durant les deux ans de crise sanitaire. « Année blanche » de dix-huit mois pour les intermittents du spectacle (1,3 milliard d’euros), aides sectorielles au cinéma ou à la musique (1,7 milliard), chômage partiel pour les salariés (1,3 milliard), prêts garantis par l’Etat pour les entreprises (4,2 milliards), plan de relance (2 milliards)… « Tout sera mis en œuvre pour protéger (…), quoi qu’il en coûte », avait promis le chef de l’Etat, le 12 mars 2020, lors de sa première allocution télévisée consacrée au Covid-19. Et ce n’est pas fini : plusieurs dispositifs ont été maintenus pour accompagner le secteur.

    Comment le « quoi qu’il en coûte », et les milliards d’euros dépensés depuis un an, ont neutralisé les oppositions politiques

    « Pas de casse sociale »

    Bien sûr, les professionnels furent parfois véhéments durant la crise, notamment pour dénoncer le classement « non essentiel » de leur secteur. « Cette expression a été mal comprise, car mal expliquée », reconnaît le député (LRM, Bas-Rhin) Bruno Studer, président de la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale. Mais ils sont nombreux à admettre l’effort consenti par l’exécutif. « L’Etat a été au rendez-vous des indemnisations. Il n’y a eu de casse sociale ni chez les artistes ni dans les entreprises », concède Pascal Rogard, directeur général de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD). « On a été fermé trois cents jours en deux ans, cela a été douloureux. Mais, au bout du compte, le gouvernement a assuré la survie des lieux », abonde Marc-Olivier Sebbag, délégué général de la Fédération nationale des cinémas français.

    La crise sanitaire aura eu le mérite de démontrer l’importance du régime d’assurance-chômage de l’intermittence pour préserver le secteur culturel

    « L’engagement de l’Etat dans le soutien au secteur a été exemplaire, juge également Nicolas Dubourg, président du Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles. En Europe, la France a été enviée, saluée. » La crise sanitaire aura notamment eu le mérite de démontrer l’importance du régime d’assurance-chômage de l’intermittence du spectacle pour préserver le secteur culturel. Un signe ne trompe d’ailleurs pas : plus aucun candidat à l’élection présidentielle de 2022 ne réclame la suppression de ce régime longtemps décrié, notamment à droite.

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    Le Monde

    Nicolas Liucci-Goutnikov : « Chaque grande ville ukrainienne a développé un art caractéristique, très différent de ce qui se faisait à Moscou et à Saint-Pétersbourg »

    Le conservateur du musée du Centre Pompidou souligne, dans un entretien au « Monde », à quel point le concept de nationalité est inopérant dans l’art, qui traverse les frontières.

    Conservateur au Musée national d’art moderne (MNAM) du Centre Pompidou, Nicolas Liucci-Goutnikov est d’origine russe, et une partie de sa famille vit en Ukraine depuis la période soviétique. Dès les premiers jours de la guerre, il a proposé de libérer une salle pour montrer une partie de la collection d’art ukrainien de l’institution.

    Quelle est l’histoire des collections d’art ukrainien du MNAM ?

    Il faut remonter en 2016, à l’exposition « Kollektsia ! », qui dévoilait une donation de 500 œuvres russes et soviétiques par des collectionneurs russes. En 2017 vient me voir un couple d’Ukrainiens très sympathiques. Ils me disent représenter des collectionneurs désirant faire la même chose pour l’Ukraine, dont l’art est très riche, et qui pourraient nous aider à monter une collection. Leur détermination à démontrer qu’il existait des formes d’art singulière, propres à l’Ukraine, m’a beaucoup touché.

    Comment avez-vous procédé pour acquérir ces œuvres ?

    Pendant deux ans, j’ai effectué des voyages à Kiev, Kharkiv, Odessa. On a fait le tour du pays pour rassembler une collection montrant ce qu’est l’art en Ukraine dans sa diversité. Aujourd’hui, nous avons réussi à rassembler une cinquantaine d’œuvres. Quand la guerre a éclaté, le musée a aussitôt libéré de l’espace pour exposer une série de vidéos du R.E.P. Group (Revolutionary Experimental Space), l’un des moteurs de la jeune génération, et des photos de l’école de Kharkiv. Nous essaierons d’étendre l’accrochage d’ici à juin.

    Nombre d’artistes ukrainiens sont labellisés comme russes dans nos musées, ce qui irrite au plus haut point la communauté artistique ukrainienne, qui réclame une « décolonisation ». Comment réagir à cette colère ?

    La violence extrême du moment rend ces demandes rien moins que compréhensibles. Le sujet est néanmoins complexe. Malevitch est né dans l’actuelle Ukraine, d’une famille polonaise et développe sa carrière dans l’actuelle Russie : quelle nationalité lui assigner ? Plus encore, cette question est-elle vraiment pertinente ? Pour moi, Malévitch, comme tout artiste, est avant tout une individualité nourrie de différentes cultures. Cela ne veut toutefois pas dire que certains concepts-clefs de l’histoire de l’art ne doivent pas être revus. Bien au contraire. Nombreux sont les historiens d’art qui s’attachent ainsi à déconstruire l’idée d’«  avant-garde russe » pour montrer que cet adjectif « national » oblitère l’extrême diversité des artistes qui la composent. Cela me paraît extrêmement nécessaire.

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    Le Monde

    Avec son festival Fata Morgana, le Jeu de Paume invite les artistes à jouer avec la lumière

    Le centre d’art parisien lance son premier festival, consacré à la création récente, avec une exposition de 26 plasticiens et une série d’événements jusqu’au 22 mai.

    Pour son premier festival consacré à la création contemporaine, le Jeu de paume a laissé entrer la lumière à grands flots dans ses salles, dégageant, voire creusant dans les murs des ouvertures qui laissent apercevoir la tour Eiffel ou le printemps qui s’épanouit dans le jardin des Tuileries. Une idée lumineuse (et rare dans les espaces muséaux, où l’on valorise le « white cube »), lancée par la commissaire Béatrice Gross, qui a collaboré sur cet événement avec l’artiste Katinka Bock. Surtout, une innovation qui prend tout son sens face à l’intitulé choisi, Fata Morgana.

    Le terme désigne un mirage se produisant à la surface de la mer, qui fait surgir, suspendu au-dessus de l’eau, une vision déformée de ce qui se trouve au-delà de l’horizon : un bateau fantôme, une plate-forme pétrolière volante, une île flottante… Sous ce titre, c’est bien la question de la perception – sa complexité, sa poésie et ses illusions – qui est au cœur des travaux sélectionnés, signés de vingt-six artistes différents.

    Au fil des heures, l’aspect des salles change, la lumière joue avec les travaux exposés, modifiant leur aspect. Le soleil fait miroiter les photos fossilisées d’Ilanit Illouz, créant de nouvelles perspectives dans ses surfaces gondolées : l’artiste a photographié les paysages asséchés laissés par la mer Morte, victime du réchauffement climatique et de la surexploitation des ressources, en mêlant à ses oeuvres le sel ramassé sur place. Ses images scintillantes ont un charme ambigu, à l’instar des cristaux de sel qui perlent à la surface, symboles de préservation autant que de destruction.

    Un peu plus loin, le soleil vient aussi redoubler les éblouissements croisés dans les images fragiles de Jochen Lempert. Sur deux murs différents, l’artiste allemand a installé des mosaïques d’images délicates, pleines de clins d’œil, de contre-jours et de reflets. Mais c’est surtout le fascinant Bain de lumière (1998), d’Ann Veronica Janssens, qui bénéficie de cette confrontation avec l’extérieur : composé de quatre boules de verre remplies d’eau et empilées, il absorbe, reflète et déforme tout ce qui l’entoure, y compris le spectateur…

    Entre poésie et trivialité

    La majorité des œuvres présentées sont très récentes et un certain nombre ont même été réalisées pour l’exposition. Même si elles incorporent souvent des images, elles tirent nettement plus du côté de l’art contemporain que de la photographie classique : vidéo, sculpture, robots, sons et peinture murale… La question du virtuel est présente, forcément, mais abordée parfois sous des formes on ne peut plus concrètes. Antoine Catala a ainsi fabriqué un alphabet gonflable qui se déploie et se rétracte au rythme de différentes pompes, tel un nouveau langage apparemment autonome et libre. En réalité, la typographie utilisée, Noto Sans, est celle de la police de caractères conçue et distribuée gratuitement partout par Google. Le même artiste a inventé deux petits robots qui, sous un escalier, dialoguent à coups de points, de traits et de parenthèses formant des smileys.

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    El País (ESP)

    Viajes cercanos para una Semana Santa en España

    SEMANA SANTA

    Un balneario celta cerca de las islas Cíes, jardines exquisitos en Alicante y Segovia, aromas cítricos en una ruta por el río Guadalhorce, refugios íntimos para una escapada o las mejores sendas para caminar esta primavera

    La Semana Santa llega del 9 al 17 de abril para los más afortunados y del 14 al 17 de abril para la mayoría. Una buena oportunidad para escapar de la rutina aprovechando los días más largos y las suaves temperaturas.

    La dulzura de los jardines

    “Consulta siempre al genio del lugar / es él quien extrae del valle teatros envolventes; / él quien convoca al paisaje, / atrae los claros que se abren / y hace variar las sombras”. Los versos del poeta inglés Alexander Pope podrían describir el diseño de muchos vergeles españoles, donde en abril florecen las lilas y el romero. “El jardín es la nostalgia del paraíso”, decía el paisajista de origen uruguayo Leandro Silva (1930-2000), restaurador del Real Jardín Botánico de Madrid, quien encontró su edén privado en el Romeral de San Marcos, en la ciudad de Segovia. Acomodado a un farallón calizo frente al Alcázar e inspirado por los jardines romanos, alberga más de 300 especies vegetales —rosas, nardos, lirios, jazmines, hayas, arces, tejos, tilos y las matas de romero de las que toma el nombre— que dan forma a un espacio mágico donde pervive el numen de su autor. Las visitas se realizan previa reserva por teléfono (655 13 14 46).

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    Miles de palmas blancas, artísticamente rizadas, acompañan la procesión del Domingo de Ramos (este año, el 10 de abril) en Elche, una fiesta que data de 1371 y fue declarada de interés turístico internacional. En su palmeral, patrimonio mundial de la Unesco, cerca de 250.000 ejemplares recrean un oasis mediterráneo repartido en huertos, o parcelas, de origen fenicio. En el jardín Huerto del Cura, con cerca de un millar de datileras, se puede ver la palmera Imperial, un ejemplar macho de siete brazos y 180 años de antigüedad. Otro vergel alicantino, L’Albarda de Pedreguer, alberga más de 700 especies de plantas autóctonas y recrea los jardines renacentistas valencianos, influenciados asimismo por la cultura árabe. Más lugares para darse un baño de primavera: Alfabia, Son Marroig y Miramar (Mallorca); el Real Alcázar de Sevilla, los jardines del Museo Evaristo Valle (Gijón) y en la ciudad andaluza de Córdoba el Patio de los Naranjos huele a hojas verdes y azahar.

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    Escuchar un color, ver un sonido, tocar un sabor o un olor. Un fenómeno conocido como sinestesia. El morado del incienso de las procesiones, por ejemplo. O el verde en los prados húmedos y bosques cubiertos de musgos y helechos de Somiedo y Muniellos, donde en marzo y abril se desperezan los osos pardos. 

    En abril, la España verde no se limita al húmedo norte, sino que desciende hasta las estepas castellanas, convertidas en un ondulante mar de cereal. También brinda el mejor momento a las dehesas del suroeste peninsular, con la llamativa floración de margaritas, viboreras y amapolas en lugares como Los Pedroches, en Córdoba, con la superficie más extensa de encinas y alcornoques de la Península. Por ellas, y también por las dehesas extremeñas, transcurre el Camino Mozárabe, una larga diagonal desde las ciudades costeras andaluzas hasta Mérida (unos 650 kilómetros), donde enlaza con la Ruta de la Plata hasta Santiago. La primavera es la mejor época para recorrer alguno de sus tramos o hacerlo entero. Del pueblo malagueño de Pizarra parte una ruta sensorial por las vegas del río Guadalhorce, donde a finales de marzo comienzan a florecer naranjos, limoneros y cidras. Se puede visitar a pie por el corredor verde del Guadalhorce (GR-248), una senda que sigue el curso del río desde el desfiladero de los Gaitanes, en la localidad malagueña de El Chorro, hasta su desembocadura en la ciudad de Málaga

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    Mas allá de las procesiones

    Actividades en la naturaleza, oleoturismo, gastronomía, repostería, enoturismo o visitas al campo acompañan la Cuaresma y Semana Santa de las localidades andaluzas de Alcalá la Real, Baena, Cabra, Carmona, Écija, Lucena, Osuna, Priego de Córdoba, Puente Genil y Utrera, unidas bajo el sello de promoción turística Caminos de Pasión.

    El cuarto festival más antiguo de España, la 59ª edición de la Semana de Música Religiosa de Cuenca (SMR 2022), regresa a los escenarios del 7 al 17 de abril tras dos años sin celebrarse por la pandemia. El cartel de este año incluye 18 momentos musicales protagonizados por prestigiosos artistas y compañías españolas e internacionales, y nuevos formatos y actividades paralelas a los conciertos.

    Por la comarca turolense del río Matarraña se reparten algunos de los pueblos más bonitos de Aragón. Uno de ellos es Valderrobres, donde el Viernes Santo al mediodía se celebra la Rompida de la Hora con cientos de tambores que resuenan al unísono recordando cómo, según los Evangelios, tembló la tierra con la muerte de Jesús en la cruz. También Beceite, desde donde parte la ruta senderista del Parrizal, que transcurre por pasarelas de madera, entre altos desfiladeros de piedra y pozas de agua clara (hay control de aforo a las pasarelas, siendo necesario comprar un tique de acceso: 5 euros por persona).

    Con el lema El arte inspira futuro, el Museo Guggenheim celebra este año su 25º aniversario. La efeméride coincide con dos exposiciones que pueden completar la visita a la ciudad y su animado Casco Viejo. Hasta el 22 de mayo, la exposición Del fauvismo al surrealismo, con obras del Museo de Arte Moderno de París (MAM), y hasta el 21 de agosto, la retrospectiva dedicada a Jean Dubuffet Ferviente celebración (se puede recorrer virtualmente en su web). 

    Andy Warhol Super Pop, una selección de obras del artista neoyorquino que se puede ver hasta el 5 de junio en el Palacio de Santa Bárbara (entre ellas, sus icónicos retratos de Marilyn Monroe), es una de las citas con el arte de la primavera madrileña. Una agenda en la que también destaca Picasso. Rostros y figuras (hasta el 15 de mayo en la Real Academia de Bellas Artes de San Fernando. El Museo del Prado presenta sus nuevas salas de pintura gótica y una exposición que permitirá ver por primera vez juntos todos los frescos, trasladados a lienzo, del artista boloñés Annibale Carracci para la capilla Herrera de la iglesia de Santiago de los Españoles en Roma. Y en la Nave 16 de Matadero, el Centro de Experiencias Inmersivas MAD. Madrid Artes Digitales debuta con una producción multimedia basada en la obra del pintor austriaco Gustav Klimt (hasta septiembre). 

    Románico, gótico, plateresco, barroco… Y el dorado de la piedra arenisca de las canteras de Villamayor dando forma a las catedrales Vieja y Nueva, la plaza Mayor, la Casa de las Conchas o el claustro del convento de las Dueñas. Una ruta de arte con parada en la fachada plateresca de la universidad, donde niños y turistas se divierten localizando una ranita de piedra sobre una calavera. La búsqueda puede seguir con el astronauta o el dragón que se come un helado, ambos tallados en 1992 en la Puerta de Ramos de la catedral Nueva. De la misma década es el Museo Art Nouveau y Art Déco, inaugurado en 1995 en la modernista Casa Lis, que alberga una de las mayores colecciones de muñecas de porcelana y cristales decorativos del mundo. Turismo de Salamanca tiene una oferta que incluye estancias de dos noches a precio de una más una actividad gratis o con descuento.

    Lugares para darse un capricho

    Alimentado por las aguas mineromedicinales que manan de las fuentes de Gándara y Troncoso, el balneario de Mondariz, en la provincia de Pontevedra, tiene sus orígenes más antiguos en las pedras formosas, lugares sagrados con propiedades curativas de la cultura castreña celta. Estancias desde 65 euros por persona y noche, tarifa que incluye desayuno y una actividad termal a elegir (Palacio del Agua o Circuito Celta). Como valor añadido, a menos de 20 minutos están las islas Cíes y su playa de Rodas, una de las más bonitas de España.

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    Elegir un alojamiento con un toque especial tiene su arte. Más allá de portales como TripAdvisor, donde opinan los usuarios, existen los sellos de calidad que avalan a sus hoteles, como Paradores  o Rusticae, pionero en España en agrupar bajo una marca común una selección de apartamentos rurales y pequeños hoteles con encanto. Desde que en 1954 se fundara la asociación Relais & Châteaux, su carta de principios ha propagado por todo el mundo las conocidas como las cinco C: cortesía, charme (encanto), carácter, calma y cocina. En España el sello está representado por hoteles boutique como Son Brull, en Mallorca; A Quinta da Auga, en Santiago de Compostela; Palacio de Luces, en la asturiana Lastres; Akelarre, en San Sebastián, o Atrio, en Cáceres. Los restaurantes del sello deben contar con al menos dos estrellas Michelin. Por otro lado, el diseño depurado es la principal característica de Design Hotels, con 19 hoteles en España y 11 en Portugal (300 en todo el mundo), entre ellos el hotel Urban Madrid, que destaca por las espectaculares vistas de su terraza y su colección de arte polinesio.  

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    Días para saborear despacio

    Dos nuevos nombres entraron a finales del pasado mes de febrero en la categoría de tres soles de la Guía Repsol: Iván Cerdeño, en Toledo, y El Rincón de Juan Carlos, el nuevo local de los hermanos Padrón en La Caleta, al sur de Tenerife. El primero lleva tres años a cargo del restaurante de la finca de recreo Cigarral del Ángel, donde triunfa con sus versiones actualizadas de platos tradicionales como el asadillo, el pastel de caza o la piñonada, y la cocina de monte y mar, muy presente en antiguos recetarios del centro peninsular. Por su parte, desde su moderno espacio con vistas al Atlántico y a la isla de La Gomera, Juan Carlos y Jonathan Padrón apuestan por una gran cocina local y cosmopolita basada tanto en los productos de proximidad como de despensas lejanas, lo que le valió al restaurante una puntuación de 8 sobre 10 del crítico gastronómico de El Viajero, José Carlos Capel.

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    Bodegas CVNE, en el Barrio de la Estación de Haro (La Rioja), uno de los lugares con mayor concentración de bodegas antiguas del mundo, recupera su programa de exposiciones de arte con una muestra de Pablo Palazuelo titulada Ensoñación de la materia (hasta el 17 de diciembre). La muestra, organizada con la colaboración de la Fundación Pablo Palazuelo y comisariada por Alfonso de la Torre, incluye 12 esculturas, 19 pinturas y una entrevista filmada con Pierre Dumayet en los años setenta. Visitas guiadas previa reserva.

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    Maridajes, visitas exclusivas y música en vivo: estas son algunas de las propuestas enoturísticas para Semana Santa de Bodegas Torres, en la comarca barcelonesa del Penedès. Su carretera del vino —la primera wine road del Mediterráneo, que permite a los amantes del enoturismo descubrir el antiguo trazado que unía los viñedos con las playas del Garraf— es uno de los tramos del Grand Tour de Cataluña, un viaje de 2.200 kilómetros y 13 etapas para descubrir en coche y sin prisas los atractivos de la comunidad.

    De la localidad gallega de Ribadavia y su antigua judería parte la Ruta del Ribeiro, con cerca de 2.500 hectáreas de viñedo en la provincia de Ourense, en las confluencias de los valles de los ríos Miño, Avia, Arnoia y Barbantiño.

    Turismo sostenible

    El club Ecoturismo en España agrupa empresas deportivas, alojamientos y destinos que ofrecen experiencias de turismo sostenible en espacios protegidos, como las rutas senderistas por las alquerías y carrascas de Sierra Espuña, en la Región de Murcia, de los guías de Aktiveco, o las visitas guiadas con catas y maridaje que organiza Berroja, un viñedo y bodega ecológica de txakoli junto a la reserva de la biosfera de Urdaibai, con sus humedales costeros y observatorios ornitológicos como el Urdaibai Bird Center. Otro buen lugar para ver aves en el País Vasco son las marismas de Jaizubia en Hondarribia, en Gipuzkoa, un espacio de 25 hectáreas y cerca de 250 especies catalogadas incluido en la Red Natura 2000.

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    Entre los planes para revitalizar la España despoblada surgen proyectos como Vanwoow, una cooperativa que promueve los viajes en caravana por pueblos recónditos y carreteras secundarias combinados con actividades, rutas guiadas, alojamiento y experiencias en colaboración con vecinos y productores locales. Con una filosofía similar se presenta Montañas Vacías, un proyecto altruista de bikepacking (viajar y acampar con la bicicleta) que invita a descubrir los tesoros escondidos de los Montes Universales, con una de las menores densidades de población de España (se la conoce como la Laponia española), que se extienden por la sierra turolense de Albarracín, la Serranía de Cuenca y el Alto Tajo de Guadalajara. Los mapas, tracks e información de las rutas se pueden descargar gratis en su página web.

    Planes en familia

    Entre la Bola del Mundo y el pico de La Maliciosa, en la vertiente madrileña de la sierra de Guadarrama, se extiende el área de La Barranca, un pequeño y apacible valle al que se accede desde el pueblo de Navacerrada. Allí se encuentra también el parque de tirolinas De Pino a Pino.

    Turismo de Mallorca propone una batería de planes para disfrutar de la isla balear en familia, como la visita al complejo de las cuevas del Drach, en la localidad de Manacor. En su interior aguarda uno de los mayores lagos subterráneos del mundo, el lago Martel, de 117 metros de largo por 30 de ancho, que se puede recorrer en barca y donde también se organizan conciertos.

    Pueblos medievales, marismas, arte prehistórico, parques de naturaleza como Cabárceno y parajes como el parque natural de las Dunas de Liencres y Costa Quebrada, un ecosistema costero de 200 hectáreas cubiertas de dunas y pinos, aguardan esta primavera en Cantabria. También buenas olas. Entre los planes de su oficina de turismo para las próximas fiestas están los cursos de surf que organiza la escuela La Curva en la playa de Loredo, en los que además de las clases se incluye el alojamiento (varios precios).

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    El GR-85, también conocido como la Ruta de los Sentidos, es un largo sendero que transcurre por la comarca de Las Merindades, en el norte de la provincia de Burgos. Su recorrido, de unos 168 kilómetros y nueve etapas entre las poblaciones de Villasana de Mena y Puentedey, incluye parajes como Ojo Guareña y preciosos pueblos como Frías o Puentedey.

    Otra ruta para los amantes de las grandes caminatas: la ­Travessia dels 8 Mils, un proyecto de turismo activo y cultural que condensa tradiciones, patrimonio, historia, gastronomía y montañismo en nueve etapas, distribuidas en un itinerario circular de 190 kilómetros por las serranías del interior de la provincia de Alicante.

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    Actividades como la escalada, el barranquismo o los deportes de aguas bravas están representadas en lugares como el parque natural dels Ports, al sur de la provincia de Tarragona; Llavorsí, en el Pallars Sobirà (Lleida); la sierra oscense de Guara o el río Gállego, también en Huesca. La provincia aragonesa cuenta asimismo con lugares mágicos como el monasterio benedictino de San Juan de la Peña o el románico castillo de Loarre.

    Piedras legendarias

    Por las orillas del río Hornija transcurre la senda Los Pasos de los Comuneros, en los montes Torozos (Valladolid), donde se alzan dos templos únicos que atestiguan la presencia mozárabe en la Castilla y León del siglo IX: San Cebrián de Mazote y Santa María de Wamba, antiquísima iglesia mozárabe con el osario de la capilla de las ánimas. Otra gema castellana que la primavera arropa de verde: San Juan de Baños (Palencia), erigida por el rey visigodo Recesvinto en Tierra de Campos.

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    Rodeada de misterio, la ermita de Santa María de Eunate, del siglo XII y atribuida a los templarios, se alza solitaria en la llanura navarra. Su planta octogonal sigue el modelo de la basílica del Santo Sepulcro y de la Cúpula de la Roca de Jerusalén.

    A unos 30 kilómetros al sur de Cuenca, inmersas en el paraje espectacular de las hoces del río Gritos, se asientan las ruinas de Valeria, ciudad romana fundada hacia el año 93 antes de Cristo que, a diferencia de la también conquense Segóbriga, es casi una desconocida. Su ninfeo, una galería de 105 metros con nichos ocupados por estatuas de deidades romanas, era el mayor de Hispania y uno de los más grandes del Imperio.

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    Le Monde

    Mondiaux de patinage artistique : fin de saison en or pour Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron

    A Montpellier, les danseurs sur glace se sont adjugé la cinquième couronne mondiale de leur carrière, au terme d’une compétition marquée par l’exclusion des patineurs russes et les hommages à l’Ukraine.

    Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron voulaient conclure en beauté cette saison qui les aura vus – enfin – glaner l’or olympique en danse sur glace aux Jeux (JO) de Pékin, en février. C’est chose faite. Samedi 26 mars à Montpellier, dans une Sud de France Arena comble, les Français ont récupéré leur couronne mondiale, au terme de l’ultime épreuve des championnats du monde de patinage artistique.

    « C’était un super beau moment, sourit la jeune femme de 26 ans. C’est beau de finir ce cycle en France, ça signifie beaucoup pour nous. » « C’est une des plus belles compétitions de ma carrière. On a reçu un soutien incroyable. C’est une des raisons pour lesquelles on aime autant ce que l’on fait », abonde son partenaire.

    Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron, enfin la consécration olympique en danse sur glace

    Malgré la volonté de réussir leurs retrouvailles mondiales après avoir dû faire l’impasse sur les Mondiaux 2021 à Stockholm en raison de la situation sanitaire, ils abordaient ce rendez-vous sans pression. « Les championnats du monde après les Jeux olympiques, c’est toujours une compétition spéciale, parce qu’on est encore un peu sur le petit nuage des JO, explique la patineuse. C’est comme une dernière célébration. »

    Relâchés et tout sourire, vendredi, lors de la danse rythmique – première des deux manches de l’épreuve de danse sur glace – ils se sont adjugé un nouveau record du monde : 92,73 points, soit presque deux de plus que leur précédent, établi aux Jeux de Pékin (90,83). Samedi, ils s’en sont offert un deuxième sur leur programme libre.

    « Qu’est-ce qu’il leur reste à prouver ? Additionner les titres ? »

    Avec ce 5e sacre mondial – après 2015, 2016, 2018 et 2019 –, Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron entrent un peu plus dans l’histoire d’une discipline qu’ils dominent presque sans discontinuer depuis sept ans. Seuls les Soviétiques Lyudmila Pakhomova et Alexandr Gorshkov ont fait mieux avec six titres glanés dans les années 1970.

    La paire française ira-t-elle chercher ce record ? A l’épilogue des Mondiaux de Montpellier la question est sur toutes les lèvres : le duo, qui a désormais tout gagné, a-t-il livré sa dernière danse ? « On a la tournée de l’équipe de France qui commence la semaine prochaine, ensuite des vacances, d’autres tournées, du repos et… On verra », s’amuse Guillaume Cizeron.

    « Je ne dirai rien, plaisante aussi Nathalie Péchalat, la présidente de la Fédération française des sports de glace (FFSG). La décision leur appartient encore et elle n’a pas été partagée, ni avec les médias, ni avec la fédération. » La mère de la patineuse, Catherine Papadakis, n’est pas non plus « dans les confidences ». A ses yeux, le couple a déjà rempli son contrat.

    « Qu’est-ce qu’il leur reste à prouver ? Additionner les titres ? Non. C’est un autre temps, une autre époque. Ce qu’ils ont fait, c’est marquer l’histoire de la danse sur glace. On va se souvenir d’eux. »

    « Ça fait quand même deux olympiades où ils sont au top niveau, c’est extrêmement rare dans un sport comme le patinage », insiste leur entraîneur Romain Haguenauer. Mais, il le promet : « s’ils souhaitaient continuer, on trouvera bien des défauts pour encore améliorer tout ça. »

    « Les Russes sont des prodiges, mais elles sont trois »

    La présence des danseurs français aux Mondiaux de Montpellier aura réussi à faire oublier l’absence d’autres têtes d’affiche. Le triple champion du monde en titre et champion olympique à Pékin, l’Américain Nathan Chen avait dû déclarer forfait sur blessure à quelques jours du coup d’envoi de l’événement. Sur la glace héraultaise, pas trace non plus des patins de l’icône japonaise Yuzuru Hanyun ou du couple chinois Sui Wenjing et Han Cong, parés d’or chez eux, il y a un mois.

    Mais c’est surtout l’exclusion des Russes en réponse à l’invasion de l’Ukraine, ordonnée le 24 février par Vladimir Poutine, qui était la plus redoutée sur le niveau de la compétition. Nation dominante en couple et chez les femmes, ses patineurs avaient glané quatre des six podiums en jeu dans ces spécialités lors des derniers Jeux d’hiver.

    Une domination dont Nathalie Péchalat est consciente. Pourtant, pas question d’estimer que les titres distribués dans ces catégories sont « au rabais ». « Ce n’est pas le cas, ça reste un titre de champion du monde quand même. On a vu d’autres athlètes, des programmes sans-faute…  », balaie l’ancienne danseuse sur glace.

    En sept ans, les patineuses russes n’ont manqué qu’une fois l’or mondial, en 2018 à Milan (Italie). A Stockholm, en 2021 et aux championnats d’Europe à Tallinn en Estonie, en janvier de cette année, elles avaient même trusté l’intégralité du podium. « On sait que les Russes sont des petits prodiges, mais elles sont trois sur plus de trente femmes présentes [sur la glace à Montpellier], insiste la présidente de la FFSG. Chez les filles la compétition a été très relevée, haletante, il y a eu des rebondissements… Des visages que l’on connaissait plus comme des outsiders ont confirmé. » C’est d’ailleurs la Japonaise Kaori Sakamoto, qui n’était jusque-là jamais montée sur un podium mondial mais avait récolté le bronze olympique à Pékin, qui a été sacrée.

    Hommages et soutiens à l’Ukraine

    Ces championnats du monde resteront surtout marqués par les nombreux témoignages de solidarité à l’Ukraine, pour la première grande compétition internationale où des sportifs du pays sont représentés depuis les Jeux paralympiques et le début du conflit armé.

    « A la cérémonie d’ouverture avec le premier hommage que l’on a tenu à faire avec la minute d’applaudissements, les gens ne voulaient pas s’arrêter. En fait aujourd’hui, on n’a que ça pour exprimer notre soutien, nous, en tant que citoyen », explique Nathalie Péchalat.

    « Patiner n’est pas difficile. Etre là n’est pas difficile. Etre en Ukraine, c’est difficile »

    Faute d’entraînement et leurs pensées bien loin de la performance sportive, le couple Artem Darenskyi et Sofia Holichenko, puis les danseurs sur glace Maxim Nikitin et Alexandra Nazarova ont jeté l’éponge avant le terme. « Au début, ils ne voulaient pas venir. Ils l’ont fait pour leur pays, j’ai trouvé ça magnifique », salue Gabriella Papadakis, en contact régulier avec la danseuse ukrainienne depuis le début du conflit.

    Seul Ivan Shmuartko a présenté son programme libre, samedi, laissant le public de la Sud de France Arena les yeux remplis de larmes. Le jeune homme de 20 ans devrait rester en France à l’issue de la compétition.

    • Dans la catégorie couple

    Les Américains Alexa Knierim et Brandon Frazier ont été sacrés champions du monde avec un total de 221,09 points. Les Japonais Riku Miura et Ryuichi Kihara sont médaillés d’argent (199,55 points). Les Canadiens Vanessa James et Eric Radford sont médaillés de bronze (197,32 points).

    • Dans la catégorie femmes

    La Japonaise Kaori Sakamoto a été sacrée championne du monde avec un total de 236,09 points. La Belge Loena Hendrickx est médaillée d’argent (217,70 points). L’Américaine Alysa Liu est médaillée de bronze (211,19 points).

    • Dans la catégorie hommes

    Le Japonais Shoma Uno a été sacré champion du monde avec un total de 312,48 points. Le Japonais Yuma Kagiyama est médaillé d’argent (297,60 points). L’Américain Vincent Zhou est médaillé de bronze (277,38 points).

    • Dans la catégorie danse sur glace

    Les Français Gabriella Papadakis et Guilaume Cizeron ont été sacrés champions du monde avec un total de 229,82 points. Les Américains Madison Hubbell et Zachary Donohue sont médaillés d’argent (222,39 points). Les Américains Madison Chock et Evan Bates sont médaillés de bronze (216,83 points).

    Du côté des Français, Camille et Pavel Kovalev ont terminé 8e de l’épreuve de couple (153,73 points). Dans la catégorie masculine, Adam Siao Him Fa s’est lui aussi classé 8e (266,12 points), Kevin Amoz prend la 11e place avec 245,46 points. Chez les filles, Léa Serna n’avait pas réussi à valider son billet pour le programme libre, avec 54,30 points sur son programme court. Elle finit 29e du concours.

    Aude Lasjaunias(Montpellier, envoyée spéciale)

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    Le Monde

    Guerre en Ukraine : « Patiner n’est pas difficile. Etre là n’est pas difficile. Etre en Ukraine, c’est difficile »

    Cinq Ukrainiens participent à Montpellier aux championnats du monde de patinage artistique, première grande compétition internationale où des sportifs du pays sont représentés depuis les Jeux paralympiques et le début du conflit armé.

    Les Ukrainiens Artem Darenskyi, 20 ans, et Sofia Holichenko, 17 ans, n’auraient jamais imaginé que leur première participation aux championnats du monde de patinage artistique (qui s’achèvent le 27 mars à Montpellier) en couple puisse se dérouler dans de telles circonstances. Sans entraînement, ou presque, depuis les Jeux olympiques (JO) d’hiver de Pékin, au mois de février. Et après un périple de six jours depuis Dnipro, dans le centre de l’Ukraine, jusqu’à la Pologne, en passant par la Roumanie et l’Italie, avant d’enfin gagner la France. En laissant surtout derrière eux un pays en proie à la guerre, après l’invasion des troupes russes le 24 février.

    Des Mondiaux de patinage artistique sans la Russie, nation dominante

    Le couple ne se faisait guère d’illusions quant à ses chances de briller sur la glace de la Sud de France Arena. Il a donc jeté l’éponge pour le programme libre. « On n’est pas prêts », a résumé la jeune femme. Avant de rappeler, comme pour s’excuser, la rapidité avec laquelle sa vie a basculé : « On s’est accordé une petite pause en rentrant à la maison après les JO, et juste après la guerre a éclaté. »

    Ils avaient déjà revu à la baisse les éléments techniques de leur programme court. Le duo avait aussi choisi d’en changer la bande-son, optant pour un morceau du groupe kiévien The Hardkiss au titre sans équivoque : Жива, traduisible par « vivant ». Un hommage à ses compatriotes, explique Artem Darenskyi. Son père et plusieurs de ses amis, restés en Ukraine, ont pris les armes. Les proches de Sofia Holichenko, eux, tentent de survivre dans la capitale, Kiev, « où des bombes explosent tous les jours ».

    « Beaucoup de gens n’ont pas vu, à la télévision ou sur Internet, ce qu’il se passe [en Ukraine]. Nous l’avons vu de nos propres yeux. Nous avons vu les roquettes au-dessus de nos maisons. Nous avons vu les avions lâcher des bombes », raconte, de son côté, le danseur sur glace Maxim Nikitin, 27 ans, dans une vidéo publiée sur Instagram, le 21 mars.

    Lui et sa partenaire, Alexandra Nazarova, sont originaires de Kharkiv, ville assiégée du nord du pays. Sur l’enregistrement, la jeune femme de 25 ans, tête baissée, ses cheveux châtains encadrant un visage grave et les yeux dans le vague, l’écoute. Avant de relever le menton et de prendre la parole : « La pire chose est de se réveiller le matin et de ne pas lire de messages de ses proches et de sa famille disant qu’ils sont en vie et qu’ils vont bien. »

    En larmes sur la glace

    Cette angoisse, Ivan Shmuratko, 20 ans, aligné dans l’épreuve individuelle masculine, la connaît aussi. Sa mère et son frère ont réussi à sortir d’Ukraine pour se réfugier à Munich en Allemagne, mais son père est toujours à Kiev, « à la maison ». Pour son programme court, il a revêtu un collant noir et un tee-shirt bleu, cœur bleu et jaune sur la poitrine et nom de son pays dans le dos. Et c’est en larmes, qu’il a quitté la glace à l’issue de sa prestation.

    Pourtant, quand on lui demande si ça a été difficile de participer à une compétition dans ces conditions, le jeune homme de 20 ans, aux yeux bleus perçants et aux traits encore enfantins, balaie d’un revers : « Quand vos proches meurent sous les bombes, c’est difficile. Le reste, c’est la vie… Patiner n’est pas difficile. Etre là n’est pas difficile. Etre en Ukraine, c’est difficile. »

    « Nous savons à quel point il est dur pour ceux qui restent en Ukraine de penser au sport, de trouver le temps de le regarder entre deux pauses de sirènes ou pire encore entre deux bombardements », avait reconnu la Fédération ukrainienne de patinage artistique dans un message relayé sur les réseaux sociaux à l’entame des Mondiaux.

    Mais la participation de ses patineurs à Montpellier est tout aussi symbolique que l’absence des Russes et Biélorusses, décrétés personae non gratae « jusqu’à nouvel ordre » de toutes les compétitions relevant de l’Union internationale de patinage. « On veut montrer que les athlètes ukrainiens sont là pour se battre et que nous sommes forts », plaide Artem Darenskyi. « C’est important pour l’Ukraine que ses athlètes soient présents sur la scène internationale », abonde Ivan Shmuratko.

    L’occasion aussi de passer un message, comme Alexandra Nazarova et Maxim Nikitin, qui ont démarré leur danse rythmique sur 1944 de leur compatriote Jamala. Un titre en référence à l’offensive de Crimée pendant la seconde guerre mondiale avec un premier couplet sans ambages : « Quand des étrangers arrivent. Ils envahissent votre maison. Ils vous tuent tous. Et disent, nous ne sommes pas coupables. Pas coupables. »

    Le soutien du public

    Lors de la cérémonie d’ouverture, le 23 mars, la délégation ukrainienne a été accueillie avec une minute d’applaudissements et un public debout. Plusieurs patineurs, à l’instar de Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron, des Britanniques Zoe Jones et Christopher Boyadji ou l’Autrichienne Olga Mikutina – qui est née et a grandi en Ukraine –, ont arboré tout au long de l’événement des autocollants et autres signes aux couleurs du pays.

    Un soutien précieux. D’autant que des images prises le 18 mars à Moscou sont venues attiser une colère déjà tenace. A cette date, qui marque le huitième anniversaire de l’annexion de la Crimée par la Russie, le Kremlin a organisé un rassemblement au stade Loujniki, lors duquel Vladimir Poutine a fait l’éloge de son « opération spéciale » en Ukraine.

    Tandis que l’hymne national retentissait dans l’enceinte, plusieurs athlètes olympiques étaient montés sur scène, dont les danseurs sur glace Victoria Sinitsina et Nikita Katsalapov et le couple de patineurs Evgenia Tarasova et Vladimir Morozov. Médailles d’argent autour du cou, sous une bannière proclamant « un monde sans nazisme », ils arboraient sur leurs doudounes la lettre « Z », signe de soutien à l’intervention militaire.

    « Z », emblème d’un patriotisme russe exacerbé

    Après ces Mondiaux, Artem Darenskyi et Sofia Holichenko iront en Pologne, à Torun, où un club s’est proposé de les accueillir. Ivan Shmuratko, lui, n’a pas encore décidé. « Un pas après l’autre », justifie-t-il. Alexandra Nazarova et Maxim Nikitin, eux non plus, n’ont pas tranché, même si rejoindre Kharkiv semble compliqué. « Mais vous savez, ici, avec le ciel bleu, l’air pur, sans le sifflement des bombardements, je suis presque plus tendu, résume le jeune homme. Tous mes proches, les gens que j’aime sont en Ukraine. »

    Aude Lasjaunias(Montpellier, envoyée spéciale)

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    L'Humanité

    Présidentielle. Les mauvais coups que mijote Emmanuel Macron pour son deuxième mandat

    Enquête

    Le président de la République a annoncé sa volonté de briguer un nouveau mandat. Que prépare-t-il ? Réforme des retraites et des institutions, fin des 35 heures et attaques contre la Sécurité sociale au nom de la dette... S’il est réélu, Macron, aux manettes d’un deuxième quinquennat, va se lâcher. Le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi, explique comment la situation de crise se transforme en arme politique pour l’actuel locataire de l’Élysée. décryptage et Entretien

    Aurélien Soucheyre

    Emmanuel Macron aura attendu le dernier moment pour se déclarer candidat à la présidentielle, à travers une lettre publiée jeudi soir dans la presse quotidienne régionale. Mais le président, très investi sur le sujet de la guerre en Ukraine, va-t-il seulement faire campagne ? Quel programme proposera-t-il aux Français ? Quels coups durs et coups de bluff leur réserve-t-il ? Macron n’a jamais renoncé à son projet de sape des fondamentaux démocratiques et sociaux. Décryptage.

    Qui propose quoi ? Comparez les programmes des candidats à l'élection présidentielle !

    La retraite pour les riches

    Dans sa missive, le chef de l’État se veut clair : « Il n’y a pas d’indépendance sans force économique. Il nous faudra donc travailler plus et poursuivre la baisse des impôts pesant sur le travail et la production. »

    « Bien sûr, il va falloir remettre les retraites sur la table », confirme d’emblée Roland Lescure, qui fait partie des députés LaREM qui travaillent au nouveau programme d’Emmanuel Macron. Soit l’une des réformes les plus impopulaires du quinquennat, abandonnée en pleine crise sanitaire au plus grand regret de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, qui appelle sans cesse à la reprendre. « Il faut bien la relancer pour des raisons de dette et de financement », confirme Sacha Houlié, qui soumet lui aussi des idées en interne.

    La bataille des retraites est (à nouveau) déclarée

    Les arguments types déjà utilisés en 2018 et 2019 sont toujours là : « Aucune pension ne doit être sous les 1 000 euros. » Mais à partir de combien d’années de travail ? Les macronistes n’ont pas de réponse. Reste à savoir s’ils entendent reprendre le texte déjà adopté en première lecture, à coups de 49-3, ou non. « Il faut tout remettre à zéro et ne rien s’interdire, affirme Bruno Questel, député LaREM. Il faut faire davantage de coconstructions, même si la concertation avait duré dix-huit mois quand même avec Jean-Paul Delevoye. »

    L’ex-haut commissaire à la réforme des retraites, qui défendait un texte sans aucune garantie de montant de pension et d’âge de départ, avait dû démissionner après la révélation de ses liens étroits avec les assurances, très intéressées par une privatisation des retraites. Si le programme n’est pas encore ficelé, Macron lui-même s’est prononcé en novembre pour la suppression des régimes spéciaux et la possibilité de travailler plus longtemps. Concernant le temps hebdomadaire de travail, ses équipes parlent déjà d’en finir avec les 35 heures.

    Départ à 65 ans : Macron parti pour accélérer la casse sociale

    Des institutions verrouillées

    « Une autre réforme qu’il faut relancer, c’est celle des institutions », mesure Roland Lescure. Celle-ci avait été stoppée par l’affaire Benalla. Mais que contenait-elle ? Un renforcement accru de la verticalité de l’exécutif à travers l’affaiblissement d’un Parlement de plus en plus transformé en chambre d’enregistrement.

    « Je pense toujours qu’il faut réduire le nombre de députés et de sénateurs », affirme Sacha Houlié, qui souhaite également instaurer une dose de proportionnelle de 25 % pour les législatives. « Je suis pour la proportionnelle intégrale », prévient cependant Erwan Balanant, député Modem, qui défend ici une proposition chère à François Bayrou.

    Comment les deux partis les plus importants de la majorité dialoguent-ils pour préparer le programme de Macron ? « On travaille, mais c’est difficile de faire vivre une campagne qui n’existe pas vraiment », observe l’élu.

    Les marcheurs promettent néanmoins « d’innover pour faire vivre la démocratie, comme lors du grand débat national et lors de la Convention citoyenne pour le climat ». Deux innovations, en effet. Mais les cahiers de doléances des gilets jaunes et les recommandations des citoyens tirés au sort lors de la Convention sur le climat ont été jetés aux orties.

    Enfumage sur l’énergie

    Le président sortant a annoncé depuis Belfort vouloir renforcer le nucléaire : « Je souhaite que six EPR2 soient construits et que nous lancions les études sur la construction de huit EPR2 additionnels ».

    Dans son courrier de candidature, il plaide également pour « continuer d’investir dans notre innovation et notre recherche afin de placer la France en tête dans les secteurs comme les énergies renouvelables, le nucléaire, les batteries, l’agriculture, le numérique, ou le spatial ». Le tout afin de « devenir une grande nation écologique, celle qui la première sera sortie de la dépendance au gaz, au pétrole et au charbon ».

    « Décarboner l’énergie est un enjeu majeur et non négociable, mais celui du contrôle public de la production et de la distribution de l’énergie l’est tout autant », fait valoir Sébastien Jumel. Le député PCF fustige un président « qui essaie de rattraper ses erreurs juste avant le scrutin présidentiel ». Après avoir laissé General Electric acheter l’essentiel d’Alstom, le chef de l’État s’est réjoui du rachat des turbines Arabelle par EDF. Et Bruno Le Maire a même déclaré qu’une nationalisation d’EDF « ne doit pas être écartée ».

    « En réalité, ce gouvernement a volontairement affaibli EDF et le risque de voir démantelée cette structure primordiale est réel. Elle pourrait être découpée comme l’a été la SNCF. De plus, il laisse totalement les énergies vertes et renouvelables au privé », ajoute le parlementaire communiste. Derrière les coups de com de l’exécutif se cache un véritable risque de privatisation accrue de la filière, quand bien même les macronistes reprennent de plus en plus l’expression de « souveraineté énergétique », notamment depuis l’invasion russe en Ukraine.

    Une grande attaque contre la Sécu

    L’Humanité avait révélé que la Macronie voulait supprimer toutes les références au budget de la Sécurité sociale dans la Constitution, avant de faire marche arrière.

    Elle parle désormais de mettre en place une « grande Sécu ». L’idée, sur le papier, est alléchante : la prise en charge par l’assurance-maladie de toutes les dépenses de santé, y compris celles jusque-là dévolues aux complémentaires. Sauf qu’en réalité, le projet entend instaurer un « panier de soins » limité, ainsi qu’un « périmètre remboursable » au-delà duquel les dépenses seront… à la charge individuelle des patients ! Il s’agira donc avant tout d’un beau cadeau aux assurances privées, bien loin de tout esprit mutualiste.

    Grande sécu, grosse manip’

    D’ailleurs, le rapport remis sur la « grande Sécu » invite à la « régulation » des dépenses, soit une réduction des dépenses publiques et sociales de santé. Et au lieu de lever les exonérations de cotisations sociales (75 milliards d’euros par an sont ici à récupérer !) et de taxer le capital, le rapport n’évoque comme source de financement que la TVA et la CSG, soit essentiellement les poches des Français.

    Du reste, concernant les aides sociales telles que le RSA, les APL ou l’ancienne prime d’activité, elles pourraient se voir fusionnées au sein d’un « filet de protection » unique. Mais la Macronie ne précise ni les montants ni les personnes concernées.

    En débat Financement, mutualisme, accès aux soins. Comment répondre au projet de « Grande Sécurité sociale » ?

    Les services publics dans le viseur

    Les marcheurs parlent désormais de « refonder l’école et l’hôpital » après leur avoir fait tant de mal. Le président promet ainsi que la « priorité sera donnée à l’école et à nos enseignants, qui seront plus libres, plus respectés et mieux rémunérés », et qu’en « matière de santé, nous opérerons la révolution de la prévention et ferons reculer les déserts médicaux ». « Il faut mettre des moyens massifs. Dans les années 1980, un professeur en début de carrière touchait 2,3 Smic. Aujourd’hui, c’est 1,2 Smic, ce n’est pas normal », assure l’élu LaREM Sacha Houlié. « L’Élysée parle surtout de supprimer le Capes et le recrutement à vie dans l’éducation nationale. L’idée, c’est encore une fois de casser la fonction publique, de remplir les établissements de vacataires et d’affaiblir l’école de la République », s’inquiète Pierre Dharréville, député PCF.

    Même son de cloche pour l’hôpital et les Ehpad : « Nous investirons pour permettre à chacun de vivre le grand âge à domicile tant qu’il le peut, pour rendre les maisons de retraite plus humaines », écrit Emmanuel Macron. « L’attitude de surprise de l’exécutif devant le scandale Orpea est révoltante, s’insurge le parlementaire marseillais. Cela fait des années que nous dénonçons cette situation.

    Quelles préconisations du rapport Fiat-Iborra ont été retenues par LaREM sur le sujet ? Quasiment aucune. » Quant à la cinquième branche de la Sécu dédiée à la dépendance, elle a bien été créée pour 2022, mais sans pour autant être financée. Les services publics pourraient également trinquer au motif que Bruno Le Maire exclut « toute idée de nouvelle recette fiscale pour financer l’amortissement de la dette », et préconise surtout une baisse de la dépense publique.

    Vers un durcissement sécuritaire

    Le nombre de personnes mutilées en manifestations n’avait jamais été aussi fort depuis le départ de De Gaulle. L’hôte de l’Élysée, qui a fait réprimer par la violence les revendications sociales des gilets jaunes, a également commencé à privatiser les missions de police avec la loi de sécurité globale. « Parce que le respect des lois n’est pas négociable, nous poursuivrons l’investissement dans nos forces de sécurité et notre justice », assure le président-candidat dans un paragraphe de sa lettre à la rhétorique toute sarkozyste, où il évoque « une histoire, une langue, une culture que, lorsque l’on est français, on se doit de connaître, d’aimer, de partager ».

    Il a annoncé pour 2022 son intention d’augmenter de 1,5 milliard d’euros le budget du ministère de l’Intérieur, de lutter contre « l’intolérable combat que certains mènent contre les forces de l’ordre » et de simplifier les mesures pénales. Si l’exécutif n’a pas pu mettre en place l’interdiction qui devait être faite à tous de filmer la police, il entend mieux « encadrer » la présence des journalistes en manifestation, et n’a pas renoncé à la surveillance par drones, malgré les avis du Conseil d’État. La multiplication des états d’urgence, des interdictions de manifester et le renforcement permanent des pouvoirs des préfets interrogent de plus en plus quant à la nature du régime. Réélu, Macron se sentirait autorisé à aggraver cette dérive.

    Frédéric Dabi : « Une campagne figée sous l’effet drapeau qui bénéficie au sortant »

    La déclaration de candidature du chef de l’État intervient dans un contexte de guerre inédit pour une élection présidentielle. Le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi, explique comment la situation de crise se transforme en arme politique pour l’actuel locataire de l’Élysée et le place en position de force.

    C’est en pleine guerre qu’Emmanuel Macron vient de se déclarer officiellement pour la présidentielle. Quelles conséquences peut avoir ce contexte sur sa candidature ?

    C’est une situation inédite, jamais nous n’avions connu de crise si aiguë si près de la présidentielle. Et elle bénéficie clairement à Emmanuel Macron. Il est passé en moins d’une semaine de 26 à 29 % d’intentions de vote et relègue à plus de 12 points ses premiers poursuivants. Cette progression est due à ce que j’appelle « l’effet drapeau » : dans un contexte de crise, beaucoup de Français resserrent les rangs autour du président de la République. Cela a été un peu le cas lors du Covid, mais cette fois c’est particulièrement spectaculaire. Cette guerre exacerbe une logique de distinction en faveur du locataire de l’Élysée. Cela signifie que nombre d’électeurs n’imaginent pas un autre candidat faire mieux que lui à sa place. Les enjeux internationaux font partie de la panoplie présidentielle. Quand, en 2012, nous interrogions les futurs électeurs pour savoir s’ils pensaient que François Hollande ferait mieux que Nicolas Sarkozy, le prétendant socialiste devançait le chef de l’État sortant en tout domaine sauf sur la dimension internationale. De surcroît, Emmanuel Macron est préservé d’un sentiment de fin de règne qui peut nuire au sortant, parce que, par la force des choses, il peut tous les jours montrer qu’il est en action. En outre, cet effet drapeau fige la campagne et empêche pour l’instant l’émergence d’autres thématiques qui pourraient le gêner.

    En 2017, le candidat Macron faisait campagne sur le thème « et de droite et de gauche ». Cinq ans plus tard comment se compose son électorat ?

    Contrairement à ce qui a pu être dit, on observe une certaine continuité. En 2017, Emmanuel Macron a capté presque 50 % de l’électorat 2012 de François Hollande, un électeur de Nicolas Sarkozy sur cinq et tous ceux de François Bayrou. En 2022, il conserve trois quarts de son électorat de 2017 et prend 10 % de celui de Jean-Luc Mélenchon, 24 % de celui de Benoît Hamon, et 27 % de celui de François Fillon. Même si les Français ont le sentiment que sa politique est de droite, son équation « électorat », qui consiste à capter des votants de chaque bord, mise à mal pendant le mouvement des gilets jaunes ou avant le Covid, fonctionne désormais peu ou prou. Et cette crise si singulière va sans doute la favoriser.

    En revanche, l’implantation locale, concernant les élus comme le parti LaREM, a assez peu fonctionné. Cela peut-il être un handicap pour la constitution d’une majorité ?

    À l’issue de cette longue séquence électorale 2017-2022, on voit que le dégagisme qui a marqué le quinquennat de François Hollande ne s’est pas poursuivi. Mais aussi que coexistent un champ politique national dominé par Emmanuel Macron et Marine Le Pen, et un espace local où les partis traditionnels PCF, PS, LR, UDI ont plutôt bien tenu. Néanmoins, cette dernière donnée ne posera aucun souci au chef de l’État dans la course à l’Élysée. Aux législatives, cela peut avoir des conséquences si des députés En marche élus en 2017 se représentent. Mais n’oublions pas l’effet de souffle lié à une victoire à la présidentielle. Il est, pour l’heure, difficilement mesurable mais il devrait quand même lui assurer, s’il était réélu, un avantage sans doute décisif.

    Emmanuel Macronbilan macronÉducation nationaleSanté
    L'Humanité

    Départ à 65 ans : Macron parti pour accélérer la casse sociale

    Actu

    La majorité a présenté, jeudi 10 mars, sa future réforme en cas de second mandat. Avec un report de l’âge légal de départ à la retraite – comme le proposent Valérie Pécresse et Éric Zemmour – affiché comme indispensable pour faire face à des « difficultés de financement » et à l’allongement de l’espérance de vie. Des arguments fallacieux.

    Florent LE DU

    Cinq ans de plus pour finaliser la destruction de notre modèle social. Deux ans après avoir renoncé à sa réforme des ­retraites pour cause de crise sanitaire, le président-candidat promet aux travailleurs un scénario encore plus sombre en cas de second mandat : attendre 65 ans pour partir à la retraite à taux plein. Exit la proposition de fin 2019 d’introduire un « âge pivot » qui n’avait pas valeur de couperet à 64 ans, le chef de l’État veut bien repousser au-delà de 62 ans l’âge légal de départ, comme Valérie Pécresse (65 ans) et Éric Zemmour (64 ans).

    « C’est une réforme de responsabilité et de justice », a osé le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, jeudi. Les arguments fallacieux ne manqueront pas pour défendre cette « réforme prioritaire » qui doit se faire progressivement, jusqu’à 2032. Le 9 novembre, Emmanuel Macron avait ainsi prévenu qu’il faudrait « travailler plus » afin de « préserver les pensions de nos retraités ». Comme ses concurrents de droite et d’extrême droite, la majorité présente le report de l’âge de départ comme le seul moyen « d’équilibrer l’ensemble du système », comme l’a soutenu Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale. Mais réformer le financement des retraites est d’abord une question de choix politique. « Les difficultés dont parle la majorité sont dues aux critères capitalistes qui dictent notre gestion de l’économie en voulant toujours faire baisser le coût du travail et des cotisations pour laisser plus de place aux profits », explique l’économiste communiste Denis Durand. Pour Jean-Marie Harribey, ancien coprésident d’Attac, « la droite veut faire oublier que d’autres solutions existent, comme augmenter les volumes des cotisations en augmentant leur part dans le salaire brut, en embauchant davantage, en augmentant les salaires, en stoppant les exonérations accordées aux plus riches . »

    le chef de l’État entend toujours supprimer les régimes spéciaux

    Selon la majorité, ce « sauvetage » du système des retraites permettrait à terme 14 milliards d’euros d’économies annuels. Mais d’après l’économiste François Ecalle, pourtant favorable au recul de l’âge de départ, la réforme ne rapporterait que 3,75 milliards d’euros par an en 2032, en prenant en compte les prestations sociales qu’induit le report (chômage, invalidité, RSA). Des économies qui ne pourraient suffire qu’à financer la hausse des montants minimaux des pensions à taux plein : 1 100 euros pour Emmanuel Macron et Éric Zemmour, 1 230 euros pour Valérie Pécresse. Et donc ne pas résoudre les fameuses difficultés de financement du système. De quoi justifier d’ici là une accélération de la mesure ou un nouveau report de l’âge ?

    D’autres différences existent entre la réforme avortée en 2020 et le projet présenté par les soutiens d’Emmanuel Macron. Fini la retraite par points, système plébiscité par Valérie Pécresse pendant la primaire LR. Tandis que, si le chef de l’État veut toujours supprimer les régimes spéciaux, il prévoirait désormais « trois grands régimes » pour les fonctionnaires, les salariés du privé et pour les indépendants. Reste une conséquence pouvant bouleverser durablement notre modèle social : faciliter la retraite par capitalisation. La majorité prévoit qu’au-delà de 120 000 euros de revenus bruts par an, les plus riches ne cotiseraient qu’à hauteur de 2,81 % (au lieu de 6,90 %), sans ouvrir de droits à la retraite. « Un manque à gagner qui en plus ouvre un boulevard aux fonds de pension privés pour récupérer leurs cotisations », anticipe Jean-Marie Harribey.

    un quart des travailleurs les plus pauvres meurent avant 62 ans

    Quant à l’âge légal, la Macronie adopte désormais le même argument que « Les Républicains  », qui réclamaient déjà son report en 2019 : « Parce que nous vivons plus longtemps, il nous faudra partir à la retraite plus tard », déclarait Emmanuel Macron en juillet 2021. Une drôle de vision du progrès social. « Pourquoi est-ce qu’on vit plus longtemps ? Aussi parce qu’on a baissé l’âge de départ à la retraite, commente Ian Brossat, directeur de campagne de Fabien Roussel (PCF). Dans le même temps, les richesses produites ont augmenté de manière considérable. Est-ce que ces gains de productivité ne doivent pas aussi profiter au monde du travail ? » L’argument selon lequel « nous vivons plus longtemps » est factuellement discutable : selon l’Insee, depuis 2016, l’espérance de vie en France stagne, tandis que l’espérance de vie en bonne santé commence à baisser. Elle se situait en 2020 à 63,7 ans mais fluctue en fonction des catégories sociales : pour les ouvriers, elle se situe entre 55 et 59 ans.

    Repousser l’âge de départ à la retraite ­continuerait d’accroître ces inégalités sociales. Économiquement, avec des difficultés d’embauche des plus de 60 ans et la tentation de prendre une ­retraite anticipée avec une pension revue à la baisse. Du point de vue de la santé également alors que, toujours selon l’Insee, 25 % des travailleurs les plus pauvres meurent avant 62 ans, contre 5 % des plus riches. Mais la majorité sortante a tout prévu. Selon Richard Ferrand, la ­réforme « doit permettre, dès l’âge de 40 ans, d’investir dans les formations et de faire en sorte qu’on soit en capacité physique, intellectuelle de se réorienter et d’embrasser d’autres tâches dans sa deuxième partie de carrière ». Plutôt que de prendre en compte la pénibilité de certains métiers et des carrières, la Macronie exhorte les Français à s’adapter, anticiper. Défense de vous plaindre si à 60 ans le travail ronge votre santé : vous n’aviez qu’à y penser avant.

    Retraite à 60 ansréforme des retraitesfinancement des retraitesdépart à la retraite
    Le Monde

    Les clubs français de football comptent se refaire une santé avec l’argent du fonds CVC

    Les vingt clubs de Ligue 1 ont réussi à s’entendre sur la répartition de l’enveloppe de 1,5 milliard d’euros que doit apporter le fonds CVC, contre 13 % du capital de la nouvelle filiale commerciale de la Ligue de football professionnel.

    Une bouffée d’oxygène et la perspective de regarder l’avenir avec un peu plus de sérénité. Financièrement malmenés par la pandémie de Covid 19 et la faillite de Mediapro, éphémère diffuseur du championnat de football français, les vingt clubs de Ligue 1 ont tous voté, jeudi 24 mars, la deuxième phase de leur accord avec CVC Capital Partners.

    Il leur fallait s’accorder sur la répartition de la somme de 1,5 milliard d’euros que le fonds d’investissement s’est dit prêt à injecter dans une nouvelle société commerciale créée par la Ligue de football professionnel (LFP), dont il détiendrait 13 % du capital.

    Le principal point de tension portait sur la somme qui serait dévolue au PSG. Selon nos informations, l’affaire n’a pas été facile à négocier, et les discussions se sont achevées tard mercredi avec le premier club français, qui estime générer entre 32 % et 34 % des recettes du foot français.

    Football français : « le pactole de la discorde »

    Finalement, le club parisien a accepté de se contenter de 200 millions d’euros, soit 100 millions d’euros de moins qu’espéré au départ. « Légitimement, ils pouvaient revendiquer plus, mais il fallait aussi avoir le vote des clubs moyens et petits », dit un témoin des négociations.

    Cet effort va permettre à l’Olympique de Marseille et à l’Olympique lyonnais de toucher 90 millions d’euros chacun, alors que Lille, Nice, Monaco et Rennes obtiendront 80 millions d’euros. Les treize autres clubs toucheront, eux, 33 millions d’euros chacun.

    « CVC souhaitait qu’il y ait unanimité sur ce projet, et pas que les clubs se déchirent. On a dit aux clubs que c’était la condition pour investir », fait savoir l’un des négociateurs. CVC ne veut visiblement pas revivre son expérience italienne, où les clubs n’ont toujours pas réussi à s’entendre sur la répartition des sommes.

    « Les clubs, grands et moyens, ont parlé d’une seule voix »

    « C’est une étape importante et un pas en avant pour le football français, se félicite Loïc Féry, président et propriétaire du FC Lorient et vice-président du bureau du conseil d’administration de la LFP. Se démarquant de ce qui a pu survenir dans d’autres pays, les clubs professionnels français, grands et moyens, ont parlé d’une seule voix, unis avec l’ambition de la Ligue 1 de devenir top 3 au niveau européen. C’est une étape importante pour le football français. »

    En parallèle, les clubs se sont également accordés au sujet de la répartition future des revenus récurrents : les droits télévisés et les recettes issues du numérique. Les droits internationaux de la Ligue 1 ne représentent que 70 millions d’euros par an, très loin de ceux de la Premier League britannique (5,3 milliards de livres sur la période 2022-2025, soit 2,12 milliards d’euros par an).

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    Le Monde

    Avec un Olivier Giroud décisif, les Bleus arrachent la victoire contre la Côte d’Ivoire

    En match amical, l’équipe de France s’est imposée 2-1 à Marseille. Neuf mois après sa dernière apparition en sélection, l’attaquant de l’AC Milan a été l’auteur du but de l’égalisation.

    La retraite internationale, Olivier Giroud n’y pense pas en se rasant, en promenant son chien ou après une lecture des Evangiles. En bon croyant, l’attaquant de 35 ans a toujours eu foi en son histoire avec les Bleus. A Marseille, le Savoyard a signé son retour avec un 47e but en sélection. Souvent annoncé sur le déclin ou menacé par plus jeune que lui, le phénix de Chambéry a contribué à la victoire de l’équipe de France face à la Côte d’Ivoire (2-1) en match amical, vendredi 25 mars.

    Olivier Giroud ne renonce jamais et c’est d’ailleurs à cela qu’on le reconnaît. L’été dernier, son Euro avait pourtant tout l’air d’un dernier tour de piste entre une brouille en préparation avec Kylian Mbappé, le retour probant de Karim Benzema et un tournoi traversé dans la peau d’un remplaçant déclassé et amer.

    « Je prends ce retour comme un cadeau, un bonus dans ma carrière, je savais que si je faisais de bonnes performances avec Milan, je pouvais garder la porte entrouverte. C’est ça que j’avais dans un coin de ma tête », confiait-il cette semaine à L’Equipe au sujet de ses retrouvailles surprise neuf mois plus tard pour suppléer un Karim Benzema en délicatesse avec un mollet.

    Karim Benzema forfait, Olivier Giroud rappelé en équipe de France

    « Ce n’est pas n’importe qui »

    Malgré les incompréhensions récentes entre les deux hommes, Didier Deschamps a encore besoin de son Giroud, préféré à Wissam Ben Yedder à la pointe de l’attaque. La confiance du sélectionneur a été récompensée. A la 22e minute, les Ivoiriens pensent sans doute encore à la splendide ouverture du score d’un Nicolas Pépé enrhumant les frères Hernandez sur leur côté gauche (0-1, 19e), alors que l’attaquant de l’AC Milan sort de sa boîte. Sur un centre de Théo Hernandez, son coéquipier en club, Giroud fait du Giroud avec un coup de tête imparable dans les six mètres (1-1).

    A son âge, l’ancien de Montpellier sait qu’il ne gagnera pas le combat esthétique face à ceux qui jugent sa technique un peu grossière ou lui renvoient toujours la comparaison avec Karim Benzema, le plus fin des nos 9. « Les Français n’aiment pas ce style de joueur, les grands costauds », a résumé un jour l’ancien sélectionneur Raymond Domenech.

    Pas faux. Mais son style, Olivier Giroud fait avec. Après tout, il lui a permis de devenir le deuxième buteur de l’histoire des Bleus à quatre longueurs désormais de Thierry Henry et ses cinquante et une réalisations. Associé au bizuth Christopher Nkunku, il a pesé sur la défense ivoirienne et cherché à combiner avec Antoine Griezmann. Malgré quelques ratés, Didier Deschamps a apprécié sa prestation : « Olivier a toujours eu cette capacité à être bon et décisif avec nous, même quand il était plus en difficulté en club. »

    Son ami Hugo Lloris était le plus heureux des capitaines au moment de commenter sa prestation. « Olivier a un historique en équipe de France, ce n’est pas n’importe qui », a rappelé le gardien.

    Tchouaméni marque aussi et impressionne

    Au point de raviver la concurrence avec Karim Benzema ? On n’en est pas encore là. « Si c’est la question, je ne suis pas là pour relancer les débats, vous le faites très bien à ma place », a répondu un sélectionneur caustique mais pas énervé en conférence de presse. Didier Deschamps affichait encore le sourire de la victoire. Même dans un match sans enjeu, le sélectionneur n’est jamais très loin d’effectuer une roulade et un saut périlleux quand son équipe arrache la victoire et fait preuve de caractère.

    Football : la force offensive des « titis » chez les Bleus

    Comme lors des rencontres de la France face à la Belgique et à l’Espagne en octobre 2021 lors de la Ligue des nations, ce sont donc les visiteurs qui ont tiré les premiers. Mais comme à l’automne dernier, les Bleus ont eu le dernier mot. La victoire est venue d’une autre forte mais nouvelle tête, celle d’Aurélien Tchouaméni. Sur un dernier corner, le Monégasque a surgi pour inscrire son premier but en sélection à la 93e minute (2-1), un but de taille « patron en devenir » pour un joueur qui n’en finit plus d’étonner par son calme et son intelligence au milieu du terrain, depuis ses débuts en août 2021 contre la Bosnie-Herzégovine.

    Sans un Kylian Mbappé resté sur le banc en raison d’un problème ORL, l’équipe de France a parfaitement lancé une année 2022 pas comme les autres, calendrier oblige. Avant de s’envoler pour le Qatar et la Coupe du monde en novembre, les champions du monde ont encore le temps de roder ce 3-4-3 pas encore parfait mais séduisant avec Théo Hernandez et Kingsley Coman comme animateurs sur les côtés.

    Olivier Giroud, lui, compte bien être toujours là pour reprendre un centre ou dévier un ballon qui traîne. Après tout, il le fait depuis déjà onze ans. Dès mardi contre l’Afrique du Sud à Lille, il aura l’occasion se rapprocher encore un peu plus du record de Thierry Henry.

    Alexandre Pedro(envoyé spécial à Marseille)

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    L'Humanité

    La bataille des retraites est (à nouveau) déclarée

    Actu

    ENJEU DE CAMPAGNE Comme le président qui veut reporter la retraite à 65 ans, les tenants du « travailler plus » disent qu’il n’existe pas d’alternative. Pourtant, des candidats de gauche proposent de la ramener à 60 ans, financements à l’appui.

    Julia Hamlaoui

    Travailler toujours plus. Tel est le credo d’Emmanuel Macron, dont le futur programme prévoit, a confirmé jeudi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, de reporter la retraite à 65 ans (lire page 10). C’est aussi ce que proposent Valérie Pécresse ou encore Éric Zemmour. Pourtant, près de quarante ans après son premier aboutissement, le combat pour la retraite à 60 ans est toujours d’actualité : 71 % des Français se déclarent favorables à son retour, selon un sondage Ifop paru dans le JDD en février. La mobilisation historique en 2019 contre la réforme du chef de l’État en témoigne également. Mais que mettent au juste sur la table ceux des candidats qui proposent de réduire le temps de travail ?

    « L’allongement de la durée de vie doit améliorer l’existence au lieu d’allonger le temps de travail. En dégageant une offre importante d’emplois dans des délais rapides, (le départ à la retraite à 60 ans) associera efficacité économique et progrès social », plaide le programme du candidat communiste à la présidentielle, Fabien Roussel. « Rien ne justifie que l’espérance de vie gagnée ou les gains de productivité soient rendus au capital », ajoute le député PCF Pierre Dharréville, précisant que la mesure est assortie d’une « pension à taux plein garantie pour une carrière complète, allant de 18 à 60 ans, avec prise en charge des cotisations pour les périodes de non-travail ». À défaut, « les jeunes qui entrent tard dans l’emploi n’auraient pas le bon nombre d’annuités ».

    La question de ce fameux nombre de trimestres de ­cotisation est également posée dans le monde syndical : « Il s’agit de ne plus nécessairement se référer à des annuités car cela permet de prendre en compte les différents parcours professionnels, les durées de formation, de recherche d’un premier emploi, de transition… » défend Régis Mezzasalma, en charge du dossier pour la CGT, qui porte l’ambition d’une « retraite à 60 ans pour toutes et tous ». En attendant l’avènement d’un tel système, le PCF plaide pour un retour à 37,5 annuités. « Le sens de l’Histoire, ce n’est pas d’allonger la durée du travail et notre proposition de sécurité d’emploi et de formation s’inscrit dans ce mouvement », explique l’économiste communiste Denis Durand.

    Anne Hidalgo et Yannick Jadot pour le statu quo à 62 ans

    Cet âge de départ à 60 ans est également défendu dans son programme présidentiel par Jean-Luc Mélenchon. Nuance   chez les insoumis, le compteur affiche 40 annuités de cotisation pour ouvrir le droit au départ à taux plein. « En dix ans, les dividendes aux actionnaires ont augmenté de 70 % alors que les salaires n’ont progressé que de 10 % et que l’investissement productif recule de 5 %. Le capital s’est bien servi, maintenant c’est l’heure du travail », estime le député FI Adrien Quatennens. La mesure, pointe-t-il, s’inscrit « au volet diminution et répartition du temps de travail de notre programme, avec un réel retour aux 35 heures et une 6e  semaine de congés payés ».

    La candidate PS, Anne Hidalgo, en revanche, souhaite, peu ou prou, le statu quo avec un « âge légal de départ (qui) ne sera pas augmenté, et plafonné aux 62 ans actuels ». Même position pour l’écologiste Yannick Jadot, dont le programme promet de ne reporter « en aucun cas l’âge légal de départ à la retraite », s’engageant à permettre « à toutes celles et tous ceux qui ont exercé des métiers pénibles de partir plus tôt à la retraite ».

    Élément tout aussi essentiel que l’âge de départ, le niveau des pensions est également au cœur de toutes les attentions. D’ailleurs, la maire de Paris justifie sa position sur la borne d’âge en plaidant la priorité aux « retraités qui ont des petites pensions et une vie professionnelle difficile pour les augmenter et pour leur permettre de vivre mieux ». Elle propose ainsi de porter « les montants nets du minimum vieillesse à 1 000 euros et du minimum contributif à 1 200 euros » et de rétablir « les 4 critères de pénibilité supprimés par le président sortant ». Des ­revalorisations que ceux des candidats qui plaident pour le retour à 60 ans ne comptent pas sacrifier. « Aucune pension sous le Smic, revalorisé à 1 400 euros net, pour une carrière complète », promet Adrien Quatennens. «  Nous voulons que tout le monde parte à la retraite avec un ­minimum de 1 200 euros », répond aussi Fabien Roussel, qui, au-delà du Smic, veut atteindre 75 % du revenu net d’activité et indexer les pensions à l’évolution des salaires. Quant au calcul, le député du Nord défend un retour aux 10 meilleures années dans le privé, avec dans le public la création d’un droit d’option entre les six derniers mois et l’alignement sur le privé en incluant les primes.

    Des progrès sociaux qui nécessitent des financements ? Impossible, jurent en chœur les droites et le Medef. À l’inverse, Jean-Luc Mélenchon assume que ce soit « la mesure la plus chère de tout (son) programme ». « Cela suppose 2 points de plus aux quasi 14 % du PIB consacrés aux retraites », complète Adrien Quatennens. La FI compte sur les cotisations supplémentaires qu’apporteraient l’égalité salariale femmes-hommes, la création d’emplois – dont 1,5 million par la planification écologique – et la hausse des salaires. « Augmenter de 1 % les salaires fait rentrer 2,5 milliards d’euros dans la caisse », y rappelle-t-on. Des leviers qu’entend aussi actionner le PCF : « Concrètement, cela signifie d’aller vers une société zéro chômage » via « l’embauche de 500 000 fonctionnaires, des conférences permanentes pour l’emploi et la formation, mais aussi par l’attribution de droits nouveaux aux salariés dans les entreprises. Au bout de cinq ans, nous visons 650 milliards d’euros de PIB supplémentaires », détaille Denis Durand.

    Exit, bien sûr, la retraite par capitalisation. Pour renforcer le système par répartition, une « surcotisation de 2 points sur tous les salaires au-delà de 3 400 euros » est aussi à l’ordre du jour chez la FI, quand le PCF mise aussi sur une nouvelle contribution, celle des revenus financiers, à hauteur de 30 milliards d’euros. Sans compter la suppression des exonérations de cotisations. À commencer par le Cice, qui grève les comptes d’environ 20 milliards d’euros. « La cotisation sociale – la part différée du salaire – ne doit pas être une variable d’ajustement qui sert à financer des politiques économiques. C’est pour ça que la Sécurité sociale n’a pas été pensée à sa création comme une structure d’État », insiste le parlementaire communiste des Bouches-du-Rhône, dont le parti propose « de faire progressivement disparaître la CSG », contrairement à la FI, qui veut la « rendre progressive avec 14 tranches ». Selon le sondage Ifop, les catégories populaires sont les plus favorables (85 %) à la retraite à 60 ans, que le RN vient d’enterrer. Reste à savoir si elles se mobiliseront quand l’électorat de droite, lui, ne s’y trompera pas.

    Présidentielle 2022Retraite à 60 ansréforme des retraitesFabien Roussel
    Le Monde

    L’Afrique paie déjà le prix de la guerre en Ukraine

    Le choc inflationniste provoqué par le conflit fragilise encore davantage la sécurité alimentaire du continent et risque d’exacerber la frustration sociale.

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    En Egypte, le prix du pain non subventionné a augmenté de 25 %, voire de 50 %, dans certaines boulangeries depuis la fin de février. Au Mali, le coût de l’huile de cuisson monte en flèche. En Afrique du Sud, le gouvernement réfléchit à instaurer un plafonnement des tarifs de l’essence et à rationner la quantité de carburant vendue aux automobilistes.

    De nombreux pays africains ont refusé de se prononcer à l’ONU sur l’invasion russe en Ukraine, signifiant que cette guerre n’était pas la leur. Pourtant, le continent en ressent déjà amèrement les effets, à travers les hausses des prix alimentaires et de l’énergie.

    « Et ce choc ne pouvait pas arriver à un pire moment, se désole le directeur du département Afrique du Fonds monétaire international (FMI), Abebe Aemro Selassie. Deux ans de pandémie ont essoré les ménages et les budgets des Etats. Sur le continent, aujourd’hui, la résilience est très faible. »

    Ainsi, « sans se trouver dans le voisinage direct du conflit, l’Afrique risque d’en subir les conséquences plus durement qu’ailleurs, car elle sort de la crise sanitaire plus fragile que d’autres régions du monde, confirme Cécile Valadier, analyste auprès de l’Agence française de développement (AFD). La reprise post-Covid n’était déjà pas très franche et les vulnérabilités budgétaires sont élevées ».

    Des pénuries récurrentes

    La principale inquiétude concerne la sécurité alimentaire du continent. La Russie et l’Ukraine sont des fournisseurs majeurs de blé et les craintes de pénurie ont fait flamber les cours depuis le début du conflit. L’Afrique du Nord est particulièrement exposée du fait de sa dépendance aux importations. En Egypte, par exemple, où le pain est une composante essentielle du régime de la population (102 millions de personnes), le pays importe plus de la moitié du blé qu’il consomme. Environ 80 % de ces achats proviennent des deux pays belligérants.

    Guerre en Ukraine : au Moyen-Orient et en Afrique, l’approvisionnement en blé inquiète

    En guise de riposte, le gouvernement a interdit temporairement les exportations de blé, de farine ou de lentilles. Il réfléchit surtout à élargir son dispositif de pain subventionné auquel il consacre déjà plus de 2,5 milliards d’euros par an. La situation est tout aussi complexe dans les autres pays de la région. En Tunisie, la marge de manœuvre est étroite pour un gouvernement qui subventionne, lui aussi, le prix de la baguette, mais doit composer avec un déficit public abyssal. Tunis assure avoir des stocks de céréales pour trois mois. Mais la population est déjà confrontée à des pénuries récurrentes de semoule ou de farine.

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    L'Humanité

    Retraites : le grand revirement de Marine Le Pen

    Actu

    La candidate du Rassemblement national a entériné, jeudi 17 février, l’abandon de la retraite à 60 ans, qu’elle défendait bec et ongles depuis dix ans.

    Benjamin König

    C’est la « question centrale du programme que je défends », qui touche à la « juste répartition des richesses et à la conception de notre modèle social (…) après tant de décennies de trahison et de fausses promesses ». C’est par ces mots que Marine Le Pen a entamé la présentation de son projet de réforme des retraites, jeudi, pour mieux noyer le poisson. Car, après plusieurs semaines de tergiversations, il paraissait de plus en plus clair que la cheffe du RN était sur le point d’abandonner un des marqueurs sociaux forts de son projet politique, qu’elle défendait depuis dix ans : le retour à 60 ans de l’âge légal de départ à la retraite. Lors de son premier grand meeting, à Reims, le 5 février, elle n’en a pipé mot.

    Exclusif : la retraite à 60 ans ? Les cadres votent pour !

    Cette fois, si elle a dit croire « au système de protection sociale français », c’était pour mieux le dénoncer au prétexte qu’il aurait été « dévoyé et ouvert au monde entier ». Dans le détail, son projet ne fait nulle mention de l’âge légal, aujourd’hui fixé à 62 ans. Il ne sera possible de partir à 60 ans à taux plein qu’à deux conditions : avoir commencé à travailler entre 17 et 20,5 ans, et avoir cotisé et validé 40 annuités. Pour la tranche suivante, ceux qui ont commencé à travailler entre 21 et 24,5 ans, la cheffe du RN propose « un système progressif de 160 à 168 trimestres de cotisations » pour un départ entre « 60,75 et 62 ans ». Pour les autres, les 42 années de cotisations seront maintenues et l’âge effectif de départ à la retraite monterait donc à 67 ans. Et si elle a bien évoqué la question de la pénibilité, elle n’a en rien détaillé les modalités de sa prise en compte.

    Des gages aux patrons

    Pourtant, voici à peine plus de trois mois, le 15 novembre 2021, Marine Le Pen, déjà candidate à l’élection présidentielle, exposait sa vision du sujet : « La manière dont vivent nos aînés, pour moi, c’est un marqueur de civilisation. » Elle critique alors « la vision ultralibérale (qui) consiste à dire qu’il faut un allongement indéfini de la durée de travail ». Et met en avant « un choix budgétaire » pour financer ce départ à 60 ans. Début février, Marine Le Pen et son entourage réfutent encore tout virage. « Rien ne change ! avance Philippe Ballard, l’ex-journaliste devenu directeur de la communication : Ceux qui ont commencé à 20 ans partent à 60 ans, et tous les autres auront aussi 40 annuités pour partir à la retraite. » Raté. En réalité, ce changement de pied avait déjà été esquissé dès janvier dernier. Tout à sa volonté de se « présidentialiser », la candidate avait montré patte blanche lors de son déjeuner avec le mouvement Ethic (Entreprises de taille humaine, indépendantes et de croissance), un organisme patronal inféodé au Medef. « C’est un vrai problème », lui ont alors lancé les patrons présents, à propos du financement de l’âge légal à 60 ans. Marine Le Pen leur répond déjà que son seul objectif est d’éviter que des salariés ayant commencé à travailler avant 20 ans ne doivent attendre l’âge légal de 62 ans. Et donne des gages pour le reste…

    Course à l’échalote

    Ce recul est d’autant plus criant que les programmes des deux élections présidentielles précédentes sont des plus clairs. Celui de 2017 indique : « Engagement n° 52 : fixer l’âge légal de la retraite à 60 ans avec 40 annuités de cotisations pour percevoir une retraite pleine. » En 2012, il était plus net encore, puisque à l’âge légal de 60 ans et aux 40 annuités s’ajoutait un « élargissement de l’assiette aux revenus du capital pour financer l’ensemble des prestations ». Mais là encore, il y avait un loup libéral : cet élargissement de l’assiette était justifié par une « perte de compétitivité » due aux cotisations.

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    Si, à l’instar d’autres propositions comme la sotie de l’euro, Marine Le Pen fait machine arrière sur celle centrale des retraites, c’est également en raison de la bataille qui se joue à droite et à l’extrême droite entre la cheffe du RN, Éric Zemmour et Valérie Pécresse. Cette dernière annonce un âge légal de 65 ans, quand l’ex-chroniqueur du Figaro parle de 64 ans. Dans cette course à l’échalote, Marine Le Pen a été critiquée jusque dans son camp pour des positions jugées bien trop « sociales », notamment de la part de l’aile ultralibérale et conservatrice qui refuse ce que ses partisans nomment le « national-populisme ». C’est cette fraction du RN, politiquement plus encline à l’union des droites, qui a pour partie rejoint Éric Zemmour. Jeudi, Marine Le Pen a ponctué son laïus d’une formule traditionnelle du RN : « Je ne vous trahirai pas, je ne vous mentirai pas. » Difficile à croire.

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    Le Monde

    Football : Rigobert Song, le pari de Samuel Eto’o pour conduire le Cameroun à la victoire face à l’Algérie

    Les deux matches de barrage pour la Coupe du monde, les 25 et 29 mars, seront le premier défi du nouveau sélectionneur des Lions indomptables.

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    C’est l’un des premiers actes d’autorité de Samuel Eto’o, à la tête de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) depuis le 11 décembre 2021. Après avoir œuvré en coulisses au renvoi du coach portugais Antonio Conceiçao, l’ancien joueur international a pesé pour que Rigobert Song soit nommé, fin février, sélectionneur des Lions indomptables. Un changement technique risqué, alors que le Cameroun se prépare à une double confrontation avec l’Algérie pour une place en phase finale de la Coupe du monde au Qatar. Les deux équipes doivent se rencontrer vendredi 25 mars à Douala, avant le match retour, le 29 mars, à Blida, en Algérie. C’en est donc fini de Toni Conceiçao, qui n’avait pas permis au Cameroun de remporter la Coupe d’Afrique des nations (CAN) jouée à domicile : le pays avait été battu par l’Egypte en demi-finales le 3 février.

    Rigobert Song, qui occupait le poste de sélectionneur des moins de 23 ans, avait lui aussi soutenu la candidature de son ancien coéquipier Eto’o lorsqu’il faisait campagne pour accéder à la présidence du football camerounais. Sa promotion est perçue par les détracteurs du nouveau patron de la Fecafoot comme « un renvoi d’ascenseur ». Pour autant, elle ne surprend pas Pierre Lechantre, l’ancien coach du Cameroun (1999-2001) : « Eto’o a toujours respecté Song, dont il apprécie l’état d’esprit. C’est un grand compétiteur, un meneur d’hommes capable de vous transcender. »

    CAN 2022 : Le « Tonnerre » de Yaoundé, entre espoir et nostalgie

    Avec Patrick Mboma, Raymond Kalla ou Marc-Vivien Foé, décédé en 2003, Rigobert Song – qui fut aussi capitaine des Lions indomptables – faisait partie des joueurs les plus écoutés, sur le terrain ou en dehors. Arrivé en Europe en 1994, l’ex-défenseur formé au « Tonnerre » de Yaoundé, cumule 137 sélections et deux participations à la CAN en 2000 et 2002, sur le banc des Lions. « Il avait une vraie légitimité, sa carrière parlait pour lui et, malgré son statut, il n’a pas un ego démesuré. Sur le terrain, il n’hésitait pas à nous remettre en place très franchement s’il estimait que nous sortions de notre match », se souvient l’ancien gardien camerounais Carlos Kameni. Il est aussi l’un des trois seuls joueurs d’Afrique à en avoir disputé quatre Coupes du monde (1994, 1998, 2002 et 2010), notamment au côté de son ex-coéquipier Samuel Eto’o.

    « Ambiance explosive »

    Dur avec ses adversaires, le défenseur camerounais, réputé pour son engagement physique parfois excessif, savait l’être aussi verbalement avec ses partenaires. « Mais sans jamais franchir les limites », précise Lechantre.

    L’ancien meneur des Lions indomptables a plusieurs fois démontré sa capacité d’adaptation aux évènements, comme lors d’un déplacement à Tripoli en juin 2001, pour affronter la Libye en qualifications pour la Coupe du monde. A la mi-temps, alors que des supporters libyens criblaient les murs du vestiaire camerounais de projectiles dans le seul but d’intimider les champions d’Afrique en titre, « il s’était servi de la situation pour encore plus motiver les joueurs, et on a gagné 3-0 dans une ambiance explosive », restitue Lechantre.

    Football : Egypte-Sénégal et Cameroun-Algérie, principales affiches des barrages de la Coupe du monde

    Depuis Lens, Gervais Martel, le président historique des Sang et Or (1988-2012 et 2013-2017), n’est pas étonné de la promotion de son ancien joueur : « Song entraîneur, ça ne m’étonne pas, car outre ses qualités de meneur, il avait cet intérêt pour le travail technique. » Lorsque Lens le recrute en 2002, Song est très rapidement promu capitaine. « Il arrivait d’Angleterre, avait joué à Liverpool et il s’est tout de suite imposé comme le patron. C’est un leader naturel. Lors d’un match à Lille, alors qu’on avait joué toute la seconde période à neuf contre onze, il n’avait cessé de motiver ses coéquipiers, et on avait fait match nul », poursuit l’ancien dirigeant.

    Au Cameroun, même si sa nomination pour deux ans a soulevé quelques interrogations, notamment en raison de ses résultats mitigés à la tête des moins de 23 ans et de la sélection A’qu’il dirigeait auparavant, Rigobert Song jouit d’un a priori plutôt favorable. Victime d’un grave accident vasculaire cérébral (AVC) en octobre 2016 qui l’avait plongé dans le coma, « le charismatique dinosaure » – comme le surnommaient ses supporters – a déjà promis « de donner autant comme sélectionneur que comme joueur. » Reste à savoir, comme le confie un ancien international ayant souhaité conserver l’anonymat, « si Eto’o n’outrepassera pas sa fonction de président pour se mêler de trop près des questions tactiques et techniques ».

    Alexis Billebault

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    L'Humanité

    Retraites. Le Pen retour aux fondamentaux...ultra-libéraux

    Actu

    Promesse phare de son programme de 2017, la retraite à 60 ans a été rayée d’un trait de plume par la candidate d’extrême droite. Après l’abandon de la sortie de l’euro, ses mesures fiscales ou les exonérations de cotisations promises aux patrons, c’est une étape de plus vers un retour à la ligne libérale pure et dure de son père.

    Julia Hamlaoui

    L’embarras a été de mise toute la semaine dans les rangs du RN. Sans prévenir personne, Marine Le Pen a opéré un virage stratégie sur une question essentielle : la retraite. Sous la pression de l’ultralibéralisme assumé d’Eric Zemmour, le vernis « social » de celle qui se targue de parler aux classes populaires se craquelle chaque jour un peu plus. Promesse phare de son programme de 2017, le retour à la retraite à 60 ans a été rayé d’un trait de plume par la candidate d’extrême droite, qui renoue avec les fondamentaux économiques de son père.

    Le scénario s’est joué en plusieurs actes. À l’occasion du premier meeting de Marine Le Pen à Reims le 5 février, qui valait « convention présidentielle », son site de campagne est dévoilé. Il contient 22 mesures dont celle portant sur les retraites. En la matière, il s’agit de « refuser tout allongement de l’âge de départ à la retraite » et de « permettre à ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans, pendant quarante annuités, de prendre leur retraite à 60 ans », est-il indiqué . Dans la foulée, l’équipe de campagne plaide l’erreur de ponctuation : « Il manque une virgule, plaide dans le Monde Philippe Ballard, directeur de la communication.  Ceux qui ont commencé à 20 ans partent à 60 ans, virgule, et tous les autres auront aussi quarante annuités pour partir à la retraite. Rien ne change ! » Mais en fait non. Sur le plateau de France 2, Marine Le Pen persiste et signe : « Ce sera progressif. Tous ceux qui seront entrés avant 24 ans dans le monde du travail auront un avantage » pour partir à la retraite qui sera « très important entre 17 et 20 ans » puis « important jusqu’à 24 ans ». Exit donc la retraite à 60 ans pour tous qu’elle avait piquée à la gauche, histoire de séduire un électorat déçu, mais qu’elle ne pouvait financer faute de s’attaquer à la répartition de la valeur ajoutée. D’ailleurs, son entourage tente de minimiser, plaidant une simple « inflexion » liée au contexte budgétaire post-crise sanitaire.

    Ce virage à 180 degrés a déjà été opéré sur d’autres sujets (lire notre décryptage Marine Le Pen, ou la grande arnaque sociale). La sortie de l’euro a disparu des radars tandis que l’idée que la «  dette doit être remboursée » est désormais assumée. Outre convaincre les libéraux tentés par un autre candidat d’extrême droite, « ce ­retour à une orthodoxie économique vise à se présidentialiser », avance Bruno Cautrès, politologue au Cevipof. Ses mesures fiscales sont du même tonneau, entre maintien de la flat tax et suppression de l’impôt sur le revenu pour les moins de 30 ans. Elle propose aussi comme perspective aux jeunes chômeurs « une dotation en fonds propre égale à leur apport » pour créer leur entreprise – presque du Macron dans le texte. Quant à l’augmentation des salaires, comme les autres candidats à droite et à l’extrême droite, face à l’impératif d’agir pour le pouvoir d’achat, Marine Le Pen procède à un tour de passe-passe. Elle propose d’exonérer de cotisations patronales les hausses de 10 % accordées à l’ensemble des salariés gagnant jusqu’à trois fois le Smic. Des cotisations qui sont censées participer au financement de la protection sociale… des salariés.

    Gageons que ce retour à la doxa libérale aura au moins le mérite de mettre en lumière l’arnaque sociale qu’a toujours été le programme de l’extrême droite.

    Présidentielle 2022réforme des retraitesRetraite à 60 ansMarine Le Pen
    Le Monde

    Le Nigeria au bord du black-out à cause de la hausse du prix des carburants

    Alors que le réseau national électrique est à bout de souffle, population et entreprises dépendent largement des générateurs à essence pour vivre et travailler.

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    Accoudé contre son 4X4, le front humide, Stephen peste contre la chaleur de midi et l’attente interminable pour récupérer les bidons de gazole qui serviront à alimenter le générateur de la société pour laquelle il travaille, à Lagos. Des jeunes du quartier font la queue à sa place dans une station-service toute proche. « C’est devenu beaucoup trop cher de se faire livrer par camion certains jours, alors il faut que je fasse le déplacement moi-même, avec mes jerricanes », explique le chauffeur.

    Le prix du gazole, qui avoisine habituellement 225 nairas le litre (0,50 euro) au Nigeria, a doublé puis triplé, jusqu’à frôler les 800 nairas le 18 mars. Une conséquence de l’invasion russe en Ukraine qui a fait s’envoler les cours du brut sur les marchés mondiaux.

    La guerre en Ukraine risque d’aggraver l’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest

    « Nous avons éteint notre générateur au diesel en début de semaine, car cela nous coûtait vraiment trop cher », se désole Henry, le comptable de Solar Kitchen, une cantine proprette nichée dans une petite rue du quartier d’Ikoyi. Il pointe du doigt l’imposante machine, installée juste à côté de la porte d’entrée : « Nous sommes passés en urgence sur un générateur à essence, moins coûteux mais aussi moins puissant. Donc nous ne pouvons plus alimenter tous nos appareils électriques, notamment les climatiseurs et certains frigos. »

    Bien qu’il soit le premier producteur de pétrole brut d’Afrique, le Nigeria doit importer la quasi-totalité de son carburant, car aucune de ses quatre raffineries n’est opérationnelle. Une situation paradoxale, qui expose le consommateur aux fluctuations du marché. Pour éviter une flambée des prix à la pompe, le gouvernement nigérian subventionne massivement l’essence, dont le prix est fixé à 165 nairas. Mais, ces derniers temps, les stations-service peinent à satisfaire la demande.

    Gabegie

    En février, une grave pénurie de carburant a fait grimper les prix jusqu’à 1 euro le litre d’essence sur le marché parallèle. Comme souvent, ce sont des problèmes de gestion qui expliquent cette gabegie : en début de mois, la compagnie nationale pétrolière – la NNPC – a annoncé que 100 millions de litres d’essence frelatée avaient été importés par erreur et devaient être retirés du marché. Les autorités ont également évoqué un retard des cargos transportant le pétrole raffiné à cause de la guerre en Ukraine.

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    Le Monde

    Au Maroc, des internautes appellent au boycott des dattes algériennes

    Frelaté, toxique, radioactif, le fruit séché est accusé de tous les maux, sans aucune preuve scientifique. Un symptôme de plus des relations tendues entre Alger et Rabat.

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    A l’approche du ramadan, le bras de fer diplomatique entre le Maroc et l’Algérie s’invite… à table. Les tensions sans cesse ravivées entre les deux voisins du Maghreb ont trouvé un nouveau terrain d’expression : la datte, fruit incontournable du ftour – la rupture du jeûne –, qui connaît traditionnellement un pic de consommation pendant le mois sacré.

    Depuis plusieurs semaines, les dattes algériennes font l’objet d’une campagne de boycott sur les réseaux sociaux, lancée par des internautes marocains à grands coups de hashtag. Frelatées, toxiques, polluées aux substances radioactives, voire cancérigènes, elles seraient, à en croire leurs détracteurs, hautement dangereuses pour la santé. Contrairement, bien sûr, aux dattes marocaines, également réputées pour leur qualité.

    Sahara occidental : en voulant mettre fin à la crise diplomatique avec le Maroc, l’Espagne fâche l’Algérie

    « La France a effectué plusieurs essais nucléaires en Algérie », fait valoir un internaute sur Twitter, en référence aux dix-sept essais menés par l’armée française dans le Sahara dans les années 1960. « Ces expériences, affirme-t-il, ont provoqué une pollution par les radiations dans le sable et les oasis et, malheureusement, l’Algérie vend des dattes de ces oasis et les exporte vers la plupart des pays arabes. » D’autres tweets accusent les cultivateurs algériens d’irriguer leurs palmiers « aux eaux usées », ou encore d’utiliser des produits chimiques pour les faire briller.

    Au Maroc, la consommation de dattes algériennes ne date pourtant pas d’hier. Contacté, l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) assure que « toutes les importations de dattes passent par le contrôle aux frontières » et que, en cas de non-conformité à la réglementation en vigueur, les produits sont « refoulés ». « A ce jour, ajoute l’instance, tous les échantillons prélevés et analysés se sont révélés conformes. »

    Couscous et Miss Maroc

    Au-delà de l’argument sanitaire, le boycott des dattes algériennes est affiché sur la toile comme un moyen de soutenir les cultivateurs de dattes de l’oasis Figuig, « expropriés de leur terre par la junte militaire algérienne », selon un internaute. En mars 2021, Alger a fermé l’accès de son territoire aux agriculteurs marocains qui exploitaient les palmiers de l’oasis d’Al-Arja, situé sur le territoire algérien, mettant fin à des passages quotidiens jusque-là tolérés, malgré la fermeture de la frontière en 1994. Des appels au boycott avaient déjà circulé l’an dernier pour « rendre justice » aux cultivateurs marocains de Figuig.

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    Le Monde

    Les autorités algériennes érigent des murs anti-émigration sur le littoral oranais

    Les habitants ne décolèrent pas face à ces constructions censées empêcher les jeunes de partir pour l’Europe. D’autant que les candidats à l’exil prennent la mer depuis des lieux plus discrets que les plages de ville.

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    Ils sont apparus en février. Des panneaux de béton de plus de deux mètres de haut installés sur le littoral d’Oran, deuxième ville d’Algérie (ouest). Depuis, les habitants d’Aïn El-Turck (appelée « Laâyoune » par les Oranais), une sous-préfecture composée de plusieurs communes balnéaires situées à 15 km à l’ouest de la ville, ne décolèrent pas. « On avait la nature pour s’aérer l’esprit, mais même cela nous est confisqué ! », s’agace un commerçant de Trouville, un quartier résidentiel.

    Comme lui, les riverains doivent désormais passer par d’étroites ouvertures pour descendre les escaliers qui mènent au banc de sable. Seuls les « portes » et quelques « hublots » laissent apparaître la mer Méditerranée aux promeneurs encore rares de ce mois de mars.

    En Algérie, le zenqaoui, nouveau genre musical qui cartonne auprès des jeunes

    Pendant plusieurs semaines, le doute a plané sur la raison de l’installation de ces murs érigés par une entreprise de construction publique à l’entrée de certaines plages. Des ouvriers, interrogés par la presse locale, ont laissé entendre que les travaux visaient à entraver l’émigration clandestine par la mer.

    Dimanche 13 mars, une déclaration du wali (préfet) d’Oran a mis fin aux rumeurs. « Cette décision n’a pas été prise par une seule personne mais par la commission de sécurité de la wilaya dans l’intérêt général », a déclaré Saïd Sayoud. « La situation est arrivée à un point inacceptable, surtout du côté ouest de la wilaya », a-t-il ajouté, prenant à témoin les journalistes : « Vous savez que les départs ont diminué de 70 % et ce n’est pas seulement grâce aux barrières, mais aussi aux efforts des services de sécurité et des acteurs de la société civile », a affirmé le responsable.

    Solutions alternatives

    Les côtes ouest du pays sont un point de départ privilégié par les « harragas », les candidats à l’exil sans papier vers l’Europe, pour leur proximité avec le sud de l’Espagne. Selon l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes Frontex, un peu plus de 18 000 entrées illégales, majoritairement des ressortissants algériens – suivis par les Marocains –, ont été enregistrées en 2021 via la route méditerranéenne ouest.

    « Désormais, de puissants bateaux permettent de faire la traversée en deux heures. Les prix atteignent 800 000 dinars l’aller pour une place [environ 5 100 euros]. Les passeurs transportent les harragas et, au retour, ils ne reviennent plus à vide mais avec de la drogue », affirme Abdelkader Zouit.

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    L'Humanité

    Éditorial. Projet de société

    Éditorial

    Jean-Emmanuel Ducoin

    Par Jean-Emmanuel Ducoin

    Les hasards du calendrier s’avèrent parfois facétieux, sinon taquins. Ainsi donc, ce lundi 24 janvier, à la même heure, deux hommes donnaient une conférence de presse. D’un côté, le candidat communiste Fabien Roussel exposait les grandes lignes de son programme. D’un autre côté, Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef, détaillait les propositions du patronat pour la présidentielle. Vous l’avez compris : le choc des idées. Et, bien au-delà, deux projets de société absolument frontaux. Deux visions du monde, en quelque sorte.

    PCF / Medef : une élection, deux projets que tout oppose

    Salaires, emploi, retraites, fiscalité, temps de travail, aides aux entreprises, rôle de l’État, etc. Les sujets de débat et de discorde ne manquent pas, au moment où se profile une séquence électorale décisive pour l’avenir du pays. Nous connaissons le dilemme. Est-il possible, oui ou non, de rompre avec le libéralisme politique et économique par lequel toute visée de développement authentiquement humaniste se confronte à la sauvagerie de l’argent, des profits et de la haute finance du capitalisme globalisé. Avec la droite et son extrême, sans oublier Emmanuel Macron bien sûr, le système n’a rien à craindre. Ce qu’ils nomment tous « réformes » ne sont rien d’autre que la continuation de la contre-révolution néolibérale qui atomise le monde du travail et continue de creuser les inégalités.

    Le choc des idées et, bien au-delà, deux visions du monde.

    Soyons clairs : l’ambition programmatique des « jours heureux » n’est pas un rêve désincarné. Les propositions, concrètes, disent « quelque chose » de l’ampleur de la tâche en tant qu’exigence de gauche. Le Smic à 1 500 euros net ; 500 000 emplois en plus dans les services publics ; un revenu étudiant à partir de 850 euros ; la nationalisation d’EDF ; le triplement de l’ISF. Les exemples foisonnent et participent désormais du débat public – avec d’autres –, sachant que les Français placent largement en tête de leurs préoccupations la crise sociale et le pouvoir d’achat, comme en témoigne un sondage Ipsos pour France Inter.

    Un petit rappel, comme pour s’en inspirer. Le geste que posèrent les révolutionnaires de 1946 en créant le régime général consistait à socialiser une part importante de la valeur dans un régime unique qu’ils gérèrent eux-mêmes pour produire une autre valeur que la valeur capitalistique. Au XXIe siècle, l’enjeu se situe au moins au même niveau !

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    Le Monde

    Cinéma à Montréal et en région parisienne, arts plastiques à Dakar : l’agenda culturel du « Monde Afrique »

    Chaque vendredi, l’agenda culturel du « Monde Afrique » vous propose des activités à suivre ou à faire sur le continent, en France et ailleurs dans le monde.

    On commence la semaine à Paris et en Seine-Saint-Denis avec le « Panorama des cinémas du Maghreb et du Moyen-Orient » avant de partir au Québec, à Montréal, puis au Sénégal, à Dakar, pour des photographies.

    Le Festival international de cinéma « Vues d’Afrique »,à Montréal

    Créé en 1985, « Vues d’Afrique » s’est donné pour mission de diffuser des productions audiovisuelles concernant le continent, les pays créoles et leurs diasporas. Cette année, une centaine de films représentant 44 pays ont été retenus par le comité de sélection du festival. Ils seront projetés pendant deux semaines d’abord en ligne sur TV5 Monde dès le 26 mars, puis du 1er au 10 avril dans les salles de la Cinémathèque québécoise à Montréal.

    Kotimi Guira – qui a fait ses armes au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) – est la responsable de la programmation internationale, qui allie fictions et documentaires, séries et films d’animation, ainsi qu’une sélection consacrée à la « Relève » et aux « Regards d’ici ». Cette dernière rassemble des films canadiens sur l’Afrique et ses diasporas. La colonisation, l’intime, la musique, le travail et le vivre-ensemble sont quelques-unes des thématiques abordées dans cette 38e édition parrainée par l’actrice et réalisatrice Aïssa Maïga et le producteur et réalisateur Richard Jean-Baptiste.

    Parmi les films attendus du festival, dont certains seront projetés pour la première fois au Québec : Haut et fort de Nabil Ayouch (2021) ; Les Trois Lascars de Boubakar Diallo (2021), une comédie qui a fait sensation au dernier Fespaco et rencontre depuis un succès sans précédent dans les salles de cinéma d’Afrique subsaharienne ; Twist à Bamako de Robert Guédiguian (2021) ; Exterminez toutes ces brutes de Raoul Peck ; et La Femme du fossoyeur de Khadar Ayderus Ahmed, sacré Etalon d’or de Yennenga au Fespaco 2021.

    Chaque soir, en marge du festival, le Baobar – bar et espace traiteur de la Cinémathèque québécoise – accueille des concerts et des spectacles. Au programme, entre autres : les humoristes Willy B. Rose et Caleb Amoussou, ainsi que les chanteuses Magdala et Naxx Bitota.

    Programmes, billets et informations sur le site du festival

    « Le Panorama des cinémas du Maghreb et du Moyen-Orient »

    Pour sa 17e édition, ce festival déployé dans plusieurs salles de cinéma à Paris et en Seine-Saint-Denis affiche son enthousiasme pour une nouvelle génération de cinéastes. Elle sera incarnée notamment par l’Iranien Panah Panahi avec son film Hit the Road (avant-première le 27 mars au Studio Aubervilliers), la Libanaise Ely Dagher avec son premier long-métrage Face à la mer (avant-première le 29 mars à l’Institut du monde arabe, IMA) et la Française Louda Ben Salah-Cazanas pour son premier long-métrage Le Monde après nous, qui fera la clôture du festival le 1er avril à l’IMA.

    Outre un focus sur la Turquie, le festival ouvrira une fenêtre sur la Tunisie contemporaine. Parmi les films tunisiens projetés, signalons Demain de Dhafer L’Abidine (avant-première le 30 mars à l’IMA). A ne pas rater enfin, la séance thématique « Langues algériennes : langues vivantes, langues absentes » le 26 mars à 14 heures au Studio Aubervilliers autour de trois courts métrages : Tatoués de Jean-Baptiste Dusséaux, Je me suis mordue la langue de Nina Khada et La grosse moula ou Li michan d’Amirah Louadah.

    Jusqu’au 1er avril à Paris et en Seine-Saint-Denis. Programme et calendrier des séances sur le site du festival

    « The Unexpected Consequences of History »,de Dimitri Fagbohoun

    Jusqu’au 30 avril, la galerie Cécile Fakhoury à Dakar accueille une exposition personnelle de l’artiste Dimitri Fagbohoun. Né en 1972 à Cotonou d’un père béninois et d’une mère ukrainienne, il a grandi au Cameroun, vécu en Guadeloupe et longtemps été entrepreneur dans divers secteurs avant de réaliser sa première création, Aquarium.

    Portée par un questionnement sur son identité plurielle, son œuvre compose avec les frontières et sonde ses origines, notamment paternelles (voir la série Papa was a Rolling Stone, 2013), en utilisant de nombreux médias – sculptures, dessins, photos, vidéos, installations.

    Inaugurée le 12 mars, l’exposition interroge les conséquences imprévues de l’histoire de la colonisation à travers une série de photos d’archives en noir et blanc dans lesquelles l’artiste intervient directement, rehaussant de touches colorées personnages, constructions et paysages. Récemment exposé à la Manifesta de Lyon, au palais de la Marina à Cotonou et au palais de Tokyo à Paris, Dimitri Fagbohoun vit et travaille entre Paris, Bruxelles et Cotonou.

    Informations sur le site de la galerie

    Gladys Marivat(collaboratrice du « Monde des livres »)

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    Le Monde

    Guerre en Ukraine : l’Egypte confrontée à la flambée des prix du blé

    Plus de 80 % des importations par Le Caire de cette céréale clé de son alimentation proviennent des deux pays en conflit.

    Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février, les autorités égyptiennes multiplient les messages rassurants sur leurs approvisionnements en blé, ainsi que les mesures pour prévenir des pénuries. Premier importateur mondial de blé, avec la mer Noire comme principale provenance, l’Egypte est particulièrement exposée sur cette denrée qui constitue la base de l’alimentation de ses 105 millions d’habitants.

    Entre ses réserves stratégiques et la récolte locale qui doit débuter mi-avril, Le Caire dit disposer de stocks suffisants jusqu’à la fin 2022. Mais le pays subit déjà de plein fouet la flambée des prix sur les produits alimentaires et énergétiques. Fortement endettée et fragilisée par la pandémie de Covid-19, l’Egypte a de nouveau sollicité l’aide du Fonds monétaire international (FMI), a confirmé l’institution, mercredi 23 mars.

    « Les Egyptiens consommant deux fois la moyenne mondiale de pain, et le gouvernement subventionnant déjà le prix du blé pour ce pain à hauteur de 3,3 milliards de dollars [3 milliards d’euros] par an avant la guerre russo-ukrainienne, la menace de la flambée des prix du blé pour le budget égyptien est réelle », analyse Michaël Tanchum, chercheur associé au Conseil européen des relations internationales et au Middle East Institute (MEI) à Washington. L’Egypte a besoin d’environ 10 millions de tonnes de blé par an pour fournir du pain subventionné à 72 millions d’habitants.

    Interdiction temporaire d’exportations

    En 2021, l’Etat en a importé plus de 6 millions de tonnes, et le secteur privé plus de 12 millions. Plus de 80 % de ces importations proviennent de Russie et d’Ukraine. Avant la guerre, le cours du blé évoluait déjà à un niveau record. Au second semestre 2021, les prix ont augmenté de 25 % du fait des perturbations de la chaîne d’approvisionnement mondiale, des faibles rendements agricoles et de la thésaurisation du blé et d’autres céréales par certains pays, notamment la Chine.

    « Cette tempête s’est transformée en un tsunami avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui a fait grimper les prix du blé de 75 % en seulement deux semaines », poursuit M. Tanchum. Le 6 mars, le ministre des finances, Mohamed Maeit, a indiqué que la facture de blé de l’Etat avait déjà augmenté de 15 milliards de livres égyptiennes (LE), soit 744 millions d’euros. Le Caire envisage de diversifier ses approvisionnements, notamment en Europe et en Amérique, et surtout d’augmenter la part du local.

    L’objectif du ministère de l’agriculture est d’acheter 6 millions de tonnes localement en 2022, contre 3,5 millions en 2021. Une interdiction temporaire des exportations de blé, et d’autres cultures de base, a été décrétée. Mi-mars, les autorités ont aussi imposé aux producteurs locaux de vendre une partie de leur récolte aux trois compagnies étatiques. Les contrevenants s’exposent à une peine de cinq ans de prison. En guise d’incitation, le ministère de l’agriculture a augmenté le prix d’achat de la tonne de blé à 5 900 LE.

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    L'Humanité

    Les retraités bientôt dans la rue : « Le rapport de force est bouillonnant »

    Actu

    Lors d’une conférence de presse, l’UCR-CGT a rappelé ses revendications pour améliorer le quotidien des pensionnés touchés de plein fouet par la précarité. De nombreuses actions sont prévues dans les semaines à venir.

    Les aînés font entendre leur voix. L’Union Confédérale des Retraités-CGT tenait jeudi une conférence de presse pour rappeler l’urgence de la situation. « Nos revendications prennent la forme d’un triptyque », explique Marc Bastide, secrétaire général de l’UCR-CGT.

    La première d’entre elles : l’augmentation des pensions. Alors que l’inflation s’élève à 3%, la revalorisation de base n’atteint, elle, que 0,4%. Après des années de gel et de baisse, ce minuscule coup de pouce ne change rien à la précarisation endémique des retraités hexagonaux.

    Alors que l’inflation s’élève à 3%, la revalorisation de base n’atteint, elle, que 0,4%.

    Au quotidien, les conséquences sont palpables. Faute de moyens, nombre d’entre eux font l’impasse sur certains soins. Quant au déclin des services publics de proximité, il ajoute à l’isolement des aînés. « Il ne s’agit pas d’être contre les nouvelles technologies. Mais aujourd’hui, 30% des retraités n’ont pas accès au numérique. Et quand on arrive à la Poste, on se retrouve livré à nous-même face à des automates. Il y a un manque criant de personnel », expose le cégétiste. Les retraités demandent également la mise à disposition d’un bulletin de retraite, afin de pouvoir évaluer le poids des cotisations et de l’imposition et de pouvoir mieux gérer leur budget.

    Combien me faut-il pour vivre ?

    En ce début d’année, et afin de coller au plus près des préoccupations, l’UCR-CGT a lancé une grande consultation auprès de ses adhérents. Celle-ci porte sur deux grandes questions : de quoi-ai-je besoin ? Combien me faut-il pour vivre ? Ce sondage fait suite à celui commandé par l’organisation auprès de Harris interactive. « Il s’agissait pour nous d’avoir une photographie en temps réel de la situation des retraités », explique Catherine de la CGT.

    Mobilisation des retraités. « Il est temps que le gouvernement cesse de nous prendre pour des nantis »

    Cette étude révèle notamment que l’énergie, l’alimentation et la santé représentent respectivement 89%, 87% et 64% des postes de dépense des sondés. Cette consultation, « inscrite dans un processus revendicatif », vient s’ajouter à un ensemble d’actions prévues dans les semaines à venir. « Le rapport de force est bouillonnant (…) Il s’agit de le porter vers le haut et d’imposer les questions sociales dans cette présidentielle qui commence », précise Marc Bastide.

    Tous se donnent rendez-vous lors de la journée de mobilisation interprofessionnelle pour la hausse des salaires et des pensions le 27 janvier prochain.

    Emile Leauthier

    retraitésréforme des retraitescgtpouvoir d'achat des retraités
    Le Monde

    Le Monde des religions

    BouddhismeChristianismeIslamJudaïsmeSpiritualité Article réservé à nos abonnés

    Regard zen sur le monde : « La mendicité est une pratique spirituelle en elle-même »

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    Au Japon, « les dernières chamanes vendent de l’espoir, mais elles en redonnent aussi aux plus désespérés »

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    « L’Ukraine catalyse une crise au sein du monde orthodoxe entre Moscou et Constantinople »

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    Histoire d’une notion : l’apocalypse ou l’histoire sans fin de la fin du monde

    « Le Monde des religions » se lit désormais sur Le Monde.fr

    Édition du jour

    Daté du lundi 28 mars

    Lire le journal numérique Le Monde Mémorable Apprenez, comprenez, mémorisez Leçon du jour Romain Gary Testez gratuitement Article réservé à nos abonnés

    L’Islam au XXIe siècle : une association engagée pour un islam européen, éclairé et inclusif

    Fondée à Paris en 2019, l’association L’Islam au XXIe siècle entend faire connaître les courants progressistes de la religion musulmane. Son cycle de conférences annuel vient d’avoir lieu à l’Unesco.

    Publié le 22 mars 2022 à 19h00 Linda Caille

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « En Iran, le zoroastrisme est le symbole du libre choix et de la grandeur préislamique »

    Grâce à Nietzsche, nous connaissons le nom de Zarathoustra, mais savons-nous qui il était vraiment ? Etait-il une divinité, un prophète, un personnage historique ? Et qu’en est-il de la religion qui porte son nom ? Le point avec le professeur Michael Stausberg, qui vient de consacrer un livre à ce sujet.

    Publié le 06 mars 2022 à 08h00 - Mis à jour le 07 mars 2022 à 12h38 Matthieu Giroux

    Le pape François se rendra en RDC et au Soudan du Sud en juillet

    Le souverain pontife se rendra à Kinshasa, Goma et Juba en réponse à l’invitation des chefs d’Etat et des évêques de ces deux pays en proie à des violences récurrentes.

    Publié le 03 mars 2022 à 15h21 - Mis à jour le 03 mars 2022 à 18h28 Le Monde avec AFP

    Récit Article réservé à nos abonnés

    Ce que « Le Petit Prince », de Saint-Exupéry, a de spirituel

    Le deuxième livre le plus traduit au monde après la Bible est un conte pour enfants dépouillé, dont la dernière note n’est pas un « happy end ». Une fin atypique qui voile le sens de ce conte philosophique, auquel le Musée des arts décoratifs (Paris) consacre actuellement une exposition.

    Publié le 27 février 2022 à 00h43 - Mis à jour le 28 février 2022 à 10h34 Kyrill Nikitine

    « Religion et tolérance, mission impossible ? » au Forum des religions de Strasbourg, du 24 au 26 février

    Du 24 au 26 février, à Strasbourg, le Forum des religions proposera pour sa troisième édition des rencontres, tables rondes, débats et portes ouvertes afin de questionner la place du fait religieux dans nos sociétés sécularisées. Parmi les temps forts, une conversation entre Najat Vallaud-Belkacem et Richard Malka.

    Publié le 21 février 2022 à 19h00 - Mis à jour le 10 mars 2022 à 11h05 Le Monde

    Portrait Article réservé à nos abonnés

    Ermeline Vicaire, première femme scribe française

    En juillet 2021, cette ancienne libraire est devenue la première femme scribe française, ou soferet. Elle calligraphie les parchemins d’objets cultuels juifs et restaure des rouleaux de la Torah.

    Publié le 20 février 2022 à 08h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h52 Linda Caille

    Reportage Article réservé à nos abonnés

    Dialogue islamo-chrétien : catholiques et musulmans se rencontrent dans la confiance à Saint-Sulpice

    La rencontre entre musulmans et catholiques Ensemble avec Marie a réuni huit cents personnes à l’église Saint-Sulpice, à Paris, le 6 février.

    Publié le 14 février 2022 à 19h00 Linda Caille

    Décryptages Article réservé à nos abonnés

    En Côte d’Ivoire, les autorités veulent passer l’éducation islamique au scanner

    Sur les 3 500 structures islamiques d’éducation (SIE) recensées par les pouvoirs publics en 2020, seulement une sur dix était reconnue par le ministère de tutelle.

    Publié le 14 février 2022 à 18h00 - Mis à jour le 15 février 2022 à 18h09 Yassin Ciyow

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « Courant de pensée ambitionnant de rendre les humains immortels, le cosmisme russe est aujourd’hui réinvesti par Poutine »

    Alliant spiritualisme et engouement pour la science, ce courant de pensée né dans la Russie du XIXe siècle entend ressusciter les morts et aurait influencé le projet de conquête spatiale. Dans un entretien au « Monde », Michel Eltchaninoff, qui lui consacre un ouvrage, analyse ses liens avec le christianisme et son influence actuelle.

    Publié le 13 février 2022 à 08h00 Fabien Trécourt

    Critique Article réservé à nos abonnés

    La magie décryptée dans la « Revue de l’histoire des religions »

    La publication trimestrielle consacre son dernier volume à la pratique magique de l’Antiquité au Moyen Age et étudie la façon dont cette catégorie singulière a évolué tout en se réclamant de la tradition.

    Publié le 11 février 2022 à 13h30 Youness Bousenna

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Religions et spiritualité : cinq livres à découvrir

    Taoïsme, druzisme, miracles, antisémitisme, réflexion sur l’adolescence… Découvrez la sélection éclectique des lectures que vous propose « Le Monde des religions ».

    Publié le 09 février 2022 à 19h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h28 Youness Bousenna Gaëtane de Lansalut

    Décryptages Article réservé à nos abonnés

    Excision, castration… : les mutilations sexuelles au prisme des religions

    Excision, infibulation ou castration ont généralement pour objectif de s’imposer, ou d’imposer aux autres, un contrôle de soi et de ses désirs pulsionnels. Le 6 février est la Journée internationale contre les mutilations génitales féminines.

    Publié le 06 février 2022 à 08h00 - Mis à jour le 06 février 2022 à 12h40 Aurélie Godefroy

    Chronique Article réservé à nos abonnés

    « Vivre en tant que moine zen, c’est radicaliser chaque jour son expérience de la banalité »

    Jeune moine zen ordonné au Japon sous le nom de Tozan, Clément Sans nous raconte chaque mois son quotidien. Aujourd’hui, il nous convie dans le grand silence méditatif du monastère, comme un écho à celui de l’hiver blanc, ponctué par l’étude des textes bouddhistes classiques.

    Publié le 02 février 2022 à 19h00 - Mis à jour le 02 février 2022 à 19h02 Tōzan Sans

    Article réservé à nos abonnés

    « Nous, musulmans, les pratiques de l’islamisme radical nous révulsent, nous attristent et nous choquent »

    Des Français musulmans, juristes, chefs d’entreprise, universitaires, ingénieurs… affirment, dans une tribune au « Monde », ne pas reconnaître les principes fondamentaux de l’islam dans les pratiques extrémistes filmées dans le reportage de « Zone interdite ».

    Publié le 01 février 2022 à 11h59 - Mis à jour le 05 février 2022 à 10h04 Collectif

    Récit Article réservé à nos abonnés

    Le masque, objet sacré bien avant d’être un accessoire médical

    Cet accessoire à l’origine réservé au domaine du religieux continue, en dépit de sa fonction sanitaire, de mobiliser nos imaginaires contemporains.

    Publié le 30 janvier 2022 à 08h00 - Mis à jour le 30 janvier 2022 à 15h32 Emmanuelle Picaud

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Véronique Margron : « J’ai toujours eu conscience que le désir de vivre n’allait pas de soi »

    « Je ne serais pas arrivée là si… » Chaque semaine, « Le Monde » interroge une personnalité sur un moment décisif de sa vie. La religieuse revient sur les origines de sa vocation et sur le « choc » des révélations du rapport Sauvé sur la pédocriminalité dans l’Eglise.

    Publié le 30 janvier 2022 à 01h20 - Mis à jour le 31 janvier 2022 à 11h06 Solenn de Royer

    Critique Article réservé à nos abonnés

    « La Caste des chastes » : comment le célibat obligatoire des prêtres pervertit l’Eglise

    Dans un essai sans concession, le sociologue italien Marco Marzano analyse le rapport des prêtres à leur intimité. Il dénonce une institution rendue « schizophrène » par l’exigence de chasteté, et au sein de laquelle la sexualité est omniprésente, mais cachée.

    Publié le 26 janvier 2022 à 05h00 Benjamin Sèze

    Portrait Article réservé à nos abonnés

    Thich Nhat Hanh, le vieux sage bouddhiste et l’enfant

    Figure majeure du bouddhisme engagé, le maître zen vietnamien Thich Nhat Hanh, né en 1926, s’est éteint le 22 janvier. « Le Monde des religions » revient sur le parcours et la pensée de ce militant de la paix.

    Publié le 25 janvier 2022 à 19h00 Marie-Laurence Cattoire

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « Les arts martiaux initient à une spiritualité par le corps »

    Plus que des techniques de combat, les arts martiaux constituent une voie d’initiation spirituelle imprégnée par le bouddhisme zen, dont le spécialiste Pierre-Yves Albrecht dévoile la profondeur métaphysique dans son essai « La Sagesse martiale ».

    Publié le 23 janvier 2022 à 01h43 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 13h07 Youness Bousenna

    Critique Article réservé à nos abonnés

    Théâtre : « Que faut-il dire aux hommes ? », ou la foi poétique et sensible de croyants sans histoires

    En tournée en France à partir du 18 janvier, la dernière création de Didier Ruiz met en scène sept croyants, femmes et hommes, qui narrent leur chemin de foi singulier.

    Publié le 18 janvier 2022 à 17h00 Virginie Larousse

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « Brahmanes indiens et druides celtiques partagent une origine commune »

    Un essai du chercheur Mathieu Halford, écrit en collaboration avec l’historien Bernard Sergent, explore les nombreuses similitudes entre brahmanes indiens et druides celtes, ainsi qu’entre leurs sociétés, faisant l’hypothèse d’une origine indo-européenne commune.

    Publié le 16 janvier 2022 à 08h00 - Mis à jour le 19 janvier 2022 à 15h41 Youness Bousenna

    Critique Article réservé à nos abonnés

    « Itinéraire d’un arabisant », récit d’un double amour

    Dans son dernier ouvrage, l’historien André Miquel revient sur son parcours cahoteux, qui a commencé par un voyage en Méditerranée et l’a conduit à devenir un spécialiste de la langue arabe.

    Publié le 13 janvier 2022 à 11h00 Philippe-Jean Catinchi

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Deux livres-plaidoyers pour une meilleure connaissance de l’histoire du judaïsme en France

    La présence juive attestée depuis l’époque gallo-romaine vaut à la France un patrimoine aussi riche que singulier. Deux ouvrages interrogent la place jugée minorée de cet héritage dans le récit national.

    Publié le 12 janvier 2022 à 07h00 Youness Bousenna

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « L’islam de Sayyid Qutb, un combat total contre un adversaire à la fois juif, chrétien, athée »

    L’intellectuel égyptien Sayyid Qutb est une référence pour les mouvances islamistes. L’islamologue et politologue Olivier Carré donne les clefs d’une lecture capitale pour cerner les mouvements extrémistes de l’islam.

    Publié le 09 janvier 2022 à 08h00 - Mis à jour le 09 janvier 2022 à 11h20 Youness Bousenna

    Chronique Article réservé à nos abonnés

    Regard zen sur le monde : « Qu’est-ce que le Vide ? »

    Jeune moine zen ordonné au Japon sous le nom de Tōzan, Clément Sans nous raconte chaque mois son quotidien singulier. Aujourd’hui, il évoque une cérémonie majeure de l’initiation des moines : assaillis de questions philosophiques, ils voient leur vivacité d’esprit mise à l’épreuve.

    Publié le 06 janvier 2022 à 07h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 12h23 Tōzan Sans

    Décryptages Article réservé à nos abonnés

    Quelles sont les sources les plus anciennes sur Jésus ?

    Les sources antiques évoquant Jésus en disent davantage sur les premiers chrétiens que sur l’identité à proprement parler du fondateur du christianisme.

    Publié le 02 janvier 2022 à 08h00 - Mis à jour le 03 janvier 2022 à 09h34 Jérémy André

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Un apéro avec Matthieu Ricard : « L’époque vit une épidémie de narcissisme, il faut éviter la contagion »

    Chaque semaine, « L’Epoque » paie son coup. Avec l’interprète du dalaï-lama, qui publie ses « Carnets d’un moine errant », ce sera un thé au jardin des Tuileries et une méditation sur cet Himalaya qui lui manque tant.

    Publié le 01 janvier 2022 à 12h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 12h33 Michel Dalloni

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Jésus a-t-il vraiment existé ? Les arguments des historiens face à la thèse mythiste

    Née à la fin du XVIIIe siècle, la thèse « mythiste » conteste la réalité historique de Jésus. Si elle a suscité et suscite encore de nombreux débats, elle se trouve aujourd’hui largement décrédibilisée.

    Publié le 25 décembre 2021 à 07h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 12h23 Virginie Larousse

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Christianisme : quatre livres à découvrir à l’approche de Noël

    Manuscrits de la mer Morte, sens chrétien des mots, dictionnaire sur Jésus… « Le Monde des religions » vous propose une sélection de quatre livres récemment publiés sur le christianisme.

    Publié le 21 décembre 2021 à 08h00 Youness Bousenna

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « Le yoga n’aurait jamais rencontré une telle audience s’il n’avait pas comblé une attente de l’Occident »

    Souvent galvaudé, le yoga n’est ni un sport, ni une religion, ni une simple technique de bien-être. Revenant sur l’histoire plurimillénaire de cette pratique, l’universitaire Ysé Tardan-Masquelier livre une histoire intellectuelle du yoga inédite et stimulante.

    Publié le 19 décembre 2021 à 01h25 - Mis à jour le 03 janvier 2022 à 18h56 Virginie Larousse

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Leili Anvar : « Le corps n’est pas contradictoire avec la quête du divin, il lui est même indispensable »

    Célèbre dans tout le monde arabo-musulman, l’histoire de Leyli et Majnûn est bien plus que le récit d’un amour impossible. C’est une véritable initiation spirituelle, indique, dans un entretien au « Monde », Leili Anvar, spécialiste de littérature persane, qui vient de traduire cette œuvre mythique aux éditions Diane de Selliers.

    Publié le 12 décembre 2021 à 07h00 - Mis à jour le 13 décembre 2021 à 08h04 Virginie Larousse

    Décryptages Article réservé à nos abonnés

    Le cléricalisme, ennemi des républicains, devenu ennemi des catholiques

    Si le terme, apparu dans le langage courant au milieu du XIXe siècle, a désigné un temps la volonté des catholiques de s’ingérer dans les affaires de l’Etat, il pointe aujourd’hui un mal interne à l’Eglise : celui de l’excès de pouvoir des prêtres.

    Publié le 08 décembre 2021 à 07h30 - Mis à jour le 10 décembre 2021 à 17h38 Luc Chatel

    Tribune Article réservé à nos abonnés

    « Vous êtes, Eric Zemmour, l’exutoire de nos mauvaises pensées, de notre impuissance »

    Au-delà de l’accablement que constitue la candidature du polémiste d’extrême droite, celle-ci nous oblige, estime le philosophe Adbennour Bidar, dans une tribune au « Monde », à sortir de l’impuissance, à agir et à rassembler contre ce qui menace la démocratie : la tentation de la haine.

    Publié le 08 décembre 2021 à 05h15 - Mis à jour le 08 décembre 2021 à 14h11 Abdennour Bidar

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Frédéric Lenoir : « Jung propose une spiritualité en dehors de toute croyance religieuse »

    Passionné par la question du sacré, Carl Gustav Jung a consacré une partie de ses travaux à relégitimer la spiritualité, estimant qu’il existe dans la psyché humaine une dimension religieuse. Entretien avec Frédéric Lenoir, qui vient de publier une biographie du psychiatre suisse.

    Publié le 05 décembre 2021 à 01h21 - Mis à jour le 17 décembre 2021 à 18h45 Virginie Larousse

    Critique Article réservé à nos abonnés

    « La Fin de la chrétienté » : le pamphlet de Chantal Delsol contre la postmodernité

    Dans son dernier essai, la philosophe déplore la disparition, sous nos yeux, de la civilisation chrétienne et juge délétère l’« inversion normative » qui est, selon elle, promue aujourd’hui. Un lamento réactionnaire paresseux.

    Publié le 01 décembre 2021 à 06h00 Matthieu Giroux

    Décryptages Article réservé à nos abonnés

    Torah, Bible, Coran : les interpréter, est-ce les trahir ?

    Les textes sacrés des trois monothéismes sont-ils écrits une fois pour toutes et leurs grilles de lecture sont-elles définitivement verrouillées ? Les traduire, est-ce les trahir ? Quelle latitude entre la lettre et l’esprit ? Eléments de réponse.

    Publié le 28 novembre 2021 à 01h22 - Mis à jour le 28 novembre 2021 à 11h18 Alice d'Oléon

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « Dans les diocèses de France, les demandes faites au service de l’exorcisme sont très nombreuses »

    Si le mot fascine, la réalité de l’exorcisme reste mal connue du grand public. L’anthropologue Olivia Legrip-Randriambelo, qui vient de publier une anthologie de textes sur le sujet, fait le point sur cette pratique toujours utilisée aujourd’hui.

    Publié le 21 novembre 2021 à 01h28 - Mis à jour le 21 novembre 2021 à 09h35 Matthieu Giroux

    « Arts de l’Islam », une exposition pour changer les regards

    Portées par une volonté politique forte, les dix-huit expositions organisées partout en France par le Musée du Louvre ont vocation à faire émerger une meilleure compréhension de l’Islam. Une gageure à l’heure où le sujet cristallise les polémiques.

    Publié le 19 novembre 2021 à 07h00 Virginie Larousse

    Critique Article réservé à nos abonnés

    « Brother » : un religieux au cœur du ghetto new-yorkais

    Sobre et touchant, le documentaire d’Arnaud Fournier Montgieux nous entraîne dans les pas d’un religieux franciscain engagé auprès des plus pauvres du ghetto de Newark.

    Publié le 16 novembre 2021 à 18h00 Gaëtane de Lansalut

    Portrait Article réservé à nos abonnés

    Qui est Iris Ferreira, première rabbine ordonnée en France ?

    Première femme rabbine ordonnée en France, Iris Ferreira, qui appartient au courant juif libéral, est aussi une auteure de romans fantasy pour jeunes adultes.

    Publié le 14 novembre 2021 à 08h00 - Mis à jour le 17 décembre 2021 à 19h04 Linda Caille

    Enquête Article réservé à nos abonnés

    « La religion la plus anthropocentrique » : les racines chrétiennes de la crise écologique

    Le christianisme nous aurait-il coupés de la nature ? Le débat est vif depuis que l’interprétation occidentale de cette religion a été dénoncée, dans les années 1960, comme la « matrice » de la modernité et de l’exploitation brutale des ressources de la planète.

    Publié le 12 novembre 2021 à 07h00 - Mis à jour le 14 novembre 2021 à 09h56 Youness Bousenna

    Critique Article réservé à nos abonnés

    Dans la revue « Gradhiva », des livres envoûtants par milliers

    Dans son dernier numéro, la revue d’anthropologie du Musée du quai Branly se penche sur les représentations et les usages magiques du livre et de l’écriture à travers des articles fascinants.

    Publié le 12 novembre 2021 à 06h00 - Mis à jour le 18 novembre 2021 à 08h13 Virginie Larousse

    Portrait Article réservé à nos abonnés

    Le père Gabriel Ringlet, franc-prieur catholique

    Prêtre belge atypique, Gabriel Ringlet se distingue par ses prises de position iconoclastes sur des sujets aussi sensibles que l’euthanasie, le mariage des prêtres, l’ordination des femmes ou les abus sexuels.

    Publié le 07 novembre 2021 à 08h00 Luc Chatel

    Récit Article réservé à nos abonnés

    Pourquoi les rites funéraires sont éternels

    Pratiqués depuis près de 350 000 ans, les rites funéraires sont un élément essentiel des sociétés humaines. Pour autant, la relation au corps sans vie varie en fonction des cultures et connaît des évolutions inattendues en contexte sécularisé.

    Publié le 31 octobre 2021 à 02h06 - Mis à jour le 01 novembre 2021 à 09h30 Marie Chabbert

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « Le massacre de la Saint-Barthélemy s’est joué entre voisins »

    C’est une vision inédite du massacre de 1572 que l’historien Jérémie Foa offre dans son ouvrage « Tous ceux qui tombent ». Reconstituant une microhistoire soucieuse de nommer les victimes anonymes, il exhume les « vies minuscules » emportées.

    Publié le 24 octobre 2021 à 01h30 - Mis à jour le 24 octobre 2021 à 09h44 Youness Bousenna

    Tribune Article réservé à nos abonnés

    Véronique Margron : « Sauver une vie l’emporte sur tout secret »

    La théologienne et présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France s’élève, dans une tribune au « Monde », contre l’usage du secret après la publication du rapport de la commission sur les abus sexuels dans l’Eglise.

    Publié le 20 octobre 2021 à 07h00 - Mis à jour le 21 octobre 2021 à 16h52 Véronique Margron

    Tribune Article réservé à nos abonnés

    Rapport Sauvé : « Dans l’Eglise catholique, le tabou sur le droit demeure très marqué »

    Le droit canonique n’a pas réussi à uniformiser les politiques répressives au sein de l’Eglise, constate, dans une tribune au « Monde », le professeur de droit Louis-Léon Christians, pour qui le pardon a pris le pas sur la sanction, reléguant la justice au second plan.

    Publié le 20 octobre 2021 à 05h00 - Mis à jour le 21 octobre 2021 à 16h53 Louis-Léon Christians

    Décryptages Article réservé à nos abonnés

    Qu’est-ce que le Mawlid ou fête de la nativité du Prophète ?

    Fête musulmane non canonique, le Mawlid commémore la naissance du prophète Mahomet. Elle est célébrée cette année le 19 octobre.

    Publié le 19 octobre 2021 à 08h00 Kamel Meziti

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Dr Denis Mukwege : « Je me sens petit face au courage des femmes »

    Engagé depuis la fin des années 1990 contre les violences sexuelles faites aux femmes, le Prix Nobel de la paix revient sur les racines de ce combat dans un livre, « La Force des femmes », à la fois autobiographie et hommage appuyé à celles qu’il considère comme des « héroïnes ».

    Publié le 17 octobre 2021 à 08h00 - Mis à jour le 27 octobre 2021 à 15h49 Virginie Larousse

    Décryptages Article réservé à nos abonnés

    Qu’est-ce que la confession, ou sacrement de pénitence et de réconciliation ?

    Cette pratique qui n’a pas toujours existé dans l’Eglise catholique s’est invitée dans le débat public depuis que mardi 12 octobre, le ministre de l’intérieur en France, Gérald Darmanin, a nuancé son secret.

    Publié le 17 octobre 2021 à 02h17 - Mis à jour le 17 octobre 2021 à 09h39 Justine Rodier

    Critique Article réservé à nos abonnés

    En Chine, la religion fait de la résistance

    Deux ouvrages, « Le Renouveau éclatant du spirituel en Chine » et « Chine et terres d’islam », analysent respectivement le succès du religieux dans l’empire du Milieu malgré la répression, et les relations intérieures et extérieures de la puissance communiste avec l’islam.

    Publié le 15 octobre 2021 à 05h00 - Mis à jour le 15 octobre 2021 à 07h21 Frédéric Lemaître

    Critique Article réservé à nos abonnés

    « Prière de ne pas abuser » : la brutale remontée des souvenirs d’abus sexuels

    Père jésuite, Patrick C. Goujon a été sexuellement abusé par un prêtre lorsqu’il était enfant. Enfoui pendant des années, le souvenir de ces agressions a surgi brutalement il y a six ans.

    Publié le 14 octobre 2021 à 06h00 Benjamin Sèze

    Tribune Article réservé à nos abonnés

    Pédocriminalité : « Pour se réformer, l’Eglise doit s’appuyer au plus vite sur les laïcs qui sont à son service »

    La théologienne Anne Soupa, qui vient de lancer un appel à la « démission collective des évêques » catholiques après le rapport Sauvé, estime, dans une tribune au « Monde », que le choix de l’Eglise est aujourd’hui entre s’effacer ou renaître.

    Publié le 12 octobre 2021 à 00h18 - Mis à jour le 12 octobre 2021 à 16h08 Anne Soupa

    Tribune Article réservé à nos abonnés

    Pédocriminalité dans l’Eglise : « C’est l’idée même d’institution chrétienne qui est en crise »

    « Simples paroissiens », jeunes professeurs de philosophie, Paul Colrat et Foucauld Giuliani soulèvent, dans une tribune au « Monde », la question du « sens qu’il y a à mener une existence chrétienne en lien avec une institution » ayant failli à sa mission.

    Publié le 11 octobre 2021 à 18h00 - Mis à jour le 12 octobre 2021 à 16h09 Paul Colrat Foucauld Giuliani

    Critique Article réservé à nos abonnés

    « Génie de la France », d’Abdennour Bidar : pour une laïcité mystique

    Dans un essai puissant, le philosophe explore la laïcité en tant que révolution politique, mais surtout métaphysique. Un concept dont la portée radicale, estime-t-il, nous échappe encore.

    Publié le 10 octobre 2021 à 08h00 Virginie Larousse

    Critique Article réservé à nos abonnés

    « La communion qui vient » ou comment être catholique en politique

    Ils « ne représentent personne », et c’est peut-être ce qui fait la fraîcheur de cet essai, dans lequel trois trentenaires cherchent à redéfinir l’engagement politique des catholiques. Tout en alertant sur les dérives identitaires qui frappent une partie des croyants.

    Publié le 06 octobre 2021 à 13h00 Matthieu Giroux

    Récit Article réservé à nos abonnés

    Enfer, purgatoire, paradis : comment Dante et sa « Divine Comédie » ont modelé l’imaginaire de l’Occident

    Mort en 1321, le poète florentin Dante Alighieri a produit une œuvre à l’influence monumentale qui a façonné l’imaginaire occidental de l’au-delà, en particulier notre vision de l’enfer et celle d’un purgatoire alors naissant.

    Publié le 03 octobre 2021 à 04h27 - Mis à jour le 03 octobre 2021 à 14h40 Youness Bousenna

    Portrait Article réservé à nos abonnés

    « Le zen, c’est l’inefficacité totale : tu t’assois, tu es dans ta posture et ça suffit »

    Il y a encore quelques jours, il s’appelait Clément Sans. Ordonné moine bouddhiste zen dans la tradition Soto, il s’appelle désormais Tōzan, « la montagne des pêches ».

    Publié le 01 octobre 2021 à 08h00 - Mis à jour le 01 octobre 2021 à 15h49 Matthieu Giroux

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « L’Eglise a été façonnée à la fois par une forte présence de prêtres homosexuels et par un discours très hétéronormatif »

    « En sacralisant le prêtre, l’Eglise en a fait un être à part, dégenré et désexualisé », relève Josselin Tricou. Dans son livre « Des soutanes et des hommes », le sociologue analyse la masculinité atypique de ceux que l’Eglise catholique place au sommet de sa hiérarchie.

    Publié le 26 septembre 2021 à 08h00 - Mis à jour le 21 octobre 2021 à 16h39 Luc Chatel

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    « Des soutanes et des hommes »

    Publié le 26 septembre 2021 à 08h00 Luc Chatel

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    Le Monde

    Au Japon, « les dernières chamanes vendent de l’espoir, mais elles en redonnent aussi aux plus désespérés »

    Philippe Pons (Tokyo, correspondant)

    Publié le 13 mars 2022 à 08h00

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    EntretienHéritières de traditions ancestrales en voie de disparition, les chamanes du Japon contribuent à tisser des liens entre les mondes visible et invisible. La sociologue Muriel Jolivet est allée à la rencontre des dernières d’entre elles.

    La modernisation du Japon n’a en rien entamé une foule de petites croyances et de rites, parmi lesquels la communication avec les défunts. Cette pratique a été ravivée à la suite de la disparition de 2 500 personnes dont les corps n’ont jamais été retrouvés, sur les 19 650 victimes du tsunami du 11 mars 2011. Elle propose de retisser les liens outre-tombe avec ces « morts sans lien » qui peuvent devenir des fantômes.

    La sociologue Muriel Jolivet vit au Japon depuis de longues années. Auteure d’une dizaine d’ouvrages sur la société nippone, elle est allée à la rencontre de ces chamanes qui, dit-on, ont la capacité de faire descendre sur elles l’esprit des morts, de les faire parler par leur bouche et auxquelles des médecins ont parfois recours pour affiner leur diagnostic. Un volumineux et passionnant reportage reposant sur une impressionnante documentation japonaise, ponctué de portraits de chamanes, de descriptions de lieux et de rencontres, rassemblés dans Les Dernières Chamanes du Japon. Rencontre avec l’invisible au pays du Soleil Levant (Véga, 2021).

    Vous avez travaillé une dizaine d’années à cette enquête. Qu’est-ce qui vous a poussée à vous intéresser au monde des chamanes ?

    En plus de quarante ans d’enquêtes sociologiques sur le Japon, je suis souvent tombée sur des récits de revenants, de communication avec les morts, de visites chez des chamanes qui me semblaient anecdotiques. Peu à peu, j’ai pris conscience de l’importance et de la fréquence de ces rituels dans la société japonaise. Les chamanes renvoient à une spiritualité complexe dans laquelle se mêlent shintoïsme [polythéisme animiste], bouddhisme ésotérique et folklore local.

    Il existe des chamanes du nord au sud de l’Archipel. Comment avez-vous choisi les lieux de vos enquêtes ?

    Les régions du Tohoku et d’Okinawa sont des lieux prédisposés. Les chamanes itako du Tohoku s’inscrivent dans une longue tradition, car c’était un des rares débouchés qui s’offraient aux malvoyantes, souvent victimes d’une rougeole. Les autres options étaient de devenir masseuse ou goze, chanteuses itinérantes qui s’accompagnaient au shamisen [luth japonais à trois cordes] et se déplaçaient à cinq ou six, au rythme d’une vingtaine de kilomètres parcourus à pied chaque jour. La moins malvoyante servait de guide aux autres, chacune une main posée sur l’épaule de celle qui la précédait.

    Les itako étaient placées très jeunes en apprentissage auprès d’une aînée, à qui elles servaient de bonne à tout faire. L’instruction se faisait oralement au contact de leur initiatrice, ou shisho, avec qui elles vivaient en osmose. La formation n’était pas simple, car il leur fallait mémoriser toutes les invocations selon les rituels.

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    Le Monde

    « L’Ukraine catalyse une crise au sein du monde orthodoxe entre Moscou et Constantinople »

    La guerre menée par la Russie en Ukraine est aussi religieuse, analyse l’historien Antoine Arjakovsky, qui explique comment ce conflit oppose le patriarche de Moscou, devenu idéologue de l’impérialisme du Kremlin, à une Eglise orthodoxe d’Ukraine qui s’est émancipée de la tutelle russe en 2019.

    Directeur de recherche au Collège des bernardins, l’historien Antoine Arjakovsky est à la fois spécialiste du christianisme orthodoxe et fin connaisseur de l’Ukraine, où il a fondé un institut d’études œcuméniques en 2004, à Lviv. Président de l’Association des philosophes chrétiens et lui-même orthodoxe, il est notamment l’auteur de Qu’est-ce que l’orthodoxie ? (« Folio », Gallimard, 2013) et de Russie-Ukraine. De la guerre à la paix ? (Parole et silence, 2004). Son prochain ouvrage, Qu’est-ce que l’œcuménisme ?, paraîtra le 17 mars aux Editions du Cerf.

    L’invasion russe intervient dans un contexte religieux singulier, marqué par l’indépendance de l’Eglise orthodoxe d’Ukraine en 2019. Comment s’est construite l’architecture du christianisme oriental ?

    L’Eglise orthodoxe est une communion de quinze Eglises autocéphales – pouvant élire elles-mêmes leur chef – et d’une vingtaine d’Eglises autonomes. Parmi ces Eglises autocéphales, la prééminence va à celle de Constantinople, car elle a constitué le deuxième siège des Eglises chrétiennes après Rome, et avant Alexandrie, Antioche et Jérusalem.

    Cet ensemble, qui forme ce qu’on a nommé la « Pentarchie », a constitué la structure de l’Eglise durant tout le premier millénaire, et ses dissensions ont été réglées à l’occasion de sept grands conciles œcuméniques [le premier a eu lieu en 325 à Nicée, et le dernier en 787, également à Nicée]. Après de premières scissions, le concile de Florence va réaffirmer l’union des Eglises en 1439. Mais la prise de Constantinople par les Ottomans musulmans, en 1453, marque un éloignement décisif des Eglises orientales à l’égard de Rome, celles-ci lui reprochant son manque de soutien.

    Ainsi, à partir du XVe siècle, une nouvelle communion d’Eglises orientales se distingue, dont la primauté revient à Constantinople. Elles commencent alors à être appelées « orthodoxes ». Ce terme polysémique signifie au sens le plus courant « ce qui est fidèle à une norme » : en l’occurrence, les chrétiens orthodoxes se définissent par leur fidélité aux conclusions des sept conciles œcuméniques du Ier millénaire.

    « L’Eglise orthodoxe de Kiev a été la toute première à être évangélisée, en 988 : elle constitue l’Eglise chrétienne originelle en terre slave »

    Ces derniers ont essentiellement conduit à deux affirmations théologiques. La première est l’unicité de Dieu comme personne, et sa triple révélation comme Père, Fils et Saint-Esprit ; la seconde porte sur la double identité de Jésus-Christ, qui pour tous les chrétiens orthodoxes est à la fois divine et humaine. Cette orthodoxie de la foi prend au XVe siècle une signification confessionnelle car, après l’échec du concile de Florence, les chrétiens ont commencé à être désignés par des adjectifs : catholiques, protestants et orthodoxes.

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    Le Monde

    « Faire confiance au bol »

    Le 15 septembre 2021, Clément Sans est devenu moine zen. Ordonné sous le nom de Tozan (« la montagne des pêches »), le jeune Français est désormais rattaché à un temple au Japon. Chaque mois, il nous envoie une lettre qui nous fait partager son quotidien singulier et presque hors du temps, rythmé par les longues heures de méditation, les travaux des champs et la mendicité.

    Lettre de mars 2022. Nous avons décidé de quitter le temple au milieu de la nuit. Comme les grains d’un chapelet s’étirant dans la nuit, nous descendons la montagne enneigée, bien en ligne, éclairés uniquement par la lune. Rejoignant après une longue marche le petit village situé dans la vallée, nous montons dans un bus scolaire qui nous dépose à la gare la plus proche. De là, nous rejoignons en groupes distincts les métropoles de Kobé, Osaka et Kyoto. Durant plusieurs jours, nous allons pratiquer takuhatsu, la mendicité rituelle des moines japonais.

    Notre temple insistant sur la pratique ascétique et la méditation, nous ne faisons pas de rites funéraires, comme c’est pourtant l’usage dans l’immense majorité des temples japonais.

    Ayant une vie monacale sobre et refusant tout argent pour officier des cérémonies, et bien que vivant en autonomie alimentaire grâce aux légumes et au riz que nous cultivons, nous devons couvrir certaines dépenses obligatoires, allant de notre électricité à nos assurances santé.

    « Le zen, c’est l’inefficacité totale : tu t’assois, tu es dans ta posture et ça suffit »

    Originellement, la pratique de la mendicité était l’unique moyen pour les moines de se nourrir. Il fallait donc mendier chaque jour pour continuer l’ascèse monacale. Dans le Japon moderne où le statut des moines est fiscalement encadré, la mendicité est avant tout considérée comme une pratique spirituelle en elle-même.

    Takuhatsu, qui signifie littéralement « faire confiance au bol (à aumône) », implique d’abord notre foi et notre gratitude envers la vie : ce qui est nécessaire pour soutenir notre quotidien est déjà là, toujours offert à nous. Plus qu’un moyen de subsistance, c’est notre enseignement bouddhique sur le don et l’offrande qui se synthétise par cette pratique.

    Je suis affecté à Kyoto, ville que je connais pour y avoir travaillé avant mon entrée au temple. J’ai sous ma responsabilité trois autres moines, avec lesquels je partage une petite chambre dans une auberge située dans le centre de l’ancienne capitale impériale. Chaque jour, nous revêtons nos kimonos et kolomo traditionnels, enfilons nos waraji, sandales de cordes tressées, nous coiffons d’un kasa, chapeau de paille arrondi et évasé empêchant de voir le visage du moine, le religieux devant toujours s’effacer derrière sa pratique.

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    Le Monde

    Histoire d’une notion : l’apocalypse ou l’histoire sans fin de la fin du monde

    Mille fois annoncée, la fin des temps hante nos imaginaires depuis la plus haute Antiquité. Puissante force de mobilisation politique, elle peut aussi, au contraire, mener à l’immobilisme.

    Histoire d’une notion. Depuis la période de paix qui s’est ouverte en Occident à partir du début des années 1960, on croyait ce mot relégué aux antiques textes religieux ou aux vieux grimoires ésotériques. Voilà pourtant l’apocalypse de retour. Elle est sur toutes les lèvres, en une de nombreux journaux, dans les titres d’essais et de séries récemment sortis. Sommes-nous au bord d’une apocalypse écologique ? Menacés d’une apocalypse nucléaire ? Face à ces dangers terrifiants, la notion d’Apocalypse cognitive, titre d’un ouvrage du sociologue Gérald Bronner (PUF, 2021), ferait presque figure de moindre mal.

    Si, dans le langage actuel, le terme d’« apocalypse » a fini par désigner la fin du monde, tel n’est pas son sens d’origine – le terme grec « apocalupsis » signifie « révélation », « dévoilement ». Il s’agit, au départ, d’un genre littéraire lancé par des auteurs juifs à partir de 200 avant notre ère, lequel met en scène les fins dernières et l’arrivée du Messie annoncée par les Ecritures, en écho à certains textes de la Bible hébraïque (Isaïe, Amos, Ezéchiel, Daniel, etc.).

    Le plus célèbre récit de la littérature apocalyptique est celui attribué à Jean, qui a écrit son Apocalypse à la fin du Ier siècle de notre ère. Bien que ce livre du Nouveau Testament soit perçu comme plein de fureur et de sang, il ne constitue pas, à proprement parler, une narration de la fin du monde. Aujourd’hui, les spécialistes l’interprètent davantage comme un discours symbolique ancré dans le contexte que connaissaient les jeunes communautés chrétiennes d’Asie mineure, agitées par des conflits internes. Pour autant, le livre est bien porteur d’une réflexion eschatologique (sur la fin des temps), invitant ses lecteurs à choisir soigneusement leur camp avant le retour du Seigneur.

    Signes annonciateurs

    De fait, toutes les traditions religieuses se sont interrogées sur la fin des fins, et n’ont eu de cesse de chercher à percer les signes annonciateurs du cataclysme. Au fil de l’histoire, des événements dramatiques ont semblé préfigurer la grande catastrophe – de la destruction du Temple de Jérusalem en 70 de notre ère aux guerres de religion du XVIe siècle, en passant par la chute de l’Ancien Régime en France ; de la révolte des Taiping dans la Chine du XIXe siècle, qui provoqua la mort de 30 millions de personnes, aux immenses tragédies du XXe siècle (plus de 120 millions de morts).

    La peur de l’apocalypse climatique, entre catastrophisme et clairvoyance

    En somme, le monde n’en finit pas de finir. Souvent annoncée, régulièrement ajournée, l’apocalypse hante nos imaginaires. A en croire certains textes, elle se serait même déjà produite : le Déluge biblique ne met-il pas en scène une forme d’apocalypse ? Qu’importe si les prophéties qui se hasardent à en donner la date se sont révélées inexactes. Une légende rapporte ainsi que Bouddha avait prédit que le monde serait détruit vingt-cinq siècles après sa prédication ; ce qui devrait donc déjà avoir eu lieu. De leur côté, les disciples de Zoroastre, pragmatiques, ont procédé à quelques modifications de leur calendrier pour reporter l’échéance fatidique.

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    L'Humanité

    CBD, ou les bienfaits du chanvre

    Actu

    Depuis quelques années, les boutiques fleurissent à tous les coins de rue et l’offre marketing bat son plein. Après un feuilleton législatif à rebondissements, comment s’initier au CBD sans se planter ?

    Marie Mersier

    Le CBD, ou cannabidiol, est un cannabinoïde présent dans la fleur de chanvre, tout comme le THC. Ce qui va faire la différence et donc induire des usages et des effets singuliers, c’est la concentration plus ou moins élevée en THC et en CBD, car dans le cannabis il existe plein de variétés : certaines très riches en THC, d’autres en CBD. Les premières, considérées comme stupéfiants, correspondent à un usage « récréatif », le THC ayant des effets psychoactifs modifiant l’état de conscience du consommateur et pouvant provoquer une accoutumance. Les deuxièmes, s’apparentant au « cannabis bien-être », sont dépourvues de THC ou en tout cas à un taux inférieur à 0,2 %.

    Le CBD a la capacité de réguler et dynamiser un système clé de notre organisme : le système endocannabinoïde, sorte de chef d’orchestre jouant un rôle central dans l’équilibre de notre corps. Il a ainsi de nombreux atouts « bien-être », confirmés par l’expérience positive des personnes en consommant et par des études menées dans le domaine. Anti-inflammatoire, le CBD peut réduire les douleurs dans le corps, qu’elles soient musculaires, articulaires… Par ailleurs, en régulant la production de sérotonine, il agit sur les états anxieux. Son spectre d’action est dès lors très vaste : il peut contribuer à améliorer la qualité du sommeil, aider à la récupération sportive ou offrir une alternative lorsque l’on souhaite se détacher de la consommation du THC.

    En huiles sublinguales, en capsules à ingérer, par vaporisation ou par combustion de la fleur, le CBD se prête à de multiples usages et besoins. En quelques années, il a connu un véritable essor, mais difficile de s’y retrouver face à une offre qui abonde et qui ne garantit pas toujours la qualité des produits. La France est autorisée à cultiver des variétés de chanvre avec un maximum de 0,2 % de THC, mais n’a pas le droit d’isoler la fleur pour la vendre, ni de l’extraire en France pour fabriquer les huiles ou baumes à base CBD. Le CBD que l’on consomme en France a poussé ou a été transformé à l’étranger, parfois de façon très éthique, parfois non.

     

    Apaisant ou stimulant

    Pour s’orienter avec justesse, nous avons glané quelques conseils auprès de Frédéric Gié, fondateur d’Arpa (ar-pa.fr/), l’une des marques précurseurs dans le domaine du CBD. Arpa propose des huiles 100 % naturelles issues de de chanvre biologique cultivé en France, Suisse et Autriche et se rend disponible 7 jours sur 7 afin de répondre à toutes les questions de néophytes ou de consommateurs aguerris. « Le CBD est un produit qui aide à tendre vers un certain équilibre, mais les bienfaits ressentis seront propres à chacun. Il ne faut pas s’attendre à des effets miraculeux du jour au lendemain, mais plutôt être patient et régulier dans ses prises, jusqu’à trouver le dosage adéquat. Sur certains, le CBD aura un effet apaisant, sur d’autres il sera stimulant », explique-t-il. « Quant à la fleur, qui aura un effet assez immédiat sur l’état de détente mais moins durable que les huiles sur les inflammations ou douleurs, je conseille de ne pas la fumer pour éviter la combustion, mais de la consommer grâce à un vaporisateur. Il faut, enfin, sensibiliser les consommateurs sur la provenance du CBD qu’ils vont acheter, ajoute Frédéric Gié, et les inciter à aller vers des produits au plus proche de la plante qui auront vraiment conservé un maximum de principes actifs. »

    Bien-être
    Le Monde

    L’Islam au XXIe siècle : une association engagée pour un islam européen, éclairé et inclusif

    Fondée à Paris en 2019, l’association L’Islam au XXIe siècle entend faire connaître les courants progressistes de la religion musulmane. Son cycle de conférences annuel vient d’avoir lieu à l’Unesco.

    Devant l’assistance du grand auditorium du palais de l’Unesco, à Paris, le 17 février, l’imame Ani Zonneveld, 59 ans, Malaisienne installée à Los Angeles (Etats-Unis), s’apprête à conclure son intervention intitulée « Mettre en pratique le “vrai islam” ». « En Occident, dit-elle, nous [les musulmans] serons toujours l’autre, donc j’en reviens à mes racines, à savoir la prière du prophète Mohamed. »

    Une douce mélodie pop à cordes s’élève, et l’imame entonne de sa voix cristalline ces paroles inspirées d’une des prières favorites du prophète Mahomet : « O Allah, grant my light in my heart, light in my grave, light in front of me, light behind me [« Allah, accorde-moi/donne-moi la lumière dans mon cœur, dans ma tombe, devant et derrière moi »] ». Un peu surpris, l’assistance et les orateurs se redressent et écoutent l’imame Zonneveld chanter sa foi et son engagement en faveur de la liberté d’expression, nécessaire, comme elle l’a développé dans son intervention, « pour créer une culture musulmane occidentale ».

    Les 16 et 17 février, la conférence organisée par l’association L’Islam au XXIsiècle a réuni trente intervenants de dix nationalités différentes autour du thème « Islam et identités : entre culte et cultures ». Retransmise sur Internet, la conférence était aussi traduite simultanément en arabe. « Nous souhaitons créer des ponts et ainsi faire descendre un discours académique jusqu’à la masse des fidèles, les représentants d’un islam classique, transmis de génération en génération », explique Eva Janadin, 32 ans, déléguée générale de l’association et cofondatrice à Paris de la mosquée spirituelle et progressiste Simorgh. « Nous voulons valoriser des figures féminines et masculines, précise-t-elle, mais des figures tirées de nos propres ressources, de nos textes. »

    A Paris, deux femmes imams dirigent une prière mixte

    Des théologiens, des géographes, des sociologues et des acteurs de terrain se sont succédé pour décrire les modalités d’un islam européen, éclairé et inclusif. Comment alors diffuser des idées sans être dans la confrontation ? Comment accompagner la culture du commentaire des textes sacrés avec ceux qui ne sont pas familiers de l’exégèse coranique mais qui en sont curieux ?

    Néo-islamisation et vide de sens

    La première table ronde, consacrée à « l’impasse d’un islam hors culture », a permis à Benjamin Hodayé, agrégé d’histoire et doctorant, de rappeler le portrait d’une génération de militants du djihad, la « chair à canon » de cette idéologie de la lutte armée. « Nous constatons un retour du religieux chez les jeunes générations [musulmanes], beaucoup plus religieuses que les personnes qui ne sont pas musulmanes et beaucoup plus religieuses que leurs propres parents. »

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    Le Monde

    « En Iran, le zoroastrisme est le symbole du libre choix et de la grandeur préislamique »

    Grâce à Nietzsche, nous connaissons le nom de Zarathoustra, mais savons-nous qui il était vraiment ? Etait-il une divinité, un prophète, un personnage historique ? Et qu’en est-il de la religion qui porte son nom ? Le point avec le professeur Michael Stausberg, qui vient de consacrer un livre à ce sujet.

    La religion à laquelle Zarathoustra a donné naissance est l’une des plus anciennes du monde. Elle est encore pratiquée de nos jours, surtout en Iran et en Inde. En perdurant dans les marges malgré l’essor des monothéismes abrahamiques, le zoroastrisme permet à certaines minorités de se singulariser spirituellement. Pour cause : le message de Zarathoustra est souvent interprété comme encourageant la liberté de choix en opposition à un certain dogmatisme religieux. Cela explique la force de séduction du zoroastrisme et l’intérêt qu’il suscite chez les curieux et les chercheurs.

    Professeur de sciences religieuses à l’université de Bergen, en Norvège, Michael Stausberg met à la disposition du lecteur les connaissances les plus récentes sur le zoroastrisme, son histoire, son corpus, sa philosophie et ses rites, dans son ouvrage Zarathoustra et sa religion (Les Belles Lettres, 162 pages, 19 euros).

    Le nom de Zarathoustra est surtout familier du grand public grâce à Nietzsche et à son livre « Ainsi parlait Zarathoustra » (1883). Pourquoi le philosophe a-t-il choisi cette figure afin d’incarner sa pensée ? Sa lecture est-elle fidèle à l’idée que les zoroastriens se font de leur « prophète » ?

    Michael Stausberg : Même si Nietzsche était un philologue professionnel, il ne s’est guère soucié, dans ses œuvres philosophiques, de l’exactitude historique à propos de Zarathoustra. Pendant des siècles, Zarathoustra a frappé l’imaginaire des philosophes européens. Il était notamment associé à l’astrologie et à la magie. Pline l’Ancien (23-79) et saint Augustin (354-430) ont rapporté que Zarathoustra était le seul être humain qui avait ri à la naissance.

    Je pense que c’est un motif qui a frappé Nietzsche. Rappelez-vous la place centrale qu’occupe le rire dans son Zarathoustra. De plus, Zarathoustra était lié aux idées de lumière et d’obscurité, de bien et de mal. Or, repenser la moralité était un programme-clé de la nouvelle philosophie de Nietzsche !

    Y a-t-il eu un Zarathoustra historique ? Existe-t-il des controverses dans ce domaine comparables à celles concernant Jésus ?

    Il existe des sources textuelles très anciennes, les Gathas, qui dépeignent un certain Zarathoustra au IIe millénaire avant notre ère. Il est possible qu’il ait été une sorte de poète rituel d’inspiration divine. Si la comparaison avec Jésus peut sembler trompeuse, la discussion sur le Jésus historique a conduit certains chercheurs à imaginer quelque chose comme une vie ou une biographie de Zarathoustra.

    « Pline l’Ancien et saint Augustin ont rapporté que Zarathoustra était le seul être humain qui avait ri à la naissance »

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    Le Monde

    Le pape François se rendra en RDC et au Soudan du Sud en juillet

    Le souverain pontife se rendra à Kinshasa, Goma et Juba en réponse à l’invitation des chefs d’Etat et des évêques de ces deux pays en proie à des violences récurrentes.

    Le pape François se rendra en RDC et au Soudan du Sud en juillet

    Le pape François se rendra en République démocratique du Congo (RDC) et au Soudan du Sud du 2 au 7 juillet, deux pays africains en proie aux violences et auxquels il manifeste une attention particulière. Le souverain pontife, 85 ans, se rendra d’abord en RDC du 2 au 5 juillet, dans les villes de Kinshasa et Goma, avant de visiter Juba, capitale du Soudan du Sud, du 5 au 7 juillet, en réponse à l’invitation des chefs d’Etat et des évêques des deux pays, a annoncé le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni, jeudi 3 mars.

    « Le pape vient raviver l’espérance du peuple congolais, qui a besoin de la paix, de la sécurité et du bien-être », a réagi Mgr Marcel Utembi Tapa, président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), lors d’une conférence de presse à Kinshasa, quelques minutes après l’annonce du Vatican. Selon le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, cette visite est « un don inestimable à notre pays, à notre peuple, un peuple qui passe aujourd’hui des moments difficiles ».

    Au moins 40 personnes massacrées sur un site de déplacés en République démocratique du Congo

    La RDC, pays de quelque 90 millions d’habitants en proie à des conflits armés persistants, compterait 40 % de catholiques, 35 % de protestants ou affiliés aux églises du réveil, 9 % de musulmans et 10 % de kimbanguistes (une église chrétienne née au Congo), selon des estimations. C’est un Etat laïc, mais la religion est omniprésente dans le quotidien des Congolais. L’Eglise catholique, en particulier, a parfois joué un rôle de premier plan dans la politique locale.

    Goma, la ville principale de la province du Nord-Kivu, dans l’est du pays, est le théâtre de violences de groupes armés depuis plus de vingt-cinq ans. La dernière visite d’un pape à Kinshasa remonte à août 1985, quand Jean-Paul II avait passé deux jours dans le pays, qui s’appelait alors Zaïre.

    Instabilité chronique

    La visite au Soudan du Sud sera la première d’un pape depuis la création du pays, en 2011. Eprouvé par une instabilité chronique, ce pays pauvre de 11 millions d’habitants a sombré dans une sanglante guerre civile, entre 2013 et 2018, opposant les ennemis jurés Riek Machar et Salva Kiir. Elle a coûté la vie à près de 400 000 personnes et forcé des millions d’autres à fuir leur foyer.

    Malgré un accord de paix signé en 2018 et prévoyant un partage du pouvoir au sein d’un gouvernement d’union nationale, des querelles persistent entre les deux rivaux au sommet de l’Etat et les violences se poursuivent. Selon un rapport de l’ONU publié mardi, au moins 440 civils ont été tués entre juin et septembre 2021 dans des affrontements entre factions des deux camps.

    Soudan du Sud : au moins 440 civils tués entre juin et septembre 2021 dans le sud-ouest du pays

    Le Saint-Siège s’est directement impliqué dans les négociations en tenant un rôle de médiateur. En 2019, François avait même convié au Vatican Salva Kiir et Riek Machar pour une retraite spirituelle à l’issue de laquelle il s’était agenouillé devant eux en leur implorant de faire la paix, un geste symboliquement fort qui avait marqué les esprits.

    Depuis son élection en 2013, François s’est rendu à quatre reprises en Afrique, notamment au Kenya, en Ouganda, en Centrafrique, en Egypte et au Maroc. Son dernier déplacement africain remonte à septembre 2019 : il s’était alors rendu au Mozambique, à Madagascar puis à l’île Maurice. Ce voyage apostolique sera le deuxième du pape argentin à l’étranger en 2022, après sa visite à Malte prévue les 2 et 3 avril.

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    Le Monde avec AFP

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    Le Monde

    Devenir coach pour « redonner du sens à sa vie » : une reconversion dans l’air du temps

    Coach de manageurs, coach de vie, facilitateur… Ces métiers attirent toujours plus de cadres en quête de sens qui entendent transformer leur expérience en expertise. Et qui espèrent, en devenant indépendants, gagner en qualité de vie.

    Sur le tableau, des schémas représentent des montagnes à gravir ou des personnages reliés par des flèches. Ce matin-là, un groupe de huit inscrits au diplôme « Pratiques du coaching » de l’université Paris-VIII revient sur les séances menées par chacun dans le cadre de la formation. Devant les autres participants, Anne Thouin, 47 ans, évoque ses doutes. « Parfois, je me demande si je ne vais pas au-delà de mon rôle de coach avec mes clients, si je ne déborde pas sur le cadre de la thérapie », raconte cette ancienne enseignante, qui a décroché de l’éducation nationale pour se lancer dans le coaching. Nabil Tak Tak, le coordinateur pédagogique de la formation, précise à voix basse : « Ils sont bien aiguillés sur ce point : nous ne sommes pas des psychologues. »

    Dans cinq groupes similaires, de futurs reconvertis travaillent ainsi la posture du coach. Ils apprennent à poser le cadre d’une séance et à guider le client vers son objectif en utilisant notamment la psychologie positive. Ce diplôme, organisé sur trois jours par mois pendant un an, est proposé en formation continue pour des profils de niveau bac + 3 au minimum – dans les faits, le plus souvent des cadres qui voient dans le coaching une manière de réinventer leur vie professionnelle. Une reconversion dans l’air du temps : le nombre de coachs a augmenté de 33 % entre 2015 et 2019, selon une étude internationale d’une des principales associations professionnelles, l’International Coach Federation. En France, 1 600 coachs sont accrédités aujourd’hui par cette structure, deux fois plus qu’il y a sept ans. Et le Syndicat interprofessionnel des métiers de l’accompagnement, du coaching et de la supervision (Simacs) compte 5 000 adhérents.

    « Si à 40 ans t’as pas fait ta reconversion, t’as raté ta vie ! » : le coaching de jeunes actifs, un business florissant

    Avec des parcours facturés de quelques centaines d’euros à 20 000 euros l’année (5 000 euros à Paris-VIII), nombre de centres de formation se sont positionnés sur ce créneau florissant. Les responsables du diplôme « Pratiques du coaching » de Paris-VIII ont, eux, décidé de réduire leurs capacités d’accueil : les deux promotions sont passées de 50 à 35 étudiants chacune. « On ne veut pas sursaturer un marché qui l’est déjà. Aujourd’hui, tout le monde veut devenir coach », explique Nabil Tak Tak. L’attrait pour cette profession, il l’associe à une « quête de sens, nourrie par des actualités anxiogènes », et à l’urgence de se « rendre utile », par exemple face au constat de dysfonctionnements dans le monde de l’entreprise, dont proviennent souvent ces aspirants coachs.

    Confiance en soi, parentalité, orientation…

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    Le Monde

    En ligne, en présentiel, en institut privé ou à l’université : dans la jungle des cours d’anglais

    Les formations en langues sont particulièrement prisées sur la plate-forme du CPF. Après l’apparition de nombre d’acteurs peu scrupuleux, le marché est en cours de régulation.

    Esma Chaïb, 34 ans, se débrouillait très bien en anglais au lycée. Mais depuis dix ans qu’elle vit en France, elle a beaucoup perdu. « Moi qui adore le contact, je ressens désormais un vrai blocage pour parler, faute de vocabulaire », regrette-t-elle. En 2021, elle décide donc de s’inscrire à une formation chez My English School, à raison de deux cours par semaine pendant trois mois.

    D’après la Caisse des dépôts, 18 % des demandes de formation validées en 2021 sur la plate-forme du compte personnel de formation (CPF) concernaient l’apprentissage des langues vivantes, soit un total de 380 358 dossiers. Un record ! Elles sont dans le top 3 des formations les plus achetées. Les parcours certifiants en anglais tiennent le haut du pavé, notamment le Toeic (Test of English for International Communication), qui, à lui seul, a fait l’objet de 82 539 dossiers en 2021, près de deux fois plus qu’en 2020.

    Avec la mise en œuvre de la loi Avenir professionnel, promulguée en septembre 2018, beaucoup d’officines privées se sont engouffrées dans la brèche. « Auparavant, pour convertir ses heures de CPF en euros et obtenir un financement, il fallait passer par les opérateurs de compétences (Opco), ce qui pouvait prendre trois à six mois », rappelle Déborah Guillotin, présidente de My English School, basée à Lyon. Le temps ensuite que la formation soit effectuée et que les Opco procèdent au paiement, les organismes de formation pouvaient attendre jusqu’à deux ans pour récupérer les fonds.

    Des cadeaux contre l’utilisation du CPF

    Depuis la mise en place du « parcours d’achat direct » sur la plate-forme Moncompteformation, en novembre 2019, ils touchent 25 % d’acompte dans un délai de trente jours après le début de la formation, et le solde trente jours après sa clôture. Plus besoin donc d’avoir deux ans de trésorerie d’avance. « Comme il y avait très peu de contrôles au début, on a vu émerger sur le marché beaucoup de nouveaux acteurs, pas toujours très sérieux », rapporte Guillaume le Dieu de Ville, cofondateur de Lingueo. Certains organismes sollicitent des influenceurs, qui proposent à leurs abonnés sur les réseaux sociaux de bénéficier de « cadeaux » – ordinateurs, tablettes – à prix réduits pour toute formation financée avec le CPF.

    Le CPF, terrain de chasse des escrocs

    D’autres vont beaucoup plus loin. Dominique Dirand, un médecin de 74 ans encore en activité, en a fait les frais. « Il y a un mois et demi, un homme très sympa m’a appelé sur mon portable pour me parler de mes droits à la formation », raconte-t-il. « Comme je n’étais jamais allé sur le nouveau site Moncompteformation, j’ai accepté volontiers l’aide qu’il me proposait. » Dominique lui livre sans se méfier son numéro de Sécurité sociale. Sans qu’il le comprenne vraiment, il se voit inscrit d’office à une formation de neuf heures de cours d’anglais en distanciel – programme qu’il n’a jamais suivi. Le tout pour 1900 euros, pris sur son CPF. Quand Dominique a constaté l’arnaque, il a réussi à annuler son inscription. Mais il aurait très bien pu ne pas s’en rendre compte.

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    Le Monde

    Dans l’Ain, la « génération climat » à la conquête de la France périurbaine

    Jean-Laurent Cassely (envoyé spécial dans l'Ain)

    Publié le 21 mars 2022 à 10h53 - Mis à jour le 22 mars 2022 à 18h02

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    ReportageOriginaire du département, Lumir Lapray, 29 ans, candidate aux législatives, tente d’incarner une vision de l’écologie en phase avec les modes de vie des zones rurales et périurbaines, et de faire concilier deux cultures a priori éloignées.

    « T’es végétarien ? Parce que, dans l’Ain, ce ne sera pas évident pour trouver un resto. » Nous ne le sommes pas, mais si Lumir Lapray s’en enquiert, c’est que ce régime alimentaire est fréquent dans son entourage, celui des jeunes militants du mouvement climat. Rendez-vous est pris dans un restaurant asiatique de Meximieux, petite ville au centre propret avec ses agences immobilières, ses opticiens, ses cafés et sa boulangerie. Lumir Lapray nous demande de passer directement commande de trois bo buns (avec du bœuf) et s’excuse de son retard lorsqu’elle arrive avec son compagnon, Arthur Joliveau, 35 ans.

    On comprendra bientôt que cette cadence sans temps mort est la norme pour la jeune femme de 29 ans, qui court en permanence d’un point à un autre du département depuis qu’elle s’est lancée dans un projet particulièrement audacieux : être élue députée sous une étiquette de gauche citoyenne et écologiste aux élections législatives de juin dans la deuxième circonscription de l’Ain, « un territoire à 96,5 % périurbain » dans l’orbite de Lyon, détaille Lumir Lapray, qui connaît son Insee sur le bout des doigts.

    Jérôme Fourquet : « Une civilisation périurbaine a émergé, avec ses lotissements, ses ronds-points, ses zones commerciales et ses entrepôts Amazon »

    La circonscription s’étend en diagonale le long de l’autoroute A42 qui relie Lyon à Genève, depuis les portes de la lointaine banlieue lyonnaise jusqu’à la plaine de l’Ain et les contreforts du Haut-Bugey. Composite, le territoire se présente à l’automobiliste comme une succession de vastes champs céréaliers constellés ici et là de lotissements de maisons dont les toits à quatre pentes dépassent de murs ou de haies végétales. C’est également un carrefour logistique grâce à sa localisation stratégique, ce qui explique qu’on y croise entrepôts et camions autant que cyclistes et chasseurs.

    Dans ce département aux racines rurales mais dont l’économie est tournée vers l’industrie – au point d’être le deuxième de France pour la part qu’elle occupe dans l’emploi total –, Marine Le Pen est arrivée largement en tête en 2017, avec 25 % des voix au premier tour de l’élection présidentielle. Les électeurs de la circonscription, plusieurs fois redécoupée, ont voté avec une constance impressionnante pour toutes les nuances de la droite républicaine depuis le début des années 1980 : UDF, RPR, UMP puis LR, reconduisant le sortant Charles de la Verpillière, qui ne se représente pas, à trois reprises depuis 2007.

    Barbecues, bagnole et animaux

    Une écolo dans la France des pavillons et des barbecues, de la bagnole et des animaux de compagnie ? Pour beaucoup, à commencer par son propre camp, associer ce type d’espace à cette culture politique est une contradiction dans les termes, admet la jeune femme dont le projet existentiel consiste à « raccrocher le périurbain au progressisme ». « Le mouvement climat a capté qu’il fallait qu’il embarque les banlieues », analyse-t-elle en citant l’exemple du mouvement Alternatiba qui, après un premier QG dans le Xe arrondissement de Paris, la Base, a ouvert une maison de l’écologie populaire à Bagnolet, en Seine-Saint-Denis. « En comparaison, le périurbain et le rural restent encore sous les radars du mouvement, à cause de cette image beauf et conservatrice qu’il renvoie malheureusement. La plupart des gens de mon réseau sont incapables de placer l’Ain sur une carte. » Et chez EELV, dont la jeune primo-candidate espère obtenir l’investiture, on ne se bouscule pas pour le job.

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    Le Figaro

    Guerre en Ukraine : pourquoi l'armée russe se retourne vers l'Est

    Amaury Coutansais Pervinquière

    DÉCRYPTAGE - Alors que ses troupes marquent le pas autour de plusieurs grandes villes d'Ukraine, l'état-major russe a annoncé vendredi son intention de se concentrer sur «la libération du Donbass».

    La Russie cherche-t-elle une porte de sortie «honorable» ? Dans un communiqué diffusé vendredi, l'armée russe se félicite d'avoir achevé la «première phase de l'opération» en Ukraine et annonce vouloir «concentrer le gros des efforts sur l'objectif principal : la libération du Donbass». Une déclaration méliorative qui contraste avec les difficultés rencontrées sur le terrain. Vladimir avait pourtant fixé la barre plus haut au moment de lancer l'invasion : «démilitariser» et «dénazifier» tout le pays, et faire tomber le gouvernement de Zelensky. Or ce dernier est toujours en place et l'Ukraine, aidée par l'Occident, conserve des capacités militaires. De quoi ce revirement est-il le signe ?

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    «Les Russes ont d'abord voulu mettre l'accent sur la 'dénazification' et sur un changement de régime. Puis ils ont insisté sur l'encerclement des villes. Mais l'armée n'a pas été accueillie en libératrice et la résistance ukrainienne ne s'est pas effondrée», résume Joseph Henrotin, rédacteur en chef de la revue Défense et sécurité internationale (DSI). En effet, aucune grande ville n'est tombée, en dehors de Kherson dans le Sud. Et même là, une contre-offensive ukrainienne venue de Mykolaïv anciennement assiégée est en cours depuis quelques jours. L'armée russe, confrontée à des difficultés logistiques, s'efforce de stabiliser ses lignes de front, notamment à l'aide de mines, autour d'agglomérations comme celles de Kiev ou de Kharkiv.

    La durée, clef de la résistance ukrainienne

    Mais «attention à ce type d'annonces vagues et ambiguës», met en garde l'historien militaire Cédric Mas. «Comme les différentes annonces d'un 'retrait russe' de Syrie, il s'agit plus de propagande à destination de la Russie et des pays neutres que d'une véritable directive militaire. Cette annonce peut aussi être un moyen de neutraliser auprès des opinions publiques les effets des reculs et d'éventuelles défaites dans l'Ouest», ajoute-t-il.

    Poutine pourra au moins se vanter d'aller au bout de ce qu'il avait promis aux Russes. «Le président russe avait annoncé l'appui aux républiques séparatistes comme but de guerre, précisant que l'armée s'établirait sur la totalité des provinces administratives (oblasts). Cela signifie donc repousser les Ukrainiens pour en prendre le contrôle. Dans le cas de la république de Louhansk, les Russes contrôleraient 90% du territoire et entre 50 et 60% de celui de la république de Donetsk», rappelle le général Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).

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    Il est pour l'heure difficile de déterminer si cette réorientation tactique à l'Est traduit un affaiblissement profond de l'armée russe. Joe Biden a lui-même déclaré samedi à Varsovie qu'il «n'était pas sûr» que l'annonce russe signifiait un changement de stratégie. Le renseignement américain fait état de 7000 soldats tués, et l'Otan évalue le nombre de militaires hors de combat (blessés ou prisonniers) entre 30.000 et 40.000. L'état-major russe a pour sa part officiellement reconnu 1351 morts dans ses rangs.

    La sous-estimation par les Russes de la résistance ukrainienne est désormais une certitude. «L'armée russe partait un peu la fleur au fusil, puisque ses renseignements l'assuraient d'une victoire rapide», note Joseph Henrotin. Finalement, après plus de trente jours de combats, les deux camps ont-ils la capacité de s'inscrire dans un conflit de longue durée ? «Il est difficile de prévoir une telle chose. Les deux armées font face à la problématique du renouvellement de matériel, à la nécessité de recompléter et à l'usure des forces et des stocks», décrypte le général Kempf.

    D'autant que la combativité ukrainienne n'a eu de cesse de surprendre. Ses récents gains territoriaux galvanisent la résistance et les livraisons d'armes se poursuivent. «Début mars, on parlait de 20.000 armes livrées. Il est fort probable que d'autres aient été livrées depuis, la Grande-Bretagne et la Suède l'ont annoncé. Ces livraisons ont un effet positif sur le moral des troupes», souligne Joseph Henrotin. Une donnée essentielle dans le cadre d'une guerre longue.

    Faible moral de l'armée russe

    Côté russe, le moral faiblit : les sanctions économiques touchent les familles, les approvisionnements sont mauvais et les lignes logistiques sont harcelées par les Ukrainiens. De plus, «le repli est souvent vécu comme déshonorant», poursuit Joseph Henrotin, selon qui des troupes fraîches seront nécessaires pour poursuivre l'offensive dans le Donbass. Il s'agit aussi de finaliser la prise de Marioupol, ville martyre prise en tenaille entre les troupes venues de Crimée et celles des républiques séparatistes.

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    Si les troupes russes appliquent à la lettre la réorientation stratégique affichée, ce sera effectivement une nouvelle phase de la guerre qui commencera. Car depuis 2014 et la première invasion russe, 30% des effectifs ukrainiens se trouveraient dans le Donbass. «Les Ukrainiens ne sont pas restés inactifs et sont particulièrement organisés. Ils ont une position défensive de plusieurs lignes, ils ont aménagé le terrain», explique le général Kempf qui loue un dispositif «remarquable».

    La prise du Donbass, un argument de négociation

    Outre l'aspect tactique, une prise du Donbass dans son intégralité permettrait à la Russie de peser plus lourdement dans les négociations en cours. Car si l'abandon de nouveaux territoires paraît inenvisageable aux yeux de Kiev, il s'agit là d'une exigence a minima de Moscou.

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    Vladimir Poutine «peut chercher à sauver ce qui peut l'être en partant du principe que ses troupes vont prendre le Donbass et établir une ligne de défense empêchant l'Ukraine de le reprendre», suggère Joseph Henrotin. Une victoire tactique comme réponse à la démobilisation des soldats russes et comme argument de poids dans les négociations, donc.

    Le chercheur souligne également l'ambiguïté de Vladimir Poutine quant à une potentielle escalade nucléaire ou biologique. «La question est : la Russie ne joue-t-elle pas aussi sur les Occidentaux en leur faisant comprendre qu'il y a une possible négociation, mais que l'Ukraine doit accepter de lâcher quelque chose ? Sinon, la Russie se réserve le droit à une escalade et poursuivra son offensive». Amener ainsi les Occidentaux à faire pression sur les Ukrainiens pour que ceux-ci renoncent sur certains points des négociations serait déjà une victoire pour Vladimir Poutine.

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    Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

    INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 30e jour de l'invasion, des attaques russes dans le Donbass et des contre-attaques ukrainiennes près de Kiev.

    Guerre en Ukraine: l’hypothèse d’une frappe nucléaire tactique russe prise au sérieux par les alliés

    DÉCRYPTAGE - Un mois après le déclenchement des hostilités, Vladimir Poutine n’a pas atteint ses objectifs sur le terrain. Pour conjurer l’échec, il pourrait être tenté par une escalade, intensifier le conflit pour faire plier son adversaire.

    Guerre en Ukraine: pourquoi les Russes ne sont pas accueillis en libérateurs par les russophones

    GRAND ENTRETIEN - Alors que l'armée russe s'attendait à être accueillie en libératrice, la population russophone se montre hostile. La spécialiste des sociétés postsoviétiques Anna Colin Lebedev explique l'origine de cette répulsion.

    Le Monde

    Management, marketing, finance… Comment les masters sélectionnent à l’université

    Entre mars et avril, la campagne de sélection pour intégrer un master à la rentrée 2022 bat son plein. Dans les masters qui touchent à la gestion des entreprises, les notes restent le critère le plus important. Mais le savoir-être, l’expérience et le parcours peuvent faire la différence.

    De plus en plus de candidats et des dossiers de mieux en mieux ficelés : voilà le constat que font de nombreux directeurs de master en gestion d’entreprise, notamment au sein des IAE, les écoles de management internes aux universités. De quoi, forcément, accroître un peu plus la concurrence. « Depuis cinq ou six ans, la compétition est plus forte. Les étudiants se préparent mieux et obtiennent de meilleurs scores aux tests demandés en management et en anglais », constate Antonin Ricard, directeur de l’IAE d’Aix-Marseille, qui a vu le nombre de candidats en master passer de 4 500 en 2019 à 5 300 en 2021. « A partir du moment où le nombre de candidats augmente, on peut se permettre d’être plus exigeant sur l’ensemble des critères de sélection », relève ainsi Olivier Herrbach, directeur de l’IAE de Bordeaux.

    Comment les candidats peuvent-ils se démarquer ? En cette période de constitution des dossiers pour la rentrée 2022, nous avons interrogé des responsables de master relatifs à la gestion des entreprises (finance, management, marketing, audit, ressources humaines, logistique, gestion d’actifs, achats, RSE…). Si les notes constituent le principal critère d’évaluation, la personnalité, le parcours ou le projet professionnel sont autant d’éléments qui comptent.

    1- Les notes et les scores aux tests, toujours aussi importants

    De nombreux responsables pédagogiques le reconnaissent, « avoir d’excellentes notes » reste suffisant pour intégrer les masters proposés par les IAE en management, ressources humaines, marketing, contrôle de gestion ou encore finance d’entreprise. « Même si c’est compliqué à admettre, les notes restent un prédicateur de réussite professionnelle », estime Olivier Herrbach, directeur de l’IAE de Bordeaux, où le taux de sélection dans les masters est inférieur à 10 %. Avoir de bonnes notes témoigne, selon lui, « d’un minimum de voilure intellectuelle et d’une capacité à respecter les règles du jeu ».

    Candidater, par exemple, à un master en marketing « avec des résultats très faibles dans cette matière en licence, c’est rédhibitoire », relève Christian Varinard, directeur de l’IAE de Lyon, où le taux de sélection se situe entre 25 % et 30 %. A Rennes, Gwénaëlle Poilpot-Rocaboy, directrice de l’IGR-IAE depuis 2018, ne recrute presque aucun étudiant ayant obtenu moins de 14 de moyenne générale en licence 3. « Mais on peut retenir un candidat avec 13 s’il a une expérience qui nous semble vraiment intéressante », dit-elle.

    Quand les entreprises regardent au-delà des diplômes pour recruter

    Dans certains masters, les équipes pédagogiques remontent jusqu’aux notes du bac. Pour Elisabeth Bertin, responsable du master contrôle de gestion et audit interne à l’IAE de Bordeaux, « les notes obtenues en français sont un indicateur assez fiable de la qualité de l’expression et de l’aptitude à la compréhension ». Même si la note remonte à plusieurs années. A l’université de Lille, Jean-Christophe Statnik, directeur de la mention finances, a, lui aussi, pris l’habitude de remonter jusqu’au bac mais pas pour les mêmes raisons.

    Il a constaté chez les candidats de meilleurs résultats universitaires depuis le début de la crise sanitaire. Une évolution, selon lui, due « aux modalités de contrôle » des connaissances, et non à une évolution du niveau : « Les examens effectués à distance faussent notre sélection, c’est pourquoi on remonte jusqu’au bac. » Les résultats obtenus aux différents tests d’aptitude en management du type Score IAE Message et TAGE MAGE ainsi que les tests de langue (TOEFL et TOEIC) font aussi la différence.

    2- L’oral, un moyen de gagner des points

    Les équipes pédagogiques interrogées sont unanimes : l’oral est non seulement une étape indispensable pour sélectionner les meilleurs profils mais il permet aussi aux candidats qui n’ont pas d’excellents résultats académiques – les « dossiers tangents » – de faire la différence. « Un élément indispensable pour tester la motivation », qui permet notamment d’analyser le savoir-être et la capacité d’interaction, « des qualités très importantes dans notre domaine », rappelle Valérie Mathieu, directrice du master marketing et management des services à l’IAE d’Aix-Marseille. « Je suis sensible à la capacité d’écoute, à la propension à arrêter soi-même son discours et à l’aptitude à instaurer un dialogue », détaille l’universitaire, sensible à « l’empathie relationnelle ».

    « Le candidat doit avoir une approche stratégique : quels sont les éléments de mon parcours qui vont faire naître l’envie de me recruter », détaille Olivier Herrbach

    A l’oral, on note aussi « la capacité de la personne à présenter son parcours et son projet professionnel : voilà mes compétences, voilà ce que j’ai fait et voilà pourquoi je suis là », énumère Gwénaëlle Poilpot-Rocaboy, de l’IAE de Rennes, qui note une différence entre les candidats issus d’un IUT et ceux passés par un parcours universitaire. Les premiers « sont mieux préparés, ont déjà été mis en situation », alors que les seconds sont « moins organisés, plus stressés ». « On le sait, donc on pondère », dit-elle. « Le candidat doit avoir une approche stratégique : quels sont les éléments de mon parcours qui vont faire naître l’envie de me recruter », détaille Olivier Herrbach de l’IAE de Bordeaux.

    Le plus souvent, il s’agit d’un entretien individuel, qui se tient à distance depuis le début de la crise sanitaire, mais certains masters organisaient également, jusqu’au début de l’épidémie, un entretien collectif avec une dizaine de candidats. « Nous les faisions s’exprimer sur différents sujets liés à l’actualité qui concernent la culture managériale avec des questions plus techniques », décrit la responsable pédagogique du master contrôle de gestion et audit interne à l’IAE de Bordeaux. Un métier dans lequel, dit-elle, il est important de « savoir convaincre sans s’imposer et tout en restant humble ». Elle se souvient ainsi d’un candidat « qui avait pris le lead, animé l’entretien, en posant des questions à ses camarades avec beaucoup d’humilité, c’était très intéressant ».

    Un master pour accélérer la transition écologique de la mode

    3- Défendre un projet professionnel réaliste

    La compétition étant de plus en forte, les équipes pédagogiques veillent à recruter des étudiants dont le projet professionnel est en « adéquation » avec le contenu de la formation. Pour le vérifier, ils épluchent les lettres de motivation et abordent la question en entretien. « Si l’étudiant me dit : “je veux être directeur RH ou travailler dans le marketing”, ça me gêne beaucoup. Il arrive d’ailleurs que la lettre de motivation ne soit pas très claire sur ce point », remarque Elisabeth Bertin, responsable pédagogique d’un master contrôle de gestion et audit interne à Bordeaux.

    Le jury tente d’ailleurs de vérifier, à l’oral, si l’étudiant s’est renseigné sur le contenu des cours, s’il a pu s’entretenir avec des étudiants du programme, s’il en a discuté avec un maître de stage. De quoi, encore une fois, mesurer sa « réelle motivation, au-delà du prestige de la formation ». Ainsi, à l’IAE de Rennes, on fuit ceux qui « ont vu de la lumière et sont entrés ». « Même s’ils sont encore dans un cheminement, on demande au candidat qu’il se soit renseigné sur le contenu des cours. »

    4- La singularité du parcours et l’expérience, un vrai « plus »

    Si les notes sont moyennes, le CV peut faire la différence, que ce soit pour les stages ou pour les autres expériences professionnelles. « C’est important que les candidats aient une expérience d’entreprise mais qu’ils aient aussi une réflexion sur leur expérience », pointe Gwénaëlle Poilpot-Rocaboy, de l’IAE de Rennes. A l’IAE d’Aix-Marseille, la direction veille à diversifier son recrutement : 30 % de ses étudiants sont issus d’autres parcours que la très classique licence écogestion. « Beaucoup viennent de lettres, de droit, de prépas scientifiques », énumère Antonin Ricard, son directeur. De quoi diversifier les groupes de travail.

    Dans certains masters, les membres du jury sont aussi sensibles à la capacité des candidats à « assumer » un parcours non linéaire, preuve d’une « grande maturité ». « Le parcours constitue l’épaisseur d’une personne, c’est plus par les détours que par les lignes droites que l’on se construit et que l’on apprend sur soi », relève Valérie Mathieu, de l’IAE d’Aix-Marseille. Elle se souvient d’un candidat qui avait échoué en médecine : « Il nous avait dit combien il avait eu du mal à accepter cet échec et à s’en remettre mais que, aujourd’hui, il savait pourquoi il était là. » Une exception, car « bien souvent, remarque-t-elle, l’étudiant n’a pas conscience de la richesse de son parcours ». « Je me bats pour qu’ils indiquent sur leur CV leur job d’étudiant, car ils n’arrivent pas à valoriser cette expérience… Alors que, quand on en discute avec les recruteurs, c’est parfois la ligne qui fait la différence. »

    Deux masters plutôt qu’un : chez les jeunes diplômés, l’art de cultiver la distinction

    Autre point fort, un engagement dans l’associatif, l’humanitaire ou une passion qui reflète, bien souvent, de traits de personnalités. « Un sportif de haut niveau, remarque Gwénaëlle Poilpot-Rocaboy, c’est un candidat qui n’a pas peur de l’effort, qui donne le meilleur de lui-même et qui est endurant sur la distance. Un candidat investi dans l’associatif montre la capacité à donner de soi, à agir en collectif. » « Avoir un engagement n’est pas une condition nécessaire, mais c’est un sérieux avantage sur un CV », estime Antonin Ricard. Surtout depuis que son IAE a fait évoluer le contenu de sa formation en y intégrant, il y a quelques années, une expérience entrepreneuriale et, plus récemment, un engagement citoyen.

    Feriel Alouti

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    Le Monde

    La « fruiturgie », une discipline loufoque pour porter un nouveau regard sur la chirurgie

    « Qui m’aime me suive » : rencontre avec des jeunes qui cartonnent sur les réseaux sociaux. Cette semaine, Robin Goncet, étudiant en médecine de 25 ans, nous parle du succès de son compte « Fruiturgie », sur lequel il réalise d’étranges opérations de fruits.

    Alexia, une banane insatisfaite de sa poitrine, a choisi la chirurgie esthétique : en quarante secondes, une myrtille va lui être implantée de chaque côté. Léo le fenouil doit être suturé : pendant une baignade, il s’est fait projeter par une vague contre des rochers. Mathilde, tomate toute ronde, accouche par césarienne de quadruplés. Côté bistouri, c’est Robin Goncet qui mène ces loufoques opérations de fruits – le tout en vidéo, pour près de 390 000 abonnés sur son compte TikTok intitulé « Fruiturgie ». Interne en sixième année de médecine, le futur chirurgien souhaite transmettre des connaissances, familiariser le grand public au monde médical et dédramatiser la maladie.

    Mais pourquoi donc la « fruiturgie » ?

    Robin Goncet : Avant l’arrivée du Covid-19, j’ai fait un stage de chirurgie de la main passionnant à Grenoble. En tant qu’externe, on avait beaucoup de responsabilités : on faisait les explorations des plaies de la main alors qu’habituellement ce sont les internes ou les médecins qui s’en chargent. J’ai adoré, j’ai beaucoup progressé en suture.

    Après ce stage très prenant, je m’ennuyais au début du premier confinement. Je n’allais ni en cours ni à l’hôpital. Ça me manquait de suturer et je venais d’installer l’application TikTok : j’ai commencé à opérer des fruits, sans aucune ambition scientifique. C’était juste un délire d’étudiant en médecine. Ça me faisait marrer de filmer des images burlesques avec ce contraste entre le fruit – coloré, rigolo, plus sympa qu’une peau de porc ou un vrai cadavre – et les instruments de suture et autres champs stériles que l’on retrouve au bloc opératoire.

    Ça a très vite plu. Petit à petit, j’ai essayé d’être le plus réaliste possible, en faisant de vraies chirurgies – même si anatomiquement un fruit n’est pas très complexe. Aujourd’hui, je veux transmettre de la connaissance de façon ludique, vulgariser la chirurgie et familiariser le grand public au milieu médical.

    Quelle vidéo a eu le plus de succès ?

    Ma vidéo « Comment on draine un abcès », sur une mangue, compte 6,4 millions de vues. Je crois que c’était drôle de voir le faux pus sortir du fruit – je l’ai fabriqué en mettant du lait concentré dans un préservatif. Une autre vidéo qui a très bien marché, c’était la torsion testiculaire sur une aubergine, avec 3,8 millions de vues. Dès qu’on parle testicules et sexualité, les gens cliquent. Mais je ne veux pas tomber dans le vice de ne parler que de sexe.

    Comment expliquez-vous le succès de vos vidéos ?

    Je reçois beaucoup de témoignages de personnes qui ont subi une opération et ont envie de comprendre. C’est compliqué quand on est sous anesthésie ou derrière un champ stérile. J’ai aussi eu une jeune dont la maman avait eu un cancer du sein et pour qui cela s’était mal passé : elle était en froid avec le monde médical, mes vidéos l’ont réconfortée.

    Le milieu médical est toujours très sérieux, avec beaucoup d’inconnues. Il y a de la maladie, de la souffrance, de la mort… En parler à travers des formats ludiques, c’est plus sympa et ça dédramatise. Beaucoup de professionnels de santé me soutiennent, je suis fier d’avoir la validation de mes pairs. Même dans l’hôpital où je travaille, à Grenoble, certains me prêtent du matériel et me donnent des conseils pour mes vidéos. En médecine, on fonctionne beaucoup par compagnonnage, la transmission est très importante.

    Bien sûr, pour les étudiants en médecine qui me suivent, ce n’est pas une bonne manière de réviser. Ça reste des fruits ! On ne pourrait pas résumer en trente secondes de vraies opérations, mieux vaut regarder directement son cours.

    Quel est votre parcours ?

    J’ai grandi à Chamonix-Mont-Blanc (Haute-Savoie). Plus jeune, j’aimais beaucoup les sciences – les mathématiques, la physique, l’astronomie. C’est en troisième que j’ai fait un stage d’observation dans un laboratoire d’analyses médicales : j’ai trouvé ça génial d’observer des cellules au microscope. Depuis, je me suis passionné de médecine. Mon père est moniteur de ski, ma mère architecte : ce ne sont pas eux qui m’auraient soufflé l’idée. Aujourd’hui, je suis interne en sixième année à la faculté de médecine de Grenoble. En fin d’année, il va falloir que je choisisse ma spécialité et la ville dans laquelle je vais exercer. C’est beaucoup de stress et de boulot : je veux absolument être chirurgien. Dans l’idéal, j’aimerais aller à Bordeaux, pour pouvoir faire du surf en sortant de l’hôpital !

    Léa Iribarnegaray

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    Le Figaro

    Soukhoï Su-34, Katioucha, Javelin... Dix armes emblématiques de la guerre en Ukraine

    Amaury Coutansais Pervinquière

    EN IMAGES - En un mois de combats, plusieurs armes se sont imposées comme des pièces maîtresses des dispositifs russe et ukrainien. Devenant, pour certaines, des cibles à abattre en priorité.

    Des blindés fumants et calcinés sur les bas-côtés, un hélicoptère abattu par un missile lui arrivant en pleine face, des prisonniers à l'air égaré... De part et d'autre du front, la guerre des images fait rage. La destruction de matériels militaires permet d'imaginer la violence des combats, mais aussi de mieux comprendre leur utilisation tactique par chaque camp. Après un mois de combats, Le Figaro a recensé dix armements emblématiques du conflit.

    Le bombardier tactique Soukhoï Su-34

    À l'aube du 24 février, Vladimir Poutine lance son «opération militaire spéciale» en Ukraine. Avant que les blindés ne pénètrent le territoire, ses avions bombardent l'aviation ukrainienne et ses défenses antiaériennes. En pointe de ces bombardements, le Su-34. Cet avion polyvalent, dont les premiers exemplaires ont été livrés en 2011, peut alterner bombardements de cibles militaires, soutien aérien à une attaque terrestre et attaques en profondeur sur l'arrière de l'ennemi. Déjà déployé en Syrie, il y aurait utilisé des armements modernes comme des bombes à guidage satellitaire. Son équivalent occidental est le F-15 américain. La Russie en posséderait une centaine.

    «Le Su-34 possède un grand rayon de combat, entre 600 et 1130 kilomètres. Ses capacités de détection lui permettent de détruire des petites cibles, comme des tanks, que des bombardiers classiques accomplissent mal», explique Dimitri Minic, chercheur à l'IFRI et spécialiste des forces armées russes.

    À lire aussiGuerre en Ukraine : 22 heures dans un fourgon pour convoyer des vivres aux réfugiés

    Le chasseur MiG-29

    Foudroyer l'aviation ukrainienne au sol a été l'un des premiers objectifs tactiques de l'armée russe. Néanmoins, certains combats aériens ont été observés avec, de part et d’autre, des MiG-29. Conçu pendant la Guerre Froide au début des années 1970, le MiG-29 est le 5e avion de combat le plus utilisé au monde, avec 817 appareils en activité. La Russie et l'Ukraine utilisent ces aéroplanes pour rechercher la supériorité aérienne. En 2016, au cours de l'intervention militaire russe en Syrie, un MiG-29 a été perdu après s'être abîmé en Méditerranée. «Le MiG-29 possède une bonne maniabilité et une faible signature radar, mais une faible capacité de réservoirs. Il est plutôt fait pour des missions de combat de courte durée», décrypte Dimitri Minic.

    L'hélicoptère d'attaque MI-24

    La vidéo a été partagée de nombreuses fois. Un hélicoptère russe, au-dessus d'un champ à proximité d'un cimetière, est touché de plein fouet par un missile Stinger. Cet hélicoptère d'attaque est utilisé par la Russie comme par l'Ukraine. Il peut transporter jusqu'à 8 soldats et être équipé de roquettes et de missiles antichars.

    «Cette capacité de transport léger n'est pas nécessairement exploitée, afin d'utiliser les capacités d'attaque au sol de l'hélicoptère, puisqu'il est ainsi plus léger et donc plus maniable et efficace», fait observer Dimitri Minic.

    Les missiles hypersoniques

    La nouvelle a frappé de stupeur, d'autant qu'elle est intervenue alors que Poutine a brandi début mars la menace nucléaire. Les 19 et 20 mars, la Russie aurait tiré deux missiles hypersoniques Kinzhal contre un dépôt souterrain de munitions dans l'ouest du pays puis un dépôt de carburant près de Mykolaïv.

    À lire aussiGuerre en Ukraine: pourquoi la Russie a lancé des missiles hypersoniques

    «Pourquoi l'avoir utilisé en Ukraine ? Plusieurs raisons possibles qui ne s'excluent pas mutuellement : l'effet psychologique, surtout eu égard au fait que le Kinzhal peut porter une ogive nucléaire ; la Russie était à court d'autres armes comme l'Iskander à plus courte portée ; mais aussi pour plus grand pouvoir de destruction et de pénétration, surtout pour viser des stocks d'armes souterrains, comme il semble que ce fût le cas en Ukraine», décode Dimitri Minic.

    Le lance-roquette Katioucha (TOS-1)

    Les explosions retentissent dans la nuit ukrainienne, filmées par un smartphone. Puis un bruit sourd, un champignon de lumière s'élève. La Russie vient d'utiliser l'une des armes conventionnelle les plus ravageuses : une roquette thermobarique. Celle-ci pulvérise un aérosol explosif près du sol qui aspire et brûle l'oxygène environnant pour créer une explosion plus puissante qu'une bombe classique.

    Pour le lancer, un TOS-1, monté sur un châssis de char T-72, est nécessaire. La Russie l'a beaucoup utilisé pour pilonner Grozny lors de la deuxième guerre de Tchétchénie. Les roquettes ont une portée de 400 à 3500 mètres. «Les roquettes thermobariques sont efficaces contre des infrastructures abritant des défenseurs et des blindés occupés. Elles ont été utilisées par l'armée américaine en Afghanistan», explique Dimitri Minic.

    Le drone Bayraktar

    Utilisé récemment en Artsakh par les forces azéries, le Bayraktar coûte environ 5 millions de dollars, un prix raisonnable, et peut voler pendant 27 heures à environ 222km/h. Les drones de ce type, utilisés par les Ukrainiens, auraient détruit de nombreux véhicules russes et contribueraient significativement au ralentissement de l'avancée de l'armée russe.

    À lire aussiGuerre en Ukraine: les drones turcs, clés de la résistance armée face à la force de frappe russe

    «Sans les drones Bayraktar TB2, l'armée russe aurait progressé plus rapidement. Les Ukrainiens les utilisent de deux façons: en mode défensif pour viser l'armement logistique et les chaînes d'approvisionnement russe, y compris les trains transportant du carburant ; et pour s'attaquer aux systèmes sol-air. D'après les chiffres à source ouverte dont nous disposons, environ 30% des systèmes de défense aérienne russes ciblés ou abandonnés ont été détruits par les drones turcs», détaillait au Figaro le chercheur turc Emre Kürsat Kaya, spécialiste des questions de défense.

    Les missiles Javelin, Stinger et NLAW

    Les Stinger sont des missiles antiaériens très efficaces. Les Afghans, fournis par la CIA, les ont utilisés avec efficacité contre la Russie pendant la guerre d'Afghanistan (1979-1989) qui s'est soldée par une lourde défaite soviétique. «Ces missiles sont très puissants, particulièrement contre les hélicoptères qui sont très utilisés dans la doctrine russe. Les Stinger créent un danger permanent», soulignait l'historien militaire Cédric Mas dans Le Figaro aux premiers jours de l'offensive russe.

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    Les Javelin et les NLAW sont des missiles antichars, également très efficaces. Les premiers ont d'ores et déjà prouvé leur efficacité. Au cours de la Seconde Guerre du Golfe, ils ont été utilisés contre des chars T-72... d'origine russe. Tiré par un soldat ou monté sur un véhicule, il vise les parties supérieures du blindé, plus vulnérables. «C'est la raison pour laquelle des images de blindés russes déployés avec des grillages métalliques, voire des sommiers au-dessus des toits, ont été vues», décrypte Cédric Mas. L'Occident a livré de nombreux Javelin et Stinger à l'Ukraine depuis le début de l'invasion.

    Le char T-72

    De la Biélorussie aux environs de Kiyv début mars, une immense colonne de véhicules militaires s'étend, immobile. Parmi eux, de nombreux T-72, principal char victime des contre-offensives ukrainiennes. Il permet de percer les lignes ennemies, d'appuyer l'infanterie, d'identifier et de détruire rapidement des cibles en restant mobile. Le T-72 peut atteindre 60km/h avec une autonomie de 500 kilomètres, et est utilisé par la Russie et l'Ukraine.

    «Le T-72 est un char simple, fiable, très produit et exporté à l'époque soviétique. Néanmoins, comme tous les chars de combat, il est très dépendant de la couverture de la défense antiaérienne et de l'infanterie», nuance Dimitri Minic.

    Le véhicule de transport MT-LB

    Aux alentours de Kharkiv au début de la guerre, des soldats russes fument sur le bord de la route. Goguenard, un Ukrainien qui se filme au volant, leur demande s'il peut les «raccompagner jusqu'en Russie». Peu après, un MT-LB apparaît à l'écran, ce véhicule de combat d'infanterie peut transporter 11 soldats et participer au combat, comme en 2014 en Ukraine.

    Les deux camps en utilisent (2090 ukrainiens et 3300 russes). «Comme tous les véhicules d'infanterie de combat, son blindage est moyen, le rendant vulnérable aux chars», conclut Dimitri Minic. Selon le site en ligne turc Oryx, qui recense les pertes militaires en source ouverte depuis le début du conflit, la Russie aurait perdu une centaine de ces véhicules.

    Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

    INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 30e jour de l'invasion, des attaques russes dans le Donbass et des contre-attaques ukrainiennes près de Kiev.

    Guerre en Ukraine: l’hypothèse d’une frappe nucléaire tactique russe prise au sérieux par les alliés

    DÉCRYPTAGE - Un mois après le déclenchement des hostilités, Vladimir Poutine n’a pas atteint ses objectifs sur le terrain. Pour conjurer l’échec, il pourrait être tenté par une escalade, intensifier le conflit pour faire plier son adversaire.

    Guerre en Ukraine: pourquoi les Russes ne sont pas accueillis en libérateurs par les russophones

    GRAND ENTRETIEN - Alors que l'armée russe s'attendait à être accueillie en libératrice, la population russophone se montre hostile. La spécialiste des sociétés postsoviétiques Anna Colin Lebedev explique l'origine de cette répulsion.

    L'Humanité

    Empruntez la Route des abolitions de l’esclavage

    Dans l’est de la France, un chemin du souvenir traverse cinq départements pour rappeler et célébrer les voix qui, très tôt parfois, se sont élevées contre l’asservissement des êtres humains et la traite atlantique. Un parcours poignant.

    Sabine Jeannin

    C’est un chemin mémoriel que nous empruntons cette semaine. Il nous mène à l’est, berceau de la pensée abolitionniste. Dans des villages reculés, loin des côtes atlantiques et de leurs ports négriers, sont nés, ont vécu ou sont morts des hommes et des femmes qui ont combattu la traite occidentale à l’origine de la déportation de plusieurs millions d’Africains. À la fin du XXe siècle, un réseau de lieux de mémoire, le premier au monde, s’est structuré pour rendre hommage à ces figures humanistes en avance sur leurs contemporains. Certaines sont des « grands personnages » – trois sont enterrés au Panthéon –, d’autres des anonymes. La Route des abolitions de l’esclavage est désormais une association reconnue d’intérêt général soutenue par l’Unesco. Ses cinq « petits sites » – ils accueillent entre 60 000 et 80 000 visiteurs par an, selon Philippe Pichot, son coordinateur – ont une grande portée symbolique et émotionnelle. Ils commémorent autant qu’ils racontent l’évolution du mouvement abolitionniste dans l’Hexagone, ses avancées et ses reculs jusqu’à l’abolition définitive de l’esclavage en 1848. Nous partons à la découverte de trois d’entre eux, un bout de chemin qui couvre la période de la Révolution française.

     

    À Champagney, la fraternité

    Première étape : la Maison de la négritude et des droits de l’homme, à Champagney, en Haute-Saône. Ici, en 1789, les habitants, paysans, bûcherons, mineurs, demandent dans leur cahier de doléances l’abolition de l’esclavage des Noirs, qu’ils considèrent comme « leurs semblables », à une époque où le Code noir les réduit à des « biens meubles », et sans avoir eu besoin d’en croiser aucun. Sauf un peut-être : le mage Balthazar sur un tableau dans l’église, à une centaine de mètres du mémorial. Allez admirer sa façade rose en grès des Vosges et son clocher comtois recouvert de tuiles vernissées aux motifs jaune, orange et rouge. La rédaction de cet article leur fut probablement suggérée par Jacques-Antoine Priqueler. Cet officier de la garde du roi, alors en congé dans son village natal, est membre de la Société des amis des Noirs, créée en France en 1788. Première association française abolitionniste, elle milite pour l’interdiction immédiate de la traite et pour une suppression progressive de l’esclavage dans les Antilles. Ce qui n’empêchera pas certains de ses adhérents de défendre ardemment le décret voté par la Convention nationale le 4 février 1794, qui abolit la traite et l’esclavage dans les colonies françaises.

    « Vivre n’est rien, vivre libre est tout. »

    À  Emberménil, vivre pour l’égalité

    Henri Grégoire, figure majeure de la Révolution, a été le curé d’Emberménil, modeste bourg aux portes de Lunéville, à 150 km au nord de Champagney. Un musée qui porte son nom raconte la vie et l’œuvre de l’abbé lorrain sur douze vitraux, à la manière d’une bande dessinée. Sous le buste en bronze devant le bâtiment, on peut lire cette citation : « Vivre n’est rien, vivre libre est tout. » Le prêtre républicain s’est battu toute sa vie pour que soit appliqué un autre principe, celui d’égalité.

     

    À Pontarlier, la liberté

    Si la Révolution française s’est emparée de la question de l’esclavage, c’est notamment parce que, en 1791, sur l’île de Saint-Domingue, les esclaves se sont libérés eux-mêmes. C’est le début de la révolution haïtienne, la première révolte d’esclaves réussie du monde moderne. Parmi ses instigateurs, un esclave affranchi nommé Toussaint Louverture. Devenu général de l’armée française puis gouverneur autoproclamé de l’île, il ne connaîtra pas l’indépendance d’Haïti en 1804. Bonaparte le fait arrêter et déporter en France en 1802, année où il rétablit l’esclavage. Louverture est enfermé le plus loin possible de la mer, au fort de Joux, au cœur du massif du Jura. Il y meurt sept mois plus tard. Sa dernière demeure sera notre dernière halte. L’endroit est spectaculaire. Tout près de la frontière suisse, perchée sur un éperon rocheux, la forteresse sert de prison d’État depuis la fin du règne de Louis XV. Encore trop méconnu en France, le château est un lieu de pèlerinage pour de nombreux chefs d’État et personnalités étrangères. Il est aussi un site pionnier en matière mémorielle : le premier hommage au héros émancipateur s’y est tenu en 1901. Plusieurs manifestations sont prévues en 2023 pour célébrer le 220e anniversaire de sa mort. La mémoire, elle, doit rester vivante.

     

    Vingt-cinq lieux de mémoire

    Au fil des ans, la Route des abolitions s’est prolongée. Elle relie désormais vingt-cinq sites et lieux de mémoire pour former le Pôle mémoriel national de l’est de la France et de la Suisse. Ils représentent tous les courants et acteurs historiques qui, en Europe, ont mené les combats contre l’esclavage, des premières dénonciations au milieu au XVIIe siècle à son abolition définitive en 1848. Rendez-vous sur www.abolitions.org pour connaître la liste exhaustive. Le site propose aussi des circuits thématiques.

    Découverteesclavageabolition de l'esclavage
    Le Monde

    Guerre en Ukraine : des employés des magasins Leroy-Merlin pris à partie par les clients

    Les salariés de l’enseigne en France commencent à faire l’objet de menaces et d’insultes, alors que le groupe a décidé de poursuivre ses activités en Russie.

    Après un mois de guerre en Ukraine, la colère qui s’exprime contre les entreprises françaises ayant choisi de rester en Russie ne se cantonne plus aux réseaux sociaux. Elle vise désormais les magasins, où les employés de Leroy-Merlin en France sont pris à partie par les clients. « Ça a commencé après le bombardement du magasin en Ukraine [le 20 mars], précise Bernard Vigourous, délégué syndical central FO de l’enseigne. Les témoignages des salariés ont commencé à affluer. »

    Certains sont traités d’« assassins » ou de « nazis ». D’autres entendent les clients leur dire « Je souhaite que vos enfants meurent sous les bombes » ou les menacer d’un « On va mettre le feu à ce magasin ». « Un client m’a sorti : “Vous n’avez pas honte d’être tranquillement assise à votre caisse pendant que vos collègues meurent. Vous devriez vous mettre en grève” », raconte une employée sur le réseau social Facebook.

    Les Mulliez en Russie, une « success story » en eaux troubles

    Ces agressions verbales se produisent un peu partout en France. « Besançon, Nice, Bordeaux… En revenant à Toulouse, dans mon magasin, j’en parle à mon collègue, qui me dit que, la veille, il s’était fait traiter deux fois de “collabo de Poutine” », narre M. Vigourous, avant de s’interroger : « C’est quand même étrange qu’un client insulte le personnel, tout en venant dépenser son argent dans le magasin pour faire son bricolage chez lui. »

    « Il faut que la direction assume ses positions »

    Le syndicaliste a évoqué tous ces témoignages de salariés dans un courriel adressé, mardi 22 mars, à la direction, laquelle lui a assuré « prendre le sujet très au sérieux ». En attendant, les employés des trois enseignes de la famille Mulliez (Decathlon, Auchan et Leroy-Merlin) implantées, pour certaines, depuis près d’une vingtaine d’années doivent assumer, malgré eux, la décision de leur entreprise. Tout en étant estampillés « sponsors de la machine de guerre russe » par le président ukrainien Volodymyr Zelensky. « La décision de partir ou de rester n’est pas du ressort des salariés. Il faut que la direction argumente et assume ses positions plutôt que de rester dans le flou », estime Bernard Vigourous.

    Philippe Zimmermann, directeur général d’Adeo, la maison mère de Leroy-Merlin, est sorti de son silence dans La Voix du Nord, mercredi 23 mars, se disant « heurté d’être considéré comme un sponsor de la guerre ». Il estime que « fermer serait un abandon, considéré comme une faillite préméditée, donnant lieu à des expropriations. Ce serait faire un cadeau de l’entreprise et de ses actifs au régime russe, et renforcer la guerre ».

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    Le Monde

    De jeunes Américains mettent en scène leur démission sur TikTok

    Ces derniers mois, aux Etats-Unis, TikTok, YouTube et Reddit ont vu se multiplier les vidéos de jeunes employés annonçant leur départ de l’entreprise. Au risque de rebuter de futurs employeurs.

    Quand l’employeur de Gigi Gonzalez, Northern Trust Asset Management, lui a dit de revenir au bureau, la conseillère financière a décidé de démissionner. Et elle a utilisé le micro de TikTok pour informer ses followers. « J’ai besoin de quitter la roue du hamster pour me concentrer sur moi-même, a-t-elle expliqué. Je vous le raconte, pas pour frimer, mais pour vous montrer que c’est possible. »

    La jeune femme de 32 ans a quitté sa ville californienne de San Diego. Le coût de la vie y était trop cher. Elle s’est installée à Phoenix, dans l’Arizona, puis à Chicago (Illinois). Elle a fait des économies, remboursé ses dettes et est devenue une influenceuse à plein temps. Au début, Mme Gonzalez comptait 135 followers. Mais elle fait dorénavant l’éducation financière de 180 000 jeunes amateurs sur les réseaux sociaux. « Vous pensez à prendre votre première carte de crédit ? », demande-t-elle sur une vidéo, en dansant sur une musique indienne. Et d’énoncer ses premiers conseils : « Déposez un peu d’argent sur la carte, refusez les commissions annuelles… »

    Mme Gonzalez s’inscrit dans la tendance des démissionnaires en masse. Aux Etats-Unis, 4,5 millions de personnes ont quitté leur emploi en novembre 2021, et presque autant, 4,3 millions, en décembre. Un certain nombre d’entre eux, jeunes et souvent en début de carrière, mettent en scène leur départ sur TikTok, YouTube, Reddit… et amassent les fans. Leurs vidéos, réunies sous le hashtag #quitmyjob et #iquitmyjob (« jedémissionne »), ont été vues par plus de 280 millions d’internautes. Chez les chasseurs de têtes, ils suscitent colère, surprise, interrogations… et parfois un brin d’admiration pour leur créativité.

    « C’est la catastrophe assurée, s’emporte Jessica Schaeffer, la vice-présidente chargée du marketing de Lasalle Network, un expert en recrutement de Chicago. Les carrières sont longues et les mémoires aussi, poursuit-elle. Le monde est très petit. Vous pourriez bien, d’ici quinze ans, avoir affaire à quelqu’un qui connaît votre ancien employeur. » Et bien sûr, il jettera votre CV à la poubelle. Pour Mme Schaeffer, ces vidéastes « manquent de maturité. Ils ne savent pas comment quitter correctement un emploi, en avertissant à l’avance leur employeur ».

    « Ecoutez-les »

    Steven Rothberg, le fondateur de College Recruiter, se veut plus nuancé. Les millions de vues sur TikTok ne l’impressionnent guère. « Les followers vont regarder les vidéos pendant quelques jours puis ce sera fini, assure-t-il. Il y a très peu de chances qu’un employeur potentiel les voie. » Et même si c’est le cas, « so what ? », lâche-t-il. « Le jeune demandeur d’emploi dans l’hôtellerie, la restauration, la construction… a dû répondre à vingt, trente offres. Il finira bien par trouver. » C’est, en tout cas, ce qui est arrivé à Montez Braxton, un employé de McDonald’s qui s’est filmé, pendant sa pause. « Je n’y retourne pas, a-t-il dit, ça craint. » Il a retrouvé un poste de chauffeur chez Amazon.

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    Le Figaro

    Auchan assume rester en Russie, une décision justifiée «du point de vue humain»

    EN COURS : Mis à jour le 27 mars 2022 à 00:04

    Le PDG d'Auchan Retail International Yves Claude a défendu dimanche le maintien des activités du groupe en Russie, un choix «pas simple» après l'appel du président ukrainien Volodymyr Zelensky, car «partir serait imaginable sur le plan économique mais pas du point de vue humain».

    Interpellé par Volodymyr Zelensky devant le Parlement français mercredi sur son activité en Russie, où il est présent depuis une vingtaine d'années et emploie 30.000 personnes, Auchan a décidé de se maintenir dans le pays même s'il y prévoit des pertes pour 2022, explique Yves Claude dans une interview au Journal du Dimanche.

    Soukhoï Su-34, Katioucha, Javelin... Dix armes emblématiques de la guerre en Ukraine

    EN IMAGES - En un mois de combats, plusieurs armes se sont imposées comme des pièces maîtresses des dispositifs russe et ukrainien. Devenant, pour certaines, des cibles à abattre en priorité. A lire, notre article ici.

    La ville où vit le personnel de Tchernobyl occupée par les Russes

    L'armée russe a pris le contrôle de la ville de Slavoutitch, où réside le personnel de la centrale de Tchernobyl, arrêtant brièvement le maire et suscitant des manifestations pro-ukrainiennes, ont indiqué samedi les autorités ukrainiennes. «J'ai été libéré, tout va bien, dans la mesure où c'est possible sous l'occupation», a déclaré à l'AFP au téléphone Iouri Fomitchev, maire de Slavoutitch, dont l'arrestation par les Russes avait été annoncée dans la matinée par l'administration régionale de Kiev.

    Après avoir été relâché, il a pris la parole lors d'une manifestation antirusse, qui a réuni selon lui quelque 5.000 personnes, et assuré que les troupes russes allaient bientôt quitter la ville. Il a ensuite précisé à l'AFP qu'elles se retireraient dimanche

    Kiev affirme que Washington n'a «pas d'objection» au transfert d'avions de combat polonais

    Les Etats-Unis ont assuré à Kiev qu'ils n'avaient «pas d'objection» au transfert d'avions de combat polonais à l'Ukraine, a affirmé samedi le ministre des Affaires étrangères ukrainien dans un message écrit transmis à l'AFP.

    «Les Etats-Unis nous ont assuré qu'ils n'avaient pas d'objection au transfert des avions», a écrit Dmytro Kouleba, qui a rencontré dans la matinée le président américain Joe Biden, en visite en Pologne. «La balle est maintenant dans le camp de la Pologne» a-t-il ajouté.

    5208 personnes évacuées samedi

    52028 personnes ont été évacuées samedi des villes ukrainiennes grâce aux couloirs humanitaires, a indiqué un officiel ukrainien.

    Pourquoi l'armée russe se retourne vers l'Est

    DÉCRYPTAGE - La Russie cherche-t-elle une porte de sortie «honorable» ? Dans un communiqué diffusé vendredi, l'armée russe se félicite d'avoir achevé la «première phase de l'opération» en Ukraine et annonce vouloir «concentrer le gros des efforts sur l'objectif principal : la libération du Donbass». Une déclaration méliorative qui contraste avec les difficultés rencontrées sur le terrain. Vladimir avait pourtant fixé la barre plus haut au moment de lancer l'invasion : «démilitariser» et «dénazifier» tout le pays, et faire tomber le gouvernement de Zelensky. Or ce dernier est toujours en place et l'Ukraine, aidée par l'Occident, conserve des capacités militaires. De quoi ce revirement est-il le signe ?

    A lire, notre article : Pourquoi l'armée russe se retourne vers l'Est

    L'Ukraine dit avoir repris aux Russes le contrôle d'une ville dans le nord-est

    Les forces ukrainiennes ont repris le contrôle de la ville de Trostianets, dans le nord-est de l'Ukraine, où les combats avec les soldats russes faisaient rage, a affirmé samedi le ministère ukrainien de la Défense. «La ville de Trostianets dans la région de Soumy a été libérée des troupes d'occupation russes», a écrit le ministère sur Telegram, citant la 93e brigade des forces armées ukrainiennes.

    La reprise de cette ville, qui se trouve à une cinquantaine de kilomètres de Soumy et comptait environ 20.000 habitants avant l'invasion russe, semble être une avancée significative de l'armée ukrainienne, qui a lancé des contre-attaques dans certaines régions.

    Biden n'a pas appelé à un «changement de régime» en Russie

    Le président américain Joe Biden, qui a déclaré lors d'un discours à Varsovie samedi que son homologue russe Vladimir Poutine ne devait «pas rester au pouvoir», n'a pas appelé à un «changement de régime» en Russie, a précisé un responsable de la Maison Blanche.

    «Ce que le président voulait dire, c'est que Poutine ne peut pas être autorisé à exercer un pouvoir sur ses voisins ou sur la région. Il ne parlait pas du pouvoir de Poutine en Russie, ni d'un changement de régime», a dit le responsable.

    Initiative du Canada et de l'UE pour les réfugiés ukrainiens

    Le Canada et l'Union européenne (UE) ont annoncé samedi le lancement d'une collecte internationale de fonds en faveur des réfugiés ukrainiens, qui culminera le 9 avril avec une «conférence des donateurs» organisée conjointement par Bruxelles et Ottawa.

    «La campagne "Agir pour l'Ukraine" cherche à mobiliser les gouvernements, les institutions, les artistes, les entreprises et les particuliers à allouer des fonds pour soutenir les efforts humanitaires en Ukraine et dans les pays voisins», a expliqué le bureau du Premier ministre canadien Justin Trudeau, dans un communiqué co-signé par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

    Biden : «Pour l'amour de Dieu, cet homme ne peut pas rester au pouvoir»

    Le président russe Vladimir Poutine «ne peut pas rester au pouvoir», a affirmé samedi Joe Biden lors d'un discours sur l'Ukraine au château royal de Varsovie.

    «Nous aurons un avenir différent, un avenir plus brillant, ancré dans la démocratie et les principes, l'espoir et la lumière, la décence et la dignité, la liberté, des possibilités. Pour l'amour de Dieu, cet homme ne peut pas rester au pouvoir», a déclaré le président américain.

    Biden : «Ne pensez même pas à avancer d'un centimètre en territoire de l'Otan»

    «Ne pensez même pas à avancer d'un centimètre en territoire de l'Otan», a poursuivi le président américain lors d’un discours au château royal de Varsovie. Lors de son entretien avec le président polonais Andrzej Duda, plus tôt dans la journée, le président américain Joe Biden avait réaffirmé que l'article 5 du traité de l'Otan, stipulant que l'attaque contre un pays membre est une attaque contre tous, constitue un «devoir sacré» pour les États-Unis.

    Des milliers de Russes manifestent à Prague contre Poutine

    Plusieurs milliers de manifestants, principalement russes, se sont rassemblés samedi à Prague pour dénoncer l'offensive militaire ordonnée par le président Vladimir Poutine en Ukraine et exiger la fin de la guerre.

    Quelque 5.000 personnes, selon les organisateurs, ont traversé le centre historique de Prague en scandant: «La Russie sans Poutine», «Liberté pour la Russie, paix pour l'Ukraine», ou «Poutine n'est pas la Russie». «La République tchèque abrite 40.000 Russes et jusqu'à présent ces Russes étaient inconnus des Tchèques», a déclaré à l'AFP l'organisateur de la manifestation Anton Litvine.

    Biden dit à l'Ukraine: «Nous sommes à vos côtés», un «long combat» nous attend

    Le président américain Joe Biden a déclaré samedi à Varsovie que la bataille «entre la démocratie et l'autocratie» allait être longue et que les Etats-Unis était «aux côtés» de l'Ukraine.

    «Cette bataille ne sera pas gagnée en quelques jours ou mois. Nous devons nous armer pour un long combat devant nous», a dit Joe Biden lors d'un discours au château royal de Varsovie, avant d'assurer aux Ukrainiens: «Nous sommes à vos côtés».

    A Lviv, les frappes ont touché un dépôt de carburant

    Lviv, grande ville de l'ouest de l'Ukraine relativement épargnée par les combats jusqu'ici, a subi deux frappes russes samedi après-midi, touchant un dépôt de carburants. Les frappes ont touché une «installation industrielle où l'on stocke du carburant, aucun immeuble résidentiel n'a été touché», a indiqué peu après le maire de la ville, Andriy Sadovy, sur Telegram.

    La moitié des Ukrainiens prêts à participer aux combats, selon un sondage

    Près de la moitié des Ukrainiens de 18 à 55 ans se disent prêts à participer directement aux combats face à l'invasion russe, selon un sondage établi par un centre de recherche norvégien malgré les contraintes de la guerre.

    Pour les hommes, cette part grimpe à environ 70%, tandis qu'elle avoisine 30% pour les femmes, selon cette enquête d'opinion menée par l'Institut de recherche sur la paix d'Oslo (Prio) avec l'appui du sondeur local Info Sapiens. Ce dernier a interrogé plus de plus de 1.000 Ukrainiens considérés comme en âge de résister avec l'objectif d'établir un échantillon représentatif, malgré les difficultés d'établir un sondage en pleine guerre. Questionnés lors de la troisième semaine du conflit (9-12 mars), les sondés - hommes et femmes à parts égales - ont répondu via internet sur leurs attitudes vis-à-vis de quatre options de résistance.

    Les kangourous aussi sont évacués de Kharkiv

    La deuxième ville du pays est entourée par les forces russes sur plusieurs côtés et beaucoup de non militaires cherchent à fuir. Parmi eux, huit kangourous de l’éco-parc Feldman, comme le montre une vidéo, où on les voit à l’arrière d’une camionnette.

    Des milliers de manifestants à Londres pour soutenir les Ukrainiens

    Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi à Londres pour soutenir les Ukrainiens, un mois après l'invasion de leur pays par la Russie, le maire de la capitale britannique critiquant l'action du gouvernement envers les réfugiés. Aux couleurs du drapeau ukrainien bleu et jaune, la manifestation fait écho à l'appel lancé cette semaine par le président ukrainien Volodymyr Zelensky.Sur les pancartes fleurissent des message de «paix pour l'Ukraine» et témoignages de solidarité, tandis que la foule scande des slogans appelant à «arrêter la guerre».

    À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: Volodymyr Zelensky appelle à des manifestations dans le monde entier

    Deux frappes font au moins cinq blessés sur Lviv, selon le gouverneur régional

    La ville de Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine et relativement épargnée par les combats jusqu'ici, a subi deux frappes russes samedi après-midi, faisant au moins cinq blessés, a indiqué le gouverneur de la région, Maxime Kozytsky, sur Telegram.

    Les frappes ont visé un quartier est de la ville, Lytchakivsky, sans qu'on sache exactement quel type de bâtiment ou infrastructure avait été touché. L'AFP a vu de grosses volutes noires et des flammes s'élever au-dessus de ce quartier.

    L'Ossétie du Sud envoie des soldats pour aider l'armée russe

    L'Ossétie du Sud, république autoproclamée qui a fait sécession de la Géorgie, a annoncé samedi avoir envoyé des soldats en Ukraine pour «aider à protéger la Russie», au 31ème jour de l'invasion du territoire ukrainien par les forces russes. «Nos gars vont remplir leur devoir militaire l'étendard fièrement levé», a déclaré sur Telegram le dirigeant de la république autoproclamée Anatoli Bibilov.

    Joe Biden «pas sûr» que la Russie ait changé de stratégie en Ukraine

    Le président américain Joe Biden a déclaré samedi à Varsovie qu'il «n'était pas sûr» que l'annonce par la Russie de concentrer son offensive sur le Donbass signifiait un changement de sa stratégie en Ukraine.

    Interrogé par un journaliste sur ce point, il a répondu brièvement: «Je ne suis pas sûr qu'ils (les Russes) l'aient fait», alors que le commandement russe a déclaré vendredi vouloir «concentrer le gros des efforts sur l'objectif principal: la libération du Donbass», tranchant avec l'intention affichée du Kremlin de «démilitariser» et de «dénazifier» l'Ukraine entière.

    Ukraine: l'Allemagne sévit contre l'emploi de la lettre «Z»

    Deux grandes régions allemandes, la Bavière et la Basse-Saxe, ont indiqué vouloir poursuivre toute personne utilisant en public la lettre «Z», symbole du soutien apporté à la guerre menée par la Russie de Vladimir Poutine contre l'Ukraine. Les gens qui «expriment publiquement leur approbation de la guerre d'agression du président russe Poutine contre l'Ukraine en utilisant ce symbole (Z) doivent s'attendre à des conséquences pénales», a déclaré le ministre de l'Intérieur de Basse-Saxe, Boris Pistorius, dans un communiqué.

    Ces sympathisants du Kremlin arborant un «Z» en public «doivent savoir qu'ils peuvent être poursuivis pour avoir toléré des crimes», a prévenu quant à lui le ministre de la Justice du Land de Bavière, Georg Eisenreich, dans un message transmis à l'AFP.

    À VOIR AUSSI - La lettre «Z», le signe militaire devenu le symbole de la propagande de guerre russe

    Tcherniguiv encerclée par les Russes, impossible d'évacuer les civils selon le maire

    La ville ukrainienne de Tcherniguiv, à environ 120 km au nord-est de Kiev, est encerclée par les forces russes et il est impossible d'évacuer massivement les civils et les blessés, a alerté samedi son maire, Vladislav Atrochenko. Selon l'édile, qui s'exprimait dans un briefing en ligne au Centre des médias d'Ukraine, un pont qui allait en direction de Kiev a été détruit par les forces russes, tandis qu'un autre pont piétonnier, sous des tirs constants, menace de s'écrouler, empêchant la mise en place de couloirs humanitaires pour évacuer les civils.

    «La ville est réduite en cendres», a indiqué Vladislav Atrochenko. Les autorités locales s'efforcent néanmoins de faire sortir les blessés graves, pour qu'ils puissent être opérés. Selon le maire, il est question de 44 personnes, militaires et civiles, parmi lesquelles figurent trois enfants. Il a par ailleurs indiqué que plus de 200 civils avaient été tués et qu'il restait encore en ville environ 120.000 habitants, contre plus de 280.000 avant l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février.

    «Nous livrons de l'eau par tous les moyens possibles», a-t-il raconté, soulignant qu'il y avait par ailleurs des coupures d'électricité dans la ville. «Nous réparons tout ce qu'il est possible de réparer».

    À VOIR AUSSI - «Il y avait des corps partout»: à Tcherniguiv, le chaos après les bombardements

    La France envisage de se doter d'un terminal de gaz liquéfié supplémentaire

    Un projet d'installation d'un terminal flottant d'importation de gaz naturel liquéfié (GNL) dans le port du Havre est à l'étude, a-t-on appris samedi de source proche du dossier, confirmant une information des Échos. Ce projet d'infrastructure vise à réduire la dépendance au gaz russe acheminé par gazoduc et à être en mesure d'augmenter les importations de GNL par bateau de la vingtaine de pays dans le monde qui en exportent.

    «Il y a des discussions avancées qui sont en bonne voie. Mais il faut être prudent, ce n'est pas fait», a affirmé une source proche du dossier à l'AFP. La France est actuellement dotée de quatre terminaux terrestres d'importation de GNL, un à Dunkerque, un autre à Montoir-de-Bretagne et deux à Fos-sur-mer. Le projet viserait à en installer un cinquième, flottant celui-là: cette unité flottante de regazéification (FSRU en anglais) est positionnée au bout d'un quai. Le méthanier vient s'amarrer à couple de la FSRU où le GNL est transbordé et regazéifié.

    Un terminal flottant permet d'avoir un temps et des coûts de construction réduits. Il peut également être repositionné en fonction des besoins. Il faut toutefois compter «12 à 18 mois» avant une mise en service, selon Vincent Demoury, délégué général du Groupe international des importateurs de gaz naturel liquéfié (GIIGNL).

    Joe Biden qualifie Vladimir Poutine de «boucher»

    Le président américain Joe Biden a qualifié samedi son homologue russe Vladimir Poutine de «boucher» lors d'une rencontre avec les réfugiés ukrainiens à Varsovie.

    Interrogé sur «ce qu'il pensait de Vladimir Poutine, compte tenu de ce qu'il inflige à ces gens», Joe Biden a répondu d'une phrase: «C'est un boucher», alors que la rencontre était transmise en direct par plusieurs chaînes de télévision depuis le stade national de Varsovie.

    À VOIR AUSSI - Joe Biden qualifie Vladimir Poutine de «boucher» lors d'une visite à Varsovie

    Biden réaffirme que l'article 5 de l'Otan est «un devoir sacré» pour les États-Unis

    Le président américain Joe Biden a réaffirmé samedi à Varsovie que l'article 5 du traité de l'Otan, stipulant que l'attaque contre un pays membre est une attaque contre tous, constitue un «devoir sacré» pour les États-Unis.

    Joe Biden a donné cette assurance lors de son entretien avec le président polonais Andrzej Duda, dont le pays craint l'agressivité de Moscou après le déclenchement de l'invasion russe en Ukraine.

    À VOIR AUSSI - Joe Biden réaffirme que l'article 5 de l'Otan est «un devoir sacré» pour les États-Unis

    Ukraine: le maire de Kiev renonce à imposer un nouveau couvre-feu

    Le maire de Kiev a finalement renoncé samedi à imposer un nouveau couvre-feu de 35 heures, qu'il avait annoncé à partir de samedi soir, pour revenir à un couvre-feu ne s'appliquant que de 20 heures à 07 heures, comme tous les soirs. «Nouvelle information du commandement militaire: le couvre-feu à Kiev et dans la région ne sera pas en vigueur demain (dimanche)», a indiqué le maire de la capitale, Vitali Klitschko, sur Telegram.

    Le couvre-feu, désormais habituel, en vigueur de 20H00 (18H00 GMT) à 07H00 (05H00 GMT), sera appliqué et «on pourra se déplacer librement à Kiev dimanche dans la journée», a-t-il précisé, sans donner d'explication sur ce revirement. Samedi matin, il avait annoncé qu'un nouveau couvre-feu allait être imposé «de 20H00 samedi à 07H00 lundi 28 mars».

    Pendant le couvre-feu, les habitants de Kiev «ne peuvent sortir que pour se rendre dans un abri en cas de sirène d'alerte. Les transports en commun, les magasins, les pharmacies et les stations-service seront fermés» et seules les personnes munies de laissez-passer peuvent se déplacer dans la ville, avait-il ajouté.

    Plusieurs couvre-feux ont déjà été imposés dans la capitale depuis le début de l'invasion russe le 24 février, le dernier pour 35 heures du 21 au 23 mars. Les forces ukrainiennes ont indiqué avoir depuis repris du terrain aux forces russes, notamment dans les environs nord-ouest de la capitale.

    La désinformation s'apparente à une «3ème guerre mondiale», selon une ministre ukrainienne

    La Première vice-ministre ukrainienne des Affaires étrangères, Emine Djaparova, a comparé samedi l'utilisation de la désinformation lors du conflit en Ukraine au début d'une «troisième guerre mondiale», un mois après l'invasion russe de son pays. «Nous entrons dans une troisième guerre mondiale, pas un conflit conventionnel, mais une guerre informationnelle», a-t-elle ainsi déclaré, elle-même ancienne journaliste, lors du Forum de Doha, au Qatar.

    Selon elle, convaincre les Russes et d'autres pays de soutenir l'Ukraine est devenu plus compliqué en raison de la propagande russe, qui s'est améliorée depuis l'annexion de la Crimée en 2014, et est relayée par des dirigeants politiques, des internautes, des sportifs et des artistes.La Russie a consacré des moyens conséquents pour véhiculer dans les médias et sur les réseaux sociaux sa version de la guerre, présentée comme une «opération spéciale» destinée à «dénazifier» l'Ukraine.

    « N’aie pas peur, parle russe! », dans les territoires occupés la propagande se met en place

    « N’aie pas peur, parle russe! » C’est ce qu’on peut dorénavant lire sur certaines affiches placardées dans les territoires ukrainiens nouvellement contrôlés par Moscou, selon Jade McGlynn, spécialiste des médias russes. Des déclarations qui reflètent une idée répétée régulièrement par l’agresseur, selon laquelle les autorités ukrainiennes empêcheraient la minorité russophone de s’exprimer librement dans cette langue.

    Ukraine: l'armée russe assure ne pas prévoir d'appeler les réservistes

    Le ministère de la Défense russe a assuré samedi ne pas prévoir d'appeler ses réservistes pour rejoindre les combats en Ukraine, dénonçant de «faux appels» reçus par des Russes qu'ils imputent aux services secrets ukrainiens. «Le ministère de la Défense de la Fédération de Russie n'appelle pas et ne prévoit pas d'appeler des citoyens réservistes aux commissariats militaires», a ainsi indiqué dans un communiqué le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov.

    La crainte d'une mobilisation générale des hommes russes a provoqué une ruée à l'étranger dans les jours ayant suivi le début de l'offensive en Ukraine. Parmi les Russes réfugiés à l'étranger, il y a de très nombreux informaticiens, milieu dans lequel les Russes sont réputés. Or les autorités russes craignent de perdre ce vivier de compétences. Un texte octroyant un sursis de l'armée aux informaticiens est actuellement en préparation au gouvernement, a indiqué récemment le ministère du Développement numérique. Il est également prévu de proposer aux informaticiens des incitations financières pour rester en Russie.

    À VOIR AUSSI - Comment les alliés surveillent et renseignent le conflit au profit des troupes ukrainiennes

    Turquie: une mine non amarrée détectée à l'entrée du Bosphore

    Une mine qui a rompu son amarre et transportée par les vagues a été détectée à l'entrée située du côté de la Mer noire du détroit du Bosphore, à Istanbul, ont rapporté samedi les médias turcs. «Des unités d'opération spéciale de la marine turque ont été dépêchées sur place à la suite de la découverte d'un objet similaire à une mine», a déclaré sur Twitter le ministère turc de la Défense.

    Les autorités turques avaient cette semaine mis en garde contre le risque de mines au large des côtes ukrainiennes qui pourraient s'être désamarrées à cause d'une tempête, en publiant un message sur le système maritime d'alerte NAVTEX.

    Joe Biden a rencontré deux ministres ukrainiens à Varsovie

    Le président américain Joe Biden s'est entretenu samedi à Varsovie avec les ministres ukrainiens des Affaires étrangères et de la Défense, lors de leur rencontre avec leurs homologues américains, ont constaté des journalistes du pool présidentiel.

    Joe Biden, dont c'était la première rencontre avec des hauts responsables ukrainiens depuis le début de la guerre, a engagé une conversation informelle avec le chef de la diplomatie Dmytro Kouleba, assis à une longue table où ont pris place également le ministre ukrainien de la Défense Oleksii Reznikov, le secrétaire d'Etat Antony Blinken et le secrétaire à la Défense Lloyd Austin.

    Ukraine: le rythme d'arrivée des réfugiés se ralentit nettement

    Près de 3,8 millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis l'invasion de l'armée russe le 24 février, selon le décompte de l'ONU publié samedi, mais le nombre d'arrivées s'est très nettement ralenti depuis le début de la semaine. Au total, plus de dix millions de personnes, soit plus d'un quart de la population, ont dû quitter leur foyer. L'ONU estime à presque 6,5 millions le nombre de déplacés à l'intérieur de l'Ukraine.

    La ville où vit le personnel de Tchernobyl occupée par les Russes, selon Kiev

    L'armée russe a pris le contrôle de la ville de Slavoutitch, où réside le personnel de la centrale de Tchernobyl, arrêtant le maire et suscitant des manifestations pro-ukrainiennes, ont indiqué samedi les autorités régionales ukrainiennes.

    «Les occupants russes ont envahi Slavoutitch et occupé l'hôpital municipal», a écrit sur Telegram l'administration militaire de la région de Kiev, qui englobe cette ville de 25.000 habitants à 160 km au nord de la capitale, construite après l'accident de Tchernobyl en 1986.

    Des habitants de Slavoutitch sont descendus dans la rue en déployant un énorme drapeau bleu et jaune ukrainien et se sont dirigés vers l'hôpital, selon les autorités régionales, qui ajoutent que les forces russes tirent en l'air et lancent des grenades assourdissantes dans la foule.

    L'administration régionale a publié sur son compte Telegram des images sur lesquelles on voit des dizaines de personnes rassemblées autour du drapeau ukrainien scandant «Gloire à l'Ukraine». «Selon les dernières informations, le maire de la ville, Iouri Fomitchev a été capturé», a-t-elle aussi affirmé.

    À VOIR AUSSI - Centrale nucléaire prise en Ukraine: «S'il devait y avoir une nouvelle catastrophe, elle serait très différente» de Tchernobyl et Fukushima

    L’hypothèse d’une frappe nucléaire tactique russe prise au sérieux par les alliés

    Les paroles sont millimétrées, réduites au minimum. Lorsqu’il s’agit d’évoquer la menace nucléaire, régulièrement agitée comme un épouvantail par la Russie dans le confit ukrainien, les écoutilles se referment. «Le risque d’escalade doit être maîtrisé», disait-on à l’Élysée avant le sommet de l’Otan, qui s’est tenu jeudi à Bruxelles. «Nous poursuivons nos efforts diplomatiques», ajoutait-on alors que le porte-parole du Kremlin, mardi, envisageait une frappe nucléaire en cas de «menace existentielle».

    Sur le fond, rien de neuf dans la déclaration de Dmitri Peskov: toutes les doctrines stratégiques envisagent l’emploi des armes nucléaires en cas d’attaque contre les «intérêts vitaux» . Mais Moscou ne précise pas comment l’Ukraine, de son point de vue, fait partie de ce périmètre.

    Un mois après le déclenchement des hostilités, les forces russes n’ont pas atteint leurs objectifs sur le terrain. Pour conjurer l’échec, Vladimir Poutine pourrait être tenté par une escalade, intensifier le conflit pour faire plier son adversaire. La crainte est au menu des discussions entre alliés, avec l’hypothèse d’une frappe «tactique» de la Russie. Moscou pourrait chercher à fabriquer un prétexte pour une riposte, dit-on en craignant d’être alors au bord du gouffre.

    >> LIRE NOTRE DÉCRYPTAGE - Guerre en Ukraine : l’hypothèse d’une frappe nucléaire tactique russe prise au sérieux par les alliés

    Marioupol : plus de 100.000 personnes ont toujours besoin d’être évacuées, selon le vice-premier ministre ukrainien

    Plus de 100.000 personnes ont toujours besoin d’être évacuées de Marioupol, a déclaré le vice-premier ministre ukrainien Iryna Vereshchuk à la télévision nationale, samedi.

    À VOIR AUSSI - Ukraine: Emmanuel Macron annonce une «opération humanitaire exceptionnelle» à Marioupol avec la Grèce et la Turquie

    Nouveau couvre-feu à Kiev de samedi soir à lundi matin

    Un nouveau couvre-feu va à nouveau être instauré à Kiev de samedi soir à lundi matin, a annoncé samedi le maire de la capitale ukrainienne, Vitali Klitschko.

    «Le commandement militaire a décidé de renforcer le couvre-feu. Il va durer de 20h samedi à 7h lundi 28 mars», a indiqué le maire sur Telegram.

    >> LIRE AUSSI - Vitali Klitschko, maire de Kiev, du ring à la résistance armée contre les russes

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    Le maire de Marioupol dit avoir discuté d’évacuations humanitaires avec l’ambassadeur de France

    Le maire de Marioupol a dit samedi avoir discuté avec l’ambassadeur de France en Ukraine sur les différentes options permettant d’évacuer de nouveaux civils. Cette déclaration survient après l’annonce du Président Emmanuel Macron, vendredi, d’organiser une «opération humanitaires» pour évacuer des civils de Marioupol, menée en lien avec la Grèce et la Turquie.

    Le maire a également précisé que la ville, encerclée par l’armée russe, restait dans une situation humanitaire critique, avec des combats de rue dans son centre.

    Cette ville portuaire du sud de l’Ukraine, en position stratégique sur la mer d’Azov, est soumise depuis plusieurs semaines à un blocus humanitaire, et sous le bombardement constant de l’armée russe. Cette «ville de plus de 400.000 habitants», avait souligné Emmanuel Macron vendredi, «n'a plus aujourd'hui que 150.0000 habitants» vivant «dans des situations dramatiques».

    >> LIRE AUSSI - Emmanuel Macron annonce une «opération humanitaire» d’évacuation de Marioupol

    Le ministre russe de la Défense réapparait sur les écrans après deux semaines d'absence

    Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a fait une première apparition publique en deux semaines, selon des images diffusées samedi, après une absence qui avait nourrit des interrogations que le Kremlin s'était efforcé de balayer.

    Le ministère de la Défense a publié samedi une vidéo montrant Sergueï Choïgou présider une réunion consacrée au budget d'armement de la Russie.

    Les images ne sont pas datées, mais le ministre y fait référence à une réunion avec le ministre des Finances qui, selon les agences russes, a eu lieu vendredi 25 mars. Il y affirme que les commandes et l'approvisionnement en armements se passent comme prévu «malgré les difficultés que nous rencontrons aujourd'hui» du fait des sanctions internationales imposées en réaction à l'offensive russe en Ukraine.

    >> LIRE AUSSI - Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial

    Le correspondant du Financial Times à Moscou a publié, sur son compte Twitter, la vidéo en question :

    À VOIR AUSSI - Russie: le ministre de la Défense réapparait sur les écrans après deux semaines d'absence

    Biden assistera à Varsovie à une rencontre avec deux ministres ukrainiens

    Le président américain Joe Biden assistera samedi matin à Varsovie à une rencontre entre le secrétaire d'Etat Antony Blinken et secrétaire à la Défense Lloyd Austin et leurs homologues ukrainiens, a annoncé la Maison Blanche.

    «Ce matin, le président Biden fera une apparition à la rencontre entre les secrétaires Blinken et Austin et les ministres ukrainiens des Affaires étrangères Dmytro Kouleba et de la Défense Oleksii Reznikov», a indiqué la Maison Blanche dans un e-mail, au deuxième jour de la visite du chef de l'exécutif américain en Pologne.

    Zelensky accuse la Russie de pousser à la course aux armes nucléaires

    La Russie alimente une dangereuse course aux armements en mettant en avant son arsenal nucléaire, a dénoncé samedi le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, lors d'une intervention vidéo au Forum de Doha, organisé par le Qatar.

    «Ils se vantent de pouvoir détruire avec des armes nucléaires non seulement un pays en particulier, mais aussi la planète entière», a déclaré le président Zelensky dans un message vidéo diffusé devant des dirigeants politiques et économiques, dont les propos ont été traduits en arabe.

    À VOIR AUSSI - Au forum de Doha, Zelensky accuse la Russie de pousser à la course aux armes nucléaires

    L’offensive russe s’enlise-t-elle vraiment ?

    Un mois après le début de l'invasion, les forces armées russes ont ralenti considérablement leur offensive face à la résistance acharnée des soldats ukrainiens. L'offensive russe en Ukraine «s'enlise», a estimé mercredi 23 mars Olaf Scholz, «malgré toutes les destructions qu'elle provoque jour après jour». Vladimir Poutine, qui comptait vraisemblablement vaincre rapidement l'armée ukrainienne avec une stratégie de guerre éclair, a dû revoir son schéma initial pour désormais envisager une guerre plus longue. Ce vendredi, l'adjoint au chef d'état-major russe a même indiqué que l'armée russe allait se concentrer sur l'Est de l'Ukraine, confirmant l'immobilisation sur le front nord.

    Les divers éléments sur la fébrilité de l'armée russe n'ont cessé d'étonner depuis le début de la guerre. Mal engagée dans le conflit, celle-ci a révélé de nombreux problèmes de coordination, de communication et de logistique. Face à la défense ukrainienne, plusieurs milliers de soldats russes ont été tués, «des pertes considérables» selon le ministère de la défense britannique. Enfin, depuis quelques jours, les forces ukrainiennes contre-attaquent dans les environs de Kiev. Peut-on dire pour autant que l'offensive russe est en train de s'enliser ?

    >> LIRE NOTRE VERIFICATION - Guerre en Ukraine : l’offensive russe s’enlise-t-elle vraiment ?

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    Volodymyr Zelensky appelle le Qatar à augmenter la production de gaz pour contrer la Russie

    Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky a appelé samedi le Qatar, un des principaux exportateurs de gaz naturel liquéfié au monde, à augmenter sa production pour contrer les menaces russes d'utiliser l'énergie «pour faire du chantage».

    «Je vous demande d'augmenter la production d'énergie pour que tout le monde en Russie comprenne que personne ne peut utiliser l'énergie comme une arme pour faire du chantage au monde entier», a déclaré Volodymyr Zelensky dans un message vidéo diffusé lors du Forum de Doha, organisé au Qatar, dont les propos ont été traduits en anglais.

    136 enfants ukrainiens tués depuis le 24 février selon le parquet général ukrainien

    Au 31e jour depuis l’offensive militaire russe en Ukraine, des milliers d'Ukrainiens ont été tués, parmi lesquels 136 enfants, a précisé le parquet général ukrainien ce samedi dans un message sur l’application Telegram.

    Sur ce total, 64 enfants ont été tués dans la région de Kiev, a indiqué le Bureau du parquet général, et plus de 50 ont trouvé la mort dans la région de Donetsk, a-t-il précisé. Par ailleurs, 199 enfants ont été blessés, a-t-il ajouté.

    À VOIR AUSSI - Ukraine: 109 poussettes vides en symbole des enfants tués depuis le début de la guerre

    Bonjour à tous, bienvenue dans ce direct

    Chers lecteurs, bienvenue dans ce nouveau direct où nous allons suivre la 31e journée de combats après le début de l’invasion russe en Ukraine, le 24 février. Suivez minute par minute les dernières informations liées à ce conflit.

    Retrouvez toutes les informations sur la journée de vendredi ici.

    Auchan assume rester en Russie, une décision justifiée «du point de vue humain»

    Le PDG d'Auchan Retail International Yves Claude a défendu dimanche le maintien des activités du groupe en Russie, un choix «pas simple» après l'appel du président ukrainien Volodymyr Zelensky, car «partir serait imaginable sur le plan économique mais pas du point de vue humain».

    Interpellé par Volodymyr Zelensky devant le Parlement français mercredi sur son activité en Russie, où il est présent depuis une vingtaine d'années et emploie 30.000 personnes, Auchan a décidé de se maintenir dans le pays même s'il y prévoit des pertes pour 2022, explique Yves Claude dans une interview au Journal du Dimanche.

    Soukhoï Su-34, Katioucha, Javelin... Dix armes emblématiques de la guerre en Ukraine

    EN IMAGES - En un mois de combats, plusieurs armes se sont imposées comme des pièces maîtresses des dispositifs russe et ukrainien. Devenant, pour certaines, des cibles à abattre en priorité. A lire, notre article ici.

    La ville où vit le personnel de Tchernobyl occupée par les Russes

    L'armée russe a pris le contrôle de la ville de Slavoutitch, où réside le personnel de la centrale de Tchernobyl, arrêtant brièvement le maire et suscitant des manifestations pro-ukrainiennes, ont indiqué samedi les autorités ukrainiennes. «J'ai été libéré, tout va bien, dans la mesure où c'est possible sous l'occupation», a déclaré à l'AFP au téléphone Iouri Fomitchev, maire de Slavoutitch, dont l'arrestation par les Russes avait été annoncée dans la matinée par l'administration régionale de Kiev.

    Après avoir été relâché, il a pris la parole lors d'une manifestation antirusse, qui a réuni selon lui quelque 5.000 personnes, et assuré que les troupes russes allaient bientôt quitter la ville. Il a ensuite précisé à l'AFP qu'elles se retireraient dimanche

    Kiev affirme que Washington n'a «pas d'objection» au transfert d'avions de combat polonais

    Les Etats-Unis ont assuré à Kiev qu'ils n'avaient «pas d'objection» au transfert d'avions de combat polonais à l'Ukraine, a affirmé samedi le ministre des Affaires étrangères ukrainien dans un message écrit transmis à l'AFP.

    «Les Etats-Unis nous ont assuré qu'ils n'avaient pas d'objection au transfert des avions», a écrit Dmytro Kouleba, qui a rencontré dans la matinée le président américain Joe Biden, en visite en Pologne. «La balle est maintenant dans le camp de la Pologne» a-t-il ajouté.

    5208 personnes évacuées samedi

    52028 personnes ont été évacuées samedi des villes ukrainiennes grâce aux couloirs humanitaires, a indiqué un officiel ukrainien.

    Pourquoi l'armée russe se retourne vers l'Est

    DÉCRYPTAGE - La Russie cherche-t-elle une porte de sortie «honorable» ? Dans un communiqué diffusé vendredi, l'armée russe se félicite d'avoir achevé la «première phase de l'opération» en Ukraine et annonce vouloir «concentrer le gros des efforts sur l'objectif principal : la libération du Donbass». Une déclaration méliorative qui contraste avec les difficultés rencontrées sur le terrain. Vladimir avait pourtant fixé la barre plus haut au moment de lancer l'invasion : «démilitariser» et «dénazifier» tout le pays, et faire tomber le gouvernement de Zelensky. Or ce dernier est toujours en place et l'Ukraine, aidée par l'Occident, conserve des capacités militaires. De quoi ce revirement est-il le signe ?

    A lire, notre article : Pourquoi l'armée russe se retourne vers l'Est

    L'Ukraine dit avoir repris aux Russes le contrôle d'une ville dans le nord-est

    Les forces ukrainiennes ont repris le contrôle de la ville de Trostianets, dans le nord-est de l'Ukraine, où les combats avec les soldats russes faisaient rage, a affirmé samedi le ministère ukrainien de la Défense. «La ville de Trostianets dans la région de Soumy a été libérée des troupes d'occupation russes», a écrit le ministère sur Telegram, citant la 93e brigade des forces armées ukrainiennes.

    La reprise de cette ville, qui se trouve à une cinquantaine de kilomètres de Soumy et comptait environ 20.000 habitants avant l'invasion russe, semble être une avancée significative de l'armée ukrainienne, qui a lancé des contre-attaques dans certaines régions.

    Biden n'a pas appelé à un «changement de régime» en Russie

    Le président américain Joe Biden, qui a déclaré lors d'un discours à Varsovie samedi que son homologue russe Vladimir Poutine ne devait «pas rester au pouvoir», n'a pas appelé à un «changement de régime» en Russie, a précisé un responsable de la Maison Blanche.

    «Ce que le président voulait dire, c'est que Poutine ne peut pas être autorisé à exercer un pouvoir sur ses voisins ou sur la région. Il ne parlait pas du pouvoir de Poutine en Russie, ni d'un changement de régime», a dit le responsable.

    Initiative du Canada et de l'UE pour les réfugiés ukrainiens

    Le Canada et l'Union européenne (UE) ont annoncé samedi le lancement d'une collecte internationale de fonds en faveur des réfugiés ukrainiens, qui culminera le 9 avril avec une «conférence des donateurs» organisée conjointement par Bruxelles et Ottawa.

    «La campagne "Agir pour l'Ukraine" cherche à mobiliser les gouvernements, les institutions, les artistes, les entreprises et les particuliers à allouer des fonds pour soutenir les efforts humanitaires en Ukraine et dans les pays voisins», a expliqué le bureau du Premier ministre canadien Justin Trudeau, dans un communiqué co-signé par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

    Biden : «Pour l'amour de Dieu, cet homme ne peut pas rester au pouvoir»

    Le président russe Vladimir Poutine «ne peut pas rester au pouvoir», a affirmé samedi Joe Biden lors d'un discours sur l'Ukraine au château royal de Varsovie.

    «Nous aurons un avenir différent, un avenir plus brillant, ancré dans la démocratie et les principes, l'espoir et la lumière, la décence et la dignité, la liberté, des possibilités. Pour l'amour de Dieu, cet homme ne peut pas rester au pouvoir», a déclaré le président américain.

    Biden : «Ne pensez même pas à avancer d'un centimètre en territoire de l'Otan»

    «Ne pensez même pas à avancer d'un centimètre en territoire de l'Otan», a poursuivi le président américain lors d’un discours au château royal de Varsovie. Lors de son entretien avec le président polonais Andrzej Duda, plus tôt dans la journée, le président américain Joe Biden avait réaffirmé que l'article 5 du traité de l'Otan, stipulant que l'attaque contre un pays membre est une attaque contre tous, constitue un «devoir sacré» pour les États-Unis.

    Des milliers de Russes manifestent à Prague contre Poutine

    Plusieurs milliers de manifestants, principalement russes, se sont rassemblés samedi à Prague pour dénoncer l'offensive militaire ordonnée par le président Vladimir Poutine en Ukraine et exiger la fin de la guerre.

    Quelque 5.000 personnes, selon les organisateurs, ont traversé le centre historique de Prague en scandant: «La Russie sans Poutine», «Liberté pour la Russie, paix pour l'Ukraine», ou «Poutine n'est pas la Russie». «La République tchèque abrite 40.000 Russes et jusqu'à présent ces Russes étaient inconnus des Tchèques», a déclaré à l'AFP l'organisateur de la manifestation Anton Litvine.

    Biden dit à l'Ukraine: «Nous sommes à vos côtés», un «long combat» nous attend

    Le président américain Joe Biden a déclaré samedi à Varsovie que la bataille «entre la démocratie et l'autocratie» allait être longue et que les Etats-Unis était «aux côtés» de l'Ukraine.

    «Cette bataille ne sera pas gagnée en quelques jours ou mois. Nous devons nous armer pour un long combat devant nous», a dit Joe Biden lors d'un discours au château royal de Varsovie, avant d'assurer aux Ukrainiens: «Nous sommes à vos côtés».

    A Lviv, les frappes ont touché un dépôt de carburant

    Lviv, grande ville de l'ouest de l'Ukraine relativement épargnée par les combats jusqu'ici, a subi deux frappes russes samedi après-midi, touchant un dépôt de carburants. Les frappes ont touché une «installation industrielle où l'on stocke du carburant, aucun immeuble résidentiel n'a été touché», a indiqué peu après le maire de la ville, Andriy Sadovy, sur Telegram.

    La moitié des Ukrainiens prêts à participer aux combats, selon un sondage

    Près de la moitié des Ukrainiens de 18 à 55 ans se disent prêts à participer directement aux combats face à l'invasion russe, selon un sondage établi par un centre de recherche norvégien malgré les contraintes de la guerre.

    Pour les hommes, cette part grimpe à environ 70%, tandis qu'elle avoisine 30% pour les femmes, selon cette enquête d'opinion menée par l'Institut de recherche sur la paix d'Oslo (Prio) avec l'appui du sondeur local Info Sapiens. Ce dernier a interrogé plus de plus de 1.000 Ukrainiens considérés comme en âge de résister avec l'objectif d'établir un échantillon représentatif, malgré les difficultés d'établir un sondage en pleine guerre. Questionnés lors de la troisième semaine du conflit (9-12 mars), les sondés - hommes et femmes à parts égales - ont répondu via internet sur leurs attitudes vis-à-vis de quatre options de résistance.

    Les kangourous aussi sont évacués de Kharkiv

    La deuxième ville du pays est entourée par les forces russes sur plusieurs côtés et beaucoup de non militaires cherchent à fuir. Parmi eux, huit kangourous de l’éco-parc Feldman, comme le montre une vidéo, où on les voit à l’arrière d’une camionnette.

    Des milliers de manifestants à Londres pour soutenir les Ukrainiens

    Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi à Londres pour soutenir les Ukrainiens, un mois après l'invasion de leur pays par la Russie, le maire de la capitale britannique critiquant l'action du gouvernement envers les réfugiés. Aux couleurs du drapeau ukrainien bleu et jaune, la manifestation fait écho à l'appel lancé cette semaine par le président ukrainien Volodymyr Zelensky.Sur les pancartes fleurissent des message de «paix pour l'Ukraine» et témoignages de solidarité, tandis que la foule scande des slogans appelant à «arrêter la guerre».

    À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: Volodymyr Zelensky appelle à des manifestations dans le monde entier

    Deux frappes font au moins cinq blessés sur Lviv, selon le gouverneur régional

    La ville de Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine et relativement épargnée par les combats jusqu'ici, a subi deux frappes russes samedi après-midi, faisant au moins cinq blessés, a indiqué le gouverneur de la région, Maxime Kozytsky, sur Telegram.

    Les frappes ont visé un quartier est de la ville, Lytchakivsky, sans qu'on sache exactement quel type de bâtiment ou infrastructure avait été touché. L'AFP a vu de grosses volutes noires et des flammes s'élever au-dessus de ce quartier.

    L'Ossétie du Sud envoie des soldats pour aider l'armée russe

    L'Ossétie du Sud, république autoproclamée qui a fait sécession de la Géorgie, a annoncé samedi avoir envoyé des soldats en Ukraine pour «aider à protéger la Russie», au 31ème jour de l'invasion du territoire ukrainien par les forces russes. «Nos gars vont remplir leur devoir militaire l'étendard fièrement levé», a déclaré sur Telegram le dirigeant de la république autoproclamée Anatoli Bibilov.

    Joe Biden «pas sûr» que la Russie ait changé de stratégie en Ukraine

    Le président américain Joe Biden a déclaré samedi à Varsovie qu'il «n'était pas sûr» que l'annonce par la Russie de concentrer son offensive sur le Donbass signifiait un changement de sa stratégie en Ukraine.

    Interrogé par un journaliste sur ce point, il a répondu brièvement: «Je ne suis pas sûr qu'ils (les Russes) l'aient fait», alors que le commandement russe a déclaré vendredi vouloir «concentrer le gros des efforts sur l'objectif principal: la libération du Donbass», tranchant avec l'intention affichée du Kremlin de «démilitariser» et de «dénazifier» l'Ukraine entière.

    Ukraine: l'Allemagne sévit contre l'emploi de la lettre «Z»

    Deux grandes régions allemandes, la Bavière et la Basse-Saxe, ont indiqué vouloir poursuivre toute personne utilisant en public la lettre «Z», symbole du soutien apporté à la guerre menée par la Russie de Vladimir Poutine contre l'Ukraine. Les gens qui «expriment publiquement leur approbation de la guerre d'agression du président russe Poutine contre l'Ukraine en utilisant ce symbole (Z) doivent s'attendre à des conséquences pénales», a déclaré le ministre de l'Intérieur de Basse-Saxe, Boris Pistorius, dans un communiqué.

    Ces sympathisants du Kremlin arborant un «Z» en public «doivent savoir qu'ils peuvent être poursuivis pour avoir toléré des crimes», a prévenu quant à lui le ministre de la Justice du Land de Bavière, Georg Eisenreich, dans un message transmis à l'AFP.

    À VOIR AUSSI - La lettre «Z», le signe militaire devenu le symbole de la propagande de guerre russe

    Tcherniguiv encerclée par les Russes, impossible d'évacuer les civils selon le maire

    La ville ukrainienne de Tcherniguiv, à environ 120 km au nord-est de Kiev, est encerclée par les forces russes et il est impossible d'évacuer massivement les civils et les blessés, a alerté samedi son maire, Vladislav Atrochenko. Selon l'édile, qui s'exprimait dans un briefing en ligne au Centre des médias d'Ukraine, un pont qui allait en direction de Kiev a été détruit par les forces russes, tandis qu'un autre pont piétonnier, sous des tirs constants, menace de s'écrouler, empêchant la mise en place de couloirs humanitaires pour évacuer les civils.

    «La ville est réduite en cendres», a indiqué Vladislav Atrochenko. Les autorités locales s'efforcent néanmoins de faire sortir les blessés graves, pour qu'ils puissent être opérés. Selon le maire, il est question de 44 personnes, militaires et civiles, parmi lesquelles figurent trois enfants. Il a par ailleurs indiqué que plus de 200 civils avaient été tués et qu'il restait encore en ville environ 120.000 habitants, contre plus de 280.000 avant l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février.

    «Nous livrons de l'eau par tous les moyens possibles», a-t-il raconté, soulignant qu'il y avait par ailleurs des coupures d'électricité dans la ville. «Nous réparons tout ce qu'il est possible de réparer».

    À VOIR AUSSI - «Il y avait des corps partout»: à Tcherniguiv, le chaos après les bombardements

    La France envisage de se doter d'un terminal de gaz liquéfié supplémentaire

    Un projet d'installation d'un terminal flottant d'importation de gaz naturel liquéfié (GNL) dans le port du Havre est à l'étude, a-t-on appris samedi de source proche du dossier, confirmant une information des Échos. Ce projet d'infrastructure vise à réduire la dépendance au gaz russe acheminé par gazoduc et à être en mesure d'augmenter les importations de GNL par bateau de la vingtaine de pays dans le monde qui en exportent.

    «Il y a des discussions avancées qui sont en bonne voie. Mais il faut être prudent, ce n'est pas fait», a affirmé une source proche du dossier à l'AFP. La France est actuellement dotée de quatre terminaux terrestres d'importation de GNL, un à Dunkerque, un autre à Montoir-de-Bretagne et deux à Fos-sur-mer. Le projet viserait à en installer un cinquième, flottant celui-là: cette unité flottante de regazéification (FSRU en anglais) est positionnée au bout d'un quai. Le méthanier vient s'amarrer à couple de la FSRU où le GNL est transbordé et regazéifié.

    Un terminal flottant permet d'avoir un temps et des coûts de construction réduits. Il peut également être repositionné en fonction des besoins. Il faut toutefois compter «12 à 18 mois» avant une mise en service, selon Vincent Demoury, délégué général du Groupe international des importateurs de gaz naturel liquéfié (GIIGNL).

    Joe Biden qualifie Vladimir Poutine de «boucher»

    Le président américain Joe Biden a qualifié samedi son homologue russe Vladimir Poutine de «boucher» lors d'une rencontre avec les réfugiés ukrainiens à Varsovie.

    Interrogé sur «ce qu'il pensait de Vladimir Poutine, compte tenu de ce qu'il inflige à ces gens», Joe Biden a répondu d'une phrase: «C'est un boucher», alors que la rencontre était transmise en direct par plusieurs chaînes de télévision depuis le stade national de Varsovie.

    À VOIR AUSSI - Joe Biden qualifie Vladimir Poutine de «boucher» lors d'une visite à Varsovie

    Biden réaffirme que l'article 5 de l'Otan est «un devoir sacré» pour les États-Unis

    Le président américain Joe Biden a réaffirmé samedi à Varsovie que l'article 5 du traité de l'Otan, stipulant que l'attaque contre un pays membre est une attaque contre tous, constitue un «devoir sacré» pour les États-Unis.

    Joe Biden a donné cette assurance lors de son entretien avec le président polonais Andrzej Duda, dont le pays craint l'agressivité de Moscou après le déclenchement de l'invasion russe en Ukraine.

    À VOIR AUSSI - Joe Biden réaffirme que l'article 5 de l'Otan est «un devoir sacré» pour les États-Unis

    Ukraine: le maire de Kiev renonce à imposer un nouveau couvre-feu

    Le maire de Kiev a finalement renoncé samedi à imposer un nouveau couvre-feu de 35 heures, qu'il avait annoncé à partir de samedi soir, pour revenir à un couvre-feu ne s'appliquant que de 20 heures à 07 heures, comme tous les soirs. «Nouvelle information du commandement militaire: le couvre-feu à Kiev et dans la région ne sera pas en vigueur demain (dimanche)», a indiqué le maire de la capitale, Vitali Klitschko, sur Telegram.

    Le couvre-feu, désormais habituel, en vigueur de 20H00 (18H00 GMT) à 07H00 (05H00 GMT), sera appliqué et «on pourra se déplacer librement à Kiev dimanche dans la journée», a-t-il précisé, sans donner d'explication sur ce revirement. Samedi matin, il avait annoncé qu'un nouveau couvre-feu allait être imposé «de 20H00 samedi à 07H00 lundi 28 mars».

    Pendant le couvre-feu, les habitants de Kiev «ne peuvent sortir que pour se rendre dans un abri en cas de sirène d'alerte. Les transports en commun, les magasins, les pharmacies et les stations-service seront fermés» et seules les personnes munies de laissez-passer peuvent se déplacer dans la ville, avait-il ajouté.

    Plusieurs couvre-feux ont déjà été imposés dans la capitale depuis le début de l'invasion russe le 24 février, le dernier pour 35 heures du 21 au 23 mars. Les forces ukrainiennes ont indiqué avoir depuis repris du terrain aux forces russes, notamment dans les environs nord-ouest de la capitale.

    La désinformation s'apparente à une «3ème guerre mondiale», selon une ministre ukrainienne

    La Première vice-ministre ukrainienne des Affaires étrangères, Emine Djaparova, a comparé samedi l'utilisation de la désinformation lors du conflit en Ukraine au début d'une «troisième guerre mondiale», un mois après l'invasion russe de son pays. «Nous entrons dans une troisième guerre mondiale, pas un conflit conventionnel, mais une guerre informationnelle», a-t-elle ainsi déclaré, elle-même ancienne journaliste, lors du Forum de Doha, au Qatar.

    Selon elle, convaincre les Russes et d'autres pays de soutenir l'Ukraine est devenu plus compliqué en raison de la propagande russe, qui s'est améliorée depuis l'annexion de la Crimée en 2014, et est relayée par des dirigeants politiques, des internautes, des sportifs et des artistes.La Russie a consacré des moyens conséquents pour véhiculer dans les médias et sur les réseaux sociaux sa version de la guerre, présentée comme une «opération spéciale» destinée à «dénazifier» l'Ukraine.

    « N’aie pas peur, parle russe! », dans les territoires occupés la propagande se met en place

    « N’aie pas peur, parle russe! » C’est ce qu’on peut dorénavant lire sur certaines affiches placardées dans les territoires ukrainiens nouvellement contrôlés par Moscou, selon Jade McGlynn, spécialiste des médias russes. Des déclarations qui reflètent une idée répétée régulièrement par l’agresseur, selon laquelle les autorités ukrainiennes empêcheraient la minorité russophone de s’exprimer librement dans cette langue.

    Ukraine: l'armée russe assure ne pas prévoir d'appeler les réservistes

    Le ministère de la Défense russe a assuré samedi ne pas prévoir d'appeler ses réservistes pour rejoindre les combats en Ukraine, dénonçant de «faux appels» reçus par des Russes qu'ils imputent aux services secrets ukrainiens. «Le ministère de la Défense de la Fédération de Russie n'appelle pas et ne prévoit pas d'appeler des citoyens réservistes aux commissariats militaires», a ainsi indiqué dans un communiqué le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov.

    La crainte d'une mobilisation générale des hommes russes a provoqué une ruée à l'étranger dans les jours ayant suivi le début de l'offensive en Ukraine. Parmi les Russes réfugiés à l'étranger, il y a de très nombreux informaticiens, milieu dans lequel les Russes sont réputés. Or les autorités russes craignent de perdre ce vivier de compétences. Un texte octroyant un sursis de l'armée aux informaticiens est actuellement en préparation au gouvernement, a indiqué récemment le ministère du Développement numérique. Il est également prévu de proposer aux informaticiens des incitations financières pour rester en Russie.

    À VOIR AUSSI - Comment les alliés surveillent et renseignent le conflit au profit des troupes ukrainiennes

    Turquie: une mine non amarrée détectée à l'entrée du Bosphore

    Une mine qui a rompu son amarre et transportée par les vagues a été détectée à l'entrée située du côté de la Mer noire du détroit du Bosphore, à Istanbul, ont rapporté samedi les médias turcs. «Des unités d'opération spéciale de la marine turque ont été dépêchées sur place à la suite de la découverte d'un objet similaire à une mine», a déclaré sur Twitter le ministère turc de la Défense.

    Les autorités turques avaient cette semaine mis en garde contre le risque de mines au large des côtes ukrainiennes qui pourraient s'être désamarrées à cause d'une tempête, en publiant un message sur le système maritime d'alerte NAVTEX.

    Joe Biden a rencontré deux ministres ukrainiens à Varsovie

    Le président américain Joe Biden s'est entretenu samedi à Varsovie avec les ministres ukrainiens des Affaires étrangères et de la Défense, lors de leur rencontre avec leurs homologues américains, ont constaté des journalistes du pool présidentiel.

    Joe Biden, dont c'était la première rencontre avec des hauts responsables ukrainiens depuis le début de la guerre, a engagé une conversation informelle avec le chef de la diplomatie Dmytro Kouleba, assis à une longue table où ont pris place également le ministre ukrainien de la Défense Oleksii Reznikov, le secrétaire d'Etat Antony Blinken et le secrétaire à la Défense Lloyd Austin.

    Ukraine: le rythme d'arrivée des réfugiés se ralentit nettement

    Près de 3,8 millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis l'invasion de l'armée russe le 24 février, selon le décompte de l'ONU publié samedi, mais le nombre d'arrivées s'est très nettement ralenti depuis le début de la semaine. Au total, plus de dix millions de personnes, soit plus d'un quart de la population, ont dû quitter leur foyer. L'ONU estime à presque 6,5 millions le nombre de déplacés à l'intérieur de l'Ukraine.

    La ville où vit le personnel de Tchernobyl occupée par les Russes, selon Kiev

    L'armée russe a pris le contrôle de la ville de Slavoutitch, où réside le personnel de la centrale de Tchernobyl, arrêtant le maire et suscitant des manifestations pro-ukrainiennes, ont indiqué samedi les autorités régionales ukrainiennes.

    «Les occupants russes ont envahi Slavoutitch et occupé l'hôpital municipal», a écrit sur Telegram l'administration militaire de la région de Kiev, qui englobe cette ville de 25.000 habitants à 160 km au nord de la capitale, construite après l'accident de Tchernobyl en 1986.

    Des habitants de Slavoutitch sont descendus dans la rue en déployant un énorme drapeau bleu et jaune ukrainien et se sont dirigés vers l'hôpital, selon les autorités régionales, qui ajoutent que les forces russes tirent en l'air et lancent des grenades assourdissantes dans la foule.

    L'administration régionale a publié sur son compte Telegram des images sur lesquelles on voit des dizaines de personnes rassemblées autour du drapeau ukrainien scandant «Gloire à l'Ukraine». «Selon les dernières informations, le maire de la ville, Iouri Fomitchev a été capturé», a-t-elle aussi affirmé.

    À VOIR AUSSI - Centrale nucléaire prise en Ukraine: «S'il devait y avoir une nouvelle catastrophe, elle serait très différente» de Tchernobyl et Fukushima

    L’hypothèse d’une frappe nucléaire tactique russe prise au sérieux par les alliés

    Les paroles sont millimétrées, réduites au minimum. Lorsqu’il s’agit d’évoquer la menace nucléaire, régulièrement agitée comme un épouvantail par la Russie dans le confit ukrainien, les écoutilles se referment. «Le risque d’escalade doit être maîtrisé», disait-on à l’Élysée avant le sommet de l’Otan, qui s’est tenu jeudi à Bruxelles. «Nous poursuivons nos efforts diplomatiques», ajoutait-on alors que le porte-parole du Kremlin, mardi, envisageait une frappe nucléaire en cas de «menace existentielle».

    Sur le fond, rien de neuf dans la déclaration de Dmitri Peskov: toutes les doctrines stratégiques envisagent l’emploi des armes nucléaires en cas d’attaque contre les «intérêts vitaux» . Mais Moscou ne précise pas comment l’Ukraine, de son point de vue, fait partie de ce périmètre.

    Un mois après le déclenchement des hostilités, les forces russes n’ont pas atteint leurs objectifs sur le terrain. Pour conjurer l’échec, Vladimir Poutine pourrait être tenté par une escalade, intensifier le conflit pour faire plier son adversaire. La crainte est au menu des discussions entre alliés, avec l’hypothèse d’une frappe «tactique» de la Russie. Moscou pourrait chercher à fabriquer un prétexte pour une riposte, dit-on en craignant d’être alors au bord du gouffre.

    >> LIRE NOTRE DÉCRYPTAGE - Guerre en Ukraine : l’hypothèse d’une frappe nucléaire tactique russe prise au sérieux par les alliés

    Marioupol : plus de 100.000 personnes ont toujours besoin d’être évacuées, selon le vice-premier ministre ukrainien

    Plus de 100.000 personnes ont toujours besoin d’être évacuées de Marioupol, a déclaré le vice-premier ministre ukrainien Iryna Vereshchuk à la télévision nationale, samedi.

    À VOIR AUSSI - Ukraine: Emmanuel Macron annonce une «opération humanitaire exceptionnelle» à Marioupol avec la Grèce et la Turquie

    Nouveau couvre-feu à Kiev de samedi soir à lundi matin

    Un nouveau couvre-feu va à nouveau être instauré à Kiev de samedi soir à lundi matin, a annoncé samedi le maire de la capitale ukrainienne, Vitali Klitschko.

    «Le commandement militaire a décidé de renforcer le couvre-feu. Il va durer de 20h samedi à 7h lundi 28 mars», a indiqué le maire sur Telegram.

    >> LIRE AUSSI - Vitali Klitschko, maire de Kiev, du ring à la résistance armée contre les russes

    >> LIRE AUSSI - «Je donnerai ma vie pour mon pays», assure Klitschko

    Le maire de Marioupol dit avoir discuté d’évacuations humanitaires avec l’ambassadeur de France

    Le maire de Marioupol a dit samedi avoir discuté avec l’ambassadeur de France en Ukraine sur les différentes options permettant d’évacuer de nouveaux civils. Cette déclaration survient après l’annonce du Président Emmanuel Macron, vendredi, d’organiser une «opération humanitaires» pour évacuer des civils de Marioupol, menée en lien avec la Grèce et la Turquie.

    Le maire a également précisé que la ville, encerclée par l’armée russe, restait dans une situation humanitaire critique, avec des combats de rue dans son centre.

    Cette ville portuaire du sud de l’Ukraine, en position stratégique sur la mer d’Azov, est soumise depuis plusieurs semaines à un blocus humanitaire, et sous le bombardement constant de l’armée russe. Cette «ville de plus de 400.000 habitants», avait souligné Emmanuel Macron vendredi, «n'a plus aujourd'hui que 150.0000 habitants» vivant «dans des situations dramatiques».

    >> LIRE AUSSI - Emmanuel Macron annonce une «opération humanitaire» d’évacuation de Marioupol

    Le ministre russe de la Défense réapparait sur les écrans après deux semaines d'absence

    Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a fait une première apparition publique en deux semaines, selon des images diffusées samedi, après une absence qui avait nourrit des interrogations que le Kremlin s'était efforcé de balayer.

    Le ministère de la Défense a publié samedi une vidéo montrant Sergueï Choïgou présider une réunion consacrée au budget d'armement de la Russie.

    Les images ne sont pas datées, mais le ministre y fait référence à une réunion avec le ministre des Finances qui, selon les agences russes, a eu lieu vendredi 25 mars. Il y affirme que les commandes et l'approvisionnement en armements se passent comme prévu «malgré les difficultés que nous rencontrons aujourd'hui» du fait des sanctions internationales imposées en réaction à l'offensive russe en Ukraine.

    >> LIRE AUSSI - Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial

    Le correspondant du Financial Times à Moscou a publié, sur son compte Twitter, la vidéo en question :

    À VOIR AUSSI - Russie: le ministre de la Défense réapparait sur les écrans après deux semaines d'absence

    Biden assistera à Varsovie à une rencontre avec deux ministres ukrainiens

    Le président américain Joe Biden assistera samedi matin à Varsovie à une rencontre entre le secrétaire d'Etat Antony Blinken et secrétaire à la Défense Lloyd Austin et leurs homologues ukrainiens, a annoncé la Maison Blanche.

    «Ce matin, le président Biden fera une apparition à la rencontre entre les secrétaires Blinken et Austin et les ministres ukrainiens des Affaires étrangères Dmytro Kouleba et de la Défense Oleksii Reznikov», a indiqué la Maison Blanche dans un e-mail, au deuxième jour de la visite du chef de l'exécutif américain en Pologne.

    Zelensky accuse la Russie de pousser à la course aux armes nucléaires

    La Russie alimente une dangereuse course aux armements en mettant en avant son arsenal nucléaire, a dénoncé samedi le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, lors d'une intervention vidéo au Forum de Doha, organisé par le Qatar.

    «Ils se vantent de pouvoir détruire avec des armes nucléaires non seulement un pays en particulier, mais aussi la planète entière», a déclaré le président Zelensky dans un message vidéo diffusé devant des dirigeants politiques et économiques, dont les propos ont été traduits en arabe.

    À VOIR AUSSI - Au forum de Doha, Zelensky accuse la Russie de pousser à la course aux armes nucléaires

    L’offensive russe s’enlise-t-elle vraiment ?

    Un mois après le début de l'invasion, les forces armées russes ont ralenti considérablement leur offensive face à la résistance acharnée des soldats ukrainiens. L'offensive russe en Ukraine «s'enlise», a estimé mercredi 23 mars Olaf Scholz, «malgré toutes les destructions qu'elle provoque jour après jour». Vladimir Poutine, qui comptait vraisemblablement vaincre rapidement l'armée ukrainienne avec une stratégie de guerre éclair, a dû revoir son schéma initial pour désormais envisager une guerre plus longue. Ce vendredi, l'adjoint au chef d'état-major russe a même indiqué que l'armée russe allait se concentrer sur l'Est de l'Ukraine, confirmant l'immobilisation sur le front nord.

    Les divers éléments sur la fébrilité de l'armée russe n'ont cessé d'étonner depuis le début de la guerre. Mal engagée dans le conflit, celle-ci a révélé de nombreux problèmes de coordination, de communication et de logistique. Face à la défense ukrainienne, plusieurs milliers de soldats russes ont été tués, «des pertes considérables» selon le ministère de la défense britannique. Enfin, depuis quelques jours, les forces ukrainiennes contre-attaquent dans les environs de Kiev. Peut-on dire pour autant que l'offensive russe est en train de s'enliser ?

    >> LIRE NOTRE VERIFICATION - Guerre en Ukraine : l’offensive russe s’enlise-t-elle vraiment ?

    À VOIR AUSSI - «Il est nécessaire de chercher la paix», affirme Zelensky aux Russes après un mois de guerre

    Volodymyr Zelensky appelle le Qatar à augmenter la production de gaz pour contrer la Russie

    Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky a appelé samedi le Qatar, un des principaux exportateurs de gaz naturel liquéfié au monde, à augmenter sa production pour contrer les menaces russes d'utiliser l'énergie «pour faire du chantage».

    «Je vous demande d'augmenter la production d'énergie pour que tout le monde en Russie comprenne que personne ne peut utiliser l'énergie comme une arme pour faire du chantage au monde entier», a déclaré Volodymyr Zelensky dans un message vidéo diffusé lors du Forum de Doha, organisé au Qatar, dont les propos ont été traduits en anglais.

    136 enfants ukrainiens tués depuis le 24 février selon le parquet général ukrainien

    Au 31e jour depuis l’offensive militaire russe en Ukraine, des milliers d'Ukrainiens ont été tués, parmi lesquels 136 enfants, a précisé le parquet général ukrainien ce samedi dans un message sur l’application Telegram.

    Sur ce total, 64 enfants ont été tués dans la région de Kiev, a indiqué le Bureau du parquet général, et plus de 50 ont trouvé la mort dans la région de Donetsk, a-t-il précisé. Par ailleurs, 199 enfants ont été blessés, a-t-il ajouté.

    À VOIR AUSSI - Ukraine: 109 poussettes vides en symbole des enfants tués depuis le début de la guerre

    Bonjour à tous, bienvenue dans ce direct

    Chers lecteurs, bienvenue dans ce nouveau direct où nous allons suivre la 31e journée de combats après le début de l’invasion russe en Ukraine, le 24 février. Suivez minute par minute les dernières informations liées à ce conflit.

    Retrouvez toutes les informations sur la journée de vendredi ici.

    Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

    INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 30e jour de l'invasion, des attaques russes dans le Donbass et des contre-attaques ukrainiennes près de Kiev.

    Guerre en Ukraine: l’hypothèse d’une frappe nucléaire tactique russe prise au sérieux par les alliés

    DÉCRYPTAGE - Un mois après le déclenchement des hostilités, Vladimir Poutine n’a pas atteint ses objectifs sur le terrain. Pour conjurer l’échec, il pourrait être tenté par une escalade, intensifier le conflit pour faire plier son adversaire.

    Guerre en Ukraine: pourquoi les Russes ne sont pas accueillis en libérateurs par les russophones

    GRAND ENTRETIEN - Alors que l'armée russe s'attendait à être accueillie en libératrice, la population russophone se montre hostile. La spécialiste des sociétés postsoviétiques Anna Colin Lebedev explique l'origine de cette répulsion.

    Le Monde

    RSA, logement, éducation, formation professionnelle... Les pouvoirs publics exhortés à « repenser l’accès aux droits »

    Dans un avis rendu jeudi 24 mars, la Commission nationale consultative des droits de l’homme estime qu’il faut « mettre fin à la stigmatisation » des personnes auxquelles « il est reproché un soi-disant assistanat social ».

    Le législateur a créé de multiples dispositifs pour concourir au bien-être de la population. Mais encore faudrait-il que les textes soient appliqués. Dans un avis rendu jeudi 24 mars, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) exhorte les pouvoirs publics à « repenser l’accès aux droits » ; un trop grand nombre d’individus en sont bannis alors même que le phénomène est identifié depuis des années. Au passage, cette instance critique implicitement l’idée défendue – entre autres – par Emmanuel Macron et Valérie Pécresse de conditionner le revenu de solidarité active (RSA) à une activité.

    Déficit d’information, textes incompréhensibles, démarches excessivement lourdes, pratiques discriminantes, auto-exclusion liée à un sentiment de honte… Nombreuses sont les raisons qui conduisent des personnes à ne pas bénéficier des mesures mises en place pour elles. Cette difficulté a été bien documentée dans le champ des prestations sociales par une profusion de rapports. Ainsi, ceux qui ne perçoivent pas le RSA alors qu’ils y sont éligibles représentent environ 30 % du public-cible, soit plusieurs centaines de milliers de ménages.

    Pour la Cour des comptes, le RSA ne mène pas assez à l’emploi

    Le « non-recours » touche d’autres champs que la solidarité : logement, éducation, formation professionnelle… Dans certains cas, l’administration est directement responsable des difficultés. La CNCDH évoque, par exemple, les migrants dans le Calaisis qui ont été expulsés sur la base de « procédures erronées », les plaçant dans l’impossibilité « d’intenter un recours ». De telles situations vont à l’encontre de « l’effectivité des droits de l’homme » et elles n’ont fait que s’« amplifier » avec la crise sanitaire.

    « Un référent unique »

    C’est pourquoi les auteurs de l’avis alertent sur « l’impérieuse nécessité » de prendre à bras-le-corps le problème, afin de « respecter les droits de chaque citoyen » et d’« assurer l’efficacité des politiques ». « Il convient de mettre fin à la stigmatisation de sujets de droits auxquels il est reproché un soi-disant assistanat social en même temps qu’ils ont le sentiment d’être abandonnés par l’Etat », soulignent-ils. Et de rappeler que « les droits ne sauraient être conditionnés au respect préalable de devoirs ». Une allusion transparente au projet porté par M. Macron et par Mme Pécresse de soumettre l’attribution du RSA à quinze ou vingt heures d’activité par semaine.

    La CNCDH fait une quinzaine de propositions pour sortir du déni. Elle recommande, notamment, de définir les politiques avec les personnes qui sont concernées par celles-ci. Il faut, selon elle, proposer, aux usagers comme aux agents du service public, des systèmes d’information « clairs et intelligibles ». Les auteurs de l’avis préconisent aussi « un point d’entrée unique ou un référent unique adapté aux besoins et à la situation de [chacun] », tout en insistant sur les vertus des stratégies « du “aller vers” ». Ils suggèrent, par ailleurs, de « simplifier le fonctionnement » des plates-formes numériques et de « préserver un accueil physique » pour ceux qui ne sont pas à l’aise avec Internet. « L’humain » doit, plus que jamais, être replacé « au cœur des dispositifs ».

    Le Figaro

    Guerre en Ukraine : Biden déclare que Poutine «ne peut pas rester au pouvoir», la Maison-Blanche rectifie dans la foulée

    Un responsable de la Maison-Blanche a précisé que le président américain n'a pas voulu appeler à un «changement de régime» en Russie.

    Le président américain Joe Biden a affirmé samedi à Varsovie que son homologue russe Vladimir Poutine ne devait pas rester au pouvoir après avoir lancé l'invasion en Ukraine. «Pour l'amour de Dieu, cet homme ne peut pas rester au pouvoir», a lancé Biden, lors d'un discours au château royal de Varsovie, au ton particulièrement dur à l'égard du président russe Vladimir Poutine.

    Un propos qu'un responsable de la Maison-Blanche s'est empressé de rectifier : «Ce que le président voulait dire, c'est que Poutine ne peut pas être autorisé à exercer un pouvoir sur ses voisins ou sur la région. Il ne parlait pas du pouvoir de Poutine en Russie, ni d'un changement de régime.»

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    S'adressant directement aux Russes, Joe Biden a insisté sur le fait que ce n'est pas le peuple russe qu'il considère comme ennemi. «Permettez-moi de dire ceci si vous êtes capable de m'entendre - vous, le peuple russe, n'êtes pas notre ennemi», a-t-il déclaré. «Je refuse de croire que vous accueillez favorablement le meurtre d'enfants et de grands-parents innocents ou que vous acceptez que des hôpitaux, des écoles, des maternités soient pilonnés par des missiles et des bombes russes.»

    «Un long combat» à venir

    «Cette guerre n'est pas digne de vous, peuple russe. Poutine peut et doit mettre fin à cette guerre», a encore martelé le président américain. Mais en même temps il a estimé que le conflit n'allait pas s'arrêter rapidement. La bataille «entre la démocratie et l'autocratie» ne sera «pas gagnée en quelques jours ou mois. Nous devons nous armer pour un long combat devant nous», a-t-il prévenu, avant d'assurer aux Ukrainiens : «Nous sommes à votre côté».

    Il a réaffirmé par ailleurs que les États-Unis ne souhaitaient pas entrer en conflit avec les forces russes qui ont envahi l'Ukraine, mais il a lancé un avertissement ferme à Moscou : «Ne pensez même pas à avancer d'un centimètre en territoire de l'Otan».

    À lire aussiGuerre en Ukraine : Biden réaffirme que l'article 5 de l'Otan est «un devoir sacré» pour les États-Unis

    «Cette guerre est d'ores et déjà un échec stratégique pour la Russie», a ajouté Joe Biden, qui, applaudi par quelque mille personnes ayant assisté à son discours devant le château royal de Varsovie, est immédiatement parti pour l'aéroport, devant regagner Washington dans la nuit.

    Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

    INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 30e jour de l'invasion, des attaques russes dans le Donbass et des contre-attaques ukrainiennes près de Kiev.

    Guerre en Ukraine: l’hypothèse d’une frappe nucléaire tactique russe prise au sérieux par les alliés

    DÉCRYPTAGE - Un mois après le déclenchement des hostilités, Vladimir Poutine n’a pas atteint ses objectifs sur le terrain. Pour conjurer l’échec, il pourrait être tenté par une escalade, intensifier le conflit pour faire plier son adversaire.

    Guerre en Ukraine: pourquoi les Russes ne sont pas accueillis en libérateurs par les russophones

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    Le Monde

    Orange va confier sa présidence à Jacques Aschenbroich

    La nomination de l’actuel président de Valeo doit être validée en conseil d’administration le 30 mars puis en assemblée générale le 19 mai. Il fera équipe avec la directrice générale, Christel Heydemann.

    Donné favori dès le départ, Jacques Aschenbroich a remporté la course pour la présidence d’Orange. La candidature de l’actuel président de Valeo a été retenue jeudi 24 mars par le comité de gouvernance du conseil d’administration de l’opérateur télécoms, a appris Le Monde. Sa nomination sera soumise à l’approbation des administrateurs le 30 mars. Les actionnaires auront ensuite à se prononcer lors de l’assemblée générale du 19 mai.

    M. Aschenbroich remplacera Stéphane Richard, dont le mandat de président arrivait à échéance en mai et qui a dû renoncer à se représenter pour quatre années en raison de sa condamnation en appel en novembre 2021 dans l’affaire Tapie. M. Aschenbroich mènera Orange en tandem avec Christel Heydemann, la future directrice générale, qui prendra ses fonctions le 4 avril. « Elle a été associée à tout le processus de sélection », précise une source proche.

    Les grands travaux qui attendent Christel Heydemann, nouvelle directrice générale d’Orange

    Orange ne croulait pas sous les candidatures pour un poste qui nécessitait un dirigeant suffisamment aguerri pour épauler Mme Heydemann, âgée de 47 ans, mais pas trop jeune pour éviter le risque qu’il empiète sur ses plates-bandes. Bruno Le Maire, le ministre de l’économie, aurait aimé un duo de direction 100 % féminin. Anne Bouverot, la présidente de Technicolor, a longtemps figuré sur la short list mais « son expérience passée chez Orange, sous la direction de l’ancien PDG, Didier Lombard, jouait contre elle », décrypte un proche du dossier. Le nom de Patricia Barbizet, ancienne dirigeante d’Artémis, la holding de la famille Pinault, a également été évoqué.

    Inquiétude des salariés

    A mesure qu’elle gagnait en probabilité, la nomination de M. Aschenbroich a suscité des tensions chez l’opérateur télécom. Les salariés actionnaires d’Orange, détenteurs de 7 % du capital et 11 % des droits de vote, se sont publiquement émus le 14 mars du projet du groupe de modifier ses statuts afin de permettre à son futur président de rester en poste même après l’âge limite de 70 ans, disposition dont pourra profiter M. Aschenbroich. Il fêtera ses 68 ans le 3 juin.

    Sans citer nommément l’ancien PDG de Valeo, les salariés s’inquiétaient que la présidence puisse être confiée à un « septuagénaire, alors que les enjeux » des télécoms « nécessitent des dirigeants plus jeunes ». Ils s’étonnaient aussi qu’Orange déroule le tapis rouge à un président proche des 70 ans alors que dans le même temps l’opérateur incite ses salariés à partir à la retraite dès 57 ans. Ils ont annoncé leur intention de voter contre la résolution visant à changer les statuts lors de l’assemblée générale.

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    L'Humanité

    Green washing ?

    Actu

    Nettoyer sans polluer sa maison ni la planète peut être à la fois ludique, économique et efficace. Voici quelques pistes.

    Marie Mersier

    Préserver l’environnement ainsi que sa santé, ça se passe aussi à la maison, en adoptant de nouveaux gestes qui allient écologie et durabilité. L’entretien de nos lieux de vie est un domaine dans lequel il est désormais facile d’agir. Cela peut tout simplement commencer par l’achat d’incontournables tels que le vinaigre blanc, le bicarbonate de soude ou le savon de Marseille. Trois ingrédients basiques qui attaquent la saleté mais pas votre porte-monnaie, et avec lesquels il est facile de fabriquer ses propres produits ménagers. Une tendance qui semble avoir le vent en poupe. Les marques redoublent désormais d’ingéniosité et d’engagement afin de proposer des produits aux formulations saines et respectueuses (c’est-à-dire sans molécules toxiques, composés organiques volatils…) et dont les emballages sont recyclables ou rechargeables. L’étape nettoyage n’est plus totalement une corvée.

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    Le Monde

    « Déconstruire ses automatismes » : les stages de communication non violente en plein essor

    Théorisée à la fin des années 1960 par un psychologue, la CNV vise à réapprendre à écouter l’autre et propose des pistes pour sortir « avec dignité » des conflits. Reportage dans un lycée où des enseignants sont formés à ses principes.

    Cela s’appelle « l’expérience de la punition ». Rappelez-vous une punition qui vous a beaucoup marqué enfant, essayez de vous souvenir des raisons pour lesquelles vous avez été puni – parfois c’est impossible –, la méthode utilisée pour vous sanctionner, et enfin des émotions que vous avez ressenties. Puis faites un effort pour imaginer ce que l’adulte a éprouvé. Que reste-t-il de ce souvenir, des années plus tard ? Le plus souvent un sentiment d’injustice, et presque toujours une impression tenace de disproportion entre l’acte et la sanction. C’est ce que sont en train d’expérimenter une quinzaine de professeurs et autres professionnels de l’Education nationale à l’occasion d’un stage de formation à la communication non violente (CNV), organisé par le lycée Simone-Veil de Noisiel (Seine-et-Marne).

    Sur les 16 participants ce jour-là, 11 racontent avoir subi un châtiment corporel (gifle, fessée…). Les raisons de ces punitions jettent un froid : bavardage, mauvaise note à l’école, retard… Des choses somme toute assez banales. « C’est très violent. Je me sens démunie face au décalage entre les actes et les punitions », dit Lou Garcin, 23 ans, jeune professeur d’EPS. Dans notre groupe, nous essayons de catégoriser les émotions des adultes au moment de la punition, et le résultat est implacable. C’est 50 nuances de colère : « énervé », « furieux » ou « hors de lui ». Résumons : l’écrasante majorité des punitions dont les participants se souviennent ont été données par des adultes qui n’étaient ni calmes ni rationnels.

    Devenir coach pour « redonner du sens à sa vie » : une reconversion dans l’air du temps

    Tout au long de ce stage, qui doit durer six jours, des expériences de cet ordre seront analysées. L’objectif : déconstruire « huit mille ans » de pensée binaire soutenant un système fondé sur les « dominants et les dominés », « le bien et le mal », « le normal et l’anormal », « le vrai et le faux ». Car le but de la CNV est bien « sociologique » et non « psychologique », affirme dès le départ la formatrice, Véronique Gaspard, une ancienne infirmière en réanimation formée à la communication non violente depuis une quinzaine d’années. Depuis quelques années, les stages de CNV se multiplient en France, s’adressant à tous types de public : travailleurs sociaux, soignants, thérapeutes, managers, enseignants, parents… Selon l’AFFCNV, l’association qui regroupe les formateurs certifiés en CNV, 1 800 formations ont été organisées l’année dernière, un chiffre qui a doublé en cinq ans.

    Bonté naturelle

    Théorisée par le docteur Marshall Rosenberg, élève du psychologue américain Carl Rogers et inspiré par Gandhi, à la fin des années 1960, la CNV prend sa source dans un souvenir d’enfant : au début des années 1940, Marshall Rosenberg grandit à Detroit (Michigan), où les tensions raciales sont vives. Un jour de rentrée des classes, alors que le calme règne, il se fait traiter de « sale youpin » lorsque son professeur fait l’appel. A la sortie, les deux enfants à l’origine de l’insulte le rouent de coups. Cet événement génère en lui un double questionnement : « Comment se fait-il que nous puissions nous couper de notre bonté naturelle au point d’adopter des comportements violents et agressifs ? Et inversement, comment certains individus parviennent-ils à rester en contact avec cette bonté naturelle même dans les pires circonstances ? » s’interroge le docteur dans Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs) (La Découverte, rééd. 2016).

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    L'Humanité

    Les acouphènes savent se faire entendre

    Actu

    En France, environ un adulte sur dix souffre de ce petit « bruit fantôme », extrêmement insidieux. Malgré les avancées scientifiques, la recherche peine toujours à trouver un traitement universel à ce dysfonctionnement auditif. Passage en revue des solutions existantes.

    André Goulven

    Avoir des acouphènes, c’est un peu comme dire adieu au silence. Ce trouble peut s’apparenter à un sifflement, un bourdonnement, un grésillement ou à des pulsations continues dans une ou dans les deux oreilles. Le phénomène est permanent, périodique ou passager. Selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, la gêne serait due dans la plupart des cas à une perte d’audition entraînant une mauvaise interprétation des informations du cortex auditif au niveau du système nerveux central. Plus grossièrement, le cerveau crée ces sons, alors qu’il se base habituellement sur des stimuli acoustiques externes. D’autres cas d’acouphènes ont aussi été décelés à la suite d’inflammations après des otites moyennes, des complications après une opération ou encore la prise de médicaments toxiques. Enfin, des maladies vasculaires ou une hypertension artérielle peuvent générer ce trouble. Ces acouphènes pulsatiles sont appelés « acouphènes objectifs » et représentent une infime partie des personnes touchées (environ 5 % des cas).

    Outre le facteur de l’âge, ce sont les traumatismes acoustiques qui sont à l’origine de la majorité des problèmes d’acouphène « subjectif ». Une exposition trop longue et/ou répétée à un volume sonore trop élevé peut durablement affecter le système auditif. Lors des concerts ou d’événements en discothèque, le niveau sonore est par exemple autorisé légalement à 102 décibels, alors que les premiers seuils de risque direct pour les oreilles se situent aux alentours de 85 dB. Les spécialistes conseillent donc de se protéger. Si les boules Quies ont tendance à atténuer le son en le rendant presque inaudible, des bouchons spécialement conçus pour l’écoute musicale existent à des prix très abordables. Fonctionnant avec un système de filtres, ceux-ci bloquent les fréquences trop hautes et trop basses, tout en laissant à l’auditeur le plaisir de comprendre ce qui l’écoute.

     

    L’importance de faire un bilan auditif

    En cas d’acouphène, il est inutile de s’inquiéter immédiatement. Ce bruit peut être simplement passager, et tant qu’il n’affecte pas le quotidien, il ne nécessite pas de consultation médicale. Dans les cas où celui-ci persiste, un rendez-vous chez le médecin généraliste devient cependant indispensable. Un autre chez l’ORL permet, via un bilan auditif, de mesurer l’ampleur des dégâts en cas de traumatisme acoustique. Souvent, un processus d’accommodation se met en place et, si l’acouphène ne disparaît pas, il donne ainsi l’impression de s’atténuer au bout de quelques semaines ou de quelques mois. Si cela ne fonctionne pas, il existe aussi des méthodes telles que les thérapies cognitives et comportementales, la sophrologie… qui permettent de délocaliser l’attention des patients du sifflement insidieux. Des appareils permettent aussi de mieux vivre avec un acouphène à haute intensité. Placés dans le canal auditif, ils diffusent un son venant masquer le bruit dérangeant, tout en laissant passer les sons extérieurs.

    Santé
    Le Monde

    Cursus adaptés

    Tribune. Alors même que la moitié des personnes pauvres en France a moins de 30 ans, que 2,9 millions d’enfants (soit 20 % des moins de 18 ans) vivent dans un ménage pauvre, que les jeunes ont connu des situations particulièrement difficiles avec la crise due au Covid-19, que la France manque de main-d’œuvre qualifiée, les enfants et les jeunes sont les grands absents des thèmes de cette campagne électorale.

    C’est pourtant sur eux que repose l’avenir de notre pays. Il est essentiel de promouvoir un plan d’investissement social universel en direction de tous les enfants et les jeunes, qui non seulement garantisse aux plus vulnérables d’entre eux de sortir de la pauvreté et de la précarité, mais qui permette à toutes et tous de mener des études réussies et de trouver un emploi dans les meilleures conditions.

    Avant de lutter contre l’exclusion sociale une fois qu’elle est effective, il importe de mieux concentrer les efforts sur une démarche préventive, dès l’enfance. Lutter contre la pauvreté des enfants et leur garantir les meilleures conditions de garde et d’éveil permet de prévenir l’exclusion, de donner à chacun les moyens de choisir une vie conforme à ses projets et de préparer une main-d’œuvre mieux formée.

    Camille Peugny : « La jeunesse est face à une marée montante de la précarité »

    Pour ce faire, il reste nécessaire de garantir un revenu minimal à toutes les familles. Il ne faut donc pas abandonner les politiques distributives, mais, au contraire, les développer. Il faut également améliorer les modes de prise en charge des enfants (accompagnement des familles, formation des assistantes maternelles, développement des prises en charge collectives de qualité) afin de garantir une bonne socialisation primaire et des conditions d’apprentissage de nature à préparer convenablement l’avenir.

    Il faut permettre à tous les jeunes enfants de fréquenter au moins deux journées par semaine un service d’accueil collectif de qualité. Il convient aussi de développer, à l’image des systèmes scolaires nordiques, une école de la réussite pour tous plutôt que d’organiser un triage des élèves à mesure qu’avance leur scolarité.

    Ces politiques doivent permettre aux jeunes d’atteindre dans les meilleures conditions l’enseignement supérieur, étape primordiale dans nos économies de la connaissance, où les qualifications jouent un rôle central, à la fois pour trouver un bon emploi et garantir la productivité des activités économiques.

    Pour les deux tiers des classes d’âge qui atteignent le baccalauréat, le diplôme de fin de secondaire est avant tout le sésame vers la poursuite des études. Il faut leur proposer des cursus universitaires qui leur soient adaptés. A l’opposé, la concentration actuelle des moyens sur les rares filières d’élite dans un contexte de restriction budgétaire globale assèche les capacités financières de la majeure partie des cursus universitaires à l’heure où ils doivent accueillir toujours plus d’étudiants.

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    Le Figaro

    «Je présente mes excuses aux résidents et à leurs familles» : le PDG d'Orpea répond à la mise en cause du géant des Ehpad

    Keren LentschnerIvan Letessier

    ENTRETIEN EXCLUSIF - Philippe Charrier, le PDG du groupe d'Ehpad, réagit à la plainte déposée par l'État à la suite du rapport de l'IGF et de l'Igas.

    Sous le feu des critiques depuis la parution du livre Les Fossoyeurs il y a deux mois, Orpea est bien décidé à se défendre. C'est désormais en justice que le groupe d'Ehpad va faire valoir ses droits, puisque l'État a saisi le procureur de la république après avoir reçu, dans la nuit de vendredi à samedi, un rapport commandé à l'Igas et à l'IGF sur le fonctionnement du groupe.

    Dans un entretien au Figaro, Philippe Charrier, PDG d'Orpea, reconnaît certains dysfonctionnements et présente ses excuses aux résidents et à leurs familles. Mais il estime qu'Orpea n'a pas enfreint la loi et réfute plusieurs accusations du rapport.

    Le FIGARO. – Sur la base du rapport de l'Igas et de l'IGF qu'il a reçu dans la nuit de vendredi à samedi, le gouvernement annonce que l'État porte plainte contre Orpea. Craignez-vous une condamnation ?

    Philippe CHARRIER. – Nous prenons acte de la décision de la ministre de transmettre le rapport au procureur de la République. Cela nous permettra de nous exprimer le moment venu, de faire valoir nos droits, de collaborer avec la justice. Nous regrettons que le rapport définitif ne soit ni rendu public, ni mis à disposition des parties prenantes. Il permet de conclure en effet qu'il n'y a pas chez Orpea de système organisé qui aboutirait à de la maltraitance.

    À lire aussi«Notre métier est mal vu»: le blues des soignants après le scandale Orpea

    Êtes-vous prêt à rembourser la partie des dotations publiques «détournées de leur fin», c'est-à-dire celle qu'Orpea n'aurait pas dépensée pour les soins apportés à ses résidents ? La ministre Brigitte Bourguignon évoque plusieurs millions d'euros.

    Nous n'avons à ce stade pas reçu de demande en ce sens. Cela s'explique par la grande technicité du sujet et le stade préliminaire des analyses. Je constate à cet égard que l'ordre de grandeur des montants évoqués par la ministre dans son interview diffère sensiblement de ceux mentionnés ici et là qui sont profondément disproportionnés.

    Le rapport IGAS-IGF semble dépeindre Orpea comme un groupe privilégiant la performance financière sur le bien-être des résidents.

    Les valeurs et les principes du groupe Orpea ont toujours été centrés sur le bien-être de nos résidents. À cet égard, les allégations les plus choquantes du livre de Victor Castanet sont battues en brèche : le rationnement des protections urinaires n'est pas avéré. Le rapport dit clairement que notre prévention des escarres n'est pas un sujet : seuls 3,4% des résidents portent des pansements à escarres, c'est un taux modéré. Il note que 82% de nos Ehpad ont un médecin coordonnateur, alors que la moyenne nationale est de 67%. Les dysfonctionnements relevés par les inspecteurs relèvent le plus souvent d'une pénurie de professionnels du soin et de l'accompagnement touchant l'ensemble du secteur. Cela étant dit, nous avons pris toute la mesure de l'émotion légitime suscitée par ces dysfonctionnements. Au nom d'Orpea, je présente mes excuses les plus sincères aux résidents et aux familles qui en ont subi les conséquences. Nous devons et nous allons nous améliorer.

    Brigitte Bourguignon accuse tout de même Orpea d'avoir parfois sous-alimenté ses patients. Que lui répondez-vous ?

    La politique nutritionnelle mise en place par Orpea répond en tout point aux besoins protéino-énergétiques des résidents et respecte les normes de l'ANSES et de la HAS. L'essentiel, en matière de nutrition, est que nos aînés aient envie de manger. Pour cela, il faut prendre le temps de leur donner à manger. Que cela soit bien présenté, que les textures soient adaptées, que le goût, les couleurs et les odeurs les mettent en appétit. Qu'on fragmente les apports, qu'on leur propose de dîner plus tardivement, qu'on observe ce qu'ils aiment. En somme, que nos aînés prennent du plaisir à manger comme nous tous.

    Les conclusions et le ton du rapport sont pourtant très sévères, d'autant qu'il ne semble pas avoir tenu compte de vos remarques à la suite du pré-rapport…

    Le rapport définitif retranscrit l'ensemble de nos remarques. Beaucoup des formulations initiales ont été atténuées, et certaines assertions ont été supprimées. Les inspecteurs de l'Igas et de l'IGF voudraient qu'Orpea incarne la perfection, mais ils font peu référence aux pratiques du secteur, soulignées par la Cour des comptes dans son rapport de février 2022. Enfin, il n'est pas suffisamment tenu compte du contexte du Covid qui a marqué la fin de la période 2017-2020. Je vous rappelle qu'Orpea a été la première société à fournir massivement des protections, y compris des masques, à l'ensemble de nos résidents et soignants, grâce à notre présence en Chine.

    Le rapport estime qu'Orpea a indûment perçu 18 millions d'euros entre 2017 et 2020 via des remises de fin d'année sur des dépenses de matériel médical et de protections urinaires, financées par des dotations publiques. Il confirme ainsi l'une des principales accusations des Fossoyeurs .

    Le rapport définitif mentionne un montant compris entre 13 et 18 millions d'euros. Il s'agit, en fait, de contrats de prestations de service, qui ont remplacé les remises de fin d'année pratiquées dans le passé. L'auteur du livre souligne que nous ne sommes pas les seuls à pratiquer ainsi. Il s'agit d'une pratique du marché. La mission IGF-IGAS considère que nos prestations de service sont imprécisément décrites dans les contrats. Cette appréciation est à notre sens discutable.

    Le rapport vous reproche de ne pas avoir dépensé la totalité des dotations publiques. Comment justifiez-vous ces profits réalisés sur l'argent public ?

    Le rapport relève 20 millions d'euros d'excédent en quatre ans, soit environ 1,5% des dotations publiques perçues sur la période. Il faut souligner que ces excédents n'ont eu aucun effet sur les profits du groupe. Ils ont fait l'objet de la constatation d'une charge visant à neutraliser l'impact favorable sur les comptes du groupe. De plus, il n'y a pas de système Orpea visant à optimiser l'utilisation de ces dotations. Ces excédents résultent de l'entrée en vigueur en 2017 de la loi d'adaptation de la société au vieillissement. Jusque-là, les Ehpad privés étaient sous-dotés par rapport à ceux du public. Il y a eu une période de transition, au cours de laquelle une convergence tarifaire a été appliquée. Les établissements privés ont reçu une allocation complémentaire qui est devenue plus importante au moment où la crise sanitaire est arrivée. Cela a entraîné une baisse du nombre de résidents et du nombre d'aides-soignants disponibles, réduisant mécaniquement les dépenses sur la période.

    À lire aussiScandale des Ehpad: Brigitte Bourguignon mène la charge contre Orpea

    Le rapport relève qu'Orpea a rémunéré des auxiliaires de vie avec des fonds publics dévolus aux aides-soignantes, contrairement à ce que prévoit la loi…

    Face à la situation de pénurie d'aides-soignants et pour continuer à accompagner au mieux les résidents, les établissements n'ont pas d'autre choix que de faire appel à des auxiliaires de vie faisant fonction d'aide-soignant. C'est une pratique généralisée du secteur. Nous avons donc imputé sur les dotations publiques de soin ces charges salariales correspondantes aux besoins de prise en charge des résidents. Le coût de ces imputations a toujours été déclaré aux ARS en charge du contrôle des établissements concernés.

    Le rapport pointe un faible taux d'encadrement et un manque de formation. Faites-vous des économies sur le personnel ?

    Nous contestons les chiffres de l'IGAS et de l'IGF. Chez Orpea, il y a 7 salariés pour 10 résidents, un taux en augmentation continue. Et ce chiffre ne suffit pas à évaluer la qualité de la prise en charge : il varie selon les établissements en fonction du niveau de dépendance des résidents, du caractère fonctionnel des bâtiments… Lorsqu'un bâtiment est mal organisé, il faut plus de personnel. Nous avons massivement investi dans l'immobilier afin de nous doter de résidences apportant à nos aînés des chambres individuelles, des salles de bains fonctionnelles ainsi que des lieux de soin et de vie de qualité. Cela explique l'endettement élevé d'Orpea. S'agissant de la formation, au-delà du plan traditionnel, nous avons renforcé nos dispositifs par de nombreuses mini-formations pour répondre au plus vite et au mieux aux besoins des résidents.

    Vos réponses face aux cas de maltraitance constatés dans vos Ehpad sont jugées insuffisantes. Avez-vous fait preuve de négligence ?

    Nous déclarons aux ARS et bien entendu aux familles concernées tous les incidents. Il nous faut en revanche jusqu'à 14 jours en moyenne pour remonter les déclarations aux autorités, parce que notre système est très centralisé. Nous allons faire évoluer notre procédure de déclaration des événements indésirables et sensibiliser davantage les équipes sur le sujet pour raccourcir le délai de ces déclarations.

    Votre manque de réaction à la sortie des Fossoyeurs a choqué. Orpea n'a-t-il pas tardé à faire son autocritique ?

    Je comprends le reproche et l'émotion suscitée. Nous aurions dû faire notre mea culpa plus tôt. Mais nous avons été pris de court par la publication des bonnes feuilles sur le site du Monde, dans la soirée du 23 janvier. Nous nous sommes retrouvés confrontés à un livre dont on ignorait tout, avec un directeur général qui a dû être hospitalisé et ne pouvait pas diriger. Dans ce contexte, le conseil d'administration a fait son devoir et m'a donné mission, en tant que président, de faire toute la lumière sur les allégations du livre. Nous avons immédiatement mandaté deux cabinets extérieurs réputés pour réaliser un audit de l'entreprise. Ils travaillent en toute indépendance. Le conseil a ensuite démis Yves Le Masne de ses fonctions et j'ai assumé mes responsabilités en reprenant la direction générale. Je l'ai fait pour les résidents, leurs familles et pour les 70.000 collaborateurs d'Orpea.

    Redoutez-vous des pertes d'agrément pour certains Ehpad ?

    Nos Ehpad ont fait l'objet de 150 inspections ces dernières semaines. J'ai demandé que les prescriptions et recommandations faites à l'issue des visites soient traitées immédiatement. Nous n'avons pas fait l'objet de perte d'agrément pour nos établissements. Bien entendu, nous coopérerons pleinement avec la justice, comme nous l'avons fait jusque-là avec les enquêteurs de l'IGAS et de l'IGF. J'y ai veillé personnellement. Je continuerai à assumer mes responsabilités. Nous sommes face à un enjeu de société. La France compte 2 millions de personnes de plus de 85 ans. Dans 30 ans, elles seront 2,5 fois plus. Notre souhait est de tenir toute notre place dans les évolutions réglementaires et législatives à venir en tant qu'acteur majeur de ce secteur. Nous voulons faire partie de la solution.

    Craignez-vous pour la pérennité du groupe Orpea ?

    Je pourrais évoquer des enjeux économiques extrêmement sérieux, pour une entreprise française en fort développement qui emploie 70.000 personnes dans le monde. Mais je préfère parler de la souffrance des collaborateurs d'Orpea. Depuis des semaines, ils subissent une constante stigmatisation et un opprobre quotidien alors même qu'ils doivent prendre le plus grand soin de nos résidents. C'est à leurs côtés que je veux assumer toutes mes responsabilités de dirigeant d'entreprise pour assurer la pérennité de notre groupe Orpea.

    La Grèce achète six Rafale supplémentaires

    Athènes a désormais commandé 24 avions de combat français dans le cadre de son effort de défense.

    Scandale des Ehpad Orpea : l'État saisit la justice

    La ministre chargée de l'Autonomie Brigitte Bourguignon a pointé des «dysfonctionnements graves» après la remise d'un rapport. Celui-ci fait suite à la publication du livre-enquête Les fossoyeurs du journaliste Victor Castanet.

    TotalEnergies attaque Yannick Jadot en diffamation

    Le candidat écologiste a accusé l'énergéticien d'être «complice» des «crimes de guerre» commis par Moscou.

    Le Monde

    Vincent Olivier : « Aux tenants de la rigueur budgétaire, posons la question du coût véritable d’une orientation ratée »

    Le spécialiste de l’insertion professionnelle explique, dans une tribune au « Monde », pourquoi la mise en place par le gouvernement du contrat d’engagement jeune (CEJ) aurait dû être un motif de satisfaction.

    Tribune. Masquée par une actualité autrement plus dramatique, la mise en place au 1er mars du contrat d’engagement jeune (CEJ), aurait pu marquer un temps fort de la campagne présidentielle, un marqueur de l’engagement du président de la République auprès des jeunes. Il avait été d’ailleurs annoncé dans cet esprit à l’été 2021, à un moment où l’impact de la crise sanitaire sur la santé économique et psychologique des jeunes était une source de préoccupation.

    Il y aurait pu avoir débat sur l’intensité de la mobilisation, on aurait pu, d’un côté, entendre la critique des partisans d’un revenu universel jeune qui auraient sans doute jugé l’initiative trop timorée. De l’autre, les thuriféraires de l’équilibre des comptes publics leur auraient sans doute argué que les contraintes financières étaient telles qu’une dépense plus grande n’était pas envisageable.

    Un nouveau contrat pour favoriser l’« accès à l’emploi »

    Cependant, nous pouvons nous réjouir de cet engagement renouvelé au service de l’insertion professionnelle de celles et ceux dont les parcours scolaires ont été trop chaotiques pour que l’emploi succède naturellement à la formation initiale.

    Modernisation

    Nous pouvons aussi souligner à raison que ce nouveau dispositif s’inscrit dans une logique institutionnelle cohérente qui confie aux missions locales la responsabilité de mettre en œuvre l’obligation de formation des 16-18 ans décrocheurs du système scolaire.

    Nous pouvons aussi faire part de notre agréable surprise de voir ce dispositif accompagné d’une campagne de communication et d’une application mobile, autant de signes encourageants d’une action publique en voie de modernisation.

    Bref, nous pouvons souligner cette avancée qui passe en revanche (presque) inaperçue.

    Et pourtant, le sujet de l’insertion des jeunes mérite notre intérêt tant le CEJ souligne par son ambition l’ampleur du problème qu’il cherche à résoudre. La question n’est pas, en effet, celle de l’efficacité administrative d’une nouvelle mesure d’aide, ni même celle du niveau, décent ou insuffisant, du soutien financier des jeunes engagés dans ce parcours vers l’emploi et la formation. Elle est un peu celle des moyens pour bien accompagner et pas seulement faire un traitement statistique, « adéquationniste » de l’insertion.

    Etrange silence

    Nous gagnerions à nous interroger sur l’origine même de ces maux, plus que sur les traitements curatifs qui cherchent à y remédier. Nous devons nous interroger sur cet étrange silence qui accompagne notre constat partagé d’une jeunesse désorientée plutôt que rêveuse de son avenir meilleur. Comment se fait-il que notre système produise avec une telle régularité autant de jeunes sans projets suffisamment construits pour faire des premiers pas réussis ?

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    Le Figaro

    Changement d'heure : la France passe à l'heure d'été dans la nuit de samedi à dimanche

    Céleste de Kervenoael

    À deux heures du matin, il sera trois heures.

    Préparez-vous ce week-end à dormir une heure de moins. Dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 mars, et comme chaque année à la même période, les horloges changeront d'heure (mais attention, seulement les numériques). Plus précisément, à deux heures du matin, nous avancerons d'une heure : il sera donc trois heures. C'est ce qu'on appelle le passage à l'heure d'été. Nous perdrons peut-être une heure de sommeil, mais nous gagnerons surtout une heure de lumière du jour.

    De quand date le changement d'heure en France ?

    À l’origine, le changement d'heure a été établi en France pour des raisons économiques. En 1973, un terrible choc pétrolier déclenché par les pays producteurs en réaction à la guerre du Kippour provoque une envolée des prix du pétrole. L'instauration d'un changement d'heure permet alors de profiter d'une heure d'ensoleillement naturel supplémentaire et ainsi d'économiser l'énergie consommée à l'époque.

    À lire aussiChangement d’heure: pourquoi l’heure d’hiver est meilleure pour la santé

    Dans les années 1980, ce changement est progressivement généralisé à l'ensemble des pays membres de l'Union européenne et en 1998 la date de changement d'heure est finalement harmonisée. Depuis, le passage à l'heure d'été est fixé au dernier dimanche de mars, et le passage à l'heure d'hiver au dernier dimanche d'octobre.

    Le changement d'heure finira-t-il par être aboli ?

    Le changement d'heure est aujourd'hui moins compris qu'à ses origines. En effet, avec l'éclairage à basse consommation et la diversification des sources d'énergie, le gain est devenu minime. Selon ses détracteurs, le changement d'heure provoquerait en outre une hausse des accidents de la route ainsi que des troubles du sommeil chez les personnes âgées et les enfants.

    À la suite d'une consultation publique lancée par la Commission européenne en 2018, 84% des personnes interrogées s'étaient dites favorables à la suppression du changement d'heure. Un projet de directive avait ensuite été adopté en mars 2019 par le Parlement européen pour rendre cette suppression effective à l'été 2021. Mais en raison du contexte sanitaire lié au Covid-19, la directive n'a finalement pas pu être votée. Pour l'heure elle n'est plus à l'ordre du jour et le changement d'heure est donc toujours d'actualité.

    À VOIR AUSSI – Changement d'heure: les réponses d'un spécialiste du sommeil

    Yvan Colonna est mort, trois semaines après son agression par un détenu radicalisé en prison

    Le militant indépendantiste corse, condamné à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Erignac en 1998, est mort ce lundi, après avoir été violemment agressé en prison le 2 mars dernier par un détenu djihadiste.

    Regarder la vidéo

    Notre palmarès des 80 meilleurs lycées publics et privés de France

    EXCLUSIF - L’absence des épreuves de spécialité, annulées en 2021 en raison du Covid, n’a pas freiné la montée des établissements privés dans notre palmarès, qui prend en compte la capacité à faire progresser les élèves.

    «Notre fille en a marre d'être une blanche privilégiée» : bienvenue dans la famille C., où l'on vote bien à droite

    POLITIQUE EN FAMILLE (3/6) - Alors que la présidentielle se profile, Le Figaro s'est invité chez des familles le temps d'un repas afin de sonder leurs membres sur leur rapport à la politique, à la gauche, à la droite.

    Le Monde

    Apprendre à s’informer, le nouveau défi de l’école

    podcast Le podcast « Nos futurs, la parole à la relève » du « Monde Campus » part à la rencontre de jeunes qui s’engagent. Troisième épisode de cette série, avec un reportage autour de l’information et des médias.

    Débattre de l’actualité, débusquer les fausses informations, animer des conférences de rédaction, développer son esprit critique. Un peu partout, en France, l’éducation aux médias fait son apparition dans les classes. Au collège, au lycée, les élèves deviennent pour quelques heures journaliste ou présentateur. C’est le cas à Roubaix, dans la classe média du collège Madame de Sévigné. Là-bas, Sarah Ouagueni, une jeune professeure d’histoire-géographie, a mis au point un programme ambitieux : réaliser trois émissions de radio sur l’année, avec une à deux heures de préparation collective chaque semaine. Un engagement hebdomadaire pour permettre à ses élèves de s’ouvrir au monde et sortir de leur bulle.

    Pour ce troisième épisode du podcast « Nos futurs » du « Monde Campus », la journaliste Judith Chetrit a assisté à la préparation de la prochaine émission de radio concoctée par les élèves. Un podcast réalisé en partenariat avec Les Champs Libres et la métropole de Rennes, à l’occasion du festival « Nos futurs » organisé du 22 au 27 mars à Rennes.

    « Nos futurs, la parole à la relève », un podcast réalisé par Le Monde, en partenariat avec les Champs Libres et la métropole de Rennes. Tournage, montage et voix-off : Judith Chetrit. Production éditoriale et voix-off : Joséfa Lopez pour Le Monde. Captation et mixage : Eyeshot. Identité graphique : Mélina Zerbib, Solène Reveney. Partenariat : Sonia Jouneau, Victoire Bounine.

    « Nos futurs, la parole à la relève », le podcast du « Monde Campus » sur les jeunes et l’engagement

    Joséfa Lopez

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    Le Monde

    Jean-Charles de Castelbajac : « J’ai toujours eu beaucoup de tendresse pour les matériaux pauvres, rugueux »

    podcast Le styliste français, qui démarre une carte blanche au Mobilier national et fait l’objet d’une exposition-atelier au Centre Pompidou, est le nouvel invité du podcast « Le Goût de M », en accès libre sur toutes les plateformes dès le vendredi.

    Paris, une rue animée du 17e arrondissement. On passe devant le primeur, les commerces de bouche. On s’arrête devant la très imposante porte d’un immeuble ancien. Direction le 4e étage. Jean-Charles de Castelbajac nous reçoit chez lui, quelques jours avant sa carte blanche au Mobilier national, du 25 mars au 5 mai, et à l’occasion d’une exposition-atelier, « Le peuple de demain », qui se tient dans l’espace Jeune public du Centre Pompidou à Paris, jusqu’au 9 mai. Un appartement « habité de lumière » où se succèdent des « souvenirs et des éléments contemporains qui se complètent avec des choses du quotidien ».

    Le styliste âgé de 72 ans évoque son enfance au Maroc et une année décisive passée à Nice chez sa grand-mère, son imaginaire qui s’est développé très jeune alors qu’il était en pension en Normandie, ses premiers travaux dans la mode auprès de sa mère qui dessinait des robes, sa passion pour les groupes de rock anglais des années 1960 puis pour le punk, le lancement de sa propre maison en 1978, la manière dont l’art et les collaborations nourrissent sa création, son amour des couleurs, la façon dont il conçoit ses vêtements, son intérêt pour la nouvelle abstraction et son épanouissement actuel : « J’ai longtemps pensé que le succès pouvait dénaturer l’acte de création. Aujourd’hui, je suis moins dans l’idée d’être à contretemps, parce que le temps a rejoint ce que je faisais. »

    « L’Epopée pop de Jean-Charles de Castelbajac », couturier du punk coloré

    Depuis trois saisons et désormais toutes les semaines, la productrice Géraldine Sarratia interroge la construction et les méandres du goût d’une personnalité. Qu’ils ou elles soient créateurs, artistes, cuisiniers ou intellectuels, tous convoquent leurs souvenirs d’enfance, tous évoquent la dimension sociale et culturelle de la construction d’un corpus de goûts, d’un ensemble de valeurs.

    Un podcast produit et présenté par Géraldine Sarratia (Genre idéal)

    préparé avec l’aide de Diane Lisarelli et Mélissa Phulpin

    Réalisation : Guillaume Girault

    Musique : Gotan Project

    Retrouvez ici tous nos podcasts « Le Goût de M ».

    M le magazine du Monde

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    El País (ESP)

    SANS TITRE

    El café estándar de una cafetería española típica, con su barra de metal y su tragaperras, sabe a muerte temprana. Pero nos hemos acostumbrado a tomarlo sin rechistar, como si fuera un Espidifén. No es casual que la variedad robusta, menos aromática y más barata que la arábica, supusiera en 2020 el 61% de la importación española de granos verdes, según datos de AECafé. Ni que desde finales del siglo XIX consumamos con total normalidad café torrefacto (tostado con un 15% de azúcar). Por suerte, cada vez más locales apuestan por cuidar esta bebida, y ofrecen tazas donde el sabor es lo que importa.

    Pero con la cantidad de bares que hay en España, ¿cómo identificar un sitio en el que miman este producto? "Cuando el local tiene una cafetera espresso o las cafeteras a la vista del cliente, me transmite que el café es el protagonista. Y si tuestan sus propios granos, me llama aún más la atención", comenta Kim Ossenblok, experto en esta bebida y autor del libro ¡Al grano!. "También me fijo en que los cafés tengan un nombre, y con ello no me refiero a la marca, sino al productor, origen… Me da confianza que me den este tipo de datos específicos", dice Kim.

    Para evitar que vayas por ahí con la cara pegada a los cristales para ver si tienen tostadora de granos propia, hemos llamado a baristas, periodistas y expertos en esta bebida. Gracias al elevado criterio de todos ellos hemos elaborado una lista con 20 locales donde tomar una buena taza repleta de aromas. Nada de torrefacto, robusta y demás conceptos que indican sabor a chopped pasado de fecha: solo café para los cafeteros.

    MADRID

    Hola Coffee

    Comenzamos esta lista con la recomendación de la editora jefa comidister Mònica Escudero: "Tienen a su favor café rico tostado por ellos cada semana, de comercio justo y trazado, y unos cuantos sitios donde tomarlo en Madrid: Hola Coffee, Misión Café -donde también hacen brunch y desayunos buenísimos- y un obrador que todavía no conozco (Bakehouse)". Además, cuenta Mònica que también distribuyen a otros sitios, como por ejemplo el barcelonés Fat Schmucks.

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    Hola Coffee: c/ del Dr. Fourquet, 33. Madrid. Mapa. Misión Café: c/ de los Reyes, 5, local izquierdo. Madrid. Mapa.

    Dromme Kaffé House

    "Lo cierto es que en Dromme Kaffé son bastante meticulosos en cuanto a la elaboración de la bebida: te pueden hacer desde un espresso hasta un chemex, que tiene su aquel para hacerlo", afirma Daniel Delgado, barista en el Four Seasons de Madrid. "Utilizan café de The Origen Coffee, que está a la vanguardia en lo que al tueste se refiere, y me gusta mucho el hecho de que te preparen el café que tú prefieras", añade Daniel.

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    Dromme Kaffé House: c/ de Juana Doña, 8. Madrid. Mapa.

    Bianchi Kiosko Caffé

    La encargada de las redes comidísticas, Patricia Tablado, nos recomienda este local ubicado en el madrileño barrio de Malasaña: "El sitio es pequeño pero el café de 10. Muelen los granos al momento y, además, tienen repostería casera". "Yo lo suelo pedir para llevar porque siempre voy volada, pero tienen un par de mesas dentro y dos bancos fuera por si lo quieres tomar en la puerta". Como curiosidad, el dueño del establecimiento es el DJ Sandro Bianchi, y, según afirma Patricia, "la música es siempre espectacular".

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    Bianchi Kiosko Caffé: c/ de San Joaquín, 9. Madrid. Tel.: 617334271. Mapa.

    Plántate Café

    La segunda recomendación que nos hace Daniel Delgado es Plántate Café, un local en el que, según declara, "utilizan un café muy bueno procedente de tostadores como Ineffable o Square Mile". Este barista venezolano destaca también la atención al cliente y los conocimientos cafeteros del personal: "Todos los que trabajan allí son expertos en esta bebida, y conocen a la perfección cualquier preparación de café". 

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    Plántate Café: c/ del Mesón de Paredes, 28. Madrid. Mapa.

    EthicHub

    "Es un local que ha abierto no hace mucho y que cuenta con su propia marca de café. Además, llevan adelante un proyecto en el que puedes hacer micropréstamos a agricultores  de este producto desbancarizados", describe Kim Ossenblok, el experto que participó en nuestra cata de cápsulas de café. "Ellos ayudan a estos productores a tener la posibilidad de entrar en el mundo financiero, e incluso les pagan los granos más caros. La idea es que, más allá de que tenga buen sabor, sea sostenible", explica este belga afincado en España.

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    EthicHub: c/ Bastero, 13. Madrid. Tel.: 623069899. Mapa.

    ACID Café

    El último local que aconseja visitar Daniel Delgado es ACID Café, situado cerca del Museo del Prado. "El sitio está muy chulo, el café, tostado por La Cabra Coffee, es muy bueno, y el producto que lo acompaña, como por ejemplo el pan, está al mismo nivel", dice Delgado. "En serio, si venís a Madrid, recomiendo que os toméis una taza en este local", concluye este barista.

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    ACID Café: c/ de la Verónica, 9. Madrid. Mapa.

    The Coffee Train

    Cerramos la selección madrileña con un sitio que no está en la capital: "The Coffee Train es el secreto escondido de Alcalá de Henares", afirma Omar Molinero, de Ineffable Coffee Roasters. "Sergio y su equipo han conseguido levantar este rincón cafetero y colocarlo entre lo más selecto de Madrid. Su trabajo incansable, un buen servicio y una calidad sin compromisos lo han llevado a hacerse una comunidad de incondicionales", dice Molinero, que remata: "Si pasas por esta ciudad, es una experiencia muy recomendable".

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    The Coffee Train: Pl. de los Santos Niños, 5. Alcalá de Henares (Madrid). Tel.: 636129295. Mapa.

    BARCELONA

    Roast Club

    Claudia Sans es la responsable de calidad de Cafés El Magnífico y la protagonista de nuestro vídeo sobre los crímenes contra el café. A la pregunta de qué sitio recomendaría para tomar café, el primer lugar que se le viene a la cabeza es Roast Club: "Allí entienden el café de especialidad desde una visión en la que se le da mucho cariño al producto", dice Claudia. Tal y como cuenta Sans, en este local cuentan con granos de distintos orígenes que ellos mismos tuestan: "Iker es tostador y también atiende como barista. Tiene una atención al público maravillosa e intenta sacar lo mejor de cada café", elogia esta experta.

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    Roast Club: c/ de Valencia, 190. Barcelona. Tel.: 935187711. Mapa.

    Nomad Coffee

    "Cuando descubrí su primer local en el passatge Sert un mundo de posibilidades cafeteras se abrió ante mí y me convertí en clienta habitual. Me hubiera pasado horas mirando a los baristas trabajar con la máquina de café más impresionante que he visto en mi vida", recuerda Mònica Escudero. "Después vinieron el Everyday en Joaquim Costa -donde también despachan dulces de Pa de Kilo- y tuestan y distribuyen a un montón de sitios", apunta Escudero, que confiesa que cuando se termine el espresso Perú Gracias a Dios con el que trabajan ahora mismo, lo echará mucho de menos.

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    Nomad Coffee: passatge Sert, 12, y c/ de Joaquín Costa, 26. Barcelona. Mapa y mapa.

    Familia Osorio

    "Tienen dos cafeterías y son tostadores. En la de Poble Nou tiene baristas muy implicados, es un sitio muy agradable para desayunar, por ejemplo", recomienda Kim Ossenblok. Según este especialista, en estos locales puedes tomar "unos espressos espectaculares": "Los hacen muy bien, cremosos y equilibrados, con una sensación muy agradable en boca. Es un buen lugar iniciarte en el mundo de los cafés diferentes", comenta Ossenblok.

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    Familia Osorio: c/ del Dr. Trueta, 149, y c/ del Rec, 16. Barcelona. Tel.: 616795177.

    Cafés Roure

    El periodista Anxo F. Couceiro recomendaría el SlowMov, el Onna Café o, en Sabadell, el Loma Verde -sobre el que ya escribió en estas virtuales páginas-, pero a él le encanta tomar cafés malos en sitios zarrapastrosos que no aconsejaría visitar aquí porque tiene miedo de que Mikel le despida. Para Anxo, "el café implica un poco de suciedad y prisa, que es lo que no venden estos sitios (venden europeidad y calma)". "Pero, si queremos encontrar una equidad entre calidad del producto e idoneidad fotogénica del establecimiento, diría Cafés Roure, donde la especialidad no va reñida con la madera añeja, una luz tenebrosa apta para la melancolía y cierta agresiva parquedad en sus dependientes que contrasta con la enervante hospitalidad de las cafeterías más cool", cuenta Couceiro.

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    Cafés Roure: c/ del Comte Borrell, 48. Barcelona. Tel.: 934421752. Mapa.

    SlowMov

    Anxo F. Couceiro ya adelantó que este podría ser uno de los sitios que recomendaría, aunque finalmente lo ha hecho Kim Ossenblok: "Es un sitio en el que lo llevan al extremo del purismo, pero es una experiencia muy agradable. Son los cafés más finos de España en este momento, diría", asegura Kim. En este tostador con una barra para degustar las bebidas puedes encontrar cafés de Etiopía "espectaculares", y otros tantos que "mantienen la parte más frutal de la bebida y con tuestes tirando a ligeros", tal y como apunta este experto belga.

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    SlowMov: c/ de Luis Antúnez, 18. Barcelona. Tel.: 936672715. Mapa.

    Syra Coffee

    "Locales pequeños y minimalistas, buen café para llevar, algún dulce para acompañarlos y precios razonables". Así resume la editora jefa comidister Mònica Escudero las cafeterías Syra, con 13 locales en Barcelona capital. Esta empresa, según informa Mònica, colabora con fincas pequeñas que cosechan solo café de temporada, con lo que su oferta va cambiando (y también venden para casa, claro). Asimismo, si no eres cafetero, no te preocupes, puedes visitarles igualmente: "Su matcha latte también está delicioso", señala Escudero.

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    Syra Coffee: c/ de la Diputació, 163; ronda de la Universitat, 10; c/ de Margarit, 17; c/ de Sants, 37; c/ Major de Sarrià, 55; c/ de Londres, 100via Augusta, 149; c/ de Marià Cubí, 26; c/ de la Mare de Déu dels Desemparats, 8; pg. de Sant Joan, 63; c/ de Pujades, 100; c/ de Sardenya, 331; y c/ del Clot, 49. Barcelona.

    VALENCIA

    BlueBell Coffee

    Josefina Para, dueña de la tienda Botanic, situada en Valencia y donde vende café de especialidad a granel, menciona a BlueBell Coffee como uno de los mejores lugares para beber un espresso en esta ciudad. "Este sitio cuenta con café de origen y con su propia tostadora. Diría que fueron de los primeros en apostar aquí por ese tipo de negocio basado en el café de especialidad", comenta Josefina.

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    BlueBell Coffee: Carrer de Buenos Aires, 3. Valencia. Tel.: 678361615. Mapa.

    SEVILLA

    Delatribu Coffee

    En el barrio de Santa Cruz, en pleno centro de la capital hispalense, se encuentra un local que Omar Molinero define como "un templo cafetero que ofrece tanto café en espresso como filtro (manual y automático)". El barista, Germán, sirve principalmente café de especialidad, aunque también kombucha, cold brew -café infusionado en frío- y dulces locales. "Una visita aquí bien vale una tarde en Sevilla", afirma Molinero, de Ineffable Coffee.

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    Delatribu Coffee: pasaje Andreu, 3. Sevilla. Tel.: 711784543. Mapa.

    ZARAGOZA

    Justicia

    Jano Cabello, de San Jorge Coffee Roasters, se queda con Justicia como uno de sus lugares preferidos para tomar un buen café. "Este local está enfocado en los cafés y pasteles; no te encontrarás ni aguacates, ni un huevo poché, ni una tostada de hummus. Solo el mejor café de especialidad y pasteles artesanales", destaca Jano. "Van cambiando y cada mes ofrecen café de un origen diferente. Además, está ubicado justamente detrás de la plaza del Pilar, así que puedes tomarte un café y luego visitarla", aconseja Cabello.

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    Justicia: c/ Manifestación, 11. Zaragoza. Tel.: 664171200. Mapa.

    LA CORUÑA

    Café Venecia

    "El barista Óscar de Toro es muy prestigioso, de hecho ha llegado a ser uno de los mejores de España. Su local en Santiago de Compostela, el Café Venecia, ha adquirido fama de cafés de cierto renombre", explica Fernando Franjo, periodista y autor del libro 50 cafés históricos de España y Portugal. "El café que utilizan en este sitio se muele de forma artesana y es de primera calidad, posiblemente de lo mejor de la ciudad", asegura Fernando.

    Café Venecia: c/ do Hórreo, 27. Santiago de Compostela (La Coruña). Mapa.

    MURCIA

    CaféLab

    Aunque Josefina Para tiene su negocio de venta de café a granel en Valencia, ella es oriunda de Murcia, así que también tiene una recomendación en su ciudad natal: el CaféLab. "Sirven cafés de Nicaragua, Colombia o Etiopía, y siempre te preguntan de qué forma quieres que te lo preparen: sifón, cold brew… Están muy preparados, la verdad", declara Josefina. "Los abuelos y padres de los actuales encargados tostaban café, y las nuevas generaciones le dieron una vuelta de tuerca al negocio y se metieron al café de especialidad. Conocen muy bien este producto, les viene de familia", apunta Para.

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    CaféLab: c/ Apóstoles, 14. Murcia. C/ Intendencia, 8–10, y c/ Carmen Conde, 23. Cartagena (Murcia). Tel.: 868246190.

    VIZCAYA

    Bihotz

    El sátrapa de El Comidista, Mikel López Iturriaga, no está dispuesto a dejar pasar ni una oportunidad para exhibir su bilbainismo, y por eso nos habla así de un café de su ciudad natal. "Bihotz no lo tenía fácil para destacar en Bilbao, donde la media del café que ofrecen las cafeterías es más que decente, pero lo lograron gracias a su apuesta por los mejores tostadores y el tratamiento exquisito al elaborar la bebida. Fueron pioneros y siguen siendo uno de los mejores sitios donde tomarse un café (o una cerveza, que también cuentan con una fantástica selección)".

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    Bihotz: c/ Aretxaga, 6. Bilbao. Mapa.

    GRANADA

    Dulcimena

    Y terminamos esta lista con una cafetería ubicada en el barrio del Realejo, en Granada, que recomienda Omar Molinero: "Dulcimena es, sin lugar a duda, un referente en el mundo del café de especialidad a nivel nacional. Jose María y Cristina comenzaron hace ya más de siete años y su principal baza es la calidad del café, que continúan mejorando a base en formación, equipamientos y granos más singulares", halaga Molinero, que añade: "Un espresso o café filtrado aquí te harán reestructurar tus principios culinarios".

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    Dulcimena: c/ Molinos, 19. Granada. Tel.: 699634348. Mapa.

    Le Monde

    Guerre en Ukraine : a-t-on surestimé l’armée russe ?

    podcast Un mois après le début de l’offensive militaire russe, et alors que l’Ukraine résiste toujours, peut-on dire que l’armée russe patine, malgré la communication triomphante du Kremlin ? Nathalie Guibert, spécialiste des questions de défense au « Monde », détaille dans ce podcast l’état d’avancée de l’offensive de Vladimir Poutine.

    Lorsque l’offensive russe en Ukraine a démarré le 24 février, nombreux étaient les observateurs à anticiper une victoire rapide de l’armée russe, largement supérieure aux forces ukrainiennes. Mais la suite de cette guerre ne s’est pas passée comme prévu pour Vladimir Poutine.

    L’armée ukrainienne résiste férocement depuis un mois et les grandes villes stratégiques que le Kremlin comptait conquérir et occuper ne sont toujours pas passées sous contrôle russe : Kiev résiste, et si Kharkiv ou Marioupol sont sous les bombes, les forces russes ne les ont pas encore conquises sur le terrain.

    Comment expliquer que l’armée russe, dont on jugeait la supériorité écrasante, ne soit pas parvenue à ses fins ? Quels sont les atouts des forces ukrainiennes et à quel point l’aide occidentale leur permet-elle de résister ?

    Nathalie Guibert est spécialiste des questions de défense au « Monde ». Dans cet épisode du podcast « L’Heure du Monde », elle nous explique pourquoi l’armée russe semble patiner.

    Un épisode produit par Cyrielle Bedu, réalisé par Amandine Robillard et présenté par Jean-Guillaume Santi.

    « L’Heure du Monde » est le podcast quotidien d’actualité du Monde. Ecoutez chaque jour, à partir de 6 heures, un nouvel épisode, sur Lemonde.fr ou sur Spotify. Retrouvez ici tous les épisodes.

    En savoir plus sur l’état de l’offensive russe en Ukraine :

    Crimes de guerre en Ukraine : la chasse aux preuves

    Cyrielle Bedu

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    Le Monde

    Quand sonnent les cloches, on part à la chasse : cinq idées pour remplir son panier au vert

    « La Matinale » vous invite au voyage. Pâques approche, il est temps de préparer les paniers. Voici quelques destinations champêtres où partir en quête de gourmandises en chocolat.

    LA LISTE DE LA MATINALE

    Des énigmes pour retrouver les œufs parmi les fleurs à Noirlac, des animaux inspirants pour décorer les chocolats à Saint-Emilion, des tickets gagnant à Saint-Germain-en-Laye et, partout, des moments gourmands… On ne repart jamais bredouille d’une chasse aux œufs.

    A Noirlac, énigmes dans une abbaye cistercienne

    A Bruère-Allichamps, l’abbaye cistercienne de Noirlac est installée depuis plus de neuf siècles sur une colline au bord du Cher. Confisquée en 1791, l’abbaye a eu ensuite une histoire tumultueuse jusqu’à sa restauration complète par le département du Cher, achevée dans les années 1980, avant de devenir un centre culturel. Depuis ce printemps, on peut y découvrir la dernière création du paysagiste Gilles Clément qui vient de réaménager entièrement les espaces paysagers, en faisant dialoguer la rigueur architecturale du monument avec la nature qui l’entoure.

    Gilles Clément a créé un nouvel axe, « une perspective tendue entre la colline et le bocage », dit-il, mais aussi un jardin des roses changeantes et un tout nouveau jardin pour le cloître, conçu autour des plantes médicinales et condimentaires. C’est dans ce magnifique décor que, le dimanche 17 et le lundi 18 avril, les visiteurs seront invités à suivre un parcours ponctué d’énigmes qui les aideront à trouver les œufs dans l’enceinte même de l’abbaye.

    Adulte 4,50 € ou 7 €, gratuit pour les moins de 12 ans. Abbayedenoirlac.fr

    A Paris, tutos à la Recyclerie

    Bien plus qu’à une chasse aux œufs, c’est à une véritable kermesse de Pâques qu’invite du samedi 16 au lundi 18 avril la Recyclerie, un tiers-lieu installé dans une ancienne gare de la petite ceinture, porte de Clignancourt, à Paris, depuis 2014. A la fois ferme urbaine – avec forêt comestible, potager collectif, prairie mellifère, ruches et poulailler –, café-restaurant bio et atelier de réparation ou de bricolage pour les « recycleurs », cet endroit fait la joie des petits citadins.

    Pour Pâques, la chasse aux œufs en chocolat pour les 2 à 10 ans aura lieu entre les premières fleurs du printemps et les quais de la petite ceinture, le dimanche et le lundi à 15 heures, 16 heures et 17 heures. Mais il y aura aussi les brunchs de Pâques, des ateliers coloriage, cuisine ou découverte de la biodiversité, et des tutos pour apprendre aux enfants à construire une mangeoire à oiseaux ou à pratiquer le zéro déchet au goûter.

    Six chasses aux œufs en deux jours. Réservation obligatoire. Helloasso.com

    A Saint-Emilion, des chocolats grands crus

    Au Château Troplong Mondot, on produit un premier grand cru classé de Saint-Emilion de grande renommée, mais pas seulement. Du haut de sa butte, le château embrasse les collines alentour, la vallée puis le village de Saint-Emilion dans un paysage où s’ajoutent à la vigne des bosquets, des murets et des chemins qui invitent à la balade.

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    Le Figaro

    «On est en direct» spécial présidentielle: qui sont les invités ce samedi 26 mars 2022?

    • Par  Le TVMag.com
    • Mis à jour le 26/03/2022 à 17:01
    • Publié le 26/03/2022 à 16:30

    Samedi soir, à partir de 23h05 sur France 2, la journaliste Léa Salamé et l’animateur Laurent Ruquier recevront notamment le ministre Olivier Véran et le comédien Antoine Duléry.

    Ce samedi, dans l’émission de France 2 «On est en direct», Léa Salamé et Laurent Ruquier convieront notamment le ministre de la Santé Olivier Véran. Celui-ci, sur le plateau, aura la tâche de défendre Emmanuel Macron et, on s’en doute, sa gestion de la crise sanitaire. La chaîne a invité également Julien Sanchez, porte-parole du Rassemblement national et le député de la France insoumise Adrien Quatennens.

    » LIRE AUSSI - Théâtre: Par le bout du nez, quand le psychiatre rencontre le président

    Même la culture aura un goût de politique puisque Antoine Duléry présentera la pièce Par le bout du nez, rencontre entre un président pris de démangeaison nasale et un célèbre psychiatre, incarné par François Berléand. Enfin, la chanteuse Ann Keren racontera dans «On est en direct» les coulisses de l’enregistrement de son disque avec le talentueux quatuor Debussy, sorti le 11 février.

    » Suivez toutes les infos de TV Magazine sur  Facebook et Twitter .

    Le Monde

    Scandale policier, le camp de Royallieu, Arcimboldo… : les replays du week-end

    Chaque samedi, « La Matinale » propose une sélection de programmes à (re)voir ou à (ré)écouter en différé.

    LA LISTE DE LA MATINALE

    Cette semaine, quelques « affaires sensibles »… Celle de la BAC Nord de Marseille qui a inspiré le film du même nom ; celle de ce camp de concentration allemand, à 80 kilomètres de Paris, qui fit mourir à petit feu le grand-père d’Anne Sinclair ; celle de cette Amérique coupée en deux dès qu’on y parle « armes » ; celle, enfin, de cette jeunesse française qui vota pour la première fois en 2017 et raconte son désenchantement cinq ans après… Et puis une bouffée d’air frais avec Arcimboldo, facétieux maître du maniérisme aux toiles « extraordinairement modernes ».

    La BAC Nord, un scandale policier sur écoute

    Après le succès de BAC Nord, le film de Cédric Jimenez, retour sur les faits réels qui l’ont inspiré, et qui ont conduit dix-huit policiers de la brigade anticriminalité (BAC) des quartiers nord de Marseille à être déférés en correctionnelle pour vol, corruption, trafic de drogue, racket et placés en détention provisoire en octobre 2012.

    Le documentaire de Linda Bendali remonte le fil de ce « grand gâchis » politico-judiciaire, de 2009 à aujourd’hui, grâce à des témoins clés retrouvés. Alain Gardère, l’ex-préfet, envoyé à Marseille sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy, s’exprime pour la première fois sur cette affaire. « Toute la force de l’enquête est de faire apparaître les nombreux paramètres de l’affaire, parfois souterrains, comme la guerre sale des polices ou la politique du chiffre », souligne Franck Duprat, rédacteur en chef chez Capa pour « Affaires sensibles », l’émission de Fabrice Drouelle (adaptation télévisée de son programme du même nom sur France Inter).

    La réalisatrice conte l’histoire depuis ses prémices, en s’appuyant sur les archives télévisées et sur des témoignages clés – incontestablement le point fort de cette enquête, même si, le parquet ayant fait appel (douze policiers doivent repasser devant les juges en septembre), les policiers mis en examen restent en retrait. De multiples rebondissements (planques, écoutes, « pacte secret ») émaillent ce récit jusqu’à l’épilogue de cette affaire emblématique dont l’onde de choc n’a pas fini de secouer les milieux policiers. Catherine Pacary

    « BAC Nord, la vraie histoire du scandale policier », documentaire de Linda Bendali (France, 2021, 45 min). Diffusé dans le cadre de l’émission « Affaires sensibles » présentée par Fabrice Drouelle. Disponible en replay jusqu’au 21 avril sur France.tv.

    Royallieu, ou le « camp de la mort lente »

    La journaliste Anne Sinclair a consacré un livre à chacun de ses grands-pères. Dans 21, rue La Boétie (Grasset, 2012/Livre de poche, 2013), elle retraçait la destinée du fameux marchand d’art Paul Rosenberg (1881-1959), qui, en juin 1940, avait réussi à fuir les rafles nazies en émigrant aux Etats-Unis.

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    Le Monde

    « La Mouette », Caroline Vigneaux, « Revisor »… Les spectacles d’avril à réserver

    Désormais libérée des contraintes sanitaires, l’offre culturelle se déploie en ce début de printemps. Les critiques du « Monde » proposent aux lecteurs de la « Matinale » leur sélection.

    LA LISTE DE LA MATINALE

    Théâtre, humour, danse, musique classique : une floraison de spectacles et concerts accompagne le début du printemps, l’occasion de découvrir une Mouette et un Avare très contemporains, trois ballets d’Olivia Grandville, d’écouter des chants corses à l’abbaye de Fontevraud ou de « croquer la pomme » avec Caroline Vigneaux.

    • THÉÂTRE

    « La Mouette », par Cyril Teste

    Le metteur en scène Cyril Teste, virtuose du dialogue entre cinéma et théâtre, signe une Mouette magnifique et très contemporaine. Avec lui, la pièce de Tchekhov approfondit encore les mises en abyme opérées par le grand auteur russe entre la fiction et le réel. C’est une Mouette comme on ne l’a jamais vue, entre sensibilité à fleur de peau et audace formelle, et portée par de très beaux acteurs. A commencer par la Nina inédite de la jeune slameuse et actrice Liza Lapert, une découverte : une Nina aux cheveux courts blond platine, le corps couvert de tatouages, déchirante. Fabienne Darge

    Théâtre Nanterre-Amandiers, du 14 au 30 avril, puis à Saint-Quentin-en-Yvelines et à Orléans.

    « Ils nous ont oubliés », par Séverine Chavrier

    On ne le sait pas assez, mais Séverine Chavrier est une de nos metteuses en scène les plus puissantes et les plus singulières. C’est en musicienne, qu’elle est au départ, qu’elle travaille la scène, faisant du son un élément constitutif de la mise en scène. Après Nous sommes repus mais pas repentis, en 2016, qui s’inspirait de Déjeuner chez Wittgenstein, elle aborde un autre texte culte de Thomas Bernhard, La Plâtrière, pour ce spectacle intitulé Ils nous ont oubliés. Le maître de l’exagération y déploie quelques-unes de ses obsessions majeures, avec l’humour dévastateur qu’on lui connaît. Obsessions que Séverine Chavrier fait résonner dans un espace hanté de spectres sonores. F. Da.

    Odéon-Théâtre de l’Europe aux Ateliers Berthier, Paris 6e, du 12 au 27 avril.

    « Tempest Project », par Peter Brook et Marie-Hélène Estienne

    Tout au long de sa longue vie de théâtre, Peter Brook a cheminé à travers La Tempête de Shakespeare, remettant plusieurs fois sur le métier la mise en scène de cette pièce magique. Il y revient une nouvelle fois aujourd’hui, en compagnie de sa fidèle complice Marie-Hélène Estienne, pour ce spectacle issu d’un chantier de recherches mené en février 2020. C’est le thème de la liberté qui intéresse Brook particulièrement ici, une liberté différente à conquérir selon les personnages, qu’il s’agisse de Prospero, d’Ariel ou de Caliban. Avec, notamment, la grande Marilu Marini. F. Da.

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    L'Humanité

    Le cerveau augmenté, mythe ou réalité ?

    Agoras

    La 24e édition de la Semaine du cerveau, qui s’est déroulée en France jusqu’au 20 mars, donne l’occasion de questionner l’intelligence artificielle, de repenser les rapports de cet organe central au corps, à la société et à l’environnement. Regards croisés entre un philosophe, un psychiatre et un neuropsychologue.

    Anna Musso

    L’imaginaire des technosciences dans la Silicon Valley peut-il aider et même suffire à comprendre le vivant ? L’humain pense-t-il uniquement avec son cerveau ou avec tout son corps ?

    Tristan Desiles Cette approche peut aider et aide déjà d’ailleurs à explorer notre fonctionnement cérébral, mais je doute qu’elle soit suffisante étant donné la complexité du cerveau. Pour savoir si l’homme pense avec son cerveau ou avec son corps, il serait bon de définir ce que l’on entend par la pensée. En sachant que tout notre corps est déjà présent dans notre cerveau, par la sensorialité ou encore la motricité. Le concept de pensée me semble personnellement intimement lié au cerveau.

    Serge Tisseron Le rôle de ce qu’on appelle l’embodiment, c’est-à-dire la pensée incarnée dans un corps, est de plus en plus pris en compte aujourd’hui. La pensée de l’homme n’est pas une sorte de réalité qui flotte au-dessus de son corps, sans connexion avec lui, mais elle est au contraire étroitement dépendante de ses informations sensorielles, venant de l’extérieur et de l’intérieur de lui. Mais la question de l’intelligence artificielle (IA) ne concerne pas seulement le fait de lui donner une expérience sensible du monde. C’est de façon plus générale la question des données qui l’alimentent. L’IA est toujours inséparable de sa place dans une chaîne qui commence par les données qui lui sont fournies (les big data), qui continue avec son programme – les fameux algorithmes –, puis passe par son action sur le monde, et se termine par l’utilisateur qui peut accepter ou refuser cette action. Il ne suffit pas qu’une machine soit capable d’accomplir un travail ou de prendre des décisions à notre place pour que cela nous enchante. Il existe deux représentations extrêmes de la relation entre un humain et un robot qui font obstacle à leur cohabitation. La première voit l’homme comme asservi au programme de la machine : l’intelligence artificielle concevrait, l’homme exécuterait. La seconde se situe exactement à l’opposé : l’être humain concevrait et la machine réaliserait. Ces deux imaginaires sont des obstacles importants à leur introduction. Le plus dramatique serait qu’aucun des neuroscientifiques ne pose comme préalable un grand débat citoyen sur ces questions qui engagent pourtant notre avenir à tous. Quels robots voulons-nous et, plus encore, quels robots ne voulons-nous pas ?

    Jean-Michel Besnier La préoccupation des technosciences est moins de comprendre que de maîtriser. Décrypter le génome pour le manipuler et augmenter les performances cognitives et sensorimotrices, agir sur les télomères (les extrémités de nos chromosomes – NDLR) pour limiter les effets du vieillissement, modéliser le fonctionnement du cerveau pour le dupliquer et le transférer : c’est bien plus important pour elles que de comprendre comment nous faisons société grâce au langage et aux symboles constitutifs des cultures. On sait bien que l’humain pense avec l’ensemble de son corps – ce qui peut vouloir dire que la sensibilité lui est essentielle pour être intelligent. Mais on peut aussi réduire cela à l’idée que les organismes sont des machines à capter et émettre des informations – ce qui nous apparente aux machines pensantes fonctionnant au deep learning. Il est bien difficile de sauver la cause d’une représentation humaniste de l’humain quand on se situe depuis le pragmatisme des technosciences.

    Peut-on isoler le cerveau et le traiter comme une machine ou un ordinateur qui échange et traite des informations et impulse des comportements ? N’est-ce pas la vision de la cybernétique ?

    Serge Tisseron Le développement de l’IA est porté par deux projets ou, si on préfère, deux désirs. Le premier est de créer un « résolveur de problèmes universel » capable de rivaliser avec la polyvalence de l’intelligence humaine. C’est le projet avancé en 1956 par John McCarthy à la conférence de Dartmouth (atelier scientifique considéré comme l’acte de naissance de l’intelligence artificielle en tant que domaine de recherche autonome – NDLR). Le second est de créer une machine capable de se faire passer pour un humain. C’est le projet d’Alan Turing : une intelligence artificielle se reconnaîtrait par le fait qu’un interlocuteur interagissant avec elle, sans la voir, pense avoir affaire à un humain. Le second de ces projets est accessible dans un avenir proche, mais le premier est hors de portée.

    Tristan Desiles Si on veut faire la comparaison entre l’humain et l’ordinateur, notre cerveau serait plutôt comme le processeur de la machine. Seul il n’est pas vraiment utile ; il est nécessaire de le relier à d’autres éléments pour avoir un ensemble fonctionnel. Notre cerveau en effet reçoit, traite et émet des informations qui se manifestent sous la forme de pensées, de comportements, de langage ou d’autres modalités. Cependant, la ressemblance s’arrête selon moi ici. Notre fonctionnement à nous, humains, est éminemment plus complexe. Par exemple, notre façon de traiter les informations va être dépendante de nombreux facteurs, là où les machines traitent généralement une même donnée de la même façon. On peut illustrer cela avec les impacts de la culture, de l’âge, de la vie personnelle, des stimulations passées… La plasticité de notre cerveau implique des connexions différentes chez chaque individu, alors que les ordinateurs sont tous les mêmes à la sortie de l’usine. La cybernétique utilise la comparaison avec la robotique comme postulat de base d’une étude des systèmes complexes comme le nôtre. C’est une science qui cherche à nous comprendre par le biais des machines avec lesquelles nous partageons certaines caractéristiques mais pas toutes…

    Jean-Michel Besnier La vision cybernétique a cru pouvoir penser le cerveau comme un ordinateur capable d’émettre des messages et de rétroagir en fonction des réponses qu’il reçoit. Elle a cédé à un dualisme digne de Descartes et a même imaginé qu’on puisse séparer le corps et l’esprit. Mais les neurosciences lui ont rappelé qu’un cerveau coupé d’un environnement qui lui impose de se modifier sans cesse était indispensable à sa survie. Un cerveau plongé dans un bocal de formol est condamné à mourir… Tant pis pour l’approche technicienne du problème. C’est la phénoménologie qui dit le plus vrai du cerveau. Le biologiste Francisco Varela avait raison…

    Le rêve des neuroscientifiques, est-ce l’homme-machine et le projet de dupliquer le cerveau-ordinateur, ou un cerveau-machine comme l’imaginent Elon Musk ou Google. Est-ce possible, et est-ce même souhaitable ?

    Tristan Desiles Elon Musk ou Google sont avant tout des entrepreneurs. Les neuroscientifiques n’ont, à mon sens, pas les mêmes rêves. Les scientifiques ont principalement comme but la compréhension, le savoir, ce qui est loin d’être terminé en ce qui concerne les neurosciences. Dans les concepts d’homme-machine, de cerveau-ordinateur… on semble laisser de côté une des caractéristiques humaines principales, à savoir les émotions. Cependant, c’est un champ d’études très important dans les neurosciences. Je doute donc que ce soit le souhait de ces personnes. La création d’un homme-machine n’est actuellement pas possible car nous n’avons tout simplement pas toutes les connaissances sur l’humain. Nous sommes pour l’instant en mesure d’imiter certaines actions comme le mouvement, la parole, certains aspects de la perception, mais on est loin d’un être humain. Est-ce souhaitable ? Sur un plan personnel, je vous répondrai que non. Nous sommes déjà bien assez sur Terre et puis… nous connaissons déjà la recette pour fabriquer des vrais humains. Si le but est de fabriquer des robots pour des tâches spécifiques, pas besoin de recréer des humains a priori.

    Serge Tisseron Lorsque ces machines diront « je » en simulant des émotions, trois risques nous guetteront : oublier qu’elles sont connectées en permanence à leurs programmeurs ; les croire capables d’émotions alors qu’elles ne feront que les simuler ; et même préférer leur compagnie à celle des humains. Déjà, les voix données aux chatbots (programmes informatiques qui simulent et traitent une conversation humaine – NDLR) suivent les stéréotypes sociaux, avec le risque de les renforcer. Et une fois que nous serons en confiance avec ces machines, nous deviendrons extrêmement vulnérables à leurs suggestions. Il est urgent de créer un cadre éthique clair et précis.

    Jean-Michel Besnier Je ne sais si les neuroscientifiques rêvent. Ils peuvent imaginer résoudre des pathologies (comme la maladie de Parkinson) avec de la stimulation neuronale profonde, être capables de lire dans la pensée, vouloir augmenter la mémoire ou modifier l’humeur en agissant sur les neurotransmetteurs… mais ils sont souvent réalistes. Le projet du Human Brain, à Lausanne, de dupliquer un cerveau ne les mobilise plus beaucoup et le Mind uploaping (téléchargement d’un cerveau) ne les mobilise guère plus. Reste que Stanislas Dehaene (neuroscientifique, professeur au Collège de France – NDLR) travaille encore à réaliser une conscience artificielle…

    Quel peut être l’apport de la psychanalyse, des sciences humaines et sociales et de l’art pour compléter ou corriger ces approches des neurosciences ?

    Jean-Michel Besnier Les sciences humaines et sociales (SHS) ont leur rôle à jouer : elles savent l’importance de la dimension symbolique de l’humain. Elles savent que l’humain est compliqué et elles ne cèdent pas à la tentation de le réduire à des dispositifs techniques. Elles n’ont pas une conception rudimentaire de la conscience et savent relativiser les prétentions à l’artificialiser. Elles cherchent au mieux à rendre compatibles les données objectives (par exemple, celles de la neuro-imagerie) avec les ressentis phénoménologiques (par exemple, la conscience réflexive ou l’expérience de la douleur). Mais, pour être capable d’interagir et de réguler les ambitions des neurosciences, il faut aller un peu à la paillasse, et les théoriciens des SHS sont trop rares à s’y engager…

    Serge Tisseron Là où les concepteurs d’intelligence artificielle pensent les choses en termes de performances des machines, les sciences humaines les pensent en termes de relations entre les humains et les machines. Elles se préoccupent des conditions pour que les hommes et les machines puissent collaborer. C’est notamment l’objectif de la cyberpsychologie, ou psychologie de l’homme en interrelation avec ses technologies. Elle étudie la façon dont les outils utilisés par l’Homme le transforment et peuvent être mises au service de son asservissement ou au contraire de son épanouissement. C’est l’angle mort des recherches des ingénieurs.

    Tristan Desiles Les sciences humaines travaillent de concert avec les neurosciences, encore une fois dans le but de mieux nous comprendre. Chacun apporte sa pierre à l’édifice à travers le prisme de sa spécialité. C’est évidemment nécessaire, compte tenu de la complexité de notre fonctionnement. L’art est souvent là pour nous rappeler notre potentiel créatif et émotionnel, ce qui est également une différence majeure par rapport aux machines. Il est également là pour observer les avancées de la science, parfois en les critiquant, parfois en les soulignant, mais l’art permet toujours de proposer une vision alternative aux changements de notre monde.

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    Le Figaro

    Guerre en Ukraine : pourquoi le ministre de la Défense russe Sergueï Choïgou a-t-il disparu des écrans pendant deux semaines ?

    Bénédicte Lutaud

    DÉCRYPTAGE - Après une longue absence qui a nourri les spéculations, le ministre est finalement réapparu samedi dans une vidéo. Le chef d'état-major Valéri Guerassimov reste lui aussi très discret.

    Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a fait une nouvelle apparition publique dans une vidéo, selon des images diffusées ce samedi 26 mars, après une longue absence de deux semaines. Cette «disparition» inattendue dans un contexte de guerre n'avait pas manqué de nourrir toutes sortes de spéculations, que le Kremlin s'était efforcé de balayer. Dans la vidéo diffusée dernièrement par le ministère de la Défense, on voit donc Sergueï Choïgou présider une réunion consacrée au budget d'armement de la Russie.

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    L'homme aux cheveux gris est d'ordinaire un visage familier des écrans de télévision. Vladimir Poutine et lui se mettent régulièrement en scène dans des séjours dans la taïga sibérienne, au volant de véhicules tout-terrain, buvant le thé ou cueillant des champignons.

    Jeudi, le Kremlin avait fait état d'une conversation entre le ministre et le président Vladimir Poutine à l'occasion d'un rapport «sur le déroulement de l'opération militaire spéciale» lors d'une réunion de conseil de sécurité russe. Une façon de tenter de faire taire les rumeurs. Le Kremlin avait également rejeté les spéculations sur l'état de santé du ministre. «Le ministre de la Défense a beaucoup à faire actuellement (...), ce n'est pas vraiment le moment de faire dans l'activité médiatique», avait dit le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov. Le média indépendant russe Agentstvo, notamment, avait évoqué des problèmes de santé cardiaques qui auraient pu expliquer la discrétion médiatique du ministre de la Défense.

    Un précédent court extrait vidéo

    Jeudi 24 mars, un extrait vidéo de 12 secondes du Conseil de sécurité en visioconférence, auquel Sergueï Choïgou est censé avoir participé, avait déjà été publié par le Kremlin, mais sans son. Dans le coin gauche de l’écran, on y voyait le ministre en costume cravate. Mais les médias russes indépendants - en exil - avaient immédiatement mis en doute l’authenticité de ces images.

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    Le Moscow Times notait ainsi que le cadre, la tenue et la posture de Sergueï Choïgou étaient rigoureusement identiques à celles de sa dernière apparition, lors d’une précédente réunion. Le site Mediazona supposait alors que les plans du ministre avaient été «copiés de l’un des conseils de sécurité précédents et incrustés dans cette vidéo».

    D’autres médias rapportaient que Choïgou avait été vu pour la dernière fois en public le 11 mars, remettant des récompenses aux troupes russes occupant l’Ukraine. Le reporter du Moscow Times Jake Cordell notait encore sur Twitter, mercredi, que de nombreux utilisateurs de la messagerie cryptée Telegram se demandaient où se trouvait le ministre, qui n’avait pas non plus été vu avec Poutine depuis la réunion du 28 février, lorsque le président russe lui avait ordonné de mettre la puissance nucléaire russe en alerte.

    Valéri Guerassimov, chef d'état-major russe, lui aussi absent des écrans

    Les spéculations ont également été alimentées par le fait qu'un autre homme clé du Kremlin, Valéri Guerassimov, chef de l'état-major russe, n'a pas non plus été vu en public depuis le 11 mars.

    Pourtant, depuis le début de la guerre, Sergueï Choïgou et Valéri Guerassimov étaient devenus inséparables à l'écran lors de leurs entrevues mises en scène avec Vladimir Poutine. Guerassimov figure, lui aussi, le 28 février, sur les images télévisées où le maître du Kremlin ordonne la mise en alerte de la puissance nucléaire russe. Une mise en avant médiatique choisie délibérément par Poutine qui considère - ou considérait ? - ces deux hommes comme les artisans de la campagne victorieuse d'annexion de la Crimée en 2014.

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    Identifiés comme faisant partie des plus fidèles parmi les fidèles de Vladimir Poutine, les deux militaires étaient arrivés à leurs postes respectifs à quelques semaines d'intervalle seulement, en 2012. Selon beaucoup d'observateurs, s'ils devaient quitter leurs fonctions un jour, ils le feraient au même moment.

    Victimes d’une purge ?

    Parmi les hypothèses émises par les médias et observateurs du Kremlin figure celle d'une purge voulue par Vladimir Poutine. Le président russe aurait notamment pu attribuer à Sergueï Choïgou l’échec relatif de l’intervention russe en Ukraine. L’hypothèse d’une mise en retrait forcée n’aurait rien eu d’improbable, pour l’historienne Françoise Thom, spécialiste de Poutine, interrogée par L'Express : «Poutine ne peut pas les limoger publiquement, ce serait reconnaître l'échec de la guerre, il ne peut que les faire disparaître».

    D’autant que Vladimir Poutine, qui a récemment appelé à la «purification» de la société russe et dénoncé les «nationaux-traîtres», a déjà commencé à écarter des responsables du FSB, le service de renseignements russes : le 11 mars, l'un des principaux chefs des services secrets, Sergueï Beseda, et son adjoint, ont ainsi été placés en résidence surveillée.

    Chasse à la taupe ?

    D’autres observateurs ont avancé la thèse d'une chasse à la taupe, s'interrogeant sur des fuites récurrentes auprès des services de renseignements américains et britanniques. Le maître du Kremlin aurait été particulièrement mécontent d'avoir vu ses plans d'invasion militaire de l'Ukraine dévoilés à Londres et à Washington.

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    «Le Kremlin commence peut-être à se demander pourquoi les renseignements américains étaient si précis», suggérait, dans un récent entretien au New Yorker , Andreï Soldatov, journaliste d'investigation et expert des services secrets de l'État russe. «Il semble que maintenant Poutine se fâche non seulement contre les mauvais renseignements et les mauvaises performances en Ukraine, mais se demande aussi pourquoi les Américains savaient tant de choses», décryptait-il.

    Mais pourquoi Sergueï Choïgou ferait-il partie des suspects ? Sa famille pourrait avoir semé des doutes sur sa fidélité à Vladimir Poutine. Et plus précisément sa fille. Ouvertement contre la guerre, Ksenia Choïgou a osé poster une photo sur son compte Instagram, où on la voit en tenue de sport jaune, portant son bébé vêtu de bleu... Soit les couleurs du drapeau ukrainien.

    Quid de Valéri Guerassimov, le chef d'état-major de l'armée, lui aussi absent des radars depuis le 11 mars ? Pour certains observateurs, il pourrait également être victime de son supposé scepticisme vis-à-vis de la guerre en Ukraine.

    Toujours dans L’Express, Françoise Thom affirme qu’«un indice appuie cette thèse». Peu de temps avant l’invasion militaire de l’Ukraine, le général Leonid Ivashov, à la retraite, avait déclaré dans les médias qu’une guerre en Ukraine signerait la fin de la Russie. «Le fait que cet ultra-patriote prenne cette position était un signe. (...) Il ne pouvait pas le faire sans le feu vert de l’état-major», assure l’historienne, y voyant «un message indirect de Guerassimov» à Poutine.

    L'historienne rappelle encore que ces disparitions, même momentanées, rappellent celles de certains hauts responsables sous Staline, dont les photos étaient alors retouchées. Si Sergueï Choïgou est réapparu sur les écrans, Valéry Guerassimov, pour l'heure, continue de se faire discret.

    Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

    INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 30e jour de l'invasion, des attaques russes dans le Donbass et des contre-attaques ukrainiennes près de Kiev.

    Guerre en Ukraine: l’hypothèse d’une frappe nucléaire tactique russe prise au sérieux par les alliés

    DÉCRYPTAGE - Un mois après le déclenchement des hostilités, Vladimir Poutine n’a pas atteint ses objectifs sur le terrain. Pour conjurer l’échec, il pourrait être tenté par une escalade, intensifier le conflit pour faire plier son adversaire.

    Guerre en Ukraine: pourquoi les Russes ne sont pas accueillis en libérateurs par les russophones

    GRAND ENTRETIEN - Alors que l'armée russe s'attendait à être accueillie en libératrice, la population russophone se montre hostile. La spécialiste des sociétés postsoviétiques Anna Colin Lebedev explique l'origine de cette répulsion.

    Le Monde

    Une famille congolaise, l’amour d’une vie, un inédit de Jack Kerouac… Nos idées de lectures

    Chaque jeudi dans « La Matinale », la rédaction du « Monde des livres » vous propose sa sélection littéraire.

    LA LISTE DE LA MATINALE

    L’épopée d’une vie, et même de plusieurs, concentrée en vingt-quatre heures : tel est le pari du Québécois Alain Farah dans Mille secrets mille dangers. Un pari brillamment réussi, comme celui, inverse, de JJ Bola dans Nulle part où poser sa tête : le destin d’une famille congolaise, entre Kinshasa et Londres, sur plusieurs décennies. Longue durée aussi pour Serge Rezvani, dont le nouveau livre continue de célébrer l’amour qui le lia à sa femme pendant plus de cinquante ans. Unité de temps et de lieu, en revanche, chez le sociologue américain Eric Klinenberg, qui analyse les effets de la canicule qui frappa Chicago pendant l’été 1995, faisant des centaines de morts. Et, pour finir ces allers-retours dans le temps, une résurrection : le premier roman inédit de Jack Kerouac, L’océan est mon frère.

    ROMAN. « Mille secrets mille dangers », d’Alain Farah

    Alain Farah aime James Joyce, Le Parrain, de Francis Ford Coppola, et les jeux vidéo. Ainsi peut-on commencer la présentation de Mille secrets mille dangers, le troisième roman de l’écrivain québécois, qui mixe et fond ces influences au fil de ses 500 pages absolument épatantes, alternativement burlesques et déchirantes.

    Au premier, l’auteur emprunte, entre autres, le principe d’Ulysse (1922), se déroulant sur une seule journée. Au deuxième, qui s’ouvrait par des noces, il adresse un clin d’œil appuyé en choisissant que ces vingt-quatre heures soient celles d’un mariage. En l’occurrence, celui d’un certain Alain Farah, le 7 juillet 2007. Les troisièmes ont été la première école de fiction de ce dernier, et il en a gardé une manière formidablement ludique d’envisager l’art de la narration.

    A partir du point fixe que constitue l’évocation du mariage, ses moments de grâce et ses couacs nécessairement innombrables, le récit se déploie à travers le temps et aborde mille questions, mille sujets – l’immigration au Québec, la religion, l’héritage que l’on lègue à ses enfants, les névroses familiales, le présent éternel de la maladie, l’addiction aux médicaments, le deuil…

    Mille secrets mille dangers tisse ensemble la joie et la peine comme il tresse le présent, le passé et le futur. Comme, aussi, il trame une langue où le français se teinte de québécismes, de mots d’anglais ainsi que d’arabe. Cette langue pourtant étonnamment claire, aux phrases simples, parvient à nous rendre extraordinairement proche l’épopée – minuscule et immense – vécue par son personnage. Raphaëlle Leyris

    ROMAN. « Nulle part où poser sa tête », de JJ Bola

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    Le Figaro

    «Ça me rappelle quand c'était nous sous les bombes» : la guerre en Ukraine fait remonter des souvenirs douloureux de 39-45

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    TÉMOIGNAGES - Alors que l'offensive russe se poursuit en Ukraine, c'est avec inquiétude, douleur et souvent sagesse que les plus âgés regardent les combats à l'orée de l'Europe.

    Marie-Liévine Michalik

    C'est un son qu'elle connaît par cœur, pour l'avoir entendu des dizaines de fois. «C'est une sirène qui ne ressemble pas aux autres, se souvient Josette, 88 ans. C'est une sirène qui crie très fort, qui vous réveille la nuit». Cette sirène dont parle la presque nonagénaire est une alerte anti-bombardements, qu'elle ne pensait plus réentendre de sa vie. Pourtant, depuis le 24 février et le début des offensives russes en Ukraine, ce son trident lui est redevenu familier : «Même si c'est à travers la télé, ça me rappelle quand c'était nous, sous les bombes».

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    En mai 1940, Josette avait 6 ans. Elle habitait à Melun (Seine-et-Marne), avec sa grande sœur Janine, son frère Jean et ses deux parents. «Je m'en souviens très bien. On était bien dans une petite maison et ils ont commencé à parler de la guerre. On ne savait pas trop ce que c'était à l'époque, on était innocents encore.» Si la mobilisation générale était dictée depuis septembre 1939, la «drôle de guerre» avait laissé quelques mois de répit aux familles françaises. Puis, tel un cheval en cabale, tout s'est accéléré. Les rumeurs ont laissé place aux premières sirènes anti-bombardements, suivies des premiers éclairs de feu.

    «Je me revois descendre avec ma poupée»

    Le 28 février 2022, à Kharkiv, deuxième plus grande ville d'Ukraine, les sirènes puis les bombes ont déferlé. Une vague meurtrière qui s'est répétée à Kiev puis Marioupol, Jitomir, Vassylkiv, Odessa, Lviv… Les Ukrainiens se réfugient dans les couloirs de métro, les caves et les bunkers.

    Ces images d'un raid sans fin ont soudainement fait resurgir des souvenirs du passé pour Josette. «Je me revois très bien descendre dans la cave avec ma poupée, il fallait fuir les bombardements, Maman nous avait donné le droit de prendre une seule chose, on ne pouvait pas s'encombrer.» Si face à l'érosion du temps, certains détails ont eu raison de la mémoire de Josette, il lui reste des bribes de sensations. «Il faisait froid, c'était humide mais on n'avait pas peur. J'étais trop petite pour avoir peur. Tant que j'avais ma poupée et ma maman, c'était bon.»

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    Pour Charles, alors âgé de 3 ans en 1940, «ce n'était pas de la peur. On n'avait pas les mots pour décrire ça mais je me rappelle avoir senti une grosse boule dans mon ventre». D’un père travaillant dans l’industrie, la famille a vécu la guerre à Paris, excepté l’été 41 où il partit à la campagne dans sa famille, en Normandie. Prévoyants, ses parents avaient pris l’habitude de demander aux enfants de déposer au bout du lit une pile d’habits, prête à être enfilée au cas où l’alarme annonçant un bombardement retentissait. Ce qui arriva durant la nuit du 3 au 4 mars 1942.

    Du haut de ses cinq ans, cette nuit est «son souvenir le plus effrayant». Une fois la première alarme anti-bombardement déclenchée, les familles se sont précipitées dans l'abri qu'elles connaissaient bien. «Les enfants étaient apeurés, près de leur mère. Les hommes discutaient discrètement dans leur coin. Nous, on ne parlait pas, on respirait à peine, on écoutait intensément le ciel à la recherche d'une vibration pour entendre ce son grave des bombardiers.»

    « Ce n'est pas du tout la même guerre, ce ne sont pas les mêmes raisons mais pour les populations civiles, c'est la même chose. Ce que sont en train de vivre les enfants et les femmes seules en Ukraine, c'est aussi ce que nous avons vécu. »

    Quatre-vingts années plus tard, cette même angoisse a été ressentie par les habitants des villes ukrainiennes bombardées. «Ce n'est pas du tout la même guerre, ce ne sont pas les mêmes raisons qui ont engendré le conflit, analyse Charles. Mais pour les populations civiles, c'est la même chose. Ce que sont en train de vivre les enfants et les femmes seules en Ukraine, c'est aussi ce que nous avons vécu.»

    «Nous aussi, on partait sur les routes»

    «Quand j'ai vu les familles sur les routes, fuyant les bombes, je n'ai pas pu m'empêcher de repenser à nous, fuyant les Ardennes. Nous aussi on partait sur les routes.» Jean a aujourd'hui 91 ans. En 1940, sous la pression de la «Blitzkrieg», il a quitté sa maison, son potager, son ruisseau et ses deux vaches qu'il aimait tant. Des voisins avaient pris une petite charrette, tirée par un cheval, permettant à la famille de prendre quelques victuailles supplémentaires. «Mais ça ne nous a pas nourris longtemps», déplore le vieil homme, qui se souvient avoir ingurgité une quantité impressionnante d'œufs crus, trouvés dans les fermes sur la route. Un mets, qu'il lui est, depuis, impossible de manger.

    À voir ces familles entières, livrées à elles-mêmes, le grand-père se souvient de ces heures à errer, à dormir parfois à même le sol. Une nuit l'a particulièrement marqué. Alors qu'ils continuaient leur ruée vers la «zone libre», Jean, petit garçon, s'est endormi dans un fossé, «juste le temps d'un petit somme». Mais cette sieste s'est éternisée. Et au réveil, Jean ne reconnaît plus personne, sa famille est partie sans lui. «J'ai repris la route, avec les autres, que je ne connaissais pas mais ce n'était pas important, on vivait tous la même chose.»

    Ce n'est que deux jours plus tard que le garçonnet a retrouvé sa grand-mère, sa mère et son frère. «On s'était couché sur de la paille pour dormir quand soudain j'ai entendu la voix de mon frère. C'était incroyable, je n'en revenais pas.» Quinze jours plus tard, la famille est arrivée chez un oncle éloigné, dans le Beaujolais.

    Entre espoir et craintes pour le futur

    Comment nos aînés perçoivent-ils cette guerre qui s'enlise ? Pour Josette, «c'est tellement triste la guerre, j'ai mal pour tous ces gens». Du haut de ses 88 ans, elle ne s'y résout toujours pas. «À quoi sert un conflit ? À quoi sert une guerre ? Surtout quand elle s'attaque aux civils, aux familles et aux enfants.» Avec sa sœur, elles ont encore une peur accrue de l'occupant nazi. «Un soir, trois soldats sont arrivés, ils ont demandé à manger et à boire. On leur a donné et on s'est enfui chez la voisine par la porte arrière.» Plus de 80 après, elle n'ouvre pas aux personnes qu'elle ne connaît pas et «se méfie des Allemands». «La guerre laisse des traces, déplore Jean. Ce sont des générations entières qui sont touchées par cette tragédie.»

    Charles s'inquiète, lui, pour la paix en Europe. «J'ai commencé ma vie en connaissant la guerre sur le Vieux continent, il est fort possible que je meure avec toujours la guerre, une autre, mais encore la guerre». Tous ont connu le fracas des armes et la joie de la Libération. «C'était le meilleur moment, se souvient Josette. Mes deux parents qui étaient restés en région parisienne, sont venus nous annoncer que la guerre était finie. Mon frère allait pouvoir rentrer d'Allemagne.»

    Depuis la capitale, Charles n'oublie pas les scènes de liesse. «Maman était venue me réveiller : ''C'est la libération'', m'a-t-elle dit. Les Américains sont entrés dans la ville''. Les cloches ont sonné, c'était la fin de la guerre.» Pour autant, malgré l'apaisement de voir le conflit terminé, restait «l'inquiétude de retrouver le reste de la famille vivante». Alors, laissant les Parisiens à leur soulagement, la famille est partie en Normandie. «Dans la maison, les assiettes étaient encore là, sur la table, quelque peu mangées. Seul témoin de leur départ en vitesse, quatre mois plus tôt.» Après d'intenses recherches, «nous les avons retrouvés, sains et saufs, cachés dans une ferme». Des retrouvailles qui sonnaient vraiment, cette fois, la fin des hostilités.

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    Le Monde

    « Plumes », « L’Ombre d’un mensonge », « Bruno Reidal »… Les films à l’affiche cette semaine

    Chaque mercredi, les journalistes de la rubrique cinéma du « Monde » proposent leurs critiques des films à découvrir en salle.

    Cette semaine au cinéma, les couples se forment au large de l’Ecosse entre deux éclopés de la vie dans L’Ombre d’un mensonge, de Bouli Lanners, les familles se serrent les coudes, comme celle, égyptienne, de Plumes, dont le père se transforme, du jour au lendemain, en poulet, et les amoureux attaquent au couteau, comme dans l’ombrageux Bruno Reidal, auteur d’un meurtre sanglant dans le Cantal du début du XXe siècle.

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    « Plumes » : nid-de-poule kafkaïen

    D’où qu’on le regarde, c’est avec quelque chose d’obstinément nouveau que Plumes se présente à nous, après son passage par Cannes et la Semaine de la critique, en juillet 2021. Là où le jeune cinéma d’auteur international croule souvent sous les références, cet objet braque, irrécupérable, semble inventer dans son coin un langage bien à lui, abrupt et à l’uppercut. Venu d’Egypte, il est le fait d’un jeune réalisateur, Omar El Zohairy, né en 1988, qui signe là son premier long-métrage, après deux courts remarqués.

    Plumes est une fable grinçante sur la misère au quotidien. Dans un lotissement d’usine, une mère de famille veille sur son mari ouvrier et leurs trois enfants. Lors de la fête d’anniversaire de l’aîné, un magicien maladroit exécute un tour foireux, au cours duquel le mari, engouffré dans une malle, disparaît, remplacé par une poule. S’est-il transformé ? Rien ne le dit, mais tout porte à le croire pour la pauvre ménagère qui se retrouve seule, ses bambins sur les bras, et, à la place de l’homme à la faveur duquel la société alentour est bâtie, ce gallinacé bête comme chou qui ne suffit plus à empocher le salaire du mois.

    S’engage alors pour elle un véritable parcours du combattant, où le moindre sou est compté. Avec une brutalité détonante et un burlesque au noir, Plumes décrit un monde kafkaïen sans solidarité où tout se monnaie et où les institutions marchent sur la tête. Mathieu Macheret

    Film égyptien, français, néerlandais et grec d’Omar El Zohairy. Avec Demyana Nassar, Samy Bassouny, Fady Mina Fawzy, Abo Sefen Nabil Wesa, Mohamed Abd El Hady (1 h 52).

    « L’Ombre d’un mensonge » : syncope amoureuse

    A 56 ans, Bouli Lanners s’abandonne enfin aux sentiments. Laissant de côté son humour pince-sans-rire qui a marqué d’une plaisante fantaisie ses précédents films (Eldorado ; Les Géants ; Les Premiers, les Derniers), l’acteur et réalisateur s’autorise sa première grande histoire d’amour. Il est allé pour cela en Ecosse, et plus précisément sur l’île de Lewis – un bout de terre battu par les vents et les pluies, régi par la très austère Eglise presbytérienne, boudée par les touristes.

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    Le Monde

    « This Is Going To Hurt », « Pachinko », « Atlanta », « En thérapie » : notre choix de séries

    Chaque mardi, « La Matinale » propose une sélection de séries à (re)découvrir sur petit écran.

    LA LISTE DE LA MATINALE

    Au moment où les jours allongent et embellissent, les invitations à rester chez soi se font plus pressantes. Dans les jours qui viennent, deux nouvelles séries remarquables – l’une médicale et britannique, l’autre historique et américano-coréenne – font leur apparition pendant que Paper Boi et le docteur Dayan reprennent du service.

    « This Is Going To Hurt » : un obstétricien au bout du rouleau

    D’abord populaire, la série médicale n’a cessé ces dernières années de pousser plus loin la sophistication, essentiellement en plaçant au centre de son récit les tourments que l’exercice de la médecine inflige à ses praticiens, ainsi que la dégradation pernicieuse des conditions de travail à l’hôpital public. Adaptation – par lui-même – des mémoires du médecin britannique Adam Kay, This Is Going to Hurt promet de faire mal. Et rien ne nous est épargné de la brutalité des situations auxquelles est confronté cet obstétricien incarné, avec humour et une grâce infinie, par Ben Whishaw.

    Césariennes en urgence, naissances prématurées, bizarreries gynécologiques… Une fois le haut-le-cœur passé, il n’est pas besoin de beaucoup se forcer pour suivre Adam dans les couloirs de cet hôpital glauque où il finit sa formation, sadise sa jeune interne et se fait lui-même humilier par des mandarins. Que l’auteur du livre sur lequel la série se base en soit également le scénariste et le réalisateur fait de This Is Going to Hurt une série extrêmement personnelle, entièrement racontée à travers les yeux du personnage principal, comme pour prendre le spectateur à témoin d’un scandale se déployant sous ses yeux. La grande réussite de la série, présentée en avant-première au festival Séries Mania, en ce moment à Lille, est de doubler cette chronique hospitalière du portrait, tendre et délicat, d’un jeune gay mal sorti du placard, en quête d’amour et de reconnaissance. Audrey Fournier

    « This Is Going to Hurt », série créée par Adam Kay. Avec Ben Whishaw, Ambika Mod, Michele Austin, Alex Jennings (R.-U., 7 × 52 minutes). Deux épisodes jeudi 31 mars à 21 h 10 sur Canal+. A la demande sur MyCanal.

    « Atlanta » : une saison entourée de mystère

    Pas grand-chose n’aura filtré de cette troisième saison très attendue des tribulations d’Earn (Donald Glover, également créateur de la série), de son cousin rappeur Paper Boi et de sa copine Vanessa. Tout juste sait-on que la série s’est délocalisée d’Atlanta à l’Europe, où Paper Boi est en tournée. Pour le reste, il faudra faire confiance à la folle inventivité de Glover et de sa bande, qui ont en deux saisons (et une poignée d’épisodes inoubliables, tel ce numéro de « whiteface » sidérant en saison 2) fait d’Atlanta une des créations les plus radicales, libres et politiques du moment. Présentée en avant-première à Séries Mania, la saison trois devrait très vite être suivie par une quatrième et ultime salve d’épisodes, qui mettra un point final à cette expérience télévisuelle sans équivalent. Au. F.

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    Le Monde

    Pop, folk, rock, classique… Retour sur nos albums coups de cœur

    Le lundi, le service culture du « Monde » vous propose ses choix en matière de musique.

    LA LISTE DE LA MATINALE

    L’équipe de la rubrique Musiques vous propose une sélection d’albums, publiés en février et qui ont été appréciés et chroniqués dans nos pages. Soit, dans l’ordre de leur commercialisation : une nouvelle aventure collective du trio formé par le pianiste Andy Emler, le contrebassiste Claude Tchamitchian et le batteur Eric Echampard ; le cinquième album studio du groupe new-yorkais Big Thief ; un recueil qui met en avant l’art de la transcription de la pianiste Béatrice Berrut ; les dix perles pop folk du quatrième disque du groupe écossais Modern Studies ; l’album du retour du duo Tears For Fears après dix-huit ans de silence phonographique ; un solo de la chanteuse et violoncelliste Ana Carla Maza.

    « The Useful Report », d’Andy Emler, Claude Tchamitchian et Eric Echampard

    Le pianiste Andy Emler retrouve le contrebassiste Claude Tchamitchian et le batteur Eric Echampard, force rythmique, et bien au-delà, de son fastueux MegaOctet, pour un quatrième album en trio, The Useful Report.

    Onze compositions, dont certaines semblent naître d’improvisations, d’une phrase mélodique qui va en développement, dans des enchaînements qui ont la forme de suites (The Document et The Real, dans une même poussée d’énergie musicienne, The Fake et The Lies, avec une place de choix donnée à la contrebasse, The Resistant, dans le style dansant drum and bass, traité en acoustique, qui mène vers l’espace aérien de The Endless Hopelude).

    Sophistiqué dans l’écriture et l’exécution, avec des dynamiques rythmiques qui viennent parfois en contradiction avec le tempo de base, des choix harmoniques qui ne soulignent pas systématiquement la mélodie, ce nouveau voyage avec le trio emporte par sa lisibilité, son élan collectif. Sylvain Siclier

    1 CD La Buissonne/PIAS (sortie le 11 février).

    « Dragon New Warm Mountain I Believe in You », de Big Thief

    Un divorce, puis une rupture sentimentale qui vire à la dépression : le bilan de ces deux années de pandémie n’a pas été glorieux pour deux membres du quartette folk rock américain Big Thief, mené par le guitariste Buck Meek et la chanteuse Adrianne Lenker.

    Ce cinquième album studio double pourtant la mise avec vingt compositions en offrande. Dans la veine folk rock brute de U.F.O.F. et Two Hands, parus tous deux en 2019, Dragon New Warm Mountain I Believe in You se pose comme une thérapie collective pour les New-Yorkais, un besoin viscéral de créer.

    Fidèle à son propre petit écosystème lo-fi, produit encore une fois par le batteur James Krivchenia, Dragon recèle des trésors d’harmonies gracieuses, parfois curieuses, tels le réverbéré Little Things façon Cocteau Twins, ou les percussions envoûtantes de Time Escaping ; un violon et une guimbarde s’invitent sur le traditionnel et enjoué Sud Infinity : quelques exutoires électriques aussi, façon Neil Young (Love Love Love). Dans le registre de la complainte douce-amère, le falsetto de Lenker, tout à la fois fragile et confidentiel, se transfigure sur les bouleversants Flower of Blood et Certainty. Si toutefois un sentiment de redite se manifeste sur la longueur, en prenant le parti de réduire l’opus à un format simple, Dragon s’inscrit dès lors à la hauteur de ses prédécesseurs. Franck Colombani

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    Valeurs Actuelles

    [Albert] La Corse mérite-t-elle d’être française ?

    En 2018, Emmanuel Macron faisait montre d’intransigeance à l’endroit des nationalistes corses en affirmant qu’il ne leur accorderait pas plus d’autonomie qu’ils n’en aient déjà. On était encore loin des élections présidentielles. À trois semaines de l’échéance, pressé par les émeutes, le très président – très peu candidat – a finalement cédé aux revendications autonomistes.

    Faute d’avoir ouvert un débat crucial sur l’islam carcéral, le décès de Colonna, curieusement qualifié d’acte terroriste, a surtout révélé nos discordances sur la question corse. Condamné pour le lâche assassinat du préfet Érignac, le « berger de Cargèse » conspué alors par les Corses est aujourd’hui érigé en martyr par les nationalistes. Les provocations indécentes autour des obsèques de Colonna donnent le sentiment d’un éloignement irrémédiable de la “plus proche des îles lointaines”.

    Controuvant, une fois de plus, le principe de fermeté et notamment l’engagement pris auprès de la veuve du préfet, Jean Castex a levé le statut de « détenu particulièrement signalé » des complices de Colonna et permis leur rapprochement sur l’île. Mais toutes ces concessions ne contenteront jamais ceux qui veulent conformer les structures politiques à l’existence d’un peuple corse. La seule évocation d’une identité corse constitue déjà pour les pinzuti une atteinte portée aux « valeurs de la République ». Mais plutôt que de ressasser le désamour des Corses pour la France, on pourrait d’abord se demander si les Français ont encore envie de la Corse.

    L’italianité corse est indiscutable. Province romaine disputée avec Carthage, l’île est confisquée par Gênes au XIIIe siècle. À moins de 90 km de la Toscane, les Corses partagent avec les Italiens une culture et une langue proches. Il existe même une garde corse auprès du pape. Un temps aux mains des Français, le traité de Cateau-Cambrésis, en 1559, la restitue à la Sérénissime. Au XVIIIe siècle, les Lumières se prennent d’admiration pour la révolte suivie de l’expérience démocratique de Paoli, le « père de la patrie ». Les Corses font alors de la tête de Maure l’emblème de leurs libertés. En défaut de paiement, Gênes n’a d’autre choix que de céder, en 1768, l’île à Louis XV. Mais le récit fondateur du nationalisme corse préfère à ce moment sans panache la conquête armée de 1769. Militairement dominée, la Corse n’est pourtant pas encore française en droit.

    Le serment de Bastia prononcé le 4 décembre 1938 ne peut être plus clair, « nous jurons sur nos tombeaux, sur nos berceaux, de vivre et de mourir français ».

    C’est justement parce que les Corses redoutent de repasser sous pavillon génois ou d’être soumis aux « hérétiques » anglais que les députés insulaires proposent l’intégration de leur île à l’imperium français le 30 novembre 1789. Si Napoléon accorde des exemptions fiscales à sa province natale, le rationalisme révolutionnaire veut en uniformiser les structures administratives. Par condescendance pour le “provincialisme” des petites “patries”, on cherche à “républicaniser” les mœurs locales et éradiquer le folklore jugé contre-révolutionnaire.

    Le XIXe siècle signe cependant le réveil des identités locales, en Bretagne, en Provence et surtout en Corse. Alexandre Dumas et Maupassant figent dans la mémoire collective la figure du bandit corse qui refuse d’être banni de son île. En 1840, avec Colomba, Mérimée popularise l’image d’une société fondée sur l’honneur et la vendetta. Le régionalisme corse trouve dans la revue A Tramuntana fondée en 1896 l’occasion de se déployer au moment même où la très bonapartiste corse s’ancre politiquement dans la République. Les insulaires seront de tous les combats de la France et fourniront de nombreux cadres de la fonction publique métropolitaine et coloniale dans l’entre-deux-guerres. Cette intégration n’est pas exclusive de l’idée défendue par le journal A Muvra d’un « peuple corse méprisé » par la République. Mais la tentation irrédentiste de Mussolini pousse les autonomistes à la discrétion et renforce le sentiment d’appartenance à la France. Le serment de Bastia prononcé le 4 décembre 1938 ne peut être plus clair, « nous jurons sur nos tombeaux, sur nos berceaux, de vivre et de mourir français ».

    L’île ne connaît guère de contestations publiques avant les années 60. Sous l’influence des courants gauchistes anticolonialistes, plusieurs mouvements indépendantistes se cristallisent au Pays basque, en Bretagne, en Occitanie ou encore en Corse. Se sentant mis à l’écart de la modernisation initiée par Paris, les Corses s’estiment lésés par concurrence des rapatriés d’Algérie à qui l’on a proposé des terres agricoles. L’obligation pour les étudiants de s’inscrire dans les universités du continent et un exode massif font désormais des non-insulaires les Corses les plus nombreux. Le manifeste d’inspiration socialiste, Main basse sur une île, séduit en 1971 une nouvelle génération indépendantiste. En 1973, l’appel de Castellare lance la bataille de la langue corse reconnue “langue régionale” l’année suivante. Le mouvement se radicalise lorsqu’en 1975, Edmond Simeoni prend en otage des viticulteurs pieds-noirs à Aléria pour dénoncer la chaptalisation et exiger une redistribution des terres. L’affaire vire au drame. Des gendarmes sont tués. En 1976, le Front de libération nationale de la Corse fondé par Poggioli, figure de la gauche locale, donne une résonance inédite à l’indépendantisme en lançant une série d’attentats. Les inscriptions murales I Francesi fora, « les Français dehors ! » se font plus explicites. Réduit à la clandestinité dès 1982, le mouvement se scinde progressivement entre « légalistes » et « terroristes ». Écartée du pouvoir local, la gauche trouve alors un espace politique par l’action indépendantiste.

    Ils rêvent d’une autonomie politique tout en continuant de profiter des avantages fiscaux et économiques que leur confère leur statut insulaire.

    Aujourd’hui, nationalistes et autonomistes ont en commun la détestation d’un système politique clanique et corrompu accusé de défendre sa clientèle plutôt que la culture corse. Ils leur reprochent de ne pas soutenir le Riacquistu, élan de réappropriation de l’identité insulaire, et de railler leur patrimoine culinaire. Ils militent pour la sauvegarde d’un paysage soumis à la rentabilité touristique de promoteurs indélicats. Établissements polluants, bétonisation du littoral et résidences secondaires sont perçus comme des agressions commises contre la nature corse. Les nationalistes redoutent une « colonisation intérieure » par l’immigration sauvage. Ils voient dans la défense de la tradition catholique – dévotion à Santa di U Niolu, hymne Dio vi Salvi Regina –, de la langue corse, de la méritocratie la marque de leurs libertés. Ils veulent faire de leurs particularismes un signe d’appartenance.

    Les nationalistes sont aujourd’hui pris dans leurs propres contradictions. Ils rêvent d’une autonomie politique tout en continuant de profiter des avantages fiscaux et économiques que leur confère leur statut insulaire. En outre, l’exercice du pouvoir depuis 2017 rend la coalition Per a Corsica prudente dans ses revendications. Les grands principes moraux et environnementaux sont tempérés par les réalités économiques. La notion de « corsitude » est plus facile à pérorer qu’à définir avec précision. Et même le « statut du résident » préféré à la « citoyenneté territoriale » ne fait pas l’unanimité parmi les autonomistes.

    Mme Érignac espérait « que la République ne faiblira[it] jamais en Corse ». On est en droit aujourd’hui d’en douter. Le rapport de force a remporté, au moins dans les intentions, plus de succès que la seule négociation. Mais l’État et les dirigeants corses s’inquiètent d’une autonomie qui libérerait des forces incontrôlables. On peut s’inquiéter de ce séparatisme qui ne dit pas son nom, on peut aussi se demander si les Français ont encore envie de voir la Corse demeurer française. À ne s’en tenir qu’aux derniers sondages, on ne sent pas s’exprimer beaucoup de regrets à l’idée que l’île prenne son indépendance.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Le Monde

    Orelsan, Disiz, Damso… Les flows de l’amour

    Stéphanie Binet

    Publié le 25 mars 2022 à 18h00, mis à jour hier à 23h41

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    DécryptagesLongtemps considérés comme des bad boys misogynes, les rappeurs s’autorisent désormais à évoquer leurs sentiments amoureux et assument leurs failles. Un signe de la popularité de cette musique, qui a remplacé la variété sur le terrain de la passion.

    Qui aurait cru, il y a quinze ans, qu’Orelsan terminerait un concert par une déclaration d’amour ? Le 15 mars, à l’Accor Arena de Paris, le chanteur a clos son tour de chant avec un morceau dédié à son épouse : « A quoi ça sert de dire “Je t’aime” si j’ai jamais vraiment dit pourquoi ? » Lui, l’auteur, en 2007, de Sale pute, où il jouait le rôle d’un cocu haineux, ou lui, le vilain petit canard, qui clouait au pilori la fête des amoureux dans son rap odieux Saint Valentin.

    Le Orelsan de 2007 tomberait des nues en apprenant que, quinze ans plus tard, il est loin d’être le seul rappeur à s’afficher en amoureux transi. Aujourd’hui, plus un album de rap français ne sort sans sa chanson pour sa « señorita », sa « blonde », sa « douce ». Mieux, des rappeurs consacrent des disques entiers aux mouvements de leur cœur. En 2021, Ashkidd publie L’Amour et la violence.

    Ashkidd : « J’aime le rap pour sa brutalité, ses mots roses qu’on dit avec nos pensées noires »

    A l’aube de ce printemps, Disiz, ex-La Peste, consacre son treizième album à sa rupture avec sa femme avec qui il a été marié pendant vingt ans, à ses errances amoureuses et à son nouvel élan du cœur. Il l’a sobrement ­intitulé L’Amour. Lomepal a décrit le sentiment amoureux dans le morceau Yeux disent. Son ami le Belge Roméo Elvis a écrit une déclaration à sa compagne, la mannequin Lena Simonne, Soleil : « J’ai compris que c’était bon le jour où tu m’as fait la bise (…) Et depuis que j’suis avec toi (avec toi) (…) Le soleil renaît dans ma vie. »

    Il y a quelques mois, son compatriote Damso, l’un des poids lourds du rap francophone, annonçait, dans 911 : « J’me ramollis, j’suis tombé love/Fais le 911, j’crois qu’un gangster est tombé love. » Le rap, musique née aux Etats-Unis dans les ghettos, a longtemps été associé aux mauvais garçons, à une virilité machiste, où les sentiments seraient proscrits.

    MC Solaar et sa « Caroline »

    Olivier Cachin, journaliste et historien de cette culture musicale, voit dans ce phénomène la suite logique de la popularisation du rap, aujourd’hui le genre musical le plus écouté en France : « Si on considère à juste titre que le rap est la nouvelle variété, il est normal qu’il s’empare de son thème le plus classique : l’amour. »

    D’ailleurs, dès les débuts du rap français, un de ses plus gros succès est, en 1992, une chanson d’amour : Caroline, de MC Solaar, qui permet de faire connaître cette nouvelle expression au grand public. « Tu es l’as de trèfle qui pique mon cœur, Caroline » fait mouche auprès des médias et du grand public, mais déplaît fortement au reste du rap français. « Pour 90 % des rappeurs de l’époque, MC Solaar est un vendu, un clown », résume Olivier Cachin, rédacteur en chef du premier magazine consacré au rap, L’Affiche, qui paraîtra jusqu’en 2002.

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    Le Figaro

    Présidentielle 2022 : la Macronie raille la «métamorphose» de Le Pen, «devenue sympathique»

    Sébastien Lecornu, Julien Denormandie et Bruno Le Maire - respectivement ministres des Outre-mer, de l'Agriculture et de l'Économie - se sont rendus dans l'Eure pour soutenir le président candidat à sa réélection.

    Avec une ironie mêlée d'inquiétude, trois ministres proches d'Emmanuel Macron - Sébastien Lecornu, Julien Denormandie et Bruno Le Maire - ont dénoncé samedi dans l'Eure la «métamorphose stupéfiante» de Marine Le Pen qui «se rend sympathique» et représente selon eux «un véritable risque» pour leur candidat.

    À lire aussiLe camp Macron prépare déjà son nouveau duel avec Marine Le Pen

    «Ne nous laissons pas abuser par Mme Le Pen , elle est l'héritière du parti le plus radical et a toujours tenu des discours de haine. Elle se serait transformée en sympathique éleveuse de chats ? Mensonge !», a cinglé Bruno Le Maire (Économie), devant 300 sympathisants réunis à Louviers (Eure). «Ne laissez pas croire que nous serions les élites et elle le peuple !», a-t-il martelé, en énumérant les baisses d'impôts du quinquennat.

    «Elle se rend sympathique et elle en joue. Et on s'est habitué aux extrêmes», a regretté Julien Denormandie (Agriculture). «Il y a un risque d'accident, rien n'est joué», a renchéri Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer et président du département, en pointant le risque d'abstention et en appelant ses troupes à «se mobiliser pour les quinze derniers jours».

    «Ce qui me frappe, c'est une certaine indifférence devant cette élection, alors que les enjeux n'ont jamais été aussi élevés», s'est aussi alarmé Bruno Le Maire, citant en premier lieu celui de «la guerre en Europe».

    Deux meeting à venir

    «On nous accuse d'enjamber la campagne. Oui, on fait campagne !», s'est défendu Sébastien Lecornu, interrogé par des journalistes sur l'absence d'Emmanuel Macron sur le terrain cette semaine, en raison notamment de trois sommets à Bruxelles (Otan, UE, G7).

    Le président sortant fera en revanche deux déplacements la semaine prochaine - dont lundi à Dijon - avant son grand meeting de samedi à La Défense, ont fait valoir ses ministres.

    Aux côtés des trois ministres figurait à Louviers la maire de Beauvais, l'ex-LR Caroline Cayeux - parfois citée comme ministrable en cas de second quinquennat.

    Devant la Maison des sports, une trentaine de «gilets jaunes» ont été empêchés d'entrer, sauf une militante anti-passe vaccinal qui a grimpé sur l'estrade avant d'être sortie par des vigiles.

    À lire aussiPrésidentielle 2022: Emmanuel Macron en campagne éclair par intermittence

    Ils dénonçaient pêle-mêle un président «antisocial», le passe vaccinal, la hausse de l'essence, la faiblesse des retraites, les contrats de l'État avec le cabinet de conseil McKinsey ou encore la vente d'une filiale d'Alstom en 2015. S'y ajoutaient parfois des arguments pro-russes. «J'hésite entre voter Mélenchon et Le Pen au premier tour, et au second je voterai pour l'opposant à Macron», a lancé l'un d'eux, quand d'autres disaient ne pas vouloir voter.

    Présidentielle 2022 : en cas de défaite de Pécresse, Guillaume Larrivé exhorte la droite à «construire une majorité» autour de Macron

    Avec une candidate LR qui ne décolle pas dans les sondages, le député LR de l'Yonne considère qu'il est «responsable d'envisager publiquement, les scénarios du second tour, puisque l'avenir de la France en dépend».

    Guerre en Ukraine : Marion Maréchal déplore les débats «sémantiques» sur Poutine

    L'ancienne députée, soutien d'Éric Zemmour, a assuré ne pas avoir de «problème sur le principe» à qualifier le président russe de «criminel de guerre», tout en déplorant une «espèce de course à l'escalade verbale».

    Pris pour cible Porte de la Villette, Éric Zemmour exfiltré de la «colline du crack» sous haute sécurité

    Invité de «Face à la rue», sur CNews, le candidat nationaliste a été sérieusement menacé, obligeant ses agents de sécurité à le protéger à l'aide d'une valise dépliante blindée en kevlar.

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    Le Monde

    Elodie, une mère dans les filets de « l’aliénation parentale »

    Xavier Deleu Stéphanie Thomas

    Publié le 25 mars 2022 à 13h00 - Mis à jour le 25 mars 2022 à 17h39

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    RécitLa commission sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants, qui rendra un rapport le 31 mars, appelle à une meilleure prise en compte de la parole des mères. Une parole parfois rendue inaudible par le syndrome controversé d’aliénation parentale, qui prête à l’un des parents le pouvoir de manipuler son enfant pour en obtenir la garde. La bataille juridique opposant Elodie à son ancien conjoint en constitue une terrible illustration.

    Benjamin* est installé devant l’écran de son ordinateur, concentré sur sa partie de jeu vidéo. C’est l’année du bac, mais les cours à distance, en ces temps de pandémie, ont eu raison de sa motivation. Son grand frère, Hugo, 20 ans, vient de sortir faire une course. Les deux petits, Maxime, 9 ans, et Inès, 6 ans, sont à l’école depuis plus de deux heures. La maison est calme.

    Sa mère vaque dans la cuisine. Soudain, un cri retentit dans l’appartement. Benjamin se précipite dans le salon et voit sa mère derrière la baie vitrée, en train d’enjamber la rambarde, prête à se jeter du 8e étage. Le garçon la rattrape in extremis par le bras. La serre contre lui. Il a compris.

    Ce jeudi 5 novembre 2020, Elodie, 38 ans, attendait la décision du juge des enfants concernant la garde des deux derniers. Au téléphone, la directrice de l’école vient tout juste de lui annoncer que des éducateurs de l’aide sociale à l’enfance (ASE) sont venus chercher Maxime et Inès en plein cours, devant leurs camarades. Le juge a décidé de les placer en famille d’accueil. Il estime que leur mère les a manipulés pour obtenir leur garde. Ses enfants seraient, selon lui, atteints d’un « syndrome d’aliénation parentale ». L’argument fatal pour séparer une mère de ses enfants.

    Un syndrome critiqué

    Le syndrome d’aliénation parentale est défini en 1985 par un pédopsychiatre américain, Richard Gardner, qui intervient en tant que conseil auprès de couples en situation de divorces conflictuels. Selon lui, les déclarations d’agressions sexuelles faites par un enfant dans un contexte de litige sont le plus souvent fausses.

    « Sa théorie consiste à dire que, lorsqu’un enfant accuse son père d’inceste, il est forcément en mission commandée par sa mère, qui veut rayer l’autre parent de la vie de l’enfant pour se venger, résume Christine Cerrada, l’avocate référente de l’association L’Enfance au cœur. Ce concept a été beaucoup utilisé par la justice, ce qui a entraîné l’invisibilisation des violences sexuelles sur mineurs et des effets lourds de conséquences sur le parent protecteur, accusé de “laver le cerveau” de son enfant. »

    Le recours au syndrome d’aliénation parentale est aujourd’hui décrié : il ne repose en effet sur aucun fondement scientifique. En 2018, la sénatrice Laurence Rossignol, ex-ministre des familles, de l’enfance et des droits des femmes, obtient la diffusion d’une note sur le site du ministère de la justice pour « informer les magistrats du caractère controversé et non reconnu du syndrome d’aliénation parentale ». Pourtant, il continue d’être invoqué par des psychiatres et des magistrats.

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    Le Figaro

    Sommes-nous tous réceptifs à l'hypnose ?

    PSYCHOLOGIE - Pour accéder à un état hypnotique, la volonté de lâcher prise et la confiance accordée au praticien doivent être présentes.

    Dans une enquête réalisée en 2019 par Harris Interactive pour Santéclair, une plateforme d'orientation santé, 9% des Français déclaraient avoir déjà consulté un praticien dans le domaine de l'hypnose. La moitié d'entre eux y avaient même recours au moins une fois par an et 14% au moins une fois par mois. Les consultations d'hypnose ont également fait une percée dans certains services hospitaliers, en particulier dans les Centres d'évaluation et de traitement de la douleur. Délestée des oripeaux de sa version théâtrale, l'hypnose apparaît désormais pour ce qu'elle est : une technique qui «entraîne chez le sujet un état modifié de conscience, avec de multiples applications cliniques», notait l'Inserm en 2015 («Évaluation de l'efficacité de la pratique de l'hypnose»). «Ainsi, elle peut être utilisée à différentes visées, notamment antalgique, sédative et psychothérapeutique», estimaient les experts. Mais chacun d'entre nous y est-il réceptif ?

    Lire le dossierNos conseils psychologie au quotidien

    «Toute personne vraiment désireuse d'utiliser l'état d'hypnose va y parvenir, affirme Isabelle Célestin-Lhopiteau, psychologue et hypnothérapeute, directrice de l'Institut Français des pratiques psycho-corporelles. En revanche, si un ado est traîné à une séance d'hypnose par ses parents qui espèrent ainsi lui faire aimer les maths ou les langues, il est probable qu'il n'entrera pas dans un état hypnotique puisque la démarche ne vient pas de lui. Ce sera différent si, après une discussion avec lui, je peux travailler sur sa propre demande.» Le Dr Jean Becchio, qui travaille depuis vingt-cinq ans en psychiatrie et en soins palliatifs, pense également que l'accès à l'hypnose ne dépend pas de ce qui serait un type de personnalité mais de la volonté du patient d'en bénéficier. «Je me suis aperçu que ce désir est d'autant plus fort que la personne est souffrante, ajoute-t-il. Un fumeur envoyé par sa femme dans l'espoir qu'il arrête le tabac ne sera pas ouvert aux suggestions de l'hypnose. Une personne atteinte d'un cancer du poumon et souffrant terriblement d'une gêne respiratoire y sera beaucoup plus réceptive.»

    « Certaines personnes sont réceptives aux propositions directes de l'hypnothérapeute avant même d'accéder à un état modifié de conscience. D'autres auront besoin de l'état hypnotique pour que la suggestion fasse son chemin. »

    Isabelle Célestin-Lhopiteau pratique l'hypnose intégrative, qui associe le meilleur des pratiques hypnotiques et met au centre la relation avec le patient. Parmi elles, on compte l'hypnose ericksonnienne, issue des travaux du psychiatre américain Milton Erickson. Cette dernière repose sur l'idée que l'hypnose est une capacité naturelle que nous utilisons tous, lorsque par exemple nous rêvassons dans le bus et sortons tout de même à la bonne station. Cette capacité hypnotique va être activée de façon thérapeutique, lors de soins médicaux ou de suivis psychothérapeutiques pour permettre de mobiliser des ressources susceptibles de faire évoluer une situation (douleur, stress, addiction au tabac…). Pour y parvenir, le praticien se sert de suggestions et de métaphores. «Certaines personnes sont réceptives aux propositions directes de l'hypnothérapeute avant même d'accéder à un état modifié de conscience, explique Isabelle Célestin-Lhopiteau. D'autres auront besoin de l'état hypnotique pour que la suggestion fasse son chemin. Et c'est là que l'expertise et l'écoute de l'hypnothérapeute vont faire la différence. Car il existe plusieurs voies pour y parvenir. Si cela ne fonctionne pas, cela ne signifie pas que la personne n'a pas la capacité d'entrer en état d'hypnose mais que le canal utilisé, visuel ou auditif par exemple, n'est pas le meilleur. En bref, il incombe à l'hypnothérapeute de s'ajuster à la façon dont le patient est à ce moment-là en relation à sa sensorialité, mais aussi à son corps.»

    À lire aussiHypnose: quand la suggestion devient médecine

    Comme Jean Becchio l'explique dans Du nouveau dans l'hypnose (Odile Jacob), il pratique depuis une dizaine d'années les techniques d'activation de conscience (TAC), petites sœurs de l'hypnose. S'appuyant sur les neurosciences, les TAC partent d'un souvenir du patient, exploré du point de vue proprioceptif. Sa réactivation doit permettre de reconfigurer les circuits neuronaux du cerveau. Le médecin établit lui aussi une forte corrélation entre la capacité de la personne à atteindre la transe hypnotique et sa relation au praticien. «La part de l'outil employé ne pèse que pour un quart environ dans l'efficacité de l'hypnose, assure-t-il. Ce qui va favoriser l'intégration des suggestions est la confiance qui s'établit entre le thérapeute et le patient. C'est pour cela que, dès que celui-ci entre dans mon cabinet, je dois rapidement faire en sorte que nous ne soyons plus des étrangers l'un pour l'autre.» Si l'accordage ne s'établit pas, une personne doit donc se sentir libre de consulter un autre professionnel, « du moment que celui-ci pratique l'hypnose dans son domaine de compétences, comme un médecin ou un infirmier avec l'arrêt du tabac, ou un psychologue dans le cas de symptômes dépressifs », précise Isabelle Célestin-Lhopiteau.

    C'est d'autant plus nécessaire que la pratique de l'hypnose nécessite de s'adapter à la singularité de chaque demande, dont les ressorts ne sont pas toujours conscients. «Lorsque l'on ressent une douleur chronique ou une angoisse, toute notre attention est focalisée sur celle-ci et parfois un équilibre se crée autour de ce symptôme. Le rôle de l'hypnose est alors de permettre de changer d'équilibre et cela peut parfois créer de la résistance, déchiffre Isabelle Célestin-Lhopiteau. Je pense à une petite fille qui souffrait de migraines. Cela mobilisait l'attention de ses parents, habituellement très occupés. À cause de ce petit bénéfice secondaire et malgré une réelle souffrance, elle n'aspirait pas à ce que toute sa douleur disparaisse mais qu'elle soit moins importante.»

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    Des microplastiques détectés dans du sang humain, une première, selon une étude

    Cette étude, publiée jeudi dans la revue Environment International, soulève des interrogations sur une éventuelle pénétration de ces particules dans les organes.

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    Le Monde

    « Ce n’est pas une émigration, c’est une fuite » : l’exil de Vladislav, Ioulia, Andreï, Russes de la classe moyenne

    Benoît Vitkine (Moscou, correspondant)

    Publié le 25 mars 2022 à 10h00, mis à jour hier à 17h29

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    ReportageIls sont juristes, médecins, créateurs d’entreprise… Le 24 février, la vie de ces Russes a basculé. Hostiles à l’« opération militaire spéciale » de leur président en Ukraine, inquiets de l’effondrement économique à venir, terrifiés de voir se refermer le « rideau de fer », ils ont fait leurs valises et quitté leur pays.

    Ioulia T. appartient à une génération de Russes qui pensait en avoir fini avec les soubresauts de l’histoire. Une génération devenue adulte dans les féroces années 1990, assez raisonnable pour se tenir à distance de la politique. De toute sa vie, la juriste de 44 ans n’aura participé qu’à un seul mouvement de protestation, en 2011-2012, contre les fraudes aux élections législatives et à la présidentielle. Epoque joyeuse durant laquelle des centaines de milliers de personnes ont cru à un changement possible et communié sur les places des grandes villes.

    Las, le changement n’est pas venu. Seuls les plus motivés ont poursuivi le combat, souvent dans le sillage d’Alexeï Navalny, l’étoile montante de ce mouvement de 2011-2012. Quand l’opposant a été empoisonné, en août 2020, puis emprisonné, six mois plus tard, à Moscou, Ioulia et son mari, Vladislav, 47 ans, sont restés chez eux, dégoûtés, certes, mais pas assez pour affronter la machine policière et judiciaire. « Je ne suis pas une fille des barricades », résume dans un sourire la jeune femme aux cheveux courts soigneusement coupés.

    Derrière eux, une « vie confortable »

    De fait, le couple a choisi un autre chemin, ce que Ioulia appelle « une vie confortable » : bel appartement dans une banlieue résidentielle, voiture allemande, voyages à l’étranger, bouteilles de vin dégustées avec les amis… et l’aboutissement d’une vie, cette société de conseil juridique que Ioulia et Vladislav ont montée ensemble. Tout ne leur convenait pas, y compris dans leur domaine d’activité – « Même en droit fiscal ou des affaires, il n’y a pas d’Etat de droit, que des juges serviles », tranche Ioulia –, mais pour le reste, le choix était rationnel : « Si tu ne disais rien publiquement, objectivement la vie était très supportable, agréable, même. »

    Elle ne l’est plus. Un certain 24 février à l’aube, quand leur président a annoncé le lancement d’une « opération militaire spéciale » contre le voisin ukrainien, ce monde s’est écroulé. Ce sont d’abord les tripes qui ont parlé : « J’ai ressenti immédiatement, physiquement, l’horreur et l’absurde… C’est devenu impossible pour moi de respirer dans ce pays. »

    Au fil des jours et des larmes versées sur les villes ukrainiennes, d’autres questions se sont ajoutées au choc, tout aussi angoissantes : et si Vladislav, formé dans un institut militaire, était mobilisé par l’armée ? Et si le confort patiemment construit s’écroulait ? Et si nous n’étions plus en sécurité ? « Même si la guerre s’arrêtait demain, pense Ioulia, ce pays est perdu pour des années, peut-être des décennies. La dégringolade économique, on la sent déjà, et elle ne peut que s’intensifier. La répression aussi, une simple pancarte “pour la paix” conduit en prison. »

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    Le Monde

    Fin du port du masque : pourquoi nous sommes surpris en découvrant les « bas de visage »

    C’est un phénomène auquel nous sommes tous confrontés : les gens enlèvent leur masque, et le bas de leur visage ne correspond pas du tout à ce que l’on avait imaginé. Des neuroscientifiques expliquent les mécanismes à l’œuvre.

    Bizarre, vous avez dit bizarre ? Ces jours-ci, beaucoup d’entre nous font l’expérience d’un phénomène singulier. A la boulangerie du coin, au café d’à côté, à l’école des enfants et parfois même au travail apparaissent des visages étranges. La boulangère a un drôle de menton ; la puéricultrice de la crèche, un sourire plein de dents ; le directeur de l’école est mal rasé ; le serveur fait une moue. Que se passe-t-il ? Tous ces gens que nous n’avions jamais vus « en entier » ont enlevé leur masque, tout simplement – en deux ans et demi de Covid, nous avons malgré tout fait des rencontres. Et, de manière systématique, nous sommes étonnés par leur « bas de visage ».

    « Non, ça ne colle pas », a ainsi été, grosso modo, ma première pensée en tombant nez à nez dans la rue avec une autre mère d’élève – qui avait d’ailleurs l’air aussi surprise que moi de me découvrir et m’a lancé en riant cette phrase délicieusement contre-intuitive : « Sans les masques, on ne se reconnaît plus ! » La réalité de son visage est entrée en collision avec ce que j’en imaginais, à tel point qu’il m’a fallu quelques instants pour m’y ajuster. Mais qu’avais-je imaginé, au juste ? Et selon quels critères lui avais-je modelé un bas de visage virtuel ? « Il s’agit sans doute d’un mécanisme de complétion, explique Sylvie Chokron, directrice de recherche au CNRS, neuropsychologue à la Fondation ophtalmologique Rothschild et chroniqueuse pour le cahier « Science & médecine » du Monde. Lorsque l’on doit reconnaître quelque chose dont on n’a qu’une partie, le cerveau complète avec des a priori. Dans ce cas précis, il s’agit d’a priori non visuels. Le cerveau compose un bas de visage en fonction de la partie haute, mais aussi en fonction de la voix, de la personnalité, de nos sentiments envers cette personne. On se construit une représentation, un peu comme on le ferait en lisant un roman. »

    Le choc de l’ajustement visuel

    Extraordinaire : la mère du petit Hélio, comme le personnel de la crèche ou les nouveaux commerçants du quartier, seraient donc depuis deux ans les personnages de mon roman inconscient… C’est aussi ce qu’explique Lionel Naccache, neuroscientifique à l’Institut du cerveau et neurologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, auteur du Cinéma intérieur (Odile Jacob, 2020) : « L’un des résultats-clés de l’étude de la perception et de la conscience, c’est que l’être humain produit du sens, constamment et inconsciemment. Dans le cas de la perception visuelle, des infos lumineuses s’impriment sur la rétine et sont transmises au cerveau ; or ces infos sont sans cesse interprétées. Le moteur de la signification est tellement fort, chez nous, qu’on invente du non-perçu. A titre d’exemple, au cinéma, ce que vos rétines reçoivent, ce sont vingt-quatre images fixes par seconde ; mais ce dont vous faites l’expérience, c’est un film continu. Eh bien, ce qu’on ne vous a pas montré, entre deux images, vous l’avez inventé. J’appelle cela des fictions. »

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    Le Monde

    Le Monde passe à table

    GastronomieLes chefs Vins & autres plaisirs liquidesVignobles & vigneronsLes recettesLes bonnes adressesLes sélectionsTechniques & basiques Article réservé à nos abonnés

    Arnaud Donckele auréolé de trois étoiles Michelin pour Plénitude

    Julien Cantenot : « Cela me semble essentiel d’éduquer les gens, petits ou grands, à la boulange artisanale »

    Article réservé à nos abonnés

    Trois recettes fermentées qui en ont dans le bocal

    Resto : Le Maquis a déjà ses partisans

    Guide Michelin : plus de vert et moins de femmes pour le palmarès 2022

    Édition du jour

    Daté du lundi 28 mars

    Lire le journal numérique Décryptages Article réservé à nos abonnés

    Quand la diplomatie mettait le couvert

    Le général de Gaulle n’ignorait rien du prestige du patrimoine culinaire et viticole français : un impressionnant coffret vient justement rappeler comment il en fit un levier d’influence diplomatique.

    Publié hier à 18h15 Stéphane Davet

    Enquête Article réservé à nos abonnés

    La table présidentielle, un enjeu politique

    Il y a la petite cuisine politique... et la grande. La vraie, celle à laquelle le palais, de l’Elysée, accorde un soin tout particulier, du choix des mets aux vins de qualité. Avec toujours une obsession : faire de la gastronomie française une arme d’influence diplomatique.

    Publié hier à 18h00 Rémi Barroux

    La spatule à burger, pour un plat idéal

    Sur la nappe, les couverts se comptent sur une main. Côté cuisine, c’est une grande variété d’instruments qui sert à travailler les aliments. Découvrez leurs origines, parfois oubliées, et la meilleure façon de les utiliser.

    Publié hier à 10h00 Léo Bourdin

    Chronique Article réservé à nos abonnés

    Le french tacos et moi, un duel dégoulinant

    Ce sandwich XXL, ultracalorique et indigeste, a conquis les adolescents et les jeunes adultes. Loin de toute règle de diététique, le tacos français est l’antithèse du sacro-saint « cinq fruits et légumes par jour ». Un acte de rébellion.

    Publié hier à 02h45, mis à jour hier à 05h15 Léo Bourdin

    Enquête Article réservé à nos abonnés

    La filière du vin salue le quinquennat d’Emmanuel Macron

    De toute la Ve République, il est le président qui aura le plus soutenu le savoir-faire et la production viticoles français. Allant jusqu’à intégrer des professionnels du secteur à son plan de santé publique Priorité prévention.

    Publié le 25 mars 2022 à 18h15 Ophélie Neiman

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Les rouges de la côte de Nuits, la sélection du « Monde »

    La production est faible, la demande forte. Les vins sont rares et chers, et jouissent d’un prestige inégalé. Laure Gasparotto et Ophélie Neiman ont néanmoins pu rassembler une sélection de beaux pinots noirs à tous les prix et encore disponibles à la vente.

    Publié le 25 mars 2022 à 18h00 Laure Gasparotto Ophélie Neiman

    Témoignages

    Lucile Leclair : « J’ai eu très vite cette certitude que l’on “vote avec sa fourchette” »

    Journaliste et autrice, Lucile Leclair s’intéresse à l’agriculture et aux paysans. Elle s’est penchée, pour son dernier ouvrage « Hold-up sur la terre », sur l’accaparement des terres agricoles en France.

    Publié le 24 mars 2022 à 17h30 - Mis à jour le 24 mars 2022 à 18h19 Camille Labro

    Reportage Article réservé à nos abonnés

    Guide Michelin : plus de vert et moins de femmes pour le palmarès 2022

    Deux nouveaux trois-étoiles, Arnaud Donckele et Dimitri Droisneau, six nouveaux deux-étoiles, 87 étoiles vertes, 41 primo-accédants au classement ont été distingués pour la cuvée 2022 du Michelin, lors d’une cérémonie qui s’est tenue à Cognac, en Charente.

    Publié le 22 mars 2022 à 18h21 - Mis à jour le 23 mars 2022 à 10h16 Elvire von Bardeleben

    Brève

    Guide Michelin 2022 : la sélection intégrale des nouveaux établissements étoilés

    Publié le 22 mars 2022 à 18h20 - Mis à jour le 22 mars 2022 à 18h23 Le Monde

    Chronique Article réservé à nos abonnés

    Raisin le plus courant du Bordelais, le merlot est en surchauffe

    Cépage le plus planté en France, très populaire à travers le monde, ce raisin noir est le compagnon de toutes les occasions simples. Mais son avenir n’est pas à la fête, réchauffement oblige.

    Publié le 20 mars 2022 à 12h00 Ophélie Neiman

    Fiche

    La mandarine, un produit, deux possibilités

    Ce fruit de bouche s’épluche aisément et se mange tel quel. Fraîche et hachée, son écorce agrémente salades de fruits, volailles, poissons…

    Publié le 19 mars 2022 à 11h00 Camille Labro

    Fiche

    La tarte salée à la patate douce : la recette de Julien Cantenot

    Fils d’un boulanger et d’une passionnée des légumes, Julien Cantenot, qui organise des ateliers autour du pain, a fait de la tarte salée l’un de ses emblèmes.

    Publié le 17 mars 2022 à 17h30 Camille Labro

    Critique

    Resto : Kokoro, c’est dans la poche

    La petite table parisienne lancée en 2013 par Sakura Mori et Frédéric Charrier, tous deux passés par L’Arpège d’Alain Passard, propose une expérience hors du commun, mêlant avec habileté les saveurs et les textures. Et sans prétention.

    Publié le 17 mars 2022 à 17h00 Marie Aline

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Cinq bonnes adresses pour déguster fermenté

    Piment vert fermenté, miso fumé, asperges blanches en bocal… La fermentation s’invite depuis quelques années sur les tables parisiennes et de province. De quoi surprendre ses papilles sans forcément dépenser une fortune.

    Publié le 17 mars 2022 à 15h00 Léo Pajon

    Enquête Article réservé à nos abonnés

    Passion fermentation, ou la confrérie du bocal

    Plonger dans la saumure carottes et choux, fabriquer son propre miso… Dopée par le confinement et le souci anti-gaspi, la technique de la lacto-fermentation séduit une communauté d’amateurs et de chefs étoilés, qui partagent leurs découvertes gustatives

    Publié le 17 mars 2022 à 00h02 - Mis à jour le 23 mars 2022 à 19h41 Léo Pajon

    Portrait

    La cantine rasta de Coralie Jouhier et Daqui Gomis

    Chez Jah Jah, dans le 10e arrondissement de Paris, le jeune couple sert une cuisine végétale qui puise dans le répertoire culinaire de leurs origines afro-caribéennes.

    Publié le 16 mars 2022 à 17h00 Léo Bourdin

    Le sando ne fera-t-il qu’une bouchée du sandwich ?

    Ce mets japonais, encore confidentiel il y a deux ans, se diffuse désormais sur l’ensemble du territoire français, en format salé ou sucré.

    Publié le 15 mars 2022 à 18h00 Elvire von Bardeleben

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Flan, savon, ex-libris, papier peint, sabots, verre soufflé : des retours remarqués

    Que ces interrogations vous taraudent ou qu’elles ne vous aient jamais effleuré l’esprit, elles sont l’occasion de découvrir ce qui, en matière de mode, décoration, design, parfum, gastronomie ou voyage nous inspire, séduit, interpelle. Les réponses, forcément subjectives, dessinent ce qui fait « Le Goût de M ».

    Publié le 14 mars 2022 à 20h00 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 16h57 Sophie Abriat, Marie Godfrain, Sabine Maida et Litza Georgopoulos

    Portrait

    Charlotte, Valentin et Julie de Sousa, une autre façon de parler champagne

    A la tête de la communication de la maison familiale pionnière dans les vins biologiques, Charlotte de Sousa étend son savoir-faire au public des malentendants en leur organisant des visites spécifiques et en publiant des vidéos traduites en langue des signes.

    Publié le 14 mars 2022 à 19h00 - Mis à jour le 17 mars 2022 à 10h54 Laure Gasparotto

    Article réservé à nos abonnés

    Vapoter, est-ce déguster ?

    Arôme banane, earl grey, pop-corn… Mi-cuisiniers, mi-parfumeurs, les fabricants de liquides pour cigarettes électroniques jouent avec des saveurs de plus en plus complexes.

    Publié le 13 mars 2022 à 12h00 Léo Bourdin

    Fiche

    La râpe Microplane, une invention accidentelle

    Sur la nappe, les couverts se comptent sur une main. Côté cuisine, c’est une grande variété d’instruments qui sert à travailler les aliments. Découvrez leurs origines, parfois oubliées, et la meilleure façon de les utiliser.

    Publié le 12 mars 2022 à 10h00 Léo Bourdin

    Ephemera, le premier resto sous l’eau (ou presque)

    Des dauphins qui défilent sur écrans géants, tandis que résonne en fond sonore le chant des baleines… Le premier restaurant immersif de France vient de poser son décorum marin à Paris pour dix-huit mois. Une drôle d’expérience… mais des assiettes inventives.

    Publié le 11 mars 2022 à 18h00 - Mis à jour le 15 mars 2022 à 05h51 Léo Pajon

    Portrait

    William Ledeuil, passeur de saveurs

    Tel un père bienveillant, le chef étoilé continue de transmettre aux nombreux talents qu’il a vus éclore ces codes qui font sa marque de fabrique : « Le sens de l’approvisionnement, l’exigence du produit, du travail bien fait – et ce petit coup de punch qui revient dans les assaisonnements. »

    Publié le 11 mars 2022 à 16h39 Léo Bourdin

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Lasagnes du jardin, bolo écolo, à la carbonara… tous les goûts sont dans les pâtes

    Mets populaire par excellence, les pâtes sont ce grand basique que chacun, de l’étudiant fauché au parent débordé, peut agrémenter avec les moyens du bord. Comme ces classiques absolus, revisités par la journaliste culinaire Camille Labro.

    Publié le 11 mars 2022 à 00h32 - Mis à jour le 12 mars 2022 à 12h16 Camille Labro

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Jacky Ribault : « Je suis plus utile ici, à Noisy-le-Grand, que dans les quartiers bobos de Paris »

    Déjà à la tête de deux belles tables, à Paris et à Vincennes, le chef étoilé Jacky Ribault a créé une brasserie moderne à Noisy-le-Grand, en Seine-Saint-Denis. Une démarche relevant du défi, dans le désert gastronomique que représente le département.

    Publié le 10 mars 2022 à 17h30 - Mis à jour le 11 mars 2022 à 11h15 Léo Pajon

    Témoignages

    André Tan : « Dans notre culture, la table est l’un des seuls endroits où l’on se retrouve et où l’on peut exprimer ses sentiments »

    Avec son groupe Mamahuhu, André Tan a ouvert plusieurs restaurants asiatiques innovants à Paris. Celui qui a grandi dans les odeurs de cuisine garde de son enfance un plat favori, le gua bao, petit bun vapeur à garnir.

    Publié le 10 mars 2022 à 17h30 Camille Labro

    Fiche

    Le gua bao : la recette d’­André Tan

    Le cofondateur de Mamahuhu a grandi dans les odeurs de cuisine du restaurant familial et garde de son enfance son plat favori, un petit bun vapeur à garnir.

    Publié le 10 mars 2022 à 17h30 Camille Labro

    Critique

    Resto : Au Brigand, à Lille, volupté et convivialité ch’ti

    Bistronomie et mixologie se sont invitées dans ce lumineux restaurant Lillois, tenu par Florine Verhellen et son compagnon, Frédéric Le Bordays.

    Publié le 10 mars 2022 à 17h00 Marie Aline

    Portrait Article réservé à nos abonnés

    Les Berthillon, depuis l’an de glace 1954

    C’est le glacier le plus célèbre de Paris. Les touristes du monde entier s’y pressent pour déguster ses sorbets et autres gourmandises préparés sur place. Une aventure au délicieux parfum d’antan, débutée dans les années 1950, sur l’île Saint-Louis.

    Publié le 10 mars 2022 à 00h46 - Mis à jour le 10 mars 2022 à 04h31 Clément Ghys

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    La crème de la crème ! Notre sélection des 15 meilleurs millefeuille

    Qu’ils se la jouent alcoolisés au kirsch, aromatisés à la vanille de Madagascar, crémeux au beurre salé ou croustillant sous la dent, ces millefeuille vous taperont dans l’œil.

    Publié le 08 mars 2022 à 18h00 - Mis à jour le 09 mars 2022 à 15h13 Gilbert Pytel

    Chronique Article réservé à nos abonnés

    Pommard ou pomerol ? Face-à-face entre vins rouges de Bourgogne et de Bordeaux

    Ils se ressemblent à l’oreille, au prestige, pas tout à fait en bouche. Ne confondez plus pommard et pomerol.

    Publié le 06 mars 2022 à 00h30 - Mis à jour le 07 mars 2022 à 12h37 Ophélie Neiman

    Fiche

    La patate douce, un produit, deux possibilités

    Originaire d’Amérique tropicale, cette plante rampante et grimpante se consomme pour ses feuilles, comparables à des pousses d’épinard, ou à ses tubercules, bouillies, rôties, ou frites.

    Publié le 05 mars 2022 à 11h15 - Mis à jour le 08 mars 2022 à 12h55 Camille Labro

    Témoignages

    Nathalie Rykiel : « J’aime la cuisine simple, je ne pèse pas, je ne mesure pas, c’est à l’inspiration et c’est à chaque fois différent ! »

    Désormais autrice, la fille de la créatrice Sonia Rykiel, avec qui elle a longtemps travaillé, évoque dans son dernier livre, « Talisman à l’usage des mères et des filles », la figure de sa mère, qui lui a notamment transmis le goût d’une cuisine simple et libre.

    Publié le 03 mars 2022 à 17h30 Camille Labro

    Fiche

    Compote de saison : la recette de Nathalie Rykiel

    La fille de la créatrice Sonia Rykiel évoque dans son dernier livre, « Talisman à l’usage des mères et des filles », la figure de sa mère, qui lui a notamment transmis le goût d’une cuisine simple et libre. A l’image de ses compotes.

    Publié le 03 mars 2022 à 17h30 Camille Labro

    Critique

    Resto : à Paris, +400° Laboratorio, temple de la margherita

    Après les pizzerias Popine et Bijou, le pizzaiolo de compétition Gennaro Nasti ouvre une nouvelle adresse dans le 11e arrondissement de Paris.

    Publié le 03 mars 2022 à 17h00 Marie Aline

    Enquête Article réservé à nos abonnés

    Jeunes chefs, pasta et sushis : les palaces parisiens se dévergondent

    Avec moins de touristes internationaux qui franchissent leurs portes, ces hôtels ultra-luxe doivent séduire une clientèle plus locale. Finie la haute gastronomie guindée. Place à des restaurants où l’ambiance est à la décontraction et la cuisine à la fusion.

    Publié le 03 mars 2022 à 00h56 - Mis à jour le 04 mars 2022 à 14h15 Elvire von Bardeleben

    Le vin blanc de Gigondas se récoltera aux prochaines vendanges

    Alors qu’elle a fêté ses 50 ans pour ses rouges et ses rosés, l’appellation bâtie autour du village du Vaucluse se déclinera aussi en blanc à partir du millésime 2022.

    Publié le 27 février 2022 à 19h15 - Mis à jour le 28 février 2022 à 14h56 Laure Gasparotto

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Reda Kateb : « Le vin est comme un océan et moi, je reste dans un petit coin en baignade surveillée »

    L’acteur est à l’affiche des « Promesses », avec Isabelle Huppert, un long-métrage qui explore les ressorts de la politique, en pleine campagne présidentielle. Sans se targuer d’être un spécialiste, il évoque volontiers son rapport au vin, fait de souvenirs et de coups de cœur.

    Publié le 27 février 2022 à 19h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 16h09 Rémi Barroux

    Reportage Article réservé à nos abonnés

    Vins du Rhône : la création du saint-andéol, une appellation à la longue maturation

    Il a fallu quasi vingt ans pour que les vignerons ardéchois de quatre communes puissent ajouter la dénomination locale « saint-andéol » sur l’étiquette de leurs côtes-du-rhône-villages rouges.

    Publié le 27 février 2022 à 18h00 - Mis à jour le 08 mars 2022 à 12h38 Rémi Barroux

    Chronique Article réservé à nos abonnés

    Les toquades de l’époque : éloge de l’œuf mayo

    Monument protéiné de la cuisine de comptoir, cette entrée figure à la cinquième place du classement mondial des plats les plus commandés sur Deliveroo. Cocorico !

    Publié le 27 février 2022 à 12h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 16h08 Léo Bourdin

    Enquête

    De la fraîcheur en bouteille, la quête des vignerons du Rhône sud

    Confrontés à des étés plus chauds, les producteurs sont mis au défi de maîtriser le degré d’alcool de leurs vins.

    Publié le 26 février 2022 à 18h15 - Mis à jour le 10 mars 2022 à 10h47 Laure Gasparotto

    Portrait Article réservé à nos abonnés

    Vignerons en Rhône méridional ou l’art de la fraîcheur en pays chaud

    Trois domaines, trois appellations de la région viticole – gigondas, vacqueyras et costières-de-nîmes. Et un même souci porté à la précision de leurs cuvées.

    Publié le 26 février 2022 à 18h00 Laure Gasparotto Rémi Barroux Stéphane Davet

    Fiche

    Le moule à falafel, promesse de boulettes parfaites

    Sur la nappe, les couverts se comptent sur une main. Côté cuisine, c’est une grande variété d’instruments qui sert à travailler les aliments. Découvrez leurs origines, parfois oubliées, et la meilleure façon de les utiliser.

    Publié le 26 février 2022 à 10h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 16h06 Léo Bourdin

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Les rouges du Rhône méridional, la sélection du « Monde »

    Parmi 330 références dégustées, Laure Gasparotto en a retenu 79 issues de 22 appellations différentes. Une belle palette pour découvrir toutes les nuances de rouges, de Grignan au nord à Nîmes au sud, du mont Ventoux à l’est au duché d’Uzès à l’ouest.

    Publié le 25 février 2022 à 18h15 Laure Gasparotto

    Podcast

    Mory Sacko : « Le plus beau compliment, c’est de me dire que ma cuisine est intelligente »

    L’ancien candidat de « Top Chef », à la tête du restaurant Mosuke, à Paris, est l’invité du podcast « Le Goût de M », en accès libre sur toutes les plateformes dès le vendredi.

    Publié le 25 février 2022 à 12h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h51 M le magazine du Monde

    Reportage Article réservé à nos abonnés

    « Des gens me font confiance pour leur fournir un bel alcool avec leur récolte » : ces distillateurs qui ravivent leur métier

    Ils ne sont plus que 800 bouilleurs ambulants en France, qui transforment en eau-de-vie les fruits des particuliers. Une nouvelle génération tente de redynamiser cette activité traditionnelle des campagnes, aidés par une clientèle de néoruraux.

    Publié le 24 février 2022 à 17h30 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h50 Jordan Pouille

    Enquête Article réservé à nos abonnés

    Les vignobles du Rhône méridional affichent un dynamisme conquérant

    Loin de s’endormir sur ses sarments, la région viticole ne cesse d’innover et peut s’enorgueillir d’avoir vu naître plusieurs appellations dans les vingt dernières années. Une reconnaissance qui, à son tour, entraîne une montée en gamme et ouvre de nouveaux débouchés.

    Publié le 24 février 2022 à 17h30 Ophélie Neiman

    Fiche

    Les pancakes taïwanais : la recette d’Alice Tuyet

    De l’eau, de la farine et de l’huile… Assemblés avec soin ensemble, ces ingrédients deviennent des pancakes ronds et feuilletés. Encore meilleurs accompagnés d’une sauce au soja et au gingembre.

    Publié le 24 février 2022 à 17h30 Camille Labro

    Témoignages

    Alice Tuyet, restauratrice : « J’ai appris le langage des légumes en même temps que l’allemand »

    Après un blog puis un podcast culinaires, Alice Tuyet a ouvert Plan D, sa première adresse parisienne de street food. A Zurich, en Suisse, où elle a vécu trois ans, elle avait commencé à réfléchir à une cuisine de plus en plus végétale.

    Publié le 24 février 2022 à 17h30 - Mis à jour le 02 mars 2022 à 12h54 Camille Labro

    Critique

    Resto : Bouillon ou les plaisirs de la chair

    A Marseille, la jeune cheffe et bouchère Auregan Dean, 26 ans, vient d’ouvrir à toute allure ce nouvel établissement pour carnivores gourmets et décomplexés.

    Publié le 24 février 2022 à 17h00 Marie Aline

    Reportage Article réservé à nos abonnés

    Le sursaut de la grenouille française

    Alors que la plupart des batraciens consommés en France sont importés, Patrice François, poissonnier dans la Drôme, a créé le premier élevage de grenouilles d’Europe. Et le raniculteur fournit les tables les plus prestigieuses de l’Hexagone.

    Publié le 24 février 2022 à 17h00 - Mis à jour le 02 mars 2022 à 12h54 Margherita Nasi

    Chronique Article réservé à nos abonnés

    Cinq idées reçues sur le tonneau

    Pour être bien élevé, un vin doit-il forcément passer par la case barrique ?  Age, volume, essence… tout compte, fût-ce pour la beauté de l’art

    Publié le 20 février 2022 à 12h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h56 Ophélie Neiman

    Fiche

    Le kiwi, un produit, deux possibilités

    Mûr à point, ce fruit se mange coupé en deux et à la petite cuillère. Mixé, il se transforme en un jus tonique.

    Publié le 19 février 2022 à 11h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h54 Camille Labro

    Décryptages

    L’Australie chante les louanges de sa gastronomie

    L’ambassade d’Australie met les petits plats dans les grands pour promouvoir sa cuisine. Mais existe-t-elle vraiment ?

    Publié le 18 février 2022 à 18h00 - Mis à jour le 23 février 2022 à 11h02 Léo Pajon

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Moule, noix, champignon de Paris… Un produit, deux possibilités

    En salade ou en aromate, frais ou en condiment, en accompagnement ou en plat principal : « M Le magazine du Monde » propose de décliner en cuisine ces ingrédients simples et faciles à trouver.

    Publié le 18 février 2022 à 00h06 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h47 Camille Labro

    Critique

    Resto : Le Mezquité pimente le Pas-de-Calais

    Julien Szyndler et son épouse, Laura Flores Szyndler, mêlent les influences nordistes et mexicaines dans leur restaurant du Touquet qui fait la part belle à la souris d’agneau autant qu’au mezcal. Le tout dans le respect de méthodes de cuisson ancestrales.

    Publié le 17 février 2022 à 17h30 Marie Aline

    Reportage Article réservé à nos abonnés

    Les poissons de Loire, ces chairs méconnues

    Rouelle de silure cuite à la vapeur anisée d’agastache, alose grillée en pavé accompagnée de beurre de coques, filets d’aspe saumurés servis mi-cuits… la cuisine des poissons d’eau douce, longtemps délaissée, se réinvente sur les bords du « fleuve royal ».

    Publié le 17 février 2022 à 17h30 - Mis à jour le 14 mars 2022 à 10h36 Stéphane Davet

    Fiche

    Les crêpes beurre-sucre : la recette d’Hélène Pietrini

    Quand elle était enfant, la directrice générale de La Liste adorait consommer des crêpes au marché des Lices, à Rennes. Aujourd’hui, elle aime les préparer dans toute leur simplicité.

    Publié le 17 février 2022 à 17h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h47 Camille Labro

    Témoignages

    Hélène Pietrini : « L’obsession du bien-manger a été ma colonne vertébrale éducative »

    Originaire de Bretagne, la directrice générale de La Liste, une application qui sélectionne les meilleurs restaurants à travers le monde, a grandi dans une famille férue de bons plats et de gastronomie.

    Publié le 17 février 2022 à 17h00 Camille Labro

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Chaud devant ! Trois recettes pour une Saint-Valentin l’eau à la bouche

    Pour conquérir l’être convoité, entretenir la flamme de votre bien-aimé ou juste pour prolonger la soirée… notre sélection de trois secrets de chef, révélés par Victoire Loup, journaliste gastronomique.

    Publié le 14 février 2022 à 00h25 Léo Pajon

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    Le Figaro

    Covid-19 : les contaminations toujours en hausse, les hospitalisations stables

    LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

    Contaminations en hausse, soignants victimes de la pandémie désormais considérés comme «morts pour le service de la République» et Shanghai qui renonce à se confiner... Le Figaro fait le point ce samedi 26 mars sur les dernières informations liées à la pandémie de Covid-19.

    139.517 nouveaux cas de Covid-19 recensés

    Le nombre de personnes testées positives au Covid 19 a encore augmenté, preuve que la 5e vague de l'épidémie est repartie de plus belle, tandis que les hospitalisations ont cessé de baisser, mais ne remontent pas non plus, selon les chiffres publiés samedi par les autorités sanitaires.

    À lire aussiOù peut-on voyager ? Notre carte des pays ouverts et des restrictions pour les touristes français

    Santé publique France rapporte 139.517 cas de Covid-19 recensés en 24 heures, contre 143.571 la veille et 98.104 le samedi précédent. La moyenne sur sept jours, qui lisse les à-coups journaliers, s'élève à 123.360, contre 86.022 cas sept jours auparavant.

    Du côté des hôpitaux, les autorités annoncent 20.532 personnes hospitalisées avec un diagnostic de Covid-19, un chiffre stable par rapport aux jours précédents (20.616 vendredi et 20.440 samedi 19 mars). Le nombre d'admissions à l'hôpital est lui aussi stable (619, contre 620 samedi dernier).

    Les services de soins critiques, qui accueillent les cas les plus graves, comptent 1481 patients, selon les chiffres publiés samedi. Ils étaient 1489 vendredi et 1644 il y a une semaine.

    59 décès ont été enregistrés ces dernières 24 heures

    Ces dernières 24 heures, 59 décès ont été enregistrés, portant à 141.631 le nombre de personnes ayant succombé en France à la maladie depuis le début de l'épidémie il y a maintenant plus de deux ans, à l'hôpital, en maison de retraite ou dans d'autres établissements médico-sociaux.

    Les soignants victimes de la pandémie désormais considérés comme «morts pour le service de la République»

    Les soignants morts sur le front de l'épidémie de Covid-19 bénéficient désormais de la distinction «Mort pour le service de la République», comme celle qui existe pour les forces de l'ordre ou les militaires. La mesure, annoncée au printemps 2021, a été annoncée samedi au Journal officiel. C'est la troisième mention qui existe à ce jour, après «mort pour la France», réservée aux militaires morts au combat, et «mort pour le service de la nation», qui concerne les personnels assurant des missions de sécurité.

    À lire aussiCovid-19 : le masque fait progressivement son retour à l'école malgré l'allègement du protocole

    En tout, 19 professionnels de santé sont décédés du Covid-19 entre le 1er mars et la mi-décembre 2020, date du dernier décès déclaré. Il s'agit, selon Santé publique France, de 5 médecins, 5 aides-soignants, 1 infirmier, 2 professionnels de santé classés «autres» et 6 professionnels non soignants. Pourront être concernés par la mention les professionnels de santé et les agents publics décédés entre le 1er janvier 2020 et le 31 juillet 2022, selon le décret paru au journal officiel samedi.

    Shanghai renonce à se confiner malgré un pic épidémique

    Samedi, Shanghai a enregistré une forte augmentation des cas de Covid-19, mais les autorités étaient déterminées à éviter un confinement de la ville pour ne pas porter préjudice à l'économie, selon un responsable local. «Si Shanghai, notre ville, s'arrêtait complètement, de nombreux cargos internationaux se retrouveraient dans la mer de Chine orientale», a déclaré Wu Fan, expert médical au sein du groupe de travail sur la pandémie de la ville. «Cela aurait un impact sur l'ensemble de l'économie nationale et sur l'économie mondiale» a-t-il poursuivi, durant une conférence de presse quotidienne samedi dans la mégapole portuaire.

    Covid-19 : dans quels lieux le passe sanitaire est-il encore obligatoire ?

    FOCUS - Le passe vaccinal est suspendu en France depuis le 14 mars mais le passe sanitaire est encore exigé dans les établissements de santé.

    Covid-19 : 145.560 nouveaux cas, 91 morts dans les hôpitaux français

    LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

    Le ghetto juif de L’Isle-sur-la-Sorgue dévoile ses secrets

    REPORTAGE - Les fouilles d’une des plus vieilles synagogues du pays se terminent dans cet ancien territoire pontifical.

    Le Figaro

    Partir loin, polluer moins : neuf beaux voyages qui jouent la carte du slow tourisme

    Marine Sanclemente

    LA SÉLECTION DU FIGARO - Aucun saut de puce ni vol intérieur dans ces propositions de voyages, l'accent est mis sur l'exploration douce et le temps long, celui qui sied à l'immersion et à la rencontre.

    Aux États-Unis, une odyssée désertique

    Welcome to Vegas ! C'est dans le Nevada que débute ce roadtrip à travers les immensités désertiques de l'Ouest américain. Cap ensuite vers le Parc national de Zion pour prendre le pouls des richesses de l'Utah. On se met dans le bain en piquant une tête dans la Virgin River, cernée des hautes parois abruptes du canyon, avant de s'essayer au glamping pour deux nuits face aux majestueux rochers rouges qui font la renommée de l'État. Bryce ­Canyon, à proximité immédiate, est tout aussi enchanteur mais très différent. À une altitude plus élevée, le calcaire remplace le grès pour former une armée de cheminées des fées. Vertige assuré sur la Million Dollar Road, route ­panoramique menant jusqu'au Capitol Reef, parc ­national où peu de touristes s'arrêtent, trop pressés de rejoindre Moab. Il donne pourtant un aperçu fascinant de la vie des pionniers mormons qui ont planté des vergers, construit l'école de Fruita et se sont fait une place dans cet environnement riche en curiosités géologiques. La plus impressionnante : Waterpocket Fold, un plissement ­tectonique de plus de 160 kilomètres de longueur, cicatrice béante de l'écorce terrestre.

    Avec Étendues Sauvages (Tél. : 01 77 37 03 10). À partir de 11 175 € pour 13 jours/12 nuits (dont 2 au Zion Under Canvas et 3 dans un ranch de luxe à Moab). Prix hors vols internationaux, incluant les hébergements, visites, excursions et la location de voiture.

    À lire aussiDormir chez Elvis, visiter le Titanic… Ces expériences hors-norme que l'on ne vit qu'aux USA

    Au Zimbabwe et au Botswana, des safaris pédestres et électriques

    Un cri d'alerte, une empreinte fraîche, une branche cassée… Rien de mieux qu'un jeu de piste grandeur nature pour découvrir à pied le bush africain dans le Parc national de Hwange (Zimbabwe), considéré comme l'un des derniers sanctuaires animaliers encore intacts. Accompagné d'un guide local, on s'initie à l'art de la traque sur les traces des big five, dont le rare rhinocéros noir, avant de renouer avec l'esprit des safaris ­d'antan dans un camp de toile de seulement 6 tentes, au milieu des acacias. Puis direction le Botswana et le Parc national de Chobe, qui abrite la plus grande concentration d'éléphants du continent. Embarquement à bord d'un bateau alimenté à l'énergie solaire pour observer sans bruit les pachydermes se désaltérer dans les eaux du fleuve Chobe. De retour à terre, un 4 x 4 électrique vous attend pour un écosafari. Un face-à-face respectueux avec les géants de l'Afrique.

    Avec Club Faune Voyages (Tél. : 01 42 88 31 32). À partir de 5 900 €, le combiné de 9 jours/7 nuits, dont 3 au Somalisa Expeditions (Zimbabwe) et 4 au Chobe Game Lodge (Botswana). Prix au départ de Paris sur Ethiopian Airlines, en pension complète, activités, guides et transfert privé en voiture pour rejoindre le Parc national de Chobe inclus.

    À lire aussiBalade australe au fil du Zambèze

    Au Népal, les secrets du royaume himalayen

    Les vaches y sont sacrées et les treks grandioses : le ­Népal, pays de l'Himalaya, de l'hindouisme et de ­Katmandou, aussi. Vous commencerez par là, la capitale, ses ruelles foisonnantes et ses statues en terre cuite. Vous le saviez ? La poterie fait partie intégrante de la culture ­népalaise. Admirez, prenez le temps, la vallée de Katmandou est si belle, si verte, si fascinante. À Bhaktapur, les temples s'élèvent jusqu'au ciel et vous voilà minuscule. À Bandipur, les maisons traditionnelles s'accrochent à une crête calcaire. Après la ville, direction les grands espaces, dans le Népal vertigineux. Que dire de Pokhara, où l'Himalaya se reflète dans les eaux émeraude du lac Phewa. Quels mots pour décrire Dhampus, où les Annapurna surgissent au-dessus des toits. Pour accéder à ce village, trois heures de randonnée facile, à travers des forêts luxuriantes et des terrasses agricoles. Là-haut, vous y êtes, ça y est, dans l'arrière-pays népalais, arrêtez le temps. Profitez de vos journées libres pour faire du parapente et un tour en pirogue à ­Chitwan, où vous dormirez chez l'habitant. Ou plutôt les habitants : sa jungle est peuplée d'animaux rares, éléphants, rhinocéros et tigres du Bengale. Pas de panique, vous les verrez, accompagnés d'un guide, lors d'un safari en Jeep. Avec Shanti Travel (Tél. : 01 82 28 92 28). À partir de 874 € le circuit « Le Népal en famille » de 11 jours/10 nuits. Prix hors vols internationaux, guides, transports et petits déjeuners inclus.

    À lire aussiRandonnée zen au Népal

    Au Canada, traversée ferroviaire d'est en ouest

    Parti des rives de l'océan Atlantique, laissant derrière vous Halifax, Québec, Montréal, Ottawa, Toronto, vous voici désormais en route vers le Pacifique, à bord d'un palace sur rails, Le Canadien : des wagons d'acier, de larges baies vitrées et une cuisine de standing. ­Asseyez-vous là, juste là, sur votre siège, et regardez les ­paysages défiler, les chutes du Niagara, les grands lacs d'Ontario, les plaines du Manitoba. À bord du train, tout paraît si calme, si mouvant, et que dire de l'horizon qui semble courir loin devant en vous narguant. Sauf dans les Rocheuses. Alors là, la locomotive s'ébroue dans les lacets et se faufile dans la montagne, agile cheval de fer. À ce moment précis, changez de place pour la voiture panorama, on y voit les reliefs défiler en CinémaScope. Le déplacement vous berce quand apparaît la plus belle route panoramique du monde, l'Icefields Parkway, avec ses glaciers, ses lacs verts, ses chutes d'eau. Au bout ­surgit Jasper puis les gratte-ciel d'une grande ville, ­Vancouver, paisible, assise sur un bout de terre les bras ouverts sur le Pacifique. Sans le remarquer, vous venez de traverser l'un des plus grands pays du monde.

    Avec Les Maisons du Voyage (Tél. : 01 53 63 13 43). À partir de 5 890 €, le circuit « D'un océan à l'autre » de 28 jours/26 nuits. Prix au départ de Paris, train et location de voiture inclus.

    À lire aussiQue voir et que faire au Québec ? Nos dix incontournables

    En Australie, dans la peau des pionniers

    C'était il y a longtemps, au XVIe siècle, les premiers explorateurs découvraient un grand continent, difforme, au large de l'océan Indien : l'Australie. Un siècle plus tard, on pensait en avoir fait le tour, pas du tout, on mit des centaines d'années à cartographier l'intérieur des terres. Et aujourd'hui ? À vous d'explorer, lancez-vous sur les pistes plus isolées de l'Outback, le désert australien, avec ses crêtes, ses pics et ses gorges étroites. Le jour, on y voit des dingos, des ranchs poussiéreux et une terre aussi rouge que des coquelicots. La nuit, on y admire toutes les étoiles de l'univers brûler dans un ciel d'encre. Le lendemain, poursuivez en 4 x 4, direction les plus grands parcs nationaux, où tout n'est que falaises de grès, crevasses et flore luxuriante. Le plus spectaculaire ? Sans doute celui de Nitmiluk, dans le nord du pays : des cascades, des ­canyons et des eaux claires. Lâchez alors la voiture et ­descendez les rapides en canoë, il n'y a pas mieux pour admirer les espèces endémiques. En fin de journée, posez un coude et une bière sur le zinc d'un pub australien et prenez le temps, vous l'avez, les étoiles sont là pour l'éternité.

    Avec Australie à la carte (Tél. : 0 825 822 295). À partir de 2 415 €, le circuit « Les Routes des explorateurs » de 19 jours/16 nuits. Prix au départ de Paris, hébergements et location de véhicule inclus.

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    Au Brésil, la bohème tropicale

    Imaginez un lieu coupé du monde, entouré d'arbres centenaires et de plages de sable blanc, difficile d'accès, mais paradisiaque. Cet endroit existe au Brésil, au bord de l'Atlantique sud, à un millier de ­kilomètres de Rio et 750 kilomètres de Salvador. ­Trancoso, un village de 1000 habitants et de petites ­maisons colorées dans l'État de Bahia. Fondé en 1583 par les Jésuites, il a vécu près de cinq siècles en autarcie, avant d'être investi par les artistes et quelques célébrités. Aujourd'hui, on y vient pour son ambiance bohème, ses eaux chaudes, son église du XVIIe et le Quadrado, place rectangulaire magnifique construite par les Jésuites. Trancoso, ses falaises ocre et ses mangroves, une oasis secrète d'une poignée d'initiés ? Ici, pas de palaces, on loge dans de vieilles maisons de pêcheurs ­aménagées en villas chics : toit de chaume, plafond voûté et lit à baldaquin. Au programme : spa, massages, ­acupuncture et balades sur la plage. Tout est local, même la cuisine, dont les ingrédients proviennent de fermes ­biologiques voisines. « Ordre et progrès », dit la devise du Brésil. Et beauté, aussi.

    Avec Kuoni Émotions (Tél. : 01 55 87 85 65). À partir de 4 210 € le séjour de 10 jours/7 nuits au Uxua Casa Hotel & Spa. Prix au départ de Paris, petits déjeuners inclus.

    Au Maroc, le sud en aparté

    Et vous voilà sur les dunes de sable rousses, seuls. Derrière vous, le lac asséché d'Iriki. Là-bas, le silence du désert. Demain, la palmeraie de Skoura, ses kasbahs, ses amandiers, ça sent déjà bon le jasmin. Cinq jours que vous parcourez le grand sud marocain, à la découverte de ses plus beaux paysages. En arrivant, vous avez pris le grand air sur la côte ouest du pays, à Agadir, maintenant, vous explorez l'intérieur des terres avec la même intention, toujours : rester loin de la foule et des itinéraires touristiques. Ici, d'ailleurs, on vous accueille comme un visiteur unique : chauffeur privé, bivouac dans le désert et cuisine sur mesure, maisons privées en pisé avec piscine et terrasse ouverte sur les étoiles. Vous l'avez compris, dans ce circuit itinérant de 5 étapes, vous faites votre programme selon votre rythme et vos souhaits. Envie de verdure ? Perdez-vous dans l'une des plus belles palmeraies du pays, à Akka. D'aventure ? Partez à dos de dromadaire vers les greniers fortifiés, ces défenses typiques du sud marocain. De douceur ? Un hammam de Skoura vous tend les bras. Une bulle enchantée où les rencontres sont spontanées et les contraintes minimisées. Une bouffée de liberté.

    Avec Voyageurs du Monde (Tél. : 01 84 17 21 68). À partir de 5 800 €, l'échappée « Sud marocain exclusif - Maisons privées, butler & dar d'exception » de 7 jours/6 nuits. Prix au départ de Paris, transferts, 4 x 4 avec chauffeur et repas inclus.

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    À Cuba, rencontres rythmées

    Terre de passions, Cuba est une île qui se découvre au ralenti. Pour en comprendre la culture et les ­paradoxes, mieux vaut prendre son temps. Aller à la ­rencontre de ceux qui font bouger les lignes. À La ­Havane, rendez-vous privés dans des ateliers pour échanger avec la communauté artistique florissante, avant une visite de la Fábrica de Arte Cubano (FAC), le grand laboratoire créatif interdisciplinaire. La scène culinaire émergente se découvre avec un mixologue, un jeune chef… À 40 minutes de voiture, Alfredo, un flamboyant Péruvien incarne le nouveau visage de l'agriculture ­locale. Il accueille les voyageurs dans sa finca Tungasuk, une ferme biologique en pleine campagne. Certains ­participent aux activités de l'exploitation, d'autres ­partent en randonnée dans ce paysage vert et vallonné. À 150 kilomètres de là, au cœur du Parc national de Viñales, étape incontournable d'un séjour sur l'île, on pose ses valises dans une casa particular. Un havre de paix loin de l'agitation de la pittoresque Viñales, tenu par un jeune écrivain affable et passionné d'art. Les oiseaux de nuit ne seront pas en reste grâce à Brenda, ­talentueuse musicienne qui initie ses hôtes au batá. Cet instrument de la musique afro-cubaine, hérité du peuple yoruba, est la garantie de se déhancher et de s'enivrer le temps d'une dernière soirée.

    Avec Tselana Travel  (Tél. : 01 55 35 00 30). À partir de 6 500 €, les 10 jours/9 nuits. Prix au départ de Paris sur Air France, incluant le visa, l'hébergement en hôtels ou en casa particular, les petits déjeuners et déjeuners dans les fermes rurales, les transports avec chauffeur, les visites avec guide francophone et le téléphone cubain.

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    À Madagascar, une immersion sauvage

    Ses canyons verdoyants et ses paysages désertiques de l'ère du jurassique lui valent parfois des comparaisons avec le Colorado. Mais le gigantesque massif de l'Isalo, à quelque 700 kilomètres au sud-ouest de la capitale Antananarivo, est bien trop particulier pour s'en rapprocher. Dans les méandres de ce monde que l'érosion des grès a bâti comme une immense cité morte, il n'est pas rare d'apercevoir un amoncellement de pierres qui marque la tombe d'un ancêtre bara. Comme partout sur l'Île rouge, la faune et la flore rivalisent de surprises, au gré des piscines naturelles et des grottes qui abritaient au XIXe siècle des navigateurs échoués. De nombreuses espèces d'oiseaux et de lémuriens sont endémiques au massif de l'Isalo, dont le point le plus haut atteint 1250 mètres d'altitude. Les trekkeurs les plus aguerris emprunteront le canyon des Makis pour admirer la ­cascade des Nymphes, l'un des attraits de cette région naturelle préservée.

    Avec Horizons Nomades  (Tél. : 03 88 25 00 72). À partir de 2900 € par personne sur la base de 7 à 12 participants, le circuit « Vers les Terres du Grand Sud » de 14 jours/12 nuits. Prix au départ de Paris sur Air France, hébergement en demi-pension (pension complète lors du trek), transports en véhicule privé, excursions guidées et accès aux parcs inclus.

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    Salon mondial du Tourisme : une mine d'infos avant de partir

    Après deux années de pause forcée, le Salon mondial du tourisme revient à Paris ce week-end pour sa 45e édition. Une pléiade de destinations internationales et françaises parmi lesquelles des habituées (Espagne, Maroc, Thaïlande, Croatie, Cuba, Japon, Pérou…), mais aussi des petites nouvelles (Panama, Sardaigne, États-Unis…) seront présentes. Offices de tourisme, tour-opérateurs, agences spécialisées, réceptifs locaux dispenseront aux visiteurs toutes les informations nécessaires et les conseils indispensables à l'organisation de leur prochain voyage. Bien sûr, les professionnels répondront aux questions pratiques relatives aux situations géopolitique et sanitaire, aux assurances de voyage, mais pas seulement.

    Le Salon du tourisme célèbre le voyage sous toutes ses formes. Les tendances émergentes ou déjà bien ancrées : l'itinérance (en bateau, en train, à vélo, en van…), les séjours sportifs ou expérientiels, et le tourisme durable et responsable. Deux nouvelles thématiques font leur apparition cette année sur le Salon : « Tourisme industriel et savoir-faire » et « Sorties et loisirs en Île-de-France ». On retrouvera aussi un ensemble d'offres adaptées aux personnes en situation de handicap (avec l'association Tourisme & Handicaps), les bons outils pour voyager en 2022, les applis les plus innovantes…

    Dans le même pavillon se tient le salon Destinations Nature, la mecque de l'outdoor : escapades en plein air, idées de vacances respectueuses de l'environnement, conseils pour randonner, équipements adaptés… Tout ce qu'il faut pour s'inspirer et se préparer.

    Salon mondial du tourisme et Destinations Nature , Paris Expo Porte de Versailles - Pavillon 4. Jusqu'au 20 mars. De 10 heures à 19 heures (sauf dimanche fermeture à 18 heures). Entrée donnant l'accès aux deux salons : 10 € le billet en prévente, 12 € au guichet. Gratuit pour les enfants (moins de 18 ans).

    Escale à São Paulo, la nouvelle Babylone

    La mégalopole brésilienne réveille son architecture avec le projet colossal de la Cidade Matarazzo, orchestré par Jean Nouvel, Rudy Ricciotti et Philippe Starck. Une occasion également de (re)découvrir les architectes paulistes connus ou méconnus.

    Le Monde

    Arnaud Donckele auréolé de trois étoiles Michelin pour Plénitude

    Installé dans la Samaritaine, à Paris, Plénitude sert une cuisine où légumes, viandes et poissons sont « de simples condiments » destinés à mettre en valeur le répertoire saucier. Portrait d’un « autodidacte nordiste ».

    Ce n’est arrivé qu’une fois en trente ans : qu’un nouveau restaurant arrache dès sa première année d’existence les trois étoiles. Après Yannick Alléno au Pavillon Ledoyen en 2015, Arnaud Donckele vient d’accomplir ce tour de force pour la table Plénitude de l’hôtel Cheval Blanc à Paris, inaugurée en septembre 2021 dans les locaux rénovés de la Samaritaine. Avec la villa Madie à Cassis (Bouches-du-Rhône), il fait partie des deux restaurants à accéder à la distinction suprême pour cette cuvée du guide France 2022 célébrée à Cognac, en Charente, le 22 mars.

    Guide Michelin : plus de vert et moins de femmes pour le palmarès 2022

    Arnaud Donckele, Normand de 44 ans, n’est pas né de la dernière pluie. Depuis 2005, il est le chef de la Vague d’Or, à Saint-Tropez (Var), pour laquelle il a déjà obtenu trois étoiles en 2013. En 2016, LVMH a acquis l’établissement et fait rentrer le chef dans son réseau d’hôtels de luxe. Le groupe lui a confié les clés de Cheval Blanc Paris – en plus de Saint-Tropez – en 2018. Pendant trois ans, il a copiloté les travaux du restaurant et affiné un projet culinaire exceptionnel.

    Chez Plénitude, il donne libre cours à son obsession : les sauces. « Paris m’a permis de dire au monde où se situait ma vraie passion. Ce que je ne pouvais pas faire à Saint-Tropez, car j’avais commencé une autre histoire [autour du terroir local] », explique le chef. Les rapports de force y sont inversés : légumes, viandes et poissons sont « de simples condiments » destinés à mettre en valeur le répertoire saucier. « Vinaigrette, émulsion à chaud ou à froid, sabayon, siphon, glace, sauce vierge à manger… il y a tellement de possibilités ! » énumère Arnaud Donckele avec enthousiasme.

    La Samaritaine rouvre ses portes après seize ans de travaux de rénovation

    Avec patience et passion, le chef bâtit des cathédrales liquides où les éléments, foisonnants, participent chacun au soutien de l’édifice. Une de ses classiques, « Lady Godiva », se compose, entre autres, d’un consommé de langoustine, d’eau de péridium, de jus d’haliotis, d’une réduction de miel de châtaigner et échalote, d’un vinaigre de chardonnay, de beurre des têtes de langoustine, d’huile de pépins de courge, d’une infusion de romarin, d’une liaison au corail… Un liquide d’une telle sophistication a évidemment des affinités électives. « On ne peut pas servir Lady Godiva avec du homard ou de la langouste », affirme Arnaud Donckele. Il faut une chair tendre et douce comme la langoustine pour apporter « fraîcheur et sensualité » à ce velouté.

    Dans un monde de la cuisine devenu obsédé par Instagram, le chef apprécie l’absence de photogénie des sauces, « des flaques », dit-il en souriant. « Elles incarnent l’essence de la cuisine, car on ne peut pas les copier, même en ayant la recette. Les éléments qui la composent comme l’orange ou le basilic sont tellement changeants que seul le palais peut atteindre la justesse. » « Arnaud possède une cuisine savante très rigoureuse. C’est une horlogerie suisse avec des sentiments », résume Alain Ducasse qui l’a recruté en 1998 au Louis XV à Monaco.

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    Valeurs Actuelles

    [Del Valle] De la guerre en Ukraine à la bombe atomique iranienne, comment Israël est devenu un pivot de la diplomatie mondiale

    [Del Valle] Les racines de la guerre russo-ukrainienne… et de l’antagonisme russo-occidental qui l’a déclenchée

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    Isoler la Russie, dominer l’Europe : comprendre la stratégie américaine en Ukraine

    [Del Valle] Bruits de bottes en Ukraine sur fond de guerre du gaz et de nouvelle guerre froide Occident-Russie

    [Del Valle] Le wokisme et la cancel culture anti-occidentale, meilleurs alliés (ou idiots utiles) de l’islamisme

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    [Del Valle] Le noyautage des institutions européennes par le lobby islamiste au nom de la “lutte contre l’islamophobie”

    L'Humanité

    Sciences. Pourquoi les oiseaux ne migrent (presque) plus

    Décryptage

    Le réchauffement climatique modifie les trajets des migrateurs. À tel point que certaines espèces ne ressentent plus le besoin de quitter les zones de reproduction du nord de l’Europe et ne passent plus en France.

    Marine Cygler

    Réduction de la distance parcourue, retour anticipé ou encore arrêt pur et simple de la migration, les oiseaux migrateurs sont affectés à plusieurs niveaux par le changement climatique. Et ce phénomène s’observe de nos fenêtres. « En Charente-Maritime, il y a une population de quelques centaines de cigognes blanches qui ne migrent plus en Afrique car les marais ne gèlent plus l’hiver. Finalement, elles restent toute l’année près de leur zone de reproduction », indique Jérémy Dupuy, de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO).

    En Charente-Maritime, il y a une population de cigognes blanches qui ne migrent plus en Afrique car les marais ne gèlent plus l’hiver. Jérémy Dupuy, de la Ligue pour la protection des oiseaux

    Outre cette tendance à la sédentarisation, les oiseaux qui migrent encore reviennent plus tôt dans la saison : « Les espèces qui migrent au sud du Sahara ont du mal à hiverner au Nord. En revanche, elles avancent leur date de retour pour “coller” au retour du printemps, qui correspond au débourrage des feuilles et à l’explosion des insectes », détaille l’expert de l’association ornithologique et naturaliste.

    Quant à ceux dont la limite de la zone d’hivernage est en France, ils ne sont parfois même plus observés dans l’Hexagone. « En France, certains oiseaux d’eau comme les canards, les limicoles ou encore les hérons ne passent plus l’hiver chez nous. Ils ont raccourci leur distance de migration et n’ont plus besoin de rejoindre l’Europe de l’Ouest à la saison froide », explique-t-il.

    Conséquences darwiniennes

    Ces modifications des trajets migratoires sont-elles préoccupantes ? D’après l’expert de la LPO, ce n’est pas le cas. Bien au contraire, elles démontrent la capacité des oiseaux à s’adapter au changement climatique. Reste que l’aléa climatique, avec l’augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes, peut être fatal. Les espèces qui continuent à hiverner au sud du Sahara, comme les hirondelles et les coucous, peuvent mourir des épisodes de sécheresse. Pour les individus qui reviennent précocement en Europe, gare aux variations annuelles, si l’hiver est rigoureux, ils peuvent mourir de froid ou de faim.

    Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicaments

    Mais la tendance au retour précoce n’est pas seulement un effet du changement climatique. Ce comportement existe déjà en dehors de la hausse des températures. Pourquoi ? Pour être le premier arrivé sur les zones de reproduction et profiter de la nourriture. « Avec le changement climatique, cette capacité à revenir de plus en plus tôt va être sélectionnée », avance Jérémy Dupuy. Autrement dit, le réchauffement climatique joue sur la sélection naturelle en favorisant les oiseaux qui ont déjà tendance à revenir tôt.

    Climat. La couche d’ozone est-elle définitivement sauvée ?

    Au-delà de la hausse des températures, la pression sur les migrateurs a lieu au cours des trois phases de leur cycle – reproduction et nidification, migration et hivernage. « Dans les zones de reproduction et les zones d’hivernage, il y a la destruction des zones d’habitat des oiseaux. Quant aux haltes nécessaires pour reconstituer le stock de graisse au cours de la migration, elles se font souvent dans des zones humides, elles aussi menacées », précise Jérémy Dupuy, soulignant que cela explique la difficulté des programmes de conservation pour les migrateurs.

    Quand les oiseaux ne sont plus là où on les attend

    Attention, le comptage peut induire en erreur. Explications de Jérémy Dupuy, de la LPO : « Dans les années 1990, il y avait entre 3 000 à 4 000 garrots à œil d’or en France. Aujourd’hui, on en compte moins de 1 00. » De quoi s’alarmer, non ? « Eh non, car il faut regarder les indicateurs européens, qui sont plutôt stables. Ces oiseaux ne viennent simplement plus passer l’hiver en France, qui correspond à la limite sud de leur zone d’hivernage. »

    La perdrix des neiges repoussée en altitude

    Le changement climatique a des effets sur la migration, mais aussi sur l’habitat et les ressources alimentaires. Aussi la hausse des températures a-t-elle des conséquences sur les oiseaux qui ne migrent pas, en particulier en France pour les espèces spécialisées des estives, les prairies situées à plus de 2 000 mètres d’altitude.

    De fait, la forêt a tendance à remonter en altitude. Or la perdrix des neiges, ou lagopède alpin, qui ne peut s’adapter au milieu forestier, est maintenant obligée de grimper à des altitudes plus élevées pour retrouver son milieu ouvert de prairies et d’éboulements de roches. Heureusement pour les gallinacées, la présence des troupeaux, liée à un pastoralisme encore bien présent, permet de limiter l’expansion de la forêt.

    Climat, le nouveau cri d’alarme du Giec

    Montée des eaux océaniques, épisodes caniculaires, pénuries d’eau, diminution des rendements agricoles ou même recrudescence de maladies… les effets désastreux de la hausse des températures d’origine humaine sont généralisés et pour certains irréversibles. Ils sont déjà plus intenses, plus fréquents et arrivent plus rapidement qu’estimé en 2014, à l’occasion du précédent rapport du Giec. Et ils pourraient s’aggraver encore sans réaction urgente.

    Tel est le terrible constat détaillé dans la deuxième partie du sixième rapport du Giec sur le climat publiée fin février. Cette deuxième partie est consacrée aux conséquences du réchauffement climatique sur les sociétés humaines et les écosystèmes. Pour les quelque 200 experts qui ont participé à sa rédaction, l’humanité n’a plus le temps d’attendre pour réagir.

    Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du GiecsciencesRéchauffement climatiqueoiseaux
    Le Monde

    Julien Cantenot : « Cela me semble essentiel d’éduquer les gens, petits ou grands, à la boulange artisanale »

    Cet arrière-petit-fils d’un meunier a ouvert sa boulangerie à Paris, en 2019, dans un beau local avec pignon sur rue. Puis il a commencé à organiser des workshops autour du pain dans son lumineux Atelier P1.

    « La passion du bien manger est une histoire familiale. J’avais d’un côté un arrière-grand-père meunier en Bourgogne et un grand-père, directeur de moulin à Annecy, qui a monté avec mon père une chaîne de boulangeries locales en Savoie. De l’autre côté, une grand-mère maternelle auvergnate, passionnée de bonne bouffe et pionnière du bio, qui a transmis toutes ces valeurs à ma mère. J’allais déjà faire des courses avec elle à La Vie claire quand j’avais 2 ans ! La cuisine végétale a toujours été son obsession, même si elle n’est pas végétarienne.

    Depuis que je suis tout petit, ma mère n’a quasiment jamais cuisiné autre chose que des légumes, pour le déjeuner comme pour le dîner : pas de plats en sauce traditionnels, mais plutôt de belles salades, des légumes au four, des galettes de céréales, du bon poisson. Une cuisine du Sud, à l’huile d’olive. Résultat, je n’aime pas trop le beurre, j’adore les légumes, et je préfère de loin le salé au sucré. Avec elle, j’ai appris l’amour d’une nourriture bio, végétale et savoureuse, tandis qu’avec mon père j’ai abordé l’entrepre­nariat, le management, la gestion d’une production.

    « Tous les jours, nous proposons une dizaine de pains différents, aux blés anciens, complet, graines, épeautre, sarrasin. »

    La boulange en tant que telle, je l’ai plutôt apprise grâce à des formations à l’Ecole internationale de boulangerie, fondée par Thomas Teffri-Chambelland. C’est pour moi la seule école de boulangerie digne de ce nom en France. Ailleurs, les propos sont très en retard : on ne parle quasiment pas de bio, de ferments naturels ni de blés de population [mélanges de variétés anciennes]…

    Je suis arrivé à Paris en 2014, à 28 ans. J’ai travaillé dans une chaîne de restauration italienne tout en sachant déjà que je voulais me consacrer au pain. Après ma formation, j’ai créé un atelier de ­boulangerie chez moi. Personne ne faisait cela à l’époque, cela a très bien marché : j’ai organisé au moins une centaine d’ateliers dans ma cuisine.

    La tarte salée à la patate douce : la recette de Julien Cantenot

    Lorsque j’ai ouvert ma boulangerie, en juin 2019, dans un beau local avec pignon sur rue et un fournil ouvert à la lumière du jour, je savais que je voulais y proposer des ateliers. Cela me semble essentiel d’éduquer les gens, petits ou grands, à la boulange artisanale, au levain, au pain bio, aux gestes traditionnels qu’on a oubliés.

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    Tous les jours, nous proposons une dizaine de pains différents, aux blés anciens, complet, graines, épeautre, sarrasin, des petites gammes sucrées et salées, toujours un sandwich végan et une tarte salée rustique. C’est une tarte 100 % végétale, comme celles que me préparait ma mère – une pâte à l’huile d’olive et au beurre de coco et tournesol, très légère et friable, dont la garniture varie selon les saisons.

    Lorsque nous avons ouvert, au début de l’été, j’ai confectionné exactement celle que faisait ma mère, aux tomates, pistou et olives. C’est devenu l’emblème de la maison. On la décline aussi aux poireaux, lait de coco, moutarde ou encore, en hiver, avec du panais, de la courge ou de la patate douce. C’est un plat simple et modulable qui régale même les plus carnivores d’entre nous. »

    Atelier P1, 157, rue Marcadet, Paris 18e.

    Camille Labro

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    L'Humanité

    Sciences. Comment faire de l’hydrogène un carburant abordable. Explications

    Actu

    L’hydrogène, carburant du futur ? Une équipe de chercheurs vient de mettre au point un matériau qui divise par 100 le coût de sa production traditionnelle. Une découverte qui pourrait donner un coup d’accélérateur aux recherches actuelles pour développer le combustible vert de demain.

    Jérémie Bazart

    «Je crois que l’eau sera un jour employée comme combustible, que l’hydrogène et l’oxygène, qui la constituent, utilisés isolément ou simultanément, fourniront une source de chaleur et de lumière inépuisable (…) Un jour, les soutes des steamers et les tenders des locomotives, au lieu de charbon, seront chargés de ces deux gaz comprimés, qui brûleront dans les foyers avec une énorme puissance calorifique. (…) Je crois donc que, lorsque les gisements de houille ­seront épuisés, on chauffera et on se chauffera avec de l’eau. L’eau est le charbon de l’avenir. » Ce texte est tiré de l’édition de 1875 du roman de Jules Verne « l’Île mystérieuse ». Cent cinquante ans plus tard, il fait encore rêver, mais peut-être plus pour longtemps.

    Les objectifs de la France pour 2030

    ♦ 7 milliards d’euros d’investissement.♦ 6 millions de tonnes de CO2 évitées chaque année dès 2030, soit l’équivalent des émissions annuelles de la ville de Paris.♦ 6,5 GW d’électrolyseurs installés (un réacteur nucléaire en fait 900).♦ 150 000 emplois créés ; une industrie en neutralité carbone pour 2050.Source : ministère de la Transition écologique.

    Les prix des carburants à la pompe ­atteignent 2 euros le litre aujourd’hui, les réserves de combustibles fossiles (­pétrole, charbon et gaz) se réduisent et il y a urgence à utiliser des énergies décarbonées, comme l’a rappelé le rapport du Giec publié le 28 février. Alors remplacer ces énergies polluantes par de l’eau du ­robinet serait de bon augure, et pas si ­insensé que ça. Car l’électrolyse de l’eau, c’est-à-dire la séparation des molécules constituantes de l’eau par l’électricité, produit de l’oxygène et de l’hydrogène. Ce dernier peut être stocké pour être ensuite réutilisé comme carburant (en étant brûlé) ou intégré dans une pile à combustible pour produire de l’électricité. Mais sans « aide », « cette ­réaction est lente et, pour l’accélérer, il faut dépenser beaucoup d’énergie.

    Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du Giec

    L’efficacité globale est faible et c’est pourquoi les ­ingénieurs utilisent des catalyseurs », ­expliquent des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) dans une étude qui vient de paraître dans la revue « Nature Materials ». Effectivement, l’électrolyse doit être réalisée avec un matériau facilitateur, mais, jusqu’à maintenant, les versions de ces auxiliaires de réaction nécessitaient l’utilisation d’éléments rares et coûteux comme l’iridium (26 euros/gramme), et cela limitait le ­potentiel de production de l’hydrogène.

    Des composants peu coûteux et abondants

    Les chercheurs du MIT ont trouvé un moyen d’adapter les propriétés des catalyseurs. Pour cela, ils sont parvenus à structurer des cadres organométalliques, des matériaux poreux déjà connus qui, grâce à leur grande surface et à leur architecture tridimensionnelle, sont susceptibles de jouer un rôle important dans le stockage et la conversion de l’énergie. L’équipe a été en mesure d’ajouter en fait un groupement chimique supplémentaire qui parvient à booster la réaction. « Le nouveau matériau présente l’avantage d’être constitué à partir de composants peu coûteux et abondants, comme le ­nickel et le fer.

    L’électrolyse sépare les molécules constituantes de l’eau au moyen de l’électricité.La réaction produit de l’oxygène et de l’hydrogène.

    De plus, il offre un paramétrage précis du catalyseur en fonction des besoins de la réaction chimique. L’électrolyse réalisée peut alors égaler, voire dépasser les performances des ­catalyseurs conventionnels, et peut même durer plus longtemps, augmentant encore le rendement de la production d’hydro­gène, déclarent les ingénieurs. Cette famille de matériaux permet en effet de régler les sites actifs de catalyse de la séparation de l’eau afin de produire de l’hydrogène avec un apport d’énergie ­réduit. » Jusqu’à présent, les matériaux ont été testés dans des dispositifs expérimentaux à petite échelle, et l’équipe s’attaque maintenant à l’extension du procédé à une échelle industrielle, ce qui pourrait encore prendre quelques années.

    Mais, pour les chercheurs, cette idée a un grand potentiel pour aider à catalyser la production d’hydrogène propre (à partir d’électricité ­décarbonée renouvelable, par exemple) et sans émissions, de sorte que « nous puissions réduire le coût de l’hydrogène de ce processus sans être limité par la disponibilité des métaux précieux ». En baissant le coût de production de l’hydrogène, d’autres laboratoires devraient expérimenter ces nouveaux matériaux et accélérer la recherche pour l’utilisation de cette énergie potentielle.

     

    Le dihydrogène : des atouts et des limites

    Incolore, inodore, non corrosif, le dihydrogène a l’avantage d’être particulièrement énergétique. La combustion de 1 kg de ce gaz libère environ trois fois plus d’énergie que le même volume de pétrole. En revanche, comme ce gaz est très peu dense, il occupe, pour la même masse, un volume bien plus grand qu’un autre gaz. Ainsi, pour produire autant d’énergie qu’avec 1 L d’essence, il faut 4,5 fois plus de dihydrogène comprimé à 700 bars. Ce sont donc des volumes importants qui constituent une contrainte pour leurs transport et stockage sous forme gazeuse.

    scienceshydrogènecarburantsrapport du giec
    L'Humanité

    Russie et coopération

    Chronique

    Sylvestre Huet

    L’invasion de l’Ukraine par l’armée russe sur ordre de Vladimir Poutine provoque des réactions fortes dans le monde de la science. En Russie, où des scientifiques s’opposent courageusement et publiquement à cette agression. Dans de très nombreux pays, ces ­réactions visent à punir la Russie en restreignant ou en interrompant certaines coopérations en cours. Les échanges de chercheurs et de technologies sont ainsi suspendus en France, annonce le CNRS, même si les scientifiques russes travaillant aujourd’hui au sein d’un laboratoire français peuvent y rester.

    En riposte aux sanctions prises par les pays qui s’opposent à cette invasion, la Russie tente, elle aussi, d’utiliser des mesures de rétorsion. Elle bloque la livraison des fusées Soyouz qui décollent du port spatial européen en Guyane française et font revenir ses ressortissants qui y travaillent. Quant au rover martien Rosalind Franklin de l’Agence spatiale européenne, dont le lancement par une fusée russe Proton est prévu en septembre prochain, il est fortement mis en péril.

    Si ces mesures réciproques devaient se prolonger, qui en paiera le prix le plus élevé ? Certainement la Russie, sa capacité scientifique et technologique et donc sa population. Se couper des échanges scientifiques internationaux, des coopérations en recherches fondamentales, comme dans les technologies de pointe, est un excellent moyen de se retrouver à la traîne.

    L’apport russe à la science mondiale n’est pas ­négligeable. Et ces dix dernières années, la Russie était remontée du seizième au dixième rang dans un classement mondial du nombre des publications de ­recherche. Il demeure cependant modeste et amputé par la fuite des cerveaux, entretenue par la politique autoritaire du pouvoir politique. De sorte que les scientifiques et les entreprises technologiques russes ont beaucoup plus besoin du reste du monde que l’inverse.

    La coopération scientifique peut contribuer à pacifier les relations internationales et le retour de la Russie dans un concert apaisé des nations se traduirait par la reprise des échanges. Pour le bénéfice de tous. Mais, en attendant le retour de la paix et de la coopération, Vladimir Poutine prend le risque d’affaiblir encore plus son pays en le mettant à l’écart des échanges d’idées et de scientifiques qui caractérisent la recherche contemporaine. La Russie et surtout sa population ­paieront le prix de cet isolement volontaire et délétère, un prix d’autant plus élevé qu’il sera durable.

    la chronique scientifique de sylvestre huetRussieGuerre en Ukrainevladimir poutine
    Le Monde

    Trois recettes fermentées qui en ont dans le bocal

    Faire fermenter des fruits et des légumes, c’est bien. Les sublimer dans l’assiette, c’est encore mieux ! La preuve avec ces recettes proposées par la chef Malika Nguon, autrice d’un ouvrage spécialisé.

    Les livres sur la fermentation pullulent aujourd’hui. L’avantage de celui de Malika Nguon, Cuisine et fermentations (Ulmer, 2021), c’est son accessibilité : on y retrouve la cuisine de bistrot, très familiale, qu’elle propose au restaurant parisien Ferment. « Quand j’ai fait mon CAP cuisine, on ne m’a pas appris les techniques de fermentation qui sont pourtant à la base de nombreux produits : fromage, saucisson, vin… explique Malika Nguon. Je voulais écrire un bouquin qui puisse reprendre les bases, simplement, et surtout les traduire en plats. » Création d’un bocal, recette de fermentation par salage, ou avec une saumure : la cheffe reprend les fondamentaux avant d’en venir au « gros morceau » de l’ouvrage, la préparation de 40 bocaux associés à 40 recettes. Celles qu’elle propose ici célèbrent les légumes et les fruits des beaux jours.

    Bocal de concombres/Soupe froide de concombres et yaourt

    Pour le bocal (saumure de 3 jours) :

    10 g de gros sel

    500 ml d’eau non chlorée

    2 concombres

    1 c. à c. de graines de coriandre et de baies rose

    Préparation :

    Commencer par dissoudre 10 grammes de gros sel dans l’eau dans le verre doseur. Laver les concombres et les couper grossièrement avec peau et pépins. Les placer dans le bocal en les tassant, ajouter les graines de coriandre et de baies roses.

    Verser la saumure pour recouvrir les légumes en laissant 2 centimètres de vide en haut du bocal. Placer le poids de fermentation afin que les légumes soient complètement immergés. Fermer hermétiquement et coller l’étiquette en écrivant soigneusement la date du jour, les aliments et épices du bocal.

    Laisser fermenter trois jours à température ambiante pour que les concombres gardent un peu de leur texture (avec le temps, le concombre perd de sa consistance). Vous pouvez déguster au bout de sept jours. Une fois ouvert, conserver au frigo pendant plusieurs semaines.

    Pour la soupe Pour 2 personnes

    Préparation : 20 minutes Ingrédients :

    3 ou 4 tronçons de concombres fermentés 1 concombre entier cru 1 c. à s. d’huile de lin 1 yaourt entier non pasteurisé

    Préparation :

    Ouvrir votre bocal, sortir les tronçons de concombres, les couper en dés. Laver le concombre frais, émincer grossièrement. Ajouter tous les éléments dans le blender : le concombre fermenté, le concombre cru émincé, l’huile de lin, le jus de fermentation et les assaisonnements. Mixer le tout jusqu’à l’obtention d’une texture onctueuse.

    Laisser au frigo une petite heure, la soupe se déguste et se savoure bien froide ! Dresser dans un bol avec une bonne cuillère de yaourt. Ajouter un filet d’huile de lin et dégustez bien frais. Vous pouvez agrémenter la soupe avec du jus de fermentation de concombres frais.

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    Le Figaro

    Présidentielle 2022: Éric Zemmour joue sa campagne au Trocadéro

    Charles Sapin

    ANALYSE - Le candidat Reconquête! espère organiser ce dimanche le plus grand événement de la présidentielle.

    De quoi le rassemblement du Trocadéro sera-t-il le nom? Du décisif rebond ou du baroud d’honneur? En berne dans les enquêtes d’opinion à quinze jours du premier tour de la présidentielle, Éric Zemmour conçoit le gigantesque raout prévu ce dimanche, à Paris, comme la carte maîtresse de sa fin de campagne. «Le soleil d’Austerlitz, des dizaines de milliers de personnes, une mer de drapeaux français, probablement le plus grand rassemblement de cette élection, se prend à imaginer, lyrique, le vice-président de Reconquête!, Guillaume Peltier. C’est l’événement majeur qui restera. Il y aura eu Villepinte et le Trocadéro!»

    À lire aussiGuillaume Tabard: «Éric Zemmour à la recherche d’un rebond»

    Aux premières heures de sa campagne présidentielle, le candidat nationaliste a bâti sa dynamique et galvanisé ses électeurs grâce à trois totems. L’omniscience, cultivée durant ses longues années d’essayiste. Effondrée en quelques heures après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qu’il assurait impossible. Celui de porter le titre de «champion du monde de débat», détruit après sa confrontation avec Pécresse sur le plateau de TF1. Ne lui reste comme talisman que la surmobilisation de ses sympathisants. Une carte qu’Éric Zemmour entend jouer à plein ce week-end. Reste à savoir si l’affluence et les belles images pourront seules suffire au candidat pour s’extirper du halo des 11 % d’intention de vote dans lequel il est relégué depuis le début du mois de mars.

    «On verra du muscle»

    Pour s’en donner toutes les chances, le scénographe de toutes les réunions publiques du candidat, Olivier Ubéda, a eu carte blanche pour organiser l’événement de tous les superlatifs. Un million d’euros de budget ; 60.000 personnes attendues ; 200 bus de militants, venus de toute la France ; 8 écrans géants ; 1300 personnes pour l’organisation ; 780 agents de sécurité venant s’additionner aux 800 membres des forces de l’ordre mobilisés ; 450 journalistes accrédités ; 2 tours de 8 mètres pour assurer aux chaînes d’information en continu les meilleures images du meeting retransmis 70 minutes durant en direct. «On verra du muscle, une colonne vertébrale, ce lien fort entre Éric Zemmour et ses électeurs, promet Olivier Ubéda. Les Français se décideront le 10 avril dans l’isoloir quand ils auront vu tout ce qu’ils auront eu à voir. Le Trocadéro sera quelque chose de puissant qui n’existe nulle part ailleurs.»

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    Un écrin spectaculaire pour un discours d’une heure, censé réconcilier Éric Zemmour avec une dynamique et lui permettre de recentrer cette fin de campagne présidentielle sur ses thématiques phares: «Il va revenir sur la raison d’être de sa candidature et replacer l’élection à l’altitude où elle doit être, souffle l’eurodéputé Nicolas Bay. Il parlera de tous les sujets, mais en appuyant sur l’enjeu d’identité et de civilisation derrière cette présidentielle.» Après le rebond du Covid et la guerre en Ukraine, le candidat a vu le «grand déclassement», contre lequel il peine à être audible, supplanter la lutte contre le «grand remplacement» auquel il a dédié la majeure partie sa campagne. «Dimanche sera le premier jour du reste de la campagne,se persuade le député ex-LR Guillaume Peltier. La guerre n’a fait que rallonger une longue précampagne. Le temps de la cristallisation est encore à venir!»

    Les images peuvent redonner de la vigueur, comme au Bourget en 2012, ou au contraire renverser une dynamique, comme après le meeting raté de Valérie ­Pécresse au Zénith de Paris

    Dans les rangs du Rassemblement national, on s’interroge pourtant sur les retombées incertaines du maxi-meeting: «Ces grands événements de campagne, je les relativise beaucoup. Le Trocadéro, c’est jamais deux sans trois», lâche sceptique le directeur adjoint de campagne de Marine Le Pen, Jean-Philippe Tanguy, en allusion aux deux fins de campagne malheureuses qu’y ont déjà passées Nicolas Sarkozy en 2012 et François Fillon en 2017. Les équipes d’Éric Zemmour soulignent, au contraire, les un ou deux points grappillés dans les sondages par Jean-Luc Mélenchon depuis son rassemblement géant place de la République, à Paris, le week-end dernier.

    «Il ne faut pas sous-estimer le poids des grands rassemblements, abonde le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi. Ils ne rassemblent certes que des gens convaincus, mais les images peuvent redonner de la vigueur, comme au Bourget en 2012, ou au contraire renverser une dynamique, comme après le meeting raté de Valérie Pécresse au Zénith de Paris. Éric Zemmour est plus que jamais dans la position d’outsider. Ce moment peut être celui du rebond ou au contraire celui d’une forme de marginalisation.» Ce qui finirait, à droite, d’acter la malédiction que l’on prête à la place du Trocadéro.

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    Avec une candidate LR qui ne décolle pas dans les sondages, le député LR de l'Yonne considère qu'il est «responsable d'envisager publiquement, les scénarios du second tour, puisque l'avenir de la France en dépend».

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    L'ancienne députée, soutien d'Éric Zemmour, a assuré ne pas avoir de «problème sur le principe» à qualifier le président russe de «criminel de guerre», tout en déplorant une «espèce de course à l'escalade verbale».

    Pris pour cible Porte de la Villette, Éric Zemmour exfiltré de la «colline du crack» sous haute sécurité

    Invité de «Face à la rue», sur CNews, le candidat nationaliste a été sérieusement menacé, obligeant ses agents de sécurité à le protéger à l'aide d'une valise dépliante blindée en kevlar.

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    Le Monde

    Resto : Le Maquis a déjà ses partisans

    Dans le 18e arrondissement de Paris, Paul Boudier et Albert Touton ont ouvert un véritable bistrot de quartier qui a déjà fédéré un cercle de fidèles friands de bons petits plats et d’atmosphère conviviale.

    La culture bistrot est un joyau qui se façonne, se bichonne et se transmet. Paul Boudier et son acolyte Albert Touton sont allés à bonne école. Disciples du Châteaubriand (Paris 11e), ils ont aussi été les ambassadeurs d’Inaki Aizpitarte lorsqu’il a ouvert un restaurant à Londres. L’aventure n’a pas duré et les oiseaux se sont envolés vers la Calabre, où ils ont monté un petit resto éphémère avec l’un de leurs futurs voisins, Salvatore Rotiroti, chef de la sublime pizzeria Il Brigante.

    Forts de leurs expériences, les deux compères ont posé leurs bagages, il y a trois ans, dans le 18e arrondissement de Paris. C’est donc rue des Cloÿs qu’ils sont tapis, dans un ancien bar à la devanture lie-de-vin et à la porte bien huilée. Il faut dire qu’elle est souvent poussée. Il vaut mieux avoir une table à son nom, le midi comme le soir, car l’adresse est courue pour ses plats du jour et ses tarifs bisou-bisou. Paul Boudier et Albert Touton ne se sont pas trompés, c’est bien le b.a.-ba du bistrot de quartier.

    Croquetas coquines

    Le menu est donc inscrit sur l’ardoise, les intitulés sont simples et la commande vite passée. Les habitués ont leur verre de vin bien frais et le sourire aux lèvres à l’idée de ce qui les attend. La blanquette de veau est de sortie. Ceux qui la connaissent s’en pourlèchent déjà les babines. Pour commencer, le velouté du Barry, au chou-fleur, donc, est crémeux comme on l’attend, petite caresse du jour, très bienvenue. Les croquetas sont coquines. Dorées, crousti-fondantes et relevées, elles ont un caractère bien trempé, du genre qui donne envie de revenir tous les jours.

    Plus tard, le merlu, accompagné d’une purée de patates écrasées, se tient bien. Il est poli, avec une pointe de sensualité dans les pommes de terre et une touche d’espièglerie dans les feuilles de cresson qui colorent l’assiette. De l’autre côté de la table, la fameuse blanquette de veau disparaît sous des petits rugissements de plaisir. Ceux qui ne l’ont pas prise n’osent pas y goûter de peur d’avoir trop de remords. Et ils ont raison.

    Les habitués soutiennent mordicus que le dîner est encore plus canaille.

    Ils compensent en demandant, sans grand enthousiasme, un crumble aux pommes. Dépités, ils imaginent le classique des desserts comme un lot de consolation un peu terne. Mais un monde s’ouvre à eux dès la première bouchée, un univers confit où la douceur de la pomme moelleuse est percutée par la pâte croustillante et caramélisée. Le tout jongle avec l’acidité d’un ananas qui ploie sous son sucre naturel cuit et recuit.

    Cela ne fait aucun doute, Paul Boudier et Albert Touton savent bichonner leur joyau. De grands éclats de rire concluent ce déjeuner qui ne donne qu’une seule envie… revenir le soir. Les habitués, toujours eux, soutiennent mordicus que le dîner est encore plus canaille. Il semble avisé de les croire. Jusqu’ici, ils n’ont été que de bon conseil.

    Resto : Kokoro, c’est dans la poche

    L’adresse Le Maquis, 53, rue des Cloÿs, Paris 18e. Tél. : 01-42-58-87-82. Ouvert du mardi au vendredi de 12 h 30 à 14 h 30 et de 19 h 30 à 22 h 30.

    Le plat incontournable Les croquetas.

    Le détail qui n’en est pas un La clientèle d’habitués.

    L’addition Menu à 19 et 21 euros le midi, à 50 euros le soir.

    Marie Aline

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    Femmes & Sciences. La parentalité freine la carrière scientifique des femmes

    Entretien

    À l’occasion du 8 mars, Isabelle Pianet, la présidente de l’association Femmes & Sciences, souligne la persistance des inégalités de genre dans la recherche et propose des pistes concrètes pour les surmonter.

    Anna Musso

    Isabelle Pianet Présidente de Femmes & Sciences

    En France, la carrière des femmes en sciences se heurte toujours aux préjugés de genre et à l’inégale répartition des tâches domestiques dans les couples. Créée en 2000, l’association Femmes & Sciences (1) se bat pour favoriser la promotion des femmes ­engagées dans des professions scientifiques, améliorer leur visibilité et inciter les jeunes filles à s’engager dans les formations scientifiques et techniques. Entretien avec sa nouvelle présidente, Isabelle Pianet, ingénieure de recherche au CNRS, laboratoire archéosciences à Bordeaux.

    Quel état des lieux dressez-vous de la place des femmes aujourd’hui dans les sciences ?

    La place des femmes dans les sciences, en particulier dans la recherche, qu’elle soit publique ou privée, progresse très lentement. Entre 2010 et 2020, le nombre de chercheuses est passé de 20 % à 21 % dans le privé et de 33 % à presque 40 % dans la recherche publique. Mais les proportions sont très variables d’une discipline à une autre.

    Leur sous-représentation est-elle encore plus importante dans les sciences dites « dures » ?

    En effet, c’est le cas. Au CNRS, plus grand organisme de recherche pluridisciplinaire de France, les chercheuses sont autour de 20 % en mathématiques, informatique ou physique, 34 % en chimie, 43 % en biologie. Dans le privé, on retrouve les mêmes proportions, avec beaucoup de femmes dans l’industrie pharmaceutique (60 %), mais moins de 20 % dans l’industrie automobile ou dans la fabrication de machines…

    Est-ce spécifique à la France ?

    Je ne le pense pas, même si certains pays ont de nombreuses femmes dans les sciences « dures ». Au Maghreb, aux Émirats arabes unis, ou encore en Inde, on en trouve beaucoup en mathématiques ou en informatique. Mais surtout parce que ce sont des activités qu’elles peuvent faire à domicile et qui intéressent moins les hommes de ces pays… Quant à la part des femmes dans les domaines de la recherche publique et privée, toutes disciplines confondues, elle atteint les 50 % en Estonie, au Portugal, en Norvège et en Finlande, autant de pays européens mieux placés que la France.

    La production scientifique des mères est plus faible, elles se déplacent moins que les hommes, pères ou non, pour assister à des conférences.

    Pourquoi les femmes n’accèdent-elles pas aux mêmes postes à responsabilité que les hommes ?

    On invoque généralement deux raisons. L’une est liée aux femmes elles-mêmes, qui seraient atteintes du syndrome de l’imposteur, c’est-à-dire qu’elles n’oseraient pas se présenter à des postes de responsabilité. L’autre est, a priori, liée aux modes de sélection, notamment dans la recherche publique, qui se limitent souvent à une analyse comptable des productions et des fonctions de prestige. En revanche, nombre de tâches collectives essentielles au bon fonctionnement d’un laboratoire de recherche, et souvent exécutées par les femmes, ne sont pas ou peu prises en compte dans le mode de sélection.

    À quels obstacles sont-elles confrontées durant leur carrière ?

    Le premier obstacle est la parentalité, réel frein à leur carrière. D’après une enquête faite par l’association Mothers in Science, en partenariat avec Femmes & Sciences, 40 % des femmes interrogées prévoient de retarder leur maternité, voire de renoncer à avoir des enfants ! La production scientifique des mères est plus faible, elles se déplacent moins que les hommes, pères ou non, pour assister à des conférences, lieux de rencontre favorables à l’indispensable création de réseaux. La mesure choc qui, à mon avis, réglerait une partie du problème serait d’imposer un congé paternité équivalent au congé maternité. En Norvège, ces droits sont identiques pour les deux parents : ils doivent se partager 49 semaines, avec 15 semaines minimales pour le père, qui, s’il ne les prend pas, sont perdues. On pourrait s’en inspirer. Et puis, il y a aussi du sexisme, n’ayons pas peur des mots, dans le milieu de la recherche. Certains de nos collègues disaient encore récemment que les différences de carrières s’expliqueraient parce que les femmes seraient moins capables…

    Avez-vous rencontré des difficultés en tant que femme ?

    Oui, de nombreuses fois, et, la plus emblématique, ce fut lorsque j’ai présenté un dossier pour être « qualifiée aux fonctions de professeur d’université ». Le jury ne m’a pas qualifiée sous prétexte que le travail que je présentais n’était pas le mien mais celui d’un de mes collègues masculins… Mon collègue était dans les coauteurs des articles publiés, mais n’avait ni la première place, ni ce que l’on appelle dans notre jargon l’« étoile », c’est-à-dire qu’il n’était pas l’auteur correspondant, la personne qui est à l’origine et coordonne le projet. Je lui ai donc demandé d’écrire une lettre aux membres du jury afin d’expliquer que c’était bien ma recherche et non la sienne… Il a refusé ! Ce phénomène est nommé l’« effet Matilda ». C’est un concept proposé par l’historienne des sciences Margaret W. Rossiter. Elle l’a nommé ainsi en l’honneur de Matilda Joslyn Gage, féministe américaine du XIXe siècle qui avait remarqué que les hommes s’attribuaient les pensées des femmes.

    En réduisant chaque personne à une caractéristique biologique, on fabrique des prophéties autoréalisatrices qui prennent racine dès l’école élémentaire.

    Les femmes se heurtent-elles toujours autant à des stéréotypes de genre ?

    Oui, les stéréotypes ont la vie dure. Par exemple, nombre de personnes sont convaincues que les hommes sont compétitifs, rationnels et bons en mathématiques alors que les femmes seraient sensibles, émotives, sociables et bonnes en lettres… En réduisant chaque personne à une caractéristique biologique, on fabrique des prophéties autoréalisatrices qui prennent racine dès l’école élémentaire. Les enseignant·es imaginent que les garçons peuvent faire mieux alors que les filles sont supposées être studieuses, et donc au maximum de leur capacité ! Ce discours qui tend à imputer la réussite scolaire des filles au travail et celle des garçons à leur génie a des répercussions : les femmes ont une moindre estime d’elles-mêmes.

    Quelles mesures concrètes sur le court, le moyen et le long terme pourraient être mises en œuvre pour parvenir à une égalité effective ?

    La première étape doit avoir lieu dès l’école en formant le corps enseignant à l’égalité filles-garçons et aux biais de genre. Femmes & Sciences organise depuis 2020 une formation sur ces thèmes auprès des enseignant·es. La prochaine édition aura lieu en novembre, à distance, pour qu’un maximum de personnes puissent se connecter, sur le thème des filles et du numérique : un enjeu sociétal majeur au moment où se déroule une révolution qui laissera les algorithmes – imaginés par des hommes – décider d’un bon nombre de choses. Il faut que les filles s’intéressent au numérique ! Il faut aussi que les entreprises ou organismes publics de recherche s’emparent de cette problématique. Il ne suffit pas de décréter l’égalité, il faut s’en donner les moyens, en changeant les modes de sélection, par exemple, en formant les « recruteurs » aux biais de genre, voire, même si beaucoup de personnes n’aiment pas l’idée, instaurer des quotas ! Il paraît que certaines femmes y seraient hostiles ; or, bien souvent, on dit aux femmes qui ont obtenu une promotion que c’est justement parce qu’elles sont des femmes… Alors, si des quotas existent déjà de manière cachée, sortons-les de l’ombre !

    https://www.femmesetsciences.frsciencesFéminismeégalité professionnelleJournée du 8 mars
    Le Monde

    Le fondant au chocolat, dit « l’indémoulable » : la recette de Lucile Leclair

    Au cours d’une de ses enquêtes, la journaliste a fait la connaissance de Jean-François, un agriculteur militant qui lui a transmis la recette de ce dessert simple et délicieux.

    Ingrédients pour 4 à 8 personnes (selon l’appétit)

    • 5 œufs bio entiers,
    • 65 g de beurre demi-sel (à température ambiante),
    • ½ verre à moutarde (environ 70 g) de sucre cassonade,
    • 1 plaque (200 g) de chocolat pâtissier 70 %.

    La préparation

    Préchauffer le four à 180 °C.

    Casser les œufs dans un cul-de-poule et les fouetter vigoureusement en y ajoutant le sucre jusqu’à ce que le mélange soit bien blanchi.

    Couper le chocolat en petits morceaux et le faire fondre au bain-marie. Lorsqu’il est fondu et bien chaud, y ajouter le beurre en remuant pour le faire fondre également et touiller pour obtenir une texture homogène.

    Lucile Leclair : « J’ai eu très vite cette certitude que l’on “vote avec sa fourchette” »

    Incorporer le mélange beurre-chocolat au mélange œufs-sucre en remuant le tout rapidement.

    Verser l’appareil dans un moule à gâteau (sans rien au fond), pas trop large, de sorte à atteindre une épaisseur de 4 à 5 centimètres. Enfourner 12 minutes, pas une minute de plus. Déguster tiède ou froid, en démoulant à la cuillère.

    Camille Labro

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    L'Humanité

    Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicaments

    Actu

    Une étude portant sur 258 rivières du globe révèle une pollution généralisée issue des résidus de nos armoires à pharmacie. Les cours d’eau des pays où la population a accès aux traitements, mais où il n’y a pas d’assainissement des eaux usées, sont les plus pollués. Avec quelles conséquences ? Explications

    Marine Cygler

    La pollution est partout. Dans les sols, dans l’air et aussi dans l’eau. De nouveaux travaux de recherche viennent de le montrer : sur 258 rivières analysées dans une centaine de pays des cinq continents, toutes présentaient une pollution aux médicaments.

    Ce sont les résultats, publiés le 14 février dans la revue « Proceedings of the National Academy of Sciences », d’une vaste étude internationale, dirigée par l’université d’York (Royaume-Uni), qui révèlent, entre autres, que les cours d’eau de zones géographiques jusque-là non étudiées – Amérique du Sud, Asie du Sud et Afrique subsaharienne – sont les plus pollués.

    L’empreinte pharmaceutique de 471,4 millions d’individus

    Quand on prend un médicament pour se soigner, ses résidus finissent dans les eaux usées et tout ou partie dans les rivières avec un impact potentiellement négatif sur les poissons, les crustacés, la flore… L’ensemble des rivières analysées représente l’empreinte pharmaceutique de 471,4 millions d’individus.

    Cancer. Les explications de Jean-Philippe Girard sur sa découverte porteuse d'espoir

    Pour faire un état des lieux mondial, 61 médicaments parmi les plus couramment utilisés (antibiotiques, antidouleurs, anti-inflammatoires, antidépresseurs…) ont été recherchés dans 258 rivières, depuis des grands fleuves comme l’Amazone ou encore le Mékong, jusqu’à de modestes cours d’eau. En France, des prélèvements ont été réalisés dans la Seine, dans le canal Saint-Martin, dans l’Ardières, dans le ruisseau de Saint-Didier ou celui de Vernay (département du Rhône). Le prélèvement et l’analyse suivaient un protocole identique pour tous les échantillons. L’étude a commencé en 2018.

    Le facteur socio-économique

    Quatre ans après, quels sont ses résultats ? Si toutes les rivières sont contaminées par des résidus de médicaments, les chercheurs se sont rendu compte que le degré de pollution des cours d’eau est corrélé aux conditions socio-économiques du pays. Les sites les plus contaminés se trouvent dans les pays à faibles revenus : les populations ont maintenant accès aux médicaments, mais il n’y a pas de système de traitement des eaux usées domestiques. Certains de ces pays concentrent aussi les usines de fabrication de médicaments. C’est le cas du Pakistan, où les concentrations en sub-stances médicamenteuses sont très élevées, en moyenne de 70,8 µg/L avec un maximum mesuré de 189 µg/L.

    Apprendre à lutter au quotidien contre l’anxiété

    Un enjeu du développement durable est l’accès à une eau propre pour tous. Un acquis dans les pays riches, un objectif à atteindre dans les pays à plus faibles revenus qui ne l’ont pas (encore) mis en place.

    «Des molécules peuvent se combiner et créer une toxicité»

    3 questions à... Jeanne Garric, directrice de recherche émérite à l'Inrae (l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement)

    Comment quantifier cette pollution sur la faune et la flore ?

    En laboratoire, on a pu mettre en évidence les effets d’un médicament ou de quelques médicaments ensemble sur différentes espèces. Ils peuvent par exemple modifier la croissance et perturber la reproduction des poissons. Sur le terrain, on est rarement face à la seule pollution médicamenteuse, sauf à la sortie des usines de médicaments. Dans certains pays d’Asie, comme l’Inde, l’étude des rivières aux abords de ce type d’usine, où les concentrations de médicaments sont très importantes, a confirmé les effets biologiques. Les antibiotiques ciblent les bactéries de l’environnement, les antidépresseurs ont un impact sur certains mollusques et des communautés d’algues sont perturbées par d’autres médicaments. Cela dit, on oublie souvent les substances issues de la médecine vétérinaire. Certains animaux reçoivent beaucoup de médicaments, qui sont rejetés dans la nature sans passer par la station d’épuration.

    Les médicaments sont-ils la principale cause de pollution des eaux ?

    Non, loin de là car les concentrations et les effets des substances pharmaceutiques sur l’environnement ne sont pas les plus préoccupants. Il y a des pollutions beaucoup plus toxiques. Notre principale préoccupation, ce sont les pesticides qui sont plus actifs et plus dangereux, mais aussi les biocides, les désinfectants, présents dans certains rejets ménagers et industriels. Les engrais conduisent, eux, à l’eutrophisation (multiplication des algues). On s’inquiète aussi des rejets de métaux dans les rivières. La difficulté est d’identifier les mécanismes par lesquels tous ces polluants agissent sur la biodiversité. Seule, une molécule peut sembler inoffensive, mais la réalité est plus subtile. Les effets peuvent s’additionner, provoquant alors une toxicité. Par exemple, les bêtabloquants utilisés en cardiologie agissent tous sur le même type de récepteur, si bien que, lorsqu’il y a plusieurs bêtabloquants dans l’eau, leurs effets s’ajoutent. Un animal qui possède un récepteur similaire sur ses cellules subira un effet dû à l’addition de ces polluants. Dans d’autres cas, il y a une synergie : une molécule anodine peut rendre la membrane d’une cellule plus perméable, autorisant l’entrée dans la cellule d’un autre polluant présent dans l’eau…

    Qu’en est-il des réglementations de l’eau ?

    En Europe, il existe une directive-cadre qui fixe les concentrations à ne pas dépasser pour certaines substances. Certains médicaments sont surveillés, mais pas tous car, étant donné leurs effets et leurs concentrations dans les milieux, ce ne sont pas des substances dangereuses individuellement. Il faut cependant s’inquiéter du phénomène d’antibiorésistance : les antibiotiques rejetés dans la nature vont sélectionner des bactéries résistantes. Imaginons que des gènes de résistance apparaissent en Afrique à cause d’antibiotiques dans l’eau et d’une absence de traitement des eaux usées, il n’y a aucune raison pour qu’ils n’arrivent pas jusqu’en Europe. C’est pourquoi la question de la pollution de l’eau ne peut se limiter à un phénomène local. Cette étude permet de rappeler la notion de « limite planétaire » : combien de temps pourra-t-on continuer à vivre ainsi et à jeter tous ces polluants dans l’eau ? Je plaide d’ailleurs pour la mise en place d’un Giec sur la pollution, à l’instar de celui sur le climat.

    sciencespollutionrivièresSanté
    Le Monde

    Quand la diplomatie mettait le couvert

    Le général de Gaulle n’ignorait rien du prestige du patrimoine culinaire et viticole français : un impressionnant coffret vient justement rappeler comment il en fit un levier d’influence diplomatique.

    Aussi fastueux qu’un dîner de gala, aussi imposant que l’homme de l’appel du 18 juin, le coffret De Gaulle à table (Editions Dilecta, 850 euros, tiré à 260 exemplaires numérotés) rassemble, dans une boîte marquée d’une croix de Lorraine, trois livres bleu, blanc et rouge de 96 pages, reproduisant près de 120 menus officiels et une multitude de documents (livres de caves, plans de table, notes protocolaires, photos…) liés aux grands repas donnés par le Général durant dix années de présidence.

    Constitué grâce aux trésors de la collection que Jean-Maurice Sacré consacre depuis trente ans aux menus historiques (plus de 2 000 pièces, de la fin de XVIIIe siècle à nos jours), avec la collaboration de Nicolas Kenedi, secrétaire perpétuel de l’Académie des gastronomes, et de l’historien Guillaume Picon, ce livre d’art témoigne, par le prisme de la gastronomie, de la toute-puissance – alors inédite – de la présidence de la République et de la frénésie diplomatique d’une époque.

    Pour De Gaulle, la table de l’Elysée était comme une vitrine de l’art de vivre à la française, et il utilisait les réceptions officielles comme un outil de sa diplomatie

    Imprégné de la grandeur de la France, le Général n’ignorait rien du prestige de nos patrimoines culinaire et vinicole. De 1959 à 1969, il veillera à ce que la table de l’Elysée et les lieux symboliques de notre histoire (Versailles, le Grand Trianon, Rambouillet…) apparaissent comme la vitrine de cet art de vivre, utilisant les réceptions officielles comme un outil de sa diplomatie. S’ils sont souvent fastueux dans leur décorum, ces déjeuners ou dîners officiels ont été simplifiés et raccourcis comparés à ceux de la IVe République. Pas plus de cinq ou six services, guidés par une cuisine classique, héritée d’Auguste Escoffier, mettant à l’honneur poissons nobles (bar, sole et turbot) et crustacés de prestige (homard, langouste), avec une prédominance du bœuf et de l’agneau sur la volaille, même si le canard et son foie tiennent une belle place, et desserts rafraîchissants…

    L’omniprésence des grands crus du Bordelais

    Menus et livres de cave soulignent l’omniprésence des grands crus classés du Bordelais (lafite-rothschild, pichon-longueville, latour, cheval-blanc…) et, dans une moindre mesure, des nectars bourguignons (romanée-conti ou saint-vivant, corton-grancey…). Une seule bouteille est prévue pour six convives. Certains millésimes s’offrent en clin d’œil aux hôtes du jour, tels le Haut-Brion 1953, rappelant leur année de mariage au couple Kennedy, ou le Haut-Brion 1945 destiné au général Eisenhower, en souvenir de l’armistice. Riesling et gewurztraminer d’Alsace font partie des rares vins à contester cette exclusivité.

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    Le Figaro

    La théorie de «l’humiliation de la Russie» par l’Occident battue en brèche

    Isabelle Lasserre

    ANALYSE - L’Ouest aurait cherché à rabaisser la Russie par l’abandon économique et l’asphyxie stratégique. Mais c’est bel et bien la Russie qui n’a jamais réussi a trouver sa place dans le monde post-guerre froide.

    L’OTAN est au cœur de la théorie de «l’humiliation» qu’aurait fait subir l’Occident à la Russie de Vladimir Poutine. Développée au Kremlin, la thèse a été reprise aux États-Unis par les deux maîtres de la politique étrangère Kissinger et Brzezinski, et en Europe par les néoréalistes et d’anciens spécialistes de l’URSS comme Hélène Carrère d’Encausse. Selon eux, les Occidentaux auraient non seulement «abandonné» la Russie qui depuis la fin de l’Union soviétique, se débattait dans des difficultés économiques, mais ils l’auraient aussi «agressée» en étendant l’Alliance atlantique aux anciennes républiques d’URSS devenues indépendantes.

    En se rapprochant de l’Ukraine, ils auraient ignoré le besoin vital de la Russie, imposé par la géographie, l’histoire et la culture, d’établir autour d’elle une ceinture de sécurité qui la protège des influences perverses de l’Ouest. Ce discours est relayé avec force depuis la conférence de Munich en 2007 où Vladimir Poutine avait pour la première fois agressé ses partenaires occidentaux stupéfaits: «La Russie en a plus qu’assez des humiliations, des atteintes constantes à ses intérêts et à partir de maintenant, ses intérêts prévaudront.»

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    La théorie de l’humiliation, qui justifie a posteriori les agressions de la Russie contre ses voisins, est pourtant battue en brèche par les spécialistes mais aussi par les démocrates russes. Au niveau économique, d’abord. Comme le rappelle Alain Frachon dans sa dernière tribune pour Le Monde, les Occidentaux ont largement aidé la Russie, qu’ils espéraient ancrer dans le camp occidental après l’effondrement de l’Union soviétique. Ils lui ont ouvert les portes du FMI en 1992 et celles de la Banque mondiale, permettant ainsi à la Russie de souscrire des prêts de plusieurs milliards de dollars. Moscou est aussi rentrée dans le Conseil de l’Europe en 1996 et dans le G7 l’année suivante, qui s’est transformé en G8. En 1998, Washington a apporté son soutien aux autorités russes lors de la crise du rouble. Et bien après les coups de force de Poutine en Géorgie (2008) et en Crimée (2014), l’Occident a continué à offrir au Kremlin des partenariats et des dialogues, dans l’espoir d’amadouer Poutine.

    Le spectre des révolutions de couleur

    L’Otan, ensuite. À la chute de l’URSS, les relations sont plutôt bonnes entre l’Alliance atlantique et la Russie. Les deux signent un Partenariat pour la paix en 1994, un Acte fondateur en 1997 et fondent un Conseil en 2002. À l’époque, certains envisagent même une intégration de la Russie dans l’Alliance atlantique. Quant à la théorie d’une promesse de non-extension de l’Otan qui aurait été faite par le président George Bush et son secrétaire d’État James Baker à Mikhaïl Gorbatchev et trahie par la partie américaine, «c’est une légende urbaine reprise en boucle par la propagande d’État», explique le spécialiste Nicolas Tenzer. En février 1990, dans cette fameuse réunion, ce sont les modalités de la réunification allemande qui sont négociées et ce à quoi s’engagent, verbalement, les Américains, c’est sur le non-déploiement de soldats et d’équipement de l’Otan dans l’Allemagne de l’Est. Le débat peut d’autant moins concerner les autres pays d’Europe ou d’ex-URSS que la plupart d’entre eux ne sont pas encore tombés et que le Pacte de Varsovie existe toujours. Les archives et Mikhaïl Gorbatchev ont confirmé plus tard que la question d’une extension de l’Otan à l’est n’avait pas été abordée. D’ailleurs, l’entrée de pays d’Europe centrale et occidentale dans l’Alliance atlantique n’aura lieu que beaucoup plus tard, en 1999, dix ans après la chute du mur de Berlin.

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    L’Otan, encore. Elle est présentée par la propagande du Kremlin et ses relais comme étant à l’origine du conflit entre la Russie et l’Ukraine. Pourtant, lors du sommet de Bucarest en 2008, les membres de l’Alliance, après un véto de l’Allemagne et de la France, ont renoncé à lancer un processus d’adhésion pour l’Ukraine et la Géorgie, tout en leur gardant la porte ouverte pour l’avenir. Quant au coup de force de la Russie en Ukraine en 2014, il répond à l’accord d’association que voulait nouer Kiev avec l’Union européenne. Davantage que l’Otan, qui depuis la chute du communisme peine à se réinventer, Vladimir Poutine redoute les révolutions de couleur qui secouent les anciennes républiques soviétiques et la contagion des valeurs de liberté et de démocratie dans sa zone d’influence.

    «Insatiable volonté d’expansion»

    L’erreur de l’Occident fut d’avoir sous-estimé la colère et la rancœur du Kremlin après les interventions militaires occidentales en Irak, au Kosovo et en Libye. Mais elle est surtout d’être resté aveugle aux ambitions impériales de Vladimir Poutine. De la Géorgie à l’Ukraine en passant par la Biélorussie et le Kazakhstan, c’est la restauration de la Grande Russie qui motive le président russe, bien davantage que l’opposition à l’Otan. «La guerre relève d’une permanence de l’histoire russe», d’une «insatiable volonté d’expansion», écrit le spécialiste de l’histoire russe Stephen Kotkin dans le New Yorker. De la Russie tsariste à la Russie poutinienne en passant par l’URSS soviétique, les autocrates russes sont toujours partis à la conquête de leur voisinage, rappelle-t-il. Dans un article pour le site Desk Russie, l’experte Françoise Thom cite Dmitri Rogozine, président de la commission des affaires étrangères de la Douma en 2001: «Ce n’est pas à l’Otan de s’étendre vers l’est ; c’est à la Russie de s’étendre vers l’ouest.»

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    Les néoréalistes avaient nié la puissance des aspirations à la souveraineté des anciens pays d’URSS qui, après s’être extirpés de la dictature communiste, voulaient que l’Otan les sauve d’un retour à un totalitarisme empruntant à la fois à l’Union soviétique et à l’empire tsariste. Vladimir Poutine a lui aussi sous-estimé la détermination et donc la résistance de l’Ukraine, dont il niait l’existence en tant que nation et dont il affirmait que son peuple ne formait qu’un avec le peuple russe. En choisissant depuis l’effondrement de l’Union soviétique, au prix de deux soulèvements, en 2004 puis en 2014, la liberté et la démocratie, l’Ukraine s’est éloignée politiquement de la Russie, même sans l’aide de l’Otan.

    Finalement, c’est la Russie qui n’a pas trouvé sa place dans l’Europe de la post-guerre froide. En conservant un modèle politique de plus en plus autoritaire, basé sur la répression et en désignant le modèle démocratique comme un ennemi à abattre, c’est elle qui menace ses voisins.

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    Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

    INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 30e jour de l'invasion, des attaques russes dans le Donbass et des contre-attaques ukrainiennes près de Kiev.

    Guerre en Ukraine: l’hypothèse d’une frappe nucléaire tactique russe prise au sérieux par les alliés

    DÉCRYPTAGE - Un mois après le déclenchement des hostilités, Vladimir Poutine n’a pas atteint ses objectifs sur le terrain. Pour conjurer l’échec, il pourrait être tenté par une escalade, intensifier le conflit pour faire plier son adversaire.

    Guerre en Ukraine: pourquoi les Russes ne sont pas accueillis en libérateurs par les russophones

    GRAND ENTRETIEN - Alors que l'armée russe s'attendait à être accueillie en libératrice, la population russophone se montre hostile. La spécialiste des sociétés postsoviétiques Anna Colin Lebedev explique l'origine de cette répulsion.

    Valeurs Actuelles

    L’argent magique d’Emmanuel Macron

    Résumons le programme d’Emmanuel Macron par deux chiffres : un effort budgétaire de 50 milliards d’euros par an, dont 15 milliards de baisses d’impôts pour les entreprises et les particuliers (trois fois moins que pour le quinquennat passé). Le président candidat a été toutefois discret sur la dette et le déficit en 2027. Tout juste a-t-il dit : « Je veux à la fois financer ces mesures et garder nos ancres de finances publiques, qui visent à commencer à réduire la dette à partir de 2026 et à repasser le déficit sous les 3 % du PIB en 2027. » Sans doute sait-il que ses promesses coûteront cher, que certains gestes sont des tours de passe-passe et que le financement de l’effort présente des angles morts (ralentissement de la hausse des dépenses, luttes contre les fraudes, etc.). Mais qu’importe, l’électeur doit rêver.

    On en avait eu les prémices avec l’annonce, le 16 mars, du plan résilience, réponse à la crise russo-ukrainienne. Mesure phare, la remise de 15 centimes d’euros par litre de avril (dix jours avant le premier tour) jusqu’au 31 juillet. Cela devrait coûter 2 milliards d’euros. Pour Jean Castex, c’est un geste fort, mais « Macron a fait un braquage en règle des automobilistes », rappelle Pierre Chasseray, délégué général de l’association 40 Millions d’automobilistes : sous son quinquennat, les taxes sur les carburants ont augmenté de 9 à 13 centimes. À cela s’ajoute la TVA qui, contrairement à la TICPE, est proportionnelle au coût du plein. Le geste gouvernemental n’est donc pas aussi généreux. Joli tour de bonneteau.

    Le dégel opportun du point d’indice des fonctionnaires

    Autre décision qui arrive à point nommé, le dégel du point d’indice des 5,7 millions de fonctionnaires pour tenir compte de la reprise de l’inflation. Il n’avait pas évolué depuis le 1er février 2017. Mais suspense, on ne connaît pas encore l’ampleur de cette revalorisation qui interviendra après l’élection. Autant dire que cela pèsera d’autant sur le déficit public (et donc la dette, aujourd’hui à 116 % du PIB). Les mères célibataires ne sont pas oubliées avec une augmentation de 50 % de l’allocation de soutien, tout comme les enseignants dont les salaires, pour les plus méritants, seront revus à la hausse.

    Autre mystère, celui autour des droits de successions en ligne indirecte. Comme les autres candidats, Emmanuel Macron estime, de manière générale, que les droits sont trop élevés (belle pirouette, lui qui était contre la rente il y a cinq ans). Il veut donc les baisser sur les successions indirectes, mais on ne connaît pas encore le geste. On ne sait pas plus comment sera financée la suppression de la redevance audiovisuelle qui rapporte 3 milliards d’euros aux caisses de l’État, tandis que le budget de l’audiovisuel public sera inchangé.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Le Monde

    La table présidentielle, un enjeu politique

    Il y a la petite cuisine politique... et la grande. La vraie, celle à laquelle le palais, de l’Elysée, accorde un soin tout particulier, du choix des mets aux vins de qualité. Avec toujours une obsession : faire de la gastronomie française une arme d’influence diplomatique.

    Ils sont une vingtaine à s’activer dans les cuisines du palais de l’Elysée pour concocter les repas de la présidence de la République. Plus encore si l’on compte les sommeliers, les maîtres d’hôtel, les fleuristes, les argentiers, les lingers… Ici, les cuisines doivent assurer des centaines de repas quotidiens, pour tous ceux qui travaillent là, comme les gendarmes ou les conseillers. Une rude tâche dont on retient surtout les grands dîners d’Etat, ceux où se pressent têtes couronnées et présidents de tant de pays.

    La gastronomie au service de la nation

    Notre gastronomie, accompagnée d’un atout majeur, les grands vins français, trouve là l’occasion rêvée de servir la nation. Et le locataire de l’Elysée, quelle que soit son étiquette politique, n’a jamais manqué faire de la cuisine, comme de la cave, la vitrine d’un savoir-faire réputé. Une marque de puissance. « Dans tous les palais du pouvoir, les chefs des cuisines aident ceux qui dirigent les pays à s’asseoir autour de la même table. Ils font de ces moments une invitation à l’amitié, au dialogue et à la paix », a écrit Emmanuel Macron, dans son introduction au bel ouvrage, richement illustré, de Guillaume Gomez, A la table des présidents (Le Cherche Midi, 2020).

    « Tous les présidents ont eu une appétence pour la gastronomie française, et la volonté de la promouvoir », assure le cuisinier Guillaume Gomez

    L’auteur, 43 ans, qui régna durant près de vingt-cinq années sur les cuisines de l’Elysée, de 1997 à 2021, et connut quatre présidents – Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron –, raconte bien l’enjeu de la fonction. « J’ai eu le privilège de travailler avec des présidents d’âges, de sensibilités et de cultures culinaires différents, mais ils avaient tous une appétence pour la gastronomie française, et la volonté de la promouvoir », assure Guillaume Gomez, nommé ambassadeur du savoir-faire français par le président.

    Emmanuel Macron annonce la création d’un centre d’excellence pour la gastronomie française

    Bien sûr, les modes ont évolué. Déjà, on passe moins de temps à table. Les trois à quatre heures d’un repas officiel, sous le général de Gaulle, sont devenues une heure un quart environ. Les plats ont été allégés et l’attention aux approvisionnements a été travaillée. Avec cette obsession : vins, poissons, légumes, viandes ou fromages doivent vanter les terroirs.

    Viticulteurs, éleveurs, agriculteurs, artisans… ils sont nombreux à solliciter quotidiennement le chef, aujourd’hui Fabrice Desvignes, le bien nommé, ou la sommelière de l’Elysée, Virginie Routis, 42 ans, en poste depuis 2007, afin que leurs produits franchissent les portes des cuisines et de la cave. Le premier, 48 ans, Meilleur Ouvrier de France, Bocuse d’or, venu des réputées cuisines du Sénat, aime à raconter la fois où une éleveuse de volailles des Landes l’a appelé pour lui proposer pintades, canards, poulets « élevés au grain ». Et comment cette dame, tous les trois mois, charge une dizaine de ses volailles et fait 700 kilomètres de nuit pour venir livrer l’Elysée à 7 h 30. « La qualité du terroir et une double récompense, pour elle comme pour nous, à l’Elysée », raconte, ému, Fabrice Desvignes.

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    Le Monde

    Fracture des vertèbres

    Comment se douter qu’une maison mise en vente par le biais d’une agence immobilière recèle des endroits dangereux ? José X, véritable miraculé de celle des Y, se le demande encore.

    Le 14 mars 2016, ce couvreur de profession accepte de la visiter avec son frère, afin d’en inspecter la toiture. Sous la conduite de M. W, agent immobilier, il monte dans le grenier. Il fait quelques pas… et dégringole 8 mètres plus bas, avec un grave traumatisme crânien.

    Dans le grenier, José a marché sur une trémie, trou béant censé faire office de puits de lumière, mais considéré, du fait qu’il était dissimulé par des cartons – au lieu d’être protégé par des barrières –, comme un « véritable piège » par l’expert judiciaire chargé de décrire les lieux.

    Immobilier : quand le vendeur n’est pas propriétaire…

    L’assureur des propriétaires refusant néanmoins d’indemniser le préjudice de José, celui-ci saisit la justice. Me Jean-Thomas Kroell, son avocat, invoque l’article 1384 (ancien, 1242-1 nouveau) du code civil, selon lequel on est responsable du dommage causé par « des choses que l’on a sous sa garde ».

    Selon la jurisprudence qui s’y rattache, lorsque la « chose » (en l’occurrence, le sol du grenier) est « inerte », la victime doit prouver qu’elle a provoqué le dommage parce qu’« elle avait une position anormale ou qu’elle était en mauvais état ». Il explique donc que le plancher, avec sa trémie camouflée, présentait un caractère « anormal ».

    Les propriétaires et leur assureur soutiennent que José a « commis une faute d’inattention », mais leur argument est rejeté, compte tenu du rapport de l’expert. Ils se retournent alors contre l’agent immobilier : ils affirment que « la garde de la chose » lui avait été transférée. Argument également retoqué du fait que « le transfert de la garde ne s’opère que s’il y a transfert de l’usage, du contrôle et de la direction de la chose », ce qui n’est pas le cas lors d’une simple visite.

    Les Y assurent qu’ils l’avaient informé du danger, ce qu’il nie. Ils lui reprochent de ne pas les avoir autorisés à assister à la visite. La cour d’appel de Nancy partage les responsabilités, le 10 février 2022. Elle juge, en effet, que M. W devait « s’enquérir auprès des propriétaires de l’absence de danger » et « vérifier lui-même cette absence de danger », avant d’y introduire des tiers.

    Achat immobilier : les frais de notaire peuvent parfois être (légèrement) réduits

    M. W aurait alors pu être la première victime de ce danger, comme sa collègue Mme A, chargée de faire l’estimation de la résidence secondaire de M. Z, qui lui en a remis les clés. Après avoir ouvert la porte, elle tombe dans un trou de plusieurs mètres et se fracture des vertèbres. Cinq mois plus tôt, une société chargée d’éradiquer la mérule avait coupé une partie du plancher, et M. Z avait omis d’en avertir l’agence. La cour d’appel de Nancy le condamne à indemniser le préjudice de Mme A (quelque 130 000 euros), le 6 janvier 2020.

    Les agents immobiliers ne sont pas toujours condamnés : le 21 janvier 2020, par exemple, la cour d’appel de Montpellier juge, après l’effondrement d’un plancher, et le passage d’un acheteur potentiel au travers de celui-ci, que l’agence n’avait pas à effectuer de « visite préalable » pour s’assurer de la solidité du plancher, qui ne présentait pas de « défaut apparent ».

    Le client se prend les pieds dans le tapis au supermarché

    Le 29 mars 2007, le tribunal de grande instance de Paris met hors de cause la société Sicofim, poursuivie par un visiteur, qui s’était blessé en passant à travers une verrière masquée. Il juge qu’« elle ne pouvait soupçonner » le risque d’effondrement de cette dernière.

    Une chose est sûre : après leur accident, les personnes intéressées ont toutes renoncé à leur achat.

    Rafaële Rivais

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    Le Figaro

    Guerre en Ukraine : l'offensive russe s'enlise-t-elle vraiment ?

    Mayeul Aldebert

    LA VÉRIFICATION - «Malgré toutes les destructions qu'elle provoque jour après jour», l'offensive russe «s'enlise» en Ukraine, a estimé le chancelier allemand Olaf Scholz. Peut-on aller jusque-là ?

    LA QUESTION. Un mois après le début de l'invasion, les forces armées russes ont ralenti considérablement leur offensive face à la résistance acharnée des soldats ukrainiens. L'offensive russe en Ukraine «s'enlise», a estimé mercredi 23 mars Olaf Scholz, «malgré toutes les destructions qu'elle provoque jour après jour». Vladimir Poutine, qui comptait vraisemblablement vaincre rapidement l'armée ukrainienne avec une stratégie de guerre éclair, a dû revoir son schéma initial pour désormais envisager une guerre plus longue. Ce vendredi, l'adjoint au chef d'état-major russe a même indiqué que l'armée russe allait se concentrer sur l'Est de l'Ukraine, confirmant l'immobilisation sur le front nord.

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    Les divers éléments sur la fébrilité de l'armée russe n'ont cessé d'étonner depuis le début de la guerre. Mal engagée dans le conflit, celle-ci a révélé de nombreux problèmes de coordination, de communication et de logistique. Face à la défense ukrainienne, plusieurs milliers de soldats russes ont été tués, «des pertes considérables» selon le ministère de la défense britannique qui a indiqué ce jeudi que la Russie pourrait faire appel à des réservistes et des mercenaires étrangers. Enfin, depuis quelques jours, les forces ukrainiennes contre-attaquent dans les environs de Kiev. Peut-on dire pour autant que l'offensive russe est en train de s'enliser ?

    VÉRIFIONS. Un enlisement correspond à l'impossibilité de reprendre l'initiative en relançant une guerre de manœuvre et de mouvements. En général, ce scénario se réalise quand l'armée en question n'a pas réussi à atteindre ses objectifs, n'a plus de réserves, et doit se reconstituer et se réorganiser en effectuant une pause opérationnelle.

    «Parmi les objectifs initiaux, aucun n'a été atteint à l'exception de Kherson qu'ils ont du mal à tenir», indique Vincent Tourret, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). En parallèle, les forces russes - au même titre que l'armée ukrainienne - ont usé une grande partie de leur réserve. En plus de la perte de 7000 à 15.000 hommes selon les estimations de l'Otan, «l'usure du matériel se concentre sur les meilleures unités russes». Le potentiel offensif russe est donc largement dégradé même si Moscou peut compter encore sur une très forte puissance de feu.

    Face à ces réalités, Vladimir Poutine a donc fait le choix d'opérer une pause opérationnelle sur le font nord pour réarticuler ses troupes, et compartimenter les objectifs initiaux. «Au nord-ouest de Kiev et vers Kharkiv, la logique est celle de la sanctuarisation des territoires conquis avec du retranchement, des poses de mines, une pression constante de l'artillerie sur les centres urbains proches», explique Vincent Tourret. Mais cette pause est volontaire et permet de concentrer les efforts sur le front du Donbass et le siège de Marioupol.

    Contre-offensives ukrainiennes

    Là-bas, «les lignes de front se déplacent rapidement», rapporte Cédric Mas, expert en stratégie militaire. Le ministère russe a annoncé hier avoir repris Izioum, une étape importante dans la stratégie d'encerclement des forces ukrainiennes dans l'Est. «La situation ukrainienne est mauvaise dans cette zone», ajoute Vincent Tourret. Et à Marioupol, le chef tchétchène Kadyrov a annoncé que ses hommes auraient pris l'hôtel de ville sans que l'information ait pu encore être vérifiée.

    La pause temporaire des Russes dans le Nord n'est donc pas forcément synonyme d'enlisement. D'autant que cette situation a motivé les Ukrainiens à lancer récemment des contre-offensives, témoignant d'une ligne de front loin d'être immobile. «En plus du harcèlement que mènent des petits détachements ukrainiens depuis le début du conflit, on voit se dessiner une grande offensive avec une tentative d'encerclement au nord ouest de Kiev depuis quelques jours», note Cédric Mas. Ce jeudi, les autorités britanniques indiquaient également que les Ukrainiens réoccupaient des villes et jusqu'à 35 kilomètres à l'est de la capitale.

    Cette contre-offensive pourrait constituer un point de bascule dans un sens ou dans l'autre. La reprise d'initiative des Ukrainiens est significative mais dans le même temps, la pause opérationnelle russe depuis deux semaines pourrait avoir porté ses fruits. L'armée russe a commencé à redéployer son matériel de guerre électronique, et notamment ses drones de repérage, peu utilisés jusqu'ici. «Ils en ont utilisé un pour cibler un centre commercial à Kiev », précise Vincent Tourret. Les Ukrainiens auraient aussi mis la main sur un appareil de brouilleur électronique, un très moderne Krasukha de l'armée russe.

    Scénario possible

    Dans une note de l'institut Action résilience publiée le 21 mars, trois scénarios futurs sont envisagés parmi lesquels l'enlisement du conflit. Ce dernier suppose «l'échec des forces russes à reprendre l'offensive et l'échec des forces ukrainiennes à tirer profit de leur contre-offensive», commente un des auteurs. Mais à ce stade, la réussite de la réorganisation russe autour des objectifs prioritaires que sont Marioupol et le Donbass, malgré l'épuisement de ses effectifs et de son matériel, est encore possible. Un troisième scénario, moins probable, mais néanmoins envisageable serait le succès de la contre-offensive ukrainienne menant à «l'effondrement» de l'armée russe. Mais ce scenario se confronte à l'artillerie russe encore puissante, note le think thank.

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    En résumé, s'il y a bel et bien un risque d'enlisement du conflit pour les Russes qui n'ont plus les réserves nécessaires pour bousculer les lignes de front sur tous les théâtres d'opérations, l'offensive n'en est pas pour autant au point mort. Moscou a décidé d'une pause opérationnelle au nord de Kiev qui pourrait lui permettre d'une part de se concentrer sur les fronts du Donbass et sur le siège de Marioupol, et d'autre part de réorganiser et de réarticuler son armée pour atteindre l'un après l'autre, ses objectifs initiaux. Viendra alors le spectre d'une guerre de sièges, où la résistance de l'armée ukrainienne sera déterminante, si elle ne s'effondre pas précipitamment comme le craignait à la mi-mars le général Burkhard, chef d'état-major des armées en France.

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    L'Humanité

    Astronomie. Des tardigrades envoyés vers les étoiles

    Actu

    Des scientifiques envisagent de propulser dans l’espace ces « oursons d’eau » microscopiques au métabolisme ultrarésistant. Avec l’espoir d’en apprendre plus sur les effets du vide spatial sur la biologie animale.

    Anna Musso

    C’est un projet fou mais pourtant bien réel qui a été publié fin janvier dans la revue  Acta Astronautica. Une équipe de scientifiques américains envisage d’envoyer des milliers de petits astronautes au-delà des limites de notre système solaire ! Des aventuriers d’un genre bien particulier puisqu’il s’agit de tardigrades, ces animaux microscopiques ultrarésistants appelés aussi « oursons d’eau ».

    Dans le cadre du projet  Starlight, développé depuis 2015 avec la Nasa, Philip Lubin et Joel Rothman, professeurs à l’université de Californie, proposent de propulser depuis la Terre, à l’aide d’un réseau de lasers, un vaisseau équipé de voiles solaires à une vitesse équivalente à 20-30 % de celle de la lumière. Ce qui «  n’a jamais été fait auparavant », précise Philip Lubin.

    Certes, les tardigrades n’en sont pas à leur premier voyage dans l’espace : depuis 2007, des sondes les ont propulsés en orbite autour de la Terre, sur la Lune ou encore dans la station spatiale internationale. « Mais les catapulter à bord d’un vaisseau vers l’espace lointain avec un laser est un pari scientifique inédit », confirme Simon Galas, professeur de génétique et de biologie moléculaire de l’Aging (CNRS/IBMM/Université de Montpellier/Faculté de Pharmacie) . Selon l’article des Américains, l’énergie requise par le système laser consommerait un dixième de tout le réseau électrique des États-Unis, mais cette énergie ne serait requise que durant quelques minutes, le temps du lancement.

    Une odyssée interstellaire pour tester la biologie animale

    Pour envoyer les petites bêtes dans l’espace, les chercheurs envisagent de fabriquer des plateformes miniatures, des StarChips, équipées de circuits intégrés pour la détection, la collecte et la transmission de données. Ces minuscules engins, larges comme la paume de la main, pourraient atteindre des « vitesses relativistes » (proches de celle de la lumière dans le vide) et ainsi voyager jusqu’à  Proxima Centauri, l’étoile la plus proche de notre Soleil. Le tout en une vingtaine d’années, alors que de tels voyages interstellaires demeurent impossibles pour les humains.

    «  La durée d’un séjour dans l’espace peut générer des transformations du vivant qui sont encore difficiles à évaluer. » Simon Galas, professeur de génétique et de biologie moléculaire

    Aujourd’hui, il faut déjà plusieurs décennies pour atteindre seulement les confins de notre système solaire avec une propulsion utilisant la combustion de carburant. Pour expérimenter leur projet, les chercheurs américains prévoient de placer des tardigrades, embarqués sur leur minuscule vaisseau, dans un état comparable à une hibernation, appelée « biostase » ou « animation suspendue », pour qu’ils volent dans cet état jusqu’à destination.

    Pourquoi des tardigrades seront envoyés en éclaireur dans l’espace

    Les bestioles seraient alors réveillées pour analyser à distance les effets d’une telle odyssée interstellaire sur la biologie animale et permettre d’extrapoler les effets sur des êtres humains. Comme le souligne Simon Galas, « mesurer les effets de l’environnement spatial sur l’homme en réalisant des mesures et des expérimentations sur divers organismes est une activité qui ne s’est jamais arrêtée depuis les débuts de la conquête spatiale. La durée d’un séjour dans l’espace peut générer des transformations du vivant qui sont encore difficiles à évaluer. »

    Un être multicellulaire d’un millimètre à la robustesse exceptionnelle

    Mais, au fait, qu’est-ce donc qu’un tardigrade ? Un animal minuscule tout potelé, avec huit pattes et une bouille bizarre. Ou plus précisément, un être multicellulaire et microscopique mesurant à peine un millimètre, qui fait preuve de capacités extraordinaires, comme subsister à des températures allant de - 273 °C, soit le zéro absolu, jusqu’à 340 °C… Ces champions de la survie résistent aux chocs, à la dessiccation (élimination de l’humidité d’un corps), à la congélation dans l’azote liquide, à l’action combinée du vide spatial et des radiations cosmiques.

    Quasiment indestructible, c’est l’animal le plus résistant de la planète. Présent partout, du sommet de l’Himalaya au désert du Sahara, sa robustesse exceptionnelle vient de sa capacité à modifier son mode de fonctionnement, en se plongeant dans un état de stase, un mode ultime appelé la cryptobiose. Alors, il se recroqueville et se vide de toute son eau. Son métabolisme est quasiment à l’arrêt, comme si son organisme était mort. Dans cet état, il peut survivre des décennies, avec un record actuel de trente ans, « grâce à des protéines spécifiques, ou encore des sucres, qui dans son corps remplacent l’eau », précise Simon Galas. Pour ressusciter, il suffit au tardigrade d’être réhydraté.

    Et si le tardigrade était une espèce extraterrestre ?

    Les petites bestioles « peuvent revenir littéralement à la vie après une période de vie suspendue à l’état de cristal vivant, que l’on appelle en science l’état anhydrobiotique, ajoute Simon Galas, expert ès tardigrades.  L’anhydrobiose est un état de vie ralentie induit par une déshydratation. Dans cet état particulier, les tardigrades sont capables de résister à des conditions extrêmes ». Cette étonnante capacité de résistance n’a pas fini d’intriguer le monde scientifique.

    Des biologistes se sont même demandé si le tardigrade ne serait pas une espèce extraterrestre. Du coup, il paraît assez logique de les envoyer vers les étoiles ! Quant à ce qu’il pourrait advenir s’ils venaient à survivre et à s’adapter dans l’espace, «de tels changements incontrôlés générés par de nouvelles mutations ne sont pas à exclure », prévient Simon Galas, qui se veut toutefois rassurant : «Sans nourriture disponible, son acclimatation à l’espace s’arrêtera net.»

    sciences
    Le Monde

    Immobilier : les premiers pas du nouveau service public de la rénovation énergétique des logements

    France Rénov’ promet de simplifier le parcours des ménages se lançant dans des travaux d’économie d’énergie. Mais l’ambitieux service d’accompagnement annoncé n’est pas encore vraiment mis sur pied.

    Contribuer à la lutte contre le changement climatique. Maîtriser ses dépenses d’énergie, actuelles et futures. Valoriser son bien immobilier, à la vente comme à la location. Ou tout simplement pouvoir continuer à louer celui-ci dans les années à venir malgré le durcissement des règles sur les passoires thermiques. Les raisons de se lancer dans une rénovation énergétique globale ou partielle de sa maison ou de son appartement sont légion !

    Mais les raisons de ne pas sauter le pas le sont aussi… Si le coût du chantier est un frein pour les particuliers, la complexité des différentes démarches en est un autre. Pour simplifier le parcours des ménages, le gouvernement a souhaité, dans le cadre de la loi Climat et résilience d’août 2021, créer un point d’entrée unique pour tous les travaux d’économie d’énergie. Baptisé « France Rénov’ » et officiellement lancé le 1er janvier 2022, il est présenté comme le « service public de la rénovation de l’habitat ».

    Immobilier : qui peut bénéficier des aides pour réaliser la rénovation énergétique de son logement ?

    Objectif affiché : que les particuliers puissent s’adresser à un seul interlocuteur pour bénéficier de conseils indépendants afin de réaliser leurs travaux d’isolation, d’obtenir des informations sur les aides financières disponibles et d’être accompagnés gratuitement dans l’élaboration du projet et le suivi du chantier.

    En pratique ? Ce service global France Rénov’est accessible en ligne, par le biais du site France Rénov’. Et en téléphonant à un conseiller, au 0 808 800 700 (numéro non surtaxé). On peut aussi se rendre dans l’un des 450 guichets physiques.

    Selon les niveaux de ressources

    C’est l’Agence nationale de l’habitat (ANAH), habituellement chargée de l’amélioration du logement pour les publics modestes, qui pilote le nouveau dispositif. Celui-ci regroupe les anciens « espaces info énergie » de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), les « points rénovation information et services » de l’ANAH et l’ancienne plate-forme Internet Faire, lancée en 2018.

    « Il faut reconnaître que Faire.fr n’a pas trouvé son public. Des études ont montré que peu de Français connaissaient ce site, ce qui pose problème compte tenu des ambitions nationales en matière d’économie d’énergie », admet-on à l’ANAH.

    Les logements énergivores bientôt considérés comme « indécents »

    Pour 2022, la principale aide aux travaux d’économie d’énergie est ma MaPrimeRénov’, accessible à tous les propriétaires occupants. Elle permet de financer les travaux d’isolation, de chauffage, de ventilation, d’audit énergétique d’une maison, ou d’un immeuble en copropriété.

    Le montant varie selon les niveaux de ressources du ménage effectuant la demande et le type de travaux. Le dossier se crée sur MaPrimeRénov’, les devis d’artisans et les factures sont déposés sur le même canal. A savoir : dans le contexte de la guerre en Ukraine, le gouvernement a annoncé une hausse provisoire de 1 000 euros de la prime accordée (à certaines conditions) pour l’abandon d’un système de chauffage au fioul ou au gaz, à partir du 15 avril.

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    Valeurs Actuelles

    [Ferrand] La légitimité du prochain président en jeu

    Le gros des commentateurs l’avait claironné : « Quand le président sera candidat, il devra rendre compte des cinq années de son mandat ! » Aussi bien tout le monde attendait-il cette occasion, incontournable a priori, de confronter le chef de l’État à son bilan. Les uns attendaient Emmanuel Macron sur un terrain régalien : endettement massif, cessions nombreuses d’actifs industriels, inféodation à l’Allemagne et délégation du pouvoir à des instances non élues… D’autres espéraient le gêner dans un domaine social : inflation préoccupante et recul du pouvoir d’achat, brutalité envers les “gilets jaunes”, hémorragie de jeunes talents, effondrement de services publics supplantés par des cabinets anglo-saxons de conseil… D’autres encore auraient aimé lui demander raison d’un solde migratoire alarmant.

    Tous en seront pour leurs frais. Dans une conjoncture bouleversée par la situation militaire en Ukraine et alors que la presse politique focalise ce qu’il nous reste d’attention sur les prestations respectives de ses concurrents, vus comme des challengers artistiques ou sportifs, le président candidat, fin stratège et tacticien habile, trouve plus efficace de ne presque pas faire campagne. Oublié, le passé récent ; évincé, le grand débat sur les temps qui viennent : l’opinion publique sera maintenue dans une actualité favorable aux sortants.

    La semaine dernière, une voix autorisée a dénoncé ce tour de passe-passe. Le président du Sénat, troisième personnage de l’État, désigné par la Constitution pour assumer la magistrature suprême en cas de vacance, est sorti de sa réserve pour déclarer au Figaro qu’en l’absence d’une campagne digne de ce nom « la question de la légitimité du gagnant se posera », ajoutant : « Nous ne pouvons pas nous résoudre à une telle absence de confrontation. Attention ! Quel que soit le vainqueur du scrutin en avril, les conditions de cette élection construiront sa légitimité. »

    Tous les candidats débattent sauf lui. C’est un paradoxe !

    Quoi qu’en disent les barons de la Macronie, offusqués tous en chœur, Gérard Larcher a parlé d’or ; la légitimité qu’il invoque n’est pas institutionnelle, certes, mais populaire – or, c’est la seule qui compte vraiment. Le président de la Chambre haute a eu raison, mille fois, de dénoncer la manœuvre : « Le président de la République, a-t-il martelé, veut être réélu sans jamais avoir été réellement candidat, sans campagne, sans débat, sans confrontation d’idées. Tous les candidats débattent sauf lui. C’est un paradoxe ! » La démocratie française fonctionnerait-elle en éludant l’échéance qui constitue sa clé de voûte ? La République ferait l’impasse sur son rendez-vous quinquennal avec le peuple ? Une telle épreuve de vérité pourrait-elle être impunément détournée de son objectif, biaisée par des stratagèmes, confisquée par des professionnels de la communication ? Cela semble impensable : l’élection présidentielle n’est pas – ne doit pas devenir – une vaste expérience de mentalisme appliqué ! Et pourtant… Les jours passent et la confrontation tarde à se faire jour.

    Scrutin en rase campagne, marqué par l’abstention ; élection pour du beurre… Déjà l’on voit se dessiner ce que pourrait générer cette diablerie : une crise sociale sans précédent, pouvant amener un pouvoir aux abois à restreindre encore les libertés et à jouer sans limite sur les peurs véhiculées par l’information en continu : peur des virus, peur des guerres, peur des accidents climatiques… Peur de tout.

    En théorie restent deux malheureuses semaines pour que soient enfin portées sur l’agora les grandes questions en suspens. L’on peut toujours rêver ; en pratique, je serais étonné qu’elles le soient. Les mesures différentes, les idées neuves, les visions alternatives n’atteindront sans doute jamais le champ de conscience d’un public non averti – public dont on est passé maître à distraire l’attention : regardez ci, regardez là, et hop, allez voir là-bas si j’y suis !

    Retrouvez Franck Ferrand raconte sur Radio Classique, du lundi au vendredi, à 9 heures.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Mars 1932. L’affaire Lindbergh, ou l’éclosion de la presse à sensation

    Il était une fois

    Le 1er mars 1932, le bébé du célébrissime aviateur Charles Lindbergh est enlevé. « L’affaire du siècle », nourrie par une médiatisation sans précédent, passionne les États-Unis de la Grande Dépression et au-delà. Elle signe l’avènement d’un journalisme sans morale et va permettre la création d’une police fédérale aux pouvoirs colossaux, le futur FBI.

    Pascal Cauchy

    L’hiver prend fin dans le New ­Jersey où le célèbre aviateur Charles Lindbergh et son épouse Anne habitent une villa cossue, à l’écart de la petite ville de Hopewell (Virginie). En cette soirée du 1er mars 1932, leur fils, Charles Augustus Jr., 20 mois, dort à l’étage. Il est 22 heures quand la nurse, Betty Gow, vient s’assurer du sommeil de l’enfant.

    Il n’est pas dans son lit, elle se précipite auprès des parents. Charles arrive dans la chambre de son fils. La fenêtre est ouverte, une échelle est placée contre le mur de la maison. Sur le rebord de la fenêtre, un papier froissé a été laissé en évidence.

    Dans un anglais approximatif et avec une écriture maladroite, l’auteur réclame une rançon de 50 000 dollars, en coupures de 20, 10 et 5 dollars. Le ravisseur indique qu’il contactera les parents dans deux ou quatre jours pour fixer les conditions de l’échange. Bien entendu, la police ne doit pas être prévenue.

    Le colonel Lindbergh, c’est son grade dans l’armée américaine, appelle immédiatement son avocat et ami, le colonel Henry Breckinridge, qui le convainc de prévenir la police de Hopewell. Le chef de poste informe la police de l’État, qui se charge de l’enquête. Lors de la perquisition, des traces de boue sont relevées dans la chambre de l’enfant. Des empreintes de pas sont retrouvées au pied de l’échelle, qui est brisée en son milieu, mais elles ne sont guère utilisables. Aucune tache de sang, aucune empreinte digitale.

    1929. L'aviateur Charles Lindbergh (1902 - 1974) et sa femme, Anne Morrow (1906 - 2001),devant leur avion sur l'aéroport de Gleinview (Illinois). © George Rinhart/Corbis via Getty Images

    Les domestiques des Lindbergh sont interrogés, les enquêteurs supposant qu’un complice dans la maison, volontaire ou non, a indiqué la chambre de l’enfant et les habitudes de la famille. Charles Lindbergh fait appel à des amis pour servir d’intermédiaires, et surtout pour lancer des appels aux ravisseurs et établir un contact. La police fait passer le mot par ses indicateurs de la pègre.

    Le 6 mars, les Lindbergh reçoivent enfin une lettre. La rançon est portée à 70 000 dollars, mais rien n’est dit sur le moyen de contacter le ou les ravisseurs. Le gouverneur du New Jersey organise une réunion des différentes forces de police pour coordonner les efforts des enquêteurs. Des détectives privés sont engagés par Breckinridge. Une troisième lettre arrive à Hopewell le 8 mars. L’auteur refuse un intermédiaire nommé par les Lindbergh, mais demande que la famille corresponde par voie de presse.

    Un maître d’école à la retraite, John F. Condon, du Bronx, publie une proposition dans le journal local : il offre d’agir comme intermédiaire et de payer lui-même une rançon supplémentaire de 1 000 dollars. Dès le lendemain il reçoit une lettre d’accord du ou des ravisseurs. De son côté, Lindbergh accepte la proposition de Condon et lui remet 70 000 dollars. Condon entame les négociations par petites annonces en utilisant le nom de code Jafsie. Le 12 mars, un chauffeur de taxi lui remet une cinquième lettre. Il rencontre un individu qui se fait appeler « John », et ils se mettent d’accord sur le paiement de la rançon, un vêtement de l’enfant devant être remis comme preuve de l’identité de celui-ci. Un pyjama envoyé le 16 est identifié par les parents. Il faut attendre encore quinze jours et plusieurs échanges de messages pour que Condon remette la rançon à « John » qui lui indique que le petit Charles se trouve sur un bateau dans le ­Massachusetts. Le colonel Lindbergh s’y rend en hydravion, mais l’enfant est introuvable.

    Le 12 mai, un camionneur découvre le cadavre d’un bébé à quelques kilomètres de la maison des ­Lindbergh. Le petit Charles est formellement identifié. Le médecin légiste indique que le bébé est mort depuis deux mois d’un coup violent à la tête.

    L’émotion est considérable dans tout le pays et bien au-delà. Charles Lindbergh est un héros mondial, il est l’homme de la première traversée de l’Atlantique sans escale et en solitaire sur le « Spirit of Saint Louis » en 1927, une fierté pour les États-Unis. La naissance, le 22 juin 1930, de son fils, largement couverte par la presse, a été célébrée par la nation américaine et dans le monde. Dès l’annonce de l’enlèvement, le pays est bouleversé et beaucoup, tel Condon, brûlent de participer au sauvetage du jeune enfant, surnommé « bébé de la nation », et à l’arrestation des ravisseurs.

    La presse, au-delà même des États-Unis, s’empare avec frénésie de l’affaire. La célébrité de Lindbergh augure d’une publicité considérable et de ventes prometteuses pour les journaux. Le monde entier est ainsi invité à suivre les épisodes de l’affaire, jusqu’aux plus infimes. Mais la durée de l’enquête et le manque d’informations conduisent les journalistes à se faire feuilletonistes, brodant, spéculant, relayant des rumeurs, inventant de fausses pistes. En France, le fameux magazine « Détective » invente même un correspondant américain, Roy ­Pinker. Les mêmes mots saturent l’information, les mêmes photos sont reprises à l’infini. L’emballement médiatique ne cessera pas, de l’enlèvement à l’exécution, quatre ans après, de l’homme reconnu coupable. Tout cela n’est pas si neuf. En France, l’affaire Landru avait suscité une intense fébrilité médiatique, douze ans plus tôt.

    Si l’affaire envahit les journaux, c’est aussi que le monde a besoin de rêves, y compris sous la forme d’une tragédie haletante. Les États-Unis sont traumatisés par la crise économique – et le reste du monde à leur suite. Le nombre de chômeurs y atteint le nombre terrifiant de 13 millions. Des millions d’Américains sont jetés sur les routes, urbains chassés par la misère, paysans chassés par la sécheresse.

    Dans ce contexte, le cambriolage et le hold-up sont des fléaux. Et les enlèvements explosent : plus de 2 000 de 1930 à 1932. La plupart sont le fait de bandes organisées, mais celui de l’enfant du couple Lindbergh est le premier d’une célébrité. Il va d’ailleurs donner son sens moderne au terme kidnapping.

    La montée du crime organisé et des kidnappings est une occasion pour le directeur du Bureau of Investigation, Edgar Hoover, d'étendre les moyens de son agence rebaptisée Federal Bureau of Investigation (FBI). © G. Rinhart/Corbis/Getty Images

    Quand le corps du petit Charles est retrouvé, ce 12 mai 1932, une vague d’horreur soulève le pays et dépasse ses frontières. Les policiers du New Jersey n’ont aucune véritable piste. L’enquête prend une nouvelle tournure avec l’entrée en scène du Bureau of Investigation (BOI), créé en 1908, qui deviendra le Federal Bureau of Investigation (FBI) en 1935. C’est J. Edgar Hoover, son directeur depuis 1924, qui lui donne ses missions policières étendues et, surtout, la compétence fédérale qui lui permet de lutter contre le crime organisé, en particulier contre les gangs de Chicago.

    Jusqu’à la découverte du cadavre de Charles Jr., le BOI n’avait qu’un rôle consultatif. Le 13 mai 1932, le président des États-Unis, Herbert Hoover – qui avait appelé personnellement les Lindbergh pour les assurer de son soutien –, l’autorise à participer aux investigations, et le Bureau devient officiellement l’agence de liaison et de coordination de l’enquête. En juin, le retentissement de l’affaire conduit le Congrès à voter le Federal Kidnapping Act, dit loi Lindbergh, qui reconnaît l’enlèvement comme crime fédéral, passible de la peine capitale.

    Le seul vrai espoir des policiers réside dans les billets de la rançon, des « certificats or », billets convertibles en or qui ressemblent aux billets fédéraux. En avril 1933, face à la dévaluation et pour empêcher la thésaurisation de l’or pendant la Grande Dépression, la convertibilité est supprimée et les certificats or doivent être échangés contre des billets de la Réserve fédérale avant mai 1933. Une mesure qui permet aux enquêteurs de pister l’argent de la rançon, d’autant que les numéros des billets ont été répertoriés.

    La piste est mince, mais non négligeable. Pour l’emprunter, il faut le concours de plusieurs administrations fédérales. C’est là qu’intervient le BOI. Il entreprend de faire un portrait-robot de « John ». Entre-temps, la Réserve fédérale indique que des certificats or de la rançon ont été déposés dans un bureau de New York, le 2 mai 1933. Il faut attendre le 18 septembre 1934 pour qu’un pompiste de cette ville, méfiant, note le numéro de plaque du véhicule d’un client qui venait de le payer avec un certificat or de 10 dollars. Les policiers remontent la piste jusqu’à Bruno Hauptmann, un menuisier, émigré allemand récent, arrêté le lendemain. Il est en possession d’un grand nombre des billets recherchés, pour 13 000 dollars. Le portrait-robot est ressemblant. Il est identifié par Condon.

    Le 3 janvier 1935, s'ouvre le procès ultra-médiatisé, le tout premier filmé, du ravisseur Bruno Hauptmann (au centre, bras croisés). © SZPhoto/Bridgeman Collection

    Le procès de Hauptmann commence le 3 janvier 1935 à Flemington, New Jersey. Surnommé « le procès du siècle », il dure cinq semaines et, pour la première fois, est filmé. La frénésie médiatique reprend de plus belle. Car Hauptmann est présenté comme l’envers du héros Lindbergh, son origine allemande, doublée de son immigration illégale, l’accable.

    L’accusation repose sur des preuves circonstancielles. Les marques d’outils sur l’échelle correspondent à ceux de Hauptmann, et le bois de l’échelle à celui qui revêt le sol de son grenier. Le numéro de téléphone de Condon a été trouvé chez lui, griffonné à l’intérieur d’une porte de placard. L’écriture manuscrite sur les notes de la rançon correspond à celle de Hauptmann, qui clame pourtant son innocence.

    Le 13 février 1935, il est condamné à mort. Malgré des recours et l’action de comités de soutien, il est exécuté le 3 avril 1936. Dans les années qui suivent, dans la presse, et longtemps encore par d’autres biais, doutes et spéculations perdurent sur sa culpabilité.

    En décembre 1935, pour fuir la pression, les Lindbergh partent pour la Grande-Bretagne. Envoyé à Berlin par l’ambassade américaine pour faire un rapport sur la Luftwaffe, Charles Lindbergh se fait le zélateur du IIIe Reich et reçoit des mains de Göring, en 1938, l’ordre de l’Aigle allemand.

    De retour aux États-Unis, où il est conseiller de l’armée de l’air, son engagement dans le mouvement isolationniste et suprémaciste blanc America First Committee (800 000 membres), opposé à l’aide américaine aux Alliés et à l’entrée en guerre, son refus de dénoncer l’Allemagne nazie et ses déclarations antisémites lui valent un certain ostracisme.

    L’attaque de Pearl Harbor lui fait opérer un revirement ; il participe notamment à des missions aériennes dans le Pacifique. Côté vie privée, tout en ayant cinq autres enfants avec son épouse, les liaisons se multiplient, les naissances aussi. Il reçoit le prix Pulitzer en 1954 pour son autobiographie. Il meurt en 1974. L’affaire du bébé Lindbergh a connu une postérité notamment littéraire, inspirant par exemple Agatha ­Christie dès 1934 pour une partie du « Crime de l’Orient Express ».

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    Le Monde

    Economies d’énergie : un nouveau crédit pour rénover son logement, remboursable à la vente ou à la succession

    Le nouveau « prêt avance rénovation » doit aider les ménages modestes et les seniors à financer leurs travaux de rénovation énergétique. On peut pour l’heure le souscrire à La Banque postale, au Crédit mutuel ou au CIC.

    Comment financer les travaux d’économies d’énergie de son logement ? En dépit des aides nationales et locales, le reste à charge est parfois trop élevé pour les ménages. Et l’accès au crédit bancaire classique compliqué pour les plus modestes ou les plus âgés…

    Pour aider ces derniers, un nouvel outil, le « prêt avance rénovation » (PAR), a été lancé en février. Le principe est le suivant : le ménage qui souhaite rénover sa résidence principale se voit accorder un crédit dont il ne remboursera le capital que lors de la vente de la maison, ou du décès. Il ne paie donc, chaque mois durant la durée du prêt, que les intérêts, voire rien du tout quand les intérêts sont eux aussi payables in fine.

    Qui habite les cinq millions de « passoires thermiques » ?

    La Banque postale, le Crédit mutuel et le CIC ont d’ores et déjà donné suite aux sollicitations de l’Etat et proposent ce prêt aux ménages, avec dans les trois cas un taux de 2 %. Le groupe Banque populaire Caisse d’épargne (BPCE) travaille aussi sur une proposition pour les prochains mois.

    Sous conditions de ressources

    Pour garantir le remboursement, la banque prend une hypothèque sur le bien à rénover. Les établissements financiers commercialisant le PAR bénéficient par ailleurs d’une garantie publique partielle sur les montants prêtés. « Nous réalisons à nos frais une expertise immobilière permettant de déterminer la valeur de la maison et prêtons au maximum jusqu’à 70 % de cette valeur », explique Yoanne Bobe, responsable de l’offre crédit à La Banque postale.

    Dans cet établissement, le minimum accordé est de 3 500 euros et le maximum dépend de l’âge du client et de la valeur du bien. Le PAR du Crédit mutuel et du CIC démarre, lui, à 5 000 euros, avec un plafond à 30 000 euros.

    Immobilier : les premiers pas du nouveau service public de la rénovation énergétique des logements

    Pour être éligible, l’emprunteur doit percevoir des revenus situés en dessous des plafonds des ressources pour les ménages modestes, tels que définis par l’Agence nationale de l’habitat (Anah). Pour un foyer constitué par exemple de deux personnes, le plafond est fixé à 37 739 euros en Ile-de-France et à 28 614 euros ailleurs. Pour un foyer avec quatre personnes, ce sera, respectivement, 52 925 euros et 40 201 euros. C’est le revenu fiscal de référence, qui figure sur l’avis d’imposition, qui est pris en compte.

    Comme tout prêt hypothécaire, le PAR doit être signé chez le notaire, et les frais de l’hypothèque sont à la charge de l’emprunteur. Il n’y a en revanche pas de frais de dossier, ni d’assurance emprunteur à souscrire. Et pas d’obligation de domicilier ses revenus à La Banque postale. L’emprunteur peut en outre rembourser quand il le souhaite sans s’acquitter d’indemnités de remboursement anticipé.

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    Le Figaro

    Revivez le onzième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», l'émission politique du Figaro

    John Timsit

    La percée de Jean-Luc Mélenchon dans les sondages, la question corse qui intervient dans la campagne et la négociation dans la crise ukrainienne étaient au centre de ce nouveau numéro, présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.

    Le Figaro continue d'apporter sa pierre au débat présidentiel. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission : «Le Club Le Figaro présidentielle». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.

    À lire aussiPrésidentielle 2022: la candidature d'Emmanuel Macron suspendue à la crise diplomatique

    Pour le onzième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», le directeur adjoint de la rédaction recevait Frédéric Dabi, directeur général de l'Ifop. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré de Marie Visot, rédactrice en chef adjointe au service Économie du Figaro, de Patrick Saint-Paul, rédacteur en chef du service International du Figaro, et de Wally Bordas, journaliste au service Politique du Figaro.

    À lire aussiPrésident-candidat: «Mauvaise excuse»

    Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Jean-Luc Mélenchon a-t-il raison d'y croire ?», «Emmanuel Macron n'est-il pas en train de brader la Corse ?», et «Y a-t-il encore une place pour la négociation en Ukraine ?»

    En hausse dans les sondages, Jean-Luc Mélenchon a-t-il raison d'y croire ?

    Va-t-il retrouver la dynamique de 2017 ? C'est en tout cas ce que le leader insoumis espère dans ces derniers jours de campagne. Jaugé à 14-15% dans les sondages, Jean-Luc Mélenchon compte sur sa capacité à mobiliser ses troupes et à jouer la carte du vote utile à gauche pour confirmer sa troisième place, voire se faufiler pour affronter Emmanuel Macron. Alors qu'il a su effectuer une nouvelle démonstration de force dimanche dernier place de la République, à Paris, Jean-Luc Mélenchon sait que la marche reste haute. D'autant que Marine Le Pen, à la deuxième place, conforte sa position depuis quelques jours et rehausse le seuil du second tour.

    Emmanuel Macron n'est-il pas en train de brader la Corse ?

    Après l'agression d'Yvan Colonna dans sa prison il y a trois semaines, la Corse avait connu plusieurs jours de violences. Des tensions qui avaient poussé Gérald Darmanin à se rendre sur l'île de Beauté et à laisser entendre que le gouvernement pourrait aller «jusqu'à l'autonomie» et donc céder du terrain aux indépendantistes. Une déclaration qui a provoqué l'ire des oppositions qui accusent Emmanuel Macron de laisser la rue dicter sa politique en pleine campagne électorale.

    Y a-t-il encore une place pour la négociation en Ukraine ?

    Alors qu'Emmanuel Macron multiplie les appels diplomatiques avec ses homologues ukrainien et russe pour tenter de résoudre le conflit qui fait rage à l'est de l'Europe, les combats sur le terrain ne se calment pas. D'autant que si l'armée de Vladimir Poutine n'avance pas aussi vite que le dirigeant russe le souhaiterait, les villes de Marioupol, d'Odessa et la capitale Kiev restent sous une forte pression militaire. Dans ce contexte, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a décidé de faire quelques pas vers l'apaisement, en demandant notamment une rencontre avec le maître du Kremlin.

    » Voir l'émission du mardi 22 mars :

    Rendez-vous pour un nouveau «Le Club Le Figaro présidentielle» mardi prochain, à 20 heures, sur le figaro.fr

    Présidentielle 2022 : en cas de défaite de Pécresse, Guillaume Larrivé exhorte la droite à «construire une majorité» autour de Macron

    Avec une candidate LR qui ne décolle pas dans les sondages, le député LR de l'Yonne considère qu'il est «responsable d'envisager publiquement, les scénarios du second tour, puisque l'avenir de la France en dépend».

    Guerre en Ukraine : Marion Maréchal déplore les débats «sémantiques» sur Poutine

    L'ancienne députée, soutien d'Éric Zemmour, a assuré ne pas avoir de «problème sur le principe» à qualifier le président russe de «criminel de guerre», tout en déplorant une «espèce de course à l'escalade verbale».

    Pris pour cible Porte de la Villette, Éric Zemmour exfiltré de la «colline du crack» sous haute sécurité

    Invité de «Face à la rue», sur CNews, le candidat nationaliste a été sérieusement menacé, obligeant ses agents de sécurité à le protéger à l'aide d'une valise dépliante blindée en kevlar.

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    L'Humanité

    Le FIS précipite l’Algérie dans une décennie noire

    Il était une fois

    Confronté à une déferlante du Front islamique du salut lors des élections législatives et à une vague d’attentats des groupes djihadistes, le pouvoir algérien décrète l’état d’urgence le 9 février 1992. S’ensuivent dix années de violence qui vont déchirer le pays, mettre à mal l’état de droit et causer des dizaines de milliers de morts.

    Hassane Zerrouky

    La proclamation de l’état d’urgence, le 9 février 1992, est survenue moins d’un mois après la démission, le 11 janvier, du président Chadli Bendjedid. Démission suivie, le lendemain 12 janvier, par l’annulation des élections législatives, marquées par une forte abstention (41 %), qui prive le Front islamique du salut (FIS) d’une victoire totale en cas de second tour ! Le parti islamiste avait frôlé la majorité absolue en remportant 188 sièges (3,2 millions de voix, soit 23 % du total des inscrits) sur les 430 en lice : il ne lui manquait donc que 28 sièges. 

    En ballottage très favorable dans 135 circonscriptions sur 199, il était assuré, en cas de second tour, d’une victoire écrasante. Ses concurrents directs, le Front des forces socialistes (FFS, social-démocrate) avec ses 25 sièges (510 000 voix), et le FLN, avec 15 sièges (1,6 million de voix), étaient dans tous les cas de figure dans l’impossibilité d’inverser la tendance. Autant dire que les jeux étaient faits, or, comme on le verra plus loin, le FIS, qui faisait régner l’ordre islamiste dans les villes et quartiers sous sa coupe, projetait d’instaurer un État islamique.

    Les islamistes sous-estimés par  le pouvoir politique et l’armée

    Le choc causé par la victoire des islamistes est tel que plusieurs organisations de la société civile, dont le syndicat Ugta (Union générale des travailleurs algériens) d’Abdelhak Benhamouda (qui sera assassiné en 1997), le syndicat de l’enseignement supérieur, le patronat public, la dizaine d’associations féministes, le Rais (Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques) et plusieurs personnalités, créent le 30 décembre 1991 le Comité national de sauvegarde de l’Algérie (CNSA) et appellent à l’annulation des élections. À partir de là, comités locaux du CNSA, appels, déclarations, pétitions d’intellectuels, rassemblements se multiplient à travers l’Algérie pour empêcher le second tour des législatives.

    Et ce, dans une conjoncture où le pouvoir politique et l’armée, qui avaient sous-estimé les islamistes, étaient totalement désemparés par la tournure d’une situation qu’ils avaient eux-mêmes contribué à créer. N’avaient-ils pas autorisé, en 1989, la légalisation du FIS en violation de la loi qui interdisait la création de partis fondés sur des bases religieuses ? Or ce parti n’avait pourtant jamais fait mystère de ses objectifs et, pour lui, la souveraineté divine était exclusive de toute autre forme de souveraineté (1). En réalité le pouvoir, incarné alors par Chadli Bendjedid, pensait instrumentaliser les islamistes contre les courants démocrates, progressistes et berbéristes qui constituaient à ses yeux la vraie menace.

    « Premier pas vers la restauration du califat »

    Le 2 janvier 1992, deux jours après la création du CNSA, plus de 500 000 personnes marchent à Alger à l’appel du leader du Front des forces socialistes, Hocine Aït Ahmed, pour « barrer la route à toutes les forces totalitaires ». Face à ces réactions, le dirigeant islamiste Abdelkader Hachani, qui n’avait jamais laissé planer le moindre doute sur les intentions de son parti, se charge alors de le leur rappeler, le vendredi 3 janvier 1992, à la mosquée Es-Sunna de Bab-el-Oued, un des fiefs islamistes de la capitale algérienne, devant plusieurs milliers de barbus. Qu’on en juge : « Les pharaons ont fait appel aux magiciens pour combattre Moïse et ils ont perdu. Le pouvoir a fait appel aux démocrates et il a perdu. Il n’y a qu’un seul parti en Algérie, c’est le parti de Dieu. »

    En verve, Abdelkader Hachani dénonce « cette démocratie défendue par l’Occident qui prétend préserver les libertés, celle des homosexuels, et qui nous a amené le communisme, le marxisme et le capitalisme, des systèmes qui asservissent l’homme, alors que l’islam, lui, le libère », avant d’asséner : « Notre combat est celui de la pureté islamique contre l’impureté démocratique ! »  Juste avant ce prêche, l’imam de la mosquée, Abdelkader Moghni, un des membres fondateurs du FIS, avait qualifié ce premier tour des élections législatives de « premier pas vers la restauration du califat ». Et Mohamed Saïd, de son vrai nom Lounis Belkacem, futur dirigeant du GIA (Groupe islamique armé), avertit les Algériens qu’il faudra désormais changer de tenue vestimentaire après avoir promis l’instauration du califat (État théocratique).

    La peur de l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle

    En vérité, il n’y avait là rien de nouveau dans le discours des islamistes sinon une réaffirmation de ce que le FIS, depuis sa légalisation, n’avait cessé de clamer à coups de prêches incendiaires contre les femmes, les démocrates et progressistes, les intellectuels, les artistes et tout ce qui incarnait la modernité, sur fond d’agressions de proximité, de pressions au quotidien et d’interdits, comme ceux des concerts et la fermeture de salles de cinéma (2).

    Et les premiers actes terroristes ne faisaient qu’alimenter les craintes et suspicions à son endroit : attaque du poste frontalier de Guemar (frontière tunisienne), le 28 novembre 1991, provoquant la mort de plusieurs militaires, suivie par des attentats ciblant des policiers et gendarmes à Alger, Boumerdès et dans d’autres localités, que le FIS n’a ni condamnés ni franchement désavoués, ainsi que le fait qu’il ait laissé planer la menace de recourir au djihad si le régime ne respectait pas « le choix du peuple ».

    Car la peur qu’inspirait l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle : chaque manifestation des islamistes à Alger était ponctuée en fin de cortège par une parade de centaines d’« Afghans (3)» (ces vétérans algériens de retour d’Afghanistan) défilant en tenue afghane et au pas de commando. Et les assurances données par les dirigeants du FIS que la loi islamique ne serait appliquée que par étapes ne rassuraient pas !

    Le « djihad » contre le « taghut »

    À compter du 12 janvier, date de l’annulation des élections, les événements vont se précipiter. « La bataille est engagée entre, d’une part, le peuple, sa religion, d’autre part, le colonialisme et ses valets », estime alors Abdelkader Hachani (4), dont le parti a fait le pari d’un basculement de la population en faveur des islamistes, oubliant ce faisant que seuls 23 % du corps électoral avaient voté pour le FIS.

    Le 2 février 1992, Ikhlef Cherrati, autre membre fondateur du FIS, qui présidait sa « cellule de crise », promulgue une fatwa (avis religieux) autorisant le djihad : « Désormais, plus de coexistence possible entre l’islam et la nouvelle religion choisie par le pouvoir. Guerre à la religion de l’occidentalisation et de la laïcité ! » Et de menacer : « Nulle excuse n’est plus permise à qui ne se dresse pas contre la junte et ne la combat pas, en donnant sa vie et son argent ; en aidant, hébergeant, soignant les moudjahidin, en leur apportant toute l’assistance voulue, en prenant en charge leurs proches chassés de leur travail. » Une fatwa que n’a pas attendue le mouvement Baqoun Ala Ahd (les Fidèles du serment) de Kamreddine Kherbane, dirigeant du FIS et ancien d’Afghanistan, pour proclamer le « djihad » contre le « taghut » (le pouvoir mécréant), tandis que le MIA (Mouvement islamiste armé), déjà réactivé en juin 1991 dans les monts de Zbarbar (à l’est d’Alger), s’apprêtait à entrer en action (5).

    « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! »

    Avant d’en arriver à cette décision extrême, le FIS n’avait même pas jugé utile de consulter les partis politiques qui n’étaient pas d’accord avec la décision d’annulation du scrutin législatif. Ni de donner suite à la main tendue par Mohamed Boudiaf  6), président du HCE (Haut Comité d’État, présidence collégiale), dans son discours du 4 février 1992 : « Le FIS est un parti comme les autres, reconnu. Nous n’avons nullement l’intention de remettre en cause cette reconnaissance », ajoutant qu’il était prêt à l’écouter s’il renonçait à « utiliser les mosquées et la religion à des fins politiques » et au recours à la violence. Réponse du parti islamiste dans un communiqué signé par celui qui deviendra le chef du FIS clandestin, Abderrazak Redjem : « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! » Ce qui a fait dire à Aït Ahmed (FFS), pour qui le président Boudiaf était « un homme sincère », que « le FIS n’a pas su prendre ses responsabilités et se démarquer de la violence ».

    Alger, Médéa au sud d’Alger, El Eulma, Aïn Beïda, Khenchela et Batna dans l’Est algérien, Bel-Abbès, Saïda dans l’Ouest algérien et les universités algériennes sont dès lors le théâtre d’affrontements quasi quotidiens entre policiers et manifestants islamistes, à quoi s’ajoutent des attaques armées contre des policiers et gendarmes. Des milliers d’islamistes, dont des dirigeants du FIS, parmi lesquels Abdelkader Hachani et Ikhlef Cherrati, sont alors interpellés et internés. Et le nombre de morts commence à se chiffrer par dizaines.

    Une tragédie macabre qui fera plus de 100 000 morts

    C’est en arguant de la réelle menace d’insurrection que le Haut Comité d’État proclame, le 9 février, l’état d’urgence pour un an sur l’ensemble du territoire algérien. Fallait-il y recourir ? Mohamed Boudiaf avait-il un autre choix quand on sait que l’ex-FIS ne lui avait laissé aucune alternative ? Toujours est-il que le président Boudiaf avait préalablement informé neuf partis politiques, dont le FLN, le FFS, le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) et les communistes du Pags (Parti de l’avant-garde socialiste), de sa décision d’instaurer l’état d’urgence, mesure qui ne ciblait que le FIS et qui ne mentionnait ni la suspension des activités politiques des autres partis, ni les libertés syndicales, d’expression et de la presse. Le lendemain 10 février, neuf policiers sont froidement abattus au bas de la Casbah d’Alger. Quatre jours après, le 13 février, un commando islamiste attaque l’amirauté d’Alger, tuant plusieurs militaires. Le 4 mars, le FIS est dissous par la loi.

    À partir de là, l’Algérie va basculer dans une tragédie macabre qui va durer plus de dix ans et qui fera plus de 100 000 morts. Plus de 200 000 cadres, chercheurs, médecins, étudiants, artistes et intellectuels devront s’exiler. Quelque 4 731 unités économiques, ainsi que 916 établissements scolaires, universitaires et de formation ont été tout ou en partie détruits par les groupes islamistes armés, pour un coût financier estimé à près de 20 milliards de dollars, avec plusieurs centaines de milliers de salariés en chômage technique.

    Le Monde

    Le « réflexe Livret A », de la crise sanitaire à la guerre en Ukraine

    En février, le Livret A a collecté près de 3 milliards d’euros. Si son taux de rémunération est passé de 0,50 % à 1 %, il reste bien inférieur à l’inflation.

    Le graphique de la semaine

    En février, le taux du Livret A a gagné 0,5 point... et son encours trois milliards d'euros

    Caisse des dépôts et consignations

    Pour le Livret A, l’année 2022 a démarré sur les chapeaux de roue. Après une collecte nette (les dépôts moins les retraits) de 6,25 milliards d’euros en janvier, c’est 2,94 milliards qui ont été engrangés en février par ce livret d’épargne non fiscalisé, selon la Caisse des dépôts.

    Si l’on ajoute les chiffres du Livret de développement durable et solidaire (LDDS), produit aux modalités très proches de celles du Livret A, la collecte nette de février atteint 3,48 milliards, et celle réalisée depuis le début de l’année, 10,28 milliards. De quoi porter l’encours total de ces deux livrets à 479,9 milliards d’euros – 352,5 milliards pour le Livret A et 127,4 milliards pour le LDDS.

    Qui a droit à un livret rémunéré 2,2 % net de fiscalité ?

    La somme collectée durant les deux premiers mois de 2022 est très similaire à celle enregistrée pendant la même période en 2021 (10,96 milliards d’euros). Elle dépasse largement les niveaux d’avant-crise sanitaire (7,13 milliards en 2019 puis 6,08 milliards en 2020).

    Epargne de précaution

    En cause, d’après Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne, « le relèvement du taux », mais aussi « le contexte sanitaire marqué par la résurgence du Covid-19 » et « la crise ukrainienne [qui] a, par ailleurs, conforté les ménages français à maintenir un fort volant d’épargne de précaution ».

    En 2021, les Français ont épargné près de 50 milliards d’euros de plus sur le Livret A et l’assurance-vie

    Le taux de rémunération de ces deux livrets a en effet été doublé le 1er février. Il est passé à 1 % après avoir stagné à son plus bas historique, 0,50 %, pendant deux ans. « L’effet taux perdure, en règle générale, entre trois et quatre mois », précise M. Crevel.

    Attention, qui dit hausse récente du taux ne dit pas protection de l’épargne placée contre l’inflation. « Le Livret A est le placement de référence des périodes de crise, le relèvement du taux amplifiant ce réflexe. Pour autant, avec une inflation se rapprochant des 4 %, le taux réel du Livret A est négatif de près de 3 points. Il faut remonter au début des années 1980 pour retrouver un tel écart entre l’inflation et le rendement du Livret A », note M. Crevel.

    L’épargne réglementée au défi de l’inflation

    A quand une prochaine augmentation du taux du Livret A et du LDDS ? A priori le 1er août 2022, puisque le calcul, qui prend en compte pour moitié l’inflation des six derniers mois, pour moitié les taux d’intérêt interbancaires à court terme, est théoriquement semestriel.

    Le gouverneur de la Banque de France est toutefois autorisé au 15 avril de chaque année à proposer par courrier à Bercy une révision pour le 1er mai, s’il estime « que la variation de l’inflation ou des marchés monétaires le justifie », indique l’arrêté du 27 janvier 2021 relatif aux taux d’intérêt des produits d’épargne réglementée. Interrogée par Le Monde, la Banque de France n’a pas souhaité s’exprimer sur ses intentions pour l’instant.

    Aurélie Blondel

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    Le Figaro

    Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

    Alexis FeertchakService Infographie

    INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 30e jour de l'invasion, des attaques russes dans le Donbass et des contre-attaques ukrainiennes près de Kiev.

    Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées trois fois par jour.

    La ligne de front s'étire sur plusieurs centaines de kilomètres au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022, qui ne se limite pas à la région séparatiste du Donbass, mais s'impose comme une invasion de toute la moitié Est du pays. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²).

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    La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.

    Au 30e jour de l'invasion, les forces en présence se sont largement immobilisées, mais l'on observe néanmoins deux mouvements notables : d'abord des contre-attaques ukrainiennes, notamment près de Kiev ; de l'autre une avancée russe dans le Donbass, à Marioupol, ville portuaire en partie conquise, et plus au nord avec une prise en tenaille progressive des troupes ukrainiennes. Au Sud, les percées russes lancées assez loin ont dû marquer l'arrêt, voire reculer localement.

    Une certitude à ce stade : Moscou n'aura pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à prendre le contrôle du pays rapidement. Les combats, qui s'annoncent longs, se déroulent désormais aux abords des grandes villes, que Moscou souhaite encercler, ce qui risque d'entraîner des affrontements urbains meurtriers, y compris pour les civils.

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    Si le rapport de force général reste en faveur de Moscou, les Ukrainiens montrent depuis le 24 février une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson - mais sont dans les faubourgs de plusieurs centres urbains importants, à commencer par Tchernihiv, Kharkiv, Marioupol, Mykolaïv et surtout Kiev. La relative stabilisation de la situation militaire ne présage pas nécessairement de la suite : le chef d'état-major de l'Armée de terre française, le général Burkhard, a récemment dit craindre un «effondrement brutal» des forces ukrainiennes. Ce scénario ne peut se produire par une poussée russe sur toute la ligne de front, mais une avancée même localisée - par exemple dans le Donbass - pourrait causer un effet domino. Si les contre-attaques ukrainiennes fixent durablement les Russes sur leurs positions, un enlisement est une autre hypothèse, plus crédible qu'une victoire ukrainienne qui impliquerait de transformer ces contre-attaques en véritable contre-offensive. L'idée que l'on s'approche du «point culminant» de la guerre est en tout cas avancée par plusieurs analystes, notamment dans une récente note de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).

    Passons en revue les fronts.

    À l'Est, avancée russe dans le Donbass

    À l'est du pays, les forces russes sont aux portes de Kharkiv, mais sont loin d'avoir encerclé la deuxième plus grande ville d'Ukraine et n'ont guère avancé cette semaine dans leur manœuvre d'enveloppement. Depuis le premier jour de l'invasion, des combats ont lieu aux abords, voire à certains moments à l'intérieur de la cité d'1,4 millions d'habitants où les tirs d'artillerie sont nombreux, occasionnant des destructions importantes. Située à 25 km de la frontière russe et traditionnellement russophone, Kharkiv est un verrou clé, néanmoins hors de portée pour les Russes à ce stade.

    Plus au Nord, le front de l'Est a avancé rapidement avec une percée au-delà de la ville toujours encerclée de Konotop, mais qui s'est désormais arrêtée. Cette ville de 80.000 habitants n'est pas la priorité des Russes qui souhaitent en revanche avancer à l'Ouest, directement vers Kiev [dont il sera question plus bas dans l'article]. Les troupes les plus avancées sont désormais aux portes de la capitale ukrainienne, mais la ligne de front n'évolue guère depuis plusieurs jours.

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    Une opération terrestre dans le Donbass est aussi menée du côté des séparatistes prorusses de Donetsk et de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud. Au Nord, cette tenaille s'est particulièrement resserrée ces derniers jours autour des forces ukrainiennes, ainsi menacées d'encerclement. Plus de la moitié de la ville d'Izyoum - voire la totalité depuis le 24 mars, selon Moscou - est passée côté russe.

    En ligne de mire aussi, cette fois dans le sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Les Russes l'ont encerclé depuis le 1er mars et sont désormais à l'intérieur de la ville. Le 24 mars, ils auraient même pris la mairie, selon les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov, atout essentiel du Kremlin, face aux combattants ukrainiens du bataillon ultranationaliste Azov retranchés au sud de la ville. Le bombardement d'une maternité puis d'un théâtre a été qualifié de «crime de guerre» par Volodymyr Zelensky tandis que plus de 2100 civils ont été tués, selon le maire de la ville, d'où partent par ailleurs des couloirs humanitaires afin d'évacuer la population. Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.

    Au Sud, percée interrompue autour du Dniepr

    La bataille de Marioupol ne se joue pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement n'aurait pas été possible si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes du Donbass. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.

    Le front au Sud a donc comme objectif probable le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, voire une remontée vers le Nord en sont d'autres.

    Depuis la Crimée, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest, mais leur avancée est pour l'instant stoppée, la priorité semblant être le Donbass. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et est aux portes d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, qui n'est pas encerclée, à ce stade. Des troupes avancées, mais qui ont été repoussées ces derniers jours, se sont même approchées d'Odessa, troisième ville du pays - 100 km à vol d'oiseau de Mykolaïv - et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» est craint, mais improbable à ce stade sans avancée terrestre en parallèle. Si les Ukrainiens perdaient cette ville fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait privée de tout accès à la mer.

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    Depuis la Crimée, les troupes russes ont également percé vers le Nord avec la prise de contrôle le 3 mars de la centrale nucléaire de Zaporijié (la plus grande d'Europe avec 6 réacteurs), située précisément le long du Dniepr au sud de cette grande ville qui pourrait être un prochain objectif. Sur l'autre rive, l'on notera une autre percée vers le Nord, depuis Mykolaïv, qui coïncide en termes de direction avec une autre centrale nucléaire, celle de Konstantinovka (3 réacteurs), située à Youjnooukraïnsk. Si les Russes s'en emparaient, ils contrôleraient ainsi 2 des 4 centrales nucléaires ukrainiennes en activité (et 9 des 15 réacteurs), les deux autres centrales, celles de Rovno et de Khmelnitski, se situant dans l'ouest de l'Ukraine.

    Néanmoins, dans cette vaste région, ces derniers jours ont été marqués par des contre-attaques ukrainiennes qui ont fait reculer les forces russes situées les plus à l'Ouest (notamment vers Mykolaïv) et les plus au Nord. Dans cette direction, celles-ci ne sont plus loin, néanmoins, de Kryvyï Rih. Les Russes manquent en réalité de combattants pour avancer massivement à l'ouest et au nord du Dniepr car leurs troupes sont largement fixées dans le Donbass, priorité du moment. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine leur permettrait de redéployer des forces vers l'Ouest ou vers le Nord - illustration du risque de «domino» mentionné par le CEMAT français.

    Au Nord, la bataille de Kiev

    Le front le plus stratégique est celui du Nord, mais il est aujourd'hui largement immobilisé, voire marqué par des contre-attaques ukrainiennes.

    Les opérations terrestres ont été lancées depuis le territoire russe, mais aussi depuis la Biélorussie voisine, alliée de Moscou. Les forces ont avancé des deux côtés des rives du Dniepr, la capitale, Kiev, étant située à seulement 150 km au sud de la frontière biélorusse. À l'ouest du fleuve, la première étape pour les Russes a été de prendre le contrôle - dès le premier jour de l'invasion, le 24 février - de l'ancienne centrale nucléaire de Tchernobyl, accidentée en 1986. À l'est du fleuve, la percée russe s'est heurtée à la ville largement russophone de Tchernihiy, où les forces ukrainiennes font toujours preuve d'une résistance acharnée, malgré d'intenses bombardements. Là encore, les Russes ont choisi d'encercler la ville plutôt que de la prendre frontalement : les Ukrainiens sont désormais quasiment enclavés dans un large chaudron qui les isole du reste des forces.

    Une triple offensive vise donc Kiev depuis le Nord (rive droite du Dniepr), depuis le Nord-Est (rive gauche) et depuis l'Est (la percée déjà mentionnée passant par Konotop). Celle du Nord est la plus avancée puisqu'elle a atteint au bout de quelques jours seulement les faubourgs nord-ouest de la capitale et s'est depuis installée dans le quart sud-ouest. C'est dans cette direction qu'ont été signalés d'importants renforts symbolisés par une colonne de blindés, de chars et de camions qui s'étirait sur plus de 60 km. Néanmoins, non seulement les Russes sont aujourd'hui immobilisés, mais des contre-attaques ukrainiennes ont lieu, avec la reprise de Makariv. Les Ukrainiens évoquent même le fait que les Russes seraient encerclés dans une poche autour de Bucha et Gostomel, mais une telle information n'est pas confirmée à ce jour.

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    De l'autre côté, et depuis une semaine, les Russes sont aussi aux portes de la capitale depuis les percées venant du Nord-Est et de l'Est. Néanmoins, pour l'instant, le verrou clé de Brovary résiste, les attaques russes ayant été repoussées par les Ukrainiens.

    Dans ces conditions, l'objectif de Moscou d'un encerclement de la capitale paraît hors de portée à court terme. La bataille de Kiev - 2,8 millions d'habitants - s'annonce longue. Pour faire le siège du berceau de la Rus de Kiev du 9ème siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique -, les Russes devront contrôler une zone circulaire d'environ 150 km de périmètre. Et l'on ne parle plus de combats dans de grands espaces où les chars peuvent avancer rapidement, mais de combats urbains structurellement beaucoup plus difficiles pour l'attaquant, avec de nombreuses rivières à traverser.

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    Le plan initial russe - une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement - a quant à lui échoué. Le premier jour de l'opération, le 24 février, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les prestigieuses VDV reconnaissables à leurs marinières et à leurs bérets bleus - à l'aéroport de fret Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale sans que les Ukrainiens n'aient le temps de réagir. Sauf que ces derniers ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV à Gostomel, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.

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    La stratégie russe en question

    Si d'aucuns évoquent l'atteinte d'un possible «point culminant» du conflit, c'est que la stratégie russe en Ukraine est à un tournant. Celle-ci s'inscrit au départ dans la tradition soviétique dite des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut observer dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Si les Russes sont toujours à la manœuvre dans cette région, ils ne disposent pas de forces suffisantes pour appliquer cette stratégie sur tous les fronts. À Kiev ou à Kharkiv, la marche est pour l'instant trop haute. Même à Tchernihiv, elle n'a pour l'instant pas abouti. Cette stratégie, qui nécessite d'aller vite dans la profondeur et de prendre le contrôle des axes de communication principaux sans s'attarder sur les villes, est risquée car elle implique des contraintes fortes en termes de logistique avec des lignes de front étirées.

    Pour les Russes, il est donc urgent que cette stratégie ne conduise pas à un enlisement, alors que la construction de fortifications dans la région de Kiev ces derniers jours montre que le risque existe. Si tel était le cas, l'invasion de l'Ukraine deviendrait une longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, il faudrait aux Russes obtenir des succès locaux, comme à Marioupol, pour redéployer ailleurs les forces qui y étaient fixées et pouvoir reprendre des manœuvres en profondeur, par exemple dans le Sud-Ouest vers la mer Noire ou en remontant dans le Nord le long du Dniepr pour créer au moins localement ce «choc» contre les forces ukrainiennes en les prenant en tenaille dans de nouveaux «chaudrons». Tel n'est pas le cas pour l'instant, et si les contre-attaques ukrainiennes se transformaient en une véritable contre-offensive, les troupes russes disséminées sur trois fronts, parfois très en avant de leurs bases arrière, seraient vulnérables.

    Un recours croissant à l'artillerie

    Les experts militaires ont d'ailleurs noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays, à proximité de la frontière polonaise. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.

    Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue, ce qui a des effets d'autant plus graves pour les populations civiles que les combats se déroulent désormais aux abords et dans les villes. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front, notamment autour des principales villes assiégées ou en passe de l'être.

    De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs-bombardiers Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance.

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    Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré plus de 1000, selon Washington. «La moitié du stock a déjà été consommé», estime l'historien Michel Goya, ancien colonel des troupes de marine. Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal, tiré depuis un bombardier MiG-31 contre un dépôt de munitions sous-terrain. Le lendemain, Moscou a affirmé de nouveau avoir utilisé une «arme hypersonique», sans préciser laquelle, cette fois contre un dépôt de carburant. Ces missiles, qui entrent dans la catégorie des armes dites «stratégiques», représentent surtout un message adressé aux Occidentaux et font partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.

    Une forte résistance ukrainienne

    Cette montée en puissance des frappes russes est directement liée à la forte résistance des Ukrainiens. Si leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plusieurs centaines d'entre eux auraient été détruits ou capturés.

    Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.

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    La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises et une «guérilla» ukrainienne particulièrement efficace. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens.

    Vers une victoire russe ?

    Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.

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    Quid de la suite ? «L'issue du conflit dépend de la capacité [des Russes et des Ukrainiens] à encaisser ces pertes dans la durée», a commenté sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).

    Même son de cloche du côté de Michel Goya, qui rappelle sur son blog La Voie de l'épée que les Russes sont engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945». L'ancien officier donne quelques ordres de grandeur applicables à la guerre en Ukraine : pour des villes comme Marioupol ou Kharkiv, les combats se comptent en «semaines», voire en «mois» pour la capitale, Kiev. L'«opération militaire spéciale» russe va donc durer. Et mobiliser autant d'hommes sur le temps long n'est pas chose aisée. Washington estime que la Russie déploie en Ukraine la quasi-totalité des forces qu'elle avait amassées aux frontières du pays, soit de 150.000 à 200.000 soldats formant de 150 à 200 «groupes tactiques de bataillon» (BTG en russe), unités interarmes censées être le fer de lance des opérations.

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    Plusieurs inconnues demeurent : un quatrième front va-t-il s'ouvrir dans l'ouest de l'Ukraine ? Et l'armée biélorusse pourrait-elle intervenir directement dans le conflit ? Les troupes de Minsk seraient peu motivées, élément significatif étant donné que le régime du président Loukachenko est extrêmement affaibli depuis sa réélection contestée de 2021. Quid également des «volontaires» prorusses qui pourraient venir de Syrie ou d'autres pays alliés de Moscou ? De même, qu'en sera-t-il des milliers de volontaires, côté ukrainien ? Peuvent-ils compenser l'attrition des forces ?

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    Au-delà, même si les Russes parvenaient à vaincre militairement l'armée ukrainienne, qu'en serait-il ensuite ? Une «inconnue réside dans la capacité de structuration des 'bataillons de volontaires' à se structurer en force de guérilla de longue durée et à faire de l'Ukraine un piège pour Vladimir Poutine», estimait Michel Goya au début de l'invasion. Au fond, pour le président russe, une victoire militaire est de l'ordre du possible, mais à quel prix ?

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    L'Humanité

    Marie-Claude Vaillant-Couturier : Une grande dame dans la mêlée

    Il était une fois

    Reporter-photographe, résistante, survivante des camps nazis, infatigable militante de la mémoire de la déportation, féministe pionnière, élue et dirigeante communiste... Suivre les pas de Marie-Claude Vaillant-Couturier, née en 1912, c’est arpenter la vie et le parcours d’une héroïne du XXe siècle.

    Patrick Apel-Muller

    Elle s’est plantée face à Göring et Rudolph Hess, et les a regardés dans les yeux. Le lundi 28 janvier 1946, Marie-Claude Vaillant-Couturier témoigne au procès de Nuremberg, qui juge les crimes nazis. « Je parle pour toutes celles qui ne sont plus là. Pourvu que je n’oublie rien. » Assise la main sur la barre, elle parle précisément, détache ses mots face au micro, consulte rarement ses notes, le regard lointain. Belle, trop pour l’un des avocats des 21 criminels qu’on juge. « Nous nous étions dit, il n’est pas possible que nous mourions toutes comme des rats. Il faut que ça se sache, que le monde sache ! » Elle a remonté sa manche sur le numéro tatoué, et elle a raconté Auschwitz, les paillasses, la fumée des crématoires, le typhus, les enfants juifs, le travail dans les marais, les microbes injectés aux jeunes Polonaises, les stérilisations, les coups, les corps qui tombent. Et Ravensbrück.

    Jamais elle n’oubliera le serment de témoigner. À la barre face au chef du camp de Ravensbrück, aux procès en France de Klaus Barbie, le chef de la Gestapo à Lyon et le bourreau de Jean Moulin, ou de Paul Touvier, le milicien. Marie-Claude Vaillant-Couturier restera fidèle aux mortes comme sa camarade communiste Danielle Casanova, mais aussi à celles qui ont partagé la même souffrance, telles Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion ou Martha Desrumaux. Avec l’avocat communiste Joë Nordmann, elle fait grandir la notion de crime contre l’humanité et son imprescriptibilité.

    Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes

    À 21 ans, reporter-photographe formée par le génial Imre Kertész et travaillant aux côtés de Capa, Brassaï ou Cartier-Bresson, elle avait été la première à photographier les camps de concentration d’Hitler en 1933, Dachau et Oranienburg. « J’ai photographié l’entrée du camp de Dachau avec des SA puis nous avons tourné autour du camp et je suis montée sur le capot de la voiture pour faire une photo par-dessus le mur pour regarder les types qui travaillaient à l’intérieur », raconta-t-elle. La zone était interdite et le reportage périlleux. Ses photos seront publiées dans les numéros 268 et 269 du magazine « VU » sous le titre : « “VU” explore incognito le IIIe Reich ». Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes.

    Quel itinéraire pour cette jeune femme, élevée par des précepteurs, fille du fondateur du « Jardin des modes », de « VU » et patron de « Vogue », parente du créateur de « Babar » ! Elle a fréquenté la meilleure société et est destinée au scintillement de cette bourgeoise intellectuelle que fascinent les États-Unis. À la faisanderie, le relais de chasse que loue son père, Lucien Vogel, dans la forêt de Saint-Germain, se croisent, autour d’une grande table, les grands noms du temps : Einstein, le roi Gustav de Suède, Picasso, Daladier, Fernand Léger, André Gide, René Clair, l’ancien président de Hongrie… et Paul Vaillant-Couturier. Il n’est pas encore, en 1932, le rédacteur en chef de « l’Humanité », d’où l’avait écarté un virage sectaire du PCF. Mais c’est une personnalité fascinante, d’une immense culture, chaleureuse, prête à débattre et à s’engueuler, amoureuse de la vie.

    « Paul, c’était un homme, voyez-vous, au sens plein du terme, pas un personnage en représentation, écrira Aragon, qui le porte au plus haut. Je connais des gens que ça indignera si j’écris d’abord de lui qu’il aimait les femmes. Et ne s’en privait pas. Mais, que voulez-vous, c’était comme ça… Pas de honte, mes enfants, pour quelqu’un qu’on dise de lui, au bout du compte, qu’il a été un coureur… Il aimait les femmes, la chasse et la pêche… Un beau jour, on a appris qu’il se mariait. Pour un homme comme lui, c’est toujours un scandale et même un défi. Surtout parce qu’il y avait désormais dans sa vie cette jeune fille dont j’ai entendu dire que sa beauté était scandaleuse. Elle était très belle, pas un peu. »

    C’est le temps des choix, des apprentissages

    La liaison entre la jeune femme de 20 ans et le séduisant quadragénaire fait tousser Lucien Vogel, qui multiplie les obstacles, puis finit par baisser les bras. Pour Marie-Claude Vaillant-Couturier, c’est le temps des choix, des apprentissages comme celui du métier de reporter-photographe et des engagements. Elle a adhéré aux Jeunesses communistes en 1934. Sans le dire à Paul, c’était son affaire. Très vite, dans le sillage de Danielle Casanova, elle était devenue une animatrice de l’Union des jeunes filles de France (UJFF).

    Il lui fallait tracer sa voie. Pas si facile dans le tourbillon de Paul. Comme s’il voulait toujours précéder les mouvements du siècle et anticiper les espoirs ou les périls qui se dessinent, particulièrement en Espagne, d’où il témoigne et mobilise, comme le 28 juillet 1936 à Santander.

    Le temps est compté. Elle se marie fin septembre 1937 et Paul meurt dix jours plus tard, fauché en pleine partie de chasse. Sur son lit de mort, il lui dit : « Tu vois, quand on se marie avec quelqu’un de beaucoup plus vieux que soi, on est veuve de bonne heure. » Et ce nouveau statut pèse lourd. Des centaines de milliers de personnes assistent aux obsèques, un cortège interminable de peine et de fleurs rouges dans Paris. Marie-Claude évoquera « le souvenir d’un grand fleuve avec des milliers de gouttes d’eau et j’étais une goutte d’eau parmi des milliers d’autres gouttes. J’appartenais au fleuve. La mort n’était donc pas ce trou noir que j’avais imaginé… »

    Dès 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste

    Difficile pourtant de se remettre. Thorez lui a proposé de devenir photographe à « l’Humanité » – ses collègues n’apprécient pas tous l’arrivée d’une femme –, elle prend des responsabilités à l’UJFF, travaille un temps à Moscou… Puis la guerre. Dès l’automne 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste qui se reconstitue, avec Pierre Villon notamment. Architecte dans la lignée de Le Corbusier et Lurçat, celui qui se nomme en fait Roger Ginsburger est devenu un « révolutionnaire professionnel ». Désormais compagnon de Marie-Claude, il est le père d’un petit Thomas que la jeune femme, qui ne peut avoir d’enfant, élève comme son fils.

    En lien avec Arthur Dallidet, le bras droit de Jacques Duclos, elle travaille avec Georges Politzer, corrige les épreuves des publications clandestines, comme « la Pensée libre », « l’Université libre », ou « les Cahiers du bolchevisme » ; elle concourt à la rédaction de l’appel aux intellectuels français, puis à celui pour la constitution d’un Front national de lutte pour l’indépendance de la France. Elle est chargée de transmettre à Marcel Cachin, sur lequel les nazis veulent faire pression, une injonction à passer dans la clandestinité. Dans ces temps de désorganisation, les animatrices de l’UJFF vont jouer un rôle important pour reconstituer des réseaux, nouer des contacts, retisser des liens et des liaisons.

    Le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée

    Pierre Villon est arrêté le premier (il s’évadera plus tard du château de Gaillon). Les « époux Delguet », c’est leur nom sur les faux papiers, se retrouvent dans une planque, mais le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée. Un contact a parlé. Elle ne reverra Pierre et Thomas qu’en juin 1945, au retour d’Auschwitz.

    Emprisonnée d’abord au fort de Romainville, elle y retrouve Danielle Casanova et toutes deux mettent sur pied une structure communiste dans les chambrées de la prison, avec revendications et manifestations. Le 23 janvier 1943, départ pour l’Allemagne. Dans ce convoi, près des deux tiers des 230 femmes appartiennent à la résistance communiste. En entrant à Birkenau, elles chantent « la Marseillaise » malgré le gel mordant. Sur un panneau, Marie-Claude traduit pour ses compagnes : « Vernichtungslager », « camp d’anéantissement ». Les portes de l’enfer. Parce qu’elle parle allemand, la jeune femme trouve des occasions pour soulager d’autres déportées moins bien loties. Charlotte Delbo, qui relate leur histoire, décrit : « Quand elle arrive avec son bon sourire, dans ce bloc sombre, c’est comme une flamme qui nous réchauffe. » Elle apporte quelques cachets d’aspirine, du pain dérobé, un lainage… et surtout quelques nouvelles du dehors. La victoire de Stalingrad. Danielle Casanova meurt du typhus et c’est Marie-Claude qui prend sa place comme « responsable des Françaises » dans la résistance internationale du camp.

    Une des premières femmes élues à l’Assemblée nationale

    « Auschwitz ! Auschwitz ! Ô syllabes sanglantes ! /(…) C’est vous que je salue en disant en cette heure, la pire / Marie-Claude, en disant : “Je vous salue Marie”. » Des informations ont fuité vers la France, et les vers d’Aragon, sous le pseudonyme de François La Colère, paraissent dans le recueil clandestin « le Musée Grévin ». Après le transfert à Ravensbrück, Marie-Jo Chombart de Lauwe raconte la générosité et la force de celle qui deviendra une amie pour la vie.

    Le 22 juin 1945, son avion atterrit au Bourget. Personne ne l’attend. Elle se fait conduire au siège du Parti communiste. Carrefour Châteaudun, elle retrouve Maurice Thorez, Jeannette Vermeersch, et Laurent Casanova, le mari de Danielle. Dès le lendemain, elle assiste au congrès du PCF qui s’ouvre. Mais avant, elle retrouve Pierre. Président du comité militaire du CNR, il est l’un des dirigeants nationaux de la Résistance. Elle entre comme suppléante au comité central de son parti. Elle en sera membre jusqu’en 1983.

    Mais d’abord, elle reprend place auprès de Pierre et de Thomas. L’enfant de 4 ans en a 8 désormais. Mais, et c’est peut-être le meilleur moyen de chasser les horribles spectres qui la hantent, elle s’engouffre dans la vie publique. Membre de l’Assemblée consultative, dirigeante de l’Union des femmes françaises et de la Fédération des déportés (FNDIRP), elle est élue pour la première fois députée de Villejuif, au siège de Paul. Une des premières femmes à l’Assemblée nationale. Elles n’ont le droit de vote que depuis avril 1944… En 1946, elle figure en troisième position sur la liste communiste derrière Maurice Thorez et le général Malleret-Joinville. Dans les années suivantes, elle devient une des animatrices de l’Appel de Stockholm contre l’arme atomique et noue une amitié avec le dessinateur de la « Colombe de la paix », Picasso.

    Manifestation pour la journée internationale des femmes, le 7 mars 1955. De tous les combats, Vaillant-Couturier a porté très tôt celui de l’égalité des sexes. © Mémoires d’Humanité/Archives départementales de la Seine-Saint-Denis.

    Jusqu'aux rencontres du PCF avec les femmes, en avril 1975. Ici en compagnie d’Angela Davis. © Proust Fréderic/Sygma/Getty Images

    Elle préside en 1966 la commission qui examine la loi Neuwirth

    « Je suis revenue féministe des camps de concentration. » Un sentiment puissant de sororité mais aussi une attention à la place des femmes qu’elle fera retentir dans l’Hémicycle comme sur les tribunes de la Fédération démocratique internationale des femmes, aux côtés de la Pasionaria, Dolorès Ibarruri. Elle préside en 1966 la commission spéciale chargée d’examiner la loi Neuwirth, qui abolit l’interdiction de la contraception. Elle doit ferrailler dur pour faire passer le texte. Égalité salariale, contribution patronale pour le financement des crèches, renforcement des droits des femmes dans les régimes matrimoniaux, abaissement de la majorité à 18 ans… elle cède sa place de députée à Georges Marchais quand, en 1974, le projet qui autorise les femmes à choisir d’avoir ou non un enfant est adopté.

    À deux reprises, Marie-Claude Vaillant-Couturier est élue vice-présidente de l’Assemblée nationale, qui n’avait guère connu de femmes à un poste qu’elle avait assumé « avec élégance et autorité, relevait Philippe Séguin. Toujours avec les mêmes égards pour ses adversaires. Sans aucune concession sur ses idées et ses convictions ».

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    Le Monde

    « A Grenoble, les chercheurs nous permettent de corriger et d’enrichir nos politiques publiques »

    Christophe Ferrari, président de Grenoble-Alpes Métropole, et Magali Talandier, chercheuse, analysent le rôle des universitaires dans leur ville.

    Christophe Ferrari, président de Grenoble-Alpes Métropole, et Magali Talandier, chercheuse-professeure en urbanisme et aménagement du territoire à l’université Grenoble-Alpes, témoignent des liens étroits et anciens qui existent sur leur territoire entre chercheurs et gouvernance locale.

    Parmi les villes choisies pour incarner les « Capitales vertes de l’Europe », Grenoble-Alpes Métropole est la première à s’être dotée d’un conseil scientifique. Pourquoi ?

    Christophe Ferrari : Parce que la question de l’environnement et des transitions écologiques est avant tout une question scientifique. C’est certes aussi un sujet politique, mais les orientations politiques doivent s’appuyer sur des travaux de recherche. L’écologie relève de la science, elle n’est pas un dogme.

    Magali Talandier : Avec cette proposition faite en 2019 par le président de la métropole, le maire de la ville et le président de l’université de l’époque, l’idée était d’avoir une sorte de GIEC local, un groupe de chercheurs qui veillent sur l’impact des politiques publiques en matière d’environnement et de transition. Ce conseil scientifique a ensuite été mandaté pour accompagner le projet « Capitale verte » et aussi le plan Climat, air, énergie de la métropole.

    Ce lien entre recherche et action publique est-il nouveau ?

    M. T. : Non. L’articulation entre la recherche, l’industrie et la gouvernance locale est ancienne à Grenoble. Cela fait partie de son ADN. Depuis longtemps, ce territoire s’inscrit dans une logique de clusters d’entreprises et de laboratoires de recherche qui travaillent ensemble et génèrent des innovations. On a d’ailleurs coutume de dire que le modèle grenoblois a inspiré l’idée de pôle de compétitivité.

    Ce lien entre industrie et recherche embarque la gouvernance locale, car ces innovations sont aussi à l’origine de projets structurants pour le territoire. Sans compter que bien des élus sont issus du milieu scientifique. Grenoble est un laboratoire à ciel ouvert à double titre, d’abord parce que la collectivité fait appel aux travaux des chercheurs afin d’avoir des résultats scientifiques sur des sujets qu’elle juge prioritaires, mais aussi parce que de nombreux scientifiques prennent ce territoire comme terrain d’expérimentation pour leurs recherches.

    C. F. : Cette hybridation entre chercheurs, entreprises et collectivités est en effet ancienne. Le programme Popsu (plate-forme d’observation des projets et stratégies urbaines) auquel nous prenons part en est une illustration. Depuis longtemps, nous cofinançons des thèses qui nous permettent de développer une réflexion sur la base d’éléments locaux. Eléments qui améliorent notre compréhension des phénomènes du territoire. La recherche nous permet de sortir des faux débats et de débattre des vrais sujets.

    Cet apport de la recherche conduit-il à approcher différemment l’action publique ?

    C. F. : Les chercheurs nous apportent à la fois la contradiction et des éléments qui nous permettent de corriger et d’enrichir nos politiques publiques. Ils peuvent aussi faire émerger des approches qui n’étaient pas du tout dans le « scope » métropolitain et sur lequel il faut pourtant avancer. Par exemple, le programme de recherche MobilAir, qui a identifié le nombre de morts prématurées dues à la mauvaise qualité de l’air, nous a permis d’objectiver le débat et ainsi d’accélérer toute notre stratégie Air. Les élus peuvent être convaincus de certaines choses, mais lorsqu’ils se confrontent à la démonstration du scientifique, ils s’acculturent avec la réalité des sujets. La question de la santé publique est ainsi devenue un sujet non contesté.

    A Toulouse, les chercheurs « soufflent à l’oreille » des élus

    C’est ce qui nous a conduits à étendre la zone à faibles émissions (ZFE), mise en place en 2018 sur dix communes, aux vingt-sept de la métropole, toutes sensibilités politiques confondues. Ou encore à développer l’offre de location et les aides à l’achat de vélo électrique, qui n’étaient pas dans nos priorités mais se révélaient par la recherche être un outil particulièrement utile pour accélérer les changements de mobilité. De même, le fait de découvrir que 45 % des particules dans l’air de Grenoble, et même 70 % en hiver, étaient dues au chauffage non performant nous a conduits à augmenter la prime Air Bois et à équiper des foyers d’analyseurs de particules, pour les sensibiliser et les convaincre de changer de mode de chauffage.

    M. T. : Un autre exemple est le travail d’enquêtes dans les quartiers sensibles qui a donné naissance à l’idée de se doter, en 2012, d’un indicateur de bien-être [soutenable et territorialisé], iBEST. Cet indicateur, renouvelé tous les quatre ans, permet d’accompagner l’action publique avec d’autres outils d’analyse que les indicateurs habituels quantitatifs sur l’emploi, le revenu…

    Quelle est la place des citoyens dans cette dynamique ?

    M. T. : Les liens entre les chercheurs et le milieu associatif sont nombreux et, là encore, anciens. Mais la labellisation Capitale verte nous fournit une occasion exceptionnelle de partager la recherche avec le plus grand nombre. Chaque mois, sur un thème donné, le conseil scientifique propose un partage des savoirs lors de conférences, mais aussi dans des formats plus originaux comme des pièces de théâtre, des expositions photo, des déambulations urbaines.

    Des artistes ont été en résidence pendant un mois dans un laboratoire de recherche, pour comprendre et échanger avec les scientifiques afin de pouvoir ensuite restituer les résultats. En passant par des approches sensibles, on espère attirer un public plus large, mais aussi le toucher en faisant passer les messages de façon moins anxiogène, moins négative, moins péremptoire.

    C. F. : Nous sommes aussi en train de mettre en place une convention citoyenne pour le climat, qui sera pilotée par un comité scientifique. Et nous construisons un centre de sciences, un lieu dédié à la rencontre entre les scientifiques et les citoyens qui permettra au public de s’initier aux sciences de la Terre, de l’Univers et du climat.

    Cet article a été réalisé dans le cadre d’un partenariat avec Popsu, la plate-forme d’observation des projets et stratégies urbaines.

    Laetitia Van Eeckhout

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    Le Figaro

    À Berlin, ces quelques jours où nous avons hébergé Aourika et son fils Rostik, réfugiés ukrainiens

    Pierre Avril

    TÉMOIGNAGE - Après avoir fui Kiev et la guerre en Ukraine, une jeune femme de 25 ans et son petit garçon ont trouvé refuge chez le correspondant du Figaro à Berlin.

    Correspondant à Berlin

    La rencontre avec la famille Borovskaya, qui habite depuis dix-quinze jours chez nous à Berlin s’est faite le plus simplement du monde. Au lendemain d’un reportage pour Le Figaro à la gare centrale, témoignant de l’état de la mobilisation humanitaire du pays, je suis retourné à l’entrée du quai numéro 3, à côté du McDonald’s. C’était moins d’une semaine après le début de la guerre. J’ai expliqué à des volontaires que j’étais prêt à recevoir une à deux personnes. J’ai patienté cinq minutes et on m’a présenté Galina que j’ai emmenée, elle et sa valise, dans mon quartier de Prenzlauer Berg.

    Cette dame était arrivée de Kiev au terme d’un voyage éprouvant de près de trois jours. Il était 23 heures, mon épouse et moi lui avons présenté sa chambre sur laquelle elle a rapidement jeté un œil distrait. À peine arrivée, Galina semblait pressée de repartir. Le lendemain, elle voulait déjà rejoindre Munich, où elle avait un contact, ou bien Göteborg, en Suède, dont un ami de la diaspora lui avait parlé en bien. Le Canada faisait aussi partie de ses plans.

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    Sur nos conseils, elle a finalement patienté deux jours dans notre maison. Le temps pour elle de se poser et de raconter son histoire. Cette quadragénaire divorcée de longue date, employée dans un restaurant de la capitale ukrainienne, a fui Kiev en famille avec sa fille de 25 ans, Aourika, et son petit-fils, Rostik. En route, elle les a laissés tous les deux à Varsovie, chez la belle-mère de sa fille. L’époux de cette dernière est resté dans la capitale ukrainienne où il sert dans l’armée. Quand la guerre a éclaté, le second fils de Galina travaillait à Budapest sur un chantier, qu’il a rapidement abandonné pour rejoindre sa mère à Berlin. À Kiev, tous habitaient dans un appartement communautaire. Le premier jour, Galina paraît un peu déboussolée. Elle partage avec avidité des vidéos que s’échange la communauté, dont celle d’un soldat russe injurié et molesté par des civils ukrainiens.

    Le dernier soir, après avoir trinqué à la paix et dénigré Poutine, Galina est finalement partie à Munich. J’ai cru alors que mon intervention se résumerait à celle du bon Samaritain qui ne croisera plus jamais la route de l’inconnu qu’il a aidé. Mais le surlendemain, mon hôte nous envoie un texto: «Pouvez-vous prendre chez vous Aourika et son fils d’un an et demi? Ils quittent Varsovie. Je vais les chercher là-bas et je les ramène à Berlin.» Après une réflexion rapide, nous répondons: «Ok, mais pourquoi ne pas rester à Munich pendant ce temps?»

    Une certaine notoriété

    Je comprendrai la raison de ce long détour lorsque Aourika est arrivée, un jeudi, vers 2 heures du matin, épuisée. Sa belle-famille de Varsovie l’a fichue dehors, raconte-t-elle. Handicapée, la jeune femme marche très difficilement, ce qui l’empêche notamment de porter son enfant. Ainsi avons-nous fait connaissance avec la deuxième génération Borovskaya, nos hôtes depuis cette première nuit mouvementée.

    L’appartement étant suffisamment spacieux, la cohabitation se passe plutôt sereinement, avec néanmoins des petits moments de tension lorsque Rostik fait un caprice à l’heure du bouclage de mon journal. Ne parlant pas ukrainien, sa langue maternelle, j’ai du mal à lui expliquer qu’il ne faut pas courir après le chat de la maison, qu’il terrorise. Ce garçonnet, qui a fui la guerre sans la comprendre, retrouve rapidement sa sérénité, entouré de ses petites voitures et de ses Lego.

    Quand je dis à Rostik : “Papa est là”, il ne réagit pas plus que cela. J’ai peur que progressivement il oublie son père

    Il faut dire que, dans mon quartier berlinois bobo, le fait d’accueillir une famille ukrainienne m’a valu rapidement une certaine notoriété, dans ma cour d’immeuble et même au-delà, se traduisant par l’afflux de jouets. Un de nos voisins qui, comme ses compatriotes, a l’habitude de déposer dans la rue les objets qui l’encombrent, rattrape au dernier moment un château en bois qu’il offre à Rostik. Un soir, la maman du troisième étage a frappé à ma porte, apparaissant aux côtés de ses trois jeunes enfants, chacun tenant solennellement dans sa main l’un de ses livres. Quand nous avons emmené notre hôte dans le quartier afin de faire une photo d’identité, le patron du magasin lui a tiré gratuitement un superbe portrait décoré d’un cœur. Le petit garçon était ravi.

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    La maman et son fils donnent l’impression d’avoir trouvé un refuge, les rires de l’enfant renforçant la sérénité de la mère. Parfois, Aourika s’imagine refaire sa vie à Berlin, trouver un jardin d’enfants pour son fils, recevoir un salaire en échange de l’entretien de notre appartement. «C’est comme si j’avais la tête coupée en deux», me dit-elle un soir dans un sanglot, en russe, la langue dans laquelle nous communiquons. «Une partie est en Ukraine et l’autre ici, en Allemagne, où la vie est si différente!» Chaque soir, elle communique par vidéo avec son mari qui, dit-elle, s’est souvent montré absent au sein du ménage. «Quand je dis à Rostik: “Papa est là”, il ne réagit pas plus que cela. J’ai peur que progressivement il oublie son père», confie-t-elle.

    Mardi 22 mars, après sept heures d’attente devant une mairie d’arrondissement de Berlin, Aourika et Rostik se sont fait enregistrer. Ils ont reçu une première somme de 800 euros pour les deux prochains mois et ont trouvé une place dans un foyer très rudimentaire.

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    L'Humanité

    L’opération « Mains propres », cataclysme à l’italienne

    Il était une fois

    Le 17 février 1992, une affaire de pots-de-vin révèle au grand jour l’étendue de la corruption dans le système politique de la péninsule. Suivront deux années d’enquêtes et de procès à l’issue desquelles aucun des partis qui ont gouverné le pays depuis l’après-guerre ne survivra. Une crise du régime qui mettra en selle un « cavaliere » nommé Berlusconi.

    Gaël De Santis

    Les intuitions des communistes sont parfois les bonnes. Le 27 novembre 1980, quatre jours après un tremblement de terre en Irpinia où l’État a démontré son incapacité à venir en aide aux rescapés, le Parti communiste italien (PCI) réunit sa direction. Son secrétaire général décide d’en finir avec la politique du « compromis historique », l’appui extérieur au gouvernement de la Démocratie chrétienne, et de passer dans l’opposition. Enrico Berlinguer déclare alors : « La vérité est que tout cela met en cause non seulement la responsabilité d’un ou plusieurs ministres, ou de l’actuel gouvernement, mais un système de pouvoir, une conception et une méthode de gouvernement qui ont généré une inefficacité et une confusion dans le fonctionnement des organes de l’État, de la corruption et des scandales dans la vie des partis gouvernementaux, l’omerta et l’impunité pour les responsables. La question morale est devenue aujourd’hui la question nationale la plus importante. » L’appel aux partis gouvernementaux, démocrate-chrétien, socialiste, républicain, social-démocrate, libéral, à se réformer n’est pas entendu.

    Le système de corruption survit jusqu’à ce que les communistes ne fassent plus peur. Il faut attendre que tombe le mur de Berlin en 1989 et que le plus puissant parti communiste d’Occident se transforme en force sociale-démocrate en 1991. Car avant cette date, face à la peur du rouge, les pressions sont fortes – des États-Unis au Vatican en passant par le patronat, la Confindustria – pour que rien ne change.

    La « partitocratie » est à son comble

    Pourtant, il y a besoin d’un coup de balai. Les scandales bancaires se succèdent. Les formations politiques gouvernementales vivent sous perfusion d’argent sale. « La particularité italienne était que là, on ne finançait pas subrepticement les partis, comme partout ailleurs ; en Italie, les pots-de-vin servaient pour financer les courants des partis », rappelle le journaliste Alberto Toscano (1). À l’époque, les électeurs votent à la proportionnelle, mais doivent exprimer, au sein de la liste présentée par un parti, quatre préférences. Les courants avaient donc besoin d’argent liquide pour entretenir un système clientéliste et promouvoir leurs poulains. De plus, il existe un phénomène dit de « lottizzazione » : les partis gouvernementaux et leurs courants se répartissent les emplois publics. Entre 1965 et 1990, 65 % des nouveaux fonctionnaires ont été embauchés hors concours. La « partitocratie » est à son comble.

    Mais, en 1992, le système craque. Luca Magni, un entrepreneur, est fatigué de payer des pots-de-vin. Il prévient la justice. Le 17 février, il se rend avec 7 millions de lires au bureau de Mario Chiesa, directeur de l’hôpital milanais Pio Albergo Trivulzio.

    À peine le deal est-il conclu que les carabiniers débarquent et arrêtent ce dernier. Il est membre du Parti socialiste. La machine s’emballe ; d’autres arrestations viendront. L’opération « Mains propres », ou encore l’enquête « Tangentopoli » (« pots-de-vin city »), désignera désormais l’enquête du pool des magistrats de Milan autour d’Antonio Di Pietro. D’autres affaires de dessous-de-table sont mises au jour qui touchent tous les partis de la coalition gouvernementale : le Parti socialiste italien, la Démocratie chrétienne, le Parti républicain, etc.

    Une telle opération n’aurait jamais pu être organisée deux ans plus tôt. Avec un Parti communiste italien à près de 30 % des voix, la peur du rouge était trop grande. « Dans les années 1970, une enquête de ce genre n’aurait certainement pas provoqué les mêmes effets, et la preuve en est qu’à chaque fois que l’on prenait quelqu’un les mains dans le pot de confiture (…), c’était le juge qui était dessaisi, d’habitude par le biais de mutations ou de promotions », rappelle Alberto Toscano. Cette fois-ci, les juges peuvent faire leur travail.

    Des billets de banque volettent au-dessus de la foule

    C’est tout un système politique qui s’effondre. La confiance entre citoyens et hommes politiques est rompue. En témoigne la sortie de l’hôtel Raphael du leader socialiste et ex-premier ministre Bettino Craxi, le 30 avril 1993. Le Parlement avait refusé aux juges l’autorisation de le poursuivre pour quatre des six chefs d’inculpation auxquels il était confronté. Des centaines de mécontents l’accueillent en reprenant une chanson populaire : « Il n’est qu’un chef de bande/Il est un pharaon/Qui se fait passer pour Mitterrand/Mais est pire que Néron », l’empereur qui incendia Rome. Des billets de banque volettent au-dessus de la foule, les gens lui jettent des pièces de cinq cents lires en criant : « Vole aussi celles-ci ! » Un an plus tard, mis en examen, Bettino Craxi s’exile en Tunisie, à Hammamet, où il mourra en l’an 2000.

    Plus de vingt mille personnes seront visées par une enquête Tangentopoli. 4 600 personnes feront l’objet d’un mandat d’arrêt. Le Parlement est particulièrement visé puisqu’on y comptera 338 députés et cent sénateurs poursuivis ! Des élus échappent au lynchage en pleine rue. On déplorera également une vingtaine de suicides. Parmi eux, Sergio Moroni. Dans une lettre adressée au président du Parlement, il écrit : « J’ai commis une erreur en acceptant le “système”, considérant que recevoir des contributions et soutiens pour le parti se justifiait dans un contexte où c’était la pratique commune. (…) Et pourtant je suis (…) reconnu dans la définition de “voleur” aujourd’hui si diffuse. Je ne l’accepte pas. J’ai la conscience sereine de n’avoir jamais profité personnellement d’une seule lire. » Cet épisode, et d’autres, conduiront à noircir l’image du pool de Milan. Craxi parlera de « climat infâme ».

    Une mort civile des suspects

    Leurs procédés ont pu apparaître discutables, notamment la généralisation de l’incarcération préventive pour faire parler les suspects. Arnaldo Forlani, secrétaire d’une Démocratie chrétienne vouée à disparaître, parle de « méthode de Gestapo ». Plus tard, face aux juges qui l’interrogent sur le financement illégal des partis, il dira : « Je ne me souviens pas. » Parallèlement, quatre journaux, « l’Unità », « Corriere della Sera », « la Repubblica » et « la Stampa », se coordonnent en ce que le journaliste de « l’Unità » Marco Brando appelle une « rédaction judiciaire unifiée ». Le secret de l’instruction n’est plus respecté, conduisant à une mort civile des suspects.

    Cet épisode aura une conséquence politique profonde. Les partis qui ont dominé la vie politique depuis 1945 en faisant corps contre les communistes sont balayés. Le Parti socialiste italien (PSI) plonge dans une crise abyssale. Plus jamais ses héritiers ne dépasseront la barre des 2 %. La Démocratie chrétienne (DC) se saborde en 1993, une aile gauche fondant un éphémère Parti populaire et une aile droite formant un plus éphémère encore CCD. Le Parti républicain et le Parti libéral retournent à l’anonymat. Ce séisme, accompagné suite à un référendum d’une réforme du système électoral qui abandonne la proportionnelle intégrale, entraîne la naissance de ce qui sera appelé la « Seconde République », où le Parlement perd son poids prépondérant au profit du gouvernement. Les « toges rouges », pourfendues par la droite, participent de la recomposition politique.

    Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique

    Pas pour le meilleur. D’autant plus qu’en changeant de nom en 1991 pour devenir le Parti démocrate de gauche, les héritiers du Parti communiste italien s’enferrent dans une fuite en avant sociale-libérale. Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique avec, à sa tête, l’ancien banquier central Carlo Azeglio Ciampi. Il a pour mission de faire appliquer les critères du traité de Maastricht, signés dix jours avant l’arrestation de Mario Chiesa en février 1992. C’est le début d’un nouveau cycle politique où la priorité est donnée à la lutte contre les déficits publics et aux premières réformes rétrogrades du système de retraite. La disparition de la Démocratie chrétienne et du Parti socialiste italien – qui, au moins, étaient liés aux syndicats CISL et UIL – laisse un vide pour l’électorat modéré, effrayé par la perspective de voir les anciens communistes arriver au pouvoir. Ce vide sera comblé au Nord par la Ligue séparatiste d’Umberto Bossi, qui doit son succès au fait d’épouser la cause des juges en criant « Rome voleuse ! », au Sud par les anciens fascistes d’Alliance nationale de Gianfranco Fini et, pour unifier le tout, par Forza Italia du millionnaire Silvio Berlusconi.

    Dans un pays où l’attribution des marchés publics est bloquée depuis deux ans du fait des enquêtes, l’homme d’affaires et de télévision, qui connaîtra lui aussi une vie judiciaire agitée, se fait élire en mai 1994 en laissant entendre que le monde de l’entreprise est plus vertueux et surtout plus efficace que celui de la politique. À partir de ce jour, le centre droit sera plus libéral et plus populiste qu’il ne l’a jamais été sous l’ère démocrate-chrétienne.

    Un cycle se ferme. Les vieilles pratiques reprennent sous d’autres formes. Un retour à la normale est enclenché. Le ministre de la Justice Alfredo Biondi adopte un décret, le 13 juillet 1994, qui réduit les possibilités d’incarcération préventive dans les affaires de corruption. Cette date est celle où l’Italie bat la Bulgarie et se qualifie pour la finale de la Coupe du monde de football. Une bonne façon de faire oublier le scandale des « flammes sales » (en référence au logo de la garde des finances), un vaste réseau de pots-de-vin à Milan pour éviter les contrôles fiscaux dans lequel est mêlé un certain Berlusconi… Le 6 décembre 1994, Antonio Di Pietro, l’un des principaux juges du pool de Milan, démissionne après une campagne de déstabilisation contre lui orchestrée par les médias proches de Berlusconi. Les enquêtes s’achèvent. Pour en savoir plus

    Le tribunal populaire et médiatique

    Les excès du traitement judiciaire de la crise politique entraînent un nouveau clivage durable qui divise et la gauche et la droite depuis trente ans. D’un côté, on trouve les « garantistes », qui en appellent aux droits de la défense, que l’on retrouve sur les bancs du centre gauche et des berlusconiens, mais aussi dans le patronat et les syndicats, pour qui la stabilité économique est importante. De l’autre, naît un courant « justicialiste » et antipolitique incarné dans les années 1990 par le juge Di Pietro, qui a créé un parti, Italie des valeurs, qui pèsera jusqu’en 2004 plus de 5 % des suffrages.

    À partir de 2009, cette sensibilité sera incarnée par le Mouvement 5 étoiles du comique Beppe Grillo, qui se hisse au rang de premier parti du pays avec 30 % des voix. Cette conception justicialiste invite à faire le ménage et appelle à démissionner dès qu’une enquête est ouverte contre un individu qui se retrouve jugé par le tribunal populaire et médiatique avant que justice ne passe. Dans un pays où les affaires judiciaires ne se concluent qu’au bout de trop longues années, ce courant restera minoritaire, mais influent. La question de la corruption politique, irrésolue, alimentera le populisme qui mine la péninsule depuis trois décennies. La rage populaire se tourne depuis cette date contre une classe politique loin d’être à la hauteur plutôt que contre un système économique improductif, népotiste et inégalitaire.

    Italiesilvio berlusconicorruptionenrico berlinguer
    Le Figaro

    Louer son bien en colocation : notre classement des villes où il faut absolument investir

    Paul Carcenac

    CLASSEMENT EXCLUSIF - Parmi 108 communes de France, découvrez celles qui se prêtent le mieux à ce mode de location qui permet d'optimiser la rentabilité d'un bien.

    La colocation a tout bon. Les jeunes la plébiscitent (la moyenne d'âge des occupants s'établit à 28 ans) en particulier les étudiants qui y voient un moyen de faire des économies sur leur loyer. Les propriétaires bailleurs aussi l'apprécient : cette stratégie permet de muscler la rentabilité d'un bien. En effet, une surface plus importante coûte moins cher à l'achat, si l'on ramène le prix au m2. En outre, en louant plusieurs chambres, les revenus mensuels seront 20 à 30% supérieurs à ceux qu'apporterait un bail classique. 

    Pour découvrir où cette opération a le plus de chance d'être un succès, nous avons compilé les données sur plusieurs critères pour 108 villes françaises : les prix des T4/T5 et leur évolution sur 5 ans, le loyer moyen pratiqué pour la location d'une chambre, et plusieurs subtilités démographiques comme le taux de 20-39 ans dans la population générale où l'évolution du nombre d'étudiants (voir méthodologie et résultats détaillés en bas de page).

    Découvrez les résultats détaillés en bas de page

    Numéro 1 : Talence, pour profiter du dynamisme bordelais

    Talence a de nombreux atouts. La ville accueille entre autres l'un des plus importants campus de l'université de Bordeaux, deux écoles d'ingénieurs, une école de commerce (Kedge)... Autant dire que la demande locative est au rendez-vous. Sa proximité avec l'hypercentre de Bordeaux (15 minutes en tram) séduit aussi les jeunes. À partir de là, il faut dénicher une belle affaire : les «résidences des années 70, avec de grands appartements à rénover de 70 ou 80m2 pour environ 200.000 euros se prêtent à la colocation. En louant 4 chambre pour 500 euros chacune, vous pouvez donc en tirer 2000 euros par mois, suggère Cédric Claverie, directeur de l'agence Human Immobilier à Talence. Aucun risque de vacance locative avec ce genre de stratégie, vous aurez entre 30 et 40 appels par jour!»

    Numéro 2 : Villeurbanne joue la proximité avec Lyon

    Villeurbanne pointe en 2e position de notre classement, profitant de sa proximité avec Lyon et de sa position de pôle universitaire majeur de la région Rhône Alpes. «La commune est parfois considérée comme un arrondissement de Lyon à part entière», note Bruno Vial, directeur de l'agence Nestenn Villeurbanne Ouest. Les prix, toutefois, sont très disparates de 5000 euros le m2 près du parc de la Tête d'Or à 1500 euros pour des zones marquées par un habitat plus populaires, moins recherchées.

    Reste un obstacle législatif qui peut entamer la rentabilité : la ville est soumise à l'encadrement des loyers. «On va avoir un marché de particulier à particulier qui sera hors la loi», regrette ce grand connaisseur du marché local.

    Numéro 3 : Palaiseau, pour miser sur le futur

    Au sud de Paris, dans l'Essonne, la ville de Palaiseau est desservie par trois stations du RER B. En 2026, elle devrait accueillir la ligne 18 du Grand Paris Express. L'engouement autour de la commune est surtout lié au plateau de Saclay, qui se revendique comme la Silicon Valley à la française, avec des écoles prestigieuses qui ouvrent les unes après les autres, dans la lignée de Polytechnique, et de grandes sociétés qui y installent des centres de R&D : Sanofi, Danone, Thales, Nokia, EDF, Safran... «Ici, l'essor de la colocation est apparu il y a environ 2 ans, juste avant le Covid», estime Armand Caillet, agent immobilier Safti qui travaille sur le secteur. Les prix à la location pratiqués pour une chambre sont intéressants pour le propriétaire bailleur : ils peuvent grimper jusqu'à 600 euros par mois. «Palaiseau connaît un essor et va continuer cette croissance dans les années à venir», continue le professionnel de l'immobilier. « La ville, dont la dynamique va se poursuivre avec ce qu'est en train de devenir le plateau de Saclay, est encore très compétitive en termes de prix, de taxe foncière, de charges...»

    Méthodologie et résultats détaillés

    Pour établir le classement des villes les plus indiquées, nous avons sélectionné les 108 communes de France métropolitaines avec plus de 3000 étudiants. Nous avons ensuite établi une note sur 20, en comparant différents critères :

    • Les prix des T4/T5 en février 2022 (source : CCM DATA / YANPORT / Figaro immobilier )
    • Leur évolution sur les 5 dernières années (source : CCM DATA / YANPORT / Figaro immobilier)
    • Les tarifs mensuels moyens de location d'une chambre (source : LocService.fr)
    • L'évolution du nombre d'étudiants dans la ville sur 10 années - 2008 - 2018 (Source : Ministère de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l'Innovation)
    • La densité de population âgée de 20 à 39 ans (source : INSEE)

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    L'Humanité

    En 1942, le régime de Vichy organise le procès de Riom

    Il était une fois

    Vingt mois après le coup d’état vichyste, le 19 février 1942, s’ouvre le procès des responsables de la « défaite». La mascarade ordonnée par Pétain pour diaboliser la République et le Front populaire, qui aurait «perverti les Français en les rendant inaptes au combat » via les congés payés, va se retourner contre lui. Les accusés démontent un à un les arguments et font du procès une tribune des valeurs républicaines et de la Résistance. Un véritable camouflet.

    Bernard Frédérick

    Le maréchal Pétain, qui a reçu le 10 juillet 1940 les pleins pouvoirs d’une large majorité du Parlement réuni à Vichy, institue le 30 juillet, par l’acte constitutionnel no 5, une cour suprême de justice dont le siège est à Riom, dans le Puy-de-Dôme. Celle-ci est chargée de juger « les anciens ministres et leurs subordonnés immédiats », accusés d’avoir « trahi les devoirs de leur charge ».

    Une information judiciaire est ouverte le 8 août, le jour où la cour est installée sous la présidence de Pierre Caous, un ami personnel de Pétain, et en présence du garde des Sceaux, Raphaël Alibert, par ailleurs ami d’enfance du procureur général Gaston Cassagnau, qui avait eu l’occasion de requérir au parquet général de Paris contre les responsables du Parti communiste et de « l’Humanité ».

    La revanche de Vichy

    Le 19 février 1942, après dix-huit mois d’instruction, le procès des « fauteurs de guerre et responsables de la défaite » s’ouvre. Dans le box des accusés, cinq hommes.

     Léon Blum (à gauche), ancien président du Conseil du Front populaire, et Édouard Daladier (à droite), ancien ministre de la Guerre et président du Conseil de 1938 à 1940 – qui, avec son homologue anglais, avait abandonné la Tchécoslovaquie à Hitler et fait arrêter et juger, en 1939, les parlementaires communistes.

     Ainsi que le général Maurice Gamelin (photo ci-contre), ancien chef d’état-major ; Guy La Chambre, ancien ministre de l’Air – qui a voté les pleins pouvoirs ; Robert Jacomet, ancien secrétaire général du ministère de la Guerre.

    Vichy croit tenir sa revanche et enterrer la IIIe République en accusant ses gouvernements d’avoir mal préparé la France au combat. Mais Pétain a pris ses précautions : l’instruction couvre la période de 1936 – le Front populaire, bien sûr – à 1940. C’est que, en 1934, il était ministre de la Guerre : mieux valait ne pas remonter plus loin.

    Condamner le gouvernement du Front populaire

    Vichy veut donner au procès « le plus important de l’histoire » le plus de publicité possible. Laval, avant d’être écarté en décembre 1940, s’est mis d’accord avec l’ambassadeur allemand, Otto Abetz. Radios et journaux sont mobilisés. La mise en scène, la présence de hauts magistrats connus, tout concourt à donner un caractère solennel à l’événement.

    Les pleins pouvoirs ne suffisent pas à consacrer le « Sauveur de la France ». Il lui faut consolider sa légitimité par la condamnation des gouvernements qui ont précédé la guerre. Celui du Front populaire, évidemment, mais aussi la République dans son ensemble.

    Pétain, cependant, veut assurer ses arrières. Bien que la cour de Riom lui soit totalement dévouée, il s’arroge le droit de condamner lui-même. Le 12 août 1941, il déclare : « J’ai décidé d’user des pouvoirs que me donne l’acte unique constitutionnel pour juger les responsables de notre désastre. » Le 16 octobre, le jour où les accusés prennent connaissance des réquisitions du procureur général et à la surprise de tous, magistrats de Riom compris, Pétain annonce la condamnation de Léon Blum, d’Édouard Daladier et du général Gamelin à la détention au fort du Portalet, dans les Pyrénées-Atlantiques ; Guy La Chambre et Robert Jacomet, « dont les responsabilités apparaissent moins graves », restent internés au château de Bourrassol, dans le Puy-de-Dôme.

    « Un grand procès de notre histoire dans une période troublée »

    Certains des magistrats de la cour suprême sont prêts à démissionner, comprenant qu’ils ne sont plus que des figurants d’un spectacle mis en scène par Vichy. Mais Pétain précise : « Le conseil de justice politique m’a demandé de préserver le pouvoir judiciaire des empiétements du pouvoir politique (sic). Ce respect de la séparation des pouvoirs fait partie de notre droit coutumier, c’est donc très volontiers que j’ai répondu à cet appel qui correspond à mes sentiments intimes. (…) Sans doute, le simple déroulement de la procédure judiciaire m’eût-il dispensé de faire intervenir l’acte constitutionnel no 7 (sur les pouvoirs judiciaires du chef de l’État – NDLR), puisque aussi bien les principaux responsables sont atteints aujourd’hui d’une première sanction qui peut être transformée en peine plus grave. Mais, à l’époque où nous vivons, chacun doit prendre ses responsabilités. Je donne l’exemple, je prends les miennes. (1) »

    Un communiqué de Vichy explique que la condamnation prononcée par le maréchal Pétain est perpétuelle et que la sanction d’ordre politique n’a pas d’incidence sur la procédure engagée devant la cour suprême. À Riom, on allait donc juger des personnes déjà condamnées. « Historique », en effet ! Mais Pétain tient à « sa » condamnation et au procès. Avec un peu d’inquiétude : « Portant sur un grand procès de notre histoire et se déroulant au cours d’une période troublée, ils (les débats) ne seront pas sans danger (…), mais (…) un jugement différé eût été pour le pays un jugement manqué. (2) »

    Les audiences ne répondent pas aux attentes de Pétain

     De leur côté, les magistrats de la cour suprême se couchent : « La décision rendue par le chef de l’État ne fait pas obstacle à la poursuite engagée devant la cour suprême, pas plus que la sanction prononcée par une juridiction disciplinaire n’interdit l’exercice de poursuites devant la juridiction répressive, indique l’acte de renvoi. (…). (Cette) décision a laissé intacts les pouvoirs de la cour ; elle ne constitue, à l’encontre des inculpés, aucun préjugé de culpabilité ; (…) la cour est donc compétente pour statuer sur les réquisitions dont elle est saisie. » Surréaliste !

    Pourtant, il a raison de se faire du souci, le maréchal. À Riom, les audiences ne vont pas répondre à ses attentes, ni à celles des Allemands, du reste. Les accusés, surtout Blum, contre-attaquent dès le premier jour. Déjà, prenant connaissance du réquisitoire le visant, le 20 octobre 1941, Blum répondait par écrit à ces juges : « Quand on impute une responsabilité pénale à un homme, à un chef de gouvernement ; (…) quand on lui fait crime exclusivement d’avoir pratiqué la politique commandée par le suffrage universel souverain, contrôlée et approuvée par le Parlement délégataire de la souveraineté, alors on dresse le procès non plus de cet homme, non plus de ce chef du gouvernement, mais du régime républicain et du principe républicain lui-même. Ce procès, je suis fier de le soutenir au nom des convictions de toute ma vie. »

    Léon Blum et Édouard Daladier accusent

    Le 19 février 1942, lors de l’audience d’ouverture, Blum présente des observations liminaires. « Messieurs, quoi qu’on fasse, dit-il, il y a une iniquité fondamentale, il y a une tare originelle qui pèse sur ce procès. Des hommes que votre devoir de juges, ainsi que Monsieur le président le disait tout à l’heure, est de considérer comme innocents jusqu’à l’heure même de votre verdict, se présentent devant vous, condamnés par la plus haute autorité de l’État, par une autorité à laquelle vous avez prêté un serment personnel (…). Vous croyez-vous vraiment libres de renvoyer d’ici, par un verdict d’acquittement, les hommes déjà déclarés coupables, sous la même inculpation pénale, en raison des mêmes faits, par la plus haute autorité de l’État ? Vous savez très bien qu’il ne vous a pas laissé d’autre choix que d’appliquer une peine plus forte que celle déjà prononcée. Non, Messieurs, à cet égard, vous êtes bien réellement dessaisis. Il y a chose jugée contre vous comme contre nous. »

     Brillants orateurs, Blum et Daladier se défendent et accusent. Notamment Pétain lui-même, ministre de la Guerre en 1934 alors qu’Hitler est au pouvoir depuis un an et qu’on connaît ses intentions à l’égard de la France (dans « Mein Kampf »). Plus de 400 témoins sont cités et bon nombre sont mis en difficulté, surtout les militaires. Les juges eux-mêmes sont pris à partie : « Si vous persévériez dans le système de l’instruction du réquisitoire et de l’arrêt de renvoi, leur dit Blum, vous proclameriez par là même que ce procès est une entreprise politique, que vous êtes des juges politiques : et nous n’aurions plus qu’à enregistrer l’aveu. (3) »

    Malgré la pugnacité des accusés, le procès se traîne. Le président et le procureur général semblent mal maîtriser le dossier. Ainsi, Caous « se montre attentif à délimiter le débat dans de médiocres frontières, tout au plus dignes d’un capitaine d’habillement ou d’armement », écrit le journaliste James de Coquet (4).

    Les préfets s’étonnent de ne pas voir de communistes au banc des accusés

    Les débats se déroulent sous le regard de la presse française, soumise à la censure, et de la presse étrangère, bien plus libre. Radio Londres diffusera, le 4 mars, ces propos de De Gaulle : « Chez nous, l’ennemi et ses amis écoutent chaque jour grandir contre eux la haine et la menace. Et l’on voit même des accusés, que les traîtres ont traînés à l’infâme procès de Riom, bousculer la mascarade et accuser la trahison. »

    En dépit de la censure, les propos des accusés rencontrent un large écho dans l’opinion. Les préfets s’en inquiètent et s’étonnent de ne pas voir des communistes au banc des accusés. Celui de la Haute-Marne, par exemple, affirme que « les débats annihilent les heureux effets du discours du maréchal du 1er janvier » et que, « si l’on veut ramener la confiance, il faut à tout prix mettre fin aux débats ; il y a là une question de régime ».

    Hitler finit par s’en mêler. Le 15 mars 1942, alors que s’ouvre la 13e audience, prenant la parole au palais des sports de Berlin, il dénonce « ce spectacle où on voit l’accusation, formulée au nom des peuples trompés et si sévèrement battus, portée non contre la folle décision qui a causé la guerre, mais contre la négligence dans la préparation des armements et (…) de la guerre. Les juges ont en effet refusé de juger les accusés comme responsables de la guerre (…) or c’était la seule exigence du Reich ».

    Le 11 avril 1942, un décret suspend les débats

    Dans un rapport au maréchal Pétain, le 10 avril, l’amiral Darlan, président du Conseil, et Joseph Barthélemy, ministre de la Justice, regrettent « l’évocation (par les accusés) de votre bref passage au ministère de la Guerre, pendant les neuf mois de 1934 (…). Malheureusement, la presse du monde entier, comme si elle obéissait à un chef d’orchestre invisible, reproduit, en les amplifiant, les diffamations injustes (…). Nous n’avons pas le droit de laisser ternir votre prestige ».

    Le lendemain, 11 avril 1942, un décret suspend les débats sine die. Le 14 avril, l’arrêt du procès est officiel. « Une fois de plus, Pétain a ordonné l’armistice », ironise Robert Jacomet.

    Laval revient au gouvernement et les accusés restent emprisonnés. Ils seront plus tard livrés aux Allemands. Blum, Daladier, Gamelin seront placés en résidence surveillée, le premier près du camp de Buchenwald, les seconds au château d’Itter, et ne seront libérés qu’en 1945.

    www.cairn.inforégime de vichyprocès de Riomléon blumedouard daladier
    Le Figaro

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    L'Humanité

    En 1942 : les camps de la honte du président Roosevelt

    Il était une fois

    C’est un chapitre méconnu de l’histoire états-unienne : le 19 février 1942, en réponse à l’attaque de Pearl Harbor, un décret instaure le déplacement et la détention de 120 000 personnes d’origine japonaise dans des camps à travers le pays. Ils devront attendre 45 ans pour que le Congrès américain présente ses excuses... Récit

    Dominique Bari

    Le 7 décembre 1941, le Japon attaque par surprise, et sans déclaration de guerre, la base américaine de Pearl Harbor, sur l’île d’Oahu, dans l’archipel d’Hawaï. L’événement précipite les États-Unis dans la guerre et attise la xénophobie à l’encontre des personnes d’origine japonaise vivant sur le territoire américain.

    Celle-ci n’est pas nouvelle. Elle a pris corps dès la fin du XIXe siècle, ciblant plus généralement les populations asiatiques accusées de voler les emplois agricoles des Américains blancs. « Les Chinois et les Japonais ne sont pas des citoyens authentiques. Ils n’ont pas l’étoffe de citoyens américains », éructait déjà, le 7 mai 1900, James Duval Phelan, le maire de San Francisco.

    Dans les premières décennies du XXe siècle, le racisme anti-Nippons se nourrit de l’évolution politique dans la région Asie-Pacifique. La montée en puissance du régime militariste impérial japonais après sa victoire sur la Chine en 1895 et ses ambitions en Asie et dans le Pacifique suscitent les inquiétudes de Washington.

    En 1924, le Congrès prohibe l’immigration des Asiatiques. Ceux qui sont déjà installés ne sont plus autorisés à devenir citoyens américains. Seuls leurs enfants nés aux États-Unis ont accès à la nationalité. La Californie interdit aux Japonais de posséder des terres et à toute personne de cette ascendance d’épouser un Blanc.

    Après Pearl Harbor, l’agression nipponne s’accélère : la Thaïlande est envahie le 8 décembre 1941, Guam le 13, l’île de Wake et Hong Kong le 25, et Manille le 27. La suspicion à l’encontre des citoyens japonais ou américains d’origine japonaise atteint son paroxysme alors que Washington redoute une invasion ennemie sur la côte Ouest.

    Une rumeur enfle selon laquelle la population de Hawaï d’origine nipponne a participé à des actions de sabotage au bénéfice de l’empire. Ces accusations d’une « cinquième colonne » sont soutenues par le secrétaire à la Marine, Frank Knox. Le 16 décembre, le « San Francisco Chronicle » titre : « Le secrétaire à la Marine accuse la cinquième colonne de l’attaque. » La une du « Los Angeles Examiner » renchérit : « Preuve de la trahison de la cinquième colonne. »

    Preuve que le puissant chef du FBI lui-même, J. Edgar Hoover, met en doute. Dans une note du 17 décembre au ministre de la Justice, Francis Biddle, il reconnaît n’avoir « aucune information sur les sources de renseignement du secrétaire à la Marine ». Il n’en reste pas moins qu’entre le 7 et le 11 décembre, le FBI procède à 1 370 arrestations dans la communauté visée. Il sera avéré plus tard qu’aucun de ces détenus n’avait de lien avec Tokyo ou n’était impliqué dans l’attaque de Pearl Harbor.

    Le 14 février 1942, le général John L. DeWitt, chargé de la sécurité militaire pour l’ouest du pays, réclame l’exclusion de ce territoire de toute la population d’ascendance japonaise. Elle se chiffre à 126 947 personnes.

    Le 19 février 1942, le président Roosevelt accède à sa demande et promulgue le décret 9066 autorisant l’incarcération de « certains groupes ethniques comme mesure de prévention d’actes d’espionnage ou de sabotage ». Ralph Carr, gouverneur républicain du Colorado, est l’un des rares à s’opposer à cette décision.

    Dans les jours qui suivent, l’État américain met en place des mesures radicales de ségrégation : couvre-feu, blocage des comptes bancaires, patrimoine confisqué ou gelé, interdiction de s’éloigner au-delà de 8 km de son domicile. Les agents du FBI épaulés par les militaires enchaînent les raids sur les foyers des immigrants.

    Dès mars, sont affichés des ordres d’évacuation dans les quartiers ciblés de la Californie, de l’Oregon, de l’État de Washington et de l’Arizona. Ce sont des familles entières qui sont victimes de ces rafles. Elles n’ont le droit d’emporter avec elles que le strict nécessaire et abandonnent tous leurs biens.

    À la date du 5 juin 1942, tous les Nippo-Américains de la côte Ouest sont internés (soit 1,2 % de la population de Californie) ; 62 % sont des « Nisei », des Japonais américains de seconde génération, donc de citoyenneté américaine, et 38 % des « Issei », des Japonais de première génération résidant aux États-Unis. Chaque famille se voit attribuer un matricule, porté sur les étiquettes accrochées aux bagages et sur les vêtements.

    Les déportations se font en deux temps. Ces « étrangers ennemis » sont d’abord enfermés, sous la direction de l’armée, dans des centres de regroupement, installés dans des champs de foire et des hippodromes. Santa Anita, à Los Angeles, fut le plus vaste des centres provisoires, avec plus de 18 000 internés, forcés de vivre dans les écuries.

    Entre mars et août 1942, ils furent déportés dans des camps dits de « relogement », les « relocation centers » créés à cet effet et contrôlés par le ministère de l’Intérieur. Sous surveillance étroite, des trains fermés les amènent dans des régions désertiques, inhospitalières, battues par des vents arides, avec « des hivers rigoureux » et des étés « insupportablement chauds et humides », selon la commission d’enquête du Congrès constituée dans les années 1980.

    Celle-ci décrit dans son rapport des baraquements « lugubres, bâtis à la hâte, avec du papier goudronné pour toute isolation », et des camps clôturés par du « fil de fer barbelé », gardés par la police militaire depuis des miradors munis de mitraillettes et de projecteurs.

    Quiconque fait mine de franchir les limites du camp est abattu. Isolement, ségrégation, voire séparation des familles et manque de nourriture sont le lot commun de plus de 110 000 Japonais déportés et répartis dans dix camps implantés en Californie, Arizona, Utah, Wyoming, Colorado, Arkansas. Plus de 5 000 enfants vont naître en détention et près de 2 000 personnes y mourir.

    La contre-offensive américaine de l’été 1942 dans le Pacifique avec la victoire de Midway, en juin, et celle des îles est des Salomon, les 23-25 août, précédée par le débarquement de l’armée américaine à Guadalcanal, le 7 août, réduisent les craintes d’une attaque japonaise sur le continent américain. Les camps ne ferment pas pour autant. Ils ont fonctionné jusqu’en décembre 1945 pour celui de Manzanar en Californie, qui a compté jusqu’à 10 046 internés, et jusqu’en mars 1946 pour celui de Tule Lake, où l’on en a dénombré jusqu’à 18 789.

    La résignation parmi les réprimés ne fut pas toujours de mise. En juillet 1942, une grève éclate au Santa Anita Assembly Center, puis au Poston War Relocation Center (Arizona) et à Manzanar. En septembre, le Tule Lake Relocation Center (Californie) est utilisé comme centre d’isolement pour les « fauteurs de troubles ». L’ouverture d’autres camps de cette nature à Moab dans l’Utah et à Leupp en Arizona témoigne d’une résistance à cette ségrégation raciale essentiellement parmi les « Nisei ». Yoshiki Hirabayashi et Fred Korematsu en sont devenus les symboles en contestant la valeur constitutionnelle de l’ordre d’évacuation en masse et de détention. Condamnés pour délit, ils portèrent leur cas devant la Cour suprême, qui confirma en 1944 la constitutionnalité des ordonnances justifiée par « la nécessité militaire », avalisant ainsi la procédure d’internement préventif des Japonais, fussent-ils citoyens américains.

    L’effort de guerre exigeant de la main-d’œuvre et des soldats, les autorités ont appelé les internés à travailler pour pallier l’insuffisance de bras dans l’agriculture et dans l’industrie contre une rémunération misérable. Elles reviennent aussi sur leur décision prise au début du conflit d’exclure de la conscription les Nippo-Américains. Dans les camps, des centaines de jeunes gens refusent de s’engager tant que leurs familles ne sont pas libérées.

    D’autres, quelque 30 000 Nisei, répondent à l’appel et intègrent les 100e et 442e bataillons d’infanterie qui combattent en Italie et en France. L’engagement est l’occasion de prouver leur loyauté. Après la guerre, le président Truman saluera officiellement ces unités exclusivement composées de Nisei et abondamment décorées, mais les préjugés à leur encontre seront longs à vaincre.

    Le 21 novembre 1945, les derniers détenus quittent Manzanar puis, à leur tour, le 30 mars 1946, ceux de Tuke Lake Relocation Center, avec pour seul viatique 25 dollars et un ticket de bus – la même somme que celle allouée aux criminels à leur libération. Spoliés de leurs biens, leur réinsertion est délicate, et les rescapés se murent dans le silence.

    En 1948, le Congrès adopte la Loi de réparation pour les évacués (Evacuation Claims Act) qui concède quelques indemnités, sans pour autant reconnaître explicitement le caractère injustifié de leur détention. La troisième génération de l’immigration japonaise, les Sansei, ne veut pas en rester là. Sous leur pression, une commission spéciale d’enquête est constituée en 1980 ; elle conclut que les incarcérations résultaient d’« un préjudice racial, une hystérie de guerre et de ratés politiques ». La Cour suprême reconnaît alors que l’exclusion sociale, la privation des droits constitutionnels, ainsi que la détention dans des camps ont constitué une violation flagrante des droits des citoyens d’origine japonaise.

    En 1988, le Congrès américain présente officiellement ses excuses pour les injustices passées et octroie en réparation 20 000 dollars aux 60 000 survivants des camps. Dans une dizaine d’États, le 19 février, date de la promulgation du décret inique, devient un « Jour du souvenir ». En 1989, les législateurs californiens inscrivent dans les programmes scolaires cette sombre période de l’histoire américaine en qualifiant les internements de « mesures racistes et hystériques dues à la guerre ». Mais il faudra attendre février 2020 pour que l’État de Californie vote la formulation d’excuses officielles sur son rôle dans les incarcérations.

    Une décision qui s’inscrit dans des débats nationaux de la politique anti-immigration de Trump, contre laquelle se sont dressés nombre d’anciens détenus nippo-américains et leurs enfants, dont ceux de Fred Korematsu. L’enfermement des familles, la séparation des enfants de leurs parents ravivent de douloureux souvenirs qui font dire à cette ancienne victime âgée de 82 ans, Kiyoshi Katsumoto : « Cela peut se reproduire. Nous, en tant que citoyens, devons vraiment comprendre ce qu’est ce pays. »

    Il était une fois ...une autre histoire

    Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60ans, on visitait le dimanche Orly comme on allait à une attraction touristique ?

    Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine propose de vous raconter l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.Tous les articles sont écrits par un historien ou une historienne spécialiste du sujet, offrant ainsi des pages où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique. Vous ne verrez plus jamais l’histoire comme avant !

    États-UnisjaponcampsIl était une fois
    Le Figaro

    Guerre en Ukraine: «Au bout de l’enfer»

    Laurence de Charette

    L’éditorial du Figaro, par Laurence de Charette.

    Le dos courbé, un vieil homme erre au milieu des décombres dans une rue déserte. Derrière lui s’étend un paysage de désolation, champ de gravats et d’immeubles éventrés par les bombes, fantômes de la cité qui était. Sa main droite serre le manche d’un petit chariot empli d’objets disparates, au sein desquels on distingue quelques boîtes de conserve, un pull et un tableau tant bien que mal protégé d’un bout de plastique: «Tout ce qu’il reste de ma maison», souffle-t-il, levant à peine les yeux vers la caméra.

    L’Europe est saisie d’effroi devant le sort des civils ukrainiens - femmes, enfants et, quand ils peuvent se déplacer, grands-parents - jetés sur les routes de l’exode par les chars de Vladimir Poutine. Au bout de l’enfer, aux portes de l’Ukraine, se tiennent ses voisins, proches ou un peu plus lointains, la main tendue vers les réfugiés qui affluent. Hier, le premier ministre, Jean Castex, a opportunément salué «le formidable élan de solidarité des Françaises et des Français», qui ont proposé plus de 91 000 places d’hébergement. Car, pour offrir un toit aux familles ukrainiennes victimes de la guerre pendant que les hommes restent au combat, c’est sur les particuliers que s’appuie surtout l’État! Les dispositifs nationaux, eux, sont déjà engorgés depuis longtemps par le flux migratoire extra-européen et majoritairement économique.

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    Le cœur et la morale suffisent-ils à comprendre cet élan qui pousse les Français, et les Européens, à ouvrir grand les portes de leur maison ou à soutenir des mesures contre la Russie, dont on sait bien qu’elles frapperont en retour tous les porte-monnaie ? Sans doute retrouvent-ils, dans le calvaire de ce peuple chassé de ses terres, et dont le seul crime est de se vivre en nation, quelque chose du drame qui ronge nos sociétés hostiles à l’enracinement, avides de fluidité, aveuglées par le mythe de la mondialisation heureuse et de la toute-puissance du grand-progrès-qui-fait-le-bien-sur-la-terre. À rebours des débats confus et des morales faciles, loin des fausses promesses du monde liquide, l’appel des réfugiés ukrainiens souligne combien il n’est pas de véritable liberté sans chez-soi.

    Frédéric Encel: «Nous n’avons pas d’alternative à la négociation avec Poutine»

    GRAND ENTRETIEN - Dans son nouvel essai, Les Voies de la puissance, le docteur en géopolitique Frédéric Encel dresse un tableau passionnant de l’état du monde. Un livre indispensable pour comprendre les rapports de force à l’œuvre dans la guerre en Ukraine.

    Samuel Fitoussi et Pierre Valentin: «Sur les campus américains, hystérie sanitaire et wokisme s’embrassent»

    TRIBUNE - Dans les plus prestigieuses universités américaines, les étudiants progressistes sont devenus des princesses au petit pois, surprotégés, hygiénistes et traumatisés par la liberté d’expression, analysent finement les deux jeunes auteurs.

    «Joe Biden, président de guerre»

    L’éditorial du Figaro, par Philippe Gélie.

    Le Figaro

    La météo de dimanche : du beau temps pour le passage à l'heure d'été

    Le Figaro

    Le soleil brille sur une majeure partie de la France ce week-end, à l'exception du Sud où le ciel est passagèrement nuageux.

    En ce week-end marqué par le changement d'heure, c'est un temps ensoleillé qui s'annonce sur une majeure partie du territoire, selon La Chaîne Météo *. Dimanche, les températures restent fraîches en première partie de matinée. Les nuages, grisailles et humidités persistent dans la région Sud, avec des entrées maritimes entre la Provence, la Côte d’Azur et la Corse. Quelques nuages sont également attendus dans les Hauts-de-France.

    Il fera 6°C à Tours, 6 à Reims, 9 à Montpellier. L'après-midi, les températures progressent. Les données présentées ici sont sous-abri, ce qui signifie qu'il faut ajouter 2 à 3 degrés de plus au soleil. Il fera 19 à Toulouse, 20 à Nantes et 19 à Brest, avec toujours des entrées maritimes sur les régions du sud.

    À lire aussiChangement d'heure : la France passe à l'heure d'été dans la nuit de samedi à dimanche

    Lundi, le soleil continuera de l'emporter avec, en guise de transition, l'approche d'un temps plus chargé en humidité, avec quelques grisailles sur la façade atlantique et les régions du Nord. Les températures seront toujours hautes pour la saison.

    Le vrai changement est pour mardi, avec un flux de Nord-Ouest de ces humidités, une dépression qui viendra se positionner sur le nord de la France en entraînant un temps bien plus perturbé.

    La météo dans votre région

    En Nord Picardie et sur le Nord Cotentin, il y aura des grisailles en matinée. Les éclaircies reviendront l'après-midi. Les températures oscilleront entre 5 et 9 °C le matin et 12 et 14 °C l'après-midi.

    Sur les bords de la Méditerranée et le sud du Massif central, quelques nuages voileront le ciel, même si la sensation de beau temps persistera. Du vent est attendu. Il fera 8 à 10 °C le matin, et 18 à 21 °C l'après-midi.

    En Corse et sur les Pyrénées, de gros nuages seront visibles l'après-midi, même si la pluie n'est a priori pas à prévoir. Il fera 17 à 21 °C l'après-midi.

    Partout ailleurs, la journée sera superbe. Après la petite fraîcheur du lever du jour, les températures seront très douces l'après-midi, avec 20 °C en moyenne.

    *La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.

    La météo du vendredi 25 mars : la France sous un grand soleil

    En ce début de week-end, le soleil continue de briller sur la majeure partie du territoire, accompagné de températures dignes d'un mois de mai.

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    La météo du mercredi 23 mars : du soleil sur toute la France

    Le soleil brillera sur la grande majorité du territoire, accompagné de rares nuages sur les côtes et de températures printanières.

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    La météo du vendredi 25 février : une chute brutale des températures

    De belles éclaircies sont attendues dès le matin sur l'ensemble du territoire. En revanche, les températures accusent une importante baisse.

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    Le Figaro

    Vaccination Covid-19 : rendez-vous, différences Pfizer, Moderna, AstraZeneca, effets secondaires…

    Camille Lestienne

    TOUT SAVOIR SUR LES VACCINS - Une quatrième dose de vaccin est recommandée aux personnes de plus de 80 ans.

    • Face au rebond de l'épidémie, Jean Castex a annoncé le 12 mars l'ouverture de la quatrième dose de vaccin aux Français plus de 80 ans ayant eu leur dose de rappel il y a plus de trois mois. Au total, cela fait 2,5 millions de personnes éligibles environ a précisé le ministère de la Santé. De son côté, la Haute autorité de santé (HAS) s'est prononcée le 18 mars en faveur de l'ouverture de la quatrième dose aux personnes de plus de 65 ans à risque, sur la base du volontariat. Depuis le 14 mars, le passe vaccinal est supprimé mais le passe sanitaire reste toujours exigé dans les établissement de santé et les maisons de retraite.

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    • Depuis le début du mois de mars, le vaccin de Novavax est disponible en France en primo-vaccination pour les personnes de plus de 18 ans. Le sérum de Novavax baptisé Nuvaxovid est un vaccin dit «sous-unitaire», à base de protéines qui déclenchent une réponse immunitaire, sans virus. Un technologie proche de celle de vaccins courants et qui pourrait séduire les personnes hostiles au vaccin à ARN messager. Dans les huit premiers jours de mars, seulement 1200 personnes environ se sont laissées convaincre. Le sérum serait efficace à 90% mais les données restent cependant limitées sur son efficacité contre le variant Omicron.

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    • Le vaccin de Sanofiest enfin prêt. Le laboratoire français et son allié britannique GSK s'apprêtent à soumettre leur dossier auprès des autorités réglementaires européenne et américaine. En cas de feu vert, les premières doses de ce sixième vaccin pourraient être disponibles au printemps. Ce vaccin est, comme celui de Novavax, à base de protéine recombinante et serait commercialisé comme booster (ou rappel).

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    • Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva pourrait, lui, être disponible en mai. «On espère pouvoir avoir fin avril l'enregistrement final de la part de l'Agence européenne du médicament», a indiqué son directeur général Franck Grimaud le 18 mars, pour de «premières livraisons aux États membres quelques semaines plus tard». Le produit de Valneva n'utilise pas la technologie de l'ARN messager mais celle, plus classique, du virus inactivé.
    • Depuis le 15 février, le délai pour recevoir sa dose de rappel est raccourci, passant de sept à quatre mois après la fin de son schéma vaccinal initial (deuxième dose ou infection au Covid). Les mineurs ne sont pas concernés par ces nouvelles règles tout comme les personnes qui ont eu le Covid après leur deuxième dose.

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    Dans cet article régulièrement mis à jour, Le Figaro vous propose un point complet sur les vaccins et sur la campagne de vaccination en France.

    1. Où en est la campagne de vaccination?

    En France. Au 20 mars 2022, 54,3 millions de personnes ont reçu au moins une injection (soit 80,5% de la population totale) et 53,3 millions de personnes ont désormais un schéma vaccinal complet (soit 79,1% de la population totale), selon les données de la Direction générale de la Santé. 39,4 millions de personnes ont reçu une dose de rappel. Si 92% des Français de plus de 18 ans sont complètement vaccinés, 12% encore des personnes de plus de 80 ans n'ont reçu aucune dose de vaccin.

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    2. Qui peut se faire vacciner et quand ?

    Comment ça se passe ? La vaccination contre le Covid-19 se fait en deux temps : une première injection intramusculaire dans le bras, suivi d’une seconde après un délai de trois à sept semaines pour les vaccins Pfizer et Moderna et de neuf à douze semaines pour le vaccin d'AstraZeneca qui n'est presque plus utilisé en France. Le vaccin de Johnson & Johnson ne nécessite en théorie qu'une seule dose. Le vaccin de Novavax est administré en deux doses espacées de trois semaines.

    • Une dose de rappel de vaccin à ARNm est fortement recommandée trois mois après la vaccination initiale pour toutes les personnes majeures et à toutes les personnes ayant reçu le vaccin Janssen quatre semaines après la première injection. Une quatrième dose de vaccin est dorénavant recommandée aux personnes de plus de 80 ans. Pour connaître la date limite à laquelle la dose de rappel doit être faite, l'Assurance maladie propose un téléservice Mon rappel Vaccin Covid.

    L’inscription se fait via le numéro national 0800 009 110 ou en appelant directement un centre de vaccination référencé sur sante.fr. Ou en utilisant les plateformes de prise de rendez-vous médical en ligne - Doctolib, Maiia et Keldoc. Les injections se font également en ville chez le médecin et le pharmacien sans prescription médicale.

    • Les adolescents de plus de 12 ans sans comorbidités, sont éligibles à la vaccination avec le vaccin de Pfizer/BioNTech. Les mineurs de plus de 16 ans n'ont pas besoin de l'autorisation de leurs parents. Pour les autres, âgés de 12 à 15 ans, l'autorisation d'un seul parent est requise.

    Les enfants de 5 à 11 ans en surpoids et à risque de faire une forme grave de la maladie sont éligibles à la vaccination depuis le 15 décembre. Les autres depuis le 22 décembre. Ils bénéficient du vaccin Pfizer/BioNTech avec un dosage pédiatrique adapté.

    • Le vaccin Moderna n'est plus recommandé pour les personnes de moins de 30 ans. Le vaccin Janssen est réservé aux plus 55 ans tout comme AstraZeneca qui n'est quasiment plus administré en France.

    • Le vaccin de Novavax est réservé aux aux personnes de plus de 18 ans.

    Faut-il se vacciner si on a déjà eu le Covid ? Les personnes ayant déjà développé une forme symptomatique ou asymptomatique du Covid-19 n'avaient besoin que d'une seule dose de vaccin pour être totalement vaccinées. Mais une dose de rappel est maintenant recommandée, elle doit être faite trois mois après la dernière injection ou après l'infection au Covid-19 si la contamination a eu lieu après la primo-vaccination.

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    3. Pfizer, Moderna, AstraZeneca… Quels sont les vaccins disponibles contre le Covid-19?

    L’OMS recense plusieurs dizaines de candidats vaccins contre le SARS-CoV-2 en phase d’essais cliniques chez l’homme à travers le monde.

    En Europe, cinq vaccins ont pour le moment été autorisés par la Commission européenne après avis favorable de l’Agence européenne du médicament (EMA). Celui du germano-américain Pfizer/BioNTech le 21 décembre 2020, celui de l’américain Moderna le 6 janvier 2021. Un troisième vaccin, celui de l'anglo-suédois AstraZeneca/Oxford a été approuvé le 29 janvier 2021 par l’EMA. Enfin le vaccin de l'américain Johnson & Johnson mis au point par sa filiale Janssen a été approuvé le 11 mars 2021 en Europe. Ils ont, dans la foulée, obtenu de la Haute Autorité de Santé l’autorisation de mise sur le marché français. Depuis fin juillet toutefois, les nouvelles doses livrées d'AstraZeneca sont en France destinées aux pays en développement via Covax, le système de solidarité internationale.

    L'Europe a donné son accord à une mise sur le marché du vaccin du laboratoire américain Novavax le 20 décembre 2021. En France, le sérum a obtenu le feu vert de la Haute autorité de santé le 14 janvier dernier.

    Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva est en cours d'évaluation et pourrait être disponible en mai 2022.

    4. ARN messager, vecteur viral, virus atténué... Quels types de vaccin?

    Les vaccins développés contre le coronavirus SARS-CoV-2 utilisent différentes techniques.

    Les vaccins à ARN messager (ARNm) : Ce sont ceux de Pfizer/BioNTech, Moderna et CureVac. Pour les deux premiers déjà commercialisés, le taux d’efficacité annoncé est de plus de 90%. Cette technologie très récente utilise des fragments d’ARN du virus qui, une fois dans les cellules de l’organisme, vont leur faire fabriquer des protéines virales qui vont déclencher la réaction immunitaire. Cet ARN est ensuite rapidement éliminé par l’organisme et ne pénètre jamais dans le noyau de la cellule et n’a aucune action sur le génome, précise le ministère de la Santé. L’inconvénient ? Ils ne peuvent être stockés à long terme qu’à très basse température (-70° Celsius pour le premier, -20°C pour le second).

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    Les «vaccins à virus inactivé» et les «vaccins à virus vivant atténué» : C’est la méthode la plus courante déjà utilisée pour la grippe, la rubéole ou la rougeole et développée contre le Covid-19 par les chinois Sinovac et Sinopharm et le franco-autrichien Valneva. Ces vaccins reposent sur une injection du virus entier préalablement rendu inoffensif afin de déclencher une réponse immunitaire en cas d’infection.

    Les vaccins à «vecteur viral non réplicatif» : Ce sont ceux d’AstraZeneca et Johnson & Johnson. Un virus inoffensif est utilisé pour transporter le matériel génétique du coronavirus, fabriquant la protéine qui enclenchera une réponse immunitaire. Ils présentent l’avantage d’être conservé à la température d’un réfrigérateur, soit entre deux et huit degrés Celsius.

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    Le vaccin développé par Sanofi Pasteur avec l’anglais GSK et celui de Novavax sont basés sur la méthode de protéine recombinante. On ne présente pas le virus en entier, mais des fragments de son enveloppe ou son enveloppe vidée du virus. Les vaccins contre l’hépatite B ou le papillomavirus sont fabriqués selon cette méthode.

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    5. Pourquoi se faire vacciner?

    La vaccination contre le Covid-19, qui est gratuite en France, n’est pas obligatoire sauf pour les soignants, les professionnels travaillant avec des personnes fragiles et les gendarmes. L’objectif de la campagne déterminé par le ministère de la Santé est de faire baisser le nombre des formes graves de COVID-19 et empêcher ainsi la saturation des services hospitaliers. Le second objectif plus incertain est de réduire le risque de transmission du virus d’une personne à l’autre. Or, si le vaccin protège d’une infection «profonde», le virus peut éventuellement être transmis, sans provoquer de symptôme autre qu’un léger rhume. La contagiosité sera donc plus faible mais pas éliminée. Le respect des gestes barrières reste donc de mise en attendant une immunité collective qui ne serait pas atteignable en 2021 selon l’OMS.

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    Se faire vacciner facilite les déplacements et la vie quotidienne. Il permet d'éviter les tests. Initialement prévu pour les rassemblements de plus de 1000 personnes et les discothèques, le passe sanitaire a été élargi aux lieux culturels et de loisirs, aux restaurants, bars et trains. Il est constitué de la preuve d'un test négatif RT-PCR ou antigénique, d'un certificat de rétablissement du Covid-19 ou d'un certificat de vaccination (attestant d'un vaccin reconnu par l'UE, Pfizer-BioNtech, Moderna, AstraZeneca ou Janssen). Le passe sanitaire permet aux voyageurs de se déplacer dans l'espace européen.

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    6. Doit-on craindre des effets secondaires?

    Les effets secondaires associés aux vaccins anti-Covid autorisés en France sont principalement légers à modérés : des douleurs au point d’entrée de l’injection, frissons, fièvres ou maux de tête. Le vaccin est bien sûr contre-indiqué en cas d’hypersensibilité à la substance active ou à l’un de ses excipients. Les autres contre-indications listées par le ministère de la santé sont le syndrome de fuite capillaire, des réactions graves à une première dose (réaction anaphylactique de grade 2, PiMS, myocardite ou péricardite...)

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    L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a mis en place un dispositif spécifique de surveillance renforcée des effets indésirables des vaccins anti-Covid-19 sur le territoire français. Sur signalement-sante.gouv.fr, les professionnels de santé et les usagers peuvent signaler tout effet indésirable à la suite d’une vaccination. L'ANSM publie chaque semaine sur son site internet un point de situation sur la surveillance des vaccins et les potentielles alertes. Suite à ces dernières, les vaccins d'AstraZeneca et Janssen ont été réservés aux plus de 55 ans (rares cas de thrombose) et le Moderna aux plus de 30 ans (rares cas de myocardite et péricardite évoluant favorablement).

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    Le Figaro

    Covid-19, ce qu'il faut savoir cette semaine : un allègement trop rapide?

    Camille Lestienne

    Alors que le rebond de l'épidémie se confirme, l'OMS juge que la levée des restrictions a été trop brutale en France et en Europe.

    Bonjour,

    Beaucoup le pensent, l'OMS le dit. Alors que les contaminations repartent à la hausse en France et en Europe, la levée des restrictions aurait été trop rapide. Et pourtant, ne vaut-il pas mieux apprendre à vivre avec le virus tout en continuant à le contrer par la vaccination et les traitements? La Chine choisit, elle, de continuer sa stratégie zéro Covid alors qu’Hongkong commence à alléger (un peu) les contraintes.

    Et sinon, quoi de neuf sur le Sars-CoV-2? Bonne nouvelle, la transmission du virus de la mère à l'enfant né ou à naître est très limitée selon une étude. On apprend aussi que les hommes ont payé en 2021 un plus lourd tribut à la maladie. Enfin, retrouvez le portrait de l'épidémiologiste Martin Blachier, activiste télévisuel et «rassuriste» controversé.

    Bonne lecture,

    Camille Lestienne, journaliste au Figaro.

    1. Une levée des restrictions trop brutale?

    Trop rapide. Serions-nous allés trop vite dans la levée des restrictions? C'est ce qu'a déploré mardi l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) face à la nouvelle envolée des contaminations. «Les pays où nous observons une hausse particulière sont le Royaume-Uni, l'Irlande, la Grèce, Chypre, la France, l'Italie et l'Allemagne», a souligné Hans Kluge, le directeur de l'OMS en Europe. «Ces pays ont levé les restrictions brutalement de “trop” à “pas assez”». D'autant plus que le «sous-variant» d'Omicron, le BA.2, est une fois et demie plus contagieux que l'original, selon une étude. Mais si «la pandémie de Covid-19 semble jouer le jeu de l'éternel recommencement, repoussant sans cesse une fin maintes fois annoncée», l'heure n'est plus à l'inquiétude, analyse Vincent Bordenave du service Sciences du Figaro. Grâce à la vaccination, la stratégie de «vivre avec le virus» apparaît possible. Et cela malgré le rebond actuel qui devrait être absorbé assez facilement par notre système de soins. «Si cela se confirmait, nous nous dirigerions ainsi vers une sorte de normalisation du virus, avec des vagues successives de moins en moins importantes», ajoute le journaliste.

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    Les chiffres à retenir en France

    • 1564 malades en soins critiques (-40 depuis la veille)
    • 20.653 patients hospitalisés (-89 depuis la veille)
    • 145.560 nouveaux cas détectés (contre 108.832 il y a une semaine)
    • 91 décès en 24 heures à l'hôpital (141.319 morts depuis le début de l'épidémie à l'hôpital et en Ehpad)

    Source : Santé publique France au 23 mars

    Accros au masque. Après l'allègement des mesures sanitaires le 14 mars dernier, c'est au tour de l'isolement des cas contact d'être abandonné. Depuis lundi, les personnes non vaccinées qui ont été en présence d'une personne positive au Covid-19 n'ont plus à s'isoler. Même régime pour les élèves non vaccinés des collèges et des lycées. Le port du masque en intérieur est en revanche «fortement recommandé pendant 7 jours après la survenue du cas confirmé», souligne le ministère de l'Éducation nationale. Des établissements scolaires privés bretons vont cependant plus loin et ont décidé de réimposer le masque en intérieur malgré les décisions gouvernementales. Une «décision unilatérale et non réglementaire», dénonce le rectorat de Rennes. Quant aux Cinémas, commerces... Est-il légal de continuer à imposer le port du masque aux salariés et aux visiteurs ? Il leur faudrait apporter une justification fondée sur une analyse des risques spécifiques à leur activité.

    2. Vu de Chine

    En Chine, pas de relâchement. La semaine dernière, le président Xi Jinping a ordonné de poursuivre la politique du zéro Covid et ses stricts confinements. Et pourtant, la faible immunité collective du pays est perçue par les plus critiques du régime comme un point faible par rapport à l'Occident. À cela s'ajoute la moindre efficacité des vaccins chinois par rapport à celle des vaccins à ARN messager dont le pays est dépourvu. «Beaucoup d'experts peinent à comprendre comment la Chine, si prompte à se mesurer aux Occidentaux, a laissé passer le train de l'ARN messager», rapporte Keren Lentschner du Figaro économie. À Hongkong, toujours en proie à une flambée épidémique, un assouplissement des restrictions a été entamé. Ce n'est pas encore suffisant pour des scientifiques réputés qui exhortent les autorités à considérer le Covid comme une maladie endémique et à mettre l'accent sur la vaccination, faute de quoi Hongkong «restera un port fermé pour toujours».

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    3. Quoi de neuf sur le Covid?

    Transmission limitée au bébé. Selon des chercheurs de l'OMS et de l'université de Birmingham (Royaume-Uni), la transmission du Covid-19 de la mère à l'enfant né ou à naître est limitée. «Le taux global de positivité du Sars-CoV-2 chez les bébés nés de mères infectées est faible» (inférieur à 2%), écrivent les auteurs de l'étude, et plus encore si on se limite à l'exposition au virus durant l'accouchement et immédiatement après (moins de 1%). Attention toutefois, le Covid reste dangereux pour la femme enceinte qui risque davantage de développer une forme sévère et/ou d'accoucher prématurément. D'où l'importance de la vaccination avant ou lors de la grossesse.

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    Un vaccin français? Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva, basée à Saint-Herblain, près de Nantes, pourrait arriver sur le marché en mai. «On espère pouvoir avoir fin avril l'enregistrement final de la part de l'Agence européenne du médicament», a indiqué jeudi dernier son directeur général, pour de «premières livraisons aux États membres quelques semaines plus tard». Le produit de Valneva n'utilise pas la technologie de l'ARN messager mais celle, plus classique, du virus inactivé et pourrait convaincre les récalcitrants à l'ARN messager.

    Les chiffres de la vaccination en France

    • 54,2 millions de personnes ont reçu une première dose (80,5% de la population).
    • 53,3 millions de Français ont un schéma vaccinal complet (79,1% de la population).
    • 39,4 millions de doses de rappel administrées.

    Source : Ministère de la Santé au 23 mars

    4. Le portrait

    Le Figaro Magazine s'est intéressé à Martin Blachier, figure incontournable et controversée des plateaux de télévision depuis le début de la crise sanitaire. Tour à tour «affoliste» ou «rassuriste», l'épidémiologiste de 36 ans s'est imposé dans la sphère médiatique et publie aujourd'hui un livre Méga gâchis. Histoire secrète de la pandémie. Il y dézingue à tout va l'Institut Pasteur qui «prévoit presque tout et son contraire, histoire probablement de ratisser large et de ne pas être contredit» ou, encore, le Conseil scientifique, coopté «sans aucun contradictoire, sans aucune procédure officielle», rapporte Judith Waintraub.

    5. Masque et passe

    Depuis le 14 mars, les restrictions sanitaires liées à l'épidémie sont pour la plupart abandonnées. Cependant, masque et passe sont encore requis dans certains lieux:

    Le masque reste exigé dans les transports collectifs de voyageurs et les établissements de santé. Le port du masque reste recommandé pour les personnes positives et cas contacts à risque, les personnes symptomatiques et les professionnels de santé.

    Le passe sanitaire (vaccin, test négatif, certificat de rétablissement) est toujours demandé à l'entrée des hôpitaux, des maisons de retraite et des établissements pour personnes handicapées.

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    6. Les réflexes à conserver

    Le virus se transmet par les gouttelettes et les aérosols. Les gestes barrières détaillés par le ministère de la Santé doivent être observés pour se protéger et protéger les autres:

    • Se laver les mains régulièrement ou utiliser du gel hydroalcoolique
    • Tousser ou éternuer dans le pli de son coude
    • Utiliser des mouchoirs à usage unique
    • Eviter de se toucher le visage
    • Aérer les pièces le plus souvent possible, au minimum quelques minutes toutes les heures
    • Saluer sans serrer la main et arrêter les embrassades

    7. Que faire en cas de symptômes ?

    La maladie se manifeste le plus souvent par la toux, la fièvre ou la sensation de fièvre, la perte de l'odorat et du goût, la fatigue. Si après quelques jours, vous avez du mal à respirer ou êtes essoufflé, il faut contacter le 15. Les symptômes seraient plus légers avec le variant Omicron, s'apparentant à ceux d'un rhume: maux de gorge, maux de tête, écoulement nasal.

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    En cas de signes de la maladie, le plus important est de se faire tester. Le test, PCR ou antigénique, reste gratuit pour les non vaccinés sur prescription médicale ou après avoir été identifié comme cas contact par l'Assurance maladie. En cas de résultat positif sur un autotest, un test PCR de confirmation est recommandé. En attendant le résultat, vous devez vous isoler et porter un masque. Dans le cas où le test est positif, l'isolement doit durer 7 jours à compter des premiers symptômes pour les personnes vaccinées, 10 jours pour les personnes non vaccinées. Il peut être rompu à respectivement J+5 ou J+7, si on dispose d'un test négatif et que l'on n'a pas de symptômes depuis 48 heures. Bon à savoir, depuis le 21 mars 2022, les cas contact n'ont plus besoin de s'isoler, vaccinés ou non.

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    Cette étude, publiée jeudi dans la revue Environment International, soulève des interrogations sur une éventuelle pénétration de ces particules dans les organes.

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    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : pour Joe Biden, Vladimir Poutine "ne peut pas rester au pouvoir"

    Publié le : 26/03/2022 - 20:05

    FRANCE 24 Suivre

    Le président américain Joe Biden s'est exprimé au palais royal de Varsovie samedi. Dans ce discours au "monde libre", il a notamment affirmé que son homologue russe Vladimir Poutine ne pouvait pas rester au pouvoir après avoir décidé d'envahir l'Ukraine. 

    Le président américain Joe Biden a affirmé, samedi 26 mars, à Varsovie que son homologue russe Vladimir Poutine ne devait pas rester au pouvoir après avoir lancé l'invasion en Ukraine

    "Pour l'amour de Dieu, cet homme ne peut pas rester au pouvoir", a lancé Joe Biden, lors d'un discours au château royal de Varsovie, au ton particulièrement dur à l'égard du président russe Vladimir Poutine.

    La Maison blanche a précisé que Joe Biden, par ces mots, ne demande pas un changement de régime en Russie mais estime que Vladimir "Poutine ne peut pas être autorisé à exercer un pouvoir sur ses voisins ou sur la région".

    Passe d'armes entre le Kremlin et Washington 

    "Il ne parlait pas du pouvoir de Poutine en Russie ou d'un changement de régime", a déclaré un responsable de la présidence américaine.

    Interrogé à ce sujet, un porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskova, a répondu : "Ce n'est pas à Biden de décider. Le président de la Russie est élu par les Russes."

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    S'adressant directement aux Russes, il a insisté sur le fait que ce n'est pas le peuple russe qu'il considère comme ennemi. "Permettez-moi de dire ceci si vous êtes capable de m'entendre - vous, le peuple russe, n'êtes pas notre ennemi", a-t-il déclaré. 

    "Je refuse de croire que vous accueillez favorablement le meurtre d'enfants et de grands-parents innocents ou que vous acceptez que des hôpitaux, des écoles, des maternités soient pilonnés par des missiles et des bombes russes."

    "Cette guerre n'est pas digne de vous"

    "Cette guerre n'est pas digne de vous, peuple russe. Poutine peut et doit mettre fin à cette guerre", a encore martelé le président américain.

    Mais en parallèle, il a estimé que le conflit n'allait pas s'arrêter rapidement. La bataille "entre la démocratie et l'autocratie" ne sera "pas gagnée en quelques jours ou mois. Nous devons nous armer pour un long combat devant nous", a-t-il prévenu, avant d'assurer aux Ukrainiens : "Nous sommes à votre côté".

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    Il a réaffirmé par ailleurs que les États-Unis ne souhaitaient pas entrer en conflit avec les forces russes qui ont envahi l'Ukraine, mais il a lancé un avertissement ferme à Moscou : "Ne pensez même pas à avancer d'un centimètre en territoire de l'Otan".

    "Cette guerre est d'ores et déjà un échec stratégique pour la Russie", a ajouté Joe Biden, qui, applaudi par quelque mille personnes ayant assisté à son discours devant le château royal de Varsovie, est immédiatement parti pour l'aéroport, devant regagner Washington dans la nuit.

    Avec AFP

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    Le Figaro

    Voyage et Covid-19 : la liste actualisée des pays classés en vert et orange

    Claire RodineauPierre Morel

    DÉCRYPTAGE - Les règles imposées par les autorités françaises pour les voyages à l'étranger diffèrent en fonction de la couleur des destinations, désormais classés en vert ou en orange. 23 pays sont passés en vert ce samedi, dont les États-Unis, la Tunisie ou les Seychelles.

    Avec la flambée du variant Omicron à travers le monde, les autorités françaises mettent à jour régulièrement leurs recommandations de voyage vers les pays étrangers. En vigueur depuis le 9 juin 2021, la classification par couleur des pays du monde dépend du niveau de circulation du virus et de la présence de variants du Covid-19. Si elle était initialement composée de trois puis quatre couleurs, n'y figurent depuis le 4 février plus que deux : vert, le niveau le plus favorable, et orange, le plus défavorable.

    Qu'est-ce que ce code couleur change concrètement pour nos déplacements ? Aux deux teintes correspond un niveau de restrictions au départ et au retour, qui se décline selon que l'on est vacciné ou non. Cette grille de lecture a évolué pour les voyageurs vaccinés, qui, à destination et en provenance de tous les pays, ne sont plus soumis à l'obligation de motif impérieux ni de test PCR.

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    A priori, rien de bien compliqué, donc. Sauf que, et c'est là que le bât blesse, chaque État reste libre d'imposer des mesures supplémentaires aux voyageurs, comme des tests des quarantaines, voire une pure et simple interdiction d'accès. Classé en «vert» par le gouvernement et l'Europe, le Japon n'accepte pas, par exemple, la venue des touristes étrangers, dont les Français. Et il y a presque autant de règles que de pays...

    Selon une recommandation non contraignante adoptée par les pays membres de l'Union européenne et entrée en vigueur le 1er mars, les voyageurs vaccinés de toute nationalité peuvent désormais entrer sur le territoire des Vingt-Sept sans motif essentiel ni test PCR. Cela ne change rien pour les déplacements à destination de la France : les autorités françaises accueillent déjà les vaccinés sur son territoire sans restriction majeure.

    Voici donc les règles imposées par les autorités françaises, comme l'explique le site du gouvernement :

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    Vers ou en provenance d'un pays vert

    La situation sur place selon le gouvernement : «pays ou territoires connaissant une circulation négligeable ou modérée du virus, en l'absence de variant préoccupant émergent».

    Pays concernés au 3 mars 2022 : les pays de l'espace européen (27 États membres + Andorre, Islande, Liechtenstein, Monaco, Norvège, Saint-Marin, Suisse et Vatican), auxquels s'ajoutent l'Afrique du Sud, l'Angola, l'Arabie saoudite, l'Argentine, les Bahamas, le Bahreïn, le Bangladesh, le Bénin, le Bhoutan, la Bolivie, le Botswana, le Burkina Faso, le Burundi, le Cap Vert, le Cambodge, le Cameroun, le Canada, la Colombie, les Comores, le Congo, la Corée du Sud, la Côte d'Ivoire, Cuba, Djibouti, les Émirats arabes unis, l'Égypte, l'Équateur, l'Eswatini, les États-Unis d'Amérique, l'Éthiopie, le Gabon, le Ghana, la Guinée, la Guinée équatoriale, la Guinée Bissau, le Honduras, Hong Kong, les Iles Fidji, l'Ile Maurice, les Iles Samoa, l'Inde, l'Indonésie, l'Irak, la Jamaïque, le Japon, le Kazakhstan, le Kenya, le Koweït, le Laos, le Lesotho, Madagascar, le Malawi, le Maroc, la Mauritanie, le Mozambique, le Myanmar, la Namibie, le Népal, le Nicaragua, le Niger, le Nigeria, la Nouvelle-Zélande, Oman, l'Ouganda, le Pakistan, le Panama, le Paraguay, le Pérou, les Philippines, le Qatar, le Rwanda, la République démocratique du Congo, la République dominicaine, Saint-Christophe-et-Niévès, le Salvador, le Sénégal, les Seychelles, le Soudan, le Soudan du Sud, le Sri Lanka, Taïwan, la Tanzanie, le Tchad, le Timor Oriental, le Togo, la Tunisie, le Vanuatu, le Venezuela, le Vietnam, la Zambie et le Zimbabwe.

    Peut-on voyager vers ces pays ? Oui, que l'on soit vacciné ou pas. Mais toujours sous réserve que le pays en question autorise l'accès aux voyageurs français et en fonction des modalités qu'il aura définies (voir notre carte du monde pays par pays).

    Vacciné ou non, les formalités vers et en provenance d'un pays vert :

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    Vers ou en provenance d'un pays orange

    La situation sur place selon le gouvernement : «pays ou territoires connaissant une circulation active du virus, en l'absence de variant préoccupant émergent et ne présentant pas d'échappement vaccinal ou immunitaire».

    Pays concernés au 3 mars 2022 : tous les pays n'étant pas inclus dans les listes des pays «verts». Par exemple, en Europe, le Royaume-Uni et les pays des Balkans comme la Bosnie-Herzégovine ou l'Albanie. La Turquie en fait aussi partie.

    Peut-on voyager vers ces pays ? Oui, mais uniquement si l'on est vacciné et que le pays accepte les touristes français. Les non-vaccinés doivent, eux, justifier d'un motif impérieux, familial ou professionnel. Le tourisme n'en fait pas partie.

    Vacciné ou non, les formalités vers et en provenance d'un pays orange :

    Vers ou en provenance d'un pays rouge

    Selon le site du gouvernement, un pays pourra être classé rouge en cas «d'urgence caractérisée par l'apparition d'un variant susceptible de présenter un risque de transmissibilité accrue ou d'échappement immunitaire».

    Pays concernés au 3 mars 2022 : aucun.

    Pourrait-on y voyager ? Non. Le classement d'un pays en rouge impliquerait l'obligation de présenter un motif impérieux pour voyager, l'obligation de présenter un test négatif au départ et l'obligation de se soumettre à un test à l'arrivée conditionnant le placement en quarantaine décidé par les préfets et contrôlé par les forces de l'ordre.

    Cet article fait l'objet de mises à jour régulières en fonction de l'actualité.

    Bien dormir en avion, c'est possible !

    NOS ASTUCES - Peut-on sombrer dans les bras de Morphée sur un vol long-courrier en classe éco ? Petit guide pratique pour vous permettre de dormir en plein ciel.

    Covid-19 : où peut-on voyager ? Notre carte des pays ouverts et des restrictions pour les touristes français

    INFOGRAPHIE - Les restrictions s'allègent en Europe. Au-delà, les touristes vaccinés accèdent à un nombre croissant de pays. L'Australie rouvre enfin ses frontières, comme des destinations asiatiques.

    Voyage en Espagne et Covid-19 : formulaire, passe sanitaire... Tout savoir pour s'y rendre en 2022

    La France restant considérée comme «à risque», les touristes doivent présenter le passe sanitaire, qu'ils arrivent en avion, voiture ou train. Tous nos conseils.

    Le Monde

    A Toulouse, les chercheurs « soufflent à l’oreille » des élus

    Deuxième métropole universitaire française, la Ville rose tente de maintenir sa tradition de collaboration entre élus et recherche, pour accompagner la complexification des enjeux de sa croissance.

    La Ville rose et les chercheurs, une histoire d’amour au pays de Jean Jaurès et de Jean Tirole, le Toulousain Prix Nobel d’économie en 2014 ? Fabrice Escaffre, géographe et maître de conférences à l’université Jean-Jaurès, a participé au comité de suivi du programme local de l’habitat (PLUI-H) mis en place par la métropole : « Nous intervenions en tant qu’experts, au côté de bureaux d’études, d’organismes ou de techniciens, se souvient-il. Il serait cependant très prétentieux de dire que toutes nos préconisations sur la mixité sociale, les connexions ou la gouvernance ont été suivies. »

    Fin juin 2018, une stratégie foncière est adoptée à l’unanimité lors du conseil de métropole : 7 000 logements seront construits par an, dont 35 % de logements sociaux. Avec une maîtrise d’ouvrage directe des chantiers à hauteur de 50 %, une définition du cahier des charges, du budget et du calendrier des travaux. Karine Traval-Michelet, vice-présidente de Toulouse Métropole en charge de l’habitat, parle alors « d’une harmonisation rendue possible après un travail titanesque réalisé avec le comité de suivi », au sein duquel siègent plusieurs universitaires.

    La Toulouse School of Economics obtient le statut de grand établissement et s’affranchit des autres universités de la ville

    « Il existe, à Toulouse, une vraie culture historique de l’échange entre universités, chercheurs et élus. Même si ces relations se heurtent à des conflits idéologiques, éthiques ou simplement relationnels », analyse Pierre-Emmanuel Reymund, responsable de la prospective et de l’innovation au sein de la métropole, qui dit pourtant « souffler à l’oreille des élus depuis 2003 ». Toulouse Métropole, ses 37 communes et 800 000 habitants, grossit de 8 000 nouveaux habitants par an. Elle affiche un contingent de 130 000 étudiants, soit le deuxième de France après la région parisienne, avec tous les chantiers que cela implique en matière de transport, de logement, de développement économique, de transition écologique. Toutes les analyses sont donc bonnes à prendre.

    Onze propositions de chercheurs

    En 2020, en plein confinement doublé de la campagne municipale, Jean-Luc Moudenc, le maire et président de la métropole (Les Républicains), sollicite Jean Tirole pour qu’il rédige un rapport sur l’après-Covid-19. Le Prix Nobel, déjà au travail pour Emmanuel Macron, passe la main à Marion Guillou, ancienne présidente nationale de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA). « J’ai accepté à la condition que la région Occitanie soit cocommanditaire, pour éviter toute politisation et en imposant des personnalités crédibles, qui font autorité », précise Mme Guillou. En octobre 2020, les seize membres, dont l’ancienne astronaute Claudie Haigneré, le climatologue Hervé Le Treut ou l’ancienne ministre Geneviève Fioraso, remettent leurs onze propositions pour « Toulouse, territoire d’avenir ». Seront-ils entendus ? « Il y a un suivi de ce rapport et nous allons nous en inspirer sur certains points », assure Pierre-Emmanuel Reymund.

    Pour l’instant, seule la proposition de développer le « tourisme estudiantin » a été retenue. Celle de la création de grands pôles industriels a été abandonnée. « Trop coûteuse et compliquée », déplore M. Reymund. Des regrets, sur un autre plan, émis par Marc Ivaldi, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) et professeur à Toulouse School of Economics (TSE), créée par Jean Tirole. Ce spécialiste des transports a été « consulté plusieurs fois sur la troisième ligne de métro, avec un travail intéressant et transparent mais pas forcément écouté ». Ses propositions sur la gouvernance ou l’installation d’un péage urbain ont, par exemple, été retoquées.

    Immobilier : à Couffouleux, non loin de Toulouse, « les habitants ont peur que leur commune ne devienne une ville-dortoir »

    En revanche, Marie-Pierre Gleizes, professeure à l’Institut de recherche en informatique de Toulouse (IRIT), se félicite : elle mène depuis 2013 le projet neOCampus. Sur le site de l’université Paul-Sabatier, il rassemble onze laboratoires, sous la houlette, entre autres, de la métropole. L’enjeu ? « Construire un campus connecté, innovant, intelligent et durable pour 38 000 étudiants sur 450 000 mètres carrés de bâtiments. Une ville dans la ville », résume-t-elle. Jean-Luc Moudenc rappelle pour sa part que « des projets emblématiques comme le Muséum, en 2008, la troisième ligne de métro ou le plan 100 000 arbres sont issus de travaux de comités scientifiques de très haut niveau ». Têtes chercheuses comprises.

    Un conseil de développement présidé par une chercheuse

    Dès 2013, alors que le statut des métropoles évolue, s’installe le Conseil de développement (Codev) de l’agglomération. Un lieu d’expertise citoyenne et de débat qui place à sa tête Marie-Christine Jaillet, sociologue, directrice de recherche au CNRS. « Nous avons travaillé sur la politique de la ville dans son ensemble avec le souci constant de rendre plus intelligible les problématiques, d’alerter, de pousser les élus à faire un pas de côté », explique cette experte des évolutions métropolitaines, qui est aujourd’hui responsable scientifique de Popsu Métropoles, la plate-forme nationale d’observation des projets et des stratégies urbaines. Mobilités, gestion des densités urbaines, mixités sociales, approche de l’espace urbain, place du vélo, ville agile… Une préconisation concrète retenue par la collectivité toulousaine ? « La possibilité offerte aux petites entreprises d’accéder aux marchés publics », retient sans aucun doute Mme Jaillet.

    Pour Pierre Cohen, ancien maire socialiste entre 2008 et 2014, « si on arrive à réduire les antagonismes entre les uns et les autres, on peut produire une dynamique qui sert la collectivité ». L’ancien édile avait entamé un « travail avec les trois présidents d’université pour structurer les relations et faire naître des projets concrets ». Fruit toujours vivant de cette volonté, Le Quai des savoirs, le long bâtiment des allées Jules-Guesde, anciennement propriété de la ville et de la faculté de médecine, rénové pour 35 millions d’euros. Face au terminus du tramway, achevé à la même période, il accueille des espaces dédiés à la culture scientifique et abrite la Comue (communauté d’universités et d’établissements), instance de l’université fédérale de Toulouse, regroupant l’administration des trois grandes universités.

    En 2014, c’est Jean-Luc Moudenc qui, en reprenant les rênes locales et celles de la métropole, s’entoure justement d’universitaires pour traiter les grands dossiers : le professeur de droit Jean-Michel Lattes aux transports, le neurologue François Chollet à la santé, le chirurgien Daniel Rougé aux affaires sociales. Troisième ligne de métro, développement de l’Oncopole (cet immense institut du cancer) ou gestion de l’action sociale sont encore aujourd’hui sur les bureaux de ces vice-présidents. « Nous serions bien idiots de ne pas nous appuyer sur le vivier universitaire », souligne Jean-Luc Moudenc. Il avoue avoir « beaucoup consulté les chercheurs, informellement, pour penser des projets techniques et de long terme ». Et a maintenu le rôle du Codev, en le saisissant, en 2022, de nouveaux rapports sur « le patrimoine, les relations urbain-rural, la place pour la jeunesse et celle de la femme ».

    Cet article a été réalisé dans le cadre d’un partenariat avec Popsu, la Plate-forme d’observation des projets et stratégies urbaines.

    Philippe Gagnebet(Toulouse, correspondant)

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    France24 - Monde

    Lviv touchée par des frappes russes sur un dépôt de carburants, au moins cinq blessés

    Publié le : 26/03/2022 - 07:58Modifié le : 26/03/2022 - 23:03

    FRANCE 24 Suivre

    Dans l'ouest de l'Ukraine, la ville de Lviv a subi plusieurs frappes russes samedi, faisant au moins cinq blessés. À Varsovie, le président américain Joe Biden a déclaré que Vladimir Poutine "ne peut pas rester au pouvoir" après l'invasion de l'Ukraine par la Russie. 

    Ce fil n'est plus actualisé. Pour suivre les événements en Ukraine de la journée du 27 mars, retrouvez-nous demain sur le site de France24.com

    • 21 h 41 : Washington n'a "pas d'objection" au transfert d'avions de combat polonais

    "Les États-Unis nous ont assuré qu'ils n'avaient pas d'objection au transfert des avions", a écrit Dmytro Kouleba, le ministre des Affaires étrangères ukrainien, qui a rencontré dans la matinée le président américain Joe Biden, en visite en Pologne. "La balle est maintenant dans le camp de la Pologne", a-t-il ajouté.

    "Nous étudierons cette question plus en détail dans nos conversations avec nos collègues polonais pour entendre leur position, mais je veux être clair : l'Ukraine a un besoin critique de plus d'avions de combats", a-t-il poursuivi.

    • 20 h 02 : une "immense colonne de fumée noire" à Lviv, bombardée par les forces russes

    Notre envoyé spécial à Lviv, Roméo Langlois, revient sur les frappes qui ont samedi touché cette grande ville de l'ouest de l'Ukraine. Dans l'après-midi, "une immense colonne de fumée noire s'élevait" au dessus de la ville, a constaté le journaliste de France 24. "Il y aurait eu dans la soirée d'autres attaques mais ce n'est pas encore confirmé de source officielle", poursuit-il.  

    • 19 h 54 : Joe Biden n'a pas appelé à un "changement de régime" en Russie 

    Le président américain Joe Biden, qui a déclaré lors d'un discours à Varsovie samedi que son homologue russe Vladimir Poutine ne devait "pas rester au pouvoir", n'a pas appelé à un "changement de régime" en Russie, a précisé un responsable de la Maison Blanche.

    "Ce que le président voulait dire, c'est que Poutine ne peut pas être autorisé à exercer un pouvoir sur ses voisins ou sur la région. Il ne parlait pas du pouvoir de Poutine en Russie, ni d'un changement de régime", a dit le responsable.

    Interrogé à ce sujet, un porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskova, a répondu : "Ce n'est pas à Biden de décider. Le président de la Russie est élu par les Russes."

    • 18 h 15 : "Nous sommes à vos côtés", dit Joe Biden à l'Ukraine 

    Le président américain a pris la parole au château royal de Varsovie à l'issue de son deuxième jour de visite en Pologne. Un discours présenté comme important par les équipes de Joe Biden. "La bataille pour la démocratie n'est pas terminée", a affirmé Joe Biden, dénonçant le choix de la Russie d'entrer en guerre.

    Le président a réaffirmé que les États-Unis ne souhaitaient pas entrer en conflit avec les forces russes qui ont envahi l'Ukraine, mais il a lancé un avertissement ferme à Moscou : "Ne pensez même pas à avancer d'un centimètre en territoire de l'Otan", a-t-il également déclaré.

    "Pour l'amour de Dieu, cet homme [Vladimir Poutine] ne peut pas rester au pouvoir", a ajouté le président américain, pour qui la guerre en Ukraine est "d'ores et déjà un échec stratégique pour la Russie". 

    Retrouvez le discours de Joe Biden :

    • 17 h 32 : bombardements russes à Lviv, au moins cinq blessés 

    La ville de Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine et relativement épargnée par les combats jusqu'ici, a subi deux frappes russes samedi après-midi, faisant au moins cinq blessés, a indiqué le gouverneur de la région, Maxime Kozytsky, sur Telegram. 

    Le maire de la ville, Andriy Sadovy, a confirmé ce premier bilan et a appelé les habitants à rester dans les abris jusqu'à la fin des alertes anti-aériennes.

    Les frappes ont touché une "installation industrielle où l'on stocke du carburant, aucun immeuble résidentiel n'a été touché", a-t-il par ailleurs indiqué. L'installation se trouve dans un quartier est de la ville, Lytchakivsky. Peu après les frappes, des journalistes ont vu de grosses volutes d'épaisse fumée noire et des flammes s'élever au-dessus de ce quartier.

    • 16 h 40 : le Kremlin a réagi aux propos de Joe Biden

    "Un chef d'État doit rester réfléchi", a réagi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, auprès de l'agence russe TASS. "Et bien sûr, à chaque fois, les insultes personnelles de ce genre réduisent le champ des possibles pour nos relations bilatérales avec le gouvernement américain actuel."

    Cette réaction fait référence aux propos de Joe Biden, qui a qualifié, samedi, Vladimir Poutine de "boucher". 

    • 15 h 37 : Joe Biden qualifie Vladimir Poutine de "boucher"

    Lors d'une rencontre avec les réfugiés ukrainiens à Varsovie et interrogé sur "ce qu'il pensait de Vladimir Poutine, compte tenu de ce qu'il inflige à ces gens", Joe Biden a répondu d'une phrase : "C'est un boucher", alors que la rencontre était transmise en direct par plusieurs chaînes de télévision depuis le stade national de Varsovie.

    Le président américain a également déclaré ne pas être certain que la Russie avait réellement changé de stratégie dans la guerre en Ukraine après l'annonce de Moscou de se concentrer sur la "libération" complète du Donbass.

    Après le boucher de Damas, Joe Biden annonce « le boucher » de Moscou. pic.twitter.com/Qk005m2i4i

    March 26, 2022

    • 14 h 30 : Joe Biden réaffirme que l'article 5 de l'Otan est "un devoir sacré" pour les États-Unis

    Le président américain Joe Biden a réaffirmé, samedi 26 mars, à Varsovie que l'article 5 du traité de l'Otan, stipulant que l'attaque contre un pays membre est une attaque contre tous, constitue un "devoir sacré" pour les États-Unis.

    Joe Biden a donné cette assurance lors de son entretien avec le président polonais Andrzej Duda, dont le pays craint l'agressivité de Moscou après le déclenchement de l'invasion russe en Ukraine.

    • 14 h 06 : les habitants d'Odessa sur le qui-vive face à l'avancée des forces russes

    Les habitants d'Odessa s'organisent pour se défendre face aux forces russes, qui tentent d'avancer vers cette ville du sud de l'Ukraine.

    L'équipe de France 24 sur place a constaté samedi un contraste saisissant entre les habitants qui se préparent au combat et ceux "qui se baladent presque normalement, qui dansent et chantent" des chants patriotiques pour se donner du courage, selon notre envoyée spéciale Julie Dungelhoeff.

    • 14 h 04 : le maire de Kiev renonce à imposer un nouveau couvre-feu

    Le maire de Kiev a finalement renoncé à imposer un nouveau couvre-feu de 35 heures, qu'il avait annoncé à partir de samedi soir, pour revenir à un couvre-feu ne s'appliquant que de 20 heures à 07 heures, comme tous les soirs.

    Le couvre-feu, désormais habituel, en vigueur de 20 h (18 h GMT) à 07 h (05 h GMT), sera appliqué et "on pourra se déplacer librement à Kiev dimanche dans le journée", a-t-il précisé, sans donner d'explication sur ce revirement.

    • 13 h 42 : en Pologne, la crainte du trafic d'êtres humains

    Alors que des milliers d'ukrainiens fuient la guerre vers la Pologne, la sécurité des centres d'accueil a été renforcée pour éviter le risque de trafic d'êtres humains, explique l'envoyé spéciale de France 24, Pauline Godart, depuis la ville de Przemysl, au sud du pays.

    • 13 h 20 : la Russie ne "prévoit pas" d'appeler des réservistes

    Le ministère de la Défense russe a assuré ne pas prévoir d'appeler ses réservistes pour rejoindre les combats en Ukraine, dénonçant de "faux appels" reçus par des Russes qu'ils imputent aux services secrets ukrainiens. 

    "Le ministère de la Défense de la Fédération de Russie n'appelle pas et ne prévoit pas d'appeler des citoyens réservistes aux commissariats militaires", a indiqué dans un communiqué le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov.

    • 12 h 04 : Joe Biden rencontre des ministres ukrainiens à Varsovie

    Le président américain Joe Biden s'est entretenu à Varsovie avec les ministres ukrainiens des Affaires étrangères et de la Défense, lors de leur rencontre avec leurs homologues américains, ont constaté des journalistes du pool présidentiel.

    Joe Biden, dont c'était la première rencontre avec des hauts responsables ukrainiens depuis le début de la guerre, a engagé une conversation informelle avec le chef de la diplomatie Dmytro Kouleba, assis à une longue table où ont pris place également le ministre ukrainien de la Défense Oleksii Reznikov, le secrétaire d'Etat Antony Blinken et le secrétaire à la Défense Lloyd Austin. 

    For the 1st time, meeting in 2+2 format. With @DmytroKuleba we discuss current issues & cooperation in political & defense directions between 🇺🇦-🇺🇸 with @SecDef & @SecBlinken.In the evening we’ll also be present at @POTUS speech on the russian war against Ukraine.Details later. pic.twitter.com/APFcVMxUz1

    March 26, 2022

    • 11 h 35 : Près de 3,8 millions d'ukrainiens ont quitté l'Ukraine

    Près de 3,8 millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis l'invasion de l'armée russe le 24 février, selon le décompte de l'ONU publié samedi, mais le nombre d'arrivées s'est très nettement ralenti depuis le début de la semaine. 

    Au total, plus de dix millions de personnes, soit plus d'un quart de la population, ont dû quitter leur foyer. L'ONU estime à presque 6,5 millions le nombre de déplacés à l'intérieur de l'Ukraine.

    • 11 h 17 : 100 000 personnes doivent encore être évacués de Marioupol

    Le maire de la ville ukrainienne de Marioupol assiégée par la Russie a déclaré samedi avoir discuté avec l'ambassadeur de France en Ukraine des différentes possibilités en termes d'évacuation des civils au lendemain d'une annonce en ce sens faite par Emmanuel Macron.

    S'exprimant à la télévision nationale, le maire Vadim Boïtchenko a souligné que la situation à Marioupol restait critique, des combats de rue se déroulant notamment dans le centre de la ville.

    Le président français a dit vendredi qu'une "opération humanitaire exceptionnelle" était en cours de préparation, en lien avec la Turquie et la Grèce, pour évacuer des habitants de Marioupol.

    Selon la vice-Première ministre ukrainienne Irina Verechtchouk, plus de 100 000 personnes doivent encore être évacués de Marioupol, a-t-elle déclaré samedi à la télévision nationale.

    • 10 h 57 : nouveau couvre-feu annoncé à Kiev

    Un nouveau couvre-feu va être instauré à Kiev de samedi soir à dimanche matin, a annoncé samedi le maire de la capitale ukrainienne, Vitali Klitschko.

    • 10 h 19 : les forces russes contrôlent la ville de Slavoutitch, selon l'Ukraine

     Les forces russes ont pris le contrôle de la ville de Slavoutitch, où vivent les ouvriers de l'ancienne centrale nucléaire de Tchernobyl, a déclaré samedi le gouverneur de la région de Kyiv, Oleksandr Pavliouk.

    Selon lui, les troupes russes ont également enlevé le maire de la ville après avoir investi l'hôpital de Slavoutitch. 

     9 h 32 : Zelensky appelle le Qatar à augmenter la production de gaz pour contrer la Russie

    Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé samedi le Qatar à augmenter sa production de gaz naturel pour contrer les menaces russes d'utiliser l'énergie comme une arme.

    "Je vous demande d'augmenter la production d'énergie pour que tout le monde en Russie comprenne que personne ne peut utiliser l'énergie comme une arme pour faire du chantage au monde", a déclaré Volodymyr Zelensky dans un message vidéo adressé à la réunion du Forum de Doha dans la capitale du Qatar.

    • 9 h 22 : l'armement de l'Ukraine et la crise humanitaire au menu de la rencontre entre Joe Biden et Andrzej Duda

    Le président américain Joe Biden est en Pologne samedi où il doit rencontrer le président Andrzej Duda. Les deux dirigeants devraient aborder la question de l'armement de l'Ukraine, du renforcement de l'Otan ainsi que la gestion de la crise humanitaire. Plus de dix millions d'Ukrainiens (sur environ 40 millions) ont fui leurs foyers, dont 3,7 millions sont partis à l'étranger, principalement en Pologne, selon l'ONU.

    • 9 h 02 : Gazprom continue ses livraisons via l'Ukraine vers l'UE

    Le géant du gaz russe Gazprom a annoncé samedi continuer à fournir du gaz naturel à l'Europe via l'Ukraine, conformément à la demande des consommateurs européens.

    Cette semaine Vladimir Poutine a déclaré que la Russie allait exiger de se faire payer en roubles pour les livraisons de gaz aux "pays inamicaux" après que les pays occidentaux ont imposé plusieurs paquets de sanctions pour forcer Moscou à mettre fin à l'invasion de l'Ukraine.

    Cette décision a provoqué l'ire des pays européens qui ont dénoncé une violation des contrats liant Gazprom, ces contrats stipulant que les réglements devaient être effectués soit en dollars américains, soit en euros.

    • 8 h 30 : les bombardements continuent à Severodonetsk, au nord de l'Ukraine

    Les ukrainiens accusent l'armée russe de cibler des dépôts de nourriture à Severodonetsk, au nord de l'Ukraine. À Irpin, au nord-ouest de Kiev, l'armée ukrainienne gagne du terrain mais n'a pas encore gagné la bataille, explique le correspondant de France 24 Gulliver Cragg à Kiev.

    • 8 h 15 : L'armée ukrainienne affirme avoir détruit des chars et avions russes autour de Donetsk et Louhansk

    Autour de Donetsk et Louhansk, les deux grandes villes du Donbass, l'état-major de l'armée ukrainienne assure "avoir infligé des pertes importantes aux envahisseurs russes", dans son dernier bulletin, publié samedi à l'aube. Il fait état de trois avions abattus, huit chars détruits et quelques 170 soldats tués côté russe. 

    • 8 h 04 : Joe Biden donnera un discours en Pologne

    Le président américain Joe Biden soutiendra dans un discours qu'il prononcera samedi en Pologne, que le "monde libre" s'oppose à l'invasion de l'Ukraine par la Russie et que les principales économies s'accordent sur la nécessité d'arrêter le président russe Vladimir Poutine, a annoncé la Maison blanche.

    Après trois jours de réunions d'urgence avec les alliés du G7, du Conseil européen et de l'Otan, ainsi qu'une visite aux soldats américains déployés en Pologne, Joe Biden rencontrera le président polonais Andrzej Duda.

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    Le Monde

    A Montreuil, le rallumage de l’œuvre de Claude Lévêque divise les habitants du quartier du Bel Air

    L’installation lumineuse entourant le château d’eau rue Bel-Air, éteinte après les accusations de viols sur mineurs pesant sur le plasticien, a été rebranchée le 21 mars.

    « Rien que de la voir, ça me répugne ! » Pour Aïda, une lycéenne habitant le quartier de Bel Air à Montreuil (Seine-Saint-Denis), la décision de la mairie de rebrancher l’œuvre de Claude Lévèque, Modern Dance, est scandaleuse. La création lumineuse avait été éteinte en 2021 après les accusations de viols sur mineurs mettant en cause le plasticien montreuillois – les faits sont prescrits, mais la justice continue à enquêter sur ce dossier. « Les différents groupes politiques de notre majorité se sont réunis et ont pris en commun la décision d’allumer à nouveau Modern Dance », justifie, dans une lettre envoyée à tous les habitants du quartier le 9 mars, Alexie Lorca, l’adjointe au maire déléguée à la culture.

    Faut-il rallumer une installation de Claude Lévêque, accusé de viols sur mineurs ? A Montreuil, le débat fait rage

    En forme de hula-hoop, cette œuvre monumentale composée de trois cerceaux de 1 300 leds entourant le château d’eau de la grande place, a été commandée en 2015 à Claude Lévêque par la mairie dans le cadre d’un vaste plan de rénovation urbaine. Si l’installation a, dans un premier temps, fait la fierté des habitants de ce quartier populaire, les accusations de pédophilie, révélées par Le Monde et Mediapart en janvier 2021, en ont vite terni le prestige. « A ce moment-là, il fallait qu’on éteigne l’œuvre. Un temps de respiration était nécessaire compte tenu de ces révélations, explique Alexie Lorca. Mais il était hors de question qu’on l’enlève. On ne retire pas une œuvre comme ça sur le coup de l’émotion d’autant qu’elle fait partie maintenant de l’identité du quartier. »

    « Notre point de repère »

    Fin novembre 2021, le conseil de quartier, structure participative composée d’une trentaine d’habitants, a plaidé auprès de la mairie pour son rallumage. « Eteindre l’œuvre était un geste symbolique dans un premier temps, estime Delphes Desvoivres, membre du conseil et résidente du Bel Air. Ce n’est pas avec des symboles qu’on règle les violences sexuelles sur les enfants. Pour nous, il faut allumer l’installation justement pour mettre en lumière la situation. C’est une métaphore en quelque sorte. »

    Depuis le 21 mars, après dix mois d’extinction, l’œuvre aux LED éclaire de nouveau d’un bleu électrique la grande place longtemps restée dans la pénombre. « Le conseil de quartier est une instance démocratique. A partir du moment où elle se prononce en faveur du rallumage, on ne peut pas ne pas entendre ses griefs », estime Alexie Lorca. Vanessa, une habitante du lieu, est satisfaite de cette décision : « C’est notre point de repère dans le quartier. Pas besoin d’en faire tout une histoire non plus. L’œuvre et l’artiste sont différents. »

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    Le Figaro

    Covid-19 : dans quels lieux le passe sanitaire est-il encore obligatoire ?

    Le Figaro

    FOCUS - Le passe vaccinal est suspendu en France depuis le 14 mars mais le passe sanitaire est encore exigé dans les établissements de santé.

    Moins de deux mois après son entrée en vigueur le 24 janvier dernier, le passe vaccinal a été suspendu le 14 mars, tout comme le port du masque dans la plupart des lieux publics. La raison ? Malgré un rebond récent des contaminations au Covid-19, les indicateurs hospitaliers se sont stabilisés. Le sésame vaccinal n'est ainsi plus exigé, ni dans les lieux de loisirs et de culture, activités de restauration commerciales, foires et salons professionnels, ni dans les transports publics longue distance interrégionaux (vols intérieurs, trajets en TGV, Intercités et trains de nuit, cars interrégionaux).

    À VOIR AUSSI - Covid-19: est-il raisonnable de lever le passe vaccinal ?

    À lire aussiLa fin du masque, symbole de libération après deux ans de Covid

    Mais si le passe vaccinal n'est plus, le passe sanitaire est toujours obligatoire dans certains lieux. Le Figaro fait le point.

    Comment activer le passe sanitaire ?

    Le passe sanitaire se présente sous la forme d'un QR code stocké dans l'application TousAntiCovid ou en format papier. Il peut être activé par plusieurs documents :

    • Un certificat de vaccination attestant d'un schéma vaccinal complet de plus de sept jours (avec une dose de rappel pour les majeurs sauf en cas d'infection plus de trois mois après la deuxième dose).
    • Un test PCR ou antigénique négatif de moins de 24 heures.
    • Un certificat de rétablissement (test positif d'au moins 11 jours et de moins de 4 mois pour les personnes non vaccinées ou d'une durée illimitée pour les personnes vaccinées).
    • Un certificat attestant une contre-indication médicale à la vaccination.

    Dans quels établissements faut-il présenter un passe sanitaire?

    Le passe sanitaire est exigé pour les personnes de plus de 12 ans, accompagnants ou visiteurs, se rendant dans les établissements de santé suivants:

    • Les hôpitaux, cliniques, établissements médico-sociaux.
    • Les maisons de retraites, Ehpad.
    • Les établissements accueillant des personnes en situation de handicap.

    Les patients qui ont un soin programmé à l'hôpital doivent se munir d'un passe sanitaire, sauf décision contraire du chef de service. L'obligation est évidemment levée dans toutes les situations d'urgence.

    En revanche, l'obligation vaccinale pour les soignants (avec une dose de rappel) est maintenue, a précisé le premier ministre sur TF1 le 3 mars dernier.

    Puis-je voyager sans passe sanitaire ?

    Oui en France, en trains, cars ou avions, mais le passe sanitaire peut être exigé lors du passage des frontières dans le cadre de voyages de/vers la France et dans certains territoires d'Outre-mer où des restrictions sont maintenues. Les voyageurs doivent toujours se conformer aux règles du pays de destination en Europe ou ailleurs. Certains pays comme l'Irlande ou l'Islande n'exigent plus aucun document de santé, preuve de vaccination ou test alors que d'autres imposent une vaccination complète.

    En France, les autorités ont établi une classification par couleur des pays du monde en fonction du niveau de circulation du virus et de la présence de variants du Covid-19. Le service voyage du Figaro tient à jour la liste des pays classés aujourd'hui en vert ou en orange. Depuis le 1er juillet 2021, le QR code présent sur le passe sanitaire français peut être lu partout en Europe, directement dans l'application TousAntiCovid ou au format papier, en français et en anglais.

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    Jusqu'à quand?

    Le recours au passe sanitaire est possible jusqu'à l'été. Après des débats houleux à l'Assemblée nationale et au Sénat, la loi de vigilance sanitaire publiée au Journal officiel du 11 novembre 2021 a prolongé jusqu'au 31 juillet 2022 le régime de sortie de l'état d'urgence sanitaire. Elle prévoit notamment la possibilité de recourir au passe sanitaire jusqu'à cette date si la situation sanitaire le justifie.

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    En Europe, les règles relatives à la présentation par les voyageurs de leur certificat COVID numérique de l'UE pour leurs déplacements dans l'Union sont prévues au plan juridique jusqu'au 30 juin 2023, selon.

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    Le Monde

    Livreurs des plates-formes : la Maison des coursiers, à Paris, une « mesure d’urgence sociale »

    Situé dans le nord de la capitale, ce lieu propose une aide administrative et juridique aux livreurs ubérisés, dont beaucoup sont sans papiers.

    A travers l’immense façade vitrée de l’ancienne agence EDF du 70, boulevard Barbès, dans le 18e arrondissement de Paris, on peut voir des dessins enfantins de personnages aux couleurs vives peints sur tout le mur du fond. Une machine à café, un four à micro-ondes, une bouilloire, des sachets de thé sont posés sur des tables. Un livreur de repas à vélo âgé de 20 ans, qui veut rester anonyme, arrive. Il met sa batterie de vélo à charger. « Je vais aller me faire coiffer dans une boutique à côté, avant 19 heures, l’heure où les courses reprennent », explique-t-il. Sans papiers, il travaille pour Deliveroo en louant le compte d’un livreur en règle pour 100 euros par semaine, et dort « à droite, à gauche ».

    La Maison des coursiers, un espace ouvert depuis septembre 2021 gratuitement aux livreurs des plates-formes, accessible du mercredi au samedi, de 10 heures à 19 heures, leur permet de se poser, d’échanger avec des collègues, d’être épaulés pour des démarches administratives ou juridiques, et d’accéder à des toilettes. Circé Lienart, directrice coordinatrice de ce lieu, explique, par exemple, que pour le livreur de Deliveroo, « nous avons lancé une demande de passe Navigo à un tarif préférentiel qui s’adresse à des personnes en situation irrégulière bénéficiant de l’aide médicale d’Etat », sous certaines conditions.

    Droits des travailleurs des plates-formes : comment ubériser sans précariser

    Ce projet, porté par la fédération de coopératives de livreurs à vélo CoopCycle, a été lancé en 2020 par Barbara Gomes, conseillère municipale (Parti communiste français) du 18e arrondissement. L’élue évoque l’accroissement du besoin d’accompagnement, dû au fait que « de plus en plus de livreurs sont sans papiers ». La Mairie de Paris a voté en décembre une subvention de 35 000 euros pour ce projet. Pour Mme Gomes, les plates-formes devraient financer cet espace « dans le cadre de leur responsabilité d’employeur », qu’elles ne reconnaissent pas. « On a dû prendre cette mesure d’urgence sociale, parce que circulent dans nos rues des gens extrêmement précarisés », ajoute-t-elle.

    Aide à la régularisation

    Accueillant 10 à 15 personnes par jour, Mme Lienart doit faire face à une variété de problèmes : « Les livreurs arrivent ici par le bouche-à-oreille, sans trop savoir ce qu’ils vont y trouver. Je leur propose d’abord un thé ou un café, puis je leur soumets un questionnaire pour savoir qui ils sont. » Beaucoup ont des revenus faibles, des problèmes de logement, observe-t-elle. Actuellement, une personne accueillie sur deux est sans papiers ; près des deux tiers ont eu un accident de vélo ou de scooter, et nombreux sont ceux qui souffrent de douleurs chroniques, faute de soins adaptés. Une permanence santé est en projet.

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    Le Monde

    Présidentielle 2022 : le programme en pointillé du candidat Macron sur le logement

    La plupart des pistes proposées par le président sortant renvoient à des négociations ultérieures. L’une d’elles envisage de retirer aux maires le pouvoir d’accorder les permis de construire.

    Les acteurs du logement comme les électeurs attendent avec impatience de connaître les propositions du candidat Emmanuel Macron, restées, jusqu’ici, lapidaires, alors que tous les autres postulants ont déjà, à plusieurs reprises, détaillé les leurs. « Il n’y a pas de révolution », prévient d’emblée Xavier Lépine, « relais logement » de l’équipe de campagne du président sortant, soit son conseiller en la matière. L’ancien dirigeant de La Française, société de gestion d’actifs notamment immobiliers, répond, seul, aux questions du Monde, puisque Mickaël Nogal, associé à ce travail lorsqu’il était député (La République en marche, LRM), a, récemment, démissionné pour prendre la direction de l’Association nationale des industries alimentaires.

    Comparez les programmes des principaux candidats

    Il faut donc s’attendre à « la continuité, après avoir posé les fondamentaux », comme l’expliquait, le 9 mars, devant les bailleurs sociaux, les professionnels du bâtiment et la Fondation Abbé Pierre, Emmanuelle Wargon, ministre du logement et, ce jour-là, porte-parole du candidat.

    Plus qu’un programme, ce sont plutôt, à écouter M. Lépine, quelques pistes et principes de base dont le détail est renvoyé à des « négociations » ultérieures.

    « Le choc d’offre promis en 2017 n’a pas eu lieu »

    Sur la construction de logements neufs, Emmanuel Macron ne s’aventure pas, contrairement à ses concurrents, à afficher un objectif chiffré : « Il faut produire là où on en a besoin », résume Xavier Lépine, reconnaissant que « le choc d’offre promis en 2017 n’a pas eu lieu, car l’acte de construire est complexe, mobilise une multitude d’acteurs, promoteurs, aménageurs et d’abord les 35 000 “ministres du logement” que sont les maires et qui, en raison de multiples contraintes, ne délivrent pas assez de permis de construire, diagnostique-t-il. C’est pourquoi nous proposons d’abord de confier aux intercommunalités [qui sont un peu moins de 1 300 en France] une compétence renforcée pour accorder les autorisations de construire. »

    « Les aides au logement resteront le “boulet” du président de la République, à la gauche d’en tirer les leçons »

    Les maires, en première ligne face à leurs administrés, seront-ils donc court-circuités, privés de cette compétence ? Sur une proposition à ce point explosive, M. Lépine reste prudent : « C’est à négocier, dans un contrat de confiance avec l’Etat, accompagné de financements, par exemple des aides à la pierre, et il faudra peut-être une loi. »

    Seul chiffre précis du programme, les 125 000 logements sociaux à livrer chaque année, mieux, donc, que les 95 000 lancés en 2021. « La Caisse des dépôts affirme que les bailleurs sociaux ont les moyens, sinon on les financera et la suppression de la réduction de loyer solidarité [RLS, infligée depuis 2018 aux bailleurs sociaux et qui s’élève, depuis 2019, à 1,5 milliard d’euros par an] serait une piste », avance Xavier Lépine.

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    Le Monde

    De jeunes ingénieurs et leur « éco-anxiété » : « Ne pas agir, c’est être dans une maison en feu et dire que tout va bien »

    A Lunas, dans l’Hérault, une bande de vingtenaires confrontent leurs angoisses face à la crise climatique et mobilisent leur énergie afin d’y remédier.

    La bâtisse, sur trois étages, a l’allure d’un centre de colonies de vacances. C’est d’ailleurs ce qu’a pensé sa future propriétaire, un jour où elle passait par Lunas, petit village de l’Hérault, au beau milieu des monts des Cévennes méridionales. Elle a donc décidé d’acheter cette maison pour en faire un éco-lieu qu’elle pourrait mettre à disposition d’associations. L’espace semble en effet idéal pour repenser un chemin d’action pour la planète. Ce jour de février, une bande de vingtenaires assis dans le jardin sont réunis dans ce but, invités à identifier ce qui pourrait freiner leur engagement écologiste.

    Emmitouflée dans son écharpe, Laurine Capdeville, 22 ans, se lance. « Pour l’instant, je suis dépendante de mes parents, de leur manière de consommer et de leur vision de l’avenir et du travail », constate l’étudiante ingénieure, qui pense difficile de mettre en place, dans son cadre actuel, les alternatives de vie « bas carbone » esquissées la veille avec le groupe. Dans ces conditions, elle n’envisage pas de bifurquer radicalement de manière immédiate, ni d’abandonner la perspective d’un futur diplôme. Pour autant, elle éprouve un mal-être profond à constater que son mode de vie n’est pas en accord avec ses valeurs écologistes. « Ne pas agir, c’est comme être assise dans une maison en feu et dire que tout va bien », affirme-t-elle.

    Mobiliser l’intelligence collective

    Face à elle, deux camarades écoutent sans intervenir. Quand retentit le gong qui ouvre leur temps de parole, ils esquissent des conseils – en parlant à la première personne, sans jamais être prescriptifs. « A ta place, j’enclencherais des discussions sur ce point avec mes parents, même si cela risque d’être difficile. Mais j’essaierais de ne pas me mettre la pression pour être 100 % cohérente tout le temps. Me dire aussi que l’année d’études qui me reste est une chance pour mûrir mon projet », propose ainsi l’un des participants.

    Tous écolo-imparfaits ! Nos petits arrangements avec la culpabilité écologique

    Dans ces petits ateliers, menés par l’association et « école itinérante » Fertîles – en lien avec le mouvement La Bascule –, l’enjeu est de dépasser le sentiment d’impuissance face à la crise écologique en mobilisant l’intelligence collective. Et d’apaiser du même coup les angoisses qui tenaillent intimement cette jeune génération, sommée de se positionner face aux conséquences déjà inéluctables du dérèglement climatique, dans un monde qui n’a pourtant pas l’air de vouloir changer. Le temps d’une semaine en immersion, une quinzaine de jeunes de moins de 30 ans, étudiants ou diplômés d’écoles d’ingénieurs, tous écolos, viennent chercher des clés concrètes pour s’engager pleinement dans leur vie quotidienne et professionnelle. Mais aussi le soutien d’un groupe.

    « J’ai senti dans mes tripes l’urgence de la situation. Une sensation de danger imminent, qui me faisait monter des crises de larmes » Constance, 22 ans

    « Ce sont des jeunes qui ont conscience qu’il y a un problème, mais ne savent pas comment agir, analyse Raphaëlle Colas des Francs, elle-même ingénieure de formation et coordinatrice du parcours. On leur montre qu’ils ne sont pas seuls. On les sécurise, dans leur bascule, en leur disant qu’ils peuvent utiliser les compétences qu’ils ont déjà acquises au profit de la transition et agir en tant que citoyens, consommateurs mais aussi ingénieurs. » Les participants sont alors formés aux enjeux écologiques actuels, se voient présenter des secteurs et des métiers dans lesquels ils pourront concourir à limiter la hausse des températures à 2 degrés : le reconditionnement, l’économie de la fonctionnalité, la planification de la « résilience alimentaire », les transports et la filière du vélo…

    « Nos Futurs », la parole à la relève

    Constance Pons, 22 ans, est venue « s’outiller ». En fin de cursus à l’école Sup’EnR de Perpignan, l’étudiante a du mal à reconnaître ses aspirations écologistes dans ses cours et se sent « un peu perdue ». Durant le premier confinement, où elle s’est plongée dans divers documentaires sur le climat et séries comme L’Effondrement, sur Canal+, elle a été assaillie par un sentiment d’angoisse sur l’avenir. « J’étais déjà sensibilisée, mais cela a été un moment de bascule, où j’ai senti dans mes tripes l’urgence de la situation. C’était vraiment une sensation de danger imminent, qui me faisait monter des crises de larmes », se souvient la jeune femme.

    Sexualité, apparence, menstruations… Chez les jeunes femmes, quand le plus intime devient politique

    Depuis, elle a progressivement modifié son mode de vie : abandonner le smartphone, se déplacer en stop ou en train, ne plus rien acheter de neuf… Mais elle veut sentir qu’elle fait aussi « aussi [s]a part » professionnellement et ainsi trouver des modèles d’inspiration pour guider ses choix, en dehors d’un modèle classique du métro-boulot-dodo et du CDI à tout prix – qui rebute d’ailleurs beaucoup des jeunes du stage. « Ici, je me sens profondément à ma place », confie Constance, à propos de cette semaine immersive.

    Trouver « la force d’agir »

    C’est avant tout l’expérience collective qui est recherchée par les participants, comme moteur d’engagement et de motivation. La formation est fondée sur la convivialité : repas végans pris en commun, jam de musique le soir… « On tient à montrer qu’une vie sobre peut être très joyeuse », insiste Raphaëlle Colas des Francs. Des règles de collectivité ont été transmises aux participants en début de stage, avec un langage de communication spécifique qu’on retrouve dans d’autres milieux militants pour permettre une meilleure écoute. Et dénouer la parole : « Ils se livrent ici sur des choses qu’ils n’ont parfois jamais dites à des proches », observe-t-elle.

    « Je venais chercher des épaules, témoigne Alice, 25 ans, qui a grandi à Nancy. Dans mon entourage, je me heurte à un mur quand j’aborde le sujet, et cela me stresse beaucoup, l’impression que personne ne se bouge. Je ressens souvent une grande solitude. » La signature de son premier CDI dans une grande entreprise agrochimique a été, pour l’ingénieure, le déclencheur d’un vrai malaise. « Je me suis enfermée dans un confort dont j’ai une peur bleue de me séparer. Et en même temps je ne me sens pas à ma place dans un job où j’ai trop peu d’impact. » Rencontrer des gens qui partagent ses convictions lui permet d’envisager plus sereinement des alternatives. « La dynamique collective est hyperpuissante », dit-elle.

    Simplicité, sobriété… La conversion aux « low tech » de jeunes ingénieurs

    Assis en tailleur face au groupe, Adrien Acket, 23 ans, explique aussi : « Avant cette semaine, je pensais que continuer la transition allait être très difficile. » Etudiant à l’Estia, à Biarritz, il s’est spécialisé dans le développement durable, mais ses enseignements ne lui semblaient pas assez complets. Adrien est allé chercher par lui-même des informations, qui ont généré chez lui un « grand choc ». Il en est ressorti très abattu. Se sentir moins seul lui redonne aujourd’hui « la force d’agir », confie-t-il. Un objectif que l’association Fertîles veut faire perdurer au-delà du stage, en créant une communauté d’anciens. Un réseau sur lequel se reposer, pour tenir dans la longueur ce « marathon » que représente l’engagement.

    Donner la parole à la jeunesse. Ecouter ses préoccupations. Imaginer des solutions pour l’avenir. C’est l’ambition du festival « Nos futurs », un événement organisé par « Le Monde Campus », Les Champs Libres et la métropole de Rennes, autour des grandes préoccupations de notre temps : climat, travail, alimentation, médias, sexualité, genre et engagement… Au programme : débats, rencontres, ateliers, expositions, vidéos, podcasts, concours d’éloquence, live Twitch... Voir le programme complet. « Nos futurs », du 22 au 27 mars 2022 Aux Champs Libres à Rennes. Accès libre et gratuit Retrouvez toute l’actualité de l’événement sur les réseaux sociaux avec le hashtag #NosFuturs et dans la newsletter en vous inscrivant ici.

    Ce dossier est réalisé dans le cadre de l’évènement Nos futurs, en partenariat avec Les Champs Libres et Rennes Métropole

    Alice Raybaud(Envoyée spéciale à Lunas (Hérault))

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    Le Figaro

    Passe vaccinal : ce qui change pour vos voyages depuis le 15 février

    La rédaction du Figaro Voyage

    En France, la durée de validité du certificat de vaccination et du certificat de rétablissement passe de six à quatre mois. Un simple test négatif ne permet plus d'accéder à la plupart des lieux publics.

    Pour les voyages en France

    Le projet de loi instaurant le «passe vaccinal», adopté par l'Assemblée nationale le 16 janvier, est entré en vigueur le 24 janvier. Ce dispositif, qui succède au passe sanitaire, ne change rien aux conditions de voyage des personnes vaccinées ou immunisées après une infection. Pour les non-vaccinés, en revanche, le test négatif n'est plus accepté nulle part ou presque. La preuve de vaccination et le certificat de rétablissement sont les deux seuls documents permettant d'accéder à la plupart des lieux publics (transports interrégionaux, restaurants, musées...). Il concerne tous les Français de 16 ans et plus. Les enfants de 12 à 15 ans restent quant à eux soumis au passe sanitaire et peuvent donc continuer à utiliser un test négatif.

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    Les lieux soumis au passe vaccinal sont les mêmes que ceux déjà soumis au passe sanitaire. Pour vos loisirs, il s'agit :

    • Des hébergements touristiques de type campings et centres de vacances, avec unique contrôle au début du séjour. Dans les hôtels, les clients n'ont pas à présenter de passe vaccinal sauf s'ils accèdent aux activités listées par la loi (restaurant, bar, salle de sport, piscine, spa...). Il n'est pas obligatoire pour le room service, ni pour le petit déjeuner si celui-ci est accessible aux seuls clients de l'hôtel ;
    • Des restaurants et les bars ;
    • Des transports en commun interrégionaux, à savoir les cars longue distance, les avions (vols nationaux uniquement, ceux vers la Corse et les territoires d'outre-mer restant soumis au passe sanitaire) et les trains (TGV inOui, Ouigo, Intercités et trains de nuit). Les personnes non vaccinées peuvent néanmoins emprunter des moyens de transport à condition de justifier d'un motif impérieux d'ordre familial ou de santé et de disposer d'un test négatif de moins de 24 heures ;
    • Des remontées mécaniques ;
    • Des navires et bateaux de croisière ;
    • Les activités de loisirs (cinémas, musées, salles de spectacles, etc.).

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    Pour conserver la validité du passe vaccinal, il est nécessaire d'être à jour dans sa vaccination contre le Covid-19. Depuis le 15 janvier, les Français de plus de 18 ans n'ayant pas reçu de rappel de vaccin sept mois après leur dernière injection (deux doses) ou infection au Covid-19 voient leur passe sanitaire désactivé. À partir du 15 février, ce délai sera abaissé à quatre mois (3 mois pour l'éligibilité au rappel, plus 1 mois de délai supplémentaire pour réaliser son rappel). Le site monrappelvaccincovid.ameli.fr, mis en place par l'Assurance maladie, permet de connaître la date de fin de validité de votre passe si vous ne faites pas le rappel.

    À noter : lorsque vous recevez une dose de rappel, il faut attendre sept jours avant que le nouveau QR code s'active. Que faire si vous avez été infecté par le Covid-19 après votre vaccination ? «Les personnes qui ont été testées positives au Covid-19 avant d'avoir pu recevoir leur dose de rappel peuvent utiliser leur certificat de rétablissement [c'est-à-dire leur test positif, NDLR] pour que leur 'passe sanitaire' reste valide en attendant de faire leur rappel. Il est néanmoins recommandé de faire votre rappel à partir de trois mois après votre infection», détaille le site du gouvernement. À partir du 15 février, ce certificat de rétablissement sera valable quatre mois (au lieu de six).

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    Pour les voyages à l'étranger

    Si les règles changent au niveau national, elles restent indépendantes de celles qui régissent les voyages en Europe et ailleurs dans le monde. Dans l'Union européenne, depuis le 1er février 2022, la validité du certificat de vaccination est limitée à 270 jours (neuf mois) après schéma vaccinal complet. La Commission européenne précise qu'il s'agit d'une durée maximale : certains États peuvent décider de la réduire davantage, comme la France, donc, à partir du 15 février (quatre mois au lieu de neuf).

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    Certaines personnes, notamment celles qui ont été vaccinées il y a entre sept et neuf mois, pourraient toujours faire valoir leur certificat de vaccination pour leurs voyages dans l'UE... mais pas en France. En dehors de l'Union européenne, la durée de validité du certificat de vaccination (mais aussi du certificat de rétablissement) dépend de chaque pays. Pour entrer en Israël, par exemple, il est nécessaire que la dernière dose ait été administrée moins de 180 jours (six mois) avant l'entrée sur le territoire. Il est important de vérifier les règles en vigueur dans chaque pays en consultant notre carte ou le site France Diplomatie.

    Publié le 14 janvier, cet article fait l'objet de mises à jour régulières.

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    Le Monde

    A Marseille, le combat d’Amine Kessaci, 18 ans, pour rendre plus vivables les cités

    Depuis l’assassinat de son frère aîné, le jeune homme de 18 ans milite pour améliorer les conditions de vie dans son quartier de Frais-Vallon, dans le nord de Marseille, et partout en France. Son association compte presque une dizaine d’antennes en France et environ 700 adhérents.

    Amine Kessaci est chez lui à Frais-Vallon. Dans ce quartier du 13e arrondissement de Marseille, dans le nord de la ville, où vivent quelque 6 000 habitants, le jeune homme de 18 ans salue tous les passants, souvent par leur prénom. Il a passé son enfance ici, parmi les barres d’immeubles, déménageant seulement du bâtiment N au bâtiment E. « Vivre à la cité, c’est vivre avec la solidarité, la mixité, l’envie de faire société ensemble. Dès qu’une personne tombe, tout le monde se presse pour la relever », constate le Phocéen.

    Président de l’association Conscience, qu’il a fondée en juillet 2020, il se bat pour améliorer les conditions de vie dans les quartiers défavorisés partout en France. Il y a les façades en piteux état à rénover, les ascenseurs aux bruits inquiétants – quand ils ne sont pas en panne –, les immeubles infestés de rats. Et puis, le trafic de drogue, qui gangrène la cité et qui a notamment causé la mort du frère aîné d’Amine. Le 29 décembre 2020, Brahim, 22 ans, était retrouvé calciné dans une voiture, plus au nord de la ville. Quelques mois plus tôt, il avait déjà reçu plusieurs balles de fusil. « Dans ma cité, il y a eu des morts. J’en compte presque une cinquantaine, déplore Amine Kessaci. Malheureusement, pour les jeunes impliqués dans les réseaux, la fin se résume souvent par la case prison ou la case cimetière. Je veux me battre contre ça. »

    « Dès qu’on l’appelle, il répond présent, il essaye de trouver des solutions administratives. Il est plus efficace que beaucoup d’acteurs publics » Kheira, une habitante du Frais-Vallon

    Le jeune Marseillais met toute son énergie dans ce combat. Et quand il ne travaille pas ses cours de préparation, en ligne, à Sciences Po, il y consacre aussi tout son temps. Dans les nouveaux locaux de Conscience, prêtés par la municipalité, à Saint-André (15e arrondissement), où il reçoit, les murs sont nus et la pièce principale n’est meublée que du strict nécessaire : des tables et des chaises. Dans cette salle de réunion, Amine Kessaci accueille des mères des quartiers. « Il est l’épaule sur laquelle on peut se reposer, confie Kheira, qui habite le Frais-Vallon depuis vingt-quatre ans. Dès qu’on l’appelle, il répond présent, il essaye de trouver des solutions administratives. Il est plus efficace que beaucoup d’acteurs publics. Il déniche même des petits boulots pour les jeunes. » Les rendez-vous, comme les coups de fil, s’enchaînent toute la journée. La routine pour le président de Conscience, qui, à peine majeur, a déjà un emploi du temps surchargé, avec, notamment, deux ou trois allers-retours par mois à Paris.

    Son association compte presque une dizaine d’antennes en France et environ 700 adhérents. Pull noir Calvin Klein sur les épaules, cheveux bouclés en bataille, visage encore juvénile, Amine semble rodé à l’exercice de la communication. Il est déjà intervenu dans certains médias français, il a même suscité l’intérêt de journalistes allemands, italiens et espagnols. Cette activité intense lui convient très bien. « Je suis un acharné, je ne compte pas mes heures », confie le président derrière son bureau où trônent son ordinateur portable et les pochettes colorées des différents dossiers à gérer. Une phrase placardée sur la porte de la pièce résume finalement le personnage : « La meilleure manière de commencer, c’est d’arrêter de parler et de s’y mettre. »

    Festival : « Nos Futurs », la parole à la relève

    Voter pour la première fois

    Ces derniers jours, Amine Kessaci s’investit particulièrement dans la campagne présidentielle. Avec une dizaine d’autres jeunes, il fait partie du projet « Ta voix compte », dont le but est de « faire entendre la voix des jeunesses et porter leurs idées aux candidats ». Plusieurs parmi ces derniers ont déjà répondu aux sollicitations. Dans le cadre d’une autre initiative, l’association Conscience a aussi acheté un minibus pour faire la tournée des quartiers nord, inciter les gens à aller voter et leur fournir, si besoin, quelques informations-clés (les dates des deux tours de l’élection et l’emplacement de leur bureau de vote). Amine ne sait pas encore pour qui il va voter, mais ce sera à gauche. « Je suis très impatient d’être devant l’urne et de voter pour la première fois, s’enthousiasme le jeune homme. C’est comme un rêve qui va se réaliser. »

    Amine Kessaci n’a pas attendu sa majorité pour s’engager. Né à Marseille d’un père mécanicien dans l’automobile et d’une mère femme de ménage, tous deux algériens, le gamin des quartiers nord mène ses premiers combats dans le cercle familial. « Je militais déjà à la maison pour qu’on soit égaux entre frères et sœurs », affirme l’avant-dernier d’une fratrie de six enfants. Dès ses 13 ans, il suit son père, en situation irrégulière, dans les manifestations. « Il a bénéficié de l’aide du Réseau éducation sans frontières, qui s’était mobilisé au Vieux-Port. Il risquait d’être expulsé », se souvient-il. Au lycée, même son choix de passer un bac pro gestion et administration devient politique. « Mes profs voulaient que je fasse un bac L. Je trouvais ça fou qu’on discrimine encore les bac pro, qu’on les voie comme des jeunes de quartiers populaires qui n’ont pas d’avenir », fulmine-t-il.

    Au sein de son établissement, le lycéen ne passe pas inaperçu. Léa Duvernay, professeure d’anglais au lycée Jean-Baptiste-Brochier (10e arrondissement marseillais), évoque un élève « comme on en a très rarement. Il était un peu timide au début, mais il s’est rapidement présenté comme délégué de classe et a pris ce rôle très au sérieux, à seulement 14 ans. Très vite, il a proposé sa candidature à toutes les instances de la vie lycéenne et tout le monde a connu Amine ». Se mobiliser pour que les élèves reçoivent des équipements dans leur foyer ou manifester pour que deux camarades en situation irrégulière ne soient pas expulsés : Amine Kessaci est de toutes les luttes. « Il était devenu indispensable, reconnaît son ancienne professeure. Un vrai porte-parole, toujours prêt à aider les autres. » Il est d’ailleurs réélu délégué chaque année, jusqu’à ce qu’il obtienne son baccalauréat, avec la mention très bien, en juin 2021.

    « Les jeunes veulent faire évoluer le modèle productiviste »

    Sortir de Frais-Vallon pour étudier dans un autre quartier de Marseille – « une chance », selon lui – a permis à Amine de prendre du recul sur les conditions de vie dans sa cité. « Quand on disait le mot “bac”, mes camarades de classe pensaient tout de suite au diplôme, et mes potes du quartier à la brigade anticriminalité. J’ai pris conscience de toutes nos inégalités », raconte le militant. A la fin de son année de première, au terme d’une expérience de plus d’un an au Parlement régional de la jeunesse en PACA, dont il sort déçu, il crée d’abord l’association Conscience écologique, aidé par sa professeure, qui en devient la vice-présidente et met en place des opérations de nettoyage dans les quartiers. « Histoire de vraiment changer les choses sur le terrain », assure-t-il.

    Une possible carrière politique

    La suite, Amine Kessaci la raconte avec le regard qui se perd parfois dans le vide. « On s’est rendu compte que l’écologie toute seule ne menait à rien, qu’il fallait une justice sociale. On s’est ouvert à diverses thématiques : éducation, transports, services publics, logements insalubres, précarité alimentaire… Puis il est arrivé ce qui est arrivé à mon frère », confie-t-il, jouant avec les manches de son pull comme pour cacher son émotion.

    Le jeune homme se souvient très bien de l’appel de sa mère, apprenant que des corps ont été découverts calcinés dans une voiture, affolée à l’idée que Brahim, qu’elle n’a pas vu depuis des jours, puisse se trouver parmi eux. Pendant une semaine, le temps que les corps soient officiellement identifiés, Amine Kessaci ne veut pas y croire : « J’avais toujours vu mon grand frère comme un super-héros intouchable, je pensais qu’il s’était enfui, qu’il se cachait et qu’il reviendrait. » Le petit frère est finalement mis au repos par son médecin pendant un mois. « Il s’est refermé sur lui-même. Il n’arrivait plus à parler à personne, se remémore Léa Duvernay. Quand il est revenu, il s’est senti d’autant plus investi sur cette problématique de la criminalité. »

    Aujourd’hui, le jeune homme parle ouvertement de la mort de son frère. Il insiste simplement pour dire que ce n’était pas « un règlement de comptes », mais bien « un homicide ». « Quand on parle de règlements de comptes, on oublie que ce sont des êtres humains, souvent jeunes, qui sont morts, et non juste des sauvages qui se sont entretués », précise-t-il. Pour aider les autres familles de victimes, son association, dès lors appelée seulement Conscience, a mis en place une cellule psychologique, composée d’une psychologue bénévole et d’un avocat, accompagnés de mères du collectif. Prochain objectif : signer une convention avec les bailleurs sociaux pour que les familles puissent facilement déménager et faire leur deuil. La mère d’Amine est d’ailleurs partie vivre dans un village à côté de Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône), à 50 kilomètres de Frais-Vallon.

    A Marseille, le chantier de la Savine, otage de règlements de comptes entre trafiquants

    Les dernières activités d’Amine Kessaci dans sa cité ont fini par attirer l’attention de l’Elysée. En septembre dernier, il a ainsi pu discuter avec Emmanuel Macron lors de sa visite dans les quartiers nord de Marseille. Le jeune militant rencontre régulièrement Nadia Hai, ministre déléguée chargée de la ville. De quoi envisager un avenir en politique ? Le jeune Marseillais ne serait pas contre. « Déjà quand il était enfant, il préférait regarder Public Sénat plutôt que les dessins animés », s’amuse sa mère, Wassila Benhamdi. Une dizaine d’années plus tard, le garçon n’a pas changé d’habitudes et reste un spectateur régulier de la chaîne parlementaire.

    Amine Kessaci passera les épreuves d’entrée à Sciences Po, le 23 avril. « La veille du second tour [de l’élection présidentielle], c’est peut-être un signe », glisse l’étudiant. Par la suite, il aimerait intégrer l’Institut national du service public, qui a remplacé l’Ecole nationale d’administration. « Il est fait pour la politique, estime Léa Duvernay. Il est honnête et ça fera du bien. » N’a-t-il pas peur de devenir le genre d’élu corrompu que tous deux rejettent ? « Je sais qu’il y aura toujours les mamans du quartier pour me rappeler la vraie vie, veut-il convaincre. Et comme j’habiterai encore à Frais-Vallon, même si je suis élu, je serai encore dans la réalité au quotidien. Je n’imagine pas vivre ailleurs qu’au quartier. »

    Donner la parole à la jeunesse. Ecouter ses préoccupations. Imaginer des solutions pour l’avenir. C’est l’ambition du festival « Nos futurs », un événement organisé par « Le Monde Campus », Les Champs Libres et la métropole de Rennes, autour des grandes préoccupations de notre temps : climat, travail, alimentation, médias, sexualité, genre et engagement… Au programme : débats, rencontres, ateliers, expositions, vidéos, podcasts, concours d’éloquence, live Twitch... Voir le programme complet. « Nos futurs », du 22 au 27 mars 2022 Aux Champs Libres à Rennes. Accès libre et gratuit Retrouvez toute l’actualité de l’événement sur les réseaux sociaux avec le hashtag #NosFuturs et dans la newsletter en vous inscrivant ici.

    Cet article fait partie d’un dossier réalisé dans le cadre de l’évènement Nos futurs, en partenariat avec Les Champs libres et Rennes Métropole.

    Robin Richardot

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    Valeurs Actuelles

    Hollande déjà prêt à “prendre toute sa part” dans la reconstruction du PS

    Anne Hidalgo est à la peine dans les sondages. Créditée de 1,5% à 2% des suffrages, la candidate du Parti socialiste ne parvient pas à décoller, mais décide coûte que coûte de maintenir sa présence au premier tour de la présidentielle. Elle peut tout de même compter sur le soutien de certains cadres du parti, à commencer par François Hollande, indique Le Parisien. Présent mardi 22 mars au soir à Limoges, l’ancien chef de l’État était venu lui apporter son soutien, du moins de façade. « Je suis là parce que je suis fidèle et loyal, surtout quand c’est difficile. Qu’aurait-on dit si je m’étais tu ou si je m’étais caché ? »

    À cet égard, François Hollande n’a pas manqué de glisser un tacle à son ancien rival, Nicolas Sarkozy : « Je laisse ça à d’autres, ou plutôt à un autre qui n’a jamais été un exemple pour moi », lui rappelant qu’il soutenait sa candidate alors que lui ne s’est toujours pas exprimé en faveur de Valérie Pécresse. Mais très vite, son discours a tourné sur l’après-présidentielle et sa volonté de ne pas voir la gauche disparaître. « Quoiqu’il advienne les 10 et 24 avril, une initiative devra être prise avant les législatives, pour reconstruire la gauche de responsabilité », lâche-t-il, préparant déjà le PS à une reconstruction avant même que l’élection ne soit jouée.

    Législatives en Corrèze ?

    Poursuivant sur cette voie, François Hollande a déclaré vouloir être là « quand le pays aura besoin de nous ». Et d’ajouter : « C’est aujourd’hui qu’il faut préparer. » L’ancien président, candidat aux législatives ? Une possibilité que met en avant le HuffPost alors que son entourage avait démenti les informations du Canard enchaîné il y a deux mois environ. Il pourrait bien se présenter selon son entourage. « C’est très hypothétique. Ce qui est sûr c’est qu’il a envie de rejouer un rôle actif en politique après la présidentielle », expliquait sa conseillère communication à Politico.

    Mais quel rôle pourrait-il jouer réellement ? Selon les informations du Figaro, s’il devait se présenter, ce serait sur ses terres et donc en Corrèze. Le Parisien indique, quant à lui, que certaines sources évoquent un « mouvement qui irait au-delà du PS, quelque chose de plus grand, de plus large, de nouveau avec d’autres personnalités ». Pour l’heure, rien n’est décidé, François Hollande n’en serait encore qu’au stade de la réflexion.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Le Figaro

    Présidentielle 2022: défendre les traditions, le credo inaltérable des Sables-d’Olonne

    VOIX DE FRANCE (6/6) - Rebond touristique, résidents post-Covid… Avec un nouveau brassage de population, les habitants de cette commune tranquille du littoral craignent de voir s’éroder leur mode de vie. Désarçonnés par des combats laïcistes, une délinquance nouvelle et des problématiques de logement, ils s’escriment à préserver l’esprit et les codes de cette terre de traditions.

    Présidentielle 2022: Hayange, une ville sur les cendres de sa vie passée

    VOIX DE FRANCE (5/6) - Chômage, pauvreté… Autrefois bouillonnante d’activité et riche d’emploi, cette ville sidérurgique de Moselle a aujourd’hui d’autant plus de difficultés qu’elle porte, dans sa physionomie comme dans son quotidien, les stigmates très vifs de son industrialisation perdue, révolue.

    Présidentielle 2022: «revitaliser» par la destruction du patrimoine, l’hérésie de Foix

    VOIX DE FRANCE (4/6) - Comme dans bien des communes de France, la politique d’urbanisme de cette ville historique de l’Ariège conduit à des démolitions et défigurations.

    Présidentielle 2022: à Montpellier, les infranchissables frontières du communautarisme

    VOIX DE FRANCE (3/6) - Séparatisme, délinquance, drogue, insécurité… Malgré l’effort collectif et concerté des élus locaux avec les représentants de l’État, redresser la barre de ce quartier, pour redonner aux habitants les gages perdus du pacte républicain, relève de la gageure.

    Présidentielle 2022: Bellême, les Parisiens et la tectonique des mondes

    VOIX DE FRANCE (2/6) - Avec la pandémie, l’essor du télétravail et l’aspiration à une vie au vert, ce village du Perche situé à deux heures de la capitale est devenu une nouvelle banlieue parisienne. Les Franciliens y affluent, aimantés par une politique d’attractivité pour startuppeurs et coworkers. Si l’économie de Bellême est revitalisée, le choc culturel entre les deux mondes irrite parfois les habitants.

    Présidentielle 2022: en Corrèze, le village d’Ayen, seul à la barre de son destin

    VOIX DE FRANCE (1/6) - Comme tant d’autres en France, ce village aux portes de la Dordogne fait partie des territoires reculés, aux marges des bassins de population, à l’écart de l’emploi et des services publics, au cœur des déserts médicaux. Malgré un fort dynamisme et une résilience qu’il a opérés seul, en attirant médecins et activités, Ayen s’épuise à retrouver âme qui vive.

    France24 - Monde

    Les rebelles Houthis annoncent une trêve de trois jours au Yémen et en Arabie saoudite

    Publié le : 26/03/2022 - 21:28

    FRANCE 24 Suivre

    Un porte-parole des rebelles Houthis du Yémen a annoncé samedi une trêve de "trois jours" dans le pays et en Arabie saoudite. Cette décision fait suite à plusieurs attaques menées vendredi sur le sol saoudien et à une riposte de la coalition dirigée par Riyad. 

    Les rebelles Houthis du Yémen ont annoncé, samedi 26 mars, qu'ils allaient cesser leurs offensives dans leur pays et en Arabie saoudite pendant "trois jours", au lendemain d'une série d'attaques contre le royaume voisin.

    Le conflit au Yémen oppose depuis plus de sept ans les forces progouvernementales, appuyées par une coalition internationale dirigée par Ryad, et les rebelles Houthis, soutenus par l'Iran.

    "Les frappes de missiles et de drones ainsi que toutes les actions militaires contre l'Arabie saoudite seront suspendues pour une période de trois jours", a déclaré sur Twitter un porte-parole des Houthis, Mohammed Abdelsalam, citant Mahdi al-Mashat, haut responsable des rebelles.

    Cette trêve pourrait devenir "un engagement définitif et permanent" si l'Arabie saoudite lève le "blocus" sur le Yémen, cesse ses raids aériens et retire ses "forces étrangères" sur le sol yéménite, a ajouté Mohammed Abdelsalam.

    Cet engagement offre également la fin des offensives des Houthis sur le territoire yéménite, notamment autour de la ville pétrolifère de Marib, où la bataille a fait rage ces derniers mois. Il inclut également l'échange de prisonniers.

    Un incendie près du Grand Prix d'Arabie saoudite 

    L'annonce intervient au lendemain d'une nouvelle série d'attaques des rebelles contre l'Arabie saoudite, dont l'une a provoqué - sans faire de victimes - un gigantesque incendie dans un site pétrolier à Jeddah, proche du circuit de Formule 1 qui accueille le Grand Prix d'Arabie saoudite.

    En réaction, la coalition militaire, qui entre dans sa septième année d'intervention au Yémen, a mené des frappes aériennes dans la nuit de vendredi à samedi dans des zones tenues par les rebelles, à Sanaa (nord) et Hodeidah (ouest).

    L'annonce des Houthis intervient également au moment où un accord sur le nucléaire iranien, après plusieurs mois de pourparlers à Vienne, est en passe d'être conclu, dans les "jours" à venir selon des déclarations samedi du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

    En plus de la prise de la capitale Sanaa en 2014, les rebelles se sont emparés de la majorité du nord du pays, le plus pauvre de la péninsule arabique et plongé à cause de la guerre dans l'une des pires crises humanitaires au monde.

    La coalition militaire contrôle toutefois l'espace aérien et maritime du pays. Alors que seuls les vols de l'ONU sont autorisés via l'aéroport de Sanaa, les Houthis posent depuis longtemps la levée de ce "blocus" comme condition à des pourparlers.

    Plusieurs appels à la négociation 

    Plus tôt samedi, un responsable saoudien avait indiqué à l'AFP que les rebelles s'apprêtaient à proposer une trêve et des pourparlers intra-yéménites.

    "Les Houthis ont proposé, par l'intermédiaire de médiateurs, une initiative comprenant une trêve, l'ouverture de l'aéroport (de Sanaa) et du port (de Hodeidah) ainsi que des discussions intra-yéménites", avait affirmé ce responsable saoudien proche du dossier.

    "Nous attendons une annonce officielle de leur part car ils changent constamment de position", avait ajouté ce responsable ayant requis l'anonymat.

    Un diplomate basé à Ryad a indiqué à l'AFP, également sous couvert d'anonymat, que l'envoyé spécial de l'ONU pour le Yémen, Hans Grundberg, avait engagé des pourparlers pour parvenir à une trêve durant le ramadan, le mois de jeûne musulman qui se déroule cette année en avril.

    Le Conseil de coopération du Golfe a récemment appelé les belligérants à des pourparlers de paix à la fin du mois à Ryad, siège de l'organisation, mais les rebelles ont rejeté toutes discussions se déroulant dans un pays "ennemi".

    Avec AFP

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    L'ONU cherche 4,3 milliards de dollars pour éviter une famine de masse au Yémen

    JOURNÉE MONDIALE DE L'EAU

    Le manque d’eau, une violence de plus dans les pays en guerre

    la géopolitique du blé

    La guerre en Ukraine ravive le spectre d'une explosion de pénuries alimentaires

    Valeurs Actuelles

    “On est en apnée” : la Macronie redoute un “accident industriel” nommé Marine Le Pen

    A deux semaines du premier tour, les sondages promettent à Emmanuel Macron une qualification facile pour le second tour. En revanche, si les études le donnent également gagnant au second tour contre Marine le Pen, l’écart est bien moins net. Au point que le président de la République lui-même met en garde ses troupes contre un excès de confiance, révèle samedi 26 mars Le Parisien. « Faites gaffe à Le Pen », martèlerait Emmanuel Macron. Celui-ci n’aurait, selon le quotidien, jamais cru à l’hypothèse Eric Zemmour et ne se sentirait pas non plus menacé par Valérie Pécresse.

    « Une campagne, ce n’est pas gérer une rente »

    En revanche, la Macronie concède que Marine Le Pen fait une bonne campagne. Elle semble se diriger vers le second tour malgré l’irruption d’Eric Zemmour sur sa droite. « On ne réitérera pas 2017 dans les mêmes conditions. Pire, si les sondeurs commencent à faire des hypothèses à 53-47 ou 52-48 à trois jours du second tour, alors on entre dans la marge d’erreur et on n’est pas à l’abri d’un accident industriel », explique un membre du gouvernement au Parisien. « Il y a une dynamique Le Pen, c’est un fait. Et ça peut nous faire très mal à l’arrivée », confirme un parlementaire de la majorité.

    Les sondages évoquent pour l’instant un écart d’au moins cinq points au second tour. Mais dans l’entourage du président de la République, on s’inquiète des limites d’une non-campagne et de la carte du « chef de guerre ». « Nous, c’est la stratégie du masque et du tuba. On est en apnée. Mais une campagne, ce n’est pas gérer une rente, c’est créer une dynamique », déplore un conseiller.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    L'Humanité

    Oui, un vote utile

    Éditorial

    Sébastien Crépel

    Le 10 avril, chaque voix comptera plus que jamais pour peser à gauche, face au total des bulletins de droite et d’extrême droite annoncé très haut : jusqu’à 75 % des suffrages au premier tour de la présidentielle, selon les sondages. Personne, parmi celles et ceux qui ont le progrès et la justice sociale au cœur, ne peut se résigner à une telle marginalisation des idées de gauche, qui rassemblaient encore près de 45 % des exprimés dans la même élection il y a dix ans. Nul ne peut non plus se résoudre à la répétition d’un duel au second tour entre la droite et l’extrême droite pour la troisième fois depuis 2002. Toute la question est donc de parvenir à mobiliser les immenses forces encore en sommeil pour déjouer le désastre qui menace.

    La première chose à faire est de se garder des raisonnements simplistes, à l’instar de celui qui chemine sur le thème du « vote utile ». Le problème de la gauche est non pas le vote prétendument « utile » mais l’abstention de ses électeurs : 25 % des suffrages exprimés avec un, deux ou quatre concurrents, cela reste 25 % seulement, et condamne par avance toute chance de succès au second tour, si tant est que l’on y parvienne. L’expérience a déjà été tentée en 2017. Les communistes furent alors les seuls à ne pas présenter de candidat pour soutenir Jean-Luc Mélenchon, éliminé du scrutin à l’issue du premier tour.

    Aujourd’hui, rien ne permet de dire mieux qu’hier que 1 + 1 ferait 2, à l’heure où des dynamiques distinctes, fragiles mais réelles, se lèvent du côté de Fabien Roussel comme de Jean-Luc Mélenchon. Ce n’est d’ailleurs pas le moindre des paradoxes : les appels au retrait du candidat communiste se font plus pressants à mesure que Fabien Roussel démontre sa capacité à peser dans le scrutin, et que sa candidature est donc attendue potentiellement par des millions d’électeurs. S’amputer de cette dynamique, ce serait amputer toute la gauche : il faut au contraire qu’elle se renforce, pour que se renforcent les chances de la gauche au prochain scrutin.

    Dire cela, ce n’est nullement renoncer aux combats communs qui attendent la gauche dans les luttes comme aux élections, législatives notamment, pour empêcher la droite et l’extrême droite de faire main basse sur le Parlement. La candidature de Fabien Roussel s’inscrit dans le cadre de cette volonté de victoire commune, en apportant une contribution indispensable à la constitution d’une majorité de gauche dès la présidentielle. Pour y parvenir, aucun effort ne sera de trop : les enquêtes qui ont testé l’hypothèse de Jean-Luc Mélenchon face à Emmanuel Macron au second tour – un scénario virtuel à ce stade, avec Marine Le Pen qui n’entend pas céder la place – font état invariablement d’un résultat de l’ordre de deux tiers/un tiers entre le président sortant et le candidat de la France insoumise. Ce n’est pas une simple question d’orientation ou de personnalité : c’est le reflet de l’état réel de la gauche. Mettre la charrue avant les bœufs en misant tout sur la qualification au second tour sans se donner les moyens d’élargir le socle de la gauche au premier, c’est se condamner à faire, au mieux, de la figuration.

    C’est pourquoi l’urgence, comme Fabien Roussel s’y attelle, est de ramener les abstentionnistes au vote pour une gauche de combat. Un vote utile, oui, mais pour un projet plus ambitieux que de siphonner les voix du voisin. C’est possible : la preuve, Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon ont progressé chacun dans les sondages sans faire perdre de voix à l’autre. La clé d’une victoire de la gauche est là.

    Présidentielle 2022gaucheFabien RousselJean-Luc Mélenchon
    France24 - Monde

    La Russie resserre son étau autour de la mer d'Azov, "porte d'entrée" vers la mer Noire

    Publié le : 25/03/2022 - 23:24

    Tiffany FILLON

    Depuis le 24 février, l'offensive russe vise, en partie, le sud de l'Ukraine et les territoires situés à l'est, le long de la mer d'Azov. Si la Russie s'empare de cette bande terrestre, elle deviendrait maître de la mer d'Azov, une victoire majeure pour Moscou.

    En Ukraine, la "guerre éclair" espérée par Vladimir Poutine n'a pas eu lieu. Depuis un mois, les troupes russes et ukrainiennes s'affrontent sur plusieurs zones : le nord, l'est et le sud de l'Ukraine. Au sud et à l'est, la Russie attaque des territoires qui bordent la mer Noire et la mer d'Azov.

    Cette offensive s'étend sur une vaste bande terrestre depuis le Donbass, contrôlé en partie depuis 2014 par des séparatistes prorusses, jusqu'aux portes de Mykolaïv, en passant par Melitopol, Berdiansk et la péninsule de Crimée, annexée par la Russie en 2014. Moscou semble vouloir poursuivre sur cet axe : l'armée russe a annoncé vendredi 25 mars qu'elle concentrerait ses efforts sur l'Est de l'Ukraine pour permettre la "libération du Donbass". 

    Le contrôle du sud-est de l'Ukraine depuis le Donbass aurait un avantage non négligeable pour la Russie, à la fois terrestre et maritime. "Si les Russes prennent toute la rive septentrionale de la mer d'Azov, celle-ci deviendrait alors une mer intérieure russe", explique Jean-Sylvestre Mongrenier, chercheur à l'Institut français de géopolitique (Université de Paris-VII) et chercheur associé à l'Institut Thomas More, contacté par France 24. 

    Mais l'armée russe n'en est pas encore là. La ville portuaire de Marioupol, lourdement bombardée, résistait encore vendredi, malgré une situation humanitaire catastrophique. Plus à l'ouest, du côté de la mer Noire, Kherson est la seule ville majeure conquise entièrement par les forces russes. Et les Russes "essayent toujours d'encercler Mykolaïv en ambitionnant d'avancer sur l'ouest, vers Odessa", selon le ministère britannique de la Défense.

    Asphyxier l'Ukraine par le sud  

    La conquête de l'intégralité de cette zone terrestre aurait alors des conséquences importantes sur l'Ukraine. Car Marioupol, Berdiansk et surtout Odessa sont des grands ports ukrainiens, par lesquels l'Ukraine exporte notamment des produits sidérurgiques et du blé. Pour le chercheur, "il y a, d'une part, la guerre à proprement parler, avec des affrontements armés et, d'autre part, un blocus naval, l'asphyxie économique et la volonté de priver l'Ukraine de tout accès maritime". 

    La mer d'Azov est déjà de facto sous l'emprise de la Russie depuis l'annexion de la Crimée en 2014. Depuis cette date, Moscou contrôle les deux rives du détroit de Kertch, qui donne accès à la mer Noire. La rive orientale du détroit correspond à la péninsule russe de Taman et la rive occidentale est située en Crimée. Le contrôle de la mer d'Azov s'est ensuite renforcé en 2018 avec la création, par la Russie, d'un pont reliant les deux péninsules. "Dès cette époque, la Russie considérait que la mer d'Azov était une mer russe", précise l'auteur de l'ouvrage "Le Monde vu de Moscou - Géopolitique de la Russie et de l'Eurasie post-soviétique" (PUF, 2020).

    >> À lire sur France24.comLa guerre en Ukraine ravive le spectre d'une explosion de pénuries alimentaires

    En effet, "ce pont de Kertch empêchait un certain nombre de navires ukrainiens de passer. Cela a contribué à réduire considérablement le trafic maritime de Marioupol et Berdiansk, deux ports importants pour l'Ukraine, et a conduit à la redirection du commerce vers les ports ukrainiens donnant sur la mer Noire", précise à France 24 Louis Pétiniaud, chercheur au centre de recherche Geode et spécialiste de l'Ukraine et de la Russie. 

    Après la construction du pont, la marine russe avait tiré sur des navires militaires ukrainiens et s'était emparée de trois d'entre eux, en novembre 2018. Elle avait accusé ces navires d'avoir pénétré dans les eaux territoriales de la Crimée, dont l'annexion n'est pas reconnue par l'Ukraine. 

    La Russie et l'Ukraine avaient pourtant conclu un accord en décembre 2003. Il prévoyait l'appartenance de la mer d'Azov et le détroit de Kertch aux "eaux intérieures de l'Ukraine et de la Russie" et la circulation "libre" dans le détroit pour les navires des deux pays, y compris militaires. Mais l'annexion de la Crimée a rebattu les cartes. 

    "Vladimir Poutine veut reconstituer la Nouvelle-Russie"

    "Je ne pense pas que la mer d'Azov ait en elle-même un intérêt pour la Russie. Mais c'est une porte d'entrée vers la mer Noire [où transite une partie importante du trafic maritime mondial]", affirme Louis Pétiniaud. Si Marioupol tombe aux mains des Russes et qu'ils "contrôlent la rive septentrionale de la mer d'Azov, alors ils contrôleraient toute la mer d'Azov et ce serait un pas supplémentaire vers le contrôle des rives septentrionales de la mer Noire", ajoute Jean-Sylvestre Mongrenier. 

    Mais avoir un accès élargi à la mer Noire n'est pas le seul objectif de Moscou. "Pour la Russie, la mer Noire commande l'accès à la Méditerranée, en passant par les détroits turcs du Bosphore et des Dardanelles. Ensuite, à partir de la Méditerranée, il y a la possibilité de se projeter dans la mer Rouge, dans l'océan Indien, dans l'océan Atlantique. La mer Noire donne accès à ce qu'on appelle en Russie 'l'océan mondial'", explique le chercheur. 

    La Russie tente déjà depuis plusieurs années d'étendre son influence dans les mers chaudes. En 2015, Moscou avait lancé des missiles de croisière depuis la mer Caspienne pour détruire des cibles en Syrie. Autre exemple ces dernières semaines : la Russie et le Soudan ont relancé un projet de base militaire russe, le long de la mer Rouge, à Port-Soudan. 

    >> À lire aussi sur France 24.comLa Russie relance un projet de base navale au Soudan

    Cette stratégie fait écho à celle de l'impératrice Catherine II, qui avait, à la fin du XVIIIe siècle, fondé le port de Sébastopol pour offrir un accès privilégié aux mers chaudes. "Elle avait fait la conquête de la partie nord de la mer Noire et elle avait donné le nom de  'Nouvelle Russie' à cet espace. Aujourd'hui, Vladimir Poutine veut reconstituer cette 'Nouvelle-Russie', c'est-à-dire une zone terrestre qui part du Donbass, qui s'étend jusqu'à la Crimée et qui irait au minimum jusqu'à la Moldavie", affirme Jean-Sylvestre Mongrenier. 

    Mais la Russie n'est pas seule en mer Noire. Elle la partage avec la Géorgie et trois pays membres de l'Otan, la Turquie, la Bulgarie et la Roumanie. La Turquie, dont la marine peut tenir tête aux Russes, a récemment cherché à freiner les ardeurs des Russes en mer Noire. Le 28 février, elle a interdit le passage de ses détroits à tous les bâtiments de guerre, qu'ils soient issus de pays "riverains ou non de la mer Noire". Si la Russie s'est sentie directement visée, cette décision s'applique aussi à l'Otan, qui cherche à muscler ses positions dans cette zone.

    L'Alliance a décidé jeudi d'envoyer des renforts en Bulgarie, en Roumanie, en Hongrie et en Slovaquie, ce qui porterait à huit le nombre de bataillons multinationaux déployés sur le flanc oriental de l'Otan. Washington et ses alliés ont par ailleurs commencé à discuter de la livraison à l'Ukraine de missiles antinavires. Des armes qui pourraient aider le pays à desserrer l'étreinte russe autour des ports de la mer Noire.

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    Guerre en Ukraine : l'Inde prise au piège de sa proximité avec la Russie

    Reporters

    La bataille d'Irpin, carnet de route en Ukraine

    Le fil du 25 mars

    La Russie va concentrer ses opérations sur le Donbass, l'UE s'entend sur des achats communs de gaz

    L'Humanité

    Présidentielle. Face à la vie chère, que propose la gauche ?

    Décryptage

    Déjà en tête des préoccupations des Français, le pouvoir d’achat revient dans les débats avec la guerre en Ukraine, à quelques semaines de la présidentielle. Mesures d’urgence face à l’envolée des prix, hausse des salaires… les candidats de gauche avancent leurs idées.

    Julia Hamlaoui

    Quand le prix à la pompe dépasse les 2 euros à quelques semaines de la présidentielle, impossible de faire l’impasse sur le pouvoir d’achat. Surtout lorsque, pour 54 % des Français, c’est le sujet qui comptera le plus au moment du vote (+ 21 points par rapport à 2017), selon un sondage Odoxa publié juste avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Le contexte de guerre rend l’urgence d’agir encore plus palpable, alors qu’une enquête Ifop révèle que seuls 22 % des Français jugent le bilan d’Emmanuel Macron positif en la matière. Un terrain que les candidats de gauche sont déterminés à lui disputer, de nombreuses propositions à l’appui.

     

    1 - Des mesures d’urgence contre la flambée des prix

    Face à l’inflation liée au conflit en Ukraine, les prétendants progressistes à l’Élysée ont concocté des mesures d’urgence. Pour le communiste Fabien Roussel, il s’agit d’éviter que la guerre ne s’invite « dans le porte-monnaie des Français ». Il propose ainsi, outre une baisse des taxes sur les carburants et un chèque énergie de 700 euros, la création d’un « dividende citoyen » financé par la taxation « à 100 % dès le mois de juin de la totalité des dividendes du CAC 40 », et appelle à sortir les céréales et l’énergie des cotations boursières. Jean-Luc Mélenchon plaide, lui, pour le blocage des prix de l’énergie et des produits de première nécessité (dont un panier de 5 fruits et légumes) : « On veut revenir à 1,40 euro, au niveau d’avant cette grande inflation », précise le député Alexis Corbière, concernant le tarif des carburants, jugeant que la baisse de 15 centimes annoncée par le gouvernement « va compenser des augmentations dont profitent des groupes privés ». Il s’agit également pour la candidate PS, Anne Hidalgo, de bloquer les prix à la pompe « au moins pendant cette période exceptionnelle » à hauteur de 1,76 euro en ramenant la TVA à 5,5 %. Quant à Yannick Jadot, qui souhaite un embargo total sur le gaz russe, il défend une mesure plus ciblée avec 400 euros supplémentaires pour les personnes qui bénéficient déjà du chèque énergie, et 100 euros pour 15 millions de familles supplémentaires.

     

    2 - Le Smic et les salaires revus à la hausse

    Au-delà des mesures pour parer à la crise, c’est bien la hausse des revenus que visent les candidats de gauche. À commencer par la revalorisation du salaire minimum. Anne Hidalgo veut un Smic augmenté de 15 %. Yannick Jadot souhaite, lui, le porter à 1 500 euros net d’ici à 2027. Jean-Luc Mélenchon propose 1 400 euros net tout de suite et Fabien Roussel, qui tient à mettre l’accent sur le montant brut, met sur la table 1 923 euros (soit 1 500 net). Une façon pour le communiste d’insister sur l’importance des cotisations sociales, alors qu’à droite Valérie Pécresse s’applique à vendre une augmentation des salaires en rognant celles-ci (ce qui revient à prendre dans une poche pour en remplir une autre). Mais, d’EELV au PCF, tous plaident aussi pour une hausse dépassant le seuil fixé par l’État. Si, pour le candidat écologiste, elle doit en priorité concerner les « métiers qui ont tenu la société et qui sont aujourd’hui renvoyés à l’ingratitude sociale », pour les autres, des négociations de branche doivent être mises en route sans tarder dans le privé. Quant au public, si le gouvernement a opportunément décidé de dégeler le point d’indice d’ici à l’été, Jean-Luc Mélenchon veut le revaloriser de 15 %. La maire de Paris avait fait du doublement du traitement des professeurs une proposition phare, qu’elle a depuis ramenée à une augmentation, pour un début de carrière à 2 300 euros. « Les salaires de la fonction publique seront augmentés de 30 % », assure de son côté Fabien Roussel.

     

    3 - Soutenir les jeunes et les personnes âgées

    Du grand âge à la jeunesse, la crise sanitaire a particulièrement mis en lumière la pauvreté et la précarité des retraités comme des moins de 25 ans. Concernant les aînés, Anne Hidalgo justifie le statu quo qu’elle propose sur l’âge de départ à la retraite (62 ans) par la priorité qu’elle souhaite accorder à la revalorisation des « montants nets du minimum vieillesse à 1 000 euros et du minimum contributif à 1 200 euros ». Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon proposent pourtant de revenir à la retraite à 60 ans, sans pour autant y sacrifier le montant des pensions. Avec, pour le premier, un minimum de 1 200 euros, la fin de la CSG, le rétablissement de la demi-part fiscale pour les veufs. Avec aucune pension sous le Smic revalorisé à 1 400 euros net pour une carrière complète, pour le second. Les candidats de gauche se rejoignent en revanche pour, face à l’urgence, ouvrir le droit au RSA aux moins de 25 ans. La candidate PS leur promet également un « capital de départ sous condition de ressources » de 5 000 euros. Le prétendant FI y préfère « une garantie d’autonomie » atteignant le seuil de pauvreté (1 063 euros), quand celui du PCF propose, outre de conditionner les aides publiques à l’embauche de jeunes en CDI, un revenu étudiant d’au moins 850 euros par mois. L’écologiste Yannick Jadot, lui, entend créer « un revenu citoyen » de 880 euros, « automatique » dès 18 ans.

     

    4 - Une pierre angulaire : la justice fiscale

    Avec les « primes », la baisse des impôts est devenue la réponse automatique d’Emmanuel Macron face au pouvoir d’achat en berne, comme récemment avec sa proposition de supprimer la redevance. Une illusion qui profite aux plus riches, de la disparition de l’ISF à l’instauration de la flat tax. À l’inverse, c’est vers davantage de justice fiscale que veut tendre la gauche : « Que les gros paient gros et les petits paient petit », résume Fabien Roussel. À côté du triplement de l’ISF ou de la « taxation à la source des bénéfices des multinationales », le candidat PCF veut rendre l’impôt sur le revenu (IR) plus progressif avec 15 tranches, souhaite la disparition de la CSG et la réduction de la TVA. Pour les insoumis, le barème de l’IR devrait avoir 14 tranches, afin de le rendre, comme la CSG et la taxe foncière, plus progressif. Les réductions de TVA sur les produits de première nécessité seraient, elles, compensées par une « TVA grand luxe », tandis que l’ISF ferait son retour avec un volet climatique. Tout comme Yannick Jadot, qui veut baisser le taux d’IR pour les premières tranches et le déconjugaliser, Anne Hidalgo entend également remettre en selle un ISF « climat et biodiversité » destiné à accompagner les classes moyenne et populaire dans la transition écologique.

    Présidentielle 2022gaucheSalaires et pouvoir d'achatYannick Jadot
    Le Monde

    « Quelle place la ville doit-elle accorder au soin ? », une conférence Le Monde Cities à Paris

    « Le Monde » organise une soirée de débats sur le lien entre ville et santé, mardi 5 avril à Paris, à l’occasion du vernissage de l’exposition « Soutenir. Ville, architecture et soin » qui s’ouvre au Pavillon de l’Arsenal.

    Le lien entre santé et ville est ancien. La ville s’est en effet construite comme un rempart contre des périls venus de l’extérieur et une nature hostile, mais aussi contre des ennemis de l’intérieur : les famines et les épidémies. Lèpre, choléra, variole, rougeole, scarlatine, typhoïde, peste, tuberculose… Autant d’infections qui ont façonné l’urbanisme et l’architecture des villes. Et contre lesquels les autorités ont toujours cherché à lutter, avec plus ou moins de succès.

    L’évolution du système de soin, jusque dans ses dimensions territoriales et architecturales, a fortement marqué l’histoire de ce lien entre ville et santé, notamment avec la transformation des pratiques hospitalières et la question de l’accessibilité aux équipements communs. Comme l’expliquent la philosophe Cynthia Fleury et l’architecte Eric de Thoisy, architecture et soin sont « consubstantiels, se soutiennent » : l’architecture transforme le soin et le soin transforme l’architecture. Ce faisant, l’état de santé d’une population ne dépend pas seulement de la qualité du système de soin qui lui est proposé, mais aussi de l’urbanisation et des conditions de vie associées.

    Ces différentes facettes du lien entre ville et santé seront au cœur de la soirée de débats qu’organise, le 5 avril de 18h30 à 20h, « Le Monde » au Pavillon de l’Arsenal, 21 boulevard Morland, Paris 4e. Accès libre (sur inscription), à l’occasion du vernissage de l’exposition « Soutenir. Ville, architecture et soin ».

    Inscrivez-vous en cliquant sur ce lien.

    18H30 : Introduction

    Cynthia Fleury, philosophe, professeur au CNAM, titulaire de la chaire de philosophie du GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences et Eric de Thoisy, architecte, directeur de la recherche de l’Agence d’architecture SCAU.

    18h45 Table ronde : « L’architecture qui guérit ou rend malade. Hier, aujourd’hui, demain »

    Nicolas Castoldi, directeur délégué à l’APHP

    Fany Cérèse, architecte, associée de l’Atelier Architecture Humaine

    19H10 « Les enjeux de la “seniorisation” de la société, pour la ville »

    Serge Guérin, sociologue, professeur à l’INSEEC GE

    19H25 Table ronde : « Métabolisme la ville du care ou Ville, urbanisme et santé »

    Chris Younes, philosophe, professeure à l’Ecole Spéciale d’Architecture

    Michel Lussault, géographe, directeur de l’Ecole urbaine de l’université de Lyon

    19H50 « Une prise de conscience non sans failles »

    Georges Vigarello, historien, directeur d’études à l’Ehess

    Cette conférence est conçue et organisée par Le Monde en partenariat avec le Pavillon de l’Arsenal.

    Pour vous inscrire, cliquez sur ce lien.

    Laetitia Van Eeckhout

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    Le Monde

    Des expériences viscérales

    Il y a un peu plus qu’un clin d’œil dans l’homophonie entre le « no future » du mouvement punk et « Nos futurs », titre du festival qui se tient du 22 au 27 mars, à Rennes. Ce « Nos futurs » a été choisi par les jeunes qui, depuis plusieurs mois, ont conçu l’événement. Etudiants, notamment à Sciences Po Rennes et à l’université Rennes-II, étudiants en design du lycée Bréquigny (ce sont eux qui ont réalisé l’affiche), lycéens membres du conseil régional des jeunes, ils ont accepté, à la demande des Champs libres et du Monde, en partenariat avec la métropole de Rennes, d’inventer un événement sur les transitions.

    Très vite, il est apparu que l’option « no future » n’en était pas (ou plus) une pour ces jeunes, sans doute parce que l’absence de perspectives est désormais tout sauf théorique face à l’intensité des crises climatique, sanitaire et désormais géopolitique. « Nos futurs » décrit à la fois la variété des scénarios envisageables, leur conviction d’une nécessaire alliance avec les générations qui les ont précédés, et bien sûr la conscience aiguë du rôle particulier que tiendra leur génération.

    De jeunes ingénieurs et leur « éco-anxiété » : « Ne pas agir, c’est être dans une maison en feu et dire que tout va bien »

    Au fil, des mois, ces jeunes ont eu à choisir de quelles transitions parler. Ils ont imaginé les formes les plus engageantes pour toucher leurs semblables. Ils ont identifié les intervenants susceptibles de les éclairer, de les inspirer ou de les émouvoir. Seront ainsi présents, entre autres, la militante écologiste Camille Etienne, le cofondateur d’Act Up-Paris Didier Lestrade, les journalistes Samuel Etienne et Salomé Saqué ou la chercheuse et autrice sur les transidentités Lexie. A leurs côtés, d’autres personnalités engagées, comme le chef rennais Julien Lemarié, récompensé d’une « étoile verte » par le Michelin pour sa gastronomie durable, l’éleveuse à l’origine des abattoirs mobiles, Emilie Jeannin, le plus jeune maire de France, Hugo Biolley, ou l’intervenant en prévention santé Thomas Guiheneuc, de l’association Liberté Couleurs. Le programme du festival fait la part belle à des formes engageantes : ateliers DIY (do it yourself : « faites-le vous-même » ), scènes ouvertes, conférences interactives, conception d’un fanzine, dégustations de « nourriture du futur »… Le rapport des jeunes au politique s’est déplacé et passe aujourd’hui par le corps, et par une nouvelle façon de faire dialoguer intime et politique – thématique qui sera également présente dans les débats.

    Sexualité, apparence, menstruations… Chez les jeunes femmes, quand le plus intime devient politique

    Dans un contexte post #metoo, les questions de sexualité, d’amour et de rapport au corps agitent les tiraillements d’une jeunesse en soif de réinvention

    C’est ce fil de l’intime et du politique, au cœur des nouvelles formes d’engagement des nouvelles générations, que nous avons décidé d’explorer dans ce supplément. Partout, des expériences viscérales guident leurs révoltes et leurs espoirs. A commencer par le sentiment d’urgence qui les tenaille alors qu’elles sont confrontées aux conséquences inéluctables de la crise écologique et sommées de se positionner dans un monde qui leur est légué mal en point. L’action écologiste, de préférence vécue en collectif, permet à des jeunes engagés de dépasser « l’éco-anxiété », mal du siècle qui touche ceux que minent les effets anticipés du dérèglement climatique. Des engagements qu’on retrouve jusque dans nos assiettes, avec une volonté de consommer bon et mieux, en respectant notre planète.

    « Les jeunes veulent faire évoluer le modèle productiviste »

    Dans cette nouvelle donne, cette jeunesse n’entend plus s’informer et travailler comme ses aînés : l’enjeu en partie personnel – celui bien connu d’une quête de sens ou d’un équilibre entre vie privée et professionnelle – est là encore fondamentalement politique, tant il bouscule la définition même de la valeur travail et la manière dont nos organisations la mettent en œuvre. Mais, pour cette génération, ce sont aussi les enjeux les plus intimes qui sont interrogés à l’aune du politique. Dans un contexte post #metoo, les questions de sexualité, d’amour et de rapport au corps provoquent les tiraillements d’une jeunesse en soif de réinvention. Des révolutions intimes et collectives ?

    A Marseille, le combat d’Amine Kessaci, 18 ans, pour rendre plus vivables les cités

    Donner la parole à la jeunesse. Ecouter ses préoccupations. Imaginer des solutions pour l’avenir. C’est l’ambition du festival « Nos futurs », un événement organisé par « Le Monde Campus », Les Champs Libres et la métropole de Rennes, autour des grandes préoccupations de notre temps : climat, travail, alimentation, médias, sexualité, genre et engagement… Au programme : débats, rencontres, ateliers, expositions, vidéos, podcasts, concours d’éloquence, live Twitch... Voir le programme complet. « Nos futurs », du 22 au 27 mars 2022 Aux Champs Libres à Rennes. Accès libre et gratuit Retrouvez toute l’actualité de l’événement sur les réseaux sociaux avec le hashtag #NosFuturs et dans la newsletter en vous inscrivant ici.

    Ce dossier est réalisé dans le cadre de l’évènement Nos futurs, en partenariat avec Les Champs Libres et Rennes Métropole

    Festival : « Nos Futurs », la parole à la relève

    Le Monde

    Emmanuel Davidenkoff, Alice Raybaud et Joséfa Lopez

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    L'Humanité

    Les Apé’roussel ? « Comme un air de fête de l’Huma ! »

    Actu

    Lancées dans la semaine par le candidat du PCF, ces initiatives conviviales de campagne se développent dans la dernière ligne droite de la présidentielle. Reportage dans le 20e arrondissement de Paris.

    Naïm Sakhi

    Il est un peu moins de 18 heures, sur une petite place près du métro Jourdain et des militants de la section PCF du 20e arrondissement s’activent. Pour une simple distribution de tracts ? Bien sûr que non ! À l’image d’une campagne qui détonne, le candidat communiste Fabien Roussel a lancé cette semaine les « Apé’roussel ». « L’idée est de sortir des schémas habituels pour aller à la rencontre d’un public qu’on ne touche pas forcément lors de meetings très formatés », explique Barbara Gomes. Et la porte-parole du candidat l’assure, « cette idée vient de Fabien Roussel lui-même. Je l’ai découvert un jour en lisant mes messages Whatsapp ». D’ailleurs, le député était lui-même dans une initiative similaire, vendredi 25 mars, dans le Nord. À Paris et à l’heure de l’apéro donc, la dizaine de militants communistes s’affaire à installer des tables de camping, ainsi que les boissons du soir. Ils sont très vite rejoints par des sympathisants.

    C’est le cas de Mina. « Le programme de Fabien Roussel me plaît », assure cette artiste peintre, un verre à la main. Naturalisée en mai 2021, elle ressort deux mesures : « le nucléaire, car c’est indispensable et la défense de la chasse ». D’origine italienne, sa famille « proche du Parti communiste (PCI) avant qu’il ne disparaisse » pratique ce loisir « loin des caricatures véhiculées. » À l’image du tiers d’électeurs n’ayant pas encore arrêté leur choix, selon une étude Ipsos-Sopra-Steria, Mina hésite. « Je penche pour Roussel. Mais je me déciderai devant les bulletins de vote », précise-t-elle.

    Thomas Roger, lui, n’est pas à convaincre. Militant communiste, il était, avec ses 10,63 %, la surprise des législatives partielles organisées dans l’arrondissement en juin dernier. « Le score de Fabien Roussel sera décisif pour l’avenir de la gauche », assure l’infirmier de profession, venu en famille. Tractages « le matin et le soir », porte-à-porte « trois fois chaque week-end », sa section multiplie les initiatives pour la campagne des Jours heureux. Alors les Apé’roussel, ont pour lui « comme un air de fête de l’huma, un besoin de convivialité et montrer que les communistes sont des rassembleurs » dans une campagne ou Fabien Roussel entend, selon le militant, « répondre d’abord aux préoccupations populaires. »

    Pour autant, tous les participants ne sont pas prêts à glisser un bulletin rouge le 10 avril. « Je me suis résigné à un vote utile », assure Jean-François, professeur des écoles espérant ainsi « un débat du second tour loin des idées réactionnaires ». Un vote similaire pour Évelyne. Activiste au sein du Réseau éducation sans frontières (Resf), elle était venue saluer les communistes de son quartier, « des militants du quotidien ». « Le plus important est que sur le terrain la gauche ne se divise pas » glisse-t-elle. Fiona, elle, est conquise « autant par la personne qu’est Fabien Roussel que par les propositions sociales que j’ai pu lire ». « Il présente bien et parle vrai » poursuit-elle, n’hésitant pas à picorer de temps à autre dans les assiettes de crudité.

    Ce vendredi soir, ils étaient plus d’une soixantaine à s’être regroupés, le temps d’un apéritif, pour discuter des propositions des Jours heureux. « Après tout, l’apéro est le lieu où les gens discutent le plus de politique », glisse Barbara Gomes. Pour Thomas Roger, quoi qu’il advienne le 10 avril « cette campagne aura posé les bases d’un retour au premier plan du PCF ». Et à l’image des Apé’roussel, le militant le souhaite « au plus proche des gens. »

    Présidentielle 2022Fabien RousselpcfBarbara Gomes
    Le Figaro

    Feuille de match

    TERMINÉ : Fin du direct le 27 mars 2022 à 00:02

    Ce qu’il faut retenir

    Stade Français 18-31 Bordeaux-Bègles

    Stade Français : L.Etien (26e), K.Hamdaoui (35e)Bordeaux-Bègles : F.Mori (2e), C.Woki (45e), G.Cros (62e)

    L’infernale spirale a pris fin ! Après 5 défaites consécutives, les Bordelais goûtent de nouveau à la victoire après ce succès 18-31 sur la pelouse du Stade Français. Un succès logique qui s’est dessiné en seconde période après un premier acte plus délicat. Pourtant, ce sont les visiteurs qui frappent en premier dans cette partie. Dès la première touche dans les 22 mètres parisiens, les Bordelais douchent le Stade Jean-Bouin par l’intermédiaire de Federico Mori bien servi par Lucu et qui profite de la passivité de la défense parisienne. L’essai est transformé et les locaux accusent un handicap de 7 points après seulement 120 secondes de jeu. Pour ne rien arranger, les hommes de Gonzalo Quesada doivent évoluer à 14 pendant 10 minutes suite au carton jaune reçu par Silatolu Latu.

    C’est pourtant en infériorité numérique que les joueurs en rose relancent la partie grâce à l’excellent travail de Nayacalevu Waisea qui sert Hamdaoui après contact. L’arrière francilien transmet ensuite à Lester Etien pour l’essai. Bis repetita moins de 10 minutes plus tard avec Waisea, encore lui, qui casse un plaquage avant de servir Hamdaoui qui n’a plus qu’à conclure. Le 3/4 centre fidjien est même tout proche d’une 2e passe décisive sur un coup de pied rasant mais Maxime Lucu couvre bien. La pause arrive à point nommé pour des Bordelais dépassés sur cette fin de première période.

    Le réveil bordelais après la pause

    Mais il ne fallait pas sous-estimer la motivation d’une équipe qui restait sur 5 défaites consécutives avant cette rencontre. Les joueurs de Christophe Urios ont fait grandement souffrir leurs homologues franciliens en seconde période. Dès l’entame, l’arrière argentin Santiago Cordero profite d’un ballon par-dessus hasardeux d’Arthur Coville pour servir Woki qui n’a plus qu’à filer dans l’en-but. S’appuyant sur une défense infranchissable, les visiteurs monopolisent le cuir et vont même enfoncer le clou par l’intermédiaire de Geoffrey Cros. Une passe sautée de Joris Segonds vise Waisea mais trouve les bras de l’ailier bordelais qui fonce vers l’en-but. Trop souvent pénalisés lors des 20 dernières minutes, les joueurs de Gonzalo Quesada prennent beaucoup de risques dans leurs offensives et se précipitent.Les Bordelais parviennent à contenir, sans trop de difficultés, les derniers assauts franciliens et quittent la capitale avec les 4 points de la victoire. Pour le Stade Français, cette défaite fragilise grandement les chances de figurer dans le Top 6, synonyme de phase finale. Les Stadistes accusent 8 points de retard sur Toulouse, à 5 journées du terme.

    C’est fini à Paris !

    Bordeaux-Bègles met fin à sa série négative de 5 défaites d’affilée en s’imposant sur la pelouse de Jean-Bouin ! Portée par une défense solide et un pack dominateur, les Bordelais ont éteint les velléités franciliennes en seconde période, après un premier acte plus délicat. Les hommes de Christophe Urios reviennent à deux points de Montpellier, leader tandis que le top 6 s’éloigne pour le Stade Français.

    Et encore un ballon gagné par Bordeaux ! (78e)

    Diaby se sacrifie pour venir gratter un ballon très important. Les Parisiens était à moins de 5 mètres de l’en-but.

    Carton jaune pour Jefferson Poirot (77e)

    Le pilier bordelais rentre au vestiaire avant tout le monde après un acte d’antijeu.

    Lucu se manque (75e)

    Moins de réussite pour Maxime Lucu sur cette fin de match. A 50 mètres, le buteur bordelais est un poil trop court et le score reste à 18-31.

    Waisea reste au sol (74e)

    Le Fidjien reste au sol, visiblement touché au genou après un contact avec Ben Lam. Une pénalité est à suivre pour Bordeaux.

    En-avant de Maynadier (72e)

    Sur une offensive parisienne côté droit, le ballon ressorti est contré par Maynadier qui ne contrôle pas le cuir et commet donc un en-avant. Mêlée introduction Stade Français à suivre.

    Les Parisiens de nouveau sanctionnés (70e)

    Melikidze est à l’origine de la chute du maul et le ballon est de nouveau rendu aux Bordelais.

    Grosse défense de Bordeaux ! (69e)

    Un maul se forme suite à la touche parisienne. Macalou se saisit du ballon mais la défense bordelaise, Woki en tête, repousse leurs adversaires en touche.

    L’arbitre revient à une faute bordelaise (67e)

    Une action en faveur du Stade Français se déploie avec Latu qui casse plusieurs plaquages. L’offensive se poursuit avec une tentative de ballon par dessus qui ne profite pas. L’arbitre revient à une faute bordelaise signée Roumat, coupable d’un plaquage haut. Les Parisiens ne prennent pas les points et trouvent une pénaltouche.

    Lucu ne transforme pas (64e)

    Il n’en a pas laissé beaucoup en chemin ce soir mais ce coup de pied ne passe pas pour Maxime Lucu qui dévisse. 18-31 en faveur des visiteurs.

    OH L’ESSAI DE GEOFFREY CROS POUR BORDEAUX !! (63e)

    L’erreur de Joris Segonds !! L’ouvreur francilien tente une longue passe sautée à destination de Waisea mais Cros intercepte et file dans l’en-but. Ca commence à sentir le roussi pour les Parisiens.

    Changement pour le Stade Français (61e)

    Alo-Emile est remplacé par Castets.

    La pénalité pour Lucu (60e)

    Le récital continu pour Maxime Lucu face au poteau. A environ 25 mètres, il réussit son coup de pied et Bordeaux prend 8 points d’avance (18-26).

    Occasion pour Bordeaux ! (58e)

    Cordero vient chercher l’intervalle sur le flanc gauche mais se fait plaquer. Trinh-Duc fait mine de tenter le drop mais finalement l’action se poursuit et Maynadier est servi le long de la ligne. Il est finalement repris mais l’arbitre revient à une pénalité en faveur des visiteurs.

    Changements des deux côtés (56e)

    Melikidze remplace Roelofse pour Paris tandis que Maynadier entre à la place de Lamothe pour Bordeaux.

    Maxime Lucu passe la pénalité ! (54e)

    Très à l’aise dans cet exercice ce soir, la doublure d’Antoine Dupont en équipe de France réussit son coup de pied malgré la distance. 18-23 en faveur de Bordeaux.

    Le Stade Français pénalisé (53e)

    Les locaux sont à leur tour sanctionné sur une mêlée. Maxime Lucu va se présenter face aux perches.

    Un peu d’air pour les Franciliens (51e)

    En difficulté depuis quelques minutes, les locaux récupèrent une pénalité. Mahamadou Diaby est sanctionné sur une mêlée et les Parisiens trouvent une touche.

    OH Quelle occasion pour Bordeaux !! (49e)

    A 5 mètres de l’en-but, Alexandre Roumat est plaqué. Santiago Cordero hérite du cuir et transmet à Massé qui finit par aplatir en coin. Mais l’arbitre signale un en-avant sur la passe de l’Argentin.

    Pénalité gagnée par Woki (47e)

    L’international français se montre très efficace dans le contre-ruck et permet aux siens de récupérer le ballon.

    Et Lucu transforme ! (45e)

    Le demi de mêlée bordelais permet à Bordeaux de reprendre l’avantage dans cette partie (18-20).

    OH L’ESSAI DE CAMERON WOKI POUR BORDEAUX !! (44e)

    Arthur Coville joue un petit ballon par dessus dans l’axe du terrain mais Maxime Lucu se place en couverture avant de servir Cordero. L’Argentin se joue totalement du rideau défensif francilien et transmet à Woki qui n’a plus qu’à filer, seul, vers l’en-but.

    Et ça passe pour Segonds ! (42e)

    L’ouvreur francilien passe le ballon entre les perches. Il était excentré sur la droite à une trentaine de mètres.

    Bonne touche trouvé par Segonds mais l’arbitre revient à une faute (41e)

    Coup de pied rasant de Segonds qui termine en touche à 5 mètres de l’en-but. L’arbitre M.Marbot revient sur une position de hors-jeu à l’encontre de Louis Picamoles. Ce sera une pénalité pour le Stade Français.

    C’est reparti à Jean-Bouin !

    Joris Segonds donne le coup d’envoi du 2e acte.

    C’est la mi-temps !

    Le Stade Français mène 15-13 à la pause face à Bordeaux-Bègles. Malgré une grosse entame marquée par l’essai de Mori au bout de 2 minutes seulement, les hommes de Christophe Urios se sont fait transpercer à deux reprises par Nayacalevu Waisea double passeur décisif pour Lester Etien (26e) puis Kylan Hamdaoui (35e). Tout reste à faire dans cette partie animée !

    Bonne défense de Cordero ! (40e)

    Sur l’ultime action Hamdaoui sert Etien sur l’aile gauche mais le Francilien est très bien contenu par Cordero qui repousse son adversaire en touche. L’arbitre siffle la pause !

    Waisea est en feu ! (39e)

    Le Fidjien alerte son ailier droit d’un coup de pied rasant. Cordero est en couverture mais le 3/4 du Stade Français poursuit son effort et plaque l’arrière argentin.

    Transformation manquée par Segonds (37e)

    Le score reste à 15-13 pour le Stade Français.

    OH L’ESSAI DE KYLAN HAMDAOUI POUR LE STADE FRANCAIS !! (35e)

    Servi par Segonds sur l’aile gauche, Waisea casse le plaquage de Gatien Massé et donne une nouvelle passe décisive pour Hamdaoui cette fois-ci qui réussit à passer l’en-but pour aplatir. Un essai similaire à celui inscrit par Etien et qui permet aux Francilien de reprendre l’avantage.

    Très bon contest de Gabrillagues (34e)

    Le capitaine du Stade Français gratte le ballon après un bon plaquage de Lester Etien. Pénalité pour les Parisiens qui tapent en touche.

    Latu est de retour (33e)

    Le talonneur australien a purgé ses 10 minutes d’exclusion. Les Parisiens sont de nouveau à 15.

    Premier échec pour Lucu (32e)

    Très loin, à environ 50 mètres des perches, Maxime Lucu manque sa tentative. Le score reste à 10-13 alors que Maestri se fait soigner.

    Le match se débride ! (31e)

    La 3e ligne bordelaise récupère le ballon avant de perdre le bénéfice du cuir. Paris repart à l’attaque mais Yoann Maestri, au sol, ne libère pas le ballon. Ce sera une pénalité pour Bordeaux.

    Changement pour le Stade Français (29e)

    Macalou remplace Burban qui semble touché.

    Essai transformé ! (27e)

    A l’initiative de cette très belle action, Joris Segonds transforme cet essai d’Etien et permet aux locaux de revenir à trois points de Bordeaux (10-13).

    OH L’ESSAI DE LESTER ETIEN POUR PARIS !! (26e)

    Superbe passe longue de Joris Segonds à destination de Waisea qui réussit une passe après contact sur le flanc gauche pour Hamdaoui. Le numéro 15 francilien prend de la vitesse avant de transmettre à Etien sur sa gauche pour l’essai parisien !!

    Nouvelle mêlée mais pour Paris cette fois (23e)

    Sur l’action qui suit, Trinh-Duc sert Massé qui commet une faute de main et donc un en-avant.

    Une mêlée bordelaise peine à se jouer (22e)

    C’est la troisième fois que les paquets d’avants franciliens et girondins tentent de jouer cette mêlée introduction Lucu, consécutive à un en-avant d’Hamdaoui. Cette fois-ci c’est la bonne et le ballon est sorti par Trinh-Duc.

    Lucu passe la pénalité (20e)

    Le demi-de-mêlée bordelais poursuit son sans-faute face aux perches et donne 10 points d’avance aux visiteurs.

    Carton jaune pour Latu (19e)

    Le talonneur australien écope d’un carton jaune pour cette obstruction. Au frigo pendant 10 minutes !

    Situation pour les Bordelais (18e)

    Ryan Chapuis perd le ballon sur une offensive parisienne. Les Bordelais récupèrent et se portent à l’attaque sur le flanc gauche. Cordero sert Woki qui prend de la vitesse ballon en main. L’international tricolore tente de resservir Cordero à l’intérieur mais ce dernier est retenu de façon illicite par Latu, le talonneur du Stade Français.

    Mêlée en faveur du Stade Français (16e)

    En voulant ressortir, François Trinh-Duc est contré par un Diaby placé devant lui. Une position de hors jeu est donc signalée et ce sera une mêlée introduction Paris.

    Segonds reste au sol (15e)

    Dans un duel aérien, l’ouvreur du Stade Français prend un coup de genou involontaire de la part de Ben Lam. Les soigneurs interviennent sur la pelouse.

    Lucu répond dans la foulée ! (13e)

    Pénalité sifflée à l’encontre des Parisiens. Maxime Lucu se présente face aux perches à 45 mètres légèrement excentré sur la gauche. Le ballon passe entre les perches et Bordeaux reprend 7 points d’avance (3-10).

    Segonds passe la pénalité (11e)

    Et voilà les premiers points de la soirée pour le Stade Français. A une trentaine de mètres à droite, Joris Segonds passe le ballon entre les poteaux et permet aux siens de revenir à 3-7.

    Pénalité pour Paris (10e)

    Les Bordelais sont pénalisés suite à une faute de Cameron Woki qui n’attaque pas le ballon sur un ruck.

    Oh la belle couverture de Lucu ! (9e)

    Lester Etien déboule sur le flanc gauche et gagne plusieurs mètres. Le ballon atterrit dans dans les bras de Maestri, finalement plaqué. Laumape hérite du cuir et tente de trouver Veainu sur le flanc droit via une passe rasante au pied. Mais Maxime Lucu veille au grain et chipe le ballon juste devant l’ailier tongien qui plaque haut le demi-de-mêlée bordelais.

    Belle défense Waisea (7e)

    Les locaux obtiennent une pénalité grâce à un bon grattage de son 3/4 centre fidjien. Les Parisiens tapent en touche.

    Très bon jeu au pied de Trinh-Duc (5e)

    Picamoles tente de percer mais se fait plaquer. Il libère le ballon et Lucu transmet à Trinh-Duc. L’ancien international tricolore fait parler sa vision du jeu pour trouver une bonne touche dans les 22 mètres parisiens.

    Lucu transforme l’essai (3e)

    Le demi-de-mêlée bordelais ne tremble pas face aux perches et transforme ce premier essai. 7-0 d’entrée pour les Girondins.

    OH LE PREMIER ESSAI POUR BORDEAUX !!! (2e)

    Sur une touche, un maul se forme dans les 22 mètres parisiens sur le flanc gauche. Maxime Lucu sert Federico Mori qui casse deux plaquages pour aller aplatir dans l’en-but ! Les visiteurs démarrent tambour battant !

    Et c’est parti !!

    Les Bordelais donnent le coup d’envoi de la rencontre dans un Stade Jean-Bouin pas tout à fait plein.

    L’entrée des artistes !

    Les 30 acteurs pénètrent sur la pelouse du Stade Jean-Bouin. Comme lors des précédentes rencontres de la 21e journée, un hommage est rendu à Federico Martin Aramburu, ex-ailier argentin assassiné le 19 mars dernier dans le VIe arrondissement de Paris. Le stade et les joueurs observent une minute d’applaudissements.

    Les Bordelais doivent stopper l’hémorragie

    D’un point de vue comptable, il n’y a pas péril en la demeure pour les Girondins puisque les hommes de Christophe Urios pointent à la 2e place du Top 14. Mais la dynamique actuelle n’incite pas à l’optimisme sur les bords de la Garonne. Bordeaux reste sur une série de 5 défaites consécutives qui les a fait chuter de leur fauteuil de leader au profit de Montpellier. Sauf cataclysme, leur présence dans le Top 6 ne devrait pas être menacée. Néanmoins, il semble urgent de relancer la machine côté bordelais afin de gommer les doutes le plus rapidement possible.

    Le Stade Français veut frapper à la porte du Top 6

    Plutôt en verve lors de la coupure internationale (4 victoires en 6 matchs), les hommes de Gonzalo Quesada peuvent encore prétendre à une place dans le Top 6, synonyme de phase finale. 11e du Top 14, ils comptent 8 points de retard sur le 6e en l'occurrence Toulouse. La victoire paraît toutefois indispensable ce samedi pour ne pas voir les derniers espoirs s’envoler. A domicile, les Parisiens affichent d’excellentes dispositions puisqu'ils n'ont plus perdu dans leur antre depuis le 6 novembre et un revers face à Montpellier (27-31).

    A VOIR AUSSI : Le classement du Top 14

    La compo de Bordeaux-Bègles

    La formation emmenée par Christophe Urios enregistre le retour de deux internationaux français, vainqueurs du Grand Chelem le week-end dernier. Il s’agit de Maxime Lucu, au poste de demi de mêlée, et de Cameron Woki, impressionnant cet hiver sous le maillot du XV de France. Ce dernier prend place en 2e ligne, pour la première fois en club et sera aligné aux côtés de l’expérimenté et ex-international Louis Picamoles. Les Girondins restent privés de plusieurs éléments : Marais, Petti, Jolmes, Cazeaux et Jalibert sont blessés et Kane Douglas est suspendu.

    Le XV du Stade Français

    Les Franciliens se présentent avec une charnière formée par Arthur Coville et Joris Segonds. Lester Etien et Telusa Veainu prennent place sur les ailes tandis que l’ancien international tricolore Yoann Maestri est aligné au poste de 2e ligne aux côtés du capitaine, Paul Gabrillagues. A l’avant, une ligne 100% hémisphère sud avec Alo-Emile, Latu et, Roelofse.

    Bonsoir à toutes et à tous !

    Bienvenue sur ce live pour suivre cette rencontre de la 21e journée de Top 14. Elle opposera le Stade Français Paris à l’Union Bordeaux-Bègles. Coup d’envoi prévu à 21h05 au Stade Jean-Bouin.

    Ce qu’il faut retenir

    Stade Français 18-31 Bordeaux-Bègles

    Stade Français : L.Etien (26e), K.Hamdaoui (35e)Bordeaux-Bègles : F.Mori (2e), C.Woki (45e), G.Cros (62e)

    L’infernale spirale a pris fin ! Après 5 défaites consécutives, les Bordelais goûtent de nouveau à la victoire après ce succès 18-31 sur la pelouse du Stade Français. Un succès logique qui s’est dessiné en seconde période après un premier acte plus délicat. Pourtant, ce sont les visiteurs qui frappent en premier dans cette partie. Dès la première touche dans les 22 mètres parisiens, les Bordelais douchent le Stade Jean-Bouin par l’intermédiaire de Federico Mori bien servi par Lucu et qui profite de la passivité de la défense parisienne. L’essai est transformé et les locaux accusent un handicap de 7 points après seulement 120 secondes de jeu. Pour ne rien arranger, les hommes de Gonzalo Quesada doivent évoluer à 14 pendant 10 minutes suite au carton jaune reçu par Silatolu Latu.

    C’est pourtant en infériorité numérique que les joueurs en rose relancent la partie grâce à l’excellent travail de Nayacalevu Waisea qui sert Hamdaoui après contact. L’arrière francilien transmet ensuite à Lester Etien pour l’essai. Bis repetita moins de 10 minutes plus tard avec Waisea, encore lui, qui casse un plaquage avant de servir Hamdaoui qui n’a plus qu’à conclure. Le 3/4 centre fidjien est même tout proche d’une 2e passe décisive sur un coup de pied rasant mais Maxime Lucu couvre bien. La pause arrive à point nommé pour des Bordelais dépassés sur cette fin de première période.

    Le réveil bordelais après la pause

    Mais il ne fallait pas sous-estimer la motivation d’une équipe qui restait sur 5 défaites consécutives avant cette rencontre. Les joueurs de Christophe Urios ont fait grandement souffrir leurs homologues franciliens en seconde période. Dès l’entame, l’arrière argentin Santiago Cordero profite d’un ballon par-dessus hasardeux d’Arthur Coville pour servir Woki qui n’a plus qu’à filer dans l’en-but. S’appuyant sur une défense infranchissable, les visiteurs monopolisent le cuir et vont même enfoncer le clou par l’intermédiaire de Geoffrey Cros. Une passe sautée de Joris Segonds vise Waisea mais trouve les bras de l’ailier bordelais qui fonce vers l’en-but. Trop souvent pénalisés lors des 20 dernières minutes, les joueurs de Gonzalo Quesada prennent beaucoup de risques dans leurs offensives et se précipitent.Les Bordelais parviennent à contenir, sans trop de difficultés, les derniers assauts franciliens et quittent la capitale avec les 4 points de la victoire. Pour le Stade Français, cette défaite fragilise grandement les chances de figurer dans le Top 6, synonyme de phase finale. Les Stadistes accusent 8 points de retard sur Toulouse, à 5 journées du terme.

    C’est fini à Paris !

    Bordeaux-Bègles met fin à sa série négative de 5 défaites d’affilée en s’imposant sur la pelouse de Jean-Bouin ! Portée par une défense solide et un pack dominateur, les Bordelais ont éteint les velléités franciliennes en seconde période, après un premier acte plus délicat. Les hommes de Christophe Urios reviennent à deux points de Montpellier, leader tandis que le top 6 s’éloigne pour le Stade Français.

    Et encore un ballon gagné par Bordeaux ! (78e)

    Diaby se sacrifie pour venir gratter un ballon très important. Les Parisiens était à moins de 5 mètres de l’en-but.

    Carton jaune pour Jefferson Poirot (77e)

    Le pilier bordelais rentre au vestiaire avant tout le monde après un acte d’antijeu.

    Lucu se manque (75e)

    Moins de réussite pour Maxime Lucu sur cette fin de match. A 50 mètres, le buteur bordelais est un poil trop court et le score reste à 18-31.

    Waisea reste au sol (74e)

    Le Fidjien reste au sol, visiblement touché au genou après un contact avec Ben Lam. Une pénalité est à suivre pour Bordeaux.

    En-avant de Maynadier (72e)

    Sur une offensive parisienne côté droit, le ballon ressorti est contré par Maynadier qui ne contrôle pas le cuir et commet donc un en-avant. Mêlée introduction Stade Français à suivre.

    Les Parisiens de nouveau sanctionnés (70e)

    Melikidze est à l’origine de la chute du maul et le ballon est de nouveau rendu aux Bordelais.

    Grosse défense de Bordeaux ! (69e)

    Un maul se forme suite à la touche parisienne. Macalou se saisit du ballon mais la défense bordelaise, Woki en tête, repousse leurs adversaires en touche.

    L’arbitre revient à une faute bordelaise (67e)

    Une action en faveur du Stade Français se déploie avec Latu qui casse plusieurs plaquages. L’offensive se poursuit avec une tentative de ballon par dessus qui ne profite pas. L’arbitre revient à une faute bordelaise signée Roumat, coupable d’un plaquage haut. Les Parisiens ne prennent pas les points et trouvent une pénaltouche.

    Lucu ne transforme pas (64e)

    Il n’en a pas laissé beaucoup en chemin ce soir mais ce coup de pied ne passe pas pour Maxime Lucu qui dévisse. 18-31 en faveur des visiteurs.

    OH L’ESSAI DE GEOFFREY CROS POUR BORDEAUX !! (63e)

    L’erreur de Joris Segonds !! L’ouvreur francilien tente une longue passe sautée à destination de Waisea mais Cros intercepte et file dans l’en-but. Ca commence à sentir le roussi pour les Parisiens.

    Changement pour le Stade Français (61e)

    Alo-Emile est remplacé par Castets.

    La pénalité pour Lucu (60e)

    Le récital continu pour Maxime Lucu face au poteau. A environ 25 mètres, il réussit son coup de pied et Bordeaux prend 8 points d’avance (18-26).

    Occasion pour Bordeaux ! (58e)

    Cordero vient chercher l’intervalle sur le flanc gauche mais se fait plaquer. Trinh-Duc fait mine de tenter le drop mais finalement l’action se poursuit et Maynadier est servi le long de la ligne. Il est finalement repris mais l’arbitre revient à une pénalité en faveur des visiteurs.

    Changements des deux côtés (56e)

    Melikidze remplace Roelofse pour Paris tandis que Maynadier entre à la place de Lamothe pour Bordeaux.

    Maxime Lucu passe la pénalité ! (54e)

    Très à l’aise dans cet exercice ce soir, la doublure d’Antoine Dupont en équipe de France réussit son coup de pied malgré la distance. 18-23 en faveur de Bordeaux.

    Le Stade Français pénalisé (53e)

    Les locaux sont à leur tour sanctionné sur une mêlée. Maxime Lucu va se présenter face aux perches.

    Un peu d’air pour les Franciliens (51e)

    En difficulté depuis quelques minutes, les locaux récupèrent une pénalité. Mahamadou Diaby est sanctionné sur une mêlée et les Parisiens trouvent une touche.

    OH Quelle occasion pour Bordeaux !! (49e)

    A 5 mètres de l’en-but, Alexandre Roumat est plaqué. Santiago Cordero hérite du cuir et transmet à Massé qui finit par aplatir en coin. Mais l’arbitre signale un en-avant sur la passe de l’Argentin.

    Pénalité gagnée par Woki (47e)

    L’international français se montre très efficace dans le contre-ruck et permet aux siens de récupérer le ballon.

    Et Lucu transforme ! (45e)

    Le demi de mêlée bordelais permet à Bordeaux de reprendre l’avantage dans cette partie (18-20).

    OH L’ESSAI DE CAMERON WOKI POUR BORDEAUX !! (44e)

    Arthur Coville joue un petit ballon par dessus dans l’axe du terrain mais Maxime Lucu se place en couverture avant de servir Cordero. L’Argentin se joue totalement du rideau défensif francilien et transmet à Woki qui n’a plus qu’à filer, seul, vers l’en-but.

    Et ça passe pour Segonds ! (42e)

    L’ouvreur francilien passe le ballon entre les perches. Il était excentré sur la droite à une trentaine de mètres.

    Bonne touche trouvé par Segonds mais l’arbitre revient à une faute (41e)

    Coup de pied rasant de Segonds qui termine en touche à 5 mètres de l’en-but. L’arbitre M.Marbot revient sur une position de hors-jeu à l’encontre de Louis Picamoles. Ce sera une pénalité pour le Stade Français.

    C’est reparti à Jean-Bouin !

    Joris Segonds donne le coup d’envoi du 2e acte.

    C’est la mi-temps !

    Le Stade Français mène 15-13 à la pause face à Bordeaux-Bègles. Malgré une grosse entame marquée par l’essai de Mori au bout de 2 minutes seulement, les hommes de Christophe Urios se sont fait transpercer à deux reprises par Nayacalevu Waisea double passeur décisif pour Lester Etien (26e) puis Kylan Hamdaoui (35e). Tout reste à faire dans cette partie animée !

    Bonne défense de Cordero ! (40e)

    Sur l’ultime action Hamdaoui sert Etien sur l’aile gauche mais le Francilien est très bien contenu par Cordero qui repousse son adversaire en touche. L’arbitre siffle la pause !

    Waisea est en feu ! (39e)

    Le Fidjien alerte son ailier droit d’un coup de pied rasant. Cordero est en couverture mais le 3/4 du Stade Français poursuit son effort et plaque l’arrière argentin.

    Transformation manquée par Segonds (37e)

    Le score reste à 15-13 pour le Stade Français.

    OH L’ESSAI DE KYLAN HAMDAOUI POUR LE STADE FRANCAIS !! (35e)

    Servi par Segonds sur l’aile gauche, Waisea casse le plaquage de Gatien Massé et donne une nouvelle passe décisive pour Hamdaoui cette fois-ci qui réussit à passer l’en-but pour aplatir. Un essai similaire à celui inscrit par Etien et qui permet aux Francilien de reprendre l’avantage.

    Très bon contest de Gabrillagues (34e)

    Le capitaine du Stade Français gratte le ballon après un bon plaquage de Lester Etien. Pénalité pour les Parisiens qui tapent en touche.

    Latu est de retour (33e)

    Le talonneur australien a purgé ses 10 minutes d’exclusion. Les Parisiens sont de nouveau à 15.

    Premier échec pour Lucu (32e)

    Très loin, à environ 50 mètres des perches, Maxime Lucu manque sa tentative. Le score reste à 10-13 alors que Maestri se fait soigner.

    Le match se débride ! (31e)

    La 3e ligne bordelaise récupère le ballon avant de perdre le bénéfice du cuir. Paris repart à l’attaque mais Yoann Maestri, au sol, ne libère pas le ballon. Ce sera une pénalité pour Bordeaux.

    Changement pour le Stade Français (29e)

    Macalou remplace Burban qui semble touché.

    Essai transformé ! (27e)

    A l’initiative de cette très belle action, Joris Segonds transforme cet essai d’Etien et permet aux locaux de revenir à trois points de Bordeaux (10-13).

    OH L’ESSAI DE LESTER ETIEN POUR PARIS !! (26e)

    Superbe passe longue de Joris Segonds à destination de Waisea qui réussit une passe après contact sur le flanc gauche pour Hamdaoui. Le numéro 15 francilien prend de la vitesse avant de transmettre à Etien sur sa gauche pour l’essai parisien !!

    Nouvelle mêlée mais pour Paris cette fois (23e)

    Sur l’action qui suit, Trinh-Duc sert Massé qui commet une faute de main et donc un en-avant.

    Une mêlée bordelaise peine à se jouer (22e)

    C’est la troisième fois que les paquets d’avants franciliens et girondins tentent de jouer cette mêlée introduction Lucu, consécutive à un en-avant d’Hamdaoui. Cette fois-ci c’est la bonne et le ballon est sorti par Trinh-Duc.

    Lucu passe la pénalité (20e)

    Le demi-de-mêlée bordelais poursuit son sans-faute face aux perches et donne 10 points d’avance aux visiteurs.

    Carton jaune pour Latu (19e)

    Le talonneur australien écope d’un carton jaune pour cette obstruction. Au frigo pendant 10 minutes !

    Situation pour les Bordelais (18e)

    Ryan Chapuis perd le ballon sur une offensive parisienne. Les Bordelais récupèrent et se portent à l’attaque sur le flanc gauche. Cordero sert Woki qui prend de la vitesse ballon en main. L’international tricolore tente de resservir Cordero à l’intérieur mais ce dernier est retenu de façon illicite par Latu, le talonneur du Stade Français.

    Mêlée en faveur du Stade Français (16e)

    En voulant ressortir, François Trinh-Duc est contré par un Diaby placé devant lui. Une position de hors jeu est donc signalée et ce sera une mêlée introduction Paris.

    Segonds reste au sol (15e)

    Dans un duel aérien, l’ouvreur du Stade Français prend un coup de genou involontaire de la part de Ben Lam. Les soigneurs interviennent sur la pelouse.

    Lucu répond dans la foulée ! (13e)

    Pénalité sifflée à l’encontre des Parisiens. Maxime Lucu se présente face aux perches à 45 mètres légèrement excentré sur la gauche. Le ballon passe entre les perches et Bordeaux reprend 7 points d’avance (3-10).

    Segonds passe la pénalité (11e)

    Et voilà les premiers points de la soirée pour le Stade Français. A une trentaine de mètres à droite, Joris Segonds passe le ballon entre les poteaux et permet aux siens de revenir à 3-7.

    Pénalité pour Paris (10e)

    Les Bordelais sont pénalisés suite à une faute de Cameron Woki qui n’attaque pas le ballon sur un ruck.

    Oh la belle couverture de Lucu ! (9e)

    Lester Etien déboule sur le flanc gauche et gagne plusieurs mètres. Le ballon atterrit dans dans les bras de Maestri, finalement plaqué. Laumape hérite du cuir et tente de trouver Veainu sur le flanc droit via une passe rasante au pied. Mais Maxime Lucu veille au grain et chipe le ballon juste devant l’ailier tongien qui plaque haut le demi-de-mêlée bordelais.

    Belle défense Waisea (7e)

    Les locaux obtiennent une pénalité grâce à un bon grattage de son 3/4 centre fidjien. Les Parisiens tapent en touche.

    Très bon jeu au pied de Trinh-Duc (5e)

    Picamoles tente de percer mais se fait plaquer. Il libère le ballon et Lucu transmet à Trinh-Duc. L’ancien international tricolore fait parler sa vision du jeu pour trouver une bonne touche dans les 22 mètres parisiens.

    Lucu transforme l’essai (3e)

    Le demi-de-mêlée bordelais ne tremble pas face aux perches et transforme ce premier essai. 7-0 d’entrée pour les Girondins.

    OH LE PREMIER ESSAI POUR BORDEAUX !!! (2e)

    Sur une touche, un maul se forme dans les 22 mètres parisiens sur le flanc gauche. Maxime Lucu sert Federico Mori qui casse deux plaquages pour aller aplatir dans l’en-but ! Les visiteurs démarrent tambour battant !

    Et c’est parti !!

    Les Bordelais donnent le coup d’envoi de la rencontre dans un Stade Jean-Bouin pas tout à fait plein.

    L’entrée des artistes !

    Les 30 acteurs pénètrent sur la pelouse du Stade Jean-Bouin. Comme lors des précédentes rencontres de la 21e journée, un hommage est rendu à Federico Martin Aramburu, ex-ailier argentin assassiné le 19 mars dernier dans le VIe arrondissement de Paris. Le stade et les joueurs observent une minute d’applaudissements.

    Les Bordelais doivent stopper l’hémorragie

    D’un point de vue comptable, il n’y a pas péril en la demeure pour les Girondins puisque les hommes de Christophe Urios pointent à la 2e place du Top 14. Mais la dynamique actuelle n’incite pas à l’optimisme sur les bords de la Garonne. Bordeaux reste sur une série de 5 défaites consécutives qui les a fait chuter de leur fauteuil de leader au profit de Montpellier. Sauf cataclysme, leur présence dans le Top 6 ne devrait pas être menacée. Néanmoins, il semble urgent de relancer la machine côté bordelais afin de gommer les doutes le plus rapidement possible.

    Le Stade Français veut frapper à la porte du Top 6

    Plutôt en verve lors de la coupure internationale (4 victoires en 6 matchs), les hommes de Gonzalo Quesada peuvent encore prétendre à une place dans le Top 6, synonyme de phase finale. 11e du Top 14, ils comptent 8 points de retard sur le 6e en l'occurrence Toulouse. La victoire paraît toutefois indispensable ce samedi pour ne pas voir les derniers espoirs s’envoler. A domicile, les Parisiens affichent d’excellentes dispositions puisqu'ils n'ont plus perdu dans leur antre depuis le 6 novembre et un revers face à Montpellier (27-31).

    A VOIR AUSSI : Le classement du Top 14

    La compo de Bordeaux-Bègles

    La formation emmenée par Christophe Urios enregistre le retour de deux internationaux français, vainqueurs du Grand Chelem le week-end dernier. Il s’agit de Maxime Lucu, au poste de demi de mêlée, et de Cameron Woki, impressionnant cet hiver sous le maillot du XV de France. Ce dernier prend place en 2e ligne, pour la première fois en club et sera aligné aux côtés de l’expérimenté et ex-international Louis Picamoles. Les Girondins restent privés de plusieurs éléments : Marais, Petti, Jolmes, Cazeaux et Jalibert sont blessés et Kane Douglas est suspendu.

    Le XV du Stade Français

    Les Franciliens se présentent avec une charnière formée par Arthur Coville et Joris Segonds. Lester Etien et Telusa Veainu prennent place sur les ailes tandis que l’ancien international tricolore Yoann Maestri est aligné au poste de 2e ligne aux côtés du capitaine, Paul Gabrillagues. A l’avant, une ligne 100% hémisphère sud avec Alo-Emile, Latu et, Roelofse.

    Bonsoir à toutes et à tous !

    Bienvenue sur ce live pour suivre cette rencontre de la 21e journée de Top 14. Elle opposera le Stade Français Paris à l’Union Bordeaux-Bègles. Coup d’envoi prévu à 21h05 au Stade Jean-Bouin.

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    Le Figaro

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    Guillaume PoingtNicolas Daguin

    RÉCIT - Ce père de famille de 42 ans a été exécuté de plusieurs balles dans un quartier chic de la capitale après une altercation nocturne qui a dégénéré.

    C'est l'histoire d'une soirée festive, en apparence banale, qui bascule dans l'horreur en quelques minutes. Une soirée au terme de laquelle l'Argentin Federico Aramburu, ex-rugbyman de 42 ans et père de trois enfants, a été tué par balles dans un quartier chic de la capitale. Vendredi 18 mars, Federico Aramburu et son associé, Shaun Hegarty, dînent dans un restaurant argentin du 6e arrondissement de la capitale, le «Volver», rue Dauphine. À la tête de l'agence de voyages «Esprit Basque», qui propose des séjours culturels et sportifs, les deux ex-rugbymen sont accompagnés de clients. Ils ont prévu d'assister avec eux au très attendu match de rugby France - Angleterre, le lendemain soir au Stade de France.

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    Federico Aramburu et Shaun Hegarty quittent le restaurant vers 1h30 en direction de la «rue de la soif» - un quartier du 6e arrondissement très prisé des joueurs de rugby -, où ils boivent plusieurs verres dans différents bars de la rue Princesse. Les deux amis fêtent les 40 ans d'un copain rugbyman mais aussi la signature de contrats en vue de la Coupe du monde 2023 en France. Au bout de la nuit, ils finissent par s'installer à la terrasse du bar «Le Mabillon», au 164 du boulevard Saint-Germain, pour «manger un dernier burger». Trois personnes sont installées à une table voisine : Loïk Le Priol, un ancien militaire de 27 ans, Romain Bouvier, un militant d'extrême droite de 31 ans, et Lyson R., une étudiante de 24 ans. Cette dernière est la compagne de Le Priol depuis cinq ans, confirme une source proche du dossier au Figaro.

    L'escalade de la violence

    Il est environ 6h lorsqu'une violente altercation éclate entre les deux tables, sans qu'on en connaisse - à ce stade -, les raisons précises. Une première version évoque un jeune homme venu mendier une cigarette ou des pièces à la table du groupe de Le Priol. Il aurait été éconduit de manière vindicative, et de potentielles insultes racistes auraient été prononcées. C'est à cet instant que les deux rugbymen seraient intervenus. «Je pense que ce n'est pas comme ça qu'on parle aux gens», auraient-ils dit. Une seconde version, rapportée au Figaro par une source policière, fait état du comportement déplacé et provocateur de Le Priol à l'endroit d'un jeune homme installé à une table voisine. Une attitude conduisant, là encore, les rugbymen à intervenir.

    Quelle qu'en soit la cause, que l'enquête devra établir, une bagarre éclate. Des coups de poing sont échangés entre les deux camps : Aramburu et Hegarty d'un côté, Le Priol et Bouvier de l'autre. Aramburu aurait notamment tiré Le Priol par la capuche, le faisant tomber au sol. Des vigiles du Mabillon et quelques serveurs interviennent alors pour séparer les deux groupes. Plusieurs témoins de la scène racontent aux policiers avoir vu un homme du groupe de Le Priol montrer une arme à feu pendant la bagarre. La sortie d'un brassard de police est également évoquée.

    Le calme revenu, chaque groupe repart de son côté. Aramburu et Hegarty, qui se dirigent vers leur hôtel en direction de Saint-Michel, font une halte à l'hôtel «Welcome», à deux pas du Mabillon. La bagarre a laissé des traces, et les deux hommes ont le visage tuméfié. Ils veulent mettre de la glace sur leurs blessures. Le réceptionniste cherche des glaçons et leur confectionne des poches de glace. Plusieurs minutes passent. Lorsqu'ils quittent les lieux, une jeep les attend. Lyson R. est au volant, Loïk Le Priol et Romain Bouvier sont à bord. Une première salve de coups de feu est tirée par les deux hommes en direction de Federico Aramburu sans le toucher. Le Priol serait ensuite descendu du véhicule avant d'ouvrir le feu à six reprises, atteignant sa cible cinq fois, au niveau des jambes et du ventre notamment. L'Argentin s'écroule devant un magasin. Shaun Hegarty n'a, lui, pas été touché.

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    «Il ne se passe jamais rien ici, boulevard Saint-Germain»

    Prévenues, la police et les urgences arrivent rapidement sur place. Le rugbyman est découvert gisant dans une mare de sang. Il est déjà trop tard. Federico Aramburu décède des suites de ses blessures vers 6h45. La jeep s'est, elle, évaporée dans le petit matin parisien. La scène de crime est aussitôt quadrillée et le périmètre bouclé. «Il y avait de grandes bâches blanches autour du 146, et, au centre, le corps de la victime sous un drap. La police ne m'a pas laissé ouvrir la boutique avant 13h», explique la vendeuse d'un commerce tout proche. Les habitants de l'immeuble haussmannien n'ont rien vu ni rien entendu. Stupéfaits, ils découvrent l'horreur en sortant de chez eux, samedi matin. «Il ne se passe jamais rien ici, boulevard Saint-Germain», souffle une dame âgée. L'enquête débute. Les hommes du 36, la brigade criminelle parisienne, sont chargés des investigations.

    Un peu moins de quatre jours après les faits, dans la nuit du mardi 22 au mercredi 23 mars, Loïk Le Priol - principal suspect de cet assassinat -, est interpellé en Hongrie. Il s'apprêtait à se rendre en Ukraine. Cet homme de 27 ans doit être remis par la Hongrie aux autorités françaises «dans un délai de dix jours», selon le tribunal de Budapest. Ce dernier a accepté d'être transféré vers Paris, précise l'AFP. Le même jour, c'est sa petite amie, Lyson R., qui est interpellée à Paris. Elle a depuis été mise en examen pour «complicité d'assassinat» et placée en détention provisoire. Romain Bouvier est quant à lui interpellé mercredi 23 mars à Sablé-sur-Sarthe (Sarthe) par la brigade de recherche et d'intervention (BRI) de Nantes. Il a par la suite été mis en examen pour «assassinat» ainsi que pour deux infractions liées à la détention d'armes et écroué dans l'attente de son jugement.

    Loïk Le Priol déjà condamné pour violences

    Le suspect, Loïk Le Priol, est un ancien militaire. Il intègre les rangs de la Marine nationale en 2010 via l'École des mousses, à Brest, avant de se spécialiser dans la filière fusilier marin. Il participe à des opérations extérieures au Mali et à Djibouti entre 2013 et 2015, avant d'être rapatrié en France en juillet 2015 en raison d'un état de stress post-traumatique. Il est finalement radié des armées en octobre 2017. Loïk Le Priol a également été militant au sein du GUD (Groupe union défense), une organisation étudiante d'extrême droite, connue pour ses actions violentes, dissoute en 2017.

    Il est connu comme un individu à la violence débridée. Sur Facebook, il n'hésite pas à exhiber sa musculature et ses tatouages, dont l'un sur son bras gauche représente un long poignard. Son compte Facebook le montre notamment en photo avec Julien Rochedy, ancien directeur national du Front national de la jeunesse (FNJ). «Le Priol était un copain, on ne se voyait presque plus mais nous avions traîné parfois ensemble vers 2012-2014 (...) Il avait toujours été fêlé, il était suivi par un psy de l'armée, mais la dernière fois que je l'ai croisé à Paris, il avait une copine, des projets, semblait apaisé. On était contents ''qu'il aille mieux''», écrit Julien Rochedy sur Twitter.

    Le jeune homme est déjà connu de la justice. Il a été condamné dès l'âge de 19 ans pour des violences. Puis il aurait été mis en cause pour avoir «frappé et étranglé une prostituée» à Djibouti en 2015, selon Marianne . La Marine nationale ne confirme néanmoins pas cette agression «dans la mesure où le dossier disciplinaire des militaires et anciens militaires est strictement confidentiel». À l'âge de 23 ans, Le Priol est condamné à quatre mois de prison avec sursis pour des violences volontaires en réunion. Et pour cause, fin 2015, celui-ci et son ami Romain Bouvier passent à tabac deux hommes qui s'étaient pris en photo adossés à leur voiture, la fameuse jeep, comme le rapporte Street Press .

    Loïk Le Priol devait également être jugé en juin 2022 - avec quatre autres individus -, pour des «violences aggravées» sur l'ancien président du GUD, Édouard Klein. En octobre 2015, Loïk Le Priol et ses complices avaient frappé et humilié leur victime, la forçant même à se déshabiller. «Lève-toi, porte tes couilles (...) T'es qu'une merde. Tu as une dernière chance de te lever ou alors on te fout à poil», menacent les agresseurs dans une vidéo diffusée par Mediapart . Le jeune homme s'est aussi signalé en lançant en 2016 la ligne de vêtements identitaires «Babtou (blanc, NDLR) Solide». Des t-shirts avec le slogan «Babtou Lives Matter» - reprenant le slogan «Black Lives Matter» de la communauté afro-américaine -, sont notamment vendus en ligne.

    « Il aimait les armes, comme toute personne qui s'intéresse au milieu militaire. Il avait envisagé de rejoindre l'armée mais s'était finalement ravisé »

    La personnalité de Romain Bouvier, également mis en cause dans la mort du rugbyman argentin, apparaît beaucoup plus «lisse» que celle de son ami Le Priol. Fils d'une avocate parisienne spécialisée dans la défense des femmes victimes de violences sexistes, le jeune homme ambitionne lui aussi d'embrasser une carrière d'avocat. Rompu à l'exercice des concours d'éloquence, passé par le lycée Montaigne puis la fac de droit de Panthéon-Assas, il ne poursuit pourtant pas son cursus après un master 1 en carrières judiciaires et sciences criminelles. «C'était un bon élève, pas nécessairement brillant, mais qui avait de grandes facilités. Il s'est certainement un peu trop reposé là-dessus», confie un ancien camarade de lycée. Lettré, le jeune homme préside un cercle littéraire de droite monté avec quelques camarades de fac : le club Roger Nimier, du nom de cet écrivain, chef de file du mouvement littéraire dit des «Hussards». «Romain avait des convictions assez marquées. Dire qu'il était d'extrême droite ou qu'il était réactionnaire, je ne sais pas», relève le même camarade. Toujours est-il que le jeune homme avait entretenu par le passé de très bonnes relations avec des membres du GUD ou encore des FNJ, à l'instar de Julien Rochedy.

    Sur son compte Facebook, Romain Bouvier s'affiche à plusieurs reprises armes à la main. Sur une photographie, on le voit même en treillis, Famas en bandoulière. Cette photo a été prise à l'occasion d'une préparation militaire supérieure (PMS). «Il aimait les armes, comme toute personne qui s'intéresse au milieu militaire. Il avait envisagé de rejoindre l'armée mais s'était finalement ravisé», rapporte un ancien ami, présent lors de cette PMS.

    Dernière mise en cause dans la mort du rugbyman, Lyson R. est de son côté décrite comme une personne «casanière», «non politisée» et «sans histoire». Passée elle aussi par le lycée Montaigne (6e arrondissement), la jeune femme étudiait en troisième année à l'École Diététique et Nutrition Humaine de Paris (EDNH). «C'est une étudiante brillante, studieuse, qui sort très peu et qui se concentre sur sa carrière professionnelle», témoigne son avocat.

    Pour le 36, l'enquête ne fait que commencer. De nombreuses zones d'ombre planent encore au-dessus de cette affaire tragique. L'audition de Loïc Le Priol est particulièrement attendue. Contacté, son avocat, Me Xavier Nogueras, indique au Figaro qu'il attend le retour de son client en France avant de prendre la parole.

    Assassinat d'Aramburu à Paris : Loïk Le Priol, le principal suspect, remis par la Hongrie aux autorités françaises

    Romain Bouvier, ancien étudiant de l'université parisienne d'Assas lié à l'ultradroite, et autre mis en cause dans la mort de l'ex-rugbyman, a quant à lui été mis en examen ce vendredi pour «assassinat» et écroué.

    Suisse : quatre membres d'une famille française meurent à Montreux après s'être jetés d'un balcon

    Ils se sont «visiblement» jetés d'un balcon alors que des gendarmes frappaient à leur porte. Un adolescent de 15 ans a survécu. Des investigations sont en cours.

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    Manifestation en Afghanistan contre la fermeture des collèges et lycées aux filles

    Publié le : 26/03/2022 - 10:23Modifié le : 26/03/2022 - 16:49

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    Une vingtaine de femmes et de filles ont manifesté samedi à Kaboul contre la décision des Taliban d’interdire l'enseignement secondaire aux filles, ont constaté des journalistes de l'AFP. Au pouvoir depuis sept mois, les dirigeants du pays ont multiplié les restrictions aux droits des femmes. 

    Réunies pour dénoncer la fermeture des études secondaires aux femmes afghanes, une vingtaine de manifestantes se sont rassemblées à Kaboul, samedi 26 mars, scandant "Ouvrez les écoles ! Justice, justice !". 

    La vingtaine de jeunes femmes et de filles, dont la plupart portaient des abayas noires et des foulards blancs, se sont assemblées au départ sur une place de la capitale. Certaines tenaient des affichettes sur lesquelles on pouvait notamment lire : "Vous avez pris ma terre vertueuse, ne prenez pas mes efforts et mon éducation". 

    La manifestation a duré moins d'une heure, avant d'être dispersée par des talibans armés arrivés sur les lieux.

    Les Taliban, au pouvoir en Afghanistan depuis août 2021, sont revenus mercredi sur leur décision de permettre aux filles d'étudier dans les collèges et lycées, quelques heures à peine après la réouverture qui avait été annoncée de longue date. 

    L'annonce, aussi brutale qu'inattendue, a eu lieu alors que de nombreuses élèves étaient déjà revenues en cours. 

    Elle a suscité de nombreuses condamnations, dont celles de l'ONU, de l'Unesco ou encore de six pays occidentaux, dont les États-Unis et l'Union européenne, qui ont condamné "une décision arbitraire" et demandé aux fondamentalistes islamistes de "revenir de toute urgence" sur leur décision. 

    Clear message to #Taliban from 🔟Members of the #SecurityCouncil 🇮🇪🇲🇽🇬🇧🇺🇸🇦🇪🇦🇱🇧🇷🇫🇷🇬🇦🇳🇴Open the schools for all girls in #Afghanistan now!UN & the int'l community stand ready to continue supporting the people - incl education for all children. @UNAMAnews @antonioguterres pic.twitter.com/PDcsCMgSPS

    March 25, 2022

    "J'ai bon espoir que nous les verrons revenir sur (cette) décision dans les prochains jours", a déclaré samedi Thomas West, le responsable américain en marge du Forum de Doha, la capitale du Qatar.

    "J'ai été surpris par le revirement de situation mercredi dernier (...) Il s'agit avant tout d'une violation de la confiance du peuple afghan", a ajouté le responsable américain. 

    Les filles cantonnées au primaire 

    "Notre politique n'est pas contre l'éducation des filles", a assuré à l'AFP un porte-parole des Taliban, Suhail Shaheen.

    Selon lui, "il y a quelques problèmes d'ordre pratique" qui n'ont "pas été résolus avant la date limite prévue pour l'ouverture des écoles de filles le 23 mars".

    Aucune explication claire n'a été donnée par le ministère de l'Éducation à sa volte-face. La décision serait intervenue après une réunion mardi soir de hauts responsables à Kandahar (Sud), berceau et centre de pouvoir de fait du mouvement islamiste fondamentaliste. 

    >> À lire : Derrière des mesures "cosmétiques", les Afghanes toujours sous le joug des Taliban

    Seuls les cours de primaire sont désormais autorisés pour les filles. Les observateurs craignent que les nouveaux maîtres du pays n'interdisent à nouveau l'école pour les filles, comme ils l'avaient fait lors de leur premier règne, de 1996 à 2001. 

    En sept mois de gouvernance, les Taliban ont imposé une multitude de restrictions aux femmes. Elles sont exclues de nombreux emplois publics, contrôlées sur la façon de s'habiller et interdites de voyager seules en dehors de leur ville. 

    Les islamistes ont aussi arrêté et détenu plusieurs militantes qui avaient manifesté pour les droits des femmes. La manifestation qui s'est déroulée samedi est la première depuis de nombreuses semaines à avoir eu lieu dans la capitale. 

    Avec AFP 

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    Afghanistan : les Taliban interdisent finalement aux filles de reprendre l'école

    L'ONU approuve une résolution établissant une coopération avec l'Afghanistan des Taliban

    Droits humains en Afghanistan : les Occidentaux listent leurs exigences aux Taliban

    France24 - Monde

    Amical/Danemark: retour marquant pour Eriksen contre les Pays-Bas

    Publié le : 26/03/2022 - 23:44

    Amsterdam (AFP) – Un peu plus de neuf mois -287 jours- après que la planète foot a retenu son souffle en espérant qu’il retrouve le sien, le Danois Christian Eriksen a réussi un retour marquant malgré la défaite aux Pays-Bas (4-2) en match amical, samedi soir à la Johan-Cruyff Arena d’Amsterdam.

    Entré en jeu en seconde période, le milieu offensif de Brentford n’a même pas attendu deux minutes pour inscrire, dès sa deuxième touche de balle, un but superbe d’une frappe puissante en pleine lucarne, signant au passage son 37e but en 110 sélections.

    Sympathique clin d’œil à son destin forcément atypique, Eriksen a pu effectuer ce come-back fracassant sur le terrain de ses débuts professionnels, celui de l’Ajax, où il avait brillé durant quatre saisons entre 2009 et 2013.

    Spectateur attentif du banc de touche au coup d’envoi, Eriksen, comme prévu par le sélectionneur danois Kasper Hjulmand, est entré en jeu après le repos.

    Très applaudi par le public néerlandais et par le sélectionneur des Oranje, Louis van Gaal, au moment de son entrée sur la pelouse, Eriksen a levé les mains au ciel en guise de remerciement.

    Affûté et auteur de quelques gestes techniques d’exception, il a également heurté le poteau néerlandais d’une frappe lointaine splendide. De toute évidence, il a savouré ce retour à la 'normale', lui qui avait tutoyé la mort en ce funeste 12 juin 2021.

    Ce jour-là, Eriksen s’était effondré à la 42e minute du match qui opposait à Copenhague le Danemark à la Finlande en phase de poules de l’Euro, et était resté inconscient près de 5 minutes.

    Après s’être fait implanter un défibrillateur, Eriksen avait repris les entraînements à Odense, son club formateur, puis avec l’équipe réserve de l’Ajax en gardant l’espoir de reprendre le cours d’une carrière foudroyée en pleine force de l'âge.

    Privé de cette opportunité en Italie, Eriksen avait été libéré de son contrat à l’Inter Milan et avait finalement signé un contrat jusqu’en fin de saison chez les promus de Brentford, avec lesquels il a déjà joué trois matchs de Premier League depuis la fin février.

    © 2022 AFP

    Le Figaro

    Pierre Brochand (ex-DGSE): «Nous subissons une immigration sans précédent»

    Eugénie Bastié

    ENTRETIEN EXCLUSIF - L’immigration de masse que vit la France depuis des décennies a créé des groupes culturels distincts dans notre pays, estime Pierre Brochand. Il juge que l’Europe est la seule partie du monde à nier l’importance de l’homogénéité culturelle, et plaide pour un changement de cap complet de nos politiques publiques.

    Pierre Brochand a été directeur général de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) de 2002 à 2008, ainsi qu’ambassadeur de France, notamment, en Hongrie et en Israël. Il est intervenu lors d’un colloque de la Fondation Res Publica sur le thème: «Pour une véritable politique de l’immigration».

    LE FIGARO.- A l’automne dernier, l’immigration semblait prendre une place centrale dans la campagne présidentielle. Le sujet est aujourd’hui éclipsé par la guerre en Ukraine et le pouvoir d’achat. Pourquoi selon vous ce thème de l’immigration avait-il réussi à se frayer un passage dans le débat?

    Pierre BROCHAND.- Il est vrai que, pendant quelques mois, à la fin de l’année dernière, on a davantage «parlé» d’immigration. A mon sens, pour deux raisons. D’une part, le temps passant et le phénomène s’amplifiant, il s’est avéré de plus en plus difficile - selon la formule de Péguy, désormais consacrée - d’empêcher les Français de «voir ce qu’ils voient». D’autre part, une personnalité de rupture a brusquement surgi dans le champ convenu de la politique pour les inciter à ouvrir leurs yeux.

    Pour autant, les choses n’ont pas tardé à «rentrer dans l’ordre» et tout indique qu’une fois encore, l’immigration ne tiendra pas, dans la campagne actuelle, une place à la hauteur des enjeux qu’elle porte. Dans un premier temps, les pratiques coutumières de diversion ont fait florès. La principale a consisté en la mise en avant systématique d’inquiétudes présentées comme concurrentes: le «pouvoir d’achat», la crise sanitaire, le changement climatique. Aujourd’hui, la guerre à l’Est a pris le relais. Non que ces préoccupations soient infondées, loin s’en faut, mais le fait de les opposer les unes aux autres, à coup de sondages, au sein d’une seule et même échelle de valeurs, de priorités et de temporalités, comme si elles étaient commensurables entre elles, s’apparente, je le redoute, à une énième façon de «noyer le poisson».

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    D’ailleurs, même lorsque, presque par hasard, le sujet est mis sur la table, tous les moyens sont bons pour l’escamoter à nouveau, soit en le détournant vers des impasses sémantiques (le «Grand Remplacement»), soit en accolant à ses promoteurs les étiquettes disqualifiantes habituelles, soit en reprenant les mêmes artifices éculés (accent mis sur les courants [d’immigration] «illégaux»).

    Or, pour ma part, vous le savez, je tiens le type d’immigration, que nous subissons depuis un demi-siècle, pour un événement hors catégorie, sans précédent dans notre Histoire. Et, très honnêtement, j’avoue ne pas comprendre comment des esprits libres et éclairés peuvent encore sous-estimer sa gravité.

    Pourquoi cet enjeu est-il, à vos yeux, particulièrement grave?

    Il suffit pourtant d’en énumérer froidement les caractéristiques, pour mesurer l’impact de ce qui nous arrive: volume massif des flux, vocation de peuplement, absence de régulation politique et économique, majorité de civilisation extra-européenne et musulmane, esprit de revanche post-colonial, réticence à la mixité, préférence pour l’endogamie, cristallisation en diasporas, taux de fécondité supérieur à celui du peuple d’accueil, et surtout - novation inouïe - évolution non-convergente au fil des générations.

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    A mes yeux, ce bouleversement progressif de la population française, s’il n’est pas l’unique défi auxquels nous sommes confrontés, est le seul qui menace directement la paix civile sur notre territoire.

    Vous avez été ambassadeur, puis directeur général de la DGSE. Comment avez-vous été amené à formuler un jugement aussi sévère sur la question de l’immigration?

    J’ai entièrement consacré ma vie à l’étranger. Ce qui me vaudra, je l’espère, l’indulgence du jury et, notamment, d’échapper à l’accusation - classique mais rédhibitoire - de «repli frileux sur un hexagone rabougri». D’abord, je rappelle que, dans l’exercice des deux métiers que vous avez cités, le déni du réel et son corollaire, le «wishful thinking», constituent des fautes lourdes, de nature à se voir montrer la sortie. Si, donc, je mets les «pieds dans le plat», c’est au nom de ces décennies d’expérience, qui m’ont appris à lire le monde tel qu’il est, et maintenant qu’il est entré chez nous, à regarder mon pays tel qu’il devient. Et, à ce titre, je crains de devoir tempérer quelque peu les nouvelles rassurantes, que l’on nous sert, à longueur de journée, sur la généralité humaine.

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    En effet, au contact des milliers d’étrangers que j’ai côtoyés, j’ai pu vérifier la validité lancinante de constats, autrefois banals, aujourd’hui tabous. A savoir que, si la nature nous réunit, la culture impose entre les groupes que nous formons, une distance qui peut aller jusqu’à exclure leur cohabitation. De même, passée une masse critique, les interactions individuelles - jamais irréparables - cèdent la place à des forces collectives, qui n’obéissent en rien aux mêmes lois. Soit un effet de seuil, qui commande, entre autres, l’acculturation: possible en deçà, irréalisable au-delà. Si bien que ce que l’on dénonce avec horreur sous le nom d’amalgame n’est, au fond, que l’observation d’un fait, déterminé par le nombre.

    De sorte que le monde que dessinent ces «collectivités en action» n’est ni plaisant, ni souriant. D’un côté, ne nous le cachons pas, nul sentiment n’y est plus répandu que la xénophobie, en particulier au sein des pays dont nous recevons les immigrants. D’un autre côté, toutes - je dis bien toutes - les sociétés «multi» sont vouées à des déchirements plus ou moins profonds. Et dans ce cadre, il arrive que les minorités soient violentes et gagnantes, les majorités placides et perdantes, voire que les victimes n’en soient pas, car responsables de leurs malheurs.

    Enfin, il faut admettre que l’Occident, dont la France ne saurait s’exclure, est une exception, dont la domination écrasante sur les affaires de la planète - couronnée par la Globalisation - a partout semé envie et ressentiment.

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    Dans ce contexte, l’islam, entré en ébullition en réaction à cet ultime avatar de notre suprématie, est devenu le porte-drapeau des «humiliés et offensés», l’emblème du refus, voire du rejet, de ce que nous sommes, alors que la Chine et l’Asie, pareillement outragées, choisissaient de nous défier sur notre créneau de la compétition économique: le fait que l’arc musulman ne compte aucune démocratie mais concentre au moins 80 % des crises «chaudes» de la planète, le fait aussi que ses formes de contestation (jihadisme, salafisme, islamisme) se retrouvent à l’identique sur notre sol, en disent long sur l’insatisfaction d’un acteur historique de première grandeur, à la fois dynamique et rétrograde, dont il est clair qu’après des siècles d’absence, il a repris - via l’immigration - sa marche en avant sur la rive nord de la Méditerranée.

    Dernier enseignement, franco-français celui-ci: en conversant avec nombre de personnalités politiques dans la quiétude des salons d’ambassade, j’ai pu mesurer le fossé qui séparait leurs propos publics des jugements, moins amènes, qu’ils émettaient en privé, sur les effets de l’immigration dans leurs fiefs électoraux.

    Quelles conclusions en tirez-vous?

    La première est que, si la coopération entre les civilisations est désirable, elle reste moins probable que leur rivalité, proportionnelle à leurs disparités culturelles, imbrications territoriales et conflits antérieurs. La deuxième est qu’il n’y a aucune raison que les désastres observés ailleurs ne se reproduisent pas chez nous, pour peu que les mêmes ingrédients y soient réunis: ne nous prétendons pas plus intelligents que les Libanais ou les Yougoslaves. La troisième est qu’il vaut mieux prévoir le pire pour avoir une chance de le prévenir et qu’au fond telle est la fonction du régalien, auquel j’ai consacré ma vie.

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    J’en ai conclu que, derrière la générosité des discours, personne ici-bas ne faisait de cadeau à personne, qu’en conséquence l’émotion et la compassion n’étaient pas les plus fiables des outils d’analyse, que les conseilleurs - fussent-ils le New York Times ou d’honorables ONG - n’étaient pas les payeurs et que, si nos dirigeants renonçaient à défendre nos intérêts vitaux, sur notre propre territoire, personne ne le ferait à leur place.

    C’est ce corpus ultra-réaliste et, je le reconnais, désenchanté - mais, vous en conviendrez, pas vraiment réfuté par les événements du moment -, qui a servi de trame à mes réflexions, non sur l’immigration en général, inévitable et parfois souhaitable, mais sur le ressac des vagues «anormales» qui s’abattent sur nous depuis les années 70 et dont seuls des rêveurs ou des hypocrites peuvent tirer un bilan «globalement positif».

    Plusieurs candidats à la présidentielle ont avancé des solutions pour maîtriser les flux migratoires. Celles-ci sont-elles satisfaisantes?

    Nous n’avons d’autre choix, si nous voulons vraiment reprendre le contrôle de notre démographie, que d’opérer un renversement de cap à 180 degrés, c’est à dire envoyer le message, urbi et orbi, «loud and clear», que la France ne sera plus, pour l’avenir prévisible, une terre d’accueil. Ce qui suppose une approche globale du problème et une intransigeance de tous les instants pour la mettre en oeuvre.

    Si la coopération entre les civilisations est désirable, elle reste moins probable que leur rivalité, proportionnelle à leurs disparités culturelles, imbrications territoriales et conflits antérieurs

    Toute émigration est, en effet, activée, à la fois, par un facteur «push» (qui incite à quitter le pays d’origine) et un facteur «pull» (qui attire vers le pays de destination). N’ayant guère le moyen d’agir sur le premier - l’invocation rituelle du «co-développement» ne dupant plus personne -, nous n’avons d’autre solution que de réduire notre attractivité à zéro.

    Je ne perçois pas, chez nos néophytes - et, soit dit en passant, encore moins chez le Président-candidat, pour qui l’immigration reste un angle mort - la féroce inflexibilité qu’appelle l’urgence absolue. Sans compter le colossal travail de «rétropédalage» historique, qu’exige la restauration du «pouvoir de faire et d’empêcher» de l’Etat National, aux lieux et place du «laissez aller, laissez passer», que nous proposent la Société des Individus et son extension européenne.

    Il serait donc, selon vous, trop tard?

    En tous cas, il est bien tard. Car voyons les choses en face. Nous avons désormais affaire non plus à des individus dispersés, soit autant de «cas particuliers», en quête chacun d’avenir meilleur, mais à des «diasporas», c’est à dire des réalités collectives, solidement ancrées dans notre sol, fermement décidées à y persévérer dans leur être et dont la dynamique holiste dépasse et emporte la destinée particulière de leurs membres. Pour moi, c’est une circonstance a priori banale - la rencontre de football France-Algérie en 2001, déjà bien oubliée - qui a marqué symboliquement ce basculement.

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    Pour être plus explicite, une «diaspora» est une entité, formée d’immigrés et de leurs descendants - y compris, fait capital, de nationalité française -, dont les effectifs, regroupés dans l’espace, atteignent une masse critique suffisante pour que la pression sociale y favorise la pérennisation des croyances et modes de vie des pays d’origine, avec lesquels les relations demeurent intenses: ainsi se forment spontanément des enclaves étrangères, plus ou moins fermées, tournant le dos au pays d’accueil et à ses mœurs.

    Maintenant que ces noyaux durs sont fermement incrustés, il est bien naïf de croire que les clivages qu’ils portent comme la nuée l’orage, soient exclusivement de nature économique et, donc, solubles dans la quantité. En fait, ces différences sont, d’abord et surtout, de type qualitatif, donc a priori non négociables. Elles recoupent même très exactement les conflits indécidables qui ont causé nos pires malheurs dans le passé: le dissentiment religieux (en l’occurrence, celui, millénaire, entre l’islam et le christianisme, de part et d’autre de la Méditerranée), l’antagonisme colonial (autrement dit, la guerre des mémoires, pas davantage monnayable que celle des croyances), le prisme racial (qui tend insidieusement à rapprocher le statut de nos immigrés de celui des descendants d’esclaves noirs américains, avec les mêmes effets calamiteux qu’outre-Atlantique).

    Ne nous cachons pas la vérité. Un tel triptyque est voué à provoquer des enchaînements quasi-mécaniques, dont nous voyons poindre les prémices, ainsi que je l’ai déjà indiqué: progression accélérée de la défiance sociale, séparation des ethnies (preuve par neuf de la faillite du «multi»), rivalité pour le contrôle des enclaves (en parodie des guerres coloniales), propension multiforme à la violence.

    Oui, il est très tard. Si l’on veut éviter qu’il ne soit trop tard, écoutons Monsieur de La Palice, quand il nous rappelle qu’il n’est pas d’effets sans causes et que, pour contrecarrer les premiers, il faut au minimum commencer par s’attaquer aux secondes.

    Cet hiver à la frontière polonaise se pressaient des migrants d’origine syrienne envoyés par la Biélorusse pour faire pression sur l’Union européenne. Ce printemps, ce sont des réfugiés ukrainiens fuyant les bombes russes qui se sont rués vers les frontières européennes. Que vous inspirent ces deux évènements?

    Ce qui s’est passé à la frontière polonaise, au cours des derniers six mois, illustre la complexité et la variété des problèmes que posent les flux de population aujourd’hui. Nous avons à faire, en effet, à deux cas de figure diamétralement opposés, qui ne nous concerneraient qu’indirectement, s’ils ne mettaient, une nouvelle fois, en cause l’Union Européenne.

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    Au cours du premier épisode, les migrants ont été l’objet d’une lutte entre États, donc sans rapport avec les flux auto-générés d’outre-Méditerranée, auxquels nous sommes abonnés. En l’occurrence, ils ont été le jouet des relations entre la Russie, la Biélorussie et la Pologne, pimentés d’un zeste d’activisme ottoman, l’Union européenne ne faisant que réagir à ces interactions. Ce qui est clair, néanmoins, à la lumière de cet exemple, c’est que l’émigration vers notre continent est aussi devenue une arme de guerre contre lui, aux mains d’Etats qui la manipulent au gré de leurs intérêts. La Turquie est passée maître dans cet art du chantage, mais d’autres (les milices libyennes, le Maroc) s’y emploient à l’occasion, tout comme, donc, en dernier lieu, la Biélorussie.

    Ce à quoi nous assistons depuis l’invasion de l’Ukraine, est un phénomène radicalement différent. Il s’agit là d’un afflux massif, non pas d’immigrés, ni de migrants, mais d’authentiques réfugiés de guerre, principalement de femmes, d’enfants et de vieillards, dont l’intention, semble-t-il très majoritaire, est de ne pas s’installer définitivement dans les pays qui les accueillent.

    Néanmoins, ces deux séries d’évènements ont en commun de se dérouler aux pseudo-frontières de l’Union Européenne, laquelle est devenue la cible privilégiée des mouvements de population, pour deux raisons: d’abord, à l’évidence, du fait de son haut niveau de revenus, mais aussi parce que les sociétés qui la composent vivent toutes, désormais, sous le régime de la «Société des Individus».

    Qu’est-ce que cette société des individus, et en quoi est-elle selon vous une particularité européenne?

    La Société des Individus présente, entre autres, deux caractéristiques. D’une part, elle fait de chaque être humain vivant, quelle que soit son origine et sa nationalité, européen ou non, l’ultime décideur de son sort, à commencer par le choix de ses déplacements et lieux d’existence, au sein d’un espace mondial indifférencié. D’autre part, en se prétendant la pointe avancée d’une émancipation humaine, gouvernée par les lois de la dialectique, elle est amenée à condamner le modèle immédiatement antérieur de l’Etat National, symbole et gardien de son antithèse, à savoir un espace cloisonné par le politique.

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    Aussi cette configuration est-elle spontanément «immigrationiste». En premier lieu, parce que, se voulant universaliste, elle répugne à faire la différence entre l’autochtone et l’étranger, et, par extension, à admettre l’existence de limites entre un dedans et un dehors. En deuxième lieu, parce que, logiquement, elle n’interprète la matière sociale que comme une somme de relations interpersonnelles, de «cas particuliers» et de «faits divers» sans liens entre eux, ce qui réduit, de fait, la sphère du collectif aux registres folkloriques du divertissement et de l’art culinaire, et plus généralement du «tourisme», comme Nietzsche l’avait si génialement entrevu. Enfin, parce que, je l’ai dit, tout en érigeant le rempart de l’Etat National en contre-modèle, la Société des Individus porte un regard paradoxalement indulgent sur l’antépénultième strate des Communautés Naturelles, dans la mesure où, prééminente chez les immigrés, celle-ci est considérée comme la victime historique dudit État dans sa version «coloniale», lequel se retrouve pris en sandwich par cet improbable duo.

    Or, la superstructure bruxelloise, loin de contredire ce schéma, en est devenu l’accomplissement le plus pur, transformant notre «petit cap» de l’Asie en zone -unique au monde- d’aplatissement étatique, d’auto-désarmement politique et d’effacement frontalier. Soit ce que l’on appelle l’espace Schengen, perméable à tous les courants, alors même que la géographie l’encercle d’étendues turbulentes et vengeresses, ainsi que d’entités rapaces, prêtes à tout pour exploiter ses faiblesses.

    Comme si la maîtrise de l’immigration contemporaine n’était pas, en elle-même, une tâche herculéenne, nous l’avons entravée, compliquée et envenimée à plaisir, en plaquant, sur la couche des Etats, rendus à l’impuissance, un dispositif «accélérationniste». Pire, nos dirigeants semblent attendre de ce dispositif qu’il joue le rôle d’un filtre, alors qu’il a été précisément conçu, calibré et programmé pour l’inverse. Cet entêtement à creuser davantage, afin de sortir d’un trou où l’on s’est soi-même enfoui, serait comique, si les conséquences n’en étaient dramatiques.

    Vous dites que la société des individus, qui se veut ouverte, est paradoxalement celle qui a le plus besoin de fermeture. Pouvez-vous expliquer ce paradoxe?

    Ce n’est là qu’une des très nombreuses contradictions de notre société, qui en font, à bien des égards, un voyage en Absurdistan.

    En effet, nous ne nous interrogerons jamais assez, non seulement sur la radicale nouveauté de la Société des Individus, mais aussi sur l’arrogance de son ambition, qui prétend transférer la souveraineté - le pouvoir du «dernier mot» - aux milliards d’individus vivant sur la planète à un instant donné, chacun d’eux étant sommé de «choisir» sa vie, que cela lui plaise ou non. Le tout en jetant un voile pudique sur l’appartenance à des groupes circonscrits, en rivalité (ou en coopération) pour leur survie, leur indépendance et leur puissance. En d’autres termes, un modèle qui refuse de faire la différence entre les aspirations du comptable suédois et du guerrier pachtoun, du geek californien et du berger sahélien, du paysan béarnais et du jeune «harrag» algérien, comme si tous étaient interchangeables et disposés à jouer le même jeu.

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    Il va de soi que ce paradigme est frappé, d’emblée, d’une vulnérabilité à la mesure de son irréalité.

    En effet, même pour les tenants du système, la marge de viabilité est étroite: leur comportement ne doit à aucun prix sortir du couloir exigu défini par «l’Etat de droit», autrement dit le «politiquement correct», mais sans y être contraint par la coercition. En pratique, il s’agit pour eux, d’une part, de souscrire inconditionnellement à des valeurs «enveloppes» (tolérance, transparence, «respect») et, d’autre part, de participer à des mécanismes de conciliation de leurs «contenus» (marché, contrat, communication). A cette «ceinture» officielle, s’ajoutent les «bretelles» officieuses, plus sûres, d’un verrouillage par l’affect: d’un côté, la culpabilité (seconde guerre mondiale, colonisation, climat), de l’autre, la peur (là encore le climat, la sécurité sanitaire, la «guerre à nos portes»). Enfin, dernier rebouclage, on place le système sous le magistère moral et la surveillance active des juges et des media, devenus les chiens de garde d’un ordre social et «moral», prétendument horizontal. En bref, au nom même de leur liberté, et pour ne pas basculer dans l’anarchie qui les guette, les convaincus de la Société des Individus se doivent d’observer une discipline de tous les instants, à base de travail sur soi, d’auto-censure et d’intériorisation des interdits. Pour délivrer leurs corps, il leur faut accepter d’enfermer leurs esprit, sauf à «déraper» hors du corridor, véritable catastrophe qui met en péril tout l’édifice.

    On aura compris que ce modèle est réservé à une catégorie restreinte, celle du «Gentil Bobo», petit bourgeois des métropoles et de la «nouvelle ruralité», qui réussit à cumuler tout à la fois un conformisme cool, un haut degré d’ignorance ou de lassitude historique, le refus unilatéral de la culture de l’honneur, la disposition à tendre l’autre joue, la pratique généralisée de l’euphémisme, en un mot la bienveillance et la non-violence de principe envers l’Autre (aussi longtemps que les enfants de celui-ci ne fréquentent pas la même école que les siens).

    Or, nous sommes là en présence d’une «espèce à protéger», tellement antinomique de tout ce que l’espèce humaine a produit jusqu’ici, qu’elle ne peut survivre et prospérer que dans l’enceinte d’une sorte de zoo, coupé de tout ce qui ne lui ressemble pas. Pour faire court, une société «ouverte» qui a besoin d’être «fermée» pour rester «ouverte»: la quadrature du cercle.

    Nous sommes les seuls à avoir ce modèle?

    En effet, cette approche angélique ne se rencontre nulle part ailleurs qu’en Occident, lequel n’y est parvenu qu’à la suite d’un long cheminement solitaire. De notre point de vue, ce périple modernisateur a vu se succéder, je l’ai dit, les Communautés Naturelles (présentes partout), l’Etat National Moderne (première de nos inventions, répandue par la colonisation), enfin la Société des Individus (zénith de l’occidentalisation, diffusé par la Globalisation).

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    De fait, cette utopie est encore largement minoritaire, non seulement au loin de nos frontières, mais aussi - ce qui est plus grave - à l’intérieur. Toujours en résumant beaucoup, on peut avancer que les immigrants ont massivement réimplanté sur notre sol les Communautés Naturelles, tandis que l’imaginaire des Français, autochtones et assimilés, reste profondément attaché à l’Etat National. D’où un espace au minimum tripartite, mais en pratique infiniment plus fragmenté, où l’oligarchie qui se donne le monde pour horizon et l’Humanité pour boussole, entend formater les mentalités sans y parvenir vraiment: celles-ci, même fortement perfusées par les séductions de l’individualisme, lui résistent encore au nom de la «persistance des agrégats» et de «l’inertie des affections».

    Donc, c’est vrai, nous vivons dans une sorte de magasin de porcelaine, où se meuvent, avec des docilités inégales, ces vieux éléphants remuants que sont les nostalgies nationales et communautaires. Ou, si vous préférez, la Société des individus est tellement «en avance» par rapport au ressenti de la majorité de la population, qu’elle flirte en permanence avec le chaos et, à la limite, la «guerre de tous contre tous». Sans autre filet de sécurité que l’espoir de voir le virus du narcissisme finir par pénétrer suffisamment les cerveaux, pour qu’ils perdent à jamais l’idée saugrenue de fomenter des projets alternatifs.

    La crise du Covid a été l’occasion d’un retour du «politique» sur l’ ««économique» dans les démocraties libérales. Celui-ci peut-il selon vous s’avérer pérenne, et permettre de reprendre à bras-le corps les sujets régaliens comme la maitrise de nos frontières?

    Il est exact que la crise du Covid aurait pu être l’occasion théorique d’un «retour» du politique, sous un régime qui a renié sa légitimité, au point d’en oublier l’existence. On aurait, d’ailleurs, pu en attendre autant du terrorisme de masse et, maintenant, de l’invasion de l’Ukraine (quoique à un degré moindre, n’y étant pas en première ligne). De même, l’immigration aurait pu et dû offrir un champ privilégié à un telle remise en question.

    Le retour du politique nous a été imposé par les évènements, sans qu’il y ait eu, au départ, la moindre volonté de nos dirigeants de remonter le cours du temps

    Au fond, qu’est-ce que le Politique? Beaucoup d’autres avant moi, infiniment plus qualifiés, se sont risqués à répondre à la question. Pour ma part, je le définirai comme l’activité qui vise à assurer la pérennité des groupes humains. Il est donc inséparable d’une aventure collective, située dans l’espace et dans le temps, dont il assume la responsabilité de la continuité. Dans notre sphère de civilisation, ce projet collectif a fini par se confondre avec l’Etat National. Par temps calme, le Politique ne fait qu’affleurer en surface. Il n’émerge en pleine lumière, dans toute sa singularité, que lorsque la tempête se lève et que la mort redevient l’enjeu déterminant. Ou encore, selon Carl Schmitt, quand l’on est obligé de distinguer entre l’ami et l’ennemi. Dans ces circonstances, foin de tergiversations, il devient impératif de prendre des décisions tranchées, c’est à dire non-juridiques, discrétionnaires et souvent négatives, la plus haute manifestation du politique étant, à mes yeux, de dire non à la facilité. La Raison et le Secret d’Etat deviennent alors des armes justifiables, dussent la morale et le sentiment en souffrir.

    On voit par là en quoi notre Société des Individus, en prenant le contrepied de l’Etat National, se révèle anti-politique par essence, puisqu’elle contredit tout ce que je viens d’énoncer: les appartenances, la verticalité, le discrétionnaire, et même l’éventualité de la mort, considérée comme un scandale, dès lors que, pour l’individu isolé, «né orphelin, mort célibataire», la vie est une occasion unique à prolonger le plus longtemps possible.

    C’est dans ce contexte que nous est «tombée dessus» l’épidémie. En fait, ce que vous appelez le retour du politique nous a été imposé par les évènements, sans qu’il y ait eu, au départ, la moindre volonté de nos dirigeants de remonter le cours du temps.

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    Plongés dans cette situation, ces mêmes dirigeants, mais aussi, avec eux, beaucoup de nos compatriotes, se sont retrouvés comme une poule devant un couteau: les premiers avaient perdu jusqu’au souvenir du commandement, les seconds de l’obéissance. Il s’en est suivi une grande désorientation de la société, prise au dépourvu par ce «flash-back» inattendu. D’où une invraisemblable série de pataquès: d’un côté, un pouvoir, qui, loin de retrouver une authentique inspiration politique, s’est abrité derrière son contraire, id est la tyrannie des experts, et, de l’autre, une opinion tourneboulée, où les habituels défenseurs de la loi et l’ordre se sont révélés les plus insoumis des individus.

    En bref, une expérience peu concluante, pleine d’impréparation et d’improvisation, qui a confirmé la fameuse expression de Marx, selon laquelle les évènements, d’abord vécus en tragédie, se répètent en farce, ou le non moins célèbre aphorisme d’Héraclite, qui veut que l’on ne se baigne jamais deux fois dans la même eau d’un fleuve.

    Êtes-vous optimiste?

    Si je refuse de perdre espoir, je ne nourris pas non plus d’illusions excessives quant à la possibilité d’une reprise en mains «politique» des courants d’immigration. Quand on constate que le programme de l’actuel chef de l’Etat, candidat à sa réélection, continue d’ignorer superbement le sujet, on se prend à réfléchir sur ce que l’Histoire peut comporter d’inéluctable et d’irréversible, même si, ce faisant, elle nous conduit droit vers les plus grands des malheurs. Pour conclure, tout en essayant d’éviter la paranoïa, j’avoue sans ambages être obsédé par la menace que l’immigration, telle que nous la connaissons, fait peser sur l’avenir de notre pays. Si rien n’est décidé pour la réduire à sa plus simple expression, toute mes expériences accumulées me font prévoir un futur sombre, et même très sombre, pour nos enfants et petits-enfants. Au mieux, s’achemineront-ils vers un effondrement insoupçonné de leur qualité de vie (l’implosion) ; au pire, c’est vers de terribles affrontements que nous les dirigeons (l’explosion). Le plus probable étant une combinaison des deux, dans une confusion croissante.

    Tous nos gouvernants sans exception, mais aussi beaucoup de nos compatriotes, ont préféré regarder ailleurs. Les premiers par lâcheté, puisqu’ils n’en pensaient pas moins. Les seconds par naïveté, insouciance ou idéologie. Ce comportement d’autruche m’angoisse encore davantage qu’il ne m’exaspère. Pour nos jeunes, intellectuellement désarmés par la scolarité compatissante qui leur a été servie, les réveils risquent d’être terriblement difficiles. Mais, alors, quelle responsabilité pour tous ceux qui, bien qu’ayant eu la possibilité de l’empêcher, auront laissé s’installer cette bombe à mèche lente et ne seront plus là pour en subir la déflagration.

    Transgenres: «En cessant de prendre en compte les spécificités des femmes, on brade le sport féminin»

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    Jean-Éric Schoettl: «Du caprice du prince au caprice du juge»

    EXTRAITS EXCLUSIFS - En quarante ans, les différents juges ont acquis une emprise très excessive, et parfois déraisonnable, sur la démocratie représentative, explique Jean-Éric Schoettl dans La Démocratie au péril des prétoires. De l’État de droit au gouvernement des juges. Le Figaro publie en exclusivité les bonnes feuilles de cet ouvrage qui fera date, servi par une plume précise, limpide et élégante.

    New York Times - World

    Ukraine Live Updates: ‘This Man Cannot Remain in Power,’ Biden Says of Putin

    Kyiv March 27, 1:21 a.m.

    Moscow March 27, 2:21 a.m.

    Washington March 26, 7:21 p.m.

    The White House later tried to clarify the statement, made in a speech in Poland, saying that the president was not calling for regime change, but meant that Vladimir Putin “cannot be allowed to exercise power over his neighbors.”

    Michael D. ShearDavid E. Sanger and Michael Levenson

    In a Fiery Speech Rallying Allies, Biden Denounces Putin and Seemingly Calls for His Ouster

    WARSAW — President Biden delivered a forceful denunciation of Vladimir V. Putin’s invasion of Ukraine on Saturday, declaring “for God’s sake, this man cannot remain in power,” as he cast the war as the latest front in a decades-long battle between the forces of democracy and oppression.

    Ending a three-day diplomatic trip to Europe with a fiery speech outside a centuries-old castle in Warsaw, Mr. Biden described the Russian invasion of Ukraine as the “test of all time” in a post-World War II struggle between democracy and autocracy, “between liberty and repression, between a rules-based order and one governed by brute force.”

    “In this battle, we need to be cleareyed,” Mr. Biden said in front of a crowd waving Polish, Ukrainian and American flags. “This battle will not be won in days or months, either. We need to steel ourselves for the long fight ahead.”

    Mr. Biden used the speech to bolster a key NATO ally on Ukraine’s western border that has served as a conduit for Western arms and has absorbed more than 2 million refugees fleeing the violence, more than any other country in Europe. And he sought to prepare the public, at home and abroad, for a grinding conflict that could drag on for weeks, months or longer.

    Just hours before the event, missiles struck the western Ukrainian city of Lviv, about 50 miles from the Polish border, extending Russia’s monthlong assault on major cities and civilian populations — and undercutting Russian statements a day earlier suggesting Moscow might be scaling back its goals in the war.

    While declaring that “the Russian people are not our enemy,” Mr. Biden unleashed an angry tirade against Mr. Putin’s claim that the invasion of Ukraine is intended to “de-Nazify” the country. Mr. Biden called that justification “a lie,” noting that President Volodymyr Zelensky of Ukraine is Jewish and that his father’s family was killed in the Holocaust.

    “It’s just cynical,” Mr. Biden said. “He knows that. And it’s also obscene.”

    It was not immediately clear whether Mr. Biden’s apparent call for the ouster of Mr. Putin was one of the off-the-cuff remarks for which he is known or a calculated jab, one of many in the speech. But it risks confirming Russia’s central propaganda claim that the West, and particularly the United States, is determined to destroy Russia.

    The White House immediately sought to play down the remark. “The president’s point was that Putin cannot be allowed to exercise power over his neighbors or the region,” a White House official told reporters. “He was not discussing Putin’s power in Russia, or regime change.”

    Dmitri S. Peskov, the Kremlin spokesman, said Mr. Putin’s fate was not in the hands of the American president. “It’s not for Biden to decide,” Mr. Peskov told reporters. “The president of Russia is elected by the Russians.”

    Experts were divided on whether Mr. Biden’s remark was intended to signal he believed Mr. Putin should be ousted, a political escalation that could have consequences on the battlefield.

    Richard Haass, the president of the Council on Foreign Relations, said in a tweet that the White House’s attempt to walk back the president’s comment was “unlikely to wash.”

    “Putin will see it as confirmation of what he’s believed all along,” he wrote. “Bad lapse in discipline that runs risk of extending the scope and duration of the war.”

    Mr. Biden’s statement that Mr. Putin could no longer remain in power could be perceived “as a call for regime change,” said Michal Baranowski, a senior fellow and director of the Warsaw office of the German Marshall Fund, a nonpartisan policy organization. But he said he did not read it that way, and that Mr. Putin was unlikely to, either. “I think just what President Biden was saying is, how can such a terrible person be ruling Russia?” said Mr. Baranowski. “In that context, I don’t think it will lead to any escalation with Russia.”

    Earlier in the day, Mr. Biden stood shoulder-to-shoulder with the Polish president, Andrzej Duda, and assured him that the United States considered its support for NATO to be a “sacred obligation.”

    “America’s ability to meet its role in other parts of the world rests upon a united Europe,” Mr. Biden said.

    While Poland’s right-wing, populist government has been embraced by Washington and Brussels as a linchpin of Western security, it has provoked quarrels with both in the past. Mr. Duda, however, thanked Mr. Biden for his support, saying that Poland stood ready as a “serious partner, a credible partner.”

    At a stadium in Warsaw, Mr. Biden met with Ukrainian refugees in his first personal encounter with some of the civilians ensnared in a catastrophic humanitarian crisis caused by weeks of indiscriminate Russian shelling of Ukrainian cities and towns.

    After speaking with the refugees, including several from the city of Mariupol, which has been flattened by Russian shelling, Mr. Biden called Mr. Putin “a butcher.”

    That comment also prompted a retort from Mr. Peskov, who told TASS, the Russian state-owned news agency, that “such personal insults narrow the window of opportunity” for bilateral relations with the Biden administration.

    Mr. Biden also met with Ukrainian ministers in his first in-person meeting with the country’s top leaders since the Russian invasion began on Feb. 24, part of what American officials hoped would be a powerful display of the United States’ commitment to Ukrainian sovereignty.

    “We did receive additional promises from the United States on how our defense cooperation will evolve,” Dmytro Kuleba, Ukraine’s foreign minister, told reporters, the Reuters news agency reported.

    But Mr. Biden gave no indication that the United States was willing to budge from its previous rejection of Ukrainian requests to establish a no-fly zone over the country or to provide it with the MIG-29 warplanes that Poland offered some weeks ago.

    As Mr. Biden visited Poland, two missiles struck Lviv, rattling residents who ran into underground shelters as smoke rose into the sky. Lviv’s mayor said a fuel storage facility was on fire, and a regional administrator said five people had been injured.

    Although Russian missiles hit a warplane repair factory near Lviv on March 18, the city, which had 700,000 residents before many of them fled the war, has otherwise been spared the airstrikes and missile attacks that have hammered other Ukrainian population centers.

    Mr. Biden ended his trip one day after a senior Russian general suggested that the Kremlin might be redefining its goals in the war by focusing less on seizing major cities and instead targeting the eastern Donbas region, where Russia-backed separatists have been fighting Ukrainian forces for eight years.

    Mr. Biden’s administration was quietly exploring the implications of the statement by the Russian general, Sergei Rudskoi, which indicated that Mr. Putin might be looking for a way out of the brutal invasion he launched with confidence and bravado a month ago.

    Western intelligence agencies have in recent weeks picked up chatter among senior Russian commanders about giving up the effort to take Kyiv, Ukraine’s capital, and other key areas in the north and west of the country, according to two people with access to the intelligence. Instead, the commanders have talked more narrowly of securing the Donbas region.

    Military analysts have cautioned that General Rudkoi’s statement could be intended as misdirection while Russian forces regroup for a new offensive.

    Only weeks ago, Mr. Putin threatened to fully absorb Ukraine, warning that, “The current leadership needs to understand that if they continue doing what they are doing, they risk the future of Ukrainian statehood.”

    In the latest instance of nuclear saber-rattling, Dmitri A. Medvedev, the vice chairman of Russia’s Security Council, restated Moscow’s willingness to use nuclear weapons against the United States and Europe if its existence was threatened.

    “No one wants war, especially given that nuclear war would be a threat to the existence of human civilization,” Mr. Medvedev told Russia’s state-run RIA Novosti news agency in excerpts from an interview published on Saturday.

    Hoping to rally his country and encourage negotiations with Moscow, Mr. Zelensky said that the success of a Ukrainian counteroffensive that began two weeks ago was “leading the Russian leadership to a simple and logical idea: Talk is necessary.”

    For the moment, large portions of Ukraine remain a battleground in what has increasingly come to resemble a bloody stalemate between the smaller Ukrainian army and Russian troops that have struggled with logistical problems.

    On Saturday, Russian forces entered the small northern city of Slavutych, near the Chernobyl nuclear power plant, where they seized the hospital and briefly detained the mayor, a regional military official said.

    In response, dozens of residents unfurled the Ukrainian flag in front of city hall and chanted, “glory to Ukraine,” prompting Russian troops to fire into the air and throw stun grenades, according to videos and the official, Oleksandr Pavliuk.

    Michael D. Shear and David E. Sanger reported from Warsaw and Michael Levenson from New York. Reporting was contributed by Megan Specia from Krakow, Poland, Anton Troianovski from Istanbul, Valerie Hopkins from Lviv, Ukraine, Eric Schmitt from Washington and Apoorva Mandavilli from New York.

    Michael D. Shear and David E. Sanger

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    Biden’s Barbed Remark About Putin: A Slip or a Veiled Threat?

    WARSAW — They were among the final few words of a carefully crafted speech. But they strayed far from the delicate balance that President Biden had tried to strike during three days of wartime diplomacy in Europe.

    “For God’s sake, this man cannot remain in power,” Mr. Biden said Saturday, his cadence slowing for emphasis.

    On its face, he appeared to be calling for President Vladimir V. Putin of Russia to be ousted for his brutal invasion of Ukraine. But Mr. Biden’s aides quickly insisted that the remark — delivered in front of a castle that served for centuries as a home for Polish monarchs — was not intended as an appeal for regime change.

    Whatever his intent, the moment underscored the dual challenges Mr. Biden faced during three extraordinary summit meetings in Belgium and an up-close look at the war’s consequences from Poland: keeping America’s allies united against Mr. Putin, while at the same time avoiding an escalation with Russia, which the president has said could lead to World War III.

    To achieve his first goal, Mr. Biden spent much of the trip drawing the world’s attention to Mr. Putin’s atrocities since he started the war on Feb. 24. He urged continued action to cripple the Russian economy. He reaffirmed America’s promise to defend its NATO allies against any threat. And he called Mr. Putin “a butcher,” responsible for devastating damage to Ukraine’s cities and its people.

    Dmitri S. Peskov, the Kremlin spokesman, said Mr. Putin’s fate was not in the hands of the American president. “It’s not for Biden to decide,” Mr. Peskov told reporters after Mr. Biden finished speaking. “The president of Russia is elected by the Russians.”

    Even as he made it his mission to rally his counterparts, Mr. Biden and his aides were determined to avoid taking actions that Mr. Putin could use as pretexts to start a wider, and even more dangerous conflict.

    “There is simply no justification or provocation for Russia’s choice of war,” Mr. Biden said earlier in his speech Saturday night. “It’s an example one of the oldest human impulses — using brute force and disinformation to satisfy a craving for absolute power and control.”

    In closed-door discussions at NATO and with the leaders of more than 30 nations, Mr. Biden repeatedly vowed not to send American troops into combat against Russia. And despite desperate pleas for additional help from Volodymyr Zelensky, Ukraine’s president, Mr. Biden remained opposed to using NATO or U.S. fighter jets to secure the country’s airspace from Russian attacks.

    Mr. Biden’s trip, which began Wednesday, came at a pivotal moment for his presidency and the world, amid the largest war in Europe since 1945 and a mushrooming humanitarian crisis. Both are testing the resolve and cooperation within the NATO alliance after four years in which former President Donald J. Trump cast doubt on its relevance and pushed a policy of America First isolationism.

    For most of his foray abroad, Mr. Biden succeeded in staying on message, according to veteran foreign policy watchers — a reality that made his last-minute comment about Mr. Putin’s future even more striking.

    “That message of unity is exactly what Putin needs to hear to convince him to scale back his war aims and end the brutality,” Charles Kupchan, a senior fellow at the Council on Foreign Relations. “It’s what Ukrainians need to hear to encourage them to keep up the fight. And it’s what Europeans need to hear to steady their nerves and reassure them that the United States is fully committed to their defense.”

    And yet, the president ended his trip on Saturday and returned home with few concrete answers about how or when the war will end — and grim uncertainty about the brutal and grinding violence still to come.

    A top Russian commander on Friday appeared to signal that Moscow was narrowing its war aims, saying that capturing Kyiv, Ukraine’s capital, and other major cities was not a priority. Col. Gen. Sergei Rudskoi, the chief of the Main Operational Directorate of the Russian military’s General Staff, said in a public statement that the military would instead concentrate “on the main thing: the complete liberation of the Donbas,” the southeastern region that is home to a Kremlin-backed separatist insurgency.

    Administration officials say a Russian withdrawal to Donbas would amount to a remarkable failure for Mr. Putin, who has drawn international scorn for his invasion and has plunged the Russian economy into disarray under the weight of global sanctions.

    If Mr. Putin decides to limit the scope of the fight, it would pose new diplomatic challenges for Mr. Biden, who has used the horror of all-out war to rally the world against Russia’s aggression. That could prove more difficult if Mr. Putin decided to move some of his forces back — whether as a real retreat or a strategic feint.

    For the moment, however, large portions of Ukraine remain under siege while the country’s forces have mounted a fierce resistance.

    On Saturday, even as Mr. Biden prepared to deliver his speech, Russian missiles slammed into Lviv, a city in western Ukraine not far from the Polish border. The missiles hit at or near what is believed to be an oil storage facility, and thick black smoke billowed over the city. At least five people were injured.

    Mr. Putin’s thinking remained murky as Mr. Biden boarded Air Force One on Saturday night for the flight back to Washington, complicating his administration’s calculus as it looks for ways to keep the pressure on Russia without going too far.

    It all adds up to a tricky task for Mr. Biden, who came into office determined to end America’s 20-year war in Afghanistan and now faces the challenge of managing the response to another war.

    He has received high marks — even from Republicans — for sending more than $2 billion in military and security aid to Ukraine, bolstering its ability to fight off Russian forces. And he has joined European leaders in imposing crippling sanctions on the Russian economy, putting immense pressure on the Russian leader’s most ardent backers.

    During Mr. Biden’s visit to Brussels, NATO announced the redeployment of additional forces to member countries closest to Russia, an effort that Mr. Biden said would deliver a message of resolve to Mr. Putin.

    The president also announced $1 billion in humanitarian aid for Poland and other nations who have taken in 3.5 million people fleeing the fighting in Ukraine. Mr. Biden said the United States would open its borders to 100,000 Ukrainian refugees.

    “Visible American leadership is no longer taken for granted in Europe,” said Ian Lesser, the executive director in Brussels for the German Marshall Fund. “In this sense, the president’s trip has made a significant impression.”

    But the president also drew criticism from Mr. Zelensky, for refusing to enforce a no-fly zone over Ukraine.

    “Their advantage in the sky is like the use of weapons of mass destruction,” Mr. Zelensky told Mr. Biden and the leaders of other NATO countries during their closed-door meeting on Thursday. “And you see the consequences today. How many people were killed, how many peaceful cities were destroyed.”

    Mr. Biden faced the limits of European action when he put to his allies the question of curtailing Russia’s ability to profit from the sale of its oil and gas. Europe gets a large percentage of its energy from Russia, and Mr. Biden once again found a deep reluctance to making any decision to cut off that lifeline.

    Instead, the president announced a longer-term plan to help wean Europeans off the use of Russian fuel.

    Jeremy Bash, who served as a top adviser at both the Pentagon and the C.I.A. under former President Barack Obama, called Mr. Putin’s war a “a geopolitical earthquake” and a “once-in-a-generation contest” that has forced Mr. Biden to adapt quickly to a rapidly changing security and diplomatic world.

    “President Biden is now a wartime commander in chief waging four wars at once,” Mr. Bash said on Saturday. “An economic war, an information war, likely a cyber war, and an unprecedented indirect military war against Putin. And so far, Putin has been unable to achieve a single one of his objectives.”

    Several of the administration’s most ardent supporters in the foreign policy world quickly chided the president for seeming to seek Mr. Putin’s removal. Richard Haass, the president of the Council on Foreign Relations, called it a “bad lapse in discipline that runs risk of extending the scope and duration of the war.”

    While American officials still insist their goal is not regime change in Moscow, even the president’s top national security advisers have made clear they want Mr. Putin to emerge strategically weakened.

    “At the end of the day, the Russian people are going to ask the more fundamental question of why this happened and how this happened,” Jake Sullivan, the president’s national security adviser, told reporters on Air Force One on Friday, before the president’s speech. “And we believe that, at the end of the day, they will be able to connect the dots.”

    Mr. Sullivan added: “These are costs that President Putin has brought on himself and his country and his economy and his defense industrial base because of his completely unjustified and unprovoked decision to go to war in Ukraine.”

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    Ian Austen

    Leaders of Canada and Europe To Host Ukrainian Relief Fund-Raising Event

    OTTAWA — Justin Trudeau, the prime minister of Canada, and Ursula von der Leyen, the president of the European Commission, will host an online fund-raising event for Ukrainian refugees on April 9.

    In separate statements issued by Canada and the European Union on Saturday, President Volodymyr Zelensky of Ukraine called on “musicians, actors, athletes, businessmen, politicians, everybody” to participate in the event which will be called “Stand Up for Ukraine.”

    “When we all work together, we can achieve the best outcomes for those displaced by Putin’s illegal and unjustifiable invasion of Ukraine,” Mr. Trudeau said.

    Noting that Europe has provided shelter to millions of Ukrainians since the invasion and will expand its relief efforts, Ms. von der Leyen added “so much is needed and the brave people of Ukraine deserve solidarity from citizens and governments around the globe.”

    Few details were offered about the fund-raising event, which will be organized in conjunction with Global Citizen, an anti-poverty group based in New York.

    Roger Cohen

    The making of Vladimir Putin.

    PARIS — Speaking in what he called “the language of Goethe, Schiller and Kant,” picked up during his time as a K.G.B. officer in Dresden, President Vladimir V. Putin of Russia addressed the German Parliament on Sept. 25, 2001. “Russia is a friendly European nation,” he declared. “Stable peace on the continent is a paramount goal for our nation.”

    The Russian leader, elected the previous year at the age of 47 after a meteoric rise from obscurity, went on to describe “democratic rights and freedoms” as the “key goal of Russia’s domestic policy.” Members of the Bundestag gave a standing ovation, moved by the reconciliation Mr. Putin seemed to embody in a city, Berlin, that long symbolized division between the West and the totalitarian Soviet world.

    Norbert Röttgen, a center-right representative who headed the Parliament’s Foreign Affairs Committee for several years, was among those who rose to their feet. “Putin captured us,” he said. “The voice was quite soft, in German, a voice that tempts you to believe what is said to you. We had some reason to think there was a viable perspective of togetherness.”

    Today, all togetherness shredded, Ukraine burns, bludgeoned by the invading army Mr. Putin sent to prove his conviction that Ukrainian nationhood is a myth. More than 3.7 million Ukrainians are refugees; the dead mount up in a month-old war; and that purring voice of Mr. Putin has morphed into the angry bark of a hunched man dismissing as “scum and traitors” any Russian who resists the violence of his tightening dictatorship.

    His opponents would meet an ugly fate, Mr. Putin vowed this month, grimacing as his planned blitzkrieg in Ukraine stalled. True Russians, he said, would “spit them out like a gnat that accidentally flew into their mouths” and so achieve “a necessary self-purification of society.”

    This was less the language of Kant than of Fascist nationalist exaltation laced with Mr. Putin’s hardscrabble, brawling St. Petersburg youth.

    Between these voices of reason and incitation, between these two seemingly different men, lie 22 years of power and five American presidents.

    Did the United States and its allies, through excess of optimism or naïveté, simply get Mr. Putin wrong from the outset? Or was he transformed over time into the revanchist warmonger of today?

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    Carlotta Gall

    Photographs by Ivor Prickett

    At the edge of Kyiv, Ukrainians show off their counteroffensive.

    NORTHERN OUTSKIRTS OF KYIV, Ukraine — The Russian Army has come, again and again, trying to penetrate villages and suburbs around Kyiv for weeks, in what has become a seesaw battle for the critical areas that could be used to enter — or encircle and shell — the Ukrainian capital.

    On Friday, Ukrainian media officers escorted several teams of journalists on a rare visit through villages close to Russian lines in the countryside of greater Kyiv to show some of the damage from early fighting, as well as the success of the Ukrainian resistance and the counterattacks Ukraine’s military has mounted.

    The villages on the front line were mostly deserted, with just a few men and women guarding houses and looking after their livestock. The first line of houses facing the road where a tank battle happened was badly damaged by artillery or tank shells.

    A farmer, Valerii, 62, who kept cows and sheep in a property below the road, said he had lost half of his animals in the fighting. “Everything is destroyed,” he said forlornly.

    “It was in the morning,” he added. “I had just fed the animals when the tank came. It was about 100 yards from me. I hid.”

    Later he ran into some Russian scouts in the woods and they had let him go, he said, but he was close to tears at the state of his farm.

    “They come to our house and are trying to impose their orders,” he said of the Russian forces. “How can they? They should not do that. How can I go into your house and tell you what to do? I come to you, and I should behave according to your rules.”

    Ivor Prickett

    Air raid sirens blared across Ukraine on Saturday as Russia continued to bombard the country. In Kyiv, Natalya, 62, took refuge in a bunker under the hospital where she works as a caterer.

    Ivan Nechepurenko

    With Russia distracted, Azerbaijan moves troops into disputed region where it fought with Armenia.

    As the grinding war in Ukraine enters its second month, tensions flared in another former Soviet region, where Azerbaijan and Armenia fought a war in 2020, as Azerbaijani troops moved into territory patrolled by Russian peacekeepers, Moscow said in a statement on Saturday.

    The Russian defense ministry said that the Azerbaijani forces had launched four drone strikes against the army of Nagorno-Karabakh, a disputed mountain enclave that is internationally recognized as part of Azerbaijan but claims independence and is closely allied with Armenia.

    The Azerbaijani forces installed a surveillance post, the Russian ministry said, adding that it had called for troops to be withdrawn from the area. The ministry said the events had occurred on Thursday and Friday.

    Azerbaijan went to war and emerged victorious over Armenia and Nagorno-Karabakh in the fall of 2020, recapturing some of the territory it had lost during a war that followed the Soviet collapse in the early 1990s.

    Russia did not take sides in that fight, but President Vladimir V. Putin of Russia brokered an agreement to end the conflict. He also sent about 2,000 peacekeeping troops to the area, demonstrating Russia’s role as a potent arbiter in the Caucasus region, which has been plagued by conflicts and volatility.

    But with Mr. Putin preoccupied with the war in Ukraine, the most audacious foreign policy move of his 21-year tenure at the helm of Russia, foreign policy experts said other powers in the region might treat the situation as a window of opportunity.

    Azerbaijan’s defense ministry disputed Moscow’s version of events. The ministry said in a statement that “illegal” Armenian armed units attempted an act of sabotage but had to retreat after “immediate measures” were applied.

    The statement reiterated Azerbaijan’s commitment to a three-way deal it signed with Armenia and Russia in November 2020 to end the military conflict over the Nagorno-Karabakh region after more than a month of bloodshed.

    Arayik Arutyunyan, the head of the Nagorno-Karabakh republic, said he had declared martial law, without mentioning Azerbaijan and specifying the reasons. In a meeting with military attachés, Levon Ayvazyan, an Armenian military official, accused Azerbaijan of violating previous agreements, saying that so far “negotiations have not yielded positive results.”

    On Friday, Jalina Porter, deputy spokeswoman at the U.S. State Department, said that the United States was “deeply concerned about the movement of Azerbaijani troops in Nagorno-Karabakh.” In response, Azerbaijan’s foreign ministry said such an entity did not exist and that Azerbaijan “is on its sovereign territories.”

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    Valerie Hopkins

    “I think with these strikes the aggressor wants to say hello to President Biden who is in Poland,” Lviv's mayor, Andriy Sadoviy, told reporters after Russian missiles struck the western Ukrainian city near the Polish border.

    Michael D. Shear and Zolan Kanno-Youngs

    Biden denounces Russian invasion, casting it as part of a decades-long attempt to crush democracies.

    WARSAW — President Biden delivered a forceful denunciation of Vladimir V. Putin’s invasion of Ukraine on Saturday, declaring “for God’s sake, this man cannot remain in power” and casting the military clash in Europe as the “test of all time” in a decades-long battle to defend democracy.

    In a speech from a castle that served for centuries as a home for Polish monarchs, Mr. Biden described the face-off with Mr. Putin as a moment he has long warned about: a clash of competing global ideologies, of liberty versus oppression.Russia’s choice to wage war without justification or provocation was “an example of one of the oldest of human impulses: using brute force and disinformation to satisfy a craving for absolute power and control,” Mr. Biden declared before a crowd of hundreds of people in the courtyard of the Royal Castle and several thousand more outside its stone walls, watching on a large screen.

    “We need to be clear: this battle will not be won in days or months either,” the president said. “We need to steel ourselves for the long fight ahead.”

    Administration officials have been careful not to hint at Mr. Putin’s removal from office, knowing that it would be taken by the Kremlin as a dangerous escalation. Shortly after Mr. Biden’s speech concluded, the White House insisted that the president was not calling for regime change with his comment about Mr. Putin remaining in power, which appeared to be ad-libbed.

    “The president’s point was that Putin cannot be allowed to exercise power over his neighbors or the region,” a White House official said in a statement to reporters. “He was not discussing Putin’s power in Russia, or regime change.”

    But some experts said Mr. Biden may come to regret the comment.

    “The White House walk back of @POTUS regime change call is unlikely to wash,” Richard Haass, the president of the Council on Foreign Relations, said in a tweet. “Putin will see it as confirmation of what he’s believed all along. Bad lapse in discipline that runs risk of extending the scope and duration of the war.”

    The Kremlin spokesman Dmitri S. Peskov told Reuters: “That’s not for Biden to decide. The president of Russia is elected by Russians.”

    Mr. Biden unleashed an angry tirade against Mr. Putin for having the “the gall” to say his invasion is intended to “de-Nazify” Ukraine. Mr. Biden called that claim “a lie,” noting that President Volodymyr Zelensky is Jewish and his father’s family was killed in the Holocaust.

    “It’s just cynical. He knows that. And it’s also obscene,” Mr. Biden said.

    Hours earlier, Mr. Biden reacted emotionally following a brief interaction with refugees from Ukraine who had come to Warsaw. After holding a small Ukrainian girl in his arms for a selfie, the president responded to a question from a reporter by calling the Russian leader “a butcher” for the crushing shelling of Mariupol, the eastern city in Ukraine which has been largely demolished by Russian forces.

    Administration officials had billed Mr. Biden’s address as a “major speech” at the conclusion of three days of presidential-level diplomacy in Europe, and the president seemed eager to speak more bluntly than is common in diplomatic venues.

    In his telling, Mr. Putin was “bent on violence in the start,” later adding, “It’s Vladimir Putin, who is to blame. Period.” More broadly, he accused Mr. Putin of reviving the Cold War that pitted America against the Soviet Union for decades in a perilous face-off between nuclear-armed powers.

    “The forces of autocracy have revived all across the globe,” Mr. Biden said. “Its hallmarks are familiar ones: Contempt for the rule of law, contempt for democratic freedom, contempt for the truth itself.”

    Mr. Biden’s statement that Mr. Putin could not remain in power could be perceived “as a call for regime change,” said Michal Baranowski, a senior fellow and director of the Warsaw office of the German Marshall Fund, a nonpartisan policy organization. But he said the comment was unlikely, in itself, to lead to any escalation.

    “Russia is responding to military logic much more than political logic,” Mr. Baranowski said, noting the powerful explosions near Lviv heard minutes before Mr. Biden began speaking.

    In his address, Mr. Biden drew a familiar line in the sand, saying American troops will not go into Ukraine, which is not a NATO member, while also issuing a stark warning to Mr. Putin.

    “Don’t even think about moving on one single inch of NATO territory,” Mr. Biden said, raising his voice in one of the more animated moments of his address.

    He described the war in Ukraine as nothing less than an extension of the Soviet Union’s long history of oppression of countries like Hungary, Poland and Czechoslovakia. Those countries eventually won their freedom, he said, but said “the battle for democracy did not conclude with the end of the Cold War.”

    “Today, Russia has strangled democracy and sought to do so elsewhere,” he said.

    Mr. Biden repeated what has become the rallying cry of his foreign policy, framing Russia’s invasion of Ukraine as part of a broader global “battle between democracy and autocracy, between liberty and repression.”

    The United States and its allies have unified behind economic sanctions that have crippled Russia’s economy.

    Mr. Biden has been pressed in recent days for stating that sanctions were never meant to deter the invasion — despite his top aides saying the opposite last month — but rather are intended to hurt the Russian economy and hobble Mr. Putin’s ability to wage war in the long term.

    Mr. Biden raised his voice multiple times in the speech, but he also quickly shifted to a familiar quiet, empathetic tone as he described the plight of the millions of refugees who have fled Ukraine, some of whom he met earlier in the day.

    “I didn’t have to speak the language or understand the language to feel the emotion from their eyes,” he said, and he made reference to his own personal tragedies.

    “Let there be no doubt that this war has already been a strategic failure for Russia,” Mr. Biden said. “Having lost children myself I know that’s no solace to the people who have lost family.”

    Zolan Kanno-Youngs

    “For God’s sake, this man cannot remain in power,” Biden says of Putin — a quote that may be referenced for years to come.

    Zolan Kanno-Youngs

    “The days of any nation being subject to the whims of a tyrant for its energy needs are over — they must end,” Biden says, calling on European allies to stop relying on Russian energy. The administration has said it will help the allies secure an additional 15 billion cubic meters of liquefied natural gas.

    Zolan Kanno-Youngs

    “You the Russian people are not our enemy,” Biden says. This certainly is not just a speech to assure NATO allies. Biden has spoken directly to the people of Poland, Ukrainian refugees and now the people of Russia.

    Zolan Kanno-Youngs

    “This war has already been a strategic failure for Russia,” Biden says. “Having lost children myself, I know that’s no solace to people who’ve lost family.”

    Zolan Kanno-Youngs

    “Don’t even think about going on one single inch of NATO territory,” Biden says to Russia, raising his voice in his most animated moment of the speech. But he draws a familiar line in the sand, saying that American troops will not go into Ukraine, which is not a NATO member.

    Zolan Kanno-Youngs

    “Swift and punishing costs is the only thing that will get Russia to change course,” Biden says, referring to economic sanctions. He has been pressed in recent days for saying sanctions were never meant to deter the invasion, but rather to hurt the Russian economy over a longer period to force Putin to stop his military aggression. Last month, Biden’s national security advisor said the sanctions were meant to deter Mr. Putin.

    Zolan Kanno-Youngs

    Biden condemns Putin’s claim that he is denazifying Ukraine, noting that Zelensky is Jewish and members of his family were killed in the Holocaust. Biden returns to what has has become the consistent message of his foreign policy: that opposing Russia’s military assault is part of a broader, global battle between democracy and autocracy.

    Zolan Kanno-Youngs

    Just hours after visiting Ukrainian refugees, Biden cites the story of Madeleine K. Albright, a child of Czech refugees who fled from Nazi invaders and Communist oppressors and became secretary of state. She died earlier this week.

    Valerie Hopkins

    Three more powerful explosions near Lviv heard at 6:55 p.m. local time, the regional governor announced. Still no details on targets or casualties in the strikes, which came just minutes before President Biden delivered an address in neighboring Poland.

    Zolan Kanno-Youngs

    Biden starts his high-stakes speech in Warsaw by looking to history. In a message to the people of Poland — and presumably Ukrainians and NATO allies — he invokes Polish heroes, Pope John Paul II and Lech Walesa. Quoting John Paul, he says, “Be not afraid.”

    Valerie Hopkins

    Missiles hit targets in Lviv, 50 miles from the Polish border.

    LVIV, Ukraine— Two missile strikes hit targets on Saturday evening in Lviv, a western Ukrainian city about 50 miles from the Polish border.

    The city’s mayor said Russian missiles launched from Sevastopol hit an oil and gas terminal belonging to the railway station and what officials described as a factory producing important military goods. No one was killed but five people were injured.

    “I think with these strikes, the aggressor wants to say hello to President Biden who is in Poland, 70 kilometers (43 miles) from Lviv, mayor Andriy Sadoviy said at a news conference as an air raid siren sounded overhead. “The threat is very serious.”

    The attack came as President Biden was in Warsaw wrapping up a visit to Europe intended to bolster unity over Russia’s invasion of Ukraine. Mr. Biden said the United States treated its duty to defend NATO allies as “a sacred obligation.”

    It also came the day after Russian officials said they would be focusing their efforts on eastern Ukraine, where Russia-backed separatists have been fighting for eight years.

    “The strikes are very clearly aimed at infrastructure,” said Mr. Sadoviy. “The destruction is serious,” he added, noting that a kindergarten was damaged.

    Maksym Kozytsky, chairman of the Lviv regional administration, said in a post on Telegram that three more explosions detonated several hours later, around 7 p.m. local time. She urged residents to remain at home and seek shelter. Given the location of the second strike, local residents said they believed a tank factory was targeted.

    On March 18, missiles hit a factory near the city that repairs warplanes near the city’s airport on Mar. 18, but Lviv, home to 700,000 people before many of them fled the war, has otherwise been spared the airstrikes and missile attacks that have pounded other Ukrainian cities. About 400,000 displaced Ukrainians are now in the Lviv region, Mr. Kozytsky said Thursday.

    Photographs of the projectiles in flight taken by news photographers appeared to show cruise missiles with their telltale wings.

    “The sooner we receive quality weapons and systems for air defense the safer we will be,” said Mr. Sadoviy, urging Western countries to donate more weapons.

    Some residents said the strikes had raised fears about what had up to now been a relatively peaceful place to live. “They’ve started here now, I don’t know how well we can manage our business further,” said Andriy, 39, who owns a construction business but did not want to share his last name because of concerns for his security.

    “Seems like the situation in the city will start to change from now on, that everything will start to lock down soon.”

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    Valerie Hopkins

    Several explosions were heard on Saturday in Lviv, in western Ukraine not far from the Polish border. Smoke was seen rising in the eastern part of the city, above what is believed to be an oil storage facility. Missiles hit a factory that repairs warplanes near the city’s airport on Mar. 18, but the city has otherwise not been targeted. About 400,000 displaced Ukrainians are in the Lviv region, officials said Thursday.

    Matthew Mpoke Bigg

    Britain has indefinitely detained two private jets belonging to Russia’s Eugene Shvidler, a business executive and billionaire who is close to Vladimir V. Putin, the British transport minister, Grant Shapps, said on Saturday. The government on Thursday placed Mr. Shvidler on a sanctions list and the jets, currently at airports in Britain, have been under investigation for three weeks. “Putin’s friends who made millions out of his regime will not enjoy luxuries whilst innocent people die,” Mr. Shapps said in a tweet.

    Michael D. Shear

    After meeting with Ukraine refugees, Biden calls Putin ‘a butcher.’

    WARSAW — President Biden called President Vladimir V. Putin of Russia “a butcher” on Saturday, in response to a question after meeting with Ukrainian refugees in Warsaw, including several from Mariupol, the city that has been flattened by days of shelling from Russian forces.

    Asked what he thinks of Mr. Putin and of what has happened in Mariupol, Mr. Biden said simply: “He’s a butcher.”

    His comment came as he visited a stadium in Warsaw where the Polish authorities are assisting the waves of people who are fleeing Ukraine. He shook hands and exchanged comments with people as they crowded around him. At one point, he picked up a little girl with a pink jacket and brown pigtails and took a selfie with her.

    Each one of the children, Mr. Biden said, asked for him to pray “for my dad, or my grandfather, and my brother,” who remain in Ukraine.

    Biden’s comment drew a quick response. A spokesman for Mr. Putin, Dmitri S. Peskov, told the TASS, the state-owned news agency, that personal insults such as this “narrow down the window of opportunity for our bilateral relations under the current administration.”

    Poland has received more than two million refugees, by far the largest number of the more than 3.5 million who have fled the fighting.

    On Thursday, Mr. Biden announced that the United States would send another $1 billion to help Poland and the other eastern allies with the humanitarian crisis, bringing the total American aid to more than $2 billion since the run up to the invasion of Ukraine.

    Earlier on Saturday, Mr. Biden told President Andrzej Duda of Poland that he recognizes the burden his country is under and promised that the American people will continue to provide assistance for the Ukrainian people.

    “We do acknowledge that Poland is taking on significant responsibility,” he said. “I don’t think it should just be Poland. It should be the whole world, all of NATO’s responsibility.”

    Megan Specia

    An adviser to Ukraine’s president called the city of Slavutych near the Chernobyl nuclear power plant a “hot spot” as Russia forces entered. The adviser, Oleksiy Arestovych, said that local residents were “resisting the invaders” as they protested the Russian forces.

    Matthew Mpoke Bigg

    More than 200 civilians have been killed in the northern Ukrainian city of Chernihiv since Russia’s invasion began, and over half of the population has fled, the city’s mayor, Vladyslav Atroshenko, told a briefing on Saturday. “Our city is being destroyed from the face of the Earth,” he said. The city’s population was 300,000, and he said that about 120,000 remained.

    Michael D. Shear

    President Biden called President Vladimir V. Putin of Russia “a butcher” in response to a question after meeting with Ukrainian refugees in Warsaw, including several from the city of Mariupol, which has been flattened by days of shelling from Russian forces.

    Valerie Hopkins

    Heavy explosions heard in Lviv.

    Anton Troianovski

    Russia again says it is willing to use nuclear weapons if its existence is threatened.

    Dmitri A. Medvedev, the former Russian president and vice chairman of Russia’s Security Council, said the country was prepared to use nuclear weapons against the United States and Europe if its existence was threatened, the latest instance of nuclear saber-rattling as Russia faces fierce resistance in Ukraine.

    The statement did not go beyond Russia’s previously published doctrine, but it comes as NATO is doubling its troops in Eastern Europe and as President Biden said during a visit to Poland that the United States treated its duty to defend its NATO allies as “a sacred obligation.”

    Mr. Medvedev made the remarks to Russia’s state-run RIA Novosti news agency in excerpts from an interview published on Saturday, the same day that Mr. Biden was meeting in Warsaw with the Polish president.

    “No one wants war, especially given that nuclear war would be a threat to the existence of human civilization,” Mr. Medvedev said.

    “All our people know that the targets of nuclear weapons of NATO countries are facilities on the territory of our country, and our warheads are aimed at targets located in Europe and the United States of America,” Mr. Medvedev added, according to the article. “But that is life. Therefore, one should always think about this and pursue a responsible policy.”

    Mr. Medvedev also noted that, as laid out in Russia’s established policy on nuclear deterrence, Russia could use nuclear weapons in response to an attack on Russia or its allies with conventional weapons if “the very existence of the country is threatened.”

    Russia’s defense minister, Sergei K. Shoigu, also mentioned Russia’s nuclear weapons in remarks released on Saturday. He said that “maintaining the military readiness of the strategic nuclear forces” was among the priorities in the defense ministry’s approach to procurement, along with long-distance precision weaponry and aviation equipment.

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    Michael D. Shear

    Biden stresses the need for ‘a united Europe’ in a meeting with Poland’s president.

    WARSAW — President Biden told the Polish president on Saturday that the United States treated its duty to defend its NATO allies as “a sacred obligation” as the two leaders met at Poland’s presidential palace on the third day of Mr. Biden’s wartime diplomatic trip to Europe.

    “America’s ability to meet its role in other parts of the world rests upon a united Europe,” Mr. Biden told President Andrzej Duda.

    The meeting between the two leaders took place as Mr. Biden prepared to deliver what White House officials said would be a “major speech” on Saturday evening about the need for the world to remain united to confront Russia over its invasion of Ukraine. Mr. Biden is scheduled to visit later in the afternoon with Ukrainian refugees in Warsaw.

    Mr. Biden said in his remarks to Mr. Duda that “the most important thing that binds us together is our values.” But while Poland’s right-wing, populist government is being embraced by Washington and Brussels as a lynch pin of Western solidarity and security, it has consistently provoked quarrels with both of them in the past.

    Mr. Duda, however, thanked Mr. Biden for the cooperative relationship between Poland and the United States, saying that Poland stood ready as a “serious partner, a credible partner.”

    That relationship has been strained in recent weeks as Poland surprised U.S. officials by saying they were willing to provide Russian-made MiG-29 fighter jets to Ukraine, delivered through a United States military base. The United States quickly rejected that offer.

    On Saturday, Mr. Biden repeatedly stressed the need to avoid surprises.

    “It’s important that we are in constant contact about how we each wish to proceed relative to Ukraine,” he told Mr. Duda.

    Michael D. Shear

    President Biden told the Polish president, Andrzej Duda, on Saturday that the United States treated its duty to defend NATO allies as “a sacred obligation,” as the two leaders met at Poland’s presidential palace on the third day of Mr. Biden’s wartime diplomatic trip.

    Megan Specia

    Russian forces entered a city near Chernobyl and detained the mayor, officials say.

    Russian forces have entered the city of Slavutych near the Chernobyl nuclear power plant in northern Ukraine and briefly detained the city’s mayor, Ukrainian officials said on Saturday.

    The city, which was built for evacuees from the 1986 Chernobyl nuclear disaster, is now home to many of the plant’s workers. Russian forces captured the plant and the exclusion zone around it early in the invasion of Ukraine last month, and the International Atomic Energy Agency warned on Friday that recent intense fighting in the area could jeopardize the workers’ ability to keep the defunct plant safe.

    There were reports on Friday that Slavutych, which had a population of about 25,000 before the war, had been shelled by Russian forces who had begun to enter the area. It was not clear on Saturday whether Russian forces fully controlled the city, which is near the Belarusian border in an area that they have mostly held.

    An adviser to Ukraine’s president called Slavutych a “hot spot” as Russian forces entered. The adviser, Oleksiy Arestovych, said that local residents were “resisting the invaders” as they protested the Russian forces.

    Oleksandr Pavliuk, the head of the Kyiv regional military administration, shared images on the Telegram messaging app of a demonstration on Saturday, and videos of the scene showed a crowd of dozens stretching out a flag in a main square outside City Hall and chanting, “Glory to Ukraine.”

    Mr. Pavliuk said on Telegram that residents had attended a rally on the square and unfurled a large blue and yellow Ukrainian flag.

    Russian fighters fired shots into the air and threw stun grenades at the crowd, Mr. Pavliuk said. But he said they did not disperse the demonstrators, whose numbers continued to grow.

    He said that Russian forces had taken the city’s mayor, Yuri Fomichov, a tactic they have used against local leaders in a number of seized areas during the monthlong war. The mayor was released hours later and joined protesters at the rally, Mr. Pavliuk said in a later statement, and video showed.

    A video posted from the city by a local journalist showed Mr. Fomichiv addressing the crowd after his release. It wasn’t clear if he was speaking freely. “In captivity, I negotiated with the occupiers,” he said. “It was agreed that if it is confirmed that our military is not in the city, everything will be calm.”

    “Slavutych remains under the Ukrainian flag!” he vowed.

    But he added that Russian forces had instructed people to hand over any weapons, and noted that the national police and the Ukrainian military were no longer in the city, “so we will appoint people on duty to prevent looting, chaos and disorder.”

    The Chernobyl site requires constant maintenance and monitoring of radioactive waste. Because of intense fighting during the war, workers had been unable to safely leave since Russian forces seized the plant in the early days of the invasion, though some technical workers at the plant were able to rotate off their shifts in recent days for the first time in weeks.

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    Lara Jakes

    The top U.S. and Ukrainian diplomats and military officials met on the sidelines of President Biden’s trip to Warsaw. A State Department spokesman said Secretary of State Antony Blinken and Defense Secretary Lloyd Austin had assured their Ukrainian counterparts of America’s “unwavering commitment to Ukraine’s sovereignty and territorial integrity.” He said they also pledged further humanitarian, security and economic assistance.

    Matthew Mpoke Bigg

    Addressing Qatar, Zelensky urges energy producers to increase their exports to Europe.

    President Volodymyr Zelensky of Ukraine, speaking by video to a major policy conference in Qatar on Saturday, urged that nation and other energy producers to increase their gas exports to Europe as part of a drive to reduce the continent’s reliance on Russian fossil fuels.

    “The future of Europe rests with your efforts,” Mr. Zelensky said in a virtual address to the Doha Forum in Qatar, which is one of the world’s largest exporters of gas. “I urge you to increase energy production so that Russia understands that no state should use energy as a weapon to blackmail the world.”

    Last year, 38 percent of the natural gas used by the European Union came from Russia, according to Bruegel, a research organization. Moves by the bloc to wean itself off that supply is vital to a broader Western effort to punish Moscow, a major oil and gas producer, for its invasion of Ukraine.

    The United States banned imports of Russian energy on March 8, and European nations have pledged to gradually follow suit. In Germany, which has been Moscow’s most important natural gas customer, Chancellor Olaf Scholz said last month that the country would halt certification of the $11 billion Nord Stream 2 natural gas pipeline that would link his country with Russia.

    Germany has set an ambitious goal of freeing itself from its dependence on Russian natural gas by the middle of 2024.

    But securing alternative supplies of fossil fuels is costly and can take years. Rising energy prices have also caused Europe to tread carefully at it tries to minimize the economic damage caused on the continent and the pain to the general public.

    President Biden and Ursula van der Leyen, the European Commission president, announced on Friday that the United States would help secure more liquefied natural gas for Europe, although that plan will largely be symbolic in the short run, because the United States does not have enough capacity to export more of that fuel source and Europe does not have the capacity to import significantly more.

    Mr. Zelensky’s appeal for support for Ukraine amid Russia’s invasion of the country was the latest in a series of video addresses in which he has urged governments in the United States, Europe and Asia to supply more military aid and enforce tougher sanctions against Moscow.

    “Responsible states like the state of Qatar are reliable and solid exporters of natural resources,” he said, “and they can make their contribution to the stabilization in Europe.”

    Michael D. Shear

    President Biden arrived at the presidential palace in Warsaw for a meeting with President Andrzej Duda of Poland. Mr. Biden is seeking to reaffirm cooperation in standing up to Russian aggression in Ukraine and to pledge U.S. assistance in confronting the refugee crisis sparked by the war.

    Ivan Nechepurenko

    Russia’s defense minister, who has been out of the public eye for about two weeks, appeared in a televised meeting on Saturday. The minister, Sergei K. Shoigu, was shown sitting at a table with top Russian military officials. He discussed weapons production and measures to support veterans who took part in combat in Ukraine.

    Michael D. Shear

    White House officials said President Biden would participate in a meeting on Saturday morning between Secretary of State Antony J. Blinken, Secretary of Defense Lloyd Austin, Ukraine’s foreign minister and Ukraine’s defense minister. The meeting comes on Mr. Biden’s final day in Europe. Later, he is scheduled to meet with President Andrzej Duda of Poland, spend time with some Ukrainian refugees and deliver a speech.

    Victoria Kim

    A Minnesota man is released after being held by Russian troops for 10 days.

    A man from Minnesota who was detained by Russian troops as he tried to leave Ukraine has been released, according to his family and a United States senator from his home state.

    Tyler Jacob, 28, was taken off a bus by Russian soldiers at a checkpoint in Russian-occupied Crimea on March 13, his mother, Tina Hauser, said in a phone interview late Friday evening. He had been teaching English in the southern Ukrainian city of Kherson since the fall.

    Mr. Jacob was held at a jail in the Crimean city of Simferopol, where he was questioned and his phone was searched, Ms. Hauser said. He was released earlier this week and is now in a NATO country where he has been reunited with his wife and daughter, who separately made their way out of Ukraine, she added.

    Ms. Hauser said she had spoken to her son over FaceTime after he arrived in the third country. She declined to name it for security reasons.

    “It was a nice relief to see him over the phone,” she said. “He looked pretty exhausted but in very good spirits, knowing he was free now to continue on with his life.”

    Mr. Jacob, a native of Winona, Minn., moved to Ukraine in mid-November to be with his then-girlfriend, according to his mother. The couple met through an online dating site and married in January.

    Kherson, a strategic port near the Black Sea, was the first major city to fall in Russia’s invasion of Ukraine. Its citizens have been publicly protesting against their Russian occupiers.

    With few options for leaving the city, Mr. Jacob made the tough choice to leave his wife and 11-year-old stepdaughter behind to board a bus evacuating foreigners bound for Turkey, Ms. Hauser said. His wife messaged her on March 14 to say that Mr. Jacob had been detained by Russian solders in the Crimean town of Armyansk.

    The reason for his detention was not clear as of Saturday morning. His family assumes it was because he was an American citizen, Ms. Hauser said. She said she had been in contact with a British national on the same bus who was pulled aside by Russian soldiers along with Mr. Jacob but was not detained.

    Mr. Jacob said he was given sufficient food and treated well even as soldiers went through his phone and interrogated him about his marriage certificate, photos and passport, Ms. Hauser said.

    The office of Senator Amy Klobuchar, Democrat of Minnesota, said that she had worked with Mr. Jacob’s family, the State Department and the United States Embassy in Moscow to secure his release. Ms. Klobuchar said in a statement that he had been “unjustly detained” and held for 10 days, but she did not provide further details.

    Alexandra E. Petri contributed reporting.

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    Mike Ives

    Britain said it would begin supplying about $2.6 million worth of food supplies next week to people living in areas of Ukraine that are encircled by Russian forces. The supplies will be sent into the country by road and rail from warehouses in Poland and Slovakia, the British government said in a statement early Saturday morning. Britain has pledged about $527 million in economic and humanitarian aid for Ukraine since the Russian invasion began on Feb. 24.

    Apoorva Mandavilli

    A public health catastrophe looms in Ukraine, experts warn.

    Ukraine has alarmingly high numbers of people living with H.I.V. and hepatitis C, and dangerously low levels of vaccination against measles, polio and Covid-19. Overcrowded and unsanitary living conditions for refugees are breeding grounds for cholera and other diarrheal diseases, not to mention respiratory plagues like Covid-19, pneumonia and tuberculosis.

    Organizers of efforts to help people with those conditions in Ukraine are rushing to prevent the war from morphing into a public health disaster. The conflict, they say, threatens to upend decades of progress against infectious diseases throughout the region, setting off new epidemics that will be nearly impossible to control.

    “If they don’t get the medicines, there is a high risk that they will actually die because of the lack of therapy, if they don’t die under the shelling,” said Dmytro Sherembei, who heads 100% Life, an organization that delivers medications to Chernihiv residents with H.I.V.

    Ukraine and the surrounding region also make up a world epicenter of multi-drug-resistant tuberculosis, a form of the disease impervious to the most powerful medications.

    The Ukrainian health ministry in recent years had made progress in bringing these epidemics under control, but health officials now fear that delays in diagnosis and treatment interruptions during the war may allow these pathogens to flourish again, with consequences that ripple for years.

    “Last year, we were working to differentiate between different TB mutations,” Iana Terleeva, who heads tuberculosis programs for Ukraine’s health ministry, said in a statement. “Now instead, we are trying to differentiate between aerial shelling, raids and other military hardware.”

    Andrew E. Kramer

    Ukrainian and Russian soldiers clashed using small arms on the northwestern edge of Kyiv, near Irpin, on Saturday morning. It was the kind of intense fighting that has raged in the suburbs of the capital but not in the city itself.

    Megan Specia

    President Volodymyr Zelensky of Ukraine pushed for further dialogue with Russia, saying that successful Ukrainian counterattacks were “leading the Russian leadership to a simple and logical idea: Talk is necessary.”

    “The conversation must be meaningful,” Mr. Zelensky said in his nightly video address to the nation. “Ukrainian sovereignty must be guaranteed. Ukraine’s territorial integrity must be ensured.”

    Mike Ives

    Spotify has decided to “fully suspend” its service in Russia, the Swedish company said. It had closed its Russian office in early March but said at the time that it would try to keep its service there operational. Spotify said on Friday that recent legislation in Russia that cracks down on news and free speech “puts the safety of Spotify’s employees and possibly even our listeners at risk.”

    Yousur Al-HlouMasha FroliakBen Laffin and Benjamin Foley

    Video: Survivors describe the horror of Mariupol, and the terror of escape.

    ZAPORIZHZHIA, Ukraine — They exit their cars, and then, the tears flow.

    For the first time since fleeing the besieged city of Mariupol, Ukrainians arriving at a reception center for displaced families realize they are finally on safe ground.

    In Zaporizhzhia, just over 200 miles from Mariupol, an endless line of cars and buses streams into a retail parking lot, where volunteers register evacuees into an official database for internally displaced people.

    These families join the one in four Ukrainians who have been forcibly displaced from their homes during the war, according to the International Organization for Migration.

    “Either you will die in the city, or you will try to leave it,” said Olga Rashevskaya, who arrived with her two children. “We decided that if there’s the slightest hope, we need to leave.”

    Thousands of people arrive at the reception center daily, and in total, around 40,000 people have been registered since the center opened on March 5, according to Oleksii Savytskyi, head of the Department for Youth, Work and Family in Zaporizhzhia.

    The vast majority are escaping Mariupol, Mr. Savytskyi said, who added that most arrive in private cars. The coastal city has been under siege for over three weeks by Russian forces shelling it to rubble, killing thousands of civilians, according to Ukrainian officials — an estimate that cannot be independently verified.

    Many families arrive in cars with handwritten signs taped to their windows displaying the word “children” in Russian, to indicate to Russian forces that they should be spared. White ribbons, in a show of peace, are tied onto car door handles.

    The road to safety is fraught with risk — the journey can take days as families pass through 15 to 20 Russian checkpoints, where officers search vehicles and inspect bodies for patriotic tattoos. Sometimes, cars are rerouted onto dangerous side roads.

    “You don’t know the streets, and which roads to take — what’s mined and what’s not, what is awaiting for you ahead,” said Elena Chapny, a police officer. “But you just hold the fear back because there is no other option.”

    Eight-year-old Nastya Nadbaeva and her grandmother’s sister bear the scars of this perilous journey.

    “As we were driving, we accidentally got on a road that had land mines,” Nastya said.

    Nastya is one of 285 children who have arrived at the reception center without their parents since it opened, according to Tatiana Zhikhar, Chief Specialist of Child Services in Zaporizhia. Nastya says she doesn’t know anything about the fate of her parents, who she says were left behind in Mariupol.

    “I’m going to Kyiv, most likely. If they’re not shooting there, that’s where we’re going to go,” Nastya said. “If they are shooting, we’ll go abroad.”For those without private cars, leaving Mariupol is becoming increasingly difficult. Despite efforts to negotiate humanitarian corridors, government-sponsored evacuation buses cannot reach the city because of constant shelling, according to Mikhail Vershinin, Chief of the Donetsk regional patrol police. Instead, residents have to find their own way to the nearby town of Berdyansk, around 50 miles from Mariupol, before taking a bus to the reception center in Zaporizhzhia.

    “People are leaving the city at their own risk,” Mr. Vershinin, who is still in Mariupol, said in a voice note on WhatsApp.

    On March 22, government-organized evacuation buses were captured by Russian forces at a Russian-controlled checkpoint just outside Manhush, according to Ukraine’s deputy prime minister.

    The fate of the 11 drivers and four staff workers from the State Emergency Service is still unknown.

    Le Figaro

    Carburant : les modalités de mise en œuvre de la remise de 15 centimes par litre

    Coline Vazquez

    L'État va faire en sorte que toutes les stations-service puissent être en mesure de proposer la réduction dès le 1er avril.

    C'est une baisse très attendue par les automobilistes. Une remise de 15 centimes par litre sera mise en place à partir du vendredi 1er avril pour une durée de quatre mois. En réalité, elle pourra monter jusqu'à 18 centimes TTC, une différence qui s'explique par le montant de la TVA appliquée dans les différents territoires français. «La TVA étant de 20% sur le continent en Métropole, la remise à la pompe sera de 18 centimes par litre TTC pour le consommateur. Elle sera d'environ 17 centimes en Corse où la TVA est de 13% et de 15 centimes en Outre-mer, où il n'y a pas de TVA sur les produits pétroliers», détaille le ministère de la Transition écologique.

    À lire aussiCarburants : la hausse du cours du pétrole s'explique-t-elle par de la «spéculation» ?

    Une mesure dont la mise en place ne va pas de soi. Elles doivent d'abord vider leurs cuves pour se réapprovisionner avec du carburant vendu moins cher. En effet, ce ne sont pas les stations mais leurs fournisseurs qui appliquent la baisse de 15 centimes. Le carburant qu'elles vont leur acheter sera donc déjà à un prix remisé, contrairement à celui qui se trouve actuellement dans leurs cuves. Ce n'est qu'une fois tout ce stock écoulé qu'elles pourront se fournir à nouveau à un meilleur prix.

    Tout dépend donc de leur capacité à écouler rapidement leur carburant. «Cela peut prendre entre deux jours et, dans les cas extrêmes, trois semaines. C'est une question de débit : une station-service qui n'a pas beaucoup de clients mettra plus de temps à épuiser son stock contrairement à des stations autoroutières et de grande distribution qui vont pouvoir se réapprovisionner très vite», explique au Figaro Frédéric Plan, délégué général de la fédération française des combustibles, carburants et chauffage (FF3C) qui représente notamment des entreprises de distribution indépendantes. Il craint que les pompes avec moins de passage mettent d'autant plus de temps à écouler leurs stocks qu'elles afficheront un tarif plus élevé que les autres, faute de pouvoir remplir leurs cuves avec du carburant moins cher.

    Aide de trésorerie pour les petites stations-essences

    Pour éviter de léser les petites stations et distributeurs indépendants, qui auraient pu mettre plusieurs semaines à vider leurs stocks, l'État propose à ceux qui le souhaitent une avance forfaitaire de 3000 euros à rembourser au plus tard le 16 septembre. Leur permettant ainsi d'afficher les prix les plus compétitifs dès le 1er avril. À l’inverse, ces distributeurs garderont probablement plus longtemps ce pétrole remisé, y compris au-delà du 31 juillet, date à laquelle la mesure est censée prendre fin. Ce décalage devrait leur permettre d'accumuler suffisamment de trésorerie pour faire face à l'échéance de remboursement.

    À lire aussiPourquoi les prix des carburants augmentent-ils si rapidement ?

    Pour les clients, le geste annoncé par Jean Castex le 12 mars dernier sera signalé par un affichage sur la pompe et sera mentionné sur la facture s'ils en demandent une. Et chez les pompistes qui pourront se targuer d'offrir un carburant 15 centimes moins cher le 1er avril, il faut s'attendre à «d'importantes files d'attente» prédit Franck Plan. D'autant plus qu'il s'agit d'un vendredi «et les réservoirs des automobilistes risquent d'être vides». Mais des mesures spéciales devraient être prises pour éviter toute rupture de stock assure-t-il, mentionnant notamment la possibilité pour les camions-citernes de réapprovisionnement de rouler le dimanche.

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    Éviter les ruptures de stock

    Un embargo sur le gaz et le pétrole russes «n'est pas possible», selon Richard Ferrand

    Le président de l'Assemblée nationale, qui estime qu'il est nécessaire de faire infléchir le pouvoir russe, refuse que les sanctions aient pour conséquence de «punir les Français».

    Carburants : jusqu'à 18 centimes par litre de remise à la pompe

    L'écart avec les 15 centimes annoncés par Jean Castex mi-mars s'explique par le montant de la TVA qui varie en fonction du territoire.

    L'Allemagne va fortement réduire sa dépendance énergétique envers la Russie

    Le ministère de l'Économie vise une «quasi-indépendance» à la fin de l'année.

    France24 - Monde

    Basket: Monaco enchaîne en Coupe de France et défiera Strasbourg en demi-finales

    Publié le : 26/03/2022 - 23:26

    Paris (AFP) – Au lendemain de leur victoire en Euroligue contre les Espagnols de Vitoria, les basketteurs de Monaco ont enchaîné samedi en début de soirée en s'imposant contre Bourg-en-Bresse 74 à 65, et défieront Strasbourg en demi-finale de la Coupe, dès dimanche après-midi.

    L'enchaînement des matches ne fait pas peur aux hommes de Sasa Obradovic, qui disputeront dimanche à 14h30 contre la SIG leur quatrième match en l'espace de cinq jours. A la clef, une place en finale de la Coupe de France le 23 avril prochain à Paris-Bercy, stade de la compétition que la Roca Team n'a jamais atteint.

    Le déplacement de la Principauté vers le Maine-et-Loire a été effectué en avion privé, avait précisé vendredi soir Obradovic, sinon les Monégasques n'auraient pas pu disputer ce match contre Bourg-en-Bresse.

    Les Américains Dwayne Bacon, Mike James et Will Thomas, tout comme Alpha Diallo et Donatas Motiejunas, ont été laissés au repos, ce qui n'a pas empêché la Roca Team de s'imposer, portée par les 16 points de Paris Lee, et les 12 points de Danilo Andusic et Donata Hall.

    Pour une place en finale, ils devront se débarrasser de Strasbourg en demies, les Alsaciens ayant fait chuter les Metropolitans 92 de Boulogne-Levallois, leaders du championnat de France avec Monaco, 95 à 87.

    Strasbourg aura l'occasion de prendre sa revanche de la défaite encaissée en Principauté il y a dix jours, après deux prolongations et sur un tir totalement improbable de Bacon à la dernière seconde.

    Reste à savoir dans quel état Monaco abordera cette rencontre de Coupe.

    Dans la soirée, les doubles tenants du titre (2019 et 2021) de Villeurbanne se sont inclinés contre Gravelines 79 à 78, sur un tir au buzzer de Kenneth Kadji.

    Dixièmes au classement du championnat de France, les Nordistes défieront Pau-Orthez en demi-finales dimanche. Les Palois ont fait respecter la logique en début d'après-midi face à la lanterne rouge d'Elite, Fos-sur-Mer, s'imposant 93 à 72.

    Club historique du basket hexagonal, l'Elan béarnais n'a plus disputé de finale de Coupe de France depuis sa troisième victoire en 2007 contre Nanterre.

    L'occasion est belle face à une équipe qu'ils ont dominée à deux reprises en Elite, la dernière fois en date la semaine dernière dans le Palais des sport palois (87 à 82), pour le compte de la 23e journée d'Elite.

    . Le programme

    Dimanche

    (14h30) Monaco - Strasbourg

    (17h00) Pau-Orthez - Gravelines

    © 2022 AFP

    Le Monde

    « Nos futurs », la parole à la relève

    Du 22 au 27 mars, Le « Monde Campus«  est partenaire de « Nos futurs », un événement hybride autour des jeunes pour imaginer le monde de demain.

    Donner la parole à la jeunesse. Ecouter ses préoccupations. Imaginer des solutions pour l’avenir. C’est l’ambition du festival Nos futurs organisé du 22 au 27 mars 2022 à Rennes. A deux semaines du premier tour de la présidentielle, les enjeux seront nombreux et la voix des jeunes comptent. Pour leur permettre d’exprimer leurs doutes, leurs inquiétudes, partager leurs idées, Le Monde Campus, les Champs Libres et la Métropole de Rennes, avec le soutien des étudiants de Sciences Po Rennes, proposent d’échanger sur une question centrale : quelle société durable et soucieuse du vivant pouvons-nous construire ensemble ? Autour de thématiques sociétales - climat, travail, alimentation, médias, sexualité / genre et engagement - d’invités inspirants et de formats variés, les portes des Champs Libres seront ouvertes pour encourager les jeunes, et les moins jeunes, à échanger.

    A cette occasion, Le Monde Campus recevra tous les jours des invités à venir débattre de chaque thématique comme la militante écologiste Camille Etienne, le fondateur d’Act up-Paris Didier Lestrade, les journalistes Samuel Etienne et Salomé Saqué ou la chercheuse et autrice sur les transidentités Lexie. A leurs côtés, des personnalités engagées comme le sous-chef rennais du restaurant IMA, « étoile verte » Michelin Martin Gastard, la sociologue Danièle Linhart, le plus jeune maire de France Hugo Biolley ou l’intervenant en prévention santé Thomas Guiheneuc. Une rencontre avec deux journalistes du Monde sera également proposée pour échanger sur la responsabilité d’un média comme Le Monde face à l’urgence climatique.

    De jeunes ingénieurs et leur « éco-anxiété » : « Ne pas agir, c’est être dans une maison en feu et dire que tout va bien »

    Au total, une vingtaine d’invités seront réunis pendant ce festival pour partager leur vision d’un monde durable. Des témoignages à retrouver dans des vidéos « Quizz box », diffusées chaque jour sur les réseaux sociaux du Monde Campus et des Champs Libres. Le Monde Campus produira également une série de podcasts. Des reportages sur le terrain à la rencontre de jeunes qui agissent pour sauver la planète, produire mieux, lutter contre les violences sexuelles et sexistes, s’informer et faire bouger les lignes en politique. Des podcasts diffusés la semaine du 21 mars sur Le Monde.fr et les plateformes d’écoute mais également proposés en écoute publique lors de l’événement.

    A cette programmation, s’ajouteront des rencontres intimistes « Tranches de vie », des expositions, des ateliers DIY, un concours d’éloquence, un live Twitch, des espaces de dialogue,...proposés par Les Champs Libres. Le programme complet à venir.

    La programmation des tables rondes et écoute des podcasts du Monde Campus :

    MERCREDI 23 MARS

    18H30-20H : Réinventer le travail, utopie ou révolution silencieuse ?

    Plus d’autonomie, de télétravail, un métier qui a du sens, une plus grande place donnée à la vie perso, une entreprise avec des valeurs... les 18-34 ans n’entretiennent pas le même lien à l’emploi que leurs aînés. La crise sanitaire a accéléré cette mutation. Quel sens donnent-ils au travail ? Le marché de l’emploi peut-il s’adapter ? Comment faire bouger les lignes, tout en trouvant sa place ?

    Invités : Matthieu Fleurance, co-auteur de « Va t’faire vivre », membre du « Collectif Travailler Moins » (CTM) ; Danièle Linhart, sociologue, directrice de la recherche au CNRS, spécialiste de l’évolution du travail, des nouvelles formes de mobilisation des salariés et de la place du travail dans la société ; Camille Campion, co-fondateur de l’école de cinéma d’animation « Creative Seeds » aux méthodes managériales innovantes ; Marine Miller, journaliste au Monde Campus, autrice de « La Révolte, enquête sur les jeunes élites face au défi écologique”.

    > Ecoute publique du podcast « Nos Futurs » de 16H à 17H :  rencontre avec Aya Salama et Sébastien Allix du parti politique Allons Enfants, dont le but est de réconcilier les jeunes avec la politique.

    « Les jeunes veulent faire évoluer le modèle productiviste »

    JEUDI 24 MARS

    16H30-18H : Alimentation, la grande rupture est-elle possible ?

    Nourrir 9 milliards d’humains en favorisant le bien-être animal et la santé des consommateurs, sans détruire la planète. C’est le triple objectif qui se pose aujourd’hui. Mais pour surmonter ces défis écologiques et humains, notre alimentation doit évoluer. Comment ? A quoi ressembleront les assiettes de demain ? Comment réinventer nos modes de production et de consommation ?

    Invités : Martin Gastard, sous-chef du restaurant « IMA » à Rennes, étoile verte au Guide Michelin ; Charlotte Brochard, gérante du restaurante la Petite Ourse à Rennes ; Tom Rial, à la tête d’« Une ferme du Perche » qui défend le maraîchage bio intensif sur petite surface, inspiré de la méthode du québécois Jean-Martin Fortier ; Christophe Brusset, ancien dirigeant au sein de groupes agroalimentaires, lanceur d’alerte contre la malbouffe, auteur de  « Vous êtes fous d’avaler ça! »  et  « Les imposteurs du bio » .

    VENDREDI 25 MARS

    16H30-18H : Les réseaux sociaux, passage obligé pour les médias ?

    Peu adeptes de la télévision et de la radio, les 15-34 ans n’en sont pas moins férus d’actualité. Chaînes Youtube, comptes Tik Tok et Snapchat, stream sur Twitch, sites internet de médias traditionnels...pour s’informer, les plateformes, et notamment les réseaux sociaux, sont nombreuses. Les médias traditionnels doivent-ils prendre ce virage ? Comment s’adresser à ces jeunes nés à l’heure du numérique et capter leur attention ? Comment lutter contre les fausses informations ?

    Invités : Samuel Etienne, journaliste, animateur, streamer sur France Info, France 2, France 3 et Twitch ; Salomé Saqué, journaliste pour le média Blast et chroniqueuse sur LCP ; Syrielle Mejias, journaliste sur Tik Tok / Snapchat du Monde ; Sara Ouagueni, professeure d’histoire géographie à Roubaix qui organise des classes média avec ses élèves.

    > Ecoute publique du podcast « Nos Futurs » de 15H à 16H : rencontre avec Sarah Ouagueni, jeune professeure d’histoire-géographie à Roubaix, qui fait de l’éducation aux médias avec ses élèves de 4e et produit avec eux des émissions de radio.

    SAMEDI 26 MARS

    15H-16H30 : Sexualité et genre : la révolution est-elle en marche ?

    Révolution du désir, consentement, sexualités variées, acceptation de soi,... la parole se libère autour de la sexualité et du genre. Sur les réseaux sociaux, de nombreux comptes se font une spécialité de répondre aux questions sans tabou et diffuser un message de liberté sexuelle assumée. Même message dans certaines séries qui balayent les codes et décomplexent ceux qui le souhaitent. Mais la parole s’est-elle vraiment libérée ? Cette ouverture d’esprit a-t-elle un impact sur les comportements et l’estime de soi ? Assumer sa sexualité est-il un acte militant ?

    Invités : Didier Lestrade, journaliste, écrivain, fondateur d’Act Up Paris et du magazine Têtu ; Lexie, chercheuse et autrice sur les transidentités ; Thomas Guiheneuc, intervenant en prévention santé de l’association « Liberté Couleurs » ; Charline Vermont, enseignante, autrice, sexothérapeuthe, créatrice du compte Instagram @Orgasmeetmoi

    Sexualité, apparence, menstruations… Chez les jeunes femmes, quand le plus intime devient politique

    17H-18H30 : Le traitement de la crise climatique dans Le Monde

    Une rencontre avec Audrey Garric, journaliste au Monde, chargée de la rubrique Climat au service Planète, et Gilles van Kote, directeur délégué aux relations avec les lecteurs, pour échanger sur la responsabilité d’un média comme Le Monde face à l’urgence climatique. Les médias en font-ils trop... ou pas assez ? Leur traitement est-il anxiogène ? La pandémie a-t-elle éclipsé la crise climatique ? Peut-on être traiter du climat et ne pas être un journaliste engagé ? Une heure et demie d’échanges sur ces questions et toutes celles que vous vous posez.

    DIMANCHE 27 MARS

    14H30-16H : S’engager, est-ce vraiment utile ?

    Ils boudent parfois les urnes, mais prennent la parole et s’engagent sur les grands sujets de société. Du climat au sexisme en passant par les violences policières, le racisme ou les inégalités, les 15-34 ans veulent « se sentir utiles ». Comment ? Leurs actions ont-elles une portée ? Que ressentent-ils face au monde qui les entoure ?

    Invités : Camille Etienne, activiste pour la justice sociale et climatique, ; Hugo Biolley, plus jeune maire de l’Hexagone à la tête du village de Vinzieux ; Amine Kessaci, président et fondateur de l’association « Conscience » ; Claire Thoury, présidente du « Mouvement associatif », spécialiste des questions d’engagement et autrice d’un doctorat intitulé « L’engagement étudiant dans un monde d’individualisation : construction identitaire et parcours politiques ».

    A Marseille, le combat d’Amine Kessaci, 18 ans, pour rendre plus vivables les cités

    Nos futurs, du 22 au 27 mars 2022 aux Champs Libres à Rennes. Gratuit. Pour recevoir toute l’actualité de l’événement, inscrivez-vous à la newsletter #NosFuturs.

    Le Monde

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    Le Figaro

    Serviteur du peuple : déjà disponible sur Arte.tv, la série de Volodymyr Zelensky diffusée bientôt à l’antenne

    VIDÉO - Les quatre premiers épisodes de la saison 1 passeront sur la Sept au début du mois d’avril. Les saisons 2 et 3 seront ajoutées le mois suivant sur le site Arte.tv.

    Depuis le début du mois de mars, sur le site Arte.tv, la série du président ukrainien Volodymyr Zelensky a généré plus de quatre millions de visionnages. Elle s’y trouvait depuis novembre 2021 mais l’actualité internationale l’a bien sûr mise en lumière. La chaîne franco-allemande annonce dans un communiqué que cette fiction intitulée Serviteur du peuple, lancée en 2015, sera diffusée à l’antenne. Les quatre premiers épisodes de la saison 1 passeront le vendredi 8 avril à 22h30.

    » LIRE AUSSI - Quand Volodymyr Zelensky jouait la comédie

    La première saison sera toujours visible en ligne sur Arte.tv jusqu’à la fin de l’année. S’ajouteront les saisons 2 et 3 à partir du mois de mai. M6 propose également la première saison sur son site de replay 6play. Aux États-Unis, les téléspectateurs peuvent visionner Serviteur du peuple sur Netflix. «Nous avons déjà signé une quinzaine d’accords et une vingtaine de plus sont en négociations», expliquait l’agent suédois du programme à l’AFP au début du mois de mars. Plusieurs chaînes italiennes notamment se disputent les droits tandis que la série a été à l’honneur chaque soir en Grèce.

    Le président aux Oscars?

    Prémonitoire, le sujet de Serviteur du peuple est l’élection inattendue d’un professeur d’histoire à la tête de l’Ukraine. Sur fond d’humour, la série dénonce la corruption politique. Un scénario dont le succès énorme dans le pays a ouvert la voie à la carrière politique de Zelensky, lui-même élu président du pays en 2019 sous la bannière d’un parti portant le même nom que la série, avec plus de 70% des voix.

    » LIRE AUSSI - Le président ukrainien Volodymyr Zelensky serait en discussion pour intervenir en vidéo aux Oscars 2022

    Volodymyr Zelensky, on l’apprend ce samedi, envisage de prendre la parole durant la cérémonie des Oscars, qui aura lieu dans la nuit de dimanche à lundi. D’après le tabloïd américain The New York Post, le président ukrainien est bien en discussion pour apparaître par visioconférence à la cérémonie la plus en vue du 7e art.

    » Suivez toutes les infos de TV Magazine sur  Facebook et Twitter .

    Le Figaro

    «Mais quelle taille font tes pieds?» : David Beckham «trolle» Victoria, en robe du soir sur Instagram

    Léa Mabilon

    L'ancien footballeur s'est permis de taquiner sa belle, en laissant un petit commentaire sur l'une de ses publications.

    Victoria Beckham est une femme d'affaires et de goût. Vendredi 25 mars, l'ex-spice girl a dévoilé sur son compte Instagram l'une des robes qui figurera dans le catalogue de sa nouvelle collection printemps-été 2022. «Elle est très confortable et la coupe la rend unique. Les détails au niveau du dos sont également sublimes», a légendé la mère de Brooklyn (23 ans), Harper (10 ans), Romeo James (19 ans) et Cruz (17 ans).

    Découpée de manière graphique au niveau de la poitrine et descend le long des jambes, cette robe noire est des plus élégantes. Mais alors que cette dernière a accompagné sa tenue d'une paire de talons pointue blanche légèrement apparente, David Beckham, son mari, très actif sur les réseaux sociaux, n'a pas manqué de lui faire remarquer un petit détail.

    À lire aussiVictoria Beckham mange le même repas chaque jour depuis 25 ans

    «Tu dormiras sur le canapé ce soir»

    «Quelle taille font tes pieds ?», écrit l'ancien footballeur de Manchester United. Une remarque des plus taquines à laquelle Victoria Beckham n'a pas répondu, du moins en public, mais qui a fait rire de nombreux utilisateurs. «Plus le corps est petit, plus les pieds sont longs», «j'aime tellement vos blagues de couple normal», «Supprime le commentaire ou tu dormiras sur le canapé ce soir», pouvait-on notamment lire en commentaire, précédés de nombreux émojis.

    En vidéo, Brooklyn Beckham et sa fiancée Nicola Peltz se prélassent pour Pepe Jeans

    L'humour fait partie de l'ADN des Beckham. Plus tôt dans l'année, ils réglaient même leur compte à grands coups de blagues interposées. En effet, le 12 janvier Victoria partageait une photo surprenante sur Instagram. Y apparaissait une lunch box accompagné d'un petit mot de son mari : «Bon appétit c**nasse». La créatrice de mode avait répondu en légende : «Rentre à la maison de meilleure humeur. Plein d'amour.» Le tout, signé de «Tu sais qui». Un geste qui avait néanmoins conquis la principale intéressée. «Même quand je suis grincheuse, il prend soin de moi ! Merci beaucoup pour mon déjeuner.», avait-elle écrit.

    Ventre rond et rose bonbon : ce jour où Amel Bent créait la surprise en défilant enceinte à la Fashion Week

    Toujours aussi solaire, la chanteuse s'est imposée lors du défilé de la griffe Lecourt Mansion créée par l'artiste Nix, dans le cadre de la Fashion Week.

    La charge mentale de Vinted : elles ont fini par lâcher l'appli

    «Tu ne le portes plus ? Vends-le !» lance l'accroche de la plateforme de seconde main . «Pas si simple», répondent des utilisateurs découragés . Sa logistique parfois fastidieuse et ses interactions pénibles ont en effet eu raison de leur enthousiasme.

    Emmanuel Macron en sweat à capuche à l'Élysée : le vêtement qui en dit long

    Le président candidat s'est offert une apparition sur les réseaux sociaux en sweatshirt à capuche. Un vêtement qui lance sa campagne ?

    New York Times - World

    Sri Lanka Economy Has ‘Hit Rock Bottom,’ Putting Pressure on President

    A debt crisis is disrupting life across Sri Lanka, where food and fuel are suddenly either unavailable or exorbitantly priced. Protests are rising against a president with a reputation for brutality.

    A protest against economic conditions in Colombo, Sri Lanka’s capital, this month.Credit...Atul Loke for The New York Times

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    By Emily Schmall

    COLOMBO, Sri Lanka — Just lentils, rice and tea without milk. Meals are increasingly meager for Sandamali Purnima, a Sri Lankan salon employee, her taxi-driver husband and their four young children. With cooking gas hard to find and the electricity cut, she cooks this basic fare outdoors over wood-fed flames.

    A staircase in their suburban home leads to an unfinished second floor, concrete prices too high to continue.

    “Building a house is hard,” Ms. Purnima said. “But eating is even harder.”

    An economic crisis is disrupting life across Sri Lanka, an island nation off India’s southern coast that only recently had been outperforming its neighbors.

    In less than a decade, Sri Lanka recovered from the ravages of a civil war that ended in 2009, soaring to the status of an upper-middle-income nation. It built a tourism-based economy that brought billions of dollars, many jobs and middle class comforts: high-end eateries and cafes, imported Jeeps and Audis, and upscale malls.

    Now, Sri Lankans just want the lights to stay on.

    The country’s enormous debt load, the pandemic and, most recently, the war in Europe have brought it to its knees.

    The central bank is printing rupees and hoarding dollars, sending inflation to a record high of 17.5 percent in February. The finance minister is begging neighbors for credit lines to buy diesel fuel and milk powder. In a barter arrangement, the central bank is paying for Iranian oil with tea leaves.

    For months, the government of President Gotabaya Rajapaksa has rationed power. Sections of the capital, Colombo, go dark suddenly, city streets becoming as inky black as the Indian Ocean beside them.

    “We’ve really hit rock bottom,” said Paikiasothy Saravanamuttu, the founder and executive director of the Colombo-based Center for Policy Alternatives.

    Then he paused, and conceded that many believe the situation could get even worse. “The question on everyone’s mind is: When is this going to absolutely crash?”

    When Mr. Rajapaksa won elections in 2019, just months after Easter Sunday terrorist attacks that killed more than 250 people on the island, he had campaigned on a platform of restoring security to the nation, relying in part on his reputation as a brutal defense secretary who had helped bring Sri Lanka’s long civil war to a close.

    His campaign also didn’t need to worry about name recognition, with the Rajapaksa family being well known to all Sri Lankans. His brother, Mahinda Rajapaksa, was Sri Lanka’s wartime president — and is now the prime minister. As the top commanders of an army accused of widespread atrocities during the civil war, including indiscriminate bombings of civilians in the breakaway Jaffna Peninsula in the country’s north, both men have been accused of war crimes by the families of victims and human rights groups.

    Since becoming president, Gotabaya Rajapaksa has only strengthened his strongman reputation, jailing opponents and dissidents.

    But, as the economy has worsened under his watch, the pressure on him to ease the suffering is mounting.

    School exams have been postponed because of a scarcity of paper. India’s Coast Guard rescued a boat full of asylum seekers from northern Sri Lanka who said they were making the narrow ocean crossing after having gone weeks without enough food back home.

    Two men died this week waiting in long lines for fuel on scorching hot days.

    The supply shortages set off the largest demonstration in Sri Lanka in years earlier this month, with a series of candlelight vigils protesting the rampant blackouts.

    The president, a former military officer, responded by deploying troops to gas stations on Tuesday to quell public unrest.

    The Russian invasion of Ukraine and the coronavirus flare-up in China have disrupted supply chains and boosted the cost of goods globally. In Sri Lanka, however, the external turmoil has only exacerbated a problem that was years in the making.

    During the presidency of Mahinda Rajapaksa from 2005 to 2015, Sri Lanka took on huge amounts of expensive debt, meant to help turn the country into another Singapore by building ambitious infrastructure projects, including ports. But, so far, many of those projects have stalled, failing to attract the private investment that the government had hoped for.

    This saddled the next administration, led by a non-Rajapaksa president, Maithripala Sirisena, with high-interest loans. But his administration managed to convert the pricey short-term loans into cheaper, longer-term debt, and built up foreign reserves to some $7.5 billion. Sri Lanka had a budget surplus for the first time in 52 years.

    Then Gotabaya Rajapaksa came to power, enacting a sweeping tax cut just before the pandemic. Now Sri Lanka is posting negative foreign assets for the first time in its history, and yields on its sovereign debt have soared from 7 percent to 16 percent.

    Sri Lankans can’t access dollars, which means it is difficult for them to travel or hedge against the fast devaluation of the local currency, the rupee. Commodities like food and fuel are either unavailable or exorbitantly priced.

    The country is essentially living hand-to-mouth, and increasingly dependent on foreign assistance, battering Sri Lanka’s sense of its self as a rising economic star.

    India recently gave Sri Lanka a $1.5 billion credit line to tide over a fuel crisis, and China is considering a $2.5 billion credit line, the country’s ambassador to Sri Lanka told reporters this week. The government has even turned to poorer neighbors like Bangladesh for credit lines.

    “We don’t have anything else to purchase fuel,” said Shehan Semasinghe, a lawmaker and household economy minister. “Our main objective is to get fuel, essential goods and medicine.”

    And it’s not just fuel and medicine that are in desperately short supply, but also that most essential necessity: food.

    Because of a poorly executed plan to reduce imports by going organic, Sri Lankan farmers were short of fertilizer this growing season, resulting in a lack of the country’s staple food, rice. China donated a million tons, and Sri Lanka agreed to pay an inflated price for more from Myanmar.

    The government has closed embassies abroad, put prime real estate on the market, scheduled power cuts and converted the dollars that its citizens had stored in banks into Sri Lankan rupees.

    But these stopgap measures by President Rajapaksa and his finance minister — another brother, Basil Rajapaksa — are unlikely to be anywhere near enough to cover the growing pile of debt owed to China and other big lenders, according to economic experts.

    “Sri Lanka’s economy is experiencing multiple organ failure, and sepsis has set in,” said Murtaza Jafferjee, the chairman of the Advocata Institute, a think tank in Colombo.

    Ratings agencies have downgraded Sri Lanka’s debt by several notches, and investors are betting on a default.

    The government has responded to the ratings agency downgrades and dour analyses with a mix of indignation, disbelief and denial, initially resisting calls to seek help from the International Monetary Fund.

    Basil Rajapaksa, however, relented earlier this month, saying that the country would work with the I.M.F.

    Officials are betting that a huge upturn in tourism, earnings from which were down 62 percent in December from the year before, can right the country’s balance sheet.

    “We know that this difficulty that we’re facing is mainly because of the tourism receipts not being there. If the tourism receipts had been there, notwithstanding the Covid debacle, nobody would have been talking about I.M.F.,” said Sri Lanka’s central bank governor, Ajith Nivard Cabraal.

    Many less optimistic ministers have been sacked by the Rajapaksa administration.

    With its creditworthiness shot, the government is buying oil and gas at spot prices, that is, the going rate as container ships pull into port. Recently, as a tanker docked outside Colombo, the price of its diesel cargo increased from $35 million to $50 million.

    As the economic pain intensifies, the political opposition to the Rajapaksas senses an opportunity.

    Earlier this month, Sajith Premadasa, the opposition lawmaker who lost the 2019 election to Mr. Rajapaksa, organized a demonstration that roiled Colombo. Tens of thousands of protesters marched to the president’s office demanding that he resign, wearing head scarves in Sinhala, Tamil and English that read, “Gota, go,” referring to the president’s nickname.

    At another recent protest, Ms. Purnima, 42, joined dozens of other women who marched to the presidential mansion in Colombo protesting against the frequent power cuts, disappearance of cooking gas and milk powder, and rising costs of fresh food.

    “Life is very difficult now,” she said.

    Aanya Wipulasena contributed reporting.

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    Valeurs Actuelles

    LREM offre des lots à ses militants pour remplir le meeting d’Emmanuel Macron

    Une rencontre avec un ministre ou un bon d’achat

    L’opération ne fait pas l’unanimité chez les marcheurs interrogés par le HuffPost. Certains y trouvent une ambiance de « kermesse » ou de « stakhanovisme » plutôt que de vrai débat politique. « L’idée c’est d’inciter le cercle des militants à s’élargir, pour faire venir au meeting des gens qui n’ont pas l’habitude de participer à un événement politique », se défend LREM.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Le Figaro

    En Île-de-France, une maison au vert, coûte que coûte

    DÉCRYPTAGE - Depuis le début de l’année 2022, le marché reste euphorique en Île-de-France. Les acquéreurs potentiels veulent tous mettre la main sur une maison avec jardin ouun appartement spacieux en dernier étage, quitte à s’éloigner de la capitale. Des perles rares qui partent à prix d’or si elles n’ont aucun défaut lorsqu’elles arrivent dans les agences.

    Un marché immobilier téflon. Qu’il s’agisse de la pandémie ou de la présidentielle, rien n’arrête les acheteurs franciliens. L’année 2022 commence sous les mêmes auspices que 2021 selon les professionnels de l’immobilier: «Le début d’année est hyperactif, alors qu’en temps normal, c’est plutôt calme à Boulogne», constate Valérie Le Roy Maguin, chez Barnes Boulogne. «Nous n’avons plus de biens à vendre et le marché se fragmente en deux dans la ville. D’un côté, les appartements classiques, sans extérieur, en 2e étage, qui voient leurs prix légèrement reculer et se négocient autour des 9000 à 10.000 €/m². De l’autre, les biens avec terrasse, jardin ou balcon filant qui partent à 12.000 €/m², voire entre 15.000 et 16.000 €/m² pour les propriétés les plus prestigieuses», ajoute-t-elle.

    Les familles parisiennes qui s’agrandissent cherchent plus que tout des espaces extérieurs, et si Boulogne-Nord reste le cœur de cible des acquéreurs, beaucoup n’hésitent plus à migrer dans le sud pour trouver leur bonheur. «Le prix de départ pour les maisons, c’est 2 millions d’euros» constate Thomas Veber, de Paris Ouest Sotheby’s International Realty. Mais attention, les vendeurs doivent être raisonnables. J’ai l’exemple d’une maison restée sur le marché pendant quatre ans dans la ville parce que le vendeur en demandait 4 millions d’euros alors qu’elle en valait 2 de moins», précise-t-il.

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    Neuilly, et ses prix stratosphériques, connaît le même engouement, même si le problème de l’offre est plus que jamais sur la table. «Les biens sans défaut peuvent se vendre jusqu’à 16.500 €/m ² dans la ville et l’on trouve rarement des logements en dessous des 11.000 €/m²», explique Olivia Pottier, directrice de l’agence Émile Garcin dans la ville. «À Neuilly, les biens les moins chers sont à trouver du côté de l’avenue Charles-de-Gaulle, à 10 500 €/m ², ou près du boulevard Bineau ainsi que sur toute la partie de la ville qui borde Levallois-Perret», conclut-elle.

    La demeure rêvée des acquéreurs? L’appartement de 130 m² en plein quartier Sablons avec 3 chambres. «Le délai de vente moyen à Neuilly est de 58 jours, mais pour les biens zéro défaut, il descend à 7 jours voire 24 heures» observe Sandra Sabah, team leader Engel & Völkers pour les Hauts-de-Seine. Face à ce marché tendu, les particuliers peuvent se tourner vers le marché levalloisien en quête d’un appartement en dernier étage avec terrasse. «Les prix pour ces biens vont de 7100 à 12.700 €/m² dans la ville. Les maisons sont plus rares, mais on en trouve quelques-unes dans le quartier de la mairie ou près du parc de la Planchette, entre 5800 et 13.300 €/m²» affirme Sandra Sabah.

    L’obssession de la maison

    Car en ce début d’année, comme les années précédentes, l’obsession première des acquéreurs demeure la maison. «Le télétravail a modifié les exigences des acheteurs. Le critère de luminosité est aujourd’hui essentiel dans leur choix, tout comme la présence d’une vraie pièce supplémentaire pour créer un bureau», indique Nicolas Fels, directeur de l’agence Century 21 à Versailles. Et face à la hausse des prix dans la petite couronne, nombreux sont ceux qui traversent la Seine ou vont tenter leur chance dans les Yvelines, la Seine-et-Marne ou le Val-d’Oise. Selon les données de la chambre des notaires de Paris, le prix des maisons dans les Hauts-de-Seine a augmenté de 7,9 % en un an et de 30 % en cinq ans. La pression est telle dans le département qu’en fin d’année 2021, au sein d’une ville comme Sèvres, le coût des maisons a augmenté de plus de 20 % en un an pour s’échanger au prix fort. Aujourd’hui, une villa de 120 m² avec 180 m² de terrain dans le quartier Brancas se vend 1.160.000 €. Plus loin encore dans le 92, du côté de Suresnes, les maisons ne se négocient plus en dessous des 800.000 €. «Toutes les communes de petite couronne sont devenues très chères, même pour les Parisiens», constate Geoffroy Reins, directeur réseau Île-de-France au sein d’Espaces Atypiques. «Prenez des villes du Val-de-Marne comme Saint-Mandé ou Vincennes. Les prix sont quasiment les mêmes qu’à Paris», ajoute-t-il.

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    En effet, si l’on se reporte aux données des notaires, le mètre carré moyen à Saint-Mandé s’élève à 8760 € pour un appartement et atteint les 9360 € à Vincennes. Des prix identiques voire plus élevés que ceux pratiqués dans le 13e, le 19e ou encore le 20e arrondissement de Paris. «Cela rebat les cartes dans le Val-de-Marne et les villes proches du RER A, pas trop loin de Paris, comme Nogent-sur-Marne ou Fontenay-sous-Bois sont les grandes gagnantes», souligne Sébastien Mouton, de Barnes Val-de-Marne. Ces deux communes ont pour particularité d’offrir encore un grand nombre de maisons en vente, dans des cadres très verts, proches de la Marne ou du bois de Vincennes. À Fontenay-sous-Bois, par exemple, les maisons du quartier du Village, l’un des plus plébiscités, se négocient encore autour des 7000 €/m² quand les plus chères, proches du bois, se vendent sous les 10.000 €/m². À Nogent-sur-Marne, les beaux pavillons sont en dessous du million d’euros, aux alentours de 770.000 €, selon les données des notaires.

    La grande couronne a la cote

    Même mouvement dans les Yvelines. Si Versailles est toujours recherchée, en un an les prix progressent de 5 à 6 % selon les professionnels. «Pour 800.000 €, vous pouvez avoir un bel appartement à Versailles mais pas une maison, à moins d’aller près de la gare Versailles-Chantiers, et encore, elles sont très rares sous les 900.000 €», précise Nicolas Fels. Quelques opportunités sont encore à saisir dans la ville près du quartier de Montreuil où les transactions se négocient autour des 6500 €/m², mais pour les zones de Saint-Louis ou Notre-Dame, il faudra au moins débourser 10.000 €/m² pour un bien de qualité. C’est le cas de cette maison de ville de 120 m² avec toit-terrasse de 50 m², sur 3 étages, mise sur le marché pour 1.298.000 €. Plus loin dans les Yvelines, c’est Saint-Germain-en-Laye qui a la cote. Là encore, les maisons sont prises d’assaut et voient leur prix augmenter de plus de 30 % ces cinq dernières années. Les acheteurs misent sur le centre-ville même si les biens proches du lycée international, vendus entre 5500 et 6500 €/m², intéressent la clientèle étrangère et les expatriés, notamment les Français qui, au compte-gouttes, reviennent du Royaume-Uni depuis le Brexit. «Reste que même dans cette ville, pour une maison familiale de 100 m² avec 100 m² de jardin, le ticket d’entrée est à 2 millions. Les particuliers s’éloignent donc encore plus et vont jusqu’à Orgeval», souligne Sophie Cardon, de l’agence Paris Ouest Sotheby’s International Realty.

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    Une tendance à l’éloignement qui pourrait bien perdurer selon Thierry Delesalle, notaire parisien: «Le mouvement post-Covid devrait être moins fort cette année que l’année précédente, mais il ne s’arrêtera pas brutalement et les prix vont continuer d’augmenter en grande couronne. Les stocks se réduisent de plus en plus un peu partout et l’absence de constructions neuves pousse les acheteurs vers l’ancien.» Si l’on se réfère aux données de la Banque de France, la production de crédits à l’habitat atteint 23,6 milliards d’euros, renégociation comprise, en janvier 2022 contre 21,7 milliards en décembre 2021. De quoi laisser présager une année 2022 des plus dynamiques.

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    France24 - World

    Solidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris

    Issued on: 26/03/2022 - 19:36

    France is taking its share of Ukrainian refugees with locals in Paris stepping up to help as the refugee crisis escalates. France 24 met some of those fleeing the war and the Parisians that are helping them navigate the French system at the only "Welcome Ukraine" centre in the French capital. 

    The war in Ukraine has stunned the world and triggered unprecedented international solidarity with millions of people fleeing Russian bombs ever since the conflict broke out on February 24. While the humanitarian response has been swift, resources in countries where Ukrainians have sought refuge are being stretched.

    “The Paris prefecture is closed over the weekend”, a group of security guards informs a small gathering of disoriented Ukrainian refugees upon their arrival at the “Welcome Ukraine” centre at Porte de Versailles, in south-west Paris on Saturday. The Paris municipal website claims the centre is open seven days a week, from 9 am to 6 pm, but today its administrative services are closed. Only the Ukrainians in need of housing are accepted. The refugees who arrive at the centre stoically accept the news and exit meekly out through the gates of the pavilion, clutching their personal belongings and identification papers.

    Martine and her husband Pierre, French citizens, have come to the centre with Svetlana, 53 years old, and her daughter Alyssa, 19 years old, refugees from Ukraine. All four of them seem at a loss as to what to do next after learning that the administrative branches of the centre are closed. They linger in the sunshine of the early spring morning and exchange phone numbers with an authoritative Russian-speaking woman who has showed up with another group of refugees and provides advice on how to navigate the labyrinth of French bureaucracy. 

    When asked how they met their charges, Martine says, “Through Mozambique!” a hint of a smile behind her mask. “My son lives in Mozambique where he has a friend who asked him if we could help”. The French couple agreed to come to the aid of the two women despite knowing nothing of their past and having to grapple with a language barrier.

    A gruelling trip through Europe

    They learned, with the help of Google Translate and Google Maps, where Svetlana and Alyssa had come from: the left bank of the Dnieper River, in a city called Dnipro. They learned that the two women had taken a gruelling five-day trip after leaving Ukraine, traveling by bus from Poland to Berlin, then taking a plane from Berlin to Paris, before arriving in Meudon, a French town a few kilometres away from the “Welcome Ukraine” centre. Martine and her husband had picked them up from another person's residence that very morning.

    The UNHCR counted a total of 3,772,599 Ukrainian refugees on its website on Saturday, an increase of 46,793 since the last count on Friday. Along with Poland, Romania and Moldavia have been taking in most of the refugees and are under immense pressure to welcome and in many cases resettle more and more of those fleeing. Many of refugees are trying their luck and going west, whether or not they have family or friends awaiting them.

    While it is still uncertain whether Svetlana and Alyssa will obtain the status of temporary protection in France, “they want to be autonomous and find work, which is the hardest part”, says Martine. As of March 23, France has accepted 26,000 refugees from Ukraine, 10,500 of whom have received temporary residence permits. 

    Individuals respond immediately

    “Associations are able to provide lodging but individuals are better at providing immediate responses like finding schools for children, feeding people, helping them obtain documents”, says Martine. “It’s natural for me to help because a century ago my grandfather left Odessa in a boat. He was fleeing the civil war in Russia. It touches me to see people going through the same struggles today”.

    Svetlana and her daughter, who had left the site to take out money from a cash machine, return, looking surprisingly happy as they stroll together in the spring weather along the avenue Ernest Renan. Rejoining Martine and Pierre, they then walk away from the centre toward an unknown future, their destinies temporary linked because of the war.

    At noon, a bus arrives and a large crowd disembarks. Many carry suitcases and backpacks, a baby screams in the distance. Those brought to the centre by the Red Cross, will only stay at the centre for one or two days before leaving for other parts of France. At the same time, Olena and her father, from Cherkasy, arrive at the gates of the welcome centre. 

    “I invited my father to France for his birthday and because it was the kid’s vacation, but the war broke out and he stayed with us”, says Olena, a resident of France. “We are here because my father had cancer and if anything happens to his health I want him to be covered by the French security system”.

    Her mission today is to obtain the Carte Vitale for her father, the green and yellow card with a microchip that allows holders to access the French healthcare system but they are turned away and told to return Monday.

    Olena says that her father will stay with her family however long the war lasts. “Everybody wants to go home”, she says, tears welling up in her eyes.

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    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN On the Ground

    Toys, nappies, blankets: Volunteers drive across Europe to help Ukraine refugees

    ON THE GROUND

    ‘Worse than a horror film’: Refugees from Ukraine's Mariupol describe city's devastation

    On the ground

    More than 50,000 Ukrainian refugees arriving daily in Polish border towns

    France24 - World

    As it happened: Multiple rockets hit Lviv in western Ukraine

    Issued on: 26/03/2022 - 08:10Modified: 26/03/2022 - 12:51

    FRANCE 24 Follow Catherine NORRIS TRENT

    Four rockets hit the western Ukrainian city of Lviv on Saturday, local officials said, in the most significant attack on the city since the start of the war with Russia. Governor Maksym Kozytskyy said five people had been woundedafter two rockets hit a fuel depot and two others later hit a military factory. Read our live blog below to see how the day's events unfolded.

    9:44 pm: Russian forces are firing at Kharkiv's nuclear research facility

    Russian forces are firing at a nuclear research facility in the city of Kharkiv, the Ukrainian parliament said in a Twitter post on Saturday.

    "It is currently impossible to estimate the extent of damage due to hostilities that do not stop in the area of the nuclear installation," the post quoted the State Nuclear Regulatory Inspectorate as saying.

    The inspectorate's website did not contain any news about the attack.

    9:21 pm: Kyiv says US has 'no objections' to Poland supplying war planes

    Ukraine said  that the US does not object to the transfer of war planes to Kyiv to help it fend off the Russian invasion, after the Pentagon previously rejected a "high risk" offer from Poland.

    Officials in Washington "have no objections to the transfer of aircrafts. As far as we can conclude, the ball is now on the Polish side. We will look further into this matter in our conversations with Polish colleagues," Ukraine Foreign Minister Dmytro Kuleba said in written comments.

    8:20 pm: Lviv saw 'huge plume of black smoke'

    "The residents all around were staring at this huge plume of black smoke rising from the city, coming from the northeastern," FRANCE 24's Catherine Norris-Trent reported from Lviv in the video below.

    "There have been several air raid sirens ringing out around the city with announcements telling people to get into bomb shelters, so it's a change here because the strikes this afternoon hit the fuel depot around 5 km from the city centre -- so a pretty significant development in Lviv, which has seen several incidents but on the outskirts and around the wider region."

    8:04 pm: Biden not calling for Russia 'regime change', White House says

    Joe Biden is not seeking "regime change" in Russia, the White House said, after the US president declared in a major speech that Vladimir Putin "cannot stay in power".

    "The president's point was that Putin cannot be allowed to exercise power over his neighbours or the region," a White House official said. "He was not discussing Putin's power in Russia, or regime change."

    7:49 pm: Kremlin spokesman dismisses Biden comment on Putin not staying in power

    The Kremlin's chief spokesman dismissed Biden's remark that Vladimir Putin "cannot remain in power," saying Russians choose who their leader should be.

    Asked about Biden's comment, spokesman Dmitry Peskov told Reuters: "That's not for Biden to decide. The president of Russia is elected by Russians." A White House official said Biden, who was speaking in Warsaw, had not been calling for regime change in Russia.

    7:35 pm: Watch Biden's speech here:

    7:35 pm: Biden's speech was an 'exception to the rule'

    "A lot of people say it's difficult to watch Biden speak because he has a lot of passion but he doesn't always communicate it well," said FRANCE 24 International Affairs Commentator Douglas Herbert in the video below. "This speech was an exception to the rule."

    7:25 pm: Lviv mayor reports further strike

    Lviv, some 60 kilometres (40 miles) from the Polish border, has so far escaped the bombardment and fighting that has devastated some Ukrainian cities closer to Russia since Moscow launched its invasion.

    But on Saturday Governor Maksym Kozytskyy said two rockets had struck the city's eastern outskirts in the mid-afternoon and ordered residents to take shelter.

    Later, Mayor Andriy Sadoviy said there had been another strike. "One more rocket strike on Lviv," he said in an online post.

    6:49 pm: Putin cannot remain in power, Biden says

    Russian President Vladimir Putin could not remain in power, and his war against Ukraine has been a strategic failure for Moscow, Biden said on Saturday.

    "For God's sake, this man cannot remain in power," Biden told a crowd in Warsaw. Biden also said the Russia-Ukraine war, now in its second month, had united the West, adding that NATO was a defensive alliance which never sought Russia's demise.

    6:42 pm: Ukraine war a 'strategic failure', Biden says

    Biden called the conflict in Ukraine a "strategic failure" for Russia but said ordinary Russians were "not our enemy".

    "Let there be no doubt that this war has already been a strategic failure for Russia," Biden said in a speech at the Royal Castle in Warsaw.

    6:35 pm: World must prepare for 'long fight ahead', Biden says

    Biden portrayed Ukraine's resistance against Russian forces as part of a "great battle for freedom" and said the world should prepare for a "long fight ahead".

    Speaking at Warsaw's Royal Castle in Warsaw, Biden also said Russia "has strangled democracy and sought to do so elsewhere" and told Ukraine: "We stand with you. Period."

    6:15 pm: Biden gives speech to 'free world'

    Biden is speaking in Warsaw's Historic Castlr Square, recalling the memory of John Paul II, the Polish former pope and an icon of freedom in Eastern Europe due to his opposition to Soviet-backed communism.

    5:35 pm: Biden's speech in Warsaw will be 'historic'

    Biden's speech will be "historic because he will be giving his definition of the free world", noted FRANCE 24 correspondent Emmanuelle Chaze from Warsaw in the video below.

    5:30 pm: Five wounded in strikes on Lviv, governor says

    At least five people were wounded Saturday in two strikes on the western Ukrainian city of Lviv, the regional governor said, in a rare attack on a city that has escaped serious fighting since Russian troops invaded last month.

    "There were two missile strikes within Lviv," the regional governor Maksym Kozytsky said, adding that, "According to preliminary data, five people were injured." Plumes of thick smoke could be seen by AFP journalists in the city centre.

    5:30 pm: Thousands of Russians rally against Putin in Prague

    Thousands of largely Russian protesters rallied against President Vladimir Putin in central Prague on Saturday, calling on him to stop the war in Ukraine.

    Around 5,000 people, according to the organisers, chanted "Russia without Putin", "Freedom for Russia, peace for Ukraine" and "Putin is not Russia" as they marched through Prague's historic centre.

    "The Czech Republic is home to 40,000 Russians and up to now these Russians have been unknown to the Czechs," organiser Anton Litvin told AFP.

    "We want to show that the Russians who live here are against Putin, against the war, that they support Ukraine," added the artist and activist, who has lived in Prague for ten years.

    5:10 pm: Kremlin says Biden's Putin comment limits prospects of mending ties

    Joe Biden's latest comment about his Russian counterpart Vladimir Putin narrows the prospects for mending ties between the two countries, TASS news agency cited a Kremlin spokesman as saying on Saturday.

    Biden referred to Putin as a "butcher" during a visit to NATO ally Poland and said he was not sure Russia was changing its strategy in Ukraine, despite getting bogged down in some areas.

    4:35 pm: Biden's focus on 'need for NATO'

    Biden's focus in Poland is on the "need for NATO in Europe", FRANCE 24 International Affairs Commentator Douglas Herbert said in the video below. "We're at an inflection point in the world right now. What's happening in Ukraine will really decide the direction in the battle, as Biden sees it, between democracies and autocracies."

    4:05 pm: Russian oligarchs welcome in Turkey, foreign minister says

    Russian oligarchs are welcome in Turkey but must abide by international law in order to do any business, Turkish Foreign Minister Mevlut Cavusoglu said.

    "If Russian oligarchs ... or any Russian citizens want to visit Turkey of course they can," Cavusoglu said in response to a question at the Doha Forum international conference.

    4:04 pm: Three explosions heard near Lviv

    Three explosions were heard near Ukraine's western city of Lviv on Saturday, an official from the Lviv city council said.

    "There have been three powerful explosions near Lviv...Everyone should keep calm and stay indoors," Igor Zinkevych said in a post on Facebook.

    Reuters witnesses saw heavy black smoke rising from the north-east side of the city. The cause could not be immediately verified.

    3:50 pm: Biden says he is unsure of Russian strategy change

    Biden said he was not sure that Russia had changed its strategy in its invasion of Ukraine, after Moscow said its focus was now to completely "liberate" the breakaway eastern Donbas region.

    "I am not sure they have," Biden said when asked by a reporter if Russia had changed its strategy.

    3:49 pm: Polish leader says he asked Biden about speeding up military purchases

    Polish President Andrzej Duda said that during his meeting with Joe Biden in Warsaw he had asked about the possibility of speeding up military purchases.

    Duda said he was referring to purchases of Patriot missile systems, High Mobility Artillery Rocket Systems (HIMARS), F-35 aircraft and Abrams tanks.

    3:47 pm: Biden calls Putin 'a butcher' while meeting refugees

    Biden called his Russian counterpart Vladimir Putin a "butcher" while meeting Ukrainian refugees in Warsaw.

    Asked what he thought of Putin after meeting refugees, Biden said: "He's a butcher."

    3:22 pm: South Ossetia sends troops to back Russia

    Georgia's breakaway region of South Ossetia has sent troops to Ukraine to "help protect Russia", its leader said on Saturday, as Moscow's military campaign in the neighbouring country entered its 31st day.

    "Our guys are going to fulfil their military duty with a proudly raised banner," the leader of South Ossetia, Anatoly Bibilov, said on Telegram.

    3:20 pm: Turkey defuses mine after Russia warns of strays from Ukraine ports

    Turkey's military deactivated a mine on Saturday that had drifted in from the Black Sea, setting off a loud explosion north of Istanbul, days after Russia warned several of them had washed away from Ukrainian ports.

    Defence Minister Halusi Akar described the object, first discovered by fishermen in the upper Bosphorus strait, as an old type of mine and said he was in touch with both Russian and Ukrainian authorities about it.

    3 pm: Biden says NATO Article 5 is 'sacred' for US

    The US has a "sacred commitment" to the NATO military alliance's collective defence, Biden told his Polish counterpart Andrzej Duda on Saturday during a visit to Warsaw.

    "You can count on that... For your freedom and ours," he told Duda, who said that Poles were feeling a "great sense of threat" as a result of the conflict across the border in Ukraine.

    2:58 pm: Russia occupies Chernobyl staff town, Kyiv says

    Russian forces took control of a town where staff working at the Chernobyl nuclear site live and briefly detained the mayor, sparking protests, Ukrainian officials said Saturday.

    "I have been released. Everything is fine, as far as it is possible under occupation," Yuri Fomichev, mayor of Slavutych, told AFP by phone, after officials in the Ukraine capital Kyiv announced earlier he had been detained.

    Earlier, Kyiv announced that Russian troops had entered Slavutych and occupied the municipal hospital. Some 25,000 people live in the town 160 kilometres (99 miles) north of the capital, built after the 1986 Chernobyl nuclear power plant accident.

    2:56 pm: French energy giant Total will not put new capital in Russia

    Totalenergies CEO Patrick Pouyanne said on Saturday the company would not many any new investments in Russia.

    "Clearly, what we said is that we are totally committed to apply all the sanctions," he said. "So the question for us is what do we do with existing assets. And these ones we are not ready to give for zero to Russian people, to Russian oligarchs or to Russia."

    2:55 pm: Russia was 'hedging its bets' from the start

    "It was undeniable that the Kremlin's main objective was to – as they put it – 'demilitarise' and 'de-Nazify' Ukraine, and that implied a blitzkreig seizure of Kyiv, probably within the space of a week, overthrowing Zelensky and replacing him with a pro-Kremlin puppet," Samuel Ramani, an associate fellow at RUSI, told FRANCE 24 in the video below.

    However, he continued, Russia was "hedging its bets from the beginning; it's very similar to what they did in Syria" where they were "always very cautious about making blanket statements about Assad recapturing the entire country".

    2:35 pm: Poland taking big responsibility, Biden says

    Poland is taking a "significant" responsibility in the humanitarian crisis caused by the war in Ukraine, Joe Biden said during a visit to Warsaw on Saturday, adding that the world should help lessen the burden.

    Biden also told his Polish counterpart Andrzej Duda he views NATO's Article 5 guarantee of mutual defence between member-states as a "sacred" commitment.

    2:33 pm: Kyiv mayor cancels Sunday curfew

    The mayor of Ukraine's capital Kyiv on Saturday cancelled a curfew he had announced just hours earlier for the next day without providing further explanation.

    "New information from the military command: the Kyiv curfew will not enter into force tomorrow," mayor Vitali Klitschko announced on Telegram. The usual overnight curfew from 8:00 pm (1800 GMT) to 07:00 am (0500 GMT) would hold but people would "be able to freely move around Kyiv on Sunday during the day", he added.

    2:30 pm: Russia says not planning to call up reserves

    Russia said Saturday it did not plan to call up reservists as Moscow's military campaign in Ukraine entered its 31st day, denouncing what it claimed were "false" summons to Russian men by Kyiv's security services.

    "The Russian defence ministry is not summoning and does not plan to summon any reservists to the military commissariats," spokesman Igor Konashenkov said in a statement. He added that "many" Russian men had in recent days received "false" phone calls notifying them of their summons to the military commissariats.

    2:00 pm: Ukraine's agriculture minister says grain exports far below normal levels

    Ukraine's new Agriculture Minister Mykola Solskyi on Saturday said Ukraine's ability to export grains was getting worse by the day and would only improve if the war with Russia ends.

    Speaking in a televised briefing, Solskyi said Ukraine, one of the world's top grain producers, would normally be exporting 4-5 million tonnes of grain per month – a volume that has fallen to just a few hundred-thousand tonnes.

    1:51 pm: Refugees from Ukraine swell Warsaw's population by 15 percent

    The arrival of refugees from Ukraine has swelled Warsaw's population by 15 percent in one month. FRANCE 24's Emmanuelle Chaze reports from Poland's capital.

    1:18 pm: Ukraine's FM says US has pledged more 'defence cooperation' 

    Ukraine received additional security pledges from the United States on developing defence cooperation, its Foreign Minister Dmytro Kuleba said on Saturday.

    "We did receive additional promises from the United States on how our defence cooperation will evolve," Kuleba told reporters.

    12:49 pm: Biden meets top Ukrainian ministers in Warsaw

    Joe Biden met in Warsaw with two Ukrainian ministers in the first face-to-face talks between the US president and top Kyiv officials since Russia's invasion began. Foreign Minister Dmytro Kuleba and Defence Minister Oleksii Reznikov made a rare trip out of Ukraine in a possible sign of growing confidence in the fightback against Russian forces.

    Biden could be seen seated at a long white table between Secretary of State Antony Blinken and US Defence Secretary Lloyd Austin, facing Kuleba and Reznikov. There were Ukrainian and US flags in the background.

    12:09 pm: Biden to meet Poland's President Duda, visit refugees from Ukraine in Warsaw

    US President Joe Biden will meet with Poland's President Andrzej Duda and refugees from Ukraine during his visit to Warsaw on March 26, 2022. FRANCE 24's Emmanuelle Chaze reports.

    11:58 am: Ukraine's defence, foreign ministers meet with US counterparts

    Ukraine's Defence Minister Oleksii Reznikov said on Saturday that he and Foreign Minister Dmytro Kuleba had held a joint meeting with their US counterparts for the first time.

    "We discuss current issues & cooperation in political and defense directions between Ukraine and the United States," Reznikov said on Twitter, posting a photograph of the meeting in Warsaw with US Secretary of State Antony Blinken and US Defence Secretary Lloyd Austin.

    For the 1st time, meeting in 2+2 format. With @DmytroKuleba we discuss current issues & cooperation in political & defense directions between 🇺🇦-🇺🇸 with @SecDef & @SecBlinken.In the evening we’ll also be present at @POTUS speech on the russian war against Ukraine.Details later. pic.twitter.com/APFcVMxUz1

    March 26, 2022

    11:12 am: Kyiv mayor announces curfew to last until Sunday morning

    A fresh curfew will be imposed on the Ukrainian capital Kyiv from Saturday evening until Monday Sunday, Mayor Vitali Klitschko announced.

    10:25 am: Russian forces control town where Chernobyl workers live, Ukraine says

    Russian forces have taken control of the town of Slavutych, where workers at the defunct Chernobyl nuclear plant live, the governor of the Kyiv region Oleksandr Pavlyuk said on Saturday.

    In an online statement, Pavlyuk said Russian troops had occupied the hospital in Slavutych and kidnapped the mayor.

    Reuters could not independently verify the reports.

    9:51 am: Ukraine says more than 130 children have been killed since Russia's invasion began

    The war in Ukraine has killed 136 children in the 31 days since the start of the Russian invasion, Ukraine's office of the prosecutor general said on Saturday in a message on the Telegram app.

    Of the total, 64 children have been killed in the Kyiv region, the office said. A further 50 children have died in the Donetsk region, it said.

    Additionally, 199 children have been wounded, the office said.

    9:30 am: Zelensky calls on Qatar, other energy-producing countries to boost natural gas output

    Ukraine's President Volodymyr Zelensky on Saturday called on Qatar to increase production of natural gas to counter Russian threats to use energy as a weapon.

    "I ask you to increase the output of energy to ensure that everyone in Russia understands that no one can use energy as a weapon to blackmail the world," Zelensky said in a video message to the Doha Forum meeting in Qatar's capital.

    Zelensky said countries such as Qatar could make a contribution to the stabilisation of Europe.

    8:51 am: Russian forces say they are focusing on Luhansk and Donetsk

    Russian forces say they are aiming to take control of the entire Luhansk and Donetsk administrative regions in Ukraine's Donbas. FRANCE 24's Gulliver Cragg reports from Kyiv.

    8:15 am: Ukraine's army reports clashes with Russian forces in Donbas

    Ukraine’s army said Saturday it had clashed with Russian forces around the cities of Donetsk and Luhansk in Ukraine’s eastern Donbas region.

    In a dawn report, the army’s general staff said it had “inflicted significant losses”, claiming to have shot down three planes, destroyed eight tanks and killed dozens of soldiers.

    8:04 am: Biden to meet with Poland's Duda, deliver speech on Ukraine war 

    US President Joe Biden will argue in a speech in Poland on Saturday that the "free world" opposes Russia's invasion of Ukraine and that there is unity among major economies on the need to stop Russian President Vladimir Putin, the White House said.

    After three days of emergency meetings with allies of the G7, European Council and NATO, and a visit with US troops in Poland, Biden will meet with Polish President Andrzej Duda.

    In what US officials were billing as a major address, Biden "will deliver remarks on the united efforts of the free world to support the people of Ukraine, hold Russia accountable for its brutal war, and defend a future that is rooted in democratic principles," the White House said in a statement.

    (FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

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    A month of war in Ukraine: Why Putin’s invasion has stalled

    Reporter's notebook

    From Lviv to Kyiv, snapshots of Ukraine in a time of war

    WAR IN UKRAINE

    India tries diplomatic dance on Ukraine, but Russia is an awkward partner

    Valeurs Actuelles

    Présidentielle : Anne Hidalgo lucide sur le sort de son parti

    A presque deux semaines de l’élection présidentielle, les douze candidats en lice espèrent tous convaincre. Mais certains sont rattrapés par la réalité des sondages qui les place loin derrière leurs principaux concurrents, à l’instar d’Anne Hidalgo. En effet, comme le rapporte RMC ce 26 mars, la candidate socialiste oscille entre 1,5% et 3%, selon les études, et voit progressivement ses chances de victoire s’envoler. Mais selon elle, « la campagne n’a pas vraiment eu lieu », bousculée notamment pas la guerre en Ukraine. « Il faut regarder dans quel état est la démocratie dans notre pays, nous n’avons pas pu exprimer nos convictions », a lancé la maire de Paris au micro de RMC.

    Un parti affaibli

    Anne Hidalgo, qui peine largement à se faire une place dans la campagne, est revenue sur la chute libre de son parti depuis plusieurs années, notamment depuis la présidentielle de 2017. « Quand j’ai pris la décision de m’engager, j’étais consciente que le Parti socialiste était rentré dans cette campagne de façon affaiblie », a-t-elle assuré pour justifier sa position en bas du classement des sondages. Selon la candidate socialiste, ce n’est donc pas son programme ni ses idées qui l’empêchent de tirer son épingle du jeu, mais bel et bien les erreurs de ces prédécesseurs qui lui portent aujourd’hui préjudice.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Série. Pronostic engagé pour l’hôpital anglais

    Prescription culture

    Grégory Marin

    «Ça va faire mal. » C’est ce que promet le titre, a contrario de la phrase rituelle que prononcent les médecins à leurs patients. Est-ce ce qui va arriver à Adam Kay (Ben Whishaw) ? Interne au service obstétrique d’un grand hôpital de Londres, il est hanté par l’image de ce bébé de 25 semaines né prématurément après une erreur de sa part, ce qui lui vaut une plainte de la famille. Au sein du National Health Service en déshérence, ses collègues (une chef sage-femme intraitable, une interne peu sûre d’elle…) et lui font pourtant tout ce qu’ils peuvent.

    Dès les premières minutes, on plonge dans le bain : Adam, personnage un brin cynique (il brise le quatrième mur pour prendre directement le spectateur à partie) mais bon médecin, a déjà changé plusieurs fois sa tenue trempée de sang, mais se plie en quatre pour réussir un accouchement acrobatique, entre parking et monte-charge… Il faut parfois avoir le cœur bien accroché pour regarder sans ciller les scènes d’accouchement, par voie basse ou césarienne, avec complications souvent, d’un réalisme confondant qui n’épargne aucun détail au spectateur. On est loin du docteur House. Cette série basée sur le roman biographique d’Adam Kay n’enjolive pas la réalité, ne cache rien de la dureté du travail à l’hôpital et de ses répercussions à l’extérieur.

    Télévision
    France24 - Monde

    Amical: Les attaquants de Chelsea donnent la victoire à l'Allemagne contre Israël

    Publié le : 26/03/2022 - 23:02Modifié le : 26/03/2022 - 23:01

    Sinsheim (Allemagne) (AFP) – Manquant de fluidité mais néanmoins dominatrice, l'Allemagne sans plusieurs de ses cadres a logiquement battu Israël 2-0 samedi à Sinsheim, grâce à deux buts en première période des attaquants de Chelsea Kai Havertz et Timo Werner.

    Huit matches, huit victoires! Le sélectionneur allemand Hansi Flick, qui a succédé à Joachim Löw après l'Euro, a rendu jusqu'ici une copie impeccable, mais contre des adversaires de niveau inférieur.

    Le prochain match mardi (20h45) à la Johan-Cruyff Arena d'Amsterdam contre les Pays-Bas, sera son premier test contre une équipe de très haut niveau.

    Contraint par l'absence de plusieurs joueurs clés (Joshua Kimmich, Leon Goretzka, Niklas Süle, Serge Gnabry), il avait bâti contre Israël une formation partiellement expérimentale, où le petit prodige de 19 ans Jamal Musiala était l'unique joueur du Bayern Munich au coup d'envoi.

    Marc-André ter Stegen remplaçait Manuel Neuer dans les buts. Les deux Parisiens Thilo Kehrer et Julian Draxler étaient titulaires.

    L'absence d'automatismes a été visible en attaque, notamment en première période. Le danger est essentiellement arrivé par le côté gauche, où le très offensif latéral David Raum (Hoffenheim) a brillé par le nombre et la qualité de ses centres, pour sa quatrième sélection.

    Les "Chelsea boys" ont débloqué la partie: Havertz a marqué de la tête sur un corner de Raum (1-0, 36e) et Werner a dévié dans le but un coup franc d'Ilkay Gündogan (2-0, 45e+1). Werner, à la peine actuellement avec Chelsea, conserve toute la confiance de Flick, avec qui il a marqué six buts en six sélections depuis septembre.

    Malgré les entrés des Munichois Thomas Müller et Leroy Sané en deuxième période, les Allemands ont continué à pêcher dans la dernière ou l'avant-dernière passe.

    Les dernières secondes ont été une histoire de pénalties manqués. Müller en a tiré un sur la barre à la 89e minute, et Kevin Trapp - entré à la pause pour l'Allemagne - a en repoussé un autre de Yonatan Cohen dans le temps additionnel (90e+4).

    Mardi, on devrait retrouver la Mannschaft dans une composition différente et surtout plus "munichoise", à Amsterdam.

    © 2022 AFP

    Le Figaro

    Suisse : quatre membres d'une famille française meurent à Montreux après s'être jetés d'un balcon

    Ils se sont «visiblement» jetés d'un balcon alors que des gendarmes frappaient à leur porte. Un adolescent de 15 ans a survécu. Des investigations sont en cours.

    Une famille française résidant dans un quartier chic de Montreux en Suisse s'est «visiblement» jetée dans le vide du septième étage de leur immeuble jeudi 24 mars, selon la police, alors que des gendarmes venaient de frapper à la porte. Un drame qui a fait quatre morts.

    À lire aussiCamille, une jeune fille enlevée par sa mère il y a 11 ans, retrouvée en Suisse

    Sous réserve d'une identification formelle encore en cours, le père âgé de 40 ans, son épouse de 41 ans, la sœur jumelle de celle-ci et la fille du couple, âgée de 8 ans, sont les quatre personnes décédées. Une cinquième personne de la même famille, un adolescent de 15 ans, est hospitalisée dans un état grave. Les raisons de ce drame familial, qui s'est produit peu après l'aube, restent à éclaircir. Une enquête a été ouverte.

    Un mandat d'amener en lien avec la scolarisation à domicile d'un enfant

    À ce stade, la présence d'une autre personne dans l'appartement au moment des faits a pu être exclue. Selon les premiers éléments, des gendarmes se rendaient sur place pour un problème de scolarisation d'un des enfants. «Les gendarmes n'ont pas pu entrer dans l'appartement. Et c'est visiblement dans ce moment-là que la décision a été prise par cette famille de se lancer en bas du balcon depuis le septième étage», a indiqué le porte-parole de la police cantonale vaudoise, Jean-Christophe Sauterel, à la radio suisse publique RTS.

    Selon les premières investigations, deux gendarmes sont venus «pour exécuter un mandat d'amener délivré par la préfecture en lien avec la scolarisation à domicile d'un enfant», a indiqué la police cantonale vaudoise dans un communiqué. Le mandat concernait le père, un Français domicilié dans ce quartier huppé, flanqué de palmiers caractéristiques de la ville, entre une grande rue commerçante et les rives du lac Léman.

    Les gendarmes ont frappé très tôt à la porte et entendu une voix leur demandant qui était là. Après s'être annoncés, les gendarmes n'ont alors plus entendu de bruit provenant de l'intérieur. Ne pouvant entrer en contact avec les éventuels occupants, ils ont quitté les lieux, mais dans l'intervalle un témoin a appelé la police pour signaler que des personnes étaient tombées depuis le balcon d'un appartement.

    Les corps ont été retrouvés vers 7 heures du matin (05h00 heure locale) au pied de l'immeuble, situé à environ 20 mètres du célèbre «Casino Barrière de Montreux» et du «Restaurant Le Fouquet's». Vers 14h45 heure locale, des policiers en tenue ont retiré un cône de protection et les dernières barrières se trouvant sur place, a constaté une journaliste de l'AFP. Un peu plus tard, un bouquet de fleurs blanches dans un vase a été déposé près d'un palmier au pied de l'immeuble, théâtre de ce quadruple décès.

    Une famille de médecins

    Le témoin du drame «était présent au moment où les membres de la famille sont tombés», a précisé Jean-Christophe Sauterel à la RTS. Des équipes de soutien sont intervenues pour le prendre en charge, ainsi que les personnes qui pourraient être impactées par cette tragédie, y compris parmi les divers intervenants officiels.

    Selon la Tribune de Genève, les deux sœurs étaient toutes les deux médecins. La mère, dentiste, avait exercé dans le nord-ouest de Paris. Sa sœur, ophtalmologue, formée à Paris et à Nancy, est ancienne cheffe de clinique universitaire aux Hôpitaux universitaires de Genève. Selon des témoignages recueillis par le journal, le père travaillait à la maison, «visiblement dans le commerce».

    Interrogé par l'AFP, Jean-Christophe Sauterel a indiqué que la famille était «établie en Suisse depuis un certain temps». «Les faits se sont déroulés en huis clos. (...) Est-ce qu'il s'agit d'une chute ou d'autres circonstances, ça, c'est l'enquête qui devra le déterminer pour autant que l'on puisse le faire», a-t-il expliqué à la radio. «Il y a toute une enquête de voisinage qui va être faite, d'environnement pour essayer de comprendre comment vivait cette famille, dans quelles circonstances», a-t-il ajouté.

    À VOIR AUSSI - Suicides: lancement du 3114, un numéro national d'écoute et d'intervention

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    Romain Bouvier, ancien étudiant de l'université parisienne d'Assas lié à l'ultradroite, et autre mis en cause dans la mort de l'ex-rugbyman, a quant à lui été mis en examen ce vendredi pour «assassinat» et écroué.

    Mort de l'ex-rugbyman Martin Aramburu : à Paris, une nuit festive qui vire au cauchemar

    RÉCIT - Ce père de famille de 42 ans a été exécuté de plusieurs balles dans un quartier chic de la capitale après une altercation nocturne qui a dégénéré.

    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    Long on Europe’s Fringe, Poland Takes Center Stage as War Rages in Ukraine

    Poland’s right-wing populist government has been embraced by both Brussels and Washington as a linchpin of Western solidarity and security.

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    By Andrew Higgins

    Follow our live news updates on the Russia-Ukraine war.

    WARSAW — After the White House announced this week that President Biden would visit Poland, the Kremlin let rip with a belligerent tirade: Polish leaders were a “vassal” of the United States, gripped by “pathological Russophobia,” and their country a “community of political imbeciles.”

    Instead of fearful jitters, however, the broadside by Dmitri A. Medvedev, deputy head of the Kremlin’s security council, stirred a burst of pride in Warsaw.

    “This is further proof that the Russians treat Poland seriously and see its growing importance in the West,” said Stanislaw Zaryn, director of the Department of National Security and spokesman for the coordinating minister for security.

    Russia’s rage and President Biden’s decision to make Poland his only European stop on Friday and Saturday after summit meetings in Belgium reflect a new reality created by the war in Ukraine: Poland is suddenly the pivot around which many of the West’s hopes and Russia’s fury turn.

    Shaking off, or at least obscuring, its reputation as Europe’s inveterate troublemaker, Poland’s right-wing populist government has now taken center stage, embraced by both Brussels and the United States as a linchpin of Western solidarity and security. It shows no sign of retreating from its many fights with the European Union, but Poland, which has also quarreled with Washington, has repositioned itself as an indispensable and a trusted ally.

    “Poland is the center of gravity. Just look at the map,” said Jacek Bartosiak, founder of Strategy and Future, a Warsaw research group. “Without Poland there is no NATO eastern flank.”

    To fortify that flank, the Pentagon has sent more than 5,000 additional troops and Patriot surface-to-air missile batteries to Poland, more than doubling the number of U.S. military personnel in the country.

    On Wednesday, Poland said it had identified 45 Russian diplomats as spies, all of whom had been ordered to leave the country.

    The deputy foreign minister, Pawel Jablonski, said Poland could not tolerate Russia’s abuse of its embassy in Warsaw when Moscow “is waging a barbaric war against Ukraine.” Spies disguised as diplomats, he added, not only “pose a threat to Poland’s security, but also to the security of Ukrainian citizens staying in Poland. Hence this decision.”

    Previously scolded by Brussels for its hostility to migrants, Poland has over the past month welcomed more than two million refugees fleeing the war next door in Ukraine, far more than any other country. It has also become a vital staging post for the supply of weapons, ammunition, fuel and other assistance to Kyiv and put itself at the center of deliberations shaping the West’s response to the crisis.

    Warsaw has become the capital through which all diplomatic, military and humanitarian roads to Ukraine now pass.

    And the Polish government, which earlier infuriated Washington by pushing through legislation, later vetoed by the president, that threatened an American-owned television network, is basking in the glow of appreciative attention. In recent weeks, it has received visits and praise from Vice President Kamala Harris; the head of the C.I.A., William Burns; Defense Secretary Lloyd J. Austin III; the president of the European Council, Charles Michel; and a host of other senior U.S. and European officials.

    Jake Sullivan, President Biden’s national security adviser, on Tuesday described Poland as a “frontline and very vulnerable ally” that “has taken the brunt of the humanitarian impact outside of Ukraine.”

    Poland’s sudden prominence as NATO’s most exposed frontline state has stirred alarm that it could be sucked into the conflict, particularly after Russian missiles last week obliterated a Ukrainian military base near the border. Among those most worried are some of the Ukrainians who fled to escape fighting at home.

    “Poland is too close. I want to get out of here,” said Yevgeny Pyskuko, a music teacher who fled to Poland after Russian forces attacked a huge nuclear power station near his home in southeastern Ukraine. “I want to go across the ocean. It is not safe here,” he added.

    Despite the possible risks, Poland has been in the forefront of rallying Europe to take tough measures to punish President Vladimir V. Putin for his aggression.

    Live Updates: Russia-Ukraine War

    When Germany, stunned by Russia’s invasion of Ukraine on Feb. 24, weighed whether to preserve the longstanding pillars of its security and foreign policy toward Russia, Poland’s prime minister, Mateusz Morawiecki — who just a few weeks earlier had attended a conclave of Putin-friendly populists in Madrid — flew to Berlin to personally “shake Germany’s conscience” and stiffen its resolve against Moscow.

    Soon after Mr. Morawiecki’s trip to Berlin, the German government dropped its earlier resistance to sending weapons to Ukraine and to ejecting key Russian banks from a money transfer network known as SWIFT.

    Poland’s deputy culture minister, Jaroslaw Sellin, a conservative firebrand who previously relished his country’s role as Europe’s great disrupter, has found a new cause celebrating Poland’s favor at the center of attention. “Everyone watches us with admiration,” he told Radio Gdansk on Tuesday.

    Long-running squabbles with the European bloc over the rule of law, L.G.B.T.Q. rights, coal mining and various other issues still rumble in the background and the government’s critics worry that instead of curbing what they see as a steady demolition of democratic norms by the governing party, Law and Justice, Poland’s newfound favor will only embolden the government.

    “We are in this respect another victim of the war,” lamented Roman Kuzniar, a professor at Warsaw University who advised the country’s previous pro-European governments before Law and Justice took power in 2015. “War always helps those who are ruling a country. It would be too bad if both the European Union and the United States forget about all the wrong things that this government has done and is doing,” he added.

    Russia-Ukraine War: Key Developments

    Biden’s trip comes to an end. President Biden offered a message of unity and support for Ukraine in an address in Warsaw as he wrapped up a three-day trip to Europe. The speech came amid reports that the Ukrainian city of Lviv just across the Polish border had been hit by missiles.

    On the ground. Ukraine’s counteroffensive appeared to be gaining momentum, with the military hitting Russian targets and claiming territorial gains. Their progress underscores Russia’s flawed execution of the invasion, with supply shortages and demoralizing conditions for its soldiers.

    Russia signals a shift. Russia’s Defense Ministry said the goals of the “first stage of the operation” had been “mainly accomplished,” and that it would now focus on securing Ukraine’s eastern Donbas region. The ambiguous statement could signal a possible recalibration of its war aims.

    Weapons of mass destruction. Dmitri A. Medvedev, the vice chairman of Russia’s Security Council, said the country was prepared to use nuclear weapons if its existence was threatened. NATO allies earlier agreed to provide Ukraine with equipment and training to deal with fallout from a possible Russian attack using chemical, biological or nuclear weapons.

    For the moment, however, security issues have trumped the governing party’s image as a disruptive force obsessed with stoking culture wars and hostility to foreigners, particularly migrants, bureaucrats in Brussels and Germans.

    “The government focused too much on stupid things instead of more important things like security,” Mr. Bartosiak said. “But now everybody in Poland sees what matters.”

    Supported in Parliament by even its fiercest political enemies, Law and Justice last week enacted a new Homeland Defense Act that will increase military spending to 3 percent of gross domestic product, from around 2.2 percent.

    Poland was already one of only 10 countries in the 30-member NATO alliance that met a minimum spending target of 2 percent.

    Polish foreign policy, preoccupied until the war in Ukraine with efforts to form a bloc of like-minded conservative and often pro-Kremlin European populists who share its hostility to Brussels, is now working to cement a new bloc of European countries pushing for tougher sanctions against Russia, including the Baltic states and the Czech Republic.

    At a meeting of European foreign ministers this week in Brussels, Poland joined Lithuania and other countries on Europe’s eastern fringe that have a long and painful experience of Russian aggression in lobbying hard for a ban on oil imports from Russia. The effort failed in face of strong opposition from Germany, the Netherlands and others, but it put Warsaw at the center of an emerging bloc of nations determined to punish Mr. Putin for invading Ukraine.

    It has also sundered Poland’s close partnership with Hungary, which opposes further sanctions and whose proudly illiberal prime minister, Viktor Orban, shares the Polish governing party’s view on Brussels but has a long record of cozying up to the Kremlin.

    Sophie Pornschlegel, a senior policy analyst at the Brussels-based European Policy Center, said the Polish government was using the crisis for its own benefit. Despite Poland making no real changes to policies that put it on a collision course with Brussels, she said, the European Commission, the bloc’s executive arm, is likely to be “rather lenient due to Poland’s position welcoming so many refugees.”

    Poland’s shift, and particularly its welcoming of refugees, has been greeted warmly by many in the European Union.

    In early March, Mr. Michel, the president of the European Council, a powerful body that ultimately decides the bloc’s direction but that has frequently struggled to find unity because of Poland and Hungary, visited Rzeszow, a Polish city near the border with Ukraine, along with the Polish prime minister.

    “I would like to commend you, dear Prime Minister Mateusz, your team, and the Polish people,” Mr. Michel gushed.

    Monika Pronczuk contributed reporting from Brussels.

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    L'Humanité

    En thérapie. Des confidents déconfinés

    Prescription culture

    Grégory Marin

    La première saison d’« En thérapie », la série d’Éric Toledano et Olivier Nakache, se concentrait sur le traumatisme du 13-Novembre. La seconde commence après une ellipse de cinq ans. Nouveaux troubles, nouveaux patients : les suites du confinement sont un défi inédit pour le docteur Dayan, qui n’en a pourtant pas complètement fini avec le passé – l’un de ses patients a trouvé la mort en Syrie et la famille l’accuse… La réalisation est confiée à plusieurs cinéastes, Emmanuelle Bercot, Arnaud Desplechin, Agnès Jaoui, qui joue aussi un ancien amour du docteur… Patience, on vous en dira plus très bientôt.

    Écransolivier nakache
    Le Monde

    Quand Clermont-Ferrand se réinvente pour « faire métropole », en s’appuyant sur la recherche

    Lorsqu’elle est devenue métropole, la ville auvergnate s’est tournée vers son riche terreau universitaire, pour se forger une nouvelle identité.

    Plaine de Sarliève, à l’entrée sud de Clermont-Ferrand. Une grande étendue de monoculture intensive, balafrée par l’A75 et grignotée par l’urbanisation. D’ici dix à quinze ans, elle aura été profondément transformée. A la place de ce vaste vide : du maraîchage, des vergers, des élevages de poules, de brebis, des chemins de balade bordés d’arbres et de haies, des ateliers de sensibilisation ouverts au public…

    Ancienne capitale régionale – statut qu’elle a perdu en 2016 avec l’avènement des grandes régions –, Clermont-Ferrand est devenue, le 1er janvier 2018, une métropole, soit une communauté urbaine de 21 communes rassemblant près de 290 000 habitants. Un moment charnière qui a porté Olivier Bianchi, maire (PS) de la ville depuis 2014 et président de Clermont-Auvergne Métropole depuis sa création, à se tourner vers le riche terreau universitaire de sa ville, pour se forger une nouvelle identité. « Les élus ont de plus en plus besoin d’être nourris d’expertise, souligne l’édile. La recherche permet de renforcer ce qui est de l’ordre de l’intuition, elle nous apporte un éclairage solide, étoffé, objectivé. »

    « Sans les chercheurs, nous ne nous serions pas intéressés à ce type de territoires aux marges de la métropole. » Grégory Bernard, adjoint au maire de Clermont-Ferrand

    « Sans les chercheurs, nous ne nous serions pas intéressés à ce type de territoires aux marges de la métropole », reconnaît Grégory Bernard, adjoint au maire et conseiller métropolitain délégué au PLUI (plan local d’urbanisme intercommunal) et aux opérations d’aménagement. « Au moment où la métropole prenait son envol, les éclairages de la recherche nous ont clairement orientés et poussés à passer un autre cap : ils nous ont fait prendre conscience que nous pouvions forger la métropole en nous concentrant sur la qualité de vie et la résilience du territoire, plutôt que de nous intéresser aux projets de grande envergure, de développer coûte que coûte une politique d’attractivité. »

    Agriculture urbaine

    Sur la plaine de Sarliève, les premiers arbres et haies ont été plantés à l’initiative de la Ferme de Sarliève. Une jeune société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) – à laquelle les élus vont être associés – qui s’attache à répondre au défi de la relocalisation de l’alimentation, tout en préservant l’environnement et en stoppant le grignotage des terres agricoles. Celle-ci s’est vu confier, par une famille propriétaire de terres sur la plaine, 80 hectares où elle va développer des parcelles d’agriculture bio avec des porteurs de projets agricoles en panne de foncier. « Nous voulons arriver à influencer l’aménagement des terres autour qui restent urbanisables », insiste Corinne Dupasquier, bénévole à la retraite, administratrice de Terre de liens Auvergne, une des trois associations à l’origine de la Ferme. L’endroit, idéalement situé, aiguise l’appétit des promoteurs.

    Le modèle de valorisation des sols que cherche à promouvoir la Ferme de Sarliève, la métropole entend l’étendre au reste de la plaine comme à tous les territoires agricoles bordant la collectivité. Pour cela, elle va créer sa propre SCIC, qui permettra d’aider les différentes communes concernées à racheter des terres et à y installer des maraîchers.

    « Sachant que 2 hectares de maraîchage, c’est au minimum un emploi, ce qui fait donc potentiellement plusieurs milliers d’emplois », insiste Grégory Bernard. Aussi, la métropole va-t-elle, là encore, s’appuyer sur un projet de recherche de l’UMR Territoires, « Ferments », conduit par les géographes Salma Loudiyi et Marie Houdart. Ce programme, explique la première, s’attache à suivre et analyser les différentes étapes et leviers du développement de la Ferme de Sarliève tout comme ses difficultés et controverses.

    « Même s’il peut y avoir débat lorsque les élus en viennent à la concrétisation, à la traduction en politiques publiques, une chose est sûre : tout en révélant un potentiel d’agriculture urbaine, la recherche nous a poussés à changer de focale sur la question du zéro artificialisation, relève Grégory Bernard. Car dépassant la seule approche quantitative du sujet, elle s’interroge sur l’usage, la valorisation de ces parties de territoire que longtemps on n’a pensé qu’à construire, pour en faire des supports d’activité humaine autre que de l’urbanisation. »

    Marges métropolitaines

    Et le potentiel existe au sein de la métropole : quelque 250 hectares de terres seraient en déprise agricole, sans compter 250 hectares de friches industrielles. « Ce sont là autant d’espaces parfois accessibles, souvent encore clos et soustraits aux regards comme aux pratiques, qui portent en eux des enjeux importants de reconquête et de relocalisation agricole. Et qui pourraient être valorisés en conciliant pratique agricole et pratiques métropolitaines récréatives », note Géraldine Texier, enseignante-chercheuse à l’UMR Ressources de l’Ecole d’architecture de Clermont.

    La métropole va créer, autour des tours d’habitation Les Vergnes jouxtant la plaine du Bédat, une ferme agricole appelée à être un levier d’emplois et d’insertion.

    Avec son collègue David Robin, ils ont travaillé sur les marges métropolitaines, notamment sur la plaine du Bédat, située en bordure du quartier populaire nord. Leurs investigations ont conduit la métropole à inscrire cette autre plaine dans le PLUI, appelée à devenir un « parc agricole, naturel et urbain », où l’on pourra se promener, faire du sport, cultiver un jardin, faire du maraîchage.

    Aujourd’hui, ce territoire enclavé entre la voie ferrée et une zone logistique mêle jardins partagés, parcelles céréalières et maraîchères, espace pour les gens du voyage, déchetterie d’encombrants… Malgré la proximité avec la nature et la rivière Bédat, la marche à pied y est très difficile et prive les habitants d’un immense territoire à parcourir. La métropole, qui entend aujourd’hui valoriser ce territoire, va commencer par créer, autour des tours d’habitation Les Vergnes jouxtant la plaine, une ferme agricole appelée à être un levier d’emplois et d’insertion.

    La reconquête du quartier Saint-Jean, au cœur de Clermont, est plus avancée. Ce vaste triangle de 40 hectares est en partie en friche depuis la fermeture des abattoirs municipaux et de plusieurs entreprises de la filière viande. S’il accueille différentes d’activités économiques, ainsi que des logements locatifs sociaux et privés, l’environnement urbain y est pour le moins peu avenant. Ce quartier, dont la métropole veut faire le standard de la ville durable de demain, a été lui-même un terrain de jeu de l’école d’architecture pour reconstruire la ville sur elle-même. Ses recherches ont permis de poser les champs des possibles, sur la construction bas carbone et en circuit court.

    « Le juge de paix, c’est la démographie » : à Clermont-Ferrand, un dynamisme de l’emploi alimenté par les grandes entreprises

    Le premier élément sorti de terre, en passe d’être terminé, est le futur lycée Saint-Jean, qui ouvrira en septembre 2022. En bois du Massif central et isolé à la paille de Limagne (vaste territoire naturel auvergnat), il produit plus d’énergie qu’il n’en consomme. Doit suivre un gymnase à proximité avec les mêmes qualités. Le tout entouré d’un grand parc de nature et de pistes cyclables.

    Au moment où la métropole clermontoise ambitionne de devenir capitale européenne de la culture – projet cher au maire Olivier Bianchi – « en forgeant un récit territorial qui embarque le citoyen, relève David Robin, la reconquête de lieux pour les ouvrir aux publics, la réintroduction du paysage, de la nature, de telle sorte que des continuités piétonnières puissent être établies, contribuent à la fabrication d’un territoire culturel ».

    Cet article a été réalisé dans le cadre d’un partenariat avec Popsu, la Plate-forme d’observation des projets et stratégies urbaines.

    Laetitia Van Eeckhout

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    France24 - Monde

    La Russie accuse l'Azerbaïdjan d'avoir violé le cessez-le-feu au Haut-Karabakh, Bakou dément

    Publié le : 26/03/2022 - 22:58

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    Le ministère russe de la Défense a dénoncé samedi une incursion des forces de l'Azerbaïdjan dans une zone placée sous la responsabilité des forces russes, dans la région du Haut-Karabakh. Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a rejeté cette accusation.  

    Moscou a accusé samedi 26 mars l'Azerbaïdjan d'avoir violé ces derniers jours le cessez-le-feu avec l'Arménie signé après la guerre du Nagorny-Karabakh de 2020, en déployant des troupes dans la zone sous contrôle des forces russes de maintien de la paix.

    Les incidents entre forces armées arméniennes et azerbaïdjanaises sont fréquents, mais c'est la première fois depuis la fin du conflit en novembre 2020 que Moscou accuse l'une des parties de violer la trêve dont Vladimir Poutine est le garant.

    Ce regain de tension intervient aussi au moment où la Russie a lancé une offensive de grande ampleur contre l'Ukraine. "Entre le 24 et 25 mars, les forces armées de l'Azerbaïdjan ont violé l'accord trilatéral des dirigeants de la Russie, de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie (...), entrant dans la zone sous responsabilité du contingent russe de maintien de la paix au Nagorny-Karabakh", a dénoncé le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

    À Bakou, le ministère azerbaïdjanais de la Défense a "regretté" la déclaration russe "qui ne reflète pas la vérité et n'adopte qu'un seul point de vue".

    >> À voir aussi : Arménie : la menace azerbaïdjanaise aux frontières

    Il a assuré que "l'Azerbaïdjan n'a violé aucune clause" de l'accord de cessez-le-feu et aussi "demandé au ministère russe de la Défense d'assurer le retrait complet des troupes arméniennes et les unités armées illégales de ce territoire internationalement reconnu comme appartenant à l'Azerbaïdjan".

    Selon la Russie, les forces azerbaïdjanaises ont installé un poste d'observation et ont effectué "quatre frappes avec des drones de type Bayraktar" sur les forces du Karabakh près de la localité de Farukh.

    "Profonde inquiétude" de la Russie

    "Le commandement russe du contingent de maintien de la paix prend les mesures en vue du règlement de la situation (...) un appel à un retrait des troupes a été envoyé à la partie azerbaïdjanaise", a-t-il ajouté. Le ministère de la Défense n'a pas fait état dans son communiqué d'incidents armés samedi.

    La diplomatie russe a exprimé sa "profonde inquiétude". L'accord du 9 novembre 2020 signé par Vladimir Poutine et les dirigeants arménien, Nikol Pachinian, et azerbaïdjanais, Ilham Aliev, avait mis fin à un violent conflit de six semaines entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan pour le contrôle du Nagorny-Karabakh, un territoire pro-arménien à l'indépendance autoproclamée. Les forces azerbaïdjanaises avaient alors fait d'importants gains territoriaux.

    Vendredi, les autorités du Karabakh avaient fait état de deux soldats tués par les forces azerbaïdjanaises. Le ministère arménien des Affaires étrangères a dénoncé lui samedi une "invasion" qui a eu lieu le 24 mars, et qui a été marquée par des "tirs d'artillerie constants".

    Il a accusé aussi son voisin d'avoir privé le Karabakh de gaz, empêchant la population de se chauffer, et dénoncé une situation "au bord d'une catastrophe humanitaire".

    L'Arménie dans l'attente d'une action russe

    "Nous attendons du contingent russe de maintien de la paix au Nagorny-Karabakh qu'il prenne des mesures claires pour régler la situation et d'empêcher de nouvelles victimes de combats", a ajouté la diplomatie arménienne.

    Le Kremlin a pour sa part indiqué samedi que Nikol Pachinian et Vladimir Poutine s'étaient entretenu à deux reprises, la veille et l'avant-veille, de la situation au Karabakh. 

    Peuplée majoritairement d'Arméniens, la région montagneuse du Nagorny-Karabakh, soutenue par Erevan, a fait sécession de l'Azerbaïdjan à la chute de l'URSS, entraînant une première guerre dans les années 1990 qui a causé la mort de 30.000 personnes et fait des centaines de milliers de réfugiés.

    Un nouveau conflit a éclaté à l'automne 2020, faisant 6.500 morts en six semaines. Il s'est soldé par une écrasante défaite de l'Arménie, contrainte de céder à l'Azerbaïdjan trois régions formant un glacis autour du Nagorny-Karabakh.

    Avec AFP 

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    La Turquie et l'Arménie ont discuté d'une normalisation de leurs relations

    Arménie : le président Armen Sarkissian annonce sa démission

    Reprise des vols commerciaux directs entre la Turquie et l'Arménie

    New York Times - World

    Israel to Host 3 Arab Foreign Ministers in Historic Meeting

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    The gathering of top diplomats from Israel, the U.A.E., Bahrain and Morocco, as well as Secretary of State Antony J. Blinken, is a sign of how quickly Middle Eastern alliances are shifting.

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    By Patrick Kingsley

    JERUSALEM — Israel will host a historic summit this weekend with the top diplomats from the United States, the United Arab Emirates, Morocco and Bahrain, a sign of how quickly the realignment of Middle Eastern powers is accelerating as Israelis and some Arab governments find common cause not only over Iran but in navigating the new global realities created by the Ukraine war.

    Unimaginable half a decade ago, the high-level meeting reflects the new political reality created when Israel sealed landmark diplomatic agreements with the U.A.E., Bahrain and Morocco in 2020. Planned for Sunday and Monday, it is set to be the first meeting with top officials from three Arab countries on Israeli soil, and highlights how Israel — which needed the United States to help broker the 2020 accords — can now become a bridge between Washington and certain Arab governments.

    The groundbreaking visit will add the three foreign ministers to a very short list of high-level Arab visitors to Israel — starting with Anwar Sadat, the Egyptian president who shocked Israelis by flying to Israel in 1977 and calling for peace in an address to the Knesset, or parliament. Hosni Mubarak, Mr. Sadat’s successor, visited in 1995 to deliver a eulogy at the funeral of slain prime minister Yitzhak Rabin. King Hussein of Jordan also visited Israel several times, including for Mr. Rabin’s funeral.

    The upcoming meeting will provide a forum to discuss both disagreements and shared concerns about the Ukraine war; the possibility of a new nuclear deal with Iran; and the need to avoid a surge of violence in Israel and the occupied territories next month, when three important Jewish, Muslim and Christian holidays will overlap.

    The Israeli foreign minister, Yair Lapid, will host the conference, which his ministry said on Friday would bring together Antony J. Blinken, the U.S. secretary of state; Abdullah bin Zayed Al Nahyan, the Emirati foreign minister; Abdullatif bin Rashid Al Zayani, the Bahraini foreign minister; and Nasser Bourita, their Moroccan counterpart. Officials haven’t disclosed where the leaders are meeting.

    The planned gathering demonstrates how relations between these countries and Israel have moved far beyond symbolism, said Yoel Guzansky, a former Israeli official and an expert on the Gulf at the Institute for National Security Studies, an Israeli research group.

    “In many ways, Israel is the center — the epicenter — of all kinds of developments that are taking place,” Mr. Guzansky said. “Israel is the go-between, not just between Russia and Ukraine, but apparently between some of the Arab countries and Washington.”

    The meeting will take place against the backdrop of the Russian invasion of Ukraine, and will give Mr. Blinken a chance to encourage Washington’s Middle East allies to align with American efforts to isolate Russia.

    Like Saudi Arabia, the U.A.E. has come under heavy American pressure to raise its oil production to help reduce the world’s reliance on Russian gas. It also angered Washington by abstaining from an American-backed United Nations Security Council resolution denouncing Russia’s invasion, and also by recently welcoming President Bashar al-Assad of Syria, whose diplomatic isolation the United States is seeking to maintain.

    Israel — though praised by Washington for its role in mediating between Russia and Ukraine — has also avoided sanctioning Russia or condemning it too harshly. And Morocco, which relies on grain supplies from both Russia and Ukraine and is facing a growing economic crisis, has also resisted American expectations to condemn the Russian invasion.

    The meeting also comes as Western-led negotiations are trying to persuade Iran to scale back its nuclear program — an effort that Israel has criticized because it fears this will lead to a deal that does not adequately restrict Iran.

    It has become increasingly clear that shared fears of a nuclear Iran — as well as shared concerns about the perceived retreat of the United States from the region, and the opportunities afforded by greater economic ties between Israel and the Arab world — now seem to be a greater priority for several Arab governments than an immediate resolution to the Israeli-Palestinian conflict.

    “Israel is the only one that, kinetically perhaps, is taking on Iran — in Syria, in Iraq, in Lebanon, in Iran itself,” Mr. Guzansky said.

    Israel was ostracized for years by all but two Arab countries, Egypt and Jordan, as much of the Arab world refused to normalize ties until the creation of a Palestinian state. But that changed in 2020, when Israel established diplomatic relations with the U.A.E. and Bahrain and re-established them with Morocco.

    The need to avoid a new wave of violence between Israelis and Palestinians is nevertheless expected to be discussed at the summit, analysts said.

    Tensions connected to the Muslim holy month of Ramadan escalated into an 11-day war last May between Israel and militants in Gaza, led by the Islamist group Hamas. Officials and experts fear that the rare convergence next month of Ramadan, Passover and Easter, which can easily heighten tensions, may fuel further violence.

    “Yes, there is Iran, and they will talk Ukraine — but there is also Jerusalem, and the memory of May 2021,” said Nimrod Novik, a former Israeli diplomat and an analyst for the Israel Policy Forum, a U.S.-based research group. “Nobody wants May 2021 in April 2022.”

    Once unthinkable, public visits by senior Israeli officials to the Gulf States and Morocco have become frequent, and even expected.

    Prime Minister Naftali Bennett of Israel visited the U.A.E. in December and Bahrain in February, where he met with the countries’ rulers. The trips followed several visits to the Gulf and Morocco by Israeli ministers, including Mr. Lapid, the foreign minister, and Benny Gantz, the defense minister.

    Mr. Gantz signed memorandums of understanding with both his Moroccan and Bahraini counterparts, the first such defense agreements between Israel and Arab countries. The deals will make it easier for the three countries to trade arms and military equipment, and to coordinate militarily.

    Trade between Israel and the U.A.E. increased roughly 20-fold in 2021, and Israel has also said it will post a military officer to Bahrain as part of a regional alliance given the task of combating piracy.

    Israel’s warming ties with the Gulf have also encouraged Egypt to freshen its relationship with Israel, fearful of losing its role as a bridge between Israel and the Arab world. Egypt was the first Arab country to make peace with Israel, in 1978, and their respective militaries later developed relatively good ties — but public displays of warmth have been rare.

    That has changed since 2020, as Egypt tried to play catch up.

    The two countries announced a new flight route this month between the resort city of Sharm el Sheikh and Tel Aviv, in addition to an existing route between Tel Aviv and Cairo. Earlier this week, President Abdel Fattah el-Sisi of Egypt welcomed Mr. Bennett and the Emirati crown prince, Mohammed bin Zayed, to Sharm el Sheikh for the first trilateral meeting between leaders of the three countries.

    Mr. Sisi also won praise in Israel in February by warmly greeting a visiting Israeli minister, Karine Elharrar, in front of hundreds of other Arab politicians.

    But polling suggests that a majority of Arab public opinion still lags far behind the leaders’ stance, with most Arabs opposing normalized ties with Israel.

    When Mr. Bennett visited Bahrain in February, small groups of protesters demonstrated against his presence, despite strict measures against public protest in the kingdom.

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    Le Figaro

    Glamour et controverse : en photos, la sensationnelle tournée de Kate et William dans les Caraïbes

    Les Cambridge se sont envolés pour les Bahamas, le jeudi 24 mars. Cette visite marquera la fin de leur tournée officielle dans les Caraïbes.

    Ils sont arrivés en majesté, tout de bleu vêtus, pour le premier jour de leur tournée officielle dans les Caraïbes. Le prince William et Kate Middleton ont en effet atterri au Belize, le samedi 19 mars. Un voyage organisé dans le cadre du jubilé de platine (les 70 ans de règne) d'Elizabeth II.

    Le prince William et Kate Middleton, un couple rayonnant en tournée dans les Caraïbes

    Le duc et la duchesse de Cambridge ont parcouru, durant une semaine, le Belize, la Jamaïque et les Bahamas. Une visite officielle au cours de laquelle le couple s'est rendu sur «des sites Maya historiques et a célébré la riche culture de la communauté garifuna, tout en explorant la biodiversité des pays», comme l'avait annoncé le palais royal.

    Entrés dans la danse

    À son arrivée à l'aéroport de Belize City, le couple, tout sourire et muni de lunettes de soleil, avait été accueilli au son de 21 coups de canon et par le gouverneur général Froyla Tzalam, avant de rencontrer le Premier ministre Johnny Briceno.

    Le lendemain, Kate et William étaient entrés dans la danse à l'occasion d'une visite dans une ferme de cacao, située dans les Maya Mountains. Kate Middleton avait opté pour une robe bleue aux motifs floraux signée Tory Burch, et le prince William pour une chemise et un pantalon bleus. Une fois sur place, le couple s'est déhanché en compagnie de la communauté garifuna, et a de nouveau démontré sa grande complicité, entre regards de connivence et éclats de rire.

    Tous deux ont également découvert la manière dont les locaux extrayaient le cacao pour fabriquer le chocolat. «Je pense que nos enfants vont être très jaloux», a notamment glissé l'épouse du prince William. Les Cambridge ont par la suite visité Hopkins, un village de bord de mer et le centre culturel du Belize, où ils ont de nouveau brillé par leur décontraction et leur sourire. Ils ont également nagé avec des requins, afin d'observer la manière dont les locaux œuvrent à préserver les fonds marins, comme en témoigne une vidéo dévoilée sur leur compte Instagram.

    Dans la jungle

    Le duc et la duchesse de Cambridge ont poursuivi leur tournée officielle, le lundi 21 mars, par la visite du site archéologique de Caracol et de ses ruines Maya, situés dans la forêt de Chiquibul. Le couple en a profité pour découvrir le Caana, ou «Sky Palace», la plus haute structure du Belize. Tous deux ont par ailleurs partagé un nouveau fou rire durant une visite dans la jungle du centre d'entraînement de l'Unité de soutien à l'instruction de l'Armée britannique, où ils ont appris certaines techniques de survie. Une journée qui s'est terminée en beauté, par l'arrivée du prince William et de Kate Middleton, vêtue d'une sublime robe rose lamée, à la réception organisée par le gouverneur général du pays.

    Bobsleigh et tambour

    Le lendemain, le couple a atterri à l'aéroport international de Norman Manley, à Kingston, en Jamaïque. Kate Middleton a créé la sensation lors de leur arrivée, avec une robe jaune poussin signée Roksanda. La duchesse a par la suite revêtu une tenue multicolore, avant d'aller à la rencontre des habitants du quartier de Trench Town, berceau de la musique reggae. Le prince William et Kate Middleton ont rencontré des athlètes de haut niveau, notamment les footballeurs jamaïcains Raheem Sterling et Leon Bailey, ainsi que l'équipe nationale de bobsleigh - le couple ayant lui-même décidé de se prêter au jeu. Les Cambridge ont également joué du tambour lors d'une visite au Culture Yard Museum de Trench Town, où Bob Marley vivait autrefois.

    Le Land Rover de la reine

    Le mercredi 23 mars, les Cambridge ont fait leurs adieux à la Jamaïque. Le couple a d'abord rendu visite au Premier ministre Andrew Holness, avant de rencontrer les écoliers du Shortwood Teachers' College. Le prince William et son épouse ont par la suite visité l'hôpital Spanish Town. Pour clore en beauté ce séjour en Jamaïque, le duc et la duchesse de Cambridge, resplendissante en robe bustier Jenny Packham, ont assisté à une réception organisée par le gouverneur général du pays. Une soirée durant laquelle le fils du prince Charles a exprimé sa «profonde douleur» quant à la manière dont le peuple Jamaïcain a été réduit en esclavage par le passé.

    Durant leur dernier jour en Jamaïque, les deux époux ont paradé dans un Land Rover, comme l'avait fait Elizabeth II lors d'une visite similaire en 1953. La voiture dans laquelle se trouvaient les Cambridge était d'ailleurs exactement la même que celle utilisée par la souveraine et le prince Philip lors de leur tournée dans les Caraïbes, en 1966. Le lendemain, les Cambridge ont atterri à Nassau, dans les Bahamas, pour y passer les derniers jours de leur tournée officielle dans les Caraïbes. Ils y ont rencontré le Premier ministre Philip Davis.

    Un voyage sur fonds de crise

    Le premier jour de cette tournée internationale avait cependant été terni par l'annulation d'une visite officielle. Les parents des princes George et Louis et de la princesse Charlotte devaient initialement se rendre dans une autre ferme du Belize que celle qu'ils ont visitée. Mais les membres de la communauté d'Indian Creek ont eu tôt fait de protester contre cette arrivée. Ces derniers sont en effet en conflit avec l'organisation Flora and Fauna, parrainée par le prince William, et ont manifesté contre le colonialisme et l'usage de leur terrain de football pour l'atterrissage de l'hélicoptère du duc de Cambridge.

    L'héritier du trône d'Angleterre et son épouse ont également été confrontés aux protestations des habitants de Kingston, en Jamaïque. Une manifestation avait ainsi été organisée le mardi 22 mars. Ses participants ont accusé la famille royale britannique d' avoir réduit les Jamaïcains en esclavage par le passé, et demandé réparation pour ce crime. Des tensions que l'allocution du prince William n'a pas semblé apaiser. Un cliché des Cambridge a en effet suscité la controverse, le 23 mars. On y voit le couple saluer les habitants de Trench Town, en Jamaïque.

    Or, sur le cliché, ces derniers se trouvent derrière une grille, dont seuls leurs mains dépassent. Une photographie qui a créé le malaise, en raison des tensions liées aux ravages passés de l'esclavagisme en Jamaïque. Une polémique à laquelle le correspondant royal Chris Ship a répondu que le footballeur jamaïcain Raheem Sterling avait lui aussi dû saluer la foule à travers le grillage, et que les locaux s'étaient massés près des grilles pour assister à un match du prince William. Ces incidents n'ont pas empêché le duc de Cambridge et Kate Middleton de poursuivre leur opération séduction dans les Caraïbes. Un voyage que le Telegraph a qualifié d'«offensive de charme».

    Guillaume Canet et Marion Cotillard, dix ans d'amour

    Pour fêter leurs dix ans, les deux acteurs ont choisi un lieu hors des sentiers battus. Suivez le guide.

    Coup de foudre sur les circuits : Charlotte Siné, la Monégasque qui a conquis Charles Leclerc, le pilote prodige de F1

    Supportrice numéro 1 de son compagnon Charles Leclerc, l'étudiante en architecture était aux premières loges du Grand Prix de Bahreïn lorsque le pilote a passé la ligne d'arrivée, le 20 mars.

    Oscars : quand Frances McDormand a demandé à toutes les femmes nommées de se lever lors de son discours

    Alors qu'elle recevait l'Oscar de la meilleure actrice, en 2018, l'actrice américaine Frances McDormand avait demandé à toutes les femmes nommées au cours de la 90e cérémonie de se lever.

    L'Humanité

    Pop culture. Comics de répétition

    Prescription culture

    Grégory Marin

    Faut-il crier au génie ou au nanar ? A priori, Adi Shankar, passé maître dans la parodie et les hommages à l’univers super-héroïque (le superbe court métrage « Truth in Journalism ), revendique le second genre… Ce « Guardians of Justice » est un concentré de tout ce que Shankar a fait par ailleurs : une sorte de fanfiction ultime, aussi jouissive et enthousiaste que maladroite et impécunieuse.

    Marvelous Man (Will Yun Lee) est mort, laissant le monde sans protecteur. Suicidé ou tué par sa Némésis Mind Master (RJ Mitte, vu dans « Breaking Bad ») ? Son bras droit au sein des Guardians, Knight Hawk (Dallas Page), enquête. Mais a-t-il intérêt à ce que les petits secrets des super-héros soient révélés ? On ne fait pas scénario plus simple. Quant à l’univers, il sera reconnu des fans de comics : c’est ténébreux à souhait, kitschissime toujours, drôle souvent. Même si dans le fond ça ne renouvelle pas le genre. On y verra un hommage très appuyé, certains personnages étant des calques de leurs homologues de DC ou Marvel. La surprise se cache ailleurs.

    C’est dans les modes de traitement que Shankar accrochera le spectateur – surtout ceux qui ont un faible pour la culture pop. Le réalisateur cumule séquences façon jeux vidéo cultes («Mortal kombat », « Super Mario »), pixel art, stop-motion, 3D, japanimation… Une profusion d’effets de style qui peut donner le tournis. Pour apprécier le spectacle, autant faire la totale : canapé, pizza et soda. Et surtout, accepter que son cerveau soit téléporté dans les années Reagan.

    ÉcransNetflixsuper-héros
    Le Monde

    Location de biens, arrêt de la production à bas prix... Des entreprises réinventent tout pour sortir du modèle productiviste

    Vendre l’usage d’un bien plutôt que sa possession, réduire notre consommation de ressources, développer la coopération plutôt que la guerre des prix… C’est la promesse de l’économie de la fonctionnalité et de la coopération, séduisante sur le papier mais complexe à mettre en œuvre.

    « J’ai voulu créer une imprimerie qui serve vraiment à quelque chose » : c’est ainsi que Julien Da Costa, patron de la TPE Flex’Ink, installée dans le Pas-de-Calais, résume son parcours pour réinventer son modèle économique. Son histoire est le symbole d’une économie à bout de souffle, basée sur l’impérieuse nécessité d’augmenter les volumes de vente et sur la pression toujours plus forte sur les prix. Pendant quinze ans, Julien Da Costa a travaillé en tant que commercial dans l’imprimerie familiale, spécialisée dans les étiquettes de boîtes de conserve. Mais, dans les années 2000, le secteur est bousculé par l’arrivée de concurrents en ligne, plus gros, moins chers et installés à l’étranger. « Le cercle vicieux s’est alors enclenché pour nous, raconte l’entrepreneur. Nous avons dû réduire nos marges, piloter l’entreprise de manière plus drastique en chronométrant chaque tâche, trouver des systèmes d’intensification de la production avec, en bout de chaîne, une pression de dingue sur l’atelier et les équipes dans les bureaux. »

    Turn-over, mal-être au travail et épuisement sont les symptômes de cette agonie silencieuse de l’économie de marché. En quelques années, c’est toute l’entreprise qui surchauffe et finit par déposer le bilan. Fin de l’histoire ? Non. Julien Da Costa aime son métier, il ne veut pas le lâcher. Il rejoint alors un groupe de travail du Centre des jeunes dirigeants d’entreprise (CJD) sur le thème de « l’économie de la fonctionnalité et de la coopération » (EFC) pour se « déformer » de la logique de volume et invente, au terme de trois ans de recherche et développement avec ses clients, une autre manière d’être imprimeur.

    « Les offres d’abonnements sur iTunes, Spotify ou Netflix ont répandu l’idée que posséder des montagnes de CD ou DVD n’avait plus aucun sens » Elisabeth Laville (Utopies)

    Au lieu de vendre un volume d’impressions fixe, « qui finissaient pour la plupart à la poubelle ou dans les placards de [ses] clients », il les forme à imprimer la juste quantité et leur offre la possibilité de mettre à jour leur document en ligne pour une réimpression contre un abonnement mensuel. « Moins j’imprime, plus je suis rentable », résume Julien Da Costa, qui tire ses bénéfices non plus des impressions, mais des abonnements souscrits par ses clients.

    Le concept d’économie de la fonctionnalité a émergé dans les années 1980, développé par l’architecte Walter Stahel et repris par le philosophe Dominique Bourg dans les années 2000. « Dans sa forme la plus basique, c’est le passage du produit au service, détaille Elisabeth Laville, fondatrice et directrice d’Utopies, cabinet de conseil en développement durable. On va louer plutôt que posséder, vendre l’usage plutôt que le bien lui-même. » La valeur du produit se retrouve alors dans les bénéfices que le consommateur en retire, ce que l’économiste Philippe Moati appelle les « effets utiles ». Au lieu de posséder une voiture en ville, le consommateur va en louer une quelques heures, disponible dans sa rue, sans se soucier de son entretien ou des frais d’assurance. « Cela démocratise l’idée que la possession est une servitude, poursuit Elisabeth Laville. Les offres d’abonnements sur iTunes, Spotify ou Netflix ont répandu l’idée que posséder des montagnes de CD ou DVD n’avait plus aucun sens. »

    Passage du produit au service

    Un cheminement qui devrait plaire aux citoyens de l’Hexagone qui se déclarent favorables à 80 % à l’idée que « l’important, c’est de pouvoir utiliser un produit plus que de le posséder », selon le dernier Observatoire du rapport des Français à l’économie circulaire de L’ObSoCo (L’Observatoire société et consommation), publié en 2019. « En dix ans, on a vu émerger cette prise de conscience des consommateurs qu’ils ont un rôle à jouer dans la transition écologique, détaille Véronique Varlin, directrice associée de L’ObSoCo. Ils sont en attente vis-à-vis des entreprises qu’on leur donne les moyens d’agir, de consommer de manière responsable. »

    Vendre avant de fabriquer : quand la précommande bouscule la mode

    Depuis quelques années, les offres de location de biens pour les particuliers se sont ainsi multipliées : Seb loue des appareils culinaires, Decathlon des packs complets pour le camping ou encore Bocage commercialise des abonnements pour des chaussures. A priori, une bonne idée pour réduire l’utilisation de ressources. « Ces offres ont un certain succès, sont séduisantes sur le plan intellectuel, mais c’est tellement à la marge dans le chiffre d’affaires de ces grands groupes qu’on ne peut pas parler d’une évolution réelle », relativise Elisabeth Laville. Tout au plus c’est « une manière de fidéliser les clients, de faire exister sa marque dans l’esprit du consommateur », poursuit Laurence Grandcolas, fondatrice de MySezame, start-up qui forme les dirigeants et leurs équipes aux transformations et innovations business liées aux enjeux sociétaux.

    Elle alerte aussi sur les « effets rebonds » de cette forme d’économie de la fonctionnalité. Dans le secteur automobile, le leasing (location avec option d’achat) – qui représente 47 % des financements de voitures neuves en 2021 contre 21 % en 2015, selon le cabinet C-Ways – « ne fait que recréer des effets de surconsommation en changeant plus souvent encore de modèle de voiture, poursuit la spécialiste. L’économie de la fonctionnalité est une bonne idée pour la planète à condition qu’elle s’accompagne d’une prise en compte du cycle de vie complet du bien ».

    De belles réussites dans le B to B

    Pour être vraiment vertueux sur le plan écologique, il est donc indispensable d’aller un cran plus loin dans la réflexion. « Comment rester rentable tout en faisant en sorte que les clients consomment moins ? » C’est la question que l’équipe du laboratoire d’intervention et de recherche Atemis (Analyse du travail et des mutations des industries et des services) s’est posée au début des années 2000, sous la houlette de l’économiste Christian du Tertre. « Pour y arriver, il faut forcément changer le modèle d’affaires et apporter des services qui vont permettre une performance d’usage des biens et de générer une autre source de revenus, détaille le chercheur. La rentabilité devient alors fondée sur la réduction d’usage. Et pour obtenir cette performance, on comprend que l’entreprise a besoin de la coopération des usagers. » C’est ainsi que le cadre théorique de l’économie de la fonctionnalité et de la coopération est né.

    Sur le marché « business to business », l’EFC compte quelques belles réussites, « les mêmes que l’on cite depuis vingt ans », tacle Elisabeth Laville. Ce sont les cas de Xerox, Michelin et Signify (le nom de Philips Eclairage, depuis 2018). Xerox ne vend plus des photocopieurs aux entreprises mais les loue avec un service de gestion de leur parc, d’approvisionnement en papier et cartouches d’encre. Michelin vend des kilomètres plutôt que des pneus aux grands groupes de transport de marchandises en Europe de l’Ouest et dans les mines de surface d’Amérique latine.

    Ainsi, « le premier effet positif de l’économie de la fonctionnalité va être de pousser les entreprises non plus à produire au prix le plus bas, mais à innover pour fabriquer un produit le plus performant possible, explique Gaël Quéinnec, directeur prospective chez Michelin. L’une des difficultés de l’innovation, c’est de réussir à en extraire toute la valeur. Si par exemple on met au point un pneu qui dure en moyenne 20 % de kilomètres en plus, on ne va pas réussir à le facturer 20 % plus cher, tout simplement parce que les gens vont douter de la promesse. Avec la logique de l’EFC, il y a un partage de la valeur avec le client. » Ainsi les clients de Michelin sont formés au bon usage de leurs pneus avec, en ligne de mire, la perspective de faire des économies en achetant des kilomètres, plutôt qu’en en étant propriétaires.

    Accompagner les TPE-PME

    Enfin, dans le secteur de l’énergie et de l’éclairage, Signify ne vend plus des ampoules à ses clients industriels, mais « un engagement de performance » sur l’éclairage d’une usine, d’un entrepôt, d’un aéroport ou encore d’une ville. La bascule vers ce modèle s’est opérée avec l’arrivée des ampoules à LED dans les années 2010, une rupture technologique qui bouleverse toute l’entreprise, à commencer par son modèle économique. D’un produit « consommable », jetable, l’ampoule à filament, Signify passe à un produit avec une durée de vie de plus de vingt ans et un prix quatre fois plus élevé à son lancement. « C’est un de nos clients qui nous a dit : Ne me vendez pas vos produits, vendez-moi de la lumière », raconte François Darsy, chef de marché industrie et tertiaire. Le modèle est simple : pour l’équipement d’une usine, Signify prend en charge financièrement tous les travaux pour l’optimisation du système d’éclairage, assure son entretien et se rémunère sur les économies d’énergies (consommation jusqu’à cinq fois moindre) réalisées à long terme par son client.

    « Partout, des adaptations majeures seront à apporter pour faire face aux impacts du réchauffement »

    C’est l’architecte hollandais Thomas Rau, visionnaire sur la durabilité des bâtiments et l’architecture circulaire, qui fait le premier cette demande à Philips pour équiper ses nouveaux bureaux. « Le modèle de l’EFC est vertueux sur le plan de l’utilisation des ressources, les économies d’énergie oscillent entre 50 et 90 %, affirme François Darsy. Mais pour que le deal soit intéressant, il faut des clients avec un usage intensif de l’éclairage. »

    Une approche à saluer donc, « avec un triple alignement d’intérêt entre l’entreprise, le client et la planète qui fait toute sa force », estime Laurence Grandcolas, mais qui reste toujours limité dans la part du chiffre d’affaires de ces grands groupes. Moins de 10 % au niveau mondial pour Michelin, 16 % en 2020 pour Signify qui projette de doubler cette part d’ici à 2025. Ainsi depuis 2010, le laboratoire Atemis concentre ses efforts sur les TPE-PME, avec la création de clubs d’entreprises sur tout le territoire et de parcours d’accompagnement de dirigeants. Un travail de dentelle et de longue haleine, qui permet d’aboutir à des résultats prometteurs, comme celui de l’imprimeur Julien Da Costa, qui ambitionne de créer un nouveau standard pour son secteur. Le premier club du genre, le club NOE, est né en 2014 dans les Hauts-de-France, porté par le CJD, la chambre de commerce et d’industrie, la région, le réseau Alliance et Atemis.

    Il compte aujourd’hui 80 membres, tous confrontés aux mêmes impasses de l’économie de marché. Ainsi le chauffagiste Dumont ne vend plus simplement des chaudières, mais des « solutions de performance énergétique » pour le confort et la santé des occupants de locaux. La TPE Les Paniers de Léa, qui vendait des corbeilles de fruits à des particuliers sur leur lieu de travail, propose désormais un programme complet pour changer de comportement alimentaire. « La démarche EFC nécessite du temps et une gymnastique intellectuelle, analyse Delphine Cabalion, animatrice du Club EFC Grand Est chez Initiatives durables. Par exemple, sur la question de la rémunération des commerciaux, poussés à vendre plus pour décrocher des primes, il faut imaginer une autre forme de rémunération. Cela oblige les entreprises à repenser leur métier, à développer de nouvelles compétences… c’est de la conduite de changement. »

    « Ce changement de culture ne va pas se faire en quelques années. C’est le programme des trois ou quatre prochaines décennies », Christian du Tertre (Atemis)

    L’Institut européen de l’économie de la fonctionnalité et de la coopération, lancé par Atemis en 2014, fédère ainsi une dizaine de clubs en France et reçoit le soutien de l’Ademe, l’Agence de la transition écologique. La démarche EFC se révèle aussi intéressante à l’échelle d’un territoire pour repenser les grandes fonctionnalités de la vie : se nourrir, se déplacer, habiter, se former, se soigner etc. « La fin des voitures, ce n’est pas seulement sortir de la propriété, détaille Christian du Tertre. Il faut s’intéresser au système de mobilité dans sa globalité et apporter des réponses adaptées à chaque bassin de vie. »

    Indice de réparabilité : les notes des constructeurs surévaluées, d’après une association

    Ainsi l’Ademe et Atemis ont lancé, en 2020, le programme de recherche-intervention Territoires de services et de coopérations (Coop’ter). « Depuis quarante ans, l’économie se résume à la seule dimension monétaire, poursuit le chercheur. Nous avons oublié de nous demander si ce que nous produisons est utile pour les personnes et les territoires. Cela implique de sortir du principe de concurrence et d’inventer ce que j’appelle des écosystèmes coopératifs territorialisés qui requièrent une multiplicité d’acteurs. Ce changement de culture ne va pas se faire en quelques années. C’est le programme des trois ou quatre prochaines décennies. » Etre utile à la société : et si c’était le rôle de l’économie ?

    Cet article a été rédigé dans le cadre de la conférence organisée par « Le Monde », « De la propriété à l’usage des biens : la fin de l’accumulation ? », qui se tiendra le 22 mars, à Châtellerault en partenariat avec l’Etape de l’innovation Novaq. Avec la participation de Gaël Quéinnec (Michelin), François Darsy (Signify), Véronique Varlin (ObSoCo), Laurence Grandcolas (MySezame) et Christian du Tertre (Atemis). Pour s’inscrire : www.adi-na.fr/agenda/etape-de-linnovation-novaq-economie-a-impact-positif-de-la-propriete-a-lusage-des-biens-la-fin-de-laccumulation.

    Julia Zimmerlich

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    Valeurs Actuelles

    “Des dysfonctionnements graves”: l’Etat saisit la justice après le scandale des Ehpad Orpea

    Paru fin janvier, le livre « Les Fossoyeurs » de Victor Castanet a fait l’effet d’une bombe. L’ouvrage, pointant du doigt les conditions de vie des résidents et de travail des employés dans les Ehpad Orpea, a provoqué la colère générale et raisonne au sommet de l’Etat. En effet, comme le fait savoir Le Figaro ce 26 mars, Brigitte Bourguignon, la ministre chargée de l’Autonomie, a pointé « des dysfonctionnements graves » après la remise d’un rapport d’enquête établi par l’Inspection générale des Finances et des Affaires sociales sur le sujet.

    Restitution des dotations publiques

    L’Etat a décidé de saisir la justice et a déposé plainte contre le groupe privé d’Ehpad Orpea. La ministre a aussi indiqué dans un communiqué que l’Etat demandait la restitution des dotations publiques présumées détournées de leurs fins par le groupe mis en cause. Il a été mentionné des « dysfonctionnements significatifs dans l’organisation du groupe, au détriment de la prise en charge des résidents ». Au nom du « secret des affaires », le rapport d’enquête n’a néanmoins pas été rendu public.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Fight against Russia's Ukraine war is a 'new battle for freedom', Biden says

    Issued on: 26/03/2022 - 19:32

    NEWS WIRES FRANCE 24 Follow

    U.S. President Joe Biden said on Saturday that Russia's invasion of Ukraine threatened to unravel global security, and that the world's democracies must prepare for a long fight against autocracy.

    "The West is now stronger, more united than it has ever been," Biden told hundreds of Polish elected officials, students and U.S. embassy staff, many holding U.S., Polish and Ukrainian flags.

    "We need to steel ourselves for the long fight ahead."

    Calling the fight against Vladimir Putin a "new battle for freedom," Biden said Putin's desire for "absolute power" was a strategic failure for Russia and a direct challenge to a European peace that has largely prevailed since World War Two.

    The remarks at Warsaw's Royal Castle came as Biden made fresh security promises to Ukraine and branded Putin a "butcher" during a meeting with refugees who have fled the war in Ukraine to the Polish capital.

    Biden, who took office last year after a violently contested election, vowed to restore democracy at home and unite democracies abroad to confront autocrats including the Russian president and China's leader Xi Jinping.

    Putin's Feb. 24 invasion of Ukraine has tested that promise and threatened to inaugurate a new Cold War three decades after the Soviet Union unravelled.

    The U.S. president is wrapping up three days of emergency meetings in Europe with the G7, European Council and NATO aimed at building a unified approach to thwart Putin.

    Earlier in the day, Biden dropped in on a meeting that Ukraine's foreign and defense ministers held with U.S. officials.

    "President Biden said what is happening in Ukraine will change the history of the 21st century, and we will work together to ensure that this change is in our favour, in Ukraine's favour, in the favour of the democratic world," Ukraine's foreign minister, Dmytro Kuleba, said on the country's national television service.

    After a separate meeting with Polish President Andrzej Duda, Biden reiterated Washington's "sacred" commitment to security guarantees within NATO, of which Poland is a member.

    Ukraine is not a member of the Western military alliance, and the United States is wary of getting dragged into direct confrontation with nuclear-armed Russia, but Washington has pledged to defend every inch of NATO territory.

    Ukraine received additional security pledges from the United States on developing defence co-operation, Kuleba told reporters, while Defence Minister Oleksii Reznikov expressed "cautious optimism" following the meeting with Biden.

    Refugees

    In Warsaw, Biden also visited a refugee reception centre at the national stadium. People, some waving Ukrainian flags, lined the streets as his motorcade wound its way towards the stadium.

    After being greeted by celebrity chef Jose Andres, Biden talked to refugees who had gathered to receive food from the World Central Kitchen NGO, asking their names and hometowns and posing for pictures with some.

    More than 2 million people have fled the war to Poland.

    Altogether, about 3.8 million have left Ukraine since fighting began.

    Asked about the impact that Putin's decision to invade Ukraine had had on the Ukrainian people, Biden said the Russian leader was a "butcher."

    Russia's TASS news agency quoted a Kremlin spokesman as saying Biden's latest comments about Putin narrowed the prospects for mending ties between the two countries.

    Putin calls Russia's military actions in Ukraine a "special military operation" to demilitarise and "denazify" the country.

    Russia denies targeting civilians.

    Standing outside the stadium, Hanna Kharkovetz, a 27-year-old woman from the northern Ukrainian city of Kharkiv, expressed frustration that the world was not doing more to help.

    "I don't know what he wants to ask us here. If Biden went to Kyiv ... that would be better than speaking here with me," she said as she waited to register her mother for a Polish national ID number.

    The invasion of Ukraine has tested NATO and the West's ability to unite.

    Poland was under communist rule for four decades until 1989 and was a member of the Moscow-led Warsaw Pact security alliance. It is now part of the European Union and NATO.

    The rise of right-wing populism in Poland in recent years has put it in conflict with the EU and Washington, but fears of Russia pressing beyond its borders has drawn Poland closer to its Western allies.

    Biden's election put the nationalist Law and Justice government in an awkward position as it had set great store in its relationship with his predecessor, Donald Trump.

    But as tensions with Russia rose before it invaded Ukraine, Duda appeared to seek to smooth relations with Washington. In December, he vetoed legislation that critics said aimed to silence a U.S.-owned 24-hour news broadcaster.

    Biden and Duda were expected in their meeting to address a disagreement over how to arm Ukraine with warplanes, and other security guarantees.

    (REUTERS)

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    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN War in Ukraine

    As it happened: Multiple rockets hit Lviv in western Ukraine

    US strikes liquid gas deal with EU as bloc seeks to cut dependency on Russia

    Russian journalists quit over Putin 'propaganda'

    Valeurs Actuelles

    Défaillances dans les Ehpad : après Orpea, le groupe Korian mis en cause par des familles

    Les maltraitances dans les Ehpad dénoncées dans le livre Les Fossoyeurs de Victor Castanet ne cessent de faire du bruit. L’auteur avait révélé de graves défaillances dans des maisons de retraite du groupe Orpea – notamment dans l’établissement Les Bords de Seine, à Neuilly-sur-Seine : disparitions d’objets, hygiène douteuse, rationnements de repas et de protections hygiéniques, manque de personnel… Après le séisme médiatique provoqué par le livre-enquête, l’avocate, Sarah Saldmann, devrait déposer, d’ici mars auprès du procureur de la République de Paris, une première action collective rassemblant de nombreuses plaintes contre Orpea. Elle devrait faire de même à l’encontre du groupe Korian, rapportent nos confrères du Parisien, dimanche 6 février. Le parquet devrait recevoir ce dossier d’ici le mois d’avril.

    Des situations « analogues à celles d’Orpea »

    L’avocate spécialisée en droit pénal et en droit de la famille a déjà rassemblé plusieurs dizaines de témoignages de familles – dont un ou plusieurs proches ont subi des maltraitances dans l’un des 298 Ehpad gérés par Korian. D’après Sarah Saldmann, ces plaignants ont subi des situations « analogues à celles d’Orpea ». Elle a listé : « Cela porte souvent sur l’alimentation, notamment des rationnements, la perte de poids, l’hygiène, avec les couches, et l’absence de communication lorsqu’il y a des fractures ou d’autres problèmes de santé. » 

    Une autre enquête de « Cash Investigation »

    La semaine dernière, la directrice générale de Korian, Sophie Boissard, avait assuré à France Info ne pas être au courant de ces plaintes. Auprès du Parisien, le groupe a également promis de prendre en « considération ces éléments pour les traiter avec le plus grand soin », lorsqu’il en aura connaissance. Tout comme Orpea, l’action en bourse de Korian a elle aussi chuté, à la suite de l’annonce, le 3 février, de la diffusion d’un épisode de « Cash Investigation ». L’équipe d’Élise Lucet s’est  penchée sur les dérives des groupes Korian et DomusVi durant un an et demi. Le reportage sera diffusé dans les mois à venir sur France 2.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Le Figaro

    Immobilier: comment se protéger contre une remontée des taux

    Guillaume Errard

    NOS CONSEILS - Emprunter pour acheter un logement coûte désormais plus cher. Une mauvaise nouvelle qui s’ajoute à une forte inflation. Mais la guerre en Ukraine pourrait changer la donne.

    L’année 2022 sera-t-elle celle de la remontée des taux de crédit? En ce début d’année, les premières hausses se font jour. Pour l’heure, elles sont légères - entre + 0,1 et + 0,35 %. Mais elles signifient tout de même une augmentation d’une trentaine d’euros du montant que vous remboursez chaque mois à votre banque, pour un emprunt de 200.000 € à 1,3 % (hors assurance) sur 20 ans (contre 0,95 % auparavant). Un surplus loin d’être négligeable à l’heure où l’énergie et le carburant coûtent cher. «C’était inévitable. Même si cela ne nous arrange pas pour attirer de nouveaux clients, nous devions augmenter nos taux pour préserver nos marges», confie une banque au Figaro Magazine. Décrocher un prêt immobilier à un taux inférieur à 1 % sur 20 ans est devenu très rare, voire impossible, alors qu’il y a encore un an, c’était à la portée de beaucoup d’emprunteurs.

    À lire aussiEst-il encore intéressant d’investir dans l’immobilier à Paris?

    La preuve en chiffres: ces crédits exceptionnels ne pèsent plus que 13 % des offres des banques contre 40 % en février 2021, selon Meilleurtaux, courtier en crédit immobilier. Aujourd’hui, une grande majorité (71 %) des taux proposés par les banques se situent entre 1,1 et 1,5 %. Tous les profils d’emprunteurs sont concernés, même les meilleurs dossiers (revenus supérieurs à 5000 € net par mois). Ces derniers peuvent espérer décrocher un prêt à un taux de 1,2 % (hors assurance) contre 0,85 % auparavant et 1,3 % pour un dossier standard (autour de 2500 € net par mois) contre 0,95 %.

    Pour fixer leurs taux de crédit, les banques scrutent avec attention à quel taux l’État s’endette. Or, en ce début d’année, ils ont fortement augmenté. De quoi laisser penser que les taux de crédit vont continuer de grimper? «Si vous m’aviez posé la question il y a deux semaines, je vous aurais répondu “oui” assurément. Mais la guerre en Ukraine a changé la donne et il se peut que la hausse des taux soit finalement moins forte qu’attendu» prévient Maël Bernier, de Meilleurtaux. «Nous pensons que la remontée des taux amorcée fin 2021 devrait rester contenue, veut croire de son côté Olivier Lendrevie, président de Cafpi. Pour rester compétitives, les banques devront continuer de proposer des taux attractifs aux particuliers.»

    Baisse des prix immobiliers

    En attendant, la remontée des taux, bien que légère, est réelle et vient donc s’ajouter à un contexte inflationniste déjà très pesant pour les ménages. De quoi sans doute accélérer la décision d’achat des attentistes qui espéraient que les prix baissent encore plus, notamment dans les grandes villes. Cette nouvelle donne a obligé certains propriétaires à changer de stratégie. «Depuis six mois, nous avons constaté une hausse de 10 % des demandes de crédits relais en France et un allongement de leurs délais, de 15 jours à 1 mois, souligne Sylvain Lefèvre, président de La Centrale de financement. Il s’agit de cadres de 45-50 ans qui gagnent 70.000 € par an. À l’origine, ils avaient prévu de vendre avant d’acheter, mais leur appartement ne trouvant pas preneur, et ces ménages ne voulant pas passer à côté d’un coup de cœur, ils ont décidé de prendre un crédit relais.» Une solution qui réapparaît souvent dans les villes où les prix immobiliers baissent comme à Paris, mais qui peut effrayer certains particuliers. Car tous les biens ne trouvent pas preneur rapidement, surtout si le vendeur se montre trop gourmand.

    En effet, même si la demande reste forte dans les grandes métropoles, la baisse des prix immobiliers joue en faveur des acheteurs. Sans compter que plus les vendeurs tardent à céder leur ancien logement, plus le prêt relais, dont la durée est souvent limitée à deux ans - un an renouvelable une fois -, leur coûte cher. Le taux nominal du prêt relais est souvent relevé de 0,1 à 0,3 % sur le barème des taux classiques. Sachez enfin que son montant ne dépasse généralement pas 70 % de la valeur nette du logement à vendre (déduction faite du capital restant dû, si vous avez un crédit en cours sur ce bien). Autre solution qui semble avoir la cote depuis le début de la crise sanitaire: le regroupement de crédits (lire à la fin de l’article). Mais là encore, il semble que ce soit plutôt des ménages aisés qui sollicitent ce dispositif. Ces emprunteurs-là, qui gagnent en effet en moyenne 4200 € net/mois, sont âgés de 45 ans et sont propriétaires à 51 %, selon Meilleurtaux.

    Plus de 3 dossiers sur 10 déposés chez nous entre janvier 2021 et janvier 2022 ­ffichent des taux d’endettement supérieur à 35 %

    Pour les autres, la solution n’a malheureusement pas changé: «Pour faire face à une remontée des taux, les ménages doivent soit augmenter leur apport ou, pour ceux qui ne le peuvent pas, négocier avec leur banque une durée d’emprunt plus longue», conseille Cécile Roquelaure, d’Empruntis. Or, les primo-accédants, qui sont souvent jeunes, ont rarement des apports très élevés. Le taux d’apport nécessaire à ces emprunteurs, pour acquérir un logement, a grimpé depuis deux ans, passant de 15 % de l’emprunt total (233.000 € en moyenne en France) en 2019 à 16,5 % en 2021, selon Cafpi, courtier en crédit immobilier. Soit plus de 38.000 € de plus! Quant à la durée d’emprunt, les banques ne peuvent plus accorder des prêts sur des durées supérieures à 25 ans. Sauf pour 20 % des dossiers.

    Parmi eux, seulement 30 % doivent être des primo-accédants. Autant dire que la marge de manœuvre est très mince pour ces acquéreurs qui doivent, par ailleurs, ne pas dépasser les 35 % d’endettement exigés par les autorités financières. «Plus de 3 dossiers sur 10 déposés chez nous entre janvier 2021 et janvier 2022 ffichent des taux d’endettement supérieur à 35 % (lire notre graphique), affirme Maël Bernier. Parmi eux, 25 % ne sont pas finançables (taux d’endettement supérieur à 40 %). Je ne me fais pas de souci pour eux, la plupart trouveront une solution pour rentrer dans les clous. En revanche, la situation est plus inquiétante pour les 10 % restants qui n’ont pas de marge de manœuvre financière.»

    À lire aussiRegrouper vos crédits immobiliers, une solution pour alléger le poids de votre dette

    La conjoncture est d’autant plus difficile que côté assurances, le ciel est plutôt mitigé. Certes, les ménages qui empruntent moins de 200.000 €/personne (soit 400.000 € pour un couple qui se partage le poids de la dette à 50/50) n’auront plus besoin de remplir un questionnaire de santé, jusque-là obligatoire pour obtenir un crédit immobilier. Mais cette bonne nouvelle en cache, en réalité, une mauvaise. «On nous demande d’assurer des emprunteurs sans avoir la moindre information sur leur état de santé», déplore un assureur. Puisque les assureurs n’ont plus la possibilité d’identifier si l’emprunteur présente un risque ou pas - sauf si l’emprunteur est fumeur ou pas, question que les assureurs peuvent continuer à poser aux emprunteurs -, ils envisagent d’augmenter le taux de l’assurance. Au nom de la mutualisation des risques.

    Les biens portants et les jeunes doivent payer plus pour compenser les surcoûts engendrés par les emprunteurs en mauvaise santé. «Des assureurs se demandent s’ils vont rester sur ce marché ou pas en fonction des évolutions de tarif, avec un risque évident d’augmentation des primes et, donc, de baisse du pouvoir d’achat des ménages» confie Sylvain Lefèvre. Le Crédit mutuel, qui avait été la première banque à supprimer le questionnaire de santé, a laissé entendre au Figaro que si cette mesure était généralisée à l’ensemble du marché - ce qui est donc le cas -, il augmenterait l’assurance de 1 à 2 €/mois. Soit entre 240 et 480 € pour un emprunt sur 20 ans. Une hausse qui vient s’ajouter à d’autres et ainsi rogner le pouvoir d’achat des Français.

    Regrouper vos crédits immobiliers pour alléger le poids de votre dette

    Jongler avec plusieurs crédits peut s’avérer périlleux surtout en période de crise. L’inflation couplée à l’envolée des prix de l’énergie et du carburant pèse lourd. De quoi hypothéquer vos chances de réaliser des travaux dans votre résidence principale ou un investissement locatif. Pour réduire leurs mensualités, les Français utilisent le fameux crédit à la consommation. Mais pour diminuer leur taux d’endettement et se donner une chance d’obtenir un crédit, le regroupement de crédits en un seul semble avoir la cote. Ne comptez pas sur d’éventuelles économies, ce n’est pas le but de cet outil qui vous permet plutôt d’assainir vos finances mais peut aussi vous aider à dégager de la trésorerie. Au contraire: cette technique peut même vous coûter cher. Les mensualités baissent grâce à un allongement de la durée d’emprunt. Et qui dit hausse de la durée dit augmentation du coût du crédit.

    Terres, vignes, forêts... Des placements atypiques pour réduire ses impôts

    NOS CONSEILS - En diversifiant son patrimoine avec des actifs exonérés, on fait d'une pierre deux coups.

    En assurance-vie, l’appétit pour les fonds immobiliers ne se dément pas

    NOS CONSEILS - Les SCI font fureur auprès des épargnants, qui y voient une alternative aux fonds en euros.

    Immobilier: le temps des incertitudes

    DÉCRYPTAGE - Face à des Bourses en forte baisse et de grosses incertitudes sur l’avenir, l’immobilier reste plus que jamais une valeur refuge. Mais il faut bien reconnaître qu’évaluer l’impact futur de la guerre en Ukraine, du retour de l’inflation ou de la hausse des taux n’a jamais été aussi difficile.

    France24 - World

    Russia accuses Azerbaijan of violating Nagorno-Karabakh ceasefire

    Issued on: 26/03/2022 - 21:16

    NEWS WIRES

    Moscow on Saturday accused Azerbaijan of violating a ceasefire agreement by entering the Russian peacekeeping mission's zone in the breakaway region of Nagorno-Karabakh, the first time Russia publicly assigned the blame for violating the 2020 deal.

    The Russian defence ministry also accused Azerbaijani troops of using Turkish-made drones to strike Karabakh troops, while the foreign ministry in Moscow expressed "extreme concern" over the spiralling tensions in the region.

    Incidents between the armed forces of arch enemies Azerbaijan and Armenia have been frequent in recent months but Saturday's announcement was the first time since the end of the hostilities over Karabakh in November, 2020 that Moscow has accused one of the parties of violating the uneasy ceasefire.

    Moscow denounced the flare-up on the 31st day of Russia's military campaign in Ukraine, with signs indicating that both sides were digging in for a protracted conflict in the pro-Western country.

    The Kremlin said on Saturday that President Vladimir Putin had discussed the situation with Armenian leader Nikol Pashinyan twice -- on Friday and Thursday.

    "Violating the provisions of a trilateral statement of the leaders of Russia, Azerbaijan and Armenia from November 9, 2020, Azerbaijan's armed forces between March 24 and March 25 entered the zone of responsibility of the Russian peacekeeping contingent in Nagorno-Karabakh and set up an observation post," the Russian defence ministry said in a statement.

    The statement added that Turkish-made drones were used to strike Karabakh troops near the village of Farukh also known as Parukh.

    Russia urged Azerbaijan to pull back troops.

    "An appeal has been sent to the Azerbaijani side to withdraw its troops," the defence ministry said.

    "The command of the Russian peacekeeping contingent is taking measures to resolve the situation."

    The foreign ministry in Moscow urged all the parties "to exercise restraint and ensure strict compliance with the existing tripartite agreements".

    There was no immediate reaction from Azerbaijan.

    In 2020, Armenia and Azerbaijan fought a war over the long-contested enclave which claimed more than 6,500 lives.

    A ceasefire deal brokered by Putin saw Yerevan cede swathes of territory, with Russia deploying a peacekeeping contingent to the mountainous region.

    'Constant shelling'

    On Saturday, the breakaway region's defence ministry said in a statement that Azerbaijani drones had killed three people and wounded another 15.

    "Azerbaijan's armed forces are continuing to remain in the village of Parukh," the statement added.

    Armenia called on the international community to prevent attempts aimed at "destabilising the situation in the South Caucasus".

    "We also expect the Russian peacekeeping contingent in Nagorno-Karabakh to undertake concrete, visible steps to resolve the situation and prevent new casualties and hostilities," the Armenian foreign ministry said in a statement.

    Yerevan said that the "invasion" of Parukh "was preceded by constant shelling of Armenian settlements and civilian infrastructure".

    Armenia's foreign ministry said earlier this week that Azerbaijani troops on Thursday moved into the village of Parukh  -- under control of Russian peacekeepers  -- in what they said was "a clear violation of the ceasefire agreement".

    Armenia has also warned of a possible "humanitarian catastrophe" in Karabakh after gas supplies to the disputed region were cut off following repair work.

    Yerevan has accused Azerbaijan of deliberately leaving Karabakh's ethnic-Armenian population without natural gas, a charge which Azerbaijan's foreign ministry rejected as "baseless".

    Ethnic Armenian separatists in Nagorno-Karabakh broke away from Azerbaijan as the Soviet Union collapsed in 1991, and the ensuing conflict claimed around 30,000 lives.

    (AFP)

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    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

    Armenia says troops killed, detained in border clash with Azerbaijan

    Deadly clashes break out once more at Armenia-Azerbaijan border

    The Debate

    Still a powder keg: Why the flare-up between Armenia and Azerbaijan?

    L'Humanité

    Histoire. Philippe Pétain, fantôme de « la France éternelle »

    Prescription culture

    Gérald Rossi

    «Mesdames messieurs, le maréchal Pétain vous parle. » Les premières secondes du podcast en 10 épisodes, de cinquante-quatre minutes chacun, concocté par Philippe Collin fleurent bon l’histoire de France. En compagnie d’une douzaine de spécialistes, cette série réalisée par Violaine Ballet consacrée à l’histoire de Pétain s’évertue à rétablir les points obscurs de sa biographie. Né en 1856 et mort en 1951 au fort de Pierre-Levée sur l’île d’Yeu (Vendée), Pétain avait été élevé à la dignité de maréchal de France en 1918, puis frappé d’indignité nationale et déchu de sa distinction militaire en 1945.

    Au fil de la série, Philippe Collin, titulaire d’une maîtrise d’histoire contemporaine consacrée à l’épuration des collaborateurs à la Libération, déroule le fil de l’aventure. Il pointe notamment dans la dernière partie « comment Pétain survit à sa propre mort grâce à l’édification de son propre mythe, alimenté par l’idée de “la France éternelle” que nombre de nostalgiques, de réactionnaires et de nationalistes ont défendue pour réhabiliter sa mémoire ».

    Il n’est pas inutile, et c’est un des mérites de cette série particulièrement documentée, de rappeler que le maréchal est à l’origine de la Révolution nationale, « qui visait à exclure du corps social les mauvais Français ». Et c’est lui qui engagea officiellement la collaboration avec les nazis. Pour autant, la série ne se contente pas d’une dénonciation, mais restitue cette page dans le contexte de l’époque, en liaison avec le présent. Pétain était considéré comme le vainqueur de Verdun. Militaire alors inconnu, c’est dans ce premier conflit mondial qu’il forgea sa légende. La descente aux enfers de 1940 renversa le mythe.

    Podcastphilippe pétain
    New York Times - World

    Ukrainians Fill Streets With Music, Echoing Past War Zones

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    Javier C. Hernández

    When bombs began falling on the Ukrainian city of Kharkiv late last month, forcing Vera Lytovchenko to shelter in the basement of her apartment building, she took her violin with her, hoping it might bring comfort.

    In the weeks since, Lytovchenko, a violinist for the Kharkiv Theater of Opera and Ballet, has given impromptu concerts almost every day for a group of 11 neighbors. In the cold, cramped basement, with nothing in the way of decoration except candles and yellow tulips, she has performed Vivaldi, Tchaikovsky and Ukrainian folk songs.

    “My music can show that we are still human,” she said in an interview. “We need not just food or water. We need our culture. We are not like animals now. We still have our music, and we still have our hope.”

    As their cities have come under siege by Russian forces, Ukrainian artists have turned to music for comfort and connection, filling streets, apartment buildings and train stations with the sounds of Beethoven and Mozart.

    A cellist performed Bach in the center of a deserted street in Kharkiv, with the blown-out windows of the regional police headquarters behind him. A trumpeter played the Ukrainian national anthem in a subway station being used as a bomb shelter. A pianist played a Chopin étude in her apartment, surrounded by ashes and debris left by Russian shelling.

    Impromptu performances by ordinary citizens have been a feature of many modern conflicts, in the Balkans, Syria and elsewhere. In the social media age, they have become an important way for artists in war zones to build a sense of community and bring attention to suffering. Here are several notable examples.

    The Pianist of Yarmouk

    transcript

    The Piano Man of Yarmouk

    NA

    Aeham Ahmad gained attention in 2013 when he began posting videos showing him playing piano in the ruins of Yarmouk, a neighborhood on the outskirts of Damascus, Syria, that was gutted amid his country’s civil war. Sometimes friends and neighbors sang along. The news media began calling Ahmad the “pianist of Yarmouk.”

    At the time, government troops kept his neighborhood cordoned off, hitting it with artillery and sometimes airstrikes, as insurgent groups fought for control. Many people suffered from a lack of access to food and medicine; some died.

    “I want to give them a beautiful dream,” Ahmad told The New York Times in 2013. “To change this black color at least into gray.”

    Musicians have long played a role in helping people cope with the physical and psychological devastation of war.

    “They’re trying to recreate community, which has been fractured by war,” said Abby Anderton, an associate professor of music at Baruch College who has studied music in the aftermath of war. “People have a real desire to create normalcy, even if everything around them seems to be disintegrating.”

    The Cellist of Sarajevo

    During the Bosnian war in 1992, Vedran Smailovic became known as the “cellist of Sarajevo” after he commemorated the dead by playing Albinoni’s Adagio in G minor every day at 4 p.m. in the ruins of a downtown square in Sarajevo. He kept playing even as 155-millimeter howitzer shells whistled down on the city.

    “Many, like Mr. Smailovic, who played the cello for the Sarajevo Opera, reach for an anchor amid the chaos by doing something, however small, that carries them back to the stable, reasoned life they led before,” The Times reported then.

    “My mother is a Muslim and my father is a Muslim, but I don’t care,” Smailovic said at the time. “I am a Sarajevan, I am a cosmopolitan, I am a pacifist.” He added: “I am nothing special, I am a musician, I am part of the town. Like everyone else, I do what I can.”

    A Russian Orchestra in a War Zone

    transcript

    Russian Orchestra Plays in Syria

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    While ordinary citizens have risen to fame for wartime performances, governments have also sought to promote nationalism in wartime by staging concerts of their own.

    How the Ukraine War Is Affecting the Cultural World

    Olga Smirnova. A principal soloist at the Bolshoi Ballet since 2016, Ms. Smirnova announced that she had joined the Dutch National Ballet in Amsterdam, becoming one of the most significant Russian cultural figures to leave the country because of its invasion of Ukraine.

    Tugan Sokhiev. The Russian conductor, who recently resigned from two high-profile posts after facing pressure to condemn the Russian invasion of Ukraine, will no longer lead a series of concerts with the New York Philharmonic because of the war.

    Paavo Järvi. The Estonian American conductor was in Moscow, leading rehearsals for an engagement with a Russian youth orchestra, when Russia began its attack on Ukraine. When he decided to stay there not to disappoint the players, many criticized his choice.

    Anna Netrebko. The superstar Russian soprano will no longer appear at the Metropolitan Opera this season or the next after failing to comply with the company’s demand that she distance herself from President Vladimir V. Putin of Russia in the aftermath of the invasion of Ukraine.

    Vladimir Potanin. The Guggenheim Museum said that the Russian businessman and close associate of Mr. Putin would step down as one of its trustees, a position he took on in 2002. While no reason was given for the decision, the museum’s statement referenced the war in Ukraine.

    Valery Gergiev. The star Russian maestro and vocal supporter of Mr. Putin was removed from his post as chief conductor of the Munich Philharmonic after he refused to denounce Russia’s actions in Ukraine. His abrupt dismissal came three years before his contract was set to expire.

    Alexei Ratmansky. The choreographer, who grew up in Kyiv, was preparing a new ballet at the Bolshoi Theater in Moscow when the invasion began, and immediately decided to leave Moscow. The ballet, whose premiere was set for March 30, was postponed indefinitely.

    Gérard Depardieu. The French actor, who became a Russian citizen in 2013 and is one of the closest Western celebrities to Mr. Putin, took a surprising stance when he denounced the war during an interview.

    In 2016, the Russian conductor Valery Gergiev, a friend and prominent supporter of President Vladimir V. Putin of Russia, led a patriotic concert in the Syrian city of Palmyra, shortly after Russian airstrikes helped drive the Islamic State out of the city.

    On Russian television, the concert was spliced with videos of Islamic State atrocities, part of a propaganda effort to nurture pride in Russia’s military, including its support for the government of President Bashar al-Assad of Syria. Putin was shown thanking the musicians by video link from his vacation home on the Black Sea.

    Classical music has long been used for political purposes. Emily Richmond Pollock, an associate professor of music at the Massachusetts Institute of Technology, said that it has often been invoked in wartime because “it has been constructed as timeless and powerful and human.”

    But much music is also abstract, which has led to it being used in different ways.

    “You can think of pieces like Beethoven’s Ninth Symphony, which has been used in moments of liberal triumph and right-wing triumph alike,” Pollock said. “Many pieces are very malleable.”

    ‘Shared Humanity’

    Performances in war zones capture the public’s attention in part because of their juxtapositions with scenes of destruction and despair. This helps explain their wide popularity on social media, which has become an important tool for artists in conflict zones to bring attention to suffering around them.

    “They can use Instagram and social media platforms to involve people who might be geographically distant in their very real struggle,” Professor Anderton said. “When we hear someone play a Chopin étude or prelude on a destroyed piano, there’s a sense of shared humanity.”

    When Russia began its invasion in late February, Illia Bondarenko, a conservatory student in Kyiv, was looking for a way to highlight Ukraine’s struggles. Working with the violinist Kerenza Peacock, who is based in Los Angeles, he started what he called a “violin flash mob.” He mixed together a video of him performing a Ukrainian folk song in a basement shelter with virtual performances by 94 musicians around the world.

    “It’s a great message for all civilizations in the world that Ukrainian people are not weak and we are strong,” Bondarenko said in an interview. “We will not give up and we will hold out, no matter what.”

    Lytovchenko, the violinist, has continued to post performances online. She is planning to record a duet with a pianist who lives overseas and said she had raised about $10,000 to help Ukrainian families.

    “I’m not sure that my music can resist the violence and stop the war; I am not so naïve,” she said. “But maybe it can show that we are not so aggressive, that we don’t have hatred in our hearts, that we still can be human.”

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    Totale liberté éditoriale

    L’indépendance éditoriale de la rédaction du Monde a toujours été préservée. Son capital a été contrôlé pendant des décennies par ses salariés, et notamment ses journalistes, réunis au sein de la Société des rédacteurs du Monde (SRM), premier actionnaire de l’entreprise jusqu’en 2010. Le Monde, confronté à des difficultés financières, a alors dû faire appel à des actionnaires extérieurs, qui sont devenus majoritaires dans son capital : Pierre Bergé (décédé en 2017), Xavier Niel et Matthieu Pigasse.

    A leur arrivée, ces actionnaires ont signé une charte d’éthique et de déontologie garantissant la totale liberté éditoriale de la rédaction : ils se sont notamment engagés à « ne pas prendre part aux choix éditoriaux » et « s’interdisent de commander un article et de donner des instructions pour modifier un article ou empêcher sa publication ». Un comité d’éthique et déontologie, présidé par une personnalité extérieure, a été constitué pour veiller à la bonne application de ces principes.

    Le directeur du Monde et la SRM sont les garants du respect de cette charte. La SRM a également le pouvoir de valider ou non, par un vote devant réunir une majorité qualifiée de 60 %, la nomination du directeur ou de la directrice du journal, proposé(e) tous les six ans par les actionnaires. L’actuel directeur, Jérôme Fenoglio, a été nommé en 2015 et son mandat a été renouvelé en 2021 pour six années.

    Une nouvelle équipe de direction de la rédaction au « Monde »

    Les journalistes du Monde sont restés actionnaires minoritaires du Groupe Le Monde à travers leur participation au Pôle d’indépendance du Groupe Le Monde, structure créée en 2010, qui réunit les sociétés de personnels du groupe ainsi que la Société des lecteurs du Monde. Ce pôle a notamment le pouvoir de bloquer l’entrée au capital du groupe d’un nouvel acteur qui ne respecterait pas les équilibres mis en place entre les sociétés de personnels et les actionnaires de l’entreprise.

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    France24 - Monde

    Présidentielle : quelles manipulations sur les réseaux sociaux ?

    Publié le : 26/03/2022 - 10:49

    Les réseaux sociaux sont souvent utilisés pour manipuler l'opinion en période électorale. Et la présidentielle française, qui se déroulera les 10 et 24 avril, n'y échappera pas. Quelles sont les techniques les plus utilisées ? Quelles opérations peuvent être menées par des puissances comme la Russie par exemple ? Décryptage. 

    Faire campagne sans passer par les réseaux sociaux est inimaginable aujourd'hui. Ils sont devenus des outils de communication, d'influence même, et les opinions politiques de tout bord s'y confrontent. Mais les règles du jeu démocratique sont bien souvent méprisées. Alors que le jour du scrutin de l'élection présidentielle française approche, des acteurs vont chercher et cherchent déjà à manipuler l'opinion sur les réseaux sociaux, de France comme de l'étranger. 

    Les #reseauxsociaux sont souvent utilisés pour manipuler l'opinion en période électorale. La #presidentielle2022 🇫🇷 n'y échappera pas, d'autant plus avec le contexte actuel en Europe. Quelles sont les techniques ? Qui se trouve derrière ? Décryptage ⤵️ @chavalarias @cyberguerre pic.twitter.com/hVnYWIJU0Z

    March 22, 2022

    Opérations de déstabilisation depuis l'étranger

    David Chavalarias, directeur de l'Institut des systèmes complexes (ISC-PIF) à Paris et auteur de "Toxic Data", explique à France 24 quelles actions peuvent être menées et quelles sont les techniques employées les plus courantes.

    Avec son équipe de chercheurs, il a développé un outil baptisé le "Politocospe", qui permet d'analyser des données à partir de la plateforme Twitter. Ils ont ainsi scruté depuis 2017 des centaines de millions de tweets issus des différentes communautés politiques et des médias. Cela leur a permis de mettre en lumière "plusieurs actions qui ont visé à déstabiliser les élections ou influencer le choix des électeurs [lors de la dernière présidentielle]", indique David Chavalarias. "Une première action qui s'est développée sur plusieurs semaines consistait à amplifier et à reprendre les discours anti-Macron, anti-Mélenchon, pour favoriser principalement l'extrême droite, poursuit-il. Cette action a été menée en partie par des acteurs qui étaient à l'étranger, notamment les supporters de Trump aux États-Unis". 

    >> À lire aussi : Retour sur deux mois d'intox en images autour de la présidentielle française

    Mais ce qui a marqué les mémoires, c'est surtout un événement qui s'est produit à moins de deux jours du deuxième tour du scrutin. Alors que s'ouvrait la période de réserve, des milliers de documents piratés du parti "En marche", principalement des échanges de mails, ont été diffusés sur le Net. "C'est ce qu'on a appelé les 'MacronLeaks'", précise le directeur de l'ISC-PIF. L'objectif était de "faire croire qu'il y avait des documents compromettants et qu'il ne fallait pas porter la confiance à Emmanuel Macron", analyse-t-il. 

    Ce type d'événement pourrait-il se reproduire en 2022 ? Le contexte actuel en Europe, avec la guerre en Ukraine, vient renforcer les préoccupations. "La période actuelle est très sensible parce que, déjà en 2017, la Russie avait agi notamment via les 'MacronLeaks'", remarque David Chavalarias. En effet, les tensions géopolitiques sont bien plus fortes aujourd'hui et peuvent se muer en tentatives de désinformation. "Lorsqu'il y a un affrontement entre un pays et d'autres nations – et c'est le cas avec le conflit russo-ukrainien –, mais également avec l'environnement des Alliés, évidemment le terrain informationnel est un théâtre d'affrontements qu'il faut particulièrement surveiller", souligne Nicolas Arpagian, enseignant, et auteur de "La Cybersécurité" (PUF), interrogé par France 24.

    Quelle protection contre les ingérences étrangères ? 

    Directeur de la stratégie en cybersécurité chez Trend Micro et auteur du livre "Frontières.com", ce dernier explique pourquoi ces opérations menées depuis l'étranger sont parfois difficiles à repérer. "Souvent, ce sont des actions conduites sur la durée, c'est-à-dire que des faux profils vont être créés sur les réseaux sociaux, et pour leur donner de la consistance, de la crédibilité, on va commencer à les faire s'exprimer sur plusieurs sujets. Ils vont interagir entre eux, ils vont se recommander entre eux, ils vont être présents sur différentes plateformes". 

    Ces actions s'appuient également sur des technologies de plus en plus élaborées et performantes. "Il faut reconnaître que la Russie a un savoir-faire dans la manipulation de l'information et a justement une capacité d'action dans ce domaine", ajoute Nicolas Arpagian.

    La France a-t-elle les moyens de se prémunir ? Face à la menace, le gouvernement a mis en place, en juillet 2021, un dispositif de protection contre les ingérences numériques étrangères, Viginum. "Son rôle est précisément d'étudier les mouvements informationnels", relève Nicolas Arpagian. L'enjeu est de pouvoir détecter rapidement les "actions concertées, malveillantes ou en tout cas initiées par des intérêts politiques extérieurs". Ce nouveau service est encore amené à grandir et doit atteindre une cinquantaine de professionnels, analystes et autres, d'ici à fin 2022.

    L'astroturfing "industrialisé" par la communauté Zemmour 

    Si des entités à l'étranger interviennent sur les plateformes, certaines communautés politiques en France, elles aussi, ont bien compris les rouages qui permettent d'amplifier leur discours. L'une des techniques les plus utilisées est l'astroturfing. Cela consiste à simuler à un élan spontané autour d'un sujet alors qu'en réalité, il s'agit d'un mouvement bien coordonné.

    "Ce qu'on a fait, c'est qu'on a regardé fin 2021 quels étaient les comptes qui avaient reposté au même moment le même message, mais au moyen de plusieurs comptes différents pour faire croire que ce message-là étaient défendu par plusieurs personnes au même moment", explique David Chavalarias. 

    Sur la visualisation réalisée par David Chavalarias et son équipe, chaque point symbolise un compte et plus le point est gros, plus il a pratiqué cette technique. Avec son équipe, ils ont remarqué qu'elle était utilisée à grande échelle au sein d'une communauté en particulier : "la communauté autour d'Éric Zemmour, a vraiment industrialisé ça". "Les plus gros comptes ont fait jusqu'à 1 300 campagnes d'astroturfing", rapporte-t-il. 

    De la simple diffusion de fausses informations à des mécanismes plus complexes, les manières de manipuler l'opinion sur les réseaux sociaux sont infinies. Plus la date du scrutin approche, plus les offensives seront virulentes. Alors, comment les contrer ? Ce qui fait le succès ou non de ces campagnes en ligne, c'est aussi et surtout la capacité des utilisateurs à les déceler. Pour en savoir plus à ce sujet, rendez-vous très bientôt pour le deuxième épisode de cette série. 

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    Élysée 2022

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    ÉLYSÉE 2022

    Guerre en Ukraine : Yannick Jadot engage un bras de fer avec TotalEnergies

    Le Figaro

    Pourquoi il faut relire La Condition humaine, d'André Malraux

    LE MEILLEUR DU PRIX GONCOURT - Dans ce grand roman d'avant-guerre, l’auteur nous partage ses considérations sur l'absurde, le destin et la douleur. Une véritable méditation sur le tragique de l'action, souligne Pascal Bruckner.

    Pascal Bruckner est romancier et philosophe, auteur notamment du Sanglot de l’homme blanc (1983), des Voleurs de beauté (prix Renaudot, 1997) et d’Un bon fils (2014). Il a été élu à l’Académie Goncourt en 2020.

    C’est l’un des incipits les plus fameux de la littérature du XXe siècle avec celui de L’Étranger de Camus. « Tchen tenterait-il de lever la moustiquaire ? Frapperait-il au travers ? L’angoisse lui tordait l’estomac. »

    Tragédie en six actes, ce roman de 1933 relate comment, en 1927, l’Armée révolutionnaire de Chang-Kaï-Shek, en marche sur Shanghaï, s’appuie sur les cellules communistes pour fomenter l’insurrection avant de les faire assassiner en masse par une société secrète criminelle. Il faut replacer ce livre dans son contexte : l’avant-guerre, la montée et la répression du communisme, la fin des empires coloniaux et leurs louches tractations. Mais il est difficile de convaincre un lecteur de 2022 que les troupes communistes, dont Mao Tsé-toung prendra le commandement seulement en 1934 pour la Longue Marche, représentaient la justice face au Kuomintang, symbole de la répression et de la corruption.

    «La Condition humaine», un livre de la sélection «Le meilleur du prix Goncourt»

    Le meilleur du prix Goncourtsur le Figaro Store

    L’Histoire a tranché et la petite île de Taïwan incarne aujourd’hui la liberté et la démocratie face au monstre totalitaire de Pékin. Malraux, comme il le relatera dans ses Antimémoires, rencontrera Mao Tsé-toung en 1967 et en tirera un récit épique, entre légende et embellissements historiques. Les témoins laissent entendre que Mao Tsé-toung n’aurait proféré que des banalités, n’ayant aucun intérêt pour la France, mais Malraux, écrivain épique, ne pouvait admettre que le grand révolutionnaire chinois se fût adressé à lui comme à un vulgaire témoin. Qu’importent les petits arrangements avec la vérité lorsqu’il s’agit de peser sur l’Histoire et de prendre les siècles à témoin.

    Peu de gens savaient à l’époque que le Grand Timonier figurerait aux côtés de Hitler, Staline et Pol Pot comme l’un des pires criminels du XXe siècle. Seuls quelques dinosaures, issus de la grande bourgeoisie, lui vouent encore un culte et nous adjurent de recommencer à Paris la geste révolutionnaire chinoise.

    La violence n'intéresse Malraux que s'il peut en tirer des considérations générales sur l'absurde

    Quant au roman lui-même, il est devenu avec le temps un objet littéraire intrigant. Je l’avais lu avec passion à vingt-cinq ans, je l’ai repris avec inquiétude, craignant, à tort, de n’être plus ébloui comme le jeune homme que j’avais été. Notre passé proche semble souvent plus éloigné de nous-mêmes que les siècles antérieurs. Il y a deux œuvres dans cette fiction existentialiste : le récit d’une révolution écrasée dans le sang et une pensée en acte sur l’amour, le sexe, la douleur et la mort. Ce qui passionne l’auteur n’est pas la description de la misère et de l’exploitation, il n’avait pas cette fibre humanitaire si répandue de nos jours, mais la réaction de personnages confrontés à des situations limites.

    Tous, le professeur Gisors, opiomane communiste, son fils Kyo qui dédiera sa vie à son idéal, Tchen le terroriste déchiqueté par la bombe qu’il voulait lancer sur la voiture de Chang-Kaï-Shek, le Russe Katow passé des bolcheviques aux Blancs avant de revenir au communisme, Ferral l’homme d’affaires crapoteux forment des petits laboratoires d’idées. La violence n’intéresse Malraux que s’il peut en tirer des considérations générales sur l’absurde, le destin et la douleur. Quelques scènes magnifiques ponctuent cette méditation sur le tragique de l’action, la plus belle, la plus forte étant le sacrifice de Katow, véritable saint laïc : alors qu’il attend d’être jeté dans le foyer d’une locomotive, comme le seront les deux jeunes gens étendus et liés contre lui, dans la pénombre d’une gare-prison, il offre sa capsule de cyanure dans un geste de solidarité fraternelle à l’un d’eux.

    À lire aussiDécouvrez la collection exceptionnelle «Le meilleur du prix Goncourt»

    Tout le livre semble écrit en état de transe, comme si les situations limite élevaient chaque homme au-dessus de lui-même pour rester à la hauteur de l’événement. Il faut se battre pour « ce qui de son temps aura été chargé du sens le plus fort et du plus grand espoir ». Seule une vie digne de ce nom mérite que l’on meure pour elle car « mourir est passivité mais se tuer est un acte ». « Tous ces frères dans l’ordre mendiant de la Révolution » ont quêté la seule grandeur accessible de leur époque, le combat pour la dignité des opprimés. Peut-être qu’un Malraux contemporain décrirait ces hommes et ces femmes, musulmans, chrétiens ou agnostiques, engagés en Asie, en Afrique ou au Moyen-Orient contre le djihadisme, ce nihilisme à visage divin. L’écriture de La Condition humaine est cinématographique, inspirée des grands romanciers américains ; Malraux préfacera magnifiquement Sanctuaire de Faulkner en le décrivant comme l’intrusion de la tragédie grecque dans le roman policier.

    Dans La Condition humaine, la rapidité des plans est servie par une écriture haletante où s’entrechoquent les conceptions du monde, les intérêts divergents. Et si les personnages se réduisent parfois à leurs idées, des consciences prises avec les forces brutes de l’Histoire, ils nous touchent par leurs faiblesses quand ils redeviennent des êtres de chair et de sang qui hésitent et sombrent mais avec grandeur. L’auteur n’écrit pas une fiction ordinaire mais une chanson de geste où chacun est supposé s’extraire de la médiocrité. Seules les formules lapidaires sont à même de contenir l’épouvante, la barbarie, ces épreuves qu’un monde absurde oppose à la conscience aiguë de la tragédie.

    Malraux s'est imposé comme un semeur de rêves, jetant des milliers de jeunes gens dans le mythe de l'action, du voyage, de l'engagement

    Reste que Malraux, mythomane magnifique, gentleman cambrioleur, aventurier sans scrupules, alcoolique et opiomane ravagé de tics, déchiffreur inspiré des œuvres d’art, ne s’est pas trompé face à l’abjection franquiste et nazie. Il a pris les armes quand il le fallait, contrairement à tant de consciences de gauche qui ont brodé sur l’engagement tout en quêtant l’approbation de la Kommandantur pour publier leurs livres. Chef d’escadrille en Espagne, même si les historiens insistent sur son incompétence en matière d’aviation, il prendra part à la Résistance tardivement en mars 1944, puis se fera nommer colonel à la tête de la brigade Alsace-Lorraine.

    On sait la passion qu’il voua ensuite au général de Gaulle, le hissant avant d’autres au rang de Paladin des temps modernes. L’intelligentsia parisienne l’a boudé pour son ralliement à la droite et l’a brocardé comme un barde crachoteur, une Pythie mécanique, « intelligent par hasard », dira de lui méchamment Roland Barthes. Pourtant, André Malraux fera toujours plus rêver que les petits professeurs de la Rive gauche, experts en travaux de dentelle et autres crochets. En trois livres, parus de 1928 à 1936,

    Les Conquérants, La Voie royale, La Condition humaine, Malraux s’est imposé comme un semeur de rêves, jetant des milliers de jeunes gens dans le mythe de l’action, du voyage, de l’engagement. Si l’adolescence est l’âge de l’absolu, c’est bien l’éternel adolescent, admirateur du colonel Lawrence, commentateur génial de l’art mondial, que l’on chérit en l’auteur de L’Espoir. Le plus beau roman que Malraux ait écrit est sans nul doute sa propre existence. La mort transforme la vie en destin, a-t-il écrit. Malraux s’est éteint mais sa vie, énigmatique et fascinante, lui vaut une place unique dans le panthéon littéraire du XXe siècle.

    Vol. 2 : André Malraux – La Condition humaine, ISBN 978-2-8105-0944-7 Prix public : 12,90 € – 384 pages. Parution le 24 mars 2022 en kiosque (le 7 avril 2022 en librairie).

    > Vous pouvez obtenir cet ouvrage de la collection «Le meilleur du Prix Goncourt» au tarif de 12,90 euros.

    J'EN PROFITE

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    CRITIQUE - En 1932, le Georges Philippar quitte Marseille pour le Japon. Au programme: détente et jeux. Les élections en Allemagne et des avaries répétées du bateau vont gâcher la fête.

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    Après avoir présentée ses excuses, la maison d'édition néerlandaise Ambo Antho a annoncé le retrait de l'œuvre de l'auteure canadienne Rosemary Sullivan, basée sur une enquête controversée.

    Le Monde

    « Le Monde », une indépendance éditoriale totale et absolue

    L’indépendance de la rédaction du « Monde » se fonde sur un dispositif unique dans le paysage médiatique international : une stricte séparation des pouvoirs éditorial et actionnarial et un droit d’agrément exercé par le pôle d’indépendance en cas de changement d’actionnaire de contrôle.

    Depuis sa fondation, en décembre 1944, Le Monde s’est construit sur des valeurs d’indépendance par rapport aux pouvoirs, qu’ils soient politiques, économiques ou autres. Des actionnaires extérieurs contrôlent la majorité du capital depuis 2010, mais plusieurs dispositifs encadrent ou limitent leurs pouvoirs. Ils donnent notamment aux journalistes et salariés de l’entreprise des droits de regard sur la gouvernance et l’actionnariat, et leur garantissent une totale indépendance éditoriale. De par ces droits spécifiques détenus par les salariés, le groupe Le Monde est une entreprise de presse à part. L’indépendance éditoriale de la rédaction du Monde et des autres titres du groupe est absolue.

    • Un pouvoir actionnarial de la rédaction et des sociétés de personnels

    Le Monde a longtemps appartenu à ses « actionnaires internes », et notamment à ses journalistes, réunis au sein de la Société des rédacteurs du Monde (SRM), créée en 1951.

    L’histoire du « Monde », 75 ans de combats pour l’indépendance

    Quand, en 2010, pour des raisons financières, le groupe Le Monde a dû chercher des actionnaires extérieurs et céder la majorité de son capital, les sociétés de personnels et la Société des lecteurs du Monde (SDL) ont auditionné les différents candidats au rachat et voté pour choisir l’offre retenue. C’est ainsi que Pierre Bergé (mort en 2017), Xavier Niel et Matthieu Pigasse (le « trio BNP ») sont devenus propriétaires du groupe Le Monde, au sein d’une holding nommée Le Monde libre (LML).

    Les actionnaires historiques se sont alors rassemblés dans le pôle d’indépendance du groupe Le Monde, constitué de :

    • la Société des rédacteurs du Monde (SRM, rassemblant les journalistes) ;
    • la Société civile des publications de La Vie catholique ;
    • la Société des lecteurs du Monde ;
    • la Société des cadres du Monde ;
    • la Société des employés du Monde ;
    • la Société des personnels du Monde ;
    • la Société des personnels de Courrier international ;
    • l’Association des actionnaires minoritaires du Monde.

    En 2020, le pôle d’indépendance contrôle 25,4 % du capital de la Société éditrice du Monde (qui publie Le Monde mais également Télérama, Courrier international, La Vie et détient 35 % des parts du HuffPost ainsi que 51 % du Monde diplomatique). 72,5 % du capital est détenu par LML, où l’on retrouve Xavier Niel, Matthieu Pigasse et le groupe espagnol de presse Prisa.

    En avril 2021, les actions possédées par Xavier Niel ont été transférées dans un fonds de dotation (le « Fonds pour l’indépendance de la presse ») et sont statutairement incessibles : elles ne peuvent pas être vendues à un nouvel actionnaire. Autre protection, la modification de ces statuts ne peut pas intervenir sans l’aval du pôle d’indépendance.

    La SRM a également le pouvoir de valider, ou non, la désignation du directeur du journal proposé tous les six ans par les actionnaires, ce dernier devant recueillir au moins 60 % des votes des journalistes. Avec le président du directoire nommé par les actionnaires, le directeur du Monde forme le directoire du groupe Le Monde, qui dirige l’entreprise.

    • Une charte d’éthique et de déontologie publique

    L’arrivée de nouveaux actionnaires s’est accompagnée de la signature entre ces derniers et les sociétés de journalistes et de personnels, en 2010, d’une charte d’éthique et de déontologie précisant notamment les « droits et devoirs des actionnaires du Monde ». Ces derniers se sont en particulier engagés à « ne pas prendre part aux choix éditoriaux » et « s’interdisent de commander un article et de donner des instructions pour modifier un article ou empêcher sa publication ».

    La relation avec les actionnaires repose sur deux principes fondamentaux :

    • ils donnent au groupe Le Monde la capacité de se développer et de mettre en place son autonomie financière ; ils en supervisent la gestion ;
    • ils n’interviennent en aucune façon sur le contenu éditorial par respect de l’indépendance de la rédaction.

    Un comité d’éthique et de déontologie veille au bon respect de la charte. Composé de représentants des personnels, de la direction et de la Société des lecteurs, ainsi que de personnalités qualifiées et indépendantes, il peut être saisi par une société de journalistes du groupe Le Monde, par une direction de rédaction ou bien par le président du directoire. Il émet des avis ou recommandations qui peuvent être publiés à sa demande.

    • Un droit de regard sur tout nouvel actionnaire contrôlant

    Ces dispositifs ont été renforcés en 2017 par l’obtention d’une « action d’indépendance » sanctuarisant les droits du pôle d’indépendance (et donc des personnels), même en cas de dilution de ce dernier dans le capital du groupe. S’il ne devait conserver qu’une seule part de capital, le pôle d’indépendance peut :

    • bloquer l’arrivée d’un nouvel actionnaire de la Société éditrice du Monde au-delà de 33,34 % ;
    • empêcher une modification des statuts si celle-ci a un impact sur ses droits ;
    • disposer d’un droit de première offre en cas de changement de contrôle de LML avec un délai de six mois pour constituer l’offre.
    Ce que change le nouvel accord entre les personnels du « Monde » et les actionnaires du groupe

    En 2019, à la suite de l’arrivée surprise d’un nouvel actionnaire, Daniel Kretinsky, dans la structure juridique détenant les parts de Matthieu Pigasse, une nouvelle pierre a été apportée à cette architecture unique dans la presse française : après une mobilisation de la rédaction, des personnels, des lecteurs et de personnalités extérieures, le pôle d’indépendance a obtenu un « droit d’agrément » s’appliquant à toutes les sociétés contrôlant directement ou indirectement le groupe Le Monde. Ce nouveau droit donne au pôle la capacité de bloquer l’entrée d’un nouvel actionnaire qui ne respecterait pas les équilibres mis en place depuis plus de dix ans entre la rédaction et les propriétaires de l’entreprise.

    « Même si je ne suis pas toujours d’accord avec vous… » : le soutien des lecteurs du « Monde » dans son combat pour l’indépendance

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    France24 - Monde

    Emmanuel Macron, le bilan (4/4) : des priorités marquées par la discordance entre paroles et actes

    Publié le : 26/03/2022 - 13:41

    Romain BRUNET Suivre

    Emmanuel Macron candidat à sa réélection, France 24 dresse le bilan de son quinquennat en quatre volets. Après la politique étrangère, l’économie et le social, place à la dichotomie entre les discours prononcés par le président de la République sur certains thèmes suivis d’actes contradictoires.

    De la lutte contre le réchauffement climatique à l’égalité femmes-hommes érigée en "grande cause du quinquennat", Emmanuel Macron a montré durant son quinquennat sa capacité à prononcer de très beaux discours. Mais ceux-ci ont souvent été suivis d’actions en totale contradiction avec ses promesses. France 24 revient sur quatre exemples significatifs pourtant présentés comme des priorités.

    Moraliser la vie politique

    L’élection d’Emmanuel Macron en 2017 a en partie été rendue possible par les affaires ayant parasité la campagne du candidat Les Républicains François Fillon. Candidat ayant peu d’expérience politique derrière lui, Emmanuel Macron peut alors se présenter comme un homme politique sans casserole et condamner ces "pratiques de l’ancien monde". Poussé par François Bayrou qui en fait une condition pour son soutien, l’ancien ministre de l’Économie de François Hollande promet alors une grande loi de moralisation de la vie politique.

    Devenu ministre de la Justice, François Bayrou est chargé de sa rédaction. Celle-ci propose des avancées réelles telles que l’interdiction des emplois familiaux pour les parlementaires, la limitation du nombre de mandats consécutifs ou encore le contrôle de leurs frais professionnels, mais, après cinq années, difficile d’affirmer que la probité en politique ait été érigé en principe absolu.

    >> À lire : Emmanuel Macron, le bilan (1/4) : sur la scène internationale, un président médiateur impuissant

    Certes, François Bayrou, Marielle de Sarnez et Sylvie Goulard ont été contraints de quitter le gouvernement dès juin 2017 pour cause d’enquête sur les assistants parlementaires du MoDem au Parlement européen. Certes, Richard Ferrand a lui aussi dû quitter le gouvernement en juin 2017 en raison de sa mise en cause dans l’affaire des Mutuelles de Bretagne. Mais ce principe vole en éclat à l’été 2018 lors de l’affaire Alexandre Benalla. Ce dernier bénéficie pendant de longues semaines du soutien d’Emmanuel Macron qui s’en prend alors aux médias et à la justice. Dès lors, le chef de l’État ne s’embarrasse plus avec la probité.

    Richard Ferrand devient président de l’Assemblée nationale en septembre 2018 et sa mise en examen, un an plus tard, ne change rien – la Justice a prononcé un non-lieu en mars 2021 dans l’affaire des Mutuelles de Bretagne. François Bayrou devient haut-commissaire au Plan en septembre 2020. Gérald Darmanin est nommé ministre de l’Intérieur en juillet 2020 alors qu’il est accusé de viol et d’abus de faiblesse par deux femmes – il a depuis bénéficié d’un non-lieu. Le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, a été mis en examen pour prise illégale d’intérêts – des faits commis dans l’exercice de ses fonctions – en juillet 2021. Le ministre délégué aux PME, Alain Griset, a quant à lui fini par démissionner après avoir été condamné en décembre 2021 à six mois de prison avec sursis et à six mois d’inéligibilité avec sursis pour une déclaration de patrimoine et d’intérêt auprès de la HATVP "incomplète ou mensongère". La HATVP avait transmis son dossier à la justice en novembre 2020. Enfin, le secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, et le conseiller spécial d’Emmanuel Macron, Thierry Solère, sont également inquiétés par la justice.

    Faire de la politique autrement

    Comprenant tôt la lassitude et le rejet des Français du personnel politique et des partis traditionnels, Emmanuel Macron promet durant sa campagne de "faire de la politique autrement". Il s’agit d’un axe fort de sa mise sur orbite qui attire beaucoup de bénévoles et militants au sein d’En Marche, séduits par la perspective de pouvoir participer de façon collaborative à l’élaboration d’un projet politique. Il est alors question d’auto-gestion au niveau local, d’horizontalité, de partage des prises de décision et de dialogue avec les oppositions.

    Mais à l’image de ses décisions liées au Covid-19 ces deux dernières années, Emmanuel Macron a eu une pratique très verticale du pouvoir tout au long du quinquennat. Le Parlement et la majorité présidentielle ont ainsi été réduits à n’être qu’une chambre d’enregistrement des décisions venues d’en haut. Les députés nouvellement élus sous la bannière La République en marche, en juin 2017, avaient d’ailleurs dû s’engager dès leur arrivée au Palais-Bourbon à ne pas s’opposer aux réformes, mais aussi, comme dans "le monde d’avant", à ne pas soutenir des propositions émanant d’autres groupes parlementaires.

    Pire, l’exercice du pouvoir a parfois été autoritaire, que ce soit via l’utilisation de l’article 49-3 de la Constitution pour faire adopter la réforme des retraites en février 2020 ou via la répression violente par les forces de l’ordre du mouvement des Gilets jaunes – 82 manifestants blessés gravement, selon le décompte du journaliste indépendant David Dufresne, dont 17 éborgnés et quatre ayant eu une main arrachée. L'ONU était d'ailleurs intervenue, en mars 2019, demandant "une enquête approfondie sur tous les cas rapportés d'usage excessif de la force". Le Conseil de l'Europe avait lui appelé un peu plus tôt à "suspendre l'usage du LBD dans le cadre des opérations de maintien de l'ordre", afin de "mieux respecter les droits de l'Homme".

    >> À lire : Emmanuel Macron, le bilan (2/4) : en économie, un ruissellement au goutte-à-goutte

    Par ailleurs, Emmanuel Macron a mis dans un carton la réforme de la Constitution sur laquelle il s’était engagé pour supprimer la Cour de Justice de la République (CJR) et adopter une dose de proportionnelle aux élections législatives.

    En revanche, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a, lui, été réformé pour devenir le lieu dédié à la participation citoyenne dans la vie politique de la nation. L’idée est de permettre à la "troisième chambre de la République" d’organiser d’autres conventions citoyennes, sur le modèle de la Convention citoyenne pour le climat. Mais là aussi, contrairement à ses engagements, Emmanuel Macron n'a finalement repris qu'une partie des propositions formulées par la convention, limitant même parfois leur portée. Les citoyens ayant consacré sur leur temps libre de nombreux week-ends de travail à cette Convention pour le climat se sont alors senti trahis. Ceux qui avaient cru à l’horizontalité en politique également.

    Make Our Planet Great Again

    Sur l’environnement, Emmanuel Macron démarre en fanfare son quinquennat : après avoir promis durant sa campagne d’investir 15 millions d’euros dans la transition écologique et être parvenu à convaincre le très médiatique Nicolas Hulot de devenir son ministre de la Transition écologique, il profite de l’annonce par Donald Trump du retrait des États-Unis de l’Accord de Paris, en juin 2017, pour lancer au monde entier un appel à la lutte contre le réchauffement climatique en paraphrasant le président américain : "Make Our Planet Great Again".

    Mais le coup de communication réussi laisse rapidement la place aux renoncements. Emmanuel Macron recule sur plusieurs dossiers comme l’interdiction du glyphosate, l’application du traité de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne (Ceta) ou l’interdiction des néonicotinoïdes. Cette politique des "petits pas" finit par lasser Nicolas Hulot qui annonce son départ du gouvernement en août 2018 en dénonçant la "présence des lobbies dans les cercles du pouvoir".

    Pour autant, le chef de l’État peut mettre à son actif l’abandon de plusieurs projets combattus par les activistes environnementaux : c’est le cas de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes à côté de Nantes (janvier 2018), du projet minier de la Montagne d’Or en Guyane (mai 2019) ou de la zone commerciale et de loisirs Europacity en région parisienne (novembre 2019).

    Emmanuel Macron peut aussi se targuer d’avoir mis sur pied à l’automne 2019 la Convention citoyenne sur le climat à la suite du mouvement des Gilets jaunes, qui avait émergé en réponse à la hausse de la taxe carbone sur les carburants. Chargés de proposer des mesures pour atteindre les objectifs de la France de réduction des gaz à effet de serre tout en tenant compte de la justice sociale, les 150 citoyens tirés au sort ont fourni un travail remarquable débouchant à l’été 2020 sur 146 mesures. Mais au lieu de reprendre ces propositions, le président de la République a, avec sa loi Climat et résilience, laissé de côté de nombreuses mesures et dénaturé de nombreuses autres. Exemple : les citoyens tirés au sort proposaient d’interdire les vols intérieurs pouvant être remplacés par des trajets en train de moins de 4 heures ; la loi présentée en février 2021 par la ministre Barbara Pompili s’est finalement contentée d’interdire les vols pouvant être remplacés par des trajets en train de moins de 2 h 30.

    >> À lire : Emmanuel Macron, le bilan (3/4) : la réduction des dépenses sociales contrariée par les crises

    La discordance entre les discours et les actes d’Emmanuel Macron se vérifie également avec la rénovation des "passoires thermiques". Alors qu’il promettait durant sa campagne la rénovation d’un million de logements mal isolés au cours du quinquennat et leur suppression totale en dix ans, "plus de 4,8 millions existent encore et l’objectif ne sera pas atteint", note le bilan de l’action du président réalisé par le Réseau Action Climat.

    Les objectifs ne seront pas non plus atteints en matière d’énergies renouvelables. Avec 19,1 % de renouvelables dans son mix énergétique, la France était ainsi, en 2020, le seul pays de l’Union européenne à ne pas avoir respecté ses engagements dans ce domaine, fixés à 23 % par Bruxelles.

    Le manque de volonté du gouvernement a fini par être condamné par la justice française qui, en février 2021, a jugé coupable l’État de "carences fautives" contre le réchauffement climatique, avant d’enjoindre quelques mois plus tard le Premier ministre et les ministres compétents "de prendre toutes les mesures utiles de nature à réparer le préjudice écologique" avant le 31 décembre 2022.

    Égalité femmes-hommes

    Érigée "grande cause du quinquennat", la lutte pour l’égalité femmes-hommes n’a dans les faits jamais été une priorité du gouvernement, celle-ci ayant d’ailleurs été cantonnée jusqu'en 2020 à un secrétariat d’État rattaché au Premier ministre.

    Dans un quinquennat marqué par le mouvement planétaire #MeToo, les avancées existent néanmoins. Emmanuel Macron a tenu sa promesse sur l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) pour les femmes seules et les couples de femmes homosexuelles, a allongé de deux semaines – passage de 12 à 14 semaines – les délais pour l’interruption volontaire de grossesse (IVG) et a élargi la gratuité de la pilule contraceptive aux jeunes filles de moins de 15 ans en 2020 et aux jeunes femmes de 18 à 25 ans en 2022.

    Le Grenelle des violences conjugales, organisé à l’automne 2019, a débouché sur le renforcement de l’ordonnance de protection qui permet au juge d’assurer dans l’urgence – sans attendre le dépôt d’une plainte – la protection de victimes de violences conjugales, la mise en place du bracelet anti-rapprochement pour éloigner les hommes violents de leur victime ou encore la mise en service 24h/24 et 7J/7 du 3919, un numéro d’appel pour les femmes victimes de violence.

    >> À lire : Lutte contre les violences faites aux femmes : la France encore "loin du compte"

    Pour autant, la lutte contre les violences faites aux femmes n’a jamais bénéficié des moyens nécessaires. Alors que les associations féministes réclament depuis longtemps un milliard d’euros pour lutter contre les féminicides et les violences en général – un budget qui permettrait la construction de 20 000 places d’hébergement spécialisé notamment – le gouvernement n’y consacre qu’un tiers de la somme demandée, selon un rapport publié en mars 2022 par Oxfam. Le budget consacré à l’Égalité femmes-hommes pour 2022 n’est quant à lui que de 50 millions d’euros sur un budget global du gouvernement de 883 milliards d’euros, soit en tout et pour tout 0,25 % du budget de l’État.

    De plus, l’inégalité la plus criante reste bien présente : malgré la mise en place d’un index de l’égalité en 2018 pour lutter contre les inégalités salariales, les hommes sont toujours payées en moyenne 30 % de plus que les femmes, selon l’Insee. "La précarité, les inégalités salariales à tous les étages et la revalorisation des métiers à prédominance féminine, y compris qualifiés comme les infirmières, les sages-femmes et les enseignantes, ont été laissées de côté", juge l’économiste Rachel Silvera, citée par le magazine Alternatives économiques.

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    ÉLYSÉE 2022

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    Emmanuel Macron, le bilan (1/4) : sur la scène internationale, un président médiateur impuissant

    Le Figaro

    Procrastination : les raisons profondes qui poussent à tout reporter au lendemain

    Ophélie Ostermann

    À l'occasion de la Journée mondiale de la procrastination, ce 25 mars, des spécialistes éclairent sur les ressorts psychologiques qui empêchent de passer à l'action et donnent leurs pistes pour sortir de l'éternel cercle.

    C'est un jour comme un autre, vous posez les yeux sur votre bureau et comprenez qu'il faut le ranger. Jusqu'ici tout va bien. Sauf qu'en le regardant, vous saisissez aussi qu'il faudrait trier les papiers qui le jonchent, et que pour mener cela à bien, il faudrait également ranger les tiroirs afin de faire de la place. Et puis en réalité, il faudrait aussi fabriquer des étagères pour gagner en espace. Cela vous fatigue d'avance ? C'est normal. Au pied de cette montagne qui s'érige devant vous, vous décidez donc… de ne rien faire. En tout cas, pas aujourd'hui.

    Cette situation illustre à la perfection le processus de procrastination, selon le psychiatre Jean-Christophe Seznec (1). «Une chose apporte une somme de problèmes qui sont autant de pensées qui vont saturer le cerveau, rebondit le médecin. Comme c'est «douloureux», celui-ci a le réflexe de se mettre en mode économie d'énergie et déclenche des stratégies d'évitement.» Logique, effectivement. Une fois le comportement intégré, il en faudra très peu ensuite pour qu'il se déclenche de nouveau. Si certains s'accommodent de cette façon de faire ou procrastinent peu, d'autres sont enferrés dans un véritable piège et se retrouvent régulièrement à jouer un même film qui ne se finit pas toujours bien.

    > > LIRE AUSSI - Pourquoi certains ignorent volontairement les appels téléphoniques ?

    Combat intérieur

    Qu'est-ce qui nous pousse à reporter au lieu de faire sur l'instant ? Pourquoi foncer dans le mur quand on en connaît d'avance les répercussions ? Comment expliquer ce combat intérieur opposant une partie qui veut et l'autre qui résiste ? Toujours en raison de cette même histoire d'évitement, répond le psychiatre. Prenons l'exemple de rendez-vous médicaux à prendre. On sait pertinemment qu'il faut s'y atteler puisqu'il en va de notre santé. Seulement par crainte de se confronter à la réalité - ici à l'éventualité d'un souci de santé - on évite, ou on entre dans le déni. «Ce dernier est moins coûteux émotionnellement à court terme, que de se confronter à la réalité», poursuit Jean-Christophe Seznec.

    En vidéo, 1-3-5, la règle imparable pour ne plus procrastiner

    Tous trop stimulés ?

    Le perfectionnisme peut aussi induire indirectement la procrastination. Ai-je bien fait ? Ne puis-je pas faire plus ? Impossible de passer à l'action tant qu'on ne produit pas quelque chose de parfait. «Sans oublier qu'on ne veut pas se confronter au fait de ne pas être capable de faire, donc on fait tout ou rien. Ne pouvant pas «faire tout», on préfère «faire rien»», ajoute le psychiatre.

    La tendance à sans cesse ajourner peut aussi être liée aux troubles de l'attention. «Nous avons deux réseaux neuronaux : un premier «exécutif», pour l'action, et un second de «repos» (qui s'active quand on laisse libre cours à ses pensées, NDLR). Lorsqu'on doit être dans l'action, cela entraîne des tensions, alors l'esprit vagabonde… et on procrastine», explique Jean-Christophe Seznec. Le scénario est identique au travail : on attend de vous un rendu en un temps donné mais malgré la deadline, vous vous laissez happer par tout ce qui est en mesure de vous parasiter ; une discussion, une vidéo, votre téléphone…

    Nous sommes sur-stimulés, remettre toujours à plus tard s'impose comme une sorte de renoncement

    La faute n'incombe pas toujours qu'au cerveau. Selon Jean-Christophe Seznec, nos sociétés actuelles renforcent aussi la tendance à procrastiner. «Nous sommes sur-stimulés, remettre toujours à plus tard s'impose comme une sorte de renoncement et d'évitement» de nouvelles sollicitations. Dans son documentaire «On verra demain : excursion en procrasti-nation», à voir sur Arte.fr, le réalisateur Guillaume Podrovnik explore également la piste. Il s'interroge : la procrastination ne serait-elle pas un symptôme parmi d'autres d'un système dans lequel nous manquons toujours de temps ? Écrasés par les tâches à accomplir, les rendez-vous à honorer, consacrer son temps à autre chose et remettre au lendemain n'est-il pas de plus en plus désirable ?

    Les pistes pour en sortir

    La plupart d'entre nous est capable de sortir du cercle vicieux et de rompre avec le procédé. Première condition : en ressentir l'envie et vérifier qu'il ne s'agit pas d'une procrastination qui serait le symptôme d'une maladie, comme la dépression par exemple. Fondatrice du cabinet Temps & Équilibre et experte en organisation et gestion du temps, Diane Ballonad Rolland (2) recommande de se confronter au dossier en commençant par faire un état des lieux. Sur quelle tâche je procrastine ? Pourquoi ce domaine en particulier me pose problème ? Qu'est-ce que je ressens au moment où je bascule ? «On peut aussi aller plus loin et chercher précisément ce qui rebute dans la tâche. Parfois, il ne s'agit que d'une partie ; donc si j'ai tendance à bloquer dessus, peut-être puis-je la déléguer ?», complète l'experte.

    On évalue aussi ce que la tendance à reporter nous coûte en temps, en énergie, ou en argent parfois, et les bénéfices que nous trouvons à toujours décaler. «Il est important d'oser se confronter aux peurs qui peuvent être à l'origine de la procrastination, à celle du jugement, à celle de ne pas savoir faire…», commente Diane Ballonad Rolland.

    Parfois, il ne s'agit que d'une partie d'une tâche qui nous rebute ; donc si j'ai tendance à bloquer dessus, peut-être puis-je la déléguer ?

    La technique du salami

    Il convient ensuite de «déconstruire» le mode de fonctionnement. Le psychiatre Jean-Christophe Seznec invite ainsi à sortir d'une logique d'objectifs à atteindre. «Dès que l'on pense en termes de résultats, cela crée des pensées et des émotions que l'on va justement vouloir éviter en procrastinant, précise le médecin. Par exemple, plutôt que de dire “je dois” ou “il faut que”, on opte pour “je décide” ou “je choisis de faire”.»

    Dans la pratique, avant de s'atteler à une tâche, on adopte la technique des «petits pas», et on fait en sorte que le premier soit le plus agréable possible afin de faciliter le passage à l'action. «On appelle ça la “technique du salami”. Si on nous demande d'en manger un en entier, on repoussera la tâche, en le coupant et en y allant tranche par tranche, on arrivera à la fin. Le tout est plus “digérable”», illustre Jean-Christophe Seznec. Au travail, la stratégie du «temps limité» peut quant à elle permettre de se rendre plus attentif et de gérer son énergie. «On se met en action pour un temps court, 10 à 15 minutes, et au bout de 25 minutes, on fait une pause de 5 minutes. Puis on repart sur une activité de 25 minutes ; au bout de trois ou quatre activités, on s'octroie une pause plus longue», suggère Diane Ballonad Rolland.

    Il faut savoir prendre son temps et faire le tri entre toutes les propositions que la vie nous propose

    5 tâches maximum

    Quid de la «to-do list», véritable feuille de route du cerveau pour certains ? Oui, «à condition d'arbitrer ses priorités et de n'en définir que 5», selon l'experte, qui estime que l'on a tendance à beaucoup trop s'en fixer. Aux caractères perfectionnistes, l'experte recommande de faire la paix avec l'étape du brouillon. «Au travail, on peut commencer par poser les grandes lignes d'un projet sans forcément se fixer pour objectif de rendre une version définitive, précise-t-elle. On imagine souvent que le commanditaire la souhaite, alors que les grandes lignes peuvent lui suffire. Pour s'en assurer, on n'hésite pas à demander des précisions sur ce qui est attendu.»

    Enfin, le psychiatre Jean-Christophe Seznec invite à ralentir, ou en tout cas d'avancer à son juste rythme. «En musique, on dit que les silences sont aussi importants que les notes, image-t-il. Il faut savoir prendre son temps et faire le tri entre toutes les propositions que la vie nous offre.»

    (1) Jean-Christophe Seznec est l'auteur de Débranchez votre mental, Éd. Leduc.s, 18 euros et de Guide pratique de survie en cas de crise, à paraître le 12 avril, Éd. Leduc.s.(2) Diane Ballonad Rolland est l'auteure de J'arrête de procrastiner, Éd. Eyrolles, 11,90 euros.

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    ENTRETIEN - Dans Les Violences inaudibles, paru le 11 février, la sociologue Julie Ancian s'interroge : comment une mère peut-elle tuer ses bébés ? Pour répondre, elle a rencontré cinq femmes auteures de néonaticides.

    Couple : "On ne fait plus l'amour et alors ?"

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    Le Figaro

    Robe de bal satinée et blazer en velours : Kate et William en couple modèle pour dire au revoir à la Jamaïque

    Léa Mabilon

    Le duc et la duchesse de Cambridge ont assisté le 25 mars à leur dernier gala dans les Caraïbes, organisé par le gouverneur des Bahamas, en l'honneur du jubilé de platine de la reine.

    Dans le cadre de leur septième jour de visite dans les Caraïbes, Kate Middleton et le prince William assistaient à un gala aux Bahamas, vendredi 25 mars. Celui-ci était organisé par le gouverneur général, Cornelius Alvin Smith, en l'honneur de la reine Elizabeth II et de son Jubilé de platine. Pour marquer le coup, le duc et la duchesse de Cambridge s'étaient parés de leurs plus beaux habits de lumière. Lui, optant pour un élégant smoking en velours bleu nuit. Elle, pour une robe de bal satinée aux reflets aigue-marine (tendant vers le turquoise), signée par la créatrice britannique, Phillipa Lepley.

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    Une palette de couleur loin d'avoir été choisie au hasard. En effet, l'aigue-marine représente l'une des teintes emblématiques du drapeau des Bahamas, rayé d'une bande jaune et d'un triangle noir. L'un symbolisant le soleil, et l'autre la mer. Un look assorti par des bijoux en nacre de la marque française Van Cleef & Arpels, coûtant près de 13.000 dollars, d'après les informations du Daily Mail .

    Lors de ce dîner, Kate Middleton et le prince William ont également eu l'occasion de rencontrer divers dirigeants et personnalités venus de différentes îles des Bahamas. Parmi elles, la mannequin Sienna Evans, élue Miss Monde Bahamas 2021, représentante du pays lors du 70e concours qui s'est tenu la semaine dernière à Porto Rico.

    En vidéo, Le prince William s'empare d'un parapluie pour protéger Kate Middleton de la pluie

    Plus tôt dans la journée, le couple royal s'était rendu sur la baie de Montagu sur l'île de New Providence, à l'est des Bahamas. Ils y avaient rencontré les pêcheurs locaux, et salué la foule. Cette fois, la duchesse, âgée de 40 ans, avait conquis les badauds, en troquant sa robe de bal pour un short kaki et un polo.

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    Le Monde

    La charte d’éthique et de déontologie du groupe Le Monde

    La charte est entrée en vigueur mardi 2 novembre 2010.

    Sommaire :

    Préambule

    La présente Charte a pour objet de rappeler les principes essentiels d'indépendance, de liberté et de fiabilité de l'information, et de préciser les droits et devoirs des journalistes, des dirigeants comme des actionnaires. Elle aura force obligatoire entre les parties (sociétés ou associations des journalistes des différents titres, actionnaires, dirigeants du groupe Le Monde, directeurs des publications et des rédactions), et sera reprise par les statuts des sociétés du groupe Le Monde. En cas de changement à la tête d'un des titres du groupe, elle s'imposera en termes identiques à leurs nouvelles directions de la rédaction et de la publication.

    Cette Charte, commune à l'ensemble des publications et sites du groupe Le Monde, s'ajoute aux chartes et accords adoptés précédemment par chacun de ces titres. Ces textes, qui sont annexés à la présente Charte, restent pleinement valides à la seule exception de celles de leurs dispositions qui seraient contradictoires avec celles de la présente Charte. Toute modification apportée à cette Charte doit être approuvée par vote au sein des publications et ne prend effet que dans celles qui l'ont effectivement approuvée.

    La vocation des titres du groupe Le Monde est de fournir, sur tout support, une information de qualité, précise, vérifiée et équilibrée. Les journalistes doivent porter un regard critique sur l'information et faire écho au pluralisme des opinions.

    Les journalistes disposent des moyens nécessaires pour exercer rigoureusement leur métier, collecter et vérifier les informations, indépendamment de toute pression extérieure. Ils s'interdisent toute manipulation et plagiat, ne relaient pas les rumeurs, évitent le sensationnalisme, les approximations et les partis-pris. Ils doivent éviter tout lien d'intérêt avec les acteurs des secteurs sur lesquels ils écrivent, et s'engagent à déclarer tout conflit d'intérêt.

    Des principes déontologiques communs aux rédactions du groupe Le Monde seront rappelés en annexe de la Charte d'éthique et déontologie, sans distinction de valeur et de force juridique avec le contenu de celle-ci.

    L'indépendance éditoriale des journaux du groupe Le Monde à l'égard de ses actionnaires, des annonceurs, des pouvoirs publics, politiques, économiques, idéologiques et religieux est la condition nécessaire d'une information libre et de qualité. Aucun texte ne peut leur être imposé, aucune orientation ne peut leur être dictée par une intervention ou une contrainte extérieure.

    Les actionnaires du groupe Le Monde garantissent l'indépendance économique de ses titres au sens de la présente Charte, mais se gardent d'intervenir dans leurs choix éditoriaux et leur traitement de l'information.

    La ligne éditoriale de chaque titre, dans sa version papier comme dans sa version en ligne, ne saurait être guidée ni infléchie par les intérêts des annonceurs, pas plus que par ceux d'autres titres du groupe. Les directeurs de rédaction (ou leurs délégataires) sont les responsables éditoriaux de la ligne et du contenu de leur publication.

    Au sein de chaque titre du groupe Le Monde, il existe un responsable de l'équilibre économique et de la gestion, distinct du responsable des contenus éditoriaux. En aucun cas, l'un de ces deux responsables ne peut prendre de décision ayant un impact sur le domaine de compétences de l'autre sans avoir obtenu l'accord de ce dernier.

    Deux Comités d'éthique et de déontologie distincts, chargés respectivement du quotidien Le Monde, de ses suppléments ou déclinaisons, des sites du Monde Interactif et de ses applications numériques d'une part, et de l'ensemble des magazines (le "Pôle Magazines") et de leurs déclinaisons numériques d'autre part, sont chargés de veiller au respect de cette Charte.

    Ils veilleront notamment à ce que soit observé l'ensemble des principes contenus dans la Déclaration des devoirs et des droits des journalistes (Munich, 1971), dont la pérennité est indispensable à l'indépendance éditoriale et qui constitue le socle déontologique de la profession de journaliste. Ces principes s'appliquent à la réalisation de tous les contenus éditoriaux produits par les rédactions du groupe, quels que soient leurs supports de diffusion.

    Cette Charte sera publiée pour tout ou partie dans les différents titres du groupe dès son entrée en vigueur et restera accessible en intégralité et à tout moment sur chacun de leurs sites.

    Devoirs et droits des actionnaires

    Les actionnaires du groupe Le Monde disposent des pouvoirs que leur confère le droit des sociétés. A ce titre, ils veillent à la bonne marche économique du groupe et de ses publications, à la définition de sa stratégie et de ses axes de développement. Pour assurer l'indépendance financière et politique des titres et sites du groupe, et pour en garantir l'indépendance et la liberté d'expression, chacun s'engage au respect des valeurs et principes définis au présent Code.

    Les actionnaires proclament leur attachement à l'indépendance éditoriale de ses publications. Ils s'engagent à respecter la présente Charte, ainsi que les chartes spécifiques en usage dans chaque rédaction du groupe. Tout nouvel actionnaire, majoritaire ou minoritaire, devra prendre le même engagement. Les sociétés du groupe Le Monde ne pourront enregistrer les mouvements ou souscriptions de valeurs mobilières donnant accès au capital qu'en contrepartie de l'adhésion et de la signature de la présente Charte par leurs bénéficiaires.

    Les actionnaires, leurs représentants et les membres des conseils de surveillance du groupe Le Monde ne prennent pas part aux choix éditoriaux. Ils n'assistent aux conférences de rédaction que sur invitation de la direction du journal ou de la rédaction, mais n'y interviennent pas. Ils s'interdisent en outre de commander un article et de donner des instructions pour modifier un article ou empêcher sa publication.

    La structure actionnariale du groupe Le Monde fera l'objet d'une publication annuelle sur support papier et/ou numérique par chaque titre du groupe. A cette occasion, un rappel des intérêts détenus par les principaux actionnaires sera également effectué.

    Les actionnaires s'engagent à ne pas imposer de partenariats commerciaux au groupe avec les sociétés au capital desquelles ils figurent ou qui leur sont liées commercialement. De même, ils s'engagent à ne pas empêcher ou faire obstacle à des partenariats du même type avec des sociétés qui se trouveraient en concurrence avec les leurs.

    Lorsqu'un actionnaire du groupe Le Monde ou une entreprise dirigée ou détenue par l'un de ces actionnaires est citée dans un article publié par un titre du groupe Le Monde, cette particularité est signalée dans le corps de l'article, dans sa titraille ou dans une note de bas de page.

    Gouvernance

    Les actionnaires et membres des conseils de surveillance s'engagent à veiller à ce que, dans le cadre d'une expression publique, leurs déclarations ne puissent pas engager le groupe Le Monde, sauf dans le cas d'une communication décidée par le conseil de surveillance.

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    - un mandat électif national ou local (hors mandats municipaux dans des villes de moins de 30 000 habitants

    - des fonctions de direction, d'encadrement ou de représentation d'un parti politique ou d'un syndicat

    - des condamnations définitives à des peines de prison ferme liées aux sujets suivants : (i) incitation à la haine raciale ou pour discriminations ; (ii) financement illicite de partis politiques ; (iii) atteinte aux personnes.

    Devoirs et droits des journalistes

    Le présent Code reconnaît la Déclaration des devoirs et des droits des journalistes, adoptée en 1971, à Munich, dans les termes suivants :

    Déclaration des devoirs et des droits des journalistes

    Préambule

    Le droit à l'information, à la libre expression et à la critique est une des libertés fondamentales de tout être humain.

    De ce droit du public à connaître les faits et les opinions procède l'ensemble des devoirs et des droits des journalistes.

    La responsabilité des journalistes vis-à-vis du public prime toute autre responsabilité, en particulier à l'égard de leurs employeurs et des pouvoirs publics.

    La mission d'information comporte nécessairement des limites que les journalistes eux-mêmes s'imposent spontanément. Tel est l'objet de la déclaration des devoirs formulés ici.

    Mais ces devoirs ne peuvent être effectivement respectés dans l'exercice de la profession de journaliste que si les conditions concrètes de l'indépendance et de la dignité professionnelle sont réalisées. Tel est l'objet de la déclaration des droits, qui suit.

    Déclaration des devoirs

    Les devoirs essentiels du journaliste, dans la recherche, la rédaction et le commentaire des événements, sont :

    1/ Respecter la vérité, quelles qu'en puissent être les conséquences pour lui-même, et ce, en raison du droit que le public a de connaître la vérité ;

    2/ Défendre la liberté de l'information, du commentaire et de la critique ;

    3/ Publier seulement les informations dont l'origine est connue ou les accompagner, si c'est nécessaire, des réserves qui s'imposent ; ne pas supprimer les informations essentielles et ne pas altérer les textes et documents ;

    4/ Ne pas user de méthodes déloyales pour obtenir des informations, des photographies et des documents ;

    5/ S'obliger à respecter la vie privée des personnes ;

    6/ Rectifier toute information publiée qui se révèle inexacte ;

    7/ Garder le secret professionnel et ne pas divulguer la source des informations obtenues confidentiellement ;

    8/ S'interdire le plagiat, la calomnie, la diffamation et les accusations sans fondement ainsi que de recevoir un quelconque avantage, en raison de la publication ou de la suppression d'une information ;

    9/ Ne jamais confondre le métier de journaliste avec celui du publicitaire ou du propagandiste ; n'accepter aucune consigne, directe ou indirecte, des annonceurs ;

    10/ Refuser toute pression et n'accepter de directive rédactionnelle que des responsables de rédaction.

    Tout journaliste digne de ce nom se fait un devoir d'observer strictement les principes énoncés ci-dessus.

    Reconnaissant le droit en vigueur dans chaque pays, le journaliste n'accepte, en matière d'honneur professionnel, que la juridiction de ses pairs, à l'exclusion de toute ingérence gouvernementale ou autre.

    Déclaration des droits

    1/ Les journalistes revendiquent le libre accès à toutes les sources d'information et le droit d'enquêter librement sur tous les faits qui conditionnent la vie publique.

    Le secret des affaires publiques ou privées ne peut en ce cas être opposé au journaliste que par exception et en vertu de motifs clairement exprimés ;

    2/ Le journaliste a le droit de refuser toute subordination qui serait contraire à la ligne générale de son entreprise, telle qu'elle est déterminée par écrit dans son contrat d'engagement, de même que toute subordination qui ne serait pas clairement impliquée par cette ligne générale ;

    3/ Le journaliste ne peut être contraint à accomplir un acte professionnel ou à exprimer une opinion qui serait contraire à sa conviction ou à sa conscience ;

    4/ L'équipe rédactionnelle doit être obligatoirement informée de toute décision importante de nature à affecter la vie de l'entreprise.

    Elle doit être au moins consultée, avant décision définitive, sur toute mesure intéressant la composition de la rédaction : embauche, licenciement, mutation et promotion de journalistes ;

    5/ En considération de sa fonction et de ses responsabilités, le journaliste a droit non seulement au bénéfice des conventions collectives, mais aussi à un contrat personnel assurant sa sécurité matérielle et morale ainsi qu'à une rémunération correspondant au rôle social qui est le sien et suffisante pour garantir son indépendance économique.

    Publicité

    Dans chacun des titres du groupe Le Monde, sur support papier ou numérique, comme dans leurs suppléments ou numéros spéciaux, l'espace rédactionnel et l'espace publicitaire ou promotionnel doivent se distinguer sans aucune ambiguïté. La typographie, l'iconographie et la mise en page de la publicité ou des publi-reportages ne doivent pas prêter à confusion avec le contenu rédactionnel.

    Les impératifs publicitaires ne peuvent pas être évoqués pour influer sur les choix éditoriaux des titres du groupe Le Monde. Les journalistes ne contribuent pas, même de manière anonyme ou à titre gracieux, à la conception, à la rédaction, à l'illustration ou à la mise en page d'une publicité ou d'un publi-reportage publié dans un des titres du groupe.

    Les annonceurs n'ont aucun droit de relecture et d'intervention sur les contenus, y compris dans les suppléments et numéros spéciaux qu'ils auraient contribué à financer.

    Protection des marques

    Les marques du groupe Le Monde ne doivent pas être utilisées dans un cadre incompatible avec les valeurs du groupe. Les Comités d'éthique et de déontologie sont compétents pour apprécier et juger tout risque d'atteinte à l'image de la marque concernée.

    En cas d'accord entraînant un risque de ce type, le président du directoire de la Société éditrice du Monde (SEM) (ou, si elle est distincte de la SEM, le représentant légal de la maison mère du Pôle Magazine) devra saisir le Comité d'éthique et de déontologie concerné, dans un délai lui permettant de se prononcer avant tout engagement irrévocable. A défaut, le Comité d'éthique et de déontologie pourra être saisi par l'un quelconque de ses membres. Il pourra interdire toute utilisation de la marque, en dehors du secteur de la communication et des médias, dont il estimera qu'elle porte atteinte à l'image de cette marque.

    Rôle et pouvoir des sociétés de journalistes

    Instance représentative élue, le bureau des sociétés des journalistes (SDJ) ou de leur équivalent (associations de journalistes, sociétés de rédacteurs, etc.) de chaque publication a pour interlocuteur naturel et permanent la direction de sa rédaction du titre. En cas de litige, il peut saisir le Comité d'éthique et de déontologie compétent.

    Confronté à un problème d'ordre déontologique, tout journaliste est en droit de saisir le bureau de sa SDJ, afin que ce dernier en prenne connaissance, le soumette à la direction de la rédaction en vue de trouver une solution. La direction de la rédaction et la direction de la publication peuvent également saisir le bureau de la SDJ.

    La SDJ d'une publication est préalablement informée, dans un délai raisonnable, de toute décision relevant de la politique de développement du titre (notamment création ou acquisition d'un site internet, support audiovisuel et d'un nouveau produit ou d'une nouvelle activité). En cas de projet de changement de formule, la SDJ est informée par le directeur de la rédaction ou le directeur de publication. En cas de projet de modifications touchant au circuit de réalisation, et postérieurement à l'information des élus du personnel, le directeur de la rédaction en informera la SDJ concernée.

    Rôle et pouvoir des comités d’éthique et de déontologie

    Les Comités d'éthique et de déontologie, auquels les statuts des sociétés du groupe le Monde se réfèrent expressément, ont pour objet de veiller au respect de la présente Charte d'éthique et de déontologie dans les différentes publications et sites du groupe. Ils n'ont pas compétence pour se prononcer sur le contenu d'un article, ni pour prononcer des sanctions à l'encontre des journalistes.

    En cas de litige sur l'interprétation ou l'application de la Charte, le Comité d'éthique et de déontologie concerné peut être saisi par deux de ses membres, par une SDJ, la direction de la rédaction ou par le président du directoire. Dans un délai d'un mois à dater de la saisine, et après avoir auditionné les personnes de son choix, le Comité émet un avis et/ou des recommandations qui seront communiqués aux journalistes intéressés, à la direction de la rédaction concernée et au président du directoire, et qui pourront être publiés à sa demande. La direction du titre concerné s'engage à répondre de façon circonstanciée, et dans un délai de quinze jours, à l'avis ou aux recommandations du Comité d'éthique et de déontologie.

    Les Comités d'éthique et de déontologie se réuniront sur convocation de leur président ou à la demande d'au moins deux de leurs membres, et au moins deux fois par an. Ils établiront un rapport annuel qui rendra compte des sujets dont ils auront été saisis ainsi que des avis et recommandations rendus, rapport qui sera tenu à la disposition de toute personne intéressée et distribué aux journalistes des titres et sites concernés.

    Le Comité d'éthique et de déontologie du quotidien Le Monde, de ses suppléments ou déclinaisons et du site lemonde.fr sera constitué et statutairement composé comme suit, ainsi que précisé dans le pacte d'actionnaires passé entre la société Le Monde Libre et le Pôle d'indépendance : deux représentants de la Société des Rédacteurs du Monde (SRM), un représentant de la Société des Rédacteurs du Monde Interactif (SRMIA), un représentant des Sociétés des Cadres et Employés du Monde, un représentant de la Société des Lecteurs du Monde, le président du directoire de la société Le Monde SA (LMSA) ou son délégataire, le directeur du Monde ou son représentant, le directeur de la rédaction du Monde ou son représentant, deux personnalités qualifiées et indépendantes, nommées par le conseil de surveillance de LMSA avec l'accord express des sociétés de journalistes concernées (SRM et SRMIA), une représentant de l'Association Hubert Beuve-Méry ou, en cas de dissolution de cette dernière, une personnalité qualifiée et indépendante, nommée par la Société des lecteurs du Monde et agréée par la SRM et la SRMIA, qui présidera le Comité.

    Le cas échéant, si l'ordre du jour de la séance l'exige, les directeurs de la publication des titres ou sites concernés pourront être auditionnés.

    Par ailleurs, à chaque fois que Le Monde.fr figurera à l'ordre du jour du comité, le responsable éditorial du Monde.fr y participera.

    Le Comité d'éthique et de déontologie du Pôle Magazines sera constitué et statutairement composé comme suit, ainsi que précisé dans le pacte d'actionnaires passé entre la société Le Monde Libre et le Pôle d'indépendance : deux représentants de la SCP PVC, un représentant de la Société de journalistes de Télérama, un représentant de la Société de journalistes de La Vie un représentant de la Société de journalistes de Courrier international, le président du directoire de la société LMSA ou son délégataire, le directeur de la rédaction de Télérama, le directeur de la rédaction de La Vie, le directeur de la rédaction de Courrier international, une personnalité qualifiée et indépendante, nommée par le conseil de surveillance de LMSA avec l'accord express des sociétés de journalistes du Pôle Magazines, qui présidera le Comité, un membre de l'Association Georges-Hourdin (étant entendu qu'il ne pourra avoir occupé précédemment de fonctions exécutives dans une publication du Groupe).

    Le cas échéant, si l'ordre du jour de la séance l'exige, les directeurs de la publication des titres ou sites concernés pourront être auditionnés.

    DOCUMENTS DU COMITÉ D’ÉTHIQUE

    Le règlement intérieur du Comité d’éthique et de déontologie du Monde

    Synthèses d’activité annuelles :

    MODIFICATIONS DE LA CHARTE D'ÉTHIQUE ET DE DÉONTOLOGIE

    Toute modification de la Charte d'éthique et déontologie du groupe Le Monde devra faire l'objet d'un vote des Assemblées générales de la SEM et de LMSA et avoir été préalablement approuvée par les deux Comités d'éthique et de déontologie et par les conseils de surveillance de la SEM et de LMSA.

    La Société des rédacteurs du Monde

    La Société des rédacteurs du Monde interactif

    La Société des journalistes de Télérama

    La Société des rédacteurs de La Vie

    La Société des journalistes de Courrier international

    Le Monde Libre

    Le Pôle d'indépendance du groupe Le Monde

    Le président du directoire de la Société éditrice du Monde et du Monde SA

    La directrice de la rédaction du Monde

    Les rédacteurs en chef du Monde.fr

    La directrice de la rédaction de Télérama

    Le directeur de la rédaction de La Vie

    Le directeur de la rédaction de Courrier international.

    ANNEXES

    Principes déontologiques

    Interviews : Les interviews publiés sous forme “Questions-réponses” ne doivent pas être relus par les personnes interrogées, ou alors dans le seul but d'éviter toute erreur factuelle ou de compréhension. Si la personne interrogée modifie substantiellement la teneur de ses propos, l'auteur de l'interview peut, avec la direction de la rédaction, refuser de publier l'entretien.

    Voyages de presse : Est qualifié de voyage de presse un déplacement organisé à des fins promotionnelles et pris en charge par un organisme extérieur. Le recours aux voyages de presse doit rester exceptionnel et se justifier professionnellement. L'acceptation d'un voyage de presse doit faire systématiquement l'objet d'une discussion avec un responsable hiérarchique, afin d'en déterminer l'intérêt et la nécessité. Tout journaliste peut refuser de participer à un voyage de presse, sans avoir à s'en justifier. La participation à un voyage de presse ne saurait valoir engagement du journaliste ou de sa rédaction à publier un article en résultant.

    La mention “Envoyé spécial” ne peut être utilisée, en cas de publication d'un article, que dans l'hypothèse où les frais de transport ont été pris en charge par le journal concerné. Dans le cas contraire, il ne peut être fait mention que du lieu où ont été collectées les informations. Cadeaux : Les journalistes s'engagent à refuser tout cadeau d'une valeur supérieure à 70 euros, ou de nature à mettre en cause leur indépendance. En cas de prêt de produits en vue de la rédaction d'un article, la mise à disposition des produits ou matériels ne peut dépasser une durée de trois mois.

    Droits de réponse et rectificatifs : Les droits de réponse sont publiés conformément à la loi. Tout journaliste concerné par la publication d'un droit de réponse doit être informé avant ladite publication. Il en va de même pour les rectificatifs.

    Conflits d'intérêt : Les journalistes du groupe n'acceptent pas de traiter un sujet autour duquel apparaît un conflit d'intérêt personnel. Ils ne couvrent pas un domaine dans lequel un membre de leur famille ou de leur entourage proche occupe une fonction d'autorité. Ils n'achètent pas d'actions d'une société dont ils suivent les activités pour leur journal.

    Toute chronique d'un ouvrage ou d'une œuvre dont l'auteur travaille régulièrement pour le titre ou le site qui la publie doit faire mention de cette qualité de collaborateur.

    NB. D'autres principes rédactionnels peuvent figurer dans les textes et chartes propres aux différents titres du groupe.

    Déclarations d’intérêt

    Déclaration d'intérêt de Louis Dreyfus, président du directoire du groupe Le Monde

    Déclaration d’intérêt de Jérôme Fenoglio, directeur du Monde et membre du directoire du groupe Le Monde

    Le Monde

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    Valeurs Actuelles

    Agression dans un centre commercial de La Défense: un vendeur dénonce l’insécurité croissante

    Jeudi 24 mars, un vigile de La Défense, dans les Hauts-de-Seine, a été violemment frappé par un individu. Les faits se sont précisément déroulés au centre commercial Westfield Les 4 Temps. La victime a été transportée dans un état grave aux urgences, et l’individu a pris la fuite. Au lendemain de cette agression, Valeurs actuelles a pu interroger un vendeur du centre commercial, qui a délivré un message inquiétant sur l’ambiance qui règne dans l’immense bâtiment. « A La Défense, il y a des jours où il ne se passe rien, et d’autres jours, on a un collègue qui voit un type qui vole, qui le ceinture et tout le magasin part en bagarre », a-t-il lancé

    🔴 Un #vendeur du centre commercial Les 4 Temps, de La Défense, témoigne de l'ambiance délétère qui s'installe peu à peu dans le quartier: 🗣️ «Si Westfield pense qu'il faut laisser faire et que ça va passer, il se trompe. C'est partout pareil avec ces gens qui foutent le bordel» pic.twitter.com/64Y3mWZpi3

    — Amaury Bucco (@AmauryBucco) March 26, 2022

    Inquiétude

    Pointant du doigt un « délitement », le vendeur met en garde sur la réalité. Malgré l’apparence d’un « lieu assez classe, avec des tours de business et des gens en costard », la situation s’envenime souvent. « La plupart du temps, c’est d’apparence calme mais quand le volcan pète, il pète », a-t-il assuré. « Si Westfield pense qu’il faut laisser faire et que ça va passer, il se trompe. C’est partout pareil avec ces gens qui foutent le bordel », a-t-il ajouté. Selon ce vendeur, les individus qui sèment la zizanie sont encore gérables, mais la situation risque de se dégrader. « On montre un peu les muscles et les mecs se barrent. Mais ils sont nombreux et dans quelques mois, ce sera beaucoup plus difficile », s’est inquiété l’employé. Evoquant sa propre expérience personnelle, ce dernier a raconté qu’à chaque fois qu’il avait un problème dans le magasin, il faisait face à « quelqu’un qui vient d’Afrique » et ce « 100% du temps ».

    Hauts-de-Seine : les dernières actualités

    [Info VA] Hauts-de-Seine : un vigile dans le coma après avoir été violemment agressé à La Défense

    Nanterre : l’équipe de tournage de “Lupin” dépouillée par une vingtaine d’individus, le butin estimé à 300.000 euros 

    Hauts-de-Seine : un gang de jeunes revendiquait ses vols de montres Rolex dans des clips de rap

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Le Monde

    Sexualité sur les réseaux sociaux : la traque à l’impunité

    podcast Le podcast « Nos futurs, la parole à la relève » du « Monde Campus » part à la rencontre de jeunes qui s’engagent. Quatrième épisode de cette série, avec un reportage autour du cyberharcèlement et du cybersexisme.

    Vengeances sexuelles, photos dénudées, moqueries… Sur les réseaux sociaux, l’intimité et la sexualité peuvent parfois être étalées au grand jour. Pour lutter contre le cybersexisme et le cyberharcèlement, des jeunes militantes s’engagent et s’activent sur le terrain. Dans l’association Stop Fisha, elles sont plusieurs dizaines de bénévoles qui, au quotidien et par écrans interposés, écoutent et rassurent les victimes, débusquent les comptes injurieux, les infiltrent et les dénoncent… pour mettre fin à l’impunité. Car, au-delà de la divulgation et de la honte, ces comptes dits « Fisha » peuvent recourir au chantage, au commerce d’images et à des menaces. Alors, pour éviter les dérives et endiguer ce phénomène, le collectif intervient aussi auprès des plus jeunes, principaux utilisateurs des réseaux sociaux, et potentiels bourreaux ou victimes.

    Pour ce quatrième épisode du podcast « Nos futurs, la parole à la relève » du « Monde Campus », la journaliste Judith Chrétit a suivi Laura, Juliette et Victoire, trois bénévoles de Stop Fisha. Sur l’île de Ré, elles sont allées expliquer leur combat à des élèves de troisième. Un podcast réalisé en partenariat avec Les Champs Libres et la métropole de Rennes, à l’occasion du festival « Nos futurs » organisé du 22 au 27 mars à Rennes.

    « Nos futurs, la parole à la relève », un podcast réalisé par Le Monde, en partenariat avec les Champs Libres et la métropole de Rennes. Tournage, montage et voix-off : Judith Chétrit. Production éditoriale et voix-off : Joséfa Lopez pour Le Monde. Captation et mixage : Eyeshot. Identité graphique : Mélina Zerbib, Solène Reveney. Partenariat : Sonia Jouneau, Victoire Bounine.

    « Nos futurs, la parole à la relève », le podcast du « Monde Campus » sur les jeunes et l’engagement

    Le Monde

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    France24 - World

    ‘Open the schools’: Afghan women protest against Taliban reversal on education

    Issued on: 26/03/2022 - 10:18Modified: 26/03/2022 - 14:48

    FRANCE 24 Follow

    About two dozen girls and women chanting "open the schools" protested in the Afghan capital Saturday against the Taliban's decision to shut their secondary schools just hours after re-opening them this week.

    Thousands of jubilant girls across Afghanistan had flocked to learning institutions on Wednesday ― the date the education ministry had set for classes to resume.

    But just hours into the first day, the ministry announced a shock policy reversal that left youngsters saying they felt betrayed and foreign governments expressing outrage.

    "Open the schools! Justice, justice!" chanted protesters Saturday, some carrying school books as they gathered at a city square in Kabul.

    They held banners that said: "Education is our fundamental right, not a political plan" as they marched for a short distance and later dispersed as Taliban fighters arrived at the scene.

    The protest was the first held by women in weeks after the Taliban rounded up the ringleaders of initial demonstrations held after they returned to power in August.

    Clear message to #Taliban from 🔟Members of the #SecurityCouncil 🇮🇪🇲🇽🇬🇧🇺🇸🇦🇪🇦🇱🇧🇷🇫🇷🇬🇦🇳🇴Open the schools for all girls in #Afghanistan now!UN & the int'l community stand ready to continue supporting the people - incl education for all children. @UNAMAnews @antonioguterres pic.twitter.com/PDcsCMgSPS

    March 25, 2022

    The Islamists have not given a clear reason for their decision, which came after a meeting late Tuesday of senior officials in the southern city of Kandahar, the Taliban's de facto power centre and spiritual heartland.

    It followed months of work by some foreign countries on a plan to support the payment of teachers' wages.

    Afghan secondary school girls have now been out of education for more than seven months.

    "Even the Prophet (Mohammed) said everyone has the right to education, but the Taliban have snatched this right from us," said youngster Nawesa at the demonstration, which was organised by two women's rights groups.

    "The Taliban cannot oppress the women of Afghanistan," said another protester, Laila Basim.

    The United States expects the Taliban to reverse its decision to keep girls out of Afghan schools "in coming days", US special envoy Thomas West said Saturday.

    The United States called off talks with the hardline administration on the sidelines of the Doha Forum in response to the ban announced on Wedesday.

    West who led talks with the Taliban, told the forum: "I'm hopeful that we'll see a reversal of this decision in coming days.

    "I was surprised at the turnaround this past Wednesday and I think you have seen the world react and condemn this. It is a breach first and foremost of the Afghan people's trust."

    Since returning to power on August 15 the Taliban have rolled back two decades of gains made by the country's women, who have been squeezed out of many government jobs, barred from travelling alone, and ordered to dress according to a strict interpretation of the Koran.

    The Taliban had promised a softer version of the harsh Islamist rule that characterised their first stint in power from 1996 to 2001.

    But many restrictions have still been imposed ― if not at the national level then implemented locally at the whim of regional officials.

    Some Afghan women initially pushed back against the Taliban's curbs, holding small protests where they demanded the right to education and work.

    But the Taliban soon rounded up the ringleaders, holding them incommunicado while denying that they had been detained.

    Since their release, most have gone silent.

    (FRANCE 24 with AFP)

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    UN votes to establish formal presence in Taliban-run Afghanistan

    Girls' schools in Afghanistan ordered to shut just hours after reopening

    Valeurs Actuelles

    Crack à Paris : 107 interpellations depuis le début de l’année

    C’est un fléau qui prend de l’ampleur. Comme l’a fait savoir Le Figaro le 25 mars, les affaires de stupéfiants à Paris se multiplient depuis le début de l’année 2022. Au total, la problématique du crack a conduit à l’interpellation de 107 personnes en trois mois impliquées dans 75 dossiers. Parmi les individus arrêtés, 52 étaient concernés par un trafic de drogue, notamment dans les quartiers nord-est de la capitale.

    Stalingrad, Eole et Porte de la Villette

    En comparaison, la Préfecture de police a indiqué que 388 trafiquants et 419 consommateurs ont été interpellés sur toute l’année 2021. A Stalingrad, quartier surnommé « Stalincrack » tant cette drogue a pris de l’ampleur, les affaires sont nombreuses. En effet, un tiers des interpellations concernent des faits survenus dans ce quartier et ceux des Jardins d’Eole et de la Porte de la Villette. Mais malgré l’intervention des forces de l’ordre, le phénomène ne faiblit pas dans ces quartiers où le trafic et la consommation de crack ont pris une ampleur gigantesque. De leurs côtés, les pouvoirs publics ne semblent pas trouver de solutions efficaces et pérennes pour contrer ce fléau.

    Paris : les dernières actualités

    Sandrine Rousseau parachutée aux législatives à Paris malgré un vote local défavorable

    “Une situation insoutenable” : un syndicat RATP veut fermer la station Porte de la Villette gangrenée par les toxicomanes 

    Paris : le gouvernement autorise les salles de shoot, les riverains s’inquiètent

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Le Figaro

    Haute-Loire : un magnétiseur condamné à 10 ans de prison pour viols

    Douze femmes qui ont eu recours aux services d'Yves Pesseat, 56 ans, l'ont accusé de gestes déplacés et, pour cinq d'entre elles, de viols.

    Un homme se présentant comme un magnétiseur a été condamné samedi par la Cour d'assises de Haute-Loire à 10 ans de prison pour avoir violé ou agressé sexuellement plusieurs de ses clientes entre 2013 et 2017.

    À lire aussiLille : trois ans avec sursis requis contre un médecin pour agressions sexuelles

    Yves Pesseat, 56 ans, a été condamné à dix ans de prison pour les viols ou agressions sexuelles commis sur douze femmes âgées de 30 à 60 ans.

    Une peine complémentaire d'interdiction définitive d'exercer la profession de magnétiseur ou toute activité en lien avec les soins à la personne a également été prononcée à son encontre.

    Lors du procès qui s'est entièrement déroulé à huis clos, le parquet avait requis une peine de 13 ans d'emprisonnement.

    Les faits reprochés avaient débuté en 2013 lors de l'ouverture du cabinet de ce magnétiseur à Bas-en-Basset (Haute-Loire) et s'étaient poursuivis en 2017, année où une première plainte avait été déposée.

    Douze femmes, qui avaient eu recours à ses services pour soulager des douleurs ou un mal-être, l'accusaient de gestes déplacés et, pour cinq d'entre elles, de viols.

    À lire aussiLille : trois ans avec sursis requis contre un médecin pour agressions sexuelles

    En raison du nombre important de victimes et de la trentaine de témoins et d'experts appelés à la barre, la fin du procès prévue vendredi avait été repoussée à samedi.

    À VOIR AUSSI - Présidentielle 2022: Hidalgo veut un budget d'un milliard d'euro contre les violences faites aux femmes

    Logement social : Gabriel Matzneff demande à la Ville de Paris de rénover sa salle de bains

    L'écrivain est locataire depuis 28 ans d'un studio de la Ville de Paris, dans le Ve arrondissement. La demande a été refusée par le bailleur.

    Assassinat d'Aramburu à Paris : Loïk Le Priol, le principal suspect, remis par la Hongrie aux autorités françaises

    Romain Bouvier, ancien étudiant de l'université parisienne d'Assas lié à l'ultradroite, et autre mis en cause dans la mort de l'ex-rugbyman, a quant à lui été mis en examen ce vendredi pour «assassinat» et écroué.

    Un migrant meurt électrocuté en montant sur un wagon de fret à Valenciennes

    Quatre Érythréens ont été victimes d'un «arc électrique», alors qu'ils tentaient de monter sur un wagon. Deux sapeurs-pompiers ont aussi été légèrement blessés.

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    France24 - Monde

    Au Québec, La Presse s'interroge sur l'héritage des Gilets jaunes dans la campagne présidentielle

    Publié le : 25/03/2022 - 12:27

    Romain BRUNET Suivre

    Le quotidien québécois La Presse s'intéresse cette semaine à ce qu'il reste du mouvement des Gilets jaunes dans les programmes présidentiels. Le journal note que le référendum d’initiative citoyenne (RIC) a largement été repris par les candidats, mais cite l’un de ses acteurs pour qui le résultat global, plus de deux ans après, est un échec.

    Les revendications portées par le mouvement des Gilets jaunes en France sont-elles présentes dans la campagne présidentielle ? C'est la question à laquelle tente de répondre le quotidien québécois La Presse, dans un article publié mardi 22 mars, en relevant la promesse d'amnistie faite par Jean-Luc Mélenchon aux Gilets jaunes condamnés par la justice française.

    "Le chef de La France insoumise est le seul candidat à la présidentielle à vouloir ouvertement réhabiliter les Gilets jaunes, écrit Jean-Christophe Laurence, l'auteur de l'article. La campagne électorale ne se jouera sans doute pas sur ce débat. En revanche, on constate que certaines mesures portées par les Gilets jaunes ont infusé dans les programmes présidentiels, signe que le mouvement n'a pas été vain, même si le volcan semble éteint."

    >> À lire : Avec son sweat militaire, Macron la jouerait-il comme Zelensky ?

    Le journal note ainsi que le candidat de La France insoumise, mais aussi huit autres candidats, proposent dans leur programme l'une des revendications phares des Gilets jaunes : le référendum d'initiative citoyenne (RIC). "Seuls Emmanuel Macron, Éric Zemmour et la candidate d'extrême gauche Nathalie Artaud l'ignorent complètement", indique l'auteur.

    Le pouvoir d'achat, l'autre revendication au cœur du mouvement il y a deux ans, est également bien présent. Mais pour Olivier Ihl, professeur de politique à l'Université de Grenoble interrogé par La Presse, les propositions sur la hausse des salaires, le blocage des prix de l'énergie ou des produits de première nécessité ne concernent "qu'à moitié" les revendications initiales des Gilets jaunes.

    Un mouvement qui pourrait rejaillir

    "Les Gilets jaunes étaient des gens de petite classe moyenne qui rejetaient la fiscalité jugée excessive de l'État. Alors que là, on s'adresse plutôt aux catégories populaires qui, en dehors du prix de l'essence, s'inquiètent pour le prix des pâtes ou du pain. C'est l'inflation, le coût de la vie en général. Le contexte économique actuel", explique le professeur.

    Le quotidien québécois a également interrogé un ancien Gilet jaune, Fabrice Grimal, auteur du livre "Une année en jaune", pour qui le mouvement s'est soldé par un échec. "Des centaines ont croupi en prison. Des centaines ont été blessés. Tout ça pour quoi ? Pour rien. Politiquement, rien n'a changé. Le système est de pire en pire", affirme-t-il.

    >> À voir : "En Algérie, on regarde la campagne présidentielle française avec moins de passion"

    L'auteur de l'article souligne toutefois que de nombreux membres des Gilets jaunes se sont recyclé dans le mouvement anti-passe sanitaire et que la colère populaire pourrait rejaillir à la faveur "d'une étincelle". C'est d'ailleurs ce qu'explique Christian Le Bart, enseignant à l'Institut d'études politiques de Rennes et auteur du livre "Petite sociologie des Gilets jaunes", lui aussi interrogé par La Presse.

    "Ce mouvement peut renaître. Le problème du coût de la vie n'est pas réglé, loin de là, et on peut très bien avoir un renouveau, soit avec les mêmes, soit avec d'autres. D'autant que les Gilets jaunes ont laissé une empreinte assez forte dans l'opinion publique, mais finalement assez positive, malgré les violences", conclut-il.

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    Un bilan d’Emmanuel Macron en demi-teinte, pour le journal The Guardian

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    Présidentielle : quand la presse étrangère s'étonne des effets du système des parrainages

    L'Humanité

    Rugby. Les Bleus, reçus cinq sur cinq, rêvent du Mondial

    Actu

    Face aux Anglais, le XV de France s’offre une 5e victoire, franche, 25 à 13 et remporte le tournoi des VI-Nations... Et ensuite ?

    Éric Serres

    Le tournoi des VI-Nations a confirmé, avec ce 10e grand chelem pour l’équipe de France, ce que l’on pressentait depuis deux années et l’arrivée à sa tête de Fabien Galthié. Le XV de France, aujourd’hui deuxième nation du rugby mondial, est dorénavant le favori de la prochaine Coupe du monde, qui aura lieu en 2023. Battre les Anglais (25-13) en leur laissant des miettes, voilà un message clair au reste de la planète Ovalie. Avec un staff renforcé, un squad de spécialistes dans tous les domaines du jeu, le sélectionneur peut dorénavant envisager l’avenir avec sérénité. Il est aussi appuyé dans sa démarche par la Fédération, qui a su trouver les arguments afin de réunir toute la famille du rugby autour du projet « Mondial 2023 ». Les clubs, les joueurs, tous jouent le jeu sur et hors du terrain. Certes, il reste encore un peu plus d’un an avant le premier match des Tricolores, le vendredi 8 septembre 2023 au Stade de France, contre les All Blacks, mais les astres sont cette fois-ci bien alignés. Avec un super Antoine Dupont à la manœuvre épaulé par les Ntamack, Penaud, Villière, Alldritt, Cros, Baille, Woki, on en passe et des meilleurs, le coq gaulois peut voir la vie en bleu. 

    sportsrugbytournoi des 6 nations
    Le Figaro

    Guerre en Ukraine : comment fonctionnent ces drones «kamikazes» que pourrait fournir l'armée américaine

    Charles LescurierService Infographie

    INFOGRAPHIE - Les États-Unis ont annoncé la livraison de ces engins légers très perfectionnés, transportables dans un sac à dos, qui une fois leur cible détectée plongent dessus pour la détruire.

    Pas de troupes au sol, pas d'avions de chasse, pas de zone d'exclusion aérienne. Si l'aide de l'Occident à l'Ukraine a commencé avec prudence par l'envoi de casque, de gilets pare-balles et de munitions, elle s'intensifie avec le temps pour fournir une gamme d'armes de plus en plus efficaces et sophistiquées. Mercredi 16 mars, le président américain Joe Biden a annoncé une enveloppe supplémentaire de 800 millions de dollars, dont 800 missiles antiaériens Stinger, 9000 armes antichars (dont 2000 Javelin) et toute une panoplie d'armes légères destinées aux combattants ukrainiens. Selon les médias américains, figurerait dans ce package une centaine de drones tactiques légers Switchblade, dits «kamikazes» parce qu'une fois repérée, ils se jettent sur leur cible en explosant.

    Dès le début de l'invasion russe, différents types de drones se sont imposés par leur efficacité. Les drones de combat ukrainiens Bayraktar achetés à la Turquie à partir de 2019 ont prouvé leur efficacité, avec à leur crédit un certain nombre d'attaques réussies contre des chars et des véhicules blindés russes. Dès le lendemain de l'invasion de son pays, le ministre ukrainien de la Défense avait appelé sur Facebook les particuliers possédant un drone commercial à mettre leur appareil à disposition des autorités. Depuis, ces centaines de petits engins civils fournissent quantité d'images pouvant servir à repérer des départs de tirs, à surveiller les abords d'un immeuble, d'un abri ou être exploitées par les troupes au sol… Certains engins ont été bricolés avec l'ajout d'une grenade ou d'un cocktail molotov pour être utilisés directement dans des affrontements.

    Avec le drone Kamikaze promis par les États-Unis, c'est une nouvelle arme, peu chère, d'un coût de 6000 dollars pour le plus petit modèle et facile d'emploi qui pourrait venir renforcer l'arsenal ukrainien. Plus agile que les Stinger (missiles antiaériens) et Javelin (missiles antichars), fabriqué par la société californienne AeroVironment, le Switchblade 300 peut être transporté dans un sac à dos. Il ne pèse que 2,5 kg pour une longueur de 60 cm. Replié dans un tube, il est lancé comme un obus de mortier. Une fois en l'air, il déploie ses ailes et son empennage pour se déplacer à une hauteur de 150 m à une vitesse de croisière de 100 km/h, entraîné par une petite hélice électrique. Pendant le vol d'une quinzaine de minutes au maximum dans un rayon de 10 km, l'opérateur reçoit les images transmises par l'appareil sur une tablette de contrôle portative. Une fois la cible identifiée (troupe, infrastructure, véhicule…), il se précipite dessus, pour la détruire dans l'explosion de sa charge à fragmentation. L'engin peut contourner les défenses ou plonger à la verticale pour atteindre l'intérieur des tranchées ou des véhicules. En cas d'erreur ou de doute, l'objectif peut être désengagé et le drone peut poursuivre sa route en cherchant à en acquérir de nouveaux.

    Il en existe une autre version, le Switchblade 600, plus lourd, plus puissant, d'une portée de 40 km, avec une durée de vol augmentée à 40 min pour une vitesse de 115 km/h. Il peut être opérationnel en moins de 10 minutes et viser des cibles plus imposantes comme des chars grâce à une ogive antiblindage.

    Ces armes portatives, ultramobiles, dont on sait encore peu de choses, employées au plus près de l'ennemi pourraient être un atout majeur compte tenu de la tournure que prend le conflit, avec le siège des villes qui voit des hommes au sol opérer en petites équipes pour frapper les points faibles des forces russes, puis battre en retraite pour tendre ailleurs une nouvelle embuscade. La centaine d'exemplaires promise par Joe Biden donnera une idée de leur efficacité dans le contexte ukrainien, même si l'on ne connaît pas encore le modèle exact qui devrait être fourni.

    À VOIR AUSSI - Une attaque de drone souffle un immeuble de l'Académie nationale des sciences à Kiev

    Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

    INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 30e jour de l'invasion, des attaques russes dans le Donbass et des contre-attaques ukrainiennes près de Kiev.

    Guerre en Ukraine: l’hypothèse d’une frappe nucléaire tactique russe prise au sérieux par les alliés

    DÉCRYPTAGE - Un mois après le déclenchement des hostilités, Vladimir Poutine n’a pas atteint ses objectifs sur le terrain. Pour conjurer l’échec, il pourrait être tenté par une escalade, intensifier le conflit pour faire plier son adversaire.

    Guerre en Ukraine: pourquoi les Russes ne sont pas accueillis en libérateurs par les russophones

    GRAND ENTRETIEN - Alors que l'armée russe s'attendait à être accueillie en libératrice, la population russophone se montre hostile. La spécialiste des sociétés postsoviétiques Anna Colin Lebedev explique l'origine de cette répulsion.

    France24 - Monde

    Présidentielle : que proposent les candidats en matière d’éducation ?

    Publié le : 23/03/2022 - 17:57Modifié le : 23/03/2022 - 18:00

    Romain BRUNET Suivre

    Savoirs fondamentaux, gratuité des fournitures scolaires, augmentation de la rémunération des enseignants : France 24 fait le point sur les principales propositions des candidats à l’élection présidentielle concernant l’éducation.

    Sujet de préoccupation majeur des Français, l’éducation donne souvent l’occasion de constater que le clivage droite-gauche existe toujours. Entre les candidats à l'élection présidentielle mettant l’accent sur la discipline et le mérite des élèves comme des enseignants, et ceux qui font de l’école pour tous et de l’égalité des chances leur priorité, il y en a pour tous les goûts. Tour d’horizon des principales propositions formulées dans les programmes.

    La candidate de Lutte ouvrière souhaite créer des postes supplémentaires dans l'Éducation nationale et interdire le financement privé des établissements de l'enseignement supérieur.

    >> À lire : Présidentielle : que proposent les candidats en matière de sécurité ?

    Le candidat de Debout le France (DLF) souhaite donner la priorité aux savoirs fondamentaux : s’assurer que les élèves maîtrisent la lecture et l’écriture en sortie de primaire en augmentant les heures consacrées au français en les passant de 9 heures à 15 heures hebdomadaires avec mise à niveau obligatoire pour les enfants en retard et la mise en place d’un soutien personnalité dès la fin de la maternelle. Il compte également revenir à la notation chiffrée, supprimer l’enseignement d’initiation aux langues étrangères (EILE), revenir à un baccalauréat avec davantage d’épreuves écrites et rétablir et développer les internats d’excellence et les bourses au mérite.

    Nicolas Dupont-Aignan veut revaloriser le métier d’enseignant en augmentant les salaires de 20 % dans un premier temps, puis de 20 % supplémentaires en contrepartie d’heures de soutiens scolaires. Il promet de revenir sur la réforme du concours du CAPES et de ne plus envoyer les enseignants débutants dans les établissements les plus difficiles.

    Le député de l’Essonne veut aussi revaloriser les voies professionnelles et technologiques en faisant de l’alternance une cause nationale pour viser un million de contrats, soit un doublement des effectifs actuels, en diversifiant l’offre nationale en l’adaptant aux technologies et métiers nouveaux.

    Il souhaite par ailleurs faire du harcèlement scolaire une grande cause nationale en excluant les élèves coupables et en rendant possible la suspension des allocations familiales de leurs parents, sensibiliser les élèves aux dangers des réseaux sociaux et poursuivre la création d’établissements spécialisés, en internat et avec mesures de sécurité renforcée, afin d’y accueillir les exclus définitifs. Il entend conditionner le versement des allocations familiales à l’assiduité scolaire et autoriser le port de l’uniforme.

    Il veut interdire l’écriture inclusive, interdire aux parents accompagnateurs le port de signes religieux, et verser l’allocation de rentrée scolaire (ARS) sous forme de bons d’achats proportionnés aux revenus des familles.

    Concernant l’enseignement supérieur, le candidat de DLF promet de réaffirmer le principe de la gratuité, de refuser toute procédure de recrutement hors examen unique dans les grandes écoles, d’interdire toute forme de recrutement ou de sélection par tirage au sort, de conditionner le maintien légal des étudiants étrangers en France à leurs résultats et de conditionner les bourses sur critères sociaux à l’assiduité et aux résultats. Il s’engage enfin à construire de nouvelles résidences universitaires avec un tarif d’accès dégressif en fonction des ressources mais conditionné aux résultats et à interdire le port de signes religieux.

    >> À lire : Présidentielle : que proposent les candidats pour l’environnement ?

    La candidate socialiste promet d’augmenter la rémunération des enseignants au niveau de celle des cadres et compte organiser des états généraux de la pédagogie dès 2022 pour déployer des pédagogies ouvertes, inclusives et collaboratives. Elle souhaite mettre fin aux ghettos scolaires en obligeant les départements à adopter un "plan mixité". Elle veut repenser l’enseignement civique en y mettant au cœur la transmission des valeurs de la République : liberté, égalité, fraternité, laïcité, lutte contre toutes les discriminations (antisémitisme, racisme, LGBTQIphobies, sexisme). Elle compte faire de la lutte contre le harcèlement une grande mobilisation du quinquennat.

    Anne Hidalgo promet de supprimer Parcoursup au profit de "règles justes et humaines d’accès à l’enseignement supérieur". Elle souhaite garantir un accompagnement individualisé aux jeunes qui décrochent scolairement et vise 60 % de chaque classe d’âge diplômés de l’enseignement supérieur, contre 38 % aujourd’hui. La maire de Paris veut également donner la possibilité de travailler et d’étudier en alternance grâce à des horaires et des programmes adaptés. Elle compte enfin mettre en place un programme majeur d’éducation artistique à l’école.

    Le candidat écologiste souhaite l’organisation d’une conférence de consensus avec l’ensemble de la communauté éducative pour "faire la place aux pédagogies favorisant l’accrochage scolaire et aux apprentissages par l’expérience". Il promet le recrutement d’au moins 65 000 enseignants, l’augmentation de 20 % des salaires des enseignants, le rétablissement de l’entrée progressive dans le métier, la réforme de la carte scolaire pour favoriser une politique de mixité sociale et scolaire, le recrutement de 2 000 médecins scolaires, de 1 000 assistants sociaux et de 3 000 infirmiers pour assurer une couverture des besoins adaptée, le rétablissement des réseaux d’aide spécialisées aux élèves en difficulté (RASED) dans le premier degré et la reconnaissance des 125 000 accompagnants d’élève en situation de handicap (AESH) comme membres à part entière des équipes éducatives et pédagogiques.

    Yannick Jadot souhaite que l’élaboration des programmes soit confiée à une autorité indépendante et entend valoriser la voie professionnelle, "indispensable à la transition écologique". Il entend renforcer l’éducation à la démocratie et mettre en place un "véritable" service public d’orientation.

    Sur l’enseignement supérieur, le député européen promet le remplacement de Parcoursup par un système transparent pour qu’aucun bachelier ne soit laissé sans inscription dans une de ses filières souhaitées, la création de 100 000 places en première année, en particulier dans les formations courtes préparant aux métiers de la transition (BTS et IUT) et dans les filières des métiers de la santé et du social, l'ouverture de formations hors des grandes métropoles. Il veut aussi l’annulation de la hausse des droits d’inscription pour les étudiants étrangers, un accès possible en Master à l’ensemble des étudiants ayant obtenu une Licence, la création de 8 000 à 10 000 postes d’enseignants-chercheurs, l’intégration des classes préparatoires aux universités, la construction de résidences universitaires et l’augmentation du budget de la recherche de 0,76 % à 1 % du PIB.

    >> À lire : Présidentielle : que proposent les candidats en matière d’agriculture ?

    Le candidat du parti Résistons ! souhaite revaloriser le statut et le salaire des enseignants – qui devrait être de 2 181 euros net selon lui pour être comparable aux années 1970 –, alléger les programmes scolaires en insistant sur les savoirs fondamentaux, créer une nouvelle discipline pour maîtriser les outils numériques et revenir sur la réforme du baccalauréat.

    Jean Lassalle promet de valoriser l’alternance et les filières professionnelles en développant au collège et au lycée les enseignements permettant de découvrir "des matières concrètes et artisanales (bois, céramique, verre, sculpture, cuisine, textile, cuir…)" et en aidant financièrement les entreprises à embaucher des apprentis. Il compte instaurer des voyages linguistiques à l’étranger et des séjours à la montagne ou à la campagne au collège et au lycée grâce à des aides étatiques et locales de 500 euros par élève et par année scolaire.

    La candidate d’extrême droite veut restaurer l’efficacité du système éducatif en organisant une remise à plat des méthodes pédagogiques et des contenus, et en repositionner l’école comme vecteur de transmission de l’Histoire de France et de son patrimoine. Pour cela, elle compte augmenter le nombre d’heures de cours des élèves du primaire, donner la priorité en primaire à l’enseignement du français et des mathématiques et limiter le nombre d’élèves par classe à 20 en grande section de maternelle et en CP et à 30 dans le secondaire. Elle veut faire du brevet des collèges un examen d’orientation vers l’enseignement général et technologique, l’enseignement professionnel ou l’enseignement des métiers par l’apprentissage. Elle promet l’abrogation de la réforme Blanquer du baccalauréat pour lui redonner un statut de diplôme "reconnu et valorisant". Elle entend supprimer les enseignements de langue et de culture d’origine (ELCO), rétablir le port d’un uniforme à l’école primaire et au collège et supprimer toute forme de discrimination positive dans l’enseignement secondaire et supérieur.

    Marine Le Pen compte mettre fin à "la doctrine laxiste en matière disciplinaire" en supprimant les allocations familiales et les bourses scolaires en cas d’absentéisme des enfants et de perturbations graves et répétées au sein des établissements scolaires et en instaurant des sanctions-plancher pour protéger les enseignants et mettre fin "à la doctrine du 'pas de vague'". Mais la député du Rassemblement national va plus loin : elle est favorable à l’utilisation systématique par l’institution scolaire de l’article 433-5 du Code pénal relatif aux outrages à une personne chargée d’une mission de service public qui prévoit une peine de six mois de prison et 7 500 euros d’amende et à la généralisation de la vidéoprotection dans le secondaire. Elle veut également interdire le port du voile par les accompagnatrices de sorties scolaires.

    Elle promet enfin de revaloriser le métier d’enseignant en augmentant les salaires de 3 % par an pendant cinq ans, de revoir le recrutement des professeurs et les principes de gestion du corps enseignant.

    >> À lire : Présidentielle : que proposent les candidats pour la culture ?

    Le président sortant souhaite augmenter les heures de français et de mathématiques en primaire et en 6e et mettre les mathématiques dans le tronc commun du lycée. Il veut aussi augmenter la pratique du sport avec 30 minutes par jour d’éducation physique en primaire dès 2022 et 2 heures en plus par semaine au collège.

    Il compte généraliser et renforcer les délégués "non au harcèlement scolaire" au collège et donner plus de moyens aux plateformes dédiées (3018 et 3020). Il entend augmenter jusqu’à 35 heures le temps de travail des accompagnants des élèves en situation de handicap pour les revaloriser et mieux aider les enfants.

    Emmanuel Macron propose la découverte, de la 5e à la 3e, de plusieurs métiers, dont les métiers techniques et manuels et souhaite faire du lycée professionnel une voie d’excellence avec des stages en entreprise en augmentation de 50 % et la rémunération des jeunes.

    Il promet d’ouvrir toutes les places nécessaires dans les filières du supérieur qui correspondent aux besoins du pays, mais aussi de réguler les filières qui ne mènent pas assez à l’emploi. Il entend donner plus de libertés aux établissements pour le recrutement d’une partie de l’équipe pédagogique et garantit enfin des augmentations pour les enseignants qui acceptent de nouvelles missions.

    >> À lire : Présidentielle : que proposent les candidats en matière de santé ?

    Le candidat insoumis promet d’assurer l’égalité devant l’école grâce à la gratuité réelle de l’éducation publique, y compris les cantines, le transport, les activités périscolaires, la fourniture aux élèves des manuels scolaires ainsi que des fournitures sans marque. Il compte également mettre en place "une véritable politique d’éducation prioritaire", réduire partout les effectifs par classe pour faire mieux que la moyenne européenne qui est à 19 et instaurer une nouvelle carte scolaire pour mettre fin à la ségrégation scolaire. Il compte étendre la scolarité obligatoire à 18 ans en proposant, si besoin, une garantie d’autonomie à partir de 16 ans. Il souhaite garantir la variété des langues vivantes enseignées et leur apprentissage dès le CP

    Jean-Luc Mélenchon propose de revaloriser les personnels de l’Éducation nationale en rattrapant le gel du point d’indice depuis 2010 et en mettant à jour les grilles salariales. Il compte aussi renforcer les moyens de l’école avec un plan pluriannuel de recrutement, renforcer les formations des enseignants en intégrant, notamment, la sociologie de l’éducation, la pédagogie, la psychologie de l’enfant et de l’adolescent, et la lutte contre les discriminations. Il souhaite renforcer les effectifs de la vie scolaire et de la médecine scolaire. Il promet également la création d’un véritable service public d’accompagnement du handicap avec un nouveau corps de personnels. Il veut rétablir le diplôme national du baccalauréat, en abrogeant les réformes du lycée, de la voie professionnelle et du collège.

    Le député des Bouches-du-Rhône souhaite par ailleurs "faire de l’école le levier de la bifurcation écologique et démocratique" en intégrant l’enjeu écologique dans les programmes de la maternelle au lycée et en renforçant l’éducation à l’égalité, contre le sexisme et les discriminations.

    Pour l’enseignement supérieur, il veut garantir la gratuité et pour tous les bacheliers l’accès sans sélection à la formation de leur choix en démantelant le système Parcoursup. Il compte également mettre fin à la précarité des doctorants et jeunes chercheurs par la titularisation des personnels effectuant des missions pérennes et en abrogeant la loi de programmation de la recherche pour les années 2021 à 2030. Il promet d’augmenter le budget des universités et des centres de recherche, de lancer un grand plan pour l’immobilier universitaire, incluant la construction et la rénovation de laboratoires, d’amphithéâtres et de lieux de vie sociale, citoyenne et étudiante, de construire 15 000 logements supplémentaires par an et de rénover les logements existants. Enfin, son programme annonce la mise en place d’une garantie d’autonomie de 1 063 euros pour tous les étudiants.

    >> À lire : Présidentielle : les candidats déroulent leurs propositions en faveur des femmes

    La candidate du parti Les Républicains veut une école de la transmission des savoirs qui donne la priorité à l’enseignement des fondamentaux. Pour cela, elle compte augmenter de 2 heures par semaine l’apprentissage du français et d’une heure l’apprentissage des mathématiques à l’école primaire. Elle entend instaurer un examen à l’entrée du collège pour valider les acquis fondamentaux et créer une 6e de consolidation pour aider ceux ayant du retard. Elle souhaite réintégrer les mathématiques dans le tronc commun au lycée, offrir du soutien scolaire gratuit grâce à une "réserve éducative nationale" composée de professeurs retraités et d’étudiants rémunérés et créer des externats d’excellence ouverts jusqu’à 20 h en zones prioritaires pour les devoirs, le sport et la culture.

    Pour les enseignants, Valérie Pécresse promet une revalorisation de leur salaire en début de carrière et lorsqu’ils acceptent des missions supplémentaires ou enseignent dans des établissements difficiles. Elle compte recruter 10 000 enseignants et surveillants et permettre l’autonomie des établissements.

    La présidente de la région Île-de-France se dit favorable à un égal accès à l’enseignement supérieur. Pour cela, elle compte réformer Parcoursup, restaurer les bourses au mérite pour les bacheliers mention Très Bien et revaloriser les bourses étudiantes. Enfin, elle propose la mise en place de "l’université au lycée" avec l’aménagement d’une première année d’enseignement supérieur à distance dans les lycées des territoires ruraux.

    >> À lire : Décentralisation : les propositions des candidats pour les territoires

    Le candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) souhaite augmenter de 33 % les salaires des enseignants et unifier leurs statuts de la maternelle à l’université. Il promet la titularisation de l’ensemble des contractuels, un statut de fonctionnaire pour les AESH et les AED et le recrutement massif de personnels pour avoir 20 élèves maximum par classe et 12 en éducation prioritaire. Philippe Poutou compte également nationaliser l’enseignement privé. Il s’engage enfin pour la construction de bâtiments scolaires afin d’avoir 500 jeunes maximum par établissement.

    Le candidat communiste promet d’augmenter le budget de l’Éducation nationale de 45 % pour atteindre 80 milliards d’euros. Il souhaite mettre en place le droit à la scolarité dès 2 ans et augmenter le temps scolaire pour parvenir à 27 heures par semaine en primaire et 32 heures au collège, dans le but de mettre fin aux devoirs à la maison. Il promet le recrutement de 90 000 enseignants dont la formation sera renforcée, l’augmentation des salaires de 30 %, la gratuité de tout ce qui est nécessaire aux parcours éducatifs et la réduction des effectifs (15 élèves maximum en petite section, 20 maximum pour le reste du primaire, 25 maximum dans le secondaire), notamment en éducation prioritaire (12 élèves par classe maximum). Il compte abroger les réformes du lycée et du baccalauréat.

    Fabien Roussel souhaite créer un véritable métier d’accompagnement des élèves en situation de handicap, sous statut de la fonction publique, avec un salaire digne et une formation ambitieuse. Il propose aussi la mise en place d’un plan de construction et d’amélioration des établissements publics et de leur équipement.

    Le député du Nord souhaite augmenter le budget de l’enseignement supérieur de 14 à 20 milliards d’euros, le recrutement de 15 000 enseignants-chercheurs, la construction de quatre nouvelles universités, un plan national d’équipement et l’augmentation des contrats doctoraux pour les jeunes chercheurs. Il promet enfin la suppression de Parcoursup, une rémunération minimum au Smic pour les alternants et une allocation de 850 euros par mois pour les étudiants.

    >> À lire : Pour ou contre l'Otan : le débat surprise de la présidentielle

    L’autre candidat d’extrême droite prévoit la création d’un grand ministère d’État du Savoir et de la Transmission regroupant l’Instruction publique, l’Enseignement supérieur et la Culture. Il souhaite recentrer l’enseignement autour des savoirs fondamentaux (lire, écrire, compter) à l’école primaire et contrôler leur acquisition en fin de primaire en instaurant un Certificat de fin d’études. Il promet de revenir sur la réforme du lycée et refaire du baccalauréat un examen national. Il entend également protéger les enfants "de toute propagande idéologique à l’école", interdire l’écriture inclusive, instaurer un enseignement et une pratique véritables de la musique en primaire et au collège, mettre fin au collège unique en instituant des classes de niveaux et permettre à tous les collégiens et lycéens de suivre un enseignement de latin et de grec.

    Éric Zemmour promet surtout de rétablir la discipline et le respect de l’autorité à l’école via la suspension des allocations familiales des parents d’élèves perturbateurs ou absentéistes, la transformation des Conseillers principaux d’éducation en Surveillants généraux ayant pour but exclusif le maintien de l’ordre scolaire, l’éloignement des élèves perturbateurs dans des internats de réinsertion et le port obligatoire de la blouse à l’école primaire.

    Il propose d’établir une sélection plus stricte des enseignants et de revaloriser leur salaire grâce à des "primes d’excellence professorale" fondées sur la qualité de la transmission du savoir évaluée grâce de plus fréquentes inspections.

    Sur l’enseignement supérieur, il souhaite "refonder l’université" en désengorgeant les filières saturées et sans débouchés professionnels en introduisant des numerus clausus ciblés, mais aussi en mettant fin à la discrimination positive dans les filières sélectives et en réorientant les moyens pour former plus d’ingénieurs dans toutes les filières. Il entend faciliter l’accès aux bourses sociales et au mérite pour les enfants des classes moyennes et supprimer les bourses pour les étudiants absentéistes. Il compte sélectionner au mérite les étudiants étrangers. Il promet enfin d’investir dans la recherche en portant la dépense publique et privée de recherche et développement à 3 % du PIB, en augmentant les salaires des chercheurs au mérite et en lançant de grands programmes d’innovation (cryptographie quantique, spatial, intelligence artificielle en robotique mobile).

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    Basket-ball. JO de Paris 2024 cherche désespérément une salle

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    La polémique enflait depuis plusieurs jours sur le lieu choisi pour les épreuves de basket des JO 2024. Face à la rébellion des joueurs de l’équipe de France refusant de se produire dans le Hall 6 du Parc des expositions de la Porte de Versailles, le comité d’organisation des JO (COJO) a reculé mais n’a pas de solution de rechange.

    Éric Serres

    Qui se souvient de la Moutète ? Ce marché couvert qui les week-ends se transformait en salle de sport pour le basket. C’était là que s’échangeaient les confis et les volailles la plupart du temps mais que jour de match, l’Élan béarnais y écrivait l’histoire du basket national et européens. Il faut croire que le COJO a voulu s’inspirer de ce glorieux passé et faire revivre aux meilleures équipes du monde de basket-ball, en 2024, cette ambiance d’un autre temps. Jusqu’à hier, le Hall 6 du Parc des expositions de la Porte de Versailles, là où se déroule entre autres le salon de l’agriculture, devait en effet être le lieu où les poules devaient se dérouler. Une aberration pour les basketteurs de l’équipe de France, médaillés d’argent à Tokyo, qui sont très vite montés au créneau. Depuis près d’une semaine, ce hall du Parc des expositions, est jugé indigne d’un tel événement. Brusquement, les relations s’étaient crispées entre les stars de l’équipe de France comme Evan Fournier ou Rudy Gobert, la Fédération internationale (Fiba) et les organisateurs. « Comment peut-on accepter de voir le basket, le sport collectif le plus populaire aux JO, être envoyé dans le parc-expo ? Plafond trop bas, salle pas adaptée », avait tweeté Evan Fournier, l’arrière des New York Knicks, le 16 mars. Quatre jours plus tard, le pivot des Utah Jazz, Rudy Gobert, ironisait lui sur la hauteur de la salle : « Je ne vais pas jouer dans une salle où je me cogne la tête quand je shoote, donc ça n’a pas de sens. »

    Cette fronde était même relayée par un ancien ministre des Sports, David Douillet, qui le 19 mars sur RMC s’indignait : « C’est un manque de respect total, ça me rend dingue ! (…) Je trouve ça dingue qu’on fasse des Jeux au rabais. »

    Face à cette levée de boucliers, Paris-2024 a dans un premier temps tenté d’expliquer par la voix de Martin Fourcade que ce choix avait été fait des raisons budgétaires et écologiques, en avançant que le site « respecte tous les critères fixés par la Fédé internationale de basket » tout en proposant « un modèle de Jeux plus vertueux, plus en phase avec les attentes de tout le monde. » Réponse insuffisante pour Evan Fournier, qui a lâché : « ce sont des excuses à deux balles. »

    Devant un tel refus relayé par la FIBA qui s’est dit berné par les promesses, le COJO coincé dans la raquette, renonce finalement à organiser cette partie du tournoi olympique à la porte de Versailles. Le Cojo pour expliquer sa reculade évoque des raisons techniques : «  Avec un plafond de 9m, cela posait entre autres des soucis en termes d’éclairage, explique une source proche des organisateurs. Les dernières études sur ce point n’étaient pas bonnes et il subsistait un gros risque d’éblouissement des joueurs. »

    À près de deux ans du début des épreuves, le Cojo doit donc se lancer en quête d’une nouvelle salle capable d’accueillir 8.000 personnes, et au standing satisfaisant pour l’un des sports phares des JO. Une quête complexe, puisque « aucune solution de repli », n’avait été prévue. Les villes d’Orléans et de Lyon se sont d’ores et déjà portées candidates.

    basketEquipe de France de basket
    BBC

    SANS TITRE

    Children in Ukraine face a dire situation and one in two have had to flee their homes, a Unicef spokesperson has told the BBC.

    The western Ukrainian city of Lviv has come under heavy rocket fire and James Elder, who's from the UN children's charity Unicef, says the attacks add to the terror felt by people there.

    "I'd been to a hospital where I see women go down, every time there's an air raid siren, carrying two day old babies or women 36 weeks pregnant who are frigid cold", he says.

    "Those women are hiding again tonight - terrified, petrified. And so many other people and children."

    "You can just see in the faces of families who have been through this in Kyiv, or Khakiv, and thought they were getting a moment's respite. Well the missiles tell a very different story tonight."

    Earlier we reported that the city of Slavutych, where many of the Chernobyl power plant's workers live, has been taken by Russian forces.

    Now the International Atomic Energy Agency (IAEA) has expressed its concern over the welfare of the plant's employees, as there has been no staff rotation at the plant for nearly a week.

    The IAEA's director general, Rafael Mariano Grossi, says there are concerns about the ability of staff to regularly rotate and return to their homes to rest.

    Earlier this month, Grossi stressed the ability of staff to carry out their tasks without undue pressure is one of "the seven indispensable pillars for nuclear safety".

    This is not the only nuclear plant held by the Russians. Zaporizhzhia, the largest nuclear power plant in Europe, is also in the hands of Russian troops.

    "For God's sake, this man cannot remain in power," said US President Joe Biden of his Russian counterpart, Vladimir Putin, during a speech in Warsaw earlier.

    You can watch a clip of the speech - where Biden condemned Russia's invasion of Ukraine - below.

    Russia's oligarchs can continue to do business in Turkey so long as they respect international law, Turkey's Foreign Minister Mevlut Cavusoglu says.

    He was asked at the Doha Forum in Qatar if Russian oligarchs facing sanctions from western countries could do business in Turkey.

    "Of course, if it is legal; if it is not against international law, I will consider it," he says.

    "If it is against international law, that's another story."

    Two superyachts belonging to Russian billionaire Roman Abramovich docked in Turkey this week.

    Nato member Turkey, which has strong ties with both Russia and Ukraine, hasn't joined western sanctions targeting Moscow's oligarchs.

    Hugo Bachega

    BBC News, Lviv

    First, mid-afternoon, the air raid sirens went off. Then, three powerful explosions, and thick plumes of smoke could be seen from the distance. Hours later, another attack.

    It all happened a day after Russia said it was focusing its invasion of Ukraine on the east. Lviv is in the extreme opposite.

    And this distance from the worst of Russia’s aggression, where people have been under unrelenting bombing and shelling, turned this city into something like a safe haven. Displaced people, humanitarian workers, volunteers. They are all here.

    That perception could be changing. Maryanna Pack, a 39-year-old economist who was near the site of the blast, gives a passionate testimony that may be shared by many. “We’re feeling unprotected. Nobody really cares about what’s happening here,” she says.

    “We need more help now. Eastern Ukraine has been completely destroyed. It’s really possible that could happen to Lviv and the west of the country too.”

    A nuclear research reactor in Kharkiv, Ukraine's second largest city, has been hit by Russian shelling, according to authorities cited in a Ukrainian news outlet.

    The Kyiv Independent said because of constant shelling in the area, in the north east of the country, authorities have been unable to assess the damage to the site.

    Russia has been repeatedly criticised for targeting nuclear power plants in Ukraine, such as the Zhaporizhia nuclear plant in the south east.

    Though risky, there has so far been no release of radioactive material from this site.

    BBC Monitoring

    The world through its media

    The Russian air strikes on the western Ukrainian city of Lviv today were intended to send a message to US President Joe Biden, mayor Andriy Sadovyy says.

    He's been speaking at a joint briefing with the head of the Lviv military civil administration, Maksym Kozytskyy, broadcast on YouTube.

    "I think that, with today's strikes, the aggressor is sending greetings to President Biden, who is in Poland now. Lviv is 70 km away from Poland," Sadovyy says.

    "I think the whole world should realise that the threat is extremely serious."

    Kozytskyy says the missiles hit two critical infrastructure facilities, one of which was an oil depot in a residential area in Lviv, and another was a military plant also located in a residential area. Each of them was targeted by two missile attacks, he says.

    No-one was killed, Kozytskyy adds, but five people sought medical help.

    The Kharkiv Music Festival, in Ukraine's second city, has gone ahead, despite relentless shelling by Russia since the start of the war.

    Organisers insisted the event must start as scheduled, so musicians have been performing deep underground, on the marble steps of a metro station which serves as a huge bomb shelter.

    A small crowd watched, some with their eyes closed, others holding children or pets, as a string quintet played classical music, as well as the national anthem.

    A cello player who performed at the festival, Denys Karachevtsev, said he wanted to deliver a message of hope to the people of Kharkiv:

    "My message is that we have no fear, we are strong, and we can be helpful for our country, each person [in their own way]."

    Violinist Tatiana Choukh said "it was maybe the best concert of my life".

    The mayor of Ukraine's capital Kyiv - former professional boxer Vitali Klitschko - has urged thousands of protesters in central London to stand with Ukraine.

    A huge crowd of people, including Ukrainians living in the UK, politicians and celebrities, marched through London in solidarity with Ukraine.

    Klitschko, speaking via video link from a military bunker, told the crowd on a big screen near Nelson's Column in Trafalgar Square: "We defend, right now, the same principles.

    "Please keep together with our country, keep together with Ukraine."

    London mayor Sadiq Khan has announced more than £1.1m in funding to support migrants, refugees and people seeking asylum in the UK capital, and said he was "full of admiration" for people who have offered Ukrainian refugees somewhere to stay.

    Ukraine's ambassador to the UK, Vadym Prystaiko, told the crowd: "I urge you to keep up the good work, the military and humanitarian aid.

    "The sanctions must continue until the Russian economy has stopped in its tracks."

    It is not for Joe Biden to decide if Vladimir Putin stays in power, the Kremlin says.

    As we reported earlier, the US president gave a speech with comments aimed directly at the Russian people, closing with: "For God's sake, this man cannot remain in power."

    According to Reuters, a Kremlin spokesman responded: "That's not for Biden to decide. The president of Russia is elected by Russians."

    A White House official says Biden was not calling for regime change, but making the point Putin cannot be allowed to exercise power over his neighbours or the region.

    Biden was delivering the speech earlier in Warsaw, where he has met Ukrainian government ministers and refugees who have crossed the border into Poland.

    BBC Monitoring

    The world through its media

    Russia has destroyed about 4,500 residential buildings, 100 enterprises, 400 educational institutions and 150 medical establishments in Ukraine, a Ukrainian government minister says.

    The total damage across the country will be assessed after the end of hostilities and removal of mines, Minister for Community and Territorial Development Oleksiy Chernyshov says, as quoted by the Interfax-Ukraine news agency.

    According to preliminary assessments, the losses incurred by Ukraine have reached tens of billions of US dollars, with the sum increasing daily.

    With a view to reconstruction efforts, the government has simplified procedures for construction material imports. However, the minister adds, any reconstruction must be preceded by clearing mines and rubble.

    Ukraine hopes to involve domestic and foreign specialists in reconstruction efforts.

    Hugo Bachega

    BBC News, Lviv

    The deputy mayor of the besieged Ukrainian city of Mariupol says people are starting to die from starvation and dehydration, as food and water supplies run low and no humanitarian aid is allowed in.

    “Some are dying from dehydration and lack of food. Some are dying from lack of medicine, insulin... Because people cannot find medical help,” Sergey Orlov tells the BBC.

    “Some mothers do not have milk, and they don't have food for children. What should they do with their infants? I don’t know. There’s no food for children at all in the city.”

    Mariupol has been under relentless Russian attacks since the early days of the war, and pictures show a city in ruins, with entire neighbourhoods destroyed. Orlov says 70% of hospitals in the city have been “destroyed by bombing and shelling”.

    Communication with the city is difficult, as the phone network is intermittent, so it is hard to independently verify information. Residents spend most of their time in shelters or basements with no electricity, running water, or gas.

    “People are just looking for any possibility to survive. [They] share food, water, they’re collecting wood to cook in the street,” Orlov says.

    More than 100,000 people remain trapped in Mariupol. Efforts to carry out large-scale evacuations have failed, although thousands have managed to leave in recent days in private vehicles.

    Next, Joe Biden addresses the Russian people, saying he's worked with Russian leaders for decades, since the height of the Cold War.

    "I've always spoken directly and honestly to you the Russian people," he says.

    "Let me say this, if you're able to listen. You the Russian people are not our enemy.

    "I refuse to believe you welcome the killing of innocent children and grandparents.

    "Or that you accept hospitals, schools, maternity wards for God's sake, being pummelled with Russian missiles and bombs.

    "Or cities being surrounded so that civilians cannot flee, supplies cut off and attempting to starve Ukrainians into submission.

    "Millions of families are being driven from their homes, including half of all Ukraine's children.

    "These are not the actions of a great nation."

    He closes his speech with a reference to Vladimir Putin - "For God's sake, this man cannot remain in power."

    "My message to the people of Ukraine... we stand with you, period," President Biden says during his speech in Warsaw, a line greeted by cheers.

    "Today's fighting in Kyiv, Mariupol and Kharkiv are the latest battles in a long struggle," he says.

    "Hungary in 1956, Poland in 1956 and then again in 1981, Czechoslovakia in 1968 - Soviet tanks crushed democratic uprisings but the resistance continued until finally in 1989, the Berlin Wall and all the walls of Soviet domination, they fell and the people prevailed.

    "The battle for democracy could not conclude and did not conclude with the end of the Cold War.

    "Over the last 30 years the forces of autocracy have revived all across the globe. Its hallmarks are familiar ones. Contempt for the rule of law, contempt for democratic freedom, contempt for the truth itself.

    "Today, Russia has strangled democracy and has sought to do so elsewhere."

    Biden says it is obscene that Vladimir Putin has lied by saying he is trying to de-Nazify Ukraine.

    US President Joe Biden says Ukraine and its people are "fighting to save their nation", as he addresses crowds in Warsaw.

    We need to be clear-eyed - this battle will not be won in days, or months, either. We need to steel ourselves for the long fight ahead"

    US President Joe Biden is speaking in the Polish capital Warsaw.

    Stay with us and we'll bring you the latest from his speech.

    Hugo Bachega

    BBC News, Lviv

    More now on the explosions in Lviv. We've heard from residents there. Volodymyr Kachinsky, 24, was working at a restaurant near the area of the western city hit by rocket strikes on Saturday afternoon.

    “I had never heard anything like this. I can only imagine what’s happening in the east.”

    He says he still thought Lviv was safe. “[But] it was really scary.”

    Maryanna Pack, a 39-year-old economist, was also nearby.

    “It was a loud noise,” she said. “We’re feeling unprotected. Nobody really cares about what’s happening here. We need more help now. Eastern Ukraine has been completely destroyed. It’s really possible that could happen to Lviv and the west of the country too.”

    She said she felt the war coming closer to this city.

    “Things have changed dramatically. We spend a lot of time in shelters,” she said, because of the constant air-raid sirens. “This is creating fear and anger.”

    US President Joe Biden has described Vladimir Putin as a butcher, during a meeting with Ukrainian refugees in Poland.

    Biden made the comment at a televised event at the national stadium in Warsaw, on a visit to show support for Poland over Russia's invasion of Ukraine, during which he also met members of the Ukrainian government.

    A reporter asked the president "You're dealing every day with Vladimir Putin, look at what he's done to these people. What does it make you think?"

    "He's a butcher," responded Biden before walking away.

    Biden also said each refugee he spoke to had asked him to say a prayer for the safety of their father or brother back home in Ukraine.

    In response to the president's comments, a Kremlin spokesman quoted by Russia's TASS news agency said Biden's comment narrows the prospects of mending ties between Washington and Moscow.

    The US has promised to increase its military aid to Ukraine, Foreign Minister Dmytro Kuleba says after meeting Joe Biden in Poland.

    "No other country provided Ukraine with more support than the United States. And this is crucial," he says.

    "Ukrainian stamina and Western weapons - mostly American weapons - is the recipe for success on the battleground."

    He has not provided any details about the extra military assistance but says: "Today we did receive additional promises from the United States on how our defence co-operation will evolve."

    The UK should be doing "much more" to help Ukrainian refugees, the mayor of London has said at a march in support of the country.

    A large crowd has gathered near central London's Hyde Park this afternoon for a march and vigil to send a unified message of support to the people of Ukraine.

    "Londoners over the last few weeks have shown that we're opening our arms to Ukrainian refugees, whether it's by donating money to those charities doing a brilliant job in Ukraine or by opening our homes to those fleeing Ukraine," Khan says.

    He says it's important over the next few weeks to make it much "easier for those who are fleeing Ukraine to come here", suggesting other European nations have performed better.

    Protesters draped in the Ukrainian colours of yellow and blue have been making their way towards Trafalgar Square.

    Chants of "we stand with Ukraine" ring out as traffic is brought to a standstill.

    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    ‘Like a Weapon’: Ukrainians Use Social Media to Stir Resistance

    Photos and videos of the war’s horrors have spread quickly, searing into the global public consciousness and providing powerful ammunition in the information battle.

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    By Megan Specia

    KRAKOW, Poland — A peace activist in the western Ukrainian city of Lviv rolled 109 baby strollers into a square last week to represent the children who had been killed in the war with Russia. Hours later, the image was available to millions on their phones.

    A little girl sheltering in a basement in Kyiv sang a haunting rendition of “Let it Go,” from the movie “Frozen,” and the clip sped around the world. A cellist performed a somber Bach suite on a street in Kharkiv, with debris and the windowless facade of a damaged building serving as his backdrop, and thousands watched.

    These heart-wrenching glimpses of life in Ukraine since the Russian invasion have become powerful ammunition in an information war playing out on social media. For some, the messaging has become a crucial battleground complementing the Ukrainian military’s performance on the physical front lines, as images and information ripple out on Instagram, Facebook, Telegram and TikTok.

    “We are experiencing the war very viscerally through social media feeds,” said Emerson Brooking, a resident senior fellow at the Atlantic Council, a Washington-based international-affairs think tank. “The transformation of Ukraine into a nation at war is just stark. And so it has especially resonated with Western audiences.”

    Social media has long been a place where activists organize and share news, as well as a place to recruit fighters or seed disinformation. But in this battle, the proliferation of pictures showing the human toll of the war has helped Ukraine project an image of a country of stalwart survivors with the moral high ground, while casting Russia as a merciless aggressor — an impression reinforced by global condemnation and sanctions.

    Mr. Brooking said that Ukraine had an additional advantage because Russia had not engaged in the same level of disinformation as it has in the past, in part because the government in Moscow has denied the extent of the war.

    But Russian government accounts have actively questioned the veracity of verified Ukrainian civilian accounts appearing on social media.

    Those efforts have only deepened Anastasiya Magerramova’s determination to show the world the devastation in Ukraine. Ms. Magerramova, 27, press secretary for the Okhmatdyt pediatric hospital in Kyiv, said she feels that she is fighting her own battle — a struggle for truth alongside the conflict among soldiers — as her compatriots take up arms.

    Ms. Magerramova and a handful of colleagues have documented the civilians streaming in with injuries. She and some others have moved into the hospital, sleeping in the wards and working around the clock, phones in hand and cameras at the ready. They post the images on Instagram, Facebook, and Telegram with detailed descriptions of what happened to those shown in the pictures.

    “I feel that my job is important, it is also like a weapon,” she said. “I want to show the people the consequences of this war: poor children with shrapnel in their legs, their arms, in their heads. It’s not OK, it shouldn’t be like this.”

    The hospital’s social media accounts have become a running documentation of the civilian toll, showing — often in excruciating detail — the suffering of those caught up in the war.

    On Saturday, Ms. Magerramova posted a photo on social media of a young mother, Olga, who had used her body to shield her baby from shelling. The family’s travails — the father was also injured — instantly reverberated around the world, picked up first by the government, then by activists, Ukrainian news media and later, international outlets.

    The personal stories keep Ms. Magerramova’s phone ringing as she fields calls from journalists around the world.

    Civil society groups and humanitarian organizations based inside and outside of Ukraine have also played a vital role in amplifying voices, turning into a sort of activist army to verify and disseminate information.

    Marta Barandiy set up Promote Ukraine, a nongovernmental media hub, in 2014, when Russia annexed Crimea from Ukraine. When the full-scale invasion began in February, the group’s volunteer ranks swelled and it expanded its online presence.

    Live Updates: Russia-Ukraine War

    Dozens now volunteer, spending their days posting information online, some working remotely from Europe and some sharing updates from Ukrainian cities under siege.

    “We are trying to be a deep communication platform for Ukrainians who are in Ukraine, as well as for Ukrainians who have fled Ukraine who have stories to share,” Ms. Barandiy said. Her group translates reports from those on the ground and from government sources into English, and this week began staging news conferences to further amplify the stories.

    Some of her group’s volunteers are working out of a Ukrainian civil society hub recently opened in a European Parliament building in Brussels.

    Maryna Yaroshevych, head of advocacy for Promote Ukraine, said she thought the power of some of the images had already contributed to public pressure for sanctions on Russia.

    “They are opening the hearts of Europeans and people around the world,” she said. “This way, average people can pressure politicians to intervene and do something.”

    While some information sharing is coordinated, many of the most wrenching images have spread organically, Mr. Brooking of the Atlantic Council said.

    There have also been a number people aggregating details shared on Telegram accounts run by the government and written in Ukrainian, and then sharing them on Twitter in English, putting them in front of the eyes of thousands of international journalists.

    Russia-Ukraine War: Key Developments

    Biden’s trip comes to an end. President Biden offered a message of unity and support for Ukraine in an address in Warsaw as he wrapped up a three-day trip to Europe. The speech came amid reports that the Ukrainian city of Lviv just across the Polish border had been hit by missiles.

    On the ground. Ukraine’s counteroffensive appeared to be gaining momentum, with the military hitting Russian targets and claiming territorial gains. Their progress underscores Russia’s flawed execution of the invasion, with supply shortages and demoralizing conditions for its soldiers.

    Russia signals a shift. Russia’s Defense Ministry said the goals of the “first stage of the operation” had been “mainly accomplished,” and that it would now focus on securing Ukraine’s eastern Donbas region. The ambiguous statement could signal a possible recalibration of its war aims.

    Weapons of mass destruction. Dmitri A. Medvedev, the vice chairman of Russia’s Security Council, said the country was prepared to use nuclear weapons if its existence was threatened. NATO allies earlier agreed to provide Ukraine with equipment and training to deal with fallout from a possible Russian attack using chemical, biological or nuclear weapons.

    “There are definitely funnels which are releasing more raw war footage into Twitter,” Mr. Brooking said. “So it is coordinated in that fashion, but after those images are released, my sense is really viral momentum is based more on the images themselves.”

    Because the fighting has made some parts of Ukraine inaccessible to all but a handful of journalists, the personal tales shared by civilians on social media have become even more compelling.

    Nadezhda Sukhorukova, who managed to escape the besieged southern port of Mariupol and is now near Odessa, a city further to the west, with her son, has described living a “hell” as the Russians shelled Mariupol incessantly. For weeks, she hid out in a basement, only daring to venture out for necessities.

    “A neighbor said that God left Mariupol. He was afraid of everything he saw,” Ms. Sukhorukova wrote in a series of Facebook posts after her escape late last week.

    The only international journalists who had remained in recent weeks were a team from The Associated Press. But they were forced to flee last week after appearing on a Russian hit list.

    So Ms. Sukhorukova’s account, like the other sporadic retellings that have filtered out, has been crucial to conveying the devastation in Mariupol.

    “The dead lie in the entrances, on the balconies, in the yards,’’ Ms. Sukhorukova wrote in one of the posts shared thousand of times.

    She said in an interview by phone that she did not expect her story to be of interest to anyone and had composed the ideas in her head when the internet was cut “just to not go crazy.” Her first posts were to tell friends that she was alive.

    “Once, I thought that if I write, everything will change,” she said. “But, unfortunately, no one is taking people out of the city, no one is closing the sky.”

    Joan Donovan, research director at Harvard’s Shorenstein Center on Media, Politics and Public Policy who has studied how information spreads online, said that while social media sometimes allows disinformation to thrive, it can also be an amplifier of unheard voices.

    She said she hoped to see the focus remain on the accounts streaming out from Ukraine, particularly if and when the Western media’s focus on the war wanes.

    “It’s going to be even more important that people document and share their direct experiences of the war,” she said, “and that concerned audiences don’t look away.”

    Natalia Yermak contributed reporting from Vinnytsia, Ukraine.

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    Le Monde

    SANS TITRE

    Il y a de fausses évidences qui se proclament en gros caractères, mais dont l’examen sérieux va montrer qu’il s’agit en fait de contre-vérités. Celles-ci concernent, en l’occurrence, Jean-Luc Mélenchon. On peut certes reprocher à M. Mélenchon maintes choses, et je fais miennes pas mal de critiques, mais il ne faut surtout pas, ce faisant, se tromper de cible.

    Ainsi, de la citation de Francis Kalifat, président du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), qui préconise, dans la trop classique et confuse formule de « faire barrage aux extrêmes », amalgamant ainsi Zemmour, Le Pen et Mélenchon, qui, selon lui, « multiplient les polémiques sur le dos de juifs ». Ce qui laisse supposer, évidemment, leurs menées antisémites, mais sans prendre le risque, grâce à cette formule hypocrite, d’une condamnation pour diffamation. Condamnation comme dut la subir, auparavant, la Ligue de défense juive qui avait accusé Edgar Morin (plus juif que lui, tu meurs !)… d’antisémitisme sous prétexte qu’il avait critiqué la politique du gouvernement d’Israël ! Et M. Kalifat renouvelle l’exploit de cette confusion intéressée.

    Election présidentielle 2022 : le CRIF appellera « à faire barrage à tous les candidats d’extrême gauche et d’extrême droite »

    Le titre « Jean-Luc Mélenchon contraint de changer de position face à la Russie » proclame lui aussi, une fausse évidence, tout comme Léa Salamé, qui, lors d’une toute récente émission, l’accusait d’avoir fait l’éloge de Poutine et de son régime. L’intéressé répondit par un démenti formel, défiant Léa Salamé de trouver quelque propos que ce soit allant dans ce sens. On attend, vainement, la preuve demandée, mais ce qui restera, ce sera l’accusation, fausse, de Léa Salamé.

    En réalité, Mélenchon n’a aucunement changé de position : pour une « finlandisation » de l’Ukraine, sous contrôle des Nations-Unies, ce qu’il est difficile d’assimiler à un alignement sur les positions de Vladimir Poutine. M. Mélenchon admet facilement avoir cru que « la Russie ne ferait pas non plus la guerre à l’Ukraine, attendant qu’elle tombe comme un fruit mûr, le moment venu ». Il admet ne pas avoir cru cette guerre fatale. Etait-il, alors, le seul ? Déjà, on reprocherait à Emmanuel Macron d’être allé à Moscou, tout en se gardant bien de dire ce qu’il eut fallu faire d’autre. Il est facile, alors, de parler a posteriori d’échec de Macron, et de dire : « C’est nous qui avions raison ».

    Guerre en Ukraine : Jean-Luc Mélenchon contraint de changer de position face à la Russie

    Quant à l’Otan, tant célébrée ces jours-ci, était-ce d’habile diplomatie d’ouvrir les déjà pénibles et difficiles discussions en mettant au premier rang le droit de l’Etat ukrainien souverain d’adhérer à l’Otan, et de déclarer d’emblée obsolètes les accords de Minsk qui interdisaient l’adhésion à l’Otan de nouveaux Etats limitrophes de la Russie ? Ceci alors que Poutine, on le sait, cherche assidûment des prétextes pour attaquer. Une maladresse diplomatique ne diminue évidemment en rien la responsabilité écrasante - terme convenant tout-à-fait - de M. Poutine dans cette agression.

    Jean-Paul Descombey, Paris

    Le Monde

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    France24 - Monde

    Patinage : Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron champions du monde pour la cinquième fois

    Publié le : 26/03/2022 - 22:05

    FRANCE 24 Suivre

    Après l'or aux Jeux olympiques de Pékin, les Français Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron ont décroché l'or samedi à Montpellier. C'est leur cinquième médaille d'or aux championnats du monde et une première pour le patinage français. 

    Un mois après l'or olympique, Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron ont été sacrés champions du monde de danse sur glace pour la cinquième fois de leur carrière, samedi 26 mars, à Montpellier. Une première pour le patinage français.

    Papadakis (26 ans) et Cizeron (27 ans), aussi vice-champions olympiques en 2018 et quintuples champions d'Europe, se sont imposés avec 229,82 points, nouveau record du monde. Ils ont devancé deux duos américains, Madison Hubbell et Zachary Donohue (222,39), et Madison Chock et Evan Bates (216,83), qui sont tous leurs partenaires d'entraînement à Montréal.

    Exclus comme tous les Russes en réponse à l'invasion de l'Ukraine, Victoria Sinitsina et Nikita Katsalapov, champions du monde sortants et médaillés d'argent olympiques à Pékin, étaient absents.

    "Une des plus belles compétitions de notre carrière"

    "C'est une des plus belles compétitions de notre carrière, on a senti un soutien incroyable, surtout après les Jeux olympiques (sans spectateurs étrangers, ndlr)", a déclaré Cizeron.

    "C'est une des raisons qui fait qu'on aime autant ce qu'on fait. La chair de poule, les émotions qui viennent avec le bruit que vous avez fait, c'est indescriptible", a-t-il ajouté, quelques minutes avant que la Marseillaise ne soit entonnée par une chanteuse d'opéra, et reprise par le public. 

    À 26 ans pour elle et 27 ans pour lui, Papadakis et Cizeron deviennent les premiers quintuples champions du monde de l'histoire du patinage français. 

    Andrée et Pierre Brunet, les derniers à pouvoir rivaliser avec eux tout en haut du panthéon du patinage bleu avec leurs deux titres olympiques obtenus en couples dans l'entre-deux-guerres (1928 et 1932), se sont arrêtés à quatre titres mondiaux entre 1926 et 1932.

    Trois nouveaux records du monde 

    Surtout, Papadakis et Cizeron marquent encore un peu plus de leur empreinte l'histoire de la danse sur glace : seuls les Soviétiques Lyudmila Pakhomova et Alexandr Gorshkov les devancent encore au nombre de couronnes mondiales, avec six, coiffées entre 1970 et 1976.

    Cette médaille d'or mondiale, un mois après l'or olympique, vient mettre la touche finale à une saison cruciale parfaitement maîtrisée pour les deux danseurs français. Avant, Papadakis et Cizeron restaient sur vingt mois passés sans compétition, entre leur défaite de justesse en janvier 2020 aux Championnats d'Europe - leur seule depuis les JO-2018 - et octobre dernier, principalement à cause de la pandémie de Covid-19 et des difficultés de voyage pour eux qui vivent à Montréal depuis 2014.

    Et après, que réservent Papadakis et Cizeron ? Mystère pour l'heure. "Le futur n'existe pas vraiment pour l'instant", répondait Papadakis aux JO-2022.

    "On ne sait pas. On n'en a pas parlé, a complété la veille auprès de l'AFP Romain Haguenauer, leur entraîneur depuis dix ans. Tout ça, ça va mûrir dans leur têtes, ils vont avoir quelques mois pour savoir où ils en sont, ce qu'ils veulent faire, leur envies, il faut qu'ils se parlent aussi entre eux."

    En attendant, Papadakis et Cizeron ont signé trois nouveaux records du monde sur la glace française, en danse rythmique, danse libre, et note totale.

    Avec AFP

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    L'Humanité

    L’homme du jour. Kylian Mbappé

    Homme du jour

    Éric Serres

    Mardi, Kylian Mbappé n’y est pas allé par quatre chemins et a mis de côté la matinée dédiée aux sponsors de l’équipe de France de football – Volkswagen, Orange, Coca-Cola, Konami, Uber Eats et Xbox. En dépit de la convention des Bleus qui oblige chaque joueur à se soumettre à de telles opérations marketing (25 000 euros par match aux joueurs), il a refusé de se rendre au raout. Caprice de star ? Pas du tout, a répondu l’intéressé, qui s’est justifié en expliquant que ces marques ne correspondaient pas à ses valeurs mais aussi qu’il reversait déjà ses droits d’image à des associations caritatives. De plus, il reproche à sa fédération que les revenus générés par lesdits contrats ne ruissellent que bien peu vers le « football d’en bas ». La star des Bleus aimerait par ailleurs plus de concertation entre les joueurs et la FFF sur ces sujets.

    Kylian Mbappééquipe de france de football
    BBC

    Ukraine war: Five wounded after explosions hit western city of Lviv

    Several explosions hit the city of Lviv, in western Ukraine, regional officials said.

    The governor of the Lviv region, Maksym Kozytskyi, said five people had been injured, and that rocket fire had hit a fuel storage facility and a factory.

    Lviv has so far escaped much of the shelling that has come to be a part of daily life in other parts of Ukraine.

    It has also become a hub for hundreds of thousands of refugees fleeing other parts of the country.

    The alleged Russian attack came as US President Joe Biden delivered a speech in Warsaw, Poland, some 250 miles (400km) from Lviv.

    In it, he addressed the Russian people on their leader, President Vladimir Putin, telling them: "For God's sake, this man cannot remain in power."

    The Kremlin responded that was not for the US leader to say. "That's not for Biden to decide. The president of Russia is elected by Russians," a spokesman said.

    A White House official later said that Mr Biden was not calling for "regime change", but making the point that Vladimir Putin cannot be allowed to exercise power over his neighbours in the region.

    Lviv's mayor, Andriy Sadoviy, said that "with today's blows, the aggressor sends greetings to President Biden, who is in Poland," Reuters news agency reports.

    In other developments in Ukraine today:

    'Nobody really cares'

    By Hugo Bachega, BBC News, Lviv

    First, mid-afternoon, the air raid sirens went off. Then, three powerful explosions, and thick plumes of smoke could be seen from the distance. Hours later, another attack.

    It all happened a day after Russia said it was focusing its invasion of Ukraine on the east. Lviv is in the extreme opposite.

    And this distance from the worst of Russia's aggression, where people have been under unrelenting bombing and shelling, turned this city into something like a safe heaven. Displaced people, humanitarian workers, volunteers. They are all here.

    That perception could be changing. Maryanna Pack, a 39-year-old economist who was near the site of the blast, gave a passionate testimony that may be a view shared by many. "We're feeling unprotected. Nobody really cares about what's happening here," she said.

    "We need more help now. Eastern Ukraine has been completely destroyed. It's really possible that could happen to Lviv and the west of the country too."

    As bombs fell on Lviv and other cities across Ukraine, President Biden referred to his Russian counterpart as "a butcher".

    The comment was made during a meeting with Ukrainian refugees helping with the humanitarian relief effort in Poland - where more than two million Ukrainian refugees have now fled.

    A spokesperson for Mr Putin, cited by Russian state news agency Tass, said the comment narrowed the prospects for mending ties between the two countries.

    Earlier, Mr Biden met Ukraine's foreign and defence ministers, Dmytro Kuleba and Oleksii Reznikov.

    The two Ukrainian's ministers' trip out of Ukraine to Poland was seen as a possible sign that confidence in Ukraine's fightback against Russia is growing.

    During the talks, the US's "unwavering commitment to Ukraine's sovereignty and territorial integrity" was discussed, according to a US state department spokesperson.

    Mr Biden also stressed the "sacred commitment" to Nato's collective defence, after meeting with Polish President Andrzej Duda.

    "You can count on that... for your freedom and ours," he told Mr Duda.

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    « Tu es patriote ? Rejoins-nous » : les signataires de la Tribune des Généraux défilent ce samedi à Paris pour défendre la fierté française

    « Nous n’avons pas de grands moyens, mais nous le faisons avec notre cœur et la force de nos idéaux. » Tribune des militaires, épisode 2. L’ancien capitaine de gendarmerie, Jean-Pierre Fabre-Bernadac, passe des mots aux actes. Après la lettre publiée dans Valeurs actuelles, en avril 2021, les membres du collectif « Place d’armes » s’invitent dans la course à la présidentielle. Dans un défilé, qui partira de la Place d’Italie, dans le 13e arrondissement de Paris, à 14 heures, plusieurs milliers d’anciens militaires, ainsi que des civils, sont attendus pour une « Marche de la fierté française ». « Nous avons été calomniés par le gouvernement d’Emmanuel Macron. Notre appel est resté sans réponse de sa part, se défend le président de « Place d’Armes ». Mon idée, c’est de dire qu’en cette période de présidentielle, nous appelons les candidats à se prononcer pour défendre les valeurs de la France. »

    Autour du collectif « Place d’armes », se retrouveront plusieurs associations en lien avec le monde des armées et des anciens combattants. Le cortège s’élancera avec des dizaines d’étendards tricolores à sa tête. Bérets, calots, képis, les ‘‘vétérans’’ sont appelés à revêtir leurs plus beaux atours. Tous pourront arborer sur leurs poitrines leurs décorations gagnées par le sang versé. « Ce côté solennel montre le respect de notre génération aux nouveaux engagés, insiste Jean-Pierre Fabre-Bernadac. Nous défilons pour montrer que l’armée est porteuse de valeurs et de traditions, et qu’elle est ce lien entre le pouvoir politique et nos concitoyens. Nous sommes le bouclier qui protège la République. »

    La nation doit unir tous les Français. L’armée doit de nouveau faire partie de cette concorde. Il est fondamental que les politiques aient cet amour de la France.

    Dans l’ordre de passage  : des combattants harkis, des blessés de guerre, des anciens militaires décorés, des veuves et des membres des forces de l’ordre en retraite. « C’est la première fois qu’un défilé militaire ne se rendra pas aux monuments aux morts, souligne Jean-Pierre Fabre-Bernadac. Nous défilons pour l’avenir de ces centaines de jeunes et futurs citoyens. ». Le rédacteur de la « Tribune des généraux » explique la « nécessité de cette démarche » par deux points essentiels. Parmi les axes qui ont mobilisé son initiative : le constat d’une France qui s’est départie de ses valeurs patriotiques et sociales, ainsi qu’une volonté de redonner un sens à l’appellation « mort pour la France ».

    « Notre acte vise à faire bouger les choses dans ce pays. On est attaché à la citoyenneté. La nation, c’est ce qui doit unir tous les Français. L’armée doit de nouveau faire partie de cette concorde. Il est fondamental pour nous que la responsabilité des politiques soit d’avoir cet amour de son pays et d’avoir cette conscience d’être prêt à le protéger coûte que coûte. » L’ancien officier balaye à ce propos d’un revers de main toutes « les calomnies de la gauche pour qualifier notre action de factieuse ».

    La « Marche de la fierté française » s’achèvera du côté de la Place Denfert-Rochereau, dans 14e arrondissement. Un podium sera installé face à la statue du Lion de Belfort, qui rend hommage au courage des soldats français de 1870, non loin du PC de commandant du résistant Rol-Tanguy durant la libération de Paris en 1944. « Nous serons face à l’histoire », ajoute Fabre-Bernadac. Plusieurs orateurs prendront la parole pour énoncer les dix propositions de « Places d’armes » à l’intention des candidats à l’élection présidentielle, comme la création d’une garde nationale, l’instauration d’une journée des vétérans ou l’obligation pour le président de la République d’avoir une expérience militaire préalable.

    Parmi les intervenants, deux des généraux signataires de la tribune, André Coustou et Antoine Martinez, éphémère candidat à l’élection présidentielle. « Ils seront nos meilleurs porte-voix pour défendre notre action. Ils ont des convictions et cet amour de la France chevillé au corps », insiste l’instigateur de la tribune. Un invité de marque est aussi attendu : Charles Millon. L’ancien ministre de la Défense de Jacques Chirac prendra lui aussi la parole pour concilier la responsabilité de la parole politique et les enjeux de sécurité et de souveraineté. « Il y a au cœur de notre démarche le sens de la politique qui consiste à agir pour le bien de la cité. Nous appelons les candidats à avoir cette humanité dans l’engagement de la vie de nos soldats dans les opérations extérieures », insiste le chef de « Place d’armes ». Un appel au patriotisme qui se revendique « ni à droite, ni à gauche », selon son organisateur. Pour Jean-Pierre Fabre-Bernadac, une seule chose compte : « Tu es patriote ? Tu es prêt à tout pour ton pays ? Rejoins-nous. »

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Le Grand Prix d'Arabie saoudite maintenu au lendemain d'une attaque près du circuit

    Publié le : 26/03/2022 - 16:52

    FRANCE 24 Suivre

    La tenue du Grand Prix d'Arabie saoudite a été confirmée samedi par ses organisateurs, après de vives inquiétudes des pilotes sur la sécurité du championnat. Une attaque des Houthis, proche du circuit de Jeddah, a provoqué vendredi un immense incendie et un nuage de fumée observés de loin par les pilotes. 

    Les instances dirigeantes de la Formule 1 ont reconfirmé, samedi 26 mars, le maintien du Grand Prix d'Arabie saoudite, au lendemain de l'attaque d'un site pétrolier proche du circuit de Jeddah par les rebelles yéménites Houthis.

    "Après des discussions avec toutes les équipes et les pilotes (qui ont duré jusque tard dans la nuit de vendredi à samedi, ndlr), le Grand Prix d'Arabie saoudite de Formule 1 se poursuivra comme prévu", ont précisé le promoteur Formula 1 et la Fédération internationale de l'automobile (FIA) dans un communiqué.

    "De longues discussions se sont tenues entre les parties prenantes, les autorités gouvernementales saoudiennes et les agences responsables de la sécurité qui ont donné des assurances complètes et détaillées sur la sécurité de l'événement", ajoutent les instances.

    Les pilotes, restés silencieux après cette réunion, ont par la suite fait part de leur "résolution de participer aux essais et aux qualifications aujourd'hui et à la course demain", par la voix de leur association (la GPDA).

    Nouvelles attaques revendiquées par les Houthis 

    L'attaque à Jeddah fait partie d'une vague revendiquée par les Houthis vendredi, à la veille du septième anniversaire de l'intervention de la coalition militaire dirigée par Riyad au Yémen, pour soutenir le gouvernement face aux rebelles proches de l'Iran. Elle a provoqué un gigantesque incendie et un nuage de fumée noire visibles depuis le circuit lors des essais libres 1.

    "C'est peut-être dur à comprendre si vous n'avez jamais piloté une F1 sur le circuit rapide et difficile de Jeddah, mais voir la fumée causée par l'incident rendait difficile de demeurer un pilote de course pleinement concentré et d'effacer les inquiétudes humaines naturelles", ont expliqué les pilotes par l'intermédiaire de la GPDA. 

    Plusieurs patrons d'écuries ont aussi pris la parole en début d'après-midi, lors de leur habituelle conférence de presse du samedi.

    Aucun n'a trahi le secret des échanges de la veille mais "le plus important était d'être de nouveau assurés d'être en sécurité", a confié le Team Principal de McLaren Andreas Seidl.

    Des pilotes "pas entièrement détendus" 

    "Les pilotes ne sont pas à 100 % heureux et entièrement détendus mais ils ont entendu les assurances et compris que l'important était de rester ici pour courir", a ajouté son homologue chez Ferrari Mattia Binotto.

    "En tant que F1, ce que nous pouvons faire, c'est essayer d'avoir un impact positif dans les pays que nous visitons, justifie l'Italien, à l'unisson des autres dirigeants d'écuries. C'est notre devoir, notre tâche."

    Des propos qui font écho aux réponses de tous les acteurs du championnat lorsqu'ils sont interrogés sur l'opportunité de courir dans des pays accusés de violations des droits humains, à commencer par l'Arabie saoudite, où la F1 s'est établie la saison dernière.

    Quant à savoir si ce GP a sa place, "ce n'est pas nous (les écuries) qui sommes chargés du calendrier" mais la F1 et la FIA, rappelle Jost Capito pour Williams, même si les équipes sont évidemment consultées. "Si des discussions doivent avoir lieu, elles auront lieu après le Grand Prix mais pas pendant, du moment que nous sommes en sécurité", dit-il.

    Juste après les essais libres 2 vendredi soir, les organisateurs du championnat avaient annoncé le maintien du GP malgré l'attaque mais les pilotes ont eu besoin de plus de quatre heures pour en débattre, se séparant vers 02 h 20 locales sans annonce officielle concernant leur position.

    La question semblait toutefois tranchée, plusieurs patrons d'équipes affirmant "on va courir" aux médias présents. En représailles aux événements de vendredi, la coalition a mené des frappes aériennes dans la nuit à Sanaa et Hodeidah, villes yéménites tenues par les rebelles, selon l'agence saoudienne officielle SPA. 

    D'après un haut responsable saoudien contacté par l'AFP samedi, les rebelles Houthis ont proposé un cessez-le-feu et des pourparlers de paix pour mettre fin à la guerre qui paralyse le pays depuis sept ans.

    Avec AFP

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    En Arabie saoudite, une série d'attaques par des Houthis provoque un important incendie

    DÉCRYPTAGE

    Attaques contre les Émirats : "une nouvelle page s'ouvre dans le conflit au Yémen"

    PORTRAIT

    Formule 1 : Max Verstappen, un "fils de" né pour être champion du monde

    Valeurs Actuelles

    Funérailles d’Yvan Colonna : des centaines de personnes présentes à Cargèse

    Après sa mort lundi 21 mars, Yvan Colonna vient d’être inhumé ce vendredi 25 mars à Cargèse, au sud de l’île de Beauté. Comme le fait savoir BFMTV, des centaines de personnes se sont réunies pour assister à la procession funéraire et dire un dernier adieu à l’ancien berger devenu assassin du préfet Erignac en 1998.

    Soutien Corse

    Pour rappel, Yvan Colonna avait été condamné à trois reprises à la prison à perpétuité. Il a été mortellement agressé, début mars, par Franck Elong Abé, un codétenu chargé de l’entretien de la salle de sport de l’établissement pénitentiaire d’Arles, dans lequel il purgeait sa peine. Depuis, de violents heurts ont eu lieu en Corse entre des manifestants pointant du doigt la responsabilité de l’Etat dans cette affaire et les forces de l’ordre. Vendredi, à l’église Latine de Cargèse, la foule a brandi des drapeaux corses ainsi qu’une grande pancarte sur laquelle apparaissait en illustration le visage d’Yvan Colonna, accompagné du message «Statu francesu assassinu » – « Etat français assassin ».

    Corse-du-Sud : les dernières actualités

    Les obsèques d’Yvan Colonna auront lieu vendredi à Cargèse

    Affaire Colonna : incendie au tribunal d’Ajaccio, une vingtaine de CRS blessés 

    Corse : les réfugiés syriens débarqués à Porto-Vecchio en route vers l’Allemagne

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    Le Figaro

    Accusé d'optimisation fiscale, McKinsey affirme payer ses impôts et charges sociales en France

    Dans un communiqué, le groupe a souligné avoir cotisé 422 millions d'euros, soit près de 20% de son chiffre d'affaires, entre 2011 et 2020.

    Le cabinet McKinsey a réaffirmé samedi respecter les règles fiscales françaises, précisant qu'une de ses filiales avait payé l'impôt sur les sociétés pendant six ans sur la période au cours de laquelle le Sénat l'accuse d'optimisation fiscale. «Toutes les entités de McKinsey en France sont assujetties à l'impôt sur les sociétés. Ainsi, sur la même période (2011-2020, NDLR), sa filiale de mise en œuvre a payé 6 ans l'impôt sur les sociétés», indique le cabinet dans un communiqué transmis à l'AFP, sans préciser le nombre d'entités exerçant en France, ni le montant de l'impôt payé ni encore les missions de la filiale concernée.

    À lire aussiLe cabinet de conseil McKinsey échappe-t-il à l'impôt sur les sociétés en France ?

    Le cabinet entend répondre ainsi à la «polémique sur sa contribution fiscale», dit-il, après que le Sénat a annoncé vendredi avoir saisi la justice pour suspicion de faux témoignage de Karim Tadjeddine, responsable du pôle secteur public, qui avait assuré mi-janvier que le cabinet payait bien l'impôt sur les sociétés en France.

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    «Or, l'enquête des sénateurs atteste que le cabinet McKinsey n'a pas payé d'impôts sur les sociétés en France depuis au moins 10 ans», relève la Commission d'enquête, qui a qualifié le recours par l'État aux cabinets de conseil de «phénomène tentaculaire» dans son rapport. Malgré un chiffre d'affaires de «329 millions d'euros sur le territoire national» en 2020, le cabinet n'aurait versé aucun impôt sur les sociétés de 2011 à 2020, ajoutent les sénateurs, pointant du doigt «un exemple caricatural d'optimisation fiscale». Ils soupçonnent les entités françaises du cabinet d'avoir versé chaque année d'importants «prix de transfert» à leur maison mère implantée aux États-Unis, «ce qui conduit à minorer leur résultat fiscal, et par suite le montant de leur imposition».

    À lire aussi«McKinsey n’entre jamais dans le champ de la décision politique»

    McKinsey avait déjà réaffirmé la semaine dernière respecter «l'ensemble des règles fiscales et sociales françaises applicables» et avoir payé l'impôt sur les sociétés «les années où le cabinet a réalisé des bénéfices en France». Dans son communiqué, il précise samedi sans plus de détails s'être acquitté de «422 millions d'euros d'impôts et de charges sociales, soit près de 20% de son chiffre d'affaires cumulé», au titre de ses salariés en France, des montants à distinguer de l'impôt sur les sociétés qui concerne les bénéfices.

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    L'Humanité

    Un gardien attaque ses supporters

    Football Accusé de racisme, le gardien des Girondins de Bordeaux, Benoît Costil, compte porter plainte pour diffamation contre les Ultramarines (UB87), un groupe de supporters de son club. Lanterne rouge de Ligue 1, l’équipe a été battue dimanche à domicile par Montpellier (0-2), point d’orgue d’une saison cauchemardesque. Après une explication musclée avec un de ses défenseurs, le Bosnien Anel Ahmed­hodzic, qui ne comprend pas le français, le portier a été sifflé par l’ensemble du virage sud. À la pause, il a été pris à partie par un leader ultra et a mimé un geste suggérant que le supporter était à la solde de la direction. Après une fin de match conflictuelle entre les joueurs et le public, les UB87 ont réagi en évoquant « des comportements scandaleux, parfois racistes » de Costil, sans toutefois étayer leurs accusations. La direction du club a rappelé la « nécessité de respecter le principe de présomption d’in­nocence ». Affaire à suivre… L. A.

    L'Humanité

    Ascension

    Chronique

    Arthur Hay

    À ton entrée dans le monde du travail, tu as d’abord le sentiment que ça ne va pas, que rien n’est juste. Tant de travail pour si peu de reconnaissance. Mais c’est pareil pour tout le monde. Alors qu’est-ce qui ne va pas chez toi ? Fais comme tout le monde, habitue-toi, fonce tout droit, apprends les règles et essaye de changer ta place pour celle des types qui sont au-dessus de toi. Les vies de merde ça se regarde les yeux vers le bas. Enfin c’est ce qu’on se dit, c’est ce qu’on nous rabâche pour que ça s’imprègne. Si tu es un galérien c’est de ta faute, si tant de gens galèrent c’est de leur faute. Et si une personne réussit, c’est bien la preuve que la société fonctionne. « Tu vois, ce n’est pas si compliqué. »

    Il y a tellement de milliardaires partis de rien, paraît-il. Alors on se lance, on y croit. Accepte toutes les tâches que l’on te donne même si tu ne comprends pas l’objectif de ceux qui te les donnent. Tu fais des heures supplémentaires sans rechigner. Tu finis même par trouver ça assez classe de dire à tes amis que tu ne peux plus les voir, que tu es sous l’eau. Tu essayes de grappiller des échelons dans ta boîte en espérant arriver rapidement au dernier étage, celui ou personne n’a les yeux baissés sur toi. Tu sais que les rez-de-chaussée de gratte-ciel sont tout en bas mais aussi que ce sont les plus hauts de plafond. Ça doit être pour trier les déchets des pépites brutes. Toi tu es une pépite, c’est sûr. Si tu as de la chance, si tu tiens le coup physiquement et que tu comprends que le burn-out est un mythe moderne conté par tes concurrents pour freiner tes ambitions, tu montes. Tu montes et plus tu montes moins il y a de gens autour de toi. Moins il y a de gens au même niveau et plus tu es fier d’être plus fort. Plus tu te sens fort moins tu tolères de l’être moins que d’autres. Il faut continuer l’ascension.

    Mais tu t’aperçois que, sur terre, plus on grimpe vers le soleil plus il fait froid. La réussite serait là-haut, avec toutes les choses et les gens que tu as écrasés en contrebas. Tu regrettes un peu. S’il te reste encore un peu de conscience, tu feras peut-être comme certains avant toi : t’acheter une ferme, faire pousser des légumes. Fuir les conséquences de tes actes plutôt que de réparer les dégâts.

    Mais si tu as vraiment de la chance et un peu de volonté, tu travailles sur ton sentiment initial que tout ça ne va pas. Tu gueules. Tu as l’impression d’être seul au début, on te fait passer pour un adolescent en crise contre ses parents. Heureusement tu trouves des gens qui te font suivre le lapin blanc. Tu n’es pas en crise, ce que tu ressens est juste. Ces gens qui s’appellent camarades entre eux vont te le faire comprendre. Il y a bien une organisation qui a besoin de ton énergie pour vivre mieux sans risquer sa santé au travail. Ce ne sont pas des robots comme dans « Matrix », mais les capitalistes qui les possèdent. Au lieu de jouer le jeu de la carrière à tout prix, tu vises le bien commun. Gravir des montagnes vous êtes pour, bien sûr, mais tous ensemble vers une victoire totale.

    la chronique d'arthur haysanté au travailconditions de travail la chronique d'arthur hayconditions de travail
    France24 - World

    French ice skating Olympic champions Papadakis, Cizeron win fifth world gold

    Issued on: 26/03/2022 - 20:57

    NEWS WIRES

    Olympic champions Gabriella Papadakis and Guillaume Cizeron claimed a fifth world ice dancing title on home ice on Saturday, with world record scores.

    Papadakis, 26, and 27-year-old Cizeron led all the way to seal gold after the free skating final with a new world record total of 229.82 points.

    Madison Hubbell and Zachary Donohue took silver with 222.39, ahead of fellow Americans Madison Chock and Evan Bates, 216.83. The top three couples all train together in Montreal.

    "It's one of the best competitions of our career, we felt incredible support, especially after the Olympics," said Cizeron after winning gold in Beijing behind closed doors.

    "That's one of the reasons we love what we do so much. The goosebumps, the emotions that come with the noise, it's indescribable," he added.

    Skating to 'Elegie' by Gabriel Faure the French scored 137.09 in the free skate to better their previous world record mark achieved three years ago.

    They achieved world record scores in the rhythm dance and the free dance earlier in the competition.

    Papadakis and Cizeron, also five-time European champions, overtake French legends Andree and Pierre Brunet, who won four world and two Olympic gold between 1926 and 1932.

    They edge closer to the record of six world titles achieved by Lyudmila Pakhomova and Alexandr Gorshkov competing for the Soviet Union between 1970 and 1976.

    Russia were barred from competing following the invasion of Ukraine, with Olympic silver medallists Victoria Sinitsina and Nikita Katsalapov unable to defend their world title as a result.

    (AFP)

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    France24 - World

    Yemen's Houthi rebels call truce after wave of attacks on Saudi Arabia

    Issued on: 26/03/2022 - 20:47

    NEWS WIRES

    Yemen's Huthi rebels announced a three-day truce with the Saudi-led coalition and dangled the prospect of a "permanent" ceasefire on Saturday, the seventh anniversary of a brutal conflict that has left millions on the brink of famine.

    A day after a wave of Huthi drone and missile attacks on Saudi targets, including an oil plant that turned into an inferno near the Formula One race in Jeddah, political leader Mahdi al-Mashat put rebel operations on hold.

    As thousands of people marched in the rebel-held capital, Sanaa, to mark the anniversary, Mashat appeared on TV to announce the "suspension of missile and drone strikes and all military actions for a period of three days".

    "And we are ready to turn this declaration into a final and permanent commitment in the event that Saudi Arabia commits to ending the siege and stopping its raids on Yemen once and for all," he said.

    There was no immediate response from Saudi Arabia, which retaliated to Friday's attacks by launching air strikes against Sanaa and Hodeida and destroying four explosives-laden boats.

    Yemen, the Arab world's poorest country even before the war, has been teetering on the brink of catastrophe for years as the complex conflict rages on multiple fronts.

    Hundreds of thousands of people have been killed, directly or indirectly, and millions have been displaced in what the UN calls the world's worst humanitarian crisis.

    'Peace will come'

    Mashat said the Huthis are ready to "release all coalition prisoners, including (president Abdrabbuh Mansur) Hadi's brother, militia prisoners and other nationalities in exchange for the full release of all our prisoners".

    "The Saudi regime must prove its seriousness... by responding to a ceasefire, lifting the siege and expelling foreign forces from our country.

    "And then peace will come and then it will be time to talk about political solutions in a calm atmosphere away from any military or humanitarian pressure."

    The Iran-backed rebels' surprise move came exactly seven years after the Saudi-led coalition's intervention to support Yemen's government, after the Huthis seized Sanaa in 2014.

    After months of negotiations, Iran is near to reviving a stalled deal with international partners where it will curb its nuclear ambitions in return for an easing of sanctions.

    When it first intervened in Yemen on March 26, 2015, the Saudi-led coalition was made up of nine countries.

    Today, it is largely just Saudi Arabia and, to a lesser extent, the United Arab Emirates, which says it withdrew troops from Yemen but remains an influential partner.

    The coalition's intervention has stopped the Huthis' advances in the south and east of the country but has been unable to push them out of the north, including the capital Sanaa.

    "Militarily, the war is now at stalemate," Elisabeth Kendall, a researcher at Oxford University, told AFP this week, adding that Saudi Arabia "may at this point be keen to extract itself" from Yemen.

    "But it needs to be able to position any withdrawal as a win and to ensure that it is not left with a Huthi-controlled enemy state on its southern border," she said.

    (AFP)

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    Saudi Arabian Grand Prix continues 'as planned' despite Houthi attack on oil facility

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    Valeurs Actuelles

    Après plusieurs manquements, une école musulmane marseillaise contrainte de fermer ses portes

    C’est une mauvaise nouvelle pour l’école musulmane située boulevard des Mûriers à Cabucelle, dans le 15e arrondissement de Marseille. Ce 25 mars, La Provence rapporte que la Préfecture a ordonné la fermeture de l’établissement. En cause, il lui est reproché de faire intervenir des enseignants non diplômés auprès des élèves de primaires qui y sont scolarisés. Mais ce n’est pas le seul manquement qui a été pointé du doigt par les services de l’Education nationale. En effet, l’école hors contrat est accusée de favoriser le repli communautaire, de ne pas assurer l’assiduité des enfants, ou encore de fournir une liste d’élèves qui ne colle pas à la réalité.

    Des mises en demeures insuffisantes

    « Le contenu pédagogique n’est pas garanti », a expliqué Christophe Mimand, le préfet de Provence-Alpes-Côte d’Azur dans son arrêté datant du 9 mars. A la suite de cette décision, la police est intervenue dans l’établissement pour lui faire fermer ses portes. Les services de l’Education nationale ont aussi découvert l’existence d’un organisme d’enseignement à distance rattaché à cette école coranique et non déclaré. Malgré les mises en demeure adressées au responsable de l’école, les manquements n’ont pas été résolus. En cas de non-respect de cette fermeture, le directeur encourt une peine de prison et 75 000 euros d’amende. Les 195 élèves scolarisés dans l’établissement devront tous être rescolarisés dans une autre école d’ici quinze jours.

    Marseille : les dernières actualités

    Un ferry à Marseille mis à disposition pour accueillir des réfugiés ukrainiens

    Un chef d’entreprise marseillais reconditionne des gilets pare-balles de la police pour les civils ukrainiens

    Des carnavaliers de Marseille condamnés à de la prison avec sursis pour avoir blessé des policiers

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    In pictures: Taylor Hawkins, a drummer who 'served the song'

    Taylor Hawkins, drummer with one of the world's biggest rock bands, Foo Fighters, has died aged 50.

    Hawkins performed with the band for more than two decades, joining shortly after they finished recording their 1997 album The Colour and the Shape.

    Dave Grohl created Foo Fighters in 1994 after Nirvana disbanded following the suicide of lead singer Kurt Cobain.

    Grohl, an acclaimed drummer, took on lead vocals and guitar in Foo Fighters.

    BBC Radio 6 presenter and former drummer Matt Everitt says Hawkins had "to be pretty good" to be chosen to drum for the band.

    "Dave Grohl is a legendary drummer, but Taylor was no less the musician at all," he says.

    "For a start they wouldn't have had him in the band, if he didn't have the chops.

    "He was shoulder-to-shoulder with Dave Grohl. He was brilliant"

    Everitt, who interviewed Hawkins several times during shows in the UK, described the late drummer as having remarkable passion when playing and great taste.

    "He served the song," he continues. "That's what all the best drummers do.

    "They understand it's not just about how great your part is, but it's about how great the whole song is and knowing when to sit back on a song."

    Grohl and Hawkins sometimes swapped roles during the band's concerts, with Hawkins taking on vocals.

    Before Foo Fighters, Hawkins drummed for Alanis Morissette.

    The Texas native was introduced to music by his brother and started out playing guitar but, inspired by Roger Taylor of Queen and Stewart Copeland of The Police, he soon switched to drums.

    He drew influence from UK artists, and at almost every Foo Fighters concert stepped out from behind the drum kit to sing a track by his favourite band, Queen.

    Brian May in a tribute described Hawkins as his "beloved child". He posted on Instagram: "Taylor, you were family to us."

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    Everitt says: "He loved London. A lot of the bands he really loved came from the UK."

    When in London he would make a pilgrimage to Trident Studios in Soho, London, where Davie Bowie and Queen recorded music.

    But during 2001 visit to London, Hawkins spent two weeks in a coma after taking an overdose of heroin.

    Speaking about the experience in 2018, he said it had been "a real changing point for me".

    Hawkins and his wife, Alison, married in 2005. They have three children.

    In 2011, Foo Fighters replied to a protest from a fundamentalist Christian church by performing a special gig for them.

    Members of the Westboro Baptist church were picketing outside the Sprint Centre, Kansas, where the band were due to perform on Friday evening.

    The group were dressed up and arrived on a flat-bed truck, before performing a track called Keep It Clean.

    While the Foo Fighters were on break in 2013, Hawkins formed a rock cover band called Chevy Metal.

    In 2021, Foo Fighters were inducted into the Rock and Roll Hall of Fame.

    According to Everitt, the stadium-fillers were not "resting on past glories" and still producing records.

    "They weren't standing still," he adds. "Foo Fighters had more to say, which just makes the tragedy even more unbearable."

    Foo Fighters are currently on tour in South America.

    Hawkins' final performance with the band was at the Lollapalooza festival.

    The band had been due to perform on Friday night at the Estereo Picnic festival in Bogota, Colombia, before news of his death was announced.

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    Foo Fighters' drummer Taylor Hawkins dies aged 50

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    Le Monde

    Le Festival international de journalisme plus que jamais au cœur de l’actualité

    Les journalistes du groupe Le Monde préparent cet événement, dont la sixième édition aura lieu du 15 au 17 juillet dans le Lot-et-Garonne. Parmi les sept grandes thématiques retenues en cette période d’actualité exceptionnelle : la concentration des médias, les frontières, l’information comme arme de guerre.

    Pour la sixième fois, le village lot-et-garonnais de Couthures-sur-Garonne s’apprête à accueillir le Festival international de journalisme, parrainé par le groupe Le Monde. Ce sera du 15 au 17 juillet et les sujets d’actualité et de discussions ne manqueront assurément pas. Pour sélectionner les sept thématiques d’actualité, qui, depuis sa création, en 2016, constituent la colonne vertébrale du Festival, les journalistes du groupe Le Monde et les festivaliers, qui ont pu choisir leurs sujets de prédilection sur la page Facebook de l’événement, n’ont pas eu à se creuser la tête, mais plutôt se sont prêtés à un difficile travail de sélection.

    L’équipe éditoriale du Festival, composée de journalistes de Courrier international, du HuffPost, du Monde, de L’Obs, de Télérama et de La Vie, mais aussi de sept étudiants de l’Institut de journalisme Bordeaux-Aquitaine (IJBA), travaille depuis janvier sur le contenu de ces thématiques et sur les personnalités – journalistes, chercheurs, artistes, acteurs de l’actualité et de la société civile – qui viendront s’exprimer. Le Festival international de journalisme est le seul événement sur lequel collaborent ces six rédactions rassemblées depuis deux ans dans le nouvel immeuble parisien du groupe Le Monde.

    Comme de coutume ont été retenues trois thématiques consacrées aux médias et au journalisme, et quatre autres, liées à des sujets d’actualité. Dans la première catégorie, on trouve un sujet difficilement contournable dans un festival de journalisme : la concentration des médias en France. Alors que le rapprochement entre Vivendi et Lagardère s’inscrit déjà dans le paysage médiatique et que la fusion entre TF1 et M6 est sur les rails, on s’interrogera sur les conséquences de ce phénomène et son impact sur la qualité de l’information. Les festivaliers ne manqueront assurément pas de rappeler au groupe Le Monde qu’il est lui-même concerné, puisque détenu par les hommes d’affaires Xavier Niel et Matthieu Pigasse.

    « Vérités » alternatives

    La crise ukrainienne nous a conduits récemment à ajouter une thématique relative à l’information comme arme de guerre, où l’on convoquera leçons du passé et analyses à chaud d’un présent qui voit le conflit se déplacer sur le terrain de l’information et des « vérités » alternatives. Nous avions prévu avant même le conflit d’aborder, à Couthures, la question de la liberté d’informer en Russie. L’actualité nous a rattrapés.

    La troisième thématique consacrée au journalisme n’est pas sans lien avec la précédente : elle abordera la question de l’objectivité en matière d’information. Il faudra d’abord définir le terme lui-même, le distinguer de ceux de neutralité ou d’honnêteté. L’objectivité est-elle seulement possible ou est-ce un horizon derrière lequel courent les journalistes, sans jamais pouvoir l’atteindre ? On y parlera également de journalisme de faits et de journalisme d’opinion, de journalisme engagé et de journalisme militant.

    Festival international de journalisme : un événement destiné au grand public

    Côté actualité et sujets de société, la thématique « Les frontières, protection ou prison ? », qui faisait déjà largement écho au contexte national et international de ces derniers mois, se trouve encore davantage légitimée par l’invasion de l’Ukraine et la politique expansionniste de Vladimir Poutine. Quant à celle consacrée à « La transition écologique au défi des inégalités », elle s’interrogera sur la pertinence du slogan « Fin du monde, fin de mois, même combat » repris lors du mouvement des « gilets jaunes » par ceux qui tentaient de faire converger urgence climatique et urgence sociale.

    Après ces sujets quelque peu anxiogènes, on discutera du grand retour du bien manger, travaux pratiques à la clé

    La question environnementale apparaîtra également en toile de fond de la thématique sobrement intitulée « Faut-il encore faire des enfants ? », où l’on parlera de démographie, de générations et de rapport à la famille. Et pour se réconforter après avoir débattu de ces sujets quelque peu anxiogènes, il faut bien le reconnaître, on discutera du grand retour du bien manger, encore accentué par la pandémie et les périodes de confinement, avec, c’est promis, quelques travaux pratiques à la clé : ce sera « Tous gastronomes ! », la septième thématique de ce Festival.

    Pour celles et ceux qui n’auraient encore jamais goûté à ce festival qui nous paraît indispensable en ces temps de grande confusion informationnelle, il s’agit d’un événement destiné au grand public, qui permet aux passionnés d’actualité d’échanger à bâtons rompus trois jours durant avec des professionnels de l’information, et ce dans le cadre on ne peut plus accueillant et convivial du village de Couthures, moins de 400 habitants, et des rives de la Garonne.

    La programmation est conçue et assurée par les journalistes du groupe Le Monde, mais ce sont bien toutes les formes de journalisme qui sont présentes. Parmi les médias dont des journalistes ont d’ores et déjà confirmé leur présence en juillet : France Télévisions, France 3 Nouvelle-Aquitaine, M6, Arte, LCI, France Inter, l’AFP, Sud Ouest, Libération, Mediapart, Les Jours, L’Express, XXI, Topo, La Revue dessinée, El Watan, le Guardian, Le Temps, la Süddeutsche Zeitung, El Pais, le Corriere della Sera, sans oublier quelques youtubeurs, tiktokeurs et autres instagrameurs, qui inventent de nouvelles expressions d’information.

    Le Festival international de journalisme, ce sont environ 150 rencontres, débats, projections, ateliers, expositions, performances et concerts sur trois jours, un Festival junior pour les enfants des festivaliers et les ados, une restauration de qualité assurée par les producteurs lot-et-garonnais… Le moment et l’endroit idéal pour se poser et tenter de tirer les leçons d’une année exceptionnelle du point de vue de l’intensité de l’actualité.

    Informations et billetterie sur Festivalinternationaldejournalisme.com.

    Gilles van Kote

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    Le Figaro

    Protestations, baisers et malaises : cinq moments qui ont fait l'histoire des Oscars et du cinéma

    Avant la 94e édition qui se déroulera dans la nuit de dimanche à lundi, revivez les moments mémorables de la reine des soirées hollywoodienne.

    La cérémonie de remise des Oscars est généralement considérée comme la soirée la plus glamour d'Hollywood, avec son lot de moments marquants au fil des années, entre rires, émotion et embarras. Voici cinq des plus mémorables d'entre eux depuis la première édition en 1929.

    À lire aussiOscar 2022: l'Ukraine va-t-elle s'inviter à la cérémonie ?

    Une bourde en or

    L'épisode le plus frappant dans l'histoire récente des Oscars s'est déroulé en 2017, au moment de décerner la récompense suprême du «meilleur long-métrage». La prestigieuse statuette dorée était allée brièvement à la comédie à paillettes La La Land alors que c'était son concurrent Moonlight, drame bien plus sérieux, qui était le vrai vainqueur. Les experts de la société PricewaterhouseCoopers, chargée de recenser et conserver les votes de l'Académie, avaient tout simplement remis aux présentateurs, Warren Beatty et Faye Dunaway, la mauvaise enveloppe... Celle qui avait été lue devant des millions de téléspectateurs était un doublon du prix de la meilleure actrice, qui avait effectivement récompensé Emma Stone pour son rôle dans La La Land. Cette bourde fut sans doute le pire de la longue histoire des Oscars. «Ce fut un terrible fiasco», a écrit à l'époque le critique Jeff Jensen dans le magazine Entertainment Weekly. «On était gêné pour Dunaway, et pour Beatty qui avait visiblement conscience que quelque chose n'allait pas quand il a ouvert l'enveloppe mais qui ne savait pas comment procéder».

    Renoncement politique

    En mars 1973, Marlon Brando avait gagné l'Oscar du meilleur acteur pour son impressionnante performance dans Le Parrain, s'imposant face à des concurrents comme Michael Caine, Peter O'Toole et Laurence Olivier. Mais Brando avait boudé la remise des prix et c'était l'actrice apache Sacheen Littlefeather, militante des droits des Amérindiens, qui était montée sur la scène à sa place. Elle avait refusé d'un geste de la main la statuette que lui tendait l'acteur Roger Moore et avait pris la parole devant un public médusé, expliquant que Marlon Brando «regrettait fort de ne pouvoir accepter ce prix très généreux» car il souhaitait ainsi protester contre la façon dont l'industrie du cinéma traitait selon lui les acteurs amérindiens. Cette déclaration avait été saluée par des applaudissements et des cris de joie, ainsi que par des huées poussées par quelques mauvais coucheurs.

    Egalité !

    Il y a eu quelques rares cas d'ex aequo dans l'histoire des Oscars mais peu ont été aussi remarqués que celui de 1969, lorsque le jury de l'Académie n'a pas réussi à départager Barbra Streisand et Katharine Hepburn pour le prix de la meilleure actrice. «La gagnante... nous avons une égalité!», s'était exclamée la présentatrice, Ingrid Bergman, en ouvrant l'enveloppe. Barbra Streisand recevait son premier Oscar pour son rôle de Fanny Brice dans Funny Girl tandis que Katharine Hepburn, championne toutes catégories chez les acteurs avec quatre Oscars au total, triomphait dans Le Lion en hiver. Seule Barbra Streisand assistait à la cérémonie et elle avait lancé «Salut mon joli!» en recevant la précieuse statuette.

    Baiser volé

    Les acteurs se laissent souvent déborder par leurs émotions lorsqu'ils reçoivent un Oscar mais en 2003, Adrien Brody est certainement allé trop loin. Lorsqu'il est monté sur scène pour recevoir son prix des mains de Halle Berry, lauréate l'année précédente de l'Oscar de la meilleure actrice, Adrien Brody a pris tout le monde par surprise, y compris l'actrice, en l'enlaçant soudainement pour un bref mais passionné baiser sur la bouche. «Ce n'était pas prévu. J'ignorais tout de cela», avais expliqué en 2017 Halle Berry, confirmant que, sous l'effet de la surprise, elle avait décidé «d'accompagner le mouvement». De son côté, Adrien Brody avait affirmé que «le temps s'était ralenti» pour lui à cet instant mais que son élan l'avait quasiment privé de discours. «Quand j'ai fini de l'embrasser... ils avaient déjà allumé le panneau pour indiquer quitte la scène, ton temps est écoulé», a-t-il raconté au festival du film de Toronto.

    Un air de déjà vu?

    Voici tout juste soixante ans, Rita Moreno avait remporté l'Oscar du meilleur second rôle féminin pour son incarnation de l'explosive Anita dans le film musical West Side Story. L'histoire pourrait bégayer dimanche soir avec une nouvelle statuette pour Ariana DeBose, qui reprend le rôle dans le remake de Steven Spielberg. Favorite dans cette catégorie, l'actrice a intérêt à préparer son discours pour ne pas être prise au dépourvu comme Rita Moreno à l'époque. «Je n'arrive pas à y croire! Bon Dieu. Sur ce, je vous laisse», avait juste lancé cette dernière après avoir reçu son Oscar des mains de Rock Hudson, quittant la scène sans demander son reste.

    L'acteur américain Samuel L. Jackson reçoit un Oscar d'honneur

    Avant sa grand-messe de dimanche, l'Académie américaine du cinéma honorait, vendredi, ses légendes au cours de ses traditionnels Governors Awards.

    Oscar 2022: l'Ukraine va-t-elle s'inviter à la cérémonie ?

    Hollywood ne sait toujours pas très bien sur quel pied danser vis à vis de l'invasion russe. Entre gestes de solidarité envers l'Ukraine et virulentes tirades anti-Poutine, la cérémonie des Oscars, qui se déroule dimanche soir, devrait réserver quelques surprises.

    Oscar 2022: The Power of the Dog, Belfast, Coda… Tout savoir sur les films les plus attendus

    Prêt pour la cérémonie, qui se déroule dans la nuit de dimanche à lundi? Relisez les avis des critiques du Figaro et il est encore temps de voir la plupart des films, actuellement au cinéma, sur Netflix, Prime Vidéo, Apple TV ou en DVD.

    France24 - Monde

    Sahara occidental : des centaines de personnes manifestent contre la "trahison" de Madrid

    Publié le : 26/03/2022 - 16:03

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    Près de 2 000 personnes ont défilé samedi dans les rues de Madrid pour dénoncer la décision du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez d'avoir mis fin à la neutralité de l'Espagne sur le Sahara occidental. Il y a huit jours, l'Espagne a annoncé son soutien à la proposition marocaine d'autonomie pour l'ex-colonie espagnole.

    Près de 2 000 personnes ont manifesté, samedi 26 mars, à Madrid pour afficher leur soutien au Sahara occidental et réclamer l'autodétermination de cette ex-colonie espagnole, quelques jours après un revirement du gouvernement espagnol en faveur du Maroc sur le sujet.

    "Sanchez, traître", "Les Sahraouis décident, ils ne sont pas votre monnaie d'échange", "Le Sahara ne se vend pas" : de nombreuses pancartes fustigeaient la décision du Premier ministre socialiste Pedro Sanchez de soutenir soudainement le plan défendu par Rabat sur le territoire disputé du Sahara occidental, et mettre ainsi fin à une brouille diplomatique de près d'un an.

    "C'est la dernière trahison perpétrée par le gouvernement espagnol", a déploré Pablo Marin, 63 ans, au milieu de drapeaux sahraoui, mais aussi de drapeaux du parti de gauche radicale Podemos, pourtant allié du gouvernement dans la coalition au pouvoir.

    Un an de brouille diplomatique entre Madrid et Rabat 

    Affichant jusqu'ici sa neutralité, Madrid a annoncé publiquement il y a huit jours son soutien au plan d'autonomie marocain pour le Sahara occidental, un vaste territoire désertique riche en phosphates et aux eaux très poissonneuses, qui oppose Rabat au Front Polisario, soutenu par Alger, depuis le départ des Espagnols en 1975.

    Cette annonce fracassante intervient après une crise diplomatique, déclenchée en avril 2021 par l'accueil en Espagne, pour y être soigné du Covid-19, du chef du Front Polisario, Brahim Ghali, ennemi juré de Rabat.

    Son point culminant avait été, un mois plus tard, l'arrivée de quelque 10 000 migrants d'origine marocaine en quelques heures dans l'enclave espagnole de Ceuta, sur la côte nord du Maroc, à la faveur d'un relâchement de la surveillance des frontières côté marocain.

    Venus de toute l'Espagne, les manifestants étaient environ 2 000 samedi à Madrid, selon les autorités locales. Fatma Hamida, étudiante de 20 ans, est venue de Zamora, en Castille-et-Léon, dans le nord-ouest de l'Espagne, pour s'opposer à "une décision de Pedro Sanchez et manifester pour notre liberté, notre droit d'avoir un territoire à nous".

    Hay decenas de personas ocupando toda la plaza de la Provincia, frente al ministerio de Exteriores, exigiendo la autonomía del #Sahara.Informa @SelenaPizar pic.twitter.com/u8egBwrHYL

    March 26, 2022

    Le revirement de Pablo Sanchez critiqué 

    "En colère", Salome Brahim, un commercial de 28 ans venu de Valladolid, estime que les Sahraouis ont été "la monnaie d'échange face aux intérêts du royaume marocain".

    "Personne ne sait pourquoi" l'Espagne a brutalement changé de position, et "c'est bien ça le problème", explique-t-il, alors que depuis près d'une cinquantaine d'années et le départ des Espagnols, Madrid était restée neutre.

    Le conflit du Sahara occidental, considéré comme un "territoire non autonome" par l'ONU, oppose depuis des décennies le Maroc aux indépendantistes du Front Polisario soutenus par Alger.

    Rabat, qui contrôle près de 80 % de ce territoire, propose un plan d'autonomie sous sa souveraineté tandis que le Polisario réclame un référendum d'autodétermination, prévu lors de la signature en 1991 d'un cessez-le feu mais jamais concrétisé.

    Avec AFP

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    Sahara occidental : sans céder, le Maroc se dit déterminé à "tourner la page" du conflit

    INTERVIEW

    Sahara occidental : "Le Front Polisario a le droit de représenter le peuple sahraoui" en justice

    Le Maroc et Israël signent un accord de coopération sécuritaire historique

    New York Times - World

    ‘I’m Old, Not an Idiot.’ One Man’s Protest Gets Attention of Spanish Banks

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    The Saturday Profile

    A campaign by a 78-year-old retired doctor with Parkinson’s disease against banks closing branches and moving services online resonates with a rapidly aging Spanish population.

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    By Raphael Minder

    MADRID — Because he has Parkinson’s disease, and his shaking hands make it hard for him to push buttons, Carlos San Juan de Laorden, a retired Spanish doctor, finds it difficult to withdraw his money from the ATM.

    So when in December his bank reduced its retail opening hours, and then told him that the only way of reaching a customer representative was by making an appointment using an app he found too complicated, Mr. San Juan, 78, felt not only distressed but also wronged.

    “I was politely told that I could change banks if I didn’t like it,” he said. “I’ve kept my money in the same bank for 51 years, since I got my first paycheck, and it hurts to see that the digital world has dehumanized us to the point that loyalty has lost all of its worth.”

    Infuriated, Mr. San Juan started an online petition that he called “I’m Old, Not an Idiot,” arguing that banks and other institutions should serve all citizens, rather than sideline the oldest and most vulnerable members of society in their rush to online services.

    In two months, his petition gathered more than 600,000 signatures, attracting the attention of the local media and eventually forcing the banks and Spain’s government to respond. Mr. San Juan became something of a minor celebrity in Spain, and was invited on to a string of TV shows to talk about himself and his campaign.

    In February, Mr. San Juan attended the signing of a protocol at the economic ministry in Madrid in which banks pledged to offer better customer services to senior citizens, including by extending again their branch opening hours, giving priority to older people to access counters and also simplifying the interface of their apps and web pages.

    During the signing ceremony, José María Roldán, the president of the Spanish Bank Association, thanked Mr. San Juan for highlighting a problem that he said banks had overlooked. “We have seen that new measures are needed in order to not leave behind vulnerable groups” of people, said Mr. Roldán, whose association includes banking giants like Banco Santander and BBVA.

    Spain has one of the world’s fastest aging populations, with 9.3 million people over the age of 65 who now account for one fifth of its residents. Before the pandemic hit, Spain was projected to overtake Japan as the country with the longest life expectancy in the world, according to a study by the Institute for Health Metrics and Evaluation, in Seattle.

    But over the past decade, Spain’s banking network has also shrunk dramatically, following a financial crisis that forced the country to negotiate an international bailout in 2012. While there used to be a bank office in almost every Spanish village and at every city crossroads, Spanish banks have halved their number of branches to about 20,000 since the crisis.

    Mr. San Juan is not a Luddite — for this article, he used WhatsApp and Skype. But he believes older adults should not pay the price for an online transition that has allowed banks and other institutions to make significant staff cuts and other savings.

    In fact, Mr. San Juan said it was ironic that few of the senior citizens whom his petition sought to defend appeared to have been among its signatories, possibly because they were not online. Still, he said, “many younger people feel sympathy for us, starting with my own granddaughters who have been very worried about my health and many others who now have an older family member who cannot cope with apps, and in some cases somebody who cannot afford a smartphone.”

    Mr. San Juan was forced into early retirement 13 years ago, when he was diagnosed with Parkinson’s and the shaking made it very hard for him to carry out his hospital work as a urologist in his home city of Valencia, in eastern Spain. Mr. San Juan has since spent his time listening to jazz and reading history books and spy novels — until he became an unlikely activist.

    While acknowledging that the digital transition was unstoppable, Mr. San Juan said the authorities and major institutions had a duty to make the change “less abrupt” for older and vulnerable people. Almost every public organization or private corporation is now forcing people to communicate online, including in the health care sector, where Mr. San Juan worked his entire life.

    Were it not for Parkinson’s, Mr. San Juan said he would have wanted to work more years, although he looks with some skepticism at changes in the profession that require more remote consultations with patients.

    “For me, medicine is a human treatment, which requires looking a patient in the eyes, talking and perhaps consoling if that is what’s required.”

    Mr. San Juan also noted that a model of Spanish society in which different generations used to live under the same roof, and help each other, was changing fast, putting more pressure on old people. When he was younger, Mr. San Juan lived for a while with his only grandmother. And after his mother-in-law was widowed, she spent her last 15 years living with him and his wife.

    He added that he had long been attuned to the challenges faced by the elderly as a result of his medical specialty.

    “Because I’m a urologist, most of my patients have been older people, so I’ve always had a clear understanding of the sense of helplessness and the suffering that can come with age,” he said.

    As for the banks, Mr. San Juan said that his disappointment was fueled by the fact that the institutions did not hesitate to ask for billions in taxpayers’ money to rescue them during the financial crisis a decade ago. But when Covid-19 started to spread, he said, the same banks used the pandemic as an excuse to close more branches. Over 3,000 branches shuttered in Spain between the second quarter of 2020 and the third quarter of 2021, according to data from the Bank of Spain.

    “The coronavirus has been a perfect excuse for banks and others to force people to stay away and act like robots, while also making their clients do the work that bank employees used to do,” he said.

    Some banks took measures to offset their reduced footprint. In 2020, Banco Santander signed an agreement with the Spanish mail service to allow its clients to withdraw cash at post offices in about 1,500 municipalities where the bank doesn’t have a branch. But with millions of retirees forced to withdraw their pension payments from banks, Mr. San Juan believes the institutions still have a long way to go in terms of caring for those whose savings they rely on, rather than prioritizing their shareholders.

    “The banks need to keep our pension money, but that should either oblige them to really act as a public service, or force the government to offer us a different way to get hold of the money that is ours,” he said. “You cannot expect old people to queue for hours in the baking sun or in the rain in order to get their life savings.”

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    Valeurs Actuelles

    Un maire breton de gauche devient par erreur conseiller d’Eric Zemmour dans une bande-dessinée

    Une drôle de surprise pour le maire de Rosporden (Finistère). Samedi 26 mars, l’édile divers-gauche de cette commune bretonne a découvert qu’il apparaissait dans une bande dessinée politique, intitulée « Elyzée », rapporte France Live. Seulement, cette bande dessinée le met en scène comme conseiller d’Eric Zemmour élu président de la République, alors que Michel Loussouarn est de gauche, et bien éloigné des idées du candidat de Reconquête!. Cette erreur est dû à une homonymie : il existe bel et bien un proche d’Eric Zemmour nommé Michel Loussouarn, ancien militaire et directeur de campagne du candidat Rassemblement national Andréa Kotarac aux élections régionales de 2021.

    Erratum

    Cette bande dessinée de politique-fiction est l’œuvre d’une maison d’édition créée par l’ancien président du club de rugby de Toulon, Mourad Boudjellal. « Il n’y a pas de doute possible, mes traits sont parfaitement reproduits », a déploré le maire breton. « Visiblement, j’ai un homonyme qui fait partie de l’équipe d’Eric Zemmour, mais ce n’est pas moi », a assuré Michel Loussouarn. Les éditeurs se sont excusés de la méprise, et ont assuré qu’un erratum serait ajouté dans les exemplaires prochainement disponibles.

    Finistère : les dernières actualités

    Finistère : un médecin, qui aurait réalisé plus de 400 faux passes sanitaires, placé sous contrôle judiciaire

    Finistère : des élus proposent les enclos paroissiaux au patrimoine mondial de l’UNESCO

    Finistère : un Stonehenge breton va être bâti à Carhaix

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Afghanistan: Protesters urge Taliban to reopen girls' schools

    By Secunder KermaniBBC News, Kabul

    About two dozen, mainly female, protesters gathered close to the Taliban's Ministry of Education on Saturday morning, calling on the group to reopen girls' secondary schools.

    The Taliban have been widely condemned for issuing a last-minute U-turn earlier this week, ordering them to close, just hours after teenage pupils began to arrive for the start of the new academic year.

    The protesters chanted, "Education is our right! Open the doors of girls' schools!" while armed Taliban members looked on.

    One female teacher attending told the BBC: "When it comes to standing up for freedom and the girls who want to go to school, I'm willing to die.

    "We are here for the rights of our daughters to get an education. Without that right, we might as well be dead already."

    The Taliban has previously broken up demonstrations and detained those involved, but on this occasion the protest was allowed to continue.

    Since the group took power last August, girls' primary schools in most of the country, along with all boys' schools, have remained open, but older girls have not been allowed back in the classroom.

    The Taliban's Ministry of Education had said girls' secondary schools would restart on Wednesday, but the decision was overruled by the group's central leadership, who said they could remain closed until a "comprehensive" and "Islamic" plan for them had been drawn up.

    The move provoked an outpouring of grief. On social media, Afghans have been sharing videos of pupils sobbing after returning home early from what they thought would be their first day back at school.

    A presenter on the popular Tolo TV channel struggled to hold back his tears during a discussion on the issue.

    On Friday, a joint statement by officials from 10 countries, including the US and UK, described the Taliban's decision as "profoundly disturbing".

    The US State Department cancelled meetings with the group that had been scheduled to take place in Qatar.

    The chaotic policy reversal by the Taliban probably reflects divisions within the group between more hardline and moderate elements.

    In some provinces, particularly in northern Afghanistan, local Taliban officials have allowed teenage girls to continue to study, but others appear to oppose the idea.

    Crying in frustration, one protester at Saturday's demonstration in Kabul said: "I want our generation to be free and to flourish, not just to shed tears at home."

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    Le Monde

    Afghanistan : fermeture des écoles pour filles

    24 mars 202224 mars 2022Cartooning for Peace

    Wilcox (Australie) – Sydney Morning Herald « Pendant ce temps en Afghanistan » – « Mais – vous avez promis que nous pourrions aller à l’école… » – « Haha ! Les filles, vous n’apprenez jamais ! »

    Après leur retour au pouvoir en août dernier, les talibans avaient assuré que les filles continueraient d’avoir accès à l’éducation. Sept mois plus tard, jour de rentrée scolaire, elles ont trouvé porte close, les talibans ayant finalement ordonné la fermeture des écoles pour elles. Collégiennes et lycéennes ont courageusement manifesté ce même jour à Kaboul, en bravant tous les interdits imposés par les talibans.

    Non classéAfghanistandroit des femmesEcoleécole pour femmeKaboultaliban
    L'Humanité

    Dopé aux bénéfices, TotalEnergies pratique la générosité symbolique

    Actu

    Cécile Rousseau

    Des miettes pour les consommateurs. Alors que le gouvernement a réitéré sa remise de 15 centimes par litre à la pompe dans le cadre de son plan de résilience, il en a aussi appelé à la responsabilité des distributeurs. Cité dans le discours du premier ministre, le 16 mars, TotalEnergies a fini par annoncer un royal 10 centimes de remise à la pompe pour tous au moment où les prix du diesel ont dépassé le seuil des 2 euros par litre. Son PDG, Patrick Pouyanné, a précisé sur Twitter qu’il étendait ainsi « l’action de solidarité » initialement mise en place pour les transporteurs routiers, mi-février.

    Un geste symbolique alors que le pétrolier, boosté par la hausse des prix des hydrocarbures depuis plusieurs mois, affiche une santé financière éblouissante, avec un résultat net ajusté de 18,1 milliards de dollars pour 2021. Les actionnaires, eux aussi, se frottent les mains. Lors de la publication des résultats du quatrième trimestre, avec un résultat net de 6,8 milliards de dollars (contre 1,3 milliard au quatrième trimestre 2020), « le plus fort (trimestre) de l’histoire de l’entreprise », avait déclaré le PDG, le groupe avait annoncé une hausse de 5 % de ses acomptes sur dividendes pour 2022 et un programme de rachat d’actions d’un montant de 2 milliards de dollars.

    La nouvelle flambée des tarifs liée à la guerre en Ukraine devrait encore finir dans les poches de la multinationale. Pour l’heure, TotalEnergies refuse toujours de quitter le territoire russe, contrairement à ses concurrents Shell ou encore BP qui ont pris des sanctions. Le pays représente 17 % de sa production de gaz et de pétrole, mais, surtout, compte pour 40 % de ses réserves gazières, secteur en plein développement pour la multinationale. Les Amis de la Terre et Greenpeace ont d’ailleurs mis en demeure TotalEnergies de « cesser dans les plus brefs délais toute activité dans le secteur pétro-gazier susceptible de financer la guerre menée par la Russie en Ukraine ».

    Charivari
    France24 - World

    Eriksen scores on Denmark return as England, Germany, Spain win

    Issued on: 26/03/2022 - 23:58Modified: 26/03/2022 - 23:57

    Paris (AFP) – Denmark's Christian Eriksen made an emotional goal-scoring return to international football on Saturday as England, Germany and Spain carved out friendly victories.

    Eriksen found the net two minutes after coming on with a powerful drive in a 4-2 defeat against fellow World Cup qualifiers Netherlands in Amsterdam.

    It was his first national team appearance since suffering a cardiac arrest in Denmark's opening game of the European Championships against Finland in Copenhagen last June.

    On Saturday, to the resounding applause of fans and even Dutch manager Louis van Gaal, the 30-year-old came off the bench and raised his hands to the sky in thanks.

    His goal was 37th in 110 appearances. It was fitting he scored in the Amsterdam Arena, the home of Ajax.

    Eriksen came through the ranks at the Dutch side, making 162 appearances for the club and winning five trophies, including three consecutive league titles between 2011 and 2013.

    Meanwhile, Harry Kane converted a late penalty to close in on the all-time England goal-scoring record and secure a 2-1 win over Switzerland who will also be at the World Cup in Qatar in November.

    Kane netted from the spot to reach 49 England goals, moving him ahead of Gary Lineker and into a second place tie with Bobby Charlton.

    Only Wayne Rooney, with 53 goals, has scored more times for England.

    Breel Embolo put Switzerland ahead at Wembley after 22 minutes in a first half dominated by the visitors before Luke Shaw's equaliser in first-half injury time.

    Kane restored order with his 78th-minute winner.

    "You have to be ready for any chance at any moment. Penalties are a great way of getting on the scoresheet, I practice and work on them a lot," said Kane.

    'Amazing company'

    "It is amazing company to be with, super proud to be doing that but we look forward to the next one. A big year ahead to get more caps and more goals."

    Chelsea pair Kai Havertz and Timo Werner both hit the net as Germany eased past Israel 2-0 in Sinsheim.

    After the Premier League pair scored first-half goals, Germany's stand-in captain Thomas Mueller and Israel sub Yonatan Cohen both failed to convert late penalty attempts.

    Germany head coach Hansi Flick has now won his first eight internationals to extend his record start.

    "On the whole, it was a good performance from us for the first game of the new year," Werner told broadcaster ZDF.

    Spain, World Cup winners in 2010, had to work hard to carve out a 2-1 win against Albania in Barcelona, the team's first game in Catalonia since 2004.

    Ferran Torres opened the scoring for Spain in the 75th minute at Espanyol's RCDE Stadium with Myrto Uzuni equalising 10 minutes later.

    However, Dani Olmo saved Spain's blushes with a last-minute winner as Spain secured an eighth win in eight matches against Albania.

    "We knew it was going to be difficult. Albania are a team who defend very well," Olmo told Spanish public television.

    Top-ranked Belgium led twice in Dublin but were still held 2-2 by Ireland.

    Belgium held

    Playing without the influential Kevin de Bruyne, who has been rested for the international window, Belgium took the lead after 12 minutes through Michy Batshuayi who brushed past Seamus Coleman to beat Caoimhin Kelleher in the Irish goal.

    Ireland, who missed qualification for the World Cup after finishing third in their group behind Serbia and Portugal, levelled in the 36th minute through Chiedozie Ogbene.

    Belgium were back in front just before the hour mark thanks to a Hans Vanaken header.

    However, substitute Alan Browne grabbed his side's second equaliser with a powerful 86th-minute header.

    In Doha, 2018 World Cup runners-up Croatia were held to a 1-1 draw by Slovenia.

    Andrej Kramaric, who plays in Germany with Hoffenheim, gave Croatia the lead in the 39th minute but Jaka Bijol levelled in stoppage time for Slovenia.

    © 2022 AFP

    BBC

    SANS TITRE

    Lydia Greenway

    Ex-England batter on BBC Test Match Special

    It's the third game on this pitch, it's only going to get slower and lower which is why I think Heather Knight opted to bat first.

    Bit of a shout from Nahida for an lbw, but nothing doing. This pitch doesn't seem to be turning much.

    Put that boundary to one side, and it's a small sample size, admittedly, but Ritu Moni really has been on the money right away...

    Good response from Ritu Moni as she ties England back down.

    A bit of action!

    Nat Sciver lofts Ritu Moni over her head for four. Steady accumulation may be the order of the day for England, but I think the game needed that.

    Nahida restricts England to three from the over. It's fair to say the game does feel in a bit of a holding pattern at the minute.

    Alex Hartley

    England spinner on BBC Test Match Special

    Bring the fielders up, one boundary isn't going to hurt you. Put some pressure on and make the batters go over the top.

    Just one more single off it.

    This might not be the most exhilarating batting display from England, but a bit of accumulation and only a few wickets lost would put them in a reasonable position to push on at the end of innings.

    Alex Hartley

    England spinner on BBC Test Match Special

    I like the Kevin and Perry look, I've got a nice bucket hat too.

    Fifty up for England as Nat Sciver pushes Ritu Moni into the covers.

    Stephan Shemilt

    BBC Sport's chief cricket writer in Christchurch

    It's old-fashioned one-day cricket that's needed today. You can't win the game in the first 15 overs but you could lose it.

    Tight again from Nahida. A few tense faces sported by the members of the England team gathered by the boundary.

    #bbccricket

    Georgie Heath: What a story Bangladesh have been this World Cup. Such a great demonstration of the growth of the women's game worldwide. They have played with ease and confidence and given some of the best a scare. Long may the growth continue.

    I'm reliably informed from a source in Wellington that Alex Hartley's dress-a-like (22:46) is Nicole Appleton, of All Saints fame.

    It's fair to say these opening overs have been a War of Nerves...

    (Reached number seven in the charts, 1998)

    In comes Ritu Moni to replace Jahandra. Just a single off her first over, that wait for a boundary continues.

    Finally a change of bowling for Bangladesh as Nahida Akter replaces fellow spinner Salma Khatun.

    Sciver cuts her second ball away and it looks to be heading for the boundary... until it's cut-off with a dive at the ropes.One further single off the over.

    Just the two singles from the over. It's looking a bit sunnier out there...

    Nat Sciver chops at a shorter ball from Jahanara and it scuds past her stumps. Just a few inches from playing on.

    Le Figaro

    La Lettre du «Fig Mag» du 26 mars 2022

    Jean-Christophe Buisson

    LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Au programme : le vrai coût des programmes des candidats à la présidentielle ; voyage au pays des talibans ; une étrange affaire en Espagne ; Régis Wargnier cinéaste- romancier.

    Chers abonnés,

    Cinq candidats - deux femmes et trois hommes - sont susceptibles d'être élus président de la République au soir du 24 avril. Dans les deux semaines de campagne (poussive, escamotée, frustrante) qui reste, les promesses généreuses vont continuer à pleuvoir à verse. Comme le rappelle Ghislain de Montalembert dans son enquête, personne ne se risque à s'avancer sur le terrain de la rigueur budgétaire. Et les uns de garantir une augmentation du Smic, les autres des primes pour les fonctionnaires, d'autres encore des embauches massives dans la santé, la justice, l'enseignement ou la police, etc. Au nom de la préservation du pouvoir d'achat des Français voire de l'augmentation de leur niveau de vie, de la justice sociale, de la souveraineté économique, militaire ou alimentaire, de nouvelles dépenses sont promises, à droite, à gauche, à l'extrême-gauche, à l'extrême-droite et à l'extrême-centre. Fort bien. Mais comme dirait le regretté Jean-Pierre Pernaut, «combien ça coûte» ? Question subsidiaire : qui va payer ?

    En exclusivité, Le Figaro Magazine publie l'enquête de l'IFRAP qui, comme il y a cinq ans, a justement chiffré les programmes des présidentiables. Où l'on découvre que seuls Valérie Pécresse et Emmanuel Macron proposent un bilan excédentaire (respectivement 30,5 milliards et 27 milliards d'euros en 2027). La première grâce notamment à son projet de réforme des retraites, la lutte contre les fraudes fiscale et sociale ou la baisse du nombre de fonctionnaires ; le second lui aussi par sa réforme des retraites (départ à 65 ans), les économies imposées aux collectivités territoriales et la réduction des niches fiscales et sociales - entre autres mesures. Sans surprise, le communiste Fabien Roussel explose les compteurs : 155,6 milliards de dépenses prévues, dont les deux tiers en revalorisant les services publics. Cela fera peut-être réfléchir les gogos que ce coco-là séduit au prétexte qu'il défend le fromage, le vin rouge et l'énergie nucléaire. De son côté, Marine Le Pen accuse un bilan déficitaire de 28,8 milliards d'euros, en partie en raison de son souhait d'un retour à la retraite à 60 ans, la mise en place d'un fonds souverain (nationalisation des autoroutes, investissement en santé, etc.) et la suppression de la CFE ou de la redevance audiovisuelle, couplée à la baisse de la TVA à 5,5 % sur les carburants et l'énergie. Et Éric Zemmour ? Un bilan légèrement déficitaire : dans son projet, la hausse de 18 milliards du budget de la défense et la baisse des impôts de production étant compensées par des économies sur les budgets de l'État et des collectivités ou la suppression des prestations non contributives pour les étrangers hors UE. Pardon, j'allais oublier Jean-Luc Mélenchon qui veut accroître les cotisations de Sécurité sociale, rétablir et renforcer l'ISF, imposer fortement les héritages, taxer les entreprises ne respectant pas scrupuleusement l'égalité homme-femme, embaucher en masse dans l'enseignement, distribuer plus d'argent aux jeunes, aux personnes âgées, aux chômeurs aux Smicards, etc. Le paradis socialiste, quoi.

    Ce paradis-là, on l'a vu dans le passé, a objectivement, peu à voir avec celui que promet le christianisme au sujet duquel ont été justement interrogés les candidats par la revue Mission. Plus exactement sur leur rapport à Jésus. Où l'on apprend que l'ingrat Méluche, avant de virer athée voire anticlérical, fut enfant de chœur et chanta Lauda Jérusalem de nombreux dimanches. Que l'ancienne élève de Ginette à Versailles que fut Valérie Pécresse ne se lasse pas des conseils du Christ sur l'amour. Que le président actuel a traversé jeune une période mystique rythmée par ses lectures de Gide, Bernanos et Claudel. Que le candidat de Reconquête estime, comme son coreligionnaire André Suarès, que «le Français a les Évangiles dans le sang». Et que Marine Le Pen apprécie par-dessus tout chez le Fils de Dieu son esprit de sacrifice. Pardon, j'allais oublier Yannick Jadot. Qui, lui, apprécie chez Jésus sa radicalité. Un genre de Sandrine Rousseau de son époque, quoi.

    En Afghanistan aussi, on croit en Dieu. C'est-à-dire en Allah. Et si on n'y croit pas ou si on n'y croit plus, pas question de le dire. Surtout depuis le retour au pouvoir des talibans en août dernier. Redevenu un émirat islamique avec ses lois totalitaires (la dernière en date : interdire aux filles l'accès aux collèges et aux lycées), le pays s'enfonce dans une crise sociale et humanitaire que les sanctions internationales, le départ des Occidentaux et de leurs financements et l'absence de reconnaissance diplomatique internationale aggravent quotidiennement. Vraiment ? Nos reporters Jean-Marc Gonin et Pascal Maitre (photographe) ont voulu en avoir le cœur net. Ils ont sillonné pendant dix jours les routes et les pistes menant de Kaboul à Kandahar et de Bamyan à Lashgar Gah. Rencontré des médecins désemparés, des pauvres hères réduits à la mendicité, des mollahs maniant aussi bien la langue de bois aujourd'hui que le fusil-mitrailleur hier, les détenus d'une prison pour drogués, le directeur d'une école coranique, des cultivateurs de pavot (ici aussi l'opium rapporte plus que les courgettes ou le blé), mais aussi des femmes fumant la chicha à visage découvert et un ancien espion persuadé que la résistance aux talibans va passer à l'action. À Kaboul aussi, l'espoir fait vivre.

    ET AUSSI

    L'image.

    L'Ourse et l'amateur d'images

    Certaine Ourse sibérienne, Ourse à demi léchéePar un grand photographe vue sur un roc glaciaire,À ses trois rejetons dit de se redresserPour bien prendre la pose ; la fierté d'ordinaireHabite volontiers les grosses bêtes animéesD'une beauté céleste et d'un orgueil de mère.Rien ne leur plaît autant que se voir publiée.(pcc Jean de La Fontaine)

    Le portrait. L'affaire agite un peu l'Espagne. Dans quelques mois, l'ancien fondateur et dirigeant de la banque Bankinter Jaime Botin tentera une dernière fois de contester une décision de justice de 2018 qui l'a condamné à trois ans de prison ferme et une amende de... 91,7 millions d'euros. Motif : « contrebande d'art ». Trois ans plus tôt, en route pour Genève afin de mettre à l'abri des risques de vol un tableau de Picasso que ce descendant des «Rothschild d'Espagne» avait acheté en 1977, son voilier avait été perquisitionné par les douanes françaises alors qu'il se trouvait sur la terre ferme. Elles avaient confisqué son «Buste de jeune femme» pour le livrer à leurs homologues espagnoles, avant qu'un tribunal madrilène ne convoque l'octogénaire Hidalgo pour le condamner. Une histoire digne d'un roman d'Arturo Perez-Reverte, de Juan-Manuel de Prada ou de Javier Cercas sur laquelle Charles Jaigu a enquêté en interrogeant notamment le principal intéressé, qui l'a reçu à Santander, dans le bâtiment de la fondation Botin commandé par sa famille à l'architecte Renzo Piano. Sur ses murs aurait pu être exposé son cher tableau. Au lieu de quoi on peut le voir... au musée Reine Sofia à Madrid ! Il est désormais considéré comme propriété de l'État espagnol. Sauf si la Cour européenne en décide autrement dans quelques mois. Là encore, l'espoir fait vivre...

    Le coup de cœur. La première fois que j'ai rencontré Régis Wargnier, c'était à Sofia, en 1998. Par un froid à ne pas mettre un Tchouktche dehors, il tournait dans les studios Boyana et dans le centre de la capitale bulgare son chef-d’œuvre, Est-Ouest, avec Sandrine Bonnaire, Oleg Menchikov et Catherine Deneuve. Nous nous sommes immédiatement découvert des passions communes, au point de nous retrouver régulièrement, au gré de ses tournages et des festivals, au Cameroun, en Afrique du sud, à Cannes, à Honfleur (pour célébrer le cinéma russe), à Lyon (festival Lumière). Mais aussi au stade de France, lors des championnats du monde d'athlétisme ou d'une épreuve de la Golden League, puisqu'il est aussi un fondu des courses de fond et demi-fond (voir ses documentaires sur Haile Gebrselassie et Hicham El Guerrouj ou son film La ligne droite). En 2018, il a ajouté une corde littéraire à son arc artistique avec un premier roman, Les prix d'excellence (Grasset). Le second vient de paraître, et c'est une franche réussite. La dernière vie de Julia B. (Robert Laffont) suit le destin d'une actrice de 65 ans retirée de la scène qui se retrouve soudain à nouveau sous les feux des projecteurs grâce à un petit voyou qu'elle a protégé de la police. Affection, amitié, jalousie, trahison, abandon : il n'y a pas que les histoires d'amour qui finissent mal. Ce roman trépidant, intense, prenant, est aussi l'occasion d'un portrait de femme éblouissant. Et une mine de réflexions sur ce que veulent et peuvent les actrices (tout, bien entendu).

    La nouvelle. Contrairement à Marine Le Pen, Anne Hidalgo, Valérie Pécresse, Eric Zemmour, Fabien Roussel, Yannick Jadot et Nicolas Dupont-Aignan, qui se sont soumis au questionnaire de Proust présidentiel que leur a proposé Carl Meeus, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon n'ont pas trouvé le temps de le faire. Nous voilà plongés dans une inconsolable tristesse. Pensez ! Nous ne saurons pas si le personnage historique que l'Insoumis méprise le plus est Hitler et si l'état d'esprit actuel du président est la détermination. Mais à toute chose malheur est bon : nous reprenons le cycle des (bonnes) nouvelles d'écrivains. Avec un maître du genre : Patrick Besson. Caustique et cruel comme on l'aime, il imagine un couple de bobos parisiens faisant ses courses rue des Martyrs, tandis que la guerre a rattrapé la France, et avec elle son cortège de privations, de rationnements, de malheurs. Autant dire qu'on sourit beaucoup : l'auteur des Frères de la consolation et de Dara n'est pas du genre à trouver tragique une situation tragique. Et encore moins à céder au pathos. Il faudrait pour cela qu'on lui prouve que les mauvais sentiments ne font pas de la bonne littérature. Quarante ans qu'il prouve le contraire.

    L'anniversaire. Le 26 mars 1027 était couronné empereur romain germanique Conrad II. Lui est accolé un surnom, le Salique, en référence à son appartenance à la dynastie franconienne issue des Francs saliens. Comme lui, de nombreux souverains ont eu droit à un surnom, dont la signification ne saute pas forcément tout de suite aux yeux.

    Clovis II était surnommé le Fainéant... pour les raisons qu'on imagine.

    Pépin fut dit le Bref, non parce que son règne fut court, mais parce qu'il était petit.

    Charles II était appelé le Chauve pour rappeler qu'il avait été abbé (donc tonsuré) avant d'être roi.

    Mais encore : Louis IV d'Outremer (né non en Martinique mais en Angleterre) ; Louis X le Hutin parce qu'entêté ; Harald à la dent bleue à force de dévorer des myrtilles ; Sven à la barbe fourchue en raison de sa... moustache (en forme de fourche, donc) ; Henri Ier l'Oiseleur car fou de chasse ; sans oublier Venceslas Ier, surnommé l'Ivrogne (on se demande bien pourquoi).

    Je vous souhaite un excellent week-end, qui sera peut-être décisif dans le choix du surnom que vos proches vous donneront dans l'avenir...

    Barrière de corail : un joyau en péril

    INFOGRAPHIE - La Grande Barrière australienne est en danger. Elle vient de subir un nouvel épisode de blanchissement de ses coraux, après ceux de 2016 et 2017, provoqué par des températures océaniques supérieures à la moyenne.

    France24 - World

    Vaughan slams lack of England 'fight' against West Indies

    Issued on: 26/03/2022 - 23:54

    London (AFP) – Former England captain Michael Vaughan has slammed the current side's lack of "spirit and fight" as they hurtled towards a series loss in the West Indies.

    The latest in a long line of batting collapses left England 103 for eight in their second innings at stumps on Saturday's third day of the third and final Test in Grenada -- a lead of only 10 runs with two days left to play.

    With the series level at 0-0 after two draws, Joe Root's tourists, fresh from a humiliating Ashes reverse in Australia, succumbed to the unheralded Kyle Mayers as the medium-pacer returned the astounding figures of five wickets for nine runs in 13 overs.

    "To see the England team just capitulate like that with no spirit or fight -- I am afraid there are big questions to ask," Vaughan told BT Sport. "The resistance in this England team is non-existent."

    Vaughan, the last England captain to enjoy a Test series win in the Caribbean back in 2004, said he sympathised with fellow Yorkshire batsman Root and his team regarding the challenges posed by 'bubble' cricket amid the Covid-19 pandemic.

    However, he added: "But when you continuously see them just collapse and show no fight, no spirit and togetherness... I hear all the time that the England squad are quite tight and have a good spirit. No they haven't.

    "Spirit happens on the pitch, it doesn't happen on the beach or by the pool. It happens on the pitch when you get partnerships working together and you fight your way through tricky situations. You don't gift the opposition an easy win."

    © 2022 AFP

    BBC

    Ukraine war: Oligarch Eugene Shvidler's jets held indefinitely

    Private jets owned by a sanctioned Russian oligarch have been detained indefinitely by the British government.

    The two jets belonging to billionaire oil tycoon Eugene Shvidler had been under investigation at Farnborough and Biggin Hill airports for three weeks.

    Transport Secretary Grant Shapps said [Russian President Vladimir] "Putin's friends" should not "enjoy luxuries" while innocent people die in Ukraine.

    Mr Shvidler was sanctioned over ties with Chelsea FC owner Roman Abramovich.

    The government said Mr Shvidler, a former boss and shareholder in Mr Abramovich's steel giant Evraz PLC, was associated with a person benefitting from or supporting the Russian government.

    'Luxury toys'

    His net worth has been estimated at £1.2bn, the government says, while the seized jets are believed to be worth up to $60m (£45m).

    Mr Shapps said in a statement: "Introducing these latest measures - detaining tens of millions of pounds worth of Russian private jets - shows this government will leave no stone unturned in depriving Putin's cronies of their luxury toys."

    A private helicopter belonging to Russian firm HeliCo Group LLC has also been detained.

    Western nations opposed to the Russian president's invasion of Ukraine have introduced a raft of sanctions designed to cripple Russia's economy and hurt its wealthiest citizens.

    The UK has made it a criminal offence for planes owned, operated or chartered by Russians - including private jets - to fly or land in the UK.

    Ukraine said it had inflicted "powerful blows" and "significant losses" on the Russians.

    But Russia's army said the first phase of its military campaign in Ukraine is over, and it will now focus on the eastern Donbas region.

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    Le Figaro

    Patinage artistique : Papadakis et Cizeron champions du monde

    Le couple français a décroché un cinquième titre mondial, à Montpellier ce samedi.

    Un mois après l'or olympique, Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron ont été sacrés champions du monde de danse sur glace pour la cinquième fois de leur carrière, samedi à Montpellier. Une première pour le patinage français.

    Papadakis (26 ans) et Cizeron (27 ans), aussi vice-champions olympiques en 2018 et quintuples champions d'Europe, se sont imposés avec 229,82 points, nouveau record du monde. Ils ont devancé deux duos américains, Madison Hubbell et Zachary Donohue (222,39), et Madison Chock et Evan Bates (216,83), qui sont tous leurs partenaires d'entraînement à Montréal.

    Exclus comme tous les Russes en réponse à l'invasion de l'Ukraine, Victoria Sinitsina et Nikita Katsalapov, champions du monde sortants et médaillés d'argent olympiques à Pékin, étaient absents.

    «C'est une des plus belles compétitions de notre carrière, on a senti un soutien incroyable, surtout après les Jeux olympiques (sans spectateurs étrangers, ndlr)», a déclaré Cizeron.

    «C'est une des raisons qui fait qu'on aime autant ce qu'on fait. La chair de poule, les émotions qui viennent avec le bruit que vous avez fait, c'est indescriptible», a-t-il ajouté, quelques minutes avant que la Marseillaise ne soit entonnée par une chanteuse d'opéra, et reprise par le public.

    A 26 ans pour elle et 27 ans pour lui, Papadakis et Cizeron deviennent les premiers quintuples champions du monde de l'histoire du patinage français.

    Andrée et Pierre Brunet, les derniers à pouvoir rivaliser avec eux tout en haut du panthéon du patinage bleu avec leurs deux titres olympiques obtenus en couples dans l'entre-deux-guerres (1928 et 1932), se sont arrêtés à quatre titres mondiaux entre 1926 et 1932.

    Surtout, Papadakis et Cizeron marquent encore un peu plus de leur empreinte l'histoire de la danse sur glace: seuls les Soviétiques Lyudmila Pakhomova et Alexandr Gorshkov les devancent encore au nombre de couronnes mondiales, avec six, coiffées entre 1970 et 1976.

    Cette médaille d'or mondiale, un mois après l'or olympique, vient mettre la touche finale à une saison cruciale parfaitement maîtrisée pour les deux danseurs français. Avant, Papadakis et Cizeron restaient sur vingt mois passés sans compétition, entre leur défaite de justesse en janvier 2020 aux Championnats d'Europe - leur seule depuis les JO-2018 - et octobre dernier, principalement à cause de la pandémie de Covid-19 et des difficultés de voyage pour eux qui vivent à Montréal depuis 2014.

    Et après, que réservent Papadakis et Cizeron ? Mystère pour l'heure. «Le futur n'existe pas vraiment pour l'instant», répondait Papadakis aux JO-2022.

    «On ne sait pas. On n'en a pas parlé, a complété la veille auprès de l'AFP Romain Haguenauer, leur entraîneur depuis dix ans. Tout ça, ça va mûrir dans leur têtes, ils vont avoir quelques mois pour savoir où ils en sont, ce qu'ils veulent faire, leur envies, il faut qu'ils se parlent aussi entre eux.»

    En attendant, Papadakis et Cizeron ont signé trois nouveaux records du monde sur la glace française, en danse rythmique, danse libre, et note totale.

    À VOIR AUSSI - Le but de Neymar contre Bordeaux sous les sifflets du Parc des Princes le 13 mars dernier (3-0)

    Après l’or olympique, le duo Papadakis-Cizeron rêve d’un cinquième titre mondial

    Les champions olympiques de danse sur glace tenteront, à Montpellier, de confirmer leur suprématie.

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    France24 - Monde

    Orpea : l'État français annonce porter plainte contre le groupe d'Ehpad privés

    Publié le : 26/03/2022 - 16:26

    FRANCE 24 Suivre

    La ministre chargée de l'Autonomie, Brigitte Bourguignon, a annoncé samedi que l'État français déposerait plainte contre Orpea, après un rapport d'enquête pointant des "dyfonctionnements graves" dans le groupe d'Ehpad privés. L'État compte également demander le remboursement des financements publics qui auraient été employés de manière irrégulière. 

    Des "dysfonctionnements graves au détriment des résidents". Ce sont les conclusions tirées par le gouvernement du rapport d'enquête issu de l'inspection administrative lancée à la suite des accusations du livre "Les Fossoyeurs" concernant le groupe d'Ehpad privés Orpea. L'exécutif a annoncé, samedi 26 mars, saisir la justice et exiger le remboursement de dotations indues, mais se refuse à publier le rapport d'enquête.

    "Au regard de dysfonctionnements graves", l'État "porte plainte et saisit le procureur de la République", sur la base de l'article 40 du code de procédure pénale qui oblige toute autorité à signaler des faits délictueux dont elle aurait connaissance, a dit samedi sur France Inter la ministre déléguée chargée de l'autonomie des personnes âgées, Brigitte Bourguignon. 

    Et "nous demandons la restitution" de dotations publiques présumées détournées de leurs fins, a-t-elle ajouté. Ces décisions font suite au rapport d'enquête que les Inspections générales des Finances (IGF) et des Affaires sociales (IGAS) viennent de transmettre au gouvernement, qui les avait saisies le 1er février pour faire la lumière sur les faits dénoncés par le journaliste Victor Castanet dans un livre explosif, "Les Fossoyeurs".

    Au regard de dysfonctionnements graves constatés par l’IGAS et l’IGF au sein du groupe Orpéa, sur le plan humain et organisationnel, l’État va déposer plainte dans les plus brefs délais.pic.twitter.com/NkDTLuLkLF

    March 26, 2022

    Ce rapport fait état de "dysfonctionnements significatifs dans l'organisation du groupe, au détriment de la prise en charge des résidents", précise le ministère dans un communiqué.

    Très attendu depuis des semaines, ce rapport ne sera cependant pas rendu public, car couvert par le "secret des affaires", a précisé à l'AFP le cabinet de Brigitte Bourguignon.

    Le 11 mars, le ministre de la Santé Olivier Véran avait pourtant affirmé qu'il comptait publier une partie de ce document, à savoir "la totalité, à l'exception de ce qui est couvert par le secret des affaires".

    L'État demande "plusieurs millions" d'euros 

    Les sommes en jeu sont de l'ordre de "plusieurs millions" d'euros, a dit la ministre samedi matin. Il s'agit notamment de "l'absence de suivi comptable des excédents sur les financements publics", selon le ministère. Orpea est soupçonné d'avoir augmenté son bénéfice en embauchant moins de personnels soignants que ce que lui permettaient les dotations publiques versées dans ce but, en conservant les fonds non dépensés.

    Le groupe est également soupçonné de "majorer artificiellement le coût des achats financés par l'argent public", via un système de "remises de fin d'année" accordées par ses fournisseurs.

    Au-delà de l'aspect comptable, les inspecteurs de l'administration ont également constaté des "fragilités dans l'accompagnement des résidents" : la "satisfaction de (leurs) besoins nutritionnels" laisse à désirer, certains personnels "n'étaient pas forcément à la hauteur" et des résidences accueillaient trop de pensionnaires par rapport à leur capacité autorisée.

    Ces conclusions et la saisie de la justice par l'État constituent une "étape fondamentale", a réagi Victor Castanet. Cependant "les familles de pensionnaires et les salariés qui ont participé à mon enquête (...) ne comprennent pas la non-publication de ce rapport", a dit à l'AFP le journaliste.

    La confidentialité du rapport contestée

    "L'argument du secret des affaires m'a été opposé tout au long de mes trois années d'enquêtes" et "de nouveau, cette notion floue protège un groupe privé au détriment de l'intérêt général", a-t-il déploré. "De quel droit on cacherait des informations sur une utilisation contestable de l'argent des Français ? C'est difficilement audible !", a-t-il ajouté plus tard sur France Info.

    Pour Laurent Garcia, ancien salarié d'Orpea qui a été l'un des lanceurs d'alerte à l'origine de l'enquête de Victor Castanet, "c'est aberrant". "Est-ce une volonté de protéger encore Orpea ?". 

    le rapport de l’igas ne sera pas rendu public à cause du secret des affaires @BrigBourguignon Qui veut on protéger ?Après l’avoir annoncé pourquoi faites-vous machine arrière ?@olivierveran @gouvernementFR @EmmanuelMacron Un scandale de plusDe qui se moque t on ?

    March 25, 2022

    Cette décision est "surprenante, à la limite choquante", a abondé le sénateur (LR) Bernard Bonne, co-rapporteur de la commission d'enquête du Sénat sur le scandale Orpea. "Je fais le siège du ministère depuis le début de la semaine, mais on ne nous l'a toujours pas transmis", a-t-il dit à l'AFP.

    Brigitte Bourguignon doit être entendue mardi après-midi par cette commission - avant les dirigeants d'Orpea mercredi matin - et la question du refus de transmission du rapport "sera la première à lui être posée", a-t-il assuré.

    Avec AFP et Reuters

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    Dans la tourmente, le groupe de maisons de retraite Orpea limoge son directeur général

    Ehpad : le gouvernement promet de "taper fort" après le scandale Orpea

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    Orpea : maltraitance en Ehpad ? Le gouvernement lance deux enquêtes sur le groupe

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    New York Times - World

    Gaffes and Miscues Mar a Royal Tour of a Republic-Minded Caribbean

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    The trip by Prince William and his wife, Catherine, the duchess of Cambridge, dramatized how rapidly Queen Elizabeth II is losing her grip on distant dominions where she is still head of state.

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    By Mark Landler

    LONDON — In Belize, a visit to a cocoa farm was scotched after residents protested. In Jamaica, the prime minister declared his country was “moving on” from the British monarchy. In the Bahamas, the couple arrived to demands from a group calling for slavery reparations that they acknowledge Britain’s economy “was built on the backs of our ancestors.”

    For Prince William and his wife, Catherine, Duchess of Cambridge, it has been a turbulent tour of the Caribbean — one that has dramatized, through a pileup of gaffes and miscues, how rapidly Queen Elizabeth II is losing her grip on these distant dominions, even when she sends her most popular proxies.

    Barbados cast off the queen as head of state last November, and Jamaica seems emboldened to follow suit, though it would require a referendum to amend the island’s constitution. William, second in line to the throne, got a taste of how the mood toward the monarchy has changed in the wake of the Black Lives Matter movement and a renewed call for reparations for Britain’s role in the slave trade.

    “We intend to fulfill our true ambitions and destiny as an independent, developed, prosperous country,” Jamaica’s prime minister, Andrew Holness, said on Wednesday as a po-faced William looked on.

    On many stops of their tour, the couple was greeted warmly, even jubilantly. But even those encounters were marred by off-key images. During a military parade, William, resplendent in a white dress uniform, rode with his wife, also in white, in the same open-top Land Rover that carried the queen and Prince Philip in 1962. To some locals, it was a caricature of a colonial proconsul inspecting his troops.

    In Trench Town, the Kingston neighborhood famous as the home of Bob Marley, the couple tried their hand at reggae and mixed with friendly crowds. But the enduring image of the stop was likely to be them touching the fingers of children stretched through a chain-link fence — the kind of public-relations gaffe that afflicts other members of the royal family but has rarely tarnished this couple.

    The dissonance is about more than poor stagecraft, according to scholars and royal watchers. Sentiment toward the royal family has shifted perceptibly in the Caribbean since the killing of Black people by the police in the United States inflamed a long-simmering debate in Britain and its former colonies about the legacy of empire. Barbados’s decision to remove the queen was a tipping point.

    “Barbados is seen as the conservative of the Caribbean,” said Richard Drayton, a professor of imperial history at Kings College London, who spent his childhood on the island. “So, when Barbados takes a step like this, it creates space for other Caribbean countries to move in that direction.”

    Both major political parties in Jamaica support becoming a republic, though there are legal hurdles that make it more complicated than in Barbados. Guyana led an earlier wave of republicanism in the Caribbean, dissolving its ties to the queen in 1970. Trinidad and Tobago followed in 1976, and Dominica in 1978.

    Elizabeth, 96 next month, remains head of state of 15 countries in the Commonwealth. While she has a reservoir of popularity in the Caribbean, particularly among older people, Professor Drayton said many were impatient for a public acknowledgment by the monarchy of its role in the slave trade, which was conducted under royal imprimatur by the Royal African Company in the 17th and 18th centuries.

    William’s father, Prince Charles, spoke candidly about the stain of slavery when he was on hand for the ceremony at which Barbados became a republic. By all accounts, William went even further, though he stopped short of a formal apology.

    “I want to express my profound sorrow,” he said at a dinner in Jamaica. “Slavery was abhorrent, and it should never have happened.”

    Given the charged atmosphere, Professor Drayton said Buckingham Palace miscalculated by choreographing the couple’s visit as a traditional royal tour. The idea was to send William and Catherine, who are among the most popular royals in opinion polls, to represent the queen during her Platinum Jubilee (she stopped traveling overseas several years ago). Catherine, more commonly known as Kate, still got good reviews in the London tabloids.

    “This is a very old strategy on the part of the royal household to cement its hold over the dominions, to make the charismatic presence of the crown visible,” he said. “The assumption they could simply send out members of the royal family to press the flesh and charm the crowds reflects a lack of clear thinking.”

    The royal family has grappled with questions about race since last year, when the biracial, American-born wife of Prince Harry, Meghan, told Oprah Winfrey in a sensational television interview that a member of the family had expressed concerns about the color of their baby’s skin. Asked bluntly whether his family was racist, William said no.

    While the Harry-and-Meghan show did not intrude on the William-and-Kate tropical tour, royal watchers said the repeated references to racial issues served as an illustration of what was lost when Harry and his wife gave up their royal duties and relocated to California. On a visit to Africa before the split, Meghan electrified crowds that had never seen a British duchess who looked like them.

    “If this tour had been led by Harry and Meghan, it would probably have gone down a lot better than William and Kate,” said Ed Owens, a historian who has written about the relationship between the media and the monarchy. “Harry and Meghan were, if you like, the monarchy’s silver bullet, making it more palatable.”

    Still, given the deeper historical trends, it is unlikely that even they would have kept the queen’s realm from shrinking further. Professor Drayton predicted Jamaica would be a republic in two years, possibly followed by Belize, though its situation was complicated by security concerns about its neighbor, Guatemala.

    “The hesitations about doing this are now gone,” he said. “That particular ship has sailed.”

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    Le Figaro

    Guerre en Ukraine: la Commission va se lancer dans les achats groupés de gaz

    Anne Rovan

    Après des mois de discussions, les chefs d’État et gouvernement sont finalement parvenus à un accord partiel, vendredi.

    Correspondante à Bruxelles

    La question de l’énergie n’était pas une affaire simple entre les Vingt-Sept avant le déclenchement de la guerre en Ukraine. Depuis le début du conflit, et alors que les prix s’envolent, elle a pris beaucoup de relief, creusant des fractures entre les leaders alors qu’ils doivent rendre des comptes sur le sujet à leurs opinions publiques respectives.

    Il faut dire que l’équation est d’une infinie complexité. Les Européens doivent à la fois se sevrer au plus vite des énergies fossiles russes tout en s’attaquant au remplissage des stocks à hauteur de 80 % pour pouvoir être certains de passer l’hiver prochain. Le tout à un tarif contenu, du moins pas scandaleusement élevé. Ajoutez à cela des mix énergétiques très variables d’un pays à un autre et la volonté de ne pas abandonner les objectifs climatiques.

    À lire aussiGaz russe: pourquoi Vladimir Poutine demande-t-il à être payé en roubles?

    Après des mois de discussions, les chefs d’Etat et gouvernement sont finalement parvenus à un accord partiel, vendredi. Cela n’a pas été une mince affaire. «Je ne peux pas dire combien il y a eu de moutures pour les conclusions (de la réunion, NDLR). Quelques-unes. En revanche, il y a sans doute eu autant d’amendements rédactionnels qu’il y a de participants», confiait dans l’après-midi un diplomate.

    Participation volontaire

    La Commission aura mandat de procéder à des achats communs de gaz, de GNL et d’hydrogène. Elle fera donc pour l’énergie ce qu’elle fait avec les vaccins anti-covid. «Nous avons un énorme pouvoir d’achat. Par conséquent, je me réjouis que nous utilisions désormais notre pouvoir de négociation collective. Au lieu de surenchérir les uns sur les autres, faisant monter les prix, nous mettrons en commun notre demande», a souligné la présidente de l’institution, Ursula von der Leyen. C’est, a affirmé Emmanuel Macron, «le meilleur instrument pour faire baisser le prix de notre gaz», en soulignant que l’UE représente 75 % du marché mondial du gaz acheminé par pipeline. La participation à ce système sera, toutefois, volontaire. L’Allemagne pourrait ne pas s’y joindre, au moins dans un premier temps. « Certains Etats membres ont plaidé pour une montée en puissance progressive», confie un diplomate européen.

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    Alors que le temps presse pour remplir les stocks qui permettront de passer l’hiver prochain, les Etats membres ont également décidé de mettre en commun leur capacité de stockage. Sept n’en ont pas: Irlande, Grèce, Slovénie, Estonie, Finlande, Lituanie et Luxembourg. Le Conseil a été chargé par les Vingt-Sept d’étudier les propositions de la Commisson sur cette question très technique. Mais l’idée est bien de faire jouer la solidarité entre les Etats membres et d’aller vers davantage de mutualisation.

    Propositions sur des mesures «d’urgence» et «temporaires»

    Surtout plusieurs tabous pourraient être sur le point de tomber. La Commission a, en effet, été formellement mandatée par les Vingt-Sept pour faire des propositions sur des mesures «d’urgence» et «temporaires» que pourraient être autorisés à prendre des Etats membres voyant les prix du gaz flamber à des niveaux difficilement tenables pour le consommateur ou le contribuable. Parmi ces mesures figure notammment le plafonnement des prix. L’exécutif européen est également mandaté par les chefs d’Etats et de gouvernement pour travailler sur un éventuel découplage entre le prix de l’électricicité à celui du gaz. Les propositions sont attendues pour mai. Le système actuel veut que le prix de l’électicité soir déterminé par celui de l’énergie fournie par la centrale appelée à produire les derniers kilowattheures manquant dans le réseau, qui est en général une centrale à gaz et que l’on peut activer à la dernière minute. Même si rien n’est définitivement acquis à ce stade, c’est une avancée pour les pays du sud, notamment l’Espagne et le Portugal.

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    Deux groupes d’Etats membres s’affrontent depuis des mois. D’un côté, ceux du sud, emmenés par l’Espagne, la France et la Belgique notamment, qui plaident pour une réforme du marché de l’énergie. De l’autre côté, l’Allemagne, les Nordiques et les Néerlandais, beaucoup plus frileux sur la question. Ces pays s’inquiètent des risques de tels changements dans un contexte de très grande volatilité des marchés et d’une très forte demande mondiale.

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    L'ensemble de la saisie est estimé à 90 millions d'euros.

    Poutine exige que l'Union européenne paie son gaz en roubles

    Le président russe donne une semaine aux autorités du pays pour mettre en place le nouveau système en roubles. L'Allemagne a dénoncé «une rupture de contrat».

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    Le pétrole brut russe s’écoule à prix bradés

    Face aux sanctions, embargos et difficultés bancaires, le prix du baril d’Oural s’écroule par rapport au baril de Brent, la variété référence du marché mondial.

    France24 - Monde

    De Lviv à Kiev, instantanés de l'Ukraine en guerre

    Publié le : 23/03/2022 - 21:44

    David GORMEZANO Suivre

    Avec le déclenchement par Moscou de son "opération militaire spéciale", l’intégralité du territoire ukrainien est devenue une zone de guerre. De la frontière polonaise à la capitale Kiev, une équipe de France 24 est allée à la rencontre d'Ukrainiens, civils ou militaires, plongés brutalement dans ce conflit meurtrier. Carnet de route.

    Les aéroports du pays sont tous fermés depuis le 24 février. Il faut donc franchir par la route la frontière entre la Pologne et l'Ukraine, vendredi 11 mars. Après le poste-frontière de Hrebenne se dressent les premiers checkpoints, où des civils ukrainiens en armes surveillent les allées et venues des véhicules et contrôlent parfois les identités. Il reste 70 kilomètres pour atteindre la ville de Lviv – encore épargnée par le conflit à ce moment-là – où se sont repliées la plupart des ambassades occidentales.

    À la gare de cette "capitale culturelle" de l'Ukraine, des écriteaux "cars gratuits vers la Pologne", vestiges des scènes de panique de la première semaine du conflit, sont encore visibles. Devant l'Opéra national, des familles se prennent en photo. Sur les murs, des affiches encouragent les citoyens à résister à l'invasion russe. L'alcool est interdit et le couvre-feu commence à 22 h.

    #Ukraine️ Sur les affiches de guerre, dans la belle ville de #Lviv au passé autrichien et polonais, la #Russie est un ours aux genoux brisés ou un aigle impérial bicéphale aux têtes coupées pic.twitter.com/RacF924ybO

    March 12, 2022

    De Lviv à Kiev

    Sur la route en direction de la capitale, la plupart des stations-service sont approvisionnées en carburant. Camions et véhicules traversent sans encombres le centre du pays, ces "terres noires" ukrainiennes, grenier à blé de l'Europe. À l'approche de Kiev, nous rejoignons une route longeant le Dniepr, le grand fleuve qui traverse l'Ukraine du nord au sud. Là, le trafic se raréfie, les contrôles aux barrages se font beaucoup plus insistants, les habitants craignant des infiltrations d'agents russes. Tout visage ou véhicule inconnu paraît suspect. Dans une ambiance lugubre, nous entrons dans la capitale ukrainienne. Des blocs de béton et des dispositifs antichar barrent les autoroutes et les grandes avenues désertes.

    "Poutine est le diable"

    Dimanche 13 mars, la capitale se réveille dans un silence glacial. Quelques fidèles assistent à la messe au monastère Saint-Michel-au-Dôme-d'Or. Des noms et des portraits des combattants ukrainiens morts au Donbass depuis 2014 recouvrent par endroits les murs entourant le bâtiment. Le métropolite Épiphane, primat de l'Église orthodoxe d'Ukraine, nous dit avoir prié pour ceux qui sont bombardés, pour ceux qui sont dans les abris et pour le salut du pays. Il répète que Vladimir Poutine est l'incarnation du "diable" et que cette guerre n'est rien d'autre qu'un "affrontement entre le bien et le mal".

    Un peu plus tôt dans la matinée, les autorités ukrainiennes ont annoncé qu'à Lviv, une base servant aux exercices militaires conjoints entre les forces ukrainiennes et celles de l'Otan avait été bombardée dans la nuit. En s'attaquant pour la première fois à l'ouest de l'Ukraine, les forces russes démontrent qu'elles peuvent cibler n'importe quel endroit dans le pays.

     

    "Je sais que demain, il n'y aura peut-être plus d'eau ou d'électricité"

    Lundi 14 mars, dans les rues de Kiev, de rares passants font la queue devant les pharmacies et les supermarchés encore ouverts. Nous rencontrons Yuri, qui contemple la ville depuis le balcon de son appartement, situé au 13e étage. Sa femme et sa fille se sont réfugiées en Suède. Mobilisable comme tous les hommes de 18 à 60 ans, il nous explique que "la guerre va être longue car Poutine déteste les Ukrainiens".

    Dans cette immense tour du sud de la ville, seules quelques familles sont restées. Selon la municipalité, près de la moitié des habitants ont quitté Kiev. Dans un autre quartier de la capitale, nous tombons nez à nez avec un jeune homme, Edward, valise à la main et larmes aux yeux, qui nous explique qu'il veut rejoindre la France.

    Sur le seuil de la maison qu'il vient de quitter nous attendent quatre femmes vivant dans l'attente de la grande catastrophe qu'elles pensent imminente : des bombardements massifs ou l'encerclement de la ville par les troupes russes. Elles dorment à la cave. Natalia, dont le compagnon se bat à Marioupol avec l'armée ukrainienne, nous confie son sentiment de rage mais aussi sa certitude que l'Ukraine gagnera la guerre.

    >> À lire : "Dans une ville sous le feu russe, les habitants de Kiev retiennent leur souffle"

    "J'ai rompu avec ma famille russe"

    Mardi, au petit matin, des immeubles d'habitations ont été touchés, comme la veille, par des frappes russes à l'intérieur du périmètre de la ville. L'ancien boxeur Vitali Klitschko, maire de Kiev, arrive sur les lieux, gilet pare-balles sur le dos. "C'est un moment difficile et dangereux", assure-t-il alors que les pompiers finissent d'éteindre l'incendie. Entourés de journalistes et de passants effarés, les services de secours ont extrait quatre corps de l'édifice.

    Non loin de là, plusieurs immeubles ont été endommagés par une puissante explosion. Les vitres ont volé en éclat et les résidents jettent par les fenêtres débris, mobilier ou châssis de portes détruits. Au huitième étage, Nina, une vieille dame bien maquillée, a fait sa valise et attend son gendre pour quitter son appartement, devenu inhabitable.

    Née à Saint-Pétersbourg, fille d'un militaire au temps de l'Union soviétique, elle n'a pas de mots assez durs envers la Russie. "Je les déteste, ce sont des hordes de sauvages. Je me sens désormais ukrainienne", souligne-t-elle. Kiev est placée sous couvre-feu pour 36 heures ; les habitants ont interdiction de sortir de chez eux, sauf pour rejoindre un abri.

    "Nous avons des tanks, de l'artillerie, des munitions"

    Lorsque Moscou a lancé son "opération spéciale" en Ukraine, les militaires russes ont immédiatement tenté de prendre la capitale ukrainienne d'assaut en s'emparant de l'aéroport de Hostomel et en envoyant des éléments armés dans la ville. Au prix d'une résistance acharnée, l'armée ukrainienne les a repoussés ; pendant des jours, des combats sanglants se sont déroulés dans les communes limitrophes de Kiev. À Irpin tout particulièrement, mais aussi à Bucha ou à Brovary. C'est sur ce front, au nord de Kiev, que nous nous rendons jeudi 17 mars.

    Notre accompagnateur militaire nous demande de ne prendre aucune image qui pourrait révéler la localisation précise des tranchées, bunkers et autres lignes de défense que nous parcourons. En chemin, nous découvrons sur le bas-côté des dizaines de caisses vides de missiles antichar, dont les fameux Javelin, "made in USA", devenus des symboles de la résistance ukrainienne à l'invasion russe.

    [INFOWAR] Mème issu des premières heures du conflit, le Saint Javelin, fourni par les anglais à l'Ukraine avant le début des hostilités et ayant permis d'infliger semble-t-il des dégâts douloureux à l'arme blindée russe. pic.twitter.com/wFGrGAmhgi

    February 25, 2022

    En fin de journée, les autorités ukrainiennes accusent les troupes russes d'avoir bombardé et détruit le théâtre de Marioupol, où 500 à 1 200 civils dont de nombreux enfants se seraient réfugiés. Une semaine plus tard, le bilan humain de cette attaque n'est toujours pas connu.

    "Je veux faire mon travail"

    À Kiev, les explosions localisées n'ont pas cessé. Mais peu à peu, les habitants semblent s'habituer à l'attente, à l'angoisse. Dans un supermarché, les employés s'affairent à garnir les rayonnages. Parmi eux, Galyna nous dit qu'elle "se grouille" pour venir au travail, parce qu'elle connaît "ses" clients depuis longtemps, qu'ils ont besoin d'elle et qu'elle se sent plus en sécurité au travail que chez elle. Âgée d'une soixantaine d'années, elle semble en avoir vu d'autres et espère que la paix viendra.

    Les accès au sud de la ville restent ouverts à la circulation et la capitale ne souffre pas de pénurie alimentaire, sauf pour le pain, toujours un peu difficile à trouver.

    >> À lire : "À Kiev, entraide et solidarité pour résister à tout prix"

    Des chefs d'entreprise participent à leur façon à l'effort de guerre, à l'image de ce patron qui a reconverti sa société de peinture industrielle en plateforme logistique au service des combattants.

    >> À voir : "À Kiev, les habitants entrent dans la résistance pour leur survie"

    Des ultranationalistes à la réputation sulfureuse

    Depuis la révolution de Maïdan et le déclenchement de la guerre au Donbass, les groupes ultranationalistes ukrainiens sont observés avec méfiance par l'Ouest et qualifiés de nazis par l'Est. Pour Moscou, leur existence justifie à elle seule l'invasion de l'Ukraine.

    Le plus célèbre de ces groupes, le "Régiment Azov", est intégré à l'armée ukrainienne et combat actuellement les troupes russes à Marioupol. De notre côté, nous rencontrons l'Organisation des nationalistes ukrainiens (Oun), que nous suivons à l'entraînement dans les bois autour de Kiev, guidés par Oleg Magdych, un ancien pasteur encadrant l'unité de jeunes volontaires.

    Faire exploser le Kremlin, comme Tom Cruise dans "Mission impossible 4"

    Alors que les températures s'adoucissent et que le printemps pointe le bout de son nez, la rencontre avec une petite troupe de théâtre a vite pris l'allure d'une réunion de copains. Les blagues et de grands éclats de rire fusent avant que le tragique ne reprenne le dessus. Les Russes "assassinent" le pays et l'heure est à la solidarité et au combat, jusqu'à la victoire finale, assènent Alex et ses amis trentenaires. L'histoire de l'Ukraine et de son envahissant voisin est jonchée de cadavres et d'atrocités, ajoutent-ils, regrettant que l'Europe ne soit pas parvenue plus tôt à considérer la Russie comme un ennemi mortel. Trois semaines de guerre ont définitivement balayé toute forme de pacifisme.

    >> À lire : "À Kiev, l'entrée en guerre du petit théâtre d'Alex et de ses amis"

    En quittant Kiev

    Lundi 21 mars, la capitale se réveille en découvrant les images de "Retroville", un centre commercial flambant neuf complètement détruit par une puissante frappe russe.

    L'explosion a été entendue dans toute la ville et a fait au moins huit morts sans que l'on puisse déterminer avec exactitude si les victimes sont civiles ou militaires. L'armée russe affirme que ce centre commercial à la mode servait de dépôt d'armements et de munitions.

    La capitale ukrainienne retient son souffle depuis des jours et la menace se rapproche encore un peu plus. Avant de quitter la ville, nous rencontrons devant la gare un ancien de la Légion étrangère et un infirmier militaire français venus s'engager avec l'armée ukrainienne.

    #Ukraine A la gare de #Kiev ce matin, brève rencontre avec deux volontaires venus signer un engagement avec l'armée ukrainienne. "Malachenko" est luxembourgeois et ancien légionnaire. Boris est français et infirmier militaire. "Nous sommes venus pour défendre nos valeurs" pic.twitter.com/yuLiwRyiIZ

    March 21, 2022

    Scruté par le monde entier, le conflit russo-ukrainien fait planer le spectre d'une troisième guerre mondiale. De leur côté, les habitants de Kiev se préparent à un nouveau couvre-feu de 36 heures, partagés entre la crainte d'une longue guerre sale et la conviction irréductible que l'Ukraine s'en sortira.

    Ce reportage a été réalisé du 11 au 21 mars 2022 avec James André, Jonathan Walsh, Oleksii Gordieiev, Natalia Parubocha et toutes les équipes de France 24.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Reportage en Ukraine : avec une équipe médicale qui évacue les blessés à Irpin

    Guerre en Ukraine : Zelensky demande l'aide de la France dans cette "guerre contre la liberté"

    REPORTAGE

    À Kiev, l'entrée en guerre du petit théâtre d'Alex et de ses amis

    Le Figaro

    Afghanistan: voyage au pays des talibans

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    REPORTAGE - De Kaboul à Bamiyan, puis à Kandahar et dans le Helmand, nos reporters ont parcouru des centaines de kilomètres sur les routes afghanes. Entre rencontres officielles et personnelles, ils racontent ce pays qui vit en apesanteur depuis la prise du pouvoir par le mouvement islamiste, en août 2021.

    Jean-Marc Gonin

    Depuis la chute de ­Kaboul le 15 août 2021, sept mois se sont écoulés. Sept mois durant ­lesquels l'Afghanistan n'a cessé de s'enfoncer dans la crise. Nouveaux maîtres du pays, les ­talibans se sont emparés de tous les pouvoirs, écartant les femmes de la vie active et congédiant des cohortes de militaires et de fonctionnaires.

    À lire aussiÀ Kaboul, la terreur talibane jusqu'au bout du désespoir

    Le pays vit en apesanteur. Ostracisé, frappé par des sanctions, privé de ­reconnaissance internationale, l'Afghanistan des talibans est pris au piège. Ces « étudiants en religion » tentent de convaincre le visiteur qu'ils ont ramené la paix et la sécurité, et qu'ils n'ont pas l'intention de restaurer le ­régime qu'ils imposèrent entre 1996 et 2001. Au chapitre de la paix, on peut leur faire (temporairement ?) crédit : nous avons pu emprunter des routes et sillonner le pays avec une ­facilité ­inédite depuis 1979.

    La sécurité est une tout autre ­affaire. Dans les premières semaines du nouveau pouvoir, des dizaines d'exécutions sommaires ont eu lieu. Depuis lors, leurs dirigeants tentent de réfréner la violence. Ils savent que le monde extérieur ­observe et qu'en cas de ­rechute, l'Afghanistan ne recevra aucune aide ni n'accédera à ses milliards gelés.

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    Deux semaines après notre ­visite, pourtant, l'une des deux femmes activistes que nous avions rencontrées à Kaboul, dans un café où elles étaient venues à visage découvert malgré nos craintes pour leur sécurité, a reçu la ­visite de talibans. Déjà brièvement ­interpellée puis relâchée après une ­manifestation à l'automne dernier, elle a reçu, cette fois, deux balles dans une jambe. Elle vit désormais cachée.

    Jour 1 : hôpital Wazir Mohammad Akbar Khan

    Les formalités d'accréditation auprès du ministère des Affaires étrangères ont pris moins d'une heure. On nous a délivré le sauf-conduit nécessaire pour sillonner le pays.

    Avant de nous mettre en route le ­lendemain, nous nous rendons à l'hôpital Wazir Mohammad Akbar Khan, le plus important de Kaboul. Le Dr Abdulrahim, chirurgien ­orthopédiste, nous reçoit. Une tasse de thé à la main, cet ancien interne, diplômé il y a un an, dépeint une situation bien moins tendue qu'avant août 2021. « Nous effectuions 20 à 30 interventions par jour à cause des combats, dit-il. Aujourd'hui, ce ne sont pas plus d'une ou deux, dues à des accidents classiques. »

    Jour 2 : troglodytes à Bamiyan

    Les trois niches sont désespérément vides. Elles ne portent presque plus trace des bouddhas détruits à l'explosif en 2001. La falaise où ils se dressaient est criblée de trous : des habitations troglodytes. À Bamiyan, elles hébergent les plus pauvres. Habib, 60 ans, est de ceux-là. Pour 50.000 afghanis (570 $), il a fait creuser un trou. Il y a sept ans, ce chiite ­hazara avait quitté l'Afghanistan pour l'Iran. Immigré clandestin, il avait trouvé du travail à Ispahan. Sa famille l'avait rejoint. Pendant cinq ans, ils ont vécu de petits boulots. Soudain, en 2020, les autorités iraniennes les ont renvoyés. Retour à ­Bamiyan. Avec ses économies, Habib a logé les sept membres de sa famille dans cette pièce sombre gagnée sur la ­roche. Il est prêt à n'importe quel ­travail pour nourrir les siens. Mais Bamiyan n'a rien à offrir.

    Jour 3 : visite chez le gouverneur

    C'est un passage obligé. Malgré le ­document reçu à Kaboul, il vaut mieux effectuer une visite au gouverneur de la province où nous nous trouvons. À Bamiyan, il s'appelle ­Abdullah Sarhadi, 55 ou 56 ans - il ne sait pas. Une figure des talibans, ou plutôt une gueule cassée. Il a perdu l'œil droit dans les combats il y a plus de 20 ans. Il était commandant ­militaire dans la région lors du premier pouvoir taliban. On lui attribue des massacres de Hazaras et la démolition des bouddhas géants. En 2001, quand la coalition internationale a chassé les « étudiants en religion », il a été envoyé quatre ans à Guantánamo.

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    Le mollah Sarhadi signale qu'il n'a pas de temps à perdre avec des reporters français. Il nous a fait ­attendre une heure devant une tasse de thé et des fruits secs, mais il expédie nos questions en dix minutes. « La sécurité est assurée à ­Bamiyan ; les Hazaras ne sont pas persécutés ; les talibans aident la ­population ; on va bientôt payer les fonctionnaires ; l'économie se porte normalement. » Comment dit-on langue de bois en pachtoun ?

    Jour 5 : au palais du gouverneur de Kandahar

    Au bout de 14 heures de route harassante, nous sommes arrivés la veille au soir à Kandahar, la grande cité des Pachtouns afghans. Des ­chaînes du centre de l'Afghanistan aux plaines du Sud, on change aussi de géographie. Mais on grelotte ici aussi. Les hommes se blottissent dans d'amples châles chocolat tandis que les femmes ont passé des ­vêtements chauds sous leur inévi­table burqa. Contrairement à ­Bamiyan ou Kaboul, ici, aucune ne montre son visage.

    Visite au palais du gouverneur. ­Celui de Kandahar est spectaculaire. Vaste bâtiment blanc agrémenté d'une ­colonnade et précédé d'un grand jardin, il date de la colonie britannique. Les talibans y ont marqué leur territoire : au sommet d'un mât de plusieurs dizaines de mètres de haut, flotte un drapeau des talibans « king size ». De part et d'autre, 28 fanions identiques hissés sur des hampes plus modestes encadrent la gigantesque bannière.

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    Le gouverneur n'ayant pas le temps, c'est son adjoint, Molawi Ayatullah Mubarak, qui nous reçoit. Dans son antichambre, une dizaine de quémandeurs attendent. L'excellence nous fait entrer juste après avoir présenté ses condoléances à la famille d'une femme abattue dans un rick­shaw par un taliban en faction sur un barrage. Il leur a promis que le cou­pable, mis sous les verrous, serait puni. Le vice-gouverneur a 44 ans. Son ton et ses manières diffèrent de l'attitude du mollah de Bamiyan. Il essaie de nous convaincre que les ­talibans sont là pour le bien du peuple. Son offensive de charme est transparente : il espère que les ­médias étrangers contribueront à la levée des sanctions. « Après des ­années de guerre, souligne-t-il, nous avons ­ramené la paix. Pourquoi nous interdit-on l'accès aux ressources placées dans des banques étrangères ? »

    Avant de le quitter, nous lui demandons - sans illusion - s'il serait possible d'accompagner les talibans lors d'une patrouille ou d'une mission. Prudent, le vice-gouverneur répond qu'il va voir.

    Jour 5 : la prison de Kandahar

    Le haut mur hérissé de miradors longe la route de l'ouest qui conduit à Herat. Une heure plus tôt, nous avons demandé à entrer dans la prison de Kandahar. Le directeur, Saïd Akhtal Mohammad Agha, 40 ans, nous attend. Il est ­novice : il ne dirige la maison d'arrêt que depuis deux semaines. Auparavant, il faisait du prosélytisme pour les talibans dans les villages. Débonnaire, il parle sans filtre des 1950 détenus que contiennent ses cellules réparties en cinq secteurs : les toxicomanes, les ­criminels, les détenus politiques, les femmes sans enfants et les femmes avec enfants. Saïd Akhtal garantit que l'établissement est supervisé par la Croix-Rouge et que les détenus y ­reçoivent nourriture et soins.

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    Sa fierté, c'est la lutte contre la toxicomanie, une obsession des talibans. Les 1500 drogués constituent la ­majeure partie des personnes ­incarcérées. Selon le directeur, les ­cures de sevrage sont d'une efficacité sans égale. Il nous guide vers le bâtiment des toxicomanes. Nous découvrons un espace où convergent trois voûtes closes chacune par une grille. Des hommes amaigris aux yeux cernés s'approchent pour nous parler. Sakharma a 36 ans. Sa famille l'a ­dénoncé il y a quatre mois et demi. Cela fait 14 ans qu'il consomme du haschich. Sous le ­regard d'un maton, il assure que les conditions de détention sont bonnes et qu'il parvient à décrocher de la drogue. « J'ai le droit de sortir, dit-il, mais je préfère rester ici pour éviter les tentations en ville. » Sous les voûtes sombres et froides, on aperçoit les portes des cellules qui contiennent chacune 20 détenus. Les trois blocs peuvent accueillir jusqu'à 600 prisonniers chacun. Thérapie de choc.

    Jour 6 : au service pédiatrique

    Avec son bonnet gris rayé, sa longue barbe poivre et sel et ses yeux rieurs dissimulés derrière des lunettes ­fumées, le Dr Mohammad Sadiq respire la bienveillance. Il dirige le service de pédiatrie de l'hôpital régional de Kandahar où il exerce depuis 16 ans, dont 8 comme patron. Et en ce mois de février, il ne sait plus où mettre les patients. Ils sont 244 pour une capacité de 155 lits. « Plusieurs facteurs se combinent, explique le ­pédiatre. Nous récupérons des enfants en très mauvais état parce que les ­parents avaient peur de les amener ici à cause des combats. Leurs pathologies se sont donc aggravées. Et puis, ces derniers mois, c'est la malnutrition qui frappe. » En tout, 36 enfants hospitalisés au deuxième étage sont sous-alimentés.

    Dans la salle des admis­sions, une mère vêtue d'une burqa crème tient un bébé de quelques mois au visage décharné, coiffé d'un bonnet. Au-dessus de ses pommettes saillantes, ses yeux bruns paraissent totalement disproportionnés. « Cet enfant est dans un état critique, estime immédiatement le Dr Sadiq. Pas sûr que nous parviendrons à le sauver. »

    Jour 6 : justice coutumière en pleine nature

    Contre toute attente, le ballon d'essai lancé chez le vice-gouverneur a marché. Un coup de fil nous prie de ­rejoindre une escouade de talibans sur la route de l'aéroport. Sur place, trois 4 x 4 remplis d'hommes barbus et armés s'apprêtent à nous conduire vers un village où un juge coutumier va rendre un arbitrage entre deux tribus pachtounes qui se querellent pour un terrain. L'une veut y semer du blé tandis que l'autre veut le conserver en pâturage.

    À lire aussiAfghanistan: parler avec les talibans, est-ce les reconnaître?

    Après deux heures de route et de piste, notre convoi est rejoint par un pick-up vert occupé par des talibans locaux. Sur la zone du litige - une vaste plaine de plusieurs dizaines d'hectares -, les délégations d'anciens des deux tribus partent visiter l'espace conflictuel avec le juge. Une heure plus tard, alors qu'un vent ­glacial balaie la zone, le magistrat s'assoit en tailleur avec les deux délégations. « Vous voyez que nous nous occupons des problèmes de la population, lance un des chefs talibans. Cette querelle durait depuis des ­dizaines d'années. »

    Jour 8 : école coranique à Lashkar Gah

    En route pour Lashkar Gah. À la mi-août 2021, les combats y ont fait rage entre police et talibans. Ces derniers n'ont jamais réussi à prendre le poste central abrité par de hauts murs. Les policiers ont fini par négocier leur sortie, tête haute, sans se rendre.

    Je suis favorable à l'éducation des filles, y compris pour les études supérieures

    À côté de la forteresse imprenable, une bâtisse de couleur beige contient la plus grande école coranique de la ville : la madrasa Abdul Hannan. Pas moins de 850 écoliers la fréquentent : 250 pensionnaires et 600 externes. Les premiers y vivent et y reçoivent l'intégralité de leur ­enseignement, les ­seconds fréquentent l'école publique le matin et viennent ici réciter le ­Coran l'après-midi. Le directeur ­Abdul Hannan l'a ouverte il y a 13 ans. « 50 ou 60 ­talibans sont passés par mon école », avoue-t-il sans enthousiasme. Car, paradoxalement, ce professeur de ­religion n'est pas aimé par les nouveaux maîtres et il le leur rend bien. « Je suis favorable à l'éducation des filles, y compris pour les études supérieures, dit-il. Et, ici, les enfants ­suivent aussi des cours de ­matières scientifiques. »

    Il y a quelques mois, les talibans sont ­venus arrêter ce « mal pensant ». Quelques heures plus tard, il a été ­relâché sur ordre d'un chef taliban de Kaboul. Ces différends ne font certes pas d'Abdul Hannan un libéral, mais les vues étroites des talibans ne lui conviennent pas. « J'espère qu'ils vont assouplir leur doctrine », ­rêve-t-il. En attendant, la tradition ­rigoriste est observée dans ses classes : des dizaines de gosses accroupis psalmodient en chœur, des heures durant, des versets du Coran en balançant le buste d'avant en arrière…

    Jour 8 : dans un champ de pavot

    En franchissant la rivière Helmand, on pénètre dans le district de Nawa. C'est une mosaïque de parcelles striée par des canaux. Jusqu'ici, ­céréales et cultures vivrières les occupaient. Mais depuis cette année, une plante a refait son apparition : le ­pavot. En nous apercevant, Dastagir, 35 ans, le propriétaire, vient à notre rencontre. « Si vous étiez venus dans un mois, vous auriez vu les fleurs de la première récolte », lance-t-il. Tandis que le précédent gouvernement interdisait le pavot, les talibans, eux, ferment les yeux. 90% de la production mondiale d'opium provient du Helmand et ceux qui en font le négoce ont su graisser la patte des « étudiants en religion ».

    Pour Dastagir, le calcul est vite fait. Cette année, sur son demi-hectare, la parcelle de blé va lui rapporter l'équivalent de 700 $, les légumes 2000 $ et le pavot… 7000 $. Avant de nous quitter, le chef de famille précise qu'il fait vivre 40 personnes sur les revenus de cette terre. Ahmad Jan Popal, le président de la Bost University qui nous a conduits jusqu'ici, nous offre une clé pour comprendre le monde complexe des Pachtouns. « La tribu du district de Nawa soutenait l'ancien gouvernement et bénéficiait par conséquent d'emplois publics. À présent, ils ne touchent plus leur salaire et ne subsistent que grâce à la solidarité familiale. » Pour soutenir tout ce monde, l'opium paie mieux que les courgettes.

    Jour 8 : le conteneur magasin

    Au bord d'un rond-point de Lashkar Gah, un conteneur est apparu en début de semaine. Une planche posée en travers de son ouverture sert de comptoir. Sur quelques étagères posées à la hâte s'étalent des cigarettes, des canettes de soda, des conserves et des paquets de biscuits. Wahidullah, 50 ans, a ouvert ce « magasin » il y a quatre jours en empruntant 50.000 afghanis (environ 500 $) à des proches pour acquérir les quelques articles qu'il vend. Personne ne lui a rien acheté depuis l'ouverture. « Je n'ai plus d'argent, dit-il, il fallait bien tenter quelque chose pour nourrir les miens. » Jusqu'à août 2021, Wahidullah était colonel dans le renseignement militaire.

    Jour 9 : les drogués du cloaque

    Retour à Kaboul. Pour éviter les 13 heures de route, nous avons pris l'avion de Kandahar. En quelques jours, l'ambiance a changé : les talibans ont établi des check-points à chaque carrefour. Ils exigent des automobilistes qu'ils ouvrent le coffre. Ailleurs, ils fouillent maison après maison. Que craint le pouvoir ? Des infiltrations de Daech ? Le retour d'une opposition armée ? Nul ne le sait, mais la tension est palpable.

    La nuit, il faut faire attention, tu peux te faire violer

    Dans le quartier de Koti Sangi, sous un large pont qui enjambe un cloaque, c'est la cour des Miracles. Plusieurs centaines de drogués s'entassent dans la pénombre. Au bord de l'eau pestilentielle, un cadavre gît, dissimulé sous une couverture. « Il y en a trois autres un peu plus loin », explique Jawadi, 34 ans. Visage émacié marqué de profonds cernes bleutés, cet ancien soldat est devenu opiomane voilà trois ans alors qu'il portait encore l'uniforme. Il a quitté sa famille pour dormir sous le pont. « La nuit, il faut faire attention, tu peux te faire violer. » Jawadi part en chasse d'un petit boulot pour financer sa dose d'opium qui lui coûte 250 afghanis (3 $). Pourquoi les talibans, si hos­tiles à la toxicomanie, n'interviennent pas ? « Au début, ils sont venus et ont arrêté des drogués, raconte Jawadi. Mais on ne les voit plus. Ils ne s'attaquent plus qu'aux vendeurs. »

    Jour 10 : «T», ancien des services secrets

    « T » nous a donné rendez-vous dans un de ces lieux branchés qui ne ­désemplissaient pas avant le 15 août 2021. Cet établissement, ouvert avec des capitaux turcs, a ­encore de la clientèle. Le gérant a simplement dû séparer les salles entre ­celles pour les hommes et ­celles pour les familles où les femmes peuvent s'attabler. Pour les plus prudes, des boxes semi-fermés sont à disposition. ­Curieusement, on nous a laissés nous installer côté famille. Trois femmes fument la chicha. Quand « T » arrive, il nous prie de choisir une table moins en vue. Sous le gouvernement précédent, il a travaillé dans les services de sécurité et collaboré avec la CIA.

    À lire aussiEn Afghanistan, les talibans mettent en scène leur vision de la femme

    « T » n'a pas de mots assez durs sur l'incompétence des talibans. « Cela ne va pas durer, prédit-il, ils sont incapables. » Ce jeune homme diplômé, entre autres, d'études islamiques remâche la défaite du gouvernement précédent. Le retour des talibans l'accable et lui fait honte. Il accuse la soudaine débandade américaine.

    « T » regarde l'arrivée du printemps avec optimisme. « En Afghanistan, on l'appelle la saison des guerres. » Selon lui, dans plusieurs régions, la résistance se prépare dans l'ombre à s'attaquer aux talibans et à renverser le régime. Son regard pétille, il déborde d'énergie en tentant de convaincre ses interlocuteurs. Dit-il vrai ou bien veut-il seulement y croire ? Épuisés, meurtris par des décennies de conflits armés, victimes d'une saignée des ­élites parties en exil, les Afghans, même ceux opposés aux talibans, veulent-ils encore la guerre ? « T » en est sûr. Après deux semaines sur les routes du pays à rencontrer des ­dizaines de pauvres gens accablés et désargentés, nous le sommes beaucoup moins.

    De nos envoyés spéciaux Jean-Marc Gonin (texte) et Pascal Maitre/MYOP (photos) - Édition web par Marie Boetti

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    BBC

    Saudi Arabian Grand Prix: F1 drivers agree to race despite security concerns after missile attack

    Last updated on 13 hours ago13 hours ago.From the section Formula 1

    Formula 1 drivers say they agreed to race in Saudi Arabia this weekend despite security concerns following a missile attack near the Jeddah track.

    The race will go ahead on Sunday following four hours of meetings between drivers and senior figures. The decision was made at 02:30 local time.

    A statement from the Grand Prix Drivers' Association said it had been "difficult to erase natural concerns".

    They were reassured by F1 bosses and Saudi government ministers, it said.

    The drivers' decision to race came at the end of an extraordinary day in Jeddah following a missile attack on an oil facility nine miles from the track.

    Drivers started a discussion over whether to race an hour after second practice had finished and remained in the room while various senior figures came and went.

    The GPDA statement on Saturday said it had been "a difficult day for Formula 1 and a stressful day for us F1 drivers".

    It added: "On seeing the smoke from the incident, it was difficult to remain a fully focused race driver and erase natural human concerns.

    "Consequently we went into long discussions between ourselves, with our team principals, and with the most senior people who run our sport.

    "A large variety of opinions were shared and debated and, having listened not only to the F1 powers but also to the Saudi government ministers - who explained how security measures were being elevated to the maximum - the outcome was a resolution that we would practise and qualify today and race tomorrow.

    "We therefore hope that the 2022 Saudi Arabian Grand Prix will be remembered as a good race rather than for the incident that took place yesterday."

    An F1 statement said: "Following the widely reported incident that took place in Jeddah on Friday, there has been extensive discussion between all stakeholders, the Saudi government authorities and security agencies, who have given full and detailed assurances that the event is secure.

    "It has been agreed with all stakeholders to maintain a clear and open dialogue throughout the event and for the future."

    The series of meetings to discuss the incident at the oil facility began before second practice, which was delayed by 15 minutes after the attack as team bosses and drivers were called to a meeting with F1 president Stefano Domenicali.

    A second meeting started after second practice and continued into the early hours with senior figures.

    A significant number of drivers had concerns about the safety of the event following the attack.

    But eventually they were convinced to go ahead and race after being given further information by bosses.

    Among the considerations, BBC Sport has been told, was the potential impact calling off the race might have - whether there could be delays in personnel or freight leaving the country, for example.

    Ferrari team principal Mattia Binotto said: "The drivers were concerned, all of us were concerned. We had assurances from the F1 and Saudi government - assurances that everything would be safe.

    "They are still concerned but they listen to the reassurance we give them, and they understand the importance of staying here and racing. It was important for them to raise their voice. They are stars and it was important for them to make sure they are listened to."

    Among the assurances the teams and drivers received were that the Houthi rebels in Yemen who have claimed the attack are targeting infrastructure and not civilians or events.

    It is likely that the events of the weekend will lead to discussions about the race's future. Questions about the Saudi race's viability have already been raised at senior levels of the sport.

    Le Figaro

    Comment se justifient les «mauvais payeurs» de pensions alimentaires

    Madeleine Meteyer

    DÉCRYPTAGE - Une agence publique sert désormais d'intermédiaire entre les parents divorcés, pour éviter que certains se dérobent à leur devoir.

    Elle s'appelle contribution à l'éducation et à l'entretien des enfants (CEEE), ou «pension alimentaire» dans le langage commun. En 2021, sur 900.000 familles supposées en recevoir une, 350.000 n'en percevaient pas de façon régulière. Pour contrer le problème, le gouvernement a investi l'Agence de recouvrement et d'intermédiation des pensions alimentaires (Aripa) du rôle d'intermédiaire systématique dans le cadre des jugements de divorce avec enfants. Depuis le 1er mars, elle peut automatiquement identifier les «mauvais payeurs».

    Pendant 17 mois, de mai 2020 à septembre 2021, Guy Delforge, un chef d'entreprise douaisien de 65 ans a fait partie de cette catégorie honteuse. Et s'il a cessé de verser la pension dévolue à sa fille, c'est qu’il la jugeait «incompréhensible».

    28.000 euros réclamés

    En 2017, Guy Delforge et son épouse divorcent. Après un jugement où les revenus du dirigeant de Terre Interim, 4000 euros par mois, sont confondus avec les bénéfices de l'entreprise, le montant de la pension alimentaire qu'il doit verser à leur fille de 22 ans est fixé à 1600 euros. Selon le barème du ministère de la Justice, lequel corrèle les revenus du débiteur et les montants des pensions, il aurait dû payer entre 618 et 798 euros. À ces 1600 euros s'ajoute le remboursement du crédit automobile de la jeune femme. Chaque mois, Guy Delforge lui verse 2000 euros tandis qu'elle poursuit, à son rythme, des études en design. «Je recevais des lettres de son école pour me signaler ses absences» soupire-t-il.

    En mai 2020, le Covid ayant entamé 25% de ses revenus, Guy cesse de payer. «L. venait d'avoir 25 ans, était en alternance et ne mettait aucune volonté au travail. C'était ma façon de protester.»

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    En septembre 2021, un huissier frappe à sa porte : sa fille réclame les arriérés de la pension, 28.000 euros, et la poursuite de son versement jusqu'à son entrée dans le monde du travail. Dans le jugement, L. explique ses absences scolaires par des hospitalisations dues à des «formes graves de varicelle». Le même mois, Guy Delforge a obtenu que le montant soit ramené à 900 euros mensuels. «Mais avec les arriérés, je ne m'en sors pas.» À partir du 10 avril, il se rendra à pied d'Arras jusqu'à la cour européenne des droits de l'homme située à Strasbourg, afin de dénoncer un «système illisible». Certains impayés, dit-il, découlent d'injustice.

    «Des vaches à lait » ?

    De fait, parmi les 300.000 «mauvais payeurs» de pension alimentaire, certains ont-ils de «bonnes raisons» de ne pas s'exécuter ? D'après l'avocate parisienne Barbara Régent, il existe en tout cas des explications. «Certains parents, explique-t-elle, ne comprennent sincèrement pas notre système de pension ou le trouvent injuste parce qu'il manque de lisibilité.» Elle cite l'exemple du barème des montants des pensions. Élaboré en 2010, il doit permettre de limiter les disparités géographiques. «Sauf qu'il ne tient pas compte des cas particuliers, les enfants handicapés par exemple, ni des ressources ou revenus du parent créancier. De plus, son usage est facultatif. »

    Le 1er avril 2021, le sénateur Yves Detraigne (union centriste) s'inquiétait dans une question posée au garde des Sceaux : «Ce barème 'officiel' est susceptible d'induire en erreur des millions de parents, voire leurs avocats.»

    Autre reproche formulé par les débiteurs, très majoritairement des pères, au sujet des pensions : le manque de transparence quant à leur usage. En clair «certains ont le sentiment que les mères pourraient s'acheter du maquillage avec l'argent» résume l'avocate nantaise Alice Artignan-Brebel qui parle «d'un fantasme». Sur le groupe Facebook SOS papa, la formule «la mère touche la pension» est souvent employée. Comme si l'argent lui était destiné plutôt qu'à l'enfant. Lors de leur séparation en 2006, l'ex compagnon de Virginie Riot, une femme de ménage de 36 ans, a usé de ce prétexte pour ne pas verser de pension pour leur fils de 2 ans. «Il disait 'je ne veux pas TE donner d'argent'.»

    Créateur de la page Facebook Dad&kids, destinée aux pères séparés, Michael Bonnet peut témoigner : «Beaucoup de pères ne comprennent pas pourquoi ils doivent verser une somme alors que la mère peut, puisqu'elle a la garde, aussi toucher les aides de la CAF etc. Ils ont l'impression d'être des vaches à lait. D'autant que certaines mères demandent à recevoir la pension en liquide pour ne pas la déclarer...»

    Pour restaurer la confiance entre les ex-conjoints, Maître Régent plaide pour «davantage de transparence dans les revenus et charges des parents et dans le calcul du coût des enfants». «Il faudrait que les parents soient obligés de mentionner leurs revenus et charges, de façon très détaillée pour que le juge puisse trancher sur la base d'éléments solides. Chaque parent pourrait ainsi prendre conscience du fait que les frais d'un enfant sont souvent supérieurs au montant de la pension réclamée, proposée ou fixée à l'heure actuelle.»

    Le troisième argument

    Reste le troisième argument des réfractaires au paiement : pourquoi payer quand on voit, peu voire plus du tout, ses enfants ? D'après Michael Bonnet, ce motif est le plus invoqué. Certains «mauvais payeurs» corrèlent le respect de leur droit de visite ou d'hébergement et leur devoir de contribuer à l'entretien de leur enfant. «Une faille logique et dangereuse» dénonce Alice Artignan-Brebel. «Je peux comprendre qu'un père qui voudrait voir ses enfants bien plus que le juge ne le permet et doit en plus payer une pension se sente puni. Mais il faut absolument séparer ces deux dimensions. L'enfant doit être nourri et logé même si les droits de visite d'un de ses parents ne sont pas respectés. Parce qu'il n'y est pour rien.»

    Ces trois arguments, «les montants sont arbitraires et parfois injustes», «on ne sait pas ce qui advient de l'argent» et «pourquoi devrais-je payer alors que je ne vois plus mes enfants», les avocats en droit de la famille les entendent régulièrement. Les jugent-ils assez solides pour justifier le non-paiement de pensions alimentaires ? La réponse est non.

    «Quand on ne contribue pas à l'éducation et à l'entretien de ses enfants, ça ne peut pas être de bonne foi», considère Maître Artignan-Brebel. Maître Olivier Lambert est plus catégorique encore : «Ceux qui ne paient pas une pension alimentaire le font pour emmerder leur ancienne compagne. Les victimes d'injustice font appel (ce que n'a pas fait Guy Delforge, NDLR) et les personnes insolvables se manifestent auprès du juge. Les mauvais payeurs forment une autre catégorie. Qui va disparaître avec l'intermédiation.»

    Maître Régent ne conçoit pas non plus qu'on puisse s'appuyer sur ces motifs pour se dérober à ses devoirs parentaux. Cependant elle insiste : «L'intermédiation, c'est très bien. Mais elle ne dissipera pas le sentiment d'injustice qui peut être ressenti par l'un ou l'autre des parents dans la fixation de la pension. Il faut faire preuve de pédagogie pour qu'elle soit comprise des deux parties.»

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    France24 - Monde

    Arabie saoudite : à Djeddah, la détresse silencieuse face à un projet pharaonique d'urbanisation

    Publié le : 21/03/2022 - 12:05

    Djamel Belayachi Suivre

    Au cours des trois derniers mois, le gouvernement saoudien a lancé une campagne de destruction massive visant plusieurs quartiers populaires de Djeddah, pour faire place à un mégaprojet urbain. Disposant d’un délai très court pour partir, privées d’indemnisation, des centaines de milliers de personnes sont aujourd'hui dans le désarroi, sans possibilité de se plaindre, constate notre Observateur.  

    Environ 60 quartiers sont visés par ces destructions. Ils sont pour la plupart situés dans la zone sud de la ville, autour du port. Et la campagne devrait se poursuivre encore plusieurs mois.   

    Présidé par le prince héritier Mohammed ben Salmane, le Fonds public d’investissement (PIF) a annoncé la construction d’un projet baptisé Djeddah Central. D’un coût s’élevant à 20 milliards de dollars (environ 18 milliards d’euros), il devrait comprendre un musée, un opéra, un stade, un aquarium, des hôtels ainsi que des quartiers résidentiels. 

    Le gouvernement a assuré avoir donné un préavis d’un mois aux habitants pour quitter leurs logements et la mise en place d’un plan d'indemnisation pour les propriétaires. Mais de nombreux habitants affirment avoir été pris de court et s’être retrouvés du jour au lendemain à la rue. Dans une rare manifestation de contestation, ils ont diffusé depuis début mars des vidéos sur Twitter et TikTok, avec le hashtag Haddad Djeddah ("démolition Djeddah") pour dénoncer ce qu’ils appellent une campagne injuste.

    ببساطة هكذا أنتهت الحكاية، دمرت البيوت وهُجر الناس، و أصبح كل شيء من الماضي 😭#هدد_جدة pic.twitter.com/q6hPyVupU2

    March 17, 2022

    "Ainsi se termine l’histoire. Des maisons détruites, des gens chassés, et tout appartient désormais au passé” peut-on lire sur ce tweet. 

    Une autre vidéo relayée sur Twitter montre un habitant en pleurs, qui explique que les services de la municipalité ont lui donné un ultimatum de 24 heures pour quitter son domicile. Sur ces images, on voit l'inscription "vous devez évacuer", que les services de la municipalité ont peint sur la façade de sa maison. "Dès que j’ai vu cette inscription, je suis allé avec mes enfants chercher une maison. Mais des voisins m’ont dit qu’ils [la municipalité] allaient faire irruption chez moi dans 24 heures et qu’ils allaient me couper l’électricité (…). Ils sont venus et ils m’ont pris toutes mes affaires, témoigne l’homme au bord des larmes, en montrant les chambres mises sens dessus dessous. J’ai onze personnes à ma charge, Dieu seul connaît ma peine", dit-il encore. 

    "La peur est à un tel niveau qu’il est absolument interdit de parler"

    Mohammed (pseudonyme) est un habitant de Djeddah. Il ne vit pas dans les quartiers concernés par ces démolitions mais dit partager la douleur des habitants, dont beaucoup sont issus de milieux modestes. 

    La tristesse se lit sur les visages, mais personne n’ose parler. La peur est à un tel niveau qu’il est absolument interdit de parler. 

    Les habitants ont été prévenus avec un délai de préavis très court, parfois trois jours ou moins. Et il n’y a pratiquement encore eu aucune indemnisation. Pire, aucun système de relocalisation n’a encore été mis en place. Durant les premiers jours, des habitants qui se sont retrouvés à la rue s’étaient installés dans des tentes, sous les ponts, mais ils ont été depuis été chassés.

    En plus,  ces démolitions ont provoqué une flambée des loyers dans les autres zones de la ville, qui sont passés du simple au double [NDLR : corroboré par plusieurs témoignages sur les réseaux sociaux] Et beaucoup n’ont pas les moyens de se le permettre.

    Donc les gens font comme ils peuvent : soit ils vont s’installer chez des proches, soit quittent Djeddah pour aller chercher des logements moins chers, dans des villages, près du désert. 

    أهالي الأحياء المزالة يعيشون حياة مريرة، فهم لا يستطيعون شراء منازل بديلة بسبب تأخر التعويضات، ولا يقدرون على دفع الإيجارات الباهظة.#هدد_جدة#جده_الان#هدد_مكة pic.twitter.com/IcLzifPFRe

    March 17, 2022

    "Les habitants des quartiers détruits mènent une vie amère. Ils ne peuvent pas acheter de maisons, en raison du retard dans les indemnisations. Et ils ne peuvent pas payer des loyers élevés”, écrit cet utilisateur. 

    Au fil du temps, ces gens ont construit toute une vie, des économies locales, surtout que la ville constitue un point de passage important pour les pèlerins qui se rendent chaque année à La Mecque. Des mosquées, des écoles ont été rasées. Certains habitants devront probablement rentrer dans leurs pays, alors que Djeddah était un refuge pour eux, surtout ceux qui viennent de pays en guerre, comme les Yéménites. C’est pratiquement un quart de la ville de Djeddah qui est concerné par ces démolitions, des centaines de milliers de personnes.

    Pour justifier les démolitions, les autorités saoudiennes ont annoncé que ce plan visait aussi à en finir avec les "bidonvilles” construits sans permis, et où règnerait le trafic de drogue et la criminalité. Ce que conteste notre Observateur :

    Je peux vous assurer que pour avoir fréquenté longtemps ces quartiers, vous pouvez laisser la voiture ouverte avec les clés dedans sans que personne n’y touche. Djeddah est une ville sûre, toute l’Arabie saoudite en général. Il y a peut-être un peu délinquance, mais c’est très peu. Pas plus qu’ailleurs dans le monde. 

    En outre, c’est vrai qu’à l’époque de leur construction, il n’y avait pas un réel plan d’aménagement pour ces quartiers. Ces terres avaient été données par le roi Fayçal à la population qui s'installait dans ces zones près des usines. Donc il s’agit de petites rues un peu tortueuses, mais cela fait leur cachet. Et contrairement à ce qui est dit, de nombreux habitants possèdent des titres de propriétés en bonne et due forme.

    Une campagne de démolition avait déjà fait polémique en 2020, dans la province de Tabuk, dans le nord-ouest du pays. Un chef tribal, Abdul-Rahim al-Howeiti, avait été abattu par la police alors qu’il refusait d’être expulsé. Selon le récit des autorités officielles, il aurait été abattu après avoir ouvert le feu sur la police. 

    Ces démolitions étaient effectuées dans le cadre du projet Neom, un projet pharaonique de ville futuriste. Cette ville, dont le coût s'élèverait à 500 milliards de dollars (environ 450 milliards d’euros), devrait être construite sur une superficie de à 26 500 km2, soit la superficie de la Bretagne.

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    France24 - Monde

    Irak : l'élection par les députés du président est reportée à mercredi, faute de quorum

    Publié le : 26/03/2022 - 11:32Modifié le : 26/03/2022 - 13:48

    FRANCE 24 Suivre

    Six mois après les législatives anticipées d'octobre 2021, les députés irakiens étaient appelés à élire samedi le président de la République. Cette deuxième tentative a échoué, comme la première qui avait eu lieu début février, en raison d'appels au boycott. 

    La deuxième tentative n'aura pas été la bonne. L'élection du président par les députés a été reportée à mercredi, ont annoncé, samedi 26 mars, les autorités. Les députés irakiens étaient appelés à élire un président de la République, six semaines après une première tentative infructueuse. Les multiples appels au boycott ont fait tourner court le processus, le quorum n'étant une nouvelle fois pas atteint.  

    Suivant l'appel au boycott lancé par une coalition chiite pro-Iran, 126 élus ont observé la politique de la chaise vide et seuls 202 députés étaient présents, privant l'Assemblée du quorum des deux-tiers requis pour que le scrutin ait lieu, a indiqué un responsable du Parlement irakien à l'AFP. En conséquence, un nouveau vote est prévu mercredi, a précisé le service médias de l'Assemblée.

    Six mois après les législatives anticipées d'octobre 2021, l'Irak ne connaît donc toujours pas le nom de son nouveau président, ni celui de son Premier ministre, clef de voûte de l'exécutif. Or la désignation du second est conditionnée à l'élection du premier. 

    En clair : les parlementaires doivent d'abord élire le chef de l'État pour que celui-ci nomme à son tour le chef du gouvernement, poste qui fait l'objet d'interminables tractations entre partis.

    >> À lire aussi : Présidentielle en Irak : les divisions politiques reflètent la "fracture globale du pays"

    Moqtada al-Sadr veut imposer ses candidats et rompt avec la tradition

    Parmi les 40 candidats en lice pour cette élection, deux sortent du lot : le sortant Barham Saleh, président de l'Irak depuis 2018 et issu de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), et Rebar Ahmed du Parti démocratique du Kurdistan (PDK).

    Depuis les premières élections multipartites de 2005, organisées après l'invasion américaine de 2003 qui renversa Saddam Hussein, la présidence  – poste largement honorifique – va traditionnellement à un Kurde de l'UPK. En échange, le PDK est à la tête du gouvernement régional kurde à Erbil.

    Deux camps d'opposent. D'un côté, le turbulent mais incontournable leader chiite Moqtada al-Sadr, grand gagnant des législatives d'octobre 2021, a façonné une coalition tripartite avec des partis sunnites et le PDK kurde. Il réunit au total 155 élus. De l'autre, le Cadre de coordination, un alliage de formations chiites pro-Iran, compte une petite centaine de députés et avait appelé au boycott de la séance de samedi.

    Mercredi, l'alliance autour de Moqtada al-Sadr, baptisée "Sauvetage de la patrie", a fait part de son soutien à Rebar Ahmed pour la présidence. Prévoyant la suite, Moqtada al-Sadr veut ensuite confier le poste de Premier ministre à son cousin et beau-frère Jaafar al-al-Sadr, actuel ambassadeur d'Irak à Londres.

    Mais l'appel au boycott lancé par le Cadre de coordination a été suivi.

    Le Cadre de coordination entendait par son appel au boycott protester contre le "gouvernement majoritaire" que Moqtada al-Sadr appelle de ses vœux. Le Cadre ainsi que l'ancien Premier ministre Nouri al-Maliki veulent, eux, poursuivre la tradition irakienne du gouvernement de consensus autour de tous les partis chiites.

    Avec AFP 

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Présidentielle en Irak : les divisions politiques reflètent la "fracture globale du pays"

    En Irak, report de la présidentielle pour cause de boycott au Parlement

    DÉCRYPTAGE

    Irak : "Tout est réuni pour que les tensions politiques plongent le pays dans la guerre civile"

    L'Humanité

    Quels usages pour les cryptomonnaies en temps de guerre ?

    Actu

    Dès le début du conflit, Ukrainiens et Russes ont utilisé bitcoin et ethereum, alors même que les banques sont bloquées par les sanctions internationales et les attaques informatiques.

    Pierric Marissal

    Le monde des cryptomonnaies est en ce moment au cœur d’un rapport de forces. Ces monnaies donnent l’opportunité de contourner les sanctions, en particulier le blocage des avoirs des oligarques russes et l’exclusion des banques du système Swift, permettant de passer des ordres de virement d’un établissement à l’autre. Mais si les sanctionnés peuvent placer leurs roubles en bitcoins avant de les convertir en dollars ou en euros dans la banque de leur choix, comme si de rien n’était, la punition n’a plus grand intérêt.

     

    Le trésor américain s’en mêle

    Le premier ministre ukrainien a donc appelé les principales plateformes de change de cryptomonnaies à exclure les utilisateurs russes, ou du moins ceux visés par des sanctions. Si Coinbase, le principal service occidental, a annoncé ces derniers jours avoir gelé pas moins de 25 000 portefeuilles de cryptomonnaies de Russes sanctionnés, le géant du secteur, le chinois Binance, est plus réticent et avance des réponses plus vagues.

    Ces plateformes de change marchent sur des œufs, car elles sont accusées par les gouvernements occidentaux, l’administration Biden en tête, de constituer un sérieux obstacle aux sanctions internationales contre l’économie russe. Le Trésor américain a d’ailleurs annoncé un décret renforçant drastiquement son contrôle sur les cryptomonnaies. Il donne notamment moins de six mois au Département du Trésor et à la Réserve fédérale pour proposer une feuille de route complète dans le but d’introduire un dollar numérique. Entre-temps, les plateformes qui permettaient aux oligarques russes d’ouvrir des comptes chez elles s’exposent à des amendes très salées. Elles avaient résisté les premiers jours, mettant en avant leurs valeurs d’indépendance et de liberté. Elles arguaient notamment du fait d’avoir été créées pour que chacun puisse devenir sa propre banque et s’affranchir du système avant d’être rattrapées par la volonté politique américaine. C’est que Coinbase pèse 30 milliards sur les marchés financiers états-uniens.

     

    Algorithmes et millisecondes

    Dans le même mouvement, la banque centrale russe a elle aussi restreint à ses citoyens l’accès aux monnaies virtuelles. Le rouble subissant déjà une inflation galopante du fait des sanctions, les Russes se sont mis à changer massivement leur argent en bitcoins pour combattre leur perte de pouvoir d’achat. Une ruée qui a aggravé fortement la perte de valeur de leur monnaie fiduciaire, et réduit à néant la tentative de Moscou de limiter la casse en imprimant massivement des billets.

    2 000 milliards d’euros

    C’est, fin 2021, la valeur cumulée des 12 443 cryptomonnaies qui se négociaient sur les principales plateformes de change. Le bitcoin en représente près de la moitié.

    Entre le premier jour de la guerre, le 24 février, et le 1er mars, le bitcoin a bondi de près de 11 %. Des spéculateurs voyaient déjà la cryptomonnaie phare atteindre les 100 000 dollars grâce à la guerre. Mais, avec les premières reprises en main du politique tant aux États-Unis qu’en Russie, son cours s’est effondré de près de 25 %, sous les 35 000 euros. C’est aussi la nature du bitcoin comme valeur refuge, or numérique, qui a pris du plomb dans l’aile. Il a d’ailleurs entraîné, au moins temporairement, toutes les autres cryptomonnaies dans sa chute.

    Si l’on regarde au plus près les cours, on voit des variations violentes d’une minute à l’autre. C’est que le gros des transactions reste le fait d’algorithmes, qui réagissent à la milliseconde à l’actualité et aux données qu’ils collectent en temps réel. Et en temps de guerre, les machines sont perturbées et instables.

    Finalement ces dernières semaines, seuls les Ukrainiens utilisaient encore les monnaies virtuelles. Elles ont déjà été pour les réfugiés un moyen de quitter le pays avec leurs économies. Les banques ukrainiennes ont subi ces dernières semaines des attaques de programmes malveillants (des effaceurs qui ont détruit des parcs informatiques entiers) et en déni de service (saturation des serveurs paralysant le service). En outre, la hryvnia, la devise ukrainienne, est au plus bas à cause de la guerre.

    Prenant le chemin inverse, les monnaies virtuelles servent aussi à envoyer une aide financière à ceux restés sur place. Il y aurait eu ainsi plus de 100 millions d’euros de dons en ethereum, bitcoin et une poignée de cryptomonnaies moins connues, dont plus de la moitié directement sur le fonds du gouvernement ukrainien. Ce dernier communique régulièrement sur ce qu’il achète grâce à ces dons : des milliers de gilets pare-balles, de kits médicaux, du carburant et des centaines de milliers de rations alimentaires. Afin de faciliter ces transferts, l’Ukraine a légalisé d’un bloc le secteur : « À partir de maintenant, les plateformes de vente de cryptomonnaies ukrainiennes et étrangères peuvent opérer légalement, et les banques peuvent ouvrir des comptes aux entreprises », a annoncé, le 16 mars, le ministère de la Transformation numérique ukrainien.

    Une régulation européenne des cryptomonnaies

    À son tour, l’Europe veut sa reprise en main politique des cryptomonnaies, et certains acteurs du secteur en ont des sueurs froides. Pour cause, l’un des articles de la loi MiCA (Market in Crypto Assets) débattue au Parlement depuis le 14 mars stipule que ces devises « doivent être soumises à des normes minimales de durabilité environnementale en ce qui concerne leur mécanisme de consensus utilisé pour valider les transactions, avant d’être émises, offertes ou admises à la négociation dans l’Union ». Une attaque franche contre le bitcoin, qui consomme plus de 140 TWh, soit une dizaine de centrales nucléaires, plus de 30 000 éoliennes ou autant que la Pologne, et qui entretient la pénurie de semi-conducteurs. Si l’article a été rejeté en lecture préalable à la commission des Affaires économiques, l’Europe veut rappeler que la monnaie est une affaire de souveraineté et que le fonctionnement du bitcoin en pleine crise climatique n’est clairement pas soutenable. Les défenseurs de la cryptomonnaie y voient, eux, un suicide économique.

     

    cryptomonnaieUkraineéconomie
    New York Times - World

    Yemeni Rebel Attack Sets Saudi Oil Facility Ablaze

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    Saudi officials accused Yemen’s Houthi rebels of launching the attack, which cast a shadow over a Formula One car race aimed at international spectators.

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    By Ben Hubbard

    BEIRUT, Lebanon — An attack on an oil storage facility in Saudi Arabia by Houthi rebels in Yemen on Friday ignited a huge fire that filled the sky over the port city of Jeddah with black smoke on the first day of a Formula One car race aimed at drawing international spectators.

    A spokesman for the Saudi coalition fighting the Houthis in Yemen called the strike an “aggressive escalation” aimed at disrupting oil markets and hurting the world economy.

    The Houthis claimed responsibility for the attack, saying they had also targeted other oil facilities across Saudi Arabia with drones and cruise missiles.

    Saudi Arabia’s state-run news media reported some of those attempts, but only the attack in Jeddah appeared to have caused significant damage.

    The attacks were the latest attempt by the Houthis to inflict economic damage on Saudi Arabia, the world’s largest oil exporter, after seven years of grinding war in neighboring Yemen.

    The Houthis, who have received military and financial aid from Iran, the Saudis’ regional nemesis, seized Yemen’s capital, Sana, in 2014, sending the Yemeni government into exile and spurring a military intervention by Saudi Arabia and other Arab countries aimed at restoring the Yemeni government.

    The war has settled into a stalemate while causing one of the world’s worst humanitarian crises, with malnutrition, poverty and illnesses such as cholera afflicting large numbers of Yemenis.

    Brig. Gen. Turki al-Maliki, a spokesman for the Saudi-led military coalition, said the attack had hit a fuel distribution station belonging to Saudi Aramco, the Saudi state oil monopoly, in Jeddah.

    The attack set on fire two storage tanks, General al-Maliki said, adding that no one had been hurt and that the blazes had been brought under control.

    Images of a fire ball rising from the storage tanks and a column of black smoke filling the sky spread on social media and appeared to spook oil markets, which were already on edge because of uncertainty caused by the war in Ukraine. Oil briefly rose above $120 a barrel before dropping slightly.

    Drone and missile attacks from Yemen on Saudi Arabia have grown common in recent years, and while most do not do much damage, some do, and others tarnish the kingdom’s efforts to sell itself as a safe place for foreign investors, businessmen and tourists.

    Friday’s attack appeared timed to coincide with the opening of the Formula One event, which is scheduled to run through Sunday. The attack was close enough to the venue that the smoke was clearly visible from the track, where practice runs were taking place for the races meant to kick off on Saturday.

    The kingdom’s de facto leader, Crown Prince Mohammed bin Salman, has pushed to bring such events to Saudi Arabia as part of his broader plans to open up the country and diversify its oil-based economy.

    Understand the War in Yemen

    A divided country. A Saudi-led coalition has been fighting in Yemen against the Houthis, a Shiite Muslim rebel group that dominates in northern parts of the country, for years. Here’s what to know about the conflict:

    The origins. The conflict has its roots in the country’s Arab Spring uprising, which forced then-President Ali Abdullah Saleh to step down in 2012. Mr. Saleh then decided to join forces with the Houthi rebels, which had been growing in strength.

    Hostilities begin. In 2014, the Houthis, supported by sections of the military loyal to Mr. Saleh, stormed Sana, the capital of Yemen, and forced then-President Abdu Rabbu Mansour Hadi into exile in Saudi Arabia. A Saudi-led coalition including the United Arab Emirates began bombing the country in 2015 in response.

    A proxy war? The conflict has been a source of friction between Sunni Saudi Arabia and Shiite Iran in their battle for influence in the Middle East. The Saudis have accused Iran of supporting the rebels. Iran has denied the claim, though the rebels have used Iranian-made weapons.

    The U.S. role. The United States has backed the Saudi-led coalition from the start of the conflict. President Biden announced the U.S. would end its support, but his administration has continued selling it weapons. In January, the U.S. military intervened to help the U.A.E. thwart a missile attack by the rebels.

    Enduring crisis. Yemen remains divided between the Houthis, who control the north and Sana, and the Saudi-backed government in the south. As military operations drag on, the country has become the site of what aid groups say is one of the world's worst humanitarian disasters.

    Prince Mohammed, who also serves as the kingdom’s defense minister, was also the architect of the country’s military intervention in Yemen in 2015, which Saudi officials at the time told their American counterparts would only last for a few weeks.

    In January, the Houthis carried out a similar attack on the United Arab Emirates, a Saudi ally in the war in Yemen, blowing up oil tankers and killing three people. The rare attack on a country that does not share a border with Yemen suggested increased Houthi reach and capabilities, analysts said.

    In September 2019, an attack claimed by the Houthis damaged key oil processing plants in eastern Saudi Arabia, temporarily knocking them offline.

    The increasing sophistication of the attacks has led Gulf officials and military analysts to accuse Iran either of training and equipping its Yemeni allies to carry out the attacks or launching them themselves while using the Houthis for cover.

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    Le Monde

    Barbecue au gaz Q 1200 de Weber

    Réalisé aux États-Unis, ce test a été initialement publié en anglais sur le site Wirecutter. Vous pouvez le lire en version originale ici.

    Nous avons grillé 65 burgers, 13 kg de morceaux de poulet et 11 kg de saucisses sur 9 barbecues portables pour pouvoir élire les meilleurs modèles destinés aux petits jardins, aux balcons, terrasses, ou encore aux escapades en plein air. Le barbecue à gaz Q 1200 de Weber est notre premier choix. C’est le meilleur modèle transportable à nos yeux, à la fois pratique, sans souci, et éblouissant par ses performances en grillades. Pour les puristes qui préfèrent les grillades au charbon de bois, nous recommandons le barbecue Jumbo Joe de Weber. Il fait les choses aussi bien qu’un barbecue de taille normale, il saisit et grille à la perfection.

    Le meilleur barbecue portable au gaz

    Un barbecue idéal pour le camping et les grillades impromptues en plein air, et pour tous ceux qui vivent en ville avec un petit balcon, jardin ou terrasse.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 249,00€

    Nous avons testé 5 modèles de barbecue au gaz et le Q 1200 de Weber est le meilleur choix pour la plupart des utilisateurs. Le Q 1200 a supplanté la concurrence durant nos tests, que ce soit pour saisir des viandes à haute température ou au contraire les cuire à feu doux et lent. C’est aussi avec lui que nous avons enregistré le moins de départs de flammes. Le foyer du Q 1200 de Weber répartit la chaleur de façon homogène sous une surface de cuisson de 120 cm2. Nous aimons son grand couvercle en forme de dôme, avec un thermomètre intégré qui indique quand le barbecue est prêt à griller. Les tablettes rabattables sont pratiques pour poser les ustensiles et les garder à portée de main. Les poignées robustes permettent de déplacer ses 13 kg facilement. Weber garantit la plupart des éléments de ce modèle pendant 5 ans.

    Mais si vous préférez le goût des grillades au charbon de bois, le barbecue poids léger Jumbo Joe de Weber a les mêmes talents pour saisir et griller que le grand modèle. Durant nos tests, nous avons vérifié l’efficacité de ses clapets de ventilation sur le couvercle et le foyer. Ils permettent un contrôle précis de la température plus qu’aucun autre barbecue portable testé (dont deux autres barbecues de la même marque, Weber). La surface de cuisson du Jumbo Joe (45 centimètres de diamètre) est suffisante pour préparer un repas complet pour deux personnes ou le plat de résistance d’un petit groupe (capacité d’environ huit hamburgers). Nous aimons aussi la base en trépied du Jumbo Joe, qui se stabilise automatiquement sur les terrains irréguliers. Le bac à cendres ajoute une touche pratique et empêche les braises incandescentes de tomber sur le sol. La poignée du couvercle est isotherme et reste assez fraîche pour la saisir sans torchon ou manique. Weber garantit le Jumbo Joe jusqu’à 10 ans.

    Barbecue portable au gaz Grill2Go X200 de Char-Broil

    Un barbecue portable au gaz très compact

    Ce barbecue se replie comme une valise et se transporte d’une seule main.

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    Si vous recherchez un barbecue au gaz très compact, le Grill2Go X200 de Char-Broil est pensé pour être transporté d’une seule main. Il est légèrement plus large qu’un attaché-case. Le couvercle, la grille de cuisson et le foyer restent bien emboîtés durant le transport. Lors de nos tests, le Grill2Go a produit la chaleur intense voulue pour bien saisir les steaks, mais les morceaux de poulet ont provoqué quelques flammes. Nous ne recommandons pas le Grill2Go comme barbecue principal sur une terrasse, mais pour le camping et les grillades-parties en plein air, c’est un choix envisageable. La garantie de 5 ans de Char-Broil couvre les brûleurs, le couvercle et le foyer.

    Notre sélection des meilleurs barbecues portables

    Le test complet

    • Pourquoi vous pouvez nous faire confiance

    • A qui les barbecues portables sont-ils destinés ?

    • Comment nous avons effectué notre sélection

    • Les points clés pour choisir un barbecue portable au gaz

    • Les points clés pour choisir un barbecue portable au charbon

    • Comment nous avons conduit nos tests

    • Notre premier choix de barbecue portable au gaz : le Q 1200 de Weber

    • Des défauts qui ne sont pas rédhibitoires

    • On aime aussi : le barbecue portable au gaz Q 2200 de Weber

    • Deuxième choix : barbecue portable au gaz Grill2Go X200 de Char-Broil

    • Notre choix de barbecue au charbon portable : Jumbo Joe de Weber

    • Conseils d’utilisation et entretien

    • La concurrence

    Pourquoi vous pouvez nous faire confiance

    Nous avons passé plus de 10 heures à étudier les tests professionnels sur les sites spécialisés AmazingRibs.com et Cook’s Illustrated. Ensuite, nous avons analysé des dizaines de modèles vendus sur Amazon avec les avis de leurs utilisateurs, ainsi que ceux publiés sur les sites de Home Depot, Lowe’s et Walmart. Pour compléter cette enquête approfondie, nous avons mis en pratique ce que nous avons appris des conversations de notre journaliste Tim Heffernan avec plus de dix experts. Parmi eux, Silvaggio de Big Apple BBQ à New York, et les chefs de produits des grands fabricants de barbecues rencontrés au salon Hearth, Patio & Barbecue Expo en 2017.

    Au printemps 2017, Tim Heffernan, Lesley Stockton et Michael Sullivan avaient passé plus de 40 heures à tester des grands barbecues au gaz et au charbon, ainsi que des ustensiles pour barbecues et grillades. Armés de toutes ces connaissances, Lesley et Tim ont cette fois-ci passé 16 heures sur deux journées à tester les neuf barbecues portables sélectionnés.

    A qui les barbecues portables sont-ils destinés ?

    Les barbecues portables ne sont pas réservés uniquement au camping, aux pique-niques et aux apéritifs. Ils sont parfaits pour les urbains qui ont la chance d’avoir un petit espace extérieur. Les barbecues de cette catégorie doivent être légers, petits et se transporter sans problème de la voiture au parc ou au terrain de camping.

    Si vous avez assez d’espace chez vous pour un barbecue classique, vous serez probablement plus inspiré par l’un de nos « premiers choix » en barbecues de grande taille (nous avons publié des guides sur les barbecues au gaz et au charbon). Les barbecues transportables sont en général moins polyvalents que les grands modèles. Leur capacité et leur taille compacte ne sont pas l’idéal pour des morceaux de viande qui nécessitent une cuisson lente ou une source de chaleur indirecte, comme un rôti ou de l’échine de porc.

    Vous trouverez deux familles de barbecues transportables : à gaz ou à charbon. Chacune a des avantages et des inconvénients.

    Les barbecues au gaz sont indiqués pour les utilisateurs qui font des grillades plusieurs fois par semaine à certaines périodes de l’année et consentent à sacrifier chaleur intense et goût inimitable d’une grillade au charbon pour profiter d’une solution « plus pratique ».

    Les points positifs

    • Les barbecues au gaz sont plus commodes que les modèles au charbon. Ils s’allument en appuyant sur un bouton et préchauffent en quelques minutes.

    • Un thermostat permet de contrôler facilement et d’un coup d’œil la chaleur, comme sur la plaque de cuisson d’une cuisine. Cette vérification permet d’éviter l’apparition de flammes, un dépôt de charbon excessif sur les grillades ou, à l’inverse, des grillades à moitié cuites.

    • Le gaz brûle proprement, sans fumée.

    • Le foyer refroidit rapidement ; vous pouvez ranger votre barbecue sans avoir à éteindre les braises ni vider les cendres.

    • La source de combustible et la flamme sont maîtrisées. Il n’y a pas de risque que les braises tombent au sol.

    • Les barbecues portables au gaz sont équipés d’adaptateurs où se fixent les petites cartouches de 500 g environ de gaz liquéfié (vendues séparément). Ces cartouches miniatures sont légères et faciles à transporter. Elles sont en outre disponibles dans la plupart des magasins d’électroménager et de sport.

    Les points négatifs

    • Le gaz ne produit pas une chaleur aussi forte que le charbon. La chaleur d’un barbecue au gaz ne peut donc pas égaler celle d’un modèle à charbon. Résultat : la viande et les légumes auront des marques nettes de la grille, mais peu de parties brunies entre.

    • Le gaz et sa combustion propre ne donnent pas le goût classique de grillades que les convives associent au charbon de bois.

    • Les barbecues au gaz et les cartouches de gaz liquéfié sont plus chers que les modèles au charbon.

    • Les cartouches de gaz ne peuvent pas être jetées à la poubelle. Elles doivent être déposées dans des points de collecte, souvent dans le lieu d’achat, pour être recyclées.

    Les barbecues au charbon sont plus indiqués pour ceux qui tiennent à ce goût particulier de grillade, et à une chaleur intense, capable de saisir les viandes, ou à ceux qui recherchent un barbecue abordable pour des barbecue parties occasionnelles.

    Points positifs

    • Le charbon de bois produit une chaleur plus intense, il saisit mieux que le gaz.

    • La nourriture grillée au charbon a ce goût que l’on aime des grillades en plein air.

    • En règle générale, un barbecue au charbon et un sac de briquettes de charbon coûtent moins cher qu’un barbecue au gaz et des cartouches de gaz.

    • Il n’est pas nécessaire de s’occuper du recyclage des cartouches vides.

    Points négatifs

    • Le charbon produit plus de fumée que le gaz, ce qui peut devenir un problème dans les espaces mal ventilés ou collectifs.

    • Les briquettes sont salissantes : le charbon laisse à son contact des traces de suie ou de cendres.

    • A vous la corvée d’éteindre les braises et de vider les cendres chaudes après la grillade.

    Comment nous avons effectué notre sélection

    Pour commencer, nous avons enquêté et comparé plus de cent modèles pour comprendre ce qui fait un bon barbecue portable. Les caractéristiques varient follement : la surface de cuisson sur les barbecues portables, par exemple, peut aller de 72 à 180 cm2. Une surface de cuisson plus grande se traduit généralement (mais pas toujours) par un barbecue plus large, plus lourd, dont le poids peut varier de 1 à plus de 45 kg. Ils peuvent coûter entre 12 et 700 euros, selon la qualité et le type de combustible utilisé !

    Un bon barbecue portable garantit une chaleur régulière, peu de départs de flammes, une surface de cuisson généreuse et il doit se transporter facilement. En plus d’être compact, un barbecue portatif doit pouvoir jouer le rôle de barbecue principal pour les personnes qui ont un petit espace extérieur chez elles. Les barbecues qui répartissent la chaleur sous toute la grille font cuire les aliments plus uniformément. Ceux qui provoquent des « hotspots », zones d’une chaleur extrême, et des départs de flammes, saisissent inégalement les aliments et vous obligent à faire le baby-sitter de votre dîner en restant au chevet du barbecue. Trop de départs de flammes, c’est agaçant. Par ailleurs, cela donne aux grillades un goût d’huile qui a brûlé. Nous pensons que la capacité idéale d’un barbecue portatif est celle qui vous permet de cuire un repas complet pour deux personnes ou un plat principal pour un petit groupe.

    Nous avons immédiatement exclu les modèles pliables de notre sélection car ils sont en acier mince et probablement pas assez résistants pour endurer une utilisation régulière. Les barbecues portables kamado sont de plus en plus vendus, mais nous pensons que leur surface de cuisson, entre 77 et 90 cm2, est trop petite pour justifier leur prix élevé. Nous ne nous sommes pas attardés outre mesure non plus sur les hibachis japonais, ces grills cylindriques, car ils n’ont pas de couvercle, ils sont destinés avant tout à griller à température élevée à la table, et ils n’ont pas d’autres fonctions.

    Nous avons aussi rapidement écarté les barbecues au gaz équipés d’un embout pour y fixer de gros cubes de gaz de 9 kg. Nous préférons les petites cartouches d’environ 500 g, assez légères pour être glissées dans un sac à dos ou une glacière.

    Les points à vérifier dans un barbecue portable au gaz

    Facilité d’utilisation

    L’attrait des barbecues à gaz réside dans leur simplicité d’utilisation et leur côté pratique. Il faut voir les barbecues à gaz portatifs comme de petits fours pour l’extérieur, alimentés au gaz. Le bouton-poussoir d’allumage et le thermostat de contrôle doivent être facilement accessibles et bien visibles pour mettre rapidement en marche le barbecue et régler la chaleur sans hésitation.

    Eléments de chauffe

    Les éléments de chauffe et les pare flammes bien conçus permettent de diminuer le risque de flammes hautes, qui se produisent lorsque la flamme n’est pas bien isolée des gouttes de graisse fondue. La flamme alimentée par la graisse donne aux aliments un goût âcre. Il est vraiment important d’éviter tout contact entre graisse et flamme, car les grilles de cuisson des petits barbecues à gaz se trouvent très près du brûleur (à quelques centimètres, la plupart du temps). Des inserts en acier placés au-dessus des orifices des brûleurs sont un bon point, comme certaines grilles de cuisson ingénieusement conçues, qui évacuent la graisse fondue à bonne distance de la flamme.

    Qualité des matériaux

    Les foyers en fonte d’aluminium sont solides, résistent à la corrosion et parviennent à absorber et réfléchir uniformément la chaleur, ce qui réduit le nombre de points chauds. Vous n’aurez pas à garder les yeux fixés sur le poulet pour qu’il ne carbonise pas. Les grilles de cuisson en fonte émaillée sont idéales pour saisir les aliments. Evidemment, la fonte peut rajouter plusieurs kilos au poids total d’un barbecue, mais nous pensons que de savoureux hamburgers bien saisis et des steaks à zébrures croustillantes justifient ce surpoids. Nous préférons aussi une grille de cuisson à tiges espacées, car elle permet à la chaleur du foyer de dorer les parties entre les marques du grill. Selon notre expérience, les grilles en acier inoxydable percées de petits trous ne laissent pas passer suffisamment de chaleur pour bien dorer les aliments.

    Combustible

    Les barbecues équipés d’un raccord pour des cartouches de gaz liquéfié de 500 g sont le must. Ces cartouches sont légères, peu coûteuses et disponibles chez de nombreux dépositaires. Traîner une bouteille de gaz de 9 kg (qui peut peser 15 kg pleine !) n’est pas vraiment notre idée du barbecue « transportable ». Si vous voulez ou êtes obligé d’utiliser des gros contenants de gaz, vous pouvez acheter un connecteur de type 1 pour un cube de gaz rechargeable de 9 kg.

    Vous cherchez d’autres options pour faire des barbecue parties dans votre jardin ? Reportez-vous à notre guide des barbecues au gaz de grande taille.

    Les points clés dans un barbecue au charbon de bois

    Clapets et circulation de l’air 

    Le contrôle de la température dans un barbecue au charbon dépend du placement du ou des clapets, puisque vous ne pouvez pas faire baisser la température du charbon incandescent. Mais les clapets de ventilation sont également importants pour entretenir les braises grâce à la circulation de l’air. Nous avons constaté qu’un clapet placé sur le haut du couvercle et un autre dans la cuve du foyer créent la meilleure circulation d’air. Les clapets doivent rester facilement accessibles et pivoter librement pour un réglage rapide de la température. Et surtout, attention aux barbecues dont les clapets inférieurs sont placés au-dessus du lit de charbon. Cette conception réduit la circulation d’air et peut faire mourir vos braises.

    Foyer

    Une chambre de combustion spacieuse réduit le risque de flammes qui jaillissent brusquement. Plus il y a d’espace entre le charbon et la grille de cuisson, moins vous risquez de finir avec des grillades carbonisées. Plus d’espace signifie aussi plus de charbon, et donc une possibilité de cuisson plus longue. Vous pouvez aussi organiser les aliments par zones « chaudes » ou « froides », pour les saisir ou au contraire les cuire par chaleur indirecte.

    Couvercle

    Des clapets de ventilation sur le couvercle sont pratiques pour créer un effet « cuisson au four ». Les poulets non désossés et les steaks épais ont besoin d’une chaleur tournante pour cuire intégralement.

    Qualité des matériaux

    Avec les barbecues portables au charbon, les matériaux ne sont pas un critère déterminant. La plupart du temps, ils sont en fonte émaillée, avec une grille de cuisson en métal fin. La simplicité de fabrication des barbecues à charbon est ce qui les rend peu chers.

    Si vous avez l’espace suffisant pour utiliser un barbecue de taille normale, consultez notre guide des barbecues à charbon.

    Comment nous avons conduit les tests

    ,

    Nous avons soumis les neuf barbecues portables, au gaz et au charbon, aux mêmes tests. Nous avons chargé leur grille de burgers de 170 g (sans les empiler les uns sur les autres, naturellement) et nous avons évalué l’homogénéité de la chaleur, le contrôle de la température, l’efficacité pour saisir les aliments, tout en surveillant l’apparition de flammes.

    Nous avons grillé du poulet non désossé, qui provoque souvent des flammes, et vérifié si les barbecues, qu’ils soient au gaz ou au charbon, pouvaient cuire pendant 45 minutes à température basse ou moyenne.

    Nous avons mis à contribution des chapelets de saucisses fraîches pour évaluer la capacité de chaque barbecue à gérer une grille bondée de viandes grasses. Les boyaux des saucisses se déchirent ou se percent, parfois, et les fuites de graisse fondue peuvent provoquer de vrais brasiers.

    Tableau récapitulatif.

    Notre premier choix : barbecue au gaz portable au gaz Q 1200 de Weber

    Barbecue au gaz Q 1200 de Weber

    Le meilleur barbecue portable au gaz

    Un barbecue idéal pour le camping et les grillades impromptues en plein air, et pour tous ceux qui vivent en ville avec un petit balcon, jardin ou terrasse.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 249,00€

    Le barbecue Q 1200 de Weber est le meilleur choix de barbecue portable pour la plupart des utilisateurs car ses matériaux sont de qualité, il limite les départs de flammes et il maintient une chaleur constante. Pour la troisième année d’affilée, nous n’avons pas trouvé un meilleur barbecue portable au gaz pour ce prix.

    Durant nos tests, le Q 1200 de Weber s’est démarqué de la concurrence par ses performances avec les grillades. Son foyer en fonte d’aluminium très solide est le meilleur pour absorber et diffuser la chaleur uniformément. Ses grillades sont invariablement les plus satisfaisantes, comparées à celles de tous les barbecues portables testés. La conception du Q 1200 limite le plus les risques d’irruptions de flammes, là encore plus que les autres modèles testés, grâce à sa grille en acier émaillé et aux rigoles creusées dans les tiges de la grille, qui empêchent la graisse fondue de tomber sur les flammes. Grâce au bouton d’allumage électrique et au thermostat facile à lire, l’allumage et la modulation de la température sont un jeu d’enfant. Le corps central en céramique est facile à nettoyer et ne risque pas de rouiller. Il est vrai que ce barbecue pèse quand même 13 kg, mais il reste pratique à transporter grâce à de larges poignées confortables. La garantie de Weber couvre la plupart des pièces pendant 5 ans.

    De tous les barbecues portables au gaz que nous avons testés, le Q 1200 de Weber est celui qui grille le mieux.

    Il est en outre spacieux. Avec ses 120 cm2 de surface de cuisson, le Q 1200 de Weber est assez grand pour griller un dîner entier pour deux personnes ou le plat principal d’un petit groupe. Nous avons vérifié : il peut griller six grands burgers en même temps, un poulet entier découpé en morceaux ou 10 saucisses. L’unité de chauffe (performance thermique : 2,5 kWh) en forme de U encercle trois côtés du barbecue pour une meilleure répartition de la chaleur. Toute la surface de cuisson est donc utilisable.

    De tous les barbecues testés, le Q 1200 de Weber a produit les meilleures grillades, avec un foyer en fonte d’aluminium qui retient et diffuse régulièrement la chaleur. C’est aussi celui qui a le moins de « points chauds », surtout grâce à son brûleur en forme de U, qui chauffe uniformément la grille de cuisson. La chaleur élevée a permis de cuire parfaitement les hamburgers, sans les brûler, et le Q 1200 a aussi battu la concurrence à feu moyen et doux constant pour des grillades telles que le poulet non désossé et les longs chapelets de saucisses.

    La grille en fonte émaillée limite la montée des flammes en servant de bouclier et en canalisant les graisses de cuisson, tout en permettant à la chaleur ambiante de dorer les aliments entre les marques du grill. Durant nos tests, les hamburgers du Q 1200 avaient la surface la plus cuite de tous les hamburgers que nous avons préparés, et une grillade dorée, c’est plus de goût. Cette grille fait la différence entre le Q 1200 et notre second choix, le Grill2Go de Char-Broil. La grille en acier inoxydable perforé de ce dernier n’est pas très efficace pour dorer.

    Avec un bouton d’allumage et un thermostat bien lisible, le Q 1200 est facile à allumer et la température est simple à contrôler.

    Le raccord au gaz du barbecue Weber est destiné aux cartouches de 500 g, mais accepte un adaptateur pour les cubes de gaz de 9 kg.

    Les tablettes rabattables du Q 1200 sont utiles pour garder les ustensiles à portée de main, même si nous déconseillons d’y poser un plateau débordant de viande ou d’autres aliments lourds. Le thermostat dans le dôme est un plus, mais il ne sert qu’à vous indiquer quand le barbecue est chaud et prêt.

    Quand les tablettes sont rabattues pour le transport, le Q 1200 a à peu près la taille d’une petite valise. Vous aurez besoin de vos deux mains pour le porter car il n’a pas de loquet pour maintenir le couvercle verrouillé à la partie foyer. La position des poignées latérales permet cependant de bien répartir ses 13 kg et évite la corvée de tirer et pousser le barbecue.

    Des défauts qui ne sont pas rédhibitoires

    Nous avons eu un petit problème avec l’exemplaire du Q 1200 que nous avons utilisé pour les tests. Le raccord du gaz était situé deux millimètres trop près de l’élément central et nous avons dû plier et pousser pour pouvoir fixer la cartouche à l’appareil. Nous avons demandé à nos collègues propriétaires d’un Q 1200 s’ils avaient rencontré le même problème. Ils nous ont tous assuré que le raccord avec la cartouche de gaz s’effectuait sans problème sur le leur. Nous avons imputé cet unique incident à un défaut de fabrication isolé, toujours possible.

    Les barbecues de la série Q de Weber pourraient bien être les meilleurs modèles que nous ayons jamais testés, mais ce sont aussi les plus chers. Le Q 1200 et le Q 2200 coûtent respectivement 200 et 250 euros. Rajoutons que la garantie de Weber couvre la plus grande partie de l’appareil pendant 5 ans. Nous pensons donc que le prix est justifié.

    Pour ce qui est du poids, les barbecues de la série Q sont un peu lourds pour les transporter régulièrement. Si la facilité de transport est pour vous un critère plus important que la performance culinaire, préférez notre deuxième choix.

    On aime aussi : barbecue portable au gaz Q 2200 de Weber

    Barbecue au gaz Q 2200 de Weber

    Un barbecue portatif

    La version jumbo de notre premier choix : plus de surface de cuisson, une chaleur plus intense

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    *Au moment de la publication, le prix était de 410€

    (((FICHE PRODUIT)))

    Le barbecue au gaz Q 2200 de Weber offre la même fabrication de haute qualité et la même performance impeccable que notre premier choix, le Q 1200 de Weber, mais avec 48 % de surface de cuisson supplémentaire et 41 % de production de chaleur supplémentaire. Comme le Q 1200, les qualités qui placent le Q 2200 loin devant la concurrence sont un foyer en fonte d’aluminium pour une chaleur régulière, une grille de cuisson en fonte émaillée, un bouton d’allumage, un couvercle-dôme, et des tablettes rabattables. Mais ce barbecue, avec ses 18 kg, n’est certainement pas léger !

    Durant les tests, le Q 2200 de Weber a grillé les aliments sans apparition de flammes parce qu’il a les mêmes qualités que notre premier choix : foyer en fonte d’aluminium, qui reflète la chaleur, élément de chauffe en forme de U et une grille en fonte émaillée qui évacue la graisse fondue. Le Q 2200 a aussi le même couvercle en forme de dôme avec son thermomètre intégré, des tablettes rabattables, les poignées solides, une cuve solide émaillée et la même durée de garantie que le Q 1200.

    Sur sa grille de cuisson bien plus large (53 x 38 cm), vous pourrez faire griller en même temps jusqu’à 10 hamburgers, deux poulets en morceaux ou 16 grandes saucisses. Le Q 2200 produit 3,5 kWh de chaleur (beaucoup plus que le Q 1200), pour chauffer une surface de cuisson plus grande. Ce qui veut aussi dire que vous consommerez plus de cartouches de gaz avec le Q 2200 qu’avec le Q 1200.

    Avec ses un peu plus de 18 kg (environ le poids d’un chien de taille moyenne), le Q 2200 de Weber se moque un peu du mot « portable ». Néanmoins, il reste un excellent barbecue pour les petits espaces. Et contrairement à un barbecue classique de grande taille, replié, il est suffisamment petit pour être rangé dans un appentis de jardin ou un garage.

    Deuxième choix : grill portable au gaz Grill2Go X200 de Char-Broil

    Barbecue portable au gaz Grill2Go X200 de Char-Broil

    Un barbecue portable au gaz très compact

    Ce barbecue se replie comme une valise et se transporte d’une seule main.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 199,00€

     

    Le barbecue portable au gaz Grill2Go X200 de Char-Broil est un barbecue solide et compact, idéal pour les grillades en pleine nature : robuste, léger, facile à transporter. Le Grill2Go se verrouille fermement et empêche le couvercle, le foyer et la grille de cuisson de s’entrechoquer durant le transport. Comme les barbecues Weber, ce barbecue Char-Broil est en fonte d’aluminium, qui répartit régulièrement la chaleur. Mais contrairement à ses concurrents de marque Weber, le Grill2Go est incapable de saisir les aliments. Il se contente d’imprimer les marques de son grill à tiges perforées, ce qui bloque une grande partie de la chaleur ambiante du foyer. Nous avons aussi eu plus de départs de flammes avec le Grill2Go qu’avec les autres modèles que nous recommandons.

    La première qualité du Grill2Go de Char-Broil est sa taille réduite et la facilité de transport. Deux loquets situés à l’avant de l’appareil maintiennent le tout fermement en place, et vous pourrez le déplacer sans contorsion, d’une seule main (extrêmement appréciable si vous devez le porter sur plusieurs centaines de mètres).

    Le Grill2Go a une production de chaleur maximum de 2,8 kWh contre 2,5 kWh pour le Q 1200 de Weber. Ce petit barbecue portable devient vite chaud. Parfois trop chaud. Nous l’avons préchauffé pendant 5 minutes en position chaleur maximum et il a atteint plus de 315° alors que le Q 1200 de Weber n’a jamais dépassé 273°. Char-Broil assure que son « système de cuisson TRU aux infrarouges » élimine les départs de flammes, mais nous avons quand même dû gérer des flammes modérées en grillant des burgers, du poulet et des saucisses. La grille de cuisson en acier inoxydable perforé bloque aussi une grande partie de la chaleur ambiante. Avec pour résultat que nos aliments ont été saisis dès qu’ils sont entrés en contact avec le grill, mais qu’ils n’ont pas atteint la cuisson uniforme et complète obtenue avec les barbecues de la Série Q de Weber.

    Avec ses 13 kg, le Grill2Go pèse environ 5 kg de moins que le Q 1200 de Weber, alors que sa surface de cuisson (110 x 75 cm) est plus grande. Son prix est aussi bien inférieur à celui d’un barbecue Weber de la série Q. Le barbecue portable de Char-Broil est donc un bon choix si vous en avez déjà un chez vous et cherchez un petit modèle pour les vacances ou les excursions.

    Le raccord pour la cartouche de gaz est proéminent, sur le côté. Il est très facile d’y installer la cartouche de 500 g de gaz liquide. Un adaptateur (vendu séparément) permet de brancher un cube de gaz de Type 1 ou des bouteilles de 9 kg.

    Notre premier choix de barbecue portable au charbon : le Jumbo Joe de Weber

    Notre premier choix

    Jumbo Joe de Weber

    Le meilleur barbecue portable au charbon

    La version réduite et transportable du grand classique de Weber.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 207,49€

    Le barbecue Jumbo Joe est l’unique barbecue portable au charbon testé qui saisisse et cuise aussi bien qu’un barbecue de grande taille. Durant nos tests, ce modèle compact, en forme de chaudron, a « grillé » la concurrence par son côté pratique et son contrôle de la température. La généreuse surface ronde de cuisson (110 cm2) peut accueillir 7 hamburgers simultanément, un poulet entier en morceaux ou un chapelet de 10 saucisses.

    Un bras métallique pivotant maintient ensemble les éléments du barbecue pour le transport et sert également de support pour le couvercle quand vous cuisinez. Autres caractéristiques : mentionnons sa base, un trépied bien stable, son bac à cendres et sa poignée confortable, résistante à la chaleur, bien aussi pour le transport. Weber garantit le Jumbo Joe jusqu’à 10 ans.

    Si vous n’avez pas besoin de transporter votre barbecue, consultez notre guide des barbecues classiques à charbon.

    Le Jumbo Joe sort vainqueur du test des meilleurs hamburgers bien saisis, du meilleur poulet-barbecue et des meilleures saucisses grillées. Les deux clapets d’aération ajustables, dans le couvercle et le foyer, permettent un contrôle de la température facile et précis, supérieur à tous les concurrents. Quand nous avons versé dans le Jumbo Joe une pleine cheminée d’allumage de braises incandescentes (environ 90 briquettes), il a quand même été possible de tempérer la chaleur au niveau « moyen ». Chose impossible avec le barbecue Smokey Joe de Weber, dont l’unique clapet d’aération, et donc le manque de circulation d’air, a laissé nos braises s’éteindre alors que nous étions en pleine action.

    Le Jumbo Joe n’est pas le plus petit ni le plus compact des barbecues à charbon de notre test et pourtant, il semble léger et il est facile à transporter. La poignée métallique de verrouillage du couvercle maintient le barbecue fermement en place pour le transport et sert également de support bien pratique au couvercle. Un bouclier thermique garde la poignée du couvercle en plastique froide au toucher. Et comme le foyer spacieux peut contenir une cheminée d’allumage complète de charbon, vous pouvez faire deux ou trois fournées de grillades par chargement.

    Le Jumbo Joe gagne des points pour son collecteur de cendres, même si ce n’est qu’une sorte de poêle en aluminium fragile. Mais au moins, il dispose d’une barrière pour empêcher les braises chaudes de tomber sur votre patio ou votre terrasse.

    Durant nos tests, le Jumbo Joe a produit les hamburgers les mieux saisis, le meilleur poulet-barbecue et les meilleures saucisses grillées.

    La garantie par élément de Weber couvre la cuve et le couvercle pendant 10 ans, le « système de nettoyage mono touche » (un nom ronflant pour le mécanisme tout simple qui évacue les cendres hors du fond) et les composants en plastique pendant cinq ans. Toutes les autres pièces sont garanties pendant 2 ans.

    Conseils d’utilisation et entretien

    Gaz

    Mettez votre barbecue à l’abri des éléments pour qu’il ne rouille pas et ne vieillisse pas prématurément. L’idéal est de le ranger dans un garage ou un appentis. Si vous n’avez pas d’espace pour le ranger à l’intérieur, couvrez-le et maintenez-le hors sol, c’est la meilleure tactique de défense contre le mauvais temps. Weber vend des housses abordables pour le Q 1200 et le Q 2200 (vendues séparément) et nous recommandons vivement de faire cet investissement. La housse de transport (vendue séparément) pour le Grill2Go de Char-Broil n’est pas étanche, mais vous pouvez utiliser un sac-poubelle résistant pour déchets verts ou gravats, ou encore une bâche, pour le protéger.

    Housse 7110 pour les barbecues de la série Q 1000 de Weber

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    Une housse pour barbecue protégera les brûleurs et les raccords de gaz de la pluie et de la poussière.

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    Un nettoyage régulier de la grille de cuisson préserve le goût de vos grillades. Avant ou après chaque utilisation, augmentez la température au maximum pendant 5 à 10 minutes pour incinérer la graisse figée et les débris alimentaires. Nettoyez la grille encore chaude avec une brosse prévue à cet effet, essuyez-la avec un chiffon mouillé pour enlever la suie et enduisez-la d’huile végétale. Ces précautions empêchent aussi les aliments de coller à la grille.

    Videz toujours le bac à graisse après une grillade pour ne pas risquer de tacher le sol de votre balcon ou terrasse s’il déborde.

    Si vous remarquez que les orifices du brûleur sont bouchés, débouchez-les à l’aide d’un fil de fer.

    Avant de ranger le barbecue à la fin de l’été, nettoyez-le à fond avec beaucoup d’eau savonneuse et rincez-le bien. Enlevez aussi la pile de l’allumage automatique pour éviter la corrosion.

    Charbon

    Les barbecues au charbon sont moins fragiles face aux éléments que leurs cousins au gaz. Le plus grand risque de raccourcir la durée de vie d’un barbecue est de le laisser plein de cendres sous la pluie. Le mélange eau-cendres produit de la chaux, qui attaquera le métal. La marche à suivre : videz les cendres et protégez-le de la pluie et de la neige. La marque Weber ne fait pas de housse pour le Jumbo Joe, mais un sac-poubelle grande capacité pour déchets verts ou gravats, ou une bâche en polyéthylène tissée devrait faire l’affaire.

    Videz le bac à cendres après chaque utilisation, mais attendez que le barbecue soit complètement froid et qu’il n’y ait plus aucune trace de braises ou de cendres chaudes (mieux vaut attendre 12 heures). N’utilisez pas d’eau pour éteindre les braises. Parce que, on vous le répète (voir plus haut), cela produit de la chaux.

    Un barbecue au charbon de bois se nettoie facilement. Pendant que le barbecue est chaud, grattez les débris et les aliments collés sur le grill chaud à l’aide d’une brosse métallique. Nous préférons le faire lorsque le barbecue préchauffe et que les braises sont les plus chaudes. Essuyez le grill avec un chiffon humide pour enlever la suie, puis badigeonnez-le d’huile végétale.

    Utilisez toujours votre barbecue, à gaz ou à charbon, dans un lieu bien ventilé. Ne l’allumez et ne l’utilisez JAMAIS dans un lieu confiné sans aération. La combustion produit du monoxyde de carbone, qui n’a pas d’odeur et peut tuer en quelques minutes, sans avertissement.

    La concurrence

    Gaz

    Le CGG-200 All Foods Gas Grill de Cuisinart a raté tous les tests. Malgré sa performance thermique affichée de 3,5 kWh, il est resté le plus froid de tous les barbecues au gaz testés. Les burgers des tests étaient livides et le poulet, spongieux et mal cuit.

    Le minuscule barbecue de table CGG-180T Petit Gourmet de Cuisinart a provoqué un brasier alors que nous faisions griller des burgers, puis un feu de graisse fondue avec le poulet. Tout ce que nous avons grillé sur ce barbecue en est sorti recouvert d’une pellicule sombre de suie et avait le goût de graisse brûlée.

    Charbon

    Le Sportsman’s Grill L410 en fonte de Lodge est depuis longtemps un chouchou de Lesley Stockton, rédactrice chez Wirecutter. Elle apprécie la chaleur intense qu’il produit. Utilisé comme un brasero hibachi japonais, le modèle Lodge excelle pour saisir la viande à haute température, ce qui en fait un appareil idéal pour griller des steaks. Le barbecue est en fonte, il retient donc une chaleur intense. Mais son design sans couvercle a ses limites quand il s’agit de cuisson lente. Bref, il pèse 13 kg et il est long à refroidir (bien sûr, puisqu’il est en fonte) : ce modèle de Lodge n’est pas vraiment « portable ». Mais si vous recherchez un mini-barbecue pour le jardin qui peut saisir des steaks et des côtelettes comme un pro, le Lodge mérite qu’on s’y intéresse.

    Le barbecue à charbon CCG-100 GrateLifter de Cuisinart possède une grille de cuisson convertible : elle se soulève lorsque vous ouvrez le couvercle du barbecue pour faciliter l’accès au lit de charbon. Les leviers, sur les côtés de la grille, s’ajustent pour maintenir la grille en position haute ou basse. C’est une bonne idée mais qui aurait besoin d’être encore travaillée. Lors des tests, un côté de la grille s’est coincé dans une position différente de l’autre pendant environ un tiers du temps. Nous avons été obligés de nous bagarrer contre du métal chaud.

    Nous avons été impressionnés par l’efficacité des grillades à chaleur intense du barbecue au charbon Go Anywhere de Weber. Mais une fois le foyer chaud, les clapets de ventilation latéraux qui régulent le flux d’air sont restés coincés, et nous, impuissants pour réguler la chaleur. C’est rédhibitoire quand on veut cuire à feu doux du poulet ou des saucisses.

    Maintenir les braises chaudes dans le barbecue à charbon Smokey Joe de Weber a été un véritable challenge. Ce petit barbecue en forme de chaudron n’a qu’un seul clapet de ventilation, situé sur le couvercle. La circulation d’air réduite signifie que nous n’avons pas pu entretenir les braises, ne serait-ce que pour une seule tournée de grillades. Résultat : des hamburgers tout pâles et du poulet mal cuit.  

    Tim Heffernan (journaliste Wirecutter aux Etats-Unis) , Lesley Stockton (journaliste Wirecutter aux Etats-Unis) et Claire Ulrich (traduction française)

    BBC

    SANS TITRE

    BBC Radio 5 Live

    Steve Bunce: “Still Kiko’s coming forward. He’s still in this fight.”

    Carl Frampton: “And he’ll keep coming forward. He wants to win this fight and he will continue. It’s getting hard for me to watch because he’s taking a lot of clean shots.”

    Martinez v Warrington II

    Another solid Warrington jab finds Martinez's face early in the fifth round. Hope he doesn't have to have a new passport photo taken tomorrow.

    The Leeds Warrior continues to pick his moments with the jab, there is a left-right but it's not goodnight.

    Then, a right hand is countered reciprocally by the Spaniard. Another cracking round in a cracking fight.

    #bbcboxing

    Martinez v Warrington II

    Blimey. Martinez has cuts above both eyes now. The doc appears in his corner and has a concerned look.

    How can the Spaniard survive another eight rounds like this? I can't see it happening (pardon the pun).

    Ronald McIntosh

    Boxing commentator on BBC Radio 5 Live

    Four rounds in the bag. Kiko Martinez showing signs of recovery.

    Martinez v Warrington II

    Warrington grunts as he pounds away at Martinez, who is stuck to the ropes like a stag to a lamppost on his big night out.

    But, like the fella waving goodbye to singledom, he ain't planning to go home early.

    A couple of quick upper cuts tell Warrington that he's still here and present.

    Martinez v Warrington II

    Carl Frampton

    Former world champion on BBC Radio 5 Live

    Josh is worrying about flowing too much and putting too much [energy] in. That was an easier round but another he won.

    Martinez v Warrington II

    "No lazy jabs! No lazy jabs!"

    That's advice from the Warrington corner as the pair bound out for the fourth of the scheduled 12 rounds.

    Is expending so much energy early on going to have an impact on Warrington?

    Martinez v Warrington II

    The tempo, understandably, drops, after that high-octane start.

    Warrington patiently biding his time as Martinez stoically grafts, despite having blood and energy sapped at a quick rate.

    Martinez v Warrington II

    Martinez might need a pharmacy's worth of Vaseline at this rate. Plenty scrubbed over the Spaniard's cut eye.

    Warrington steps back a touch at the start of the third, sitting behind his jab more.

    Martinez v Warrington II

    Blimey. There is about 20 seconds for us - and the boxers - to breathe midway through the round before they trade blows again.

    Warrington has Martinez backed on the ropes but the Spaniard digs deep.

    "That right hook can't miss," dad tells lad in the Warrington corner. "Round here, get it off."

    Simple, eh?

    BBC Radio 5 Live

    Steve Bunce: “Quiet incredible opening round. Josh was very aggressive from start. Kiko got hit by a left hook on the nose and backed away.”

    Carl Frampton: “Josh has cut Kiko very, very badly. A fantastic start for Josh.”

    Martinez v Warrington II

    Warrington sniffs blood - and sees it - and goes on the offensive straight away in the second.

    This is the boxing equivalent of Bielsa-ball. Bueno.

    Martinez v Warrington II

    Martinez buys himself some time with some naughty stuff. Boy, does he need it.

    Blood streams down the Spaniard's face after Warrington opens up a cut on the left eye.

    He gets through to the bell, after which he throws a late punch. Warrington not impressed.

    Martinez v Warrington II

    OMG. Incredible stuff from Warrington. Serious punishment being dished out.

    This could be done within three minutes!!

    Martinez v Warrington II

    Martinez already on the ropes. A shakier start than the last Spaniard called Kiko who turned up in Leeds...

    Martinez v Warrington II

    Warrington stands his ground early doors, laying out a barrage of punches as he looks to stamp his authority. Strong start.

    Martinez v Warrington II

    "The fight starts nowwwwww!" roars the ringmaster.

    He's right. Ding, ding, it's show-time folks.

    Adrenalin and goosebumps in equal supply in the ring and the stands.

    Carl Frampton

    Former world champion on BBC Radio 5 Live

    Their first fight was very close. I scored it a round to Josh Warrington, but it was a very close fight. This time I would edge towards Josh Warrington again.

    Martinez v Warrington II

    Valeurs Actuelles

    Lisnard, Leonetti… des élus des Alpes-Maritimes dénoncent le « manque de respect du gouvernement », après ses moults visites chez Christian Estrosi

    C’est par un bref communiqué que plusieurs élus des Alpes-Maritimes ont fait part de leur colère à l’encontre du gouvernement. Jeudi 24 mars, le Premier ministre, Jean Castex, s’est rendu à Nice pour rencontrer le maire de la ville, Christian Estrosi. Problème : d’après un communiqué de presse signé par plusieurs élus du département, le chef du gouvernement n’a pas daigné rencontrer ou même prévenir un certain nombre d’élus locaux. A l’instar du maire de Cannes, David Lisnard, de son collègue d’Antibes, Jean Léonetti, du maire de Grasse, Jérôme Viaud, et du président du conseil départemental lui-même, Charles Ange Ginésy, signataires du communiqué de presse.

    « Sectarisme de l’Exécutif »

    Les élus dénoncent : « Une nouvelle fois, c’est le jour J, par voie de presse, que nous apprenons cette énième visite (une douzaine, exclusivement à Nice, depuis le début de l’année) de plusieurs membres du gouvernement. » Avant de s’indigner d’une « absence de courtoisie et d’équité », qui « traduit un manque de respect du gouvernement à l’égard des élus locaux, de leur travail, et de la population ». Le communiqué conclut en critiquant vivement le « sectarisme dans les faits de l’Exécutif qui contredit les beaux discours officiels sur la considération à porter aux collectivités et à leurs élus de terrain ».

    Alpes-Maritimes : les dernières actualités

    Insécurité à Nice : derrière les galets, la rage

    À Nice, tous les compteurs de la délinquance sont dans le rouge

    Le chef de Reconquête ! dans les Alpes-Maritimes quitte son poste, craignant l’arrivée de Philippe Vardon

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Montpellier rally against Biarritz in Top 14 as tributes paid to Aramburu

    Issued on: 26/03/2022 - 23:30

    Toulon (France) (AFP) – On an emotional afternoon, bottom club Biarritz started furiously against Top 14 leaders Montpellier but could not sustain their energy and lost 37-22.

    As the funeral for murdered former player Federico Aramburu was taking place back in Biarritz, the team with which he won two French titles took to the field in Montpellier wearing t-shirts bearing his photo.

    Biarritz took a quick lead when winger David O'Callaghan crossed after five minutes.

    That marked the start of a five-try first half. With lock Paul Willemse and winger Gabriel N'Gandebe scoring for the hosts and hooker Lucas Peyresblanques and finally winger Mathieu Hirigoyen for the visitors, who led 22-14 at the break.

    Willemse added a second try in the 49th minute. Louis Foursans converted and then kicked a penalty to put Montpellier ahead for the first time. Foursans booted two more penalties before converting a late try by Kelian Galletier.

    Montpellier cemented their grip on top spot two points ahead of second-placed Bordeaux-Begles who beat Stade Francais 31-18.

    Biarritz remain anchored to the bottom of the table, 11 points behind Perpignan who lost 27-22 at Pau.

    The match in Pau was not as close as the final score suggested. The hosts led comfortably through three tries by Jordan Joseph before Piula Fa'asalele and Genesis Mamea Lemalu salvaged some pride for Perpignan with tries in the last 10 minutes.

    La Rochelle shut out visiting Racing 19-0 to jump from seventh to third and shove the Parisians down to seventh and out of the playoff spots.

    Ihaia West kicked the home team to a 12-point lead before Thomas Berjon crowned the victory with a last-minute try that another second-half replacement Pierre Popelin converted.

    In the early match, Toulon edged Clermont 32-22 to keep alive their chances of qualifying for the playoffs.

    Toulon have surged off the bottom of the table with five wins in seven games and climbed to ninth in the standings, seven points off the final post-season berth.

    The two members of France's Six Nations Grand Slam winning team, Gabin Villiere and Jean-Baptiste Gros, returned enthusiastically to their day jobs.

    Toulon scored four tries and raced to a 20-point lead before Clermont struck back with two tries in the last 20 minutes.

    "We must take advantage of this positive spiral," said Toulon coach Franck Azema.

    "Three or four weeks ago, we were in a relegation zone and everyone continued to work, without losing focus or giving up, and that makes me happy."

    Later Saturday, Bordeaux-Begles stayed in second place, and two points back from Montpellier, thanks to a 31-18 win at Stade Francais.

    Bordeaux ran in three tries courtesy of Italian centre Federico Mori, Six Nations Grand Slam winning lock forward Cameron Woki and winger Geoffrey Cross.

    © 2022 AFP

    Le Figaro

    Immobilier: les prix à Paris, quartier par quartier

    EXCLUSIF - Si le marché parisien reste dynamique, les délais de vente augmentent tout comme les tentatives de négociation. Avec des corrections à la clé sur les biens surévalués.

    Le marché immobilier parisien est tout en contraste. Une activité dynamique règne dans tous les arrondissements tandis que les délais de vente s’allongent avec de plus en plus de négociations. Les écarts se creusent davantage entre les biens rares de standing qui partent vite et cher et les autres plus communs, plus discutés. Le secteur le plus coté de la capitale, Invalides (7e), vaut en moyenne 15.470 €/m2 contre 8270 € dans le quartier Amérique (19e), le plus abordable. D’après l’indicateur avancé des ventes notariales, ces professionnels tablent sur un ralentissement de la baisse avec un prix du mètre carré moyen de 10.550 €, en repli de 0,8 % sur un an. Difficile d’anticiper à ce jour les conséquences de la guerre en Ukraine sur ce marché. La tenue d’une élection présidentielle provoquant de l’attentisme a souvent tendance à ralentir les transactions. !

    • 1er, 2e, 3e et 4e arrondissements: des acheteurs plus hésitants

    Malgré un léger fléchissement sur un an, les prix de ces arrondissements historiques de la capitale restent hauts. Selon les derniers chiffres des notaires, le mètre carré se négocie en moyenne à 13.560 € (+ 2,4 % sur un an) dans le 1er, 12.020 € (- 4,8 %) dans le 2e, 12.780 € (- 1,3 %) dans le 3e et 12.770 € (- 6,8 %) dans le 4e. L’activité reste soutenue mais on note tout de même que «les acheteurs n’hésitent pas à visiter plusieurs biens et mettent davantage de temps pour se décider», comme le reconnaît Robin Calligaris, directeur associé du groupe Connexion Immobilier implanté dans les 3e et 4e. Depuis janvier, ces candidats sont moins nombreux et plus sélectifs. «Dès que le prix affiché est trop élevé ou qu’il y a un défaut majeur, il y a moins de prétendants ou ces derniers négocient à la baisse. Cette situation pourrait préfigurer un nouveau léger retrait des valeurs», avance Nathalie Naccache, à la tête de Fortis Immo Keller Williams.

    Dans le Marais (4e), on trouve des appartements de belle facture de 120 à 170 m² entre 1,5 et 3 millions d’euros. Ils plaisent à des entrepreneurs, des jeunes startupeurs ou à des étrangers friands de pied-à-terre. «Depuis cet automne, on constate un réel retour de la clientèle internationale, surtout des Européens et des Américains prêts à se déplacer pour visiter», relève Magali Benhaim, d’Engel & Völkers Paris Centre. «Dans leurs recherches, certains Américains souhaitent retrouver l’ambiance de la série télévisée Emily in Paris», poursuit Laurent Demeure, président de Coldwell Banker Europa Realty. «Pour les biens de standing en bon état, sans défaut avec des vues dégagées, les prix restent fermes, naviguant entre 18.000 et 40.000 €/m2 selon leur localisation», indique Martial Michaux, de l’agence Émile Garcin Marais.

    À deux pas du Musée Picasso, soit dans le Marais historique, un couple d’Italiens s’est offert pour 1,4 million d’euros un 2-pièces de 73 m². La partie la moins chère du 4e est celle de l’Arsenal qui se négocie autour de 12.420 €/m2. Toutefois, ce quartier devrait à terme se valoriser en raison de la livraison ce printemps de Morland Mixité Capitale, une ambitieuse et longue opération de réhabilitation de l’ancienne préfecture par le promoteur Emerige. Cet ensemble immobilier comprenant des bureaux, des commerces, une auberge de jeunesse, des habitations et des espaces verts devrait animer ce secteur.

    Ces quartiers centraux recèlent quelques micromarchés prestigieux. Sur l’île Saint-Louis (4e), la localisation phare se situe sur le quai d’Orléans car c’est la partie la plus ensoleillée avec vue sur Notre-Dame, et le nec plus ultra consiste à résider le plus près possible de la pointe. À l’autre bout de l’île se situe l’hôtel Lambert acheté 200 millions d’euros en février par l’homme d’affaires Xavier Niel. Sur ce confetti insulaire, le mètre carré avoisine 20.000 € mais peut s’envoler à 40.000 € pour des vues sur la Seine. Dans les rues intérieures, les valeurs baissent d’un cran. Rue Poulletier, au 1er étage d’un immeuble du XVIIe siècle, un duplex de 130 m² doté de grands volumes et d’une terrasse de 10 m² s’est adjugé 3,7 millions d’euros. Autre spot renommé: la place Dauphine (1er), sur l’île de la Cité. Les rares appartements donnant sur cette place calme et/ou sur la Seine s’arrachent à prix d’or. Niché dans d’un immeuble de 1650 au 6e étage avec ascenseur, un studio de 30 m² en parfait état avec vue sur la place est parti en 2 jours à 740.000 €, soit 24.660 €/m2.

    • 8e, 16e et 17e arrondissements: un marché disparate

    Le 8e arrondissement affiche un prix de transaction moyen de 11.810 €/m2 (+ 1,6 %). Toutefois, cette statistique cache un marché disparate. Le côté parc Monceau demeure actif. Il est prisé des familles aisées pour ses immeubles haussmanniens, ses grands appartements bourgeois, ses établissements scolaires et un accès facile à ce poumon vert de plus de 8 hectares. «Dans ce secteur qui jouxte le 17e, on trouve de tels biens entre 1,5 et 2, voire 3 millions d’euros», indique Gad Fitoussi, de l’agence ERA Wagram Luxury Properties.

    «Aux abords du parc, le mètre carré s’échange entre 15.000 et 18.000 € et monte à 20.000 € et au-delà en cas de vue directe sur cet espace vert», signale Hafsa Saouli, de l’agence Engel & Völkers des 8e et 16e. Rue de Lisbonne, en dernier étage, un 100 m² rénové avec vue indirecte sur le parc Monceau s’est adjugé 2,35 millions d’euros. En revanche, le climat est moins animé du côté du «triangle d’or» du 8e (Montaigne, Champs-Élysées, George-V). «Friands de ce secteur proche des boutiques de luxe et des palaces, les riches clients étrangers (moyen-orientaux et asiatiques) ne sont toujours pas revenus», constate Laurent Demeure. Résultat, les transactions sont rares avec des valeurs qui ne fléchissent pas. À titre d’exemple dans ce secteur, un résident suisse s’est offert un 170 m² avec une vue dégagée et une chambre de service à 3,5 millions d’euros.

    Même situation dans le 16e avec également un marché à deux vitesses, celui du nord, proche de Trocadéro, et celui du sud. Le premier reste atone en raison de l’absence de clients étrangers, les mêmes que ceux séduits par le 8e. «Il y a quand même quelques retours d’expatriés et un flux régulier de Libanais» précise Stéphanie de La Grandière, de S de La Grandière Luxury Properties. Avenue Raymond-Poincaré, dans un immeuble des années 1960, un 3-pièces de 91 m² à rénover au 4e étage a trouvé preneur à 1,2 million d’euros. Dans le sud, la clientèle est française et familiale, et l’activité y est tonique. «Près de 25 % de nos biens en portefeuille partent en un temps record. Ici, le mètre carré oscille essentiellement entre 11.000 et 12.500 €» signale Richard Mellul, de l’agence Century 21 Auteuil.

    Rue de la Source, un 123 m² dans un immeuble des années 1970 avec 3 balcons, sans parking, est parti en six semaines à 1,58 million d’euros avec une négociation de 4 %. «Il n’y a pas encore beaucoup de baisses de prix, mais cela ne saurait tarder car les biens classiques avec défaut suscitent désormais des offres agressives», indique Richard Mellul. Cela a été le cas d’un 5-pièces rue Molitor, entièrement à refaire, qui s’est adjugé 10.460 €/m. «Les biens avec travaux partent avec des négociations entre 5 et 10 %, car le temps d’une rénovation est désormais plus long qu’avant pour cause de problèmes d’approvisionnement ; et en plus les coûts se sont appréciés» explique Stéphanie de La Grandière.

    • 9e, 10e, 11e et 12e arrondissements: la négociation devient la norme

    Comme d’autres arrondissements «intra-muros», les valeurs du 9e s’étiolent. Le prix moyen s’établit à 10.800 €/m2 (- 4 %). «On retrouve enfin une vraie échelle de valeurs et les acheteurs se bagarrent moins», constate Christophe Thibaudeau, de Féau 9e. Dans le cœur historique (Saint-Georges, d’Aumale), les habitations de bon standing se monnaient autour de 13.000 €/m2. Si elles se situent à une belle adresse, en étage élevé avec un balcon et une vue dégagée, la cote flambe à 16.000 €, voire plus. Témoin, ce 3-pièces situé dans le square Moncey qui s’est vendu à 16.200 €/m2 avec une offre au prix de l’acheteur avant même de l’avoir visité. Le 10e reste hype et plaît aux trentenaires friands de cette ambiance festive. Cet arrondissement affiche un prix au mètre carré de 10.050 € (- 3,1 %). «Depuis cet été, les délais de vente s’allongent avec pas mal de discussions sur les prix. On vend un bien sûr six au premier prix affiché du mandat contre un sur deux en 2019», souligne Frédéric Teboul, cofondateur de Fredélion.

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    Dans le «village Saint-Martin», niché entre le boulevard Saint-Martin et le canal du même nom, le mètre carré s’échange entre 11.500 et 12.000 €. À noter, la montée en puissance d’une partie de la rue du Château-d’Eau, côté République. «En 2 ans, ce secteur s’est valorisé, se mettant au niveau des autres bons spots du quartier. L’ambiance a changé avec l’ouverture de nouveaux commerces», signale Frédéric Teboul. Dans cette artère où les grandes surfaces sont rares, un 102 m² tout juste rénové par un architecte s’est vendu 1,32 million d’euros. Même tendance et même niveau de prix pratiqués dans le 11e. «C’est fini les transactions bouclées en 48 heures. Même s’ils ont un vrai projet, les gens prennent leur temps», indique Éléonore Crevon, à la tête d’agences Laforêt des 11e et 12e. Le mètre carré se monnaie autour de 10.500 € vers Philippe-Auguste et monte jusqu’à 11.500 € du côté de Charonne et Faidherbe.

    Dans le prolongement, mais plus à l’est, le 12e est plus familial et moins dense avec des prix qui font quasiment du surplace. «Même si la demande excède l’offre, il y a quand même moins d’acheteurs qu’il y a 6 mois», affirme Yann Picat, de l’agence Stéphane Plaza Immobilier. Ici, les valeurs sûres sont les secteurs de Nation et Daumesnil avec un mètre carré naviguant entre 11.000 et 12.000 €. Dans l’impasse Canart, un studio de 18,5 m² s’est adjugé 219.900 €.

    • 18e, 19e et 20e arrondissements: en repli

    Dans ces arrondissements périphériques du nord et de l’est de Paris, les valeurs sont en repli. Comptez en moyenne 9750 €/m2 (- 4,8 %) dans le 18e, 8940 € (- 2,3 %) dans le 19e et 9330 € (- 0,7 %) dans le 20e. «Les prix ont tendance à baisser, notamment pour les grandes surfaces. De plus, un fossé se creuse davantage entre les beaux appartements et ceux avec défauts», reconnaît Frédéric Teboul, du réseau Fredélion, implanté dans le 18e. Dans cet arrondissement, le nec plus ultra reste la butte Montmartre. Là, le mètre carré se monnaie entre 12.000 et 13.000 € et bien au-delà en cas de vue sur Paris. C’est le cas d’un studio de 33 m², rue Berthe, qui grâce à sa vue dégagée sur la capitale et sa terrasse de 11 m², s’est adjugé, en un temps record, à 439.000 €. «Les biens de qualité et de standing cumulant les atouts sont rares dans ce secteur. Alors, dans ce marché de pénurie, ils partent sans délai», commente Marie Beauchet, de l’agence Barnes.

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    Rue André-Barsacq, un 50 m² à rénover avec une vue sur le Sacré-Cœur a changé de mains à 18.000 €/m2. Arrondissement le moins cher de Paris, le 19e affiche différents visages. Les secteurs les plus cotés sont la Mouzaïa, offrant une ambiance bucolique avec ses maisons, et les Buttes-Chaumont, avec sa géographie escarpée. Là, le mètre carré se négocie au-dessus de 10.000 € ; 11.500 € en cas de vue sur ce parc vallonné. Rue de la Villette, à deux pas du métro Botzaris, un studio de 25 m² au calme s’est vendu 250.000 €. En revanche, du côté de la place des Fêtes, où se concentrent les tours, les biens se négocient entre 6500 et 7500 €/m2. «En un an, la demande a été divisée par deux et l’offre s’est étoffée de 50 %. Donc même s’il manque de biens, les délais de vente sont plus longs», fait savoir Guénahel Tremelo, de l’agence L’Adresse. Près du métro Jourdain, un 107 m² est parti à 1,5 million d’euros après deux baisses de prix représentant 10 %. «Il y a encore 6 mois, ce bien serait parti au prix initial», raconte ce dernier.

    «On est actuellement au sommet des prix et les acheteurs étant désormais plus exigeants, l’heure est à la négociation. Cela devrait à terme peser sur les valeurs», affirme Benoît Martin, de Laforêt Immobilier. Plus homogène en termes de prix, le 20e affiche des valeurs qui marquent le pas. Vers Jaurès et Stalingrad (19e), le mètre carré avoisine 9000 € et grimpe à 10.000 € vers Gambetta, Pyrénées et le Père-Lachaise. En lisière du cimetière, rue des Rondeaux, un 2-pièces de 42 m² au 6e et dernier étage avec un ascenseur est parti à 10.500 €/m2 avec plusieurs offres au prix.

    • 5e, 6e et 7e arrondissements: l’exception à des prix exceptionnels

    Le cœur de la rive gauche reste plébiscité par les ménages aisés et caracole en tête des prix parisiens avec le 6e à 13.980 €/m2 (+ 1,3 %), suivi du 7e à 13.300 € (+ 2,2 %) et du 5e à 12.340 € (- 8,5 %). Fait nouveau, «depuis janvier, il y a plus de biens à vendre. Cela contribue à fluidifier le marché et répond aux demandes toujours nombreuses dans ces arrondissements résidentiels», indique Jean-Baptiste Cervesi, directeur de deux agences De Ferla Immobilier. Un nouvel élan notamment dû à un retour des expatriés et de la clientèle internationale. «Ces derniers sont souvent en quête de pied-à-terre de 100 à 150 m² avec 2 ou 3 chambres», précise Delphine Avitan, directrice deSotheby’s rive gauche. Dans ces quartiers, «la majorité des candidats acheteurs effectuent des offres sans condition suspensive d’obtention du crédit même s’ils financent leur opération avec un prêt car les taux sont encore accessibles. Beaucoup d’investisseurs se sont retirés de la Bourse pour placer dans la pierre de qualité, une valeur sûre», commente Hugues de La Morandière, directeur associé des agences Varenne.

    Une dynamique qui ne suscite pourtant pas de flambée des prix. Les biens traditionnels affichent des valeurs globalement stables. «Comptez pour un appartement classique en bon état autour de 13.000 €/m2 dans le 5e et de 15.000 € dans le 6e», précise Romain Sarkissian, de l’agence Vaneau Luxembourg. En revanche, les adresses de prestige comme Saint-Germain-des-Prés, Luxembourg, Panthéon, Invalides et Champ-de-Mars s’arrachent à prix d’or. Dans ces secteurs, «les appartements de standing cumulant tous les atouts (étage, lumière, extérieur, vue) affichent des valeurs qui continuent de s’apprécier car les candidats sont nombreux», affirme Bruno Vallery-Radot, de l’agence Féau Saint-Germain. Ainsi, au 4e étage d’un immeuble des années 1970 situé boulevard de la Tour-Maubourg (7e), un 110 m² à rénover avec vue sur les Invalides a été acheté 1,7 million d’euros en une semaine par un investisseur.

    «Avenue Émile-Deschanel, en bordure du Champ-de-Mars, un 170 m² à rénover a été acquis en guise de pied-à-terre pour la somme de 3,7 millions d’euros, soit 22.000 €/m2. Les ventes proches de 4 millions sont à nouveau fréquentes», signale Emmanuelle Lepidi, de l’agence Vaneau. Près du Bon Marché (7e), une agence a organisé plus d’une dizaine de visites pour un hôtel particulier de 250 m² avec jardin de 250 m² qui s’est adjugé 4,1 millions d’euros. Place de Furstemberg (6e), un 2-pièces de 40 m² vient de partir à 40.000 €/m. Mais tout ne part pas vite et à des prix astronomiques. «Il faut que le bien soit au prix du marché sinon il ne suscite pas de demandes et met du temps à se vendre» avertit Alexandra Rousselle de l’agence Guy Hoquet Paris Maubert. Elle a ainsi gardé 4 mois en stock un 2-pièces de 53 m², au premier étage sur cour, rue Mouffetard (5e). Après deux baisses de prix, il s’est vendu 650.000 €.

    • 13e, 14e et 15e arrondissements: des prix qui s’essoufflent

    Dans ces trois arrondissements du sud de Paris, le prix de la pierre s’essouffle: le 13e affiche 9230 €/m2 (- 4,1 %), le mètre carré dans le 14e s’élève en moyenne à 10.060 € (- 2,2 %) et à 10.100 € (- 0,5 %) dans le 15e. Avec des quartiers aux ambiances très différentes, le 13e présente des écarts prononcés: depuis 5000 à 7000 €/m2 dans les tours de la porte de Choisy et des Olympiades jusqu’à près de 13.000 € dans les secteurs établis des Gobelins et de la Butte-aux-Cailles. Dans ce dernier quartier, rue du Père-Guérin, un investisseur a déboursé 210.000 € pour un studio de 19 m². «Ces derniers mois, l’offre s’est reconstituée», indique Andi Hoxha, de l’agence ERA Vendo. «Les acheteurs en profitent pour réfléchir davantage et pour tenter la négociation», ajoute Olivier Quénot, à la tête de deux agences Laforêt dans le 13e.

    Promenade Claude-Lévi-Strauss, un 3-pièces de 70 m² dans un immeuble de 2017, avec double exposition et balcon est parti pour 943.000 €. Voisin, le 14e est en repli. «On enregistre des transactions en dessous de 10.000 €/m², un niveau que l’on n’avait pas vu depuis un an», précise Guillaume Geoffrion, de l’agence Stéphane Plaza Pernety. Désormais, le spectre des valeurs s’étend de 9500 € sur les boulevards extérieurs à 11.500 €/m². C’est dans cette fourchette haute que se situent les quartiers Denfert-Rochereau et Raspail. Sur cette belle artère, dans un haussmannien, un 153 m² en parfait état a été remporté par un couple de quadras 2,08 millions d’euros après deux offres au prix. Dans le 15e, un arrondissement familial, «les grandes surfaces en rez-de-chaussée ou au 1er étage sans extérieur sont à la peine avec une correction de leur valeur», constate Johan Boixel, de l’agence Century 21 Vaugirard-Convention. Rue Humblot, près du métro Dupleix, un 6-pièces de 128 m² avec travaux s’est adjugé 1,37 million d’euros

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    Le Monde

    Sunday Afternoons Ultra Adventure

    Ce test a été réalisé aux États-Unis et a été initialement publié en anglais sur le site Wirecutter. Vous pouvez le lire ici en version originale.

    Quelle que soit l’activité pratiquée (randonnée, canoë ou simple jardinage), il est très important de protéger sa peau du soleil, tête et cou compris. Nous avons parlé à trois dermatologues, à un coureur d’ultra-marathon et à quatre ultra-randonneurs puis effectué 200 heures de tests sur le terrain. Nous sommes parvenus à la conclusion que le chapeau qui vous protégera le mieux du soleil est celui que vous garderez sur la tête. Le grand favori de tous nos testeurs, le Sunday Afternoons Ultra Adventure, assure le meilleur équilibre entre protection et respiration. Il est suffisamment discret pour se faire oublier.

    Le chapeau qui reste sur la tête

    Ce chapeau à l’indice de protection UPF 50 + est si léger et aéré qu’on finit par oublier qu’on le porte, ce qui signifie qu’on est plus susceptible de le garder sur la tête !

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    *Au moment de la publication, le prix était de 49,95 €

    Le Sunday Afternoons Ultra Adventure est respirant, ventilé et facile à transporter, tout en étant assez confortable pour ne pas être une gêne. Il a gardé les meilleures qualités du modèle précédent, les améliorant même, avec par exemple un tissu plus léger (dont l’indice de protection reste à UPF 50 +) et un encombrement réduit. Si nous avons été obligés d’ôter les autres chapeaux afin de ne pas perdre en visibilité pour négocier des cols montagneux couverts de neige, le bord de l’Ultra Adventure s’arrête juste avant l’oreille, laissant une vue dégagée. En cas de vent, le bord reste rigide et continue donc de protéger le visage. Et vous ne le perdrez pas même si les bourrasques deviennent violentes, grâce à sa taille ajustable et à sa bride efficace. Des logements sont conçus pour caler vos lunettes de soleil, et des bandes réfléchissantes sont prévues pour la nuit. Il est très facile à plier sans lui faire perdre sa forme.

    Columbia Bora Bora II Booney

    Plus facile à assumer

    Ce chapeau de pêcheur qui associe indice de protection UPF 50, bord de 7,5 cm et bandeau de sudation est l’un des plus respirants que nous ayons testés.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 27,99 €

    Nos testeurs ont approuvé le Columbia Bora Bora II Booney à l’unanimité pour son côté respirant, ce qui paraît logique car il est pourvu de la plus grande surface en filet d’aération de tous. Il nous a gardé la tête plus fraîche que ses concurrents, tant sur le terrain que pendant le test. Pour un chapeau de randonnée plus élégant que la plupart de ceux que nous avons pu trouver, il offre une protection très respectable, avec un tissu assurant une protection d’indice UPF 50. La bride et le tour de tête ajustables l’ont maintenu en place quand le vent s’est levé. Dans l’avion, et la nuit quand on n’en a plus besoin, le Columbia se fait tout petit dans un sac.

    Tilley LTM6 AirFlo Hat

    Pour les activités plus calmes

    Idéal pour les golfeurs, les cavaliers et les marcheurs, ce couvre-chef convient parfaitement pour un exercice sportif modéré mais pas pour caracoler toute une journée dans la montagne.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 75,80 €

    Le Tilley LTM6 AirFlo est fait d’un tissu assurant un indice de protection UPF 50 +, conçu pour protéger le visage et le cou, et il est particulièrement joli. Ce chapeau résistant, de conception canadienne, affiche des finitions de bien meilleure qualité que les autres (en témoignent les coutures arrêtées à la main) et son bord rigide ne perd pas sa forme en cas de vent ou quand on le compresse. Seul hic : toutes ces qualités ont un prix.

    Notre sélection des meilleurs chapeaux de randonnée

    Nos recherches

    Pourquoi nous faire confiance ?

    Je suis une grande randonneuse, j’ai plus de 25 000 km de chemins de randonnée derrière moi. J’ai été détentrice du record de la marcheuse la plus rapide en totale autonomie sur l’Appalachian Trail (3 516 kilomètres de la Géorgie au Maine) et je passe entre deux et cinq mois par an à faire de la randonnée. J’écris régulièrement des comptes rendus sur du matériel de camping et j’enseigne le cours en ligne Thru-hiking 101 de Backpacker Magazine.

    Pour cet article nous avons consulté trois dermatologues certifiés par l’American Board of Dermatology qui ont répondu à nos questions sur l’exposition solaire, les qualités d’un bon chapeau et pourquoi certains protégeaient mieux du soleil que d’autres.

    Enfin, nous avons demandé à cinq athlètes de plein air la différence entre un chapeau qui a l’air bien dans le magasin et un chapeau qui fait ses preuves sur le terrain. Parmi eux, le coureur d’ultra-marathon David Jared, qui habite au Texas, est un spécialiste des courses au nom évocateur de chaleur, tels que le semi-marathon Jalapeño, le semi-marathon Wildlfire et le Habanero Hundred. Il a l’habitude de courir entre 40 et 65 km par semaine par des températures comprises entre 32 et 38 °C en plein soleil. Nous avons aussi consulté le marcheur longue distance et ultra-runner Lint Bunting, qui a plus de 50 000 km de randonnée au compteur, notamment le Triple Crown (comprenant l’Appalachian Trail, le Pacific Crest Trail et le Continental Divide Trail) réalisé trois fois, et qui inclut la traversée du Nouveau Mexique et du sud de la Californie. Il a également parcouru l’Arizona.

    Qui a besoin d’un chapeau ?

    Que ce soit en courant, en randonnée, en camping, en faisant du rafting, du golf ou simplement en sortant le chien, vous êtes exposé aux rayonnements ultraviolets. Tous les dermatologues que nous avons interrogés nous ont avertis que même l’hiver ou quand le ciel est nuageux, les ultraviolets frappent la terre et, par conséquent, vous, qui êtes dessus.

    Lisa Quale, formatrice santé à l’Institut pour les cancers de la peau, rattaché à l’université d’Arizona, m’a expliqué que « le visage, le haut des oreilles, le cou, la poitrine, les mains et les bras figurent parmi les endroits du corps où les cancers de la peau sont les plus courants. » À ses yeux, le chapeau doit être considéré comme un élément incontournable de toute panoplie de survie. Il convient en outre d’éviter de s’exposer aux heures les plus chaudes, de porter des vêtements couvrants et offrant une bonne protection contre le soleil, et d’utiliser de la crème solaire et une ombrelle (un des objets préférés de Bunting, qui a parcouru plus de 48 000 km aux États-Unis avec une ombrelle anti UV en mylar).

    Vous avez une « peau qui bronze bien » ? Que nenni. Le Dr Marie Jhin, dermatologue et auteure d’Asian Beauty Secrets : Ancient and Modern Tips from the Far East explique qu’une peau qui bronze vite est simplement un épiderme dont les cellules essaient de se protéger des agressions. Un hâle « fournit un indice de protection solaire de 3 maximum, et tout indice inférieur à 15 ne procure pas de protection adéquate contre les coups de soleil. » Pour le Dr D’Anne Kleinsmith, également dermatologue, c’est clair : « Un bon bronzage, ça n’existe pas. »

    Où les avons-nous testés ?

    Nous avons testé les chapeaux de randonnée dans deux types de situations : dans des déserts de haute altitude et des cols de montagne en plein soleil d’une part, et lorsque le soleil était voilé d’autre part (nos dermatologues nous ont avertis qu’on courait autant de risque d’attraper des coups de soleil sous les nuages qu’en plein soleil). Nous les avons emportés dans les lieux suivants :

    • au parc national Joshua Tree, en Californie, sur le chemin de randonnée California Riding and Hiking Trail : c’est un parc désertique de la taille de Rhode Island, qui comprend certaines zones des déserts de Mojave et du Colorado.
    • sur les monts San Jacinto, en Californie : leur sommet de quasiment 3 300 mètres combine altitude, vent et terrain désertique de style Palm Springs.
    • dans les Highlands écossais, le long du West Highland Way : une balade de 150 km, idéale pour tester la résistance des chapeaux au vent.
    • à Ptarmigan Pass, dans le Colorado : ce col en haute altitude est exposé à de grands vents et à un ensoleillement au-dessus du niveau de la canopée.
    • à Nancy Pass/Fancy Pass Loop, dans le Colorado : ces deux cols de haute altitude ont nécessité de s’orienter dans la neige, impeccable pour les tests de visibilité.
    • à Hanging Lake et Booth Falls, dans le Colorado : de petites randonnées d’une journée où l’altitude monte vite, tout comme la chaleur, ce qui permet de tester le côté respirant des chapeaux.

    Comment avons-nous choisi ?

    Nous avons consacré une quinzaine d’heures à lire des guides et des avis de clients, à interroger des dermatologues et à écumer la littérature scientifique sur l’exposition au soleil lors des sports en extérieur. Forts de ces informations, nous avons établi certains critères (en gras ci-dessous) pour évaluer les chapeaux testés.

    Sa capacité à protéger du soleil est la principale raison de porter un chapeau, mais elle ne se réduit pas à l’ombre portée par son rebord. Lisa Quale souligne qu’un bon chapeau de randonnée doit être fabriqué avec un tissu d’indice UPF d’au moins 30. Cette sorte de matériau, tissé très serré, empêche la plus grande partie des ultraviolets d’atteindre votre corps, même lorsqu’il est mouillé, par la transpiration par exemple (d’autres tissus verraient leurs fibres se détendre et laisseraient ainsi passer davantage de rayonnements).

    Les randonneurs, alpinistes et quiconque pratique des activités en altitude sont plus exposés aux UV que ceux qui jouent au volley sur la plage. Le Dr Jhin nous a expliqué que le niveau de rayons UVA et UVB augmentait avec l’altitude ; et ce sont eux qui provoquent des coups de soleil, des lésions et des cancers de la peau. « Plus on est exposé à ces rayons dangereux, plus le risque est grand » prévient-elle, « je vois d’ailleurs beaucoup de pilotes de ligne exposés à ces rayons en vol développer des cancers de la peau. »

    L’exposition au soleil peut venir d’en haut mais aussi des rayons reflétés par le sol, même dans des lieux ombragés par les arbres. L’eau, le sable, les rochers, le béton et la neige réfléchissent davantage que les autres surfaces, ce qui vaut la peine d’être noté par les amateurs de rafting, de course, d’alpinisme et par tous ceux qui pratiquent des sports d’hiver. Le Dr Jhin explique en outre qu’un bord de chapeau sombre contribue à protéger le visage.

    Tous les athlètes que nous avons interrogés affirment que le côté respirant et le système de ventilation sont des facteurs déterminants pour décider de porter leur chapeau… ou de le laisser roulé en boule au fond du sac. Jared, qui court des ultra-marathons, nous a confié que pendant ses activités, « [il] génère tellement de chaleur que parfois [il a] envie d’enlever [son] chapeau. Or il ne servira à rien dans la main. S’il est plus respirant et qu’il évacue une partie de cette chaleur, [il peut] le garder plus longtemps sur la tête. » Nous avons choisi des chapeaux faits avec des tissus très respirants et qui permettent à la chaleur de s’évacuer grâce à des aérations stratégiquement situées.

    Au début, nous pensions que le plus important pour un chapeau de randonnée était qu’il soit couvrant, mais lors de nos tests sur le terrain il nous est vite apparu que le gagnant serait celui qui permettrait de garder une bonne visibilité. Les chapeaux les plus couvrants permettent de bien voir ses pieds, et pas grand-chose d’autre. Ce sont de véritables œillères qui n’offrent qu’une vision en tunnel. Or, il est essentiel de bien voir pour s’orienter, éviter les cailloux, les obstacles, les effrayantes rencontres que sont les véhicules à moteur et surtout pour profiter pleinement de la nature.

    Nous avons essayé de ne pas nous laisser trop influencer par le look, mais en définitive le confort et l’élégance sont des facteurs à envisager lorsqu’il s’agit de garder le chapeau sur la tête (et même de l’acheter, à la base). Côté confort, nous avons pris en compte le toucher du tissu, son poids ainsi que la taille et le côté ajustable du chapeau, de même que les pans, Velcro, brides ou sangles qui pendent et créent un frottement désagréable. Jared nous a avertis que, quand on achète un chapeau de randonnée pour la première fois, « c’est facile de croire que n’importe lequel fera l’affaire, mais j’ai appris que trouver celui qui va vous convenir à vous est aussi difficile que de trouver les bonnes chaussures. Assurez-vous qu’il est confortable et adapté aux conditions que vous allez affronter. »

    Un chapeau de randonnée peut coûter cher. C’est pourquoi nous avons tenu compte de leur durée de vie en les sélectionnant, ainsi que de leur solidité et de leur garantie. Nous nous sommes particulièrement penchés sur la manière dont un chapeau allait survivre à une vie d’expéditions dans la nature. Nous avons cherché à savoir s’il garderait sa forme d’origine après avoir été fourré sans ménagement dans une housse de compression, un sac à dos ou un bagage pour un vol long courrier. Nous avons aussi voulu jauger à quel point il était compact et si les coutures tiendraient le choc quand il était malmené. En outre, perdre son chapeau à chaque bourrasque n’est vraiment pas une sinécure, nous avons donc sélectionné des couvre-chefs dotés de sangles, de mentonnières et autres bidules du même genre permettant de ne pas le perdre par grand vent.

    Pour évaluer tous ces critères, six testeurs (trois femmes et trois hommes) ont emporté les chapeaux pendant au moins une randonnée de quatre heures en altitude (entre 2 000 et 3 800 mètres) en Californie et dans le Colorado. À eux six, ils ont cumulé une centaine d’heures de tests. De plus, deux testeurs (un homme et une femme) les ont emportés lors d’un périple de 150 kilomètres sur le chemin de randonnée West Highland Way en Écosse. Le test par temps nuageux s’est avéré idéal pour déterminer si le chapeau était confortable. En effet, bien que les dermatologues avertissent qu’il faut en porter un même quand le ciel est voilé, la plupart du temps nous n’avions pas l’impression qu’il était nécessaire. Il était donc essentiel qu’il soit très confortable.

    Dans notre banc d’essai maison, nous avons testé les chapeaux en les plaçant côte à côte, dans des conditions semi-contrôlées. Nous sommes partis du principe que ceux qui couvraient le plus garderaient la tête plus fraîche. Nous nous sommes armés de melons, d’un thermomètre de cuisine et de beaucoup de patience, et avons pris la température interne de dix melons de même taille, forme et poids (3,5 kg) toutes les heures, pendant six heures, dans la pleine chaleur du sud de la Californie. Chaque « tête/melon » a porté un chapeau entre 13 heures et 19 heures en plein soleil, avec des températures variant entre 31 et 34,5 °C. Trente-cinq kilos de melon tiède plus tard, nous avons relevé une différence notable dans les températures internes de chacun, en fonction de la couverture assurée par le chapeau.

    Notre chapeau à protection solaire préféré : le Sunday Afternoons Ultra Adventure

    Sunday Afternoons Ultra Adventure

    Le chapeau qui reste sur la tête

    Ce chapeau à l’indice de protection UPF 50 + est si léger et aéré qu’on finit par oublier qu’on le porte, ce qui signifie qu’on est plus susceptible de le garder sur la tête !

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    *Au moment de la publication, le prix était de 49,95 €

    Le Sunday Afternoons Ultra Adventure est la version améliorée d’un modèle qui était déjà notre préféré (mentionné dans notre guide piscine et plage). Il propose une meilleure ventilation et un meilleur maillage UPF 50 + que la version antérieure. Il est très couvrant, tout en nous laissant voir où l’on va, et assez léger pour qu’on le garde sur la tête sans être gêné. Il est compactable et solide et ne vous quittera pas à la moindre brise.

    Son tissu léger assure une protection indice UPF 50 +. L’élégance n’est pas son point fort mais une de nos testeuses nous a confié qu’il était si confortable qu’elle avait « presque oublié » qu’elle le portait. Et c’est vraiment important. Il est doté d’une sangle réglable à l’arrière qui permet de le porter quel que soit votre tour de tête, et d’une mentonnière qui l’empêche de s’envoler.

    Un chapeau couvrant, c’est une tête plus fraîche. L’Ultra Adventure a une visière de 8,25 cm et une jupe flottante qui protège largement le visage, les oreilles, la nuque et le haut des épaules. La visière rigide reste efficace même en cas de vent, et s’étend jusqu’aux oreilles qu’elle protège sans pour autant entraver la vision latérale du marcheur.

    Ce chapeau est également un grand gagnant en termes de facilité de rangement et de robustesse. Il est assez souple pour avoir supporté d’être plié et fourré dans un sac de compression lors de plusieurs voyages en avion à travers le pays. Contrairement à d’autres, il a conservé sa tenue d’origine et n’est pas ressorti tout froissé ou déformé. Il nous a semblé tout à fait solide, mais en cas de problème, Sunday Afternoons répare ou remplace à vie tous ses chapeaux qui auraient un défaut de fabrication, et offre de les réparer à petit prix dans les autres cas.

    Des défauts qui n’ont rien de rédhibitoire

    Bien que l’Ultra Adventure figure parmi les modèles les plus respirants de tous ceux que nous avons testés, le Columbia Bora Bora II Booney, dépourvu de cape, offre une meilleure ventilation. Lorsqu’il y a du vent, nos testeurs ont trouvé agréable le flux d’air vers la tête de l’Ultra Adventure, tout en convenant qu’il gagnerait à posséder un plus grand maillage et davantage d’aérations sur les côtés.

    Plus facile à assumer : le Columbia Bora Bora II Booney

    Columbia Bora Bora II Booney

    Plus facile à assumer

    Ce chapeau de pêcheur qui associe indice de protection UPF 50, bord de 7,5 cm et bandeau de sudation est l’un des plus respirants que nous ayons testés.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 27,99 €

    Il offre une moins bonne protection solaire que notre premier choix, mais le Columbia Bora Bora II Booney présente davantage de ventilation et peut-être un peu plus de classe. Sa visière est plus courte : 6,35 cm contre les 8,25 cm de l’Ultra Adventure. Les deux sont faits d’un tissu à l’indice de protection UPF 50, mais celui-ci n’a pas de pans latéraux ce qui signifie que le bas des joues, les côtés du visage et les longs nez ne sont pas aussi couverts. Cela dit, nos testeurs ont adoré le large filet qui fait presque totalement le tour du chapeau et assure une excellente ventilation. Toute transpiration est absorbée par un épais bandeau intérieur qui sèche très vite.

    Un seul bémol : l’absence de visière rigide. Quand il y a du vent, le bord se rabat sur le front et expose le nez au soleil.

    En outre, si ce chapeau est le plus facile à ranger de tous, il reste fripé plus longtemps et met plus de temps à regagner sa forme d’origine. Un utilisateur mécontent l’a comparé à « ces gros chapeaux mous que les vieilles dames portent à la plage (pensez à la femme dont le fils se fait dévorer par un requin dans le premier film des Dents de la mer). »

    Pour les activités plus calmes : le Tilley LTM6 AirFlo

    Tilley LTM6 AirFlo Hat

    Pour les activités plus calmes

    Idéal pour les golfeurs, les cavaliers et les marcheurs, ce couvre-chef convient parfaitement pour un exercice sportif modéré mais pas pour caracoler toute une journée dans la montagne.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 75,80 €

    Le Tilley LTM6 AirFlo est vraiment classe, et si c’est une motivation suffisante pour garder un chapeau sur la tête quand vous sortez, c’est parfait. Son tissu en nylon et élasthanne affiche un indice de protection UPF 50 + et il offre une sctructure plus ferme que nos autres choix. En contrepartie, il n’est donc pas aussi simple à ranger : le plier peut provoquer des marques qui ne disparaissent plus. Pour le tester, nous l’avons fourré dans un sac pendant un vol à travers les États-Unis et avons été ravis de constater qu’à l’arrivée, il ressemblait encore à quelque chose. Ceci dit, il est évident que le compresser sans ménagement dans un petit espace peut complètement le déformer, donc s’il vous en faut un très compactable, choisissez l’un des deux premiers que nous proposons. Le bord du Tilley n’est pas ajustable, vous devrez donc mesurer votre tour de tête et choisir la bonne taille à la commande. L’avantage est qu’il vous ira comme un gant, qu’il sera confortable à porter et ne risquera pas de tomber. Une mentonnière permet d’éviter qu’une bourrasque de vent ne l’emporte. Son principal inconvénient, c’est son prix : il coûte 90 euros, soit environ deux fois plus que notre premier choix qui protège davantage. Tilley le garantit à vie et propose même une assurance de deux ans contre la perte.

    Notons également que la ventilation du Tilley n’est pas comparable à celle de nos deux autres choix, donc si vous subissez de très longues périodes de chaleur, il se peut que vous transpiriez.

    Et pourquoi pas tout simplement une casquette ?

    Y a-t-il vraiment une raison de payer 90 euros pour un Tilley alors qu’on peut trouver une casquette à cinq euros dans la première boutique de souvenirs venue ? Selon Lisa Quale, si le choix se résume à une casquette ou rien du tout, « n’importe quoi vaut mieux que de rester tête nue. » Mais ce n’est pas suffisant.

    Le Dr Kleinsmith avertit que les casquettes « ne protègent absolument pas les oreilles, les côtés du visage, ni le cou. » C’est une des raisons qui expliquent que « ce sont beaucoup les hommes qui développent des cancers de la peau sur les oreilles. » La casquette trucker très à la mode est encore pire que la casquette classique, car « le maillage laisse passer beaucoup plus d’UV nuisibles », prévient Quale. Elle recommande de choisir plutôt un couvre-chef fait d’un tissu spécial UPF, tissé serré, pour mieux protéger des UV.

    Si vraiment c’est une casquette que vous voulez porter, choisissez bien la couleur. À partir d’un indice de protection de 30, elle n’a pas d’importance, mais si le tissu n’est pas protecteur, vous gagneriez à vous y intéresser. « En règle générale, les couleurs plus sombres protègent mieux du soleil car elles absorbent mieux les UV avant qu’ils n’atteignent la peau », décrit Quale. « Les couleurs claires laissent davantage passer les UV (pensez à la différence de fraîcheur des pièces qui ont des rideaux sombres plutôt que clairs). »

    Il y a une astuce pour savoir si votre casquette laisse trop passer les rayons : « Brandissez-la vers une source lumineuse. Si vous voyez que beaucoup de lumière passe à travers, choisissez-en une autre, au tissage plus serré. »

    Si malgré tout vous ne disposez que d’une casquette, Bunting, randonneur et coureur de haut niveau, conseille d’y coincer un foulard ou un bandana à l’arrière pour « former une petite cape qui va protéger le cou et les oreilles. » C’est un système qui a l’immense avantage d’être extrêmement adaptable en fonction de la chaleur et de l’ombre des arbres, et donne la possibilité de « tremper le bandana dans un cours d’eau, pour vous rafraîchir tandis que l’humidité s’évapore. » Bien qu’il ait utilisé ce système et une ombrelle en mylar, les plus de 48 000 kilomètres de randonnée ont prélevé leur tribut sur la santé de Lint : « J’ai probablement un cancer de la peau au niveau de l’oreille, ce qui me rend vraiment parano pour tout ce qui concerne la protection solaire. Bon, je me dis que si le cancer est confirmé, je pourrai toujours me faire enlever l’oreille. Au moins ça me permettra de faire des blagues sur le fait de randonner léger. »

    La concurrence

    REI Paddler’s Hat : Il n’est pas aussi respirant que le Sunday Afternoons Ultra Adventure ou le Columbia Bora Bora II, mais il a bien tenu lorsque le vent a soufflé. Sa visière rigide, contrairement à celle du Columbia, est restée en place malgré les bourrasques. Si vous envisagez d’être actif dans des conditions météo venteuses, jetez-y un œil.

    Sunday Afternoons Derma Safe : Ce chapeau n’est pas aussi respirant que notre premier choix, peut-être parce que le Derma Safe recouvre les pans en maille d’une couche de tissu supplémentaire pour mieux protéger du soleil, alors que l’Ultra Adventure laisse la maille ouverte.

    Kavu Chillba : Le Chillba est arrivé deuxième au test du melon, après avoir gardé sa tête de fruit jusqu’à 5,5 °C plus frais que ses homologues. Nous l’avons également trouvé plus élégant que les autres et adoré qu’il puisse faire office de bol à chips. Malgré cela, il prend plus de place et il est donc moins pratique à transporter que les autres. Les coureurs de fond le trouvent moins sûr que les autres couvre-chefs : la bride interne qui sert à régler la taille à l’intérieur de la calotte n’empêche pas le bord d’avoir prise au vent et de se retourner. Son design conique semble d’inspiration asiatique, et j’ai eu droit en le portant à quelques remarques racistes de la part de passants (je suis d’origine asiatique).

    Outdoor Research Sun Runner : Bien que nos testeurs aient fréquemment été complimentés par d’autres randonneurs sur la couleur et le design original de ce chapeau, ils ont tous trouvé que le tissu était trop chaud et pas assez respirant. D’ailleurs, le melon qui l’a porté accusait 4,5 °C de plus que ses collègues. Ce phénomène est au moins partiellement imputable à la couleur bleue du modèle testé (il existe en cinq couleurs, dont blanc et beige), mais nous avons interrogé deux utilisateurs qui ont parcouru plus de 1 500 km avec leur Sun Runner beige et qui témoignent de la même chose. Il a l’avantage de rester bien calé pendant les activités les plus intenses, et nous avons beaucoup apprécié sa cape anti-soleil amovible qui permet de le transformer en casquette quand la nuque et les oreilles n’ont plus besoin d’être protégées.

    Straw Lifeguard Hat : Dans les années 1990, ce type de chapeau se voyait sur toutes les plages du sud de la Californie, et si on le trouve encore dans moult magasins de surf, ce n’est pas sans raison. Ce chapeau est de loin celui qui a offert la meilleure protection de tous ceux que nous avons essayés. Un testeur a noté que « sa visière est si large qu’on pourrait randonner tout nu et ne pas recevoir une seule goutte de soleil sur la peau » (quoique l’exposition au soleil ne se mesure pas en gouttes…). Mais dès qu’il y a du vent, il décolle ! Il s’est également montré peu résistant, ne se plie pas et il n’est vraiment pas pratique à transporter accroché au sac à dos ou pour prendre l’avion. Si nous recommandons ce chapeau pour faire du jardinage, traîner à la plage ou au bord de la piscine, il ne fonctionne pas pour les activités plus intenses.

    La casquette : Tous les dermatologues à qui nous avons parlé nous ont avertis que le principal inconvénient de la casquette était qu’elle ne protégeait pas les oreilles ni le nez. Même une casquette de couleur claire a entraîné une augmentation de température de 2,3 °C dans notre melon.

    La casquette trucker : L’arrière de ce genre de casquettes est composé d’un filet en maillage, ce qui lui permet d’être plus respirante mais moins couvrante. Les athlètes que nous avons interviewés nous ont mis en garde : avec une casquette trucker, la peau du crâne de ceux qui n’avaient plus de cheveux brûle à travers le maillage.

    L’entretien

    Un lavage régulier permet d’éviter l’accumulation de transpiration et de sel qui peuvent abîmer le tissu, provoquer une décoloration permanente et/ou de la moisissure.

    Ne mettez jamais votre chapeau dans la machine : lavez-le à la main, à l’eau tiède. Vous pouvez utiliser une brosse douce et du liquide vaisselle pour les taches particulièrement résistantes. N’utilisez jamais d’eau de javel ou d’adoucissant, qui pourraient abîmer les traitements appliqués au tissu.

    Une fois propre, redonnez-lui sa forme et lissez-le bien pour éviter les plis, puis laissez-le sécher à l’air libre.

    Sources

    1. Lisa Quale, formatrice santé à l’University of Arizona Skin Cancer Institute, interview par email.

    2. Lint Bunting, randonneur longue distance, interview par email.

    3. Dr Marie Jhin, dermatologue et autrice, interview par email.

    4. Dr D’Anne Kleinsmith, dermatologue, interview par email.

    5. Joe Jackson, What are the Best Sporty Sun Hats ?, Outside, 17 avril 2014  

    Liz Thomas (journaliste Wirecutter aux Etats-Unis) et Bérengère Viennot (traduction française)

    BBC

    Netherlands 4-2 Denmark: Christian Eriksen scores on Denmark return

    Last updated on 14 minutes ago14 minutes ago.From the section European Football

    Christian Eriksen said he enjoyed the "perfect" return to international football as he scored two minutes after coming on for Denmark in their 4-2 friendly defeat by the Netherlands.

    Eriksen, 30, was playing for his country for the first time since his cardiac arrest at Euro 2020 last June.

    The midfielder, who has since joined Premier League club Brentford, produced a terrific finish into the top corner.

    "I was happy the ball came to me," said Eriksen.

    "I thought it was a lovely finish and to start my international comeback like this is a perfect way."

    Eriksen could have had a second goal when he turned outside the area, but his curling strike hit a post.

    Tottenham's Steven Bergwijn did score twice for the Netherlands, with Nathan Ake and Memphis Depay also on the scoresheet, while Jannik Vestergaard netted Denmark's first goal.

    But it was Eriksen who was the centre of attention - coming on to win his 110th cap as a second-half substitute to huge cheers from the crowd at Johan Cruyff Arena in Amsterdam, home of his former club Ajax.

    Netherlands manager Louis van Gaal was among those to clap Eriksen, who applauded in return.

    And just two minutes later he sent his team-mates and fans into raptures, rattling home a confident finish from Andreas Skov Olsen's cutback.

    "It has always been lovely place and today is an even more special place for me to play my first international game in this stadium," added Eriksen, despite someone throwing a coin towards him during his post-match interview.

    Denmark next face Serbia in a friendly on Tuesday (17:00 BST).

    Eriksen was fitted with an implanted cardioverter-defibrillator (ICD) - a type of pacemaker - after his cardiac arrest against Finland during Euro 2020 nine months ago.

    He joined Brentford on a six-month deal after his release by Inter Milan, who agreed to cancel his contract in December because players who have ICDs cannot compete in Serie A.

    The Premier League does not the same regulations, and the Dane and made his first appearance for the Bees as a substitute in a defeat by Newcastle on 26 February.

    The former Tottenham midfielder was given a standing ovation from fans and players on both sides when he came on after 52 minutes.

    He said afterwards: "If you take away the result, I'm one happy man. To go through what I've been through, being back is a wonderful feeling."

    Eriksen played the full game for Brentford in wins against Norwich City and Burnley before receiving his Denmark recall.

    The Danes qualified for the 2022 World Cup in Qatar by finishing top of their group with 27 points from 10 games - four points clear of runners-up Scotland.

    And Eriksen will hope to be part of the squad heading to the World Cup after capping his first game back with a sensational goal - and a man of the match award.

    "I am looking forward to playing in Qatar but there is a lot of games in between," he added.

    Line-ups

    Formation 3-4-1-2

    Formation 3-4-2-1

    Match Stats

    Live Text

    Match ends, Netherlands 4, Denmark 2.

    Second Half ends, Netherlands 4, Denmark 2.

    Donyell Malen (Netherlands) wins a free kick in the defensive half.

    Foul by Pierre-Emile Højbjerg (Denmark).

    Corner, Denmark. Conceded by Tyrell Malacia.

    Corner, Denmark. Conceded by Mark Flekken.

    Attempt saved. Andreas Skov Olsen (Denmark) left footed shot from outside the box is saved in the bottom right corner. Assisted by Rasmus Kristensen.

    Foul by Daley Blind (Netherlands).

    Kasper Dolberg (Denmark) wins a free kick in the defensive half.

    Joakim Maehle went off injured after Denmark had used all subs.

    Offside, Netherlands. Tyrell Malacia tries a through ball, but Arnaut Danjuma is caught offside.

    Foul by Virgil van Dijk (Netherlands).

    Kasper Dolberg (Denmark) wins a free kick in the defensive half.

    Attempt missed. Steven Berghuis (Netherlands) left footed shot from outside the box is high and wide to the left. Assisted by Tyrell Malacia.

    Frenkie de Jong (Netherlands) wins a free kick in the attacking half.

    Foul by Pierre-Emile Højbjerg (Denmark).

    Substitution, Denmark. Jacob Bruun Larsen replaces Jannik Vestergaard.

    Substitution, Netherlands. Donyell Malen replaces Steven Bergwijn.

    Substitution, Netherlands. Arnaut Danjuma replaces Memphis Depay.

    Substitution, Netherlands. Tyrell Malacia replaces Nathan Aké.

    Valeurs Actuelles

    À Biarritz, les obsèques de Federico Martín Aramburú réunissent un millier de personnes

    L’église Sainte-Eugénie de Biarritz était noire de monde. Samedi 26 mars, les funérailles de l’ancien rugbyman argentin Federico Martín Aramburú, assassiné la semaine passée à Paris, ont eu lieu à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), rapporte France Bleu Pays Basque. Un millier de personnes ont pu suivre la messe d’hommage à l’ex-joueur du Biarritz Olympique, célébrée en français et en espagnol, en présence de la famille du défunt. Si l’église était remplie des proches de Federico Martín Aramburú, ainsi que de nombreux anciens coéquipiers et de personnalités politiques locales, le parvis, où avait été installé un écran géant, était noir de monde, supporters et anonymes.

    Assassinat

    Federico Martín Aramburú, 42 ans, a été assassiné. Il a été la cible de plusieurs coups de feu dans la nuit du vendredi 18 au samedi 19 mars, dans le 6e arrondissement de Paris. D’après les premiers éléments de l’enquête, il aurait été abattu en pleine rue après une banale altercation dans un bar avec trois individus. Deux hommes suspectés d’être les tireurs, proches de l’extrême droite, étaient en fuite, jusqu’à leur interpellation, l’un dans la Sarthe, l’autre en Hongrie, cette semaine.

    Biarritz : les dernières actualités

    « Votre mari n’aurait jamais dû être assassiné » : Éric Zemmour met à l’honneur Véronique Monguillot à Biarritz

    Biarritz : la pharmacie de La Négresse change de nom à cause de menaces de mort

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    England in West Indies: Joe Root's side facing defeat in Grenada after disastrous day

    Last updated on 1 hour ago1 hour ago.From the section Cricket

    England are set for another humiliating defeat after enduring a wretched third day of the decisive third Test against West Indies in Grenada.

    Having begun with hopes of pushing for victory themselves, the tourists were thwarted by the West Indies lower order before they collapsed in abject fashion in their second innings.

    They ended the day 103-8, just 10 runs ahead of West Indies with two days to go.

    Joshua da Silva reached his maiden Test century in the morning session, frustrating England with a stand of 52 with number 11 Jayden Seales before West Indies were finally dismissed for 297.

    That gave the hosts a first-innings lead of 93 and in response England's top order folded to 39-4 - captain Joe Root out for five and all-rounder Ben Stokes four.

    Jonny Bairstow and opener Alex Lees offered some resistance with a dogged stand lasting 24.4 overs but when Bairstow was caught behind for 22, Ben Foakes followed in a calamitous run-out five balls later.

    Lees made 31 before he was castled by Kyle Mayers - the seamer ending the day with remarkable figures of 5-9, his first five-wicket haul.

    Hosts West Indies now look certain to complete victory, which would also see them take the series 1-0.

    England's winless run now looks set to stretch to nine Tests. They had dark days during their 4-0 Ashes defeat but this ranks among them, given West Indies are eighth in the world Test rankings.

    When play began West Indies led by only 28 and if England had taken the final two West Indies wickets quickly they would have hoped to set a challenging target.

    Instead the bowling was toothless and tactics puzzling.

    Then, on a pitch displaying some uneven bounce but on which West Indies lower order survived for more than two hours, England's batting capitulated. As happened repeatedly in Australia they were not able to cope when the pressure was on.

    Only Lees, who got a ball that kept low, was unfortunate. The rest of the batters were dismissed in disappointing fashion.

    Root was one of those - he played a tired waft on five to be caught at slip off Mayers, the second time the medium-fast seamer has dismissed him in the Test. Root's position as captain will now come under serious scrutiny.

    England's 'red-ball reset' looks to be heading to a fourth consecutive series defeat.

    At one stage it looked as though England would not make a fourth day.

    Zak Crawley was the first to fall. He had already been dropped once and almost caught hitting over extra cover when he loosely drove for a third time and was caught at second slip from his 11th ball.

    Root followed in the ninth over - his total of five runs across both innings is his lowest since 2015.

    Mayers was not even picked for the first two Tests in this series but before long he had Dan Lawrence bowled for a duck when playing no shot and Stokes caught behind as he attempted to leave.

    Lees and Bairstow showed the same calm, steady accumulation that had served Da Silva well earlier in the day. That was until Bairstow tried to swipe Alzarri Joseph off a length and was caught off an under edge.

    The sight of Foakes coming up short diving through the dirt in attempt to make a unnecessary second run summed up England's day.

    Typically it was Mayers' throw from the deep that caused the run-out.

    Even before the batting collapse, England's day was poor.

    Despite having a ball just six overs old they showed little intent to dismiss Da Silva. As a result he was able to quietly but astutely accumulate while the match meandered.

    After Kemar Roach nicked Saqib Mahmood down the leg side for 25, Seales, whose previous high Test score was seven, survived for more than an hour alongside the wicketkeeper.

    England can point to misfortune - Seales should have been out lbw for a duck to Mahmood when the lead was just 41 and other chances did not go to hand - but to do so would be to ignore their shortcomings.

    When Seales later planted Leach for six over long-on it only heaped more misery onto a side looking increasingly frustrated.

    Da Silva accelerated as he neared his century, first attacking Leach and then clubbing Craig Overton for back-to-back boundaries to reach the landmark. He celebrated wildly and afterwards admitted there were tears in his eyes.

    A ball later came another moment emblematic of England's toil. Da Silva seemed to nick Overton behind and despite reviewing walked from the field. However, replays showed he had in fact missed the ball and as a result he and the England players had to be recalled to the middle.

    In the end, Root himself ended the partnership and the innings by having Seales caught and bowled for 13 as Da Silva ended 100 not out.

    England assistant coach Marcus Trescothick, speaking to BBC Sport: "It is disappointing - we've had a tough day. The guys are pretty despondent at the moment but we'll look at it and try to learn from the mistakes we've made and try and be better when our next opportunity comes around in the summertime.

    "You can't have days like this in Test cricket when the series is going down to the wire, but unfortunately we have."

    BBC cricket correspondent Jonathan Agnew: "This batting performance sits comfortably alongside what we saw in Australia. It was desperate stuff.

    "England have thrown this away. Only Alex Lees can be counted as blameless in his dismissal. The rest were all either poor shots or misjudgements, or in the case of Foakes, a ridiculous second run."

    West Indies all-rounder Kyle Mayers to BBC Sport: "It was a brilliant day for us. Joshua and the tailenders inspired us to go out there and perform like that this evening. The momentum slid straight into the bowling.

    "It would mean a lot to beat England - from the beginning people have been speaking about how historic this series is because they haven't beaten us at home for a while so to beat them would be great."

    France24 - World

    Mayers' golden arm destroys England to leave West Indies on verge of victory

    Issued on: 26/03/2022 - 23:26

    St. George's (Grenada) (AFP) – Kyle Mayers was the unlikely destroyer of England's second innings with a first-ever five-wicket haul to put the West Indies on the verge of a series-clinching victory on the third day of the third and final Test on Saturday.

    After Joshua da Silva's maiden Test century extended the home side's first innings to 297 through the entire morning session for a lead of 93 runs, Mayers produced the astonishing figures of five for nine off 13 overs as England tumbled to 103 for eight by the close of play.

    It leaves the tourists in a hopeless position of only 10 runs ahead with just two wickets in hand and two days to play.

    Whether overnight batsmen Chris Woakes and Jack Leach can provide any sort of meaningful resistance on the fourth morning together with last man Saqib Mahmood, as has been the pattern so far in this Test match, remains to be seen.

    However the harrowing experience of the day's play was a stark reminder that the demons of an abysmal Ashes campaign are far from exorcised in the England ranks.

    Having made his mark in the first innings with the first two wickets of the match on Thursday, Mayers' deceptive medium-pace was again almost unplayable on a surface offering increasingly uneven bounce.

    As on day one, he accounted for England captain Joe Root before adding Dan Lawrence and all-rounder Ben Stokes in quick succession to leave the visitors tottering at 39 for four in mid-afternoon.

    Opening batsman Alex Lees and Jonny Bairstow offered the only respite in a partnership of 41 but when Bairstow bottom-edged an attempted pull off Alzarri Joseph to wicketkeeper da Silva it was the trigger for the first post-tea collapse of the match as four wickets fell for 21 runs.

    Ben Foakes was run out by Mayers' throw from the deep to da Silva coming back for a second run and Mayers scattered the stumps of the patient Lees for a top score of 31 before Craig Overton offered a catch high to Jason Holder's right at second slip.

    "I think the key was making the batsmen play as much as possible because of the variable nature of the surface and the straighter deliveries were certainly working for me," said Mayers.

    Seales, who played his part in a 52-run last-wicket stand with da Silva in the morning session, made the early breakthrough when Crawley drove at a full-length delivery and Holder seemed to surprise himself by holding on the fizzing chance at second slip.

    Capitulation

    This all too familiar capitulation only worsened England's mood.

    Resuming at 232 for eight, any thoughts of a swift finale to the West Indies first innings when Kemar Roach fell to Mahmood were extinguished by the resistance of Jayden Seales.

    Guided through the partnership by his fellow Trinidadian, Seales coped creditably with the deliveries he was required to face to the extent of stroking a four and six in getting to 13 off 59 deliveries.

    His eventual demise came as the culmination of a period of celebration, chaos and confusion as the determined da Silva inched towards three figures, notwithstanding the negative leg-side tactics of the England bowlers.

    His improvisation in response proved so effective that he then accelerated from 80 to the coveted century mark by swatting a succession of boundaries off left-arm spinner Leach and fast-medium bowler Overton.

    His tenth boundary, played like a two-fisted forehand through mid-on, triggered celebrations by da Silva and Seales as the 23-year-old savoured his first hundred in Test cricket.

    He was then given out caught behind off Overton and even though he reviewed the decision, da Silva was almost in the players' dressing room when the television replays confirmed he was not out and he rather sheepishly returned to the middle, followed by the increasingly disgruntled England players.

    They did not have to wait much longer for the end of the innings though with Seales falling in the next over bowled by Root, leaving da Silva unbeaten in an effort spanning almost six hours in which he faced 257 deliveries.

    "I can't even properly explain what it means to get this hundred," was da Silva's reaction to his effort.

    "I got 92 in Bangladesh a year ago and was devastated to miss out then, so to get a hundred here -- it is a dream come true."

    © 2022 AFP

    Le Figaro

    Endométriose : ces symptômes qui doivent vous alerter

    Cécile Thibert

    NOS CONSEILS SANTÉ - Il existe plusieurs signaux permettant de différencier de simples règles douloureuses d'une endométriose. Le Figaro fait le point avec deux spécialistes.

    En matière de cycle menstruel, la frontière entre le normal et le pathologique a longtemps été ignorée. Jusqu’à récemment, la question de l'existence de douleurs anormales ne se posait même pas puisque tout le monde – médecins compris – partait du principe que les règles sont naturellement douloureuses, un point c'est tout. Ce n'est que depuis quelques années que l'endométriose est reconnue comme une maladie à l'origine de douleurs intenses.

    Rappelons en préambule quelle est la cause de cette pathologie qui touche environ 10% des femmes en âge de procréer, soit 1,5 à 2,5 millions de personnes en France. L'endomètre est une couche de cellules qui tapisse l'intérieur de l'utérus, évacuée chaque mois sous forme de saignements : ce sont les règles. Pour des raisons qui échappent encore aux scientifiques, il arrive que les cellules de l'endomètre parviennent à passer à travers le muscle utérin, ce qui pourrait perturber sa contractilité. Cela entraînerait un reflux important de sang des règles vers l'extérieur de l'utérus.

    Des cellules de l'endomètre se retrouvent alors «libres» dans le péritoine, qui est une sorte de poche contenant les organes de l'abdomen. «Elles vont alors pouvoir se greffer à la surface d'à peu près tous les organes», explique le Dr Eric Sauvanet, chirurgien gynécologue au groupe hospitalier Paris Saint-Joseph et coauteur du livre «Tout sur l'endométriose» (Ed. Odile Jacob). Il s'agit là de l'explication principale mais ce n'est sans doute pas la seule cause de l'endométriose, souhaite préciser le médecin. Sensibles aux hormones, ces cellules errantes «se multiplient à chaque cycle menstruel. C'est un peu comme des métastases, sauf que l'endométriose ne tue pas, contrairement au cancer», détaille le gynécologue. Parce qu'elles sont au contact de nerfs et qu'elles sont à l'origine de phénomènes inflammatoires, ces lésions vont provoquer des douleurs, en fonction de leur localisation.

    Outre des douleurs pelviennes, l'endométriose peut avoir d'autres effets particulièrement invalidants, d'autant plus si elle n'est pas prise en charge. Or le délai entre l'apparition des symptômes et le diagnostic est encore aujourd'hui anormalement long - sept ans en moyenne en France – ce qui signifie qu'un nombre conséquent de femmes passent plusieurs années de leur vie à souffrir chaque mois alors que des solutions existent. Quels sont les signes qui doivent absolument mettre sur la piste d'une endométriose ?

    Des règles anormalement douloureuses

    «Le maître symptôme de l'endométriose, c'est la douleur lors des règles, aussi appelée dysménorrhée», répond d'emblée le Pr François Golfier, chef du service de gynécologie obstétrique au CHU Lyon Sud. Bien sûr, toutes les femmes ou presque ont mal au bas-ventre pendant leurs menstruations. Alors pour discriminer une douleur «classique» d'une douleur qui pourrait être due à de l'endométriose, les spécialistes doivent évaluer son intensité. «Nous utilisons une échelle qui va de 0 à 10, 10 étant la douleur la plus intolérable possible. Les patientes atteintes d'endométriose peuvent rapporter des douleurs situées entre 8 et 10 alors que les autres femmes sont plutôt autour de 2 ou 3, avec des pics de douleur un peu plus marqués par moments», rapporte le Pr Golfier.

    Ces douleurs insupportables apparaissent généralement pendant l'adolescence ou au début de l'âge adulte. «Cela ne commence pas forcément aux premières règles», précise le médecin. «En revanche, on sait que les jeunes filles qui ont des règles particulièrement douloureuses ont davantage de risque de se voir diagnostiquer une endométriose quelques années plus tard». L'un des indices pouvant mettre sur la piste de l'endométriose est un taux d'absentéisme important. «Nos patientes racontent qu'au moment de leurs règles, elles ne peuvent pas se rendre à l'école ou aller travailler, ou alors elles doivent quitter précipitamment leur lieu de travail à cause de la douleur», rapporte le Dr Eric Sauvanet.

    Troubles intestinaux et urinaires

    Si les douleurs pelviennes sont la manifestation la plus fréquente de l'endométriose, ce n'est pas la seule. «Cette maladie est assez hétérogène, elle peut se présenter de différentes façons», souligne le Dr Sauvanet. Ce qui peut avoir tendance à éloigner les professionnels de santé du bon diagnostic. Par exemple, il est fréquent que les femmes atteintes d'endométrioses souffrent également de troubles fonctionnels intestinaux (des ballonnements, des douleurs en allant aux toilettes) durant leurs règles. «Il arrive que les règles provoquent des modifications du transit intestinal mais normalement, elles n'entraînent pas de douleurs à la selle», précise le Pr Golfier. Selon Eric Sauvanet, il est courant que les femmes souffrant d'endométriose «finissent par consulter un gastro-entérologue qui va éventuellement leur diagnostiquer une colopathie fonctionnelle en passant à côté de l'endométriose.»

    Il arrive que les règles provoquent des modifications du transit intestinal mais normalement, elles n'entraînent pas de douleurs à la selle.

    L'endométriose peut aussi s'accompagner de grosses difficultés pour uriner. «Cela provoque des douleurs un peu semblables à celles d'une cystite (infection urinaire, NDLR)», rapporte le spécialiste. En toute logique, les patientes sont alors amenées à réaliser un examen bactériologique des urines qui, sans surprise, reviendra négatif. Douleurs pelviennes, douleurs à la défécation, douleurs à la miction… Il en manque encore une pour brosser un tableau complet. «L'endométriose entraîne fréquemment des douleurs pendant les rapports sexuels que l'on appelle la dyspareunie», indique le Pr François Golfier. «Chez les patientes les plus affectées, cela peut même entraîner l'éviction complète des rapports sexuels». Quelle que soit leur localisation, ces douleurs sont majorées lors de la période des règles, et éventuellement un peu avant et un peu après.

    L'infertilité, un signe souvent oublié

    Dernier signe qui doit absolument évoquer une endométriose : l'infertilité. «Chez près d'une femme infertile sur deux, on retrouve de l'endométriose», souligne le Dr Eric Sauvanet. Et cela alors même qu'elles peuvent ne pas ressentir de douleurs particulièrement fortes pendant leurs règles. «Pour les mêmes lésions d'endométriose, deux femmes ne vont pas forcément ressentir les mêmes symptômes», explique le gynécologue. «Certaines auront de nombreuses lésions mais très peu de douleur. Pour d'autres, ce sera l'inverse». Évidemment, il est rare qu'une femme atteinte d'endométriose présente l'ensemble des symptômes évoqués précédemment.

    Le diagnostic pourra être confirmé par deux examens d'imagerie médicale : l'échographie endovaginale et l'IRM. À condition qu'ils soient correctement réalisés. «L'échographie endovaginale consiste à explorer l'utérus et les ovaires par l'intermédiaire d'une sonde échographique placée dans le vagin», décrit le Dr Sauvanet. «Le problème, c'est que la majorité des professionnels n'explorent pas l'espace anatomique situé derrière le col de l'utérus, au niveau des ligaments utéro-sacrés. Or c'est l'emplacement le plus fréquent des lésions endométriosiques. Il y a donc des patientes qui sortent de cet examen avec une échographie normale alors qu'elles ont une endométriose». L'IRM permet normalement d'éviter cet écueil. Bonne nouvelle : un test de diagnostic salivaire très efficace devrait bientôt être disponible.

    La majorité des professionnels n'explorent pas l'espace anatomique situé derrière le col de l'utérus, au niveau des ligaments utéro-sacrés. Or c'est l'emplacement le plus fréquent des lésions endométriosiques. Il y a donc des patientes qui sortent de cet examen avec une échographie normale alors qu'elles ont une endométriose.

    Détecter et traiter l'endométriose le plus tôt possible a deux intérêts : retrouver une bonne qualité de vie et stopper la progression de la maladie. «Si vous laissez la maladie évoluer, les lésions ne vont pas forcément augmenter en taille, mais il est fréquent que les douleurs s'intensifient», souligne Eric Sauvanet. «Et plus la qualité de vie est altérée, plus on aura du mal à revenir en arrière».

    Plusieurs armes thérapeutiques

    Le traitement de première intention est une hormonothérapie (la pilule contraceptive en continu) qui permet de bloquer les règles. «Contrairement à ce que pensent certaines patientes, c'est réversible et cela n'impacte pas la fertilité», prévient le médecin. Si ce traitement ne fonctionne pas bien, il existe deux autres médicaments plus spécifiques : le diénogest (qui est aussi une hormonothérapie) et les agonistes de la LH-RH, des hormones qui entraînent un état de ménopause artificielle mais qui ne sont pas dénuées d'effets indésirables. En dernier recours – et pour les cas les plus sévères – il faut envisager de retirer les lésions par chirurgie.

    Quel que soit le traitement utilisé, il ne s'attaque pas à la cause profonde du problème. «L'endométriose est une maladie chronique qui démarre après la puberté et s'arrête à la ménopause, pas avant. On ne sait pas la guérir, on ne sait qu'atténuer ses symptômes. Et le traitement doit être suivi à vie», insiste le Dr Sauvanet. Dernier conseil : éviter à tout prix les aliments et les toxiques susceptibles d'augmenter l'inflammation (suractivation du système immunitaire), comme le sucre, les laitages, la viande rouge (tout cela à forte dose), ainsi que l'alcool et le tabac.

    Covid-19 : 143.571 nouveaux cas en 24 heures, 112 morts dans les hôpitaux français

    LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

    Covid-19 : 145.560 nouveaux cas, 91 morts dans les hôpitaux français

    LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

    Des microplastiques détectés dans du sang humain, une première, selon une étude

    Cette étude, publiée jeudi dans la revue Environment International, soulève des interrogations sur une éventuelle pénétration de ces particules dans les organes.

    L'Humanité

    Et si l’on pouvait corriger sa propre histoire ?

    Prescription culture

    THÉÂTRE Frédéric Bélier-Garcia met en scène « Biographie : un jeu » de Max Fridch. Un étonnant voyage dans le jeu du temps intime.

    Gérald Rossi

    Peut-être Frédéric Bélier-Garcia fait-il partie de ces individus, tous sexes confondus, qui aimeraient pouvoir réécrire leur propre et intime histoire individuelle. Quoi qu’il en soit, « Biographie : un jeu », écrit par Max Frisch en 1967 a été en 1999 sa première mise en scène, et il en propose actuellement, une nouvelle création… François Berléand, Emmanuelle Devos et Éric Elmosnino tenaient alors les principaux rôles. Cette fois, sont convoqués sur scène, tout autant épatants, José Garcia, Isabelle Carré, Jérome Kircher, avec Ana Blagogević et Ferdinand Régent-Chappey.

    Le principe est en fait assez simple. Il s’agit, pour les protagonistes de rejouer certains épisodes de leur existence et d’en modifier quelques instants, afin que la vie de chacun prenne (ou pas) une autre direction. L’idée est formidable et banalement humaine. Qui en effet ne se l’est pas posée un jour au moins ? Sauf que personne ne sait vraiment comment remonter le temps pour, à un moment donné, changer d’aiguillage.

    Ce que Frédéric Bélier-Garcia résume ainsi : « Revivre sa vie, rejouer sa partie, imaginer d’autres passés (…) tout aurait aussi bien pu se passer autrement, avec un peu de chance, un autre hasard, moins de peurs (…) il aurait peut-être suffi de tendre une cigarette, de poster la lettre ou de ne pas se retourner… ». Pour autant, Max Frisch, qui rappelons-le exerça conjointement et assez curieusement les métiers de dramaturge et d’architecte, n’avait pas lui non plus la réponse à ces questions, et d’ailleurs, il publia deux versions de sa pièce, la seconde en 1984.

    Dans l’ambiance feutrée d’un appartement bourgeois, il est très tard. Restent, après une soirée de fête, Kürmann, le maître des lieux et Antoinette, jeune femme dont on ne sait encore rien, sauf qu’elle joue un peu les incrustes. Très vite, les premiers échanges annoncent la couleur. Comme celui-ci quand deux heures sonnent à la pendule. Antoinette : « vous attendez encore quelqu’un ? » Kürmann : « au contraire ». Drôle et déroutant. Mais pas question de s’arrêter en chemin.

    Le décor manipulé à vue (conçu par Alban Ho Van) correspond aux divers âges des protagonistes, qui ne changent pour autant pas d’apparence ni d’allure. Ils entrent et sortent, reviennent sur leurs propos, sur leurs ides, mais le fil ne se rompt jamais. « J’ai toujours été fasciné, attiré, par la réversibilité des choses, et notamment du tragique et du comique » insiste Frédéric Bélier-Garcia. « Il suffit que je me comporte différemment… ne serait-ce qu’une seule fois » tente Kürmann, mais rien n’est en fait aussi simple.

    Sait-on en effet ce que l’on désire, et peut être surtout, ce que l’on aurait désiré, vraiment, des années en arrière. Et puis se choisir un autre passé ne serait-il pas plus effrayant que de se souvenir de son vécu ? D’autant plus que sa propre histoire ne peut s’inscrire, pour exister, que dans celle des autres. S’agirait-il d’une partie d’échecs que l’on pourrait recommencer indéfiniment ? Et si, comme Antoinette, on ne connaît pas les règles de ce jeu ?

    Théâtre
    Le Monde

    Roomba i7 + d’iRobot

    Nous aimons tous que notre intérieur soit propre. Malheureusement, le grand ménage est à peine terminé que l’impression de propreté est déjà ternie : des miettes du goûter se sont éparpillées sous la table, on a perdu quelques cheveux, les chiens et chats ont semé des poils. Et on ne voit que ça. Contrairement à nous, l’aspirateur robot peut nettoyer les sols autant de fois qu’on le souhaite sans ressentir de lassitude ni de fatigue.

    En nous basant sur notre expérience passée, nous avons écarté les robots d’entrée de gamme que nous estimons décevants à l’usage. La pire expérience étant d’acheter un appareil qui oublie de nettoyer certaines pièces, ou reste bloqué devant le moindre obstacle qu’il croise. Si vous désirez un modèle intelligent, efficace, capable de nettoyer tout votre intérieur, de manière personnalisée si nécessaire, penchez-vous sur le Roomba i7 + d’iRobot.

    Un robot intelligent qui se plie à tous les besoins

    L’i7 + aspire efficacement, tout en déjouant la plupart des pièges qui jonchent son parcours. Son application pour smartphone permet de le contrôler avec précision, et sa fonction d’évacuation automatique est précieuse.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 800€

    Le Roomba i7 + d’iRobot est suffisamment intelligent et agile pour évoluer dans toute la maison en faisant fi de la plupart des obstacles, sans se faire bloquer. Il aspire soigneusement toute la surface qu’on souhaite lui confier. Les possibilités de personnalisation offertes par l’application sont infinies, permettant à ce Roomba de s’adapter aux besoins quotidiens ou ponctuels de chaque utilisateur. Ses fonctions évoluent au fil des mises à jour proposées par iRobot. La marque met de nombreux accessoires et pièces détachées à la disposition des consommateurs, cet appareil devrait donc pouvoir vous accompagner pendant de longues années. L’entretien du i7 + est particulièrement rapide grâce à ses brosses qui s’encrassent peu et sa base d’autovidage, qui lui permet de décharger les poussières lui-même dés que son collecteur est plein. Notez qu’il existe une version dépourvue de cet accessoire, vendue 200 euros moins cher, baptisée i7. Mais nous pensons qu’elle constitue un moins bon investissement.

    Roborock S7

    Un robot particulièrement agile et soigneux

    Ce robot cartographie lui aussi l’habitation de manière précise et s’y déplace avec aisance, permettant de personnaliser le nettoyage par l’intermédiaire d’une application. Il nettoie méticuleusement le tour de chaque meuble ou objet et aspire efficacement.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 580 €.

    L’un des rares défauts du Roborock S7 est sa manie d’avaler les câbles électriques, une mauvaise habitude que l’on peut dompter en positionnant des zones interdites dans son application pour smartphone. Cette application offre de nombreuses possibilités pour adapter le nettoyage aux besoins : aspiration de toute la maison, d’une seule pièce, voire d’une zone. Le S7 dispose également d’un accessoire supplémentaire, une serpillière vibrante pour un nettoyage complet des sols en un seul passage : aspiration + essuyage humide.

    Eufy RoboVac G30 Edge

    Un valeureux petit robot au prix accessible

    Si vous avez un budget serré, mais que vous souhaitez vous offrir un aspirateur robot qui ne soit pas un gadget décevant, le RoboVac G30 Edge nous semble un bon candidat. Il aspire efficacement sans oublier des pièces ou les recoins.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 339,99 €.

    Avec un budget limité, il faut forcément faire des concessions. Mais s’il y a bien un point sur lequel il ne faut pas rogner, c’est l’intelligence de navigation. L’aspirateur robot doit être capable de se déplacer partout dans le logement sans y rester coincé et aspirer avec un minimum d’efficacité. Si on prend le temps de mettre les câbles électriques hors de sa portée, c’est exactement ce que fait le RoboVac G30 Edge. En revanche, l’entretien des brosses est plus pénible et les possibilités de personnalisation du nettoyage sont réduites au strict minimum : on est obligé de faire tourner le robot dans toute la maison à chaque fois qu’on le démarre. Moyennant quoi il parvient à garder la maison propre.

    iRobot Roomba j7 +

    Nettoyer avec plus de discernement

    Nouveau modèle haut de gamme d’iRobot, le j7 + est le meilleur robot que nous ayons testé à ce jour. Son système de reconnaissance d’objets s’est montré d’une grande efficacité, et ses performances d’aspiration supérieures à celles du i7+

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    * Au moment de la publication, le prix était de 999 €.

    Ce qui distingue ce robot de ses concurrents, ce sont les technologies qu’il embarque. Peu importe le type de caméra qu’il utilise, le nombre de capteurs qu’il renferme, les algorithmes qui lui dictent ses déplacements, c’est son efficacité qui impressionne au final. Le j7 + est capable de reconnaître le type d’obstacles qui pourrait le gêner, et d’éviter par exemple les câbles qui posent problème à tant de robots. Si l’utilisateur prend le temps, il peut même aider le robot à apprendre quels objets contourner après chaque cycle de nettoyage. Le j7 hérite aussi de toutes les qualités du Roomba i7 : un entretien facilité, des possibilités de personnalisation du nettoyage très intéressantes et une base d’évacuation automatique pour la version j7 +. Sa capacité d’aspiration, elle, est améliorée. A noter, ce robot est disponible dans une version dépourvue de base d’évacuation, baptisée Roomba J7, vendue 250 € moins cher. Nous ne conseillons pas forcément cette économie tant cet accessoire s’avère pratique.

    Dans ce guide, nous évoquerons également d’autres aspirateurs robots que nous avons testés et appréciés, même si pour diverses raisons, nous les avons jugés moins performants.

    Notre sélection des meilleurs aspirateurs robots

    Le test complet

    Pourquoi nous faire confiance ?

    Je teste des aspirateurs robots depuis 10 ans. J’ai développé la rubrique « Maison » du site de high-tech Les numériques, au sein duquel j’étais notamment responsable des tests d’aspirateurs robots. En plus d’évaluer ces appareils dans un laboratoire dédié pour mesurer leurs performances pures dans un environnement contrôlé, j’ai toujours complété mes essais par des tests en situation. Il m’a toujours paru indispensable d’évaluer la capacité de ces appareils à évoluer dans un véritable intérieur, réellement meublé, un logement qui vit, dans lequel les choses ne sont pas toujours à la même place. Autant dire que mon appartement a vu passer des dizaines et des dizaines de robots.

    J’ai passé de longues heures à échanger avec les fabricants, avec des ingénieurs spécialisés, à comprendre comment fonctionnent ces robots et comment s’articule le marché. J’ai aussi eu l’opportunité de visiter des usines afin de comprendre comment ces appareils sont conçus, quelles sont les étapes de leur élaboration, et comment ils sont testés par les fabricants avant la commercialisation. Désormais journaliste indépendante, je suis toujours avec la même appétence les sorties de nouveautés, que je teste et prends en main régulièrement chez moi, en situation.

    Les aspirateurs robots sont-ils enfin efficaces ?

    Pendant un temps, les robots ont souffert d’une mauvaise réputation. Il n’était pas rare d’entendre au détour d’une conversation « ça ne sert à rien, ça ne fonctionne pas ». Le produit a notamment été pénalisé par l’arrivée massive d’appareils coûtant une centaine d’euros, souvent de piètre qualité, à la puissance d’aspiration insuffisante, se comportant sans une once d’intelligence. Equipés de peu de capteurs, ils avaient une fâcheuse tendance à rester bloqués ou à se perdre loin de leur base de chargement.

    A vrai dire, même les robots moyen de gamme pouvaient décevoir il y a quelques années. Les choses ont heureusement évolué : les robots de nouvelle génération sont désormais tous connectés, la plupart aspirent efficacement les sols et sont plutôt doués pour se déplacer dans nos logements. Ils sont tout à fait capables de maintenir la maison propre, même en présence d’animaux domestiques. Beaucoup sont suffisamment agiles pour fonctionner en votre absence, sans surveillance.

    Sans surveillance, mais pas sans préparation : avant de lancer le robot, mieux vaut préparer chaque pièce à son passage. Il n’est plus nécessaire de ranger les chaises sur la table comme on le faisait il y a quelques années, mais il faut penser à ouvrir les portes des pièces qu’on souhaite nettoyer. Même si l’aspirateur s’adapte à un logement dans lequel il y a de la vie (des choses qui changent de place, des chaussures ou un sac qu’on dépose dans l’entrée…) mieux vaut ranger un minimum ce qui traîne au sol. Evitez d’y laisser des chaussettes, du linge sale, des jouets… Les fans de déco doivent aussi savoir que les robots ont du mal à gérer les petits tapis fins, sur lesquels ils peinent à monter, et qu’ils ont tendance à repousser devant eux et à replier. Les tapis à franges peuvent poser problème aussi, comme les pieds de meubles évasés (tabouret de bar, pied de lampe…)

    L’idéal est d’observer comment le robot évolue après son déballage, lors de ses deux ou trois tout premiers cycles. Cela permet de bien comprendre comment préparer le logement. On y apprend, par exemple, qu’il est nécessaire de déplacer un meuble de quelques centimètres pour permettre à l’aspirateur de passer, ou de cacher quelques câbles. La grande majorité des robots conserve une fâcheuse tendance à s’empêtrer dans les câbles électriques.

    Que faire avec les obstacles qu’on ne peut pas déplacer ? Les fabricants travaillent à trouver des solutions, le Roomba j7 + est par exemple doté d’un système de reconnaissance automatique des objets. Beaucoup d’appareils modernes permettent de régler ce problème de façon manuelle, en posant des délimitations virtuelles dans une application. On interdit ainsi certaines zones à l’aspirateur sans devoir poser des balises « physiques », sous la forme de petites bornes ou de bandeaux magnétiques comme il y a quelques années (voir notre partie consacrée à la programmation des robots).

    Est-ce qu’un aspirateur robot peut remplacer un aspirateur ? Pas totalement : il s’agit d’un excellent complément qui garde les sols propres au quotidien et retarde le moment où l’on doit sortir l’aspirateur classique. Un robot élimine les poussières incrustées dans les tapis et moquettes moins efficacement qu’un aspirateur. Il y a certaines zones auxquelles le robot ne peut accéder pour des raisons pratiques : les espaces restreints entre les meubles ou les fameuses « forêts » de câbles. En contrepartie, il accède à certains espaces plus facilement que vous avec votre aspirateur, par exemple le dessous de certains meubles (canapé, lit, table basse…).

    Quid des coins et des bordures ? Les robots ne les nettoient généralement pas à la perfection, comme nous l’ont confirmé nos tests, quelle que soit la forme de leur coque (ronde ou en D), quelle que soit la longueur de leur brossette, Toutefois, si on programme des cycles fréquents, la poussière n’a pas le temps de s’y accumuler, d’autant qu’il est plus facile d’aspirer des moutons, des cheveux, ou de la poussière fine, que le sable coloré utilisé pour nos tests.

    Notez aussi que tous les modèles ont tendance à projeter autour d’eux les déchets un peu épais (comme la litière pour chats) avec leur brossette latérale, surtout quand ceux-ci sont présents en quantité. Encore une fois, programmer son robot tous les jours évite l’accumulation de petites poussières, litière, miettes… et permet d’avoir un sol toujours propre. Les robots ne montent pas (pas encore ?) les escaliers mais ils n’y tombent plus non plus. Certains modèles qui cartographient sont capables de mémoriser la carte de plusieurs étages.

    Comment nous les avons sélectionnés

    En nous basant sur notre expérience, nous avons sélectionné sept robots. Le but étant de choisir des modèles suffisamment intelligents et performants pour donner satisfaction. Nous avons volontairement écarté les robots d’entrée de gamme à petit prix, que nous estimons trop peu évolués et décevants à l’usage. La pire expérience étant sans doute de s’offrir un appareil qui oublie de nettoyer certaines pièces, qui omet d’aspirer les miettes sous la table faute de précision, et qui reste bloqué sur le moindre obstacle qu’il croise. De tels appareils finissent généralement dans un placard ou sont revendus d’occasion. Même si on ne l’a payé qu’une centaine d’euros (ce qui semble alléchant face aux sommets de gamme à plus de 1 000 euros), c’est toujours trop cher pour un appareil qui ne rend pas le service attendu. Si on ne dispose pas du budget nécessaire, nous pensons sincèrement qu’il vaut mieux renoncer à son achat ou attendre les périodes de promotions, qui ne sont pas rares pour ce produit-là.

    Nous avons donc opté pour des modèles de milieu de gamme principalement, en privilégiant des références récentes développées par des fabricants historiques de ce marché comme iRobot, Neato ou Roborock. Nous avons aussi sélectionné un modèle du spécialiste de l’entretien des sols Rowenta, qui s’essaie aux robots depuis quelques années. Nous avons également mis à l’épreuve l’un des robots de la marque américaine Shark, récemment arrivée en France, qui se lance sur le secteur des robots avec des modèles aux caractéristiques prometteuses pour des prix accessibles.

    L’absence de certains acteurs dans notre sélection (tels que Xiaomi ou Dreame par exemple) peut surprendre alors que certains modèles parmi leurs gammes peuvent s’avérer performants. Mais nous avons volontairement écarté les marques qui n’ont pas de présence officielle en France. Par exemple, si Xiaomi est bien présent dans l’Hexagone, la marque n’y distribue pas officiellement ses aspirateurs robots, on ne peut se les procurer que via des marketplaces. Nous avons fait ce choix car les aspirateurs robots sont des appareils bardés de capteurs et de moteurs, et que leurs déplacements, ainsi que le nettoyage répété, peuvent les soumettent à rude épreuve. Un SAV efficace et accessible nous paraît indispensable, tout comme la possibilité, passées les 2 années de garantie, de faire réparer l’appareil sans l’envoyer à l’autre bout du monde.

    Achats à l’étranger par Internet : nos conseils pour éviter les pièges

    Nous n’avons fait qu’une exception dans notre sélection : la marque Eufy, qui avait récolté des éloges dans un précédent guide et dont nous avons tenu à vérifier les performances. Son distributeur est basé à Hong Kong, mais nous avons pu vérifier que son service client répondait en français et que son SAV se trouvait en Allemagne.

    Pour sélectionner les robots à tester, nous avons privilégié les modèles qui cartographient le logement, parce qu’ils sont doués d’une intelligence de navigation qui leur permet de bien mieux s’adapter à l’environnement dans lequel ils évoluent. Un robot a beau aspirer avec puissance et avoir toutes les qualités possibles, s’il reste bloqué au moindre obstacle qu’il croise, l’expérience sera décevante. L’appareil doit pouvoir se déplacer avec agilité dans un intérieur quel qu’il soit (avec des meubles et des objets pas toujours à la même place) en s’y adaptant. il doit pouvoir retrouver son chemin et rejoindre sa base de chargement. Rien de plus décevant en rentrant à la maison que de retrouver son robot bloqué à cheval sur un pied de lampe. La navigation est la partie la plus difficile à développer pour les fabricants, et l’intelligence de navigation et l’agilité constituent sans aucun doute le critère le plus important, à placer à notre avis devant la capacité d’aspiration.

    En plus d’être bardés de capteurs, les robots qui cartographient utilisent un télémètre, une caméra ou un système de lasers (LiDAR ou télédétection laser) pour établir un plan de l’habitation. Les moins précis évaluent la forme des pièces et leur superficie au sol, tandis que les plus évolués repèrent l’emplacement des meubles et éventuellement à chaque passage la position des obstacles.

    Les robots qui ne cartographient pas les logements utilisent un système de navigation aléatoire : ils suivent des schémas de déplacement prédéfinis, par exemple en zig-zag, dont ils s’écartent lorsqu’ils rencontrent des obstacles qu’ils détectent grâce à leurs capteurs. Ils ont tendance à faire demi-tour comme s’ils « rebondissaient » sur les meubles et objets. Ne sachant pas où ils sont déjà passés, ils peuvent donc repasser plusieurs fois au même endroit mais surtout oublier de larges zones, voire des pièces entières. Ils peuvent s’acquitter d’un travail satisfaisant dans de grandes pièces peu encombrées ou dans un studio peu meublé.

    Mais dans un intérieur composé de plusieurs pièces meublées, leurs prestations sont aléatoires. Par exemple, on ne les verra jamais nettoyer avec soin le dessous d’une table en contournant les pieds des chaises – c’est pourtant justement dans ces endroits qu’on a le plus besoin d’eux. Même s’ils sont moins chers, ils nous semblent beaucoup moins adaptés à un usage en situation, dans un intérieur normalement meublé.

    Les robots qui cartographient couvrent bien mieux la surface de votre logement, ils oublient nettement moins de zones. Mais parmi eux, tous les modèles ne se valent pas. Les écarts de performances sont moins visibles dans les grandes pièces non meublées, ils ressortent lorsque des obstacles sont présents.

    Nous n’avons pas cherché à réunir des aspirateurs robots dotés de la fonction lavage, dits « hybrides ». Toutes les marques réputées ne proposent pas encore cette fonction-là et nous souhaitions comparer les aspirateurs à fonctions égales. Néanmoins, certaines marques incontournables, telles Roborock et Rowenta, ne proposent plus que des modèles hybrides. Dans leur cas, nous avons évalué sommairement leur capacité de lavage. Notons au passage que ces modèles ne lavent pas les sols à proprement parler : ils emploient de l’eau pure, sans aucun additif détergent, et se contentent généralement d’essuyer le sol plutôt que de le frotter. Néanmoins, nous avons été agréablement surpris par leur capacité à faire disparaître les tâches fraîches sur le carrelage, telles les traces d’eau ou de café.

    Nous avons sélectionné des robots de marques bien installées dans le domaine des aspirateurs robots. En premier lieu, c’est l’assurance d’avoir accès à des mises à jour logicielles (qui peuvent parfois faire évoluer la manière dont le robot fonctionne et se déplace) ainsi qu’à des mises à jour de l’application. Cela garantit aussi qu’au fil des évolutions des OS des terminaux mobiles, le robot sera toujours compatible et pilotable. Cela revêt une importance particulière dans le cas des robots connectés de nouvelle génération, dont de nombreuses fonctions sont liées à l’application.

    Voici les robots que nous avons testés : Neato Robotics D8, Roborock S7, iRobot Roomba i7 et i7 +, Eufy RoboVac G30, Rowenta X-Plorer Série 95 RR7975WH, Shark RV2001EU, iRobot Roomba j7/j7 +.

    Comment nous les avons testés

    Dans le cadre de ce comparatif, nous avons effectué de nombreuses mesures. Mais au-delà de ces tests, un bon aspirateur robot est surtout un appareil qui correspond à vos besoins et à vos habitudes. Les critères que nous détaillons ci-dessous n’ont pas la même importance pour chaque utilisateur : les télétravailleurs seront par exemple plus attentifs aux éventuelles nuisances sonores des robots.

    • Aspiration

    Pour évaluer les performances d’aspiration des robots, nous avons utilisé un mélange de litière pour chat (50 g) et de sable coloré (50 g), puis nous avons pesé le collecteur des robots avant et après leur passage pour mesurer la quantité aspirée. Nous avons choisi ces matières pour les difficultés qu’elles posent aux robots. La litière, notamment, est particulièrement difficile à aspirer car épaisse, lourde et irrégulière. Les robots ont tendance à la faire voltiger avec leurs brossettes. Ceux-ci aspireront bien plus facilement de la poussière fine, les moutons ou des cheveux.

    Si un robot n’aspire que la moitié des matières utilisées pour le test, cela ne signifie donc pas qu’il laissera sur vos sols la moitié de la poussière au quotidien. Mais chacun étant soumis au même protocole, cela nous permet par exemple de conclure qu’un robot qui aspire 70 % des matières aspire mieux qu’un autre qui en élimine 50 % (ce qui dépend à la fois de la puissance d’aspiration, mais également de la conception des brosses).

    Ces tests ont été réalisés à puissance standard puis à la puissance maximale, sur un petit tapis aux poils mi-longs (115 x 60 cm), sur une petite surface de carrelage (120 x 200 cm) sans obstacle. La surface de test a été aspirée et nettoyée avant et entre chaque cycle de test.

    Pour tester un aspirateur robot, il faut aussi évaluer sa réelle capacité à nettoyer un logement au quotidien, ce qui prend beaucoup plus de temps. Tous les aspirateurs ont parcouru le même appartement de nombreuses fois au cours de tests d’usage quotidiens répétés. Cela a permis de déterminer s’ils nettoyaient efficacement dans toutes les situations du quotidien, s’ils éliminaient des salissures comme la terre séchée ramenée par les chaussures, les longs cheveux, les poils d’animaux domestiques, ou la litière que les chats peuvent éparpiller. Ces tests-là ont été menés dans un appartement de 70 m² situé en environnement urbain, mêlant parquet et carrelage où vivent deux adultes et deux chats.

    • Navigation

    Pour vérifier si les robots couvraient bien toute la surface du logement, nous avons réparti 100 g de sable coloré dans le séjour, la salle à manger, la cuisine et l’entrée (carrelage et parquet). Puis nous avons pesé la quantité de matière aspirée. Le sable coloré nous a aussi permis de vérifier si des zones ou des pièces avaient été oubliées, ainsi que le soin accordé au nettoyage des coins et des bordures de plinthes.

    Nous avons ensuite évalué la capacité réelle de chaque robot à se déplacer dans un logement au quotidien, à s’y adapter, et à éventuellement s’y habituer en apprenant. Nous avons pu contrôler, par exemple, pourquoi certaines parties de l’habitation n’étaient pas couvertes, et vérifier si le robot se comporte bien face aux meubles. Passe-t-il sous la table basse et le canapé ? Ne reste-t-il pas bloqué sur le pied de lampe ? Nettoie-t-il soigneusement les abords d’une table ronde entourée de quatre chaises ? Etc…

    Tous les robots ont commencé le test par deux ou trois cycles classiques (un à deux passages sont nécessaires pour qu’ils établissent une cartographie des lieux). Nous leur avons donné accès au séjour, à la salle à manger, à la cuisine, à l’entrée, à la salle de bains, à un long couloir et à un bureau.

    En plus d’un parcours d’obstacles classique constitués par le mobilier, nous avons réalisé un cycle lors duquel nous avons multiplié les difficultés et observé le comportement de chacun des robots : une gamelle au milieu de la cuisine, une bouteille d’eau peu remplie, des chaussures au centre de l’entrée (bottines et baskets aux lacets défaits), de longs câbles que nous avons déroulés dans le séjour et un pèse-personne en plein milieu de la salle de bains. Cela nous a permis de vérifier si le robot identifiait ces obstacles, s’il bousculait les objets, les renversait, restait bloqué ou les contournait, etc.

    * Nous avons dû débloquer plusieurs fois le Neato D8 pour réaliser des mesures.

    • Entretien

    Nous avons évalué la commodité d’entretien de chaque robot en vérifiant notamment si le robot s’encrassait beaucoup (en particulier ses brosses), si les éléments se démontaient et se nettoyaient aisément, si le collecteur était simple d’accès et facile à vider, si le filtre s’encrassait rapidement… Si on ne peut pas se dispenser des corvées de nettoyage de certains éléments, elles sont plus fastidieuses avec certains robots qu’avec d’autres. Par exemple, les brosses équipées de lamelles en caoutchouc sont plus faciles à nettoyer quand des cheveux longs s’y emmêlent. Les poils d’animaux s’y incrustent beaucoup moins aussi que dans les brosses aux poils épais. En matière d’entretien, certaines applications envoient des rappels et fournissent de précieux conseils. Ils proposent même parfois des tutoriels vidéo, ce qui n’est pas inutile. (Voir notre partie consacrée à l’entretien).

    La contenance du collecteur peut sembler être un détail. Pourtant, il faudra s’acquitter régulièrement de sa vidange, surtout chez les personnes qui vivent avec un chat ou un chien. Si vous possédez des animaux domestiques à poils longs, connus pour semer des quantités de poils, un système d’évacuation automatique du collecteur est un choix vraiment pertinent, si vous pouvez vous permettre son prix. Il permet au robot de vider le contenu de son collecteur entre chaque utilisation. Sans ce système, et même en optant pour un robot doté d’un grand collecteur, attendez-vous à devoir vider le bac à poussière après chaque utilisation. De même, si vous souffrez d’allergie, cette fonctionnalité peut s’avérer intéressante (à condition d’opter pour une base qui collecte la poussière dans un sac). Car comme pour tous les aspirateurs sans sac, lorsqu’on vide le collecteur de poussière d’un robot, impossible d’éviter un minimum de contact avec la poussière.

    • Programmation

    Nous avons tenu compte des possibilités offertes par l’application. La plus importante est la possibilité de personnaliser le trajet du robot en délimitant des zones et des pièces, pour l’aider à ne pas se coincer systématiquement dans les mêmes pièges (voir notre partie consacrée à la programmation des robots). Mais l’application sert également à la programmation jour par jour ou hebdomadaire, et facilite la connexion au réseau WiFi. Elle permet de visualiser la cartographie du logement, aide à entretenir correctement l’aspirateur. Elle est parfois mise à jour avec de nouvelles fonctionnalités.

    • Bruit

    Nous avons mesuré le niveau sonore à 1 m (à l’aide d’une application sonomètre). Ce critère ne revêt pas une grande importance si le robot est capable de se débrouiller tout seul et que vous pouvez lui faire confiance pour accomplir sa mission en votre absence. Mais si jamais vous vous absentez rarement de votre domicile, par exemple parce que vous y télétravaillez quotidiennement, ce critère revêt plus d’importance.

    • Autonomie

    Nous avons mesuré l’endurance de la batterie en lançant des cycles à répétition jusqu’à épuisement du robot (à puissance standard). La plupart des modèles sont capables, en cours de nettoyage, de rejoindre leur base de chargement pour refaire le plein d’énergie lorsque leur batterie faiblit puis d’achever leur mission une fois la batterie chargée. Donc si vous avez une surface petite ou moyenne à nettoyer, l’autonomie importe peu. En revanche, si elle est importante, mieux vaut opter pour un modèle endurant. Tout simplement pour éviter qu’un cycle entier dure un temps infini (la multiplication de cycles entrecoupés de recharges pouvant rendre le nettoyage assez long). À savoir aussi : certains robots (comme le Roomba j7) calculent le temps nécessaire pour achever leur tâche et repartent donc en mission quand la batterie est juste suffisamment chargée (il n’est donc pas nécessaire d’attendre la charge complète de la batterie).

    • SAV

    Pour finir, nous avons pris en considération la facilité de se procurer des éléments et pièces détachées de rechange (brosse, brossette latérale, filtre) ce qui contribue à la durabilité de l’appareil. Certaines marques sont réputées pour fournir les pièces détachées pendant une longue durée. De même, la possibilité de changer la batterie du robot (très sollicitée) n’est pas négligeable. Nous nous sommes également renseignés sur le SAV et la présence d’un service client accessible en français. Nous avons encore tenu compte des retours et avis des consommateurs. Ces appareils bourrés de technologies nécessitent un certain investissement, il paraît donc primordial qu’ils puissent nous accompagner et nous rendre de grands services durant de longues années.

    Notre aspirateur robot favori : iRobot Roomba i7 +

    Roomba i7 + d’iRobot

    Un robot intelligent qui se plie à tous les besoins

    L’i7 + aspire efficacement, tout en déjouant la plupart des pièges qui jonchent son parcours. Son application pour smartphone permet de le contrôler avec précision, et sa fonction d’évacuation automatique est précieuse.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 800€

    Le leader historique du marché, iRobot, a démocratisé l’évacuation automatique de la poussière avec son Roomba i7 +, dont le contenu du bac à poussière est collecté dans un sac. Mais là n’est pas son seul atout. Ce robot navigue de manière intelligente dans toute l’habitation et offre de très nombreuses possibilités de personnalisation. Cela lui permet de s’adapter aussi bien aux besoins récurrents que ponctuels.

    Le Roomba i7 + est un modèle haut de gamme, même s’il ne s’agit pas du sommet de gamme chez iRobot. Toutefois, son prix ayant officiellement baissé depuis le lancement du nouveau fleuron (le j7 +), il devient plus accessible et d’autant plus digne d’intérêt. À noter que le même modèle existe dans une version i7 aux caractéristiques identiques, avec une base de chargement classique, sans évacuation automatique, vendu 150 euros moins cher. Nous déconseillons cette économie car cet accessoire nous paraît très utile. La base avec système « d’autovidage » est aussi vendue seule pour faire évoluer le Roomba i7, mais son tarif est alors assez prohibitif (450 euros).

    Pour commencer, quelques mots sur l’habileté du i7 + à évoluer dans un environnement domestique. Ce robot cartographie le logement entier (il peut même mémoriser les cartes de plusieurs étages) grâce à une caméra inclinée. Il connaît ainsi à l’avance la forme et la dimension des pièces ainsi que la position des meubles et objets. Ce système est complété par de nombreux capteurs. L’ensemble de son système de navigation lui permet de se déplacer entre les meubles avec aisance et surtout de bien couvrir les surfaces, quasiment sans oublier de zones (92 % de sable coloré aspiré lors de notre test de couverture des sols, et seulement une toute petite zone oubliée). De même, grâce à sa cartographie intelligente, il se déplace très facilement d’une pièce à l’autre, nettoyant éventuellement une seule pièce, voire une seule zone si on le lui demande. Il longe très bien les murs, les meubles et les plinthes. Il nettoie même le tour des objets avec soin – par exemple, il contourne de manière méthodique les pieds de chaises et de table.

    Quant aux coins, il ne les nettoie pas parfaitement mais ne démérite pas à cet exercice. Il aborde les meubles et objets qu’il croise sans brutalité, en ralentissant à leur approche. Quand il lui arrive de s’y cogner, aucun risque qu’il abîme un meuble de valeur par exemple, la tranche avant faisant office de « pare-chocs » grâce à son ressort amortisseur.

    Les seuls obstacles qui peuvent lui poser problème sont les câbles électriques, mais la grande majorité des robots ne s’en sort pas mieux. Il a même un peu moins tendance à s’y emmêler que d’autres modèles, peut-être grâce à ses extracteurs de débris qui remplacent les brosses classiques. Mieux vaut toutefois éviter de tenter le diable. L’application permet de placer des zones d’interdiction sur la cartographie pour éviter que le robot s’aventure là où il y a des câbles, et cela se fait très simplement. Les autres obstacles que nous avons semés sur son chemin ne lui ont pas posé de problèmes, de même que le mobilier habituel. Par exemple, il passe sans hésitation sous le canapé et la table basse et ne monte pas sur un pied de lampe. Comme la majorité des robots de ce comparatif, il monte en revanche sur le pèse-personne qu’il ne semble pas voir, mais sans jamais y rester bloqué.

    Parmi les robots testés, le Roomba i7 + ne fait pas preuve de l’aspiration la plus puissante, mais il s’avère efficace sur les sols durs et sur les tapis, sur lesquels il monte d’ailleurs sans difficulté. Lors de nos tests, il a collecté jusqu’à 94 % des matières utilisées pour les tests sur les sols durs et 68 % sur le tapis. Pour l’aspiration quotidienne de salissures « classiques », il s’en sort donc très bien. Bien vu de la part d’iRobot : dans l’application, on ne choisit pas la puissance d’aspiration, qui demeure toujours la même, mais l’intensité de nettoyage. Soit le robot passe une seule fois partout (« nettoyage quotidien »), soit il passe plusieurs fois dans les petites pièces mais une seule fois dans les grandes pour économiser la batterie (« nettoyage pièce »), soit il repasse deux fois dans chaque pièce (« nettoyage en profondeur »). L’utilisateur n’a donc pas de question à se poser quant à la puissance adéquate. En plus de ces options, le Roomba i7 + dispose de capteurs de saleté : lorsqu’il aspire des déchets en plus grande quantité, il estime que la zone est plus sale et insiste donc dessus. Cela fonctionne plutôt bien pour une colonie de miettes sous la table par exemple. Mais pour être certain d’obtenir les meilleurs résultats, nous recommanderions d’utiliser l’option « nettoyage en profondeur ».

    Nous pensons donc que le Roomba i7 + est particulièrement efficace dans le monde réel. Il est suffisamment petit, intelligent et agile pour nettoyer un logement entier (sans oublier de zones ou de pièces) en déjouant la plupart des pièges, sans rester bloqué. Si jamais quelques obstacles venaient à lui poser problème, cela se résout en quelques clics sur l’application, de manière aussi simple qu’intuitive.

    L’application, justement, offre de très nombreuses possibilités de personnalisation, qui signifient que les fonctions du i7 et du i7 + sont très complètes. On peut personnaliser la cartographie, nommer les pièces, placer des zones interdites et des zones spécifiques à nettoyer. Et surtout, chaque cycle, de même que chaque programmation, peut être personnalisé. Ce robot s’adapte ainsi très bien à tous les profils d’utilisateurs et à tous les besoins. Par exemple, lors de nos tests, nous avons enregistré une programmation dans nos favoris pour que le robot nettoie devant le bac à litière des chats et sous la table de la salle à manger chaque jour après le déjeuner. Il n’y a quasiment pas de limites à la personnalisation. De plus, iRobot a veillé à ce que l’application demeure intuitive. Si bien que tout se fait assez naturellement, y compris la connexion du robot au réseau lors de l’installation : l’utilisateur est guidé pas à pas.

    Enfin, l’évacuation automatique fait certes un peu grimper le prix de ce Roomba dans sa version i7 +, mais selon nous, ce système apporte beaucoup au quotidien. Le fait de ne plus avoir à vider le bac quotidiennement et de ne plus avoir de contact avec la poussière (le sac se referme à l’aide d’un petit clapet quand on le déloge de la base) est un vrai plus. Une fois qu’on a personnalisé la cartographie et programmé le nettoyage hebdomadaire selon ses besoins, il n’y a quasiment plus rien à faire. Il restera seulement à s’occuper du nettoyage du robot lui-même. Un entretien d’ailleurs facilité par les extracteurs de débris (deux rouleaux en caoutchouc) qui remplacent la brosse centrale. Les poils d’animaux n’y restent pas logés et les cheveux s’y emmêlent beaucoup moins. Résultat : un entretien plus rapide et moins fastidieux. La page d’accueil de l’application envoie des rappels lorsqu’une petite session d’entretien est nécessaire, ce qui est un plus.

    Il faut également signaler que pour ce robot comme pour les autres, iRobot fait évoluer son application régulièrement, via des mises à jour. Ce qui est appréciable, c’est que la plupart du temps, ces mises à jour n’ont pas vocation à corriger des dysfonctionnements d’une première version. Quand iRobot lance une mise à jour, tout est généralement au point. Les avancées proposées sont substantielles et offrent des fonctionnalités supplémentaires, ce qui n’est pas pour déplaire aux possesseurs de robots de la marque. À noter d’ailleurs que cela ne concerne pas seulement les robots les plus chers du catalogue.

    Autre point primordial : tous les accessoires et les pièces détachées peuvent être achetés en ligne sur la boutique d’iRobot, ainsi qu’auprès des distributeurs officiels spécialistes (en ligne ou en magasin). On peut donc se procurer très facilement des éléments pour garder son robot en état de fonctionnement (y compris pour les anciennes générations). Enfin, il est même possible de se procurer une batterie de rechange, ce qui contribue à assurer la longévité de l’appareil. En cas de problème, la marque américaine dispose d’un service client accessible en français. Quant au SAV, il a lieu en France.

    Des défauts non rédhibitoires

    Est-ce que le Roomba i7 + a des défauts ? Quelques-uns, comme tous les modèles du marché. Dans les avis d’utilisateurs parcourus sur divers sites, les consommateurs lui reprochent principalement son prix élevé (prix devenu plus accessible récemment, depuis le lancement de son grand frère j7 +).

    Pour profiter de toutes ses fonctionnalités, il est nécessaire de le connecter au réseau WiFi. L’aspirateur n’a pas besoin de capter le WiFi partout où il nettoie, mais l’endroit où vous placez sa base doit être couvert. Si vous ne souhaitez pas le connecter, l’achat d’un tel robot n’est pas adapté : optez pour un modèle plus simple.

    Il faut tenir compte des dimensions de la base, forcément plus imposante du fait du système d’évacuation automatique. Bien qu’elle ne soit pas des plus élégantes, son design reste assez passe-partout. Cette base doit être placée contre le mur avec un espace dégagé devant elle, avec quelques centimètres libres d’obstacles de chaque côté (selon les marques, les fabricants recommandent 20 à 30 centimètres de chaque côté).

    La base « autovidante » du i7 + présente un autre inconvénient : la nécessité d’acheter des sacs. Mais en contrepartie, ceux-ci peuvent accueillir le contenu de 30 réservoirs pleins (ce qu’iRobot évalue après environ 2 mois d’utilisation). Il faut savoir que ces systèmes font du bruit (pendant quelques secondes) lorsque le contenu du collecteur est aspiré.

    D’ailleurs si on peut adresser un reproche au Roomba i7/i7 +, c’est peut-être de ne pas disposer de mode silencieux. Et comme sa puissance d’aspiration n’est pas réglable, il faut toujours autant de bruit lorsqu’il fonctionne. À cet exercice il n’est pas le plus discret (64 dB mesurés), mais pas le plus bruyant non plus. Si vous êtes présent en télétravail par exemple, fermer la porte du bureau suffira à préserver votre tranquillité.

    Comme beaucoup de robots, il peut également avoir tendance à éparpiller les déchets les plus épais telle que la litière pour chat, surtout lorsqu’ils sont présents en quantité. Mais en le faisant fonctionner régulièrement, il laisse la place nette.

    Notre deuxième choix : Roborock S7

    Roborock S7

    Un robot particulièrement agile et soigneux

    Ce robot cartographie lui aussi l’habitation de manière précise et s’y déplace avec aisance, permettant de personnaliser le nettoyage par l’intermédiaire d’une application. Il nettoie méticuleusement le tour de chaque meuble ou objet et aspire efficacement.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 580 €.

    Présent en France depuis plusieurs années et spécialiste des aspirateurs robots, Roborock fait partie de ces acteurs chinois qui challengent les fabricants historiques du marché (au même titre qu’Ecovacs, Dreame ou Xiaomi). Ces marques utilisent des technologies éprouvées à des prix défiant la concurrence. C’est le cas du S7.

    Voilà un robot qui navigue de manière franchement intelligente dans la maison (utilisant un système de navigation laser dit LiDAR). Un seul passage lui suffit pour établir une cartographie précise de l’habitation. Ensuite, il se déplace de manière précise, rapide et intelligente, en couvrant bien toutes les surfaces (il collecte 98 % du sable coloré éparpillé dans notre appartement sans aucun oubli visible) et évitant la majorité des obstacles, qu’il contourne avec soin. De tous les robots de notre comparatif, c’est celui qui nettoie le plus rapidement le tour des pieds de chaises et de table, sans hésiter, sans laisser une miette.

    À ce petit jeu des obstacles, les seuls qui lui posent vraiment problème sont les câbles électriques, dans lesquels il s’emmêle presque systématiquement. L’application permet de résoudre ce problème relativement facilement, en interdisant ces zones. C’est d’ailleurs fortement recommandé, sinon, le S7 pourrait très bien faire tomber un smartphone en charge ou une lampe. Attention aussi aux lacets : il peut parfois s’y emmêler et traîner les chaussures derrière lui.

    L’efficacité d’aspiration est également au rendez-vous, sur les sols durs comme sur les tapis et moquettes (il aspire jusqu’à 94 % de matières test sur le carrelage et 80 % sur le tapis). Il détecte d’ailleurs ces surfaces, sur lesquelles il augmente automatiquement sa puissance d’aspiration. Il fait aussi place nette le long des murs et dans les coins. Sa brosse est équipée de lamelles en caoutchouc dans lesquelles les poils ne s’incrustent pas, qui s’avère plus facile à nettoyer que les brosses composées de rangées de poils. L’entretien s’en trouve facilité.

    Quant à l’application, elle offre de très larges possibilités de personnalisation : placement de zones interdites, personnalisation de la forme et du nom des pièces, personnalisation des programmations… Mais cette appli est moins intuitive que celle d’iRobot ; elle nécessite de « fouiller » un peu. Les technophiles seront sans doute plus à l’aise avec elle que le grand public. Parmi les atouts du S7, notons également une autonomie impressionnante (nous avons mesuré 3 h 10 en mode standard).

    Au chapitre des défauts en revanche, le S7 est équipé d’un petit collecteur qui se remplit rapidement. Surtout, son ouverture est située à la base du bac ; il faut donc prendre l’habitude de le retourner pour se rendre jusqu’à la poubelle, faute de quoi on sème tous les déchets aspirés. Une base avec évacuation automatique compatible existe en option (à 299 €).

    Le S7 propose une fonctionnalité supplémentaire : il est équipé d’une serpillière vibrante placée sur un support à glisser sous le robot, que l’on n’est pas forcé d’utiliser. Nous l’avons mis à l’épreuve (sans tester cette fonction selon un protocole détaillé). Elle élimine sans problème les taches du quotidien (taches d’eau ou de café sur le carrelage par exemple) et surtout, elle se soulève lorsque le robot monte sur un obstacle ou un tapis, ce qui est assez surprenant. Les paramètres de « lavage » peuvent être réglés dans l’application.

    À savoir tout de même que si Roborock sort des mises à jour régulières de son application, la marque peut avoir tendance à laisser traîner quelques fonctionnalités pas complètement au point (comme les cartographies pour plusieurs étages proposées en version « beta »). Plus ennuyeux : les consommables ne sont pas disponibles partout. Sur son site, Roborock renvoie directement sur Aliexpress pour les commander. On peut également s’en procurer sur Amazon, mais via des revendeurs partenaires présents sur la marketplace.

    Enfin, la marque, dont le SAV a lieu en Europe (par mail avec réponse en français), ne vend pas de batteries de remplacement. En cas de problème de cette nature, il faudra se retourner vers le SAV, et espérer qu’il puisse changer la batterie pour une somme raisonnable.

    * Le Rowenta ne parvient pas à monter sur notre tapis de test.

    On recommande aussi : Eufy RoboVac G30 Edge

    Eufy RoboVac G30 Edge

    Un valeureux petit robot au prix accessible

    Si vous avez un budget serré, mais que vous souhaitez vous offrir un aspirateur robot qui ne soit pas un gadget décevant, le RoboVac G30 Edge nous semble un bon candidat. Il aspire efficacement sans oublier des pièces ou les recoins.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 339,99 €.

    Cet aspirateur est un peu le Petit Poucet de notre comparatif. Plus simple, offrant des fonctionnalités moins étendues mais surtout plus accessible, il convient aux utilisateurs qui ont un budget serré. Si on s’accommode de ses fonctions réduites à la portion congrue, et d’un entretien un peu plus laborieux, il se débrouille très bien dans un environnement domestique et aspire efficacement.

    Pour commencer, l’Eufy RoboVac G30 Edge surprend par sa taille. Il est tout petit et tout fin, si bien qu’on pourrait craindre qu’il reste bloqué au moindre obstacle. Pourtant, dans les faits, ni les seuils de porte ni les tapis ne lui font peur. Cela lui permet en outre de se faufiler assez facilement partout, par exemple sous la plupart de nos meubles. Il ralentit à l’approche des obstacles et se débrouille particulièrement bien pour nettoyer le tour de tous les objets dans l’appartement de test, y compris le contour des pieds de chaises et de table. Il le fait certes moins précisément que des robots comme ceux d’iRobot ou le Roborock S7, mais la prestation est plus qu’honorable. De la même manière, il a très bien couvert la surface que nous lui avons confiée, collectant une bonne partie du sable coloré que nous avons éparpillé (86 %). Il oublie certes quelques petites zones, mais le résultat est très satisfaisant.

    Il aspire également avec efficacité, aussi bien sur les sols durs comme le carrelage et le parquet (jusqu’à 94 % de matières de test ramassées) que sur les tapis et moquettes (jusqu’à 72 % de déchets aspirés). En outre, la fonction de détection de surface (nommée Boost IQ) fonctionne très bien, puisque les tapis sont détectés et aspirés avec une puissance supérieure.

    En mode de fonctionnement standard (puissance d’aspiration la plus faible), le G30 est aussi le plus discret de notre sélection (54 dB) alors que ses performances d’aspiration demeurent tout à fait correctes (sur le carrelage, dans cette configuration, il aspire encore 88 % des matières).

    Concernant les obstacles qui peuvent poser problème au RoboVac G30 Edge, il faudra surveiller en priorité les câbles électriques dans lesquels il s’emmêle sans ménagement et la gamelle d’eau des animaux (lors des tests, il a bousculé la nôtre à plusieurs reprises, semblant ne même pas la voir). Il est à noter que ce robot fournit une cartographie après chaque nettoyage (dans l’historique) mais que celle-ci n’est pas personnalisable. On ne peut même pas y positionner de zones de délimitation virtuelles. Pour les obstacles qui poseraient problème, il faudra donc préparer le terrain. Pour cela, deux possibilités : soit ranger soigneusement, notamment les câbles, soit placer des rubans magnétiques qui servent de délimitation. Deux rouleaux sont fournis, qu’il faut couper à la bonne dimension. On peut facilement les dissimuler sous un seuil de porte par exemple, mais pour une gamelle, il faudra accepter qu’ils restent visibles ou les mettre en place avant chaque cycle.

    Si vous recherchez un robot qui permet de personnaliser le nettoyage en fonction des pièces, voire des zones, passez votre chemin. Le RoboVac G30 n’est pas de ceux-là. L’application permet principalement de choisir le mode d’aspiration, de lancer un cycle à distance ou de programmer le fonctionnement du robot (chaque jour à des heures différentes si on le souhaite). En bref, voilà un petit robot qui en fait peu, mais qui le fait bien : il aspire efficacement et se débrouille dans un appartement, à condition de préparer un peu le terrain (notamment le rangement des câbles). Il faut également savoir que sa brosse centrale, composée d’épaisses rangées de poils, retient plus facilement les cheveux, poussières et poils d’animaux. Elle nécessite donc un peu plus d’entretien que certains concurrents dotés de brosses en plastique.

    L’Eufy peut constituer un bon choix si on n’a pas besoin de personnaliser son nettoyage ou si on ne souhaite pas dépenser trop. Notez que le service client est accessible en français (SAV en Allemagne). Les accessoires et pièces (batteries comprises) sont disponibles sur la boutique Anker d’Amazon et sur le site d’Eufy directement ainsi que chez les revendeurs (mais principalement via des marketplaces).

    Notre choix d’aspirateur robot haut de gamme : iRobot Roomba j7 + et j7

    iRobot Roomba j7 +

    Nettoyer avec plus de discernement

    Nouveau modèle haut de gamme d’iRobot, le j7 + est le meilleur robot que nous ayons testé à ce jour. Son système de reconnaissance d’objets s’est montré d’une grande efficacité, et ses performances d’aspiration supérieures à celles du i7+

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    * Au moment de la publication, le prix était de 999 €.

    Le Roomba j7 + est le dernier-né d’iRobot. Sa promesse ? Encore plus d’intelligence grâce à une caméra capable de reconnaître les objets pour mieux les appréhender. Si vous n’avez pas de limite de budget, ce robot fait preuve d’une lucidité rare. Comme son petit frère, le J7 + se décline en deux versions, l’une équipée d’une base avec système d’évacuation automatique (j7 +, que nous avons testée), l’autre sans (j7), facturée 250 euros moins cher.

    Le Roomba j7 + hérite de toutes les fonctionnalités et tous les atouts du Roomba i7 parmi lesquelles des possibilités de personnalisation accrues, une application intuitive et toujours une appréciable durabilité grâce à la disponibilité des pièces détachées et consommables qui fait la force de la marque iRobot. Le j7et le j7 + conservent aussi les extracteurs de débris qui nécessitent un entretien moins régulier que celui d’autres robots.

    La base du j7 +, équipée d’un système d’évacuation automatique, a changé de design. Plus esthétique, pourvue d’une languette en cuir, elle est également plus large mais plus basse, afin de se fondre plus facilement dans le décor (par exemple dissimulée au bout d’un canapé). Le robot s’est lui aussi refait une beauté, ne conservant qu’un unique bouton et arborant un revêtement façon aluminium brossé.

    Il utilise surtout un nouveau système de navigation qui recourt à une caméra placée sur sa tranche. Celle-ci est donc capable de voir les obstacles placés au plus près du sol. Elle est même en mesure d’identifier ceux qui seraient susceptibles de poser problème. Lors de nos tests, la réactivité du j7 + s’est avérée bluffante. Si un câble est sur son passage, il s’en approche, le détecte (l’anneau lumineux du Roomba devient bleu) et le contourne en laissant une marge suffisamment large pour ne pas s’emmêler les brossettes. Si l’obstacle lui barre la route, il n’hésite pas à faire demi-tour pour trouver un autre chemin. Par exemple, pendant nos tests, nous avons étendu un câble entre notre salon et notre entrée, puis avons commandé au j7 d’aller nettoyer l’entrée. Une fois arrivé face au câble, il a semblé évaluer la situation puis a rebroussé chemin pour faire un grand tour par notre cuisine, et aller aspirer l’entrée.

    Lors des deux premiers cycles, l’application demande d’allumer les lumières pour que le robot établisse une carte de l’habitation, ce qui n’a pas manqué de nous surprendre. Une fois la cartographie élaborée, le j7 nettoie heureusement toutes les pièces même plongées dans le noir.

    Après chaque nettoyage, le robot met à jour sa cartographie. Il suggère à l’utilisateur de prendre quelques minutes pour le rendre plus intelligent. Comment ? Le J7 demande de consulter l’historique de nettoyage, où il a placé des photos des zones qui lui ont semblé délicates ou problématiques. Lors de nos tests, il a le plus souvent pointé des câbles ou des multiprises, mais aussi une chaussette égarée à son attention. Il suffit de faire défiler les photos et d’indiquer le type d’obstacle : est-il présent ponctuellement ? Est-il habituel ? Si c’est le cas, le j7 propose de placer une zone d’interdiction sur la cartographie. Le système est véritablement efficace et pertinent.

    Jamais le j7 ne s’est empêtré dans un câble ou n’est resté bloqué où que ce soit. Son intelligence va donc probablement s’améliorer au fil des utilisations, du temps et des apprentissages (car si on prend le temps, le j7 apprend). iRobot va sans doute aussi enrichir sa base de données. Finalement, le seul obstacle qu’il a semblé ne pas « voir » est la gamelle de nos chats, entièrement chromée, qui pose problème à la plupart des robots. Il l’a bousculée et poussée sans pour autant la renverser.

    En se déplaçant dans l’appartement de test, le J7 + a nettoyé d’abord toutes les zones non encombrées pour ensuite terminer par celles où figuraient des obstacles (par exemple, il a nettoyé toute la partie dégagée de la salle à manger avant de s’attaquer aux pieds de chaises et de table). Puis il s’est occupé des contours (plinthes et coins). Si bien que même lorsqu’on le programme pour nettoyer une seule fois la surface, il repasse plusieurs fois sur certaines zones. Il couvre très bien la surface confiée sans oublier de zones (il a aspiré 96 % de notre sable coloré sans aucun oubli visible). Enfin, iRobot promet une puissance d’aspiration supérieure, ce que nos mesures confirment. Sur les sols durs, le j7 + aspire jusqu’à 98 % de nos matières de tests et 74 % sur notre tapis. À noter d’ailleurs que sur les sols durs, les performances sont presque équivalentes quand on programme un unique passage du robot. L’option « nettoyage en profondeur » n’est donc plus forcément la plus pertinente.

    Si certains fabricants se sont déjà essayés à la reconnaissance d’objets, iRobot relève ce défi avec brio. Le j7 + est le robot le plus intelligent que nous ayons eu l’occasion de tester à ce jour. Même si rien ne garantit qu’il le reste, il est certain qu’il demeurera à la pointe pendant des années et qu’il faudra attendre un bond technologique pour qu’il soit dépassé.

    La concurrence

    L’Eufy X8 vient juste d’être lancé à 500 euros (il est décliné en version X8 Hybrid coûtant 50 euros supplémentaires). Il utilise un système de laser (LiDAR), offre des possibilités de personnalisation bien plus larges que le RoboVac G30 que nous avons testé dans ce comparatif. Ce modèle plus haut de gamme promet une intelligence de navigation améliorée. Eufy est une marque du groupe Anker, elle dispose d’un catalogue particulièrement riche.

    Le Shark RV2001EU, que nous avons testé, présente quelques défauts de jeunesse (comme des oublis de passage le long des murs, une application un peu sommaire et perfectible ainsi qu’un collecteur dont la conception mérite quelques améliorations), le système de navigation s’est montré plutôt fiable et les performances d’aspiration très correctes. Les marques américaines Shark (pour l’entretien des sols) et Ninja (pour les appareils culinaires), qui font partie du même groupe, se sont officiellement lancées en France il y a environ un an. L’entreprise développe elle-même ses produits, avec une démarche qui donne une large place à l’expérimentation par les utilisateurs et aux avis des consommateurs. Elle a récemment commercialisé une gamme complète d’aspirateurs robots, vendus à des prix accessibles.

    Le Samsung JetBot se positionne dans le haut de gamme, il a été lancé à 1 500 €. Au programme : évacuation automatique, reconnaissance d’objets grâce à l’intelligence artificielle, et de curieuses chenilles en guise de roues. Plus épais que la moyenne (13,6 cm de hauteur), il se faufilera moins facilement sous certains meubles.

    Le Neato Robotics D8 est fabriqué par un spécialiste des aspirateurs robots, qui bénéficiait il y a encore quelques années d’une certaine avance technologique avec son système de navigation utilisant un télémètre laser. Mais depuis, les concurrents ont progressé et plus vite. Dans le cadre de ce comparatif, nous avons testé le D8 à deux reprises, avant et après une mise à jour majeure. Avant la mise à jour, le D8 s’est avéré lent, un peu pataud dans ses déplacements, a eu tendance à se perdre, à hésiter, à rebrousser chemin et oublier des zones entières… Après la mise à jour, il ne restait plus bloqué dans des endroits improbables, mais ne s’aventurait plus sous certains meubles sous lesquels il avait pourtant la place de passer. L’application couplée au D8 offre des possibilités trop limitées par rapport à des modèles vendus à un prix équivalent – à commencer par le Roomba i7.

    Le Rowenta X-Plorer Série 95 (RR7975WH) offre d’excellentes prestations. Si après nos tests, nous ne l’avons pas retenu parmi les modèles phares, c’est principalement pour les difficultés qu’il rencontre à monter sur les tapis. Il peut cependant constituer une alternative pertinente au Roomba i7 pour ceux qui n’ont pas de tapis chez eux. Cet appareil dispose d’un système de navigation vraiment efficace, offre des performances d’aspiration de qualité (surtout sur les sols durs où il collecte jusqu’à 90 % de nos matières de test) et couvre plutôt bien les surfaces malgré quelques oublis. Enfin, son application intuitive et évoluée offre elle aussi des possibilités de personnalisation fort intéressantes. Le tout avec une fonction serpillière, puisque c’est l’option choisie par Rowenta sur toute sa nouvelle gamme. Les fabricants historiques d’aspirateurs comme Rowenta entendent bien occuper le terrain des robots. Si la marque a tâtonné pendant plusieurs années, s’essayant à des robots équipés d’un système de filtration cyclonique (comme les aspirateurs traîneaux sans sac), s’essayant à la navigation aléatoire puis semi-aléatoire, le fabricant français semble avoir trouvé la formule.

    Le Miele Scout RX3 promet une navigation intelligente, une aspiration efficace et un capteur d’images pouvant faire office de caméra de surveillance (une fonction baptisée Home Vision HD). Nous n’avons pas testé ce modèle parce qu’il n’était pas sorti quand nous avons finalisé notre sélection. Mais les précédentes générations de la marque nous ont modérément convaincus.

    D’autres spécialistes de l’entretien des sols ont fait une brève apparition, à l’instar de Dyson, qui a d’ailleurs investi des sommes très importantes pour développer son robot haut de gamme (360 Eye) il y a quelques années avant de déserter ce marché en France. La marque LG a aussi disparu du paysage français des robots. Pendant le premier semestre 2021 (selon les chiffres de l’institut GfK, hors ventes directes et marketplaces), plus de 100 000 aspirateurs robots ont été vendus, pour un chiffre d’affaires de 70 millions d’euros (soit +50 % par rapport au premier semestre 2019). Il s’agit donc d’un secteur en croissance même s’il demeure encore un marché de niche (un peu plus de 2 % des foyers français seraient équipés selon Kantar). Autre phénomène : la croissance de valeur (+42 % en 2020 selon le Gifam) tend à montrer que les consommateurs optent pour des appareils plus coûteux aux fonctionnalités plus élaborées. Si iRobot demeure de loin le leader incontesté du marché, la concurrence est dynamique. Les acteurs y sont de plus en plus nombreux. Le fabricant doit notamment faire face à certaines marques asiatiques comme Ecovacs, Dreame, Xiaomi ou encore Roborock, qui avancent à grands pas sur le plan des technologies et parviennent à maintenir des prix plutôt agressifs. Ces marques ne sont pas toutes officiellement distribuées en France.

    A venir…

    Il y a fort à parier que les robots « hybrides », capables d’aspirer et de nettoyer, vont continuer à se multiplier. D’ailleurs, certains fabricants concentrent leurs efforts exclusivement sur ces appareils – Roborock par exemple nous a annoncé ne plus commercialiser que des robots de ce type désormais. Rowenta propose exclusivement ce type de robots dans sa gamme actuelle. Ecovacs s’en est fait une spécialité depuis longtemps. Ces modèles hybrides sont particulièrement bien accueillis en France où les sols durs sont plus répandus que les moquettes. Même si ces appareils ne lavent pas les sols à proprement parler (puisqu’ils utilisent de l’eau pure et à quelques exceptions près ils ne les frottent pas), ils permettent d’entretenir les sols : ils offrent un service complet (aspiration et essuyage humide) pour un tarif qui n’est souvent pas beaucoup plus élevé. Ils proposent aussi des fonctionnalités de plus en plus élaborées, par exemple réglage du débit d’eau selon les sols, évitement des tapis quand le module serpillière est installé, voire serpillière vibrante qui se soulève pour grimper sur les tapis…

    Autre tendance qui tend à envahir le marché : l’évacuation automatique de poussière, le plus souvent dans un sac. Certains fabricants s’y étaient essayés il y a quelques années déjà, sans grand succès. Mais le marché paraît mûr pour cela et iRobot semble être parvenu à démocratiser cette fonction (d’ailleurs le Roomba i7 + est le modèle le plus vendu du fabricant américain). Il s’agit d’une étape logique pour les robots aspirateurs. De plus en plus autonomes, dans la mesure où leur intelligence leur permet de se débrouiller dans nos intérieurs, ceux-ci se doivent de limiter encore plus les interactions de l’utilisateur avec son appareil, et donc réduire la fréquence de vidange du collecteur. Ce que l’évacuation automatique réussit fort bien en contenant l’équivalent d’environ deux mois de poussière dans un sac ou dans la base.

    L’une des prochaines étapes concerne assurément l’utilisation de l’intelligence artificielle pour améliorer l’habileté du robot grâce à la reconnaissance d’objets (Ecovacs, Roborock, Samsung et iRobot s’y essaient déjà). L’idée étant que l’appareil soit capable de réagir à des obstacles de manière plus fine et pertinente en identifiant un câble ou une chaussure par exemple – et naturellement d’évoluer en apprenant au fil du temps.

    La connectivité : tout sauf un gadget

    La cartographie offre des possibilités très intéressantes lorsqu’elle est couplée à une connectivité permettant à un smartphone de communiquer avec l’aspirateur. Ces possibilités contribuent au bon fonctionnement du robot en vous donnant des outils pour éviter qu’il se retrouve bloqué quelque part pendant son cycle de nettoyage. La grande majorité des applications de contrôle proposent de placer des zones de délimitation virtuelles, directement sur la cartographie, pour en interdire l’accès. Cela se fait sans aucun ajout d’accessoires. On peut donc restreindre l’accès de l’appareil à une zone, ce qui est fort utile pour empêcher les chocs avec la gamelle d’eau d’un animal qu’on ne souhaite pas qu’il renverse, un amas de câbles à proximité du téléviseur, un meuble sous lequel il a tendance à rester coincé, etc.

    Outre le positionnement de zones interdites d’accès, ces appareils proposent aussi de définir des zones à nettoyer précisément : par exemple, pour aspirer sous la table après les repas ou dans l’entrée, là où toute la famille retire ses chaussures. Certains robots proposent aussi, via leur application, de personnaliser entièrement la carte de l’habitation : délimiter les pièces précisément puis les nommer, définir des zones spécifiques à nettoyer en les nommant…

    Ensuite, chaque cycle peut être lancé (que l’on soit présent à la maison ou à l’extérieur) pour nettoyer l’ensemble du logement ou telle et telle pièce, ou bien seulement une zone. Idem pour la programmation : on peut programmer un nettoyage complet deux fois par semaine, mais nettoyer chaque jour à l’heure qu’on souhaite les pièces de vie qui se salissent plus rapidement, par exemple. Les robots qui embarquent une fonction serpillière proposent parfois ce type de personnalisation également, en choisissant le nettoyage humide seulement pour certaines pièces.

    Entretien et réparations

    Pour que le robot fonctionne de manière optimale pendant de longues années, il faut l’entretenir régulièrement : prévoyez de nettoyer les filtres en les tapotant ou en les lavant, de nettoyer les capteurs du robot et de la base de chargement avec un chiffon doux. Faites le plus fréquemment si votre robot attire la poussière (certains ont tendance à produire de l’électricité statique). Elle peut avoir tendance à s’incruster un peu partout. Pour faciliter le nettoyage du robot, vous pouvez utiliser un aspirateur. Et pour les zones les moins accessibles, il est possible d’utiliser une bombe aérosol comme celles destinées aux claviers d’ordinateurs.

    La brosse centrale doit être nettoyée souvent, de même que la brossette latérale sous laquelle les cheveux ne manquent pas de s’emmêler. Certaines marques livrent un petit accessoire pour faciliter le nettoyage de la brosse centrale autour de laquelle les cheveux s’emmêlent souvent. Si ça n’est pas le cas, on peut tout éliminer grâce à des ciseaux, en longeant les lamelles ou rangées de poils. N’oubliez pas la roue avant, démontable, sous laquelle poussière et poils peuvent aussi s’agglutiner.

    Certains robots disposent d’un collecteur lavable à l’eau. N’hésitez pas à le faire de temps en temps. Et surtout, dans le cas des accessoires lavables (filtre, collecteur), ne lésinez pas sur le temps de séchage. Pour déterminer la fréquence de nettoyage et de changement des divers éléments, suivez les recommandations du fabricant. Si l’application le propose, n’hésitez pas à programmer des rappels pour penser à entretenir votre appareil. Vous pouvez aussi créer des rappels vous-même dans votre agenda.

    Vous devrez changer les filtres et les brossettes à échéances régulières. Certains fabricants proposent leurs accessoires en packs, ce qui revient souvent moins cher. Vous pouvez en commander plusieurs, ce qui permet de faire des économies et aussi d’en avoir toujours sous la main. Vous pouvez aussi profiter des périodes de promotions pour vous en procurer. Vous pouvez changer les filtres, les brossettes et la brosse centrale à tout moment, en privilégiant les accessoires vendus par le fabricant – l’assurance de la compatibilité et des performances promises.

    En revanche, si vous rencontrez un problème de batterie pendant la période de garantie, n’intervenez pas vous-même, contactez plutôt le service client. Si votre robot fait un petit tour de la pièce et retourne rapidement à sa base, il y a de fortes chances que sa batterie soit vieillissante.

    Alexandra Bellamy

    BBC

    Sidney Poitier's daughter on his Oscars legacy

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    Nearly six decades after Sidney Poitier became the first black man to win an acting Oscar, four actors of colour are nominated at this year's Academy Awards.

    There will be a tribute to Poitier, who died in January, at Sunday's ceremony in Los Angeles.

    The BBC's culture editor Katie Razzall talked to his daughter, Sydney, to find out more about her father’s life and legacy.

    New York Times - World

    China and Solomon Islands Draft Secret Security Pact, Raising Alarm in the Pacific

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    The leaked agreement, if signed, could help the Chinese Navy block shipping routes that played a vital role in World War II.

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    By Damien Cave

    SYDNEY, Australia — A leaked document has revealed that China and the Solomon Islands are close to signing a security agreement that could open the door to Chinese troops and naval warships flowing into a Pacific Island nation that played a pivotal role in World War II.

    The agreement, kept secret until now, was shared online Thursday night by opponents of the deal and verified as legitimate by the Australian government. Though it is marked as a draft and cites a need for “social order” as a justification for sending Chinese forces, it has set off alarms throughout the Pacific, where concerns about China’s intentions have been growing for years.

    “This is deeply problematic for the United States and a real cause of concern for our allies and partners,” Charles Edel, the inaugural Australia chair at the Center for Strategic and International Studies, said on Friday.

    “The establishment of a base in the Solomon Islands by a strategic adversary would significantly degrade Australia and New Zealand’s security, increase the chances of local corruption and heighten the chances of resource exploitation.”

    It is not clear which side initiated the agreement, but if signed, the deal would give Prime Minister Manasseh Sogavare of the Solomon Islands the ability to call on China for protection of his own government while granting China a base of operations between the United States and Australia that could be used to block shipping traffic across the South Pacific.

    Five months ago, protesters unhappy with Beijing’s secretive influence attacked the prime minister’s residence, burned businesses in the capital’s Chinatown and left three people dead. Now the worst-case scenario some Solomon Islanders envision would be a breakdown of democracy before or during next year’s election, with more unrest and the threat of China moving in to maintain the status quo.

    The leaked document states that “Solomon Islands may, according to its own needs, request China to send police, armed police, military personnel and other law enforcement and armed forces to Solomon Islands to assist in maintaining social order, protecting people’s lives and property.”

    It allows China to provide “assistance on other tasks” and requires secrecy, noting, “Neither party shall disclose the cooperation information to a third party.”

    Matthew Wale, the leader of the opposition party in the Solomon Islands’ Parliament, said he feared that the “very general, overarching, vague” agreement could be used for anything.

    “The crux of it is that this is all about political survival for the prime minister,” he said. “It has nothing to do with the national security of Solomon Islands.”

    For Beijing, the deal could offer its own potential reward. “China may, according to its own needs and with the consent of Solomon Islands, make ship visits to, carry out logistical replenishment in and have stopover and transition in the Solomon Islands,” the draft states.

    Pacific Ocean

    SOLOMON ISLANDS

    MALAITA

    TULAGI

    Honiara

    GUADALCANAL

    Coral Sea

    200 MILES

    PAPUA

    NEW GUINEA

    1000 MILES

    Detail

    area

    FIJI

    Coral Sea

    AUSTRALIA

    Sydney

    NEW

    ZEALAND

    By The New York Times

    It also says the Solomons will provide “all necessary facilities.”

    The Chinese Embassy in the Solomon Islands did not immediately reply to an email seeking comment.

    A spokesman for the U.S. State Department issued a statement Saturday that criticized the proposed agreement with the People’s Republic of China.

    “We do not believe PRC security forces and their methods need to be exported,” the statement said. “This would only fuel local, regional, and international concerns over Beijing’s unilateral expansion of its internal security apparatus to the Pacific.”

    Australia, which has traditionally been the islands’ main security partner — also sending police officers to quell the unrest in November at the government’s request — responded swiftly to the leaked document.

    “We would be concerned by any actions that destabilize the security of our region,” Australia’s Department of Foreign Affairs said in a statement soon after the pact was made public. “Members of the Pacific family are best placed to respond to situations affecting Pacific regional security.”

    Despite such affirmations, Australia has been losing influence in the Solomons for years. The larger country has a history of condescending to the region, downplaying its concerns about climate change and often describing it as its own “backyard.”

    Mr. Sogavare has made no secret of his desire to draw China closer. In 2019, soon after he was elected, he announced that the island would end its 36-year diplomatic relationship with Taiwan, the self-governing island that China claims as its own, in order to establish official ties with Beijing. He argued that Beijing would deliver the infrastructure and support that the country needed.

    The Sogavare government quickly signed agreements giving Chinese companies the right to build roads and bridges, and to reopen one of the country’s gold mines. A Chinese company even tried to lease the entire island of Tulagi.

    The Latest on China: Key Things to Know

    Marriages and divorces. Faced with a soaring divorce rate, China introduced a rule forcing married couples to undergo a 30-day “cooling off” period before formally parting ways. The move seems to have been effective at reducing divorces, but is unlikely to help with a demographic crisis fueled by a decline in marriages.

    China Eastern Airlines crash. Emergency workers found no survivors after a Boeing 737 plane carrying 132 people crashed in the southern region of Guangxi. The crash of China Eastern Airlines Flight 5735 is the country's worst air disaster in more than a decade.

    The war in Ukraine. Despite calls from other world leaders for China to play a more proactive role in pressing Russia to negotiate an end to the war, Beijing has instead tried to keep its distance. The result has left China, diplomatically, on the sidelines of the conflict.

    Omicron surge. As China grapples with its worst Covid-19 outbreak since the beginning of the pandemic, Beijing is trying to fine-tune its “zero Covid” playbook, ordering officials to quash outbreaks but also find ways to limit the economic pain involved.

    That deal was eventually deemed illegal, after critics rose up in anger. Residents of Tulagi and Malaita, an island province where local leaders expressed strong opposition to China, have said that bribes are constantly being paid by proxies of Beijing with bags of cash and promises of kickbacks for senior leaders often made during all-expenses-paid trips to China.

    The violent protests in November in the Solomon Islands reflected those frustrations. They erupted on the island of Guadalcanal, in the capital, Honiara, where American troops fought a brutal battle against the Japanese starting in 1942. The clashes were sparked by anger over allegations of China-fueled corruption and a perceived unequal distribution of resources, which has left Malaita less developed despite having the country’s largest population.

    Malaita’s premier, Daniel Suidani — who has banned Chinese companies from Malaita while accepting American aid — said that the anger stemmed from “the national government’s leadership.”

    “They are provoking the people to do something that is not good,” he said in November.

    Mr. Wale, the opposition leader, said he has encouraged the prime minister to negotiate with Malaita, with little success.

    “The political discourse over these things is nonexistent,” he said, adding that the proposed agreement with China would make the relationship more volatile.

    Anna Powles, a senior lecturer at the Center for Defense and Security Studies at Massey University in New Zealand, said the recent upheaval and continued insecurity pointed to high levels of stress on the government over the pandemic, the economy and “longstanding concerns about the capturing of the state and political elites by foreign interests.”

    “Some of the biggest implications here are about how strategic competition is disrupting local government,” Dr. Powles said.

    American officials have also become increasingly concerned. In interviews over the past few years, they have often cited the Solomons as a grave example of China’s approach throughout the Pacific, which involves cultivating decision makers to open the door for Chinese businesses, migration and access to strategic resources and locations — most likely, the Americans believe, for civilian and military uses, at sea, and for satellite communications.

    Many Pacific islands, including Kiribati and Fiji, have seen a sharp increase in Chinese diplomats, construction deals and Chinese migration over the past five years. Disputes and tensions have been growing over Beijing’s role in a region that has often either been ignored or been seen as little more than dots on the map for great powers to toy with.

    Last month, during a visit to Fiji that focused heavily on competition with China, Secretary of State Antony J. Blinken announced that the United States would soon open an embassy in the Solomon Islands after closing one in the 1990s. It is still many months from being operational.

    “They certainly can do more and faster,” Mr. Wale, the Solomons opposition leader, said. “They just seem to be dragging their feet.”

    Edward Wong contributed reporting from Washington.

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    Le Figaro

    Réfugiés ukrainiens: ces Français qui ouvrent leur cœur et leur foyer

    Stéphane Kovacs

    GRAND RÉCIT - Dans le Pas-de-Calais, ils ont mis sur pied un dispositif d’aide aussi généreux qu’efficace.

    Envoyée spéciale dans le Pas-de-Calais.

    Il y a cette directrice d’école qui active Google traduction après chaque phrase pour qu’Alisa comprenne les consignes. Ce couple de boulangers qui, après avoir offert des vacances chaque été à une fillette de Tchernobyl, héberge aujourd’hui la jeune femme avec quatre de ses proches. Cette villageoise, qui a déniché une recette de biscuits ukrainiens sur internet, et en a confectionné des dizaines, enrubannés de jaune et bleu. Cette quadragénaire ukrainienne, mariée à un Français, qui est allée chercher des compatriotes en Pologne, et a laissé une affichette à la gare de Cracovie: «Si quelqu’un veut venir à Ham-en-Artois».

    Alors que le pays s’apprête à accueillir 100.000 réfugiés ukrainiens et que les Français se mobilisent sur tout le territoire, dans la plaine audomaroise, autour de Saint-Omer, c’est un extraordinaire élan de solidarité qui s’est levé. Estimant que les pouvoirs publics tardaient un peu trop à réagir, de généreux Pas-de-Calaisiens ont monté tout un dispositif pour acheminer, accueillir, puis aider les exilés à se reconstruire: 108 réfugiés ont déjà été répartis dans quelque 25 familles, tandis qu’un nouvel arrivage est prévu la semaine prochaine.

    «Une très grosse logistique»

    Ancienne consultante franco-américaine, Mary Meaney a tenté de mobiliser les autorités dès le début de la guerre: «Ils ne savent pas faire venir des bus? Eh bien nous, on va le faire!», s’est mis en tête cette mère de six enfants. S’appuyant sur l’association des Amis de la fondation Saint-Omer valeurs transatlantiques, elle fait affréter, à la mi-mars, un premier car de 71 places. Aménage des chambres et un dortoir dans sa ferme. Et mobilise son réseau pour collecter vivres, vêtements, jouets ou ordinateurs. «Une très grosse logistique, où l’on traite tous les sujets, des papiers à l’accompagnement psychologique, souligne Édouard-François de Lencquesaing, qui héberge dix personnes dans sa propriété de Quiestède. Il y a de temps en temps des grains de sable administratifs, mais à chaque fois on se démène pour trouver une solution, et on apprend en avançant.» Son épouse, Sarah, est chargée des dons financiers. «La seule manière pour que ça marche, c’est que tout le monde s’y mette!», clame-t-elle.

    Il y a de temps en temps des grains de sable administratifs, mais à chaque fois on se démène pour trouver une solution

    Au «centre de commandement», à la ferme d’Ecou, à Tilques, 1110 habitants, Mary Meaney a transformé l’étable en centre de tri, où s’activent les bénévoles de la Croix-Rouge, d’Emmaüs et des Restos du cœur. «On n’a quasiment que des femmes et des enfants, indique-t-elle. Un homme handicapé, dont la femme a un cancer. Et onze petits orphelins, qu’un pasteur nous a confiés. On voulait les plus vulnérables: ces gens-là, on ne peut pas les laisser dans un camp à la frontière!» Sur la porte de sa salle à manger, elle a collé des Post-it au nom de toutes les bonnes volontés. Des villageoises s’occuperont des cours de français. Une coiffeuse propose ses services. Un agriculteur apportera du lait trois fois par semaine. Les scouts sont venus animer des jeux dans le parc. Emily Meaney, 19 ans, a créé un site, solidariteukraine.org, pour collecter dons et offres diverses. Quant à Lucy, la cadette, 9 ans, elle a tenu à figurer dans l’organigramme: «essayer d’être sage et sourire», s’est-elle donné pour mission…

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    Depuis sa jolie mairie de briques rouges, dont il a converti la salle des mariages en pièce de stockage de vêtements, avec l’isoloir pour cabine d’essayage, Patrick Bedague applaudit: «Nous, les collectivités, le temps de prendre une décision et de l’appliquer, y a tout un tas de règles à respecter, ça prend du temps!, souligne l’élu. On a apporté le côté logistique, on a fait le lien avec l’agglo. On a fait placer un arrêt de bus juste devant la ferme d’Ecou, pour que les gens puissent emprunter - gratuitement - la navette. Et puis il y a sept familles d’accueil qui se sont proposées! Tout ça a créé de nouveaux liens alors que, depuis deux ans, avec le Covid, on se côtoyait très peu…» Autre prouesse, neuf clubs de la région, du Rotary au Lion’s en passant par le Club 41, ont pour la première fois uni leurs forces pour apporter un peu de réconfort aux nouveaux arrivants.

    Une chaîne de solidarité

    À quelques kilomètres de là, à Roquetoire, Betty et Pascal Marquis ont retrouvé Valeriya, leur «fille de cœur», qu’ils ont connue en 2013, par le biais d’une association d’aide aux enfants malades de Tchernobyl. «On ne pouvait pas continuer à se demander chaque matin: “Est-ce qu’elle vit encore?”, s’épanche la boulangère, bientôt à la retraite. Alors quand sa mère m’a demandé si elle pouvait venir avec son amie et les enfants, j’ai ditoui, bien sûr! Cet après-midi, j’ai emmené tout le monde à la plage, grâce à la voiture prêtée par l’ancien maire. J’ai tout de suite mis les photos sur Facebook. Et quand on a vu les likes des papas, on a soufflé: ouf, ils sont encore en vie!»

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    Autour des exilés, tout le village a créé une chaîne de solidarité. «Demain matin, une cliente viendra leur donner des cours, annonce Betty. D’autres nous ont offert des bons d’achat ou des cartes de tickets-restaurants. Un copain gendarme s’occupe de la partie administrative. Sa femme, qui tient un pressing, lavera nos draps gratuitement. Et hier, comme j’achetais des habits à la petite, une dame m’a tendu un billet“pour qu’elle soit belle à l’école”…»

    Au lycée polyvalent Vauban, à Aire-sur-la-Lys, quatre ados bénéficieront d’un emploi du temps aménagé pour leur permettre de suivre des enseignements en anglais, tout en poursuivant leurs cours en visio avec leurs profs restés en Ukraine. Plus loin, à Isbergues, «en trois jours, on a nettoyé et équipé deux logements vacants, raconte le maire, David Thellier. Télé d’occasion, frigo plein, on a poussé le détail jusqu’au petit bouquet de jonquilles sur la table».

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    En «pleine saison des endives», l’arrivée des Ukrainiens tombe à pic pour la ferme de Jérôme Wavrant. «On est à la recherche perpétuelle de saisonniers!, peste l’agriculteur. On s’aperçoit que les Français n’ont pas forcément envie de travailler longtemps: ils font la période des choux-fleurs, par exemple, et ça leur remet les compteurs à zéro pour leurs droits sociaux…» Inna et Natalia ont donc renoncé à leurs longs ongles vernis pour nettoyer et trier les endives à la chaîne. «On s’est dit que si elles font ce sacrifice, c’est qu’elles veulent s’impliquer!, se réjouit le patron. Elles ont déjà trouvé la cadence. Et si elles repartent avec une petite cagnotte, on sera contents!»

    Le plus long terme

    Un immense drapeau jaune et bleu est accroché à leur clôture. À Ham-en-Artois, chez Natalia et Daniel, la salle de ping-pong est envahie de cartons et de sacs de vêtements. «Le premier jour de la guerre, toute ma petite vie a basculé, raconte la Franco-Ukrainienne, qui a ramené sa mère, sa meilleure amie et son fils, ainsi qu’«une femme qui pleurait». Chez nous, c’est comme un sas de décompression. On a été jusqu’à 17 à la maison! Et j’ai encore eu un appel ce matin, d’une personne qui a vu mon message à la gare de Cracovie…»

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    Ses collègues lui ont offert 29 jours de RTT, afin qu’elle puisse se consacrer à ses compatriotes. Daniel, lui, conduit les enfants à l’école. Quant à Larissa, la grand-mère, elle a déjà semé des carottes dans le jardin, et prépare des potées au chou pour tout le monde. André et son épouse, sexagénaires, voulaient aussi «prendre leur part». Depuis une semaine, ils hébergent Julia, ingénieur en électricité, qui passe ses journées sur son ordinateur, depuis leur véranda, à essayer de remettre en état le réseau électrique de son pays.

    «On a chacun notre dictionnaire à la main, sourit André. On fait attention à pas regarder le journal télévisé devant elle: son mari et son fils sont restés à Kiev… On est prêts à l’héberger le temps qu’il faudra, on lui laissera même la maison quand on partira en vacances.» Julien, grand sportif, a monté la «p’tite trotte ukrainienne»: un «challenge sportif connecté, explique-t-il, où chacun s’inscrit pour au moins 3 euros, afin de parcourir une petite partie des 2 226 km qui séparent Ham de Kiev». L’argent récolté - plus de 2500 euros pour l’instant - servira à aider les familles d’accueil sur le plus long terme.

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    Car il faut penser à la relève. «Ce qui est important, c’est d’inscrire la démarche dans la durée, pointe François Decoster, maire de Saint-Omer. La ville accueille déjà beaucoup de mineurs isolés. Notre capacité n’est pas infinie. Mais, avec le sous-préfet, on s’organise pour trouver 200 places dans l’Audomarois. J’ai déjà eu un appel d’une famille hébergeante qui a demandé un relais. Dans quelques semaines, il faudra faire un état des lieux…»

    La maman de la petite Alissa a appris, le lendemain de son arrivée, que son mari était mort au front. Elle refuse de le croire. «Je m’inquiète également pour Anna, qui a fait 15 heures de marche par - 6 °C avec son nouveau-né dans les bras, soupire Mary Meaney. Je n’ose lui demander si elle a des nouvelles de son mari. Il va falloir prévoir un accompagnement psy pour les familles d’accueil, car leurs angoisses, on les vit aussi.»

    Entre les démarches administratives, les problèmes de santé et la gestion du quotidien, de multiples questions se posent aux hôtes français. «Il faut les emmener à Arras pour qu’ils récupèrent leurs papiers, à Calais pour toucher l’allocation pour demandeur d’asile (ADA), maugrée la boulangère, Betty Marquis. Je vais devoir prendre une demi-journée, et ça leur fera aussi une demi-journée de paie en moins! Et la CMU, vous pensez pas qu’on pourrait régler ça par mail?» Le concept de «familles de repli» vient d’être créé pour suppléer celles qui veulent souffler. Mais la bonne nouvelle, c’est surtout que le modèle audomarois fait école: un groupe vient de se créer à Dunkerque, tandis qu’un autre se constitue à Aix-en-Provence.

    Changement d'heure : la France passe à l'heure d'été dans la nuit de samedi à dimanche

    À deux heures du matin, il sera trois heures.

    Yvan Colonna est mort, trois semaines après son agression par un détenu radicalisé en prison

    Le militant indépendantiste corse, condamné à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Erignac en 1998, est mort ce lundi, après avoir été violemment agressé en prison le 2 mars dernier par un détenu djihadiste.

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    Notre palmarès des 80 meilleurs lycées publics et privés de France

    EXCLUSIF - L’absence des épreuves de spécialité, annulées en 2021 en raison du Covid, n’a pas freiné la montée des établissements privés dans notre palmarès, qui prend en compte la capacité à faire progresser les élèves.

    Valeurs Actuelles

    Val-d’Oise : un mort dans une altercation entre gens du voyage

    La dispute a tourné au drame. A Herblay dans le Val-d’Oise, un homme issu de la communauté des gens du voyage a été tué par un autre membre ce samedi 26 mars. En effet, Le Parisien rapporte qu’un individu armé d’un fusil aurait tiré sur un homme. La victime était au volant de sa voiture, et a succombé à ses blessures après avoir été touchée à la tête. Son véhicule a quant à lui terminé sa course en s’encastrant dans un mur.

    Enquête en cours

    Le meurtrier présumé s’est ensuite réfugié dans un cabanon avec son fusil. Il a été interpellé et placé en garde à vue. L’origine du différend qui s’est déroulé dans un camp de gens du voyage vers 7h45 reste pour l’heure inconnue. Âgé de 56 ans, l’auteur du tir serait un élagueur résidant à Pierrelaye, une commune située à une dizaine de minutes d’Herblay. Il aurait avoué avoir utilisé son arme contre l’homme de 41 ans, un artisan couvreur. Une enquête a été ouverte pour tenter de déterminer les circonstances de cette altercation mortelle. La famille du suspect serait, en tout cas, déjà connue des services de police.

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    France24 - Monde

    Violences au Mali : les raisons de la montée en puissance de l'organisation État islamique au Sahel

    Publié le : 25/03/2022 - 20:38

    Wassim NASR Wassim NASR

    Depuis plusieurs semaines, les jihadistes de l'Organisation État islamique (OEI) se déplacent quasiment sans entraves dans la zone des trois frontières, entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Plusieurs attaques ont eu lieu contre la communauté Touareg Daoussak au Mali et contre l’armée malienne à Tessit, dans la région de Gao.

    Ce retour en force de l'Organisation État islamique (OEI) a lieu en dépit de l'élimination en août 2021 de l'émir du groupe, Abou al-Walid al-Sahraoui, par les forces françaises

    Wassim Nasr, spécialiste des mouvements jihadistes à France 24 revient sur les enjeux de ces violences en trois points.

    • Comment expliquer ce retour en puissance, malgré l'élimination en août 2021, de l'émir du groupe, Abou al-Walid al-Sahraoui, par les forces françaises ?
    • Quelle est la position du JNIM/AQMI, le groupe jihadiste rival de l'OEI et toujours dominant au Sahel ? 
    • Et quelle est la marge de manœuvre des armées locales, des forces onusiennes de la Minusma et de la mission Barkhane ?

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Le Monde

    Moules à glace ronds Zoku

    Réalisé aux États-Unis, ce test a été initialement publié en anglais sur le site Wirecutter. Vous pouvez le lire ici en version originale.

    Par une chaude journée d’été, quoi de plus agréable que d’ouvrir son congélateur pour y trouver une glace maison ? Les meilleurs moules à glace sont faciles à remplir, faciles à ranger et faciles à démouler. Après avoir étudié des dizaines de modèles, en avoir testé 26, avoir fabriqué 140 glaces au fil des ans et en avoir mangé suffisamment pour rafraîchir toute une armée, nous avons conclu que les moules à glace ronds Zoku produisaient les glaces les plus régulières et les plus esthétiques parmi tous les modèles que nous avons testés.

    Les meilleurs moules à glace

    Ces moules en silicone sont les plus faciles à utiliser, leurs glaces de forme sphérique sont restées les plus homogènes lors de nos tests. Ces moules fonctionnent aussi bien pour les crèmes glacées que pour les sorbets et avec leur contenance de 85 ml, ils sont parfaits pour les adultes comme pour les enfants.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 18,00 €

    Nous avons testé quinze moules cette année (dix nouveaux et les cinq choix de notre guide de 2013) avec des recettes totalement nouvelles. Force est de constater que la plupart de nos favoris d’origine font toujours les meilleures glaces. Et pour la deuxième fois, les moules à glace ronds Zoku ont une bonne longueur d’avance sur les autres. Le set Zoku permet de créer des glaces de la bonne taille pour les enfants et les adultes, et c’est l’un des modèles les moins salissants grâce aux discrètes protections anti-goutte sur les bâtonnets. Par rapport aux moules en plastique, leur design original permet de sortir les glaces beaucoup plus facilement. Ils sont également plus simples à démouler que les autres versions en silicone. Enfin, les moules ronds Zoku ont été plus résistants que tous les autres que nous avons testés. Ils conviennent à tous types de préparations, de la crème glacée aux glaces avec morceaux, en passant par les sorbets pur jus de fruits, et sont vendus à partir de 18 euros, ce qui en fait le bon choix pour la plupart des foyers.

    Moules à glace classiques Zoku

    Notre deuxième choix

    Même si les glaces sont moins faciles à extraire, ces moules en plastique de forme allongée sont presque aussi efficaces que notre premier choix. Les glaces obtenues ont davantage tendance à se casser et on se salit un peu plus en les mangeant.

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    Si notre premier choix n’est plus disponible, nous nous tournons vers les moules à glace classiques Zoku. Ils sont presque identiques à la version ronde, sauf qu’ils sont de forme allongée et en plastique plutôt qu’en silicone, donc il faut les passer sous l’eau chaude pour libérer les Esquimaux. Ces moules sont plus encombrants dans le congélateur, mais en contrepartie, ils peuvent faire six bâtonnets à la fois. En raison de leur forme, les glaces ont davantage tendance à se casser et on se salit un peu plus quand on les mange, notamment parce que les bâtonnets ne sont pas munis d’une protection anti-goutte. Mais leur forme est parfaite si vous aimez croquer la glace à pleines dents. De plus, contrairement aux moules à glace ronds Zoku, ceux-ci ne sont pas opaques. Une caractéristique utile si vous avez l’habitude de congeler plusieurs parfums en même temps, car vous pouvez voir plus facilement lequel vous prenez.

    Moules à glace Norpro

    Pour les grandes quantités

    Robustes et pratiques, ces moules en plastique produisent dix glaces d’un coup. Mais ils ne sont pas fournis avec des bâtonnets réutilisables et il est beaucoup plus difficile d’en extraire les glaces.

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    Pour servir tout un régiment, nous recommandons les moules à glace Norpro. Vous obtiendrez dix glaces en même temps et avec leur forme carrée, elles ressemblent à celles que vous auriez achetées dans une station balnéaire des années 1950. Mais les moules en plastique doivent être passés sous l’eau chaude (sous différents angles) pour libérer les glaces et il est difficile d’en sortir une seule à la fois. Le couvercle qui se trouve sur le dessus du moule peut également être difficile à enlever. C’est néanmoins la meilleure option quand vous organisez une fête et que vous avez besoin de préparer beaucoup de glaces à la fois. De plus, compte tenu du nombre de glaces que ce modèle peut contenir, il est assez compact et vous n’aurez pas à lui trouver une place immense dans le congélateur.

    Moules à glace Poissons Zoku

    Pour les enfants

    Ces astucieux moules sous-marins produisent des glaces plus petites que la moyenne ; leur taille est plus raisonnable pour que les petits puissent les finir. Les moules en silicone se retirent facilement, mais on risque aussi de trop les remplir par rapport à notre premier choix.

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    Si vous recherchez un design hors du commun, nous recommandons chaudement les moules à glace Poissons Zoku. Les adorables figurines aquatiques raviront les petits, et les glaces ont une forme bien nette, d’aspect professionnel, quelle que soit la recette. Comme pour notre premier choix, il est facile de retirer les glaces en forme de poisson des moules en silicone, chacun d’eux contenant environ 45 ml, selon la forme : une taille idéale pour les tout-petits et jusqu’à l’école primaire. Néanmoins, on risque facilement de trop remplir les moules et il n’est pas toujours évident de savoir quel bâtonnet en plastique (à la forme amusante) correspond à chaque compartiment (le corps de la baleine va avec une queue de baleine, le poisson-globe avec des nageoires, etc.). Mais globalement, ces moules ont été les plus simples à utiliser parmi tous les modèles pour enfants que nous avons testés. Comme les autres moules Zoku, cet ensemble occupe un espace non négligeable dans le congélateur, mais il est unique en termes d’aspect visuel.

    Notre sélection des meilleurs moules à glace

    Le test complet

    Pourquoi nous faire confiance

    J’ai travaillé pendant trois ans comme cheffe de la rubrique « cuisine/maison » pour le magazine BUST. Durant cette période, j’ai élaboré, relu et écrit des recettes. J’ai également collaboré avec des chefs de cuisine sur des reportages gastronomiques et supervisé des séances photo. Actuellement, je suis rédactrice pour la section alimentaire (entre autres) d’un grand magazine féminin américain.

    Afin de déterminer les éléments les plus importants dans un moule à glace, quels sont les matériaux les plus efficaces pour un cuisinier amateur et comment faire les meilleures glaces, j’ai interviewé Reuben Ben Jehuda, propriétaire et cofondateur de la chaîne de glaces à l’eau Popbar, et Charity Ferreira, qui a écrit en 2011 le livre de cuisine Perfect Pops. Pour notre premier guide, en 2013, notre rédacteur Jamie Wiebe s’était entretenu avec Doug Goff, ingénieur agroalimentaire spécialisé dans la glace à l’université de Guelph, et David Carrell du glacier People’s Pops, à Brooklyn.

    À qui s’adressent ces moules à glace ?

    Les moules à glace ne sont pas des ustensiles de cuisine aussi indispensables qu’une casserole ou un ouvre-boîtes. On vit très bien sans. Mais quand l’été arrive et que l’on a des enfants ou des invités en nage chez soi, on est très heureux de les avoir. Par une journée étouffante, rien n’est plus savoureux qu’une glace fraîche, sortie tout droit du congélateur et mangée sous un parasol.

    Bien que l’on trouve des Esquimaux industriels un peu partout, les amateurs de desserts glacés qui veulent expérimenter divers parfums et recettes créatives aimeront les préparer eux-mêmes à la maison. Si vous n’avez pas l’espace ou le budget nécessaires pour une sorbetière, un jeu de moules et un congélateur suffisent pour devenir un expert. Le processus constitue aussi une activité simple et amusante pour les enfants comme les adultes, que l’on peut adapter à d’éventuelles restrictions alimentaires.

    Comment nous les avons sélectionnés et testés

    Lors de nos tests, nous avons constaté que les crèmes glacées se forment correctement dans les moules plus élaborés, mais que lorsqu’elles commencent à fondre, elles ont tendance à perdre plus rapidement les reliefs que les glaces à base de jus de fruits.

    Il existe différentes formes et tailles de moules à glace. En général, les modèles lisses sont les plus polyvalents, permettant une plus grande variété de recettes. « Les moules qui ont une forme avec des détails élaborés fonctionnent mieux avec des mélanges qui gèlent de façon très solide, comme ceux à base de jus de fruits », explique Charity Ferreira. A contrario, « tout ce qui est crémeux, alcoolisé ou avec des morceaux ne sera pas bien défini si vous le congelez dans un moule avec des aspérités. » L’autrice de Perfect Pops a également précisé que les crèmes glacées « ou toute autre glace au rendu plus mou », sont souvent plus difficiles à extraire des moules qui ne sont pas lisses. Pour notre part, lors de nos tests, nous avons constaté que les glaces crémeuses se forment correctement dans les moules plus élaborés, mais que lorsqu’elles commencent à fondre, elles ont tendance à perdre plus rapidement les reliefs que les glaces à base de jus de fruits.

    Les moules sont généralement fabriqués en plastique, silicone ou acier inoxydable. Chacun de ces matériaux a ses avantages et ses inconvénients.

    Les moules en plastique sont bon marché et faciles à trouver, mais ils ont davantage tendance à se casser et se montrent parfois difficiles à utiliser, car ils doivent être passés sous l’eau chaude jusqu’à ce qu’ils libèrent leur précieuse cargaison de bâtonnet glacé. Reuben Ben Jehuda, propriétaire et cofondateur de la chaîne américaine de glaces à l’eau PopBar, a refusé de nous dire quel matériau est utilisé dans ses magasins (c’est un secret commercial), mais il affirme que, « pour un usage domestique, vous pouvez choisir le plastique sans problème. Je ne pense pas que cela affectera la qualité à long terme, et ils resteront bons pour une consommation occasionnelle ». Nous pensons qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter en effet des produits chimiques contenus dans les moules en plastique (voir notre section Sécurité des matériaux).

    Le silicone est un matériau fréquemment utilisé dans les moules à glaces, mais sa longévité pose problème : si vous perforez accidentellement ces moules avec un objet pointu dans le lave-vaisselle, l’armoire ou l’évier, ils sont définitivement hors service. En outre, ils peuvent dégager une odeur peu agréable et sont plus susceptibles de conserver les effluves des glaces précédemment préparées. Le silicone ne se fragilisant pas aux températures de congélation et se détachant facilement de la matière congelée, c’est un matériau particulièrement adapté aux moules à glace. Comme nous l’a décrit le scientifique Doug Goff, « le plastique vu sous un microscope est très rugueux, avec beaucoup de coins et recoins, de sorte que la glace y adhère facilement et le retrait d’un élément congelé est donc rendu plus difficile. Les moules en silicone sont de loin préférables pour faciliter l’extraction, car ils sont plus lisses… Mais plus important encore, le silicone repousse l’eau, donc l’absence d’adhérence est principalement due à l’absence d’interaction entre l’eau/la glace et le silicone à la surface du moule ». Comme pour le plastique, il y a peu de risques que des produits chimiques soient libérés du silicone dans vos glaces.

    L’acier inoxydable est le plus difficile à dénicher et peut coûter plus que ce qu’un novice de la fabrication de bâtonnets glacés est prêt à dépenser. « Je n’ai pas essayé les moules en métal », confie Charity Ferreira. « Ils sont chers et pas très faciles à trouver, pour autant que je sache. »

    Les glaces de forme arrondie et qui tiennent dans la bouche sont plus faciles à manger.

    Le moule à glace idéal doit être de fabrication robuste pour que les esquimaux (et le moule lui-même) ne se cassent pas en morceaux s’il tombe. Il doit être hermétique pour éviter les fuites de liquide. Les glaces de forme arrondie et qui tiennent dans la bouche sont plus faciles à manger. Si leur base est trop lourde, elles risquent de se briser pendant que vous les dégustez. Le moule doit également être facile à nettoyer et permettre de démouler la glace aussi simplement que possible.

    En ce qui concerne la taille, la meilleure contenance se situe entre 85 et 100 ml. Davantage, et on risque de se lasser. Moins, c’est insuffisant, à moins que vous ne nourrissiez exclusivement des enfants en bas âge. Le cas échéant, nous avons constaté que le meilleur format de glaces pour les jeunes enfants est de 35 à 45 ml.

    Un plateau limite les chances que les glaces se renversent et permet de garder un frigo bien rangé. Mieux encore : les plateaux dont on peut retirer les glaces une par une. Dans certains cas, tous les moules sont reliés entre eux, ce qui complique la consommation d’une seule glace, surtout si le moule est en plastique et qu’il faut le passer sous l’eau chaude pour démouler.

    La plupart des moules sont munis de bâtonnets réutilisables, et certains (comme notre premier choix) ont une protection intégrée pour recueillir les gouttes qui dégoulinent avant qu’elles ne tombent sur vos vêtements. On attend d’un bâtonnet qu’il soit lisse pour ne pas irriter la bouche quand on arrive tout en bas, et qu’il ne soit pas trop pointu, pour être sans danger pour les enfants. Acheter des bâtonnets en bois et les insérer dans les glaces peut vite se transformer en galère, surtout lorsqu’on est en rupture de bâtonnets et que l’on a une envie subite de faire des glaces maison. Mais tout est une question de préférence : Charity Ferreira, elle, n’aime pas l’aspect ni le toucher des bâtons en plastique. Elle opte toujours pour le bois.

    Pour notre premier guide, nous avions testé seize moules, produisant environ soixante glaces. Après avoir parlé avec des experts, consulté Amazon et des blogs alimentaires, et relu des sources éditoriales de confiance citées dans la première étude, nous avons choisi dix modèles supplémentaires, en nous concentrant sur des moules en silicone, des moules classiques et des designs mignons pour enfants. Nous les avons comparés à nos cinq premiers choix précédents et avons produit environ quatre-vingts glaces. Plusieurs des moules que nous avons testés et rejetés ont connu des problèmes de stock, mais nous avons répertorié ceux qui sont disponibles dans la section Concurrence ci-dessous.

    Afin de déterminer si les moules avaient des problèmes avec certains types de glace, nous avons essayé quatre recettes différentes dans chaque moule : jus d’orange pur, crème glacée, mélange de fruits et fudge. Nous avons mené deux séries de tests dans chaque moule, puis nous avons lavé à la main tous les moules pour évaluer la difficulté de nettoyage et d’entretien.

    Notre premier choix de moule à glace

    Moules à glace ronds Zoku

    Les meilleurs moules à glace

    Ces moules en silicone sont les plus faciles à utiliser, leurs glaces de forme sphérique sont restées les plus homogènes lors de nos tests. Ces moules fonctionnent aussi bien pour les crèmes glacées que pour les sorbets et avec leur contenance de 85 ml, ils sont parfaits pour les adultes comme pour les enfants.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 18,00 €

    Nous avons examiné 26 modèles pour cette mise à jour et en avons testé 15. Résultat des courses : les moules à glace ronds Zoku, déjà nos favoris dans notre premier guide, ont encore démontré qu’ils avaient une belle longueur d’avance sur leurs concurrents. Ces moules ont produit les glaces les plus régulières, et ils sont plus élégants et plus modernes que les moules rectangulaires classiques (si ce critère a une importance pour vous). Leur rendu lisse et sphérique a moins tendance à se casser. Par rapport à la plupart des moules que nous avons utilisés, leur support est plus facile à remplir. Ce modèle s’est également montré plus solide que les autres, ne se cassant pas même lorsque nous le laissions tomber. Par ailleurs, c’est l’un des rares modèles qui n’a pas besoin d’être passé sous l’eau chaude pour libérer une ou plusieurs glaces : les fourreaux en silicone souple se retournent comme un gant.

    Quelle que soit la recette, les glaces offrent une boule symétrique et lisse, à l’aspect moderne et inattendu, comme des friandises que l’on pourrait servir dans une soirée branchée.

    Les glaces obtenues sont étonnamment régulières : lors de nos tests, deux fournées de quatre recettes de glace différentes ont donné systématiquement la même forme sphérique et sont restées bien consistantes tout au long de la dégustation, contrairement à celles des moules Tovolo Bug et Rocket. Quelle que soit la recette, les glaces offrent une boule symétrique et lisse, à l’aspect moderne et inattendu, comme des friandises que l’on pourrait servir dans une soirée branchée.

    Les glaces rondes de 85 ml sont faciles à manger et, grâce à leur forme parfaitement sphérique, elles ont peu de chances de se casser au beau milieu de la dégustation, contrairement aux glaces d’un robot Cuisipro, qui ont une grande base angulaire et se brisent systématiquement lorsqu’on arrive au dernier tiers. Toutes les glaces ont tendance à se casser (y compris les glaces classiques Zoku), selon que vous préfériez lécher ou mordre l’Esquimau, mais les glaces rondes Zoku ont bien tenu sur le bâtonnet et ne sont pas tombées en morceaux.

    Les moules ronds Zoku sont aussi plus faciles à remplir, en grande partie grâce au support léger de 17,5 x 12,5 cm qui les maintient bien en place pendant qu’on verse le liquide. Grâce au large rebord en silicone sur chaque moule, on risque moins de déborder et d’en mettre partout. En comparaison, pour les fusées et les crèmes glacées, Tovolo compte des moules en plastique séparés qu’il faut soigneusement installer sur leurs supports, et il est difficile de se rendre compte si les moules sont vraiment bien fixés. D’autres moules sont tout simplement plus difficiles à remplir. Le Norpro et le Progressive International ont chacun un support, mais leur ouverture étant très étroite, on a souvent tendance à en mettre à côté quand on les remplit. Aucun des moules en silicone à poussoir (« push-pop ») que nous avons essayés n’est équipé d’un support, donc leur remplissage est compliqué.

    Le moule rond en silicone Zoku est semblable à un fourreau souple que l’on déroule très facilement pour sortir les glaces. Contrairement à la majorité des autres moules que nous avons testés (à part les « push pops » en silicone et les moules en forme de poisson), celui-ci n’a pas besoin d’être passé sous l’eau chaude pour pouvoir en extraire une glace. Et comme le moule souple peut être retourné (comme un gant), on peut le nettoyer sans problème.

    Ces moules à succès ont obtenu une moyenne de 4,6 étoiles sur 5 sur Amazon, avec un peu plus de 200 avis.

    Des défauts non rédhibitoires

    En raison de leur forme ronde, ces moules ne permettent pas de faire des glaces à couches superposées (il faut une forme plus allongée pour cela). Il se peut aussi que les glaces soient trop grandes et trop larges pour tenir dans les petites bouches, qui peineront à les mordre.

    Le grand support en plastique prend également beaucoup de place dans le congélateur (il mesure 17,5 x 12,5 x 7,5 cm), pour seulement quatre glaces. Et le coût du Zoku pourrait dissuader certains consommateurs : vous n’aurez que quatre moules à glaces pour 18 euros. Il existe des modèles nettement moins chers sur le marché qui permettent de faire plus de glaces à la fois.

    Notre deuxième choix

    Moules à glace classiques Zoku

    Notre deuxième choix

    Même si les glaces sont moins faciles à extraire, ces moules en plastique de forme allongée sont presque aussi efficaces que notre premier choix. Les glaces obtenues ont davantage tendance à se casser et on se salit un peu plus en les mangeant.

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    * Au moment de la publication, le prix était de 39,90 €

    Si notre premier choix est en rupture de stock, nous conseillons aussi les moules à glace classiques de Zoku. Ils sont presque identiques à la version ronde, mais produisent une forme plus allongée et sont en plastique, et non en silicone. Comme les moules ronds, les classiques sont faciles à remplir et à transporter jusqu’au congélateur. Ils sont néanmoins plus encombrants (21 x 10 cm, contre 17,5 x 12,5 cm pour les moules ronds). La conception de ces moules les rend également plus difficiles à utiliser et le résultat est un peu plus salissant.

    Il faut passer les moules en plastique sous l’eau chaude pour libérer les glaces, donc ils sont moins faciles à utiliser que la version ronde de Zoku. Ce modèle classique n’intégrant pas de protection anti-gouttes sur les bâtonnets réutilisables, on risque davantage de se salir en mangeant, d’autant plus que les bâtonnets doivent être clipsés dans le socle, ce qui favorise les fuites. Et les glaces de forme allongée ont tendance à se casser.

    Cela dit, ces glaces sont plus faciles à mettre en bouche et plus agréables à croquer que les glaces rondes Zoku, si c’est là un critère important pour vous. Il est également plus aisé de retirer les glaces de leur contenant qu’avec n’importe lequel des autres modèles en plastique que nous avons essayés. Il n’est pas surprenant que ce produit ait obtenu une moyenne de 4,6 étoiles sur 5 parmi plus de 1 500 avis sur Amazon.

    Pour les grandes quantités

    Moules à glace Norpro

    Pour les grandes quantités

    Robustes et pratiques, ces moules en plastique produisent dix glaces d’un coup. Mais ils ne sont pas fournis avec des bâtonnets réutilisables et il est beaucoup plus difficile d’en extraire les glaces.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 25,82 €

    Si vous faites un grand nombre de glaces pour une fête ou un rassemblement, le favori de notre première version du guide demeure le champion : les moules Norpro sont solides et pratiques, et on obtient dix glaces en une seule fois. Avec une contenance de 85 ml chacun, ces Esquimaux sont de belle taille et ont la forme rectangulaire classique de ceux que vous trouveriez dans une épicerie ou dans le congélateur de votre grand-mère.

    Difficile de trouver des moules pour non-professionnels qui fassent dix glaces ou plus à la fois : c’est le grand avantage de Norpro. Mais comme le soulignent de nombreux acheteurs en ligne, il est vraiment compliqué de sortir les glaces de leur prison de plastique. Les dix Esquimaux sont tous reliés à un seul et grand couvercle, ce qui signifie que vous devrez passer l’intégralité du moule sous l’eau chaude pendant un certain temps, sous différents angles. Cela peut s’avérer assez fastidieux, surtout si vous ne voulez extraire qu’une seule glace.

    C’est néanmoins la meilleure option lorsque vous organisez une fête et que vous avez besoin de beaucoup de glaces en même temps. Compte tenu du nombre que vous pouvez en tirer, ce modèle est également assez compact (22,5 x 14 x 12 cm), de sorte que vous n’aurez pas à faire une place immense dans le congélateur pour le ranger. Le Norpro a fait mieux que le seul autre moule de dix glaces que nous avons testé, le Progressive International (PI), en grande partie parce que son couvercle en plastique est plus pratique que celui en métal du PI. Le Norpro coûte 25 euros sur Amazon, contre 80 euros pour le moule PI, ce qui nous pousse à voter sans hésitation pour le premier.

    N’oubliez pas que vous devrez acheter des bâtonnets en bois jetables pour ce moule, car il n’est pas fourni avec des bâtonnets réutilisables.

    Pour notre premier guide, David Carrell, du glacier People’s Pops de Brooklyn, nous a recommandé ce set. Son équipe utilisait ce modèle au départ, même si elle est maintenant passée à un moule à glace industriel propre à la marque. Les moules ont obtenu une moyenne impressionnante de quatre étoiles sur cinq sur Amazon, avec plus de 1 700 avis.

    Le moule à glace idéal pour les enfants

    Moules à glace Poissons Zoku

    Pour les enfants

    Ces astucieux moules sous-marins produisent des glaces plus petites que la moyenne ; leur taille est plus raisonnable pour que les petits puissent les finir. Les moules en silicone se retirent facilement, mais on risque aussi de trop les remplir par rapport à notre premier choix.

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    * Au moment de la publication, le prix était de 25,90 €

    Nous recommandons chaudement les moules Zoku en forme de poisson comme alternative amusante pour les enfants. Ils nous ont fait pousser un petit cri de joie très aigu (un peu comme celui d’un dauphin) quand nous avons libéré les glaces de leur gaine en silicone. Les formes aquatiques sont remarquablement nettes et d’aspect professionnel, fidèles aux photos de l’emballage. La contenance de 35 à 45 ml de chaque glace est pile la bonne taille pour les petits. Les moules en silicone fonctionnent de la même manière que les ronds de Zoku, mais leur taille et leurs formes les rendent moins polyvalents pour toute la famille.

    Les moules sont très petits et on risque de trop les remplir sans s’en rendre compte. Par ailleurs, lorsqu’on insère les bâtons en plastique, ils reposent simplement sur le liquide et ne se verrouillent pas en place. Mais ce n’est pas tant un défaut de conception qu’un élément légèrement déroutant la première fois qu’on les utilise. Chacun des moules (poisson-clown, requin, baleine, pieuvre, plongeur et poisson-globe) est assorti à un bâton. Un petit symbole sur chaque moule correspond à un symbole sur chaque bâton, pour faire correspondre les deux pièces et ainsi vous assurer d’obtenir l’effet visuel souhaité (pour voir les symboles, il ne faut pas trop les remplir). Mais si on n’associe pas le bon bâton au bon moule, ce n’est pas dramatique pour la forme obtenue, et nous sommes sûrs que les enfants s’amuseraient à la vue d’un plongeur avec des tentacules de pieuvre.

    Comme tous les moules en silicone, les moules Zoku en forme de poisson ont une légère odeur chimique quand ils sortent de l’emballage, mais elle devrait disparaître après les premiers lavages.

    Selon Charity Ferreira, on distingue moins bien les détails des moules aux formes élaborées lorsqu’on fait une préparation à base de crème ou de yaourt. Mais je n’ai pas observé de problème avec ces modèles en forme de poisson. Cela peut s’expliquer par le fait que les moules contiennent très peu de liquide, ce qui fait que la congélation est plus solide que dans leurs concurrents plus grands. Bien que les moules Zoku en forme de poisson soient certainement les plus détaillés que j’aie essayés, on peut facilement dégainer les glaces des moules en silicone, et le résultat final a conservé un niveau de détail impressionnant, quelle que soit la recette.

    Les moules Fusée Tovolo étaient arrivés en tête dans la catégorie « formes amusantes » de la première version de ce guide, mais je les ai trouvés un peu difficiles à nettoyer, et bien que la fusée soit mignonne, impossible de rivaliser avec les adorables petites figurines aquatiques qui sortent des moules Zoku en forme de poisson. Il en est de même pour les autres moules spécifiques aux enfants que nous avons testés.

    Les moules Zoku en forme de poisson ont obtenu une moyenne de 4,5 étoiles sur 5 (avec plus de 600 avis) sur Amazon et ont aussi été recommandés par le magazine Good Housekeeping en 2014.

    Entretien et utilisation

    Tous ces moules doivent être soigneusement lavés après chaque utilisation. Lisez bien les indications sur l’emballage pour savoir s’ils passent au lave-vaisselle : ce n’est pas le cas de certains modèles que nous avons testés, dont les trois Zoku. Comme pour tous les produits en silicone, veillez à ne pas utiliser de tampon à récurer ni de laine d’acier lors du nettoyage, pour ne pas laisser de rayure. Et gardez-les bien à distance de tout couteau ou autre objet pointu dans l’évier ou le lave-vaisselle pour ne pas les percer accidentellement.

    Si vous êtes gêné par l’odeur du silicone, il existe des tonnes d’astuces pour vous en débarrasser, notamment celle-ci, lue sur Amazon, qui peut paraître dégoûtante mais est toutefois intrigante et est validée par les lecteurs de Chowhound (en anglais) Elle consiste à placer le moule durant trois jours dans un sac en plastique fermé rempli de litière pour chat, et laisser reposer durant trois jours.

    Si vous n’aimez pas les bâtonnets en plastique réutilisables, vous pouvez toujours recourir à la version en bois à l’ancienne. Charity Ferreira nous a expliqué comment elle s’y prend avec les moules normalement accompagnés de bâtonnets en plastique : « Vous avez la possibilité de n’utiliser que des bâtonnets en bois : recouvrez le dessus du moule avec du papier aluminium, faites une fente dans cette feuille et insérez le bâtonnet. Cela permet de maintenir le bâtonnet en place pendant que le mélange gèle. »

    La concurrence

    De nombreux moules que nous avons testés sont en rupture de stock ou ont été retirés de la vente. Certains présentaient des problèmes comme des odeurs de silicone, des fonds difficiles à nettoyer ou une conception salissante.

    Dans la catégorie « Mignon pour les enfants », nous accordons une mention honorifique au mini moule à glace Cuisipro, qui produit des glaces de la taille idéale pour les enfants et qui est doté d’un discret petit plateau récepteur de gouttes. Chaque bâtonnet a la forme d’un animal (nous avons essayé la collection « Safari ») et les moules se relient entre eux par des segments qui s’emboîtent les uns dans les autres, ce qui les rend plus stables pour verser le liquide et les placer au congélateur. Ce n’est pas le modèle le moins cher, mais il est bien fait et la glace obtenue, en forme d’œuf, est plus facile à manger que les glaces ultra-rondes de Zoku. Les poignées s’adaptent aussi parfaitement au moule, ce qui évite d’en mettre partout quand on transfère les futures glaces du plan de travail au congélateur. Cependant, ces glaces sont loin d’être aussi mignonnes que les glaces Zoku en forme de poisson, donc en fin de compte elles ne sont pas notre premier choix.

    Le prix devient un problème avec les moules à glace individuels en acier inoxydable Freezycup, qui coûtent environ dix euros l’unité. Mais nous avons compris leurs atouts : la taille des glaces est correcte pour les adultes comme les enfants, et la forme tubulaire un peu étroite permet de lécher ou mordre plus facilement dedans que les formes plus larges. Malheureusement, le collecteur de gouttes n’étant pas fixé au moule de façon permanente (il s’agit d’un disque métallique avec un joint en caoutchouc que l’on glisse sur le bâtonnet de la glace), il a tendance à bouger au milieu de la dégustation, et le liquide accumulé finit par couler. Par ailleurs, les moules sont censés pouvoir tenir debout tout seuls dans un congélateur. Mais les clayettes du nôtre étant à treillage, nous avons dû les placer dans leur support en bois. Or, le socle est vendu séparément et les trous dans lesquels les moules devaient entrer n’étaient pas exactement de la bonne taille, donc nous avons dû les caler maladroitement. Nous avions aussi peur d’égarer les collecteurs de gouttes et de jeter accidentellement les bâtonnets en bambou qui accompagnent chaque moule, car ils ressemblent beaucoup à des bâtonnets en bois jetables.

    Les moules Tovolo en forme d’insectes ont produit des glaces qui ne rappelaient que très vaguement les petites bestioles voulues (ressemblant plus à une sorte de crabe). Ils contiennent entre 90 et 120 ml, soit un peu trop pour convenir aux enfants. Bien que leur support en forme de feuille et leurs poignées en forme de vigne les distinguent des autres moules au design amusant pour enfants, la poignée a tendance à se casser, selon certains acheteurs Amazon, et il est presque impossible de boire dans le gobelet recueille gouttes sans se renverser du liquide dessus, vu sa profondeur (contrairement à la protection anti-gouttes de Zoku, qui est plus plate et permet de boire plus facilement la glace fondue).

    Les moules à glace Tovolo Groovy sont trop volumineux (même si les glaces contiennent tout juste 90 ml) et ne sont bons qu’à faire des glaces à base de jus de fruits. Le bâtonnet a tendance à sortir sans la glace, ou alors, la glace ne sort pas du tout. Ils se sont brisés en petits morceaux lorsque nous les avons fait tomber sur le sol avec de la glace à l’intérieur.

    Les moules à glaces Bijoux de Tovolo sont trop petits : ils ne contiennent que 30 ml de liquide. Selon certains acheteurs, les glaces sont difficiles à extraire du plateau et le bâtonnet en plastique a tendance à se casser en deux.

    Les glaces que nous avons fabriquées dans le moule Cuisipro Snap Fit Circle se sont presque toujours cassées en deux. Elles ont une belle forme et une taille raisonnable, mais nous avons passé trop de temps à essayer de faire fondre le petit morceau coincé au fond du moule pour pouvoir le boire.

    Nous avons aussi examiné d’autres moules, mais nous les avons éliminés :

    Les moules Popze IcePopIt sont chers alors que leur conception semble identique à certains des autres moules à glace que nous avons testés.

    Le Norpro Frost Pop Maker s’en sort plutôt bien dans les avis Amazon, mais les utilisateurs se sont plaints que son ouverture était trop étroite, ce qui complique le remplissage. En outre, il n’a reçu que 14 avis, ce qui ne nous permet pas vraiment de nous faire une idée précise.

    Le moule à glace Jelly Belly Lickety Sip a reçu de bons avis sur Amazon, mais il est trop bon marché. Il a tendance à se casser et est conçu dans un plastique dur qui rend difficile l’extraction de chaque glace. De plus, il présente le plus gros défaut de Norpro (à savoir que tous les moules sont reliés entre eux) sans aucun de ses avantages.

    Le moule à glace Chosigt d’IKEA est un choix très populaire et bon marché, mais les acheteurs d’Amazon trouvent que les glaces sont trop petites. Une taille qui convient bien aux enfants, mais pas aux adultes, et toujours dans le même plastique cassable.

    Cuisipro distribue plusieurs déclinaisons de son moule à glace Snap Fit. Cette année, nous avons essayé la forme robot et avons écarté les fusées et voiliers. Les acheteurs trouvent qu’elles sont un peu trop grandes pour les enfants (qui sont pourtant le meilleur public pour ces silhouettes amusantes), et que les bâtonnets sont trop pointus (comme nous l’avons constaté avec les moules robots), ce qui fait peur si un enfant venait à tomber en sirotant sa glace.

    Sécurité des matériaux

    Depuis quelques années, les médias, les parents et autres consommateurs sont préoccupés par les produits chimiques dangereux qui s’échappent des plastiques. De nouvelles recherches tendraient à montrer que les plastifiants (les produits chimiques utilisés pour rendre les plastiques résistants mais souples) ne représentent pas un risque aussi important pour la santé qu’on pourrait le craindre. La plus grande inquiétude concerne les perturbateurs endocriniens. Le bisphénol A (BPA) est certainement le plus connu, et de nombreux fabricants ont cessé de l’utiliser dans les produits destinés aux enfants (la plupart des moules à glace que nous présentons sont exempts de BPA). Cependant, il est probable que d’autres plastifiants soient plus à risques que le BPA. Une évaluation des risques à grande échelle menée par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (qui a des normes beaucoup plus strictes que la FDA américaine) a révélé que le BPA ne représentait quasiment aucune menace, même pour les jeunes enfants.

    Pour ce qui est des autres plastifiants, la recherche n’est pas concluante quant à savoir lesquels causent des dommages et dans quelle mesure. Mais il se pourrait que cela importe peu, surtout lorsqu’il s’agit de moules à glace. Certains types de plastifiants peuvent relâcher des produits chimiques, mais en très petites quantités, et cela peut prendre plusieurs années. Selon Neal Langerman, directeur de recherche et propriétaire de la société de conseil Advanced Chemical Safety, c’est lorsque les entreprises font des études de vieillissement accéléré sur ces matériaux, en soumettant le plastique à l’équivalent de cinq à six ans d’utilisation, qu’une petite quantité d’additifs peut apparaître dans les aliments ou le liquide conservés dans ledit plastique. Leur volume est bien plus faible que ce qui serait réellement nocif selon les données disponibles, a déclaré Neal Langerman. « Mais je veux ensuite savoir ce qui se passera si je le laisse dans mon congélateur à -7 ou -8 °C pendant 45 jours. Eh bien, cela ralentit tout », car les réactions chimiques sont encore plus longues lorsqu’il fait froid. Et Langerma de déclarer : « clairement, les plastifiants ne m’inquiètent pas ». En fin de compte, une utilisation quotidienne de moules à glace en plastique ne représente un risque pour personne.

    Techniquement, le silicone est peut-être encore plus sûr que le plastique. Comme il s’agit d’un polymère silicium-oxygène, il est l’une des liaisons chimiques les plus solides qui existent, et il est donc considéré comme inerte. Sable et quartz sont d’ailleurs constitués d’une forme de ce polymère : c’est vraiment un roc. Selon la FDA, le silicone est « généralement reconnu comme sûr » et « peut être utilisé sans danger comme emballage alimentaire ». L’American Chemistry Council affirme que le silicone est l’un des matériaux les plus étudiés au monde et qu’il s’est avéré résistant au chaud et au froid (une bonne nouvelle pour les moules à glace).

    Sources

    1. Charity Ferreira, autrice de 2011’s Perfect Pops, interview

    2. Reuben Ben Jehuda, propriétaire/cofondateur de la chaîne de glaces à l’eau PopBar, interview

    3. Jillian Urcelay, Up Your Dessert’s Cuteness With These New Popsicle Molds, magazine Good Housekeeping

    4. Jennifer Chait, GUIDE : 22 BPA-free popsicle molds for making all kinds of delicious homemade popsicles, site Inhabitots

    5. Valya Boutenko, What Popsicle Molds Are Best, blog personnel

    6. Jill Parkin, 10 Great Ice Pop Molds to Make Homemade Popsicles, Sandy Toes and Popsicles

    7. Cool Popsicle Molds for a Fun Summer, HolyCool  

    Molly Simms (journaliste Wirecutter aux Etats-Unis) , Jamie Wiebe (journaliste Wirecutter aux Etats-Unis) et Béatrice Catanese (traduction française)

    Le Figaro

    Autocollants jaunes placardés sur les portes et appels à la délation: Moscou fait la chasse aux «traîtres»

    Après les petites phrases de Poutine comparant les opposants à des «moustiques» qui tentent d'affaiblir le pays, l'État russe encourage la dénonciation des actes antipatriotiques. Les attaques se multiplient et des listes noires sont compilées sur Telegram : «par amour de la mère-patrie».

    Par Rosalba Castelletti (envoyée spéciale pour La Repubblica)

    Moscou - sur la porte de l'appartement d'Alekseï Milovanov, un journaliste de Kaliningrad opposé à l'offensive en Ukraine, un autocollant jaune est apparu mardi matin, sur lequel on pouvait lire : « un traître vit ici ». Trois hommes au visage couvert ont affiché la même inscription sur la maison de son amie, Oksana Akmaeva, descendue dans la rue il y a un mois. « À quand tous ceux qui ne soutiennent pas cette folie devront-ils porter un autocollant jaune ? », a amèrement commenté le blogueur Aleksandr Gorbunov. Depuis que le président russe Vladimir Poutine a fait référence aux « vrais patriotes » qui savent distinguer les « traîtres » et « les cracher comme vous le faites avec un moucheron qui s'est immiscé dans votre bouche », en Russie, un monde orwellien a clairement fait surface, où l'ennemi vous écoute et Big Brother vous espionne. Près de cent ans après la Grande Terreur stalinienne, la délation encouragée et approuvée par l'État fait son retour. Et il n'y a aucune limite. En vertu de la nouvelle loi interdisant les « informations fausses ou diffamatoires » relatives aux forces armées, on est également puni pour une feuille blanche, huit astérisques ou le « Cinquième Commandement : Tu ne tueras pas ».

    À lire aussiEn Russie, haro sur les «traîtres» qui critiquent la guerre en Ukraine

    Dans la ville de Krasnodar, un homme, Aleksandr Kondratiov, a été reconnu coupable d'avoir « discrédité les forces armées » uniquement parce que, alors qu'il était coincé dans la circulation, il est sorti de sa voiture et a craché sur une affiche portant la lettre « Z », désormais le symbole de l'avancée russe en Ukraine. Cet homme a été signalé par un conducteur dans la file d'attente, lequel avait filmé toute la scène. Dans la capitale, la police a perquisitionné le domicile d'une famille qui avait accroché des lumières bleu-jaune comme le drapeau ukrainien à la fenêtre : le voisin d'en-face s'était plaint. Enfin, des Moscovites auraient trouvé dans leur boîte aux lettres des tracts les exhortant à dénoncer leurs voisins politiquement peu fiables et « exprimant leur haine pour la Russie et Poutine » ou bienfaiteurs d'Alexeï Navalny. Mais la plupart du temps, les plaintes sont d'ordre technologique et virtuel.

    À Kaliningrad, les invitations à « informer » sur les activités antipatriotiques prennent la forme d'un SMS de la défense civile avec un lien vers une chaîne sur l'application de messagerie Telegram. Des initiatives similaires ont été lancées dans au moins sept régions, dont Moscou, Saratov et Samara. « Si vous avez connaissance de cas de propagation de fake news, de provocations, appels à la violence et actions de soutien à l'ennemi, écrivez-nous. Nous purgerons nous-mêmes ces « abcès » ou transférerons les informations aux autorités compétentes. Nous garantissons votre anonymat », lit-on sur une chaîne Telegram où des « résidents attentionnés d'Adyguée » ont déjà dressé une liste de « traîtres » avec des photos, des profils sociaux, des adresses et des numéros de téléphone, ce qui leur a valu un premier succès : une amende « pour discrédit des forces armées » et une assignation à résidence pour « désobéissance aux autorités » pour un écologiste de Maïkop, Roman Taganov, accusé sur cette application d'avoir trahi les intérêts de la Russie. Autre cas, le réseau social VKtontakte, la version russe de Facebook, regorge également d'appels à dénonciation et de listes de « traîtres ».

    Listes noire

    À l'appel du gouverneur de Carélie, Artur Parfenchikov, un résident local, a publié les noms de militants, de journalistes et de politiciens qu'il soupçonne de « se consacrer à l'effondrement du pays ». Parmi eux, le chef local du parti Jabloko, Emilia Slabunova, le journaliste Aleksandr Fuks et la militante Natalia Sevets-Ermolina. L'auteur du commentaire, Alekseï Kouznetsov, s'est qualifié de « prolétaire qui paie sans faute ses impôts, n'a jamais voté pour Poutine, mais estime que notre État et notre armée font bien de se débarrasser de la trompeuse coalition nazie dirigée par l'Otan ».

    Les partisans du parti « la Russie juste - pour la vérité » dirigé par Sergueï Mironov et l'écrivain et ex-combattant dans le Donbass, Zakhar Prilepin, sont allés encore plus loin : au lieu de s'en prendre aux « agents de l'étranger », ils se sont attaqués à des entreprises d'État. Le parti a lancé un nouveau projet en ligne intitulé « demandez à Bastrkykin », qui recueille des informations sur les concitoyens soupçonnés d'activités antiétatiques et demande des comptes au chef du Comité d'enquête fédéral Aleksandr Bastrykin. Jusqu'à présent, les abonnés se sont plaints de l'embauche par la chaîne de télévision Pervi Kanal de Marina Ovsyannikova, la journaliste qui a fait irruption lors du journal du soir en forme de protestation, ou de la conclusion d'un contrat avec une société espagnole pour la maintenance du réseau ferroviaire Strizh.

    À lire aussiLa vérité crue du régime de Poutine qui promet de punir les «traîtres»

    Les listes noires sont également de retour en vogue. Le site d'enquête Agentstvo et le portail 66.ru d'Ekaterinbourg ont publié une « liste noire » qui circulerait parmi les organisateurs de concerts. Il contient les noms de 22 artistes, dont le rappeur Oxxxymiron, frappé d'une interdiction de se produire en public. Même la télévision s'est transformée en un grand « sous-département de nettoyage » comme l'avait baptisé le prescient Mikhaïl Boulgakov dans Cœur de chien. Les invités du Talk-Show de Vladimir Soloviev mardi ont condamné l'ancien vice-Premier ministre Arkadi Dvorkovitch qui avait condamné l'offensive : « Venez sur le plateau vous excuser ». Il s'agit bien d'une auto-purge à la télévision en direct. À tel point que Soloviev lui-même, pourtant surnommé « le mégaphone du Kremlin », a dû prendre ses distances en déclarant : « faisons attention de ne pas revivre l'année 1937 ».

    Quelles lignes rouges pourraient entraîner les Européens dans la guerre?

    ANALYSE - Les Occidentaux ne veulent pas d’un affrontement militaire avec la Russie, mais cette position pourrait être difficile à tenir si Moscou poursuit son escalade de la terreur.

    La théorie de «l’humiliation de la Russie» par l’Occident battue en brèche

    ANALYSE - L’Ouest aurait cherché à rabaisser la Russie par l’abandon économique et l’asphyxie stratégique. Mais c’est bel et bien la Russie qui n’a jamais réussi a trouver sa place dans le monde post-guerre froide.

    Guerre en Ukraine: l’hypothèse d’une frappe nucléaire tactique russe prise au sérieux par les alliés

    DÉCRYPTAGE - Un mois après le déclenchement des hostilités, Vladimir Poutine n’a pas atteint ses objectifs sur le terrain. Pour conjurer l’échec, il pourrait être tenté par une escalade, intensifier le conflit pour faire plier son adversaire.

    BBC

    Tübingen has a certain feel of being green and happy, and has a lot of young people

    In Germany's south-west, nestled between the alps of the Swabian region and the densely wooded Schönbuch nature park, lies Tübingen, a university city that would put most Disney locations to shame.

    The city is built around the almost perfectly preserved old town, with its cobbled alleyways, old timbered houses and rippling canals. (While historical centres of most German cities were destroyed during World War Two, just one bomb fell on Tübingen.) The river Neckar flows through the city centre, forming a little island – the Neckarinsel – which is covered with blossoms in the spring and shines golden in autumn.

    Tübingen lies in Swabia, a German region famed for its frugality – and which is also one of the nation's sunniest spots, making it considerably more cheery than other parts of the country with more gloomy, rainy weather. Significantly, being an academic city, it is small yet dynamic. "For the size of the city, I find it incredibly international," said Nele Neideck, who runs an expat community.

    I first came to Tübingen eight years ago to visit a friend, and, on first impression, the city seemed like a fairy tale, with its idyllic landscape and youthful vibe; out of the 90,000 residents, more than 27,000 are students at the University of Tübingen. We waded through gushing streams, feasted on Swabian specialties and travelled to parties in buses full of students. When I bid goodbye to this quirky town, I never imagined that years later I'd be returning to make it home. But that's what Tübingen does: it pulls you in, and before you know it, the ease of living in a place as small and vibrant as this makes you never want to leave.

    The river Neckar flows through the city centre, forming a little island, the Neckarinsel (Credit: 4FR/Getty Images)

    But that's not all that characterises Tübingen: it's also innovative, green and allows the existence of alternative lifestyles.

    To put the city's singularity into context, Tübingen was one of the centres of the German student protests of 1968, which took place all over West Germany rejecting traditionalism and authority, which influenced the city's leftist and environmental sensibility.

    You may also be interested in: • Germany's futuristic city set in a forest • Is this Europe's greenest city? • How can we be sustainable post Covid?

    "In Tübingen, there are self-governed housing initiatives, where cooking and grocery shopping is organised collectively and is mostly vegan," explained Jenny Bröder, who has been living in Tübingen for 12 years and works at the university. "The people running and living in these housings are often politically active, cultivate an awareness for social and ecological topics, and contribute to the cultural scene by organising concerts, lectures, festivals and parties. The food offered at these events is usually vegan too."

    In fact, a lot of people I have met since moving here are vegetarian or vegan, and it's as common to ask if someone eats meat as it is to ask if they have allergies. Tübingen is even an official participant in Veganuary, the annual challenge that encourages people to go vegan for the month of January.

    "Our vegetarian offering of the day gets sold out much quicker than the meat offering," said Alok Damodaran, who runs a South Indian food truck in the city. This is significant in a country that is known for its sausage.

    Sedat Yalcin's popular Turkish bakery sells mostly vegetarian or vegan food (Credit: Srishti Chaudhary)

    Green politicians have been a part of the District Council since way back in 1979. And as a third of its population are students, the city is home to an educated community that is aware of environmental issues. It is this young and energetic spirit that allows for sustainability to be functional.

    For example, Amelie Dietenberger and Kajetan Krott started baking vegan banana bread during the pandemic, first making individual deliveries and then turning it to a business supplying to several cafes. "Tübingen has a certain feel of being green and happy, and has a lot of young people, which fits our project," said Dietenberger. "People are so supportive because it's a local initiative, and they especially appreciate it that we deliver it in an electric car."

    Sedat Yalcin opened Ada Bakery in the city after coming here for an exchange programme several years ago, and now runs it with his wife, Aysenur-Sarcan Yalcin. While Germany is famous for its döner kebab and shawarma joints, in Yalcin's bakery, virtually all the food is vegetarian or vegan. There are delicious böreks filled with spinach, potatoes, aubergines, tahini and cheese alongside simits, a circular Turkish bread, and heaping salads. "We are sold out every evening," Yalcin said. "A vegetarian Turkish bakery works here because of all the students, but also people who are from here, they care about the environment."

    Tübingen is also constantly being redesigned and updated to be ever-more environmentally friendly. Wide and well-integrated bike lanes along with high parking fees makes the city very car unfriendly. An order passed in February 2022 declared that cars will no longer be allowed to drive on the city's central street, which will be reserved for buses and bikes. Students can travel on buses for free on weekends and after 19:00 in the evenings, while bus travel is free for everyone on Saturdays. (The local government even plans to make buses free all the time.)

    Tübingen spends three times as much per capita on bicycle infrastructure than Copenhagen, Boris Palmer, the city's mayor, told me. And a new tax imposed at the beginning of 2022 – with Tübingen being the first city in Germany to implement it – has upgraded the green status of the city even further.

    The city is known for being innovative and green, with modern housing designed to be energy efficient (Credit: Westend61/Getty Images)

    The Verpackungssteuer(packaging tax) imposes an extra payment of fifty cents on any disposable packaging, from coffee cups to ice cream bowls to meal plates. In addition, all disposable cutlery like folks, knives and spoons cost twenty cents extra. Even pizza boxes and the foil around a takeaway falafel are taxed. Regardless of whether they're made from sustainable or recycled material, anything that is one-time use will be costlier, based on the principle that non-production is better than future recycling or disposal.

    The tax is already off to an encouraging start: the first few weeks resulted in up to 15% less waste in the city's rubbish bins. The number is only set to rise, as more people get in the habit of bringing their own cutlery and restaurants start providing reusable dishes.

    Both the residents and businesses of Tübingen have risen to the challenge. "I have stopped stocking any disposable plates," said Naresh Taneja, who has owned vegan Indian restaurant Maharaja in Tübingen for 30 years. "We were already encouraging our customers to bring their own lunchboxes, and now this tax helped even more."

    Yalcin added that the local government provided assistance to deal with the packaging tax and helped them buy dishwashers and reusable cutlery.

    The ruling has not gone down well with Tübingen's only McDonald's, however, which is suing the city over the tax. With more than 1,500 restaurants across the country, McDonald's claim it's hard to customise solutions and are arguing for a uniform framework as opposed to rules differing across cities. "We agree that the best packaging is the one that is not produced in the first place. But local special paths of individual cities or communities stand in the way of a nationally successful and implementable concept," said a spokesperson, as the company is implementing targeted trials of their own reusables system.

    The Verpackungssteuer aims to decrease waste in Tübingen – but McDonald's is suing the city over the tax (Credit: Freeartist/Getty Images)

    It is not, however, the first time McDonald's has tried to block such a move; the packaging tax was proposed in the German city of Kassel in the 1990s, but a McDonald's lawsuit overturned the attempt.

    However, Palmer is confident that Tübingen's packaging tax will prevail when the case is heard in March 2022. "We believe that a city has the right to frame such a tax, and then even a big company has to accept that. I can't believe why an international company can't switch to reusables if every small business can do that."

    This gives us hope that there might be a way to overcome global warming

    Palmer, who was appointed mayor in 2007, is credited by many for shaping Tübingen's green policies, such as obligatory solar photovoltaic systems on roofs and the free buses on Saturdays. "We have seen a reduction in the emission of carbon dioxide per capita by 40% in the last 15 years, while Tübingen's economy has grown by 40%," he said. "This gives us hope that there might be a way to overcome global warming and keep growing."

    While much can be learnt from Tübingen's model, perhaps it's hard to replicate the city's victories, as they emerge from a uniquely supportive social and political landscape. Some worry Tübingen runs the threat of going too far: a 2011 Spiegel article described the French Quarters, one of the greenest neighbourhoods in the city – and the country – as a "green hell", presenting its residents as intolerant and hypocritically green.

    Additionally, many feel that Tübingen is too academic to be considered a real-world example. "You will stay very much in the academic bubble if you live there," said Kathi Winkler, who lived in Tübingen for several years before moving to Berlin.

    Nevertheless, the example of Tübingen shows that paving the way for a greener planet can be achieved on a small scale, proving that small can be powerful, beautiful and inspirational.

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    L'Humanité

    Cinéma. Le groupe ouest, la réalité d’une utopie collaborative

    Actu

    La sélection annuelle permettant à huit projets d’écriture de films d’être soutenus dans le cadre d’une résidence vient de révéler ses lauréats.

    Michaël Mélinard

    Au village de Plounéour-Trez dans le Finistère nord, on défend une certaine idée du cinéma. Dans ce septième art où l’auteur est porté au pinacle – ou pourfendu — Le Groupe Ouest, un laboratoire de films européens porte une ambition collective. Dans le cadre de sa sélection annuelle, cette structure aide huit projets à grandir. Le principe est simple. « Les auteurs travaillent avec des accoucheurs » explique Antoine le Bos, fondateur et codirecteur du lieu. Dans les promotions précédentes, on compte Lukas Dhont, caméra d’or pour Girl, Houda Benyamina, lauréate de la même récompense avec  Divines, Leyla Bouzid, qui y a développé  une histoire d’amour et de désir, son beau long métrage sorti en septembre ou Chloé Mazlo, qui a signé sous le ciel d’Alice, présenté à la Semaine de la critique cannoise. En quatre sessions d’une grosse semaine, les lauréats viennent travailler leur scénario soutenu par un binôme d’accoucheurs « pour éviter la figure du maître et qu’il y ait toujours une logique de dialogues ». Autour de l’expérimenté québécois Marcel Beaulieu, dont une soixantaine de scénarios ont été portés à l’écran, d’autres cinéastes assistent par roulement les pensionnaires. Dans la première session, c’est la cinéaste bulgare et francophone Ralitza Petrova, léopard à Locarno avec Godless, elle-même ancienne du lieu qui les accompagne. Autre ancien passé par le programme, l’Argentin Pablo Agüero, réalisateur du remarqué les sorcières d’Akelarre, se charge de la deuxième session. Dans la troisième, la cinéaste Delphine Gleize dont le dernier documentaire Beau Joueur s’invite dans le quotidien d’une équipe de rugby du Top 14, se jette dans la mêlée.

    On retrouve dans la liste des lauréats quelques auteurs croisés dans les festivals. Rachid Djaïdani, révélé par Rengaine, le coup de cœur de la Quinzaine des réalisateurs en 2012, planche sur Dinguerie, autour d’une femme agent de sécurité rêvant de cinéma. Elie Grappe, dont le long métrage Olga, mettant en scène une gymnaste ukrainienne contrainte de quitter son pays, résonne tragiquement avec l’actualité guerrière, s’attelle avec le romancier Victor Jestin à Belle-île, film en costumes dont le récit s’ancre dans les années 1930. « C’est un moment hyper tendu politiquement après la crise de 29, avec des traces de la première guerre mondiale et Hitler au pouvoir en Allemagne. Il me semble pouvoir entrer en écho avec des questions d’aujourd’hui » avance le cinéaste. La cinéaste libanaise Dana Bdeir, primée à Sundance pour son court métrage Warsha, élégie queer sur une grue géante, développe Pigeon War, relation sororale tourmentée autour d’une passion pour les oiseaux. Une autre cinéaste, Josza Anjembe, ancienne journaliste passée par le documentaire, planche sur A moi aussi ça fait mal, où un couple homosexuel est traversé par le racisme. Elle voit le groupe ouest comme une belle opportunité. «Je suis assez convaincue de ce que je défends mais avoir à faire à un collectif permet d’identifier les zones d’ombre ou d’incompréhension du scénario et de muscler les zones de faiblesse qui méritent d’être renforcé ». Azedine Kazri, avec ses deux coscénaristes Margaux Dieudonné et Simon Serna, interroge l’Algérie contemporaine dans  To bled or not to bled. Enfin Elisabeth Vogler confronte dans les chevreuils, un trentenaire à la solitude des campagnes. Du côté de l’animation, Caroline Cherrier planche sur le dernier des cailloux, une histoire familiale chez des pêcheurs bretons. Quant à Cyril Houplain, il polit  Pépite qui met en scène une fourmi rouge.

    Créé il y a seize ans, le groupe ouest poursuit une sorte d’utopie. « L’idée était de créer une sorte de paradis pour le travail dans une logique collaborative, de créer l’écosystème qui favorise au mieux l’éclosion des idées et des histoires pour les auteurs » éclaire son fondateur. Mais le projet va plus loin que le cinéma. « Ce qu’on fait ici est une métaphore d’une nécessité plus globale, sociétale, celle de la collaboration et de l’entraide. Il faut faire cesser le règne des ego à tout prix. Ce projet basé sur l’entraide et la collaboration nous paraît à la fois beau, nécessaire et extrêmement productif ». Élie Grappe ne dit pas autre chose. Il intègre le groupe ouest pour « casser l’hégémonie du réalisateur qui connaîtrait son sujet mieux que personne. Il n’y a rien de mieux que la choralité de cet atelier pour interroger un film avec des gens qui ont d’autres expériences, points de vue et manières de faire ». Antoine Le Bos abonde dans son sens. « Les auteurs viennent chercher l’ébullition et l’émulation. Le scénariste est fondamentalement un artisan qui a besoin de se nourrir de collaboration. Il est culturellement nécessaire de faire tomber le mythe de l’auteur démiurge capable de tout, tout seul. Cela ne marche pas pour 99,9 % des cinéastes. Nos propres incohérences sont difficiles à identifier On est toujours aveugle devant ses propres impasses à l’écriture alors qu’on est Einstein pour le projet du voisin. ». Puis, filant la métaphore sportive pour étayer son propos. « On augmente la foulée en ampleur et en puissance en collaborant ».

    Michaël Melinard

    cinéma
    France24 - Monde

    Explosions au port de Beyrouth : menacés de démolition, les silos "doivent servir la mémoire"

    Publié le : 25/03/2022 - 17:03

    Marc DAOU Suivre

    Le devenir des silos à grains du port de Beyrouth, partiellement détruits par les explosions du 4 août 2020, est au centre d'une cacophonie gouvernementale. Deux jours après une décision du Conseil des ministres approuvant sa destruction, le bâtiment a été classé monument historique le 18 mars. De leur côté, les familles de victimes et les survivants veulent conserver ce qu’ils considèrent comme la "preuve du crime" et un symbole du "deuil impossible".  

    Dévastés par la double explosion survenue le 4 août 2020 dans le port de Beyrouth, qui a fait au moins 218 morts, plus de 7 500 blessés et ravagé la capitale libanaise, les gigantesques silos à grains trônent toujours comme des témoins de la tragédie dont ils sont devenus le symbole.

    Un symbole reconnu même à l'international, avec les vidéos des explosions qui ont fait le tour du monde, dans lesquelles la structure, construite à la fin des années 1960 (visible dans le tweet ci-dessous) et qui pouvait contenir jusqu'à 120 000 tonnes de grains et de céréales, est omniprésente.

    The #POB Silo consists of 48 big cells with the capacity of 2,500 tons/cell and 50 small cells with the capacity of 500 tons/cell.#PortOfBeirut #portdebeyrouth pic.twitter.com/43rOAbbpDa

    December 5, 2018

    Situé à quelques dizaines de mètres de l'épicentre des explosions, localisé dans le hangar numéro 12, le bâtiment iconique était encore pourtant menacé de démolition il y a quelques jours, suite à décision prise en Conseil des ministres.

    Discordance gouvernementale

    Le gouvernement ayant pris acte du feu vert officiel accordé, début mars, par Tarek Bitar, le juge d'instruction chargé de l'enquête, qui a indiqué que la conservation des silos n'était plus nécessaire "à la lumière de l'état avancé de l'enquête médico-légale". 

    Mais aussi d'un rapport remis en avril 2021 par la firme suisse Amann Engineering recommandant la démolition partielle des silos. Est visée précisément la partie nord, lourdement impactée. Afin d'éviter un effondrement jugé inévitable en raison de son inclinaison progressive mesurée à deux millimètres par jour.

    Sauf que deux jours après que le Conseil des ministres s'est prononcé en faveur de la destruction de l'édifice, le ministre de la Culture, Mohammad Mortada, a annoncé, le 18 mars, son classement parmi les monuments historiques.

    "Vu la nécessité de conserver ces silos historiques et de les considérer comme faisant partie d'un héritage humain, puisqu'ils sont l'emblème d'une ville sinistrée, mais vu aussi la nécessité de préserver cette image pour les générations futures, j'ai pris la décision pour les classer parmi les monuments historiques", a expliqué le ministre dans un communiqué.

    Les silos du port ont donc obtenu un sursis grâce à cette cacophonie gouvernementale qui reste sans explication officielle. Interrogé par le quotidien francophone L'Orient-le-Jour, le ministre des Travaux publics et des Transports, Ali Hamiyé, a confié avoir été "très surpris d'apprendre" le classement de la structure. "Je n'ai aucune idée de ce qui a pu motiver cette décision et je n'ai pas été consulté là-dessus", a-t-il expliqué.

    "Le symbole de l'impunité"

    En attendant, la démarche du ministre de la Culture va dans le sens les familles des victimes et les survivants fermement opposés à la destruction des silos et qui plaident pour les transformer en lieu de mémoire. Même si elles ne sont pas dupes.

    "C'est de l'opportunisme mal placé en vue des élections législatives du 15 mai, un coup de com', surtout que ce classement peut être immédiatement retourné en Conseil des ministres", explique à France 24 Paul Naggear, qui a perdu Alexandra, sa fille unique alors âgée de 3 ans, et l'une des plus jeunes victimes de la tragédie du 4 août 2020.

    "Les silos ont une importance et une portée symboliques très fortes pour nous, insiste-t-il. Ils sont surtout le symbole de l'impunité qui nous rappelle que un an et sept mois plus tard, nous n'avons toujours rien : ni vérité, ni justice".

    Confiant ne pas pouvoir faire son deuil, il refuse toute idée de démolition de l'édifice, et milite pour que le site devienne "un mémorial, pour le recueillement et un rappel historique de la libération de notre peuple du régime criminel", mais seulement, lorsque "justice sera faite".

    L'enquête sur les responsabilités dans la catastrophe est suspendue depuis décembre par une série de recours présentés à l'encontre du juge Tarek Bitar, qu'une partie de la classe politique tente de faire récuser.

    "Aussi laids que sont ces silos aujourd'hui, ils sont un symbole de deuil impossible, et ils sont bien là en pleine face de toute la capitale pour nous rappeler que le combat pour la justice pour nos proches doit continuer, poursuit-il. C'est pourquoi il est strictement interdit et impensable pour nous, parents de victimes, qu'un millimètre en soit touché, en tous cas pas avant que nous n'ayons totalement eu gain de cause, ou qu'on essaye de nous faire tourner la page."

    Mi-février, dans le cadre d'une campagne sur les réseaux sociaux, Paul Naggear avait posté un message sur Twitter, accompagné d'une photo des silos dans lequel il déplorait qu'après "chaque guerre, après chaque bataille, après chaque crime… Le pouvoir efface les repères et détruit la mémoire afin que plus personne ne se souvienne et n'exige de comptes".

    بعد كل حرب، بعد كل معركة، بعد كل جريمة.. السلطة بتمحي المعالم وبتهدم الذاكرة كرمال ما حدا يتذكر ويطالب بالمحاسبة.اليوم بدهم يقتلوا #الشاهد_على_الجريمة ويطمروا المقبرة الجماعية ويهدموا الاهراءات الواقفة تتذكرهم بجريمتهم حتى محاسبة المجرمين!لا لهدم اهراءات #مرفأ_بيروت pic.twitter.com/2gNYRAo33k

    February 20, 2022

    "Aujourd'hui, avait-il écrit, ils veulent tuer le témoin du crime et enterrer la fosse commune et démolir ce qui reste des silos qui leur rappellent leur crime, jusqu'à ce que les criminels soient reconnus responsables ! Non à la démolition des silos du port de Beyrouth."

    Waldemar Faddoul, architecte franco-libanais, qui ​a "miraculeusement" survécu aux explosions du 4 août, alors qu'il se trouvait à bord de sa voiture à 250 mètres du port, partage ce point de vue.

    "Je suis à 100 % contre la démolition du bâtiment, quel que soit le prétexte, structurel ou pas, parce que l'explosion du 4 août est un élément fédérateur, dans son drame et dans son ampleur, et de convergence dans notre histoire et notre identité, et cette structure représente l'une des plus grandes cicatrices de notre histoire", confie-t-il à France 24.

    Et d'ajouter : "une société normale qui honore la mémoire et les victimes, qui respecte ses citoyens et ses villes, pourrait envisager de détruire ces silos pour ne pas garder cette balafre sur la façade maritime, sauf qu'au Liban nous ne sommes pas dans cette situation. C'est pourquoi, pour le moment, il est de notre devoir de conserver ces silos si symboliques tels quels, si dérangeants pour la classe politique parce qu'ils lui rappellent ce crime indélébile, au moins jusqu'au jour où justice sera faite, ce dont je doute fort". 

    À l'instar de nombreux Libanais, l'édifice éventré rappelle à Waldemar Faddoul la minute effroyable où tout a basculé, précisément à 18h07, le 4 août 2020.

    "À chaque fois que je passe devant ces silos, qui ont supporté une charge explosive monstrueuse et sauvé la vie à des centaines de personnes en absorbant une partie de l'explosion, je me demande comment j'ai pu survivre et à chaque fois je réalise l'ampleur du crime qu'ils incarnent malgré eux. C'est pour cela qu'ils doivent rester debout, un peu comme l'immeuble Barakat [pour la guerre du Liban (1975-1990)]".

    Surnommé la "maison de Beyrouth" ou la "maison jaune", cet immeuble, emblème de l'architecture traditionnelle, qui porte encore aujourd'hui les stigmates de la guerre, durant laquelle il fut notamment occupé par des snipers, a été transformé en lieu de mémoire et en musée.

    Des silos incarnant "la mémoire collective de la ville et de ses habitants"

    Au sein de la société civile, des cris s'élèvent également contre la démolition d'un lieu rentré dans l'histoire du pays. L'Ordre des ingénieurs et des architectes de Beyrouth plaide ainsi pour la préservation du bâtiment qui incarne "la mémoire collective de la ville et de ses habitants".

    Dans un communiqué publié le 9 mars, l'Ordre affirme "que d'un point de vue scientifique et technique, toutes les installations endommagées peuvent être renforcées et restaurées, quelle que soit l'étendue des dommages structurels auxquels elles ont été exposées".

    Selon Waldemar Faddoul, les silos "doivent et sont même destinés à servir la mémoire, puisqu'ils sont structurellement parlant inutiles, dans le sens où ils sont inutilisables en tant que tels, et qu'il est impossible qu'ils redeviennent fonctionnels ou de les démolir pour en reconstruire d'autres à la même place".

    En coopération avec la Banque mondiale, le ministère libanais des Travaux publics et des Transports a lancé, le 11 février, une étude visant à réorganiser les infrastructures portuaires du pays et à définir un plan pour réhabiliter le port de Beyrouth, et dont les résultats sont attendus en juillet.

    "Idéalement, conclut Waldemar Faddoul, toute la zone du port devrait être réhabilitée et connectée au tissu urbain de la capitale dans le cadre d'un plan global et réfléchi prenant compte l'avis et les besoins de la population, mais au nom de la mémoire, ces silos doivent rester en place."

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    Explosions à Beyrouth : après la suspension du juge Bitar, l'amertume des proches de victimes

    ANALYSE

    Explosions à Beyrouth : le gouvernement paralysé par la campagne contre le juge Tarek Bitar

    ENQUÊTE AU LIBAN

    Explosions au port de Beyrouth : qui veut la peau du juge Tarek Bitar ?

    BBC

    SANS TITRE

    In the late 1970s, Jonathan Shanklin, a meteorologist with the British Antarctic Survey, spent much of his time tucked away in an office in Cambridge working through a backlog of data from the southernmost continent on our planet.

    Shanklin was responsible for supervising the digitisation of paper records and computing values from Dobson spectrophotometers – ground-based instruments that measure changes in atmospheric ozone.

    As the years passed, Shanklin started to see that something was going on – after nearly two decades of fairly constant measurements, he noticed that ozone levels began dropping in the late 1970s. Initially, Shanklin’s bosses weren't as certain as he was that something was happening, which frustrated him.

    By 1984, the ozone layer over Antarctica's Halley Bay research station had lost one-third of its thickness compared to previous decades. Shanklin and colleagues Joe Farman and Brian Gardiner published their findings the following year, suggesting a link to a human-made compound called chlorofluorocarbons (CFCs), used in aerosols and cooling devices. Their discovery, the thinning of the ozone layer over Antarctica, came to be known as the ozone hole

    As news of the discovery spread, alarm rippled around the world. Projections that the destruction of the ozone layer would adversely impact the health of humans and ecosystems sparked public fear, mobilised scientific investigation and galvanised the world’s governments to collaborate in an unprecedented way.

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    Since its heyday, the story of one of the gravest environmental problems that humanity has faced has largely fallen from the radar.

    More than 30 years on from its discovery, what ever happened to the hole in the ozone layer?

    A vital phenomenon

    Ozone is mostly found in the stratosphere, a layer of the atmosphere between six and 30 miles (10-50 km) above the Earth's surface. This ozone layer forms an invisible protective shield over the planet, absorbing damaging UV radiation from the sun. Without it, life on Earth would not be possible.

    The British Antarctic Survey first began measuring ozone concentrations above Antarctica in the 1950s. But several decades passed before it became clear there was a problem.

    Australia launched the public health campaign "slip, slop, slap" in response to the ozone hole, which reminded people to cover up, wear suncream and seek out shade (Credit: Alamy)

    In 1974, scientists Mario Molina and F. Sherry Rowland published a paper theorising that CFCs could destroy ozone in Earth's stratosphere. Until then CFCs were thought to be harmless, but Molina and Rowland suggested that assumption was wrong. Their findings were attacked by industry, who insisted their products were safe. Among scientists, their research was contested. Projections indicated that ozone depletion would be minor – between 2-4% – and many thought it would happen on a timescale of centuries.

    The use of CFCs continued unabated and by the 1970s they were ubiquitous worldwide, used as coolants in refrigerators and air conditioners, in aerosol spray cans and as industrial cleaning agents.

    A mere decade later, in 1985, the British Antarctic Survey confirmed a hole in the ozone layer and suggested a link to CFCs – vindicating the work of Molina and Rowland, who were eventually awarded the 1995 Noble Prize in chemistry. Even worse, the depletion was happening much quicker than had been anticipated. "It was really quite shocking," says Shanklin, now an emeritus fellow at the British Antarctic Survey.

    From then on, scientists raced to figure out how and why this was happening.

    A chemical mystery

    In 1986, as the Antarctic winter neared its end, Susan Solomon, a researcher with the US government National Oceanic and Atmospheric Administration, led a team of scientists to McMurdo Base in search of answers. At the time, scientists were debating three possible theories, one of which Solomon had proposed: that the answer might lie in surface chemistry involving chlorine on polar stratospheric clouds, which occur at high latitudes and only form during very low temperatures in polar winter.

    "It was a great mystery," says Solomon, now professor of atmospheric chemistry and climate science at MIT. Her research explained how and why the ozone hole occurs in Antarctica. "All the data pointed towards the combination of the increase of chlorine from the human use of CFCs and the presence of polar stratospheric clouds as being the trigger for what happened."

    Satellite monitoring confirmed ozone depletion extended over a vast region – 7.7 million square miles (20 million sq km).

    The serious threat posed by ozone depletion – rises in skin cancer and cataracts in humans, harm to plant growth, agricultural crops and animals and reproductive problems in fish, crabs, frogs and phytoplankton, the basis of the marine food chain – spurred international action and collaboration.

    But considering how grave a threat the ozone hole was deemed to be, why do we not often hear about it anymore?

    "It's not the same cause for alarm that it once was," says Laura Revell, associate professor of environmental physics at the University of Canterbury, New Zealand. This is largely due to the unprecedented international steps that governments took to tackle the problem.

    Fridges manufactured before 1995 contained CFC refrigerants, which – together with other ozone-depleting substances – were responsible for the ozone hole (Credit: Getty Images).

    Thinking ozone depletion would be small and far into the future, international policymakers initially took a cautious approach to ozone protection. In 1977, a global action plan was adopted, calling for monitoring of ozone and solar radiation, research on ozone depletion’s effect on human health, ecosystems and the climate and a cost-benefit assessment of control measures. A few months before the discovery of the ozone hole by the British scientists, this led to the 1985 Vienna Convention, calling for further research. But it didn't include legally binding controls for CFC reduction, disappointing many.

    After the ozone hole discovery, heavy investment in scientific research, marshalling of economic resources and coordinated international political action helped to turn things around.

    In 1987, the Montreal Protocol was adopted to protect the ozone layer by phasing out the chemicals which deplete it. To support compliance, the treaty recognised "common but differentiated responsibilities", staggering phase-out schedules for developed and developing countries and establishing a multilateral fund to provide financial and technical assistance to help developing countries meet their obligations.

    During the 1990s and early-2000s, the production and consumption of CFCs was brought to a halt. By 2009, 98% of the chemicals agreed to in the treaty had been phased out. Six amendments — which the treaty allows when scientific evidence shows further action is needed — have led to ever-tightening restrictions on substances introduced to replace CFCs, such as hydrochlorofluorocarbons (HCFCs) and hydrofluorocarbons (HFCs). While good for the ozone layer, these replacements turned out to be bad for the climate. The global warming potential of the most commonly used HCFC, for example, is almost 2,000 times stronger than carbon dioxide.

    The treaty's climate benefits have been a positive side effect. In 2010, emissions reductions due to the Montreal Protocol were between 9.7 to 12.5 gigatons of CO2 equivalent, approximately five to six times more than the target of the Kyoto Protocol, an international treaty adopted in 1997 that aimed to reduce greenhouse gas emissions. The 2016 adoption of the Kigali Amendment, which will limit the use of HFCs, will help avoid up to 0.5 C of global warming by 2100.

    "You could argue [the Montreal Protocol] is a much more successful bit of climate protection legislation than any of the other [climate] agreements we've had to date," says Revell.

    Since its adoption, the Montreal Protocol has been signed by every country on Earth – to date the only treaty to be universally ratified. It's widely considered a triumph of international environmental cooperation. According to some models, the Montreal Protocol and its amendments have helped prevent up to two million cases of skin cancer yearly and avoided millions of cataract cases worldwide.

    The ozone crisis required humanity to work together (Credit: Getty Images)

    Had the world not banned CFCs, we would now find ourselves nearing massive ozone depletion. "By 2050, it's pretty well-established we would have had ozone hole-like conditions over the whole planet, and the planet would have become uninhabitable," says Solomon.

    Solomon credits three factors for the swift action on the problem: the clear and present danger the ozone hole posed to human health made it personal to people, vivid satellite imagery made it perceptible and there were practical solutions to it – ozone-depleting substances could be replaced fairly quickly and easily.

    A long recovery

    Today, the ozone hole still exists, forming every year over Antarctica in the spring. It closes up again over the summer as stratospheric air from lower latitudes is mixed in, patching it up until the following spring when the cycle begins again. But there’s evidence it’s starting to disappear – and recover more or less as expected, says Solomon. Based on scientific assessments, the ozone layer is expected to return to pre-1980 levels around the middle of the century. Healing is slow because of the long lifespan of ozone-depleting molecules. Some persist in the atmosphere for 50 to 150 years before decaying.

    Despite the Montreal Protocol's overall success, there have been setbacks. In 2018, for example, the concentration of CFC-11, banned since 2010, was found to not be coming down as quickly as was expected, suggesting undeclared emissions were coming from somewhere. The Environmental Investigation Agency traced the emissions to factories in China, which were manufacturing it for use in insulation foam. Once made public, the Chinese government quickly clamped down and scientists say we are now back on track.

    For Shanklin, this underlines the vital importance of long-term monitoring of environmental variables, whether CFCs, temperature or biodiversity indicators. "If we're not monitoring them then we don't know whether we're in trouble or not, and if you don't know you're in trouble, you can't take preventative action and I think that's a vital part of this story." 

    And the future is not without risks. Major volcanic eruptions typically result in short-term ozone losses, while nitrous oxide, a powerful greenhouse gas emitted from fertiliser applications in agriculture, is also a potent ozone-depleting substance. However, it's not controlled by the Montreal Protocol, explains Revell – and emissions are growing.

    The ozone hole opens above the Antarctic each spring and closes up again over the summer. It stopped growing in the 1990s and has been shrinking ever since (Credit: Getty Images)

    There are also activities whose impact we don't yet fully understand but might pose risks, like rocket launches and sulfate geo-engineering – the idea we can stave off the worse effects of global warming by pumping aerosol into the stratosphere to cool the climate, by causing sunlight to be reflected off those aerosol particles.

    "It's really important we do keep in mind the lessons learned from the ozone hole story and make sure we're constantly aware of what's going on in the stratosphere," says Revell. "The risk is we cause some unforeseen damage to the ozone layer if such assessments are not carried out in advance."

    There’s a tendency to compare the ozone hole to climate change, yet while the Montreal Protocol does demonstrate we can tackle large environmental problems the comparison only goes so far. CFCs were a replaceable component of a few products. The scope of climate change makes it considerably more difficult to address; fossil fuels are pervasive throughout our lifestyle, they cannot be replaced nearly as easily and most governments and industry have, thus far, resisted reducing fossil fuel emissions.

    For Shanklin, it's sad to have wound up where we are, stalled on climate action, still talking about what we might do, when there's such a clear example to learn from.

    "The creation of the ozone hole showed how rapidly we can change our planetary environment for the worse and that lesson is not really being taken seriously enough by the politicians," says Shanklin. "Climate change is a bigger problem, to be fair. But that doesn't absolve the politicians of responsibility for making the necessary decisions."

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    L'Humanité

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    France24 - Monde

    VIH : des injections au lieu du comprimé quotidien, "une révolution" pour certains patients

    Publié le : 25/03/2022 - 18:55Modifié le : 25/03/2022 - 18:59

    Cyrielle CABOT

    Depuis fin décembre 2021, les patients atteints du VIH qui le souhaitent peuvent, s'ils remplissent certaines conditions, remplacer leur comprimé quotidien par des injections intramusculaires à effectuer tous les deux mois. "Une révolution", "une vraie charge en moins", témoignent auprès de France 24 certains qui ont déjà abandonné leur boîte de cachets.

    Chaque jour, pendant un an, à 12h30 tapantes, le téléphone de Mathieu* sonnait, marquant l'heure de prendre son comprimé quotidien. Mais depuis le 11 février, son alarme ne retentit plus au moment du déjeuner. Ce franco-algérien de 45 ans, testé positif au VIH en juin 2020, fait partie des premiers patients à avoir remplacé son médicament quotidien par un nouveau traitement disponible en France : des injections intramusculaires à effectuer tous les deux mois. "C'est génial ! Aujourd'hui, c'est un vrai soulagement… ça n'a pas de prix", témoigne-t-il auprès de France 24. 

    Ce traitement est remboursé en France depuis décembre 2021, après deux ans d'essais cliniques. Concrètement, il s'agit de la combinaison de deux antirétroviraux, le cabotégravir et la rilpivirine. Comme tous les virus, le VIH mute et peut ainsi développer des résistances à certains médicaments. Pour contrer cela, les médecins le traitent avec des trithérapies ou des bithérapies, c'est-à-dire qu'ils mélangent des antirétroviraux de façon à mieux contrôler les réplications du virus. 

    Avec ce traitement injectable, la méthode ne change pas. Sauf qu'au lieu de prendre quotidiennement des comprimés, les patients peuvent se rendre tous les deux mois à l'hôpital et recevoir une double injection. "Les essais cliniques ont montré que les deux traitements sont tout aussi efficaces, c'est uniquement la forme qui change", insiste auprès de France 24, Bruno Spire, directeur de recherche à l'Inserm [institut national de la santé et de la recherche médicale] et président d'honneur de l'association Aides. 

    "Plus il y a de traitements, mieux c'est", salue-t-il. "Il  ne conviendra pas à tous les patients, mais cela peut simplifier la vie pour d'autres. Et c'est tout l'intérêt : permettre à chacun de trouver quelque chose qui lui convient."

    Cacher sa séropositivité 

    Mathieu, lui, a sauté sur l'occasion dès que cela a été possible. "J'ai entendu parler du traitement par injection dès juin 2021. J'ai tout de suite été partant", témoigne-t-il. "Malheureusement, la mise en place a été ralentie par la pandémie de Covid-19 et je n'ai pu commencer que le 11 février." 

    Sa principale motivation pour en finir avec les comprimés : pouvoir rester plus facilement discret sur sa séropositivité. Dans son entourage, seule sa sœur et ses plus proches amis sont au courant de sa situation. "Les premiers mois, j'avais beaucoup de mal à en parler, j'avais honte. Et j'ai toujours peur de faire face à la sérophobie et au manque de connaissances sur le sida", explique-t-il. 

    Il se souvient ainsi, par exemple, de la gêne qu'il ressentait quand il devait prendre son médicament au milieu d'un déjeuner avec des collègues ou des amis. "Il fallait toujours que j'invente une histoire. Je racontais que je prenais des vitamines, parce que j'étais fatigué…", raconte-t-il. "Tout ça c'est terminé !" 

    "Le sida reste quelque chose de stigmatisant. Pour certaines populations, notamment en situation de grande précarité ou migrante, le VIH est même quelque chose de très tabou", abonde par ailleurs à France 24 Victor Galarraga, militant de l'association Aides, qui travaille à l'accès aux soins pour tous. "Pour elles, le traitement par injection pourrait être une vraie révolution. Je connais certaines personnes qui doivent encore cacher leurs boîtes de médicaments…"

    Une vingtaine de comprimés il y a vingt ans

    Lionel, lui aussi, a décidé d'abandonner les cachets en faveur des injections. Âgé de 53 ans, il n'avait que 23 ans quand il a appris qu'il était séropositif. En trente ans, il a assisté à de nombreuses avancées thérapeutiques dans la lutte contre le sida. "Les dix premières années, je ne me suis pas soigné. Il n'existait quasiment pas de traitements et les rares protocoles étaient très lourds", se souvient-il, contacté par France 24. "Mais mon état a fini par se dégrader et je n'ai plus eu le choix." Les premières trithérapies ont vu le jour en 1996.

    "Au début, je devais prendre une vingtaine de comprimés tous les jours à heures fixes. Ils me donnaient des effets secondaires, comme des diarrhées, des maux de tête, de la fatigue. C'était très contraignant", raconte-t-il. "Maintenant on me propose de faire de simples injections tous les deux mois, évidemment que je suis partant !"

    "C'est vraiment révolutionnaire", insiste-t-il. "Sans compter qu'avec ça, on est tranquilles aussi pour voyager. Plus besoin de se balader avec ses médicaments, à risquer qu'on nous pose des questions désagréables…"

    Tous les patients atteints du VIH ne sont cependant pas éligibles à ce nouveau traitement par injection. Il ne peut en effet n'être administré qu'à des personnes qui ont une charge virale stabilisée depuis au moins six mois. Il est aussi contre-indiqué chez des personnes qui ont déjà connu des résistances aux traitements ou des échecs thérapeutiques. 

    "Et certains préféreront s'en tenir aux comprimés", relève Bruno Spire de l'Inserm. Dans une étude effectuée par son association auprès de 581 personnes, majoritairement des hommes (80 %) nés en France, 48 % des répondants se disent très intéressés et 30 % assez intéressés. "Les comprimés ont un côté rassurant. En le prenant tous les jours, on a l'impression de contrôler notre maladie", explique Mathieu. "J'ai d'ailleurs mis plusieurs semaines avant d'enlever l'alarme sur mon téléphone", avoue-t-il en riant.

    Difficulté d'accès aux populations précaires

    "Le traitement injectable présente un autre obstacle majeur : pour le moment, il faut nécessairement se rendre à l'hôpital pour en bénéficier", déplore de son côté Victor Galarraga. "Pour les personnes éloignées du système de santé, c'est déjà compliqué d'aller à la pharmacie et d'être suivies par un médecin, alors se rendre à l'hôpital…", poursuit-il. "C'est très dommage, parce que c'est finalement les publics qui en auraient certainement le plus besoin. Pour nous c'est un gain en confort, pour eux, cela pourrait être bien plus." 

    Lui-même recevra ses premières injections d'ici une dizaine de jours. "Chaque jour, en prenant mon médicament, cela me ramène à ma maladie. Avec les injections, ce ne sera plus le cas", témoigne-t-il. 

    Face à cette avancée thérapeutique, Victor, Mathieu et Lionel caressent tous le même espoir : que cela ne soit qu'une étape supplémentaire avant la mise en place de traitements très longue durée, voire de l'arrivée d'un vaccin. "Peut-être que bientôt on ne pourra prendre un comprimé que tous les six mois, ou avoir une injection tous les ans", espère Mathieu.

    "Aujourd'hui, on vit très bien avec le VIH, notre espérance de vie est longue et avec les injections, notre quotidien est encore allégé", insiste Mathieu. "Le véritable obstacle qui persiste, et ce sur quoi il faut vraiment que les choses évoluent : c'est l'image que la population a de la séropositivité. C'est la chose la plus difficile à vivre, le regard des autres."

    Bruno Spire à l'Inserm, quant à lui, rappelle que si les traitements progressent, il ne faut pas oublier l'importance du dépistage et de la protection, notamment via la Prep (prophylaxie pré-exposition), le traitement de prévention contre le VIH. En France, on estime à 180 000 le nombre de personnes actuellement infectées, dont près de 25 000 ne le savent pas. 

    *Le prénom a été modifié

    >> À (re)voir sur France24 : L'espoir d'un vaccin ARN contre le Sida

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    Luc Montagnier, Nobel de médecine pour la découverte du virus du sida, est mort

    Sida : des années de recherche et toujours pas de vaccin

    L’invité du jour

    Florence Thune, directrice générale de Sidaction : "Mettre un préservatif, c’est un geste simple"

    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    Ukraine Tries to Seize Momentum With Claims of Counteroffensive

    Andrew E. Kramer

    Follow our live news updates on the Russia-Ukraine war.

    KYIV, Ukraine — A month into a war that began with widespread expectations of a quick Russian rout, Ukraine’s military is undertaking a counteroffensive that has altered the central dynamic of the fighting: The question is no longer how far Russian forces have advanced, but whether the Ukrainians are now pushing them back.

    Ukraine has blown up parked Russian helicopters in the south, and on Thursday claimed to have destroyed a naval ship in the Sea of Azov. Its forces struck a Russian resupply convoy in the Northeast.

    Western and Ukrainian officials also have claimed progress in fierce fighting around the capital, Kyiv.

    The asserted gains in territory are hard to quantify, or verify. In at least one crucial battle in a suburb of Kyiv, where Russian troops had made their closest approach to the capital, brutal street fighting still raged on Thursday and it was not clear that Ukraine had regained any ground.

    But even this muddied picture of Ukrainian progress is helpful for the country’s messaging to its citizens, and to the world — that it is taking the fight to a foe with superior numbers and weaponry, and not just hunkering down to play defense. And it underscores the flawed planning and execution that has bedeviled Russian forces from the start, including supply shortages and demoralizing conditions for its soldiers. Those missteps have enabled Ukraine to unexpectedly go on the offensive.

    In particular, by preventing Russian troops from capturing Irpin, a suburban town about 12 miles from the center of Kyiv, Ukraine showed that its strategy of sending small units out from the capital to engage the Russians, often in ambushes, has had success, at least for now.

    Western governments have issued cautiously optimistic assessments of the counteroffensive. In an intelligence report released Wednesday, the British Ministry of Defense said the Ukrainian moves were “increasing pressure” on the Russians to the east of Kyiv, and that Ukrainian soldiers “have probably retaken Makariv” and another small town directly north of the capital.

    While noting the inconclusive state of the battle, the report raised what it called a “realistic possibility” that the Ukrainian counteroffensive could succeed in encircling and cutting the supply lines of the Russian invasion force in the area, in what would be a clear tactical victory for Ukraine. At the least, it said, “the successful counter attacks by Ukraine will disrupt the ability of Russian forces to reorganize and resume their own offensive toward Kyiv.”

    In the counteroffensive around Kyiv, the Ukrainian military ordered lower-level commanders to devise strategies for striking back in ways appropriate to their local areas. In many cases, this involved sending small units of infantry on reconnaissance missions to find and engage Russian forces that had fanned out into villages near Kyiv, a soldier on one such mission said over the weekend.

    In the battles to the northwest of the capital, time is likely on Ukraine’s side, analysts say. Russian columns have run low on fuel and ammunition, intercepted radio transmissions suggest. Soldiers have been sleeping in vehicles for a month, in freezing weather.

    And military analysts see this axis of the Russian advance, though it came the closest to the center of Kyiv, as the most troubled by logistical failures and setbacks in combat.

    Still, without knowing now which army is actually advancing in the contested towns and villages, the war here is in a state of uncertainty, said Michael Kofman, the director of Russia studies at CNA, a research institute in Arlington, Va.

    More broadly, throughout the country, time is also on Ukraine’s side in at least stalling the initial Russian invasion force. But this may shift. An initial upswelling of patriotism could wane as the war’s grim reality sets in or as civilians begin to grasp Ukraine’s military losses, about which little is known.

    “Our understanding of where we are now in this war is very incomplete, and we have to be honest about this,” said Mr. Kofman. “If you don’t know who controls what, you don’t know who has the momentum on the ground.”

    By Thursday, the intensive fighting had set so many fires in towns around Kyiv that the city was shrouded in an eerie, white haze of smoke. But signs of actual, on the ground progress were elusive. Ukrainian forces have been unable to demonstrate they control villages or towns previously held by the Russian army.

    “They are fighting day and night and everything is burning,” said Olha, 33, a saleswoman who escaped from Irpin Wednesday evening, and who was not comfortable providing her full name. She was interviewed at an aid station for displaced civilians where a continuous, cacophonous rumble of explosions could be heard from the fighting nearby.

    Earlier on Wednesday, Kyiv’s mayor, Vitaly Klitschko, told a news conference that Ukrainian forces had in fact pushed back Russian troops and that “almost the whole of Irpin is in Ukrainian hands.” Other Ukrainian and Western officials have also offered more optimistic accounts than could be verified from witnesses.

    The deputy police chief of Irpin, Oleksandr Bogai, said Russian soldiers were still in the town, occupying several districts and fighting Ukrainian forces. That is essentially the same situation that has persisted for nearly the entire month of the war. “There are huge explosions and a lot of smoke,” he said by telephone. “Civilians are holed up in basements. I don’t know exactly what is happening.”

    In Makariv, another battleground town to the west of Kyiv that Ukrainian officials claimed to have recaptured this week, the fighting was also ongoing, Vadym Tokar, the mayor, said in a telephone interview.

    “I don’t understand where this nonsense came from,” he said of reports his town had been liberated. “It is not true. We have shelling and we have Russian tanks shooting into the town right now.”

    To be sure, some Western and Ukrainian official accounts have also offered more measured assessments. The head of the Kyiv regional military administration, Oleksandr Pavliuk, said Thursday that the counteroffensive had managed to “improve positions” in Irpin and Makariv, but did not assert control.

    Mykhailo Podolyak, a senior adviser to President Volodymyr Zelensky, announced the counteroffensive on March 16, after it became clear the Russian armored columns had become bogged down, plagued by logistical and communications glitches and taking losses in ambushes.

    Russian forces have continued to make advances in eastern Ukraine, where its military claimed on Thursday to have captured Izyum, a provincial town in the Kharkiv region that had been under attack for weeks. Ukraine denied it was captured. Neither account could be independently confirmed.

    Russia-Ukraine War: Key Developments

    Biden’s trip comes to an end. President Biden offered a message of unity and support for Ukraine in an address in Warsaw as he wrapped up a three-day trip to Europe. The speech came amid reports that the Ukrainian city of Lviv just across the Polish border had been hit by missiles.

    On the ground. Ukraine’s counteroffensive appeared to be gaining momentum, with the military hitting Russian targets and claiming territorial gains. Their progress underscores Russia’s flawed execution of the invasion, with supply shortages and demoralizing conditions for its soldiers.

    Russia signals a shift. Russia’s Defense Ministry said the goals of the “first stage of the operation” had been “mainly accomplished,” and that it would now focus on securing Ukraine’s eastern Donbas region. The ambiguous statement could signal a possible recalibration of its war aims.

    Weapons of mass destruction. Dmitri A. Medvedev, the vice chairman of Russia’s Security Council, said the country was prepared to use nuclear weapons if its existence was threatened. NATO allies earlier agreed to provide Ukraine with equipment and training to deal with fallout from a possible Russian attack using chemical, biological or nuclear weapons.

    In the fighting around Kyiv, civilians evacuating from the combat zone painted a picture, not so much of liberated towns but of chaotic, lethal violence.

    Vladimir, 66, a retired furniture factory worker who declined to offer his last name, walked out of Irpin Thursday morning after his home burned down overnight.

    “Nobody is putting out the fires,” he said. “My neighbor’s home burned and I saw sparks on my roof and then my house started to burn.”

    Lacking water to fight the fire, he could only watch. “We should never surrender,” he said. “We will never live under the Russians again.”

    There were also few signs the Ukrainian government had established even rudimentary civilian services in the towns it is attempting to recapture.

    A woman who also offered only her first name, Elena, arrived at an aid station on the evacuation route out of Irpin in tears, saying neighbors had helped her bury her adult son in her backyard because no authorities were collecting the dead.

    “I just hope his grave will not be destroyed” in the artillery shelling, she said. “The men dug a grave in the garden between the roses, and put stones around it, and a cross over it.”

    Still, in one sign the counteroffensive has pushed into areas previously controlled by Russian troops, a Ukrainian unit that retrieves military dead from the battlefield has now also been finding the bodies of Russian soldiers in the towns around Kyiv, according to Serhiy Lysenko, the unit’s commander.

    He declined to say in which towns he had been working. For now, he said in a telephone interview, they are leaving the Russian dead in place, not wanting to take additional risks to retrieve them.

    Mr. Kofman, from the CNA research institute, said, “It’s clear Russia cannot achieve its initial political objectives in this war now.” He said Russia must shift its goals or alter its military strategy “if it wants to sustain this war on scale beyond the coming weeks.”

    Maria Varenikova contributed reporting from Kyiv, Ukraine.

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    BBC

    A common mistake is a company saying, ‘We’ll start this on Monday and figure it out as we go along’ - Alex Soojung-Kim Pang

    When Koray Camgöz was granted a four-day workweek, the benefits seemed numerous. The new schedule forced the London-based PR officer to organise his time better. He was still able to meet deadlines and stay on top of to-do lists, while enjoying an extra day off each week. Most importantly, for the recent father, he was able to spend more time with his child. 

    His day off rotated between Tuesdays and Wednesdays. In an always-on environment, he still had to be on call for emergencies on his day off, and also had to work longer hours on his working days to compensate. 

    “It blurred the lines between home and work,” says Camgöz. “On a Sunday evening, I’d go through my workload and allocate my time as best as possible.” But he says any trade-off was worth it. “I was grateful to be able to spend time with my son I wouldn’t otherwise have been able to. And it eased financial pressures: just that extra day at home meant I could save £400 a month in private childcare.” 

    However, some senior team members who preferred a conventional schedule were less happy with his working pattern. “I felt it was going well – but that feeling wasn’t matched by my line manager,” says Camgöz. “Professionally, they were seeing less of me, so they thought they were getting less from me.” In the absence of clear feedback, he ended up unsure as to where exactly he stood. Six months later, when he was offered a promotion, there was a condition; he had to return to a five-day schedule. 

    Since the pandemic brought unprecedented change to the world of work, there’s been considerable discussion around the four-day workweek. Touted as a panacea for burnout and work stress, businesses and even governments have been experimenting with the idea; preliminary results suggest potential benefits include better work-life balance and improved wellbeing – at no cost to employee productivity. 

    But while a workday is chopped from the calendar, the workload, in many cases, remains the same. Faced with a tighter schedule, workers often must adapt to new practices and longer hours. And, as Camgöz found out, a rapid shift to a new working model can throw up issues – particularly if not everyone’s fully on board with the change. That means that while the four-day workweek could bring many positives, for some, there might also be unexpected consequences. 

    How the four-day week evolved 

    Debates over the length of the workweek are nothing new. In 1926, the Ford Motor Company standardised the Monday-to-Friday pattern; beforehand, the common practice was a six-day workweek, with only Sundays off.

    “Henry Ford’s theory was that [working] five days, with the same pay, would increase worker productivity, in that people would put more effort into the shorter workweek,” says Jim Harter, chief scientist for workplace management and wellbeing at US analytics firm Gallup, based in Nebraska.. The theory was largely proven correct: in the decades since, the five-day workweek has become common practice. 

    By the 1950s, however, there were calls from labour unions to introduce a four-day week. “People began projecting, if we take out another workday, it’d be even better,” says Harter. But take-up of the four-day workweek has remained slow: by March 2020, a Gallup study of more than 10,000 US full-time employees showed only 5% worked a shorter week.  

    However, the pandemic has caused a rethink for some leaders: there has been a huge uptick in the number of four-day workweek trials and announcements. “Recent changes to work have accelerated the four-day movement,” says California-based Alex Soojung-Kim Pang, programme director at non-profit organisation 4 Day Week Global, which advocates for a shorter workweek. “The pandemic has made it clear we can change how we work very dramatically; the Great Resignation has seen companies look to new recruitment and retention tools.” 

    There are different four-day workweek models: from cutting one workday, reducing working hours and being paid the same wage; to intense working hours, where five days’ worth of work is crammed into four longer shifts. The former set-up is generally the goal; achieved by a combination of the introduction of new tools and operating practices that boost efficiency and result in a rise in worker wellbeing that fuels productivity. 

    But without carefully planned operational changes in place, there is greater risk the latter situation can happen instead. “A common mistake is a company saying, ‘We’ll start this on Monday and figure it out as we go along’,” adds Pang. “That can create big problems down the line.”

    Both Jennifer Shepherd and Andy Illingworth say that the extra day off they now get is enormously valuable to them (Credit: Jennifer Shepherd (L) and Andy Illingworth (R))

    How five days’ work goes into four 

    In recent months, as leaders have made some pilot schemes permanent, employees have now become familiar with the pros and cons of the four-day workweek. 

    Jennifer Shepherd says switching to a shorter workweek has been “transformative”. Her Durham, UK-based employer, fintech firm Atom, introduced its four-day workweek in November 2021 for all its 430 employees. “Fridays are now a special day I spend with my one-year-old daughter,” she says. 

    Andy Illingworth, of design agency Punch Creative, based in Leeds, UK, who has been doing the four-day workweek since 2020, also values his extra day off highly. “Friday afternoons aren’t historically the most productive,” he says. “Now, on a Friday, I can pursue hobbies, play tennis and take long walks. It also gives me more time to build up skills and ideas that I can bring fresh on a Monday morning. I wouldn’t want to go back to a five-day workweek.”  

    Yet both Shepherd and Illingworth are aware that getting all their work done in four days, rather than five, can come with a cost. Illingworth’s mandated office hours are now longer by 90 minutes each day from Monday to Thursday. “I work from 8 a.m. to 5 p.m., with a 30-minute break in the middle,” he explains. “We’ve had to cut our lunch hour in half. But I feel fresher, more focused and productive working for four days solidly.” 

    Shepherd, meanwhile, is adapting to a more intense rhythm of working. “There are still occasions when I panic mid-Thursday afternoon and remember I no longer have another day’s work to complete everything,” she says. “But I now use my time more efficiently. I can work when it’s most convenient: once the children are in bed I can log on and get some ‘deep work’ done while my inbox and chat messages remain blissfully silent.”

    We’ve had to cut our lunch hour in half. But I feel fresher, more focused and productive working for four days solidly – Andy Illingworth

    Gallup’s research similarly finds both positive and negative impacts of working a shorter week. While employee wellbeing rises and burnout reduces due to a four-day workweek, active disengagement also spikes: workers who are already feeling disconnected from their company become more likely to drift further away if they work fewer days. 

    Some workers may resist having a compressed workweek, with potentially longer hours and fewer breaks, imposed on them by an employer. Others may already be working at full tilt, meaning a shorter workweek could make their workload less manageable. “There are some employees who’ll end up trying to cram more work into four days where they previously had greater flexibility to work across five days,” says Harter. “If you get to Thursday afternoon, still haven't finished your work and everyone else has gone home, that can create stress and resentment.” 

    Pang says a potential pitfall with the four-day workweek is the impact on teamwork: employees are so focused on getting their tasks done in the tighter timeframe that it extinguishes the spark of collaboration. “Offices can end up feeling like ghost towns,” he adds. However, Illingworth believes such “minor teething problems” can be corrected over time. “Our workplace still has a lively atmosphere,” he says. “Rushing to complete a job on a Thursday afternoon isn’t a regular occurrence.”

    For some, working four longer days that buy an extra day off each week will be well worth the trade-off (Credit: Getty)

    The importance of operational planning

    Right now, many firms are looking for new ways to attract and retain the best talent – according to a recent survey of 4,000 workers in the US, 83% want a four-day workweek. This makes it more likely that firms could rush into a shorter workweek, and figure out substantial policy changes on-the-hoof. 

    But Pang warns that rather than piling pressure on staff to work more quickly over fewer days, careful thought and preparation are crucial to making the working model sustainable. “I don’t know many companies who do it successfully without radically transforming their daily operations,” he says. “It’s crucial to craft a shorter workweek that’s fairer for everyone – from executives down to frontline workers.” 

    Harter suggests a more bespoke working model for each employee – which may include a shorter workweek – may be a better solution than simply imposing a four-day week pattern on all staff members. “A four-day workweek could be the answer for some people,” he says. “But flexible working is generally desired by employees, correlates higher with engagement and wellbeing, and fits into a modern workplace.”  

    Camgöz, who ended up accepting the promotion and returning to a five-day schedule, would like to return to a four-day workweek one day, and Shepherd and Illingworth won’t give up theirs. All have discovered, however, that putting the new working model into practice came with trade-offs: whether longer workdays, high-pressure Thursdays or worry over bosses’ views. 

    In Camgöz’s case, he realised that making it work would have required better alignment among his goals, the workplace culture and the personalities involved. “The initial decision to grant me a four-day workweek came from a good place, but it highlighted that a lot of thought needs to go into these decisions: on this occasion, perhaps, that didn’t happen.”

    France24 - Monde

    Roumanie : le pogrom de Iași, l'un des pires massacres de juifs de la Seconde Guerre mondiale

    Publié le : 25/03/2022 - 13:24

    Durant la Seconde Guerre mondiale, c'est en Europe de l'Est, en Roumanie, dans la ville de Iași, qu'eut lieu l'un des plus terribles massacres du conflit. Arrêtés, martyrisés, abattus, au seul motif qu'ils étaient juifs, ils sont un dixième de la population de la ville à avoir péri dans ce pogrom. Retour à Iași où l'extrême droite et le négationnisme progressent de façon spectaculaire. Un reportage de Nadia Blétry et Thierry Trelluyer.

    Six millions de juifs exterminés à travers l'Europe. C'est le terrible bilan de la Shoah. De nombreux massacres se sont produits en Europe de l'Est : en Pologne, en Ukraine, en Hongrie... et Roumanie. On estime que jusqu'à 380 000 juifs y ont été tués, la plupart par la police, sous les ordres du dictateur Ion Antonescu, mais aussi parfois avec le concours de la population locale, comme lors du pogrom de Iași, l'un des épisodes les plus violents de ces massacres.

    Été 1941. La Roumanie, alliée du IIIe Reich, vient d'envoyer son armée en Moldavie voisine, occupée par des troupes soviétiques. En représailles, la ville de Iași, tout près de la frontière, est bombardée. Les mouvements fascistes et antisémites y sont puissants et la population juive de la ville est immédiatement prise pour cible, accusée d'espionnage par les Soviétiques.

    La police et l'armée lancent l'attaque, rejointes par des habitants. De nombreux juifs sont abattus dans les rues ou au commissariat de la ville. D'autres sont entassés dans des trains de la mort, dans des conditions effroyables. Beaucoup y mourront de faim, de soif ou d'asphyxie. Plus de 13 000 personnes sont ainsi massacrées en quelques jours, soit un dixième de la population de Iași.

    >> À lire aussi : 80 ans après le terrifiant pogrom de Iași, la Roumanie se confronte à son passé antisémite

    Mais en-dehors des historiens, ces faits sont largement ignorés aujourd'hui de la population roumaine. Une loi sur l'enseignement de la Shoah à l'école vient justement d'être votée, mais elle n'est pas encore appliquée. Dans le même temps, l'extrême droite gagne du terrain dans le pays et certains ne cachent pas leur nostalgie d'une "Grande Roumanie", celle de l'entre-deux-guerres...

    Cadreur drone : Octavian Coman.

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    80 ans après le terrifiant pogrom de Iași, la Roumanie se confronte à son passé antisémite

    SECONDE GUERRE MONDIALE

    La tragédie du Struma, "un tombeau vivant" pour près de 800 réfugiés juifs

    Roumanie : les sociaux démocrates créent la surprise aux législatives

    L'Humanité

    Et si l’on pouvait corriger sa propre histoire ?

    Prescription culture

    THÉÂTRE Frédéric Bélier-Garcia met en scène « Biographie : un jeu » de Max Fridch. Un étonnant voyage dans le jeu du temps intime.

    Gérald Rossi

    Peut-être Frédéric Bélier-Garcia fait-il partie de ces individus, tous sexes confondus, qui aimeraient pouvoir réécrire leur propre et intime histoire individuelle. Quoi qu’il en soit, « Biographie : un jeu », écrit par Max Frisch en 1967 a été en 1999 sa première mise en scène, et il en propose actuellement, une nouvelle création… François Berléand, Emmanuelle Devos et Éric Elmosnino tenaient alors les principaux rôles. Cette fois, sont convoqués sur scène, tout autant épatants, José Garcia, Isabelle Carré, Jérome Kircher, avec Ana Blagogević et Ferdinand Régent-Chappey.

    Le principe est en fait assez simple. Il s’agit, pour les protagonistes de rejouer certains épisodes de leur existence et d’en modifier quelques instants, afin que la vie de chacun prenne (ou pas) une autre direction. L’idée est formidable et banalement humaine. Qui en effet ne se l’est pas posée un jour au moins ? Sauf que personne ne sait vraiment comment remonter le temps pour, à un moment donné, changer d’aiguillage.

    Ce que Frédéric Bélier-Garcia résume ainsi : « Revivre sa vie, rejouer sa partie, imaginer d’autres passés (…) tout aurait aussi bien pu se passer autrement, avec un peu de chance, un autre hasard, moins de peurs (…) il aurait peut-être suffi de tendre une cigarette, de poster la lettre ou de ne pas se retourner… ». Pour autant, Max Frisch, qui rappelons-le exerça conjointement et assez curieusement les métiers de dramaturge et d’architecte, n’avait pas lui non plus la réponse à ces questions, et d’ailleurs, il publia deux versions de sa pièce, la seconde en 1984.

    Dans l’ambiance feutrée d’un appartement bourgeois, il est très tard. Restent, après une soirée de fête, Kürmann, le maître des lieux et Antoinette, jeune femme dont on ne sait encore rien, sauf qu’elle joue un peu les incrustes. Très vite, les premiers échanges annoncent la couleur. Comme celui-ci quand deux heures sonnent à la pendule. Antoinette : « vous attendez encore quelqu’un ? » Kürmann : « au contraire ». Drôle et déroutant. Mais pas question de s’arrêter en chemin.

    Le décor manipulé à vue (conçu par Alban Ho Van) correspond aux divers âges des protagonistes, qui ne changent pour autant pas d’apparence ni d’allure. Ils entrent et sortent, reviennent sur leurs propos, sur leurs ides, mais le fil ne se rompt jamais. « J’ai toujours été fasciné, attiré, par la réversibilité des choses, et notamment du tragique et du comique » insiste Frédéric Bélier-Garcia. « Il suffit que je me comporte différemment… ne serait-ce qu’une seule fois » tente Kürmann, mais rien n’est en fait aussi simple.

    Sait-on en effet ce que l’on désire, et peut être surtout, ce que l’on aurait désiré, vraiment, des années en arrière. Et puis se choisir un autre passé ne serait-il pas plus effrayant que de se souvenir de son vécu ? D’autant plus que sa propre histoire ne peut s’inscrire, pour exister, que dans celle des autres. S’agirait-il d’une partie d’échecs que l’on pourrait recommencer indéfiniment ? Et si, comme Antoinette, on ne connaît pas les règles de ce jeu ?

    Jusqu’au 3 avril, théâtre du Rond-Point, 2 avenue Franklin-Roosevelt, Paris 8e. Téléphone : 01 44 95 98 21. À Marseille de 3 au 7 mai ; à Nice du 11 au 14 mai.

    BBC

    Now a new generation of engineers is pursuing hydrogen-powered flight with greater urgency, spurred on by its promise of zero carbon emissions

    Few of the thousands of tourists who visit West Palm Beach, Florida, every year for its beaches notice the abandoned industrial site on the edge of town. A faded sign reading "CAMERAS FIREARMS NOT PERMITTED ON THIS PROPERTY" was attached to a gate blocking a forgotten access road. It was one of the few clues that the Apix Fertilizer factory once hid a secret.

    The 10-square-mile (25.9 sq km) site was a clandestine government facility that, in the late 1950s, was at the heart of American efforts to spy on the Soviet nuclear arsenal.

    Rather than producing fertiliser for farmers, the site was probably the world’s largest producer of liquid hydrogen, which was needed for one thing: Project Suntan. This was the code name given to the "beyond top-secret" project to build the replacement for the Lockheed U-2 spy plane, which began in 1956. 

    The Lockheed CL-400 Suntan was more like a space plane, or a Thunderbird, than a spy plane. Led by Lockheed's genius designer and secretive Skunk Works founder Kelly Johnson, the dartlike flying machine was intended to fly at Mach 2.5 at 30,000m (100,000ft) with a skin temperature of 177ºC (350ºF), have a range of 4,800km (3,000 miles) and be powered by liquid hydrogen – that is, hydrogen cooled down to cryogenic temperatures of around -423ºF (-253C). The Skunk Works, based in Burbank California, was a business-within-a-business that was free of the usual corporate oversight.

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    Engineers believed they were in a "hydrogen race" against the Soviets after U-2 flights over the Soviet Union spotted the construction of liquid hydrogen plants. The Americans became convinced that the Soviets were developing their own space plane/spy plane, or a high-flying, high-speed interceptor to shoot down the U-2. The true Soviet motivation became clear in 1957, when Sputnik was launched on top of a liquid hydrogen-powered rocket.

    Even though aspects of the project were a success, the Skunk Works team was unable to solve two problems with hydrogen-powered aircraft which still confront designers today. The first was range. Hydrogen is very light compared to kerosene – traditional aviation fuel – and packs three times as much punch per unit of mass, but it needs four times the volume on an aircraft for the same hit, and storing it is tricky.

    The Lockheed CL-400 was Lockheed's ambitious design from Project Suntan (Credit: Lockheed)

    Liquid hydrogen has advantages over the alternative, pressurised hydrogen gas, which include a higher energy density (vital for longer ranges) and not needing strong, heavy tanks. Nonetheless, while Johnson's design for Project Suntan was as long as a B-52 bomber, it still couldn’t achieve the range Johnson had promised the US Air Force.

    The second problem was even greater. While it proved possible to produce enough liquid hydrogen, the infrastructure needed to run a hydrogen-powered plane was a different matter. Kerosene was just too cheap and convenient compared to transporting volatile liquid hydrogen in huge amounts to air bases around the world, storing it, and safely refuelling the aircraft.

    When the Lockheed team stored hundreds of gallons of liquid hydrogen at the Skunk Works a visiting scientist warned them "My God … you're going to blow up Burbank." Later, they were reminded of this prophecy when a fire broke out and nearly caused a massive explosion that could have demolished the top-secret facility, the neighbouring airport and Burbank itself.

    With his famous bluntness, in 1958 Johnson told his paymasters in Washington that he was "building them a dog", and repaid around $90m spent on the project. The hydrogen-powered plane became one of the few failures of his long career. It was easy to think that if Johnson and his Skunkworks couldn’t make the new fuel work, no one could.

    Several other aircraft engineers disagreed. On 15 April 1988 the rather mundane-looking Soviet experimental aircraft the Tupolev Tu-155 flew using liquid hydrogen, and the modified airliner went on to fly around 100 flights. The fall of the Soviet Union curtailed the programme, but a handful of hydrogen-powered small planes or UAVs (unmanned aerial vehicles) have flown since then. The prototype of Boeing's Phantom Eye high-altitude, long-endurance, liquid hydrogen-powered drone flew for the first time on 1 June 2012. On the last of its nine flights the Phantom Eye flew for eight to nine hours at 16,500m (54,000ft). A lack of funding eventually grounded the drone.

    Now a new generation of engineers is pursuing hydrogen-powered flight with greater urgency, spurred on by its promise of zero carbon emissions. (The aviation industry is currently responsible for around 2.4% of global carbon emissions.)

    Visionary designer Kelly Johnson looked into hydrogen aircraft designs in the 1960s (Credit: Golding/Getty Images)

    Most of these designs generate electricity by either using liquid hydrogen to power a fuel cell or to combust in an engine, or a combination of the two. With hydrogen comes the opportunity to rethink aircraft design, including the wings, because of the need to store liquid hydrogen in relatively heavy, insulated tanks. That might make future aircraft look a lot different, because lighter kerosene can be stored in the wings. It is also a chance to rethink practices that in some case date to the 1950s.

    "When a process hasn’t been innovated for a very long time you can end up with malfunctions in the design," says Arlette van der Veer, senior manager radical innovation at KLM Royal Dutch Airlines. "For example, my colleagues from cargo, or ground services, are the last point in the aircraft design process, and that is a huge problem. They are currently lying on their backs in the belly of planes moving luggage because robots can't go into the space, and it is too narrow for other solutions."

    Full-sized, the Flying-V would be around the same size as an Airbus A350

    In July 2020 a team from Delft University drove across the border from the Netherlands to Fassberg air base in Lower Saxony, Germany, on a mission to test a radical new design of hydrogen-powered commercial aircraft called the Flying-V. In the back of their van was a 3m-wide (10ft) scale model in the distinctive blue-and-white KLM livery. The team – including researchers, engineers, and a drone pilot – had a week to prove that their one-and-a-half years of hard work in the university's aerospace laboratory had not been a waste of time.

    Delft is one of the top technical universities in the world and has one of the largest aerospace engineering faculties in northern Europe. The Flying-V was conceived by TU Berlin student Justus Benad, supported by KLM and Airbus. It is a radical new design that is 20% more efficient than a conventional aircraft, with the passenger cabin, cargo hold and fuel tanks integrated into the two arms of its V-shaped structure. Full-sized, the Flying-V would be around the same size as an Airbus A350, carry a similar number of passengers (more than 300) and could use the same departure gates.

    Soviet designers flew a converted Tu-154 airliner with hydrogen fuel in the 1980s (Credit: Joker/Getty Images)

    The Flying-V is a type of aircraft called a "blended wing" because the wings and fuselage are smoothly blended, with no clear dividing line. Often called flying wings, they are seen as a natural fit for hydrogen-powered aircraft because they are more efficient than traditional tube-and-wing aircraft and have plenty of space for the hydrogen tanks.

    Airbus itself has unveiled three Zeroe concepts for liquid hydrogen-powered aircraft, one of which could enter service by 2035. They are a rather conventional-looking short-haul turboprop and an intercontinental jet airliner, as well as a more radical blended wing that looks more like a space plane.

    FlyZero, a British project aiming to realise zero-emissions commercial aviation, assessed 27 different configurations for hydrogen-powered airliners before producing its own. These included planes with two fuselages, one for hydrogen and one for passengers, through to gondola designs, with the tanks above the passengers, and a flying wing. Its own, recently unveiled concept, is for a mid-sized aircraft flying non-stop to San Francisco or Delhi which looks like a bloated version of a conventional airliner with ultra-thin wings.

    Aircraft design is a compromise between many things, and you can get into get into a spiral when designing a plane – David Debney

    There are many other designs for future hydrogen-powered commercial aircraft. "It is a question of where you can site these hydrogen tanks in an aircraft for the minimum penalty," says David Debney, a chief engineer at FlyZero. "We looked at wacky ideas, for example, where you could put a giant hydrogen tank between the wings and have two cabins, one at the back, one at the front, but they'd be separate. And you couldn't get from one to the other. That's not allowed under the regulations.

    "Aircraft design is a compromise between many things, and you can get into get into a spiral when designing a plane. If you make it heavier, then you need more lift, and that means a bigger wing; a bigger wing means more weight, so you need even more lift but a bigger wing weighs more, and so on."

    The Flying-V was designed in a completely different way to most aircraft concepts (Credit: Flying-V)

    For the Flying-V, hydrogen means trade-offs that Kelly Johnson would have recognised, and which the kerosene powered version doesn’t need. "We sacrificed two things: the first is about two-thirds of the cargo volume [which will hit profitability]," says Roelof Vos, an assistant professor at the Aerospace Engineering Faculty of Delft University of Technology. He is also technical lead on the project. "We will have sufficient volume for the passengers' luggage, but nothing more. The second is the amount of volume we have available for hydrogen, and how far we can fly on that." While a hydrogen-powered Flying-V could fly from London to Cape Town non-stop, a kerosene-powered version could reach as far as Sydney.

    On 16 July 2020 the Delft team’s hard work paid off. The scale model of the Flying-V was carried through the doors of the old wartime hangar onto the concrete apron at Fassberg. A little after 3.30pm, with a whine of its two electric motors, it rose sharply into the air for its successful five-minute-long maiden flight. "The flight of the scale model demonstrates that the Flying-V can be flown controllably with good handling qualities without any problems," says Vos.

    "Hydrogen aircraft have flown now, so we know the fundamentals of the fuel, and we know the fundamentals of the aircraft," says Mark Bentall, head of operations for technology at Airbus, "and like we do with a traditionally fuelled aircraft… we will always take the benefit of the latest technologies."

    Thanks to computer modelling our level of understanding of combustion is way, way more advanced than in Kelly Johnson’s day – David Debney

    Carbon fibre allows engineers to build lighter, stronger structures. Easily overlooked new manufacturing techniques such as friction stir welding (FSW) deliver more accurate high-quality joins. It uses the heat generated by friction from a rotating tool to fuse two different materials together. The Skunk Works team used wooden models and wind tunnels to design Suntan; today computer design and simulation tools help engineers to produce highly accurate designs, quickly and cheaply.

    "Thanks to computer modelling our level of understanding of combustion is way, way more advanced than in Kelly Johnson's day, and this has helped kerosene engines, but it will help hydrogen-powered aircraft more," says David Debney. "Greater efficiency of aircraft helps massively with the volume of hydrogen fuel that you need to accommodate, and that’s the big thing that's changed.

    "If you were using 1950s aerodynamics and engine technology, for the same missions you’d need a lot more hydrogen, and that's hugely penalising from the volume perspective."

    FlyZero has offered three different airliner coincepts, including a smaller model for regional journeys (Credit: FlyZero)

    The innovation continues. Ultima Forma is a British technology company based south of London. Fuel tanks are heavy. Hydrogen causes corrosion embrittlement in metals such as steel, but less so in copper. Ultima Forma is developing ultra-thin liners made from copper for the inside of lightweight carbon-fibre fuel tanks. The same technology could be used in the transportation of hydrogen.

    It is in everyone’s interest, as well as the planet's, if the lessons learned by different teams could be shared. "I know for sure that the best design cannot come from one party," says Arlette van der Veer. "What would be really disruptive is an open knowledge-sharing economy to combine the knowledge of different manufacturers to produce the best designs."

    Crucially, commercial aviation will have to learn from other industries that work with hydrogen every day

    Even though an estimated $500bn (£370bn) is going to be spent globally on hydrogen infrastructure, not every problem that Johnson faced has been solved, and some – including whether the hydrogen is produced locally or centrally, how it is distributed and how it is stored at the airport – are far too big for an aircraft manufacturer or airline to solve on its own.

    Then there is the matter of how aircraft will be refuelled with passengers nearby (robotic arms are one idea), and what the safety regulations will be. "That’s a big bit of work," says Captain David Morgan, director of flight operations at budget airline easyJet. "And that's something we’re going to start doing long before the first aeroplane arrives on the scene."

    Crucially, commercial aviation will have to learn from other industries that work with hydrogen every day. "One of the reasons why we brought Zeroe to public attention early was because we need to work as an ecosystem to make it happen," says Bentall. Conversations between airports, airlines and manufacturers have started.

    Tests with the model Flying-V showed that it had good handling qualities, Roelof Vos says (Credit: Flying-V)

    There are many reasons why it might not happen, but there are good indications that sometime in the 2030s commercially viable hydrogen-powered aircraft will be in the air, though initially they might look like the planes that line up at airports like Heathrow today.

    "There are some really interesting designs, futuristic designs, that would lend themselves to hydrogen," says Morgan. "However, what you don’t want to do when you change over to a hydrogen fleet is to make everything so radical that the changeover becomes a real problem."

    "Safety is the sole purpose of everything we do… but what I discovered in my research is that there are some mindsets and approaches from the 1960s or 1970s that still prevail today despite all the new testing methods," says van der Veer. "If I designed the most perfect aircraft…but there is no fuselage, it’s not cylindrical, it would be a case of the computer says 'no'. The certification authorities need to develop certification methods for aircraft designs that they have never seen before."

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    L'Humanité

    Coup de force colonialiste en Tunisie

    Il était une fois

    Moins de deux ans après avoir amorcé un tournant vers l’indépendance du pays, la France déporte, le 26 mars 1952, des membres du gouvernement tunisien. Mais cet acte, précédé et suivi d’une féroce répression des mouvements nationaliste et communiste, va unir le peuple dans la lutte vers l’émancipation.

    Le 26 mars 1952, à 6 heures du matin, quatre ministres du gouvernement tunisien dirigé par M’hamed Chenik, Mohamed Ben Salem, Mahmoud Matéri, Mohamed-Salah Mzali et le chef du gouvernement lui-même, sont embarqués de force dans un petit avion militaire vers une région désertique en plein territoire militaire du Sud tunisien, où ils sont retenus dans un borj (fortin) délabré dit Borj Philbert (1).

    C’est ainsi qu’un coup d’arrêt est officiellement donné au sort des « négociations » avec le mouvement national tunisien et aux espoirs soulevés par le discours du ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, à Thionville, en juin 1950, dans lequel il avait déclaré que « le nouveau résident, Louis Périllier, aura pour mission de conduire la Tunisie vers l’indépendance ». Des propos perçus comme l’amorce d’un tournant par rapport à la politique suivie depuis la libération de Tunis par les forces alliées en mai 1943.

    Le torchon brûle entre les nationalistes et les autorités françaises

    Une « libération » qui s’était traduite, pour les Tunisiens, par un désir de revanche des forces coloniales, accusant tous les nationalistes de collaboration avec l’« ennemi nazi ». Et surtout par la destitution le 15 mai 1943 du bey de Tunis, Moncef, qui avait tenté de dépasser les limites dans lesquelles les pouvoirs du bey étaient tenus depuis l’établissement du protectorat français en 1881 : se contenter de signer les décrets et lois préparés par le résident général de France en Tunisie. Ces marques d’autonomie l’avaient rendu très populaire, chose impardonnable pour les autorités coloniales, qui l’ont alors remplacé par Lamine Bey, jugé plus « docile ».

    Dans la foulée de la déclaration de Schuman en juin 1950, un gouvernement tunisien a été formé en août 1950, avec, pour la première fois, la participation du parti nationaliste Néo-Destour (fondé en 1934 par Bourguiba et ses compagnons) et dont le secrétaire général, Salah Ben Youssef, va occuper le poste de ministre de la Justice. Cependant, l’expérience tourne court. Les discussions menées à Paris en octobre et novembre 1951 piétinent. Le gouvernement français finit par répondre, le 15 décembre 1951, par une fin de non-recevoir. Le torchon brûle désormais entre les nationalistes et les autorités françaises et une répression coloniale massive va à nouveau être déclenchée, qui se prolongera jusqu’en 1955.

    Comme à chaque fois qu’elle décide de changer de politique, la France change de résident général en Tunisie. Le 13 janvier 1952, le nouveau résident général, Jean de Hautecloque, annonce la couleur : il arrive sur un bateau de guerre et déclare que « la France ne discutera pas avec ceux qui veulent jeter les Français à la mer ».

    Afin d’éviter une interdiction de sortie du territoire, deux ministres du gouvernement Chenik, Ben Youssef et Badra, s’envolent pour Paris le 15 janvier pour déposer une plainte au Conseil de sécurité de l’ONU. Malgré toutes les pressions exercées sur lui, le bey de Tunis refuse de les rappeler et de retirer la plainte.

    Les manifestations de Bizerte et de Ferryville durement réprimées 

    Pendant ce temps, les événements se précipitent. Les manifestations organisées à Bizerte le 17 janvier et à Ferryville sont durement réprimées : quatre morts et une centaine de blessés. Pour empêcher la tenue d’un congrès du Néo-Destour, les autorités coloniales procèdent, le 18 janvier, au bouclage de Tunis et à l’arrestation d’Habib Bourguiba et de Mongi Slim, placés en résidence surveillée à Tabarka. Le même jour, plusieurs autres dirigeants néo-destouriens ainsi que les principaux dirigeants communistes sont arrêtés.

    « L’Avenir de la Tunisie », journal communiste, publie le 19 janvier 1952 un communiqué du Parti communiste tunisien (PCT) daté de la veille qui précise : « Des dirigeants du Parti communiste tunisien tels Mohamed Ennafaa, Maurice Nisard, Mohamed Jrad, secrétaires du parti, Khémaies Kaabi, membre du bureau politique, Jacques Bellaiche, membre du comité central, les dirigeants du Néo-Destour, maîtres Habib et Mongi Slim, Hédi Nouira ainsi que le Dr Sliman Ben Sliman, président du Comité tunisien pour la paix et la liberté, ont été arrêtés (et) embarqués à destination des camps de concentration de l’Extrême-Sud tunisien ».

    À la suite de ces arrestations, l’agitation gagne tout le pays. La répression est quotidienne : cinq morts à Nabeul, deux à Hammamet, des dizaines de blessés. Le 22 janvier, à Sousse, dix morts et des centaines de blessés ; le colonel Durand, commandant de la base, est tué. Le pays s’embrase, on ne compte plus le nombre de victimes.

    Les autorités coloniales exercent une répression très violente pour mettre fin aux manifestations et aux actes de sabotage d’une population déterminée à mettre à bas le système colonial. La campagne de ratissage du cap Bon est la plus féroce. Le général Garbay, commandant supérieur des troupes de Tunisie, bien connu pour ses exactions contre le peuple malgache en 1947, dirige lui-même une opération punitive, présentée comme une réponse aux attaques des manifestants contre les postes de police et de gendarmerie du 22 au 27 janvier.

    Il mobilise à partir du 28 janvier une unité d’infanterie, quatre unités de la Légion étrangère et trois unités de parachutistes, qu’il lance contre les bourgs de la région. Les rapports d’enquête menés par plusieurs commissions indépendantes dépêchées sur les lieux après la fin de l’opération sont accablants : le « ratissage du cap Bon dure pendant cinq jours durant lesquels la région fut le théâtre d’incendies, de dynamitage de maisons, de pillage, de viols, d’exécutions sommaires, y compris de nourrissons (2) ».

    « Le soutien de la classe ouvrière de France »

    Le journal « l’Humanité » s’engage aux côtés des internés dans les camps du Sud tunisien. Ainsi, dans sa lettre datée du 2 février 1952, le dirigeant communiste Mohamed Ennafaa écrit du camp de Remada à sa femme : « “L’Humanité” nous a fourni d’amples nouvelles. Nous avons pu mesurer l’importance considérable du soutien qu’accordent à notre peuple la classe ouvrière de France et son grand parti (qui) ne peut que raffermir notre confiance dans l’issue victorieuse de la lutte de nos deux peuples face à l’ennemi commun, l’impérialisme français. C’est à (sa) lecture (…) que nous est apparu le véritable visage de la France (…), la France des Raymonde Dien et des Henri Martin, héros de la lutte contre la sale guerre du Vietnam. Quelle différence avec les bavardages “socialistes” ! Quelle différence avec toute cette meute impérialiste déchaînée ! (3) »

    Le coup de force du 26 mars 1952 illustre un raidissement de la politique coloniale. Son objectif immédiat est d’isoler totalement le bey de Tunis en le séparant de ses ministres pour le rendre plus « docile ». Mais, ce faisant, le colonialisme français a uni le peuple tunisien autour de ses dirigeants internés. Mohamed Ennafaa écrit dans une lettre du 30 mars 1952 : « Ainsi donc le gouvernement français a complètement jeté le masque. Il n’est plus question de “négociations”, d’“accords” sur les réformes, etc. On passe aux solutions de force, aux diktats. Sous la menace d’être destitué, le bey a décidé de congédier le ministère Chenik, dont les membres sont pour la plupart frappés de déportation à Kébili. C’est en fait le résident général qui fait destituer le ministère Chenik, (et) qui appelle le peuple tunisien à cesser la lutte pour mieux l’enchaîner… La déportation des ministres a été accompagnée de nouvelles arrestations parmi divers éléments du mouvement national. Bourguiba et ses amis, qui étaient à Tabarka, sont à présent à Remada (4) ».

    Après avoir fait le vide autour du bey, le résident général veut obliger celui-ci à accepter la nomination d’un nouveau chef de gouvernement, Slaheddine Baccouche. La situation est de plus en plus explosive : le 15 avril, le jour où Baccouche et ses ministres sont officiellement installés, des grèves d’artisans et de commerçants éclatent en signe de protestation ; les jours suivants, des attentats sont perpétrés par les nationalistes, suivis d’une répression accrue. Une tentative d’empoisonnement du bey a même été envisagée en juin 1952.

    Assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached

    Pendant ce temps, la question tunisienne retient l’attention au niveau international. Toujours en juin, les pays arabo-asiatiques (Irak, Pakistan…), devenus indépendants depuis quelques années, déposent une demande de réunion extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU. Les pressions se font nombreuses, au point que le gouvernement français décide unilatéralement de proposer un semblant de train de réformes remis au bey de Tunis le 30 juin 1952.

    Pour éviter d’être acculé à les accepter, le bey les fait distribuer le 1er juillet aux organisations politiques et syndicales et aux hautes personnalités civiles et religieuses, leur demandant de donner leurs avis par écrit. Le 1er août, il réunit la « Commission des quarante représentants » pour « étudier les réformes, faire une synthèse et rédiger une réponse au gouvernement français pour le mettre devant ses responsabilités ». Seuls l’Union syndicale des travailleurs de Tunisie et le PCT en sont exclus ; leurs recours et demandes de participation sont restés sans réponse.

    Après un mois de consultations, le 6 septembre, le bey réunit à nouveau les quarante personnalités tunisiennes pour leur remettre le rapport définitif issu de la consultation. Il est accepté à l’unanimité, les réformes proposées sont repoussées. Désormais, le choix est fait pour chacune des deux parties, maintenant mises face à face.

    Pour les nationalistes, la voie est tracée : il faut se mobiliser à l’intérieur et unir toutes les forces du pays, profiter de la sympathie dont jouissent les revendications tunisiennes au niveau international, notamment auprès des pays afro-asiatiques. Du côté des autorités françaises, les signes de nervosité et le désir d’humilier les Tunisiens se font de plus en plus sentir.

    Ainsi, dès le 6 octobre à Sousse, des tracts signés la Main rouge, organisation terroriste mise en place par les ultras de la colonisation, appellent à « l’action directe contre les chefs nationalistes » et nomment spécialement « Farhat Hached et l’Amérique ». Les jours qui suivent vont montrer que l’appel à la haine et au meurtre est bien sérieux. Il sera mis en application le 5 décembre 1952 avec l’assassinat du leader syndicaliste et nationaliste Farhat Hached. Les sacrifices seront lourds, mais le train de la libération a été mis sur les rails et ne pourra plus s’arrêter : la Tunisie acquiert son indépendance le 20 mars 1956. Une nouvelle page de son histoire s’ouvre.

    tunisiedécolonisation
    France24 - World

    Turnout concerns loom large for French presidential election frontrunners

    Issued on: 25/03/2022 - 15:59

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    With just over two weeks to go until the April 10 first round of France's presidential election, candidates and experts alike are flagging the threat of historically low voter turnout after a race eclipsed by the war in Ukraine.

    Observers differ on just how serious low turnout could prove in this race – and on which candidates could suffer most from voters staying home.

    A recent poll by the BVA firm showed only 71 percent of those surveyed intended to cast a ballot in April's election. In practice, that would mean a rate of abstention similar to the first round in 2002 – 28.4 percent – the all-time record for the opening round of France’s two-round presidential vote. The abstention rate was also considered high in 2017, when 22.2 percent of registered voters stayed away.

    "One could say that 70 percent turnout is an honourable score," Céline Braconnier, a professor of political science, told Philosophie Magazine last week. But "for many citizens – think about the 65 percent who abstained in the 2021 regional elections – the presidential election remains the last rampart against a complete break with voting. It's that definitive separation that is worrisome", she said.

    Some are less concerned. "It's true, there's a risk of a drop in turnout in the presidential election for assorted reasons – the destruction of political parties on the one hand and the foregone conclusion that Macron is going to win on the other," political analyst Gérard Grunberg told Agence France-Presse this week.

    "Instead of turnout around 80 percent, as is usual for a presidential election, it could be around 70 percent; but I don't think it would be a lot less, and that's still a significant rate," said Grunberg, a research director emeritus at France's National Centre for Scientific Research (CNRS). He doesn't believe the end of voter engagement is coming – "unlike most of my colleagues".

    >> France in Focus looks at the country's abstention problem

    Grunberg suggests voters are motivated by practical concerns when deciding whether to head to the polls. "People are more and more utilitarian. They vote when they are interested. And we know that the tighter [a race] is, the more people vote. So Emmanuel Macron's presumptive victory is not mobilising people," he said.

    In the BVA poll, 40 percent of those intending to abstain from April's election cited "the impression that the die is cast" to justify sitting this one out, almost on par with those who feel "the election will change nothing in their daily life" at 41 percent.

    Who is most likely to sit out the vote?

    Macron supporters are concerned that his would-be voters might be overconfident about the result. "Historically, it is already difficult to mobilise an outgoing administration's electorate," the pollster Bruno Jeanbart told the financial daily Les Echos this week.

    Macron's interior minister, Gérald Darmanin, seemed keen to sound the alarm on Thursday night, telling France 5 television: "Marine Le Pen is dangerous for the president. She can win this presidential election."

    Darmanin added: "She has a strategy that looks like it's working. [Far-right rival Éric] Zemmour has made her [appear more] 'soft'."

    The latest polls have Macron beating far-right National Rally leader Le Pen relatively comfortably, with between 54 and 59 percent of the vote should the two advance to the election's April 24 run-off. That duel would be a re-match of the 2017 second round. But Macron scored far higher in their previous meeting, winning with 66.1 percent to Le Pen's 33.9 five years ago.

    >> How a quirk in French voter registration drives high abstention rate

    Grunberg, for his part, believes Macron's rivals are the ones who should worry. Low turnout "will benefit Macron even more because Macron's electorate is pretty determined, especially in this period of simmering conflict. It's the others who could be telling themselves: We don't like Macron, but he's going to win and we don't know who to vote for", the analyst said.

    Demographics matter, too. Le Pen and far-left candidate Jean-Luc Mélenchon have support bases that are younger and more working class than those of the other top candidates. Those two groups have historically been harder to coax to the ballot box. Le Pen and Mélenchon, each waging a third consecutive bid for France's top job, know the risks; both have been striving to boost turnout among their respective supporters.

    "That's one of the keys that could allow Jean-Luc Mélenchon to advance to the second round – if there is high working-class turnout. Because it's the working classes who abstain, disgusted by everything and with the impression that no solution will be brought to bear on their problems in these elections," Mélenchon spokesman Alexis Corbière told BFM TV on Thursday.

    >> Tackling turnout: Amid record abstention in France, a look at how Europe gets out the vote

    Peril looms elsewhere as well. The political consultant and Sciences Po professor Philippe Moreau Chevrolet on Thursday pointed to yet another factor that could thin the queues at the ballot box: Ten days after the French government lifted most of the country's Covid-19 protections, including its vaccine pass and indoor masking requirements, confirmed cases have surged to a daily average of 110,000 nationwide.

    "A proliferation of Covid cases – [at] kids' schools, work, friends... – but whatever happens let's take the mask off," Moreau Chevrolet quipped in a tweet. "At this rate, the number one cause of abstention on April 10 will be Covid."

    (With AFP)

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    BBC

    I spent 30 years looking for an Archaic site like this

    You wouldn't think of the overtrodden Dominican Republic as a cutting-edge archaeology destination. Yet hidden beneath the beach cabanas are likely clues to a pre-Columbian mystery that's been perplexing anthropologists for centuries: who actually discovered the Caribbean?

    When Columbus arrived on Hispaniola in the 15th Century, he encountered the Taíno, an Arawakan-speaking people who came from the Orinoco Delta of present-day Venezuela, emigrating as early as 400 BCE. While it is often assumed that the Taíno were the "original" inhabitants of the Caribbean, particularly the Greater Antilles, other peoples had already been living there for several thousand years.

    These little-known first inhabitants of Hispaniola are known as the "Archaic" peoples, characterised by their usage of stone tools (and the "Ceramic Age" Taíno by their creation of ceramics). The term generalises a diverse group of prehistoric peoples whose languages and names for themselves are unknown.

    However, a recent discovery by a team of Italian and Dominican archaeologists on the Dominican Republic's secluded Samaná Peninsula, could change our understanding of who they were and where they came from.

    "El Pozito" (Spanish for "little well") is a rare settlement belonging to these little-known first inhabitants of Hispaniola. It's also the Dominican Republic's biggest Archaic discovery in half a century. To the untrained eye, the site – a grassy mound surrounded by lush vegetation 2km inland from capes Cabrón and Samaná – might not seem like anything more than an idyllic spot for a picnic. But after surveying the area and finding a natural spring nearby, seasoned archaeologist Alfredo Coppa knew to dig deeper.

    El Pozito is the Dominican Republic's biggest Archaic discovery in 50 years (Credit: Francesco Genchi/Sapienza University of Rome)

    For 2.5 weeks in September 2021, Coppa's team from Sapienza University of Rome, with investigators from Santo Domingo's Museo del Hombre Dominicano, combed a 12mx12m area of virgin turf untouched by agriculture. Digging just 20cm below the surface, gently prodding the moist, coffee-coloured earth for signs of past civilisations, they found a trove of polished stone hammers, pestles and axes, conches and other tools used by the Archaic people.

    The most significant finds are the mariposoid or butterfly axes, which were likely used for felling trees to make canoes and oars; and a small ceremonial well (35cm in diameter) with 12 stone pestles buried inside, barely used save some plant residue, leading the team to believe these settlers were also ritualistic – a ground-breaking revelation considering how little is known about their way of life. Few Archaic settlements have been uncovered around the Caribbean to date and this is among the most promising.

    While carbon dating has yet to be done on El Pozito, Coppa believes it to be around 2,000 years old (Late Archaic Age), based on the objects he's found so far, but he's hoping the settlement is much older than that. Particularly because what he's really looking to find is a necropolis – with burials spanning centuries – in order to glean genetic insights. And there's a good chance he will, because no site where humans lived has not been associated with a necropolis.

    "I spent 30 years looking for an Archaic site like this," said Coppa, who has overseen excavations in other places like Oman, Eritrea, Pakistan and Libya – and, of course, across the Dominican Republic.

    The Samaná Peninsula, which juts into the Atlantic Ocean, is believed to have been inhabited by the Archaic peoples (Credit: Dave Carr/Getty Images)

    The first and last major Archaic discovery here happened in the 1970s in the southern part of the island. Over the years, Coppa found butterfly axes scattered around the north, but no site, which led him to believe the Archaic peoples lived down south, likely coming from Cuba, the biggest island in the Greater Antilles.

    Until he found El Pozito.

    El Pozito is tucked away at the end of the Samaná Peninsula, a 30-mile verdant strip of land in the country's north-east that juts into the Atlantic Ocean. An eco-tourism paradise, the land is rainforested and dramatic, formed by the Sierra de Samaná, an extension of the Cordillera Septentrional – the biggest mountain range in the Caribbean – that runs along the northern coast, providing natural shelters along several remote beaches. Coppa theorises that these Archaic people may have reached Samaná from Puerto Rico, the closest nearby island about 200 nautical miles to the east, though he says more research is needed.

    You may also be interested in:The US' lost, ancient megacity • Was this the wickedest city on Earth? • A Roman settlement at the bottom of the sea

    But the bigger questions are: Which continent did they come from? To whom are they related? How did they interact and trade with others? And what happened to them?

    According to Sapiens author Yuval Noah Harari, the first seafaring society may have developed on the Indonesia archipelago 45,000 years ago. It would take another 39,000 years or so for homo sapiens to discover the Caribbean – the last region of the Americas to be settled by humans, and the first to be colonised by Europeans.

    While 6,000 years ago is relatively recent for archaeologists, evidence is scarce because almost nothing organic survives the tropics. The humid climate, volcanic soil and rising sea levels – not to mention agriculture, development, looting and indifference – breaks down and swallows up bones, settlements and objects, posing a challenge to Caribbean archaeology. But that's precisely what makes the field – and this discovery – exciting.

    A ground-breaking find was a small ritual well with 12 polished stone pestles buried inside (Credit: Francesco Genchi/Sapienza University of Rome)

    "They're the actual discoverers of the Caribbean but they've received the least attention from archaeologists," said Dr Reniel Rodríguez-Ramos, professor of archaeology at University of Puerto Rico in Utuado. Rodríguez-Ramos has written about how European travelogues at the time of Columbus misguided archaeologists, who long considered them as nomadic "fisher-hunter-gatherers" who lived in caves by the coast.

    For centuries, texts by Spanish and Italian travellers, such as Bartolomé de las Casas, a missionary from Seville who became a Dominican friar, were the only "evidence" archaeologists had about these non-Taíno peoples, often described in unsophisticated terms.

    They're the actual discoverers of the Caribbean but they've received the least attention from archaeologists

    But recent discoveries across the Caribbean – from the cultic implications of the 12 pestles found at El Pozito, to finding shelters and weights likely used to hold down fish nets in Puerto Rico – show that these first settlers were more skilled than archaeologists historically thought. They practiced agriculture and basket weaving, and were more sedentary than survivalist.

    In addition, the Caribbean archipelago is not visible from land (apart from the island of Trinidad, which can be seen from Venezuela), nor was it ever part of any continent. This means these first settlers took a chance when they ventured into the Caribbean Sea, which was unusual to do back then, say archaeologists.

    "These people had to be explorers," said Rodríguez-Ramos in answer to why they would be so daring. "There was no big population pressure back then. No need to jump into a canoe and risk their lives to come here. That's what navigators do. These are sea people. They're just like climbers. They do things because it's part of their idiosyncrasies."

    Butterfly axes were likely used for felling trees to make canoes and oars (Credit: Francesco Genchi/Sapienza University of Rome)

    He theorises they came from across the Americas, and that the islands were a centre for trade and cultural exchange; a maritime Silk Road.

    Furthermore, while it was long assumed that the Archaic people were either ancestors to or mixed with the Taíno, DNA analysis now tells us that the first settlers were genetically distinct, despite evidence that the two groups coexisted for centuries.

    This surprised experts. "When two groups meet you usually find mixture. It's almost entirely absent from the Caribbean and we are wondering why that is," said Dr Kathrin Nägele, a Caribbean-specialised archaeogeneticist from the Max Planck Institute, who pioneered a study on ancient Caribbean genomics published in Science in 2020.

    This absence, however, could be for lack of samples.

    The study was the first time ancient Caribbean human genomes were successfully sequenced, thanks to a breakthrough in DNA retrieval. (This led to subsequent studies by Harvard University and other, smaller labs.) While hundreds of Taíno skeletons have been analysed so far, only 55 Archaic Age genomes have been sequenced: 52 from Cuba and three from the Dominican Republic.

    Which is why Coppa is hoping to find a necropolis at El Pozito, where he may be able to source the inch-long bone they're searching for – the skull's petrous bone, which protects the inner ear – that is the best source of preserved DNA. It may explain who the Archaic peoples were related to and what happened to them; if they mixed with Ceramic Age groups, Europeans, died out or disappeared.

    Accessible only by foot, boat or horse, Playa Frontón is home to accessible pre-Columbian sites (Credit: Dave Carr/Getty Images)

    "Every new genome we study has the potential to change what we thought we knew," said Dr Kendra Sirak, research fellow at Harvard Medical School, who works with Coppa on sequencing ancient genomes.

    El Pozito is purposely not geotagged (so you can’t find it in Google Maps) in order to protect it from looters who sell archaeological objects to tourists on the black market.

    If you happen to find anything on your travels that could be of interest to archaeologists, be sure to leave it where you found it and notify authorities.

     

    For travellers interested in digging deeper, the place to start is the Museo del Hombre Dominicano in Santo Domingo, when it reopens. The impressive four-storey brutalist anthropological museum has been undergoing renovations since 2017, though Glenis Tavarez, a forensic archaeologist who has been with the museum for 38 years, hopes it will reopen for its 50th anniversary in 2023. When it does, it will feature artefacts from El Pozito.

    For now, it's best to head to Samaná. While the site is not yet open to the public (the dig is due to continue in July and interested travellers are welcome to inquire about joining), nearby on Cape Samaná, about a two-hour trek from the quiet fishing village of Las Galeras through jungle, is a towering 90m-high limestone cliff that runs 3.5km along a beach called Playa Frontón. The cocooned white-sand beach, along with its neighbour Playa Madama, is accessible only by foot, boat or horse. Coppa suggests these beaches as good places for interested travellers to explore, as both are filled with accessible pre-Columbian sites, including caves and petroglyphs, which he surveyed before finding El Pozito.

    While seeking shade under the sea-worn rockface or inside a cave, you might watch snorkelers or kayakers paddling the glistening turquoise waters – and be reminded of the intrepid people who came here first.

    ---

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    France24 - World

    Five years of Macron: Yellow Vests, Covid-19 stymie plans for social cuts (Part 3 of 4)

    Issued on: 23/03/2022 - 11:34

    Romain BRUNET Follow

    French President Emmanuel Macron hit the campaign trail in March, vying for re-election on a record that was somewhat stonewalled by five years of crisis. FRANCE 24 takes a look at how Macron has performed on social welfare issues – after the spending cuts he once pledged were thwarted by Yellow Vest protests and the Covid-19 pandemic.  

    This is the third installment of FRANCE 24's four-part series on Emmanuel Macron's record as French president after previous looks at foreign policy and economics.

    After winning office in May of 2017, Macron quickly set out to trim France's social welfare spending. That summer, the freshly elected centrist chose cuts that targeted low-income earners – a €5 a month cut to personalised housing aid and a massive reduction of subsidised employment contracts.

    Those measures were unpopular – but in line with the logic that a new French leader get the unpopular stuff out of the way early on. They also fit with Macron's budget-minded ethic at the beginning of his five-year term. Macron, who had served as economy minister under former Socialist president François Hollande, reasoned that if he was to boost purchasing power and stimulate business – while respecting the European Union's golden rule and bringing the deficit under 3 percent of GDP – there was no way around slashing social welfare spending.

    Those early decisions had staunch advocates in Macron's government – the fiscal discipline proponents the centrist president had poached from the right. Édouard Philippe, Macron's first prime minister, Economy Minister Bruno Le Maire and Interior Minister Gérard Darmanin, who initially served under Macron as budget minister, were all transplants from the conservative Les Républicains party.

    Macron's first economic measures – ending the wealth tax, imposing a 30 percent "flat tax" on capital gains – went further in earning the new French leader a moniker he has yet to shake: "le président des riches" (the president of the wealthy).

    The nickname stuck as Macron persisted in seeking a deep revamp of the French social model, which is either beloved or scorned depending on one's perspective. "We drop insane cash on social allowances and people are still poor. We don't see the end of it. The people who are born poor stay poor. The people who become poor stay poor ... People have to be made accountable," Macron was seen telling advisers in a June 2018 video.

    Three months later, the government rolled out a four-year, €8.5 billion "poverty plan". The project sought to rethink the French aid system from top to bottom in the name of "eradicating extreme poverty" within a generation. It sought to provide free breakfasts in some schools, €1 school lunches in some municipalities, daycare spots for children from underprivileged families and a new universal benefit meant to consolidate a number of existing social allowances. The plan's objectives were ambitious, but they gradually fell by the wayside. And yet spending cuts in other sectors remained a priority.

    'There is no magic money'

    Indeed, Macron's 2017 campaign platform had planned for some €25 billion in savings, including €15 billion in the healthcare sector. But as a result, the public health budget wasn't meeting the sector's needs, with personnel increasingly stretched to the breaking point. When a healthcare worker appealed to Macron for more resources back in April 2018, the president replied, "There is no magic money." The president's top priority was respecting France's budget commitments to Brussels. And on that score, the results were clear for all to see: France's budget deficit dropped from 3.4 percent of GDP in 2016, before Macron's election, to 2.8 percent in 2017 and 2.3 percent in 2018.

    But raising the carbon tax on fuel a few months later was the last straw for some in France and the result would come to disrupt Macron's plans. The Yellow Vest protest movement began in November 2018 as a motorists' revolt against rising fuel prices (French drivers are required to keep the high-visibility vests inside their vehicles as a safety measure) before escalating into a wider rebellion over the rising cost of living and against the government. At first, France's leadership downplayed the movement. But within weeks, it could no longer be ignored. As the fiery protests took hold on roundabouts nationwide, Macron was obliged to change course.

    To quell tensions in early 2019, Macron launched the Great Debate, a months-long pursuit of dialogue meant to register public complaints across the country. He also took action to boost purchasing power, including a €5 billion income tax cut, a €100 bonus for low-income workers and an increase in minimum pension benefits. The controversial carbon-tax hike, meanwhile, was simply cancelled. Altogether, the bottom line was €17 billion in fresh public spending.

    With the Yellow Vest crisis behind it, the government renewed its penny-pinching reform efforts, even at the risk of antagonising the country's labour unions. But worsening conditions in hospitals raised tensions with healthcare personnel throughout 2019. Finally, in November of that year, the government pledged €1.5 billion for the sector over three years, promised bonuses for nurses and nurses' aides, and assumed a third of the debts hospitals had incurred. But healthcare workers were unimpressed with the government's emergency plan. More than 1,000 hospital doctors, including 600 department heads, resigned in protest from the administrative functions of their jobs in January 2020. And the worst was yet to come for France's hospitals. 

    Meanwhile, Macron's promised unemployment insurance reform, adopted in 2019, raised the bar to qualify for benefits while trimming the amounts allocated to individual jobseekers. Those alternating between short contracts and periods of joblessness were penalised. And while Macron had promised over the course of his 2017 presidential campaign that independent workers and employees who chose to leave their jobs would gain access to jobseeker benefits, the conditions required to qualify were particularly restrictive in practice. The government explained that opening the system to too many people would have spurred unacceptably high spending. Indeed, cutting costs there had been a Macron campaign pledge, too; he had promised €10 billion in unemployment-insurance savings.

    Finally, at the tail end of 2019, the government set out to push through pension reform that was also meant to bring in savings. The revamp sought to introduce a new universal points system indexed to inflation and a so-called pivot age. That latter controversially sought to raise the age at which French retirees could collect a full pension by two years, to 64, while maintaining a legal retirement age of 62. The measure was not well received. Hundreds of thousands took to the streets in protest for weeks on end in late 2019 and early 2020. No small feat, the strike action became the longest ever in the history of the SNCF national public railway company and Paris public transit (RATP) as transportation workers sought to save their coveted special pension regimes. The government would finally take the controversial step of forcing the reform through parliament without a vote on February 29, 2020.

    'No matter the cost'  

    All of this was the prelude to a mammoth new crisis, the Covid-19 pandemic, which would yet again flummox Macron's budget-cutting dreams and inflict overlapping health and economic crises on much of the balance of his term. In March 2020, Macron suspended his pension reform and delayed the full deployment of his unemployment insurance revamp. Most importantly, Macron made a bold pledge that came to be known as his "no matter the cost" pandemic policy: He promised, whatever the price tag, to support public hospitals, save businesses and jobs, and stimulate an economy that would ultimately shrink by 8 percent, a recession deeper than any France had known since World War II. 

    The "magic money" Macron couldn't produce for healthcare personnel earlier in his term suddenly flowed freely and widely. France's healthcare budget grew by 9.4 percent in 2020 and 7.4 percent in 2021, with healthcare workers winning €9 billion in salary increases in the summer of 2020. Overall, the emergency measures France adopted in 2020 and 2021 cost €133.5 billion, according to the country's Treasury. France's budget deficit, meanwhile, rose to 9.2 percent of GDP and public debt soared to more than 155 percent in 2020. A far cry from the budgetary sobriety Macron had made the hallmark of his early years in office.  

    >> Macron unveils re-election manifesto, vows stronger France in time of crisis

    But as 2022 approached, with Macron eyeing re-election, the centrist incumbent was obliged to reassure the conservative segment of his base. His unemployment insurance reform finally came into effect in its entirety in the autumn of 2021. And the watchword became responsibility. "We want to pursue the redefinition of our social contract, putting duties before rights, from respecting authority to receiving social benefits," government spokesman Gabriel Attal told the daily "Le Parisien" in January.

    Hitting the campaign trail in March, Macron has carried through on that vision. He pledged last week that, if he is re-elected in April, he will condition welfare benefits on recipients dedicating 15 to 20 hours a week to rejoining the workforce, either through job training or partial employment. As for Macron's postponed pension reform, the president dropped the complex rejig once planned in favour of another that is hardly less controversial: he promised to raised France's legal retirement age by three years, to 65, if voters hand him a second term.

    This article has been translated from the original in French.

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    Macron unveils re-election manifesto, vows stronger France in time of crisis

    FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    Five years of Macron: France’s economy trickles down in drips and drops (Part 2 of 4)

    FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    Five years of Macron on the international stage: Spirited, disruptive, impotent? (Part 1 of 4)

    BBC

    Where do you stand on these controversial foods?

    Love them or loathe them, why do certain foods evoke such a strong response? We asked Professor Barry Smith, co-director of the Centre for the Study of the Senses at the University of London, and Aidan Kirkwood, PhD Researcher in Flavour Chemistry at the University of Nottingham, why these foods are so divisive. But don't take their word, vote to find out how popular your food opinions are.

    Oysters

    For some, the ritual of eating oysters – the intense taste of the sea, the unique and thrilling texture, and their excellent pairing with champagne – is one of life's greatest pleasures. For others, erm, they're just a bit like snot.

    Smith explains it’s usually this unpleasant texture association rather than one of flavour that makes them divisive. If you don’t like the slipperiness of them, or if you are worried about raw oysters and food poisoning, there are other options. Smith says: “You can change the texture entirely by cooking them. So if you if you fry or cook them, they change and people are happy to eat them.

    “For people who want the intense taste, but don't like the texture, there’s a brilliant hack by a Japanese chef, who deep freezes oysters and then grates them onto other foods. You get that burst of the oyster flavour, but you don't get the texture.”

    Mushrooms

    If mushrooms, wine and camembert are not for you, it’s probably the taste you have an issue with. To be exact, the flavour compound 1-Octen-3-ol is, Kirkwood explains, what gives these foods their “earthiness”.

    It may be a texture thing, Smith says, “They do get slimy – even button mushrooms… If you have something like shiitake or oyster mushrooms they can get really quite slimy.”

    Cooking mushrooms in a very, very hot pan will also help them to caramelise and crisp, avoiding sweaty, slimy, soggy shrooms. Alternatively, shred and roast them in a hot oven, as in Dr Rupy's vegan black bean chilli with pulled mushrooms. Or, as Smith suggests: “Chopped up and put in a salad raw, it's actually a very different thing. It’s almost crunchy.”

    Blue cheese

    Partial to a bowl of broccoli and stilton soup? Often order the four-cheese pizza with extra gorgonzola? Or are these literally your worst nightmares?

    In terms of the taste and smell, Kirkwood explains how blue cheese is the outlier of the cheese flavour world. “Cheeses, in general, tend to be made up of the same compounds. But, in blue cheese, there’s less of these compounds and instead they’re dominated by classic ketones."

    This explains the ‘fruity’ aspects and why you may love every other type of cheese but blue. Specifically, the smell and taste of blue cheese is shaped by butyric acid (buttery/funky), hexanoic acid (goaty), 2-Heptanone (banana/pear) and Methyl thiobutyrate (cabbage/sulphuric).

    Each of these compounds has pleasant and unpleasant associations, but maybe it's just the mould that's putting you off?

    For Smith, that's part of the joy: “David Chang said this lovely thing about fermentation: ‘It's when rotting goes right.’ That’s a really good definition of fermentation and food. I think some people won't like the look, because they'll think, ‘oh, there's some rot’.”

    Marzipan

    When people say they don’t like Christmas cake, often they mean they don’t like marzipan. Oddly, the paste elicits strong feelings while its core ingredient, almonds, often don’t.

    For some, it tastes too bitter. “Almonds take you to bitterness, they can stop short, but they take you to bitterness. In fact, toasted almond is less bitter than a raw almond”, says Smith.

    For some, it's too sweet. “The smell is benzaldehyde," says Kirkwood, describing the classic Bakewell tart] aroma, "which is very sweet. And one of the ingredients in marzipan is sugar, so when you combine the sweet aroma of benzaldehyde and taste of sugar, it’s probably giving a very sweet flavour in general!”

    The benzaldehyde in almond flavouring is extracted from the bitter variety of almond tree (or artificially made in a lab). Making your own marzipan from the more widely available sweet almonds, and leaving out the almond extract, will make your Christmas cake topping both less bitter and sweet at the same time. Or skip almonds completely and try Dan Lepard's pecan marzipan.

    Gherkins

    Pickles have had something of a renaissance recently, with some even advocating the health benefits of ‘pickle juice’. So why is it half of us will lift the offending slices from our burgers in disgust, while the other half will hover nearby hoping to snap them up?

    Kirkwood puts it down to the the sour taste and smell of vinegar, while Smith adds: “It could be because there’s dill in there... It might just be the dislike of cucumber. That's one of those dividing foods too.”

    Coriander

    Whether you’re making carrot soup or garnishing your guacamole, coriander’s a must for many. For others it has one overriding flavour. Soap.

    “There's a genetic variation in the population at large and that affects their perception of particular odours,” says Smith. “You either have it [the variant] or lack it and if you have it, coriander tastes soapy and metallic.”

    Despite Smith falling into the "soap" category, he has found ways to enjoy the divisive herb. “You can mute the soapy taste with lime,” he says. “A classic combination in Mexican cooking is coriander and lime. And then of course, if you make chimichurri, you've also got oregano in there, you've got chilli, you've got vinegar, and so on," he says. "Now I don't mind it in combination.”

    Anchovies

    Forget the pineapple on pizza, the real question is, “Shall we get anchovies?” or even, “Am I allowed to get anchovies on my half?”

    If you find the flavour overpowering, Smith suggests adding them to dishes to help flavour rather than having them as a topping/on their own. “For those who say ‘I don’t like anchovies’ you can still use them. They contribute fantastically to sauce, and of course, tomato and anchovy, are a great basis for Italian sauces. Maybe just use them like a condiment rather than on their own.”

    Liquorice

    It’s not just liquorice but the whole aniseed family of fennel, star anise, sambuca, etc. For many, the gateway is childhood liquorice sweets – the kind that turn your tongue black. This exposure may play a part in liking aniseed flavours later in life.

    Smith points out that the liquorice sweets we eat are packed with sugar, which is why we like them. “We know this one's cultural. So, the Danes, the Swedes and the Norwegians, they give their kids liquorice sweets very early.” But the salty-style of liquorice may get them used to the taste in a (slightly) more savoury context later.

    Yeast extract

    The ultimate love-it-or-hate-it food – the very name of one brand, is now used as a byword for divided opinion. Why is it barely tolerable to some people, but others can slather it onto hot, buttered toast with abandon?

    “Chemically, it's very similar to meat and coffee, and it's actually very close to coffee in terms of its aroma. But it lacks a sweetness that coffee has, and in its place, it has a lot of salt. It has a lot of glutamate, and I think, in combination, it’s just incredibly savoury.”

    We guess salty, savoury, coffee spread is just too much for some taste buds!

    Olives

    It's an acquired taste. “Children are innately driven to sweet liking, and they're innately driven to bitterness rejection,” says Smith. This evolutionary preference is a way to protect ourselves, as most toxins are bitter. Olives, freshly harvested from the tree, are inedibly bitter. Only fermentation in salty brine for more than six months softens them into delectable party nibbles. Even so, they still retain some bitterness.

    “Bitterness is one of those things you have to overcome. And if you think of things that we didn't like at first and then learn to like, tea, coffee, alcohol, they all taste really bitter.” No dirty martinis for you then, kids.

    BBC

    In many cultures, it is not considered acceptable to fall in love with someone who is much older or younger than you - Dr Elena Touroni

    A viral chart from 2019 keeps popping up on social media: a graph detailing Leonardo DiCaprio’s dating history. A Reddit user had spotted a trend – although the actor was 44 at the time, he seemingly only dated women aged 25 or younger, always breaking up with partners before they reached their 26th birthday.  

    Responses to the chart were mixed; some commended DiCaprio for his ability to attract younger women, while others berated the veteran actor, begging him to find someone closer to his own age. Even at three years old, the chart continues to resurface, as commentators keep a keen eye on DiCaprio’s current relationship with 24-year-old Camila Morrone.  

    The reactions to the actor’s dating habits embody the contentious views surrounding age-gap relationships – for some, they are a source of admiration, while for others, there is something inherently unsettling about coupling up with a much younger person. 

    From Demi Moore and Ashton Kutcher, to George and Amal Clooney, high-profile age-gap relationships have always set tongues wagging. Although in 2014 the average age difference in US heterosexual relationships was a relatively small 2.3 years, many couples have a much wider gap. In Western countries, around 8% of male-female couples have an age-gap of 10 years or more, rising to 25% in male-male unions and 15% of female-female relationships. For some the gap is even larger – data suggests that around 1% of heterosexual couples in the US have an age difference of 28 years or more. 

    Our views around age-gap relationships are shaped by thousands of years of evolutionary psychology, and generations of social and cultural norms. Within the last hundred years, economic shifts and increased gender equalities have changed what is considered a ‘normal’ age-gap, and recent social justice movements have increased scrutiny of power dynamics in mixed-age relationships. Couples with large age gaps often face judgement, and while some experts believe that this could be about to change, others argue that young people could be becoming more disapproving of mixed-age love than ever before. 

    An evolutionary nudge 

    Those who find DiCaprio’s dating habits distasteful aren’t without good reason. Aversions to age-gap relationships are very common and, like most taboos, they stem from thousands of years of evolution as well as more recent social and cultural cues. 

    “In many cultures, it is not considered acceptable to fall in love with someone who is much older or younger than you,” says Dr Elena Touroni, a consultant psychologist and co-founder of The Chelsea Psychology Clinic in London. “From an evolutionary perspective, the drive to have a family can have an impact on who we choose to have a relationship with – both from a biological perspective but also in the sense of both parents being alive to raise the child.”

    For both men and women, fertility tends to decline after the age of about 35, and though women lose their ability to conceive much more rapidly, it makes sense that we’ve evolved to be attracted to people who are similarly aged. Although there is relatively little data on age in LGBTQ+ relationships, we know that age-gaps among same-sex couples are much more common, perhaps reflecting how much the ability to biologically conceive together influences how we approach finding a partner. 

    It’s not just about parenting, however. Pairing up with someone of a similar age makes your relationship more likely to go the distance, research shows. Experts believe that this is because these couples tend to go through life challenges and stages at a similar time, and can therefore continue to find common ground. 

    “In the initial 10 years of marriage, people report higher levels of marital satisfaction when their partner is younger than them,” says Grace Lordan, an associate professor of behavioural science at the London School of Economics, who is currently researching age-gap relationships and happiness. “However, over time, the marital satisfaction of different-aged couples declines more than similar-aged partners. The probability of similar-aged couples divorcing is also lower.” 

    Yet despite these factors nudging us towards partners of the same age, socio-economic circumstances can sometimes counteract evolutionary urges. In 1900, the average age-gap between couples was about double the gap in 2000;  historically people (particularly those in the middle- and upper-classes) would have been much more likely to marry someone far older or younger than them. 

    The reasons for this are both biological and economic. If a 50-year-old man wants to have children, it is not in his interest to couple up with a similarly-aged woman who is much less likely to still be fertile. In a patriarchal society in which men have the economic power, the choice to pair up with a much younger woman would be more likely to be available to him.   

    In the 19th and early 20th Centuries, most women were excluded from the workforce, so it made sense for them to prioritise marrying someone who had already achieved financial security. For men, it made sense to establish themselves economically and worry about marriage at a later date – when due to their increased social power they were able to find younger wives who provided the best chance of having children. 

    Whom we judge and why 

    As women have gained greater economic power, however, the appeal of a much-older spouse has fallen, making age-gap relationships less common – and often more taboo. 

    These days, even as most societies embrace increasingly progressive views on love, relationships and the rich variety of ways they can present, couples where one person is much older than the other still face judgement. Rather than assume people are happily together, there's a tendency to worry about possible power imbalances, and view the relationship as transactional, assuming one party is seeking to elevate their social status or wealth. There's even specific vocabulary to aid that judgement; an older man must be a ‘sugar daddy’, a younger woman a ‘gold-digger’ or victim of ‘daddy issues’.  

    The relationship between Emmanuel and Brigitte Macron, married since 2007, has been scrutinised in the media (Credit: Alamy)

    In recent years, that vocabulary has been expanded to include relationships in which women are the significantly older partner; words like ‘cougars’ and ‘toyboys’ reflect the rise in this kind of relationship. Statistics show that in 1963 just 15% of UK brides were older than their grooms. By 1998, this had risen to 26%, and findings from one 2011 study suggested that the number of women married or cohabiting with a man five years or younger had almost tripled since the 1970s. 

    Women who choose to date younger men seem to face a disproportionate amount of judgement. “Us humans are judgemental, and if what our neighbour is doing is misaligned with what we expect, we put a spotlight on it,” says Lordan. “Women who match with younger men go most against the grain when it comes to our narrative of marriage, and so suffer the most judgement.” 

    The media attention that surrounded French President Emmanuel Macron’s marriage to a woman 24 years his senior, or the fevered coverage of 41-year-old Kim Kardashian’s relationship with 28-year-old Pete Davidson only underlines this. Yet Touroni believes that older men/younger women relationships are now perceived with even more judgement than older women/younger men couples. 

    This is perhaps in part linked to the #MeToo movement, which placed increased attention on power dynamics in relationships. Some argue a significant age-gap, combined with the social and economic power that men wield in a male-dominated society, can leave young women in a vulnerable position. One study conducted shortly after #MeToo took hold shows that many outsiders believe that there’s an aspect of exploitation in age-gap relationships. Researchers found young people were particularly averse to relationships in which the male partner was older, and posited this was because they assumed that the relationship was exchange-based – for example, that people were exchanging sex for a certain lifestyle. 

    Will the age-gap taboo disappear? 

    Today, there is an increased acceptance that all relationships look different – whether this relates to sexuality, gender or even the number of people in the same relationship.

    Us humans are judgemental, and if what our neighbour is doing is misaligned with what we expect, we put a spotlight on it – Grace Lordan

    Touroni says as more kinds of relationships are normalised, she hopes that people will respect the choices of those in age-gap relationships. “We are living in an era of more freedom and flexibility, so I would like to think that over time we will become significantly less judgemental about other people’s relationship choices, whether that’s age-gaps or anything else.” 

    Yet there’s little evidence that society’s fascination with age-gaps is lessening. So-called May-to-December celebrity love affairs still regularly make headlines, and young people seem even more judgemental of age-gap relationships than their older counterparts, particularly when a man is older than a female partner. Given that young people are generally at the forefront of social changes, their disapproval could mean that the age-gap taboo might become even more deeply entrenched. 

    “Overall, I do hold out hope that we are becoming less judgemental of others, whatever their choices are,” says Lordan. “But the narratives of what a ‘good’ relationship looks like are so hard-wired in Western society, it is unlikely that we will reach a place where people stop judging the lifestyle choices of others that go against these norms, including age-gap couples.”

    France24 - World

    ‘Happy days’: French Communist candidate promises a return to the good times

    Issued on: 24/03/2022 - 18:16

    Aude MAZOUE

    Presidential campaigns offer an abundance of catch phrases, whether slogans finessed by a candidate's team to deliver maximum impact or coined spontaneously on the trail. The proclamations of presidential hopefuls bring texture to an election race and come to define a campaign, for a news cycle or forever in the history books. FRANCE 24 breaks through the language barrier to bring you the buzzwords of the 2022 French presidential race. In the spotlight: "Happy days".

    It was within the confines of the space-age French Communist Party headquarters in Paris's 19th arrondissement (district), in a modernist bunker-like conference room, that Fabien Roussel unveiled his presidential campaign platform back in January. Based on what he called a "social, ecological and republican pact", Roussel's platform for the April vote marks the Communists' first presidential run in 15 years, after the party sat out the last two elections in favour of like-minded leftists.

    "Tonight, I am issuing a call, a call to create happy days," Roussel declared at the dais. "Together, let's create a France of happy days." The upshot was a battle plan at once ambitious and jovial, even festive, in stark contrast to the party venue's cold concrete feel.

    The Communist candidate is hardly the first to seek out political support on the promise of better times. When Britain’s Boris Johnson touted "sunlit meadows" on the horizon after Brexit, he was merely referencing Winston Churchill's "sunlit uplands" from 1940. In Canada, when Justin Trudeau came to power proclaiming "sunny ways", he was emulating predecessor Wilfrid Laurier from 1895. Similarly in France, "Happy days" (les jours heureux) is a pointed historical reference to the sunnier times that greeted the end of World War II.

    Indeed, Roussel isn't the first French politician in recent years to make use of that specific throwback. Emmanuel Macron, addressing the nation during France's first Covid-19 lockdown in the austere spring of 2020, declared: "My dear compatriots, we will have better days and we will return to the happy days. I am convinced of it."

    During a campaign rally using cutting-edge technology back in 2017 – at which far-leftist presidential candidate Jean-Luc Mélenchon appeared in hologram form to seven French cities at once – he, too, deployed a reference to those coveted "happy days".

    Where does ‘happy days’ come from?   

    It wouldn't be lost on Roussel, Macron or Mélenchon that the expression is a reference to the National Council of the Resistance (CNR) that coordinated France's fight against the Vichy Regime and Nazi occupation during World War II. The CNR was founded on May 27, 1943, by six political parties – including the French Communist Party – and two labour union confederations. Even then, as the war raged on, the group projected there was a sunnier future ahead and devised its programme for those "happy days" to come after the war. The innovative document the Council would adopt the following March contained major progressive advances: it sought to give women the right to vote, to create the Social Security and a pay-as-you-go pension systems, and to nationalise France's coal mines, the Renault car company, savings banks, the central bank, the railways and the national electric company.

    "A programme of that sort, put into place at the end of such a traumatic cataclysm, echoes our own challenges – when our country, brutally brought to a halt by the pandemic, is confronted with a crisis unprecedented in scale," said Roussel, seeking to resurrect his party's golden years as it returns to the presidential ballot. Indeed, after World War II, the French Communist Party was the premier political force on the French left wing.

    >> Let them eat steak: French Communists bounce back with recipe for ‘happy days’

    Some read something deeper still into Roussel's "France of the happy days" campaign slogan.

    He is “referring not only to the social movements of recent years” – which have challenged the French welfare state and the large-scale social reforms born out of the French Resistance like pensions –  “but also to the Front populaire", the left-wing coalition that brought French workers such cherished advances as paid holidays and a shorter workweek, noted historian Jean Vigreux, writing for The Conversation in February

    Why has Roussel deployed the expression?

    Determined to break with the anxiety-laden ambience that prevails in conservative and far-right discourse, Roussel is providing another vision of the world, imbued with optimism. "The tone of the campaign is betting on the 'hope' and 'joy' underpinning the French Communist Party's reasserted presence," wrote Vigreux. "Those two terms have to do with well-known language, strong markers meant to 're-enchant the world' and that easily counter a right-wing vision of nationalist, anti-immigrant retreat, or even of purported decline."

    Roussel's presidential platform is in keeping with his slogan. One of his key pledges highlights "the right to happiness at work, but also to happiness on holiday" and intends to allow one and all to enjoy vacations. In order to finance that project – at a cost of €1 billion on his estimate – Roussel plans to launch a "Robin Hood" tax on private jets and business-class journeys. "That way, everyone who uses their jet or who travels in business class will tell themselves that they are also financing access to holidays," the Communist explained.

    One thing is clear, Roussel's campaign is a whole new vibe for the French Communist Party, 15 years after its last presidential run. After the fall of the Berlin Wall and in the wake of lacklustre results at the presidential polls in 1995, 2002 and 2007, many saw a party on its last legs. In 2012 and 2017, it didn't put forward an in-house candidate, instead backing the far-left Mélenchon. But with his "happy days" rhetoric, 2022 candidate Roussel has, at the very least, found a way to buoy the hopes of his fellow Communists once again.

    This article has been adapted from the original in French. To explore FRANCE 24's other campaign buzzwords, click here.

    French presidential election © France 24

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    New York Times - World

    North Korea Missile Launch

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    With U.S. Focus on Ukraine, North Korea Launches a Powerful New ICBM

    It was the country’s first long-range ballistic missile test since 2017, and it raised the specter of intensified provocations and threats on the Korean Peninsula.

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    By Choe Sang-Hun

    SEOUL — North Korea on Thursday launched its first intercontinental ballistic missile since 2017, dramatically escalating tensions with the Biden administration at a moment when the world has been gripped by the devastation in Ukraine.

    The launch involved what appeared to be North Korea’s most powerful ICBM to date, and marked the end of a self-imposed moratorium on nuclear and ICBM tests that the country’s leader, Kim Jong-un, announced before embarking on diplomacy with President Donald J. Trump in 2018.

    While the new missile did not go far from the coast, its altitude of 3,852 miles — far higher than past tests — appeared to be meant to demonstrate to a weary world that North Korea could flatten the weapon’s trajectory and hit the continental United States with ease.

    After Mr. Kim announced the moratorium, Mr. Trump boasted that there was “no longer a nuclear threat from North Korea,” predicting that his unusual relationship with Mr. Kim would lead the country to let go of weapons that might threaten the United States.

    Instead, North Korea has spent the intervening years building a more and more sophisticated arsenal, working on nuclear and missile advances even as Mr. Kim wrote flowery letters to Mr. Trump and proposed new meetings and peace initiatives. The North and South have engaged in a quiet arms race on the Korean Peninsula, and North Korea has rarely been as busy with missile tests as it has in the last three months.

    The provocation on Thursday was a clear sign that the North did not intend to let the United States and its allies forget about stalled negotiations and international sanctions, even as President Biden arrived in Brussels for talks with NATO and Group of 7 leaders to discuss the war in Ukraine.

    In a statement, the White House called the launch “a brazen violation” of U.N. Security Council resolutions and underscored that it had recently released details warning that North Korea might test its new Hwasong-17 ICBM under the guise of a satellite launch. The Hwasong-17, North Korea’s largest known ICBM, was first unveiled during a military parade in October 2020, and components were tested in recent weeks, but the launch on Thursday appears to be the first test of the full missile.

    On Friday, the North’s official newspaper, Rodong Sinmun, confirmed that the country successfully launched its Hwasong-17 ICBM from Pyongyang International Airport. Mr. Kim, who watched the test, vowed to continue to strengthen his country’s “nuclear war deterrence” and prepare for a “longstanding confrontation” with the United States, it said.

    After a North Korean nuclear test and three ICBM tests in 2017, the United States, China and Russia set aside their differences to impose devastating sanctions that banned all U.N. member countries from importing any of North Korea’s key exports, such as coal, iron ore, fish and textiles. North Korea was also banned from importing more than four million barrels of crude oil for civilian purposes a year.

    But with Russia now in the cross hairs of the United States and its allies, Mr. Kim may have sensed a rare opportunity to take advantage of worsening relations between the veto-wielding powers and escalate tension.

    “North Korea wanted to test its ICBM while the war is raging in Ukraine,” said Cheong Seong-chang, director of the Center for North Korean Studies at the Sejong Institute outside Seoul. “The relations between the United States and Russia are the worst ever. There is no way Russia is going to cooperate at the U.N. Security Council when the United States wants to impose tough sanctions against North Korea.”

    Many questions remained unanswered about North Korea’s long-range missile program, such as whether the country can actually fly its missile on an intercontinental trajectory and whether it has mastered the technology for a “re-entry vehicle,” carrying a warhead, to detach from a missile at high altitude and survive the stresses of diving back into the atmosphere on its way to its target.

    The North’s resumption of ICBM tests also raised the specter of Mr. Kim returning to an earlier posture when he threatened to fire ballistic missiles in a “ring of fire” around Guam, home to major American military bases in the Western Pacific.

    This year, North Korea has been gearing up to celebrate the 110th birthday of Kim Il-sung, Mr. Kim’s grandfather and the founder of North Korea, in April. Mr. Kim has often pointed to his weapons arsenal as his biggest achievement as a hereditary leader, though his economy remains hobbled by the pandemic and decades of harsh sanctions.

    The North Korean launch on Thursday caught South Korea by surprise. The country is in the middle of a transition of power from President Moon Jae-in to the president-elect, Yoon Suk-yeol, who campaigned on a promise to strengthen ties between Seoul and Washington and has even suggested pre-emptive strikes against the North.

    After its last ICBM test in 2017, North Korea said it no longer needed nuclear or ICBM tests because its nuclear-tipped missiles could strike any part of the continental United States. Earlier that year, it detonated what it called a thermonuclear bomb — foreign analysts have expressed some doubt about that — in its sixth underground nuclear test. North Korea is the first United States adversary since the Cold War to test both an ICBM and a claimed hydrogen bomb, according to Vipin Narang, an expert on nuclear proliferation at M.I.T.

    Since his diplomacy with Mr. Trump ended in 2019 without any agreement on ending sanctions or eliminating the North’s nuclear arsenal, Mr. Kim has vowed to build more diverse and powerful nuclear missiles, and warned that he no longer felt bound by the moratorium on ICBM and nuclear tests.

    In a resolution adopted in December 2017, the U.N. Security Council stated that, were North Korea to conduct more nuclear or ICBM tests, it would “take action to restrict further” the export of petroleum to the already heavily sanctioned country. But given the current global tensions, Russia and China are unlikely to help Washington introduce any new sanctions.

    The Significance of North Korea’s Missile Tests

    An increase in activity. In recent months, North Korea has conducted several missile tests, hinting at an increasingly defiant attitude toward countries that oppose its growing military arsenal. Here’s what to know:

    U.N. resolutions. Tensions on the Korean Peninsula started rising in 2017, when North Korea tested three intercontinental ballistic missiles and conducted a nuclear test. The United Nations imposed sanctions, and Pyongyang stopped testing nuclear and long-range missiles for a time.

    Failed diplomacy. Former President Donald Trump met with Kim Jong-un, the North Korean leader, three times between 2018 and 2019, hoping to reach a deal on North Korea’s nuclear and missile programs. After the talks broke down, North Korea resumed missile testing.

    An escalation. North Korea started a new round of testing in September​ after a six-month hiatus. It has since completed several tests, including the firing of multiple intermediate-range and intercontinental ballistic missiles, that violated the 2017 U.N. resolutions.

    The U.S. response. Washington has proposed new sanctions on North Korea, which insists it’s exercising its right to self-defense. After the country carried out new tests of an intercontinental ballistic missile, American forces put their missile defense units in Asia in a state of “enhanced readiness.”

    “There is not much the United States or South Korea can do to punish North Korea,” said Park Won-gon, a North Korea expert at Ewha Womans University in Seoul. “If the United States and South Korea scale up their joint military exercise scheduled for next month, North Korea will seize that as a hostile act and as a pretext to escalate tensions further.”

    North Korea’s weapons program has been a thorny problem for the past four U.S. presidents. Each approached the country with different incentives and sanctions, but failed to persuade the country to stop building nuclear warheads and missiles.

    The latest test showed that, despite crippling sanctions, Mr. Kim remained determined to use nuclear-tipped ballistic missiles as a deterrent, bargaining leverage or both. North Korea could also export its weapons technologies for badly needed cash, said Lee Byong-chul, an expert in nuclear proliferation at Kyungnam University’s Institute for Far Eastern Studies in Seoul.

    The new launch was a provocative gambit in the North’s relations with Washington. Since January, North Korea has conducted a spate of shorter-range missile tests, angling to climb up the list of priorities for the Biden administration, which is focused on the pandemic and the war in Ukraine.

    Mr. Biden now faces a difficult choice: take a hard line and risk that North Korea will push the peninsula to the brink of war, or engage with Mr. Kim in what could turn into another round of fruitless negotiations.

    So far, Mr. Biden’s approach to North Korea has been closer to that of former President Barack Obama — keeping the door open for dialogue but refusing to offer incentives to bring the North to the table.

    The test on Thursday was a bid to demand the Biden administration’s attention, said Yang Moo-jin, a professor at the University of North Korean Studies in Seoul.

    “North Korea has been gradually raising tensions this year with a series of missile tests in order to force the United States to return to talks with a better offer but Washington has shown no interest,” said Prof. Yang. “By breaking the ICBM test moratorium, North Korea has put dialogue on the back burner and is reverting to a power-for-power confrontation with the United States.”

    He added: “We will see a vicious cycle of North Korea advancing its nuclear capabilities and raising tensions on the Korean Peninsula.”

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    Valeurs Actuelles

    Kevin Guiavarch, “pionnier du djihadisme” français, condamné à 14 ans de prison

    Le parquet avait requis 18 ans de prison contre Kevin Guiavarch, l’un des premiers Français à avoir embrassé la cause de l’Etat islamique et à partir en Syrie. La cour d’assises spéciale de Paris l’a finalement condamné à 14 ans de réclusion criminelle assortie d’une période de sûreté des deux tiers, rapporte Le Point. Sur le banc des accusés se trouvaient également sa femme légitime ainsi que trois « co-épouses », également jugées pour association de malfaiteurs terroriste. La première a écopé de six mois de prison. Les trois autres ont été condamnées à cinq ans de prison assortis de deux à quatre ans de sursis probatoire. Ces quatre femmes devraient purger leur peine sous bracelet électronique. Une cinquième femme, jugée pour avoir facilité le départ d’un mineur, et qui se préparait à épouser à son tour Kevin Guiavarch, a été acquittée.

    « Ce n’est pas un repenti, c’est un mystificateur »

    Le Français et son épouse légitime étaient restés présents sur la zone irako-syrienne de janvier 2013 à juin 2016. Un statut de « pionnier » du djihad aggravant pour l’avocat général. « Ceux qui sont partis avant 2014-2015 sont les plus radicalisés », avait-il rappelé lors de son réquisitoire. Il n’a pas non plus jugé que le retour du djihadiste pouvait être analysé comme un repenti. « Il est revenu parce qu’il ne voulait pas mourir. Ce n’est pas un repenti, c’est un mystificateur cynique », a-t-il balayé, cité par Le Monde.

    Salma, l’épouse, a contribué à faire venir les autres compagnes de Kevin Guiavarch. Loin d’être une simple suiveuse, elle a été décrite par le ministère public comme la « jambe forte » du couple. Celle-ci n’hésitait pas à partager la propagande de Daech sur les réseaux sociaux, déclarant notamment que les journalistes de Charlie Hebdo avaient « mérité » leur sort. Les cinq condamnés seront inscrits au fichier des auteurs d’infractions terroristes (Fijait).

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Cessez-le-feu. Accords d’Évian, bilan d’une sortie de guerre

    Actu

    Le 19 mars 1962 acte la fin du conflit. Les vestiges de la colonisation ont peu à peu été démantelés par le gouvernement algérien. Reste l’héritage des essais nucléaires français.

    Dans les mémoires de la guerre d’Algérie, les accords d’Évian sont un événement qui a donné lieu à des controverses dont nous ne sommes pas sortis. Pour les anciens combattants français, ils représentent la perspective de la sortie de guerre, de la paix, du retour chez soi, surtout pour les appelés et rappelés qui ont fait de 24 à 33 mois, avec des prolongations, en Algérie. Pour les Européens d’Algérie et les harkis, supplétifs ­algériens ayant combattu du côté français, c’est pour eux l’entrée dans la phase la plus meurtrière du conflit.

    Vidéo. Débat sur la guerre d’Algérie: rencontre pour la mémoire et la vérité

    En Algérie, les accords d’Évian ont longtemps été oubliés. Ils sont célébrés en tant que fête de la victoire depuis 1993. Le 5 juillet, qui est la Fête de la jeunesse, lui est préféré. En effet, le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), qui a négocié les accords d’Évian, a très rapidement été supplanté par l’armée des frontières, qui a pris le pouvoir en Algérie en 1962 à la suite de l’alliance temporaire entre son chef Boumediene et Ben Bella. Un document retrouvé par l’armée française à la fin août 1962, le programme de Tripoli, qualifie les accords d’Évian de « plateforme néocolonialiste ».

    Pourquoi de tels antagonismes mémoriels ? Pour y répondre, il faut revenir à ce que sont les accords d’Évian et analyser les raisons de l’échec partiel de leur application à court et à long terme. Ces accords ne sont pas un traité entre la France et l’Algérie, mais un accord de cessez-le-feu et des déclarations gouvernementales de la France et du GPRA organisant la transition de l’Algérie française à l’Algérie indépendante en mettant en œuvre une série de consultations populaires : le 8 avril, en France métropolitaine, le 1er juillet, en Algérie, l’indépendance étant effective le 3 juillet 1962 pour le gouvernement français, le 5 juillet pour les Algériens.

    L’OAS a pratiqué une politique de la terre brûlée

    Le Front de libération nationale (FLN) est reconnu par le gouvernement gaulliste comme le seul représentant du peuple algérien. Cette transition devait être gérée par un exécutif provisoire doté d’une force locale, avec des représentants du FLN et des Européens d’Algérie progressistes, sans oublier des commissions locales de cessez-le-feu. Cet exécutif provisoire a été incapable d’assurer l’ordre public, laissant cette responsabilité à l’ancienne puissance coloniale.

    Les deux parties en présence n’ont pas accepté une force d’interposition internationale pour faire appliquer le cessez-le-feu à partir du 19 mars avec l’intervention de pays tiers ou de casques bleus des Nations unies. La transition s’est faite dans une situation chaotique de guerre civile.En contrepartie d’une clause de libre circulation entre la France et l’Algérie accordée aux Algériens, vite démantelée par le pouvoir gaulliste, les accords d’Évian devaient garantir les droits de la minorité européenne qui obtenait la double nationalité et des garanties pour ses biens.

    Au bout de trois ans, les Européens d’Algérie devaient choisir entre la nationalité française et la nationalité algérienne. Voulant à tout prix le maintien de l’Algérie française, l’Organisation de l’armée secrète (OAS) a immédiatement voulu saboter les accords d’Évian en ayant recours à une violence de plus en plus extrême contre les civils algériens (assassinats des femmes de ménage algériennes et des facteurs travaillant dans les quartiers européens, politique de la terre brûlée), contre les Européens progressistes, mais aussi contre l’armée française.

    Vidéo. Expo « Son œil dans ma main » : entretien avec Raymond Depardon et Kamel Daoud

    La dialectique des violences, qui existait avant les accords d’Évian entre l’armée française, le FLN et l’OAS, s’est donc poursuivie. Pour répliquer aux violences de l’organisation terroriste, le FLN, dans la région d’Alger, a procédé à des enlèvements d’Européens, ce qu’a reconnu le chef de la zone autonome d’Alger, le commandant Azzedine. Ces enlèvements sont une des causes, pas la seule, de la première vague de l’exode des Européens d’Algérie.

    Les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens

    Il n’existe pas de preuve de l’existence d’une conférence de Wannsee où les dirigeants du FLN auraient planifié de chasser les Européens d’Algérie. Il s’agit de vengeances s’enracinant à chaque fois dans un contexte local. Cela vaut pour les violences contre les harkis, les messalistes et les élus algériens qui avaient soutenu la souveraineté de la France. Si on fait le bilan de la guerre d’Algérie, les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens.

    Si les violences de la fin de la guerre d’Algérie en ont été un facteur important, la cause principale de l’exil massif de cette première vague des Européens d’Algérie est surtout leur refus de vivre dans l’Algérie algérienne. Ils voulaient continuer de vivre dans l’Algérie française, ce qui explique l’échec prévisible des accords d’Évian, qui n’ont pas permis de maintenir une minorité européenne en Algérie. En septembre 1962, une minorité d’Européens a tenté le pari de l’Algérie algérienne. Ne reste plus aujourd’hui que quelques familles, la dernière vague de retour ayant eu lieu au moment de la guerre civile algérienne, dans les années 1990.

    Sur le plan militaire, la France a conservé la base navale de Mers el-Kébir jusqu’en 1968. L’autre grand point litigieux des accords d’Évian expliquant la prolongation de la guerre a été la question du Sahara algérien. Si la France reconnaît la souveraineté algérienne sur le Sahara, elle se voit obtenir le droit d’exploiter les ressources en hydrocarbures. Le gouvernement Boumediene met un terme à ces relations inégales par la loi de nationalisation de 1971.

    La France a obtenu également le droit de poursuivre, jusqu’en 1966, 13 essais nucléaires souterrains à In Ecker et même des expérimentations d’armes chimiques dans la base de B2 Namous. C’est le point le plus litigieux. Encore aujourd’hui, des zones dans le Sahara algérien sont contaminées. Des hommes, des femmes et des enfants sont victimes de graves malformations et d’un nombre anormal de cancers. La loi Morin de 2010 n’a permis qu’à une femme algérienne d’obtenir des indemnisations pour son mari décédé en ayant pris un avocat en France alors qu’elle en prévoyait pour les populations sahariennes. L’injustice coloniale s’est poursuivie jusqu’à maintenant pour les victimes des essais nucléaires français en Algérie.

    Emmanuel Alcaraz, historien

    Guerre d'Algérieaccords d'evian Guerre d'Algérieaccords d'evian
    BBC

    SANS TITRE

    The Power of the Dog (Credit: Netflix)

    Best picture

    Caryn James: The Power of the Dog, Jane Campion's western that isn't really a western, is a masterpiece – beautifully made, brilliantly acted and endlessly thoughtful about the damaging consequences of social and sexual expectations. The film is truly the year's best. But... Coda ticks so many boxes that Oscar voters usually love, with its little-movie-that-could backstory, history-making deaf cast, and an emotiveness a far cry from Campion's restraint. You might as well toss a coin to predict the outcome, but Parasite's win two years ago is a good sign for artistic films, so I'm guessing The Power of the Dog will come through.

    Nicholas Barber: Jane Campion's gothic western melodrama, The Power of the Dog, has long been the favourite to win best picture. Several of the other nominees are in with a chance – Coda, especially, is nipping at The Dog's heels – but none of them has as much depth, intrigue, or, well, power. The Power of the Dog should win.

    King Richard (Credit: Warner Bros)

    Best actor

    NB: It's bound to be third time lucky for Will Smith. He has been nominated for the best actor prize twice before, but his performance as Serena and Venus Williams's father in King Richard has a perfectly Oscar-friendly balance of movie-star charisma and deglamorised authenticity. Benedict Cumberbatch should win, though. His characterisation of an embittered, conflicted cowboy in The Power of the Dog is complex, riveting, and miles away from the stuffy scientists he usually plays.

    CJ: Will Smith has picked up every major award in this category leading up to the Oscars, and is likely to win. For once, the popular choice is a pretty good one. King Richard is no more than sturdy and conventional, but as the determined father of Serena and Venus Williams, Smith makes the film work.

    The Eyes of Tammy Faye (Credit: Searchlight)

    Best picture

    Belfast; Coda; Don't Look Up; Drive My Car; Dune; King Richard; Licorice Pizza; Nightmare Alley; The Power of the Dog; West Side Story.

    Best actor

    Javier Bardem, Being the Ricardos; Benedict Cumberbatch, The Power of the Dog; Andrew Garfield, Tick, Tick…Boom!; Will Smith, King Richard.

    Best actress

    Jessica Chastain, The Eyes of Tammy Faye; Olivia Colman, The Lost Daughter; Penélope Cruz, Parallel Mothers; Nicole Kidman, Being the Ricardos; Kristen Stewart, Spencer.

    Best actress

    CJ: Jessica Chastain might as well have had "Oscar bait" written across her forehead in fuchsia lipstick in the mediocre Eyes of Tammy Faye, but the strategy of acting-with-makeup worked well enough to get her a Screen Actors Guild award and most likely the Oscar. It would be great to have Olivia Colman win for her amazingly honest, subtle performance as a conflicted mother in The Lost Daughter, but seeing a win for her this year is magical thinking. 

    NB: Three out of the five nominees are impersonating celebrities, and that always goes down well with the Academy's voters. Kristen Stewart plays Princess Diana in Spencer, Nicole Kidman plays Lucille Ball in Being the Ricardos, and Jessica Chastain plays Tammy Faye Bakker in The Eyes of Tammy Faye. At least, I think it's Chastain under all that prosthetic make-up. Having won the Screen Actors Guild award already, she is likely to win the Oscar. But all it takes is one of Olivia Colman's fearsome glares to show that she should win her second Oscar for The Lost Daughter.

    Coda (Credit: Apple TV)

    Best supporting actor

    NB: Troy Kotsur has so far won a Bafta, a SAG award, and a Critics' Choice award for playing a dope-smoking deaf fisherman in Coda – and he has made a charming speech in American Sign Language every time. How can the Academy resist? Personally, though (and you may detect a theme here), I'd pick Kodi Smit-McPhee for The Power of the Dog. He is just as strange and magnetic as Benedict Cumberbatch is in the same film.

    CJ: It will be a shock if Troy Kotsur doesn't follow his SAG and Bafta wins with an Oscar for his funny, touching performance as the father in Coda. And he would make history as the first deaf actor to win an Oscar, an appealing plus for Academy voters. As good as Kotsur is though, Kodi Smit-McPhee deserves to win for his sly, nuanced performance in The Power of the Dog as a young man with many secrets to keep.

    West Side Story (Credit: Niko Tavernise/ 20th Century Fox)

    Best supporting actress

    CJ: No suspense here. Ariana DeBose has won every lead-up award so far for her kinetic singing/dancing/acting role in West Side Story. She is wonderful, a dynamo on screen. In this category full of great possibilities, the award should go to Kirsten Dunst for her achingly real performance as the unhappy, unconfident wife in The Power of the Dog, but quiet performances like hers rarely win the prize.

    NB: Ariana DeBose is fiery, funny and vulnerable in West Side Story – and that's even before you get to her singing and dancing – so she has earnt the Oscar that she will almost certainly win. The amazing part is that Rita Moreno won an Oscar for playing the same role in the original West Side Story 60 years ago.

    Jane Campion/ the Power of The Dog (Credit: Netflix)

    Best director

    NB: Jane Campion was on the best director shortlist for The Piano in 1994. This year she should and will win the Oscar for The Power of the Dog. Any film that is nominated in 12 different categories (and I wouldn't mind if it won in all of them) must have someone exceptional in charge.

    CJ: Jane Campion lost to Steven Spielberg in this category 28 years ago when she was nominated for The Piano, and he for Schindler's List. This is her year, and best director is the surest win for The Power of the Dog, a glorious work of art, from the screenplay Campion wrote to the acting and pacing she guided, to the subtly inventive visuals. Against strong competition, including Spielberg for West Side Story, Campion is the year's best director, as voters for the Baftas, the Director's Guild award and most likely the Oscars will agree.

    Dune (Credit: Warner Bros)

    Best original score

    CJ: This race is a face-off between Hans Zimmer, who has already won a Bafta for his eerie, electronically-infused Dune score, and Jonny Greenwood for The Power of the Dog. Oscar voters clearly like Zimmer. This is his 12th nomination but he has only won once, for The Lion King in 1994, so they may lean his way. The award should go to Greenwood, though. His sophisticated score, ominous without being heavy-handed, nodding to traditional westerns while creating something entirely fresh, is a perfect fit for Campion's vision.

    NB: Hans Zimmer may well win for his thunderous Dune score, but the fact that Jonny Greenwood doesn't have an Oscar yet is getting embarrassing. His music for The Power of the Dog is spine-tinglingly eerie – and he also found time to write the scores for Spencer and Licorice Pizza.

    The Lost Daughter (Credit: Netflix)

    Best adapted screenplay

    NB: Again, The Power of the Dog should win. Nothing else plays such sophisticated games with perspectives and expectations. It's still the favourite, but Drive My Car is catching up... 

    CJ: It would be lovely if Maggie Gyllenhaal's exquisitely-rendered adaptation of Elena Ferrante's The Lost Daughter could share the Oscar with Jane Campion's bracing, intelligent screenplay for The Power of the Dog. Since a tie between these two writer-directors is unlikely I'm guessing the award will go to the film with the highest profile, and Campion takes another prize.

    Licorice Pizza (Credit: Metro Goldwyn Mayer)

    Best original screenplay

    CJ: The Worst Person in the World should win for its cock-eyed but authentic and touching take on one woman's identity crisis and serial romances. But being nominated was a surprise in itself for this Norwegian-language gem. The likely winner will be Paul Thomas Anderson's Licorice Pizza, a coming-of-age film set in Los Angeles, a place close to many voters' hearts, as well as their homes.

    NB: Kenneth Branagh's feelgood, semi-autobiographical Belfast has the edge here, although Paul Thomas Anderson's Licorice Pizza took the prize at the Baftas, and his Oscar is overdue. If I'm honest, I'd like Don't Look Up to win, as flawed as it is, because anyone who writes an apocalyptic satire about the climate crisis deserves a prize.

    Encanto (Credit: Disney)

    Best animated feature

    NB: It will be tough for any cartoon to compete with Encanto, a Disney family fable packed with colour, magic and hit songs by Lin-Manuel Miranda. But Flee should win. It says a lot that Jonas Poher Rasmussen's heart-rending chronicle of refugee life has been nominated in the international feature and documentary categories, too.

    CJ: What a strong category this year. The Mitchells vs the Machines and Raya and the Last Dragon are stunning and fun, and the documentary Flee (although underwhelming to me) has a lot of support from voters and high-profile film people, including Bong Joon-ho. But the thoroughly charming musical Encanto will win, and should, with its lively, warm, inclusive story about a magical family. The hit We Don't Talk About Bruno wasn't submitted for best song, but its popularity is likely to spill over here.

    Summer of Soul (Credit: 20th Century Studios)

    Best documentary feature

    CJ: It can be perilous predicting a category that has shocked us with so many recent out-of-nowhere winners. My Octopus Teacher?! Icarus?! But I'm confident this time. Ahmir "Questlove" Thompson's Summer of Soul (... Or When the Revolution Could Not Be Televised) is brilliant, a joyful concert film that is also a trenchant work of history, reclaiming a 50-year old music festival. Plus, Oscar voters seem to like pop music, so the film that should win actually will.

    NB: Summer of Soul should win and will win. The footage of the music legends at 1969's Harlem Cultural Festival is magnificent enough on its own; the wealth of social and political context added by Ahmir "Questlove" Thompson takes it to another level.

    Drive My Car (Credit: Janus Films)

    Best international feature

    NB: Drive My Car, Ryusuke Hamaguchi's rueful three-hour adaptation of Haruki Murakami's short story, has been winning prizes everywhere it goes, and it's been nominated for four Oscars: best international feature, best picture, best director and best adapted screenplay. It's a racing certainty to win in this category, if not in one or two others.

    CJ: The surest bet going into the Oscars is Ryusuke Hamaguchi's Drive My Car winning the international film prize. For me, this eloquent Japanese film about a grieving theatre director and the sensitive young woman who drives him around is a close second to Power of the Dog for best picture overall. The fact that it is also nominated in that top category is a sign of how highly it is regarded by Oscar voters, too.

    The Power of the Dog (Netflix)

    Best cinematography

    CJ: Will Ari Wegner become the first woman to win the Oscar for cinematography? Yes. Should she? Absolutely, but redressing the way women have been left out of that category is a just a grace note. Wegner's glowing, burnished cinematography gives The Power of the Dog its scope, its realistic feel (could be Montana, but it's actually New Zealand) and serves Jane Campion's artistry and fondness for skewed angles, as her characters peer at the landscape or glance at each other, with lust or menace.

    NB: Greig Fraser will win for the vast desert vistas he puts on screen in Dune, but it sometimes feels like a cheat when there is so much CGI mixed in. In a strong category, Janusz Kamiński should win for West Side Story, because his camera whirls through New York with all the elegance and agility of the dancers being filmed.

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    France24 - World

    Tough break: Embattled conservative Pécresse to campaign remotely after positive Covid test

    Issued on: 24/03/2022 - 19:26Modified: 24/03/2022 - 19:33

    Tracy MCNICOLL Follow

    French conservative presidential candidate Valérie Pécresse announced Thursday on Twitter that she had tested positive for Covid-19. She pledged to continue her campaign "at a distance". With just 17 days until French voters go the polls for the election's first round on April 10, the diagnosis marks yet another setback for the Les Républicains nominee.

    "Having tested positive for Covid, I am pursuing my campaign at a distance and in respect of the health rules. All of our meetings are going ahead thanks to the team's mobilisation," Pécresse tweeted on Thursday afternoon.

    France's current Covid-19 protocol requires that vaccinated individuals isolate for seven days after a positive test result, from Thursday afternoon in Pécresse's case. That span can be shortened if the person tests negative and is no longer experiencing symptoms on the fifth day. After the isolation period, one is expected to wear a mask for seven days. Pécresse previously indicated she is vaccinated. Her campaign team said Thursday that the candidate has "light symptoms" akin to a cold, but "nothing serious".

    Testée positive au #COVID je poursuis la campagne à distance et dans le respect des règles sanitaires. Toutes nos réunions sont maintenues grâce à la mobilisation de l’équipe.

    March 24, 2022

    The embattled conservative is currently polling between 10 and 12 percent in the latest surveys ahead of the first-round vote, well back of the threshold required to advance to the April 24 run-off.

    Scheduled to appear on primetime TV on Thursday night with four other presidential candidates, Pécresse will appear instead live by videolink, the France 2 television programme announced.

    She was due to hold a rally on Friday in Bordeaux. Associates have indicated that others would step in to headline the event in her place, but that Pécresse may appear via a recorded video. A scheduled campaign stop in Marseille on Saturday has, however, been "cancelled", associates said.

    Pécresse had presented her plan to reform the French Constitution with an aim to "reestablishing order" on Thursday morning, before the positive test result. 

    She took part in a television show on Wednesday night debating rivals or their representatives face-to-face (maskless but distanced). Pécresse's adversaries for the evening included Fabien Roussel, the French Communist Party candidate, and Marion Maréchal, Marine Le Pen's niece, who is supporting her aunt's far-right rival Éric Zemmour in the 2022 presidential race.

    French presidential election © France 24

    Pécresse appeared on stage Tuesday night before a crowd of 4,000 readers of right-wing magazine Valeurs Actuelles at an event that featured Zemmour among its other headliners.

    The French government lifted many of the country's Covid-19 protections on March 14, including its vaccine pass and the requirement to mask indoors in most settings. Critics say the move was decided too early amid fears of a sixth Covid-19 wave as confirmed cases have doubled over the past three weeks to a daily average of 110,000 nationwide.

    (With AFP)

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    A ‘Titanic’ flop: lacklustre rally turns up the heat on conservative front-runner Valérie Pécresse

    French Presidential Election

    Defections sap conservative contender Pécresse in French presidential race

    CAMPAIGN BUZZWORDS

    'Kärcher': Pécresse rinses off a classic to show crime won't wash with her

    Valeurs Actuelles

    Var : un adolescent de 14 ans violé dans la rue par un quadragénaire récidiviste

    Un jeune homme traumatisé. Mercredi 23 mars à la mi-journée, un adolescent de 14 ans a été violé en pleine rue sur la commune de La Garde, près de Toulon, dans le Var. Comme l’a fait savoir Actu17, le suspect est un homme âgé de 42 ans déjà connu des services de police pour des faits similaires. Le jeune homme a expliqué qu’il se trouvait à un arrêt de bus lorsque l’auteur présumé l’aurait abordé, avant de l’entraîner de force dans un petit parc isolé. C’est à ce moment-là que la victime aurait été violée, avant que le quadragénaire ne le laisse partir.

    Prédateur sexuel

    Sous le choc, l’adolescent aurait ensuite prévenu un membre de sa famille de ce qui venait de lui arriver sur l’avenue du Premier-Bataillon-Infanterie-de-Marine-du-Pacifique. Ce proche s’est rendu sur place et a alerté les forces de l’ordre qui se sont ensuite lancés à la recherche du suspect. Ce dernier a été retrouvé et a été interpellé puis placé en garde à vue. Il était ivre au moment des faits. « Son identité est inscrite au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes », a indiqué une source proche du dossier. Une enquête a été ouverte et confiée aux policiers de la sûreté départementale.

    Toulon : les dernières actualités

    Hubert Falco devant la justice pour l’affaire “Hubert Eats”

    Toulon : la police met fin à une escroquerie au service civique

    Toulon : 53 kilos de cannabis saisis et sept personnes arrêtées par la police judiciaire

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Mémoires incandescentes

    Actu

    Guerre d’Algérie À l’occasion des 60 ans des accords d’Évian et de l’indépendance du pays, l’Humanité édite un hors-série riche de contributions d’historiens, d’écrivains et de poètes.

    Latifa Madani

    Soixante années ont passé depuis la fin de la guerre d’Algérie. Six décennies déjà, et les mémoires sont toujours à vif des deux côtés de la Méditerranée. Une colonisation de cent trente-deux ans, une guerre de presque huit ans, une indépendance confisquée, le passif est aussi lourd que la volonté est forte chez les jeunes générations de savoir, de comprendre et d’aller de l’avant.

    Le journal l’Humanité est au rendez-vous de la commémoration, lui qui fut, malgré une censure acharnée, un témoin de premier plan de cette histoire, relayant les voix qui dénonçaient le système colonial et ses exactions ainsi que celles qui défendaient la cause de la paix et de l’indépendance. Le hors-série de 100 pages que nous avons réalisé mixe, avec une riche iconographie, de précieuses contributions d’historiennes et d’historiens des deux rives, des textes inédits d’écrivains et de poètes, des témoignages, des reportages et des archives. Les quatre chapitres qui rythment la publication tirent le fil d’une histoire toujours en cours d’écriture et qui continue d’infuser dans nos sociétés.

    « trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle »

    Il fallait rappeler les racines de la « guerre sans nom » (partie 1), une guerre venue de loin que relate l’historien Alain Ruscio, depuis la conquête coloniale et les répressions sanglantes qui l’ont accompagnée. Voulant greffer la terre d’Algérie à la métropole tout en maintenant ses habitants dans le statut de l’indigénat, l’empire colonial n’a, au final, fait qu’imposer l’inéluctable lutte armée pour l’indépendance. Une lutte pour la dignité, emblématique du mouvement de décolonisation des années 1960, qui trouva auprès d’elle des partisans de la liberté (partie 2) parmi les Français de métropole et d’Algérie : Maurice Audin, Henri Alleg, Fernand Iveton, Jean Clavel, Henri Curiel et tant d’autres. Leur engagement et leur courage furent exemplaires, à l’image du sergent Noël Favrelière, auquel rend hommage l’écrivain Joseph Andras.

    Arrachée au prix de centaines de milliers de morts, l’indépendance de l’Algérie ne sera effective qu’à l’issue, selon l’expression de la directrice de l’Institut d’histoire du temps présent, Malika Rahal, de « violences paroxystiques » déclenchées et orchestrées par les ultras de l’Algérie française. Les plaies alors ouvertes peinent à se refermer, surtout lorsqu’elles sont attisées ici par les nostalgériques, là-bas par une caste dirigeante qui essaie encore d’en tirer une légitimité faute d’avoir parachevé une libération chèrement acquise. Pourtant, l’élan du pays indépendant (partie 3) portait avec lui tant de promesses et de possibles. Le hirak, le soulèvement populaire de 2019, a tenté d’en reprendre le souffle, ainsi que l’analysent le politologue Nedjib Sidi Moussa et le défenseur des droits humains Saïd Salhi. Mais à l’espoir ont succédé l’amertume d’un peuple et l’indignité de ses gouvernants, regrette le romancier Anouar Benmalek.

    Le passé a décidément du mal à passer (partie 4). Il est temps de « trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle », exhortent Wassyla Tamzali et Michelle Perrot, faisant écho à l’aspiration des nouvelles générations. D’une rive à l’autre, les jeunes portent cette histoire en héritage. Ils ont soif de savoir, faute d’avoir appris à l’école. Ils veulent regarder cette histoire en face, poursuivre la quête de vérité amorcée par leurs aînés, loin des instrumentalisations et des champs de bataille. Ils peuvent s’appuyer sur le travail des historiens autant que sur les œuvres d’écrivains et d’artistes, formidables passeurs d’une mémoire apaisée. Le hors-série de l’Humanité entend y apporter sa pierre.

    Guerre d'Algérie
    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    How One Month of War in Ukraine Ground to a Bloody Stalemate

    In four weeks, huge numbers of civilians have been bombed and displaced, but Russia has so far achieved almost none of its military objectives, analysts say.

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    By Marc Santora

    One month after President Vladimir V. Putin ordered his military forces to invade Ukraine, Russia has triggered a humanitarian catastrophe unseen in Europe since the end of World War II while achieving almost none of its military objectives.

    Ukraine’s major cities remain under government control, including the capital, Kyiv. Moscow had hoped to quickly topple the government of President Volodymyr Zelensky, which Mr. Putin said was controlled by “Nazis,” but the Ukrainian leader has not only survived but continues to inspire resistance at home.

    But the toll on civilians grows by the hour. Half the nation’s 7.5 million children have been forced from their homes.

    Millions more civilians are stranded in cities and towns being bombarded daily by Russian forces. Across eastern and southern Ukraine, peaceful villages are in ruins, Russian forces have destroyed critical infrastructure, leaving vast swaths of the country without power, heat and water. Hundreds of thousands of Ukrainians now sleep in basements, subway stations and bomb shelters hoping they will be alive to see the dawn.

    The war is far from over and military analysts suggest it could turn into a grueling war of attrition, where Russia will have the advantage of vastly superior weapons and an army that is many times larger than that of its smaller neighbor.

    Here is a look back at the first month of the war:

    Week One

    Feb. 24 to March 3

    Explosions began thundering across Ukraine before 5 a.m. on Feb. 24, minutes after President Putin declared the start of a “special military operation” to “demilitarize” Ukraine.

    Russian troops attacked from Belarus, pushing south though the highly radioactive Chernobyl exclusion zone, as they advanced toward Kyiv. In the south, Russian tanks and soldiers blazed out of staging positions in Crimea, which Russia annexed in 2014. Those forces were joined by naval infantry who came ashore in amphibious assaults, and Russia moved quickly to secure territory along the coasts of the Black Sea and Sea of Azov.

    Kherson became the first major Ukrainian city to fall. Russian troops also gained ground to the east as they moved on Mariupol. There were fears that the vital southern port city could soon be encircled by Russian forces.

    In the east, the Russian military used the breakaway regions of Donetsk and Luhansk, controlled by Russian-back forces, as a springboard to launch devastating assaults, including against Ukraine’s second largest city, Kharkiv.

    In just seven days, one million people fled the country, according to the United Nations. Millions more sought safety in the western reaches of Ukraine.

    A vast network of Ukrainian volunteers emerged to help those stranded in the cities under assault. Martial law was declared, forbidding men between the ages of 18 and 60 from leaving the country, and tens of thousands of Ukrainians picked up weapons for the first time as they joined territorial defense units.

    Alcohol was banned and restaurants around the country emptied their glass bottles so they could be used for Molotov cocktails.

    President Biden warned in a defiant State of the Union address that Mr. Putin “has no idea what’s coming.” Western allies, moving swiftly and largely in unison, imposed a sweeping package of sanctions that left the Russian economy reeling.

    Russian artillery and rocket fire was increasingly aimed at civilian infrastructure, cutting off essentials like electricity, medicine, water and heat. In Kyiv alone, 15,000 people started sleeping in the subways.

    “We’ve hardly slept for seven nights,” President Zelensky said after one week of war. But he added, “Today you, Ukrainians, are a symbol of invincibility.”

    Week Two

    March 3-10

    As Russia continued to bombard cities across Ukraine, the war began to exact an increasing toll beyond the battlefield and inside Russia itself.

    President Biden banned Russian oil imports, roiling energy markets. Businesses, including McDonald’s and Coca-Cola, closed operations in Russia, quickly turning the country into an international pariah.

    Live Updates: Russia-Ukraine War

    Still, top U.S. intelligence officials told Congress that Mr. Putin showed no signs of changing course. Faced with military setbacks and a determined Ukrainian resistance, Russia stepped up its attacks on civilians.

    Kyiv, a modern European metropolis, was rapidly transformed into a fortress city. The barricades in the southern port city of Odessa were raised. And the western city of Lviv prepared for a long struggle.

    In Mariupol, now encircled by Russian forces, hundreds of thousands of people remained trapped without water, electricity and other basic services. The bombing of a maternity ward in the city became a global symbol of the savage war.

    The United Nations reported that more than two million Ukrainians — half of them children — had fled the country.

    But as Russian forces suffered heavy losses, it was becoming clear that the Kremlin’s military planners, not to mention Mr. Putin himself, had dramatically miscalculated, not only about the grit of Ukrainian resistance but also the calamitous economic consequences for Russia.

    Mr. Zelensky vowed to never give in to Russia’s tanks, troops or artillery shells.

    “We will fight till the end, at sea, in the air,” Mr. Zelensky said in a video address to Britain’s Parliament. “We will fight in the forests, in the fields, on the shores, in the streets.”

    Week 3

    March 10-17

    Russian forces, battered by a determined Ukrainian resistance, stepped up their aerial bombardment across Ukraine, targeting locations far from the front lines while continuing to pummel cities already devastated by fighting.

    The renewed Russian push came as the war took a decidedly darker turn, with hundreds of thousands of people now living in primeval conditions in besieged cities as Russian forces tried to batter the country into submission.

    Russia-Ukraine War: Key Developments

    Biden’s trip comes to an end. President Biden offered a message of unity and support for Ukraine in an address in Warsaw as he wrapped up a three-day trip to Europe. The speech came amid reports that the Ukrainian city of Lviv just across the Polish border had been hit by missiles.

    On the ground. Ukraine’s counteroffensive appeared to be gaining momentum, with the military hitting Russian targets and claiming territorial gains. Their progress underscores Russia’s flawed execution of the invasion, with supply shortages and demoralizing conditions for its soldiers.

    Russia signals a shift. Russia’s Defense Ministry said the goals of the “first stage of the operation” had been “mainly accomplished,” and that it would now focus on securing Ukraine’s eastern Donbas region. The ambiguous statement could signal a possible recalibration of its war aims.

    Weapons of mass destruction. Dmitri A. Medvedev, the vice chairman of Russia’s Security Council, said the country was prepared to use nuclear weapons if its existence was threatened. NATO allies earlier agreed to provide Ukraine with equipment and training to deal with fallout from a possible Russian attack using chemical, biological or nuclear weapons.

    The situation was catastrophic in Mariupol, where the number of dead grew daily. Bodies were buried in trenches and backyards. A theater believed to shelter as many as 1,300 people was destroyed by a Russian missile despite being clearly marked as a refuge for children. It is not known how many people died in that one attack and there was no reliable estimate for the number killed in the city.

    Other cities under assault by Russian troops reported increasingly barbaric attacks. Dozens of schools, hospitals and residential buildings across the country were destroyed, according to international observers including the United Nations.

    Vicious fighting in the cities around Kyiv inflicted heavy losses on both armies.

    With Russia’s forces struggling on the battlefield, Mr. Putin called pro-Western Russians “scum and traitors” who needed to be removed from society. He described the war in Ukraine as part of an existential clash with the United States and set the stage for an ever fiercer crackdown on dissent at home and even more aggression abroad.

    Week 4

    March 17-24

    As the first month of the war drew to a close, with Russian forces still unable to seize major cities, there was an emerging consensus in the West that the conflict had reached a bloody stalemate.

    Russia continued to make some gains in the eastern part of the country and it continued to hold territory in the south around Kherson. But with its ground forces meeting stiff Ukrainian resistance, Russia increasingly turned to long-range missiles to target Ukrainian military and civilian infrastructure.

    In a war of attrition, military analysts said, Russia sought to break down the Ukrainian military while crushing the public’s spirit with relentless assaults.

    Firing rockets and bombs from the land, the air and from warships in the Sea of Azov, Russian forces broadened their bombardment of the besieged Ukrainian city of Mariupol. Its soldiers forcibly deported thousands of residents, according to city officials and witnesses.

    An art school, where about 400 residents were hiding, was destroyed. The number of casualties was not known. Across Ukraine, half of the nation’s children had been forced to flee their homes.

    Ukrainian forces mounted ever more aggressive counter offensives on multiple fronts, including around Kyiv, where the more heavily armed Russians were still unable so far to gain a decisive advantage.

    The Russians continued to suffer heavy losses. The Pentagon estimated that in three weeks of fighting, 7,000 Russian soldiers had been killed — greater than the number of American troops killed over 20 years in Iraq and Afghanistan.

    There was rising concern among Western leaders that Mr. Putin might turn to unconventional weapons in an attempt to regain momentum, an issue hanging over a summit and meetings held between President Biden and allied nations on Thursday.

    Ahead of the meetings, Mr. Zelensky renewed his calls for the West to supply his country with weapons to fight the Russians.

    “Life can be defended only when united,” he said. “Freedom must be armed.”

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    France24 - World

    Iraq fails again to elect new president, remaining mired in political paralysis

    Issued on: 26/03/2022 - 12:01

    NEWS WIRES

    Iraqi lawmakers failed again on Saturday to elect a new president for the country due to a lack of quorum in parliament, keeping the country mired in political paralysis.

    Parliament had issued a final list of 40 candidates for the post, a largely ceremonial role that by convention is reserved for a member of Iraq's Kurdish minority.

    The contest pits Barham Saleh, the incumbent and member of the Patriotic Union of Kurdistan, against Rebar Ahmed of the Kurdistan Democratic Party (KDP), the PUK's rival.

    But a lack of a quorum – set at two-thirds of the house's 329 members – held up the vote for the second time since February, deepening war-scarred Iraq's political uncertainty.

    Only 202 lawmakers showed up for the latest vote, a parliamentary official told AFP on condition of anonymity, and a new session had to be scheduled for Wednesday.

    The postponement exacerbates Iraq's political problems because it is the task of the president to formally name a prime minister, who must be backed by an absolute majority in parliament.

    On February 13, Iraq's supreme court ruled out a presidential bid by KDP-backed veteran politician Hoshyar Zebari, after a complaint filed against him over years-old, untried corruption charges.

    Iraqi politics were thrown into turmoil following last October's general election, which was marred by record-low turnout, post-vote threats and violence, and a months-long delay until the final results were confirmed.

    Sharp divisions

    Intense negotiations among political groups have since failed to form a majority parliamentary coalition to agree on a new prime minister to succeed Mustafa al-Kadhemi.

    The largest political bloc, led by firebrand Shiite cleric Moqtada Sadr, had backed Zebari for the presidency and has now thrown its weight behind Ahmed.

    A first vote in parliament on February 7 failed to materialise as it was widely boycotted amid the Zebari legal wrangle.

    Saturday's failed session underscored the sharp divide in Iraqi politics between Sadr, the general election's big winner, and the powerful Coordination Framework, which had called for a boycott.

    The Coordination Framework includes the pro-Iran Fatah Alliance – the political arm of the Shiite-led former paramilitary group Hashed al-Shaabi.

    With the support of Sunni and Kurdish parties, Sadr wants the post of prime minister to go to his cousin Jaafar Sadr, Iraq's ambassador to Britain, once the question of the four-year presidency has been settled.

    Ahead of Saturday's debacle, political analyst Ihsan al-Shammari had said that, even if the vote had gone ahead as planned, the presidency would "not be decided from the first round".

    The candidate who wins the largest number of votes must secure a two-thirds majority in the second round of votes in parliament to win the presidency.

    (AFP)

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    Iraq's parliament indefinitely postpones presidential election

    Eleven Iraqi soldiers killed in overnight attack on army base by IS group

    Iraq's top court ratifies parliamentary election results

    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : le sévère avertissement de Joe Biden aux Russes

    Au lendemain d’une annonce par l’armée russe de sa volonté de se concentrer sur le Donbass, les frappes russes se poursuivaient sur l’Ukraine, samedi 26 mars. Joe Biden, en déplacement en Pologne, a qualifié Vladimir Poutine de « boucher ».

    Washington ne s’opposerait pas aux transferts d’avions polonais, selon Kiev

    « Les États-Unis nous ont assuré qu’ils n’avaient pas d’objection au transfert des avions », a fait savoir Dmytro Kouleba, ministre ukrainien des Affaires étrangères, qui a rencontré Joe Biden à Varsovie samedi 26 mars. Il a ajouté que « la balle est maintenant dans le camp de la Pologne », précise Le Figaro. Washington avait envisagé de compenser un transfert de Mig polonais, sur lesquels sont formés les pilotes ukrainiens, par la livraison de F-16. Mais le Pentagone était ensuite revenu sur cette idée, craignant d’impliquer directement l’Otan dans le conflit.

    Joe Biden s’attend à « un long combat »

    « Pour l’amour de Dieu, cet homme ne peut pas rester au pouvoir », a déclaré le président des Etats-Unis à propos de son homologue russe Vladimir Poutine, dans un discours clôturant sa visite en Pologne, samedi 26 mars. Joe Biden a également salué la « bravoure » des Ukrainiens, précisant : « Nous sommes face à un très long combat ». La Maison Blanche a cependant tempéré dans la foulée, affirmant que Joe Biden n’a pas appelé à un « changement de régime » en Russie. « Les forces américaines sont présentes pour défendre les alliés de l’Otan », a dit le président américain, prévenant que « la Russie ne doit pas envisager prendre un centimètre carré en territoire de l’Otan ».

    Lviv bombardé

    Des explosions ont eu lieu samedi 26 mars près de Lviv, ville de l’ouest de l’Ukraine, rapporte BFMTV. Malgré les annonces de l’armée russe qui dit vouloir se concentrer sur la « libération » du Donbass, les régions occidentales restent menacées. Selon le gouverneur de la région, au moins cinq personnes ont été blessées.

    Défendre les pays de l’Otan est un « devoir sacré », déclare Biden

    Joe Biden a réaffirmé, samedi 26 mars lors de son déplacement à Varsovie, que l’article 5 du traité de l’Otan constitue un « devoir sacré » pour les Etats-Unis. Celui-ci dispose que toute attaque contre un Etat membre est une attaque contre tous les membres. La Pologne se situe à la frontière est de l’Otan et serait donc la première exposée à une attaque russe. 

    Concentration sur l’Est

    Un peu plus d’un mois après l’invasion russe en Ukraine, les combats se poursuivent dans le pays. Alors que le peuple ukrainien résiste, 20minutes fait savoir que Moscou semble vouloir changer de plan d’action. Vendredi 25 mars, la Russie a annoncé se concentrer sur le Donbass situé à l’est de l’Ukraine pour « libérer » les républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk. L’Etat major a assuré que sa stratégie avait été d’étirer la défense ukrainienne sur d’autres fronts dans le pays pour détourner son attention du Donbass.

    Version officielle contestée

    Une vision officielle contestable à la vue de l’évolution russe sur le territoire ukrainien. En effet, de nombreux experts affirment que Vladimir Poutine, n’ayant pas réussi sa progression comme espéré, ait changé d’objectif et trouvé un plan B. Ils estiment aussi que le Kremlin souhaite à revendiquer la victoire en assurant le contrôle du Donbass tout en négociant le statut de la Crimée. L’attaque massive de Marioupol, ville stratégique avec un port qui donne sur la mer d’Azov, permettrait à Moscou d’avoir un territoire clé. En attendant, les combats se poursuivent et l’armée russe tente tant bien que mal de parvenir à ses fins.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Why patients are flocking to India for surgery

    By Priti Gupta & Ben MorrisMumbai

    Juan Francisco Paladines knew there was something wrong when he started seeing double.

    Doctors told him his symptoms - including double vision - which first appeared ten years ago, were being caused by a brain tumour.

    "It was a very tough moment in my life. Fortunately, I have many friends and family that were my backbone," says the 56-year-old industrial engineer from Santiago, Chile.

    Surgeons told him the unusual shape of his tumour meant it would not be possible to completely destroy it. But after a course of radiation therapy his symptoms went away.

    For the next four years, scans showed that the tumour was not growing. "It all went well. I forgot about the whole business," he says.

    However, in 2019 the double vision came back. "I knew what it was... I started to look for alternatives to the radiation therapy."

    In recent years, a new cancer treatment has emerged called proton beam therapy - a form of radiation treatment used to get rid of malignant tumours.

    It uses a beam of high energy protons, which are small parts of atoms, rather than high energy x-rays.

    Proton beams easily pass through the body on their way to the tumour and are very effective at destroying it when they arrive.

    They can also be targeted very precisely, which makes proton beam therapy useful for treating sensitive areas of the body, including the brain, neck and spine.

    After some research, Mr Paladines decided that this was the treatment for him. But proton beam therapy was not available in Chile, or in any neighbouring countries.

    "I did extensive research to find hospitals from different countries, who could provide proton treatment," he explains.

    Many options were too expensive or not suitable for him. But eventually he found the Centre of Apollo Hospital in Chennai, India.

    "It has state of the art technology, at very affordable prices compared to western countries," he says.

    The hospital also helped him find accommodation and transport, for his trip in November 2021.

    "These factors play a very important role mentally. I was miles away from home with fear, in a new country, a completely different culture and language," Mr Paladines says.

    Mr Paladines is one of thousands of people who visit India every year for medical treatment.

    Between 2016 and 2019, the number of overseas patients travelling to India increased from 430,000 to 700,000. The sector was estimated to be worth $9bn (£6.7bn) by 2019.

    But travel restrictions during the pandemic almost bought the sector to a standstill. According to figures from the Ministry of Tourism almost 183,000 tourists arrived for medical reasons in 2021, down 73% from 2019.

    The picture is similar elsewhere in the world, including other nations that are popular for medical tourism, among them Thailand, Singapore and Malaysia.

    "India has the largest pool of clinicians in South Asia," explains Dinesh Madhavan, President of Group Oncology at International Apollo Hospital Enterprises.

    "We are uniquely positioned thanks to our hospitality and rich culture, combined with modern as well as traditional medicine and therapy," he says.

    And it's not just treatment for medical conditions like cancer. There has also been a sharp rise in patients arriving in India for cosmetic surgery procedures such as liposuction (removal of body fat) or hair grafts for baldness.

    "We get patients from the US, Africa and Gulf regions," says Dr Satish Bhatia, a dermatologist and cutaneous surgeon in Mumbai. Dr Bhatia says he sees many flight attendants, looking for quick, non-invasive cosmetic procedures such as dermal fillers or Botox.

    Dr Bhatia says that, on average, the price of most cosmetic procedures in the US, Europe and the Middle East are at least 50% higher than if done in India.

    Like much travel, medical tourism ground to a halt during the pandemic, but Dr Bhatia says business is picking up again and he is confident it will continue to grow.

    However, this boom in overseas patients has its downsides.

    "There is a mushrooming of new aesthetic clinics all around India. Sadly, this also attracts unqualified and untrained doctors wanting to make easy money," says Dr Bhatia.

    Always research your doctor's credentials and experience before fixing an appointment, he advises.

    Patients should also make sure there are adequate arrangements in place for aftercare, says Dr Shankar Vangipuram, senior consultant, radiation oncology at the Apollo Cancer Centre in Chennai.

    "Post-treatment in India - sometimes due to lack of qualified clinicians and diagnostic tools - we do face difficulty in tracking the responses and toxicities," he says.

    The government meanwhile, acknowledges that the sector needs tighter regulation.

    "Indian medical tourism lacks effective regulations to govern the sector, which leaves it unorganised and lacking in monitoring," says Rakesh Kumar Verma, Additional Secretary, at India's Ministry of Tourism.

    While doctors complete years of training at college, which can be verified, the same is not true for the intermediaries who handle the arrangements to connect doctors with overseas patients, he explains.

    The intermediaries, or facilitators, can be thought of as travel agents for medical tourists. "[They] have an important role but they are not well organised," says Mr Verma.

    He warns that the quality of the services provided by these agents is not regulated, adding that pricing is also not consistent across hospitals, which makes it easier for some agents to overcharge unsuspecting patients.

    More technology of business:

    Some in that industry would welcome a lot more oversight.

    "There is a strong need to have certain guidelines set by the government which have to be followed by the hospitals, facilitators and other support services... in order to bring professionalism in MVT( medical value tourism)," says Garima Magu, a director at Medsurge, a medical travel agency.

    For the hospitals, a recurring problem is patients changing their minds and switching to another, cheaper hospital on arrival in India, which wastes their time and resources.

    Ms Magu says this could be easily solved by the government setting standard rates for treatments, and patients transferring a deposit over to the hospital before arriving in country.

    Back in Santigao though, Mr Paladines is satisfied with his treatment and is being monitored by his doctor from Chennai.

    "Presently I am doing good. To some extent, I am feeling better," he says.

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    L'Humanité

    Henri Curiel, un ardent internationaliste

    Actu

    La journaliste Sylvie Braibant, membre du collectif Secret-Défense, un enjeu démocratique, est la nièce d’Henri Curiel. Elle revient pour l’Humanité sur le parcours de ce communiste égyptien sans frontières qui prit pendant la guerre d’indépendance algérienne une part décisive aux réseaux d’aide directe aux FLN. Le secret-défense fait toujours obstacle à la manifestation de la vérité sur son assassinat, qui présente tous les attributs du crime d’État. Ce texte est publié, dans une version courte, dans le hors-série de l’Humanité « France Algérie, mémoires à vif ».

    La date a été soigneusement choisie : le jeudi 4 mai 1978, jour de l’Ascension, sous un beau soleil printanier, Paris vit au ralenti. Un commando de trois tueurs attend en planque, rue Monge, à la hauteur de l’escalier qui mène vers la rue Rollin, dans le 5 e arrondissement de Paris. À midi, deux d’entre eux quittent le véhicule. Ils viennent d’entendre via leur système d’écoute qu’Henri Curiel dit au revoir à sa femme et s’apprête à quitter leur duplex, immeuble au fond de la cour, cinquième étage, vue imprenable sur cette ville qu’il aime tant.

    Les deux hommes grimpent les 34 marches de l’escalier en pierre, entrent, juste à droite, sous la porte cochère du n° 4 rue Rollin et arrivent avant que le vieil ascenseur en fer forgé n’achève sa descente. Ils tirent à travers les portes vitrées, Henri Curiel s’écroule. Quelques heures plus tard, la revendication arrive. Elle renvoie à la guerre d’Algérie par sa signature, un commando Delta, et les mots de la revendication : « Aujourd’hui, à 14 heures, l’agent du KGB Henri Curiel, militant de la cause arabe, traître à la France qui l’a adopté, a cessé définitivement ses activités. Il a été exécuté en souvenir de tous nos morts. » L’arme qui a tué Henri Curiel a déjà servi, le 1 er décembre 1977, contre Laïd Sebaï, gardien de l’Amicale des Algériens en Europe.

     La France est alors présidée par un homme « moderne », Valéry Giscard-d’Estaing, ancien partisan de l’Algérie française, cause partagée par de proches collaborateurs - Alain Madelin, Gérard Longuet, anciens militants du groupe « Occident », mélange d’anticommunisme et de nostalgie coloniale, ou Michel Poniatowsky -, tandis qu’au « service action » du SDECE (Service de documentation extérieure et de contre-espionnage, prédécesseur de la DGSE), chargé des basses œuvres de la République, sévissent des reconvertis de l'OAS. 

    L’assassinat d’Henri Curiel a été précédé d’une campagne de dénigrement de deux ans, lancée par le Point en 1976, sous la plume du journaliste Georges Suffert, relayée un an plus tard par d’autres médias, dont le Spiegel allemand. En septembre 1977, Henri Curiel est assigné à résidence à Dignes, d’où il revient trois mois plus tard après décision du Conseil d’État. Si le facteur déclenchant du meurtre est à chercher du côté du dévoilement des contrats mirifiques signés par la France (et l’Allemagne) avec l’Afrique du Sud de l’apartheid, pourtant mise au ban des nations, les assassins reliés à l’OAS ont sans doute appuyé avec un plaisir non dissimulé sur la détente, tant la vie d’Henri Curiel, après son exil d’Égypte, fut liée à l’Algérie, avant et après son indépendance.

    Lorsqu’il est expulsé d’Égypte en 1951 par le roi Farouk, Henri Curiel ne l’est pas seulement parce qu’il est l’un des fondateurs du mouvement communiste égyptien, mais parce qu’il est aussi convaincu que le combat contre les colonialismes occupera la décennie à venir.

    Henri Curiel est né le 13 septembre 1914 au Caire, deuxième fils de Zephira et Daniel Curiel. Son père, Daniel Curiel, dirige la banque familiale fondée au XIX e siècle par le premier des Curiel arrivé en Égypte. Il possède des terres agricoles sur le Nil, reçoit à sa table artistes et écrivains ou encore les membres de l’administration coloniale, et il espère bien que l’un de ses fils reprendra le flambeau de ses affaires. Mais le XX e siècle en décidera autrement. L’aîné des frères Curiel partira arpenter les terrains archéologiques d’Asie centrale, tandis qu’Henri mène la vie quelque peu dissolue d’un jeune homme fortuné… jusqu’à sa rencontre avec Rosette Aladjem. La jeune femme, née en Bulgarie, est infirmière et sillonne les zones les plus pauvres de la capitale égyptienne pour secourir celles et ceux qui n’ont pas accès aux soins. En accompagnant Rosette, Henri découvre les « damnés » de la terre. C’est une déflagration, amplifiée par l’écho des événements en cours en Europe. En 1939, alors que la Seconde Guerre mondiale est inéluctable, Henri Curiel est convaincu, comme son frère Raoul, que seul le communisme pourra remédier aux maux du monde, de son pays en particulier… Mais, à l’inverse de ses compagnons, il perçoit aussi l’importance du nationalisme, l’autre mouvement de fond qui secoue l’Égypte, malgré une indépendance de façade accordée en 1922.

    Durant la guerre qui s’invite en Égypte, il organise l’aide aux alliés. Il est incarcéré une première fois, en 1942, par des autorités enclines à se rapprocher des nazis par opposition au Royaume-Uni, l’ancienne puissance coloniale toujours présente. Ce qui le conforte dans sa vision, qu’il résume ainsi : « Qu’est-ce qu’être communiste aujourd’hui en Égypte ? C’est être anti-impérialiste. » Et qui se retrouvera dans le nom de la première organisation qu’il fonde en 1943 : le Mouvement égyptien de libération nationale (MELN).

    À nouveau emprisonné, après 1948 et la création de l’État d’Israël, comme communiste ou/et comme juif, Henri est expulsé de son pays natal par le roi Farouk, le 26 août 1950.

    En France, où il arrive un an plus tard, malgré un statut d’apatride qui devrait l’inviter à se tenir en retrait, il reprend aussitôt le combat, sur plusieurs fronts : il veut maintenir un lien avec les camarades égyptiens – mais en Égypte les communistes ne veulent plus de lui et en France il est ostracisé par le PCF – ; il se lance dans l’organisation du dialogue entre Israéliens, Palestiniens et Égyptiens ; il salue l’émergence d’une troisième voie hors des États-Unis ou de l’URSS qui se concrétise à Bandung en 1955 sous l’impulsion de l’indien Nehru, de l’Indonésien Soekarno et surtout, pour lui, de l’Égyptien Nasser – le groupe d’Henri a accompagné le coup d’État des officiers libres contre la monarchie en 1952 et quatre ans plus tard manifeste à nouveau son soutien à Nasser en lui faisant passer les plans de l’attaque franco-britannique lors de la nationalisation de la Compagnie du canal de Suez en 1956. Mais le raïs n’y croit pas, met les communistes en prison et Henri voit s’éloigner un peu plus son Égypte natale.

    En 1957, lorsqu’il rencontre des membres du réseau Jeanson, « porteurs de valises » du FLN, il est mûr pour passer à autre chose. La lutte pour l’indépendance algérienne sera le grand tournant de son action.

    Après le retrait de Francis Jeanson, grillé, les Algériens demandent à Henri de reprendre la main sur les réseaux d’aide au FLN. Trois ans durant, entouré des compagnons d’Égypte, obligés de partir eux aussi au long des années 1950, de sa femme Rosette, mais aussi des exceptionnelles Joyce Blau et Didar Fawzy-Rossano, il organise les filières de transfert d’argent ou d’armes, d’exfiltration des déserteurs et des militants du FLN. Jusqu’à son arrestation le 20 octobre 1960.

    Mais la prison n’a jamais entravé Henri Curiel : en Égypte, déjà, il convertissait ses gardiens successifs au communisme, il fallait en changer régulièrement, et il organisait des groupes de discussion avec les Frères musulmans. Il s’installe au centre pénitentiaire de Fresnes, comme s’il était chez lui, sa cellule se transforme en séminaire permanent entre Algériens et Français. Lors du ramadan, par solidarité, il invite ses codétenus non musulmans à le suivre, comme lui. Il tient une bibliothèque et organise des cours de yoga, il est particulièrement habile au sirsasana, position tête en bas…

    Cette année et demie de réclusion lui permet surtout d’envisager l’étape suivante de son combat, dans laquelle l’Algérie indépendante jouera un rôle déterminant : ce sera Solidarité, organisation semi-clandestine destinée à apporter une aide très concrète aux indépendantistes et aux antifascistes partout dans le monde, aux Espagnols et Portugais antifranquistes, aux Sud-Africains à l’assaut de l’apartheid, aux Brésiliens, Argentins ou Chiliens contre leurs dictatures, etc. S’y côtoient des anciens de la Résistance, des mouvements communistes égyptiens et des réseaux d’aide au FLN, experts en services multiples : repérage et rupture d’une filature ; impression de tracts et de brochures grâce à un matériel léger ; fabrication de faux papiers ; chiffrement et écriture invisible ; soins médicaux et premiers secours ; maniement d’armes et utilisation des explosifs ; cartographie et topographie. Le financement vient d’Alger, les « instructeurs » d’un peu partout.

    Sous la présidence d’Ahmed Ben Bella, premier président de l’Algérie indépendante, Alger s’est transformé en chaudron révolutionnaire international. Henri Curiel s’y rend plusieurs fois. Comme il n’a toujours pas de passeport, il voyage sous la couverture d’une maison d’édition. Joyce Blau l’accompagne et, sur place, ils retrouvent Didar Fawzy-Rossano, installée en Algérie après l’indépendance – elle fait merveille dans les « chantiers de jeunesse ». Joyce se souvient encore de la demande d’Henri à Ahmed Ben Bella, qu’il rencontre à chacun de ses séjours, d’intercéder auprès de Nasser afin que sa mère, Zephira Curiel, puisse sortir d’Égypte pour rendre visite à ses deux fils en France. Ce qui fut fait. Une belle époque, pleine d’espérance. Jusqu’au renversement de Ben Bella.

    Après 1965, les relations entre Solidarité et l’Algérie sont plus épisodiques. Ainsi, lors du « sauvetage » des pirates de l’air des Black Panthers en 1972. Le 31 juillet de cette année-là, Melvin et Jean McNair, George Brown, George Wright et Joyce Tillerson détournent un avion qui devait relier Detroit à Miami. Ils veulent rallier Alger, où siège la section internationale des Black Panthers. Mais celle-ci entretient de très mauvaises relations avec Houari Boumediene. Henri Curiel et Solidarité organisent alors l’exfiltration des membres du commando vers la France.

    Quatre ans plus tard, le 11 mai 1978, à 14 heures, une foule dense suit le fourgon funéraire qui remonte l’allée centrale du cimetière du Père-Lachaise depuis le boulevard de Ménilmontant. Une immense couronne de lys et de roses recouvre le véhicule dans lequel repose le cercueil d’Henri. Elle porte l’inscription : « À la mémoire d’Henri Curiel. L’Algérie ».

    FranceAlgérieGuerre d'Algérie
    France24 - Monde

    Ukraine : Denys Karachevtsev, le violoncelliste de Kharkiv qui joue dans les ruines pour aider sa ville “héroïque”

    Publié le : 25/03/2022 - 17:36Modifié le : 25/03/2022 - 17:40

    Corentin Bainier Suivre

    Un violoncelliste de Kharkiv a décidé d’utiliser son talent pour récolter des fonds pour aider ses concitoyens. Denys Karachevtsev a publié le 22 mars une vidéo où il interprète une suite de Bach dans les rues détruites de la deuxième ville d’Ukraine, vue des centaines de milliers de fois.

    Il est seul au milieu de la désolation : sur la place de la Victoire, un lieu qu’il explique n’avoir évidemment pas choisi au hasard, Denys Karachevtsev joue le prélude de la suite numéro 5 en do mineur de Jean-Sébastien Bach avec son violoncelle. Le but : créer une image forte et virale. Si la vidéo est encore peu vue sur la page Facebook du musicien, elle a été reprise sur Twitter, où, trois jours après sa publication, elle a dépassé le million de vues. 

    Art amid destruction. A musician is playing cello in central Kharkiv, destroyed by Russia. Video @suspilne pic.twitter.com/pbvsM1GTM7

    March 22, 2022

    “C’est un message aux gens, pour dire que nous sommes forts, que nous aimons notre ville et notre pays et que je vais le soutenir de toutes les façons possibles”, explique Denys Karachevtsev à la rédaction des Observateurs de France 24. Dans sa publication sur sa page Facebook, le musicien diplômé de l’académie nationale Tchaïkovski de Kiev, salue sa ville “héroïque” et donne le lien vers une plateforme permettant de faire des dons à une organisation de volontaires de Kharkiv avec le but de collecter de l’argent pour “de l’aide humanitaire et la restauration de l’architecture de la ville”. 

    D'autres musiciens dans la guerre en Ukraine 

    Selon la police ukrainienne, le 20 mars, plus de 600 bâtiments, dont des écoles, avaient été détruits à Kharkiv.

    D’autres musiciens ont été filmés en train de jouer de leur instrument dans un contexte dramatique depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, comme une violoniste de Kiev dans un abri anti-bombes, ou la pianiste Irina Maniukina jouant du Chopin sur un piano qui avait survécu à une frappe de missile à Bila Tserkva. Une façon pour ces musiciens de résister symboliquement à la guerre, en faisant prévaloir la beauté de la musique sur la violence.

    L’image d’un violoncelliste jouant dans des situations dramatiques ou pour défendre la paix n’est pas nouvelle. En 1996, Vedran Smailovic avait lui joué de son instrument dans les décombres de Sarajevo. Et en 1989, le violoncelliste Mstislav Rostropovitch était devenu mondialement célèbre en jouant au pied du mur de Berlin au moment de sa chute.

    Télécharger l'application

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    New York Times - World

    A New International Airport Is Not Quite Ready for Takeoff

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    Mexico’s president inaugurated the first of a series of long-promised infrastructure projects — possibly a little too soon.

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    By Maria Abi-Habib and Elda Cantú

    MEXICO CITY — It is almost impossible to find water to drink throughout the entire, spanking new airport. The unfinished access roads still need signs, compelling confused drivers to reverse down the freeway. The only transnational flight scheduled for the foreseeable future is from Venezuela.

    With much fanfare and few logistical considerations, the Felipe Ángeles International Airport, north of Mexico City, was unveiled on Monday, the first of many large-scale infrastructure projects that President Andrés Manuel López Obrador promised to deliver before his six-year term ends in 2024.

    The airport’s opening might seem premature, but it comes just weeks before a referendum on whether the president should step down well in advance of the end of his mandatory single term. Mr. López Obrador appeared eager to deliver on at least one of those promised projects before the vote. “It’s a work of the people,” Mr. López Obrador said at the inaugural ceremony, as supporters chanted “yes he could!”

    The airport’s long-term success could significantly influence the prospects of the party he started roughly a decade ago, Morena. But for now, the airport, like many of the president’s big-ticket projects, may not offer as many economic or political benefits as he hopes.

    The projects include a giant new oil refinery, which would be coming at a time when production is falling for the state-owned petroleum company, and the Tren Maya, a train that will take tourists from the beaches of Cancún deep into the Yucatán Peninsula.

    “These infrastructure projects are not viable and will be subsidized by the government for years to come,” said Denise Dresser, a prominent political scientist and columnist based in Mexico City.

    Some analysts are more optimistic. Rogelio Rodríguez Garduño, a professor of aeronautical law at the Universidad Nacional Autónoma de México who wrote Mexico’s current civil aviation law, says the new airport could eventually become profitable if it focuses on becoming a hub for low-cost carriers.

    Mr. López Obrador came to power in 2018, in a fire-and-brimstone campaign focused on the deep-seated corruption of past governments. He claimed that his predecessor, Enrique Peña Nieto, had stolen his victory during the 2012 presidential election. Although the vote was close, international observers said that Mr. Peña Nieto had won fairly.

    Known for holding grudges, Mr. López Obrador stopped the construction of an airport that Mr. Peña Nieto conceived — located closer to Mexico City — although the government had already spent some $3 billion and completed about 30 percent of that project. It was meant to be a hub for the region, the Heathrow Airport of Latin America, with a total price tag of $13 billion. But Mr. López Obrador said that Mr. Peña Nieto's airport was “a big heist” that was being built in “the worst location.” His alternative airport would be in the right place and cost a lot less, a symbol of the austerity he championed.

    Although Mr. Lopez Obrador initially said Felipe Ángeles would cost about $3.7 billion, the government has recently earmarked $2 billion for the project. Much remains to be done and spending could rise further.

    While many analysts agree with Mr. López Obrador that corruption has been endemic in past administrations — and have applauded his government for its lack of serious scandals — they believe that canceling the previous airport project was a mistake.

    Felipe Ángeles was built on a military air base by the Mexican army and will operate two runways for commercial use, compared to the five planned for in Mr. Peña Nieto’s government. The new airport will accommodate 20 million passengers annually, compared to the 125 million that the scrapped airport had been designed to handle, which would have made it the second largest in the world.

    Instead of building one airport for Mexico City to accommodate domestic and international flights — as the original project had envisioned — Felipe Ángeles will work in tandem with the capital’s existing airport, which is overburdened and aging.

    But beyond the plaque hanging above the terminal, there is little evidence that Felipe Ángeles will soon be a global hub.

    Currently, Mexican carriers are not able to fly from Felipe Ángeles to the United States after the Federal Aviation Administration downgraded its air safety rating for Mexico last year. Air industry experts have also warned that the mountains surrounding Felipe Ángeles could make takeoff and landing dangerous.

    So far, a handful of Mexican carriers announced that they will operate a few domestic flights from Felipe Ángeles, while the only international airline to commit is the Venezuelan carrier Conviasa.

    Felipe Ángeles is about 30 miles from Mexico City, the roads leading to it are incomplete and the unfinished rail line linking the airport to the capital will not open until 2023. That will make it difficult for passengers flying from elsewhere in Mexico to land at Felipe Ángeles and then take the long journey to the current international airport for a connecting flight abroad. It could take up to three hours to reach Felipe Ángeles from the capital, known for its chockablock traffic.

    The first major infrastructure project to be delivered, Felipe Ángeles was supposed to showcase the capability and thriftiness of the government just weeks before a national referendum on whether the president should complete his six-year term. The referendum, proposed by Mr. López Obrador, is anticipated to have a light turnout, with his supporters expected to show up and his detractors to stay home.

    Critics say some of the projects may turn out to be white elephants — unviable pet projects. If they fail, it will likely be after Mr. López Obrador inaugurates them, cuts the red ribbon and steps down, his term ending in 2024.

    A candidate from Morena, the party the president founded, is expected to clinch the next national election. If the projects prove unsuccessful it will likely be on the next government’s watch, analysts say, possibly leaving Mr. López Obrador free of blame.

    At Monday’s inauguration, thousands of Mr. López Obrador’s supporters arrived to cheer the president on. Traditional bands played Mexican tunes, while several people searched vainly for a connection to make calls or send text messages from the remote airport.

    The president lambasted his critics and hailed the airport’s success. Mr. López Obrador still remains one of the world’s most popular leaders, with an approval rating that has hovered above 60 percent since he took office in 2018, though it has slipped recently as Mexico has battled an economic slowdown.

    Mr. López Obrador’s supporters hail him for being a down-to-earth leader, a rare president who listens to the average Mexican and is concerned with the well-being of the underclass.

    “You see it, you feel it, AMLO is present!” supporters chanted at Monday’s airport inauguration, using a nickname for Mr. López Obrador.

    Ana Sosa and Anatoly Kurmanaev contributed reporting from Mexico City.

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    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : le QG des forces aériennes ukrainiennes bombardé

    Le président américain Joe Biden est arrivé, vendredi 25 mars, en Pologne pour inspecter la frontière occidentale de l’Otan, alors que les combats se poursuivent en Ukraine.

    Contre-offensive ukrainienne à Kherson

    Selon un haut responsable du Pentagone cité par Le Parisien, le contrôle Kherson, seule ville majeure de l’Ukraine totalement conquise par les Russes, est « désormais contesté », par les forces ukrainiennes. « Nous ne pouvons dire exactement qui contrôle Kherson, mais le fait est qu’elle n’est plus aussi solidement sous contrôle russe qu’auparavant », a fait savoir cette source. 

    Emmanuel Macron défend la fin de la dépendance à l’énergie russe

    En marge d’un sommet du Conseil de l’Europe, vendredi 25 mars, Emmanuel Macron a plaidé pour une sortie de « la dépendance aux énergies fossiles russes », avec comme principaux outils l’achat groupé, pour lequel la Commission européenne aura mandant, et la réforme du prix de l’électricité. « Nous voulons maîtriser les prix sans prendre le risque de ne plus être approvisionnés », a-t-il affirmé. Le président français a ajouté qu’il allait à nouveau discuter avec Vladimir Poutine sous « 48 à 72 heures » pour arrêter les modalités d’une évacuation des civils de Marioupol en partenariat avec la Grèce et la Turquie.

    Frappe russe contre un centre de commandement à Vinnytsia

    Le centre de commandement des forces aériennes ukrainiennes, situé à Vinnytsia, dans le centre du pays, a été touché, vendredi 25 mars par une frappe russe, relate Le Point. « Les Russes ont tiré six missiles de croisière. Certains ont été abattus par la défense antiaérienne. Les autres ont touché plusieurs bâtiments, causant des dommages significatifs », a annoncé le commandement aérien ukrainien, sans donner de bilan humain. 

    L’ambassadeur de Russie en France convoqué

    Le ministère des Affaires étrangères a convoqué, vendredi 25 mars, l’ambassadeur russe à Paris, après la publication sur le compte Twitter de l’ambassade de caricatures « inacceptables ». Rapidement retirés, les dessins montraient notamment des personnages symbolisant les différents pays européens, dont la France, en train de lécher le postérieur de l’Oncle Sam. « Nous nous efforçons de maintenir un canal de dialogue exigeant avec la Russie », mais ces « agissements sont parfaitement inappropriés », a déclaré le Quai d’Orsay.

    Le Donbass, objectif « principal » de l’armée russe

    « Les capacités de combat des forces ukrainiennes ont été réduites de manière importante, ce qui permet (…) de concentrer le gros des efforts sur l’objectif principal : la libération du Donbass », a déclaré l’adjoint au chef de l’état-major russe, Sergueï Roudskoï, cité par Le Parisien. L’armée russe dit avoir atteint ses objectifs initiaux. Des déclarations qui laissent imaginer une nouvelle approche des négociations, puisque Kiev a déjà dit être prêt à discuter de l’avenir de cette région russophone, au cœur du conflit qui dure entre les deux pays depuis 2013.

    Pas d’avancée sur les points cruciaux des négociations, selon la Russie

    Moscou reconnaît avoir perdu 1 351 soldats

    Près de 300 décès redoutés dans la frappe du théâtre de Marioupol

    Environ 300 morts sont redoutées dans le théâtre de Marioupol, qui a été bombardé par l’aviation russe le 16 mars, tandis que des centaines de personnes y étaient abritées. L’annonce a été faite ce vendredi par la mairie de la ville, qui cite des témoins. « Des témoins ont des informations selon lesquelles environ 300 personnes sont mortes au théâtre dramatique de Marioupol à la suite d’un bombardement par un avion russe. Jusqu’au bout, on ne veut pas croire à cette horreur, a écrit la mairie de Marioupol sur son compte Telegram, comme le relaye BFM TV. Jusqu’au bout, on veut croire que tout le monde est sauf. Mais les témoignages de ceux qui se trouvaient à l’intérieur du bâtiment au moment de cet acte terroriste disent le contraire. » 

    L’Otan se refuse à un « vide sécuritaire » dans l’Arctique 

    L’Otan ne peut se permettre de laisser s’installer un « vide sécuritaire » dans l’Arctique, objet d’une « compétition stratégique grandissante » avec la Russie et la Chine. Ces propos ont été tenus par son secrétaire général, Jens Stoltenberg, comme le relaye 20Minutes« Nous ne pouvons [pas] nous permettre un vide sécuritaire dans le Grand Nord. Cela pourrait nourrir les ambitions russes, exposer l’Otan et soulever le risque de malentendus », a estimé Jens Stoltenberg à l’occasion d’une visite sur la base de Bardufoss, dans le nord de la Norvège. Là-bas, se déroulent actuellement d’importants exercices militaires. 

    L’exclusion de la Russie du G20 minimisée 

    Moscou a minimisé la portée d’une éventuelle exclusion du G20, souhaitée par les Etats-Unis, jugeant qu’un tel coup ne serait pas « mortel », relate BFM TV« En ce qui concerne le format G20, il est important. Mais dans les circonstances actuelles, alors que la plupart des membres sont dans un état de guerre économique avec nous, il ne se passerait rien de mortel » en cas d’exclusion de Moscou, a estimé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, auprès de la presse. 

    Biden accusé par le Kremlin de vouloir « détourner l’attention » du programme d’armement chimique et biologique américain  

    Ce vendredi, le Kremlin a accusé le dirigeant des Etats-Unis, Joe Biden, de s’évertuer à « détourner l’attention » – par le biais de ses déclarations sur les inquiétudes occidentales de recours par la Russie aux armes chimiques – du programme d’armement chimique et biologique américain en Ukraine, indique Le Monde« Il est clair que les Américains tentent de détourner l’attention en parlant d’une prétendue menace russe, sur fond du scandale provoqué […] par les programmes de développement des armes chimiques et biologiques que les Etats-Unis ont mis en place dans plusieurs pays, y compris en Ukraine », a réagi auprès des médias le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. 

    Des fosses communes à Marioupol

    Comme le rapporte 20Minutes ce vendredi, la chef de l’équipe des droits de l’Homme de l’ONU en Ukraine a confié que les observateurs recevaient de plus en plus d’informations concernant des fosses communes dans la ville de Marioupol, située en Ukraine, dont une qui semblait contenir 200 corps. « Nous avons de plus en plus d’informations sur les fosses communes qui s’y trouvent », a expliqué Matilda Bogner à la presse par liaison vidéo depuis l’Ukraine, assurant ensuite que certaines des preuves provenaient d’images satellites.

    Décès d’un aumônier militaire en Russie

    Un aumônier militaire a été tué par des tirs ukrainiens de roquettes « Smertch » sur un village frontalier russe situé non loin de la ville ukrainienne de Kharkiv, actuellement en proie à de violents combats. Cette information a été révélée ce vendredi par l’Eglise orthodoxe. « Le père (Oleg Artiomev) se trouvait [jeudi] soir dans le village de Jouravliovka lorsqu’il est tombé sous les tirs de Smertchs ukrainiens, mourant dans l’exercice de ses fonctions », a détaillé le département militaire de l’Eglise, comme l’indique BFM TV. C’est le premier décès en territoire russe survenu à la suite de tirs ukrainiens qui a été rendu public depuis le début de la guerre en Ukraine.

    Une réserve de carburant bombardée

    Le ministère ukrainien des Situations d’urgence a confirmé ce vendredi « un bombardement » survenu la veille « vers 18 heures GMT », c’est-à-dire 19 heures, heure française, au niveau de « la réserve de carburant de Kalynivka », qui se trouve à 40 kilomètres au sud-ouest de Kiev. « Il n’y a aucune menace de propagation du feu en dehors de la réserve », a précisé la même source, dont les propos sont cités par 20Minutes. L’incendie était toujours en cours ce vendredi matin. « On a vu l’explosion, c’était vraiment puissant, a témoigné un agent de sécurité du site. Heureusement, il n’y a pas de victimes. »

    L’UE sommée de fermer ses frontières avec la Russie et le Bélarus

    L’Ukraine a demandé ce vendredi à l’Union européenne de fermer ses frontières avec la Russie et le Bélarus, pays allié de Moscou dans l’offensive menée depuis un mois par l’armée russe en Ukraine, relaye BFM TV. « Le ministère des Infrastructures propose à l’UE de bloquer complètement les liaisons terrestres et maritimes avec la Russie et le Bélarus », a fait savoir le ministère ukrainien sur Telegram, arguant ensuite que ces « mesures [sont] nécessaires » pour « arrêter la fourniture au pays agresseur de biens à double usage pouvant être utilisés à des fins militaires ».

    Moscou nie toute violation du droit international

    La Russie a démenti ce vendredi toute violation du droit international, après avoir été accusée par l’Ukraine d’avoir utilisé des bombes au phosphore, relate 20Minutes. « La Russie n’a jamais violé aucune convention internationale », a assuré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, interrogé par les médias au sujet des accusations ukrainiennes.

    La Russie dénonce les relents « hitlériens » du discours européen

    Le chef de la diplomatie russe a jugé ce vendredi que les dirigeants européens tenaient un discours aux relents « hitlériens » contre la Russie, qui est visée par d’importantes sanctions, observe BFM TV. « On nous a déclaré une véritable guerre hybride totale. Ce terme [de guerre totale, Ndlr] qu’utilisait l’Allemagne hitlérienne est désormais prononcé par beaucoup de politiciens européens lorsqu’ils expliquent ce qu’ils veulent faire de la Russie », a déclaré Sergueï Lavrov, à l’occasion d’une réunion organisée avec des représentants d’une fondation diplomatique russe.

    Au moins quatre civils tués à Kharkiv

    Comme le rapporte France 24, un bombardement russe sur un centre médical de Kharkiv, dans l’est de l’Ukraine, a fait au moins quatre morts et trois blessés. L’annonce a été faite ce vendredi par la police régionale de la deuxième ville du pays.

    Moscou dit avoir détruit la plus grande réserve de carburant de l’armée ukrainienne

    La Russie a affirmé, ce vendredi, avoir détruit, la veille, la plus grande réserve de carburant de l’armée ukrainienne, à proximité de Kiev, grâce à des missiles de croisière. « La plus grande réserve de carburant qui restait à l’armée ukrainienne, qui servait à approvisionner les unités dans la partie centrale du pays, a été détruite », a précisé le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov, dans un communiqué cité par BFM TV.

    Berlin vise une « quasi-indépendance » au pétrole russe

    L’Allemagne a confié ce vendredi qu’elle allait fortement et rapidement réduire sa dépendance vis-à-vis des ressources énergétiques de la Russie. Et cela, en se passant de son charbon d’ici l’automne et de son pétrole à la fin de l’année. « D’ici le milieu de l’année, les importations de pétrole russe en Allemagne devraient avoir diminué de moitié, à la fin de l’année, nous visons une quasi-indépendance », a observé le ministère de l’Economie dans un communiqué cité par 20Minutes, avant d’indiquer que « d’ici l’automne, nous [pourrons] devenir globalement indépendants du charbon russe ». Concernant le gaz, l’Allemagne pourra être « largement indépendante […] d’ici mi-2024 », a-t-il également estimé.

    Une déportation « de force » de certains Ukrainiens ? 

    En Ukraine, la situation de la ville de Marioupol, située sur la mer d’Azov et grandement bombardée, continue de se dégrader. Ainsi, les Ukrainiens dénoncent la déportation « en masse » d’habitants vers la Russie, nous apprend 20Minutes ce vendredi. Le maire de Marioupol, Vadym Boychenko, a évoqué la veille, sur Telegram, un dernier bilan de 15 000 habitants qui auraient selon lui été emmenés « de force » à bord de bus, mais également « la confiscation des passeports ukrainiens » de nombre d’habitants coincés sur place.

    Attal : Macron a « toujours dit les choses » à Poutine 

    Tandis qu’Emmanuel Macron a été vivement critiqué ce jeudi par Yannick Jadot, pour sa relation avec Vladimir Poutine, à qui il reproche de le tutoyer et de l’avoir reçu au fort de Brégançon, Gabriel Attal a répliqué en ces termes au micro de France Info ce vendredi : « Il a toujours dit les choses droit dans les yeux. » Selon le porte-parole du gouvernement, « la Russie ne va pas déménager, la Russie c’est un voisin ». Après quoi, il a défendu le fait qu’il fallait « continuer à dialoguer mais en se disant les choses »

    « Notre objectif, c’est de pousser la Russie à revoir ses calculs et ses plans », a par ailleurs précisé Gabriel Attal, qui a assuré ensuite que « non », les entreprises françaises n’étaient pas forcées de quitter le pays qui a envahi l’Ukraine un mois plus tôt. « En revanche, elles n’ont pas la possibilité d’investir sur de nouveaux projets ou autres en Russie », a-t-il ensuite observé. 

    🗣 Guerre en Ukraine : « la Russie restera un voisin donc il faut continuer à dialoguer » avec Vladimir Poutine, justifie Gabriel Attal, alors que Yannick Jadot accuse Emmanuel Macron de complaisance. pic.twitter.com/HBU75E1O8j

    — franceinfo (@franceinfo) March 25, 2022

    « Attention de ne pas pousser la Russie dans les bras de la Chine » 

    Ce vendredi, au micro de BFM TV, Jordan Bardella a mis en garde vis-à-vis du risque de « pousser la Russie dans les bras de la Chine ». Et d’ajouter peu après, pour étayer son raisonnement : « En partant de Russie, on va laisser des infrastructures, on va permettre à la Russie de s’enrichir, et moi, j’ai déjà entendu la diplomatie chinoise inviter ces entreprises, y compris ces grands groupes à venir combler le vide. » Ensuite, il a tenu à alerter sur un autre point, toujours en lien avec la guerre en Ukraine et l’offensive russe : « Attention à ne pas créer un monstre, une hyperpuissance avec le pays le plus peuplé du monde et le pays le plus grand du monde. » 

    Les sanctions sont arrivées « un peu tard »

    Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est adressé ce jeudi à l’Union européenne, relate BFM TV. Il a estimé que les sanctions contre Moscou étaient arrivées « un peu tard » : « Vous avez appliqué des sanctions. Nous vous en sommes reconnaissants. Ce sont des mesures fortes. Mais c’est un peu tard. Parce que si elles avaient été préventives, la Russie ne serait pas entrée en guerre. » 

    Marioupol : des habitants piégés

    La mairie de Marioupol, en Ukraine, demande de l’aide, car que des habitants « commencent à mourir de faim à l’intérieur de la ville », relate The Kyiv Independant. « De plus en plus de personnes se retrouvent sans nourriture alors que les multiples tentatives de créer des couloirs humanitaires et de fournir de l’aide ont échoué, les troupes russes continuant à violer les accords de cessez-le-feu », indique le média ukrainien.

    ⚡️Mariupol City Council calls for help as residents begin to die from starvation.

    More and more people are left without any food while multiple attempts to create humanitarian corridors and to provide aid have failed as Russian troops continue to violate ceasefire agreements.

    — The Kyiv Independent (@KyivIndependent) March 24, 2022

    Nuit calme à Kiev

    La nuit a été « relativement tranquille » à Kiev, en Ukraine, selon les informations de France 24. Toutefois, les combats continuent autour des villes satellites de la capitale, en direction du Nord-Ouest. Par ailleurs, des combats importants se sont déroulés au sud-ouest de Kiev, à proximité de Vasylkiv, d’après un conseiller du ministère de l’Intérieur ukrainien qui s’est exprimé à la télévision ukrainienne, indiquent nos confrères.

    « Il est nécessaire de chercher la paix »

    Après un mois de guerre, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dont les propos sont cités par BFM TV, a exhorté la Russie à « chercher la paix ». Avant de préciser que si les forces russes « savaient ce qui les attend, [il est] sûr qu’elles auraient peur de venir ici. » Une déclaration qu’il a ensuite achevée de cette manière : « J’ai parlé au président de la Lituanie, Nauseda, au Premier ministre d’Israël, Bennett, et au Premier ministre du Royaume-Uni, Johnson. Tout cela pour que la Russie comprenne une chose, à savoir qu’il est nécessaire de chercher la paix. La Russie doit également chercher la paix. »

    Ce vendredi 25 mars marque le 30e jour de la guerre en Ukraine et de l’offensive menée par la Russie. Le dirigeant américain, Joe Biden, est attendu dans la ville de Rzeszow, située à environ 80 kilomètres de la frontière avec l’Ukraine, à l’occasion d’une visite en Pologne, seconde étape de son voyage en Europe. L’annonce a été faite ce jeudi par la Maison-Blanche, relaye BFM TV. Après être arrivé de Bruxelles, le chef de l’Etat sera reçu par le président polonais Andrzej Duda et recevra un briefing sur la réponse humanitaire face aux réfugiés qui fuient l’invasion russe. Ensuite, il rencontrera des soldats américains positionnés sur le flanc-est de l’Otan, comme indiqué par la Maison-Blanche dans un communiqué. « L’OTAN n’a jamais été aussi unie qu’aujourd’hui », a tweeté Joe Biden au cours de la nuit de jeudi à vendredi. Et d’ajouter ensuite que Vladimir Poutine « obtient exactement le contraire de ce qu’il avait l’intention d’obtenir en se rendant en Ukraine. » 

    NATO has never been more united than it is today.

    Putin is getting exactly the opposite of what he intended to have as a consequence of going into Ukraine.

    — Joe Biden (@JoeBiden) March 25, 2022

    Les Etats-Unis et l’UE annoncent une « task force »

    Ce vendredi, le président américain, Joe Biden, ainsi que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ont annoncé la création d’un groupe de travail conjoint qui aura pour finalité de réduire la dépendance de l’Europe au pétrole et au gaz russes, relaye BFM TV. Ce groupe aura pour objectif de trouver de nouvelles sources d’approvisionnement. Ainsi, la Maison-Blanche a fait savoir que les Etats-Unis s’efforceraient de fournir à l’Europe au moins 15 milliards de mètres cubes de gaz naturel liquéfié en 2022. Et cela, en partenariat avec d’autres pays.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Hommage à Yves Saint Laurent : six musées parisiens mettent à l'honneur ses créations

    Publié le : 25/03/2022 - 16:26

    Louise DUPONT Suivre

    À l'occasion du 60ème anniversaire de la première collection de la maison de haute couture Yves Saint Laurent, six musées parisiens donnent rendez-vous au public pour découvrir des pièces iconiques qui mêlent art et mode. Louise Dupont s'est rendu au Musée d'Art Moderne de Paris, où plusieurs créations du couturier se sont glissées dans les collections permanentes du musée. Visite guidée.

    Yves Saint Laurent s'expose dans six musées à Paris pour les 60 ans de son premier défilé

    Virgil Abloh, directeur artistique des collections pour homme de Louis Vuitton, est mort

    Mode

    Haute couture été 2022 : la quête de l’ivresse et de la joie de vivre

    L'Humanité

    Réfugiés. « À la frontière franco-italienne, la police bafoue le droit international »

    Entretien

    Dans la vallée transfrontalière de la Roya et à Menton, les associations dénoncent les refoulements illégaux de réfugiés venus d’Ukraine mais originaires de pays tiers. Entretien avec l’avocate Mireille Damiano.

    Émilien Urbach

    À l’appel de Roya Citoyenne, d’Emmaus Roya et de collectifs d’habitants de la vallée transfrontalière, un rassemblement doit se tenir, samedi 26 mars, à 16 heures, devant la gare SNCF de Breil-sur-Roya (Alpes-Maritimes) pour dénoncer les discriminations dont font l’objet les personnes exilées lorsqu’elles ne sont pas Ukrainiennes. L’avocate Mireille Damiano précise pour l’Humanité le contexte de cette mobilisation.

    Mireille Damiano avocate, ex-présidente du SAF

    Pourquoi organiser cette mobilisation, ce week-end, dans la vallée de la Roya ?

    Nous avons été alertés, dimanche 20 mars, par des observateurs bénévoles, côté italien, que deux personnes de nationalité indienne et vivant régulièrement en Ukraine jusqu’au déclenchement de la guerre, venaient d’être refoulées par la Police de l’air et des frontières (PAF). L’un avait un visa qui venait d’être prolongé par les autorités ukrainiennes. L’autre disposait d’un titre de séjour en bonne et due forme. J’ai alors pris contact avec la Police italienne, qui m’a confirmé que 36 personnes avaient fait l’objet du même traitement depuis le 24 février. Depuis, plusieurs dizaines d’autres personnes ont pu être concernées.

    Est-ce légal ?

    Le préfet assume complètement ces procédures de refoulement. Il l’a dit dans la presse. Mais nous sommes face à des violations caractérisées du droit international. Ce n’est pas à la PAF de faire le tri entre ceux qui peuvent ou non entrer en France, ni de statuer sur qui pourra ou non bénéficier d’une protection internationale. Le Conseil de l’Europe a décidé, le 4 mars 2022, d’activer, pour toutes les personnes fuyant l’Ukraine, le dispositif exceptionnel de protection temporaire prévu à l’article 5 de la directive du 20 juillet 2001. Le 8 mars, la commission européenne a précisé que cela concernait de multiples catégories de personnes et qu’il était « capital que toutes (…), sans exception, soient traitées avec le plus grand respect et le plus grand soin. » Ce n’est pas le cas lorsqu’on renvoie des personnes à la rue à Vintimille.

    La France a-t-elle précisé le cadre d’application de ces mesures européennes au niveau national ?

    Oui, le 10 mars. Une circulaire ministérielle prévoit d’autoriser l’entrée sur le territoire des ressortissants ukrainiens, de leur famille, des ressortissants de pays tiers bénéficiant d’une protection internationale ou nationale équivalente et de ceux qui résidaient en Ukraine sur la base d’un titre de séjour en cours de validité, sauf s’ils sont en mesure de rentrer dans leur pays d’origine dans des conditions « sûres et durables ».

    C’est sans doute ce dernier point qui permet au préfet des Alpes-Maritimes de justifier les pratiques de la PAF ?

    En effet, mais la circulaire ministérielle précise : « Pour l’application de ces dispositions, vous convoquerez l’intéressé à un entretien au cours duquel vous procéderez à l’examen de sa situation individuelle. » C’est ce droit à un entretien individuel qui est bafoué par la PAF. Ajoutons que la commission européenne a indiqué que les ressortissants de pays tiers fuyant l’Ukraine pouvaient également bénéficier du rapprochement familial, à l’issue du même type d’entretien. Les deux Indiens refoulés dimanche souhaitaient rejoindre de la famille en région parisienne.

    Les violations du droit à la frontière franco-italienne ne sont pas une nouveauté…

    C’est l’objet du rassemblement prévu ce week-end. Samedi 21 mars, des bénévoles associatifs ont observé toute la journée les contrôles de Police effectués dans les trains en gare de Menton. De nombreux contrôles au faciès ont très clairement été constatés. Nous continuons d’observer par ailleurs le refoulement de nombreux jeunes mineurs. C’est pourquoi nous avons décidé d’interpeller sans attendre le préfet par une lettre ouverte. Nous demandons que le droit et la décision du Conseil de l’Europe soient appliqués sans dévoiement.

    réfugiésréfugiés Ukraine
    New York Times - World

    ‘Soy mayor, no idiota’. La protesta de un hombre llama la atención de los bancos españoles

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    El perfil del sábado

    Una campaña organizada por un médico retirado y paciente de Parkinson se opone al cierre de las sucursales bancarias; su petición tuvo eco en una población que envejece con rapidez.

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    Por Raphael Minder

    MADRID — Debido a que tiene la enfermedad de Parkinson y el temblor de sus manos dificultan pulsar los botones, a Carlos San Juan de Laorden, un doctor español retirado, se le dificulta retirar dinero del cajero automático.

    Así que cuando, en diciembre, su banco redujo las horas de atención en sucursal, y luego le informó que la única forma de contactar con un agente de servicio al cliente era concertar una cita a través de una aplicación que le parecía muy complicada, San Juan, de 78 años, no solo se sintió agobiado sino agraviado.

    “Con cortesía, me informaron que podía cambiar de banco si no estaba contento”, dijo. “Tengo mi dinero en el mismo banco desde hace 51 años, desde que me pagaron mi primer sueldo, y molesta darse cuenta que el mundo digital nos ha deshumanizado hasta tal punto que la lealtad ya no vale para nada”.

    Indignado, San Juan inició una petición en internet que tituló “Soy mayor, no idiota” con el argumento de que los bancos y otras instituciones deberían atender a todos los ciudadanos en lugar de marginar a los de más edad y más vulnerables de la sociedad en su intento por mudarse a los servicios en línea.

    En dos meses, su petición reunió más de 600.000 firmas y atrajo la atención de los medios locales y al final obligó a los bancos y al gobierno de España a responder. San Juan se convirtió en una pequeña celebridad en España y fue invitado a aparecer en una seguidilla de programas televisivos para hablar de sí mismo y de la campaña.

    En febrero, San Juan asistió a la firma del protocolo en el Ministerio de Asuntos Económicos en Madrid en el que los bancos prometieron ofrecer mejores servicios a los clientes de la tercera edad, entre ellos volver a ampliar el horario de operación de sucursales, darle prioridad a los adultos mayores en ventanilla y también simplificar la interfaz de sus páginas web y aplicaciones.

    En la ceremonia de firma, José María Roldán, presidente de la Asociación Española de Banca, agradeció a San Juan por llamar la atención hacia un problema que, dijo, los bancos habían pasado por alto. “Hemos visto que hacían falta nuevas medidas para no dejar atrás a estos colectivos vulnerables”, dijo Roldán, cuya asociación aglutina a gigantes como Banco Santander y BBVA.

    España cuenta con la de las poblaciones de más rápido envejecimiento del mundo, con 9,3 millones de habitantes que superan los 65 años de edad, una quinta parte de la población. Antes de la llegada de la pandemia, España proyectaba superar a Japón como el país con la mayor esperanza de vida del mundo, según un estudio del Instituto de Evaluación y Métricas de Salud en Seattle.

    Pero en la década pasada, la red bancaria de España también se ha encogido dramáticamente tras una crisis financiera que obligó al país a negociar un rescate internacional en 2012. Donde solía haber una sucursal bancaria en cada aldea española e intersección urbana, los bancos españoles han reducido por la mitad la cantidad de sucursales a unas 20.000 tras la crisis.

    San Juan no se opone a la tecnología: para este artículo se comunicó por WhatsApp y Skype. Pero cree que los adultos mayores no deberían pagar el precio de una transición digital que ha permitido que los bancos y otras instituciones reduzcan su personal significativamente y lleven a cabo otros recortes.

    De hecho, San Juan dijo que era una ironía que pocas de las personas de la tercera edad que la petición buscaba defender estuvieran entre los firmantes, posiblemente porque no están en internet. Aún así, dijo, “generamos simpatía en mucha gente joven, empezando con mis propias nietas que ven con gran preocupación mi estado de salud, y muchos otros jóvenes que tienen algún pariente que no sabe utilizar las Apps, y en algunos casos ni se puede permitir comprar un smartphone”.

    Hace 13 años, San Juan tuvo que retirarse anticipadamente, cuando le diagnosticaron Parkinson y el temblor le dificultaba mucho llevar a cabo sus labores como urólogo en Valencia, la ciudad del este de España donde reside. Desde entonces, San Juan pasaba el tiempo escuchando jazz, leyendo libros de historia y novelas de espías, hasta que se convirtió en un inesperado activista.

    Aunque reconoce que la transición digital es imparable, San Juan dijo que las autoridades y las principales instituciones tenían el deber de hacer que el cambio fuera “menos abrupto” para las poblaciones mayores y grupos vulnerables. Casi todas las instituciones públicas o empresas privadas ahora orillan a las personas a comunicarse vía internet, incluso en el sector de cuidado a la salud, donde San Juan trabajó toda su vida.

    De no ser por el Parkinson, San Juan dijo que habría querido trabajar más años, aunque mira con recelo los cambios en la profesión que exigen más consultas remotas con los pacientes.

    “En mi opinión, la medicina necesita un trato humano, es decir necesita mirar a su paciente a los ojos, hablar con él, y a los mejor ofrecerle palabras de consuelo si fuese necesario”.

    San Juan también observó que el modelo de la sociedad española en el que distintas generaciones vivían bajo el mismo techo y se ayudaban mutuamente, cambiaba con rapidez y ponía en aprietos a los viejos. De joven, San Juan vivió un tiempo con su única abuela. Luego de que su suegra quedó viuda, ella vivió sus últimos 15 años con él y su esposa.

    Agregó que, debido a su especialidad médica, hace mucho que se sensibilizó a los desafíos que enfrentan las personas mayores.

    “Soy urólogo, y eso significa que muchos de mis pacientes han sido gente mayor, lo que me ha ayudado entender siempre de manera clara que las sensaciones de pérdida y sufrimiento suelen crecer con la edad”, dijo San Juan.

    En cuanto a los bancos, San Juan dijo que su decepción surgió del hecho de que las instituciones no dudaron en pedir miles de millones de dólares de fondos de los contribuyentes para que los rescataran durante la crisis hace una década. Pero cuando la COVID-19 empezó a propagarse, aseguró, los mismos bancos usaron la pandemia como excusa para cerrar más sucursales. Según datos del Banco de España, más de 3000 sucursales cerraron en España entre el segundo trimestre de 2020 y el tercero de 2021.

    “El coronavirus ha ofrecido la excusa perfecta para que los bancos y otras instituciones obliguen a la gente a mantenerse lejos, actuar como robots, y al mismo tiempo han obligado a los clientes hacer el trabajo que antes hacían los empleados de la banca”, dijo.

    Algunos bancos tomaron medidas para compensar la reducción de su presencia. En 2020, Banco Santander firmó un acuerdo con el servicio postal español para permitir a sus clientes retirar efectivo en las oficinas de correos de unos 1500 municipios donde el banco no cuenta con sucursal. Pero San Juan cree que, dado que millones de jubilados están obligados a retirar el pago de su pensión de los bancos, las instituciones aún tienen mucho por hacer para atender a aquellos de cuyos ahorros dependen, en lugar de priorizar a sus accionistas.

    “Los bancos necesitan el dinero de los pensionistas, pero eso tendría que significar que tienen que actuar como un servicio público. Si no, el gobierno tendría que proporcionarnos otra manera de recibir este dinero que es nuestro”, dijo. “No se puede pedir a gente mayor hacer cola durante horas bajo el sol ardiente o la lluvia para sacar sus ahorros”.

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    France24 - World

    Saudi authorities assure Formula 1 drivers top security after oil facility attacks

    Issued on: 26/03/2022 - 15:49

    NEWS WIRES

    Formula One drivers on Saturday said they would race in Sunday's Saudi Arabian Grand Prix after long talks and reassurances from Saudi government ministers that security was being ramped up to the maximum in the wake of attacks on an oil facility near the Jeddah street circuit on Friday.

    Drivers met for more than four hours at the Jeddah Corniche circuit at a gathering that stretched into early Saturday morning after Formula One and local organisers had already said the race would go ahead as planned, casting doubt on whether they would actually race.

    They did not speak to the media after the meeting but team bosses confirmed the race was on.

    "We went into long discussions between ourselves, with our team principals, and with the most senior people who run our sport," drivers body GPDA said in a statement.

    "A large variety of opinions were shared and debated and, having listened not only to the Formula One powers but also to the Saudi government ministers who explained how security measures were being elevated to the maximum, the outcome was a resolution that we would practise and qualify today and race tomorrow."

    Yemen’s Iran-backed Houthis on Friday said they launched attacks on Saudi energy facilities. The Saudi-led coalition fighting them said state-owned oil giant Aramco’s petroleum products distribution station was hit, causing a fire in two tanks but no casualties.

    A huge plume of black smoke rose over Jeddah to the east of the track as cars went around the street circuit during Friday's first practice.

    In their GPDA statement, drivers said seeing the smoke had made it difficult to remain fully focused as they tackled the blind, high-speed sweeps and flat-out stretches of the track located on the shores of the Red Sea.

    "Perhaps it is hard to comprehend if you have never driven an F1 car on this fast and challenging Jeddah track, but on seeing the smoke from the incident it was difficult to remain a fully focused race driver and erase natural human concerns," they said.

    Drivers will now take part in the final session of practice followed by qualifying on Saturday. Team bosses will also appear at their usual press conference on Saturday.

    (REUTERS)

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    F1’s Hamilton not ‘comfortable’ racing in Jeddah as Riyadh accused of ‘sportswashing’ rights abuses

    Saudi Arabian Grand Prix continues 'as planned' despite Houthi attack on oil facility

    Formula One racing pioneer Frank Williams dies aged 79

    L'Humanité

    Les mal-logés vont pouvoir défiler entre la Bourse et le ministère!

    Actu

    A quelques jours de la fin de la trêve des expulsions, les militants de la Plateforme Logement pour Tou. te.s (DAL, CGT, CNL…) manifesteront bien ce samedi 26 mars. La justice a cassé l'arrêté du préfet Lallement, qui avait refusé l'itinéraire prévu par les associations et les syndicats.

    Alexandre Fache

    C’est sans doute le sujet qui prend le plus de place dans le budget des ménages, et le moins d’espace dans la campagne présidentielle : le logement. Pour tenter de faire entendre un peu mieux la voix des mal-logés, des précaires et, plus généralement, de tous ceux qui souffrent de la crise de l’habitat en France, un collectif d’associations (DAL, Attac France, CNL, Mrap…) et de syndicats (CGT, Solidaires, FSU, CSF…), signataires de la Plateforme Logement pour Tou. te.s (www.pourlelogement.org), appelle à la mobilisation ce samedi 26 mars. Une dizaine de rassemblements sont prévus dans l’Hexagone, dont une manifestation à Paris, qui reliera, non sans arrière-pensées, la place de la Bourse (à 15 heures) au ministère du Logement, 246, boulevard Saint-Germain, en passant par quelques immeubles symboles de la spéculation immobilière dans la capitale, comme l’ancienne grande poste de la rue du Louvre, ou la Samaritaine du milliardaire Bernard Arnault. « Ce sera aussi une journée européenne de mobilisation et plus d’une centaine de rassemblements sont prévus sur le continent, notamment en Allemagne ou en Belgique », souligne Jean-Baptiste Eyraud, l’infatigable président du DAL, qui a déployé, jeudi 24 mars, avec quelques autres militants, la banderole de la « Plateforme » devant le ministère.

     

    « Macron, il veut faire du Thatcher vingt ans après »

    « En dix ans, les recettes fiscales liées au logement sont passées de 57 à 79 milliards d’euros. Et pourtant, la part des dépenses, elle, a fondu, de 44 à 37 milliards d’euros, constate Jean-Baptiste Eyraud. Résultat, on ne consacre plus que 1,6 % du PIB à ce secteur, contre 2,2 % il y a dix ans. Il faut revenir à ce chiffre et réinvestir massivement si on veut loger dignement les gens et sortir ce bien essentiel des griffes du marché. » Un objectif qui n’est sans doute pas celui du président-candidat Macron, qui reste toutefois très discret sur le sujet. « Pas la peine qu’il nous donne le détail, on a vu son bilan, poursuit le président du DAL : baisse des APL, ponctions des bailleurs sociaux, constructions en berne, suppression de l’ISF… Et on a peur que demain, il fasse encore pire. » Une crainte partagée par les autres organisations présentes ce jeudi matin. « Macron, il veut faire du Thatcher vingt ans après, alors que même les plus libéraux outre Manche en sont revenus, de cette politique », résume Alain Gaulon, secrétaire confédéral de la CNL, qui alerte sur la reprise imminente des expulsions locatives.

    Repoussée de plusieurs mois en 2020 et 2021, du fait de la crise sociale engendrée par le Covid, la fin de la trêve hivernale est bel et bien fixée cette année au 31 mars 2022. Aucune prolongation n’a été accordée, malgré la résurgence de la pandémie ces derniers jours. « On craint un raz-de-marée d’expulsions, 30 000 familles pourraient être concernées, alors qu’il s’agit d’une solution parfaitement indigne, abjecte, et même contre-productive économiquement. Car expulser des gens, puis les héberger après, coûte très cher. On ferait mieux de les accompagner pour qu’ils retrouvent la voie vers une autonomie financière », détaille Alain Gaulon. Secrétaire confédérale de la CGT chargée du logement, Véronique Martin s’indigne, elle, de l’immobilisme assumé de l’exécutif sur ce dossier, alors que des solutions existent. « Il n’y a jamais eu autant de logements vides en France, 3,1 millions en 2020 selon l’Insee, et le gouvernement ne fait rien. Il n’y a aucune politique de réquisition, les taxes sur la vacance ne sont pas dissuasives, et l’encadrement des loyers est beaucoup trop faible et limité géographiquement. » Résultat, l’écart se creuse d’année en année entre des super-propriétaires de plus en plus riches et des classes populaires écrasées par le coût du logement et de l’énergie.

     

    Chèque énergie et bouclier tarifaire, pas suffisant pour les ménages

    Le coup de pouce au chèque énergie et le bouclier tarifaire sur le gaz protégeront-il suffisamment les plus modestes ? Les militants signataires de la Plateforme Logement pour Tou. te.s en doutent. « Ce sont des mesures insuffisantes pour les ménages, dont les conséquences financières vont par ailleurs retomber sur les bailleurs et les collectivités locales », analyse Alain Gaulon, de la CNL. « Ces petites aides sont toujours bonnes à prendre. Mais on ne fait que réparer le fait d’avoir livré le secteur de l’énergie au marché. La vraie solution, c’est qu’il revienne dans le giron du public, comme d’ailleurs le logement », suggère Véronique Martin, de la CGT. Jeudi après-midi, les militants apprenaient que leur manifestation de samedi était interdite par la préfecture de police, au motif que le trajet prévu empruntait « des rues commerçantes, étroites et touristiques ». «Cela fait deux fois en quelques semaines que la préfecture nous interdit de nous mobiliser, après le campement des mal-logés place de la Bastille », confiait alors Jean-Baptiste Eyraud. Mais cela fait deux fois, aussi, que la justice donne raison aux militants du droit au logement, qui avaient déjà obtenu gain de cause pour leur action à Bastille. Ce samedi matin, l'arrêté pris par le préfet Lallement a lui aussi été cassé. «On a appris à l'audience que trois manifs d'extrême-droite étaient, elles, autorisées ce week-end à Paris, mais pas la nôtre, raconte le président du DAL. Officiellement pour éviter qu'on en rencontre une, sauf que le trajet que la préfecture nous proposait nous jetait dans les bras des zemmouristes à Denfert! » Le tribunal administratif a finalement autorisé la mobilisation traditionnelle précédant la fin de la trêve hivernale, sur son trajet initial. Le rendez-vous est donc bien fixé place de la Bourse, à 15 heures, ce samedi.

    Logementdroit au logement DALspéculation immobilièremal-logés
    France24 - World

    ‘At first people yelled … now they interact more’: #CallRussia fights Kremlin propaganda

    Issued on: 25/03/2022 - 11:23

    Louise NORDSTROM Follow

    When Vladimir Putin’s government started blacking out news of its war in Ukraine, a group of Lithuanian friends quickly moved to download as many Russian phone numbers as they could. The idea was simple: to break through the Kremlin’s propaganda machine by calling Russians, one by one, to tell them what was really going on in Ukraine. “At the beginning, they were really angry and yelled a lot, but now we’re sensing a shift in sentiment,” one of the founders of the #CallRussia campaign said.

    On March 3, one week after Russia launched its invasion of Ukraine and the Kremlin began to shut down any news outlet that deviated from the regime-scripted narrative of its “special military operation”, Vilnius native Paulius Senuta received a phone call from a friend. “He told me he’d downloaded Russian phone directories, and I immediately saw how this could be a way to get through to Russians who have no idea about what is really going on.”

    From that moment on, it took only 120 hours for Senuta and his friends, who also reeled in dozens of tech experts, communications specialists and psychologists, to set up the #CallRussia information campaign. The initiative was rolled out on March 8, and consists of a digital platform that allows Russian-speaking volunteers from across the world to connect with the 40 million Russians whose telephone numbers have been coded and saved into its database.

    "One conversation cannot overcome Putin's evil propaganda, but 40 million might. Russians empowered with truth and compassion are the only ones who can stand up against Putin's lies and end this war," #CallRussia announced on its launch day.

    ‘Putin will take care of you!’

    Since then, Senuta said some 25,000 volunteers in 116 countries have joined the movement, having already placed almost 100,000 calls.

    Senuta said that out of the near 150 calls he has made himself so far, the ones made in the first few days of the campaign were by far the hardest. “There were basically two types of interactions. About two-thirds of the people were really very angry and they would yell at you for like five to seven minutes. And about a third would just be kind of polite, they wouldn't talk to you, but they would listen. They were really afraid to speak.”

    Senuta said the yellers have been particularly difficult to deal with. “Emotionally it’s hard, you have to be prepared for that before you call,” he said, and noted that #CallRussia has developed both scripts and guidelines to help its volunteers handle the often very challenging conversations.

    “For example, there was this crazy lady who asked me if I knew who she was, and who told me that she was Putin’s daughter and that she was going to call her father on me. ‘He will take care of you,’ she said.”

    Hate mail and hacking attacks

    In the three weeks the campaign has been running, Senuta said his team has received several hateful messages and that its website has been the target of numerous hacking attacks. “We get messages like: ‘How much are you being paid for doing this’ and ‘stop the lies’, and they [the hackers] have tried to take down the site a few times, but we always get it back up running pretty quickly again.”

    Since the beginning of March, Russia has passed a flurry of laws banning both media and people from spreading so-called “fake news” about its war in Ukraine, including by use of the term “war”. Anyone breaching the law risks heavy fines and up to 15 years in prison. The Kremlin has also accused US tech giant Google and its video subsidiary YouTube of conducting  “terrorist” activities, and has blocked access to most international social media platforms such as Facebook, Twitter and Instagram, as well as several independent media.

    The near total media outage means that most Russians – especially those of older generations – have for the past month almost exclusively been limited to the Kremlin propaganda broadcast by state TV.

    “They [the respondents] are all pretty much repeating the same thing: that it’s a very small, targeted military operation aimed at denazifying Ukraine, that Russia is saving the Ukrainian people, and that it is bringing them food and clothes. It’s like a copy-paste of Russian state media.”

    ‘The conversations are getting longer’

    But in the past week or so, Senuta said both he and other volunteers have begun to note a change in tone in their calls to Russia. “There’s a sense that the sentiment is changing,” he said. “People aren’t shouting as much anymore, and there’s more interaction. There are more people talking and the conversations are getting longer.”

    Senuta said that even though this doesn’t necessarily mean that the majority of Russians have suddenly changed their minds about what they think is happening in Ukraine, it is a very positive sign.

    Senuta said that the increasing duration of the calls is one of the only ways to measure the success of the project. “What we’re trying to do is to convey the scale of the human tragedy so that people take a stance based on the humanitarian issues rather than the ideological issues, and some of our volunteers have now been able to talk to people for quite long, sometimes for an hour.”

    “The longer we can talk to people, the more we can actually tell them about what is really happening, and we think that this can have a real impact and change the way they see the war,” he said. “We’re not expecting to be able to suddenly turn pro-war Russians into anti-war, but if we can neutralise them, those that actually are against the war would feel more empowered and might actually go out into the streets [and protest].”

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    Pentagon says it has evidence Russia plotted to film fake attack to justify invading Ukraine

    Russia threatens to restrict YouTube over blocking of two German-language channels

    INTERVIEW

    ‘We’re at war’: The ‘Lithuanian Elves’ who take on Russian trolls online

    L'Humanité

    Réfugiés : en France, les uns arrivent, les autres sont expulsés !

    Actu

    En Essonne, 49 jeunes migrants risquent d’être remis à la rue sans solution d’ici vendredi. Ils dénoncent une mesure visant à faire de la place aux réfugiés ukrainiens.

    Loan Nguyen

    « On doit être sortis sous quarante-huit heures, sinon la police va nous expulser », s’insurge Sekou Keita (*), 15 ans, visiblement paniqué. Ce mineur, venu seul de Guinée, a passé environ trois semaines à la rue avant que la préfecture de l’Essonne ne lui accorde, mi-janvier, une mise à l’abri en hôtel, à Ormoy. Les services de l’État s’apprêtent à le remettre à la rue, sans solution de relogement, comme 48 autres jeunes, une semaine avant la fin de la trêve hivernale...

    « C’est d’une brutalité sans nom »

    « Ils nous ont dit que, si on voulait rester, il fallait faire une demande d’asile », explique le jeune homme, courrier officiel à l’appui. Sauf qu’une telle procédure signifierait abandonner leur recours pour être pris en charge par l’aide sociale à l’enfance. En effet, les jeunes hébergés dans cet hôtel ont tous vu leur minorité contestée par la Croix-Rouge, prestataire de service pour le département de Paris. Une décision malheureusement courante, donnant lieu de la part des demandeurs à un recours devant le juge des enfants, qui doit prochainement se prononcer sur leur situation administrative.

    Carte interactive. Ces pays où les civils ukrainiens trouvent refuge

    « On ne voit pas bien sur quelle base légale la préfecture s’appuie. C’est d’une brutalité sans nom », dénonce Pierre Mathurin, coordinateur parisien de l’association Utopia56, qui aide les personnes exilées lors de maraudes. Pour les jeunes comme pour l’association qui les accompagne, la nécessité de mettre à l’abri les milliers d’Ukrainiens arrivant en France ne serait pas étrangère à l’empressement des services de l’État à faire sortir ces mineurs de leur hébergement. « C’est à partir du moment où des Ukrainiens ont commencé à venir à l’hôtel qu’ils ont poussé pour qu’on sorte », affirme Sekou Keita. « Le directeur (de Grandissons ensemble, la structure qui héberge les mineurs, mais aussi des demandeurs d’asile – NDLR) nous a dit que l’hôtel allait fermer, mais les Ukrainiens et les familles qui sont là, on ne leur demande pas de sortir à eux ! » souligne-t-il.

    Faire de la place aux Ukrainiens

    Si la préfecture de l’Essonne nie les expulser pour faire de la place aux Ukrainiens, sur le terrain le doute subsiste. « On voit bien depuis quelques semaines, depuis que les premiers Ukrainiens ont commencé à arriver en France, qu’on leur donne la priorité. Par exemple, on a été très surpris de n’avoir aucune mise à l’abri depuis deux semaines des demandeurs d’asile afghans, dont le campement déborde à Pantin », regrette Pierre Mathurin.

    Quels effets la guerre va-t-elle avoir sur la politique d’accueil ?

    Du côté de la préfecture de l’Essonne, on explique que le recours des jeunes devant le juge des enfants n’étant pas suspensif, « (ces) personnes sont donc considérées comme majeures et relèvent du droit commun ». « Elles se trouvent par conséquent en situation irrégulière sur le territoire national, et ne peuvent donc plus être prises en charge dans ces sites temporaires. Elles peuvent solliciter l’hébergement de droit commun (115) ». En attendant, les jeunes attendent la peur au ventre que la police les sortent de leur chambre d’hôtel, mais refusent d’évacuer les lieux.

    (*) Le prénom et le nom ont été modifiés.

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    France24 - World

    India tries diplomatic dance on Ukraine, but Russia is an awkward partner

    Issued on: 22/03/2022 - 18:11

    Leela JACINTO Follow

    India’s failure to condemn Russian aggression in Ukraine at all costs reflects its longstanding relations with Moscow. But as the war enters a more brutal phase, it’s a price that might be too high to pay, even for cheap Russian oil and arms, if it draws New Delhi’s archrivals closer to Moscow.

    The leader of the world’s largest democracy is having a hard time uttering the word that has dominated headlines and diplomatic discourse for nearly a month. “Ukraine” has topped multilateral and bilateral agendas since Russia launched its invasion last month, but Indian Prime Minister Narendra Modi appears determined to avoid the subject at all costs.  

    At a virtual summit between the leaders of Australia and India on Monday, Australian Prime Minister Scott Morrison opened the meeting with a reference to “the very distressing backdrop of the war in Europe” and “Russia’s unlawful invasion of Ukraine”.

    Modi’s remarks, in sharp contrast, skipped the elephant in the room, meandering through trade, technology, stolen artefacts and cricket. But India’s allies are noting Modi’s studied Ukraine-war omission along with New Delhi’s persistent failure to criticise Russian aggression – and have concluded that it’s just not cricket. 

    Over the past few weeks, India has abstained five times from condemning the invasion at the UN, including a UN Human Rights Council (UNHRC) resolution demanding an independent inquiry on Russian violations in Ukraine.  

    India has not only stuck to the diplomatic sidelines as the international community slaps sanctions against the Putin regime, it is even considering buying Russian oil in Moscow’s time of economic need. Indian officials have confirmed that the country’s central bank is in initial consultations with Moscow on a bilateral rupee-rouble exchange to maintain trade relations despite the West’s sanctions, according to media reports.

    As President Vladimir Putin reapplies his Chechnya and Syria war strategies on Ukraine, there have been howls of condemnations over Russian attacks on civilians, including strikes on hospitals and bomb shelters in the besieged city of Mariupol. India though has issued statements calling for the “respect of sovereignty and territorial integrity” while refusing to call out Russia for its brutal disrespect for Ukraine’s sovereignty and territorial integrity. 

    The war in Ukraine has been a moment of reckoning for the international community, sparking a reset in some countries, such as Germany, that have dramatically changed their defence and energy policies to respond to the latest aggression and try to forestall future Russian expansionist bids.  

    But India – a mighty democracy that sees itself as a leader of the developing world – has been frozen on the fence, attempting an old balancing act between Moscow and Washington DC while the tectonic plates of global power shift beneath its feet.   

    New Delhi has been careful to explain its delicate situation, including historic links backed by Moscow’s economic and diplomatic support through thick and thin. But as the war in Ukraine enters a more vicious phase, with India’s allies coping with the effects of sanctions on global prices and supplies, New Delhi’s diplomatic tightrope act could get hard to sustain.      

    ‘Interests, not morality’ drive policy  

    During the height of the Cold War, India was one of the founding members of the Non-Aligned Movement (NAM) of primarily postcolonial nations that refused to be officially aligned with either the US or the USSR. 

    Since the end of the Cold War, NAM has struggled for relevance, keeping up criticisms of US foreign policy while Russia was granted observer status last year. Of the 35 countries that abstained in a March 3 UN General Assembly vote calling for an immediate end to the Ukraine invasion, all the countries – except China – are NAM members. 

    “We’re looking at one of the most serious cases of aggression committed by any country since the end of World War II,” noted Michael Kugelman from the Washington DC-based Wilson Center in an interview with FRANCE 24. “Why did 30-odd countries refuse to condemn the aggression? The answer is simple: because it was not in their interest to vote in favour of the resolution. At the end of the day, it’s interests, not morality, that drive foreign policy decisions.” 

    The Philippines favored a resolution to reprimand Russia from invading Ukraine in a historic vote of 141-5 during the United Nation’s (UN) General Assembly on March 3, 2022. pic.twitter.com/uJ9yTmkE6w

    March 3, 2022

    Oil and arms for sale at cheap rates 

    Earlier this month, as international sanctions started to bite and with Western Europe moving to reduce Russian oil imports, Moscow offered to sell India 3 million barrels of Russian oil at a heavy discount, according to media reports.

    India is not as energy dependent on Russia as Germany, but the discounted price saw Indian officials revisiting a Cold War-era arrangement called the rupee-rouble trade to bypass financial sanctions.  

    New Delhi’s interests in Russia are primarily in the defence sector. On the international stage, New Delhi may be a vocal proponent of a non-aligned, multipolar world order, but its dependence on Russian arms belies its standing as an independent Global South leader.  

    “India’s armed forces are predominantly equipped with Russian weaponry. Moscow has been India’s historic arms supplier and is open to technology transfers,” explained Avinash Paliwal of London University’s School of Oriental and African Studies (SOAS) in an interview with FRANCE 24. 

    Both India and Russia feature prominently in global arms import and export charts, with billion-dollar bilateral stakes.    

    Russia is the world’s second-largest arms exporter after the US, accounting for nearly 20 percent of global exports between 2017-2021, according to the Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI).

    Among importers, India tops the arms buyer charts, accounting for 11 percent of global arms imports in 2017-2021, according to SIPRI figures. 

    Who were the five largest arms importers in 2017–21?1) India🇮🇳2) Saudi Arabia🇸🇦3) Egypt🇪🇬4) Australia🇦🇺5) China🇨🇳Together, they received 38% of total global arms imports in 2017–21. New SIPRI data on global #ArmsTransfers out now ➡️ https://t.co/mwH3tzOOIM pic.twitter.com/aWA5s4Fac8

    March 14, 2022

    While India has attempted to diversify its arms procurement – primarily from France and Israel, in recent years – it has not managed to wean itself from Russian military hardware.  

    Around 85 percent of India’s existing arsenal – including MiG-29 and Sukhoi SU-30 fighter jets – came from the Soviet Union or Russia, according to the Washington DC-based Stimson Center. New Delhi is Moscow’s top weapons buyer, with India accounting for a whopping 28 percent of Russia’s global arms sales, according to SIPRI figures.  

    “Russia provides arms at special prices. Take for instance, the S-400 missile defence system that Delhi views as critical to its national security. No other country is willing to offer a better deal,” said Kugelman. “India currently faces a two-front threat from China and Pakistan.

    There’s a high demand for military equipment from Moscow to help India deter the Chinese threat, and India doesn’t have the luxury of just deciding to wind down Russian imports.” 

    Pakistani PM’s ‘exciting time’ to visit Moscow 

    India is adept at explaining what it calls its “pincer” security situation between rivals China to the east and Pakistan to its west. But New Delhi has been less adroit at adjusting to a changing security scenario in its backyard and beyond.  

    The US withdrawal from Afghanistan not only scrambled India’s geostrategic gains in the region, it also clouded New Delhi’s reading of Putin’s hegemonic plans in Europe and its global impact.  

    Last month, when Russia launched its invasion on Ukraine, Pakistani Prime Minister Imran Khan was in Moscow, echoing Putin’s anti-West screed. On February 24, as the world recoiled in horror over Russia’s aggression, the Pakistani cricketer-turned-prime minister declared it was an “exciting time” to be in the Russian capital. “It was terrible decision-making. Imran Khan’s stock didn’t rise by visiting Moscow,” noted Paliwal. 

    Khan is facing a no-confidence vote in parliament later this week, driven primarily over domestic governance and economic mismanagement issues. But on the foreign policy front, Khan’s anti-West alignment with Putin has been steadily tightening into an embrace. 

    “The Russia-Pakistan relationship tectonic plate has been shifting for a while. This includes Russia’s tactical support of the Taliban [Pakistan’s allies in Afghanistan]. The differences between Russia and India in the subcontinent is also quite visible with Moscow’s lethal arming of Myanmar’s military junta,” explained Paliwal.

    Sino-Russian ‘authoritarian alliance’ 

    More alarming for India has been China’s ties with Russia, which are getting stronger as Moscow faces isolation on the world stage.  

    Just days before the Ukraine invasion, Putin and Chinese counterpart Xi Jinping cemented a significant partnership on the sidelines of the Beijing Winter Olympics. While the West has been monitoring a Sino-Russian “authoritarian alliance”, for India, it’s a nightmare scenario.

    “While India wants different power centres, a new entente between Russia and China undermines this multipolarity,” explained Kugelman. 

    As a new Iron Curtain falls over Russia, analysts warn that Putin’s growing dependence on Xi would make it difficult for India to navigate its critical interests. “Seeing an important ally being completely economically and diplomatically dependent on a key strategic adversary – China – is not to Delhi’s advantage. Sino-Russia ties have taken a whole different logic and it’s much more in favour of China,” said Paliwal. 

    Beijing’s regional power games, including the 2020 deadly Sino-India border skirmishes, has drawn India closer to the US in recent years. India is now part of the Quad grouping – which includes Australia, Japan and the US – that is focused on the Indo-Pacific region and functions as a counterweight to China.

    But the Ukraine war is not only throwing Putin into Xi’s brotherly embrace, it also risks distracting the US from the Indo-Pacific theatre, according to Kugelman. “It could prompt Washington to downgrade the threat of China and to focus on Europe. India doesn’t want that,” he explained. 

    The Quad is not a formal alliance, but a loose grouping of four nations bound by a joint opposition to Chinese muscle flexing in the region. Each country though projects its own values on the grouping. Japan, for instance, emphasizes the democratic credibility of the four Quad nations while India is more focused on maritime cooperation.  

    The Ukraine war however is starting to expose New Delhi’s compromised moral and military power in the club.

    India is the only Quad member that has not condemned Russia’s invasion, sparking thinly veiled exasperation in diplomatic circles. Following the latest Morrison-Modi virtual summit, for instance, India’s foreign secretary on Monday told reporters that Australia “understands” New Delhi’s position on Ukraine.  

    “‘Understands’ in diplomatic parlance is not necessarily agreeing with the policy but grudgingly accepting India’s position,” explained Kugelman.  “Fellow Quad members have strongly different views on the Russian issue and it’s one of the rare policy disagreements in the group.” 

    While the US so far has stopped short of criticising India’s position on Ukraine, there are signs that Washington’s patience is starting to wear thin. Addressing US business leaders on Monday, President Joe Biden noted that that India was an exception among Washington's allies with its "shaky" response to the Russian invasion of Ukraine. "The Quad is, with the possible exception of India being somewhat shaky on some of this, but Japan has been extremely strong – so has Australia – in terms of dealing with Putin's aggression," said Biden. 

    A mediation opportunity – if Putin agrees 

    Some analysts believe the Russian invasion could provide a diplomatic opportunity for India. “I think India is well positioned to play the role of third-party negotiator. None of the other countries that have offered to mediate – Israel, France or Turkey – have the kind of deep relations that New Delhi has with Moscow,” said Kugelman. “India is sensitive to criticisms that it punches below its weight on the world stage. If India agrees to mediate, and could help end the war, it would showcase its ability to do big and meaningful things in the world.” 

    But the success of an Indian mediation would hinge on Putin’s willingness to yield. It would require New Delhi to ditch a longstanding resistance to third-party negotiations since India has historically opposed any outside involvement in its disputes, particularly with Pakistan over the Kashmir crisis.  

    The Russian invasion has caught India balancing on the wrong diplomatic foot. If it lacks the nimbleness to shift course, New Delhi could be stuck in a rut as the Ukraine war drags on while India needs military spare parts to service its primarily Russian arsenal against rivals drawing closer to Moscow.

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    Ukrainian nationalists enlist to defend Kyiv against Russian troops

    ON THE GROUND

    A tiny English-language Kyiv theatre turned 'art shelter' goes to war

    War in Ukraine

    ‘I had to find a way to support my country’: Community spirit boosts morale in Kyiv

    New York Times - World

    La pandemia de coronavirus

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    Científicos tratan de resolver un misterio de la COVID-19: las bajas tasas de mortalidad en África

    Las proyecciones estimaban que el coronavirus devastaría al continente africano, pero parece que a los países de mayores ingresos, y con mejores sistemas sanitarios, les ha ido mucho peor.

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    Por Stephanie Nolen

    KAMAKWIE, Sierra Leona — Aquí no existen los temores por la covid.

    El centro de respuesta distrital para la COVID-19 solo ha registrado 11 casos desde el comienzo de la pandemia y ningún fallecimiento. En el hospital regional, las salas están llenas de pacientes con malaria. La puerta de la sala de aislamiento de covid está cerrada con cerrojo y cubierta de malezas. La gente se reúne para celebrar bodas, partidos de fútbol y ​​conciertos, sin usar mascarillas.

    Sierra Leona, un país con una población de ocho millones de personas en la costa de África occidental, se siente como una tierra inexplicablemente salvada de la pandemia. Lo que ha pasado —o más bien lo que no ha pasado— aquí, y en gran parte del África subsahariana, es uno de los grandes misterios de la pandemia.

    La baja tasa de contagios, hospitalizaciones y muertes por coronavirus en África Occidental y Central se encuentra en el centro de un debate que ha dividido a los científicos en el continente y más allá de sus fronteras. ¿Simplemente no se han registrado las cifras de pacientes enfermos o fallecidos? Si es cierto que la covid ha hecho menos daño en esta región, ¿por qué ha sucedido eso? Si ha sido igual de grave, ¿cómo lo hemos pasado por alto?

    Las respuestas “no solo son relevantes para nosotros, sino que también tienen implicaciones para el bien público general”, dijo Austin Demby, ministro de Salud de Sierra Leona, en una entrevista en Freetown, la capital.

    La afirmación de que la covid no es una amenaza tan grande en África ha generado un debate sobre si la estrategia de la Unión Africana para vacunar al 70 por ciento de los africanos contra el virus este año es el mejor modo de utilizar los recursos de atención médica, dado que la devastación de otros patógenos, como la malaria, parece ser mucho mayor.

    Durante los primeros meses de la pandemia, se temía que la covid pudiera diezmar al continente africano, arrasando países con sistemas de salud tan débiles como el de Sierra Leona, donde solo hay tres médicos por cada 100.000 habitantes, según cifras de la Organización Mundial de la Salud. La alta prevalencia de la malaria, el VIH, la tuberculosis y la desnutrición fue vista como un aliciente para el desastre.

    Pero eso no ha sucedido. La primera versión del virus que recorrió todo el mundo tuvo un impacto comparativamente mínimo aquí. La variante beta devastó Sudáfrica, al igual que delta y ómicron, pero gran parte del resto del continente no registró un número de muertos similar.

    En el tercer año de la pandemia, una nueva investigación demuestra que ya no hay duda de que la covid se extendió de manera amplia por toda África. Así ha sido.

    Los estudios que analizaron muestras de sangre en busca de anticuerpos contra el SARS-CoV-2, el nombre oficial del virus que causa la covid, muestran que aproximadamente dos tercios de la población en la mayoría de los países subsaharianos tienen esos anticuerpos. Como solo el 14 por ciento de la población ha recibido algún tipo de vacuna contra la covid, los anticuerpos provienen abrumadoramente de los contagios.

    Un nuevo análisis dirigido por la OMS, y que aún no ha sido revisado por pares, sintetizó encuestas de todo el continente y encontró que el 65 por ciento de los africanos se habían contagiado para el tercer trimestre de 2021, una tasa más alta que en muchas partes del mundo. Solo el 4 por ciento de los africanos habían sido vacunados cuando se recopilaron estos datos.

    Así que el virus está en África. Pero ¿provoca menos fallecimientos?

    Algunas especulaciones se han centrado en la relativa juventud de los africanos. Su edad media es de 19 años, en comparación con los 43 años que se promedian en Europa y los 38 registrados en Estados Unidos. En África subsahariana, casi dos tercios de la población tiene menos de 25 años y solo el 3 por ciento tiene 65 años o más. Eso significa que muchas menos personas, comparativamente, han vivido lo suficiente como para desarrollar problemas de salud (enfermedades cardiovasculares, diabetes, enfermedades respiratorias crónicas y cáncer) que pueden aumentar considerablemente el riesgo de complicaciones graves y fallecimientos por covid. Los jóvenes contagiados por el coronavirus suelen ser asintomáticos, lo que podría explicar el bajo número de casos notificados.

    Se han planteado muchas otras hipótesis. Las altas temperaturas y el hecho de que gran parte de la vida se pasa al aire libre podrían estar evitando la propagación. O la baja densidad de población en muchas áreas, o la limitada infraestructura de transporte público. Quizás la exposición a otros patógenos, incluidos los coronavirus e infecciones mortales como la fiebre de Lassa y el ébola, de alguna manera actúan como una especie de protección.

    Desde que la covid arrasó el sur y el sudeste de Asia el año pasado, se ha vuelto más difícil aceptar estas teorías. Después de todo, la población de la India también es joven (con una edad promedio de 28 años) y las temperaturas en el país también son relativamente altas. Pero los investigadores descubrieron que la variante delta causó millones de muertes en India, muchas más de las 400.000 reportadas oficialmente. Y las tasas de contagio por malaria y otros coronavirus son altas en lugares, como la India, que también han registrado altas tasas de mortalidad por covid.

    Entonces, ¿las muertes de covid en África simplemente no se registran?

    La mayoría de los rastreadores globales de covid no registran casos en Sierra Leona porque las pruebas del virus son casi inexistentes. Sin pruebas, no hay casos para reportar. Un proyecto de investigación de la Universidad de Njala en Sierra Leona descubrió que el 78 por ciento de las personas tienen anticuerpos para este coronavirus. Sin embargo, Sierra Leona solo ha reportado 125 muertes por covid desde el comienzo de la pandemia.

    La mayoría de las personas mueren en sus hogares, no en los hospitales, ya sea porque no pueden llegar a un centro médico o porque sus familias los llevan a morir a casa. Muchos fallecimientos nunca se registran ante las autoridades civiles.

    Este patrón es común en el África subsahariana. Una encuesta reciente realizada por la Comisión Económica para África, una entidad de las Naciones Unidas, encontró que los sistemas de registro oficiales solo contaron una de cada tres muertes.

    El único país subsahariano donde se registran casi todas las muertes es Sudáfrica. Y los datos reflejan que la covid ha causado la muerte de muchas personas en ese país, muchas más que las muertes reportadas. Los datos de exceso de mortalidad muestran que, entre mayo de 2020 y septiembre de 2021, unas 250.000 personas más fallecieron por causas naturales de lo previsto para ese periodo de tiempo, según el patrón de años anteriores. Los aumentos en las tasas de mortalidad coinciden con los de los casos de covid, lo que sugiere que el virus fue la causa.

    Lawrence Mwananyanda, epidemiólogo de la Universidad de Boston y asesor especial del presidente de Zambia, dijo que no tenía dudas de que el impacto en Zambia había sido tan severo como en Sudáfrica, pero las muertes simplemente no fueron contabilizadas porque el país cuenta con un sistema de registro mucho más endeble. Zambia, una nación de más de 18 millones de habitantes, solo ha reportado 4000 muertes por COVID-19.

    “Si eso está sucediendo en Sudáfrica, ¿por qué debería ser diferente aquí?”, dijo Mwananyanda. De hecho, afirma que Sudáfrica tiene un sistema de salud mucho más robusto, lo que debería significar una tasa de mortalidad más baja, en vez de una más alta.

    Este especialista dirigió un equipo de investigación que descubrió que durante la ola delta de Zambia, el 87 por ciento de los cuerpos que llegaron a las morgues de los hospitales estaban infectados con covid. “La morgue estaba llena. No existe ninguna diferencia, lo distinto es que tenemos datos muy deficientes”.

    The Economist, que ha estado rastreando el exceso de muertes durante la pandemia, muestra tasas similares de muerte en África. Sondre Solstad, quien dirige el modelo de África, dijo que durante la pandemia el continente experimentó un exceso de mortalidad que oscila entre 1 y 2,9 millones de fallecimientos.

    “Sería hermoso que los africanos estuvieran a salvo, pero no lo están”, dijo.

    Pero muchos científicos que investigan la pandemia sobre el terreno no están de acuerdo. Dicen que no es posible que cientos de miles, o incluso millones, de muertes por covid hayan pasado desapercibidas.

    “No hemos visto entierros masivos en África. Si eso hubiera sucedido, lo habríamos visto”, dijo Thierno Baldé, quien dirige el equipo de la OMS para la respuesta de emergencia de la covid en África.

    “En África un fallecimiento nunca pasa desapercibido, aunque seamos muy deficientes en el mantenimiento de registros”, dijo Abdhalah Ziraba, epidemiólogo del Centro de Investigación de Salud y Población Africana en Nairobi, Kenia. “Hay un funeral, y siempre se hace un anuncio: nunca se realiza un entierro en la semana porque es un gran evento. Si alguien en Nueva York tiene la hipótesis de que no se están registrando, bueno, es posible que no tengamos los números exactos, pero la percepción es palpable. En los medios, en tu círculo social, sabes si hay muertes”.

    Demby, el ministro de Salud de Sierra Leona, quien es epidemiólogo de formación, estuvo de acuerdo. “No hemos tenido hospitales desbordados. Eso no ha sucedido. No hay evidencias de que se esté produciendo un exceso de mortalidad”, dijo.

    ¿Qué es lo que podría mantener la tasa de mortalidad en un nivel bajo?

    Aunque Demby reconoce que la vigilancia sanitaria es débil, sostiene que los sierraleoneses tienen la reciente y terrible experiencia del ébola que mató a 4000 personas entre 2014 y 2016. Dice que, desde entonces, los ciudadanos han estado alerta ante cualquier agente infeccioso que podría ocasionar fallecimientos entre las personas de sus comunidades. Si ese fuera el caso, no seguirían participando en eventos, asevera.

    Salim Abdool Karim, quien forma parte del grupo de trabajo covid de los Centros Africanos para el Control y la Prevención de Enfermedades y que integró el equipo de investigación que rastrea el exceso de mortalidad en Sudáfrica, cree que el número de muertos en todo el continente probablemente sea consistente con el de su país. Simplemente no existe ninguna razón para que los gambianos o los etíopes sean menos vulnerables a la covid que los sudafricanos, dijo.

    Pero también afirma que es cierto que un gran número de personas no llegan al hospital con dificultades respiratorias. La población joven es un factor clave, dijo, mientras que algunas personas mayores que mueren de accidentes cerebrovasculares y otras causas inducidas por la covid no son registradas como muertes por coronavirus. Muchos ni siquiera llegan al hospital y sus muertes no se contabilizan. Pero otros no se están enfermando al ritmo que se ve en otros lugares, y ese es un misterio que debe aclararse.

    “Eso es muy relevante para cosas tan básicas como el desarrollo y tratamiento de vacunas”, dijo Prabhat Jha, quien dirige el Centro de Investigación de Salud Global en Toronto y que está liderando el trabajo para analizar las causas de muerte en Sierra Leona.

    Los investigadores que trabajan con Jha están utilizando métodos novedosos, como buscar cualquier aumento en los ingresos de los obituarios en las estaciones de radio de las ciudades de Sierra Leona durante los últimos dos años, para tratar de ver si las muertes podrían haber pasado desapercibidas. Sin embargo, asegura que es evidente que no se ha producido una ola de personas desesperadamente enfermas.

    Algunas organizaciones que trabajan en el esfuerzo de vacunación de la covid dicen que las tasas más bajas de enfermedad y fallecimientos deberían impulsar un replanteamiento de las políticas sanitarias. John Johnson, asesor de vacunación de Médicos Sin Fronteras, dijo que inmunizar al 70 por ciento de los africanos tenía sentido hace un año cuando parecía que las vacunas podrían proporcionar inmunidad a largo plazo y finalizar la transmisión de COVID-19. Pero como se ha determinado que la protección disminuye, la inmunidad colectiva ya no parece factible. Entonces, una estrategia de inmunización que se centre en proteger a los más vulnerables podría ser un mejor uso de los recursos en un lugar como Sierra Leona.

    “¿Esto es lo más importante en países donde hay problemas mucho mayores de malaria, poliomielitis, sarampión, cólera, meningitis o desnutrición? ¿De verdad en estos países queremos gastar los recursos en eso?”, preguntó. “Porque, en este punto, ya no se trata de esas personas: es para prevenir nuevas variantes”.

    Y las nuevas variantes de la covid plantean el mayor riesgo en lugares con poblaciones de mayor edad y altos niveles de comorbilidades como la obesidad, dijo.

    Otros expertos advirtieron que el virus sigue siendo un enemigo impredecible y que reducir los esfuerzos para vacunar a los africanos subsaharianos aún podría provocar una tragedia.

    “No podemos ser complacientes y asumir que África no puede seguir el camino de la India”, dijo el Jha.

    Y advirtió que aún podría surgir una nueva variante tan infecciosa como ómicron, pero más letal que delta, lo que haría que los africanos sean más vulnerables a menos que las tasas de vacunación aumenten significativamente.

    “No deberíamos ser arrogantes y pensar que toda África está a salvo”, dijo.

    Stephanie Nolen cubre temas de salud global. Ha reportado sobre salud pública, desarrollo económico y crisis humanitarias desde más de 80 países. @snolenFacebook

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    France24 - Monde

    L'Union européenne contrainte de repenser sa stratégie énergétique

    Publié le : 25/03/2022 - 15:36

    Natalia MENDOZA Anne MAILLIET Florence GAILLARD Alix LE BOURDON

    En Europe, les prix de l'énergie étaient déjà à la hausse. Ils ont explosé avec la guerre en Ukraine. Le conflit a révélé avec fracas la dépendance du Vieux continent au gaz russe. Conséquence : les pays de l'Union européenne sont contraints de réviser en catastrophe leurs stratégies énergétiques.  

    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : quels scénarios ?

    La divination est en général un art extrêmement risqué – il repose non pas sur une capacité à prédire l’avenir du haut d’un trépied pythien, mais sur l’analyse des grandes tendances et leur projection dans l’avenir, “toutes choses étant égales par ailleurs”. Or, l’opposition des événements est tellement courante, en particulier dans les campagnes militaires, que le risque est grand de devoir expliquer le lendemain d’un événement pourquoi la prédiction ne s’est pas matérialisée. Ajoutons-y l’incertitude des batailles et le fameux “brouillard de guerre” qui embrouille notre jugement, et il semble difficile de pronostiquer avec certitude l’issue de la guerre en Ukraine. On peut néanmoins aujourd’hui dégager quelques tendances qui peuvent nous permettre sinon de deviner, tout du moins d’anticiper l’avenir – en comprenant ce qui s’est passé durant ces quatre premières semaines de guerre.

    Nous avons désormais la certitude que le plan russe d’origine, celui de plier le conflit en quelques jours par des opérations commando et la décapitation de l’exécutif ukrainien, a été un échec.

    Nous avons désormais la certitude que le plan russe d’origine, celui de plier le conflit en quelques jours par des opérations commando et la décapitation de l’exécutif ukrainien, a été un échec. La stratégie de rechange, celle de la mise en place progressive d’un rouleau compresseur inarrêtable ne semble pas elle non plus porter ses fruits, ou tout du moins pas aussi rapidement que prévu : confrontés à une résistance ukrainienne qu’ils ont très largement sous-estimée et à des problèmes logistiques récurrents, les troupes russes ne tiennent aujourd’hui quasi que des routes et même le peu de villes qu’ils occupent semblent échapper à leur contrôle en raison de l’hostilité claire des populations. Pire encore, le contrôle des airs n’est toujours pas assuré côté russe et les drones ukrainiens (les fameux Bayraktar TB2 achetés et désormais coproduits avec la Turquie) se sont fait une place dans la sainte trinité des armements ukrainiens les plus efficaces contre les Russes, avec les Javelin et les Stinger de fabrication américaine. Enfin, les pertes importantes en équipements et en troupes (y compris parmi les haut gradés) couplées aux sanctions occidentales posent la question de la soutenabilité de la guerre à long terme, que ce soit d’un point de vue purement matériel ou de celui du front intérieur, alors que des denrées comme le sucre commencent à manquer dans les supermarchés russes.

    Tant que le moral des troupes reste bon, que les soldats ukrainiens ont accès aux équipements de leurs alliés et que les pertes subies ne sont pas trop importantes, les Ukrainiens semblent capables de résister sur le long terme

    On sait également que l’armée ukrainienne résiste beaucoup mieux que prévu. Une fois le choc de la première attaque passé, les troupes ukrainiennes ont su s’organiser et mobiliser équipements et hommes rapidement pour infliger de fortes pertes à l’ennemi. Les Russes pensaient avoir affaire à une armée encore soviétisée et corrompue, ils doivent faire face à des soldats bien équipés et capables d’initiative – la réforme de l’armée depuis 2014 a semble-t-il été efficace. Tant que le moral des troupes reste bon, que les soldats ukrainiens ont accès aux équipements de leurs alliés et que les pertes subies ne sont pas trop importantes, les Ukrainiens semblent capables de résister sur le long terme, même si leurs contre-attaques semblent pour l’instant devoir être limitées dans l’espace et dans le temps. Autre développement, le front paraît s’être stabilisé un peu partout, ce qui tend à laisser penser que nous pourrions arriver à une impasse stratégique, un blocage du front – ce que les informations de soldats russes creusant des tranchées sur le front du Donbass semblent confirmer. Cette impasse pourrait favoriser la paix – après tout, si personne ne peut atteindre ses objectifs ultimes (le renversement du gouvernement ukrainien et l’occupation effective d’une grande partie du territoire côté russe, la libération de l’ensemble du pays côté ukrainien), on peut imaginer que le temps est mûr pour la négociation. Ce scénario optimiste a malheureusement peu de chances d’aboutir, dans la mesure où aucune porte de sortie honorable ne se profile pour les deux parties à la fois : les troupes russes ne peuvent pas se retirer sans avoir obtenu quelque chose et les Ukrainiens ne peuvent pas concéder alors que l’ennemi essuie de lourdes pertes et ne contrôle effectivement que peu de territoire en dehors des routes et de quelques villes.

    Il est malheureusement plus vraisemblable que l’avenir de la guerre en Ukraine soit celui d’une guerre d’attrition, avec de longs sièges, l’emploi de nouvelles armes et des tentatives d’ouverture de nouveaux fronts pour briser l’impasse. On le sait, une guerre commence s’il y a désaccord parmi les parties sur leur rapport de force et elle ne peut s’arrêter que si les deux parties se mettent d’accord sur celui-ci. Il n’est pas certain que nous y soyons encore arrivés, il y a donc fort à parier que la stabilisation des positions ces derniers jours ne soit qu’une pause avant de nouvelles initiatives de part et d’autre.

    * Thibault Muzergues est essayiste. Il avait anticipé le retour de la guerre en Europe dans son livre Europe champ de bataille (Le Bord de l’Eau, 2021).

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    La bataille d'Irpin, carnet de route en Ukraine

    Publié le : 24/03/2022 - 18:55

    Cyril PAYEN

    Direction Irpin, dans la région de Kiev, où la résistance aux multiples visages s'organise pour faire face à l'offensive russe toute proche. Bohdan, Maxime, Sergiy... Tous jouent un rôle dans la défense de la ville ukrainienne. Un reportage de nos envoyés spéciaux Cyril Payen et Georges Yazbeck.

    Mars 2022. Les Ukrainiens fuient en masse l’invasion russe. L’artiste Bohdan Mucha retourne à Kiev. Les forces ukrainiennes se préparent au siège de la capitale.

    Otel, la résidence d'artistes de Bohdan, est elle aussi entrée en résistance. Les artistes fabriquent désormais des cocktails Molotov. Parmi eux, Maxime, un artiste russe, a décidé de rester. Il est écartelé entre ce qu'il voit en Ukraine et les réprimandes de ses congénères russes, qui ne voient dans les actions ukrainiennes que propagande anti-Poutine et antirusses. Son frère fait partie des contingents russes. Maxime n'a aucune nouvelle de lui mais se doute de sa présence non loin de là.

    >> À voir aussi : "Reportage en Ukraine : avec une équipe médicale qui évacue les blessés à Irpin"

    "Nous allons gagner et vous pourrez bientôt tous rentrer chez vous !"

    Il y a aussi Sergiy, un Ukrainien membre de la Légion étrangère, qui a traversé la France pour défendre son pays natal. "Nous allons gagner et vous pourrez bientôt tous rentrer chez vous !", a-t-il assuré aux réfugiés.

    Face aux forces russes qui occupent la moitié de la ville et aux combats qui se rapprochent, Sergiy tient la ligne de front en plein cœur d'Irpin avec ses compagnons. Le danger est tout proche, à 200 mètres.

    Les problèmes d'eau et d'électricité se multiplient. La consommation d'alcool est interdite. Dans leur bunker, les résistants ukrainiens assistent au pilonnage de leur ville. Ce jour-là, à Irpin, onze personnes ont été tuées, dont un journaliste américain.

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    Reportage en Ukraine : avec une équipe médicale qui évacue les blessés à Irpin

    Reportage

    Les habitants d'Irpin évacués vers Kiev quelques heures avant le couvre-feu

    GUERRE EN UKRAINE

    Guerre en Ukraine : à Irpin, à côté de Kiev, les résistants s'organisent face aux tanks russes

    France24 - World

    A tiny English-language Kyiv theatre turned 'art shelter' goes to war

    Issued on: 21/03/2022 - 13:49

    David GORMEZANO

    The ProEnglish Theatre used to be known as a small independent Kyiv ensemble that put on English-language plays and offered drama classes. But in the four weeks since Russia launched its invasion of Ukraine, the theatre has become an “art shelter”, where actors come together to bear witness to war atrocities and scale an all-out artistic resistance. FRANCE 24 went to meet the troupe determined to help Ukraine win the war against Russia.

    On February 24, Alex Borovensky, the director of the ProEnglish Theatre, received a phone call telling him that war had broken out and that Russian tanks had entered Ukraine. “I hung up, and then I heard explosions, and then sirens. It was unreal, I didn’t want to believe what was happening. My partner and I packed our bags and decided to take shelter in the theatre, which is located in a basement. At the end of the day, we all watched Mission Impossible 4 together, because at the end of the film, Tom Cruise destroys the Kremlin.”

    In just a few short days, the actor and former English teacher had become a resistance fighter. The windows of the theatre overlooking the street have been secured, and the performance hall has been turned into a dormitory where people living in the building can take shelter at night whenever the city’s air raid alarms ring out. Borovensky is also helping to spread information about what is happening in Kyiv and elsewhere in Ukraine by speaking to English-language media. When humanitarian aid trucks roll into the city, he helps unload and distribute the goods in the neighbourhood surrounding the theatre. Survival and solidarity is the order of the day.

    “Every day, people ask me to come and take refuge with them, but I want to stay here. I want to see what is happening with my own eyes. Art is my resistance, and that’s what I want to share, that’s why I’m staying in Kyiv.”

    On this Sunday, March 20, the 25th day of Russia’s war against Ukraine, the unreal has become the new normal in Kyiv. There is currently a strange calm reigning over the city, occasionally disrupted by the dull rumble of Ukrainian anti-aircraft defence systems. In the past few days, Russian missiles have hit apartment buildings and killed several people, all the while army-to-army clashes continue some 30 kilometres north of the capital. The clear blue sky and the warming rays of the sun seem to indicate that spring is approaching. Borovensky and his friends have therefore decided to take the day off to relax.

    "There is no massive bombing so we’re venturing out a little more in the city, we’re starting to drive around Kyiv again. But there have been direct strikes on the city. One of them hit a building next to where one of the theatre's actresses live and the windows of her apartment exploded. So we’re waiting to see what happens.”

    Resisting and creating

    Although the war is progressively taking a deeper hold on the city, the small ensemble of actors in their 30s have not given up on their ambitions. Tetiana Shelepko, an actress and director, is in the midst of putting on a play by Harold Pinter, “The New World Order”. On March 27 it will be broadcast live and be shown at several theatres in Germany, Slovakia and Portugal. For her, it’s essential to keep on performing. “In wartime, the theatre becomes a shelter for the soul, it lets you escape from the madness of war,” she explained.

    Borovensky is of the same mindset and is currently preparing a performance based on Australian author Markus Zuzak’s novel “The Book Thief”. "It’s a monologue that takes place in a bomb shelter – our very own theatre! It will be streamed by different theatres around the world who have expressed interest in the project. Once Ukraine has won the war, we will go on a big tour, in many cities, to make sure this will never happen again.”

    Support the army!

    Both Borovensky and Shelepko agree that it is not enough for the art world to simply condemn Russia’s war on Ukraine. “If you [the West] want to help Ukrainian refugees or Ukrainian artists, donate money to the Ukrainian army, there’s an account that has been opened for that and it takes donations in all currencies. For me, it’s obvious: you have to tackle the root of the problem; the Russian Federation and its army. Otherwise you won’t solve the problem.”

    As the colleagues come together to have a cup of coffee, their faces grow darker. Kyiv might be enveloped in a temporary sense of calm right now, but each and every day brings new horrific news, such as the recent Russian bombing of a Mariupol theatre, where several hundred people had sought refuge. The violent attacks on the seaside city of 400,000 has only angered and galvanised Ukrainians even more. “I’m angry. This has to stop. I think we also need to boycott the Russian cultural world – without hesitation – because Russia is killing my country,” Borovensky said.

    ‘Europe lives in a Harry Potter world’

    Shelepko also shared her anger and frustration at Europe’s attitude toward the conflict. “Europe is living in an illusion. It seems to be living in some kind of Happy Potter world, pretending that what’s going on isn’t really happening. The ‘ministry of magic’ won’t make the Russian Army go away,” she said.

    Bogdan, a Ukrainian journalist who has also joined the "art shelter" on Smolenska Street, said Europe has been ignoring the danger of Russia. "After the annexation of Crimea, Vladimir Putin multiplied the number of press conferences praising Russia’s rearmament and development of new ultra-sophisticated weapons, and your leaders didn’t seem to pay any attention to that, they continued to buy Russian oil and gas as if nothing had happened. Putin has been preparing for war for eight years now; for us it’s been obvious all along."

    Although they all feel Europe has turned a blind eye to the Russian threat, Borovensky and Shelepko and their friends are steadfast in their conviction that Ukraine will win this war. “Supporting the army is very important, but we have to remember to also support the country as a whole. If our economy keeps on churning, then Russia will be defeated,” Borovensky said. As a final touch, the actor-turned-resistance-fighter underscored the fact that Russia has for more than three weeks tried – but failed – to enter Kyiv. "The Russian army is weak, rusty and disorganised. If a small corrupt country like ours can defeat it, there is no need to fear. What is Europe afraid of?"

    This article has been translated from the original in French.

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    Defending Kyiv: ‘I’m 100 percent sure the Russians won’t get through’

    War in Ukraine

    ‘I had to find a way to support my country’: Community spirit boosts morale in Kyiv

    ON THE GROUND

    Ukrainian nationalists enlist to defend Kyiv against Russian troops

    France24 - World

    War in Ukraine sparks concerns over worldwide food shortages

    Issued on: 17/03/2022 - 19:24

    Three weeks after Russia launched its invasion of Ukraine, the war is starting to have devastating effects not only on the ground, but in many countries that rely on Ukraine’s important wheat production. The United Nations has warned of a “hunger hurricane”, which is already starting to be felt in Northern Africa. FRANCE 24 takes a closer look.

    On March 14, the UN’s Secretary-General Antonio Guterres issued a stark warning about the wider threats of the war in Ukraine: world hunger. “We must do everything possible to avert a hurricane of hunger and a meltdown of the global food system,” he said.

    The comment echoed a similar concern voiced by David Beasley, the head of the World Food Programme, just a few days earlier: “The bullets and bombs in Ukraine could take the global hunger crisis to catastrophic levels. Supply chains and food prices will be dramatically impacted,” he said.

    Ukraine, along with southwestern Russia, has long been known as “Europe’s breadbasket” thanks to the region's rich dark soil, chernozem, among the most fertile in the world. The region accounts “for about 15 percent of the world’s wheat production, and nearly 30 percent of world exports,” Sébastien Abis, a researcher at the French Institute for International and Strategic Affairs (IRIS) and director for the Deemeter Club think tank, which specialises in global agricultural issues, told FRANCE 24.

    “But it’s not just wheat,” Abis said, “the two countries account for 80 percent of the world’s sunflower oil production, and Ukraine is the world’s fourth largest exporter of maize.”

    As the fighting in Ukraine continues and the Russian offensive intensifies along the Black Sea coastline, these important crop producers have now been cut off from the world. "Nothing is leaving the Ukrainian ports anymore," Abis explained, "and it is impossible to know what the country will be able to produce and harvest in the coming months".

    The conflict has already had dramatic consequences for Ukrainians “who are struggling to find food amid the bullets”, he said. But it is also causing concerns for the many countries that depend on Ukrainian wheat and are increasingly worried they will soon be unable to feed their people.

    Catastrophic shortages

    Egypt, Tunisia and Algeria have already started to feel the sting of the wheat-shortage. “The Maghreb countries depend heavily on Ukrainian wheat,” Abis said. "And this year, even more so because they have suffered a major drought which has increased their needs for foreign imports." For Egypt, it’s catastrophic. “Egypt is the world's largest importer of wheat and gets 60 percent of its imports from Russia and 40 percent from Ukraine."

    Already in the very first days of the Russian invasion “the agricultural markets [in the region] overreacted and anticipated wheat supply problems, leading to a surge in prices,” Abis explained, noting the price for a tonne of wheat was now at the historic level of €400. Before the conflict it cost €280 and in the spring of 2020, €150.

    In Tunisia, where there is currently a financial crisis and an inflation rate of over 6 percent, the population has been living with a shortage of semolina and flour, subsidised by the government. Faced with rising prices, many Tunisians struggle to survive without these subsidised products, which are increasingly difficult to come by. Now they can often only be found in the black market, where they are sold at steep prices.

    In Egypt, the rising wheat prices have pushed up overall bread costs.

    “The government has tried to reassure the people by explaining that it has sufficient stocks to last several months, and which will be replenished with the upcoming domestic spring harvest,” Abis said. Since the start of the Russian offensive, Egypt has tried to free itself from its Ukrainian wheat dependence by launching a call for tenders with new potential wheat suppliers. "But nothing came of it, the prices were too high," the researcher explained. “It’s a vicious circle: Even if the country can afford to buy wheat at a higher price, this will affect people’s purchasing power.”

    Algeria, meanwhile, is trying to fend off the crisis by implementing preventative measures: The government has banned the export of semolina, pasta and other wheat products to safeguard its raw material stocks. "But Algiers has an advantage: They export oil, the price of which is reaching record highs. This gives them the capacity to buy wheat, even with rising prices," Abis said.

    ‘Unsustainable' prices for developing countries

    North Africa is not the only region affected by the wheat shortage. Indonesia is the world's second largest buyer of Ukrainian wheat, and Pakistan, Turkey, and several countries in Central Asia and sub-Saharan Africa depend on it as well. 

    "I am particularly concerned about certain West African countries where cereal stocks are very low, especially in Mali, Burkina Faso and Senegal," Abis said. "For these countries, the current prices are unsustainable.”

    On Wednesday, the UN called for $4.3 billion in funds to help more than 17 million people in Yemen, saying the war in Ukraine could make the situation in the country – which has been plagued by war since 2014 – even worse. According to the UN, some 161,000 people in Yemen are likely to experience “catastrophic – or famine-like - levels of hunger” in the second half of this year.

    The UN Food and Agriculture Organization (FAO) estimates that an additional 8-13 million people worldwide face undernourishment if food exports from Ukraine and Russia are stopped permanently.

    "We must not forget that this new crisis comes on top of the already very difficult context of the Covid-19 pandemic, which has already caused historic inflation and undermined food security in many countries," Abis said.

    Wheat, a geopolitical issue

    Faced with this threat, and the possibility of new “hunger riots” which broke out in several countries in 2008 over soaring grain prices, French Agriculture Minister Julien Denormandie has called on the European Union to cover for the lost Ukraine wheat. "Europe must produce more," he said in an interview with French radio station France Inter on Tuesday, adding it must "take on the mission of providing sustenance".

    "What the minister announced is certainly the most pragmatic position to take, but we are hardly going to be able to increase production at the snap of a finger between now and this summer," Abis said. "We need to give producers the means and resources to do it, and we need to review the regulations for uncultivated land... In the past few years, Europe has adopted a policy to 'produce better'. Producing more would mean revising the whole European agricultural policy."

    "Wheat, more than ever, is becoming a geopolitical issue," he said. "Because behind all this, there is also the question of how countries will position themselves in relation to the Russian market. Will Russian grain exports continue? Considering the needs of certain countries, Moscow will most certainly continue to play an important role on the international scene."

    This article has been translated from the original in French.

     

    © Studio graphique France Médias Monde

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    Economics Professor Sergei Guriev: ‘War in Ukraine could lead to meltdown of global food system’

    Business Daily

    OECD warns of major shock to global economy from war in Ukraine

    France unveils plan to mitigate impact of sanctions on Russia

    L'Humanité

    Les militants de la Base, QG des luttes

    Un jour avec

    À la veille de nouvelles mobilisations, le mouvement de lutte contre le réchauffement climatique s’organise à la Base. Histoire de ce lieu où tout peut partir d’une bière.

    Pia de QuatrebarbesPia de Quatrebarbes

    Pendant longtemps, ils ont bricolé dans leurs studios d’étudiants. « Les banderoles de 25 mètres dans de tout petits espaces, les réunions chez les uns et les autres, on perdait un temps fou à chercher des endroits pour se réunir », se souvient Élodie Nace, porte-parole nationale d’Alternatiba et d’ANV-COP21 (pour Action non violente). Depuis février 2019, le mouvement climat a son QG, la Base, acronyme de base d’action sociale et écologique. Un lieu pour conquérir les rues et les esprits.

    Au 31, rue Bichat, dans le 10e arrondissement de Paris, sous la verrière d’un ancien atelier de confection, 700 m² s’étalent sur trois étages. En bas, un bar associatif fait de bric et broc à l’adhésion libre, ou comment une bière amène parfois à l’engagement. « Ça fait rentrer plein de gens. Pour certains, cela sera seulement quelques heures de bénévolat. Pour d’autres, c’est le début d’un engagement plus profond. Il y a toujours du monde, il se passe toujours quelque chose ici », s’enthousiasme Élodie Nace.

    Ne pas se faire confisquer son avenir

    Autour du comptoir, la conversation s’engage sur le rapport de forces pour faire bouger les lignes climatiques, la dernière action de désobéissance civile ou seulement la vie du quartier. En l’espace de trois ans, près de 18 000 personnes sont passées au bar. Le soir, à la Base, cela bouge encore : des conférences sur le rapport du Giec, mais aussi sur l’agroécologie ou une maraude pour l’association la Cloche. « Et puis on fait la fête aussi, la lutte est joyeuse », reprend celle qui s’est engagée en 2015 pendant la COP21 à Paris.

    Dans le canapé, Élodie Nace raconte « sa » Base. Celle qui a vu grandir le climat comme préoccupation d’une génération tout entière qui n’entend pas se faire confisquer son avenir. « Un lieu comme celui-là change tout, on peut mener la bataille, on est au cœur de la ville, des lieux de pouvoir. » Elle en est persuadée : en 2019, « sans la Base, jamais la n’aurait eu cette puissance. On était 100 000 à Paris ! » lâche-t-elle.

    « Le climat est complètement absent des débats »

    Avant une mobilisation, c’est ici que tout se joue. Les chevilles ouvrières battent le rappel, font le lien avec toutes les organisations. « On fait des briefings, des formations, des ateliers de pancartes », explique la porte-parole. Le 12 mars, la marche Look Up, référence au film Netflix , réalisé par l’Américain Adam McKay, visait à interpeller les candidats à la présidentielle. Celle prévue le 9 avril, comme les mobilisations de la jeunesse du 26 mars, organisées par Youth for Climate, poursuivent le même objectif : augmenter la visibilité de la question climatique, sachant qu’en février, l’espace consacré à ce thème ne représentait que 2,6 % du temps médiatique, selon les calculs de l’institut Onclusive (ex-Kantar) pour le collectif l’Affaire du siècle. La guerre en Ukraine n’a depuis rien arrangé. De quoi révolter les défenseurs de l’environnement. « À quelques semaines du premier tour, le climat est complètement absent des débats. On espère que cela va créer un électrochoc », explique la jeune femme.

    Neuf alternatibases en france

    Mais ce QG a un prix : 17 000 euros mensuels rien que pour le loyer. « Très vite, la question du modèle économique se pose », explique Eva Carron, chargée de mission à la Base. Ici, le bar ramène un tiers du loyer. Le reste provient des espaces supérieurs loués comme bureaux à d’autres organisations. Et enfin, les dons qui affluent. « En plein confinement, alors qu’on a dû fermer le bar, beaucoup de gens nous ont filé un coup de main, le propriétaire a aussi accepté des délais de loyer », continue Eva Carron.

    À Paris, la Base, dans cette forme-là, prendra bientôt fin. Le bail aurait dû s’achever le 15 février. « On a obtenu un délai jusqu’au 30 avril. On va pouvoir être présent jusqu’à la fin de la présidentielle, organiser des actions. » Les militants se sont mis en quête d’un nouveau lieu. « Mais c’est très compliqué dans une ville si chère, et on veut être indépendant », poursuit Élodie Nace.

    Mais la Base parisienne a essaimé et laisse des héritiers. À Nantes, Marseille, mais aussi à Lyon, Grenoble, Bagnolet, Rouen ou dans la vallée de l’Arve (Haute-Savoie). En tout, neuf Alternatibases ont éclos en France. « Chacune à un modèle économique, une taille, une programmation différents. Mais toutes incarnent concrètement des alternatives et ont un bar associatif », explique Juliette Caroulle, coordinatrice du réseau des Alternatibases. Pour que partout, du houblon germe l’engagement.

    Climatengagementalternatiba Climatengagement
    France24 - Monde

    La Russie va concentrer ses opérations sur le Donbass, l'UE s'entend sur des achats communs de gaz

    Publié le : 25/03/2022 - 06:53Modifié le : 25/03/2022 - 23:00

    FRANCE 24 Suivre

    Les États de l'UE ont décidé vendredi de donner mandat à la Commission européenne pour effectuer des achats de gaz groupés, sur le modèle des commandes de vaccins anti-Covid, alors que la guerre en Ukraine fait flamber les prix de l'énergie. Le président américain, Joe Biden, est, quant à lui, en Pologne, à Rzeszow, non loin de la frontière avec l'Ukraine, montant en première ligne de l'engagement occidental contre l'invasion lancée par Moscou. Retrouvez le fil du 25 mars. 

    Ce fil n'est plus actualisé. Pour suivre les événements en Ukraine de la journée du 26 mars, retrouvez-nous demain sur le site de France24.com 

    • 21 h 39 : plus de 7 300 personnes évacuées des villes ukrainiennes, selon Kiev

    Les autorités ukrainiennes ont déclaré que 7 331 personnes avaient pu être évacuées des villes ukrainiennes via des couloirs humanitaires vendredi, soit plus du double des 3 343 évacuées la veille.

    Dans un message publié sur Internet, Iryna Verechtchouk, vice-Premiere ministre, a déclaré que 2 800 personnes avaient quitté la ville assiégée de Marioupol, dans le sud-est du pays, en utilisant des véhicules particuliers.

    • 20 h 55 : pénuries alimentaires : initiative de l'UE pour aider les pays les plus menacés

    Les 27 ont annoncé le lancement d'une initiative de l'UE pour atténuer les pénuries alimentaires provoquées par la guerre en Ukraine, "grenier à blé de l'Europe", dans les pays les plus touchés.

    Inspiré du programme international Covax de distribution de vaccins anti-Covid, ce programme, baptisé "Farm", vise notamment à une transparence accrue sur les stocks mondiaux, à assurer les approvisionnements aux pays les plus menacés et à encourager la production dans les régions fragilisées, selon les conclusions du sommet de l'UE.

    • 20 h 40 : France, Turquie et Grèce vont mener une "opération humanitaire" d'évacuation de Marioupol

    La France, la Turquie et la Grèce vont mener "une opération humanitaire" d'évacuation "dans les tout prochains jours" de la ville assiégée de Marioupol, dans le sud de l'Ukraine, a annoncé le président français Emmanuel Macron.

    "Nous allons en lien avec la Turquie et avec la Grèce lancer une opération humanitaire pour évacuer toutes celles et ceux qui souhaitent quitter Marioupol", a-t-il déclaré à l'issue d'un sommet européen à Bruxelles, précisant devoir s'entretenir sur le sujet avec le président russe Vladimir Poutine "d'ici 48 à 72 heures".

    • 20 h 25 : Poutine signe une loi réprimant les "mensonges" sur l'action de Moscou à l'étranger

    Le président russe Vladimir Poutine a signé vendredi soir une loi réprimant de peines de prison pouvant aller jusqu'à quinze ans les "informations mensongères" sur l'action de Moscou à l'étranger, arme répressive supplémentaire pour contrôler l'information sur son offensive en Ukraine.

    Ce texte, dont la signature présidentielle marque l'entrée en vigueur, punit la "diffusion publique d'informations sciemment fausses sous couvert d'informations fiables" à propos des "activités des organes de l'État russe en dehors du territoire russe".

    • 20 h 20 : contre-offensive ukrainienne sur Kherson, dont le contrôle par les Russes est "contesté"

    Les forces ukrainiennes ont lancé une contre-offensive sur la ville de Kherson (sud), seul centre urbain majeur conquis entièrement par les forces de Moscou, qui est désormais "contestée", a indiqué un haut responsable du Pentagone.

    "Les Ukrainiens tentent de reprendre Kherson", a déclaré à la presse ce responsable ayant requis l'anonymat. "Nous ne pouvons dire exactement qui contrôle Kherson, mais le fait est qu'elle n'est plus aussi solidement sous contrôle russe qu'auparavant."

    • 20 h 00 : l’UE s'entend sur des achats communs de produits énergétiques 

    Les dirigeants des 27 réunis jeudi et vendredi à Bruxelles ont donné mandat à la Commission européenne pour faire de l'achat commun de produits énergétiques et réfléchir à une meilleure dissociation des prix du gaz et de l'électricité, a déclaré Emmanuel Macron.

    "L'achat groupé, la capacité à définir ensemble des contrats longs est le meilleur instrument pour faire baisser le prix de notre gaz", a déclaré le président français lors d'une conférence de presse à Bruxelles.

    • 19 h 50 : les 27 réitèrent leur soutien à l'Ukraine

    Le président français, Emmanuel Macron, s'est exprimé au terme du triple sommet à Bruxelles, sur la guerre en Ukraine. Le Président a réitéré le soutien de l'Union européenne à l'Ukraine "sans rentrer dans la cobélligérance". 

    Le chef de l'État français a également insisté sur l'importance de réduire la dépendance des pays de l'Union aux ressources énergétiques russes et sur la nécessité de "construire une autonomie stratégique". Emmanuel Macron a affirmé au cours de son allocution que la priorité pour l'UE et de la France était de "maîtriser notre approvisionnement et nos prix".  

    • 19 h 19 : l'organisation européenne pour la recherche nucléaire (Cern) durcit les sanctions contre la Russie

    Le Cern, l'organisation européenne pour la recherche nucléaire qui héberge à Genève le plus grand accélérateur de particules au monde, a durci vendredi les sanctions envers la Russie, en riposte à l'invasion militaire de l'Ukraine.

    Le 8 mars, les 23 États membres du Cern avaient suspendu "jusqu'à nouvel ordre" le statut d'observateur que possédait la Russie pour ce qui concerne l'accélérateur de particules LHC (Large Hadron Collider), un immense anneau de 27 kilomètres enfoui sous terre à la frontière franco-suisse.

    • 19 h 09 : pour Biden, le courage des Ukrainiens face aux Russes rappelle Tiananmen

    Le président américain, Joe Biden, en visite officielle en Pologne, a salué le courage du peuple ukrainien qui selon lui rappelle les événements de la place Tiananmen [en Chine en 1989], et répété que selon lui Vladimir Poutine était un "criminel de guerre".

    Louant le "courage" et la "résilience" du peuple ukrainien, Joe Biden, depuis Rzeszow, à 80 kilomètres de la frontière avec l'Ukraine, a fait le rapprochement suivant.

    • 18 h 44 : le centre de commandement des forces aériennes ukrainiennes frappé par des missiles russes

    Le centre de commandement des forces aériennes ukrainiennes, à Vinnytsia (centre du pays), a été frappé par une salve de missiles de croisière russes, qui ont provoqué des "dommages significatifs" selon l'armée ukrainienne. 

    "Les Russes ont tiré six missiles de croisière. Certains ont été abattus par la défense antiaérienne. Les autres ont touché plusieurs bâtiments, causant des dommages significatifs", a annoncé le commandement des forces aériennes sur Telegram.

    • 18 h 00 : le pape préside une cérémonie pour l'Ukraine et la Russie, en proie à une guerre "odieuse"

    Le pape François a condamné la "guerre odieuse" contre "nos frères ukrainiens sans défense", lors d'une cérémonie consacrée à l'Ukraine et à la Russie au Vatican.

    "Ces jours ci, […] les bombes détruisent les maisons de beaucoup de nos frères ukrainiens sans défense", a déclaré le souverain pontife argentin lors de ce service religieux à la basilique Saint-Pierre de Rome, avant de confier l'Ukraine et la Russie à la Vierge Marie.

    • 17 h 06 : la France convoque l'ambassadeur de Russie pour des caricatures "inacceptables"

    L'ambassadeur de Russie à Paris a été convoqué au Quai d'Orsay après la publication de caricatures sur son compte Twitter jugées "inacceptables" par la diplomatie française.

    "Nous nous efforçons de maintenir un canal de dialogue exigeant avec la Russie", mais ces "agissements sont parfaitement inappropriés", a déclaré le ministère des Affaires étrangères, en référence notamment à un dessin montrant les Européens à genoux léchant les fesses de l'Oncle Sam.

    • L'armée russe s'enlise-t-elle ? L'analyse d'Elena Volochine

    Le ministère russe de la Défense a annoncé vendredi que la première phase de son offensive en Ukraine était terminée et que ses forces allaient désormais se concentrer sur le Donbass. L'armée russe est-elle en train de s'enliser ? Elena Volochine, correspondante de France 24 en Russie pendant dix ans, décrypte cette annonce.

    • 14 h 44 : les pourparlers russo-ukrainiens font du "surplace" sur les points clés

    Les pourparlers entre la Russie et l'Ukraine font du "surplace" sur les principaux points, a déploré le négociateur en chef de Moscou, tout en soulignant un rapprochement sur des aspects moins importants. De son côté, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a estimé que les négociations avec la Russie étaient "très difficiles", démentant tout accord avec Moscou.

    • 14 h 15 : plus de 3,7 millions de réfugiés, mais le flux ralentit

    Près de 3,7 millions de personnes ont fui l'Ukraine et les combats déclenchés par l'invasion de l'armée russe le 24 février, selon le décompte de l'ONU publié vendredi, qui confirme le ralentissement du nombre de passages ces derniers jours.

    Au total, plus de 10 millions de personnes, soit plus d'un quart de la population du pays, ont dû quitter leur foyer.

    • 14 h 07 : la Russie dit vouloir se concentrer sur le Donbass

    Le ministère russe de la Défense a indiqué que ses forces allaient désormais se concentrer sur une "libération" complète du Donbass, région de l'est de l'Ukraine, précisant qu'il s'agissait d'une des options de départ de leur "opération spéciale", l'autre étant la conquête de l'ensemble de l'Ukraine, rapporte l'agence russe Interfax.

    • 14 h 04 : Joe Biden est arrivé en Pologne

    Le président américain Joe Biden a atterri à Rzeszow en Pologne, à 100 km de la frontière avec l'Ukraine.

    Durant les premières heures de sa visite de deux jours en Pologne, M. Biden doit rencontrer notamment des soldats américains stationnés dans cette ville, avant de gagner Varsovie pour des entretiens avec les dirigeants polonais et une visite dans un centre d'accueil de réfugiés ukrainiens qui ont fui l'invasion russe de leur pays.

    • 14 h 02 : l'armée russe admet 1 351 morts en Ukraine

    La Russie a reconnu la mort de 1 351 de ses soldats depuis le début de son offensive militaire en Ukraine il y a un mois, accusant les pays occidentaux de commettre une "erreur" en livrant des armes à Kiev.

    "Lors de l'opération militaire spéciale, 1 351 militaires ont été tués et 3 825 blessés", a déclaré l'adjoint au chef de l'état-major des armées Sergueï Roudskoï lors d'un point de presse. Par ailleurs, la Russie a accueilli 419 736 réfugiés d'Ukraine depuis le début de l'opération, selon Mikhaïl Mizintsev, directeur du Centre national russe de gestion de la défense.

    • 13 h 42 : les États-Unis "n'ont pas l'intention d'utiliser des armes chimiques quelles que soient les circonstances"

    Les États-Unis "n'ont pas l'intention d'utiliser des armes chimiques quelles que soient les circonstances", c'est-à-dire même si la Russie en emploie en Ukraine, a assuré le conseiller à la sécurité nationale américain Jake Sullivan, à bord d'Air Force One.

    Lors d'un échange avec la presse, il a cependant prévenu que Moscou payerait "un prix très élevé" en cas d'utilisation d'armes chimiques, clarifiant des propos de la veille du président Joe Biden qui avait promis une "réponse" dans un tel scénario, mais en restant évasif sur la "nature" de cette riposte.

    • 13 h 34 : Poutine compare les sanctions contre le monde de la culture russe aux autodafés nazis

    Le président russe Vladimir Poutine a comparé la déprogrammation dans les pays occidentaux de personnalités et d'événements culturels russes aux autodafés orchestrés par les nazis.

    "La dernière fois, ce sont les nazis en Allemagne, il y a près de 90 ans, qui ont mené une telle campagne de destruction d'une culture indésirable. On se souvient bien des images des livres brûlés sur les places publiques", a-t-il dit, lors d'une rencontre avec des personnalités de la culture.

    • 13 h 15 : interruption des derniers trains reliant la Russie à l'UE 

    La compagnie ferroviaire finlandaise VR a annoncé l'interruption, à partir du dimanche 27 mars, du trafic sur la ligne reliant Saint-Pétersbourg et Helsinki, où circulent les derniers trains permettant aux Russes de rejoindre l'Union européenne.

    Malgré les sanctions européennes, la Russie et la fermeture de la plupart des liaisons aériennes et terrestres, cette liaison avec la Finlande avait été maintenue pour permettre à des citoyens finlandais ou russes - seules nationalités autorisés à embarquer - de quitter la Russie.

    • 12 h 41 : premier décès en territoire russe rendu public par la Russie

    Un aumônier militaire a été tué par de tirs ukrainiens de roquettes "Smertch" sur Jouravliovka, un village frontalier russe non loin de la ville ukrainienne de Kharkiv en proie à de violents combats, a annoncé l'Eglise orthodoxe. Il s'agit du premier mort en territoire russe suite à des tirs ukrainiens, qui a été rendu public depuis le début de l'offensive en Ukraine.

    Jouravliovka, dans la région russe de Belgorod, est située à tout juste 2 km de la frontière ukrainienne et à moins de 30 km de Kharkiv. Les 23 et 24 mars des obus ukrainiens étaient déjà tombés sur Jouravliovka et le village voisin de Nekhoteevka, détruisant des maisons et des voitures sans faire de victime. Dans la foulée, 196 habitants avaient été évacués, selon l'agence publique TASS.

    • 11 h 19 : l'Ukraine demande à l'UE de fermer ses frontières avec la Russie et la Biélorussie

    Le ministère des Infrastructures ukrainien a demandé à l'Union européenne de fermer ses frontières avec la Russie et la Biélorussie, pays allié de Moscou dans l'invasion menée par l'armée russe en Ukraine depuis un mois.

    Il juge ces "mesures nécessaires" pour "arrêter la fourniture au pays agresseur de biens à double usage pouvant être utilisés à des fins militaires".

    • 10 h 45 : quatre civils tués à Kharkiv

    Un bombardement russe sur un centre médical de Kharkiv, dans l'Est de l'Ukraine, a fait quatre morts et au moins trois blessés, a annoncé vendredi la police régionale de la deuxième ville du pays.

    "Sept civils ont été blessés dont quatre ont succombé à leurs blessures dans un bombardement aux lance-roquettes multiples", a indiqué la police sur sa chaîne Telegram, précisant que la frappe avait eu lieu "vers 05 h 45 GMT" sur "un centre médical" dans le Sud de Kharkiv.

     La police régionale a précisé qu'un "centre d'aide humanitaire" se trouvait non loin de ce centre médical, où "il n'y a pas d'installations militaires à proximité", selon elle.

    • 10 h 15 : une "task force" américano-européenne pour réduire la dépendance européenne au gaz russe

    Les États-Unis et l'Union européenne se sont mis d'accord sur un plan conjoint visant à réduire la dépendance de l'Europe envers les énergies fossiles russes, en raison de la guerre menée par Moscou en Ukraine.

    Les États-Unis s'efforceront de fournir à l'Europe 15 milliards de mètres cubes supplémentaires de gaz naturel liquéfié (GNL) cette année, dans le cadre de cette initiative dévoilée par le président américain Joe Biden et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

    Joe Biden a affirmé que c'était une "opportunité" pour "mobiliser des investissements pour les objectifs de neutralité climatique" et "tirer partie des énergies renouvelables".

    • 10 h 10 : près de 300 morts redoutées dans la frappe du théâtre de Marioupol

    Environ 300 morts sont redoutées dans le théâtre de Marioupol bombardé par l'aviation russe le 16 mars alors que des centaines de personnes y étaient abritées, a annoncé la mairie de la ville, citant des témoins. 

    "Des témoins ont des informations selon lesquelles environ 300 personnes sont mortes au théâtre dramatique de Marioupol à la suite d'un bombardement par un avion russe [le 16 mars]. Jusqu'au bout, on ne veut pas croire à cette horreur. Jusqu'au bout, on veut croire que tout le monde est sauf. Mais les témoignages de ceux qui se trouvaient à l'intérieur du bâtiment au moment de cet acte terroriste disent le contraire", écrit la mairie de Marioupol sur son compte Telegram. 

    • 9 h 45 : des conversations entre militaire russes révèlent un manque de moyen, selon l'armée ukrainienne

    D’après l’armée ukrainienne, les forces russes sont confrontées à des problèmes logistiques. Des failles révélées par des communications non cryptées entre des soldats russes, interceptées par l’armée ukrainienne. Sur ces enregistrements diffusé par nos confrère de France 2, les Russes se plaignent de manquer de fuel, d’eau et de nourriture, mais aussi de matériel militaire de base, comme des gilets par balle.

    • 8 h 48 : la Russie dit avoir détruit la plus grande réserve de carburant de l'armée ukrainienne

    Les forces armées russes ont détruit un important dépôt de carburant à proximité de Kiev avec des missiles de croisière, a déclaré vendredi le ministère russe de la Défense. Le porte-parole du ministère, Igor Konashenkov, a déclaré lors d'un point de presse que la frappe - des missiles de croisière Kalibr tirés depuis la mer - avait eu lieu jeudi soir. Le dépôt visé était utilisé pour approvisionner les forces armées ukrainiennes dans le centre du pays, a-t-il ajouté. Reuters n'a pas pu vérifier ces informations de manière indépendante.

    • 8 h : nuit calme à Kiev, combats à Vasylkiv

    La nuit a été "relativement tranquille" à Kiev, rapporte notre envoyé spécial à Kiev, mais les combats continuent autour des villes satellites de la capitale, en direction du Nord-Ouest.

    Des combats importants ont eu lieu au sud-ouest de Kiev, à proximité de Vasylkiv, selon un conseiller du ministère de l’Intérieur ukrainien qui s’est exprimé à la télévision ukrainienne.

    • 6 h 30 : Joe Biden se rend en Pologne, près de la frontière ukrainienne

    Joe Biden est attendu dans la ville polonaise de Rzeszow, à environ 80 kilomètres de la frontière avec l'Ukraine, seconde étape de son voyage en Europe. Il sera reçu par le président polonais Andrzej Duda à l'aéroport de cette ville située à deux heures et demie de route de Lviv, principale ville de l'ouest de l'Ukraine, où affluent les réfugiés.

    Il recevra ensuite un briefing sur "la réponse humanitaire afin d'apaiser la souffrance des civils en Ukraine et de répondre au flux croissant de réfugiés qui fuient la guerre que (Vladimir) Poutine a choisie", a précisé la Maison Blanche.

    Joe Biden ira à la rencontre de soldats américains positionnés dans cette région, faisant partie des plus de 100 000 militaires américains actuellement présents en Europe. Il ira ensuite à Varsovie, où il prononcera un discours "sur les efforts unis du monde libre pour soutenir le peuple ukrainien" et "tenir la Russie responsable de sa guerre brutale", selon la Maison Blanche.

    • 6 h : l'ex-président russe affirme que les sanctions occidentales n'influenceront pas le Kremlin

    Il serait "insensé" de croire que les sanctions occidentales contre les entreprises russes pourraient avoir un quelconque effet sur le gouvernement de Moscou, a rapporté vendredi l'agence de presse russe RIA, citant l'ancien président russe Dmitri Medvedev. Les sanctions renforceront la société russe et ne causeront pas de mécontentement de la population vis-à-vis des autorités, a déclaré Dmitri Medvedev.

    • 5 h 50 : V. Zelensky salue "l'opposition héroïque du peuple ukrainien

    Dans sa dernière vidéo publiée sur Facebook, dans la nuit de jeudi à vendredi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, retranché à Kiev, rend hommage à "l'opposition héroïque du peuple ukrainien face à l'invasion militaire russe". 

    En un mois de guerre, des milliers d'Ukrainiens ont été tués, dont 121 enfants, 6,5 millions ont dû quitter leur maison, et plus de 4 300 d'entre elles ont été détruites, selon un dernier bilan du président Zelensky.

    Pour retrouver le fil des événements en Ukraine du 24 mars 2022, cliquez ici.

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    France24 - World

    Paris schools prepare to take in refugee children from Ukraine

    Issued on: 15/03/2022 - 13:54

    Lara BULLENS Follow

    The number of Ukrainian refugees arriving on French soil has tripled in the last week. For those who plan on staying, Paris is setting up a special scheme to integrate Ukrainian refugee children in the French school system.

    “The other day, a mother came in with her baby. It was so small it looked like a newborn. [The mum] wouldn’t stop crying. It broke my heart,” says Odette, a caretaker at the École Polyvalente Eva Kotchever, a kindergarten and primary school in the 18th arrondissement (district) of Paris. 

    Odette was on vacation when Russia invaded Ukraine on February 24, and only discovered the news upon her return. “I got a phone call on Saturday morning from the school. They filled me in on what was happening and told me that we had become an emergency reception centre of sorts,” she explains.

    The school has been taking in refugee families since March 10, offering them some respite after long, stressful journeys fleeing the horrors of the war in Ukraine, where their menfolk of fighting age still remain to defend their homeland.

    Most of them arrive from the reception centre next door that was set up on March 3 specifically for Ukrainian refugees by France Terre d’Asile, an NGO helping asylum seekers. There, they can get a meal, begin their asylum-seeking process, find temporary housing and see a doctor, from 9am to 6pm. With only one common play area for children, many refugee parents (mostly mothers) struggle to deal with the administrative procedures while having to care for their young ones. Called up by the City Hall for help, the school freed up three classrooms and a heap of toys to offer relief.

    ‘For now, it’s the best we can do’ 

    Pushing past the school’s glass doors, a teacher walks through a short corridor with a reception desk to the left. Odette is the first point of contact and asks visitors to sign in with their information before entering the halls of the École Polyvalente Eva Kotchever. To the right of the corridor, a cement wall is embellished with children’s drawings, and arrows in the blue-and-yellow colours of the Ukrainian flag indicating the way to the first floor. “Most families and children don’t speak French, so we’ve put up arrows to guide them to the designated classrooms,” Odette says.

    Families are never left unaccompanied. They are escorted from the next door reception centre by city hall facilitators who work for organisations like DASCO (“direction des affaires scolaires” or “direction of school affairs”), in charge of welcoming new pupils across Paris. “For now, we are just helping out and offering up our classrooms to children so that their parents can do what they need,” says Christine Serra, the school’s principal. “The teachers don’t really come into contact with the children. Things are still quite separated at the moment. The children aren’t integrated in the French classrooms, they don’t interact with the pupils.”

    On the second floor, a classroom-turned-crèche is occupied by three facilitators. They are helping two Ukrainian mothers, one fast asleep on a floor mattress and another making arrangements on her phone, to entertain and care for their children. Marlène Mallard, a former nursery assistant who is volunteering as a facilitator, gestures to the sleeping woman. “We’re taking care of her son while she gets some rest. They arrived at 10am this morning and she hasn’t slept for god knows how long.” Her son kicks around a football, playing with 10-year-old Yvan, who has already picked up some French words in a few hours. Yvan’s little sister, no more than a few months old, is being rocked in the arms of a translator. “We never separate siblings,” she smiles, keeping her identity anonymous for fear of what could happen if she ever returns to her native Russia.

    Meanwhile Paris’s Deputy Mayor for education, Patrick Bloche, who is working with the local education board to provide schooling for Ukrainian refugee children, visited the principal’s office to see how things were going with the emergency reception classrooms. “He said that the City Hall will most likely try and place Ukrainian children in schools with UPE2A units [programmes to help accommodate non-French speaking foreign children],” explains Serra. Of the 645 kindergartens and primary schools in Paris, only 60 have UPE2A units. As for secondary schools, 81 have the capacity to accommodate non-French speakers.

    #Paris accueillera dans ses crèches et ses écoles tous les enfants des familles de réfugiés d'#Ukraine. Ils auront accès gratuitement aux cantines scolaires. Les PMI proposeront des consultations et un soutien psychologique aux enfants et à leurs familles. #StandWithUkraine pic.twitter.com/ENuAca3EzR

    March 2, 2022

    “We’ll see how things go,” Serra says. “Of course, if we can help in any way possible to integrate the children in our school, we will. But for now, this is the best we can do, and it doesn’t cost us much of an effort.”

    First steps towards a French education

    The number of refugees fleeing Ukraine and arriving in France has tripled in the past week. Around 13,500 displaced people have been controlled by border police and are now on French soil, according to France’s Interior Minister Gérald Darmanin.

    “We can now accommodate up to 100,000 refugees on national territory. The state and local authorities have made a big effort. We are continuing to work on scenarios where we could take in more [people],” Darmanin explained at a press briefing on Monday. 

    Some are passing through on their way to other countries, others are here to stay. Around 4,600 refugees have been given accommodation so far, according to French Housing Minister Emmanuelle Wargon. And while the majority have only just arrived, 650 Ukrainian children are already enrolled in French schools, said Marlène Schiappa in an interview with French newspaper Le Journal du Dimanche

    The larger “plan d’accueil école” (school reception plan) for Ukrainian refugees aged 3-18 is still being finalised. For now, schools with UPE2A units are those welcoming the first Ukrainian refugee pupils, allowing the language barrier to be breached. The interior and education ministries will direct parents to OEPRE workshops, aimed at facilitating their integration through French language courses and helping them better understand the school system so they can support their children.

    The Paris city board of education has also opened a Ukraine “crisis unit” to help refugee parents with the school enrolment process. The board has also provided teachers with an online pamphlet outlining how to welcome pupils who have suffered trauma. 

    The final goal is “getting refugee children into school”, Education Minister Jean-Michel Blanquer proclaimed in a tweet. For Odette, it’s important to take it slow. “Speaking to some children, I see that many are afraid and a bit intimidated. This is a safe space for them, they don’t hear everyday sirens going off. It’s peaceful.” Perhaps in the near future, the École Polyvalente Eva Kotchever will be able to untack the blue and yellow arrows guiding Ukrainian refugee children to its classrooms. 

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    New York Times - World

    Guerra Rusia-Ucrania

    Las vacaciones en Venezuela terminan abruptamente y los turistas regresan a casa a una Rusia diferente

    Mientras los turistas rusos visitaban la isla Margarita, su país invadió Ucrania. Muchos se preguntaron qué problemas les esperaban de vuelta a casa.

    La playa del hotel Sunsol Ecoland, un destino popular entre los turistas rusos en la isla venezolana de Margarita.Credit...

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    Por Anatoly Kurmanaev y Isayen Herrera

    Photographs by Adriana Loureiro Fernandez

    PLAYA PUERTO CRUZ, Venezuela — Bebían ron y bailaban al son de un radiocasete que emitía música electropop rusa en la rudimentaria sala de espera de un aeropuerto. Cantando “No es suficiente”, disfrutaban de las últimas horas de sus vacaciones tropicales.

    Se podría haber confundido a estos viajeros con turistas en vacaciones de primavera. En realidad, eran rusos que esperaban para embarcar en los últimos vuelos de regreso a Moscú antes de que las sanciones les cortaran la ruta de vuelta a casa, con su futuro y el de sus anfitriones trastocado por la invasión a Ucrania por parte del presidente Vladimir Putin.

    Los turistas rusos habían contribuido a insuflar una improbable nueva vida a la idílica isla venezolana de Margarita, antaño meca del turismo caribeño y devastada en los últimos años por la crisis económica, el aislamiento internacional y la pandemia. En virtud de un acuerdo aprobado por los gobiernos aliados de ambos países, más de 10.000 rusos han visitado Margarita desde septiembre en vuelos chárter directos desde Moscú, en la que era la única conexión internacional de la isla.

    El acuerdo dio trabajo a cientos de margariteños en 20 hoteles y obligó al gobierno central a mejorar el maltrecho suministro de electricidad, agua y gasolina de la isla. La delincuencia endémica fue reducida; los negocios empezaron a reabrir; los residentes que habían emigrado comenzaron a regresar.

    La reciente oleada de visitantes rusos representaba una pequeña fracción de los tres millones de turistas que Margarita recibía anualmente en su apogeo a principios de la década de 2010. Pero la llegada de los primeros viajes internacionales organizados en años dio a los lugareños la esperanza de haber cambiado el curso de la desgracia.

    “A cualquier extranjero que viene para acá lo queremos abrazar”, dijo José Gregorio Rodríguez, el presidente de la Cámara de Comercio del estado venezolano de Nueva Esparta, un archipiélago que incluye a Margarita. “Cuando estás en cero, cualquier mejora es bienvenida”.

    Los rusos fueron atraídos a Margarita por los precios bajos, el exotismo, porque no pedían visa ni había restricciones por la pandemia y por un sol que dura todo el año, dijeron los turistas entrevistados en la isla en febrero y principios de marzo. Los viajes podían costar desde 850 dólares por persona por 13 noches en un hotel de playa de tres estrellas, con todo incluido, y vuelos de ida y vuelta desde Moscú, de 15 horas cada uno.

    “Es algo nuevo, algo emocionante”, dijo Lucia Aleeva, una bloguera de la ciudad de Kazán. “En cierto sentido, somos los primeros exploradores”.

    Algunos turistas rusos dijeron que habían reservado los boletos a Margarita uno o dos días antes del viaje sin saber nada de Venezuela, atraídos por el precio inusualmente bajo del destino. La mayoría de los entrevistados se describieron a sí mismos como propietarios de pequeños negocios o trabajadores públicos provinciales, y muchos de ellos venían de capitales estatales tan lejanas como Chita, una ciudad siberiana cerca de Mongolia. Algunos nunca habían salido de Rusia; la mayoría nunca había estado en América Latina.

    Muchos de los turistas de más edad empezaron sus vacaciones de manera estereotípicamente rusa: bebiendo bastante.

    El mes pasado, Algis, quien trabaja en una empresa de construcción y es de Sochi, en el sur de Rusia, estaba ebrio cuando bajó del avión a un calor de 32 grados ataviado con varias capas de ropa de invierno . Llevaba una bolsa con botellas de alcohol compradas en una tienda libre de impuestos en una mano, y un paquete lleno de billetes de dólares variados en otra, diciendo que tenía la intención de invertirlos en un posible matrimonio en la isla.

    Otro turista llamado Andrey, quien alquila maquinaria pesada en la ciudad minera de Cheliábinsk, relató durante una cena aderezada de copiosas botellas de vino chileno barato que, durante una intensa sesión de bebida que comenzó en su ciudad natal y se prolongó hasta la terminal del aeropuerto de Moscú y al vuelo a Margarita, se vio sorprendido por una voz que anunciaba por el altavoz del avión que había sido seleccionado para conocer al ministro de Turismo de Venezuela al aterrizar porque era el turista ruso número 10.000 que visitaba la isla.

    Andrey dijo que le costó pararse derecho para la fotografía.

    En el extenso complejo turístico de Margarita, Sunsol Ecoland, los rusos bailaban hasta altas horas de la madrugada en una discoteca de playa que alternaba el reguetón con los éxitos rusos de grupos como Leningrado, un grupo de ska malhablado que idealizaba las hazañas de mala vida y abundante bebida de perdedores de la clase trabajadora.

    En las visitas a los pueblos coloniales de Margarita durante el día, muchos se maravillaban de la capacidad de los venezolanos para mantener el buen humor a pesar de las dificultades económicas cotidianas.

    Pero entonces, el 24 de febrero, Rusia invadió Ucrania y la guerra repercutió rápidamente en regiones muy alejadas del campo de batalla.

    A medida que los combates se intensificaban, los países y empresas occidentales cerraron su espacio aéreo a los vuelos rusos y suspendieron los contratos de arrendamiento y el suministro de piezas de aviación. En respuesta, el operador turístico Pegas Touristik, enfocado en Rusia, comunicó a sus clientes que estaban tomando el sol en Margarita que tendrían que evacuar.

    Muchos empezaron a preguntarse qué penurias les esperarían ahora en casa.

    La inflación en Rusia se dispara, crece el temor a la escasez y el acaparamiento y el gobierno impone controles de divisas y amenaza a las empresas extranjeras, algo que recuerda la vida durante los ocho años de depresión económica de Venezuela, de la que el país sudamericano acaba de salir.

    “Afortunadamente, tienen el mar y el sol”, dijo Yulia, trabajadora de un ministerio en Moscú. “En un país como el nuestro, sobrevivir a la agitación y la pobreza sería mucho más difícil y triste”.

    Al igual que otros rusos entrevistados en Margarita desde el inicio de la guerra, Yulia pidió no utilizar su apellido. Ninguno de los turistas rusos con los que habló el Times quiso hacer comentarios sobre la invasión en sí, o sobre los primeros informes de víctimas civiles en Ucrania. A menudo culpaban a una mala conexión a internet el no estar al tanto de las noticias. El gobierno ruso ha hecho que incluso mencionar la guerra sea un delito penal castigado con hasta 15 años de prisión.

    Yulia pasó sus últimos días en Margarita en la playa leyendo la novela distópica 1984, de George Orwell.

    Mientras los combates y las sanciones internacionales contra Rusia se intensificaban, el ambiente en los balnearios se volvía progresivamente sombrío. El poder adquisitivo de los rusos cayó en picada junto con el rublo, y sus tarjetas bancarias dejaron de funcionar.

    Los huéspedes rusos de Sunsol cenaron por última vez en la isla en silencio. El ruido habitual de una animada conversación y el movimiento y tintinear de las copas de vino en la gran sala del buffet del hotel había desaparecido, cediendo el paso al sonido lejano de las olas.

    La discoteca de la playa estaba vacía. Un grupo de artistas venezolanos bailaba solo en el escenario, intentando infructuosamente animar a los alicaídos huéspedes que contemplaban sus problemas inminentes.

    La moneda rusa ha perdido cerca del 37 por ciento de su valor desde el inicio de la guerra, y cientos de miles de sus ciudadanos se enfrentan al desempleo, mientras las sanciones conducen al cierre de empresas a un ritmo récord.

    Una asociación rusa de operadores turísticos afirmó que las reservas internacionales cayeron un 70 por ciento en la semana posterior al estallido de la guerra.

    El ánimo del personal de los centros turísticos era igualmente sombrío.

    La guerra ha supuesto un duro golpe para Margarita, que esperaba recibir 65.000 visitantes rusos este año. Algunos empresarios remodelaron sus hoteles inactivos para albergar a los visitantes esperados y contrataron nuevo personal, deseando que los vuelos rusos abrieran las puertas a otros turistas internacionales.

    Los sueldos eran irrisorios —los meseros ganaban tan solo un dólar al día— pero los trabajos al menos proporcionaban comidas constantes en un país donde el hambre sigue estando muy extenida. Desde que estalló la guerra, muchas personas ya han perdido sus empleos o han visto reducidos sus turnos.

    El último vuelo de Margarita a Moscú salió el 8 de marzo. Desde entonces, las principales compañías aéreas rusas han dejado de volar hacia occidente más allá de la vecina Bielorrusia.

    Aunque Pegas sigue anunciando viajes a Margarita a partir de abril, los propietarios de negocios turísticos en la isla dicen que el futuro de la ruta es incierto.

    Durante los últimos días de sus vacaciones, algunos huéspedes dijeron que confiaban en Putin, quien ha gobernado Rusia durante 22 años con el apoyo de muchos rusos.

    “Confiamos en nuestro presidente”, dijo una turista de Moscú, también llamada Yulia. “No creo que nos lleve al colapso”. Su esposo, Oleg, intervino en voz baja: “Bueno, ya es el colapso”.

    Otros intentaban disfrutar de lo que consideraban su último vistazo del mundo exterior.

    “Decidimos desconectar, como si fuera la última vez”, dijo Ravil, un diseñador de Moscú. “No sabemos si volveremos al mismo país del que nos fuimos”.

    Ksenia Barakovskaya colaboró con la reportería.

    Anatoly Kurmanaev es un corresponsal radicado en Ciudad de México desde donde cubre México, Centroamérica y el Caribe. Antes de integrarse a la corresponsalía de México en 2021, pasó ocho años reportando desde Caracas sobre Venezuela y la región vecina. @akurmanaev

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    New York Times - World

    ‘No hablabas ni preguntabas sobre eso’: trabajadores sirios hablan sobre fosas comunes que podrían ser crímenes de guerra

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    Se han localizado dos sitios que se cree que contienen miles de cuerpos de sirios asesinados en los centros de detención administrados por el gobierno del presidente Bashar al Asad durante la guerra civil.

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    Por Ben Hubbard y Marlise Simons

    BERLÍN — Durante el día, los trabajadores usaban maquinaria pesada para cavar fosas y zanjas. Después del anochecer, los cadáveres llegaban, y a veces eran centenares sobre las plataformas de camiones del ejército o en camiones frigoríficos destinados al transporte de alimentos.

    Según algunos hombres que trabajaron en dos emplazamientos de fosas comunes en Siria, cerca de Damasco, la capital, dichos cadáveres eran descargados en el suelo para luego ser sepultados, mientras los agentes de inteligencia del gobierno observaban la operación. En ocasiones, los trabajadores apisonaban la tierra para que los perros no desenterraran los cuerpos.

    A lo largo de los 11 años de guerra civil en Siria, grupos de derechos humanos y desertores del gobierno han documentado el asesinato masivo de civiles cometido por las fuerzas de seguridad al procurar la erradicación de cualquier oposición al dictador Bashar al Asad.

    El video muestra una secuencia de imágenes satelitales que revela la adición de zanjas en un sitio donde se sospecha que puede existir una fosa común que cubre un área de aproximadamente cuatro hectáreas en Qutayfa, una ciudad al norte de Damasco, entre 2014 y 2016. Una imagen de 2019 muestra actividad en el sitio, pero no evidencia más ampliaciones o nuevas zanjas.

    Ahora, The New York Times cuenta con algunos datos que esclarecen un misterio de la guerra que aún persiste: ¿qué ocurrió con los cuerpos de los miles de personas que murieron o fueron asesinadas en los centros de detención del gobierno?

    En los últimos meses, las entrevistas realizadas a cuatro sirios que trabajaron en las fosas secretas o cerca de ellas nos llevaron a analizar algunas imágenes satelitales. Las pistas en su conjunto revelaron la ubicación de dos sitios, cada uno de los cuales, según los hombres que trabajaron ahí, contienen miles de cuerpos. Según grupos de derechos humanos, es posible que también contengan pruebas sólidas de crímenes de guerra cometidos por las fuerzas de Al Asad, incluyendo la tortura sistemática y el asesinato de los detenidos.

    “Si no resolvemos el asunto de los desaparecidos, nunca alcanzaremos la paz en Siria”, señaló Diab Serrih, cofundador de una asociación de personas que fueron detenidas en la famosa prisión de Saydnaya, en Siria, y quien ha trabajado para encontrar fosas comunes. “Todos los días recibimos llamadas de personas que desean saber dónde están sus hijos”, añadió. “Muchas de ellas me dicen: ‘Solo quiero tener una tumba para poder ponerle flores’”.

    Después del levantamiento en 2011 que originó la guerra, Al Asad activó su red de agencias de seguridad para erradicar la disidencia con la encarcelación de manifestantes, activistas y demás personas.

    The Lasting Effect of Syria’s Civil War

    After a decade of fighting, many Syrians wonder if their country can be put back together.

    El año pasado, el Departamento del Tesoro de Estados Unidos aseveró que al menos 14.000 de esos detenidos fueron torturados hasta morir, pero es casi seguro que la verdadera cifra sea mucho más elevada. Más de otros 130.000 han desaparecido en los centros de detención del gobierno y se cree que muchos están muertos.

    En repetidas ocasiones, el gobierno sirio ha negado haber asesinado a personas detenidas, pero los grupos de derechos humanos han documentado con detalle esa práctica. Un conjunto importante de pruebas fue proporcionado por un fotógrafo de la policía siria, el cual se hace llamar “César”, quien huyó del país en 2013 con imágenes de más de 6000 cadáveres, algunos de los cuales presentaban señales de tortura.

    Solo sacando los cadáveres de las fosas comunes sería posible contarlos e identificarlos, pero es poco probable que eso suceda mientras Al Asad siga en el poder. Rusia, su aliado más fuerte, sigue apoyándolo y ni a él ni a sus altos funcionarios se les ha acusado nunca de atrocidades como el uso de armas químicas en contra de sus propios ciudadanos.

    Con el propósito de llamar la atención sobre esas atrocidades, esta semana, el Grupo de Trabajos de Emergencia sobre Siria, un grupo de defensa, llevó a Washington a uno de los hombres entrevistados por el Times para que hablara acerca de las fosas comunes con los congresistas y otras personas.

    Según informes de Human Rights Watch y otros organismos, muchos de los cuerpos de quienes murieron detenidos eran enviados a los hospitales del gobierno, donde se registraba su muerte. Los cuatro hombres entrevistados nos contaron lo que ocurrió después.

    Los cuatro trabajaban en las fosas comunes, o cerca de ellas, en las cercanías de Damasco, y cada uno era testigo de una parte de lo que hacía el gobierno para deshacerse de los cuerpos. Ahora, dos de los trabajadores están refugiados en Alemania, uno en Líbano y otro sigue en Siria. Tres de ellos hablaron con la condición de mantener su anonimato por temor a sufrir alguna represalia del gobierno sirio.

    El Times no logró, de manera independiente, corroborar todos los detalles de sus relatos, como la cifra total de cuerpos que recordaban haber visto. Y cada uno solo fue testigo de una parte de los trabajos de sepultura que realizaba el gobierno, los cuales, según grupos de derechos humanos, es probable que hayan sido reproducidos en otros emplazamientos de fosas comunes.

    Pero, en su mayoría, los distintos relatos concuerdan y corroboran los informes de los grupos de derechos humanos que han documentado los asesinatos en masa de los detenidos y el traslado de los cadáveres a los hospitales.

    Uno de los entrevistados nos habló sobre lo que atestiguó en un juicio emblemático realizado en Alemania que estuvo relacionado con los crímenes de guerra cometidos en Siria y que concluyó este año con una sentencia a cadena perpetua para un antiguo funcionario de inteligencia acusado de crímenes de lesa humanidad.

    Este hombre mencionó que, antes de la guerra, había trabajado para el gobierno regional de Damasco supervisando sepulturas de civiles. Nos dijo que los funcionarios de inteligencia lo reclutaron a mediados de 2011 para deshacerse de los cadáveres de los centros de detención que pasaban por los hospitales. Este trabajo lo realizó durante seis años en los dos emplazamientos de las fosas comunes.

    El hombre explicó que el primero de estos lugares, donde trabajó desde mediados de 2011 hasta principios de 2013, era un cementerio civil en Najha, un pueblo al sur de Damasco. Al principio, era el supervisor de unos cuantos trabajadores que enterraban pocos cuerpos, pero a medida que fue creciendo la violencia del conflicto, la cantidad de cadáveres aumentó y él se convirtió en lo que describió como un engranaje de una extensa burocracia de la muerte.

    Nos contó que le proporcionaron un autobús Nissan de color blanco decorado con fotografías de Al Asad, un uniforme militar y un permiso para cruzar los puestos de control. Antes del amanecer, trasladaba a más de una docena de trabajadores a las fosas comunes.

    Por su parte, grandes camiones frigoríficos destinados al transporte de alimentos llevaban los cadáveres de los hospitales a las fosas. Cuando llegaban, su equipo descargaba los cuerpos en el suelo, muchos de los cuales tenían moretones y heridas, les faltaban uñas en los dedos y algunos estaban en descomposición, cosa que indicaba que ya llevaban algún tiempo muertos.

    Nos comentó que él no enterraba los cuerpos, sino que supervisaba a los trabajadores y recibía los documentos de los hospitales que decían cuántos cuerpos habían llegado de cada centro de detención. Luego registraba esas cifras en una bitácora que tenía en su oficina, pero dejó esos documentos cuando huyó de Siria en 2017.

    En algunos momentos durante los seis años que trabajó en las fosas comunes, su equipo descargaba dos camiones casi dos veces por semana, cada uno de los cuales traía entre 150 y 600 cuerpos, comentó. Cada semana, el equipo también recibía algunas docenas de cuerpos de la prisión de Saydnaya, que ha sido catalogada por Amnistía Internacional como un “matadero de seres humanos”, donde imperaba la tortura y con frecuencia asesinaban a los prisioneros.

    Understanding Syria’s Civil War

    An enduring conflict. The Syrian war began 11 years ago with a peaceful uprising against the government and spiraled into a multisided conflict involving armed rebels, jihadists and others. Here is what to know:

    The origins. The conflict began in 2011 when Syrians rose up peacefully against the government of President Bashar al-Assad. The protests were met with a violent crackdown, while communities took up arms to defend themselves. Civil war ensued.

    Other groups became involved. Amid the chaos, Syria’s ethnic Kurdish minority took up arms and gradually took territory it saw as its own. The Islamic State seized parts of Syria and Iraq in 2014 and declared that territory its “caliphate,” further destabilizing the region.

    Foreign interventions. Mr. al-Assad received vital support from Iran and Russia, as well as the Lebanese militant group Hezbollah. The rebels were backed by the United States and oil-rich Arab states like Saudi Arabia. Turkey also intervened to stop the advance of Kurdish militias.

    The toll. The war has killed hundreds of thousands of people and displaced millions. Forces loyal to Mr. al-Assad have committed by far the most atrocities. The regime has turned to chemical weapons, barrel bombs and starvation to force Syrians into submission.

    Syria today. After more than a decade of fighting, the war has settled into a stalemate. Most of the country is nominally back under Mr. al-Assad’s control, but a crushing economic crisis has hobbled reconstruction efforts, impoverished the population and left many facing starvation.

    Mencionó que, al parecer, los muertos que llegaban de Saydnaya casi siempre acababan de fallecer y añadió que algunos parecían tener marcas de soga alrededor del cuello o heridas de bala. En ocasiones, tiraban los cuerpos en zanjas y los cubrían con tierra. Otras veces, amontonaban ocho cuerpos en fosas que eran para un solo cadáver.

    Las imágenes satelitales del cementerio de Najha durante ese periodo muestran fosas llenas y en una fotografía de 2012 se ve un camión con la parte posterior dirigida hacia las fosas y un vehículo blanco, tal vez un autobús, ubicado cerca.

    Durante el juicio del exfuncionario de inteligencia sirio que fue acusado de crímenes de lesa humanidad en Alemania, también testificaron otras dos personas sobre las fosas comunes de Najha.

    Una de ellas fue Eyad al Gharib, un exfuncionario sirio acusado el año pasado de ser cómplice en crímenes de lesa humanidad por trasladar a los manifestantes arrestados a una oficina de seguridad donde se sabía que torturaban a las personas. Este hombre le dijo al tribunal que los detenidos que morían eran enterrados en Najha, si sus cuerpos presentaban señales de tortura.

    Otro hombre entrevistado por el Times fue operario de una excavadora y, durante siete meses, trabajó en el cementerio de Najha en 2012. Afirmó que los agentes de inteligencia que supervisaban las sepulturas le ordenaban que cavara fosas cuadradas grandes.

    Este hombre también habló sobre los camiones frigoríficos que, durante el tiempo que trabajó ahí, llegaban algunas veces por semana con cientos de cuerpos, mismos que los trabajadores siempre descargaban en el suelo. Nos contó que los cubría con tierra y, en ocasiones, para apisonarla bien y evitar que los perros desenterraran los restos, pasaba su excavadora encima del sitio.

    Recuerda que el olor a muerte era tan fuerte que lo hizo desmayarse.

    Y asegura que una vez llegaron siete cuerpos, incluidos dos mujeres y un niño, en un camión de helados. Una década después, el recuerdo todavía lo persigue en Alemania, donde está refugiado.

    “Ya no puedo comer helado”, dijo.

    A principios de 2013, el hombre que conducía el autobús blanco señaló que el gobierno abrió una nueva fosa común cerca de la base militar de Al Qutayfah, un pueblo localizado al norte de Damasco.

    Según él, en ese lugar, una excavadora motorizada cavaba zanjas de hasta 90 metros de longitud y cuando llegaban los camiones frigoríficos, ladeaban su plataforma para tirar los cuerpos en un extremo de la zanja. Si se atoraban, los trabajadores los jalaban hacia la zanja, donde la excavadora los sepultaba.

    El siguiente grupo de cuerpos era tirado en otra parte de la zanja, un proceso extenuante que se repetía hasta que se llenaba la fosa, comentó. Luego, la excavadora cavaba otra zanja.

    Con base en su relato, The New York Times localizó el emplazamiento y analizó las imágenes de satélite de ese periodo, en las cuales se veían las largas zanjas que poco a poco eran llenadas con tierra. En algunas fotografías se ve una excavadora en ese sitio y, al menos, en una de ellas se aprecia un autobús blanco.

    Walid Hashim, un soldado retirado que sirvió en Qutayfa antes de desertar a fines de 2012, identificó el mismo lugar como una fosa común. En una entrevista telefónica, dijo que el sitio era un campo de tiro que el gobierno excavó para enterrar los cuerpos de las personas que habían muerto bajo custodia.

    El área estaba muy vigilada para mantener alejada a la gente, dijo, pero todos en la base sabían para qué era.

    “No hablabas ni preguntabas sobre eso”, dijo Hashim. “Pero todos los que trabajaban allí sabían sobre el cementerio”.

    Christoph Koettl colaboró con el reportaje desde Nueva York, Karam Shoumali, desde Berlín y Asmaa al Omar, desde Beirut.

    Ben Hubbard es el jefe de la corresponsalía en Beirut. Ha pasado más de una década en el mundo árabe en Siria, Irak, Líbano, Arabia Saudita, Egipto y Yemen. @NYTBen

    Marlise Simons es corresponsal de la oficina de París y se centra en los tribunales internacionales de justicia y crímenes de guerra. Durante casi cuatro décadas en The New York Times, ha vivido en Francia e Italia para informar sobre Europa y previamente cubrió América Latina desde Brasil y México.

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    France24 - World

    Russian journalists quit over Putin 'propaganda'

    Issued on: 25/03/2022 - 18:43Modified: 25/03/2022 - 18:53

    FRANCE 24 Follow Yinka OYETADE

    While the Russian military seems to be failing to capture key cities, President Vladimir Putin is intensifying his two-decade crackdown on information. The Kremlin has shut down Russia's last three independent media outlets, barred major social media platforms, created new laws against journalists who defy its propaganda and insisted on calling the war a “special military operation". But Russia’s propaganda has also forced multiple journalists to dramatically quit.

    Press freedom activists outside Russia accuse its state television of painting a severely distorted picture of the war in Ukraine in a bid to maintain support for what the Kremlin calls a "special military operation".

    Further tightening the Kremlin’s grip over media, Russian lawmakers approved on Tuesday legislation imposing jail terms of up to three years for the publication of false information about Russia's actions abroad.

    Vladimir Slivyak, co-chair of the Russian environmental group Ecodefense and winner of the Alternative Nobel Prize, told FRANCE 24 that it is "getting increasingly difficult to obtain independent information" in Russia about the war.

    Several journalists have also quit their jobs due to state propaganda demands. A Russian journalist who for years was senior foreign correspondent for state-run television on Tuesday lashed out at the propaganda broadcast by pro-Kremlin media after dramatically quitting over the invasion of Ukraine.

    Zhanna Agalakova, a familiar face in Russian households from two decades of working as a correspondent on postings that included New York and Paris, had earlier this month announced she was leaving Pervy Kanal (Channel One) due to the invasion of Ukraine.

    Speaking in public for the first time since she quit, Agalakova told reporters at a news conference in Paris organised by press freedom group Reporters Without Borders (RSF) that she could no longer be involved in the "lies" and "manipulation" of Russian state TV.

    "I want the people of Russia to hear me and learn what propaganda is and stop being zombified," she said. With tears in her eyes, Agalakova said she had hesitated a long time before speaking out but then decided "there was no other choice".

    Agalakoa admitted that she had "made many compromises in my career" but she described the invasion of Ukraine as a "red line".

    Not the only journalist to quit

    There has also been intense focus on Russian TV since Marina Ovsyannikova, an editor on the Pervy Kanal, barged onto the set of its flagship Vremya (Time) evening news last week, holding a poster that read "No War."

    Ovsyannikova was later detained and a Moscow court rapidly fined her 30,000 rubles (€260). But despite being released she could face further prosecution, risking years in prison under the draconian new laws.

    >>> The Interview: Russian journalist Marina Ovsyannikova calls for end to 'fratricidal' war in Ukraine

    NTV channel news anchor Lilya Gildeeva, who has worked for the channel now owned by energy giant Gazprom since 2006, said she has left Russia and resigned from her job.

    And the longstanding Brussels correspondent of NTV, Vadim Glukser, has said he has handed in his notice.

    "Many journalists, producers or people who work in the media think like me," Agalakova told reporters in Paris. "It's easy to accuse them, to ask why they don't resign, don't protest. But those who stay have families, elderly parents, children, houses to pay for. They are hostages of the situation."

    (FRANCE 24 with AFP)

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    War in Ukraine: 'Some independent information is still reaching Russian citizens'

    WAR IN UKRAINE

    Fearing arrest, Russian critics of Ukraine war find refuge in Armenia

    YouTube blocks Russian state-funded media, including RT and Sputnik, around the world

    Valeurs Actuelles

    Xavier Driencourt : “En Algérie, le ‘système’ a une réelle capacité de survie”

    Valeurs actuelles. Après votre premier séjour d’ambassadeur à Alger, de 2008 à 2012, vous avez été affecté une seconde fois au même poste. Pourquoi ce choix inhabituel ?

    Xavier Driencourt. Lorsque je suis revenu en Algérie, en 2017, la situation exigeait un diplomate ayant une expérience de ce pays. Affaibli par son AVC de 2013, le président Bouteflika était en fin de règne, avec toute l’incertitude que cela génère. On a pensé que, connaissant l’Algérie, je serais immédiatement opérationnel. Puis il y eut le Hirak, mouvement révolutionnaire inédit qui dura jusqu’à la fin de 2019, la démission de Bouteflika et l’élection du président Tebboune. Je suis parti en 2020 pendant la crise du Covid.

    Quelles ont été les relations franco-algériennes pendant cette période de bouleversements ?

    Les autorités algériennes d’un côté et le mouvement de l’autre manipulaient le thème de l’ingérence française dans la politique intérieure algérienne. Dans l’opinion publique existe cette idée tenace que l’Algérie serait dirigée en sous-main depuis Paris par l’Élysée, l’ambassade à Alger et la DGSE. Une campagne anti-France fut organisée pendant toute l’année 2019 sans doute par diverses officines proches du pouvoir. Il était très commode pour eux d’avoir un bouc émissaire.

    Vous écrivez que la France a du mal à tenir des positions claires s’agissant de l’Algérie… Comment l’expliquer ?

    En gros, j’ai l’impression que nos hommes politiques sont mal à l’aise, craintifs, presque inhibés face à l’Algérie, car il s’agit à la fois d’une affaire diplomatique et d’une question de politique intérieure française. Ce que j’appelle « l’imprégnation de notre vie politique par l’Algérie » s’explique par la consanguinité entre nos deux pays, fruit de notre histoire commune. On dit que 10 % de la population française a un lien avec l’Algérie : les harkis, les pieds-noirs, ceux qui ont combattu pendant la guerre, les immigrés de première génération, les jeunes Français d’origine algérienne… Tous ces gens-là forment un bloc très hétérogène. Les responsables français sont sur le fil du rasoir quand ils parlent de l’Algérie, car leur discours est écouté à la fois par les autorités algériennes et par une partie de leur population.

    Les Algériens, qui nous connaissent bien mieux que nous ne les connaissons, ne se privent pas de jouer de cette ambiguïté. Pour eux, c’est la France qui dépend de l’Algérie et non l’inverse. Ils savent que nous avons intérêt à garantir leur stabilité, car si les choses tournent mal chez eux, elles pourraient tourner mal chez nous aussi…

    Le discours anti-France fait partie du fonds de commerce des autorités algériennes – l’insulte suprême, chez eux, est d’être traité de « Hizb France », le “parti de la France”

    La France « imprègne » -t-elle de la même manière la vie politique algérienne ?

    D’une certaine façon, oui car le discours anti-France fait partie du fonds de commerce des autorités algériennes – l’insulte suprême, chez eux, est d’être traité de « Hizb France », le “parti de la France”. Le président Macron y a d’ailleurs fait référence.

    Il existe là-bas ce que j’appelle une contradiction permanente : on critique la France publiquement tout en demandant dans la discrétion sa générosité – une place au lycée français, une inscription à l’université, un visa médical pour venir se faire soigner chez nous, etc. Cette attitude me fournissait l’occasion d’appliquer ce que je résumais auprès de mes collaborateurs par la formule « pétrole contre nourriture ». On me demandait un passe-droit ? Je saisissais cette opportunité de pouvoir exiger quelque chose en retour. Donnant-donnant.

    Vous consacrez un chapitre à la notion de “système”, terme répandu en Algérie pour désigner ceux qui dirigent vraiment le pays. Qu’est-ce qui caractérise ce “système” ?

    Ce terme utilisé par les Algériens ne correspond pas à une structure, mais plutôt à fonctionnement fondé sur une certaine opacité du mode de gouvernement. Personne ne sait réellement qui dirige, les décisions se prennent, en quelque sorte, “derrière le rideau”. On est facilement abusé par la façade de leurs institutions, dupliquées sur les nôtres, mais il existe une différence entre l’apparence et la réalité. Du temps de Bouteflika, le système était plutôt un jeu à trois entre l’armée, les services de renseignements (DRS) et le président. Le fondement de la légitimité se situe finalement dans un nationalisme antifrançais revendiqué.

    Je raconte dans le livre la scène de l’enterrement de Redha Malek en juillet 2017, enterrement pendant lequel on a volontairement humilié le Premier ministre d’alors, M. Tebboune qui pourtant venait d’être nommé. Saïd Bouteflika, le frère du président, et Ali Haddad, le patron des patrons, sont arrivés au cimetière et ont volontairement ignoré le Premier ministre, discutant entre eux sans se soucier de lui ni le saluer. Pour tous les témoins, c’est une image incroyable et le message est extrêmement clair. Deux semaines plus tard, le voyage qu’il fit en France fut un prétexte pour le renvoyer.

    Comment un ambassadeur peut-il opérer dans un tel contexte ?

    C’est très particulier… Vous devez construire votre réseau personnel. Vous ne savez pas vraiment qui sont les véritables interlocuteurs, qui travaille à la présidence de la République, qui dirige vraiment les journaux, vous n’avez pas les numéros de portable des gens. Vous êtes dans le noir, vous tâtonnez. C’est un gigantesque puzzle dont il faut rassembler les pièces. Pour monter un projet ou une coopération, il faut non seulement frapper à la bonne porte, mais être patient, faire preuve de ténacité et parfois marchander, négocier… Et parfois, sans savoir pourquoi, les choses se bloquent, ou se débloquent !

    Aujourd’hui, Saïd Bouteflika et Ali Haddad sont en prison. Le système a-t-il survécu au Hirak ?

    Je crois que la force de ce régime est la très grande stabilité dudit système. Beaucoup d’observateurs, y compris algériens, partagent cette vision des choses. Le Hirak, de ce point de vue, n’a pas vraiment changé les choses, le système a une réelle capacité de survie. Le général Gaïd Salah a été l’homme fort du système, ces dernières années et tout particulièrement au cours de l’année 2019. Après sa mort fin 2019, ses proches, des membres de sa famille ont été poursuivis en justice pour diverses affaires. Pourquoi ? Sans doute parce qu’il avait fait “cavalier seul” et que le système, qui encore une fois fonctionne de manière collégiale, n’a pas accepté cette mise en avant. D’autres, comme le général Mediène, l’ancien patron des services de renseignements, le DRS, qu’il avait fait arrêter et juger, reviennent discrètement sur le devant de la scène.

    La France a réussi, après-guerre, la réconciliation avec l’Allemagne parce que face à de Gaulle, il y avait Adenauer. En Algérie, les interlocuteurs du président Macron ne portent pas toujours le même regard sur la relation avec la France.

    Sur la question sensible de la mémoire, le quinquennat d’Emmanuel Macron a-t-il permis de faire évoluer les choses ?

    La loi française de 2005 sur les “bienfaits de la colonisation” a été l’élément déclencheur qui a créé en Algérie une revendication en faveur de la repentance. En France, nous avons répondu par des déclarations sur la reconnaissance de l’histoire, sans jamais aller jusqu’à la repentance. Mais du côté algérien, ce discours sur le thème de la repentance est politiquement porteur.

    Emmanuel Macron a tenté de tendre la main à l’Algérie avec une politique habile des petits pas sur la question mémorielle. Après sa déclaration de 2017, il a reconnu l’assassinat de Maurice Audin, réhabilité Ali Boumendjel, commandé le rapport Stora, restitué des restes mortuaires et décidé l’ouverture anticipée de la consultation des archives judiciaires relatives à la guerre d’Algérie. Mais le problème est qu’il n’y a eu aucun retour du côté algérien, ni félicitations ni remerciements. La France a réussi, après-guerre, la réconciliation avec l’Allemagne parce que face à de Gaulle, il y avait Adenauer. En Algérie, les interlocuteurs du président Macron ne portent pas toujours le même regard sur la relation avec la France.

    Existe-t-il un danger islamiste en Algérie ?

    Plus au sens où on l’entendait pendant la “décennie noire” des années 1990. À cette époque, des groupes islamistes, notamment le Front islamique du salut (FIS), étaient en mesure de s’emparer du pouvoir par les urnes ou la violence pour instaurer une théocratie. Depuis la fin de la guerre civile et la “réconciliation nationale” opérée par Bouteflika, les islamistes ont renoncé à intervenir activement dans le jeu politique et compris qu’ils n’auraient jamais le dessus sur l’armée. Mais ils n’ont pas pour autant abandonné l’idée de prendre le pouvoir : leur stratégie, beaucoup plus subtile et donc plus dangereuse, ne passe plus par les armes, mais par le contrôle des esprits, de la société, l’école, l’université et les mosquées. Dans cette société de surveillance, beaucoup moins occidentalisée que dans les années ayant suivi l’indépendance, le “bon” Algérien, pour simplifier, devrait parler arabe (ou anglais), défendre sa religion et manifester une forme de sentiment antifrançais.

    En France, on parle aussi beaucoup de la question des procédures d’expulsion d’islamistes sortis de prison, dont le retour en Algérie pose souvent problème…

    Cette question revenait régulièrement, il est vrai, dans mes échanges avec les autorités locales. La France, en la matière, est prise au piège, car elle a besoin de la coopération algérienne aux deux bouts de la chaîne. D’un côté, aucune expulsion n’est possible si le consulat algérien ne reconnaît pas la nationalité de l’islamiste en délivrant le fameux laissez-passer consulaire. De l’autre, le gouvernement doit garantir qu’il ne fera pas subir au terroriste de traitement inhumain ou dégradant, sans quoi la Cour européenne des droits de l’homme s’opposera à l’expulsion. Nous sommes contraints par notre État de droit et ils le savent…

    La France dispose tout de même de leviers pour leur forcer la main, notamment celui de la délivrance des visas. En Algérie, écrivez-vous, les autorisations de séjour ne sont pas comme ailleurs une affaire consulaire, mais un dossier politique. Pourquoi cela ?

    Les raisons sont d’abord historiques : l’Algérie ayant été longtemps un département français, la circulation de part et d’autre de la Méditerranée fut libre jusqu’à l’instauration de l’obligation du visa, en 1986, à la suite des attentats de Paris. On considérait alors cette mesure comme une anomalie temporaire et ce sentiment ne s’est jamais estompé. Pour les Algériens, le visa est donc en quelque sorte “anachronique” et devrait en tout état de cause leur être accordé de droit. Beaucoup critiquent la France publiquement mais considèrent tout de même la détention d’un visa comme un graal. On a toujours besoin d’un visa pour des raisons très prosaïques – études des enfants, soins médicaux, séjours touristiques…

    Ensuite, le visa revêt une importance particulière en Algérie en raison des accords du 27 décembre 1968, pris dans la foulée des accords d’Évian, qui accordent aux Algériens des avantages dans le domaine migratoire dont aucun autre pays ne peut se prévaloir. Dans ce cadre dérogatoire au droit commun, le visa, même touristique, même de très courte durée, est le sésame absolu pour venir s’installer en France.

    Comment la France gère-t-elle ce dossier sensible ?

    Entre la fin de mon premier séjour, en 2012, et mon retour, en 2017, la France a plus que doublé le nombre de visas délivrés chaque année, passant de 200 000 à 413 000. J’ai demandé des instructions au gouvernement pour savoir s’il fallait maintenir cette tendance, la stabiliser, ou l’inverser : c’est la dernière option qui fut choisie. Dès l’année suivante, la mise en œuvre du nouveau “plan d’action visas” fit passer le nombre de visas délivrés à environ 250 000. Cette nouvelle politique suscita un mécontentement très vivace à Alger, mais dans ce domaine, les autorités algériennes sont réellement démunies : c’est la France qui décide souverainement.

    Les Algériens sont des négociateurs redoutables pour qui tout est rationnel et l’affectif n’intervient pas

    Dans notre relation avec l’Algérie, qui est, selon vos mots, « une épreuve permanente » , les visas ne devraient-ils pas nous donner un avantage considérable ?

    Ce pourrait être le cas si nous étions, comme eux, dans le cadre d’une diplomatie bien comprise. Les Algériens sont des négociateurs redoutables pour qui tout est rationnel et l’affectif n’intervient pas. Ils comprennent et ils respectent le rapport de force. J’ai eu souvent l’occasion de mettre en garde nos autorités contre ce que j’appelle une certaine forme d’angélisme. À Alger, on parle volontiers de “partenariat d’exception” mais une bonne diplomatie passe par la réciprocité ; nous n’avons pas gagné grand-chose : nos parts de marché diminuent, la coopération dans le domaine consulaire avec les reconduites à la frontière ne progresse pas, on l’a vu avec la crise de l’automne dernier, les gestes mémoriels ne débouchent pas sur des gestes du côté algérien. Bref, la réciprocité est nécessaire, c’est vrai dans la relation politique, dans la relation administrative ou consulaire, comme dans le mémoriel. Nous avons aussi des intérêts à défendre. La conclusion de mon livre n’est finalement guère optimiste.

    L’Énigme algérienne, chroniques d’une ambassade à Alger, de Xavier Driencourt, Éditions de l’Observatoire, 256 pages, 21 €.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Why the Sahel region is witnessing a new spike in jihadist attacks

    Issued on: 25/03/2022 - 20:53Modified: 25/03/2022 - 21:02

    Wassim NASR

    Just months after French forces killed the local chief of the Islamic State (IS) group in the Sahel region, the jihadist group has stepped up its attacks along Mali's restive borders with Niger and Burkina Faso, helped by France's military pullout from Mali amid a spat with the country's ruling junta. FRANCE 24's expert in jihadist networks Wassim Nasr takes a closer look.

    Valeurs Actuelles

    Pouvoir d’achat, le grand enfumage

    À chaque campagne présidentielle sa thématique. La lutte contre la fracture sociale, par Jacques Chirac, en 1995, suivie par la lutte contre l’insécurité, sept ans plus tard, le « travailler plus pour gagner plus », de Nicolas Sarkozy, en 2007, le « président normal », de François Hollande, en 2012 et la « start-up nation » d’Emmanuel Macron, en 2017. L’élection de 2022 n’échappe pas à la règle et un thème émerge depuis quelques mois : le pouvoir d’achat. Il est vrai qu’il est malmené, ne serait-ce que parce que les prix de l’énergie et des matières premières atteignent des sommets, alimentés par les scories de la crise du Covid-19 et par le conflit russo-ukrainien.

    Pour l’Insee, une chose serait claire : le pouvoir d’achat augmente, si l’on se réfère à ses derniers chiffres (+ 0,7 % au 4e trimestre 2021), publiés le 25 février (peut-être l’Institut sera-t-il amené à revoir sa position avec un litre de carburant à plus de 2 euros). Un sentiment à l’opposé du vécu des Français, qui se demandent si le pouvoir d’achat n’est pas comme la température : il y a le réel et le ressenti. Sans doute parce que c’est sur les dépenses contraintes (énergie, loyer, alimentation, transport, abonnements télécoms et Internet…) que se concentrent les hausses de prix et surtout parce que les augmentations salariales ne suivent pas. Et ce n’est pas le dégel du point d’indice de la fonction publique, qui sera revalorisé cet été, qui peut faire oublier la réalité.

    Le gouvernement a beau multiplier les cadeaux de fin de mandat (chèque énergie, plafonnement des hausses du prix du gaz, baisse de 15 centimes du litre d’essence… ), sa générosité – 30 milliards d’euros en six mois – rencontrera tôt ou tard des limites budgétaires. Parce que les raisons à la hausse des prix semblent mondiales – l’inflation, en février, a atteint 7,9 % aux États-Unis ! – et durablement installées, il semble que le pire soit devant nous. Maigre consolation, il n’est jamais certain, dit-on.

    L’énergie, principal moteur de l’inflation

    Le prix du gazole à 2,1407 euros le litre en moyenne, le SP 95-E10 à 2,0286 euros, soit plus de 10 centimes plus cher que l’essence… cette flambée des prix, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, l’a comparée au choc pétrolier de 1973, où le prix de l’or noir, en trois mois, avait été multiplié par quatre. Le prix du baril a atteint 139 dollars, à 8 dollars de son record absolu, atteint en 2008 ; les spécialistes redoutent de le voir continuer son ascension. Jusqu’à 200 dollars, estiment les analystes d’Euler Hermes.

    Selon leurs prévisions, la facture d’énergie des Français pourrait atteindre 2 800 euros en 2022, en augmentation de 400 euros. Et ce, malgré les mesures gouvernementales pour tenter d’amortir une partie du choc. Le Premier ministre a récemment annoncé une baisse de 15 centimes par litre sur l’ensemble des carburants, à partir du 1er avril et pendant quatre mois, mesure qui devrait coûter 2 milliards d’euros à l’État. De même, le gouvernement a limité les hausses de l’électricité à 4 %, en réduisant les taxes. Le prix du gaz a été gelé à son niveau d’octobre 2021, pour l’ensemble de 2022. Au total, le ministère de l’Économie chiffre à 22 milliards d’euros le coût des aides sur l’énergie, en 2022, sans compter le plan d’aide aux entreprises dévoilé le 16 mars. De l’argent magique qui n’empêchera pas une chute de 1,5 point du pouvoir d’achat, selon les estimations d’Euler Hermes. Et si l’Europe venait à décider de cesser toute importation de gaz russe, l’impact sur le pouvoir d’achat serait de 3 points.

    L’alimentation : quand la hausse des prix s’invite à table

    Michel-Édouard Leclerc est très clair : « L’inflation que nous voyons actuellement dans les magasins est une conséquence de l’après-Covid », a-t-il déclaré sur CNews, avant d’ajouter : « La guerre en Ukraine, c’est l’inflation à venir. » Jusque début février, l’augmentation des prix des produits de grande consommation était évaluée à 3 % sur l’année. Selon les dernières statistiques de l’Insee, les produits frais étaient les premiers touchés (+ 5,9 % en un an), suivis par les légumes (+ 5,8 %), le pain et les céréales (+ 2,7 %). Cela, c’était avant le conflit ukrainien. Depuis, les cours des matières premières agricoles flambent : ceux du blé sont passés de 250 à 440 euros la tonne – la Russie et l’Ukraine représentant un tiers des exportations mondiales de blé – et les cours du maïs, du colza, des pommes de terre, de l’huile de tournesol ont atteint des niveaux records. Les céréales étant la base de l’alimentation animale, le prix du lait, du beurre, des fromages et de la viande subissent un effet domino.

    Dans les rayons, les augmentations commencent à se faire sentir. Elles atteignent d’ores et déjà entre 7 et 10 % pour les produits à base de céréales. Et, mauvaise nouvelle pour les foyers les plus modestes, ce sont les produits d’entrée de gamme qui subissent les plus fortes augmentations. Le prix de paquets de farine premier prix a augmenté de 15 %. Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, évalue à 550 euros par mois le budget alimentation pour une famille avec deux enfants : « Avec la crise ukrainienne, il faudra ajouter 10 à 12 euros par mois. »

    Des augmentations qui sont sans commune mesure avec celles observées dans les pays émergents, qui, contrairement à la France, sont importateurs nets de céréales. En Afrique, et en particulier en Égypte, premier importateur mondial de blé, le prix de la farine a augmenté de 48 %, la viande de 35 %, l’huile de cuisson de 32 %… « La guerre en Ukraine signifie la faim en Afrique », a déploré la directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva. De son côté, le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a reconnu la semaine dernière être « extrêmement inquiet » en raison du « risque de famine que nous avons à l’international ». Avec, en toile de fond, le risque d’émeutes de la faim à l’image de celles de 2008.

    Le transport change de braquet

    S’il vous prenait l’idée de faire un Paris-Shanghai en classe éco, cela vous coûtera la somme de… 8 056 euros. Normal, car avec une crise sanitaire qui connaît des soubresauts, les vols entre la Chine et le reste du monde ne sont pas revenus à la normale. La loi de l’offre et de la demande joue donc à plein. Mais à ce prix, il faudra bien ajouter la hausse du prix du kérosène. Par ailleurs, et depuis l’interdiction de survol de la Russie, les trajets aériens entre l’Europe et l’Asie sont plus longs, donc plus gourmands en carburant.

    Les coûts de transport sont déjà répercutés sur les prix de nombreux produits importés, surtout depuis l’Asie, qui représente à elle seule plus de 40 % des marchandises importées. Entre mars 2020 et mars 2022, la valeur du World Container Index, représentatif des coûts de logistique, a été multipliée par six. Le transport par bateau d’un conteneur en provenance de Chine à destination de l’Europe coûte en moyenne 15 000 euros, contre 3 000 euros avant la pandémie. Quant au transport par route, beaucoup de chauffeurs étant ukrainiens, la pénurie de main-d’œuvre existante depuis la pandémie ne fait que s’exacerber…

    Pour les particuliers, avec une essence de plus en plus chère, beaucoup pensent passer à l’électrique. Or, face à une demande importante alors que le prix des matières premières explose et qu’il y a une pénurie de composants électroniques, Tesla a décidé d’augmenter le prix du Model3 de plus de 3 000 euros ; vendu plus de 45 000 euros, ce véhicule ne donne maintenant plus droit qu’à un bonus écologique réduit. En outre, mieux vaut être patient : si vous la commandez maintenant, vous ne serez pas livré avant un an, sauf si vous décidez d’ajouter quelques options, auquel cas le délai est ramené à huit mois.

    Les matériaux de construction : entre pénurie et flambée des prix

    Il faut remonter à 2008 pour observer de telles hausses de prix : en un an, l’acier s’est apprécié de 73 %, le PVC de 69 %, l’aluminium de 41 %, le cuivre de 33 %. Sans compter les hausses des prix des ciments, des tuiles et briques, de la peinture… Depuis trois semaines, le conflit ukrainien fait trembler les professionnels du bâtiment. En deux jours, la tonne de fer a augmenté de… 50 % ! Les cours du bois sec, qui étaient déjà passés de 250 à 450 euros la tonne, se rapprochent des 500 euros.

    Les risques de pénurie sont nombreux, l’Ukraine étant un important fournisseur de résineux servant à la fabrication de contreplaqué. À la destruction d’usines s’ajoutent les conséquences de l’embargo sur les échanges commerciaux avec la Russie. Au total, cela fait 20 % de bois de construction en moins pour la France. Selon la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment, les artisans pourraient augmenter leurs devis jusqu’à 30 % pour répercuter non seulement les tensions sur les prix des matériaux, mais aussi ceux de l’ énergie. Ce n’est pas rien.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : une campagne téléphonique pour combattre la désinformation russe

    Publié le : 25/03/2022 - 13:40

    Face à la censure et la désinformation du Kremlin à propos de la guerre en Ukraine, un groupe de lituaniens a lancé, le 8 mars, la campagne d'information #CallRussia, qui consiste à appeler des citoyens russes pour les alerter sur la réalité du conflit. Après des débuts difficiles, ses organisateurs affirment désormais recevoir une meilleure écoute de la part des citoyens russes.

    Depuis le début de la guerre en Ukraine le 24 février, la Russie a imposé un contrôle strict de l’information véhiculée auprès de ses citoyens sur ses opérations militaires. Outre la censure de plusieurs médias indépendants et des restrictions d’accès aux réseaux sociaux, Vladimir Poutine a signé une nouvelle loi criminalisant "la diffusion de fausses informations sur l’armée russe", désormais passible d’une peine pouvant aller jusqu’à 15 ans de prison.

    Pour contrer cette stratégie propagandiste à outrance, un groupe d’activistes lituaniens a lancé une campagne d’appels téléphonique auprès des citoyens russes, intitulée #CallRussia. Le concept est on ne peut plus simple : appeler un maximum de personnes pour les alerter sur la réalité de l'"opération militaire spéciale" de Moscou.

    Make the most important call of your life. Russian speakers around the world connecting with Russians may be our only way around Putin's propaganda. We have a duty to try. Visit https://t.co/zFKGJfy8Lc to make the call.#CallRussia #StandWithUkraine #Ukraine #Peace#NoToTheWar pic.twitter.com/8sa9I8Iukq

    March 7, 2022

    40 millions d’appels

    Le 3 mars, une semaine après le début de l’offensive, Paulius Senuta, originaire de Vilnius, reçoit un appel téléphonique d'un ami. "Il m'a dit qu'il avait téléchargé des annuaires téléphoniques russes, et j'ai immédiatement pensé que cela pouvait être un moyen d'atteindre les citoyens du pays qui n'ont aucune idée de ce qui se passe réellement ", explique le jeune homme contacté par France 24. 

    Les jours suivant, Paulius Senuta et ses amis travaillent d’arrache pieds sur leur concept contactant des dizaines d'experts en technologie, de spécialistes en communication ainsi que des psychologues, pour mettre en place la campagne d'information #CallRussia.

    Lancée le 8 mars, l’initiative prend la forme d’une plateforme numérique qui permet à des volontaires russophones du monde entier d'entrer en contact avec les 40 millions de Russes, dont les numéros de téléphone ont été codés et enregistrés dans sa base de données.

    "Une conversation ne peut pas venir à bout de la propagande maléfique de Poutine, mais avec des millions de conversations, on pourrait y arriver (...) Poutine n'a peur que d'une seule chose : le pouvoir du peuple russe lui-même. Les Russes sont les seuls à pouvoir tenir tête à Poutine", peut-on lire sur le site de la plateforme.

    "Poutine va s'occuper de vous !"

    D’après l’organisation, quelque 25 000 volontaires dans 116 pays ont rejoint le mouvement en un peu plus de deux semaines, et près de 100 000 appels ont été passés.

    Paulius Senuta affirme pour sa part avoir passé environ 150 appels, et ceux des premiers jours ont été de loin les plus difficiles. "Il y avait essentiellement deux types d'interactions. Environ deux tiers des gens étaient vraiment très en colère et me criaient dessus pendant cinq à sept minutes. L’autre tiers des interlocuteurs était simplement poli, ne parlait pas, mais écoutait simplement. Les gens avaient vraiment peur de parler."

    Face à l’agressivité de certains Russes, Paulius Senuta reconnait avoir éprouvé des difficultés. "Émotionnellement, c'est dur, vous devez être préparé à cela avant d'appeler", souligne-t-il, précisant que #CallRussia a développé des scénarios et des lignes directrices pour aider ses bénévoles à appréhender les nombreuses difficultés lors de leurs appels.

    "J’ai eu droit à une vraie folle qui m'a demandé si je savais qui elle était, qui m'a dit qu'elle était la fille de Poutine et qu'elle allait me dénoncer à son père. 'Il va s'occuper de toi', m’a-t-elle dit", raconte Paulius Senuta.

    Courriers haineux et piratage informatique

    Au cours des trois semaines de campagne, l’activiste lituanien affirme que son équipe a reçu plusieurs messages haineux et que son site web a été visé par de nombreuses cyberattaques. "Nous recevons des messages du type : 'Combien êtes-vous payés pour faire ça' et 'arrêtez les mensonges'. Ils [les pirates informatiques] ont essayé de mettre le site hors service à plusieurs reprises, mais nous le remettons toujours en marche assez rapidement" explique-t-il.

    Paulius Senuta l’affirme, la propagande du Kremlin, diffusée massivement en Russie par la télévision d'État et sur Internet, couplée à la politique de censure drastique des médias fonctionne auprès de la population, notamment des plus âgés. 

    "Ils [les personnes interrogées] répètent tous à peu près la même chose : il s'agit d'une très petite opération militaire ciblée visant à dénazifier l'Ukraine, que la Russie sauve le peuple ukrainien et qu'elle lui apporte de la nourriture et des vêtements. On croirait un copier-coller de l’information des médias d'État russes."

    Permettre aux opposants de s’exprimer

    S’il reconnait que la mission de la campagne #CallRussia est loin d’être simple, Paulius Senuta considère néanmoins que le dialogue progresse. "On a l'impression que le sentiment est en train de changer" explique-t-il. "Les gens ne crient plus autant, et nous observons de meilleures interactions. Il y a plus de gens qui s’expriment et les conversations deviennent plus longues." Cela ne veut pas forcément dire que l'opinion publique russe ait subitement changé d'avis, mais c'est un signal très positif, estime-t-il.

    Selon l’activiste, la durée croissante des appels est l'une des seules façons de mesurer le succès du projet. "Ce que nous essayons de faire, c'est de transmettre l'ampleur de la tragédie humaine afin que les gens prennent une position fondée sur les questions humanitaires plutôt que sur les questions idéologiques, et certains de nos volontaires sont maintenant capables de parler aux gens pendant assez longtemps, parfois pendant une heure."

    Une évolution salutaire pour l’activiste, néanmoins conscient des limites de son initiative. "Plus nous pouvons parler aux gens, plus nous pouvons leur dire ce qu’il se passe réellement, et nous pensons que cela peut avoir un réel impact et changer la façon dont ils voient la guerre", estime-t-il. "Nous sommes bien conscient que nous ne pourrons pas convaincre les plus fervent soutiens de la guerre, mais si nous parvenons à neutraliser leur rhétorique, les opposants à l’opération militaire se sentiront plus forts et pourraient alors descendre dans la rue [pour protester]."

    Article traduit de l'anglais par David Rich. Pour lire l'original, c'est ici. 

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    Vu de Russie : comment la télévision russe traite la guerre en Ukraine ?

    Le fil du 25 mars

    La Russie va concentrer ses opérations sur le Donbass, l'UE s'entend sur des achats communs de gaz

    CARNET DE ROUTE

    De Lviv à Kiev, instantanés de l'Ukraine en guerre

    Valeurs Actuelles

    Présidentielle 2022 : l’hémorragie des départs (enfin) jugulée au RN

    Frappée par une importante vague de défections au profit d’Eric Zemmour ces derniers mois, le parti de Marine Le Pen retrouve des couleurs à l’approche de la présidentielle. Conséquence : les transfuges se font de plus en plus rares.

    Ce devait être le coup de grâce porté à la candidate RN à la présidentielle, l’offensive psychologique dont elle ne se relèverait pas. Mais tout ne s’est pas déroulé exactement comme prévu. Dimanche 6 mars, sur la scène du Zénith de Toulon (Var), Marion Maréchal a officialisé son soutien à Eric Zemmour sous les acclamations des militants. Une prise de choix dont l’ex journaliste et son entourage espéraient, in petto, qu’elle inciterait davantage de cadres RN à passer sous pavillon Reconquête!. Erreur d’analyse.

    Au lendemain de ce ralliement, le président par intérim du RN, Jordan Bardella, a relativisé la portée de cette annonce : « C’est une tentative un peu désespérée de sauver la campagne. » Mais déjà, certains commentateurs font une lecture inverse : « Maréchal officialise son soutien à Zemmour et étrille le RN », titre le HuffPost, « Marine Le Pen continue d’être affaiblie », annonce Franceinfo.

    De fait, compte-tenu du nombre de cadres RN à avoir rejoint l’aventure Reconquête!, il y avait sans doute quelques raisons de souscrire à cette analyse. Certes, ces prises de guerre n’étaient pas toutes de la même ampleur, certaines apportant une réelle plus value au parti d’Eric Zemmour. Ainsi – théoriquement – d’un ralliement comme celui de Marion Maréchal. Pourtant, force est de constater que celui-ci n’a pas eu l’effet attendu ; l’auteur de La France n’a pas dit son dernier mot (Rubempré) n’enregistrant pas de progression significative dans les intentions de vote.

    Est-ce à dire que les militants et sympathisants RN sont moins volages que les cadres de la formation ? A priori, oui, si l’on s’en tient aux statistiques. En effet, celles-ci confirment la solidité du socle électoral historique du parti à la flamme. Toutefois, dans un contexte de recomposition du paysage politique à droite, cette analyse demeure sujette à caution.

    Il suffit d’interroger la base du parti pour s’en aviser. Conseillère municipale d’opposition RN à Saint-Chamond (Loire) et proche de Marion Maréchal, Isabelle Surply, a déjà l’esprit ailleurs, tourné vers une hypothétique reconfiguration de la droite au bénéfice de Reconquête!. Et d’évoquer les changements idéologiques opérés ces cinq dernières années pour justifier son envie de départ : « Autant de renoncements qui me coûtent, tant ils sont opposés aux raisons pour lesquelles je suis entrée en politique. »

    Le phénomène du chef que l’on retrouve chez certains militants

    Selon elle, ce sentiment est partagé par de nombreux membres de son équipe qui « n’ont plus la niaque » et qui ne se reconnaissent plus dans les valeurs du RN. Isabelle Surply croit au phénomène du chef, dont on attend les choix pour se déterminer à son tour : «  Dans mon équipe de militants, ils me demandent tous : qu’est ce que tu vas faire ? Nous, on fera comme toi », explique-t-elle. Un point de vue tempéré par certaines des personnes concernées : « Si Isabelle rejoint Zemmour, je continuerais de voter pour elle, sans pour autant adhérer à sa nouvelle étiquette politique », souffle un militant.

    Sympathisant RN dans la même ville, François Gouilloud, n’a pas l’intention de donner sa voix à quelqu’un d’autre que Marine le Pen et ce, indépendamment des choix individuels d’Isabelle Surply. Quant aux électeurs de sa circonscription, ils votent moins selon lui pour son étiquette politique que pour ses compétences propres et sa personnalité. Il craint toutefois qu’un éventuel ralliement à Eric Zemmour ne rende « un peu plus compliqué » son ancrage dans le secteur. Chose plus étonnante encore que souligne M. Gouilloud, alors que la région Auvergne-Rhône-Alpes est plutôt “marioniste” que “mariniste”, les électeurs de la droite nationale « n’ont pas mécaniquement suivi Marion Maréchal quand elle a rejoint Zemmour ».

    Notre candidate a gagné en épaisseur, en crédibilité. Son programme est structuré, elle a réponse à tout

    Pour le porte-parole du RN, Philippe Balard, il y a eu un effet de loupe politique et médiatique autour de ces ralliements qui ne rend pas compte de la fidélité des militants : « L’hémorragie de départs de militants RN vers Zemmour n’est pas un phénomène auquel l’on a été confronté. Il y en a eu, bien sûr, mais de manière assez marginale jusqu’au mois d’octobre et de novembre. » En outre, il affirme qu’un certain nombre de militants, un temps séduits par Reconquête!, sont rapidement revenus à la maison-mère. Ainsi de ces deux militants de l’Oise « dégoûtés » par l’accueil hostile que leur a réservé la population lors des tractages. Accueil qu’ils n’avaient pas reçu quand ils militaient pour Marine le Pen.

    Plus récemment, certains seraient « rentrés au bercail après le débat entre Zemmour et Pécresse », ayant acquis la certitude que « Marine avait plus de chances au deuxième tour », poursuit Philippe Balard. À cela, s’ajoute un autre élément selon lui : « Notre candidate a gagné en épaisseur, en crédibilité. Son programme est structuré, elle a réponse à tout. »

    Au RN, on l’aura compris, on ne cherche pas à nier la réalité de ces départs en chaîne. Seulement, l’on considère que ce trou d’air appartient au passé. À dix-huit jours de l’élection présidentielle, Marine Le Pen, qui ne cesse de progresser dans les intentions de vote, vole à plus haute altitude que son concurrent Eric Zemmour.

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    France24 - Monde

    Des centaines de Corses présents pour l'inhumation d'Yvan Colonna, dans son village natal

    Publié le : 25/03/2022 - 22:26

    FRANCE 24 Suivre

    Le corps du militant indépendantiste corse Yvan Colonna a été inhumé vendredi dans le caveau familial de son village natal de Cargèse. La procession funéraire a été suivie par une foule imposante et les obsèques se sont déroulées dans le calme et le silence. 

    Élus, habitants, militants nationalistes… À Cargèse, en Corse, des centaines de personnes sont venues dire adieu, vendredi 25 mars, à Yvan Colonna, l'enfant du pays, mortellement agressé par un codétenu dans la prison où il purgeait sa peine pour l'assassinat du préfet Claude Érignac.

    Le militant indépendantiste, décédé lundi soir des suites de sa violente agression le 2 mars à la prison d'Arles, dans les Bouches-du-Rhône, a été inhumé dans le caveau familial en fin d'après-midi, dans ce village de 1 300 habitants, berceau de la famille Colonna.

    Plusieurs centaines de personnes ont accompagné le cercueil, porté par six hommes, sur les quelque quatre kilomètres menant au caveau "Famille Joseph Colonna 1905", en pleine nature.

    Juste avant l'inhumation, la foule rassemblée sur le chemin d'accès au caveau, à quelques mètres de la famille, a entonné le "Dio vi salvi Regina", l'hymne corse, puis des chants indépendantistes. Et si un homme, bouquet de violettes à la main, a regretté, d'un "vergogna" sonore ("Honte à vous"), que "des chants de guerre [soient prononcés] devant un mort", la plupart ont par contre applaudi, répondant par des flots de "Viva Yvan !"

    Le drapeau bleu-blanc-rouge absent  

    Arrivé peu après 14 heures à Cargèse, depuis Ajaccio, le cercueil avait d'abord fait un passage devant la maison familiale des Colonna, puis "devant le champ d'oliviers [qu'Yvan] avait dû abandonner un jour de mai 1999", avant ses quatre ans de cavale, comme l'avait annoncé l'avis de décès, en langue corse, dans le quotidien Corse-Matin.

    C'est ensuite une longue cérémonie religieuse qui avait suivi, en présence de plusieurs personnalités de l'île : Gilles Simeoni, le président autonomiste du Conseil exécutif, Jean-Guy Talamoni, l'ex-président indépendantiste de l'assemblée de Corse, ou encore Charles Pieri, ex-leader présumé du Front de libération nationale de la Corse (FLNC), un mouvement qui a récemment menacé de reprendre la lutte armée. 

    Parmi les 2 000 à 3 000 personnes réunies au plus fort de la journée, massées devant l'église et dans les ruelles du village, nombreux brandissaient des "banderas", le drapeau corse frappé de la tête de Maure. Un drapeau breton et quelques drapeaux basques s'étaient également invités.

    Mais le bleu-blanc-rouge était invisible : "Le drapeau français, vous n'allez pas le voir aujourd'hui", lance un homme au crâne rasé à un journaliste, "il est persona non grata".

    Une "insulte pour l'État français", selon Gérald Darmanin

    Sur une plaque de bois, à côté de la porte de l'église, un visage au pochoir regardait la foule : celui d'Yvan Colonna. Ici, il est l'enfant du pays, mort à 61 ans. Pas l'homme condamné par trois fois à la perpétuité pour l'exécution par balles du préfet Érignac, en février 1998 à Ajaccio. Un crime qu'il a toujours nié et dont beaucoup le croient innocent.

    En témoignage de "solidarité", le parti autonomiste Femu a Corsica, de Gilles Simeoni, avait appelé à mettre tous les drapeaux en berne. La mise en berne mardi par la collectivité de Corse des trois drapeaux – corse, français et européen – ornant sa façade avait pourtant été dénoncée comme "une faute" par le président Emmanuel Macron. 

    Jeudi, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin y avait même vu "une sorte d'insulte pour la famille Érignac, pour l'État français, pour les représentants de l'État".

    L'agression d'Yvan Colonna, par un détenu condamné pour "association de malfaiteurs terroriste", alors qu'il demandait depuis des années à purger sa peine en Corse, avait soulevé une vague de colère dans l'île. Ce drame a aussi fait ressurgir la question de l'autonomie pour cette île-région de 340 000 habitants. 

    Avec AFP et Reuters

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    Visite de Gérald Darmanin en Corse: "L'opération de la dernière chance" ?

    Corse : Emmanuel Macron lance un appel au calme après la mort d'Yvan Colonna

    Décryptage

    Affaire Colonna : comment expliquer la flambée de violences qui secoue la Corse

    L'Humanité

    30 °C au-dessus des normales de saison en Antarctique : « On sort du cadre naturel »

    Entretien

    Depuis quelques jours, le pôle Sud connaît une vague de chaleur exceptionnelle. Plusieurs records de température sont tombés. Une illustration concrète des effets du réchauffement climatique que nous explique le climatologue Gerhard Krinner, directeur de recherche au CNRS et auteur du Giec.

    Emilio Meslet

    L’humanité se serait volontiers passée de ces piteux records. En Antarctique, c’est l’automne. Le froid devrait revenir mais les températures atteignent des sommets, dépassant parfois de plus de 30 °C les normales de saison. Le 18 mars, plusieurs stations météorologiques ont enregistré des chaleurs extrêmes : il faisait - 17,7 °C sur la base russe de Vostok (contre - 32,7 °C pour le précédent record mensuel) ou 4,9 °C à celle de Dumont d’Urville, la base française (contre 3,4 °C pour le précédent record mensuel). À Concordia et ses 3 000 mètres d’altitude, un record absolu est même tombé : - 12,2 °C. Pour Gerhard Krinner, climatologue spécialiste des régions polaires, directeur de recherches au CNRS et auteur du rapport du Giec, le réchauffement climatique en est à l’origine.

    Quelles conséquences immédiates peuvent avoir ces températures record ?

    Au centre de l’Antarctique, ça n’a pas d’impact direct. Il devrait faire - 50 °C, il fait - 10 °C, mais il gèle toujours. En revanche, sur la côte, le mois de mars a été extrêmement chaud au moment où la glace de mer se reforme. Et avec des températures positives, ça n’arrivera pas. Ce qui risque d’avoir des conséquences pour toute la saison. À 10 kilomètres vers l’intérieur du continent, un glacier peut vite atteindre plusieurs centaines de mètres d’altitude. Avec ce genre d’événement, il perd de 10 à 20 centimètres d’épaisseur. À long terme, cela contribue à la réduction de la masse de la calotte glaciaire, mais ce n’est pas une catastrophe immédiate.

    Est-ce un phénomène naturel ?

    En Antarctique, la variabilité météorologique est très forte. D’une année sur l’autre, le climat peut fortement varier ; d’une semaine sur l’autre, les températures aussi. Par contre, des températures de -13 °C au mois de mars, à cet endroit, c’est absolument exceptionnel. Cela sort du cadre naturel qu’on connaissait.

    Climat. La couche d’ozone est-elle définitivement sauvée ?

    Dans quelle mesure peut-on alors incriminer le changement climatique ?

    Si on m’avait posé cette question il y a dix ou vingt ans, j’aurais répondu que, pour ce type d’événement individuel, on ne peut pas être sûr. Aujourd’hui, il est possible de relier ces phénomènes directement au réchauffement climatique, avec des indices statistiques très poussés. Ce qui arrive n’est pas une surprise : il a été prédit depuis longtemps que le climat allait se réchauffer. Il y a trente ans, au moment du premier rapport du Giec, c’était une prédiction ; aujourd’hui, c’est la réalité. Le problème avec le changement climatique, c’est qu’il ne s’agit pas d’une catastrophe qui arrive du jour au lendemain. À l’heure actuelle, nous ne sommes pas sur la bonne trajectoire pour le limiter et ces événements vont se multiplier.

    Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicaments

    Que risque de provoquer l’accélération de ce type de phénomène ?

    La perte de masse de la calotte de glace entraîne l’augmentation du niveau de la mer. Cet événement individuel de quelques jours ne causera pas de hausse mesurable du niveau de la mer, mais leur fréquence l’accélère.

    Sciences. Pourquoi les oiseaux ne migrent (presque) plus

    Climat, le nouveau cri d’alarme du Giec

    Montée des eaux océaniques, épisodes caniculaires, pénuries d’eau, diminution des rendements agricoles ou même recrudescence de maladies… les effets désastreux de la hausse des températures d’origine humaine sont généralisés et pour certains irréversibles. Ils sont déjà plus intenses, plus fréquents et arrivent plus rapidement qu’estimé en 2014, à l’occasion du précédent rapport du Giec. Et ils pourraient s’aggraver encore sans réaction urgente.

    Tel est le terrible constat détaillé dans la deuxième partie du sixième rapport du Giec sur le climat publiée fin février. Cette deuxième partie est consacrée aux conséquences du réchauffement climatique sur les sociétés humaines et les écosystèmes. Pour les quelque 200 experts qui ont participé à sa rédaction, l’humanité n’a plus le temps d’attendre pour réagir.

    Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du GiecRéchauffement climatiqueantarctiquemétéogiec
    France24 - Monde

    En fuyant Poutine, des Russes s'exilent dans une Serbie pro-Kremlin

    Publié le : 25/03/2022 - 18:21Modifié le : 25/03/2022 - 18:40

    AFP Juliette Halliez Suivre

    Dans les jours qui ont suivi l'invasion de l'Ukraine par Vladimir Poutine, de nombreux Russes se sont enfuient de leur pays. Mais à près de 2 000 kilomètres de là, à Belgrade, ils n'échappent pas à la propagande tentaculaire de la Russie. En Serbie, nombreux sont ceux à approuver le conflit.

    L'Humanité

    Sortir du gaz russe : pistes et impasses

    Décryptage

    À Versailles, l’Union européenne s’est donné 5 ans pour ne plus dépendre de la Russie. Dix jours plus tard, les fausses bonnes idées et l’impératif climatique compliquent la donne. Explications

    Marie-Noëlle BertrandMarion d'Allard

    C’est l’épine dans le pied de l’Union européenne. Alors que Moscou intensifie son offensive en Ukraine, les Vingt-Sept se sont engagés, au sommet de Versailles, à se désengager des énergies fossiles russes d’ici à 2027. Une échéance lointaine qui s’explique, entre autres, par les difficultés réelles à rendre effective une telle décision.

    Pour ce qui est du gaz, « l’UE importe 90 % de sa consommation, dont 45 % environ depuis la Russie », précise la Commission européenne. Un taux qui varie selon les pays : 100 % pour la Finlande, l’Estonie ou la Lettonie, quand l’Allemagne importe de Russie un tiers de sa consommation et l’Italie 43 %. L’Hexagone, pour sa part, dépend du gaz russe à hauteur de 16 % de ses besoins.

    Sortir de cette dépendance est devenu un impératif européen. Mais, de la recherche de fournisseurs alternatifs au développement des énergies décarbonées en passant par l’impérieuse nécessité d’atteindre une forme de sobriété, Bruxelles tâtonne toujours.

    1. Substituer un gaz à un autre, un plan climaticide

    Le gaz naturel circule de deux façons : par gazoduc, sous pression et à 40 km/h en moyenne, ou à bord de navires méthaniers, sous forme liquide (GNL). Aujourd’hui, l’Europe se fournit principalement par gazoduc, depuis la Norvège et la Russie. Chercher d’autres fournisseurs revient donc pour partie à privilégier les importations de gaz naturel liquéfié, en provenance des États-Unis notamment, qui exportent du gaz de schiste, issu de la fracturation hydraulique de la roche. Désastreuse sur le plan environnemental, l’importation de gaz de schiste est également une option « plus chère », relève l’économiste Pierre-Noël Giraud, avec « un coût de transport équivalant au coût de production », précise le professeur à Mines ParisTech.

    Côté infrastructures, importer du GNL demande des capacités de stockage suffisantes et de terminaux méthaniers capables de regazéifier cette matière première. À l’heure actuelle, la France dispose de quatre terminaux de ce type, dont trois sont opérés par Elengy, filiale d’Engie. Mais « ces installations ne sont pas en sous-régime et nos stockages sont pleins pour un petit moment. Les clients achètent des capacités de stockage pour plusieurs années », relève-t-on en interne. Quant à la possibilité de renforcer rapidement nos capacités de stockage de gaz, « ça n’est même pas évoqué », poursuit ce spécialiste du dossier. En somme, substituer le GNL au gaz russe risque fort de s’avérer compliqué à court terme. D’autant plus, conclut-il, que « tout le monde est à la recherche d’une alternative au gaz russe. Il faut raisonner dans le cadre d’un réseau interconnecté ».

    Peut-on se passer du gaz russe ?

    2. Accélérer le développement des énergies décarbonées

    Seul pays de l’UE à ne pas avoir atteint ses objectifs 2020, la France est la mauvaise élève en matière d’énergies renouvelables, avec à peine 19 % de la consommation brute finale (essentiellement hydraulique), pour un objectif fixé de 23 %. Un tel retard renforce mécaniquement la dépendance aux énergies fossiles. Pourtant, développées massivement, « les énergies renouvelables pourraient nous permettre de sortir de dilemmes comme celui qui se pose actuellement » au sujet du gaz russe, assure Pierre Laboué (1), chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). À condition d’investissements publics conséquents, directs ou sous forme d’aide aux particuliers.

    « Les prix de l’énergie augmentent et vont continuer d’augmenter ces prochains mois. Depuis cet automne, nous recevons de plus en plus de demandes individuelles concernant la pose de panneaux solaires ou la rénovation thermique des logements », explique Sylvain Le Falher, cofondateur et président d’Hello Watt. Alors que « les aides dédiées ont baissé, poursuit-il, il est urgent de relancer un programme de rénovation énergétique important quand on sait qu’en France, il y a encore 4 millions de chaudières au fioul ». Développer les énergies renouvelables, oui, mais pas seulement, poursuit Sylvain Le Falher : « Cette situation implique aussi que des décisions politiques soient prises en matière de nucléaire. » Particularité française, l’électricité produite sur le territoire émane à 75 % du parc nucléaire, une énergie « de transition », décarbonée et pilotable.

    3. Consommer moins : l’arlésienne française

    En finir avec notre dépendance aux hydrocarbures russes passera aussi par mettre fin à notre dépendance aux hydrocarbures tout court. L’objectif d’en limiter la part est d’ailleurs dicté depuis 2015 et la signature de l’accord de Paris sur le climat. Pour plafonner le réchauffement à +2 °C, la communauté internationale s’est alors engagée à atteindre la neutralité carbone dès la deuxième moitié du siècle. Cela implique de réduire à quasi-néant la production d’énergies fossiles. La France s’est dotée d’une stratégie nationale bas-carbone (SNBC) qui prévoit d’avoir baissé la consommation de gaz et de pétrole de respectivement 10 % et 19 % en 2023, et de 22 % et 34 % en 2028. Le bilan est, pour l’heure, on ne peut plus mitigé. La faible décrue de la consommation de pétrole depuis 2020 est jugée conjoncturelle, due à la crise sanitaire. La consommation de gaz naturel a quant à elle augmenté de 0,5 %.

    Pourtant, la question climatique est sur la table depuis vingt-cinq ans, souligne Matthieu Auzanneau, directeur du think tank The Shift Project : « Si nous avions pris des mesures dès le protocole de Kyoto en 1997, la question de notre dépendance au gaz et au pétrole de Vladimir Poutine ne se poserait pas. » Reste maintenant à nous sevrer dans l’urgence. Mais « s’engager dans une sobriété planifiée n’est pas la même chose que s’engager dans une sobriété de guerre », reprend Matthieu Auzanneau. Les leviers d’action sont en revanche bien identifiés. Côté pétrole, les transports se placent en tête et comptent pour près de 60 % de notre consommation ; l’autre gros morceau concerne l’usage non énergétique du pétrole (plastique, chimie, pesticides…). Côté gaz, le logement résidentiel est le principal poste affecté, suivi par l’industrie (un gros quart de notre consommation) et par la production d’électricité et de chaleur (2). « Réduire de 1 °C le chauffage dans les maisons et ralentir sur la route peut nous permettre de limiter notre dépendance au gaz et au pétrole russes l’an prochain », conclut le directeur de The Shift Project.

    ÉnergiegazRussieénergies renouvelables
    France24 - Monde

    En RD Congo, l'impossible retraite des fonctionnaires

    Publié le : 24/03/2022 - 15:53

    Samia METHENI Suivre

    Ils ont 70, 80, 90 et même 100 ans. Enseignants ou agents administratifs, ils sont fonctionnaires en République démocratique du Congo et travaillent encore, attendant désespérément un pécule, une pension et une reconnaissance qui ne viennent pas.

    New York Times - World

    A Bomb Crater as Business Partner for a Pit Stop on an Afghan Highway

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    Afghanistan Dispatch

    Along a lonely stretch of what was once the most dangerous road in Afghanistan, everyone slows down when they reach Hafiz Qadim’s mud brick shop. It’s not the food. Or the gas. It’s the big hole.

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    By Thomas Gibbons-Neff and Yaqoob Akbary

    Thomas is the Kabul bureau chief. In December, he and Yaqoob, a reporter, traveled the highway from Kabul to Kandahar and made a pit stop at a small shop that’s part of a much bigger story.

    ALONG HIGHWAY 1, Afghanistan — The Bomb Crater Stop ’N’ Go is not the actual name of this shop along a desolate stretch of highway in rural Afghanistan. But that’s what it is: a small shed that sells fuel and snacks to passing travelers, right beside a scar in the earth where road and sand meet after an explosion there sometime in the last 20 years of the country’s violent history.

    Hafiz Qadim, the 32-year-old shopkeeper, occasional gas attendant and snack dispenser, has no formal name for his business venture. It sits like a lone beacon of essential provisions among the sand dunes, rock outcroppings and occasional grape fields on the border of Kandahar and Zabul provinces in Afghanistan’s south, where the surrounding mountains cut through the sky like the backs of sleeping dinosaurs.

    It is the only store for miles.

    “I opened this shop after Kabul fell,” Mr. Qadim explained, gesturing toward his new steel roller door and the mud bricks that looked like they were still drying in the sun.

    That was in August, when the capital was seized by the Taliban, consolidating their control of the country.

    While Mr. Qadim is the sole owner, the crater is his de facto silent partner: Its very size forces cars, trucks and buses to slow down enough for their drivers and passengers to notice through their smudged windows what’s for sale. Some keep going, but plenty seize the chance to break for a fuel top up or a selection of rainbow colored energy drinks, bottles of shampoo, pairs of black loafers, assorted biscuits, canned foods, chips or a soda.

    The odd pairing — Mr. Qadim’s shop and this propitious, outsized pothole — are physical manifestations of both Afghanistan’s very long war and its end.

    There is peace now, or at least some version of it that includes the threat of the Islamic State and the fledgling resistance forces arrayed against the Taliban. The highway is quiet enough for new shops like Mr. Qadim’s and for farmers’ fields that can be hoed all the way up to the highway’s edge without fear of being shelled or shot.

    But at what cost, this chance for commerce where there had been none for decades?

    Mr. Qadim knows the answer because he is surrounded by the price he and so many others have paid. He’s reminded of it every day when he comes to work early in the morning and walks across the highway to his home every night. A half mile to the south — where, in the afternoon, rays of sun cut through its looted fortifications — is the abandoned hilltop police outpost where a firefight killed three members of his family.

    Thirteen years ago, when Mr. Qadim was still a teenager, the Western-backed forces of Afghanistan’s government and the Taliban fought bitterly for the road his shop sits beside. In one of those gun battles near the police outpost, his mother, father and one of his sisters were killed.

    Reporting From Afghanistan

    “About 200 people living along on this road were martyred during the war,” Mr. Qadim said bitterly.

    He left his family home soon after, one of the millions of the long war’s internally displaced people who were uprooted by the violence in rural areas and forced into the more secure cities. Zabul Province, where Mr. Qadim lives, was once one of the most violent of the entire conflict.

    From there he built a life in Kabul, with stays also in the cities of Kandahar and Herat, bastions of safety as the war ebbed and flowed across the country.

    TURKMENISTAN

    AFGHANISTAN

    Kabul

    Herat

    WARDAK

    KABUL-KANDAHAR HWY.

    (HWy.1)

    1

    ZABUL

    Kandahar   

    KANDAHAR

    PAKISTAN

    100 miles

    By The New York Times

    He eventually became a truck driver for seven years, shuttling livestock, fruit and wood countless times down the same highway that he now works beside: the 300-mile stretch of road, once deemed the most dangerous in the country, that connects its two largest cities, Kandahar and Kabul.

    Others are also finding new work by the road, now that traffic accidents pose a greater risk than being caught in a crossfire.

    A few miles north of the store, Nur Ahmad, 18, and other grape farmers are planting their crops at the edge of the highway, once too dangerous for any agriculture.

    Planting right up against a busy road is not ideal, but in Afghanistan there is only so much arable land. Every square foot counts, especially with the country hampered by one of the worst droughts in decades, leaving many fields parched and their wells dry.

    “I was jobless so I came here,” Mr. Ahmad said, his shovel striking the dirt between sentences.

    A half-day’s drive from the young grape farmer, among snow-capped mountains and the potato fields of Wardak Province, Wahdat, 12, and his younger brother sifted through the ruins of another old military outpost along the same highway. Their family of five is reeling from the year’s poor harvest. More than half of Afghanistan’s population is currently not eating enough, according to the World Food Program.

    “We are hungry,” Wahdat said.

    With his hands dirty and the shovel almost bigger than him, he had set out on that day’s quest to peel the metal netting from a few remaining barricades at the outpost to use to build a chicken coop for his family’s eight chickens.

    Wahdat doesn’t remember when the outpost he was disassembling was built, who occupied it or when it was abandoned. He just knew that at one point in his short life he was told not to go near it. And now he could.

    The reminders of violence and the war are everywhere along the highway: shell-raked buildings, destroyed bridges, the twisted hulks of vehicles and the abandoned remains of those outposts that had provoked hourslong firefights and retaliatory airstrikes. But by far, the most common cues that war had raged here for years are the bomb craters.

    Some are deep. Some are shallow. Some you can drive through and some you have to veer into oncoming traffic or even pull into a ditch to avoid. They snap axles and pop tires. Sometimes children will try to fill them with dirt, earning donations from passing drivers, only to take the dirt out and repeat the cash grab scheme the next day.

    The Bomb Crater Stop ’N’ Go depends on its adjacent crater as much as a store elsewhere in the world might need convenient parking or inflatable advertising.

    “I can build a shop anywhere on this land,” Mr. Qadim said, gesturing at the expanse of highway in either direction. “But if it is close to this plot,” he said, pointing to the hole, “it is good.”

    A moped pulled up, blasting music (heavily discouraged by the Taliban), and the driver paid him back for a few liters of fuel that he had taken the other day.

    Mr. Qadim doesn’t remember when the bomb went off that made his hole in the road. Or, rather, bombs: Several blasts occurred at this spot, next to a culvert.

    Road culverts and roadside bombs went hand in hand during the war because the shallow ditches and drainage pipes made hiding the explosives there easier for the Taliban. And the nearby outpost only increased the attractiveness of this target.

    But now the culvert was just a culvert, the bomb crater just a pothole, and unlike so many of his fellow countrymen who are grappling with an economic crisis, Mr. Qadim was making more money than he had in his entire life: roughly $100 a month.

    Thanks to that mile marker of violence, the Bomb Crater Stop N’ Go has found a niche market in the middle of nowhere: some gas, some victuals and maybe a few bars of soaps for those who traveled along a road that was slowly coming back to life.

    “I don’t know what the future will be,” Mr. Qadim said. “But I am happy.”

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    France24 - World

    Toys, nappies, blankets: Volunteers drive across Europe to help Ukraine refugees

    Issued on: 25/03/2022 - 09:37

    FRANCE 24 Follow FRANCE 24 Follow

    Following Russia’s invasion of Ukraine, more than 2 million refugees have crossed into Poland, with thousands continuing to arrive at the border every day. The crisis has inspired many individuals to help: Hundreds of volunteers, along with NGOs and charities, have turned up to contribute their bit. FRANCE 24's Ellen Gainsford, Pauline Godart and Raid Abu Zaideh report.

    Jonathan is from Malmeudy in Belgium. He drove a truck loaded with food, toys and nappies more than 1,500 kilometres to Medyka, the main border crossing for Ukrainian refugees coming into Poland.

    “I already had the idea of doing something, maybe not to come all at once, but to participate actively. As I have three children, it was especially for the children that we did the convoy,” he says.

    Nice, France-based Christophe, who works as a fireman, took a holiday in order to travel to Medyka. "There are cruel people in the world and we have to balance the scales a little bit. They are almost embarrassed by all the stuff that we bring them. They are very courteous. And frankly it's nice to see a few smiles," he says.

    Click on the video to watch the full report.

    © Studio graphique France Médias Monde

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    Ukraine's volunteer medics race to rescue civilians trapped by shelling in Irpin

    ON THE GROUND

    ‘We just want to stay alive’: Sheltering from Russian bombs in Odesa’s catacombs

    Reporter's notebook

    From Lviv to Kyiv, snapshots of Ukraine in a time of war

    France24 - World

    The battle of Irpin: Meeting the Ukrainian resistance

    Issued on: 24/03/2022 - 18:43

    Cyril PAYEN Follow

    In Irpin, just outside the Ukrainian capital Kyiv, a multi-faceted resistance movement is preparing to face the approaching Russian troops. Our team met Bohdan, a Ukrainian artist; Maxime, a Russian artist; and Sergiy, a Ukrainian member of the French Foreign Legion. All of them will play a role in defending their city. FRANCE 24's Cyril Payen and Georges Yazbeck report.

    It's March 2022. Ukrainians are fleeing the Russian invasion en masse. Ukrainian artist Bohdan Mucha has returned to Kyiv, where Ukrainian forces are preparing for the siege of the capital.

    Bohdan's artists' residence has also joined the resistance. The artists are now making Molotov cocktails. Among them is Maxime, a Russian artist who has decided to stay. He is torn between what he sees in Ukraine and the reprimands of his fellow Russians, who only believe pro-Putin propaganda. His brother is part of the invading Russian troops; he has had no news from him but suspects he is not far away.

    'We will win and soon you will all be able to go home!'

    Then there is Sergiy, a Ukrainian member of the French Foreign Legion, who has come all the way from France to defend his homeland. His message to Ukrainian refugees: "Don't worry, we will win and soon you will all be able to go home!"

    With Russian forces controlling half the city and the fighting getting closer, Sergiy holds the frontline in the centre of Irpin with his companions. The Russian danger is very close, only 200 metres away.

    Water and electricity are increasingly scarce. Under martial law, alcohol is banned. In an underground bunker, the resistance members hear the shelling of their city. That day, 11 people are killed in Irpin, including an American journalist.

    © Studio graphique France Médias Monde

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    Ukraine's volunteer medics race to rescue civilians trapped by shelling in Irpin

    ON THE GROUND

    Kyiv residents, businesses coordinate aid and self-defence as fighting consumes suburbs

    EXCLUSIVE

    Defending Kyiv: ‘I’m 100 percent sure the Russians won’t get through’

    New York Times - World

    Ice Skating at a Rink Is Fun. Gliding Through a Forest? Glorious.

    Ottawa Dispatch

    Ottawa’s winter-lovers can now pick among a half-dozen skating trails that wind for miles through the wilderness in and around the city. But climate change threatens the good times.

    Skating through the woods at Arrowhead Provincial Park near Huntsville, Ontario.Credit...

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    By Ian Austen

    Photographs by Aaron Vincent Elkaim

    OTTAWA — No matter how enjoyable at first, whooshing round and round the constrained oval of an ice rink can get monotonous for even the most die-hard skater.

    But gliding on the ice through miles of pristine forest, with birds in the trees, paw prints of wildlife imprinted in the snow and a new discovery beckoning around every bend? That never gets old to skaters in Ottawa, and ice trails winding through woodlots are multiplying in and around the city, Canada’s capital, helping fill what seems to be an insatiable demand there for new recreational skating options.

    “This is an actual childhood dream come true: to be able to skate anywhere you want,” said Michelle Reid, who drove with her husband, Lee Larson, for about two hours from Kingston, Ontario, to celebrate their 23rd wedding anniversary at Icelynd, which became Ottawa’s sixth ice-trail network when it opened this January. “It’s travel by skate through a forest, instead of circles on a rink.”

    Chris Neil, who played in the National Hockey League for 17 years, began cutting down trees last autumn to transform a patch of forest into Icelynd.

    Chain saws in hand, he and one of his business partners, Jarrett Gibbons, plunged into the 25 acres of land that Mr. Neil owns. They had to chart new paths through the forest because the sorts of trails used for hiking, mountain biking, snow shoeing or cross-country skiing aren’t suited for skating. Slopes that would go unnoticed in any of those activities could mean water running downhill before it can freeze.

    More worryingly, steep downhills can cause even experienced skaters to lose control — potentially creating a variation of ice cross downhill, the gladiatorial extreme sport in which contestants wearing full hockey gear plunge down ice tracks at speeds of up to 45 miles an hour.

    When Mr. Neil and Mr. Gibbons encountered unexpected gradients as they felled trees, they were forced to abandon trail routes they’d sometimes spent days on — although there remained enough of a slope at the start of the trail to give even novice skaters a small taste of Olympic speedskating.

    Mr. Neil, 42, spent his entire N.H.L. career with the Ottawa Senators, mostly as the team’s enforcer, a player more prized for his ability with his fists than his goal-scoring skill. But he didn’t want Icelynd to be about hockey. He followed the lead of all but one of the local ice trail centers and banned sticks and pucks from the trails.

    Ottawa’s residents take a perhaps perverse pleasure in living in one of the world’s coldest capitals. On a bitterly cold afternoon at Icelynd, there were several young boys sporting their team’s red and white hockey jerseys as they zipped around less confident adult skaters. Also making swift progress was Makalya Green, a student who was skating with her father, Neil. As they moved along one long straightaway, Makalya compared the experience to snowmobiling.

    “Except it’s quieter,” her father added. “You can hear everything. The ice cracking, the wind in the trees.” Referring to the temperature in Celsius, he added: “On a minus 20-something day, what else you going to do?”

    Several other skaters, including a family gathered around one of the fire pits dotted around the circuit, also praised this newcomer to the area’s skating scene, but noted that its trails were narrower than the original trail center in the capital region: the 3-kilometer trail of Patinage en Forêt in Lac des Loups, Quebec, north of Ottawa.

    CANADA

    ONTARIO

    QUEBEC

    Detail

    area

    Arrowhead

    Provincial Park

    Toronto

    N.Y.

    QUEBEC

    Patinage en Forêt

    Rideau Canal

    Skateway

    ONTARIO

    Icelynd

    Ottawa

    10 mileS

    By The New York Times

    When it opened a little over five years ago, that trail’s owner, Dave Mayer, said he anticipated that the trail, built across what had been his family’s farmland, might draw 3,000 people in its first season. But more people than that showed up the first weekend.

    The nature trails charge between $11 and $15 a day for adults, but the capital also offers an almost five-mile ice path for free: the Rideau Canal Skateway, a 19th-century canal that has been flooded for skating, with ice groomed by the federal government for the last 52 years.

    To compete against the free canal, the for-profit skate trail operators have harnessed two approaches for persuading people to pay. Unlike the canal skateway, which cuts through the heart of Ottawa’s downtown, the private initiatives promote themselves as a trip to the woods.

    Mr. Mayer and Mr. Neil also aim to make their trail ice smoother than that of the canal. Cracks on the canal — formed when temperature fluctuations heave the ice — can grab skates, requiring paramedic patrols, sometimes in miniature on-ice ambulances.

    Mr. Neil had a head start on keeping the surface of his ice smooth. Atypical even in Canada, both he and his business partner already owned their own ice-surfacing machines — similar to the Zambonis that appear between periods at N.H.L. games — to care for their families’ at-home rinks.

    But skaters have singled out for praise the smoothness of the ice at Patinage en Forêt. Mr. Mayer said it took him much trial and error to discover the secret to making kilometers of smooth, durable ice in the woods. He declined to reveal his formula, but it involves a water tanker outfitted at the rear with modified nozzles similar to those used by firefighters, in addition to an ice surfacing machine.

    Because the canal and all the outdoor trails rely on natural ice, climate change is a big threat to their viability.

    The canal and all the trails rely on natural ice. For the Rideau Canal Skateway, which welcomes up to 1.5 million skaters a year, that’s meant seasons in recent years as short as 18 skating days in 2016, well below the historical average of about 50 days.

    This winter, several unseasonal thaws and rain storms shut down all the for-profit trails for a few days. Seasonal opening and closing dates are difficult to predict, complicating business plans.

    The National Capital Commission, the federal agency responsible for overseeing the canal skating, began working this year with engineers and scientists at Carleton University to find ways to extend, or at least preserve, the season. This season, the canal was open for 41 days, before closing on March 5.

    One cold morning, before setting out to survey the canal’s ice using ground penetrating radar, Shawn Kenny, an associate professor in civil and environmental engineering, said there’s little possibility of extending the season as March gets warmer, earlier.

    But, he said, the research team is considering ways to allow for an earlier opening, including by spraying slush on the canal to build up the ice up more quickly.

    While other Canadian communities have ice trails, no place boasts as many as Ottawa. So when Icelynd opened in January, Mr. Mayer was not pleased to have another competitor.

    Icelynd not only has the advantage of its affiliation with a local hockey legend, but it’s also just a quick drive away for many Ottawa residents.

    Lac des Loups, by contrast, is about an hour from the city center, so Mr. Mayer relies on both the reputation of his smooth ice to draw customers, as well as novel events, like torchlight skating nights, also offered at Arrowhead Provincial Park in Huntsville, Ontario.

    In addition to the new competition, Mr. Mayer also faced another challenge this winter: Beginning in late January, a convoy of trucks and cars blockaded downtown Ottawa’s streets in a raucous protest against pandemic restrictions. Police soon closed most of the bridges to Quebec. On the few that were left open, gridlock led to hourslong delays.

    But just before he headed out for the winter’s final night of sweeping and flooding, Mr. Mayer said he was still happy with his season and optimistic about the next.

    “It was actually a very, very good year,” Mr. Mayer said. “So, yeah, I would say that we’re in business next year.”

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    France24 - World

    Afghan girls sent home as Taliban closes schools

    Issued on: 25/03/2022 - 15:24Modified: 25/03/2022 - 15:32

    Kate MOODY

    The Taliban has sparked outrage and concern among human rights groups, after it reversed stance and closed secondary schools for girls across Afghanistan. Thousands of young students were sent home, confused and worried about their future. Many Western countries have made girls' education a key condition to resuming financial aid to Afghanistan.

    Also on the show, we look back at the trailblazing life of Madeleine Albright, America's first female secretary of state. She passed away earlier this week aged 84.

    Plus, our Brazil correspondents meet a football coach who's trying to reduce teen pregnancy, and South Africa's "Black Mermaid" takes FRANCE 24 under  the sea in her mission to make the oceans a safer and more inclusive place.

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    Girls' schools in Afghanistan ordered to shut just hours after reopening

    Focus

    Young women in Afghan capital Kabul still banned from attending high school

    AFGHAN WOMEN’S RIGHTS

    Online education is the only hope for Afghan schoolgirl, but it’s a slog

    Valeurs Actuelles

    La fondation Bettencourt Schueller soutien du monde de la culture

    À deux pas du château du Roi-Soleil, le Campus Versailles Patrimoine & Artisanat d’excellence était inauguré en novembre dernier. Résultant d’un partenariat public-privé, ce vaste projet a été soutenu par la Fondation Bettencourt Schueller, mécène fondateur qui a apporté 2,7 millions d’euros. Une autre initiative : à l’automne, des artistes lauréats du prix Liliane-Bettencourt pour l’intelligence de la main exposaient leurs œuvres chez Christie’s à Paris. « Que des artisans d’art puissent faire découvrir leurs travaux auprès des toiles de Buff et ou de Monet leur permet de rencontrer leur public et peut-être des acheteurs », souligne Olivier Brault, directeur de la fondation.

    Cette fondation familiale et reconnue d’utilité publique depuis l’origine affiche 900 millions d’euros d’actifs, ce qui en fait l’une des plus dotées en Europe. Créée en 1987 par les héritiers du groupe L’Oréal, elle est aujourd’hui présidée par Françoise Bettencourt Meyers, la petite fille du fondateur de ce leader mondial des cosmétiques. En 2021, cet acteur philanthropique a consacré 23,9 millions d’euros aux sciences de la vie, 11,9 millions d’euros aux arts et 9,2 millions d’euros à des actions sociales. D’où un total de 45 millions d’euros pour apporter son soutien à près d’une centaine de projets. Pour 2022, son budget global devrait avoisiner celui de 2021.

    Nombre d’actions se poursuivent sur plusieurs années. C’est le cas notamment de la reconstruction de Notre-Dame de Paris. « Dès le lendemain de l’incendie du 15 avril 2019, la famille Bettencourt Meyers s’est engagée à participer à la reconstruction de cet édifice, via son holding Téthys, à hauteur de 150 millions d’euros, dont 100 à travers la fondation. En y ajoutant la contribution de L’Oréal, une aide totale de 200 millions d’euros sera débloquée avant fi n 2024. Elle représente 24 % des sommes promises par l’ensemble des grands donateurs », poursuit Olivier Brault.

    En soutenant l’Académie des beaux-arts, la fondation encourage depuis plus de trente ans le chant choral. Cette discipline artistique favorise l’épanouissement personnel des choristes, l’élan collectif et bien sûr, l’écoute de l’autre.

    Donner un nouveau souffle à la recherche scientifique

    Dans le secteur scientifique, la fondation n’a pas attendu la crise sanitaire pour encourager la recherche médicale. Depuis 2007, elle soutient l’École de l’ Inserm Liliane-Bettencourt qui propose aux meilleurs étudiants une double formation pour décrocher le statut de médecin-chercheur. En 2017, elle a même mis au point un contrat alliant activité clinique et recherche scientifique, sans peser pour autant sur l’organisation de l’hôpital. Le but : donner un nouveau souffle à la recherche européenne. « S’ils sont assurés de pouvoir accomplir des travaux de haut niveau en France, les étudiants ne quitteront plus le pays pour aller par exemple aux États-Unis », assure une jeune lauréate du prix scientifique de la fondation.

    Bien sûr la solidarité figure également dans ses priorités. Pendant les deux confinements interdisant à la population de sortir de leur domicile, elle a secouru des sans-abri au travers d’associations d’aide aux personnes en situation précaire.

    Depuis sa création, la fondation a récompensé 620 lauréats et soutenu plus de 1 000 projets portés par de talentueuses personnalités, équipes, associations et organisations .

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    New York Times - World

    At Angkor Wat, ‘You Have One of the World’s Wonders to Yourself’

    Angkor Wat Dispatch

    Cambodia has been open to foreign tourists for months, but in this time of Covid, few have made the trip, making it possible to imagine that you alone have rediscovered the glorious temple complex.

    Credit...

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    By Richard C. Paddock

    Photographs and Video by Thomas Cristofoletti

    ANGKOR WAT, Cambodia — Standing shoulder to shoulder, jostling for the perfect angle, hordes of tourists used to gather before dawn each morning to watch the sun rise over the magnificent ancient temple of Angkor Wat.

    Motivating this multinational scrum was the chance to capture an iconic photograph of the monument’s spires mirrored on the surface of a nearby pond.

    “It was like a sea of people in front of the reflecting pool,” said Rares Ispas, a dentist from New Zealand, recalling his visit to the celebrated Cambodian monument four years ago.

    But that was before Covid-19 brought global tourism to a screeching halt.

    This time, on a visit in late January, Dr. Rares and his wife were treated to a sublime experience that may never come again: They were almost alone at Angkor Wat, a bucket-list destination for untold millions whose enormous crowds could make the experience feel more like a theme park than a sanctum.

    “This was the perfect opportunity,” said Dr. Rares, who now lives in Singapore. “You can’t help but feel a bit special when you have one of the world’s wonders to yourself.”

    Cambodia, a nation of 17 million people wedged between Thailand and Vietnam, reopened to fully vaccinated tourists in mid-November with entry requirements among the least restrictive in Asia.

    The country, headed by Asia’s longest-serving authoritarian leader, Prime Minister Hun Sen, was recently ranked second only to Taiwan in the Nikkei Covid-19 Recovery Index for its successful handling of the pandemic. With 84 percent of the population fully vaccinated, daily cases fell to nearly zero in December but have been rising with the Omicron variant, and are now averaging about 350.

    Even so, the sprawling Angkor Wat complex, considered the world’s largest religious structure, has sat largely empty during this peak tourist season, which runs from November to March.

    Local residents say the last time there were so few tourists here was in the early 1990s, when the country was recovering from decades of civil war and the Khmer Rouge genocide known as the “killing fields,” which wiped out a generation of leaders, teachers and intellectuals.

    In the years before the pandemic, the Angkor complex — a stunning collection of Hindu and Buddhist temple complexes in various stages of ruin and restoration — was one of the most popular destinations in Southeast Asia and a major source of foreign revenue for the country. More than 6.6 million international tourists visited Cambodia in 2019, more than a third of them from China. But last year, fewer than 200,000 foreign visitors came.

    A few miles from the Angkor Archaeological Park, the city of Siem Reap was once overflowing with tourists who packed its hotels, restaurants, bars and souvenir shops. But during what should be the high season, it felt like a ghost town.

    Most businesses were closed, and many workers had left for the countryside. Until recently, a “Happy New Year 2020” sign still hung prominently over one of Siem Reap’s main streets, as if the town had been frozen in time. The once-thriving night market had become a dark, desolate street.

    Among those in Siem Reap forced by the pandemic to shut their doors were Chin Meankung and his wife, Botum Nay, owners of the Khmer Grill, a restaurant so popular that foreign tourists lined up on the sidewalk waiting for a table.

    Before they reopened in December in anticipation of the tourists’ return, Mr. Chin and Ms. Botum often took their children to visit the deserted archaeological park. “We love for the temples to be peaceful,” Mr. Chin said. “But it is also a very sad thing to see because, economically, Siem Reap is a town that relies solely on tourism.”

    Since Cambodia’s reopening, the number of overseas tourists has been gradually increasing. On one morning in early March, several dozen tourists attended the Angkor Wat sunrise, up from just a handful.

    But at lesser-known temples like Preah Palilay, where moss-covered faces carved into stone peer out from the ruins, it is still possible to spend hours in contemplation without seeing another visitor. In the stillness and solitude, it is easy to imagine that you alone had just rediscovered these monuments from a different age, so long swallowed up and kept secret by the jungle.

    At the popular Bayon temple, famous for its giant stone heads, one of the few visitors was a monkey that felt free to wander around, climbing to the top of one of the massive stone towers, surveying the scenery from its high perch.

    Cambodia’s reeling tourism industry got a significant lift in mid-December when Singapore Airlines resumed service between Singapore and Siem Reap, the first international flights to arrive since March 2020. Earlier this month, Thai Smile began flying again between Bangkok and Siem Reap.

    Over the past 15 months, Siem Reap received a major face-lift, with nearly 70 miles of newly paved roads, renovated sidewalks and re-landscaped parks along the small Siem Reap River, which flows through town. Newly built bike paths connect Siem Reap and the temples.

    “I’ve settled on cycling as the best way to discover the nooks & crannies of the spectacular Angkor Archaeological Park,” the United States ambassador to Cambodia, W. Patrick Murphy, posted on Twitter in January. “The new bike paths help!”

    Angkor was once the seat of the Khmer Empire, which ruled much of Southeast Asia between the ninth and the 15th centuries. At its height, Angkor is believed to have had a population of nearly one million, making it one of the world’s largest cities at the time.

    In the mid-19th century, French explorers were stunned to come across the temples, many of them completely overgrown by vegetation. International efforts to stabilize and restore the temples began soon after, only to be disrupted by the bloody conflicts that engulfed the country in the 1970s and 1980s before resuming in the early 1990s.

    Tourism to Angkor got a major, global boost in 2001, when the ancient city was highlighted in the film “Lara Croft: Tomb Raider.” The movie was partly shot at Angkor Wat and at Ta Prohm, a temple beloved for the huge 200-year-old trees that grow from the ruins.

    In the years leading up to the pandemic, hundreds of tourists at a time would line up at Ta Prohm to take photos of themselves standing by tree roots that wrap around the temple walls like giant snakes. Now, the temple sees fewer visitors than that in a day, said Long Sineout, a caretaker who has been working there for more than a decade.

    “You see the photo spot by that tree?” he asked, pointing to a deserted wooden platform in front of huge roots that help hold a temple wall in place. “It was so crowded that people had to wait their turn.”

    Tourism revenue aside, some younger Cambodians say they miss the large crowds at the temples, where mingling with fellow Cambodians and people from all over the world is part of the attraction for locals.

    “There are two ways of thinking,” said Deourn Samnang, 25, a tech worker from a neighboring province. “We like to go to a place with a lot of people and see the other people. Western people like to go to a place and see the nature.”

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    Valeurs Actuelles

    “Nous appelons les maires de France à aider l’Ukraine”

    Martine Denoune. Après le déclenchement de la guerre en Ukraine, vous venez d’ouvrir un fonds d’urgence…

    Mgr Pascal Gollnisch. Depuis février dernier, nous intervenons auprès de quatre exarchats ou diocèses gréco-catholiques d’Ukraine. Cette aide d’urgence soutiendra les familles ukrainiennes confrontées à une grave crise humanitaire. Qu’elles soient encore en Ukraine ou en exil dans des pays limitrophes – Pologne, Roumanie, Moldavie, Slovaquie, Hongrie -, il faut bien sûr leur procurer de la nourriture, des soins et un logement. Lorsque les pères sont restés pour combattre, les mères déplacées se retrouvent avec leurs enfants à scolariser au plus vite pour éviter tout risque de désocialisation. Nous devons aider les familles à se reconstruire. Par ailleurs, nous appelons les maires de France à jumeler leur commune avec des communes ukrainiennes. Nous pouvons faciliter les premières prises de contact.

    Nous pensons que nos frères ukrainiens ont le droit de vivre en paix dans leurs frontières reconnues sur le plan international.

    Comment menez-vous vos actions de soutien au Moyen-Orient ?

    De Beyrouth à Bagdad en passant par Damas, nous sommes à l’écoute des communautés chrétiennes, en général catholiques. Leurs besoins portent essentiellement sur l’éducation, la santé, l’action sociale et culturelle, domaines où elles sont actives, au service de tous.

    Un comité d’attribution étudie chaque demande d’aide que nous envoient ces communautés chrétiennes. Si elle est acceptée, nous lançons un appel à la générosité auprès de nos bienfaiteurs. Un important projet – construction d’un dispensaire ou d’une grosse école -peut être partagé avec d’autres associations. Nous soutenons un peu plus de 1 200 projets par an.

    Quelles réflexions vous inspire l’éducation au Moyen-Orient ?

    Au Levant, les écoles chrétiennes reçoivent des élèves aussi bien chrétiens que musulmans. Au pays du Cèdre, la situation est dramatique : arrêt des subventions, manque de moyens des familles pour payer la scolarité, exil des professeurs.

    Devant ce système scolaire en crise, le gouvernement a créé en 2020 un fonds de soutien des écoles francophones chrétiennes du Moyen-Orient, conjointement avec L’Œuvre d’Orient. Afin de soutenir la francophonie auprès de 400 000 élèves, ce fonds a aidé, l’an dernier, 174 écoles chrétiennes, dont 129 au Liban, 16 en Égypte, 13 en Palestine, 7 en Israël et 3 en Jordanie. Vu les immenses besoins, sa dotation financière en 2021 de 2 millions d’euros devrait être doublée cette année.

    L’Œuvre d’Orient intervient aussi pour la restauration du patrimoine au Moyen-Orient…

    Cela fait partie intégrante du processus de la construction de la paix. Au-delà de leur restauration matérielle, ces sites incarnent la présence historique et l’identité des communautés chrétiennes, que Daech a voulu faire disparaître. À Qaraqosh, nous avons aidé à la reconstruction de la cathédrale qui a accueilli le pape François lors de son voyage en Irak, l’an dernier. Toujours en Irak, à Mossoul et au Kurdistan à Erbil, nous intervenons aux côtés de l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit (Aliph).

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Présidentielle 2022 : quelles manipulations sur les réseaux sociaux ?

    Publié le : 22/03/2022 - 17:44Modifié le : 22/03/2022 - 17:52

    Les réseaux sociaux sont souvent utilisés pour manipuler l'opinion en période électorale. La présidentielle française n'y échappera pas, d'autant plus avec la guerre en #Ukraine et les tensions entraînées.Quelles sont les techniques les plus utilisées ? Quelles opérations peuvent être menées par des puissances comme la Russie par exemple ? Décryptage dans le premier épisode de notre mini-série.

    Valeurs Actuelles

    Total annonce une réduction de 10 centimes sur le litre de carburant

    TotalEnergies répond à l’appel du gouvernement. La semaine dernière, Jean Castex annonçait la mise en place d’une remise de 15 centimes d’euros par litre de carburant, à compter du 1er avril prochain. Une mesure conçue pour atténuer l’inflation record provoquée par la guerre en Ukraine, et qui a fait exploser le prix de l’essence. En marge de son annonce, le Premier ministre appelait par ailleurs les grands groupes pétroliers à participer à « l’effort de guerre » du gouvernement.

    Dans un communiqué diffusé mercredi 16 mars, rapporte BFMTV, le groupe TotalEnergies a donc annoncé répondre positivement à la demande de Jean Castex. « Face à la hausse des prix du pétrole, nous étendons l’action de solidarité sur les carburants routiers que nous avions décidée mi-février. Au 1er avril, notre remise en caisse de 10 cts/L sera donc appliquée dans toutes les stations-service TotalEnergies en France ».

    Le gaz finalement concerné

    À compter du 1er avril prochain, il y aura donc, dans les stations Total, une réduction de 25 centimes par litre de carburant. Par ailleurs, Jean Castex a annoncé mercredi que la réduction gouvernementale s’appliquera finalement au gaz naturel véhicule (GNV) et au gaz de pétrole liquéfié (GPL). Initialement, le Premier ministre avait déclaré que la mesure ne s’appliquerait qu’aux « carburants comprenant du [pétrole] brut ».

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : ces Français qui se préparent à aller combattre

    Publié le : 21/03/2022 - 18:06Modifié le : 22/03/2022 - 12:51

    Samia METHENI Suivre

    Près de Bordeaux, des "recrues" civiles tentent de se former aux b.a.-ba de la formation militaire grâce aux conseils d'un ancien militaire des forces spéciales françaises. Tous s'imaginaient partir au front en Ukraine, mais face aux derniers développements dramatiques sur le terrain ukrainien, la plupart renoncent ou hésitent. 

    L'Humanité

    Mathématiques. Le prix Abel décerné à l’américain Dennis Parnell Sullivan  

    Actu

    Cette année, le prestigieux Prix Abel récompense Dennis Parnell Sullivan, Professeur à l’université Stony Brook de New York pour ses contributions à la recherche sur la topologie et pour ses travaux sur la théorie du chaos.  

    Anna Musso

    Le 23 mars, le prix Abel de mathématiques a été décerné à l’Américain Dennis Parnell Sullivan, pour ses contributions à la recherche sur la topologie, et notamment pour ses travaux sur la théorie du chaos, a annoncé l’Académie norvégienne des sciences et des lettres. Le prix Abel a été créée pour compenser l’absence d’un Nobel de maths. C’est l’une des plus prestigieuses récompenses du domaine avec la médaille Fields. M. Sullivan, professeur à l’université Stony Brook de New York, a été récompensé  « pour ses contributions révolutionnaires à la topologie au sens large, et en particulier ses aspects algébriques, géométriques et dynamiques ». C’est le second topologue à recevoir ce «Nobel des maths», décerné tous les ans par l’Académie norvégienne des sciences, après John Milnor en 2011.  

    La topologie  « étudie les propriétés des objets qui ne changent pas lorsqu’ils sont déformés », et a  « des applications importantes dans des domaines allant de la physique à l’économie en passant par la science des données », explique l’académie. 

    Décrit comme un  « membre actif et charismatique de la communauté mathématique », le professeur Sullivan, 81 ans, a été récompensé pour avoir trouvé  « des connexions profondes entre une variété éblouissante de domaines des mathématiques ».  « M. Sullivan est passé d’un domaine à un autre, apparemment sans efforts, utilisant des idées algébriques, analytiques et géométriques comme un véritable virtuose », a salué Hans Munthe-Kaas, président du comité du Prix Abel. Il recevra son prix, qui comprend 7,5 millions de couronnes norvégiennes (780 000 euros), le 24 mai à Oslo. 

    sciencesmathématiques
    BBC

    Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

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    The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

    The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

    But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

    L'Humanité

    Sciences. Quand les palynologues prêtent main forte aux historiens

    Actu

    La Grande Peste qui a sévi en Europe au XIVe siècle aurait tué uniformément 50 % des populations. Une hypothèse réfutée par une étude récente sur les grains de pollen des céréales…

    Jérémie Bazart

    La peste est une maladie écologiquement et épidémiologiquement complexe qui se transmet par de multiples voies. Son réservoir principal se trouve parmi les rongeurs et le bacille Yersinia pestis, responsable de la maladie, se transmet à l’homme via le contact direct avec des animaux infectés, la piqûre de leurs puces ou par voie aérienne.

    La Grande Peste a dévasté le Vieux Continent

    Au milieu du XIVe siècle, entre 1347 et 1352, la Grande Peste a décimé, d’après les historiens, entre 30 et 50 % des Européens. En seulement cinq ans, 50 millions de personnes seraient mortes de cette pandémie. Les conséquences sur la civilisation européenne sont sévères et durables, car cette maladie a entraîné des bouleversements socio-économiques majeurs, parmi lesquels la transformation des structures religieuses, politiques, culturelles et économiques.

    Nous avons utilisé les données polliniques de 261 sites répartisà travers toute l’Europe. Ainsi, c’est dans un corpus de 1 634 échantillons que nous avons recherché des pollens. 

    Florence Mazier, palynologue et chargée de recherche au CNRS

    Jusqu’à présent, les historiens affirmaient, textes à l’appui, que l’impact de la peste aurait eu un effet dévastateur sur la démographie partout sur le Vieux Continent. Une étude récente (1), basée sur les grains de pollen, vient invalider cette idée. « Les données polliniques peuvent être utilisées pour évaluer la dynamique démographique passée, car la pression humaine sur le paysage dans la période préindustrielle dépendait directement de la disponibilité de la main-d’œuvre rurale », explique Florence Mazier, palynologue et chargée de recherche au CNRS. Elle a participé à l’étude qui vient d’être publiée par le groupe Paléoscience et histoire de l’Institut Max-Planck dirigé par Adam Izdebski.

    La palynologie est l’étude des grains de pollen et des spores de végétaux archivés dans les sédiments de lacs et des tourbières. Mais quel peut bien être son lien avec la peste ? « Identifier les grains de pollen permet de retracer l’histoire du couvert végétal et d’appréhender, à travers les changements des paysages, les conséquences démographiques de la peste noire », poursuit la chercheuse.

    Identifier les grains de pollen permet de retracer l’histoire du couvert végétal et d’appréhender, à travers les changements des paysages, les conséquences démographiques de la peste noire.Florence Mazier, palynologue

    Dans la publication, les auteurs ont identifié des régions caractérisées par une réduction, une stabilité ou une extension des paysages agraires en Europe. Pour cela, les scientifiques ont creusé non pas dans les couches sédimentaires mais dans des bases de données. L’étude publiée est en effet une des premières du genre à utiliser le big data en palynologie. « Nous avons utilisé les données polliniques de 261 sites répartis à travers toute l’Europe. Ainsi, c’est dans un corpus de 1 634 échantillons que nous avons recherché des pollens », déclare Florence Mazier.

    Des disparités régionales

    Les chercheurs ont en effet ciblé leurs analyses sur quatre groupes de plantes : celles des milieux cultivés (qui témoignent d’une main-d’œuvre agricole disponible), celles qui traduisent des milieux pâturés (territoires qui nécessitent moins de main-d’œuvre), celles caractérisant des « successions secondaires forestières rapides », c’est-à-dire les arbustes et arbres qui poussent cinq à dix ans après l’abandon d’une terre, et celles des « successions secondaires forestières lentes », qui témoignent d’un abandon plus ancien encore.

    Les résultats sont sans appel ! Sur la période de la peste noire, les pollens ont révélé une disparité régionale de l’intensité agraire en Europe. Ainsi, les chercheurs ont identifié des régions caractérisées par une forte diminution des pratiques agricoles, en Scandinavie, en France ou dans le centre de l’Italie, par exemple. À l’inverse, certaines régions d’Europe centrale, d’Irlande ou d’Espagne montrent des signes de continuité et parfois même de croissance agraire.

    Ce qui est donc nouveau, c’est que les études polliniques montrent que la mortalité de la peste noire était beaucoup plus hétérogène dans l’espace que les historiens ne le pensent. « Le fait que la pandémie ait été extrêmement destructrice dans certaines régions, mais pas dans toutes, falsifie la pratique, courante dans les études sur la peste noire, consistant à prédire l’expérience d’une région sur la base d’une autre », concluent les chercheurs dans leur publication. Les résultats de mortalité à l’échelle d’un pays doivent être reconstruits à l’aide de sources plus locales que le pollen, preuve en est faite, peut aider à connaître…

    (1) « Palaeoecological data indicates land-use changes across Europe linked to spatial heterogeneity in mortality during the Black Death pandemic », « Nature Ecology and Evolution », 2022

    Point de vue 

    « La peste n’a pas affecté l’Europe de façon uniforme »

    Florence Mazier, palynologue chargée de recherche au CNRS

    Comment le choix des 261 sites a-t-il été réalisé ?

    Nous étions contraints par la disponibilité des sites polliniques déjà datés, analysés, publiés et accessibles dans les bases de données polliniques ou directement auprès des chercheurs. Ces sites devaient en plus disposer d’une bonne résolution temporelle pour renseigner la période de la peste au milieu du XIVe siècle. Là-dessus, il fallait également prendre en compte des régions pour lesquelles plusieurs sites étaient disponibles, afin que nos résultats soient bien représentatifs. Pour de futures expériences, des carottages/prélèvements seront réalisés dans des lieux bien déterminés pour croiser données historiques et polliniques à haute résolution temporelle sur les mêmes espaces.

    Pour quelles raisons les études actuelles sur la peste ne sont-elles pas exactes ?

    Un des buts de cette recherche était de montrer que les études actuelles sur la peste, qui se fondent sur des analyses de documents, de textes ou des récits qui parlent de la pandémie dans les grandes villes, sont incomplètes. En milieu urbain, la mortalité atteint 25 à 50 % à cause de la concentration de la population ou des conditions sanitaires insalubres qui existent à cette époque. Le bacille se transmet très facilement. Le problème, c’est que cette image est forcément biaisée, car la population en Europe est essentiellement rurale à plus de 70 % au XIVe siècle. Nous devions donc trouver de nouvelles sources de données. Il fallait boucher les trous de l’histoire, car il y a peu de textes sur le milieu rural. Notre étude apporte la preuve que la peste n’a pas affecté l’Europe de façon uniforme.

    Que pensent les historiens de votre travail ?

    Ils sont très étonnés, et cela les oblige à revoir certaines informations. Mais notre recherche montre surtout que, lorsqu’on croise les disciplines, on en apprend beaucoup plus. C’est un bel appel à collaborations entre les sciences humaines et les sciences naturelles. En palynologie, nous pouvons également voir les conséquences des guerres, des révolutions qui entraînent des changements d’utilisation des sols, donc un changement du couvert végétal. On regarde les effets des abandons des terres depuis les deux cents dernières années dans les montagnes, on observe ce qui se passe au niveau de la végétation, au niveau de la diversité végétale. La palynologie est une science transversale qui nous offre la possibilité de travailler avec des historiens, des botanistes, des écologues et même des climatologues…

    Propos recueillis par J. B.

    sciencespestepollenHistoire
    France24 - Monde

    France-Luxembourg : à Esch-sur-Alzette, une amitié en acier

    Publié le : 24/02/2022 - 21:31

    Alix LE BOURDON

    Cité au lourd passé industriel, Esch-sur-Alzette s’étend le long de la frontière française. La deuxième ville du Luxembourg est l'un des symboles du succès sidérurgique de ce petit pays au XXème siècle. Ses nombreuses friches industrielles en sont les témoins. Le multiculturalisme est l’autre marque de ce passé, avec 120 nationalités représentées, dont une en particulier, les Français. Et pas seulement à cause de leur proximité géographique : de nombreux travailleurs de l’Hexagone sont venus dans le Grand-Duché pour prêter main forte au secteur de la sidérurgie en pleine expansion.

    La ville reste empreinte de cette histoire. Elle a même été choisie comme capitale européenne de la culture en 2022, avec une série d’événements qui commencera le 26 février.

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    Le Luxembourg devient le premier pays à rendre gratuits les transports publics

    Ici l'Europe

    Luxembourg : petit État cherche grands changements agricoles post-Covid (2/2)

    Ici l'Europe

    Luxembourg : petit État cherche grands changements agricoles post-Covid (1/2)

    France24 - World

    War in Ukraine: 'Some independent information is still reaching Russian citizens'

    Issued on: 25/03/2022 - 11:47Modified: 25/03/2022 - 11:48

    Kyiv is calling on the West to widen sanctions on Russian television personalities, accusing them of espousing propaganda. Within Russian borders, the Kremlin is maintaining tight control over the airwaves, with media outlets pushing the narrative that the war in Ukraine is not only legitimate, but also a military success. Separately, the EU has banned Russian outlet RT and Kremlin-controlled Sputnik from broadcasting in the bloc. For more, we're joined by Vladimir Slivyak, co-chair of the Russian environmental group Ecodefense and winner of the Alternative Nobel Prize. He told us that although it's "getting increasingly difficult" in Russia to obtain independent information about the war, some of it is still getting through to Russian citizens.

    © Studio graphique France Médias Monde

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    L'Humanité

    L’échec de la stratégie de Lisbonne

    Chronique

    Sylvestre Huet

    Il y a vingt-deux ans, en mars 2000, les gouvernements de l’Union européenne tenaient réunion au Portugal. Ils y établirent la « stratégie de Lisbonne ». Peu modestes, grave défaut pour un responsable politique, ils affirmèrent l’ambition de construire « l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde d’ici à 2010, capable d’une croissance économique durable accompagnée d’une amélioration quantitative et qualitative de l’emploi et d’une plus grande cohésion sociale ».

    Parmi les moyens mobilisés au service de cet objectif imprudemment formulé, l’investissement dans la recherche était central. Une économie de la « connaissance » ne pouvant guère surgir de l’ignorance que la recherche scientifique doit faire reculer, en découlait logiquement l’idée d’augmenter l’effort public et privé.

    D’où le but fixé aux gouvernements de l’Union européenne : atteindre collectivement « 3 % du produit intérieur brut consacré à la recherche et au développement ». Ce but collectif supposant que les pays les plus avancés – Allemagne, France, Royaume-Uni, Pays-Bas ou Suède – aillent au-delà pour compenser les résultats anticipés moins bons de l’Europe centrale et du Sud.

    La France en était alors à 2,09 % de son PIB, en diminution puisqu’elle atteignait 2,32 % en 1993. Où en sommes-nous ? À 2,19 % en 2019 (le chiffre de 2020, augmenté en raison de la récession économique due au Covid, est sans intérêt). Dont moins de 0,8 % pour les laboratoires publics. Quant à la recherche privée, elle progresse insuffisamment malgré l’une des plus grosses niches fiscales : le crédit d’impôt recherche, d’environ 6 milliards d’euros par an, dont 4 milliards croqués par les grandes entreprises, sans résultats. Difficile d’échouer aussi lamentablement.

    Emmanuel Macron n’a pas fait mieux que Nicolas Sarkozy et François Hollande. Le président-candidat fait d’ailleurs comme ses deux prédécesseurs : promettre que son deuxième mandat sera celui d’un investissement plus fort dans la recherche. Comme il vient de faire voter une loi pluriannuelle qui ne le permet pas, en douter est prudent.

    Les citoyens soucieux de voir leur pays relever le défi de « l’économie de la connaissance » noteront que Fabien Roussel propose l’embauche de milliers de chercheurs, d’universitaires et d’ingénieurs pour les laboratoires publics, les pôles publics proposés pour l’énergie ou les médicaments permettant à l’État de fixer des objectifs sociaux et environnementaux à une recherche industrielle plus forte.

    la chronique scientifique de sylvestre huet
    New York Times - World

    The Smugglers’ Paradise of Afghanistan

    The Great Read

    For decades, the smuggling trade — of people, drugs and money — has dominated Nimruz Province. Now, as hundreds of thousands of Afghans try to flee, business has further boomed for those who hold the keys to the gate.

    Migrants being smuggled near Zaranj, Afghanistan, in November.Credit...

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    By Christina Goldbaum and Yaqoob Akbary

    Photographs by Kiana Hayeri

    Christina Goldbaum is a correspondent in Afghanistan. In November, she traveled with Kiana Hayeri, a photographer, and Yaqoob Akbary, a reporter, to the southwestern part of the country to report on the migrant crisis unfolding at the border.

    ZARANJ, Afghanistan — The smuggler barreled down the narrow dirt road, bouncing into craters and over rocks that jutted out from the scrubland. His headlights were off and as the car picked up speed, he tightened his grip on the steering wheel trying to wrestle it under his control.

    It was just after 1 a.m. in this corner of southwest Afghanistan and a full moon drenched the desert dunes a dim, white glow. Hours earlier, the smuggler struck a deal with an Iranian security guard to send 40 Afghans across the nearby border that night.

    Now a few miles down the road, the migrants hid in a ravine waiting for his signal to run.

    “I’m coming, I’m near the border, wait a minute!” he screamed into his phone and slammed on the accelerator, kicking up plumes of dust that disappeared into the darkness.

    It was a typical night’s work for the smuggler, H., who asked to go by only his first initial because of the illegal nature of his business. A broad-shouldered man with a booming voice, H. is one of a handful of kingpins that effectively run Nimruz Province, which abuts the borders with Iran and Pakistan and is the country’s epicenter for all things illegal.

    For decades, the smuggling trade — of people, drugs and money — has dominated the economy here, flushing cash into an otherwise desolate stretch of Afghanistan where endless desert blends into a washed-out sky. Now, as hundreds of thousands of Afghans try to flee the country, fearing persecution from the Taliban or starvation from the country’s economic collapse, business has boomed for people smugglers like H. who hold the keys to the gate.

    But as migrants flood into the province, the obstacles that smugglers face have multiplied: Since the former government collapsed, Iran has bolstered its border security while the Taliban have tried to sever the migrant route H. has mastered, one of two migrants use to sneak into Iran.

    Journalists with The New York Times spent 24 hours with H. to see how the illicit trade that has long run this corner of Afghanistan endures even now.

    12:45 A.M.

    “Did the refugees arrive? How many are they?” H. called out to an auto-rickshaw driver who drove past him earlier that night. He nodded at the driver’s response — three migrants — and sped off to collect two young boys he had agreed to send across the border with his cousin before dawn.

    It was a more frantic night than usual, he explained, owing to a last-minute deal with an Iranian border guard who he promised $35 for each Afghan who crossed the border. That set off a scramble to gather 40 migrants from smuggler-owned hotels in the nearby city, Zaranj, and to bring them to one of H.’s desert safe houses, little more than abandoned-looking mud brick buildings with dirt floors and rusted tin roofs. Now they were converging at a rendezvous point near the border, waiting for the code word — “grapes” — to slip to Iranian security forces on the other side.

    Reporting From Afghanistan

    Every step of the operation is at once nerve-racking and familiar, frenzied and meticulously planned, H. explained. Every few minutes, he fielded calls to one of his three phones and shouted instructions to the many accomplices needed to pull off the night’s deal.

    After the two boys jumped in his car, H. raced back to give the smugglers escorting his group of migrants the all clear and then met his cousin on the side of a winding path nearby, flashing the headlights as he pulled up.

    “I brought some special refugees,” H. yelled, referring to the young boys whose parents, both addicts, had recently overdosed. H.’s cousin, a suave 26-year-old with one headphone perpetually dangling from his ear, stepped out of his car and into H.’s headlights, grinning.

    A former soldier in the Afghan National Army, the cousin used to smuggle drugs into Iran — raking in much more than his meager government salary. Once, he bragged, he sneaked 420 kilograms — nearly 1,000 pounds — of opium into Iran without getting caught. When the former government collapsed, he went into people smuggling full-time.

    Turning around to the young boys in the car, H. told them that the man was their uncle and he would take them across the border to be reunited with other relatives living in Iran. The younger boy, Mustafa, 5, wiped the car’s fogged up window with his sleeve to get a better look at the man. His older brother, Mohsin, 9, was less skeptical.

    “When I grow up I want to be a smuggler,” he pronounced before hopping out of the car.

    10:15 A.M.

    We had agreed to meet H. for lunch the following day and woke up to the sounds of a bustling city. H. had told us about this changing of the guard each dawn, when smugglers slipping across the lunar flatlands return home and the center of life shifts to Zaranj, where buses unload thousands of Afghans each day.

    Along the main drag, newcomers buy kebabs from street vendors and sit around plastic tables, eager to learn more about the grueling journey ahead. Others peruse shops selling scarves, hats and winter coats — all necessary, the shopkeepers say, to survive the cold desert nights along the migrant trail.

    Even in the daylight, an aura of paranoia and mistrust permeates Zaranj — a city of liars and thieves, residents say. Nearly everyone who lives here is somehow connected to the smuggling trade from bigwigs like drug runners and arms dealers to informants paid a few dollars a day by men like H. It is the kind of place where people constantly check their rearview mirrors for tails and speak in hushed tones lest the man next to them is listening.

    As we waited for H. to wake up, we drove down the dusty road to Pakistan alongside pickups packed with migrants headed for the border, their faces swaddled in scarves and goggles to protect from clouds of dust. Within an hour, H. called and chastised us for driving there. Someone — A driver? The kids playing by the stream? The old man collecting kindling? — must have informed him we were there.

    Twenty minutes later, he met us on the road and told us to follow him to his home on the outskirts of town. We arrived at an opulent three-story house and were led down a winding stairwell to the basement: a spacious room adorned with red carpets, gold trimmed pillars and a large television tuned to an Iranian news channel.

    “Four of my relatives were kidnapped around the area where you were today,” he warned us as we sat down to eat. Then he lowered his voice: “When we found their bodies, we could only recognize them by their rings.”

    H. felt safest in the stretch of desert where we drove the night before, land his father owned. He had spent much of his childhood there, taking small boats out along the Helmand River. At 14, he started smuggling small goods — petrol, cash, cigarettes — and accompanying Afghans across the border into Iran.

    Back then, it was easy, H. explained. Smugglers could pay a small bribe at a border checkpoint and take vans of migrants to Tehran. But around a decade ago, Iran erected a 15-foot-high wall and then, fearing an influx of Afghans after the Taliban seized power, bolstered its security forces at the border.

    The Taliban too have tried to shut down this route, raiding safe houses and patrolling the desert. Still, smugglers are undeterred.

    “The Taliban cannot shut down our business. If they tighten security, we will just charge more and get more money,” H. said over lunch. “We’re always one step ahead.”

    Still, H. admitted, more of his migrants than usual have been deported back to Afghanistan from Iran. Even the two boys he tried to send the night before were ambushed by Iranian soldiers just minutes after they climbed over the border wall.

    By 3 p.m., the boys had arrived back in Zaranj and H.’s cousin drove them to the house to eat. On the way, he bought them new winter gloves — an apology of sorts for dashing back onto Afghan soil without them the previous night.

    Sitting among the smugglers, the older brother, Mohsin, recounted the crossing, how he was afraid when he heard gunfire and watched an Iranian soldier beat a migrant. The boys had spent the night in a detention facility on the cold, concrete floor. Without a blanket, Mustafa slept curled up in Mohsin’s arms.

    “I thought it would be easy to cross the border, but it was too difficult,” Mohsin said matter-of-factly. The smugglers erupted in laughter.

    H. said he planned to send the boys across the border again that night and told them to rest. Then as dusk settled over the desert, H. began his usual rounds: He drove through the borderlands scoping out Taliban checkpoints. He stopped by one of his safe houses where 135 men sat hugging their knees on a dirt floor. Torn plastic from medicine tablets lay strewn around them and the smell of urine hung in the air.

    Stepping outside, he nodded at an old man smoking a cigarette who kept guard. Then H. turned to us. “This is enough, I think,” he said, suggesting it was time for us to go.

    Four days later, H. sent a photo of the boys, standing in front of a dust-covered orange tractor. They had made it into Iran that day.

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    France24 - World

    The fall of Yandex, the shining star of Russian tech

    Issued on: 25/03/2022 - 15:50

    Peter O'Brien Follow FRANCE 24 Follow

    Though some may confuse it with a certain stretchy garment, Yandex is in fact Russia's largest tech company. It's a search engine, marketplace, taxi hailer, food deliverer, music streaming platform and a lot more. But Russia's invasion of Ukraine has brought its share price crashing down and forced many of its staff to flee Russia. So what next for Yandex and its tens of millions of Russian users? FRANCE 24's tech editor Peter O'Brien has more.

    © Studio graphique France Médias Monde

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    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : « La Mondialisation heureuse, c’est terminé ! »

    Valeurs actuelles. Vous êtes non seulement le président du Medef, mais aussi un passionné des questions de défense. Quelles conséquences peut avoir la guerre en Ukraine ?

    Geoffroy Roux de Bézieux. L’Ukraine, où j’ai emmené une délégation de chefs d’entreprise il y a quelques mois, est un pays fragile composé de trois régions : l’Est russophone et orthodoxe, l’Ouest catholique anciennement polonais et le centre, qui constitue l’Ukraine historique, qui avait été sous domination autrichienne. Vladimir Poutine en a profité pour attaquer. C’est la troisième fois, après la Géorgie en 2008 et la Crimée en 2014. C’est d’autant plus inquiétant qu’il existe un risque de convergence entre la Russie et la Chine avec en parallèle la question de Taiwan. Cette crise nous rappelle que la mondialisation heureuse, c’est terminé.

    Que doit faire l’Europe ?

    Les pays de l’Union européenne ont du mal à avoir une position commune. Car l’ADN de l’Europe de l’Est ne sera jamais celui de l’Europe de l’Ouest. Il y a deux semaines, j’étais reçu en Roumanie par le Premier ministre. Dans son bureau, il y avait le drapeau de la Roumanie, celui de l’Union européenne et celui de l’Otan. Tout est dit : quand on est à 2 000 kilomètres de la frontière russe, on ne peut pas raisonner de la même façon qu’en voisin [de la Russie, NDLR]. Cela montre la ligne de césure, qui rend un peu illusoire toute tentative de défense européenne à vingt-sept. Les entreprises sont évidemment solidaires des sanctions prises et de celles qui viendront. Il faut que la Russie paye le prix de cette agression, même si le passé a prouvé que les sanctions uniquement occidentales n’étaient pas totalement efficaces.

    Les sanctions économiques étaient indispensables. Elles vont considérablement affaiblir la Russie.

    Quel impact aura la guerre sur les entreprises françaises ? Quels seront les secteurs les plus touchés ?

    Il y aura incontestablement un impact sur les entreprises françaises présentes en Ukraine et en Russie. Le secteur bancaire, l’agroalimentaire, la distribution, le transport (notamment l’automobile), l’aéronautique et le spatial, le secteur électronique, le secteur pharmaceutique et chimique et enfin le secteur énergétique sont les plus exposés. Plus largement, notre préoccupation, c’est la hausse des prix de l’énergie et des matières premières agricoles. Le plan de résilience annoncé par le gouvernement doit permettre d’amortir le choc pour les entreprises et les ménages. Les sanctions économiques étaient indispensables. Elles vont considérablement affaiblir la Russie. Elles auront aussi un coût certain pour nos économies. Les entreprises françaises présentes en Russie ont d’ores et déjà annoncé mettre en œuvre ces sanctions, quelles qu’en soient les conséquences sur leur activité. La défense de nos valeurs est à ce prix.

    Revaloriser le Smic peut paraître un bon outil à court terme, mais compte tenu de notre outil de production déficitaire, cela augmenterait le prix des produits français, amplifierait le problème de désindustrialisation de la France et ferait donc le bonheur de nos amis allemands, italiens ou espagnols.

    Les tensions géopolitiques couplées à la reprise économique mondiale ont entraîné une flambée des prix de l’énergie. L’inflation vous semble-t-elle durable ?

    Il y a quatre mois, j’anticipais une inflation forte en 2022 et aussi bien les économistes que les experts de la Banque de France pensaient qu’elle était conjoncturelle. Je continue à penser qu’une partie est structurelle, ne serait-ce que celle liée à l’énergie, dont les prix continueront à augmenter avec la guerre en Ukraine. À la pression sur les salaires s’ajoute la loi du marché. Si la restauration a augmenté ses minima salariaux de branche de 16 %, c’est en raison des difficultés de recrutement. Après, est-ce que cela doit se traduire par une hausse du Smic ? Aux candidats de gauche qui la proposent, je rappelle qu’il a augmenté de 3,1 % l’an dernier et qu’il s’appréciera cette année dans le sillage de l’inflation. Revaloriser le Smic peut paraître un bon outil à court terme, mais compte tenu de notre outil de production déficitaire, cela augmenterait le prix des produits français, amplifierait le problème de désindustrialisation de la France et ferait donc le bonheur de nos amis allemands, italiens ou espagnols.

    Dès lors, que proposez-vous pour améliorer le pouvoir d’achat ?

    L’une des manières est de régler la crise du logement. Je rappelle que les deux principaux postes de dépenses chez les salariés payés au Smic sont le logement, qui représente jusqu’à 30 %, et l’énergie dont le poids varie en fonction des besoins de déplacement en voiture et de l’isolation du logement.

    L’an dernier, la France a construit 400 000 logements, il en manque 120 000. Au Medef, nous observons avec inquiétude la baisse des permis de construire depuis deux ans. Or, qui dit moins de permis dit moins de logements sur le marché, à l’achat mais aussi à la location, et donc des tensions sur les prix et donc sur le pouvoir d’achat.

    La solution passe-t-elle aussi par une réforme de l’intéressement aux bénéfices ou de l’actionnariat salarié ?

    Le vrai problème, c’est que la participation et l’intéressement ne concernent que 50 % des salariés du privé ; la plupart de ceux travaillant dans des entreprises de moins de 50 salariés ne sont pas concernés. Au Medef, nous souhaitons la généralisation de la prime Pepa, dite “prime Macron”, pour les TPE. Pour élargir l’actionnariat salarié, il faut adoucir la fiscalité. Valérie Pécresse propose, comme nous le demandons, la suppression du forfait social sur les actions gratuites.

    Que voulons-nous ? Des entreprises françaises se portant bien, capables d’investir et de conquérir des marchés extérieurs, ou des nains à la merci d’OPA ou de prises de contrôle par des concurrents étrangers ? La France, qui a déjà perdu suffisamment de fleurons (Lafarge, Alcatel, Technip… ) doit se réjouir de la bonne santé des entreprises du Cac 40

    Faut-il se féliciter des 140 milliards d’euros de bénéfices des entreprises du Cac 40 ?

    Cela paraît astronomique, mais Google a réalisé 76 milliards d’euros de bénéfice en 2021 et la capitalisation d’Apple, de 3 000 milliards, est supérieure à celle de l’ensemble du Cac 40. Cela veut donc dire que, d’un claquement de doigts, ces géants américains peuvent se payer tous nos fleurons industriels. Que voulons-nous ? Des entreprises françaises se portant bien, capables d’investir et de conquérir des marchés extérieurs, ou des nains à la merci d’OPA ou de prises de contrôle par des concurrents étrangers ? La France, qui a déjà perdu suffisamment de fleurons (Lafarge, Alcatel, Technip… ) doit se réjouir de la bonne santé des entreprises du Cac 40. L’idée véhiculée par l’extrême gauche de vouloir faire payer les riches est extrêmement naïve : quand TotalEnergies fait des bénéfices, cela profite directement aux caisses de l’État et aux salariés via l’intéressement.

    Quelle première mesure symbolique devrait être prise par le prochain président de la République ?

    Outre la baisse des impôts de production, il faut continuer et accentuer les politiques déjà mises en œuvre. Il faudrait une nouvelle loi “compétences”. Le compte personnel de formation (CPF) a eu le mérite de faire prendre conscience aux salariés de la nécessité de se former, mais il a aussi donné lieu à des dérives fortes avec des formations parfois folkloriques. Avec les partenaires sociaux, nous venons de signer un accord pour resserrer le catalogue à des formations utiles aux salariés et à l’entreprise.

    Autre chantier, les cotisations sociales et patronales. Des efforts ont été réalisés pour les salaires inférieurs à 2,5 fois le Smic. Il faut maintenant s’attaquer aux salaires plus élevés, je rappelle que dans la plupart des pays d’Europe, et notamment en Allemagne, les cotisations sont plafonnées.

    Sans oublier la réforme des retraites…

    Nous sommes contre le régime universel à points ; c’est une belle idée intellectuelle qui ne fonctionne pas dans la réalité. Nous sommes favorables à l’allongement de la durée de cotisation jusqu’à 65 ans avec la prise en compte de la pénibilité des métiers et de l’âge d’entrée dans la vie active Nous plaidons pour un régime général et trois régimes complémentaires. Celui du privé, Agirc-Arrco, existe déjà et est équilibré. Le régime des fonctionnaires verra la disparition des régimes spéciaux. Un régime des indépendants (avocats, dentistes, pharmaciens… ) doit être mis en place sur une durée longue, car les spécificités sont nombreuses.

    Dans quel état d’esprit les chefs d’entreprise abordent-ils la campagne présidentielle ?

    Les patrons me semblent préoccupés davantage par les enjeux de business que par la politique. Sans doute pensent-ils que les jeux sont déjà faits ou a contrario que la campagne n’a pas encore démarré [entretien réalisé le 22 février, NDLR]. La guerre déclenchée en Ukraine par la Russie va peut-être changer la donne et renforcer la préoccupation des Français pour la souveraineté de la France et de l’Europe.

    Quel candidat est le plus proche de la vision du Medef ?

    Je ne vous surprendrai pas, Valérie Pécresse et Emmanuel Macron ont, sur le plan strictement économique, des programmes assez proches de ce qui nous semble être les bonnes solutions économiques. Je note aussi une évolution des programmes à l’extrême droite : mis à part le côté protectionniste qui nous semble irréaliste, Marine Le Pen et Éric Zemmour ont adapté leur programme à la réalité économique. Quant aux autres candidats, ils sont très éloignés et parfois à des années-lumière de ce qu’il faudrait faire pour le pays.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    New York Times - World

    Build a New City or New Humans? A Utopia in India Fights Over Future.

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    India Dispatch

    Backed by Prime Minister Narendra Modi, the new leadership of Auroville, an experimental commune, wants to create a model city. In the way stand trees, tree houses and a take-it-slow tradition.

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    By Emily Schmall

    AUROVILLE, India — The bulldozer arrived one night in December, shaking Ganga Park awake in her tree house and sending her scurrying down the trunk.

    When its operator paused the menacing machine, which was there to clear a path through the surrounding forest, Ms. Park clung to it. Their standoff continued until the driver gave up and turned back.

    When the bulldozer returned a few days later, Ms. Park confronted it again, but this time she was joined by dozens of her neighbors in the south Indian arcadia of Auroville.

    They linked arms around the bulldozer, chanting “Om Namo Bhagavate,” a popular Hindu mantra that roughly translates to “Obeisance to the Almighty.” They remained until they won at least a temporary victory: a stay order from an environmental tribunal, forcing the demolition work to stop.

    “It was super instinctive,” Ms. Park, 20, said of her leap into action. “If there’s an intruder, you immediately protect and defend.”

    The intruder, in this case, was the government of Auroville, an idealistic community founded in 1968 with the goal of realizing human unity by putting the divine at the center of all things.

    That unity, however, has recently frayed.

    A bitter dispute has arisen between Auroville’s government, which has revived a long-delayed plan to vastly expand the community, and those residents who want to protect the thriving forest they have cultivated from the barren stretch of land where their social experiment began more than 50 years ago.

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    Madurai

    SRI

    LANKA

    Gulf of

    Mannar

    50 mileS

    By The New York Times

    The community was founded by a French writer, Mirra Alfassa, better known to her followers simply as the Mother, who believed that a change of consciousness and aspiration to the divine in Auroville would ripple out to the rest of the world.

    Before her death in 1973, the Mother had commissioned the French architect Roger Anger to develop a design for a city of 50,000, about 15 times the current population. Mr. Anger conceived of a galactic form: spiraling concentric circles around the Matrimandir — a circular golden meditation chamber — with 12 radial roads.

    But without the money or manpower over the decades to carry out the plan, the community’s residents, or Aurovilians, built something different.

    They dug wells and built thatched-roof huts. And they planted trees. A lot of them. Under the cool forest canopy, civets, jackals, peacocks and other creatures roam, and muriel bushes release a sweet, heady fragrance.

    The divide between those Aurovilians who want to follow the Mother’s urban development plans — known as constructivists — and those who want to let the community continue developing on its own — organicists — has long existed.

    But the struggle took on a heightened pitch last July, when the office of Prime Minister Narendra Modi appointed a new secretary, Jayanti Ravi, to head the township’s governing board.

    Ms. Ravi had been the health secretary in Gujarat, Mr. Modi’s home state. Earlier, she was a district magistrate under Mr. Modi, then the state’s top official, when he faced near-universal condemnation for failing to control two months of religious riots in Gujarat in 2002 that left more than 1,000 people, mostly Muslim, dead.

    The government’s new interest in enacting Mr. Anger’s design reflects Mr. Modi’s penchant for ambitious construction projects to foster tourism around Hindu or nationalist sites. His Bharatiya Janata Party, or B.J.P., is the political arm of the Rashtriya Swayamsevak Sangh, a social organization devoted to making India an explicitly Hindu state.

    Though Auroville was founded by a Frenchwoman, she was the disciple of Sri Aurobindo, a spiritual teacher and a freedom fighter for India’s independence. The planned redesign of Auroville is being done ahead of Sri Aurobindo’s 150th birth anniversary in August — for which Mr. Modi is planning a big celebration.

    “Part of Narendra Modi’s agenda is to appropriate all religious and spiritual figures into the fold of the B.J.P.,” said Navroz Mody, the resident who filed the petition to pause the development project.

    Ms. Ravi promised to infuse the project with millions of dollars in federal funding. The development would start by paving a perfectly circular road, part of a broader, pedestrianized beltway that would connect Auroville’s four distinct zones. But in the way stand Auroville’s youth center, a water catchment area and hundreds of trees.

    Sindhuja Jagadeesh, a spokeswoman for the local government, said it was a kind of “decadence” for Auroville’s approximately 3,300 people — about half Indian, and half foreigners — to live on 3,000 acres of land in a country as densely populated as India.

    “Many people have become attached to their comfort in the greenery, but we are supposed to experiment and evolve,” said Ms. Jagadeesh, who is also an architect and an Aurovilian.

    The stance of those opposed to the development, Ms. Jagadeesh added, clashes sharply with the Mother’s vision for a model city of the future that would be replicated around the world.

    “We are here for human unity, but also to build a city,” she said.

    The proponents of the development plan, which ultimately envisions a high-density, self-sustained city with a bustling economy and experimental architecture, deride the Auroville of today as an eco-village where a visitor can get a good cappuccino but not the change in consciousness its founder hoped for.

    “It’s not just a city plan, it’s meant to hold an experiment,” said Shrimoyi Rosegger, a resident who approves of the development and has a deep faith in the transformative power of the Mother’s plan. “We believe it is an intelligence which is beyond us,” she added, “that if we follow her guidelines, something will be revealed to us.”

    Leaning against a motorcycle outside the community’s free clothing store and food co-op, Auroson Bystrom, 51, among the first children born in Auroville, said he opposes Ms. Ravi’s plans, but thinks the intense debate has energized the community.

    “Aurobindo is all about evolution,” Mr. Bystrom said, referring to Sri Aurobindo. “And for the last 35 years, Auroville hasn’t felt all that evolutionary.”

    Some opponents of the plan say that the philosophy of Sri Aurobindo and the Mother was not as much about building a new city as it was building a new human. And that takes time.

    “How we urbanize is more important than how fast we urbanize,” said Suhasini Ayer, an architect whose mixed-use development in Auroville recently won a design award at the U.N. climate conference in Glasgow.

    The community’s small population, opponents of the development say, owes more to the unusual conditions for residency than to the lack of the ring road that the government wants to plow through trees.

    Those wishing to live here must undergo a year of vetting — and must invest their own money into homes that will remain town property.

    Auroville receives some funding from the government, but drums up most of its budget internally, from private enterprise and donations.

    Residents purify their own water, grow their own grains and make their own paper. Those who work for Auroville’s public services receive a meager salary known as “maintenance.”

    “These people want to be pragmatic,” Renu Neogy, a lifelong Aurovilian, said of Ms. Ravi and her supporters. “But this is not a pragmatic place, this is utopia.”

    Some foreign residents said they feared that Ms. Ravi could deprive them of the sponsorship they need to continue living in India if they fail to get on board with her plans.

    While the two sides seem far apart, some residents believe a solution may lie in the approach to community decision-making that was a founding principle of Auroville: consensus building.

    Allan Bennett, an Auroville town planner, said a group of the community’s architects were mulling how to meld together the place that the Mother envisioned with the place that exists today through a process known as dream weaving.

    “The architects are trying to capture the poetry of the galaxy vision and also the ground reality,” he said. “These are the concepts they have to weave together.”

    Back in her treehouse, filled with bird song and sunlight, Ms. Park contemplated what she had confronted a bulldozer to save.

    Growing up in Auroville, Ms. Park picked lemons and swung on the limbs of banyan trees. When she went briefly to live in Seoul, she wore a school uniform and followed a strict routine.

    “Outside it’s unavoidable to buy trash, to get swept away by consumerism. It really gets you down,” she said. “It’s easy to be a good human being here.”

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    France24 - World

    War in Ukraine forces Europe to rethink its energy strategy

    Issued on: 25/03/2022 - 16:56Modified: 25/03/2022 - 17:01

    Natalia MENDOZA

    Energy prices in Europe were already on the rise, but with the war in Ukraine, they're soaring. The conflict has underlined a painful reality: the continent's dependence on Russian natural gas. As a result, EU member states are now scrambling to draft new energy strategies. Our correspondents report from Italy, Germany and the Netherlands.

    Programme prepared by Rebecca Martin.

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    Reliant on Russian gas, Germany concerned over winter fuel supplies

    France to offer fuel rebate to help motorists

    The Debate

    Europe's moment of truth? Russian invasion of Ukraine tests EU's resolve

    France24 - World

    No, this military choir in Russia was not arrested for singing anti-war songs

    Issued on: 18/03/2022 - 17:37Modified: 25/03/2022 - 13:56

    Posts shared online claim to show members of a Russian military choir being arrested for singing anti-war songs. Although Russian President Vladimir Putin has indeed cracked down on people spreading "false information" about the war in Ukraine, leading to many people's arrests, this video is not an example of that. In fact, it shows an incident from 2015 when the choir performed a song from a James Bond film.

    The video shows a group of five men in Russian military uniforms singing in a shopping centre. Within seconds, at least five hooded men dressed in black, part of the SOBR, a unit of the Russian National Guard, violently arrest the singers and take them out of the mall as a crowd looks on.

    "A military band in Russia wanted to sing the song 'Yes-yes-yes to the sunny world, no-no-no to a nuclear explosion'," reads the caption, in Russian, of the video published on March 12 on Twitter. The video garnered more than 14,000 views. The caption makes reference to the Soviet song "It's not too late" by Iosif Kobzon. 

    The same video was viewed more than 10,000 on this post in Russian the same day.

    Военный оркестр в России хотел спеть песню «Солнечному миру да-да-да, ядерному взрыву нет-нет-нет». pic.twitter.com/29ibRfHbo3

    March 12, 2022

    The video was also shared on Facebook, in English on March 12 and in French on March 13. 

    However, a search with the keywords "Russian choir" and "arrest" brings up the source of the video, which dates back to 2015.

    The video shows the military choir being arrested in 2015 as they performed a song from the James Bond film "Spectre", for unknown reasons.

    According to MetroNews, a Russian news website that largely publishes content from official government sources, the incident occurred on November 5, 2015 in the Grand Canyon Mall in St. Petersburg, Russia. The military choir was performing the song "Writing's On The Wall". 

    The reason for the arrest is unknown. Choir director Kirill Markov told MetroNews, "During the performance, they were arrested by SOBR fighters. They were taken to the police station, detained and released." Markov also told MetroNews that "in [his] opinion, there is nothing to worry about".

    The shopping centre told the Russian newspaper that the choir's performance had been agreed upon in advance. 

    According to the site Russia Today in an article from November 8, 2015, the arrest may have been a marketing stunt for the occasion of the release of the film "Spectre". Russia Today published another video of the arrest from another angle.

    Anti-war protesters arrested

    While this video was taken out of context, there have been an increasing number of arrests of anti-war activists in Russian since the invasion of Ukraine began. At least 14,700 people have been arrested in Russia during anti-war protests since the conflict began on February 24, according to Russian NGO OVD-Info. At least 100 protesters and a journalist were rounded up by police during a protest in Moscow on February 13, according to an AFP correspondent on the ground. 

    >> Read more on The Observers: 'Ukraine is not our enemy': In Russia, hundreds arrested in anti-war protests

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    Valeurs Actuelles

    France : l’agriculture envisage un avenir sans la Russie, grande exportatrice d’engrais

    La guerre en Ukraine se poursuit et ses impacts pourraient être nombreux. Ainsi, concernant les engrais, l’agriculture française ne peut se passer des importations, et notamment de la Russie, nous apprend BFM TV, vendredi 11 mars. En effet, le pays de Vladimir Poutine est un grand exportateur d’engrais ainsi que de gaz naturel, à partir duquel on produit des engrais. Or, le conflit pourrait tarir les exportations en direction de l’Hexagone, raison pour laquelle l’agriculture française est incitée à envisager un autre avenir. 

    « Une inquiétude qui monte » 

    Dans le détail, pas moins de 12,5 % de nos importations d’urée, l’un des fertilisants azotés les plus utilisés dans les champs français, proviennent de Russie, d’après des chiffres du cabinet Agritel. Et en réponse aux sanctions occidentales, Moscou a dernièrement recommandé aux producteurs d’engrais russes de suspendre de façon temporaire leurs exportations « Il y a une inquiétude qui monte chez les agriculteurs français, car ils voient les prix des engrais grimper de jour en jour. Et, de plus en plus, cette inquiétude se porte sur la disponibilité même des engrais », explique à nos confrères Henri Bies-Péré, vice-président de la FNSEA, le principal syndicat agricole français. 

    Pour cette année, les répercussions devraient toutefois être limitées. En effet, les épandages sont presque terminés, note la chaîne d’informations. Mais la question va se poser pour l’année à venir, puisque les achats vont débuter au cours du printemps et de l’été. Une pénurie à retardement est redoutée par le secteur. Au Havre, par exemple, le géant norvégien Yara a fait savoir au cours de cette semaine qu’il allait réduire temporairement la production de son usine normande, en raison de l’envolée du gaz.

    « Toute l’offre mondiale va se contracter » 

    Aussi, les engrais azotés ne sont pas les seuls à manquer, puisque la potasse s’ajoute à cette équation, poursuit BFM TV. A savoir que la Russie et la Biélorussie représentent, à elles deux, 40 % des échanges mondiaux de potasse. « Il faut que l’on trouve des solutions à court terme, si l’on veut avoir les engrais nécessaires pour la prochaine campagne. Il va falloir être créatifs », témoigne Florence Nys, déléguée générale de l’Union des industries de la fertilisation (Unifa), qui rassemble les industriels français du secteur. 

    Problème, à court terme, les solutions demeurent limitées. Ainsi, la France ne produit pas de gaz naturel et les mines de potasse alsaciennes sont fermées depuis longtemps déjà. Diversifier les approvisionnements, redynamiser certaines sources et investir dans les pays qui possèdent ou transforment la matière première reste le moyen le plus rapide de changer les choses. Toutefois, les capacités sont restreintes. Par exemple, Trinité-et-Tobago fournit déjà 14 % de nos importations de solutions azotées. « Ce problème n’est pas seulement français : beaucoup de pays vont chercher d’autres sources d’approvisionnement pour compenser la baisse des exportations russes, résume Isaure Perrot, analyste chez Agritel, auprès du même média. Toute l’offre mondiale va se contracter. » 

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    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Pour Roberta Metsola, présidente du Parlement européen, "l'UE reste unie" dans la crise ukrainienne

    Publié le : 18/02/2022 - 13:28

    Caroline DE CAMARET

    Élue présidente du Parlement européen le mois dernier, Roberta Metsola est la troisième femme à ce poste, après les Françaises Simone Veil et Nicole Fontaine. Cette conservatrice maltaise du Parti Populaire Européen a entamé son mandat sur fond de pandémie et de menaces de conflit aux portes de l’Europe. Au cours de cette interview menée par Caroline De Camaret, elle aborde la crise ukrainienne, la question des migrants, la présidence du conseil de l'UE par la France ainsi que ses votes polémiques contre les résolutions parlementaires défendant le droit à l'avortement.

    DECRYPTAGE

    La conservatrice maltaise Roberta Metsola élue présidente du Parlement européen

    À Strasbourg, Emmanuel Macron propose "un nouvel ordre de sécurité" en Europe face à la Russie

    DECRYPTAGE

    Roberta Metsola, élue anti-IVG pressentie à la présidence du Parlement européen

    Valeurs Actuelles

    À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

    « Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

    À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

    « La SNCF a volontairement annulé des trains »

    Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

    Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

    Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

    La gauche réunie derrière Assa Traoré 

    D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

    La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

    Une prière de rue organisée au milieu de la route 

    La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

    En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

    Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

    Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

    — charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

    La famille Traoré : une guerre de l’image 

    À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

    La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

    Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

    Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

    Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

    De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

    Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

    « On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

    Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

    Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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    L'Humanité

    La coopération scientifique, l’autre victime de la guerre

    Actu

    Recherche Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, la plupart des instances scientifiques occidentales ont annoncé la suspension de toute nouvelle collaboration avec la Russie. Un véritable désastre pour la recherche, où les échanges internationaux jouent un rôle crucial.

    Anna Musso

    Les répercussions de la guerre en Ukraine se font sentir jusque dans l’espace… Depuis trois semaines, les coopérations scientifiques avec la Russie sont mises à mal dans nombre de domaines de recherche. Mais le premier concerné reste le secteur spatial civil, où les grandes puissances collaborent activement depuis la fin de la guerre froide. Plusieurs projets majeurs y sont désormais suspendus, voire menacés. L’agence spatiale russe Roscosmos a, tout d’abord, annulé les lancements des fusées Soyouz prévus dans les prochains mois depuis la base française de Kourou, en Guyane, et elle y a retiré sa centaine d’ingénieurs et techniciens. Depuis plus de dix ans, la collaboration entre Arianespace et Roscosmos permettait d’exploiter ce lanceur très fiable. Mais, après l’annexion de la Crimée en 2014, les tensions se sont multipliées jusqu’à interrompre les relations.

    l’iss va-t-elle quitter son orbite ?

    Le coup est sévère pour Arianespace. « Le retrait de la fusée russe Soyouz de Kourou affecte le lancement des satellites de navigation Galileo », regrette Bernard Foing, astrophysicien, directeur du Groupe international d’exploration lunaire de l’Agence spatiale européenne (ESA). Sur 17  lancements prévus en 2022, huit seront supprimés, dont celui de la mission russo-européenne ExoMars. Le rover européen Rosalind-Franklin, élément clé de cette mission, devait décoller vers Mars, en septembre prochain, à bord d’une fusée russe pour aller fouiller le sol de la planète rouge, en quête de traces d’une vie passée. Cette mission a été officiellement suspendue jeudi dernier par l’ESA.

    « C’est très regrettable », a réagi le directeur général de l’agence spatiale russe Roscosmos, Dmitri Rogozine, assurant toutefois que son pays pourrait effectuer cette mission en toute autonomie, « dans quelques années, depuis le nouveau site de lancement du cosmodrome de Vostotchny », en Sibérie orientale. En tout cas, rien ne pourra se faire dans l’immédiat. Sachant que les fenêtres de tir vers Mars ne s’ouvrent que tous les deux ans, le décollage d’ExoMars serait reporté au mieux à la fin 2024, voire après 2026 avec de nouveaux partenaires.

    Autre conséquence du conflit, la Station spatiale internationale (ISS), fruit d’une exceptionnelle coopération entre Américains, Russes, Européens, Japonais et Canadiens, serait menacée. Depuis son lancement, plus de 250 astronautes, dont le Français Thomas Pesquet, y ont séjourné et conduit des milliers d’expériences. Dmitri Rogozine a averti que l’ISS ne pourrait plus être maintenue sur orbite : « Si vous bloquez la coopération avec nous, qui sauvera l’ISS d’une désorbitation incontrôlée et d’une chute sur le territoire américain ou européen ? » En effet, le module russe Zvezda, qui permet à la station de conserver son altitude, ne parviendrait plus à propulser les vaisseaux de ravitaillement en carburant de la station. Les 420 tonnes de l’ISS pourraient alors s’écraser sur Terre. Toutefois, la Nasa a de nouveau affirmé que la collaboration entre États-Unis et Russie sur l’ISS se poursuivait. « Rien n’a changé ces trois dernières semaines », a rassuré Joel Montalbano, le directeur du programme de la station pour la Nasa. Pour l’instant, du moins.

    Au-delà de la science spatiale, d’autres disciplines et institutions pâtissent de ce conflit. À commencer par les mathématiques. Les sociétés de mathématiques française, américaine, canadienne et polonaise ont annoncé qu’elles ne participeraient pas au 29e Congrès international qui devait se tenir à Saint-Pétersbourg en juillet. C’est au cours de cet événement majeur, organisé tous les quatre ans, que sont remises les prestigieuses médailles Fields. L’Union mathématique internationale (IMU) l’a remplacé par une rencontre en ligne : « Une perte de liens, surtout après deux années de confinement liées au Covid », déplore Mélanie Guenais, enseignante-chercheuse à l’université Paris-Saclay et vice-présidente de la Société mathématique de France. Mais les médailles seront, elles, bien remises « en présentiel » dans un nouveau lieu à fixer.

    « Nous sommes soulagés que le congrès n’ait pas lieu en Russie, en raison de la proximité du comité avec le pouvoir », poursuit la mathématicienne, qui déplore les effets néfastes pour les échanges « entre les écoles de mathématiques russe et française ». La Russie est, avec les États-Unis et la France, un leader mondial de cette discipline et suscite de multiples collaborations : 150 à 200 publications mathématiques sont corédigées chaque année par des scientifiques russes et français. Et, contrairement à une idée reçue, il est impossible de travailler seul dans le domaine de la recherche : « La communauté mathématique est plutôt bien soudée, les collaborations sont très nombreuses, y compris avec les disciplines voisines », ajoute Mélanie Guenais. Désormais, tout est suspendu.

    Quant aux institutions scientifiques, les ruptures entre la Russie et les pays occidentaux se multiplient. Aux États-Unis, le célèbre MIT (Massachusetts Institute of Technology) a mis fin, dès l’attaque des troupes russes, à son partenariat avec l’Institut Skolkovo de science et de technologie, situé près de Moscou. Le même jour, le gouvernement allemand a gelé toutes ses collaborations scientifiques avec le pays dirigé par Vladimir Poutine. En France, le CNRS, un des principaux partenaires scientifiques de la Russie, avec plus de 2 000 publications annuelles signées par des équipes des deux pays, a arrêté « toute nouvelle forme de collaboration ». « La science n’a pas de frontières, mais les valeurs que toutes les communautés scientifiques portent et partagent ne peuvent tolérer cette guerre », a publié le CNRS.

    « La science au service de la paix »

    De son côté, le prestigieux Cern, plus grand centre de physique des particules au monde, dont la devise est « la science au service de la paix », a décidé de suspendre le statut d’observateur de la Russie, mais n’a pas expulsé le millier de chercheurs russes qui travaillent dans ses laboratoires. La Russie ne devrait pas, non plus, être exclue du projet international de réacteur à fusion expérimental Iter, basé en France. « Iter est un enfant de la guerre froide et est délibérément non aligné », a déclaré son porte-parole.

    En Russie même, les scientifiques ont rapidement protesté contre l’invasion militaire de l’Ukraine. Dès le 24 février, ils ont adressé une lettre ouverte à Vladimir Poutine : « Nous, scientifiques, ne pourrons plus travailler normalement. Conduire des recherches scientifiques sans coopération avec les collègues d’autres pays est inimaginable. » Les 6 900 signataires de ce texte rappellent que « les valeurs humanistes sont le fondement sur lequel se construit la science ». C’était déjà la conviction du grand physicien pacifiste Paul Langevin qui, en 1945, espérait avoir vu la dernière guerre mondiale. Dans son article « La science et la paix» (1), il écrivait : « Une des raisons qui me font espérer la fin prochaine des guerres est que celle-ci vient de s’étendre au monde entier et ne peut aller plus loin, puisque la Terre est ronde. (…) j’ai confiance, pour conjurer la guerre, dans le sens général du développement de la vie. »

    sciencescoopérationGuerre en Ukraine
    France24 - Monde

    Toulouse l'espagnole

    Publié le : 10/02/2022 - 12:01

    Xavier CHEMISSEUR Xavier CHEMISSEUR

    Direction Toulouse ! Toulouse l'espagnole devrait-on dire... Car cette cité du sud, connue surtout pour son club de rugby, ses immeubles roses, son climat ensoleillé et sa vie nocturne animée possède une forte histoire commune avec l'Espagne. Au XXe siècle, la ville a été le refuge des quelque cinq cent mille Espagnols fuyant la guerre civile et les forces victorieuses de Franco. Et c'est donc depuis Toulouse que ces exilés politiques ont préparé les fondements d'un retour à la démocratie dans l'Espagne post-franquiste. C'est dire si Toulouse à une place spéciale dans l'histoire de l'Espagne !

    Reportage de Xavier Chemisseur et Luke Brown

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Présidence française de l'UE : quel avenir pour nos démocraties ?

    À Strasbourg, Emmanuel Macron propose "un nouvel ordre de sécurité" en Europe face à la Russie

    Ici l'Europe

    Présidence française de l'UE : un débat au sommet sur la place de l'Europe dans le monde

    France24 - Monde

    Vu de Russie : comment la propagande russe redessine les cartes

    Publié le : 25/03/2022 - 19:21Modifié le : 25/03/2022 - 19:24

    Elena VOLOCHINE

    La chronique "Vu de Russie" analyse comment les Russes perçoivent au quotidien la guerre en Ukraine. Elena Volochine, correspondante depuis dix ans en Russie, décrypte pour France 24 la propagande des chaînes de télévision russes pour expliquer comment le régime de Vladimir Poutine construit son narratif et une histoire parallèle du conflit.

    BBC

    Coda star and Oscar nominee inspires deaf children to dream big

    This video can not be played

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    CODA is one of the most hotly-tipped films for best picture at the Oscars. Short for Child of Deaf Adults, the film features a deaf family with a hearing child who wants to sing.

    Troy Kotsur, one of the stars of the movie, used to teach acting at Marlton School in Los Angeles for students that are deaf or hard of hearing. After his Oscar nomination, he went back to hold an improv class.

    The BBC's culture editor, Katie Razzall, spoke to Troy and writer and director, Sian Heder - who's nominated for best adapted screenplay - about the impact the movie has had on deaf culture.

    France24 - World

    Saudi Arabian Grand Prix continues 'as planned' despite Houthi attack on oil facility

    Issued on: 25/03/2022 - 18:42

    NEWS WIRES

    The Saudi Arabian Formula One Grand Prix will continue "as planned" despite an attack by Yemeni rebels on an oil facility which set off a huge fire visible from Jeddah's street circuit.

    Flames ripped through the nearby Aramco oil refinery and was smelt by drivers during the opening practice run.

    Drivers and team bosses attended a meeting in the paddock with race organisers and Formula One management shortly before second practice which was scheduled to begin at 1600GMT.

    The start of the session was delayed by 15 minutes as F1 boss Stefano Domenicali insisted the race weekend will continue.

    "He informed them that the weekend will go ahead as planned and that the safety of the event has been a priority for authorities prior to this incident," said an F1 spokesman.

    "He will continue to update them with any new information and will likely meet with team principals in the evening to share any new information."

    World champion Max Verstappen was one of the first drivers to be aware of the drama unfolding as he guided his Red Bull through the first practice session.

    "I smell burning - is it my car?" said the Dutchman on his team radio.

    Speaking after Friday's meeting, Haas team boss Gunther Steiner told ServusTV: "We were assured by the government that it is safe to drive here. After practice, we'll have another meeting.

    "Personally, I feel absolutely safe. Otherwise I wouldn't be here."

    Friday's attack was part of a wave of assaults ahead of the seventh anniversary of a Saudi-led coalition's military intervention against the Huthis in Yemen, a country in the grips of a major humanitarian crisis.

    The coalition fighting the Iran-backed rebels confirmed the Jeddah oil plant attack.

    "They are trying to impact the nerve-centre of the world economy," the coalition said in a statement. "These attacks have no impact on life in Jeddah," it added.

    (AFP)

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    UN warns of catastrophe in Yemen if $4.3bn funding gap is not met

    Saudi Arabia executes record 81 people in one day for terrorism-related offences

    Yemen’s Houthi rebels strike Saudi energy facilities, slowing output at refinery

    France24 - World

    US strikes liquid gas deal with EU as bloc seeks to cut dependency on Russia

    Issued on: 25/03/2022 - 17:08

    NEWS WIRES Catherine VIETTE Follow

    The United States will work to supply 15 billion cubic metres of liquefied natural gas (LNG) to the European Union this year to help it wean off Russian energy supplies, the transatlantic partners said on Friday.

    The EU is aiming to cut its dependency on Russian gas by two-thirds this year and end all Russian fossil fuel imports by 2027 due to Russia's invasion of Ukraine. Russia supplies around 40% of Europe's gas needs.

    Concerns over security of supply were reinforced this week after Russia ordered the switch of gas contract payments to roubles, raising the risk of a supply squeeze and even higher prices.

    Russia warned the West on Friday that billing in roubles for billions of dollars of natural gas exports to Europe could be just days away and ordered Gazprom to work out how the payments can be made within four days.

    Senior U.S. administration officials did not specify what amount or percentage of the extra LNG supply would come from the United States.

    U.S. LNG plants are producing at full capacity and analysts say most of any additional U.S. gas sent to Europe would have to come from exports that would have gone elsewhere.

    "It normally takes two to three years to build a new production facility, so this deal may be more about the re-direction of existing supplies than new capacity," said Alex Froley, gas and LNG analyst at ICIS.

    LNG under contract cannot be easily redirected. Already high European gas prices would have to rise further to attract those cargoes to the 27-nation bloc, analysts said.

    Even if the 15 bcm is achievable, "it still falls well short of replacing Russian gas imports, which amounted to around 155 bcm in 2021," analysts at ING Bank said.

    Reliance on Russia

    U.S. President Joe Biden and European Commission President Ursula von der Leyen also announced a plan to form a task force to cut Europe's reliance on Russian fossil fuels.

    The Commission will work with EU countries to ensure they are able to receive about 50 bcm of additional U.S. LNG until at least 2030. U.S. LNG exports to the EU last year were about 22 bcm.

    The EU has already stepped up efforts to secure more LNG after talks with supplier countries, resulting in record deliveries of 10 bcm of LNG in more than 120 vessels in January.

    Meanwhile Germany, the EU's biggest importer of Russian gas, said it has made "significant progress" towards reducing its exposure to imports of Russian gas, oil and coal.

    However, Economy Minister Robert Habeck also said it could take until the summer of 2024 for Europe's largest economy to wean itself off Russian gas.

    German utilities on Thursday said their country needed an early warning system to tackle gas shortages as companies and EU nations scrambled to understand the ramifications of Russian President Vladimir Putin's demand for gas payments in roubles.

    That demand still needs to be backed by a concrete mechanism.

    However, German Finance Minister Christian Lindner advised German energy providers not to pay for Russian gas in roubles, in an interview with broadcaster Welt.

    "(Russian President) Vladimir Putin is trying to improve his economic situation here. If you pay in roubles - if you pay entirely in roubles - then it strengthens his currency," said Lindner, who added that the decision is with the suppliers.

    (REUTERS)

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    War in Ukraine forces Europe to rethink its energy strategy

    FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    French Green candidate slams TotalEnergies for ‘complicity' in Ukraine war crimes

    Business Daily

    Ukraine war will have 'lasting consequences on global economy': IMF

    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    For a Ukrainian Poet, Putin’s War Is All Too Familiar

    Ihor Kalynets, 83, spent a lifetime resisting Soviet domination. Now, he says, he’s not going anywhere.

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    By Carlotta Gall

    LVIV, Ukraine — At 83, no longer a young poet, Ihor Kalynets knows something of life under Russia’s thumb.

    Having spent nine years in the Soviet Gulag, including hard labor cutting stone, he secretly wrote on cigarette papers what are regarded as some of his best verses. They were crumpled into tiny balls and smuggled out of prison.

    For 30 years of his professional life — during Soviet times — he was only able to publish abroad, infuriating the authorities, or through samizdat, the underground self-publishing network.

    Today he lives on a leafy street in Lviv, a city in western Ukraine inundated with Ukrainians displaced by Russia’s invasion of their country. His daughter and son-in-law live up the street, and he has opened his art-filled home to a family of refugees.

    War is raging to the east and around the capital of Kyiv, but he insists he has no intention of joining the exodus of people fleeing to neighboring Poland and other European countries.

    “I will stay in Ukraine,” he said, looking around his living room, where he sleeps on a cot, surrounded by his books and paintings, his old-fashioned radio close at hand. “The Russians will not come here,” he said, adding that western Ukrainians would put up a determined defense of their region.

    More than habit, or age, what keeps Mr. Kalynets in Lviv is his entire life history, which has been one of resistance driven by a deeply rooted connection to his homeland and Ukrainian culture.

    “I did not grow up as a pioneer or a komsomolets,” he said, referring to the Communist youth groups that schooled generations of Soviet youths. “I was bred in a Ukrainian family in the national spirit.”

    Mr. Kalynets has seen the full arc of his country’s history, from before and during Soviet rule, to independence, and now to its present struggle.

    Born in 1939, in Khodoriv, a town not far from Lviv, when western Ukraine was still part of Poland, he grew up in the tumult of World War II that ravaged the region and changed state borders. Lviv was occupied by Nazi Germany and then seized by the Soviet Army.

    As a teenager he saw at close hand the resistance against the Soviet state that lasted well into the 1950s. Ukrainian nationalists, led by Stepan Bandera, had first opposed Polish rule, then joined forces with the Nazis and later British intelligence to fight against Soviet rule in their home territory.

    “I was brought up in this milieu,” he said, and its imprint remains with him. “I think of the cruelty of the Muscovites and how the Ukrainian patriots were basically destroyed,” he said.

    The early experience led to a lifetime of opposition to Soviet rule and stretches to Russia’s latest war, which President Vladimir V. Putin has termed an operation to de-Nazify and “liberate” Ukraine. “I knew who our so-called liberators were,” he said.

    As a student he moved to Lviv and studied at the Language and Literature Faculty of Lviv University, graduating in 1961. He married another poet, Iryna Stasiv, and the two became well-known participants in the burst of cultural activity that emerged in the 1960s after the end of Stalinist repression.

    “We were mostly interested in the political conditions in Ukraine,” he said. “We were not expecting to gain liberation and we understood it would be a long time to gain independence. There was only a handful of us, but we believed something should change.”

    Live Updates: Russia-Ukraine War

    He wrote a first collection of poems, “Excursions,” but it never saw the light of day. The entire print run was confiscated, according to an account of his life by the Kharkiv Human Rights Protection Group.

    Some of the poems appeared in journals and newspapers, and in 1966 a collection, “Kupala’s Fire,” was published in Kyiv, but also swiftly proscribed.

    A modernist poet — he developed his style from the avant-garde poets of the 1920s — he focused often on the richness of Ukrainian culture, celebrating literary figures and ancient customs, while offering a lament for the loss and destruction of that culture under Soviet rule. He wrote odes to a country water well, stained-glass windows and happiness, “written in sand with a finger.”

    His poetry was criticized by the Soviet authorities, who demanded a more uplifting propagandistic tone of work. He was excluded from the Union of Writers.

    Repression returned. As friends and acquaintances were arrested, and he and his wife organized human rights protests and appeals for their release, they came under the surveillance of the state security service, the K.G.B.

    In 1971, his wife was arrested and charged with anti-Soviet agitation. Six months later, Mr. Kalynets was arrested, too. He served six years in a labor camp in Perm in the Ural Mountains, followed by three years of internal exile in Chita, in Siberia, where he was reunited with his wife.

    “That’s how it went,” he said with a slight shrug. “A person can stand anything, but we had a certain idea that held us up.”

    Russia-Ukraine War: Key Developments

    Biden’s trip comes to an end. President Biden offered a message of unity and support for Ukraine in an address in Warsaw as he wrapped up a three-day trip to Europe. The speech came amid reports that the Ukrainian city of Lviv just across the Polish border had been hit by missiles.

    On the ground. Ukraine’s counteroffensive appeared to be gaining momentum, with the military hitting Russian targets and claiming territorial gains. Their progress underscores Russia’s flawed execution of the invasion, with supply shortages and demoralizing conditions for its soldiers.

    Russia signals a shift. Russia’s Defense Ministry said the goals of the “first stage of the operation” had been “mainly accomplished,” and that it would now focus on securing Ukraine’s eastern Donbas region. The ambiguous statement could signal a possible recalibration of its war aims.

    Weapons of mass destruction. Dmitri A. Medvedev, the vice chairman of Russia’s Security Council, said the country was prepared to use nuclear weapons if its existence was threatened. NATO allies earlier agreed to provide Ukraine with equipment and training to deal with fallout from a possible Russian attack using chemical, biological or nuclear weapons.

    In a series of letters that he wrote to his nephews from prison, he composed a surreal children’s story called “Mr. Nobody,” about a boy who lost his sleeve and found it inhabited by a voice.

    In the labor camp, he wrote some of his most beautiful poetry, said Oleksandr Frazé-Frazénko, a Ukrainian filmmaker and music producer, who made a documentary about Mr. Kalynets.

    “He used to be a prince back in the day,” he said. In an era of Soviet realism, his poetry touched on the eternal. “His poetry has something royal about it; the way he wrote, the subject matter too. He wrote about nothing special, but about everything at the same time.”

    Mr. Kalynets came back to Lviv in 1981 but ceased writing poetry and turned instead to children’s literature, to some extent to avoid further trouble, he said.

    In 1987, with the opening up of press freedoms, or glasnost, under President Mikhail Gorbachev, he became an editor of one of the first uncensored periodicals.

    After the fall of communism, he and his wife became involved in politics, known for their support for the Republican Party, the first political party in Ukraine to challenge the Communist Party’s dominance, and for the Ukrainian Greek Catholic Church, a 1,000-year-old church that follows the Byzantine Rite. The church is followed by the majority of people in western Ukraine, but was banned under the Soviet Union.

    Mr. Kalynets remained a poet at heart, reciting his poems at political gatherings, and finally publishing his poetry for the first time in Ukraine. In 1992, he was awarded the Shevchenko Prize, Ukraine’s most prestigious literary award.

    But he remains outspoken about politics. Ukraine has not achieved true independence from Moscow in the 30 years since it declared independence, he said. “It was oriented toward Moscow, it was absolutely Russified.”

    “So we had to struggle to have that type of Ukraine that would hold up to the ideals of the cultural leaders of the previous generations,” he said. “And that’s how an independent Ukraine slowly emerged, bit by bit.”

    Russia, in his view, had for centuries taken Ukrainian history and culture as its own, and then was left naked with the dissolution of the Soviet Union. “The powerful and glorious Russia is a country without history, and that is what alarms Putin the most,” he said. “To be without its history was not prestigious. That’s where the war comes from.”

    He said he was not surprised to see Ukrainians rallying together when attacked by Russia, but did not put it down to Mr. Zelensky’s leadership. “It is just that Ukrainians suddenly became conscious and understood who they are.”

    “It is quite simple,” he explained. “It is the consciousness of a subjugated nation, that wants to have its own country, and not to be the manure that fertilizes Russia.”

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    France24 - World

    France opens inquiry into Interpol chief for alleged torture, acts of barbarism

    Issued on: 25/03/2022 - 11:31

    NEWS WIRES

    French anti-terror prosecutors have opened a preliminary inquiry into torture and acts of barbarism allegedly committed by Emirati General Ahmed Nasser Al-Raisi who in November became head of Interpol, judicial sources said on Thursday.

    The probe follows a legal complaint by an NGO, which accused Raisi of torturing an opposition figure when he worked as a top official at the United Arab Emirates interior ministry.

    The Gulf Centre for Human rights (GCHR), believing Raisi was one of the people responsible for the torturing of Ahmed Mansoor, an opponent of the Emirati government, lodged its complaint in January with the anti-terror prosecutors unit whose brief includes handling crimes against humanity.

    Allegations of torture had already been levelled at Raisi by human rights organisations when he ran for president of Interpol -- an international agency for the fight against crime -- saying they feared the agency would be at risk of exploitation by repressive regimes.

    He was nevertheless voted in as president in November following generous funding from the UAE for the Lyon, France-based body.

    There were also accusations that Abu Dhabi had abused Interpol's system of so-called "red notices" for wanted suspects to persecute political dissidents.

    (AFP)

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    Emirati general accused of torture appointed head of Interpol

    UAE signs ‘historic’ deal to buy 80 French-made Rafale fighter jets

    Trump ally charged with being an agent for the UAE

    New York Times - World

    At 101, and After 36 Years as Mayor, ‘Hurricane Hazel’ Is Still a Force in Canada

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    After playing pro hockey in the 1940s, Hazel McCallion entered politics at a time when few women held high office, leading a major Canadian city through epic growth. Her endorsements still matter.

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    By Vjosa Isai

    MISSISSAUGA, Ontario — On Valentine’s Day, she first took a call from Justin Trudeau. Next, she joined Ontario’s premier at the unveiling of a new commuter train line to be named in her honor.

    By 4:30 p.m. that day — her 101st birthday — Hazel McCallion had arrived at a shopping mall, where she took a seat in a rocking chair behind a velvet rope at an exhibition about her life and began accepting bouquets and tributes from dozens of fans.

    Slightly taller than five feet, Ms. McCallion commanded attention from towering well wishers, just as she has commanded respect in Canadian politics for decades.

    She has been a force in Canadian politics for longer than just about anyone alive, even though she began her career in middle age.

    She mounted her first campaign for elected office in 1966, five years before Mr. Trudeau, the prime minister, was born.

    When in 1978 she was first elected mayor of Mississauga, a Toronto suburb, her City Hall office looked out on cows.

    By the time she left office, 36 years later at the age of 93, the fields had been replaced with condo towers, a college campus, a transit hub and shopping centers in what is now Canada’s seventh largest city, granting her a moniker she isn’t so fond of, “the queen of sprawl.”

    She prefers the nickname “Hurricane Hazel,” an ode to her brash style — though a devastating storm with the same name, which killed about 80 people around Toronto in 1954, was still fresh in local memory when she earned it.

    Just months into her first term, she gained a national profile for managing a mass evacuation of close to 220,000 residents after a train derailment in 1979.

    The dramatic event was ordained the “Mississauga Miracle” because of the success of the emergency response after two-dozen rail cars transporting hazardous chemicals erupted in flames at an intersection in the city.

    No one died, and one of the few people injured was Ms. McCallion, who sprained her ankle rushing around to work on the evacuation. She had to be carried into some meetings by emergency responders.

    “A job was to be done,” Ms. McCallion said, “and I did it.”

    As mayor, she was known for an uncompromising leadership style, a take-no-prisoners bluntness and a political independence that meant she never ran under the banner of any party.

    “It’s not like she’s had consistent positions all these years,” said Tom Urbaniak, a professor of political science at Cape Breton University in Nova Scotia and the author of a book about Mississauga’s sprawl during Ms. McCallion’s time in office. “She was very, very pragmatic and that was part of her political recipe.”

    Her hockey skills were also renowned — she played professionally — and in the political arena, they translated into a willingness to deliver bruising checks on opponents.

    “Everybody sort of genuflected to Hazel because she was this little dynamo,” said David Peterson, a former Liberal premier of Ontario between 1985 and 1990. “She’s a team player, if she’s running the team. But I can’t imagine having Hazel in a cabinet,” he added. “She’s not a comfortable follower.”

    She was 57 when she became Mississauga’s mayor, at a time when there were few women holding significant political office in Canada.

    But sitting for an interview in the living room of her home in Mississauga a few days after her 101st birthday celebrations, Ms. McCallion was characteristically curt in dismissing discussion of any of the sexism she may have encountered.

    “I’ve had very strong male support because I’m independent,” she said. “And they know that I am not a wallflower.”

    In her successful first campaign for Mississauga mayor, her opponent, the incumbent, regularly repeated patronizing references to her gender, which helped rally support for her. She defeated him and never lost an election after that, coasting to victory in most subsequent elections by outsize margins.

    Her home in Mississauga is decorated with the mementos and celebrity photos one might expect from such a long political career. Less typically, hockey jerseys with numbers commemorating her 99th, 100th and 101st birthdays are hung over the spiral banister across from her dining room.

    Among all the objects, she said the one she holds most dear is a clock from her hometown, Port Daniel, on the Gaspé Peninsula in Quebec. The youngest of five children, Ms. McCallion was born in a farmhouse and grew up during the Great Depression.

    “When you have to leave home at 14 and you’re a Depression kid, you have to become completely independent,” she said. “You don’t call home for money.”

    She spent her high school years studying in Montreal and Quebec City, and credits her mother, a nurse, for instilling in her the confidence to take on the world. She later finished secretarial school, got a job managing an engineering firm’s office in Montreal — and started playing professional hockey for five dollars a game.

    She played from 1940 to 1942 in a women’s league with three teams and was known for her speed on the ice. She had to get two bottom teeth replaced following a stick to the mouth in a particularly rough game. In her 2014 memoir, “Hurricane Hazel: A Life With Purpose,” she wrote, “Considering the dental cost, I guess I broke even on my professional hockey career.”

    The engineering firm relocated her to Toronto, which had no women’s league, so she stopped playing hockey for pay, but continued to skate, fast, until about three years ago. She left the firm after more than two decades to help her husband manage his printing business, and she became more involved in the business community of Streetsville, Ontario, at the time an independent suburb of Toronto.

    She said she was frustrated by the boys’ club running the town and was appointed to its planning board, eventually chairing it. She served as mayor of Streetsville from 1970 to 1973, before it was amalgamated with Mississauga.

    Her husband, Sam McCallion, died in 1997. The couple had three children. “I had a wonderful husband,” Ms. McCallion said. “He stood back. He looked after his business, and he let me look after the politics, so we worked extremely well together.”

    As Mississauga grew rapidly during her time as mayor, her tenure was not without its detractors. She became known for stamping out expressions of dissent at City Hall, with the political horse trading occurring in private, which made for blandly accordant council meetings, said Mr. Urbaniak, the political scientist.

    “Some of the serious conversation and debate unfortunately happened behind closed doors in order to try to present this unified front,” Mr. Urbaniak said. “It seemed a little eerie.”

    Perhaps a product of so many decades spent in politics, Ms. McCallion tends to talk in aphorisms and mantras: No decision is worse than a bad one, make every day count, negativity is bad for your health, have a purpose. And her favorite: “Do your homework.”

    One of the rare times she seemed to have not done her homework led to conflict-of-interest allegations and a subsequent court case that was dismissed by a judge in 2013.

    Ms. McCallion claimed to not have known the extent of her son’s ownership stake in a real estate company that proposed to develop land near City Hall into an upscale hotel, convention center and condominiums. The project was scrapped, with the land used instead for the Hazel McCallion campus at Sheridan College.

    “Unfortunately, my son, he had heard me talk so often that we needed a convention center in the city core,” she said. “He attempted to do it and tried to convince others to support him.”

    In her memoir, Ms. McCallion insists that she always put the interests of residents first and denounces the multimillion dollar cost to taxpayers for a judicial inquiry “so that my political opponents could try to extract their pound of flesh from me.”

    Since retiring as mayor in 2014, she has kept an exhausting schedule — rising at 5:30 a.m., supporting campaigns for local causes and making frequent stops at the exhibition, or as she calls it, “my museum,” to meet with community groups.

    People continue to seek out her presence and her political blessing, including Bonnie Crombie, whom she endorsed — some say anointed — to take her place as mayor.

    Ms. McCallion spends a good amount of time at the exhibit, one leg crossed over the other in her rocking chair, receiving visitors who thank her, she said, “for creating a great city.”

    “If you build a sound foundation,” she said, “then nobody can ruin it.”

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    France24 - Monde

    En Arabie saoudite, une série d'attaques par des Houthis provoque un important incendie

    Publié le : 25/03/2022 - 20:02

    FRANCE 24 Suivre Cyril PAYEN

    Une série d'attaques en Arabie saoudite, notamment sur une installation pétrolière de la ville de Jeddah, revendiquées par les rebelles yéménites Houthis, a causé vendredi un important incendie et retardé les essais libres du Grand Prix d'Arabie saoudite de Formule 1 à Jeddah. 

    Les rebelles yéménites Houthis ont revendiqué, vendredi 25 mars, dans un communiqué une série d'attaques en Arabie saoudite dont une a provoqué un gigantesque incendie sur une installation pétrolière du géant pétrolier Aramco à Jeddah.

    Les essais libres 2 du Grand Prix d'Arabie saoudite de Formule 1 à Jeddah ont, eux, été retardés. La séance a débuté à 20h15, heure locale (18h15 françaises) au lieu de 20 heures (18 heures, heure française).

    Ces attaques interviennent à la veille du septième anniversaire de l'intervention d'une coalition militaire dirigée par Riyad au Yémen pour combattre les rebelles Houthis, proches de l'Iran.

    Le royaume saoudien, premier exportateur de brut au monde, avait averti lundi du risque d'une baisse de sa production de pétrole au lendemain de plusieurs attaques de drones et de missiles revendiquées par les Houthis.

    L'une d'elles avait visé une raffinerie d'Aramco dans la ville industrielle de Yanbu sur la mer Rouge, à une centaine de kilomètres au nord de Jeddah.

    Selon un journaliste de l'AFP, un énorme panache de fumée noire se dégageait vendredi après-midi du site de Jeddah.

    L'incendie "a été maîtrisé et n'a pas fait de victimes", a indiqué la coalition dans un communiqué en début de soirée précisant qu'il n'aurait "pas d'impact sur les activités dans la ville de Jeddah", en référence notamment du circuit de Formule 1 tout proche.

    ⚠️ 10km séparent les explosions liées à une attaque et le circuit de Jeddah. Le Grand Prix est maintenu à l'heure actuelle...(🗞️ @MotorsportWeek)#F1 #SaudiArabianGP 🇸🇦 pic.twitter.com/NsBealEyjW

    March 25, 2022

    L'attaque a visé "des réservoirs de produits pétroliers" d'Aramco, selon la même source.

    Seize attaques au total 

    Dans leur communiqué les Houthis ont indiqué avoir mené en tout seize attaques.

    Ces attaques surviennent alors que les prix du pétrole ont fortement augmenté depuis l'nvasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février et que les approvisionnements mondiaux ont été perturbés, la Russie étant frappée par des sanctions occidentales.

    "L'Arabie saoudite n'assumera pas la responsabilité de toute pénurie d'approvisionnement en pétrole sur les marchés mondiaux au regard des attaques sur ses installations pétrolières", avait indiqué lundi le ministère saoudien des Affaires étrangères.

    Les attaques des Houthis, des insurgés yéménites soutenus par l'Iran, "affectent la production du royaume et sa capacité à remplir ses engagements, menaçant clairement la sécurité et la stabilité des approvisionnements sur les marchés mondiaux", avait-il insisté. 

    Dimanche, l'une des attaques des rebelles avait contraint Aramco à réduire "temporairement" sa production et à puiser dans ses stocks pour compenser.

    Le ministère des Affaires étrangères a de nouveau accusé l'Iran de "continuer à fournir des drones et des missiles" aux Houthis, appelant la communauté internationale à "prendre ses responsabilités".

    Les pays occidentaux pressent depuis le début de la crise ukrainienne l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), menée par l'Arabie saoudite, d'augmenter sa production.

    Mais la monarchie du Golfe est restée sourde à ces appels, fidèle à ses engagements auprès de l'alliance Opep+, qui inclut la Russie, deuxième plus grand exportateur de brut au monde.

    Avec AFP

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    Les rebelles houthis tirent des missiles contre les Émirats et l'Arabie saoudite

    Yémen : Riyad accuse les Houthis d'avoir capturé un bateau émirati en mer Rouge

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    Valeurs Actuelles

    Le modèle scolaire de Singapour dont l’Education nationale devrait s’inspirer

    Aujourd’hui, tous les Français ou presque ont conscience du niveau dégradé de leur système éducatif public. Il a fallu des années pour qu’ils ouvrent les yeux, mais le classement international Pisa a fini par s’imposer dans les esprits comme un baromètre de la mauvaise performance, nous indiquant que le niveau avait chuté entre 2000 et 2018 ; notamment si l’on observe le niveau scolaire des élèves français de 15 ans, qui a très fortement baissé en mathématiques. Précisons tout de suite que si une grande majorité des élèves est concernée par cette dégradation, les élites, elles, s’en sortent pour l’instant (à peu près) indemnes… Singapour est placé systématiquement parmi les mieux classés aux évaluations Pisa depuis les années 2000. Il est donc intéressant de s’interroger sur les méthodes qui y sont appliquées afin d’en tirer des leçons.

    Si la méthode singapourienne d’enseignement des mathématiques dès le plus jeune âge est reconnue mondialement pour son efficacité, l’école, elle, n’a pas oublié de jalonner les parcours de passages de niveau et d’évaluations. Ainsi, les enfants passent un examen à la fin du CM2 pour entrer en sixième. Le pays s’arrête pendant plusieurs jours pour que se déroule cette forme de certificat d’études primaires. D’ailleurs, les écoles n’hésitent pas à faire redoubler les élèves qui n’ont pas le niveau, ce qui apparemment ne se fait plus en France. Enfin, ceux qui font preuve de mérite sont récompensés, y compris les plus modestes, qui peuvent voir leur scolarité financée par l’État. À Singapour, le travail paie et il n’y a pas de culture de l’excuse : cela tire forcément le niveau vers le haut. Alors qu’en France, depuis les années quatre-vingt, le choix a été fait d’amener le plus grand nombre d’une classe d’âge au baccalauréat, oubliant au passage les vertus de la méritocratie.

    l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine

    Au lieu de choisir une démarche qui pousse tous les élèves à l’excellence, les ambitions ont été revues à la baisse et le niveau uniformisé par le bas, avec un résultat terrible : le fossé qui devait se réduire entre les élèves s’est énormément agrandi. Le pire étant qu’il semble que l’Éducation nationale n’ait pas pris conscience de ce problème : il suffi t pour s’en persuader de voir les nouveaux chantiers qui ont été mis en œuvre pour “lisser” le niveau d’établissements tels que Louis-le-Grand et Henri-IV, symboles de l’excellence de l’école publique. Sous couvert de favoriser l’égalité des chances, l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine, revalorisant et démultipliant le capital social de ces Héritiers décrits en 1964 par Bourdieu. Comme le redoublement ou les bourses, quelques “détails” se révèlent significatifs. Ainsi, vu de Singapour, il est surprenant de voir que l’uniforme à l’école peut encore faire recette pour un débat présidentiel. Dans toutes les écoles singapouriennes, privées ou publiques, mais aussi dans les écoles internationales (dont l’école française de Singapour, l’IFS), l’uniforme est de rigueur jusqu’en CM2 ; voire, dans la plupart des établissements, jusqu’en terminale. Un ami en France me racontait que sa fille qui fréquentait les bancs d’une maternelle lui avait fait la remarque que des enfants de sa classe regardaient déjà l’étiquette de ses vêtements et se regroupaient en fonction des marques. Les Français, qui sont très attachés à l’égalitarisme, devraient être sensibles au fait que l’uniforme permet d’éviter ce genre de “ségrégation”. Mais l’uniforme n’est que l’arbre qui cache la forêt. Derrière lui se trouve un sujet beaucoup plus essentiel : la discipline. Quel que soit le pays, tout le monde s’accorde pour reconnaître qu’il est difficile de travailler dans le bruit et le désordre. Il y a peu encore, les petits Singapouriens pouvaient être réprimandés. Ce n’est plus le cas, mais une discipline bienveillante est de mise : les agitateurs et les harceleurs sont gérés comme il se doit. Sans convoquer des méthodes d’un autre siècle, le défi est de repositionner le curseur pour éviter d’en arriver à une situation où les enseignants craignent les parents – quand ils ne craignent pas les enfants ou s’inquiètent à l’idée de les traumatiser.

    Des méthodes très classiques qui ont prouvé leur efficacité

    Enfin, dernier détail qui en dit long : tous les matins, dans les écoles singapouriennes, les enfants chantent l’hymne national avant d’entrer dans leur classe. Imaginons le tollé que cela susciterait si un candidat à la présidentielle venait à proposer ce genre de mesure. Et pourtant, quoi de plus naturel qu’un peuple d’enfants qui apprend et s’approprie son identité nationale ? Le modèle singapourien n’est pas très éloigné de celui qu’ont pu connaître en France nos parents ou grands-parents.

    L’école devrait être un sanctuaire, hermétique aux idéologies. Il faut s’inquiéter que le “wokisme”, la culture de l’annulation ou le communautarisme fassent de l’entrisme au sein des écoles françaises, transformant les enfants en petits soldats de ces idéologies alors qu’ils n’ont pas encore acquis les connaissances et les méthodes leur permettant de décrypter le monde. Ce bourrage de crâne est indigne d’une démocratie qui se prétend libérale. Si la France veut sauver son éducation et lui redonner de sa grandeur, Singapour peut être, sur plusieurs points, une source d’inspiration : des bonnes méthodes pédagogiques (inspirées de Montessori ou autres) à l’uniforme en passant par la méritocratie et la discipline, tous les éléments sont en place pour instruire le mieux possible les enfants.

    Hélas, parmi les candidats, rares sont ceux qui ont perçu les enjeux de l’éducation dans leur globalité. Comme d’habitude, les propositions répondent à la litanie du “manque de moyens” alors que les réformes à faire sont de nature structurelle. À gauche comme à droite, la première réponse de la plupart des candidats est d’acheter le vote des profs par des augmentations de salaire, toujours insuffisantes vu le niveau des rémunérations des enseignants en France (neuvième du classement dans la zone euro). Personne ne semble s’intéresser aux conditions de travail et aux désirs des enseignants de pouvoir exercer leur noble profession. Le programme pour l’éducation qui semble le plus s’inspirer du modèle singapourien est celui d’Éric Zemmour, dont les grandes lignes ressemblent étrangement à ce qui se fait ici… Vu de Singapour, on se demande même s’il n’est pas venu ici pour copier ces méthodes qui favorisent le succès de nos enfants. Une “feuille de pompe” que feraient bien de se procurer les autres candidats s’ils veulent obtenir leur diplôme avec mention aux prochaines élections !

    * Établi à Singapour depuis trente ans, Stéphane Benoist est expert dans l’implantation et le développement des PME françaises en Asie du Sud-Est avec une spécialisation sur l’univers éducatif.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Taylor Hawkins: Foo Fighters' drummer dies aged 50

    The drummer with US rock group Foo Fighters, Taylor Hawkins, has died aged 50, the band have announced.

    The band said they were "devastated by the tragic and untimely loss" in a statement on social media. No cause of death has been given.

    Hawkins played with Foo Fighters for more than two decades, joining shortly after they finished making their 1997 album The Colour and the Shape.

    The band are currently on tour in South America.

    "His musical spirit and infectious laughter will live with us forever," Foo Fighters wrote.

    "Our hearts go out to his wife, children, and family, and we ask that their privacy be treated with the utmost respect in this unimaginably difficult time."

    Foo Fighters were formed in 1994 by Dave Grohl, after his previous group Nirvana disbanded following the suicide of lead singer Kurt Cobain.

    While Grohl drummed for Nirvana, he took on lead vocals and guitar in Foo Fighters, and so Hawkins had the daunting task of drumming in a group founded by one of the most celebrated drummers in rock.

    "I was a little nervous at first, but I got over that," he told OC Weekly soon after joining.

    "Any instance where you're auditioning for something, you're going to be nervous. But no-one can play better than Dave Grohl. He just has this vision in his head."

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    The two sometimes swapped roles during the band's concerts, with Hawkins taking on vocals. After news of his death was announced many fans shared clips of him singing Queen's Somebody to Love.

    Before joining Foo Fighters, Hawkins drummed for Alanis Morissette.

    While visiting London in 2001, he took an overdose of heroin and spent two weeks in a coma.

    Speaking about the experience in 2018, he said it had been "a real changing point for me".

    The band had been due to perform on Friday night at the Estereo Picnic festival in Bogota, Colombia. The US embassy in Bogota expressed its "sincerest condolences" to the drummer's family, friends and fans.

    Beatriz De La Pava from BBC Minute was backstage at the festival when the announcement of Taylor Hawkins' death was made to the crowd.

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    "While we were backstage, I saw the Foo Fighters team was packing up everything," she said.

    "The organisers of the festival arrived and then they all went on to the stage after Nile Rodgers had finished and said they had some very sad news to share.

    "A message was then published on the big screens that Taylor had died and everyone was silent. A few of the other stages started playing My Hero by the Foo Fighters.

    "They placed candles on the stage where the Foo Fighters were supposed to play. A lot of people were crying and some DJs who were supposed to play sets cancelled, although people just wanted more and more Foo Fighters music."

    If you're going to play drums for Dave Grohl, one of the best players in the history of rock, you'd better be good. Taylor Hawkins was that good.

    He could pulverise the kit on The Pretender, play it like a song on Learn To Fly or add a funky shuffle to a track like Shame Shame. He was more than just Grohl's equal, he was his partner in crime. The star once said Hawkins was "overly qualified" for his band.

    He wasn't just the time-keeper. He had writing credits on Grammy-winning hits like Best Of You, Learn To Fly and All My Life; and at almost every Foo Fighters concert, he'd step out from behind the kit and sing a track by his favourite band, Queen.

    At his last show, a week ago in Argentina, that song was Somebody To Love.

    Born in Texas but raised in California, Hawkins had the affable, easy-going demeanour of a surfer dude. He was introduced to music by his brother and started out playing guitar but, inspired by Roger Taylor of Queen and Stewart Copeland of The Police, he soon switched to drums.

    At the age of 10, he sat behind a "rickety-rackety" kit for the first time in his neighbour's garage. "And then," he said, "my life became drums, drums, drums."

    He first rose to prominence in Alanis Morissette's touring band and joined Foo Fighters in 1997, after a studio dispute led to the departure of original drummer, William Goldsmith.

    Although he was "super-intimidated", he slotted right into the band. In his autobiography, Grohl called their partnership "a kind of love at first sight".

    "Upon first meeting, our bond was immediate and we grew closer with every day, every song, every note that we ever played together," he wrote. "We are absolutely meant to be and I am grateful that we found each other in this lifetime."

    Hawkins' death at the age of 50 is devastating - for Grohl, his bandmates and his fans, but most of all, his wife Alison and their three children. Rest in beats.

    Paying tribute, Tom Morello, of fellow rockers Rage Against the Machine, tweeted: "God bless you Taylor Hawkins. I loved your spirit and your unstoppable rock power. Rest In Peace my friend."

    Ozzy Osbourne said Hawkins was "truly a great person and an amazing musician".

    Miley Cyrus, who was part of the festival line-up, said she would dedicate her Saturday show to Hawkins.

    "My favorite memory of Taylor is dancing round the drum kit while he played this song..." she posted on Instagram, with a picture of the Pretenders song Brass In Pocket.

    "Playing it on repeat, imagining us laughing forever."

    Former Beatles drummer Ringo Starr also expressed his condolences. "God bless Taylor," he wrote.

    "Peace and love to all his family and the band peace and love."

    Kiss member Gene Simmons said he was "shocked and saddened" by the news of Hawkins' death.

    Billy Idol shared a picture of Hawkins on Twitter with the words: "So tragic. Rest in peace Taylor."

    Other bands paying tribute to the Foo Fighters drummer included the Smashing Pumpkins, Nickelback and the Offspring.

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    France24 - Monde

    Reportage en Pologne : des bénévoles étrangers affluent pour aider les migrants ukrainiens

    Publié le : 25/03/2022 - 12:27

    Pauline GODART Pauline GODART

    Les envoyés spéciaux de France 24 ,Pauline Godart, Ellen Gainsford et Raid Abu Zaideh, se sont rendus à Medyka à la frontière polono-ukrainienne, où des centaine de migrants ukrainiens affluent chaque jour. Ils y ont rencontré de nombreux bénévoles, dont des Français et des Belges venus aider. Ils ne sont rattachés à aucune association ou ONG. La plupart ont décidé de se rendre ici après avoir vu des reportages à la télévision, profondément touchés par ce qui s’y passait.

    Des couches, du lait, des jouets, des peluches, mais aussi des ballotins de chocolats préparés par le chocolatier de Malmeudy en Belgique. France 24 a rencontré Jonathan, un bénévole belge, qui a parcouru plus de 1 500 kilomètres de sa propre initiative pour livrer les dons qu'il a récolté dans sa commune pour les Ukrainiens, notamment les enfants présents à Medyka, en Pologne.

    Un flux intarissable de centaines de migrants ukrainiens, ayant fui la guerre, arrivent chaque jour sur cette frontière polono-ukrainienne

    Sur place, Jonathan rencontre Jeremy et Nicolas, deux Français venus des Vosges, arrivés quelques heures avant en voiture avec 400 couvertures et des médicaments. "Ils [les migrants ukrainiens] sont presque gêné de tout ce qu’on leur apporte. Ils sont très courtois. Et franchement ça fait plaisir de voir un petit peu quelques sourires", raconte un autre français, un pompier venu de Nice.

    Des stands se dressent ça et là, arborant des ballons de baudruches colorés et les drapeaux des pays de ces bénévoles européens. Par ici, des Anglais proposent même des barbes-à-papa aux enfants. 

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Guerre en Ukraine : face à plus de deux millions de réfugiés, la Pologne s'organise

    Décryptage

    L'accueil des réfugiés ukrainiens en Pologne, ou comment panser les plaies de l'Histoire

    REPORTAGE

    Exode à la frontière Ukraine-Pologne : "Ils nous refoulent juste parce qu'on est Noirs !"

    New York Times - World

    In a Run-Down Roman Villa, a Princess From Texas Awaits Her Next Act

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    Princess Rita Boncompagni Ludovisi, formerly Rita Jenrette, is locked in a battle over the estate of her late husband, a Roman prince.

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    By Jason Horowitz

    ROME — Princess Rita Boncompagni Ludovisi wasted no time in pointing out the selling points of her home, the Villa Aurora, a 16th-century estate, smack in the center of Rome, loaded with masterpiece paintings, historical archives and noble family lore.

    In the entryway, the princess — a 72-year-old Texan with blond hair, unwrinkled porcelain skin and pearls dripping onto her black overcoat — noted that the crimson cloth baldachin hanging over pictures of her late husband was found “only in homes that descend from popes.” In the dining room, she admired the mythical deities painted by Guercino “ushering in a new dawn,” and a bust of Julius Caesar, on whose ancient gardens she said the villa is built.

    Upstairs, she leafed through a 1975 book about Republican congressional districts that she helped write; accused a rival family member of physically threatening her; and peered at a Caravaggio painting on the ceiling of a onetime alchemy lab where she sometimes does yoga and sets up romantic dinners for V.I.P.s.

    “Full-frontal nudity,” said the princess, a former Playboy centerfold, looking up at the full-frontal nudity of Caravaggio’s Roman gods. She recalled the time she spotted the ghost of Caravaggio “in a loincloth like Tarzan” haunting the grounds and wondered if the drab and peeling paint buried other masterpieces on the villa’s walls. “I kind of like the lived-in nature of a 500-year-old house,” she said.

    “Princess” is only the latest title for a woman who has lived multiple lives.

    She started as a Texas rancher’s daughter who became a political opposition researcher, and went on to be a congressional wife; a boa-clad pinup; a horror film starlet; an infotainment TV correspondent; a real estate agent; and, until recently, a tour guide of the villa where she lived with her third husband, Prince Nicolò Francesco Boncompagni Ludovisi, who died in 2018. She had hoped that would be her last act. Instead, she may soon be forced to make another move.

    An Italian judge, sick of tit-for-tat lawsuits over her husband’s inheritance, has ordered the former hunting lodge to be publicly auctioned. January’s asking price: $531 million. Bidders: zero.

    The princess’s toxic inheritance battle, her American pedigree and the villa’s unique features (see: Caravaggio on the ceiling) have drawn incessant attention from global media charmed by the trappings of a Roman fairy tale, with the Texan landing a dream role as a Roman princess. But in reality, this paragon of American hustle and reinvention joined a decadent and dysfunctional aristocracy clinging to its titles and property, both eroded relics. Even her dilapidated villa stands as a monument to faded glory and Roman decline.

    For now, Princess Rita can stay in her third-floor apartment with her four bichon frise dogs — George Washington, Henry James, Gioia and Milord. But she can no longer charge for tours to support herself. She spends a good deal of time keeping warm next to a little space heater next to the cold radiator (“I haven’t turned it on in a while”) and fuming about what she sees as betrayal in an epic noble family feud. She is contesting hundreds of thousands of dollars that the prince’s family is seeking in unpaid rent.

    “I’ve never seen anything like this,” the princess, who has seen quite a bit, said of the inheritance battle as she paused on a winding Baroque staircase. She insisted that her husband’s will gave her half of the entire estate and asserted that as a widow, she had absolute right to stay put.

    “It’s sacrosanct,” she said, adding that she believed her stepsons and their mother were hoping to drag out court proceedings “until I kick the bucket or something.”

    The Great Read

    More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

    She argued that the restoration of the villa was her priority, and that a potential buyer — she hopes Elon Musk or Jeff Bezos might surface for the next auction in April — would have no problem with her as long as “they treat me with politeness” and don’t “flip it.” She suspected funny business in the auction process, having heard through friends that one of the “wealthiest people in America” whose “wife loves art” was blocked from participating.

    But if the rare Caravaggio ceiling painting has cursed the villa with a significant overvaluation, the princess feels terribly undervalued. “I sold Donald Trump the General Motors building,” she said, recalling her commercial real estate iteration. “So why not use me?”

    Born Rita Carpenter, she described herself as a bookish young girl who dreamed of becoming a Mouseketeer, but who ended up as an opposition researcher in Washington instead. There, she met Representative John Jenrette, Democrat of South Carolina, who immediately proposed that they sunbathe naked together. They married in 1976. But he philandered incessantly, drank even more and got busted in the infamous Abscam scandal.

    She in turn posed in Playboy and published “My Capitol Secrets,” in which she detailed Washington’s “drop-your-clothes-at-the-door orgies.” It was around then, she said, that Roger Ailes offered her a job in television, as a Washington correspondent. She chose acting instead, and appeared in Off Broadway plays, on the television show “Fantasy Island” and in films like “Zombie Island Massacre.”

    In 1986, she appeared in an episode of “Lifestyles of the Rich and Famous,” which led to a job offer from “A Current Affair,” the salacious television news weekly. At that point, she decided the big money was in real estate, and that led her, in 2003, to a meeting with Prince Nicolò, who was interested in developing a hotel on one of his properties.

    Despite being married to his second wife, he was also interested in her. She moved to Rome to be with him and pitched in by giving tours of the villa. (“What am I now, a kept prince?” she recalled him saying with a laugh.) She overcame a brain tumor in 2006 that cost her hearing in her left ear but that also, she said, brought her much closer to the prince.

    “We’re amazingly fragile as human beings,” said the princess, who walked gingerly on the tattered steps to the villa’s terrace. “But we’re also amazingly resourceful.”

    The couple married in 2009. She dedicated herself to charities and the digitizing of a family archive including correspondence by popes and letters by Marie Antoinette (“hot to trot,” she said as she donned white gloves and unfolded one of the French queen’s brittle letters).

    What the onetime romance novelist (“Conglomerate,” 1985) depicts as a great love story had a plot twist in 2015, when the prince’s second wife, Princess Ludmilla Boncompagni Ludovisi of St. Petersburg, Russia, began foreclosure proceedings on the villa, because her former husband had stopped paying her alimony.

    That was no surprise, according to Prince Bante, one of the three sons from Prince Nicolò’s first marriage. He described his father as a drunk wastrel who chased women, squandered a fortune and sold off family treasures to pay for the minimum of essential renovations. He refers to his father’s widow as Ms. Carpenter, a “gold digger” who lives in the “peasant” quarters of the villa — and much, much worse.

    Prince Bante said he and his brothers, who are also disputing the inheritance among themselves, became convinced that Princess Rita did not have their father’s best interests, or longevity, at heart, and that she let him drink himself to death in 2018. Princess Rita pointed to run-ins with the law by one brother and a fraud conviction against another. She called Prince Bante a “borderline personality” who once laid hands on her, an accusation he denies.

    For the princess, the past few years have been a constant battle.

    In December 2020, as she recovered at home from a fall that broke her kneecap and arm, the stepsons, joined by Italian Cultural Ministry officials, entered for a random inspection of the villa, which is an Italian cultural treasure. They found a leak and required that it be immediately repaired, prompting the princess, she said, to call the restaurateur Nello Balan, namesake of the Manhattan hot spot Nello’s, to whom she has been romantically linked. (“We’re very, very good friends,” she said coyly.)

    She considers the inspection tantamount to a home invasion.

    As she walked under a Murano chandelier with a single working bulb, past livery uniforms under plastic, she said her husband had tried to warn her about his children, who had shown “not one scintilla of appreciation” for all she had done for the house. To save money, she said, she and her husband had given up vacations and gifts for each other. She added that she hadn’t been able to do some of the things she had wanted back in America for “years and years and years because I’ve been stuck here — I mean,” she corrected herself, “not stuck here.”

    But amid all of the nastiness, the thing that seems to bother her the most is Prince Bante’s charge that she is not a real princess, that she is not one of them. Back in the sitting room, where a lone Ukrainian maid, Olga, responded to her call by draping an old black mink coat over “the principessa,” the American reached for the Almanach de Gotha, a thick yellow directory of Europe’s royalty and higher nobility.

    “This is the Bible of nobility,” she said, opening to a picture of her and her late husband. “And there we are.”

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    Valeurs Actuelles

    Excellence Ruralités, une école pour les enfants de la France périphérique

    Si l’on dit que l’habit ne fait pas le moine, alors le lieu ne fait pas le prestige de l’établissement. contraste avec les locaux mis à sa disposition. C’est dans un Lidl désaffecté de la ville de La Fère (Aisne) qu’en 2017, 11 gamins ont tenté l’expérience de l’alternative scolaire. Quatre ans plus tard, l’école compte 70 élèves et va devoir songer à refuser des candidatures. Le bouche-à-oreille a fait son travail, la rentrée 2022 s’annonce fructueuse. Si les pédagogies alternatives peuvent avoir quelque chose de déroutant ou de trop révolutionnaire, Excellence Ruralités revient aux fondamentaux de ce qui fait l’enseignement et l’apprentissage. Pour le plus grand bonheur des parents, parfois dépassés par le décrochage des enfants.

    Viser l’excellence

    Quand un adulte rentre dans la classe, les enfants se lèvent. La blouse pour les primaires et l’uniforme pour les collégiens, le rassemblement dans la cour pour la levée des couleurs en début de semaine : des détails qui, l’air de rien, deviennent des automatismes et facilitent la mise au travail, selon les enseignants. Les classes réduites à 15 élèves permettent déjà cette ambiance et assurent un suivi individuel. Et le vouvoiement réciproque des élèves et des professeurs vient rappeler à l’enfant toute la considération que l’adulte lui porte. Loin des fantasmes poussiéreux de l’école de la IIIe République, le Cours Clovis remet au jour l’importance de l’ordre, du cadre et de la discipline. Mais ici, l’autorité ne rime pas avec verticalité et distance. Le professeur tient à avoir une proximité avec ses élèves, ce qui permet d’assister parfois à des scènes surprenantes. Rares sont les établissements dans lesquels le proviseur apporte sa lunchbox et déjeune au milieu de ses écoliers, ou sort sa guitare pour jouer du Johnny et chanter avec les enfants.

    Pierre-François Chanu, le directeur de l’école, est très attaché à cette proximité. Initialement professeur d’histoire dans l’académie de Nantes, il rejoint la fondation en septembre 2019. Comme beaucoup de ses collègues, il considère que l’enseignement classique contient des angles morts sur les plans humain et éducatif : « Je suis tombé amoureux de cette pédagogie, je cherchais depuis longtemps une profession qui ait du sens », nous explique-t-il.

    Cette profession, c’est Jean-Baptiste Nouailhac, un ami de longue date, qui la lui offre en montant cette association. En 2017, celui-ci quitte Paris pour s’installer en Picardie avec son épouse. Longtemps investi auprès de l’association Espérance Banlieues, l’entrepreneur rêve d’une structure semblable pour les enfants de la ruralité. Les oubliés, trop loin des métropoles, dont le géographe Christophe Guilluy observait le déclassement social en 2014 dans son livre la France périphérique.

    Frappé par ce constat, Nouailhac veut répondre au décrochage scolaire et à la misère sociale qu’il observe dans une des régions les plus pauvres de France. Entre les garçons accros à la pornographie dès l’âge de 11 ans, les enfants battus par leurs parents, les élèves traumatisés par le harcèlement scolaire ou les adolescents incapables de soustraire 1 de 60, la tâche est immense. Malgré ce lot d’histoires dramatiques, l’école peut aujourd’hui se féliciter des résultats probants qu’elle affiche.

    Il y a des choses fabuleuses dans ce coin de France, il faut juste que les élèves l’intègrent et cessent d’avoir honte de leur lieu de vie

    Cinq ans après son ouverture, les témoignages de parents d’élèves s’accumulent. Cynthia, mère d’Antoine, élève de CE1, a inscrit son fils en mai dernier dans l’établissement. Deux semaines après l’inscription, le jeune garçon pouvait partiellement réciter la tirade du nez de Cyrano de Bergerac. « Je suis bouche bée encore aujourd’hui, il est beaucoup plus épanoui et apaisé qu’à l’époque », confie-t- elle à Valeurs actuelles . Elle attend la rentrée prochaine pour inscrire le petit frère. Le vouvoiement, les classes réduites, l’uniforme ont su séduire bon nombre de sceptiques.

    Les méthodes du Cours Clovis ont rapidement convaincu des parents heureux de fonctionner avec les professeurs : « Dès qu’il y a un problème avec un enfant, on reçoit rapidement un SMS pour être tenu au courant », explique Sabine, la mère de Jade, une ancienne élève. Un tandem qui se crée dès les premiers jours lors du barbecue annuel de rentrée, étape importante, selon le directeur.

    Une terre d’histoire

    Longtemps, les enfants du Cours Clovis se sont demandé ce que des Parisiens en costard venaient faire dans l’Aisne. La dévalorisation incite à penser qu’il n’y a rien à faire à La Fère, et pourtant… Les éducateurs s’entêtent à le répéter : « Il y a des choses fabuleuses dans ce coin de France, il faut juste que les élèves l’intègrent et cessent d’avoir honte de leur lieu de vie », nous explique le directeur. Force est de constater que le message est passé. Maolan, 8 ans, connaît aujourd’hui l’histoire des Mérovingiens par cœur et hésite à choisir son roi préféré entre Clovis et Dagobert. Sur la terre du premier roi de la dynastie, l’enracinement s’opère et entraîne un sentiment d’appartenance à tout ce qui peut ressembler à un groupe, une famille.

    En plus des classes réduites, les élèves de la primaire au collège sont divisés en équipe. Les troisièmes sont chefs et les quatrièmes seconds. Lors du rassemblement de lancement de journée, tous se tiennent en rectangle devant les enseignants et les éducateurs. Un cri par équipe, puis un cri d’école et la journée commence. S’il fallait détailler la pédagogie globale de l’établissement, Pierre-François Chanu répondrait : « On prend ce qui fonctionne, de l’école traditionnelle à la pédagogie de Maria Montessori, on crée autour de ce qui nous paraît être le mieux pour les enfants. » Quoi qu’il en soit, le scoutisme a pris sa place et a su inspirer le projet fraternel de la fondation.

    Mais cet esprit de camaraderie ne serait rien sans une once de compétition. Lors du déjeuner, deux filles de la même classe de quatrième débattent à table de qui, entre Jeanne d’Arc et Jeanne Hachette, est la plus “stylée”. Surprenant, jusqu’à ce qu’elles expliquent être chacune membre de l’une des deux équipes qui portent les noms respectifs des deux héroïnes. L’esprit de cocarde n’a pas d’échelle.

    Lorsqu’il s’agit de parler de leur établissement, les élèves n’hésitent pas à s’exprimer. « Cette école a changé ma vie » , nous dit Julie (le prénom a été modifié). Longtemps tétanisée par l’école et la prise de parole en public, la collégienne s’est finalement révélée lors de l’atelier d’art oratoire. Suffisant pour se sentir redevable envers l’établissement, et ses camarades de classe ne sauraient la contredire. Meilleur collège du monde pour certains, ou meilleur de France pour les plus mesurés. Avec le déclic vient la reconnaissance. Entre ceux qui avaient peur d’aller à l’école, ceux qui ne savaient pas lire à l’entrée au collège et ceux dont les anciens enseignants désespéraient de la progression, le Cours Clovis a su panser les plaies et protéger ses élèves du décrochage tant redouté.

    Du Lidl au château de la ville

    Plusieurs fois par semaine, un temps est consacré à un atelier bricolage pour permettre de prendre l’air. Les élèves troquent leurs uniformes pour le bleu de travail et rejoignent le château de La Fère. Moyen pour les adeptes du travail manuel de révéler leurs compétences et de dépoussiérer cet endroit qui a fait la fierté de la ville, lieu de naissance d’Antoine de Bourbon, père d’Henri IV, et ancienne école d’artillerie dans laquelle – selon le roman local transmis par Jean-Baptiste Nouailhac – Napoléon a fait ses classes. Seulement le plan Armées 2000 de l’ancien ministre de la Défense Jean-Pierre Chevènement a poussé les militaires à quitter leurs appartements à partir de 1993, date à laquelle le château perd petit à petit de son attrait, avant d’être finalement laissé à l’abandon à partir de 2012.

    Depuis sa fenêtre, Ginette, la sacristaine de la commune, voit le château renaître, elle qui est arrivée à La Fère en 1955 avec son époux. La ville était belle, les rues vivantes, les églises pleines. Le départ des militaires endort progressivement la commune dans la mollesse et le déclassement. Les commerces ferment et les gens s’en vont. « Ça a été un vrai désespoir pour nous de voir la ville se transformer, devenir triste, il n’y a plus d’animation », nous confie-t-elle, impatiente de voir des dizaines d’enfants en uniforme réveiller les murs des anciens appartements militaires de La Fère. Symbole de la réussite et de l’évolution de ce projet ambitieux, l’école y transférera bientôt ses locaux. Passer d’un vieux supermarché au château de Poudlard incarne bien la quête d’excellence du projet.

    À l’époque, les Laférois accouraient en bas de chez eux pour regarder les officiers en bel uniforme défiler dans les rues. Aujourd’hui, la ville cherche une nouvelle attraction et l’a peut-être trouvée. Le vendredi en fin d’après-midi, quand les enfants amènent les couleurs et entonnent la Marseillaise pour clore la semaine, il y a, de l’autre côté du portail du Lidl, des riverains qui s’arrêtent, s’étonnent et poursuivent leur route, et puis il y a ceux qui s’arrêtent et chantent avec eux.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Ces adolescentes afghanes déterminées à retourner en cours

    Publié le : 25/03/2022 - 15:12

    Virginie HERZ Suivre

    Les Taliban avaient assuré que les adolescentes reprendraient les cours au printemps. Mais le 23 mars, ils les ont renvoyées chez elles. Comment interpréter ce revirement ? Sept mois après la prise du pouvoir par les Taliban, quel est le sort des Afghanes ? Certaines continuent à revendiquer pour leurs droits, y compris des collégiennes.

    De retour de Kaboul, Solène Chalvon Fioriti, grande reporter qui est autrice de "La Femme qui s'est éveillée" (Flammarion), analyse ces mouvements de résistance et comment ils s'inscrivent dans une lignée féministe locale ces quarante dernières années.

    Au sommaire aussi : au Congo-Brazzaville, le parlement vote un projet de loi pour lutter contre les violences faites aux femmes. Ce texte condamne notamment le viol conjugal et protège le statut des veuves.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    BBC

    Russia hacked Ukrainian satellite communications, officials believe

    By Gordon CoreraSecurity correspondent, BBC News

    Russia is believed to have hacked US satellite communications provider Viasat on the day of its invasion of Ukraine.

    Western intelligence agencies have been investigating the incident and while they have not yet made a public accusation, they believe Russia was behind it.

    It appears to be the most significant cyber-attack linked to the conflict so far, affecting military, as well as government, communications.

    Overall though, Western officials say Ukraine has proved more resilient to cyber-attacks than many had expected.

    Western intelligence agencies are investigating the hacking of Viasat, which provides communications through a network of satellites.

    It appears to have been hit by a sophisticated cyber-attack that wiped devices on the day the invasion began.

    It also affected other countries in Europe, although not the UK.

    Viasat told the BBC that it was replacing some customers' modems but its core network infrastructure and the satellite itself were not damaged.

    "Viasat is actively working with distributors to restore service for those fixed broadband users in Europe impacted by this event," it said in a statement.

    The company did not say who it thought was behind the cyber-attack and said the US government would provide attribution in due course.

    Military doctrine

    "It looks like the clearest example of spill-over," said one official.

    Western officials believe this was almost certainly the work of Russia but have not yet assembled the evidence to make a public accusation.

    "Were it to be ultimately attributed to Russia, it would very much fit with what we expect them to do, which is use their cyber-capability to support their military campaign," said one Western official.

    They believe it fits closely into Russian military doctrine, in which cyber-attacks are used to support specific military objectives - in this case trying to sow confusion by disrupting Ukrainian command and control.

    In recent days, US cyber-authorities have warned that they are "aware of possible threats to US and international satellite communication networks", and America's FBI and Cybersecurity and Infrastructure Security Agency (Cisa) have urged providers to improve their security because of the continuing potential risks.

    Russia's military intelligence agency, the GRU, is thought to have been behind the Viasat hack, according to a report in the Washington Post.

    Other officials also say that the GRU has led in operations against Ukraine.

    Limited tech damage

    In the initial phases of the Russian invasion, many had predicted large-scale destructive cyber-activity from Moscow.

    Russian state hackers linked to the GRU in the past have managed to turn off the power for hundreds of thousands of Ukrainians. But nothing on this scale was seen.

    Western analysts believe there are several reasons for the absence of significant destructive attacks.

    Russia believed the government in Kyiv would be toppled quickly and a new pro-Moscow replacement would be put in place.

    In this scenario, destroying infrastructure would serve little purpose.

    Destructive cyber-attacks take time to prepare and Moscow's state hackers may also not have had sufficient notice since, like much of the military, they may not have known an invasion was being planned until the last minute.

    Another reason is that when it comes to a full military conflict, hard military power can be more reliable in destroying targets such as TV towers than cyber-attacks, which are not always guaranteed to work.

    But Western officials caution against the idea that there have not been cyber-attacks. They say that the Ukrainians may simply have been resilient to the attacks that did come their way.

    Ukraine resilience

    "We have seen broad targeting of Ukrainian networks and systems," one official said.

    "There was a significant amount of intent on the part of Russia to disrupt Ukrainian systems before the invasion," an official also noted.

    So-called "wiper" software was used to target government systems in January and February, just days before the invasion.

    But officials say they believe Ukrainian defences held up well against attacks, which came from several Russian state-linked groups.

    The experience of previous attacks may also have helped.

    "The Russians perhaps helped the Ukrainians get match fit," an official said.

    "Ukraine has done an incredible job of being resilient," said the official, adding that the country had received extensive support from the West, in terms of both government and private sector.

    Both US and UK cyber-intelligence officials have been working closely for a long period with Ukrainian counterparts, including in specific areas such as telecoms.

    "That's an area that they put a significant amount of effort into, and was supported by allies," officials said.

    There has been continued cyber-espionage in the conflict by both sides, officials say, particularly around intercepting communications and trying to locate and target individuals and military formations.

    'Possible activity'

    So far, there have also not been major cyber-attacks against the West from Moscow.

    One concern had been that Russia could retaliate for Western sanctions by launching cyber-attacks against the West, perhaps unleashing criminal gangs who use ransomware to lock businesses and organisations out of their systems.

    The White House did warn this week that it has seen intelligence of possible activity.

    However, it is not clear yet whether this is above the normal level of Russian cyber-activity that is happening all the time or whether it is an indication that Russia is preparing for something more serious.

    On Thursday, the US Department of Justice and UK Foreign Office also accused Russia's Security Service, the FSB, of hacking into energy providers between 2012 and 2018.

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    Valeurs Actuelles

    Le picard et le flamand pourront être enseignés dans les écoles des Hauts-de-France

    Moins connues que le breton ou le corse, le picard et le flamand occidental ont acquis leurs lettres de noblesse auprès de l’Éducation nationale, rapporte Le Parisien vendredi 21 janvier. Les deux langues régionales pourront donc désormais être enseignées dans les écoles des Hauts-de-France à partir de la rentrée prochaine. « C’est le résultat de dix-huit années de combat », se félicite auprès du quotidien Jean-Paul Couché, président de l’Institut de la langue régionale flamande (ILRF).

    La vraie langue des Ch’tis

    Le succès de Bienvenue chez les Ch’tis a pu faire oublier que l’on y parle en réalité le picard, avec quelques variantes. Ce patois est parlé dans presque tous les Hauts-de-France, à l’exception du Dunkerquois, soit un territoire habité par quelque six millions d’habitants. Le nombre de locuteurs est estimé à un million par l’Agence régionale de la langue picarde, ou Agince d’el région pour el langue picarde (ARLP). En France, la zone géographique de langue flamande est nettement plus petite et ne concerne « que » 800 000 personnes dans le nord-ouest de la région. Mais la langue étant parlée également en Belgique et aux Pays-Bas, le nombre de locuteurs est analogue.

    Reste désormais à mettre en place l’enseignement. « Nous demandons que des expérimentations soient menées à Aulnoy-lez-Valenciennes dans le Nord et à Roisel dans la Somme. Deux enseignants sont volontaires », explique au Parisien le directeur de l’ARLP. « Il s’agit maintenant de mettre au plus vite en place un conseil académique des langues régionales et une convention État-Région », juge de son côté Jean-Paul Couché.

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    L'Humanité

    Le début d'une ère de dangers stratégiques durables 

    Entretien

    Pour Philip Golub, professeur de relations internationales à l’Université américaine de Paris, la guerre en Ukraine signe le retour du monde du XIXe siècle sans centres d’autorités capables d’imprimer un ordre stable.

    Christophe Deroubaix

    Quelle analyse faites-vous de la situation du point de vue de la stratégie des États-Unis ?

    Vladimir Poutine a réussi cet exploit tout à fait extraordinaire de refonder l’unité de l’Occident et de l’alliance atlantique. L’invasion de l’Ukraine a cristallisé et reconsolidé l’alliance atlantique et l’OTAN, les deux, donc, aux niveaux politique et militaire. Alors que les deux rives de l’atlantique étaient en voie de se séparer de plus en plus profondément à la fois politiquement et idéologiquement au cours des dernières décennies, cette guerre créée une dynamique d’affrontement entre Est et Ouest, non pas idéologique comme du temps de la guerre froide entre communisme et capitalisme, mais en des termes de compétition politique et stratégique interétatique entre l’alliance atlantique et la Russie. On remarque une forme de prise conscience de la part des pays européens qui ont très peu contribué à leur propre défense ces dernières décennies de la nécessité d’augmenter significativement leurs budgets de défense ainsi qu’une demande de présence accrue, à la fois politique et militaire, des États-Unis sur le continent européen. Les résultats sont à contre-courant des tendances des dernières décennies.

    Pour ce qui est de Joe Biden, il a géré de façon prudente, agissant à la fois sur des leviers diplomatiques et de sanctions économiques, sans jamais dépasser les limites qui pourraient entraîner une confrontation directe. C’est une gestion diplomatique qui a été comprise en Europe comme un retour à une certaine fiabilité américaine.

    Existe-t-il un débat au sein des élites américaines sur le niveau de réponse à apporter à l’invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine ?

    Au niveau des institutions de sécurité, il y a une forme de consensus pour appliquer la pression de façon systématique mais toujours en deçà d’un palier qui entraînerait des dynamiques plus larges. Quelques voix minoritaires existent, surtout des élus républicains, qui réclament des mesures d’action militaire plus directe. Personne au sein des institutions de sécurité n’est favorable à ce genre de scénario. Ils estiment que choisir une voie de confrontation directe ferait potentiellement basculer dans une troisième guerre mondiale. Les principes de la dissuasion nucléaire sont en marche et, de ce point de vue, les évolutions dépendent plus des décisions prises à Moscou qu’à Washington. Le consensus aux États-Unis est de ne pas franchir de seuils décisifs.

    Le refus de s’engager militairement tient-il à l’héritage des guerres de Bush, et de l’opposition de l’opinion à de telles aventures, ou à la capacité nucléaire de la Russie ?

    Ce n’est pas en raison d’une défiance des Américains vis-à-vis des guerres que les États-Unis ont adopté cette position stratégique mais tout à fait exclusivement du fait de leur raisonnement en termes de potentiel d’escalade en cas d’affrontement plus large et direct. L’état-major américain estime que le danger serait que la Russie utilise les avantages comparatifs dont ils disposent, à savoir les armes nucléaires. C’est l’équilibre nucléaire qui préside aux décisions américaines de rester sous un certain seuil dans la manière dont ils gèrent ce conflit.

    Dans quelle mesure ce qui est en train de se dérouler en Europe va-t-il impacter le fameux « pivot asiatique » des États-Unis ?

    Ce qui se passe implique une certaine forme de recentrage vers la partie occidentale de l’Eurasie, donc le continent européen. Ce qui n’était pas désiré par les États-Unis du fait évidemment du défi plus grand constitué, à leurs yeux, par la montée en puissance de la Chine. La consolidation de l’alliance atlantique et de l’OTAN crée potentiellement les conditions de mise à l’épreuve de la Chine à l’avenir par le système atlantique tout entier. La crise actuelle démontre pour l’instant aux Européens que l’alliance américaine est indispensable dans un monde devenu de plus en plus anarchique, là où les Européens, sur les questions russe comme chinoise, étaient beaucoup plus orientés vers l’économie et le commerce.

    D’un côté, la situation pose problème aux États-Unis dans leur ambition d’orienter leurs énergies et les leurs moyens vers l’Asie-Pacifique. Mais, dans le même temps, cela crée pour eux des conditions politiques meilleures du point de vue de la construction politique occidentale vis-à-vis de la Chine. Par exemple, la situation montre que les sanctions économiques concentrées et d’une très grande ampleur peuvent faire énormément de mal à des grandes économies. En ce sens, je ne pense pas que cela remette en cause les grandes orientations états-uniennes en Asie-Pacifique et vis-à-vis de la Chine.

    Pour le dire d’une manière un peu triviale, c’est d’une certaine façon « tout bénéfice » pour la stratégie des États-Unis ?

    D’abord, la situation est très périlleuse et nous n’en connaissons pas l’issue. Disons que s’il n’y a pas une escalade au-delà d’un certain seuil, il est clair que, pour les États-Unis, ce que Poutine a initié représente une erreur stratégique de très grande envergure. Il est en train de construire ce qu’il voulait affaiblir. C’est son action mal pensée qui refonde l’unité atlantique. Pour les États-Unis, cela représente un gain au regard des divergences euro-américaines sur un certain nombre de sujets ces dernières années.

    Quelle analyse faites-vous du vote aux Nations Unis où un certain nombre de pays se sont démarqués ?

    En effet, trente-sept pays se sont abstenus, parmi lesquels l’Inde, l’Afrique du Sud ainsi qu’une quinzaine d’autres pays africains. Ce vote ne veut pas nécessairement signifier un soutien à l’invasion de l’Ukraine. Il dit que les gouvernements d’une part importante de la population mondiale ne souscrivent pas une lecture binaire à la fois du conflit et des relations internationales. Une partie importante du monde, que l’on appelait autrefois le monde en voie de développement, ne veut pas rentrer dans des logiques d’affrontement binaire ou dans un schéma de compréhension de ce qui vient de se passer comme étant réduisible à une lutte entre démocraties et autocraties. Cela pourra certes changer au gré de ce qui se passera sur le champ de bataille dans ce moment de tragédie historique.

    Cela dit aussi que les États-Unis ne dominent pas la politique internationale aujourd’hui. Ils ne se trouvent pas dans une position unipolaire comme ils l’ont été très brièvement et pas tout à fait entièrement à la fin de la guerre froide. Le monde a toujours été polycentrique et pluriel. L’apparente difficulté des États-Unis aujourd’hui à créer un ordre mondial reflète en fait une évolution historique évidente : que la puissance américaine n’est plus ce qu’elle était en 1991 ni en 1945. Ça, nous le savions déjà.

    Quel est le « nouveau » qui émerge de cette crise majeure donc ?

    L’environnement international est caractérisé aujourd’hui par un retour au XIXe siècle, à une anarchie, au sens littéral et étymologique, c’est-à-dire sans centres d’autorités capables d’imprimer un ordre stable. Cette situation d’anarchie implique nécessairement une remise en cause des conceptions libérales de la mondialisation qui ont eu cours depuis la fin de la guerre froide et qui se trouvaient déjà très fissurées ces dernières années. Le monde d’après, en supposant qu’il y ait un monde d’après, va être caractérisé par cette anarchie grandissante. On le voit dans la multiplication possible de conflits territoriaux et de possibles confrontations militaires. La Corée du Nord a profité de ce moment particulier pour lancer un missile balistique de portée plus longue que les missiles lancés précédemment. On le voit dans les fractures des flux internationaux et les déchirements des chaînes de productions transnationalisées. Nous sommes sortis du cadre d’une certaine forme de régulation du monde par à la fois la mondialisation économique et financière et la prédominance des logiques économiques sur les logiques politiques. Nous sommes de nouveau entrés dans une ère à la fois de rivalités, de compétitions et de dangers stratégiques durables.

    Guerre en Ukrainediplomatie
    France24 - World

    Tigray rebels commit to ‘cessation of hostilities’ after Ethiopia’s truce announcement

    Issued on: 25/03/2022 - 08:34Modified: 25/03/2022 - 08:36

    NEWS WIRES

    Tigrayan rebels agreed to a “cessation of hostilities” on Friday, a new turning point in the nearly 17-month war in northern Ethiopia following the government's announcement of an indefinite humanitarian truce a day earlier.

    The rebels said in a statement sent to AFP early Friday that they were "committed to implementing a cessation of hostilities effective immediately," and urged Ethiopian authorities to hasten delivery of emergency aid into Tigray, where hundreds of thousands face starvation.

    Since war broke out in November 2020, thousands have died, and many more have been forced to flee their homes as the conflict has expanded from Tigray to the neighbouring regions of Amhara and Afar.

    On Thursday, Prime Minister Abiy Ahmed's government declared a surprise truce, saying it hoped the move would ease humanitarian access to Tigray and "pave the way for the resolution of the conflict" in northern Ethiopia.

    It called on the Tigray People's Liberation Front (TPLF) to “desist from all acts of further aggression and withdraw from areas they have occupied in neighbouring regions.”

    The rebels in turn urged “the Ethiopian authorities to go beyond empty promises and take concrete steps to facilitate unfettered humanitarian access to Tigray.”

    The conflict erupted when Abiy sent troops into Tigray to topple the TPLF, the region's former ruling party, saying the move came in response to rebel attacks on army camps.

    Fighting has dragged on for over a year, triggering a humanitarian crisis, as accounts have emerged of mass rapes and massacres, with both sides accused of human rights violations.

    More than 400,000 people have been displaced in Tigray, according to the UN.

    The region has also been subject to what the UN says is a de facto blockade.

    The United States has accused Abiy's government of preventing aid from reaching those in need, while the authorities in turn have blamed the rebels for the obstruction.

    Nearly 40 percent of the people in Tigray, a region of six million people, face "an extreme lack of food", the UN said in January, with fuel shortages forcing aid workers to deliver medicines and other crucial supplies by foot.

    Ceasefire efforts

    Western nations have been urging both sides to agree to a ceasefire, with the United States, the European Union, the UK and Canada hailing the truce declaration.

    US Secretary of State Antony Blinken said the United States “urges all parties to build on this announcement to advance a negotiated and sustainable ceasefire, including necessary security arrangements.”

    “The #EU welcomes the declaration of a humanitarian truce by the Gov of #Ethiopia and the statement on cessation of hostilities by the Tigrayan Authorities”, the EU delegation to Ethiopia said on Twitter.

    Diplomats led by Olusegun Obasanjo, the African Union's special envoy for the Horn of Africa, have been trying for months to broker peace talks, with little evident progress so far.

    The government previously declared a “unilateral ceasefire” in Tigray in June last year, after the TPLF mounted a shock comeback and retook the region from federal forces before expanding into Amhara and Afar.

    But fighting intensified in the second half of 2021, with the rebels at one point claiming to be within 200 kilometres (125 miles) of the capital Addis Ababa, before reaching a stalemate.

    (AFP)

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    BBC

    1,000-year-old oaks used to create 'super forest'

    By Helen BriggsEnvironment correspondent

    Planting more trees is one of a combination of solutions to combating climate change, but some trees are far better than others. Which ones though? ​​Scientists have designed an experimental forest in England to work out the best formula for achieving ambitious tree planting targets.

    "They've lived for so long; just think what they've seen." Forester Nick Baimbridge is gazing fondly at a majestic oak that has stood for more than a thousand years. On this wintry afternoon, birds sing from lichen-covered branches and a deer runs through the undergrowth.

    There's a sense of timelessness about this medieval forest, which contains the greatest collection of ancient oak trees anywhere in Europe. Blenheim Palace, a few miles away across the park, is a mere youngster at 300 years old, quips Baimbridge, the head forester of the Blenheim Estate.

    Standing under one of the oldest trees, he can only speculate on the turns of history witnessed by this "old girl", whose genetic heritage is set to live on through acorns collected from the forest floor.

    The acorns, and the new generation of oaks they spawn, are crucial to the ambitions of an experimental "super forest" that is being planted where the rivers Dorn and Glyme wind their way through the Oxfordshire countryside.

    The forest is spread across nine new neighbouring woodlands with the first trees planted out this winter.

    The Blenheim Estate has received a government grant of about £1m to plant 270,000 trees in the nine new woodlands covering 1sq km (0.6 miles) in an inaugural scheme paying landowners to create forests with public access.

    The autumn of 2020 was a "mast year," when the oaks produced a bumper crop of acorns, and foresters picked them off the forest floor and took them to a tree nursery on the estate, where they were planted into pots and left to grow. "We put them in compost and just wait for them to do their thing," says Baimbridge.

    The saplings take several years to grow big enough to be planted out in the forest, but experts think it is worth the wait to harness the pedigree of the Blenheim oaks.

    These native oak trees, which can support hundreds of different species of insects, birds and fungi, will be needed in the race to reforest the UK. ​​Britain remains one of the least wooded parts of Europe, and while new trees are being planted, ancient woodland continues to be lost. The government needs to treble tree planting efforts to meet its goal of creating 30,000 hectares of new woodland every year in the UK by 2025.

    But it's not enough to randomly plant millions of trees; forests must be built to last, with a combination of species that will provide habitat for wildlife as well as absorbing carbon emissions.

    Despite the fervour for planting trees, scientists warn it's not a "silver bullet" for tackling climate change. If not done with utmost care, the rush to plant trees can harm biodiversity and block land needed for other essential functions, such as growing food. And natural woodlands that contain a mixture of native species are more resilient and better for wildlife than vast plantations made up of one type of tree.

    That's where this experimental super forest comes in to play. The ethos behind it is to develop a formula for planting woodlands that can soak up carbon emissions, provide space for nature and people, and yield timber that will help trees pay their way.

    The recipe they've come up with is to plant no less than 27 different types of tree, including conifers for absorbing carbon, a mixture of broad-leafed and native trees for biodiversity (the oaks are broad leafs), as well as trees that will supply valuable wood.

    Saplings from the ancient oaks will be planted on main paths and at entrances, and in clumps among the other native trees.

    The woodlands will be scientifically monitored to assess their effectiveness at removing carbon emissions, enhancing biodiversity, and cleaning up air and water.

    Oaks, hornbeams, limes, sycamore and other saplings are already in the ground, with the first phase of planting expected to be finished this month.

    You might want trees everywhere for absorbing carbon, but that comes at the expense of other functions of the land, says Dr Casey Ryan of the University of Edinburgh. "That can be because you need that land for something else - probably agriculture in many cases, and we need to feed the world at the same time."

    Kathy Willis, professor of biodiversity at the University of Oxford, has had oversight of the new woodlands. She says the Blenheim team has considered all aspects of "natural capital" - the Earth's natural assets - from reducing flood risk to providing a habitat for birds and bees. Trees "can do fantastic things for biodiversity, but also carbon drawdown," she says.

    It's not just the government that is funding these experimental woodlands. The Morgan Sindall Group, which builds homes, schools and retail premises, is a partner in the project. A construction company might seem like an unusual bedfellow given the sizeable carbon emissions arising from the construction industry, but many businesses are trying to be more green by choosing to offset carbon emissions that can't be reduced in any other way, through tree planting schemes.

    Graham Edgell of Morgan Sindall says the company wanted to "do the right thing" by creating woodlands in the UK with paths open to everybody. "It's not some gesture of writing a cheque and walking away; we're going to be with this woodland for 25 years as a minimum," he says.

    So how are the new woodlands getting on? We visit the first woodland taking shape on a windswept valley carved out by the River Dorn. Nathan Fall of forestry company, Nicholsons, leads us through rows of tiny saplings emerging on what was once arable land.

    England has been "woefully behind" on tree planting, he says, because of pressures on land. He hopes these woodlands will act as a template for future tree-planting efforts. "If we can say, look - there is a model that works both financially and from an asset value perspective, then this hopefully will encourage others to follow at scale."

    It is hard to imagine what this place will look like in a century, when the trees are fully grown. But that is not a problem for Fall, who, as a forester, is always planning for the next generation. Down near the river there is a natural amphitheatre shielded from the wind that is set to become the site of a forest school. And it's good to think that when the new Blenheim oaks have grown to full size, they will be here for tomorrow's children to admire.

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    Photographs by Phil Coomes

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    Eh bien non, le monde n’appartient pas à l’Occident

    Chronique

    Francis Wurtz

    Joe Biden et ses alliés, anglo-saxons comme européens, semblent se voir (presque) revenus aux lendemains de la chute de l’Union soviétique, quand le président Bush (senior) pouvait encore dire, dans son « discours sur l’état de l’Union » de janvier 1992 : « Grâce à Dieu, l’Amérique a gagné la guerre froide. Un monde jadis divisé en deux camps reconnaît aujourd’hui la supériorité d’une seule puissance : les États-Unis. »

    Certes, il y a aujourd’hui un gros caillou dans la chaussure des États-Unis. Il est économique plus que militaire : c’est cette insupportable épée de Damoclès de la puissance chinoise qui menace le « leadership » américain, l’enjeu stratégique numéro un pour Washington. Mais, par sa guerre d’agression contre l’Ukraine, Vladimir Poutine lui offre une occasion historique d’affaiblir lourdement l’autre éternel rival, la Russie, et permet à la coalition occidentale de revêtir la panoplie de défenseure du « monde libre », rassemblant, apparemment, derrière son étendard tous les pays en désaccord avec l’aventure sulfureuse du chef du Kremlin. Autrement dit, la quasi-totalité des nations du globe. Une aubaine stratégique inespérée pour « l’Amérique » et ses alliés. Et pourtant…

    L’analyse des votes de l’Assemblée générale des Nations unies, le 3 mars dernier, donne une image du monde beaucoup plus contrastée que celle d’une hégémonie sans partage de « la famille occidentale ». Rappelons que, si Moscou fut, légitimement, isolé dans ce vote, puisque seules la Biélorussie, l’Érythrée, la Syrie et la Corée du Nord approuvèrent sa stratégie en Ukraine, les Occidentaux ne furent pas plébiscités pour autant. Bien des pays, et non des moindres, n’entendent plus être soumis à un camp. Pas moins de 35 pays se sont, en effet, abstenus et 12 autres ne prirent pas part à ce fameux vote. Parmi ces récalcitrants, il y a la Chine, qui, bien qu’alliée de la Russie, souligne que « la crise ukrainienne n’est pas quelque chose que nous souhaitions voir venir », car « la guerre n’est dans l’intérêt de personne » et doit cesser au plus tôt. Il y a également l’Inde, qui, bien qu’alliée des États-Unis, n’a pas cédé à leurs (fortes) pressions et a refusé de s’aligner sur les positions occidentales. Il y a, enfin, 22 pays africains, dont le Sénégal qui, bien que réputé proche de la France sinon de l’Europe, a tenu à marquer sa différence.

    C’est que nombre de pays du Sud constatent chaque jour un peu plus que leurs intérêts bien compris sont les parents pauvres des stratégies des « grandes puissances » : l’ONU n’annonce-t-elle pas que la guerre russe contre l’Ukraine et la « guerre économique et financière totale contre la Russie » (Bruno Le Maire) risquent d’entraîner « une crise alimentaire mondiale », en particulier dans les pays les plus démunis ? Quant aux grands États « émergents », des voix fortes s’y élèvent en faveur de la mise en place d’un système financier et commercial international moins dépendant des instruments de la domination occidentale, comme le dollar ou le système de messagerie interbancaire Swift. Leur message est clair : notre opposition à la guerre russe ne fait pas de nous les obligés de l’Occident.

    la chronique de francis wurtzGuerre en UkraineRussieOnu
    BBC

    Celebration as the Oscars ceremony returns to Hollywood

    By Susan HornikBusiness reporter, Los Angeles

    "I'm so glad glamour is returning," says Hollywood hair colourist to the stars, Erick Orellana.

    Mr Orellana is referring to this year's Academy Awards ceremony, the Oscars, which will be back to its usual glitz and grand scale on Sunday.

    In 2021, the annual celebration of the movie industry had to be much more intimate and muted than usual because of the coronavirus pandemic.

    The ceremony was even moved out of the Hollywood area of Los Angeles. With less than 200 people able to attend it was a significantly smaller occasion, held eight miles away at Union Station in LA's Downtown. And there were no pre or after-show parties.

    However, this year it's a very different story.

    For 2022, the Oscars is back at the 3,400-people capacity Dolby Theatre, on Hollywood Boulevard, its home since 2002. And party planners are busily doing final preparations for tinseltown's biggest few days.

    Mr Orellana's clients include actors Kristin Wiig, Gal Gadot, Emma Roberts, and Chris Pine. He says it is great that awards season is returning to normal after "a really difficult two years".

    He adds: "Now that red carpet events like the Oscars are finally happening again, we are seeing much more business at the salon."

    Based at the Cristophe Salon, Beverly Hills, Mr Orellana has in recent weeks been inundated with calls and requests from "Hollywood publicists, event coordinators, planners, agents and managers".

    While the Oscars are obviously all about the film industry, the awards ceremony is also a key event and money earner for a host of other businesses in Hollywood - from Mr Orellana and fellow hair stylists, to fashion and jewellery designers, hotels, and catering firms.

    One such jewellery designer, Michael O'Connor, says the Oscars returning to normal is "a true celebration", after two years in which celebrities were not looking for new pieces because there were little or no in-person events for them to attend.

    He adds that the Oscars red carpet is a place where people like him can showcase their styling expertise, and work with fashion houses to create publicity opportunities.

    One aspect of the Oscars that always gets column inches is the free gift bags that the top nominees are given. A leading provider of these is a marketing company called Distinctive Assets, which, like the others, is not affiliated with the organisation behind the awards - the Academy of Motion Picture Arts and Sciences.

    For the past 20 years it has given its "Everyone Wins" goodie bags to the nominees in the acting, supporting acting, and directing categories, plus award presenters. The assorted contents of the bags are provided for free by companies and organisations chasing the publicity of the actors wearing, holding, or talking about their product or service.

    Distinctive Assets' founder and boss, Lash Fary, says that this year each recipient will get gifts worth a whopping $138,000 (£104,000).

    The very long list of items included ranges from a stay in a Scottish castle, to skincare products, books, "age-defying supplements", facial treatments, candles, a personal trainer, a year's supply of healthy meals, a hairbrush, popcorn, bath bombs, and even an inflatable orca or killer whale.

    This year's goodie bag is "particularly meaningful as we pay tribute to a milestone anniversary [the firm's 20th] and also celebrate the resilience of all involved after the challenges of the past two years," says Mr Fary, who is nicknamed the "sultan of swag".

    "Despite perpetual bad news globally, it's an important form of self-care to carve out a little room for the fun, festive, and fabulous."

    If nominated actors want to bag even more freebies during Oscars weekend then they can head over to a two-afternoon, invitation-only event held at the Beverly Wilshire hotel. Gavin Keilly, the boss of promotions firm GBK running the event, says each nominee is set to receive gifts totalling $85,000, including a luxury Swiss watch.

    While these freebies all sound delightful, there is of course only one thing that the Oscars nominees really want to pick-up - a winners' statuette. Officially known as the Academy Award of Merit, and one of the world's most recognisable trophies, they depict a gold-coloured knight.

    But where to take your statuette following the awards ceremony? To one of the exclusive after-show parties, of course. The official one, the Governors Ball, is back this year after being cancelled in 2021.

    Sequoia Productions' Cheryl Cecchetto, who has produced the ball for the past 32 years, says that she "missed it terribly last year".

    New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.

    She adds: "Even as the band strikes up and the champagne glasses are clinking, make no mistake that there are deals being made amongst all those gowns and tuxedos."

    Ana Martinez, vice president of the Hollywood Chamber of Commerce, is excited to see the Oscars back in the locality.

    "The chamber is thrilled that the Oscars are back in the area, as the show brings revenues to many restaurants, shops and hotels, as well as fashion houses," she says.

    Ms Martinez adds that the event attracts a great many tourists, who flock to see the red carpet rolled out outside the Dolby Theatre.

    One local attraction that benefits from this additional footfall is the Hollywood Museum. Its founder Donelle Dadigan says visitor numbers rise in the weeks leading up to the Oscars. "Movie fans have an insatiable need to learn more about their favourite films," she adds.

    A very short walk away from the Dolby Theatre is the historic Hollywood Roosevelt hotel, which hosted the first Academy Awards ceremony in 1929. This Sunday evening it is again holding its annual Oscars dinner and viewing party, at $300 a head.

    "This year's event is a celebration of both our legacy as the location of the first awards, and the return of one of Hollywood's most talked about parties," says the hotel's managing director, Don Jacinto.

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    France24 - World

    Romania's Iași pogrom, one of the worst massacres of Jews during World War II

    Issued on: 25/03/2022 - 13:25Modified: 25/03/2022 - 13:27

    During World War II, one of the worst massacres of the conflict took place in Eastern Europe, in Romania's second city of Iași. A tenth of the city's population – more than 13,000 people – was murdered in the space of a few days, simply because they were Jews. More than 80 years after the Iasi pogrom, most people in Romania know little about these atrocities, and the country's far-right party is gaining in strength – as are those who want to rewrite history. FRANCE 24's Nadia Blétry, Thierry Trelluyer and Ruth Michaelson report.

    The Holocaust saw the cold-blooded murder of 6 million Jews. The worst of the tragedy took place in eastern Europe: in Poland, Ukraine, Hungary and Romania. It's estimated that up to 380,000 Jews were killed in Romania: most by the police, but some by ordinary citizens, with the complicity of the dictatorship led by Ion Antonescu. One of the most violent episodes was the Iași pogrom in the summer of 1941.

    When Romania, an ally of the Third Reich, sent its army into neighbouring Moldova which was occupied by Soviet forces, the Soviets bombed the city in revenge. Iași was a cradle of several fascist and anti-Semitic movements and the Jewish population was immediately targeted in retaliation, accused of being Communist spies. The police then attacked and were joined by mobs taking up pickaxes and sticks. Many Jewish people were rounded up and shot dead at the police headquarters, or thrown into so-called death trains, where they were crammed one on top of the another in atrocious conditions – many dying of heat, hunger, thirst and suffocation. A tenth of the population of Iași – more than 13,000 people – was massacred in the space of just a few days.

    Beyond historians, most people in Romania know little about these atrocities. A law has just been passed to make the education of the Holocaust compulsory in schools, but it has not yet been implemented.   

    Meanwhile, the country's far-right party is gaining in strength and took almost 10 percent of the vote in December 2020 elections. Some are nostalgic for what is known as the "Greater Romania" of the interwar period. 

    Drone images: Octavian Coman

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    Belfast: The real people and streets behind Branagh’s film

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    This Sunday, Los Angeles will be the stage for the biggest and most prestigious event in Hollywood’s glitzy calendar – the Oscars.

    But there will be plenty of people in Northern Ireland keeping an eye on the results as Kenneth Branagh's film, Belfast, is nominated in seven categories.

    The film draws on the director’s working-class childhood during the late 1960s near the predominantly unionist Tiger's Bay area of north Belfast.

    But as well as the recent cinematic success, residents in Tiger's Bay have also been getting involved in the arts through a new theatre project.

    Green Shoot productions, a not-for-profit theatre company, is producing two plays in Tiger's Bay over the next two years.

    Video journalist: Niall McCracken

    New York Times - World

    The Academy Awards

    The saturday profile

    An Iranian Director’s Rule: ‘Always Focus on Ordinary People’

    Asghar Farhadi, who has won two Oscars, says stories about the rich and famous “are not part of my emotional bank.”

    Asghar Farhadi, the Iranian filmmaker, in West Hollywood, Calif., in January.Credit...Rozette Rago for The New York Times

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    By Farnaz Fassihi

    Asghar Farhadi made his first film at age 13, shot with an 8-millimeter camera, about two boys who agree to share an abandoned radio on alternate days, but who then discard it because neither can listen to their favorite nightly program.

    The film — which won him a new bicycle as a prize — is a story of children grappling with trivial challenges. But like all stories Mr. Farhadi has scripted and directed to wide acclaim as one of Iran’s pre-eminent filmmakers, it deployed the mundane to convey the profound.

    “It is very valuable for me to always focus on ordinary people,” Mr. Farhadi, who at 49 is a two-time Oscar winner, said in an interview from Los Angeles where he was visiting from his home base in Tehran. “I don’t think my work will ever be about people who are special or famous because they are not part of my emotional bank.”

    For the characters in that emotional bank, drawn largely from his own childhood, circumstance can turn a prized object into a useless annoyance. People struggle with painstaking decisions and intricate compromises, anticipating one outcome but facing an entirely different result. Individuals are nuanced, not easily categorized as saviors or villains.

    His most recent film, “A Hero,” which won the second-most prestigious prize at Cannes, integrates all these subthemes. Its ordinary characters are engulfed in chaos, suspense and thrill.

    After all, Mr. Farhadi is a child of a revolution that toppled the monarchy, instituted an Islamic theocracy and turned America into a political enemy. By the time he was 10, Iran was at war with Iraq and children were practicing bunker drills in elementary school.

    “Our childhood was at a time when we experienced a bomb exploding in our neighborhood,” he said. “This is something that won’t vanish from our memory, and it’ll influence us forever.”

    If Mr. Farhadi were to name his personal hero, it would be his grandfather with whom he spent most of his childhood. He was not highly educated but a gifted storyteller who gathered the family around to tell feel-good tales.

    Mr. Farhadi, the captive audience of his grandfather, wanted be like him. So, he made storytelling his profession.

    Explore the 2022 Academy Awards

    The 94th Academy Awards will be held on March 27 in Los Angeles.

    The protagonist in “A Hero” is a man jailed for financial debt and struggling with a moral dilemma that could secure his release. News coverage and social media buzz elevate him into an overnight hero for a good deed. But the same forces quickly tear him down when twists and half-truths emerge, casting doubt on his motive.

    Mr. Farhadi said the film examines why a society needs to make someone a hero. He wanted to show the flaws of idolizing a person and expecting others to follow. Time and insight will eventually bare the not-so perfect sides of a hero and the image will shatter, he said.

    If his films are meant as social and political commentary, “A Hero” delivers a daring takedown of the tendency among Iranians to revere religious and political figures as Godlike. Mr. Farhadi said this outcome was inevitable “when you are trying to tell a story that is as close as possible to real life.”

    Iranians still name their children after ancient literary heroes. Shia Islam, Iran’s dominant religion, is anchored on emulating religious clergy. The political structure of the country, from the Shahs to the current Supreme Leader, has centered on a cult of personality.

    “In a society saturated with slogans, this could happen,” said Mr. Farhadi. “We want to constantly create idols and, say, be like them. The core of it is wrong.” He added, “When we have heroes in society, we are basically escaping from our responsibilities.”

    Mr. Farhadi, who lives in Tehran with his wife and younger daughter, says he is at his creative best when working in his home country. But he is not indifferent to the suffering he witnesses. He said the anger brewing among Iranians is palpable and nobody is trying to address it.

    But at the same time, the younger generation of Iranians gives him hope, he said, because they ask questions and demand accountability.

    As a public figure with an international platform, Mr. Farhadi is pressured to take sides. He is mindful that navigating Iran’s political landscape requires a balancing act. If he keeps silent, he is criticized as a tool of the government. If he speaks too loudly, he could be banished to exile as other film directors have been.

    Government supporters accuse him of making films that show a negative side of Iran. Others criticize what they regard as his excessively bright portrayals.

    “For everything, not just for artists, for every aspect of Iranian life there is this polarization. It’s not very transparent, you say something, and they interpret it another way,” said Mr. Farhadi. “The question is raised, where does one stand?”

    Mr. Farhadi prefers to make statements through films, he said, because art is more enduring and impactful than passing comments. Occasionally, however, he just cannot hold his tongue.

    In November, Mr. Farhadi railed at the government in a long Instagram post that declared: “Let me say it clearly, I despise you.”

    He condemned factions that try to define him as a government-affiliated artist and said if that’s the perception, Iran should withdraw “A Hero” as its official entry for the Oscars. Iran did not. (The film made the initial Oscar list but was not nominated.)

    Our Reviews of the 10 Best-Picture Oscar Nominees

    “Belfast.” In this charming memoir, the director Kenneth Branagh recalls, through a rose-tinted lens and black-and-white photography, his working-class childhood in a turbulent Northern Ireland.

    “CODA.” A shy 17-year-old is the lone hearing member of her rambunctious family. As she confronts a newly awakened desire to sing, her efforts to share her musical talent with her deaf relatives are remarkably affecting.

    “Don’t Look Up.” Two astronomers discover a comet headed straight for Earth. When they pass along the bad news, the president of the United States has other things on her mind to pay attention to than the impending catastrophe.

    “Drive My Car.” A theater director grapples with the death of his wife, as he mounts a production of “Uncle Vanya.” A chauffeur assigned by the theater company ferries him to and from work while holding back vast emotional reserves of her own.

    “Dune.” In this adaptation of Frank Herbert’s science-fiction opus, the young scion of a noble family departs for a desert planet home to monstrous sandworms, enigmatic Bedouin-like inhabitants and an addictive, highly valuable resource called spice.

    “King Richard.” This two-for-one superhero origin story follows young Venus and Serena Williams in their ascent in women’s tennis, as they fulfill an ambition that their father had conceived before the two were born.

    “Licorice Pizza.” In Paul Thomas Anderson’s coming-of-age romance, a child performer who has hit maximum adolescent awkwardness is aging out of his professional niche. His encounter with 20-something Alana, whom he instantly falls for, gets the story’s juices going.

    “Nightmare Alley.” A grifter with empty pockets and a mysterious past joins the sleazoid world of 1930s back-road carnivals. He soon begins cycling through women, including a clairvoyant whose husband once had a successful mentalist act.

    “The Power of the Dog.” Phil Burbank has been playing cowboy his entire adult life, raising cattle on his family’s Montana ranch for decades. When his brother George marries a widow with a teenage son, a lifelong family dynamic is disrupted.

    “West Side Story.” Steven Spielberg’s remake of one of Broadway’s most celebrated musicals — a modern take on “Romeo and Juliet” — centers on the forbidden love between Tony and Maria, who are involved with two rival street gangs in Manhattan’s West Side in the 1950s.

    In 2017, Mr. Farhadi took a stand against former President Donald Trump’s travel ban policy, which affected Iranians, by boycotting the Academy Awards ceremony, where he won his second Oscar.

    Hamid Naficy, an emeritus professor at Northwestern University and a scholar of Iranian cinema and culture, said that while Mr. Farhadi is one of Iran’s most renowned filmmakers, he should not be expected to serve as a political ambassador.

    Mr. Farhadi’s contribution, Mr. Naficy said, was “to create a complex and thrilling and painful and joyful picture of a society that has had thousands of years of existence.”

    If Iranian filmmakers were to see their work as ambassadorial, he said, “it would be a kind of propaganda film for either side — pro-regime or anti-regime.”

    Mr. Farhadi was born in 1972 in Homayoun Shahr, a small town outside of Isfahan, to a middle-class family that owned a grocery store. He spent summers working at a local print shop framing and cutting photographs from customers’ camera rolls. When he was a teenager, he found a book about making films and wrote his first screenplay, about the radio. He made the short film with the support of a local government-sponsored cultural center.

    He moved to Tehran to attend university, majoring in theater and obtaining a master’s degree in stage design. Mr. Farhadi wrote screenplays for state television and radio before writing and directing his own films.

    In 2009, his film “About Elly” won best director at the Berlin film festival and best picture at the Tribeca film festival. In the world of global cinema, he attracted attention.

    He went on to win two Oscars in the category of best international feature for “A Separation” in 2012 and “The Salesman” in 2018. Mr. Farhadi now belongs to an elite club of just a handful of iconic directors — Federico Fellini, Ingmar Bergman — who have won multiple Oscars in the foreign film category.

    Despite all the accolades, Mr. Farhadi reminisces about the joy of seeing his first award, a beautiful bicycle placed onstage. He had attended the awards ceremony alone in Isfahan and worried how he would ride the bike home. Night had fallen and rain was pouring. Mr. Farhadi said he pedaled for two hours.

    When his father opened the door and saw him drenched and exhausted but proudly showing off his prize, he didn’t have the heart to scold him. He asked gently, “Was it worth it?”

    That question has preoccupied Mr. Farhadi as he reflects on his career.

    “I don’t want to say that I’m not happy about my path, but people who get successful in life make other sacrifices,” Mr. Farhadi said. “And sometimes you ask yourself, ‘Was it worth it?’”

    If he could ask his 13-year-old self now, with the hindsight of a celebrated director, Mr. Farhadi said, he would answer that “you didn’t have to work so hard, you didn’t have to start so early.”

    Cinema, he said, “isn’t all there is to life. I realized this a bit late.”

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    L'Humanité

    Comment les milliardaires russes contournent les sanctions

    Article

    De nombreuses sanctions ont été décrétées à l’égard de la Russie depuis le début de l’invasion de l’Ukraine. Notamment son exclusion du système bancaire international Swift et le gel des avoirs des oligarques. L’objectif d’affaiblir les nababs proches de Poutine atteint-t-il sa cible ?

    Vadim Kamenka

    Depuis l’offensive militaire du 24 février contre l’Ukraine, la Russie a essuyé un volet de sanctions occidentales. Celles-ci visent toutes les personnes impliquées dans le conflit : les députés, diverses entreprises, le système bancaire, le gel des avoirs russes et les milliardaires. Face à ce type d’actions, le pouvoir russe avait déjà anticipé un refuge financier : les cryptomonnaies (lire aussi nos pages « économie »). Cela devait permettre de contrer la chute du rouble (– 51 % depuis le 1er janvier) et l’extraterritorialité du droit américain avec le dollar. En février, le ministre des Finances, Anton Silouanov, a établi une réglementation autorisant l’usage des cryptomonnaies.

    Enquête. Poutine & associés : le business russe des oligarques français

    Face à l’interdiction de toute transaction avec la banque centrale russe décrétée par les États-Unis, l’Union européenne, et d’autres pays, et le gel de tous ses actifs en devises, l’institution a décrété que les particuliers russes ne pourront plus acheter de devises étrangères. Dans les divers Émirats du golfe, les entreprises de cryptomonnaies ont donc été inondées de demandes de transfert d’argent de plusieurs milliards de dollars en monnaie virtuelle de la part de milliardaires Russes cherchant un refuge pour leur fortune. Les oligarques y transféreraient leurs fonds ou achètent des roubles numériques, pour se servir de leur argent dans les pays où leur présence n’est pas encore interdite : Chypre, Turquie, Géorgie, Serbie, Arménie…

    Un système alternatif à Swift

    Mais le plus important reste la coopération avec la Chine et la création en 2014 d’un système alternatif à Swift. Des partenariats bancaires ont également été lancés avec China UnionPay. Ce système qui est accepté dans 180 pays, couplé au réseau russe Mir datant de 2015, permet de contourner l’interdiction de Visa, Mastercard, American Express, PayPal. L’équivalent de 160 milliards de dollars serait ainsi accessible en Chine. L’or et les métaux précieux sont devenus pour les oligarques et le gouvernement russe l’autre valeur refuge, une manne estimée comme les cinquièmes réserves les plus importantes au monde.

    Les sanctions sont devenues l’une des principales armes de la diplomatie américaine ces dernières décennies : Cuba, Iran, Venezuela, Russie. Et les banques ont dû s’y plier après avoir subi des amendes considérables (Crédit suisse en 2009, BNP Paribas en 2014, Standard Chartered en 2019) pour avoir violé les mesures imposées par les États-Unis. En Suisse, où résident un certain nombre de milliardaires russes ayant la double nationalité, les banques n’ont appliqué que partiellement cette décision.

    « L’Occident essaie de briser notre société en spéculant sur les pertes militaires et sur les effets des sanctions, de provoquer une opposition civique en Russie en utilisant sa cinquième colonne. Mais chaque peuple, le peuple russe tout particulièrement, pourra toujours reconnaître la racaille et les traîtres, les recracher comme on recracherait une mouche entrée dans notre bouche », a lancé Vladimir Poutine. Les oligarques dont l’avenir et les richesses dépendent du président russe sont prévenus. Le pouvoir fait le choix de la radicalisation. Mais selon Nadejda Prousentkova, journaliste à « Novaïa Gazeta », « les sanctions prises contre la Russie frappent les citoyens russes et non pas les autorités ou les plus riches, qui les contournent ».

    RussieoligarquesGuerre en Ukraine
    France24 - Monde

    Mondial-2022 - zone Afrique : l'Algérie prend une option en surprenant le Cameroun chez lui

    Publié le : 25/03/2022 - 20:03Modifié le : 25/03/2022 - 20:12

    Romain HOUEIX Suivre

    L'Algérie voulait se racheter lors de ces barrages pour le Mondial-2022 après une CAN ratée. Élimination précoce à moitié pardonnée donc, puisque les hommes de Belmadi ont vaincu le Cameroun au stade de Japoma de Douala où ils ont échoué deux mois plus tôt (0-1). Reste à confirmer au match retour. 

    L'exorcisme se passe bien pour l'Algérie. Deux mois après leur piteuse élimination de la CAN-2022, les Fennecs de Djamel Belmadi ont vaincu leurs démons en remportant la victoire face au Cameroun de Rigobert Song à Douala, le lieu même de leur triste sortie de piste.

    Pourtant, en début de match, l'Algérie était apparue comme tétanisée en revenant au stade Japoma. Le Cameroun fait le jeu, et Toko Ekambi tente sa chance de loin et oblige M'Bohli à la parade (5e). Puis, Vincent Aboubakar est trouvé dans la surface et parvient à trouver un angle de frappe. Le tir passe à côté (6e).

    Islam Slimani, meilleur Algérien

    L'Algérie réagit grâce à Slimani. L'ancien Lyonnais chipe le ballon dans les pieds de Ngadeu, puis file au but avant de lancer une grosse frappe ? Onana réalise un superbe arrêt (13e). Sur le corner qui suit, deux Algériens se télescopent et le Cameroun amorcent un contre à 4 contre 2. Mais le coup est mal joué.

    Après cette séquence, les débats s'équilibrent. Les Lions indomptables monopolisent le ballon, mais ne trouvent pas d'espace dans le bloc algérien. Les attaques manquent cependant de tranchant, à l'image de cette percée solitaire de Toko-Ekambi (31e) ou d'un centre raté de Jean Onana (35e).

    🇨🇲🇩🇿⏱️ 43' BUUUUUUUUUUUUR ISLAM SLIMANI !!!!!!!! CAMEROUN 0-1 ALGERIE #CMRALG #TeamDZ pic.twitter.com/qjX5OKWV5E

    March 25, 2022

     

    Les Fennecs en profitent pour surprendre les locaux avant la mi-temps. Sur un coup franc du néo-Brestois Belaili, Islam Slimani s'élève le plus haut et place un coup de tête surpuissant sous la barre d'André Onana (40e, 0-1).

    Interruption burlesque du match à cause des projecteurs

    Au retour des vestiaires, une péripétie va entacher le bon déroule de la rencontre. Une panne de projecteurs dans ce stade, livré spécialement pour la CAN-2022 interrompt le match. Il faudra attendre sept longues minutes pour que le match reprenne sur un rythme haché.

    L'extinction des feux a également fait disparaître toute créativité. Le Cameroun est en manque d'idées, l'Algérie bien en place et les minutes filent, sans réelles actions à proximité des cages. Belmadi semble heureux de conserver le score et fait sortir son atout-maître Riyad Mahrez.

    Sur un corner de Karl Toko Ekambi tiré de la gauche vers la droite, le ballon navigue dans la surface de réparation algérienne. Rais M'Bolhi effectue une sortie compliquée, avant de finir par se saisir du ballon (80e). Il bloque ensuite une frappe lointaine de l'ancien Lyonnais. Les supporters camerounais poussent leur équipe, mais l'Algérie fait bloc. Et, après onze minutes d'arrêts de jeu, la victoire est bien pour cette dernière.

    Avant le match retour disputé chez eux, les Algériens ont donc remporté une victoire décisive dans la course au Qatar. Les Fennecs sont de retour au plus haut niveau africain. La preuve : les Camerounais n'avaient plus perdu à domicile depuis 1998.

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    Mondial-2022 - zone Afrique : le Maroc arrache le match nul sur la pelouse de la RD Congo

    ZONE AFRIQUE

    Mondial-2022 : Algérie, Maroc et Tunisie prennent l'avantage, le Sénégal devra réagir

    ZONE AFRIQUE

    Mondial-2022 : l'Algérie, en quête de rachat, défie le Cameroun version Song

    L'Humanité

    Alternatives et service public ferroviaire

    Tribune

    Membres de la Convergence nationale rail

    Pour fêter dix ans de défense et de promotion du service public ferroviaire, la Convergence nationale rail (CNR) organise un colloque, le 26 mars, à Paris. Dans un contexte de guerre sur le sol européen et de campagne électorale en France, deux événements lourds d’enjeux, les participants-es au colloque prendront le temps d’évoquer la situation du service public ferroviaire et, au-delà, et de dégager des propositions et stratégies alternatives aux politiques libérales qui n’ont de cesse de démanteler le bien commun pour faire le lit des intérêts privés.

    De ce point de vue, au moment où plusieurs pays en Europe remettent en cause le dogme de l’ouverture à la concurrence des activités ferroviaires en reprenant leur gestion sous maîtrise publique, en France on pousse les feux de la libéralisation en faisant « ruisseler » en abondance l’argent public pour tenter de démontrer que la concurrence, ça marche ! C’est ce qui s’est passé en région Paca, où la droite a attribué à Transdev l’exploitation pour dix, voire douze ans, de la ligne ferroviaire Marseille-Nice, qui représente 10 % des trafics et 34 % des recettes. En Bourgogne-Franche-Comté, les élus PS et EELV ont décidé de mettre toutes les circulations ferroviaires en appels d’offres.

    En Île-de-France, pour favoriser l’arrivée de la concurrence privée à coups d’appels d’offres, Valérie Pécresse, présidente de la région, engage la mise en concurrence du réseau bus de la RATP pour commencer et ensuite celle des autres activités, SNCF compris (RER, métro, tramways, transiliens, trams-trains…). C’est là une démarche éminemment idéologique et dogmatique que la CNR, avec d’autres forces, combat !

    De son côté, la SNCF n’est pas en reste, puisque, dans le cadre d’une politique nationale de dépeçage du service public ferroviaire en Île-de-France, en appui de « plans de restructuration », elle entend fermer ou réduire les horaires d’ouverture des guichets dans 130 gares, menaçant de suppression 500 emplois de cheminots. Et pour justifier l’injustifiable, la directrice de SNCF-Transilien ose expliquer que c’est pour prendre en compte « les nouveaux comportements » des usagers, qui, dit-elle, toute honte bue, seraient à 98 % connectés à Internet ! A contrario de ce qu’avance la Défenseure des droits dans son récent rapport, qui affiche que 13 millions de personnes sont en difficulté avec le numérique, une personne sur cinq n’a pas d’ordinateur, ni tablette chez elle et un jeune sur quatre âgé de 18 à 24 ans dit avoir du mal à faire des démarches en ligne.

    Face à cette politique de déshumanisation, de discrimination, de rupture d’égalité d’accès et de traitement des usagers, la Convergence nationale rail a déposé deux recours contre la SNCF au tribunal administratif de Montreuil.

    Le colloque sera l’occasion de mettre en exergue l’urgence qu’il y a à développer le transport de marchandises par train, plaçant celui-ci au cœur de la transition écologique. A fortiori quand l’Ademe confirme que, avec seulement 10 % de report de la route vers le train, c’est 500 fois moins de CO2 sur le territoire !

    Autour de trois tables rondes, associations, syndicalistes, élus-es, ONG, experts, directions confronteront leurs analyses en ayant comme objectif de renforcer les convergences d’intérêts et d’actions aux fins de redonner de belles couleurs au service public ferroviaire, au service public !

    transport ferroviaire
    France24 - Monde

    Mondial-2022 - zone Afrique : le Maroc arrache le match nul sur la pelouse de la RD Congo

    Publié le : 25/03/2022 - 17:57

    Romain HOUEIX Suivre

    Après être passé à côté de sa première mi-temps, le Maroc a finalement arraché le match nul lors du match aller de son barrage pour le Mondial-2022 face à la RD Congo (1-1). Wissa a marqué pour les Léopards, tandis que Tissoudali a remis les Lions de l'Atlas dans le droit chemin

    Vahid Halilhodzic doit respirer. Le sélectionneur du Maroc a vu ses hommes passer à côté de leur match aller face à la RD Congo, ratant même un penalty, avant d'arracher finalement le match nul (1-1). Ce but inscrit à l'extérieur risque de compter dans la course au Mondial-2022.

    Sur la pelouse des Léopards, le Maroc avait pourtant pris initialement le match en main, grâce à un fort pressing qui gardent les Congolais dans leur moitié de terrain. Les locaux résistent patiemment, grâce à la défense compacte par l'Argentin Hector Cuper.

    À contre-courant du match, la RD Congo ouvre le score. Wissa est servi côté gauche, il rentre et enroule sa frappe. Le ballon de l'ancien Lorientais est contré par la tête de Saïss et trompe Bounou (12e, 1-0).

    🇨🇩 RD Congo 1 - 0 Maroc 🇲🇦Yoane Wissa ouvre le score pour la RD Congo face au Maroc !📲💻 Suivez le direct > https://t.co/03NjwkQoUt#lequipeFOOT #CODMAR pic.twitter.com/bDdcGfE6e6

    March 25, 2022

    Un but qui met un coup sur la tête des Lions de l'Atlas. Les duels sont remportés par le Congo qui joue crânement sa chance. À l'image de ce centre/tir d'Amale qui manque de lober de Bounou (27e). Quelques instants plus tard, Bakambu mange la feuille de match seul devant le but sur un centre de Wissa en raison d'un retour in extremis du Rennais Nayef Aguerd (29e).

    Le Maroc reste amorphe à l'exception d'une bonne tête d'El Nesyri sur un centre d'Hakimi en fin de mi-temps (45e).

    La réaction vient au retour des vestiaires avec le réveil de l'attaquant Ryan Mmaee. Sur un premier corner, sa tête est repoussée (53e). Sur le second, son frère Samy Mmaee, voit sa tête touchée de la main par Bakambu. Mais son petit frère manque le penalty (55e).

    Bakambu profite ensuite d'une mauvaise relance de Nayef Aguerd pour récupérer le ballon et centre pour Mbokani au deuxième poteau qui ne peut redresser sa reprise (60e). 

    Saiss mérite sa statue. Il a fait basculer ce match ! #RDCMAR

    March 25, 2022

    Le match bascule lors d'une minute totalement folle. Aguerd neutralise in extremis Bakambu lancé vers le but. Sur la contre-attaque, El Kaabi est trouvé dans le dos de la défense et sert en première intention l'entrant Tissoudali. Ce dernier reprend de volée et terrasse le gardien congolais (76e, 1-1).

    Le Maroc peut savourer, mais la RD Congo ne se rend pas aussi facilement. Il faut tout le talent de Bounou pour s'interposer sur la tête puissante de Ben Malongo (80e). Le Maroc s'affaire à conserver ce résultat précieux qui perd même Muzinga à cause d'un deuxième carton rouge, à la suite d'un tacle en retard sur Hakimi.

    Avec ce match nul et un but inscrit à l'extérieur, le Maroc est désormais dans un fauteuil avant le match retour à Rabat. Cependant, les Léopards peuvent encore croire à leur première Coupe du monde depuis 1974.

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    Mondial-2022 : Algérie, Maroc et Tunisie prennent l'avantage, le Sénégal devra réagir

    ZONE AMSUD

    Mondial-2022 : l'Équateur et l'Uruguay qualifiés, le Chili laminé par le Brésil de Neymar

    New York Times - World

    A Black Iraqi’s Sudden Career in TV News: ‘They Wanted to See All Colors’

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    Randa Abd Al-Aziz was joking with friends in a Baghdad cafe when she got a surprise job offer: broadcasting the news in Iraq, whose Black citizens have little media presence and even less power.

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    By Jane Arraf

    BAGHDAD — Randa Abd Al-Aziz was relaxing in a Baghdad cafe, making her friends laugh by reading a cosmetics pamphlet aloud in classical Arabic, the exaggeratedly formal language of speeches, official decrees — and TV anchors.

    Overheard by a talent scout, Ms. Abd Al-Aziz soon got a totally unexpected and life-changing offer: How would she feel about reading the news on television?

    Ms. Abd Al-Aziz recounted the story of her discovery as she was getting ready for a recent broadcast. She tilted her face so a makeup artist could apply the armor-like layer of foundation and eye makeup that transforms what she describes as her “baby face” into that of a sophisticated anchorwoman, one who is not just presenting the news but also making Iraqi history.

    Ms. Abd Al-Aziz, 25, is the first Black Iraqi employed on air at the state television’s news and information channels at least since the United States toppled Saddam Hussein almost two decades ago. (TV executives said they believed there had been no Black state TV anchors during Hussein’s decades-long rule, either.)

    “I thought it would just be for a few days and they will see it won’t work and I will leave,” said Ms. Abd al-Aziz, who had no prior TV experience and only a passing curiosity about the news media. She brought her mother to the initial meeting with the network.

    Ms. Abd al-Aziz’s journey from a cafe to the anchor chair was a hard road, with more than six months of 10-hour days of voice lessons and an immersion into Iraqi and regional politics, topics in which she previously had zero interest.

    “I worked on it. I worked on my voice, took time to follow the news,” she said, adding that she learned from every negative comment her tutors gave her. “This is what made me progress.”

    On a recent morning, she arrived early at the studio, picking up her scripts for the main noon newscast and reading them over before she slid with obvious confidence into a chair in front of a teleprompter.

    The ease she feels now is a far cry from her first live bulletin in September when she said she was frozen with fear.

    “I didn’t make a single mistake but when I got off air I burst into tears,” she said.

    Her hiring last year came after a nationwide search by the head of state media, who added her to the network’s roster of about 100 news anchors, correspondents and show hosts.

    “We have in Iraq at least 1.5 million African-Iraqis,” said Nabil Jasim, 51, the president of the Iraqi Media Network. “They need to see themselves reflected on TV.”

    Her hiring both shocked and bothered a few network employees and viewers, Mr. Jasim said, a negative response that highlights the deeply entrenched racism in Iraq, a country with about 40 million people.

    In the country’s tribal-dominated political system, Black Iraqis have essentially no political representation. Iraq’s Parliament does not have a single Black lawmaker. There are almost no senior Black officials in government ministries. As in other Arab countries, many Iraqis casually use racial slurs.

    Most members of Iraq’s Black community are descendants of enslaved East Africans brought to the southern coast of Iraq beginning in the ninth century, a slave trade that lasted more than 1,000 years and that ended in some Arab countries just decades ago.

    In Iraq, the slave labor was concentrated in the south, where there was backbreaking work in salt fields and date plantations. Most of Iraq’s Black population still lives in the county’s south in intense poverty and with little formal education.

    Ms. Abd Al-Aziz’s background is atypical for a Black Iraqi: She grew up in a middle-class family in Baghdad, where her late father was a businessman and her mother now owns a stationery shop. Ms. Abd Al-Aziz earned a degree in agricultural economics and was working in an import distribution business when the network approached her.

    Even though she was hesitant, the recruiter convinced her to take the chance.

    “He told me there’s an experiment, that they wanted to see all colors on Iraqiya TV,” Ms. Abd Al-Aziz said, referring to the state broadcaster, which a Baghdad University poll found to be the most widely watched of Iraqi networks. The network has Turkmen and Kurdish and Syriac channels, in addition to its mainly Arabic-language programming.

    Ms. Abd Al-Aziz said she first had to persuade her mother to agree, and then she accepted the offer, thinking she might last a week before the network realized she couldn’t do it.

    “At the beginning they said, ‘There is no hope for her,’” said Mr. Jasim, describing the reaction of producers assigned to work with her. “I said, ‘Just put her in front of the camera and leave the rest to us.’”

    In a profession that relies heavily on physical appearance, he was sure Ms. Abd Al-Aziz had the right look for television. And the networks’ producers came to agree with their boss: The camera loves her.

    When Black Iraqis do appear on television, it is usually as musicians, dancers or in comedic roles. Mr. Jasim said he wanted to dispel those stereotypes and was considering a political program for Ms. Abd al-Aziz to host.

    While the Black Lives Matter movement has spread across much of the world, Iraq has only a nascent Black rights movement.

    There is no consensus among Black Iraqis even of what to call themselves. Some reject the terms Black or African-Iraqi as divisive. Many have settled on the Arabic term “asmar,” or dark-skinned.

    Asked what she considers the best term, Ms. Abd Al-Aziz said, simply: “Iraqi.”

    “Iraq is diversity. We have more than one origin. Your nationality is enough,” she said.

    Ms. Abd Al-Aziz was the only Black student in her class at high school, but she said she did not feel a lack of opportunities growing up. Asked about the discrimination faced by the broader Black community in Iraq, she said she did not yet know enough to feel comfortable commenting.

    “I like to talk only about what I have witnessed myself,” she said. But, she added, she was determined to learn more.

    “Before, I had no interest in the political reality,” she said. Now, she is asking questions about race and power in Iraq.

    She said some of her Arab friends use skin-whitening creams and have suggested she do so as well.

    “I always say love yourself. This is me and this is my color, and if you have any questions about it, ask God,” she said.

    If Ms. Abd Al-Aziz has not felt blocked by racism, it has held back hundreds of thousands of other Iraqis.

    Slavery was officially abolished in Iraq in 1924; in Saudi Arabia, it was 1962. In Oman slavery was legal until 1970. Across the Arab world, Black people are still commonly referred to as “abeed,” meaning slaves.

    While the word also refers to servants of God and is part of many Muslim names, its use to describe a Black person is offensive.

    “Other Iraqis deal with us as if we are still slaves,” said Abdul Hussein Abdul Razzak, a Black journalist and the co-founder of the Free Iraqis Movement, an association founded in 2017 to defend the rights of Black Iraqis.

    Despite years of writing for government newspapers as a freelancer, Mr. Abdul Razzak, 64, said he had never been employed by any of them.

    “I am a good journalist but no one ever gave me a chance to work,” he said.

    Black rights advocates say many Black students drop out of school because of bullying by students and teachers. A survey in 2011 reported illiteracy rates among Black Iraqis at 80 percent, a figure more than twice as high as the national average, and believed to be largely unchanged since then.

    “My aunt could not read or write but she used to tell me that our school diplomas would be the weapons in our hands,” said Thawra Youssif, a Black Iraqi who lives in Basra.

    Ms. Youssif, 62, who has a doctorate in theater, said she is one of only a handful of Black Iraqis in Basra, Iraq’s second-largest city, with a postgraduate degree.

    “If you asked them about Malcolm X, no one will know him,” she said. “If you cannot read, you cannot search the internet to know your roots. My people need to be educated to overcome the legacy of enslavement.”

    Having mastered television, Ms. Abd Al-Aziz said she is now slowly growing into the idea of being a role model who could inspire Black Iraqis.

    “I am trying to demonstrate that my example can be a hope for everyone,” she said. “That the color of our skin will not stop us.”

    Nermeen al-Mufti contributed reporting.

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    France24 - Monde

    MMA : la Française Manon Fiorot, une "bête" lancée à la conquête du top 10 de l'UFC

    Publié le : 25/03/2022 - 07:29

    Romain HOUEIX Suivre

    La plus illustre représentante française en MMA sera dans la cage samedi pour son quatrième combat à l'UFC. Une nouvelle étape dans l'ascension de cette combattante hors pair, qui a roulé sa bosse en Afrique du Sud et aux Émirats arabes unis avant d'avoir sa chance dans la plus prestigieuse ligue d'arts martiaux mixtes.

    Manon Fiorot n'est pas du genre à user son adversaire pour gagner aux points. Elle aime plutôt gagner aux poings, en mettant son concurrent K.-O. Samedi 26 mars, elle affronte Jennifer Maia à l'occasion de son quatrième combat à l'UFC, la plus prestigieuse ligue d'arts martiaux mixtes (MMA) au monde. Une victoire lui permettrait d'entrer dans le top 10 et de faire un pas supplémentaire vers la ceinture de championne du monde poids mouches.

    La Française de 31 ans est une touche-à-tout du sport. Ses premières amours ont été le karaté, qu'elle a commencé à l'âge de 7 ans, puis le snowboard, qu'elle pratique dans une filière sport-études. Une discipline dont elle devient même championne de France avant de revenir sur le tatami. Là encore, elle enchaîne les performances et rejoint l'équipe de France. Mais une grave blessure aux ligaments croisés la fait encore changer de voie.

    Karaté, kick-boxing, muay-thaï, MMA…

    "J'en avais marre du karaté. Dans ma salle, il y avait aussi des cours de kick-boxing. J'ai débuté et j'ai commencé les compétitions. Résultat : 15 combats et 15 victoires", se souvient-elle, interrogée par France 24. Elle se tourne aussi vers le muay-thaï. Dans cette discipline, elle décroche à deux reprises le titre de championne de France, avec douze victoires en autant de combats.

    >> À lire aussi Francis Ngannou, ancien sans-papiers à Paris devenu star mondiale de MMA

    Elle s'intéresse alors au MMA et entre dans la cage. L'apprentissage de l'octogone est difficile lors de son premier combat au championnat amateur de Las Vegas de 2016. "Ma toute première compétition se passe mal car je perds au premier tour. La fille m'emmène au sol et à la lutte. Je n'étais pas prête à cet aspect", relate-t-elle six ans après.

    Mais la jeune femme n'est pas du genre à abandonner. Alors que jusqu'ici, elle s'entraînait de manière désordonnée – individuellement dans chaque discipline –, elle rejoint un club de MMA, la Boxing Squad de Nice. Les entraîneurs l'aident à hausser son niveau. Un an après, elle prend sa revanche et devient championne du monde amateur.

    La téléréalité pour devenir pro

    Elle envisage alors de passer pro. Son entraîneur lui présente une opportunité pour le moins originale : participer à une émission de téléréalité sud-africaine dont la gagnante remporte un contrat pro dans l'Extreme Fighting Championship, la principale ligue de MMA d'Afrique.

    "On savait qu'il y avait une passerelle vers l'UFC. Tous les champions de ce circuit ont eu leur chance. L'expérience était cependant assez difficile. Mon manager avait un peu menti sur mon aisance en anglais et mon poids", confie Manon Fiorot.

    Son entraîneur s'attèle à calmer les producteurs en les enjoignant d'attendre le premier combat. À raison, car la magie opère. "Je gagne mon combat par K.-O. C'était le premier de l'émission et les autres combats avaient été assez ennuyeux", raconte Manon Fiorot. Ensuite, elle trace son chemin, remporte aisément l'émission et se voit offrir l'opportunité de se battre pour la ceinture face à Amanda Lino, la championne, en décembre 2019.

    "Elle était chez elle. Il y avait une grosse pression. C'était un énorme stade rempli, acquis à sa cause. Elle était invaincue et c'était mon premier combat en format 5x5 minutes", se souvient Manon Fiorot. "Pourtant, j'ai l'impression de survoler le combat. Je prends énormément de plaisir. Je ne perds aucun échange. À la fin, il n'y a pas de K.-O. mais la décision est unanime en ma faveur."

    Alors que Manon Fiorot doit défendre sa ceinture, le Covid-19 frappe la planète et met à l'arrêt le sport à l'arrêt. Tout le sport ? Non. L'UAE Warriors, la ligue des Émirats arabes unis, continue. L'entraîneur de la Française l'encourage à changer de crèmerie pour continuer son ascension. Elle y remporte trois combats, dont la ceinture des poids mouches en novembre 2020. Elle devient la première détentrice de la ceinture féminine – qui n'existait pas auparavant.

    "J'avais donc deux ceintures. On savait que l'UFC allait m'inviter. Mon entraîneur m'a alors dit 'tiens-toi prête', car souvent ça marche ainsi. On remplace au pied levé un absent sur un combat", explique la combattante.

    Une bête en cage

    Son passé multisports constitue un de ses atouts pour sa carrière de combattante. Manon Fiorot dit avoir gardé le meilleur de chaque discipline. Du karaté, elle a conservé un jeu de jambes impeccable, tout en vitesse et en puissance, ainsi que l'approche stratégique de cet art martial : savoir toucher sans être touchée. 

    "J'ai gardé le timing et la vitesse du karaté. Au début, ça a quand même été assez compliqué. Car avec la lutte, on ne peut pas avoir la même distance qu'au karaté", explique-t-elle. "J'ai beaucoup travaillé sur la boxe anglaise, le fait de combattre de manière plus rapprochée. Mon entraîneur m'a fait progresser là-dessus ainsi que sur la lutte."

    Même son interlude en snowboard lui est utile. Dans Ouest-France, elle explique ainsi que la discipline lui a enseigné une certaine créativité, qui lui permet encore aujourd'hui de surprendre ses adversaires. 

    Des éléments qui ont forgé son style de combat : elle est une spécialiste du pieds-poings. Une "striker", pour reprendre le jargon des arts martiaux mixtes, même si elle travaille énormément le "grappling", l'aspect lutte de la discipline, pour ne rien négliger. Son style agressif lui vaut un surnom impressionnant dans le circuit : "The Beast" – "la bête" dans la langue de Molière.

    "J'ai fait pas mal de camps à l'étranger. Et souvent, on me disait "She is a beast" ["C'est une bête"] ! C'est resté. J'ai tendance à être très agressive et à finir mes combats, ce qui est assez rare en MMA féminin", souligne-t-elle.

    Finalement, quelques mois après sa victoire aux Émirats arabes unis, en janvier 2021, l'UFC l'appelle. Face à Victoria Leonardo, elle gagne par K.-O., devenant la première Française à remporter un combat dans la prestigieuse ligue. Le 6 juin 2021, pour son deuxième combat, Manon Fiorot s'impose facilement à Las Vegas face à la Brésilienne Tabatha, également par K.-O.

    Le Covid-19 ne la met pas K.-O.

    Le troisième combat est plus difficile. Pas tant à cause de la stature de son adversaire qu'en raison des circonstances : Manon Fiorot contracte le Covid-19 juste avant le combat. L'affrontement est décalé.

    "Le Covid a compliqué ma préparation. Après la semaine d'isolement, j'ai eu une semaine très intense alors que normalement, tu es censé simplement t'affûter avant un combat", explique la combattante de MMA. "Avec la fatigue, le match a été très compliqué."

    La victoire est malgré tout au rendez-vous. Manon Fiorot triomphe de la Brésilienne Mayra Bueno Silva sur décision unanime. Pas de K-.O. cette fois, mais elle monte directement à la 14e place de sa catégorie à l'UFC.

    La rencontre suivante doit lui ouvrir les portes du top 10. La Française a initialement rendez-vous avec Jessica Eye le 6 mars, mais l'Américaine se blesse à l'œil. L'UFC lui offre alors une chance encore plus belle, un combat contre une adversaire du top 5 : Jennifer Maia. Un défi qui est loin de lui faire peur malgré le changement de dernière minute.

    Une chance de perdue, une meilleure de retrouvée

    "J'ai eu un camp d'entraînement de trois mois et je suis plus que prête. Trois semaines d'attente, c'est gérable et je suis vraiment contente de ce nouveau défi. Je pense que Jessica Eye et Jennifer Maia ont un style similaire, nous travaillons juste sur quelques détails pour ce nouveau combat", explique la meilleure représentante française de l'UFC. "Je sais qu'elle est dure, tenace et qu'elle a gagné le deuxième round contre Valentina [la championne du monde, NLDR]. Mais c'est moi qui vais remporter ce combat. Cette année, je veux terminer meilleure challenger de la division des poids mouches.

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    Manon Fiorot espère que cette rencontre accélérera son chemin vers un combat pour le titre. Une victoire, et surtout avec la manière dont la Niçoise est coutumière, la propulserait donc dans le top 5 et lui ouvrirait une voie royale vers la championne, Valentina Shevchenko. Le défi ultime, car la championne du monde actuelle n'a perdu que trois fois dans sa longue carrière, commencée en 2003. Outre la catégorie poids plume, Valentina Shevchenko est également numéro 1 du classement "pound-for-pound" féminin (toutes catégories confondues) féminin de l'UFC. 

    Pas de quoi impressionner Manon Fiorot, qui rêve de s'emparer de la ceinture et de la défendre jusqu'à la fin de sa carrière.

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    Anicet Le Pors

    Anciens ministres

    Le vote utile, c’est pour nous Fabien Roussel. L’élection présidentielle d’avril peut être l’occasion de mettre un coup d’arrêt aux politiques néolibérales et autoritaires qui affaiblissent et divisent la France, et d’ouvrir une phase nouvelle de progrès social et humain, appuyée sur un rassemblement des forces populaires et démocratiques les plus larges, sans volonté hégémonique d’aucune d’entre elles. Servir cet objectif, c’est voter utile. Le mieux placé parmi les candidats en présence pour incarner ce vote utile, c’est, pour nous, Fabien Roussel. Fabien Roussel porte des propositions et un combat déterminé pour faire reculer les inégalités sociales, améliorer la vie du plus grand nombre, libérer les forces de création du carcan de la recherche de la rentabilité financière maximale pour quelques-uns. Il appuie cet objectif sur des propositions concrètes de réindustrialisation du pays, de relance des activités agricoles, sur un nouvel élan culturel, tout cela inscrit dans une transition écologique responsable. Il est le seul à proposer une démocratisation profonde des institutions et des pratiques politiques, marquées notamment par la suppression de l’élection au suffrage universel du président de la République, mettant ainsi fin au système monarchique dans lequel nous vivons. Enfin, Fabien Roussel tient un langage clair, franc, honnête, à l’écart des phrases pompeuses et des mots ronflants. Il n’est pas habité par l’obsession de poursuivre une aventure personnelle. Il est disponible pour rassembler les forces sociales et politiques nécessaires au changement, dans le respect de chacune d’entre elles, dans une coopération efficace et loyale au service des engagements pris en commun.

    Il est tourné vers l’avenir. Fabien Roussel, c’est donc bien le vote le plus utile pour porter les espoirs de la France qui travaille et qui crée.

    anicet le porscharles fitermanFabien RousselPrésidentielle 2022
    BBC

    Covid: Fewer stomach bugs recorded during UK's lockdown

    By Michelle RobertsDigital health editor

    The UK's Covid lockdown appears to have had a massive impact on stomach bugs, slashing outbreaks by more than half in England during the first six months of the pandemic.

    Far fewer people suffered vomiting and diarrhoea than usual, data show.

    People staying at home, mixing less and washing their hands will have had an impact, say public health experts in a new article published by BMJ Open.

    This perk may continue if we all carry on being more germ-aware, they say.

    Routine surveillance in England shows the number of outbreaks caused by the winter vomiting bug norovirus has increased in recent weeks, although they are still below the five-year-average or usual level for this time of year.

    Projectile vomiting

    Norovirus is easily transmitted through contact with people who have it, or contaminated surfaces.

    Prof Saheer Gharbia, from the UK Health Security Agency and one of the authors of the BMJ study, said: "Norovirus, commonly known as the winter vomiting bug, has been at lower levels than normal throughout the pandemic but, as people have begun to mix more, the numbers of outbreaks have started to increase again."

    Symptoms include sudden onset of nausea, projectile vomiting and diarrhoea. Although it can be very unpleasant, it usually goes away in a couple of days.

    The advice is to stay at home if you are experiencing norovirus symptoms and do not return to work or send children to school or nursery until 48 hours after symptoms have cleared.

    Prof Gharbia said: "Please avoid visiting elderly relatives if you are unwell - particularly if they are in a care home or hospital.

    "As with Covid and other infectious illnesses, handwashing is really important to help stop the spread of this bug, but remember, unlike for Covid, alcohol gels do not kill off norovirus, so soap and water is best."

    For their study, Prof Gharbia and colleagues looked at information on outbreaks, laboratory notifications, calls to the NHS 111 health advice service, GP appointments, and attendance at emergency care for gastrointestinal infections during the first half of 2020 in England.

    That included illness from bacteria like salmonella and listeria, as well as the winter vomiting virus.

    Just over 1,500 suspected and lab-confirmed gastrointestinal infection outbreaks were reported in England, representing a 52% fall on the five-year average for the period.

    Google Trends data showed internet searches for key phrases, such as "food poisoning", "gastroenteritis" and "sickness bug" plunged, while ones for "handwashing" and "disinfection" rose substantially during the UK's first Covid wave.

    Each year in England there are typically more than 17 million cases of gastrointestinal infections, resulting in more than one million calls or visits for medical advice or care.

    To help reduce the spread:

    Prof Martin Marshall, from the Royal College of GPs, said: "This study makes clear that as we've seen with other contagious diseases, such as colds and flu, prevalence of gastro-intestinal infection was lower during the pandemic. This is likely to be in a large part due to restrictions that were implemented to stop the spread of Covid, and greater adherence to public health measures.

    "As we move to the next stages of the pandemic, severe restrictions have been, and continue to be, lifted to allow a more normal way of life, but practising good hygiene measures is something that can and should continue, and really can help people keep well."

    Related Internet Links

    Norovirus in England - GOV.UK

    Diarrhoea and vomiting - NHS

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    France24 - World

    'How will we survive?': Bangladesh launches food subsidies as Ukraine war sees prices soar

    Issued on: 22/03/2022 - 18:23

    Sam BALL

    As the war in Ukraine continues to rage its economic impact is being felt around the world, including in Bangladesh where soaring food prices have left some of the nation's poorest wondering how they will afford to eat. Now, the country's government has launched a subsidies programme it says will help some 10 million people buy food at a reduced cost.

    Valeurs Actuelles

    Le Puy du fou accusé de véhiculer le “fantasme de la France chrétienne éternelle”

    Des spectacles « au service d’un discours »

    Surtout, il juge ces erreurs volontaires, avec des spectacles de grande qualité, mais « mis au service d’un discours, qui émane d’un seul homme : c’est Philippe de Villiers ». Evoquant un tableau où les Gaulois chrétiens sont opposés aux envahisseurs romains païens, l’historien dénonce « un message totalement nationaliste, anachronique, qui est mis au service de ce fantasme de “la France chrétienne éternelle”». « Je ne pense pas que cela rentre tel quel dans la tête des gens », concède-t-il auprès du JDD, critiquant toutefois l’absence dans le programme du parc de « l’histoire sociale ou culturelle », des femmes et des minorités.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    UK's rainfall records rescued by volunteer army

    Jonathan AmosScience correspondent@BBCAmoson Twitter

    Thousands of weather enthusiasts are celebrating the rescue of a unique trove of UK rainfall data.

    The volunteer army stepped up during the first Covid lockdown to transfer handwritten rain gauge totals on to computers.

    This digitisation effort has given the UK Met Office a much clearer idea of when our islands were sodden or parched going back almost 200 years.

    And that's extremely useful for understanding climate change.

    "What our 16,000 volunteers did in the first weeks of lockdown will really help us recognise long-term trends," said the Rainfall Rescue project scientist and Reading University professor Ed Hawkins, who's now analysed the new dataset.

    "But almost more important is what we learn about extremes. We want to know about the big floods, the big droughts - how likely they are, how frequently they might happen. This will allow us to put modern extremes in their proper context," he told BBC News.

    The Rainfall Rescue project was launched in those first few days after the government issued its pandemic stay-at-home order in March 2020.

    People were asked to while away their time by helping to recover a series of pre-1960 weather records known as the "10 Year Rainfall Sheets".

    These were 65,000 scanned pieces of paper in the UK Met Office archives that contained the scribbled monthly and decadal rainfall totals at thousands of weather stations across the country.

    Converting all the data into a modern electronic form, able to be analysed by computer, was expected to take a long time, especially since the ornate handwriting on many sheets demanded human eyes do the job rather than an automated character-recognition system.

    But the British public raced through the information in just 16 days.

    "Across those 66,000 sheets, we had 5.4 million individual rainfall observations. They were keyed into the computer four times for quality control purposes. So that actually makes over 20 million individual observations being keyed," explained Met Office archivist Dr Catherine Ross.

    "Add in other data, such as the names of the places where the rainfall was recorded and who the observers were - we're up to 100 million keystrokes."

    A vast effort, but one that will now pay big dividends.

    Consider the task of planning for the consequences of too little or too much water.

    How do we satisfy our need for water resources, for domestic supply and industrial use, and also ensure we have the necessary infrastructure to protect our homes from flooding?

    The "weather memory" recovered from the decadal sheets will underpin future decision-making.

    Some nuggets of information to emerge from the project include:

    Much of the rescued data comes from a period prior to the Met Office's foundation in 1854 - a lot of it gathered by keen amateurs.

    These were individuals working in schools, in hospitals, at reservoirs and iron & steelworks, in lighthouses and at a chocolate factory.

    There's even royal data from Sandringham House. Its 10-year sheet from 1900-1909 has written on it: "For His Majesty the King."

    Consider one Lady Bayning. She recorded rainfall in Norfolk between 1835 and 1887, and would take her rain gauge with her to London for the social season.

    A good number of sheets had incomplete information, perhaps a missing location for the rain gauge.

    "We had to track down a Reverend Iliff from Sunderland," recalled Jacqui Huntley, one of eight dedicated Rainfall Rescue volunteers (known as "The Collective") who set themselves the task of validating the recovered data.

    "The poor man had so much bad luck. First, his rain gauge was stolen. He then had his arm broken and could only take readings for a few months, and then they put a road through his garden. We had to find his precise street to know where exactly he had his rain gauge."

    Dr Mark McCarthy is head of the Met Office's National Climate Information Centre. He said: "I'm always humbled to think about these individuals who were collecting weather records long before the Met Office existed or indeed any sort of systematic observing of our climate was under way.

    "They saw fit to collect their records for whatever reason, and 150, 200 years later they've produced real gems for science."

    The Rainfall Rescue project was carried out on the Zooniverse citizen science platform. The analysis of its data is published in an open access paper in Geoscience Data Journal.

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    France24 - World

    The volunteers training to fight in Ukraine … or in France

    Issued on: 22/03/2022 - 11:46Modified: 22/03/2022 - 12:09

    Sam BALL

    In the countryside near Bordeaux, France, a group of civilians thinking of volunteering to fight in Ukraine are getting a crash course in modern warfare. In just two days, they are hoping to learn skills that could help them survive on the battlefield, from handling weapons to basic military tactics. However, some are starting to doubt their ability to be of use in a warzone, while others feel their new skills could come in handy even if they remain in France.

    Valeurs Actuelles

    Philip K. Dick, mystique déjanté

    Certains de ses admirateurs le tiennent pour un prophète. D’autres estiment qu’il n’était qu’un blagueur de génie. Lui-même affirmait que son œuvre était un « long cheminement vers l’illumination » avant de confesser dans un éclat de rire que ses livres n’avaient aucun sens. Philip K. Dick reste un mystère. Pur produit de la contre-culture californienne, il a bâti une œuvre prolifique constituée de 44 romans et plus de 120 nouvelles, jetant des ponts improbables entre science-fiction et Beat generation, musique pop et philosophie, drogue et religion, paranoïa et invasion martienne.

    En interrogeant jusqu’à l’obsession la notion de réel et la définition de l’homme, il a laissé un témoignage sur les angoisses de son époque tout en apercevant dans les brumes de son délire le monde dans lequel l’humanité ne tarderait pas à sombrer, le nôtre, happé par le virtuel, les mutations génétiques, les machines “intelligentes” et la surveillance généralisée. Écrivain marginal assez peu lu de son vivant, il a connu une gloire posthume favorisée par Hollywood, où il est l’un des auteurs les plus portés à l’écran. Une vingtaine de films pour le cinéma ou la télévision ont été adaptés de ses nouvelles et romans, dont Blade Runner de Ridley Scott (1982), Total Recall de Paul Verhoeven (1990) ou Minority Report (2002) de Steven Spielberg. Quarante ans après sa mort, une charge éditoriale vient saluer celui qu’Emmanuel Carrère tient pour le « Dostoïevski du XXe siècle », avec une douzaine de rééditions en format poche (J’ai lu), ainsi que la réédition de la biographie que lui a consacrée Lawrence Sutin en 1989, et les trois derniers romans de Philip K. Dick formant la Trilogie divine, que publie la maison Denoël.

    Philip Kindred Dick et sa jumelle Jane sont nés le 16 décembre 1928 à Chicago, avec six semaines d’avance. Mal nourrie par une mère au mieux inexpérimentée, la petite fille mourra de faim le 26 janvier suivant.

    « Le traumatisme de la mort de Jane devait demeurer l’événement central de sa vie psychique », écrit son biographe. On trouvera dans ses romans de nombreux personnages en communication télépathique avec leur jumeau mort. Il en voudra à sa mère, se sentira coupable « d’avoir pris tout le lait » et finira plus ou moins, lorsqu’il plongera dans le mysticisme, par identifier sa sœur à Dieu.

    La famille ne survivra pas à ce drame. Fin 1929, elle s’est installée à San Francisco mais les parents divorceront quatre ans plus tard. Sa mère part à Washington avec Philip ; elle reviendra en Californie (Berkeley) pour les 10 ans du petit. Philip K. Dick ne quittera quasiment plus cette région jusqu’à la fin de sa vie. Son enfance est triste, marquée par la solitude et l’absence de père. Il s’invente une petite sœur avec qui il fait semblant de monter à cheval, souffre de vertiges. On lui diagnostique bientôt une schizophrénie, qui sera néanmoins infirmée à l’âge adulte.

    L’enfant se passionne pour la musique classique et découvre, à 12 ans, la science-fiction à travers les “pulps”, ces magazines de littérature populaire dans lesquels de nombreux auteurs de science-fiction ont fait leurs débuts : H. P. Lovecraft, Robert Heinlein, Frank Herbert, Isaac Asimov ou Ray Bradbury, pour ne citer que les plus grands. C’est dans ces mêmes pulps aux couvertures ornées de monstres aux yeux exorbités (Thrilling Wonder Stories, Fantastic Story Magazine…) qu’il débutera lui-même en 1952. En six ans, il écrit plus de 80 nouvelles, peaufinant son univers futuriste peuplé de télépathes et d’extraterrestres adeptes de religions d’épouvante. Dans The Minority Report (1956), il imagine des humains aux capacités divinatoires (les “précogs”), capables de prévoir un meurtre avant qu’il ne se produise, avec tous les problèmes philosophiques que cela pose.

    Premier chef-d’œuvre en 1962 avec le Maître du Haut Château

    Mais son rêve est de publier un roman “réaliste”. Il en écrira plusieurs, tous seront refusés (à part Confessions d’un barjo qui paraîtra en 1977). D’après son biographe, ils ne sont pas très bons. C’est donc dans le genre SF qu’il continuera, pour la grande joie de ses lecteurs.

    Le premier chef-d’œuvre survient en 1962 avec le Maître du Haut Château dans lequel il fait ce qu’il sait faire de mieux : tordre la réalité jusqu’à faire douter d’elle. Le roman se passe en 1962. L’Axe a gagné la guerre et les États-Unis sont depuis 1948 sous domination japonaise à l’ouest, allemande à l’est, avec une zone tampon au milieu (les Rocky Mountain States). Les personnages évoluent dans ce contexte lorsqu’ils découvrent un livre écrit par un écrivain retiré dans son Aventin, lequel imagine un monde dans lequel ce sont les Alliés qui ont gagné la guerre…

    Le roman (prix Hugo 1963) est un tournant dans sa carrière, l’écrivain change de catégorie. Suivront le Dieu venu du Centaure (1965), premier livre hanté par les questions religieuses, Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? (1966), rebaptisé Blade Runner après l’adaptation par Ridley Scott, puis Ubik (1969), son roman le plus baroque où un aérosol aux pouvoirs divins permet de basculer d’une époque à l’autre dans une société dominée par des télépathes et des anti-télépathes, sur fond de conquête spatiale…

    La stupéfiante production de l’auteur durant les années 1960 a un prix : les amphétamines. Dick en avait des bocaux pleins au frigo, qu’il prenait par poignées entières. Cela lui permettait d’écrire durant trois ou quatre jours d’affilée avant de s’écrouler pour quarante-huit heures. Évidemment, cela n’arrangeait pas son état psychologique. Il avait développé une paranoïa, craignait la CIA et le KGB, subissait des sautes d’humeur et des dépressions féroces durant lesquelles il gardait le lit pendant une semaine, ou tentait de se suicider avant de finir à l’hôpital.

    Après un nouveau séjour en psychiatrie, il décide d’arrêter la drogue

    « Difficile à vivre », dit gentiment son biographe. Un tyran, pourrait-on traduire. Il exigeait le silence absolu quand il écrivait mais une disponibilité de tous les instants quand il s’éloignait de sa machine à écrire. Durant ses épisodes maniaques, l’une de ses épouses racontera qu’il se montrait puéril et capricieux comme un enfant. Ses cinq mariages se sont terminés par cinq divorces.

    En 1970, lorsque sa quatrième épouse le quitte, sa vie part carrément en eau de boudin. Pendant deux ans, il n’écrira pas une ligne, passant ses journées à se “défoncer” et à se prendre pour un gourou. Il effraie toutes les jeunes filles qu’il croise en tombant amoureux d’elles, accueille chez lui des hippies drogués, dont l’un, évadé d’un hôpital psychiatrique, dort avec des fusils chargés dans son lit. Un cambriolage dont il est la victime le persuade qu’il est dans le viseur des Black Panthers, du FBI ou d’une milice d’extrême droite (ou des trois à la fois). Certains pensent aujourd’hui qu’il était tellement shooté qu’il s’est peut-être autocambriolé. Vive la contre-culture. Tout cela finira par une tentative de suicide à Vancouver où il a répondu à une invitation à participer à un colloque sur la science-fiction. Après un nouveau séjour en psychiatrie, il décide d’arrêter la drogue.

    Digne représentant des années psychédéliques, Philip K. Dick était également un mystique comme seule la Californie de cette époque pouvait en produire. L’une des constantes de son œuvre est la conscience d’une réalité apparente considérée comme illusoire. Lui affirme avoir vu derrière l’illusion plusieurs fois au cours de sa vie.

    Sa première illumination eut lieu au lycée, au cours d’un devoir de physique où il “séchait”. Il se mit à prier et une voix intérieure lui résuma le principe d’Archimède. Cette voix qui lui parlera régulièrement dans les années soixante-dix, il l’appellera tour à tour “la Voix de l’IA”, “Diane”, “la Sybille”, “Sophia”, “Sekkinah”, “le Zèbre”, avant d’opter pour le Christ. En 1967, converti au christianisme épiscopalien, il vit ce même Christ « propulsé à une vitesse terrifiante » de sa Croix en forme d’arbalète. Mais il était sous LSD.

    C’est en février 1974 qu’il vécut sa grande expérience mystique, celle qui l’occupera jusqu’à la fin de sa vie. Il venait de se faire opérer d’une dent de sagesse, souffrait le martyre et se fit ainsi livrer un antalgique par la pharmacie du coin.

    Une vingtaine de films pour le cinéma et la télévision ont été adaptés de ses nouvelles et romans.

    Quand une jeune fille se présenta à sa porte avec le médicament, il remarqua à son cou un pendentif représentant un poisson, signe de reconnaissance des premiers chrétiens. Ce signe provoqua en lui l’expérience de ce qu’il qualifiera plus tard d’anamnèse, la “perte de l’oubli” : en une fraction de seconde, il comprend que l’on vit toujours dans les premiers temps du christianisme, qu’il est quelqu’un d’autre nommé Thomas (ou Firebright), que l’univers visible est entièrement faux et que le temps linéaire n’existe pas.

    Plus tard, sa radio débranchée se mettra à l’insulter, il sera aveuglé par un rayon de lumière rose bourré d’informations en écoutant Strawberry Fields des Beatles, et des serpents ayant son propre visage le réveilleront en pleine nuit. Kierkegaard disait qu’après avoir bâti une maison de fous dans sa jeunesse, Jonathan Swift avait fini par s’y réfugier. On pourrait dire la même chose de Philip K. Dick.

    Que penser de cette expérience d’un point de vue du sens commun ? Est-elle une simple mystification ? Un délire psychotique ? Est-elle liée à des accidents cérébraux à répétition ? À des épisodes épileptiques ? À un abus de vitamines dont l’écrivain se gavait ? Philip K. Dick a lui-même exploré toutes ces explications, oscillant sans cesse entre l’illusion de ces visions et leur vérité. Et peu importe d’ailleurs. L’essentiel pour nous est que cette série de visions a relancé son œuvre et permis son aboutissement avec les trois derniers romans : SIVA, l’Invasion divine et la Transmigration de Timothy Archer, la fameuse Trilogie divine.

    De 1974 à 1978, Dick va essayer de comprendre ce qui lui est arrivé en rédigeant des notes et des synthèses de ses lectures religieuses, qu’il finira par intituler l’Exégèse : des milliers de pages sans plan et sans méthode bourrées d’informations tirées des grands textes sacrés et de la gnose. Il se servira largement de ces notes pour l’écriture de la trilogie, « tentative pour formuler [sa] vision en une structure rationnelle, qui puisse être communiquée à autrui », comme il l’écrivait lui-même.

    Dick sait aussi rire et faire rire de sa folie mystique

    Avec son mélange d’exégèse religieuse et de science-fiction, SIVA est un ovni littéraire. Dick y raconte son expérience mystique du point de vue d’un personnage qui se dédouble : Horselover Fat (Horselover pour “celui qui aime les chevaux”, soit “philippos” en grec, et Fat pour “gros” en anglais, soit “dick” en allemand) et Phil Dick. Le premier est un mystique à qui SIVA (Système Intelligent Vivant et Agissant) est apparu, le second un écrivain de science-fiction rationnel qui tient le premier pour un cinglé. Ses admirateurs ont tendance à l’oublier mais Dick sait aussi rire et faire rire de sa folie mystique. Il s’ensuit un roman où le lecteur hésite sans cesse « entre le réel et l’illusion, la folie et la santé mentale, le réalisme ou la science-fiction », comme l’écrit Étienne Barillier dans sa postface.

    Le deuxième roman pourrait être considéré comme le point de vue de Horselover Fat, ainsi que l’a suggéré le romancier de science-fiction Kim Stanley Robinson. L’Invasion divine est un roman de science-fiction pure mettant en scène Herb Asher, en état de suspension cryonique après un accident, qui se souvient des événements passés lorsqu’il était dans son dôme de la planète CY30-CY30B, et notamment du retour sur Terre de Rybys Romney, qui accouchera d’Emmanuel, nouveau Christ chargé de combattre Belial… Le roman rassemble toutes les idées religieuses de l’écrivain et cherche de manière obsessionnelle à comprendre l’existence du Mal, cette fois-ci sans humour.

    Quant au dernier roman, il serait, dans la même logique de Robinson, le point de vue de Phil Dick, autrement dit le point de vue rationnel et sceptique sur les événements mystiques qu’il a vécus. C’est d’ailleurs un roman tout ce qu’il y a de plus réaliste inspiré par le pasteur épiscopalien américain James Pike, une figure iconoclaste et hérétique du mouvement hippie : Timothy Archer dans le livre.

    Il a lui-même des visions, croit communiquer avec son fils défunt. Mais à travers la narratrice, la belle-fille de l’évêque, Dick en vient à rejeter tout le fatras mystico-théologique abstrait qui l’encombrait depuis des années, et à louer les vertus simples de l’humanité, et notamment la bonté, dans laquelle il finit par trouver la réponse à sa question de la définition de l’homme.

    Étonnant destin en montagnes russes dont il est impossible de savoir quelle direction il aurait prise. Le 18 février 1982, ses voisins le trouvent couché par terre, inconscient. Conduit à l’hôpital, on lui diagnostique un accident vasculaire cérébral. Dans les jours suivants, il en fait d’autres avant que son cœur ne s’arrête le 2 mars, à l’âge de 53 ans, quelques mois avant la sortie de Blade Runner qui consacrera sa gloire. Il est enterré dans le Colorado, à côté de sa sœur Jane.

    Invasions divines, Philip K. Dick, une vie, de Lawrence Sutin, Denoël, 510 pages, 24 € ;

    la Trilogie divine, de Philip K. Dick, Denoël, 852 pages, 28 €.

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    BBC

    Anime: How Japanese animation has taken the West by storm

    By Becky Padington & Ian YoungsBBC News

    Japanese animation Jujutsu Kaisen 0 has become a surprise box office hit, as anime enjoys a new global popularity in cinemas and on streaming services.

    Last weekend, an animated Japanese high school student who is haunted by the spirit of his childhood sweetheart was second only to The Batman in the UK box office chart, and beat Catherine Tate and Sir Mark Rylance, who starred in other new releases.

    Jujutsu Kaisen 0 - a prequel to a successful streaming TV series, itself based on popular manga comics - has become the latest successful anime export.

    Anime is known for its distinctive style using bold colours, pronounced and expressive facial features, and far-out storylines. It deals with themes from growing up to the importance of friendship, often along with graphic violence and some sexual undertones.

    It has been around for decades in Japan and gained a foothold in the West in the 1990s, but reached a new level of popularity around the world in the past few years.

    Netflix says more than 100 million households around the world watched at least one anime title in the first nine months of 2020, a 50% increase from 2019. Meanwhile, anime only sites like Crunchyroll have also seen a rise in viewers.

    Shiro Yoshioka, a lecturer in Japanese studies at Newcastle University, says streaming sites have "lowered the barrier to be a fan of anime significantly and has helped it become more mainstream than it used to be".

    Jujutsu Kaisen 0 made almost $15m (£11m) at US and Canadian cinemas last weekend and another £825,000 in the UK and Ireland.

    'Masterful' film

    "This is a terrific opening," David A Gross, who runs movie consulting firm Franchise Entertainment Research, told Reuters. "Reviews are exceptional for this and for all of Funimation/Crunchyroll movies. They have not missed."

    Those reviews included one in The Guardian, which said the "dazzling coming-of-age tale masterfully contemplates the knotty process of coming to terms with past traumas through a horror-fantasy lens".

    Directed by Sunghoo Park, it has more graphic violence than some previous Japanese animations as a result of its darker themes and tone.

    The film comes after the success of Demon Slayer, which became the highest-grossing anime film worldwide, making $90m (£68m) outside Japan in 2021 despite being released during the pandemic.

    Crunchyroll released Jujutsu Kaisen 0 in US cinemas and has seen its streaming numbers go from one million paid subscribers in 2017 to five million last year. Sony bought the company for $1.175bn (£900m) in 2021.

    Chief content officer Asa Suehira said the growth of streaming and video games had led to "more fans with a comfort and interest around adult dramatic animation".

    Dr Yoshioka believes it is "the complexity and difference from Western visual media that attract young people to anime".

    He adds: "There is still a mindset in the West that animation is for children, whereas in Japan, the genre is for audiences of all ages, and the content reflects that."

    Dr Filippo Cervelli, a lecturer in modern Japanese literature at the SOAS University of London (School of Oriental and African Studies), has seen an increase in the number of students writing theses on anime.

    "This shows how anime are appreciated but are also seen as sources of cultural insights," he says. "Many popular anime show Japanese urban backgrounds, Japanese food and other elements of daily life that can be new and attractive to UK audiences used to different architectures or daily rhythms.

    For a growing number of parents, they may wonder whether the content their children are watching is appropriate.

    Vansh Gulati from Epic Dope, a site dedicated to all things anime, says it should not be confused with hentai - or Japanese animated pornography. "Many parents think of anime to be porn disguised as aesthetic glitter-covered cartoons," he says.

    He advises that, like any other form of media, parents should monitor what their children watch. They can also read reviews, check age ratings and make sure they don't stray into shows rated for adults.

    Anna Parker-Naples, a parent of three, thinks anime has its benefits but it's important to know what your children are watching.

    "Sometimes the way that death is portrayed, even if it's graphics, can be quite bloody and brutal. I think it's the adult themes woven into some of the stories. We just never know at what point they're going to become overly violent.

    "We want to make sure we're on board with what they are watching. So quite often, we will watch a few episodes of the series before we let them watch something."

    One of her children is drawn to the artistry of anime because some of it can be "quite beautiful", she adds.

    "For us, watching our children be inspired by something that they were then wanting to draw and be creative, we quite like that."

    For some fans, especially for younger viewers, having something in common with other like-minded people brings about a sense of belonging and acceptance.

    "I think they sort of self-identify with all the people that watch anime. They know who is into it, so even if they're not all friends together, they recognise that they're part of it."

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    Odessa ‘turned into a fortress’ as city readies for war

    Issued on: 18/03/2022 - 18:51

    Sam BALL

    With its ornate architecture and striking sea views, Odessa has been called the "Pearl of the Black Sea". Now though, the Ukrainian city has been "turned into a fortress", according to its mayor, as residents prepare for a possible assault by invading Russian forces, with barricades, anti-tank obstacles and sandbags scattered throughout the once bustling streets to protect the city's treasured monuments.

    Valeurs Actuelles

    Le cœur est un chasseur solitaire

    A lors, dans le demi-jour boréal du canyon, tout ce qui existe au monde s’estompe, et il n’y a plus que mon âme, mes souvenirs, les voix mêlées de la Black-foot River, le rythme à quatre temps et l’espoir de voir venir un poisson à la surface. À la fin, toutes choses viennent se fondre en une seule, et au milieu coule une rivière. Comme Norman Maclean, dans la Rivière du sixième jour, August est un jeune homme interdit qui, sans se connaître vraiment – c’est là le lot de l’adolescence -, demeure un étranger pour lui-même dans un monde qu’il ne comprend pas.

    Au cœur du drame, ici, la lente érosion du couple que formaient ses parents, jusqu’à l’inévitable séparation et les sacrifices que celle-ci impose à ses victimes. Face au silence de son père, avec qui il ne sait que parler du beau et du mauvais temps, August suit sa mère et quitte la terre de son enfance dans les plaines du Michigan où « l’absence de relief est profondément enracinée chez les gens du coin, qui n’éprouvent pas le besoin d’observer les choses en prenant de la hauteur ». Avec elle, sur la route de Lewis et Clark, il rejoint le Montana rural.

    Là, les canyons et les rivières de l’Ouest américain côtoient la médiocrité des banlieues et de ses mobile homes qui campent dans des champs mal entretenus entre les piscines en plastique et les trampolines cassés décolorés par le soleil. « August avait la sensation que son existence était désormais divisée en deux parties distinctes : celle dans laquelle son père, sa mère et lui vivaient ensemble dans la nouvelle maison, et celle d’aujourd’hui où tout baignait dans un brouillard confus. » Dans ce roman d’apprentissage grave et mélancolique, Callan Wink suit son héros de ses 12 à ses 19 ans, depuis ses années collège au début des années 1990. La fiction et les souvenirs se confondent dans une écriture dont on perçoit l’allure autobiographique : comme l’auteur, la plupart des garçons de l’âge d’August se sont engagés dans l’armée, mais n’en sont jamais revenus. « Nous, on a eu le Viêtnam, constate le coach de l’équipe de football du lycée, alors que s’effondre le World Trade Center . Et vous, vous aurez à affronter ça. »

    Se soustraire à “la fange d’ici-bas”

    Callan Wink signe avec August un roman touchant et lumineux où la difficulté de se connaître et de se trouver n’obtient une réponse que dans l’impossible lutte pour tenter de se soustraire à « la fange d’ici-bas ». « La plupart du temps, il aurait voulu échapper à sa propre compagnie, mais il n e voyait pas comment faire. » Là, dans le portrait de cette Amérique banale, loin de l’effervescence de la ville, du bruit et de sa fureur, les ouvriers s’attroupent au comptoir d’un diner en préfabriqué, Guns N’ Roses et Janis Joplin au juke-box. Là, aussi, les filles aux cheveux crêpés, piercing au nombril et tatouages tribaux au creux des reins flirtent avec les garçons en teddy de feutre, les cheveux gominés à la Elvis. La violence, elle, sourd dans ce décor où parfois l’on n’a rien d’autre à faire que d’attendre que le temps passe : « Ce que la plupart des gens appellent vivre consiste juste à essayer de comprendre après coup ce qui leur est arrivé. »

    “August”, de Callan Wink, Albin Michel, 400 pages, 22,90 €.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    How access to satellite images shifts the view of war

    By Chris BaraniukTechnology of Business reporter

    Kyle Glen, a project manager in Wales in the UK, has an unusual hobby - tracking Russian troop movements.

    Mr Glen is co-founder of Conflict News, an account on social media platform, Twitter, with more than 400,000 followers. It collates and shares publicly-available photos and videos of conflict, gathered from a variety of online sources.

    Since early last year, he and others among what's known as the "open source intelligence community" have been closely watching Russian military activity in and around Ukraine.

    He bought and shared from the account satellite images from online service SkyWatch, which reportedly showed the massing of vehicles along the Russia-Ukraine border over many months - and then, the moment when the invasion began.

    "We watched it go from nothing, to quite significant build-up and then it was empty again the day before the invasion," he recalls, referring to images from one apparent camp on the border.

    "I don't get any money from this at all," says Mr Glen. "It's completely a hobby, voluntary, whatever you want to call it."

    Media coverage of the war in Ukraine, which started almost a month ago, has included, arguably to an unprecedented extent, content shared via social media. This has included satellite photos that document troop movements and shocking damage to cities.

    In recent days, pictures snapped by satellites in orbit have captured images which appear to show destroyed Russian helicopters, extensive damage to a shopping centre and residential districts in Mariupol, and a civilian tanker vessel on fire in the Black Sea.

    Privately-owned companies that launch and operate their own satellites - such as Planet and Maxar - have distributed many satellite images of the conflict zone.

    The proliferation of these images means members of the public and military analysts alike can try to gauge the situation on the ground in Ukraine and the progress of Russia's invading armed forces from thousands of miles away.

    Mr Glen says that while satellite imagery has been available online during previous conflicts, including the war in Syria, the volume of this material was "a drop in the bucket", compared to what has come out of Ukraine in little more than a fortnight.

    So, what's changed? While government and intelligence agency satellites gather classified, secret information, commercial firms have long been able to sell their own, unclassified, imagery. And now, this material is being made easily accessible online.

    A variety of businesses and other organisations rely on satellite images to track everything from wildfires to crops and the movement of ships. This means there has been a big rise in the number of commercial satellites in orbit which has significantly increased data sharing possibilities says Chris Quilty, partner at Quilty Analytics.

    "There are more eyes in the sky," as he puts it.

    Members of the public can purchase high-quality pictures gathered by satellite for as little as $10 (£7.60) per sq km.

    The resolution of these images is sometimes very high, capturing tiny details measuring down to 30cm by 30cm at ground level. This granularity makes it possible to identify vehicles and road markings.

    Operators can also program satellites to monitor specific locations multiple times every 24 hours, picking up even small changes almost as soon as they happen.

    As the technology has advanced, the public's willingness to engage with satellite images has really taken off, Mr Quilty adds: "The fundamental capability hasn't changed dramatically, it's the willingness and manner in which users are ingesting and using the data that has changed."

    This even extends to sophisticated, synthetic aperture radar (SAR) imagery, which is often more difficult to interpret than a picture taken with an optical lens.

    Satellites can even capture SAR images through cloud cover. The resulting black-and-white pictures might show vehicles, including tanks, for instance, as rows of bright dots.

    Mr Glen says these types of image have helped him, and people like him, to track the beginning of the Ukraine invasion.

    Rita Konaev, associate director of analysis at Georgetown University's Center for Security and Emerging Technology, says satellite imagery "has been an aspect of modern conflict for 10 to 15 years now, but the scale [this time] is different and the accessibility is different," she adds, suggesting satellite imagery has helped to challenge disinformation about the invasion.

    "The architecture of European cities like Kyiv is very familiar in the Western world," adds Dr Konaev. This familiarity, she suggests, may have influenced the response in the West to the invasion - in contrast with wars in the Middle East and further afield.

    Mr Glen says followers of Conflict News and similar social media accounts, can verify satellite imagery by checking online sources themselves. "You can present the evidence to a wider audience in as unbiased a way as possible and let people to come to their own conclusions," he says.

    More technology of business:

    However, he also acknowledges that he and others like him in the so-called "open source intelligence community" make judgements about what to share and when.

    For example, he identifies more closely with the Ukrainians than the Russians in this conflict, he says, and therefore would not intentionally publish any information about Ukrainian military movements, to avoid accidentally compromising their safety.

    Some private companies are also sharing sophisticated images captured from orbit - in near real-time - directly with the Ukrainian military. Canadian firm MDA is one such example.

    Dr Konaev argues that satellite images offer a unique overview - literally - of events unfolding thousands of miles away, unlike any other media, which may she says explain some of the heightened interest in these pictures.

    "In some ways, I think the imagery from a distance, gives even more of a perspective of the scale of the destruction and the devastation," she adds. "It's more than just people's individual lives, it's [whole] communities."

    But there could be some significant consequences of making such detailed imagery so widely available.

    Although militaries have vast intelligence resources that they rely on beyond social media, there is no knowing how satellite images of troop movements shared on Twitter, or Facebook, could influence operational decisions on the ground.

    "There are real, potential life or death consequences," says Dr Konaev.

    Mr Glen has thought about this possibility but will likely never know whether an image he shares ultimately leads to a fatal attack or confrontation on a frontline.

    "I wouldn't say it makes me hesitate, as such, but it's something I'm aware is a possibility," he says. "And I've come to terms with it."

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    Valeurs Actuelles

    Le Pressoir d’Argent, restaurant gastronomique de Bordeaux

    C‘est l’adresse incontournable à Bordeaux, deux fois étoilée, sous l’estampille du chef Gordon Ramsay qui avait accueilli Valeurs actuelles sur place pour un entretien ( « Gordon Ramsay, un étoilé sur le gril », numéro du 4 janvier 2018). C’est ici que trône l’une des rares presses à homard d’argent de France, qui a donné son nom au restaurant gastronomique. Le chef d’origine écossaise, triplement étoilé en Angleterre, signe la carte du Pressoir d’Argent, mise en scène par Romain Lorenzon, qui insuffle un vent de modernité à la cuisine classique.

    Le décor est opulent et raffiné et le service ultracharmant et professionnel, à la hauteur de nos attentes. Dans l’assiette, que des produits de qualité, du foie gras, des truffes, du caviar, des poissons de belle provenance, des viandes bien maturées et un chariot à fromages comme on n’en fait plus. La presse à homard en argent massif de chez Christofle circule de table en table pour que chacun ait la chance de découvrir cet objet rare. Les sommeliers, eux, se font un devoir de vendre la région, bien évidemment, et peuvent proposer un choix de plus de 1 000 bouteilles, dont la sélection bordelaise représente les deux tiers. Un menu Origines, à 185 euros, que l’on peut compléter avec des accords mets-vins : Signature à 190 euros ou Découverte à 110 euros. Côté spécialités, nous avons un grand faible pour le turbot Wellington et le homard à la presse.

    Le Pressoir d’Argent, place de la Comédie, Bordeaux. Tél. : 05.57.30.43.04.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Malgré la hausse des prix, le Maroc assure pouvoir échapper à la crise

    Publié le : 26/03/2022 - 17:22

    La flambée du prix du baril de pétrole, la guerre en Ukraine, le changement climatique et l’importante sécheresse de cette année font craindre une crise alimentaire sur le continent africain et bien au-delà. Au Maroc, le gouvernement assure que le royaume échappera à une pénurie sur les importations de blé tendre et d’orge. Afin de pallier l’augmentation des prix, les subventions sont maintenues pour stabiliser le tarif du pain et du gaz domestique. Reportage de notre correspondant 

    Depuis quelques mois déjà, les consommateurs marocains assistent à une hausse généralisée des prix : les produits alimentaires, le transport, le carburant, tout augmente. La plupart des ménages marocains sont en grandes difficultés et la grogne et l'inquiétude se ressent de plus en plus, d'autant plus à quelques jours de la période du Ramadan.

    Malgré les difficultés annoncées avec la crise ukrainienne, les tarifs du gaz et le prix du pain restent subventionnés et un soutien exceptionnel vient d'être lancé pour les professionnels du transport public et routier.

    Les économistes se veulent rassurants. Le Maroc détient un stock stratégique d'une durée de 6 mois pour les matières premières qui reste quotidiennement renouvelé.

    "Même si cette année nous avons eu une période de sécheresse, il ne faut pas oublier que l'année dernière, nous avions une surproduction de 105 millions de quintaux de blé, dont une partie a été stockée et qui va servir justement cette année. Pour le Maroc, il n'y a donc aucun problème de crise alimentaire, puisqu'en fait nous avons des stocks stratégiques qui sont très très importants, nous avons aussi des sources d'approvisionnements avec lesquels le Maroc a des contrats depuis longtemps et qui sont fidèles. Donc il y a une relation contractuelle avec ces différents pays, pour justement alimenter le Maroc et garder notre stock stratégique de 6 mois", explique Taib Aisse, un expert en économie. 

    Avec des sources d'approvisionnement diversifiées en provenance de l'Argentine, du Brésil, du Canada, des États-Unis et l'annonce d'une politique d'aide et de soutien, le Maroc espère bien faire face à la crise.

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    BBC

    Not smart but clever? The return of 'dumbphones'

    By Suzanne BearneBusiness reporter

    Seventeen-year-old Robin West is an anomaly among her peers - she doesn't have a smartphone.

    Instead of scrolling through apps like TikTok and Instagram all day, she uses a so-called "dumbphone".

    These are basic handsets, or feature phones, with very limited functionality compared to say an iPhone. You can typically only make and receive calls and SMS text messages. And, if you are lucky - listen to radio and take very basic photos, but definitely not connect to the internet or apps.

    These devices are similar to some of the first handsets that people bought back in the late 1990s.

    Ms West's decision to ditch her former smartphone two years ago was a spur of the moment thing. While looking for a replacement handset in a second-hand shop she was lured by the low price of a "brick phone".

    Her current handset, from French firm MobiWire, cost her just £8. And because it has no smartphone functionality she doesn't have an expensive monthly data bill to worry about.

    "I didn't notice until I bought a brick phone how much a smartphone was taking over my life," she says. "I had a lot of social media apps on it, and I didn't get as much work done as I was always on my phone."

    The Londoner adds that she doesn't think she'll ever buy another smartphone. "I'm happy with my brick - I don't think it limits me. I'm definitely more proactive."

    Dumbphones are continuing to enjoy a revival. Google searches for them jumped by 89% between 2018 and 2021, according to a report by software firm SEMrush.

    And while sales figures are hard to come by, one report said that global purchases of dumbphones were due to hit one billion units last year, up from 400 million in 2019. This compares to worldwide sales of 1.4 billion smart phones last year, following a 12.5% decline in 2020.

    Meanwhile, a 2021 study by accountancy group Deloitte said that one in 10 mobile phone users in the UK had a dumbphone.

    "It appears fashion, nostalgia, and them appearing in TikTok videos, have a part to play in the dumbphone revival," says Ernest Doku, mobiles expert at price comparison site Uswitch.com. "Many of us had a dumbphone as our first mobile phone, so it's natural that we feel a sense of nostalgia towards these classic handsets."

    Mr Doku says it was the 2017 relaunch of Nokia's 3310 handset - first released in 2000, and one of the biggest-selling mobiles of all time - that really sparked the revival. "Nokia pushed the 3310 as an affordable alternative in a world full of high-spec mobiles."

    He adds that while it's true that dumbphones can't compete with the latest premium Apple and Samsung models when it comes to performance or functionality, "they can outshine them in equally important areas such as battery life and durability".

    Five years ago, Przemek Olejniczak, a psychologist, swapped his smartphone for a Nokia 3310, initially because of the longer-lasting battery. However, he soon realised that there were other benefits.

    "Before I would always be stuck to the phone, checking anything and everything, browsing Facebook or the news, or other facts I didn't need to know," he says.

    "Now I have more time for my family and me. A huge benefit is that I'm not addicted to liking, sharing, commenting, or describing my life to other people. Now I have more privacy."

    New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.

    However, Mr Olejniczak, who lives in the Polish city of Lodz, admits that initially the switch was challenging. "Before I'd be checking everything, such as buses and restaurants, on my smartphone [when travelling]. Now that is impossible, so I have learned to do all those things beforehand at home. I got used to it."

    One maker of dumbphones is New York company Light Phone. Slightly more clever that the norm for such products, its handsets do allow users to listen to music and podcasts, and link by Bluetooth to headphones. Yet the firm pledges that its phones "will never have social media, clickbait news, email, an internet browser, or any other anxiety-inducing infinite feed".

    The company says it recorded its strongest year for financial performance in 2021, with sales up 150% compared with 2020. This is despite its handsets being expensive for dumbphones - prices start at $99 (£75).

    Light Phone co-founder, Kaiwei Tang, says the device was initially created to use as a secondary phone for people wanting to take a break from their smartphone for a weekend for example, but now half the firm's customers use it as their primary device.

    "If aliens came to earth they'd think that mobile phones are the superior species controlling human beings," he says. "And it's not going to stop, it's only going to get worse. Consumers are realising that something is wrong, and we want to offer an alternative."

    Mr Tang adds that, surprisingly, the firm's main customers are aged between 25 and 35. He says he was expecting buyers to be much older.

    Tech expert, Prof Sandra Wachter, a senior research fellow in artificial intelligence at Oxford University, says it is understandable that some of us are looking for simpler mobile phones.

    "One can reasonably say that nowadays a smart phone's ability to connect calls and send short messages is almost a side feature," she explains. "Your smart phone is your entertainment centre, your news generator, your navigation system, your diary, your dictionary, and your wallet."

    She adds that smartphones always "want to grab your attention" with notifications, updates, and breaking news constantly disrupting your day. "This can keep you on edge, might even be agitating. It can be overwhelming."

    Prof Wachter adds: "It makes sense that some of us are now looking for simpler technologies and think that dumbphones might offer a return to simpler times. It might leave more time to fully concentrate on a single task and engage with it more purposefully. It might even calm people down. Studies have shown that too much choice can create unhappiness and agitation."

    Yet back in London, Robin West says that many people are bewildered by her choice of mobile. "Everyone thinks it's just a temporary thing. They're like: 'So when are you getting a smartphone? Are you getting one this week?'."

    Additional reporting by New Tech Economy series editor Will Smale.

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    L'Humanité

    Pour des Jours heureux

    Tribune

    Collectif

    Nous avons été députées et députés des groupes communistes et apparentés. Durant nos mandats, nous nous sommes toujours battus pour défendre la justice sociale et l’émancipation de nos concitoyennes et concitoyens face à un système économique qui donnait toujours plus de pouvoir à la finance et qui favorisait le développement de l’individualisme dans notre société. Ces combats qui ont fondé et nourri notre engagement politique au service du monde du travail sont plus que jamais d’actualité. La richesse est accaparée dans des proportions jamais atteintes entre les mains de quelques multimilliardaires, l’évasion fiscale demeure un fléau, les services publics sont en crise et le vivre-ensemble s’étiole. Dans ce contexte difficile, qui fait le lit des idées d’extrême droite, la candidature de Fabien Roussel et son programme des Jours heureux portent un espoir nouveau. En remettant au cœur des débats les questions de salaire, de l’emploi, des retraites, du partage des richesses et des services publics, en partant des réalités concrètes vécues par nos concitoyennes et concitoyens et en offrant des perspectives heureuses de progrès social et humain, il offre une audience nouvelle aux combats que nous avons portés pendant toutes ces années. Une dynamique s’est créée au cours des dernières semaines, elle ne demande qu’à s’amplifier encore. C’est pourquoi, nous, anciennes députées et anciens députés, nous engageons dans cette campagne et apportons tout notre soutien à la candidature de Fabien Roussel à l’élection présidentielle pour construire la France des Jours heureux.

    Présidentielle 2022pcfFabien Roussel
    Valeurs Actuelles

    Danemark, l’échappée royale

    Le chignon impeccable rappelle celui de Simone Veil, mais la reine Margrethe II, 82 ans, artiste et polyglotte, s’est prise de passion pour une autre Française prénommée Simone, le “castor” (Simone de Beauvoir), qu’avec feu son mari, le prince Henrik, un Français né Henri de Laborde de Monpezat, elle a traduit en danois. Cela vous pose une cour royale – loin des tapages d’autres royautés aux frasques proches de celles des Kardashian.

    La reine, surnommée “Daisy”, fête cette année son jubilé d’or (50 ans de règne), un peu dans l’ombre de celui de platine de sa cousine la reine Elizabeth. En raison du contexte délicat, du Covid-19 puis de la guerre en Ukraine depuis l’invasion russe, le 24 février, le programme des festivités a été reporté, mais rien n’empêche de se rendre à Copenhague pour une échappée royale ; d’autant que le pays vient d’assouplir les restrictions sanitaires.

    Margrethe II a succédé à son père, Frederik IX, le 15 janvier 1972. Elle devint alors la première femme à monter sur le trône de la plus ancienne maison royale européenne – car si Margrethe I régna (1375-1412), elle n’eut pas de titre. Margrethe II doit le sien au vote qui a accompagné le changement de Constitution, le 5 juin 1953, ratifié par référendum, de cette démocratie parlementaire et monarchie constitutionnelle.

    À Copenhague, visitez le château de Christiansborg, siège du Parlement et du gouvernement, où sont reçus les chefs d’État. Comme le préconise l’office du tourisme (www.visitdenmark.fr), suivez la garde au départ chaque matin, à 11 h 30, du château de Rosenborg jusqu’à sa relève, à 12 heures, devant Amalienborg, la résidence royale d’hiver.

    Emprisonnée vingt ans dans le donjon

    À seulement trente kilomètres de la capitale, Hillerod est immanquable. On y visite le château de Frederiksborg, sur-nommé le “Versailles danois”, chef-d’œuvre de la Renaissance danoise, construit entre 1560 et 1630. C’est dans ce palais, le plus vaste de Scandinavie, que les rois étaient jadis sacrés. Ses collections exceptionnelles permettent de remonter le fil de l’histoire de la cour. Une femme s’en détache, elle se nomme Leonora Christina (1621-1698) – objet d’une exposition jusqu’au 30 juin -, qui n’eut d’autre titre que celui de comtesse, car bien que fille du roi Christian IV, sa mère, Kirsten Munk, n’était que noble. Leonora voyagea en Europe (et rencontra Descartes), mais elle est surtout connue pour avoir été emprisonnée dans le donjon pendant vingt ans pour raisons politiques. L’autre femme à l’honneur est plus actuelle et son destin plus enviable, c’est la gracieuse princesse héritière Mary, qui a inauguré, le 4 février, avec ses enfants l’exposition officielle qui lui rend hommage (jusqu’au 31 août).

    Pour un séjour pendant les vacances de Pâques, nous conseillons deux établissements du groupe Brochner (www.brochner-hotels.com) : l’hôtel Ottilia, qui possède des chambres aux fenêtres hublots (à partir de 150 euros), ou le SP34 (la nuit à 230 euros en suite, 16 euros le petit déjeuner-buffet organique), référence du design, déjà vanté dans nos pages. Il jouxte le restaurant Vækst (34, rue Sankt Peders), qui avait une étoile Michelin avant la pandémie et possède tous les atouts pour la regagner. C’est maintenant qu’il faut réserver (premier menu, trois plats, à 32 euros, et gastronomique, à environ 50 euros).

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    France24 - Monde

    Législatives au Zimbabwe : un test "crucial" avant les élections générales de 2023

    Publié le : 26/03/2022 - 11:18

    FRANCE 24 Suivre Caroline DUMAY

    Les Zimbabwéens votent samedi lors d'élections législatives et locales partielles, perçues comme un test pour le leader de l’opposition Emmerson Mnangangwa, qui compte concourir à la présidence en 2023.  

    Les Zimbabwéens votent, samedi 26 mars, lors d'élections législatives et locales partielles, considérées comme un tour de chauffe pour le régime au pouvoir ainsi que l’opposition, avant les élections générales de 2023.  

    Les votants doivent élire 133 représentants locaux et parlementaires à travers le pays. Ces scrutins ont suscité un tel intérêt que le président, Emmerson Mnangangwa, a organisé plusieurs meetings pour soutenir en personne les candidats de la ZANU-PF au pouvoir.  

    Le leader de l'opposition Nelson Chamisa, considéré comme le principal adversaire de Emmerson Mnangangwa, a formé il y a trois mois un nouveau parti, la Coalition des citoyens pour le changement (CCC).  

    "Nous entrons dans une élection partielle cruciale (...) c'est un galop d'essai pour les élections de 2023", a déclaré jeudi Nelson Chamisa lors de son dernier rassemblement de campagne dans un quartier populaire de la banlieue de Harare. 

    La CCC a attiré des foules massives à ses meetings, mais ses responsables se sont plaints d'une répression croissante de la part des autorités, plusieurs rassemblements ayant été interdits par la police au cours des deux mois de campagne.  

    Campagne électorale violente

    En février, des heurts survenus lors d'un rassemblement de l'opposition ont fait un mort et 22 blessés.  

    Pendant la campagne, le vice-président du pays, Constantino Chiwenga, a comparé l'opposition à des poux qu'il faudrait "écraser".  

    La ZANU-PF, qui dirige le pays depuis son indépendance du Royaume-Uni en 1980, a également attiré de très nombreux partisans lors de ses meetings.  

    Ses détracteurs accusent Emmerson Mnangagwa, qui a succédé en 2017 à Robert Mugabe, au pouvoir pendant 37 ans, de museler les dissidents. 

     La veille du scrutin, le parti de Nelson Chamisa a dénoncé des irrégularités, évoquant notamment des erreurs dans les listes électorales. 

    "Nous avons besoin de changement. Nous devrions donner une chance à l'opposition. Ce gouvernement a prouvé qu'il était un échec", a déclaré Jasen Maeka, un chômeur de 42 ans, après avoir voté dans le centre de Harare. 

    Avec AFP 

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    Zimbabwe : mort de douze autres éléphants, une bactérie soupçonnée

    ZIMBABWE

    L’ancien président du Zimbabwe Robert Mugabe enterré dans son village

    Au Zimbabwe, plusieurs arrestations lors d'une manifestation interdite contre la corruption

    France24 - Monde

    La Cédéao maintient ses lourdes sanctions contre le Mali

    Publié le : 26/03/2022 - 07:22

    FRANCE 24 Suivre

    La Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a annoncé vendredi qu’elle maintenait ses sanctions sur le Mali, faute d’accord sur le calendrier de transition, et menacé la Guinée et le Burkina Faso de nouvelles mesures punitives.  

    Réunie à Accra au Ghana, vendredi 25 mars, la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a décidé de maintenir ses sanctions contre le Mali et menacé la Guinée et le Burkina Faso, également dirigés par des juntes militaires, de sanctions supplémentaires.  

    La Cédéao "invite les autorités de transition (du Mali) à adhérer au calendrier de 12 à 16 mois de transition recommandé" avant le retour des civils au pouvoir. 

    Elle maintient les lourdes sanctions économiques infligées au pays le 9 janvier 2022 lorsque la junte a affiché son intention de se maintenir plusieurs années à la tête du pays, annonçant qu'elle n'organiserait pas d'élections fin février comme prévu initialement. 

    Embargo économique 

    La Cédéao avait ordonné en janvier la fermeture des frontières avec le Mali au sein de l'espace sous-régional et la suspension des échanges autres que de produits de première nécessité.  

    Par ailleurs, l'organisation ouest-africaine a décidé vendredi de sanctionner la Guinée si elle ne présentait pas de "calendrier acceptable pour la transition" avant fin avril 2022, et le Burkina Faso s'il ne libérait pas l'ancien président Roch Marc Christian Kaboré d'ici au 31 mars 2022, selon le communiqué final de la réunion des chefs d'État de la Cédéao. 

    L'organisation précise qu'en cas de non-respect de ses demandes, elle imposera des sanctions contre les membres du gouvernement et du Conseil national de transition (CNT). Les autorités de transition du Burkina écoperont elles aussi de "sanctions individuelles" si elles n'obtempèrent pas. 

    En septembre, peu après le coup d'État en Guinée et la destitution du président Alpha Condé, la Cédéao avait déjà décidé le gel des avoirs financiers des membres de la junte et des membres de leurs familles. 

    Rendre le pouvoir au civil

    Le Mali, le Burkina Faso et la Guinée, pays en proie à des crises politiques mais aussi sécuritaires pour les deux premiers, ont tous trois été le théâtre de coups d'État militaires depuis août 2020. Le Mali a même vécu deux putschs. 

    La Cédéao fait pression sur les juntes au pouvoir pour qu'elles rendent rapidement le pouvoir aux civils. Elle a suspendu les trois pays de ses instances. 

    Les sanctions au Mali ont été maintenues malgré une ordonnance rendue jeudi par la Cour de justice de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uméoa), exigeant la suspension des sanctions. 

    Elles sont maintenues également malgré l'approche du ramadan et l'espoir d'un geste d'apaisement qui aurait joué sur les échanges et les prix à la veille d'une période de consommation accrue. 

    La décision de l'Uémoa représentait un rare succès de la junte. 

    L'impact potentiel de ces sanctions sur un pays pauvre et enclavé a suscité une vive inquiétude, mais aussi un large ressentiment, au-delà du Mali, contre les organisations régionales. 

    Pas d’avancée sur le calendrier 

    Les dirigeants ouest-africains se sont réunis de nouveau, vendredi à Accra, une semaine après l'échec d'un accord avec la junte malienne sur un calendrier de retour des civils au pouvoir dans ce pays plongé depuis 10 ans dans une profonde crise sécuritaire et politique. 

    Le médiateur de la Cédéao dans la crise malienne, Goodluck Jonathan, ancien président du Nigeria, était reparti de Bamako les mains vides. 

    La Cédéao a, à ce jour, demandé l'organisation d'élections dans un délai de 12 à 16 mois au Mali. Au cours de la visite de Goodluck Jonathan dans la capitale malienne, du 18 au 20 mars, la junte avait indiqué avoir ramené de quatre à deux ans la durée jugée nécessaire par la junte pour diriger le pays avant de rendre le pouvoir aux civils.  

    Pour la Guinée, où des militaires ont pris le pouvoir en septembre 2021, la Cédéao a fait part de ses "graves inquiétudes" au sujet de la durée de la transition, notant que "le calendrier de six mois pour la tenue d'élections n'a pas été respecté". 

    Pour le Burkina Faso, la Cédéao a de nouveau condamné le coup d'État de janvier 2022. 

    Avec AFP 

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    Mali : mort en détention de l'ex-Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga

    Décryptage

    Violences au Mali : les raisons de la montée en puissance de l'organisation État islamique au Sahel

    Au Mali, une cour ouest-africaine ordonne la suspension de sanctions contre la junte

    BBC

    US photographer Dirck Halstead dies at 85

    The celebrated American photojournalist Dirck Halstead has died at the age of 85.

    Halstead's striking images captured many landmark moments in US history, from the Vietnam War and the fall of Saigon in 1975, to the assassination attempt on President Ronald Reagan and the impeachment of President Bill Clinton.

    During the Vietnam War he was the United Press International (UPI) picture bureau chief in Saigon.

    Halstead was made Senior White House Photographer for Time magazine in 1972, and was one of the few photographers to cover President Nixon's trip to China.

    Halstead held the record for the most Time magazine covers shot by a photographer. He shot 49 of them, including the photograph of former White House intern Monica Lewinsky embracing President Bill Clinton during a fundraising event in 1996.

    All photos subject to copyright

    Related Topics

    France24 - Monde

    Yandex, le "Google russe" rattrapé par la guerre en Ukraine

    Publié le : 25/03/2022 - 16:02

    Guillaume GRALLET Suivre

    La plus grande entreprise tech de la Fédération de Russie, aux ambitions internationales, se retrouve au centre du conflit ukrainien. Un signe avant-coureur d'un web fragmenté ? Décryptage dans Tech 24.

    Le moteur de recherche impressionne par la diversité de ses services, de la livraison de nourriture à l'intelligence artificielle, en passant par le partage de véhicules. Aujourd'hui, l'entreprise présente dans une vingtaine de pays est rattrapée par la situation internationale. De là à symboliser un repli sur soi, et à annoncer la création d'un internet balkanisé, surnommé "splinternet" par le chercheur Scott Malcomson. Analyse dans Tech 24 avec Nicolas Arpagian, auteur du livre "Frontières.com" (Éd. L'observatoire).

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    Valeurs Actuelles

    [d’Orcival] Guerre d’Algérie : à la recherche de nos soldats disparus

    Il est le dernier soldat français tué en Algérie. Il s’appelle Noël Rozier, il a 20 ans. Il monte la garde devant les bureaux du service de presse de l’état-major des forces françaises à Alger. Nous sommes le soir du mercredi 22 janvier 1964, près de deux ans après les accords d’Évian, six mois avant le départ définitif de nos unités d’Algérie. Trois Algériens surgissent, agressent la sentinelle, l’un d’eux tire avec une arme de poing ; le soldat s’effondre ; il va mourir à l’hôpital, ses agresseurs disparaissent dans la casbah.

    Ce soldat appartenait au 152e régiment d’infanterie, stationné à Colmar. On l’appelle le “quinze-deux” ; il fut le premier à recevoir la fourragère de la Légion d’honneur au lendemain de la Première Guerre mondiale où il aura gagné son surnom de régiment des “Diables rouges”. Après s’être battu sur la plupart de nos théâtres d’opérations, il a passé neuf ans en Algérie, de 1955 au mois de juin 1964.

    Vingt-huit ans après, un de ses chefs de corps, le colonel Henry-Jean Fournier, choisit d’élever, dans la caserne du 152e RI, à Colmar, un monument en hommage aux 94 soldats du régiment tombés en Algérie. Monument dressé en 1992, pour le 30e anniversaire de la fin de cette guerre.

    Aux 25 000 soldats tombés durant la guerre

    Cet épisode va marquer les souvenirs du colonel devenu général qui, après avoir quitté le service actif en l’an 2000, prendra bientôt l’initiative d’une action mémorielle. Il s’implique dans l’Association de soutien à l’armée française, et notamment ses études historiques, avant de créer, le 1er novembre 2014 (60e anniversaire des attentats de la “Toussaint sanglante” ou “Toussaint rouge”, et de l’assassinat de l’instituteur Guy Monnerot, qui marquent le début de la guerre d’Algérie), une association qui se consacre aux soldats disparus durant ces combats (Sol-dis Algérie).

    Trente ans après avoir érigé le monument à la mémoire des hommes de son régiment tombés en Algérie, il devrait, avec toute l’équipe qu’il a constituée, inaugurer, le 30 août prochain, à Port-Vendres, un nouveau mémorial pour honorer tous les militaires français identifiés mais jamais retrouvés sur le sol algérien pendant la guerre.

    “Soldats disparus”. Un soldat peut être tué, fait prisonnier ou rendu à la vie civile après les combats ; sa famille sait ce qu’il est devenu. Mais disparu ? Comment a-t-il pu disparaître ? On sut que la guerre avait entraîné la mort de 25 000 jeunes Français en Algérie ; on apprit bientôt qu’elle avait aussi provoqué plusieurs centaines de disparitions. Combien ? Longtemps, rien ne fut clair.

    Et pourtant, dès le mois d’avril 1962, un sénateur centriste de Paris, Bernard Lafay, qui fut ministre sous la IVe République, s’était inquiété « de l’imprécision, des réticences et des contradictions des réponses officielles » concernant le sort qui avait pu être réservé aux militaires français faits prisonniers par le FLN et dont on était sans nouvelles.

    Les accords d’Évian prévoyaient pourtant que « tous les prisonniers faits au combat détenus par chacune des parties au moment de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu [seraient] remis dans les vingt jours à dater du cessez-le-feu aux autorités désignées à cet eff et. Les deux parties informeront le Comité international de la Croix-Rouge du lieu du stationnement de leurs prisonniers ». Le délai était épuisé. Les autorités françaises avaient communiqué les noms de 3 485 prisonniers algériens qu’elles allaient libérer.

    Mais les prisonniers français du FLN ? Bernard Lafay obtint à force de ténacité la libération de quatre d’entre eux, au Maroc, cependant que trois autres allaient être libérés en Tunisie et que six légionnaires retrouvaient leur pays d’origine. Et les autres ? Le ministre des Armées, Pierre Messmer, avait évalué leur nombre à 348 au 1er août 1961, puis à 197 au 1er janvier 1962… En 1986, le secrétariat d’État aux Anciens Combattants du gouvernement Chirac releva à un millier le nombre de ces militaires disparus.

    Réunir et traiter les archives des soldats disparus 

    Où était la vérité ? Le sujet allait être repris des années plus tard. Différents chercheurs ont commencé leurs travaux par les “disparus civils européens” ; parmi ces historiens figurait le général Maurice Faivre. Un ancien prisonnier du FLN, Jean-Yves Jaffrès, édita un ouvrage à titre personnel, puis Raphaëlle Branche publia Prisonniers du FLN (Payot), une étude portant sur les civils et les militaires. Cependant, le général Fournier et l’équipe de Sol-dis s’étaient mis au travail en 2014 pour réunir et traiter les archives des soldats disparus, afin de parvenir à une synthèse, publique et privée, aussi précise que possible.

    Au terme de huit années de travaux, l’association Soldis estime être parvenue à dresser cette synthèse. Celle-ci compte les noms de 652 disparus, dont 561 de l’armée de terre. Le 5 décembre dernier, Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens Combattants, présidait la journée du souvenir en exaltant les « anciens d’Afrique du Nord », « forces vives du monde combattant » saluant leurs « frères d’armes morts pour la France ». Elle ajoutait : « La nation vous accompagne dans cet hommage » et évoquait aussi les « disparus civils et militaires. » C’était la première fois qu’un ministre de la République citait, en public, ces disparus.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    The Danish Church in Paris, a haven of peace and Scandinavian culture

    Issued on: 16/02/2022 - 16:01

    For the past 65 years, the Danish Church has brought together Danes of all generations in the French capital. It's a haven of peace located a few steps from the Champs-Élysées. Frederikskirken is part of the Lutheran Evangelical Church of Denmark. For Pastor Malene, the sense of community this institution offers is important. It's also a place for Danes to introduce Parisians to their culture and broaden their horizons. Our team reports.

    Valeurs Actuelles

    Algérie, le dernier acte de la tragédie

    Les accords d’Évian ont tiré un trait sur l’histoire de l’Algérie française, le 18 mars 1962. Celle-ci s’était ouverte le 14 juin 1830, quand 675 navires allaient débarquer 36 000 soldats français sur les plages de Sidi-Ferruch, à l’ouest d’Alger. « La cause de la France est celle de l’humanité, montrez-vous dignes de votre belle mission », dit à ses hommes le général de Bourmont, ministre et commandant en chef de l’expédition. Le 5 juillet suivant, le dey d’Alger capitule, ouvrant à la France la colonisation qui va prendre fin cent trente-deux ans plus tard. Le 3 juillet 1962, Paris reconnaît solennellement l’indépendance des Algériens qui la proclament à leur tour le 5. Pour effacer le souvenir de la capitulation du dey d’Alger.

    Le 11 novembre 1996, Jacques Chirac rendait hommage à tous ceux qui s’étaient battus, comme lui, en Algérie. Il inaugurait un monument dédié à leur mémoire, dans le XIXe arrondissement de Paris.

    « De cette expérience-là, dit-il, nul n’est revenu vraiment indemne. Près de 3 millions d’hommes l’ont vécue ; 25 000 ont disparu. Soldats du contingent ou militaires d’active, officiers SAS, tirailleurs et spahis, légionnaires, cavaliers, parachutistes, aviateurs et marins, harkis, moghaznis, toutes les forces supplétives, ils avaient sans doute rêvé d’une société plus fraternelle qui serait restée indissolublement liée à la France, comme en rêvaient ces populations inquiètes, menacées de jour et de nuit par le terrorisme. »

    Il s’interrompt un instant avant d’ajouter : « L’Histoire devait en décider autrement, mais les sacrifices qu’ils ont consentis, la foi qui les a animés, il ne faut pas les oublier, ni la valeur de leur engagement, ni la noblesse de leur combat, ni le courage qu’ils ont déployé sous les armes. »

    C’est la première fois qu’un président de la République s’adresse ainsi à tous ceux qui se sont battus en Algérie dans les rangs français. Trente-quatre ans après la fin de la guerre.

    En réalité, celle-ci n’avait pas pris fin au cessez-le-feu, le 19 mars 1962. La tragédie allait encore durer trois mois et demi, scandée par des enlèvements, des coups de feu et des explosions de bombes. À la tête de l’État, le général de Gaulle estimait avoir les mains libres depuis l’échec du putsch des généraux, le 25 avril 1961. Lorsqu’il avait organisé un premier référendum sur l’auto détermination de l’Algérie, le 8 janvier précédent, il avait obtenu 75 % de oui en métropole, et 69 % en Algérie – mais il avait uni les pieds-noirs contre lui.

    Un an après, la négociation engagée avec les émissaires du FLN se poursuivait aux Rousses, dans le Jura, avant de se déporter à Évian, en mars 1962.

    « Réussissez ou échouez, disait le Général aux négociateurs, mais surtout, ne laissez pas la négociation se prolonger indéfiniment. » « Sombre, de Gaulle avait pris sa décision, racontera Yves Courrière (dans son livre les Feux du désespoir ) : il fallait aboutir. À plusieurs reprises, il avait téléphoné à Évian : “Alors, c’est pour bientôt ?” »

    Le 18 mars après-midi, les Algériens n’ont délégué que l’un des leurs, Krim Belkacem, pour la cérémonie finale ; les trois négociateurs français, Joxe, Buron et de Broglie, signent avec lui les 93 feuillets des accords qui sont d’abord ceux d’un cessez-le-feu, pour le lendemain 19 mars.

    Le haut-commissaire de la République en Algérie, Christian Fouchet (le futur ministre de l’Intérieur de mai 1968), résume l’esprit de ce texte pour les Français d’Algérie : « Si, après un délai de réflexion de trois ans, vous ne choisissez pas la nationalité algérienne, vous bénéficierez d’un statut particulier… » Et cela se termine par : « Tout en conservant la nationalité française, vous aurez la garantie d’un traitement privilégié. » Mais, hélas un traitement vide de sens.

    La France va se “libérer” de l’Algérie. Pour faire approuver ces accords d’Évian, le gouvernement fixe au 8 avril un référendum en métropole. Les “oui” l’emportent à 91 %. « Je ne suis pas revenu au pouvoir pour régler l’affaire algérienne seulement, dit de Gaulle au Conseil des ministres qui suit. Maintenant, d’autres problèmes apparaissent. »

    Des rafales, des hommes à terre…

    Ce n’est pas fini. Il faut même revenir au mois précédent : au lundi 26 mars, qui va devenir la journée de « l’inimaginable », dira Yves Courrière, « le massacre d’une population désarmée », quand des éléments du 4e régiment de tirailleurs sont envoyés dans une foule qui s’emporte, rue d’Isly. Ils ne savent comment la gérer, avant de se mettre à tirer ! Des rafales, des hommes à terre, des mares de sang… Et le fameux « Halte au feu » crié par un officier. On relèvera 46 morts, 200 blessés du côté des manifestants et, de l’autre, deux tirailleurs grièvement atteints et huit plus légèrement. On retiendra que l’armée française a tiré sur la foule d’autres Français. Plus de mille cartouches de pistolet-mitrailleur, plus de 400 de fusil- mitrailleur…

    Trois mois plus tard, alors que l’OAS a mis bas les armes, le 5 juillet, date de la célébration de l’indépendance de l’Algérie, à Oran, la journée « s’achève sur des centaines de morts et de disparus » – « dans la zone du Petit lac, à la périphérie de la ville, des charniers ». Dans son récit des évènements, Alain Vincenot décrit un déchaînement de haine contre les pieds-noirs et les Arabes profrançais. Les 18 000 soldats français cantonnés dans la ville sous les ordres du général Katz, dit-il, ne sont pas intervenus.

    « La France n’a pas le droit d’abandonner ceux qui ont cru en elle ! », s’exclama Alain Peyrefitte devant le général de Gaulle. Il allait citer la réplique du Général dans le premier tome de son C’était de Gaulle : « Et moi, croyez-vous que ce serait de gaieté de cœur ? Moi qui ai été élevé dans la religion du drapeau, de l’Algérie française et de l’armée garante de l’empire ? Croyez-vous que ce n’est pas affreux pour moi d’amener les couleurs, où que ce soit dans le monde ? »

    “Pieds-noirs, accords d’Évian, le grand fiasco”, d’Alain Vincenot, L’Archipel, 320 pages, 20 €.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Aerial photos show 100 years of changing landscape

    The blast furnaces at the Scunthorpe Steelworks where molten iron is produced from iron ore, coke and limestone. All four furnaces were named after queens of England including Queen Anne, pictured in 2016

    The airfield at RAF Scampton, Lincolnshire, as seen in 1955 when the runways and other infrastructure were expanded to accommodate the Avro Vulcan aircraft

    The Chain Home radar at Bempton, in East Yorkshire, can be seen top right in this 2013 photograph. Closer to the sea there is another collection of concrete buildings including one for an early warning radar, which was developed in response to the Soviet Union testing of atomic weapons in 1949, Historic England said

    This picture of North Yorkshire's Saltburn-by-the-Sea is believed to have been taken by a low-flying RAF reconnaissance aircraft, most likely a Spitfire, in 1949

    Whetley Mills in Bradford as photographed in 2009. The mill is among a number showing Bradford’s rich textile heritage. It was described in 1893 publication ‘The Century's Progress’ as among the largest and best organised establishments in the Bradford spinning industry, but the reality was far from flawless with working conditions being hazardous, Historic England said

    The East Hecla steelworks in Sheffield, photographed here in 1946, produced nearly 290,000 artillery shells in World War One. From 1917 some of the factory’s capacity was converted to manufacture 60-pounder guns and later shells during World War Two

    This image, taken in 2013, shows the remains of Leighton Construction Camp at Breary Banks in North Yorkshire. It was originally constructed to house workers building Leighton reservoir but became a training camp for the Leeds City Battalion during World War One. From 1917 it was used as a prisoner of war camp

    This photo of the docks in Hull was taken in 1925 when the city was a major centre for imports and exports. The Humber Dock closed to shipping in 1967, but reopened as Hull Marina in 1983

    Three dark circles in the crops in Tallington, Lincolnshire, show the site of ditches that once surrounded Bronze Age burial sites. Historic England said the line of pits was another common archaeological feature in this part of Lincolnshire

    1 of 9

    Aerial photographs showing 100 years of changes to the Yorkshire and Lincolnshire landscape have been made available via an online archive.

    Historic England said its Aerial Photography Explorer, external provided a "fascinating insight" and offered "striking discoveries" in the two regions.

    It features more than 400,000 images taken across the country from 1919 to the present day.

    The organisation said it hoped people would use the online archive to research their local areas and gain "an insight into a century of changes and development".

    BBC

    Laptop art: From Vans to Harry Styles

    Photographic student Thorsten Mjölnir has always been fascinated by the way people personalise and mark their possessions, which inspired him to look at the way students decorate their laptops.

    Falmouth and Exeter university share a library, on the Penryn campus, in Cornwall, which Mjölnir describes as having a delicious mix of students across all sorts of courses, from politics to photography.

    Falmouth is a creative-arts university where Mjölnir studies press and editorial photography.

    "I am interested in people and stories," he says Mjölnir.

    "These laptops show both these things."

    These images are actually scans of the laptops made on the library photocopier while students were studying for their dissertations.

    "If I noticed something that looked interesting to me, I would approach the person, explain my idea and ask if I could put their laptop on the photocopier," Mjölnir says.

    "Everyone was keen and I think maybe it was because they liked the distraction.

    "I even became somewhat of an expert at guessing the courses the students were on just from the cover, which was fun to play.

    "I noticed that people normally had lots of stickers, or none.

    "It was unusual for people to have just one sticker - but when I did see laptops with a single sticker, I liked it.

    "My favourite laptop is the one with the five birds on it.

    "The owner is a woman who is fascinated by corvids."

    Here are a selection of the images Mjölnir made.

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    France24 - World

    From exiles to expats: Toulouse's role in shaping Spanish history

    Issued on: 10/02/2022 - 11:14

    The southern French city of Toulouse is famed for its rugby club, its pink brick buildings, its sunny climate, its nightlife and its storied history. Since the 20th century, it's also become home to one of the largest Spanish communities in France. The biggest wave arrived in the wake of the Spanish Civil War, with half a million people crossing the Pyrenees to flee Franco's victorious forces. It was from Toulouse that the exiled Spanish political class was able to prepare a return to democracy in the post-Franco era. Toulouse retains a special place in modern Spanish history, as our team reports.

    Report by Xavier Chemisseur and Luke Brown.

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    France24 - World

    Zimbabwe votes in crucial parliamentary and local by-elections

    Issued on: 26/03/2022 - 11:24

    NEWS WIRES

    Zimbabweans cast ballots on Saturday in parliamentary and local authority by-elections seen as a yardstick of what is to come in next year's general polls.

    The polls, which opened at 7:00 am, have generated so much interest that President Emmerson Mnangagwa has led various campaign rallies to shore up support for ruling ZANU-PF candidates.

    "We need change," Jasen Maeka, a 42-year-old unemployed man said after voting at a polling station in central Harare.

    "We should give the opposition a chance. This government has proved to be a failure," Maeka said.

    Opposition leader Nelson Chamisa, who is seen as the most formidable challenger to Mnangagwa, formed a new party Citizens Coalition for Change (CCC), three months before the by-elections.

    "We are going into a crucial by-election...it is a dry run of the 2023 election," Chamisa told his final campaign rally in a working class district on the outskirts of Harare on Thursday.

    The new party drew massive crowds to its campaign rallies.

    Chamisa's party complained of growing repression by the authorities as several of its parties were banned by the police during the two-month long campaign.

    Unrest at an opposition rally last month left one person dead and 22 injured.

    During the campaign, the country's vice president Constantino Chiwenga likened the opposition to lice which should be "crushed".

    ZANU-PF, which has led the country since independence from Britain in 1980, also attracted huge campaign crowds.

    Critics accuse Mnangagwa, who took power in 2017 after Robert Mugabe ruled for 37 years, of muzzling dissidents and the opposition has voiced concern that the election will not be credible.

    Voters are casting ballots in 28 parliamentary constituencies including 20 where opposition lawmakers were recalled in a battle over the control of the country's largest opposition party.

    The rest of the seats fell vacant following the deaths or reassignment of the incumbents.

    By-elections were also being held in 122 local government municipalities.

    The by-elections were supposed to be held within 90 days of the seats falling vacant but Mnangagwa delayed the polls in 2020 citing the Covid-19 pandemic.

    Sixteen parties were taking part in the elections.

    On the eve of the polls, Chamisa's party alleged that the election was rigged before voting had taken place, citing errors in the voter register.

    (AFP)

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    'President': An intimate look at Zimbabwe's struggle for democracy

    Across Africa

    Zimbabweans call for sanctions rethink

    EYE ON AFRICA

    Zimbabwe vice president resigns amid sexual misconduct allegations

    France24 - Monde

    Challenge App Afrique : l’Ivoirienne Christelle Hien-Kouame lauréate de la 6e édition

    Publié le : 16/03/2022 - 19:00

    L’Ivorienne Christelle Hien-Kouame a remporté la sixième édition du prix Challenge App Afrique avec sa plateforme Prenez les feuilles, permettant l’accès au programme scolaire sous le format de résumés de cours par chapitre et par matière, suivi d'une série de questions à choix multiples pour évaluer la compréhension de l'apprenant.

    Cette année, le prix Challenge App Afrique RFI France 24 avait pour thème "le numérique au service de l’éducation des enfants".

    Ouvert à tous les Africains et jeunes entreprises du continent, la sixième édition du Challenge App Afrique de France 24 et RFI visait à soutenir le développement d’applications numériques dans le domaine des technologies de l’Information et de la Communication (TIC) pour favoriser l’éducation des enfants. Un peu moins de 900 projets ont été reçus.

    Mercredi 16 mars, Christelle Hien-Kouame était l’invitée de l’émission spéciale, co-présentée par Emmanuelle Bastide (RFI) et Julia Sieger (France 24), diffusée en “Facebook live” sur les comptes de RFI et France 24 et du Challenge App Afrique RFI-France 24.

    Elle bénéficie d’une enveloppe de 15 000 euros pour développer son projet et d’un accompagnement par l'Agence française de développement (AFD) dans le programme SIBC (Social & Inclusive Business Camp).

    Deux autres projets étaient retenus comme finalistes : AbcCode et AltLearn des camerounaises Arielle Kitio et Marylène Owona.

    Lancé en 2016, le "Challenge App Afrique" est un concours, associé à une émission de RFI et France 24. Remis dans un pays d’Afrique francophone, il vise à développer l’Internet citoyen en encourageant des projets aux services de l’intérêt général. Les cinq premières éditions ont récompensé, à Dakar, en 2016, Cheick Oumar Bagayoko (Mali), un jeune docteur et informaticien malien, pour son application de télé-expertise médicale "Bogou", à Abidjan, en 2017, Raissa Banhoro (Côte d'Ivoire), pour son application d'alphabétisation fonctionnelle "Lucie", à Cotonou, en 2018, Serge Auguste Zaongo (Burkina Faso), pour son application destinée à surveiller l’irrigation d’une exploitation agricole, en 2019, à Kevin Sesse (Côte d’Ivoire), pour son projet "Mon Artisan", une plateforme connectée qui permet aux utilisateurs de solliciter des artisans locaux, et en 2020 à Amara Diawara (Guinée), pour son projet "Afriqcare", une plateforme destinée aux professionnels de la santé ainsi qu’aux patients maliens et guinéens, permettant une gestion des consultations et la prise de rendez-vous en ligne, avec la possibilité d’avoir accès à un livre de santé et un carnet de vaccination électronique.

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    Otan : Le Commandement allié de forces interarmées veut davantage de troupes prêtes au combat

    par Laurent Lagneau · 23 mars 2022

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    Dès le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Otan a immédiatement réagi en renforçant son flanc oriental, avec le déploiement d’une partie de sa force de réaction [NRF – Nato Response Force], dont le commandement opérationnel est assuré en alternance par les commandement alliés de forces interarmées [JFC] de Brunssum [Pays-Bas] et de Naples [Italie].

    « Dans l’ensemble, l’état de préparation opérationnelle de l’Otan est incroyablement élevé. Après l’attaque russe contre l’Ukraine, nous avons prouvé que la cohésion interne de l’Alliance est intacte », s’est récemment félicité le général allemand Joerg Vollmer, le commandant du JFC de Brunssum, dans un entretien publié par la presse d’outre-Rhin le 19 mars dernier.

    Cela étant, ayant mobilisé la « quasi-totalité de ses troupes pour ne pas échouer en Ukraine », la Russie n’a « actuellement aucune possibilité d’aller plus loin vers l’ouest », a estimé le général allemand. Pour autant, a-t-il confié à l’agence Reuters, ce 23 mars, l’invasion de l’Ukraine se traduit par un « changement de paradigme » pour l’Otan.

    En effet, ces dernières années, l’organisation a surtout conduit des opérations « expéditionnaires », comme en Afghanistan ou en Libye. Et la génération des forces se faisait en fonction des capacités de chacun des Alliés [sous réserve qu’ils aient la volonté politique de s’engager militairement dans ces missions].

    Maintenant, a expliqué le général Vollmer, « nous avons besoin que les forces soient signalées à l’avance à l’Otan afin que nous puissions compter sur elles en cas de guerre. […] Nous avons besoin de forces prêtes au combat, mobilisable à court préavis ».

    En clair, il s’agit pour de renouer avec la procédure selon laquelle chacun les alliées étaient tenus d’informer l’Otan qu’ils disposaient de troupes prêtes à être engagées.

    « La question cruciale est de reconstruire nos capacités […] et de rétablir des unités prêtes au combat, puis – et c’est la prochaine étape clé – de les signaler à nouveau de manière contraignante à l’Otan », a détaillé le général Vollmer. Et par « unités prêtes au combat », il parle de « brigades » et de « divisions », censées disposer de « tout l’équipement dont elles ont besoin ». Ce qui n’est pas toujours le cas actuellement, a-t-il déploré.

    Otan : Le Commandement allié de forces interarmées veut davantage de troupes prêtes au combat

    par Laurent Lagneau · 23 mars 2022

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    Dès le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Otan a immédiatement réagi en renforçant son flanc oriental, avec le déploiement d’une partie de sa force de réaction [NRF – Nato Response Force], dont le commandement opérationnel est assuré en alternance par les commandement alliés de forces interarmées [JFC] de Brunssum [Pays-Bas] et de Naples [Italie].

    « Dans l’ensemble, l’état de préparation opérationnelle de l’Otan est incroyablement élevé. Après l’attaque russe contre l’Ukraine, nous avons prouvé que la cohésion interne de l’Alliance est intacte », s’est récemment félicité le général allemand Joerg Vollmer, le commandant du JFC de Brunssum, dans un entretien publié par la presse d’outre-Rhin le 19 mars dernier.

    Cela étant, ayant mobilisé la « quasi-totalité de ses troupes pour ne pas échouer en Ukraine », la Russie n’a « actuellement aucune possibilité d’aller plus loin vers l’ouest », a estimé le général allemand. Pour autant, a-t-il confié à l’agence Reuters, ce 23 mars, l’invasion de l’Ukraine se traduit par un « changement de paradigme » pour l’Otan.

    En effet, ces dernières années, l’organisation a surtout conduit des opérations « expéditionnaires », comme en Afghanistan ou en Libye. Et la génération des forces se faisait en fonction des capacités de chacun des Alliés [sous réserve qu’ils aient la volonté politique de s’engager militairement dans ces missions].

    Maintenant, a expliqué le général Vollmer, « nous avons besoin que les forces soient signalées à l’avance à l’Otan afin que nous puissions compter sur elles en cas de guerre. […] Nous avons besoin de forces prêtes au combat, mobilisable à court préavis ».

    En clair, il s’agit pour de renouer avec la procédure selon laquelle chacun les alliées étaient tenus d’informer l’Otan qu’ils disposaient de troupes prêtes à être engagées.

    « La question cruciale est de reconstruire nos capacités […] et de rétablir des unités prêtes au combat, puis – et c’est la prochaine étape clé – de les signaler à nouveau de manière contraignante à l’Otan », a détaillé le général Vollmer. Et par « unités prêtes au combat », il parle de « brigades » et de « divisions », censées disposer de « tout l’équipement dont elles ont besoin ». Ce qui n’est pas toujours le cas actuellement, a-t-il déploré.

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    Dès le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Otan a immédiatement réagi en renforçant son flanc oriental, avec le déploiement d’une partie de sa force de réaction [NRF – Nato Response Force], dont le commandement opérationnel est assuré en alternance par les commandement alliés de forces interarmées [JFC] de Brunssum [Pays-Bas] et de Naples [Italie].

    « Dans l’ensemble, l’état de préparation opérationnelle de l’Otan est incroyablement élevé. Après l’attaque russe contre l’Ukraine, nous avons prouvé que la cohésion interne de l’Alliance est intacte », s’est récemment félicité le général allemand Joerg Vollmer, le commandant du JFC de Brunssum, dans un entretien publié par la presse d’outre-Rhin le 19 mars dernier.

    Cela étant, ayant mobilisé la « quasi-totalité de ses troupes pour ne pas échouer en Ukraine », la Russie n’a « actuellement aucune possibilité d’aller plus loin vers l’ouest », a estimé le général allemand. Pour autant, a-t-il confié à l’agence Reuters, ce 23 mars, l’invasion de l’Ukraine se traduit par un « changement de paradigme » pour l’Otan.

    En effet, ces dernières années, l’organisation a surtout conduit des opérations « expéditionnaires », comme en Afghanistan ou en Libye. Et la génération des forces se faisait en fonction des capacités de chacun des Alliés [sous réserve qu’ils aient la volonté politique de s’engager militairement dans ces missions].

    Maintenant, a expliqué le général Vollmer, « nous avons besoin que les forces soient signalées à l’avance à l’Otan afin que nous puissions compter sur elles en cas de guerre. […] Nous avons besoin de forces prêtes au combat, mobilisable à court préavis ».

    En clair, il s’agit pour de renouer avec la procédure selon laquelle chacun les alliées étaient tenus d’informer l’Otan qu’ils disposaient de troupes prêtes à être engagées.

    « La question cruciale est de reconstruire nos capacités […] et de rétablir des unités prêtes au combat, puis – et c’est la prochaine étape clé – de les signaler à nouveau de manière contraignante à l’Otan », a détaillé le général Vollmer. Et par « unités prêtes au combat », il parle de « brigades » et de « divisions », censées disposer de « tout l’équipement dont elles ont besoin ». Ce qui n’est pas toujours le cas actuellement, a-t-il déploré.

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    Dès le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Otan a immédiatement réagi en renforçant son flanc oriental, avec le déploiement d’une partie de sa force de réaction [NRF – Nato Response Force], dont le commandement opérationnel est assuré en alternance par les commandement alliés de forces interarmées [JFC] de Brunssum [Pays-Bas] et de Naples [Italie].

    « Dans l’ensemble, l’état de préparation opérationnelle de l’Otan est incroyablement élevé. Après l’attaque russe contre l’Ukraine, nous avons prouvé que la cohésion interne de l’Alliance est intacte », s’est récemment félicité le général allemand Joerg Vollmer, le commandant du JFC de Brunssum, dans un entretien publié par la presse d’outre-Rhin le 19 mars dernier.

    Cela étant, ayant mobilisé la « quasi-totalité de ses troupes pour ne pas échouer en Ukraine », la Russie n’a « actuellement aucune possibilité d’aller plus loin vers l’ouest », a estimé le général allemand. Pour autant, a-t-il confié à l’agence Reuters, ce 23 mars, l’invasion de l’Ukraine se traduit par un « changement de paradigme » pour l’Otan.

    En effet, ces dernières années, l’organisation a surtout conduit des opérations « expéditionnaires », comme en Afghanistan ou en Libye. Et la génération des forces se faisait en fonction des capacités de chacun des Alliés [sous réserve qu’ils aient la volonté politique de s’engager militairement dans ces missions].

    Maintenant, a expliqué le général Vollmer, « nous avons besoin que les forces soient signalées à l’avance à l’Otan afin que nous puissions compter sur elles en cas de guerre. […] Nous avons besoin de forces prêtes au combat, mobilisable à court préavis ».

    En clair, il s’agit pour de renouer avec la procédure selon laquelle chacun les alliées étaient tenus d’informer l’Otan qu’ils disposaient de troupes prêtes à être engagées.

    « La question cruciale est de reconstruire nos capacités […] et de rétablir des unités prêtes au combat, puis – et c’est la prochaine étape clé – de les signaler à nouveau de manière contraignante à l’Otan », a détaillé le général Vollmer. Et par « unités prêtes au combat », il parle de « brigades » et de « divisions », censées disposer de « tout l’équipement dont elles ont besoin ». Ce qui n’est pas toujours le cas actuellement, a-t-il déploré.

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    Les frégates « Belh@rra » de la Marine nationale seront moins bien équipées que celles vendues à la Grèce

    par Laurent Lagneau · 23 mars 2022

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    Le 24 mars, la Grèce devrait signer la contrat relatif à l’achat de trois frégates de défense et d’intervention [FDI ou Belh@rra] auprès du constructeur français Naval Group. Cette commande aura un « impact limité » sur les livraisons des cinq navires de ce type destinés à la Marine nationale, un décalage de « quelques mois » étant prévu par le ministère des Armées pour la réception les seconde et troisième unités.

    Cela étant, les FDI grecques n’auront pas les mêmes capacités que celles que mettra en oeuvre la Marine nationale. Si les deux modèles auront en commun certains éléments, comme la tourelle de 76 mm, les deux canons téléopérés de 20 mm, les deux lanceurs de missiles antinavires Exocet MM40 Block 3C ou encore le radar Seafire 500 [fourni par Thales], celles commandées par Athènes seront dotées 32 missiles surface-air Aster 30 B1 [au lieu de 16], de 2 triples lance-torpilles pour MU-90 [au lieu d’un double lance-torpilles], d’un système anti-aérien à courte portée RAM [Rolling Airframe Missile] ainsi que de brouilleurs et de leurres anti-missiles et anti-torpilles.

    Lors d’une audition parlementaire, l’an passé, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, avait confirmé que les FDI françaises auraient des capacités amoindries en matière de guerre électronique au moins jusqu’en 2026. « Cela relève d’un choix budgétaire : lors du lancement du programme en fin de la LPM précédente, l’ajout de ces capacités n’entraient pas dans l’enveloppe financière. Il a donc été décidé de les inclure dans le programme visant à faire évoluer les frégates, ce qui conduit à reporter à 2026 l’ouverture de la ligne budgétaire qui permettra de les financer », avait-il expliqué.

    Quoi qu’il en soit, actuellement candidat à l’élection présidentielle, le député Nicolas Dupont-Aignan s’était étonné, en décembre dernier, de ces différentes entre les FDI françaises et grecques, dans une question écrite adressée au ministère des Armées. En outre, il avait aussi plaidé pour revoir à hausse le nombre de FDI commandés, en portant leur nombre de cinq à huit, compte tenu de l’évolution de la situation internationale. Voire de moderniser cinq frégates légères furtives [FLF – classe La Fayette] au lieu de trois.

    La réponse du ministère des Armées a été publiée plus de trois mois plus tard. S’agissant des FLF, il n’est pas question de revoir les plans : seulement trois seront modernisées, les deux autres étant appelées à suppléer la flotte des patrouilleurs de haute-mer, laquelle connaît des difficulités en termes de disponibilité.

    Quant à la différence entre les FDI françaises et grecques, le ministère des Armées la justifie par les choix de la Marine hellénique, qui « découlent de son analyse capacitaire, des missions et de la place de ces frégates dans son ordre de bataille ».

    « Pour la Marine nationale, les FDI venant compléter les unités de combat plus puissantes que sont les frégates de défense aérienne [FDA] et les frégates multi-missions [FREMM], elles n’ont pas la nécessité de disposer de capteurs ainsi que de moyens d’actions aussi puissants », fait valoir le ministère. Et d’ajouter : « Leur configuration constitue un compromis cohérent pour des unités de premier rang qui offriront un saut capacitaire avantageux par rapport aux frégates légères furtives ».

    Cependant, a-t-il poursuivi, le « programme français s’inscrit dans une logique d’évolution en standards » et les FDI de la Marine nationale « disposeront nativement d’une marge d’évolution pour s’adapter aux changements à venir du contexte opérationnel ».

    Sur ce point, l’amiral Vandier avait émis des réserves, lors de son audition parlementaire. « De la même façon qu’il est beaucoup plus coûteux de faire installer a posteriori un radar de recul sur une voiture que de choisir un véhicule déjà équipé en série, programmer de telles dépenses sur une dizaine d’années, en raison de contraintes budgétaires qui peuvent paraître mineures, se révèle en définitive beaucoup plus onéreux pour l’Etat », avait-il dit.

    Enfin, il n’est pas question non plus de commander davantage de FDI, le ministère s’en tenant à la cible de « 15 frégates de premier rang » à l’horizon 2030 [pour le moment du moins…].

    Photo : Par Rama CC BY-SA 3.0 fr,

    Les frégates « Belh@rra » de la Marine nationale seront moins bien équipées que celles vendues à la Grèce

    par Laurent Lagneau · 23 mars 2022

    Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Le 24 mars, la Grèce devrait signer la contrat relatif à l’achat de trois frégates de défense et d’intervention [FDI ou Belh@rra] auprès du constructeur français Naval Group. Cette commande aura un « impact limité » sur les livraisons des cinq navires de ce type destinés à la Marine nationale, un décalage de « quelques mois » étant prévu par le ministère des Armées pour la réception les seconde et troisième unités.

    Cela étant, les FDI grecques n’auront pas les mêmes capacités que celles que mettra en oeuvre la Marine nationale. Si les deux modèles auront en commun certains éléments, comme la tourelle de 76 mm, les deux canons téléopérés de 20 mm, les deux lanceurs de missiles antinavires Exocet MM40 Block 3C ou encore le radar Seafire 500 [fourni par Thales], celles commandées par Athènes seront dotées 32 missiles surface-air Aster 30 B1 [au lieu de 16], de 2 triples lance-torpilles pour MU-90 [au lieu d’un double lance-torpilles], d’un système anti-aérien à courte portée RAM [Rolling Airframe Missile] ainsi que de brouilleurs et de leurres anti-missiles et anti-torpilles.

    Lors d’une audition parlementaire, l’an passé, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, avait confirmé que les FDI françaises auraient des capacités amoindries en matière de guerre électronique au moins jusqu’en 2026. « Cela relève d’un choix budgétaire : lors du lancement du programme en fin de la LPM précédente, l’ajout de ces capacités n’entraient pas dans l’enveloppe financière. Il a donc été décidé de les inclure dans le programme visant à faire évoluer les frégates, ce qui conduit à reporter à 2026 l’ouverture de la ligne budgétaire qui permettra de les financer », avait-il expliqué.

    Quoi qu’il en soit, actuellement candidat à l’élection présidentielle, le député Nicolas Dupont-Aignan s’était étonné, en décembre dernier, de ces différentes entre les FDI françaises et grecques, dans une question écrite adressée au ministère des Armées. En outre, il avait aussi plaidé pour revoir à hausse le nombre de FDI commandés, en portant leur nombre de cinq à huit, compte tenu de l’évolution de la situation internationale. Voire de moderniser cinq frégates légères furtives [FLF – classe La Fayette] au lieu de trois.

    La réponse du ministère des Armées a été publiée plus de trois mois plus tard. S’agissant des FLF, il n’est pas question de revoir les plans : seulement trois seront modernisées, les deux autres étant appelées à suppléer la flotte des patrouilleurs de haute-mer, laquelle connaît des difficulités en termes de disponibilité.

    Quant à la différence entre les FDI françaises et grecques, le ministère des Armées la justifie par les choix de la Marine hellénique, qui « découlent de son analyse capacitaire, des missions et de la place de ces frégates dans son ordre de bataille ».

    « Pour la Marine nationale, les FDI venant compléter les unités de combat plus puissantes que sont les frégates de défense aérienne [FDA] et les frégates multi-missions [FREMM], elles n’ont pas la nécessité de disposer de capteurs ainsi que de moyens d’actions aussi puissants », fait valoir le ministère. Et d’ajouter : « Leur configuration constitue un compromis cohérent pour des unités de premier rang qui offriront un saut capacitaire avantageux par rapport aux frégates légères furtives ».

    Cependant, a-t-il poursuivi, le « programme français s’inscrit dans une logique d’évolution en standards » et les FDI de la Marine nationale « disposeront nativement d’une marge d’évolution pour s’adapter aux changements à venir du contexte opérationnel ».

    Sur ce point, l’amiral Vandier avait émis des réserves, lors de son audition parlementaire. « De la même façon qu’il est beaucoup plus coûteux de faire installer a posteriori un radar de recul sur une voiture que de choisir un véhicule déjà équipé en série, programmer de telles dépenses sur une dizaine d’années, en raison de contraintes budgétaires qui peuvent paraître mineures, se révèle en définitive beaucoup plus onéreux pour l’Etat », avait-il dit.

    Enfin, il n’est pas question non plus de commander davantage de FDI, le ministère s’en tenant à la cible de « 15 frégates de premier rang » à l’horizon 2030 [pour le moment du moins…].

    Photo : Par Rama CC BY-SA 3.0 fr,

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    Le 24 mars, la Grèce devrait signer la contrat relatif à l’achat de trois frégates de défense et d’intervention [FDI ou Belh@rra] auprès du constructeur français Naval Group. Cette commande aura un « impact limité » sur les livraisons des cinq navires de ce type destinés à la Marine nationale, un décalage de « quelques mois » étant prévu par le ministère des Armées pour la réception les seconde et troisième unités.

    Cela étant, les FDI grecques n’auront pas les mêmes capacités que celles que mettra en oeuvre la Marine nationale. Si les deux modèles auront en commun certains éléments, comme la tourelle de 76 mm, les deux canons téléopérés de 20 mm, les deux lanceurs de missiles antinavires Exocet MM40 Block 3C ou encore le radar Seafire 500 [fourni par Thales], celles commandées par Athènes seront dotées 32 missiles surface-air Aster 30 B1 [au lieu de 16], de 2 triples lance-torpilles pour MU-90 [au lieu d’un double lance-torpilles], d’un système anti-aérien à courte portée RAM [Rolling Airframe Missile] ainsi que de brouilleurs et de leurres anti-missiles et anti-torpilles.

    Lors d’une audition parlementaire, l’an passé, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, avait confirmé que les FDI françaises auraient des capacités amoindries en matière de guerre électronique au moins jusqu’en 2026. « Cela relève d’un choix budgétaire : lors du lancement du programme en fin de la LPM précédente, l’ajout de ces capacités n’entraient pas dans l’enveloppe financière. Il a donc été décidé de les inclure dans le programme visant à faire évoluer les frégates, ce qui conduit à reporter à 2026 l’ouverture de la ligne budgétaire qui permettra de les financer », avait-il expliqué.

    Quoi qu’il en soit, actuellement candidat à l’élection présidentielle, le député Nicolas Dupont-Aignan s’était étonné, en décembre dernier, de ces différentes entre les FDI françaises et grecques, dans une question écrite adressée au ministère des Armées. En outre, il avait aussi plaidé pour revoir à hausse le nombre de FDI commandés, en portant leur nombre de cinq à huit, compte tenu de l’évolution de la situation internationale. Voire de moderniser cinq frégates légères furtives [FLF – classe La Fayette] au lieu de trois.

    La réponse du ministère des Armées a été publiée plus de trois mois plus tard. S’agissant des FLF, il n’est pas question de revoir les plans : seulement trois seront modernisées, les deux autres étant appelées à suppléer la flotte des patrouilleurs de haute-mer, laquelle connaît des difficulités en termes de disponibilité.

    Quant à la différence entre les FDI françaises et grecques, le ministère des Armées la justifie par les choix de la Marine hellénique, qui « découlent de son analyse capacitaire, des missions et de la place de ces frégates dans son ordre de bataille ».

    « Pour la Marine nationale, les FDI venant compléter les unités de combat plus puissantes que sont les frégates de défense aérienne [FDA] et les frégates multi-missions [FREMM], elles n’ont pas la nécessité de disposer de capteurs ainsi que de moyens d’actions aussi puissants », fait valoir le ministère. Et d’ajouter : « Leur configuration constitue un compromis cohérent pour des unités de premier rang qui offriront un saut capacitaire avantageux par rapport aux frégates légères furtives ».

    Cependant, a-t-il poursuivi, le « programme français s’inscrit dans une logique d’évolution en standards » et les FDI de la Marine nationale « disposeront nativement d’une marge d’évolution pour s’adapter aux changements à venir du contexte opérationnel ».

    Sur ce point, l’amiral Vandier avait émis des réserves, lors de son audition parlementaire. « De la même façon qu’il est beaucoup plus coûteux de faire installer a posteriori un radar de recul sur une voiture que de choisir un véhicule déjà équipé en série, programmer de telles dépenses sur une dizaine d’années, en raison de contraintes budgétaires qui peuvent paraître mineures, se révèle en définitive beaucoup plus onéreux pour l’Etat », avait-il dit.

    Enfin, il n’est pas question non plus de commander davantage de FDI, le ministère s’en tenant à la cible de « 15 frégates de premier rang » à l’horizon 2030 [pour le moment du moins…].

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    Le 24 mars, la Grèce devrait signer la contrat relatif à l’achat de trois frégates de défense et d’intervention [FDI ou Belh@rra] auprès du constructeur français Naval Group. Cette commande aura un « impact limité » sur les livraisons des cinq navires de ce type destinés à la Marine nationale, un décalage de « quelques mois » étant prévu par le ministère des Armées pour la réception les seconde et troisième unités.

    Cela étant, les FDI grecques n’auront pas les mêmes capacités que celles que mettra en oeuvre la Marine nationale. Si les deux modèles auront en commun certains éléments, comme la tourelle de 76 mm, les deux canons téléopérés de 20 mm, les deux lanceurs de missiles antinavires Exocet MM40 Block 3C ou encore le radar Seafire 500 [fourni par Thales], celles commandées par Athènes seront dotées 32 missiles surface-air Aster 30 B1 [au lieu de 16], de 2 triples lance-torpilles pour MU-90 [au lieu d’un double lance-torpilles], d’un système anti-aérien à courte portée RAM [Rolling Airframe Missile] ainsi que de brouilleurs et de leurres anti-missiles et anti-torpilles.

    Lors d’une audition parlementaire, l’an passé, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, avait confirmé que les FDI françaises auraient des capacités amoindries en matière de guerre électronique au moins jusqu’en 2026. « Cela relève d’un choix budgétaire : lors du lancement du programme en fin de la LPM précédente, l’ajout de ces capacités n’entraient pas dans l’enveloppe financière. Il a donc été décidé de les inclure dans le programme visant à faire évoluer les frégates, ce qui conduit à reporter à 2026 l’ouverture de la ligne budgétaire qui permettra de les financer », avait-il expliqué.

    Quoi qu’il en soit, actuellement candidat à l’élection présidentielle, le député Nicolas Dupont-Aignan s’était étonné, en décembre dernier, de ces différentes entre les FDI françaises et grecques, dans une question écrite adressée au ministère des Armées. En outre, il avait aussi plaidé pour revoir à hausse le nombre de FDI commandés, en portant leur nombre de cinq à huit, compte tenu de l’évolution de la situation internationale. Voire de moderniser cinq frégates légères furtives [FLF – classe La Fayette] au lieu de trois.

    La réponse du ministère des Armées a été publiée plus de trois mois plus tard. S’agissant des FLF, il n’est pas question de revoir les plans : seulement trois seront modernisées, les deux autres étant appelées à suppléer la flotte des patrouilleurs de haute-mer, laquelle connaît des difficulités en termes de disponibilité.

    Quant à la différence entre les FDI françaises et grecques, le ministère des Armées la justifie par les choix de la Marine hellénique, qui « découlent de son analyse capacitaire, des missions et de la place de ces frégates dans son ordre de bataille ».

    « Pour la Marine nationale, les FDI venant compléter les unités de combat plus puissantes que sont les frégates de défense aérienne [FDA] et les frégates multi-missions [FREMM], elles n’ont pas la nécessité de disposer de capteurs ainsi que de moyens d’actions aussi puissants », fait valoir le ministère. Et d’ajouter : « Leur configuration constitue un compromis cohérent pour des unités de premier rang qui offriront un saut capacitaire avantageux par rapport aux frégates légères furtives ».

    Cependant, a-t-il poursuivi, le « programme français s’inscrit dans une logique d’évolution en standards » et les FDI de la Marine nationale « disposeront nativement d’une marge d’évolution pour s’adapter aux changements à venir du contexte opérationnel ».

    Sur ce point, l’amiral Vandier avait émis des réserves, lors de son audition parlementaire. « De la même façon qu’il est beaucoup plus coûteux de faire installer a posteriori un radar de recul sur une voiture que de choisir un véhicule déjà équipé en série, programmer de telles dépenses sur une dizaine d’années, en raison de contraintes budgétaires qui peuvent paraître mineures, se révèle en définitive beaucoup plus onéreux pour l’Etat », avait-il dit.

    Enfin, il n’est pas question non plus de commander davantage de FDI, le ministère s’en tenant à la cible de « 15 frégates de premier rang » à l’horizon 2030 [pour le moment du moins…].

    Photo : Par Rama CC BY-SA 3.0 fr,

    Rama
    France24 - Monde

    Invasion de l’Ukraine : Odessa, le néon de la guerre

    Publié le : 07/03/2022 - 18:37

    Sébastian SEIBT Suivre

    Alors que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a prévenu dimanche que la prochaine cible de l’armée russe pourrait être la ville d’Odessa, les spécialistes des chaînes d’approvisionnement craignent que cela pourrait entraîner le début d’une nouvelle pénurie de semi-conducteurs. Car cette ville du sud de l’Ukraine est considérée comme la capitale d’un élément crucial pour fabriquer ces puces informatiques : le gaz néon purifié.

    "Les bombardements s’intensifient de jour en jour", s’alarme dimanche 6 mars Larisa Bondarenko, qui habite Odessa, dans le sud de l’Ukraine. "Le président Volodymyr Zelensky a dit que notre ville serait la prochaine cible de l’armée russe. Je ne peux pas demander aux employés de revenir travailler dans ces conditions. Ils sont un peu comme ma famille", ajoute cette femme qui est la directrice du développement de la société Cryoin.

    Son entreprise fournit un produit très spécifique et demandé dans le monde : le gaz néon purifié. Mais depuis le début de la guerre, le 24 février, Cryoin a arrêté sa production par mesure de sécurité, faisant resurgir le spectre de nouvelle pénurie de semi-conducteurs.

    Héritage de l’ère soviétique

    "La guerre en Ukraine pourrait entraîner une nouvelle crise dans le secteur des puces informatiques", a averti le site Wired fin février. "Les fabricants de semi-conducteurs doivent trouver une alternative à l’Ukraine", soutient le Washington Post. "L’invasion en Ukraine risque d’aggraver le chaos généré par la pandémie de Covid-19", craint pour sa part le New York Times.

    Quel rapport entre un obscur gaz et les puces qui font tourner nos smartphones, équipent les voitures modernes et se retrouvent dans à peu près tous les équipements électroniques modernes ? "C’est un élément crucial dans le processus de fabrication des puces informatiques", explique Jan-Peter Kleinhans, responsable des questions de technologie et géopolitique de la Stiftung Neue Verantwortung (Fondation pour une nouvelle responsabilité), un cercle de réflexion allemand, contacté par France 24.

    Concrètement, la gravure des circuits sur les semi-conducteurs est impossible sans néon purifié. Ce gaz est utilisé dans le processus de lithographie extrême ultraviolet qui sert dans la fabrication des circuits "de 180 nanomètres et plus petit, ce qui représente la part du lion de tous les semi-conducteurs produits", souligne Techcet, le cabinet américain de référence sur les problématiques des semi-conducteurs, contacté par France 24.

    Ce gaz, purifié à 99,99 %, remplace l’oxygène dans les tubes de gravure, ce qui permet d’éviter que des impuretés ne viennent se glisser dans les circuits des puces durant la lithographie.

    Mais rares sont les sociétés qui fournissent ce néon purifié. Odessa, en Ukraine, a longtemps été la capitale mondiale de cette production. Une spécialité qui remonte à l’ère soviétique : les usines russes fabriquaient l’acier, et les gaz qui résultaient de ce processus étaient envoyés en Ukraine où ils étaient purifiés.

    Après la chute de l’URSS, cette répartition des tâches a persisté. Grâce au gaz fourni par les Russes, une poignée d’entreprises ukrainiennes assurait près de 70 % des besoins mondiaux en néon purifié en 2014.

    L'essor de la Chine

    Après l’annexion de la Crimée cette même année, les prix de ce très précieux gaz ont été multipliés par six, entraînant l’une des plus importantes pénuries de semi-conducteurs… avant celle créée par l’arrêt du commerce mondial dû à la pandémie de Covid-19.

    Depuis lors, la prolifération des "objets intelligents" – des smartphones aux réfrigérateurs et voitures connectés – n’a fait qu’accroître la pression exercée sur les fournisseurs ukrainiens. D’autant plus qu’il n’y a pas non plus eu multiplication des entreprises spécialisées dans la purification du gaz néon en Ukraine. "Nous sommes les principaux exportateurs et fournissons des clients aux États-Unis, au Japon, en Corée du Sud ainsi qu’en Europe. Il y a encore un autre fournisseur important à Marioupol, mais qui est aussi à l’arrêt depuis le début de l’invasion", détaille Larisa Bondarenko.

    Pour évaluer le risque que l’invasion russe de l'Ukraine fait peser sur le très stratégique secteur des semi-conducteurs, "il faut savoir si les acheteurs de ce gaz ont su diversifier leurs sources d’approvisionnement après la crise de 2014", souligne Jan-Peter Kleinhans.

    Une question sur laquelle les avis divergent. Pour Techcet, l’Ukraine n’assure plus que la moitié environ des besoins en néon pour la fabrication des semi-conducteurs, tandis que le reste provient dorénavant de "la Chine, et aussi un peu des États-Unis et d’Europe", affirment les analystes de ce cabinet. "Nous estimons que c’est entre 50 % et 70 %", soutient pour sa part Olivier Perrin, spécialiste des questions d’énergie et d’industrie pour la branche stratégie du cabinet d’audit et de conseil Deloitte, contacté par France 24. Pour lui, la réelle diversification n’a pas empêché l’Ukraine de rester la principale source d’approvisionnement pour des industries qui veulent toujours plus de gaz néon.

    Ensuite, le risque d’une pénurie n’est pas pour tout de suite. Essentiellement grâce aux stocks. Mais ils ne sont pas éternels. Entreposer ces gaz nécessite de prendre toute une série de précautions spécifiques "pour s’assurer que le matériau reste de premier ordre", soulignent les analystes de Techcet. C’est donc un choix coûteux que "les fabricants de puces ne veulent pas avoir à payer" trop longtemps, ajoutent ces experts. Autrement dit, les stocks s’épuiseront d’ici quelques mois.

    La guerre après la pandémie

    Larisa Bondarenko confirme à France 24 que Cryoin pourrait encore faire face aux commandes "si la situation venait à s’améliorer bientôt". "Nous sommes restés en contact avec nos fournisseurs russes qui sont prêts à nous livrer dès que les frontières rouvrent. On aurait alors la capacité d’augmenter notre production afin d’honorer nos clients", affirme-t-elle.

    Elle n’est cependant pas très optimiste. Les bombardements risquent en effet d’endommager les infrastructures à Odessa, comme les installations portuaires vitales pour les exportations. Il y a, en outre, "la question de la mobilisation des employés qui pourraient tous avoir à prendre les armes", rappelle-t-elle.

    Selon des analystes joints par France 24, si les Russes parviennent à prendre Odessa, le président Vladimir Poutine pourrait aussi être tenté d’utiliser le gaz néon comme élément de négociation. L’arme du gaz et du pétrole est bien connue pour faire pression ; les installations de purification du gaz néon pourraient devenir un autre levier pour Moscou.

    Le risque est d’autant plus à prendre au sérieux que le monde commençait à entrevoir la fin des problèmes d’approvisionnement liés à la pandémie. Dans ce contexte, "il y a une forte hausse de la demande de semi-conducteurs et les carnets de commande sont pleins. Toute perturbation de l’approvisionnement d’un des composants de la chaîne peut avoir un impact négatif sur la production des puces dans les six à douze mois à venir", estime Techcet.

    Mais tout le monde ne sera pas logé à la même enseigne. "Les premiers affectés seront les clients européens", assure Olivier Perrin. La Chine a les moyens d’augmenter sa production de gaz néon purifié, mais va, d’après cet expert, servir en priorité ses sociétés nationales avant de vendre le surplus au reste du monde. Même les États-Unis ont quelques producteurs qui peuvent monter en régime pour limiter l’impact d’un arrêt de l’approvisionnement par l’Ukraine… contrairement à l’Europe.

    La pandémie aura montré au monde que nos sociétés ultraconnectées dépendent d’une chaîne d’approvisionnement complexe et fragile. L’invasion de l’Ukraine risque d’enfoncer le clou en démontrant que le bien-être des consommateurs occidentaux, accros à leur iPhone ou fiers de conduire une Tesla, dépend aussi d’un gaz dont ils n’ont probablement jamais entendu parler et qui est purifié dans une zone de conflit.

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    France24 - Monde

    Mondial-2022 - zone Afrique : l'Égypte neutralise le Sénégal et s'offre le barrage aller

    Publié le : 25/03/2022 - 22:23

    Romain HOUEIX Suivre

    L'Égypte a remporté son duel face au Sénégal vendredi au Caire et a pris une option pour la qualification au Mondial-2022. Il faudra cependant confirmer mardi prochain lors du match retour.

    Début de mandat compliqué pour les champions d'Afrique. Le Sénégal s'est incliné en Égypte vendredi 25 mars lors de son barrage aller pour le Mondial-2022, dans une affiche remake de la finale de la CAN-2022.

    Dans leur stade du Caire survolté, l'Égypte a réalisé l'entame de match parfaite. Un tir de Salah trouve la barre transversale, le ballon rebondit sur Saliou Ciss et file dans les filets. Un but contre son camp qui met en difficultés les champions d'Afrique d'entrée de jeu (4e, 1-0).

    Les mauvaises nouvelles ne s'arrêtent pas là. Les Lions de la Teranga perdent la moitié de leur charnière centrale quelques minutes plus tard. Le défenseur central du PSG, Diallo, se tient la cuisse et est contraint de laisser sa place.

    Le Sénégal n'a pas cadré à la mi-temps

    L'Égypte laisse le Sénégal mettre son jeu en place et tente de procéder par contre. Après une bonne combinaison sur le flanc droit, Mostofa est à la retombée d'un centre au point de penalty. Sa tête était cadrée, mais ne vient pas inquiéter Mendy, qui capte le ballon sans problème (24e). Sadio Mané manque le cadre juste avant la mi-temps (37e), tandis qu'un long cafouillage égyptien dans leur surface est finalement dégagé (35e). Les Sénégalais rentrent aux vestiaires, sans avoir cadré la moindre frappe.

    Ils reviennent toutefois avec de meilleures intentions en deuxième période. El Shenawy sauve son équipe sur une tête de Mané. Derrière, Dhiedhiou est proche d'ouvrir le score sur un nouveau centre, mais concède finalement le six mètres (49e). À l'image de l'attaquant de Liverpool Sadio Mané qui multiplie les dribbles, les champions d'Afrique sont passés à la vitesse supérieure.

    🇪🇬 Égypte 1 - 0 Sénégal 🇸🇳Le Sénégal pousse par l'intermédiaire de Sadio Mané !📲💻 Suivez le direct > https://t.co/M1B9jcyPpi#lequipeFOOT #EGYSEN pic.twitter.com/vk7zAPRcZ7

    March 25, 2022

    Comme à la CAN, l'Égypte démontre toutes ses qualités défensives et sa capacité à casser le rythme pour faire déjouer son adversaire. Ismaïla Sarr se faufile dans la défense de l'Égypte et obtient un coup franc aux abords de la surface de réparation. Cela ne donne rien (73e). Puis, El Shenawy s'interpose sur une frappe de Bouna Sarra (79e).

    Les Lions de la Teranga ne parviennent pas à égaliser et ce sont même les Pharaons qui manquent de faire le break avec une frappe de Marmoush qui trouve le petit filet (83e).

    L'Égypte peut savourer cette revanche, même si elle ne lui ramènera pas le titre perdu à Yaoundé. Il faudra cependant confirmer mardi dans le stade flambant neuf du Sénégal

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    Mondial-2022 - zone Afrique : le Maroc arrache le match nul sur la pelouse de la RD Congo

    COMPTE-RENDU

    Mondial-2022 - zone Afrique : l'Algérie prend une option en surprenant le Cameroun chez lui

    ZONE AFRIQUE

    Mondial-2022 : Algérie, Maroc et Tunisie prennent l'avantage, le Sénégal devra réagir

    Opex 360

    Les États-Unis livrent à Kiev des armes soviétiques récupérées après la Guerre Froide à des fins de renseignement

    par Laurent Lagneau · 22 mars 2022

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    Alors qu’ils ont incité plusieurs pays de l’Otan à céder leurs systèmes de défense aérienne d’origine soviétique [ou russe] aux forces ukrainiennes pour aider à repousser l’invasion russe, les États-Unis ont visiblement l’intention de garder certains de ceux qu’ils ont récupérés dans le cadre d’un programme confidentiel mené après la Guerre Froide.

    En effet, dans un article publié en janvier 1995, le quotidien Le Monde raconta comment le Pentagone avait réussi, quelques semaines plus tôt, à mettre la main sur un système complet de défense aérienne S-300 PMU russe en parfait état de fonctionnement.

    L’affaire avait été rondement menée par la société BDM International, alors dirigée par Franck Carlucci, qui fut le dernier secrétaire à la Défense du président Ronald Reagan. Dans le détail, ce S-300 PMU [code Otan : SA-10 Grumble] avait été récupéré en Biélorussie, pour la « modique » somme de 6 millions de dollars [d’autres sources parlent d’un montant beaucoup plus élevé, ndlr].

    Un avion-cargo Antonov-124 l’avait ensuite livré à l’Arsenal de Redstone [Alamaba], un établissement abritant l’Army’s Aviation and Missile Command ainsi qu’une antenne de la Defense Intelligence Agency [DIA – renseignement militaire américain]. Le but? Décortiquer ce S-300 afin d’en connaitre les moindres secrets et élaborer ensuite des contre-mesures pour le rendre moins efficace, voire inopérant.

    D’autre équipements militaires d’origine soviétique furent récupérés pour les besoins du renseignement américain, dont des véhicules tactiques de défense aérienne « 9K33 OSA » [code Otan : SA-8 Gecko], capable de repérer et de détruire des aéronefs volant à plus de 5000 mètres d’altitude. Évidemment, de tels systèmes seraient plus utiles en Ukraine [qui en dispose déjà] qu’aux États-Unis.

    Aussi, d’après le Wall Street Journal, l’équipement militaire soviétique jusqu’alors conservé à l’Arsenal de Redstone a été en partie expédié en Europe, à bord d’avions C-17 Globemaster III, pour ensuite être livré aux forces ukrainiennes. Mais le quotidien économique précise qu’il n’est pour le moment pas question que le S-300 récupéré en 1994 quitte le territoire américain. Cela dit, il y a peu de chance qu’un seul système puisse changer le cours des évènements.

    « Nous continuons à travailler avec nos alliés et partenaires clés pour apporter une nouvelle assistance, dont des systèmes antiaériens d’origine soviétique ou russe avec leurs munitions nécessaires, afin que les forces ukrainiennes puissent les utiliser », a assuré un responsable américain, cité par le Wall Street Journal.

    Photo : Ştefan CiocanCC BY-SA 3.0

    Les États-Unis livrent à Kiev des armes soviétiques récupérées après la Guerre Froide à des fins de renseignement

    par Laurent Lagneau · 22 mars 2022

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    Alors qu’ils ont incité plusieurs pays de l’Otan à céder leurs systèmes de défense aérienne d’origine soviétique [ou russe] aux forces ukrainiennes pour aider à repousser l’invasion russe, les États-Unis ont visiblement l’intention de garder certains de ceux qu’ils ont récupérés dans le cadre d’un programme confidentiel mené après la Guerre Froide.

    En effet, dans un article publié en janvier 1995, le quotidien Le Monde raconta comment le Pentagone avait réussi, quelques semaines plus tôt, à mettre la main sur un système complet de défense aérienne S-300 PMU russe en parfait état de fonctionnement.

    L’affaire avait été rondement menée par la société BDM International, alors dirigée par Franck Carlucci, qui fut le dernier secrétaire à la Défense du président Ronald Reagan. Dans le détail, ce S-300 PMU [code Otan : SA-10 Grumble] avait été récupéré en Biélorussie, pour la « modique » somme de 6 millions de dollars [d’autres sources parlent d’un montant beaucoup plus élevé, ndlr].

    Un avion-cargo Antonov-124 l’avait ensuite livré à l’Arsenal de Redstone [Alamaba], un établissement abritant l’Army’s Aviation and Missile Command ainsi qu’une antenne de la Defense Intelligence Agency [DIA – renseignement militaire américain]. Le but? Décortiquer ce S-300 afin d’en connaitre les moindres secrets et élaborer ensuite des contre-mesures pour le rendre moins efficace, voire inopérant.

    D’autre équipements militaires d’origine soviétique furent récupérés pour les besoins du renseignement américain, dont des véhicules tactiques de défense aérienne « 9K33 OSA » [code Otan : SA-8 Gecko], capable de repérer et de détruire des aéronefs volant à plus de 5000 mètres d’altitude. Évidemment, de tels systèmes seraient plus utiles en Ukraine [qui en dispose déjà] qu’aux États-Unis.

    Aussi, d’après le Wall Street Journal, l’équipement militaire soviétique jusqu’alors conservé à l’Arsenal de Redstone a été en partie expédié en Europe, à bord d’avions C-17 Globemaster III, pour ensuite être livré aux forces ukrainiennes. Mais le quotidien économique précise qu’il n’est pour le moment pas question que le S-300 récupéré en 1994 quitte le territoire américain. Cela dit, il y a peu de chance qu’un seul système puisse changer le cours des évènements.

    « Nous continuons à travailler avec nos alliés et partenaires clés pour apporter une nouvelle assistance, dont des systèmes antiaériens d’origine soviétique ou russe avec leurs munitions nécessaires, afin que les forces ukrainiennes puissent les utiliser », a assuré un responsable américain, cité par le Wall Street Journal.

    Photo : Ştefan CiocanCC BY-SA 3.0

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    Alors qu’ils ont incité plusieurs pays de l’Otan à céder leurs systèmes de défense aérienne d’origine soviétique [ou russe] aux forces ukrainiennes pour aider à repousser l’invasion russe, les États-Unis ont visiblement l’intention de garder certains de ceux qu’ils ont récupérés dans le cadre d’un programme confidentiel mené après la Guerre Froide.

    En effet, dans un article publié en janvier 1995, le quotidien Le Monde raconta comment le Pentagone avait réussi, quelques semaines plus tôt, à mettre la main sur un système complet de défense aérienne S-300 PMU russe en parfait état de fonctionnement.

    L’affaire avait été rondement menée par la société BDM International, alors dirigée par Franck Carlucci, qui fut le dernier secrétaire à la Défense du président Ronald Reagan. Dans le détail, ce S-300 PMU [code Otan : SA-10 Grumble] avait été récupéré en Biélorussie, pour la « modique » somme de 6 millions de dollars [d’autres sources parlent d’un montant beaucoup plus élevé, ndlr].

    Un avion-cargo Antonov-124 l’avait ensuite livré à l’Arsenal de Redstone [Alamaba], un établissement abritant l’Army’s Aviation and Missile Command ainsi qu’une antenne de la Defense Intelligence Agency [DIA – renseignement militaire américain]. Le but? Décortiquer ce S-300 afin d’en connaitre les moindres secrets et élaborer ensuite des contre-mesures pour le rendre moins efficace, voire inopérant.

    D’autre équipements militaires d’origine soviétique furent récupérés pour les besoins du renseignement américain, dont des véhicules tactiques de défense aérienne « 9K33 OSA » [code Otan : SA-8 Gecko], capable de repérer et de détruire des aéronefs volant à plus de 5000 mètres d’altitude. Évidemment, de tels systèmes seraient plus utiles en Ukraine [qui en dispose déjà] qu’aux États-Unis.

    Aussi, d’après le Wall Street Journal, l’équipement militaire soviétique jusqu’alors conservé à l’Arsenal de Redstone a été en partie expédié en Europe, à bord d’avions C-17 Globemaster III, pour ensuite être livré aux forces ukrainiennes. Mais le quotidien économique précise qu’il n’est pour le moment pas question que le S-300 récupéré en 1994 quitte le territoire américain. Cela dit, il y a peu de chance qu’un seul système puisse changer le cours des évènements.

    « Nous continuons à travailler avec nos alliés et partenaires clés pour apporter une nouvelle assistance, dont des systèmes antiaériens d’origine soviétique ou russe avec leurs munitions nécessaires, afin que les forces ukrainiennes puissent les utiliser », a assuré un responsable américain, cité par le Wall Street Journal.

    Photo : Ştefan CiocanCC BY-SA 3.0

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    Alors qu’ils ont incité plusieurs pays de l’Otan à céder leurs systèmes de défense aérienne d’origine soviétique [ou russe] aux forces ukrainiennes pour aider à repousser l’invasion russe, les États-Unis ont visiblement l’intention de garder certains de ceux qu’ils ont récupérés dans le cadre d’un programme confidentiel mené après la Guerre Froide.

    En effet, dans un article publié en janvier 1995, le quotidien Le Monde raconta comment le Pentagone avait réussi, quelques semaines plus tôt, à mettre la main sur un système complet de défense aérienne S-300 PMU russe en parfait état de fonctionnement.

    L’affaire avait été rondement menée par la société BDM International, alors dirigée par Franck Carlucci, qui fut le dernier secrétaire à la Défense du président Ronald Reagan. Dans le détail, ce S-300 PMU [code Otan : SA-10 Grumble] avait été récupéré en Biélorussie, pour la « modique » somme de 6 millions de dollars [d’autres sources parlent d’un montant beaucoup plus élevé, ndlr].

    Un avion-cargo Antonov-124 l’avait ensuite livré à l’Arsenal de Redstone [Alamaba], un établissement abritant l’Army’s Aviation and Missile Command ainsi qu’une antenne de la Defense Intelligence Agency [DIA – renseignement militaire américain]. Le but? Décortiquer ce S-300 afin d’en connaitre les moindres secrets et élaborer ensuite des contre-mesures pour le rendre moins efficace, voire inopérant.

    D’autre équipements militaires d’origine soviétique furent récupérés pour les besoins du renseignement américain, dont des véhicules tactiques de défense aérienne « 9K33 OSA » [code Otan : SA-8 Gecko], capable de repérer et de détruire des aéronefs volant à plus de 5000 mètres d’altitude. Évidemment, de tels systèmes seraient plus utiles en Ukraine [qui en dispose déjà] qu’aux États-Unis.

    Aussi, d’après le Wall Street Journal, l’équipement militaire soviétique jusqu’alors conservé à l’Arsenal de Redstone a été en partie expédié en Europe, à bord d’avions C-17 Globemaster III, pour ensuite être livré aux forces ukrainiennes. Mais le quotidien économique précise qu’il n’est pour le moment pas question que le S-300 récupéré en 1994 quitte le territoire américain. Cela dit, il y a peu de chance qu’un seul système puisse changer le cours des évènements.

    d’après le Wall Street Journal

    « Nous continuons à travailler avec nos alliés et partenaires clés pour apporter une nouvelle assistance, dont des systèmes antiaériens d’origine soviétique ou russe avec leurs munitions nécessaires, afin que les forces ukrainiennes puissent les utiliser », a assuré un responsable américain, cité par le Wall Street Journal.

    Photo : Ştefan CiocanCC BY-SA 3.0

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    France24 - Monde

    Mondial-2022 : Algérie, Maroc et Tunisie prennent l'avantage, le Sénégal devra réagir

    Publié le : 25/03/2022 - 14:57Modifié le : 25/03/2022 - 22:34

    Romain HOUEIX Suivre

    La phase aller des barrages de la zone Afrique pour le Mondial-2022 ont livré leur verdict vendredi. L'Algérie et la Tunisie se sont imposés respectivement contre le Cameroun et le Mali. Le Sénégal s'est incliné contre l'Égypte alors que le Maroc a arraché un match nul à l'extérieur contre la RD Congo

    Le sprint final vers le Qatar et le Mondial-2022 est lancé en zone Afrique. Le troisième et dernier tour des éliminatoires a débuté vendredi 25 mars avec les matches aller opposant dans l'ordre la République démocratique du Congo et le Maroc, le Mali et la Tunisie, le Cameroun et l'Algérie, le Ghana et le Nigeria, et enfin l'Égypte et le Sénégal.

    Égypte - Sénégal (1-0) : les Pharaons tiennent leur revanche

    L'Égypte a battu le Sénégal 1-0 au Caire, dans un remake de la finale de la Coupe d'Afrique des nations remportée début février par les Sénégalais.

    Ce nouveau duel entre les deux stars de Liverpool, Mohamed Salah et Sadio Mané, a tourné à l'avantage du premier, dont la frappe a été déviée contre son camp par Saliou Ciss dès la 4e minute. Le match retour aura lieu mardi à Diamniadio, près de Dakar.

    >> Lisez le compte rendu complet du match sur France24.com : L'Égypte neutralise le Sénégal et s'offre le barrage aller

    Ghana - Nigeria (0-0) : rendez-vous au match retour

    Le Ghana et le Nigeria se sont séparés sur un score nul et vierge à Kumasi, au pays des Blacks Stars. Tout se jouera donc mardi lors du match retour au Nigeria entre les deux derniers pays anglophones en lice dans ses barrages africains.

    >> À lire sur RFI le compte-rendu complet : Ghana et Nigeria se neutralisent en barrage aller

    Cameroun - Algérie (0-1) : l'Algérie exorcise la CAN et prend une option

    L'Algérie, humiliée lors de la CAN en janvier 2022 au Cameroun, est revenue à son meilleur. Les Fennecs ont pris une option pour la qualification à la Coupe du monde 2022 au Qatar en battant le Cameroun 1-0 à Douala.

    D'une tête puissante, Islam Slimani a délivré les Fennecs (41e) et inscrit le seul but de la rencontre interrompue quelques minutes à cause d'un problème d'éclairage en seconde période.

    >> Lisez le compte rendu complet du match sur France24.com : L'Algérie prend une option en surprenant le Cameroun chez lui

    Mali - Tunisie (0-1) : un but gag offre la victoire aux Aigles de Carthage

    Les Maliens peuvent se mordre les doigts. Dominateurs face à la Tunisie, les hommes de Mohamed Magassouba se sont inclinés à domicile (0-1) à cause d'un coup du sort. Les Aigles de Carthage peuvent remercier Sissako pour son but gag. Il sera expulsé quatre minutes plus tard

    >> À lire sur RFI le compte-rendu complet : le Mali se saborde devant la Tunisie et voit le Qatar s’éloigner

    Avec l'expulsion 4 minutes plus tard. Un match plein.

    March 25, 2022

    RD Congo – Maroc (1-1) : les Lions de l'Atlas s'en sortent bien face aux Léopards

    Absent de la Coupe d'Afrique au Cameroun, la République démocratique du Congo recevait le Maroc dans son stade des Martyrs de Kinshasa, avec la ferme intention de faire la moitié du chemin vers la seconde qualification en Coupe du Monde de leur histoire. Les Congolais ont bien cru tenir leur victoire pendant soixante minutes, entre un but de Yoane Wissa et un penalty raté du Marocain Ryan Mmae. 

    Cependant, le Maroc va égaliser au terme d'une minute complètement folle. Alors que Romain Saïss arrache la balle du break des pieds de Bakambu, Tissoudali allume d'une reprise de volée le gardien congolais sur la contre-attaque. Vahid Halilhodzic peut respirer : avec ce but à l'extérieur, ses hommes sont bien partis pour remplir le contrat d'une qualification pour le Mondial. 

    >> Lisez le compte rendu complet du match sur France24.com : Le Maroc arrache le match nul sur la pelouse de la RD Congo

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    Mondial-2022 : l'Égypte veut prendre sa revanche sur le Sénégal

    Revue de presse

    L'Italie, éliminée dans la course au Mondial-2022, se réveille "en enfer"

    ZONE AFRIQUE

    Mondial-2022 : l'Algérie, en quête de rachat, défie le Cameroun version Song

    Opex 360

    L’Allemagne est prête à fournir le « noyau » de la future force de réaction rapide européenne

    par Laurent Lagneau · 22 mars 2022

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    Le 21 mars, le Haut réprésentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a dévoilé ce qui doit être la version définitive de la « Boussole stratégique » [.pdf], c’est à dire un document se voulant être le « Livre blanc » de la défense européenne. Celui devra être formellement approuvé par le Conseil européen du 24 mars prochain.

    « La boussole stratégique fournit une évaluation commune de l’environnement stratégique dans lequel l’UE [Union européenne] opère et des menaces et défis auxquels elle est confrontée. Le document formule des propositions concrètes et réalisables, avec un calendrier de mise en œuvre très précis, afin d’ améliorer la capacité de l’UE à agir de manière décisive en cas de crise et à défendre sa sécurité et ses citoyens », explique le Conseil de l’UE dans un communiqué.

    L’objectif de ce document, poursuit-il, est de faire de l’UE un « fournisseur de sécurité plus fort et plus efficace », complémentaire de l’Otan qui restera la pierre angulaire de la défense collective de ses membres [qui, cependant, n’appartiennent pas tous à l’Alliance, ndlr], tout en renforçant l’autonomie stratégique de l’UE [l’expression ne figure qu’une seule fois dans le texte, ndlr] et sa capacité à travailler avec des partenaires pour sauvegarder ses valeurs et ses intérêts.

    « Les menaces augmentent et le coût de l’inaction est évident. La boussole stratégique est un guide pour l’action. Il définit une voie ambitieuse pour notre politique de sécurité et de défense pour la prochaine décennie. Cela nous aidera à faire face à nos responsabilités en matière de sécurité, devant nos citoyens et le reste du monde. Si nous ne le faisons pas maintenant, alors quand le fera-t-on? », a fait valoir M. Borrell.

    Cette Boussole stratégique ne prévoit pas d’établir une clause de défense collective, comme le président Macron avait dit souhaiter le faire, en 2018. En revanche, elle évoque [au moins à cinq reprises] l’article 42-7 du Traité de l’Union européenne, lequel contient une « clause d’assistance mutuelle », que la France avait d’ailleurs activée au moment des attentats de Saint-Denis et de Paris, en novembre 2015.

    Par ailleurs, le communiqué du Conseil de l’UE explique qu’il est question de « renforcer » la capacité de l’UE à « anticiper, à dissuader et à répondre aux menaces et défis actuels et émergents ». Seulement, dans cette Boussole stratégique, il n’est question que de « dissuader » les attaques informatiques. D’ailleurs, le mot « dissuasion » [« deterrence » en anglais] est absent du document… qui parle de faire « progresser davantage » le désarmement nucléaire, avec l’objectif « ultime » d’éliminer de telles armes.

    Quant aux moyens, la Boussole stratégique souligne que les « États membres se sont engagés à augmenter considérablement leurs dépenses de défense pour répondre à notre ambition collective de réduire les lacunes critiques en matière de capacités militaires et civiles et de renforcer notre base technologique et industrielle de défense européenne [BITD-E] ». Mais aucun objectif chiffré n’y figure.

    Justement, s’agissant de cette BITD-E, le document veut « renforcer la résilience des chaînes d’approvisionnement » et estime que, plaidant pour une coopération acccrue en matière d’industries et de technologies de défense, l’accès des industriels aux investissements doit être garanti… alors que le projet de « taxonomie » porté par la Commission européenne, parle d’exclure les activités liées à l’armement des financements publics et privés au nom de la « finance durable ».

    « Il est tout aussi important de veiller à ce que les politiques horizontales de l’UE, comme les initiatives en matière de finance durable, restent cohérents avec les efforts de l’Union européenne pour faciliter un accès suffisant de l’industrie européenne de la défense aux financements et aux investissements publics et privés », est-il affirmé dans cette Boussole stratégique, qui, par ailleurs, souhaite l’élaboration d’une stratégie européenne pour l’espace.

    Concernant les moyens pour, le cas échéant, agir, celle-ci confirme la mise sur pied, d’ici 2025, d’une force de réaction rapide européenne, dont le principe avait été avancé par 14 États membres en mai 2021.

    En clair, il s’agit de remplacer les actuels groupements tactiques de l’UE [GTUE] qui, créés en 2007 et devant être en mesure de se déployer dans un délai de 10 jours, pour une période de 30 à 120 jours, n’ont jamais été utilisés.

    « Nous devons être en mesure de répondre à des menaces imminentes ou de réagir rapidement à une situation de crise en dehors de l’Union » avec « une capacité qui nous permettra de déployer rapidement une force modulaire de 5’000 hommes » et comprenant des « composantes terrestres, aériennes et maritimes », affirme la Boussole stratégique. « À cet égard, nous nous engageons à accroître l’état de préparation et la disponibilité de nos forces armées », précise encore le document.

    A priori, l’Allemagne entend tenir un rôle central dans la création de cette nouvelle force de réaction rapide, sa ministre de la Défense, Christine Lambrecht, ayant affirmé que la Bundeswehr serait prête à en « fournir le noyau ».

    Cependant, une telle initiative risque de se heurter aux exigences de l’Otan… En effet, la question sera de savoir comment les pays potentiellement contributeurs à cette force de réaction rapide européenne tiendront leurs engagements à l’égard de l’Alliance, qui dispose également d’une force de réaction ainsi que d’une force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation [Very High Readiness Joint Task Force, VJTF].

    L’Allemagne est prête à fournir le « noyau » de la future force de réaction rapide européenne

    par Laurent Lagneau · 22 mars 2022

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    Le 21 mars, le Haut réprésentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a dévoilé ce qui doit être la version définitive de la « Boussole stratégique » [.pdf], c’est à dire un document se voulant être le « Livre blanc » de la défense européenne. Celui devra être formellement approuvé par le Conseil européen du 24 mars prochain.

    « La boussole stratégique fournit une évaluation commune de l’environnement stratégique dans lequel l’UE [Union européenne] opère et des menaces et défis auxquels elle est confrontée. Le document formule des propositions concrètes et réalisables, avec un calendrier de mise en œuvre très précis, afin d’ améliorer la capacité de l’UE à agir de manière décisive en cas de crise et à défendre sa sécurité et ses citoyens », explique le Conseil de l’UE dans un communiqué.

    L’objectif de ce document, poursuit-il, est de faire de l’UE un « fournisseur de sécurité plus fort et plus efficace », complémentaire de l’Otan qui restera la pierre angulaire de la défense collective de ses membres [qui, cependant, n’appartiennent pas tous à l’Alliance, ndlr], tout en renforçant l’autonomie stratégique de l’UE [l’expression ne figure qu’une seule fois dans le texte, ndlr] et sa capacité à travailler avec des partenaires pour sauvegarder ses valeurs et ses intérêts.

    « Les menaces augmentent et le coût de l’inaction est évident. La boussole stratégique est un guide pour l’action. Il définit une voie ambitieuse pour notre politique de sécurité et de défense pour la prochaine décennie. Cela nous aidera à faire face à nos responsabilités en matière de sécurité, devant nos citoyens et le reste du monde. Si nous ne le faisons pas maintenant, alors quand le fera-t-on? », a fait valoir M. Borrell.

    Cette Boussole stratégique ne prévoit pas d’établir une clause de défense collective, comme le président Macron avait dit souhaiter le faire, en 2018. En revanche, elle évoque [au moins à cinq reprises] l’article 42-7 du Traité de l’Union européenne, lequel contient une « clause d’assistance mutuelle », que la France avait d’ailleurs activée au moment des attentats de Saint-Denis et de Paris, en novembre 2015.

    Par ailleurs, le communiqué du Conseil de l’UE explique qu’il est question de « renforcer » la capacité de l’UE à « anticiper, à dissuader et à répondre aux menaces et défis actuels et émergents ». Seulement, dans cette Boussole stratégique, il n’est question que de « dissuader » les attaques informatiques. D’ailleurs, le mot « dissuasion » [« deterrence » en anglais] est absent du document… qui parle de faire « progresser davantage » le désarmement nucléaire, avec l’objectif « ultime » d’éliminer de telles armes.

    Quant aux moyens, la Boussole stratégique souligne que les « États membres se sont engagés à augmenter considérablement leurs dépenses de défense pour répondre à notre ambition collective de réduire les lacunes critiques en matière de capacités militaires et civiles et de renforcer notre base technologique et industrielle de défense européenne [BITD-E] ». Mais aucun objectif chiffré n’y figure.

    Justement, s’agissant de cette BITD-E, le document veut « renforcer la résilience des chaînes d’approvisionnement » et estime que, plaidant pour une coopération acccrue en matière d’industries et de technologies de défense, l’accès des industriels aux investissements doit être garanti… alors que le projet de « taxonomie » porté par la Commission européenne, parle d’exclure les activités liées à l’armement des financements publics et privés au nom de la « finance durable ».

    « Il est tout aussi important de veiller à ce que les politiques horizontales de l’UE, comme les initiatives en matière de finance durable, restent cohérents avec les efforts de l’Union européenne pour faciliter un accès suffisant de l’industrie européenne de la défense aux financements et aux investissements publics et privés », est-il affirmé dans cette Boussole stratégique, qui, par ailleurs, souhaite l’élaboration d’une stratégie européenne pour l’espace.

    Concernant les moyens pour, le cas échéant, agir, celle-ci confirme la mise sur pied, d’ici 2025, d’une force de réaction rapide européenne, dont le principe avait été avancé par 14 États membres en mai 2021.

    En clair, il s’agit de remplacer les actuels groupements tactiques de l’UE [GTUE] qui, créés en 2007 et devant être en mesure de se déployer dans un délai de 10 jours, pour une période de 30 à 120 jours, n’ont jamais été utilisés.

    « Nous devons être en mesure de répondre à des menaces imminentes ou de réagir rapidement à une situation de crise en dehors de l’Union » avec « une capacité qui nous permettra de déployer rapidement une force modulaire de 5’000 hommes » et comprenant des « composantes terrestres, aériennes et maritimes », affirme la Boussole stratégique. « À cet égard, nous nous engageons à accroître l’état de préparation et la disponibilité de nos forces armées », précise encore le document.

    A priori, l’Allemagne entend tenir un rôle central dans la création de cette nouvelle force de réaction rapide, sa ministre de la Défense, Christine Lambrecht, ayant affirmé que la Bundeswehr serait prête à en « fournir le noyau ».

    Cependant, une telle initiative risque de se heurter aux exigences de l’Otan… En effet, la question sera de savoir comment les pays potentiellement contributeurs à cette force de réaction rapide européenne tiendront leurs engagements à l’égard de l’Alliance, qui dispose également d’une force de réaction ainsi que d’une force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation [Very High Readiness Joint Task Force, VJTF].

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    Le 21 mars, le Haut réprésentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a dévoilé ce qui doit être la version définitive de la « Boussole stratégique » [.pdf], c’est à dire un document se voulant être le « Livre blanc » de la défense européenne. Celui devra être formellement approuvé par le Conseil européen du 24 mars prochain.

    « La boussole stratégique fournit une évaluation commune de l’environnement stratégique dans lequel l’UE [Union européenne] opère et des menaces et défis auxquels elle est confrontée. Le document formule des propositions concrètes et réalisables, avec un calendrier de mise en œuvre très précis, afin d’ améliorer la capacité de l’UE à agir de manière décisive en cas de crise et à défendre sa sécurité et ses citoyens », explique le Conseil de l’UE dans un communiqué.

    L’objectif de ce document, poursuit-il, est de faire de l’UE un « fournisseur de sécurité plus fort et plus efficace », complémentaire de l’Otan qui restera la pierre angulaire de la défense collective de ses membres [qui, cependant, n’appartiennent pas tous à l’Alliance, ndlr], tout en renforçant l’autonomie stratégique de l’UE [l’expression ne figure qu’une seule fois dans le texte, ndlr] et sa capacité à travailler avec des partenaires pour sauvegarder ses valeurs et ses intérêts.

    « Les menaces augmentent et le coût de l’inaction est évident. La boussole stratégique est un guide pour l’action. Il définit une voie ambitieuse pour notre politique de sécurité et de défense pour la prochaine décennie. Cela nous aidera à faire face à nos responsabilités en matière de sécurité, devant nos citoyens et le reste du monde. Si nous ne le faisons pas maintenant, alors quand le fera-t-on? », a fait valoir M. Borrell.

    Cette Boussole stratégique ne prévoit pas d’établir une clause de défense collective, comme le président Macron avait dit souhaiter le faire, en 2018. En revanche, elle évoque [au moins à cinq reprises] l’article 42-7 du Traité de l’Union européenne, lequel contient une « clause d’assistance mutuelle », que la France avait d’ailleurs activée au moment des attentats de Saint-Denis et de Paris, en novembre 2015.

    Par ailleurs, le communiqué du Conseil de l’UE explique qu’il est question de « renforcer » la capacité de l’UE à « anticiper, à dissuader et à répondre aux menaces et défis actuels et émergents ». Seulement, dans cette Boussole stratégique, il n’est question que de « dissuader » les attaques informatiques. D’ailleurs, le mot « dissuasion » [« deterrence » en anglais] est absent du document… qui parle de faire « progresser davantage » le désarmement nucléaire, avec l’objectif « ultime » d’éliminer de telles armes.

    Quant aux moyens, la Boussole stratégique souligne que les « États membres se sont engagés à augmenter considérablement leurs dépenses de défense pour répondre à notre ambition collective de réduire les lacunes critiques en matière de capacités militaires et civiles et de renforcer notre base technologique et industrielle de défense européenne [BITD-E] ». Mais aucun objectif chiffré n’y figure.

    Justement, s’agissant de cette BITD-E, le document veut « renforcer la résilience des chaînes d’approvisionnement » et estime que, plaidant pour une coopération acccrue en matière d’industries et de technologies de défense, l’accès des industriels aux investissements doit être garanti… alors que le projet de « taxonomie » porté par la Commission européenne, parle d’exclure les activités liées à l’armement des financements publics et privés au nom de la « finance durable ».

    « Il est tout aussi important de veiller à ce que les politiques horizontales de l’UE, comme les initiatives en matière de finance durable, restent cohérents avec les efforts de l’Union européenne pour faciliter un accès suffisant de l’industrie européenne de la défense aux financements et aux investissements publics et privés », est-il affirmé dans cette Boussole stratégique, qui, par ailleurs, souhaite l’élaboration d’une stratégie européenne pour l’espace.

    Concernant les moyens pour, le cas échéant, agir, celle-ci confirme la mise sur pied, d’ici 2025, d’une force de réaction rapide européenne, dont le principe avait été avancé par 14 États membres en mai 2021.

    En clair, il s’agit de remplacer les actuels groupements tactiques de l’UE [GTUE] qui, créés en 2007 et devant être en mesure de se déployer dans un délai de 10 jours, pour une période de 30 à 120 jours, n’ont jamais été utilisés.

    « Nous devons être en mesure de répondre à des menaces imminentes ou de réagir rapidement à une situation de crise en dehors de l’Union » avec « une capacité qui nous permettra de déployer rapidement une force modulaire de 5’000 hommes » et comprenant des « composantes terrestres, aériennes et maritimes », affirme la Boussole stratégique. « À cet égard, nous nous engageons à accroître l’état de préparation et la disponibilité de nos forces armées », précise encore le document.

    A priori, l’Allemagne entend tenir un rôle central dans la création de cette nouvelle force de réaction rapide, sa ministre de la Défense, Christine Lambrecht, ayant affirmé que la Bundeswehr serait prête à en « fournir le noyau ».

    Cependant, une telle initiative risque de se heurter aux exigences de l’Otan… En effet, la question sera de savoir comment les pays potentiellement contributeurs à cette force de réaction rapide européenne tiendront leurs engagements à l’égard de l’Alliance, qui dispose également d’une force de réaction ainsi que d’une force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation [Very High Readiness Joint Task Force, VJTF].

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    Le 21 mars, le Haut réprésentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a dévoilé ce qui doit être la version définitive de la « Boussole stratégique » [.pdf], c’est à dire un document se voulant être le « Livre blanc » de la défense européenne. Celui devra être formellement approuvé par le Conseil européen du 24 mars prochain.

    pdf

    « La boussole stratégique fournit une évaluation commune de l’environnement stratégique dans lequel l’UE [Union européenne] opère et des menaces et défis auxquels elle est confrontée. Le document formule des propositions concrètes et réalisables, avec un calendrier de mise en œuvre très précis, afin d’ améliorer la capacité de l’UE à agir de manière décisive en cas de crise et à défendre sa sécurité et ses citoyens », explique le Conseil de l’UE dans un communiqué.

    L’objectif de ce document, poursuit-il, est de faire de l’UE un « fournisseur de sécurité plus fort et plus efficace », complémentaire de l’Otan qui restera la pierre angulaire de la défense collective de ses membres [qui, cependant, n’appartiennent pas tous à l’Alliance, ndlr], tout en renforçant l’autonomie stratégique de l’UE [l’expression ne figure qu’une seule fois dans le texte, ndlr] et sa capacité à travailler avec des partenaires pour sauvegarder ses valeurs et ses intérêts.

    « Les menaces augmentent et le coût de l’inaction est évident. La boussole stratégique est un guide pour l’action. Il définit une voie ambitieuse pour notre politique de sécurité et de défense pour la prochaine décennie. Cela nous aidera à faire face à nos responsabilités en matière de sécurité, devant nos citoyens et le reste du monde. Si nous ne le faisons pas maintenant, alors quand le fera-t-on? », a fait valoir M. Borrell.

    Cette Boussole stratégique ne prévoit pas d’établir une clause de défense collective, comme le président Macron avait dit souhaiter le faire, en 2018. En revanche, elle évoque [au moins à cinq reprises] l’article 42-7 du Traité de l’Union européenne, lequel contient une « clause d’assistance mutuelle », que la France avait d’ailleurs activée au moment des attentats de Saint-Denis et de Paris, en novembre 2015.

    Par ailleurs, le communiqué du Conseil de l’UE explique qu’il est question de « renforcer » la capacité de l’UE à « anticiper, à dissuader et à répondre aux menaces et défis actuels et émergents ». Seulement, dans cette Boussole stratégique, il n’est question que de « dissuader » les attaques informatiques. D’ailleurs, le mot « dissuasion » [« deterrence » en anglais] est absent du document… qui parle de faire « progresser davantage » le désarmement nucléaire, avec l’objectif « ultime » d’éliminer de telles armes.

    Quant aux moyens, la Boussole stratégique souligne que les « États membres se sont engagés à augmenter considérablement leurs dépenses de défense pour répondre à notre ambition collective de réduire les lacunes critiques en matière de capacités militaires et civiles et de renforcer notre base technologique et industrielle de défense européenne [BITD-E] ». Mais aucun objectif chiffré n’y figure.

    Justement, s’agissant de cette BITD-E, le document veut « renforcer la résilience des chaînes d’approvisionnement » et estime que, plaidant pour une coopération acccrue en matière d’industries et de technologies de défense, l’accès des industriels aux investissements doit être garanti… alors que le projet de « taxonomie » porté par la Commission européenne, parle d’exclure les activités liées à l’armement des financements publics et privés au nom de la « finance durable ».

    « Il est tout aussi important de veiller à ce que les politiques horizontales de l’UE, comme les initiatives en matière de finance durable, restent cohérents avec les efforts de l’Union européenne pour faciliter un accès suffisant de l’industrie européenne de la défense aux financements et aux investissements publics et privés », est-il affirmé dans cette Boussole stratégique, qui, par ailleurs, souhaite l’élaboration d’une stratégie européenne pour l’espace.

    Concernant les moyens pour, le cas échéant, agir, celle-ci confirme la mise sur pied, d’ici 2025, d’une force de réaction rapide européenne, dont le principe avait été avancé par 14 États membres en mai 2021.

    En clair, il s’agit de remplacer les actuels groupements tactiques de l’UE [GTUE] qui, créés en 2007 et devant être en mesure de se déployer dans un délai de 10 jours, pour une période de 30 à 120 jours, n’ont jamais été utilisés.

    « Nous devons être en mesure de répondre à des menaces imminentes ou de réagir rapidement à une situation de crise en dehors de l’Union » avec « une capacité qui nous permettra de déployer rapidement une force modulaire de 5’000 hommes » et comprenant des « composantes terrestres, aériennes et maritimes », affirme la Boussole stratégique. « À cet égard, nous nous engageons à accroître l’état de préparation et la disponibilité de nos forces armées », précise encore le document.

    A priori, l’Allemagne entend tenir un rôle central dans la création de cette nouvelle force de réaction rapide, sa ministre de la Défense, Christine Lambrecht, ayant affirmé que la Bundeswehr serait prête à en « fournir le noyau ».

    Cependant, une telle initiative risque de se heurter aux exigences de l’Otan… En effet, la question sera de savoir comment les pays potentiellement contributeurs à cette force de réaction rapide européenne tiendront leurs engagements à l’égard de l’Alliance, qui dispose également d’une force de réaction ainsi que d’une force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation [Very High Readiness Joint Task Force, VJTF].

    France24 - Monde

    Cyril Dion, écrivain : "La question écologique est la grande cause du XXIe siècle"

    Publié le : 25/03/2022 - 11:29

    Sandrine GOMES

    À l’occasion de la marche mondiale de la jeunesse pour le climat, vendredi, France 24 reçoit le réalisateur, écrivain, militant écologiste mais aussi poète Cyril Dion. Il est venu parler de son dernier recueil de poèmes "À l’orée du danger" (Éd. Actes Sud) sorti début mars. Une poésie engagée, à l’image de son oeuvre cinématographique et littéraire déjà consacrée par la critique. Un artiste éclectique qui veut donner envie d’agir.

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    La Russie met un terme aux discussions sur un traité de paix avec le Japon

    par Laurent Lagneau · 21 mars 2022

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    À l’instar de la plupart des pays occidentaux, le Japon a infligé de lourdes sanctions à la Russie pour son invasion de l’Ukraine, dont une consistant à révoquer son statut de « nation la plus favorisée » à des fins commerciales. Dénonçant une action russe qui « secoue les fondations de l’ordre international », Tokyo a indiqué vouloir « coordonner ses efforts avec ceux de la communauté internationale, dont les États-Unis », ses plus proches alliés.

    En agissant de la sorte, le Japon envoie un message à la Chine, qui pourrait être tentée de suivre l’exemple de la Russie pour mettre la main sur les territoires qu’elle revendique alors qu’ils sont souverainenté japonaise, comme les îles Senkaku.

    Cependant, et par rapport aux autres pays ayant sanctionné Moscou, le cas du Japon est particulier dans la mesure où l’archipel n’a jamais signé de traité de paix avec l’Union soviétique [puis la Russie] depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Et cela, en raison d’un différend concernant les îles Kouriles.

    Celles-ci avaient été cédées au Japon par la Russie [impériale] à la faveur du traité de Shimoda, signé en 1855. Plus précisément, il s’agissait des îles de Habomai, Shikotan, Etorofu et Kunashiri. Seulement, 90 ans plus tard, Staline les annexa pour le compte de l’Union soviétique, lors de la capitulation japonaise.

    Depuis, ces territoires, qui dépendent désormais de la région de Sakhaline, font régulièrement l’objet de tensions entre Moscou et Tokyo, d’autant plus que, au-delà de leurs ressources naturelles [soufre, matéreiaux polymétalliques, poissons], ils présentent un intérêt stratégique pour la marine russe dans la mesure où ils verrouillent l’accès de la mer d’Okhotsk.

    Le 7 mars, le gouvernement japonais a réaffirmé ses prétentions sur ces îles, appelées « territoires du nord » à Tokyo [et Kouriles du Sud à Moscou]. Ainsi, le Premier ministre, Kishida Fumio, a assuré que la souveraineté du Japon devait s’y appliquer. Puis, le lendemain, le chef de la diplomatie japonaise, Hayashi Yoshumasa, a déclaré que l’archipel était occupé « illégalement » par la Russie.

    Aussi, ce 21 mars, Moscou a fini par riposter aux sanctions et déclarations japonaises. « La Russie n’a pas l’intention, dans les circonstances actuelles, de poursuivre les négociations avec le Japon sur un traité de paix », a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères, via un communiqué dénonçant la « position inamicale » de Tokyo.

    À noter également que Moscou a prévenu Washington que les relations russo-américaines se trouvent au « bord de la rupture », notamment après les propos du président américain, Joe Biden, à l’endroit du chef du Kremlin, Vladimir Poutine.

    Quoi qu’il en soit, le Japon peut s’attendre à une hausse de l’activité militaire russe et… chinoise près de ses frontières. Comme celle exercée en octobre dernier, quand une importante flottille composée de navires russes et chinois a fait le tour de l’archipel.

    Lors de son dernier point presse hebdomadaire [le 17 mars], le porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian, a adressé une mise en garde aux responsables japonais, après leurs déclarations au sujet des îles Kouriles.

    « En raison de l’agressivité du militarisme japonais dans l’histoire moderne, les tendances du Japon dans les domaines militaire et sécuritaire ont toujours été suivies de près par ses voisins asiatiques. Nous avons noté que certaines forces politiques japonaises ont récemment utilisé la question de l’Ukraine comme prétexte pour exacerber délibérément les menaces extérieures et rechercher des forces et des capacités militaires plus importantes », a affirmé M. Zhao.

    « Un avertissement sévère au Japon : les fruits de la victoire de la guerre mondiale antifasciste doivent être sérieusement respectés et maintenus. Le Japon devrait réfléchir profondément à l’histoire, tirer la leçon du passé, respecter les préoccupations de ses voisins asiatiques en matière de sécurité, rester attaché au développement pacifique et faire davantage de choses en faveur de la paix et de la stabilité régionales plutôt que le contraire », a-t-il conclu.

    La Russie met un terme aux discussions sur un traité de paix avec le Japon

    par Laurent Lagneau · 21 mars 2022

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    À l’instar de la plupart des pays occidentaux, le Japon a infligé de lourdes sanctions à la Russie pour son invasion de l’Ukraine, dont une consistant à révoquer son statut de « nation la plus favorisée » à des fins commerciales. Dénonçant une action russe qui « secoue les fondations de l’ordre international », Tokyo a indiqué vouloir « coordonner ses efforts avec ceux de la communauté internationale, dont les États-Unis », ses plus proches alliés.

    En agissant de la sorte, le Japon envoie un message à la Chine, qui pourrait être tentée de suivre l’exemple de la Russie pour mettre la main sur les territoires qu’elle revendique alors qu’ils sont souverainenté japonaise, comme les îles Senkaku.

    Cependant, et par rapport aux autres pays ayant sanctionné Moscou, le cas du Japon est particulier dans la mesure où l’archipel n’a jamais signé de traité de paix avec l’Union soviétique [puis la Russie] depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Et cela, en raison d’un différend concernant les îles Kouriles.

    Celles-ci avaient été cédées au Japon par la Russie [impériale] à la faveur du traité de Shimoda, signé en 1855. Plus précisément, il s’agissait des îles de Habomai, Shikotan, Etorofu et Kunashiri. Seulement, 90 ans plus tard, Staline les annexa pour le compte de l’Union soviétique, lors de la capitulation japonaise.

    Depuis, ces territoires, qui dépendent désormais de la région de Sakhaline, font régulièrement l’objet de tensions entre Moscou et Tokyo, d’autant plus que, au-delà de leurs ressources naturelles [soufre, matéreiaux polymétalliques, poissons], ils présentent un intérêt stratégique pour la marine russe dans la mesure où ils verrouillent l’accès de la mer d’Okhotsk.

    Le 7 mars, le gouvernement japonais a réaffirmé ses prétentions sur ces îles, appelées « territoires du nord » à Tokyo [et Kouriles du Sud à Moscou]. Ainsi, le Premier ministre, Kishida Fumio, a assuré que la souveraineté du Japon devait s’y appliquer. Puis, le lendemain, le chef de la diplomatie japonaise, Hayashi Yoshumasa, a déclaré que l’archipel était occupé « illégalement » par la Russie.

    Aussi, ce 21 mars, Moscou a fini par riposter aux sanctions et déclarations japonaises. « La Russie n’a pas l’intention, dans les circonstances actuelles, de poursuivre les négociations avec le Japon sur un traité de paix », a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères, via un communiqué dénonçant la « position inamicale » de Tokyo.

    À noter également que Moscou a prévenu Washington que les relations russo-américaines se trouvent au « bord de la rupture », notamment après les propos du président américain, Joe Biden, à l’endroit du chef du Kremlin, Vladimir Poutine.

    Quoi qu’il en soit, le Japon peut s’attendre à une hausse de l’activité militaire russe et… chinoise près de ses frontières. Comme celle exercée en octobre dernier, quand une importante flottille composée de navires russes et chinois a fait le tour de l’archipel.

    Lors de son dernier point presse hebdomadaire [le 17 mars], le porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian, a adressé une mise en garde aux responsables japonais, après leurs déclarations au sujet des îles Kouriles.

    « En raison de l’agressivité du militarisme japonais dans l’histoire moderne, les tendances du Japon dans les domaines militaire et sécuritaire ont toujours été suivies de près par ses voisins asiatiques. Nous avons noté que certaines forces politiques japonaises ont récemment utilisé la question de l’Ukraine comme prétexte pour exacerber délibérément les menaces extérieures et rechercher des forces et des capacités militaires plus importantes », a affirmé M. Zhao.

    « Un avertissement sévère au Japon : les fruits de la victoire de la guerre mondiale antifasciste doivent être sérieusement respectés et maintenus. Le Japon devrait réfléchir profondément à l’histoire, tirer la leçon du passé, respecter les préoccupations de ses voisins asiatiques en matière de sécurité, rester attaché au développement pacifique et faire davantage de choses en faveur de la paix et de la stabilité régionales plutôt que le contraire », a-t-il conclu.

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    À l’instar de la plupart des pays occidentaux, le Japon a infligé de lourdes sanctions à la Russie pour son invasion de l’Ukraine, dont une consistant à révoquer son statut de « nation la plus favorisée » à des fins commerciales. Dénonçant une action russe qui « secoue les fondations de l’ordre international », Tokyo a indiqué vouloir « coordonner ses efforts avec ceux de la communauté internationale, dont les États-Unis », ses plus proches alliés.

    En agissant de la sorte, le Japon envoie un message à la Chine, qui pourrait être tentée de suivre l’exemple de la Russie pour mettre la main sur les territoires qu’elle revendique alors qu’ils sont souverainenté japonaise, comme les îles Senkaku.

    Cependant, et par rapport aux autres pays ayant sanctionné Moscou, le cas du Japon est particulier dans la mesure où l’archipel n’a jamais signé de traité de paix avec l’Union soviétique [puis la Russie] depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Et cela, en raison d’un différend concernant les îles Kouriles.

    Celles-ci avaient été cédées au Japon par la Russie [impériale] à la faveur du traité de Shimoda, signé en 1855. Plus précisément, il s’agissait des îles de Habomai, Shikotan, Etorofu et Kunashiri. Seulement, 90 ans plus tard, Staline les annexa pour le compte de l’Union soviétique, lors de la capitulation japonaise.

    Depuis, ces territoires, qui dépendent désormais de la région de Sakhaline, font régulièrement l’objet de tensions entre Moscou et Tokyo, d’autant plus que, au-delà de leurs ressources naturelles [soufre, matéreiaux polymétalliques, poissons], ils présentent un intérêt stratégique pour la marine russe dans la mesure où ils verrouillent l’accès de la mer d’Okhotsk.

    Le 7 mars, le gouvernement japonais a réaffirmé ses prétentions sur ces îles, appelées « territoires du nord » à Tokyo [et Kouriles du Sud à Moscou]. Ainsi, le Premier ministre, Kishida Fumio, a assuré que la souveraineté du Japon devait s’y appliquer. Puis, le lendemain, le chef de la diplomatie japonaise, Hayashi Yoshumasa, a déclaré que l’archipel était occupé « illégalement » par la Russie.

    Aussi, ce 21 mars, Moscou a fini par riposter aux sanctions et déclarations japonaises. « La Russie n’a pas l’intention, dans les circonstances actuelles, de poursuivre les négociations avec le Japon sur un traité de paix », a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères, via un communiqué dénonçant la « position inamicale » de Tokyo.

    À noter également que Moscou a prévenu Washington que les relations russo-américaines se trouvent au « bord de la rupture », notamment après les propos du président américain, Joe Biden, à l’endroit du chef du Kremlin, Vladimir Poutine.

    Quoi qu’il en soit, le Japon peut s’attendre à une hausse de l’activité militaire russe et… chinoise près de ses frontières. Comme celle exercée en octobre dernier, quand une importante flottille composée de navires russes et chinois a fait le tour de l’archipel.

    Lors de son dernier point presse hebdomadaire [le 17 mars], le porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian, a adressé une mise en garde aux responsables japonais, après leurs déclarations au sujet des îles Kouriles.

    « En raison de l’agressivité du militarisme japonais dans l’histoire moderne, les tendances du Japon dans les domaines militaire et sécuritaire ont toujours été suivies de près par ses voisins asiatiques. Nous avons noté que certaines forces politiques japonaises ont récemment utilisé la question de l’Ukraine comme prétexte pour exacerber délibérément les menaces extérieures et rechercher des forces et des capacités militaires plus importantes », a affirmé M. Zhao.

    « Un avertissement sévère au Japon : les fruits de la victoire de la guerre mondiale antifasciste doivent être sérieusement respectés et maintenus. Le Japon devrait réfléchir profondément à l’histoire, tirer la leçon du passé, respecter les préoccupations de ses voisins asiatiques en matière de sécurité, rester attaché au développement pacifique et faire davantage de choses en faveur de la paix et de la stabilité régionales plutôt que le contraire », a-t-il conclu.

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    À l’instar de la plupart des pays occidentaux, le Japon a infligé de lourdes sanctions à la Russie pour son invasion de l’Ukraine, dont une consistant à révoquer son statut de « nation la plus favorisée » à des fins commerciales. Dénonçant une action russe qui « secoue les fondations de l’ordre international », Tokyo a indiqué vouloir « coordonner ses efforts avec ceux de la communauté internationale, dont les États-Unis », ses plus proches alliés.

    En agissant de la sorte, le Japon envoie un message à la Chine, qui pourrait être tentée de suivre l’exemple de la Russie pour mettre la main sur les territoires qu’elle revendique alors qu’ils sont souverainenté japonaise, comme les îles Senkaku.

    Cependant, et par rapport aux autres pays ayant sanctionné Moscou, le cas du Japon est particulier dans la mesure où l’archipel n’a jamais signé de traité de paix avec l’Union soviétique [puis la Russie] depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Et cela, en raison d’un différend concernant les îles Kouriles.

    Celles-ci avaient été cédées au Japon par la Russie [impériale] à la faveur du traité de Shimoda, signé en 1855. Plus précisément, il s’agissait des îles de Habomai, Shikotan, Etorofu et Kunashiri. Seulement, 90 ans plus tard, Staline les annexa pour le compte de l’Union soviétique, lors de la capitulation japonaise.

    Depuis, ces territoires, qui dépendent désormais de la région de Sakhaline, font régulièrement l’objet de tensions entre Moscou et Tokyo, d’autant plus que, au-delà de leurs ressources naturelles [soufre, matéreiaux polymétalliques, poissons], ils présentent un intérêt stratégique pour la marine russe dans la mesure où ils verrouillent l’accès de la mer d’Okhotsk.

    Le 7 mars, le gouvernement japonais a réaffirmé ses prétentions sur ces îles, appelées « territoires du nord » à Tokyo [et Kouriles du Sud à Moscou]. Ainsi, le Premier ministre, Kishida Fumio, a assuré que la souveraineté du Japon devait s’y appliquer. Puis, le lendemain, le chef de la diplomatie japonaise, Hayashi Yoshumasa, a déclaré que l’archipel était occupé « illégalement » par la Russie.

    Aussi, ce 21 mars, Moscou a fini par riposter aux sanctions et déclarations japonaises. « La Russie n’a pas l’intention, dans les circonstances actuelles, de poursuivre les négociations avec le Japon sur un traité de paix », a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères, via un communiqué dénonçant la « position inamicale » de Tokyo.

    À noter également que Moscou a prévenu Washington que les relations russo-américaines se trouvent au « bord de la rupture », notamment après les propos du président américain, Joe Biden, à l’endroit du chef du Kremlin, Vladimir Poutine.

    Quoi qu’il en soit, le Japon peut s’attendre à une hausse de l’activité militaire russe et… chinoise près de ses frontières. Comme celle exercée en octobre dernier, quand une importante flottille composée de navires russes et chinois a fait le tour de l’archipel.

    Lors de son dernier point presse hebdomadaire [le 17 mars], le porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian, a adressé une mise en garde aux responsables japonais, après leurs déclarations au sujet des îles Kouriles.

    « En raison de l’agressivité du militarisme japonais dans l’histoire moderne, les tendances du Japon dans les domaines militaire et sécuritaire ont toujours été suivies de près par ses voisins asiatiques. Nous avons noté que certaines forces politiques japonaises ont récemment utilisé la question de l’Ukraine comme prétexte pour exacerber délibérément les menaces extérieures et rechercher des forces et des capacités militaires plus importantes », a affirmé M. Zhao.

    « Un avertissement sévère au Japon : les fruits de la victoire de la guerre mondiale antifasciste doivent être sérieusement respectés et maintenus. Le Japon devrait réfléchir profondément à l’histoire, tirer la leçon du passé, respecter les préoccupations de ses voisins asiatiques en matière de sécurité, rester attaché au développement pacifique et faire davantage de choses en faveur de la paix et de la stabilité régionales plutôt que le contraire », a-t-il conclu.

    France24 - Monde

    RD Congo : quand la pollution provoque des coupures d'électricité

    Publié le : 22/03/2022 - 17:34Modifié le : 22/03/2022 - 17:36

    Laura MOUSSET Suivre

    À l'extrémité sud du lac Kivu, la plus grande centrale hydroélectrique de l'est de la République démocratique du Congo subit les conséquences de la pollution. Une nappe de déchets plastiques se forme en permanence sur le barrage de Ruzizi, au point de bloquer les installations. Depuis fin janvier, un des quatre groupes de la centrale, endommagé par les déchets, est à l'arrêt, entraînant des coupures d'électricité dans plusieurs localités de la région.   

    France24 - World

    West African bloc ECOWAS to keep Mali sanctions over delayed elections

    Issued on: 26/03/2022 - 07:21

    NEWS WIRES

    West Africa's regional bloc Friday said it would maintain sanctions on Mali over the military rulers of the Sahel country delaying a return to civilian rule after a coup.

    At the end of a summit in Ghana, the Economic Community of West African States also issued warnings to the juntas that recently seized power in Guinea and Burkina Faso.

    ECOWAS said military leaders in Guinea should provide "an acceptable timeline for transition" by the end of April, or it would slap punitive measures on the government and the National Transition Council (CNT).

    The bloc added in a statement that, if Burkina Faso's junta did not free former president Roch Marc Christian Kabore from house arrest by Thursday next week, "individual sanctions" would also ensue.

    The talks in the Ghanaian capital Accra came three months after the bloc slapped tough sanctions on Mali.

    They had opened "behind closed doors between heads of state", Malian Foreign Minister Aboudlaye Diop tweeted earlier in the day.

    The leader of Mali's junta, Assimi Goita, was invited to the summit, according to an ECOWAS document seen by AFP.

    But it was unclear at the opening if he was in attendance, physically or virtually.

    The summit came about a week after an ECOWAS envoy for Mali travelled to Bamako, but the talks on restoring civilian rule were inconclusive.

    The 15-nation bloc is pushing for Mali's military, which seized power in 2020, to stage elections within 12-16 months.

    But strongman Goita has so far defied international pressure to hold elections.

    Four coups since 2020

    On Thursday, the court of the West African Economic and Monetary Union (UEMOA) ordered the suspension of the Mali sanctions.

    It was unclear if the UEMOA court's suspension ruling would lead to the immediate lifting of the sanctions.

    ECOWAS and UEMOA both applied economic and diplomatic sanctions on Mali in January after the junta proposed staying in power for up to five years.

    Mali's junta views the sanctions as illegal and vowed to challenge them in international courts.

    Much of Mali, a vast nation of 21 million people, is plagued by a jihadist conflict that first emerged in 2012 and spread to neighbouring Burkina Faso and Niger.

    Goita seized power in Mali in August 2020, then installed an interim government led by civilians.

    But in May 2021, he deposed those civilian leaders -- in a second coup. He was later sworn in as interim president.

    In September last year in Guinea, Colonel Mamady Doumbouya ousted elected president Alpha Conde, who had provoked mass protests by seeking a controversial third term in office.

    And Burkina Faso's Lieutenant-Colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba toppled Kabore in January following two days of army mutinies amid frustration with the jihadist conflict.

    ECOWAS has suspended the membership of the three countries.

    (AFP)

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    Mali’s detained ex-prime minister Maiga dies on medical parole

    EYE ON AFRICA

    HRW report accuses Mali government forces of killing civilians

    UN report says nearly 600 civilians killed in Mali amid anti-jihadist fight

    France24 - World

    Ceasefire in Ethiopia allows key aid delivery

    Issued on: 25/03/2022 - 23:14

    Yena LEE Follow

    Tigrayan rebels agree to a humanitarian ceasefire with Ethiopia's federal govt. The near-17 month conflict has killed thousands of people and left millions in need of food aid. ECOWAS leaders warn they could slap sanctions on Guinea and Burkina Faso, and maintain sanctions for Mali. And we bring you a report on the economic fallout of Russia's invasion of Ukraine as the price of fuel, food and fertilizer shoots up across the continent. 

    Opex 360

    La Marine nationale crée la spécialité « OPSAé » au sein de l’Aéronautique navale

    par Laurent Lagneau · 26 mars 2022

    Pilote, personnel navigant tactique ou technique, contrôleur aérien, opérateur de maintenance aéronautique, opérateur de manutention des aéronefs, etc… À ces spécialités de l’aéronavale, une nouvelle viendra s’y ajouter à partir du 1er janvier prochain.

    En effet, la Marine nationale a décidé de regrouper l’ensemble des activités liées aux opérations aéromaritimes [OPSAé] en une seule spécialité, elle-même subdivisée en trois branches disctinctes : préparation de mission [PMISS], moniteur de simulateur de vol [SIMU] et télépilote de drone tactique.

    Selon Cols Bleus, un OPSAé « pourra évoluer dans une ou plusieurs branches de la spécialité, selon ses aspirations et les besoins de la Marine ». En clair, il pourra former et entraîner les pilotes de Rafale M ou de NH-90 Caïman et, au cours de sa carrière, devenir télépilote de drone aérien embarqué, comme le Schiebel 100, ou participer à la planification ainsi qu’à la préparation des missions des aéronefs.

    Cette nouvelle filière sera ouverte au recrutement externe dès qu’elle sera créée. Mais elle sera aussi accessible par recrutement interne, les officiers mariniers intéressés devant alors effectuer un changement de spécialité et rejoindre le Centre d’entraînement et de formation de l’aéronautique [CEFAé] de Lann-bihoué. Même chose pour les quatiers-maîtres et matelots, via une sélection au brevet d’aptitude technique [BAT].

    « Les marins devront, tout au long de leur parcours, passer plusieurs niveaux de qualification et valider les différents certificats dans la branche choisie. L’attribution du brevet supérieur est conditionnée par ce parcours qualifiant », souligne Cols Bleus, qui précise que ce cursus offre aussi l’opportunité d’accéder au « statut d’officier de spécialités contrôleur d’opérations aériennes [COA], tacticien de l’aéronautique [TACAE] et renseignement [RENRI] ».

    France24 - Monde

    Inde : le défi de l'accès à l'eau potable pour tous

    Publié le : 22/03/2022 - 13:40Modifié le : 22/03/2022 - 13:45

    L'Inde est l'un des pays au monde où le stress hydrique est le plus problématique, rendant très difficile l'accès à l'eau pour une partie de la population. Les conséquences sont désastreuses, tant sur le plan sanitaire qu’économique et environnemental. Pour y remédier, le gouvernement du Premier ministre Modi a mis sur la table 45 milliards d’euros. Objectif : de l'eau potable pour tous d'ici 2024. Point d’étape, trois ans après son lancement, sur ce programme baptisé "Jal Jeevan Mission".

    Une émission préparée par Rebecca Martin 

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Forum mondial de l’eau au Sénégal : seulement un Africain sur quatre a accès à l’eau potable

    Inde : face à la pollution de l'air, New Delhi prend des mesures d'urgence

    Focus

    Inde : le combat d'un citoyen pour nettoyer les lacs pollués de Bangalore

    Opex 360

    Mali : Alors que sa « réarticulation » se poursuit au Sahel, Barkhane frappe l’État islamique à Ménaka

    par Laurent Lagneau · 26 mars 2022

    Ces dernières semaines, la difficulté pour la force Barkhane aura été de continuer son désengagement des bases avancées de Gossi et de Menaka, conforménent à la décision du président Macron de mettre un terme à la présence militaire française au Mali, tout en assurant la relève de ses unités et la poursuite des opérations contre les organisations jihadistes, dont le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM] et l’État islamique au grand Sahara [EIGS].

    Ainsi, dans son dernier compte-rendu des opérations, l’État-major des armées [EMA] précise que 75% des effectifs de la force Barkhane ont été relevés « au cours de ce premier quadrimestre de l’année », grâce à une vingtaine de vols militaires assurés par l’armée de l’Air & de l’Espace. En outre, un convoi d’une soixantaine de véhicules – dont 40 civils – a quitté Gao pour arriver à Niamey [Niger], le 19 mars.

    « Après le déchargement du convoi sur la BAP de Niamey, les matériels, majoritairement composés de véhicules provenant des emprises de Gossi et de Ménaka, sont peu à peu renvoyés en France par voie terrestre ou par voie aérienne », indique l’EMA.

    Dans le même temps, le détachement franco-tchèque [TG 2] du groupement européen de forces spéciales Takuba a effectué une opération de contrôle de zone afin d’assurer la protection de la base opérationelle avancée de Ménaka – et donc les convois logistiques. Ce qui a permis de « perturber les circuits d’approvisionnement des groupes armés terroristes, en particulier des réseaux de poseurs d’engins explosifs improvisés et des groupes à l’origine des tirs indirects, notamment dans le secteur de Tin Fadimata et In-Kadewn ».

    Cela étant, le secteur de Ménaka a récemment été le théâtre de combats ayant opposé l’EIGS au Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA] ainsi qu’au Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA]. Pour rappel, ces deux groupes armés touaregs, signataires des accords d’Alger de 2015, avaient été impliqués – ponctuellement dans les opérations menées par Barkhane dans la région.

    En effet, les 8 et 9 mars, les positions tenues par le MSA et le GATIA à Tamalat ainsi qu’Inchinane ont été attaquées par des membres présumés de l’EIGS, arrivés du Niger voisin à bord de 200 à 300 motos [soit un effectif de 400 à 600 terroristes].

    Selon un élu local sollicité par l’AFP, ces combats auraient fait « plus d’une centaine tués » parmi les combattants touaregs et les civils. Les terroristes s’acharnent sans distinction sur tout ce qui bouge […] n’épargnant dans leur horreur ni femmes, ni enfants, ni vieillards provoquant une véritable hécatombe », a fait savoir le MSA, via un communiqué.

    De son côté, l’état-major des forces armées maliennes [FAMa] a affirmé, le 15 mars, que des « opérations aéroterrestres dans le secteur de Ménaka suite aux attaques terroristes contre les populations », avaient permis de « desserrer l’étau » et de « briser l’élan » des assaillants.

    Cela étant, les FAMa ne sont pas les seules à intervenir contre l’EIGS. En effet, via les réseaux sociaux, l’EMA a indiqué qu’un groupe armé terroriste avait été « neutralisé » par une frappe de Barkhane dans la région de Ménaka.

    « Hier [24 mars, ndlr], aux abords de la frontière malo-nigérienne, identification d’un groupe armé terroriste appartenant à l’EIGS en déplacement à moto vers Ménaka. 15 terroristes neutralisés par une frappe aérienne. Une nouvelle attaque évitée. Le combat continue », a-t-il affirmé, en y joignant la photographie d’un drone MQ-9 Reaper.

    Cela étant, après avoir subi de lourdes pertes, dont celles de plusieurs de ses cadres de haut rang, à commencer par son fondateur, Adnane Abou Walid al-Sahroui, l’EIGS semble s’être réorganisé, sous la houlette de son nouveau chef, Abou al-Bara al-Sahraboui. En outre, il a aussi changé d’appellation. Ainsi, il a récemment revendiqué une attaque contre les FAMa à Tessit [est du Mali] sous le nom de « Province de l’État islamique au Sahel ». A priori, cela serait le signe que l’EIGS aurait pris ses distances avec la Province d’Afrique de l’Ouest de l’État islamique [ISWAP], avec laquelle il était affilié.

    Opex 360

    Airbus se joint à Boeing pour proposer l’hélicoptère de transport lourd H-47 Chinook aux forces allemandes

    par Laurent Lagneau · 26 mars 2022

    En 2017, le ministère allemand de la Défense lança une procédure pour se procurer 45 à 60 nouveaux hélicoptères de transport lourds [HTL] afin de remplacer la soixantaine de CH-53G « Stallion » en service au sein de la Bundeswehr depuis le début des années 1970. Deux industriels furent sollicités : Sikorsky [filiale de Lockheed-Martin] pour le CH-53K King Stallion et Boeing pour le CH-47 Chinook. Un choix devait être annoncé en 2020.

    Seulement, cette année-là, la décision prise fut celle d’annuler cette procédure. « Il a été estimé que que le projet aurait peu de chances de se concrétiser dans les limites de l’enveloppe budgétaire prévue tout en répondant aux exigences exprimées », fit valoir le ministère allemand de la Défense. Selon la presse d’outre-Rhin, les coûts d’acquisition et de possession avaient alors été estimés à 5,6 milliards d’euros.

    Cependant, le programme « Schwerer Transporthubschrauber » [STH] fut finalement relancé en janvier 2021, avec les mêmes candidats. Et pour augmenter ses chances de succès, après la décision de Berlin de renoncer à l’achat de 30 F/A-18 Super Hornet et de 15 E/A-18 Growler, Boeing a noué un partenariat avec Airbus Helicopters pour affiner son offre reposant sur le H-47 Chinook. Un protocole d’accord entre les deux industriels a été signé le 25 mars.

    « S’appuyant sur des décennies d’expérience en tant que partenaire de la Bundeswehr, Airbus Helicopters est ravi de rejoindre l’équipe ‘Chinook Allemagne’ et de s’associer à Boeing pour offirer une disponibilité opérationnelle maximale » aux forces allemandes, a commenté Wolfgang Schoder, directeur général d’Airbus Helicopters en Allemagne. « Le H-47 Chinook est un appareil éprouvé et mature, utilisé par de nombreux alliés. Il est la solution optimale pour l’Allemagne, avec un excellent rapport qualité-prix », a-t-il insisté.

    « Nous sommes ravis qu’Airbus Helicopters ait rejoint notre équipe de partenaires stratégiques sur le programme H-47 Chinook pour l’Allemagne, et ensemble, nous fournirons l’offre la plus solide à la Bundeswehr », s’est félicité Mark Cherry, vice-président et directeur général de Boeing chargé de la division « hélicoptères ».

    Pour cette offre, le groupe américain s’appuie sur plusieurs autres partenaires allemands, dont AERO-Bildung GmbH, CAE Elektronik GmbH, ESG Elektroniksystem- und Logistik-GmbH, Lufthansa Technik, Honeywell Aerospace et Rolls-Royce Deutschland. Et cela afin de respecter son engagement de travailler avec l’industrie d’outre-Rhin pour le maintien en condition opérationnel [MCO] des H-47 Chinook.

    « Grâce à notre offre et en collaboration avec nos partenaires industriels allemands, nous créerons plus de 500 emplois hautement qualifiés dans le pays, le tout en soutien direct aux exigences des missions de transport lourd de la Bundeswehr », a d’ailleurs fait valoir le Dr Michael Haidinger, président de Boeing Allemagne.

    Opex 360

    Le futur drone aérien de la Marine va bientôt effectuer des essais à bord d’une frégate multimissions

    par Laurent Lagneau · 25 mars 2022

    Comme l’a confié l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM] à la revue Conflits, l’un des enseignements tirés de l’exercice Polaris 21, mené en décembre dernier en reproduisant un contexte de « haute intensité », est que la « composante drone » peut tenir un rôle important, « surtout avec les difficultés durables sur la disponibilité des hélicoptères Caïman ».

    D’où l’intérêt du programme SDAM [Système de drones aériens pour la Marine], confié en 2017 par la Direction générale de l’armement [DGA] à Airbus et à Naval Group. Il repose sur le prototype VSR-700, c’est à dire un appareil dérivé de l’hélicoptère civil léger Cabri G2, développé par la PME française Guimbal.

    En novembre 2020, ce projet a franchi une étape cruciale, un Cabri G2 transformé en banc d’essai volant, appelé OPV pour Optionnally Piloted Vehicle, ayant réussi des « approches de décollage et d’atterrissage entièrement autonomes vers et depuis une plate-forme mobile » qui, montée sur une remorque, était censée simuler les mouvements d’un navire. Et cela, grâce au système DeckFinder, qui transmet la position exacte d’une plate-forme en temps réel au pilote automatique de l’appareil. Ce succès ouvrait alors la voie à des premiers essais en mer.

    Ceux-ci viennent d’avoir lieu au large de Brest, à bord d’un navire civil affrété pour l’occasion et avec le Cabri G2 « banc d’essais ». L’annonce en a été faite par Airbus Helicopters, ce 25 mars.

    « En utilisant l’OPV, nous avons démontré les capacités uniques de décollage et d’appontage autonomes du VSR700. Nous avons aussi prouvé le bon fonctionnement de l’interface entre le véhicule et sa station de contrôle embarquée sur le navire », a expliqué Nicolas Delmas, le directeur du programme VSR700 chez Airbus Helicopters

    Outre les capacités de décollage et d’appontage autonomes, cette campagne d’essais a permis d’évaluer l’enveloppe de vol du VSR700 en mer et à proximité d’un navire, l’objectif ayant été de confirmer « la compatibilité du véhicule avec les opérations navales ».

    « Les modes d’appontage et de décollages semi automatiques et automatiques ont été testés avec succès par différents états de mer », a assuré Airbus Helicopters, précisant que 150 appontages autonomes ont été réalisés et que les « manœuvres de saisinages et de déplacement de l’OPV, représentatif du VSR700, sur le pont d’envol ont également été testées ».

    « Ces essais en conditions réelle constituent une étape essentielle en vue des essais avec la DGA et la Marine Nationale qui auront lieu plus tard cette année », s’est félicité M. Delmas. Plus précisément, cette nouvelle campagne de tests mobilisera une frégate multimissions [FREMM].

    Pour rappel, quinze SDAM doivent être livrés à la Marine nationale, qui prévoit d’en doter ses frégates dites de « premier rang ». Avec leurs performanes [endurance de 10 heures à 100 nm] et leurs capteurs, ces appareils seront des « multiplicateurs d’effets », notamment en matière de surveillance, de reconnaissance, et de renseignement. Selon la fiche du ministère des Armées, ils pourraient « engager » des objectifs ou encore servir de relais de communications. Ces drones « devraient être livrés à partir de 2029 », y est-il précisé.

    Opex 360

    Pour l’EuroDrone, Airbus choisit le turbopropulseur proposé par la filiale italienne de General Electric

    par Laurent Lagneau · 25 mars 2022

    Après des mois de palabres au sujet des spécifications et des coûts, l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr] a enfin notifié le contrat de développement et de production du futur drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] européen [ou Eurodrone] à Airbus Defence & Space GmbH, le maître d’oeuvre de ce programme, mené en coopération avec Dassault Aviation [chargé notamment des commandes de vol électriques] et de Leonardo.

    Cependant, il restait à régler un détail, et non des moindres : la motorisation de ce futur appareil, qui, pour déplacer ses dix tonnes, aura besoin de deux turbopropulseurs. Deux industriels étaient en lice : le français Safran, avec l’Ardiden TP3, et Avio Aero, la filiale italienne de l’américain General Electric [GE], avec le Catalyst [ex-Advanced Turboprop, ou ATP]

    Ce 25 mars, Airbus a mis fin au suspens, via un communiqué : alors qu’il est dit sur tous les tons que l’Eurodrone est un programme majeur pour l’autonomie stratégique européenne, le choix du maître d’oeuvre s’est finalement porté sur le Catalyst qui, conçu par GE, va aussi équiper le Beechcraft Denali du constructeur américain Textron.

    « Le Catalyst a été choisi pour sa meilleure compétitivité. On une solution qui est plus mûre, qui est en vol d’essai sur un appareil commercial […], nous avons estimé, dans la comparaison, un risque de développement plus faible », a expliqué Jean-Brice Dumont, le patron d’Airbus Military Aircraft. « C’est très important dans un programme militaire en coopération où les plannings sont tendus, et où on a un départ lancé qui est compliqué à gérer », a-t-il ajouté.

    En outre, a encore valoir le responsable d’Airbus, le Catalyst affiche de meilleurs performaces techniques tout en étant plus économique.

    Cela étant, même s’il est produit en Europe, il se pose la question de savoir si le Catalyst est concerné par la réglementation ITAR [International Traffic in Arms Regulations], qui permet à Washington de bloquer l’exportation de matériels militaires dès qu’ils contiennent des composants d’origine américaine.

    « Le Catalyst est un moteur […] entièrement développé et fabriqué en Europe, conçu pour ne pas être soumis aux règles ITAR, permettant ainsi de s’affranchir d’exigences supplémentaires en matière d’exportation », a souligné Airbus dans son communiqué. Et cela, même si certaines pièces seront américaines. « On s’en est assuré par un audit », a précisé M. Dumont. Seulement, il ne faudrait pas que Washington fasse évoluer sa réglementation…

    Évidemment, une telle question ne se posait pas pour l’Ardiden TP3, Safran ayant mis en avant le fait que son turborpropulseur était de conception totalement européenne. En outre, le motoriste français avait pris le soin de nouer des partenariats avec l’italien Piaggio Aerospace, l’espagnol ITP et les allemands MT-Propeller et ZF Luftfahrttechnik.

    « Sur le moteur [de l’EuroDrone], Safran offre une solution à la fois performante et compétitive, qui a été maturée dans le cadre du programme européen Clean Sky. […] Safran est le seul industriel à offrir aux nations une solution vraiment européenne. Et dans l’esprit du plan de relance européen, il serait choquant que l’argent du contribuable européen serve à financer une solution de motorisation concurrente, qui est actuellement en cours de certification auprès des autorités américaines », avait affirmé Franck Saudo, le Pdg de Safran Helicopters Engine, dans un entretien publié par La Tribune, en juin 2021.

    Et celui-ci d’insister : « Enfin, la sélection du moteur est naturellement un enjeu de souveraineté pour l’Europe, qui doit concerver son autonomie sur les enjeux de motorisation. Les autoriés françaises sont clairement mobilisées. Il me reste à souhaiter qu’Airbus et les nations prennent les bonnes décisions ».

    Pour rappel, ce programme européen prévoit la livraison de 60 drones [soit 20 systèmes] à l’Allemagne [21 appareils], à l’Italie [15], à la France [12] et à l’Espagne [12] pour un montant de 7,1 milliards d’euros. D’une longueur de 16 mètres pour une envergure de 26 mètres, l’Eurodrone pourra voler à la vitesse de 500 km/h, pour une autonomie de 40 heures.

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    La Turquie serait prête à négocier l’achat de systèmes de défense aérienne SAMP/T avec la France et l’Italie

    par Laurent Lagneau · 25 mars 2022

    Alors que Florence Parly, la ministre des Armées, était à Athènes pour la signature des contrats relatifs à l’achat de six Rafale, de trois frégates de défense et d’intervention [FDI] et des munitions associées [pour un montant total de quatre milliards d’euros], le président Macron s’est entretenu avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, en marge du sommet extraordinaire de l’Otan organisé le 24 mars, à Bruxelles.

    Ces dernières années, les relations entre la France et la Turquie ont été particulièrement compliquées, avec la « mise en joue » de la frégate française « Courbet » par un navire militaire turc en Méditerranée, les profonds désaccords au sujet des milices kurdes syriennes, fer de lance de la coalition anti-État islamique mais visées par les forces turques, ou encore avec les revendications territoriales d’Ankara face à la Grèce et la République de Chypre. Et il ne s’agit-là qu’une partie des contentieux opposant les deux pays [on pourrait citer les accusations d’ingérence, l’implication turque dans le conflit du Haut-Karabakh, etc]

    Mais, visiblement, MM. Macron et Erdogan ont l’intention de tourner la page étant donné qu’ils ont fait part de leur « volonté » de « travailler ensemble » afin de convaincre le président russe, Vladimir Poutine, de la nécessité d’un « cessez-le-feu » en Ukraine. Ils ont également décidé le principe d’opérations humanitaires « communes », notamment à Marioupol, ville portuaire stratégique actuellement assiégée par les forces russes.

    Pour le président français, la situation provoquée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie est l’occasion d’une « clarification stratégique » de la « part de la Turquie dans notre relation » au sein de l’Otan ainsi que sur les dossiers de « la Libye ou du Proche et Moyen-Orient ». Ainsi, a-t-il dit, il s’agit de « pouvoir avancer sur beaucoup de dossiers qui parfois nous avaient séparés », ce qui est un « élément positif dans un contexte lourd ».

    S’agissant de l’Otan, l’achat de systèmes russe de défense aérienne S-400 « Triumph » par Ankara pose des problèmes d’interopérabilité. Ce qui d’ailleurs valu à la Turquie d’être exclue du programme d’avion de combat F-35, dans le cadre duquel elle avait commandait 100 exemplaires.

    Pour autant, le président Erdogan s’est toujours montré inflexible sur ce sujet, assurant qu’il n’était pas question de renoncer aux systèmes S-400. L’affaire est « close », a-t-il dit à l’issue du sommet extraordinaire de l’Otan, avant de faire état de « discussions positives » avec son homologue américain, Joe Biden, en vue d’obtenir 40 chasseurs-bombardiers F-16 Viper ainsi que 80 kits de modernisation des appareils du même type en service au sein de la force aérienne turque.

    Cela étant, en janvier 2018, peu après l’achat des S-400 russes, la Turquie avait noué un partenariat avec la France et l’Italie pour développer un système de défense aérienne basé sur le SAMP/T [Sol Air Moyenne Portée / Terrestre, ou « Mamba »] produit par le consortium franco-italien Eurosam. Un accord portant sur une étude de définition, devant alors durer 18 mois, fut signé afin de préparer un « contrat de développement et de production du futur système pour répondre aux besoins opérationnels » des forces turques.

    Seulement, la dégradation des relations entre Paris et Ankara par la suite mit ce projet entre parenthèses. D’autant plus que, après l’offensive lancée par les forces turques contre les milices kurdes syriennes, en octobre 2019, les autorités françaises décidèrent de suspendre les licences d’exportation de matériels militaires vers la Turquie.

    Or, M. Erdogan a dit avoir « discuté de la possibilité d’acheter » des systèmes SAMP/T avec M. Macron ainsi qu’avec Mario Draghi, le chef du gouvernement italien. Et, visiblement, la coopération lancée il y a maintenant quatre ans devrait reprendre prochainement.

    « Nous avons décidé de réactiver la coopération entre la Turquie, la France et l’Italie. Bientôt, ces trois pays tiendront une réunion », a déclaré le Premier ministre transalpin. « La rencontre que nous avons eue avec Erdoğan s’est bien déroulée », a-t-il insisté.

    Pour rappel, Eurosam développe une version améliorée du SAMP/T, celle-ci devant reposer sur le radar terrestre multifonctions à antennes actives « Ground Fire 300 » [produit par Thales, cf. photo ci-dessus] et le missile intercepteur Aster 30 Block 1NT [NT pour « nouvelle technologie »], doté d’un nouvel autodirecteur fonctionnant en bande Ka.

    Opex 360

    Avec le missile intercontinental Hwasong-17, la Corée du Nord se dit « prête » à une « confrontation » avec les États-Unis

    par Laurent Lagneau · 25 mars 2022

    Visée par des sanctions internationales censées affaiblir son économie, la Corée du Nord a encore suffisamment de ressources pour se permettre de poursuivre ses activités nucléaires et balistiques… Ainsi, en l’espace de seulement quelques jours, elle a procédé à deux essais du missile balistique intercontinental Hwasong-17, qu’elle avait dévoilé en octobre 2020 à l’occasion d’un défilé militaire organisé pour le 75e anniversaire du Parti des Travailleurs.

    Pour rappel, et selon les déductions que l’on pouvait faire des images alors diffusées par Pyongyang, le Hwasong-17 est un missile qui, monté sur un véhicule lanceur à onze essieux, afficherait une longueur de 24 mètres. Il aurait la capacité d’emporter jusqu’à 100 tonnes de carburant, ainsi qu’une charge militaire de 15 à 20 tonnes. Une des questions en suspens est de savoir si cet engin peut emporter une ogive « mirvée », c’est à dire comprenant plusieurs têtes nucléaires [ou conventionnelles] ayant chacune leur propre trajectoire, ce qui compliquerait leur interception.

    Au début de ce mois, les analystes s’attendaient à un essai imminent de ce Hwasong-17, étant donné que, sous le couvert du développement d’un « satellite de reconnaissance », Pyongyang aurait testé, les 27 février et 5 mars, des parties, si ce n’est la totalité, du moteur devant propulser cet engin. D’où le déploiement du porte-avions américain USS Abraham Lincoln en mer Jaune et de l’envoi, en Corée du Sud, d’avions espions RC-135S Cobra Ball et RC-135V Rivet Joint.

    Le 16 mars, depuis l’aéroport de Pyongyang, la Corée du Nord a procédé au lancement d’un missile, présumé être un Hwasong-17. Seulement, ce qui devait être le premier essai de cet engin s’est soldé par un échec. En effet, d’après les observations rapportées par le Comité des chefs d’état-major interarmées sud-coréen [JCS], le « projectile » aurait eu un problème « au début de la phase de propulsion », avant d’exploser alors qu’il volait à une altitude inférieure à 20 km.

    On aurait pu penser qu’un tel échec aurait freiné le développement du Hwasong-17… Il n’en a rien été. Une semaine plus tard, plus précisément le 24 mars, la Corée du Nord a de nouveau lancé un missile depuis Pyongyang. Et il est apparu très vite que les performances de cet engin étaient nettement plus élevés que les autres missiles de l’arsenal nord-coréen, celui-ci ayant volé pendant 71 minutes et atteint l’altitude de 6000 km, avant de tomber dans la zone économique exclusive [ZEE] du Japon, à environ 150 km à l’ouest de la péninsule d’Oshima.

    Ce 25 mars, l’agence officielle nord-coréenne KCNA a confirmé ces onnées. « Le missile, lancé depuis l’aéroport international de Pyongyang, a atteint une altitude maximale de 6248,5 km et a parcouru une distance de 1090 km pendant 4,052 secondes avant de frapper avec précision la zone prédéfinie », a-t-elle effet affirmé.

    More. Nice new payload fairing livery. pic.twitter.com/9r1TDRRVxv

    — Ankit Panda (@nktpnd) March 24, 2022

    D’après les photographies qu’elle a diffusées, le Hwasong-17 a été lancé depuis le tracteur-érecteur-lanceur [TEL] à onze essieux qui avait été vu lors de la parade militaire d’octobre 2020. En théorie, cela est permet de dissimuler plus facilement des missiles et d’éviter de les exposer à des frappes adverses. Mais, en pratique, cela ne semble guère pertinent pour le Hwasong-17, ses dimensions le rendant peu mobile.

    Le précédent essai d’un missile intercontinental nord-coréen avait été effectué en novembre 2017. À l’époque, l’engin testé, un Hwasong-15, avait atteint l’altitude de 4475 km et parcouru 950 km. Cette trajectoire en cloche suggérait alors qu’il avait une portée théorique d’environ 13’000 km.

    Avec le Hwasong-17, la Corée du Nord aurait donc la capacité de viser une cible à plus de 15’000 km de distance, ce qui met les États-Unis et l’Europe à portée de frappe. Ce que n’a pas manqué de souligner Kim Jong-un, le chef du régime nord-coréen.

    Ce nouveau missile « fera prendre conscience au monde entier […] de la puissance de forces stratégiques » et la République populaire démocratique de Corée est « désormais prête pour une confrontation de longue durée avec les impérialistes américains », a-t-il commenté, selon des propos rapportés par KCNA.

    En attendant, le Conseil de sécurité des Nations unies va de nouveau se réunir, ce 25 mars, pour évoquer ce tir de missile nord-coréen. Ce qui, compte tenu de la guerre en Ukraine et des tensions entre les Occidentaux et la Russie [ainsi que la Chine], risque de ne rien donner. Ce qui est d’ailleurs déjà le cas… car outre le Hwasong-17, la Corée du Nord prétend avoir aussi mis au point de nouvelles armes [missile semi-balistique, missile de croisière à longue portée, planeur hypersonique – présenté comme tel – , missiles de portée intermédiaire, etc].

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    Ukraine/Russie : L’Otan se prépare à une possible attaque nucléaire, chimique ou biologique

    par Laurent Lagneau · 24 mars 2022

    Durant la guerre en Syrie, Moscou prit systèmatiquement la défense du régime de Bachar el-Assad quand celui était accusé d’avoir mené des attaques chimiques, que ce soit en contestant les preuves produites par les experts des Nations unies et de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques [OIAC] ou en diffusant de fausses informations [infox].

    En outre, la Russie fut aussi accusée d’avoir fait usage de substances chimiques, notamment pour « éliminer » des personnalités jugées dérangeantes, comme Alexandre Litvinenko [empoisonné au Polonium 210], le colonel Sergueï Skripal [victime du Novitchok alors qu’il s’était réfugié au Royaume-Uni] ou, plus récemment, l’opposant Sergueï Navalny.

    Par ailleurs, les Nations unies ont fait part de leur préoccupation au sujet des combats autour des centrales nucléaires urkrainiennes, notamment après ceux ayant eu lieu pour le contrôle de celle de Zaporijjia.

    Quoi qu’il en soit, certains estiment que les forces russes engagées en Ukraine pourraient utiliser des armes chimiques, voire des armes nucléaires tactiques. C’est notamment le cas du président américain Joe Biden, qui a lancé plusieurs mises en garde ces derniers jours.

    La Russie « paiera le prix fort si elle utilise des armes chimiques », a en effet prévenu, dès le 11 mars, le locataire de la Maison Blanche. Et d’avenir à nouveau, le 23 mars. Une attaque russe à l’arme chimique en Ukraine est « une menace crédible », a-t-il dit, avant de s’envoler vers l’Europe, afin de prendre part à un sommet extraordinaire de l’Otan. Seulement, après le numéro de Colin Powell, alors chef de la diplomatie américaine, à la tribune des Nations unies, pour justifier l’intervention militaire en Irak, en 2003, la crédibilité des États-Unis en la matière a depuis été quelque peu écornée…

    Toujours est-il que, ce 24 mars, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg [dont le mandat a été prolongé d’un an de plus], s’est fait l’écho des inquiétudes exprimées par les alliés à ce sujet, lors d’une conférence de presse donnée après le sommet qu’il avait convoqué.

    « Nous sommes inquiets, en partie parce que nous voyons […] les Russes essayer d’accuser l’Ukraine, les États-Unis et les alliés de l’Otan [de] se préparer à utiliser des armes chimiques et biologiques. Nous avons vu auparavant que cette manière d’accuser d’autres permet de créer un prétexte pour faire cela eux-mêmes », a fait valoir M. Stoltenberg.

    « Toute utilisation d’armes chimiques modifiera totalement la nature du conflit. Ce sera une violation flagrante du droit international et cela aura des conséquences très vastes tout en étant, bien sûr, extrêmement dangereux. Cela affectera les Ukrainiens. Mais il y a aussi un risque que cela ait un effet direct sur les personnes vivant dans les pays de l’Otan », a poursuivi l’ex-Premier ministre norvégien.

    D’où les décisions prises par les alliés. En premier lieu, ils se sont mis d’accord pour fournir à l’Ukraine des moyens contre les menaces NRBC [nucléaire, radiologique, biologique et chimique]. Cela inclut des « équipements de détection, de protection et de soutien médical, ainsi que des formations à la décontamination et à la gestion de crise », a précisé M. Stoltenberg. Cette aide viendra donc s’ajouter aux livraisons d’armes anti-char, de missiles anti-aérien et de drones supplémentaires ainsi qu’à une assistance en matière de cyberdéfense.

    Cependant, les forces de l’Otan déployées sur le flanc oriental auront également à se protéger contre la menace NRBC.

    « Nous améliorons également l’état de préparation des forces alliées. Le commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR], le général [Todd] Wolters, a activé les éléments de défense chimique, biologique, radiologique et nucléaire de l’Otan et nos alliés déploient des moyens de défense pour renforcer les unités des groupements tactiques », a détaillé Jens Stoltenberg. « Nous prenons donc des mesures à la fois pour soutenir l’Ukraine et pour nous défendre », a-t-il insisté.

    Justement, s’agissant des groupements tactiques, leur nombre sera doublé. Jusqu’à présent, quatre étaient déployés dans les pays baltes et en Pologne, au titre de la présence avancée réhaussée de l’Otan [eFP]. Désormais quatre autres le seront également en Roumanie [avec certainement la France comme nation-cadre], en Slovaquie, en Hongrie et en Bulgarie. Cette annonce n’est pas vraiment une surprise : elle avait été évoquée en décembre dernier… et reprise par le président Macron, lors de ses voeux aux Armées, en janvier.

    Enfin, dans une déclaration publiée à l’issue du sommet de ce 24 mars, les chefs d’État et de gouvernement des pays membres ont souligné la nécessité d' »accélérer la transformation de l’Otan face à une réalité stratégique qui recèle plus de dangers, notamment en adoptant le prochain concept stratégique à Madrid [où se tiendra la prochain somment de l’Alliance, ndlr] ».

    Et d’ajouter : « Devant ce qui constitue la plus grave menace pour la sécurité euro-atlantique depuis des décennies, nous renforcerons également de manière significative notre posture de dissuasion et de défense à plus long terme et nous développerons plus avant toute la gamme des forces et capacités nécessaires, au niveau de disponibilité opérationnelle requis, pour maintenir une dissuasion et une défense crédibles ».

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    Au moins deux tiers des avions F-35A que veut commander la Suisse seront assemblés en Italie

    par Laurent Lagneau · 24 mars 2022

    Selon une enquête d’opinion réalisée entre les 16 et 18 mars par l’Institut LeeWas, 45% des Suisses seraient favorables à une hausse du budget militaire de leur pays. Et certains vont même jusqu’à estimer que son niveau devrait être porté à 2% du PIB [soit à 14 milliards de francs suisses – 13,67 milliards d’euros]. Cependant, ils sont 41% à considérer qu’une augmentation de ces dépenses ne s’impose pas… Et 8% voudraient que celles-ci soient même réduites.

    Ce clivage est aussi politique : ceux qui souhaitent une hausse des dépenses militaires disent avoir une sensibilité de droite tandis que ceux qui s’y opposent sont plutôt proches des partis de gauche… lesquels, par ailleurs, mènent la fronde contre l’achat annoncé de 36 chasseurs-bombardiers F-35A auprès du constructeur américain Lockheed-Martin.

    Avec le « Groupe pour une Suisse sans armée » [GSSA], les Verts et le Parti socialiste suisse espèrent qu’une votation sera organisée au sujet de cette commande. Pour cela, ils doivent réunir 100’000 signatures, un objectif qu’ils ne sont pas loin d’atteindre [ils en ont collecté près de 90’000 au 24 mars, nldr]. En outre, l’appel que leur a lancé Viola Amherd, la cheffe du département fédéral de la Défense, pour retirer leur initiative a fait chou blanc.

    Cela étant, le choix du F-35A pour moderniser les forces aériennes suisses ne suscite pas des réticences uniquement au sein de la gauche. La semaine passée, un comité « bourgeois », appelé « Groupe pour une Suisse sûre » et composé notamment de militaires, d’entrepreneurs et d’élus alémaniques, a fait connaître son opposition à ce projet d’achat d’avions américains, via une lettre ouverte et un site Internet.

    Ce comité, dont on ne sait que très peu de chose, a ainsi fait valoir au moins trois arguments : le développement du F-35A n’étant pas terminé [le block 4, la version définitive, n’est pas encore opérationnel, nldr], la facture risque d’augmenter sensiblement, le coût de possession des appareils aurait été sous évalué et la réduction des heures de vol [grâce la simulation] serait un facteur de risque pour les pilotes.

    Quoi qu’il en soit, selon le sondage réalisé par l’Institut LeeWas, trois personnes interrogées sur cinq seraient prêtes à rejeter l’initiative contre l’achat des F-35A. L’un des explications que l’on peut avancer est qu’opinion publique suisse redoute de voir ses forces aériennes disparaître, faute de « plan B », comme l’avait affirmé Mme Amherd. Cependant, l’achat de nouveaux avions de combat avait été approuvé in-extremis, lors d’une votation organisée en septembre 2020…;

    En attendant, et pendant que le débat sur l’opportunité de cet achat a lieu, Armasuisse, l’office fédéral de l’armement, a indiqué qu’au moins 24 F-35A sur les 36 devant être commandés par Berne seront produits à l’usine d’assemblage [FACO – Final Assembly and Check Out] que Leonardo et Lockheed-Martin avait inaugurée à Cameri, en 2013. Et les huit premiers seront assemblés aux États-Unis.

    « Sur les 36 avions de combat F-35A destinés à la Suisse, 24 au moins seront produits dans la ville italienne de Cameri. Des clarifications sont en cours afin de déterminer si le montage final de 4 autres appareils pourrait avoir lieu en Suisse dans le cadre d’un projet d’affaire compensatoire. Les 8 premiers seront fabriqués aux États-Unis, l’instruction initiale des pilotes suisses se déroulant là-bas », a en effet expliqué Armasuisse, via un communiqué publié ce 24 mars.

    Si Lockheed-Martin estime que le groupe Ruag en a les capacités, quatre F-35A seront effectivement assemblés en Suisse. Si ce n’est pas le cas, alors ils le seront en Italie.

    « L’Italie a participé au programme F-35 dès le début et possède à Cameri une des deux lignes de production du F-35 hors des États-Unis – et la seule en Europe. L’armée de l’air et la marine italiennes exploitent des avions de type F-35A et F-35B. À Cameri, Leonardo produit en outre des F-35A pour l’armée de l’air néerlandaise », a rappelé Armasuisse, précisant que le ‘ »prix et le calendrier » prévus restent inchangés, les premiers avions devant être livrés en 2027.

    El País (ESP)

    Frigiliana, el pueblo de Málaga al que no se le puede pedir más

    ANDALUCÍA

    Tiendas, restaurantes, galerías y hoteles con una marcada identidad local salpican esta localidad que mantiene intacto su blanco perfil entre deliciosas vistas al Mediterráneo y la protección del parque natural Sierras de Tejeda, Almijara y Alhama

    Cuenta el artista alemán Klaus Hinkel que, tras tomar un café en el bar Jaime y mientras subía la calle Amargura, entendió que Frigiliana, pueblo que visitaba por primera vez, iba a ser su hogar para siempre. Era el año 1995 y llevaba seis meses recorriendo Andalucía buscando su sitio en lugares como Vejer de la Frontera, Marbella, Ronda o Casares. Fue, sin embargo, aquí donde todo cuadró. “Había un pueblo tranquilo y una casa en ruinas a la venta para remodelarla yo mismo”, recuerda el acuarelista que, por aquel entonces, era piloto de avión. Hoy posee un taller abierto en el que los rankings populares aclaman como el pueblo más bello de Málaga. Y aunque la masa turística ha cambiado su fisonomía, el alma de la localidad permanece inalterable entre árboles de aguacates, un urbanismo de influencia árabe, vistas al Mediterráneo y la protección del parque natural de Sierras de Tejeda, Almijara y Alhama.

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    En el perfil blanco y alargado de Frigiliana hay un edificio que sobresale. Tiene murales en su fachada y un reloj solar. Fue levantado en el siglo XVI y hoy es la sede de la fábrica de miel de caña Nuestra Señora del Carmen, la única en Europa. Es apenas el recuerdo de cuando la provincia andaluza era gran productora de caña de azúcar, con miles de hectáreas sustituidas actualmente por mangos y aguacates que se adentran hasta el propio casco urbano. El ingenio, cerca de la plaza de las Tres Culturas, ejerce de antesala del casco histórico. Sus calles se pueden recorrer hasta en tuk tuk, pero merece la pena hacerlo a pie. Es la manera de no perderse callejones, pasadizos y miradores como el que ofrece el restaurante El Mirador. Es también una forma de ejercitar las piernas: el pueblo está repleto de cuestas, casi siempre con escaleras. Fueron los propios vecinos quienes, en los años sesenta del pasado siglo, apostaron por este formato. Era el más adecuado para las bestias y el primer coche no circuló hasta finales de los setenta.

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    En El Lagar ofrecen vinos dulces de Málaga a un euro acompañados de un tapeo a base de chacinas y productos locales. En el Barribarto, es decir, el barrio alto, infinitas macetas decoran las fachadas de las casas bajas encaladas y coloridas puertas de madera. A un paso del restaurante El Adarve —con exquisitas berenjenas con miel de caña local y estupendas carnes— se ubica el taller de Klaus Hinkel, cuyas acuarelas recrean rincones del pueblo y retratan a sus vecinos. El artista repasa su vida y su obra en el libro que publicó a finales de 2021: Ideas, arte e inspiración, y aplaude cómo la economía turística permite fijar población y mejorar la calidad de vida de sus vecinos, pero también advierte de que la tranquilidad ha desaparecido de las calles. Él se quedará, pero ya a principios del siglo XXI escritores y artistas que buscaban aquí un escondite creativo abandonaron el lugar como respuesta al turismo. Antes lo habían hecho los padres de Nick Launay, quien después de vivir su infancia en Frigiliana produjo, ya en Londres, la música de artistas como Nick Cave, Lou Reed, Arcade Fire y Talking Heads.

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    La iglesia de San Antonio de Padua, del siglo XVII, presenta nueva fachada recientemente rehabilitada, y a su lado se esconde la calle Garral, especialmente pintoresca. Un pequeño pasadizo alcanza la fuente de las Tres Culturas (siglo XVII), mismo nombre que el festival que se celebra aquí cada verano para recordar la vieja convivencia de judíos, cristianos y musulmanes. Hay una sorpresa cercana: La Domadora y el León, un local de aires industriales impulsado por Charo Barco y Javier León, quienes aterrizaron en Frigiliana en 2013 también en busca de una vida mejor. Lo han conseguido asentando su cerveza artesanal, La Axarca, pero también promoviendo a otras 300 marcas siempre frescas para consumir en su espacio. “Buscamos que sea un punto de encuentro: además de cervezas hay exposiciones, presentaciones de libros y otras propuestas”, subraya ella. De vuelta por la calle Real, la galería de arte y tienda de antigüedades Almagra, de Ana Ortiz, es una delicia en la que perderse. Y los hoteles Miller’s of Frigiliana y El Torreón 109, uno frente al otro, una estupenda opción para descansar. A las afueras, La Posada Morisca invita a la contemplación (puedes leer aquí la crítica del hotel de Fernando Gallardo).

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    Disfrutar de los alrededores

    Antes, eso sí, es obligada la excursión a El Acebuchal, a menos de 10 kilómetros. Esta minúscula aldea, que ya se mencionaba en las crónicas de las revueltas moriscas de la zona en el siglo XVI, fue desalojada por la Guardia Civil en la posguerra y a finales del pasado siglo la familia García Sánchez se propuso rehabilitarla. Ahora es un mágico rincón donde residen un puñado de vecinos y varias casas rurales ejercen de refugio para el turismo. También hay un restaurante, El Acebuchal, del que Manu Chao disfrutó en 2015. El chef Antonio García explora aquí la gastronomía local añadiendo las influencias de sus viajes por el mundo. Sus favoritas son las recetas de esencia árabe. “Son nuestro origen”, explica quien elabora pan a diario y tiene a la montaña como guía.

    A su alrededor hay rutas que suben hasta la venta Panaderos por el antiguo camino de arrieros que llegaba hasta Granada. También ascensos al pico de El Cielo, pistas para disfrutar de la bicicleta, caminatas hasta el cerro El Fuerte superando las ruinas del castillo de Lízar, del siglo XI, o senderos que caen a Nerja. La naturaleza completa un pueblo al que difícilmente se le puede pedir más.

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    El País (ESP)

    SANS TITRE

    Si hace unos años me hubieran dicho que iba a escribir sobre pasta y pesto, no me lo habría creído. Primero, por un rechazo creado a partir de un diagnóstico erróneo de celiaquía; segundo, porque la relacionaba con comida rápida de primer año de carrera que te saciaba facilidad y te hastiaba por repetición. Y, tercero y último -y aquí reside parte de mi personalidad repelente- por la viralidad que tiene cualquier plato de pasta en las redes. Sin embargo, con el paso del tiempo y la independencia personal, he acabado revisitando momentos de mi vida a través de platos de comida. A veces uno necesita sentirse cerca de casa y un plato de pasta con nata y bacon -que no es carbonara, pero así la preparaba mi madre y la de muchas otras personas- puede acercarte a cosas y personas que están a distancia física y temporal.

    Centrándonos en la receta que aquí nos ocupa, sé que alguno que otro se llevara las manos a la cabeza por no respetar la integridad del pesto, pero partimos de la base de que pesto es cualquier salsa que se maja en un mortero y se emulsiona con aceite. Este concretamente está inspirado en ingredientes básicos de la gastronomía tailandesa: en lugar de piñones, usaremos cacahuetes y mantequilla de cacahuete; el umami lo obtendremos de combinar ajos confitados con parmesano y salsa de pescado.

    Entiendo que haya personas reacias al toque de salsa de pescado, pero es algo personal: si tengo que salar algo, la uso porque me resulta espectacular; si se quiere mantener su integridad vegetariana se puede sustituir por salsa de soja o directamente por más sal. El toque fresco lo aporta el zumo de lima junto a las hojas de albahaca, cilantro y la cebolleta china. Si queréis tirar aún más para Tailandia, sería interesante añadir algún chile ojo de pájaro, pero esto os lo dejo a vuestra elección.

    Sobre la elección de la pasta, recomiendo lumaconi porque me parecen fantásticos con este tipo de salsas debido a su relieve y tamaño, pero se puede sustituir por cualquier pasta que tengáis en la despensa y os agrade. Sobre cocinarla, no sé más que nadie en este terreno, pero recomiendo salar de una forma preocupante el agua de cocción para extraer el sabor de la propia pasta y no quedarnos sólo con el del pesto.

    Dificultad

    Sobrevivir a la ira de los puristas gastronómicos.

    Ingredientes

    Para 2 platos generosos

    • 300 g de lumaconi (o cualquier tipo de pasta que agarre bien salsas)
    • 6 dientes de ajo
    • 3 cebolletas china (la parte verde)
    • 20 g de hojas de albahaca (un puñado generoso)
    • 20 g de cilantro (con tallo) (unas 8/10 ramas)
    • 50 g de cacahuetes fritos
    • 1,5 cucharadas de mantequilla de cacahuete
    • El zumo de una lima
    • 1,5 cucharadas de salsa de pescado o de soja
    • 60 g de parmesano rallado
    • Media cucharadita de pimienta blanca molida
    • Media cucharadita de sal en escamas
    • 5 cucharadas de aceite de oliva virgen extra (o hasta que os guste la textura del pesto)

    Preparación

    1. Confitar los dientes de ajo en una ollita con aceite a fuego mínimo -que no burbujee- unos 30 minutos o hasta que estén dorados -color caramelo- y blandos (es recomendable preparar más y usarlos en otras preparaciones).

    2. Llevar una olla grande con agua y una cucharada de sal a ebullición. Añadir la pasta y cocinar según las instrucciones del paquete.

    3. En un mortero o una procesadora de alimentos, añadir todos los ingredientes listados arriba (excepto la pasta) hasta conseguir una textura cremosa en la que se diferencien los ingredientes.

    4. Cuando la pasta esté lista, retirar del agua y mezclar en un cuenco con el pesto y un poco del agua de la cocción para ayudar a que se integre bien. Servir, con más parmesano rallado si se desea.

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    El País (ESP)

    SANS TITRE

    En el legendario programa Con las manos en la masa, Elena Santonja puso a cocinar a insignes personajes de su tiempo, de Pedro Almodóvar a Sara Montiel, pasando por Ana Belén, Manuel Vázquez Montalbán o Victoria Abril. Somos conscientes de que nunca le llegaremos ni a la suela del zapato, pero aun así queremos revivir su costumbre de preparar platos con gente que no forma parte del mundo de la gastronomía, pero a la que le gusta guisar.

    Por eso a partir de ahora pasarán por aquí algunos famosos aficionados a las cazuelas. Nuestra primera invitada es la cantante, starlette y reina de los bajos fondos Samantha Hudson. Ya la vimos cocinar en la sexta temporada de Masterchef Celebrity, y ahora viene a deslumbrarnos con un plato propio: su delicioso bocata de falso pulled pork, inspirado en el del restaurante vegano Romero Verde y en el que el cerdo es sustituido por jackfruit. Todo lo tienes en el vídeo de arriba.

    HAMBURGUESA VEGETARIANA DE SAMANTHA HUDSON

    Ingredientes

    Para 2 bocadillos

    • 1 lata de jackfruit verde en conserva (unos 250 g)
    • 500 ml de caldo de verduras
    • 1/2 cebolla dulce
    • Salsa de soja
    • Salsa de humo líquido
    • Pimentón de la Vera
    • Comino
    • Ajo en polvo
    • Orégano
    • Pepinillos
    • 2 panecillos de brioche

    Crema de queso vegana

    • 2 o 3 cucharadas de crema de anacardos
    • 2 cucharaditas de levadura nutricional
    • 1/2 limón
    • Sal

    Cebolla encurtida

    • 1 cebolla roja
    • 1 cucharada de azúcar
    • 1 jalapeño o guindilla roja fresca
    • Vinagre de manzana

    Preparación

    1. Poner en una sartén el jackfruit con el caldo. Cocinar a fuego medio hasta que el jackfruit esté blando.
    2. Mientras, cortar la cebolla roja y la guindilla en juliana y ponerlas en un bote con el azúcar. Añadir un chorro generoso de vinagre y cubrir con agua.
    3. Mezclar el queso crema con el zumo de limón, la levadura nutricional y un poco de sal. Mezclar e ir añadiendo cucharadas del caldo en el que se está cocinando el jackfruit, hasta obtener una crema espesa.
    4. Cuando el jackfruit esté blando, ponerlo encima de un colador con un bol debajo para que escurra bien. Pasarlo a otra sartén con un poco de aceite. Picar la cebolla y saltearla en la sartén junto al jackfruit, aplastándolo con una cuchara para que se deshilache.
    5. Añadir una cucharadita de pimentón, otra de comino, otra de ajo en polvo y otra de orégano. Mojar con un buen chorro de salsa de soja y un poco de salsa de humo. Remover y saltear un par de minutos más hasta que todo ligue.
    6. Cortar los pepinillos en láminas y los panecillos por la mitad. Untar las dos caras con queso crema. Poner el jackfruit encima de una de ellas y rematar con cebolla encurtida y pepinillos cortados en láminas. Tapar y servir.

    Samantha Hudson actúa el 26 de marzo en Madrid (Festival Horteralia); el 2 de abril, en Murcia (Festival Xtrafresh); el 9 de abril, en Alicante (The One); el 23 de abril, en Sevilla (Custom); el 6 de mayo, en Hospitalet de Llobregat (Monjamon Festival); el 7 de mayo, en Valencia (Flow Festival); el 20 de mayo, en Burgos (Andén 56), el 11 de junio, en Santander (Espacio Santander); el 17 de junio, en Barcelona (Festival Sónar), y el 25 de junio, en Las Palmas de Gran Canaria (Teatro Víctor Jara).

    Ha publicado el álbum Liquidación total en Subterfuge, y su último vídeo es 'Demasiado coño'.

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