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Pour la première fois, les dépenses militaires mondiales ont dépassé le seuil des 2000 milliards de dollars en 2021

par Laurent Lagneau · 25 avril 2022

En 2020, et en dépit des difficultés économiques engendrées par la pandémie de covid-19, les dépenses militaires mondiales avaient de nouveau progressé significativement, pour s’établir à 1981 milliards de dollars. Soit une hausse en termes réels de +2,6% par rapport à l’année précédente. Tel avait été le constat dressé par l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm [SIPRI].

« On peut affirmer avec une quasi-certitude que la pandémie n’a pas eu d’impact significatif sur les dépenses militaires mondiales en 2020 » et la question est de savoir si « les pays maintiendront ce niveau de dépenses militaires durant la seconde année de pandémie », avait alors souligné l’institut.

Les menaces identifiées à l’époque s’étant amplifiées, voire même concrétisées, la hausse des dépenses militaires mondiales s’est poursuivie en 2021. C’est en effet ce qu’affirme le SIPRI, dans une nouvelle étude publiée ce 25 avril. Ainsi, malgré un ralentissement de leur taux de croissance en termes réels à cause de l’inflation, elles ont augmenté de +6,1% en valeurs nominales, pour atteindre les 2113 milliards de dollars.

Cela étant, comme l’économie est repartie en 2021, la part de ces dépenses militaires dans le PIB mondial a légèrement diminué, passant de 2,3 à 2,2% du PIB.

Cinq pays concentrent à eux-seuls 62% de ces dépenses militaires. Sans surprise, les États-Unis sont sur la première place de ce podium, leur budget militaire s’étant élevé à 801 milliards de dollars en 2021, selon les estimations du SIPRI. Ce dernier note par ailleurs que ce montant est en baisse de -1,4% par rapport à 2021 et qu’il a représenté 3,5% du PIB américain [contre 3,7% un an plus tôt].

Cependant, sur une échelle plus longue, le SIPRI a constaté que le Pentagone avait consenti un effort particulier sur la recherche et le développement [R&D], avec un financement ayant augmenté de +24% entre 2012 et 2021. Dans le même temps, les dépenses liées à l’achat ont diminué de -5,4%.

« L’augmentation des dépenses de R&D au cours de la décennie 2012-21 laisse penser que les États-Unis mettent davantage l’accent sur les technologies de nouvelle génération. […] Le gouvernement américain a souligné à plusieurs reprises la nécessité de préserver l’avantage technologique de l’armée américaine sur ses concurrents stratégiques », a commenté Alexandra Marksteiner, une chercheuse du SIPRI.

S’agissant de la Chine, qui dispose du deuxième budget militaire au niveau mondial, il est toujours compliqué d’en connaître le montant exact… Toujours est-il que l’institut suédois a évalué qu’il avait progressé de +4,7% pour s’établir à 293 milliards de dollars en 2021.

« Les dépenses militaires de la Chine ont augmenté pour la 27ème année consécutive », souligne par ailleurs le SIPRI.

Et cela incite d’autres pays de la région Indo-Pacifique en faire de même, à l’image du Japon, qui a porté son budget militaire à 54,1 milliards de dollars en 2021, dont 7 milliards ont été ajoutés en cours d’exercice fiscal, ou encore à celle de l’Australie, avec une hausse des dépenses de défense de +4%, à 31,8 milliards de dollars.

Au passage, le SIPRI estime que la livraison par les États-Unis [ou le Royaume-Uni] de huit sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] à la Royal Australian Navy, dans le cadre de l’alliance AUKUS, coûtera 128 milliards de dollars à Canberra.

Les tensions avec la Chine, mais également avec le Pakistan, font que l’Inde a considérablement augmenté son budget militaire entre 2012 et 2021 [+33%]. Et il a de nouveau progressé de +0,9% l’an passé, pour atteindre 76,6 milliards de dollars. Ce qui en fait le troisième au niveau mondial. « Afin de renforcer l’industrie nationale de l’armement, 64 % des dépenses en capital du budget militaire 2021 ont été affectées à l’acquisition d’armes produites dans le pays », précise le SIPRI.

Quant à la Russie, son budget militaire a été de 65,9 milliards de dollars en 2021, ce qui en fait le cinquième au niveau mondial, juste derrière celui du Royaume-Uni qui, avec 68,4 milliards de dollars [+3%], ne semble pas avoir souffert des conséquences économiques promises aux Britanniques après le Brexit.

Le SIPRI note que les dépenses militaires russes ont augmenté pour la troisième année consécutive et qu’elles représentent 4,1% du PIB. Sans doute fallait-il y voir un signe avant-coureur des intentions du Kremlin à l’égard de l’Ukraine.

« Les revenus élevés du pétrole et du gaz ont aidé la Russie à accroître ses dépenses militaires en 2021. Les dépenses militaires russes avaient diminué entre 2016 et 2019 en raison des faibles prix de l’énergie combinés aux sanctions infligées en réponse à l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014 », rappelle le SIPRI.

Enfin, l’institut suédois évalue le niveau des dépenses militaire françaises à 56,6 milliards de dollars, après une hausse de +1,5% en 2021 [ce qui en fait le sixième au niveau mondial]. Ce montant doit prendre en compte les pensions car le budget de la mission « Défense » était de 39,2 milliards d’euros l’an passé.

Quoi qu’il en soit, on peut prédire, sans prendre le risque de se tromper, que la prochaine étude du SIPRI fera état d’une nouvelle hausse significative des dépenses militaires mondiales au regard des annonces qui ont été faites par la plupart des pays européens après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Déjà, les budgets militaires des pays européens [y compris ceux qui ne font pas partie de l’Union européenne] ont atteint 418 milliards d’euros en 2021, soit +19% sur la période 2012-21. Cette tendance à la hausse a été constatée depuis 2014, avec l’annexion de la Crimée par la Russie.

Photo : armée de l’Air & de l’Espace

France24 - Monde

Inondations, canicule, incendies… L'été 2021, saison de tous les extrêmes en Europe

Publié le : 22/04/2022 - 20:23

Tiffany FILLON

L’an dernier, l'Europe a été frappée par des inondations, des incendies et la saison estivale a été la plus chaude jamais enregistrée, d'après le rapport de Copernicus publié vendredi, le service européen d'étude du climat. Un bilan qui témoigne de la progression du réchauffement climatique. 

C'est un nouveau constat alarmant, moins de trois semaines après la publication du dernier rapport du Giec. L'Europe a connu en 2021 l'été le plus chaud jamais enregistré, avec 1 °C de plus que la moyenne 1991-2020, a révélé, vendredi 22 avril, Copernicus, le service de l'Union européenne qui étudie l'évolution du climat. 

Bien que l'année 2021 n'ait pas été la plus chaude de tous les temps en Europe et dans le monde, sur le Vieux-Continent, "l'été a été marqué par des températures record, des vagues de chaleur sévères et de longue durée et des inondations exceptionnelles", a indiqué le service européen dans son rapport annuel sur l'état du climat en Europe, publié en cette Journée mondiale de la Terre. 

L'Europe du Sud a particulièrement été frappée par cette canicule estivale, avec de "nombreux records de température", selon le rapport. Dans le nord de l'Espagne, les températures ont atteint 47 °C, un "record national", et l'Italie, avec 48,8 °C en Sicile, un "record européen". "Dans certaines régions d'Italie, de Grèce et de Turquie, la canicule a duré deux à trois semaines", ajoutent les experts.

>> À lire aussi sur France24.com : Europe, Sibérie, États-Unis… Un été marqué par des incendies historiques

Dans ces trois pays, les températures élevées ont entraîné une sécheresse. La végétation devenant plus inflammable quand l'air est plus chaud, des feux de forêt se sont ensuite déclenchés. Ils ont eu des conséquences dévastatrices : en juillet et en août, les incendies ont détruit au total plus de 800 000 hectares dans la région méditerranéenne, d'après Copernicus.

L'illusion d'un printemps plus frais

Cette situation extrême contraste avec le printemps, dont les données semblent à première vue encourageantes. Selon l'agence Copernicus, il a été "l'un des plus froids depuis ces dix dernières années", avec jusqu'à 2 °C en dessous de la moyenne. 

Mais il ne faut pas s'y tromper. "En règle générale, toutes les saisons se sont considérablement réchauffées en Europe au cours des dernières décennies. En 2020, nous avons eu un printemps très chaud et un été chaud, mais l'automne et l'hiver ont été les plus chauds jamais enregistrés, tandis qu'en 2021, le printemps a été plus froid que la moyenne et l'été le plus chaud jamais enregistré", nuance Copernicus, contacté par France 24. 

>> À (re)voir sur France24.com : L'INFO ÉCO - Réchauffement climatique : le coût des catastrophes naturelles atteint des sommets

En outre, les températures moyennes pendant au printemps 2021 étaient plus élevées qu'avant 1980. Or c'est autour des années 1970-1980 que le réchauffement climatique a commencé à fortement s'accélérer. 

Les mers européennes n'ont pas non plus été épargnées, en particulier la Baltique, où les scientifiques ont relevé, en juin et juillet, dans certaines parties, "plus de 5 °C de plus que la moyenne". Sur l'année entière, les résultats sont également historiques. "Les températures […] dans de vastes zones de la mer Baltique et de la Méditerranée orientale n'avaient pas été aussi élevées depuis au moins 1993", notent les scientifiques de Copernicus. 

Après le réchauffement de la Baltique, des inondations dévastatrices 

Cette température élevée de la mer Baltique semble être à l'origine des inondations qui se sont notamment abattues sur l'Allemagne et la Belgique en juillet. "Elle a entraîné une plus forte humidité, qui a à son tour alimenté une pression atmosphérique basse" propice à la formation de vent, de pluie et de nuages, explique Copernicus à France 24. Par ailleurs, "la vitesse relativement faible de la perturbation" est très probablement un autre facteur de ces pluies diluviennes, ajoute l'agence européenne. L'eau s'est ensuite accumulée dans la Meuse et le Rhin, alors que les sols étaient déjà gorgés d'eau et ne pouvaient plus absorber les pluies, provoquant les inondations qui ont ravagé plusieurs pays d'Europe de l'Ouest. 

En parallèle, à l'échelle mondiale, "les concentrations de dioxyde de carbone (CO2) et de méthane (CH4) ont continué à augmenter [en 2021, avec une] augmentation particulièrement importante" de la concentration de méthane. Or, c'est précisément l'augmentation dans l'atmosphère des gaz à effet de serre, dont le CO2 et le méthane, qui provoque le réchauffement climatique. Ces gaz à effet de serre absorbent plus de rayons du Soleil que nécessaire, faisant grimper la température sur Terre.

Ce phénomène s'est fait non seulement ressentir durant l'été en Europe, mais aussi sur toute l'année. "À l'échelle mondiale, l'année 2021 a été la sixième ou la septième plus chaude depuis au moins 1850", peut-on lire dans le rapport, qui précise que "les sept dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées". 

Le continent européen s'est par ailleurs réchauffé d'environ 2 °C depuis l'ère préindustrielle et le globe de 1,1 °C à 1,2 °C, selon Copernicus. Le Giec, lui, exhorte à agir avant qu'il ne soit plus possible de limiter le réchauffement mondial à +1,5 °C par rapport à l'ère préindustrielle. Un seuil à ne pas franchir pour conserver un monde vivable. 

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DEMAIN A LA UNE

Rapport du Giec 2022 : vers une situation climatique irréversible ?

L'Humanité

Quand l'art s'encarte

Regard de cartographe #14. Pour ce nouveau "regard de cartographe", Nicolas Lambert, ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique, fait un pas de coté et nous propose de découvrir une réappropriation du travail de deux artiste, Angela Detanico et de Rafael Lain, qui aiment jouer avec l'espace géographique d'une manière étonnante.

Art et cartographie ont une longue histoire commune. Léonard de Vinci, par exemple, était à la fois ingénieur, scientifique, peintre et cartographe et voyait dans ces disciplines un véritable continuum. On retrouve d'ailleurs souvent des cartes dans des oeuvres d'art. On peut penser par exemple aux peintres hollandais du XVIIe siècle comme Johannes Vermeer qui n'hésitait pas à utiliser des cartes en arrière plan de ses tableaux. Aujourd'hui encore, de nombreux artistes utilisent les cartes géographiques dans leurs productions artistiques. On peut citer notamment Ingrid DabringerEd FairburnNikki RosatoMatthew Cusik, le collectif StalkerAram BarathollGhislaine Escande ou encore le graffeur suédois Egs. A l'opposé, de nombreux cartographes traditionnels se rêvent quant à eux bien souvent artistes eux aussi, et n'hésitent pas emprunter au monde de l'art ses codes esthétiques (couleurs, tracés, abstractions...). Un dialogue riche et nourri se tisse donc logiquement entre ces deux mondes où l'objectif n'est pas de décrire ou reproduire platement le réel mais de construire des images qui font réfléchir, émeuvent et interpellent. Des colloques scientifiques et des rencontres sont organisées et des livres sont écrits pour creuser cette intersection fructueuse entre art et sciences géographiques. L'association cartographie internationale (ACI) qui fédère la recherche scientifique autour de la cartographie à l'échelle internationale a d'ailleurs une commission spécialement dédiée à ce sujet.

La carte présentée ici, n’est pas une création originale, mais une réappropriation du magnifique travail d’Angela Detanico et de Rafael Lain, deux artistes fascinés par le langage et la typographie qui aiment jouer avec l’espace géographique. Dans leur oeuvre intitulée “The World Justified, Left-aligned, Centred, Right-aligned” (2004), ils proposent des versions cartographiques du monde, un monde centralisé, un monde aligné à droite et monde aligné à gauche, comme autant de representations utopiques et déformantes. D’autres oeuvres sont à retrouver ici.

Source : https://observablehq.com/@neocartocnrs/maps-art

Nicolas Lambert est ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique au RIATE : https://riate.cnrs.fr. Il est militant communiste et membre du réseau Migreurop. Il anime également un blog , "carnet neocartographique", et est très actif sur les réseaux sociaux sous le pseudo de "cartographe encarté" @nico_lambert.

Chaque mois, il nous présente une ou plusieurs cartes accompagnées d'un commentaire pour nous aider à comprendre et à appréhender autrement une information, une question de société ou un débat. Nicolas Lambert a participé à la réalisation de plusieurs ouvrages comme l’Atlas de l’Europe dans le monde (2008), l’Atlas des migrants en Europe (2009 , 2012, 2017), le Manuel de Cartographie (2016, publié en anglais en 2020) et Mad Maps (2019). Il enseigne la cartographie à l’université de Paris.

Retrouvez ici l'ensemble des cartes interactives qu'il a réalisées pour l'Humanité.

regard de cartographe
Opex 360

Mali : Un mercenaire du groupe russe Wagner capturé par un groupe jihadiste

par Laurent Lagneau · 25 avril 2022

Le 24 avril, les Forces armées maliennes [FAMa] ont indiqué que six de ses soldats avaient été tués lors de trois attaques menées simultanément avec des « véhicules kamikazes bourrés d’explosifs » contre les camps de Sévaré, de Bapho et de Niono. Plus tard, la Katiba Macina, affiliée au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda] a revendiqué ces actions.

Mais ne pouvant plus compter sur l’assistance de la force française Barkhane, les FAMa ont demandé l’envoi d’une force de réaction rapide à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] à Sévaré, où la présence de mercenaires du groupe paramilitaire Wagner a été rapportée. Une demande qui a été acceptée, alors que l’action des Casques bleus a régulièrement été entravée, ces dernières semaines, par les autorités maliennes dites de transition. En tout cas, à la suite de cet assaut, « trois suspects » ont été interpellés et « mis à la disposition de la gendarmerie pour enquête ».

Par ailleurs, le même jour, une patrouille des FAMa est tombée dans une embuscade alors qu’elle évoluait sur l’axe Moura-Tenenko [centre du Mali]. Selon l’état-major malien, « dix terroristes ont été neutralisés » lors des combats. On ignore si des mercenaires de Wagner y ont pris part, comme cela a été le cas, la semaine passée, à Hombori, où l’un d’eux y a été mortellement blessé par un engin explosif improvisé [EEI ou IED].

La MINUSMA condamne fermement les attaques dirigées contre les #FAMa à #Sévaré, #Niono et #Bapho où plusieurs soldats sont morts ce matin. À la demande des FAMa, la Mission a immédiatement déployé une force de réaction rapide dans Sévaré. pic.twitter.com/e52fjJX0Tt

— MINUSMA (@UN_MINUSMA) April 24, 2022

« Nous confirmons qu’un militaire de nationalité russe est décédé mardi des suites de blessures à Sévaré. Il a la trentaine. Le véhicule qui le transportait avec des militaires maliens a sauté sur une mine », a en effet affirmé une source de l’hôpital de Sévaré, où il avait été évacué par « voie aérienne » [hélicoptère?], selon l’AFP.

Cela étant, dans un communiqué transmis à l’agence de presse française ce 25 avril, le GSIM a affirmé détenir un ressortissant russe, membre du groupe Wagner.

« Durant la première semaine d’avril, [nous avons] capturé un soldat des forces russes Wagner dans la région de Ségou », a affirmé l’organisation jihadiste.

« Ces forces meurtrières ont participé avec l’armée malienne à une opération de parachutage sur un marché dans le village de Moura où ils ont affronté plusieurs moujahidines avant d’encercler cette localité pendant cinq jours et tuer des centaines de civils innocents », a-t-elle continué, dans une allusion aux accusations visant les FAMa, celles-ci étant soupçonnées d’avoir commis des exactions contre les civils, avec l’appui de leurs « instructeurs » russes. Quant au terme « parachutage », probablement qu’il désigne un opération héliportée.

« Les moudjahidines ont par ailleurs fait face à deux opérations de parachutage menées par les mercenaires au-dessus des falaises de Bandiagara, à 70 km de Sévaré. Les moujahidines ont réussi à confisquer des armes des mercenaires qui ont pris la fuite », a encore affirmé le GSIM.

Quoi qu’il en soit, c’est la première fois qu’un paramilitaire russe a été capturé par un groupe armé terroriste [GAT]. Et les chances pour qu’il fasse l’objet d’un échange sont infimes, les autorités russes n’ayant pas pour habitude de négocier pour obtenir la libération de leurs ressortissants tombés aux mains de terroristes [la priorité est la neutralisation des preneurs d’otages].

Photo : Archive

France24 - Monde

Exclusions de Wimbledon : le tournoi affirme que la décision vient du gouvernement britannique

Publié le : 26/04/2022 - 19:20

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Devant le tollé suscité par la décision d'exclure les joueurs russes et biélorusses de Wimbledon, l'organisation du prestigieux tournoi de tennis a rejeté la faute sur le gouvernement britannique. 

Wimbledon n'avait "aucune (autre) option" que de bannir les joueurs russes et biélorusses de la prochaine édition qui se déroulera en juin et juillet, ont déclaré les organisateurs, mardi 26 avril, au All England Club, où a lieu le tournoi du Grand Chelem londonien.

Pour participer au tournoi, les joueurs russes et biélorusses auraient dû remplir "une déclaration écrite" contre l'invasion en Ukraine, une situation qui aurait pu faire courir un risque "aux joueurs et à leur famille", a justifié le président du All England Club, Ian Hewitt, précisant qu'il s'agissait d'une condition posée par le gouvernement britannique. 

Dans ces conditions, "nous croyons que nous avons pris la décision la plus responsable possible et qu'il n'y avait aucune (autre) option", a-t-il indiqué, une semaine après l'annonce de cette exclusion en raison de la guerre en Ukraine. 

Le numéro 2 mondial exclu

Cette décision concerne des joueurs vedettes comme Daniil Medvedev, n°2 mondial et finaliste du dernier tournoi du Grand Chelem en janvier en Australie, Andrey Rublev (8e), Aryna Sabalenka (4e et demi-finaliste l'an dernier), Anastasia Pavlyuchenkova (15e) ou encore Viktoria Azarenka (ex-n°1, aujourd'hui 18e).

"Nous risquions aussi que leur succès ou participation" soient utilisés par la propagande russe, "ce que nous n'aurions pas accepté", a poursuivi Ian Hewitt, qui a précisé que "toutes les options possibles" avaient été examinées en détail.

Cette éviction a été vivement critiquée par l'ATP et la WTA, qui gèrent les circuits professionnels masculin et féminin, et par de nombreux joueurs. Novak Djokovic l'a qualifiée de "folle" et Rublev de "totalement discriminatoire".

Les quatre tournois du Grand Chelem, Open d'Australie, Roland-Garros, Wimbledon et US Open, sont indépendants des circuits masculin et féminin, où Russes et Biélorusses sont toujours autorisés à participer aux tournois, sous bannière neutre.

Les sélections nationales, en revanche, ont été bannies de la Coupe Davis et la BJK Cup.

Avec AFP

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Joueurs russes et biélorusses exclus : la décision de Wimbledon jugée "discriminatoire"

SANCTIONS

Joueurs russes et biélorusses exclus : Wimbledon divise le monde du tennis

Sécurité routière : la star du tennis fauteuil Pauline Déroulède veut faire bouger les lignes

BBC

SANS TITRE

In a quiet corner of rural Northern Ireland, not far from the Mourne Mountains, the Golemboski-Byrne family lives off-grid in an energy efficient cottage. Husband and wife Steve and Claire renovated Lackan Cottage Farm themselves 10 years ago, adding solar panels, a small wind turbine, double glazing and heaps of insulation.

"Part of our thinking was, 'I don't want to wake up one morning and find out our electricity bill has doubled'. I didn't really think it would happen," says Steve.

But electricity prices have shot up in recent months. In Northern Ireland, for instance, suppliers have hiked bills by up to 30% in the first half of 2022, hot on the heels of rises last year. Yet higher prices are expected in the autumn.

It's all part of the energy crisis facing Europe and other parts of the world, partly down to a lack of natural gas, which is burned in power stations to generate electricity. Russia's invasion of Ukraine has further exacerbated the situation, since Russia is a major gas supplier. Fears of a worsening shortage have pushed market rates upwards. (Read more about alternatives to Russia's natural gas.)

The skyrocketing cost of living is causing serious problems for homeowners, some of whom are having to choose between buying food and heating their houses. People who live in highly energy efficient, or energy self-sufficient, properties are protected from some of these cost rises – but not all, says Steve. His family still has a diesel car, for instance.

"It's going to hit food, it's going to hit the cost of transport. We're not immune from it," he says.

At least the price of electricity or fuel for home heating is not a worry. The Golemboski-Byrnes generate their own energy on-site and harvest wood from their farm to burn in the coldest months of the year.

Getting to this point wasn't easy, however. Steve notes that he and Claire had an extremely low income for several years and, prior to moving to the cottage, lived in a converted horse lorry. But they found clever ways of upgrading their new home, such as installing solar panels they got from a church in Belfast that was discarding them in favour of new ones. After some cleaning, the second-hand panels functioned perfectly well.

Key to the project was improving the house's insulation. The couple installed new, double-glazed windows, refreshed the walls with plaster made from lime and hemp fibres, and packed the roof with a layer of sheep's wool 50cm (1.6ft) deep.

Lackan Cottage Farm in Northern Ireland has been retrofitted with solar panels, a small wind turbine and double glazing. (Credit: Lackan Cottage Farm)

Steve, who now sells solar panels, says interest in the devices has risen noticeably in the last few months. Claire adds that the pair have had more enquiries than usual in recent weeks about their way of life. "I think they can see the point of it now," she says, referring to the fact that so many people are facing soaring energy bills.

"It may have been brought to a head by [the Russian invasion of] Ukraine and Covid, and to an extent maybe Brexit, but sooner or later we were likely to end up where we are just because of all the issues around climate change and oil being used less," says Steve.

This whole approach of retrofitting – turning leaky, energy inefficient properties into cheap-to-run 21st Century homes – has been around for decades. But it is gaining ever more traction as prices rise and properties continue to age becoming even less energy efficient over time. This is forcing people to consider their household's energy security.

Jo Patterson leads the Low Carbon Built Environment team at Cardiff University's Welsh School of Architecture. She has assessed dozens of energy retrofits and says the benefits are manifold. Her research suggests that homes become warmer, less humid and cheaper to live in. She mentions one recent project to retrofit six bungalows in Swansea, southwest Wales. "They were in really poor condition, probably they would have been demolished," she says.

But with solar panels, a battery for storage, and improved insulation their occupants soon found themselves paying just £5 ($6.50) for their energy every month during the summer, at last year's prices. While winter bills are bigger, for the whole year the homeowners were paying a maximum of £500 ($650) versus £1,500 to £2,000 ($1,950 to $2,600) prior to the retrofit.

The hurdle is the cost of doing the renovations in the first place, says Patterson. Having watched as the funds required to renovate a small, two- or three-bedroom property fell to around £30,000 ($39,000) in recent years, the price has since bounced back up again to around £60,000 ($78,000). This is partly due to greater efforts in more recent projects to reduce heat loss, which costs more initially, and also a roughly 30% rise in building materials costs in the last two years alone.

The situation is "heart-breaking" she says, adding, "it's almost like a vicious circle." Rising energy prices push the cost of lots of other things – including building materials – higher too, making it prohibitive to retrofit homes and reduce energy consumption, she explains.

By installing solar panels and improving insulation, households can drastically lower their energy bills. (Credit: Getty Images)

In one 2017 paper, Patterson and colleagues assessed five retrofitted houses in terms of energy savings. The savings for their occupants were found to be between £400 and £620 ($520 and $806) per year at the time, though the cost of carrying out the renovations ranged from £23,800 ($30,945) to £30,500 ($39,656) – meaning it would take around half a century to recoup that expense. The additional benefit of this work, however, is reduced CO2 emissions. Emissions associated with the houses in the study fell by between 50% and 75%.

Globally, buildings and construction projects are responsible for a hefty volume of emissions. In terms of worldwide energy-related emissions, 10% comes from the construction industry, for example. Some building materials, notably concrete, are known to be particularly troublesome in environmental terms. Concrete is behind about 8% of total CO2 emissions, for example. Some advocate the use of alternatives, from wood to compressed waste paper, instead.

There are things people can do on a budget, Patterson stresses. Patching small holes around pipes in exterior walls, replacing broken or poorly sealed windows, avoiding leaving TVs and other appliances on standby and drawing curtains or blinds when it gets dark outside can all help keep homes warmer for longer. A combination of small measures like this alone could reduce household energy bills by about 10%, she estimates.

Claire Golemboski-Byrne points out that simply becoming more proactive about monitoring your energy use is a key first step towards reducing it. This could mean literally keeping track of the electricity or gas meters in your home and changing your behaviour to slow the steady upward spin of those numbers.

The emissions from travel it took to report this story were 0kg CO2. The digital emissions from this story are an estimated 1.2g to 3.6g CO2 per page view. Find out more about how we calculated this figure here.

There's no telling what you might save as a result of such scrutiny. Jeff Wilson, US TV host and author of The Greened-House Effect, about his own energy retrofit project, realised that his gas company was charging him a monthly fee of $30 (£23) just to remain connected to their system.

"I was paying more for the fee than the fuel that was serving a furnace and a water heater," he says.

Wilson had already made big strides in retrofitting his 1940s home to become highly energy efficient and so, by switching to an electricity-powered water meter, he was able to go "all-electric" and ask his gas company to cut his supply.

In Wilson's case, his house in Athens, Ohio is powered by solar panels and mains electricity supplied by a local firm that has increased its reliance on renewable energy in recent years. He did a lot of the retrofitting work himself, which helped reduce costs significantly. So much so that the work paid for itself – in terms of energy bill savings – in just seven years.

He says that among the rewards that come with making your home more energy efficient is the improvement in energy self-sufficiency. "It's good for our energy security," he says.

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Retrofitting can be done on a big scale, if the funds to pay for it are there. But there are motivating factors besides carbon emissions and living costs. Both the UK and European Union will raise the minimum energy efficiency rating for rented accommodation between now and 2030, meaning that many landlords now have no option but to improve the energy performance of their properties.

For owners of apartment blocks the costs could be hefty but German company Ecoworks has developed a prefabricated façade designed to bolt on to existing buildings, adding not just a layer of insulation but also ventilation ducts, pipework and better windows.

Globally 10% of energy emissions come from the construction industry. (Credit: Getty Images)

"You have a new skin around the old building," says founder Emanuel Heisenberg. It is very quick to install, he says, adding that a single apartment could be upgraded in less than a day.

This energy-saving skin is also designed to bring heat from a heat pump system located in the basement to flats on the storeys above. Solar panels on the roof help to reduce demand on the mains supply.

Ecoworks plans to retrofit multiple buildings in Germany this year, covering up to 150 individual dwellings.

Heisenberg notes that the current cost of this approach is more than a conventional energy retrofit – but government subsidies available in Germany reduce that outlay can make it, overall, slightly cheaper than conventional alternatives, depending on configuration. Plus, landlords may choose to add another storey to their property or an extension at the time of installation, which would allow them to increase their number of tenants and boost income at the same time.

Heisenberg, Wilson and Patterson all agree that government intervention is required to accelerate energy retrofitting projects across Europe. Funding programmes and grants would help reduce the otherwise significant costs to homeowners.

Companies also require encouragement to train staff in new technologies and renovation techniques, says Patterson, who notes that it is sometimes difficult to find a broad range of solar panel suppliers for retrofitting works in the UK. For an upcoming project, she has only received proposals from two firms offering to install the panels and batteries.

Demand for solar panels has increased in recent months due to rising gas prices. (Credit: Getty Images)

"The market is so small that the prices are going to go up because there's no competition," she says, noting how government investment has not always been consistent. "It is partially because of the stop-start investment in different programmes of grants so the market couldn't grow consistently."

Steve Golemboski-Byrne also says more government support is needed to enable others to follow in their footsteps. It would be unreasonable, he says, to ask everyone to make the same sacrifices that they did.

"We shouldn't be expecting the whole nation to sort this stuff out individually," he says. "If we want national energy security, the government is going to have to become involved on a much bigger level."

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L'Humanité

En Haïti, des sentinelles citoyennes contre les séismes

Actu

Face aux tremblements de terre et faute de réseau d’alerte opérationnel, des habitants se sont faits le relais des chercheurs en hébergeant des sismomètres pour mieux prévoir l’évolution du séisme. Des résultats adoubés par la prestigieuse revue Science.

Jérémie Bazart

Le 1er janvier 2010, un séisme de magnitude 7 a eu lieu sur l’île d’Haïti. 280 000 personnes sont décédées, 300 000 habitants ont été blessés et plus d’un million de personnes se sont retrouvées à la rue. « Lors du tremblement de terre, il n’y avait pas de réseau sismologique pour l’enregistrer. Nous avons alors essayé de le développer avec les chercheurs sur place et sommes parvenus à financer quelques stations sismologiques conventionnelles », explique Éric Calais, professeur au département de géosciences à l’École normale supérieure (lire son interview ci-dessous en encadré).

Un réseau “low cost”

Mais en 2015, lorsqu’un nouveau séisme a frappé l’île, faisant une quinzaine de morts, aucune de ces stations n’était fonctionnelle. En effet, leur mise en œuvre dans un pays tel qu’Haïti fait face à des défis économiques et de savoir-faire difficiles à résoudre sur le court terme. Il a donc fallu trouver autre chose…

En 2018, le chercheur découvre un petit appareil de quelques centaines d’euros, un sismomètre en données libres basé sur un ordinateur bon marché Raspberry Pi et capable de transmettre des données en temps réel. « Mes collègues haïtiens et moi avons eu l’idée d’acquérir une dizaine de ces unités afin de créer un réseau “low cost” de sismomètres », poursuit le scientifique.

Sciences. La Balkanatolie, le continent disparu

Face à la difficulté de travailler uniquement avec les institutions gouvernementales sur place, il apparaissait nécessaire de compléter la couverture sismologique par d’autres moyens. C’est dans cette perspective que l’approche citoyenne devenait évidente. « On parle beaucoup du fossé qui sépare la science et la société. Je pense qu’il faut trouver des moyens intelligents pour réduire ce gap. C’est d’autant plus important à Haïti qu’il n’y a aucune réglementation qui concerne les risques naturels. Et essayer de trouver des personnes qui peuvent jouer le rôle d’ambassadeurs auprès de leur communauté avec des sismomètres est fondamental », déclare Éric Calais.

Plus de 1 000 répliques localisées

En 2019, c’est donc un réseau de citoyens, hébergeurs du boîtier, répartis dans le pays, qui s’est formé. Et le 14 août 2021, tout a fonctionné comme prévu. Une publication parue en mars dans la revue Science valide l’idée que des citoyens équipés de Raspberry Shake (RS) à Haïti peuvent apporter suffisamment d’informations fiables pour mettre en place un vrai réseau de surveillance des séismes, sans stations conventionnelles. « L’expérience in situ nous a permis d’apporter les preuves que les résultats obtenus avec les RS sont cohérents avec ceux des stations conventionnelles et ceux issus des données satellitaires », explique Éric Calais.

Les données « sismo-citoyennes » ont permis de localiser plus de 1 000 répliques dans les trois semaines suivant le séisme. De plus, l’apprentissage automatique appliqué aux données du sismomètre citoyen le plus proche du choc principal a permis une prévision de l’évolution temporelle des répliques, une importante donnée pour organiser la réponse d’urgence. Surtout, il s’agit d’un projet de « socio-sismologie », qui vise à rapprocher citoyens et sismologues autour d’un réseau dont chacun se sent partenaire.

« L’ambition est surtout de tester l’acceptation d’un tel système de mesure sismologique basé sur des citoyens. Notre changement de paradigme est que le réseau n’est pas qu’un ensemble d’appareils sur le territoire mais surtout un réseau d’hommes et de femmes qui participent à un effort conjoint de mise à disposition d’informations », conclut le chercheur. Un dispositif qui pourrait essaimer à travers le monde.

Le Raspberry Shake

Il s’agit d’un mini-ordinateur équipé d’un géophone, un capteur, généralement de forme tubulaire, qui peut enregistrer et mesurer la vitesse des vibrations sismiques au travers du sol. Les données sismologiques des sismomètres sont stockées sur un micro-ordinateur qui gère la connexion Internet, envoie les données et fabrique des graphiques simples pour les utilisateurs. Le tout tient dans une boîte de 10 cm sur 10. Les données sont en libre accès pour tous sur le site : ayiti.unice.fr/ayiti-seismes

« Pour une information fiable, il faut un dialogue ouvert »

Le point de vue Éric Calais, professeur de géosciences (ENS) et directeur de rehcerches (IRD)

D’autres pays pourraient-ils développer un tel réseau low cost de surveillance ?

Oui, on pourrait imaginer ce dispositif en complément du réseau conventionnel existant. En Amérique, on pourrait imaginer cela au Nicaragua, au Salvador ou au Guatemala. Mais on peut également développer ce réseau dans des pays d’Afrique de l’Est, en Éthiopie, au Kenya ou en Tanzanie. L’Asie n’est pas en reste d’ailleurs, il y a actuellement un réseau de Raspberry Shake dans des écoles du Népal.

Votre expérience montre que les projets de sciences participatives ne sont pas réservés qu’aux pays riches. Comment arrivez-vous à convaincre des gens à Haïti de s’y intéresser ?

Ce que l’on constate ici, c’est que lorsqu’on discute avec les habitants, il y a une demande réelle et sincère d’information sur les séismes. De nombreuses personnes ont été, et restent encore, traumatisées par celui de 2010.

Des collègues sociologues ont interviewé les hébergeurs de nos stations et ont fait ressortir des éléments : tous disent qu’ils veulent de l’information précise sur la magnitude et sur la localisation exacte du séisme. Or cette information ne peut pas exister sans réseau efficace.

Par ailleurs, les hébergeurs ont envie de participer à quelque chose pour leur pays, ils souhaitent produire de l’information. Le troisième élément est la défiance des citoyens envers l’État, qui n’est pas en capacité à Haïti d’assurer ses missions de base.

Face à des défaillances, il faut trouver des solutions et ce réseau en est une. Nous essayons, avec nos collègues des sciences humaines, d’ouvrir un dialogue avec les hébergeurs sur la perception des séismes, des risques, comment ils juxtaposent différentes dimensions de réflexions sur le monde, sur la religion ; comment le vaudou, très en lien avec la nature et notamment sur leur perception des séismes, entre en jeu dans tout cela… Nous nous intéressons à toutes ces questions.

sciencesséismehaïti
Valeurs Actuelles

[Bigot] L’énarque terminal

Alors que la guerre est à nos portes, le décret qui supprime le corps diplomatique, faisant de la France le seul grand pays sans diplomates professionnels, a été pris en catimini, entre les deux tours, pendant le week-end pascal. En tout, ce sont une vingtaine d’inspections générales et de grands corps de contrôle qu’Emmanuel Macron entendait supprimer ; finalement, seuls les conseillers d’État et les magistrats de la Cour des comptes (protégés par la Constitution) échapperont à cette suppression.

Qu’est-ce qu’un grand corps de l’État ? C’est un groupe de hauts fonctionnaires spécialisés dans un métier, dotés d’une forte unité et jouissant d’un certain prestige. Pourquoi vouloir les supprimer ?

Les motifs d’une réforme

L’une des premières motivations de cette réforme était d’éviter que de trop grandes responsabilités soient confiées à de trop jeunes gens. Pour s’assurer de la maturité de leurs titulaires, il suffisait d’exiger plusieurs années de bons et loyaux services de la part des hauts fonctionnaires avant de leur permettre d’accéder à ces charges importantes… L’autre raison invoquée était l’élimination d’une rente dont auraient été titulaires les membres des grands corps. Argument ici encore spécieux, car tous les diplomates ne deviennent pas ambassadeurs. Troisième motif tout aussi faible, diversifier les profils des hauts fonctionnaires : il était déjà possible de nommer “au tour extérieur” des personnalités qualifiées.

Le quatrième motif était en fait le seul sérieux : pas d’esprit de corps sans corporatisme et pas de corporatisme sans conformisme ni réseautage. Arrêtons-nous un instant sur cet argument. La création de l’Ena, en 1945, visait déjà à sortir les corps de leur endogamie en les recrutant au terme d’une formation et d’un concours communs à tous les hauts fonctionnaires. Mais en créant l’Ena, le Conseil national de la Résistance s’est bien gardé de supprimer les grands corps qui avaient fait leurs preuves dans l’histoire… L’école devait seulement garantir que ses élèves seraient sélectionnés sur des critères de mérite et se sentiraient appartenir à l’ensemble de la fonction publique.

En réalité, le président Macron n’a pas seulement supprimé les grands corps, il a également supprimé l’Ena pour la remplacer par un Institut national du service public, plus ouvert à la diversité ( cf. la suppression des épreuves de culture générale et l’introduction de critères plus sociétaux de recrutement). On en arrive ainsi aux raisons officieuses de cette suppression.

Des motivations officieuses

La première raison inavouée est le populisme. La décision de supprimer l’Ena, prise au lendemain de la crise des “gilets jaunes”, est un os symbolique jeté à ceux qui ne seraient rien.

La deuxième raison cachée est de disposer d’une administration qui devra moins sa carrière à un classement ou au jugement de ses pairs qu’à celui du politique. Pour accéder à des postes prestigieux, il faudra plaire. La troisième raison est d’ailleurs de pouvoir plus facilement nommer des favoris. Pour renvoyer l’ascenseur ou remercier ceux qui financent une campagne, par exemple. La quatrième raison inavouable est aussi la plus essentielle : abaisser l’autorité de l’État, qui s’exprime dans la devise de l’Ena : Servir, sans s’asservir. Servir qui ? Personne. Servir quoi ? La République et la France. Sans s’asservir à qui ou à quoi ? À l’argent ou à l’étranger. En supprimant les grands corps et l’Ena, Emmanuel Macron applique l’idéologie du new public management pour lequel l’intérêt général n’est qu’un paravent. Et cette mentalité consacre la supériorité des méthodes privées sur les méthodes publiques.

L’autorité des hauts fonctionnaires n’est pas seulement morale, elle est aussi technique. Un diplomate, un inspecteur des Finances ou un préfet exercent de vrais métiers, avec leurs traditions, leurs savoir-faire, leurs mémoires, qui sont garants de l’efficacité et de la continuité de l’action de l’État. Prenons l’exemple de nos diplomates, qui font l’admiration du monde entier car ils sont (étaient) parmi les mieux formés et les plus compétents. En les nommant au sein du futur nouveau corps généraliste et indiscriminé de hauts fonctionnaires, « c’est un peu comme si l’on supprimait les médecins spécialistes, oncologues, chirurgiens du cœur ou gynécologues pour les remplacer par des médecins généralistes », écrit Arnaud Teyssier. Le prix de cette compétence, c’est l’indépendance d’esprit et de ton à l’égard du pouvoir, de l’étranger ou de l’argent. L’avantage de cette compétence, c’est une meilleure défense des Français.

Rarement un président avait porté un coup aussi violent à la République. L’ancien vice-président du Medef Denis Kessler avait vendu la mèche, en 2007 : « Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945 et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance. » Nous y sommes. Maintenant que la quinzaine de l’antifascisme est terminée vient le moment de la grande braderie. À la carapace administrative patiemment constituée par le travail des légistes royaux, renforcée par Bonaparte et par la République, rien ne devra se substituer. Sous prétexte de faire avancer la France au rythme de la mondialisation, il s’agira de la livrer nue aux puissances étrangères et aux puissances d’argent, c’est-à-dire à l’Union européenne.

* Guillaume Bigot est politologue et éditorialiste. Dernier ouvrage : “Populophobie, pourquoi il faut remplacer la classe dirigeante française” (Plon).

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Nigeria's illegal oil refineries: Dirty, dangerous, lucrative

The deaths of more than 100 people following an explosion at an illegal oil refinery in southern Nigeria has thrown a spotlight on the lucrative world of illicit refining, which the BBC's Mayeni Jones and Josephine Casserly have been investigating.

Hours by car, motorbike and on foot brought us to a remote illegal oil refinery - a site recently raided and shut down by the authorities.

The smell of oil hits the nostrils first before anything is visible. Then, the lush green vegetation falls away and we arrive at a blackened clearing.

There are puddles of oil on the floor, with burnt, black tree trunks rising from them. The earth is so charred it looks like the scene of a volcanic eruption.

This is part of a creek in the Niger Delta, a dense network of waterways in southern Nigeria.

An oil slick glimmers on the water and what must once have been mangroves is now a tangle of bare, grey branches, their roots tinted with oil.

We are accompanied by local politician, Chidi Lloyd, and his team, who explain how stolen crude oil was brought here by boat.

In the middle of the clearing are two big, rusting metal cauldrons where crude oil was refined or "cooked".

A fire is lit in a pit under the cauldron and the crude oil is heated and condensed into different petroleum products from kerosene to diesel. The heated oil is then funnelled into a cooling chamber.

But this process does not always go to plan - and when it fails, it causes explosions, which can be deadly, such as the one last Friday.

The large death toll reflects how illegal oil refining has become such a huge employer in Niger Delta over the last decade - in a country where unemployment is soaring.

Workers camp out at refineries like this for weeks at a time, often working at night for those behind a highly organised enterprise that involves technical, logistical and financial expertise.

The government estimates that over the last year, more than $3bn (£2.4bn) of oil was stolen. This crude oil, which is siphoned off from official pipelines and then refined in the bush, is sold on the black market in Nigeria or exported.

Soot v 'starvation'

The pollution caused by these refineries is not only felt in the immediate vicinity.

The gas produced in oil extraction is often burnt off, instead of re-used, in an air-polluting practice called gas flaring. But it is not only informal refineries that do this - even though it is against the law - oil companies are at it too.

But as the illegal oil business has been growing, gas flaring has intensified and air pollution has worsened.

It is immediately apparent driving into Port Harcourt, the major city in the Niger Delta.

A thick black cloud of soot hangs in the air, sometimes it is so dense that is impossible to see anything beyond 30m (100ft).

A night spent sleeping in the city can leave a black residue around the nose, despite having the windows closed. A doctor at a local hospital says he is seeing increasing numbers of patients with respiratory problems linked to the pollution.

But some, like Osaja who lives in a lavish mansion in the city and asked us not to use his real name, think this is a price worth paying.

In his soft voice he tells us that he runs two illegal refineries and is involved in supplying stolen oil, as well as refining and selling it.

His collection of luxury sports cars and swimming pool hint at his wealth.

"Is it not better you live in a polluted environment than you die of starvation? If you are hungry will you smell anything?

"If the reason for the pollution is generating enough funds for everybody to live, you'll even forget that there's pollution," he says.

'Modern-day Robin Hood'

Some of those who have failed to find jobs elsewhere agree.

A photographer in his 30s tell us how he started doing jobs at a refinery in the bush when he could not find enough work.

He "cooked" the crude oil - which produces a lot of smoke that the workers inhale. He said when it went wrong and explosions occurred they would run into the creek, but that did not always bring safety as if there was oil on the water it would catch fire.

The dangers involved convinced him to stop.

But a computer science graduate, who got involved in the industry after struggling to find professional work, is less worried about safety issues - even as a woman out on the creeks.

She is in her 40s, with long hair and silver earrings, and uses her boat to transport drums of oil to and from the refineries: "I'm a riverine woman, it's not so difficult for us."

Those involved in the illicit trade told us if the government intends to crack down on illegal refineries - as Rivers state Governor Ezenwo Nyesom Wike is doing - something needs to be done about providing jobs.

They also think the illicit trade will not be easy to stop given how many sections of society are involved, including law enforcement.

Osaja says he regularly pays bribes to protect his refineries from being raided: "Everybody is involved. It's organised crime."

Meanwhile the police are investigating allegations from the Rivers state governor that a senior officer is operating an illegal refinery.

For Osaja, illegal refining is not just about making money. He sees himself as a Robin Hood figure, stealing from the oil companies to give to the people.

His home village has been a very productive location for oil companies, but the local people are still impoverished, lacking basic amenities, he says.

"We have seen so much injustice. What is going to the local community? Nothing! Zero!

"This is our property. This is my own and you are taking it, what are you giving to me? So now everybody has tasted the black gold [and] how useful it is to the society."

Additional reporting by Fyneface Dumnamene.

The latest episode of Mayeni Jones' series Slick: The Oil Thieves is being broadcast on BBC World Service on 27 April and is also available here

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France24 - Monde

"Cinq ans de mieux", vraiment ? Emmanuel Macron réélu avec 58,54 % des voix

Publié le : 25/04/2022 - 20:24

Stéphanie ANTOINE Suivre Stéphanie ANTOINE Suivre

La France a fait son choix : Emmanuel Macron est réélu président de la République. Le chef d'État sortant l'emporte avec 58,54 % des suffrages exprimés. Malgré sa défaite, son adversaire Marine Le Pen réalise le plus haut score de l'extrême droite avec 41,46 %. Autre record de cette élection, le taux d'abstention qui s'élève à 28 %. Un triste exploit puisqu'il s'agit de la participation la plus faible depuis 1969. Les élections législatives des 12 et 19 juin prochains s'annoncent cruciales.

Une émission préparée par Mélissa Kalaydjian, Franck Lalanne et Morgane Minair.

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  • Yasmina JAAFAR, Présidente de LA RUCHE MEDIA, journaliste Franc-Tireur
  • Anita HAUSSER, Éditorialiste politique à Atlantico
  • Mathieu DOIRET, Directeur d'études IPSOS
  • Claude WEILL, Chroniqueur politique, éditorialiste à Nice-Matin/Var-Matin
Valeurs Actuelles

Pris en photo avec le collectif féministe Némésis, Jean-Michel Blanquer dénonce “une manipulation”

La photo a été prise au Champ-de-Mars, dimanche 24 avril. Le ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, est entouré de sept jeunes femmes. Il s’avère que ces dernières sont membres du collectif féministe identitaire Némésis. Un fait qui a laissé place à beaucoup de critiques sur les réseaux sociaux et à un changement de pied de la part de Jean-Michel Blanquer. Alors qu’il est apparu souriant sur la photo aux côtés des militantes, le ministre a dénoncé, mardi 26 avril, une « manipulation » de la part du collectif Némésis, qui aurait « profité » du moment pour prendre une photo avec lui, relaie Le Figaro« La grossière manipulation d’un  »collectif » que je ne connais pas qui a profité de l’effusion de dimanche soir pour prendre une photo avec moi ne doit tromper aucune personne de bonne foi », a-t-il dénoncé sur son compte Twitter. Avant d’ajouter dans le même message : « Je ne partage rien avec eux. Je condamne aussi la vulgarité du procédé et des gestes. »

Notre ministre @jmblanquer avec Nemesis !🙃🙃🙃 pic.twitter.com/wha5QIDeTJ

— Collectif NEMESIS (@CollectifN) April 24, 2022

« L’extrême-droite ment et manipule », accuse Blanquer

Dans d’autres posts Twitter, Jean-Michel Blanquer a critiqué ceux qui ont fait « des commentaires désobligeants », se faisant le jeu « de la logique de fausses nouvelles, de harcèlement et de dénigrement ». Le ministre de La République en Marche (LREM) a encore pointé dans un troisième message sur Twitter : « Une fois de plus, l’extrême-droite ment et manipule. Et trouve une extrême-gauche ravie de relayer des fausses nouvelles. » Il a appelé à une « démocratie apaisée où les différences et les débats reposent sur la bonne foi et le respect d’autrui ».

La grossière manipulation d’un « collectif » que je ne connais pas qui a profité de l’effusion de dimanche soir pour prendre une photo avec moi ne doit tromper aucune personne de bonne foi. Je ne partage rien avec eux. Je condamne aussi la vulgarité du procédé et des gestes

— Jean-Michel Blanquer (@jmblanquer) April 26, 2022

Le collectif dément toute manipulation

Le collectif Némésis n’a pas tardé à réfuter toute manipulation de sa part. L’association féministe a ainsi parlé d’une « simple plaisanterie que les gens d’extrême gauche se sont fait une joie de faire semblant de ne pas comprendre ». S’adressant au ministre, le collectif a enfin rappelé que ces mêmes personnes « ont appelé à voter pour vous », en référence à la réélection d’Emmanuel Macron.

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L'Humanité

Le désastreux « effet Poutine » sur l’Europe

Chronique

Francis Wurtz

On mesure chaque jour un peu mieux l’ampleur des dommages causés par la guerre insensée lancée par Poutine contre l’Ukraine. En plus de faire des Ukrainiens un peuple martyr, de détruire une partie de leur pays et de l’amputer d’une autre – un crime impardonnable qui pèsera lourd sur l’image, l’autorité et le rayonnement de la Russie et coûtera malheureusement très cher au peuple russe dans son ensemble –, cette invasion entraîne d’incommensurables « dégâts collatéraux ». En Europe, l’Otan en sort renforcée et – pire ! – indûment relégitimée. Quant à l’Union européenne, elle est en train de donner un contenu plus que préoccupant à son ambition « géopolitique » sous l’effet du retour de la guerre à nos portes.

L’Otan, tout d’abord. Certes, la grande majorité des dirigeants de l’UE ont, de tout temps, considéré que l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord était au cœur de la défense du territoire européen. Même les partisans d’une « défense européenne » ont toujours pris soin de souligner la « complémentarité » de celle-ci avec l’organisation militaire transatlantique. Cependant, un timide débat s’était ouvert sur la pertinence d’une alliance tellement éloignée de sa mission initiale qu’elle apparaissait, aux yeux de certains, « en état de mort cérébrale »… Désormais, l’auteur de cette formule audacieuse est totalement rentré dans le rang, estimant que la guerre russe contre l’Ukraine « redonne une clarification stratégique en la ramenant aux conflictualités de ses origines »(1). C’est une première régression dans la foulée de l’aventure criminelle de Vladimir Poutine.

S’y ajoute la mue stratégique de l’Union européenne depuis « l’électrochoc » du 24 février. Il suffit pour s’en convaincre de comparer les positions défendues par le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, avant et après ce traumatisme totalement inattendu. Le 5 février 2021, le « haut représentant pour les affaires étrangères et la sécurité commune », alors connu pour sa volonté de dialogue, s’était rendu à Moscou – en plein contexte de « l’affaire Navalny » – contre l’avis des « durs » du Conseil européen. Aucun de ses prédécesseurs n’avait fait ce geste depuis 2017. Or, le même homme développe aujourd’hui, par conviction personnelle ou parce que telle est devenue l’orientation quasi unanime du Conseil européen qu’il représente, une vision de la stratégie européenne diamétralement opposée à celle qui lui avait valu l’ire des ultras un an auparavant.

« L’Union européenne a brisé plusieurs tabous », se félicitait-il ainsi récemment : « Elle a décidé des sanctions sans précédent et, pour la première fois, elle a livré des équipements militaires à un pays attaqué », ajoutant qu’elle avait « besoin de hard power » (capacité d’imposer sa volonté par des moyens militaires ou économiques, par opposition au soft power, capacité de convaincre par la manière douce). Prônant « un changement radical en matière de sécurité et de défense » consistant pour tous à « dépenser plus », à veiller à une « plus grande coordination au sein de l’UE et de l’Otan », il a appelé à « penser et à agir en termes de puissance » dans cette « nouvelle phase de l’histoire européenne »… (2) Quel gâchis !

(1) Emmanuel Macron lors de la présentation de son programme pour l’élection présidentielle (17 mars 2022)

(2) Josep Borrell, « le Grand Continent »

Guerre en Ukraine
France24 - Monde

L'artiste Sahad, son nouvel album "Luuma" et un éco-village construit au Sénégal

Publié le : 25/04/2022 - 14:56

Valériane GAUTHIER Suivre

Son prénom signifie "récolte" en sérère et "résurrection" en wolof. Le musicien, chanteur et producteur Sahad se décrit comme "un taxi-brousse qui parcourt le monde en quête de richesses issues de nos différences pour les partager". Il nous présente son nouvel album "Luuma". Titre qui fait référence à un "marché itinérant" et hyperbole avec laquelle il invite à une autre façon de voir et faire le monde. Il évoque la construction d'un éco-village, projet éco-responsable qu'il a initié au Sénégal.

Également au sommaire de cette émission : 

Au Kenya, la religion pour sauver l'environnement 

Chaque dimanche dans la région de Kilifi, le révérend Matthias Baraka réunit ses fidèles pour une messe un peu particulière. Avec ses sermons, il appelle sa communauté à protéger la planète et à lutter contre la déforestation. Une méthode originale qui semble porter ses fruits dans un pays où la forêt ne couvre plus que 7 % du territoire. 

Des thématiques plus engagées pour les séries TV du Ramadan en Tunisie

Misère, immigration ou polygamie… Cette année, les traditionnels feuilletons du Ramadan qui accompagnent les fidèles après la rupture du jeûne abordent des thématiques moins légères que d'habitude. Chaque soir, des milliers de Tunisiens, toutes générations confondues, se pressent devant le petit écran pour les regarder.

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BBC

No one had any clue back then how much it would put Wanga on the map

Sometimes geographical features are named aptly, and New Zealand's Forgotten World Highway is definitely one of those.

Driving from the town of Taumarunui to Whangamōmona in Taranaki in the western part of New Zealand's North Island, makes you feel like you're winding through a part of the world that time forgot. It's a place where moas (now-extinct 8ft flightless birds) crashed clumsily through the forest and thick green vines and ferns twisted their way around ancient kauri and totara trees, the lush darkness punctuated only by magical shafts of green light stabbing through the forest canopy. The 87km road is twisted and unforgiving, but the pristine bush and scenic saddles make it worth it, as you drive towards the Republic of Whangamōmona, or "the Republic", as locals sometimes like to call it.

This tiny, remote town is well known in New Zealand as the place that refused to be swallowed up by new zoning regulations in the late '80s and consequently declared itself independent. It even has its own "passport". In fact, if you happen to turn up on Republic Day, held biennially in January, you can't actually enter the town without a one. It's obviously all a bit tongue and cheek, but it does stem back to a time when it was somewhat less of a joke – to 1989, when alterations were proposed to regional borders that would move Whangamōmona from Taranaki Province to Manawatu/Wanganui.

Gaylene Coplestone remembers it well. "David Walter was the mayor of Stratford District Council [the nearest big town] at the time. He was a good friend of ours and obviously very involved in local politics. He wasn't too pleased when they announced the borders were going to move."

The Forgotten World Highway is one of the most scenic drives in New Zealand (Credit: Westend61/Alamy)

The story goes that Walter was at the pub with some locals who were discussing how they shouldn't just take these changes lying down, and he said, "well you're all pretty revolting, why don't you revolt?" It was a light-hearted suggestion, but it sowed the seed for a novel way to protest. "No one had any clue back then how much it would put Wanga on the map," said Coplestone.

The idea quickly gained momentum, and on 2 November 1989, The Taranaki Daily News reported, "It [Whangamōmona] declared itself independent in protest at being taken from Taranaki to form part of the new Manawatu/Wanganui region." There was a gathering of more than 400 people (a large crowd for a small, remote village) all – peacefully – showing their dissatisfaction with the government's decision to change boundaries and leaving residents dealing with a regional council they feared would not support their tiny rural town.

And so, it began. From that gathering of 400 people, Republic Day continues to be commemorated until now, bringing in up to 5,000 people at its biggest turnout. Visitors travel from all over New Zealand to attend the quirky celebrations. Vicki Pratt knows all about it, being one of the owners of the Whangamōmona Hotel, which is the centre of all township activity.

"On any normal day there's only 120 people in the whole region; in fact, only 10 who live in the town – and most of those are my family," she laughed. "But on Republic Day we regularly have up to 2,500 people."

The event is small-town New Zealand fun at its best: sheep racing down the main street; market stalls selling arts and crafts; dog trial demos; wood chopping; gumboot throwing and eel catching. The small fee – around NZ$5 – that you pay for your passport goes directly to the upkeep of the local community.

Republic Day, held biennially in January, includes events like sheep racing down the street (Credit: Alexia Santamaria)

To add to the festivities, a "president" is elected every Republic Day. Currently occupying the seat of power is John Herlihy, who says that he "was kind of bulldozed into it by neighbours and grandkids in 2017". He added: "It all seemed like a bit of a laugh but when it came to the day, I was nervous driving down the road in front of thousands of people."

Herlihy remains the only living current or ex-president (unless you count Pratt, who stepped in as an interim when a president died in office). Ian Kjestrup (the first elected president) and Murt Kennard (who presided from 2005-2015) have both passed away, not to mention Billy the Gumboot goat (there were rumours of poisoning) and Tai the poodle who died of old age (despite speculation of an assassination attempt by another dog). No, you don't have to be human to be president of Whangamōmona; Sherman the cockatoo, Eunice the sheep and other animals have also run for election.

It's obvious people in these parts don't take themselves too seriously. "It's all been a bit of fun," said Herlihy, "but realistically the tourism it brings does help our remote community. We make NZ$15,000 from passport sales on Republic Day and another NZ$15,000 through the year with visitors wanting to get their passports stamped." This supports the town and the wider farming community significantly, with school needs, the upkeep of the hall and the church, and sending kids off on excursions like Spirit of Adventure (a well-known New Zealand youth development course that takes place at sea).

Like most residents, Herlihy loves living in "Wanga" even though it's so far from many modern conveniences. "It's old-fashioned New Zealand at its best," he said. "A neighbour broke his arm recently, and the next thing you know there are 10 people ringing up to see what he needed a hand with, docking or shearing or whatever."

A "passport" costs NZ$5, and visitors need one to enter the town on Republic Day (Credit: Alexia Santamaria)

Pratt agreed. "When you live somewhere like this you have to help each other. It's not out of the ordinary to drive half an hour to take petrol to someone who has run out on the Forgotten World Highway. It's so remote, and because of that you need to care for others – as well as be resourceful and resilient. There's no doctor, dentist, rubbish collections; we're an hour from the nearest town. We are strong Taranaki people and it's not really surprising we became a republic; we were already kind of independent."

This is a sentiment echoed by the current mayor of Stratford. "The declaration of independence was initially a protest and a bit of a middle finger to authorities," said Neil Volzke. "But it has grown way beyond that now. It really shows the true Kiwi spirit of innovation and independent thinking still exists, and that small places like Whangamōmona have a really strong sense of community. I think mocking the authorities comes as a bonus – you've got to love it!"

We are strong Taranaki people and it's not really surprising we became a republic; we were already kind of independent

This spirit can't be denied. New Zealanders have a history of paving their own way, even when it goes against the general flow – like the alternative style of boat building that finally lead them to victory in the 1995 America's Cup or the anti-nuclear stance of the 1980s that saw international nuclear-armed ships banned from their shores. This little town lost in some of the North Island's most primeval landscapes is the living embodiment of "sticking it to the man" when it's necessary.

And while it wasn't the original intent, it hasn't harmed that a bit of fame and some tourist dollars have come as part of the independence package.

Whangamōmona declared itself independent in 1989 in response to new zoning regulations (Credit: Alexia Santamaria)

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Le Figaro

Mort de Jean-Pierre Pernaut: des fans croient avoir retrouvé sa tombe, la commune nie et exige «de la tranquillité»

  • Par  Le TVMag.com
  • Mis à jour le 27/04/2022 à 11:33
  • Publié le 27/04/2022 à 11:21

Une petite ville de la Somme a vu débarquer de nombreux visiteurs dans son cimetière après la diffusion de fausses rumeurs. Preuve que le présentateur reste très populaire et encore bien présent dans le coeur des Français.

Le fixe de la mairie de Bouvaincourt-sur-Bresle surchauffe. Cette petite commune - 832 habitants lors du dernier recensement de 2019 - se situe dans le département de la Somme, dans les Hauts-de-France. Certains sites internet ont, à tort, assuré que la dernière demeure du regretté Jean-Pierre Pernaut s’y trouvait. Des fidèles du natif d’Amiens s’y sont rendus en masse, à croire le communiqué publié par la mairie, exaspérée.

» LIRE AUSSI - «Nous avons été si chanceux de te connaître»: le déchirant adieu des amis de Jean-Pierre Pernaut, à la basilique Sainte-Clotilde

«Depuis plusieurs semaines maintenant, notre secrétariat de mairie est saturé d’appels téléphoniques suite à l’inhumation de Jean-Pierre Pernaut», commence ce message diffusé sur le compte Facebook de Bouvaincourt-sur-Bresle, le 23 avril dernier. S’ajoutent à cela «des visites impromptues de curieux» dans le cimetière du village, disposé en surplomb de la Bresle, fleuve à qui la vallée doit sa couleur verdoyante et que remontent saumons d’Atlantique et truites de mer. «Ces visites viennent perturber la tranquillité de notre cimetière! Simplement car des médias peu scrupuleux colportent des rumeurs sur le lieu d’inhumation...»

En réalité, le présentateur resté trente-trois ans sur la Une ne repose pas dans cette «bien belle bourgade», pour reprendre le vocable qu’il utilisait, située à 64 kilomètres d’Amiens et limitrophe de la Seine-Maritime. Seuls ses parents et grands-parents y sont enterrés. «Merci de partager l’information de sorte à ce que ces rumeurs se fassent de moins en moins intensives, et que notre Secrétariat puisse retrouver une sérénité et que M. Pernaut puisse reposer en paix…», poursuit la mairie, à la tête de laquelle se trouve Yves Mainnemarre depuis 2020.

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L'Humanité

Que reste-t-il de Blanche-Neige après #MeToo ?

Nos recommandations culturelles

Cinéma Après  la Femme de mon frère, la Québécoise Monia Chokri pilonne les stéréotypes de genre dans une comédie qui détourne les codes du film d’horreur.

Sophie Joubert

Soit un combat de MMA sanguinolent, des filles peu vêtues et des litres de bière, ingrédients à dessein caricaturaux d’une de ces soirées entre hommes dont on avait, depuis #MeToo, presque oublié l’existence. Enivré par cette ambiance virile et poisseuse, Cédric (Patrick Hivon), un jeune père quadragénaire, dérape en volant un baiser à la journaliste qui commente les résultats du match. De retour chez lui, il trouve sa compagne, Nadine (Monia Chokri), épuisée et déprimée, en train d’allaiter leur nouveau-né. Le lendemain matin, c’est le drame : la blague, qui a tourné sur les réseaux sociaux, devient virale, à tel point que la société qui emploie Cédric, dirigée par une femme, le met à pied.

Forcé de rester chez lui, il tente, avec l’aide de son frère, de faire son mea culpa et entreprend d’écrire un livre pour comprendre les ressorts de sa miso­gynie. Exaspérée par cette soudaine prise de conscience (et par le bruit du clavier sur lequel Cédric frappe comme un sourd), Nadine annonce du jour au lendemain qu’elle écourte son congé maternité pour reprendre le travail. En réalité, elle passe ses journées dans un motel, où, quand elle ne tire pas son lait, elle barbotte dans une baignoire en forme de cœur en écoutant les ébats de ses voisins de chambre. Rentrant chez elle à l’improviste en plein après-midi, elle se rend compte que Cédric a engagé une baby-sitter (Nadia Tereszkiewicz, excellente, vue dans la série Possessions). Blonde et sexy, obscur objet du désir, Amy se révèle remarquablement douée pour s’occuper du bébé tout en inventant des jeux de rôles qui vont faire vaciller le quotidien plan-plan du couple.

Un mauvais goût joyeusement assumé

Les ressorts, parfois basiques, du désir peuvent-ils s’accommoder de la déconstruction des genres et de la sexualité ? C’est la question que pose la Québécoise Monia Chokri ( la Femme de mon frère) dans Babysitter, son deuxième long métrage, adapté de la pièce de Catherine Léger. On retrouve dans cette comédie frontale qui assume joyeusement son mauvais goût les ingrédients du théâtre : un presque huis clos (beaucoup de scènes se passent dans la maison de Cédric et Nadine), des dialogues très écrits débités en rafale, l’importance du sous-texte et du fossé entre les pensées et les actes des personnages. Parodiant les séries nord-américaines sur le blues des mères et des femmes au foyer ( Desperate Housewives, Workin’ Moms), la cinéaste enserre ses personnages dans un décor de banlieue résidentielle où les intérieurs proprets rivalisent de laideur kitsch.

Comme si elle voulait salir cet environnement trop rutilant et déjouer un scénario attendu, Monia Chokri déroute en introduisant subtilement des éléments oniriques et des références aux films érotiques et d’horreur des années 1970 et 1980. À partir de situations réalistes, voire triviales, elle glisse vers un conte à la lisière du fantastique où Nadine, qui voit son propre fantôme dans le jardin, endosse la cape de Blanche-Neige pour croquer le fruit défendu. Une réjouissante exploration de la loi du désir qui appuie les stéréotypes pour mieux leur faire la peau.

cinéma#metoogenre
BBC

Ukraine War: Russia trying to divide allies using gas - Poland

By Matt MurphyBBC News

European Commission President Ursula von der Leyen has said the "era of Russian fossil fuel in Europe" is coming to an end.

Her comments come after the Russian energy giant Gazprom said it had cut off gas exports to Poland and Bulgaria.

Speaking in Brussels, Ms von der Leyen said the move showed Russia's "unreliability" as an energy supplier.

Political leaders in Warsaw and Sofia said Moscow's move amounted to "blackmail".

Kremlin spokesperson Dmitry Peskov insisted that Moscow remains a reliable energy partner and claimed Russia had been forced into the action as a result of "unfriendly steps" taken against it by Western nations.

But Poland's deputy foreign minister, Marcin Przydacz, told the BBC that Russia was seeking to "foster divisions" between Western allies.

Gazprom's cut-off follows Poland and Bulgaria's refusal to pay for gas in roubles.

Last month, Russian President Vladimir Putin decreed that all energy payments must be made in the Russian currency.

The move, which was designed to shore up the faltering currency which has been battered by Western sanctions, has been fiercely resisted by European nations.

In a statement issued on Wednesday, Gazprom said it had "completely suspended gas supplies" to Poland and Bulgaria in line with the decree issued by Mr Putin.

The company also warned the countries - which are transit states for Russian gas - that any unauthorised withdrawal of gas intended for other European nations would see supplies reduced by an equivalent amount.

Polish state gas company PGNiG confirmed that Gazprom's supplies to the country had been halted and warned that it reserved "the right to seek compensation" and would use "all available contractual and legal means to do so".

Polish President Andrzej Duda said "appropriate legal steps" will be taken against Gazprom.

PGNiG bought 53% of its gas imports from Gazprom in the first quarter of this year, but Warsaw has said it can get gas from other sources.

Gazprom says Poland and Bulgaria are being targeted because they have refused to pay for its gas in Russian roubles.

But Poland's Prime Minister Mateusz Morawiecki says cutting gas supplies is retaliation for Tuesday's announcement of Polish sanctions on 50 Russian individuals and companies, including Gazprom.

Polish consumers will still have gas from their stoves this morning, but the supply cut is a significant challenge for the remainder of the year.

In the first quarter of 2022, PGNiG bought 53% of its gas imports from Gazprom, down from 61% in the whole of last year. That's a lot of gas to replace in one go.

Yes, the Polish government has successfully reduced its dependence on Gazprom in recent years, by building a liquefied natural gas terminal in Swinoujscie - where it receives tankers from Qatar.

And pipeline capacity with neighbouring EU countries is increasing. Forward thinking means Poland's gas storage is about three quarters full and consumer demand is lower over spring and summer.

But the fact remains, Poland still needs to secure alternative supplies for the rest of the year in an already tight global market.

By the end of the year, a new pipeline that will allow Poland to directly import gas from Norway - replacing Russian deliveries - will be fully operational.

Bulgarian Prime Minister Kiril Petkov said the country was reviewing all of its contracts with Gazprom, including for transit of Russian gas to Serbia and Hungary, emphasising that "one-sided blackmail was not acceptable".

And the country's Energy Minister Alexander Nikolov accused Russia of using gas as a "political and economic weapon in the current war".

Sofia, which relies on Gazprom for more than 90% of its gas supply, said overnight it had taken steps to find alternative sources but no restrictions on gas consumption were currently required for Bulgarians.

Ms von der Leyen said Gazprom's move was "unjustified and unacceptable," but emphasised that the bloc was "prepared for this scenario".

The EU leader also hit out against reports carried by the media outlet Bloomberg which alleged 10 European energy companies are preparing to make payments for Gazprom gas in roubles, and that four energy companies have done so already.

She said such moves would be "high risk" for the corporations and would constitute "a breach of our sanctions".

"Our guidance here is very clear," Ms von Der Leyen said.

While the EU has been firm that it will not comply with Mr Putin's demands that payments be made in roubles, some European nations, including Slovakia and Hungary have reached workaround deals with Gazprom.

The countries will pay into a euro-denominated account with Gazprombank, a subsidiary of the energy giant, which in turn will deposit the amount in roubles.

Mr Peskov refused to say how many other countries have agreed to make payments in this way.

UK Deputy Prime Minister Dominic Raab told the British broadcaster Sky News the decision to cut off gas supplies would have "a very damaging effect on Russia".

He added it would further isolate Russia and lead to it becoming "an economic pariah".

Ahead of Gazprom's announcement, Ukrainian President Volodymyr Zelensky's chief of staff accused Russia of "beginning the gas blackmail of Europe".

Andriy Yermak said that Moscow was seeking to use energy resources as a "weapon" and called on the EU to "impose an embargo on energy resources, depriving the Russians of their energy weapons".

Meanwhile, Vyacheslav Volodin, speaker of the Duma - the lower house of Russia's parliament - praised Gazprom's move and urged it to take similar action against other "unfriendly" countries.

Warsaw said it had "taken some decisions many years ago to prepare for such a situation" and PGNiG said its underground gas storage was almost 80% full and, with summer approaching, demand was lower.

Europe depends on Russia for more than a third of its gas needs and Gazprom holds a monopoly on pipeline supplies in Russia.

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L'Humanité

Avis aux amateurs : il sera difficile d'écouter un concert sur Mars !

Le robot Perseverance, qui arpente la planète rouge depuis un an, vient de livrer un premier paysage acoustique pour le moins déroutant.

Anna Musso

À peine après avoir atterri sur Mars, il y a un an, le robot de la Nasa Perseverance nous faisait parvenir le premier son de cette planète à des fréquences audibles par l’oreille humaine, grâce à l’instrument français SuperCam. Une prouesse que de précédentes missions avaient tentée sans succès.

Mars. L’œil du rover Perseverance, c’est de la super came !

Une équipe internationale dirigée par un chercheur de l’université Toulouse III Paul-Sabatier a publié une analyse de ces sons dans la revue Nature, le 1er avril. Premier constat, la vitesse du son est plus faible sur Mars que sur Terre : 240 mètres par seconde, contre 340 sur notre planète. Rien d’anormal au regard de la composition de l’atmosphère martienne (96 % de CO2, contre 0,004 % sur Terre) et de sa très faible pression (170 fois plus faible que sur Terre).

Deux vitesses du son

Le deuxième constat est plus déroutant : sur Mars, il paraît difficile, voire impossible de discuter ou d’écouter un concert ! Pourtant, l’ambiance sonore de la planète rouge est plutôt très calme, si calme que les scientifiques ont plusieurs fois cru que le microphone ne fonctionnait plus, mais, à la surprise générale, il existe sur Mars deux vitesses du son : une pour les aigus et une pour les graves !

Michel Viso, exobiologiste : « Je ne pense pas qu’il soit possible de coloniser Mars »

C’est en analysant les sons générés par le rover lui-même, précisément les ondes de choc produites par l’impact du laser de SuperCam sur les roches (aigus) ou les vols de l’hélicoptère Ingenuity (graves), que les scientifiques se sont aperçus de ce paysage acoustique étonnant. Un sacré décalage « qui rendrait difficile une conversation entre deux personnes séparées de 5 mètres », précise le CNRS.

Vous pouvez écouter le bruit qu’il y a sur Mars ci-dessous en suivant ce lien sur le Soundcloud de la Nasa. Mais on vous prévient, il faut bien tendre l'oreille !

Passionné.e d'astrophysique ? Cette sélection est faite pour vous :

sciencesastronomieplanète marsNasa
France24 - Monde

La Centrafrique, premier pays d'Afrique à adopter le bitcoin comme monnaie légale

Publié le : 27/04/2022 - 15:22

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La Centrafrique est devenue mercredi le premier pays africain à faire du bitcoin une monnaie officielle, aux côtés du franc CFA. Les banques centrales occidentales s'inquiètent notamment de la possible utilisation des cryptomonnaies pour contourner les sanctions imposées à la Russie.

Le bitcoin devient monnaie officielle de la Centrafrique, au côté du franc CFA. Le pays a légalisé l'usage des cryptomonnaies, a annoncé mercredi 27 avril la présidence centrafricaine, assurant qu'il s'agit du premier pays à le faire en Afrique.

L'Assemblée nationale a voté "à l'unanimité" des députés présents la loi "régissant la cryptomonnaie en République centrafricaine" et le président Faustin-Archange Touadéra l'a promulguée, assure dans un communiqué le ministre d'État et directeur de cabinet de la présidence, Obed Namsio. 

Le 7 septembre 2021, le Salvador avait été le premier pays au monde à adopter le bitcoin comme monnaie légale et le Fonds monétaire international (FMI) avait immédiatement dénoncé une décision dangereuse pour la "stabilité financière, l'intégrité financière et la protection des consommateurs".

"Cette démarche place la République centrafricaine sur la carte des plus courageux et visionnaires pays au monde", estime au contraire la présidence de la Centrafrique, pays en guerre civile depuis 2013.

Hormis la Centrafrique et le Salvador, d'autres pays envisagent d'utiliser le bitcoin comme monnaie légale, certains ayant enclenché des processus législatifs dans ce sens, selon le site spécialisé CoinMarketCap. 

Inquiétude des banques centrales 

"La loi a été votée par acclamation" en Centrafrique, mais certains membres de l'opposition souhaitent l'attaquer devant la Cour constitutionnelle, a annoncé Martin Ziguélé, ancien Premier ministre aujourd'hui député de l'opposition.

"Cette loi est une manière de sortir du franc CFA par un moyen qui vide de sa substance la monnaie commune (...), ce n'est pas une priorité pour le pays, cette démarche interroge : à qui profite le crime ?", a-t-il poursuivi.

Les banques centrales occidentales s'inquiètent notamment de la possible utilisation des cryptomonnaies pour contourner les sanctions imposées à la Russie. Aussi, les appels à une régulation internationale des bitcoins se multiplient aux États-Unis et en Europe. 

Présents en Centrafrique depuis 2018, des paramilitaires russes sont venus en renfort aux côtés des soldats centrafricains fin 2020 pour soutenir le pouvoir du président Touadéra et repousser des offensives rebelles. 

Avec AFP

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Le Figaro

«Je suis sollicité deux ou trois fois par semaine» : recruteur, un profil plus que jamais convoité

Thomas Engrand

ENQUÊTE - Hausse des salaires, débauchages chez les concurrents... Les entreprises se livrent une véritable bataille pour attirer ce type de profil.

« Le job des RH c'est de prendre soin des autres, mais qui prend soin des RH ? », fait mine de s'interroger Louis Coulon, cofondateur de CleverConnect, une plateforme qui accompagne les entreprises dans leurs recrutements. Focalisés sur la guerre des talents pour attirer et embaucher certains profils à haute valeur ajoutée, les dirigeants oublient parfois que cela ne serait pas possible sans les recruteurs eux-mêmes. Sourcing, entretiens préliminaires, préparation des échanges... un travail d'archiviste est parfois nécessaire pour mettre la main sur le profil qui saura répondre aux besoins de la structure.

À lire aussiLe grand charabia des intitulés de poste en entreprise

Avec un taux de chômage en baisse et des tensions persistantes dans de nombreux secteurs, le recrutement est devenu un travail compliqué et qui nécessite une réelle expertise. Cet intermédiaire est la première et peut-être l'unique image que se fera le candidat de la structure avant de signer un contrat. Une mauvaise expérience et la personne risque de ne pas donner suite. De même, les appels à candidature doivent être affinés. Niveau de rémunération, diplômes, expérience... des critères précis sont déterminants pour maximiser les probabilités d'attirer la curiosité des profils recherchés. Un champ de connaissances loin d'être inné et qui peut avoir pour conséquence de surpayer des profils mal adaptés ou au contraire de ne pas trouver de candidats.

«Les ressources humaines en général ont longtemps été vues comme une simple fonction support», explique Louis Coulon. Une période partiellement terminée selon lui, «de plus en plus les RH sont vues comme une fonction business nécessaire pour réussir ses objectifs». Tous les acteurs du milieu ne partagent pas cet enthousiasme : «certains n'ont toujours pas compris que le marché du travail a changé depuis cinq ou dix ans. Aujourd'hui beaucoup de candidats ne se plient plus en quatre pour entrer dans l'entreprise», met toutefois en garde un chasseur de têtes.

Hausse des salaires et débauchages

Une prise de conscience qui a poussé les entreprises dans une concurrence exacerbée pour embaucher des recruteurs. Selon le guide des salaires Robert Half 2022, le salaire brut moyen d'un chargé de recrutement devrait augmenter dans l'année de 8% pour un débutant et de 14% pour un profil plus expérimenté. Une rémunération attractive n'étant pas toujours suffisante, certains n'hésitent pas à avoir une politique plus agressive. «On a une prime lorsque l'on arrive à ramener un nouveau collaborateur et une prime plus importante s'il vient d'un autre cabinet», explique le salarié d'un cabinet de chasseur de têtes mondialement reconnu. Un phénomène confirmé par plusieurs professionnels du milieu. «Il ne se passe pas une semaine sans qu'on ne me sollicite deux ou trois fois via LinkedIn», explique l'un d'eux. Les approches ont lieu «parfois quotidiennement», abonde un autre.

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La reprise économique post-Covid a encore amplifié le besoin en recruteurs. «Les entreprises ont gelé les recrutements pendant les deux années de crises. Avec le redémarrage elles ont brutalement besoin de rattraper le retard et ont souvent beaucoup d'argent disponible», ajoute-t-il. Et le mouvement concerne la France entière. Dans sa dernière enquête annuelle «besoins en main-d'œuvre  » publiée mardi 5 avril, Pôle emploi anticipe ainsi 3,046 millions de projets d'embauches en 2022, soit 323.000 de plus que l'année précédente.

Pour Bruno Le Maire, le salaire de 66 millions d'euros du patron de Stellantis est une «somme excessive»

Le ministre de l'Économie est revenu sur le montant du salaire de Carlos Tavares (19 millions d'euros pour 2021) et se dit favorable à une «transparence sur les écarts salariaux».

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DÉCRYPTAGE - La filière table sur un décollage de la méthanisation, portée par les agriculteurs et, bientôt, par de grands énergéticiens.

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Des soupçons de détournement de fonds, au travers du distributeur au Moyen-Orient de Renault et Nissan, pèse sur l'ex-patron réfugié au Liban.

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L'Humanité

Avec Perseverance, écoutez les premiers sons venus de Mars !

Actu

Le microphone du rover de la Nasa a révélé ses données. Résultat : la planète rouge est plutôt calme. Les chercheurs y ont toutefois décelé des ondes sonores aux propriétés bien étranges.

Marine Cygler

Dès le 19 février 2021, c’est-à-dire dès le lendemain de son arrivée sur Mars, le rover Perseverance a enregistré des sons. Des sons extraterrestres donc. Et au moment où la mission fêtait sa première année sur la planète rouge, c’étaient en tout cinq heures d’enregistrement de l’environnement sonore martien qui avaient été captées. Ces enregistrements sont disponibles sur différents sites Internet afin que tout le monde puisse – enfin – assouvir sa curiosité et entendre Mars de ses propres oreilles. L’expérience est vertigineuse, même si, hormis le vent, Mars est très calme. Une équipe internationale a publié, le 1er avril dernier, une analyse de ces sons audibles par l’oreille humaine dans la prestigieuse revue anglaise « Nature ».

Comment décrire le paysage sonore de Mars ? Il s’agit de sons qui se situent entre 20 Hz et 20 kHz. Mais tout est si calme, si silencieux dans le cratère Jezero, où le rover évolue, que les chercheurs ont parfois cru que le microphone de SuperCam était tombé en panne. C’est l’anecdote révélée par le Centre national d’études spatiales (Cnes) en tout cas. Reste qu’entendre Mars est une prouesse relevée par Perseverance grâce à l’instrument franco-américain SuperCam. Pour faire simple, SuperCam est les yeux et les oreilles de Perseverance. Son microphone scientifique a pu capter les sons naturels de la planète rouge comme le vent mais aussi d’autres sons. Par exemple, il a enregistré le 1er mai le son des pales du petit hélicoptère Ingenuity alors que celui-ci volait pour la quatrième fois (lire encadré). Il a capté aussi les ondes de choc produites par l’impact du laser de SuperCam sur les roches.

En comparant la propagation sur Mars de ces sons avec celle, parfaitement connue, de ces mêmes sons sur Terre, les scientifiques ont pu calculer la vitesse du son sur Mars : elle est de 240 m/s (m/s signifie mètre par seconde), contre 340 m/s sur Terre et 1 480 m/s dans l’eau. Un résultat qui n’étonne pas les spécialistes. Dans la mesure où la composition de l’atmosphère martienne, très riche en CO2 et avec une pression extrêmement faible, est bien différente de celle de la Terre, ils s’attendaient à ce que les ondes sonores se comportent différemment.

Une drôle de conversation

En revanche, ce qui est très surprenant, c’est que les sons ne voyagent pas tous à la même vitesse. Les sons aigus vont plus vite (250 m/s) que les sons plus graves (240 m/s pour des fréquences en dessous de 240 Hz). Théoriquement, un humain sur Mars entendrait les sons aigus puis en décalage les sons graves. Très, très étrange. Enfin, dernière bizarrerie : en décryptant avec précision le paysage sonore de Mars grâce aux quelques heures d’enregistrement disponibles, les scientifiques se sont rendu compte que l’atmosphère était très turbulente. Un microphone rapporte bien plus que du son… Voici une leçon martienne.

Ingenuity ne s’arrête plus de voler

C’est l’une des très bonnes surprises de la mission de la Nasa « Mars 2020 » : le petit drone hélicoptère Ingenuity n’en finit plus de dépasser les espérances de ses concepteurs. Le Jet Propulsion Laboratory de la Nasa a annoncé le 15 mars dernier que le petit drone hélicoptère, qui avait été conçu pour n’effectuer pas plus de 5 vols expérimentaux, pourrait poursuivre ses vols au moins jusqu’en septembre 2022. Ce 15 mars, il en avait déjà effectué 24 ! Petit bijou de technologie de 49 cm et de 1,8 kg, Ingenuity est arrivé sur Mars accroché sur le « ventre » du rover Perseverance, duquel il s’est ensuite détaché. Commandé depuis la Terre avec un relais par Perseverance, il possède deux hélices qui tournent en sens contraires entre 2 400 et 2 900 tours par minute, une vitesse dix fois supérieure à celle des pales d’un hélicoptère sur Terre. Son défi initial : décoller du sol martien, ce qui n’était a priori pas une mince affaire à cause des caractéristiques particulières de l’atmosphère de la planète, cent fois moins dense que l’atmosphère terrestre.

Il y a tout juste un an, le 19 avril 2021, Ingenuity a réalisé son premier décollage historique, un vol stationnaire à 3 mètres du sol durant 40 secondes. Depuis il enchaîne les vols de plus en plus compliqués et audacieux : sa 23e excursion, par exemple, a duré 129,1 secondes pendant lesquelles il a parcouru 358 mètres. Rendez-vous en septembre pour un nouveau bilan de l’infatigable petit hélicoptère !

À la recherche de la vie extraterrestre

Après un voyage de sept mois dans l’espace, le rover Perseverance a réussi son amarsissage le 18 février dernier dans le cratère Jezero. Avec ses 45 kilomètres de diamètre, cet ancien delta de rivière qui débouchait dans un lac il y a 3,5 milliards d’années est la localisation qui offrait à la fois la possibilité d’y faire atterrir un rover d’exploration et de récolter des échantillons provenant de roches et de minéraux très variés, en particulier des carbonates, qui peuvent préserver des traces fossiles de vie ancienne. Pourquoi suspecte-t-on la possibilité d’une vie martienne ? Parce que l’exploration de la planète rouge par le rover Curiosity a accumulé les indices en sa faveur. Il y a 4 milliards d’années environ, Mars avait une atmosphère dense, de l’eau liquide et un champ magnétique à grande échelle, mais aussi des éléments chimiques de base (du carbone, de l’hydrogène, de l’azote, de l’oxygène, du phosphore et du soufre) et des réserves d’énergie pour que des réactions chimiques puissent se produire. Or, sur Terre, des conditions semblables ont permis à la même période l’émergence de la vie. Grâce à Perseverance, des échantillons martiens seront rapportés sur Terre pour la première fois. Il faudra attendre le début des années 2030 pour obtenir ces précieuses roches, c’est-à-dire le retour des missions qui récupéreront les échantillons. Mais l’attente en vaut la peine, car les échantillons seront utilisés par plusieurs générations de chercheurs qui pourront effectuer des analyses plus précises qu’avec les instruments embarqués.

sciencesplanète mars
France24 - Monde

Elon Musk et Twitter : la "liberté d'expression absolue"… à géométrie variable

Publié le : 26/04/2022 - 18:30

Sébastian SEIBT Suivre Sonia DRIDI

Le nouveau patron de Twitter, Elon Musk, est souvent décrit comme un libertarien pour qui la liberté d'expression est le principe le plus important. Mais, en réalité, il apparaît comme un entrepreneur très pragmatique qui peut mettre ce principe de côté dès qu'il s'agit de protéger ses intérêts économiques.

Il est venu, il a vu, il s'est installé, il a racheté. Elon Musk, le patron multimilliardaire de Tesla et SpaceX, vient d'ajouter une ligne à son CV : propriétaire de Twitter. Le célèbre réseau social a accepté, lundi 25 avril, l'offre d'environ 44 milliards de dollars de l'homme le plus riche au monde après avoir joué au chat et à la souris pendant deux semaines.

Début avril, lorsqu'Elon Musk avait rendu publique son envie de racheter Twitter, le conseil d'administration avait fait la moue. Pourrait-il réellement mobiliser plus de 40 milliards de dollars en liquide (la plupart de la fortune d'Elon Musk est en actions Tesla ou SpaceX) ? Fallait-il remettre les clefs du réseau à un entrepreneur fantasque qui, au gré de ses envies "twitteriennes", se moque du physique de Bill Gates, accuse quelqu'un sans la moindre preuve d'être un pédophile ou encore flirte avec l'illégalité en tweetant des informations financières sensibles sur l'une de ses entreprises.

"Absolutiste de la liberté d'expression"

Elon Musk lui-même avait laissé entendre qu'il ne parviendrait peut-être pas à réunir les fonds lors d'un discours à l'occasion d'une conférence TED. Finalement, il a non seulement levé les 44 milliards de dollars nécessaires, mais Elon Musk a aussi réussi à convaincre les actionnaires que son plan était le bon.

Tout est bien qui finit bien ? Pas si vite. Pour beaucoup de commentateurs, ce n'est que le début de l'histoire. Une histoire qui, par ailleurs, risque de virer au cauchemar à en croire la plupart des observateurs "libéraux" (autrement dit à gauche de l'échiquier politique américain).

Tout viendrait de la conception qu'Elon Musk se fait de la liberté d'expression. Il se décrit lui-même comme un absolutiste de ce principe. Le premier "gazouillis" du milliardaire en tant que nouveau propriétaire de Twitter consistait d'ailleurs à rappeler l'importance à ses yeux de la "liberté d'expression qui est le fondement de toute démocratie en bonne santé".

Pour les détracteurs du patron de Tesla, cet "absolutisme" autoproclamé est précisément ce qui rend ce rachat "dangereux pour notre démocratie", a réagit Elizabeth Warren, une sénatrice démocrate qui s'est déjà fait rabrouer sur Twitter par Elon Musk, qui l'avait comparé à une "mère sévère qui crie après ses enfants sans raison" pour avoir osé réclamer une fiscalité plus lourde pour les milliardaires.

Concrètement, Elizabeth Warren et d'autres craignent qu'Elon Musk mette à terme à tous les efforts entrepris par Twitter pour modérer ou censurer les propos haineux ou les "fake news". 

Le retour de Donald Trump ?

Des personnalités et élus conservateurs dont les tweets ont pu être effacés par les équipes de modération ou qui ont même été bannis de la plateforme, se sont d'ailleurs réjouis de cette arrivée fracassante. "Elon Musk est probablement notre dernier espoir", a affirmé Tucker Carlson, le commentateur star de la chaîne ultra-conservatrice Fox News, qui s'est souvent plaint que Twitter serait aux mains de "libéraux" qui veulent censurer les républicains.

Marjorie Taylor Greene, une élue républicaine conspirationniste dont le compte personnel a été fermé définitivement début janvier 2022 après qu'elle a soutenu des théories du complot sur le Covid-19, a prédit qu'Elon Musk allait lui permettre de revenir sévir sur Twitter.

"Elon Musk va probablement aussi ramener Donald Trump sur Twitter", déplore Arwa Mahdawi, une journaliste du Guardian. L'ex-président américain avait, en effet, été banni en janvier 2021 pour des messages contestant les résultats de l'élection présidentielle qu'il avait perdu face à Joe Biden.

À l'époque, le patron de Tesla avait regretté la décision de Twitter arguant qu'il n'y avait pas de quoi se réjouir que "des groupes high tech s'improvisent arbitre de ce qu'on a le droit de dire ou non".

Donald Trump a reconnu, lundi, que c'était "un bon gars" qui arrivait à la tête de Twitter. Mais pour autant, il a affirmé préféré rester sur Truth Social, le concurrent à Twitter qu'il a créé et qui peine à décoller

Libertarien à géométrie variable

En fait, la droite américaine considère Elon Musk comme l'un des leurs. Mais c'est faire un raccourci politique, comme le rappelle le New York Times. Le patron de Tesla est souvent décrit comme un libertarien, en référence à cette théorie politique qui prône un laissez-faire quasi absolu en matière d'économie et un rôle aussi minime que possible pour l'État. 

De ce fait, Elon Musk apparait en phase avec une majorité de républicains américains qui vilipendent à longueur de temps l'État providence. Mais il sait aussi "profiter de millions d'aides de l'État quand il s'agit de choisir un État où implanter son usine Tesla", rappelle Robert Reich, l'ancien ministre du Travail sous Bill Clinton (1993 à 2001). Elon Musk avait quitté la Californie pour profiter de subventions promises par le Texas

Le multimilliardaire a aussi soutenu financièrement les campagnes d'Hillary Clinton et Barack Obama. Autant dire qu'il est libertarien à géométrie variable. "Inclassable", préfère dire le New York Times.

Il en va d'ailleurs de même pour la liberté d'expression. Elon Musk a beau clamer son  amour pour ce grand principe, "il peut tout mettre en œuvre pour que d'autres ne l'exercent pas", écrit dans le Washington Post Ellen K. Pao, une investisseuse américaine qui a été la PDG de Reddit, un site communautaire connu pour sa liberté de ton. 

Elon Musk a, en effet, tout fait pour faire censurer un jeune internaute qui publiait sur son compte Twitter les déplacements du jet privé du PDG de Tesla. Robert Reich, l'ancien ministre de Bill Clinton, a été bloqué par cet apôtre autoproclamé de la liberté d'expression parce qu'il avait "critiqué sa manière de traiter les ouvriers dans les usines Tesla", raconte-t-il au Guardian

Surtout, Elon Musk est accusé d'avoir transformé la vie de Martin Tripp, un ancien employé de Tesla, en enfer parce que ce dernier avait parlé à un journaliste en 2019. Le téléphone de Martin Tripp avait été mis sur écoute, il avait été suivi par des détectives privés, a été assigné en justice par Tesla et "une campagne pour ternir sa réputation avait été organisée", raconte le site The Verge. Martin Tripp avait finalement décidé de s'installer en Hongrie "pour protéger sa famille", rappelle Nicole Perlroth, une journaliste du New York Times.

En fait, les détracteurs du patron de Tesla jugent que la liberté d'expression à "la sauce Musk" n'est rien d'autre que la liberté de "faire sa promotion et celle de ses produits", note le New York Times. "Il avait été très contrarié quand, en 2019, ses avocats avaient décidé de relire tous ses tweets avant qu'il ne soit envoyé afin d'éviter des problèmes avec la SEC (Security and exchange commission, le gendarme américain de la Bourse, NDLR)", rappelle le quotidien. "Qui maintenant va empêcher Elon Musk de tweeter ce qu'il veut puisqu'il détient la plateforme ?", s'interroge Robert Reich. 

C'est cela que craignent en réalité les critiques de ce rachat : sous couvert de rendre la parole à ceux qui ont été censurés par Twitter, Elon Musk risque de privatiser le réseau social pour en faire un outil de com' personnel.

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Twitter adopte un plan pour empêcher Elon Musk de racheter l'intégralité de ses actions

Le milliardaire Elon Musk rachète Twitter pour 44 milliards de dollars

La chronique de l’éco

Le raid d'Elon Musk sur Twitter

BBC

SANS TITRE

Paul Adams

BBC Diplomatic correspondent

Western officials don’t think it is likely that Russia will manage to extend its land bridge to link up with Transnistria - the breakaway region of Moldova controlled by pro-Russians - at least in the near term.

The Russian troops stationed in Transnistria carry outdated Soviet-era equipment. Any attempt to reach them by invasion forces currently fighting around Kherson would be fraught with risk.

"Going all the way to Transnistria risks overextending their supply lines and their capabilities once again," a western official said.

Reaching Transnistria would involve capturing the heavily defended Ukrainian port city of Odesa, an objective thought to be almost impossible without a successful amphibious landing.

Since Ukraine managed to sink Russia’s Black Sea flagship, the Moskva, the rest of Moscow’s fleet has been hanging back, out of range of Ukrainian missiles, making a landing unlikely.

“The longer term strategic objectives of the Russians may include Transnistria,” the official said. “But their military ability to tackle that as a target at this moment in time is limited.”

Paul Adams

BBC Diplomatic correspondent

With mysterious reports of explosions in the breakaway region of Moldova that has been controlled by pro-Russian separatists since 1990, and Moldova’s president warning that Russia is planning to destabilise her pro-western government, there’s a fear this little-known region could represent a new flashpoint in the conflict.

Russia has maintained a small military presence there (around 1,500 troops) over the past three decades, preserving one of the oldest “frozen conflicts” left over from the collapse of the Soviet Union.

Last week, a Russian general said Moscow planned to extend its land bridge from the Donbas to Crimea further west to link up with Transnistria.

This would mean completely cutting off Ukraine from the Black Sea.

It’s almost impossible to know who is behind the recent attacks inside Transnistria, but allegations of “acts of terror” made by Russia’s allies in the breakaway region sound a lot like discredited charges levelled by pro-Russian separatists in the Donbas in the run-up to Russia’s invasion on 24 February.

Somebody, it seems, wants to create the appearance of a crisis.

A Ukrainian woman who has friends stuck in the Azovstal steel plant - the last part of the southern city of Mariupol not under Russian control - says they are surrounded by the Russian army with no chance of getting out, and only have supplies left for a few more days.

Lyuba Shipovich, in Lviv, is in daily contact with her friends who are fighting in the Ukrainian military - but she says time is running out for them.

Russian President Vladimir Putin is "the only person who knows the answer" about when they will get out of the plant, she told BBC's Ukrainecast.

Fighters from the Azov battalion and the 36th marine brigade are still trying to defend the plant but "it's impossible to vacate Mariupol so they're just trying to fight and stay as long as they can", she says.

She adds that Elon Musk's Starlink dishes have enabled the fighters to connect to the internet and they try to be in contact at least once a day.

"If they kill civilians with white flags, what will they do to military personnel?", she says.

"They will get them and torture them - for military, it's better to die fighting than leave the plant directly to the hands of Russians."

Kremlin spokesman Dmitry Peskov has rejected accusations Russia is using natural gas supplies as a tool of blackmail - saying Russia is a reliable energy supplier.

The EU made the blackmail comment earlier today, after Russia decided to cut off gas supplies to Poland and Bulgaria. Moscow said it was because they had refused to pay in the Russian currency, the rouble.

Peskov did not say how many countries have agreed to pay for gas in roubles, but said Russia introduced the new rule because of sanctions by "unfriendly countries against us".

"This need was dictated by the fact that, as you know, a significant amount of our reserves were blocked or - in other words - stolen. Therefore, there is no question of any blackmail," he said.

He said if other consumers "decline to pay under the new system," then President Putin's decree, under which gas supplies can be cut off, "of course will be applied".

Finland is a neighbouring country of Russia and has long pursued a policy of military neutrality - it's not a Nato member. But it is now reassessing its position in light of Russia's invasion. So will Finland be applying for Nato membership?

That's an ongoing debate, says Finland's Europe minister Tytti Tuppurainen. She tells the BBC Russia's invasion of Ukraine "changed everything".

Finland has been a close partner with Nato for a long time and has had the option to join the alliance if it wants to "everything is set up" and "we are debating at the moment", Tuppurainen says.

Asked whether joining Nato could increase tensions with Russia, Tuppurainen says that's the message they've heard frequently from Moscow - but "we must be very careful in order not to limit our room of manoeuvre... we will do our own decisions".

When she's asked if there are troops gathering on the long Russian-Finnish border, Tuppurainen says she does not see any immediate threat.

James Landale

Diplomatic correspondent

Russia's invasion of Ukraine has united western nations, with the conflict throwing its values - like freedom, sovereignty and the rule of law - into sharp focus.

But when it comes to the next phase of the conflict, how long will that unity last?

Our diplomatic correspondent has taken a look at five issues that could ultimately divide the Western alliance.

Russia's president Vladimir Putin has warned that any countries meddling in Ukraine would be met with a swift response.

"If someone from the outside tries to intervene in Ukraine" he said speaking just now to Russian lawmakers, "our response will be lightning fast."

"We have all the tools [to respond] that no one can boast of. And we will not be bragging about them, we will use them if necessary," he said.

The Russian leader added all decisions on what that response would include have already been made, but didn't give any further detail.

As we've been reporting, the Russian gas provider Gazprom has cut off its supplies to Poland and Bulgaria.

The Polish gas pipeline operator Gaz-System said customers in the country are receiving enough gas to meet the current demand.

"The transmission network is continuously supplied from other directions" including from Germany and the Czech Republic, the company said in a statement quoted by Reuters.

German Finance Minister Christian Lindner says there are no signs that suggest Russia will stop delivering gas to Germany, Reuters reports.

Germany on Tuesday authorised the supply of dozens of tanks to Ukraine on Tuesday, in a policy shift from the government.

Russian state gas company Gazprom has halted supplies to Poland and Bulgaria. Germany relies on Russia for about 40% of its gas supplies.

Russia has said "unfriendly" nations must pay for gas in roubles, a demand that has been seen as an attempt to shore up its currency as Western sanctions take effect.

Russia's decision to halt gas supplies to Poland and Bulgaria is an aggressive move that the EU considers to be a form of blackmail, EU Commission president Ursula von der Leyen has said.

"We will ensure that Gazprom's decision has the least possible impact on European consumers," she said at a press conference this afternoon.

The EU chief also warned European energy providers against complying with Russian demands to pay for their gas in roubles, saying that this would most likely be a breach of EU sanctions.

"To pay in roubles, if that is not foreseen in the contract, is a breach of our sanctions," she said.

She said companies without contracts specifying payment in roubles should not give into the Russian demands as it would be "high risk" for them.

Jenny Hill

Reporting from Moscow

Russia turned off the taps and state TV relished the moment.

Gazprom, the presenter announced this morning, had cut supplies to Poland and Bulgaria after the countries refused to pay in roubles.

Vladimir Putin knows Europe relies on Russian energy. But he needs the revenue – even from the countries he deems to be unfriendly.

It’s estimated that in January alone those countries including Germany and Poland - paid $6bn for their gas.

It’s why – despite Putin’s public demand that they pay in roubles – the reality is more complex.

Countries can pay in euros or dollars but only if they open Russian bank accounts, which then convert the currency and make the final payment.

It’s thought that some countries have opened those accounts, with Hungary’s foreign minister confirming earlier that’s the way his country would make its next payment.

Putin is doubtless keen to pressure - and divide - Europe in retaliation for its support for Ukraine. It's a tactic which, given the EU’s failure to agree on a coordinated energy embargo, seems to have at least partially succeeded.

UK Foreign Secretary Liz Truss will call for the UK and other western powers to provide fighter jets to Ukraine in a speech this evening in London.

She will say the West "must be prepared for the long haul and double down on our support" for the country as it defends itself from the Russian invasion.

"If Putin succeeds there will be untold further misery across Europe and terrible consequences across the globe. We would never feel safe again," she will say.

"Heavy weapons, tanks, aeroplanes - digging deep into our inventories, ramping up production. We need to do all of this."

Kyiv has repeatedly called on allies to supply heavy armaments such as aeroplanes and tanks.

Nato has provided mostly only lighter weaponry amid fears of escalation, although in recent days there have been an increasing number of pledges to send tanks.

But Truss's colleague, Deputy Prime Minister Dominic Raab, declined to answer three times when asked by the BBC this morning if he backed the call for warplanes to be sent to Ukraine.

The Russian Ministry of Foreign Affairs says it is sanctioning 287 MPs in the UK Parliament, accusing them of "groundless whipping up of Russophobic hysteria".

It means some 213 Conservative politicians and 74 from Labour will be banned from entering Russia.

The ministry says there could be further "retaliatory counter-measures" - after the UK sanctioned 386 Russian parliamentarians in March - with more names added to the list.

Russia's list of sanctioned MPs includes several who are no longer in the House of Commons, such as former Attorney General Dominic Grieve (who lost his seat in 2019), Rory Stewart (who stood down in the same year) and Charlie Elphicke (who was jailed for a year in 2020 for sexual assault).

It also omits some outspoken critics of Russian President Vladimir Putin, such as Labour's Chris Bryant.

He told the Commons he was "absolutely distressed" not to be on the list, and joked that the Russians must agree with his assessment that their president is a "barbarous villain".

Oksana Antonenko

BBC News Russian, Budapest

Polina arrived in Hungary from eastern Ukraine with her 13-year-old daughter and elderly mother, thinking it would be less crowded than Poland which has received five-times as many Ukrainian refugees.

But out of all the EU members the Hungarian government is the least supportive of Ukraine, and Polina says many of the people she's met simply feel ambiguous about the war.

“Here information is limited, just like in Russia. We are being asked if there is a civil war going on and whether Russia was conducting a peacekeeping operation in Ukraine. We are shocked - how can they believe something like this?”

Many Hungarians believe her when Polina explains what's happening, but others find it "hard to digest".

Sometimes things turn nasty. While in a shop, Polina says a man threatened her with verbally abusive language for being Ukrainian.

“He waved a bottle at us, as if he was going to hit us,” she says. "Russia [is] good," he apparently said.

If you're just joining our live coverage, or need a bit of a catch-up, here are the main developments in the war in Ukraine today:

Gas supplies cut off to Poland and Bulgaria

Other developments

In the diplomatic realm, no agreement has been reached today for the Ukrainian and Russian presidents to discuss the war in Ukraine despite efforts by Turkey to arrange talks, Ukrainian presidential aide, Mykhailo Podolyak, says.

Podolyak drew attention to increased hostilities in eastern Ukraine and Russian attempts to "completely destroy" the southern port city of Mariupol.

Earlier, he said explosions heard in three Russian provinces bordering Ukraine were "karma" and payback for Russia's invasion of the country.

He did not acknowledge Ukraine was responsible for the incidents, in comments on the Telegram messaging app.

"Sooner or later the debts will have to be repaid" when one country decides to attack another country, he wrote.

Earlier today, the governor of Russia's Belgorod region, Vyacheslav Gladkov, said an arms depot was on fire near the village of Staraya Nelidovka, located 20km (12 miles) from the Ukrainian border - but he said it has now been put out and there were no injuries among civilians or damage to residential buildings.

In the southern port city of Mariupol, Russian forces are continuing to attack the Azovstal steelworks, where fighters and some civilians are holed up, an aide to the city's mayor says.

Russian President Vladimir Putin last week said his forces would halt their attack on the industrial complex - the last part of the port city not under Russian control - and instead block its exits.

Speaking to UN Secretary General Antonio Guterres yesterday, Putin insisted no-one was being refused permission to leave Mariupol or the steel plant, suggesting Russia's military operation in the city was finished and civilians could leave the area at any time.

But this morning Petro Andryushchenko, aide to the mayor of Mariupol, said no agreements had been reached on establishing humanitarian corridors out of the port city and attacks were continuing.

Humanitarian corridors have continued to be almost impossible to set up and use while attacks by Russia continue and multiple checkpoints on the way out of the city are enforced.

In a post on Telegram, the city council said "women, children and the elderly" were trapped in the steelworks - as well as the soldiers who have been holed-up there.

Away from the events today around gas supplies, we have news from the Russian-backed separatist region of Moldova, Transnistria, where authorities have said shots were fired from Ukraine overnight towards a village that houses a large ammunition depot in the region.

Transnistria's Interior Ministry added that it had detected drones launched from Ukraine.

Transnistria has seen a number of attacks in the last few days, from radio masts being destroyed to a military unit being attacked.

Earlier, Ukrainian President Volodymyr Zelensky said Russian special services were behind the attacks.

Ukraine has claimed these are "false flag" attacks aimed at destabilising the region and drawing it into the war.

You can see where the area sits in the map below and read more about it here.

Have you got questions about the recent developments in the Ukraine war and the escalation in tensions in Russia's relationship with the West?

BBC News and BBC World News have a Your Questions Answered programme on Ukraine on Thursday at 12:30 BST.

We'll have panellists able to speak about a range of aspects of the war - from the battle raging in the east of the country, to the consequences for civilians, and what more western countries could or should be doing to stop Russia.

You can get in touch on Twitter using the hashtag BBC Your Questions - and you can email us on yourquestions@bbc.co.uk

Victoria Lindrea

As we've been reporting, Russian energy giant Gazprom says it's cutting off gas supplies to Poland and Bulgaria. But how might the decision affect UK consumers?

Russia only provides about 5% of the UK's gas supplies, but that did not stop gas prices rising following Moscow's invasion of Ukraine at the end of February.

Prices that people pay for energy and fuel depend on wholesale markets, which can go down as well as up. A reduction in energy supplies has a global impact on prices, including in the UK.

On Wednesday, early trading saw European gas prices rise by 19% - nearly a fifth - to 117 euros per megawatt hour, following Gazprom's announcement.

The UK also has limited gas storage facilities, which means it is more affected by short-term price fluctuations in the wholesale market than countries which can hold greater reserves.

If Russian gas supplies to the wider EU were cut off, there would be increased competition for alternative supplies.

A third of the UK's gas comes through pipelines from Norway - this morning Vaar Energi company said it's currently directing as much gas as it can to the European continent, where prices are higher than they are in the UK.

Currently energy bills in the UK are predicted to reach as high as £3,000 a year, at a time when many households are struggling with the soaring cost of living.

L'Humanité

Sciences Alice sous la loupe de chercheuses

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Les deux autrices nous invitent à relire Alice au pays des merveilles avec des lunettes de naturaliste. Elles observent les métamorphoses d’Alice, qui peut passer de 25 cm à 2,75 m, et rapprochent ces transformations de celles de certains animaux. Le hibou petit-duc peut changer de forme en cas de danger, grossir en faisant la roue ou s’allonger en s’affinant. La pieuvre mimétique peut se donner l’allure d’une méduse, d’une crevette, etc. Un bon ami d’Alice est le chat du Cheshire au sourire permanent. Les muscles qui relèvent les coins des lèvres existent chez le chat, mais les vrais sourires s’observent chez les chimpanzés. Sont ainsi passés en revue tous les animaux accompagnant Alice, et les autrices observent chacun d’eux sous l’angle scientifique. De magnifiques gravures accompagnent leur récit.

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Les alliés naturels d’une bonne hygiène bucco-dentaire

Actu

Outre un brossage régulier et la visite annuelle chez le dentiste, la routine bucco-dentaire peut se compléter par des soins visant à prévenir et apaiser les maux de bouche. Quelques pistes 100 % naturelles, simples à adopter.

Marie Mersier

Prendre soin de sa bouche commence de bon matin, dès le saut du lit et avant d’avaler quoi que ce soit. Cela peut sembler étrange, mais pas si l’on s’inspire de l’ayurvéda, médecine ancestrale pleine de bon sens et d’enseignements. En ayurvéda, la langue est le premier organe de digestion. Ainsi le fait de la gratter à l’aide d’un gratte-langue en cuivre permettra d’éliminer les toxines accumulées durant la nuit et de ne pas les avaler. Un rituel dont vous ne pourrez plus vous passer car il procure une sensation immédiate de bien-être, réduit la mauvaise haleine matinale et équilibre le microbiote buccal tout en renforçant le système immunitaire.

Après le brossage des dents, l’ayurvéda préconise également de pratiquer le « gandoosh », sorte de bain de bouche qui consiste à faire circuler entre les dents et durant une vingtaine de minutes 1 cuillère à soupe d’huile de coco ou de sésame, puis de recracher. Très bénéfique lors d’inflammation ou de gencives sensibles, ce rituel présente beaucoup d’avantages, mais n’est pas toujours simple à mettre en application.

Pour plus de confort, il est possible d’utiliser certains sprays buccaux à base d’huiles botaniques – le « Botanical Bouche » par exemple –, qui se vaporisent en bouche – et se gardent dans celle-ci – ou, tel un sérum, directement sur la brosse à dents pour ensuite brosser délicatement les gencives.

Passons à l’étape du brossage des dents, avec une brosse à dents souple qui n’abîmera ni les dents ni les gencives, mais éliminera impuretés et plaque dentaire. Choisissez-la si possible en matériau écologique avec des têtes rechargeables et assortie d’un dentifrice à base de propolis, trésor de la ruche aux vertus purifiantes, antiseptiques et cicatrisantes.

Inflammation des gencives

De plus, au fil dentaire dont l’utilisation parfois brutale peut créer de petites entailles dans la gencive, on préférera les micro-brossettes interdentaires qui assurent un nettoyage optimal des dents et préviennent les problèmes de gencives. Si l’on souhaite un brossage ultranaturel et zéro déchet, on peut également tester le « siwak », la racine d’un arbuste sous forme de bâtonnet à filaments, très efficace pour l’ensemble de la sphère bucco-dentaire.

Afin de blanchir les dents, un dentifrice à base de charbon actif ou de bicarbonate de soude peuvent être utiles, mais attention de ne pas les utiliser tous les jours au risque d’abîmer l’émail de vos dents. Par ailleurs, en cas de gencives gonflées ou qui saignent, des remèdes naturels permettent de les apaiser. Testez les bains de bouche avec de l’extrait de pépins de pamplemousse (20 gouttes diluées dans un peu d’eau froide), ou massez doucement les gencives avec du gel d’aloe vera, de l’huile de coco ou deux gouttes d’huile essentielle de laurier ou d’arbre à thé. Sans faire l’impasse sur la visite chez le dentiste, qui sera à même de diagnostiquer une éventuelle gingivite ou parodontite. Enfin, à l’apparition de douleurs dentaires, le clou de girofle (placé entre la dent et la gencive ou appliqué sous forme d’huile essentielle, 1 goutte suffit là où ça fait mal) reste un incontournable.

Bien-être
BBC

Transnistria and Ukraine conflict: Is war spreading?

By Laurence PeterBBC News

Mysterious explosions in Transnistria, a breakaway Russian-controlled territory in Moldova bordering on Ukraine, have raised fears that the Ukraine conflict may be spreading.

Separatist authorities said Ukrainian "infiltrators" were responsible. But Ukrainian President Volodymyr Zelensky has blamed Russian special services.

Russia says it is concerned. It has about 1,500 troops in Transnistria.

An official has said Russian speakers in Moldova are being oppressed.

This is the same excuse used to justify the invasion of Ukraine.

In the past two days, the Transnistria authorities say, explosions targeted:

No casualties were reported, but a red "anti-terrorism" alert is now in force, meaning heightened security in the territory, which broke away from Moldova in a brief war in 1992.

A Transnistria official said three unidentified infiltrators from Ukraine had attacked the security HQ with a grenade launcher. That claim has not been verified.

The Kremlin says it is watching the situation closely and "it is a cause for concern".

In Kyiv, President Zelensky was clear that Russia was behind it, adding: "The goal is obvious - to destabilise the situation in the region, to threaten Moldova. They show that if Moldova supports Ukraine, there will be certain steps."

"But we understand their capabilities, the Armed Forces of Ukraine are ready for this and are not afraid of them," Mr Zelensky said on Tuesday.

Is war about to spread?

A flare-up in Transnistria could destabilise Moldova and open up a new front in the Ukraine war. Odesa, Ukraine's key port city, lies just east of Transnistria.

If Russia reinforces Transnistria, it might then move on Odesa from the west. Its push on the city from the east was blocked by Ukrainian troops. That would divert Ukrainian forces who are already seriously stretched.

On Friday a top Russian general, Rustam Minnekayev, said "control over the south of Ukraine is another way out to Transnistria, where there are also cases of oppression of the Russian-speaking population".

President Vladimir Putin has pledged to "protect" ethnic Russians in ex-Soviet republics. That was his argument for invading Ukraine. Moldova was formerly a Soviet republic.

Today Moldova's closest ally is Romania but, unlike Romania, Moldova is not in Nato or the EU. Many Moldovans have Romanian passports and work in the EU.

Moldova is one of Europe's poorest countries. It is also home to many ethnic Ukrainians. It has taken in more than 437,000 Ukrainian refugees, and in a country of 2.6 million people that is higher than any other country for the size of its population.

Moldova's President Maia Sandu is strongly pro-EU, but her predecessor Igor Dodon - who still has many supporters - was pro-Russian.

Moldova has banned public displays of the St George ribbon and the Z sign identified with the Russian military invasion of Ukraine.

Where is Transnistria?

The separatist region of Transnistria - a narrow strip of land between the Dniester river and the Ukrainian border - proclaimed independence from Moldova in 1990 - though the international community does not recognise its self-declared statehood.

After World War Two, Moscow created Moldova's forerunner, the Moldavian Soviet Socialist Republic, from the mainly Russian-speaking Dniester region, which had been an autonomous part of Ukraine, and the neighbouring region of Bessarabia, which had been part of Romania from 1918-1940.

But as the Soviet Union collapsed, alarm grew in the Dniester region over growing Moldovan nationalism and the possible reunification of Moldova with Romania, and the region proclaimed its secession.

Up to 700 people were killed in a short border war between Moldova and Transnistria - a ceasefire was signed in 1992. The settlement was enforced by the Russian troops stationed in Transnistria.

War in Ukraine: More coverage

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BBC

Melissa Lucio: First Texas execution of Hispanic woman stayed

By Rafael RojasBBC Mundo

On 27 April, Melissa Lucio was supposed to die.

But two days before the 53-year-old mother of 14 children was due to be executed, she was given a second chance.

For 14 years, Lucio had been on death row for the 2007 death of her then-two year old daughter, Mariah.

But she has always maintained her innocence, saying that the toddler had died from an accidental fall, not from "beating and torturing", as prosecutors in Texas claimed.

Her cause was taken up by everyone from her living children - her eldest son the most vocal among them - to Kim Kardashian, the celebrity turned would-be lawyer.

Before her execution was stayed amid the emergence of new evidence, BBC spoke to her family and supporters.

'An accident'

It was 2007, and Melissa was living a difficult life with her then-husband Robert Antonio Alvarez and her 12 children, while she was pregnant with twins.

The family lived in "extreme poverty," her lawyer Sandra Babcock told BBC.

"Their electric service was cut, they moved some 26 times in a five-year period. For a time, the only access they had to water was through their neighbours' houses or from the parish."

It was during one of those moves - on 15 February 2007 - that Melissa's two-year-old daughter was injured.

According to Melissa's statements to the police, the little girl was left without adult supervision while her parents were busy.

At the time, the family lived in a small two-bedroom, second-floor flat.

Melissa later told police that when she realised that Mariah was no longer inside the unit, she left to look for her and found her crying by the staircase, with a bit of blood on her lower teeth.

After finding no other injuries, Melissa said she had continued on with her day.

Two days later, her father called police when Mariah suddenly stopped breathing.

She had fallen asleep on her parents' bed, but never woke up again. An autopsy later showed that the toddler had bruising to her kidney and lungs, according to local media.

The conviction

Moments after learning about her daughter's death, Melissa was questioned by the police for over five hours, without food, beverage or sleep.

Prosecutors said she confessed after this police interrogation, and on the testimony of one of the agents who said he was "convinced" she was guilty, and on the injuries that Mariah's body had shown at the time of her death.

But lawyers and others of Melissa's supporters say she was made to make statements under duress.

"They badgered, berated and yelled at her until she finally agreed to their demands and insistence that she was guilty of harming her child," said Ms Babcock, who argues that there was a "rush" to judge her guilty.

As a poor woman of minority background living in south Texas, she had no money to hire a lawyer and was instead given a court-appointed attorney, who made errors that resulted in an unfair trial, Melissa's current lawyers have said.

Evidence that could have helped Melissa, such as the testimony of expert witnesses and her other children, was not admitted into the original trial. The state did not test DNA or allow the defence's forensic pathologist to speak at the trial.

There were also allegations of corruption on the part of the prosecution, which did not figure into the case. Armando Villalobos, the district attorney who brought the charges, is now in jail for bribery unrelated to the Lucio case, but that took place when she was tried.

"You start peeling back the layers and you see that it is a case about corrupt prosecutors, it's a case about unfairness," Ms Babcock said.

Villalobos could not be reached for comment.

In issuing a stay of execution on Monday, the Texas Court of Criminal Appeals said Melissa's case deserved further scrutiny given mistakes made during the original prosecution, as well as new information that has emerged over the past decade and a half while she has been in jail.

Renewed scrutiny

Campaigners took up Melissa's cause as one of a miscarriage of justice.

John Oliver, the comedian, featured the case in a segment on wrongful convictions on his HBO news programme last month, and Kim Kardashian earlier this month tweeted a letter to the Texas governor signed by nine of Melissa's children pleading for her life to be spared. Dozens of politicians from both parties have backed her.

Opinion is divided on her guilt, though - many of her living children have backed up her claim of innocence, and five of the jurors who convicted her have since expressed misgivings over the verdict.

According to local media, others are still convinced she is committed the crime - Melissa had a previously had a history of drug use and some of her children had been taken into care, the jurors heard at her trial - though there was no evidence of abuse.

But the attention the case has garnered helped spotlight the earlier errors in the trial and win a halt to what would be the first execution of a Hispanic woman carried out in Texas in modern times.

A reprieve but not a final answer

Upon learning that her execution had been stayed, Melissa said in a statement: "I am grateful the Court has given me the chance to live and prove my innocence. Mariah is in my heart today and always. I am grateful to have more days to be a mother to my children and a grandmother to my grandchildren".

The impact has been felt longest by Melissa's family. Before all this, "we were a large family and we were very united", her eldest son, John, told BBC.

"Ever since this accident took place, there has been a great division amongst us. It simply has not been the same in the past 15 years," he said.

At the time of his mother's arrest, John was 17 years old. He has spent his entire adult life fighting for her release.

"When all of this happened, our family split up," he said. His younger siblings were taken in by cousins, and many did well after leaving school. But the older children had it harder.

"The older ones, we were more or less of age, we were the losers," he said woefully. "Being the eldest was hard, not only because of the responsibility but because I would like to see our family together again."

Now 32, John struggled with his own brushes with the law, but has tried to put his life back together again: he returned to school, he began running marathons and triathlons.

John has organised sitdowns seeking the release of his mother and said he will continue fighting.

"I am not here to shout," he said. "I am only here to do what can be done for my mother."

While she technically remains on death row, her case is due to be reviewed again.

Le Figaro

Le Restaurant du Palais-Royal, à Paris, mérite-t-il sa deuxième étoile Michelin?

EMMANUEL RUBIN

CRITIQUE GASTRONOMIQUE - À chaque plat, le sentiment d’un voyage avec le talent pour embarcation et la Grèce pour horizon.

Un mois déjà que le bon Guide rouge est sorti lâchant sa pluie d’étoiles. Étoiles dont on ne sait plus vraiment si ce sont les chefs qui s’y empressent ou bien l’inverse.

Le Michelin serait-il devenu tellement prévisible que son palmarès est désormais aussi pertinent qu’en vérité sans réelle surprise. Raison de mieux pour remarquer un second macaron (pas rien!) accordé à ce Restaurant du Palais-Royal, une table vraiment d’une folle pudeur. Comme si la bucolique qui l’accompagne, son motif d’arcades et ce Paris coinçant la bulle de sa mémoire poussait l’adresse à ne pas ajouter le chant des sirènes à la superbe environnante.

L’audace d’un grand chef

Sauf que les sirènes retentissent très vite à l’appel de la carte. De ces sirènes qui disent l’Odyssée, Ulysse, Itaque. Philip Chronopoulos vient de ces rives, de ces îles, de cette Grèce dont le garde-manger n’attendait peut-être plus que l’audace d’un grand chef. Et l’une comme l’autre ne tardent pas aux premiers instants du repas.

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Partage! Le mot ne veut plus dire grand-chose mais, en une large vague, il retrouve tout son sens lorsque six petites assiettes envahissent la nappe. Pomme de terre soufflée mignarde à s’éclater sur un jaune d’œuf, spanakopita d’épinards se découvrant un nouveau jour à couler sur une fine tartelette, salade aigue de betterave, olives kalamata, rose, raisin, vinaigrette où les couleurs prennent goût, feuilletage orfèvre à rouler un ténébreux tarama. Rarement prémices n’auront accordé pareille étoffe à vous embarquer.

Et d’ouvrir avec ces saint-jacques tranchées mi-épaisses, électriques à trouver le végétal d’endives, d’oseille, de pommes vertes sur un élixir d’agrumes corses. À ses côtés, la gambas du menu du déjeuner, vernissée d’un miel léger, souveraine à offrir sa croque à ce jardin de basilic, brocolini, jus vert et gnocchi aérien. Plus loin, cette sauce safran accordée de citron kaffir tendue comme un arc qui décocherait des asperges blanches sur la jolie cible de lotte trop heureuse de se laisser percer. Un carré d’agneau de lait complet lâche encore six bijoux de côtelettes hérissées façon sucette et que l’on poncerait bien du bout des doigts si sauce pois chiche et graciles artichauts farcis au ris d’agneau et origan ne nous ramenaient pas à plus de civilité.

À lire aussiFrédéric Beigbeder: «L’angoisse du chef cuistot au moment du poke bowl bio»

À chaque plat, une grande intensité mêlant rondeur, sucrosité, acidité. À chaque plat, une saine générosité qui ne s’interdit pas une allure. À chaque plat, le sentiment d’un voyage avec le talent pour embarcation et la Grèce pour horizon. Éternelle comme l’origan, inédite de s’inventer dans un jardin parisien.

Mais encore...

Le service: comme à chaque fois qu’il est impeccable, on lâche le nom. Ahmad Houmani à la manœuvre.

Le public: sincèrement, on l’a zappé pour cause de table n° 8, magique à vous placer dans l’exact prolongement des arcades du Palais-Royal et vous illusionner d’y prendre table.

Est-ce cher? Env. 150 € à la carte, 295 € pour le menu dégustation et très complice menu déjeuner à 95 €.

Faut-il y aller? Bien sûr. On n’a même pas pris le temps de vous raconter les desserts.

110, galerie de Valois, (1er). Tél.: 01 40 20 00 27. Tlj sf dim et lun. Métro: Palais-Royal. Voiturier. Bientôt la terrasse au jardin.

Au restaurant Les Parisiens, le bonheur de retrouver Thibault Sombardier

CRITIQUE GASTRONOMIQUE - Une carte polie à laisser le choix, et des mets soutenus par des appellations sans affèterie, ouvrant l’appétit bien plutôt que les débats.

Gourmandises sucrées: les 10 coups de cœur des journalistes du Figaroscope

Friands de paris-brest, de tartelettes au chocolat ou au citron… amateurs de baba au rhum et chou à la flouve… Nos journalistes vous font partager leur péché mignon. De quoi s’en lécher les babines!

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Résultats présidentielle 2022 : la carte des départements où Emmanuel Macron a le plus progressé

Youssr YoussefFIG Data

PRÉSIDENTIELLE 2022 - Le président réélu fait ses plus fortes progressions en région parisienne, et dans les départements qui l'ont déjà plébiscité au premier tour.

Pas de meilleur choix que le Champs-de-Mars, avec la tour Eiffel en toile de fond, pour célébrer sa victoire. Emmanuel Macron a en effet de quoi être reconnaissant envers les Parisiens, puisqu'il fait carton plein à Paris, comme dans les autres grandes villes. C'est là que l'on constate également ses plus grandes avancées entre le premier et second tour, sans que cela ne traduise pour autant un vote d'adhésion.

Présidentielle 2022 : plus de 50 points à Paris et en Seine-Saint-Denis entre les deux tours

La Seine-Saint-Denis est le département où en deux semaines, Emmanuel Macron gagne le plus de points : plus de 50 au total. Lors du premier tour, c'était le seul département d'Île-de-France où le leader de la République en marche y faisait un score plus faible qu'à l'échelle nationale. Les voix se concentrant autour de Jean-Luc Mélenchon, qui réunissait près de 50% des votants. Malgré une forte abstention de 39%, en augmentation de presque dix points au second tour, les votes ne se sont pas redirigés vers la candidate du Rassemblement national, loin s'en faut.

Résultats : en Île-de-France seule la Seine-et-Marne fait défaut à Macron

Difficile d'en dire autant de la Seine-et-Marne, où le score entre les deux finalistes est encore plus serré qu'à l'échelle nationale. C'est le seul des huit départements franciliens à ne pas figurer dans le top dix des départements où Emmanuel Macron fait ses plus fortes progressions. Il faut dire que dès le premier tour, la division était marquée, avec une triangulaire autour des 25% pour Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron, et Marine Le Pen, qui faisait ici son plus haut score de la région.

Dans un contexte où le vote reste marqué socio-démographiquement, les différences entre la Seine-Saint-Denis et la Seine-et-Marne peuvent s'expliquer par les différentes populations. Pour le premier : des habitants avec un taux de pauvreté le plus élevé de France métropolitaine, et pour le second : un profil social intermédiaire entre l'Île-de-France et le reste de l'hexagone, marqué par de fortes disparités.

Présidentielle : l'Ouest consolide les résultats du président sortant

La carte de l'évolution du score d'Emmanuel Macron entre les deux tours ressemble fortement à celle des départements où le candidat fait ses meilleurs scores. Cela traduit un électorat assez homogène dans les zones où le président réélu est déjà le plus confortable ou l'expression d'un «front républicain» toujours à l'œuvre.

Dans le Rhône, la Haute-Garonne et la Loire-Atlantique, soit les trois départements hors Île-de-France où l'heureux candidat à sa propre réélection fait les plus grandes avancées, Jean-Luc Mélenchon était le deuxième homme du premier tour - avec une avance confortable sur Marine Le Pen. Cela a constitué une réserve de voix pour Emmanuel Macron, marquant un peu plus la brisure avec le Nord-Est. Le président part d'un plus haut score au premier tour, il est vrai. Mais l'augmentation mécanique des points de l'entre-deux-tours et le «front républicain» ne peuvent éclipser la grande progression de sa rivale, si l'on compare la présidentielle de 2022 à celle de 2017. Marine Le Pen qui a d'ailleurs souhaité, dès le soir de la défaite, capitaliser ses avancées en se lançant dans «bataille des législatives».

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Le Danemark suspend sa vaste campagne de vaccination anti- Covid

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Le philosophe Michel Serres est décédé à l'âge de 88 ans

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«Il paraît que ça intéresse» : Édouard Philippe offre son livre sur son expérience de premier ministre à Jean-Luc Mélenchon

Au Festival du Livre vendredi, l'ancien premier ministre a dédicacé son livre au chef de file des Insoumis, qui a salué en retour «la droite élégante».

Le Figaro

Christel Heydemann impose déjà son style à la direction générale d’Orange

Elsa Bembaron

RÉCIT - Moins d’un mois après sa prise de fonction, les premiers changements se mettent en place.

Pour Christel Heydemann, directrice générale d’Orange, qui a pris ses fonctions le 4 avril, c’est le temps des premières. Mardi matin, première présentation de résultats trimestriels. Un débit de mitraillette et un message. Elle ne découvre pas le groupe: même si cela fait à peine un mois qu’elle occupe son poste, elle a siégé pendant cinq ans au conseil administration.

Ce qui ne l’a pas empêchée de mener tambour battant rencontres et entretiens avec les salariés et membres du comité exécutif. «La bonne nouvelle est que je n’ai pas eu de surprise» constate-t-elle, soulignant «le fort attachement des salariés à l’entreprise, l’engagement et la volonté de construire un projet.»

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Ces rencontres ont été pour beaucoup l’occasion de commencer à cerner le caractère de la nouvelle patronne. Le mot qui revient le plus souvent pour la décrire? «Très». Très organisée, dynamique, rapide, intelligente, énergique, enthousiaste, technique «et surtout ne lui dites pas qu’elle est cash. Elle déteste ce mot, dites directe», recommande son entourage. «Elle dit les choses sans ambages ni périphrase. C’est un changement de style», relève Pierre Jacobs, directeur Orange grand ouest. La rupture avec le ton diplomatique de son prédécesseur Stéphane Richard est nette. Christel Heydemann va droit au but, quitte à prendre le risque de surprendre des interlocuteurs, habitués à un ton plus policé. Elle a gardé de l’industrie lourde dont elle est issue son franc-parler et une certaine gouaille qui la rendent sympathique.

Elle dit les choses sans embages ni périphrase. C’est un changement de style

Fait marquant, plus personne ne lui reproche un manque de légitimité ou de ne pas venir de l’univers des télécoms, comme ce fut le cas au moment de l’annonce de sa nomination. Polytechnicienne, ancienne directrice générale de Schneider Electric Europe, elle a déjà convaincu ses interlocuteurs. Elle a sans contestation réussi son arrivée à la tête de l’opérateur historique. Les premiers contacts avec des salariés sur le terrain se sont déroulés dans une ambiance détendue. «On s’attend à la voir en bottes sur un chantier», s’amuse un observateur. «Elle est accessible, se déplace avec un entourage très restreint», ajoute un autre. «Personne n’arrive à ce type de poste par hasard. Elle fait bien son travail. C’est une patronne», salue Loïc Cariou, représentant SUD, qui redoute pourtant une absence de changement dans la stratégie de l’entreprise.

«Nouvelle page»

Christel Heydemann ne dit pas autre chose, en expliquant s’atteler à «écrire une nouvelle page de l’histoire d’Orange». Pas à tourner la page. Elle a posé des jalons, évoquant à plusieurs reprises la nécessité de remonter les prix, en axant la stratégie sur la valeur, de placer les clients au cœur des préoccupations, ou encore «de positionner Orange en leader de son industrie». Néanmoins, la prudence reste de rigueur pour celle qui succède à Stéphane Richard. Il a présidé à la destinée de l’opérateur pendant douze ans, signant un record de longévité.

De plus, la définition de la stratégie ne dépend pas uniquement de Christel Heydemann. En effet, sa prise de poste est aussi marquée par la dissociation des fonctions de directeur général et de président. Or le successeur de Stéphane Richard à la présidence du conseil d’administration, Jacques Aschenbroich ne prendra ses fonctions qu’après le vote de l’assemblée générale des actionnaires, le 19 mai.

L’association des salariés actionnaires du groupe (AASGO), représentant 10 % du capital, a fait savoir qu’elle voterait en faveur de cette résolution, aux côtés de l’État. Ils représentent déjà 40 % des droits de vote. D’ici là, celui qui est encore président de l’équipementier automobile Valeo multiplie les rencontres pour se familiariser avec Orange. «Christel Heydemann et Jacques Aschenbroich ont des styles très différents. Elle est à l’écoute. Il cherche la confirmation de ses certitudes», tranche un de ses interlocuteurs, convaincu que le futur président devra se livrer à une opération séduction. La nécessité d’une définition précise des rôles de chacun est aussi évoquée.

Sur le papier, la frontière est nette. À Christel Heydemann la direction opérationnelle et à Jacques Aschenbroich la stratégie, «la compétence et la connaissance du fonctionnement d’un conseil d’administration». Charge à chacun de s’en tenir à ses prérogatives. Ce qui implique aussi que le comité de direction d’Orange s’attelle à l’opérationnel et laisse la définition de la stratégie au conseil d’administration. Un véritable défi pour l’entreprise, alors que quasi chaque métier réfléchit à des cessions d’activités, quitte à en oublier les produits et services. «Tout à sa recherche de valeur, Orange en a oublié de chercher la croissance», tranche un observateur.

Directeurs sous pression

Les premières évolutions attendues concernent le comité exécutif du groupe. «Évidemment, il y aura des changements dans les prochains mois ou années», lance Christel Heydemann. Alors qui, des douze directeurs généraux, quittera l’entreprise? Les spéculations vont bon train, avec de fortes attentes de la part des quadras et jeunes quinquagénaires, rêvant d’un renouvellement des générations dans le top management et d’une féminisation. Aliette Mousnier Lompre, directrice générale par intérim d’Orange Business Services (OBS), Michael Trabbia, chargé de l’innovation, Jean-François Fallacher, directeur général Orange Espagne, ou encore Pierre Jacobs, illustrent cette génération. Aucune réponse ne devrait leur être apportée avant la date fatidique du 19 mai. Après, tout est possible.

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D’aucuns parient sur un renouvellement des trois quarts du comex. C’est peu dire que la nervosité est palpable au sein du comité, les uns annonçant leur départ à leur équipe avant de le démentir, les autres jurant fidélité à leur nouvelle patronne. Celle-ci a mandaté le cabinet de recrutement Spencer Stuart pour mener une série d’entretiens avec ses directeurs généraux. «Il leur a notamment été demandé de recommander d’autres membres et de dire lesquels les recommanderaient, relate un proche, avant de s’amuser: ils ont tous plébiscité le nom de Nicolas Guérin.» Le secrétaire général du groupe apparaît comme la figure consensuelle et appréciée de cette assemblée.

Christel Heydemann a déjà demandé au top management d’Orange de travailler main dans la main. Une façon d’appeler à la fin «des querelles de cours de récréation». Elle attend de ses interlocuteurs le même niveau de franchise qu’elle et entend bien faire appliquer à la lettre ses décisions.

Croissance au premier trimestre

Au cours des trois premiers mois de l’année, Orange a enregistré une croissance de son chiffre d’affaires de 2,6 %, à 10,5 milliards d’euros, tirée par les bonnes performances du groupe en Afrique. Les difficultés d’Orange en Espagne continue de peser sur les résultats de l’Europe. Les revenus français du groupe reculent de 0,7 %, à 4,3 milliards d’euros. Le déclin du cuivre (ADSL) et surtout des revenus liés à la vente de prestations aux autres opérateurs n’est pas compensé par les ventes aux particuliers. La gestion de cette transition est un de principaux défis que devra relever Orange France au cours des prochaines années. Côté bonnes nouvelles, pour la première fois, plus de la moitié des abonnés Orange au fixe le sont via la fibre, soit 6,3 millions d’abonnés sur un total de 12,5 millions. Cela s’accompagne d’une hausse des prix, aussi bien dans le mobile que dans le fixe. Les résultats ont été salués par la Bourse, l’action a gagné 1,13 %, à 11,26 euros.

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L'accès à internet a été perturbé dans plusieurs grandes villes françaises après des actes de vandalisme

Des réseaux de fibre optique de SFR ont été «sectionnés». Les connexions revenaient progressivement à la normale en fin de matinée.

Donald Trump ne reviendra pas sur Twitter malgré le rachat par Elon Musk

L'ex-président des États-Unis souhaite rester sur son réseau social, Truth, qu'il avait lancé à la suite de son bannissement de Twitter, Facebook et Youtube.

Le Figaro

Russie : production industrielle en hausse de 3% en mars sur un an

EN COURS : Mis à jour le 27 avril 2022 à 18:20

La production industrielle en Russie a augmenté de 3% en mars sur un an, selon les chiffres publiés mercredi par l'agence statistique Rosstat, une progression en berne par rapport aux mois précédents sur fond de sanctions occidentales imposées à Moscou en raison du conflit en Ukraine. La production industrielle avait bondi de 6,3% en février et de 8,6% en janvier, sur un an.

Au premier trimestre 2022, la production industrielle a augmenté de 5,9% par rapport à la même période de l'année précédente, selon Rosstat. Parmi les principaux secteurs en progression en mars, on trouve les services dans le secteur minier (+15,7%), la production de médicaments et de produits médicaux (+46,8%), la fabrication de conserves de viande (+32,1%). En 2021, cet indicateur a bondi de 5,3% sur un an, après avoir diminué de 2,9% en 2020.

Dans l'ensemble, l'activité économique russe a été relativement épargnée par la pandémie en 2020 (PIB en repli de 3,1%) du fait de la décision de ne pas confiner à nouveau le pays après la première vague de Covid-19.

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Le Canada veut liquider des actifs russes pour aider l'Ukraine, sanctionne 203 «complices»

Le Canada veut devenir le premier pays du G7 à liquider des actifs russes pour financer l'aide à l'Ukraine, et a annoncé mercredi de nouvelles sanctions contre 203 personnes «complices» de la tentative d'annexion du Donbass.

«Nous cherchons à obtenir la capacité non seulement de saisir, mais aussi d'autoriser la confiscation des biens des personnes et des entités sanctionnées et de nous permettre d'indemniser les victimes (ukrainiennes) par la suite», a déclaré mercredi la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly. S'adressant à la presse, le premier ministre Justin Trudeau a pour sa part précisé que le Canada cherchait «des moyens de punir davantage» en saisissant des biens des personnes qui ont été sanctionnées.

Depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février, le Canada a imposé des sanctions à «plus de 1100 personnes et entités» complices du régime de Vladimir Poutine. Plusieurs de ces sanctions ont été prises en coordination avec ses alliés. «Nous sommes le premier pays du G7 à proposer ce nouveau pouvoir parce que nous croyons que cela va fonctionner», a expliqué la ministre aux journalistes, précisant ne pas avoir «d'estimations claires» quant aux sommes qui pourront être récoltées par ce nouveau mécanisme. Mélanie Joly a néanmoins précisé que «les actifs des oligarques russes au Canada sont considérables».

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Radioactivité à Tchernobyl : la Criirad critique les méthodes de l'AIEA

La Commission de recherche et d'information indépendante sur la radioactivité (Criirad) a appelé mercredi à une «expertise approfondie» sur le niveau de radioactivité de la centrale de Tchernobyl, en Ukraine, en critiquant les méthodes de l'AIEA.

Lors d'une visite sur le site de la centrale, le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi a estimé mardi que le niveau de radioactivité était «dans la normale» en précisant que les niveaux avaient «augmenté à certains moments, quand les Russes amenaient dans la zone de l'équipement lourd et quand ils sont partis» après avoir occupé la centrale entre le 24 février et le 31 mars.

«Avant de se prononcer sur la radioactivité dans la zone de Tchernobyl du fait des agissements de troupes russes, il faut une expertise approfondie sur le site», a déclaré à l'AFP Bruno Chareyron, directeur du laboratoire de la Criirad, une association indépendante créée au lendemain de la pire catastrophe nucléaire civile de l'Histoire. «Ce n'est pas rigoureux de la part de l'AIEA», d'affirmer cela «à peine arrivée sur place», a-t-il dit. Selon lui, «il faut d'abord des mesures détaillées dans tous les bâtiments ou les troupes (russes) ont pu pénétrer, en particulier dans les bâtiments abritant des matières radioactives ayant subi des pillages».

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Poutine promet une riposte «rapide» en cas d'intervention extérieure

Le président russe Vladimir Poutine a mis en garde mercredi contre toute intervention extérieure dans le conflit en Ukraine, promettant qu'elle rencontrerait une riposte «rapide et foudroyante».

«Si quelqu'un a l'intention de s'ingérer de l'extérieur dans ce qui se passe (en Ukraine, ndlr) et de créer des menaces inacceptables pour la Russie, ils doivent savoir que notre riposte (...) sera rapide et foudroyante», a déclaré Vladimir Poutine devant le Parlement russe. Selon lui, la Russie n'hésitera pas à utiliser ses armes les plus modernes.

«Nous avons tous ces outils dont personne d'autre ne peut se vanter actuellement. Nous n'allons pas nous vanter: nous allons les utiliser s'il le faut. Et j'aimerais que tout le monde le sache», a souligné le président russe. «Toutes les décisions là-dessus ont été déjà prises», a-t-il ajouté.

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Spotify : la suspension des services en Russie limite la croissance des abonnements payants

La plateforme de streaming musical Spotify a fait part mercredi d'une hausse du nombre de ses abonnés payants moins importante que prévu au premier trimestre, une déception qu'elle impute à la suspension des ses activités en Russie.

De janvier à mars, le nombre d'utilisateurs du service Premium du groupe suédois s'est établi à 182 millions de personnes, un chiffre en hausse de 15% par rapport à l'année précédente, mais inférieur aux estimations du groupe (183 millions). Les analystes avaient eux tablé sur 187 millions d'abonnements payants.

«Bien que cela soit légèrement en-dessous de nos prévisions, si l'on enlève la perte involontaire d'environ 1,5 million d'abonnés liée à notre sortie de Russie, la croissance a été supérieure à nos attentes et tirée vers le haut par nos bonnes performances en Amérique Latine et en Europe», a indiqué Spotify dans un communiqué. L'action de l'entreprise, cotée au Nasdaq, dégringolait de 11% en début de séance à Wall Street.

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Renault en discussion pour vendre sa part dans AvtoVAZ à un institut public russe

Renault est en négociation pour vendre sa participation dans le constructeur automobile russe AvtoVAZ à un institut scientifique russe spécialisé dans l'automobile, a annoncé le ministre russe du Commerce et de l'Industrie, Denis Mantourov.

Selon Denis Mantourov, cité par les agences de presse russes en marge d'un déplacement à Tachkent (Ouzbékistan), la transaction se ferait pour «un rouble symbolique» et concernerait aussi l'usine du groupe français près de Moscou, qui produit des voitures Nissan et Renault. «Ce sera très probablement notre institut central, le NAMI, qui reprendra les parts», a ajouté Denis Mantourov, précisant que Renault disposera d'une «option de cinq ou six ans, une période pendant laquelle ils peuvent décider de racheter» leurs parts.

Renault contrôle 68% d'AvtoVAZ, le premier constructeur russe qui produit notamment les voitures Lada, la marque leader du marché russe. Selon Denis Mantourov, la future direction d'Avtovaz sera nommé par le NAMI, en collaboration avec le conglomérat militaro-industriel russe Rostec, l'autre actionnaire d'AvtoVAZ.

La Russie est le deuxième marché du groupe Renault dans le monde derrière l'Europe, avec près de 500.000 véhicules vendus en 2021, mais la présence du groupe dans le pays est compliquée depuis le lancement d'une opération militaire russe en Ukraine, le 24 février.

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Plus de 70.000 réfugiés ukrainiens bénéficient de l'allocation pour demandeurs d'asile en France

«Nous dépassons ce jour les 70.000 déplacés ukrainiens couverts par l'allocation» pour demandeurs d'asile (Ada) dans l’Hexagone, a annoncé mercredi à l'AFP Didier Leschi, directeur général de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii), organisme sous tutelle du ministère de l'Intérieur.

Il s'agit de l'indicateur le plus fiable pour mesurer le nombre de déplacés ukrainiens installés en France depuis le 24 février. Le ministère de l'Intérieur fournissait jusque-là des estimations fondées sur les contrôles de la police aux frontières (Paf): or ces chiffres incluent les Ukrainiens qui poursuivent leur route vers d'autres pays comme l'Italie ou les personnes arrivées sur le sol français sans avoir été contrôlées.

L'allocation pour demandeurs d'asile attribuée aux réfugiés ukrainiens sous la «protection temporaire» enclenchée par l'Europe, s'élève à 6,80 euros par jour et pour une personne.

La Russie annonce l'expulsion de huit diplomates japonais

La Russie a annoncé mercredi l'expulsion de huit diplomates japonais, en représailles à une décision similaire de Tokyo récemment prise à l'encontre des diplomates russes en raison de l'offensive russe en Ukraine.

Avec le début de cette opération militaire le 24 février, «Tokyo a pris un cap antirusse ouvertement hostile», a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. Il accuse les autorités japonaises d'inciter à «une hystérie antirusse» dans leur pays, dont «l'apothéose a été l'expulsion de huit diplomates russes» début avril.

«Compte tenu du principe de réciprocité, la partie russe a demandé que huit collaborateurs diplomatiques japonais quittent notre pays d'ici au 10 mai», est-il précisé dans le communiqué.

Des victimes de Boutcha tuées par des «obus à fléchettes» ?

Un médecin légiste ukrainien a retrouvé des fléchettes dans le corps de certaines victimes de Boutcha. «Nous avons trouvé plusieurs objets très fins ressemblant à des clous dans le corps d'hommes et de femmes, tout comme d'autres de mes collègues de la région», a-t-il affirmé au Guardian.

Plusieurs experts en armement ont confirmé au média britannique l'hypothèse de l’utilisation de cette munition antipersonnel, tirée depuis un char ou un canon. Largement utilisée pendant la Première Guerre mondiale, elle peut contenir 8 à 10.000 fléchettes de 3 ou 4 cm de longueur. Une fois tiré, l'obus explose et les projectiles se dispersent telle une pluie de poignards, selon un arc conique de 300 mètres de long et environ 90 mètres de large. À l'impact, la fléchette peut perdre de sa rigidité à l'avant et se courber, tandis que l'arrière, composé de quatre ailettes, se détache et provoque une seconde blessure.

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Zelensky convié au sommet du G20

L’invitation a été faite par le président indonésien Joko Widodo mercredi. «Je suis reconnaissant de l'invitation à participer au sommet du G20», a déclaré sur Twitter le président ukrainien au terme d’un échange téléphonique avec son homologue. À l'automne 2022, le sommet du G20 aura lieu en Indonésie.

L'Ukraine affirme avoir frappé les forces russes sur l'île aux Serpents

L'armée ukrainienne a affirmé avoir bombardé les positions russes sur l'île aux Serpents, en mer Noire, devenue symbole de la résistance ukrainienne depuis le début de l'invasion des forces russes le 24 février.

«Nos forces ont effectué des frappes sur les positions de l'ennemi sur l'île aux Serpents», a indiqué mardi soir le commandement Sud de l'armée ukrainienne sur Facebook, affirmant avoir touché un «poste de contrôle» et détruit un système antiaérien. «Les pertes des Russes sont en train d'être clarifiées», a-t-il ajouté.

La Russie n'a pas confirmé que des tirs avaient touché l'île, dont elle a pris le contrôle peu après le début de son invasion de l'Ukraine le 24 février.

Cette petite île en mer Noire est devenue un symbole en Ukraine depuis un échange radio, devenu viral sur les réseaux sociaux, dans lequel, au premier jour du conflit, les garde-frontières ukrainiens avaient lancé «Va te faire foutre, navire militaire russe !» au croiseur russe, le Moskva, qui leur intimait de se rendre. Peu après cet échange, le navire avait bombardé l'île et les militaires ukrainiens avaient été faits prisonniers. Ils ont ensuite été libérés à la faveur d'un échange de prisonniers, selon Kiev.

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L'Allemagne prévoit moins de croissance et une inflation plus forte que prévue pour 2022

Le gouvernement allemand, selon de nouvelles prévisions dévoilées mercredi, s'attend à une croissance plus faible et à une inflation presque deux fois plus forte que prévue pour 2022, en raison de la guerre en Ukraine.

Le produit intérieur brut (PIB) devrait connaître une hausse de 2,2% cette année, contre 3,6% prévu en janvier, et l'inflation se hisser à 6,1%, contre 3,3% attendu précédemment, a indiqué le ministre de l'Economie Robert Habeck, lors d'une conférence de presse.

«Les risques pesant sur la conjoncture s'aggravent. Après deux années de pandémie, la guerre de la Russie (contre l'Ukraine) ajoute un poids supplémentaire», a-t-il commenté.

L'Allemagne «paie le prix» pour son soutien à l'Ukraine. «Nous devons être prêts à payer ce prix», a-t-il ajouté.

Pas encore d’accord sur la participation de l'ONU dans l'évacuation de l’usine Azovstal

«Aucun accord concret n'a été conclu» sur l'implication de l'ONU ou du CICR dans l'évacuation des civils d'Azovstal lors de la rencontre mardi entre le président russe Vladimir Poutine et le secrétaire général de l'ONU António Guterres, a déclaré le secrétaire de presse présidentiel russe Dmitri Peskov.

La veille, l’ONU avait affirmé que le président russe Vladimir Poutine avait donné son accord «de principe» sur le sujet. «Ce sujet a effectivement été évoqué par M. Guterres, et il sera développé davantage», a simplement précisé mardi Dmitri Peskov, relayé par les agences de presse russes.

L'immense usine Azovstal est le dernier réduit contrôlé par les forces de Kiev à Marioupol, grande ville portuaire ravagée par les bombardements après plusieurs semaines de siège. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé qu'environ un millier de civils et des centaines de blessés y étaient toujours retranchés, dans des conditions catastrophiques.

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Payer en roubles le gaz russe «contrevient aux sanctions» de l'UE, avertit von der Leyen

Les entreprises européennes acceptant de payer le gaz russe en roubles, comme l'exige Moscou, violent les sanctions de l'UE et s'exposent à un risque juridique «élevé», a averti la présidente de la Commission Ursula von der Leyen.

«Environ 97% des contrats (entre des groupes de l'UE et les fournisseurs de gaz russe) prévoient des paiement en euros ou dollars (...) Les entreprises avec de tels contrats ne doivent pas céder à l'exigence de la Russie, ce serait contrevenir aux sanctions» imposées par les Vingt-Sept, a-t-elle ajouté.

Suspension du gaz russe : la Bulgarie et la Pologne désormais approvisionnées par leurs voisins de l'UE

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a affirmé mercredi que la Bulgarie et la Pologne sont désormais approvisionnées en gaz «par leurs voisins de l'Union européenne», après la suspension par Gazprom des livraisons russes.

«Nous ferons en sorte que la décision de Gazprom ait le moins d'effet possible sur les consommateurs européens», a assuré la cheffe de l'exécutif européen dans une brève allocution à la presse à Bruxelles. «La mesure prise par la Russie affecte la Russie elle-même. Le Kremlin fait mal à l'économie russe car ils se privent eux-mêmes de revenus importants», a-t-elle estimé.

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La suspension des livraisons de gaz russe est une réponse à «des actes inamicaux» contre la Russie

Le Kremlin a affirmé mercredi que la suspension des livraisons de gaz russe à la Bulgarie et à la Pologne, pour n'avoir pas payé en roubles comme exigé, est la conséquence d'actes hostiles inédits contre la Russie.

«Les conditions qui ont été fixées font partie d'une nouvelle méthode de paiement élaborée après des actes inamicaux sans précédent dans le domaine économique et financier» après l'offensive russe en Ukraine, a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Il a assuré que la Russie avait dû élaborer un nouveau mode de paiement après le «vol» d'une «partie significative» des réserves russes, une référence au gel des réserves de devises étrangères russes détenues à l'étranger.

«Il ne s'agit pas de chantage», a poursuivi Dmitri Peskov, en réponse à des accusations en ce sens de la cheffe de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

Bruxelles propose de suspendre tous les droits de douane de l'UE pour les produits ukrainiens

La Commission européenne a proposé mercredi de suspendre pendant un an tous les droits de douane sur les produits ukrainiens importés dans l'UE afin de soutenir l'économie du pays attaqué par la Russie.

Cette proposition, qui doit encore être approuvée par le Parlement européen et les 27 pays membres, est «un geste sans précédent de soutien à un pays en guerre», a déclaré l'exécutif européen dans un communiqué. Le Royaume-Uni avait déjà annoncé lundi la suppression de ses droits de douane sur les produits importés d'Ukraine.

La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a expliqué avoir initié cette mesure après des discussions avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. «Nous sommes tous deux d'accord sur l'importance cruciale d'une suspension des droits de douane pour soutenir l'économie de l'Ukraine», a-t-elle déclaré, citée dans le communiqué. Le commerce bilatéral entre l'UE et l'Ukraine a représenté 52 milliards d'euros d'échange l'an dernier, selon l'exécutif européen, un chiffre qui a doublé depuis 2016.

La Norvège alloue 44 millions de dollars pour acheter des armes à l’Ukraine

«La Norvège va allouer 44 millions de dollars pour acheter des armes pour l'Ukraine. Le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Store a déclaré le 27 avril que la décision faisait partie d'une initiative menée par les Britanniques pour acheter des armes à l'Ukraine», a annoncé le média ukrainien, The Kyiv Independent sur Twitter.

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La Russie interdit d'entrée 287 parlementaires britanniques

La Russie a interdit mercredi à 287 membres de la Chambre basse du Parlement britannique d'entrer dans le pays, en représailles à une mesure similaire de Londres contre des députés russes ayant soutenu l'offensive en Ukraine.

«Les personnalités visées, dont l'entrée en Russie a été interdite, ont participé le plus activement à l'instauration de sanctions anti-russes par Londres», a indiqué la diplomatie russe dans un communiqué accompagné de la liste des parlementaires concernés, 287 sur les 650 membres de la Chambre.

La liste compte notamment le président de la Chambre, Lindsay Hoyle, ainsi que le ministre pour le Brexit Jacob Rees-Mogg et le Secrétaire d'Etat à l'environnement George Eustice. On y trouve aussi Diane Abbott, une proche de l'ancien chef des travaillistes Jeremy Corbyn.

La Russie se retire de l'Organisation mondiale du tourisme

La Russie a décidé mercredi de se retirer de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT), prenant les devants alors que son exclusion devait être soumise au vote des États membres, a annoncé sur Twitter cette agence de l'ONU basée à Madrid.

«La Russie a annoncé son intention de se retirer de l'OMT» lors de son Assemblée générale à Madrid, a écrit l'agence onusienne. Sa suspension est «effective immédiatement», ajoute l'OMT qui avait annoncé début mars vouloir suspendre la Russie de ses instances en raison de l'invasion de l'Ukraine.

La Turquie mise toujours sur le système de défense anti-missile russe

La Turquie compte poursuivre l'acquisition du système de défense anti-missile russe S-400, malgré son appartenance à l'Otan et en dépit de la guerre menée par Moscou en Ukraine, selon un haut responsable. C'est ce qu'a indiqué mardi soir à la télévision nationale Ismail Demir, le président de l'agence gouvernementale chargée des industries de défense turques (SSB), précisant qu'Ankara doit encore recevoir deux des batteries commandées.

«Nous continuons de mettre en oeuvre la décision initiale», a déclaré Ismail Demir à la télévision TRT. «Ça a toujours été un projet unique. Nous ne cherchons pas à en susciter d'autres», a-t-il insisté tout en faisant valoir les efforts d'Ankara pour garder le lien avec Moscou. Depuis le début du conflit, la Turquie a regagné les faveurs de Washington en tentant de promouvoir une médiation entre les deux belligérants, tout en autorisant la livraison de drones militaires à l'Ukraine par un groupe privé - mais dirigé par un gendre du président Recep Tayyip Erdogan.

Le SSB et son responsable Ismail Demir avaient été sanctionnés dans les derniers jours de l'administration Trump pour l'achat fin 2017 du système de défense anti-missile sol-air S-400.

Suspension des livraisons de gaz russe: la Bulgarie dénonce un «chantage»

Le Premier ministre bulgare a dénoncé mercredi un «chantage inacceptable» après la suspension par le groupe russe Gazprom de toutes ses livraisons de gaz vers ce pays des Balkans ainsi que vers la Pologne.

Cette interruption, décidée au motif du non paiement en roubles comme exigé par la Russie en riposte aux sanctions occidentales, «constitue une grave violation du contrat», a déclaré Kiril Petkov devant la presse. «Nous ne céderons pas à un tel racket».

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La famille Pasternak dans l’éternelle tourmente russe

À côté des Ukrainiens victimes du conflit, des Russes occidentalisés ou opposés à la guerre sont eux aussi, par milliers, poussés à l’exil. Assia Pasternak et son mari, descendants du grand écrivain russe, se confient.

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Varsovie interpelle deux personnes accusées d'espionnage pour le compte de la Russie

Un ressortissant russe et un Biélorusse ont été interpellés en Pologne pour espionnage pour le compte de la Russie, ont annoncé mercredi les services spéciaux. Sur la base des documents rassemblés par les services de renseignement militaires polonais SKW, «les suspects ont été interpellés par la police militaire», a indiqué le porte-parole des services spéciaux polonais Stanislaw Zaryn, dans un communiqué.

«Tous deux ont été inculpés» et «placés en détention provisoire pour trois mois», a-t-il précisé. Les documents réunis indiquent que «le Russe et le Bélarusse, agissant au nom des services de renseignement russes et contre la Pologne, ont mené des activités de reconnaissance du fonctionnement des forces armées polonaises, y compris du déploiement de l'armée dans la zone frontalière polono-bélarusse», a-t-il encore indiqué.

«Nous sommes convaincus que nous gagnerons», affirme l'ambassadeur d'Ukraine en France

«Nous sommes convaincus que nous gagnerons», a déclaré mercredi l'ambassadeur d'Ukraine en France, Vadym Omelchenko, dans un entretien au quotidien Nice-Matin, estimant que les Ukrainiens ont «déjà gagné la première phase». «Les Russes avaient envahi l'Ukraine via huit axes, il n'en reste que deux. Ailleurs, ils ont été expulsés du territoire ukrainien», a affirmé Vadym Omelchenko.

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«La deuxième phase, une invasion massive à l'Est et dans le Donbass, dure depuis huit jours. Sans succès», a ajouté le diplomate, selon qui les futures initiatives du président russe Vladimir Poutine «vont dépendre de la détermination de l'Ouest et de la communauté occidentale». Interrogé sur la menace nucléaire que fait peser Moscou, Vadym Omelchenko «ne pense pas qu'il s'agisse seulement de bluff» ajoutant que «comme les Russes se rendent compte qu'ils sont en train de perdre, ils ont recours à des menaces».

Moldavie: tirs près d'un dépôt de munitions russes en Transnistrie

Les autorités de la république séparatiste prorusse de Transnistrie, en Moldavie, ont annoncé mercredi qu'un village frontalier de l'Ukraine hébergeant un important dépôt de munitions de l'armée russe avait été la cible de tirs après avoir été survolé par des drones.

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«La nuit dernière, plusieurs drones ont été repérés au dessus du village de Kolbasna», a indiqué le «ministère de l'Intérieur» de Transnistrie dans un communiqué, ajoutant que mercredi matin, «des coups de feu ont été tirés en direction de Kolbasna depuis l'Ukraine» sans faire de victimes.

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La guerre en Ukraine pourrait-elle se propager à la Moldavie voisine ?

La guerre en Ukraine va-t-elle se propager à la Moldavie voisine ? Plusieurs explosions en Transnistrie, une République prorusse séparatiste à la frontière entre les deux États inquiètent les autorités qui ont convoqué le «conseil de sécurité nationale». À la chute de l'URSS, un conflit meurtrier a séparé de facto cette longue bande frontalière de la Moldavie. Conséquence : ses 500.000 habitants vivent sous occupation de 1500 soldats russes et sous perfusion économique.

» LIRE NOTRE DÉCRYPTAGE - Guerre en Ukraine, explosions en Transnistrie : pourquoi la Moldavie s'inquiète

«La Russie veut déstabiliser la région de Transnistrie, ce qui suggère que la Moldavie devrait s'attendre à recevoir des invités», a déclaré sur Twitter le conseiller de la présidence ukrainienne, Mikhaïlo Podoliak.

Suspension du gaz russe: l'UE dit s'être «préparée» et prévoit «une réponse coordonnée»

L'UE s'était «préparée» à une interruption du gaz russe et prépare «une réponse coordonnée», a déclaré mercredi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, après la suspension par Gazprom des livraisons à la Bulgarie et la Pologne.

«L'annonce de Gazprom est une nouvelle tentative de la Russie de nous faire du chantage au gaz. Nous sommes préparés à ce scénario. Nous élaborons notre réponse européenne coordonnée. Les Européens peuvent être sûrs que nous sommes unis et solidaires avec les États membres touchés», a-t-elle réagi sur Twitter.

Le groupe russe Gazprom a annoncé mercredi avoir suspendu toutes ses livraisons de gaz vers la Bulgarie et la Pologne, assurant que ces deux pays membres de l'Otan et de l'Union européenne n'avaient pas effectué de paiement en roubles.

Marchés: l'euro et le gaz chamboulés par la Russie, les Bourses mitigées

Les mauvaises nouvelles arrivent tous azimuts pour les marchés mondiaux, qui peinent à se raccrocher aux résultats d'entreprises pour progresser et restent mitigés mercredi, tandis que l'euro est au plus bas depuis cinq ans.

Les places boursières européennes oscillent proches de l'équilibre depuis l'ouverture et n'arrivent pas à accrocher de tendance. Vers 08H00 GMT, Paris s'adjugeait 0,18%, Londres 0,26%, Francfort était stable et Milan perdait 0,28%, face à la situation géopolitique.

L'annonce du groupe russe Gazprom de suspendre toutes ses livraisons de gaz vers la Bulgarie et la Pologne, assurant que ces deux pays membres de l'Union européenne n'avaient pas effectué de paiement en roubles, poussait l'euro à un plus bas depuis avril 2017 (-0,22% à 1,0613 dollar).

Taïwan «tirera les leçons» du conflit en Ukraine pour son exercice militaire annuel

L'armée taïwanaise a déclaré mercredi qu'elle observait de près la guerre en Ukraine, et tirait des leçons de l'invasion russe en vue de son exercice militaire annuel qui se déroulera en juillet, durant lequel l'île simule sa défense contre une potentielle attaque chinoise. «Le ministère de la Défense suit de près, étudie et analyse la guerre entre la Russie et l'Ukraine ainsi que les mouvements de l'armée communiste», a dit aux journalistes le général de division Lin Wen-huang, faisant référence à l'armée de la Chine continentale.

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«Nous tirerons les leçons de la guerre russo-ukrainienne pour continuer à améliorer nos capacités en matière de guerre asymétrique, de guerre cognitive, de guerre électronique et de force de réserve», a-t-il ajouté, lors de l'annonce de la tenue en juillet des traditionnels exercices militaires «Han Kuang» («Gloire de Han»).

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Moscou dit avoir détruit lors d'une frappe une «grande quantité» d'armes livrées par l'Occident

L'armée russe a affirmé mercredi avoir détruit une «grande quantité» d'armes livrées à Kiev par les Etats-Unis et des pays européens, lors d'une frappe de missiles dans le sud-est de l'Ukraine.

«Des hangars avec une grande quantité d'armes et de munitions étrangères, livrées aux forces ukrainiennes par les Etats-Unis et des pays européens, ont été détruits avec des missiles de haute précision Kalibr tirés depuis la mer sur l'usine d'aluminium de Zaporojjia», dans le sud-est de l'Ukraine, a indiqué le ministère russe de la Défense.

Le couple franco-allemand face au défi de Kiev

Selon la tradition, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a été le premier à féliciter Emmanuel Macron pour sa réélection, et le président français lui réservera la première visite à l’étranger de son second quinquennat. Jusqu’ici, tout est normal. Le moteur franco-allemand, malgré ses ratés, ses incompréhensions et ses différences de régime, est indispensable pour faire avancer l’Europe. Mais cette relation de vieux couple, comme sa place dans la famille européenne, ont été percutées par la guerre en Ukraine, devenue un marqueur pour de nombreux pays. Et personne ne connaît encore l’étendue des dégâts.

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Pourquoi la Russie évoque-t-elle le spectre d'une Troisième Guerre mondiale ?

Dans une interview diffusée à la télévision d'État lundi 25 avril au soir, Sergueï Lavrov a affirmé que son pays s'efforçait de réduire le risque de guerre nucléaire, rappelant toutefois que le danger était «réel et sérieux». Au cours de son entretien télévisé, le ministre russe des Affaires étrangères a également mis en garde contre le danger d'une Troisième guerre mondiale : «Le danger est grave, il est réel, on ne peut pas le sous-estimer». En parallèle, des explosions se sont produites lundi 25 et mardi 26 en Transnistrie. L'Ukraine accuse Moscou de chercher à déstabiliser la région séparatiste moldave prorusse, et la présidente de la Moldavie a réuni mardi son conseil de sécurité national, craignant un débordement du conflit en Ukraine.

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Le groupe russe Gazprom suspend ses livraisons de gaz à la Pologne et la Bulgarie

Le groupe russe Gazprom a annoncé mercredi avoir suspendu toutes ses livraisons de gaz vers la Bulgarie et la Pologne, ces deux pays membres de l'Union européenne n'ayant pas effectué de paiement en roubles.

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Dans un communiqué, Gazprom a indiqué avoir notifié la société bulgare Bulgargaz et la société polonaise PGNiG de la «suspension des livraisons de gaz à partir du 27 avril et jusqu'à ce que le paiement soit effectué» en roubles. Le président russe Vladimir Poutine a déclaré le mois dernier que la Russie n'accepterait le paiement des livraisons de gaz que dans sa monnaie nationale. Le gazier polonais PGNiG confirme l'arrêt des livraisons du gaz russe par Gazprom.

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L'Ukraine annonce la prise de plusieurs localités par les forces russes dans l'Est

L'armée ukrainienne a reconnu mercredi une avancée des forces russes dans l’est du pays, avec la prise de plusieurs petites localités dans la région de Kharkiv et dans le Donbass.

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Les forces russes progressent depuis Izioum, déjà sous leur contrôle, en direction de Lyman et près de Severodonetsk, l'une des grandes villes d'importance de la région : elles ont pris les localités de Velyka Komychouvakha et Zavody, dans la région de Kharkiv, et celles de Zaritchné et Novotochkivské, dans la région de Donetsk, a indiqué le ministère de la Défense ukrainien dans son rapport matinal.

La guerre en Ukraine pourrait s’étendre à la Moldavie, prévient Pierre Servent

«On peut craindre que la guerre s'étende en Moldavie, car Poutine est toujours dans une optique de prédation totale. Mais si l'Occident envoie de plus en plus d'armes, c'est pour que Poutine ne puisse pas faire cela», analyse Pierre Servent sur France Inter, après les récentes explosions en Transnistrie, une bande prorusse séparatiste en Moldavie à la frontière ukrainienne.

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Les déclarations de Poutine sur le nucléaire sont «un aveu de faiblesse», estime Pierre Servent

Invité de Léa Salamé sur France Inter, le spécialiste des questions de défense et de stratégie Pierrer Servent a estimé que «le fait qu'assez régulièrement, après des coups durs, Poutine sorte une déclaration sur le nucléaire ou un essai balistique terrible, je pense que c'est plutôt un aveu de faiblesse de la part de la structure du Kremlin».

Obusiers, blindés, drones, munitions «non standard»… En Ukraine, de nouvelles armes pour de nouveaux combats

Les obusiers arrivent sur le front. Les dix-huit premiers «howitzer» promis par les États-Unis le 14 avril dernier ont bien été «acheminés», a assuré lundi le Pentagone. À la veille de la réunion des soutiens de l’Ukraine convoquée à Ramstein, en Allemagne, les États-Unis tenaient à démontrer qu’ils gardent le rythme. Soixante-douze autres de ces canons d’artillerie devraient suivre dans les prochaines semaines. Sept d’entre eux sont d’ailleurs sur le point d’être envoyés tandis que «dans un pays limitrophe» les soldats ukrainiens sont formés au maniement de ces équipements. Face à la Russie qui amasse ses troupes dans le Donbass, l’Ukraine se prépare avec de nouvelles armes à une nouvelle phase de la guerre.

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Après les affrontements en zone urbaine, autour de Kiev notamment, Ukrainiens et Russes vont s’affronter en espace ouvert sur une longue ligne de front. Les blindés russes vont manœuvrer pour percer les défenses, l’aviation et l’artillerie vont pilonner. Pour résister -et mener des contre-offensives- les forces ukrainiennes devront être capables de se protéger des tirs à longue distance et de frapper elles aussi dans la profondeur les positions ennemies. Les missiles antichars Javelin, qui ont fait le succès des Ukrainiens, ne suffiront plus même si le combat d’embuscade va se poursuivre dans les vallons du Donbass.

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Les Russes se préparent à attaquer Zaporijjia, une grande ville du sud de l’Ukraine

Zaporijjia, grand centre industriel sur le Dniepr, a été ces dernières semaines le point d'accueil des civils ukrainiens fuyant Marioupol assiégée et d'autres villes bombardées du Donbass. Mais la ville se prépare maintenant à une attaque des Russes en provenance de la côte, selon Kiev. Par ailleurs, la ville se situe à proximité de la plus grande centrale nucléaire d'Europe.

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«L'Ukraine conserve le contrôle de la majorité de son espace aérien», juge le renseignement britannique

«L'Ukraine conserve le contrôle de la majorité de son espace aérien. La Russie n'a pas réussi à détruire efficacement l'armée de l'air ukrainienne ni à supprimer les défenses aériennes ukrainiennes. L'Ukraine continue de mettre en danger les actifs aériens russes», estime le renseignement britannique dans son brief quotidien via le twitter du ministère de la défense. «L'activité aérienne russe se concentre principalement sur le sud et l'est de l'Ukraine, apportant un soutien aux forces terrestres russes. La Russie a un accès aérien très limité au nord et à l'ouest de l'Ukraine, limitant les actions offensives à des frappes en profondeur avec des armes à distance».

«La Russie continue de cibler les ressources militaires et les infrastructures logistiques ukrainiennes dans tout le pays. La majorité des frappes aériennes russes à Marioupol sont probablement menées à l'aide de bombes à chute libre non guidées. Ces armes réduisent la capacité de la Russie à discriminer efficacement lors des frappes, augmentant le risque de pertes civiles», peut-on également lire.

Des oligarques russes meurent mystérieusement

Suicide ou mise en scène ? Le 20 avril, le corps de Sergey Protosenya, l’ancien directeur général de Novatek, un important producteur russe de gaz naturel, a été retrouvé dans des circonstances étranges : pendu dans le jardin d’une villa de Lloret de Mar, en Espagne. Un peu plus loin, les corps poignardés de sa femme et de sa fille de 18 ans reposaient dans un lit, près d’une hache et d’un couteau. Selon la télévision espagnole Telecinco, le fils, qui résidait en France, a appelé la police après avoir tenté de joindre en vain sa mère par téléphone.

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Les enquêteurs espagnols plancheraient sur la thèse d’un double meurtre perpétré par l’oligarque russe, suivi de son suicide. Mais l’ancien employeur de Sergey Protensya ne l’entend pas de cette oreille. «Sergey Protosenya s'est imposé comme une personne exceptionnelle et un merveilleux père de famille, un professionnel fort qui a apporté une contribution considérable à la formation et au développement de la société, a déclaré l’entreprise dans un communiquéMalheureusement, des spéculations ont émergé dans les médias à ce sujet, mais nous sommes convaincus que ces spéculations n'ont aucun rapport avec la réalité.»

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Tchernobyl : niveau de radioactivité «dans la normale»

Le niveau de radioactivité à Tchernobyl se situe «dans la normale», a estimé le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) qui était sur place mardi, 36 ans après l'explosion survenue dans la centrale nucléaire.

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Située à 150 kilomètres de Kiev, la centrale était tombée aux mains des Russes au premier jour de leur invasion, avant d'être victime d'une coupure d'électricité et des réseaux de communications. «Le niveau de radioactivité est, je dirais, anormal», a déclaré Rafael Grossi à des journalistes sur le site, qui avait été occupé par l'armée russe entre le 24 février et fin mars. «Nous suivons tout cela de façon quotidienne», a-t-il ajouté.

Un dépôt de munition en flammes dans la ville russe de Belgorod

Un dépôt d'armes situé dans un village russe près de la frontière avec l'Ukraine était en feu mercredi, a annoncé le gouverneur local. «Selon des informations préliminaires, un dépôt de munitions est en feu près du village de Staraïa Nelidovka» à une vingtaine de kilomètres de la frontière ukrainienne, a indiqué sur Telegram le gouverneur de la région russe de Belgorod, Viatcheslav Gladkov. Selon le gouverneur, l'incendie a été maîtrisé et il n'y a aucune victime parmi les civils ni dommage pour les bâtiments résidentiels.

La Russie a accusé à plusieurs reprises les forces ukrainiennes d'avoir effectué des frappes sur le sol russe.

Poutine a «l'espace politique» pour se retirer d'Ukraine, estime Boris Johnson

Le président russe Vladimir Poutine dispose de «l'espace politique» nécessaire pour mettre fin à son invasion de l'Ukraine, en partie grâce à la censure instaurée en Russie, a déclaré mardi le premier ministre britannique Boris Johnson. «Compte tenu du soutien massif de la Russie à ce qu'il fait, de l'apparente indifférence des médias russes à l'égard de ce qui se passe réellement en Ukraine, le paradoxe est que Poutine dispose de beaucoup d'espace politique pour faire marche arrière et se retirer», a déclaré Boris Johnson sur TalkTV.

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La Russie affirme que son invasion de l'Ukraine est une «opération militaire spéciale» et a menacé de prison toute personne donnant une version différente des événements. En conséquence, Vladimir Poutine pourrait dire au peuple russe que l'opération lancée en Ukraine a été «une réussite», et qu'elle est «techniquement un succès», a déclaré Boris Johnson. La Russie a mis en garde à plusieurs reprises contre la possibilité d'une escalade des combats en Ukraine vers un conflit nucléaire, l'Occident envoyant à Kiev des armes de plus en plus puissantes.

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5,3 millions de réfugiés, l'ONU en attend 3 millions de plus

Près de 5,3 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis l'invasion par les troupes russes il y a deux mois, et l'ONU s'attend à ce qu'il y en ait 3 millions de plus d'ici la fin de l'année. Selon le HCR, au 25 avril, 5.264.767 Ukrainiens avaient quitté leur pays depuis le début de l'invasion russe le 24 février, soit 32.753 de plus que le chiffre de la veille.

Si le flux s'est très nettement ralenti depuis le mois de mars, l'ONU estime néanmoins dans ses nouvelles projections que 3 millions de réfugiés supplémentaires pourraient venir s'ajouter à la cohorte de ceux qui ont déjà fui combats et bombardements incessants, d'ici à la fin de cette année. Ce nouveau nombre de 8,3 millions de réfugiés est «un chiffre de planification», fondé sur un examen des mouvements de population et des divers scénarios possibles en Ukraine, a déclaré une porte-parole du HCR, Shabia Mantoo, lors d'un point de presse à Genève.

Le premier ministre bulgare attendu à Kiev en pleine querelle sur les livraisons d'armes

Le premier ministre bulgare Kiril Petkov et ses alliés dans la coalition gouvernementale, à l'exception des socialistes prorusses, partiront mercredi pour l'Ukraine, a annoncé mardi le gouvernement, sur fond de querelle politique sur l'aide militaire fournie à Kiev. Des représentants de trois des quatre partis au pouvoir partiront d'abord pour la Pologne, avant de se rendre à Kiev dans la nuit de mercredi à jeudi. «Nous allons rencontrer (le président ukrainien Volodymyr) Zelensky», a déclaré sans donner plus de détails l'un des membres de la délégation, Stanislav Balabanov, aux journalistes.

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La Bulgarie, membre de l'UE et de l'Otan mais traditionnellement proche de Moscou, est un des rares pays européens à avoir refusé, officiellement, de livrer des armes à l'Ukraine. Ses exportations dans ce domaine vers d'autres nations de l'UE ont toutefois quasiment triplé au cours des deux derniers mois, suggérant une possible livraison via d'autres États. La Bulgarie fabrique des munitions, des missiles, des armes légères et possède des MiG-29 de conception soviétique, des avions que réclame Kiev car les militaires ukrainiens savent déjà les piloter.

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La Bulgarie et la Pologne privées de gaz russe

La Russie va interrompre mercredi ses livraisons de gaz à la Pologne et la Bulgarie au moment où des explosions dans la région séparatiste moldave prorusse de Transnistrie font craindre une extension de la guerre au-delà des frontières de l'Ukraine. Mardi soir, les autorités polonaise et bulgare ont annoncé avoir été averties par le groupe gazier russe Gazprom de son intention d'interrompre dès le lendemain ses livraisons de gaz à ces deux pays, malgré les contrats les liant.

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Ces deux membres de l'Otan et de l'Union européenne (UE) se disent toutefois préparés à obtenir le gaz manquant par d'autres sources. Cette annonce intervient alors que de nombreuses chancelleries s'inquiètent du risque d'extension du conflit actuel hors d'Ukraine, après une série d'explosions, attribuées par Kiev à Moscou, dans la région moldave séparatiste de Transnistrie.

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Russie : production industrielle en hausse de 3% en mars sur un an

La production industrielle en Russie a augmenté de 3% en mars sur un an, selon les chiffres publiés mercredi par l'agence statistique Rosstat, une progression en berne par rapport aux mois précédents sur fond de sanctions occidentales imposées à Moscou en raison du conflit en Ukraine. La production industrielle avait bondi de 6,3% en février et de 8,6% en janvier, sur un an.

Au premier trimestre 2022, la production industrielle a augmenté de 5,9% par rapport à la même période de l'année précédente, selon Rosstat. Parmi les principaux secteurs en progression en mars, on trouve les services dans le secteur minier (+15,7%), la production de médicaments et de produits médicaux (+46,8%), la fabrication de conserves de viande (+32,1%). En 2021, cet indicateur a bondi de 5,3% sur un an, après avoir diminué de 2,9% en 2020.

Dans l'ensemble, l'activité économique russe a été relativement épargnée par la pandémie en 2020 (PIB en repli de 3,1%) du fait de la décision de ne pas confiner à nouveau le pays après la première vague de Covid-19.

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Le Canada veut liquider des actifs russes pour aider l'Ukraine, sanctionne 203 «complices»

Le Canada veut devenir le premier pays du G7 à liquider des actifs russes pour financer l'aide à l'Ukraine, et a annoncé mercredi de nouvelles sanctions contre 203 personnes «complices» de la tentative d'annexion du Donbass.

«Nous cherchons à obtenir la capacité non seulement de saisir, mais aussi d'autoriser la confiscation des biens des personnes et des entités sanctionnées et de nous permettre d'indemniser les victimes (ukrainiennes) par la suite», a déclaré mercredi la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly. S'adressant à la presse, le premier ministre Justin Trudeau a pour sa part précisé que le Canada cherchait «des moyens de punir davantage» en saisissant des biens des personnes qui ont été sanctionnées.

Depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février, le Canada a imposé des sanctions à «plus de 1100 personnes et entités» complices du régime de Vladimir Poutine. Plusieurs de ces sanctions ont été prises en coordination avec ses alliés. «Nous sommes le premier pays du G7 à proposer ce nouveau pouvoir parce que nous croyons que cela va fonctionner», a expliqué la ministre aux journalistes, précisant ne pas avoir «d'estimations claires» quant aux sommes qui pourront être récoltées par ce nouveau mécanisme. Mélanie Joly a néanmoins précisé que «les actifs des oligarques russes au Canada sont considérables».

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Radioactivité à Tchernobyl : la Criirad critique les méthodes de l'AIEA

La Commission de recherche et d'information indépendante sur la radioactivité (Criirad) a appelé mercredi à une «expertise approfondie» sur le niveau de radioactivité de la centrale de Tchernobyl, en Ukraine, en critiquant les méthodes de l'AIEA.

Lors d'une visite sur le site de la centrale, le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi a estimé mardi que le niveau de radioactivité était «dans la normale» en précisant que les niveaux avaient «augmenté à certains moments, quand les Russes amenaient dans la zone de l'équipement lourd et quand ils sont partis» après avoir occupé la centrale entre le 24 février et le 31 mars.

«Avant de se prononcer sur la radioactivité dans la zone de Tchernobyl du fait des agissements de troupes russes, il faut une expertise approfondie sur le site», a déclaré à l'AFP Bruno Chareyron, directeur du laboratoire de la Criirad, une association indépendante créée au lendemain de la pire catastrophe nucléaire civile de l'Histoire. «Ce n'est pas rigoureux de la part de l'AIEA», d'affirmer cela «à peine arrivée sur place», a-t-il dit. Selon lui, «il faut d'abord des mesures détaillées dans tous les bâtiments ou les troupes (russes) ont pu pénétrer, en particulier dans les bâtiments abritant des matières radioactives ayant subi des pillages».

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Poutine promet une riposte «rapide» en cas d'intervention extérieure

Le président russe Vladimir Poutine a mis en garde mercredi contre toute intervention extérieure dans le conflit en Ukraine, promettant qu'elle rencontrerait une riposte «rapide et foudroyante».

«Si quelqu'un a l'intention de s'ingérer de l'extérieur dans ce qui se passe (en Ukraine, ndlr) et de créer des menaces inacceptables pour la Russie, ils doivent savoir que notre riposte (...) sera rapide et foudroyante», a déclaré Vladimir Poutine devant le Parlement russe. Selon lui, la Russie n'hésitera pas à utiliser ses armes les plus modernes.

«Nous avons tous ces outils dont personne d'autre ne peut se vanter actuellement. Nous n'allons pas nous vanter: nous allons les utiliser s'il le faut. Et j'aimerais que tout le monde le sache», a souligné le président russe. «Toutes les décisions là-dessus ont été déjà prises», a-t-il ajouté.

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Spotify : la suspension des services en Russie limite la croissance des abonnements payants

La plateforme de streaming musical Spotify a fait part mercredi d'une hausse du nombre de ses abonnés payants moins importante que prévu au premier trimestre, une déception qu'elle impute à la suspension des ses activités en Russie.

De janvier à mars, le nombre d'utilisateurs du service Premium du groupe suédois s'est établi à 182 millions de personnes, un chiffre en hausse de 15% par rapport à l'année précédente, mais inférieur aux estimations du groupe (183 millions). Les analystes avaient eux tablé sur 187 millions d'abonnements payants.

«Bien que cela soit légèrement en-dessous de nos prévisions, si l'on enlève la perte involontaire d'environ 1,5 million d'abonnés liée à notre sortie de Russie, la croissance a été supérieure à nos attentes et tirée vers le haut par nos bonnes performances en Amérique Latine et en Europe», a indiqué Spotify dans un communiqué. L'action de l'entreprise, cotée au Nasdaq, dégringolait de 11% en début de séance à Wall Street.

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Renault en discussion pour vendre sa part dans AvtoVAZ à un institut public russe

Renault est en négociation pour vendre sa participation dans le constructeur automobile russe AvtoVAZ à un institut scientifique russe spécialisé dans l'automobile, a annoncé le ministre russe du Commerce et de l'Industrie, Denis Mantourov.

Selon Denis Mantourov, cité par les agences de presse russes en marge d'un déplacement à Tachkent (Ouzbékistan), la transaction se ferait pour «un rouble symbolique» et concernerait aussi l'usine du groupe français près de Moscou, qui produit des voitures Nissan et Renault. «Ce sera très probablement notre institut central, le NAMI, qui reprendra les parts», a ajouté Denis Mantourov, précisant que Renault disposera d'une «option de cinq ou six ans, une période pendant laquelle ils peuvent décider de racheter» leurs parts.

Renault contrôle 68% d'AvtoVAZ, le premier constructeur russe qui produit notamment les voitures Lada, la marque leader du marché russe. Selon Denis Mantourov, la future direction d'Avtovaz sera nommé par le NAMI, en collaboration avec le conglomérat militaro-industriel russe Rostec, l'autre actionnaire d'AvtoVAZ.

La Russie est le deuxième marché du groupe Renault dans le monde derrière l'Europe, avec près de 500.000 véhicules vendus en 2021, mais la présence du groupe dans le pays est compliquée depuis le lancement d'une opération militaire russe en Ukraine, le 24 février.

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Plus de 70.000 réfugiés ukrainiens bénéficient de l'allocation pour demandeurs d'asile en France

«Nous dépassons ce jour les 70.000 déplacés ukrainiens couverts par l'allocation» pour demandeurs d'asile (Ada) dans l’Hexagone, a annoncé mercredi à l'AFP Didier Leschi, directeur général de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii), organisme sous tutelle du ministère de l'Intérieur.

Il s'agit de l'indicateur le plus fiable pour mesurer le nombre de déplacés ukrainiens installés en France depuis le 24 février. Le ministère de l'Intérieur fournissait jusque-là des estimations fondées sur les contrôles de la police aux frontières (Paf): or ces chiffres incluent les Ukrainiens qui poursuivent leur route vers d'autres pays comme l'Italie ou les personnes arrivées sur le sol français sans avoir été contrôlées.

L'allocation pour demandeurs d'asile attribuée aux réfugiés ukrainiens sous la «protection temporaire» enclenchée par l'Europe, s'élève à 6,80 euros par jour et pour une personne.

La Russie annonce l'expulsion de huit diplomates japonais

La Russie a annoncé mercredi l'expulsion de huit diplomates japonais, en représailles à une décision similaire de Tokyo récemment prise à l'encontre des diplomates russes en raison de l'offensive russe en Ukraine.

Avec le début de cette opération militaire le 24 février, «Tokyo a pris un cap antirusse ouvertement hostile», a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. Il accuse les autorités japonaises d'inciter à «une hystérie antirusse» dans leur pays, dont «l'apothéose a été l'expulsion de huit diplomates russes» début avril.

«Compte tenu du principe de réciprocité, la partie russe a demandé que huit collaborateurs diplomatiques japonais quittent notre pays d'ici au 10 mai», est-il précisé dans le communiqué.

Des victimes de Boutcha tuées par des «obus à fléchettes» ?

Un médecin légiste ukrainien a retrouvé des fléchettes dans le corps de certaines victimes de Boutcha. «Nous avons trouvé plusieurs objets très fins ressemblant à des clous dans le corps d'hommes et de femmes, tout comme d'autres de mes collègues de la région», a-t-il affirmé au Guardian.

Plusieurs experts en armement ont confirmé au média britannique l'hypothèse de l’utilisation de cette munition antipersonnel, tirée depuis un char ou un canon. Largement utilisée pendant la Première Guerre mondiale, elle peut contenir 8 à 10.000 fléchettes de 3 ou 4 cm de longueur. Une fois tiré, l'obus explose et les projectiles se dispersent telle une pluie de poignards, selon un arc conique de 300 mètres de long et environ 90 mètres de large. À l'impact, la fléchette peut perdre de sa rigidité à l'avant et se courber, tandis que l'arrière, composé de quatre ailettes, se détache et provoque une seconde blessure.

» Découvrez notre article : Guerre en Ukraine : des victimes de Boutcha tuées par des «obus à fléchettes» ?

Zelensky convié au sommet du G20

L’invitation a été faite par le président indonésien Joko Widodo mercredi. «Je suis reconnaissant de l'invitation à participer au sommet du G20», a déclaré sur Twitter le président ukrainien au terme d’un échange téléphonique avec son homologue. À l'automne 2022, le sommet du G20 aura lieu en Indonésie.

L'Ukraine affirme avoir frappé les forces russes sur l'île aux Serpents

L'armée ukrainienne a affirmé avoir bombardé les positions russes sur l'île aux Serpents, en mer Noire, devenue symbole de la résistance ukrainienne depuis le début de l'invasion des forces russes le 24 février.

«Nos forces ont effectué des frappes sur les positions de l'ennemi sur l'île aux Serpents», a indiqué mardi soir le commandement Sud de l'armée ukrainienne sur Facebook, affirmant avoir touché un «poste de contrôle» et détruit un système antiaérien. «Les pertes des Russes sont en train d'être clarifiées», a-t-il ajouté.

La Russie n'a pas confirmé que des tirs avaient touché l'île, dont elle a pris le contrôle peu après le début de son invasion de l'Ukraine le 24 février.

Cette petite île en mer Noire est devenue un symbole en Ukraine depuis un échange radio, devenu viral sur les réseaux sociaux, dans lequel, au premier jour du conflit, les garde-frontières ukrainiens avaient lancé «Va te faire foutre, navire militaire russe !» au croiseur russe, le Moskva, qui leur intimait de se rendre. Peu après cet échange, le navire avait bombardé l'île et les militaires ukrainiens avaient été faits prisonniers. Ils ont ensuite été libérés à la faveur d'un échange de prisonniers, selon Kiev.

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L'Allemagne prévoit moins de croissance et une inflation plus forte que prévue pour 2022

Le gouvernement allemand, selon de nouvelles prévisions dévoilées mercredi, s'attend à une croissance plus faible et à une inflation presque deux fois plus forte que prévue pour 2022, en raison de la guerre en Ukraine.

Le produit intérieur brut (PIB) devrait connaître une hausse de 2,2% cette année, contre 3,6% prévu en janvier, et l'inflation se hisser à 6,1%, contre 3,3% attendu précédemment, a indiqué le ministre de l'Economie Robert Habeck, lors d'une conférence de presse.

«Les risques pesant sur la conjoncture s'aggravent. Après deux années de pandémie, la guerre de la Russie (contre l'Ukraine) ajoute un poids supplémentaire», a-t-il commenté.

L'Allemagne «paie le prix» pour son soutien à l'Ukraine. «Nous devons être prêts à payer ce prix», a-t-il ajouté.

Pas encore d’accord sur la participation de l'ONU dans l'évacuation de l’usine Azovstal

«Aucun accord concret n'a été conclu» sur l'implication de l'ONU ou du CICR dans l'évacuation des civils d'Azovstal lors de la rencontre mardi entre le président russe Vladimir Poutine et le secrétaire général de l'ONU António Guterres, a déclaré le secrétaire de presse présidentiel russe Dmitri Peskov.

La veille, l’ONU avait affirmé que le président russe Vladimir Poutine avait donné son accord «de principe» sur le sujet. «Ce sujet a effectivement été évoqué par M. Guterres, et il sera développé davantage», a simplement précisé mardi Dmitri Peskov, relayé par les agences de presse russes.

L'immense usine Azovstal est le dernier réduit contrôlé par les forces de Kiev à Marioupol, grande ville portuaire ravagée par les bombardements après plusieurs semaines de siège. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé qu'environ un millier de civils et des centaines de blessés y étaient toujours retranchés, dans des conditions catastrophiques.

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Payer en roubles le gaz russe «contrevient aux sanctions» de l'UE, avertit von der Leyen

Les entreprises européennes acceptant de payer le gaz russe en roubles, comme l'exige Moscou, violent les sanctions de l'UE et s'exposent à un risque juridique «élevé», a averti la présidente de la Commission Ursula von der Leyen.

«Environ 97% des contrats (entre des groupes de l'UE et les fournisseurs de gaz russe) prévoient des paiement en euros ou dollars (...) Les entreprises avec de tels contrats ne doivent pas céder à l'exigence de la Russie, ce serait contrevenir aux sanctions» imposées par les Vingt-Sept, a-t-elle ajouté.

Suspension du gaz russe : la Bulgarie et la Pologne désormais approvisionnées par leurs voisins de l'UE

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a affirmé mercredi que la Bulgarie et la Pologne sont désormais approvisionnées en gaz «par leurs voisins de l'Union européenne», après la suspension par Gazprom des livraisons russes.

«Nous ferons en sorte que la décision de Gazprom ait le moins d'effet possible sur les consommateurs européens», a assuré la cheffe de l'exécutif européen dans une brève allocution à la presse à Bruxelles. «La mesure prise par la Russie affecte la Russie elle-même. Le Kremlin fait mal à l'économie russe car ils se privent eux-mêmes de revenus importants», a-t-elle estimé.

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La suspension des livraisons de gaz russe est une réponse à «des actes inamicaux» contre la Russie

Le Kremlin a affirmé mercredi que la suspension des livraisons de gaz russe à la Bulgarie et à la Pologne, pour n'avoir pas payé en roubles comme exigé, est la conséquence d'actes hostiles inédits contre la Russie.

«Les conditions qui ont été fixées font partie d'une nouvelle méthode de paiement élaborée après des actes inamicaux sans précédent dans le domaine économique et financier» après l'offensive russe en Ukraine, a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Il a assuré que la Russie avait dû élaborer un nouveau mode de paiement après le «vol» d'une «partie significative» des réserves russes, une référence au gel des réserves de devises étrangères russes détenues à l'étranger.

«Il ne s'agit pas de chantage», a poursuivi Dmitri Peskov, en réponse à des accusations en ce sens de la cheffe de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

Bruxelles propose de suspendre tous les droits de douane de l'UE pour les produits ukrainiens

La Commission européenne a proposé mercredi de suspendre pendant un an tous les droits de douane sur les produits ukrainiens importés dans l'UE afin de soutenir l'économie du pays attaqué par la Russie.

Cette proposition, qui doit encore être approuvée par le Parlement européen et les 27 pays membres, est «un geste sans précédent de soutien à un pays en guerre», a déclaré l'exécutif européen dans un communiqué. Le Royaume-Uni avait déjà annoncé lundi la suppression de ses droits de douane sur les produits importés d'Ukraine.

La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a expliqué avoir initié cette mesure après des discussions avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. «Nous sommes tous deux d'accord sur l'importance cruciale d'une suspension des droits de douane pour soutenir l'économie de l'Ukraine», a-t-elle déclaré, citée dans le communiqué. Le commerce bilatéral entre l'UE et l'Ukraine a représenté 52 milliards d'euros d'échange l'an dernier, selon l'exécutif européen, un chiffre qui a doublé depuis 2016.

La Norvège alloue 44 millions de dollars pour acheter des armes à l’Ukraine

«La Norvège va allouer 44 millions de dollars pour acheter des armes pour l'Ukraine. Le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Store a déclaré le 27 avril que la décision faisait partie d'une initiative menée par les Britanniques pour acheter des armes à l'Ukraine», a annoncé le média ukrainien, The Kyiv Independent sur Twitter.

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La Russie interdit d'entrée 287 parlementaires britanniques

La Russie a interdit mercredi à 287 membres de la Chambre basse du Parlement britannique d'entrer dans le pays, en représailles à une mesure similaire de Londres contre des députés russes ayant soutenu l'offensive en Ukraine.

«Les personnalités visées, dont l'entrée en Russie a été interdite, ont participé le plus activement à l'instauration de sanctions anti-russes par Londres», a indiqué la diplomatie russe dans un communiqué accompagné de la liste des parlementaires concernés, 287 sur les 650 membres de la Chambre.

La liste compte notamment le président de la Chambre, Lindsay Hoyle, ainsi que le ministre pour le Brexit Jacob Rees-Mogg et le Secrétaire d'Etat à l'environnement George Eustice. On y trouve aussi Diane Abbott, une proche de l'ancien chef des travaillistes Jeremy Corbyn.

La Russie se retire de l'Organisation mondiale du tourisme

La Russie a décidé mercredi de se retirer de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT), prenant les devants alors que son exclusion devait être soumise au vote des États membres, a annoncé sur Twitter cette agence de l'ONU basée à Madrid.

«La Russie a annoncé son intention de se retirer de l'OMT» lors de son Assemblée générale à Madrid, a écrit l'agence onusienne. Sa suspension est «effective immédiatement», ajoute l'OMT qui avait annoncé début mars vouloir suspendre la Russie de ses instances en raison de l'invasion de l'Ukraine.

La Turquie mise toujours sur le système de défense anti-missile russe

La Turquie compte poursuivre l'acquisition du système de défense anti-missile russe S-400, malgré son appartenance à l'Otan et en dépit de la guerre menée par Moscou en Ukraine, selon un haut responsable. C'est ce qu'a indiqué mardi soir à la télévision nationale Ismail Demir, le président de l'agence gouvernementale chargée des industries de défense turques (SSB), précisant qu'Ankara doit encore recevoir deux des batteries commandées.

«Nous continuons de mettre en oeuvre la décision initiale», a déclaré Ismail Demir à la télévision TRT. «Ça a toujours été un projet unique. Nous ne cherchons pas à en susciter d'autres», a-t-il insisté tout en faisant valoir les efforts d'Ankara pour garder le lien avec Moscou. Depuis le début du conflit, la Turquie a regagné les faveurs de Washington en tentant de promouvoir une médiation entre les deux belligérants, tout en autorisant la livraison de drones militaires à l'Ukraine par un groupe privé - mais dirigé par un gendre du président Recep Tayyip Erdogan.

Le SSB et son responsable Ismail Demir avaient été sanctionnés dans les derniers jours de l'administration Trump pour l'achat fin 2017 du système de défense anti-missile sol-air S-400.

Suspension des livraisons de gaz russe: la Bulgarie dénonce un «chantage»

Le Premier ministre bulgare a dénoncé mercredi un «chantage inacceptable» après la suspension par le groupe russe Gazprom de toutes ses livraisons de gaz vers ce pays des Balkans ainsi que vers la Pologne.

Cette interruption, décidée au motif du non paiement en roubles comme exigé par la Russie en riposte aux sanctions occidentales, «constitue une grave violation du contrat», a déclaré Kiril Petkov devant la presse. «Nous ne céderons pas à un tel racket».

À VOIR AUSSI – La Pologne est prête «à être complètement coupée du gaz russe», malgré la suspension des livraisons par Gazprom

La famille Pasternak dans l’éternelle tourmente russe

À côté des Ukrainiens victimes du conflit, des Russes occidentalisés ou opposés à la guerre sont eux aussi, par milliers, poussés à l’exil. Assia Pasternak et son mari, descendants du grand écrivain russe, se confient.

» LIRE NOTRE GRAND RÉCIT - La famille Pasternak dans l’éternelle tourmente russe

Varsovie interpelle deux personnes accusées d'espionnage pour le compte de la Russie

Un ressortissant russe et un Biélorusse ont été interpellés en Pologne pour espionnage pour le compte de la Russie, ont annoncé mercredi les services spéciaux. Sur la base des documents rassemblés par les services de renseignement militaires polonais SKW, «les suspects ont été interpellés par la police militaire», a indiqué le porte-parole des services spéciaux polonais Stanislaw Zaryn, dans un communiqué.

«Tous deux ont été inculpés» et «placés en détention provisoire pour trois mois», a-t-il précisé. Les documents réunis indiquent que «le Russe et le Bélarusse, agissant au nom des services de renseignement russes et contre la Pologne, ont mené des activités de reconnaissance du fonctionnement des forces armées polonaises, y compris du déploiement de l'armée dans la zone frontalière polono-bélarusse», a-t-il encore indiqué.

«Nous sommes convaincus que nous gagnerons», affirme l'ambassadeur d'Ukraine en France

«Nous sommes convaincus que nous gagnerons», a déclaré mercredi l'ambassadeur d'Ukraine en France, Vadym Omelchenko, dans un entretien au quotidien Nice-Matin, estimant que les Ukrainiens ont «déjà gagné la première phase». «Les Russes avaient envahi l'Ukraine via huit axes, il n'en reste que deux. Ailleurs, ils ont été expulsés du territoire ukrainien», a affirmé Vadym Omelchenko.

» LIRE AUSSI - De retour à Kiev, l'ambassadeur de France en Ukraine se confie au Figaro

«La deuxième phase, une invasion massive à l'Est et dans le Donbass, dure depuis huit jours. Sans succès», a ajouté le diplomate, selon qui les futures initiatives du président russe Vladimir Poutine «vont dépendre de la détermination de l'Ouest et de la communauté occidentale». Interrogé sur la menace nucléaire que fait peser Moscou, Vadym Omelchenko «ne pense pas qu'il s'agisse seulement de bluff» ajoutant que «comme les Russes se rendent compte qu'ils sont en train de perdre, ils ont recours à des menaces».

Moldavie: tirs près d'un dépôt de munitions russes en Transnistrie

Les autorités de la république séparatiste prorusse de Transnistrie, en Moldavie, ont annoncé mercredi qu'un village frontalier de l'Ukraine hébergeant un important dépôt de munitions de l'armée russe avait été la cible de tirs après avoir été survolé par des drones.

» LIRE NOTRE DÉCRYPTAGE - Guerre en Ukraine : pourquoi la Moldavie s'inquiète

«La nuit dernière, plusieurs drones ont été repérés au dessus du village de Kolbasna», a indiqué le «ministère de l'Intérieur» de Transnistrie dans un communiqué, ajoutant que mercredi matin, «des coups de feu ont été tirés en direction de Kolbasna depuis l'Ukraine» sans faire de victimes.

À VOIR AUSSI – Moldavie: Washington met en garde contre une «escalade des tensions» autour de la Transnistrie

La guerre en Ukraine pourrait-elle se propager à la Moldavie voisine ?

La guerre en Ukraine va-t-elle se propager à la Moldavie voisine ? Plusieurs explosions en Transnistrie, une République prorusse séparatiste à la frontière entre les deux États inquiètent les autorités qui ont convoqué le «conseil de sécurité nationale». À la chute de l'URSS, un conflit meurtrier a séparé de facto cette longue bande frontalière de la Moldavie. Conséquence : ses 500.000 habitants vivent sous occupation de 1500 soldats russes et sous perfusion économique.

» LIRE NOTRE DÉCRYPTAGE - Guerre en Ukraine, explosions en Transnistrie : pourquoi la Moldavie s'inquiète

«La Russie veut déstabiliser la région de Transnistrie, ce qui suggère que la Moldavie devrait s'attendre à recevoir des invités», a déclaré sur Twitter le conseiller de la présidence ukrainienne, Mikhaïlo Podoliak.

Suspension du gaz russe: l'UE dit s'être «préparée» et prévoit «une réponse coordonnée»

L'UE s'était «préparée» à une interruption du gaz russe et prépare «une réponse coordonnée», a déclaré mercredi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, après la suspension par Gazprom des livraisons à la Bulgarie et la Pologne.

«L'annonce de Gazprom est une nouvelle tentative de la Russie de nous faire du chantage au gaz. Nous sommes préparés à ce scénario. Nous élaborons notre réponse européenne coordonnée. Les Européens peuvent être sûrs que nous sommes unis et solidaires avec les États membres touchés», a-t-elle réagi sur Twitter.

Le groupe russe Gazprom a annoncé mercredi avoir suspendu toutes ses livraisons de gaz vers la Bulgarie et la Pologne, assurant que ces deux pays membres de l'Otan et de l'Union européenne n'avaient pas effectué de paiement en roubles.

Marchés: l'euro et le gaz chamboulés par la Russie, les Bourses mitigées

Les mauvaises nouvelles arrivent tous azimuts pour les marchés mondiaux, qui peinent à se raccrocher aux résultats d'entreprises pour progresser et restent mitigés mercredi, tandis que l'euro est au plus bas depuis cinq ans.

Les places boursières européennes oscillent proches de l'équilibre depuis l'ouverture et n'arrivent pas à accrocher de tendance. Vers 08H00 GMT, Paris s'adjugeait 0,18%, Londres 0,26%, Francfort était stable et Milan perdait 0,28%, face à la situation géopolitique.

L'annonce du groupe russe Gazprom de suspendre toutes ses livraisons de gaz vers la Bulgarie et la Pologne, assurant que ces deux pays membres de l'Union européenne n'avaient pas effectué de paiement en roubles, poussait l'euro à un plus bas depuis avril 2017 (-0,22% à 1,0613 dollar).

Taïwan «tirera les leçons» du conflit en Ukraine pour son exercice militaire annuel

L'armée taïwanaise a déclaré mercredi qu'elle observait de près la guerre en Ukraine, et tirait des leçons de l'invasion russe en vue de son exercice militaire annuel qui se déroulera en juillet, durant lequel l'île simule sa défense contre une potentielle attaque chinoise. «Le ministère de la Défense suit de près, étudie et analyse la guerre entre la Russie et l'Ukraine ainsi que les mouvements de l'armée communiste», a dit aux journalistes le général de division Lin Wen-huang, faisant référence à l'armée de la Chine continentale.

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«Nous tirerons les leçons de la guerre russo-ukrainienne pour continuer à améliorer nos capacités en matière de guerre asymétrique, de guerre cognitive, de guerre électronique et de force de réserve», a-t-il ajouté, lors de l'annonce de la tenue en juillet des traditionnels exercices militaires «Han Kuang» («Gloire de Han»).

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Moscou dit avoir détruit lors d'une frappe une «grande quantité» d'armes livrées par l'Occident

L'armée russe a affirmé mercredi avoir détruit une «grande quantité» d'armes livrées à Kiev par les Etats-Unis et des pays européens, lors d'une frappe de missiles dans le sud-est de l'Ukraine.

«Des hangars avec une grande quantité d'armes et de munitions étrangères, livrées aux forces ukrainiennes par les Etats-Unis et des pays européens, ont été détruits avec des missiles de haute précision Kalibr tirés depuis la mer sur l'usine d'aluminium de Zaporojjia», dans le sud-est de l'Ukraine, a indiqué le ministère russe de la Défense.

Le couple franco-allemand face au défi de Kiev

Selon la tradition, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a été le premier à féliciter Emmanuel Macron pour sa réélection, et le président français lui réservera la première visite à l’étranger de son second quinquennat. Jusqu’ici, tout est normal. Le moteur franco-allemand, malgré ses ratés, ses incompréhensions et ses différences de régime, est indispensable pour faire avancer l’Europe. Mais cette relation de vieux couple, comme sa place dans la famille européenne, ont été percutées par la guerre en Ukraine, devenue un marqueur pour de nombreux pays. Et personne ne connaît encore l’étendue des dégâts.

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Pourquoi la Russie évoque-t-elle le spectre d'une Troisième Guerre mondiale ?

Dans une interview diffusée à la télévision d'État lundi 25 avril au soir, Sergueï Lavrov a affirmé que son pays s'efforçait de réduire le risque de guerre nucléaire, rappelant toutefois que le danger était «réel et sérieux». Au cours de son entretien télévisé, le ministre russe des Affaires étrangères a également mis en garde contre le danger d'une Troisième guerre mondiale : «Le danger est grave, il est réel, on ne peut pas le sous-estimer». En parallèle, des explosions se sont produites lundi 25 et mardi 26 en Transnistrie. L'Ukraine accuse Moscou de chercher à déstabiliser la région séparatiste moldave prorusse, et la présidente de la Moldavie a réuni mardi son conseil de sécurité national, craignant un débordement du conflit en Ukraine.

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À VOIR AUSSI – Tchernobyl: Volodymyr Zelensky accuse Moscou de «faire du chantage» et d'avoir mis le monde «au bord de la catastrophe»

Le groupe russe Gazprom suspend ses livraisons de gaz à la Pologne et la Bulgarie

Le groupe russe Gazprom a annoncé mercredi avoir suspendu toutes ses livraisons de gaz vers la Bulgarie et la Pologne, ces deux pays membres de l'Union européenne n'ayant pas effectué de paiement en roubles.

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Dans un communiqué, Gazprom a indiqué avoir notifié la société bulgare Bulgargaz et la société polonaise PGNiG de la «suspension des livraisons de gaz à partir du 27 avril et jusqu'à ce que le paiement soit effectué» en roubles. Le président russe Vladimir Poutine a déclaré le mois dernier que la Russie n'accepterait le paiement des livraisons de gaz que dans sa monnaie nationale. Le gazier polonais PGNiG confirme l'arrêt des livraisons du gaz russe par Gazprom.

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L'Ukraine annonce la prise de plusieurs localités par les forces russes dans l'Est

L'armée ukrainienne a reconnu mercredi une avancée des forces russes dans l’est du pays, avec la prise de plusieurs petites localités dans la région de Kharkiv et dans le Donbass.

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Les forces russes progressent depuis Izioum, déjà sous leur contrôle, en direction de Lyman et près de Severodonetsk, l'une des grandes villes d'importance de la région : elles ont pris les localités de Velyka Komychouvakha et Zavody, dans la région de Kharkiv, et celles de Zaritchné et Novotochkivské, dans la région de Donetsk, a indiqué le ministère de la Défense ukrainien dans son rapport matinal.

La guerre en Ukraine pourrait s’étendre à la Moldavie, prévient Pierre Servent

«On peut craindre que la guerre s'étende en Moldavie, car Poutine est toujours dans une optique de prédation totale. Mais si l'Occident envoie de plus en plus d'armes, c'est pour que Poutine ne puisse pas faire cela», analyse Pierre Servent sur France Inter, après les récentes explosions en Transnistrie, une bande prorusse séparatiste en Moldavie à la frontière ukrainienne.

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Les déclarations de Poutine sur le nucléaire sont «un aveu de faiblesse», estime Pierre Servent

Invité de Léa Salamé sur France Inter, le spécialiste des questions de défense et de stratégie Pierrer Servent a estimé que «le fait qu'assez régulièrement, après des coups durs, Poutine sorte une déclaration sur le nucléaire ou un essai balistique terrible, je pense que c'est plutôt un aveu de faiblesse de la part de la structure du Kremlin».

Obusiers, blindés, drones, munitions «non standard»… En Ukraine, de nouvelles armes pour de nouveaux combats

Les obusiers arrivent sur le front. Les dix-huit premiers «howitzer» promis par les États-Unis le 14 avril dernier ont bien été «acheminés», a assuré lundi le Pentagone. À la veille de la réunion des soutiens de l’Ukraine convoquée à Ramstein, en Allemagne, les États-Unis tenaient à démontrer qu’ils gardent le rythme. Soixante-douze autres de ces canons d’artillerie devraient suivre dans les prochaines semaines. Sept d’entre eux sont d’ailleurs sur le point d’être envoyés tandis que «dans un pays limitrophe» les soldats ukrainiens sont formés au maniement de ces équipements. Face à la Russie qui amasse ses troupes dans le Donbass, l’Ukraine se prépare avec de nouvelles armes à une nouvelle phase de la guerre.

À VOIR AUSSI - L'Ukraine «peut gagner» la guerre «si elle a les bons équipements», selon le chef du Pentagone

Après les affrontements en zone urbaine, autour de Kiev notamment, Ukrainiens et Russes vont s’affronter en espace ouvert sur une longue ligne de front. Les blindés russes vont manœuvrer pour percer les défenses, l’aviation et l’artillerie vont pilonner. Pour résister -et mener des contre-offensives- les forces ukrainiennes devront être capables de se protéger des tirs à longue distance et de frapper elles aussi dans la profondeur les positions ennemies. Les missiles antichars Javelin, qui ont fait le succès des Ukrainiens, ne suffiront plus même si le combat d’embuscade va se poursuivre dans les vallons du Donbass.

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Les Russes se préparent à attaquer Zaporijjia, une grande ville du sud de l’Ukraine

Zaporijjia, grand centre industriel sur le Dniepr, a été ces dernières semaines le point d'accueil des civils ukrainiens fuyant Marioupol assiégée et d'autres villes bombardées du Donbass. Mais la ville se prépare maintenant à une attaque des Russes en provenance de la côte, selon Kiev. Par ailleurs, la ville se situe à proximité de la plus grande centrale nucléaire d'Europe.

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«L'Ukraine conserve le contrôle de la majorité de son espace aérien», juge le renseignement britannique

«L'Ukraine conserve le contrôle de la majorité de son espace aérien. La Russie n'a pas réussi à détruire efficacement l'armée de l'air ukrainienne ni à supprimer les défenses aériennes ukrainiennes. L'Ukraine continue de mettre en danger les actifs aériens russes», estime le renseignement britannique dans son brief quotidien via le twitter du ministère de la défense. «L'activité aérienne russe se concentre principalement sur le sud et l'est de l'Ukraine, apportant un soutien aux forces terrestres russes. La Russie a un accès aérien très limité au nord et à l'ouest de l'Ukraine, limitant les actions offensives à des frappes en profondeur avec des armes à distance».

«La Russie continue de cibler les ressources militaires et les infrastructures logistiques ukrainiennes dans tout le pays. La majorité des frappes aériennes russes à Marioupol sont probablement menées à l'aide de bombes à chute libre non guidées. Ces armes réduisent la capacité de la Russie à discriminer efficacement lors des frappes, augmentant le risque de pertes civiles», peut-on également lire.

Des oligarques russes meurent mystérieusement

Suicide ou mise en scène ? Le 20 avril, le corps de Sergey Protosenya, l’ancien directeur général de Novatek, un important producteur russe de gaz naturel, a été retrouvé dans des circonstances étranges : pendu dans le jardin d’une villa de Lloret de Mar, en Espagne. Un peu plus loin, les corps poignardés de sa femme et de sa fille de 18 ans reposaient dans un lit, près d’une hache et d’un couteau. Selon la télévision espagnole Telecinco, le fils, qui résidait en France, a appelé la police après avoir tenté de joindre en vain sa mère par téléphone.

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Les enquêteurs espagnols plancheraient sur la thèse d’un double meurtre perpétré par l’oligarque russe, suivi de son suicide. Mais l’ancien employeur de Sergey Protensya ne l’entend pas de cette oreille. «Sergey Protosenya s'est imposé comme une personne exceptionnelle et un merveilleux père de famille, un professionnel fort qui a apporté une contribution considérable à la formation et au développement de la société, a déclaré l’entreprise dans un communiquéMalheureusement, des spéculations ont émergé dans les médias à ce sujet, mais nous sommes convaincus que ces spéculations n'ont aucun rapport avec la réalité.»

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Tchernobyl : niveau de radioactivité «dans la normale»

Le niveau de radioactivité à Tchernobyl se situe «dans la normale», a estimé le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) qui était sur place mardi, 36 ans après l'explosion survenue dans la centrale nucléaire.

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Située à 150 kilomètres de Kiev, la centrale était tombée aux mains des Russes au premier jour de leur invasion, avant d'être victime d'une coupure d'électricité et des réseaux de communications. «Le niveau de radioactivité est, je dirais, anormal», a déclaré Rafael Grossi à des journalistes sur le site, qui avait été occupé par l'armée russe entre le 24 février et fin mars. «Nous suivons tout cela de façon quotidienne», a-t-il ajouté.

Un dépôt de munition en flammes dans la ville russe de Belgorod

Un dépôt d'armes situé dans un village russe près de la frontière avec l'Ukraine était en feu mercredi, a annoncé le gouverneur local. «Selon des informations préliminaires, un dépôt de munitions est en feu près du village de Staraïa Nelidovka» à une vingtaine de kilomètres de la frontière ukrainienne, a indiqué sur Telegram le gouverneur de la région russe de Belgorod, Viatcheslav Gladkov. Selon le gouverneur, l'incendie a été maîtrisé et il n'y a aucune victime parmi les civils ni dommage pour les bâtiments résidentiels.

La Russie a accusé à plusieurs reprises les forces ukrainiennes d'avoir effectué des frappes sur le sol russe.

Poutine a «l'espace politique» pour se retirer d'Ukraine, estime Boris Johnson

Le président russe Vladimir Poutine dispose de «l'espace politique» nécessaire pour mettre fin à son invasion de l'Ukraine, en partie grâce à la censure instaurée en Russie, a déclaré mardi le premier ministre britannique Boris Johnson. «Compte tenu du soutien massif de la Russie à ce qu'il fait, de l'apparente indifférence des médias russes à l'égard de ce qui se passe réellement en Ukraine, le paradoxe est que Poutine dispose de beaucoup d'espace politique pour faire marche arrière et se retirer», a déclaré Boris Johnson sur TalkTV.

À VOIR AUSSI - Boris Johnson annonce l'envoi de missiles antichars et antiaériens supplémentaires à l'Ukraine

La Russie affirme que son invasion de l'Ukraine est une «opération militaire spéciale» et a menacé de prison toute personne donnant une version différente des événements. En conséquence, Vladimir Poutine pourrait dire au peuple russe que l'opération lancée en Ukraine a été «une réussite», et qu'elle est «techniquement un succès», a déclaré Boris Johnson. La Russie a mis en garde à plusieurs reprises contre la possibilité d'une escalade des combats en Ukraine vers un conflit nucléaire, l'Occident envoyant à Kiev des armes de plus en plus puissantes.

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5,3 millions de réfugiés, l'ONU en attend 3 millions de plus

Près de 5,3 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis l'invasion par les troupes russes il y a deux mois, et l'ONU s'attend à ce qu'il y en ait 3 millions de plus d'ici la fin de l'année. Selon le HCR, au 25 avril, 5.264.767 Ukrainiens avaient quitté leur pays depuis le début de l'invasion russe le 24 février, soit 32.753 de plus que le chiffre de la veille.

Si le flux s'est très nettement ralenti depuis le mois de mars, l'ONU estime néanmoins dans ses nouvelles projections que 3 millions de réfugiés supplémentaires pourraient venir s'ajouter à la cohorte de ceux qui ont déjà fui combats et bombardements incessants, d'ici à la fin de cette année. Ce nouveau nombre de 8,3 millions de réfugiés est «un chiffre de planification», fondé sur un examen des mouvements de population et des divers scénarios possibles en Ukraine, a déclaré une porte-parole du HCR, Shabia Mantoo, lors d'un point de presse à Genève.

Le premier ministre bulgare attendu à Kiev en pleine querelle sur les livraisons d'armes

Le premier ministre bulgare Kiril Petkov et ses alliés dans la coalition gouvernementale, à l'exception des socialistes prorusses, partiront mercredi pour l'Ukraine, a annoncé mardi le gouvernement, sur fond de querelle politique sur l'aide militaire fournie à Kiev. Des représentants de trois des quatre partis au pouvoir partiront d'abord pour la Pologne, avant de se rendre à Kiev dans la nuit de mercredi à jeudi. «Nous allons rencontrer (le président ukrainien Volodymyr) Zelensky», a déclaré sans donner plus de détails l'un des membres de la délégation, Stanislav Balabanov, aux journalistes.

À VOIR AUSSI - L’Ukraine démolit un monument historique dédié à l'amitié ukraino-russe

La Bulgarie, membre de l'UE et de l'Otan mais traditionnellement proche de Moscou, est un des rares pays européens à avoir refusé, officiellement, de livrer des armes à l'Ukraine. Ses exportations dans ce domaine vers d'autres nations de l'UE ont toutefois quasiment triplé au cours des deux derniers mois, suggérant une possible livraison via d'autres États. La Bulgarie fabrique des munitions, des missiles, des armes légères et possède des MiG-29 de conception soviétique, des avions que réclame Kiev car les militaires ukrainiens savent déjà les piloter.

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La Bulgarie et la Pologne privées de gaz russe

La Russie va interrompre mercredi ses livraisons de gaz à la Pologne et la Bulgarie au moment où des explosions dans la région séparatiste moldave prorusse de Transnistrie font craindre une extension de la guerre au-delà des frontières de l'Ukraine. Mardi soir, les autorités polonaise et bulgare ont annoncé avoir été averties par le groupe gazier russe Gazprom de son intention d'interrompre dès le lendemain ses livraisons de gaz à ces deux pays, malgré les contrats les liant.

À VOIR AUSSI - La Moldavie renforce sa sécurité après les explosions en Transnistrie

Ces deux membres de l'Otan et de l'Union européenne (UE) se disent toutefois préparés à obtenir le gaz manquant par d'autres sources. Cette annonce intervient alors que de nombreuses chancelleries s'inquiètent du risque d'extension du conflit actuel hors d'Ukraine, après une série d'explosions, attribuées par Kiev à Moscou, dans la région moldave séparatiste de Transnistrie.

Bonjour à tous

Bienvenue sur ce direct consacré à une nouvelle journée de guerre en Ukraine. Suivez toutes les dernières informations liées à l’invasion russe minute par minute.

Vous pouvez retrouver la journée d’hier ici.

Donald Trump déclare avoir menacé les alliés de l'Otan de ne pas les protéger de la Russie

L'ancien président des États-Unis a souvent présenté l'Otan comme une alliance militaire vivant des largesses américaines.

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 63e jour, l'Ukraine a reconnu la perte de plusieurs localités prises par les Russes dans le Donbass à l'est du pays.

Pourquoi la Russie évoque-t-elle le spectre d'une Troisième Guerre mondiale ?

DÉCRYPTAGE - Lundi soir, Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a estimé qu'il ne fallait pas «sous-estimer» le risque de Troisième Guerre mondiale. Réelle menace ou simple posture ?

L'Humanité

Pour la 1ère fois depuis 1945, la mortalité infantile en hausse en France

Actu

Une étude publiée en mars montre que, depuis 2012, et pour la première fois en France depuis la Libération, le nombre d’enfants décédés avant 1 an augmente. Par rapport aux autres nations riches, les chercheurs estiment que la France déplore 1 200 morts en trop par an.

Camille Bauer

Le renversement de tendance n’a pas été beaucoup commenté. Il est pourtant un indicateur incontestable de la dégradation de la santé publique en France. Entre 2012 et 2019, pour la première fois depuis 1945, la mortalité infantile a cessé de baisser, révèle une étude publiée en mars dans la revue scientifique The Lancet.

Durant cette période, le nombre de décès d’enfants âgés de moins de 1 an est ainsi passé de 3,32 à 3,56 pour 1 000 naissances, soit une hausse de 7 %, selon les données mises à jour à partir de l’analyse de l’État civil et de l’Insee.

Des décès inégalement répartis

En étudiant les chiffres, les chercheurs ont pu établir que le taux de mortalité infantile  (TMI) avait continué à baisser significativement entre 2001 à 2005, puis encore jusqu’à 2012, « mais à un rythme bien plus lent ». Ces décès sont inégalement répartis. Sur l’ensemble de la période, le TMI est de 4 pour 1 000 chez les garçons et de 3,25 pour les filles ; 47,8 % de ces décès ont lieu durant la première semaine.

Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC

« C’est un problème français et, malheureusement, la mortalité infantile n’est pas une priorité de santé publique », a estimé, pour le site spécialisé Medscape, le professeur Martin Chalumeau, pédiatre et épidémiologiste qui a coordonné la recherche pour l’Inserm. Signe de ce déclin, entre 1989 et 2017, l’Hexagone est passé de la 9e à la 27e place au classement de l’OCDE en TMI.

Cette remontée de la mortalité infantile n’est pas unique mais d’autres pays, comme la Finlande, la Slovénie ou le Japon, ont eux continué la baisse amorcée après la Seconde Guerre mondiale, atteignant 2 décès pour 1 000 naissances. Par rapport aux autres nations riches, les chercheurs estiment que la France déplore 1 200 morts en trop par an.

Parmi les facteurs : la santé de la mère

Faute de données, les raisons de cette hausse de la mortalité ne peuvent pas être établies avec certitude. Il n’y a pas d’ « informations concernant les risques majeurs de mortalité infantile tels que l’âge gestationnel, le poids à la naissance, ou la présence de malformations congénitales sévères » sur les certificats de décès.

Il n’y a rien non plus sur les facteurs socio­démographiques comme l’âge de la mère, sa situation sociale, son niveau d’éducation, alors que des études menées dans d’autres pays ont démontré le lien entre pauvreté et mortalité infantile.

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En attendant que ces informations soient collectées, comme le demandent les auteurs, l’étude met en avant des facteurs pouvant servir d’explication. Certains concernent la santé de la mère. Les femmes enceintes en France sont ainsi de plus en plus nombreuses à avoir plus de 35 ans (21,3 % en 2016, contre 12,5  en 1995), à être obèses (11,8 % en 2016, contre 7,5 % en 2003) et à fumer.

Des chiffres deux fois plus élevé en Guadeloupe et en Martinique

La pauvreté est l’autre facteur majeur de la mortalité infantile. « Partout dans le monde, et la France n’y échappe pas, les taux de mortalité infantile sont plus élevés chez les femmes socialement défavorisées, notamment parce qu’elles sont plus nombreuses à accoucher prématurément. (…) La santé des femmes les plus défavorisées, a fortiori des femmes migrantes ou réfugiées, est moins bonne, en partie parce qu’elles connaissent moins bien le système de soins et ont des difficultés à y ­accéder », a ainsi expliqué à France Assos Santé Jennifer Zeitlin, épidémiologiste à l’Inserm.

Signe de l’importance de ce facteur, les chiffres de l’Insee montrent que le TMI est deux fois plus élevé en Guadeloupe et en Martinique que dans le reste du pays. En Seine-Saint-Denis, département le plus pauvre de l’Hexagone, il est 2  points au-­dessus de la moyenne nationale.

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L'Humanité

« Comme si la France ne voulait pas de nous » : à Orléans, le sort des étudiants africains ayant fui l'Ukraine

Reportage

Réfugiés à Orléans après avoir fui l’Ukraine, des étudiants africains ne bénéficient, du fait de leur origine, d’aucune des aides allouées aux autres exilés ukrainiens. Reportage.

Mourad Guichard

Pour répondre à l’élan de fraternité national, la ville d’Orléans ne s’est pas fait prier. L’artère principale a été pavoisée de drapeaux jaune et bleu, le pont de l’Europe symboliquement rebaptisé pont de l’Ukraine, des sommes importantes débloquées en conseil municipal et un voyage organisé en grande pompe vers la frontière polonaise par Serge Grouard, le maire LR de la ville.

Sur le campus, la vingtaine d’étudiantes ukrainiennes qui bénéficient, depuis lundi, de cours de français langue étrangère ne peuvent que confirmer cette incroyable générosité et s’en féliciter. Elles qui ont obtenu la protection temporaire libérant des aides financières, le potentiel accès aux repas à 1 euro, l’inscription à l’université, la possibilité de faire une demande de logement étudiant…

« La seule solution de régularisation, c’est le retour au pays »

Mais tous les étudiants ayant fui la guerre et les bombardements en Ukraine ne bénéficient pas d’une telle attention. Pas ceux dont l’origine et la couleur de peau ne correspondent pas aux critères visiblement retenus. En l’occurrence, une dizaine d’étudiants originaires du Congo. Eux sont considérés comme des victimes de guerre de seconde zone et n’ont reçu qu’un titre de séjour d’un mois à leur arrivée.

« J’ai rejoint l’Ukraine en 2017 pour poursuivre mes études en pharmacie, car le pays était abordable, notamment au niveau du logement », explique Kimi (1), 27 ans, étudiante en pharmacie. Et de poursuivre : « Quand des parents envoient un enfant à l’étranger, c’est pour obtenir un diplôme reconnu et ils investissent énormément pour cela. »

Kharkiv - Nice, le périple de Mariama

Aujourd’hui, les autorités françaises lui demandent de prendre l’avion et d’effectuer une demande de visa auprès de l’ambassade de France au Congo. Elle qui n’a ni revenus ni protection. Même situation pour ses camarades, dont certains se sont retrouvés dépourvus de papiers d’identité du fait du chaos régnant en Ukraine. « Depuis plusieurs semaines, nous recevons de nombreuses demandes d’inscription provenant de la France entière. Mais la préfecture du Loiret est ferme, pour ne pas dire fermée. La seule solution de régularisation, c’est paradoxalement le retour au pays », déplore un agent de l’université, dépité.

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Si Kimi a eu la chance de trouver un lieu d’accueil, elle vit la peur au ventre dans l’attente de l’expiration de son titre de séjour provisoire. « Je laisse mon numéro partout pour demander de l’aide ou une inscription dans une autre université, mais on ne me rappelle jamais, regrette-t-elle. Les Ukrainiens, on s’occupe bien d’eux pourtant. Moi, je vis dans le stress tous les jours. Qu’aurait-il fallu faire ? Me marier avec un Ukrainien pour obtenir des papiers ? C’est hors de question. »

« Par instinct de survie »

Pour Deyve, 31 ans, étudiant en médecine, le chemin a pourtant été long pour gagner Paris, puis Orléans. « J’étais en Ukraine depuis une dizaine d’années, mais j’avais dû ­suspendre mes études pour des raisons financières, rapporte-t-il. J’ai alors vécu de petits boulots en continuant à me former par le biais de conférences et de séminaires. »

Sur son parcours, Deyve voit les taxis et les trains réservés en priorité « aux Blancs » et facturés 300 euros le trajet vers la Pologne.

Quand la guerre éclate, le 24 février, il décide de rester. Mais très vite, les choses empirent. « Les bombes ont commencé à tomber. Par instinct de survie, j’ai quitté le pays à pied et marché des kilomètres. » Sur son parcours, il voit les taxis et les trains réservés en priorité « aux Blancs » et facturés 300 euros le trajet vers la Pologne. « Arrivé à la frontière, on m’a demandé de faire demi-tour au motif que j’avais perdu mon passeport durant le périple. Mais j’ai réussi à franchir la frontière en déposant mes empreintes », dit-il.

Accueil des réfugiés ukrainiens : l’État est-il à la hauteur ?

Après avoir été placé dans un campement, il est orienté vers Paris du fait de sa culture francophone. Son camarade Michel, un étudiant en pétrochimie, rapporte les mêmes discriminations. « Nous avons été plusieurs à pouvoir attraper un train, mais à la vue du nombre d’Africains présents à bord, les autorités lui ont fait faire machine arrière. Un autre train rempli de militaires a alors accepté de nous transporter, mais nous avons dû rester debout douze heures durant, pratiquement sans nourriture », se souvient-il. Il réussira à trouver une place dans une voiture avec sept autres passagers. Ils mettront deux jours à traverser la Pologne.

« À la frontière polonaise, on m’a frappée pour m’empêcher de passer »

Nana, une étudiante en médecine de 26 ans, vit elle aussi très mal cette séquence. Elle a quitté Kharkiv, dans l’est du pays, dès l’annonce des combats. « Quand Poutine a dit qu’il ferait la guerre pour avoir la paix, j’ai compris que les choses allaient mal tourner, se remémore la jeune femme. Puis une nuit, alors que je dormais dans mon foyer, les bombardements ont commencé. » Nana aussi ne vit que par l’aide familiale et souhaite naturellement poursuivre ses études sur le sol français. « J’ai l’impression que la France ne veut pas de nous. À la préfecture, on nous laisse entendre que nous serions ici pour profiter de la situation, c’est traumatisant. » En tentant de quitter l’Ukraine, Nana a pourtant vécu des heures éprouvantes dont les autorités françaises ne semblent avoir cure. « À la gare, ils nous ont parqués dans les wagons à bagages, sans chauffage, alors que les Ukrainiens occupaient des voitures classiques. Arrivée à la frontière polonaise, on m’a frappée pour m’empêcher de passer. Je n’ai jamais vécu une telle violence raciste. »

Marie-Christine Vergiat : « Il a fallu qu’un conflit éclate pour que la directive réfugiés soit appliquée… »

À Orléans, la plupart des étudiants africains ayant fui l’Ukraine sont logés par une association dans un foyer situé au milieu de nulle part, sans connexion Internet. Ils disent n’avoir aucun accompagnement social et bénéficient tout juste de plateaux-repas. « Je suis allé chercher une carte SIM offerte par un opérateur aux déplacés ukrainiens, mais on m’a clairement dit que ça n’était pas pour des gens comme nous », explique l’un d’eux. Au-delà du 30 avril, date d’expiration de leur titre de séjour, ils ne savent pas s’ils pourront rester ou s’ils devront partir. « Mais pour aller où ? » s’inquiète Nana.

Contactée par l’Humanité, la préfecture campe sur ses positions, s’appuyant sur le texte réglementaire qui exclut théoriquement les étudiants étrangers des dispositifs de protection temporaire. La gouvernance de l’université d’Orléans est, elle, aux abonnés absents.

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Wagner. Comment le groupe militaire privé russe s’enlise au Mali

Actu

La société militaire russe est accusée par l’armée française d’avoir tenté de créer un faux charnier pour la discréditer. Alors qu’une nouvelle attaque a été perpétrée dimanche, un groupe djihadiste affirme de son côté détenir l’un de ses mercenaires.

Marc de Miramon

Sa présence est toujours formellement démentie par la junte militaire au pouvoir au Mali, qui jure que seuls quelques instructeurs russes du groupe Wagner demeurent sur son sol, mais les preuves s’accumulent. Dans un communiqué transmis à l’AFP dans la nuit de dimanche à lundi, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affilié à al-Qaida, assure détenir au moins un otage de la société militaire privée censée être dirigée par Evgueni Prigojine, un oligarque proche de Vladimir Poutine. « Durant la première semaine d’avril, (nous avons) capturé un soldat des forces russes Wagner dans la région de Ségou (dans le centre du Mali – NDLR). » « Ces forces meurtrières ont participé avec l’armée malienne à une opération de parachutage sur un marché dans le village de Moura où ils ont affronté plusieurs moudjahidin avant d’encercler cette localité pendant cinq jours et de tuer des centaines de civils innocents », ajoute le texte.

Pour mémoire, plusieurs organisations de défense des droits de l’homme soupçonnent l’armée malienne, appuyée par les troupes de Wagner, d’avoir massacré des civils dans la localité de Moura. Et la junte à Bamako a jusqu’à présent refusé toutes les enquêtes internationales, y compris celle de la force onusienne Minusma, tout en confiant les investigations à un tribunal militaire. Selon la version officielle du gouvernement malien, quelque 200 « terroristes » avaient été neutralisés lors de cette opération, tandis que d’autres témoignages évoquent des centaines de villageois abattus car soupçonnés de « collaborer » avec les groupes armés.

Une intense polémique entre Paris et Bamako

Un massacre et une prise d’otage qui interviennent dans un contexte pour le moins tendu. Selon l’armée malienne, trois attaques simultanées menées à l’aide de « véhicules bourrés d’explosifs » ont visé dimanche trois camps militaires dans le centre du Mali, tuant six soldats, des assauts revendiqués par la katiba Macina, dirigée par Amadou Koufa, elle aussi affiliée à al-Qaida.

Plus au nord, entre Gao et Tombouctou, c’est l’emprise militaire de Gossi, rétrocédée le 19 avril par l’armée française à la junte, qui fait l’objet d’une intense polémique entre Paris et Bamako. Le ministère français de la Défense a ainsi diffusé une vidéo prise par un drone et censée montrer des mercenaires de Wagner en train de mettre en scène un faux charnier situé à proximité de la base de Gossi afin d’accuser la principale force de l’opération « Barkhane » d’avoir laissé derrière elle des cadavres de civils.

Sans faire mention de la société militaire privée russe, l’armée malienne a assuré avoir découvert le charnier dans « l’environnement immédiat du camp » après des « tirs indirects », tout en déplorant « le fait que les FAMa (forces armées maliennes – NDLR) fassent malicieusement l’objet de communications visant à fourvoyer leur montée en puissance et à altérer leur image ».

Toujours selon la junte, « l’état de putréfaction avancée des corps indique que ce charnier existait bien avant la rétrocession ». « Par conséquent », conclut le communiqué de l’armée, les FAMa ne sauraient en être tenues pour responsables.

MaliSMP Wagnerdjihadistesarmée française
L'Humanité

VIDÉO. Présidentielle. Après la déception du premier tour, des militants de gauche défient Macron

Vidéo

Plusieurs centaines de manifestants, principalement des étudiants, ont protesté dimanche soir contre la réélection d'Emmanuel Macron place de la République à Paris.

Peu après l'annonce de la victoire du président sortant sur Marine Le Pen, ils étaient plusieurs centaines de manifestants à se rassembler place de la République à Paris, malgré un fort déploiement des forces de l'ordre et la présence de la BRAV ( Brigades de répression des actions violentes motorisées).

Les manifestants ont déployé une banderole proclamant "Ce qu'on n'aura pas par les urnes, on l'aura par la rue" avant de reprendre aux cris de "Macron nous fait la guerre et sa police aussi".

Envie de se battre

"C'est un soulagement en demi teinte car on n'a pas Le Pen au pouvoir mais on se retrouve avec Macron pour 5 ans de plus mais on a envie de se battre" nous explique Inès, étudiante de 23 ans et militante socialiste.

Pour Manon, le combat continue : "j'aimerai bien qui y ait une opposition partout, dans la rue, dans les lieux de travail, à l'Assemblée nationale et qu'on arrive à fédérer notre colère dans quelque chose de constructif et collectif".

Un rassemblement qui s'est déroulé dans le calme malgré quelques tensions plus tard dans la nuit.

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VIDÉO. Dans la fabrique des nouvelles Humanité(s)

Vidéo

En 2022, l’Humanité a transformé son quotidien, son magazine et sa plateforme numérique… et en a profité pour saluer la grande chaîne humaine de tous professionnel.les, lectrices, lecteurs, et militant.es qui rendent son développement possible.

Les 20, 24 et 26 janvier, de nouvelles formules, plus incisives, mieux séquencées, plus aérées, mais aussi plus complémentaires entre elles, ont vu le jour avec l’ambition d’être plus utiles que jamais à leurs lectrices et lecteurs, dans un contexte rendu toujours plus difficile pour la presse, et particulièrement pour un groupe indépendant des puissances de l’argent comme l’Humanité.

À l’heure où le pluralisme et la démocratie sont menacés par une accélération de la concentration des médias, l’hégémonie des GAFAM et l’effondrement des politiques de soutien public à la création, l’Humanité, l’Humanité magazine et l’Humanite.fr entendent être présents et offensifs, donner la parole à celles et ceux qui souffrent, qui luttent, qui créent, mais aussi à ceux qui doutent, osent, essaient.

Nourrir la réflexion publique d’un éclairage original

Chaque heure, chaque jour, chaque semaine, dans leurs temporalités et spécificités respectives, chacun de ces titres s’efforce ainsi de nourrir la réflexion publique d’un éclairage original puisé, non seulement dans la tradition communiste et internationaliste, mais également dans le réel des combats qui se multiplient pour la hausse de la rémunération du travail et contre les délocalisations, pour le climat et contre le saccage de la nature, pour les droits des femmes et contre toutes les formes de racisme, pour le droit à la culture et l’émancipation de chacun et de chacune.

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A quoi ressemblerait une France dirigée par Marine Le Pen ? A VOTÉ #10

Vidéo

A trois jours du 24 avril, nous nous plongeons avec cette nouvelle chronique de la campagne, dans ce à quoi pourrait ressembler un quinquennat de la candidate d'extrême droite, Marine Le Pen. Racisme d'État, police absoute de tout, menace sur la presse... Bienvenue dans le pire.

Cyprien Caddeo

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

Retrouvez les précédentes éditions d'A voté !

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Présidentielle. L’outre-mer bascule dans un vote de colère pour Le Pen

Actu

Dans les territoires ultramarins, le scrutin du second tour s’est déroulé samedi 23 avril. La candidate du RN est arrivée largement en tête dans la plupart d’entre eux. Un véritable séisme dans ces régions où l’extrême droite est traditionnellement faible.

Khoumbaré Semega

L’injonction au vote barrage contre l’extrême droite n’a pas convaincu l’outre-mer, loin de là. Avec le décalage horaire, les électeurs des territoires ultramarins ont voté le samedi 23 avril. Dans huit d’entre eux, la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, Saint-Martin, Saint-Barthélemy, La Réunion, Saint-Pierre-et-Miquelon ou encore Mayotte, la candidate d’extrême droite est arrivée largement en tête devant Emmanuel Macron. Loin du front républicain, c’est l’« antimacronisme » qui a motivé de nombreux électeurs. Par rapport à la métropole, le rapport de forces est inversé quasiment au chiffre près avec 58,5 % de voix dans l’ensemble des territoires, contre 41,5 % pour le président réélu. Marine Le Pen obtient son meilleur score ultramarin en Guadeloupe, avec presque 70 % des voix.

Présidentielle. Un second tour révélateur des fractures françaises

En 2017, Emmanuel Macron avait pourtant récolté près de 65 % des voix dans ces territoires qui, désormais, rejettent massivement sa politique. En témoigne un sursaut de mobilisation notable des Français ultramarins. Dans pratiquement tous ces territoires, le taux de participation est nettement plus élevé qu’au premier tour, même s’il reste très faible par rapport à la métropole : 47 % en Guadeloupe, 42,2 % en Polynésie française ou même 17 % à Mayotte, qui a d’ailleurs enregistré un taux d’abstention record. En Martinique, ils sont 45,45 % à s’être déplacés, soit sept points de plus qu’au premier tour.

Le mépris de Paris

Ces résultats favorables à Marine Le Pen soulignent le ras-le-bol des territoires ultramarins français, premières victimes de la crise sanitaire. Au manque d’équipements, de personnels de santé, à la défaillance des institutions et au sentiment d’être méprisés par Paris, s’est ajoutée l’instauration du passe sanitaire puis vaccinal, qui a été particulièrement mal vécue dans des régions à forte tendance antivax. Déjà touchés par des crises sociales récurrentes, ils subissent également l’augmentation du prix des matières premières : essence, produits agricoles, gaz, électricité ou encore eau potable. Autant de griefs qui ont participé au rejet d’Emmanuel Macron.

Au premier tour, pourtant, c’est le candidat de l’Union populaire, Jean-Luc Mélenchon, qui était arrivé largement en tête dans quasiment tous les territoires ultramarins, à l’exception de la Polynésie, de Mayotte, de la Nouvelle-Calédonie et de Wallis-et-Futuna. Mais sa défaite a laissé un goût amer. C’est peu dire que la consigne de vote du candidat insoumis – « pas une voix à l’extrême droite » – n’a pas été suivie. La réélection d’Emmanuel Macron augure de relations tendues entre l’outre-mer et l’État pour ce nouveau quinquennat.

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Présidentielle. Un second tour révélateur des fractures françaises

Actu

Le deuxième duel Macron-Le Pen a cristallisé, plus qu’en 2017, des divergences générationnelles et sociales qui traversent la société. Il ne résume pas pour autant l’état d’un pays, dans lequel le bloc des gauches peut se reconstituer lors des législatives. Analyse

Christophe Deroubaix

Marine Le Pen, battue… mais pas noyée. Emmanuel Macron élu… mais pas plébiscité. Si l’issue du second tour du cru 2022 de l’élection présidentielle ressemble à celle de l’édition 2017, les dynamiques à l’œuvre s’avèrent différentes sans être tout à fait divergentes. La grande peur qui s’est emparée de nombre d’électeurs à l’idée d’avoir une présidente d’extrême droite à l’Élysée a provoqué, dimanche, à 20 heures, un soulagement bien légitime. Finalement, le « front républicain » dont Emmanuel Macron mettait en doute l’existence fonctionne toujours, bien que de plus en plus fissuré.

Avec 13,3 millions de voix (+ 2,7 millions par rapport à 2017) et 27,3 % des inscrits (22,3 % en 2017), Marine Le Pen affiche le meilleur résultat d’une candidate d’extrême droite dans ce type de scrutin. Emmanuel Macron enregistre 2 millions de bulletins en moins tandis que la proportion du nombre d’inscrits qui s’est portée sur son nom recule de 43,5 % à 38,5 %. Son bon score du premier tour (28 %) reflétait surtout sa capacité à absorber l’électorat LR après avoir happé une frange de l’électorat PS en 2017. Atout au premier tour, handicap pour le second : Emmanuel Macron progresse entre les deux tours de 9 millions de voix, contre 12 millions en 2017. 36 % du gain de voix du président sortant proviennent du report de l’électorat de Jean-Luc Mélenchon même si, selon Jérôme Fourquet, dans le Figaro, la lassitude face au « barrage » gagne : « Au sein de l’électorat Mélenchon, c’est la composante la plus âgée qui a été la plus rétive à le pratiquer, soit celle qui était déjà en âge de voter en 2002 lors du second tour entre Chirac et Le Pen, et qui aurait donc dû le mettre en œuvre pour la troisième fois. »

Social et électoral, le troisième tour se prépare

Le RN consolide son implantation dans ses zones de force

Le différentiel entre les deux « finalistes » est passé, en cinq ans, de 10 millions à 5,5 millions de voix. Le poids des refus de choix (abstentionnistes, blancs ou nuls) s’alourdit encore avec 38,52 % des inscrits, contre 34 % en 2017. Selon l’Ifop, 55 % des non-votants du 24 avril citent comme élément déterminant le fait qu’ « aucun candidat ne défend ou représente vos idées », 49 % « parce que vous ne voulez pas choisir entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen ». Comme en 2002 et en 2017, c’est l’électorat de gauche qui fait digue face à l’extrême droite. Cette dernière progresse pourtant. Le RN consolide ou renforce son implantation dans ses zones de force (Nord et Nord-Est et littoral méditerranéen) et progresse dans un arc est, allant de l’Eure jusqu’à la Haute-Saône, ainsi que dans la vallée de la Garonne, renversant totalement la tendance dans les outre-mer (lire ci-contre). Emmanuel Macron confirme ses atouts du premier tour dans l’Ouest (Bretagne et Pays de la Loire), l’Alsace, le Massif central, terres démocrates-chrétiennes ou conservatrices, et domine en Île-de-France, traduction géographique d’un vote de barrage dans une région qui avait porté Jean-Luc Mélenchon en tête (30,24 %, contre 30,19 % pour le chef de l’État).

Une lecture aussi rapide qu’erronée des résultats conduit certains observateurs à servir de nouveau la thèse des « deux France » : une France des villes qui a voté Macron et une France périphérique derrière Marine Le Pen. Ce dernier constat est en effet fondé : plus on s’éloigne des centres urbains, plus la carte du vote Le Pen se colore. Mais l’effet miroir n’est pas vrai : on avait constaté lors du premier tour que le vote Macron s’exprimait au plus haut dans les villes petites et moyennes de 20 000 à 100 000 habitants. C’est le vote Mélenchon qui se renforce au fur et à mesure que la densité urbaine augmente. L’électorat d’Emmanuel Macron du second tour ne peut être considéré comme un « bloc » homogène, puisque la moitié est constituée de citoyens qui n’en avaient pas fait leur premier choix.

Présidentielle. L’outre-mer bascule dans un vote de colère pour Le Pen

Le candidat d’En marche domine autant dans les zones urbaines en raison du vote barrage des électeurs de gauche, en plus grand nombre dans les grandes villes. S’il réalise 81 % des suffrages dans le centre-ville de Marseille, il le doit évidemment au report d’une large frange des 56 % recueillis par Jean-Luc Mélenchon le 10 avril. Comme l’a tweeté Mathieu Gallard, directeur des études d’Ipsos : « La carte des résultats par commune montre bien qu’une lecture du scrutin en termes géographiques de division urbain pro-Macron et rural pro-Le Pen ne correspond que très imparfaitement à la réalité. Les grandes fractures sont avant tout sociales et générationnelles. »

Macron est clairement devenu le champion de la droite

Commençons par ces dernières, en intégrant l’abstention afin de ne pas se contenter d’observer le rapport de forces parmi les votes exprimés mais dans l’ensemble du corps électoral. Plus on est jeune, moins on a voté (selon Ipsos, autour de 40 % d’abstention chez les moins de 34 ans, 15 % chez les plus de 70 ans). Plus on est âgé, plus on a voté Macron (23 % des inscrits de moins de 24 ans, 60 % des inscrits de plus de 70 ans), confirmation du profil sociologique du premier tour d’un candidat clairement devenu le champion de la droite. Marine Le Pen ne l’emporte que dans une seule catégorie d’âge : celle des quinquagénaires. Quant à la défaite de la candidate d’extrême droite parmi les moins de 34 ans, elle est très certainement due aux jeunes électeurs de Mélenchon, dans des catégories d’âge où le candidat de l’Union populaire était arrivé en tête.

Côté revenus, la participation est indexée sur son niveau : 40 % de ceux qui gagnent moins de 1 250 euros se sont abstenus, contre seulement 22 % de ceux qui gagnent plus de 3 000 euros. Le vote Macron progresse avec le niveau de revenus (26,5 % des inscrits parmi ceux qui gagnent moins de 1 250 euros, 36 % parmi ceux qui gagnent de 1 250 à 2 000 euros, 42 % pour les revenus compris entre 2 000 et 3 000 et 50,5 % pour les revenus supérieurs à 3 000 euros). Marine Le Pen réalise ses meilleurs scores parmi les revenus moyens ou moyens-inférieurs (un tiers des inscrits avec moins de 2 000 euros par mois), mais notons que sa part de l’électorat est plus importante parmi les plus aisés (27,5 % des plus de 3 000 euros) que parmi les revenus moyens-­supérieurs (23 % parmi les 2 000-3 000 euros.)

Le principal enjeu du « troisième tour » qui s’annonce – à savoir le premier tour des élections législatives, le 12 juin – réside dans la capacité des trois blocs sociologiquement et politiquement plutôt homogènes (bloc des gauches, bloc bourgeois « central », bloc des extrêmes droites) à se maintenir ou à se reconstituer.

Présidentielle 2022Emmanuel MacronMarine Le Penabstention
L'Humanité

Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

Éditorial

Fabien Gay

Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.

Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.

Vous aussi, participez :

  1. Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
  2. Envoyez-nous par mail vos messages pour la paix.
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Social et électoral, le troisième tour se prépare

Premier plan

À peine Emmanuel Macron reconduit, les ministres défilent sur les plateaux pour vanter ses futures réformes, y compris celle des retraites. De quoi déclencher la colère des syndicats, tandis que la gauche tente de s’entendre en vue des élections législatives, les 12 et 19 juin.

Cyprien BogandaJulia Hamlaoui

Comme en 2017, Emmanuel Macron, élu par défaut, a endossé le costume de l’humilité face aux résultats des urnes. Mais, pendant qu’au pied de la tour Eiffel, il assure que le niveau de l’abstention et le vote barrage « (l’)oblige(nt) », ses lieutenants se démultiplient pour faire entendre une autre musique. À l’instar de la surprenante analyse du président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand : « Emmanuel Macron a eu le meilleur score jamais obtenu par un candidat pour sa réélection depuis 1969, si on excepte 2002. » Sauf que ce soutien de la première heure ne prend pas en compte l’abstention.

Présidentielle. Un second tour révélateur des fractures françaises

Et ça change tout : en pourcentage des inscrits, le président sortant obtient en réalité, avec 38,52 %, le plus mauvais score depuis 1969, où Georges Pompidou avait recueilli 37,51 % du fait d’un record d’abstention à 31,1 % (contre 28,01 % dimanche).

Pas de quoi, pour l’heure, persuader les ministres sortants de faire profil bas. Au-delà des éléments de langage sur la « nouvelle méthode » souhaitée par le chef de l’État repris par le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, sans plus de précisions, l’accent mis sur la santé, l’éducation ou le pouvoir d’achat renvoie à un programme de réformes d’inspiration toute libérale.

Pis, Élisabeth Borne, dont le nom circule pour Matignon, n’y va pas par quatre chemins sur le report de l’âge légal de la retraite : « Cette réforme est importante, il faudra la faire », déclare-t-elle, jugeant simultanément, comme s’il n’y avait là aucune contradiction, qu’Emmanuel Macron est « conscient de la nécessité de rassembler, d’apaiser ». Sans compter Bruno Le Maire qui a cru bon d’affirmer, même s’il « ne le souhaite pas », qu’il ne pouvait pas « donner la garantie » que le 49-3 ne serait pas utilisé pour l’imposer.

« Construire une contre-offensive de masse »

Il va sans dire que, alors que 43 % de ses électeurs, selon l’Ifop, ont choisi le bulletin Macron pour s’opposer à Marine Le Pen (47 % selon Elabe), nombreux sont ceux qui entendent se rappeler à son bon souvenir et refuser son programme de casse sociale.

Les responsables syndicaux ne se font guère d’illusion quant au « changement » de méthode promis : « Emmanuel Macron a le sentiment qu’il a les mains libres maintenant qu’il est élu, ce sera à nous de lui prouver le contraire », souligne Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT. Son syndicat, comme l’ensemble des confédérations, salue la défaite de l’extrême droite, mais se prépare désormais à un possible affrontement avec le nouveau pouvoir sur le terrain social.

Dans un communiqué, Solidaires appelle à « construire une contre-offensive de masse » : « Même s’il a la légalité des urnes, il n’a aucune légitimité populaire pour appliquer ses réformes antisociales, à commencer par celle des retraites. » Plus laconique, Laurent Berger, dirigeant de la CFDT, a posté un message sur Twitter indiquant que « le pire a été évité aujourd’hui », mais que, au vu du score de Marine Le Pen, « rien ne pourra et ne devra être comme avant », assorti d’un hashtag #JusticeSociale.

La meilleure réponse, ce sera d'être nombreux dans la rue le 1er mai et après. Philippe Martinez, secrétaire de la CGT

Pour beaucoup, le recul de l’âge de départ à la retraite (à 64 ou 65 ans) fait figure de ligne rouge. « Nous considérons que cette réforme ne répond en rien à une nécessité incontournable, affirme Yves Veyrier, secrétaire général de FO. Au contraire, nous souhaitons conserver la possibilité pour les travailleurs de partir à la retraite dans de bonnes conditions – 62 ans, c’est déjà trop pour de très nombreux salariés. Nous allons essayer de convaincre du bien-fondé de nos positions. Et s’il faut mobiliser, nous le ferons. »

Même son de cloche du côté de la CGT, où Philippe Martinez liste les sujets de discorde : « L’avenir de la Sécurité sociale, l’urgence du pouvoir d’achat – et je parle bien de l’augmentation des salaires et de la reconnaissance des qualifications, pas des exonérations de cotisations promues par Emmanuel Macron –, la question de l’emploi, notamment des jeunes… Nous appelons à défiler le 1er  Mai sur ces sujets : la meilleure réponse à Macron, ce sera d’être nombreux dans la rue ce jour-là et après. »

Imposer une cohabitation

Du côté des partis de gauche, où se prépare la riposte sur le terrain électoral, les premiers pas des ministres post-élection font aussi réagir. Jean-Luc Mélenchon, qui a réitéré son appel à l’ « élire » premier ministre lors des législatives de juin, en tire argument. « Un détail : seul le premier ministre déclenche les 49-3. Pour l’empêcher donc, une solution : l’Union populaire à Matignon », écrit-il sur Twitter, quand le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, invite à renvoyer l’ascenseur avec « un 49-3 par les urnes aux législatives ». Contrairement à 2017, FI et PCF travaillent, non sans difficulté mais de concert avec les écologistes, et bientôt avec le PS (un premier rendez-vous est prévu mercredi), à un rassemblement pour le scrutin de juin.

« À chaque élection présidentielle, ceux qui n’ont pas été élus expliquent qu’il y a un troisième tour, que les Français vont inverser leur choix en leur donnant une majorité, c’est assez classique », tente de discréditer Gabriel Attal. Certes, les législatives, « depuis 1997, ont perdu leur autonomie du fait de l’inversion du calendrier électoral et sont fortement indexées sur la présidentielle » ce qui « entraîne une démobilisation relative des camps qui ont perdu », rappelle Frédéric Dabi, le directeur général de l’Ifop. Mais, cette fois, la donne est sensiblement différente : entre 56 % (selon Ipsos) et 63 % (selon OpinionWay) des Français souhaitent imposer une cohabitation au président fraîchement élu.

Le premier tour du 10 avril a redessiné un paysage politique national en trois pôles à peu près équivalents, comptant la droite libérale, l’extrême droite, qui entend également tirer son épingle du jeu en juin, et la gauche, évincée de justesse du second tour. « Pour la première fois, l’idée d’un troisième tour peut être une réalité », assure le politologue Brice Teinturier sur France Inter, précisément « parce que nous avons trois France et non pas deux ».

Pour avoir une chance de l’emporter, la gauche doit trouver un terrain d’entente auquel la FI, forte des 22 % de Jean-Luc Mélenchon, a posé ses conditions. Car le mode de scrutin (12,5 % des inscrits pour se qualifier), prévient le directeur général délégué d’Ipsos, « suppose des alliances partout pour pouvoir gagner ». Et face aux projets de l’hôte de l’Élysée, il y a urgence.

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Ne lui en déplaise, le président doit sa réélection à la gauche

Actu

Malgré la colère vis-à-vis de son bilan, les électeurs des forces de progrès ont joué un rôle décisif dans la victoire d’Emmanuel Macron, dimanche. Saura-t-il en prendre acte pour son second mandat ?

Diego Chauvet

Très loin d’un vote d’adhésion. Parmi les électeurs qui ont choisi Emmanuel Macron, dimanche, 42 % l’ont fait pour « faire barrage » à Marine Le Pen, selon une enquête Ipsos. Un vote à contrecœur, donc. À gauche, c’est Jean-Luc Mélenchon qui, au premier tour, a rassemblé, de loin, le plus de suffrages sur son nom avec 21,95 % des voix et 7,7 millions d’électeurs. Le comportement de ces derniers était donc scruté avec attention pour le second tour. D’autant plus que, si le candidat de l’Union populaire avait clairement donné la consigne de ne pas voter pour Marine Le Pen, il n’a jamais pour autant appelé ses militants et électeurs à glisser un bulletin Emmanuel Macron. Une consultation de ses 310 000 soutiens sur Internet, réalisée après le premier tour, avait montré que seuls 33,4 % d’entre eux entendaient « faire barrage » avec un bulletin Macron. 37,6 % voulaient glisser un bulletin blanc ou nul, et 29 % s’abstenir.

Selon l’enquête Ipsos, les électeurs de Jean-Luc Mélenchon se seront comportés un peu différemment : 42 % ont voté Macron au second tour, 17 % Le Pen, et 41 % ont voté blanc ou nul ou se sont abstenus. Les électeurs de Yannick Jadot, deuxième représentant de la gauche au soir du premier tour, mais avec moins de 5 % des voix, ont suivi pour la grande majorité d’entre eux l’appel au barrage lancé par leur candidat. 65 % ont mis un bulletin au nom du président sortant, 6 % à celui de Le Pen, lorsque 29 % d’entre eux se sont abstenus ou ont voté blanc ou nul, toujours selon Ipsos.

Au soir du second tour, tous les dirigeants des partis de gauche ont ainsi souligné la contribution de leurs électeurs à la réélection d’Emmanuel Macron. Tous ont dénié un quelconque vote d’adhésion qui aurait apporté une majorité au président sortant. « 70 % des Français qui refusent la retraite à 65 ans. Et on voudrait nous faire croire que c’est la victoire d’un projet ? » a réagi, dimanche soir, le porte-parole du PCF, Ian Brossat. Dès le soir du premier tour, Fabien Roussel, Yannick Jadot, Anne Hidalgo avaient clairement appelé à utiliser le bulletin Macron pour battre Le Pen. Emmanuel Macron a lui-même été obligé de le reconnaître, ce dimanche, en déclarant : « On ne pourra pas faire comme avant. » En tiendra-t-il compte pour autant dans la politique qu’il souhaite conduire ? En 2017, Emmanuel Macron avait déjà adressé une pensée à ceux qui avaient voté pour lui « sans avoir (ses) idées » : « Vous vous êtes engagés et je sais qu’il ne s’agit pas là d’un blanc-seing. Je sais nos désaccords, je les respecterai. » On sait ce qu’il est advenu de cette intention lors de son premier quinquennat. En sera-t-il différent pour le second, alors même qu’il ne pourra pas se représenter à l’issue de ce mandat ? « Je suis dépositaire de leur sens du devoir », a-t-il redit ce dimanche. Une promesse qui aura fait long feu. Dès lundi matin, Bruno Le Maire a déclaré qu’il n’excluait pas un recours au 49-3 pour augmenter l’âge de départ en retraite à 65 ans… Pour que la gauche s’impose dans le rapport de forces face à la Macronie, elle doit gagner les élections législatives. Au mieux, imposer une cohabitation, comme l’appelle de ses vœux Jean-Luc Mélenchon, ou tout au moins s’imposer comme la principale opposition au Parlement. Selon Ipsos, 93 % de ses sympathisants souhaitent un rassemblement des forces de gauche en juin pour réussir ce pari.

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Une nouvelle séquence politique

Éditorial

Jean-Emmanuel Ducoin

Du jamais-vu. Au lendemain de son élection, Emmanuel Macron cherche les moindres traces d’une adhésion populaire véritable. Il ne les trouvera pas. Non seulement il a perdu 2 millions de suffrages exprimés par rapport à 2017 – Marine Le Pen en récolte plus de 2,5 millions supplémentaires –, mais les enquêtes d’opinion indiquent de manière implacable qu’une large majorité des Français souhaitent une cohabitation lors de son second quinquennat. En résumé, 63 % des personnes interrogées espèrent que le chef de l’État réélu « ne dispose pas d’une majorité » à l’issue des légis­latives, sachant que 44 % aimeraient le voir cohabiter avec Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre. Enfin, 57 % de nos concitoyens plaident pour que les partis de gauche (FI, PCF, EELV et PS) présentent des candidats communs. L’union des forces de progrès reste dans les têtes, telle une aspiration sinon une exigence…

Nous entrons dans une nouvelle séquence politique. Elle peut, de toute évidence, ne pas ressembler à celle de 2017 et fracasser l’absurdité du désespoir. Le gagnant ne bénéficie d’aucun blanc-seing, d’autant que sa propre campagne électorale, brève et assez évanescente, n’a pas servi de purge cathartique des monumentales colères qui traversent le pays. Sombre victoire en vérité. Emmanuel Macron se voit élu dans un océan d’abstention, avec, en sus, 3 millions de votes blancs et nuls, et au moins la moitié des personnes ayant voté pour lui ont glissé son nom dans l’urne pour barrer la route à l’extrême droite et non par soutien à son projet libéral. Le voilà très affaibli, dans un contexte de possible explosion sociale. Pouvoir d’achat en berne, colère dans les hôpitaux et dans le monde éducatif, réforme des retraites pouvant être décidée par 49-3 (dixit Bruno Le Maire), urgence climatique, etc. : le président ne possède aucun état de grâce pour le début de son nouveau mandat. Parlons plutôt de défiance.

Rien n’est impossible désormais pour répondre aux attentes populaires, enclencher une vraie dynamique d’espoir, et s’adresser aux 11 millions d’électeurs de gauche du premier tour et aux 12 millions d’abstentionnistes. L’objectif : élire une majorité au Parlement et battre le bloc raciste de l’extrême droite, comme le bloc libéral de la droite représenté par Macron.

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Lettre fermée à Emmanuel Macron

Chronique

Violaine de Filippis Abate

Marine Le Pen n’est pas présidente de la République. Tant mieux. Emmanuel Macron est président de la République. Tant pis. Nous ferons avec, et la possibilité de faire avec est précisément ce qui différencie Emmanuel Macron de Marine Le Pen ; d’un côté, la démocratie bourgeoise ; de l’autre, le fascisme.

Nous devrons également faire avec car la logique des institutions de la V e République devrait très vraisemblablement lui donner une majorité parlementaire. La cohabitation avec la gauche semble en effet, malheureusement, peu vraisemblable. Ainsi, celui qui prétendait incarner la République, saint Jean-Luc, ne sera probablement pas premier ministre.

Lucide sur ce qui nous attend pendant cinq ans, j’aimerais toutefois que nous puissions voir des avancées pour les femmes, notamment celles qui suivent. D’abord, il est aberrant que, depuis trente ans, aucune femme n’ait été premier ministre. Pourtant, ce ne sont pas les hommes incompétents qui ont manqué à ce poste. Comme le disait Françoise Giroud : « La femme serait vraiment l’égale de l’homme le jour où, à un poste important, on désignerait une femme incompétente. » Nous pouvons donc au moins espérer, à ce stade et dans ce contexte, qu’une femme incompétente puisse prouver l’égalité femme-homme à Matignon.

Il est aberrant que, depuis trente ans, aucune femme n’ait été premier ministre.

À propos du monde du travail, une vraie réforme de l’Index de l’égalité professionnelle, qui sert à noter les entreprises dans ce domaine, paraît indispensable. Pas une réformette, mais une refonte non seulement de ses modalités de calcul, inefficaces et beaucoup trop complexes, mais aussi de sa sanction, qui ne remplit pas son rôle dissuasif en ce qu’elle n’est qu’éventuelle et faible. Il en va de même pour les quotas dans les comités de direction : plutôt que des quotas à durée interminée dans trop peu d’entreprises, il faut des quotas temporaires et simples, qui s’appliquent à la majorité de nos entreprises.

Quant à la question cruciale des violences faites aux femmes, on ne changera pas structurellement la société sans l’éducation et la formation. Sur ce dernier point, il faut impérativement que tous les acteurs qui sont en rapport avec les femmes victimes, notamment les magistrats, les médecins, les experts judiciaires, les avocats, les forces de l’ordre, soient enfin correctement formés aux dernières avancées de la recherche relatives, par exemple, à la mémoire traumatique et au choc post-traumatique. Que chacun comprenne bien les mécanismes parfois « bizarres » engendrés par les violences sexuelles, plutôt que de les assimiler au mensonge.

Après avoir soutenu le front républicain pour contrer l’extrême droite, nous ne demandons finalement pas grand-chose, Monsieur le président, juste que nous ne perdions pas cinq ans de plus, avant que vous passiez la main à la gauche et, qui sait, à une femme de gauche.

la chronique féministe de Violaine de Filippis AbateEmmanuel MacronPrésidentielle 2022Féminisme
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Et si vous choisissiez l’espace ?

Chronique

Charlotte Recoquillon

Avez-vous déjà trouvé votre destination pour les vacances cet été ? Sinon, j’ai une idée pour vous (ne me remerciez pas, c’est cadeau). La première mission Ax-1 vers la Station spatiale internationale (ISS) opérée entièrement par le secteur privé vient de rentrer sur Terre. Et trois autres vols privés ont été annoncés pour les deux prochaines années. Accompagnés par un – vrai – astronaute, trois touristes ont voyagé à bord de la capsule Crew Dragon (de la société d’Elon Musk SpaceX) et côtoyé l’équipage de l’ISS pendant plus de deux semaines. Pour voler à bord d’une fusée comme ces hommes d’affaires, vous n’aurez que 55 millions de dollars à débourser (51,3 millions d’euros). Une somme modique au regard du cadre exceptionnel, reconnaissez-le. Au programme de vos vacances à 400 kilomètres d’altitude : flotter dans la station, observer la Terre, jouer aux apprentis scientifiques. À ce tarif, on vous garantit un siège côté fenêtre ! Et dire que ce pauvre Jean Castex a essuyé de cruels quolibets parce qu’il est allé voter en avion…

Si l’espace est un patrimoine commun de l’humanité, c’est aussi une caisse de résonance de problématiques géopolitiques bien terrestres. Ainsi, ce voyage représente une étape cruciale dans le processus de commercialisation des vols touristiques vers l’espace. Les entreprises privées sont déjà bien placées pour revendiquer l’exploitation, voire la propriété, de ces nouveaux territoires. Du côté de la Nasa, leur déléguer le développement et la gestion du tourisme spatial lui permettrait de mieux se concentrer sur l’exploration plus lointaine, la reprise des voyages sur Mars et sur la Lune. Pour cela, l’agence publique américaine subventionne fortement le secteur privé.

Outre les questions éthiques et écologiques, on assiste donc à la privatisation de ce nouveau secteur sur le plan économique. Il faut s’attendre à l’intensification des logiques de concurrence bien sûr, mais aussi à des problématiques de souveraineté. Les rivalités s’accentuent déjà. Ainsi, Blue Origin ( Jeff Bezos) et Dynetics ont tenté de contester auprès du Government Accountability Office (GAO) le monopole de l’entreprise d’ Elon Musk, qui avait obtenu un juteux contrat de 2,9 milliards de dollars pour construire le vaisseau Starship. Le GAO a confirmé l’attribution du marché à SpaceX, dont le vaisseau permettra aux astronautes de la Nasa d’aller sur la Lune, elle-même destinée à devenir une position stratégique pour envoyer des humains sur Mars.

En attendant, que vous prévoyiez de visiter l’ISS, Mars ou la Lune, il faudra être patients et flexibles sur vos dates de départ et de retour. En effet, la mission Ax-1 devait initialement durer une dizaine de jours, mais plusieurs reports successifs ont conduit l’équipage à arrimer avec une semaine de retard. Prévenez votre N + 1.

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L'Humanité

Inquiétant coup de semonce

Éditorial

Stéphane Sahuc

C’est une de ces phrases qui font froid dans le dos. Surtout lorsqu’on sait par qui elle est prononcée. Que le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, déclare à la télévision publique qu’il y a un « danger réel » d’une « troisième guerre mondiale » montre bien que le conflit en Ukraine entre dans une nouvelle phase. Certes, cette déclaration s’adresse aux États-Unis, elle est une réponse à une petite phrase de Lloyd Austin, le secrétaire à la Défense, qui, après sa visite à Kiev, donnait les objectifs de son pays : « Nous voulons voir la Russie affaiblie, incapable de mener le type d’action qu’elle a lancée sur l’Ukraine. » Si on traduit les propos de Lavrov en langage courant, ils ­signifient : « Américains, vous poussez le bouchon un peu trop loin. Attention ! »

Mais cette déclaration de Lavrov constitue aussi un coup de semonce et un tournant inquiétants dans la guerre. Les Russes tracent une ligne rouge qui coïncide avec l’accélération des livraisons d’armes américaines et occidentales à l’Ukraine. Chars Guepard allemands, missiles antichars Milan et canons Caesar français, et obusiers, drones tueurs et hélicoptères américains… autant de matériels qui vont un peu plus compliquer la tâche de l’armée russe. Une situation qui, comme l’explique Lavrov, signifie que « l’Otan est, en substance, engagée dans une guerre avec la Russie ». Le ministre précise que ces armes sont donc « des cibles légitimes ». De là à frapper des zones de stockage hors Ukraine, donc de fait des territoires de l’Otan ? La menace est implicite mais réelle.

Pour engager la désescalade, l’Otan ne doit pas se laisser entraîner dans le scénario d’une défaite militaire de la Russie, qui semble avoir désormais la faveur de certains de ses membres. Sans en rabattre sur le soutien à l’Ukraine agressée, la France doit rester sur sa ligne, peser de tout son poids pour ne pas laisser se fermer les portes du dialogue, et refuser toutes chimères d’un règlement militaire du conflit.

Guerre en UkraineOtanRussie
Le Figaro

Le Conseil constitutionnel proclame Emmanuel Macron élu président de la République

Emmanuel Macron a recueilli la majorité absolue des suffrages, 58,55%, dimanche lors du second tour de l'élection présidentielle, a confirmé le Conseil constitutionnel.

Le président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius, a proclamé mercredi 27 avril Emmanuel Macron président de la République pour avoir recueilli la majorité absolue des suffrages, 58,55%, dimanche lors du second tour de l'élection présidentielle.

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«Le Conseil constitutionnel a procédé aux opérations de recensement et de contrôle», a indiqué Laurent Fabius, en faisant état d'«irrégularités» constatées dans 48 bureaux de vote, conduisant les Sages à annuler 20.594 suffrages, soit 0,06% des suffrages exprimés. «Dans l'ensemble, les règles du processus électoral ont été respectées», a estimé le président du Conseil.

Taux d'abstention de 28,01%

Sur un total de 48.752.339 électeurs inscrits, 35.096.478 ont voté, soit un taux d'abstention de 28,01%, le deuxième plus important sous la Vè République lors d'un second tour d'élection présidentielle. Le Conseil constitutionnel a recensé 2.333.904 bulletins blancs, réduisant le nombre de suffrages exprimés à 32.057.325.

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Parmi ceux-ci, 18.768.639 se sont portés sur Emmanuel Macron (58,55%), contre 13.288.686 pour Marine Le Pen (41,45%). «Emmanuel Macron ayant recueilli la majorité absolue des suffrages exprimés, le Conseil constitutionnel, en ce 27 avril 2022, proclame Monsieur Emmanuel Macron élu président de la République», a annoncé Laurent Fabius, en indiquant que le mandat du nouvel élu «débutera à compter du 14 mai 2022 à 0H00».

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L'Humanité

Menaces sur la reprise économique mondiale

Décryptage

Conjoncture  Conflit en Ukraine, reconfinement en Chine, resserrement des crédits, retour des politiques d’austérité… Les nuages s’amoncellent.

Clotilde Mathieu

Comme un signe avant-coureur d’un retournement de conjoncture, un vent contraire a fait vaciller, une fois de plus, les places boursières, en ce début de semaine. Les perspectives de reconfinement en Chine, la guerre en Ukraine, l’inflation galopante, la remontée des taux ternissent l’horizon. Banque mondiale, Banque centrale européenne (BCE), Fonds monétaire international (FMI) avancent tous des perspectives assombries. De 4,1 % et 4,9 %, les prévisions de croissance mondiale pour 2022 sont passées à 3,2 % et 3,6 %. Soit, grosso modo, un point de croissance, ce qui correspond à une perte pour l’économie mondiale de près de 800 milliards de dollars. En France, selon le FMI, la croissance pourrait avoisiner les 2,9 % cette année, puis 1,4 % en 2023, même si la récession est pour l’instant écartée. L’orage gronde.

1. Le Covid joue les trouble-fêtes

En Chine, les scènes de vie d’une économie à l’arrêt (lire ci-contre) liées à la recrudescence des contaminations, cumulée à la politique zéro Covid du gouvernement, font craindre le pire. Pour l’instant, les ports échappent aux restrictions et tournent. Seules une dizaine de villes en Chine sont intégralement ou partiellement reconfinées, mais le virus et son variant Omicron se répandent comme une traînée de poudre. Comme il est désormais aux portes de Pékin, la situation ressemble de plus en plus à un remake de 2020, lorsque le ralentissement des productions, avec la fermeture des usines, avait créé de fortes distorsions dans les chaînes d’approvisionnement, encore perturbées, du fait de la forte dépendance des économies occidentales aux biens intermédiaires venus de Chine.

Un effet Covid qui avait non seulement provoqué de fortes pénuries, obligeant les usines européennes dans les secteurs de l’automobile, des équipements électriques, des produits informatiques, électroniques et optiques à fermer, entraînant la mise au chômage partiel de nombreux ouvriers, et provoquant une récession sans précédent. Sans en arriver jusque-là, les tensions sur les chaînes d’approvisionnement risquent en tout cas d’alimenter la montée des prix, qui, en mars, a atteint 4,5 % dans l’Hexagone.

2. La guerre, l’autre menace

La guerre en Ukraine et les sanctions à l’encontre de la Russie sont « une crise » venue « se rajouter à une crise », pour reprendre les mots du FMI. Selon l’organisation internationale, « l’impact de la guerre en Ukraine va contribuer à dégrader cette année les prévisions de croissance de 143 pays représentant 86 % du PIB mondial », via une nouvelle recrudescence des prix de l’énergie, des matières premières mais aussi des aliments… Car la hausse des prix de l’énergie a entraîné une montée des prix des engrais et des produits céréaliers : le gaz naturel constitue un intrant essentiel pour la production d’ammoniac, élément commun de la plupart des engrais azotés. Un phénomène auquel s’ajoute la rupture des chaînes d’approvisionnement en maïs, blé et autres céréales. Résultat : les prix mondiaux des produits alimentaires ont grimpé de plus de 33 % sur un an, en mars, selon l’indice FAO des prix alimentaires agricoles défini par l’ONU, enregistrant son plus haut niveau. Outre l’effet prix qui aura un impact direct sur la consommation des ménages, la poursuite de la guerre pourrait, à moyen terme, dégrader davantage la confiance des ménages, des entreprises et des investisseurs et entraîner un cycle récessif.

3. Coup de frein sur la planche à billets

La montée durable des prix a fait réagir les banques centrales. Avec pour objectif une inflation à moins de 2 % pour le BCE et à 3 % pour la Fed (la banque centrale américaine), ces dernières veulent mettre fin à leurs politiques expansives. Pour la BCE, il s’agit de réduire son programme d’achat net de dettes qui consiste à contourner la règle, en rachetant sur le marché secondaire des titres de dettes aux acteurs privés afin que les États puissent continuer à s’endetter. Depuis 2014, ce sont près de 5 000 milliards d’euros de dette publique et privée et près de 80 % des dettes Covid des pays membres qui ont été rachetés sans contrepartie par l’institution. Un virage qui passe aussi par une remontée de leur taux directeur, avec une nouvelle salve en mai pour la Fed, et une première « d’ici à la fin de l’année » pour la BCE. Autant de mesures qui pourraient entraîner un éclatement des bulles, un krach financier, mais qui devraient surtout limiter les possibilités d’investissement et donc de croissance. De plus, cette stratégie pourrait pousser les États à mettre en place des politiques restrictives, comme en France avec la réforme des retraites qu’Emmanuel Macron souhaite imposer.

Dans cet environnement agité, préapocalyptique, les habitants des pays en développement aux économies fragiles sont en première ligne. Les dépenses alimentaires représentent 40 % de leur budget, contre 17 % dans les pays les plus riches. En conséquence, plus de 260 millions de personnes supplémentaires pourraient basculer dans l’extrême pauvreté en 2022, selon les calculs d’Oxfam. Une catastrophe « sans précédent de mémoire d’homme », poursuit l’ONG.

Or, nombre de ces pays sont au bord de la faillite. « Pour la seule année 2022, les pays les plus pauvres vont devoir rembourser 43 milliards de dollars », déclare Louis-Nicolas Jandeaux (Oxfam), sur RFI. Si bien que « plusieurs pays en développement risquent de ne pas rembourser leurs dettes dans les mois à venir et tenteront d’éviter la faillite tout en essayant de maintenir leurs importations vitales. Cela pourrait signifier des réductions drastiques des dépenses dans le monde entier, exacerbant un chemin déjà dangereux vers l’austérité que les pays ont commencé à prendre avec le soutien du FMI ».

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L'Humanité

Direct. Guerre en Ukraine : Gazprom suspend ses livraisons de gaz à la Pologne et la Bulgarie . L'actualité du 27 avril

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6 heures 49 min
Le Figaro

Remaniement, législatives, majorité... Les secrets de «Macron 2»

Arthur BerdahFrançois-Xavier Bourmaud

GRAND RÉCIT - Le chef de l’État prépare son second mandat et s’apprête déjà à repartir en campagne.

Dimanche soir 18 h 30, salle des fêtes de l’Élysée. Emmanuel Macron vient de rentrer du Touquet où il a voté. Autour de lui, la fébrilité est palpable. Les téléphones sonnent dans tous les sens. La plupart pour s’inquiéter de l’arrivée en tête de Marine Le Pen dans les outre-mer. Puis un appel de la mairie de Paris. L’équipe du président sortant a demandé une dérogation pour faire scintiller la tour Eiffel à 21 h 30, pendant le discours qu’Emmanuel Macron doit prononcer sur le Champ-de-Mars. Ça ne va pas être possible. Ni à 21 heures d’ailleurs. «Il fait étonnamment jour ce soir. Exceptionnellement, il se peut qu’on attende 22 heures pour l’illuminer», explique-t-on aux chargés de la campagne. Soupir exaspéré. «C’est ce qui s’appelle “1,75% de pouvoir de nuisance”

Déjà tendu, Emmanuel Macron entre dans une colère froide. Une demi-heure plus tard, l’affaire est réglée. Mais pour les belles images, c’est raté. Un coup de fil du chancelier allemand Olaf Scholz retient le président réélu au Palais. Il prononce son discours de victoire dix minutes trop tard. Un texte écrit de sa main, sans l’aide habituelle de ses conseillers. D’où le côté un peu décousu et sans trop de souffle. «Le plus dur commence», avait lâché Emmanuel Macron pour seul commentaire à l’annonce officielle des résultats, à 20 heures. Comme une mise en garde adressée à lui-même. Pour les cinq ans à venir mais aussi pour les quinze prochains jours.

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Il va falloir remanier, si possible avant le Conseil des ministres du 4 mai, au plus tard celui du 11 mai. Et donner corps à cette «nouvelle ère» annoncée. Exit donc Jean Castex. De Matignon, mais pas forcément du gouvernement. L’homme a fait ses preuves et acquis une solide cote de sympathie auprès des Français. Il se verrait bien à la Justice en remplacement d’Éric Dupond-Moretti. Ou peut-être à l’Éducation. Il n’est pas le seul. Gabriel Attal s’y verrait bien lui aussi si Amélie de Montchalin le remplace au porte-parolat. Mais il y a Bruno Le Maire. Le ministre de l’Économie a commencé à prendre langue avec les syndicats d’enseignants, au cas où. Il a toujours Matignon dans un coin de sa tête. Mais son nom ne circule pas vraiment. Encore moins depuis qu’il n’a pas exclu la possibilité de recourir au 49-3 pour faire passer la future réforme des retraites. «Une connerie», s’agace-t-on dans le premier cercle d’Emmanuel Macron. Alors qui?

L’angoisse des premiers Marcheurs

Deux camps s’affrontent. Ceux qui considèrent que le pays est à droite et qu’il faut se contenter de donner seulement quelques gages à la gauche. Ceux-là poussent les noms de Catherine Vautrin, ancienne ministre de Jacques Chirac, et de Nathalie Kosciusko-Morizet, ex-ministre de Nicolas Sarkozy. Les autres pensent que le plein à droite est déjà fait et qu’il faut se tourner plus franchement vers la gauche. Et pourquoi pas vers Élisabeth Borne, donc, actuelle ministre ex-PS du Travail? Emmanuel Macron n’a pas tranché. «Le plus probable reste quand même la surprise du chef, comme avec Édouard Philippe en 2017», sourit un proche.

Il en va ainsi en macronie. Plus un nom circule, moins il a de chance d’être retenu. Sauf lorsqu’il s’agit d’élargir. De faire vivre ce fameux dépassement sur lequel Emmanuel Macron a bâti son identité politique. Cela tombe bien, ils sont nombreux à toquer à la porte plus ou moins bruyamment. Les moins discrets sont les maires ex-LR: Natacha Bouchart à Calais, Caroline Cayeux à Beauvais, Christian Estrosi à Nice et Hubert Falco à Toulon. Si eux veulent en être, certains de leurs homologues socialistes se font désirer. Mathieu Klein à Nancy, Michaël Delafosse à Montpellier, Johanna Rolland à Nantes et même Valérie Rabault, la présidente du groupe PS à l’Assemblée. La jeune génération, mais pas seulement.

L’ancien premier ministre Bernard Cazeneuve n’est plus en froid avec Emmanuel Macron et ne ferme pas la porte. «Ce n’est plus du 0%», observe-t-on autour du chef de l’État. Une figure reconnue comme Emmanuel Macron en a tant cherché durant son dernier mandat. Croyant l’avoir décrochée à l’été 2020 lorsque Claude Chirac, la fille de l’ancien président, a failli intégrer le gouvernement Castex 1 avec le portefeuille de la Famille. Celle-ci est finalement restée fidèle à sa famille politique en soutenant Valérie Pécresse avant le premier tour. Comme Damien Abad, le patron des députés LR, qui a conseillé la candidate sur l’éducation durant la campagne. Et qui prépare désormais un accord avec la majorité. Il était mardi dernier à l’Élysée pour en discuter avec Thierry Solère, le conseiller politique du président.

«Ils ont tous une question simple à se poser: sont-ils prêts à participer à une aventure nationale au service du destin de la France?», résume-t-on autour d’Emmanuel Macron. Avec une angoisse pour les Marcheurs de la première heure: être abandonnés sur le bord de la route. C’est François Bayrou qui se rappelle au bon souvenir du président. C’est Richard Ferrand qui milite pour conserver la présidence de l’Assemblée nationale. C’est Julien Denormandie qui lorgne le secrétariat général de l’Élysée, si Alexis Kohler finissait par partir un jour, vers Bercy plutôt. C’est Clément Beaune qui se positionne sur l’Enseignement supérieur et la Recherche. Ce sont enfin ceux qui ont marqué des points et pris du galon ces dernières semaines: Gérald Darmanin et Sébastien Lecornu.

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Et puis il y a les sacrifiés sur l’autel du rassemblement. Il va bien falloir faire de la place pour ne pas donner l’impression d’un remaniement façon «ripolinage de façade». Il va aussi falloir gérer les cas complexes. À commencer par Édouard Philippe, plus vraiment en odeur de sainteté à l’Élysée. Discret et fuyant lors du déplacement d’Emmanuel Macron au Havre dans l’entre-deux-tours, l’ancien premier ministre agace d’autant plus qu’il n’a pas été jugé très performant durant la campagne.

«C’était notre aile droite, c’est devenu un aileron, étrille-t-on dans les couloirs du Palais, où ses déclarations sur le risque de victoire de Marine Le Pen ont profondément énervé. C’est le pompier pyromane sans la puissance du port du Havre.» Sans compter sur les négociations pour les législatives qui tendent encore davantage les relations. «Il ne pense qu’au nombre de circonscriptions qu’il obtiendra pour Horizons, grince-t-on. Si ça continue, tout ça va se terminer sur le croc de boucher de Villepin.» Au-delà du respect qu’il porte toujours à son ancien premier ministre, Emmanuel Macron se passerait bien de ces difficultés. Elles s’accumulent pourtant.

Comme ce lundi de Pâques, lorsqu’il découvre dans le Journal officiel la disparition du corps diplomatique. «Là, il a vraiment pété un câble. Il est parti en toupie», se remémore un visiteur. Dans son bureau, le président «tourne en boucle tout seul pendant 10 minutes». «Vous remercierez le débile qui, à six jours du second tour, n’a rien trouvé de mieux à faire que de supprimer ce truc. Ça me rend dingue ce genre de connerie», répète-t-il à qui a le malheur de passer une tête. Il faut dire qu’il n’avait pas besoin de ça. Surtout dans l’entre-deux-tours. Encore moins au moment où il s’apprête déjà à repartir en campagne subliminale pour les législatives. Et rattraper ce faisant le temps perdu à cause de la guerre en Ukraine.

«Course d’endurance»

Lorsque Vladimir Poutine lance l’offensive le 24 février, tout le dispositif est prêt. Après «des centaines de recherches», le président vient d’arrêter son choix. Il veut se déclarer candidat à Argelès-Gazost (Hautes-Pyrénées), sur les terres de sa grand-mère, avec le pic du Midi en toile de fond. Son costume de chef de guerre le rattrape finalement. Avant de décoller pour Bruxelles, il lance à ses conseillers dans le vestibule d’honneur du Château: «On recommence tout à zéro, il faut tout reprendre

Ce sera donc une très sobre «Lettre aux Français», mise en ligne le 3 mars par la presse quotidienne régionale. Puis quelques déplacements dans des villes «amies», lorsque l’agenda le permet. Rien de disruptif. Pas de «waouh» non plus. «C’est une campagne copier-Kohler», raille-t-on au QG, pour moquer le côté trop lisse des apparitions et la touche technocratique de l’omniprésent secrétaire général de l’Élysée. Emmanuel Macron en ressort frustré. «La campagne, c’est une course d’endurance où seuls comptent la semaine d’avant premier tour et l’entre-deux-tours», a-t-il beau répéter en petit comité, il ne semble lui-même pas convaincu.

Jusqu’à sa venue à Fouras (Charente-Maritime) le 30 mars. Puis à Spézet (Finistère) le 5 avril. Un meeting façon stand-up improvisé sur la place du village, dans le fief de Richard Ferrand, qui s’est assuré de l’affluence. «Là je le sens bien, il y a quelque chose, on accélère! Je veux en faire plein, des comme ça», lâche-t-il sur le trajet retour. Donnant ainsi naissance aux formats de Strasbourg, le 12 avril, puis Figeac (Lot) vendredi dernier. Désormais, c’est ce modèle qu’il veut reproduire dans les prochaines semaines, pour obtenir une majorité à l’Assemblée nationale.

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Mais plus question de créer le «grand mouvement politique d’unité et d’action» qu’il appelait de ses vœux au soir du premier tour. Le projet a fait long feu face aux réticences de tous les acteurs concernés. Et devrait se solder par une simple bannière commune façon UDF des années 1980. Avec un seul écueil à éviter à tout prix: retomber dans les travers de la IVe République, lorsque les gouvernements se faisaient et se défaisaient tous les six mois au rythme des revers d’alliance et des contre-coalitions. Restera, au pire, la dissolution, qu’il n’exclut pas en cours de mandat. Façon d’instaurer ces fameuses «midterms» à la française, sorte de respiration démocratique dont il regrette l’absence. Manière, aussi, de garder le contrôle d’une éventuelle majorité, alors que la guerre de succession pointe déjà.

En attendant, dans cette campagne pour garder la main sur l’Assemblée nationale, il réfléchit à convier l’ensemble des maires de France à Paris début juin. Emmanuel Macron n’avait pas fait campagne pour le premier tour, il veut tout donner pour le troisième.

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L'Humanité

Carte interactive. Ces pays qui accueillent les millions d'Ukrainiens qui ont fui leur pays

Regard de cartographe #13. C'est un mouvement de population tel que l’Europe n’en a pas connu depuis la Seconde Guerre mondiale. Pour ce nouveau "regard de cartographe", Nicolas Lambert, ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique, nous montre quels sont les pays qui assurent prioritairement l'accueil des millions de réfugiés ukrainiens qui ont fui leur pays depuis le début de la guerre.

Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), plus de 4 millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de la guerre. Des mécanismes de protection temporaire ont été mis en place par les pays européens et les populations se mobilisent pour aider et accueillir les réfugiés à travers toute l'Europe.

Quels effets la guerre va-t-elle avoir sur la politique d’accueil ?

Mais, même si tous les pays du continent sont mobilisés, d'un point de vue géographique, ce sont bien les pays limitrophes, en première ligne, qui assurent prioritairement l'accueil. Sur 4 millions de réfugiés, 2,3 million se trouvent aujourd'hui en Pologne,  600 000 en Roumanie, 390 000 en Moldavie et 365 000 en Hongrie. En géographie, la distance compte ! 

Cette prime à la proximité dans les phénomènes migratoires est d'ailleurs observable dans d'autres contextes. Lors de la dite crise "des réfugiés syriens" de 2015, les pays qui ont accueilli le plus étaient la Turquie, le Liban, la Jordanie et l'Arabie Saoudite et non pas les pays européens comme on se l'imagine souvent. Voilà de quoi, donc, nous interroger sur nos perceptions souvent biaisées, et disons-le, profondément nombrilistes. 

Quoi qu'il en soit, la prise de conscience et l'élan de solidarité en faveur des réfugiés ukrainiens fait plaisir à voir. Certains revirements sont mêmes spectaculaires. On peut penser par exemple au mea culpa improbable de Robert Ménard. Sans préjuger de la sincérité ou non de ce type de posture, une brèche est désormais ouverte.

Et c'est ce qu'ont bien compris nombre d'associations, comme le réseau Migreurop qui réclame que cet élan de solidarité et d’accueil soit étendu à toutes les personnes quelles que soient l’origine, la nationalité, la couleur de la peau, la classe, etc.

Bref, un appel faire enfin vivre l'article 13 de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 qui proclame un droit réel à la liberté de circulation pour toutes et tous. Quel beau combat fraternel, universaliste et internationaliste à mener.

(Carte réalisée avec Françoise Bahoken)

Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

Nicolas Lambert est ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique au RIATE : https://riate.cnrs.fr. Il est militant communiste et membre du réseau Migreurop. Il anime également un blog , "carnet neocartographique", et est très actif sur les réseaux sociaux sous le pseudo de "cartographe encarté" @nico_lambert.

Chaque mois, il nous présente une ou plusieurs cartes accompagnées d'un commentaire pour nous aider à comprendre et à appréhender autrement une information, une question de société ou un débat. Nicolas Lambert a participé à la réalisation de plusieurs ouvrages comme l’Atlas de l’Europe dans le monde (2008), l’Atlas des migrants en Europe (2009 , 2012, 2017), le Manuel de Cartographie (2016, publié en anglais en 2020) et Mad Maps (2019). Il enseigne la cartographie à l’université de Paris.

Retrouvez ici l'ensemble des cartes interactives qu'il a réalisées pour l'Humanité.

Guerre en UkraineSolidarité UkraineRéfugiés ukrainiensregard de cartographe
Le Figaro

Morts sur le Pont-Neuf à Paris : un policier présenté à deux juges

Luc LenoirNicolas Daguin

Le parquet de Paris a notamment requis la mise en examen de l'intéressé, ainsi que son placement sous contrôle judiciaire. Une mise en examen pourrait être décidée très bientôt.

Le policier qui a tué dimanche 24 avril au soir deux occupants d'une voiture soupçonnée d'avoir forcé un contrôle près du Pont-Neuf à Paris a été présenté à deux juges d'instruction ce mercredi après-midi au terme de sa garde à vue à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), apprend-on auprès du parquet.

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Le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire des chefs de «violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner» et «violences volontaires avec arme par personne dépositaire de l'autorité publique». De nombreuses investigations portant sur ces faits pour partie de nature criminelle sont encore nécessaires, notamment sur la légitime défense.

Le parquet de Paris a requis la mise en examen de l'intéressé ainsi que son placement sous contrôle judiciaire avec interdiction d'exercer toute fonction de policier impliquant un contact avec le public, interdiction de port d'arme et interdiction de contact avec ses collègues de l'équipage, les témoins et les victimes, précise-t-on au parquet.

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Printemps de Bourges : au moins cinq cas de piqûres recensés sur des festivaliers

Si les piqûres ont été médicalement constatées, on ignore à ce stade s'il y a eu injection d'un quelconque produit, ni même si des seringues ont été employées.

Morts sur le Pont-Neuf à Paris : le policier tireur en garde à vue à l'IGPN

Un policier a tiré à plusieurs reprises, dimanche soir, sur une voiture soupçonnée d'avoir forcé un contrôle près du Pont-Neuf à Paris, tuant deux occupants âgés de 25 et 31 ans.

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Champigny-sur-Marne : un jeune homme meurt après avoir été tabassé en pleine rue

Plusieurs individus ont frappé la victime à coups de couteau, machette et batte de baseball.

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L'Humanité

Ukraine. Le secrétaire général de l’ONU à Moscou et Kiev pour arracher une improbable paix

Actu

Après la Turquie, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, devait arriver ce mardi à Moscou, puis à Kiev. Cette visite vise à obtenir un cessez-le-feu ou une pause humanitaire.

Gaël De SantisVadim Kamenka

Au bout de soixante-deux jours de guerre, Antonio Guterres œuvre pour arracher un cessez-le-feu. Le secrétaire général des Nations unies, qui a été particulièrement critiqué pour son inaction depuis l’invasion russe le 24 février, entame une semaine décisive.

Après avoir adressé en urgence une demande de rencontre officielle, le 18 avril, via une lettre diplomatique aux deux présidents, l’ancien premier ministre portugais doit arriver ce mardi à Moscou, avant de se rendre à Kiev.

Dans la capitale russe, Antonio Guterres doit rencontrer le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et le président Vladimir Poutine. Si le scénario d’une guerre longue apparaît de plus en plus probable, Antonio Guterres « espère parler de ce qui peut être fait pour ramener la paix en Ukraine de toute urgence », a déclaré Eri Kaneko, sa porte-parole. Une « pause humanitaire » et une trêve « immédiate » à Marioupol, où 100 000 civils seraient encore coincés, font partie des demandes réitérées de l’ONU. La guerre ayant déjà jeté sur les routes près de 13 millions de personnes, dont 5,2 millions ont fui l’Ukraine.

Les pourparlers semblent dans l’impasse

De son côté, le ministère russe de la Défense a annoncé que ses forces allaient « cesser unilatéralement » les hostilités sur Azovstal à partir de lundi après-midi, « retirer les unités à une distance sûre et assurer le départ » des civils « dans la direction de leur choix ». La réponse de Kiev a été immédiate : « Je déclare officiellement et publiquement que, malheureusement, il n’y a aucun accord concernant un couloir humanitaire depuis Azovstal », a affirmé la vice-première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk.

Que peut obtenir le secrétaire général de l’ONU de cette visite en Russie et en Ukraine ? Afin de sortir de l’impasse, Antonio Guterres devait discuter, lundi, des divers potentiels points d’accord (garanties de sécurité pour l’Ukraine, neutralité militaire, Otan) avec le président turc, Recep Tayyip Erdogan, rare intermédiaire entre les deux présidents Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine. « Les négociations n’étant plus à l’ordre du jour (y compris sur la neutralité de l’Ukraine semble-t-il), et une (semi-)défaite n’étant pas envisageable par le Kremlin, l’escalade est donc inévitable. Reste à savoir à quoi elle ressemblera », juge le directeur de l’Observatoire franco-russe, Arnaud Dubien, sur Twitter.

Direct. Guerre en Ukraine : risques sur les centrales nucléaires, Russie "prête à coopérer" avec l'ONU sur les civils, explosions en Moldavie. L'actualité du 26 avril

Clairement, les pourparlers entre les deux administrations semblent dans l’impasse. Le président russe apparaît déterminé à obtenir des succès militaires et des gains territoriaux importants avant toute nouvelle discussion. Le quotidien économique Financial Times, qui aurait eu des informations de l’entourage de Vladimir Poutine, confirme que celui-ci « ne voyait aucune perspective de règlement » , à la différence du mois dernier.

Fin mars, à Istanbul, Moscou et Kiev avaient évoqué des avancées. Entre-temps, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a accusé la Russie d’avoir commis des crimes de guerre contre des civils à Boutcha. Dernièrement, il menace de se retirer de tout processus si les soldats ukrainiens coincés à Azovstal étaient tués.

L’Ukraine est convaincue qu’elle peut repousser davantage les troupes russes. Et le soutien des États-Unis l’encourage dans ce sens. Le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, a déclaré, lundi : « La première chose pour gagner, c’est de croire que l’on peut gagner. Et ils sont convaincus qu’ils peuvent gagner (…). Ils peuvent gagner s’ils ont les bons équipements, le bon soutien », a-t-il affirmé, au lendemain de sa visite à Kiev, avec le secrétaire d’État, Antony Blinken, et leur rencontre avec Volodymyr Zelensky. Il s’agissait de la première visite de ministres américains depuis le début du conflit. « Nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse pas faire le même genre de chose que l’invasion de l’Ukraine », a-t-il encore déclaré.

Une nette hausse des budgets militaires en 2022

Les livraisons d’équipements militaires et d’armes lourdes atteignent des records. La contribution seule des États-Unis atteint les 3,4 milliards de dollars (3,2 milliards d’euros), encourageant le président Zelensky à remercier Washington et le président Joe Biden « personnellement », pour leur soutien. À cette somme, il faut ajouter les autres envois d’armes des membres de l’Otan et européens. Cette « aide » sera au centre d’une réunion prévue mardi en Allemagne, réunissant le chef du Pentagone et les ministres de la Défense de 40 pays alliés.

Ce record confirme une tendance générale en 2022 de nette hausse des budgets militaires. Ainsi, les pays européens font assaut de promesses pour que leurs dépenses militaires atteignent 2 % de leur PIB, soit l’objectif fixé par l’Otan et par l’ancien président des États-Unis Donald Trump. Huit pays européens membres de l’Alliance atlantique atteignent déjà cette cible, relève lundi le rapport de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri). C’est « deux de plus par rapport à 2014 », relève le rapport du Sipri.

Le 27 février, l’Allemagne a annoncé la création d’un fonds de 100 milliards d’euros pour la Bundeswehr, son armée. Les 2 % du PIB de dépenses militaires devraient être atteints en 2022. D’autres pays, tels le Danemark ou la Pologne, ont, eux aussi, promis une hausse des dépenses.Une hausse débutée avant la guerre en Ukraine. Pour 2021, les dépenses militaires vont dépasser pour la première fois, à l’échelle de la planète, la somme de 2 000 milliards de dollars. Selon le Sipri, elles s’établissaient à 2 113 milliards de dollars (1 966 milliards d’euros). Cela représente 2,2 % du PIB mondial. En gros, pour 50 euros de richesse produite, 1 euro est affecté à la dépense militaire. Et les États-Unis tiennent la dragée haute aux autres forces armées. Leur budget militaire est de 801 milliards de dollars en 2021, soit 3,5 % de leur PIB. Cette somme équivaut au budget… des dix pays suivants dans le classement (Chine, Inde, Royaume-Uni, Russie, France, Allemagne, Arabie saoudite, Japon, Corée du Sud et Italie).

Un choix de société assumé. La progression du budget (100 milliards d’euros) de la Bundeswehr correspond à la promesse des accords de Paris de 2015, non réalisée, d’un fonds mondial de 100 milliards de dollars annuels pour financer la transition climatique…

Guerre en UkraineRussieOnupaix
L'Humanité

Accueil des réfugiés ukrainiens : l’État est-il à la hauteur ?

Le débat

D’après l’Office français de l’immigration et de l’intégration, moins de 60 000 Ukrainiens perçoivent l’allocation de subsistance accordée par l’État. Les associations alertent sur la situation des autres exilés.

Jérôme Skalski

Si les réfugiés venant d’Ukraine sont aujourd’hui accueillis par les pays européens, la situation des non-Ukrainiens reste inquiétante.

Marie-Christine Vergiat Vice-présidente de la Ligue des droits de l’homme

Après quelques semaines de guerre en Ukraine, des millions de personnes ont fui leur domicile et plus d’un tiers d’entre elles ont traversé­ les frontières vers un pays de l’Union européenne (UE). La directive dite « protection temporaire », adoptée en 2001, après la guerre du Kosovo, a été activée le 4 mars, soit huit jours après le début de l’invasion russe. Un vrai « miracle » car, en 2015-2016, les États membres de l’UE avaient refusé de le faire. Pourtant, celles et ceux qui arrivaient alors étaient syriens, fuyant eux aussi la guerre, mais aussi iraniens, afghans, soudanais, érythréens, etc. Autant de personnes qui craignaient des persécutions. Aujourd’hui, les pays du groupe de Visegrad (Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie), quasiment tous limitrophes de l’Ukraine, ouvrent leurs portes. Tant mieux, même si nous ne pouvons être dupes. Laissons de côté le racisme suintant de certains propos sur le thème : « Les Ukrainiens peuvent être accueillis parce que blancs et chrétiens » (sic).

Quand les responsables politiques donnent le la, les choses se mettent en place assez facilement. C’est exactement ce qui s’est passé en 2015, quand l’Allemagne a accueilli plus d’un million de réfugiés.

Cependant, la protection temporaire est loin d’être accordée à toutes celles et tous ceux qui fuient les bombes russes de la même manière. Seuls y auront automatiquement droit les Ukrainiens, les réfugiés et apatrides ayant obtenu une protection avant le 24 février et les familles de toutes ces personnes. Mais pour tous les autres étrangers non européens installés en Ukraine, même avec des titres de séjour en bonne et due forme (étudiants et travailleurs de longue durée, principalement), la situation est bien différente. Ils ne bénéficieront de la protection temporaire que s’ils sont dans l’impossibilité d’un « retour dans des conditions sûres et durables » dans leur pays d’origine. Une formulation inquiétante pour tous ceux qui sont engagés aux côtés des exilés. Cela résonne avec la notion de pays sûr, qui permet l’examen dit accéléré des demandes d’asile et les expulsions. C’est d’autant plus grave que ce sont les préfectures qui examineront la situation des intéressés. Le pire est donc à craindre au regard des pratiques préfectorales.

Cela nous ramène malheureusement à la situation de « droit commun » de tous les exilés dans notre pays, ce « deux poids, deux mesures », ce tri aux frontières européennes tant de fois dénoncé.

Pour autant, notre pays, comme l’immense majorité des pays européens, est en train de montrer que ce ne sont pas les capacités d’accueil qui font défaut mais bel et bien la volonté politique car, depuis la Seconde Guerre mondiale, jamais autant de monde ne s’est déplacé en si peu de temps. Certains arguments seront irrémédiablement mis en cause, sauf à dire explicitement que le choix est celui d’une « préférence occidentale » difficile à justifier.

Le Secours populaire français est pleinement engagé dans l’aide aux familles qui ont fui le conflit et les bombardements pour trouver refuge dans notre pays.

Sébastien Thollot Secrétaire national du SPF

L’année 2022 connaît des heures très sombres avec la guerre en Ukraine. Des millions de personnes fuient les bombes et quittent leur pays sans savoir quand elles pourront retourner chez elles. Les familles sont déchirées, les hommes restent, les femmes, les enfants, les personnes âgées démunies partent pour des lieux de ­refuge inconnus. Depuis les premiers jours, le Secours populaire français assure une solidarité auprès des plus vulnérables dans les pays frontaliers de l’Ukraine : Pologne, Roumanie, Moldavie, mais aussi, quand cela est possible, en Ukraine avec ses partenaires associatifs. Tout cela est possible du fait du soutien financier extrêmement fort des donateurs qui permet de réaliser des actions de solidarité concrètes et adaptées dans une situation jamais connue à un tel niveau.

Aujourd’hui, des dizaines de milliers de réfugiés ukrainiens arrivent en France dans leur exil forcé. Certains sont en transit pour continuer vers d’autres pays, d’autres restent et vont, pendant un temps indéterminé, être accueillis et aidés sur notre territoire. Dans un même élan, le gouvernement, les collectivités locales, les administrations… ont mis en œuvre un dispositif d’accueil sans précédent permettant de répondre à tous les besoins et de garantir l’accès au droit commun et à l’éducation des enfants. Des villes sont plus fortement sollicitées, mais sur l’ensemble du territoire, la puissance publique se mobilise pour trouver les solutions les plus adaptées. Le Secours populaire ne peut que se féliciter de voir que des moyens sont mobilisables quand la volonté politique répond présent. Le SPF prend bien sûr sa part pour apporter toutes les aides adaptées. Nous savons accueillir, nous avons une longue tradition d’accueil et de soutien, et nous nous réjouissons de ce que cet accueil soit organisé de façon humaine.

Les moyens débloqués en si peu de temps sont à saluer et à garder en tête pour l’avenir, car il ne faudrait pas oublier que d’autres personnes sont aussi en grande vulnérabilité dans notre pays, et que le SPF n’envisage pas de devoir choisir entre les populations. Nous avons aujourd’hui sur notre sol de très nombreuses personnes qui ont elles aussi fui des pays en guerre, que les autorités appellent des « migrants » ou « migrants réfugiés » sans leur accorder les droits que leur situation exigerait pourtant. Telle n’est pas la situation des Ukrainiens, et nous sommes heureux qu’ils soient accueillis dans des conditions acceptables. Et nous souhaitons que cela fasse école pour tous.

La solidarité exprimée auprès du peuple ukrainien sur notre territoire est aujourd’hui juste et légitime. La tragédie vécue par des millions de personnes montre que l’Europe et la France sont en capacité d’assurer de façon rapide un accueil inconditionnel, un accompagnement et une solidarité dignes. Veillons à ce que cela reste à la même hauteur, avec les mêmes ambitions, quelle que soit la durée de la guerre.

UkraineRéfugiés ukrainiensGuerre en Ukraine
L'Humanité

En Ukraine, Washington pousse son avantage face à Moscou

Actu

La visite qu'a effectuée, ce dimanche, Antony Blinken, le secrétaire d’État américain, deux mois jour pour jour après le déclenchement de la guerre, signe une montée en puissance diplomatique des États-Unis, quelques jours après une aide militaire de 800 millions de dollars.

Christophe Deroubaix

Aucun soldat américain ne foulera, a priori, le sol ukrainien avant la fin de la guerre, mais le secrétaire d’État, oui. Difficile de faire plus symbolique : deux mois, jour pour jour, après le déclenchement de la guerre par Vladimir Poutine, Antony Blinken a rencontré, dimanche, Volodymyr Zelensky, le président ukrainien ayant lui-même annoncé cette visite lors d’une conférence de presse organisée, samedi, dans une station de métro à Kiev. Le chef de la diplomatie américaine était accompagné de Lloyd Austin, le secrétaire à la Défense. Là encore, un signal fort envoyé par Washington.

L’administration Biden tente clairement de pousser son avantage au fur et à mesure que Vladimir Poutine s’enlise. Pour autant, la ligne rouge que se fixent les élites états-uniennes semble toujours la même : pas de troupes en Ukraine. Philip Golub, professeur de relations internationales à l’Université américaine de Paris, en analysait ainsi les raisons dans un entretien accordé à l’Humanité : « Au niveau des institutions de sécurité, il y a une forme de consensus pour appliquer la pression de façon systématique mais toujours en deçà d’un palier qui entraînerait des dynamiques plus larges. Quelques voix minoritaires existent, surtout des élus républicains, qui réclament des mesures d’action militaire plus directes. Personne au sein des institutions de sécurité n’est favorable à ce genre de scénario. Ils estiment que choisir une voie de confrontation directe ferait potentiellement basculer dans une troisième guerre mondiale. Les principes de la dissuasion nucléaire sont en marche et, de ce point de vue, les évolutions dépendent plus des décisions prises à Moscou qu’à Washington. Le consensus aux États-Unis est de ne pas franchir de seuil décisif. »

En 2021, les énergies russes, c’est 8 % des importations américaines, 70 % pour l’Europe.

Durant la première phase du conflit, le président américain a semblé laisser l’initiative aux pays européens : annonce des sanctions, adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne. Un premier cap a été franchi avec sa décision, début mars, de boycotter l’énergie russe. La presse américaine le disait réticent à une telle décision, à laquelle il s’est finalement rangé après de fortes pressions au Congrès venant des élus des deux bords, notamment du démocrate Joe Manchin, l’« ami du charbon », qui a fait capoter les grandes lois sociales et climatiques, et de la républicaine Lisa Murkowski, sénatrice de l’Alaska, État ­pétrolier.

Le coût économique s’annonce faible (le pétrole et le gaz russes ont représenté, l’an dernier, 8 % des importations américaines, contre 70 % pour l’Europe), mais le risque politico-diplomatique un peu plus prononcé, puisque les pays européens, au regard de leur dépendance à l’énergie russe, ne peuvent se permettre un tel luxe. « Nous comprenons que nos alliés ne soient pas en mesure de se joindre à nous », relativisait d’ailleurs l’hôte de la Maison-Blanche.

Pour 4 milliards de dollars d'armes fournis à l'Ukraine

Du point de vue militaire, la posture de Joe Biden ­continuait pourtant d’apparaître trop prudente à Volodymyr Zelensky, qui, à de multiples reprises, a accusé les Occidentaux de ne pas tenir leurs promesses de livraisons d’armes. Il y eut l’épisode, début mars, du veto américain à une proposition de la Pologne : celle-ci livrait ses MiG-29 aux États-Unis, qui se chargeraient alors de les remettre à l’Ukraine. Offre trop « risquée », selon Washington, qui pourrait conduire à être considéré par Moscou comme un « cobelligérant ».

Une crainte qui, manifestement, s’évapore petit à petit, puisqu’une nouvelle étape a été franchie la semaine dernière : Joe Biden a autorisé, jeudi, une aide militaire supplémentaire de 800 millions de dollars qui comprend des dizaines de pièces d’artillerie lourde, 144 000 obus et munitions, ainsi que des drones tactiques et tueurs. Depuis le début du conflit, Washington a fourni des véhicules blindés, des hélicoptères, 1 400 systèmes antiaériens Stinger, 5 000 missiles antichars Javelin, 7 000  armes antichars d’un autre modèle, plusieurs centaines de drones kamikazes Switchblade, 7 000 fusils d’assaut, 50 millions de balles et munitions diverses, des roquettes à guidage laser, des drones Puma, des radars ­anti-artillerie et antidrones, des blindés légers et des systèmes de communication sécurisée. Le tout pour un total de 4 milliards de dollars.

Cette aide militaire, conjuguée à celle des pays européens et/ou membres de l’Otan (comme la Turquie), a incontestablement aidé l’armée ukrainienne à résister à l’invasion russe et obligé le pouvoir russe à revoir ses objectifs tactiques en se concentrant sur le Donbass et la côte ukrainienne, mais pas encore stratégiques (neutralité, « dénazification »). Ce n’est pas tout à fait une guerre par procuration. Plus tout à fait une guerre à distance.

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L'Humanité

L’Allemagne dans la nasse de la récession

Actu

L’envol des coûts de l’énergie, dopé par la guerre, alimente une inflation record qui tarit les débouchés intérieurs, quand la crise des pays émergents fragilise les exportations.

Bruno Odent

La récession serre l’Allemagne de plus en plus près. Techniquement, elle est déjà là. Aux yeux de la science économique, on la mesure en effet à deux trimestres consécutifs de croissance négative. Après un recul observé au cours des trois derniers mois de l’année 2021 (– 0,3 %), l’Allemagne a enregistré un nouvel « affaissement sensible » de sa production au cours du premier trimestre de l’année 2022, selon le rapport mensuel qu’a publié, dès février, la Bundesbank (la banque fédérale allemande).

Les auteurs de cette étude se voulaient alors pourtant rassurants, malgré des signes de fragilité manifestes de la première économie de la zone euro. Ils relevaient divers indicateurs encourageants, préalables à un rebond sensible de l’activité avant la fin de l’année. Seulement, ce rapport a été réalisé avant le déclenchement de la guerre de Vladimir Poutine en Ukraine.

Les observateurs les plus optimistes tablent désormais sur une activité au ralenti en 2022. Le groupe des sages, ces économistes triés sur le volet qui conseillent le gouvernement allemand, a dû, pour sa part, ramener ses prévisions de croissance à 1,8 % pour l’ensemble de l’année, contre 4,6 % encore en janvier dernier. Et tous les signes d’un décrochage bien plus sérieux s’accumulent. L’institut de conjoncture Ifo indique ainsi que son indicateur pour l’automobile, l’un des fleurons industriels du pays, est passé de + 14,4 en février à – 43,1 au mois de mars. Quant aux grands groupes exportateurs, piliers du « modèle allemand », tous broient du noir. Leurs prévisions ont été abaissées, en moyenne, de près de 20 points en mars.

Pénuries de pièces détachées

Enfin, après une certaine amélioration au début de l’année, la situation se détériore à nouveau sur le front des chaînes de fabrication. « Le nombre des goulots d’étranglement repart à la hausse, alimentant des pénuries d’équipement et de pièces détachées », souligne l’institut de recherche économique berlinois DIW. Résultat : le chômage technique s’étend et la liste des retards de livraisons s’allonge.

Parmi les menaces qui assombrissent désormais si fort la conjoncture économique, l’inflation et l’explosion des coûts de l’énergie occupent une place centrale. Le système énergétique et de production électrique est devenu le talon d’Achille de l’économie nationale. En vertu de la doxa ordolibérale, le recours au gaz naturel russe, plus compétitif, a été systématisé. Si bien que l’Allemagne dépend aujourd’hui à plus de 60 % de cette source d’approvisionnement.

Les prix du gaz, qui avaient déjà atteint des niveaux record avant même le déclenchement du conflit ukrainien, flambent depuis lors de plus belle. Et ce n’est pas la course aux ersatz, dont le gaz naturel liquéfié (GNL) que recherche frénétiquement le ministre de l’Économie allemand, Robert Habeck (les Verts), auprès du Quatar ou des États-Unis, qui va pouvoir changer rapidement la donne. Leur acheminement est plus complexe, les infrastructures d’accueil sont encore inexistantes et leur coût sera donc beaucoup plus élevé.

La hausse des prix est un facteur majeur du ralentissement engagé. À + 7,3 % en mars, elle a enregistré un record outre-Rhin. Du jamais-vu depuis plus de quarante ans. « En amputant le pouvoir d’achat des salariés, cette inflation refroidit la consommation et donc l’activité », pointe l’économiste Marcel Fratzscher, président du DIW berlinois. De quoi alimenter des enchaînements funestes pour une économie dont les équilibres étaient déjà passablement fragilisés.

En 2021, l’Allemagne avait commencé à être touchée par les contrecoups de la crise d’origine essentiellement financière qui frappe désormais de plein fouet l’ensemble des pays émergents, de l’Afrique du Sud à l’Argentine et au Brésil en passant par la Turquie et… la Russie. Gros exportateurs de biens d’équipement et de machines-outils, les grands groupes industriels allemands profitaient jusqu’alors de la dynamique de ces nations sorties du sous-développement. Seulement, intégrées à la globalisation à force de gros emprunts en dollars, toutes tirent désormais la langue face au renchérissement du billet vert. L’inflation galopante (+ 60 % en Turquie le mois dernier) et la hausse vertigineuse des taux d’intérêt y ont conduit à une terrible atonie de l’activité.

Cet appauvrissement de leurs clients « émergents » a nourri les premiers déboires des exportations allemandes (-2,8 % en janvier). Comme un suraccident, la guerre et sa flambée des coûts de l’énergie s’y sont ajoutées. De quoi plomber durablement l’économie allemande et, derrière elle, celle du reste de la zone euro.

Scénario noir en cas d’embargo

Plusieurs instituts de conjoncture allemands envisagent une croissance très ralentie, voire négative sur l’ensemble de l’année 2022. Cependant, ils font observer que la récession, et surtout son degré de gravité seront largement tributaires de l’évolution des rapports avec la Russie. Si les alliés occidentaux en viennent à décréter, comme le réclame Washington, un embargo sur le gaz et les hydrocarbures russes, il n’y aura, selon l’immense majorité des prévisionnistes, « aucune échappatoire à un scénario noir, de recul sévère de la croissance ». Compte tenu des fortes pénuries de combustibles prévisibles, « des mesures incontournables » de fermetures de secteurs gros consommateurs d’énergie seraient nécessaires. Un dispositif de soutien public pourrait même être envisagé. Jusqu’au recours au « chômage partiel » qui, durant la pandémie, a permis aux entreprises de surmonter les confinements en gardant leur personnel pour pouvoir mieux redémarrer dès que la situation s’est éclaircie.

AllemagnerécessionGuerre en Ukraine
Le Figaro

«Il a régné sur le théâtre en monstre sacré» : Emmanuel Macron rend hommage à Michel Bouquet aux Invalides

Le Figaro

Avant le chef de l'État, Fabrice Lucchini, Muriel Robin et Pierre Arditi ont prononcé ce mercredi un hommage émouvant au comédien décédé le 13 avril.

Monument du théâtre français décédé mi-avril à l'âge de 96 ans, Michel Bouquet reçoit depuis 16 heures ce mercredi un hommage national ouvert au public, en présence de la famille, des proches de l'acteur et du président Emmanuel Macron qui a pris la parole après Fabrice Lucchini, Muriel Robin et Pierre Arditi.

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«Il aura brûlé les planches et crevé l'écran 70 années durant. Michel Bouquet a régné sur le théâtre en monstre sacré», a salué le président de la République aux Invalides. «Son enseignement est une leçon de vérité. Il nous a donné les secrets de nos caractères et éclairé nos esprits. Il était pourtant venu au théâtre pour fuir le monde tel qu'il va. Car avant d'être son royaume, le théâtre fut son refuge», a continué le chef de l'État dans son hommage.

«Son visage et sa voix ont été le théâtre de tous nos sentiments. En cent pièces, en cent films, il a fait le tour de l'Homme», a aussi déclaré Emmanuel Macron ajoutant que Michel Bouquet «fut le soleil noir du cinéma français, scrutant nos failles, sondant nos fureurs et [fouillant] au fond de nos âmes pour faire tout remonter». Le président de la République a fini son discours en faisant applaudir chaudement la mémoire du comédien avant de venir déposer une rose blanche devant le portrait de Michel Bouquet et d'entonner une Marseillaise.

«Ta voix éternelle»

Avant lui, des proches de l'acteur ont également rendu hommage au comédien. «Tu as été un immense professeur de théâtre comme Louis Jouvet», a salué le comédien Fabrice Luchini avant d'affirmer avec émotion : «Ton souvenir sera éternel car ta voix est éternelle». Et Lucchini de saluer aussi l'humour et la discrétion du grand acteur français.

Après lui, c'est l'humoriste et comédienne Muriel Robin qui a prononcé un hommage à son ancien professeur, qu'elle continue de vouvoyer et d'appeller «Monsieur Bouquet». «Vous m'avez sans doute empêchée de mourir et plus encore donné à vivre», a-t-elle lu, concluant «Le Roi se meurt, pas vous».

«Je n'avais jamais croisé auparavant un acteur aussi impressionnant et si fragile», a quant à lui salué Pierre Arditi, maniant quant à lui le «tu». «Je chéris ce mystère que je ne déchiffrerai sans doute jamais. Ce professeur est avec moi dans ma valise d'acteur. Je t'emmène avec moi parce que je sais que tu n'es pas parti. Michel, tu es le théâtre. Et le théâtre ne meurt jamais», a-t-il conclu.

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Le Figaro

Pourquoi la Russie évoque-t-elle le spectre d'une Troisième Guerre mondiale ?

Jeanne Sénéchal

DÉCRYPTAGE - Lundi soir, Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a estimé qu'il ne fallait pas «sous-estimer» le risque de Troisième Guerre mondiale. Réelle menace ou simple posture ?

Dans une interview diffusée à la télévision d'État lundi 25 avril au soir, Sergueï Lavrov a affirmé que son pays s'efforçait de réduire le risque de guerre nucléaire, rappelant toutefois que le danger était «réel et sérieux». Au cours de son entretien télévisé, le ministre russe des Affaires étrangères a également mis en garde contre le danger d'une Troisième guerre mondiale : «Le danger est grave, il est réel, on ne peut pas le sous-estimer». En parallèle, des explosions se sont produites lundi 25 et mardi 26 en Transnistrie. L'Ukraine accuse Moscou de chercher à déstabiliser la région séparatiste moldave prorusse, et la présidente de la Moldavie a réuni mardi son conseil de sécurité national, craignant un débordement du conflit en Ukraine.

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Pourquoi la Russie agite-t-elle l'hypothèse d'une Troisième Guerre mondiale aujourd'hui ?

Le timing de cette mise en garde n'est pas un hasard, et plusieurs hypothèses l'expliquent. La première pourrait être liée à un résultat insuffisant de la Russie sur le terrain en Ukraine, commence par expliquer le général François Chauvancy, consultant en géopolitique et docteur en sciences de l'information et de communication : «On voit bien que les Russes n'ont pas de progression majeure, et Marioupol n'est toujours pas tombée».

Ensuite, cette semonce est probablement liée à la visite des deux représentants américains hier à Kiev. Le secrétaire d'État Antony Blinken et le ministre et le ministre de la Défense Lloyd Austin se sont entretenus avec Volodymyr Zelensky et ont exprimé leur solidarité à l'Ukraine. Ils ont notamment confirmé qu'ils allaient continuer à lui apporter une aide massive.

Enfin, l'approche de la grande commémoration du 9 mai, jour anniversaire de la victoire contre l'Allemagne nazie. «Poutine a besoin d'une victoire, il veut afficher sa détermination. On est peut-être dans un discours politique à deux semaines de cette date pour influencer l'opinion publique russe sur la légitimité de cette guerre». En évoquant un risque de Troisième Guerre mondiale, la Russie justifie aussi son action : «Avec cela, elle peut affirmer qu'elle n'est pas responsable de cette situation et qu'elle a donc été conduite à lancer une opération de police tout à fait légitime, selon elle».

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À qui s'adresse ce message ?

Outre le timing de cet appel à la prudence de la part des Russes, il est intéressant de comprendre à qui s'adresse Moscou. Le premier destinataire est sans surprise les États-Unis. Après la visite du secrétaire d'État Antony Blinken et du ministre de la Défense Lloyd Austin en Ukraine, il se peut que Moscou ait souhaité adresser un message aux États-Unis, souligne le général Chauvancy : «Attention, n'allez pas trop loin dans vos propositions si vous ne voulez pas que l'on réagisse d'une manière sévère, extrême».

Mais les États-Unis ne sont pas les seuls visés par ce message : Lavrov a également sûrement voulu s'adresser aux pays, «qui, comme l'Allemagne, ont une forte tradition pacifiste», note à son tour Florent Parmentier, secrétaire général du CEVIPOF et chercheur-associé au Centre de géopolitique d'HEC. Alors qu'une quarantaine de pays se réunissent en Allemagne, sur invitation des États-Unis, pour renforcer les défenses de l'Ukraine, «la menace de Troisième Guerre mondiale peut en faire frémir plus d'un» : «Cela donne en quelque sorte des ressources à toute personne qui ne souhaite pas donner un soutien trop important à l'Ukraine».

Dernière hypothèse, il se peut que ce message soit adressé en interne, à ceux qui souhaitent arrêter la guerre en Ukraine. «Moscou évoque le spectre de la guerre mondiale pour forcer la main de certains : soit vous êtes avec nous, soit vous êtes contre nous», met en avant Florent Parmentier.

La menace de la Troisième Guerre mondiale est-elle bien réelle ? Quid de la guerre nucléaire ?

Pour l'instant, nous faisons face à une guerre entre deux intervenants : l'Ukraine et la Russie. Kiev est soutenu par un certain nombre d'alliés, qui lui fournissent une aide conséquente, représentant environ 3,5 milliards de dollars, et de nombreuses armes. Aujourd'hui, les conséquences mondiales sont plutôt d'ordres financier, monétaire et alimentaire. «Actuellement, aucun des deux camps, et encore moins les Ukrainiens, n'a a priori les capacités de mener une Troisième Guerre mondiale», ajoute le général François Chauvancy.

Au moment où la Russie vise le contrôle total du sud de l'Ukraine et de la région du Donbass, nous ne pouvons toutefois «pas exclure la frappe nucléaire tactique sur les forces ukrainiennes qui sont retranchées dans le Donbass». «Vu la supériorité technologique des Ukrainiens et les magnifiques qualités militaires dont ils font preuve, il n'est nullement exclu qu'ils parviennent à le reconquérir. Mais les Russes, quand ils seront arrivés au bout de leurs forces conventionnelles, pourraient aussi être tentés de recourir au nucléaire tactique pour essayer de se maintenir dans une région essentielle à leurs ambitions», a détaillé Martin Motte, directeur d'études à l'École pratique des Hautes Études, dans une interview accordée au Figaro .

La question qui se pose dans ce cas de figure est «quelle serait notre riposte?», pointe le général François Chauvancy : «Je ne suis pas certain qu'on ira au conflit par riposte, mais pensons à l'impensable : si nous ripostons, il faudrait que les Américains assument cette riposte, et nous entrerions donc effectivement dans une Troisième Guerre mondiale». Pour Martin Motte, «il faut espérer qu'une solution négociée permettra de conjurer ce risque cauchemardesque, mais les crimes de guerre russes, qui ravivent le souvenir de la grande famine organisée par Staline contre les Ukrainiens, compliquent singulièrement les pourparlers».

Assiste-t-on à une exportation du conflit avec les explosions en Transnistrie?

La situation actuelle de la Transnistrie «est un cas intéressant», commente Florent Parmentier. Lundi 25 et mardi 26 avril, plusieurs explosions y ont été rapportées : une au siège du ministère de la Sécurité publique à Tiraspol, l'autre dans une tour radio près de la frontière avec l'Ukraine. La présidente du pays a convoqué ce mardi une réunion de son conseil de sécurité sur fond de crainte d'un débordement de la guerre. Le chercheur rappelle alors que «la Transnistrie est un territoire séparatiste prorusse mais qui a d'étroits liens avec l'Ukraine. Côté ukrainien, on dit que la Russie est à l'origine de ça pour essayer de faire entrer la Transnistrie dans le conflit», rapporte Florent Parmentier.

Il n'est pas possible de savoir, pour le moment, qui se cache derrière les explosions en Transnistrie. Depuis le début du conflit, les dirigeants transnistriens ont fait preuve de beaucoup de modération : «Ils ne condamnent pas l'action de la Russie, mais ne souhaitent pas prendre les armes non plus». «C'est un cas important car c'est un État neutre», note Florent Parmentier. Russe, Ukrainiens, Moldaves... Reste à savoir qui se trouve derrière ces explosions. «D'une manière objective, je ne vois pas l'intérêt qu'auraient les Russes à commettre ces explosions, car ils ne sont pas capables d'exploiter le terrain sur place. Mais je ne vois pas non plus ce que chercheraient les autres en faisant ça», conclut le général Chauvancy.

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Le Figaro

Législatives: Bayou dénonce le «poker menteur» de LFI, qui demande de la «clarté» à EELV

EN COURS : Mis à jour le 27 avril 2022 à 18:16

Le chef d'EELV Julien Bayou a dénoncé mercredi le «poker menteur» de La France insoumise lors de leurs négociations pour un accord aux législatives. «Nous croyons qu'il est encore possible d'arriver à un accord», a déclaré Julien Bayou, le secrétaire national d'EELV, lors d'une conférence de presse mercredi au siège du parti. Mais «là on est bloqués», a-t-il regretté. D'abord, selon lui, les Insoumis ne veulent pas entendre leur proposition d'un label de «front populaire écologique et social», et restent sur leur idée d'une «Union populaire» dans la continuité de la présidentielle.

Ensuite, sa porte-parole Eva Sas a démenti que les écologistes aient des divergences sur le «blocage du prix de l'essence» et sur la retraite à 60 ans, comme le leur reprochent les Insoumis dans un communiqué publié plus tôt dans la journée. Sur la seconde mesure, EELV demande simplement des précisions sur le financement, a indiqué Julien Bayou. En revanche, il a reconnu que les deux parties devaient travailler à un compromis sur l'Union européenne. Les écologistes sont d'accord pour en «changer l'orientation» mais craignent que la «désobéissance» vis-à-vis des traités mènent in fine à quitter l'UE.

Enfin, Julien Bayou a dit attendre plus sur les circonscriptions gagnables proposées par les Insoumis. «Le nombre de députés importe. Nous avions d'abord demandé 32 circonscriptions sur les 100 meilleures, ils nous ont dit 16», et désormais les écolos en demandent 20 dans un document envoyé mardi à 22h00. Trop souvent LFI «veut le quasi effacement des candidats des écologistes», a-t-il dénoncé. De son côté, LFI a demandé à la mi-journée de la «clarté», estimant que «certains dirigeants d'EELV semblent utiliser nos discussions pour régler des désaccords internes», faisant référence à des critiques exprimées par leur ex-candidat Yannick Jadot. L'eurodéputé a dénoncé mardi le «détournement des institutions» de Jean-Luc Mélenchon, lorsqu'il a demandé aux Français de l'élire premier ministre.

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Législatives: Zemmour ne présentera pas de candidats face à Le Pen, Ciotti et Dupont-Aignan

Eric Zemmour (Reconquête!), qui reproche au RN de refuser un accord pour les législatives, a indiqué mercredi que son parti ne présenterait «pas de candidat» face à Marine Le Pen (RN), Eric Ciotti (LR) et Nicolas Dupont Aignan (Debout la France) au nom de «l'union nationale».

Lors des élections législatives des 12 et 19 juin, «nous ne présenterons pas de candidat face à Marine Le Pen, Eric Ciotti et Nicolas Dupont-Aignan: l'union nationale en actes», a publié l'ancien polémiste sur Twitter.

Présidentielle 2022: qu'a vraiment pesé le bloc «abstention, blancs et nuls»?

Emmanuel Macron, président mal élu ? L'abstention, premier parti de France ? Cette petite musique se répand depuis dimanche soir, en particulier au sein de la sphère mélenchoniste qui, en pointant la faiblesse de l'assise électorale du vainqueur du 24 avril, met en cause implicitement sa légitimité à mettre en œuvre son projet. Plusieurs paramètres sont à prendre en compte pour trancher cette question.

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Macron nommera un Premier ministre «attaché à la question sociale, environnementale et productive»

Emmanuel Macron a indiqué mercredi que le Premier ministre qu'il nommerait en remplacement de Jean Castex serait «quelqu'un qui est attaché à la question sociale, à la question environnementale et à la question productive».

«Je crois au dépassement, la couleur politique ne dit pas tout», a-t-il aussi souligné sur un marché de Cergy (Val-d'Oise) pour son premier déplacement depuis sa réélection dimanche, en réponse à une question d'un journaliste sur la possibilité de voir une personnalité de gauche nommée. «Jean Castex venait de la droite; il a mené une des politiques les plus sociales des dernières décennies, parce que c'est aussi un homme de coeur et il a la fibre sociale», a ajouté le chef de l’État. «Je nommerai quelqu'un qui est attaché à la question sociale, environnementale et productive», a-t-il aussi indiqué.

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«Pas de points insurmontables» entre LFI et PS à l'issue de leur réunion

Il n'existe «pas de points insurmontables» pour négocier un accord aux législatives de juin, se sont félicités mercredi La France insoumise et le Parti socialiste à l'issue de leur rencontre au siège du mouvement de Jean-Luc Mélenchon.

«On n'avait pas l'impression de discuter avec le même PS qu'il y a deux-trois ans», a rapporté à la presse le négociateur en chef de LFI Manuel Bompard, qui a par ailleurs entamé d'autres discussions bilatérales depuis plus d'une semaine avec EELV, le PCF et le NPA. LFI affiche son ambition d'obtenir la fonction de Premier ministre pour Jean-Luc Mélenchon par une victoire aux législatives des 12 et 19 juin, après sa solide troisième place à la présidentielle (21,95%).

Manuel Bompard a estimé qu'il n'y avait «pas de point de discussion qui paraissait insurmontable» avec le PS, après des années de fracture profonde alimentées par une campagne présidentielle offensive d'Anne Hidalgo à l'encontre de M. Mélenchon.

«Il y a clairement une volonté d'afficher une rupture avec le PS de François Hollande, ils n'avaient pas de difficulté à s'engager sur l'abrogation de la loi El Khomri, sur la VIe République, le blocage des prix, qui sont pour nous des marqueurs importants», s'est réjoui l'eurodéputé LFI. Cependant, «on attend maintenant de la part du PS une déclaration publique qui permette d'acter ces points de convergence, on verra si dans ces prochains jours elle a lieu et dans ce cas on pourra continuer à discuter», a-t-il prévenu.

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Jean-Pierre Chevènement lance un mouvement politique en soutien à Emmanuel Macron

L'ancien ministre de gauche Jean-Pierre Chevènement a lancé mercredi un nouveau mouvement politique baptisé «Refondation Républicaine», fidèle «aux objectifs définis par Emmanuel Macron», pour tenter de «jouer un rôle d'orientation» au sein «d'une majorité présidentielle ouverte et plurielle».

«Nous avons choisi de donner à Emmanuel Macron toute sa chance de poursuivre son entreprise, qui avait commencé par la mise en turbulence du système en 2017 par un véritable redressement de la France et de la République», a affirmé Jean-Pierre Chevènement, 83 ans, qui fut ministre de l'Éducation nationale puis de la Défense sous François Mitterrand, et ministre de l'Intérieur du gouvernement de cohabitation de Lionel Jospin dans les années 90.

Ce nouveau courant, aux idées souverainistes, vise «un redressement de la France, appuyé sur la reconquête de l'indépendance en tous domaines et sur la relance du nucléaire» et entend investir une «petite de dizaine de candidats» aux prochaines élections législatives.

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LR restera «la première force d'opposition», assurent Jacob et Karoutchi

Le patron des Républicains Christian Jacob et le vice-président LR du Sénat Roger Karoutchi ont assuré mercredi que leur parti resterait «la première force d'opposition» au Parlement après les législatives de juin. «Je suis persuadé que Les Républicains peuvent rester la première force d'opposition à l'Assemblée nationale», a affirmé Christian Jacob au Figaro.

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«LR restera le principal groupe d'opposition, parce que quel que soit le sigle Union populaire, derrière il y aura au moins trois groupes de gauche différents à l'Assemblée voire quatre», a abondé Roger Karoutchi sur Public Sénat, en ajoutant: «Faites confiance aux capacités de division aussi chez les autres». «Nos militants sont très déterminés parce que justement ils veulent leur revanche du 4,78», a-t-il ajouté, en référence au score de la candidate LR Valérie Pécresse à la présidentielle.

Suivez le premier déplacement d’Emmanuel Macron depuis sa réélection

Emmanuel Macron se rend à Cergy (Val-d’Oise) ce mercredi 27 avril. Un déplacement de dernière minute au cours duquel le président rencontre des habitants, des commerçants et de jeunes entrepreneurs.

Non, la droite n’a pas gagné la bataille des idées

Qui a dit que la droite avait gagné la bataille des idées? Pendant l’entre-deux-tours de l’élection, à l’ombre de l’électorat Mélenchon, Emmanuel Macron promettait la «planification écologique» et édulcorait sa réforme des retraites, Marine Le Pen citait Jean Zay et faisait de la lutte des classes son axe de campagne. La lutte contre l’immigration laissait place à l’aménagement du territoire, la transmission à la redistribution, l’enjeu de civilisation au prix à la pompe. Il fallut attendre l’extrême fin du débat entre les deux candidats pour qu’apparaisse la question de l’insécurité.

» Lire l’analyse d’Eugénie Bastié : Non, la droite n’a pas gagné la bataille des idées

Législatives: EELV refuse une «hégémonie» de Mélenchon, LFI propose une «fédération»

Friture sur la ligne: le patron d'EELV Julien Bayou a critiqué mercredi une «volonté hégémonique» de Jean-Luc Mélenchon en vue des législatives, plaidant pour «une coalition» de la gauche, tandis que LFI propose «une fédération». Après des débuts prometteurs, les négociations en vue d'un accord patinent entre La France insoumise, EELV et le PCF, LFI et les écologistes s'en rejetant mutuellement la responsabilité, tandis que le PS doit entrer dans la danse mercredi en fin de matinée via une rencontre avec les Insoumis.

«Jean-Luc Mélenchon veut-il être premier ministre? Nous disons chiche! Gagnons ensemble. Mais l'alliance ne peut pas se faire avec une volonté hégémonique: il ne s'agit pas d'élire des hologrammes dans l'ensemble des circonscriptions», lance Julien Bayou dans un entretien à Libération, plaidant pour une «représentation de chacun» qui soit «juste», et non un «bric-à-brac injuste et mal conçu». Ainsi «nous proposons une coalition», car «si Jean-Luc Mélenchon choisit de refaire aux législatives la même offre politique qu'à la présidentielle, ça produira le même effet: peut-être un bon score, mais ça échouera à peser sur le quinquennat», a-t-il expliqué sur France Info.

Mais dans le programme commun à construire, «on ne veut pas de filet d'eau tiède, on ne veut pas le plus petit dénominateur commun (...) Nous, on a des convictions, elles sont à prendre ou à laisser», a-t-il souligné, en confirmant que l'Europe est un «point de vigilance absolue» pour les écologistes. Le nucléaire est aussi «une ligne rouge», alors que le PCF est favorable à l'atome. Julien Bayou a en outre accusé LFI de refuser la 9e circonscription de Paris à Sandrine Rousseau, alors qu'elle est selon lui «pré-investie» par EELV.

De son côté LFI nie toute velléité hégémonique et lie les «difficultés» rencontrées dans les discussions avec EELV à des «divisions et divergences au sein même de cette organisation». «Nous ne souhaitons ni annexion, ni dilution, ni absorption» des autres forces politiques, a affirmé le mouvement dans un communiqué mardi, après une réunion de l'intergroupe parlementaire. «Pas question d'hégémonie, de dire aux partis "vous devez vous dissoudre"», a insisté la députée LFI Clémentine Autain mercredi sur France 2, prônant une «fédération» et «un intergroupe à l'Assemblée nationale; qui dit intergroupe dit "chacun a son groupe"», a-t-elle fait valoir. Devant le siège parisien de LFI, Adrien Quatennens, le numéro 2 de LFI, a indiqué à la presse: «Ce sont des réunions qui supposent beaucoup de travail, beaucoup d'heures. Il faut que ça aille vite.» Selon lui, «les discussions ont commencé il y a quelque temps, on se dit que si on veut gouverner ensemble, ce n'est pas vrai qu'on peut se contenter de 10-15 points de programme pour faire campagne».

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Revivez le seizième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», l'émission politique du Figaro

Le Figaro continue d'apporter sa pierre au débat post-présidentiel. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission : «Le Club Le Figaro présidentielle». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.

Pour le seizième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», le directeur adjoint de la rédaction recevait Adélaïde Zulfikarpasic, Directrice de BVA Opinion. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré d'Alexis Brézet, directeur des rédactions du Figaro, d'Anne Fulda, grand reporter au Figaro, et d'Arthur Berdah, journaliste politique au Figaro.

Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Quels enseignements faut-il tirer de cette présidentielle ?», «Quelle politique devra mener le président réélu ?», «Pourra-t-il compter sur une majorité à l'issue des législatives ?».

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«L’international n’est pas vraiment le domaine de l’Assemblée, c’est du domaine du chef de l’État»

Sur l’international, Yannick Jadot a eu des mots très durs envers Jean-Luc Mélenchon, il lui a reproché «sa complaisance» vis-à vis de Vladimir Poutine : «Il y a des désaccords qui ne sont pas nouveaux. Pour ces législatives, soyons très clair : l’international n’est pas vraiment le domaine de l’Assemblée, c’est du domaine du chef de l’État.»

«Yannick Jadot a tenu nos valeurs», estime Julien Bayou

Sur France Info ce mercredi matin, Julien Bayou analyse la défaite de Yannick Jadot, qui a obtenu 4,9% des voix au premier tour: «Yannick Jadot a tenu nos valeurs, nos convictions et je le remercie pour ça, notamment sur les aspects humanistes : sur l’accueil des réfugiés, sur l’intransigeance sur la réponse solidaire et européenne à Vladimir Poutine. Je pense par contre qu'on n’a pas su s’adresser à la jeunesse, on n'a pas su sentir ou répondre à une colère qui monte dans le pays. Pourtant, l’écologie apporte ces réponses sur la démocratie, sur le pouvoir d’achat, le pouvoir de vivre, sur le porte monnaie…»

Macron à Cergy pour son 1er déplacement depuis sa réélection

Emmanuel Macron se rend mercredi dans un quartier populaire de Cergy (Val-d'Oise) pour rencontrer des habitants, des commerçants et de jeunes entrepreneurs, trois jours après sa réélection, a indiqué l'Élysée. Le président, qui n'a pas encore débuté son second mandat, est attendu en fin de matinée sur la place du marché de Saint-Christophe, quartier de Cergy, à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Paris.

«Ce déplacement illustre la volonté qui est celle du président de la République depuis 2017 d'aller sur le terrain, au contact des Françaises et des Français, d'échanger avec eux, à l'écoute de leurs préoccupations, de leurs attentes et de leurs besoins», a expliqué la présidence. Il échangera aussi avec de jeunes entrepreneurs de l'association «Les déterminés» qui, depuis 2015, se donne l'objectif d'offrir «la possibilité à chacun de vivre son rêve entrepreneurial, sans barrière ni limite», selon son site.

À VOIR AUSSI - Présidentielle 2022: «Il existe une vie politique à deux vitesses avec des scrutins nationaux et des scrutins locaux», analyse Arthur Berdah

> Revivez le seizième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», l'émission politique du Figaro

Ce déplacement sera sa première apparition publique depuis dimanche soir et la célébration au Champ-de-Mars, à Paris, de sa victoire avec 58,5% des voix face à la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen. Il est allé remercier mardi en fin de journée ses équipes à son QG de campagne parisien. Mercredi à 16h00, il présidera une cérémonie d'hommage à Michel Bouquet, décédé le 13 avril à 96 ans, aux Invalides. Puis, jeudi, il présidera le conseil des ministres et se rendra au chevet des soldats blessés en opération à l'hôpital de Percy, à Clamart (Hauts-de-Seine).

Le lendemain, il se déplacera dans les Hautes-Pyrénées pour honorer la mémoire de sa grand-mère, Germaine Noguès, surnommée «Manette», décédée en 2013, qui repose à Montgaillard. Interrogé sur TF1 le 6 avril sur son programme post-élection, il avait indiqué: «Pour ce qui est du plan personnel, j'irai fleurir la tombe de ma grand-mère dans mes Pyrénées si chères».

Législatives 2022: les dessous de la guerre feutrée chez les Républicains

De grands sourires, des accolades, des tapes dans le dos. Lundi, à l’Assemblée nationale, lorsque Christian Jacob, Damien Abad, Annie Genevard, Olivier Marleix, Pierre-Henri Dumont et quelques autres parlementaires se retrouvent pour évoquer la stratégie en vue des élections législatives, l’atmosphère est amicale, sérieuse et détendue. À distance, la soixantaine de députés connectés pour la visioconférence adoptent la même attitude. «Officiellement, on est dans l’écoute et dans l’amour. Chacun expose ses opinions, tout le monde acquiesce, mais au fond personne ne se dit vraiment les choses», raconte un participant. La réunion se déroule pour le mieux: chacun se parle avec déférence, personne ne se coupe la parole, tout le monde met de l’eau dans son vin.

» Lire l’enquête du Figaro : Législatives 2022: les dessous de la guerre feutrée chez les Républicains

Remaniement, législatives, majorité... Les secrets de «Macron 2»

Dimanche soir 18h30, salle des fêtes de l’Élysée. Emmanuel Macron vient de rentrer du Touquet où il a voté. Autour de lui, la fébrilité est palpable. Les téléphones sonnent dans tous les sens. La plupart pour s’inquiéter de l’arrivée en tête de Marine Le Pen dans les outre-mer. Puis un appel de la mairie de Paris. L’équipe du président sortant a demandé une dérogation pour faire scintiller la tour Eiffel à 21h30, pendant le discours qu’Emmanuel Macron doit prononcer sur le Champ-de-Mars. Ça ne va pas être possible. Ni à 21 heures d’ailleurs. «Il fait étonnamment jour ce soir. Exceptionnellement, il se peut qu’on attende 22 heures pour l’illuminer», explique-t-on aux chargés de la campagne. Soupir exaspéré. «C’est ce qui s’appelle “1,75% de pouvoir de nuisance”

» Lire notre grand récit : Remaniement, législatives, majorité... Les secrets de «Macron 2»

«Si Jean-Luc Mélenchon est premier ministre, une série de mesures que nous avons proposées pourront être mises en œuvre»

Yannick Jadot d’Europe Ecologie-Les Verts a estimé hier que Jean-Luc Mélenchon ne devait pas être le chef : «Alors qui ?», lance Clémentine Autain à Caroline Roux. «Les urnes ont parlé. Les Français ont porté à 22% Jean-Luc Mélenchon en tête quand les autres candidats n'ont pas réussi à atteindre 5%. On a posé un acte qui crée de la dynamique, qui donne un objectif. Si Jean-Luc Mélenchon est premier ministre, une série de mesures que nous avons proposées pourront être mises en œuvre.» 

«Nous avons la volonté de créer une fédération», affirme Clémentine Autain

Sur France 2, Clémentine Autain, députée de la 11ème circonscription de Seine-Saint-Denis, affirme avoir la volonté de créer une fédération et non un accord pour les législatives 2022 : «Nous avons la volonté de créer une fédération. Ce n'est pas un accord de répartition des sièges. On veut bâtir une majorité cohérente sur la base du programme qui est arrivé en tête. Nous sommes ouverts à la discussion qui sera claire sur le contenu : retraite à 60, taxation… Ce n'est pas une logique de ralliement, on est face à une politique nouvelle. Le PS décide de l'avenir du PS. Il ne s'agit pas de dire que tout le monde soit derrière nous.»

Premiers pas en tant que président de la République : quel est le protocole ?

Une fois élu, un long chemin protocolaire attend le nouveau président de la République avant qu'il soit reconnu comme tel et sa prise de fonctions. Nous avons tous en tête l'arrivée du président, fraîchement élu, dans la cour d'honneur de l'Élysée avec le dirigeant sortant l'attendant sur le perron, avant de lui serrer la main et de se faire raccompagner à sa voiture. Tous les présidents ont joué cette scène sauf François Hollande. En 2012, le nouveau chef d'État n'avait pas reconduit à sa voiture Nicolas Sarkozy, qu'il venait de battre de peu au second tour (51,64 % contre 48,36 %). Le locataire de l'Élysée avait même tourné les talons avant que son prédécesseur ne grimpe dans son véhicule. Une maladresse que regrette aujourd'hui François Hollande.

» LIRE AUSSI - Premiers pas en tant que président de la République : quel est le protocole ?

«Mélenchon premier ministre» : LFI lance sa campagne d'affichage pour les législatives

Les affiches et les tracts pour les élections législatives sont déjà imprimés, mais les négociations à gauche sont encore en cours. Selon une information révélée par BFMTV, et confirmée par un Insoumis au Figaro, 200.000 affiches ainsi que deux millions de tracts résumant les grandes lignes du programme de La France Insoumise ont déjà été tirés. Ils appellent à «élire Jean-Luc Mélenchon premier ministre» en lui donnant une majorité à l'Assemblée nationale le 19 juin. Des militants participeront à une première distribution dès ce soir à Colombes (Hauts-de-Seine).

» LIRE AUSSI - «Mélenchon premier ministre» : LFI lance sa campagne d'affichage pour les législatives

À VOIR AUSSI - Présidentielle 2022: «Emmanuel Macron est le plus mal élu des présidents de la Vème République», estime Jean-Luc Mélenchon

Présidentielle 2022: les prisons françaises ont voté Macron au second tour

Eux aussi votent. Jamais les détenus n’ont été aussi nombreux à se tourner vers les urnes que pour cette élection présidentielle. Et ils devraient être aussi nombreux au second tour qu’au premier. Sur 69.448 détenus dans les prisons françaises, si l’on enlève les 17.198 étrangers, ils ont été 30% à déposer un bulletin au premier tour. 13.672 ont voté par correspondance, 768 personnes par l’intermédiaire d’une procuration électorale et 1314 personnes grâce à une permission de sortie. Un chiffre record puisque lors des précédentes élections, en 2021, pour les régionales notamment, ils n’étaient que 5895 détenus inscrits sur une liste électorale.

» Lire notre article : Présidentielle 2022: les ressorts étonnants du vote en prison

Christian Jacob: «On est soit LR, soit LREM. Cette ligne s’applique à tout le monde»

Avant les législatives, le président des Républicains affirme que son parti n’est soluble «ni dans le lepénisme ni dans le macronisme». Retrouvez l’entretien exclusif du Figaro : Christian Jacob: «On est soit LR, soit LREM. Cette ligne s’applique à tout le monde»

À VOIR AUSSI - Premier ministre, législatives, ... Les secrets de «Macron 2»

Législatives 2022 : Macron a réuni plusieurs ténors de la majorité à l'Élysée, sauf Bayrou et Philippe

C'est un repas qui risque de faire grincer quelques dents. Deux jours après sa large victoire au second tour de la présidentielle, Emmanuel Macron et ses proches mettent dans leur viseur les prochaines élections législatives. Avec pour objectif de constituer une grande force centrale face aux blocs de Jean-Luc Mélenchon et de Marine Le Pen. Pour ce faire, tractations et négociations vont bon train pour répartir les circonscriptions aux différentes chapelles de la majorité.

À LIRE : Législatives 2022 : Macron a réuni plusieurs ténors de la majorité à l'Élysée, sauf Bayrou et Philippe

Législatives/PS: critiqué sur un éventuel accord avec LFI, Faure répond à ses opposants: «partez»

Le premier secrétaire du PS Olivier Faure, critiqué mardi soir lors d'un bureau national par le courant minoritaire du parti, sur sa tentative d'union avec LFI pour les législatives, a invité ceux qui pensent «qu'il n'y a plus rien à faire» à partir, a appris l'AFP de plusieurs sources. «Si vous pensez que le PS est mort, qu'il n'y a plus rien à faire, que vous n'appartenez plus à la gauche, alors partez. Rejoignez La République en marche. Sinon restez et battez-vous avec nous. Ça nous changera», a déclaré Olivier Faure, selon des propos rapportés confirmant une information du Figaro.

Olivier Faure a été critiqué par des membres du courant minoritaire, opposés à l'adoption, la semaine dernière par le Conseil national (sorte du parlement du parti), d'une résolution proposant de discuter avec les forces de gauche, dont La France insoumise, pour un accord aux législatives. Envisager un accord avec le parti de Jean-Luc Mélenchon, arrivé en tête de la gauche au premier tour de la présidentielle (22% des voix), est un tournant majeur pour le PS, qui s'est souvent opposé à LFI. Mais avec 1,7% des voix à la présidentielle, le PS est en grande difficulté pour les législatives.

» LIRE NOTRE ARTICLE : Législatives 2022: le PS, un parti en ébullition qui veut sauver ses troupes

Bonjour à tous

Bonjour et bienvenue dans ce nouveau direct consacré aux tractations après la victoire d’Emmanuel Macron dimanche en vue des élections législatives de juin et de la formation du nouveau gouvernement.

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Législatives: Bayou dénonce le «poker menteur» de LFI, qui demande de la «clarté» à EELV

Le chef d'EELV Julien Bayou a dénoncé mercredi le «poker menteur» de La France insoumise lors de leurs négociations pour un accord aux législatives. «Nous croyons qu'il est encore possible d'arriver à un accord», a déclaré Julien Bayou, le secrétaire national d'EELV, lors d'une conférence de presse mercredi au siège du parti. Mais «là on est bloqués», a-t-il regretté. D'abord, selon lui, les Insoumis ne veulent pas entendre leur proposition d'un label de «front populaire écologique et social», et restent sur leur idée d'une «Union populaire» dans la continuité de la présidentielle.

Ensuite, sa porte-parole Eva Sas a démenti que les écologistes aient des divergences sur le «blocage du prix de l'essence» et sur la retraite à 60 ans, comme le leur reprochent les Insoumis dans un communiqué publié plus tôt dans la journée. Sur la seconde mesure, EELV demande simplement des précisions sur le financement, a indiqué Julien Bayou. En revanche, il a reconnu que les deux parties devaient travailler à un compromis sur l'Union européenne. Les écologistes sont d'accord pour en «changer l'orientation» mais craignent que la «désobéissance» vis-à-vis des traités mènent in fine à quitter l'UE.

Enfin, Julien Bayou a dit attendre plus sur les circonscriptions gagnables proposées par les Insoumis. «Le nombre de députés importe. Nous avions d'abord demandé 32 circonscriptions sur les 100 meilleures, ils nous ont dit 16», et désormais les écolos en demandent 20 dans un document envoyé mardi à 22h00. Trop souvent LFI «veut le quasi effacement des candidats des écologistes», a-t-il dénoncé. De son côté, LFI a demandé à la mi-journée de la «clarté», estimant que «certains dirigeants d'EELV semblent utiliser nos discussions pour régler des désaccords internes», faisant référence à des critiques exprimées par leur ex-candidat Yannick Jadot. L'eurodéputé a dénoncé mardi le «détournement des institutions» de Jean-Luc Mélenchon, lorsqu'il a demandé aux Français de l'élire premier ministre.

» LIRE AUSSI - «Mélenchon premier ministre» : LFI lance sa campagne d'affichage pour les législatives

Législatives: Zemmour ne présentera pas de candidats face à Le Pen, Ciotti et Dupont-Aignan

Eric Zemmour (Reconquête!), qui reproche au RN de refuser un accord pour les législatives, a indiqué mercredi que son parti ne présenterait «pas de candidat» face à Marine Le Pen (RN), Eric Ciotti (LR) et Nicolas Dupont Aignan (Debout la France) au nom de «l'union nationale».

Lors des élections législatives des 12 et 19 juin, «nous ne présenterons pas de candidat face à Marine Le Pen, Eric Ciotti et Nicolas Dupont-Aignan: l'union nationale en actes», a publié l'ancien polémiste sur Twitter.

Présidentielle 2022: qu'a vraiment pesé le bloc «abstention, blancs et nuls»?

Emmanuel Macron, président mal élu ? L'abstention, premier parti de France ? Cette petite musique se répand depuis dimanche soir, en particulier au sein de la sphère mélenchoniste qui, en pointant la faiblesse de l'assise électorale du vainqueur du 24 avril, met en cause implicitement sa légitimité à mettre en œuvre son projet. Plusieurs paramètres sont à prendre en compte pour trancher cette question.

» A LIRE, NOTRE ANALYSE : Présidentielle 2022: qu'a vraiment pesé le bloc «abstention, blancs et nuls»?

Macron nommera un Premier ministre «attaché à la question sociale, environnementale et productive»

Emmanuel Macron a indiqué mercredi que le Premier ministre qu'il nommerait en remplacement de Jean Castex serait «quelqu'un qui est attaché à la question sociale, à la question environnementale et à la question productive».

«Je crois au dépassement, la couleur politique ne dit pas tout», a-t-il aussi souligné sur un marché de Cergy (Val-d'Oise) pour son premier déplacement depuis sa réélection dimanche, en réponse à une question d'un journaliste sur la possibilité de voir une personnalité de gauche nommée. «Jean Castex venait de la droite; il a mené une des politiques les plus sociales des dernières décennies, parce que c'est aussi un homme de coeur et il a la fibre sociale», a ajouté le chef de l’État. «Je nommerai quelqu'un qui est attaché à la question sociale, environnementale et productive», a-t-il aussi indiqué.

À VOIR AUSSI – Emmanuel Macron veut continuer d'aller sur le terrain pour «écouter, convaincre et agir»

«Pas de points insurmontables» entre LFI et PS à l'issue de leur réunion

Il n'existe «pas de points insurmontables» pour négocier un accord aux législatives de juin, se sont félicités mercredi La France insoumise et le Parti socialiste à l'issue de leur rencontre au siège du mouvement de Jean-Luc Mélenchon.

«On n'avait pas l'impression de discuter avec le même PS qu'il y a deux-trois ans», a rapporté à la presse le négociateur en chef de LFI Manuel Bompard, qui a par ailleurs entamé d'autres discussions bilatérales depuis plus d'une semaine avec EELV, le PCF et le NPA. LFI affiche son ambition d'obtenir la fonction de Premier ministre pour Jean-Luc Mélenchon par une victoire aux législatives des 12 et 19 juin, après sa solide troisième place à la présidentielle (21,95%).

Manuel Bompard a estimé qu'il n'y avait «pas de point de discussion qui paraissait insurmontable» avec le PS, après des années de fracture profonde alimentées par une campagne présidentielle offensive d'Anne Hidalgo à l'encontre de M. Mélenchon.

«Il y a clairement une volonté d'afficher une rupture avec le PS de François Hollande, ils n'avaient pas de difficulté à s'engager sur l'abrogation de la loi El Khomri, sur la VIe République, le blocage des prix, qui sont pour nous des marqueurs importants», s'est réjoui l'eurodéputé LFI. Cependant, «on attend maintenant de la part du PS une déclaration publique qui permette d'acter ces points de convergence, on verra si dans ces prochains jours elle a lieu et dans ce cas on pourra continuer à discuter», a-t-il prévenu.

À VOIR AUSSI - Législatives: «Pas de point de blocage insurmontable» avec LFI, selon le PS

Jean-Pierre Chevènement lance un mouvement politique en soutien à Emmanuel Macron

L'ancien ministre de gauche Jean-Pierre Chevènement a lancé mercredi un nouveau mouvement politique baptisé «Refondation Républicaine», fidèle «aux objectifs définis par Emmanuel Macron», pour tenter de «jouer un rôle d'orientation» au sein «d'une majorité présidentielle ouverte et plurielle».

«Nous avons choisi de donner à Emmanuel Macron toute sa chance de poursuivre son entreprise, qui avait commencé par la mise en turbulence du système en 2017 par un véritable redressement de la France et de la République», a affirmé Jean-Pierre Chevènement, 83 ans, qui fut ministre de l'Éducation nationale puis de la Défense sous François Mitterrand, et ministre de l'Intérieur du gouvernement de cohabitation de Lionel Jospin dans les années 90.

Ce nouveau courant, aux idées souverainistes, vise «un redressement de la France, appuyé sur la reconquête de l'indépendance en tous domaines et sur la relance du nucléaire» et entend investir une «petite de dizaine de candidats» aux prochaines élections législatives.

À VOIR AUSSI - Législatives: Jean-Pierre Chevènement rejoint la majorité présidentielle avec un nouveau parti

LR restera «la première force d'opposition», assurent Jacob et Karoutchi

Le patron des Républicains Christian Jacob et le vice-président LR du Sénat Roger Karoutchi ont assuré mercredi que leur parti resterait «la première force d'opposition» au Parlement après les législatives de juin. «Je suis persuadé que Les Républicains peuvent rester la première force d'opposition à l'Assemblée nationale», a affirmé Christian Jacob au Figaro.

» LIRE AUSSI - Christian Jacob: «On est soit LR, soit LREM. Cette ligne s’applique à tout le monde»

«LR restera le principal groupe d'opposition, parce que quel que soit le sigle Union populaire, derrière il y aura au moins trois groupes de gauche différents à l'Assemblée voire quatre», a abondé Roger Karoutchi sur Public Sénat, en ajoutant: «Faites confiance aux capacités de division aussi chez les autres». «Nos militants sont très déterminés parce que justement ils veulent leur revanche du 4,78», a-t-il ajouté, en référence au score de la candidate LR Valérie Pécresse à la présidentielle.

Suivez le premier déplacement d’Emmanuel Macron depuis sa réélection

Emmanuel Macron se rend à Cergy (Val-d’Oise) ce mercredi 27 avril. Un déplacement de dernière minute au cours duquel le président rencontre des habitants, des commerçants et de jeunes entrepreneurs.

Non, la droite n’a pas gagné la bataille des idées

Qui a dit que la droite avait gagné la bataille des idées? Pendant l’entre-deux-tours de l’élection, à l’ombre de l’électorat Mélenchon, Emmanuel Macron promettait la «planification écologique» et édulcorait sa réforme des retraites, Marine Le Pen citait Jean Zay et faisait de la lutte des classes son axe de campagne. La lutte contre l’immigration laissait place à l’aménagement du territoire, la transmission à la redistribution, l’enjeu de civilisation au prix à la pompe. Il fallut attendre l’extrême fin du débat entre les deux candidats pour qu’apparaisse la question de l’insécurité.

» Lire l’analyse d’Eugénie Bastié : Non, la droite n’a pas gagné la bataille des idées

Législatives: EELV refuse une «hégémonie» de Mélenchon, LFI propose une «fédération»

Friture sur la ligne: le patron d'EELV Julien Bayou a critiqué mercredi une «volonté hégémonique» de Jean-Luc Mélenchon en vue des législatives, plaidant pour «une coalition» de la gauche, tandis que LFI propose «une fédération». Après des débuts prometteurs, les négociations en vue d'un accord patinent entre La France insoumise, EELV et le PCF, LFI et les écologistes s'en rejetant mutuellement la responsabilité, tandis que le PS doit entrer dans la danse mercredi en fin de matinée via une rencontre avec les Insoumis.

«Jean-Luc Mélenchon veut-il être premier ministre? Nous disons chiche! Gagnons ensemble. Mais l'alliance ne peut pas se faire avec une volonté hégémonique: il ne s'agit pas d'élire des hologrammes dans l'ensemble des circonscriptions», lance Julien Bayou dans un entretien à Libération, plaidant pour une «représentation de chacun» qui soit «juste», et non un «bric-à-brac injuste et mal conçu». Ainsi «nous proposons une coalition», car «si Jean-Luc Mélenchon choisit de refaire aux législatives la même offre politique qu'à la présidentielle, ça produira le même effet: peut-être un bon score, mais ça échouera à peser sur le quinquennat», a-t-il expliqué sur France Info.

Mais dans le programme commun à construire, «on ne veut pas de filet d'eau tiède, on ne veut pas le plus petit dénominateur commun (...) Nous, on a des convictions, elles sont à prendre ou à laisser», a-t-il souligné, en confirmant que l'Europe est un «point de vigilance absolue» pour les écologistes. Le nucléaire est aussi «une ligne rouge», alors que le PCF est favorable à l'atome. Julien Bayou a en outre accusé LFI de refuser la 9e circonscription de Paris à Sandrine Rousseau, alors qu'elle est selon lui «pré-investie» par EELV.

De son côté LFI nie toute velléité hégémonique et lie les «difficultés» rencontrées dans les discussions avec EELV à des «divisions et divergences au sein même de cette organisation». «Nous ne souhaitons ni annexion, ni dilution, ni absorption» des autres forces politiques, a affirmé le mouvement dans un communiqué mardi, après une réunion de l'intergroupe parlementaire. «Pas question d'hégémonie, de dire aux partis "vous devez vous dissoudre"», a insisté la députée LFI Clémentine Autain mercredi sur France 2, prônant une «fédération» et «un intergroupe à l'Assemblée nationale; qui dit intergroupe dit "chacun a son groupe"», a-t-elle fait valoir. Devant le siège parisien de LFI, Adrien Quatennens, le numéro 2 de LFI, a indiqué à la presse: «Ce sont des réunions qui supposent beaucoup de travail, beaucoup d'heures. Il faut que ça aille vite.» Selon lui, «les discussions ont commencé il y a quelque temps, on se dit que si on veut gouverner ensemble, ce n'est pas vrai qu'on peut se contenter de 10-15 points de programme pour faire campagne».

À VOIR AUSSI – Accord pour les législatives: «Il faut que les choses aillent vite» à gauche, plaide Adrien Quatennens

Revivez le seizième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», l'émission politique du Figaro

Le Figaro continue d'apporter sa pierre au débat post-présidentiel. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission : «Le Club Le Figaro présidentielle». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.

Pour le seizième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», le directeur adjoint de la rédaction recevait Adélaïde Zulfikarpasic, Directrice de BVA Opinion. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré d'Alexis Brézet, directeur des rédactions du Figaro, d'Anne Fulda, grand reporter au Figaro, et d'Arthur Berdah, journaliste politique au Figaro.

Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Quels enseignements faut-il tirer de cette présidentielle ?», «Quelle politique devra mener le président réélu ?», «Pourra-t-il compter sur une majorité à l'issue des législatives ?».

» A LIRE : Revivez le seizième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», l'émission politique du Figaro

«L’international n’est pas vraiment le domaine de l’Assemblée, c’est du domaine du chef de l’État»

Sur l’international, Yannick Jadot a eu des mots très durs envers Jean-Luc Mélenchon, il lui a reproché «sa complaisance» vis-à vis de Vladimir Poutine : «Il y a des désaccords qui ne sont pas nouveaux. Pour ces législatives, soyons très clair : l’international n’est pas vraiment le domaine de l’Assemblée, c’est du domaine du chef de l’État.»

«Yannick Jadot a tenu nos valeurs», estime Julien Bayou

Sur France Info ce mercredi matin, Julien Bayou analyse la défaite de Yannick Jadot, qui a obtenu 4,9% des voix au premier tour: «Yannick Jadot a tenu nos valeurs, nos convictions et je le remercie pour ça, notamment sur les aspects humanistes : sur l’accueil des réfugiés, sur l’intransigeance sur la réponse solidaire et européenne à Vladimir Poutine. Je pense par contre qu'on n’a pas su s’adresser à la jeunesse, on n'a pas su sentir ou répondre à une colère qui monte dans le pays. Pourtant, l’écologie apporte ces réponses sur la démocratie, sur le pouvoir d’achat, le pouvoir de vivre, sur le porte monnaie…»

Macron à Cergy pour son 1er déplacement depuis sa réélection

Emmanuel Macron se rend mercredi dans un quartier populaire de Cergy (Val-d'Oise) pour rencontrer des habitants, des commerçants et de jeunes entrepreneurs, trois jours après sa réélection, a indiqué l'Élysée. Le président, qui n'a pas encore débuté son second mandat, est attendu en fin de matinée sur la place du marché de Saint-Christophe, quartier de Cergy, à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Paris.

«Ce déplacement illustre la volonté qui est celle du président de la République depuis 2017 d'aller sur le terrain, au contact des Françaises et des Français, d'échanger avec eux, à l'écoute de leurs préoccupations, de leurs attentes et de leurs besoins», a expliqué la présidence. Il échangera aussi avec de jeunes entrepreneurs de l'association «Les déterminés» qui, depuis 2015, se donne l'objectif d'offrir «la possibilité à chacun de vivre son rêve entrepreneurial, sans barrière ni limite», selon son site.

À VOIR AUSSI - Présidentielle 2022: «Il existe une vie politique à deux vitesses avec des scrutins nationaux et des scrutins locaux», analyse Arthur Berdah

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Ce déplacement sera sa première apparition publique depuis dimanche soir et la célébration au Champ-de-Mars, à Paris, de sa victoire avec 58,5% des voix face à la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen. Il est allé remercier mardi en fin de journée ses équipes à son QG de campagne parisien. Mercredi à 16h00, il présidera une cérémonie d'hommage à Michel Bouquet, décédé le 13 avril à 96 ans, aux Invalides. Puis, jeudi, il présidera le conseil des ministres et se rendra au chevet des soldats blessés en opération à l'hôpital de Percy, à Clamart (Hauts-de-Seine).

Le lendemain, il se déplacera dans les Hautes-Pyrénées pour honorer la mémoire de sa grand-mère, Germaine Noguès, surnommée «Manette», décédée en 2013, qui repose à Montgaillard. Interrogé sur TF1 le 6 avril sur son programme post-élection, il avait indiqué: «Pour ce qui est du plan personnel, j'irai fleurir la tombe de ma grand-mère dans mes Pyrénées si chères».

Législatives 2022: les dessous de la guerre feutrée chez les Républicains

De grands sourires, des accolades, des tapes dans le dos. Lundi, à l’Assemblée nationale, lorsque Christian Jacob, Damien Abad, Annie Genevard, Olivier Marleix, Pierre-Henri Dumont et quelques autres parlementaires se retrouvent pour évoquer la stratégie en vue des élections législatives, l’atmosphère est amicale, sérieuse et détendue. À distance, la soixantaine de députés connectés pour la visioconférence adoptent la même attitude. «Officiellement, on est dans l’écoute et dans l’amour. Chacun expose ses opinions, tout le monde acquiesce, mais au fond personne ne se dit vraiment les choses», raconte un participant. La réunion se déroule pour le mieux: chacun se parle avec déférence, personne ne se coupe la parole, tout le monde met de l’eau dans son vin.

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Remaniement, législatives, majorité... Les secrets de «Macron 2»

Dimanche soir 18h30, salle des fêtes de l’Élysée. Emmanuel Macron vient de rentrer du Touquet où il a voté. Autour de lui, la fébrilité est palpable. Les téléphones sonnent dans tous les sens. La plupart pour s’inquiéter de l’arrivée en tête de Marine Le Pen dans les outre-mer. Puis un appel de la mairie de Paris. L’équipe du président sortant a demandé une dérogation pour faire scintiller la tour Eiffel à 21h30, pendant le discours qu’Emmanuel Macron doit prononcer sur le Champ-de-Mars. Ça ne va pas être possible. Ni à 21 heures d’ailleurs. «Il fait étonnamment jour ce soir. Exceptionnellement, il se peut qu’on attende 22 heures pour l’illuminer», explique-t-on aux chargés de la campagne. Soupir exaspéré. «C’est ce qui s’appelle “1,75% de pouvoir de nuisance”

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«Si Jean-Luc Mélenchon est premier ministre, une série de mesures que nous avons proposées pourront être mises en œuvre»

Yannick Jadot d’Europe Ecologie-Les Verts a estimé hier que Jean-Luc Mélenchon ne devait pas être le chef : «Alors qui ?», lance Clémentine Autain à Caroline Roux. «Les urnes ont parlé. Les Français ont porté à 22% Jean-Luc Mélenchon en tête quand les autres candidats n'ont pas réussi à atteindre 5%. On a posé un acte qui crée de la dynamique, qui donne un objectif. Si Jean-Luc Mélenchon est premier ministre, une série de mesures que nous avons proposées pourront être mises en œuvre.» 

«Nous avons la volonté de créer une fédération», affirme Clémentine Autain

Sur France 2, Clémentine Autain, députée de la 11ème circonscription de Seine-Saint-Denis, affirme avoir la volonté de créer une fédération et non un accord pour les législatives 2022 : «Nous avons la volonté de créer une fédération. Ce n'est pas un accord de répartition des sièges. On veut bâtir une majorité cohérente sur la base du programme qui est arrivé en tête. Nous sommes ouverts à la discussion qui sera claire sur le contenu : retraite à 60, taxation… Ce n'est pas une logique de ralliement, on est face à une politique nouvelle. Le PS décide de l'avenir du PS. Il ne s'agit pas de dire que tout le monde soit derrière nous.»

Premiers pas en tant que président de la République : quel est le protocole ?

Une fois élu, un long chemin protocolaire attend le nouveau président de la République avant qu'il soit reconnu comme tel et sa prise de fonctions. Nous avons tous en tête l'arrivée du président, fraîchement élu, dans la cour d'honneur de l'Élysée avec le dirigeant sortant l'attendant sur le perron, avant de lui serrer la main et de se faire raccompagner à sa voiture. Tous les présidents ont joué cette scène sauf François Hollande. En 2012, le nouveau chef d'État n'avait pas reconduit à sa voiture Nicolas Sarkozy, qu'il venait de battre de peu au second tour (51,64 % contre 48,36 %). Le locataire de l'Élysée avait même tourné les talons avant que son prédécesseur ne grimpe dans son véhicule. Une maladresse que regrette aujourd'hui François Hollande.

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«Mélenchon premier ministre» : LFI lance sa campagne d'affichage pour les législatives

Les affiches et les tracts pour les élections législatives sont déjà imprimés, mais les négociations à gauche sont encore en cours. Selon une information révélée par BFMTV, et confirmée par un Insoumis au Figaro, 200.000 affiches ainsi que deux millions de tracts résumant les grandes lignes du programme de La France Insoumise ont déjà été tirés. Ils appellent à «élire Jean-Luc Mélenchon premier ministre» en lui donnant une majorité à l'Assemblée nationale le 19 juin. Des militants participeront à une première distribution dès ce soir à Colombes (Hauts-de-Seine).

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Présidentielle 2022: les prisons françaises ont voté Macron au second tour

Eux aussi votent. Jamais les détenus n’ont été aussi nombreux à se tourner vers les urnes que pour cette élection présidentielle. Et ils devraient être aussi nombreux au second tour qu’au premier. Sur 69.448 détenus dans les prisons françaises, si l’on enlève les 17.198 étrangers, ils ont été 30% à déposer un bulletin au premier tour. 13.672 ont voté par correspondance, 768 personnes par l’intermédiaire d’une procuration électorale et 1314 personnes grâce à une permission de sortie. Un chiffre record puisque lors des précédentes élections, en 2021, pour les régionales notamment, ils n’étaient que 5895 détenus inscrits sur une liste électorale.

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Christian Jacob: «On est soit LR, soit LREM. Cette ligne s’applique à tout le monde»

Avant les législatives, le président des Républicains affirme que son parti n’est soluble «ni dans le lepénisme ni dans le macronisme». Retrouvez l’entretien exclusif du Figaro : Christian Jacob: «On est soit LR, soit LREM. Cette ligne s’applique à tout le monde»

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Législatives 2022 : Macron a réuni plusieurs ténors de la majorité à l'Élysée, sauf Bayrou et Philippe

C'est un repas qui risque de faire grincer quelques dents. Deux jours après sa large victoire au second tour de la présidentielle, Emmanuel Macron et ses proches mettent dans leur viseur les prochaines élections législatives. Avec pour objectif de constituer une grande force centrale face aux blocs de Jean-Luc Mélenchon et de Marine Le Pen. Pour ce faire, tractations et négociations vont bon train pour répartir les circonscriptions aux différentes chapelles de la majorité.

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Législatives/PS: critiqué sur un éventuel accord avec LFI, Faure répond à ses opposants: «partez»

Le premier secrétaire du PS Olivier Faure, critiqué mardi soir lors d'un bureau national par le courant minoritaire du parti, sur sa tentative d'union avec LFI pour les législatives, a invité ceux qui pensent «qu'il n'y a plus rien à faire» à partir, a appris l'AFP de plusieurs sources. «Si vous pensez que le PS est mort, qu'il n'y a plus rien à faire, que vous n'appartenez plus à la gauche, alors partez. Rejoignez La République en marche. Sinon restez et battez-vous avec nous. Ça nous changera», a déclaré Olivier Faure, selon des propos rapportés confirmant une information du Figaro.

Olivier Faure a été critiqué par des membres du courant minoritaire, opposés à l'adoption, la semaine dernière par le Conseil national (sorte du parlement du parti), d'une résolution proposant de discuter avec les forces de gauche, dont La France insoumise, pour un accord aux législatives. Envisager un accord avec le parti de Jean-Luc Mélenchon, arrivé en tête de la gauche au premier tour de la présidentielle (22% des voix), est un tournant majeur pour le PS, qui s'est souvent opposé à LFI. Mais avec 1,7% des voix à la présidentielle, le PS est en grande difficulté pour les législatives.

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Bonjour à tous

Bonjour et bienvenue dans ce nouveau direct consacré aux tractations après la victoire d’Emmanuel Macron dimanche en vue des élections législatives de juin et de la formation du nouveau gouvernement.

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Résultat présidentielle 2022 : Macron réélu, comment va se dérouler la cérémonie d'investiture

Comme François Mitterrand et Jacques Chirac avant lui, la passation de pouvoirs du président réélu va être adaptée.

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Abstention, vote blanc : découvrez la carte du second tour de l'élection présidentielle

PRÉSIDENTIELLE 2022 - Les 48,7 millions de Français appelés à voter ne se sont pas bousculés vers les urnes.

Présidentielle 2022 : l'ambassade américaine conseille à ses ressortissants d'éviter les grandes villes ce week-end

La représentation diplomatique américaine en France met en garde contre le risque de «terrorisme» et de «trouble à l'ordre civil», mais aussi contre les «rassemblements» ce dimanche «qui pourraient devenir violents».

L'Humanité

Au RN, la guerre de succession attendra

Actu

Forte de ses 41,5 %, Marine Le Pen peut réaffirmer la position hégémonique de son parti à l’extrême droite. Les doutes et les divisions subsistent, mais sont remis au lendemain des législatives.

Benjamin König

Un record absolu. 13 297 760, c’est le nombre de voix obtenues par Marine Le Pen dimanche, soit 41,5 % des votants et 27,28 % des inscrits. Bien au-­delà des 10,6 millions de suffrages (33,9 %) qui s’étaient portés sur elle au second tour de 2017. L’extrême droite, à un niveau jamais vu sous la Ve République, est arrivée en tête dans 23 départements et neuf territoires ultramarins. Mais, paradoxalement, quelques doutes se font jour au sein de son principal parti, le Rassemblement national. D’abord car le « référendum ­anti-Macron » a joué à plein : selon l’Ifop, c’est le cas pour 42 % des électeurs de Marine Le Pen. Des interrogations émergent également sur la stratégie adoptée et sur les dirigeants : après onze années à la tête du FN, ripoliné du sol au plafond et devenu RN, Marine Le Pen avait assuré que cette campagne était « a priori » sa dernière. Quant à Jordan Bardella, dauphin désigné de 27 ans seulement, il reste pour l’heure président par intérim. D’autant que la ligne des identitaires, qui plaident notamment pour une « union des droites », reste forte au RN, à l’image de Philippe Olivier : tous ne sont pas partis chez Éric Zemmour, à l’inverse des cadres Stéphane Ravier ou Nicolas Bay.

« la prochaine sera la bonne »

Alors que la soirée électorale se terminait, dimanche soir, Jordan Bardella a voulu mobiliser des militants déçus, enjoignant à ne pas laisser les « pleins pouvoirs à Emmanuel Macron », qualifié de « dirigeant autoritaire ». Et de se projeter : « Si on prend dix points tous les cinq ans, a priori la prochaine fois sera la bonne. » Lors de la soirée électorale au bois de Boulogne, Bastien, 25 ans, se félicitait : « Ça reste une belle soirée, on progresse, et il n’y a pas de raison que ça s’arrête », citant « la casse sociale » et « l’invasion migratoire ». Une déception mais un élan mobilisateur, c’est d’ailleurs le leitmotiv des cadres du RN, à commencer par la candidate battue. « Les idées que nous représentons arrivent à des sommets », a-t-elle claironné. En privé, plusieurs militants émettent cependant des doutes sur la capacité des dirigeants, et notamment de Marine Le Pen, après cette nouvelle défaite consécutive à un second débat raté.

avec ou sans Zemmour ?

« Rejoignez l’opposition à Emmanuel Macron », affiche désormais le RN sur son site et les réseaux sociaux à la place du « Si le peuple vote, le peuple gagne », rabâché depuis un mois. Vite, passer à l’étape suivante : les législatives. Pour le RN, la prochaine étape consiste donc à se poser en principale force d’opposition, ce qui implique de faire élire davantage que les dix députés d’extrême droite de 2017. Une gageure, mais la force électorale de l’extrême droite lui permet de viser une victoire dans une centaine de circonscriptions. Reste la question majeure : avec ou sans Zemmour ? « Pas de discussions », a répondu sèchement Jordan Bardella à la proposition d’union. Pour l’heure, le RN ferme clairement la porte, l’occasion étant trop belle d’écraser la concurrence naissante du parti zemmourien. Au risque de rester une opposition électoralement puissante mais marginalisée.

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Le Figaro

Guerre en Ukraine : des oligarques russes meurent mystérieusement

Coline Renault

RÉCIT - Depuis le début de l'invasion russe, une série de suicides d'oligarques interroge, d'autant plus qu'ils sont intervenus dans des circonstances étrangement similaires.

Suicide ou mise en scène ? Le 20 avril, le corps de Sergey Protosenya, l’ancien directeur général de Novatek, un important producteur russe de gaz naturel, a été retrouvé dans des circonstances étranges : pendu dans le jardin d’une villa de Lloret de Mar, en Espagne. Un peu plus loin, les corps poignardés de sa femme et de sa fille de 18 ans reposaient dans un lit, près d’une hache et d’un couteau. Selon la télévision espagnole Telecinco, le fils, qui résidait en France, a appelé la police après avoir tenté de joindre en vain sa mère par téléphone. Les enquêteurs espagnols plancheraient sur la thèse d’un double meurtre perpétré par l’oligarque russe, suivi de son suicide. Mais l’ancien employeur de Sergey Protensya ne l’entend pas de cette oreille. «Sergey Protosenya s'est imposé comme une personne exceptionnelle et un merveilleux père de famille, un professionnel fort qui a apporté une contribution considérable à la formation et au développement de la société, a déclaré l’entreprise dans un communiqué. Malheureusement, des spéculations ont émergé dans les médias à ce sujet, mais nous sommes convaincus que ces spéculations n'ont aucun rapport avec la réalité.»

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Le mystère ne s’arrête pas là. Cinq oligarques russes ont été retrouvés morts depuis le début de la guerre en Ukraine, et un sixième quelques jours auparavant, a révélé le journal américain Newsweek . La veille de la découverte de la dépouille de Sergey Protosenya, celle de Vladislav Avaev, l’ancien président de la banque russe Gazprombank, a été découverte dans des circonstances similaires à Moscou, à côté de sa femme et de sa fille, inertes. Les corps sont criblés de balles, et le père de famille repose à côté d’un pistolet. L’appartement étant fermé à clef de l’intérieur, la police penche également pour un suicide.

Des cadres de Gazprom

La proximité des dates et l’étrange ressemblance des circonstances posent question. D’autant plus que le 24 mars, le milliardaire Vasily Melnikov s’est semble-t-il également suicidé à Nijni Novgorod, à l’ouest de la Russie, après avoir poignardé sa femme et ses deux enfants. Lui, dirigeait le groupe pharmaceutique MedStom et connaissait, selon les médias, d’importantes difficultés financières. «L'entreprise du milliardaire était au bord de l'effondrement en raison des sanctions imposées contre le pays agresseur», écrit le site ukrainien Glavred. Un mois plus tôt, le 28 février, l’oligarque d’origine ukrainienne Mikhail Watford s’est pendu dans son garage de Surey, près de Londres. Deux cadres du géant du gaz Gazprom s’étaient donné la mort au cours des précédentes semaines : Leonid Schulman, le directeur général de l’entreprise, a été découvert le 30 janvier dans sa salle de bains, une lettre de suicide près de lui. Le 25 février, au lendemain de l’invasion russe en Ukraine, son directeur adjoint, Alexander Tyulyakov, s’est pendu dans le garage de son chalet près de Saint-Pétersbourg. Selon le journal russe indépendant Novaya Gazeta , les médecins légistes étaient présents sur les lieux lorsqu'ils ont été congédiés par les services de sécurité de Gazprom, qui ont bouclé la scène de crime.

Est-ce que les sanctions occidentales à l’égard des oligarques russes auraient pu les pousser au suicide ? Existe-t-il un lien entre ces décès, qui pourraient être des crimes maquillés ? Dans un contexte de guerre en Ukraine qui place sous pression les magnats russes et les enjoint à réaffirmer ou non leur loyauté à Vladimir Poutine, cette vague de suicides pose question. Un oligarque russe, Roman Abramovitch, affirme par ailleurs avoir été victime d’un empoisonnement après une réunion en Ukraine. The Warsaw Institute, un think-tank basé en Pologne, juge les suicides «suspects», d’autant que quatre d’entre eux sont liés aux géants russes de l’énergie. «Qui a fait cela et pourquoi ? s’interroge-t-on. Il est possible que certains hauts responsables liés au Kremlin dissimulent désormais les traces de fraude dans les entreprises publiques. Si Gazprom voit d'importants remaniements de personnel parmi ses cadres supérieurs, cette hypothèse pourrait être vraie».

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Donald Trump déclare avoir menacé les alliés de l'Otan de ne pas les protéger de la Russie

L'ancien président des États-Unis a souvent présenté l'Otan comme une alliance militaire vivant des largesses américaines.

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 63e jour, l'Ukraine a reconnu la perte de plusieurs localités prises par les Russes dans le Donbass à l'est du pays.

Pourquoi la Russie évoque-t-elle le spectre d'une Troisième Guerre mondiale ?

DÉCRYPTAGE - Lundi soir, Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a estimé qu'il ne fallait pas «sous-estimer» le risque de Troisième Guerre mondiale. Réelle menace ou simple posture ?

L'Humanité

Pour l’historienne Ludivine Bantigny, « la progression de l’extrême droite peut être combattue »

Entretien

Selon l’historienne Ludivine Bantigny, des leçons doivent être tirées pour enrayer la croissance électorale de Le Pen et consorts.

Florent LE DU

Ludivine Bantigny Maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l’université de Rouen-Normandie

Jamais l’extrême droite française n’a été aussi forte depuis la Libération. Le soulagement de la défaite de Marine Le Pen ne peut faire oublier ce terrible constat. Face à un camp extrémiste qui n’en finit plus d’être normalisé et de progresser, le combat d’idées devient de plus en plus difficile mais d’autant plus nécessaire. Pour l’universitaire Ludivine Bantigny, coautrice de l’essai Face à la menace fasciste (Textuel, 2021), cette lutte doit être menée à deux niveaux : démonter sans relâche les impostures du RN et y opposer une autre alternative.

Marine Le Pen a réuni plus de 13 millions de voix au second tour. Malgré la défaite, cette présidentielle peut-elle être vue par l’extrême droite comme une victoire ?

C’est forcément une petite victoire. Ses thèses se sont encore plus banalisées pendant cette campagne, au point que Marine Le Pen puisse se faire passer pour une modérée. Et son score progresse. Des digues sont encore tombées dans l’entre-deux-tours. Des journalistes se sont même demandé si elle était vraiment d’extrême droite, de supposés intellectuels ont soutenu que non… Quant aux résultats, l’extrême droite atteint désormais un score d’autant plus terrorisant qu’on finit par s’y accoutumer. Cette progression paraît même parfois inéluctable, même si on peut et doit encore se battre pour qu’elle cesse. Les législatives seront une étape importante, avec le danger que l’extrême droite soit plus puissante politiquement, puisse se montrer parfaitement légitime dans le système et faire la démonstration qu’elle est prête à prendre le pouvoir.

Quand l’extrême droite est à ce point normalisée, comment peut-on la faire reculer ?

D’une part, il y a sans doute un travail journalistique qui doit être intensifié. Ce n’est pas acceptable que l’extrême droite argumente sans véritable contradiction comme aujourd’hui. On ne peut hélas plus vraiment compter sur ces médias détenus par des puissances d’argent. Ceux qui gardent une indépendance ont donc un travail immense à faire. Un travail d’explication du véritable projet de Le Pen, d’enquête aussi sur l’appareil du RN, ses cadres, à quelles idéologies ils se rattachent, leurs prises de décision… Il y a finalement, dans l’Histoire, assez peu d’exemples d’une extrême droite qui progresse mais a su être repoussée à temps. Au moment de l’affaire Dreyfus, elle était très haute et a pu être combattue par la construction d’une gauche forte. On peut penser aussi au Front populaire, qui a affaibli les ligues, bien qu’elles soient réapparues ensuite. Étant donné le cynisme des politiques actuellement menées et leur violence, il paraît compliqué d’imaginer que l’extrême droite va reculer. Mais la gauche peut progresser et montrer qu’il y a une autre alternative.

Le score relativement élevé d’une gauche de rupture au premier tour et la perspective d’un rassemblement pour les législatives constituent-ils des motifs d’espoir ?

Cette gauche de justice sociale doit devenir puissante, enthousiasmante. L’Union populaire a su convaincre grâce à un programme bien construit, avec un mélange de tradition réformiste, au sens vrai et fort du terme, et des traits d’anticapitalisme. La gauche doit savoir parler d’alternative, montrer que ce n’est pas en désignant des boucs émissaires que la situation va s’arranger. Parler à toutes les catégories populaires également : il existe encore un fort mépris de classe envers des personnes qui se tournent vers Le Pen parce qu’elles sont dans des situations de détresse sociale terribles. Pour trouver une puissance collective, l’unité est également très importante. La perspective d’avoir une opposition rassemblée, forte, à défaut de cohabitation, redonne de l’espoir. On a vu ces dernières années des députés de gauche qui savent se battre, proposer des alternatives. Avec l’appui des mobilisations sociales, il y a besoin de cette gauche pour montrer qu’une autre voie est possible.

Quel rôle peuvent avoir les mouvements sociaux dans la lutte contre l’extrême droite ?

Un mouvement social est l’occasion pour chacun de prendre la parole, de se sentir légitime à s’exprimer, à montrer sa réalité sociale. Cela permet aussi de créer des solidarités, de mettre des mots sur des colères et de sortir des gens de l’isolement. C’est fondamental car le RN se nourrit de ce désespoir et de cet isolement. Le mouvement des gilets jaunes n’était pas homogène politiquement, mais, partout où c’était possible, les discussions ont aussi consisté à contrer les idées de l’extrême droite, et sur les ronds-points beaucoup ont été convaincus. C’est par la lutte que les progrès sociaux peuvent arriver et qu’on peut montrer que les idées du RN n’apportent en réalité aucune réponse aux contestations. Le mouvement social est un moment de clarification.

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Le Figaro

Exposition à la pornographie sur Omegle : le gouvernement va saisir la justice

Le site Kool Mag, un magazine en ligne de parentalité destiné aux pères, a publié une enquête dénonçant la présence d'exhibitionnistes d'âge mûr sur cette plateforme très fréquentée par des jeunes.

Le secrétaire d'État chargé de l'Enfance va signaler à la justice des faits d'exposition des mineurs à la pornographie et à la pédocriminalité sur Omegle, une plateforme de messagerie américaine très prisée par les collégiens, a-t-on appris mercredi auprès de son cabinet.

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Adrien Taquet va utiliser dans les prochains jours l'article 40 du code de procédure pénale qui impose l'obligation, «pour toute autorité constituée», de signaler au procureur de la République un crime ou délit dont il a connaissance, a indiqué son entourage à l'AFP. Le site Kool Mag, un magazine en ligne de parentalité destiné aux pères, a publié une enquête dénonçant la présence d'exhibitionnistes d'âge mûr sur cette plateforme très fréquentée par des jeunes. Ce site web américain de messagerie instantanée anonyme permet à des inconnus de discuter via caméra interposée.

Un nombre croissant d'utilisateurs mineurs

Le fondateur de Kool Mag, Baptiste des Monstiers, raconte avoir surfé sur le site un mercredi après-midi, et y avoir rencontré des dizaines d'enfants et d'adolescents âgés de 9 à 15 ans, à la recherche de nouveaux copains. Il y a vu aussi, susceptibles d'entrer en contact avec ces enfants, «des dizaines d'hommes qui se masturbent, qui s'exhibent, certains déguisés en femmes portant des sous-vêtements féminins». Accessible sur ordinateur et sur téléphone, le site demande juste à l'utilisateur de confirmer qu'il a plus de 13 ans, sans le vérifier.

Lancé en 2009, Omegle attire depuis le confinement un nombre de plus en plus important de mineurs, et compte un million de visiteurs en France par mois, notamment car des youtubeurs populaires y donnent rendez-vous à leurs fans, selon Kool Mag. «De nombreux youtubeurs proposent à leurs fans de leur parler directement sur le site Omegle. En gros: +je me connecte, venez et avec un peu de chance, on va se croiser+. Une sorte de grande roue de la fortune sur laquelle on peut rencontrer des dizaines de détraqués et d'exhibitionnistes qui traînent sur le site», accuse Baptiste des Monstiers. Dans les «règles de communauté» publiées sur son site en anglais, Omegle affirme que «la nudité, la pornographie et les comportements et contenus sexuellement explicites sont interdits» dans les sections de ses services soumis à modération.

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Une nouvelle aide pour les femmes enceintes éloignées des maternités

Elles pourront bénéficier de la prise en charge du transport et de cinq nuits dans un «hôtel hospitalier», sous certaines conditions.

Les femmes peu qualifiées de plus en plus exposées aux horaires atypiques de travail

Selon l'Ined, la part des femmes ouvrières non qualifiées sujettes à des horaires atypiques aurait bondi de 11% entre 2013 et 2019 alors que celle des cadres aurait diminué de 23%.

Présidentielle 2022 : les syndicats se félicitent de la défaite de Le Pen, le patronat salue la victoire de Macron

Les organisations syndicales s'inquiètent de la poussée de l'extrême droite, tandis que les patrons insistent sur les réformes à mener pour le président réélu.

L'Humanité

« Sans les médias qui ont roulé pour Macron, ça passait »

Actu

Les militants d’extrême droite croyaient à une victoire de leur championne. Malgré la défaite, beaucoup se félicitent d’une campagne réussie et du gros score obtenu.

Benjamin König

C’est un des coins les plus chics de Paris, un « lieu d’événements de luxe », le Pavillon ­d’Armenonville, à l’orée du bois de Boulogne, accueillait ce dimanche un raout d’un autre acabit : la soirée électorale du RN. « Si le peuple vote, le peuple gagne », avait martelé la candidate. Et la possibilité d’une victoire de Marine Le Pen avait galvanisé les militants.

À l’approche des résultats, la tension fait son apparition sur les visages d’abord enthousiastes. « Les bruits, on s’en fiche, on essaie de ne pas les écouter et d’attendre 20 heures », se convainc Valentin, 22 ans, responsable régional des jeunes RN à Sedan. « Mais, quoi qu’il arrive, on est fiers de cette campagne qui a fait avancer le camp national », poursuit-il, assurant que « le peuple sait maintenant qu’on est de son côté, et s’ils ne le disent pas ce soir, ils le diront aux législatives ».

Le champagne estampillé « Marine » n’a pas servi à célébrer l’accession de la cheffe du RN à l’Élysée : ce sont des sifflets qui sont montés lorsque le faciès d’Emmanuel Macron est apparu sur les écrans. Le public pousse un soupir de déception, vite effacé par des congratulations. On se tape sur l’épaule, se félicitant d’une campagne qu’on estime « réussie ». Le député Sébastien Chenu, pas bavard, lâche : « On n’a pas à rougir. Ce qui a manqué, c’est sans doute plus de temps pour convaincre les Français et faire véritablement le bilan d’Emmanuel Macron. Cette campagne a été volée aux Français », finit-il sur un air de Donald Trump.

« On a raté le coche »

Pour certains, la désillusion est trop grande. « C’est pas vrai… », enrage Jeanne, 24 ans, qui fulmine : « On passe tout prêt, j’y croyais vraiment. Sans les médias qui ont tous roulé pour Macron, ça passait. C’était peut-être la fois ou jamais. On a raté le coche. » À ses côtés, un ami lâche : « Elle a été tellement mauvaise au débat, c’est pas étonnant… Je lui en veux beaucoup, elle avait cinq ans pour se préparer, pour lui rentrer dedans et connaître ses dossiers. »

Ces interrogations, voire ces doutes sur la capacité de Marine Le Pen à amener l’extrême droite au pouvoir sont toutefois remis à plus tard. « Marine, Marine », s’époumonent les militants lorsqu’elle prend la parole dès 20 h 10 pour reconnaître sa défaite malgré « un grand vent de liberté (qui) aurait pu se lever sur le pays », avant de s’en prendre à ces « deux semaines de campagne aux méthodes déloyales, brutales et violentes ». Selon elle, « avec plus de 41,5 % des voix, ce résultat est en lui-même une éclatante victoire ». Car, malgré la défaite, Marine Le Pen tente de positiver : « Je ne peux m’empêcher de sentir une forme d’espérance », fondant ses espoirs sur le désaveu des Français envers le pouvoir, terreau de la colère sans laquelle l’extrême droite ne peut prospérer.

Vers les législatives

En effet, ce score porte celle-ci à un niveau jamais atteint sous la Ve République, ce qui permet à Marine Le Pen de présenter « le camp national comme la véritable opposition à Emmanuel Macron » et de se projeter sans attendre vers les législatives. « On n’a jamais fait ce score-là, c’est un beau soir », claironnent en réponse de nombreux militants. Quant aux cadres, ils refusent de parler d’une éventuelle alliance avec Éric Zemmour pour les scrutins de juin prochain.

La soirée s’achève rapidement, après quelques bouteilles vidées. Marine Le Pen a dû remiser au placard les célébrations prévues, le convoi des treize cars siglés à son effigie et le défilé dans les « lieux symboliques du lien entre le peuple et l’État ». Mais elle l’assure : « Je poursuivrai mon engagement pour la France et les Français. » La France n’en a pas fini avec les Le Pen.

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L'Humanité

Nice, un sympathisant du Rassemblement National poignarde un religieux

Actu

En ce jour d’élection, dimanche 24 avril, cet activiste de l’extrême-droite azuréenne voulait « tuer Macron » mais a finalement changé d’objectif.

Émilien Urbach

« Il s’appelle Kévin. Il est militant du RN. Il voulait tuer Macron. Il est bipolaire et se revendique juif. Légalement, cet acte peut être qualifié de terrorisme. Légalement, son irresponsabilité pénale, liée à sa situation psychiatrique, devra être discutée. » C’est la réponse de l’avocat du barreau de Paris, Arié Alimi, au tweet du ministre de l’intérieur Gérald Darmanin suite à l’agression, ce dimanche 24 avril à Nice, du prêtre Krzyzstof Rudzinski.

Touché par une vingtaine de coups de poignard, le pronostic vital du religieux d’origine polonaise ne serait pas engagé. Une religieuse de 72 ans a également été blessée lors de cette attaque perpétrée à l’intérieur de l’église Saint-Pierre D’Arène, située au sud de la ville, rue de la Buffa.

Proche de l’ancien patron local du parti  lepéniste,  Benoit  Loeuillet

L’auteur des faits a été interpellé. Il s’agit d’un certain Kevin Ravenna, 31 ans, sympathisant du FNJ (Front National de la Jeunesse) de Nice, depuis 2017 et proche de l’ancien patron local du parti lepéniste, Benoit Loeuillet, bien connu, sur la côte, pour ses penchants négationnistes.

L’activiste figurait d’ailleurs parmi les jeunes filmés lors d’un reportage télévisé, diffusé en 2018, à propos de l’antenne maralpine du FNJ. Il y tenait des propos racistes et également homophobes, notamment à l’égard du responsable frontiste Florian Philippot, déclarant à son propos : « Moi j’ai une éducation à l’ancienne et les homosexuels ce n’est pas mon délire. »

De graves pathologies psychiatriques

En ce matin du deuxième tour des élections présidentielles en France, l’homme n’a pas seulement voulu s’exprimer dans les urnes en apportant son suffrage à Marine Lepen, cheffe de fil de l’extrême-droite française. Il a spontanément déclaré à la police qu’il avait le projet de « tuer Macron », mais s’était finalement rabattu sur cette église.

Le trentenaire serait, par ailleurs, atteint de graves pathologies psychiatriques ayant nécessité plusieurs hospitalisations. Pour cette raison, la police judiciaire de Nice, écarte pour l’instant la piste d’un acte de nature terroriste mais le Parquet national antiterroriste a néanmoins été avisé de l’affaire. Pour Xavier Bonhomme, le procureur de la République de Nice, «  La prudence s’impose. »

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niceRassemblement national
L'Humanité

Qui sont les potentiels ministres de Marine Le Pen ? Tour d'horizon de son inquiétante garde rapprochée

Actu

Certains sont célèbres à l’extrême droite, d’autres sont les chevilles ouvrières de l’ombre. Tous témoignent à leur façon de ce qu’est le clan Le Pen, et augurent ce que serait le Rassemblement national au pouvoir.

Benjamin König

Jean-Paul Garraud.  Monsieur Justice (aux ordres)

Si Marine Le Pen conquiert l’Élysée, Jean-Paul Garraud sera son garde des Sceaux. Ce magistrat à la brillante carrière (il a été directeur adjoint de l’École nationale de la magistrature et vice-président du tribunal de grande instance de Paris) fait partie des « prises de guerre » que le RN a débauchées chez LR lors des européennes de 2019. Éminence grise de la candidate, Jean-Paul Garraud fait partie du « cabinet noir » de Marine Le Pen. Il est l’auteur du « projet de loi contre l’idéologie islamiste » présenté par le RN début 2021, qui prévoit l’interdiction du voile dans l’espace public et la mise au pas des journaux accusés de « complaisance ». Il est décrit par le constitutionnaliste Dominique Rousseau comme un « magistrat très à droite, qui porte un projet de soumission de la justice au pouvoir politique ». C’est lui qui livrera l’essentiel du combat du RN contre le Conseil d’État et le Conseil constitutionnel si Marine Le Pen venait à être élue.

Hervé Juvin.  L’Écolo identi-terre

Ce Breton est supposé être l’incarnation du courant localiste du RN, opposé à la mondialisation sauvage. Sauf quand ça lui rapporte, bien entendu. En 2019, la déclaration d’intérêts d’Hervé Juvin témoignait d’un épais portefeuille d’actifs financiers, à savoir plus d’un million d’euros en actions chez Total, Shell, Amazon ou encore Vinci. C’est donc naturellement que Marine Le Pen a cité son nom comme potentiel ministre de l’Écologie… Entrepreneur, investisseur, essayiste, antivax à tendance complotiste, pro-Poutine affiché, Hervé Juvin a bien des casquettes. Il a surtout grenouillé aux marges de la « nouvelle droite » identitaire d’Alain de Benoist avant de devenir eurodéputé RN en 2019. L’« écologie » qu’il défend permet de verdir une vision identitaire du monde. En 2021, il comparait les immigrés à des nuisibles : « Les écosystèmes ne vivent que s’ils sont séparés des autres écosystèmes. Le grand problème d’un écosystème, ce sont les espèces invasives. »

Thierry Mariani.  Le VRP de Poutine et Bachar

Damas, Crimée, Cachemire, Azerbaïdjan… L’ex-LR Thierry Mariani est un vrai globe-trotteur. Le suivre à la trace, c’est découvrir une part de la diplomatie parallèle de l’extrême droite française. Ces réseaux se nouent autour de plusieurs « groupes d’amitié », véritables nids de lobbies. Un temps pressenti aux Affaires étrangères en cas de victoire du RN, le ministère pourrait lui passer sous le nez. Trop poutinolâtre, il embarrasse, en pleine guerre en Ukraine. Lié au Kremlin à travers l’association Dialogue franco-russe, il rencontre Poutine en 2019 pour le cinquième anniversaire de l’annexion de la Crimée. VRP zélé de la Syrie de Bachar Al Assad, dont il relaie la propagande depuis 2011, il est allé jusqu’à appeler à « exterminer les rebelles syriens » au Parlement européen, où il siège depuis 2019. Gavé à la politique du caviar de l’Azerbaïdjan, il est aussi un des principaux promoteurs de ce pays autoritaire et de ses intérêts en France.

André Rougé.  L’ultra-Marine nostalgique

C’est un dur de dur, André, qui vociférait encore, le 20 avril, sur le média réunionnais Linfo.re, que, « si Marine Le Pen est élue, les étrangers n’auront aucun droit en France ». Venu de la droite tendance Debré-Chirac, spécialiste de l’outre-mer, André Rougé a fait partie de nombreux cabinets de ce ministère et a été un proche de Bernard Pons, funeste ministre de la tuerie de la grotte d’Ouvéa, en 1986. Cadre dirigeant durant plus de quinze ans chez Bouygues Construction, il est aujourd’hui député européen et dirige le groupe secret des Horaces, ces experts hauts fonctionnaires au service de Marine Le Pen. Pas bégueule, celle-ci lui a réservé, en cas de victoire, un poste à sa mesure : un grand « ministère d’État de l’outre-mer et de la politique maritime » aux relents colonialistes, ce qui n’est pas pour déplaire à celui qui avait commencé son parcours politique au Parti des forces nouvelles, né en 1974 d’une scission du… FN.

Caroline Parmentier.  La tradi maurrassienne

Méconnue du grand public, celle que Marine Le Pen appelle sa « quasi-sœur » est un élément central de l’entreprise de normalisation du RN. Après avoir passé trente et un ans à Présent, le quotidien du catholicisme traditionaliste tendance Charles Maurras et Action française, elle est chargée du service de presse du RN depuis 2018. Une tâche peu aisée tant les relations demeurent tendues avec une partie des journalistes. Sous ses airs affables, Caroline Parmentier est surtout une convaincue, une extrême-droitarde tendance Maurras. C’est une extrémiste qui défend Éric Zemmour lors de « l’affaire des prénoms » en pourfendant, selon ses termes, « l’africanisation et la maghrébisation des prénoms en France (…) qui sont un signe avancé de grand remplacement ». Si Marine Le Pen est élue, Caroline Parmentier est promise à la fonction de cheffe du service de presse de l’Élysée. Tout en abhorrant la République.

Philippe Olivier.  L’éminence grise et brune

Malgré une incartade au MNR de Bruno Mégret lors de la scission de 1998, puis une autre auprès de Dupont-Aignan entre 2012 et 2015, Philippe Olivier est un ancien de la maison FN : il y est entré en 1979, à 18 ans, y a exercé plusieurs fonctions de cadre dans les années 1990, puis est revenu au bercail dans les années 2000. Rival de Florian Philippot, cet adepte d’une ligne identitaire et droitière est devenu, à partir de 2015, le premier conseiller de Marine Le Pen, dont il est aussi le beau-frère : il est marié depuis 1999 à Marie-Caroline, l’aînée des Le Pen. Issu de la nouvelle droite du Grece (Groupement de recherches et d’études pour la civilisation européenne), le ferment idéologique du retour de l’extrême droite française, il est surtout la tête pensante de la communication lissée de Marine Le Pen, tout en promouvant une ligne fermement identitaire, et en restant plutôt adepte de l’union des droites : il est d’ailleurs proche de Marion Maréchal.

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L'Humanité

« Priorité nationale », la préférence pour le mensonge

Actu

Colonne vertébrale du programme de la candidate RN, son rejet de l’immigration s’appuie sur des contrevérités économiques.

Cyprien Boganda

Tous les efforts de « dédiabolisation » n’y changeront rien : la haine des immigrés constitue toujours le socle idéologique du programme lepéniste. Forgée dans les années 1980, la « préférence nationale » (rebaptisée « priorité nationale ») vise à priver les populations étrangères de nombreux droits (emploi, ­logement, prestations sociales), sous le prétexte d’améliorer le sort des Français. Le raisonnement s’appuie sur des présupposés fallacieux.

1. Le mythe des étrangers « voleurs de travail »

Dans son discours, l’extrême droite attribue la précarité des Français et leurs difficultés à trouver du travail à une prétendue « submersion » migratoire. « L’immigration à bas coût est utilisée depuis des décennies pour peser à la baisse sur les salaires », déclarait Marine Le Pen, le 10 octobre 2021. De même, son programme vise à garantir une « priorité nationale à l’emploi des Français », ou, pour le dire autrement, à garantir aux travailleurs français un accès privilégié à l’embauche : « Il faut que les chefs d’entreprise comprennent que, quand on a 5 millions de chômeurs, il faut aussi que ce soient les Français qui puissent trouver un emploi », martèle la candidate.

Dans un raisonnement simpliste où un pays disposerait d’un stock fini d’emplois à partager, toute hausse de l’immigration se traduirait uniquement par une concurrence accrue sur le marché du travail, avec, à la clé, une baisse sensible des postes disponibles et des salaires. Sauf que la réalité ne correspond pas à ce schéma, rappelle Anthony Edo, économiste au Centre d’études prospectives et d’informations internationales et spécialiste des questions migratoires : « L’arrivée de nouveaux travailleurs stimule aussi l’activité économique par l’accroissement de la taille de marché qu’elle induit et exerce, en retour, des effets positifs sur les salaires et l’emploi. » Le spécialiste l’assure : « La plupart des études concluent que l’immigration n’a pas d’incidence sur le salaire ou l’emploi moyens des natifs. »

Le chercheur prend soin de préciser que ces résultats portent sur des flux migratoires « plutôt modestes, stables et parfaitement anticipés », ce qui est le cas de la situation française depuis des décennies. En cas d’arrivées plus massives (comme en Turquie après l’arrivée des réfugiés syriens en 2012), les effets sur le marché du travail sont plus importants, du moins à court terme. Il n’en reste pas moins qu’ils s’estompent avec le temps… et que, surtout, il s’agit d’événements par nature exceptionnels, qui n’ont rien à voir avec la situation française actuelle.

2. Opération intox sur le logement social

Dans son programme, Marine Le Pen compte appliquer la priorité nationale dans le secteur du logement social. Réserver ce type de logement à des foyers « dont au moins l’un des parents est français » permettra, selon elle, de « remettre sur le marché les 620 000 logements sociaux occupés par des étrangers ». Ce chiffre, censément tiré d’une étude de l’Insee datée de 2017, n’existe tout simplement pas. Par ailleurs, une telle mesure supposerait soit que l’on expulse de force les personnes concernées de leur logement, soit que l’on attende qu’elles quittent les lieux d’elles-mêmes. Les responsables du Rassemblement national (RN) assurent privilégier la seconde option. Mais cette dernière est irréaliste : le taux de rotation dans le parc HLM (c’est-à-dire la proportion de ­logements remis en circulation chaque année) chute régulièrement, en raison de l’explosion des loyers dans le parc privé. En 2020, par exemple, seuls 345 000 ménages ont quitté leur HLM. Même à supposer que la totalité d’entre eux soient étrangers (ce qui est parfaitement absurde), on serait encore loin des comptes imaginés par le RN…

3. Le coût fantasmé de l’immigration

Selon le RN, l’immigration « coûterait » à la France jusqu’à 70 milliards d’euros par an, un chiffre farfelu. Pour mesurer ce coût, il faut comparer le volume d’impôts et de cotisations sociales payés par les immigrés avec les prestations sociales qu’ils perçoivent ­(allocations chômage, familiales, aides au logement, etc.). Précisons qu’un tel chiffrage, au-delà de son caractère hautement inflammable (en raison du risque de récupérations politiques), est malaisé sur le plan méthodologique. Les études aboutissent donc à des chiffrages différents, mais aucune analyse sérieuse n’atterrit sur les sommes exorbitantes avancées par le RN. Mieux, en décembre 2021, l’OCDE estimait que, dans vingt-cinq pays passés au crible (dont la France), la « contribution fiscale des immigrés est supérieure aux dépenses consacrées à leur protection sociale, leur santé et leur éducation ». Quoi qu’il en soit, un débat sur l’immigration ne peut se réduire à une querelle de chiffres : c’est bien d’un choix de société qu’il s’agit.

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L'Humanité

Le Pen à l’Élysée : ne laissons pas faire

Premier plan

PRÉSIDENTIELLE Pour la troisième fois en vingt ans, le second tour opposera une droite libérale et l’extrême droite. Le débat du 20 avril a confirmé le caractère arrogant et antisocial du président sortant, mais surtout ce que serait un pouvoir antirépublicain et xénophobe.

Benjamin König

«NON ! » C’était il y a vingt ans jour pour jour, le 22 avril 2002, ce cri de refus et de colère mêlés écrit en lettres capitales en une de l’Humanité, en dessous du visage de Jean-Marie Le Pen barré d’une croix rouge. Vingt années ont passé, et c’est sa fille qui s’avance pour la seconde fois, après 2017, au second tour de l’élection présidentielle. Vingt années qui ont considérablement changé le rapport de forces et la ­situation politique. Car, cette fois, malgré un écart d’environ 10 points (55-45, selon le dernier rolling Ifop), le pire n’est pas à écarter.

Ce qui paraissait impossible est devenu plausible, ce qui semblait monstrueux est banalisé, ce que l’on pensait ­indicible se prononce à voix haute. Traversée par une crise profonde, une France divisée, minée et écœurée par quarante ans de politiques (néo)libérales n’écarte plus la possibilité d’élire l’héritière de l’extrême droite française. Une extrême droite qui trouve ses racines à Vichy et dans l’OAS, et qui, plus près de nous, agrège des tenants de la « nouvelle droite » et des identitaires.

Par dépit, par dégoût, par rejet du président sortant Emmanuel Macron, qui aura tant fait pour jeter les Français dans les bras de l’extrême droite – comme ses deux prédécesseurs. Par division aussi, et éclatement de forces de gauche affaiblies, dont les électeurs déboussolés hésitent souvent entre abstention (estimée à 26,5 % selon l’Ifop), vote blanc ou vote barrage. Marine Le Pen a forgé un masque, celui de la respectabilité et de la « mère de ­famille », comme elle promet de gouverner. Mais son projet reste le même : la mise à bas de tout ce qui constitue la nation, le droit et la République.

avec ce gouvernement, « les étrangers n’auront plus droit à rien»

« Justice, presse, Europe ou immigration : tout son projet vise à sortir du cadre de l’État de droit », analyse le constitutionnaliste Dominique Rousseau. Le premier jour d’une présidence de Marine Le Pen serait d’abord celui d’une série de déplacements symboliques pour inscrire son pouvoir dans l’histoire de la France. « J’irai à la basilique de Saint-Denis, symbole de la royauté, aux Invalides, symbole de l’Empire, et devant la statue du général de Gaulle, symbole de la République », a-t-elle promis, afin de « créer l’unité du peuple français (…) dans l’histoire qui est la nôtre ».

Dans un tract intitulé « Marine présidente, ses premières décisions à l’Élysée », la cheffe du Rassemblement national détaille ses priorités entre le 24 avril et juin, les élections législatives se tenant les 12 et 19. C’est par la formation d’un « gouvernement d’union nationale », avec à sa tête un premier ministre qu’elle décrit comme « politique et patriote », que débuterait son quinquennat. Un gouvernement qu’elle veut resserré autour de « quinze ministres et de secrétaires d’État », dont pourraient faire partie un Éric Ciotti ou un André Rougé, qui entend « faire comprendre aux étrangers que la France n’est pas un eldorado pour venir ne rien faire » et que ceux-ci « n’auront plus droit à rien ».

Puis viendraient ses deux premiers actes politiques : un déplacement à Bruxelles et le lancement du référendum contre l’immigration, baptisé « C2I » pour « citoyenneté, identité, immigration ». Auprès de l’Union européenne, Marine Le Pen entend affirmer systématiquement la « primauté du droit national sur le droit international et communautaire ». Ce que le juriste Benjamin Morel analyse comme un « Frexit de fait », puisque « l’UE n’est pas un État mais un ordre juridique ». Elle compte également annoncer la réduction de 5 milliards d’euros de la contribution française au budget de l’UE, et, avec ses alliés hongrois et polonais, « initier l’Europe des nations libres », écrit-elle pompeusement.

À Bruxelles, Marine Le Pen veut aussi imposer sa mesure de baisse de la TVA sur l’énergie pour la porter à 5,5 %. Or, la directive TVA ne permet pas de réduire les taux en ce qui concerne les produits « préjudiciables à l’environnement », comme les carburants et le fioul. Surtout, à l’égard de cet impôt injuste comme de sa prétendue augmentation des salaires, c’est un tour d’illusionniste que prévoit Marine Le Pen, puisqu’elle refuse de mettre à contribution le capital tout en s’engageant à rembourser une dette à laquelle elle a fait allégeance. Ces mesures ouvriraient, en outre, une procédure d’infraction contre la France et d’éventuelles sanctions, comme pour la Pologne et la Hongrie, modèles revendiqués.

Mais c’est avec le triptyque référendum contre l’immigration, suivi de la loi « sécurité-justice » puis la loi « visant à combattre l’idéologie islamiste » que débuterait véritablement le saccage de l’État de droit. Pour Dominique Rousseau, « il est normal qu’elle place en tête des priorités ce référendum, car ce qu’elle propose est contraire à la Constitution. Elle a besoin de modifier le cadre constitutionnel pour imposer ses projets et mettre en avant le principe de discrimination ». Celui-ci aurait, en effet, pour but d’inscrire dans la loi fondamentale la « maîtrise de l’immigration » et de mettre en place la préférence ­nationale, rebaptisée priorité nationale, en matière d’emploi, de logement et d’aides sociales, ce qui nécessite de déroger au principe d’égalité des citoyens hérité de la Révolution. Ce projet prévoit également l’interdiction des régularisations, l’expulsion des clandestins, des étrangers n’ayant pas travaillé depuis un an, la suppression de l’aide médicale d’État, du regroupement familial et la restriction du droit d’asile. Le simple fait d’être sans papiers ­constituerait un délit, rendant ainsi toute personne expulsable, et toute aide pénalement répréhensible. « Tout ce projet – il suffit de le lire – est en contradiction avec l’identité de la France telle qu’elle est inscrite dans la Déclaration des droits de l’homme : il remet en cause radicalement ce qui fait la France depuis 1789 », décrypte Dominique Rousseau.

« Elle ne pourra pas faire ce référendum, sauf à faire un coup d’État »

D’autant que Marine Le Pen compte faire usage de l’article 11 de la Constitution pour mettre en place ce référendum, car l’article 89 impose la participation du Parlement. Or, la jurisprudence est claire : toute modification de la loi fondamentale par référendum, via l’article 11, n’est pas possible. « Impossible n’est pas français », a répondu Marine Le Pen à ce propos, suggérant qu’elle était prête à violer la Constitution. « Elle ne pourra pas faire ce référendum, sauf à faire un coup d’État», alerte le constitutionnaliste. Ce qui ne semble pas faire peur à son entourage : sur le média d’extrême droite TV Libertés, l’avocat Pierre Gentillet, un proche de Thierry Mariani et de Jean-Paul Garraud (promis au poste de garde des Sceaux par Marine Le Pen), estimait le 8 avril que « l’État de droit est une fable » et qu’ « à la condition de mettre au pas le Conseil constitutionnel, nous pourrons tout faire ».

« Tout faire », ce sont donc les lois « sécurité-justice » et « lutte contre les idéologies islamistes », prévues dans la foulée, qui constitueraient le deuxième étage de la fusée. La première loi prévoit la présomption de légitime défense pour policiers et gendarmes, les peines planchers, la construction de 25 000 places de prison, le rétablissement de la loi « anticasseurs » de 1970, qui institue une responsabilité pénale pour tout organisateur ou participant – même pacifique – à une manifestation en cas de violences.

ce quinquennat ouvrirait la voie au retour de la peine de mort et à l’interdiction de l’IVG

Le programme de Marine Le Pen prévoit également d’introduire la notion de « coauteur » d’une infraction, ainsi que « la soumission de la justice au pouvoir politique, notamment des procureurs, qui seraient en quelque sorte des préfets de justice », analyse Dominique Rousseau. Le texte contre « les idéologies islamistes », rédigé par Stéphane Ravier (passé depuis chez Zemmour) et Jean-Paul Garraud, prévoit bien, malgré la récente reculade médiatique de Marine Le Pen, l’interdiction des « signes et tenues ostentatoires des idéologies » – donc une djellaba ou un voile, assimilés à un « outil de propagande » – dans l’ensemble de l’espace public. Aucun pays au monde n’applique une telle mesure. Dans cette loi, déposée à l’Assemblée nationale en février 2021, figurent également l’interdiction de toute pratique ou publication de ces « idéologies », qui ne sont définies que de façon très floue via une « incompatibilité qui peut exister avec les droits, libertés et principes » inscrits dans la Constitution, ouvrant ainsi la voie à un arbitraire généralisé.

Les deux premières semaines d’une présidence de Marine Le Pen sont donc loin de la « concorde nationale » ressassée sur les plateaux par la candidate. La liberté de la presse serait rapidement mise en cause, elle qui a déclaré au cours des derniers jours de la campagne « assumer de décider qui est journaliste et qui ne l’est pas ». À l’Assemblée, elle a d’ailleurs déposé, en mai 2021, un amendement visant à punir de deux ans de prison et 30 000 euros d’amende toute « publication, diffusion ou reproduction (…) d’une information soumise au secret de l’enquête ou de l’instruction ». Un recul sans précédent qui signifierait la mise au pas de la presse.

De même, la « révolution référendaire » qu’elle promeut pourrait ouvrir la voie au retour de la peine de mort ou à l’interdiction de l’IVG. À ce propos, si Marine Le Pen assure n’avoir « jamais souhaité un recul sur la possibilité pour les femmes de recourir à l’IVG », ses votes parlent pour elle. En novembre 2020, alors que le Parlement européen examine une résolution condamnant l’interdiction quasi générale de l’avortement en Pologne, les 23 eurodéputés du RN – dont Marine Le Pen – ont voté contre. Idem en ce qui concerne les violences faites aux femmes, prétexte, là encore, à une stigmatisation des immigrés : les eurodéputés RN ont voté contre une résolution adoptée en 2021 au Parlement européen afin de lutter contre le harcèlement au sein des institutions de l’UE.

Et puis, il y a tout ce que l’extrême droite, quand elle est au pouvoir, produit d’insidieux ; ces discours de haine poisseux, l’unité de la « patrie » face aux étrangers, aux immigrés, aux femmes, à celles et ceux désignés comme des « Français de papier ». Au-delà même du viol de la Constitution, de la sortie de l’État de droit, de la mise au pas des syndicats de travailleurs, de la presse, c’est dès l’école qu’un tel régime d’extrême droite tenterait d’imposer ses vues. Dans une proposition de loi de février 2021, base de son programme, Marine Le Pen écrivait que l’école, dont elle veut engager la « restauration » dès début juin, était appelée à « faire naître, développer et affermir les sentiments patriotiques et la conscience de l’unité nationale ». Quoi que l’on pense d’un pompier pyromane nommé Emmanuel Macron, Le Pen, vingt ans après, c’est toujours NON !

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Le Figaro

Guerre en Ukraine, explosions en Transnistrie : pourquoi la Moldavie s'inquiète

Amaury Coutansais Pervinquière

DÉCRYPTAGE - Plusieurs explosions secouent la Transnistrie, une région prorusse séparatiste. Les autorités officielles ont convoqué le conseil de sécurité nationale et renforcé les contrôles aux frontières.

La guerre en Ukraine va-t-elle se propager à la Moldavie voisine ? Plusieurs explosions en Transnistrie, une république prorusse séparatiste à la frontière entre les deux États inquiètent les autorités qui ont convoqué le «conseil de sécurité nationale». À la chute de l'URSS, un conflit meurtrier a séparé de facto cette longue bande frontalière de la Moldavie. Conséquence : ses 500.000 habitants vivent sous l'occupation de 1500 soldats russes et sous perfusion économique de Moscou.

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«La Russie veut déstabiliser la région de Transnistrie, ce qui suggère que la Moldavie devrait s'attendre à recevoir des invités», a déclaré sur Twitter le conseiller de la présidence ukrainienne, Mikhaïlo Podoliak

«Il s'agit d'une tentative pour accroître les tensions (...) Nous appelons nos concitoyens à rester calmes et à se sentir en sécurité», a déclaré la présidente Maïa Sandu après la réunion du conseil de sécurité nationale, annonçant le renforcement des contrôles dans les transports et des patrouilles aux frontières.

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Lundi, le siège du ministère de la Sécurité publique à Tiraspol aurait été visé par un lance-grenade. Mardi, deux antennes radios diffusant des programmes russes auraient été endommagées, à cinquante kilomètres de la frontière ukrainienne. Ces explosions inquiètent vivement la présidente Maïa Sandu, plutôt proeuropéenne, d'autant qu'un général russe déclarait la semaine dernière que les russophones moldaves souffriraient «d'oppression». Et d'ajouter que le dessein de «l'opération militaire spéciale» était le contrôle du sud de l'Ukraine, du Donbass jusqu'à la Transnistrie voisine. «Les propos du général Minnekaïev, le commandant adjoint du district centre, ont été tenus devant des industriels et n'ont aucune valeur et n'engagent en aucune manière le Kremlin», nuance toutefois Pierre Lorrain, historien et spécialiste de la Russie et du monde postsoviétique.

«Pour les Ukrainiens, la Russie est à l'origine de ces explosions pour forcer la Transnistrie à entrer dans le conflit. Jusqu'à présent, les dirigeants séparatistes ont fait preuve de modération : pas de condamnation de la Russie, mais pas de soutien armé. Seuls 1500 soldats russes sont stationnés en Transnistrie. Ils seront mobilisés pour une seule raison : une conquête territoriale et la prise d'Odessa», analyse Florent Parmentier, enseignant à Sciences Po Paris et spécialiste de la géopolitique de l'Europe de l'Est, auprès du Figaro.

La Moldavie circonspecte

«La Moldavie regarde, circonspecte, son voisin subir une agression avec une forme d'inquiétude palpable. La question se pose : quel est l'objectif de Poutine ? Pourrait-il aller plus loin ? Pour l'instant, la dynamique du conflit demeure floue», poursuit-il. Le pays de 2,6 millions d'habitants ressent déjà les effets collatéraux de la guerre et accueille environ 400.000 réfugiés ukrainiens.

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Le port ukrainien d'Odessa, dans le viseur russe, n'est qu'à 40 km de la frontière moldave. Si Chisinau ne soutient pas les sanctions européennes, son espace aérien est fermé et l'état d'urgence est décrété pour 60 jours. Jusqu'à présent, sa politique oscillait entre inclination pour l'Occident et crainte russe. Mais la guerre a rebattu les cartes et Chisinau a déposé sa candidature à l'Union européenne, ce qui démontre une évolution notable de sa diplomatie.

L'influence russe toujours bien présente

Malgré «un sentiment de solidarité avec l'Ukraine très partagé», la Moldavie tient à sa neutralité. Depuis 1994, l'article 11 de sa Constitution dispose une neutralité permanente, mais aussi l'inacceptation d'une occupation étrangère. Chisinau a demandé à plusieurs reprises le départ des forces d'occupation russes de Transnistrie - environ 1500 soldats. Après l'indépendance moldave en août 1991 juste avant la chute de l'URSS, cette région de l'Est, majoritairement peuplée de russophones, déclare à son tour son indépendance et une guerre s'engage contre les autorités moldaves.

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Sous la supervision de Moscou, un accord reconnaît une autonomie de la région et la possibilité d'un référendum d'autodétermination en cas de réunification de la Moldavie avec la Roumanie. Depuis, aucune opération d'ampleur n'a été engagée contre la région rebelle qui possède un gouvernement, une monnaie et quelques forces armées. Ses 500.000 habitants continuent de vivre dans un étonnant décor qui ressemble à une URSS en miniature avec drapeaux rouges, faucilles et marteaux, et statues à la gloire du communisme dans la capitale, Tiraspol.

La Russie a oscillé depuis la fin du conflit entre deux options : la reconnaissance de la république séparatiste autoproclamée et un contrôle plus large sur la politique moldave via une réintégration de la Transnistrie dans une Moldavie proche des intérêts russes ou éloignée de l'Otan. En 2020, Maia Sandu, pro-européenne, remporte l'élection présidentielle et détrône Igor Dogon, plus proche de la Russie. Depuis 2016, un accord d'association avec l'Union européenne délie progressivement le pays de la Russie, malgré une forte dépendance aux importations gazières.

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Scénario du Donbass

La présence de troupes russes, officiellement pour protéger les «minorités russes», et la volonté de Moscou de préserver la neutralité du pays rappelle, en partie, le scénario ukrainien. De plus, l'implantation de nombreux arsenaux militaires fait craindre le pire. «Si les Russes prennent Odessa, on peut imaginer toutes les formes de scenarii. Poutine jugera-t-il que les troupes russes stationnées en Transnistrie sont suffisamment entraînées et efficaces pour mener le siège d'Odessa ? Elles pourront être mobilisées, mais il n'y a pas de nécessité opérationnelle», analyse Florent Parmentier. Quant au trafic d'armes, qui générerait une partie importante des revenus de la région séparatistes, la mission de l'Union européenne à la frontière entre la Moldavie et l'Ukraine avait estimé en 2006 que peu d'armes transitaient réellement. «S'il y a bien des armes dans la région, les estimations sont un peu surévaluées».

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L'autre crainte est que l'adhésion de la Moldavie à l'Union européenne ne constitue un casus belli pour Moscou. «La Russie semble défavorable à l'entrée de la Moldavie dans l'Union européenne. Néanmoins, les différents gouvernements proches de la Russie n'ont pu obtenir de participation à l'union eurasiatique. Pour Moscou, le plus important est de régler le cas de la Transnistrie dans ses propres termes», estime Florent Parmentier. De fait, même les partis les plus favorables au Kremlin ne demandent plus la sortie de l'accord d'association avec l'Union européenne. «Il y a donc un changement. Plusieurs responsables politiques moldaves m'ont dit que, dans leurs discussions avec les officiels russes, ces derniers passent de longs moments à expliquer l'importance de la neutralité moldave», rappelle l'enseignant.

La Russie semble défavorable à l'entrée de la Moldavie dans l'Union européenne.

Une fois l'invasion de l'Ukraine terminée, la Moldavie pourrait-elle être la prochaine victime de l'impérialisme russe ? «Pour le moment, la Russie suit son plan d'offensive et semble concentrée sur l'opération en Ukraine. Il est difficile de savoir où cette aventure militaire va atterrir, mais en fonction la Moldavie s'adaptera», explique Florent Parmentier. Les récentes explosions pourraient faire évoluer très rapidement la position moldave, dont l'armée en partie entraînée avec les forces américaines s'est renforcée.

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Afin d'affermir la présence de l'Otan sur ses frontières orientales, la France a envoyé des forces de réassurance en Roumanie voisine, à quelques kilomètres de la Moldavie. «Depuis le début de la crise, les relations entre la France et la Moldavie sont au niveau le plus élevé depuis son indépendance. Sa présidente a été reçue deux fois par Emmanuel Macron», rappelle le chercheur. La présence de troupes françaises à la frontière démontre, selon lui, «un investissement de la France dans la région. De ce point de vue là, le retour de soldats français dans une région où elle n'était plus depuis la Première guerre mondiale, permet d'indiquer notre intérêt pour la Moldavie». Un rapprochement qui pourrait se concrétiser avec l'entrée du pays dans l'Union européenne, lui permettant de bénéficier de la protection européenne en cas d'agression, consacrée à l'article 42-7 du traité sur l'Union européenne.

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L'Humanité

Droits et libertés : le cortège de la haine derrière Le Pen

Actu

Une victoire, désormais possible, de la candidate du RN à la présidentielle ouvrirait la porte aux pires atteintes aux droits et libertés. Sous la pression des différents courants de l’extrême droite, les discours les plus rances seraient banalisés et les actes de violence et agressions xénophobes des groupuscules radicaux ne manqueraient pas de se multiplier.

Florent LE DU

Avec Marine Le Pen, c’est toute l’extrême droite française qui arriverait au pouvoir. Au-delà d’un programme qui cible déjà les minorités, matraque la démocratie et l’État de droit, envisager les conséquences d’un Rassemblement national aux commandes de la France nécessite de voir plus loin. D’observer à quel point ses alliés à l’international ont ravagé les droits et les libertés (voir page 19). De connaître l’histoire de ce mouvement, fondamentalement raciste, antisocial, antiféministe. De mesurer l’influence des différents courants qui la composent, et auxquels Marine Le Pen s’appliquera à donner des gages.

Trois projets d’attentats déjoués en 2021

Des chapelles qui n’ont rien de républicain. « Dans cette galaxie d’extrême droite, il y a des identitaires, des néonazis, des monarchistes, les anciens du GUD (Groupe union défense), l’Action française…, énumère le sociologue Erwan Lecœur, spécialiste de l’extrême droite. Ces gens-là se disent empêchés d’exprimer leurs idées, d’agir, y compris violemment, dans leur objectif de “protéger le peuple”. Bien entendu, l’arrivée de Marine Le Pen au pouvoir les libérerait. » Le déchaînement de la haine et des violences pourrait être la première conséquence de sa victoire à la présidentielle.

[va:Notre dossier Marine Le Pen:https://www.humanite.fr/mot-cle/marine-le-pen-la-verite-du-projet]

Sous l’effet de la banalisation de l’extrême droite, la fureur protofasciste se répand déjà de plus en plus. Les agressions, les rixes, les intimidations sont en constante augmentation depuis cinq ans, particulièrement depuis janvier 2021. L’année dernière, trois projets d’attentats liés à l’extrême droite ont été déjoués, selon le ministère de l’Intérieur. Certains sont passés à l’acte, comme le militant RN Claude Sinké, qui a attaqué la mosquée de Bayonne en 2019. Les épisodes sont nombreux, encore récemment avec le meurtre de l’ex-rugbyman Federico Martin Aramburu, le 19 mars, dont Loïk Le Priol, militant bien connu des réseaux fascistes, est à ce jour le principal suspect. Erwan Lecœur, qui observe de près ces groupements, constate que se multiplient « les loups solitaires, les groupuscules fascistes, des personnes qui sont en train de se préparer à passer à l’action, qui fourbissent des armes, lancent des appels sur la fachosphère. La normalisation de l’extrême droite leur a donné un sentiment de légitimité, une accession au pouvoir serait perçue comme un feu vert au déchaînement de leur haine ».

Les cibles sont connues : les militants antifascistes et féministes, les musulmans, les immigrés, les homosexuels, les non-Blancs, « et tous ceux qui les défendent », ajoute le sociologue. « Contre les syndicalistes et militants de gauche également, développe Raphaël Arnault, porte-parole de la Jeune Garde, organisation antifasciste créée en 2018. Attaquer quiconque remettrait en cause l’ordre économique et social, l’exploitation salariale est dans leur ADN. Les attaques sur les piquets de grève, les mobilisations sociales dans les facs, les usines, sont régulières et ils voudront d’autant plus les réduire au silence s’ils sont au pouvoir. »

Connexions avec des réseaux fascisants

Diviser pour mieux régner, un adage dont les victimes seraient nombreuses. La préférence nationale ou l’interdiction du voile figurent déjà dans le programme de Marine Le Pen, mais nul doute que l’extrême droite ira plus loin. « S’ils ne sont pas en capacité de répondre aux attentes sociales notamment, il est absolument certain qu’ils appuieront sur la touche “bouc émissaire” et feront passer des mesures réduisant les droits des minorités », avance le sociologue Ugo Palheta. La notion floue de « lutte contre la propagande islamiste », qui brouille les frontières entre islam et terrorisme (le voile est par exemple défini comme « uniforme islamiste »), ouvre la voie à des discriminations structurelles à l’égard des musulmans. Les droits des femmes pourraient aussi être remis en question. « Rien que sa victoire pousserait des médecins réfractaires à s’autoriser de refuser les avortements », affirme Nadya Salm, présidente de l’association Rose d’espoir. La candidate RN n’exclut pas un référendum pour revenir sur le droit à l’avortement, comme sur la peine de mort ou l’abrogation du mariage pour tous, que des élus RN refusent déjà parfois de célébrer. Ces consultations, Marine Le Pen a pour objectif de les transformer en plébiscites, en muselant les oppositions et en s’appuyant sur ses relais médiatiques.

Erwan Lecœur alerte aussi sur les pressions qu’exerceraient les différentes mouvances de l’extrême droite : « Ils vont exploser sur la scène politique, médiatique, sociale et veulent pour une partie d’entre eux déclarer la guerre religieuse. Marine Le Pen leur devra une partie de sa victoire et enverra des gages. » La traduction concrète pourrait être des plus graves, insiste le chercheur : « Comme s’attaquer à ceux qui ne seraient pas dans la ligne que dicte le pouvoir, ce qu’ont fait presque tous les régimes d’extrême droite. Des associations dissoutes, des fonctionnaires mis en congé, voire des mesures de rétention sur des groupes de personnes, justifiées par des troubles que le gouvernement mettra en scène. » Des connexions existent déjà entre la candidate du RN et ces réseaux fascisants. Des anciens de l’ultraviolent GUD, Axel Loustau et Frédéric Châtillon, figurent même dans son premier cercle. Début avril, elle s’affichait aussi aux côtés de Thibaud Rufra, leader du groupe néonazi des Strasbourg Offender.

Le risque de voir les forces armées aux ordres

Plus que ces pressions, des personnalités comme Éric Zemmour pourraient jouer un rôle direct dans la politique de Marine Le Pen. Le maurrassien, qui a réuni 7 % des suffrages au premier tour de la présidentielle, ne s’en cache pas. Pour écarter l’épouvantail, la candidate du RN a réfuté l’idée de voir les membres de Reconquête ! intégrer son gouvernement. « Mais il est évident qu’elle devra faire des accords politiques, en premier lieu avec eux, et donc faire des concessions », assure le politologue Stéphane François. « S’il réclame un ministère de la Remigration, Le Pen sera-t-elle en mesure de dire non ? » s’interroge la philosophe Juliette Grange.

La politique autoritaire de l’extrême droite reposerait de plus sur une police et une armée idéologiquement convaincues. Selon une étude du Cevipof, plus de 60 % des policiers et militaires glisseraient un bulletin Marine Le Pen le 24 avril. Elle leur promet des moyens décuplés, des armes (y compris pour les polices municipales, qui deviendraient obligatoires dans les villes de plus de 10 000 habitants) ou encore une « présomption de légitime défense ». Un policier n’aura plus à prouver que son acte était « nécessaire à sa protection » et « proportionnelle à la gravité de l’attaque ». Une mesure dangereuse qui ouvrirait grand les portes de l’impunité, du libre arbitre et des violences policières.

Des violences ignorées du pouvoir

Un appareil répressif au service d’une politique qui pourrait rapidement se révéler brutale et autoritaire. « En fermant aussi les yeux sur les violences des groupes fascistes », ajoute Raphaël Arnault, qui craint le pire, notamment en repensant aux deux tribunes de militaires parues dans « Valeurs actuelles » en avril 2021. Ceux-ci prônaient l’intervention de l’armée pour « protéger nos valeurs civilisationnelles », face à « l’islamisme et (aux) hordes de banlieue » qui prépareraient selon eux une « guerre raciale ». Un « constat sans concession mais juste », a rapidement répondu Marine Le Pen, avant d’appeler les signataires à « se joindre à nous pour prendre part à la bataille qui s’ouvre ». Erwan Lecœur voit dans ces déclarations un risque immense de voir l’armée et « les nombreux militants d’extrême droite qui revendiquent la guerre raciale » ainsi autorisés à intervenir, notamment dans les banlieues populaires. « Cela peut aboutir à une guerre ethnique et religieuse immédiate, mesure-t-il. C’est le cas en Inde, où le pouvoir s’en dédouane, dit que ce sont les groupes religieux qui le font mais ne fait rien pour les en empêcher. » (Voir « HM » n° 801)

Si nul ne peut savoir jusqu’où ira l’extrême droite au pouvoir, les conséquences d’une victoire ici exposées ne relèvent en rien du fantasme. Son programme, ses déclarations, la nature de son projet comme de la fachosphère le démontrent. Prendre le risque de voir ce qu’il adviendrait serait un pari mortifère. Le 24 avril, un seul bulletin de vote est à disposition des citoyens pour l’empêcher. Un geste difficile, mais absolument nécessaire.

 

"L'hypothèse d'une victoire de Marine Le Pen existe"

Spécialiste des comportements électoraux et des attitudes politiques, Bruno Cautrès analyse les ressorts du vote pour l’extrême droite, sa possible victoire et pointe le risque d’une abstention des électeurs de gauche.

Bruno Cautrès

Chercheur CNRS au CEVIPOF

L’élection de Marine Le Pen et l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite semblent ne plus relever de l’irréaliste. Ce risque est-il important et comment analysez-vous les résultats et la situation qui en découle ?

Le premier point, c’est que ce résultat n’est pas étonnant si vous prenez toutes les données d’enquête du Cevipof. On voit à quel point il y a un sentiment à la fois de crise sociale et d’insatisfaction sur le fonctionnement de la démocratie. Donc il n’est pas étonnant que se qualifie au second tour, pour la deuxième fois de suite, quelqu’un qui veut parler au nom de la question du pouvoir d’achat et qui se positionne comme la voix du peuple face à un Emmanuel Macron décrit comme le président des riches et d’une France qui n’a pas de souci. Ce résultat est inscrit dans la longue durée, c’est tout sauf une surprise. Le deuxième point est qu’elle se qualifie avec un meilleur score qu’en 2017, alors qu’elle a eu affaire à une concurrence difficile au sein même de la droite extrême.

Cela lui donne-t-il la possibilité de l’emporter ?

Ce n’est pas l’hypothèse la plus probable, mais elle existe. La grande différence avec 2017, c’est qu’à l’époque cette probabilité était de 0. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Cela dit, il y a pour Marine Le Pen plusieurs marches à franchir.

Lesquelles ? Vous parliez de concurrence, mais Éric Zemmour apporte des réserves de voix…

Oui, à condition d’abord qu’elle récupère 100 % des votes qui se sont portés sur elle et Éric Zemmour. Elle peut aussi compter sur les votes qui viennent de Nicolas Dupont-Aignan, et peut-être sur environ 20 % des électeurs de Jean-Luc Mélenchon. Cela l’amène déjà autour de 45 %. On ne sait pas bien, ensuite, quelle sera sa capacité à aller piocher chez les électeurs de Mélenchon au titre d’une colère commune. D’abord, car les électeurs qui se sont portés sur lui, insoumis mais aussi écologistes, socialistes et communistes qui l’ont fait au titre du vote utile, partagent une vision de la société qui est tout à fait antinomique avec celle de Marine Le Pen. Cela peut venir, par contre, d’abstentionnistes.

Précisément, sa stratégie consiste-t-elle en un « référendum anti-Macron » ?

C’est ce qu’elle joue : il y aura des votes qui se porteront sur elle en raison de ce « dégagisme anti-Macron ». Dans quelle proportion, c’est l’inconnue… Cela dépendra aussi de la mobilisation par Emmanuel Macron des électeurs, notamment du centre gauche. Cela va être compliqué malgré ses efforts, en tout cas en termes de communication. C’est l’autre inconnue : l’abstentionnisme et le vote blanc à gauche seront des éléments très importants.

Marine Le Pen se présente comme la candidate du pouvoir d’achat, de la défense de la démocratie et des libertés. Quelle lecture faites-vous de ce discours ?

Ce qui est sûr, c’est qu’elle a consacré beaucoup d’efforts à changer sa communication pour en faire celle d’une future cheffe d’État, en disant qu’on ne « gouverne pas contre les gens » et qu’elle ne serait pas une présidente qui crée des tensions. C’est le message qu’elle veut faire passer, en tout cas. Cela la rend d’autant plus redoutable. Si elle atteint la barre des 45 %, voire plus, c’est énorme : cela signifie qu’il y aura un avant et un après 2022.

 

Ailleurs dans le monde

Les droits des travailleurs, ceux des femmes, des migrants et la démocratie en général sont la cible des principaux alliés de la candidate d’extrême droite à l’échelle internationale.

À l’occasion de son meeting d’entre-deux-tours le 14 avril à Avignon, Marine Le Pen n’a pu s’empêcher de sortir les violons. « Sa » France, jure-t-elle avec emphase et passion, redeviendra une « puissance de paix, l’ambassadrice du respect des peuples, le défenseur des sans-voix, l’artisan d’un dialogue entre les nations ». Puis de promettre qu’elle luttera pour que l’Inde intègre le Conseil de sécurité de l’ONU, de même qu’un pays africain, et pourquoi pas le « Sénégal », milite-t-elle encore. Bien sûr, aucun de ses amis au pouvoir, à l’échelle internationale, n’a promu cet agenda digne de la Conférence tricontinentale organisée à Cuba en 1966, préparée par Mehdi Ben Barka et Che Guevara.

La galaxie de Marine Le Pen, les chefs d’État ou de gouvernement qu’elle fréquente, admire ou courtise, s’appellent Jair Bolsonaro au Brésil, Donald Trump aux États-Unis, Viktor Orban en Hongrie ou Matteo Salvini en Italie, liste non exhaustive de ce qui se fait de pire en termes d’atteintes à la démocratie, aux droits des travailleurs, à ceux des femmes et bien sûr des migrants, qu’ils soient économiques ou demandeurs d’asile.

À Budapest ou à Varsovie, les ultraconservateurs au pouvoir n’ont cessé de rogner les droits sociaux et syndicaux, de peser de tout leur poids pour limiter les contre-pouvoirs, qu’il s’agisse des médias ou de la justice. La mise au pas de la Cour suprême en Pologne ou la baisse drastique du nombre de salariés couverts par une convention collective en Hongrie ne sont que des exemples parmi beaucoup d’autres. Comme Bolsonaro (contre lequel la quasi-totalité des partis politiques jusqu’à la droite sont contraints de s’unir autour de Lula pour tenter de le déloger) ou Trump, Marine Le Pen dénonçait il y a cinq ans les « avortements de confort ». Les autocrates en herbe d’Europe de l’Est travaillent déjà à la limitation maximale du droit à l’interruption volontaire de grossesse, quitte à l’interdire, comme l’ont fait les ultraconservateurs polonais en 2020.

Quant à son ami Matteo Salvini, en Italie, ministre de l’Intérieur de 2018 à 2019 et chef de la Ligue, il est actuellement jugé pour « kidnapping », après avoir laissé des bateaux d’exilés errer en mer pendant une semaine. Ces politiques hostiles aux migrants « non européens », également observées en Hongrie ou en Pologne, ont une autre conséquence, bien plus perverse. Mis sous pression des partis d’extrême droite parfois aux portes du pouvoir, des gouvernements de droite conservatrice classique et même sociaux-démocrates pratiquent à leur tour une surenchère dans le harcèlement des demandeurs d’asile. À l’image du Royaume-Uni de Boris Johnson ou du Danemark de Mette Frederiksen, qui travaillent tous les deux sur des projets d’expulsion des migrants et leur rétention le plus loin possible à l’étranger (lire page 26). Raison de plus pour que le score de Marine Le Pen soit le plus faible possible le 24 avril, outre l’impérieuse nécessité de lui interdire l’accès à l’Élysée.

Présidentielle 2022Extrême droiteRassemblement nationalMarine Le Pen : la vérité du projet
L'Humanité

Droit du sol : en quoi le RN est-il antirépublicain ?

Agoras

Proposition phare de l’extrême droite, la remise en cause de ce principe juridique porterait un coup au pacte républicain et à l’égalité en particulier.

Pierre-Henri Lab

La suppression du droit du sol est au cœur du programme de Marine Le Pen. Profondément raciste, cette mesure est aussi antirépublicaine. S’inscrivant dans les pas de la contre-révolution, l’extrême droite et sa candidate veulent remettre en cause l’idée que tout homme né en France puisse jouir de droits politiques, une attaque contre le principe d’égalité.

Qu’est-ce que le droit du sol ?

 Éliane Assassi Historiquement, l’attribution de la nationalité française repose sur deux grands principes : le droit du sang et le droit du sol. Le droit du sang s’applique à tout enfant dont au moins l’un des deux parents est français. Le droit du sol permet à tout enfant né en France de parents étrangers d’acquérir la nationalité française à ses 18 ans, à la condition qu’il y réside au moment de sa demande ou qu’il y a résidé sur une période continue d’au moins cinq ans depuis l’âge de 11 ans. Il ne s’agit donc pas tout à fait d’un droit automatique en France, mais d’un droit conditionné.

 Jules Lepoutre Pour un juriste, le droit du sol n’existe pas en France. Le droit du sol implique en effet que la seule naissance d’un individu sur le territoire d’un État conduise à ce que lui soit octroyée la nationalité. Tel est souvent le cas sur le continent américain, comme aux États-Unis, où le seul fait de naître sur le territoire permet d’obtenir un passeport. Or, en France, l’enfant doit non seulement naître, mais aussi résider cinq années sur le sol français pour que la nationalité soit acquise. Cela prend un peu de temps : au plus tôt à l’âge de 13 ans, via une déclaration anticipée des parents ; au plus tard à la majorité, automatiquement. Il existe également le « double » droit du sol, qui permet à l’enfant né en France d’obtenir la nationalité française dès l’origine, mais à la condition que l’un de ses parents soit lui aussi né en France.

 Pierre Serna Dans sa détestation du cosmopolitisme et de l’universalisme, l’extrême droite semble oublier que le droit du sol est une vieille coutume française issue de la monarchie. Des édits du roi proclament « qui pose son pied sur le sol de France est libre ». Cela va produire tout une législation au XVIIIe siècle pour contrôler les propriétaires des plantations des Antilles, qui se déplacent sur le territoire avec des esclaves. Bien entendu, ce principe n’est pas un principe républicain, mais c’est un principe français.

En quoi le droit du sol est-il fondateur de notre République ?

Pierre Serna Dans un premier temps, la Révolution va proclamer la citoyenneté universelle. La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 affirme que tout homme dispose de droits naturels dès sa naissance et que ces droits naturels sont immédiatement transformés en droits positifs qui sont la citoyenneté. Tout individu naissant dans un espace défini est citoyen. C’est l’idée contre laquelle fulmine déjà le chantre anglais de la conservation Edmund Burke, dans ses Considérations sur la révolution française, selon laquelle il y aurait des droits universels et qu’il y aurait une citoyenneté qui serait attachée à n’importe quel espace et donc à n’importe quel sol au nom de principes intangibles qui sont ceux de l’humanité. Dans un second temps, la constitution de 1791 fonde le droit du sol. L’article 2 dit que sont citoyens français : ceux qui sont nés en France d’un père français ; ceux qui sont nés en France d’un père étranger. Ceux qui sont nés hors du royaume de parents étrangers et résident en France deviennent citoyens français après cinq ans de domicile continu dans le royaume, s’ils y ont en outre acquis des immeubles, épousé une Française, formé un établissement d’agriculture ou de commerce, et s’ils ont prêté le serment civique. Il ne s’agit pas d’une possibilité, mais d’un impératif. Le droit du sol est automatique. Il est raisonnable au sens de fondé sur la raison, puisqu’il stipule qu’il faut résider depuis cinq ans continus ou œuvrer à la vie économique ou participer par la conjugalité. Il faut enfin avoir prêté le serment civique. Le droit du sol implique ainsi un vouloir vivre ensemble. Ce sont les germes de la pensée républicaine. Le droit du sol induit le droit politique. Je vis dans ce pays, j’ai envie de participer, d’en faire partie et donc je partage le projet de ce pays. Le droit du sol est une liberté. Ce n’est pas un déterminisme du sang. La fondation du droit du sol est ­insécable de la Déclaration des droits de l’homme et du ­citoyen et d’un projet politique. Dans un troisième temps, la constitution républicaine de 1793, la plus démocratique de l’histoire de France, a jeté les bases du républicanisme. Elle n’établit aucune différence entre les hommes nés en France et ceux qui n’y sont pas nés. L’article 4 précise qu’est français « tout homme né et domicilié en France âgé de 21 ans », mais ajoute également « tout étranger âgé de 21 ans également et domicilié en France depuis une année, qui vit de son travail ou acquiert une ­propriété ou épouse une Française ou adopte un enfant ou nourrit un vieillard ». « Tout étranger », et c’est fondamental, « qui sera jugé par le corps législatif avoir bien mérité de l’humanité est admis à l’exercice de la citoyenneté ». La constitution de 1793 facilite donc l’obtention de la nationalité en réduisant le temps de ­séjour en France de cinq à un an, en introduisant des critères de bienfaisance républicaine. Tout étranger qui fait cela est digne de devenir français. Enfin, les députés, représentants directs du peuple, peuvent décider par le vote de qui devient français. Le fait de se signaler ailleurs dans le monde par des actes qui relèvent des idéaux républicains peut faire de vous un Français. Nous sommes là au-delà du droit du sol.

Jules Lepoutre L’histoire du droit du sol est ambivalente. Son origine remonte en réalité à l’Ancien Régime. À cette époque, la naissance sur le sol français manifeste l’allégeance personnelle au monarque et conduit, à elle seule, à l’attribution de la nationalité française. Les révolutionnaires conservent ce mécanisme et y adjoignent la condition de fixer sa résidence en France. Dès cette époque, et surtout au XIXe siècle, la naissance et la résidence en France deviennent des signes d’une « socialisation française » (comme l’écrit le politologue Patrick Weil) qui justifient l’octroi de la nationalité. Le droit du sol transcende donc les périodes, mais la République lui a donné une justification renouvelée, basée sur l’influence qu’exerce le milieu social sur les individus. Je n’irais donc pas jusqu’à dire que le droit du sol fonde notre République, mais il symbolise certainement son idéal d’intégration et d’universalité.

Éliane Assassi Il est profondément ancré dans notre tradition républicaine, puisque derrière la question de la nationalité réside celle de la citoyenneté. En France, depuis 1889, prime l’idée selon laquelle l’identité républicaine et la nationalité française ne font qu’une. Une grande partie de la population française (près d’un quart, selon l’Insee) a au moins un de ses grands-parents de nationalité étrangère. La France a toujours été une terre d’accueil et les conditions posées au droit du sol révèlent sa non-automaticité, propre à une certaine conception à la française de l’immigration : l’acquisition de la nationalité se fait parce que l’on est né en France, mais aussi parce que l’on y a été intégré par son parcours scolaire, l’école y étant obligatoire.

Quelles seraient les conséquences de sa remise en cause ?

Éliane Assassi Je ne peux pas faire l’impasse sur le coup porté au droit du sol en 2018 avec l’adoption de la loi « pour une immigration maîtrisée, un droit d’asile effectif et une intégration réussie », autrement dite « loi Collomb ». Je l’ai dénoncée vertement dans l’Hémicycle lors de la discussion des amendements qui visaient à remettre en cause le droit du sol sur le territoire de Mayotte. La conséquence de cette première remise en cause est insupportable… Depuis le 1er mars 2019, un enfant né à Mayotte de parents étrangers ne pourra acquérir la nationalité française au titre du droit du sol que si, à la date de sa naissance, l’un de ses parents au moins réside en France de manière régulière, sous couvert d’un titre de séjour, et de manière ininterrompue depuis plus de trois mois. Il s’agit là d’une première rupture de notre pacte républicain, sans ­parler de la fracture d’égalité entre la France métropolitaine et ­ultramarine. Si ce genre de mesure dérogatoire devait être multipliée ou, pire, que le droit du sol venait à être supprimé, un enfant né en France de parents étrangers pourrait, suivant le droit du pays d’origine de sa famille, se retrouver sans nationalité si la France la lui refuse. Or, plusieurs conventions internationales, dont la France est signataire, interdisent de créer des apatrides. En outre, tous les pays démocratiques prévoient que des étrangers puissent acquérir la nationalité du pays où ils sont installés moyennant certaines conditions propres à chacun. La légitimité du droit du sol a pu être liée aux besoins de la nation, mais elle est surtout, de mon point de vue, ancrée dans la vision de la société qu’elle porte : celle de l’ouverture de notre société démocratique sur le monde.

Jules Lepoutre En 2020, selon les chiffres de l’Insee, un peu plus de 20 000 enfants étrangers sont devenus Français par le fait de leur naissance et de leur résidence en France. La même année, plus de 650 000 enfants sont nés français par le droit du sang, grâce à leur filiation avec un ou deux parents français. L’acquisition par le seul droit du sol (naissance et résidence) est une goutte d’eau ! Notre conception du droit de la nationalité tend par ailleurs à ­assimiler ces enfants français par le sol et le sang. Les premiers sont socialisés au milieu français par l’école (par la fréquentation du lieu, mais aussi par la transmission des savoirs), les seconds par leur famille (à tout le moins). Supprimer le droit du sol reviendrait donc à reléguer l’école et à juger que seule la filiation est apte à transmettre de plein droit la nationalité. Plus prosaïquement, les étrangers nés en France seraient renvoyés vers la procédure de naturalisation, beaucoup plus aléatoire et incertaine.

La proposition de l’abandonner range-t-elle le RN parmi les partis antirépublicains ?

Jules Lepoutre Cette proposition n’est pas neuve et, malheureusement, pas propre à l’extrême droite. La droite des années 1980 et du début des années 1990, celle de Jacques Chirac, Charles Pasqua, Valéry Giscard d’Estaing, Pierre Mazeaud, etc., proposait déjà la suppression du droit du sol. Le pas ne fut jamais franchi, mais l’hostilité à droite de l’échiquier politique demeure. Les modalités d’exercice du droit du sol sont d’ailleurs régulièrement revues dans un sens restrictif (dernièrement en ce qui concerne les naissances à Mayotte). La tradition républicaine, quant à elle, place les individus sous l’empire des lois et non du pouvoir personnel. Or, comme le droit du sol fonctionne sur le seul fondement de critères objectifs et inclusifs (la naissance, la résidence et l’écoulement du temps), il ne laisse aucunement place à l’appréciation individuelle de l’autorité. Supprimer le droit du sol s’inscrit ainsi dans le projet d’une soumission des étrangers au fait du prince, contre l’idéal républicain.

Éliane Assassi La citoyenneté et la nationalité sont intimement liées, et même inextricables selon moi. Aussi, empêcher d’accéder à la nationalité française et donc à la citoyenneté française toute une frange de la population qui y est née et y a évolué des années durant, voire toute sa vie, revient à s’attaquer à nos principes républicains et démocratiques. Cela viserait à exclure de la ­citoyenneté de jeunes adultes qui n’ont généralement connu que la France, qui y ont été scolarisés et intégrés. Il faudrait au contraire, selon moi, assouplir les conditions d’accès à la citoyenneté de jeunes étrangers résidant en France au ­moment de l’adolescence. Car le vivre-ensemble ne peut se construire par des politiques d’exclusion de la citoyenneté. Donc, oui, en portant cette proposition, comme tant d’autres d’ailleurs, le Rassemblement national est clairement un parti antirépublicain.

Pierre Serna L’extrême droite est contre-républicaine. Elle appartient à cette lignée qui, depuis que Burke a posé les fondements de la contre-révolution, renaît de génération en génération sous des oripeaux différents, mais qui fondamentalement est complice de la droite ­radicale qui l’a précédée dans la haine de ce qu’elle considère être l’étranger. L’étranger peut être parmi nous. C’est la détestation de classe inventée pendant la Révolution qui désigne le peuple comme étranger à la citoyenneté. Au XIXe siècle, la xénophobie va devenir cette figure contre-républicaine. La citoyenneté universelle est une citoyenneté raisonnable, au sens de la raison. On est contre-républicain si on n’accepte pas l’idée raisonnable, c’est-à-dire fondée sur la raison, que l’étranger en soi n’est pas un danger, que l’étranger, parce qu’il est né ailleurs, parce qu’il a une culture ou une religion différente, ne constitue pas une menace en soi. La contestation du droit du sol, c’est le rejet de l’égalité.

Présidentielle 2022Marine Le PenRassemblement nationalExtrême droite
Le Figaro

Bernard Pons, ancien ministre et secrétaire général du RPR, est mort

Membre de plusieurs gouvernements, il a également obtenu plusieurs mandats de députés, dans le Lot, en Essonne et à Paris.

Bernard Pons, l'ancien ministre, élu député à six reprises et secrétaire général du RPR (ex-UMP), est décédé à l'âge de 95 ans, a indiqué sa famille à l'AFP, mercredi 27 avril. Le natif de Béziers a notamment été ministre de l'Équipement, du Logement, des Transports et du Tourisme (1995-1997), sous la présidence de Jacques Chirac, et député à plusieurs reprises, élu dans le Lot, l'Essonne et à Paris. Bernard Pons a également participé à la fondation du RPR, dont il a été le secrétaire général, entre 1979 et 1984.

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«La disparition de Bernard Pons marque la fin d'une époque. Celle des grands moments de compagnonnage, de la politique épique, du gaullisme triomphant. J'aimais beaucoup cet homme qui a tant donné à sa famille politique», a tweeté Nicolas Sarkozy. Né le 18 juillet 1926, le médecin généraliste Bernard Pons avait débuté en 1967 dans le Lot une longue carrière politique où il a occupé le fauteuil de député, secrétaire d'État et ministre dans différents gouvernements de droite. Pugnace et enthousiaste, le «docteur Pons» avait ensuite été député de l'Essonne puis de Paris, de 1981 à 2002. Jacques Chirac le fait élire au Conseil de Paris en 1983 dans le 17e arrondissement. Il est secrétaire d'État auprès du ministre de l'Agriculture dans les gouvernements Chaban-Delmas et Messmer, de 1969 à 1973, mais ne participe pas aux gouvernements du septennat de Valéry Giscard d'Estaing qu'il critiquera durement.

Fidèle de Jacques Chirac, Bernard Pons devient secrétaire général du Rassemblement pour la République (RPR, créé par M. Chirac en 1976) de 1979 à 1984 puis, en 1988, président du groupe RPR à l'Assemblée. Il a été ministre des DOM-TOM en 1986, un mandat marqué par le massacre de la grotte d'Ouvéa en Nouvelle-Calédonie, qui fait 21 morts (19 Kanaks et 2 militaires) entre les deux tours de la présidentielle de 1988, et dont on lui fera porter la responsabilité. Il a également été ministre des Transports de 1995 à 1997. Ce père de quatre filles, qui a longtemps partagé sa vie entre la métropole et la Martinique, avait rompu avec Jacques Chirac sur la fin de sa carrière politique. «Je l'ai cru longtemps ouvert, attentif, généreux, fidèle en amitié. Je constate aujourd'hui qu'il en est autrement», affirmait-il en 2005 au Parisien.

Législatives 2022 : Macron a réuni plusieurs ténors de la majorité à l'Élysée, sauf Bayrou et Philippe

Deux jours après sa réélection, le président de la République a déjà les yeux rivés vers le prochain scrutin prévu en juin 2022.

Législatives 2022: Emmanuel Macron face au risque d’une majorité «attrape-tout»

DÉCRYPTAGE - S’il est réélu, le président ne veut pas d’une majorité aux allures de mosaïque, redoutant qu’elle l’expose à l’instabilité.

Emmanuel Macron veut réserver aux Républicains le même sort qu'aux socialistes

RÉCIT - Depuis sa réélection, le chef de l'État se tourne à nouveau vers la droite. Et cherche à décrocher ces députés LR tentés de suivre la consigne de Nicolas Sarkozy.

L'Humanité

La première mesure des élus du RN : chasser la LDH

Actu

Ciblée pour son engagement en faveur des droits des étrangers et des libertés publiques, la Ligue des droits de l’homme est menacée et entravée dans toutes les villes dirigées par le parti de Marine Le Pen.

Eugénie Barbezat

Dans plusieurs municipalités dirigées par l’extrême droite, la Ligue des droits de l’homme (LDH) est persona non grata. Ainsi, à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), l’association a été immédiatement privée du local mis à sa disposition par l’ancienne municipalité, se souvient Alain Pruvost, à la tête de la section locale de la LDH en 2014 : « Avant l’élection de M. Briois (FN/RN), nous avions combattu ses idées à travers des communiqués et des tracts. À ses yeux, nous étions des “ennemis”. Il a donc affirmé qu’il n’y avait aucune convention nous autorisant à utiliser ce local pour nos réunions et nos permanences, et il nous a intimé l’ordre de partir, nous réclamant même des dizaines de milliers d’euros de loyer. »

empêcher toute activité

Fort heureusement, la LDH a pu continuer ses activités dans une commune voisine, Noyelles-Godault, où le maire lui a prêté un local. Mais cette expulsion reste un traumatisme pour Alain Pruvost, qui regrette le manque de solidarité des autres acteurs associatifs locaux. « On s’est sentis un peu seuls, car beaucoup d’associations qui nous soutenaient n’ont pas osé le manifester publiquement, de peur de se voir privées de subventions », déplore-t-il. Il faut dire que le maire est bien déterminé à faire cesser toute activité de la LDH dans sa comvvmune : « Peu après notre déménagement forcé, nous avions prévu d’organiser une assemblée générale dans une salle de catéchisme appartenant à la ville, avec l’autorisation du prêtre de la paroisse. Dès qu’il a eu connaissance de cette réunion, le maire d’Hénin-Beaumont a fait savoir à l’évêque que si on faisait une conférence de presse dans ces locaux, il en tirerait les conséquences, en considérant que c e lieu était utilisé à un autre usage que celui du culte et qu’ il le retirerait donc à l’Église », raconte Alain Vantroys, l’actuel chef de la section locale de la LDH.

Tout récemment, dans l’Aisne, à Villers-Cotterêts, ville dirigée par le maire RN Franck Briffaut depuis 2014, la LDH a eu aussi des déboires avec la mairie. « Nous organisions des cours de français langue étrangère pour les primo-arrivants et toute personne désirant apprendre notre langue à la médiathèque. En 2021, une nouvelle directrice est arrivée à la tête de cette institution municipale, qui a exigé que nous obtenions l’accord du maire pour continuer cette activité. L’édile nous a alors précisé qu’il nous autorisait à faire de l’alphabétisation à des Français, mais pas des cours pour des étrangers supposés sans papiers… » rapporte Yannick Champain, de la LDH. Après un bras de fer avec la mairie, à laquelle l’association a dû rappeler les missions statutaires légales d’une médiathèque, les cours ont pu reprendre « de manière très discrète, en passant par la petite porte, et en invitant des groupes restreints ».

Autre région, même ambiance, à Mantes-la-Ville (Yvelines), quand le maire FN Cyril Nauth a été élu en 2014. « La première chose qu’il a faite en arrivant, c’est de nous chasser du local prêté par la mairie, où nous nous réunissions, et de nous empêcher d’assurer nos permanences au centre de vie sociale, où nous conseillions des sans-papiers en attente de régularisation. Nos subventions ont également été coupées brutalement, le tout sur fond de calomnies sur les réseaux sociaux », explique Alain Boudou, responsable de la section locale de la LDH à l’époque. « Et comme nous ne partions pas assez vite, le maire a même fait changer les serrures… »

Même si la LDH a pu continuer à travailler à Mantes-la-Ville, puisque le PCF lui a permis d’utiliser un local, la maison Mandela, le militant craint le pire pour les villes populaires en cas d’élection de Marine Le Pen : «  Il y aurait une “libération” des forces d’extrême droite qui existent dans la police. Les bavures risquent de se multiplier. Dans nos quartiers, cela pourrait entraîner des affrontements violents… » Même inquiétude chez Yvon Gressus, actuel responsable de la section mantoise de la LDH : « On craint une répression de grande ampleur si l’extrême droite arrive au pouvoir. À ses yeux, nous sommes condamnables pour avoir voulu aider des personnes étrangères ou sans papiers à accéder à leurs droits. On pourrait devoir continuer nos actions dans la clandestinité. »

ligue des droits de l'hommeRassemblement national
Le Figaro

Covid-19 : l'UE veut conserver ses capacités de production de vaccins pour des crises sanitaires futures

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

L'UE veut conserver ses capacités de production de vaccins, le gouvernement britannique a échoué à protéger les maisons de retraite selon la justice, les restrictions aux frontières en Nouvelle-Zélande jugées illégales... Le Figaro fait le point ce mercredi 27 avril sur les dernières informations liées à la pandémie de Covid-19.

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L'UE veut conserver ses capacités de production de vaccins pour des crises sanitaires futures

L'Union européenne entend conserver l'essentiel de ses capacités de production de vaccins, fortement développées face à la pandémie de Covid-19, pour affronter les futures crises sanitaires, a annoncé la Commission européenne mercredi.

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«Après une montée en puissance sans précédent (face au Covid), l'UE a atteint une capacité de production équivalente à 3 ou 4 milliards de vaccins par an. L'initiative ''EU FAB'' permettra de garder une partie de cette capacité opérationnelle pour les futures crises sanitaires», a indiqué le commissaire chargé du Marché intérieur, Thierry Breton.

Bruxelles lancera sous peu un appel d'offres aux fabricants disposant d'installations en Europe pour qu'ils les maintiennent en état de produire à grande échelle des vaccins selon trois technologies différentes (à ARN messager, à protéine recombinante ou à vecteur viral). «Il faut se préparer à différents scénarios, de manière coordonnée (...) L'improvisation, la fragmentation ne sont pas une option. De pompier (face à l'urgence du Covid), il faut devenir architecte d'une Union sanitaire qui protège la santé publique, la résilience de la société et de l'économie», a observé le vice-président de la Commission européenne Margaritis Schinas.

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Royaume-Uni : le gouvernement a échoué à protéger les maisons de retraites du Covid-19, dit la justice

Le gouvernement britannique a échoué à protéger les résidents de maisons de retraite du Covid-19 lorsqu'il a autorisé les personnes hospitalisées à retourner dans ces établissements sans avoir effectué de dépistage, a jugé la Haute Cour de Londres mercredi. Deux Britanniques dont les pères sont décédés du Covid-19 avaient attaqué le gouvernement britannique et les autorités de santé anglaises en justice, leur reprochant d'avoir, au début de la pandémie, autorisé ces retours qui ont contribué à répandre le virus auprès de populations fragiles.

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Dans une décision rendue mercredi, deux juges de la Haute Cour ont conclu que les politiques suivies par le gouvernement en mars et début avril 2020 étaient «illégales» car elles ne tenaient pas compte des risques de transmission asymptomatique du virus. Ils ont déclaré que, malgré une «prise de conscience croissante» du risque de la transmission asymptomatique en mars 2020, «aucune preuve» ne montre que le ministre à la Santé de l'époque, Matt Hancock, ait examiné le risque pour les résidents des maisons de retraite. Même asymptomatique, un patient revenant de l'hôpital à cette période aurait dû, «dans la mesure du possible, être tenu à l'écart des autres résidents pendant 14 jours», estiment les juges.

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Nouvelle-Zélande : les restrictions aux frontières liées au Covid jugées illégales

Le gouvernement néo-zélandais a agi de manière illégale en mettant en œuvre ses contrôles aux frontières pour protéger le pays du Covid-19, a jugé mercredi la plus haute instance judiciaire, estimant que le système avait privé certains citoyens du droit de rentrer chez eux durant la pandémie.

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Dans son jugement, la juge de la Cour suprême Jillian Mallon estime que le processus d'isolement et de quarantaine mis en place par le gouvernement n'avait pas permis de prendre suffisamment en compte les circonstances personnelles de chacun. Pour la juge, ce système était un élément essentiel de la stratégie contre le coronavirus, mais son incapacité à prendre en compte les besoins spécifiques des personnes signifiait que le gouvernement avait agi «de manière illégale, déraisonnable et en violation de la Déclaration des droits qui stipule que tout citoyen néo-zélandais a le droit d'entrer en Nouvelle-Zélande».

L'affaire a été amenée devant la Haute Cour de Wellington en février par les «Grounded Kiwis» («Kiwis immobilisés»), un groupe militant en faveur de l'assouplissement des restrictions. Selon ce groupe, les Néo-Zélandais vivant à l'étranger ont été privés de leurs droits lorsque ces règles étaient en vigueur, entre le 1er septembre et le 17 décembre 2021.

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L'IHU de Didier Raoult coupable de «graves manquements », disent les autorités sanitaires

Les autorités sanitaires françaises ont dénoncé mercredi des années de «graves manquements» dans le cadre d'essais cliniques à l'institut marseillais dirigé par Didier Raoult, l'IHU, annonçant saisir à nouveau la justice et exiger une remise en ordre de l'organisme. «Les règles éthiques n'ont pas été systématiquement respectées, ne permettant pas d'assurer la protection des personnes à un niveau suffisant», résume dans un communiqué l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), à l'issue d'une enquête menée fin 2021 à l'IHU de Marseille après des révélations de l'Express et Mediapart.

Ces recherches illégales ont, pour beaucoup, été engagées avant la pandémie de Covid-19, pendant laquelle Didier Raoult a acquis une importante célébrité en multipliant des positions largement discréditées, notamment sur l'efficacité supposée de traitements comme l'hydroxychloroquine. Les essais incriminés concernent donc d'autres pathologies. Selon l'ANSM, ils ont été engagés sans obtenir l'avis obligatoire d'un comité indépendant ni, parfois, le consentement de tous les patients examinés. C'est par exemple le cas de prélèvements rectaux réalisés au début des années 2010 sur des enfants atteints de gastro-entérite. Pour des dizaines d'entre eux, le consentement des parents manque à l'appel.

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Positif au Covid, le président finlandais souffre d'une pneumonie

Le président finlandais Sauli Niinistö, positif au Covid-19, a annoncé mercredi qu'il souffrait d'une pneumonie mais qu'une amélioration de son état lui avait permis de quitter l'hôpital. «Le corona s'est calmé et la pneumonie a frappé», a écrit Sauli Niinistö sur Facebook. À 73 ans, le chef d'État a passé «quelques jours» à l'hôpital cette semaine après un diagnostic positif au coronavirus le 19 avril, qui avait entraîné l'annulation d'une visite en Norvège.

Remerciant le personnel hospitalier, il a indiqué que son «rétablissement se poursuivait chez lui». La maladie du président intervient au moment où la Finlande, un pays nordique qui partage une frontière de 1300 kilomètres de la Russie, envisage de déposer sa candidature à l'Otan.

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L'acteur hongkongais Kenneth Tsang retrouvé mort dans un hôtel de quarantaine

Kenneth Tsang, pilier de «l'âge d'or» du cinéma cantonais, a été retrouvé mort mercredi dans une chambre d'hôtel de quarantaine à Hongkong, après avoir passé un séjour à l'étranger, ont rapporté les médias locaux. Kenneth Tsang, 87 ans, a été découvert par le personnel de l'hôtel, deux jours après son retour de Singapour, ont dévoilé plusieurs médias, dont Now News, le South China Morning Post et l'Oriental Daily. Pour les Hongkongais et les amateurs de cinéma cantonais, Kenneth Tsang était un acteur de renom, grâce à une carrière qui s'est étendue sur six décennies et à plus de 200 rôles répertoriés dans la base de données cinématographique IMDB.

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À l'instar de la Chine, Hongkong a adopté une stratégie zéro Covid, notamment en fermant ses frontières aux voyageurs étrangers. Pour les résidents, une période d'isolement dans un hôtel de quarantaine est obligatoire. Pendant une grande partie de l'année dernière, la période était de 21 jours, elle a récemment été réduite à sept jours.

Objectif Uranus: pourquoi les scientifiques américains rêvent d’explorer la géante glacée

DÉCRYPTAGE - Dans leur feuille de route décennale, les planétologues américains invitent la Nasa à lancer une mission de grande ampleur vers cette lointaine planète.

Covid-19 : 167 morts en 24 heures, 97.498 nouveaux cas

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

Covid long: les trois quarts des patients hospitalisés peinent à récupérer

DÉCRYPTAGE - Les recherches en cours montrent que le poids de la maladie va au-delà de ce que l’on a tendance à considérer.

Le Figaro

Pendant la guerre, la lutte anticorruption s’enlise en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - À Odessa, dont l’image est noircie par le banditisme, les nombreuses affaires en cours passent au second plan.

Une Pâque orthodoxe sur fond de schisme entre Kiev et Moscou: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

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Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

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REPORTAGE - Les quelque 2500 Odessites d’origine grecque témoignent leur soutien à l’égard de l’Ukraine, comme un juste retour de l’Histoire.

Dans le Donbass, la vie des Ukrainiens sous les bombardements russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Située à moins de dix kilomètres de Donetsk, Avdiivka, dont une grande partie de la population a déjà été évacuée, se prépare à un assaut russe.

La guerre a forgé une nouvelle Ukraine, résolue, fière et déliée de la Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

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La guerre en Ukraine divise les pacifistes allemands

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REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.

Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes

REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.

Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens

GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.

À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.

Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.

Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

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À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.

«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

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Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.

Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.

Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège

REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.

Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.

Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial

REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.

À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie

REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».

Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée

REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.

À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.

Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro

GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.

Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.

Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial

GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.

Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.

À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.

La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.

Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler

REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.

Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.

Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents

REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.

Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète

REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?

L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.

Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.

Guerre en Ukraine : notre envoyée spéciale revient sur son reportage avec Vadym, un soldat âgé de 18 ans

STORY - À 18 ans, Vadym s’est engagé dans la défense territoriale à Kiev, en Ukraine. Notre envoyée spéciale Margaux Benn l’a rencontré à un point de contrôle aux abords de la capitale. Retrouvez également son reportage «Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre»

Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre

RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.

À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»

REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.

Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.

Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite

REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.

Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays

REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.

À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister

REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.

En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre

REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».

Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens

REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.

À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre

REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.

À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.

Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements

REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.

Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre

REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.

À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée

REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.

Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest

REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.

Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine

REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.

En Transnistrie, les pro-russes en embuscade

REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.

Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis

REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.

À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente

REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.

Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine

PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.

Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique

REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.

Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger

REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.

Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale

REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.

Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa

REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.

En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts

REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.

Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise

REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.

Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie

REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.

À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko

REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.

Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes

REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.

Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés

REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.

À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied

REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.

Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins

REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.

Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes

REPORTAGE - Personne ne veut ­imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.

À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front

REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.

Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe

REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.

Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent

REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.

À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés

REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.

«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation

REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.

Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation

RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et ­restaurants délicieux, les expo­sitions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.

Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires

REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.

Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés

REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.

À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes

REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.

Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé

REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.

Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes

REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.

Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou

REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.

Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode

REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.

Donetsk à l’heure de la mobilisation générale

REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.

Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais

REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.

À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir

REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.

Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion

REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.

Des colonnes de blindés en direction de Donetsk

EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.

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À Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»

REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.

Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade

REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.

À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre

REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.

L'Humanité

La passion partagée du dessin

Nos recommandations culturelles

Exposition L’École des beaux-arts de Paris propose un parcours de la Renaissance à nos jours. Permanence et actualité du trait et du geste.

Maurice Ulrich

Dessinée en pied, une fillette de 8 ou 9 ans tient elle-même un de ses propres dessins, qu’elle nous présente. En noir et blanc sur une feuille de papier, il figure trois personnages et deux animaux. C’est Anna, fille de l’artiste allemand Carl Engel von der Rabenau (1817-1870). Il s’agit bien d’un dessin d’enfant dans un contraste saisissant avec l’extraordinaire maîtrise de l’artiste lui-même. C’est une des œuvres les plus captivantes actuellement présentées à l’École des beaux-arts de Paris rassemblées par la commissaire et conservatrice Emmanuelle Brugerolles dans l’exposition nommée « le Partage d’une passion pour le dessin ».

En 2006, à l’initiative du directeur de la prestigieuse école Henry-Claude Cousseau et d’un collectionneur, Jean Bonna, un Cabinet d’amateurs de dessins est constitué. C’est une association, aujourd’hui dirigée par Daniel Thierry, rassemblant des ­mécènes et des donateurs se donnant pour but d’enrichir et de faire connaître la collection déjà ­exceptionnelle de l’école jusqu’à nos jours. L’exposition propose ainsi un parcours allant des artistes de la Renaissance à des jeunes artistes d’aujourd’hui pas encore trentenaires.

Le dessin de Rabenau a, de ce point de vue, une portée symbolique. Ce qu’a réalisé sa fillette pourrait avoir été fait de nos jours et fait écho à un autre dessin d’enfant, également présenté par son jeune auteur, dans une peinture de Giovanni Francesco Caroto (1480-1555), de l’école italienne de Vérone. C’est bien, là aussi, un dessin d’enfant, au crayon. Ce que cela nous dit, dans les plis du temps, c’est que le dessin et son apprentissage sont intemporels, que le dessin, des cavernes à aujourd’hui, est toujours à réinventer, qu’il est le moyen, par-delà les innovations de la technique, d’ouvrir des mondes, de donner à voir le nôtre dans sa diversité.

Quelle promenade, que nous avons le sentiment de partager, dans le splendide paysage de la Cascade des jardins de la villa Aldobrandini à Frascati, de Charles-Joseph Natoire (1700-1777), entre statues et femmes à ombrelle. Quel formidable Orage en mer, celui qu’Eugène Isabey (1803-1886) fait tenir dans un format à peine plus grand qu’une carte postale. Fragonard (1732-1806) nous dévoile la rencontre coquine de deux amants, comme en écho sans trouble de son célèbre et ambigu Verrou…

Guillaume Bresson, « le Poussin des parkings »

Avec Felice Giani (1758-1823), le Christ chasse les marchands du temple dans un clair-obscur et avec une énergie que l’on retrouve aujourd’hui chez l’artiste contemporain Guillaume Bresson (Toulouse, né en 1982) avec des scènes de rue, de bataille réinterprétant les grandes œuvres, au point d’avoir été surnommé « le Poussin des parkings » (en référence bien évidemment à Nicolas Poussin).

On a pu croire, en certaines périodes, que le dessin, comme du reste la peinture, avait fait son temps. Que les artistes contemporains, armés d’ordinateurs et de vidéos, n’en avaient pas besoin. On en est revenus. Si les élèves de l’École des beaux-arts, désormais dirigée par Alexia Fabre après sa direction du MAC VAL de Vitry (Val-de-Marne), s’ouvrent à tous les médias et tous les modes d’expression, comme on le voit ­régulièrement dans les séquences baptisées Théâtre des expositions présentant leurs œuvres, le dessin y reste une pratique exigeante. On le voit dans l’exposition avec César Bardoux, Katarzyna Wiesiolek, Solène Rigou, Juliette Dennemont, Tiziano Foucault-Gini, dont les œuvres en fin de parcours, remarquables de maîtrise, en attendent bien d’autres.

Expositionsdessins
Le Figaro

La météo du mercredi 27 avril : temps printanier, perturbations en Aquitaine

Le Figaro

Malgré des températures particulièrement fraîches dans la matinée, la météo est agréable ce mercredi sur l'ensemble du pays, à l'exception de l'Aquitaine qui subit une dépression venue d'Espagne.

Après un temps relativement instable en début de semaine, le soleil s'installe ce mercredi sur la quasi-totalité de la France, en dépit de températures parfois très fraîches le matin, selon La Chaîne Météo *. Celles-ci peuvent même être à l'origine de gelées blanches, notamment dans le Nord et l'Est en plaines. Sur les côtes de la Manche, la bise venant du Nord-Est rend le ressenti particulièrement froid.

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L'Aquitaine et l'ouest des Pyrénées seront les seules régions affectées par la dépression espagnole, avec des perturbations sous forme d'averses régulières, suivies d'un risque d'orage. En revanche, le temps est très clément dans le Sud-Est, qui connaît une hausse des températures typiques de cette saison dans l'après-midi, avec des maximales pouvant aller jusqu'à 25°C.

La météo dans votre région

Entre la Bretagne, les Pays de la Loire et la Normandie, le ciel est variablement couvert, mais seulement par de hauts nuages au niveau de l'Atlantique. C'est dans la Manche qu'il fait le plus frais, à cause d'un vent venu du Nord-Est allant parfois jusqu'à 50km/h et apportant un ressenti plus froid. Les températures oscillent entre 2 et 8°C le matin, et 13 à 19°C dans la journée.

Entre le Centre-Val de Loire, l'Ile-de-France et les Hauts-de-France, le temps est très ensoleillé le matin, et n'est pas altéré par l'arrivée de quelques nuages de beau temps dans la journée, en particulier au nord de la Seine, ni par le faible vent du Nord-Est. Les températures varient entre 0 et 6°C le matin, et 14 à 20°C l'après-midi.

Entre le Grand Est, la Bourgogne-Franche-Comté et l'Auvergne-Rhône-Alpes, la météo est tout à fait similaire avec un ciel dégagé, contrasté parfois par, là aussi, plusieurs nuages de beau temps qui ne perturbent pas le temps printanier. Les températures oscillent entre -1 et 7°C au lever du jour, pour 17 à 22°C dans la journée.

Entre la Nouvelle-Aquitaine et l'Occitanie, la côte aquitaine est menacée par d'importants nuages dès le lever du soleil, tout comme le Pays basque sur lequel tombent quelques précipitations. Sur le reste de la région, le soleil reste stable le matin, mais est remplacé par des averses à caractère orageux dans l'après-midi, entre les Pyrénées et les plaines du Sud-Ouest. Au niveau du golfe du Lion, le soleil demeure toute la journée. Les températures varient entre 6 et 11°C le matin, et augmentent entre 15 et 23°C l'après-midi.

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Entre PACA et la Corse, le soleil domine toute la journée, après que plusieurs bancs de nuages bas côtiers se sont dissipés. Les températures oscillent entre 7 et 13°C le matin, et entre 17 et 24°C l'après-midi.

*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.

La météo du week-end : alerte orange aux pluies et orages dans le Sud

L'Ardèche et la Lozère sont placés en alerte orange pour fortes précipitations. Dans le reste de la France, le week-end est agité et pluvieux.

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La météo du lundi 25 avril : éclaircies à l'Ouest, averses ailleurs en France

Après un week-end agité, la tendance est à l'amélioration ce lundi dans l'ouest de la France, alors que les averses parfois orageuses restent d'actualité ailleurs.

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Le Figaro

Guerre en Ukraine : la Russie est-elle le «meilleur fournisseur d'armes» de Kiev ?

Elisabeth Pierson

LA VÉRIFICATION - Le général Trinquand a relevé, non sans ironie, que la récupération de véhicules blindés abandonnés par l'armée russe constituait la principale source d'armement pour Kiev.

LA QUESTION. Et si le principal soutien de l'Ukraine en renfort d'armement n'était autre que son propre agresseur ? Lundi soir, le général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française à l'ONU, relevait cet étonnant paradoxe sur le plateau de LCI. «Ça va vous surprendre, mais c’est la Russie le meilleur fournisseur d’armes pour l’Ukraine», déclarait l'officier consultant de BFMTV, expliquant que «toutes les armes abandonnées par la Russie sur le champ de bataille sont reprises par l'Ukraine».

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Et le général de souligner les maigres promesses européennes en comparaison de ces prises de guerre. «Quand on disait qu'on allait livrer 20 chars... il y en a 150 qui ont été repris par l'Ukraine à la Russie !». Cette comparaison est-elle juste ? Les prises de guerre de Kiev représentent-elles plus que les livraisons des pays amis ?

VÉRIFIONS. Depuis le début de l’offensive, la Russie a subi de très lourdes pertes matérielles. Le site indépendant Oryx, qui répertorie minutieusement chaque perte russe à partir des images récoltées, estime à 3200 le nombre de pertes en tous genres, depuis les véhicules jusqu'aux mortiers, lance-roquettes ou stations de communication. Contacté par Le Figaro, le général Trinquand précise pourtant que ses propos s'appliquent plutôt à l'armement lourd, non aux munitions ni à l'appui logistique, que les États amis de l'Ukraine fournissent largement.

214 chars récupérés

Côté cavalerie, un très grand nombre de véhicules ont été laissés à l'abandon. Ce phénomène, inattendu, a surpris les experts eux-mêmes. Outre les difficultés logistiques connues et les pannes de carburant dès le début de l'invasion, s'agit-il de désertions de soldats démoralisés ? Les Russes ignoraient-ils que l’ennemi était proche, et escomptaient-ils revenir sur les lieux ? N’avaient-ils pas les moyens de saboter leurs engins ? «Pour nous autres Français, un tel abandon serait sacrilège, et nos blindés sont équipés de pots thermiques (charges de très haute température, NDLR) pour saboter le bloc-moteur et le fût des canons», commente le général Trinquand. «Mais les Russes ont visiblement un tout autre rapport à leur matériel».

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Toujours est-il que cette vulnérabilité a fait la part belle aux Ukrainiens. Distinguant les équipements détruits, endommagés, abandonnés de ceux «récupérés» par l'armée ukrainienne, le site Oryx mentionne, tous types confondus, 612 véhicules blindés passés des troupes russes régulières ou des séparatistes pro-russes à leurs opposants depuis le début de l'invasion. Parmi eux, quelque 214 chars. «C'est plus que ne possède l'armée française avec 222 chars Leclerc», souligne à titre de comparaison Yohann Michel, chercheur à l'International Institute for Strategic Studies.

Ces prises de guerre sont-elles la principale source d'armement lourd de Kiev ? «Pour le moment, c'est certain», juge l'analyste en stratégie militaire. De fait, à quelques exceptions près, les États soutenant l'Ukraine refusaient jusqu'à présent de livrer des armements lourds, par crainte d'étendre le conflit. Seule la République tchèque a livré plusieurs douzaines de chars T-72M1 et de véhicules de combat d'infanterie BMP-1, ou l'Australie quelques véhicules blindés résistant aux mines Bushmaster. «Si dans la catégorie des missiles antichars et anti-aériens la majorité du soutien provient de la "coalition" soutenant l'Ukraine, de toute évidence, le nombre de chars et véhicules blindés capturés par l'Ukraine fait des forces russes le principal fournisseur de ce type de matériels», atteste le chercheur.

Nouvelle donne dans la livraison d'armement lourd

Ce constat devrait pourtant rapidement évoluer pour plusieurs raisons. Déjà, la découverte des massacres de Boutcha et l'assaut du Donbass ont changé la donne. Le 21 avril, le président Joe Biden déclarait que Kiev recevrait désormais «les armes dont ses forces ont besoin». La Pologne vient en tête, avec l'envoi de quarante chars T-72, a-t-elle annoncé lundi. En déplacement à Kiev début avril, le premier ministre Boris Johnson annonçait l'envoi de 120 véhicules blindés et de missiles antinavires, en complément des missiles antiaériens Starstreak et de 800 missiles antichars. Mardi, l'Allemagne annonçait envoyer de son côté une centaine de porte-chars «MAN HX81» avec cabine blindée. L'Italie prévoit également de fournir des véhicules blindés.

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En parallèle, la nouvelle phase du conflit entamée avec la bataille du Donbass devrait offrir moins d'opportunités de captures d'équipements, note l'analyste militaire Yohann Michel. «Dans le Donbass, on s'oriente plutôt vers la stratégie des petits pas. Les forces russes avanceront moins vite, nécessitant moins d'élongations des chaînes logistiques, et limitant le risque de devoir se retirer brutalement. On parlera peut-être de deux ou trois chars récupérés de-ci de-là, pas plus», estime le chercheur. Dans ce cadre, les livraisons occidentales s'annoncent «vitales» pour que l'effort de guerre ukrainien tienne dans la durée.

En résumé, le volume des engins blindés pris aux troupes russes est sans aucun doute supérieur aux livraisons de la «coalition» des soutiens des États amis. Mais c'était avant Boutcha, et la bataille tout juste entamée du Donbass. Les pays occidentaux ont récemment franchi un pas en annonçant des dons importants en armement lourd pour les prochaines semaines : véhicules blindés de la part de l'Allemagne et du Royaume-Uni, et jusqu'à des chars du côté de la Pologne.

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Donald Trump déclare avoir menacé les alliés de l'Otan de ne pas les protéger de la Russie

L'ancien président des États-Unis a souvent présenté l'Otan comme une alliance militaire vivant des largesses américaines.

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 63e jour, l'Ukraine a reconnu la perte de plusieurs localités prises par les Russes dans le Donbass à l'est du pays.

Pourquoi la Russie évoque-t-elle le spectre d'une Troisième Guerre mondiale ?

DÉCRYPTAGE - Lundi soir, Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a estimé qu'il ne fallait pas «sous-estimer» le risque de Troisième Guerre mondiale. Réelle menace ou simple posture ?

Le Figaro

«Chez les Républicains, idées noires, idées courtes»

Yves Thréard

L’éditorial du Figaro, par Yves Thréard.

Depuis les mésaventures de François Fillon à la présidentielle de 2017, l’histoire du parti LR ressemble à un vaudeville. Voilà une famille politique bien installée dans la société, avec des élus à tous les étages du millefeuille électoral, porteuse d’un héritage gaullo-chiraquien illustre et riche de quelques têtes d’affiche de qualité. Elle a tout pour réussir, mais plus rien ne va depuis qu’un jeune homme s’est introduit à l’Élysée, au nez et à la barbe de tout le monde, en lui dérobant une partie de son programme. Depuis, chez Les Républicains, les crises de nerfs se multiplient, les portes claquent, les cachotteries prolifèrent. De Laurent Wauquiez à Valérie Pécresse, tous les espoirs ont été déçus. Alors, que faire maintenant, après un nouvel et cuisant échec?

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On dit le traditionnel clivage gauche-droite en voie d’extinction, les partis classiques dépassés, la démocratie représentative fatiguée… On dit tellement de choses que certains à droite - comme à gauche, au PS - broient des idées noires. Et se demandent pourquoi maintenir en vie un parti condamné à faire tapisserie. En vue des législatives, la tentation est grande de rejoindre les rangs du président de la République ou de franchir le Rubicon en direction de la droite nationaliste. Ainsi va la réflexion à court terme.

À plus long terme, pourtant, on peut s’interroger sur la pertinence de ce calcul. Si tant est qu’Emmanuel Macron trouve une majorité à l’Assemblée nationale en juin - ce qui paraît probable -, dans quel état sera celle-ci dans cinq ans, essorée par les débats à venir, sans doute chiffonnée par cinq ans de pouvoir supplémentaire et privée de son chef, qui sera alors interdit de réélection? 2027, c’est déjà maintenant. La droite républicaine aurait donc intérêt à se préparer à l’échéance, quitte à n’occuper que quelques sièges de députés en attendant. Elle peut compter sur sa majorité au Sénat et sur son fort ancrage local. À elle de se trouver un visage charismatique et une identité forte pour retrouver le chemin du succès.

Macron-Le Pen: «La force de l’évidence»

L’éditorial du Figaro, par Vincent Trémolet de Villers.

Gilles-William Goldnadel: «La gauche est minoritaire, mais elle continue de donner le tempo»

FIGAROVOX/CHRONIQUE - Pour l'avocat, la faiblesse de caractère de la droite, et la stratégie de dédiabolisation engagée par Marine Le Pen, ont laissé à la gauche médiatique, pourtant minoritaire, le loisir d'imposer ses sujets dans les débats.

Jérôme Fourquet : «Ce nouveau mandat sera marqué par une décomposition politique avancée»

GRAND ENTRETIEN - Pour le directeur du département Opinion de l'Ifop et auteur de La France sous nos yeux (Seuil) si le «front républicain» a de nouveau fonctionné, la réélection du président sortant repose sur des bases plus fragiles encore qu'en 2017.

Le Figaro

Avant «Complément d’enquête», Patrick Poivre d’Arvor porte plainte contre 16 femmes pour «dénonciation calomnieuse»

Mis une nouvelle fois en cause dans le magazine «Complément d’enquête» diffusé ce jeudi 28 avril sur France 2, l’ex-star de TF1 dénonce «un retour du puritanisme et de la censure, habilement parés de la prétendue protection des femmes».

C’est une information signée «Complément d’enquête» qui ce jeudi soir consacre une enquête à PPDA. Selon le magazine de France 2, Patrick Poivre d’Arvor a déposé plainte avec constitution de partie civile «pour dénonciation calomnieuse» contre 16 femmes qui l’accusent de harcèlement sexuel ou de violences sexuelles. La plainte a été enregistrée mardi, soit 48 heures avant la diffusion de l’enquête à 23 heures sur la chaîne du service public où des présumées victimes témoignent à visage découvert.

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Dans sa plainte, l’ancien présentateur vedette des JT de TF1 fustige «un retour du puritanisme et de la censure, habilement parés de la prétendue protection des femmes», estimant que les mises en causes sont «très amères, amertume qui les conduit à commettre, par vengeance tardive, le délit de dénonciation calomnieuse». Pour l’avocate des plaignantes, cette plainte n’est qu’un ensemble «de termes outrageants qui ne font qu’accabler» PPDA. Ses clientes «attendent impatiemment d’en répondre et de le confronter devant des juges, ce que la prescription leur interdisait», explique encore Laure Heinich à nos confrères de Franceinfo.

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L’affaire PPDA a éclaté en février 2021 quand l’écrivaine et journaliste Florence Porcel, 38 ans, a porté plainte contre l’homme de 74 ans, l’accusant de lui avoir imposé un rapport sexuel en 2004 et une fellation en 2009. Une enquête préliminaire avait ensuite été menée pendant quatre mois par le parquet de Nanterre, au cours de laquelle 23 femmes avaient témoigné, dont une mineure, et neuf d’entre elles avaient porté plainte. La majorité des faits dénoncés étant prescrits, l’enquête avait été classée sans suite en juin. Fin novembre dernier, Florence Porcel s’était constituée partie civile afin de provoquer la saisine d’un juge pour enquêter de nouveau. PPDA a toujours nié toutes les accusations portées contre lui.

Certaines présumées victimes ont réagi à la plainte de Patrick Poivre d’Arvor sur les réseaux sociaux. «Bonne nouvelles! Nous allons avoir un procès nous qui en étions privées pour prescription! Les yeux dans les yeux Patrick…», écrit Emannuelle Dancourt. «Pathétique diversion. Comment faire des victimes les coupables encore et encore? J’attends que la procédure bâillon se transforme en procès et qu’on puisse toutes défiler à la barre», espère Hélène Devynck.

Je suis l'une des 16 femmes contre lesquelles PPDA ose porter plainte pour dénonciation calomnieuse. Bonne nouvelles ! Nous allons avoir un procès nous qui en étions privées pour prescription ! Les yeux dans les yeux Patrick …

April 27, 2022

Je suis une des 16 femmes. La plainte a été classée sans suite. Il réitère. Pathétique diversion. Comment faire des victimes les coupables encore et encore ? J'attends que la procédure bâillon se transforme en procès et qu'on puisse toutes défiler à la barre. https://t.co/2Dg8mLYxvG

April 27, 2022

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Le Figaro

Résultats présidentielle 2022 : la carte des départements où Marine Le Pen a le plus progressé

Youssr YoussefFIG Data

PRÉSIDENTIELLE 2022 - La candidate du rassemblement national a trouvé de nombreuses voix dans les départements où Éric Zemmour a fait ses meilleurs scores lors du premier tour.

S'il est une percée historique du Rassemblement national, elle est d'abord en outre-mer. Le vote Mélenchon du premier tour s'est transformé en vote Le Pen au second tour. Il traduit un vote sanction contre Emmanuel Macron qui perd 45 points entre 2017 et 2022, rien qu'en Guadeloupe, sur fond de méfiance historique envers la métropole et dans un contexte sanitaire et social complexe. Ce résultat s'appuie également sur une forte abstention (53% en Guadeloupe, 55% en Martinique et 61 % en Guyane).

Présidentielle 2022 : très forte progression de Marine Le Pen dans les Antilles

Résultats : Marine Le Pen à la reconquête des voix dans les départements du Sud-est

Hors Hexagone, la candidate fait également de grands progrès dans les deux départements corses, avec 29 points en moyenne de plus entre les deux tours pour 58% des voix au total. Elle a pu profiter de l'abstention de la région (près de 40%), ou d'une typologie du vote particulière pour y augmenter son capital de voix, déjà haut dès le premier tour.

Dans le littoral sud-est, Marine Le Pen fait une percée notamment dans le Var, les Pyrénées-Orientales et les Alpes-Maritimes (plus d'une vingtaine de points). Lors du premier tour, Éric Zemmour dépassait ou tutoyait les 10 points dans ces territoires - y compris en Corse - qui font partie des dix départements où il réalise son plus haut score lors du premier tour.

Élection législative : le nouvel objectif du Rassemblement national

Quant au nord-est, pas nécessairement de voix supplémentaires à aller chercher pour le Rassemblement national. La région semble en effet être un bastion déjà conquis pour Marine Le Pen. Elle y fait au premier tour comme au second ses plus hauts scores, notamment dans l'Aisne (60%), le Pas-de-Calais (58%), et la Haute-Marne (58%).

Parmi les quatre candidats du premier tour les mieux placés, Éric Zemmour est celui dont l'électorat s'est le plus reporté vers Marine Le Pen au second tour, d'après une enquête Ifop/Fiducial. Un chassé-croisé d'électeurs, qui intéresse au plus haut point, dans la perspective des législatives.

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Résultats présidentielle 2022 : les 10 villes qui ont le plus voté Le Pen

PRÉSIDENTIELLE2022 - Preuve désormais de son ancrage dans les campagnes, la candidate RN remporte ses plus belles victoires parmi les villes de moins de 5000 habitants.

Résultat présidentielle 2022 : Macron réélu, comment va se dérouler la cérémonie d'investiture

Comme François Mitterrand et Jacques Chirac avant lui, la passation de pouvoirs du président réélu va être adaptée.

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Législatives 2022 : pour Sébastien Chenu, si le RN n'obtient pas un grand nombre de députés, il y aura une «atteinte démocratique très forte»

Le député et porte-parole de la campagne de Marine Le Pen estime que le RN doit «incarner l'opposition» au Palais Bourbon.

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Le Figaro

Gestion de crises: les ex-chefs du GIGN et du Raid livrent leurs secrets

Christophe Cornevin

EXCLUSIF - Terrorisme, «gilets jaunes», pandémie, Ukraine… Face à l’accélération des soubresauts qui secouent la société en profondeur, Denis Favier et Jean-Louis Fiamenghi livrent leur expérience hors du commun dans un entretien croisé.

L’image sépia d’une douce France d’antan coulant des jours heureux, celle des estivants dévalant la nationale 7 pour rejoindre le soleil au son des yéyés, des dîners qui s’éternisent autour de la nappe à carreaux et de l’apparente insouciance des années 1970 appartient à un âge d’or révolu. Les «emmerdes» que chantait Charles Aznavour ont pris un tour singulier. Sous un ciel plombé, la cinétique de crises s’est accélérée. Au lendemain de l’élection présidentielle, chaque citoyen peut mesurer que la magistrature suprême est devenue, au fil des mandats et des soubresauts, un parcours d’obstacles qui s’est mué en un vrai champ de mines. La crise est allée crescendo. Crise bancaire, attentats djihadistes, fronde sociale des «gilets jaunes», Covid-19, guerre en Europe.

Touchés de plein fouet par l’accélération des crises, institutions comme entreprises ont besoin de réponse. Figures tutélaires du GIGN et du Raid, respectivement devenus directeur de la sûreté de Total et de Veolia, Denis Favier et Jean-Louis Fiamenghi partagent leur savoir-faire pour mieux se préparer, gérer l’adrénaline, reprendre la main sur le chaos et bien savoir «cheffer». Ils viennent de cosigner Top action! Face aux crises, chez Mareuil Éditions, un livre d’entretiens croisés mené par Guillaume Farde, professeur affilié à l’école des affaires publiques de Sciences Po. Nourri par l’expérience exceptionnelle des auteurs, où l’humilité apparaît comme une vertu cardinale, l’ouvrage offre des clefs précieuses à tous ceux qui veulent apprendre à ne pas subir en temps de crise.

LE FIGARO. - En tant qu’anciens patrons d’une unité d’élite, quelle crise vous a laissé le souvenir le plus fort?

Denis FAVIER. - Sans nul doute le détournement de l’Airbus A300 d’Air France, à Noël 1994. On y retrouve tous les paramètres d’une crise majeure, dont le terrorisme, un contexte international dégradé, un cadre d’intervention clos, des passagers qui ont déjà été assassinés… Enfin, il y a un engagement total de l’ensemble du GIGN pour mettre fin à cette crise. La fusillade durera dix-sept minutes. Tous les otages ont été libérés. Dix gendarmes ont été blessés avant que le chef terroriste et ses complices soient mis hors d’état de nuire.

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Jean-Louis FIAMENGHI. - Je me souviens d’une prise d’otages au sein d’un bureau de poste un après-midi de 2006, à Limay, dans les Yvelines. Le braqueur avait incendié la salle de coffres où s’étaient réfugiés des otages. J’ai ordonné une intervention d’urgence, en dehors de tout protocole. La colonne d’assaut, sous les balles, a riposté et neutralisé le malfaiteur. Rien ne pouvait laisser présager une telle issue. Ma décision, assumée, a été prise en pleine responsabilité. Dans un autre registre, il y a bien sûr la crise du Covid: voir la France se vider en deux jours nous a fait réfléchir au néant.

Dans votre carrière, vous avez essuyé le feu à plusieurs reprises. Affronter une crise majeure, est-ce d’abord apprendre à gérer l’adrénaline, voire à côtoyer la mort?

D. F. - Quand on aborde une crise extrême, il faut être préparé techniquement, tactiquement et moralement et avoir, à l’entraînement, poussé au plus loin les limites, tant individuelles que collectives. Si cette préparation a été bien conduite, un collectif soudé peut alors affronter des scénarios ultimes et mieux gérer la confrontation à la mort. Mais ça reste toujours un choc et même les meilleures formations ne vont pas au feu sans gravité. C’est une démarche consciente vers un inconnu incertain. Bien sûr qu’il y a des montées fortes d’adrénaline, mais il y a surtout un sens poussé de l’engagement et de la mission.

J.-L. F. - Ayant gravi tous les échelons avant de devenir chef, j’ai été confronté aux blessures et à la mort. C’est de là que j’ai acquis le sens de l’humilité et de l’esprit d’équipe. Dans l’entreprise, où le collectif n’est hélas pas aussi fort que l’individuel, le simple fait de prendre un risque ou de recevoir un coup de fil du chef génère du stress et donc de l’adrénaline. Car le salarié, trop souvent seul, craint de ne pas être au rendez-vous.

Face aux situations complexes, quand beaucoup de choses vacillent, on analyse, on échange, on choisit des options que l’on met en œuvre après avoir communiqué. Chacun est alors convaincu qu’il y a bien quelqu’un à la manœuvre

Le monde s’est complexifié, chargé des menaces asymétriques. Diriez-vous que les crises ont changé de nature ces dernières décennies?

D. F. - L’état de crise est devenu quasi permanent et touche à tous les domaines. À mon sens, le vrai facteur dimensionnant est, aujourd’hui, le rapport au temps, à l’immédiateté. Un fait se produit-il à peine qu’il est diffusé aussitôt sur les réseaux sociaux. Une affaire banale il y a quinze ans prend vite de l’ampleur. Cette compression du temps a un impact sur l’engagement: on n’accepte plus la moindre phase d’incertitude, le politique s’empare tout de suite des sujets. Les terroristes aussi inscrivent leurs actions sur un temps plus court. Ils cherchent à tuer massivement, se retranchent et attendent les forces de l’ordre pour les affronter. Il n’y a plus d’espaces de négociation. Cette compression du temps oblige les décideurs à réagir très vite et à apporter des réponses structurées, qu’ils soient à la tête d’unités spéciales ou d’entreprises.

J.-L. F. - La nature même de la crise a changé. Polymorphe, la crise percute toutes les directions de l’entreprise, jusqu’aux ressources humaines. Elle est d’autant plus délicate à appréhender qu’elle est portée par l’émotion et les tweets. Cela nécessite d’avoir une lecture plus transversale et des compétences à trois cent soixante degrés. Jadis, il n’y avait que les ravisseurs et nous…

«S’emparer d’une crise, c’est inverser le rapport de force», dites-vous. Comment reprendre la main face au chaos?

D. F. - Par construction, la crise brouille les repères habituels, perturbe la réflexion et attaque les fondamentaux. Pour inverser le rapport de force, il faut d’abord poser la situation dans le calme et éviter la «surcrise». Quand des autorités arrivent sur des scènes d’attentats quelques minutes après la commission des faits, c’est une attitude compréhensible mais elle est portée par l’émotion alors que c’est le rationnel qui doit s’imposer. S’emparer de la crise, c’est agir de manière rationnelle. Quelqu’un de rassurant doit prendre le lead, pour assumer les décisions qui permettront de reprendre l’ascendant sur la cinétique des événements. Il s’agit d’imprimer un tempo. Quel que soit l’adversaire, il faut lui montrer que c’est fini, que l’on a changé de registre et que les choses sont prises en main. Cela est vrai contre des terroristes mais aussi contre toute forme d’adversité. J’observe d’ailleurs que dans le monde de l’entreprise on agit ainsi. Face aux situations complexes, quand beaucoup de choses vacillent, on analyse, on échange, on choisit des options que l’on met en œuvre après avoir communiqué. Chacun est alors convaincu qu’il y a bien quelqu’un à la manœuvre.

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J.-L. F. - Quand on arrive sur une prise d’otages, nous avons nos procédures et nos entraînements pour ne plus avoir à subir. Ce sont ces ficelles et ces rituels que nous essayons d’infuser dans le secteur privé. Quand le temps vire à la tempête, il est vital de s’entraîner pour réagir avec sang-froid, bâtir une cellule de crise bien huilée. Or, l’entreprise, polarisée sur les appels d’offres et la performance, a souvent tendance à oublier qu’elle peut être confrontée à des imprévus exceptionnels et toxiques. Notre rôle est de stimuler une culture du collectif, de simuler les scénarios du pire et de s’entraîner pour être prêts le jour J. C’est ainsi que, sous la présidence d’Antoine Frérot, Veolia a eu les bons réflexes pour traverser sans encombre la crise sanitaire.

Face à l’exceptionnel, la place du chef est centrale. Quels sont les travers dans lesquels ne pas tomber?

J.-L. F. - Le manque d’humilité. Certains chefs, à la longue, sont pétris de certitudes et n’écoutent plus ceux qui l’entourent. Quand l’ego domine, le risque est grand de se retrouver droit dans le mur. On accepte l’autorité d’un chef quand il agit dans l’intérêt du collectif, et qu’il le fait adhérer à une vision. En cela, je fais le distinguo entre autorité et autoritarisme. Celui qui crie n’a pas d’autorité. Dans le partage d’expériences avec les managers de Veolia, j’insiste toujours sur l’importance de l’exemplarité. Quand le groupe est dans l’incertitude, le chef agit. Le faire prime sur le dire…

D. F. - Un chef ne saurait être indécis. Face aux crises, certains sont comme paralysés par la peur. D’autres, au contraire, vont céder à une agitation fébrile. Pour conserver sa lucidité, le chef doit écouter son équipe, même si, in fine, il lui revient de trancher. Par ailleurs, un chef ne doit jamais être prisonnier d’un canevas préétabli. Il doit aussi savoir laisser à un équipier la possibilité de sortir du cadre pour, à son niveau, gérer l’incident non prévu qui viendrait perturber la réussite de la mission.

La culture du débriefing doit pénétrer davantage les entreprises françaises, car s’entraîner à la crise permet aux individus de se rapprocher. Ce qui est très vertueux pour la vitalité d’un groupe

Après une crise, des erreurs sont parfois identifiées, des collaborateurs blessés, la cohésion peut être ébranlée. Comment faire en sorte que le retour d’expérience soit le plus efficace possible?

J.-L. F. - Les choses doivent être dites pour éviter de ressasser ou que la rancœur s’installe. Le retour d’expérience ne peut se faire qu’une fois la ventilation des émotions évacuée. Seules les personnes qui ont participé à l’opération y participent et les galons restent aux vestiaires. Les débriefings houleux ne sont pas inquiétants en soi, ils offrent au chef l’occasion de ressouder le collectif et d’aider ceux qui ont souffert. La culture du débriefing doit pénétrer davantage les entreprises françaises, car s’entraîner à la crise permet aux individus de se rapprocher. Ce qui est très vertueux pour la vitalité d’un groupe.

D. F. - La première règle est de prendre le temps du débriefing. Il y a trente ans, cette séquence capitale était évacuée en quelques minutes. Un bon retour d’expérience ne doit pas se faire à chaud et la présentation chronologique offre une excellente trame, car la montre ne ment pas. À huis clos, tout le monde doit prendre la parole, dire ce qu’il a sur le cœur. Si le chef a commis une erreur, quelqu’un doit pouvoir le lui dire. Chacun doit accepter d’être critiqué, c’est une école d’humilité. Le débriefing est une épreuve intellectuelle qui permet de se corriger et de préparer l’avenir.

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Le Figaro

Covid-19 : où peut-on voyager ? La carte des pays ouverts et des restrictions

Pierre MorelLa rédaction du Figaro Voyage

INFOGRAPHIE - Toutes les restrictions sont levées en Europe ou presque. Les touristes vaccinés accèdent à un nombre croissant de destinations, notamment en Asie. L'Australie rouvre enfin ses frontières et les assouplissements gagnent peu à peu les pays du continent américain, comme le Brésil, le Chili et l'Argentine.

Voyager au temps du Covid-19, le mode d'emploi se simplifie enfin. Les restrictions se lèvent partout en Europe, et dans des proportions parfois spectaculaires. Attention toutefois : quelques formalités restent en vigueur et, depuis février, la dernière injection doit dater de moins de neuf mois pour que le passe vaccinal soit considéré comme valide en Europe. Une dose de rappel reste conseillée.

La rédaction du Figaro recense dans une carte interactive les conditions de voyage qui s'appliquent aux vaccinés à destination de l'Europe et des pays les plus touristiques. À ce jour, plus de 92 % de la population française de plus de 12 ans a reçu au moins deux doses de sérum, selon Covidtracker, et plus de 62% ont effectué leur rappel. Contrôles aux aéroports, tests PCR ou antigéniques, quarantaine ou isolement... Ces informations sont vérifiées auprès de plusieurs sources officielles (autorités locales, ambassades, site de France Diplomatie) et mises à jour régulièrement.

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Dernières mises à jour

  • Portugal : fin du formulaire PLF (Formulaire de Localisation du passager). Seul le pass sanitaire est demandé pour entrer au Portugal. Cas particulier pour Madère : aucun document, aucun pass sanitaire ne sont demandés pour entrer sur l'île.
  • Île Maurice : fin de l'assurance Covid obligatoire.
  • Thaïlande : le pays lèvera toutes les restrictions pour les touristes vaccinés à compter du 1er mai.
  • Argentine : plus de test PCR pour les vaccinés.
  • Australie : plus de test PCR pour les vaccinés.
  • Chili : plus de restriction à l'entrée ou à la sortie du territoire.
  • Grèce :levée des dernières restrictions (passe, masque...) dans le pays à partir du 1er mai et pour l'été.
  • Jamaïque : levée de toutes les restrictions à l'arrivée le 16 avril, y compris pour les non vaccinés.
  • Chypre : levée de l'ensemble des restrictions d'entrées liées au Covid le 14 avril.
  • Pérou : trois doses de vaccin sont nécessaires pour bénéficier de l'exemption de test PCR.
  • Asie : nombreux allègements pour les vaccinés depuis le 1er avril 

Conditions de voyage par pays pour les touristes français vaccinés, notre carte

Dernière mise à jour : 27 avril 2022.

Conditions de voyage pour les non-vaccinés

Il est plus compliqué de profiter de la vie sur place sans disposer du certificat vaccinal. En Europe, la majorité des destinations est cependant accessible aux non-vaccinés, plusieurs pays supprimant même le passe sanitaire.

Au-delà du Vieux continent, cela s'avère beaucoup plus compliqué. Outre les conditions plus strictes dictées par les différentes destinations, la France impose des restrictions à ses ressortissants non vaccinés pour prendre l'avion ou revenir en France. Ils doivent se soumettre aux règles qui s'appliquent selon la classification des pays en vert et orange.

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Europe

Dans les pays membres de l'Union européenne, le passe sanitaire européen ou «certificat numérique européen Covid» facilite les voyages. Il s'agit d'un document authentifié par un QR code lisible par les autorités de chaque pays membre. Il peut être un certificat de vaccination, test PCR ou antigénique négatif ou une preuve de guérison au Covid. Plus de précisions sur le site du Centre européen des Consommateurs.

ALBANIE

  • Conditions d’entrée

Certificat de vaccination à partir de 6 ans.

Conditions de voyage pour les non vaccinés: voir sur France Diplomatie.

  • Restrictions sur place

Un couvre-feu reste en vigueur sur tout le territoire de 23 heures à 6 heures et le port du masque est requis dans les lieux publics clos. Les restaurants et les bars sont ouverts.

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ALLEMAGNE

  • Conditions d’entrée

Certificat de vaccination à partir de 13 ans. Les mineurs de 6 ans et plus doivent a minima disposer d'un test négatif.

Conditions de voyage pour les non vaccinés: voir sur France Diplomatie.

  • Restrictions sur place

Des mesures supplémentaires peuvent être adoptées par chaque Länder. L'ambassade de France répertorie les différents sites utiles.

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ANDORRE

  • Conditions d’entrée

Aucun test ni vaccin ne sont exigés.

  • Formalités supplémentaires

Le retour en France est soumis au passe sanitaire après un séjour de plus de 24 heures dans la principauté.

  • Restrictions sur place

Le port du masque n’est pas obligatoire dans les espaces publics tant qu’une distance de 1,5 mètre entre les personnes peut être respectée. Il est obligatoire dans les transports et dans les espaces clos à usage public. Les restaurants sont ouverts entre 11h30 et 16h30 et entre 19 heures et 1 heure du matin, avec des tables limitées à 8 en intérieur, 10 en extérieur. Les bars sont ouverts de 7 heures à 1 heure. Les musées, spas et centres de loisirs sont ouverts avec protocole sanitaire.

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AUTRICHE

  • Conditions d’entrée

Certificat de vaccination (valable 9 mois après la 3e dose) ou de guérison à partir de 12 ans.

Conditions de voyage pour les non vaccinés : voir le site de l'ambassade d'Autriche en France.

  • Formalités supplémentaires

Plus besoin de disposer d'un test négatif à l'entrée du pays si l'on est vacciné ou guéri du Covid-19.

  • Restrictions sur place

La validité d'une double vaccination est de 180 jours ; une troisième dose est donc requise au-delà de ce délai pour être considéré comme vacciné. Le passe sanitaire reste obligatoire pour accéder aux restaurants, et le masque FFP2 doit être porté dans les transports en commun et dans les commerces.

BELGIQUE

  • Conditions d’entrée

Certificat de vaccination.

Le pays est accessible aux touristes non vaccinés selon des conditions à consulter sur France Diplomatie.

  • Restrictions sur place

La plupart des restrictions ont été levées le 7 mars 2022, date de la la fin du passe sanitaire («Covid Safe Ticket»).

BOSNIE-HERZÉGOVINE

  • Conditions d’entrée

Certificat de vaccination à partir de 7 ans. Pour les moins de 12 ans, les règles imposées par les autorités locales s'appliquent.

Conditions de voyage pour les non vaccinés: voir sur France Diplomatie.

  • Restrictions sur place

Il n’y a plus de couvre-feu. Le port du masque reste obligatoire dans les lieux clos.

BULGARIE

  • Conditions d’entrée

Certificat de vaccination ou de rétablissement.

Conditions de voyage pour les non vaccinés: voir sur France diplomatie.

  • Formalités supplémentaires

Les enfants âgés de 12 à 18 ans n'ont pas besoin de certificat de vaccination. Ils doivent uniquement présenter un résultat négatif de test PCR, réalisé moins de 72 heures avant l'entrée dans le pays.

  • Restrictions sur place

Il n’y a plus de couvre-feu. Le port du masque reste obligatoire dans les lieux clos.

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CHYPRE

  • Conditions d’entrée

Certificat de vaccination à partir de 12 ans.

Le pays est accessible aux touristes non vaccinés selon des conditions à consulter sur France Diplomatie.

  • Formalités supplémentaires

Les voyageurs n'ayant pas reçu leur dose de rappel doivent effectuer un test antigénique 3 jours après leur arrivée sur l'île. Il convient de remplir le CyprusFlightPass au moins 24 heures avant le départ.

  • Restrictions sur place

Un passe sanitaire (le «Safe pass") similaire au dispositif français est requis à Chypre dans tout lieu où peuvent se rassembler plus de 10 personnes, ce qui comprend les hôtels, les bars, les restaurants, les administrations, les grands magasins (y compris alimentaires) ou encore les lieux de culture.

CROATIE

  • Conditions d'entrée

Plus aucune restriction.

  • Restrictions sur place

Les rassemblements publics doivent s'interrompre à minuit sauf autorisation préalable des autorités sanitaires et présentation par chacun des participants du passe sanitaire. La jauge dans les cinémas, les salles d'exposition et les musées est fixée à 4m2 de surface par personne. Pas de limitation horaire pour les bars et discothèques sous réserve que les clients soient en possession d'un passe sanitaire.

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DANEMARK ET ÎLES FÉROÉ

  • Conditions d’entrée

Certificat de vaccination de moins de 9 mois ou preuve de rétablissement de moins de 6 mois.

  • Restrictions sur place

Il n'y a plus aucune restriction au niveau national. Certains établissements peuvent toutefois continuer à imposer le port du masque ou la présentation du passe sanitaire.

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ESTONIE

  • Conditions d’entrée

Plus aucune restrictions pour les voyageurs en provenance d'un État membre de l'Union européenne.

  • Formalités supplémentaires

Les mineurs non vaccinés doivent présenter un test négatif. Tout voyageur (quel que soit son âge) doit compléter un questionnaire 72 heures avant leur arrivée sur le territoire estonien.

  • Restrictions sur place

Le port du masque n'est plus obligatoire mais recommandé dans les lieux clos fréquentés et dans les transports en commun.

ESPAGNE

  • Conditions d’entrée

Certificat de vaccination à partir de 12 ans (6 ans dans les Baléares). La deuxième dose ou dose de rappel doit avoir été administrée depuis plus de quatorze jours avant la date d'arrivée sur le territoire. La dernière injection doit dater de moins de 9 mois (270 jours).

Le pays est accessible aux touristes non vaccinés selon des conditions à consulter sur France Diplomatie.

  • Formalités supplémentaires

Le formulaire préalable n'est plus demandé depuis le 7 avril 2022.

  • Restrictions sur place

Au niveau national, le port du masque n'est plus obligatoire en extérieur. Le passe sanitaire n'est plus requis, sauf dans quelques régions. Des restrictions peuvent exister en fonction des régions. Le détail figure sur le site de l’office de tourisme de l'Espagne.

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FINLANDE

  • Conditions d’entrée

Certificat de vaccination ou test PCR ou antigénique de moins de 72 heures.

  • Formalités supplémentaires

Les voyageurs n'ayant reçu qu'une dose de vaccin suite à une précédente contamination sont désormais considérés comme vaccinés.

  • Restrictions sur place

Les mesures sanitaires varient dans chaque région du pays, à consulter sur les sites des hôpitaux régionaux listés par le gouvernement finnois.

GRÈCE

  • Conditions d'entrée

Certificat de vaccination à partir de 12 ans.

Le pays est accessible aux touristes non vaccinés selon des conditions à consulter sur France Diplomatie.

  • Formalités supplémentaires

Un dépistage aléatoire (PCR ou test antigénique rapide) peut être demandé à l’aéroport. Pour rejoindre les îles grecques depuis le continent, ou en partance d'une autre île, les mêmes documents que pour l'entrée dans le pays seront demandés.

Les mineurs de 4 à 17 ans peuvent voyager avec un autotest négatif effectué jusqu'à 24 heures avant leur voyage. Le résultat doit être déclaré sur le pdf à télécharger ici).

  • Restrictions sur place

Elles seront quasiment toutes levées à partir du 1er mai 2022.

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HONGRIE

  • Conditions d’entrée

Depuis le 7 mars 2022, toutes les restrictions sanitaires sont levées.

  • Restrictions sur place

Le port du masque n'est plus obligatoire. La présentation du passe sanitaire européen n'est plus nécessaire.

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IRLANDE

  • Conditions d’entrée

Plus aucune restriction d'entrée en Irlande. Sur place les restrictions sont levées et remplacées par des recommandations de santé publiques.

ISLANDE

  • Conditions d’entrée

Les frontières sont ouvertes sans plus aucune restriction.

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ITALIE

  • Conditions d’entrée

Certificat de vaccination de moins de 9 mois ou preuve de rétablissement au Covid de moins de six mois.

Les touristes non vaccinés peuvent y voyager selon des conditions à consulter sur France Diplomatie.

  • Formalités supplémentaires

Tous les voyageurs doivent remplir un formulaire de localisation (Passenger Locator Form digitali - dPLF) en ligne. La version papier ne doit être utilisée qu’en cas de difficulté technique.

  • Restrictions sur place

Le pays n'est plus en état d'urgence sanitaire depuis le 1er avril. Le classement des régions en quatre couleurs (blanc, jaune, orange et rouge) est supprimé à cette date. Il est prévu que l'obligation de port du masque dans les transports et lieux fermés soit levée le 1er mai. D'ici là, le port du masque FFP2 reste obligatoire dans les avions et autres moyens de transport en Italie.

Pour profiter de la plupart des activités, le passe vaccinal («super green pass») ou sanitaire («basic green pass») reste toujours nécessaire. Le détail des lieux où continue de s'appliquer est donné sur le site de l'office de tourisme d'Italie. Depuis le 1er février, le super green pass est valable pendant six mois après la date de la dernière injection de vaccin (au lieu de neuf).

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LETTONIE

  • Conditions d’entrée

Plus aucune restriction en provenance d'un pays de l'UE.

  • Restrictions sur place

Le port du masque médical ou du masque sans valve de type FFP2-FFP3 ou KN95 est obligatoire dans les transports publics, EHPADS et centres médicaux. L'utilisation des masques non-médicaux ou en tissu n'est plus autorisée.

LITUANIE

  • Conditions d’entrée

Il n'y a plus aucune obligation de vaccination ou de test PCR.

  • Formalités supplémentaires

Il faut s’enregistrer en ligne avant le départ.

  • Restrictions sur place

Le port du masque est obligatoire dans les lieux publics fermés à partir de 6 ans.

LUXEMBOURG

  • Conditions d’entrée

Certificat de vaccination à partir de 12 ans si vous arrivez en avion.

Le pays est accessible aux touristes non vaccinés selon des conditions à consulter sur France Diplomatie.

  • Restrictions sur place

Le certificat vaccinal (ou preuve de guérison) n'est plus nécessaire depuis le 11 mars 2022, date de la levée de la plupart des restrictions.

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MALTE

  • Conditions d’entrée

Certificat de vaccination à partir de 12 ans. Les enfants âgés de 5 à 11 ans doivent présenter soit un test PCR négatif de moins de 72 heures soit une preuve de vaccination.

Le pays est accessible aux touristes non vaccinés selon des conditions à consulter sur France Diplomatie.

  • Formalités supplémentaires

Le cycle vaccinal est considéré complet 14 jours après la deuxième injection. Les personnes ayant contracté le Covid et n'ayant pu effecteur leur rappel sont considérées comme vaccinées. Il faut remplir un formulaire de localisation en ligne (PLF).

  • Restrictions sur place

Le port du masque en intérieur reste obligatoire.

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MONACO

  • Conditions d’entrée

Certificat de vaccination à partir de 16 ans.

Le pays est accessible aux touristes non vaccinés selon des conditions à consulter sur France Diplomatie.

  • Formalités supplémentaires

Les résidents des Alpes-Maritimes et du Var ne sont pas concernés par cette obligation.

  • Restrictions sur place

Le port du masque est obligatoire en extérieur à partir de 5 ans. L’accès aux espaces intérieurs des bars et restaurants est soumis à la présentation du passe sanitaire, à partir de 16 ans. Les salles de spectacles et les casinos sont ouverts avec une jauge de 70%.

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MONTÉNÉGRO

  • Conditions d’entrée

Certificat de vaccination ou test PCR (moins de 72 heures) ou antigénique (moins de 48 heures) avant le vol. Les enfants de moins de douze ans en sont dispensés.

  • Restrictions sur place

Jusqu'au 17 mars, port du masque obligatoire dans les espaces publics intérieurs.

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NORVÈGE

  • Conditions d’entrée

Certificat de vaccination à partir de 18 ans.

Le pays est accessible aux touristes non vaccinés selon des conditions à consulter sur France Diplomatie.

  • Formalités supplémentaires

Les voyageurs de plus de 16 ans, y compris les vaccinés, doivent s'enregistrer en ligne avant leur arrivée en Norvège.

Le test (antigénique de 24 heures) reste obligatoire pour se rendre sur l'archipel du Svalbard.

  • Restrictions sur place

Le gouvernement norvégien autorise les communes à introduire le passe sanitaire à l'entrée des lieux publics (restaurants, bars...).

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PAYS-BAS

  • Conditions d’entrée

Le pays n'impose plus de restrictions sanitaires à l'arrivée, que vous soyez vacciné ou pas.

  • Formalités supplémentaires

Les voyageurs de 12 ans et plus arrivant en avion doivent en plus présenter une déclaration de santé.

  • Restrictions sur place

La plupart des restrictions sont levées. Le passe sanitaire n'est plus nécessaire.

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POLOGNE

  • Conditions d’entrée

Certificat de vaccination à partir de 12 ans.

Le pays est accessible aux touristes non vaccinés selon des conditions à consulter sur France Diplomatie.

  • Restrictions sur place

La plupart des restrictions sont levées depuis le 1er mars. Le port du masque reste obligatoire seulement dans les pharmacies ou établissements médicaux.

PORTUGAL

  • Conditions d’entrée

Certificat de vaccination à partir de 12 ans.

Le pays est accessible aux touristes non vaccinés selon des conditions à consulter sur France Diplomatie.

  • Formalités supplémentaires

Le port du masque dans les espaces fermés est levé. L'enregistrement des passagers arrivant au Portugal via le formulaire d'enregistrement est levé. Si vous venez en voiture, la frontière est ouverte avec l'Espagne. À Madère, il est seulement recommandé de s'enregistrer sur la page Madeire.safe. Aux Açores, une déclaration est à remplir à l'arrivée et un test doit être effectué au 6e jour du séjour.

  • Restrictions sur place

Le port du masque est obligatoire en extérieur uniquement en cas de rassemblements et si la distanciation de deux mètres ne peut être respectée.

La présentation du certificat Covid numérique de l’Union européenne (passe sanitaire) est obligatoire pour accéder aux restaurants, aux établissements touristiques et aux logements touristiques de courte durée.

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RÉPUBLIQUE TCHÈQUE

  • Conditions d’entrée

Plus aucune restriction d'entrée.

  • Formalités supplémentaires

Toute personne venant de France doit remplir une déclaration en ligne et se munir de la version papier. Au moment du passage de la frontière, un prélèvement biologique peut encore être effectué.

  • Restrictions sur place

Le port du masque de type FFP2 ou KN95 est obligatoire en intérieur et dans les transports en commun. Les restaurants, cafés, bars ferment à 22 heures. Leur accès est conditionné à une attestation de vaccination ou de rétablissement, tout comme les hôtels, clubs, théâtres, salles de spectacles et cinémas. Les rassemblements sont plafonnés à 1000 personnes et les marchés de Noël sont interdits.

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ROUMANIE

  • Conditions d’entrée

Pays accessible à tous sans aucune restriction depuis le 9 mars 2022.

  • Formalités supplémentaires

Il faut remplir un formulaire de santé en ligne avant le départ.

  • Restrictions sur place

Plus de restrictions, qui sont remplacées par des mesures de précaution.

ROYAUME-UNI

  • Conditions d’entrée

Toutes les mesures sanitaires à l'entrée sont supprimées depuis le 18 mars 2022, pour les vaccinés comme pour les non-vaccinés.

  • Formalités supplémentaires

Il est recommandé de vérifier les dispositions applicables en Écosse, au Pays de Galles et en Irlande du Nord.

  • Restrictions sur place

En Angleterre, la plupart des restrictions sont désormais levées, le passe sanitaire n'est plus demandé et les personnes testées positives ne seront plus obligées de s'isoler. Au Pays de Galles, en Écosse et en Irlande du Nord, la plupart des restrictions sont également assouplies.

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RUSSIE

  • Conditions d'entrée

Certificat de vaccination et test PCR de moins de 48 heures avant l'entrée sur le territoire russe.

Conditions de voyage pour les non vaccinés: voir le site de France Diplomatie.

  • Formalités supplémentaires

Il faut compléter un questionnaire avant l'arrivée en Russie. Un test PCR de moins de 48 heures est obligatoire.

  • Restrictions sur place

Les mesures sanitaires varient selon les régions. Certaines peuvent demander un certificat de vaccination.

SERBIE

  • Conditions d’entrée

Certificat de vaccination et test PCR de moins de 48 heures. À partir de douze ans.

Conditions de voyage pour les non vaccinés: voir le site de France Diplomatie.

  • Restrictions sur place

Le port du masque est obligatoire, à l'intérieur comme à l'extérieur, si la distanciation ne peut être respectée, ainsi que dans les transports dans tous les cas. Sur place, les espaces de restauration sont ouverts à 50% de leur capacité à l'intérieur dans la limite de cinq personnes à table et jusqu'à une heure du matin maximum.

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SLOVAQUIE

  • Conditions d’entrée

Certificat de vaccination.

Le pays est accessible aux touristes non vaccinés selon des conditions à consulter sur France Diplomatie.

  • Formalités supplémentaires

Tous les voyageurs doivent remplir un formulaire, auquel s’ajoute, pour ceux qui arrivent en avion, un second formulaire.

  • Restrictions sur place

L'accès aux hôtels est autorisé aux touristes vaccinés. Restrictions tenues à jour sur le site de l'ambassade.

SLOVÉNIE

  • Conditions d’entrée

Certificat de vaccination.

Le pays est accessible aux touristes non vaccinés selon des conditions à consulter sur France Diplomatie.

  • Formalités supplémentaires

Les voyageurs arrivant par avion ou par bateau doivent remplir le formulaire Digital Passenger Locator Form.

  • Restrictions sur place

Le port du masque est obligatoire dans tous les espaces publics fermés et si la distance d'1,5 mètre ne peut pas être respectée. Dans les bars, restaurants, discothèques et hébergements touristiques, le passe sanitaire peut être demandé.

SUÈDE

  • Conditions d’entrée

Certificat de vaccination pour les plus de 18 ans.

Le pays est accessible aux touristes non vaccinés selon des conditions à consulter sur France Diplomatie.

  • Restrictions sur place

Le 9 février, la Suède a levé les restrictions de lutte contre le Covid-19, incluant les voyageurs vaccinés en provenance des pays nordiques et des pays de l'Union européenne.

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SUISSE

  • Conditions d’entrée

Certificat de vaccination ou de guérison pour les plus de 16 ans.

Le pays est accessible aux touristes non vaccinés selon des conditions à consulter sur France Diplomatie.

  • Formalités supplémentaires

Un formulaire doit être rempli à l’entrée en Suisse par tous les voyageurs, y compris les personnes vaccinées et les enfants, si elles arrivent par avion.

  • Restrictions sur place

Le pays a levé la quasi-totalité des restrictions en vigueur le 17 février. L'accès aux magasins, restaurants ou établissements culturels est à nouveau possible sans masque ni certificat Covid. Le port du masque obligatoire est également abrogé - sauf dans les transports publics et les établissements de santé. Dans les stations de ski, les remontées mécaniques ne sont plus soumises à des restrictions de capacité. Les cantons peuvent prendre des mesures supplémentaires si les mesures de la Confédération devaient ne pas suffire en raison de fortes disparités régionales.

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Afrique

AFRIQUE DU SUD

  • Conditions d'entrée

Certificat de vaccination.

  • Formalités supplémentaires

Les voyageurs pourront être soumis à une prise de température à leur arrivée.

  • Restrictions sur place

Les stades, les salles de concerts et les théâtres sont limités à la moitié de leur capacité et leur accès est réservé aux personnes vaccinées où qui ont un résultat de test négatif datant de moins de 72 heures. Le port du masque est obligatoire dans les espaces publics couverts.

BOTSWANA

  • Conditions d’entrée

Certificat de vaccination, test PCR de moins de 72 heures avant l'arrivée dans le pays.

  • Formalités supplémentaires

Il est possible que les voyageurs soient testés une nouvelle fois à leur arrivée à l'aéroport.

CAP VERT

  • Conditions d’entrée

Certificat de vaccination. Test PCR de moins de 72 heures avant le départ ou antigénique de moins de 48 heures, à partir de 12 ans.

  • Formalités supplémentaires

Les voyageurs doivent payer une «taxe de sécurité» d’environ 30 euros et s’enregistrer sur le site www.ease.gov. Il faut également remplir un formulaire de santé.

  • Restrictions sur place

les voyages inter-îles, par voie aérienne comme par voie maritime, sont soumis à la présentation d'un passe vaccinal. Détail en ligne.

ÎLE MAURICE

  • Conditions d’entrée

Certificat de vaccination.

  • Formalités supplémentaires

L'assurance couvrant les frais relatifs à une infection au Covid-19 n'est plus exigée depuis le 26 avril mais reste conseillée. Il faut remplir avant l’arrivée un formulaire en ligne (All in one form), ainsi qu'un formulaire de débarquement qui sera remis pendant le vol. Les voyageurs doivent se soumettre à un test antigénique à l'aéroport ou dans leur hôtel le jour de leur arrivée.

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ÉGYPTE

  • Conditions d’entrée

Certificat de vaccination à partir de 12 ans.

  • Restrictions sur place

Pas de restrictions connues. Il est recommandé de consulter régulièrement le site Internet et les réseaux sociaux de l’ambassade de France au Caire.

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KENYA

  • Conditions d’entrée

Certificat de vaccination. Test PCR négatif de moins de 72 heures avant l’embarquement. Pour les moins de 18 ans, le seul test suffit.

  • Formalités supplémentaires

Les passagers peuvent être soumis à un test antigénique et à un contrôle de température à leur arrivée.

Les tests Covid-19 devront être authentifiés et vérifiés pour être acceptés dans le cadre d’une initiative de l’Union africaine (Trusted Travel Initiative (TT), en suivant cette procédure. Les voyageurs dont le test aurait été réalisé par un laboratoire non autorisé devront se rendre sur le site https://globalhaven.org/ pour faire certifier leurs tests Covid-19.

Les passagers doivent par ailleurs remplir un formulaire à bord qui permettra de les contacter si un cas positif devait être détecté à l’arrivée.

MAROC

  • Conditions d’entrée

Certificat de vaccination et test PCR de moins de 48 heures avant le départ. Un simple test PCR suffit pour les enfants de 6 à 18 ans.

  • Formalités supplémentaires

Depuis le 1er mars, à l'arrivée dans les aéroports marocains, les tests de dépistage ne sont plus systématiques pour tous les passagers, mais sont désormais effectués de manière aléatoire. Les passagers se voient remettre une fiche sanitaire à remplir pendant le vol où ils doivent renseigner leur adresse et numéro de téléphone où ils seront joignables pendant les 10 jours qui suivent l'arrivée.

  • Restrictions sur place

Le passe vaccinal est en théorie exigé pour accéder à tous les lieux publics, administrations, hôtels, restaurants, cafés, commerces, salles de sport ou hammams, et pour circuler entre les différentes régions du Royaume. Le port du masque est par ailleurs obligatoire sur tout le territoire.

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NAMIBIE

  • Conditions d’entrée

Certificat de vaccination, test PCR négatif de moins de 72 heures à partir de 5 ans et assurance voyage couvrant d'éventuels frais médicaux liés à la Covid-19.

RWANDA

  • Conditions d’entrée

Certificat de vaccination. Test PCR moins de 72 heures avant le départ, tests à l'arrivée et auto-isolement jusqu'au résultat. À partir de 5 ans.

Le pays est accessible aux touristes non vaccinés selon des conditions à consulter sur France Diplomatie.

  • Formalités supplémentaires

Les voyageurs doivent remplir en ligne un formulaire de localisation (PLF), effectuer un second test PCR doublé d'un test antigénique à leur charge (65 USD) et se placer en auto-isolement jusqu'à l'obtention du résultat. Pour le retour, un test PCR de moins de 72 heures est demandé au départ de Kigali à partir de 5 ans.

  • Restrictions sur place

La présentation d’un test PCR négatif de moins de 24 heures est nécessaire pour visiter les parcs nationaux et lors du check-in dans un hôtel. Un test de moins de 48 heures est exigé pour accéder aux bars, restaurants ou événements publics.

SÉNÉGAL

  • Conditions d’entrée

Certificat de vaccination.

  • Formalités supplémentaires

Par précaution, France Diplomatie recommande de se munir d’un test PCR de moins de 72 heures. Conditions à consulter sur le site du consulat général de France à Dakar.

SEYCHELLES

  • Conditions d’entrée

Certificat de vaccination. Test PCR négatif de moins de 72 heures.

  • Formalités supplémentaires

Une fois que vous avez reçu votre résultat négatif au test de dépistage, vous devez obligatoirement demander une autorisation de voyage sur le site du gouvernement des Seychelles. Vous aurez besoin de votre passeport, des détails de votre vol, des preuves de vos réservations d'hôtel/résidence/bateau pour l’ensemble de votre séjour dans un établissement certifié par les autorités, vos résultats de test Covid-19 et votre certificat de vaccination. La demande doit être faite entre 72 et 9 heures avant le départ et elle est traitée en quelques heures. Les voyageurs doivent souscrire une assurance voyage qui couvre les soins liés au Covid-19.

  • Restrictions sur place

Changements à consulter sur le site du gouvernement.

TANZANIE

  • Conditions d’entrée

Certificat de vaccination. Test PCR négatif de moins de 96 heures. À partir de 5 ans.

  • Formalités supplémentaires

Les voyageurs doivent compléter un formulaire en ligne concernant leur situation médicale 24 heures avant leur arrivée sur le territoire tanzanien, sur le site du Ministère de la santé (disponible en anglais et swahili uniquement) afin de recevoir un code individuel de confirmation à présenter au contrôle sanitaire à la frontière.

TUNISIE

  • Conditions d'entrée

Certificat de vaccination.

  • Formalités supplémentaires

Une fiche sanitaire est à remplir et à présenter en format numérique ou papier lors de l'enregistrement et à l'arrivée dans le pays. Des tests de dépistages aléatoires peuvent être exigés à l'arrivée.

Les voyageurs de moins de 18 ans sont exemptés de l'obligation de test ou de vaccination.

  • Restrictions sur place

Un passe vaccinal est en théorie exigé pour les plus de 18 ans pour accéder à plusieurs lieux : hôtels, restaurants, cafés, commerces, salles de sport ou hammams. Le passe sanitaire européen est reconnu. Fin des jauges pour les espaces ouverts, mais capacités d'accueil limitées à 75% pour les lieux clos.

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Amérique du nord

CANADA

  • Conditions d'entrée

Certificat de vaccination ou de rétablissement. Des dépistages aléatoires peuvent avoir lieu à l'aéroport d'arrivée.

  • Formalités supplémentaires

Tous les voyageurs doivent continuer à entrer les renseignements obligatoires dans ArriveCAN au plus tard 72 heures avant l'embarquement. Les voyageurs qui arrivent sans avoir rempli cette déclaration pourraient devoir passer un test de dépistage à l'arrivée et effectuer une quarantaine de 14 jours, sans égard à leur état vaccinal.

Attention, quelqu'un ayant eu le Covid et n'ayant reçu qu'une dose de vaccin n'est pas considéré comme étant pleinement vacciné par les autorités fédérales canadiennes.

  • Restrictions sur place

Les restrictions varient d'une province à l'autre et sont détaillées sur le site du gouvernement du Canada. Au Québec, l'essentiel des mesures a été levé. Le passe vaccinal n'y est plus requis depuis le 12 mars. Le port du masque n'est plus obligatoire dans la plupart des provinces, sauf dans les transports en commun.

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ÉTATS-UNIS

  • Conditions d'entrée

Certificat de vaccination et test PCR ou antigénique négatif réalisé pas plus plus tard que la veille de l'embarquement.

  • Formalités supplémentaires

Une attestation est à renseigner et à présenter à l'embarquement : le Passenger Disclosure and Attestation to the United States of America. Les passagers de moins de 18 ans sont exemptés de l'obligation vaccinale.

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MEXIQUE

  • Conditions d’entrée

Aucune formalité particulière à l’arrivée en avion.

  • Restrictions sur place

Le gouvernement mexicain classe les états en quatre couleurs, du vert au rouge, en fonction de la situation sanitaire. Une carte est mise à jour régulièrement. Aucun état ne figure en rouge actuellement. La couleur détermine le niveau de restrictions. Dans les zones “orange”, les bars, restaurants et hébergements touristiques doivent appliquer des jauges horaires et limiter l’occupation. Le port du masque y est obligatoire.

Amérique du sud

ARGENTINE

  • Conditions d'entrée

Certificat de vaccination et assurance voyage.

  • Formalités supplémentaires

Il faut remplir une déclaration sur l'honneur en ligne.

BÉLIZE

  • Conditions d'entrée

Certificat de vaccination. À partir de 5 ans. Assurance covid obligatoire.

Pays accessible aux non-vaccinés selon des conditions à retrouver sur le site de France Diplomatie.

  • Formalités supplémentaires

Les autorités exigent de séjourner dans les établissements hôteliers homologués par les autorités (Gold Star Hotels) et de présenter une preuve de leur réservation à leur arrivée à l'aéroport. Tout voyageur doit désormais souscrire une assurance voyage spécifique.

  • Restrictions sur place

Couvre-feu actuellement en vigueur sur l'ensemble du territoire, du dimanche au jeudi entre 23h et 4h du matin et du vendredi au samedi entre minuit et 4h du matin. Informations mises à jour sur le site de Tourism Belize.

BRÉSIL

  • Conditions d’entrée

Certificat vaccinal à partir de 12 ans.

  • Formalités supplémentaires

Les certificats de rétablissements ou tests positifs ne sont pas acceptés en lieu et place d'un justificatif de vaccination. La Déclaration de Santé du Voyageur (DSV) n'est plus nécessaire.

Les moins de 12 ans sont dispensés de tout document si leurs accompagnants sont en règle.

CHILI

  • Conditions d’entrée

Plus aucune restriction.

  • Formalités supplémentaires

Il faut remplir une déclaration sur l'honneur dans les 48 heures avant le départ et formuler une demande de passe de mobilité sur le site mevacuno.gob.cl. Un délai de traitement de 30 jours est à prévoir, avertit l'ambassade de France à Santiago du Chili.

  • Restrictions sur place

La présentation du passe de mobilité (le passe sanitaire local) est nécessaire pour entrer dans tous lieux fermés ou accueillant un grand nombre de personnes (restaurants, cafés, cinémas, salles de spectacles). Les centres commerciaux ne sont pas concernés. Des mesures locales sont également en vigueur et sont détaillées sur le site de l'ambassade de France au Chili.

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COLOMBIE

  • Conditions d'entrée

Certificat de vaccination.

  • Formalités supplémentaires

Il faut remplir un formulaire spécial avant l'embarquement sur le site Check-Mig.

  • Restrictions sur place

Un passe vaccinal pour bars, restaurants et musées. Des couvre-feux temporaires peuvent être en vigueur dans certaines villes.

COSTA RICA

  • Conditions d’entrée

Plus besoin de test ni de vaccination.

  • Formalités supplémentaires

Le passe sanitaire locale, le «pase de salud», est supprimé depuis le 1er avril.

ÉQUATEUR

  • Conditions d’entrée

Certificat de vaccination et test PCR de moins de 72 heures avant l'embarquement.

  • Formalités supplémentaires

Les passagers doivent remplir avant leur arrivée une déclaration de santé sur l’honneur.

GUATEMALA

  • Conditions d'entrée

Certificat de vaccination à partir de 12 ans, et test PCR ou antigénique de moins de 72 heures avant l'embarquement à partir de 10 ans.

  • Restrictions sur place

La vente et la consommation d'alcool demeurent interdites dans les lieux publics entre 23 heures et 6 heures et le port du masque est obligatoire dès que la distanciation sociale ne peut pas être respectée.

NICARAGUA

  • Conditions d'entrée

Test négatif (PCR de 72 heures).

  • Formalités supplémentaires

Les voyageurs doivent remplir un formulaire en ligne au moins sept jours avant la date de départ.

PANAMA

  • Conditions d'entrée

Certificat de vaccination (à partir du 20 février, trois doses requises).

Le pays est accessible aux touristes non vaccinés selon des conditions à consulter sur le site de l'ambassade de France au Panama.

  • Restrictions supplémentaires

Les voyageurs doivent compléter en ligne une déclaration sur l'honneur de santé des voyageurs et y joindre leur certificat de vaccination. Les autorités se réservent le droit de demander un test en complément à l'arrivée.

PÉROU

  • Conditions d’entrée

Certificat de vaccination (3 doses sont requises). Test PCR de moins de 72 heures recommandé.

  • Formalités supplémentaires

Remplir la Declaración Jurada et l’autorisation de géolocalisation.

SALVADOR

  • Conditions d'entrée

Test négatif (PCR 72 heures avant le départ).

Asie

BIRMANIE (Myanmar)

  • Conditions d'entrée

Les frontières sont fermées jusqu'au 17 avril 2022, date à laquelle les vols internationaux reprendront.

CAMBODGE

  • Conditions d'entrée

Le certificat de vaccination suffit, il est à présenter sous format papier. Un test PCR effectué moins de 48 heures avant le départ reste conseillé, certaines compagnies pouvant le réclamer, conseille l'ambassade du Cambodge. Assurance voyage fortement recommandée. Les déplacements sont désormais autorisés dans tout le pays. Plus aucun couvre-feu n'est plus imposé. Les mesures administratives en vigueur concernent notamment le respect des gestes barrières comme la distanciation physique et le port du masque. Des règles s'appliquent localement.

CHINE

  • Conditions d'entrée

La Chine a suspendu l'entrée de ressortissants étrangers sur son territoire.

CORÉE DU SUD

  • Conditions d'entrée

Certificat de vaccination, test PCR négatif de moins de 48 heures avant l'embarquement, et second test PCR à l'arrivée.

Pays accessible aux touristes non vaccinés selon des conditions à consulter sur France Diplomatie.

  • Formalités supplémentaires

À l'arrivée en Corée, en plus du test PCR, un test antigénique doit être réalisé à J+6 ou J+7.

  • Restrictions sur place

Les rassemblements sont limités à 10 personnes au lieu de 8 dans toute la Corée.

HONGKONG

  • Conditions d'entrée

Certificat de vaccination, test PCR négatif de moins de 48 heures, second test à l'arrivée et quarantaine de 7 jours dans un hôtel désigné par les autorités.

  • Formalités supplémentaires

Les voyageurs doivent effectuer un test PCR au 5e jour de leur quarantaine, et des tests antigéniques au 6e et 7e jour.

  • Restrictions sur place

Un passe vaccinal est exigé à l'entrée des principaux lieux accueillant du public.

INDE

  • Conditions d'entrée

Certificat de vaccination et test PCR de moins de 72 heures avant le départ, à partir de 5 ans.

  • Formalités supplémentaires

Il faut enregistrer son test et remplir le formulaire sur le portail Air Suvidha. Environ 2% des passagers du vol subiront un test à l'arrivée. Une auto-surveillance de 14 jours est demandée.

INDONÉSIE

  • Conditions d'entrée

Certificat de vaccination, test PCR de moins de 48 heures avant le départ. Le pays est ouvert au tourisme uniquement via l'aéroport de Bali.

  • Formalités supplémentaires

Les voyageurs doivent solliciter la délivrance d'un visa à leur arrivée (500.000 roupies indonésienne, soit environ 32 €). Il faut également présenter la preuve d'une réservation de quatre nuit dans un hôtel.

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JAPON

  • Conditions d'entrée

Aucun citoyen français ne peut actuellement entrer au Japon sans visa, lequel est soumis à un motif impérieux.

MALAISIE

  • Conditions d'entrée

Certificat de vaccination et test PCR négatif de moins de 48 heures avant le départ.

  • Formalités supplémentaires

Un test antigénique est requis à l'arrivée. Le pays exige une assurance couvrant les frais liés au Covid-19 à hauteur de 20.000 dollars au minimum.

MALDIVES

  • Conditions d'entrée

Certificat vaccinal. Assurance Covid souhaitable.

  • Restrictions sur place

Le port du masque est obligatoire dans les lieux publics fermés. Il est recommandé de consulter régulièrement le site de l'ambassade des Maldives à Londres (en anglais), compétente pour la France également, afin de vous assurer des conditions d'entrée et de séjour dans l'archipel.

MONGOLIE

  • Conditions d'entrée

Formulaire médical à remplir à l'arrivée au poste de contrôle frontalier.

NÉPAL

  • Conditions d'entrée

Certificat de vaccination, test PCR de moins de 72 heures avant l'arrivée et test antigénique à l'arrivée.

  • Formalités supplémentaires

Les voyageurs vaccinés peuvent solliciter la délivrance d'un visa à l'aéroport d'arrivée ou avant le départ auprès de l'ambassade du Népal. Ils doivent fournir des copies des permis de trek ou d'alpinisme, une réservation d'hôtel et une version papier du formulaire CCMC (International Traveler Online Arrival form) à remplir en ligne. Avant de quitter le pays, il est nécessaire de réaliser un test PCR au moins 48 heures avant l'embarquement et de remplir un formulaire de sortie.

PHILIPPINES

  • Conditions d'entrée

Le pays a rouvert ses frontières aux touristes le 10 février. Les voyageurs doivent présenter un certificat de vaccination, un test PCR de moins de 48 heures avant le départ et souscrire à une assurance de voyage couvrant le Covid.

  • Restrictions sur place

Le pays a adopté un système de niveau d'alerte qui varie de 1 à 5. Depuis le 1er mars, la métropole de Manille et 38 autres villes et provinces du pays sont au niveau 1, ce qui se traduit par la fin des jauges dans les lieux publics. Le masque reste obligatoire dans les lieux publics à l'extérieur comme à l'intérieur.

SINGAPOUR

  • Conditions d'entrée

Certificat de vaccination et test PCR de moins de 72 heures avant le départ et second test à l'arrivée, à réserver en ligne.

  • Formalités supplémentaires

Les voyageurs doivent faire une demande de «Vaccinated Travel Pass» entre 7 et 30 jours avant la date prévue de leur entrée à Singapour sur le site des autorités et ne sont autorisés à emprunter les seules compagnies Air France et Singapore Airlines. Il faut également souscrire à une assurance voyage couvrant au moins 30 000$ de frais médicaux liés au Covid. Enfin, les touristes doivent télécharger l'application «TraceTogether» et s'y enregistrer.

  • Restrictions sur place

Les restaurants sont ouverts mais ne peuvent accueillir que des groupes de deux personnes vaccinées.

SRI LANKA

  • Conditions d'entrée

Certificat de vaccination. Dernières informations mises à jour sur le site du gouvernement, dédié au retour des touristes étrangers.

  • Restrictions supplémentaires

L'entrée sur le territoire est soumise à l'obtention d'un visa en ligne avant le voyage. Les touristes doivent souscrire une assurance voyage proposée par le gouvernement srilankais (12 dollars par personne). Une déclaration de santé à remplir en ligne est également demandée.

THAÏLANDE

  • Conditions d'entrée

Certificat de vaccination.

Les voyageurs non vaccinés doivent présenter le résultat d'un test PCR négatif de moins de 72 heures et observer une quarantaine de 10 jours dans un hôtel qui leur est désigné.

  • Formalités supplémentaires

Dans le cadre du programme «Test & Go» en place depuis le 1er février, un test PCR doit être réalisé le jour d'arrivée dans le pays et les voyageurs doivent rester une nuit dans leur hôtel dans l'attente des résultats. Un autotest ou test antigénique doit être réalisé au 5e jour du voyage. Enfin, il faut s'enregistrer sur le site du Pass Thaïlande avant le départ. Plus d'informations auprès de l'office de tourisme de Thaïlande.

  • Restrictions sur place

À l'échelle nationale, les boîtes de nuit, bars et salons de massage restent fermés. Le port du masque en extérieur est obligatoire partout dans le pays. Les provinces sont classées par code couleur ; les restrictions qui s'appliquent à chacune d'elles sont détaillées sur le site de l'ambassade de France à Bangkok.

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VIETNAM

  • Conditions d'entrée

Le pays organise le retour des touristes internationaux, dont les Français. Un test Covid négatif suffit désormais aux vaccinés. La quarantaine est supprimée depuis le 16 mars 2022.

  • Restrictions sur place

Les autorités souhaitent lever toutes les restrictions au tourisme à partir du 15 mars. La quarantaine pourrait être réduite à un jour à partir de cette date.

Caraïbes

BAHAMAS

  • Conditions d’entrée

Test négatif (PCR moins de 5 jours avant le départ). Visa sanitaire disponible ici (coût entre 40 et 60 dollars en fonction de la durée du séjour).

Pays inaccessible aux touristes non vaccinés.

  • Formalités supplémentaires

Remplir quotidiennement un questionnaire de santé, en ligne, pour le suivi des symptômes.

Souscription obligatoire d'une assurance santé Covid-19, dès la demande de visa sanitaire.

CUBA

  • Conditions d’entrée

Test et vaccination ne sont plus demandés.

  • Formalités supplémentaires

Toute personne souhaitant séjourner pour des raisons touristiques à Cuba doit être en possession d'un visa touristique (délivré par l'ambassade de Cuba à Paris ou par une agence de voyages). Les voyageurs doivent remplir un formulaire de santé et s'acquitter d'une taxe sanitaire à l'aéroport d'un montant de 30 USD ou l'équivalent dans une autre devise étrangère convertible. Il est possible que cette taxe soit incluse dans le prix du billet. Les passagers devront remplir à l'arrivée un formulaire de déclaration de santé («declaración jurada») et pourront être soumis aléatoirement à un nouveau test PCR.

Le certificat de vaccination au format de l'Union européenne est accepté.

JAMAÏQUE

  • Conditions d’entrée

Plus aucune condition ou test, que vous soyez vacciné ou pas, depuis le 16 avril 2022. Tous les détails sur le site de l'office de tourisme.

  • Formalités supplémentaires

Afin d'accélérer l'arrivée, les autorités recommandent de pré-remplir en ligne le document que les voyageurs doivent remettre aux services d'immigration.

  • Restrictions sur place

Les touristes sont encouragés à respecter les mesures telles que la distanciation sociale dans les espaces publics et le port du masque.

RÉPUBLIQUE DOMINICAINE

  • Conditions d’entrée

Certificat de vaccination.

  • Formalités supplémentaires

Tous les passagers étrangers doivent remplir le formulaire électronique d’entrée et de sortie, qui combine la déclaration de santé du voyageur, la déclaration de douane et les formulaires d’embarquement/débarquement internationaux. Le formulaire est disponible en français sur le lien suivant : https://eticket.migracion.gob.do/. Il génère un QR code.

  • Restrictions sur place

Le président de la République dominicaine a annoncé la levée de toutes les mesures liées à la pandémie dans le pays, comme l'obligation du port du masque et le passe vaccinal.

Il est recommandé de se tenir informé sur le site dédié au tourisme du gouvernement dominicain.

Océanie

AUSTRALIE

  • Conditions d'entrée

Certificat de vaccination.

  • Formalités supplémentaires

Une quatorzaine stricte sera imposée dans le seul État d'Australie-Occidentale.

ÎLES FIDJI

  • Conditions d'entrée

Certificat de vaccination (à partir de 18 ans) et test PCR de moins de 72 heures avant le départ.

  • Formalités supplémentaires

Les voyageurs doivent fournir la preuve d'un hébergement prépayé pour au moins trois nuits dans un établissement (hôtel ou resort) certifié par le Care Fiji Commitment (CFC), qui doit également inclure les navettes depuis l'aéroport par un organisme certifié par le CFC. Ils devront effectuer un test 48 heures après leur arrivée à l'hôtel.

Ils doivent également avoir souscrit à une assurance voyage couvrant les frais médicaux liés au covid. À l'arrivée, les voyageurs doivent télécharger l'application mobile careFIJI, et laisser leur portable en mode Bluetooth durant tout leur séjour.

  • Restrictions sur place

Un couvre-feu est en vigueur de minuit à 4 heures du matin. Le port du masque est obligatoire dans les lieux publics clos et sur les marchés. Les déplacements inter-îles sont possibles, mais il faut éviter les zones où la couverture vaccinale est faible et voyager avec un opérateur certifié par le CFC.

NOUVELLE-CALÉDONIE

  • Conditions d'entrée

Certificat de vaccination et test antigénique ou PCR de moins de soixante-douze heures. Isolement de sept jours et test de dépistage.

Le pays est inaccessible aux voyageurs non vaccinés.

NOUVELLE-ZÉLANDE

  • Conditions d'entrée

Fermé aux touristes.

Proche et Moyen-Orient

ÉMIRATS ARABES UNIS (DUBAÏ et ABU DHABI)

  • Conditions d’entrée

Certificat de vaccination (3 doses).

Le pays est accessible aux touristes non vaccinés selon des conditions à consulter sur France Diplomatie.

  • Restrictions sur place

L’accès à de nombreux lieux publics est conditionné à la présentation d’un «green pass» sur l’application AlHosn. Depuis le 26 février, les jauges sont supprimées dans les restaurants et le port du masque n'est plus obligatoire à l'extérieur.

Pour plus d’informations, consulter le site Internet de l’ambassade de France à Abu Dhabi et du Consulat général à Dubaï.

ISRAËL

  • Conditions d'entrée

Certificat de vaccination.

  • Formalités supplémentaires

Il faut remplir un formulaire d'entrée dans les 48 heures avant le départ et effectuer un test PCR à l'arrivée sur le territoire israélien, à l'aéroport.

JORDANIE

  • Conditions d'entrée

Certificat de vaccination.

  • Formalités supplémentaires

Tous les voyageurs doivent s'inscrire sur le site Visit Jordan afin d'obtenir un QR code, et remplir et imprimer une déclaration sur l'état de santé à présenter à l'embarquement. Un premier test PCR négatif de 72 heures est requis, puis un second à l'arrivée pour tous les voyageurs. Enfin, les voyageurs doivent souscrire une assurance santé internationale couvrant les frais liés à une contamination au Covid-19 et disposer d'une attestation en langue anglaise.

  • Restrictions sur place

Tous les couvre-feux sont levés dans le pays. Le port du masque est obligatoire dans les lieux publics.

OMAN

  • Conditions d’entrée

Visa, certificat de vaccination et test PCR négatif de 72 heures avant l'arrivée, à partir de 18 ans.

  • Formalités supplémentaires

Seuls les ressortissants français titulaires d’un visa (à demander sur ce site ou à l’arrivée dans le pays) peuvent se rendre à Oman.

Une personne est considérée comme pleinement vaccinée 14 jours après avoir reçu sa deuxième injection.

Les voyageurs doivent souscrire une assurance santé internationale couvrant les frais liés à une contamination au Covid-19. Ils doivent aussi télécharger l’application Tarassud (équivalent de TousAntiCovid) et enregistrer leurs QR codes sur le site covid19.emushrif.om avant leur arrivée.

  • Restrictions sur place

Il est nécessaire de présenter un QR code attestant d’une vaccination complète pour se rendre dans les lieux publics, hôtels et restaurants. Il est conseillé de consulter le site Internet et les réseaux sociaux de l’ambassade de France à Oman.

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QATAR

  • Conditions d'entrée

Certificat de vaccination et, au choix : test PCR négatif réalisé moins de 48 heures avant le départ OU test antigénique à l'arrivée.

  • Formalités supplémentaires

Les visiteurs doivent s'enregistrer dans le système Ehteraz et télécharger leurs documents de santé (certificat de vaccination ou de rétablissement et test PCR) et de voyage (passeport, billets d'avion et réservation d'hôtel) trois jours avant l'arrivée. Tous les passagers doivent télécharger l'application Ehteraz, à activer pendant toute la durée du séjour.

  • Restrictions sur place

Les touristes internationaux vaccinés ne doivent plus se mettre en quarantaine depuis le 28 février. L'application Ehteraz est requise pour entrer dans la plupart des lieux publics, où le port du masque reste généralement obligatoire.

TURQUIE

  • Conditions d'entrée

Certificat de vaccination à partir de 12 ans.

  • Formalités supplémentaires

Tous les voyageurs doivent remplir dans les 72 heures qui précèdent leur arrivée un formulaire en ligne. Pour s'enregistrer dans un hôtel ou prendre les transports en commun, les touristes de plus de deux ans doivent présenter un code reçu après avoir complété ce formulaire. Les passagers peuvent être soumis, à leur entrée sur le territoire, à des tests PCR.

  • Restrictions sur place

Passe vaccinal nécessaire pour circuler d'une ville à l'autre.

Il est recommandé de consulter régulièrement le site Internet, ainsi que les comptes Twitter et Facebook du Consulat général et de l'ambassade de France en Turquie.

Vous partez avec votre chien ou votre chat ? Cet outil vous aide à choisir un lieu de vacances adapté

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Voyage au Portugal et Covid : conditions d'entrée, test, passe sanitaire... Ce qu'il faut savoir

Le pays allège les restrictions à l'arrivée et il n'y a plus d'obligation de porter un masque dans les commerces et les restaurants ni de présenter un passe.

Passeport et carte d'identité : quels délais pour les obtenir ?

PRATIQUE - L'heure des vacances a sonné et avec elle, celle de renouveler ses papiers d'identité afin de pouvoir voyager. Mode d'emploi.

L'Humanité

Que nous dit la jeune photographie européenne ?

Nos recommandations culturelles

Exposition Le festival Circulation(s) prend ses quartiers au Centquatre, à Paris. Trente artistes sont réunis par le collectif Fetart, qui met à l’honneur l’Arménie. Un tremplin et un révélateur de tendances.

Magali Jauffret

Pour cette 12e édition, 30 artistes de 13 nationalités, 16 femmes et 14 hommes, issus du territoire européen, sont réunis au Centquatre, à Paris, pour questionner une diversité de thèmes et de formes. Un comité artistique composé de 10 curatrices, membres du collectif Fetart, a dressé cet état des lieux et mis à l’honneur un pays : l’Arménie. Le vidéaste espagnol Ruben Bermudez nous fait entrer tout de suite dans le vif du sujet en opposant sa confrontation à la violence du racisme, dans sa jeunesse, et au bonheur, aujourd’hui, de son statut de conférencier, d’artiste exposé dans les musées. Comme beaucoup d’autres, cette année, son projet est arrivé par le livre. Et là, c’est un plus. Car, de l’ouvrage, présent sur la cimaise, on peut emporter une page. Mais, chez d’autres, c’est un moins. Ainsi, chez la Française Alexandra Dautel, qui travaille sur le pouvoir, notamment sur l’utopie d’un kibboutz autrefois dirigé par un gourou. Mais elle n’a eu que deux jours pour photographier, et cela se voit.

Rachele Maistrello, archives et science-fiction

Ancienne élève de l’École nationale de cinéma de Lodz, où Fetart a trouvé beaucoup des artistes exposés cette année, la Polonaise Agata Wieczorek est experte, elle, en belles images. Mais d’où vient que son sujet sur la maternité, plein de fœtus et fabriqué en un pays où les femmes n’ont plus le droit d’avorter, donne l’impression d’être ambigu au point de ne guère défendre ce droit ?

L’Italienne Rachele Maistrello, elle, sait jouer sur l’ambiguïté, et cela convient à la fiction qu’elle installe entre un ouvrier et une acrobate, entre archives et science-­fiction, dans une entreprise de haute technologie chinoise qui fabrique des puces électroniques capables de recréer les sensations liées à l’expérience de la nature.

Très réussi et colossal, le travail de la Polonaise Marta Bogdanska sur l’exploitation des animaux dans des buts militaires. On ne reste pas indifférent devant la série de l’Allemand Rafael Heygster, qui questionne les conflits hors du champ de bataille. Pour ce faire, il a capté des foires de ventes d’armes, ou des terrains de jeu où l’on rejoue de grandes scènes de guerre. Une façon de nous rappeler, s’il en était besoin en ce moment, avec la guerre en Ukraine, que ces affrontements ne sont pas anodins, que les gens y meurent tragiquement.

felipe Romero Beltran, mémoire de migrants

Mention spéciale pour l’œuvre hors pair du Colombien de Madrid, Felipe Romero Beltran, lauréat du prix attribué par Circulation(s), qui a suivi des migrants marocains mineurs. Installés à Séville, ils attendent que l’État légifère sur leur statut. Rien de bien nouveau. Mais, là où Romero Beltran nous étonne, c’est qu’il s’autorise à réaliser de formidables mises en scène qui explorent leur expérience du corps, du souvenir et de la mémoire.

Enfin, le focus sur l’Arménie rassemble quatre écritures très différentes, mais très liées à son actualité : du photojournalisme après la guerre avec l’Azerbaïdjan, le documentaire sur le traumatisme et du deuil, qui ont suivi, le surréalisme face à l’absurdité du consumérisme, l’enquête sur Vanadzor, ce lieu branché où on afflue pour vivre une utopie.

www.festival-circulations.comExpositionsphotographiecentquatre
L'Humanité

Boris Taslitzky, l’histoire en mouvement

Nos recommandations culturelles

La Piscine de Roubaix consacre une rétrospective à cet artiste qui a mené de front peinture et engagement politique. Une monographie d’envergure pour découvrir un peintre de son temps, « un romantique révolutionnaire ».

Marie-José Sirach

Roubaix (Nord), envoyée spéciale.

Il suffit de parcourir la vie de Boris Taslitzky (1911-2005) pour mesurer combien cet artiste aura été à la fois témoin et acteur des bouleversements de son siècle, toujours au cœur des espoirs révolutionnaires et des chaos provoqués par les déflagrations du fascisme, de la colonisation comme autant de marqueurs indélébiles dans son oeuvre picturale. Né dans une famille juive d’origine russe, son père meurt sur le front en 1915, sa mère sera arrêtée lors de la rafle du Vel’d’Hiv en 1942 et mourra à Auschwitz. Boris Taslitzky est l’enfant d’un siècle pétri de contradictions, où combats politiques et esthétiques faisaient rage et étaient intrinsèquement liés.

Engagement politique et artistique

Né à Paris en 1911, Boris Taslitzky fréquente très jeune les œuvres de David, Delacroix, Géricault, Goya et Courbet. Il s’inscrit ainsi dans la grande tradition des peintres d’histoire et défend « un réalisme à contenu social » pour témoigner de l’histoire en marche, des utopies révolutionnaires et de la fraternité humaine.

Son engagement politique dans les années 1930 – au parti communiste et à l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires – va de pair avec son engagement artistique. En peignant l’histoire en mouvement, il raconte « la vie des hommes de son temps ». De ses premiers portraits et autoportraits aux dessins clandestins à Buchenwald, des immenses fresques pour le défilé unitaire de la gauche le 14 juillet 1935 à ses peintures qui dénoncent le colonialisme en Algérie en 1952, de ses tableaux consacrés aux métallurgistes et mineurs de Denain, jusqu’à ses croquis de la banlieue rouge, toute la peinture de Boris Taslitzky raconte l’itinéraire d’un homme, d’un peintre humaniste, qui n’a jamais cessé de conjuguer art et engagement.

Vidéo sur l’exposition

De la peinture au dessin

L’exposition que lui consacre la Piscine, d’une très grande richesse, permet de découvrir un parcours incroyable, la diversité et la multiplicité d’approches dans ses gestes picturaux, sa fidélité, jusqu’au bout, à son engagement politique. « Je n’ai aucune préférence pour un mode d’expression ou un autre. Je passe invariablement de la peinture au dessin, suivant mes envies » disait-il. Il suffit de déambuler dans l’exposition pour s’en convaincre.

Incarnation d’une humanité qui ne plie pas

On mesure, d’abord, combien Boris Taslitzky savait dessiner. Le trait est juste, précis, sobre jusque dans les détails, des camaïeux de gris souvent troués d’un rai de lumière blanche. A partir des croquis clandestins de Buchenwald, Taslitzky, une fois libéré, les transformera en fresques aux couleurs vives et chaudes, pour mieux conjurer l’horreur. Il en est ainsi du « Petit camp à Buchenwald ».

Sur cette toile de 3x5 mètres, les baraquements rouges et verts tracent une ligne de fuite vers l’horizon pour laisser surgir au premier plan, une scène sortie des Enfers : cadavres empilés sur des charrettes poussés à bouts de bras par des prisonniers faméliques, silhouettes fantomatiques enroulées dans des couvertures, hommes errants, hébétés.

Au second plan, des hommes, de dos, se soutiennent. Les couleurs contrastent avec l’horreur ainsi représentée. Puis il y a ce garde allemand, étonnamment seul, qui surveille, l’air presque désinvolte, ces hommes en guenilles.

Mais ce qui attire le regard, c’est cet autre homme au centre du tableau : un squelette vêtu du pyjama rayé des déportés, un grand chapeau sur le crâne, les mains enfoncées dans les poches et cette chemise, d’un blanc immaculé. Il se tient droit, digne, incarnation de cette humanité qui ne faiblit pas, ne plie pas.

Des compositions réalistes et symboliques

Car même au plus profond de l’horreur, dans les camps de la mort, où dans les prisons française où il est incarcéré en novembre 1941 pour avoir réalisé « plusieurs dessins destinés à la propagande communiste », Boris Taslitzky, pour « cracher l’enfer » concentrationnaire, va peindre la fraternité, la solidarité, redonnant à tous ses frères humains leur dignité.

Il fera de même quand, en 1946, il séjourne à Denain, à la demande du conservateur du Musée national des arts et traditions populaires, Georges-Henri Rivière. Grâce au soutien du maire communiste de la ville, toutes les portes lui sont ouvertes.

De son séjour dans cette ville ouvrière du Nord, ses toiles racontent le dur labeur de ces femmes et de ces hommes dans la mine. “Les Femmes de Denain”, “Cafus et galibots du puits Renard à Denain”, “les Délégués” frappent par leur composition réalistes et symboliques, qui se lisent comme autant de témoignages ethnographiques.

Du peuple des mines au peuple d’Algérie

En janvier 1952, Taslitzky séjourne en Algérie avec la peintre Mireille Miailhe, à l’invitation des partis communistes français et algérien. En juillet, ils exposent leurs travaux à la Galerie Weil à Paris sous l’intitulé Algérie 52. La préfecture de police fait arracher toutes les affiches de l’exposition sur les murs de Paris.

Les dessins et huiles de Taslitzky racontent sans fard les dessous de la colonisation. Il peint le petit peuple d’Algérie comme il avait peint quelque temps plus tôt le petit peuple des mines du Nord et annonce cette insurrection qui viendra deux ans plus tard.

Terrains vagues et jardins ouvriers

L’exposition consacre une large place aux dessins de la banlieue rouge réalisés en 1970. Une commande Jean Rollin, critique d’art à l’Humanité et conseiller municipal chargé des beaux-arts à La Courneuve. Formidable promenade dans cette périphérie alors en pleine mutation, les dessins de Taslitzky offrent une vision peut être un trop idyllique de ces villes (Saint-Ouen, Stain, La Courneuve, Bobigny, Drancy) avec ces petits pavillons de guingois, ses terrains vagues et ses jardins ouvriers, oubliant les grands ensembles surgis de terre et les bidonvilles encore là.

Catalogué dans le courant du “nouveau réalisme français” qui se revendique de la peinture d’histoire à vocation sociale dans la lignée des Poussin, Le Nain ou Courbet, et dont André Fougeron est le référent, ou peintre des Camps, l’œuvre de Boris Taslitzky est bien plus hybride et protéiforme qu’elle n’y paraît. On est surtout étonné devant l’humilité de cet homme qui a payé cher son engagement politique et n’a pas eu l’audience qu’il méritait. Cette exposition permet de rencontrer une œuvre passionnante et bouleversante.  

boris taslitzkyPeintureroubaix
Le Figaro

Présidentielle 2017: Emmanuel Macron, marcheur et dynamiteur

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (10/10) - Totalement inconnu trois ans plus tôt, l’ancien ministre de l’Économie de François Hollande marginalise le PS, profite de «l’affaire» Fillon et s’impose nettement face à Marine Le Pen.

Présidentielle 2012: avec François Hollande, un socialiste revient à l'Élysée

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (9/10) - Bénéficiant du coup de théâtre qui disqualifie Dominique Strauss-Kahn en mai 2011, l’ancien premier secrétaire du PS s’impose à la primaire socialiste. Et bat Nicolas Sarkozy.

Présidentielle 2007: la dynamique Sarkozy s'impose à droite

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (8/10) - Le ministre de l’Intérieur fait campagne sur la «rupture» avec le quinquennat Chirac dont il fut l’un des premiers acteurs. Face à lui, Royal et Bayrou créent aussi la surprise.

Présidentielle 2002: Jean-Marie Le Pen prive Lionel Jospin de second tour

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (7/10) - Le «21 avril» deviendra une date symbole, synonyme d’élimination de la gauche au profit du Front national. Jacques Chirac est réélu avec 82,21% des voix.

Présidentielle 1995: l'incroyable retour de Jacques Chirac

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (6/10) - Face à Édouard Balladur, grand favori de la compétition, le maire de Paris reprend des forces en faisant campagne sur le thème de la «fracture sociale».

Présidentielle 1988: Mitterrand joue la «France unie» contre Chirac

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (5/10) - La gauche n’a pas su redresser le pays. Mitterrand est pourtant réélu avec 54% des voix. Il a su faire de sa défaite aux législatives une arme contre la droite.

Présidentielle 1981: François Mitterrand impose l’alternance politique

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (4/10) - Le premier secrétaire du Parti socialiste est élu président à la troisième tentative. Grâce à l’accord secret passé avec Chirac.

Présidentielle 1974: Valéry Giscard d'Estaing conjugue changement et continuité

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (3/10) - Le ministre de l’Économie s’impose face à François Mitterrand, candidat de la gauche unie, dans le duel le plus serré de toutes les présidentielles de la Ve République

Présidentielle 1969: Georges Pompidou invente l'après-gaullisme

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (2/10) - L’ex-premier ministre se lance sans l’aval du général de Gaulle. Celui-ci en nourrit une certaine amertume et ne le soutiendra pas officiellement.

Présidentielle 1965: le général de Gaulle en ballottage, qui l'eût cru?

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (1/10) - Lors de la première élection du président de la République au suffrage universel, deux tours sont nécessaires à Charles de Gaulle pour battre François Mitterrand.

L'Humanité

Symphonie en ut majeur pour meurtre et oiseaux

Nos recommandations culturelles

Théâtre Ils nous ont oubliés est l’adaptation par Séverine Chavrier de la Plâtrière, de Thomas Bernhard. Un récit où l’angoisse va crescendo tout au long du spectacle.

Marie-José Sirach

D’entrée de jeu, on connaît la victime. On connaît le meurtrier. Konrad a tué sa femme, la veille de Noël. La police a retrouvé l’assassin caché dans un trou, deux jours plus tard, à moitié gelé. Mais, au-delà du crime, le récit se concentre sur les jours qui ont précédé le meurtre, sur la vie de ce couple jadis grand voyageur, qui, un beau jour, a échoué à la Plâtrière.

Blanche la neige du ciel, la poussière de plâtre qui se soulève. Noirs ces boyaux de l’ancienne mine qui ne mènent nulle part, ces fusils alignés sur le mur. Noire la bile qui provoque l’ire de ces deux personnages, Konrad et Madame Konrad. Peut-être se sont-ils aimés un jour, autrefois. Ils ne se supportent plus, se provoquent, se disputent mais sont dépendants l’un de l’autre, ne peuvent vivre l’un sans l’autre. Une vie en miroir. Une vie figée dans une relation toxique poussée à son paroxysme. Clouée sur son fauteuil, quasi mutique, elle tricote et détricote des moufles à longueur de journée, quand elle ne lit pas un livre de Novalis. Konrad, lui, feuillette un livre de Kropotkine. Il ne cesse de bouger, d’aller et venir, de parler encore et encore à sa femme, aux murs, aux rares et étranges visiteurs qui passent, à lui-même. Soliloque ininterrompu, logorrhée verbale jusqu’à l’étourdissement pour dire l’impossibilité d’écrire…

De leur ancienne vie, il ne reste plus rien. Konrad a tout vendu, jeté, à l’exception de quelques vieilles photos jaunies. Dans cette maison en ruines, au milieu d’une nature hostile et rabougrie, des visiteurs passent, fantômes d’hier et d’aujourd’hui, anciens ouvriers de l’usine ou jeunes toxicos en déshérence. Le silence de la Plâtrière est troué de bruits étranges et inquiétants et peuplé de fantômes. Tremblement des murs, murmures à peine perceptibles, tirs des chasseurs au loin, cris d’animaux nocturnes, tout vient perturber le recueillement nécessaire à l’écriture du fameux Traité. Alors Konrad vire à la paranoïa : lui qui écrit sur l’ouïe perd désormais la vue et transforme sa maison en bunker, avec des armes à feu partout à portée de main et des caméras de vidéosurveillance dans chaque pièce.

Si l’adaptation de Séverine Chavrier prend des libertés avec le roman de Thomas Bernhard, c’est pour s’approcher au plus près de l’esprit de l’œuvre, laisser entendre son ironie mordante, dérangeante, cet étrange mélange de cruauté et d’empathie qui se lit entre les lignes. La plume de Thomas Bernhard est féroce à l’égard de ses compatriotes et cette Plâtrière est bien la métaphore d’un pays où le nazisme rôde encore, jusque dans les rapports intimes.

Les choix dramaturgiques affirmés de la metteuse en scène, le parachutage de personnages extérieurs au roman – l’aide-soignante, la jeune adolescente, le livreur Deliveroo –, la scénographie qui met à nu cette maison terrier, la musique – omniprésente, omnipuissante –, la valse des lumières, les images géantes projetées dans l’espace, tout participe de cette symphonie découpée en trois mouvements et deux pauses. Séverine Chavrier, qui est aussi musicienne, orchestre sa partition de main de maître. Dans cet espace modulaire où le moindre recoin se transforme en espace de jeu, la tension va crescendo. La vidéo agit comme une loupe grossissante, traquant les personnages. Chaque geste est épié. Rien ne semble échapper au contrôle de Konrad, or tout lui échappe. Au milieu de ces fantômes masqués, le couple ricane et son rire est effrayant, annonciateur du drame.

Dans le rôle de Konrad, Laurent Papot donne toute la démesure de son personnage, corps tendu à l’extrême, visage ravagé par la folie, regard révulsé, débit syncopé, saccadé, toujours sur le pont. Il est impressionnant, bouleversant aussi parfois. Marijke Pinoy campe une Madame Konrad ambiguë, à la fois victime et tyran, exerçant sur son mari un étrange chantage. Leur jeu, parfaitement raccord, dévoile cette part de mystère de l’intimité du couple. Les apparitions de Camille Voglaire, que ce soit dans la peau de l’aide-soignante ou de la jeune toxicomane, électrisent l’atmosphère, comme la présence, à cour, de Florian Satche, qui malmène son tambour et amplifie tous les bruits de la Plâtrière, participent de cet étourdissement théâtral des plus impressionnants. Et puis, il y a les oiseaux. Des pigeons et un corbeau noir. La dizaine de volatiles, que les effets sonores et lumineux n’effraient pas, grignotent peu à peu l’espace des humains. Et c’est terrible… Séverine Chavrier signe un thriller qui nous tient en haleine jusqu’au bout.

Théâtreodéon
Le Figaro

Cinq types de narcissiques qui nous entourent

Tiphaine Honnet

Si le narcissique est obsédé par son propre nombril, il ne le manifeste pas toujours à grand renfort de «moi je» ou d'étalage de succès. Décryptage des différentes nuances d'un trait de personnalité plus complexe qu'il n'y paraît.

Dans le Larousse, le narcissisme se définit comme l'amour excessif porté à l'image de soi. Pour le commun des mortels, cela se caractérise surtout par une personne vaniteuse, égocentrique et désireuse d'être sous les projecteurs. Mais le narcissisme est plus complexe à cerner et, derrière ce terme aujourd'hui galvaudé, se cachent plusieurs nuances. La psychanalyste Hélène Vecchiali, auteure d'Un zèbre sur le divan (1) et de Moi moi et moi (2), les définit et nous explique comment les repérer chez ceux qui nous entourent.

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Le narcissique modéré

Contrairement aux idées reçues, il existe un narcissisme dit «modéré» et propre à chaque être humain. «Si on a grandi avec un entourage bienveillant et honnête, notre narcissisme se révèle positif, commente la psychanalyste Hélène Vecchiali. En pratique, cela donne un individu qui a suffisamment confiance en lui pour se mettre en avant, promouvoir ses qualités intellectuelles ou physiques, mais qui sait choisir ses moments pour s'effacer et se réjouir des réussites de ses amis.»

Ce trait de personnalité commun est un héritage de l'enfance. La phase dite de «narcissisme primaire» en langage psychanalytique, touche l'enfant en bas âge et lui confère un sentiment de toute-puissance, détaille la psychanalyste. «Ce qui explique notamment pourquoi l'enfant a une haute estime de lui-même, se considère comme un super-héros et s'imagine un incroyable destin», poursuit-elle.

En grandissant, ce narcissisme «mute» et s'équilibre la plupart du temps au contact des autres. «Lorsque son amour-propre devient trop fort, l'individu constate généralement de lui-même qu'il est plus difficile de donner de l'attention aux autres et se modère donc dans son étalage», informe la psychanalyste.

En vidéo, dix règles pour vivre plus heureux

L'hypernarcissique et sa success story

Seulement, chez certains, ce précieux équilibre vacille parfois. Ils franchissent la limite et tombent dans l'excès de vantardise. Ce comportement est caractéristique de l'hypernarcissisme, d'après Hélène Vecchiali. «C'est la facette négative du narcissisme qu'on côtoie le plus souvent, rapporte la psychanalyste. Elle se reconnaît très vite par la capacité de la personne à monopoliser la parole et par sa façon constante de se comparer, toujours en s'attribuant une valeur supérieure. Cela va du simple “j'ai le meilleur boulanger du coin”, à “j'ai sélectionné la crème de la crème des écoles pour mon enfant”, en passant par “j'ai la plus belle femme du monde”.»

L'hypernarcissique est la facette négative du narcissisme qu'on côtoie le plus souvent

Mais attention à ne pas se méprendre. S'il bombe le torse, l'hypernarcissique cache en réalité un sentiment d'illégitimité. «Quand on nous a rabâché constamment dans l'enfance à quel point on était tellement génial ou tellement extraordinaire, on a peur un jour ou l'autre de ne plus être à la hauteur et d'être démasqué. C'est pour cela que l'on va compenser», résume Hélène Vecchiali. L'hypernarcissique a donc, en réalité, une pauvre estime de lui-même. «Quand il fait son grand déballage, il tente en fait de convaincre les autres mais aussi de se convaincre lui-même de sa valeur», ajoute la psychanalyste.

L'hyponarcissique, cet autre Calimero

Les individus narcissiques peuvent aussi occuper le terrain en insistant sur tout ce qui défaille chez eux. C'est ce qu'on appelle l'hyponarcissisme. Ce caractère moins connu mais plus fréquent qu'on imagine selon Hélène Vecchiali, s'illustre par une tendance à s'attribuer tous les malheurs du monde. «L'hypornarcissique se plaint constamment. À l'écouter, ce mouton noir attire toujours les déconvenues, les petites comme les grandes maladies, est entouré de mauvaises personnes, n'a jamais de chance au loto ni en amour..., énumère la psychanalyste. Et forcément, il dit vivre tout ceci de façon plus intense que les autres.»

Ce trait de caractère trouve aussi son origine dans l'enfance, maintient la psychanalyste. «En mettant en valeur de façon excessive les points forts et les points faibles de chacun, le discours parental peut entraîner chez l'enfant une tendance à se surévaluer ou le contraire, abonde la spécialiste. Dans leur enfance, on retrouve aussi une négligence des parents, consciente ou non, dans l'écoute et dans l'accompagnement des désirs de l'enfant.»

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Les pathologies narcissiques à fuir

Si ces personnalités ont de quoi agacer sérieusement, elles ne sont pas toxiques pour l'entourage et peuvent être recadrées avec bienveillance, rassure Hélène Vecchiali. En revanche, la psychanalyste invite à se méfier lorsque le narcissisme bascule dans le trouble, comme avec le «narcissique pathologique». Ce dernier s'illustre par son besoin de grandiloquence et son manque d'empathie. «Ces individus vont se servir d'autrui pour parvenir à leurs fins et à une certaine idée qu'ils se font de la gloire, analyse la spécialiste. Ils peuvent par exemple s'approprier toutes les bonnes idées d'un collègue pour booster leur carrière.»

Si l'individu souffrant de cette pathologie abuse de la bonté des autres, son objectif n'est pas de leur nuire volontairement. «Quand une personne a servi son intérêt, le narcissique pathologique le laisse tomber simplement, sans culpabiliser derrière», mentionne Hélène Vecchiali. D'après la psychanalyste, il reproduirait ici le schéma d'une relation parentale envahissante et toxique.

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Il en est un qui tire au contraire un plaisir malsain à manipuler les autres : le pervers narcissique. «Ce dernier, généralement un homme, vit avec une détresse infantile qui lui fait croire que la manipulation de l'autre vers la déchéance est une manière de s'élever soi-même, détaille la psychanalyste. Il estime avoir les pleins pouvoirs, comme un dieu, et considère les autres comme ses objets».

Toute négociation avec ces profils pathologiques est perdue d'avance, il faut fuir pour se protéger

Selon la spécialiste, on estime que 10 à 20% de la population seraient touchés par ces deux pathologies. Si jamais il vous arrive d'en croiser sur votre chemin, Hélène Vecchiali insiste : «Toute négociation avec ces profils est perdue d'avance, il faut fuir pour se protéger».

(1) Un zèbre sur le divan, par Hélène Vecchiali, paru aux éditions Albin Michel, 304 pages, 21,90€.

(2)Moi moi et moi, Narcissisme : le bon, le mauvais, le pathologique, par Hélène Vecchiali, paru aux éditions Marabout, 192 pages, 7,50€.

Les grands brûlés de l'amour : ils ont décidé de ne plus aimer pour éviter de souffrir

ENQUÊTE - Abîmés par une relation, ils ont barricadé leur cœur ou vivent des liaisons sans passion. Peut-on s'anesthésier émotionnellement et s'épanouir ? Quelques pistes pour comprendre nos résistances, les rompre et retrouver l'élan vers l'autre.

La quarantaine, le temps de l'épanouissement sexuel des femmes

TÉMOIGNAGES - Après 40 ans, certaines femmes décrivent un moment de bascule dans leur épanouissement sexuel. S'écouter, se réapproprier son corps et ses envies, explorer... Elles se confient et racontent leur désir désinhibé.

Le Figaro

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

Alexis FeertchakService Infographie

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 63e jour, l'Ukraine a reconnu la perte de plusieurs localités prises par les Russes dans le Donbass à l'est du pays.

Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.

La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle traçait les contours d'une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts, au Nord, au Sud et à l'Est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté Kiev et ont été redéployées dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par des séparatistes depuis 2014. C'est là que, désormais, se concentrent les principaux combats d'une bataille qui s'annonce décisive. Ce mercredi, l'Ukraine a reconnu la perte de plusieurs localités prises par les Russes. Au Sud en revanche, la ligne de front est relativement immobilisée.

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Malgré cette réorientation vers le Donbass, qui s'apparente à un «acte II» de la guerre en Ukraine, les Russes restent engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945», comme le rappelait dès les premiers jours du conflit l'historien militaire et ancien colonel des troupes de marine Michel Goya. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). Les deux seuls oblasts de Donetsk et Lougansk qui forment le Donbass (52.000 km2) couvrent une superficie équivalente à la Bosnie-Herzégovine (51.000 km2) et bien supérieure à celle de la Belgique (30.000 km2). La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.

Moscou n'aura donc pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à renverser le gouvernement. Depuis le 24 février, les Ukrainiens montrent une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson -, voire quasi deux avec le port stratégique de Marioupol - les Ukrainiens sont toujours présents sur le site industriel d'Azovstal qui constitue une ville dans la ville -, mais ont largement abandonné leur politique de siège aux abords de Tchernihiv, Kharkiv ou Kiev. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure à ce stade plus qu'improbable, se déroulent largement en milieu urbain, ce qui entraîne des affrontements meurtriers, y compris pour les civils.

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Passons en revue les fronts.

À l'Est, la bataille décisive du Donbass

À l'est du pays, les forces russes maintiennent une pression aux abords de Kharkiv, deuxième plus grande ville d'Ukraine avec 1,5 million d'habitants, pour y fixer les forces ukrainiennes, mais ont interrompu leur tentative d'encerclement de la cité largement russophone, qui était pour eux hors de portée. Ils se sont par ailleurs retirés de Soumy, plus au nord. Cette autre grande ville était sur le passage d'une percée qui conduisait en ligne droite vers Kiev.

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Le front de l'Est est malgré tout le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive, dans le Donbass, les séparatistes contrôlant à ce jour 50% de l'oblast de Donetsk et 90% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées environ 40% de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud, formant ainsi un mouvement de tenaille.

Au Nord, cette manœuvre s'est particulièrement accentuée depuis la prise totale de la ville d'Izyoum durant les premiers jours d'avril. Les Russes avancent néanmoins lentement dans cette zone fortement urbanisée qui rend structurellement la tâche de l'attaquant plus difficile. Le 19 avril, les Russes ont malgré tout annoncé la prise de la ville de Kreminna. Et ce mercredi 27 avril, l'Ukraine a reconnu la perte de plusieurs localités, notamment Zavody, une partie de Velyka Komychouvakha, Zaritchné et Novotochkivské. Aucun de ces sites n'est stratégique en soi, mais leur prise traduit une percée vers les objectifs de Moscou dans le Donbass : d'abord les villes de Sievierodonetsk et Lisichansk dans l'oblast de Lougansk et ensuite celles de Sloviansk et Kramatorsk dans l'oblast de Donetsk. Cette dernière est même la capitale régionale des autorités ukrainiennes depuis la prise de la ville de Donetsk par les séparatistes en 2014.

En ligne de mire aussi, cette fois dans l'extrême sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Appuyés par les forces séparatistes des républiques de Donetsk et Lougansk et par les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov - atout essentiel du Kremlin car ils sont rompus au combat urbain -, les Russes ont encerclé la ville portuaire depuis le 1er mars et ont annoncé le 21 avril la prise de contrôle de toute la cité à l'exception notable du vaste complexe métallurgique d'Azovstal - véritable ville dans la ville - toujours tenu par les forces ukrainiennes, et notamment par le bataillon ultranationaliste Azov. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.

Au Sud, percée interrompue au-delà du Dniepr

La bataille de Marioupol et plus largement celle du Donbass ne se jouent pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement de la ville et la tentative de prise en tenaille de la région n'auraient pas été possibles si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes de Donetsk et Lougansk. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.

Le front du Sud a donc comme objectif certain le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Il permet aussi aux Russes de remonter vers le nord, formant ainsi la pince Sud de la tenaille. Depuis la Crimée, les troupes russes ont ainsi percé vers le Nord avec la prise de contrôle dès le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être à l'avenir un prochain objectif de Moscou. Depuis quinze jours, les Russes continuent de grignoter du territoire même si leur avancée n'est pas aussi rapide qu'au départ de l'invasion.

En revanche, le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, s'il demeure un objectif théorique possible n'est plus d'actualité à court terme. Dans cette direction, la ligne de front s'est stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes localisées, que les Russes sont néanmoins parvenus à contenir. Au départ, dans les premiers jours de l'invasion, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest depuis la Crimée. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et s'est approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, mais que les Russes n'ont pas réussi à encercler. Des troupes avancées, mais qui ont rapidement été repoussées, ont même poussé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» était craint. Déjà improbable étant donné la pause de l'offensive terrestre, il est désormais quasi-impossible depuis l'attaque contre le croiseur russe Moskva, coulé la semaine dernière par deux missiles ukrainiens. Au-delà du symbole, la perte du navire amiral russe de la flotte de la mer Noire montre que Kiev dispose encore des moyens nécessaires pour appliquer en matière navale une logique de déni d'accès au large de ses côtes. En revanche, à long terme, cette défaite russe peut justement pousser Moscou à vouloir pousser vers l'Ouest son offensive. Si les Ukrainiens perdaient Odessa, cité fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait en effet privée de tout accès à la mer. Mais on en est loin. Les Russes sont aujourd'hui sur la défensive et retranchés à Kherson.

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Toujours à l'ouest du Dniepr mais cette fois-ci vers le nord, les Russes ne sont certes plus loin de Kryvyï Rih, mais manquent de combattants pour pousser davantage. Là encore, une avancée prochaine est improbable tant que leurs troupes sont fixées dans l'Est. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine pourrait certes leur permettre un redéploiement vers l'ouest, mais il faut garder à l'esprit que la bataille du Donbass s'annonce longue : on parle a minima en semaines.

Au Nord, la fin de la bataille de Kiev

Le principal retournement, début avril, a été la fin - au moins temporaire - de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés du nord du pays alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique - et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes : il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler. Même s'ils n'ont pas formellement été battus - puisqu'ils se sont retirés de la région - cela sonne comme une défaite pour le Kremlin puisque, depuis le 24 février, au regard de la répartition géographique du dispositif militaire russe, le front du Nord apparaissait comme le plus stratégique.

La réorientation vers le Donbass apparaît donc bien comme une révision à la baisse des objectifs russes. L'idée soutenue par Moscou selon laquelle l'opération vers Kiev était en fait secondaire et visait à y fixer les forces ukrainiennes ne semble guère crédible au regard des forces engagées au départ de l'invasion. Vers Kiev, trois percées étaient observables. Pour les deux premières, les forces russes ont été engagées depuis le territoire biélorusse en suivant les rives du Dniepr des deux côtés. Les Russes sont ainsi arrivés jusqu'à l'ouest de la capitale avec des combats particulièrement violents à Irpin et Boutcha, localité marquée par la découverte de corps de civils abattus par balles ; ils sont également arrivés à l'est de Kiev, au niveau de Brovary. Cette percée passait en amont par la grande ville de Tchernihiv que les Russes n'ont pas réussi à prendre ni à encercler complètement. Enfin, la troisième percée venait directement du front de l'Est - depuis le territoire russe et non biélorusse - avec l'encerclement de la ville de Konotop. Dans ces trois directions convergeant vers la capitale, les Russes se sont entièrement retirés.

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Quant au plan initial russe, une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement, il a échoué. Le premier jour de l'opération, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.

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Echec de la stratégie russe ?

La stratégie russe en Ukraine a subi un revers. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer à plus petite échelle dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche était trop haute.

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Faute de manœuvres, le risque pour Moscou était que son invasion s'enlise et se transforme en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, les Russes ont levé les principaux sièges et se reconcentrent dans le quart sud-est de l'Ukraine. Mais, à Donetsk et Lougansk, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», commentait récemment Michel Goya. La réorientation de la campagne russe est donc loin d'être gagnée d'autant que, si les forces russes présentes au Nord ont pu être redéployées dans le Donbass, c'est aussi le cas des troupes ukrainiennes.

Un recours croissant à l'artillerie

Depuis le début de l'invasion, les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.

Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front.

De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance. Mi-avril, pour la première fois depuis le début du conflit, des bombardiers Tupolev ont aussi été aperçus dans le ciel ukrainien, preuve de cette montée en puissance des frappes.

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Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré plus de 1000, selon Washington, sur un total estimé entre 1500 et 2000. Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal. Ce tir d'une arme dite «stratégique» représente surtout un message adressé aux Occidentaux et fait partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.

Une forte résistance ukrainienne

Du côté des Ukrainiens, leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, mais ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014 et plus encore ces deux derniers mois, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plus de mille d'entre eux auraient été détruits ou capturés.

Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.

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La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens.

Une victoire russe toujours possible ?

Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.

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Quid de la suite ? «Nous avions une puissance nucléaire face à une puissance non nucléaire et le rapport de force, sur le papier, penchait clairement en faveur des Russes. C'est pourquoi les observateurs pensaient initialement à un conflit dissymétrique. Or, le déroulement des combats nous amène à penser que nous faisons face désormais à un conflit symétrique», analyse sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). Environ 150.000 soldats russes ont été engagés en Ukraine, ce qui est en réalité peu pour l'invasion d'un pays aussi vaste. Et Moscou ne peut pas compter sur la «mobilisation générale» déclenchée du côté de Kiev, qui permet aux Ukrainiens de s'appuyer sur ces cohortes d'«appelés».

La principale interrogation est désormais le sort du Donbass : les Russes parviendront-ils à défaire les Ukrainiens lors d'une bataille décisive ? Et si oui, Moscou pourrait-il reprendre l'offensive vers l'Ouest pour conquérir les bords de la mer Noire et priver l'Ukraine d'un accès la mer ? C'est ce que semblent suggérer les récentes déclarations d'un général russe, qui a évoqué l'objectif d'un contrôle de tout le sud de l'Ukraine, en citant même la Transnistrie voisine, république séparatiste prorusse de Moldavie. Mais le poids des propos du général Minnekaïev, commandant adjoint du district Centre, tenus devant des industriels ne doit pas être surestimé, d'autant que, militairement, un tel objectif n'est pas réalisable à court terme. Et, à l’inverse, les Ukrainiens pourraient-ils tenter une vaste contre-offensive, par exemple dans le Sud près de Kherson ? La livraison d'armes lourdes occidentales - pièces d'artillerie et blindés notamment - pourrait-elle les y aider ? Là encore, il est trop tôt pour le dire.

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Au fond, pour les Russes, une victoire militaire, mais géographiquement localisée, est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations qui ne devraient pas avancer substantiellement dans les semaines à venir. «Plus la guerre dure, moins l'une ou l'autre partie sera prête (sauf écroulement local) à abandonner la partie», analyse Olivier Kempf, qui prédit : «La guerre durera donc encore longtemps. Et même si l'Ukraine gagne, elle sortira très durement affectée de cette guerre».

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En 2011, l’auteur de la saga « Malaussène » (éditions Gallimard), ou encore de « Chagrin d’école » prix Renaudot en 2007, avait mis en scène la nouvelle adaptée au théâtre, « Bartleby le scribe ». Cette fois, la mise en scène est signée Clara Bauer. Avec elle et la contribution de Margot Simonney, Pennac a adapté son ouvrage initial, publié sous le titre de « Mon frère » (également chez Gallimard) devenu pour le plateau « Bartleby mon frère ». Une aventure qui d’une certaine façon dessine un pont entre les deux personnages. « Dans les premières semaines qui suivirent la mort de mon frère, j’ai perdu l’usage de mon corps. Je me suis abandonné (…) histoire de me reprendre en main, je me suis dit, que j’allais écrire sur lui. Sur nous » explique Daniel Pennac à ses partenaires et au public.

Du cinéma au théatre

L’écrivain joue son rôle, très bien d’ailleurs. En compagnie d’une petite troupe complice, composée de Ximo Solano, Habib Dembélé, Pako Ioffredo, Laurent Natrella et Alice Loup à qui l’on doit aussi la création musicale. Sur la scène, trois actions se mêlent, se complètent, se chevauchent. D’une part, on assiste à un tournage de film sur Bartleby. Bien des séquences sont savoureuses, comme l’incontournable « je préférerais pas » que profère le curieux clerc, qui finit par refuser tout travail mais aussi de partir, devant son notaire de patron de notaire, quasi hypnotisé. Dans un deuxième plan, entre les poses du tournage, les comédiens reviennent dans l’ordinaire de la vie, boivent du café, plaisantent. Le troisième plan est plus intime. C’est celui des échanges entre les deux frères Pennac, celui de leurs retrouvailles au-delà de la mort, du deuil, du temps.

Pour autant, cette description un peu clinique ne rend qu’imparfaitement compte de la pièce tant les trois parties forment un ensemble solide, avec des séquences parfois très courtes. Mais c’est aussi ce qui en fait tout le sel, toute l’architecture. Le récit n’est pas linéaire, même s’il est chronologique. L’ensemble se vit comme une rencontre, les projections du tournage sur le mur, volontairement décalées, ajoutent à l’ambiance générale, qui conserve de bout en bout une intimité chaleureuse. Entre Daniel et Bernard, mais aussi entre les autres protagonistes, tous extirpés de la nouvelle de Melville, qui jusqu’aux dernières répliques conservent une tendre distance. Au final, voilà une réflexion autant poétique que fraternelle qui s’offre au partage. Entre deux frangins, certes, mais au-delà dans la grande famille humaine.

Jusqu’au 30 avril, Théâtre du Rond-Point, avenue Roosevelt, Paris 8e. Téléphone : 01 44 95 98 21. En juin en Espagne.

Théâtredaniel pennac
Le Figaro

Non, la droite n’a pas gagné la bataille des idées

Eugénie Bastié

ANALYSE - À force de se mirer dans les yeux apeurés de la gauche, la droite s’est vue plus grosse qu’elle n’était.

Qui a dit que la droite avait gagné la bataille des idées? Pendant l’entre-deux-tours de l’élection, à l’ombre de l’électorat Mélenchon, Emmanuel Macron promettait la «planification écologique» et édulcorait sa réforme des retraites, Marine Le Pen citait Jean Zay et faisait de la lutte des classes son axe de campagne. La lutte contre l’immigration laissait place à l’aménagement du territoire, la transmission à la redistribution, l’enjeu de civilisation au prix à la pompe. Il fallut attendre l’extrême fin du débat entre les deux candidats pour qu’apparaisse la question de l’insécurité.

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Pourtant, à entendre l’intellectuel de gauche, le climat serait devenu irrespirable en France. «La droitisation, pour ne pas dire l’extrême-droitisation, du débat public est désormais un fait acquis», écrivait en novembre dernier dans L’Obs Frédérique Matonti, auteur d’un livre au titre éloquent, Comment sommes-nous devenus réacs?. L’opuscule décrivant la victoire des réactionnaires: un genre à part entière dans les librairies depuis vingt ans. Déjà en 2002, après la surprise du 21 avril, l’historien Daniel Lindenberg, dans son pamphlet Le Rappel à l’ordre, épinglait la «dérive» supposée d’une partie de l’intelligentsia (Houellebecq, Gauchet, Finkielkraut, entre autres) vers l’extrême droite. Pierre Rosanvallon, le pilier intellectuel de la deuxième gauche, diagnostiquait, lui, un «grand retournement» idéologique dans son livre Notre histoire intellectuelle et politique, 1968-2018. Même son de cloche chez le sociologue Philippe Corcuff dans son pavé La Grande Confusion. Comment l’extrême droite gagne la bataille des idées, où il prétendait démontrer que les «haines et les obsessions» de l’extrême droite étaient désormais au cœur du débat public.

Bref, la victoire idéologique de la droite est devenue le lieu commun de l’éditocratie de gauche qui confond la fissuration d’un monopole intellectuel avec un retournement d’hégémonie, à moins qu’elle ne fasse semblant de croire à la victoire imminente du fascisme pour se draper dans les oripeaux de la Résistance. Bien souvent, la droite y a cru, elle aussi, épousant avec la fièvre du converti les impératifs de la «reconquête de l’hégémonie culturelle». Ses militants ne juraient plus que par Gramsci, sans avoir lu une ligne du penseur italien, prédisant le triomphe dans les urnes après leur victoire dans les cœurs. Des rangs de la Manif pour tous aux foules du Trocadéro soufflait l’ivresse des lendemains qui chantent. Il y avait bien eu une douzaine d’années entre mai 68 et la victoire de Mitterrand: il suffisait d’être patient.

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Pourtant, un plateau de télévision ne fait pas le printemps électoral. Le retour d’un certain pluralisme dans la vie médiatique - des voix autrefois marginalisées, réduites au silence, pouvant désormais s’exprimer - n’est pas synonyme de basculement idéologique. À force de se mirer dans les yeux apeurés de la gauche, la droite s’est vue plus grosse qu’elle n’était.

Certes, la multiplication des attentats, notamment envers un journal à l’ADN de gauche comme Charlie Hebdo, a contribué à réveiller la gauche de sa naïveté envers l’islam radical. La pensée dominante est passée du multiculturalisme naïf sauce SOS-Racisme à un universalisme républicain plus affirmé ; en témoigne la trajectoire du président de la République lui-même. Mais la question des limites à apporter à l’immigration reste encore taboue. Ainsi, Éric Zemmour a cru qu’un sondage donnant la crainte du grand remplacement comme ultra-majoritaire dans l’opinion était un blanc-seing pour en faire un axe unique de campagne. Majoritaire ne veut pas dire prioritaire. Le conservatisme sociétal, quant à lui, reste ultra-minoritaire dans l’opinion. Quant au libéralisme économique, il a été balayé par la crise du Covid, occasionnant un retour sans précédent de l’État dans l’économie.

Aussi, la dénonciation hypocrite de l’hégémonie culturelle de la droite a masqué la montée en puissance continue de la gauche radicale depuis le milieu des années 1990, qui a fini par dévorer la social-démocratie. Lionel Jospin, incarnation s’il en est de la gauche de gouvernement, a reconnu que La France insoumise était la «nouvelle force dominante», Sciences Po vote Mélenchon et la jeunesse du Quartier latin ne jure plus que par la théorie du genre et les penseurs décoloniaux.

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Enfin, peut-être est-ce le pouvoir de la vie de l’esprit lui-même qu’il faut relativiser dans une société matérialiste. «Ce n’est qu’au début du crépuscule que la chouette de Minerve prend son envol», disait Hegel, signifiant par là que la philosophie arrivait toujours à la remorque des événements. Dans une époque désidéologisée, où les biens priment les idées, où les grands systèmes d’appartenance ont été démantelés, la chouette de Minerve reste clouée au sol.

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Comme le révélait le Figaro samedi dernier, le journaliste militant Taha Bouhafs est en passe d'être investi une nouvelle fois par la France insoumise pour se présenter aux élections législatives à Vénissieux, dans le Rhône, en juin prochain. Le jeune homme de 24 ans a pourtant été condamné en septembre dernier à 1 500 euros d'amende pour «injure publique à raison de l'origine». En 2020, il avait traité sur Twitter la syndicaliste policière Linda Kebbab d'«Arabe de service». Interrogé par BFMTV-RMC sur ce déboire judiciaire mardi, le député LFI du Nord Adrien Quatennens a fait mine de ne pas connaître le dossier.

«Des phrases maladroites» selon Manon Aubry

Embarrassé, le bras droit de Jean-Luc Mélenchon à l'Assemblée nationale a défendu «un journaliste talentueux». Taha Bouhafs s'est notamment fait connaître pour avoir été l'auteur des images ayant permis la révélation de l'affaire Benalla, le 1er mai 2018. «Regardez les investitures de partout. Je pense qu'à chaque fois vous pourriez trouver des poux chez tout le monde», a encore plaidé Adrien Quatennens. Invitée de France Info mardi, la députée européenne LFI Manon Aubry a à son tour indiqué qu'elle n'était «pas hostile» à ce que Taha Bouhafs soit candidat de la France insoumise aux élections législatives. «Il a pu avoir des phrases maladroites, je vous l'accorde», a-t-elle simplement tenté de minimiser.

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Ces prises de parole tranchent avec le positionnement défendu jusqu'ici par la France insoumise sur l'inéligibilité des personnes condamnées pour incitation à la haine raciale. Le 3 décembre 2021, Jean-Luc Mélenchon s'y était lui-même dit favorable sur BFMTV-RMC. «Comment peut-on prétendre représenter le peuple Français en excluant certaines de ses composantes en fonction de leur couleur de peau ou de leur religion ?», questionnait le leader de l'Union populaire. Les députés insoumis ont même voté en faveur d'une résolution présentée la veille par le député communiste Fabien Roussel, visant justement à faire appliquer l'inéligibilité des personnes condamnées pour incitation à la haine raciale. Le texte ciblait à l'époque Éric Zemmour, candidat à la présidentielle condamné à plusieurs reprises pour injure raciale.

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Critiqué sur un éventuel accord avec LFI, Faure répond à ses opposants: «Partez»

Le premier secrétaire du PS est critiqué par des membres du courant minoritaire, opposés à un dialogue avec La France insoumise, pour un accord aux législatives.

Taha Bouhafs candidat LFI aux législatives à Vénissieux, dans le Rhône

INFO LE FIGARO - Militant des quartiers auprès de la France Insoumise et journaliste, il se présentera en juin sur la circonscription de l'ancien PS et LREM, Yves Blein.

L'Humanité

«Les Sans-Dents» : des prolos affreux, sales et mordants

Nos recommandations culturelles

Quatrième long métrage de Pascal Rabaté, « les Sans-Dents » réunit Yolande Moreau, Gustave Kervern, François Morel et une foule d’acteurs dans une comédie burlesque sans dialogues.

Michaël Mélinard

Une course de godemichés, des frites taillées dans un lanceur de balles de tennis, des patrons de vêtements découpés directement sur le corps d’une vache et une bande de joyeux drilles qu’on croirait tout droit sortis d’une comédie italienne des années 1970. Avec leur manière de mettre en scène des pauvres sans misérabilisme et de rire avec eux et non pas d’eux, Ettore Scola, Dino Risi et Mario Monicelli ont trouvé un digne héritier. Pour son quatrième long métrage, Pascal Rabaté, un auteur prolifique de bandes dessinées – « Un ver dans le fruit » (Vent d’Ouest), « les Petits Ruisseaux » (Futuropolis) – mêle dans un cinéma de bric et de broc la trivialité et l’onirisme au burlesque. Les Sans-Dents, c’est un groupe d’anonymes chapardeurs, de sales gosses de toutes les générations dans un territoire entre campagne et périphérie postindustrielle. On ignore d’où ils viennent et ce qui les unit. Ils ne parlent pas puisque le cinéaste a décidé de supprimer tout dialogue intelligible. Le langage passe par des gestes, des onomatopées, des regards ou des borborygmes.

Un pied de nez libertaire

Le récit n’est qu’un prétexte. Il commence par un vol nocturne de caténaires par une équipe qui semble autant vouloir s’amuser que s’approprier les câbles. Un petit coucou aux caméras de surveillance plus tard, la police déclenche une enquête. Mais ce sont surtout les jeux, les défis idiots et les objets originaux fabriqués dans un antre mi-dépotoir, mi-caverne d’Ali Baba que le cinéaste suit avec délectation.

Avec sa poésie clownesque qui le rapproche d’un Pierre Étaix, Pascal Rabaté cherche une voie originale entre Michel Gondry et Albert Dupontel. Son cinéma lorgne aussi le cirque contemporain (Plume et Archaos) avec ces drôles de machines. Il y a une sorte d’éloge de la bidouille, de la récup, un pied de nez libertaire à la société de la performance. Tout n’est pas réussi. Le côté foutoir agace parfois. Mais l’originalité crasse, les acteurs détonnants (Yolande Moreau, Gustave Kervern et François Morel pour les plus connus) et, en arrière-plan, le désir de filmer des prolos, si rares à l’écran, prennent le dessus. C’est du cinéma politique qui ne dit pas son nom, un rot indélicat délectable. Ses personnages frappadingues s’accouplent au grand jour à l’arrière d’une vieille bagnole, laissent une poule déféquer sur la table à manger, nourrissent leur poupée gonflable mais surtout s’amusent et profitent de la vie sans donner l’apparence de penser au lendemain.

cinéma
Le Figaro

Inflation : Michel-Édouard Leclerc réclame de la «transparence» sur l'augmentation des prix

Il appelle le gouvernement à ouvrir une «commission d'investigation» pour vérifier les différents facteurs de hausse de prix.

Michel-Édouard Leclerc, président du comité stratégique des centres E. Leclerc, a réclamé mercredi aux fournisseurs plus de «transparence» et de «justification» sur la flambée des prix des produits alimentaires, alors que l'inflation bat des records. «Il n'y a pas que la hausse des matières premières qui explique la hausse des prix qu'on nous propose», a-t-il insisté sur BFMTV/RMC. Grippe aviaire, pénuries d'emballages et de matières premières, spéculation sur fond de guerre en Ukraine... les causes de l'inflation sont multiples selon Michel-Édouard Leclerc, qui souhaite que les distributeurs soient clairs sur les facteurs de hausse des prix, arguant que la crise en Ukraine n'en est pas le seul motif.

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«Le blé vient d'être semé en Ukraine, il n'a pas encore été récolté... L'exportation est rendue compliquée par le blocage de ports ukrainiens mais aujourd'hui, la hausse des prix s'explique par une anticipation [des prix des matières premières]», assure-t-il. Dans ce but de transparence, il appelle le gouvernement à ouvrir une «commission d'investigation» pour vérifier les différents facteurs de hausse de prix.

Opposé à la loi Egalim1

De plus, le patron de Leclerc, qui s'était opposé à l'époque à la loi Egalim 1 votée en février 2018, regrette que les distributeurs ne puissent pas réduire leurs marges à moins de 10% du prix d'achat des produits alimentaires. Revenir sur cette loi, même temporairement, «nous permettrait de prendre sur nos marges pour diminuer cette inflation, de l'étaler pour qu'il n'y ait pas un mur d'inflation face aux consommateurs», avait-il déjà défendu début avril sur BFM Business.

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Les prix alimentaires et de l'énergie, dont la hausse a été exacerbée par la guerre en Ukraine, pourraient rester élevés pendant plusieurs années, a estimé mardi la Banque mondiale. En mars, l'inflation atteignait un niveau record depuis les années 80 en France, à 4,5%.

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Des paquets de pistaches rappelés en raison de traces de pesticides

Le rappel concerne des produits commercialisés entre le 9 mars et le 8 avril.

Face à l'inflation, les Français privilégient les produits «premier prix» et délaissent le bio

Les pâtes, dont les prix ont augmenté de 12,9%, et les produits premiers prix sont de plus en plus fréquents dans le caddie des consommateurs.

Carburants : les prix à la pompe sont repartis à la hausse

La semaine dernière, le prix du litre de gasoil a augmenté de six centimes en moyenne, dépassant celui du litre de SP98.

Le Figaro

Énergie : payer le gaz russe en roubles «contrevient aux sanctions» européennes, avertit von der Leyen

Le Figaro

La présidente de la Commission européenne a mis en garde ce mercredi les entreprises tentées de suivre les exigences du Kremlin.

L'Union européenne compte bien répondre à la Russie. Lors d'une conférence de presse, mercredi après-midi, la patronne de la Commission européenne a réagi à la décision de Gazprom de suspendre ses livraisons de gaz à la Pologne et à la Bulgarie. Dénonçant une «provocation du Kremlin», Ursula von der Leyen a promis une réponse «immédiate, unie et coordonnée».

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La Commission a notamment répondu aux informations de médias selon lesquelles des entreprises énergétiques se prépareraient à accepter l'exigence de paiement en roubles formulée par le Kremlin. «Les paiements en roubles, si cela n'est pas prévu dans le contrat, sont bien des violations des sanctions» européennes, a-t-elle mis en garde. La décision annoncée par Vladimir Poutine n'est «pas conforme aux contrats», et les entreprises ne doivent pas suivre cet impératif, sans quoi «cela poserait un risque élevé pour les entreprises», a mis en garde la représentante de l'exécutif européen.

Les vingt-sept vont s'assurer que «la décision de Gazprom aura le moins d'impact possible pour les consommateurs européens», a précisé la présidente de la Commission. La Pologne et la Bulgarie «reçoivent déjà du gaz de leurs voisins de l'Union européenne», a-t-elle ajouté, alors que ces deux pays dépendent à plus de 50% de la Russie pour leur gaz naturel. «La Russie se prive de recettes importantes», en touchant aux exportations de gaz vers ces partenaires, a noté la représentante.

L'UE veut aussi «garantir un approvisionnement et un stockage de gaz suffisants à moyen terme», et souhaite réduire sa dépendance vis-à-vis de la Russie en se tournant notamment vers l'approvisionnement en GNL et vers les États-Unis. «Nous devons travailler avec des partenaires fiables et renforcer notre indépendance énergétique», a martelé Ursula von der Leyen. «L'ère des carburants fossiles russes en Europe va bientôt être révolue», a-t-elle conclu.

Pour l'heure, la possibilité d'un embargo sur le gaz russe n'a pas été formellement retenue par Bruxelles. Mais la Bulgarie a prévenu qu'elle ne céderait pas au «racket» du Kremlin. La Pologne, de son côté, a prévenu que son pays n'aurait «plus du tout besoin de gaz russe à partir de l'automne». Les pays baltes ont aussi décidé de se couper de l'approvisionnement russe, et d'autres nations, comme la France et l'Allemagne, se préparent. «Il peut y avoir une situation dans laquelle demain (...) il n'y aura plus de gaz russe», et «c'est à nous de préparer ces scénarios-là, et nous les préparons», disait, fin mars, le patron de Bercy, Bruno Le Maire.

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Sanctions : Poutine affirme que l'économie russe «se stabilise»

Le renforcement du rouble et la normalisation de la consommation seraient, selon lui, à l'origine de ce mouvement.

Le pouvoir d'achat, «probablement la question sur laquelle on va avancer le plus rapidement», déclare Attal

Le porte-parole du gouvernement a évoqué deux mesures déjà annoncées : la réindexation des retraites et la création d'un nouveau dispositif carburant.

Énergies vertes : l'Europe alerte sur la pénurie de métaux

Un rapport quantifie les énormes besoins pour la transition climatique. À moyen terme, l'UE devra importer puis pourra miser sur le recyclage.

Le Figaro

L'accès à internet a été perturbé dans plusieurs grandes villes françaises après des actes de vandalisme

Elsa Bembaron

Des réseaux de fibre optique de SFR ont été «sectionnés». Les connexions revenaient progressivement à la normale en fin de matinée.

Des ralentissements et des coupures de l'accès à internet ont été signalés mercredi matin dans plusieurs grandes villes françaises, après que des actes de vandalisme ont touché le réseau de fibres optiques. Plus précisément, le réseau longue distance opéré par SFR a été victime «d'actes de malveillance bien structurés vers 4 heures ce matin», selon nos informations. Un horaire et une multiplication des coupures qui exclut le simple hasard. Les principales liaisons affectées concernent les «routes» entre Paris et Lyon, Paris et Strasbourg, et l'Île-de-France. Les enquêtes de police sont en cours, mais le mode opératoire laisse peu de doutes. Vandalisme, malveillance, sabotage quelque soit le terme employé, il s'agit bien d'un acte délibéré.

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Ces opérations de vandalismes ont touché des infrastructures SFR, aussi utilisées par Bouygues Telecom et Free. Chez Free, quelques 100.000 clients auraient été impactés. SFR n'a pas encore évalué les conséquences sur ses abonnés, mais elles seraient marginales. Orange n'est en revanche pas concerné. Les connexions revenaient progressivement à la normale en fin de matinée. En effet, ces routes télécoms sont dupliquées, ce qui permet de pallier ce type de difficultés. Les infrastructures redondantes ont pris le relais. Sur le terrain, les opérations de réparation battent leur plein. «Les équipes techniques de SFR sont pleinement mobilisées», précise l'opérateur. De «gros câbles» ont été sectionnés, comportant chacun plusieurs paires de fibre, ce qui implique des réparations complexes et longues à mener.

« InfraNum condamne fermement cette agression irresponsable sur les réseaux en fibre optique. Compte tenu du caractère essentiel et stratégique des réseaux aujourd'hui, de telles coupures sont susceptibles d'engendrer des conséquences dramatiques, comme par exemple le retardement d'opérations de secours à la personne», a réagi Philippe Le Grand président d'InfraNum (fédération qui réunit l'ensemble des industriels des infrastructures numériques françaises).

Le ministère de l'Économie a confirmé à l'AFP avoir été informé du problème de «tuyaux sectionnés» qui pourraient correspondre à des actes de vandalisme, tandis que l'opérateur Free, largement affecté, a signalé sur Twitter de «multiples actes de malveillances» sur l'infrastructure fibre survenus durant la nuit et désormais «circonscrits».

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Donald Trump ne reviendra pas sur Twitter malgré le rachat par Elon Musk

L'ex-président des États-Unis souhaite rester sur son réseau social, Truth, qu'il avait lancé à la suite de son bannissement de Twitter, Facebook et Youtube.

Christel Heydemann impose déjà son style à la direction générale d’Orange

RÉCIT - Moins d’un mois après sa prise de fonction, les premiers changements se mettent en place.

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En dix ans, Google, Meta, SpaceX ont mis la main sur ces infrastructures vitales pour les télécommunications.

L'Humanité

Cinq ans de plus, une catastrophe annoncée

Chronique

Christophe Prudhomme

La réélection d’Emmanuel Macron, c’est la poursuite annoncée d’une politique de destruction de notre système de santé et de protection sociale : une aggravation des difficultés pour trouver un médecin traitant, un accès aux spécialistes en payant des dépassements d’honoraires difficilement supportables, une accélération de la fermeture des services d’urgences, des maternités et des services de chirurgie dans les hôpitaux publics… Ce sont aussi des assurances-maladie complémentaires de plus en plus chères ! Un coût mensuel à charge des familles de 3 000 euros par mois dans les Ehpad privés lucratifs pour des prises en charge très dégradées… Le recours à des cabinets type McKinsey pour définir notre politique de santé, le soutien à l’industrie pharmaceutique par le biais de subventions sans aucune contrepartie ou l’achat de médicaments à des prix très élevés dans l’opacité la plus complète, la fermeture accélérée d’hôpitaux publics alors que les cliniques privées bénéficient d’aides financières pour se restructurer…

Par ailleurs, les personnels de santé accepteront-ils plus longtemps d’être maltraités et méprisés ? Alors que différentes enquêtes d’opinion montrent clairement que, pour la majorité des Français, la santé et la protection sociale ne doivent pas relever du secteur marchand, la logique des libéraux dont Emmanuel Macron est un fidèle serviteur est toujours la même : il s’agit d’organiser la dégradation du service public pour que les alternatives privées apparaissent comme la seule solution.

Il est ainsi clair que cinq ans de plus sans aucun contre-­pouvoir nous mènent tout droit vers une catastrophe avec un service public minimal pour la majorité de la population, qui n’aura pas les moyens de se payer des assurances de bon niveau, et un secteur privé très coûteux pour les autres, mais très lucratif pour les investisseurs. Les conséquences seront un renoncement aux soins pour une frange importante de la population et une dégradation des conditions de travail pour les personnels de santé sous la coupe d’entreprises dont l’objectif ne sera jamais de leur offrir les meilleures conditions de travail pour eux-mêmes et pour leurs patients, mais de dégager les marges bénéficiaires les plus importantes. C’est pourquoi l’intérêt conjoint tant des professionnels que des assurés sociaux est de stopper cette politique en élisant des députés qui se prononceront clairement pour un service de santé entièrement public avec une Sécurité sociale à 100 %.

Le billet du Dr Christophe PrudhommePrésidentielle 2022Emmanuel Macronsystème de santé
L'Humanité

Simon Vasseur, « manip radio » sous les radars

Un jour avec

Cet expert en radiologie, au front face au Covid, puis privé de prime et de revalorisation, se bat pour la reconnaissance de sa profession aux côtés des soignants.

Cécile Rousseau

Soignant au même titre qu’un infirmier. D’emblée, Simon Vasseur, manipulateur en électroradiologie médicale (Meem) aux urgences de Roubaix (Nord), rappelle le rôle-clé de sa profession. « Quand vous mettez le pied dans un hôpital, il y a de grandes chances que vous passiez à un moment entre nos mains. Nous sommes à la confluence de beaucoup de disciplines et au cœur des échanges d’informations au sein d’un groupement hospitalier de territoire (GHT). » S’il monte au créneau, c’est que son métier passe allègrement sous les radars. Une invisibilisation qui se retrouve au sein même du système de santé. « Les autres personnels ne savent pas ce que nous faisons, à tel point que, quand le journal interne du centre hospitalier a fait un reportage sur nous, d’autres collègues nous ont interpellés : “On ne pensait pas que vous piquiez les malades pour poser des perfusions.” Nous avons zéro reconnaissance », déplore Simon.

« on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables »

Lassés d’être considérés comme de simples techniciens juste bons à appuyer sur un bouton, les « manips radio » de toute la France ont envoyé plus de 5 000 courriers au ministère de la Santé, aux députés et aux sénateurs. Le 15 mars, ils sont repartis, à l’appel de la CGT, sous les fenêtres d’Olivier Véran pour exiger la prise en compte de leurs revendications. Une grève qui s’inscrit dans la continuité des mobilisations de 2019 stoppées par la pandémie. « La réponse a été : non à tout. On nous a rétorqué que nous n’avions rien de commun avec les infirmiers. Je n’ai pas du tout apprécié. C’était dénigrant », tacle le secrétaire adjoint de la CGT de l’hôpital.

Manip radio de père en fils, Simon, 38 ans, a démarré sa carrière par un job d’été, avant d’en faire l’activité d’une vie. Remonté quand il s’agit de défendre sa vocation, le Ch’ti ne tarit pas d’éloges sur son métier : « L’imagerie 3D, c’est hyperintéressant, les technologies évoluent tout le temps. Travailler de nuit aux urgences, c’est aussi super enrichissant ! On ne sait jamais ce qui va se passer : on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables. »

Depuis deux ans, les clichés des poumons et du thorax se sont enchaînés à un rythme effréné. Tous les matins, un spécialiste des rayons X et un aide-manipulateur se baladent avec leur appareil portatif en réanimation, en soins intensifs et en cardiologie pour radiographier les malades non transportables, dont ceux du Covid. Mais ces allers-retours incessants ont leurs limites. « Les radios au lit se sont banalisées. Les médecins ont gardé l’habitude de nous faire déplacer, observe Simon. Une fois, nous sommes arrivés dans une chambre pour un cliché pulmonaire et le patient était descendu en bas pour fumer… Pendant ce temps-là, aux urgences, il n’y a qu’un collègue et des personnes avec des fractures attendent leur tour. »

Après 18 h 30, un seul manipulateur radio reste sur place avec possibilité d’appeler une astreinte. « C’est hélas souvent le rush à cette heure-là, avec beaucoup d’entrées de patients », note ce père de trois enfants. Durant le premier confinement, les « manips » des urgences avaient bénéficié d’un renfort, envolé depuis. À Roubaix, sept recrutements de jeunes ont donné un peu d’air, mais l’effectif n’est toujours pas complet. Comme le confirme une enquête de l’inspection générale des affaires sociales, en 2021, l’attractivité du métier, classé en catégorie A de la fonction publique, affiche un encéphalogramme plat.

en résistance contre la privatisation rampante

La discrimination face aux rémunérations n’aide pas à embaucher. La prime Veil de 90 euros brut par mois leur échappe au motif qu’ils ne seraient pas assez soignants. « Nous ne sommes pas juste derrière un écran. Nous injectons du produit de contraste iodé pour le scanner, nous posons des cathéters, nous rassurons aussi les malades claustrophobes avant qu’ils aillent passer des IRM. Normalement, nous n’interprétons pas les images, mais quand le médecin senior laisse son externe s’occuper des examens, ils n’hésitent pas à solliciter notre avis », liste le diplômé depuis 2006. La prime Buzyn, ou indemnité forfaitaire de risque, leur passe souvent sous le nez car il faut rester au moins 50 % du temps aux urgences pour la toucher. « Nous circulons beaucoup et le scanner n’est pas dans le service, tout comme le coronarographe. Cette situation est totalement ubuesque », tance-t-il.

Présent sur tous les fronts, Simon Vasseur est entré en résistance contre la privatisation rampante de l’imagerie médicale depuis la tarification à l’activité. À Roubaix comme dans de nombreuses structures, elle gagne toujours plus de terrain. Sur trois scanners, un est dédié à l’hôpital public et deux autres principalement au secteur privé : « Pendant la pandémie, un de ces deux scanners était réquisitionné. Mais c’est fini. Ils sont redevenus comme avant, des machines à cash pour répondre aux impératifs de rentabilité. »

ségur de la santéSalaires et pouvoir d'achatHôpital public
El País (ESP)

Doce buenos vinos de Rioja por menos de 10 euros

CRÍTICA

Tintos jóvenes de corte más tradicional o crianzas más modernas. Atractivas propuestas a precios muy ajustados de la zona vinícola española más prestigiosa

Son tiempos difíciles para el vino, a pesar de que su consumo en casa está mejorando ligeramente, ya que la ansiada recuperación económica se ralentiza y el presupuesto mensual mengua por la carestía de la vida. Felizmente, la oferta de tintos de calidad por menos de 10 euros es abundante en España. Particularmente en la DOCa Rioja, donde el consumidor cotidiano, con poco presupuesto, puede encontrar numerosas opciones atractivas a precios muy ajustados. En términos generales, hay para elegir entre vinos jóvenes de corte más tradicional elaborados mediante maceración carbónica y crianzas de tipología moderna, donde conviven el roble americano y francés. En todos los casos la fruta es la nota dominante, sin menoscabo de la exigible elegancia y sutileza de los tintos riojanos. Estas 12 propuestas son una buena muestra de ello. Convivir cada mes con un Rioja distinto nos permite realizar un viaje enológico inolvidable por la zona vitivinícola española más prestigiosa.

Corriente 2018

  • Bodega: Telmo Rodríguez. El Monte. Lanciego (Álava).
  • Teléfono: 945 62 83 15.
  • Web: telmorodriguez.com.
  • Tipo: tinto cosecha, 14%.
  • Cepas: tempranillo, graciano y garnacha.
  • Precio: 9,95 euros.
  • Puntuación: 9,2/10.

Cata. Un homenaje a los tradicionales vinos riojanos de diario, elaborado con la sabiduría enológica de Telmo Rodríguez. Criado en barricas y fudres de diferentes edades durante 10 meses, ofrece un atractivo perfil de limpios y frescos aromas frutales silvestres, con notas balsámicas y florales sobre un ligero fondo especiado. En boca es estilizado, sabroso y largo.

Excellens Cuvée Especial 2017

  • Bodega: Marqués de Cáceres. Carretera de Logroño, s/n. Cenicero (La Rioja).
  • Teléfono: 941 45 40 00.
  • Web: marquesdecaceres.com.
  • Tipo: tinto crianza, 14,5%.
  • Cepas: tempranillo.
  • Precio: 9,50 euros.
  • Puntuación: 9,2/10.

Cata. Un tinto versátil y convincente, con una crianza de 14 meses en roble francés, que conjuga la frutosidad madura con una compleja y elegante gama aromática aportada por la maduración en madera, con notas de especias y hoja de tabaco. Carnoso y de fresco sabor afrutado que se acompaña de un justo nervio ácido y termina con notable persistencia.

Viña Izadi 2018

  • Bodega: Izadi. Herrería Travesía II, 5. Villabuena de Álava (Álava).
  • Teléfono: 945 60 90 86. 
  • Web: artevino.es/bodegas/izadi.
  • Tipo: tinto crianza, 14%.
  • Cepas: tempranillo.
  • Precio: 9,90 euros.
  • Puntuación: 9,2/10.

Cata. Este es uno de los Riojas crianzas con mejor relación calidad/precio. Madurado 14 meses en roble americano y francés, tiene un elegante aroma de frutillos silvestres (mora, arándano, grosella), bien integrados en las notas de madera y enriquecido por los toques ahumados y las especias. Muy sabroso y redondo, su potente estructura no le quita la imprescindible finura.

Viuda Negra Crianza 2019

  • Bodega: Javier San Pedro Ortega. Camino de La Hoya, s/n. Laguardia (Álava).
  • Teléfono: 689 69 02 12.
  • Web: bodegasjaviersanpedro.com.
  • Tipo: tinto crianza, 15%.
  • Cepas: tempranillo.
  • Precio: 8,90 euros.
  • Puntuación: 9,2/10.

Cata. Interesante tinto elaborado con viñas del municipio de Laguardia, en la Rioja Alavesa, y madurado 14 meses en barricas de roble francés. Sorprende su aroma potente pero delicado a fruta roja madura y frutillos negros, con elegantes notas a flor marchita, balsámicos, recuerdos de especias y tostados. De amplio gusto, llena el paladar con su maduro regusto frutoso.

Amona 2020

  • Bodega: Rosario Vera. Camino de la Hoya, 1. Laguardia (Álava).
  • Teléfono: 968 43 50 22.
  • Web: store.gilfamily.es.
  • Tipo: tinto joven, 14%.
  • Cepas: tempranillo.
  • Precio:7,90 euros.
  • Puntuación: 9,1/10.

Cata. Con parte de las uvas —procedentes de pequeñas parcelas— elaboradas mediante maceración carbónica consigue una original propuesta de intensos aromas a fruta roja madura y frescos frutillos silvestres, bien conjuntados con notas florales. En boca resulta muy sabroso, de amplio gusto afrutado y largo final de regaliz que se acompaña de un justo nervio ácido.

Artuke 2021

  • Bodega: Artuke. La Serna, 24. Baños del Ebro (Álava).
  • Teléfono: 945 62 33 23.
  • Web: artuke.com.
  • Tipo: tinto joven, 13,5%.
  • Cepas: tempranillo y algo de viura.
  • Precio: 6 euros.
  • Puntuación: 9,1/10.

Cata. Ejemplo de un tradicional pero refinado tinto de cosechero, cuya maceración carbónica se refleja en el intenso aroma a frescos frutillos de zarza silvestre, enriquecidos por los recuerdos florales, las notas de hierbas balsámicas y el fondo de lácteos. Resulta de gusto envolvente, sabrosamente afrutado, de paso ligero, festivo, pero final persistente.

LAN Crianza 2018

  • Bodega: LAN. Paraje del Buicio, s/n. Fuenmayor (La Rioja).
  • Teléfono: 941 45 09 50.
  • Web: bodegaslan.com.
  • Tipo: tinto crianza, 13,5%.
  • Cepas: tempranillo, mazuelo y garnacha.
  • Precio: 7,95 euros.
  • Puntuación: 9,10.

Cata. Crianza de corte clásico, elaborado con viñas seleccionadas de la Rioja Alta y la Rioja Alavesa, y envejecido 14 meses en barricas de tipo mixto (duelas de roble americano y fondos de roble francés). Fresco aroma frutal, con notas de roble y especias, y un agradable recuerdo lácteo. Sabroso, su largo y frutoso postgusto sostiene su sabrosa consistencia.

Momento de Aradón 2019

  • Bodega: Aradón. Calle San Isidro, 46. Alcanadre (La Rioja).
  • Teléfono: 609 45 43 05.
  • Web: aradon.es.
  • Tipo: tinto crianza, 14%.
  • Cepas: tempranillo, garnacha y graciano.
  • Precio: 6,20 euros.
  • Puntuación: 9,1/10.

Cata. Un Rioja crianza de fuerte personalidad, elaborado a partir de pequeñas parcelas de viñedo en vaso, de entre 35 y 100 años, y madurado en barrica nueva de roble francés y americano. Expresivo aroma, pleno de fruta roja y frutillos de zarza madura, con notas balsámicas y recuerdos especiados. En la boca tiene amplitud sápida, frescura frutal y un largo regusto.

Ramón Bilbao 2018

  • Bodega: Ramón Bilbao. Avenida Santo Domingo, 34. Haro (La Rioja).
  • Teléfono: 941 31 03 16.
  • Webbodegasramonbilbao.com
  • Tipo: tinto crianza, 14%.
  • Cepas: tempranillo.
  • Precio: 9 euros.
  • Puntuación: 9,1/10.

Cata. Tinto que resume toda la zona riojana, elaborado a partir de diferentes pagos fermentados por separado y criado en roble americano. Tiene un aroma muy frutal, con notas elegantes de especias y recuerdos de hierbas aromáticas. Fresco y sabroso, la presencia de la fruta domina el postgusto en un logrado equilibrio con los recuerdos de la maduración en madera.

Vallobera 2019

  • Bodega: Vallobera. Camino de la Hoya, 5. Laguardia (Álava).
  • Teléfono: 945 62 12 04.
  • Web: vallobera.com.
  • Tipo: tinto crianza, 14,5%.
  • Cepas: tempranillo.
  • Precio: 8,40 euros.
  • Puntuación: 9/10.

Cata. De crianza tradicional, ha sido elaborado por Javier San Pedro a partir de sus cepas más jóvenes plantadas a la sombra de la sierra de Cantabria. Criando durante 14 meses en barricas de roble francés y roble americano, ofrece un limpio aroma a fruta madura con notas florales y especiadas en un ligero fondo tostado. Goloso, suave, con frutoso y largo final.

Glorioso 2018

  • Bodega: Cosme Palacio. Calle San Lázaro, 1. Laguardia (Álava).
  • Teléfono: 941 10 01 51.
  • Web: entrecanalesdomecq.com.
  • Tipo: tinto crianza, 14%.
  • Cepas: tempranillo.
  • Precio: 7,40 euros.
  • Puntuación: 8,9/10.

Cata. Un tinto crianza de clásico perfil riojano, criado en roble francés y americano durante un año. Se caracteriza por sus aromas de frutas maduras y frescos frutillos silvestres, las notas típicas de regaliz, el frescor balsámico de las hierbas de monte y toda la cohorte de la maduración en madera (especias, tabaco…). Muy sabroso, suave, complejo y largo.

El lago 2021

  • Bodega: Riojanas. Avenida Dr. Ricardo Ruiz Azcárraga, 1. Cenicero (La Rioja).
  • Teléfono: 941 45 40 50.
  • Web: bodegasriojanas.com.
  • Tipo: tinto crianza, 13,5%.
  • Cepas: tempranillo.
  • Precio: 8,50 euros.
  • Puntuación: 8,8/10.

Cata. Un tinto de maceración carbónica precedente del viñedo propio de la bodega en la localidad de Cenicero, con sus características notas de frescos frutillos silvestres de zarza, adornados con recuerdos florales, notas lácteas y un entrañable toque de regaliz. En boca resulta equilibrado, de paso suave y final goloso. Muy sabroso y ligero en boca, tiene un final cargado de fruta.

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Le Figaro

Revivez le seizième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», l'émission politique du Figaro

John Timsit

Les conclusions du second tour de l'élection reine ont été tirées dans ce numéro présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.

Le Figaro continue d'apporter sa pierre au débat post-présidentiel. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission : «Le Club Le Figaro présidentielle». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.

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Pour le seizième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», le directeur adjoint de la rédaction recevait Adélaïde Zulfikarpasic, Directrice de BVA Opinion. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré d'Alexis Brézet, directeur des rédactions du Figaro, d'Anne Fulda, grand reporter au Figaro, et d'Arthur Berdah, journaliste politique au Figaro.

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Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Quels enseignements faut-il tirer de cette présidentielle ?», «Quelle politique devra mener le président réélu ?», «Pourra-t-il compter sur une majorité à l'issue des législatives ?».

Quels enseignements faut-il tirer de cette présidentielle ?

Deux jours après la victoire d'Emmanuel Macron, l'heure est au bilan. Que faut-il retenir de cette campagne ? Entre recomposition et déstructuration de la vie politique, cette nouvelle élection présidentielle vient confirmer un nouveau clivage au niveau national, entre un bloc centriste, un bloc insoumis et un bloc «nationaliste».

Quelle politique devra mener le président réélu ?

Aux manettes du pays jusqu'en 2027, Emmanuel Macron doit tenir compte des rapports de force qui se sont dégagés des deux tours de l'élection présidentielle, et notamment du premier, où Jean-Luc Mélenchon est parvenu à s'imposer comme le troisième homme avec 21,95% des suffrages. Avec une gauche à ce niveau-là, le président réélu pourra-t-il garder son programme présenté avant même le 10 avril dernier ?

Pourra-t-il compter sur une majorité à l'issue des législatives ?

C'est la prochaine échéance qu'attend Emmanuel Macron : celle des législatives. Dans un peu moins de deux mois, les Français seront appelés aux urnes pour renouveler la chambre basse. Si les tractations vont bon train dans chaque camp pour obtenir le plus de députés et influencer les débats du futur quinquennat, Emmanuel Macron peut au moins se rassurer avec une donne : tous les présidents ont pu compter sur une majorité absolue quelques semaines après leurs élections à la tête du pays.

» Voir l'émission du mardi 26 avril :

Législatives 2022 : pour Sébastien Chenu, si le RN n'obtient pas un grand nombre de députés, il y aura une «atteinte démocratique très forte»

Le député et porte-parole de la campagne de Marine Le Pen estime que le RN doit «incarner l'opposition» au Palais Bourbon.

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Résultat présidentielle 2022 : Macron réélu, comment va se dérouler la cérémonie d'investiture

Comme François Mitterrand et Jacques Chirac avant lui, la passation de pouvoirs du président réélu va être adaptée.

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Présidentielle 2022 : l'ambassade américaine conseille à ses ressortissants d'éviter les grandes villes ce week-end

La représentation diplomatique américaine en France met en garde contre le risque de «terrorisme» et de «trouble à l'ordre civil», mais aussi contre les «rassemblements» ce dimanche «qui pourraient devenir violents».

L'Humanité

Vers un effondrement de l’hôpital public

Chronique

Christophe Prudhomme

Les personnels de santé alertent depuis des années sur la dégradation de l’hôpital public sans être entendus. Les quelques mesures prises dans le cadre du Ségur de la santé sont très loin d’être à la hauteur des besoins et la situation continue de s’aggraver, comme le montrent des exemples récents. Les urgences du centre hospitalier régional d’Orléans ont été obligées de fermer du fait d’une cascade d’arrêts de travail d’un personnel en épuisement professionnel. Plus grave, à Strasbourg, un homme est mort sur un brancard aux urgences après douze heures d’attente sans surveillance.

Ce nouveau drame s’ajoute à tous ceux qui ne sont pas forcément médiatisés, mais qui surviennent malheureusement trop fréquemment. Il faut aussi insister sur les milliers de lits fermés par manque de personnel. Et tout cela n’a rien à voir avec l’épidémie de Covid, qui n’a été que le révélateur de la grande misère de nos hôpitaux. Ce ne sont plus de petits établissements qui craquent aujourd’hui mais les plus grands hôpitaux français. C’est la résultante des politiques menées avec constance ces dernières années par les différents gouvernements, associant réduction du nombre de personnel formé, tant au niveau médical que paramédical, et étranglement financier, se traduisant par des fermetures massives de lits.

Ce qui est particulièrement révoltant sont les mensonges proférés par les différents ministres et présidents de la République depuis maintenant plusieurs décennies. Tous nous expliquant qu’il fallait privilégier le maintien à domicile des personnes âgées, les prises en charge ambulatoires, en stigmatisant les patients qui « viendraient pour rien aux urgences », alors qu’ils ont laissé aussi se dégrader la médecine de ville, avec un nombre de généralistes très insuffisant, mal répartis sur le territoire et avec un mode d’exercice libéral ne répondant plus aux besoins de la population.

Les conséquences sont aujourd’hui dramatiques pour la population, qui n’arrive plus à se soigner correctement, sauf pour ceux qui peuvent se permettre de payer de très importants dépassements d’honoraires pour accéder à des circuits privilégiés de prise en charge. Pour stopper cette casse organisée de notre système de santé, dont l’objectif est d’aller vers un système à l’américaine piloté par le secteur marchand, nous avons besoin d’un changement politique radical. Nos hôpitaux et plus globalement notre système de santé ne résisteront pas à cinq nouvelles années de poursuite et d’accélération des politiques libérales destructrices des services publics et de notre système de protection sociale solidaire.

Le billet du Dr Christophe PrudhommeSantéHôpital publicségur de la santé
Le Figaro

Affaire Jubillar : les avocats du mari saisissent le procureur pour violation du secret de l'instruction

Margaux d'Adhémar

La défense de Cédric Jubillar s'indigne de voir que, depuis le début de l'affaire, de nombreuses informations paraissent dans la presse sans qu'elles leur soient communiquées. Elle souhaite que des investigations soient menées à ce sujet.

Alors que de nouveaux éléments viennent accabler Cédric Jubillar, soupçonné d'avoir participé à la disparition de son épouse le 15 décembre 2020, les avocats du principal suspect ont saisi ce mercredi matin le procureur de la République de Toulouse face aux nombreuses fuites ayant eu lieu dans la presse.

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Contactée par Le Figaro, Me Emmanuelle Franck, l'un des avocats de Cédric Jubillar, fustige des pratiques qui «mettent directement en péril non seulement le dossier, mais aussi le fonctionnement de la justice».

Des expertises accablantes pour le mari de la disparue ?

Une plainte de la défense qui fait suite à la publication d'extraits de l'expertise psychiatrique de Cédric Jubillar, ainsi que des conclusions d'un rapport concernant les lunettes de Delphine Jubillar. Concernant l'expertise autour des lunettes de la victime, Le Parisien rapporte que ces dernières n'ont pu être brisées que par «l'application d'une charge au niveau du nez de la monture». Une hypothèse que ne partagent bien évidemment pas les conseils de Cédric Jubillar, qui s'étonnent de voir que, si on admet qu'un coup a bel et bien été porté, le mari aurait quand bien même pris soin de «poser les lunettes bien en évidence sur le comptoir, là où les gendarmes auraient pu aisément les trouver». Me Franck explique par ailleurs que si les lunettes de Delphine Jubillar n'ont pas pu se retrouver dans cet état suite à une simple chute, la jeune femme aurait en revanche pu «s'asseoir ou marcher dessus».

Quant au moment exact où cette paire de lunettes a pu être brisée, le flou persiste. Le petit Louis, le fils du couple, affirme que sa mère portait bien des lunettes lorsqu'ils ont regardé ensemble, la veille de sa disparition, l'émission «La France a un incroyable talent». «Mais, ce qu'on ne sait pas, c'est quelle paire de lunettes portait exactement Delphine à ce moment-là», nuance l'avocate. Car, d'après Me Franck, la mère de famille possédait deux paires de lunettes ainsi que des lentilles. Par ailleurs, les collègues de la disparue avaient indiqué qu'il leur arrivait souvent de l'apercevoir avec des lunettes «rafistolées avec du scotch». «C'est un non-événement», conclut Me Franck.

Une expertise psychiatrique - qui aurait été versée au dossier le 4 avril dernier, ce que les avocats de Cédric Jubillar réfutent - vient également poser question. Selon des extraits publiés par Le Parisien , la personnalité du mis en cause aurait été définie comme «égocentrique» et présentant de nombreuses «cicatrices psychiques» malgré l'impossibilité de le «déstabiliser». Des éléments qui, selon les avocats de Cédric Jubillar, n'ont «jamais été versés au dossier». «Nous n'avons même pas été notifiés. Nous aimerions donc que des investigations soient menées autour de cette violation du secret de l'instruction», nous a indiqué Me Emmanuelle Franck, appelant à «s'intéresser davantage aux activations du téléphone de Delphine» durant la nuit de sa disparition. Selon le rapport de l'entreprise de téléphonie mobile Huawei, le téléphone aurait été déverrouillé trois fois dans la nuit, «or, Delphine Jubillar a changé les codes de son téléphone deux jours avant sa disparition, et Cédric n'était pas au courant», souffle la pénaliste.

Malgré ces nouveaux éléments qui viennent déstabiliser la défense, Cédric Jubillar, mis en examen et placé en détention provisoire le 18 juin 2021 pour «meurtre sur conjoint», reste pour l'instant toujours présumé innocent.

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Printemps de Bourges : au moins cinq cas de piqûres recensés sur des festivaliers

Si les piqûres ont été médicalement constatées, on ignore à ce stade s'il y a eu injection d'un quelconque produit, ni même si des seringues ont été employées.

Morts sur le Pont-Neuf à Paris : le policier tireur en garde à vue à l'IGPN

Un policier a tiré à plusieurs reprises, dimanche soir, sur une voiture soupçonnée d'avoir forcé un contrôle près du Pont-Neuf à Paris, tuant deux occupants âgés de 25 et 31 ans.

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Champigny-sur-Marne : un jeune homme meurt après avoir été tabassé en pleine rue

Plusieurs individus ont frappé la victime à coups de couteau, machette et batte de baseball.

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L'Humanité

Hôpital. Le Sénat pointe les carences de personnels

Actu

Une commission d’enquête a publié un rapport d’information alarmant sur le mal-être des personnels de santé. Des pistes sont également avancées pour remédier aux manques de praticiens dans les territoires.

Naïm Sakhi

Malgré le Ségur de la santé, les maux persistent dans l’hôpital public. C’est ce qu’affirme la commission d’enquête du Sénat, dont le rapport d’information a été dévoilé à la presse jeudi 31 mars. Organisée par le ministre de la santé Olivier Véran à l’été 2020, juste après le premier confinement, le Ségur avait notamment acté la création de 15 000 postes à l’hôpital public, et le déblocage d’une enveloppe de 8,2 milliards d’euros par an pour revaloriser les salaires. Des annonces jugées « trop tardives », parachevant un cycle de « saupoudrage de mesures », « au fil des années 2020 à 2022 », selon les sénateurs. « Rien qu’à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), pas moins de 1 400 postes d’infirmiers sont vacants. C’est 1 000 de plus qu’en octobre 2019, avant la pandémie », alerte la rapporteuse LR, Catherine Deroche. Les parlementaires pointent notamment la faible attractivité des métiers de santé publique, provoquée par « des conditions de travail dégradées », et alertent sur un risque de « spirale négative » déjà en œuvre dans les défections des postes.

L’absence de gestion des ressources humaines au sommet de l’État est également mise en exergue. « Le gouvernement est dans l’incapacité d’établir un tableau de la situation », poursuit la sénatrice. Pour redynamiser l’attractivité de ces professions de première ligne, le rapport appelle à « garantir une reconnaissance financière équitable et adaptée » et à la prise en compte des contraintes de logement et familiaux. Les sénateurs réclament aussi un allégement de « la charge administrative des soignants », en développant les outils numériques et en « optimisant la délégation de taches aux secrétaires médicales ». « Il faut remettre de l’humain, que les soignants puissent passer des moments privilégiés avec les patients et avoir du temps de s’occuper de chacun d’eux », assure de son côté Laurence Cohen (PCF).

Plus inquiétant, les effets induits par Parcoursup dans la sélection des près de 700 000 demandes d’accès aux Instituts de formations et de soins infirmiers (IFSI). « Avec la fin des entretiens individuels, on observe une plus grande déperdition en cours d’étude », risquant ainsi d’accélérer un peu plus les pénuries de soignants, regrette Catherine Deroche. D’ailleurs, face aux difficultés d’accès aux soins, les sénateurs réclament la mise en place d’une quatrième année d’internat, en priorité, dans les zones sous-dotées en médecins généralistes. D’autant que le rapport pointe une aggravation de la situation : en 2018, 5,7 % de la population vivaient dans une de ces zones contre 3,8 % en 2015.

Des déserts médicaux qui ont pour conséquence d’aggraver la saturation des hôpitaux. 21,2 millions d’admissions ont eu lieu aux urgences en 2019, contre 10,1 millions en 1992. En outre, le rapport recommande la généralisation des « cellules de coordination ville-hôpital » entre les Groupement Hospitalier de Territoire (GHT) et les lieux de vie, organisant au mieux l’entrée et la sortie des patients des hôpitaux. « Ces recommandations restent extrêmement tièdes. Il n’est pas question des Centres de santé, qui répondent pourtant aux attentes des jeunes professionnelles de travailler en équipe, avec un statut de salarié, et dont les patients peuvent bénéficier du tiers payant », mesure Laurence Cohen.

Membre de la commission d’enquête, la sénatrice, au nom du groupe communiste (CRCE) s’est abstenue. « On pouvait s’attendre à une véritable politique alternative de santé en faveur de l’hôpital public, a lors que les interlocuteurs réclamaient une remise en cause des financements des hôpitaux », poursuit-elle. Les sénateurs CRCE réclament la suppression de la tarification à l’activité (T2A) et de l’Objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam), un objectif de dépenses à ne pas dépasser en matière de soins de ville et d’hospitalisation. « Nos hôpitaux ne souffrent pas uniquement d’un problème organisationnel. Il faut arrêter les restrictions budgétaires », tance Laurence Cohen. Dans la course à l’Élysée, leur candidat Fabien Roussel plaide pour le recrutement de 100 000 personnels soignants, mais aussi pour une prise  en charge à 100 % des dépenses de santé par la Sécurité sociale.

sénatSantéHôpital publicségur de la santé
Le Figaro

Face aux allergies, la désensibilisation est-elle efficace ?

Cécile Thibert

DÉCRYPTAGE - Le traitement qui consiste à «rééduquer» le système immunitaire est le seul à s’attaquer durablement aux causes de l’allergie. Mais tous les types d’allergie ne sont cependant pas éligibles.

Nez qui coule, yeux larmoyants, éternuements à répétition… Les personnes concernées le savent: être allergique n’est pas une partie de plaisir. Moins encore lorsque cela se complique et donne lieu à de l’asthme - l’allergie est la première cause d’asthme - ou, plus grave encore, à un choc anaphylactique.

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On estime qu’environ 30 % de la population française serait allergique à au moins un allergène. Une proportion qui n’a cessé d’augmenter ces cinquante dernières années, notamment à cause de la pollution de l’air, mais pas seulement. «Les voyages font que l’on se sensibilise à des allergènes (arbres, pollens, herbes, aliments…) que notre organisme n’avait encore jamais rencontrés», souligne Sylvie Chollet-Martin, chef du service d’immunologie biologique à l’hôpital Bichat, à Paris.

Heureusement, les traitements eux aussi ont progressé. À côté des médicaments visant à atténuer les symptômes (corticoïdes, antihistaminiques…), il est désormais possible de s’attaquer à la cause de chaque allergie via une désensibilisation personnalisée, ou «immunothérapie allergénique».

Pour rappel, l’allergie est l’expression d’une défaillance du système immunitaire. «Il va percevoir à tort une substance anodine et familière de notre environnement comme un danger, au même titre qu’il le ferait pour un virus ou une bactérie», explique Sylvie Chollet-Martin. Poils de chat, pollens, acariens, aliments… Le système immunitaire va perdre sa tolérance face à ces éléments inoffensifs. «Dès la première rencontre avec l’allergène, il va fabriquer des anticorps qui vont rester inactifs dans l’organisme jusqu’à la deuxième présentation de l’allergène. C’est là que la cascade immunitaire va rapidement se mettre en route et que les symptômes de l’allergie vont se manifester», précise la biologiste.

Être patient

Le principe de la désensibilisation est simple. Il s’agit de «rééquilibrer» le système immunitaire en administrant des doses croissantes de l’allergène incriminé. «Au début, cela se fait sous surveillance médicale», précise Sylvie Chollet-Martin. L’objectif est de rendre le patient tolérant vis-à-vis de ce pseudo-intrus. Pendant longtemps, l’immunothérapie allergénique se faisait par des injections sous la peau. Désormais, les médecins lui préfèrent une méthode moins contraignante: des gouttes à placer sous la langue. Des comprimés sont également disponibles. Tous sont en partie pris en charge par l’Assurance-maladie.

«Il faut absolument que le patient adhère au traitement car il va devoir le prendre chaque jour pendant plusieurs années, ou chaque jour pendant la saison des pollens, insiste le Dr Ruth Navarro, allergologue et membre de la Société française d’allergologie. Ce n’est qu’au bout de trois ans que l’on peut espérer avoir des résultats significatifs.» La désensibilisation s’adresse uniquement «aux patients très gênés par leurs symptômes (asthme, rhinite, conjonctivite…) et qui ne sont pas suffisamment améliorés par les traitements symptomatiques», détaille le Dr Navarro. Le traitement est généralement très bien toléré, même s’il n’est pas totalement dépourvu d’effets indésirables, comme tout médicament. Seules contre-indications: ne pas avoir d’asthme ni de maladie auto-immune non contrôlés, ou encore ne pas souffrir d’un déficit immunitaire.

Agir le plus tôt possible

Tous les types d’allergie ne sont cependant pas éligibles à ces traitements. «Pour le moment, ils sont surtout destinés à traiter les allergies respiratoires, pas les allergies alimentaires», précise le Dr Ruth Navarro. Les allergies aux piqûres d’abeille et de guêpe sont également concernées. Selon la spécialiste, «des immunothérapies spécifiquement destinées aux allergies alimentaires arrivent sur le marché - contre l’arachide, par exemple -, mais elles ne sont pas encore très répandues».

À quel point la désensibilisation est-elle efficace? Toutes les études vont globalement dans le sens d’une très bonne efficacité à long terme. Les effets positifs perdurent plusieurs années après l’arrêt du traitement. «Cela fonctionne dans la majorité des cas, à condition que les patients prennent le soin de supprimer au maximum l’allergène de leur environnement», souligne l’allergologue. Si une personne est allergique aux poils de chat, mieux vaut confier le félin à quelqu’un d’autre. Les données scientifiques indiquent par ailleurs que la désensibilisation réduit le risque d’une aggravation de l’allergie vers un asthme et empêche en partie de développer une sensibilité à d’autres allergènes. En revanche, le fait de se désensibiliser à plusieurs allergènes à la fois réduit l’efficacité du traitement.

Pour avoir la meilleure efficacité possible, les allergologues insistent sur la nécessité d’agir le plus tôt possible. «La désensibilisation est d’autant plus efficace qu’elle est utilisée tôt dans l’histoire de la maladie, souligne le Dr Navarro. Cela peut se faire dès l’âge de 5 ans.» Face à des symptômes évocateurs d’une allergie, il ne faut donc pas tarder à prendre rendez-vous chez un allergologue afin d’identifier précisément l’allergène en cause. «La maladie allergique est souvent prise à la légère. Mais elle a tendance à s’aggraver et à devenir invalidante, il faut donc s’en occuper sans trop attendre», prévient le médecin.

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DÉCRYPTAGE - Dans leur feuille de route décennale, les planétologues américains invitent la Nasa à lancer une mission de grande ampleur vers cette lointaine planète.

Covid-19 : 167 morts en 24 heures, 97.498 nouveaux cas

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

Covid long: les trois quarts des patients hospitalisés peinent à récupérer

DÉCRYPTAGE - Les recherches en cours montrent que le poids de la maladie va au-delà de ce que l’on a tendance à considérer.

L'Humanité

Saint-Claude, une ville en colère

Reportage

La campagne vue de... Victimes de la désindustrialisation et d’un faible accès aux soins, les Sanclaudiens se battent pour continuer à vivre dans leur cité du Jura.

Cécile Rousseau

Saint-Claude (Jura), envoyée spéciale.

Des bouts de peinture se détachent du plafond. Des carters de moteurs en aluminium gisent dans des caisses. Dans l’immense entrepôt de la société MBF Aluminium, à Saint-Claude (Jura), depuis la liquidation judiciaire, le 22 juin 2021, l’effervescence a laissé place aux stigmates de l’abandon. Si les installations sont à l’arrêt, une poignée des 270 salariés licenciés (300 en comptant les intérimaires) vient tous les jours retrouver sa fonderie, sous-traitante de l’automobile. Dans la chaleur du local syndical, l’amertume domine. « Nous sommes là pour essayer de préserver notre outil de travail ! lance Saverio Vadala, délégué CFDT.  Si jamais Renault veut venir chercher ses machines, ça ne se passera pas comme ça ! Nous voulons certaines garanties. On ne peut compter que sur nous-mêmes. » Mais la colère est surtout dirigée contre Stellantis. Pendant des mois, l’ancien donneur d’ordres s’était montré intéressé par un plan de redémarrage de l’entreprise en Scop (société coopérative et participative) qui aurait permis de sauver 120 emplois. En décembre 2021, le constructeur a finalement opposé une fin de non-recevoir. « J’ai la rage. On nous a baladés, dénonce Philippe, 54 ans, ancien chef d’équipe.  Nous avons perdu six mois de contrat de sécurisation professionnelle (CSP) à attendre que ce projet voie le jour, au lieu de chercher une formation. Notre CSP doit donc être prolongé. » Après trente ans de carrière, il ne veut plus entendre parler d’usine et aspire à devenir chauffeur de taxi.

Aujourd’hui, la plupart des ex-ouvriers sont sur le carreau. Seulement une quarantaine d’entre eux ont signé des CDI intérimaires. « Que vont devenir les collègues qui ne savent pas lire et écrire le français ? Et ceux qui ont la cinquantaine et sont usés par le travail ? interroge Saverio, 48 ans, qui a enchaîné les rendez-vous au ministère de l’Industrie au plus fort de la bataille pour sauver leurs jobs. On est dégoûtés par les mensonges du gouvernement. Ils peuvent toujours se vanter de la baisse des chiffres du chômage : nous sommes sans emploi et pas pris en compte dans les statistiques car considérés comme en formation (avec le CSP – NDLR). C’est parfait avant les élections ! » Quelques mois plus tôt, les hommes politiques défilaient pourtant dans l’atelier. « Tout le monde est passé ici, sauf le conseiller régional du Rassemblement national, Julien Odoul, qui, face au comité d’accueil, a fait demi-tour, sourit Philippe.  En ce moment, on ne voit plus personne. La campagne présidentielle me passe au-dessus. Je veux bien tenir un bureau de vote, mais je mettrai un bulletin blanc dans l’urne. » Resté silencieux jusqu’ici, Olivier, 43 ans, raconte avoir déchiré sa carte d’électeur devant les caméras. « Je suis blasé, explique-t-il.  Aucune des offres de travail que j’ai trouvées n’est à Saint-Claude. Et si je prends un poste trop loin, je risque d’en avoir pour 180 euros d’essence par mois ! »

les urgences souffrent d’une pénurie de soignants

Dans le centre-ville, une pipe géante, symbole de l’activité historique, dégage de la fumée. Elle n’a rien d’un calumet de la paix. Dans la vallée du Jura, les coups de semonce se sont multipliés, ces dernières années. Le centre hospitalier (CH) Louis-Jaillon ne cesse de se réduire comme peau de chagrin. En 2018, la maternité, la chirurgie (sauf ambulatoire) et la pédiatrie ont fermé leurs portes. Une soixantaine de membres du personnel ont quitté le navire. Depuis, les urgences souffrent aussi d’une pénurie de soignants. Le 28 décembre 2021, un drame s’est produit. Un homme est mort d’un infarctus. Faute de praticien disponible, le Smur ne fonctionnait pas ce soir-là. Le patient a donc été pris en charge par celui de Morez au bout de 55 minutes. « Chaque seconde compte, rappelle Farid Lagha, secrétaire de la CGT de l’hôpital, encore marqué par cet épisode.  La personne aurait été prise en charge en 10 minutes si le SMUR de Saint-Claude avait été ouvert. Il y avait des solutions. Le préfet aurait aussi pu réquisitionner un médecin. Aujourd’hui, rien n’a changé. On nous dit que des urgentistes viendraient de Lons-le-Saunier (à 57 kilomètres de là – NDLR) ou d’autres établissements en cas de carence, mais il n’y a pas de protocole acté. » À l’accueil des urgences, en cette mi-février, personne ne se tient derrière la guérite. Ultrapolyvalents, les agents sont par monts et par vaux. Le cégétiste, lui-même conducteur pour le Smur et aide-soignant, affiche 300 heures supplémentaires au compteur : « Comme il y a beaucoup de transferts de patients car nous avons un plateau technique réduit, je suis souvent dans le véhicule. Je dois aussi faire les niveaux d’huile et regonfler les pneus. Nous avons une surcharge de travail qui a été aggravée par le Covid. Le week-end, je peux être aussi agent d’accueil, brancardier… » égrène celui qui envisage de voter pour Jean-Luc Mélenchon, le 10 avril. En mars, quatre départs de soignants sont prévus dans l’unité d’hospitalisation de courte durée (UHCD), creusant encore la pénurie. Alors qu’ici, les aides-soignants sont payés 1 400 euros, en Suisse voisine, leurs salaires peuvent monter jusqu’à 3 000 euros. D’autres n’ont pas attendu pour franchir la frontière.

les autorités n’ont pas tenu compte de cet élan vital

Aux avant-postes de la lutte, le comité de défense et de soutien de l’hôpital ne ménage pas ses efforts. Depuis la disparition de la maternité, dix femmes ont accouché sur le bord de la route. Néphrologue en retraite, Jean-Paul Guy ne se remet pas de cette situation. « L’agence régionale de santé (ARS), qui a décidé de cette fermeture, n’est jamais venue sur le terrain. Ils ont des pouvoirs gigantesques et représentent un pouvoir technocratique et inhumain. » En 2017, une mobilisation avait pourtant rassemblé 5 000 personnes dans la commune, du jamais-vu depuis la Libération. Mais les autorités n’ont pas tenu compte de cet élan vital. Persuadé qu’il n’est pas trop tard pour rouvrir ces services, le président du comité, André Jannet, gouailleur patron de l’hôtel-restaurant Le Saint-Hubert, enfonce le clou : « Ça fait des années qu’on attend une IRM, à croire qu’elle vient de l’autre bout de l’Europe sur des roulettes, ironise-t-il. Je n’en peux plus d’entendre des discours anti-immigrés dans la bouche de certains hommes politiques. Nous avons besoin des médecins et soignants d’origine étrangère pour faire tourner l’hôpital public ! Ce que dit Fabien Roussel m’intéresse. S’il est élu, il faudrait qu’il tape du poing sur la table », assène-t-il avant de poursuivre : « Notre exception géographique n’a jamais été prise en compte. L’hiver, il y a de la neige. Un jour sur trois, l’hélicoptère ne peut pas décoller à cause de la météo. On dirait que l’ARS et le groupement hospitalier de territoire (la structure de Saint-Claude est rattachée à Besançon – NDLR) ne savent pas qu’il y a des montagnes. » Avec ces conditions dégradées d’accès aux soins, Olivier Jeantet, membre du comité de défense et l’un des dirigeants de la société de pièces en caoutchouc Jeantet Elastomères, s’inquiète de l’attractivité de la commune. « Pour faire venir des salariés, nous devons avoir un hôpital à la hauteur. Dans l’entreprise, nous travaillons en trois huit, que se passe-t-il en cas d’accident grave ? » Si le dernier rendez-vous avec la sous-préfète s’est soldé par une écoute polie, les défenseurs du centre hospitalier persistent et signent : « 19 milliards d’euros d’investissement ont été décidés lors du Ségur de la santé, mais on n’en a pas vu la couleur ! assène Francis Lahaut, ancien maire PCF de Saint-Claude et acteur du comité de défense.  La santé est une préoccupation majeure des Français et on n’en entend pas assez parler dans cette campagne. Quand je vois que Valérie Pécresse veut supprimer 150 000 postes de fonctionnaires, c’est hallucinant ! »

Paolo veut entrevoir un avenir entre « ses » montagnes

Pour redynamiser la ville, réputée un temps pour la taille de diamants, le tourisme constitue un des axes de développement. Mais pas de quoi rattraper les disparitions industrielles successives. En cinquante années, la commune a perdu 25 % de ses habitants, passant de 12 500 en 2000 à 9 300 en 2021. Dans son bureau où trône une vitrine dédiée à la pipe, le maire divers droite, Jean-Louis Millet, s’indigne : « Le fait que le laboratoire et la pharmacie de l’hôpital soient en train d’être externalisés va encore nous porter préjudice. En continuant comme ça, on condamne des gens à mort. » L’édile a d’ailleurs écrit aux candidats à la présidentielle avoisinant les 10 % pour leur demander quelle serait leur politique pour les hôpitaux de proximité. S’il n’a pas reçu de réponse, il a déjà choisi de donner son parrainage à Éric Zemmour. « Je voulais qu’il puisse être sur la ligne de départ, assume Jean-Louis Millet.  Je ne suis pas d’accord sur tout », souligne-t-il avant d’ajouter, très naturellement : « J’apprécie qu’il veuille redonner sa souveraineté à la France. Je n’ai pas à me justifier. » Les opinions extrême-droitières du maire sont connues, mais la nouvelle du parrainage a jeté un froid dans le comité de défense de l’hôpital dont il partage la lutte. « Ça promet, les prochains covoiturages ensemble pour se rendre à des réunions ! » glisse Francis Lahaut, son prédécesseur communiste. Une paire de skis toujours dans son coffre, le Jurassien d’adoption aimerait que la situation des services publics se débloque tout schuss : « Le service des impôts aux particuliers a fermé en décembre, poursuit-il.  Nous nous battons aussi pour rouvrir la ligne de train Oyonnax - Saint-Claude suspendue depuis 2018. Elle pourrait être désaffectée bientôt. Quand on distribue des tracts au marché, on sent bien que les citoyens sont sensibles à ce sujet. »

Cet esprit combatif trouve son origine dans le passé. En plein centre-ville, la Fraternelle-Maison du peuple, née autour de 1880, fourmille de projets et perpétue la mémoire ouvrière. Sur sept niveaux, la structure multiculturelle abrite un cinéma, un café, des espaces dédiés aux arts plastiques… Ce jour-là, le groupe Kill your Idols, en résidence sur place, joue des sons cuivrés de saxophone. « Je considère que nous sommes un service public resté proche de sa vocation initiale de coopérative ouvrière : nous avons des missions de diffusion des œuvres culturelles, de soutien à la création et d’éducation populaire », affirme Christophe Joneau, son directeur. Dans un cercle vertueux, des membres de la Fraternelle ont d’ailleurs soutenu les salariés mobilisés de MBF. Les visages de ces derniers sont affichés sur la façade de la médiathèque, le regard tourné vers l’horizon. En reconversion dans la comptabilité, l’ex-élu CGT Paolo Spadafora, 52 ans, veut entrevoir un avenir entre « ses » montagnes. « Ce qui s’est passé a été très dur. Je ne veux pas partir de Saint-Claude pour trouver un emploi. Mes enfants ont leur vie ici. »

fonderie MBFjuraPrésidentielle 2022désindustrialisation
Le Figaro

Selon une psychologue, Amber Heard souffrirait de troubles de la personnalité qui la poussent à « réagir violemment »

Shannon Curry, une psychologue clinicienne engagée par les avocats de Johnny Depp, a affirmé le mardi 26 avril qu'Amber Heard souffrait de deux troubles de la personnalité.

Elle avait évalué Amber Heard durant douze heures, en décembre 2021. Shannon Curry, psychologue clinicienne et médico-légale engagée par les avocats de Johnny Depp, a soutenu devant le tribunal, le mardi 26 avril, que l'actrice souffrait de deux troubles de la personnalité. Selon l'experte, les personnes atteintes des troubles observés chez la comédienne - le trouble de la personnalité borderline et un trouble de la personnalité histrionique - «peuvent réagir violemment». Par ailleurs, elles «ont souvent des comportements abusifs envers leurs partenaires», a souligné Sharon Curry. Une thèse que les avocats d'Amber Heard ont tenté de discréditer. Ils ont ainsi souligné que la psychologue avait été embauchée par la partie adverse. «Je rapporte des faits scientifiques indépendamment de ce qu'ils nous disent», a répondu la clinicienne. Sharon Curry a également estimé que, lors d'un test réalisé au cours de son analyse, Amber Heard avait «grossièrement exagéré» les symptômes de stress post-traumatique dont elle aurait pu souffrir à la suite de violences conjugales présumées.

En vidéo, à la sortie du tribunal, Amber Heard maintient sa version des faits face à Johnny Depp

«Gros, seul et vieux»

Tara Roberts, la gestionnaire de l'île de Johnny Depp dans les Bahamas, a par ailleurs témoigné d'une dispute du couple qui aurait eu lieu en 2015. Un conflit durant lequel Amber Heard aurait déclaré à son ancien mari qu'il était «un acteur has been, qui allait mourir gros, seul et vieux». Lors de son témoignage au tribunal, la semaine précédente, Johnny Depp avait quant à lui nié avoir frappé Amber Heard ou toute autre femme au cours de sa vie. Le héros de Pirates des Caraïbes (2003) a plusieurs fois indiqué que la comédienne était à l'inverse celle qui, dans leur couple, donnait les coups. Mariés de 2015 à 2016, les anciens conjoints s'accusent mutuellement de diffamation lors de ce procès, qui s'est ouvert le 11 avril. Dans une tribune publiée en 2018 dans le Washington Post, Amber Heard ne citait pas le nom de Johnny Depp, mais elle évoquait les accusations de violences conjugales qu'elle avait portées contre son mari en 2016. L'acteur avait auparavant assuré avoir «tout» perdu à cause de ces accusations de violence. Il réclame 50 millions de dollars (47 millions d'euros) de dommages et intérêts.

«Tellement heureux de t'avoir dans ma vie» : Neymar officialise son idylle avec l'influenceuse brésilienne Bruna Biancardi

Le footballeur a officialisé sa relation avec la jeune femme sur les réseaux sociaux, à la plus grande joie de ses fans qui ont été près de 4 millions à «liker» le post.

«Je t'ai tapé, mais tu vas bien» : un enregistrement confirme la violence d'Amber Heard à l'égard de Johnny Depp

Un enregistrement audio, diffusé ce mercredi 20 avril dans le tribunal de Fairfax, vient appuyer la version de l'acteur de Pirates des Caraïbes, selon laquelle son épouse était violente envers lui.

Quand soudain, une palette de maquillage vient discréditer les accusations d'Amber Heard contre Johnny Depp

Alors que les anciens époux s'accusent de diffamation mais aussi de violences conjugales, la mention de ce simple accessoire cosmétique pourrait briser la ligne de défense de l'actrice.

Le Figaro

Brexit: les Européens plébiscitent les études en Irlande

Par Figaro Etudiant • Publié le 27/04/2022 à 15:21

La sortie du Royaume-Uni de l’Europe a signé le retour en grâce de l’Irlande comme destination d’échange.

Depuis le Brexit, les établissements irlandais connaissent un regain de succès. The Times révèle ainsi les chiffres des admissions 2021, qui témoignent d’une hausse des étudiants étrangers, européens en tête, dans la quasi-totalité des universités.

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À Dublin, l’augmentation de jeunes européens à la rentrée 2021 se fait ressentir par rapport à 2020. Elle se situe entre 8% pour le Trinity College et 34% pour l’université de Limerick. L’université de Maynooth enregistre également +28% et +20% pour celle de la ville de Dublin. Dans des proportions légèrement plus modestes, le nombre d’étudiants étrangers non européens a également augmenté, de +9% à l’University College de Dublin à +23% pour l’université de la ville de Dublin.

Une tendance qui pourrait s’accentuer

Une hausse à surveiller néanmoins. Clare Austick, présidente de l’Union des étudiants irlandais, alerte auprès du Times sur la possibilité d’un manque de place pour les candidats irlandais si les étrangers affluent en trop grand nombre. L’arrivée d’étudiants internationaux demeure un avantage pour les établissements irlandais, car les frais de scolarité des étrangers non européens sont plus élevés que les autres: jusqu’à 30.000 euros, contre à peine 3000, soit une multiplication par dix des tarifs.

Le succès de l’Irlande, Laura Harmon du conseil irlandais des étudiants internationaux l’attribue au fait que le Brexit l’ait consacré «seul pays anglophone de l’Union européenne», a-t-elle confié au Times. Et Lewis Purser de l’Irish Universities Association (IUA) d’expliquer au quotidien britannique qu’«au Royaume-Uni, les étudiants européens doivent désormais payer des frais beaucoup plus élevés et obtenir des visas et des permis de travail.» L’IUA prévoit d’ailleurs un renforcement de la tendance, quand les établissements irlandais seront mieux intégrés dans les réseaux universitaires européens.

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Le Figaro

Législatives 2022: les dessous de la guerre feutrée chez les Républicains

Emmanuel GalieroWally Bordas

ENQUÊTE - Comment le parti LR prépare les législatives malgré les pressions d’élus qui souhaitent composer avec le pouvoir.

De grands sourires, des accolades, des tapes dans le dos. Lundi, à l’Assemblée nationale, lorsque Christian Jacob, Damien Abad, Annie Genevard, Olivier Marleix, Pierre-Henri Dumont et quelques autres parlementaires se retrouvent pour évoquer la stratégie en vue des élections législatives, l’atmosphère est amicale, sérieuse et détendue. À distance, la soixantaine de députés connectés pour la visioconférence adoptent la même attitude. «Officiellement, on est dans l’écoute et dans l’amour. Chacun expose ses opinions, tout le monde acquiesce, mais au fond personne ne se dit vraiment les choses», raconte un participant. La réunion se déroule pour le mieux: chacun se parle avec déférence, personne ne se coupe la parole, tout le monde met de l’eau dans son vin.

À quelques minutes de la fin, soudain, les visages se crispent. La plupart des parlementaires viennent de recevoir une alerte sur leur téléphone. Un article du Figaro, publié il y a quelques minutes, révèle un rendez-vous ayant eu lieu la semaine dernière à l’Élysée entre Damien Abad, patron des députés LR à l’Assemblée nationale, et Thierry Solère, conseiller politique auprès d’Emmanuel Macron et débaucheur en chef des personnalités de droite ces dernières années. «On s’est tous regardés, un peu effarés. L’article a commencé à circuler sur les boucles, mais personne n’a rien dit. Pourtant, on était tous en train de bouillir. De toute façon, la réunion touchait à sa fin», raconte un élu.

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Le député de l’Ain, régulièrement cité parmi ceux qui pourraient «trahir» et «basculer en macronie», est régulièrement interrogé sur ses intentions depuis plusieurs semaines. À chaque fois, il se veut rassurant, mais reste évasif. «Il ne faut pas croire tout ce que l’on raconte», répond-il souvent à ceux qui l’interrogent. Mais, lundi soir, devant ses amis députés, Damien Abad semble embarrassé. «Il a fait son baratin, visiblement très gêné, en reconnaissant un clivage et en répétant tout le temps: “voilà”. Mais il a essayé de contourner le problème. On ne lui reproche pas d’avoir voté Macron, mais il n’était pas obligé de se fendre d’un tweet de soutien», souffle un parlementaire agacé.

Risque d’hémorragie

Mardi matin, lors du premier conseil stratégique LR post-présidentielle, Damien Abad est le seul, avec Philippe Juvin, à s’abstenir de voter la motion affirmant l’indépendance du parti vis-à-vis du président de la République et du Rassemblement national. «Ce “ni-ni” ne me convient pas. Je sais faire la différence entre Emmanuel Macron et les extrêmes», explique le député au Figaro. Mais, désormais, tous les regards sont tournés vers le président du groupe LR à l’Assemblée, qui, en cas de départ vers la macronie, serait remplacé par le député d’Eure-et-Loir Olivier Marleix, premier vice-président du groupe. Damien Abad partira-t-il? Et, s’il le fait, qui emmènera-t-il avec lui? «Avant de bouger, il attendra d’être certain de décrocher un portefeuille. Tout dépend de la nature de son deal avec Solère», parie un élu. On raconte qu’une vingtaine de parlementaires seraient prêts à basculer sous giron macroniste.

Entre les deux tours de la présidentielle, puis après le second, plusieurs personnalités se sont positionnées en faveur d’Emmanuel Macron, estimant qu’elles pourraient «travailler avec lui» dans un gouvernement d’union nationale. C’est le cas de Jean-François Copé, Daniel Fasquelle, Guillaume Larrivé, Jean Rottner, Philippe Juvin ou Christelle Morançais. «C’est une pâte molle, s’agace un ténor lorsqu’on lui évoque le nom de cette dernière. Quand les gens ont peur, ils font n’importe quoi.»

Abad trahira, c’est dans son ADN. Dans la Bible, le coq chante trois fois ; Damien, lui, a déjà trahi deux fois : Hervé Morin pour Nicolas Sarkozy, et Nicolas Sarkozy pour Bruno Le Maire. La troisième fois devrait bientôt arriver

«S’ils arrivaient à débaucher Abad, on serait clairement dans la panade pour les législatives. C’est le patron des députés LR, vous imaginez la confusion dans l’esprit des électeurs?», s’inquiète en revanche un autre cadre du parti, qui œuvre pour que l’élu ne bascule pas avec d’autres «abadistes». «Damien a beaucoup déçu parmi les siens. Ceux qui pourraient le suivre sont plutôt des proches de Xavier Bertrand, mais le fait que ce dernier ne soit pas sur sa ligne lui complique les choses», juge un cadre LR. «C’est bizarre, mais, lundi soir, il a reçu quelques élus en petit comité à l’Assemblée. Combien de félons?», s’interroge un élu après avoir pris connaissance de ce comité improvisé.

«Abad trahira, c’est dans son ADN. Dans la Bible, le coq chante trois fois ; Damien, lui, a déjà trahi deux fois: Hervé Morin pour Nicolas Sarkozy, et Nicolas Sarkozy pour Bruno Le Maire. La troisième fois devrait bientôt arriver», grince un élu LR.

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Pour limiter le risque d’hémorragie, Les Républicains ont mis les bouchées doubles ces derniers jours. Les téléphones ont chauffé. Mardi, en fin de matinée, le parti a dévoilé une «Charte de clarté et d’indépendance» en plein conseil stratégique. Le document a été soigneusement préparé et musclé par Bruno Retailleau. «L’avenir de la droite ne peut s’écrire que dans la clarté, la cohérence et l’indépendance», annonce ce texte. Chaque élu, candidat ou cadre LR est invité à s’engager sur trois points précis: ne pas se présenter sous les couleurs du président de la République ni porter son projet de majorité législative, respecter l’investiture demandée et accordée pour siéger au sein du groupe LR sans rallier un groupe qui soutiendrait le projet et la politique d’Emmanuel Macron, et, enfin, respecter scrupuleusement la position fixée par le mouvement pour les législatives et la suite du quinquennat: « Les Républicains ne sont pas solubles dans le macronisme», rappelle Bruno Retailleau. Cette charte, adoptée à l’unanimité du conseil stratégique moins deux abstentions, devrait être approuvée plus largement le 7 mai à l’occasion d’un conseil national.

Si certains veulent travailler avec Emmanuel Macron, ils en ont tout à fait le droit. C’est la démocratie. Et il y a un parti pour ça : ça s’appelle La République en marche

Mardi, au-delà de ce document de la «clarté», perçu comme un «acte politique», le parti LR a également adopté une motion dans laquelle sept principes ont été réaffirmés. «La ligne pour les législatives 2022 est claire: celle de l’indépendance d’une droite républicaine soucieuse d’œuvrer pour la France en offrant une autre voie que celle de la macronie ou des extrêmes», s’est réjoui le député Patrick Hetzel, en diffusant la liste des engagements LR, parmi lesquels on retrouve la défense d’une voix propre, l’attachement au pluralisme, le refus de la logique du parti unique, le souci de l’intérêt général…

Des fractures béantes

Outre les outils, des déclarations fortes ont également été faites. Certains élus sont montés au créneau sans craindre de briser les tabous. Après le député du Vaucluse Julien Aubert, qui avait vivement critiqué la position de Nicolas Sarkozy entre les deux tours de la présidentielle, le député européen François-Xavier Bellamy a voulu poser la question de la clarté au cœur du problème LR. Il l’a fait mardi matin sur France Inter, juste avant le conseil stratégique. «Si certains veulent travailler avec Emmanuel Macron, ils en ont tout à fait le droit. C’est la démocratie. Et il y a un parti pour ça: ça s’appelle La République en marche», a-t-il expliqué avant de fustiger une ambiguïté qu’il juge mortelle pour l’avenir de sa famille politique. «Se prétendre constructif aujourd’hui pour dissimuler un revirement tactique ou bien un opportunisme immédiat me semble être une manière de plus de décourager les Français de croire en la politique», a-t-il insisté.

Fortement hostile à l’idée de pactiser avec les Marcheurs, Bellamy plaide pour une «alternative» et une «opposition». «Nous ne pouvons pas faire comme si nous ne connaissions pas le bilan d’Emmanuel Macron… Je ne vois pas ce qu’il y a à construire avec quelqu’un qui a tant détruit», a-t-il ajouté. Puis, lorsqu’on lui a demandé s’il conseillait à Nicolas Sarkozy de prendre sa carte LREM, François-Xavier Bellamy a répondu sans hésitation: «Il a construit son parcours politique sur l’idée qu’il fallait assumer ses choix. Et moi, je crois que c’est très important en politique en effet.»

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En entendant cet appel à la clarté lancé «avec finesse» par le député européen, plusieurs élus LR ont bu du petit-lait, mardi matin. Parmi les ténors, beaucoup tiennent rigueur à l’ex-président de ses derniers choix. «La vérité, c’est qu’on lui en veut tous énormément. Sa stratégie nous conduit dans un état de faiblesse extrême», regrette un cadre, allant jusqu’à dire que l’ancien chef d’État aurait «perdu tout son sens politique».

Pour sa part, Nicolas Sarkozy a choisi de se mettre volontairement en retrait de la scène politique, même s’il reste régulièrement en lien avec des élus. «Il est sollicité comme chaque fois que la droite est confrontée à des doutes», précise-t-on dans son entourage. Certains ont été surpris de constater dimanche soir qu’il n’avait écrit aucun message public sur les réseaux sociaux pour saluer la réélection d’Emmanuel Macron.

Sarkozy essaye de s’inviter dans un jeu où on ne l’attend pas. Son idée d’un rapprochement fonctionnerait seulement si Macron décidait de nommer une figure de droite sur laquelle il aurait encore de l’influence. Ce n’est pas gagné, et Sarkozy peut encore faire marche arrière

Actuellement en vacances au Maroc, Nicolas Sarkozy sait que sa prise de position avant le second tour de la présidentielle, dans laquelle il appelait à l’unité derrière le président sortant, n’a pas été comprise, même par certains de ses soutiens historiques. Mais, selon un proche, si l’ex-président de la République admet cette situation, il estime néanmoins nécessaire de suivre ses convictions, quitte à prendre le risque de déplaire. «Finalement, la position qu’il a prise correspond à une réalité. Il a tiré les leçons d’une situation où la droite n’a pas su parler à son électorat, car cet électorat de droite a voté Macron», explique-t-on. «Sarkozy essaye de s’inviter dans un jeu où on ne l’attend pas. Son idée d’un rapprochement fonctionnerait seulement si Macron décidait de nommer une figure de droite sur laquelle il aurait encore de l’influence. Ce n’est pas gagné, et Sarkozy peut encore faire marche arrière», considère un parlementaire de droite, mobilisé au sein d’une famille politique pleine d’interrogations et d’espoirs.

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Le premier tour des élections législatives aura lieu dans 47 jours. S’ils prônent officiellement l’unité, les Républicains restent divisés. Les fractures sont béantes, les couteaux déjà aiguisés, prêts à servir. Mais, pour l’instant, chacun retient ses coups.

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Emmanuel Macron veut réserver aux Républicains le même sort qu'aux socialistes

RÉCIT - Depuis sa réélection, le chef de l'État se tourne à nouveau vers la droite. Et cherche à décrocher ces députés LR tentés de suivre la consigne de Nicolas Sarkozy.

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DÉCRYPTAGE - S’il est réélu, le président ne veut pas d’une majorité aux allures de mosaïque, redoutant qu’elle l’expose à l’instabilité.

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La chaîne BFMTV a reconnu dimanche une «erreur» après avoir publié brièvement sur Twitter et sur son site YouTube une image annonçant la victoire d'Emmanuel Macron près d'une heure et demie avant la publication des résultats du scrutin.

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Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron. 

 

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Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.

Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.

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Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites

C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.

« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.

À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.

Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere

Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »

Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».

Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »

Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste

Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »

Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.

Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.

“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”

Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »

Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.

Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.

Photo © Marie de Jeaghere

Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »

Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.

L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.

“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”

Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »

Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »

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Le Figaro

Béthune : un homme retrouvé mort dans une école maternelle, la piste d'un accident en lien avec la prison voisine privilégiée

La victime semble avoir eu un accident alors qu'elle envoyait un colis aux détenus de la prison jouxtant l'établissement scolaire.

Dimanche 24 avril, un homme a été retrouvé mort dans l'enceinte d'une école maternelle de Béthune, dans le Pas-de-Calais. La victime serait tombée du toit alors qu'elle tentait d'envoyer un colis à la prison voisine, rapporte une source policière au Figaro, confirmant des informations de La Voix du Nord .

À lire aussiLe combat du maire de Poissy contre la prison de centre-ville

Dimanche matin, les membres d'une association de danse de quartier doivent se retrouver à 10h30 à l'école maternelle Louis Pasteur pour répéter ensemble. Mais à son arrivée, l'un des danseurs découvre le corps d'un homme, le visage particulièrement abîmé, dans un couloir extérieur, selon France Bleu. Les secours arrivent rapidement sur place. En vain, l'homme est décédé. Selon nos informations, il était âgé de 30 ans. Une autopsie doit être réalisée en début de semaine pour connaître les causes exactes de la mort.

Des «missiles» lancés aux détenus

Contactée par Le Figaro, une source policière nous explique que cet accident est le résultat d'un phénomène fréquent pour les prisons de centre-ville : celui des «missiles» envoyés aux détenus. Des individus lancent aux prisonniers des colis avec de la drogue, des cigarettes, des téléphones portables... Bref, «tout ce qui n'est pas légal par les parloirs», résume notre source policière. Dans le cas présent, l'école maternelle jouxte la maison d'arrêt de Béthune. Les policiers locaux font état d'un problème «récurrent», alors qu'aucun filet n'encadre la prison.

Le système de vidéosurveillance sur les toits de l'école maternelle a d'ailleurs été renforcé en 2020 par la mairie, indique à France Bleu son édile, Olivier Gacquerre. Ce dernier a refusé de répondre à nos nombreuses sollicitations, tout comme le parquet de Béthune, en charge de l'affaire. L'affaire semble susciter un certain malaise au sein des autorités. Pour cause, la fermeture de la maison d'arrêt de Béthune, en service depuis 1895 et particulièrement vétuste, a été annoncée dès 2011, par le ministre de la Justice de l'époque, Michel Mercier. Depuis, le transfert des prisonniers vers d'autres établissements pénitentiaires a été de nombreuses fois reporté.

Nice : un prêtre et une religieuse agressés au couteau dans l'église Saint-Pierre-d'Arène

Kevin R., 31 ans, aurait justifié son passage à l'acte en expliquant spontanément aux policiers qu'il voulait «tuer Macron». Il a été placé en hôpital psychiatrique dans la soirée.

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Morts sur le Pont-Neuf à Paris : le policier tireur en garde à vue à l'IGPN

Un policier a tiré à plusieurs reprises, dimanche soir, sur une voiture soupçonnée d'avoir forcé un contrôle près du Pont-Neuf à Paris, tuant deux occupants âgés de 25 et 31 ans.

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Mise en examen, la maire de Canteleu quitte la vice-présidence de la métropole de Rouen

Mélanie Boulanger a été mise en examen le 22 avril. Elle avait été placée en garde à vue en octobre 2021 lors d'un coup de filet antistupéfiants puis remise en liberté.

L'Humanité

Camille, aux bons soins des mots

Un jour avec

Orthophoniste, professionnelle de la rééducation la jeune femme s’estime, comme nombre de ses consœurs, mal considérée. Elle exige que son métier devienne plus attrayant pour ne pas disparaître.

Cécile Rousseau

Une voix claire sort de la pénombre. Camille, orthophoniste, maîtrise tous les rouages de la parole, y compris quand il s’agit de défendre sa profession. Depuis 2019, la blouse blanche écume régulièrement les manifestations. Au quotidien, dans son hôpital francilien, elle oscille entre les patients de gériatrie et les consultations pour personnes atteintes de pathologies neuromusculaires comme la myopathie. Des demi-journées entrecroisées par une pause-déjeuner expresse : « Vers 13 heures, j’assiste au repas des personnes âgées dans leur chambre. Je fais un bilan de déglutition et je vois s’il faut adapter les textures. Quand le corps vieillit, les réflexes peuvent se réduire. Après une chirurgie, la fatigue peut entraîner une petite décompensation», synthétise celle qui apprécie « de suivre des personnes de tout âge ».

« C’est un métier féminin à 97 % »

De la néonatalité aux soins palliatifs, les techniques de rééducation s’apparentent à une mécanique de précision. Qu’elle évoque les pathologies liées aux fonctions de la bouche ou l’invisibilisation de son métier, les propos de Camille sont toujours ciselés. Poser des mots sur le mal est d’ailleurs l’une des grandes satisfactions de la jeune femme de 28 ans. « Certains patients restent isolés avec leurs problèmes, explique-t-elle.  On les aide à comprendre ce qui se passe. Ils sortent alors de leur phase de deuil et prennent un rôle actif dans le processus. » Enthousiaste dans sa pratique, elle ne perd pas de vue le manque de considération chronique. Selon l’orthophoniste, il ne doit rien au hasard et beaucoup au patriarcat. « C’est un métier féminin à 97 %, pointe Camille. Nos cinq années d’études ne sont reconnues qu’à bac + 3. »

Si elle a pu bénéficier des 183 euros d’augmentation du Ségur de la santé et d’une refonte des grilles salariales, la spécialiste en début de carrière plafonne à 1 800 euros mensuels. « C’est une évolution, mais j’ai toujours des collègues avec des années d’expérience qui gagnent à peine plus que moi », déplore-t-elle, en ciblant d’autres injustices : « Pour les orthophonistes libéraux, l’acte n’a pas été revalorisé. Pareil pour le salaire de ceux travaillant dans le médico-social. Ils n’ont rien reçu du Ségur de la santé. Ce n’est pas étonnant qu’il y ait des postes vacants et du turnover dans le secteur. »

« Nos cinq années d’études ne sont reconnues qu’à bac + 3. »

Après la première vague de Covid, des nuées de malades passés en réanimation – intubés, trachéotomisés, mis sous curare et en décubitus ventral – ont atterri en ré­éducation. La Bretonne d’origine reste marquée par l’état des patients : « Tous avaient des séquelles, plus de voix et des problèmes de déglutition, souvient-elle.  Je n’avais jamais travaillé avec des personnes sortant de réa. Je me suis formée sur le tas. En parallèle, nous avons dû arrêter certaines prises en charge pour éviter les contaminations. Il y a eu un gros retard de soins pour les malades chroniques. Nous nous sommes recentrés sur les cas qui ne peuvent pas attendre, comme les AVC. » La pénurie croissante d’orthophonistes pèse lourd dans la balance. Avec 38 paramédicaux pour 100 000 habitants, obtenir un suivi tient du parcours du combattant. Les vocations sont pourtant au zénith. Mais, entre un concours très sélectif et peu de places disponibles, les étudiantes sortent de formation au compte-gouttes.

« J’ai la chance d’être dans un hôpital axé sur la rééducation »

Après des débuts à mi-temps en libéral et dans une association s’occupant d’enfants malentendants, c’est à l’hôpital qu’elle a véritablement embrassé le métier. La jeune femme fait partie des 1 800 orthophonistes de la fonction publique hospitalière sur les 27 642 que compte le pays. « En tant qu’indépendante, je me sentais isolée et je n’appréciais pas le rapport d’argent avec les patients, précise-t-elle.  Le service public m’a fait aimer l’orthophonie. J’adore travailler en équipe. J’ai la chance d’être dans un hôpital axé sur la rééducation et dans un service avec cinq autres collègues. Dans les petits centres hospitaliers, les orthophonistes sont souvent seules… » Une fois par semaine ou quand le timing le permet, une réunion de « staff », réunissant les différents corps de métiers, se tient pour faire le point sur la situation des patients. Pour Camille, cette pluridisciplinarité est essentielle. Mais elle ne doit surtout pas effacer une profession déjà sur le fil. « On entend parler de “tronc commun” avec les kinésithérapeutes, alors qu’il n’y a que quelques similitudes avec notre pratique. Cela serait en train d’être expérimenté dans certaines universités. Or, l’orthophonie a toute son utilité. Nous ne sommes pas des personnels interchangeables.  »

Un jour avecorthophonieségur de la santéHôpital public
L'Humanité

Benjamin Rossi, infectiologue : "L’État est maltraitant avec les soignants"

Entretien

Percuté de plein fouet par la pandémie, Benjamin Rossi revient sur l’état d’épuisement généralisé du personnel à l’hôpital public. Manque de moyens, vague de départs… il avance des solutions concrètes pour une refonte du système de santé.

Anna Musso

Benjamin Rossi Médecin infectiologue à l’hôpital Robert-Ballanger à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis)

Depuis presque deux ans en première ligne du Covid, le docteur Benjamin Rossi dénonce les décisions insuffisantes prises par le gouvernement et insiste sur la nécessité d’un sursaut général pour sauver l’hôpital public. Alors que le système est en train d’exploser, que les soignants partent les uns après les autres, le spécialiste avance des solutions concrètes de court et moyen termes pour sortir de l’ornière et garantir un meilleur accès aux soins pour tous.

Dans votre ouvrage (1), vous témoignez de conditions de travail épuisantes pour vous et vos collègues, depuis la première vague du Covid en mars 2020. Actuellement, est-ce pire qu’il y a deux ans ? Ou y a-t-il eu des améliorations ?

Nous sommes encore moins nombreux qu’en 2020. La situation a donc empiré. Nous sommes épuisés. Beaucoup de gens partent, certains traumatisés, d’autres pour se protéger. Parmi ceux qui restent, beaucoup devraient faire une pause car ils commencent à devenir dangereux dans leurs pratiques, à cause du surmenage et du syndrome post-traumatique, mais ils ne le peuvent pas faute de remplaçants… Les patients deviennent les otages involontaires de nos insuffisances. L’État a fait des petites tentatives (le Ségur de la santé – NDLR) mais rien qui ait pu améliorer sereinement les conditions de travail. Quand on pense qu’un milliard d’euros est déboursé par mois pour des tests de dépistage réalisés par des groupes privés de biologie médicale qui sont quasiment exclusivement détenus par des fonds d’investissement étrangers, et que le gouvernement rechigne à investir pour l’hôpital… Les dépenses de santé n’ont augmenté que de 0,4 % en 2020 alors qu’elles ont flambé de 37 % pour des laboratoires d’analyse ! L’hôpital est un bien commun, investir dans l’hôpital aujourd’hui permettrait de mieux prendre en charge les patients Covid, mais en plus, cela permettrait d’assurer l’avenir des Français en concevant un système hospitalier de pointe. Mais ça n’est manifestement pas cette piste qui a été choisie par notre gouvernement.

Comment le vivez-vous, ainsi que vos collègues, médecins, infirmiers, aides-soignantes ?

Les décisions sont désespérantes. L’État est maltraitant avec les équipes. On manque de moyens. On ne peut pas travailler dans de bonnes conditions. Tant que le gouvernement ne comprendra pas qu’en payant cinq fois plus les médecins dans les centres de vaccination qu’à l’hôpital, tant qu’il entretiendra les inégalités entre les spécialités, entre le public et le privé, il créera des zones de vide dans notre système de soins. Actuellement, l’hôpital est déserté car y travailler est trop dur. Pour ce qui est des soignants (infirmiers et aides-soignants), la ­situation est encore pire. Partout où ils vont, ils sont mal payés, dans des conditions de travail extrêmement difficiles. L’impression de faire de l’abattage dans un métier empathique fait perdre la vocation à beaucoup de gens. Il y aurait bien des choses à proposer comme des carrières évolutives : par exemple, des diplômes spécifiques permettant d’obtenir le droit de prescription pour certains traitements ou de faire des formations administratives comme chef de service, cela se fait aux États-Unis.

Quelle est la chose la plus dure à gérer ?

L’afflux de patients à l’hôpital et le travail sans fin, sans filet dans un état d’agitation et d’inertie du reste de la société. Je dois vous avouer que, pour ceux qui bossent en première ligne, on est un peu décontenancés : entre les antivax qui nient la réalité médicale, les vieux professeurs qui proposent des remèdes avec de la poudre de perlimpinpin, les épidémiologistes de salon qui inventent des tendances toujours fausses, et nos politiques qui règlent les problèmes de santé en ne misant que sur du dépistage (qui ne soigne personne), on se sent abandonnés par tout le monde. Je me demande si les problèmes peuvent encore être réglés de façon pragmatique dans un monde où personne ne cherche la vérité mais où tout le monde cherche à être réconforté dans sa croyance.

Quelles mesures concrètes pourrait-on mettre en œuvre tout de suite pour « limiter les dégâts » ?

Il faudrait ouvrir des lits et payer le personnel pour le garder. Mettre au moins une partie de l’argent utilisé pour le dépistage (1 milliard d’euros par mois) pour rafistoler nos hôpitaux. De toute façon, avec Omicron, le dépistage de masse ne sert plus à rien. Nous sommes en échec complet du contact-tracing sinon nous ne serions pas à 500 000 cas par jour. Vous imaginez comme il peut être déprimant de ne pas intuber un patient faute de place, tout en sachant que les lits de l’Hôtel-Dieu à Paris sont restés fermés pendant toutes les vagues, avec des prises murales d’oxygène quasi neuves ! Sans parler des chirurgies ou des autres maladies sans cesse déprogrammées. Avec ou sans Covid, nos hôpitaux ne peuvent plus gérer le flux de patients. Soit nos dirigeants se décident à agir, soit nous partirons tous.

À moyen et long terme, quelles sont les mesures à prendre pour permettre à tous les citoyens d’avoir accès aux soins de façon sereine et efficace ?

Sur le plan comptable, on peut faire mieux avec autant. On pourrait déjà envisager des avantages en nature, comme des logements prioritaires proches des hôpitaux pour les soignants. Mais aussi de combattre certaines inégalités avec des primes régionales pour faciliter l’installation dans les déserts médicaux (zones médicales prioritaires) comme la Seine-Saint-Denis. De manière plus globale, il faut repenser le système de rémunération de la santé en France. La tarification à l’activité a prouvé ses limites. Quand on sait qu’un pédiatre va ­gagner 5 à 10 fois moins qu’un radiothérapeute pour les mêmes horaires, on se demande un peu si notre système mise sur l’avenir ! J’appelle à une consultation citoyenne, sur le modèle d’une convention citoyenne, pour rediscuter des dépenses de santé. Certaines spécialités sont surpayées, d’autres pas assez. Il faut revoir la façon dont on utilise l’argent public et opérer une réforme en profondeur. Il faut poser des limites claires au nombre de patients que les infirmières et aides-soignantes peuvent prendre en charge. Il faut arrêter de voir la santé comme un coût. L’inaction de nos politiques est notre responsabilité collective. On a besoin de se mettre au boulot pour y mettre fin, ensemble.

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Le Monde

Election présidentielle 2022 : pourquoi les outre-mer ont largement voté en faveur de Marine Le Pen

Dans tous les départements et collectivités ultramarins, hormis dans le Pacifique, l’extrême droite est arrivée en tête du scrutin, dimanche 24 avril. Un résultat qui interroge.

Le vote des outre-mer, au premier tour et, plus encore, au second tour, où Marine Le Pen est arrivée largement en tête en rassemblant près de 60 % (58,27 %) des suffrages, a constitué, plus qu’une surprise, un électrochoc. Comment, dans un département comme la Guadeloupe, par exemple, où, il y a trente-cinq ans, Le Pen père était même empêché d’atterrir, 69,6 % des votes ont-ils pu se porter sur sa fille ? Dans tous les départements et collectivités d’outre-mer, hormis celles du Pacifique, la candidate du Rassemblement national devance le président sortant, Emmanuel Macron, alors que, traditionnellement, ceux-ci sont plutôt « légitimistes » et ont tendance à pencher en faveur du pouvoir en place. Ce vote ultramarin, nécessairement, interroge.

Résultats de la présidentielle : visualisez les votes commune par commune sur notre carte interactive

Pour Pierre-Yves Chicot, avocat et maître de conférences à l’université des Antilles, « on peut parler de vote de rejet, et même de vote de détestation de la manière dont il a exercé la fonction présidentielle ». « Ce qui s’est passé au premier tour, c’est-à-dire le rejet d’Emmanuel Macron, s’est reproduit au second tour, sauf qu’il est exprimé par un vote pour Le Pen au lieu de Mélenchon au premier », poursuit-il. Pourquoi ce « rejet », et comment peut-il ainsi s’affranchir des frontières politiques, sans distinction, et aussi des enseignements de l’histoire, dans des « pays » qui ont été marqués par la mémoire de l’esclavage et du colonialisme ?

« Un malaise profond »

« Le vote Le Pen ne peut que me choquer, reconnaît le président du conseil exécutif de la Martinique, Serge Letchimy (Parti progressiste martiniquais). Aimé Césaire, Frantz Fanon, Edouard Glissant ne nous ont pas éduqués dans ce sens. Cependant, c’est aussi un signal, un indicateur d’un malaise profond et d’une contestation de la politique de l’Etat, menée depuis des décennies et que les crises traversées pendant ce dernier quinquennat ont exacerbée. Mais il nous faut prendre garde que cette situation de contestation, pour l’instant, ne devienne une adhésion à des thèses inacceptables. »

Les causes de cette contestation sont multiples et diverses. Les raisons de la colère ne sont pas les mêmes à Mayotte ou en Guyane qu’en Guadeloupe ou en Martinique, ou encore à La Réunion ni en Nouvelle-Calédonie. Demeure néanmoins, comme une trame uniforme, le sentiment que les outre-mer, avec leurs spécificités, les difficultés structurelles auxquels ils sont confrontés, ne sont pas considérés dans toute leur complexité, voire sont « ignorés », « abandonnés », « méprisés », termes qui reviennent fréquemment dans les propos.

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Le Monde

Décomposition politique

Depuis la victoire d’Emmanuel Macron, dimanche 24 avril, une musique insidieuse se propage, visant à remettre en cause la légitimité de son élection. Deux types d’arguments sont invoqués : le président de la République sortant serait trop mal élu pour prétendre mener à bien son projet en raison du niveau, important, de l’abstention (28 %) et des bulletins blancs et nuls (6,2 %). En outre, les 58,4 % recueillis sur son nom ne procéderaient pas d’un vote d’adhésion mais résulteraient d’un vote barrage contre l’extrême droite.

Les bulletins blancs et nuls, cette autre France de la colère

En 1969, personne n’avait remis en cause la légitimité de Georges Pompidou, élu président de la République dans le cadre d’une abstention record (31,15 %). En 2002, nul n’avait contesté celle de Jacques Chirac qui avait obtenu 82,21 % de suffrages exprimés face à Jean-Marie Le Pen. Des interrogations existaient sur la nature de la politique que le leader de la droite aurait à mener dans le cadre du puissant front républicain qui venait de se former, mais sa capacité à être président était pleinement reconnue.

Présidentielle 2022 : le fantasme persistant de la fraude électorale

Le procès en illégitimité n’est pas nouveau. François Hollande en avait été victime lors de son élection, en 2012, lorsque la maire (UMP) d’Aix-en-Provence, Maryse Joissains-Masini, l’avait qualifié de « danger pour la République » en accusant les médias d’avoir « lynché » son adversaire, Nicolas Sarkozy. Depuis 2017, cependant, la contestation s’intensifie et gagne les plus hautes sphères de la République. En mars, le président du Sénat, Gérard Larcher, exaspéré qu’Emmanuel Macron tarde à entrer dans la campagne, avait estimé que cela posait « la question de la légitimité du gagnant ». Venant du troisième personnage de l’Etat, l’attaque avait choqué.

Cette fois, la contestation est rallumée par la gauche radicale, qui cherche à mobiliser ses troupes en vue des élections législatives de juin. En prétendant se faire « élire » premier ministre et en dépeignant Emmnanuel Macron comme le président de la République « le plus mal élu de la Ve République », Jean-Luc Mélenchon poursuit sa tentative de dynamitage des institutions et sa contestation d’un adversaire auquel il dénie depuis cinq ans le droit de mener sa politique. « Il n’y a pas de base sociale en France pour la politique de M. Macron. Il a un problème de légitimité politique qui résulte des conditions du deuxième tour », avait-il lancé au lendemain du scrutin présidentiel de 2017. Marine Le Pen, de son côté, s’est comportée dimanche soir comme si on lui avait volé la victoire, mettant en cause « deux semaines de méthodes déloyales et choquantes ».

Emmanuel Macron, élu clairement mais sans élan, devra tenir compte de cette nouvelle donne politique

Le processus en cours de décomposition et recomposition politique explique pour partie la montée de cette radicalité. La droite ne supporte pas d’être marginalisée dans le paysage politique national, et les extrêmes exploitent autant qu’ils le peuvent la contestation qui monte dans le pays, y compris contre les institutions. Mais leur jeu, qui consiste à prétendre aux fonctions électives tout en en contestant les règles, est particulièrement pervers. En 2017, Jean-Luc Mélenchon a été élu député des Bouches-du-Rhône avec à peine 20 % des électeurs inscrits. En 2021, Valérie Pécresse n’a été reconduite à la présidence de la région Ile-de-France qu’avec 14,8 % des inscrits. Tous ceux qui s’amusent à ébranler la légitimité du vote, et par là même les fondements de la démocratie représentative, feraient mieux de réfléchir au moyen de réintéresser les électeurs. Faute de quoi, ils seront emportés comme les autres.

« Le “malheur français” est apparu si profondément incrusté le 24 avril qu’il n’est pas excessif d’en appeler à la thérapie de groupe »

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L'Humanité

Au mas Balzane, l'alternative humaine aux Ehpad

Actu

Dans les Cévennes, une bergerie a été réaménagée pour offrir un cadre de vie ouvert et chaleureux aux personnes âgées. C’est Laurence Llinares qui reçoit. Ancienne infirmière, elle use de son énergie pour le bien-être de ses résidentes, qui se sentent ici chez elles et même mieux. Zoom sur l’accueil familial, alternative humaine aux Ehpad et activité en quête de reconnaissance.

Nadège Dubessay

De la fenêtre du salon, elle aime observer les chevaux. Assise confortablement dans son fauteuil, elle a posé un plaid en velours sur ses jambes et deux des quatre chiens de la maison ronflent à ses pieds. Fernande Mercier se souvient d’avoir eu un vrai coup de foudre à peine la porte franchie. « Les poutres, les murs en pierre, les animaux… j’ai vécu dans une maison comme ça, à la campagne », sourit-elle. La vieille dame s’est installée dans ce mas cévenol il y a cinq mois. À 98 ans, elle ne pouvait plus rester chez elle de façon autonome. Depuis la mort de son mari il y a vingt-cinq ans, elle vivait seule. Aujourd’hui, elle partage son quotidien avec une grande tribu. D’abord les proches de Laurence Llinares, propriétaire du mas Balzane – du nom de sa première jument – et accueillante familiale : sa mère, Françoise, son conjoint, Ludovic, sa fille et le petit ami qui viennent le week-end. Vivent ici aussi les deux autres résidentes. Et puis, de passage, les parents des uns et des autres, les copains. Chacun se retrouve autour d’une table ronde gigantesque, fabriquée par Laurence, qui voulait que « tout le monde puisse se voir ». Ou sur la terrasse du jardin dès que la météo le permet.

Ni chômage ni salaire

Accueillante familiale pour personnes handicapées ou âgées, cela faisait quelques années que l’idée trottait dans la tête de celle qui a fait toute sa carrière en tant qu’infirmière. En libéral, en établissement scolaire, en hôpital ou en Ehpad. Elle a travaillé en centre de rééducation pour les grosses traumatologies de la route, au service coma transitoire, longue durée. Par choix, toujours. La fonceuse – qui a aussi été pompière volontaire durant quinze ans – a vite la bougeotte. Dès qu’elle n’adhère plus à un mode de fonctionnement, elle le quitte. En 2004, son rythme soutenu – trop – se solde par un AVC. « J’en suis ressortie métamorphosée. Il fallait remettre les pendules à l’heure. Se poser. » Séparée du père de sa fille, elle part en quête d’une demeure avec terrain et trouve une ancienne bergerie au milieu de nulle part, aux portes de l’Ardèche, avec en toile de fond les monts cévenols. « On a créé deux parties : une pour mes parents, l’autre pour ma fille et moi », se souvient-elle. C’est en cherchant un poney pour sa fille qu’elle rencontre Ludovic. Laurence se marre. « J’ai eu le cheval et le maréchal-ferrant. » Ensemble, ils retapent le mas. Infirmière dans un Ehpad privé qui a pignon sur rue, elle n’y trouve plus son compte. « Cela ne correspondait pas du tout à ce que j’attendais de la prise en charge de la personne vieillissante. C’est du rendement, du travail à la chaîne. » Alors elle remonte un cabinet en libéral. Un cancer du sein la fera de nouveau réfléchir sur ses choix de vie. « Je n’avais pas trouvé de remplaçante. J’ai travaillé malgré les chimios. J’y ai laissé une partie de moi. » Le rythme de travail, la famille qu’on ne voit plus, les 60 000 km par an au compteur, etc. C’était trop cher payé.

Depuis longtemps, elle savait ce qu’elle voulait. « Quand j’ai parlé de mon idée de devenir accueillante familiale, ma famille a tout de suite foncé dans le projet. C’était l’occasion de me voir plus souvent. » Les banques, en revanche, se font beaucoup plus frileuses. « J’étais étiquetée cancéreuse. » Il lui faudra s’armer d’une grande patience – deux ans – pour trouver avec l’aide d’un courtier le banquier qui lui fera enfin confiance. Toute la famille remodèle la maison pour l’adapter aux besoins des futurs résidents. Sur les 350 m2 du mas, 200 m2 leur sont réservés, dont le grand salon de 70 m2 où trône la fameuse table ronde. Ne restait plus qu’à obtenir l’indispensable agrément pour exercer.

Dépôt de candidature. Visite médicale physique et psychologique de toute la famille. Présentation des plans de la maison, de ses motivations. Entretien avec l’assistante sociale et l’éducatrice du département. Laurence Llinares obtient le sésame en novembre 2019. « Être accueillant familial, ce n’est pas une profession mais une activité, précise-t-elle. Nous ne dépendons pas de la législation du travail. Nous ne cotisons pas pour le chômage. Nous n’avons pas un salaire mais une contrepartie financière pour services rendus. » Ils sont un peu moins de 9 000 accueillants familiaux en France pour s’occuper d’environ 14 000 résidents. Ce n’est qu’en 1989 que les premiers textes légifèrent sur l’activité afin d’éviter « l’esclavage dans les fermes ». S’ils dépendent du conseil départemental sur le plan éthique, moral et fonctionnel, les accueillants familiaux ont comme employeurs les résidents. Et viennent de tous horizons. Des formations initiales imposées par le législateur sont censées pallier le manque de connaissances des futurs accueillants. « Ça me paraît léger, mais ça se formalise de plus en plus », constate Laurence. Elle qui sait combien son expérience d’infirmière lui a été utile dans bien des occasions.

« Plein de technologies qui ne se voient pas »

Lorsque Gisèle Blavet, 85 ans, a débarqué au mas cévenol, elle était comme un animal blessé. Plus de trois mois passés à l’hôpital d’Alès, dans le Gard – d’abord pour une fracture du col du fémur puis à cause du Covid –, avaient aggravé sa maladie d’Alzheimer. La pandémie avait alors repris le dessus, contraignant les hôpitaux à décréter le plan blanc. « Elle n’a pas pu voir ses proches. Elle est arrivée ici en ambulance et fauteuil roulant, complètement déboussolée, le cerveau à l’envers. Avec des escarres jusqu’à l’os et une infection urinaire. Une catastrophe. » Avec une infinie patience, Laurence lui fait sa toilette. Mais la vieille dame est terrorisée. En panique, elle hurle, refuse qu’on la touche, d’aller dans son lit. « Ça a duré trois jours. » Comme pour chaque nouvel arrivant, l’accueillante familiale a passé plusieurs nuits sur le canapé, à l’écoute de la moindre alerte. Aujourd’hui, Gisèle, souriante, reçoit la visite de sa famille. Elle marche grâce à l’aide de Laurence et avale avec gourmandise son gâteau de 4 heures. Avec Jacqueline Laurent, 87 ans, la troisième résidente, elles sont devenues inséparables. Sur la porte de sa chambre, une photo d’elle est épinglée. À l’intérieur, un lit médicalisé – mais qui n’a rien à voir avec ceux, austères, des hôpitaux –, une imposante armoire ancienne, un fauteuil en velours. Laurence n’a pas lésiné sur la décoration. Ni sur les attentions. « J’ai voulu un lieu où il fait bon vieillir avec un maximum de technologies qui ne se voient pas », dit-elle. Jusqu’aux mauvaises odeurs, qu’elle traque sans répit. Dans le couloir qui mène aux chambres des trois résidentes, c’est le parfum de lavande qui domine. Elle l’avoue, c’est un peu une obsession. Et explique : « En Ehpad, j’ai ce souvenir d’effluves d’urine qui vous prenaient au nez. »

La journée de Laurence débute à 7 heures. Il faut s’occuper du linge. Des plateaux du petit déjeuner. Fernande se lève la première. Gisèle aime prendre le petit déjeuner au lit. Deux croissants, un chocolat chaud avec beaucoup de chocolat. Pour Jacqueline, c’est un café bien noir et les croissants. Alors que l’infirmière fait les toilettes, les soins, Laurence nettoie les chambres, prépare le repas. Elle doit aussi faire les courses. Accompagner les résidentes chez le gériatre. Organiser les rendez-vous chez le kiné, le radiologue, le cardiologue… L’après-midi, les proches rendent visite. Le soir, tous mangent autour de la grande table. Depuis deux ans, plusieurs résidents ont fini leur vie du mieux possible ici. Le couple n’a pas pris de vacances. Mais c’est sans regret. Dès que Gisèle marchera mieux et que le temps le permettra, les « vamps », comme on les nomme ici, iront à la mer. « On s’installera à une terrasse et on fera nos commentaires sur les beaux mecs qui passent », rigole Laurence.

3eme âgeEhpad
Le Figaro

«Parfois, j'ai l'impression que c'est lui qui me sort» : ces nouveaux maîtres qui font de leur chien un égal

Guyonne de Montjou

ENQUÊTE - Jamais les animaux de compagnie n'ont tenu une telle place dans notre société. Considérés par certains comme des presqu'humains, les chiens et les chats ont-ils pour seule vocation de combler un vide affectif omniprésent?

Camille a 29 ans, elle vit près du jardin du Luxembourg à Paris, porte des lunettes à écailles et chausse trois fois par jour ses baskets pour marcher d'un pas hardi derrière son chien au poil court et roux. «Quand je quitte mon ordinateur et mon petit appartement pour promener Roy, c'est comme si je partais à l'aventure. Tout le monde peut m'aborder, je suis invincible», sourit cette jeune-femme, qui rédige, entre deux excursions, des documents pour les entreprises.

Il y a quatre ans, cette grande brune décoiffée a troqué son CDI contre un métier indépendant : «c'était trop dur de le laisser toute la journée, seul à la maison», reconnaît-elle en désignant le cabot venu se frotter à ses mollets. Deux autres queues viennent frétiller sur ce trottoir, l'un des rares du quartier où les chiens sont tolérés sans laisse.

Camille, qui n'a pas d'enfant, connaît la plupart de ses voisins propriétaires, elle les a rencontrés grâce à son «Shiba» (contraction de la race Shiba inu originaire du Japon), acheté 2000 € il y a quatre ans. «J'avais toujours eu envie d'un chien et je voulais passer moins de temps sur mon téléphone», raconte-t-elle au petit groupe de maîtres qui se tient à bonne distance les uns des autres, comme pour signifier que la discussion est passagère, attrapée sur la voie d'une véritable destination. Que seul leur chien connaît.

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«Parfois, j'ai l'impression que c'est elle qui me sort, et pas l'inverse», s'esclaffe Roseline, connue pour être «la dame du bouledogue» dans le quartier. À côté d'elle, Corinne, retraitée, s'enquiert de la santé d'un labrador voisin : «Je crois qu'il est en convalescence dans un centre en Bretagne», lui répond une femme blonde à casquette, dotée d'un puissant accent québécois. Vivant seule avec son caniche blanc, sans enfant, celle-ci explique combien vitale est sa relation avec ce bouclé qu'elle chérit.

Tandis qu'au sol les truffes furètent, les maîtresses «parlent chien», comme les mamans du bac à sable discutent sur un banc après l'école, en posant un regard distrait sur leur progéniture. «Allez, il faut que je file à la boucherie pour son déjeuner, coupe Corinne. Je vais lui acheter son poulet. Mars a besoin d'une ration ménagère, il est allergique aux croquettes». Puis, se tournant vers sa planète ambulante, Corinne lance soudain : «Allez, viens avec maman, on y va !» et l'amour à poil dur obtempère illico. Roseline précise : «Le budget moyen d'un chien à Paris avoisine les 150 € par mois, si j'inclus le prix de la mutuelle qui couvre une partie de ses frais de santé».

À l'écart, un homme seul veille sur un grand chien aux élans désordonnés. Pollux est un berger australien un peu mal dégrossi qui fait frémir le groupe de femmes propriétaires de petits chiens. «Je vois de plus en plus de jeunes-filles qui ont entre 25 et 35 ans, qui disent ne pas vouloir d'enfants, et qui couvent littéralement leur chien, murmure Fabrice sur le ton de la confidence. Elles portent leur beagle miniature ou leur king charles comme un bébé et s'indignent quand Pollux en approche. À les regarder, on a l'impression que leur chien n'a pas le droit de jouer, de faire pipi, de renifler les derrières des autres… il faudrait qu'il ne soit plus un chien ! Un jour, à l'une d'elle, j'ai même dit 'faites donc un enfant et laissez votre chien tranquille !'».

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Pour ceux qui les côtoient quotidiennement, les animaux apaisent et tranquillisent.

Un membre de la famille

À l'autre bout des laisses, la psychologie des maîtres demeure une énigme : «Pour ceux qui les côtoient quotidiennement, les animaux apaisent et tranquillisent, explique Laurent Bègue-Shankland, auteur de Face aux animaux. Nos émotions, nos préjugés, nos ambivalences (Odile Jacob, 2022). Selon une étude menée dans vingt-six pays européens, plus il y avait d'espèces d'oiseaux présents dans leur voisinage, plus le bien-être subjectif des résidents est élevé. Serrer contre soi un animal diminue la pression sanguine, ajoute le chercheur. Dans une étude, des participants réalisaient une tâche éprouvante au laboratoire en présence de leur chien ou d'un proche, et les résultats ont indiqué que la présence canine avait un effet plus bénéfique sur leur rythme cardiaque et leur pression artérielle que celle d'un ami».

Ce constat permet d'expliquer les résultats d'un sondage mené en 2020 par Wisdom Health Genetics, une société de test ADN pour animaux, qui dévoile que 72% des propriétaires de chiens et 32% des propriétaires de chats ont déjà sciemment décommandé des projets auprès de leurs proches pour rester avec leur animal. Et que 64% des propriétaires considèrent leur chien ou leur chat comme leur enfant ou un membre de la famille. Le traitement qu'ils reçoivent est révélateur : «Très souvent, la maltraitance à l'égard des animaux est un marqueur du dysfonctionnement familial», note encore Laurent Bègue-Shankland. À l’inverse, l'hyper affection, le surinvestissement de la relation avec les bêtes peut s'avérer pathologique, caution d'une certaine misanthropie. «Ma mère préférait donner la meilleure place à son chien dans sa voiture plutôt qu'à l'un de ses enfants», se rappelle Agathe, qui refuse désormais d'adopter un animal à quatre pattes.

Une présence simple et permanente

Les animaux de compagnie, qui sont à notre merci, représentent-ils une altérité ? Incapables de reformuler une idée, de conceptualiser, d'agir selon une conscience propre, ils sont malgré tout dotés d'émotions, de stress, voire de comportements élaborés qui peuvent paraître similaires aux nôtres. La hiérarchie induite par le décalage entre l'homme et l'animal, accorde une responsabilité au maître qui en contrôle tous les aspects, ce qui peut lui procurer une forme de jouissance de toute-puissance.

D'humeur constante et prévisible, ces animaux de compagnie forment une présence simple et permanente dans le quotidien. Un peu comme le serait un enfant docile, éternel, dont la croissance se serait arrêtée à 9 mois. Capables de manifester de la gratitude, de la fidélité et une gentillesse inconditionnelles, ils rappellent que les humains sont attachés à ces qualités de cœur. Après tout, un chien ou un chat est-il autre chose qu'un mur de fantasmes et d'habitudes projetées? Un miroir palliant notre incapacité à aimer un alter ego sans crainte ?

Laurent Bègue Shankland observe que lorsqu'on demande à des personnes qui sont facilement gagnées par des sentiments de culpabilité d'attribuer des émotions à un chien qu'on vient de leur décrire en quelques mots, celles-ci lui imputent de la culpabilité. Ou encore, les personnes qui valorisent la soumission à l'autorité manifestent souvent une préférence pour telle race de chiens réputée pour son obéissance.

La césure théologique qui a fait des humains des presque-dieux et des animaux des presque-rien est en train de se dissoudre.

Le chiot, comme le petit d'homme, est un animal social, dont le développement se fonde sur un lien d'attachement primaire avec sa mère. Très tôt après leur séparation, le lien avec le maître s'y substitue. Claude Béata, vétérinaire à Toulon, doué d'une spécialité de «comportementaliste», soigne le psychisme des chiens, avec l'ambition de diminuer «les abandons et les euthanasies pour cause de trouble comportemental». Hyper-anxiété, agressivité, morsures, etc. Son métier se développe dans les régions où les personnes âgées vieillissent seules, où l'insécurité grandit, où les familles deviennent monoparentales et les enfants sont uniques. S'il n'abolit pas la solitude, l'animal en atténue certains aspects douloureux. «Toute l'histoire humaine démontre que nous avons du mal à exercer nos capacités empathiques au-delà des personnes qui appartiennent à notre tribu, envers les individus dont les apparences ou les croyances diffèrent de nous. Comment serions-nous capables de préférer un animal à un humain ? interroge le chercheur Laurent Bègue-Shankland. Reste que la césure théologique qui a fait des humains des presque-dieux et des animaux des presque-rien est en train de se dissoudre».

«Pétichisme»

Quels animaux fait-on entrer dans nos maisons ? En France, on dénombre 9 millions de chiens, 14 millions de chats et 13 millions de poissons. Le chiffre d'affaires du marché des animaux de compagnie avoisine les 5 milliards d'euros. Ce «pétichisme» (néologisme anglophone qui fusionne pet, animal familier, et fétichisme) trouve dans nos sociétés d'abondance, des illustrations inattendues.

Parmi les gadgets apparus ces dernières années pour les animaux de compagnie, le Dogphone est un outil d'aliénation consentie du maître, comme il en existe mille. Ses inventeurs de l'université de Glasgow (Ecosse, Royaume-Uni) promettent d'atténuer l'anxiété de la séparation chez les chiens qui se sont habitués à l'omniprésence de leur maître durant les confinements. Le système consiste en une balle équipée d'un accéléromètre qui, quand elle est secouée par le chien, déclenche un appel vidéo vers son propriétaire via un ordinateur portable relié à l'appareil. Le maître peut aussi appeler son animal, qui est libre d'ignorer l'appel ou d'y répondre. Le chien est libre, donc.

Le deuil d'un chien est inéluctable

«Beluga est mort à 17 ans de vieillesse», clame Roseline avec fierté à propos de son canidé. Contrairement à un enfant dont on espère qu'il nous survivra, le deuil d'un chien est inéluctable. Les prestataires de services ont trouvé dans cette tristesse un marché juteux. À l'un des 15 crematoriums d'Esthima, première agence funéraire animalière de France, les «salons de deuil» ne désemplissent pas. Là, pour 318 €, les maîtres éplorés peuvent assister à la crémation individuelle de leur bichon maltais, après s'être recueilli devant sa dépouille dans une chambre mortuaire. Si la crémation est collective, pour un chat ou un chien, elle coûte seulement 67€.

Ces agences de crémations animalières permettent aux animaux morts, que la législation considère comme de simples déchets, de bénéficier d'une « toilette funéraire » et d'être veillés. Entre thérapie collective, pour se consoler après le décès d'un animal chéri, et échange de bons procédés (« gestion de la litière », sic., qualité des selles et nettoyage des yeux), les forums d'amis des bêtes fleurissent sur la toile. Dans cet entre-soi assumé, le champ lexical emprunte à l'humain. Sur le site Wamiz, on peut lire : «Mardi, ça va faire 3 semaines et je n'arrive toujours pas à y croire. Je suis effondrée. C'était mon petit bébé, ma petite Mimoune, la plus douce, la plus intelligente, la plus belle, avec son caractère bien trempé et son regard presque humain. Nous étions fusionnelles, de vraies âmes-sœurs», écrit Meemaw. «Toutes mes condoléances pour la perte de votre chat», répond Sanaa. Plus loin, les défenseurs des animaux postent des messages au ton réprobateur, comme Emla : «Il est quand même préférable de prendre 1 ou 2 semaines de congés quand on adopte un chiot…». Le royaume des animaux prendra-t-il bientôt le pouvoir sur le nôtre ?

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Le Monde

Une situation paradoxale

Adeptes de rationalité et de géométrie, les économistes aiment construire des triangles impossibles. Trois propositions qui ne peuvent être accomplies en même temps. Dans les années 1960, l’économiste canadien Robert Mundell avait affirmé qu’un pays ne pouvait cumuler à la fois un taux de change fixe, une politique monétaire indépendante et la circulation libre des capitaux. Deux éléments sont compatibles, mais jamais les trois en même temps. Un « trilemme » qui s’est vérifié à maintes reprises.

Emmanuel Macron réélu : les défis économiques du nouveau quinquennat

Plus récemment, Dani Rodrik, professeur d’économie à Harvard, en a construit un autre pour expliquer la montée des populismes dans le monde. Il soutient qu’un pays ne peut combiner une intégration économique totale dans la mondialisation, la démocratie et la souveraineté d’un Etat-nation. Une manière d’expliquer que les conséquences des excès du libre-échange sapent les bases du consensus démocratique.

Pour la France de ce mois d’avril 2022, il serait tentant de construire une figure de cette nature qui relierait la protection du pouvoir d’achat, menacé par l’inflation, la nécessité d’investir dans l’écologie, la santé et la compétitivité, et enfin des comptes publics grevés par une dette abyssale. C’est à ce trilemme que s’attaque le président réélu.

Au lendemain des élections, les économistes surveillent scrupuleusement les écarts de taux d’intérêt des différents pays européens par rapport à l’Allemagne, grand pays le moins endetté et donc préféré des investisseurs. Pour l’instant, pas d’inquiétude – s’ils s’éloignent un peu dans le cas de l’Espagne et de l’Italie, ils restent faibles en ce qui concerne la France. Il faut dire que la situation est éminemment paradoxale, avec une dette représentant fin 2021 près de 113 % de son produit intérieur brut (PIB), un record, et pourtant, une charge de la dette qui est la plus faible depuis quarante ans.

Les banques centrales britannique et américaine entament la remontée de leurs taux face à une inflation réveillée par le chaos logistique et la flambée des matières premières

L’explication est évidemment à chercher du côté de la Banque centrale européenne (BCE) qui, depuis la crise financière des années 2010 et la crise sanitaire des années 2020, a déversé suffisamment de liquidité sur le marché pour écraser les taux d’intérêt. Cela a été possible, car la plupart des grands pays occidentaux, Royaume-Uni et Etats-Unis en tête, en ont fait de même et que l’inflation était, elle aussi, proche de zéro.

Cette période dorée s’achève. Les banques centrales britannique et américaine entament la remontée de leurs taux directeurs face à une inflation réveillée par le chaos logistique et la flambée des matières premières. Lundi 25 avril, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a ouvert la porte à une fin des rachats d’actifs et une remontée des taux vers la fin de cette année 2022, comme l’a déjà laissé entendre l’institution lors de sa précédente réunion. Pour la France, la facture remonterait alors comme un bouchon, avec, facteur aggravant, une dette privée, des entreprises et des ménages, plus importante encore que la dette publique.

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L'Humanité

Comment faire disparaître les verrues

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Résultat d’une infection cutanée bien souvent bénigne, les verrues concernent près de la moitié de la population française. Si le mal est bien connu, les méthodes pour s’en débarrasser demandent de la patience. Tour d’horizon des solutions, à la maison ou chez le médecin.

André Goulven

Les verrues, ce n’est pas que pour les enfants. Si les 5-15 ans sont les plus touchés par cette petite tuméfaction bénigne, selon l’assurance-maladie, une personne sur quatre est ou y sera confrontée durant sa vie. Pour s’en défaire, il existe différents traitements, à l’efficacité fluctuante en fonction de nombreux critères. D’abord, l’âge des personnes contaminées, le type de verrue et sa localisation.

Ce que l’on appelle communément « verrue » est en fait une excroissance de peau provoquée par une contamination au « Human Papillomavirus » (surnommé aussi HPV, littéralement un « papillomavirus humain »), dont il existe plus d’une centaine de sous-types. Certains provoquent des verrues génitales, telles que les condylomes, bénins, tandis que les papillomavirus à hauts risques (HPV 16 et 18, notamment) peuvent, eux, favoriser le cancer du col de l’utérus. Il existe aussi des verrues planes (HPV 10…), filiformes, mosaïques… Mais les plus communes restent les verrues vulgaires sur les mains et les pieds (essentiellement HPV 1, 2 ou 4).

Ces dernières, modérément contagieuses, peuvent s’attraper dans les milieux humides, comme les piscines ou les salles de sport, mais aussi dans les zones où le contact est rapproché, comme les établissements scolaires. Les professions manipulant le poisson ou la viande semblent aussi être plus touchées par le phénomène. L’Agence française de dermatologie rappelle cependant que le virus est présent sur la peau de 50 % de la population, et que son faible taux de transmission ne nécessite pas d’isoler physiquement les personnes infectées.

Les bienfaits de la chélidoine

Si la verrue n’est pas trop disgracieuse et esthétiquement handicapante, une absence de traitement peut se justifier. En effet, l’excroissance disparaît bien souvent toute seule dans les deux ans. Attention, en cas de verrues sur le visage, sur les muqueuses, de verrues douloureuses (hormis celles sur la plante des pieds, elles sont normalement indolores), de saignement, de verrues à proximité des ongles, d’ulcération au niveau de l’excroissance ou si la personne contaminée est immunodéprimée, une consultation rapide chez le généraliste s’impose.

En pharmacie, on trouve divers produits. Les verrucides sont indiqués uniquement pour les verrues sur les mains et les pieds. Ils fonctionnent avec un effet corrosif, nécessitant un grand soin à l’application. Si les symptômes persistent, il est conseillé de prendre rendez-vous chez le dermatologue pour la retirer. La plupart d’entre eux utilisent la cryothérapie, une application d’azote liquide à – 196 °C sur la zone infectée. Cette méthode peut s’avérer douloureuse, surtout pour les plus jeunes, et demande bien souvent d’être renouvelée pour éradiquer la verrue une bonne fois pour toutes.

Il existe également des « recettes de grand-mère », à l’efficacité plus ou moins avérée. La plus célèbre d’entre elles reste la chélidoine, aussi appelée « l’herbe aux verrues ». Son suc jaunâtre chargé en coptisine produit les mêmes effets que les médicaments vendus en pharmacie, mais à beaucoup plus long terme. Il faut donc en appliquer deux à trois fois par jour sur l’excroissance jusqu’à ce qu’elle disparaisse.

Santé
Le Figaro

«Instants classiques» N°67: un Président nommé César

Thierry Hillériteau

Les urnes - funéraires - ont parlé. Pour son bicentenaire, César Franck, dont on redécouvre des pans entiers de l'œuvre, remporte tous les suffrages.

Chers abonnés, un nouveau destin français se joue à Waterloo. La commune du Brabant vit la chute d'un Empereur il y a un peu plus de deux cents ans. Elle vient d'en sacrer un autre, deux cents ans après sa naissance. Celui-ci ne se nomme pas Napoléon. Il se prénomme César-Auguste. Aura fini par trouver cet héritage trop lourd à porter, sans doute, puisque c'est du seul prénom César qu'il signera ses chefs-d’œuvre à partir de l'âge de 24 ans. Le bicentenaire de César Franck sera célébré le 10 décembre prochain. Mais la Chapelle Musicale Reine Elisabeth, basée à Waterloo, donc, n'a pas attendu jusque-là pour lui décerner les lauriers que le plus français des Belges - à moins que ce ne soit l'inverse - méritait.

L'intégrale de la musique de chambre que ses élèves (au premier rang desquels Jonathan Fournel ou Anna Egholm) et leurs maîtres viennent de publier chez Fuga Libera a valeur de couronnement. Elle vient rappeler que celui qui fut élu, en 1886, président des Français musiciens (ou plus exactement de la Société nationale de Musique), face à Camille Saint-Saëns, au terme d'une campagne autrement plus passionnante et mouvementée que celle qui précéda le second tour entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, ne fut pas toujours celui que l'on croit. Ce n'était pas Jupiter, mais Janus. La profondeur méditative d'un côté. Le romantisme exacerbé de l'autre.

Un bonheur n'arrivant jamais seul, cette publication s'accompagne de deux autres intégrales Franck: sa musique pour orchestre, toujours chez Fuga Libera, et toujours à l'initiative de nos voisins belges (l'Orchestre philharmonique royal de Liège, cette fois). Et ses mélodies et duos, gravés par Tassis Chrystoyannis et Véronique Gens sous les ors du Palazzetto Bru Zane, à Venise. Le hasard du calendrier - qui cette fois n'a rien d'électoral - faisant bien les choses, enfin, cette manne s'ajoute à la sortie de deux coffrets concernant deux de ses héritiers: Charlotte Sohy, qui inaugure un tout nouveau label, et Gabriel Pierné, dont l'intégrale de l'œuvre pour piano par Diane Andersen (toujours la Belgique!) vient d'être rééditée par Érato.

Bonne lecture, bonnes écoutes et bonnes (re)découvertes.

5 NUANCES... De Franck

Augustin Dumay, Anna Egholm, Gary Hoffman, Frank Braley, Jonathan Fournel, Trio Ernest, quatuor Adorno... : César Franck, intégrale de la musique de chambre (Fuga Libera). Le Belge César-Auguste Franck n'a pas encore atteint l'adolescence de ses douze ans lorsqu'il trace la dernière barre de mesure de son Grand Trio pour piano, violon et violoncelle en do mineur... Sous ses dehors de grand collage aux influences préromantiques, l'œuvre de plus d'une quinzaine de minutes en un seul mouvement témoigne déjà d'un goût certain pour les ruptures et les contrastes. Alternant, parfois en l'espace de vingt mesures, des passages ludiques à la verdeur presque infantile, et d'autres, beaucoup plus nostalgiques. À l’instar du premier thème égrainé au piano. Cet opus «06» (le 0 servant à rappeler que l'œuvre a été composée avant le premier opus publié de Franck), qui ouvre le présent coffret sous la fougue juvénile du trio genevois Ernest, vient rappeler avec force que le compositeur, dont on a surtout gardé l'image d'organiste de la Basilique Sainte Clotilde de Paris, fut aussi dans sa prime jeunesse un prodige du piano. Poussé par son père Nicolas-Joseph, qui comme tant d'autres avant lui, s'improvisera imprésario pour promouvoir, à grand renfort de publicité, les talents de virtuose de son fils, qu'il rêve de voir conquérir Paris.

Ce sera chose faite quelques années plus tard... Et c'est encore grâce à la forme trio que le jeune César, naturalisé français pour pouvoir accéder au conservatoire de Paris, se fera reconnaître comme compositeur autant que comme pianiste, adoubé notamment par Franz Liszt. Les trois trios qu'il publie en 1843 comme son premier opus, opportunément dédié à «Sa Majesté Léopold Ier, Roi des Belges», ont pour ainsi dire valeur de laboratoire. La figure de créateur qui s'y dessine n'a pas encore tout à fait le lyrisme et la puissance narrative de celui qui sera à l'œuvre dans sa célèbre sonate pour piano et violon (celle-là même qui inspire à Marcel Proust l'idée de la sonate de Vinteuil). Mais son attention presque obsessionnelle à l'architecture formelle, son goût pour l'écriture cyclique, voire le leitmotiv wagnérien, et cette personnalité «janusienne», oscillant entre le pathos de son futur quintette en fa mineur, et la profondeur quasi religieuse de son Andantino Quietoso, y sont déjà en germe. Ils trouveront leur pleine expression dans le syncrétique trio n°4, en un seul mouvement, qu'il dédie à Liszt. Mais aussi et surtout son quatuor en ré majeur, œuvre de pleine maturité, achevée quelques mois avant sa mort, et qui témoigne, notamment dans son fascinant scherzo, d'une écriture qui tout en ayant digéré l'héritage du passé reste éminemment singulière et personnelle.

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Autant de pièces, bien souvent laissées dans l'ombre de sa célébrissime sonate pour piano et violon, et que l'on prend un plaisir infini à redécouvrir dans le présent coffret, sous les doigts des maîtres comme des élèves de la Chapelle Musicale Reine Elisabeth. Augustin Dumay, Gary Hoffman ou encore Frank Braley y dialoguent ainsi avec quelques-uns des plus éminents représentants de la jeune génération soliste ou chambriste: du pianiste Jonathan Fournel à la violoniste Anna Egholm, en passant par le quatuor Adorno ou le trio Ernest.

L'un des plus vibrants hommages de la scène franco-belge à un compositeur qui ne l'était pas moins. Mon coup de cœur de la semaine.

Orchestre philharmonique royal de Liège, Pierre Bleuse, François-Xavier Roth, Christian Arming, Florian Noack...: César Franck, intégrale de l'œuvre orchestrale (Fuga Libera). Un bonheur n'arrivant jamais seul, le label Fuga Libera a aussi décidé de se pencher, en cette année de bicentenaire, sur l'œuvre pour orchestre de César Franck, pour faire entendre quels trésors se cachent derrière le succès écrasant de la Symphonie en ré mineur... Et force de reconnaître que l'on n'est pas déçu du voyage. Dès les premières plages de ce coffret roboratif, on est cueilli par la fraîcheur de l'écriture concertante d'un tout jeune pianiste, qui avant même ses douze ans compose avec autant de virtuosité qu'il joue du piano. Toutes empreintes d'une belle énergie, et d'inspirations puisant tant chez Hummel, Reicha (son maître à Paris) que chez Beethoven, ses Variations brillantes, et surtout son deuxième concerto pour piano, constituent sans nul doute les premières pépites de cette intégrale. Confié aux bons soins du jeune pianiste belge Florian Noack et du chef français Pierre Bleuse, leur enregistrement est l'un des principaux nouveaux apports du cycle, qui reprend par ailleurs plusieurs gravures réalisées par le passé par la phalange liégeoise.

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Mais ces opus de jeunesse (on ignore encore à ce stade ce qu'est devenu le premier concerto pour piano, si tant est qu'il ait jamais existé et ne soit pas une affabulation du paternel Franck pour faire mousser son fils), sont loin d'être les seules curiosités de cette somme de cinq heures de musique. Si le poème symphonique Ce qu'on entend sur la montagne (ici proposé dans la version que l'orchestre avait gravée en 2012 sous la baguette de Christian Arming), dont les premières mesures aux accents wagnériens font irrémédiablement songer à L'Or du Rhin, n'est pas une totale redécouverte, il n'en reste pas moins trop rare en concert. Œuvre totalement libératrice d'un compositeur d'à peine 25 ans, ce pourrait être, selon toute vraisemblance, le premier poème symphonique de l'histoire de la musique. Son écriture toute de verticalité, qui se déploie sur quelque vingt-cinq minutes comme un très long ostinato suspendu aux trémolos des cordes et aux thèmes hantés introduits par les vents, peine peut-être à tenir la durée. Mais l'effet reste saisissant. Et annonce un César Franck dont le bouillonnement intérieur ne saurait être contenu par sa seule musique de chambre et ses compositions pour orgue... Comme le révélera plus tard son opéra «parsifalien», Hulda, qu'il nous tarde d'entendre en concert à Liège et Paris, dans les semaines prochaines.

Hulda, justement. Son ballet de l'hiver et du printemps, que Franck déclina en «suite chorégraphique allégorique», peut bien avoir été en son temps l'un de ses plus importants succès symphoniques du compositeur, qui en dirigea l'exécution au Trocadéro en 1884, il n'en demeure pas moins lui aussi cruellement absent des programmations de nos salles. C'est fort dommage. Car la science des couleurs qui y est à l'œuvre, la valorisation tout à fait remarquable de motifs aux échos folkloriques, et le grand souffle lyrique qui le traverse, sont du pain béni pour l'orchestre. Là encore, l'exceptionnelle version qu'en livrait Arming en 2012, reprise dans ce coffret, parle d'elle-même. Il en va de même de Psyché, ultime des cinq poèmes symphoniques que composera Franck tout au long de son existence, et qui n'a hélas que très rarement les honneurs du concert, encore moins dans sa version intégrale, avec les interventions de chœur qui en rehaussent pourtant le symbolisme exquis, dans une humeur contemplative qui n'est pas sans évoquer le premier Debussy ou certains Ropartz (quelle poésie dans la deuxième partie, et notamment dans le mouvement «Amour, source de toute vie.») Enregistrée spécialement - et magnifiquement - pour les besoins de ce coffret en septembre 2021 à Liège, sous la baguette du nouveau directeur musical de l'orchestre, le jeune Hongrois Gergely Madaras, cette vaste fresque de quarante-cinq minutes bénéficie de la participation du chœur de Radio France, superbement préparé par Lionel Sow (la promesse d'une future collaboration fructueuse entre la formation et son nouveau chef). Avec ses miroitements de couleurs, ses modulations sensuelles et ses apothéoses qui laissent entrevoir Wagner, mises en relief avec passion par Madaras, cette page est à mes yeux le sommet de cette intégrale.

Tassis Christoyannis, Jeff Cohen Véronique Gens: César Franck, intégrale des mélodies et des duos (Palazzetto Bru Zane). Vingt-huit pièces pour voix seule ou en duo composent le corpus des mélodies avec piano de César Franck. Une récolte qui peut sembler bien chétive comparée au catalogue, en la matière, d'un Gabriel Fauré ou d'un Francis Poulenc. Elle n'en demeure pas moins intéressante, en ce qu'elle témoigne de l'évolution du genre au cours du XIXe siècle, pour passer progressivement de la romance un peu mièvre héritée des siècles passées, à cette fameuse «voix des poètes» à laquelle s'identifieront bientôt de nombreux mélodistes français.

C'est la leçon saisissante de cette troisième intégrale César Franck dont nous gratifie ce mois-ci le monde du disque, menée grâce au travail passionné du Palazzetto Bru Zane... Aidé dans sa quête par la sortie opportune, début 2020, de l'édition critique desdites mélodies aux Presses du Collège Musical. Magnifiquement annoté et contextualisé par le chef et musicologue Jean-Philippe Navarre, qui propose dans le livret de la présente intégrale une passionnante synthèse de ses travaux, ce corpus s'étale en effet sur près d'un demi-siècle, du début des années 1840, où César Franck n'avait encore qu'une vingtaine d'années, jusqu'au soir de sa vie, à la toute fin des années 1880. Approchant tous les styles. De la romance strophique, aux dehors populaires, à la mélodie de type «cantate patriotique», en passant par des mélodies flirtant avec le lied allemand. Quel contraste renversant, ainsi, entre Le mariage des roses, sur «un poème presque niais d'un illuminé provincial», commente Jean-Philippe Navarre, et des pages telles que Souvenance, Aimer, ou Pour les victimes, qui nous font plonger de plain-pied dans la grande mélodie française.

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Outre la déconcertante variété des matériaux littéraires utilisés, allant d'illustres inconnus comme Eugène David à Victor Hugo ou Alfred de Musset, en passant par des textes glanés ici-ou-là, comme Paris, paru dans les colonnes du Figaro en 1870, sous la plume d'un certain «Baron de L.» (vraisemblable baron de Lareinty), on est frappé de voir cohabiter, à toutes les époques (tant dans les années 1840 que dans les années 1880), des conceptions si différentes de l'art mélodique à la française. Déjà maîtres d'œuvre de la très belle intégrale des mélodies de Saint-Saëns produite par le même Palazzetto Bru Zane, le baryton grec Tassis Christoyannis et le pianiste Jeff Cohen, rejoints dans les duos par Véronique Gens, exhument ces pièces aussi hétérogènes qu'inégales avec une subtilité et un sens poétique qui rendent pleinement justice aux pépites de ce modeste corpus.

Debora Waldman, Orchestre national d'Avignon-Provence, Aude Extrémo, Marie Perbost, Marie-Laure Garnier, David Kadouch, Célia Oneto-Bensaïd...: Charlotte Sohy, compositrice de la Belle époque (La Boîte à pépites). Trente-cinq. C'est le nombre d'opus de Charlotte Sohy, parvenus jusqu'à nous grâce au soin de ses descendants, au premier rang desquels son petit-fils, François-Henri Labey. Un catalogue qui, comparé à celui des grands maîtres du postromantisme français dont elle semble tenir, tels Saint-Saëns et ses 200 et quelques opus, ou bien César Franck (dont elle est l'héritière indirecte, ayant étudié la composition auprès du disciple de Franck, Vincent d'Indy), peut sembler bien maigre… Mais qui pour une femme de la première moitié du XXe siècle, ayant traversé deux guerres mondiales, élevé sept enfants et veillé avec une incroyable dévotion sur son mari (le chef et compositeur Marcel Labey), relève presque du miracle ! Qui plus est, cet imposant legs artistique, s'adresse à tout type de formation musicale et touche à tous les genres : de la sonate pour piano à l'opéra, en passant par la symphonie, les mélodies avec piano ou orchestre, et la musique de chambre.

C'est pour donner un juste aperçu de cette richesse insoupçonnée que la violoncelliste Héloïse Luzzati, fondatrice de l'association « Elles, women composers », a décidé de lui consacrer le premier opus de sa nouvelle maison de disques : La Boîte à pépites, émanation du festival Un Temps pour Elles, créé en 2020. Un coffret de trois CD à la distribution fastueuse. Des pianistes David Kadouch ou Célia Oneto Bensaid au violoncelliste Xavier Phillips, en passant par le quatuor Hermès ou les chanteuses Marie-Laure Garnier, Marie Perbost ou Aude Extrémo. Sans oublier la cheffe Debora Waldman, à la tête de sa phalange avignonnaise. Cette dernière avait présidé, il y a trois ans, à la recréation mondiale de la symphonie en ut dièse mineur, dite « Symphonie de guerre », de la compositrice. Une œuvre puissamment expressive, qu'elle a depuis reprise avec l'Orchestre national de France à Paris, et qui avait inspiré le livre-enquête que la cheffe et la musicologue Pauline Sommelet avaient consacré à Charlotte Sohy chez Robert Laffont en 2021 : La Symphonie oubliée.

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Si cette dernière ne figure pas au programme du présent coffret, les trois heures de musique qui le composent dressent le portrait d'une compositrice en mode majeur, dont on aurait tort de sous-estimer l'apport en limitant sa redécouverte à un effet de mode. Une œuvre sensuelle et opulente, y compris dans son écriture pour piano seul (quelle richesse que celle de la sonate n°6, composée à seulement 22 ans, dont les paysages variés nous transportent dans un univers singulier aux influences délicieusement contrastées). Pleine de lyrisme et de mystère. Évoquant aussi bien, dans la mélodie avec orchestre – (pour laquelle elle a aussi écrit des textes éminemment poétiques et philosophiques), les saillies berlioziennes que les brumes debussistes. Le témoignage d'une artiste qui aura su mettre à profit les encouragements de ses mentors Louis Vierne et Albert Roussel, sans jamais renier sa personnalité propre. Et n'aura jamais cessé de composer, jusqu'à l'hémorragie cérébrale qui lui ôtera la vie brutalement, par un soir de décembre 1955.

Diane Andersen: Gabriel Pierné, intégrale de l'œuvre pour piano (Érato). Le hasard des calendriers de maisons de disques fait parfois bien les choses. Alors que ce mois-ci célèbre César Franck au moyen d'une pluie d'intégrales, Érato a choisi de ressortir, en version remastérisée, l'intégrale de l'œuvre pour piano que Diane Andersen consacrait, dans les années 1970, à Gabriel Pierné. L'occasion idéale de redécouvrir la musique de cet élève de César Franck, qui lui succéda à la tribune de Sainte Clotilde à Paris, à l'âge de seulement 27 ans... Et signera une orchestration aussi emphatique que singulière de son célébrissime Prélude, Choral et fugue. Une orchestration que l'on peut justement retrouver dans le dernier volume de l'intégrale de l'œuvre orchestrale cité plus haut, enregistré par le Philharmonique royal de Liège sous la baguette de Pierre Bleuse.

Près d'une soixantaine de pièces composent ce vaste florilège de plus de quatre heures de musique, où la légèreté et l'apparente naïveté le disputent parfois à une métaphysique plus sombre et profonde, rappelant le parcours d'organiste de leur auteur.

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Si l'Album pour mes petits amis, et à bien des égards les Quinze pièces de l'opus 3, sont à rapprocher des nombreux recueils à vocation pédagogique ou ludique qui parsèment l'histoire de la musique, associant exercices stylistiques et musiques illustratives puisant dans l'univers des contes de fées, que dire en revanche de ces Variations en ut mineur de l'opus 42 ? Vaste fresque de près d'une demi-heure, où flottent les ombres de Debussy et Ravel, elle déploie en quatre mouvements des paysages hallucinés et tourmentés qui trouvent dans le jeu de la pianiste belge, ambassadrice patentée des compositeurs négligés (de Joseph Jongen à Vincent d'Indy, en passant par Alexandre Tansman), une expression passionnée. On s'émerveillera tout autant de certaines petites formes, telles ces Pièces posthumes, composées en guise d'hommage aux compositeurs qui lui étaient chers, de Paul Dukas à Claude Debussy en passant par un certain... César Franck!

Ce qui nous semble le plus extraordinaire, c'est qu'une pareille œuvre ait été produite à l'époque à laquelle elle remonte, par un jeune musicien inconnu, écrivant sans l'espoir d'une exécution, travaillant pour lui seul, faisant ce que personne autour de lui n'avait encore tenté et créant bien véritablement un art de l'avenir.

Dans le reste de L'ACTU CLASSIQUE

Un lundi noir pour la musique classique. La semaine passée était une semaine noire pour la musique classique, qui pendant le week-end de Pâques a perdu coup sur coup trois de ses artistes les plus talentueux et emblématiques de la scène d'aujourd'hui: le compositeur britannique Harry Birtwistle, le pianiste roumain Radu Lupu, et Nicholas Angelich, dont les obsèques avaient lieu ce mardi. Notre dernier hommage est à retrouver par ici.

Yannick Nézet-Séguin monte sur le Ring. Directeur musical du Met de New York, et de l'Orchestre de Philadelphie, l'infatigable chef québécois était samedi dernier de retour à Paris pour le début d'un projet au long cours, au Théâtre des Champs-Élysées: un Ring de Wagner avec son ancien orchestre, le Philharmonique de Rotterdam. Christian Merlin est allé à sa rencontre.

Jakub Jozef Orlinski, nouvelle figure de proue des contre-ténors. À 31 ans, le chanteur polonais, qui vient de faire ses débuts au Met de New York et à Covent Garden, incarne la nouvelle génération de cette tessiture longtemps boudée par le monde lyrique, et qui séduit aujourd'hui un large public. Portrait, à l'occasion de la sortie de son nouvel album dédié au Stabat Mater de Vivaldi.

Festival de Pâques d'Aix-en-Provence, la surprise du chef. Retour sur les concerts d'ouverture de la manifestation, qui s'est achevée le week-end dernier, avec quelque 25 000 spectateurs accueillis sur les 31 concerts proposés tout au long de cette édition. Édition qui voyait les retrouvailles avec le public en salles après une annulation en 2020 et une édition 100% numérique en 2021.

À VOTRE ÉCOUTE

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Bonne semaine et bonnes écoutes! Prochaine édition, prochaines émotions.

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Le Monde

« Pour le patrimoine ukrainien, l’ampleur du désastre est déjà colossale »

Le directeur du Centre du patrimoine mondial de l’Unesco, Lazare Eloundou Assomo, estime, dans un entretien au « Monde », que, parallèlement aux pertes humaines, les dégâts causés par la guerre sont considérables sur les sites classés d’Ukraine.

Architecte de formation, le Camerounais Lazare Eloundou Assomo dirige le Centre du patrimoine mondial de l’Unesco. Il supervise les opérations de protection du patrimoine en Ukraine mises en place depuis le début de la guerre.

Lazare Eloundou Assomo, un Africain à l’ONU pour sauvegarder les trésors de l’humanité

L’Unesco a mis en ligne une liste de 102 bâtiments à forte valeur patrimoniale qui auraient été endommagés depuis le début de la guerre en Ukraine. Cette liste reflète-t-elle le niveau des pertes subies ?

Pour avoir piloté des opérations de protection du patrimoine dans d’autres pays comme le Mali ou l’Irak, je sais à quel point il est difficile de se faire une idée de l’état des destructions tant qu’on est en guerre. La situation que l’on découvre une fois que l’on peut se rendre sur le terrain est généralement bien plus grave que ce qu’on avait imaginé. Quand on va accéder à Kherson, à Kharkiv, à Marioupol, à Irpin, et à toutes ces villes où la guerre se concentre aujourd’hui, le bilan va s’alourdir considérablement.

L’Unesco entre urgence et crispations diplomatiques

En s’en tenant à ce qu’on a recensé jusqu’à présent, l’ampleur du désastre est déjà colossale. C’est quelque chose qu’on n’a pas connu depuis longtemps. Surtout dans un pays dont le patrimoine est si riche… Sept sites sont classés sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco, dont six sites culturels, la liste indicative – l’ensemble de sites dont l’Ukraine considère qu’elle pourrait un jour demander leur inscription sur la liste du Patrimoine mondial – en compte dix-sept. Mais, au-delà, il y a six cent cinquante musées, des églises médiévales, des cathédrales, des sites archéologiques, des monuments mémoriaux, des palais de la culture, des chefs-d’œuvre de la période constructiviste…

La richesse du patrimoine ukrainien menacée par la guerre

Aucun des bâtiments de la période constructiviste ne figure sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco, et seulement un, le Derzhprom, à Kharkiv, sur la liste indicative. Les autorités ukrainiennes sont-elles réticentes à valoriser ce patrimoine soviétique ?

Il y a aussi des centres historiques sur cette liste, qui mélangent les époques. Le centre historique de Lviv, par exemple, s’ancre dans le Moyen Age, mais on y trouve des bâtiments datant du XXe siècle… Même chose pour le centre de Tchernihiv, ou pour le port d’Odessa.

A Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine, des icônes et des œuvres d’art mises à l’abri

Comment fonctionne le « Bouclier bleu », ce système de marquage censé protéger les bâtiments patrimoniaux en cas de conflit armé ?

C’est un outil qui a été imaginé dans le cadre de la convention de La Haye de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé. L’Ukraine et la Russie en sont signataires. Le « Bouclier bleu » est un signe qu’on appose sur les bâtiments. C’est un outil dont les pays peuvent s’emparer pour protéger leur patrimoine. Le signe peut être peint, ou collé, plaqué sur une porte, étendu à même le sol… Le principe, c’est le marquage. N’importe qui peut s’en charger. A partir du moment où un bâtiment est marqué, les belligérants sont censés l’avoir vu. Dès les premiers jours de la guerre, nous avons encouragé les autorités ukrainiennes à marquer du « Bouclier bleu » leurs sites et monuments.

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L'Humanité

Dans le Périgord-Limousin, sur la piste des feuillardiers

Actu

Depuis toujours, les habitants de ce terroir pauvre en céréales ont su tirer partie du châtaignier. Ses vigoureux taillis ont ainsi donné naissance aux feuillardiers, ces artisans cercliers souvent aussi bûcherons, vanniers. Petit tour, dans les bois, au pays d’un métier ancestral que des passionnés continuent de faire vivre.

Sabine Jeannin

Nous sommes au nord du parc naturel régional du Périgord-Limousin, dans des paysages hésitant entre landes, prairies, forêts et eaux vives. Un vert tendre éclate en ce printemps pourtant bien brutal. Optons donc pour le tendre et arrêtons-nous à La Chapelle-Montbrandeix, paisible village de Haute-Vienne, à 20 kilomètres au sud de Rochechouart, et point de départ d’une randonnée qui mène au pays des feuillardiers.

Mais que sont ces feuillardiers dont l’activité a donné le nom à un terroir ? Ce métier méconnu et devenu très rare intrigue le visiteur curieux. Les feuillardiers exploitent les taillis de châtaigniers, en coupent les jeunes tiges et les façonnent en cercles destinés à ceinturer les barriques des tonneliers. On trouvait principalement les feuillardiers dans le sud du département de la Haute-Vienne, au nord de la Dordogne et en Charente, c’est-à-dire non loin des vignobles du Cognaçais et du Bordelais, accessibles par le réseau hydrographique de la Dordogne.

L’arbre nourricier

Le circuit de Masselièvre, promenade de 10 kilomètres, conduit à travers la campagne dans des bois et des taillis de châtaigniers. Essence emblématique du Périgord-Limousin, le châtaignier compose, pour moitié, les forêts du parc régional. Il est l’arbre nourricier des anciens qui remplaçait le pain dans les régions pauvres en céréales. Les souches des arbres multicentenaires, coupées régulièrement, donnent naissance à des taillis de jeunes pousses, solides, souples et imputrescibles que l’on abat à nouveau tous les quatre à sept ans en fonction de leur utilisation future (piquets de vigne, tuteurs, pieux de clôture, échalas, feuillards pour cercler les barriques, etc.).

Les feuillardiers travaillaient à l’exploitation des taillis, abattant les pousses à la hache pendant le sommeil de la sève. Chaque ouvrier construisait, sur son lieu de travail, une cabane en châtaignier couverte d’une bonne épaisseur de copeaux de bois lui permettant d’œuvrer à l’abri des pluies et du gel d’octobre à mai. Cette cabane – dont on voit un exemple reconstitué au bord de l’étang de Masselièvre où le circuit nous mène – lui servait de cantine, parfois de campement si le chantier était loin de son domicile, et d’atelier. Sous le dôme, le feuillardier installait son « banc », petit tronc d’arbre couché sur deux pieds qui faisait office d’établi, où il fendait les pousses en deux de façon uniforme (opération délicate) puis affinait au couteau le côté plat pour assouplir les tiges de châtaignier avant de les cintrer, afin de leur donner une forme arrondie, et de les assembler dans un gabarit. Les feuillards étaient prêts à être livrés au tonnelier.

Barriques des chais de cognac

L’âge d’or de l’activité du feuillardier se situe entre 1880 et 1920. Peut-on d’ailleurs parler d’âge d’or ? Bien sûr, les quelques feuillardiers d’aujourd’hui exercent un « métier passion ». Mais n’oublions pas que cette activité saisonnière, exercée par les paysans pendant les mois d’hiver pour compléter leur revenu, était un travail très rude et peu rémunéré qui commençait tôt et s’achevait le soir à la flamme d’une lampe à acétylène. Les feuillardiers étaient payés à la tâche (au millier de pièces) par les marchands de bois. Dès 1893, ils se regroupèrent en syndicat, réussissant, avec près de 1 500 adhérents, à former le plus puissant exemple d’organisation professionnelle en milieu rural avant la Première Guerre mondiale. Dix mouvements de grève furent organisés à partir de 1899 pour obtenir des augmentations de salaire.

Après 1920, le nombre des feuillardiers décline du fait, notamment, de la concurrence des cerclages en fer. Il reste aujourd’hui une vingtaine de feuillardiers à façonner de leurs mains des cercles de bois pour les crus les plus prestigieux. Ces feuillards n’ont pas qu’un rôle décoratif : ils amortissent les tonneaux lorsqu’ils sont roulés, préviennent d’une attaque d’insectes xylophages (les feuillards étant attaqués en premier) et garantissent une bonne étanchéité du fût car ils se gonflent et se rétractent en fonction de l’hygrométrie. Dans le pays des feuillardiers, on fabrique également des piquets de clôture, du lambris, du bois de charpente ainsi que des objets de vannerie et du mobilier en éclisses avec le bois de châtaignier. La tradition reste vivace.

La boucle de l’étang de Masselièvre

  • 1. Départ sur le parking de la mairie de La Chapelle-Montbrandeix

D22 vers Cussac jusqu’au hameau de Fayemendy. À l’entrée, prendre le sentier tout de suite à droite, jusqu’à la D100.

  • 2. L’étang de Masselièvre, au creux d’un vallon boisé. Près de l’étang, une cabane de feuillardier a été reconstituée.
  • 3. Prendre la route qui mène au hameau de Masgiraud, où l’on peut voir un clédier (séchoir à châtaignes). Le chemin se poursuit au milieu des taillis de châtaigniers.
  • 4. Le circuit traverse landes et prairies, par des sentiers ou de petites routes.
  • 5. En sortant du hameau de Puy-Doumeau, où se trouve une maison forte, franchir la digue sur le Bandiat et remonter vers La Chapelle-Monbrandeix.

La fiche de cette randonnée pédestre (qui peut être réalisée en VTT) est téléchargeable sur le site www.randonnee-hautevienne.com

Découverte
Le Figaro

Marseille : un homme affirme s'être blessé à l'entrejambe avec une arme à feu trouvée dans la rue

La police appelle toutefois à la prudence, l'arme n'ayant pas été retrouvée.

Lundi 25 avril, un homme a été pris en charge par les secours à Marseille, expliquant s'être blessé à l'entrejambe avec une arme à feu trouvée dans la rue, rapporte une source policière au Figaro, confirmant une information de BFMTV.

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Les faits se sont déroulés dans le 16e arrondissement, à midi. Selon ses dires, l'homme de 27 ans aurait trouvé une arme à feu parterre, l'aurait manipulé puis se serait tiré dessus par mégarde dans les parties génitales. Il a ensuite été transporté à l'hôpital nord de Marseille, mais ses jours ne sont pas en danger.

L'arme a disparu

Contactée par Le Figaro, une source policière appelle à la prudence concernant l'affaire. En effet, l'arme à feu n'a pas été retrouvée par les forces de l'ordre. Par ailleurs, aucun témoin n'a été en mesure de confirmer le récit de la victime, ce qui pourrait signifier qu'une autre personne se trouvait en réalité sur les lieux. Une enquête a été ouverte pour faire la lumière sur les circonstances de sa blessure.

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Mulhouse : deuxième nuit de violences entre des jeunes et des policiers

Une quarantaine de jeunes «encagoulés» et armés de bâtons ont allumé des feux de poubelles et de conteneurs, monté «des barricades avec des palettes» et jeté «des projectiles divers» sur les forces de l'ordre après un refus de contrôle d'identité.

Nice : un prêtre et une religieuse agressés au couteau dans l'église Saint-Pierre-d'Arène

Kevin R., 31 ans, aurait justifié son passage à l'acte en expliquant spontanément aux policiers qu'il voulait «tuer Macron». Il a été placé en hôpital psychiatrique dans la soirée.

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Mise en examen, la maire de Canteleu quitte la vice-présidence de la métropole de Rouen

Mélanie Boulanger a été mise en examen le 22 avril. Elle avait été placée en garde à vue en octobre 2021 lors d'un coup de filet antistupéfiants puis remise en liberté.

Le Monde

SANS TITRE

Live animé par Anne Guillard et Jacky Goldberg

  • La Russie a assuré, lundi, vouloir poursuivre les négociations de paix avec l’Ukraine, tout en avertissant du danger « réel » que le conflit dégénère en troisième guerre mondiale.
  • Une quarantaine de pays se réunissent, mardi, en Allemagne, à l’invitation des Etats-Unis, pour renforcer la défense de l’Ukraine qui, selon le ministre de la défense américain, Lloyd Austin, « peut gagner » face à la Russie, si on lui en donne les moyens.
  • L’armée russe a déclaré avoir frappé une centaine de cibles en Ukraine, lundi, notamment des installations ferroviaires dans le centre du pays, faisant cinq morts et dix-huit blessés dans la région de Vinnytsia.
  • A l’est du pays, l’armée ukrainienne a affirmé, lundi, avoir repoussé une série d’attaques dans le Donbass, où de nombreuses localités, comme Roubijne, sont quotidiennement bombardées.
  • Aucun accord n’a été conclu, lundi, pour créer un couloir humanitaire permettant l’évacuation des civils terrés avec des combattants ukrainiens dans le complexe métallurgique assiégé d’Azovstal à Marioupol (sud-est), a affirmé Kiev. La Russie avait annoncé un peu plus tôt son intention de cesser les hostilités pour permettre l’évacuation de ces civils.
  • Les combats se poursuivent aussi dans la région de Kharkiv, dans le Nord-Est, avec un « encerclement partiel » de la deuxième ville du pays, selon le ministère de la défense ukrainien. Les bombardements obligent les civils à dormir depuis des semaines dans des souterrains.
  • En Russie, un grand dépôt de carburant était lundi en flammes à Briansk, une ville située à 150 km de la frontière ukrainienne et servant de base logistique aux forces russes, selon Moscou. Les autorités n’ont pas précisé dans l’immédiat les causes de l’incendie.
  • Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, est attendu mardi à Moscou pour y rencontrer Vladimir Poutine, au lendemain d’un déplacement à Ankara où il a échangé avec le président Erdogan qui essaye de négocier la fin du conflit. M. Gutteres doit ensuite se rendre à Kiev, jeudi.
  • Selon le ministre de la défense britannique Ben Wallace, Moscou a perdu à ce jour « approximativement 15 000 hommes » en Ukraine, un chiffre invérifiable de source indépendante. Moscou n’a donné aucun bilan depuis le 25 mars, lorsqu’il avait affirmé avoir perdu 1 351 soldats.

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Reportage. En Ukraine, la génération 2.0 fait bloc autour du président Volodymyr Zelensky

Enquête. Face à la Russie, l’embarras de la filière vinicole française

Entretien. « Toutes les grandes crises financières ont entraîné une vague de suicides »

Tribune. « Pour les conscrits russes, refuser de signer un contrat d’engagement dans l’armée, c’est passer pour un lâche »

Cartes. Jour après jour, la guerre en Ukraine en cartes

Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien.

« Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment « Le Monde » gère les contributions dans les suivis en direct

Le Figaro

Madonna séparée de son petit ami de 35 ans son cadet

Après trois ans de relation avec son compagnon Ahlamalik Williams, la star de la pop serait à de nouveau célibataire.

63 ans, six enfants et célibataire. Madonna aurait mis un terme à sa relation avec le danseur de 28 ans Ahlamalik Williams, avec qui elle était en couple depuis trois ans. Une source proche de la chanteuse a déclaré à The Sun : «Madonna s'est lancée dans une vie sociale bien remplie, en voyant ses amis et sa famille après sa séparation». Avant d'ajouter : «Elle a un emploi du temps chargé, elle travaille sur son prochain biopic et sa nouvelle musique, tout en s'occupant de sa famille».

Le couple, qui n'avait pas été aperçu ensemble depuis janvier, aurait décidé de se séparer en bons termes. Toujours selon la même source, «les choses vont et viennent avec Ahlamalik depuis un moment. Il y a beaucoup d'amour entre eux mais pour l'instant ils ont décidé de se séparer». Avant de surenchérir : «Ils ont passé plusieurs mois ensemble pendant une tournée et le confinement mais aujourd'hui, il a quitté la maison. Avec leur travail, il était difficile de garder la flamme allumée».

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Une ex-petite amie pas comme les autres

C'est en dansant sur de la tournée Rebel Heart, en 2015, que Ahlamalik Williams a rencontré pour la première fois la mère de Lourdes Leon, 25 ans, Rocco Ritchie, 21 ans, David Ritchie et Mercy James, 16 ans, ainsi que de Stella et Esther Ciccone, 9 ans. Mais c'est quatre ans plus tard que le couple a officialisé sa relation.

Au cours de leur idylle, l'interprète de Into the Groove a collaboré avec son compagnon sur un titre dans lequel elle chante en français, alors qu'il voulait lancer sa propre carrière musicale. Dans le morceau, In The Stu with my Boo , Madonna reprend les paroles d'Édith Piaf : «Je vois la vie en rose», un classique qu'elle a déjà interprété à plusieurs reprises. Elle l'a également aidé à conclure un contrat avec la créatrice de mode Stella McCartney pour sa campagne printemps 2021.

Al Pacino et sa nouvelle compagne Noor Alfallah, 53 ans d'écart

L'acteur de 82 ans a été aperçu en compagnie de sa nouvelle compagne, qui a également été l'ancienne partenaire du chanteur des Rolling Stones, Mick Jagger.

Quand soudain, une palette de maquillage vient discréditer les accusations d'Amber Heard contre Johnny Depp

Alors que les anciens époux s'accusent de diffamation mais aussi de violences conjugales, la mention de ce simple accessoire cosmétique pourrait briser la ligne de défense de l'actrice.

«Je t'ai tapé, mais tu vas bien» : un enregistrement confirme la violence d'Amber Heard à l'égard de Johnny Depp

Un enregistrement audio, diffusé ce mercredi 20 avril dans le tribunal de Fairfax, vient appuyer la version de l'acteur de Pirates des Caraïbes, selon laquelle son épouse était violente envers lui.

L'Humanité

Dans l’assiette, les fleurs font recette

Actu

Annonciatrices du printemps, les fleurs reviennent pour égayer nos petits plats. Avec plus de 250 espèces comestibles, elles offrent une réelle alternative pour tout type de condiments, mais aussi de nombreuses préparations originales.

André Goulven

Garnir son assiette de quelques pétales, cela n’a rien de nouveau. Plébiscitées pour leurs vertus médicinales par nos ancêtres puis délaissées au XXe siècle, les fleurs signent enfin leur grand retour dans la gastronomie française. Outre un apport visuel des plus poétique pour le dressage, c’est surtout grâce à leurs qualités gustatives qu’elles sont aujourd’hui en vogue.

Mais avant de passer à la dégustation, attention à la cueillette. Pour les fleurs comme pour les fruits sauvages, il est important de choisir un lieu loin de toute pollution humaine. La recherche de pissenlits, sureaux ou violettes s’effectue donc loin du bas-côté de routes fréquentées ou des terre-pleins près de champs bourrés de pesticides.

Faciles à conserver

Si l’on est néophyte, mieux vaut aussi se prémunir d’un bon guide pour éviter les mauvaises surprises, les fleurs sont comme les champignons, toutes ne sont pas bonnes à ingérer. Il est également possible d’en faire pousser soi-même en faisant simplement attention à utiliser des graines biologiques disponibles en magasin de jardinage. Enfin, de nombreux producteurs partout en France proposent de belles fleurs prêtes à cuisiner. Attention, celles vendues chez les fleuristes le sont uniquement à but ornemental et ne doivent en aucun cas être consommées.

Pour la conservation, rien de compliqué. Sans tiges, les fleurs peuvent rester une semaine au réfrigérateur dans un torchon humide tandis qu’un simple récipient suffit aux pétales désolidarisés et aux feuilles. Si la fleur est encore entière, un vase rempli d’eau fait très bien l’affaire, comme pour les fleurs « classiques ». De quoi décorer sa cuisine en plus d’avoir sous la main de bons produits. Il existe de nombreuses variétés, avec des goûts très différents. Souvent utilisées comme condiments, les fleurs peuvent aussi devenir la pièce centrale d’un plat, comme les fleurs de courgette, dont on retrouve de multiples recettes farcies à la ricotta.

La bourrache, une fleur violette très appréciée outre-Rhin, est parfaite pour sublimer une salade ou un potage avec son petit goût iodé. Hormis son pistil, la capucine se consomme, elle, de la tige à la fleur, ses boutons servant notamment de câpres lorsqu’ils sont marinés dans du vinaigre. Quant à la primevère officinale, son goût rappelle celui du miel. On pourrait aussi citer l’alliaire, qui évoque l’ail des ours, ou le coquelicot, qui possède une saveur des plus originale…

En bref, il existe autant de notes que de fleurs et commencer à les cuisiner pour un débutant demande un certain investissement. C’est aussi ce qui plaît aux aficionados de ce type de mets, préparer des fleurs, comme des plantes, c’est prendre le temps de se reconnecter avec la nature et de s’intéresser plus qu’à l’accoutumée à ce que l’on trouve dans nos assiettes.

Des rougets aux fleurs de courgette

Ingrédients 2 rougets barbets (environ 800 g); 2 œufs; 6 fleurs de courgette; chapelure; farine; sel; poivre; huile d’olive.

Préparation : 15 minutes

Difficulté : facile

Pour 4 personnes

  1. Laver puis écailler les rougets délicatement à l’aide d’un couteau sans dents. Lever quatre filets et réserver (ces tâches peuvent être réalisées par le poissonnier).
  2. Laver rapidement les fleurs de courgette sous un petit filet d’eau. Mixer avec les œufs, le sel et le poivre.
  3. Plonger les filets de rouget dans la farine, puis dans la mixture de fleurs de courgette et d’œufs et enfin dans la chapelure.
  4. Faire préchauffer le four à 180 °C. Dans un plat, placer les poissons panés et arroser d’un filet d’huile d’olive. Cuire pendant une quinzaine de minutes.
  5. Servir avec une salade de fleurs ou des pommes de terre au four.

 

Beau, bon et bio

  • Une touche d’originalité dans les assiettes. Dans un cake aux légumes, sur un cheesecake, une focaccia ou dans un cocktail, les fleurs séchées ramènent un peu de gaieté dans les recettes habituelles. Totalement comestibles, elles sont issues de l’agriculture biologique.
Fleurs à cuisiner, 20 g bio Aromandises, 3,93 euros chez Naturalia

 

Pour les néophytes

  • Mélinda Wilson offre une porte d’entrée pour découvrir le monde des fleurs comestibles. Animée d’une passion pour les plantes à pétales depuis toujours, elle a publié en 2008 un ouvrage de référence. Ce guide pratique se présente sous la forme de fiches détaillées pour les néophytes souhaitant ajouter un peu d’éclat à leur assiette.
« Du jardin à la table », de Mélinda Wilson, éditions Fides, 22 eurosBon et sain
Le Figaro

Hoodie et baskets, les Macron main dans la main au Touquet

Mitia Bernetel

À la veille du résultat de l'élection, le couple présidentiel s'était accordé une ballade sur la plage du Touquet. Illustrant un vestiaire «sport» français, loin des codes athlétiques classiques.

Le 23 avril, promenade maritime, main dans la main, pour Brigitte et Emmanuel Macron. La veille du second tour des élections, le couple présidentiel s'est accordé une marche en couple sur la plage du Touquet. Pour cette sortie sur leurs terres, le mot d'ordre était la détente, de la tête aux pieds. L'occasion de découvrir vers quelles pièces se tournent Emmanuel et Brigitte Macron quand il s'agit d'exposer un instant d'intimité.

Casquette Le Coq Sportif vissée sur la tête, Emmanuel Macron affichait une fois encore son goût pour le sweat à capuche. Rien à voir, toutefois, avec le vêtement qui en disait long porté au début de la guerre en Ukraine. À quelques heures de sa réélection, le président optait pour un modèle bleu, blanc, rouge de la ligne prêt-à-porter de Vitality, une équipe d'e-sport française. Un clin d'œil au drapeau français, au monde du jeu vidéo, et donc à la jeunesse. Mais aussi un pas de côté vis-à-vis des marques de sportswear américaines classiques, qu'a également effectué Brigitte Macron.

Brigitte Macron en campagne

Inconditionnelle des vestes cintrées, Brigitte Macron va moins loin que son époux dans le registre casual. Un brin sport, mais toujours apprêtée, la première dame a opté pour une paire de baskets de la marque française No Name. Le modèle, les Paro Jogger, affiche un détail à part : une semelle à plateforme. Effet «élancé» garanti, appuyé par l'allure de son jean skinny, une coupe sur le déclin qu'elle assume en dépit des diktats de la mode. Une façon pour le couple Macron d'afficher sa normalité et sa fidélité à la France sur la ligne d'arrivée de la course à la présidentielle. Un couple uni contre vents et marées ? Message reçu.

En tailleur bleu, Brigitte Macron jure fidélité à son look de première dame

Hier soir, la première dame s'inscrivait dans la continuité du premier quinquennat dans un ensemble de sa marque fétiche, Louis Vuitton.

Side boob, robe fendue, ongles démesurés et chaussures à plateforme : Julia Fox fait une «Lady Gaga» dans les rues de New York

L'actrice d'Uncut Gems a de nouveau transformé la rue en un défilé de mode théâtral. Non sans inspiration.

En short court et talons hauts, Julia Roberts plus radieuse que jamais

L'actrice de Pretty Woman a ébloui l'assistance lors de l'avant-première de la série Glist, ce lundi 18 avril, aux côtés de Sean Penn.

Le Figaro

«Quand elle est modérée, la jalousie joue souvent un rôle protecteur pour le couple»

Cécile Thibert

PSYCHOLOGIE - On nous le répète depuis l'enfance : la jalousie est un vilain défaut. Mais qui n'a jamais été rongé par ce sentiment envahissant ? Est-il normal ? Quand devient-il pathologique ?

Votre partenaire se rapproche un peu trop à votre goût d'un ou une collègue de bureau ? Il ou elle fait preuve d'un peu trop d'enthousiasme en revoyant une ancienne connaissance ? Ne cherchez pas plus loin : vous êtes frappé de plein fouet par la jalousie. Un sentiment aussi tenace qu'envahissant. Nicolas Favez, professeur de psychologie clinique du couple et de la famille à l'université de Genève, a répondu aux questions du Figaro sur cette émotion universelle.

LE FIGARO. - Sur quoi portent vos recherches ?

Nicolas Favez. - Je travaille sur les relations de couple et de famille, en particulier sur la transition vers la parentalité, c'est-à-dire les conséquences positives et négatives que l'arrivée d'un nouveau-né peut produire sur le couple. Je donne aussi des cours sur la trajectoire de vie d'un couple : comment on se rencontre, on se séduit, on se met ensemble, on se sépare… La jalousie est une émotion qui est quasi systématiquement présente dans cette trajectoire. Beaucoup d'individus ressentent de la jalousie dans leur relation, à un moment ou un autre. C'est une émotion qui a très mauvaise presse. Mais il y a une façon plus nuancée de voir ce qu'elle peut apporter à la relation.

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Que voulez-vous dire par là ?

Je dirais que la jalousie standard, modérée – à distinguer de la jalousie pathologique – peut être considérée comme protectrice pour la relation. Je m'explique. Dans une relation qui dure, au bout d'un certain temps, on sait que les comportements de séduction ont tendance à disparaître. L'un ou l'autre des partenaires finit par devenir paresseux dans sa relation. La jalousie intervient à partir du moment où l'on a peur de perdre quelqu'un – parfois à raison – avec qui l'on a envie de rester. On sent qu'il nous échappe alors on cherche à le reconquérir, à lui remontrer davantage d'attention et d'amour. C'est souvent la jalousie qui est à l'origine de cela. Ce n'est pas pour rien que les sexologues affirment que la jalousie peut-être un profond aphrodisiaque : la jalousie fait renaître le désir.

Si ce sentiment est aussi répandu, on peut imaginer que c'est parce qu'il a une fonction précise ?

Il y a effectivement des théories qui vont dans ce sens, notamment en psychologie évolutionniste (discipline qui cherche à identifier les traits psychologiques humains qui résulteraient de l'évolution, NDLR). La jalousie serait une émotion adaptative qui garantirait la sécurité et la stabilité du couple en vue d'assurer la reproduction. Mais c'est une explication très biologique, basée sur le modèle hétérosexuel, qui a ses limites. Elle échoue à expliquer autre chose que la version normative du couple alors qu'il y a de la jalousie dans toutes les formes d'organisations amoureuses. Qu'en est-il des couples homosexuels ? Des couples en polyamour (avec plus qu'un partenaire, NDLR) ? Il y a peut-être une origine évolutionniste, mais cela n'explique pas tout. D'ailleurs, il y a aussi de la jalousie en amitié. En fait, je dirais que la fonction de la jalousie standard est sans doute d'enclencher des comportements de renforcement et de sécurisation d'une relation, quelle que soit sa nature.

Est-ce un sentiment universel ?

Oui, très probablement. Nous savons d'ailleurs que ce sentiment apparaît spontanément très tôt dans la vie. Il y a des études qui ont consisté à demander à des mamans de jouer avec leur bébé de six mois. Au bout d'un moment, les mamans avaient pour consigne de détourner leur attention au profit soit d'un autre bébé (en vérité d'une poupée très réaliste), soit d'un livre. La réaction du bébé était toujours beaucoup plus forte quand sa mère s'intéressait à l'autre bébé. Cette réaction à la perte d'attention au profit d'un autre individu survient donc très précocement.

Vous faites la distinction entre jalousie « standard » et jalousie « pathologique ». Où se situe la frontière entre les deux ?

Chez les jaloux pathologiques, il y a une forme d'insécurité interne qui fait ressentir ce sentiment sans raison objective. C'est très lié à l'anxiété. Cela peut amener à des comportements de contrôle de l'autre, de méfiance constante, de harcèlement. Alors que la jalousie « normale » se déclenche après un événement externe. La personne dispose de faits qui lui permettent de voir que son partenaire s'intéresse à quelqu'un d'autre.

Y a-t-il des événements dans l'histoire individuelle qui peuvent rendre une personne plus facilement jalouse ?

La jalousie pathologique est liée à de nombreux facteurs, il y a un tas d'hypothèses. Mais étonnamment, c'est assez mal documenté. Ce sentiment a très peu été étudié. Sans doute parce que c'est assez tabou. Donc aujourd'hui, nous n'avons pas de données qui permettent d'affirmer : « cette personne est jalouse maladive parce qu'elle a vécu ceci ou cela ».

À quel moment faut-il considérer que la jalousie devient problématique ?

À partir du moment où ça devient chronique et que ça ne se calme pas. Dans la jalousie standard, il va y avoir une remise en route du comportement de séduction. Cela va marcher ou pas, c'est-à-dire que le couple peut être soit amené à se séparer, soit à se consolider. Tandis que dans la jalousie pathologique, c'est sans fin. C'est souvent des situations dans lesquelles la personne jalouse en arrive à auto valider sa prédiction. La personne a peur de perdre son ou sa partenaire, elle adopte donc un comportement de contrôle et de méfiance qui fait que l'autre prend peu à peu ses distances, ce qui valide sa croyance que l'autre va partir, ce qui augmente son anxiété et ainsi de suite. C'est un cercle vicieux.

Est-ce que cela vaut le coup de se faire aider dans ce cas ?

Ça dépend un peu du niveau de jalousie, mais mon conseil est de ne pas hésiter à aller consulter un psychologue. Toutes les psychothérapies peuvent être utilisées, en fonction de ce qui a amené la personne à être dans cette insécurité relationnelle permanente. Le fait d'y aller en couple peut être une porte d'entrée pour parler de ses vulnérabilités. En tout cas, si vous avez impression que votre partenaire est jaloux en permanence, quoi que vous fassiez, il y a peu de chances que cela s'arrange tout seul. En ce qui concerne la jalousie « modérée », il y a une bonne façon de l'éviter : communiquer dans le couple, entretenir sa relation. Il faut éviter cet appauvrissement relationnel qui n'est, certes, pas fatal, mais qui est observé dans beaucoup de relations.

Objectif Uranus: pourquoi les scientifiques américains rêvent d’explorer la géante glacée

DÉCRYPTAGE - Dans leur feuille de route décennale, les planétologues américains invitent la Nasa à lancer une mission de grande ampleur vers cette lointaine planète.

Covid-19 : 167 morts en 24 heures, 97.498 nouveaux cas

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

La nouvelle probable doyenne de l'Humanité est sœur André, une religieuse française de 118 ans

Elle succède ainsi à la Japonaise Kane Tanaka, décédée ce lundi 25 avril à l'âge de 119 ans.

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Le Monde

Guerre en Ukraine : sur la base américaine de Ramstein, en Allemagne, la démonstration de force des Etats-Unis

Près de quarante Etats étaient présents, mardi, pour une réunion inédite, avec à la fois de nombreux membres de l’OTAN, mais aussi des pays d’Asie et du Moyen-Orient. L’objectif était d’évaluer collectivement les besoins militaires de l’Ukraine.

« L’Ukraine pense clairement qu’elle peut gagner. Tous ceux qui sont ici aussi. » C’est ainsi que le secrétaire américain à la défense, Lloyd Austin, a traduit l’état d’esprit des participants à l’ouverture d’une rencontre multilatérale organisée, mardi 26 avril, sur la base aérienne américaine de Ramstein, dans l’ouest de l’Allemagne.

Guerre en Ukraine en direct : Vladimir Poutine réaffirme que les objectifs fixés à son armée « seront remplis quoi qu’il arrive »

Près de quarante Etats étaient représentés lors de ce forum inédit, rassemblant à la fois de nombreux membres de l’OTAN, mais aussi des pays d’Asie et du Moyen-Orient. L’objectif consistait à évaluer collectivement les besoins militaires de l’Ukraine, deux mois après le début de la guerre déclenchée par la Russie, et d’acter la forte probabilité d’un conflit ancré dans la durée. Ce que Lloyd Austin a résumé d’une formule : « Aider à renforcer l’arsenal de la démocratie ukrainienne. »

Guerre en Ukraine : Washington et ses alliés se rencontreront tous les mois pour coordonner les aides à Kiev

Depuis le début du conflit, près de 5 milliards de dollars (4,7 milliards d’euros) d’équipements militaires ont été fournis à l’Ukraine par les Etats-Unis et leurs alliés, dont 3,7 milliards de dollars par Washington. « Nous devons agir à la vitesse de la guerre », a affirmé M. Austin, mardi. Lors de sa conférence de presse, il a annoncé qu’un groupe de contact sur l’Ukraine se réunirait chaque mois, en présentiel ou en ligne, pour poursuivre la coordination de cet effort de soutien. Les Etats-Unis soulignent la célérité inédite avec laquelle ces livraisons d’armes sont réalisées. Il ne s’écoule que soixante-douze heures entre le moment où une nouvelle tranche est validée par le président Joe Biden et leur réception effective en Ukraine.

Cette rencontre était organisée dans la foulée du déplacement de M. Austin et du secrétaire d’Etat, Antony Blinken, à Kiev, le 24 avril. Une visite empreinte d’une grande confidentialité pour des raisons de sécurité. Les vidéos et les photos diffusées une fois les deux responsables américains hors d’Ukraine ont montré une forte complicité, non seulement politique, mais aussi humaine, avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.

Guerre en Ukraine : les chefs américains de la diplomatie et de la défense en visite discrète à Kiev

Les contacts bilatéraux quotidiens ont contribué à placer le sort de l’Ukraine au cœur de la politique américaine, à l’image de la relation entre Lloyd Austin et le ministre ukrainien de la défense, Oleksii Reznikov, également présent, mardi, sur la base de Ramstein. Officiellement, la stratégie est la même depuis le début de la guerre : sanctions économiques contre la Russie, concertations avec les alliés, livraisons d’armes, mais pas d’implication militaire directe sur le terrain.

« Nous voulons voir la Russie affaiblie »

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Le Figaro

«J'ai raté ma vie» : cette vertigineuse sensation d'être passé à côté

DÉCRYPTAGE - Le constat paraît terrible mais à 40 ou 50 ans, ils l'assurent : ils ont raté leur vie ; n'ont pas coché leurs cases. Qu'est-ce que le sentiment dit de nous ? L'échec est-il vraiment une impasse ? Éclairage de psychologues.

«J'ai raté ma vie.» La phrase claque dans l'air. Les mots résonnent longtemps après que la voix de Maryline, 41 ans, s'est tue ; ses yeux noisette s'embrument. Ce terrible constat, elle le dresse en réalisant «ne pas avoir coché les cases de (son) plan de vie». Sur sa liste ? Rien que de très traditionnel : atteindre une bonne situation professionnelle, être propriétaire de son logement, avoir des enfants et un compagnon. «À part mon studio dont j'aurai terminé de rembourser le prêt cette année, c'est un échec cuisant», poursuit-elle. Et d'ajouter : «le seul mec avec qui j'ai rendez-vous régulièrement, c'est le psy qui me suit pour ma dépression».

En vidéo, développer son intuition en 7 étapes

Tout un chacun voit son enfance bercée par la promesse d'accomplir de grandes choses, de se construire une vie extraordinaire, de vivre ses rêves plutôt que de rêver sa vie. Seulement rattrapées par la réalité, nos vies paraissent soudain banales. Que dit ce sentiment de nous ? De tous ces buts que l'on se fixe ? «Se dire que l'on a raté sa vie, c'est d'abord céder à une comparaison, rebondit Sarah Vandecasteele, psychologue spécialiste en thérapie pour le bonheur. Souvent, les gens qui parlent ainsi se comparent avec les autres ou avec un modèle sociétal fantasmé, via un idéal qu'ils se sont projetés.»

Désirs projetés

À l'arrivée, le constat est pour le moins brutal. Anne-Lise, quinquagénaire, le résume simplement. Pour elle, «rater sa vie» c'est «se réveiller à 50 ans avec le sentiment diffus de n'avoir rien accompli». Elle occupe pourtant un poste à responsabilité dans une compagnie multi-énergies mondiale, mais se sent prisonnière d'une routine métro-boulot-dodo. «Un sentiment latent s'est diffusé dans mon esprit, décrit-elle. Maintenant j'ai peur d'avoir pris un aller simple de l'école à la tombe, sans surprise ni fait saillant.»

Ce sentiment d'être passé à côté, a «heurté de plein fouet», Timeo, 44 ans, selon ses propres mots. En 2021, l'ingénieur retrouve par hasard un camarade de lycée lors d'un mariage. Il découvre qu'il est à la tête d'une chaîne d'hôtels en Asie. La curiosité attisée, il s'enquiert des élèves de sa classe sur les réseaux. Il découvre qu'un autre vit une vie d'expatrié aux Émirats Arabes Unis, «marié à une mannequin, sans cesse en voyage, une coupe de champagne à la main avec en fond des paysages tous plus extraordinaires les uns que les autres». La nouvelle lui laisse un goût amer. «Ces gars ont eu la même enfance que moi, dans la même ville, les mêmes chances, quand on y pense. Pourquoi eux et pas moi ?», s'interroge-t-il.

On ne rate pas sa vie, on rate le désir que l'on a projeté

À l'écoute de ces dires, la psychologue Clémence Broocke corrige : «on ne rate pas sa vie, on rate le désir que l'on a projeté». Et pour cause, dans l'enfance, nous projetons des souhaits : «dans la sphère affective on s'imagine marié(e) avec des enfants, et nous voilà à quarante ans, célibataire», illustre la psychologue. Parmi ces projections, on trouve des schémas transversaux qui se retrouvent dans toutes les sociétés et toutes les catégories socio-professionnelles, assurer une descendance, pouvoir subvenir aux besoins des siens... «Des réflexes primitifs», résume Clémence Broocke.

Faire face au sentiment d'échec

Poser un tel constat sur sa vie peut avoir des conséquences terribles. Cela dévalorise, entraîne une perte d'estime de soi. Un cercle vicieux. «Si l'on se laisse dépasser, les problèmes surviennent en enfilade : un sentiment d'échec a tendance en quelque sorte à appeler les échecs», met en garde Clémence Broocke. Sandra, 39 ans, est tombée dans cette spirale infernale il y a deux ans. Le jour où elle a appris que son emploi - manager dans une agence de voyages - était jugé «non essentiel». Ce sentiment d'inutilité a amorcé chez elle une introspection biaisée. Jusqu'à tenter de mettre fin à ses jours. «Ma sœur m'a retrouvée inerte dans mon appartement. Elle m'a permis de rater mon suicide et m'a fait promettre que cet échec serait le dernier», se souvient-elle.

À lire aussiComment ne plus avoir peur de l'échec ?

Pour contrer cette descente aux enfers, la psychologue Sarah Vandecasteele encourage la pratique de la gratitude. «Les gens ont toujours accompli beaucoup plus que ce qu'ils pensent avoir fait, insiste-t-elle. Pour s'en apercevoir : je conseille d'écrire une lettre à soi-même, de notre moi d'aujourd'hui à celui que nous étions il y a un an. Le but : lui raconter nos accomplissements, petits comme grands. J'ai emmené mes enfants à un événement chouette, j'ai retiré de la cave un meuble qui m'encombrait de longue date…».

Les gens ont toujours accompli beaucoup plus que ce qu'ils pensent avoir fait

La psychologue vient de conseiller la méthode à une patiente âgée, en lui demandant de revenir sur les choses accomplies au cours de sa vie. «Souvent, les personnes en fin de vie reviennent sur les relations entretenues et réalisent qu'elles comptent plus que les actions. Au crépuscule, ce qui rend les gens heureux ce n'est pas tellement ce qu'ils ont accompli, le matériel, mais plutôt les interactions».

Sans compter que ce sentiment d'échec n'est pas toujours une impasse. «Quand on fait ce constat, il y a trois chemins possibles : d'abord je suis dans l'inaction et je stagne, ensuite je passe dans le déni, ou je travaille dessus, j'essaye que ça devienne moteur (en changeant de vie ou en changeant la perception que j'ai de ma vie)», analyse la psychologue Clémence Broocke.

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Certains reçoivent le sentiment comme un déclic, un tremplin, une occasion de s'apercevoir qu'un tout nouveau et vaste champ des possibles s'ouvre à soi. À 42 ans, Maddy a tout changé après avoir eu l'impression d'avoir tout raté. «Mon quotidien, ma vie, ne me convenait pas, n'était pas en adéquation avec mes valeurs, avec ce que j'estimais être une vie réussie». Pour elle, cela passe par des tout petits riens : prendre du temps pour soi en s'accordant une pause bien-être par mois, troquer ses maintes courses en taxi pour un vélo, oser décliner les invitations qui lui pèsent et multiplier les sorties qui lui plaisent. Mais également des changements plus radicaux, elle a ainsi obtenu de passer à mi-temps dans le cabinet d'avocat qui l'emploie pour dédier du temps à des associations de défense des droits de l'Homme. «Sans être placardisée, car cet engagement séduit ma hiérarchie. Je sais que si je rencontrais la petite fille que j'étais, elle serait enfin fière de moi», sourit-elle. Et si finalement, rater sa vie était la meilleure chance de la réussir ?

Alain Braconnier : "Les pères ont une influence décisive sur l'avenir de leurs filles, sur la femme qu'elles deviendront"

Pour le médecin psychanalyste, une éducation réussie passe par la réciprocité de l'amour et le partage des émotions entre parents et enfants. Mais attention à garder la bonne distance dans les relations père-fille.

"Ah, tu fais comme ça ?" et autres petites phrases que les mères ne veulent plus entendre

«Il fait ses nuits ?», «À quand le deuxième ?» ou l'éreintant «À mon époque...» sont autant de petites phrases qui hantent les mères, de la conversation non-sollicitée dans la rue au déjeuner dominical, en passant par le coup de fil à une amie.

Valeurs Actuelles

[Bigot] L’énarque terminal

[Bigot] La présidentielle 2022 sera-t-elle piratée sur les réseaux sociaux ?

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[Bigot] Ce n’est pas parce que l’on est ministre que l’on doit être risible !

[Bigot] Papacito ou Mélenchon, qui menace la République ?

Le Figaro

«Un match fantastique, donnez le Ballon d'Or à Benzema» : les sportifs bluffés par Manchester City-Real Madrid

Sur les réseaux sociaux ou dans les médias, les réactions n'ont pas manqué après le formidable Manchester City-Real Madrid (4-3) en demi-finale aller de la Ligue des champions.

Toute la planète sport était branchée devant Manchester City - Real Madrid ce mardi soir. Un match au scénario fou qui a vu les SkyBlues, pourtant en domination, s'imposer d'un petit but seulement à l'Etihad Stadium face au Real Madrid de Karim Benzema (4-3). «C'est le football, c'est la Ligue des champions, c'est la piste aux étoiles ce soir» commentaient Paul Tchoukriel et Habib Beye pour Canal+.

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Bluff, attitude, génie... La panenka délicieuse de Karim Benzema en 5 clichés

Sur les réseaux sociaux et dans les médias, de nombreuses personnalités du sport ont réagi. À commencer par les footballeurs eux-mêmes. Coéquipier de Karim Benzema en équipe de France, Aurélien Tchouameni s'est langui de «regarder un match de ce niveau-là». Le défenseur de Séville Jules Koundé semble lui aussi avoir apprécié le spectacle.

Ancien joueur du PSG, d'Everton et notamment Manchester City (2002-2007), Sylvain Distin est sous le charme de Karim Benzema. «Il prouve match après match qu'il doit être considéré pour le Ballon d'or. Il fait ce qu'il a à faire et prouve à tous ceux qui l'ont sous-estimé qu'ils avaient tort. Son premier but vient de nulle part» explique l'ancien défenseur français au micro de SkySports. Sergio Agüero, qui a passé dix ans à Manchester City, était aussi devant sa télé ce mardi soir.

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Sylvain Distin n'est pas le seul à vouloir récompenser Karim Benzema dans quelques mois. Sur Twitter, l'ancien milieu d'Arsenal et du Real Mesut Özil a savouré le spectacle. «Quel match fantastique ! Donnez le ballon d'or à mon gars Benzema !» Consultant sur CBS Sports, Thierry Henry est lui aussi impressionné par le match réalisé par l'attaquant français. «Ce but, c'est uniquement parce que c'est Benzema. Il a fait de sa course, une bonne course. Quel but, quelle finition ! Le Real peut remercier Benzema car sans lui, il ne serait même pas sorti des phases de poules.» Sur Twitter, l'ancien défenseur légendaire de Chelsea John Terry s’est langui de la belle performance des SkyBlues. «Le match de Manchester City est incroyable» explique l'ancien international des Three Lions, alors que le score n'était encore que de 2-0.

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Ce ne sont pas les seuls à avoir savouré ce choc de titans. De l'autre côté de l'Atlantique, les stars du ballon orange étaient également devant leurs télévisions. «Un match incroyable» pour Joel Embiid. «Quel match !» tweete Luka Doncic. «Ce n'est plus un match, c'est un film» résume parfaitement le journaliste italien Fabrizio Romano.

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Ligue des champions: Benzema a la voie libre pour le classement des buteurs

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France24 - World

How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding

Issued on: 27/04/2022 - 17:05

France is gearing for a fiercely contested parliamentary election on June 12 and 19 as Emmanuel Macron’s defeated adversaries make long-shot bids to deprive him of a National Assembly majority. But the forthcoming polls will be crucial for another reason, as winning votes in them is a vital source of parties’ public funding.

After the drama of the presidential campaign comes the parliamentary election – or the “third round”, to use its telling nickname. Nationalist runner-up Marine Le Pen and extreme-left standard-bearer Jean-Luc Mélenchon, who came third, have launched unlikely attempts to scupper Macron’s second term by winning a parliamentary majority.

But outcome of the législatives (as the parliamentary elections are called in French) will also be consequential due to their role in party financing. On top of what they receive in donations and membership dues, parties get state subsidies if they pass the threshold of at least 1 percent of the vote in at least 50 constituencies – to the tune of €1.42 per vote.

This low bar to qualify for public funding makes the législatives an invaluable source of income for France’s constellation of small political parties. Consequently, these polls “incentivise the parties to put forward as many candidates as possible”, said Paul Bacot, a professor emeritus of politics at Sciences Po Lyon University.

“The only problem is that it costs money to campaign and if you don’t meet the threshold all of that money is wasted,” Bacot continued. So the parties have to “think strategically” about where to field candidates.

Winner takes all

As well as the electoral performance threshold, parties have to follow certain rules to access public funding ? For starters, they have to put themselves on the interior ministry’s official register of political parties and file their campaign accounts with France’s national body regulating party financing.

Parties also find their funding reduced if there is an imbalance between the numbers of male and female candidates they field. The fewer women a party puts forward, the less state financing it receives.

>> Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

But winning seats in the National Assembly is the way to hit the jackpot. Parties get €37,280 per MP per year for the duration of their five-year mandate. Thus it takes the election of just 27 MPs out of the 577 National Assembly seats for a party to get €1 million a year.

Because the freshly (re)elected president’s party tends to sweep to victory in the législatives, there is a real winner takes all effect. In 2017, Macron’s La République En Marche (Republic on the Move) won a landslide with 333 seats – and therefore raked in more than €20 million in state subsidies.

The flipside is brutal for poorly performing parties. The Parti Socialiste (PS) – for years the French left’s strongest party – haemorrhaged support in 2017 législatives. Following this debacle the party had to sell its exquisite headquarters in central Paris.

“Everything rests on these elections and I find that shocking,” Daniel Fasquelle, former treasurer of France’s traditional conservative party Les Républicains (LR) told Le Figaro. “We need a better, less brutal system.”

“It’s definitely the case that there’s a bonus for the winner,” Bacot said. “And that’s understandable – but it would be possible to create a system that also takes into account parties’ results in local, regional and EU elections, and that would allow party funding to be decided at shorter intervals, not just every five years.”

A lot is at stake for some parties: Le Pen’s Rassemblement National (National Rally) – which she described as a “poor party” during the TV debate with Macron – was in debt to the tune of nearly €23.8 million by the end of 2020.

France’s traditional parties of the right and left, LR and PS, find themselves in similarly dire financial straits after their candidates failed to get the 5 percent of the vote minimum for the state to partially reimburse their campaign funds.

>> What are the biggest challenges for Macron’s second term?

So as these various parties scramble for parliamentary seats and the funding that goes with them, alliance-building is likely to be a contentious issue. Like-minded parties can and often do unite in particular constituencies to avoid splitting the vote – but when their shared candidate wins, the winning candidate’s specific party is the exclusive recipient of the state funding.

Hence parties favour deals ensuring that when an ally gains in any given constituency, “they can win elsewhere”, Bacot said.

Alliances on left and right?

As the législatives campaign kicks into gear, vexed negotiations amongst France’s left-wing parties are on the horizon.

The presidential election showed how the left that swung its support behind Mélenchon is the smallest of France’s third biggest voting blocs – behind the centre-right coalesced around Macron and the far-right coalesced around Le Pen, both of whom outperformed Mélenchon.

This makes alliance-building crucial, although Mélenchon’s potential allies have signalled reluctance to fall into line behind the mercurial La France Insoumise (France Unbowed) candidate.

Nevertheless, talks start on Wednesday –and if there is an agreement on “substantive issues”, discussion on which party fields candidates in which constituencies “will follow”, said PS deputy leader Corinne Narassiguin.

“When the PS was in a position of strength in these negotiations, we bore in mind that our partners also needed public funding for their operations,” Narassiguin continued. Parties have to ensure they don’t “strangle their allies financially”, she said.

In all the left-wing parties involved in talks, there are “experts in the electoral map” who “know where it’s best to have a Socialist, where best to have a Communist” and so on and so forth, Narassiguin added.

On the other side of the political spectrum, the LR leadership stated its commitment to the party’s “total independence” in the législatives – although analysts point out that many figures in this divided party are inclined to throw in their lot with Macron.

But both parties are living off diminishing returns from their august histories, Bacot said, whatever alliances they make: “They can’t carry on forever, selling off the family silver.”

This article was translated from the original in French.

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Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

What are the biggest challenges for Macron’s second term?

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

‘Victory’ in defeat? Le Pen raises the far right’s glass ceiling, fails to crack it

Le Monde

SANS TITRE

Live animé par Pierre Bouvier et Anne Guillard

  • La Russie ne parvient pas pour l’instant à refermer sa tenaille sur le Donbass. Au nord de Sloviansk, la ligne de front bouge très peu, tandis que sur le flanc sud, consolidé depuis huit ans, elle est inchangée.
  • Gazprom a cessé ses livraisons de gaz à la Pologne et la Bulgarie. Varsovie refusait de s’acquitter de ses importations gazières en roubles, comme l’exige désormais le Kremlin. Le pays cessera d’être alimenté à compter de mercredi, mais le gouvernement, qui s’y attendait, assure pouvoir se passer du gaz russe. « L’annonce de Gazprom est une nouvelle tentative de la Russie de nous faire du chantage au gaz », a estimé, mercredi, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
  • Des explosions entendues dans la nuit dans la ville russe de Belgorod. Une série d’explosions a été entendue, aux premières heures de mercredi, dans la ville russe de Belgorod, proche de la frontière ukrainienne, a annoncé le gouverneur de la région, Viatcheslav Gladkov. Selon lui, l’incendie a été maîtrisé et il n’y a aucune victime parmi les civils ni dommage pour les bâtiments résidentiels.
  • La Transnistrie fait état de tirs provenant d’Ukraine. Les autorités prorusses de Transnistrie, région séparatiste de Moldavie, ont fait état de tirs en provenance du territoire ukrainien au cours de la nuit en direction d’un village abritant un important dépôt de munitions.

Lire tous nos articles, analyses et reportages sur la guerre en Ukraine

Décryptage. Malgré un déluge de feu, la Russie n’arrive pas à s’emparer totalement du Donbass

Décryptage. Comment la France se prépare à l’hypothèse d’un arrêt de l’approvisionnement en gaz russe

Synthèse. Gazprom suspend ses livraisons de gaz à la Pologne et à la Bulgarie

Entretien. Lazare Eloundou Assomo (Unesco) : « Pour le patrimoine ukrainien, l’ampleur du désastre est déjà colossale »

Cartes. Jour après jour, la guerre en Ukraine en cartes

Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien.

« Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment Le Monde gère les contributions dans les suivis en direct

Le Figaro

Comment muscler et dessiner ses bras sans poids ni haltères

Julie Pujols-Benoit, coach sportive, propose cinq exercices d'une simplicité enfantine pour tonifier ses bras sans aucun accessoire.

Pour travailler ses bras, les dessiner et les tonifier, il y a les poids et les haltères. Mais un autre chemin peut aussi être emprunté, celui du sport home made, sans aucun accessoire, rapide et tout aussi efficace. La clef pour avoir un retour sur investissement ? Les bons mouvements et la régularité. Plus précisément, «5 exercices, à répéter 15 fois chacun et à pratiquer 3 fois par semaine», selon Julie Pujols-Benoit (1), coach sportive. Cette dernière nous propose une routine d'exercices, à réaliser le périnée engagé, le nombril serré et le dos droit.

À lire aussiSept exercices pour tonifier ses bras avant les grandes vacances

En vidéo, Forme et bien-être : étirer sa colonne vertébrale avec le pilates

Les pompes

En position de pompe sur les genoux, les coudes tournés vers l'extérieur. Le dos droit, pliez les bras et descendez vers le sol en inspirant, puis remontez lentement en soufflant. En plus de renforcer les bras, «les pompes ont l'avantage d'être un échauffement avant de passer à la suite», commente Julie Pujols-Benoit.

L'oiseau

Debout, les pieds écartés de la largeur du bassin et les genoux légèrement fléchis, le buste en avant en gardant le dos bien droit, les bras pendent. Imaginez ensuite que vous avez des ailes à la place des bras : remontez vos bras de chaque côté comme si vous voliez. Inspirez quand vous les montez, expirez quand vous les descendez. «Cet exercice permet de travailler le dos en même temps», indique la coach.

LIRE AUSSI - Lucile Woodward, Julie Pujols-Benoit… Ces reines du fitness à suivre pour se muscler efficacement et sérieusement

Les dips

Dos à un canapé ou à des marches d'escaliers, placez vos mains sur le rebord en gardant les poignets alignés avec les épaules, et asseyez-vous dans le vide. Les jambes sont pliées en angle droit. Effectuez des montées et des descentes à la force des bras. Inspirez en fléchissant les coudes sans bouger le bassin, puis en expirez en tendant les bras. Cet exercice fait «travailler les triceps qui sont des muscles fins. On peut avoir mal mais ils se tonifient rapidement». Si vous ne réussissez pas à descendre très bas, rien de grave se la coach sportive : «même si la flexion des bras est minime, les muscles travaillent».

Bon à savoir

Le développé militaire

En position debout, les pieds parallèles, alignés à la largeur du bassin et les genoux légèrement fléchis. Les coudes pliés en angle droit et les poings serrés légèrement au-dessus des oreilles, tendez les bras vers le ciel puis redescendez-les en adoptant la position initiale. Le mouvement mime celui effectué en salle de sport, lorsque le sportif, assis, lève une barre lestée par des poids à chaque extrémité. «Cet exercice va permettre de muscler les épaules», précise Julie Pujols-Benoit. Pour accentuer le travail, on peut se munir de deux bouteilles d'eau, une dans chaque main.

Main sur le cœur

Debout, tenez-vous droit sans être crispé. Collez les paumes de mains l'une contre l'autre au niveau de la poitrine, en position de prière, sans exercer de pression. Serrez les paumes en expirant, contractez le périnée et rentrez le nombril. Maintenez la position durant 5 à 10 secondes puis relâcher avant de réitérer 15 fois l'exercice. En plus de muscler les bras, cet exercice «travaille le décolleté, les pectoraux et permet de muscler le périnée», conclut Julie Pujols-Benoit.

(1) Créatrice du Pilates Booty et du Color Sculpt et auteure de En harmonie avec son corps, Leduc, 224 pages, 19,90€.

Cinq habitudes à prendre pour s'endormir facilement chaque soir

Vous en avez assez de tourner en rond en attendant que le sommeil arrive ? Commencez par adopter ces cinq réflexes au quotidien.

Confidences d'une ex-insomniaque : Jennifer Aniston partage ses astuces pour mieux dormir

Dans les colonnes du magazine Self, l'actrice de Friends partage ce samedi 23 avril ses bonnes habitudes du soir afin d'améliorer la qualité de ses nuits.

Selon des chercheurs, marcher vite pourrait ralentir considérablement le vieillissement

La marche à un rythme soutenu contribue à muscler le corps mais aussi à le maintenir à un âge biologique plus jeune. C'est le constat d'une vaste étude britannique, publiée mercredi 20 avril dans la revue Communications Biology.

Le Monde

Au « Canard enchaîné », une cellule syndicale jette un pavé dans la mare

La moitié des journalistes en CDI ont pris leur carte au SNJ-CGT, au grand dam de leur direction, pour qui cela heurterait la culture d’indépendance de l’hebdomadaire satirique.

« Il se passe des choses au Canard qui feraient un bon article dans Le Canard. » Depuis fin décembre 2021, raconte Christophe Nobili, une fièvre inédite a gagné le Palmipède. Nulle grippe aviaire à l’horizon, mais la création par le journaliste d’une cellule syndicale, vite rejointe par une quinzaine de personnes, dont onze salariés en contrat à durée indéterminée (CDI). Du jamais-vu, dans cette rédaction qui compte vingt-deux journalistes et une dizaine de cadres et d’employés en CDI, auxquels s’ajoutent une dizaine de collaborateurs qui cumulent cet emploi avec leur retraite, ainsi qu’une myriade d’autres plus ou moins réguliers. Au final : 49,45 équivalents temps plein (ETP), selon le comptage établi en vue de la création d’un conseil social et économique (CSE), et du vote prévu le 11 mai à ce sujet.

La bataille pour rester sous la barre des cinquante salariés, synonyme de moyens et de droits supplémentaires pour l’instance, a été « homérique », selon un témoin. « Il y a une législation, je l’applique », réfute Nicolas Brimo, le directeur du « journal satirique paraissant le mercredi », blessé par cette suspicion de mauvaise volonté.

« Crime de lèse-majesté »

Si l’entreprise était dans l’obligation légale de se doter d’un CSE depuis le 1er janvier 2018, rien ne laissait présager l’apparition d’une section syndicale. « La direction vit cette cellule comme une déclaration de guerre, assure l’un des nouveaux syndiqués. On dirait qu’on a commis un crime de lèse-majesté. »

Non seulement elle heurterait la culture d’indépendance du Volatile envers toute obédience, mais l’étiquette choisie par les encartés a du mal à passer. « Le SNJ-CGT, ça nous rapproche du Syndicat du livre, c’est sympa », ironise, aigre-doux, le président des Editions Maréchal, Michel Gaillard. Le SNJ-CGT a beau n’avoir rien à voir avec le syndicat historique des ouvriers de la presse (contrairement à Info’com-CGT et le SGLCE), réputé pour ses coups de force, son existence fait l’effet d’un chiffon rouge au 173, rue Saint-Honoré, dans le 1er arrondissement parisien.

Présidentielle 2022 : quelles ambitions pour les médias ?

Le pas a été franchi fin 2021. Un jour, dans la foulée d’une conférence de rédaction, un rédacteur et un directeur se sont volé dans les plumes avec plus de vivacité que d’habitude. Un poing a été levé – qui n’est, heureusement, retombé sur personne. Au cours de la même période, deux salariées « n’ont pas apprécié d’être traitées avec un peu de rudesse », raconte l’un de leurs confrères. « Nous les vieux, on a le cuir épais, décrypte-t-il, en référence au ton souvent « rugueux » des échanges entre les plumitifs. Mais il faut arrêter, et changer cette façon de s’adresser au personnel. »

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France24 - World

Live: EU says ‘era of Russian fossil fuels in Europe is coming to an end’

Issued on: 27/04/2022 - 06:42

FRANCE 24 Follow

The EU on Wednesday accused Russia of attempting to blackmail the 27-member bloc by cutting off gas supplies to Poland and Bulgaria. But European Commission chief Ursula von der Leyen said the EU was “prepared” for Moscow’s actions and is planning a “coordinated response”. The gas suspension came as Russia took control of some towns and villages in Ukraine’s eastern Donetsk region, the Ukrainian military said. Follow FRANCE 24's liveblog for all the latest. All times are in Paris time [GMT+2]. 

5:57pm: Ploughing Ukraine's fields in bulletproof vests and helmets

Agriculture is a vital sector in a country sometimes referred to as the "breadbasket of Europe". But farming in areas near the frontline has become a high-risk profession.

FRANCE 24's Sam Ball has this video report on farmers ploughing fields in the Zaporizhzhia region, in bulletproof vests and helmets.

5:25pm: Putin warns of 'lightening response' to Ukraine interference

The Russian president has threatened a quick-fire military response if any other country intervenes in Ukraine.

Speaking to lawmakers, Putin said that "if anyone sets out to intervene in the current events from the outside and creates unacceptable threats for us that are strategic in nature, they should know that our response... will be lightning-fast".

The Russian leader said that the military would not hesitate to use the most modern weaponry.

"We have all the tools for this, that no one else can boast of having. We won't boast about it: we'll use them, if needed. And I want everyone to know that," Putin said.

Putin has frequently touted Russia's development of modern weaponry, including hypersonic missiles and the new Sarmat intercontinental ballistic missile that was successfully tested earlier this month.

5:06pm: Russian troops disperse pro-Ukraine rally in Kherson

Russian forces have used tear gas and stun grenades to disperse a pro-Ukraine rally in the occupied city of Kherson, according to Ukraine's prosecutor general.

Local authorities say Russia appointed its own mayor of Kherson on Tuesday after its troops took over the administration headquarters in the regional capital, which was the first big urban centre to be seized after the Feb. 24 invasion.

Some residents have staged occasional anti-occupation rallies in Kherson and crowds gathered in the city centre again today. Kyiv says Russia plans to stage a referendum in the city to create a breakaway region like those in eastern Ukraine.

4:02pm: Heavy arms deliveries stoke fears of expanding war

The US and its EU allies have started to heed Volodymyr Zelensky's calls for heavier firepower to push back the Russian advance now focused on Donbas.

Western allies remain wary of being drawn into an outright war with Russia, but have stepped up military support as Ukraine has maintained its fierce resistance. 

Germany announced Tuesday it would send anti-aircraft tanks, in a sharp U-turn on its much-criticised cautious stance, while Britain is expected to urge Kyiv's allies to "ramp up" military production including tanks and planes.

FRANCE 24's James Creedon takes a look at the implications of the West's changing approach.

3:49pm: Canada sanctions more Russians over fighting in Donbas 

Canada is sanctioning 203 individuals it says are complicit in Russia's attempted annexation of certain areas of Donbas in eastern Ukraine.

Canada has now imposed sanctions on nearly 1,000 individuals and entities from Russia, Ukraine and Belarus since the invasion of Ukraine in late February, the government said in a statement.

3:40pm: Russia expels Japanese diplomats in tit-for-tat move

Russia's foreign ministry says it is expelling eight Japanese diplomats in a retaliatory move as it criticizes Japan for taking an "openly hostile anti-Russian course".

The ministry said it summoned the Japanese ambassador and told him the eight diplomats must leave Russia by May 10.

Tokyo expelled eight Russian diplomats earlier this month in a rare move it said was in response to Russia's actions in Ukraine. 

2:45pm: Russia ready to use Transdniestria to move on Ukraine or Moldova, Ukrainian defence official says

Ukrainian Deputy Defence Minister Hanna Malyar accused Russia  on Wednesday of being ready to use the territory of the Moldovan region of Transdniestria as a bridgehead to move on Ukraine or the rest of Moldova.

Transdniestria, a Russia-backed breakaway region of Moldova that borders Ukraine, has been subject to several attacks in the past day, local authorities say.

Russia says it is closely following events in Transdniestria. The Russian foreign ministry was quoted by RIA news agency as saying this week that it wants to avoid a scenario in which Moscow would have to intervene there.

2:25pm: Poland, Bulgaria get gas from EU neighbours after Russia halt: Von der Leyen

Poland and Bulgaria are now receiving gas from their EU neighbours after Russia's state energy giant Gazprom turned off the taps, European Commission head Ursula von der Leyen said Wednesday. 

"Today, the Kremlin failed once again in its attempt to sow division among member states. The era of Russian fossil fuels in Europe is coming to an end," von der Leyen said.  

1:47pm: Russia says it swapped former US Marine for Russian prisoner in US

Russia's foreign ministry has said it conducted a prisoner swap with US authorities in which a US Marine held in Russia since 2019 was released in exchange for the liberation of a Russian citizen.

Trevor Reed, a former US Marine, was released from a Russian jail while US authorities freed Russian citizen Konstantin Yaroshenko, who was serving a 20-year sentence in the US.

The prisoner swap took place on Wednesday following a lengthy negotiation process, foreign ministry spokesperson Maria Zakharova said on her Telegram channel.

1:08pm: Polish president warns of legal action over gas stoppage

Polish President Andrzej Duda has said he's sure legal action would be taken against Russia's Gazprom for breach of contract for stopping gas supplies to Poland and Bulgaria.

"Basic legal principles have been broken, violated," said Duda during a visit to the Czech capital Prague.

"Appropriate legal steps will be taken and there will be appropriate compensation from Gazprom for violations of the provisions of the contract."

1:03pm: Chinese drone maker suspends Russia, Ukraine business

The world's largest drone maker DJI has said it will suspend all business operations in Russia and Ukraine, in a rare public move by a Chinese firm since Moscow's invasion of its neighbour.

"DJI is internally reassessing compliance requirements in various jurisdictions," the company said in a statement on Tuesday. "Pending the current review, DJI will temporarily suspend all business activities in Russia and Ukraine."

While Russia has been hit by an avalanche of sanctions and Western multinationals have pulled out of the country, Beijing has refused to condemn the Russian invasion.

12:55pm: Russia bans entry to 287 British MPs

The Russian foreign ministry has banned entry to 287 British MPs in response to the UK's sanctions against Russian parliamentarians over the war in Ukraine. 

"In response to the decision taken by the British government on March 11 to add 386 State Duma deputies to a sanctions list, in a reciprocal move, personal restrictions are being placed on 287 members of the House of Commons," the ministry said in a statement. 

Russia has already blacklisted British Prime Minister Boris Johnson as well as UK Deputy Prime Minister Dominic Raab, Foreign Secretary Liz Truss, Defence Secretary Ben Wallace and several others.

The House of Commons has a total of 650 members.

Moscow said the list is made up of MPs who have taken "the most active part" in drawing up anti-Russian sanctions and contributed to "Russophobic hysteria".

Among those blacklisted are Speaker Lindsay Hoyle as well as Cabinet members including Minister for Brexit Jacob Rees-Mogg.

11:38am: Moldova’s Transnistria rebels say shots fired near Russia arms depot

The interior ministry of Transnistria, a Moscow-backed separatist region of Moldova bordering Ukraine, has said that shots were fired at a village housing a Russian arms depot after drones flew over from Ukraine.

"Last night, several drones were noticed in the sky over the village of Kolbasna," the Transnistrian interior ministry said on its website.

"The drones were launched onto the territory of Transnistria from Ukraine," it said.

Kolbasna, known as Cobasna in Romanian, is located around 2 kilometres (1.25 miles) from the Ukrainian border.

It houses a stockpile of some 20,000 tonnes of munitions that date back to the Soviet era, guarded by Russian troops.

This came after the unrecognised region has reported a series of explosions that it called "terrorist attacks", raising fears of a spillover from the war in Ukraine.

11:23am: Ukraine acknowledges Russian gains in eastern Ukraine

Ukraine's general staff has acknowledged that Russia had made gains in some areas in the east, capturing outskirts of the towns of Velyka Komyshuvakha and Zavody on one front, and the Zarichne and Novoshtokivske settlements in Donetsk region.

Russia's defence ministry said its missiles had struck an arms depot in the Zaporizhzhia region housing weapons from the US and European countries.

Meanwhile an aide to the mayor of the besieged port city of Mariupol said Russian forces had renewed their attacks on the Azovstal steel plant, where fighters and some civilians are holed up. No agreements had been reached on trying to evacuate civilians from Mariupol on Wednesday, according to the mayor's aide, Petro Andryushchenko.

10:37am: EU vows 'coordinated response' to Russia gas stoppage

The EU maintains that it was "prepared" for Moscow to suspend gas supplies to the 27-nation bloc and is planning a "coordinated" response after Russia's Gazprom turned off the taps to Poland and Bulgaria.

"Gazprom's announcement is another attempt by Russia to blackmail us with gas. We are prepared for this scenario. We are mapping out our coordinated EU response," European Commission chief Ursula von der Leyen said on Twitter.

"Europeans can trust that we stand united and in solidarity with the member states impacted." 

EU rules require all countries to have a contingency plan to cope with a gas supply shock.

Gazprom's announcement is another attempt by Russia to blackmail us with gas.We are prepared for this scenario. We are mapping out our coordinated EU response.Europeans can trust that we stand united and in solidarity with the Member States impacted.

April 27, 2022

09:55am: Russia says destroyed Western-supplied arms in Zaporizhzhia

Russia's defence ministry has said its forces destroyed a large quantity of Western-supplied weapons in Ukraine with long-range missiles.

"On the territory of the Zaporizhzhia aluminium plant, high-precision long-range sea-based Kalibr missiles destroyed hangars with a large batch of foreign weapons and ammunition supplied by the United States and European countries for Ukrainian troops," the ministry said in a briefing. 

09:17am: Poland's PGNiG confirms halt of Gazprom gas deliveries

Russian giant Gazprom has  "completely stopped" the supply of gas to Poland via the Yamal pipeline, according to Poland's state-controlled gas utility company PGNiG.

PGNiG imported more than half of its gas through Gazprom since the start of the year, but Warsaw has said it "will manage" without Russian gas and can source it elsewhere.

07:59am: Hungary receiving Russian gas shipments via Bulgaria: minister

 Hungary is receiving Russian gas according to its contract with Gazprom via Bulgaria and Serbia, and Gazprom informed Hungary that transit shipments via Bulgaria are separately handled, according to Hungary's foreign minister.

"I want to assure everyone that the non-delivery of gas shipments to Bulgaria does not mean a halt in transit shipments via Bulgaria," Peter Szijjarto said on his Facebook page.

Szijjarto said Hungary's next payment obligation for Russian gas is due on May 22, and the country will transfer its payment in euros to Gazprombank, where the amount will be converted into roubles.

07:54am: Western arms deliveries to Ukraine ‘making the difference’ on frontline

Reporting from Kyiv, FRANCE 24’s Gulliver Cragg says that it’s “only thanks to the weapons that have been given by their Western allies that they [Ukrainian forces] have been able to put up such a strong fight”. Cragg notes that Russians are still making very slow gains even in Ukraine’s eastern regions, where Russia is now concentrated.

Weapons systems such as the Javelin and NLAW anti-tank missiles, which Ukraine has been provided, can be used by a single person against an entire Russian tank, for instance. These have proved very effective on the battlefield.

06:15am: Ukraine says Russia ‘beginning gas blackmail of Europe’ as Poland, Bulgaria cut off

Russia halted gas supplies to Poland under the Yamal contract on Wednesday, data from the European Union network of gas transmission operators showed, in a deepening of the rift between the West and Russia over its invasion of Ukraine.

Bulgaria, like Poland a NATO and EU member, said earlier that Russia would also halt supplies of gas to it. There was no word early on Wednesday if Bulgaria’s supplies were also cut.

Ukraine accused Russia of blackmailing Europe over energy in an attempt to break its allies, as fighting heads into a third month without Russia capturing a major city. Staunch Kremlin opponent Poland is among the European countries seeking the toughest sanctions against Russia for invading its neighbour.

Poland’s gas supply contract with energy giant Gazprom covers about 50% of national consumption. State-owned PGNiG had said supplies from Gazprom via Ukraine and Belarus would be cut at 8am (0600 GMT) on Wednesday, but Poland said it did not need to draw on reserves and its gas storage was 76% full.

Russian President Vladimir Putin has called on “unfriendly” countries to pay for gas imports in roubles, a demand only a few buyers have implemented.

“The ultimate goal of Russia’s leadership is not just to seize the territory of Ukraine, but to dismember the entire centre and east of Europe and deal a global blow to democracy,” Ukraine’s President Volodymyr Zelensky said late on Tuesday.

His chief of staff, Andriy Yermak, said Russia was “beginning the gas blackmail of Europe”.

Bulgaria, which is almost completely reliant on Russian gas imports, said it had fulfilled all its contractual obligations with Gazprom and that the proposed new payment scheme was in breach of the arrangement. It has held initial talks to import liquefied natural gas through neighbouring Turkey and Greece.

Gazprom said it had not yet suspended supplies to Poland but that Warsaw had to pay for gas in line with its new “order of payments.” It declined to comment regarding Bulgaria.

3:45am: Blasts heard in Russia’s Belgorod, regional governor says

A series of blasts was heard in the early hours of Wednesday in the Russian city Belgorod near the Ukrainian border, regional governor Vyacheslav Gladkov said, and an ammunition depot in the province was on fire.

Gladkov said no civilians had been hurt by the fire which broke out at a facility near Staraya Nelidovka village. Russia this month accused Ukraine of attacking a fuel depot in Belgorod with helicopters and opening fire on several villages in the province.

The Belgorod province borders Ukraine’s Luhansk, Sumy and Kharkiv regions, all of which have seen heavy fighting since Russia invaded Ukraine two months ago.

April 27, 12:25am: US offers $10 million reward for information on Russian intelligence officers

The United States on Tuesday offered a reward of up to $10 million for information on six people it described as Russian military intelligence officers who had conducted cyber attacks affecting critical US infrastructure.

The six officers work in a cyber-focused unit of Russia’s Main Intelligence Directorate (GRU) and were involved in a 2017 global malware attack that infected the computers of several private U.S. entities, including a hospital system, the US State Department said.

The 2017 “NotPetya” cyber attack crippled parts of Ukraine’s infrastructure and damaged computers in countries across the globe including France, Germany, Italy and the United States, causing billions of dollars in estimated damage.

Russia denies any involvement in the incident.

(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

© Studio graphique France Médias Monde

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UN raises bar for using Security Council veto

Moldova urges calm, boosts security after Transnistria blasts

The Debate

Ukraine: A proxy war?

L'Humanité

Rhododendron : offrez-lui une place à l’ombre

Actu

Idéal pour les cours ombragées ou les coins sombres du jardin, ce luxueux arbuste a tout pour séduire : une forte résistance au froid, une magnifique floraison, un feuillage persistant et une culture facile.

Marcel Guedj

La plantation du rhododendron peut se faire au printemps ou en automne, à l’ombre ou à mi-ombre, car cet arbuste redoute le plein soleil.

Si le sol du jardin est calcaire, il faut soit creuser un trou assez grand pour le combler ensuite de terre de bruyère (que l’on trouve dans le commerce), soit élever votre rhododendron en pot, et par conséquent choisir une variété de faible hauteur et donc d’envergure limitée : il en existe de 40 cm, tandis que les plus hautes peuvent atteindre 3 mètres.

La majestueuse floraison de l’arbuste intervient généralement de mars-avril à juillet. À signaler dans la même famille : les azalées japonaises, également à feuillage persistant.

Évitez de trop arroser

Attention, le rhododendron est un arbuste rustique (il supporte le froid et même le gel), mais il ne se plaît que dans les terres acides (terre de bruyère). Si votre jardin ne se prête pas à leur culture, cultivez-le en pot, où il sera plus facile de lui donner un environnement favorable.

Contrairement à la plupart des arbustes à fleurs, le rhododendron n’a pas besoin d’être systématiquement taillé pour fleurir et refleurir. Contentez-vous de le nettoyer des fleurs fanées au fur et à mesure et de supprimer les branches mortes ou mal placées s’il y a lieu.

Il est aussi possible de rajeunir les vieux sujets en rabattant leurs branches d’un tiers. Conservez la terre légèrement humide, mais évitez de trop arroser, ce qui ferait avorter les boutons floraux ou encourager la formation du feuillage au détriment des fleurs.

Les bons gestes de la plantation

  1.  Creuser un trou assez large pour y  installer confortablement la motte de l’arbuste et l’entourer d’une bonne épaisseur de terre de bruyère.
  2.  Sortir l’arbuste de son conteneur en  plastique.
  3.  Griffer le « feutre » de racines  desséchées qui entoure la motte le cas échéant.
  4.  Placer au fond du trou (ou au fond du  pot) des graviers, car le rhododendron demande un sol bien drainé.
  5.  Disposer la motte au centre du trou et la caler en ajoutant de la terre de bruyère.
  6.  Finir de reboucher le trou avec la terre extraite mélangée avec de la terre de bruyère ou directement avec cette dernière.
  7.  Tasser au pied de l’arbuste et arroser au goulot.
  8.  Finir de reboucher les manques que l’arrosage a dû créer pour égaliser la surface du sol.
Jardinage
Le Figaro

La famille Pasternak dans l’éternelle tourmente russe

Laure Mandeville

GRAND RÉCIT - À côté des Ukrainiens victimes du conflit, des Russes occidentalisés ou opposés à la guerre sont eux aussi, par milliers, poussés à l’exil. Assia Pasternak et son mari, descendants du grand écrivain russe, se confient.

C’est comme une spirale!», dit Assia Pasternak, le regard bleu pensif, en regardant par la fenêtre du salon parisien de ses amis de Proyart, qui offre une vue magnifique sur une Seine brouillée de pluie.

Cette spirale qu’elle évoque, mais qui tourne à l’envers, menant à une répétition tragique et sans fin du passé, c’est l’histoire de son pays, la Russie, qu’elle vient tout juste de quitter dans une précipitation paniquée avec son mari, Daniil Beilinson, et ses deux enfants, de 8 et 6 ans, deux semaines après le début de l’invasion de l’Ukraine et le cycle de répression intérieure qui a immédiatement commencé en terre russe contre les opposants au régime. L’histoire d’un État criminel qui n’en finit pas de sacrifier sa société à ses rêves d’empire, de la broyer et de la ballotter dans un cercle vicieux destructeur.

«L’œil de l’État»

La guerre de Poutine a jeté sur les routes d’Europe des millions d’Ukrainiens fuyant les bombardements et les atrocités perpétrées par l’armée russe. Un drame terrible qui se déroule sous nos yeux ébahis et nous force à l’action et à la solidarité. Mais une autre tragédie, intrinsèquement liée à la première, et un peu moins visible, est en marche.

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Celle de la répression qui s’abat sur ceux que l’historien Vladimir Pastoukhov, basé à Londres depuis 2008, appelle «les Russes européens», ces citoyens qui, opposés à l’invasion et au régime de Poutine, ne trouvent plus de place dans un pays qui voit désormais les «occidentalistes» libéraux comme des ennemis à abattre et à «recracher comme des moustiques», a martelé le chef du Kremlin. «C’est automatique, explique Pastoukhov, l’impérialisme néostalinien et la guerre débouchent nécessairement sur la purge de l’ennemi de l’intérieur. Cela a toujours été comme ça.»

Alors que la Douma a fait passer une loi punissant de 15 ans de prison toute personne prise en flagrant délit de «mensonge» sur «l’opération spéciale» du Kremlin en Ukraine, tous les grands médias d’opposition ont été fermés, et des milliers de manifestants antiguerre jetés en prison. Depuis, les appels à traquer les ennemis se multiplient de la part des plus hauts personnages de l’État. Dans les écoles, élèves et professeurs sont appelés à dénoncer ceux qui pensent en «traîtres», et des cours de propagande sont mis en place.

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Dans les administrations et les grandes entreprises, des services destinés à suivre l’humeur et les émotions des personnels, bref, à les surveiller, vont également être installés, rappelant «l’œil de l’État» qui, depuis l’époque tsariste, surveille ses citoyens… Un verrouillage tous azimuts qui a poussé plus de 200.000 Russes à quitter le pays dans l’urgence, pour rejoindre notamment la Turquie, l’Arménie, la Géorgie ou la Serbie, où les visas d’entrée ne sont pas obligatoires. D’autres, comme Daniil Beilinson et Assia Pasternak, ont pu obtenir un visa de tourisme pour des pays de l’Union européenne, sur invitation. Ils ont été aidés par le Quai d’Orsay et la représentation française de l’organisation russe Memorial.

Une «guerre impensable»

«Voir arriver avec ses valises la famille d’un des plus grands écrivains de Russie, il faut voir ce que cela représente», nous confie Jean-Baptiste de Proyart, éditeur de livres anciens et ami des Pasternak, qui les a accueillis chez lui au mois de mars, en attendant qu’ils trouvent un appartement. «C’est comme si les descendants de Victor Hugo avaient dû partir de France comme des migrants!», remarque-t-il, pour souligner la gravité de ce que cela implique. «Les descendants de Boris Pasternak n’avaient jamais quitté le pays. Ils étaient considérés comme intouchables, c’est cela qui est très perturbant. S’ils s’en vont, s’ils ont quitté le magnifique appartement de Moscou où ils habitaient entourés de tous les tableaux et souvenirs de famille, c’est qu’ils ne voient plus d’avenir en Russie», dit-il, avouant «son immense émotion».

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Dès le début de la guerre, Daniil, 32 ans, qui est l’un des fondateurs et dirigeants de l’agence OVD-Info - à la fois agence de presse et l’une des plus importantes ONG indépendantes russes à lutter depuis 2011 contre la persécution politique et les brutalités policières - s’est mis à craindre une arrestation et des représailles, après que son association a été mise sur la liste des «agents de l’étranger» fin décembre. Le cœur brisé, la famille a alors pris un train pour la Finlande, avant de rejoindre la France, où l’ont accueillie à bras ouverts Jean-Baptiste et Laure de Proyart, liés aux Pasternak par des liens amicaux anciens.

Jacqueline de Proyart, la mère de Jean-Baptiste, une slaviste distinguée de l’Institut d’études slaves envoyée en URSS au début du dégel khrouchtchévien, y avait rencontré le grand écrivain. Elle s’était en effet illustrée en 1957, avec son amie Hélène Zamoyska, autre grande dame de la slavistique française, basée à Toulouse, en faisant sortir clandestinement d’URSS le tapuscrit du Docteur Jivago pour le faire publier en Occident. Les deux amies et le célèbre slavisant Michel Aucouturier en firent d’ailleurs la première traduction autorisée par Pasternak, publication qui allait provoquer un séisme international et mener le jury d’Oslo à lui décerner le prix Nobel de littérature.

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Un prix auquel le grand écrivain, soumis à une monstrueuse pression, dut d’ailleurs renoncer, et qui lui valut dès lors le harcèlement du pouvoir soviétique, ainsi que la répression de nombreux proches. «Je pense beaucoup à lui ces temps-ci, aux défis qu’il a rencontrés, au fait que des temps sombres similaires sont en train de revenir», dit Assia, en observant le tapuscrit rapporté par Jacqueline de Proyart, sur lequel Pasternak avait écrit: «Seul bon texte Jacqueline». «Si on regarde la vie de Pasternak, sa règle a toujours été d’agir selon ce que t’ordonne ta conscience, de garder ta loi intérieure pour ne pas tomber dans tout ce chaos», note-t-elle, en s’attardant aussi avec tendresse sur les lettres manuscrites rédigées en français, que Boris Pasternak envoyait à Jacqueline depuis l’URSS.

Malgré l’encouragement posthume que leur envoie l’écrivain à sa manière, on sent Assia et Daniil, encore sous le choc de la catastrophe, peinant à exprimer une douleur visible. Cette douleur concerne en premier lieu l’Ukraine et les Ukrainiens, et surtout ce que ces derniers endurent à cause de la Russie. «On éprouve de la honte, du regret de ne pas avoir fait assez», explique Assia Pasternak, qui rappelle les nombreux liens familiaux et amicaux de sa famille avec l’Ukraine, notamment des Pasternak avec Odessa.

Des «morceaux» de société civile

«On a eu beau se battre pour défendre le droit de protester contre le régime et les droits de l’homme, on se dit qu’on aurait dû faire plus! Je repense tout le temps à 2014, quand tout a commencé en Crimée et au Donbass. À l’époque, c’était des discussions à n’en plus finir sur la question de savoir si c’était bien ou non. Nous étions contre, mais peu à peu, face à nos amis d’enfance qui eux défendaient l’annexion, on avait fini par éviter le sujet, ne plus en parler pour ne pas gâcher l’amitié. Avec le recul, je me dis qu’on aurait dû crier plus fort, avertir, tirer sans répit les sonnettes d’alarme! Peut-être que cela aurait changé quelque chose», poursuit la jeune femme. Assia dit aussi qu’elle n’aurait jamais pu imaginer «cette guerre impensable avec l’Ukraine» et aussi le fait de devoir fuir ainsi… «Nous avons beaucoup de chance d’être si bien accueillis par nos amis. Je me dis chaque jour que je ne mérite pas cette chance, alors que tant d’Ukrainiens sont forcés de se cacher dans des caves…»

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Daniil exprime un peu le même sentiment «d’embarras» et de difficulté à exprimer ses sentiments. «Reviendrons-nous bientôt? Nous l’espérons, mais l’idée qui émerge parfois est qu’il n’est pas du tout sûr que nous revoyons nos familles», lâche-t-il sobrement. En même temps, confirme Daniil, «se plaindre a quelque chose d’indécent, vu ce qui arrive aux Ukrainiens». Le couple a pu trouver un appartement et scolariser les enfants dans une école parisiennepour le reste de l’année scolaire.

La principale idée qui ressort de leur récit, c’est que tout cela était, au fond, prévisible. «Cet État arbitraire et violent se construit depuis des années», dit Daniil Beilinson, acquiesçant à l’idée que la Russie n’est jamais vraiment sortie des décombres du totalitarisme. Il reconnaît que l’intelligentsia a fermé les yeux sur ce qui se passait en Tchétchénie, toutes ces «tortures et disparitions qui étaient connues». Elle a aussi occulté la reconstruction de la machine répressive. «Dans les dix dernières années, nous avons été les témoins, à OVD-Info, de ce verrouillage progressif. Cela s’est fait pas à pas, et puis d’un coup, l’an dernier, le rythme s’est follement accéléré pour nous conduire à la destruction de tout journalisme indépendant, puis à la liquidation de Memorial», raconte Daniil. Il dit que OVD-Info a été incluse dans la liste des agents de l’étranger, puis le site de l’association bloqué et les réseaux sociaux sommés de détruire tous ses comptes, au motif qu’elle propageait une «propagande extrémiste et terroriste».

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Quand on demande au jeune couple si la société civile a finalement jamais existé en Russie, on voit bien chez Daniil le désir d’apporter une réponse nuancée à cette question douloureuse. Pour lui, malgré le contexte de verrouillage croissant, «des morceaux de société civile s’organisaient ces dernières années», même s’ils sont à nouveau défaits. Daniil dit qu’il faudra en tirer des leçons, et pas seulement en Russie. «Pourquoi l’Occident a-t-il continué de soutenir Poutine si longtemps?», s’interroge-t-il. Jean-Baptiste de Proyart pose la même question et se demande pourquoi une partie de la classe politique française continue à mi-voix de faire allégeance à Poutine. «Il y a eu un rideau de fumée. Mais la vérité sur ce régime est là, crue et violente», insiste-t-il.

Quand elle voyageait à travers l’Europe de l’Est, sa mère, Jacqueline de Proyart, rencontrait souvent des lecteurs est-européens qui lui racontaient que le roman de Pasternak, Le Docteur Jivago, leur avait redonné «de l’espoir». Mais Daniil et Assia, choqués par «la catastrophe» et les épreuves qui attendent encore la Russie, ne voient «pas d’espoir», en tout cas à court terme. «Même si l’Ukraine gagne la guerre, nous craignons que l’effondrement de l’empire ne se fasse dans le chaos et que l’ego de Poutine ne l’entraîne à aller frapper de nouveaux pays, en Géorgie ou en Arménie.» «Mon cœur flanche à cette idée», reconnaît Assia, un voile noir dans les yeux.

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Le Monde

Guerre en Ukraine : la Russie n’arrive pas à s’emparer totalement du Donbass, malgré un déluge de feu

Moscou espérait prendre en tenaille ce territoire de l’est de l’Ukraine d’ici au 9 mai. Mais la résistance ukrainienne fait que les lignes de front bougent peu. Malgré la très forte pression politique sur l’armée russe, aucune victoire décisive ne se dessine.

En dépit de sa supériorité en matériel moderne et en puissance de feu, la Russie ne parvient pas, pour l’instant, à refermer sa tenaille sur le Donbass. L’offensive russe descendant de la ville d’Izioum doit opérer une jonction avec celle qui monte du sud vers le nœud routier et ferroviaire de Pokrovsk.

Guerre en Ukraine en direct : Vladimir Poutine réaffirme que les objectifs fixés à son armée « seront remplis quoi qu’il arrive »

Malgré le déluge de feu appliqué par l’artillerie, les avions et les hélicoptères d’attaque russes sur les positions ukrainiennes au nord de Sloviansk, la ligne de front bouge très peu, tandis que sur le flanc sud, consolidé depuis huit ans, elle reste inchangée. Le mouvement de tenaille vise à couper le ravitaillement de l’armée ukrainienne du Donbass et de ses militaires, surentraînés après huit années de guerre.

L’objectif de Moscou, dans la seconde phase de son « opération spéciale », consiste à prendre le « contrôle total du Donbass [région de Donetsk et de Louhansk] et du sud de l’Ukraine », comme l’a indiqué, le 22 avril, le commandant adjoint du district militaire du centre de la Russie, le général Roustam Minnekaïev. Cette seconde phase, lancée selon cet officier le 20 avril, doit symboliquement porter ses premiers fruits pour la grande parade militaire qui doit se tenir le 9 mai à Moscou.

Le Donbass pris en tenaille, la nouvelle stratégie russe

Pour l’instant, en dépit de la très forte pression politique sur l’armée russe, aucune victoire décisive ne se dessine. Depuis le 20 avril, elle n’a réalisé que trois percées de petite envergure, sur la partie orientale du front, sans bousculer significativement les lignes de défense ukrainiennes. Il s’agit des villages de Verkhnotoretske (3 000 habitants), de Novotochkivske (2 000 habitants) et du hameau de Novooleksandrivka (124 habitants).

Devant la résistance acharnée des militaires ukrainiens, les attaquants procèdent à une destruction méthodique de chaque localité pour des raisons tactiques. « Novotochkivske est aujourd’hui complètement rasée. C’est la méthode russe : bombarder jusqu’à ce que le relief urbain disparaisse et ne puisse plus fournir de protection aux défenseurs, explique au Monde Serhiy Haïdaï, gouverneur de la région de Louhansk. C’est la raison pour laquelle nous nous efforçons d’évacuer au maximum les civils, parce qu’ils gênent la défense. Leur présence limite la possibilité des militaires ukrainiens d’utiliser de manière tactique les bâtiments civils. » Selon cette logique, plus les villes ont une taille importante, et plus leurs immeubles sont élevés, moins elles sont faciles à prendre.

Aujourd’hui, l’avancée de l’armée russe bute sur les petites villes de Popasna et de Roubijne, où se déroulent d’intenses bombardements et des combats de rue. Le Monde a pu observer plusieurs jours d’affilée des colonnes de fumée noire s’élevant au-dessus des deux localités, ainsi que leur pilonnage presque sans répit.

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Le Monde

Au programme du mercredi 27 avril

Live animé par Marie Pouzadoux et Jérémie Lamothe

  • Huis clos. Trois jours après le second tour de l’élection présidentielle, les partis ont désormais les yeux rivés sur les élections législatives et les tractations ont commencé. Le Parti socialiste (PS) et La France insoumise (LFI) se rencontrent pour la première fois mercredi matin, après s’être âprement affrontés durant la campagne présidentielle. Les négociations pourtant bien entamées entre LFI et le PCF ou avec EELV se sont vues ralenties et compromises en début de semaine.
  • Première sortie. Emmanuel Macron se rendra en fin de matinée à Cergy (Val-d’Oise), pour son premier déplacement en tant que président réélu, pour rencontrer des habitants, des commerçants et de jeunes entrepreneurs. Ensuite, à 16 heures, il présidera une cérémonie d’hommage au comédien Michel Bouquet, décédé le 13 avril à 96 ans, aux Invalides.
  • Nouveau mouvement. L’ancien ministre socialiste et souverainiste Jean-Pierre Chevènementsoutien d’Emmanuel Macron durant la campagne présidentielle – et l’un de ses vieux compagnons de route, Jean-Yves Autexier, lancent un nouveau mouvement politique, Refondation républicaine, à 10 heures, dans le 7e arrondissement de Paris.
  • Tchat. Nos correspondants à Berlin et à Bruxelles – les journalistes Thomas Wieder et Virginie Malingre – répondent à vos questions à partir de 15 h 15 sur la campagne présidentielle française vue d’Allemagne et de Bruxelles, la capitale européenne.
  • Annonce. Le président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius, doit proclamer les résultats définitifs de l’élection présidentielle, à l’issue des opérations de collecte et de vérification. En cas d’irrégularités, le Conseil constitutionnel peut invalider une partie des résultats d’un bureau de vote, voire la totalité.

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Les essentiels

Le Monde

Au programme du mardi 26 avril

Live animé par Marie Pouzadoux et Charles-Edouard Ama Koffi

  • Le président sortant, Emmanuel Macron, a été réélu, dimanche 24 avril, avec 58,5 % des suffrages exprimés, devant la candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen, qui a rassemblé 41,5 % des voix. L’abstention atteint 28 %, un record depuis le second tour de l’élection présidentielle de 1969. Les résultats de l’élection présidentielle 2022 sont à retrouver sur cette page.

  • Cap sur les législatives. Deux jours après le second tour de l’élection présidentielle, les partis ont désormais les yeux rivés sur les élections législatives et les tractations ont commencé. Si le Parti socialiste et La France insoumise ont fixé une première rencontre mercredi, après s’être âprement affrontés durant la campagne présidentielle, à l’extrême droite, le Rassemblement national a balayé toute idée d’alliance avec Reconquête ! et réunit aujourd’hui sa commission d’investiture des députés.
  • Comité stratégique. Serait-ce le jour de la clarification chez Les Républicains ? Les caciques et cadres du parti ont rendez-vous à 11 heures pour une réunion du comité stratégique au siège du parti (15e). En interne, deux voix dissidentes se font entendre sur la position à adopter : certains élus LR envisageant une alliance avec la majorité présidentielle, d’autres revendiquent une totale indépendance des Républicains et une position plus droitière.
  • Tchat sur l’extrême droite. Que retenir de la campagne présidentielle de Marine Le Pen et d’Eric Zemmour ? En quoi les scores obtenus par les candidats d’extrême droite au premier tour, puis celui de la candidate du RN au second tour, sont historiques ? Quelle suite pour les élections législatives ? Le journaliste Franck Johannès, chargé du suivi de l’extrême droite au service Politique du Monde, répondra à vos questions à partir de 14 h 30.

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Emmanuel Macron, tout juste réélu et déjà confronté à une guerre de succession

Le chef de l’Etat le sait. Son second mandat sera le dernier. Ceux qui espèrent prendre sa suite, de Bruno Le Maire à Edouard Philippe en passant par François Bayrou, élaborent dès aujourd’hui leur tactique.

En cette fin 2003 – un temps où la gauche et la droite existaient encore –, le socialiste Laurent Fabius et le représentant de la droite décomplexée, Nicolas Sarkozy, trépignent. Un peu plus d’un an après la réélection de Jacques Chirac, ni l’un ni l’autre ne cachent leurs ambitions. L’Elysée ? « J’y pense parfois en me rasant », lance l’ancien premier ministre de François Mitterrand en octobre. « J’y pense et pas seulement en me rasant », répond un mois plus tard le ministre de l’intérieur.

Rencontre entre le Parti socialiste et La France insoumise pour les législatives ; Emmanuel Macron en déplacement à Cergy

Edouard Philippe ne se rase pas tous les jours, barbe oblige. Mais l’ancien premier ministre y pense aussi. Beaucoup. Souvent. Au lendemain de la réélection d’Emmanuel Macron, la sortie de la revue Horizons 2022, lundi 25 avril, du nom de son parti, créé en octobre 2021, signe l’une des étapes de sa stratégie visant à l’amener jusqu’au scrutin de 2027. Pensée comme un think tank, cette publication doit permettre au Havrais de faire valoir ses idées. Et tôt ou tard, son programme.

« Edouard Philippe voit loin, ce n’est pas un mystère », confie-t-on dans son entourage. L’ancien locataire de Matignon n’est pas le seul à s’imaginer un destin présidentiel. Emmanuel Macron ne l’ignore pas. Son second mandat sera le dernier. Et si le chef de l’Etat entend calmer les ardeurs pour gouverner en paix, ceux qui espèrent prendre sa suite élaborent dès aujourd’hui leur tactique.

Bruno Le Maire a connu l’échec

Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, qui n’a pas démérité à Bercy et juge que le succès du président est intimement lié à la bonne tenue du produit intérieur brut (PIB), donc à son action, pourrait légitimement s’imaginer en dauphin du chef de l’Etat. Espérant être reconduit dans ses fonctions, il se sait populaire après avoir mis en œuvre le « quoi qu’il en coûte » lors de la crise due au Covid-19.

« Après le confinement, narre-t-il dans L’Ange et la bête (Gallimard, 2021), pendant mes vacances sur la côte basque (…), des salariés, des indépendants se rapprochaient de moi, vérifiaient qui j’étais en me fixant d’un regard soupçonneux qui semblait dire : “Est-ce que c’est vraiment lui ?” (…) Puis, encouragés par mon silence, glissaient : “Merci pour ce que vous avez fait”. »

Poids lourd du gouvernement, cet habitué des courses de fond – 15 kilomètres en moyenne par semaine – croit en ses chances. Il a l’expérience, la stature, les compétences et des idées qu’il égraine dans ses livres où se mêlent confidences personnelles et contenus programmatiques.

Les ambitions de Bruno Le Maire, le converti de la Macronie

Surtout, il a connu l’échec. Tombé plus bas que terre après sa déroute à la primaire du parti Les Républicains en 2016, l’ancien conseiller de Dominique de Villepin n’ignore pas que les Français aiment ceux qui ont réussi après avoir souffert. Et pour se distinguer d’ici à 2027, l’ancien député de l’Eure n’entend pas être « le poil à gratter » du président. Ou pas tout de suite. Mais, en sport comme en politique, pour « faire un beau saut, c’est le pied d’appel qui compte », souligne une source au sein du gouvernement. Et la maladresse du locataire de Bercy n’écartant pas, au micro de Franceinfo, lundi 25 avril, l’usage du 49.3 pour faire passer la très impopulaire réforme des retraites pourrait lui porter préjudice.

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Valeurs Actuelles

Entre mains tendues et ressentiments personnels, le casse-tête du camp national pour les législatives

Zemmour : le jour d’après

Macron, l’échec de la lutte contre l’immigration

Pour Éric Zemmour, se relever après la défaite

Jérémy Cohen, la tragédie qui chamboule la campagne

La Génération Zemmour, minoritaire mais surmobilisée

Réseaux sociaux, YouTube, Telegram : sur Internet, la razzia d’Éric Zemmour

Comment Éric Zemmour a réinventé l’art du meeting

Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites

[Sondage exclusif] 55 % des Français d’accord avec Zemmour sur la création d’un “ministère de la Remigration”

Le Monde

Trafic de drogue : Canteleu, une ville sous influence

Mélanie Boulanger, maire de la ville, et l’un de ses adjoints ont été mis en examen pour « complicité de trafic de stupéfiants ». A-t-elle été victime des pressions de trafiquants ou, au contraire, a-t-elle volontairement fermé les yeux sur leurs activités ? « Le Monde » révèle les dessous de l’affaire.

En petit comité, elle avait tenu à l’annoncer elle-même à ses proches. Les 21 et 22 avril, Mélanie Boulanger (Parti socialiste), 45 ans, maire de Canteleu (Seine-Maritime), et son adjoint chargé du commerce, Hasbi Colak, 40 ans, ont été mis en examen pour « complicité de trafic de stupéfiants » et placés sous contrôle judiciaire, une information finalement confirmée, lundi 25 avril, par le parquet de Bobigny après les révélations du quotidien Paris-Normandie et du média d’investigation en ligne Le Poulpe.

C’est le dernier épisode en date d’une procédure empoisonnée, qui « ne cesse de donner lieu à des pressions de toute nature », affirme le conseil de l’élue, Me Arnaud de Saint Remy. Selon l’avocat, la mise en examen de sa cliente était « le seul moyen d’être actif et d’avoir accès au dossier parce qu’on ne sait toujours pas pourquoi Mme Boulanger a été placée en garde à vue le 8 octobre 2021 ». D’après des documents consultés par Le Monde, la justice a, en revanche, sa petite idée.

Ce jour-là, un vaste coup de filet mène à l’interpellation de dix-neuf personnes dans le cadre d’une enquête sur un vaste trafic de stupéfiants et à onze mises en examen. Mme Boulanger, placée en garde à vue mais laissée libre sans la moindre charge à l’époque après trente-six heures d’audition, s’était défendue pied à pied lors d’une conférence de presse très médiatisée. « Mon histoire, affirmait-elle alors, est celle d’une élue de la République qui, comme tant d’autres (…), se retrouve trop souvent seuls, trop souvent sans réponse, lorsqu’ils sollicitent les pouvoirs publics pour les aider à lutter contre la délinquance et les trafics de stupéfiants. »

Un important trafic de stupéfiants démantelé dans la Seine-Maritime

Oui, les trafiquants avaient « essayé de l’impressionner ». Non, elle n’avait jamais « cédé ». Elle avait même sonné l’alarme dans deux lettres ouvertes au ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, publiées en décembre 2020 puis en avril 2021 dans Paris-Normandie. L’élue y réclamait davantage de moyens policiers.

Mais le dossier judiciaire instruit par le juge d’instruction Simon Rintaud au tribunal de Bobigny jette aujourd’hui un voile de doute sur la sincérité de cet appel à l’aide. Au cœur des interrogations, une question cruciale : Mélanie Boulanger a-t-elle été victime des pressions de trafiquants ou, au contraire, a-t-elle volontairement fermé les yeux sur leurs activités pour garantir sa sécurité et acheter une – relative – tranquillité sociale et politique ?

« Je sais où vous habitez »

Des pressions, la maire de Canteleu en a subi, indéniablement. Elle-même raconte sur PV l’épisode survenu en juin 2017, lorsqu’elle reçoit la visite d’un membre d’une famille de délinquants connus de Canteleu, qui réclame que lui soit attribué un logement toutes affaires cessantes. « Je lui ai expliqué (…) les étapes de la procédure, un peu lourdes, explique-t-elle. Mécontent de ne pas avoir immédiatement de réponse positive, il s’est appuyé sur mon bureau, dégageant les objets, il m’a regardé droit dans les yeux et a déclaré : “On m’a demandé d’être gentil avec vous mais je sais où vous habitez, je sais où va votre fille à l’école donc je peux devenir moins gentil”. »

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Le Figaro

Jean-Michel Blanquer, pris en photo par un collectif d'extrême droite, dénonce une «manipulation»

Le Figaro

La photo du ministre de l'Éducation nationale entouré de sept jeunes femmes du collectif Nemesis a été prise au Champ-de-Mars lors de la soirée électorale d'Emmanuel Macron.

La photo fait polémique. Sur le cliché, Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Éducation nationale, pose entouré de sept femmes aux visages floutés. Ces jeunes femmes appartiennent au collectif Nemesis, un mouvement d'extrême droite qui se qualifie comme «un mouvement féministe identitaire». La photo, qui a été prise au Champ-de-Mars lors du résultat du second tour de la présidentielle, a été partagée le 24 avril et a tout de suite fait réagir.

Le ministre de l'Éducation nationale a réagi le 26 avril, soit deux jours après la publication du cliché sur les réseaux sociaux, dénonçant «la grossière manipulation d'un ''collectif'' que je ne connais pas qui a profité de l'effusion de dimanche soir pour prendre une photo avec moi ne doit tromper aucune personne de bonne foi. Je ne partage rien avec eux. Je condamne aussi la vulgarité du procédé et des gestes». Et d'ajouter : «Quant à tous ceux qui ont fait ou font des commentaires désobligeants à partir d'une photo comme si de telles manipulations n'étaient pas courantes, ils font le jeu de la logique de fausses nouvelles, de harcèlement et de dénigrement qui est la plaie des réseaux sociaux».

À la fin du thread, le ministre ajoute : «Une fois de plus, l'extrême droite ment et manipule. Et trouve une extrême gauche ravie de relayer des fausses nouvelles. Faisons vivre une démocratie apaisée où les différences et les débats reposent sur la bonne foi et le respect d'autrui.» Ce à quoi le collectif Nemesis a répondu qu'aucune «manipulation» n'avait été faite de leur côté, justifiant cela par une «simple plaisanterie que les gens d'extrême gauche se sont fait une joie de faire semblant de ne pas comprendre».

À VOIR AUSSI – Jean-Michel Blanquer défend l'éducation comme «moteur pour l'économie du XXIe siècle» (15/02/22)

Législatives 2022 : Macron a réuni plusieurs ténors de la majorité à l'Élysée, sauf Bayrou et Philippe

Deux jours après sa réélection, le président de la République a déjà les yeux rivés vers le prochain scrutin prévu en juin 2022.

Législatives 2022: Emmanuel Macron face au risque d’une majorité «attrape-tout»

DÉCRYPTAGE - S’il est réélu, le président ne veut pas d’une majorité aux allures de mosaïque, redoutant qu’elle l’expose à l’instabilité.

Emmanuel Macron veut réserver aux Républicains le même sort qu'aux socialistes

RÉCIT - Depuis sa réélection, le chef de l'État se tourne à nouveau vers la droite. Et cherche à décrocher ces députés LR tentés de suivre la consigne de Nicolas Sarkozy.

France24 - World

Live: Biden, Clintons lead tributes to Madeleine Albright at memorial service

Issued on: 27/04/2022 - 16:46

FRANCE 24 Follow

President Joe Biden, former president Bill Clinton and former secretary of state Hillary Clinton will lead tributes on Wednesday to Madeleine Albright, the first woman to helm the US State Department, at a memorial service in Washington. Watch it live on FRANCE 24 at 5pm Paris time (GMT+2).

Albright, 84, died of cancer last month, prompting an outpouring of condolences from around the world. The former secretary of state, who helmed the State Department from 1997 to 2001, was heralded as a trailblazer.

Albright and her family fled the Nazis in her native Czechoslovakia during World War Two. They eventually settled in the United States and Albright grew to become a tough-talking diplomat, famous for a sometimes sharp tongue.

The memorial service will be held at the Washington National Cathedral. More than 1,400 people are expected to attend, according to a spokesperson for the family, including foreign ministers, ambassadors and members of Congress.

Click on the player above to watch the ceremony live.

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Former US Secretary of State Madeleine Albright dies at 84

In the papers

Taking inspiration from Madeleine Albright's 'resilience of spirit'

Valeurs Actuelles

Entre mains tendues et ressentiments personnels, le casse-tête du camp national pour les législatives

Présidentielle 2022 : Marine Le Pen et le pari d’une campagne d’indépendance

Présidentielle 2022 : Emmanuel Macron, le grand déconstructeur de la culture française

Présidentielle 2022 : comment Marine Le Pen prépare son entre-deux-tours

Chez Le Pen, une soirée électorale placée sous le signe du grand rassemblement

À Perpignan, Marine Le Pen termine son premier tour en préparant déjà le second

L’opposition sur plusieurs fronts

Marine Le Pen face au risque d’une abstention record

Valérie Boyer sur le scandale McKinsey : « La méthode de gestion d’Emmanuel Macron ressemble à celle d’un PDG d’une multinationale »

Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites

Le Figaro

Le journal du mercato : «agacé» au Barça, Frenkie de Jong suivi par 3 gros clubs dont le PSG

Frenkie de Jong évoqué au PSG, Lyon qui pense à Moussa Sissoko ou Arsenal chaud sur Gabriel Jesus : toutes les infos du mercato foot de ce mercredi 27 avril 2022.

De Jong et des questions à Barcelone

Il avait le regard noir lorsqu'il a été remplacé à l'heure de jeu, dans une défaite contre le Rayo Vallecano dimanche dernier (0-1). Frenkie de Jong apparaît de plus en plus «agacé» au FC Barcelone, comme le constate la radio catalane Cadena SER . Celle-ci révèle que le milieu néerlandais, sous contrat jusqu'en 2026, s'étonne des rumeurs de plus en plus nombreuses quant à son avenir. Il soupçonne le Barça de faire fuiter ces infos, comme s'il n'était plus vraiment désiré. Titulaire indiscutable sous Ronald Koeman, de Jong (24 ans) a vu son temps de jeu diminuer depuis l'arrivée de Xavi sur le banc. S'il aimerait rester, son entourage «ne ferme pas la porte à un départ», précise la Cadena SER. Trois gros clubs européens, dont le Bayern Munich et le PSG, seraient aux aguets. En janvier, le quotidien El Nacional évoquait une offre de 40 M€ de Chelsea, mais le Barça estimerait plutôt de Jong entre 50 et 60 M€.

Bluff, attitude, génie... La panenka délicieuse de Karim Benzema en 5 clichés

À VOIR AUSSI – Messi, Neymar, Dani Alves : les 10 plus beaux buts du Barça sur la dernière décennie (2010-2019)

Lyon se renseigne pour Sissoko (Watford)

Neuf ans après son départ de Toulouse, Moussa Sissoko (32 ans) pourrait-il retraverser la Manche ? Le milieu de terrain et capitaine de Watford, qu'il a rejoint l'été dernier, a été «sondé» par l'Olympique Lyonnais, nous apprend L'Équipe . Ancien international français (71 sélections), Sissoko a encore une année de contrat à Watford, 19e de Premier League et presque mathématiquement relégué. Ses agents sont les mêmes que ceux du défenseur Issa Diop, que l'OL tente de recruter depuis plusieurs semaines.

Arsenal en pince pour Jesus (Manchester City)

D'après le site football.london , l'entourage de Gabriel Jesus discute depuis plusieurs mois avec Edu, directeur sportif d'Arsenal. Les Gunners veulent attirer un avant-centre l'été prochain et concentreraient leurs forces sur le Brésilien (25 ans) depuis qu'ils ont eu vent du prix qu'exige l'AS Rome pour Tammy Abraham (voir plus bas). En fin de contrat dans un an, Jesus ne convainc pas à Manchester City, qui se cherche un buteur star (Kane, Haaland…) depuis l'été dernier. Arsenal préparerait une offre d'un peu plus de 40 M€ pour Jesus, auteur de 12 buts et 11 passes décisives cette saison en 36 matches (23 titularisations).

À VOIR AUSSI – Les 9 buts de Gabriel Jesus en Premier League la saison dernière

L'AS Rome tient à Abraham

80 M€. C'est le prix fixé par l'AS Rome pour son attaquant Tammy Abraham, fait savoir le site football.london . L'international anglais (24 ans) avait été recruté pour moitié moins cher (40 M€) l'an dernier à Chelsea, et a inscrit 24 buts en 46 matches cette saison. Ce prix très élevé serait une manière pour la Roma, 5e de Serie A, de recaler tout prétendant à Abraham, sous contrat jusqu'en 2026.

Wolverhampton pense à Ekitike (Reims)

Selon le Daily Telegraph , le recrutement d'un attaquant sera une priorité pour Wolverhampton cet été. La piste la plus sérieuse mènerait à Gonçalo Guedes, international portugais de Valence. Les Wolves, 8es de Premier League, pourraient bientôt formuler une offre au club espagnol, où Guedes (25 ans) sera en fin de contrat dans un an. 18 M€ pourraient suffire pour l'arracher à Valence. Mais une alternative existe : elle se nomme Hugo Ekitike, l'une des révélations de Ligue 1 à Reims. L'avant-centre de 19 ans a tapé dans l'œil de nombreux clubs de renoms, dont la Juventus, Dortmund et Chelsea. Cet hiver, Reims avait refusé 35 M€ de la part de Newcastle pour Ekitike.

PSG : la bonne pioche Mendes, Messi décevant, le fantôme Wijnaldum… Le mercato parisien de l'été 2021 au crible

DÉCRYPTAGE – Alléchant sur le papier, le mercato parisien de l'été 2021 s'est finalement avéré décevant. Tout n'est toutefois pas à jeter.

Transferts : le conseil de Papin à Mbappé

À l'occasion d'un match disputé avec le Variétés Club de France, cher à son président Jacques Vendroux…

PSG : Neymar adresse un message fort sur son avenir et envers les supporters

L'international brésilien de 30 ans ne se voit pas quitter le Paris Saint-Germain cet été. C'est clair.

France24 - World

Video: Russian bombardments leave Mykolaiv residents without water supply

Issued on: 27/04/2022 - 13:44

FRANCE 24 Follow Luke SHRAGO

The southern Ukrainian city of Mykolaiv has been without water supply since Russia seized control of most of the Kherson region to the southeast. Mykolaiv got most of its water from Kherson, but the war has left local infrastructure in ruins and residents are struggling to cope. FRANCE 24's Luke Shrago reports from Mykolaiv.

ANALYSIS

War in Ukraine threatens geopolitical balance in the Arctic

ON THE GROUND

In ruined Kyiv suburb, residents ask, ‘What have we done to Putin to be slaughtered like this?’

ON THE GROUND

'I have no words': Ukrainian returns home to devastated Kyiv suburb

Le Figaro

Une nouvelle aide pour les femmes enceintes éloignées des maternités

Emma Confrere

Elles pourront bénéficier de la prise en charge du transport et de cinq nuits dans un «hôtel hospitalier», sous certaines conditions.

Le gouvernement veut rassurer les futures mamans qui habitent loin d'une maternité. Selon un décret paru au Journal officiel le 14 avril, elles pourront bénéficier gratuitement d'un hébergement temporaire non médicalisé ou d'un hôtel hospitalier. Seule condition pour être éligible : résider à plus de 45 minutes en voiture d'un établissement de gynécologie obstétrique.

À lire aussiGuerre en Ukraine : Marianna, la femme enceinte de Marioupol, manipulée par les médias russes ?

Concrètement, jusqu'à cinq nuitées consécutives pourront être prises en charge par l'Assurance maladie, sur les jours précédents la date de l'accouchement. L'hébergement non médicalisé se situera dans une partie distincte de la maternité ou chez un prestataire à proximité. Les établissements ont jusqu'au mois d'octobre pour s'organiser et trouver des infrastructures. Cette mesure vise avant tout à «réduire les contraintes liées à l'hospitalisation» des patientes et à accorder «plus de souplesse» aux équipes médicales, d'après le Ministère des Solidarités et de la Santé. Les examens médicaux prévus au cours des huitième et neuvième mois de grossesse pourront également donner lieu à un hébergement.

Une aide personnalisée

Le dispositif sera adapté au cas par cas «suivant l'avis du médecin». Par exemple, si le bébé naît après le terme de grossesse la durée de l'hébergement pourra être prolongée «jusqu'à la date effective de l'accouchement». Même cas de figure pour une grossesse à risque où la prestation pourra également être «rallongée» et «proposée à tout moment». Enfin, si un transport excède 45 minutes de route à cause des conditions climatiques ou du trafic routier, les patientes auront le droit de demander un hôtel hospitalier. À noter que le transport pourra aussi être remboursé par l'Assurance maladie, après un accord préalable avec l'organisme.

À lire aussiCes femmes qui boudent les maternités

Si le gouvernement met en place une telle mesure, c'est notamment à cause des nombreuses fermetures de maternités. Selon la Direction de la recherche, 221 infrastructures ont fermé leurs portes entre 2000 et 2017. La France comptait ainsi 717 maternités en 2000 contre 496 dix-sept ans plus tard. Ces fermetures ont renforcé l'éloignement entre le domicile des femmes enceintes et les maternités. Sur la même période, la part des femmes en âge de procréer (entre 15 et 44 ans) résidant à plus de 45 minutes, a ainsi augmenté d'environ 40%. En tout, entre 1 et 2% de cette population est concernée en France.

Présidentielle 2022 : les syndicats se félicitent de la défaite de Le Pen, le patronat salue la victoire de Macron

Les organisations syndicales s'inquiètent de la poussée de l'extrême droite, tandis que les patrons insistent sur les réformes à mener pour le président réélu.

Réforme des retraites : «Il y a une place importante pour de la concertation», assure Élisabeth Borne

Emmanuel Macron souhaite un report progressif de l'âge légal de départ à la retraite à 65 ans, avec une clause de revoyure à 64 ans.

Affaire Orpea : l'audit indépendant confirme des dysfonctionnements

Le groupe d'Ehpad privés avait mandaté en février des cabinets indépendants pour évaluer les accusations du livre-enquête «Les Fossoyeurs».

L'Humanité

Ces questions posées à la condition humaine

Nos recommandations culturelles

Essai Dans cet ouvrage collectif, des scientifiques cherchent à répondre à la fois aux interrogations existentielles et aux grands défis à relever pour notre survie.

Paul MazliakSapiens : métamorphose ou extinction ?

Ayant rassemblé vingt et un scientifiques de toutes disciplines, l’équipe de direction de l’ouvrage leur a posé les grandes questions accompagnant la condition humaine. La première porte sur les origines de l’homme : d’où venons-nous ? Notre présence sur Terre est un épiphénomène.

La Terre existe depuis 4,5 milliards d’années. Nos ancêtres australopithèques sont apparus en Afrique, il y a seulement 4 millions d’années. Homo sapiens n’a que 300 000 ans. Il succède à Homo erectus, H. floresiensis, aux Néandertaliens, aux Denisoviens et encore à d’autres espèces d’homininés. Homo sapiens seul a le langage symbolique et la pensée. C’est un être social qui peuple la Terre entière. Nos villes ont été construites il y a moins de dix mille ans. Mais le temps long a été effacé par l’accélération des transports et le perfectionnement des moyens de communication.

Les philosophes ensuite se demandent : qui sommes-nous ? L’injonction de Socrate « Connais-toi toi-même » est le point de départ de notre identité. Les trois états successifs de l’humanité, selon Auguste Comte, théologique, métaphysique et scientifique, l’état actuel, pourraient nous faire dire  : « Je suis dans mes 20 000 gènes. » Mais la construction de notre identité, qui évolue avec le temps, est directement liée aux rapports avec notre entourage. De plus, nos gènes ne sont pas seuls : les microbiotes symbiotiques qui peuplent notre organisme apportent environ 10 millions de gènes. Alors, où en sommes-nous ? Nos cerveaux recréent des images fausses de la réalité, accordées à nos perceptions et nos désirs. Cette réalité « virtuelle » est considérablement amplifiée par les technologies numériques et l’intelligence artificielle.

Faisons le point sur notre consommation d’énergie : pour vivre (s’alimenter, se loger, etc.), chaque homme consomme en moyenne 1 million de watts/heure/an. En 2016, la consommation effective de l’humanité a été en moyenne, par homme, de 21,4 millions de watts/heure/an, à cause des transports, de l’industrie et de l’agriculture. Si nous sommes 10 milliards en 2050, contre 8 milliards aujourd’hui, il faudra développer considérablement la production décarbonée d’énergie électrique : nucléaire, hydraulique, photovoltaïque, éolienne en mer. Donc, où allons-nous ? L’homme du futur sera-t-il mieux soigné, plus instruit, plus économe que l’homme actuel ? Cela impliquera bien des métamorphoses : changer l’habitat, végétaliser les villes, etc. Alors que pouvons-nous faire ? En Europe et en Amérique du Nord, un besoin de démocratie participative s’affirme. Dans le reste du monde, la démocratie reste à développer.

Peut-on compter sur les technologies numériques pour accomplir ces tâches ? Il faudrait d’abord réduire l’addiction des individus aux  réseaux sociaux. Il faudra promouvoir la bioéconomie produisant, à moindre coût, grâce aux biosynthèses bactériennes, des matériaux recyclables, des aliments et des médicaments. Un seul système de santé devra réunir les médecines humaine et vétérinaire. Enfin, les robots électroniques, déjà bien perfectionnés, nous permettront, avec l’intelligence artificielle, de percevoir et d’agir à longue distance, y compris dans l’espace, comme aujourd’hui certains chirurgiens.

Essaissciences
Valeurs Actuelles

Réélection d’Emmanuel Macron : La France est un tapis de braises

[Nay] Le Pen devant ou derrière Macron ?

[Nay] La non-campagne du candidat-président

[Nay] La Corse, une fois de plus…

[Nay] Emmanuel Macron, président des tempêtes

[Nay] Entre Vladimir Poutine et l’Occident, le bras de fer continue

[Nay] L’histoire se répète toujours

[Nay] Hollande ou l’éternel retour

Fabien Roussel, seul candidat de gauche : « il ne recueille que 2 % d’intentions de vote, mais il pourrait séduire une partie des électeurs de Marine Le Pen »

Le retour en grâce du nucléaire

France24 - World

Macron targeted by tomatoes on first public appearance after re-election

Issued on: 27/04/2022 - 17:09

NEWS WIRES

French President Emmanuel Macron was the target Wednesday of a bunch of tomatoes hurled by a disgruntled onlooker as he made his first public appearance after his weekend re-election victory.

Macron has spent the last days secluded in an out-of-town residence and then the Elysee Palace, considering the formation of a new government following his defeat of far-right leader Marine Le Pen on Sunday.

But reflecting his promise of uniting a divided France, he chose for his first post-election visit the French town of Cergy-Pointoise in the Paris suburbs, a low-income area where far-left candidate Jean-Luc Melenchon came out on top in the first round of voting on April 10.

Macron was meeting residents when a bunch of cherry tomatoes whizzed by close to his face, missing him but hitting bystanders.

His security detail moved swiftly, shouting "projectile! projectile!" and covering Macron's head with their hands before protecting him with a black umbrella.

>> What are the biggest challenges for Macron’s second term?

Macron appeared unflustered but keen to move on as rapidly as possible. "No! No! No fighting," he could be heard saying.

While the incident was minor, it was a reminder of the challenges of fully protecting a president who is fond of immersing himself into crowds even in areas that can be hostile to him.

In June 2021, he was slapped in the face by a man while greeting locals on another trip.

Elysee officials emphasised that the visit to Cergy-Pointoise had been marked by a good atmosphere, with an intense crush caused by people trying to get as close as possible to the president.

"In the poorest neighbourhoods, whether in cities or rural areas, we really need to create the conditions for real and effective equality of opportunity," Macron said during the visit.

"It is the only way to get rid of this distrust... and sense of abandonment," he said.

>> Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

France's Constitutional Council is due to certify the results of the election later Wednesday, paving the way for Macron's second term to start next month.

With an eye on parliament elections in June, Macron is expected in the coming days to name a new prime minister and government but has offered few clues on who he may be considering.

"I will appoint someone who is committed to social and environmental issues and is productive," he said as speculation whirls that a woman could head the government for the first time since Edith Cresson in 1991.

(AFP)

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What are the biggest challenges for Macron’s second term?

FRENCH LEGISLATIVE ELECTION

Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

‘Victory’ in defeat? Le Pen raises the far right’s glass ceiling, fails to crack it

L'Humanité

Neurosciences. Paralysé, il communique par la pensée

Actu

C’est une prouesse médicale, technologique et humaine : un patient, atteint du syndrome d’enfermement à cause d’une sclérose latérale amyotrophique, a pu communiquer avec son entourage à l’aide d’une interface cerveau-ordinateur. Explications.

Anna Musso

Pour la première fois, un homme de 36 ans, atteint de la maladie de Charcot, avec tous les muscles paralysés, a réussi à communiquer avec ses soignants et ses proches. Cette prouesse scientifique, médicale et humaine a été réalisée grâce à une interface homme-machine. Preuve est ainsi faite que la communication volontaire à partir du cerveau est possible, même dans un état d’enfermement dit « complet ». C’est ce qu’expliquent, dans la revue Nature Communications publiée le 22 mars, les treize chercheurs qui sont parvenus à aider ce patient.

La maladie dont souffrait Stephen Hawking

La maladie de Charcot, ou sclérose latérale amyotrophique (SLA), dont souffrait le célèbre scientifique Stephen Hawking, est une maladie neurodégénérative grave caractérisée par la perte progressive des motoneurones, des cellules nerveuses spécialisées dans la commande des mouvements et de la parole.

Génome humain : les 8% qui changent tout

Très souvent, la SLA entraîne une paralysie des muscles, provoquant une incapacité à communiquer. « Il existe de multiples formes de cette maladie, mais il est rare qu’elle provoque une paralysie totale en quelques mois », précise Jacques Pélissier, professeur à la faculté de médecine Montpellier-Nîmes et président de l’Association du locked-in syndrome (Alis). « Ces personnes sont conscientes et désirent interagir avec leur entourage. La moindre des choses est de leur en offrir la possibilité, dans la mesure du possible », poursuit le chercheur.

Des microélectrodes enregistrent les signaux neuronaux

Lorsqu’une personne atteinte de SLA ne parvient plus à parler, elle utilise en général une caméra oculaire pour sélectionner des lettres. Ses yeux font office de souris sur le clavier représenté sur l’écran. « C’est un apprentissage long, difficile et fatigant, explique Jacques Pélissier, surtout au début, cela demande beaucoup de concentration. Et une équipe de soignants est indispensable. »

Ces dernières années, les chercheurs ont fait évoluer ces dispositifs à l’aide d’électrodes implantées dans le cerveau. Lors de cette nouvelle expérience, les chercheurs ont incrémenté deux réseaux de 64 micro–électrodes de 3,2 mm de large dans le cortex moteur (celui qui contrôle le mouvement) du patient, en état de blocage complet. Les microélectrodes enregistrent les signaux neuronaux qui sont aussitôt décodés par une interface. Parallèlement, un programme automatique lit les lettres de l’alphabet à haute voix.

Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC

Atteint de la forme sévère de la maladie de Charcot, ce patient souffre du locked-in syndrome (LIS), qui l’empêche de parler et de bouger, mais pas de penser ou d’entendre. Il avait commencé à travailler avec une équipe de recherche en 2018, mais sa paralysie était devenue si importante qu’il ne pouvait plus cligner ses yeux. Les soignants ont alors sollicité son activité cérébrale. «  Alors que d’autres chercheurs ont évalué la communication chez des personnes ayant encore le contrôle de leurs muscles, on ignorait, jusqu’ici, si la communication basée sur les neurones reste possible dans un état de blocage complet », expliquent les chercheurs.

« C’est encore expérimental, mais c’est l’avenir ! »

L’équipe a essayé le « neurofeedback », une méthode qui permet de mesurer l’activité neuronale et de la présenter au patient, sous différentes formes (sons, images, etc.). Ce dernier peut ainsi modifier ses signaux cérébraux et parvenir à réguler son activité neuronale et ses comportements. Après trois mois de tâtonnements, le patient a pu sélectionner des lettres une par une, et former des mots et des phrases, sachant que le choix d’une lettre demandait environ une minute. Après huit mois, il a annoncé à l’équipe médicale : « Les garçons, cela fonctionne sans effort » ! Et au bout d’un an, il a pu proposer à son fils de 4 ans de regarder ensemble un dessin animé.

Comme l’explique Jonas Zimmermann, neuroscientifique au Wyss Center à Genève, et coauteur de l’article, « cette étude répond à une question de longue date : savoir si les personnes atteintes du locked-in syndrome complet, qui ont perdu tout contrôle musculaire volontaire, y compris le mouvement des yeux ou de la bouche, perdent également la capacité cérébrale à générer des commandes de communication ».

Si la technique a été conçue spécifiquement pour ce patient, sa durée d’utilisation est encore inconnue. En effet, il semble que les réponses du patient soient devenues au cours du temps plus lentes et difficiles à discerner. Mais cette nouvelle avancée vers des interfaces capables de décoder les pensées est un grand pas pour la science et pour la médecine. « C’est encore expérimental, ​​​​​​​ long, coûteux, et nécessite une supervision constante… mais c’est l’avenir ! » ​​​​​​​souligne le professeur Pélissier.

Même dans des cas extrêmes de paralysie, mémoire et conscience restent donc intactes. Cette interface cerveau-machine trace un nouveau chemin pour les atteindre. Et redonne espoir à des milliers de patients jusqu’ici emmurés dans leur corps.

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Le Figaro

Christophe Guilluy: «La contestation des gens ordinaires ne s’arrêtera pas, car elle est existentielle»

Alexandre Devecchio

GRAND ENTRETIEN - Pour l’auteur de Fractures françaises, «on assiste à une autonomisation réactive des gens ordinaires, qui attendent une offre politique qui ne serait pas moralement condamnée».

De l’élection présidentielle, le géographe retient avant tout le score de 41,4 % de Marine Le Pen. Un score qui témoigne, selon lui, de la révolte des classes populaires et qui confirme la persistance et la centralité du clivage entre la France périphérique, regroupant les perdants de la mondialisation et celle des métropoles, où vivent la majorité des gagnants. Christophe Guilluy souligne les scores de la candidate du Rassemblement national outre-mer, qui, selon lui, contredisent la thèse d’un vote xénophobe de «petits Blancs». Il relativise la percée de Mélenchon, soulignant la fragilité de l’alliage entre le vote des bobos et celui des minorités; et ne croit pas davantage à une union des droites à l’heure de la disparition du clivage droite/gauche.

LE FIGARO - Quel bilan tirez-vous de cette campagne et de son résultat?

CHRISTOPHE GUILLUY - Le premier bilan est celui du macronisme qui nous porte l’«extrême droite» à 41,4 %. En 2017, j’avais parlé d’une opposition chimiquement pure. Il semble qu’en 2022, on approche de la perfection. Quelles que soient les régions, l’opposition métropoles/périphéries s’est cristallisée. Tout se passe comme si, tous les cinq ans, nous avions une piqûre de rappel, une petite dose de réel, pour nous rappeler que le modèle dans lequel nous avons plongé il y a des décennies provoquait quelques désordres sociaux, et surtout culturels. Le problème est que ce booster de réel ne sera efficace que quelques mois, disons jusqu’aux législatives. Après, on oubliera l’essentiel, la fracture entre le haut et le bas, entre haut revenus et revenus modestes, entre les métropoles et la France périphérique. La quasi-absence de représentation, et donc de défense des classes populaires et moyennes à l’Assemblée nationale, réactivera alors le narratif marketing hors sol du pouvoir.

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Un narratif porté par les intérêts du socle électoral de la macronie: la bourgeoisie de droite et de gauche (77 % des catégories supérieures ont voté Macron) et les bataillons de retraités (70 % ont voté Macron). Car, comme en 2017, ce sont bien les seniors qui auront fait l’élection du jeune président de la République. Il semble que le président soit moins le pilote d’une start-up nation que le directeur d’une immense maison de retraite. Le président va donc pouvoir poursuivre les réformes dures pour les actifs modestes avec la bénédiction des classes supérieures et des inactifs qui l’ont élu; une politique qui sera habillée d’un discours bienveillant, de «care», de soin, de protection, qui sera soutenue par les retraités. Dans ce narratif, le sujet central, celui du destin des classes populaires et moyennes, sera traité, mais, à la marge, à la périphérie.

Vous avez écrit que «la France périphérique» est majoritaire. Dans ce cas, comment expliquez-vous les échecs répétés de Marine Le Pen, censée incarner cette France-là?

Le concept de France périphérique ne vise pas à distinguer le vote du RN, mais à révéler la place des classes moyennes et populaires. Ces trente dernières années, les métropoles se sont vidées de ces catégories. Le problème est que, compte tenu des logiques de nouveau modèle économique et de la désindustrialisation, les métropoles concentrent depuis trente ans l’essentiel de la création d’emplois, mais n’y vivent que 30 à 40 % maximum de la population. Dit autrement, et pour la première fois dans l’histoire, la majorité des catégories modestes ne vit pas là où se crée l’emploi. Ce choc social et culturel est à l’origine de toutes les contestations politiques, sociales ou culturelles en France comme dans tous les pays européens. De Maastricht (1992) aux «gilets jaunes» en passant par le vote populiste, toutes ces contestations émanent des territoires de la France périphérique, des villes moyennes, des petites villes, des zones rurales. Cela ne signifie évidemment pas que 100 % des habitants de ces territoires soient opposés au modèle. Faut-il rappeler une évidence, il n’y a pas de déterminisme géographique. Le territoire n’est rien.

Ce qui fait le territoire, ce sont les gens qui y vivent. Quand un bobo parisien s’installe sur le littoral breton ou dans le Luberon, il ne devient pas un opposant au macronisme et ne prend pas sa carte RN! Les territoires ruraux aisés (par exemple, viticoles) votent évidemment Macron, les littoraux gentrifiés votent ainsi comme les métropoles. De la même manière, les métropoles sont en moyenne de plus en plus gentrifiées mais concentrent aussi dans les quartiers de logements sociaux des catégories populaires précaires. Les dynamiques électorales sont portées par des ressorts sociaux et d’âge; la bourgeoisie, qui bénéficie du modèle, comme les retraités, dont l’espérance de vie est évidemment plus réduite, n’ont pas intérêt à renverser la table. La majorité des classes populaires vit en moyenne dans la France périphérique tandis que la majorité des classes supérieures vit dans les métropoles de plus en plus embourgeoisées. Le RN capte une part majoritaire du vote dans la France périphérique, mais évidemment pas 100 %. Rappelons à ce titre que, dans l’histoire récente, aucun parti ou mouvement populiste n’a accédé au pouvoir sans alliance ou sans le soutien d’un parti puissant. En Italie, Salvini accède au pouvoir avec le Mouvement 5 étoiles; Trump n’est pas un homme seul, il est soutenu par l’appareil des Républicains; le Brexit est majoritaire parce qu’il bénéficie du soutien d’une partie de l’intelligentsia britannique et des tories, etc.

La stratégie de dédiabolisation de Marine Le Pen a-t-elle atteint ses limites?

Bien sûr. Depuis au moins Maastricht, tous les pouvoirs (de gauche comme de droite) ont compris qu’une potentielle majorité pouvait se dessiner à partir du socle populaire majoritaire, qui s’est affranchi depuis très longtemps du clivage gauche/droite. Si elle vote, cette majorité ordinaire peut remettre en cause le modèle. Or, dans l’esprit des élites, il ne peut plus y avoir d’alternative au modèle. Donc, et puisqu’on ne peut plus jouer sur l’alternance droite/gauche pour diviser les classes populaires (on l’a vu pendant le mouvement des «gilets jaunes»), que les élites sécessionnistes n’ont plus pour cadre la nation ni comme objectif le bien commun, la dernière défense va consister à exclure non pas politiquement, mais moralement la majorité ordinaire.

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À travers la rhétorique de diabolisation de «l’extrême droite» et du nom de «Le Pen», ce que les «élites» cherchent d’abord à diaboliser (sans le dire évidemment), c’est le diagnostic social, culturel et économique des classes populaires et moyennes, leur refus maintes fois exprimé du modèle. Et, in fine, réduire la contestation populaire à celle d’une tribu perdue, celle des fameux «petits Blancs»; une représentation qui ne correspond évidemment pas à la réalité, les résultats de Marine Le Pen outre-mer (69,6 % en Guadeloupe ; 60,87 % en Martinique ; et 60,7 % en Guyane), donc dans la France périphérique, font exploser ce narratif. Ces territoires, qui avaient fortement participé au mouvement des «gilets jaunes» en 2018, sont caractéristiques de la contestation populaire, une contestation qui agrège les classes populaires de toutes origines, et qui vient contredire le récit médiatique autour d’un «vote petit-blanc».

Cette diabolisation fonctionne, car elle permet de déplacer le débat du champ politique à celui de la morale. Soutenir le non au référendum en 2005, les «gilets jaunes» et évidemment tout candidat «populiste» serait évidemment «stupide» mais aussi et surtout «immoral». Les gens ordinaires sont ainsi culturellement marginalisés, rejetés dans une immoralité difficilement tenable au quotidien. C’est pourquoi, et même si, sur la plupart des thématiques, une majorité de la population est, d’après les sondages, d’accord avec les propositions «populistes (souverainisme, protectionnisme, réindustrialisation, régulation des flux migratoires), une fraction d’entre eux (de plus en plus réduite cependant) ne franchira pas la limite morale. Cette question de l’immoralité du vote agit en effet comme un rayon paralysant pour une part importante de la population, notamment âgée.

Même si les limites de Marine Le Pen tant sur son programme, sa maîtrise des dossiers que la faiblesse de son entourage sont patentes, il faut insister sur le fait que le théâtre antifasciste qui s’applique aujourd’hui à elle s’appliquerait à n’importe quel candidat venu de la gauche, de la droite, du monde du spectacle ou de nulle part, qui porterait le diagnostic de la majorité ordinaire. La question du casting est donc accessoire. Si demain le dalaï-lama se présentait avec un programme souverainiste, il serait lui aussi fascisé, décrit comme la quintessence de l’intolérance, le symbole de l’exclusion de l’autre.

La diabolisation ne vise pas donc pas «l’extrême droite», mais le diagnostic des classes populaires et les classes populaires elles-mêmes. Car ce diagnostic, qui exige une remise à plat du modèle, fragiliserait mécaniquement ceux qui en bénéficient aujourd’hui.

Marine Le Pen a axé toute sa campagne sur le pouvoir d’achat. Si l’angoisse de la fin du mois est une réalité pour beaucoup de Français, les électeurs des classes populaires sont-ils mus uniquement par leurs intérêts matériels?

C’est assez amusant d’entendre depuis des années cette inversion accusatoire qui tend à réduire les classes populaires à une masse de consommateurs individualistes, indifférents au bien commun, voire en sécession. Si, comme le reste de la population, les catégories modestes baignent évidemment dans tous les travers de la société de consommation, ils restent attachés au bien commun, au service public, à leur mode de vie. Cela est d’ailleurs assez logique pour des catégories de plus en plus fragilisées et qui ont besoin de protection. Si la contestation populaire est portée par une question sociale, elle revêt aussi une dimension existentielle, c’est ce qu’on a vu avec le mouvement des «gilets jaunes», dont les ressorts étaient tout autant le pouvoir d’achat que la volonté de se rendre visibles, de dire: «Nous existons.» De la même manière, le vote combine une dimension matérielle et existentielle, qui touche au mode de vie et au bien commun. D’ailleurs, si la seule question matérielle portait exclusivement les classes populaires, Mélenchon aurait été qualifié pour le second tour et peut-être élu président.

À l’inverse, on ne souligne pas assez que le vote de la bourgeoisie, de droite comme de gauche, et plus largement celui des classes supérieures, ne se détermine absolument plus sur des valeurs, mais sur le matériel, le pouvoir d’achat, la défense du patrimoine. Comme en 2017, une grande partie de la «bourgeoisie versaillaise» a oublié ses valeurs conservatrices et plébiscité un président progressiste, quand de leur côté nombre de «bobos mélenchonistes» n’ont pas hésité à apporter, au second tour, leur suffrage au «candidat de la banque». Le pouvoir d’achat, le patrimoine, le matériel résument les préoccupations du monde d’en haut, mais cela n’est pas très étonnant puisque, comme nous l’expliquait Christopher Lasch, les élites ont fait sécession et abandonné le bien commun depuis les années 1980.

Le parti majoritaire chez les classes populaires, c’est finalement l’abstention. Ne craignez-vous pas une forme de sécession politique des classes populaires?

Il n’y a pas sécession des classes populaires, mais une réaction à la sécession sociale et culturelle des classes supérieures. On assiste en fait à une autonomisation réactive des gens ordinaires qui attendent une offre politique qui ne serait pas moralement condamnée.

Certains observateurs évoquent une archipellisation de la société française, d’autres une décomposition du système politique français? Qu’en pensez-vous?

Il y a évidemment de multiples fractures françaises sociales et culturelles, elles sont multiples et mêmes très anciennes si on songe à de Gaulle qui se demandait déjà comment gouverner un pays qui possède 300 variétés de fromages. Plaisanterie mise à part, il faut rappeler qu’aucune représentation n’est neutre, elle vise au contraire à faire passer un message politique. La guerre des représentations est essentielle pour le pouvoir comme pour son opposition.

On se rappelle que, avec le grand débat, Macron avait allumé un contre-feu à la représentation d’un «bloc populaire» (expression du politologue Jérôme Sainte-Marie), soutenu au départ par une majorité de l’opinion. Il fallait casser cette représentation trop visible de cette majorité ordinaire en proposant un grand débat panélisé, segmenté, bref, marginal. Cette représentation d’une société tribalisée, ou libanisée, est celle de Netflix, du marché, elle est a-politique. Cette technique marketing du panel permet d’invisibiliser le commun, le diagnostic des gens ordinaires, de marginaliser la contestation, et surtout de faire disparaître un conflit de classes porté par un bloc populaire majoritaire.

Vous croyez au «soft power» des classes populaires. La victoire d’Emmanuel Macron ne témoigne-t-elle pas, au contraire, de la difficulté des classes populaires à peser réellement sur leur destin?

Les 41,4 % de Marine Le Pen (après ses 33 % de 2017 et les 18 % de Jean-Marie Le Pen en 2002) apportent un démenti à cette thèse, on observe au contraire une lente progression de la contestation (un vote d’autant plus puissant qu’il est surreprésenté chez les actifs). Il faut s’inscrire dans le temps long. En 2002, Jacques Chirac l’emporte avec 62 % des inscrits; En 2017, Emmanuel Macron avec 43,1 % des inscrits et aujourd’hui avec seulement 38,5 % des inscrits. Le mouvement de la majorité ordinaire agit comme des coups de boutoir. Il ne s’arrêtera pas, car il est existentiel.

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La percée de Jean-Luc Mélenchon au premier tour n’invalide-t-elle pas la thèse d’une fracture élite/peuple avec une France coupée en deux?

Non, la photographie est bien celle de deux France et de deux candidats qui ne se réfèrent plus au clivage droite/gauche. Mélenchon a surnagé brillamment en associant la carpe et le lapin, les bobos et les minorités, ce qui reste de la gauche et le vote musulman. Mais cet alliage entre une petite bourgeoisie woke et des classes populaires attachées aux valeurs traditionnelles, voire hyperconservatrices, véhiculées par l’islam, est très fragile et risque d’imploser quand le leader de LFI aura pris sa retraite. Une implosion déjà en partie actée lors de ce second tour puisque la petite bourgeoisie mélenchoniste s’est mobilisée pour Macron tandis que les banlieues s’abstenaient.

À la percée de Mélenchon est venu s’ajouter le surgissement d’Éric Zemmour en début de campagne…

Tout cela était anachronique. Il me semble que proposer l’union des droites à un moment où le clivage droite/gauche disparaît était voué à l’échec.

Beaucoup d’observateurs redoutent que le prochain quinquennat soit marqué par d’importants troubles politiques et sociaux…

C’est une évidence et cette contestation viendra comme, c’est le cas depuis vingt ans, de la France périphérique.

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FIGAROVOX/CHRONIQUE - Pour l'avocat, la faiblesse de caractère de la droite, et la stratégie de dédiabolisation engagée par Marine Le Pen, ont laissé à la gauche médiatique, pourtant minoritaire, le loisir d'imposer ses sujets dans les débats.

Macron-Le Pen: «La force de l’évidence»

L’éditorial du Figaro, par Vincent Trémolet de Villers.

Le Monde

Le Var, un jardin sur la Méditerranée

Une destination de rêve en toutes saisons

Contenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.

Entre vignes et forêts, villages perchés et criques sauvages, le Var est une destination nature à découvrir en toutes saisons ! L’un des premiers départements forestiers de France, il constitue un formidable réservoir de paysages à découvrir à pied ou à vélo.

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Prendre un bain de nature dans le Var

Territoire de contrastes flamboyants, le Var alterne entre un arrière-pays sauvage et un littoral éclatant. On commence la découverte par le sud de la Presqu’île de Saint-Tropez avec les espaces protégés des 3 caps ; Camarat, Taillat et Lardier reliés par un sentier des douaniers. Le Cap Camarat, dominé par son phare qui culmine à 180 mètres de hauteur, veille sur la mythique plage de sable blond de Pampelonne. Plus loin, le Cap Lardier offre un éden de côte préservée de l’urbanisation, sous la houlette du Conservatoire du Littoral. Le Cap Taillat, qui pointe entre les deux caps, est un joyau avec son banc de sable qui relie un massif rocheux. Le long du sentier littoral alternent criques de rêves, plages de rochers ou de sable et eaux turquoise… Un véritable paradis pour les amoureux des espaces protégés !

Le Massif de l’Estérel, qui plonge dans la grande bleue, entre Saint-Raphaël et Cannes, est une merveille géologique avec sa roche rouge et ses reliefs abrupts. De nombreux circuits de randonnée ouvrent des perspectives sur le pic de l’Ours, le rocher Saint-Barthélémy, le Cap Dramont ou au creux des Gorges du Blavet. La route de la Corniche d’Or, qui borde le littoral sur 30 km au pied du Massif de l’Estérel, dessert une enfilade de calanques que l’on rejoint en empruntant des sentiers un peu raides ou des volées d’escalier. Laissez-vous saisir par le choc des couleurs et la beauté des eaux ! Véritable poumon vert du Var, le Massif des Maures n’est pas en reste côté paysages avec ses forêts de chênes-lièges et de châtaigniers. Il est semé de 26 villages pittoresques comme La Garde-Freinet, Collobrières, la Mole, Le Plan-de-la-Tour… Mais aussi de pépites telles que la Chartreuse de la Verne, un monastère fondé au XIIe siècle. Pour se recueillir, on ne manquera pas non plus le Parc naturel régional de la Sainte-Baume, avec son massif ceinturé d’une falaise de roches calcaires. Haut lieu de pèlerinage, sa grotte de Sainte-Marie Madeleine et son sanctuaire se dévoilent après 45 minutes de marche. Au retour de la virée, on s’arrête à Solliès-Pont, capitale de la figue, pour déguster la pulpe charnue de la Violette de Solliès AOC !

L’arrière-pays, la Provence préservée

Le Var possède un arrière-pays aux paysages variés, où s’égrènent des villages de caractère au sein desquels il fait bon flâner et écouter le murmure des fontaines. Dans le Haut-Var, ne manquez pas Aups, capitale de la truffe noire, ni Bargème, le plus haut village du Var en surplomb duquel veillent les tours de son château médiéval. Cotignac s’étend au pied d’une falaise de tuf creusée d’habitations troglodytes tandis que Tourtour « Village dans le ciel de Provence » étale sa vue grandiose qui s’étire du Massif des Maures à la Sainte-Victoire. Pour prendre son temps et savourer les kilomètres à vélo, on filera sur l’itinéraire EV8 – La Méditerranée à vélo, qui relie l’Espagne à l’Italie sur 850 km en passant par la Provence Verte, la Dracénie et le Pays de Fayence. En Cœur de Var, à seulement 1h des plages et des Gorges du Verdon, on écarquille les yeux à la visite de l’Abbaye du Thoronet, l’une des trois abbayes cisterciennes de Provence, chef-d’œuvre de l’art roman. Enfin, le parc naturel régional du Verdon, futur Grand Site de France, abrite le plus grand canyon d’Europe ; les Gorges du Verdon, une merveille à préserver.

Le Golfe de Saint-Tropez au printemps et à l’automne

Quel plaisir d’arpenter les ruelles du village de Saint-Tropez… Quand la foule a déserté, à l’automne, ou au printemps, la place des Lices, le port et les ruelles sont à vous ! On profite de l’escale pour admirer la vue sur le Golfe de Saint-Tropez depuis la Citadelle ou pour emprunter le sentier littoral qui rejoint la sauvage baie des Canoubiers. Du 24 septembre au 1er octobre, ne manquez pas les Voiles de Saint-Tropez, une course spectaculaire et l’événement nautique de l’année ! Face à Saint-Tropez, la cité de Sainte-Maxime, animée toute l’année, est un prétexte au shopping tandis que la commune de Cogolin est réputée pour son artisanat : fabrique de pipes et d’anches, manufacture de tapis…

On aimera aussi se perdre dans les ruelles des villages provençaux de la Presqu’île de Saint-Tropez : Gassin, Ramatuelle ou encore Grimaud, et visiter le port coloré de la cité lacustre de Port Grimaud. Sans oublier : les vignobles qui s’étalent entre les pins parasols et qui produisent ce rosé clair, sec et aromatique classé en Côtes de Provence AOP. De la grande plage de Cavalaire à celle de Gigaro à La Croix-Valmer, on suivra le fil du sentier littoral qui progresse de criques en criques. Et pour un bain de nature, on mettra le cap sur le Rayol-Canadel-sur-Mer qui abrite le domaine du Rayol, le Jardin des Méditerranées, un espace naturel protégé de 20 hectares qui regroupe différents jardins méditerranéens du monde, un vrai régal pour les yeux !

www.visitvar.fr

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France24 - World

Covid: Beijing in race to stave off Shanghai-style lockdown with more mass testing

Issued on: 27/04/2022 - 16:38

NEWS WIRES

Millions of people in Beijing took their second Covid-19 tests of the week on Wednesday as the Chinese capital tried to keep an outbreak numbering in the dozens from spiralling into a crisis like the one the locked-down city of Shanghai is enduring.

Evidence that Shanghai's month-long isolation has become almost unbearable for many of the city's 25 million people is emerging on an almost daily basis on the country's heavily censored internet.

A widely circulated video - since taken down - showed a foreigner trying to break through metal barriers onto a Shanghai street, before being pulled back and dragged to the ground by four people in protective hazmat suits.

"I want to die," the man shouted repeatedly in Chinese and English. One of the people holding him down responded: "You came to China, you need to respect the laws and regulations here."

"Calm down, calm down," says another. Reuters was unable to immediately verify the authenticity of the video.

Such distressing scenes are being watched with apprehension in Beijing, where officials hope early mass testing will spare them the anguish of Shanghai, where officials waited for about a month as cases surged before ordering city-wide screening.

In Beijing, supermarkets have kept supplies well-stocked under orders from authorities. Shi Wei, 53, a retiree, said he was encouraged by the capital's low caseload but still nervous.

"These past two days every time I go to the supermarket there are lots of people, so I just turn around and leave, as I feel slightly unsafe," he said. "I can understand the panic, given what happened in Shanghai."

Geng, 31, who works in finance and only gave his surname, said he worried about being a close contact of a Covid case and being forced into quarantine with his whole family.

Beijing was testing the more than 3.5 million residents of its Chaoyang district on Wednesday, all of whom were screened on Monday. On Tuesday, 16 million from other districts were tested and are due for another round on Thursday.

In total, 20 million of Beijing's 22 million will be tested three times this week.

Results for almost all samples from the first round came through on Wednesday afternoon, with 12 tubes of mixed samples showing positive, a Beijing health official said. Some 46 new cases have been identified since 4 p.m. on Tuesday, a second Beijing official said.

In mass testing in China, multiple samples are tested together in a single tube for speed and efficiency.

Glimmer of hope

The coronavirus first emerged in the Chinese city of Wuhan in late 2019 and authorities managed to keep outbreaks largely under control with lockdowns and travel bans. But the fast-spreading Omicron variant has tested China's "zero-Covid" policy.

Shanghai has been offered a glimmer of hope with officials reiterating that they would soon begin easing restrictions in districts that have stamped out infections, without giving a time frame or other details.

In the meantime, most people are confined to their homes. Even those who can go out have few options, with most shops and other venues closed.

Data showed six of Shanghai's 16 districts had zero cases outside quarantined areas, with numbers in seven others in the single digits. In total, Shanghai detected 171 such cases on Tuesday, down from Monday's 217.

Shanghai reported 48 new deaths on Tuesday, down from 52 the day before, taking the city's official death tally since April 17 to 238.

Economic pain

China's zero tolerance policy has provoked rare public anger in an important year for President Xi Jinping, over measures that look increasingly bizarre to much of the outside world that has chosen "live with Covid", even as infections spread.

Xi is widely expected to seek a third leadership term this year.

Research by Gavekal Dragonomics estimated that 57 of China's 100 biggest cities were under some form of Covid curbs as of last week.

The measures have hurt consumption, disrupted industry and prompted official efforts to stimulate the world’s second largest economy, including stepping up infrastructure investment, state television reported, citing a meeting chaired by Xi.

Hundreds of factories have been allowed to resume operations, with state media giving plenty of coverage of the reopening of Tesla's TSLA.O Shanghai plant last week.

But industry associations say most factories are struggling to get back to work with staff stuck at home, trucks parked in lots, and orders of components from contractors in the same situation unfilled.

Many frustrated bankers, traders and investors confined to their homes say they are considering moving to other financial centres

(REUTERS)

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Fear of lockdown sparks panic buying in Beijing following Covid outbreak

Beijing begins mass Covid testing of nearly all 21 million residents

Shanghai reports first Covid deaths since lockdown started in March

France24 - World

Mourinho will always be a winner, says Leicester's Rodgers

Issued on: 27/04/2022 - 17:56Modified: 27/04/2022 - 17:55

Leicester (United Kingdom) (AFP) – Leicester manager Brendan Rodgers has hailed Jose Mourinho as "one of the greats" as he prepares to pit his wits against the Roma boss in the Europa Conference League semi-finals on Thursday.

Rodgers' side host Roma in the first leg as Mourinho returns for his first game on English soil since being sacked by Tottenham last year.

Mourinho has endured a difficult period at Roma, who sit fifth in Serie A after a season that has strengthened the belief of some critics that the Portuguese coach is past his best.

But Rodgers, who was youth team coach at Chelsea during Mourinho's first spell at Stamford Bridge, is adamant his old boss is still a force to be reckoned with.

"He has nothing to prove to anyone," Rodgers told reporters on Wednesday. "He will always be a winner. I cannot speak any higher of him. He is one of the greats of our generation.

"I have got nothing but admiration for him. I became a manager in my own right but I will never forget what I gained from him as a young coach. I studied him and watched him and at that time it was a really special period."

In his prime, Mourinho won the Champions League with Porto and Inter Milan and secured three Premier League titles over two stints at Chelsea.

He led Inter to a pair of Serie A titles and won La Liga with Real Madrid, while also lifting Manchester United's most recent trophies in 2017.

Asked what makes him rank Mourinho among the great managers of all time, Rodgers pointed to the 59-year-old's array of qualities.

"He had the X factor. There wasn't one single thing. He was brilliant in so many aspects of the game," Rodgers said.

"Detail-orientated, man-management of the players, his understanding of the tactical adaptation of the game, he had that special quality I was able to see."

Despite criticism of the Europa Conference League when it was launched, Rodgers believes the continent's third-tier tournament has been an entertaining success in its first season.

After winning Leicester's first-ever FA Cup last season, he has his sights on their maiden European prize.

"It's a prestigious competition, all four teams will want to win it," he said.

"It's a fantastic occasion against a top-class team. To get to the final we will do everything we can. It's another symbol of our growth as a club."

© 2022 AFP

Valeurs Actuelles

Les Républicains, dernier avis avant liquidation

Le sénateur tourne la paille dans son verre. Il compte les glaçons : quatre. « C’est un signe », murmure-t-il, un brin puéril. Parle-t-il du score famélique de son parti à la présidentielle ou de la liste restreinte des noms pressentis pour en reprendre les rênes ? Nous sommes deux jours après le premier tour. Dans les salons du palais du Luxembourg, un autre sénateur rejoint la conversation, qui tourne vite au vinaigre sur l’avenir des Républicains, menacés d’“hamonisation”, selon le processus mortel qui a frappé le Parti socialiste cinq ans plus tôt. Les deux élus s’écharpent : « Elle a fait 4,7 % quand même. On a choisi la mauvaise candidate. – On aurait dû choisir qui ? » Silence.

Qui sauvera Les Républicains ? Absence de ligne claire et de leadership, divergences idéologiques… « Le parti est en réanimation », alerte un cadre. Haro sur Christian Jacob, jugé, en tant que président, comme responsable de son échec. « Il s’est tiré une balle dans le pied en appelant à voter Macron au second tour. On plombe nos chances pour les législatives », grommelle le “collab’” d’un ponte. « D’une succession de mesures sans consistance, on revient à quelques items clés comme l’insécurité et le pouvoir d’achat. C’est bien, mais ce n’est pas suffisant. » Pour le président des Jeunes LR, Guilhem Carayon, « c’est comme au rugby, quand on est sur le point de perdre un match, il faut revenir aux fondamentaux. LR doit revenir aux idées qui vont réconcilier les droites gaulliste et populaire ». Réussir en moins de deux mois ce qui a échoué en cinq ans ? Les noms de messies attendus bruissent. Quid des ambitions, des stratégies, et des lignes défendues ?

David Lisnard, la droite “bankable”

En temps de grâce, l’ancien Premier ministre François Fillon le consulte. Par gros temps, le candidat au congrès Michel Barnier le courtise. Par temps d’élection à l’Association des maires de France (AMF), Xavier Bertrand vient le visiter en loge. Depuis l’apparition de la crise du Covid, gérée avec maestria dans sa ville, la bulle David Lis-nard ne cesse de gonfler. Mais jusqu’où ? Le maire de Cannes est une valeur montante chez Les Républicains en pleine descente. Un engouement sur lequel il entend bien capitaliser, comme il l’affirmait dans un entretien accordé en mars à notre chaîne YouTube VA +.

Son ambition contrariée pour 2022 est-elle toujours ouverte pour 2027 ? « Plus que jamais », répondait celui qui enchaîne les tribunes et tweets unanimement salués, de la droite nationale à la droite tendance macroniste, sur des sujets désuets qu’il a contribué à revaloriser : lutte contre la bureaucratie sclérosante, contre le social-étatisme dépensier, pour les libertés entrepreneuriales et locales.

S’il n’a pas concouru au congrès, faute de capital politique et médiatique suffisant, David Lisnard entend s’activer pour la prochaine échéance. Son parti municipal transformé en mouvement national, Nouvelle Énergie pour la France, investira des candidats aux élections législatives dans toute la France. Voudra-t-il prendre la tête du parti, dont la présidence sera remise en jeu à l’automne ? Le président de l’AMF, fort de son nouveau statut, pèche encore par excès de prudence, fuyant comme la peste les querelles égotiques au sein du parti. Son équation : réunir les sensibilités éparpillées de la droite qui se retrouveront sur des martingales partagées – ordre, autorité, éducation -mais augmentées – notions de liberté collective et de responsabilité individuelle dans une matrice ordolibérale.

« Il a toujours un immense déficit de notoriété, temporise un cadre LR de la région. Il faut à tout prix donner le leadership à une tête connue, pas faire comme les socialistes avec Olivier Faure, qui a tué le PS. » Conscient de ses limites, David Lisnard rode son tandem de “néo-droitards” avec une figure aussi respectée des Républicains, l’eurodéputé François-Xavier Bellamy. En Corse, l’été dernier, à Versailles, début avril, le duo, qui marche sur deux jambes, une libérale, l’autre plus conservatrice, électrise les militants qui se mettent de nouveau à espérer. Des comptes de soutien “Lisnard2027” fleurissent déjà sur les réseaux sociaux.

Si le Versaillais n’a pas manifesté d’ambition concernant la direction du parti, il pourrait à coup sûr participer à le recrédibiliser. « Je les vois plus sur un travail de refondation idéologique et culturelle que sur une prise de direction politique », poursuit notre cadre LR, pour qui Bellamy n’aurait pas les épaules, en tant que grand brûlé de la politique depuis l’échec des européennes.

Julien Aubert, canal RPR historique

Lui aussi consulte, plus qu’il n’est consulté d’ailleurs, et ne manque pas de le faire remarquer à Valeurs actuelles. Julien Aubert se positionne sans ambiguïté pour la présidence du parti, sur un ton plus offensif. Dès le lendemain de la veste prise par Valérie Pécresse, le député du Vaucluse rhabillait tout le monde pour l’été : « Il faut au minimum recréer un parti de droite qui soit le digne descendant du RPR, quitte à avoir une partie plus girondine et européenne. » Quid de Zemmour, qui se réclame déjà de l’héritage originel du parti créé par Jacques Chirac ? « Ce qu’il appelle RPR, c’est plutôt le FN des années 1980. Son union des droites a échoué, car sa droite trop radicale et identitaire a fait fuir toutes les autres », observe-t-il.

Bonapartiste assumé, Julien Aubert investira lui aussi une trentaine de candidats aux législatives avec son mouvement Oser la France, satellite de LR en pointe sur la notion de souveraineté, qu’il estime centrale. Quitte à bousculer ses amis Lisnard et Bellamy, toujours hésitants à prendre la place qui se dessine : « Ils sont la continuité d’une ligne libérale-conservatrice qui a été tentée sans succès par Fillon et Pécresse et qui plaît à une partie de la bourgeoisie, qui est chez Macron et Zemmour. Ma bataille principale, c’est la nation et pas l’individu, contrairement au libéral qui se préoccupe de l’émancipation individuelle et qui fait qu’à la fin, on ne sait plus ce qui nous lie à l’autre. » Contradictoires ou complémentaires, voilà deux lignes qui pour le moins s’assument, au sein d’une droite “complexée”, comme dirait Jean-François Copé, d’ordinaire si rétive à penser.

Laurent Wauquiez, le surdoué en embuscade

« Il prendra une décision cet été », assure son entourage. Peu enclin à faire saliver en vain ses troupes pendant des mois, autrement dit à faire une “Baroin”, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes attend l’instant propice pour ressurgir. Au meeting de la porte de Versailles, le 3 avril, Laurent Wauquiez a bien remarqué qu’il l’emportait à l’applaudimètre sur la candidate. « Un juste retour des choses, pour certains. Valérie Pécresse avait accablé Laurent en 2019, en disant que sa ligne était trop à droite. Trois ans plus tard, on voit que ses idées sont plus que jamais d’actualité. »

Pour l’heure, les législatives occupent pleinement l’agenda de l’ancien président des Républicains. Au lendemain du premier tour de la présidentielle, le 11 avril, c’est lui qui sonne la charge au bureau politique pour que le parti persévère dans la troisième voie qu’il n’a pas su incarner : n’être « soluble ni dans le macronisme ni dans le lepénisme ».

Wauquiez va répondre aux sollicitations des candidats qui demanderont son soutien, animera des réunions publiques et ira labourer le terrain. Première étape chez Guilhem Carayon, à Castres, le 20 mai. Plébiscité par la base militante, l’homme à la parka rouge pèche malgré tout par un capital d’antipathie toujours élevé dans l’opinion publique, comme son proche collègue des Alpes-Maritimes, Éric Ciotti.

Éric Ciotti, la valeur sûre

La mine basse et le visage fatigué, le moine-soldat du régalien est entré lui aussi dépité, Rue de Vaugirard, au lendemain de la gifle électorale. Au cours de la réunion, le député niçois se montre économe en paroles. Certains le dévisagent, le tenant pour partie responsable de la défaite : « Ciotti a donné des mauvaises idées à Valérie et lui a fait tenir un discours qui n’était pas le sien », peste ce proche de la candidate. Fermement opposé aux consignes de vote, il s’est abstenu sur la motion permettant aux cadres de s’exprimer sur le second tour.

Scrutée avec méfiance par l’état-major du parti, la figure d’Éric Ciotti séduit de plus en plus de nouvelles têtes. « Pour être visible et lisible, nous devons avoir un discours clair et franc, avance la sénatrice maralpine Alexandra Borchio-Fontimp. Éric a toutes ces qualités. » L’Antiboise en veut pour preuve le score inattendu de l’intéressé au congrès. Éric Ciotti en est conscient et pourrait se présenter lui aussi à la présidence du parti. « Il est très au fait de notre actualité en circonscription et nous envoie souvent des textos pour prendre de nos nouvelles, avance un candidat aux législatives. En revanche, je sens bien un Julien Aubert mettre tout en œuvre pour s’approprier sa ligne et un Aurélien Pradié faire tout pour réduire son influence. »

Bruno Retailleau, Jacob en mieux

Dans cette tombola des lignes et des ego, le sénateur vendéen pourrait jouer un rôle majeur, à en écouter plusieurs de ses collègues. Bruno Retailleau se trouve avec Valérie Pécresse lorsqu’elle apprend son score, le 10 avril. Jusqu’au bout, il tentera de la dissuader d’annoncer qu’elle glissera un bulletin Macron dans l’urne, deux semaines plus tard. Pour autant, il est l’un des premiers à relayer l’appel aux dons de la candidate pour rembourser sa campagne. « C’est tout Bruno, la fi délité jusqu’au bout », expose un conseiller.

Au Sénat, Retailleau prend le pouls de ses collègues et amasse les remarques dans sa besace. « Il est à dix coudées au-dessus de Jacob. Pendant la campagne, il a retenu un gros nom qui s’apprêtait à rallier Macron et empêché une défection qui aurait plombé la campagne. » Une ligne claire et des convictions, c’est finalement l’essentiel. « C’est le plus à même de donner un nouveau souffle à LR. On peut lui confier les clés sans problème », confie un parlementaire, qui voit en l’héritier de François Fillon, qui a finalement rechigné à prendre la relève, un architecte plus qu’un leader pour Les Républicains. « Il serait un arbitre dans cette guerre des ego , capable de mettre en balance les idées des uns et des autres pour mener une aventure collective, de trouver et de modeler le profil de notre futur candidat à la présidentielle. »

Unir sous la bannière de l’ordolibéralisme avec Lisnard, restreindre la gamme des droites par la notion de souveraineté avec Aubert, capitaliser sur le régalien avec Ciotti et Wauquiez, se rendre crédible sur le discours civilisationnel avec Bellamy, concilier sous le magistère moral de Retailleau… « L’équipe de France » proclamée depuis des mois est bien là. Reste à distribuer les cartons, exclure les perturbateurs et trouver un nouvel entraîneur. Vertigineux.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Over 21% of reptile species at risk of extinction

Issued on: 27/04/2022 - 17:38Modified: 27/04/2022 - 17:36

Paris (AFP) – At least one in five reptile species are threatened with extinction, including more than half of turtles and crocodiles, according to the first major global assessment of the world's so-called cold-blooded creatures.

Catastrophic declines in biodiversity across the world are increasingly seen as a threat to life on Earth -- and as important as the interrelated menace of climate change.

Threats to other creatures have been well documented. More than 40 percent of amphibians, 25 percent of mammals and 13 percent of birds could face extinction.

But until now, researchers did not have a comprehensive picture of the proportion of reptiles at risk.

In a new global assessment, published in the journal Nature, researchers assessed 10,196 reptile species and evaluated them using criteria from the International Union for Conservation of Nature (IUCN) Red List of threatened species.

They found that at least 1,829 -- 21 percent -- were either vulnerable, endangered or critically endangered.

"It's just overwhelming the number of species that we see as being threatened," said co-author Neil Cox, who manages of the IUCN-Conservation International Biodiversity Assessment Unit and co-led the study.

"Now we know the threats facing each reptile species, the global community can take the next step by joining conservation plans with global policy agreement and invest in turning around the often too under-appreciated and severe biodiversity crisis."

Crocodiles and turtles were found to be among the most at-risk species, with around 58 percent and 50 percent found to be under threat respectively.

Cox said this was often down to "over-exploitation and persecution".

Crocodiles are killed for their meat and to remove them from human settlements, he said, while turtles are targeted by the pet trade and used for traditional medicine.

'Furry, feathery' focus

Another well-known species at risk is the fearsome king cobra, the world's largest venomous snake. It can grow to around five metres long, feasting on other snakes in forests across a huge area from India to Southeast Asia.

It has been classified as vulnerable, indicating it is "very close to extinction", Cox said at a press briefing on the research.

"It's a real iconic species in Asia and it's such a shame that even widespread species such as this are really suffering and in decline," he said, adding that logging and deliberate attacks by humans were among the biggest threats to the snake.

Bruce Young, chief Zoologist at NatureServe, who co-led the study, said threatened reptiles were largely found concentrated in Southeast Asia, Western Africa, northern Madagascar, the Northern Andes and the Caribbean.

The researchers found reptiles restricted to arid habitats such as deserts, grasslands, and savannas "are significantly less threatened" than those in forest habitats, he explained.

Agriculture, logging, invasive species and urban development were found to be among the threats to reptiles, while people also target them for the pet trade or kill them for food or out of fear.

Climate change was found to pose a direct threat to some 10 percent of reptile species, although researchers said that was likely an underestimate.

The researchers were surprised to find that conservation aimed at other creatures had also benefited reptiles to an extent, although they stressed that the study highlights the need for specific urgent conservation for some reptiles.

Young said the reptile assessment, which involved hundreds of scientists from across the world, took around 15 years to complete and was hampered by a lack of funding.

"Reptiles, to many people, are not charismatic. And there's just been a lot more focus on some of the more furry or feathery species of vertebrates for conservation," he said.

Researchers said they hope the new assessment will help spur international action to halt biodiversity loss.

© 2022 AFP

Valeurs Actuelles

Les Républicains, dernier avis avant liquidation

[Entretien] Charles Consigny : “Il y aura un après Macron”

[Entretien] Stéphane Le Rudulier : “La Macronie est un éteignoir de la démocratie”

« Quand on pèse 4,8 %, on ne fait pas la différence avec des consignes de vote » : les Républicains confrontés au défi de la recomposition

Présidentielle : la chute de la Maison Pécresse

Présidentielle : après l’effondrement de leur parti, les Républicains s’interrogent sur leur avenir

Voter utile pour Marine le Pen ? Les Républicains tiraillés

Aux Invalides, l’adieu au dernier héros de Diên Biên Phù

[Entretien] Éric Ciotti : « Il faut que justice soit rendue pour la famille de Jérémy Cohen »

En meeting Porte de Versailles Valérie Pécresse appelle à restaurer la fierté française

France24 - World

Tuchel vows to 'fall in love' with new Chelsea squad after upheaval

Issued on: 27/04/2022 - 17:32

London (AFP) – Thomas Tuchel says he will put a competitive Chelsea team on the pitch next season irrespective of the constraints on the club as a result of their asset freeze and impending sale.

Russian owner Roman Abramovich put Chelsea on the market last month following Russia's invasion of Ukraine and was subsequently targeted by UK sanctions.

Chelsea have been unable to renew contracts for existing players and are effectively under a transfer ban under the terms of a strict government licence.

Three rival bidders are hoping for a decision from New York merchant bank the Raine Group this week on a preferred bidder for the club.

Chelsea have lost ground on their rivals over recruitment for next season, although they still hope to bring in new players and have been linked with Sevilla defender Jules Kounde.

But Antonio Rudiger is reportedly close to agreeing a free agent deal at Real Madrid and fellow defender Andreas Christensen is believed to be set to join Barcelona when his contract expires in the close season.

When asked on Wednesday whether he would be able to field a competitive team next season, Chelsea boss Tuchel said: "In the end it's my job -- no matter how the situation will be solved and when it will be solved, and how things will be settled in the end, and how active we can be on the transfer market.

"Can we react, and in which frame we can react? At the end we will dig in and we will try to squeeze out everything of the squad that we have.

"Hopefully, and I know myself, I will again fall in love with a squad that I have then, and try to push the squad to the limit."

Tuchel, whose side face Manchester United in the Premier League on Thursday, hailed Rudiger as a "huge factor" at Stamford Bridge, saying the centre-back would be much missed in the dressing room.

But the German said the focus was still on this season, with third place in the Premier League at stake as well as an FA Cup final to come against Liverpool.

"Like it or not there will be life at Chelsea after Toni. Now for him and for us the most important thing is that it ends like it started, on the highest level possible," he said.

"This is where the focus needs to be now."

© 2022 AFP

Le Figaro

La justice européenne contraint Airbnb à informer le fisc sur ses locations

La Cour de justice de l'UE avait été saisie d'un litige opposant la société Airbnb Ireland et le fisc belge en 2017.

La justice européenne a validé mercredi l'obligation faite aux plateformes de location de biens d'hébergement touristique de communiquer aux administrations fiscales nationales les informations sur les transactions effectuées.

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La Cour de justice de l'UE basée à Luxembourg avait été saisie d'un litige opposant la société Airbnb Ireland et la Belgique. La société irlandaise avait été invitée à communiquer au fisc belge les données sur les locations effectuées en Belgique au cours de l'année 2017 via son portail électronique. Airbnb Ireland met en relation, contre rémunération, des locataires potentiels et des loueurs, professionnels ou non, proposant des hébergements.

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La plateforme a refusé en invoquant le principe de la libre prestation de services et la législation sur le commerce électronique adoptée en 2000. La Cour a jugé mercredi que l'obligation faite à un exploitant de communiquer certaines données concernant les établissements d'hébergement touristique est «de nature fiscale et, à ce titre, est exclue du champ d'application de la législation sur le commerce électronique».

Airbnb a annoncé «prendre acte de cette décision» et attend la décision de la Cour Constitutionnelle Belge «qui devra statuer». «Nous avons accueilli positivement l'accord des États membres de l'UE autour d'un cadre commun européen de transmission d'informations fiscales par les plateformes, connu sous le nom de DAC 7 et nous nous réjouissons de sa prochaine entrée en vigueur, qui permettra une communication de données par les plateformes plus cohérente et normalisée au sein de l'Union Européenne», a précisé la société.

Sanctions : Poutine affirme que l'économie russe «se stabilise»

Le renforcement du rouble et la normalisation de la consommation seraient, selon lui, à l'origine de ce mouvement.

Énergies vertes : l'Europe alerte sur la pénurie de métaux

Un rapport quantifie les énormes besoins pour la transition climatique. À moyen terme, l'UE devra importer puis pourra miser sur le recyclage.

Le pouvoir d'achat, «probablement la question sur laquelle on va avancer le plus rapidement», déclare Attal

Le porte-parole du gouvernement a évoqué deux mesures déjà annoncées : la réindexation des retraites et la création d'un nouveau dispositif carburant.

Le Figaro

La Ruse, L'Affaire Collini, Sentinelle sud, Downton Abbey... Les films à voir ou à éviter cette semaine

Eric NeuhoffOlivier DelcroixBenjamin PuechConstance Jamet

Une grandiose opération de diversion adoubée par Churchill, une enquête semée d'embûches, un film noir sur le destin d'un soldat... Que faut-il voir cette semaine ? Découvrez la sélection cinéma du Figaro.

La Ruse - À voir

Film de guerre de John Madden, 2 h 07

Pour une fois, on comprend que les distributeurs n'aient pas traduit mot à mot le titre original, Operation Mincemeat. Cela aurait donné quelque chose comme «Opération chair à pâté », ce qui aurait évoqué une comédie solidement graisseuse. La Ruse sonne mieux et a le mérite de ne pas mentir sur la marchandise. Ça, le secret était bien gardé. La Sicile ou la Grèce ? Il ne s'agissait pas là de choisir sa future destination de vacances, mais de faire croire aux Allemands, en 1943, que le débarquement allié aurait lieu aux alentours d'Athènes et non du côté d'Agrigente. Les services anglais s'y emploient. Cela réclame des tonnes de duplicité, une attention extrême aux moindres détails. L'impassible Colin Firth est à la manœuvre, verrouillé dans ses sentiments. Aucune mauvaise surprise n'est à négliger. La prudence pousse à glisser un cil dans une enveloppe, à convaincre des supérieurs réticents. Heureusement, Churchill, pas fou, donne son feu vert. Ces héros méconnus confondent par leur modestie et leur courage. Ils parviennent à sauver le monde. Ils sont incapables de réussir leur vie. Tous cachent une fêlure, comme ce frère plus ou moins communiste qu'on soupçonne de fournir des renseignements aux Russes. Ultime clin d'œil : cet aide zélé qui tape à la machine, au fond du bureau. Il s'appelle Ian Fleming. Bloody Hell ! À notre humble avis, on entendra à nouveau parler de lui. E.N

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L'Affaire Collini - À voir

Drame de Marco Kreuzpaintner, 2h03

Film de prétoire qui rappelle par bien des aspects le Music Box de Costa Gavras (sorti en 1989 avec Jessica Lange), cet habile polar procédural signé par le réalisateur allemand Marco Kreuzpaintner (Trade - Les trafiquants de l'ombre, en 2007) plonge son intrigue dans une enquête passionnante, et fait ressurgir les fantômes du passé. Le jeune héros, par dévoilements successifs va en apprendre plus sur l'étrange meurtrier qu'il est contraint de défendre. Certes, les coups de théâtre, rebondissements et surprises en tous genres sont parfois un peu forcés. Il n'empêche, la mécanique de l'enquête qui remonte à un crime de guerre impuni, commis en 1944 à Montecatini, suffit à bander puissamment l'arc narratif de cette quête de vérité semée d'embûches et de chausse-trappes. O.D

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Sentinelle sud - À voir

Drame de Mathieu Gérault, 1h36

Sentinelle sud imagine le retour au bercail du soldat Christian Lafayette (Niels Schneider) après une mission en Afghanistan en 1998. Une opération clandestine a décimé son unité. Quelque part en France, dans une ville indéterminée mais peu riante, Lafayette, enfant de l'assistance, retrouve un quotidien morne et solitaire. Il pisse au lit. Travaille comme manutentionnaire au supermarché du coin. Ses deux frères d'armes, eux aussi rescapés de l'embuscade, ne sont guère plus vaillants. Mounir (Sofian Khammes) traîne son amertume et une jambe en vrac. Sans son uniforme, il redevient un arabe au pied des tours. Henri (Thomas Daloz), lui, végète à l'hôpital en fauteuil roulant. Sa santé mentale laisse à désirer. Il peint des chiens. Pour invisible qu'elle soit, la guerre s'insinue partout dans l'existence de ces hommes brisés. Film noir, chronique sociale, et même film d'amour, Sentinelle sud croise les genres, sans excès de zèle ni baisse de tension. La guerre va bien à Niels Schneider. L'acteur trouve son meilleur rôle depuis Sympathie pour le diable où il interprétait Paul Marchand, reporter en quête d'adrénaline dans Sarajevo assiégée. Lafayette, le voilà. É.S

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Downton Abbey : une nouvelle ère - À voir

Film historique de Simon Curtis, 2h05

Une nouvelle ère, le nouveau film Downton Abbey a pourtant des allures de crépuscule. En pleine poussée d'inspiration, le créateur de la série culte aux six saisons, Julian Fellowes, donne à ses retrouvailles avec les Crawley et leurs domestiques une force et une émotion qui manquaient à la parenthèse frivole du premier long-métrage, centré sur une visite royale qui mettait sens dessous dessus le domaine du Yorkshire. Un an plus tard, en 1928, c'est l'arrivée d'une équipe de tournage qui tourmente le manoir. Le réalisateur, Jack Barber (Hugh Dancy), veut utiliser la demeure comme décor et amène une star peroxydée, la capricieuse diva Myrna Dalgleish. Évidemment le comte de Grantham (Hugh Bonneville), gardien des valeurs conservatrices, est vent debout. Pragmatique, sa fille aînée Mary (Michelle Dockery), désormais gestionnaire, y voit un moyen de financer un nouveau toit. Chaque scène regorge de double-sens et de sous-entendus. Les bons mots, le comique de situation lié au patriotisme zélé de certains sont au rendez-vous. Mais la gravité, le sens du temps qui passe, de la mortalité, du déclin inéluctable de cette sphère de privilèges et de codes qui chérit la parade sont palpables. Julian Fellowes revient au cœur de sa série : raconter le dernier souffle d'un monde, le passage du témoin à une jeune génération, l'intemporalité de la terre et des pierres. C.J

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La Femme du fossoyeur - On peut voir

Drame de Khadar Ayderus Ahmed, 1h22

Souriante mais très malade, Nasra patiente toute la journée dans leur maison faite de tôles. Guled tente de ramener un semblant de salaire pour pouvoir payer l'opération médicale de son épouse. Entre ces paysages blancs, secs et inhumains d'Afrique de l'Est, les personnages se battent avec tendresse contre la misère. Malheureusement, l'intrigue de ce film rude et sincère met du temps à se mettre en place. B. P.

 Babysitter - À éviter

Comédie de Monia Chokri, 1 h 28

Un jeune papa un peu ivre embrasse une journaliste en direct après un combat de boxe. La vidéo virale en fait un paria. En guise de repentance, il entreprend d'écrire un livre sur la masculinité avec son frère, écrivain bien-pensant. La Québécoise Monia Chokri, qui joue l'épouse en pleine dépression post-partum, tente une satire du politiquement correct post-Metoo. Louable mais pénible à endurer, tant les acteurs sont mauvais comme des cochons. É. S.

Le tournage du prochain Bill Murray suspendu après une plainte contre l'acteur pour «comportement inapproprié»

À l'affiche du premier long métrage d'Aziz Ansari, Being Mortal, l'acteur américain aurait eu une attitude déplacée, de nature encore indéterminée.

Michel Hazanavicius change le titre de Z (comme Z) qu'il ne peut plus «assumer» face à la douleur des Ukrainiens

En raison des offensives de l'armée russe qui arbore la dernière lettre de l'alphabet sur ses chars et équipements militaires, le réalisateur français a décidé de rebaptiser son prochain long-métrage Coupez !. Un film qui, le 17 mai, fera l'ouverture du 75e Festival de Cannes.

L'Arabie saoudite exige le retrait d'une «référence LGBTQ» dans le prochain Doctor Strange

Dans une scène du film Marvel, la super-héroïne lesbienne America Chavez fait référence à ses «deux mamans».

L'Humanité

Génétique : comment les scientifiques ont percé les derniers secrets de notre ADN

Actu

Il y a vingt ans, 92 % du génome humain était décodé. Un consortium d’une centaine de chercheurs a réussi à compléter les 8 % restants. Une avancée cruciale, porteuse d’espoir pour la médecine.

Anna Musso

L’un des plus complexes et gigantesques puzzles au monde vient d’être reconstitué. Ses dernières pièces ont été trouvées et assemblées : désormais, le génome humain est complet.

Il y a vingt ans, un projet impliquant des dizaines de scientifiques de six pays, et doté d’un budget de trois milliards de dollars, était parvenu à décoder 92 % de notre matériel génétique après plusieurs années d’efforts, établissant la première cartographie de l’ADN humain (acide désoxyribonucléique).

Aujourd’hui, grâce à de nouvelles techniques de décryptage rendant le travail de séquençage plus rapide, plus précis et moins cher, une équipe internationale de plus d’une centaine de chercheurs, baptisée Consortium Telomere-to-Telomere (T2T), est parvenue à compléter les 8 % restants.

« Le grand manuscrit de la vie »

Jusqu’à présent, on ignorait les informations détenues dans ces pièces manquantes du génome. Or, cette partie est « très importante », estime Evan Eichler, médecin à l’université de Californie, à Santa Cruz, qui a contribué à la découverte, publiée le 31 mars dans diverses revues, dont Science.

Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC

« Dorénavant, nous avons accès à des chapitres du grand manuscrit de la vie qui n’ont jamais été lus auparavant », s’enthousiasme le chercheur. « Cette incroyable réussite scientifique offre la première vue d’ensemble de notre empreinte génétique », souligne Eric Green, le directeur de l’Institut national de recherche sur le génome humain aux États-Unis. Selon les scientifiques, cette cartographie devrait permettre de mieux comprendre notre évolution, tout en rendant possibles des découvertes médicales.

Toute l’information génétique en 4 lettres

Le génome, qui permet le développement, le fonctionnement et la reproduction des êtres humains, comprend 3,1 milliards de paires de bases. Parmi elles, les scientifiques de T2T en ont séquencé 225 millions qui n’avaient pas été identifiées ou même localisées. Les bases forment un enchaînement de quatre lettres (A, T, C ou G), qui contient toute l’information génétique.

Les chercheurs se sont intéressés à ces séquences répétitives que les technologies ne permettaient pas jusqu’ici de décoder. «Il y a vingt ans, rapporte le biologiste Jean Weissenbach, médaille d’or 2008 du CNRS, nous considérions ceci comme du détail, c’était avant tout de l’ADN répétitif, qui ne devait pas réserver de grosses surprises, or ce n’est pas tout à fait le cas. »

Génome humain : les 8% qui changent tout

« Un tour de force expérimental et informatique »

Au cours de la dernière décennie, de nouvelles techniques de séquençage ont vu le jour. La première, développée par l’entreprise britannique Oxford Nanopore Technologies, permet de lire jusqu’à un million de lettres d’ADN en une seule fois avec un taux d’erreur de seulement 5 %. La seconde, élaborée par la société américaine Pacific Biosciences, lit d’un seul bloc 20 000 lettres avec une grande précision.

En combinant les deux, les chercheurs ont réussi à mettre en ordre les bases de l’ADN comme jamais. « Ce travail est un véritable tour de force expérimental et informatique, se réjouit Jean Weissenbach. Il va permettre de répondre à certaines questions qui sont à l’origine du projet, mais il va générer beaucoup d’interrogations, ce qui est toujours excitant en science… »

La diversité de l’espèce humaine

Ce nouveau séquençage ne présente pas de lacunes contrairement au précédent. Mais le généticien Ting Wang, de la faculté de médecine de l’université de Washington à Saint-Louis, note qu’il « n’est pas encore tout à fait complet ». En effet, ces études ont été effectuées sur le génome d’une lignée cellulaire expérimentale fabriquée à partir d’une « môle hydatiforme », « une anomalie qui peut se produire lors de la formation de l’embryon, les cellules ne contenant alors qu’une copie de génome provenant d’un seul parent. Il n’y a donc aucune variation qui pourrait provenir du génome de l’autre parent », précise Jean Weissenbach.

Sciences. Pourquoi les odeurs nous mènent-elles par le bout du nez ?

C’est pourquoi le Consortium T2T s’est associé à Ting Wang et à ses collègues pour réaliser le séquençage du génome de 350 personnes d’origines diverses afin de décrire la diversité de l’espèce humaine. Ce projet, connu sous le nom de « pangénome », devrait livrer de premiers résultats cette année, selon Wang.

Mieux comprendre l’évolution de l’homme

Pourquoi de tels efforts ? Au-delà de la recherche, disposer d’une vue d’ensemble du génome pourrait permettre de mieux comprendre l’évolution de l’homme. « De très nombreuses expériences vont être imaginées pour essayer de mieux cerner l’éventuel rôle des séquences uniques (non répétées) comprises dans ces 8 % . On va essayer de savoir s’il pourrait y avoir des caractères génétiques associés, et, en particulier, des pathologies associées », explique Jean Weissenbach.

Les débouchés sont considérables pour la médecine. Par exemple, pour expliquer certaines maladies orphelines, apporter une meilleure compréhension du cancer, faire progresser la thérapie génique ou contribuer à l’avènement de la « médecine personnalisée ». De même que la carte a changé notre rapport au territoire, la cartographie de notre génome devrait modifier le regard sur notre corps, notre santé et nos pathologies.

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France24 - World

In bulletproof vests and helmets, Ukrainian farmers risk lives to plough fields

Issued on: 27/04/2022 - 17:29

Sam BALL

In the Zaporizhzhia region of Ukraine, farmer Yuri is getting ready for a day's work ploughing fields. Before setting off, he puts on a bulletproof vest and a ballistic helmet. Since the Russian invasion on February 24, farming in this area near the frontlines has become a high-risk profession, but farmers like Yuri are determined to continue working in a sector vital to the Ukrainian economy.

New York Times - World

Ukraine Live Updates: War’s Effects Widen as Russia Cuts Gas Supplies

Kyiv April 27, 7:27 p.m.

Moscow April 27, 7:27 p.m.

Washington April 27, 12:27 p.m.

The Kremlin halted natural gas shipments to Poland and Bulgaria in its toughest response yet to European sanctions. Explosions inside Russia near the Ukraine border raised fears that the war might spread.

Matina Stevis-GridneffMatthew Mpoke Bigg and Shashank Bengali

Here are the latest developments in the war in Ukraine.

The reverberations of the war in Ukraine widened on Wednesday, jolting energy markets and threatening to spill across borders, as the West’s escalating arms shipments and economic penalties prompted Russia to lash out by cutting off gas supplies to two European nations.

Russia’s state-run gas company, Gazprom, announced that it was suspending shipments of natural gas to Poland and Bulgaria, a move that the European Union’s top official denounced as “blackmail.” Though the immediate economic impact was likely to be limited, it was the Kremlin’s toughest retaliation yet against a U.S.-led alliance that it has accused of backing Ukraine in a proxy war aimed at weakening Russia.

Even as news of a U.S.-Russia prisoner exchange offered a glimmer of hope that tensions with the West could ease, President Vladimir V. Putin warned on Wednesday that he would unleash “counterstrikes” against any adversaries that “create threats of a strategic nature unacceptable to Russia.”

At the same time, a series of explosions across Ukraine’s borders raised the possibility that the war, now in its third month, might spread. Blasts were reported in three Russian border districts on Wednesday morning, and while the cause was not immediately known, suspicion fell on Ukrainian forces, which being supplied with more sophisticated weapons and intelligence from the United States and its allies.

A day earlier, explosions shook a pro-Russian breakaway region of Moldova, on Ukraine’s southwestern flank. Some analysts said it was likely that Russia, which has stationed thousands of troops in the Transnistria region, had staged the blasts as a pretext for further aggression against Ukraine.

In other developments:

Former U.S. Marine Trevor R. Reed, who was convicted and jailed in Russia on charges that his family said were bogus, was freed in a prisoner swap for Konstantin Yaroshenko, a Russian pilot sentenced to a lengthy term in the United States on drug charges, according to U.S. and Russian officials.

While European officials said they were prepared to weather the near-term impact of Russia’s gas cutoff to Bulgaria and Poland, economists said Europe could face a sharp slowdown of growth if the cutoff spreads to other countries — or if Europe imposes an embargo on Russian gas.

Russian forces are making slow and measured advances in their offensive in eastern Ukraine, adopting more methodical tactics as they confront entrenched Ukrainian forces, military analysts said.

Matthew Mpoke Bigg

The mayor of Mariupol pleads for help to rebuild his shattered city once the war is over.

The mayor of Mariupol pleaded on Wednesday for European help to rebuild his shattered city and said that 20,000 people had been killed there since Russia’s invasion of Ukraine in February.

For weeks, local officials have estimated that Russia’s nearly constant bombardment of Mariupol has killed thousands of civilians, though they acknowledge that shelling has made an accurate toll difficult to assess. Communication with much of the city has been cut off, and the mayor and his advisers have used social media and video calls like the one on Wednesday to plead for help.

The mayor, Vadym Boychenko, told a gathering of regional and local leaders from European Union countries that experts should join Ukrainian specialists to reconstruct Mariupol and other cities. His video address presented a wish for the future, given that fighting still rages in much of eastern Ukraine.

“Ukraine will win and we will start a huge process of rebuilding. And I am sure now and after our victory the support of European countries will be key to us,” Mr. Boychenko told the European Committee of the Regions, an E.U. advisory body. “We should build the new strategy of rebuilding Mariupol.”

Mariupol, a port city that had a population of 430,000 at the start of the conflict, is key to Russia’s strategic aims of taking eastern Ukraine and has become a symbol of the brutality of Moscow’s campaign.

The city is now largely under Russian control after weeks of bombardment and street fighting. Russian forces this week shelled a large steelworks where the city’s final defenders are sheltering underground and, a local official said, some 2,000 civilians were also trapped.

Many people have died in Mariupol, either as a result of fighting or the destruction of the city’s infrastructure, including food and water supplies. Residents have described bodies in the streets, where shelling makes it unsafe to recover them, and local officials say mass graves were dug on the city’s outskirts. People who have escaped the city say hundreds are buried in the rubble of buildings that collapsed under missile fire.

Mr. Boychenko was one of several civic leaders including the mayor of the capital, Kyiv, to address the gathering.

Each said that Ukraine was fighting to defend European values, an argument in line with the country’s quest to join the European Union and forge closer ties with the West.

“We have to defend our homeland, defend our city and defend our dream to be part of the European family,” said the mayor of Kyiv, Vitali Klitschko.

Russian forces have kidnapped more than 50 mayors and other local leaders since the invasion began, the mayor of Melitopol, Ivan Fyodorov, said in his address. Mr. Fyodorov was himself kidnapped by Russian forces in March and held for several days before being released.

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Neil MacFarquhar

Explosions and downed drones suggest Ukraine is striking targets deeper inside Russia.

Ukraine appears to have attempted to strike deeper into Russian territory overnight, although officials on both sides were being reticent about drone flights and explosions early Wednesday that three local governors described as attacks.

A close adviser to President Volodymyr Zelensky of Ukraine said that the assaults inside Russia near Ukraine’s eastern border were payback against launching pads for the invasion, but he stopped short of saying the Ukrainian military was responsible, attributing the attacks to “karma” instead.

In Russia, three governors confirmed that their regions had been targeted. An ammunition depot was set on fire near Belgorod, a city less than 20 miles from the border. Two explosions were reported in Voronezh, nearly 200 miles from Ukraine, and a Ukrainian drone was reportedly shot down over Kursk, about 70 miles from the border.

The attacks in Kursk and Voronezh, where air-defense systems were reportedly activated, raised the specter of a wider war, as they were farther inside Russia than previous targets.

Ukraine’s defense ministry has generally declined to discuss reports of attacks on Russian soil. In two months of war, the fighting has largely been contained within Ukraine’s borders, though Russia claims that two Ukrainian helicopters fired on an oil depot in Belgorod in early April.

Mykhailo Podolyak, an adviser to Mr. Zelensky and a member of the Ukrainian delegation to the stalled peace talks, wrote in Russian on his channel on the Telegram chat app that warehouses in regions like Belgorod and Voronezh were being used to supply fuel for armed vehicles in Ukraine. Disarming them, he wrote was “a very natural process,” adding, “Karma is a cruel thing.”

“If you (Russians) decided to attack another country in its entirety, to kill everyone there indiscriminately, to crush civilians with tanks and use warehouses in your regions to provide for your killings, then sooner or later you will have to pay the debt,” Mr. Podolyak wrote.

In Belgorod, where the ammunition depot caught fire, no homes were damaged and there were no civilian casualties, the governor, Vyacheslav Gladkov, wrote on his Telegram channel.

Roman Starovoit, the regional governor for Kursk also used his Telegram channel to announce that a Ukrainian drone was shot down over the city, but that there was no damage and no casualties.

The governor of Voronezh, Alexander Gusev, made a similar announcement, saying that air defenses had successfully detected and destroyed a small reconnaissance drone, without specifying whether it was Ukrainian. The official TASS news agency reported that two “loud blasts” were heard in Voronezh.

In Moscow, Nikolai Patrushev, the secretary for President Vladimir V. Putin’s security council, urged officials from across a wide swath of the southwestern region near Ukraine to make sure the systems to issue emergency alerts for the civilian population as well as civil defense facilities were “working reliably.”

Bomb shelters and other physical infrastructure should remain under the control of federal officials and not be sold off, he said.

The blasts come after other explosions and fires were reported in recent days in Russian regions near Ukraine’s northeastern border, as well as in Transnistria, a Moscow-backed separatist sliver of Moldova, to Ukraine’s southwest.

On Monday, fires engulfed oil depots in Bryansk, Russia, a key logistical hub for Russia’s military, destroying one tank at a civilian oil storage facility and another at a military oil depot.

On Tuesday, James Heappey, a British junior defense minister, said in a radio interview that Ukraine would be justified in attacking targets inside Russia to defend itself.

“It’s completely legitimate for Ukraine to be targeting in Russia’s depth in order to disrupt the logistics that, if they weren’t disrupted, would directly contribute to death and carnage on Ukrainian soil,” he told Times Radio.

Jane Arraf

The U.N. humanitarian mission in Ukraine said it expected more than 24 million people, over half of Ukraine’s population, would need assistance this year, forecasting a long and broad conflict. It said 15.7 million of those people were inside Ukraine, affected by the destruction of infrastructure, displacement and the loss of livelihoods.

It said as of Tuesday at least 2,759 civilians had been killed in the fighting and more than 3,000 injured. Officials have said the actual tolls are likely much higher.

Christopher F. Schuetze

Reporting from Berlin

Germany could weather an immediate end to Russian gas, vice chancellor says.

After Russia cut off supplies of natural gas to Bulgaria and Poland on Wednesday, a top German official said the flow of Russian gas to Germany remained steady, while adding that the country could live off existing reserves until at least the winter.

“In order to get through the winter without Russian gas, further work at full speed is needed,” said the official, Robert Habeck, who is Germany’s economic minister and vice chancellor. He made the comments during a news conference at which he presented a new set of subsidies designed to help Germans offset higher energy costs.

He announced lower growth expectations for 2022, to 2.2 percent from 3.6 percent, mostly because of the increased cost in energy.

When Russia invaded Ukraine in February, Russian gas made up 55 percent of Germany’s gas imports, but that figure is now down to 35 percent, according to Mr. Habeck. He said that Germany’s dependency on Russian gas was harder to overcome than it was for oil or coal.

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Ivan Nechepurenko

After Russia cut off gas supplies to Poland and Bulgaria, President Vladimir Putin warned of further retaliation against adversaries, telling legislators at a meeting in St. Petersburg that he would unleash unspecified “counterstrikes” against anyone who creates “threats of a strategic nature unacceptable to Russia.”

Liz Alderman

Europe’s economy would be hit by a wider cutoff of Russian gas.

Russia’s suspension of natural gas service to Poland and Bulgaria won’t do immediate damage to the European economy, but Europe could face a sharp slowdown of growth if the cutoff spreads to other countries — or if Europe imposes an embargo on Russian gas, economists said.

Russia’s war on Ukraine is already rippling through Europe, lashing energy prices and hurting manufacturers just as the bloc was recovering from a pandemic-induced recession. The International Monetary Fund last week cut its 2022 forecast for the countries that use the euro to 2.8 percent, from a 3.9 percent estimate in January, with Germany, the largest economy, taking a big hit.

The euro fell Wednesday below $1.06 for the first time in five years on rising concerns about energy security and a slowdown in European growth. The currency has slumped nearly 4 percent against the U.S. dollar in April alone.

The action this week by Gazprom, Russia’s oil monopoly, to turn off the gas taps to two European Union nations was unlikely to tip Europe into a fresh recession immediately. This is in part because Europe “still has many diplomatic and fiscal policy responses available” to combat one, said Mark Haefele, chief investment officer at UBS, in a note to clients.

But the specter of an outright energy war — including a potential European embargo on Russian gas and oil — is looming at a vulnerable time. European companies are already facing higher energy costs, which are threatening profit margins and squeezing consumers’ purchasing power, analysts said.

The European Union has been drafting plans for an embargo on Russian oil but made no mention of it in the hours after Gazprom’s cutoff. Europe put in place a ban on Russian coal this month. And while Germany in particular has resisted embargoes on Russian oil or gas because of the outsize costs to its industry, officials have recently reconsidered.

“This is a thinly veiled threat to Germany— Berlin is currently weighing how far it and the E.U. can go in sanctioning Russian energy exports, and the Russian threats are directed to change its calculus,” said Jonathan Hackenbroich, a policy fellow at the European Council on Foreign Relations.

Still, a full gas cutoff for Germany “would have dire consequences for the German and European economies,” he added. “Factories would have to curb production or even close. Some key industries could be lost forever, and it is in fact hard to assess the full range of consequences. But Russia is also highly dependent on revenue from energy exports as they represent its last big lifeline,” Mr. Hackenbroich said.

An embargo on Russian energy is likely to trigger a European recession, and high inflation “would become even higher inflation,” said Carsten Brzeski, global head of research at ING Bank.

“All of this is clearly negative for the short-term outlook,” he said. “But to make it worse, high energy and commodity prices and disrupted supply chains will all put Europe’s international competitiveness at risk.”

Germany’s five leading economic research institutes said this month that a full energy embargo, were one to be enacted immediately, would reduce annual economic growth in the European Union this year and the next by a cumulative 3 percent, while raising inflation by roughly 1 percentage point in both years.

That is because natural gas would probably have to be rationed as of the start of next year, and parts of European industry “would then have to be switched off for four months to enable households to still heat their homes during the cold season,” Holger Schmieding, chief economist at Berenberg Bank, said.

He said that it was “at least conceivable” that rationing could begin even earlier in the event of an immediate Russian gas cutoff.

“My best guess remains that the damage to European growth would be quite serious,” Mr. Schmieding said. “Whether or not it would be a price worth paying to constrain the ability of Russia to sustain a long war is ultimately a political judgment that goes well beyond a mere economic calculus.”

Ivan Nechepurenko

Russia releases former U.S. Marine Trevor Reed in a prisoner swap.

Trevor R. Reed, a former Marine who was convicted in Russia on charges that his family said were bogus, has been freed after what officials in Moscow on Wednesday described as a prisoner swap, an unexpected diplomatic breakthrough with tensions running high over the Ukraine war.

Mr. Reed, who was initially detained in August 2019, was released in exchange for Konstantin Yaroshenko, a Russian pilot sentenced to a lengthy term in the United States on cocaine-trafficking charges.

“Trevor, a former U.S. Marine, is free from Russian detention,” President Biden said in a statement. “I heard in the voices of Trevor’s parents how much they’ve worried about his health and missed his presence. And I was delighted to be able to share with them the good news about Trevor’s freedom.”

Mr. Reed’s family had increasingly expressed concern about his health while he was in detention, and footage aired on Wednesday by Russian state-run television showed what appeared to be a visibly gaunt Mr. Reed being escorted to a Russian plane at the Vnukovo airport in Moscow. Mr. Reed’s father, Joey, told CNN that his son had been flown to Turkey, where the exchange took place.

Other Americans remain in detention in Russia, including Paul Whelan, who was sentenced in 2020 to 16 years in prison on espionage charges during a trial that was closed to the public; and Brittney Griner, a basketball star who was arrested in mid-February on drug charges that could carry a sentence of up to 10 years.

The agreement involving Mr. Reed was the result of “lengthy negotiations,” according to Maria Zakharova, a spokeswoman for the Russian Foreign Ministry. In his statement, Mr. Biden did not refer explicitly to a prisoner swap, saying, “The negotiations that allowed us to bring Trevor home required difficult decisions that I do not take lightly.”

A native of Texas, Mr. Reed traveled to Russia in May 2019 to visit his Russian girlfriend, whom he had met on a dating website, and to take language lessons. One week before his planned return to the United States, Mr. Reed went to a party at a park outside Moscow, where he drank extensive amounts of vodka.

Mr. Reed then got agitated, prompting his girlfriend and friends to call the police. Officers who arrived at the scene decided to take him to a police station, where Mr. Reed was interviewed by Russian security agents. Shortly after, he was accused of assaulting and endangering the lives of the two police officers who had driven him there.

After spending more than 11 months in a Russian jail, Mr. Reed was sentenced to nine years in prison, the first time that such a severe punishment had been applied for that type of crime, his lawyers said. During one hearing, Mr. Reed said that the case against him was political and linked his troubles in Russia to his military affiliation.

While in a penal colony in the Russian republic of Mordovia, Mr. Reed was subjected to degrading treatment, including time in a solitary cell, his family has said in statements. His health rapidly deteriorated, his family said, and he was not allowed to call home or to receive books or letters, prompting him to begin a hunger strike in November.

Mr. Reed’s family said in a statement on Wednesday that they would now concentrate on “the myriad of health issues brought on by the squalid conditions he was subjected to in his Russian gulag.”

Mr. Yaroshenko, 53, is a Russian pilot who worked occasional jobs in Africa. In 2010, he was detained and charged in connection with a foiled plot to fly cocaine to Liberia and Ghana from South America. The American authorities said that he had done so with the knowledge that some of the drugs would wind up in the United States.

Mr. Yaroshenko, who had never before set foot in the United States, was deported to the country to stand trial in 2011 and was sentenced to 20 years in prison.

Mr. Yaroshenko’s case has been cited by Russian politicians and pro-Kremlin media as a prime example of the brazen use of extraterritorial powers by the United States. The Russian authorities claimed that Mr. Yaroshenko had been “kidnapped” by the United States, and his family has complained that Mr. Yaroshenko was ill-treated in his Connecticut prison.

Russia has also been seeking the release of Viktor Bout, who was convicted by an American court of arms dealing and sentenced in 2012 to 25 years in prison.

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Cora Engelbrecht

In a strategy shift, Russia is making slower advances in eastern Ukraine, analysts say.

Russia is making slow and measured advances on the ground in eastern Ukraine as its forces confront entrenched Ukrainian troops who have been fortifying their positions for almost a decade, military analysts say.

The slower pattern of movement marks a significant departure from Moscow’s initial invasion in February, which depended on swift advances of tanks deep into Ukraine ­— a strategy that failed and came at a great cost to Russia’s ground forces.

Military analysts with the Institute for the Study of War, a Washington think tank, said in their most recent assessment on Tuesday that “Russian forces have adopted a sounder pattern of operational movement in eastern Ukraine,” which is allowing them to “bring more combat power to bear” in their narrower goal of capturing the region.

Russia continues to rely on heavy air bombardments as it amasses troops and weaponry for a bigger push along the front line, according to the British Defense Ministry’s latest intelligence update on Wednesday.

Russian ground forces have continued to make advances south of the city of Izium, which they seized last month, along two parallel roads heading toward a pair of strategic villages, Barvinkoe and Sloviansk, according to the ISW. The aim of parallel advances in the east, the assessment said, is likely to create a land corridor with the self-proclaimed Donetsk People’s Republic, so that Moscow can merge its forces with Russia-backed separatists in the region.

Maps: Tracking the Russian Invasion of Ukraine

Here’s how Russia wants to seize eastern Ukraine, its main objective in the war.

The Russians may also use the advances below Izium to achieve a “deep encirclement” of Ukrainian forces in the east, the report said. But it is unclear if Russian troops, who are facing fatigue and low morale after their defeats in central Ukraine, are “strong enough to accomplish such a task,” the report said.

Ukrainian troops have been defending positions in the Donbas region of eastern Ukraine since 2014, when secessionists there, backed by Russia, declared themselves the Donetsk People’s Republic and Luhansk People’s Republic.

Russia’s success on the ground near Izium could be largely attributed to a weak spot in Ukrainian defenses around the city of Kharkiv, to the west of the front line, where Ukrainian troops are fewer and less prepared to defend their positions, the ISW said.

Beyond the front line, Russia pressed on with its assault across southern and eastern regions of Ukraine on Tuesday with attacks in Odesa, Zaporizhzhia, Dnipro and Mykolaiv, according to the ISW and local officials.

In the region of Kharkiv, a series of overnight strikes on a constellation of towns killed three people and wounded 15, the region’s governor said in a Telegram post on Wednesday.

In the besieged city of Mariupol, Russian forces have not stopped their bombardment, relying heavily on “unguided free-falling bombs” to indiscriminately target infrastructure, at great risk to the civilians who remain there, the British Defense Ministry said.

Ivan Nechepurenko

The Kremlin rejected accusations that cutting off gas supplies to Poland and Bulgaria was “blackmail.” Dmitri S. Peskov, the Kremlin’s spokesman, said its demand for ruble payments for gas was necessitated by European sanctions that have frozen “a big portion of our reserves.”

Niki Kitsantonis

Reporting from Athens

Greece assures Bulgaria it will help the country respond to Russia’s gas cut.

Greece will help Bulgaria respond to Russia’s decision to stop its gas supplies to the country, the Greek prime minister’s office said.

The Greek leader, Kyriakos Mitsotakis, made the assurances during a telephone call with Prime Minister Kiril Petkov of Bulgaria on Wednesday morning, Mr. Mitsotakis’s office said. Greek state TV said the country would make several deliveries of liquefied natural gas to Bulgaria, which relies heavily on Russian gas, over the next month.

Greek government officials were also set to meet later Wednesday to assess the impact of Russia’s move on Greece’s energy sector, the prime minister’s office said.

Like many other European countries, Greece is heavily reliant on Russia for energy, with about 40 percent of its gas supplies imported from the country. Since the outbreak of the war in Ukraine, Greece has been exploring ways of diversifying its energy mix.

In March, the Greek energy minister, Kostas Skrekas, said that Greece was in talks with Bulgaria to increase imports of electricity produced at Bulgarian nuclear plants.

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Stanley Reed

Russia’s gas cutoff to Poland and Bulgaria should be manageable, analysts say.

Gazprom’s announcement on Tuesday that it would suspend natural gas supplies to Poland and Bulgaria is not likely to have a major impact on the overall European gas market, analysts say. But it comes as a warning that further, more serious cutoffs of fuel from Russia could be in the offing as the war in Ukraine grinds on.

The move “increases the risk of other early terminations for other European contracts,” wrote Giacomo Romeo, an analyst at Jefferies, an investment bank, in a comment.

The cutoff is the first suspension of supplies to European countries since the war in Ukraine began in late February. Gazprom, the Russian gas monopoly, said in a statement that it was acting because the Bulgarian and Polish gas companies had not met President Vladimir V. Putin’s demands that they pay in Russian rubles for gas supplied since April 1.

For Europe, the gas stoppage comes at a good time, if there is such a thing. With the spring weather turning warmer, gas consumption, which surges in the winter, is in decline, easing some of the pressure that has kept prices elevated for months.

In a note to clients on Tuesday, analysts at Goldman Sachs said that they expected the Russian cutoffs to “have only a modest physical impact” on the supply and demand balances in the key northwest European market.

Despite such assurances, the Russian move led to a surge in European natural gas futures prices on Wednesday — they opened more than 20 percent higher on the Dutch TTF exchange, to 125 euros (about $133) per megawatt-hour. The prices eased later in the morning.

Poland will most likely be buffered from the Russian cutoff in the coming months. It has been taking in only modest amounts of gas from Russia through the Yamal pipeline, which Gazprom is cutting off, this year. Indeed, the pipeline has often been running in reverse, bringing gas from storage in Germany to Poland.

Unlike some other European nations, Poland has been working for at least a decade to avoid being held to ransom by Moscow over energy. This preparation means that Warsaw has other options for obtaining gas, including a liquefied natural gas terminal that the country built to reduce its dependence on gas from Russia. The facility allows Poland to import fuel from suppliers like Qatar and the United States. In addition, a new pipeline bringing gas from Norway under the Baltic Sea is expected to come online later this year.

Poland has also been putting gas into storage facilities that are now more than 75 percent full, more than double the European average.

In a statement on Wednesday, PGNiG, the dominant Polish energy company, said that it had “various possibilities of obtaining” gas, including from Germany and the Czech Republic.

PGNiG said that by stopping gas flows, Gazprom was breaching its contract. The Polish company said that “after a thorough analysis” it had decided that paying in rubles was not consistent with the terms of its contract.

Bulgaria also maintains that it has met its legal obligations and that gas is being used “more as a political and economic weapon in the current war,” said its energy minister, Alexander Nikolov. While heavily dependent on Russian gas, Bulgaria is a minnow in terms of overall European consumption of the fuel, analysts say.

The cutoff could presage other more damaging fuel cutoffs if the war continues and if customers like Germany, the largest importer of gas from Russia, don’t negotiate a solution to the Kremlin’s demands for ruble payments.

“It is in the interest of both the E.U. and Russia to work out a solution” the Goldman analysts wrote, warning that a larger suspension of gas could lead to a “significant economic toll.”

Monika Pronczuk

Poland will no longer need Russian gas starting in fall of this year, the country’s prime minister, Mateusz Morawiecki, told lawmakers. Energy supplied by Russia is expected to be replaced by local production, gas transported from Norway by the new Baltic Pipe and liquefied natural gas.

John Yoon

DJI, a drone manufacturer based in China, said that it would “suspend all business activities in Russia and Ukraine” while it reviews its “compliance requirements.” The move by the world’s largest commercial drone maker was a rare example of a Chinese firm halting operations in response to the war in Ukraine. The company had said last week that its products were only intended for civilian use.

Ivan Nechepurenko

Russia said it had used cruise missiles to hit an aluminum plant in Zaporizhzhia, a major industrial hub in southeastern Ukraine. In a statement, the Russian Defense Ministry said that it had destroyed hangars that were storing weapons and ammunition supplied to Ukraine by the West.

Cora Engelbrecht

Gazprom cuts natural gas flow to Poland and Bulgaria after they refused to pay in rubles.

Russia halted its natural gas flows to Bulgaria and Poland on Wednesday, state-run Gazprom announced, in an apparent response to a decision by the United States and its allies to supply more weapons and aid to Ukraine.

Gazprom said it stopped deliveries of the fuel to the two nations because they refused to pay in rubles, a new condition the company set last month.

“Payments for gas supplied from April 1 must be made in rubles,” the statement said, adding that there would be “suspension of gas supplies from April 27 until payment is made in accordance with the procedure.”

The move from Russia marks a significant shift in the conflict in Ukraine with Moscow now apparently using energy as a weapon to target Europe. Poland and Bulgaria, both members of NATO, are heavily reliant on natural gas.

Poland’s energy supplier PGNiG confirmed in a statement on Wednesday that Russia gas supplies to the country had been cut off, saying it “will manage” with the supply.

“Currently, the situation does not affect the current supplies to PGNiG customers who receive fuel in accordance with their demand,” the statement said.

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Matina Stevis-Gridneff

European gas prices jump after Gazprom cuts natural gas to Poland and Bulgaria.

BRUSSELS — Prices for natural gas futures in Europe jumped by more than 23 percent as trading began Wednesday morning, hours after Russia’s state-run Gazprom told Poland and Bulgaria it had cut supplies of the fuel.

Gazprom’s move came just as the United States and its allies agreed to send more arms into Ukraine to help the country defend its territory against the Russian invasion.

The market reaction underscored that a crucial, dreaded moment in the war was here: severe disruption to Russian natural gas exports to the European Union.

Poland and Bulgaria rely heavily on Russian gas exports, as does Germany, the bloc’s de facto economic and political leader and a holdout in efforts to swiftly impose more sanctions against Russia’s energy sector.

Fair spring weather in Europe at the moment may soften the immediate blow of the gas cutoff, but the need to replace the Gazprom supplies with alternative sources will be urgent. There is little doubt that already high gas prices will rise further, ultimately pushing up already high inflation rates and hurting consumers across the European Union.

In response to the news, Ursula von der Leyen, the president of the European Commission, said in a statement on Wednesday morning that the bloc had been preparing for Russia’s gas supply cutoff.

“The announcement by Gazprom that it is unilaterally stopping delivery of gas to customers in Europe is yet another attempt by Russia to use gas as an instrument of blackmail,” she said, adding that she was working with allies to secure gas supply for affected member states and that the institution’s gas coordination group was meeting on Wednesday morning to craft a response.

The European Union has so far imposed sanctions on Russian coal, which both Poland and Germany use heavily, and has been preparing the details of an oil embargo. But an embargo on Russian gas has long been viewed as a Rubicon not to be crossed by the European Union because of how heavily reliant Germany and other countries are on it for heating and energy production.

Now it seems that Russia has decided to move first and block the gas exports itself, after E.U. countries refused to pay for gas imports in rubles, as President Vladimir V. Putin had demanded.

Mr. Putin is desperate to get paid in the Russian currency because his ability to convert dollars and euros to rubles, which he can then use for his war effort in Ukraine, has been diminished by steps that forbid financial institutions in Europe and the United States from dealing with the Russian central bank.

On Wednesday morning, Bulgaria’s energy minister, Alexander Nikolov, said his country had sufficient gas supplies for one month and was seeking alternatives.

“Bulgaria will not negotiate under pressure and with its head bowed. Bulgaria does not give in and is not sold at any price at any trade counterparty,” Mr. Nikolov said. “Obviously, natural gas is used as a political and economic weapon,” he added.

Polish officials struck a similarly confident tone on Tuesday evening. Poland’s climate minister, Anna Moskwa, played down the effect of Russia’s decision, insisting at a news conference in Warsaw that “we are ready to be fully cut off” from Russian gas.

Matina Stevis-Gridneff

The E.U. has been preparing for Russia to cut natural gas off, Ursula von der Leyen, the European Commission president, said. It is another attempt by Russia “to use gas as an instrument of blackmail,” she said. She is working with allies to secure gas for member states affected.

Matina Stevis-Gridneff

Bulgaria has sufficient gas supplies for the next month, the nation's energy minister said. “Bulgaria will not negotiate under pressure and with its head bowed. Bulgaria does not give in and is not sold at any price at any trade counterparty,” Alexander Nikolov, the energy minister, told Bulgarian news media Wednesday morning.

Kevin Granville

European natural gas futures jumped more than 23 percent as trading opened Wednesday morning after Gazprom said it cut off natural gas supplies to Poland and Bulgaria.

Victoria Kim

Explosions are reported in three Russian regions bordering Ukraine.

Local officials in Russian districts bordering Ukraine reported overnight blasts early Wednesday, one of them appearing to strike an ammunition depot, raising the specter of broader conflict spilling beyond Ukraine’s borders.

Explosions were reported in Belgorod, Russia, less than 20 miles from the border with Ukraine, as well as in Kursk and Voronezh, deeper into Russian territory, according to local officials and the state-run press agency Tass. In Belgorod, an ammunition depot was on fire but no homes had been hit and there were no civilian casualties, the regional governor, Vyacheslav Gladkov wrote on his Telegram channel.

It was not immediately clear what caused the explosions. In Kursk, less than 100 miles from the border and Voronezh, nearly 200 miles from Ukraine, air defense systems had reportedly been activated.

Ukraine’s defense ministry has generally declined to discuss reports of attacks on Russian soil. Ukrainian officials have, for example, declined to comment on Russia’s claim that two Ukrainian helicopters fired on an oil depot in Belgorod in early April. In two months of war, the fighting has largely been contained within Ukraine’s borders.

The blasts come after explosions and fires were reported in recent days in Russian regions near Ukraine’s northeastern border as well as in Transnistria, a Moscow-backed separatist sliver of Moldova, to Ukraine’s southwest.

On Monday, fires engulfed oil depots in Bryansk, Russia, a key logistical hub for Russia’s military, destroying one tank at a civilian oil storage facility and another at a military oil depot.

Explosions have also rocked Transnistria, a self-declared republic where Russian soldiers are stationed, on both Monday and Tuesday. It was unclear who was behind the attacks, with local authorities blaming Ukraine and Ukrainians calling it a “planned provocation” by Russian troops to set up a pretext to invade from the southwest.

On Tuesday, James Heappey, a British junior defense minister, said in a radio interview Ukraine would be justified in attacking targets inside Russia to defend itself.

“It’s completely legitimate for Ukraine to be targeting in Russia’s depth in order to disrupt the logistics that, if they weren’t disrupted, would directly contribute to death and carnage on Ukrainian soil,” he told Times Radio.

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Cora Engelbrecht

Gazprom will suspend supplies of natural gas to Bulgaria and Poland as of Wednesday after the countries failed to pay in rubles, the Russian company said in a statement.

Cora Engelbrecht

Britain’s Defense Ministry said that Ukraine remains largely in control of its airspace. Russia has continued to focus its airpower on the north and in eastern parts of Ukraine, where its ground troops are making more methodical advances, according to analysts.

Victoria Kim

Belgorod regional governor Vyacheslav Gladkov said he was awoken by the sound of a loud explosion around 3:35 a.m. and heard three more subsequent explosions. In early April, two Ukrainian helicopters struck an oil depot in Belgorod; on Monday, large fires erupted at oil depots in Bryansk, a Russian city less than 100 miles from the border.

Victoria Kim

Explosions were heard overnight in Belgorod, Russia, less than 20 miles from the Ukrainian border, the regional governor said on Telegram. An ammunition depot was on fire, but no homes had been hit and there were no civilian casualties, said the governor, Vyacheslav Gladkov, citing preliminary information.

Anushka Patil

Americans’ support for admitting refugees is at a record high, Gallup finds.

The American public’s support for admitting Ukrainian refugees is higher than Gallup has found in any refugee situation since 1939, the firm said on Tuesday.

Gallup reported the record high after its new poll found that 78 percent of adults in the United States approve of allowing up to 100,000 Ukrainian refugees into the country.

The results underscore stark differences in Americans’ view of various refugee crises, particularly given the number of Ukrainian refugees in question. When Americans were asked about admitting at least 10,000 Syrian refugees in 2015, for example, Gallup found that just 37 percent approved.

Racial bias plays an undeniable role in differing welcomes to refugees from different countries, migration experts have said. Since the start of Russia’s invasion, there have been several instances of white government officials and journalists expressing shock at the “unthinkable” happening in Europe, to people with “blue eyes and blonde hair,” who seem “so like us.”

American support for Ukrainian refugees has been reflected in other polls throughout the war, though not at the scale that Gallup’s found.

A Reuters/Ipsos poll released in early March found that 74 percent of Americans believed the country should allow Ukrainian refugees in. Later that month, the Pew Research Center reported that 69 percent of Americans favored admitting thousands of Ukrainians.

President Biden bowed to domestic and international pressure and declared on March 24 that the United States would accept up to 100,000 Ukrainian refugees. The Gallup poll was conducted after that, from April 1 to 19, through phone interviews with a random sample of 1,018 adults. The margin of error was plus or minus 4 percentage points.

On Monday, the Biden administration rolled out one piece of that initiative — a program that allows Americans to sponsor Ukrainian refugees if they are able to provide financial support such as room and board or direct payments for necessary expenses.

Monika Pronczuk

Explosions rattle a breakaway region in Moldova, raising fears of a broader war.

BRUSSELS — A series of explosions on Monday and Tuesday has rattled Transnistria, a small breakaway region within Moldova and bordering Ukraine, ramping up fears that the war next door could spill over into neighboring countries and swell into a wider conflict.

It remained unclear on Tuesday who was behind the attacks in Transnistria, a self-declared Republic allied with — and heavily dependent on — Russia. Local authorities there blamed Ukraine, while Ukraine accused Russia of orchestrating the blasts as a pretext for further aggression.

The Ukrainian military said Tuesday that Russian troops stationed in Transnistria had been put on high alert. Some Ukrainians have voiced fears that with Russia already invading their country from the east, south and north, they could add a new front from Transnistria, attacking from the west, as well.

Moldova, a former Soviet republic, said the explosions were still under investigation, though one interior ministry official said some initial evidence suggested Russian involvement.

As the Soviet Union dissolved in the early 1990s, heavily armed separatists in Transnistria, which has a sizable minority of Russian speakers, fought to break away from Moldova. With Russian backing, they effectively won independence, but Transnistria is not formally recognized internationally.

There are at least 12,000 Russian troops stationed in Transnistria, which reached to within 25 miles of Odesa, Ukraine’s chief port and third-largest city. Odesa is potentially a major target in Moscow’s stalled push to seize Ukraine’s Black Sea coast.

A Russian general said last week that Russia intended to take control of a swath of land extending not just to Crimea, the peninsula it seized from Ukraine in 2014, but all the way to Transnistria. But it was not clear that his statement reflected Kremlin policy.

The attacks in Transnistria were carried out against empty or unused buildings during a holiday, and there were no casualties, said Moldova’s deputy interior minister, Sergiu Diaconu. He said explosions appeared to be an attempt to destabilize the country, and possibly serve as an excuse for a military response by Russia, not a serious bid to do harm.

In addition, Mr. Diaconu said, the grenades that were used are produced by Russia and are only used by the armies of Russia, Transnistria and Gabon. He said of the attackers, “I don’t think these were the Gabonese.”

Still, Moldovan authorities did not accuse Moscow of being behind the explosions. The country’s president, Maia Sandu, did not mention Russia when asked on Tuesday about the attacks, saying only that there were “tensions between different forces within the regions, interested in destabilizing the situation.”

There were three separate explosions, local authorities in Transnistria said. One targeted a security-agency building in the capital, Tiraspol. The other blasts hit the local airport and a radio station in the village of Mayak.

Vadim Krasnoselsky, the president of Transnistria’s separatist government, called the explosions “terrorist attacks” and blamed Ukraine. “Traces of these attacks lead to Ukraine,” he said in a statement, without providing details. “I assume that those who organized this attack have the goal of dragging Transnistria into the conflict.”

For their part, Ukrainian officials were quick to point a finger at Russia. The Ukrainian defense ministry said its intelligence indicated that the explosions were “a planned provocation” by Russia aimed at inflaming “anti-Ukrainian sentiments.”

Russia’s deputy foreign minister, Andrei Rudenko, said on Tuesday that “forces disinterested in regional stability and wishing to create another hotbed of tensions are behind this.” He did not say who those forces were.

Transnistria, with a mixed population of Romanian, Russian and Ukrainian speakers, has been a problem for Moldova’s government for more than three decades, since retired Soviet military officers living there led the rebellion.

“Transnistria was artificially created to keep Moldova threatened all the time,” said Alexandru Flenchea, Moldova’s former deputy prime minister.

Since the outbreak of the war in Ukraine, the Moldovan authorities have been increasingly anxious over the possibility that Russia might activate its Transnistria-based troops, either to attack Ukraine or to invade Moldova, which is not a member of NATO or the European Union, and has limited military forces.

Mr. Flenchea said the people running Transnistria might not be keen on war because it would interfere with one of the region’s major economic activities, smuggling.

Iulian Groza, the head of the Institute for European Policies and Reforms, a research institution in the Moldovan capital, Chisinau, said a Russian invasion of Moldova did not appear to be imminent. The short-term aim of the Russians, Mr. Groza said, seemed to be to destabilize the region and undermine the pro-European Union government of Moldova.

Whether the threat of an invasion is real or not, Moldovans are worried. Many people reacted to the news about the Transnistria explosions in a similar way as they did to the outbreak of the invasion of Ukraine — fearing the worst.

“People are in panic again,” said Carmina Vicol, the head of the American Chamber of Commerce in Chisinau. “The worst case is that war starts here and disrupts everything.”

Ivan Nechepurenko contributed reporting from Tbilisi, Georgia.

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Michael Crowley

American diplomats briefly returned to Ukraine for the first time since the Russian invasion, the U.S. State Department spokesman said. They met in Lviv with Ukrainian officials before returning to Poland for the night, a first step towards an eventual re-opening of the U.S. Embassy in Kyiv.

Jeffrey Gettleman and Oleksandr Chubko

Ukrainians destroy a symbol of their country’s ties to Russia.

KYIV, Ukraine — First they knocked off its head. Then they took power saws to its bronze feet.

And finally, in front of a large crowd on a pretty Tuesday afternoon, Ukrainian authorities yanked down one of the grander statues in Kyiv, the capital, a gigantic salute to Ukraine-Russia friendship.

The monument was called The Friendship of Nations and was installed four decades ago.

At more than 26 feet tall, the statue stood in one of the most beautiful stretches of Kyiv, on a high bluff overlooking the Dnipro River and along a graceful promenade.

But as part of a broader campaign to remove any lingering signs of the Soviet days — and Russia’s dominance back then — Kyiv’s mayor decided the statue had to go. It featured the figures of two men, one Ukrainian and one Russian, standing shoulder to shoulder and triumphantly holding up a Soviet shield. It was part of a larger Friendship Arch that will soon be renamed, most likely the Arch of Freedom.

The first thing the work crew did was remove the Russian’s head, which lay on the plaza like a mythical slaying. Kyiv’s mayor, Vitali Klitschko, a former prize fighter, said the head fell off when the work crew tried to lift the sculpture with a crane, which he called “symbolic.”

Then workers attacked the base with large circular saws that sent up clouds of sparks and dust.

After that, they tightened ropes around the muscular chests of the two figures and pulled. Hard. Finally, by early evening, the statue was in pieces, on the ground.

“It is good they take it down,” said Andrew Riabeka, a professional translator who was assisting a French journalist covering the event.

“This was propaganda,” he said. “It was a sign of Russian-Ukrainian friendship, and now we are at war.”

L'Humanité

Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC

Actu

Selon une étude espagnole, vivre à proximité d’un parc ou d’un jardin réduirait le risque d’accident vasculaire cérébral ischémique. Au-delà des bienfaits que la présence d’un espace végétal procure, l’étude propose surtout une refonte forte des critères européens d’exposition aux polluants atmosphériques.

Jérémie Bazart

En France, chaque année, selon le ministère de la Santé et des Solidarités, plus de 140 000 personnes sont victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Chez les femmes, qui vivent plus longtemps, l’AVC est même la première cause de décès, avant le cancer du sein.

Pollution de l’air et bruit

Mais quel est le rapport entre la survenue de cette pathologie et l’environnement ? Existe-t-il un lien entre les AVC et la présence d’un environnement plus vert à proximité du domicile ? C’est ce qu’ont souhaité savoir des chercheurs espagnols. Il y a quelques années, cette équipe de l’Hospital del Mar, à Barcelone, avait déjà apporté des preuves de l’existence d’une relation entre les agressions atmosphériques et sonores et le risque de subir un AVC. Tous ces facteurs, pollution de l’air et bruit, agissent comme des déclencheurs d’AVC selon les chercheurs. Cette fois, ils ont souhaité aller plus loin et confronter les données épidémiologiques à la présence d’espaces verts. Leurs résultats ont été publiés début mars dans la revue « Environment International » (1).

L’impact des niveaux de particules

L’étude a pris en compte des informations sur l’exposition à trois polluants chez plus de 3,5 millions de personnes ­sélectionnées parmi les 7,5 millions d’habitants de Catalogne âgés de plus de 18 ans, qui n’avaient pas subi d’accident vasculaire cérébral avant le début de l’étude (en 2017).

Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicaments

Plus précisément, l’équipe a analysé l’impact des niveaux de particules liées à la circulation automobile : particules de moins de 2,5 microns, dioxyde d’azote (NO2) et particules de suie. Ils ont relié ce niveau au lieu de résidence de chacune des personnes étudiées. Le nombre et la densité des espaces verts dans un rayon de 300 mètres autour de leur habitation ont également été étudiés.

Le dioxyde d’azote est causé par le trafic routier

Les résultats indiquent plusieurs choses, à commencer par une relation directe entre l’augmentation des niveaux de NO2 dans l’atmosphère et le risque d’AVC ischémique. « Ainsi, pour chaque augmentation de 10 microgrammes (µg/m3), ce risque augmente de 4 %. Idem avec les deux autres types de particules étudiées, le risque augmente. Ces chiffres sont les mêmes pour l’ensemble de la population, quels que soient les autres facteurs socio-économiques, l’âge ou les habitudes tabagiques », expliquent les scientifiques dans l’étude. Le dioxyde d’azote est principalement causé par le trafic routier.

Réduction du stress, augmentation de l’activité physique

Par conséquent, les conclusions des chercheurs sont claires : « Si nous voulons vraiment réduire les risques multiples que ce polluant fait peser sur la santé des personnes, nous devons mettre en place des mesures audacieuses pour réduire l’utilisation de la voiture en ville. »

Recherche médicale. Des fourmis capables de renifler le cancer ?

Une deuxième découverte est l’impact de la proximité des espaces verts autour de l’habitat. « Notre étude montre que les personnes qui sont entourées de niveaux de verdure plus importants sur leur lieu de résidence diminuent de 16 % leur risque de survenue d’un AVC », poursuivent les scientifiques. L’exposition aux espaces verts est ­généralement considérée comme ayant des effets bénéfiques à travers une variété de mécanismes, tels que la réduction du stress, l’augmentation de l’activité physique et des contacts sociaux, et même l’exposition à un écosystème microbien enrichi ! Le troisième enseignement est plus militant.

« Nous ­devons réaliser des villes et des cités plus durables »

L’étude a montré l’existence de risques à partir de niveaux de concentration de particules inférieurs, en moyenne, à ceux fixés par les autorités européennes pourtant considérés comme sûrs ! « Malgré le respect des niveaux fixés par l’Union européenne, nous sommes confrontés au paradoxe qu’il existe toujours un risque sanitaire. Il existe une relation directe entre l’exposition aux polluants de notre environnement et le risque de subir un accident vasculaire cérébral », explique l’étude, avec cette phrase en guise de conclusion : « Nous ­devons nous efforcer de réaliser des villes et des cités plus durables où vivre ne signifie pas augmenter son risque de maladie ! »

(1) « Air pollution and surrounding greenness in relation to ischemic stroke : a population-based cohort study », publié dans « Environment International », mars 2022.

Les deux causes d’AVC

Un accident vasculaire cérébral ou AVC, communément appelé « attaque cérébrale », est une perte soudaine d’une ou plusieurs fonctions du cerveau.

Deux causes sont possibles :

  • l’obstruction brutale d’un vaisseau sanguin par un caillot, c’est l’accident vasculaire cérébral ischémique (on parle aussi d’infarctus cérébral),
  • ou la rupture d’un vaisseau, c’est l’AVC hémorragique.

Dans tous les cas, l’arrêt de la circulation du sang ne permet plus un apport suffisant en oxygène et en éléments nutritifs. Cela entraîne la mort des cellules cérébrales au niveau de la zone du cerveau touchée.

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France24 - World

Measles cases surge 80%, other diseases could follow: UN

Issued on: 27/04/2022 - 17:16Modified: 27/04/2022 - 17:14

Paris (AFP) – Measles cases have surged by nearly 80 percent worldwide this year, the UN said Wednesday, warning that the rise of the "canary in a coal mine" illness indicates that outbreaks of other diseases are likely on the way.

The coronavirus pandemic has interrupted vaccination campaigns for non-Covid diseases around the world, creating a "perfect storm" that could put millions of children's lives at risk, the UN's children's agency UNICEF and the World Health Organization said in a statement.

More than 17,300 measles cases were reported globally in January and February, compared to around 9,600 during those months last year, according to new data from the UN agencies.

There have been 21 large and disruptive measles outbreaks in the last 12 months to April, most of them in Africa and the eastern Mediterranean, the data showed.

Christopher Gregory, senior health adviser in UNICEF's immunisation section, told AFP that because measles is the "most contagious vaccine-preventable disease" it often serves as a warning sign.

"Measles is what we call the tracer, or the canary in the coal mine, that really shows us where those weaknesses in the immunisation system are," he said.

He said yellow fever was among the diseases that could surge next, after rising cases were reported in West Africa.

"We're particularly worried about those countries that are most fragile, where the healthcare systems are already really struggling, where they're still trying to deal with the impacts of Covid on top of these outbreaks," he said.

Somalia recorded by far the most measles cases in the last 12 months with more than 9,000, the UN data showed, followed by Yemen, Afghanistan, Nigeria and Ethiopia -- all countries battling some form of conflict.

There are also fears that the war in Ukraine could spark a resurgence in the country after it recorded Europe's highest rate of measles between 2017-2019.

Gregory said that it had been very difficult to keep track of any disease in Ukraine since the war began, adding that the biggest concern was "what we could be missing".

Impact 'felt for decades'

More than 23 million children missed out on routine vaccinations in 2020 as the Covid pandemic descended, the largest number in more than a decade.

The UN agencies said that 57 vaccination campaigns in 43 countries postponed at the start of the pandemic had still not been completed, affecting 203 million people -- most of them children.

Covid also continues to pile pressure on healthcare facilities and drag staffing and attention away from vaccination for long-standing deadly diseases.

"The impact of these disruptions to immunisation services will be felt for decades to come," WHO chief Tedros Adhanom Ghebreyesus said in the statement.

"Now is the moment to get essential immunisation back on track and launch catch-up campaigns so that everybody can have access to these life-saving vaccines."

Gregory said it was time to put childhood immunisation on "at least the same level of priority as finishing Covid vaccination".

Measles is a disease caused by a virus that attacks mainly children. The most serious complications include blindness, brain swelling, diarrhoea, and severe respiratory infections.

Vaccination uptake of at least 95 percent is the best way to avoid it spreading, though many countries fall far short of that goal -- Somalia is at just 46 percent, according to the UN data.

© 2022 AFP

L'Humanité

Pio La Torre, une vie à combattre la Mafia

Il était une fois

Il était la voix forte du Parti communiste italien en Sicile et le premier à avoir dénoncé et combattu la mainmise de Cosa Nostra jusque sur la péninsule. Le 30 avril 1982, le député Pio La Torre était abattu en pleine rue. Prémices d’un électrochoc pour la société et les institutions, sa mort marque un tournant décisif dans la lutte contre la mafia.

Le 30 avril 1982 au matin, Pio La Torre, député et secrétaire régional du Parti communiste italien (PCI), est abattu avec son chauffeur Rosario Di Salvo en plein Palerme par Cosa Nostra, la Mafia sicilienne. Cette exécution s’inscrit dans un contexte particulier. Bien que divisée par une guerre interne qui cause un millier de morts entre 1978 et 1983, la Mafia mène en parallèle une terrible offensive contre l’État italien, en assassinant une quinzaine de ses représentants (membres des forces de l’ordre, magistrats, hommes politiques). L’année 1982 constitue l’apogée de ce déchaînement de violence mafieuse : Cosa Nostra élimine Pio La Torre puis, trois mois plus tard, le préfet de Palerme, Carlo Alberto Dalla Chiesa.

La Sicile fait figure de laboratoire

Né à la périphérie de Palerme, en 1927, dans une famille de paysans, Pio La Torre s’engage au PCI dès 1945 et participe aux luttes paysannes qui ont marqué le climat social de l’après-guerre en Sicile. Il se heurte d’emblée à Cosa Nostra et le refus de se soumettre à la domination mafieuse devient alors le fil rouge de toute sa vie militante. En tant que dirigeant de la CGIL (Confederazione Generale Italiana del Lavoro, syndicat proche du PCI), il mène la bataille de l’occupation des terres non cultivées pour libérer les paysans du joug de la Mafia qui contrôle le territoire et les travailleurs pour le compte des grands propriétaires terriens.

En pleine guerre froide, la Sicile fait figure de laboratoire. Le succès des forces de gauche aux élections régionales de 1947 risque de compromettre l’équilibre international des blocs (1). En Sicile, Cosa Nostra est utilisée comme bras armé par le gouvernement démocrate chrétien local – avec le soutien logistique de la CIA qui fournit des armes et favorise la réactivation de réseaux néofascistes – pour réprimer le mouvement paysan. Une quarantaine de syndicalistes sont assassinés mais La Torre s’investit pleinement, ce qui lui confère un grand prestige auprès des militants et de la population. Accusé à tort d’avoir frappé un policier lors d’une manifestation, il est emprisonné pendant un an et demi, jusqu’en août 1951, puis reprend son engagement politique.

Collusions entre  Cosa Nostra  et la Démocratie chrétienne

En 1952, La Torre est élu pour la première fois au conseil municipal de Palerme, où il siège jusqu’en 1966, et devient secrétaire général de la CGIL en 1959. Il dirige le PCI sicilien de 1962 à 1967, puis intègre en 1969 la direction centrale du PCI. En 1963, il obtient son premier mandat à l’assemblée régionale de Sicile (ARS).

Au conseil municipal de Palerme et à l’ARS, il révèle l’ampleur des collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne, parti largement majoritaire en Sicile jusqu’à sa dissolution en 1994. En échange du soutien électoral que la Mafia garantit au parti grâce au contrôle qu’elle exerce sur le territoire, les élus centristes lui permettent d’infiltrer l’économie légale en obtenant des appels d’offres pour les travaux du plan d’urbanisme de la ville.

La Torre brise ainsi l’omerta en dénonçant sans relâche le système politico-mafieux qui permet à la Mafia de blanchir l’argent sale issu du trafic de stupéfiants grâce à la spéculation immobilière.

Lien avec le pouvoir politique depuis 1943

Élu au Parlement en 1972, Pio La Torre intègre la commission parlementaire anti-Mafia. Il préface et cosigne le premier rapport de la minorité publié en 1976, intitulé « Mafia et politique », dans lequel il analyse le lien que Cosa Nostra a tissé avec le pouvoir politique depuis le débarquement allié en 1943 et dénonce le système de pouvoir mis en place au niveau local par la DC. Ce document est précieux car il retrace également l’évolution des activités de Cosa Nostra, qui passe en quelques décennies de mafia agraire à mafia urbaine, suivant ainsi les mutations de l’économie régionale.

Fort de cette fine connaissance du phénomène mafieux acquise sur le terrain, La Torre dépose, en mars 1980, une proposition de loi prévoyant l’institution d’un délit d’association mafieuse. En octobre 1981, en pleine guerre de la Mafia, il revient en Sicile pour diriger la section régionale du PCI. La bataille pour la paix – et contre l’ouverture d’une base de l’Otan – qu’il engage à Comiso vise également à empêcher Cosa Nostra de s’implanter dans la région de Raguse.

En mars 1982, il insiste auprès du président du Conseil, Giovanni Spadolini (premier non-démocrate-chrétien à ce poste depuis la Libération) pour que son projet de loi soit enfin discuté à la Chambre. La seule concession qu’il obtient est la nomination au poste de préfet de Palerme du général Carlo Alberto Dalla Chiesa, héros national de la lutte contre le terrorisme pour avoir arrêté les principaux chefs des Brigades rouges. Cependant, La Torre ne peut en mesurer les effets : il est assassiné quelques jours avant sa prise de fonction.

Une lutte ouverte contre la Mafia

La Torre n’a eu de cesse de revendiquer sa conception globale et salvatrice de la lutte contre la Mafia qui s’intègre dans un projet de développement économique, social et démocratique de la Sicile. C’est donc l’omniprésence de Cosa Nostra dans la société et l’économie siciliennes qui a transformé son combat politique pour le peuple sicilien en lutte ouverte contre la Mafia.

L’exécution de Pio La Torre et Rosario Di Salvo donne lieu à une mobilisation citoyenne importante mais cantonnée à la seule sphère militante. Ce n’est qu’après l’assassinat du préfet Dalla Chiesa, de sa femme Emanuela Setti Carraro et de leur policier d’escorte Domenico Russo, le 3 septembre 1982, qu’elle prend de l’ampleur et que l’État italien réagit.

La loi visionnaire imaginée par La Torre, adoptée en urgence le 13 septembre 1982 et qui porte son nom, marque un tournant dans la lutte contre la Mafia. Elle institue le délit d’association mafieuse en fournissant une définition précise du phénomène (entre autres, la force du lien associatif, le contrôle du territoire par la violence et le rapport congénital à la politique pour infiltrer l’économie) et met en place une mesure révolutionnaire, la confiscation des biens.

Le maxi-procès de 474 mafieux en 1986-1987

Grâce à ce formidable instrument juridique qui permet de sanctionner la seule appartenance à la Mafia, la magistrature palermitaine, emmenée par les juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, se lance dans une instruction tentaculaire qui débouche sur le maxi-procès de 1986-1987, où 474 mafieux sont renvoyés à la barre. La condamnation à perpétuité des principaux chefs mafieux constitue la première victoire judiciaire de l’État italien.

La confirmation de ce verdict en cassation, en janvier 1992, déclenche la vengeance de Cosa Nostra. Les attentats spectaculaires qui coûtent la vie aux juges Falcone et Borsellino ainsi qu’à leurs escortes, respectivement le 23 mai et le 19 juillet 1992 (2), suscitent l’effroi en Sicile comme dans la péninsule.

Le mouvement anti-Mafia actuel s’est forgé à la suite des assassinats retentissants de 1982 et de 1992. Le message anonyme « C’est ici qu’est mort l’espoir des Palermitains honnêtes », retrouvé sur le lieu de l’assassinat de Dalla Chiesa le lendemain, marque le début d’une prise de parole par une partie, certes encore très mince et largement minoritaire, de la société palermitaine.

Une première nationalisation de la mobilisation a lieu grâce à un appel à la grève générale lancé par tous les syndicats et à l’organisation d’une grande manifestation à Palerme en octobre 1982. Les étudiants venant des autres régions du Sud gangrenées par la Mafia (Campanie et Calabre) y découvrent de nouvelles formes d’action collective (marches aux flambeaux, séminaires de réflexion) qu’ils vont importer dans leurs régions d’origine.

Dans les années 1980, de concert avec les enseignants, les veuves et les filles de victimes interviennent auprès des jeunes dans les écoles, notamment en Sicile et à Milan. Des fondations sont créées à la mémoire des victimes, des collectifs citoyens apparaissent et on assiste à une première tentative de structuration du mouvement anti-Mafia. Cette mobilisation citoyenne, qui se renouvelle à chaque anniversaire, est l’embryon de la mobilisation massive qui se vérifie après les massacres de 1992.

Rupture entre les représentants politiques et les citoyens

Sensibilisée à la question mafieuse, la génération qui a grandi dans le climat de violence des années 1980 donne ainsi vie à une mobilisation anti-Mafia collective et citoyenne d’une ampleur inédite dans les années 1990. L’année 1992 est d’autant plus cruciale que l’opération « Mains propres », menée par la magistrature milanaise, met au jour un système de corruption qui touche, dans des mesures différentes, tous les partis politiques et entraîne leur dissolution. Discréditée, la classe politique n’apparaît pas légitime pour défendre les idéaux de justice et de légalité incarnés par les victimes de la Mafia. Lors des obsèques des juges Falcone et Borsellino, on assiste ainsi à une véritable rupture entre les représentants politiques et les citoyens qui s’approprient dès lors les valeurs des défunts.

L’association Libera, créée en 1995 par le prêtre Luigi Ciotti, regroupe les proches de victimes et promeut la mémoire de celles-ci auprès des jeunes, notamment en organisant chaque 21 mars la « Journée de la mémoire et de l’engagement en souvenir des victimes des mafias ». Colonne vertébrale du mouvement anti-Mafia citoyen, Libera est désormais un réseau présent dans toute la péninsule qui rassemble plus de 1 600 associations (fondations en mémoire des victimes, syndicats de travailleurs et d’élus, associations cultuelles et environnementalistes locales et nationales, coopératives).

Selon Nando Dalla Chiesa (3), il s’agit de « la meilleure expression du “Made in Italy” sur le plan citoyen », qui tente de faire bouger les lignes aussi à l’international grâce à son réseau Libera Internazionale auquel adhèrent près de 80 associations d’Europe, d’Afrique et d’Amérique latine. En 1996, l’organisation lance une pétition pour la réutilisation sociale des biens confisqués aux mafieux qui recueille un million de signatures et contraint l’État à légiférer en ce sens.

À travers sa branche Libera Terra, elle aide des jeunes à créer des coopératives agricoles sur les terrains confisqués. Elle montre ainsi qu’une alternative à la criminalité est possible en promouvant un modèle économique solidaire et vertueux capable de supplanter le modèle mafieux. Les produits, commercialisés sous l’étiquette « Les saveurs de la légalité » pour inciter à la consommation critique, sont la concrétisation de l’engagement anti-Mafia social qui a guidé la vie de Pio La Torre.

mafia
Valeurs Actuelles

[Vidéo] Législatives : Nadine Morano dénonce le “concept fumeux” d’union des droites

L’élection présidentielle a plus que fracturé les partis de gauche et de droite. Alors que le Parti socialiste (PS) entame des discussions avec La France insoumise (LFI) de Jean-Luc Mélenchon, Les Républicains (LR) songent à leur avenir, alors que certains semblaient envisager un rapprochement avec La République en Marche (LREM) d’Emmanuel Macron. Et ce, alors que les élections législatives approchent et se dérouleront au mois de juin prochain. La bataille a donc commencé pour obtenir le plus de sièges au sein de l’Assemblée nationale. Si l’eurodéputé LR, François-Xavier Bellamy, plaide pour une union des droites, ce n’est pas le cas de Nadine Morano. La députée européenne LR était invitée sur le plateau de LCI ce mercredi 27 avril. Elle a vivement critiqué l’idée de s’unir avec les autres partis de droite, à savoir le Rassemblement national (RN) et Reconquête!. « J’ai toujours pensé que c’était un concept fumeux qui ne marchait pas », a jugé Nadine Morano face à la journaliste Elizabeth Martichoux.

➡️ @fxbellamy, eurodéputé #LR, plaide pour ‘l’union des droites ». Est-ce acceptable ?

🗣️ « C’est un concept fumeux ! (…) Moi, la différence, c’est que je suis patriote et européenne », réagit @nadine__morano

📺 #LesMatinsLCI / @EliMartichoux pic.twitter.com/XHcFSvCaby

— LCI (@LCI) April 27, 2022

Ni LREM, ni RN et Reconquête!

Selon Nadine Morano, « même entre (les partis de droite), c’est la guerre » : « Le RN et Reconquête ! sont déjà en guerre, ils n’arrivent pas à s’unir eux-mêmes. » L’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy a encore analysé sur LCI : « Reconquête! était devenu une sorte de mini-succursale du RN, et ça ne fonctionne pas, parce que nous sommes tellement différents », a-t-elle pointé, se décrivant à la fois « patriote et européenne ». Quant à une possible union avec LREM, Nadine Morano a réfuté l’idée d’un « parti unique » en faveur d’Emmanuel Macron. Elle s’est donc aligné à la déclaration de Christian Jacob, faite hier à l’issue du Conseil stratégique de LR. Le président de LR avait assuré que le parti resterait indépendant. Pour Nadine Morano, Emmanuel Macron a, en tout cas, « une force incroyable », qui est de « dire ce que vous voulez entendre ».

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Le Figaro

Elon Musk, un dynamiteur visionnaire de génie

Véronique Guillermard

RÉCIT - À bientôt 51 ans, cet ingénieur naturalisé américain en 2002 est aux avant-postes de toutes les utopies.

En entrant dans le club restreint des rois des réseaux sociaux, avec l’acquisition de Twitter, Elon Musk signe un nouveau coup d’éclat. Jusqu’où ira ce visionnaire de génie qui dynamite tout ce qu’il touche? La question lui semblerait incongrue tant il a mené sa vie et ses affaires sans tabou, ni limite. Tout l’intéresse, rien ne l’arrête, comme le montre un «track record» impressionnant, de l’industrie spatiale avec SpaceX créé en 2002, à l’automobile avec les voitures électriques Tesla, en passant par l’intelligence artificielle avec NeuroLink, les robots humanoïdes Optimus, l’énergie avec Solar City et les infrastructures avec The Boring Company.

Elon Musk est devenu, grâce à son audace et ses méthodes innovantes, conjuguées à un sens inné de la communication, une machine à obtenir des milliards de contrats et subventions publiques, avec une certaine propension à forcer la main aux autorités (pour obtenir des permis de construire par exemple). Résultat, il a décroché le titre de l’homme le plus riche du monde. Sa fortune personnelle atteint, en ce début 2022, 254,6 milliards de dollars. Il dépasse son meilleur ennemi, Jeff Bezos, patron d’Amazon, classé deuxième avec une fortune de 177,1 milliards.

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À 51 ans, qu’il fêtera le 28 juin prochain, Elon Musk est aux avant-postes de toutes les utopies. Son credo: rendre le monde meilleur en s’appuyant sur l’accélération prodigieuse des technologies. Son objectif ultime: coloniser Mars pour assurer la survie de l’humanité, qui, selon lui, n’a pas d’avenir sur Terre, un monde fini aux ressources limitées. La planète rouge étant la première étape de la transformation des Terriens en espèce multiplanétaire. Cette vision quasi messianique, obsessionnelle selon certains, sous-tend tout son engagement. Des profondeurs de la Terre où il creuse des tunnels, aux méandres du cerveau qu’il veut connecter aux machines intelligentes afin de ne pas en perdre le contrôle, aux confins de la galaxie, où il veut faire essaimer l’humanité, Elon Musk voit grand et loin. Ce qui n’exclut pas de faire du business et de gagner beaucoup d’argent, y compris sur le marché des cryptomonnaies.

La puissance du bon sens

Mais Elon Musk n’a pas toujours été ce sérial-entrepreneur, ce milliardaire fantasque et provocateur, dont la vie privée défraie la chronique au gré de ses mariages, de ses liaisons avec de jeunes actrices, et de la naissance de ses huit enfants, dont les deux derniers - un garçon né en 2020 et une fille née en 2021 - se prénomment X AE-Xii et Exa Dark Sideræl.

À ses débuts, ses ambitions clamées haut et fort, suscitent le scepticisme, pour ne pas dire des moqueries à peine voilées. Mais même si ses succès ne respectent pas à la lettre les calendriers annoncés, il ne lui faut que quelques années pour clouer le bec de ses détracteurs. Qu’importe. Elon Musk se fixe toujours des délais intenables afin d’impulser un mouvement, de faire rêver et de viser l’impossible. Pour le magazine Time, qui l’a sacré «personnalité de l’année» en 2021, Elon Musk incarne «un retour à notre glorieux passé industriel, avant que l’Amérique ne se mette à stagner et ne plus produire que des règles, des restrictions, des limites, des obstacles et Facebook.» Il est vrai que le Christophe Colomb du XXIe siècle, selon plusieurs de ses 85,2 millions de followers sur Twitter, résume le rêve américain et le renouveau du «Made in the USA».

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Elon Musk, c’est l’une des ces histoires dont l’Amérique raffole d’un immigré pauvre, arrivé au sommet par son travail et son talent. Celle d’un enfant introverti, harcelé par ses camarades dans sa cour d’école de Pretoria, en Afrique du Sud où il est né. D’un surdoué, souffrant du syndrome d’Asperger, une forme d’autisme, qui a créé un jeu vidéo à l’âge de 12 ans. Mais aussi un lecteur compulsif, notamment d’encyclopédies et de sagas de science-fiction telles que le cycle Fondation d’Isaac Asimov.

Il débarque jeune homme à Toronto au Canada, la patrie de sa mère, au début des années 1990 pour fuir un père «diabolique» et par la même occasion le service militaire. Il vit de petits boulots avant de devenir ingénieur, en passant par Wharton et Stanford. Geek de la première heure, il crée des start-up prometteuses telles que Zip2 ou encore un logiciel de paiement sur internet, qui deviendra PayPal, cédé à eBay en 2002. Fortune faite à 31 ans, il aurait pu se contenter de vivre au soleil, mais il n’a pas l’âme d’un rentier.

Naturalisé américain en 2002, il s’attaque aux industries nées au XIXe siècle, qui ont donné naissance à des marchés où la barrière technologique et financière est réputée infranchissable. Elon Musk casse les codes: il ne parle pas produit et coûts d’entretien, mais usage et plaisir tout en misant sur un développement rapide, sur les nouvelles technologies, la maîtrise de la chaîne de production et des composants et l’intégration sur un seul site. Le tout dans de gros volumes à des prix cassés, avec une prise de risque maximale.

Son constat est plutôt basique et plein de bon sens. Utiliser une nouvelle fusée à chaque lancement? Une hérésie économique à ses yeux. Personne n’imagine mettre à la casse un avion après l’avoir fait voler une fois entre Paris et New York! D’où le développement des fusées réutilisables. La voiture électrique? C’est bien. Mais pourquoi la voiture devrait-elle être disgracieuse, chère et limitée à une autonomie de quelques dizaines de kilomètres? D’où le pari des Tesla sportives aux belles lignes, avant d’élargir la gamme. L’énergie? Pourquoi tout baser sur le pétrole? Un jour, il n’y en aura plus! D’où Solar City qui, grâce à un ingénieux système de panneaux solaires, amène l’électricité jusque dans de petits villages perdus d’Australie. Prendre le train? Trop long, trop ennuyeux! D’où la mise en ligne, à la disposition de la communauté scientifico-entrepreneuriale, des plans de l’hyperloop, un train à sustentation magnétique roulant à 1000 km/heure.

Aventure industrielle

En 2002, c’est donc le coup d’envoi de son aventure industrielle avec la création de SpaceX et, après plusieurs échecs, la mise au point de la fusée Falcon 9 qui réussit son premier vol en 2010, puis de la version réutilisable en 2014, de la capsule habitée Crew Dragon, qui redonne aux États-Unis leur autonomie dans les vols habités en 2020 et ouvre les portes du tourisme orbital. Viennent ensuite le lanceur lourd Starship, choisi par la Nasa pour retourner sur la Lune dans le cadre des missions Artemis, et la constellation géante Starlink pour connecter le monde entier à l’internet haut débit. L’émergence de SpaceX provoque une onde de choc dans une industrie dominée pendant des décennies par un duopole, formé par la fusée européenne Ariane et le lanceur russe Proton. Ce dernier a désormais quasiment disparu des pas de tir. Secouée, Ariane se relance aujourd’hui avec la nouvelle Ariane 6, qui vient de gagner le contrat du siècle avec Amazon pour participer au déploiement de la constellation Kuiper. Mais il aura fallu une douloureuse remise en cause et un changement de méthodes en Europe pour s’adapter et baisser les coûts.

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Même montée en puissance dans l’automobile. Après avoir repris Tesla en 2003, congédié ses fondateurs et tout remis à plat, Elon Musk a propulsé cette voiture d’un genre nouveau en pole position. Comment? En optant pour un marketing inventé pour les iPhone et autres tablettes et en ouvrant des magasins ressemblant à des App Stores. Et, sur le plan industriel, en contrôlant tout: la fabrication des moteurs électriques et les packs de batteries dans des Gigafactories et l’assemblage dans des usines géantes très automatisées. La dernière en date a été inaugurée à Austin au Texas début avril 2022, quelques semaines après le premier site européen, installé à côté de Berlin en Allemagne. Comme SpaceX, Tesla n’a mis que quelques années à révolutionner un pan entier de l’industrie mondiale. La marque d’Elon Musk.

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Le nouveau propriétaire du réseau social, dont il est un utilisateur très actif, a dessiné son plan d'action.

L'accès à internet a été perturbé dans plusieurs grandes villes françaises après des actes de vandalisme

Des réseaux de fibre optique de SFR ont été «sectionnés». Les connexions revenaient progressivement à la normale en fin de matinée.

Donald Trump ne reviendra pas sur Twitter malgré le rachat par Elon Musk

L'ex-président des États-Unis souhaite rester sur son réseau social, Truth, qu'il avait lancé à la suite de son bannissement de Twitter, Facebook et Youtube.

New York Times - World

A Woman’s Haunting Disappearance Sparks Outrage in Mexico Over Gender Violence

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The case of Debanhi Escobar, 18, in Monterrey has ignited a national outcry over the government’s failure to deliver justice for missing women.

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By Oscar Lopez

Photographs by Alejandro Cegarra

MONTERREY, Mexico — On the 13th day of searching for his missing daughter, Mario Escobar stood outside a gas station in the choking heat, clutching fliers with her photo and the vestiges of a desperate, lingering hope.

Hours later, in a wash of red and blue police lights, that hope was destroyed.

Debanhi Escobar’s body was found last Thursday night in an abandoned underground water tank on the grounds of a motel in northern Mexico, which authorities had already searched four different times.

“I’m shattered,” Mr. Escobar said of his daughter’s disappearance. “My life has changed completely.”

The case of Ms. Escobar, an 18-year-old law student who disappeared on April 9, has sparked outrage and protests over a phenomenon that is now chillingly common in Mexico: The disappearance of women and girls all over the country.

In just the last month, at least nine other women and girls have gone missing in the greater metropolitan area of Monterrey, one of the wealthiest cities in the country. Nationwide, more than 24,000 women are missing, according to government figures, and last year, roughly 2,800 women were reported missing, an increase of nearly 40 percent compared with 2017.

The rising rate of disappearances correlates to the general surge in violence across Mexico in recent years, security experts say, in addition to the rise in organized crime, like sex trafficking, as well as high rates of domestic violence that force many women to flee their homes.

But security analysts and human rights groups also point to a broader failure by state authorities to carry out proper investigations of missing women or prosecute femicide cases, fueling a culture of deep-seated impunity.

As a result, desperate families are forced to take search efforts and investigations into their own hands, seeking justice for loved ones who vanish into the wilds of an increasingly lawless nation.

“The state has simply completely turned its back on its responsibility to investigate cases of disappearances,” said Angélica Durán-Martínez, an associate professor of political science at the University of Massachusetts Lowell. “It’s an environment that makes it easier for these practices to continue propagating because there is no punishment or justice.”

A spokesman for the prosecutor’s office for Nuevo León state, which includes Monterrey and was responsible for the search and investigation efforts into Ms. Escobar’s disappearance, did not respond to multiple interview requests.

In a report released this month, the United Nations Committee on Enforced Disappearances called on Mexico to tackle the crisis, noting that more than 95,000 people are registered as disappeared. In the past five years, 8,000 people a year have disappeared. While most are men, the committee highlighted a “notable increase” in the disappearances of women, children and teenagers.

“Impunity in Mexico is a structural feature that favors the reproduction and cover-up of enforced disappearances,” the U.N. committee said in a statement, noting that as of last November, only 2 to 6 percent of disappearances had resulted in prosecutions.

In response, President Andrés Manuel López Obrador, who made tackling Mexico’s violence a central campaign promise, said that the committee’s recommendations were being addressed. In a news conference last week, he pledged the federal government’s support in solving Ms. Escobar’s killing and vowed that injustice in Mexico was a thing of the past.

“Along with corruption, what has hurt Mexico the most, because they go hand in hand, is impunity,” Mr. López Obrador said. “That’s why we talk about zero impunity, that the crimes that are committed be punished. ”

But in Nuevo León, the authorities have been more dismissive of the crisis. As recently as last week, the state prosecutor, Gustavo Adolfo Guerrero, cited a “lack of communication,” among families as well as “rebelliousness” among teens as the cause of most disappearances of women, adding that most were missing as “a voluntary” decision.

Before Ms. Escobar disappeared, public outrage had already been building for weeks after a string of disappearances of young women in Monterrey, which seemed to underscore the negligence of the authorities.

Yolanda Martínez, 26, went missing on March 31. According to her brother Jesús, it took the authorities two weeks to even visit their home. She has yet to be found.

“It starts to feed our despair,” Mr. Martínez said. “I can’t tell you that they’re doing nothing, but I also can’t tell you what’s being done.”

Three days after Ms. Martínez disappeared, María Fernanda Contreras, 27, went missing. Through a family contact, Ms. Contreras’ father, Luis Carlos, obtained cell tower data showing the approximate location of her phone the last time it was switched on.

Mr. Contreras scoured the area, passing the information to the state prosecutor’s office. But he said it took the authorities three days to close off and search the neighborhood. By the time they found her, Ms. Contreras had been dead for days.

“With all the information I had, I almost found my daughter, and these guys couldn’t do anything,” Mr. Contreras said. “It’s ridiculous.”

The Nuevo León attorney general’s office has denied they were slow to act, noting that Ms. Contreras was killed the night she disappeared.

Then came Ms. Escobar’s case, which intensified the anger. The uproar prompted a rare outpouring of public support, with people offering everything from drones to sniffer dogs to help the search.

The night she went missing, Ms. Escobar had been at a party on the outskirts of the city. According to the state prosecutor’s office, Ms. Escobar left the party in a private car, but in the early hours of April 9, she got out of the vehicle on the side of a highway, where the driver apparently left her.

The driver had been interviewed twice by investigators, according to an official in the prosecutor’s office who was not authorized to speak publicly.

Despite the staggering numbers, the cases of missing women are often downplayed or ignored by the media and local authorities, according to security experts, with officials frequently implicating women in their own disappearances or treating them as isolated incidents, not a systemic issue.

But with media attention building over the cases of missing women in Monterrey, the authorities opened an investigation into Ms. Escobar almost immediately.

A photo of Ms. Escobar taken by the driver who left her on the highway also went viral, thanks partly to the family’s efforts to draw attention to the case. She’s pictured standing alone along a highway, arms crossed and staring into the darkness.

For nearly two weeks, her family and friends desperately searched, at times walking through barren fields, prodding at the dirt for signs of a buried body.

Eventually, complaints of a foul smell by the motel workers tipped the authorities off to check the water tank.

Nuevo León’s top security official, speaking to reporters last week, acknowledged that the search for Ms. Escobar had been flawed.

“It’s a massive human failure,” said Aldo Fasci, the state’s security secretary. “They were there four times and didn’t find anything.”

The cause of death was a head wound, according to the state prosecutor, Mr. Guerrero. In an interview with Reforma newspaper, he said she was dead before her body was dumped in the cistern.

“We will use all the resources at our disposal to determine the facts,” Mr. Guerrero said in a video message published on Facebook. “If these indicate a crime was committed, it will be prosecuted with the full force of the law.”

But the actions of state authorities have already been called into question.

On Monday, Karla Quintana, the head of the National Commission for the Search of Disappeared People, pointed out several missteps by the prosecutor’s office, including the failure to inform Ms. Escobar’s parents that a body had been discovered, which they heard about on the news. They were then denied access to Ms. Escobar’s remains, and were only provided photos, Ms. Quintana said.

The day after Ms. Escobar’s death was confirmed, hundreds of women took to the streets in protest, shutting down traffic across Monterrey. Many held the missing person fliers with the dead woman’s photo.

On Saturday, Ms. Escobar’s body was driven about three hours south of Monterrey to the town of Galeana, where her mother grew up. As the convoy of cars pulled into town, dozens of residents stood by the side of the road, waving signs and white balloons.

After a mass inside a bare yellow church, the coffin was driven out of town, followed by a procession of dozens of people to the local cemetery, which sits on a hill overlooking soaring mountains.

“We are destroyed inside, our hearts are broken,” Mr. Escobar said. “We are sick and tired of everything that’s happening in Mexico.”

Ms. Escobar’s coffin was lowered into a grave lined with cinder blocks. Wet cement was poured on top, followed by dozens of flowers. Then, women in the crowd began singing a haunting hymn, their words whipped away by the wind.

Chantal Flores contributed reporting.

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France24 - World

Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

Issued on: 26/04/2022 - 15:26

Tom WHEELDON

The French presidential election results on April 26 gave Emmanuel Macron a comfortable victory – setting the stage for the “third round”, as many in France call the parliamentary polls taking place on June 12 and 19. Macron’s populist adversaries are keen to seize control of parliament and scupper his second term – but analysts say victory for the president’s supporters is the likeliest outcome, although it could require a deal with France’s traditional conservative party.

The opening salvos in the “third round” were ready to fire upon Macron’s victory. “Tonight we start the great battle for the parliamentary elections,” said nationalist Marine Le Pen. She lost the second round to Macron by 58.5 to 41.5 percent – but reduced his lead by half compared to their previous face-off in 2017, signalling once again the French far right’s slow, steady rise. 

Keen to turbocharge this momentum in the June polls, Le Pen wants to frame her Rassemblement National (National Rally or RN) party as the sole outlet for opposition to the re-elected president, requesting support from all voters who want to “come together and join forces against Emmanuel Macron, wherever they may come from”.

Extreme-left firebrand Jean-Luc Mélenchon is taking a similar approach – telling supporters soon after Macron won that “the third round begins tonight” and that “another world is still possible if you elect enough MPs” from his Union Populaire outfit.

Mélenchon for one has explicitly pitched himself as a candidate for Macron’s prime minister if he can somehow gain a parliamentary majority. This would mark a return to “cohabitation”, the system which kicks in when the president lacks majority support in the National Assembly and so picks a prime minister from the winning party, creating a programme based on compromise between the two.

In the event of Le Pen’s or Mélenchon’s party depriving Macron of the votes he needs to get legislation through, the president could rely on Article 49.3 – the Fifth Republic’s most controversial constitutional tool, allowing the head of state to bypass MPs to create laws unless the opposition launches a vote of no confidence requiring fresh parliamentary elections. Macron “won’t want” to use this uncomfortable last resort, noted Paul Smith, a professor of French politics at Nottingham University.

‘Follow-on elections’

But experts say both populists face a colossal uphill struggle to try and win the parliamentary elections (or the législatives, as they are called in French).

France has had no cohabitation since 2002, after which a constitutional reform came into effect moving parliamentary elections to the aftermath of presidential votes. Since then, the freshly (re)elected president’s party has sailed to victory on the coattails of their win.

Thus past precedent suggests that the same dynamics that carried Macron to victory in the presidential polls will benefit his party in June, explained Jim Shields, a professor of French politics at Warwick University: The legislatives have “assumed the status of ‘follow-on’ elections favouring the newly elected president; no president since 2000 has failed to convert the momentum of their election into a parliamentary majority in the subsequent legislative elections”.

“The general tendency amongst French voters is to go and vote for the party of the president who’s just won,” Smith put it.

Whereas presidents tend to carry their support into the législatives, recently defeated runners-up and third-placed candidates tend to perform unimpressively. Le Pen won nearly 34 percent of the vote in the 2017 presidential vote's second round – before the Front National (National Front, the RN's predecessor) got just eight out of the 577 National Assembly seats in the subsequent polls. This came after she reached a strong third place in the 2012 presidential vote, but the National Front performed poorly in the parliamentary elections soon after.

‘Close to nil’

Le Pen and Mélenchon are hoping this time will be different amid fierce anti-Macron sentiment among parts of the French electorate. For swathes of people on both sides of the political spectrum, he is the very incarnation of the haughty, callous technocrat.

However, the fact remains that Macron won both rounds of the presidential election – and the first round showed that, of the three big voting blocs dominating France’s political landscape, Macron’s centre-right is the biggest, followed by the far right.

“As things stand at the moment, and given the way things have gone, I think Macron will get a workable majority, although not a huge one,” Smith said.

“This time, the chances of a majority for Le Pen’s RN, even if allied with [far-right presidential candidate] Éric Zemmour’s Reconquête! party, are vanishingly slim,” Shields said. “The different electoral system of legislative elections, with the high bar for contesting the run-off in each constituency, is a hurdle her party finds it almost without exception impossible to surmount.”

Likewise, Shields continued, Mélenchon’s prospects of securing a majority are “close to nil (with only 17 seats in 2017) – and the higher the abstention (which is again likely to be very high), the more remote those chances become by raising the second-round qualifying bar”.

The prospects for alliances to augment their voting blocs look slim: RN has spurned the idea of a pact with Zemmour while the left’s beleaguered parties are seen as unlikely to make a deal with the mercurial Mélenchon.

Macron deal with conservatives?

Whereas Le Pen’s and Mélenchon’s parties have faltered in recent years’ parliamentary elections, traditional conservative party Les Républicains (LR) held up best when Macron’s party swept its rivals aside in the 2017 législatives, becoming the biggest opposition party despite losing a lot of seats.

LR finds itself in a paradoxical position after its presidential candidate Valérie Pécresse bombed at the ballot box: a negligible force in the race for the Élysée Palace, but a formidable presence at the local level after topping the polls at the 2021 regional elections. LR is also a paradoxical party on an ideological level: the party of Pécresse – whose attempt to cast Macron as a “pale imitation” of a centre-right leader made her, not him, look like the imitator – but also the party of Éric Ciotti, her biggest rival in the LR primaries, whose politics are far more like Zemmour’s than Macron’s.

The centrist president shifted to the right in tandem with the centre ground of French politics during his first term – after picking his first prime minister Édouard Philippe and Finance Minister Bruno Le Maire from the LR ranks. As well as this ideological affinity, the conservative party would also offer Macron the kind of local machinery his political vehicle La République En Marche (Republic on the Move or LREM) lacks.

Consequently, “the most likely scenario is a deal between La République En Marche with its centrist allies and the most Macron-compatible components of Les Républicains,” Shields said.

“LR remains a powerful, well embedded party at grassroots level, as seen from its 112 parliamentary seats even in a context of severe presidential defeat in 2017,” he continued. “Here lie Macron’s best reserves for cooperation in an election where it may be more difficult for LREM to obtain a single-party majority than it was in 2017.”

Macron would have to navigate LR’s internal divide in forming an agreement. “You’ve got quite a lot of politicians in Les Républicains who don’t feel so close to Macron, who rather like the more identitarian stuff,” Smith cautioned. The party is “being torn in different directions; some people within LR think there is still space for them to exist” without joining forces with Macron.

But in the probable event that a diminished number of LR MPs take National Assembly seats, Smith continued, “they still see themselves as the natural party of government, so they would want to go in with Macron”.

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Valeurs Actuelles

Des lettres pro-Macron envoyées par plusieurs maires font polémique

À Angers, Toulon, Lorient ou encore à La Roche-sur-Yon, certains habitants ont reçu ces derniers jours une lettre de leur maire appelant à voter pour Emmanuel Macron. Un procédé qui a étonné certains habitants. Car au premier abord, tout semble indiquer qu’il s’agit bien d’une lettre du maire à ses administrés, dans laquelle il loue le bilan d’Emmanuel Macron et fustige une Marine Le Pen qui « n’a pas changé », selon cette missive. Certains habitants de ces villes et élus locaux se sont offusqués, demandant si les maires utilisaient les moyens de la commune et la liste des électeurs pour influer sur l’élection présidentielle. Une technique dont la légalité serait contestable.

« Mélange des genres »

Mais la missive, bien que signée par les maires, a en réalité été rédigée par l’équipe d’Emmanuel Macron. Une distinction qui n’apparaît que lorsqu’on examine le document en détail, l’adresse du site de campagne étant mentionnée. Le maire d’Angers, Christophe Béchu, qui a signé une de ces lettres, assure à Ouest-France que c’est bien le candidat et non le contribuable angevin qui a payé pour ces envois. Le journal précise que le courrier n’a pas été adressé à tous les électeurs, mais à ceux identifiés par LREM comme des soutiens potentiels d’Emmanuel Macron.

« La dépense est légale tant qu’elle est retracée dans le compte du candidat », concède Amaury Navarranne, conseiller municipal RN à Toulon, ville dont le maire, Hubert Falco, a également signé cette lettre. Il dénonce cependant un « mélange des genres » entre les mots du candidat et ceux des maires. « C’est en fait la panique qui semble avoir atteint les soutiens d’Emmanuel Macron. Car la France n’a jamais été aussi proche de rendre le pouvoir au peuple », juge-t-il.

[📝communiqué de presse] Envoi massif et coûteux d’une lettre d’Hubert Falco aux électeurs de #Toulon : panique dans le camp d’Emmanuel Macronhttps://t.co/NSjs3mRpEV pic.twitter.com/mmnEtTyGq9

— Amaury Navarranne (@aNavarranne) April 20, 2022

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New York Times - World

The Coronavirus Pandemic

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China’s Covid Lockdown Outrage Tests Limits of Triumphant Propaganda

Public anger and grief over the bungled lockdown in Shanghai is creating a credibility crisis for the country’s leader, Xi Jinping, and his zero Covid policies.

By Vivian WangPaul Mozur and Isabelle Qian

Immediately after Beijing said it had detected a new coronavirus outbreak, officials hurried to assure residents there was no reason to panic. Food was plentiful, they said, and any lockdown measures would be smooth. But Evelyn Zheng, a freelance writer in the city, was not taking any chances.

Her relatives, who lived in Shanghai, were urging her to leave or stock up on food. She had spent weeks poring over social media posts from that city, which documented the chaos and anguish of the monthlong lockdown there. And when she went out to buy more food, it was clear many of her neighbors had the same idea: Some shelves were already cleaned out.

“At first, I was worried about Shanghai, because my family is there, and there was no good news from any of my friends,” Ms. Zheng said. “Now, Beijing is starting, too, and I don’t know when it will land on my head.”

Anger and anxiety over the Shanghai lockdown, now in its fourth week, has posed a rare challenge for China’s powerful propaganda apparatus, which is central to the Communist Party’s ability to stifle dissent. As the Omicron variant continues to spread across the country, officials have defended their use of widespread, heavy-handed lockdowns. They have pushed a triumphalist narrative of their Covid response, which says that only the Chinese government had the will to confront, and hold back, the virus.

But among a populace with growing evidence of the costs of that approach, an alternate story — of rage, frustration and despair — is finding an audience. The anger, if not contained, could pose the biggest political test for China’s leadership since the outbreak began. China’s leader, Xi Jinping, has staked his legitimacy on successful control of the pandemic, a message that has only been amplified ahead of this fall, when he is expected to claim an unprecedented third term.

Since Shanghai’s lockdown began, residents there have railed against the harsh measures, which have led to food shortages, delayed medical care, shoddy quarantine conditions and even physical fencing around residents’ homes. Officials have responded with their usual playbook, censoring critical posts, inundating state media with positive stories and blaming foreign forces for fanning false ones. But far from stemming the anger, they have fueled it.

Residents have compiled footage from their daily lives, showing rotting food or shouting matches with local officials, rebutting the authorities’ story of a tidy, cheery outbreak response. They have banded together to repost deleted content with a speed and savvy that for a time overwhelmed censors’ ability to keep up. Even some members of the political and academic elite have suggested that the government’s propaganda about Shanghai is hurting its credibility.

The failure of the typical tools of narrative control speaks in part to Shanghai’s status as a financial capital, home to many internet-savvy elites. But it also underscores the urgent nature of the complaints. These are not the abstract political critiques or one-off news stories that the propaganda machine has grown adept at stifling or spinning. They are born of life-or-death scenarios, with an immediacy not easily excised by censors.

“The reality is that these past few years, official propaganda has been pretty successful, or at least rarely has met such strong pushback,” Fang Kecheng, a journalism professor at the Chinese University of Hong Kong who studies media and politics. “We can see this is not a regular situation. The temperature of public opinion is very different.”

The rage and sorrow in Shanghai hit a new peak last weekend, when vast numbers of people shared a video chronicling residents’ experiences of the authorities’ failures. The six-minute video, called “Voices of April,” overlaid black-and-white images of the city’s skyline with voice recordings from the past month: of residents chanting for the government to provide supplies; of a son begging for his sick father to be admitted to a hospital; of a tearful official explaining to a frustrated caller that she, too, was exhausted and helpless.

The video, first posted by an anonymous social media user, was quickly taken down. But users embarked on a cat-and-mouse game to keep it beyond censors’ notice, posting it upside down, embedding it within separate images or adding its audio atop unrelated clips. In one workaround post, the video played on a cartoon computer watched by SpongeBob SquarePants in the back of the Krusty Krab.

The scale of the censorship required to silence dissent is “too large this time” according to Xiao Qiang, a researcher on internet freedom at the University of California, Berkeley. He likened the deletions of the video and other complaints from Shanghai to the massive efforts to erase mourning for Li Wenliang, a Wuhan doctor who was reprimanded by police for issuing an early warning about the outbreak, then died of the coronavirus himself.

“The censorship is more effective than two years ago, but this shows its limit. They can’t solve the root of the problem. People see the government could be getting this wrong to the point of disaster,” Mr. Xiao said, pointing to emerging complaints that the zero Covid policy could be self-defeating and unrealistic.

When state media praised the construction of large makeshift hospitals to house patients or their close contacts, residents quickly offered their own take. In a podcast last week, two young Shanghai residents who had recently been sent to those facilities described seeing older or disabled patients struggling to use squat toilets, or pleading to be sent to a real hospital.

An accompanying write-up of the podcast episode was censored within two days, but not before it had been viewed more than 10 million times, according to a blog post by the host.

Another reliable tactic for the authorities has typically been blaming negative news on foreign forces intent on undermining China. But that, too, has fallen flat. When a hashtag attacking the United States’ human rights record began trending on Chinese social media, some repurposed it as a way to complain about China, listing off recent problems and sarcastically attributing them to America. The film title “La La Land” was censored after some online used it to allude to a moment when a foreign ministry spokesman, Zhao Lijian, told foreign journalists they should be happy to live in China because they benefited from China’s Covid controls.

At times, public skepticism of the official line has been so intense that it has forced the authorities to respond.

Earlier this month, a Shanghai television channel announced plans to air a star-studded variety show, complete with song and dance, celebrating the government’s response to the outbreak. But after furious online backlash, the channel postponed the broadcast. “We welcome everyone’s precious feedback,” it wrote on Weibo.

Several days later, CCTV, the state broadcaster, showed a video of shoppers walking past heaps of vegetables at a Shanghai grocery store. Many online accused them of staging the footage, citing their own inability to leave their homes or obtain food. Eventually, the Shanghai government issued a statement pledging that the footage had been genuine.

Officials are now trying the same tactics again in Beijing, despite their limited success in Shanghai. Over the weekend, some articles showing photos of bare grocery store shelves and long checkout lines were censored.

But those tasked with pushing the official message have not escaped the unease that Shanghai inspired, either.

On Sunday, Liu Xin, a reporter in Beijing for a state-owned television channel, wrote on social media that she had stocked up on groceries, writing, “Beijing’s turn” and “let the tough times come” alongside images of empty shelves. (By the next day, she had deleted the post and uploaded photos of an apparently fully stocked store.)

Other official outlets have opted not to directly acknowledge the lockdown fears at all.

As some Beijing residents rushed to buy extra freezers, to be able to store more food, the state-run Beijing Evening News wrote a short article on the surge in appliance purchases. It reported that one vendor had sold more than 300 freezers — the equivalent of one month’s usual sales — on Sunday.

But the article made no mention of the epidemic: “The main reason for the hot sales of freezers is that their volume is relatively small and their price is cheap, so it is a good supplement to household refrigerators.”

Joy Dong contributed research.

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Le Figaro

L'argent, première motivation d'achat des NFT

Emma Confrere

Les acheteurs privilégient la spéculation au détriment de la qualité artistique des œuvres numériques.

Sans grande surprise, les acheteurs d'art numérique privilégient la spéculation à l'intérêt artistique de l'œuvre. D'après une étude Hiscox publiée mardi, 82% d'entre eux espèrent «un retour sur investissement» tandis que 67% manifestent un réel intérêt pour l'art. Ce «monde fou, volatil et séduisant des NFT», est «avant tout une question de placement», note Hiscox dans son rapport. Robert Head, porte-parole chez Hiscox, rappelle que cet investissement est «risqué et qu'il y aura très certainement une bulle spéculative. Quelques-uns vont gagner beaucoup d'argent et une majorité risque d'en perdre».

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Pourtant, pour les acheteurs ayant dépensé au moins 25.000 dollars en NFT, 95% ont mentionné que «le retour sur investissement constituait leur principale motivation». Une différence est toutefois à souligner entre les hommes et les femmes. L'aspect spéculatif motive ainsi 96% des hommes, contre 67% pour les femmes. 76% d'entre elles placent l'art et ses «bienfaits émotionnels» devant l'argent, contre 58% des hommes.

Un marché à 13 milliards de dollars en 2021

La folie spéculative s'est déjà emparée de ce nouveau marché avec des ventes records : 69 millions de dollars pour une œuvre de l'artiste Beeple, 11,8 millions de dollars pour le CryptoPunk 7523 ou encore 7,56 millions de dollars pour le CryptoPunk 7804. Les ventes d'œuvres d'art en ligne ont explosé durant la pandémie, passant de 4,8% en 2019 à 64% en 2020 et jusqu'à 72% pour le premier semestre 2021. La valeur totale de l'art en ligne s'élèverait ainsi à 13,5 milliards de dollars pour l'année dernière. Aujourd'hui, certains acheteurs déplorent que «de vrais talents se perdent dans la masse de NFT».

Concernant les sommes dépensées, ce n'est pas un marché qui s'adresse à toutes les bourses. Sur les 595 acheteurs interrogés, 89% ont répondu qu'ils avaient dépensé moins de 5000 dollars pour obtenir leur collection de NFT. Et 57% d'entre eux ont dépensé un prix moyen inférieur à 1000 dollars. Pour l'heure, les acheteurs de NFT n'en détiennent que quelques-uns dans leur collection. Un tiers des détenteurs n'en ont ainsi qu'un seul, tandis que 39% d'entre eux en possèdent entre deux et cinq.

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Fortes de cet engouement, les principales maisons de ventes aux enchères ont commencé à proposer des NFT à leurs clients. Sotheby's, Christie's et Phillips ont vendu des œuvres numériques pour 185 millions de dollars lors des enchères publiques en 2021, contre aucune vente en 2020.

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Donald Trump ne reviendra pas sur Twitter malgré le rachat par Elon Musk

L'ex-président des États-Unis souhaite rester sur son réseau social, Truth, qu'il avait lancé à la suite de son bannissement de Twitter, Facebook et Youtube.

Christel Heydemann impose déjà son style à la direction générale d’Orange

RÉCIT - Moins d’un mois après sa prise de fonction, les premiers changements se mettent en place.

Les géants américains font main basse sur les câbles sous-marins et les satellites

En dix ans, Google, Meta, SpaceX ont mis la main sur ces infrastructures vitales pour les télécommunications.

France24 - World

Malaysian authorities start 'witch hunt' for Rohingyas fleeing migrant detention centre

Issued on: 26/04/2022 - 17:51Modified: 27/04/2022 - 11:37

Thaïs Chaigne

Nearly 500 Rohingya refugees fled a detention centre where they were being held in Malaysia on April 20. Dozens of videos show them running along the highways, panicked. Most were later arrested by police. However, on April 26, Malaysian authorities called on the local population to find the 61 Rohingya still on the run, raising cries of alarm from human rights activists like our Observer. She says it is awful to see migrants fleeing persecution in Myanmar being “treated like criminals” again. 

Nearly 500 Rohingya refugees escaped from an immigration detention centre in Sungai Bakap, a town on Malaysia’s Penang Island on April 20. Six people – including two children – were hit by cars and killed as they fled along a highway about a dozen kilometres from the centre. 

A number of videos showing this dangerous exodus along the highway circulated on Facebook and TikTok. Some of them even showed bodies next to the road. 

Videos filmed by drivers on the highway show dozens of people running along the highway being pursued by police cars. The fleeing group included men, women and children, some of whom were barefoot. 

@kosmoonline#beritatiktok♬ original sound - Kosmo!

On April 25, authorities called on the local population for help finding 61 of the refugees who were still on the run. 

'The public was urged to go to a witch hunt for them'

Heidy Quah works for “Refuge for the Refugees” (RFTF), a Malaysian association fighting for migrant rights.

 

The public was urged to go to a witch hunt for them. Locals were told to be careful of them, [the authorities] said they are dangerous because the only fled their country because they were in danger. The population was instructed not to offer assistance to the refugees and to alert the authorities. But these detainees aren’t criminals. They aren’t murderers or rapists. They are people who fled their country because of war. 

Since 2017, Rohingyas have been landing on the shores of Malaysia by boat. Most are initially detained in a centre in Langkawi, then transferred to the temporary centre in Sungai Bakap, located in the northwest of the Malaysian peninsula.  

Long persecuted in their home country of Myanmar, more than a million Rohingya have fled to neighbouring countries. The overwhelming majority went to Bangladesh. There are an estimated 150,000 Rohingya refugees in Malaysia. 

>> Read more on The Observers: ‘In every camp there’s a disaster’: Monsoon rains in Bangladesh worsen conditions for the Rohingya

However, Malaysia, which is not a signatory of the 1951 Refugee Convention, does not give these refugees any kind of protected status and, instead, considers them illegal migrants. Only those who manage to obtain refugee status from the United Nations High Commission for Refugees are allowed to remain in the country.

 

@dik_jat#fyp♬ Selamat Malam Rohingya - Syed Amran Al-Yahya

 

Most of the Rohingya refugees in Malaysia are kept in migrant detention centres, sometimes for several years. Both local and international human rights organisations are extremely worried about the conditions in these centres. 

'They are hotspots for disease and infection'

Quah explained that the Malaysian government prevents migrant rights organisations from visiting detention centres. But the descriptions given by refugees who spent time in these centres are worrying:

Some of these camps are so cramped that people don't have enough space to sleep correctly.

When migrants arrive in these centres, they have to hand over all of their belongings. In exchange, they are only given half a piece of soap, maybe a toothbrush, two t-shirts and two pairs of pants. The women aren’t given enough sanitary products to manage when they have their periods. And these centres don’t provide diapers for babies. One mother told me that she used a t-shirt as a diaper. 

Sanitary conditions and health conditions are a concern. They are hotspots for disease and infection. Sometimes they don't receive enough medical attention as well. That is what caused a riot in the centre on April 20. 

There is a lot of mistreatment, a lot of abuse. Some of the people are even beaten up for no good reason. 

Malaysia hasn’t been sending Rohingya back to Myanmar, which is what they would likely do to illegal migrants not protected by international refugee status, like the many Indonesian workers who cross over.  

Quah denounced the conditions in these detention centres on Facebook in 2020 and was later charged with posting “offensive content” in regard to the government.  But on Monday, April 25 she learned the charges had been dropped during a hearing in Kuala Lumpur.

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France24 - World

Macron's challenges ahead: Re-elected president vows to unite a divided France

Issued on: 26/04/2022 - 16:54

After an unusual campaign, Emmanuel Macron has won re-election as French president, defeating the far right's Marine Le Pen in the run-off. However, a record number of voters cast ballots for the far right and the far left during the two rounds of the election. The abstention rate in the run-off was the highest since 1969 and the country remains polarised. Macron faces a tough challenge to unite the country.

With the presidential election over, all eyes are now on the legislative elections in mid-June. Emmanuel Macron wants his party to secure a majority in the National Assembly, but other scenarios are possible. We take a closer look.

We also get analysis from FRANCE 24's International Affairs Editor Philip Turle.

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Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

France's Macron faces a divided nation after election win

The Debate

What mandate for Macron? France's challenges in an uncertain world

Valeurs Actuelles

Débat présidentiel : Emmanuel Macron jugé “arrogant” mais plus convaincant, Marine Le Pen “plus proche des Français”

Mercredi 20 avril, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont affrontés durant un débat télévisé ayant réuni 16,5 millions de téléspectateurs. Après deux heures trente d’échanges sur les sujets du pouvoir d’achat, de l’écologie ou encore de l’immigration, BFM TV a mené une enquête auprès d’un échantillon de 650 personnes. Les résultats du sondage Opinion 2022 réalisé par l’institut Elabe ont montré que le président de la République a été jugé plus convaincant par 59 % des sondés, contre 39 % pour la candidate du Rassemblement national.

Atouts et failles des deux côtés

L’étude a aussi souligné qu’Emmanuel Macron avait davantage les qualités nécessaires pour être président de la République, à 53 % contre 29 % pour Marine Le Pen. 19 % des sondés n’ont en revanche pas réussi à départager les deux candidats sur cette question. En revanche, le chef de l’État a perdu des points en étant jugé par 50 % comme le plus arrogant contre 16 % pour Marine Le Pen. Cette dernière a été considérée à 37 % comme la plus proche des préoccupations des Français contre 34 % pour Emmanuel Macron, et celle qui pourrait changer le plus de choses à 51 % contre 29 % pour son adversaire.

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Le Figaro

Pierre Manent: «Classe dirigeante et peuple ‘‘populiste’’ doivent sortir de leur mépris réciproque»

Eugénie Bastié

ENTRETIEN - Disciple de Raymond Aron, directeur d’études honoraire à l’École des hautes études en sciences sociales, Pierre Manent analyse les causes de la perplexité et de l’inquiétude de nombreux Français au terme de la campagne et de l’élection présidentielles.

Disciple de Raymond Aron, directeur d’études honoraire à l’École des hautes études en sciences sociales, Pierre Manent occupe une place éminente dans le paysage intellectuel français*. Le penseur analyse les causes de la perplexité et de l’inquiétude de nombreux Français au terme de la campagne et de l’élection présidentielles. Il voit à l’oeuvre un processus de «dépolitisation» de notre vie commune, où un ordre «libéral-étatique» s’est substitué à la République représentative. Il juge stérile le face-à-face entre des partis dits «respectables» et une «protestation impuissante». L’affaiblissement de la République représentative et l’évidement de la vie intérieure de la nation touchent le peuple français dans son ensemble.

LE FIGARO. - Le second tour de la présidentielle a vu à nouveau s’affronter une candidate «populiste» à un candidat rassemblant les élites de droite et de gauche. Que vous inspire cette configuration?

Pierre MANENT. - Les résultats de l’élection présidentielle confirment la dépolitisation de notre vie commune. Ils donnent à voir un pays devenu incapable de se connaître lui-même. Le second tour a mis en présence un sortant qui ne courait aucun risque de perdre l’élection et une candidate qui n’avait aucune chance de la gagner. Le premier ne représentait pas une option proprement politique, il incarnait une classe sociale, la classe «en possession d’état», celle qui par son âge, son épargne, ses compétences, possède l’essentiel des biens collectifs. Cette classe reçoit les intérêts composés de décennies d’enrichissement collectif, bien sûr inégalement partagé, d’une rente immobilière qui est devenue un facteur majeur de la division sociale, et aussi d’une éducation de qualité qui n’est plus guère disponible pour la masse des nouveaux entrants. Elle a bien sûr éminemment contribué par ses talents à la vie nationale, mais elle a assisté avec une indifférence difficile à comprendre à la liquidation d’une bonne partie de l’appareil industriel français, à la dégradation de la sociabilité, à l’affaissement du niveau des études, à la dépréciation de la langue française. Elle a refusé de mesurer le déclin des performances du véhicule collectif dans lequel elle tient une place éminente, ou, en tout cas, n’a pas fait grand effort pour y remédier.

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En face d’Emmanuel Macron, que représente Marine Le Pen? Elle représente la protestation impuissante contre l’impuissance politique dans laquelle s’enfonce la République. Je souligne, la protestation impuissante. Depuis trente ans ou à peu près, les partis «respectables» et les populistes «déplorables» mettent en scène leur confrontation titanesque, tous volontaires pour faire croire que l’extrême droite est aux portes du pouvoir… Ni le RN ni Marine Le Pen ne parviendront jamais au pouvoir. Leurs succès électoraux, d’ailleurs limités à un seul type de scrutin, ne font pas une véritable force politique. Depuis trente ans, le mouvement de la «droite nationale» a été incapable de créer le moindre syndicat, le moindre réseau associatif, la moindre maison d’édition, d’acquérir la moindre base d’influence sociale ou de prestige, que ce soit dans les médias ou les universités… Ce parti qui prétend parvenir au pinacle du pouvoir est incapable d’obtenir que ceux qui votent pour lui se déclarent pour lui. Au contraire, quiconque a la moindre position dans la société s’empresse de déclarer qu’il tient absolument à lui «faire barrage». Le RN veut croire qu’il dit tout haut ce que les Français pensent tout bas. Lors du débat du second tour, Marine Le Pen elle-même a omis de dire tout haut ce qu’elle pensait - peut-être - tout bas.

Ce clivage entre «extrémisme» et «raisonnables» est-il en train de devenir structurant? Faut-il regretter l’ancien clivage droite-gauche dont il prend la place?

Ce qui rend notre situation si difficile à analyser, c’est que nous essayons de décrire dans les termes politiques habituels ce qui est en fait un processus de dépolitisation. À la République représentative dans laquelle nous vivions - et sommes supposés vivre encore officiellement - a succédé ce qu’on pourrait appeler un ordre «libéral-étatique». Naguère encore, nous nous gouvernions nous-mêmes en puisant en nous-mêmes les principes de la légitimité politique, le corps civique donnant sa confiance aux gouvernants qui en retour étaient responsables devant le corps civique et lui seul. Ce dispositif supposait le rôle décisif des partis et leur alternance au pouvoir.

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Or s’est imposée de plus en plus une autre façon de concevoir la vie commune, une autre façon supposée plus rationnelle et plus morale. Au lieu d’une communauté des citoyens qui se gouverne elle-même, des institutions impartiales qui protègent les droits égaux de tous et garantissent la concurrence libre et non faussée entre tous les sociétaires cherchant leur intérêt. Ces institutions impartiales ne seront pas nécessairement nationales, elles pourront être «européennes» ou «internationales» avec avantage, car plus elles seront éloignées de «nous», plus elles seront impartiales, donc justes et rationnelles. Donc, et ici nous touchons la racine du «malheur français», il y a à nos yeux quelque chose d’essentiellement injuste dans le fait de constituer un corps politique particulier, car nous nous séparons alors nécessairement du reste de l’humanité et - comble de l’immoralité - nous nous «préférons» au reste des hommes! Ce qui était la condition de la démocratie ou de la république représentative - le fait de former une communauté distincte capable de puiser en elle-même ses raisons d’agir - est devenu l’obstacle principal à ce qui est pour nous désormais le seul objectif défendable de l’action collective, à savoir la formation d’une société universelle du genre humain où il n’y aura que des «semblables» qu’aucune frontière ne sépare.

Souveraineté nationale, souveraineté européenne, souveraineté du peuple…Différentes conceptions de la souveraineté s’affrontent… Quelle est la plus juste?

Nous vivons sous l’autorité d’une idée du juste qui se résume à ceci: il est injuste de former et de défendre un bien commun qui nous soit propre. Face à ce commandement politique, trois réponses sont données, formant trois partis qui se partagent l’opinion.

La classe dirigeante accepte ce nouveau principe de justice. Elle ne veut rien valider pour la France sans l’étendre à l’ «Europe», rien déclarer «français» sans souligner que c’est inséparablement «européen». D’où l’étrange solécisme dans lequel s’obstine notre président en vantant la souveraineté «française et européenne», la «souveraineté de la France et de l’Europe»… La France et l’Europe peuvent être libres ensemble, fortes ensemble, ou même faibles ensemble, mais certainement pas «souveraines ensemble». Si l’on est un peu rigoureux, on doit admettre deux possibilités et deux seulement. Ou il y a une souveraineté européenne, les nations gardant certaines prérogatives en vertu du principe de subsidiarité ; ou il y a une souveraineté française, comme une souveraineté italienne, allemande, etc., ces nations consentant des transferts de compétences aux institutions communes européennes, la source ultime de la légitimité restant dans les peuples constituants, ainsi que la Cour constitutionnelle allemande l’a répété avec toute la clarté souhaitable. En refusant d’admettre cette alternative, en mettant un point d’honneur à cultiver un langage équivoque, on se rend incapable de distinguer puis d’articuler judicieusement un bien commun français et un bien commun européen.

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À l’opposé, et c’est la faiblesse de l’argumentaire «nationaliste», on suppose que, sous l’usurpation européenne et la gouvernance élitaire, un peuple français vigoureux et intact attend seulement qu’une bonne fée le réveille. Or le fond de notre expérience collective aujourd’hui, la constatation que nous partageons tous, c’est que les os de ce peuple sont fragilisés et ses muscles atrophiés: la classe ouvrière, la paysannerie, ont pour ainsi dire disparu, ses syndicats diminués ne jouent plus le grand rôle associatif qui était le leur, ses familles spirituelles sont exsangues, sa religion historique en déshérence, la langue française traitée avec indifférence ou dédain, les divertissements venus d’Amérique embrassés avec ferveur… chacun peut ajouter à la liste. Si l’immigration musulmane représente un tel défi, c’est d’abord en raison du contraste entre l’assurance avec laquelle la population nouvelle garde sa religion et ses mœurs, et la facilité avec laquelle la population ancienne laisse dépérir ce qui lui donnait sa physionomie morale et spirituelle.

Le seul effort sérieux de réflexion politique vient du troisième côté, de La France insoumise. Jean-Luc Mélenchon, quant à lui, conduit une entreprise politique. Il a vivement saisi que, dans notre pays, le peuple politique avait disparu. Il veut donc créer un nouveau peuple politique. Il sait que le mot «peuple» lui-même est suspect, mais il sait aussi qu’il n’y a pas de politique sans peuple politique. Alors il propose un peuple nouveau qui réunirait la France nouvelle, largement musulmane, la partie la plus radicale de l’opinion progressiste («wokiste»), et cette extrême gauche toujours vivace parmi nous qui garde une nostalgie inconsolable des révolutions violentes, ou au moins des barricades. Il espère qu’une partie suffisante du peuple ancien aussi sera conquise par la perspective de «faire peuple» à nouveau, quitte à sacrifier la meilleure part de son héritage. Si elle prenait vraiment corps, cette entreprise serait à mon sens extrêmement dommageable pour notre pays, mais elle doit nous rappeler que nous n’échapperons pas indéfiniment à la nécessité de former à nouveau un peuple capable de se gouverner lui-même.

Face à cette crise démocratique, comment redonner vie à la citoyenneté? Faudrait-il réformer nos institutions pour remédier notamment à la crise de la représentation?

Si je devais résumer le problème qui se pose à nous, je dirais ceci. Il nous faut réapprendre à penser ensemble et à ré-attacher la France et la République. Dans notre histoire, la République est la forme de gouvernement que nous nous sommes donnée à la fin du XVIIIe siècle pour continuer l’aventure française qui avait commencé et s’était déroulée jusque-là sous un tout autre régime. La mise au point de l’association entre la vieille nation et son nouveau régime ne fut pas aisée, elle prit presque un siècle. La IIIe République a eu ses torts et même ses vices, mais j’admire quant à moi la manière dont elle a su à la fois imposer son régime et l’insérer dans la continuité de l’histoire de France, en particulier par sa manière de concevoir l’enseignement de la langue et de l’histoire françaises, de sorte que chaque petit Français se sentait rattaché à une longue suite de siècles et qu’il était incité à admirer des œuvres issues d’un monde très différent du sien et des hommes très différents de ceux qui l’entouraient. Nous préférons aplatir son âme et écraser son nez sur le mur du présent en faisant comparaître les siècles passés devant nos certitudes nées d’hier. Mais ce n’est pas en invoquant les gloires de la France contre les misères du présent que l’on accomplira la «réforme» politique nécessaire. Si nous ne savons pas rattacher les éléments de l’héritage menacé à l’action commune à conduire aujourd’hui, nous resterons dans le domaine de la nostalgie, sincère sans doute mais stérile. Si les deux parties de notre peuple - la classe dirigeante et le peuple «populiste» ou simplement démoralisé - parviennent à sortir de l’échange des mépris dans lequel ils se sont installés, ils découvriront sans doute qu’ils souffrent également, sinon de la même façon, de l’affaiblissement de la République représentative et de l’évidement de la vie intérieure de la nation.

*L’auteur s’est en particulier consacré à l’étude des formes politiques - tribu, cité, empire, nation - et à l’histoire politique, intellectuelle et religieuse de l’Occident. Plusieurs de ses ouvrages, tels «Histoire intellectuelle du libéralisme» et «Les Métamorphoses de la cité», sont des classiques.

Benjamin Morel: «Aux législatives, LREM va payer le recrutement de députés venus de nulle part»

ENTRETIEN - Si elle part gagnante après la réélection d'Emmanuel Macron, la majorité présidentielle à l'Assemblée nationale est épuisée par le précédent quinquennat et n'a pas su s'implanter localement, analyse l'universitaire.

Gilles-William Goldnadel: «La gauche est minoritaire, mais elle continue de donner le tempo»

FIGAROVOX/CHRONIQUE - Pour l'avocat, la faiblesse de caractère de la droite, et la stratégie de dédiabolisation engagée par Marine Le Pen, ont laissé à la gauche médiatique, pourtant minoritaire, le loisir d'imposer ses sujets dans les débats.

Macron-Le Pen: «La force de l’évidence»

L’éditorial du Figaro, par Vincent Trémolet de Villers.

Valeurs Actuelles

Entre mains tendues et ressentiments personnels, le casse-tête du camp national pour les législatives

À l’étage du pavillon d’Armenonville, faste lieu de réception du bois de Boulogne à deux pas de la porte Maillot, Marine Le Pen ne déroge pas à ses habitudes. Elle est là, assise sur un canapé couleur cyan, tirant sur sa cigarette électronique. Autour d’elle, son cercle proche : sa sœur Marie-Caroline et le mari de cette dernière, Philippe Olivier, les “technos” de l’ombre Jean-Philippe Tanguy et Renaud Labaye, ses conseillers de toujours David Rachline et Sébastien Chenu. C’est ensemble qu’ils ont commencé la campagne, c’est ensemble qu’ils la terminent.

Les yeux rivés sur TF1 – « la chaîne qui nous place le plus haut dans les estimations », nous souffle-t-on -, Marine Le Pen assiste à l’annonce de résultats dont elle connaît déjà la teneur depuis plusieurs minutes. Elle sait qu’elle a, pour la troisième fois, échoué dans sa course à l’Élysée. La candidate malheureuse sait aussi qu’avec 41,46 % des suffrages exprimés, elle vient de réaliser le meilleur score de l’histoire de son parti. « Pas de regret, résume Tanguy. Il nous aura manqué du temps, mais je crois qu’on a réussi à faire une campagne propre, sans gros ratés. »

Le discours de défaite est déjà sur la table. Avant de monter sur scène devant une centaine de militants et deux fois plus de journalistes, elle décroche son téléphone, le temps d’une conversation succincte avec Emmanuel Macron. Les félicitations d’usage, rien de plus. Devant son pupitre, Marine Le Pen se félicite d’une « éclatante victoire » mais pense déjà et surtout à l’après : « La partie n’est pas tout à fait jouée. Nous lançons ce soir la grande bataille des législatives. Je mènerai cette bataille aux côtés de Jordan Bardella, avec tous ceux qui ont la nation chevillée au cœur. »

Sa performance historique semble déjà loin des préoccupations marinistes. Cap sur les élections législatives. Ou, pour reprendre l’expression chère à Jean-Luc Mélenchon, le “troisième tour”. Mais là où La France insoumise tente d’imposer une cohabitation au chef de l’État, le Rassemblement national (RN) assume son statut d’opposant. Les stratèges du parti savent pertinemment qu’ils n’auront pas la majorité à l’Assemblée nationale, mais ils veulent peser au maximum. « Il ne faut pas prendre les Français pour des idiots, souffle Thierry Mariani. Notre but, maintenant, c’est de freiner Macron pour éviter de lui donner les pleins pouvoirs. » L’euro député en profite pour fustiger Jean-Luc Mélenchon : « Ce soir, il porte une très lourde responsabilité. Pendant cinq ans, il a expliqué qu’il était le premier opposant. Entre ces deux tours, il a été le premier collabo. » Le scénario de l’insoumis à Matignon, Philippe Olivier n’y croit pas : « Il ignore les règles électorales. Avec le système majoritaire, de manière mécanique, le président sortant a une majorité quoi qu’il arrive. »

Un tandem Bardella/Le Pen renforcé ?

La lourde tâche que sont les législatives est préparée depuis plusieurs mois au RN. Président par intérim du parti, Jordan Bardella est voué à jouer un rôle central dans le futur dispositif. Pour le besoin des législatives, le natif de Drancy devrait d’ailleurs troquer sa morne Seine-Saint-Denis pour être investi sur la terre plus accueillante du Var, sa 4e circonscription et sa cité de Saint-Tropez. Un département où Marine Le Pen est arrivée en tête lors du second tour, avec 55,1 % des voix.

L’organisation de ce tandem Bardella-Le Pen, qui a fait ses preuves durant la campagne de la présidentielle, reste à définir. L’hypothèse de voir la candidate laisser définitivement la présidence du parti à son jeune successeur pour se concentrer sur la gestion d’un futur groupe parlementaire est avancée en interne. La composition exacte de celui-ci n’est pas non plus arrêtée. Il y a encore quelques jours, les cadres du RN assuraient que le parti présenterait bien 577 candidats dans autant de circonscriptions. Dimanche, Jordan Bardella a ouvert la porte aux « gens issus de l’extérieur du RN, qui seront amenés à bénéficier de notre soutien ».

Comprenez des membres de Reconquête !, de Debout la France et d’ailleurs. Les profils de Guillaume Peltier et de Stanislas Rigault sont particulièrement appréciés en interne. À l’inverse, les “transfuges”, ceux qui ont rejoint Éric Zemmour en début d’année, ne seront pas reçus avec de grands sourires. « Pour ceux qui sont partis, c’est un aller sans retour », prévenait Marine Le Pen, en privé, début février. Ce casse-tête-là ne devrait pas avoir lieu : les “infréquentables” Stéphane Ravier, Jérôme Rivière, Gilbert Collard et Nicolas Bay, déjà pris par d’autres mandats, ne seront vraisemblablement pas au rendez-vous des législatives.

Certains au Rassemblement national militent également pour tendre la main à la « frange bonapartiste » des Républicains. « LR est en fin de vie, souffle un cadre. Vous pensez que les Morano, Ciotti, Wauquiez, Bellamy vont rester éternellement dans un parti qui fait 3 % ? Le vrai accord “win-win” pour nous, il est là. Ils ont le maillage territorial, on a la force électorale. Mais ça n’arrivera jamais. »

L’appel au rassemblement d’Éric Zemmour

Reste donc Reconquête !, perçu comme un partenaire de négociation naturel à l’approche du scrutin. Du moins, sur le papier. Depuis sa défaite du 10 avril, Éric Zemmour multiplie les appels du pied. Le soir même, le candidat faisait un premier pas en avant en appelant à voter pour Marine Le Pen, sans même avoir posé une seule condition. Agréablement surprise, la candidate l’avait d’ailleurs remercié lors d’un bref échange téléphonique, le lendemain.

Après une semaine de repos et plusieurs réunions stratégiques, le président de Reconquête ! a décidé de « tendre la main au Rassemblement national, aux Républicains qui refusent le macronisme et à Debout la France » pour se rassembler au sein de l’Hémicycle. Dans une tribune publiée dans le Figaro, les vice-présidents exécutifs ont appelé à une « grande coalition des droites et des patriotes » lors du prochain scrutin face au « grand bloc macroniste » et au « grand bloc islamo-gauchiste » mené par Jean-Luc Mélenchon dans sa quête d’une majorité insoumise. « Il serait illusoire de penser que cette majorité puisse être atteinte sans alliances. Aucun parti ne peut espérer l’obtenir seul et les autres l’ont bien compris », ajoutent Marion Maréchal, Guillaume Peltier et Nicolas Bay. « Mais les candidats Reconquête ! accepteront-ils d’avoir l’étiquette RN ? », interroge Nicolas Meizonnet, député du parti à la flamme dans le Gard. Qui oublie que, lors des élections municipales en 2020, même Louis Aliot n’avait pas souhaité afficher le logo du parti sur ses affiches de campagne à Perpignan…

Pas de majorité, mais un groupe fort à l’assemblée ?

La semaine dernière, l’entourage d’Éric Zemmour s’est penché sur la carte électorale du premier tour de la présidentielle et en a tiré l’analyse suivante : seule, Marine Le Pen arrive en tête dans 179 circonscriptions ; en cumulant son score avec celui d’Éric Zemmour, les candidats communs RN-Reconquête ! arriveraient en tête dans 379 circonscriptions. « Si on s’allie, nous pouvons espérer 150 députés, mais si elle refuse, nous en aurons seulement 35 pour les deux partis », défend un cadre zemmourien.

En pleine soirée du second tour, Guillaume Peltier a sorti d’autres chiffres de sa besace dans le Parisien : « À quelques semaines du troisième tour des élections législatives, la coalition organisée autour d’Emmanuel Macron, c’est 11 300 000 voix. La coalition organisée autour de Jean-Luc Mélenchon, c’est 11 200 000 voix. Et la coalition que nous appelons de nos vœux, additionnant les forces de Marine Le Pen, d’Éric Zemmour, de Nicolas Dupont-Aignan et des Républicains sincères qui refusent la soumission au macronisme, c’est 12 540 000 voix. » L’objectif : empêcher les divisions pour éviter une majorité de godillots pour Emmanuel Macron ou une cohabitation avec Jean-Luc Mélenchon.

Le parti est aussi en quête de financement. Pour le RN, l’enjeu est tout autant politique qu’économique. Au titre du financement public des partis politiques, chaque voix aux législatives rapporte 1,42 euro par an pendant cinq ans et un député élu plus de 37 000 euros. Endetté de près de 20 millions d’euros, le parti doit donc présenter le plus de candidats possible. Pour plusieurs cadres de Reconquête !, cette coalition n’ira pas au bout. « Marine Le Pen n’acceptera jamais, son objectif, désormais, c’est de nous achever », déplore l’un d’eux.

Symbole d’une relation conflictuelle entre les deux clans du camp national, où l’on a du mal à dissimuler les res-sentiments, l’entourage de Marine Le Pen retenait peu ou prou les mêmes griefs à l’endroit d’Éric Zemmour lorsque ce dernier caracolait dans les sondages à l’automne. Difficile d’apparaître désormais comme des frères d’armes patriotes après s’être tapés dessus, par médias interposés, des mois durant. « Elle, c’est les chats, moi, c’est les livres », lâchait Éric Zemmour, goguenard, en novembre dernier. Une sortie jugée indécente par Marine Le Pen et son entourage. L’ambiance “cour de récréation” était lancée. Quelques semaines plus tard, la candidate réplique : elle affirme, sans broncher, qu’il y a « quelques nazis » dans les équipes d’Éric Zemmour. L’attaque continue encore aujourd’hui de crisper certains cadres de Reconquête !, qui accusent la candidate du RN d’avoir repris à son compte un vocabulaire que ne renieraient pas leurs adversaires communs venus de la gauche.

Le sprint final de la campagne enclenché, les piques et attitudes puériles ont cessé. Les esprits se sont apaisés. Un temps. Deux jours avant le premier tour, Marine Le Pen expliquait même ne pas avoir « d’esprit de revanche ». Dimanche soir, pourtant, il y avait comme un parfum de rancœur dans l’air du bois de Boulogne. Dans l’une de ces saillies dont il a le secret, Philippe Olivier ne s’est pas gêné pour répondre une nouvelle fois à Éric Zemmour, qui, lors son allocution, a raillé le nom Le Pen, frappé pour la huitième fois par la défaite : « Il y a un certain journaliste qui a voulu nous apprendre à faire de la politique. Je crois qu’on lui a montré qu’on savait encore comment faire. » L’union sacrée attendra.

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France24 - World

‘Victory’ in defeat? Le Pen raises the far right’s glass ceiling, fails to crack it

Issued on: 25/04/2022 - 18:51

Benjamin DODMAN Follow

Marine Le Pen was soundly beaten in Sunday’s presidential election as weary voters rallied once more to keep her Rassemblement National (National Rally) party from power. But the surge in support for far-right candidates begs the question of how long a creaking “republican front” of anti-Le Pen voters will hold in an increasingly polarised nation.

On her third attempt, Le Pen has moved several steps closer to the Élysée Palace, adding almost 3 million votes to her tally from 2017 and surpassing 40 percent of the vote. Not since World War II has the nationalist far right come this close to power in France. 

“The ideas we represent have reached new heights,” Le Pen told supporters in a defiant speech, hailing a “shining victory” even as she conceded defeat to the incumbent, Emmanuel Macron. The 53-year-old vowed to “keep up the fight” and lead the battle in parliamentary elections in June. 

After five turbulent years marked by violent protests and Covid lockdowns, Le Pen had sought to frame the election as a referendum on the incumbent. She urged voters to “choose between Macron and France”. Some did see the contest that way. More people chose to vote against her.

French presidential election © France 24

The far-right leader had hoped the very real detestation of Macron among swaths of French voters would be enough to carry her to victory. Many commentators had made similar conjectures, suggesting a large share of the 22 percent of voters who backed hard-leftist Jean-Luc Mélenchon in the first round vote might swing behind her purely out of anti-Macronism. Such projections matched the flawed narrative of a country split into two blocs – haves and have-nots, liberals and populists, globalists and localists – in which far left and far right supposedly come full circle to challenge the mainstream. They were wrong.   

“There are not just two Frances, there are at least three,” said Brice Teinturier, head of the Ipsos polling institute, speaking on France Inter radio. “Mélenchon’s France is not soluble in Le Pen’s (…). Its values and aspirations are radically opposed to those of the far right.” 

In the end, the largest share of Mélenchon’s supporters grudgingly voted for Macron, as they did in 2017, while a third abstained or cast blank ballots, according to pollsters. Among those who backed the incumbent, more than 90 percent said they did so to keep the far right at bay. 

The re-elected president acknowledged this with uncharacteristic humility in his victory speech on Sunday. “Many of our compatriots voted for me not out of support for my ideas but to block those of the far right,” he told supporters at the foot of the Eiffel Tower. “I want to thank them and I know that I have a duty towards them in the years to come.” 

A large majority of French voters once saw it as a moral obligation to keep the far right at a low score, banding together in a “republican front”. Some have stopped thinking that way, others are simply tired of having to vote against the Le Pens again and again. Sunday’s result showed enough voters are still willing to rally against the far right, though the margin is shrinking. 

Outdebated, once again 

Le Pen’s party was co-founded by her father 50 years ago on a nationalist, anti-immigrant and distinctly xenophobic platform. Those ideological roots are still enough to mobilise the rump of France’s “republican front” in opposition. But they cannot alone explain the far right’s steady progression since Marine Le Pen took over from her father 11 years ago.  

The scion of the Le Pen dynasty has profoundly transformed her father’s Front National (National Front) party, rebranding it and adopting big-government economic protectionism as its main driver. Not all its supporters vote out of hostility towards immigrants, Islam or the European Union. But Le Pen does speak to many who feel unheard and uncared for by officials in Paris and Brussels. 

The National Rally leader noticeably softened her speech in the run-up to the election, steering clear of controversy and putting a lid on the vituperations that once defined her party. Without renouncing her anti-immigrant stance, she studiously avoided talk of the “great replacement” conspiracy theory championed by extreme-right rival Eric Zemmour, which even the struggling conservative candidate, Valérie Pécresse, clumsily referenced. She knew, no doubt, that their hardline supporters would rally behind her in the run-off. 

When Zemmour surged in the polls in late 2021, critics suggested Le Pen had gone too far in her efforts to “normalise” the former National Front – turning it from radical to bland. But party officials welcomed the shift in perception, noting that some analysts had stopped labelling the National Rally “far right”, adopting alternative labels such as “national populists”. 

As France’s “phoney” campaign entered the final stretch, its shift towards the concerns of low-income workers played into Le Pen’s hands, vindicating the choice of purchasing power as her main theme. It also validated her decision to shun large rallies in favour of small-scale gathering in towns and villages – both a tactical choice and a consequence of her party’s dire financial straits. 

While her rivals bickered on TV sets and Macron focused on the international stage, the National Rally leader spent much of her time mingling with crowds in depressed areas, showcasing her ability to connect with ordinary people. She cast herself as the “candidate of concrete solutions”, detailing plans to curb the price of gas, petrol, wheat and other staples. 

The strategy was aimed at drumming up support among what is already a consolidated voting group, said Jérôme Sainte-Marie, head of the Polling Vox institute. “Le Pen’s electorate has become a class-based one, combining blue-collar workers and employees, most of them low-earners from the private sector,” he explained. “Their vote signals both support for Le Pen and her platform, and also a form of social identity.” 

The measured, focused, low-profile campaign was enough to push Le Pen into the second round. But when scrutiny increased ahead of the run-off, cracks quickly emerged. She began to muddy her message, unsure as to how she could lure Mélenchon’s backers without forfeiting Zemmour’s (admittedly, an impossible ask). While Macron took the fight to her working-class heartland, she vanished from the radars, hiding from the public eye to prepare her great revenge in a rematch of their farcical televised debate of 2017. 

Le Pen had spent the past five years trying to erase memories of that fiasco. But her attempt to dispel concerns about her fitness for the job was largely derailed as Macron zeroed in on her ties to Russia and her plans to ban Muslim women from wearing headscarves in public. 

The far-right candidate hoped to land punches on the issues of poverty and spending power but struggled as Macron repeatedly questioned her grasp of economic figures. Crucially, she mostly failed to put the incumbent on the defensive, allowing him to evade scrutiny of his turbulent five years in office. 

Competition good for Le Pen 

While Le Pen has made huge strides in “de-demonising” her party – or, rather, in trivialising it – the National Rally leader is yet to close the credibility gap that is also keeping her from power. She has carried the far right to unprecedented heights but is still some distance from the Elysée Palace. 

“This is the eighth time defeat strikes the Le Pen family name,” Zemmour said on Sunday, adding Jean-Marie Le Pen’s many presidential runs to his daughter’s three. In the coming months or years, the rabble-rousing former pundit is likely to challenge her once more for control of the nationalist far right. 

The challenge is not necessarily bad news for Le Pen. In fact, the competition has proven to be beneficial for the National Rally leader, focusing attention on the far right, further weakening mainstream conservatives, and adding a reservoir of votes for run-off elections. Above all, it has eroded the ostracism her party suffered from for decades, adding potential allies where previously there were none. 

>> How Zemmour’s storm in a teacup hijacked French campaign – and helped Le Pen

Far from weakening Le Pen in this campaign, Zemmour’s incendiary attacks on immigrants and Muslims helped trivialise the far right while allowing the National Rally leader to come across as more respectable. While Zemmour ultimately flopped, abandoned by “tactical” voters who rallied behind Le Pen, his candidacy also revealed the extent to which the French far right can count on the indulgence and complicity of a growing segment of the media.

Adding up the first-round votes won by Le Pen, Zemmour and nationalist right-winger Nicolas Dupont-Aignan, the far right’s combined total soared to an unprecedented 32.5 percent – underscoring a profound shift in the French electorate. The tally gives Le Pen’s camp a formidable springboard for future polls, starting with highly unpredictable parliamentary elections in June. 

A more accurate indicator than the presidential run-off, results from the first round on April 10 signalled the emergence of three camps of roughly equal weight: a centre-right bloc gravitating around Macron, a far-right bloc dominated by Le Pen, and a scattered left emboldened by Mélenchon’s radical pitch. How those three blocs will perform in June is anyone’s guess. 

In his victory speech in 2017, Macron had promised to “do everything” in his power to ensure the French “no longer have any reason to vote for the extremes”. Five years later, the far right has added almost 3 million votes to its tally and the mainstream centre-left has been supplanted by Mélenchon’s more radical force.

That populist, anti-establishment parties should have come closer to power than ever before is hardly a surprise. Having completed his takeover of the political mainstream, Macron has left space only for radical forces to flourish. There can be no democracy without the possibility of an alternative. Right now, the only alternatives thrive outside the mainstream.

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Le Pen, leftist Mélenchon eye June legislative polls to counter Macron

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Five takeaways from France's presidential vote

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Marine Le Pen: A political animal vying to win the Élysée Palace

France24 - World

Myanmar junta court sentences Suu Kyi to five years for corruption

Issued on: 27/04/2022 - 07:24

NEWS WIRES James VASINA

 A court in military-ruled Myanmar convicted the country’s former leader Aung San Suu Kyi of corruption and sentenced her to five years in prison Wednesday in the first of several corruption cases against her. 

Suu Kyi, who was ousted by an army takeover last year, had denied the allegation that she had accepted gold and hundreds of thousands of dollars given her as a bribe by a top political colleague.

Her supporters and independent legal experts consider her prosecution an unjust move to discredit Suu Kyi and legitimize the military’s seizure of power while keeping the 76-year-old elected leader from returning to an active role in politics.

She has already been sentenced to six years imprisonment in other cases and faces 10 more corruption charges. The maximum punishment under the Anti-Corruption Act is 15 years in prison and a fine. Convictions in the other cases could bring sentences of more than 100 years in prison in total for a Nobel Peace Prize laureate who already spent years in detention for defying military rule.

News of Wednesday’s verdict came from a legal official who asked not to be identified because he is not authorized to release such information. Suu Kyi’s trial in the capital Naypyitaw was closed to the media, diplomats and spectators, and her lawyers were barred from speaking to the press.

Suu Kyi’s National League for Democracy party won a landslide victory in the 2020 general election, but lawmakers were not allowed to take their seats when the army seized power on Feb. 1, 2021, arresting Suu Kyi and many senior colleagues in her party and government. The army claimed it acted because there had been massive electoral fraud, but independent election observers didn’t find any major irregularities.

The takeover was met with large nonviolent protests nationwide, which security forces quashed with lethal force that has so far led to the deaths of almost 1,800 civilians, according to a watchdog group, the Assistance Association for Political Prisoners.

As repression escalated, armed resistance against the military government grew, and some U.N. experts now characterize the country as being in a state of civil war.

Suu Kyi has not been seen or allowed to speak in public since she was detained and is being held in an undisclosed location. However, at last week’s final hearing in the case, she appeared to be in good health and asked her supporters to “stay united,” said a legal official familiar with the proceedings who asked not to be named because he is not authorized to release information.

In earlier cases, Suu Kyi was sentenced to six years’ imprisonment on convictions of illegally importing and possessing walkie-talkies, violating coronavirus restrictions and sedition.

In the case decided Wednesday, she was accused of receiving $600,000 and seven gold bars in 2017-18 from Phyo Min Thein, the former chief minister of Yangon, the country’s biggest city and a senior member of her political party. Her lawyers, before they were served with gag orders late last year, said she rejected all his testimony against her as “absurd.”

The nine other cases currently being tried under the Anti-Corruption Act include several related to the purchase and rental of a helicopter by one of her former Cabinet ministers. Violations of the law carry a maximum penalty for each offense of 15 years in prison and a fine.

Suu Kyi is also charged with diverting money meant as charitable donations to build a residence, and with misusing her position to obtain rental properties at lower-than-market prices for a foundation named after her mother. The state Anti-Corruption Commission has declared that several of her alleged actions deprived the state of revenue it would otherwise have earned.

Another corruption charge alleging that she accepted a bribe has not yet gone to trial.

Suu Kyi is also being tried on a charge of violating the Official Secrets Act, which carries a maximum sentence of 14 years, and on a charge alleging election fraud, which carries a maximum sentence of three years.

(AP)   

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Myanmar junta chief vows to ‘annihilate’ opponents of 2021 coup

Aung San Suu Kyi’s jail sentence halved to two years by Myanmar junta chief

Myanmar court sentences Aung San Suu Kyi to four more years in prison

Le Figaro

Les «pilules de l’amour» dans le viseur des gendarmes

Christophe Cornevin

RÉCIT - Après avoir débusqué un laboratoire clandestin à Lyon, les militaires ont démantelé un gang qui trafiquait depuis le darknet.

Les drogues de synthèse continuent leur percée sur le marché mondial, et la France apparaît comme l’une de ses plaques tournantes. Ainsi, le 19 avril dernier, une cinquantaine de gendarmes spécialisés ont démantelé un redoutable gang versé dans le trafic international de stupéfiants. Au total, cinq «narcos» ont été interpellés sur le territoire, tous soupçonnés d’être impliqué, dans l’adressage de plus de 23.000 envois, par plis postaux, de MDMA, de LSD et d’ecstasy dans 46 pays. Pas moins de 700 kg auraient été ainsi affranchis, pour une valeur de 7 millions d’euros.

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Grâce à un «tuyau» que venaient de leur fournir les autorités américaines, après avoir intercepté des colis suspects venant de France, les enquêteurs de la section de recherche des transports aériens (SRTA) se sont d’abord efforcés à passer au crible l’affranchissement du fret postal acheminant la marchandise. «Le travail réalisé par les gendarmes est complexe, notamment en raison de l’utilisation du darknet pour organiser les ventes des produits et de la grande prudence des malfaiteurs pour dissimuler leurs traces», observe-t-on à la direction générale de la gendarmerie nationale.

Effets catastrophiques

Cependant, au terme de surveillances et de recoupements, plusieurs suspects, parmi lesquels le cerveau présumé de la filière criminelle, ont été identifiés. Outre de faux papiers et plusieurs milliers d’euros en espèces, du matériel informatique et de nombreux téléphones ont été saisis en perquisition. Autant de pièces à conviction qui sont en cours d’exploitation. Selon nos informations, les investigations, appuyées par le «commandement cyber» de la gendarmerie, se poursuivent.

Selon un dernier bilan, dévoilé le 1er février par les douanes, les quantités d’ecstasy saisies ont à elles seules explosé de 28 % en un an, passant de 833.974 à 1.071.195 de doses entre 2020 et l’année dernière. «Ces résultats montrent que les trafics ont repris avec une vigueur sans précédent en 2021, avaient alors relevé, depuis Bercy, les ministres Bruno Le Maire et Olivier Dussopt. En investissant encore davantage les nouvelles frontières telles que, par exemple, le commerce en ligne, nous mettons au jour des circuits jusque-là trop mal connus.»

À lire aussiPlongée au cœur de l’Office anti-stupéfiants, nouveau fer de lance contre les trafiquants

Depuis deux ans, les drogues de synthèse, à l’origine d’une vague de morts par surdose à Paris, ont été placées dans le viseur des services de police et de gendarmerie. Parfois, les coups de filet prennent un tour singulier. Ainsi, à Lyon, en mai dernier, les militaires de la section de recherches ont débusqué un insolite réseau familial qui fabriquait et trafiquait à l’international à partir du darknet. La traque avait débuté en juillet 2018 avec la détection d’un cyberpirate qui arrosait en stupéfiants, dont de la MDMA, la France, mais aussi les États-Unis, l’Australie ou encore Taïwan.

Après être resté introuvable pendant des mois dans les abysses du web, le suspect a été repéré début 2020 via une messagerie privée. En tirant le fil avec les douanes américaines et la police judiciaire suisse, les gendarmes ont interpellé deux femmes et trois hommes qui faisaient tourner en famille un laboratoire clandestin de drogues de synthèse. Outre 28.000 euros en espèces et 500.000 euros en cryptomonnaies diverses, 9,4 kg et 3,5 litres de MDMA, ainsi que 22 kg de produits précurseurs, avaient été découverts en perquisition.

Sous les noms de code «Neige de Floride», «Snow Ball» ou «XTC», les drogues moléculaires présentent des effets catastrophiques pour les neurones, provoquant des arythmies cardiaques et des détresses respiratoires. Autant de symptômes qui peinent à casser l’image «festive» des «pilules de l’amour». Même pendant la pandémie, les trafics étaient toujours dopés par la demande.

Les mathématiques reviennent en grâce au lycée

Emmanuel Macron a annoncé que, en cas de victoire, il réintégrerait la matière dans le tronc commun dès septembre.

Laurent Ulrich est nommé archevêque de Paris

À 70 ans, ce prélat de tendance progressiste devra rasséréner le plus important diocèse de France.

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Sécurité et immigration: se rapprocher des Français et cibler les clandestins

DÉCRYPTAGE - Face aux citoyens qui se plaignent de la délinquance, les autorités planchent sur de nouvelles actions.

New York Times - World

Floods Afflict Ukraine as It Tries to Control the Coronavirus

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Environmentalists say illegal logging in the Carpathian Mountains is contributing to flooding. Rising waters forced the partial evacuation of a hospital treating Covid-19 patients.

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By Andrew E. Kramer

MOSCOW — Rain-swollen rivers inundated towns, breached dams and stranded villagers in western Ukraine on Wednesday, in what officials called the region’s worst flooding in more than a decade — with the response this time complicated by the coronavirus epidemic.

As the water rose, one hospital was partially evacuated, but left behind were those with Covid-19, in a rescue that Ukraine’s prime minister said was carried out very carefully to avoid spreading the contagion. In an illustration of the overlapping disasters, people piled into military trucks, many of them wearing face masks, for evacuation over flooded roads.

Dams, bridges, dikes and roads were washed away in the Ivano-Frankivsk, Lviv and Chernivtsi regions. More than 200 towns and villages flooded and roads to 34 settlements were cut off by high water, officials said.

At least three people died, including two whose car was swept away in a roiling river, and one person is missing. Denys Shmyhal, the prime minister, toured the area on Wednesday and called the damage worse than that from a major flood in 2008.

An unusual deluge touched off this week’s floods in the foothills of the Carpathian Mountains. About 70 percent of the region’s average monthly rainfall poured down on Tuesday and Wednesday, said Arsen Avakov, Ukraine’s minister of internal affairs.

The area was “hit by a force of nature,” Mr. Avakov said.

But environmentalists pointed to an unnatural cause: illegal loggers who have taken advantage of the political chaos in Ukraine in recent years to cut down timber in vast forest tracts, increasing storm runoff and flooding.

The spread of the virus posed additional risks in the flood zone. Ukraine has reported 39,852 cases and 1,061 deaths from the coronavirus.

A district hospital in the city of Halych on the Dniester River moved out eight patients as water flooded the basement, but 43 suspected and confirmed Covid-19 patients remained, said Volodymyr Krupa, the hospital director.

“There are certain complications” with the rescue because of the coronavirus cases, Mr. Shmyhal, the prime minister, wrote in a post on social media.

The water stopped rising on Wednesday, Mr. Krupa said in a telephone interview, but the hospital was cut off, with the road to it under water.

President Volodymyr Zelensky is self-isolating and has canceled all travel, after his wife, Olena Zelenska, tested positive for the virus earlier this month.

The government’s top forestry official said no amount of forest cover could have absorbed this week’s deluge. But environmentalists say that years of illegal logging in the once-dense Carpathian forests have left the area prone to flooding.

“Moisture is not retained in the slopes,” because of deforestation, Natalia Gozak, the director of Ekodia, a Ukrainian conservation group, said in an interview. Climate change has also brought more frequent heavy rains, she said.

This week, Earthsight, an environmental group based in Britain, accused the furniture giant Ikea of being a major buyer of illegal Ukrainian timber. Beech illegally cut down in the Carpathian Mountains goes into the company’s folding Terje chair and Ingolf dining chair, among other products, the group said in a report.

Ikea has responded by saying it never knowingly uses illegally harvested wood, that it will audit its Ukrainian suppliers and that less than 1 percent of the company’s global demand for wood comes from Ukraine.

Maria Varenikova contributed reporting from Vinnytsia, Ukraine.

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Valeurs Actuelles

Réélection d’Emmanuel Macron : La France est un tapis de braises

Même si l’abstention est plus forte et s’il a perdu un paquet de voix (2 millions), la réélection d’Emmanuel Macron est un exploit personnel. Sa victoire est franche, 58,54 %, ce qui le met à l’abri du procès en illégitimité. Il est le premier président sortant à être réélu sans être passé par la case cohabitation (tels François Mitterrand et Jacques Chirac) depuis le général de Gaulle. Il détient toujours le record de la jeunesse, 44 ans aujourd’hui. Valéry Giscard d’Estaing avait 48 ans en 1974. Mais surtout, il est réélu malgré un quinquennat maudit traversé d’épreuves : les “gilets jaunes”, Samuel Paty, l’incendie de Notre-Dame, le Covid, l’Ukraine, difficultés dont il a fait des atouts. Les Français désabusés, qui le jugent souvent trop arrogant, trop cérébral et qui ne l’aiment pas, ont estimé qu’il était le plus capable de faire face à une crise grave. L’affaire était pliée avant même que la campagne commence. Aucun des candidats en lice n’avait les épaules pour tenir le gouvernail. C’est bien ainsi que l’ont compris nos voisins européens. Il a reçu les félicitations de tous ses homologues. Même Poutine lui souhaite un grand succès pour la suite !

Il y a cinq ans, pour fêter son avènement, Emmanuel Macron avait choisi une mise en scène jupitérienne. Une marche solitaire dans la cour du Louvre. Dimanche soir, le vainqueur a préféré le Champ-de-Mars, avec en toile de fond la tour Eiffel et des supporters triés sur le volet (moins de 3 000). Il est arrivé cette fois en couple avec Brigitte. « Celle qui m’apporte le plus, celle qui m’importe le plus », disait-il lors de son premier meeting. Ils marchaient main dans la main, l’air plus graves que triomphants, deux silhouettes longilignes, adolescentes presque, entourées d’enfants. Une mise en scène sobre. On attendait un long discours. Surprise, lui qui ne sait pas s’arrêter a fait court : un quart d’heure. Comme s’il avait hâte de se débarrasser de cet exercice obligé. Après ses remerciements, qu’a-t-il dit ?

Le gagnant d’un vote de barrage

Ce vote m’oblige… Les années à venir ne seront pas faciles mais historiques pour les générations futures. Lui, qui décide seul et écoute si peu, promet « une ère nouvelle qui ne sera pas la continuité du quinquennat qui s’achève mais l’invention collective d’une méthode refondée ». On attend avec impatience ce qu’il va proposer. Il veillera « au respect de chacun, personne ne sera laissé au bord du chemin », parle d’ « ambition bienveillante ». Adjectif déjà employé il y a cinq ans. Mais il ne suffit pas de le dire, il faut l’incarner. « Je ne suis plus le candidat d’un camp, mais le président de tous les Français. » Pour finir, il évoque « [s] on amour si profond et si intense de la France et [s] a fierté de la servir à nouveau » . Le discours à peine terminé, il a rejoint la Lanterne, dans le parc de Versailles, pour fêter sa réélection en famille. Et maintenant… que va-t-il faire ? Une page blanche s’ouvre devant lui. En 2017, Emmanuel Macron s’était engagé à « tout faire pour qu’il n’y ait plus aucune raison de voter pour les extrêmes » . Raté. Cinq ans plus tard, près de 6 Français sur 10 ont voté pour des candidats extrémistes ou protestataires. La France est un tapis de braises. Il va lui falloir bien du doigté pour éviter les incendies.

Défaite et victoire du Rassemblement national

Avec 41,46 % des suffrages, Marine Le Pen a échoué pour la troisième fois. Mais elle arrive en tête dans plusieurs départements. Elle a changé son image, bien géré l’obstacle de la candidature Zemmour. Dimanche soir, elle n’était pas abattue. Elle a vu dans les résultats « une éclatante victoire des idées que nous représentons » . Et s’est lancée illico dans la bataille des législatives. Au premier tour, Le Rassemblement national est arrivé en tête dans 206 circonscriptions, ce qui lui laisse augurer de meilleurs résultats qu’en 2017 où le parti n’avait obtenu que 8 sièges (dont le sien).

Une chose est sûre, elle ne fera pas de cadeau à Éric Zemmour qui, dimanche soir, la sommait presque de signer des alliances en lui envoyant un tacle : « C’est la 8e fois que la défaite frappe le nom Le Pen. » Sans doute pas la meilleure façon d’ « oublier les querelles et unir les forces en vue du prochain scrutin », comme le préconise celui qui a recueilli moins de 8 % au premier tour. Dimanche soir, Éric Zemmour a manqué de savoir-faire politique.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Le Figaro

Diplômés de Polytechnique, ils ont choisi de devenir berger, maraîcher ou herboriste-cueilleur

Thomas Engrand

TÉMOIGNAGES - Alors que les épreuves écrites du concours de la prestigieuse école d'ingénieurs débutent ce lundi, portraits de ces Polytechniciens qui tracent leur voie, à la ferme ou dans les montagnes. Loin des carrières que leur prestigieux diplôme leur réservait.

Les premiers écrits débutent ce lundi pour les candidats à la prestigieuse école Polytechnique. Tous rêvent d'intégrer l'«X» afin d’obtenir son fameux diplôme, garant d'une carrière éblouissante, d'un salaire mirobolant et d'une reconnaissance sociale quasi-indéboulonnable. Mais tous les diplômés deviennent-ils pour autant PDG d'une entreprise du CAC 40 ou haut fonctionnaire ? À rebours des carrières plus conventionnelles, Le Figaro est allé à la rencontre de ces Polytechniciens qui ont choisi d'être berger, maraîcher ou agriculteur, partis hors des sentiers battus. En quête d'ailleurs.

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«Je voulais être enseignant chercheur en mathématiques à l'université» raconte Eudes, désormais berger à la tête d'un troupeau de près de 200 brebis dans les collines de la Drôme provençale. Quand le jeune homme intègre Polytechnique en 2010 par la voie universitaire il doit lâcher les maths pendant un temps pour faire son stage militaire obligatoire. «Quand on fait des maths à haut niveau, c'est comme le sport : quand on arrête de s'entraîner c'est dur de reprendre», explique l'ingénieur qui, après son passage à l'armée, renonce à ses projets de recherche dans la discipline. Eudes se tourne alors vers sa seconde passion, la montagne et les grands espaces : naturellement, c'est la voie environnement qu'il choisit pour sa dernière année d'école. Son diplôme en poche, le jeune homme ne se voit pas travailler tout de suite, «je voulais découvrir l'agriculture en mode woofer (travailler comme bénévole dans les fermes, NDLR) pendant un ou deux ans» se souvient Eudes. Pour le jeune diplômé, cette première expérience au contact du monde agricole est décisive : «Une fois que j'ai mis le pied dans l'élevage j'ai finalement toujours travaillé là-dedans», retrace le polytechnicien.

Des parents «un peu sceptiques»

«Une pilule qui est passée petit à petit» pour ses parents qui ont fini par accepter sa décision. Son père, ingénieur des mines et sa mère professeur des écoles, auraient pu légitimement être surpris par cet itinéraire atypique, mais Eudes les avait préparés. «J'étais déjà très autonome dans mes décisions depuis longtemps, j'ai voulu faire sport étude contre l'avis de mes parents et je vivais en caravane, ce que ma mère avait du mal à accepter», se souvient Eudes.

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Les parents d'Anatole, qui a intégré Polytechnique en 2015 et est désormais gérant de l'exploitation d'un lycée agricole dans les Hauts-de-France, ont été pour leur part «un peu sceptiques» face au désir de leur enfant de devenir agriculteur. Mais comme Eudes, Anatole avait intérieurement déjà fait son choix avant de se lancer. Pour le jeune homme, l'idée de travailler la terre s'est faite par des rencontres. La première a lieu lors d'une conférence à Polytechnique, où intervient François Léger, un chercheur à l'Agro Paris Tech et l'Inra spécialiste de la viabilité économique du maraîchage biologique en permaculture. Passionné par son intervention, Anatole se dirige également vers le master environnement pour sa dernière année d'école. Son stage de fin d'étude, à l'Agence de l'eau le laisse indifférent, mais la visite de la ferme d'un ami de son cousin constitue, elle, un véritable tournant.

Un défi intellectuel

«Lors de la visite, l'éleveur m'a expliqué son système hyper-innovant en bio. J'ai touché du doigt la complexité d'une ferme, c'est un nombre infini de paramètres qu'il faut gérer», raconte le jeune ingénieur qui a découvert dans l'exploitation agricole une forme de laboratoire à ciel ouvert avec une contrainte de taille «une expérience c'est une année» : mieux vaut ne pas se tromper.

Ce défi intellectuel, tous le retrouvent dans leur pratique, à l'instar de Sacha Guégan, diplômé de Polytechnique en 1997 et désormais herboriste-cueilleur en Bretagne : «1 m² de système naturel est beaucoup plus complexe que n'importe quelle usine», affirme provocateur, cet ancien cadre passé par Michelin, Vallourec et Alstom avant de «quitter l'industrie pour la ferme du Bec-Hellouin», exploitation pionnière dans la permaculture en France. Alors que Sacha Guégan se «desséch[ait] et s'ennuy[ait] à mourir» dans son précédent travail, il affirme avoir trouvé dans la permaculture un mode de pensée qui allie «le manuel à l'intellectuel», «l'humain à la technique» et dont le résultat crée «du beau et du bon».

Quand j'ai commencé dans le métier en berger viande, le collègue qui m'informait était analphabète. Il m'a appris énormément de choses

Souvent ce défi intellectuel demande une transmission de savoirs qu'on ne trouve pas dans les livres : pour ces polytechniciens, premiers de classes formés pour diriger, il faut alors humblement se remettre à l'école et écouter des maîtres. «Quand j'ai commencé dans le métier en berger, le collègue qui m'informait était analphabète. Il m'a appris énormément de choses», raconte Eudes, reconnaissant. Ce qui a confirmé l'intérêt du jeune homme dans son métier de berger, c'est la polyvalence qu'il demande « on touche à tout, je suis à la fois berger, chef d'entreprise, vétérinaire, commercial, éleveur et maçon». Autant de compétences à acquérir qui demandent «une capacité à apprendre vite et bien» estime Jean Bénard diplômé de Polytechnique en 2019. Pour ce jeune maraîcher, qui dit être arrivé à ce métier ou plutôt ce «mode de vie» par «un triple chemin spirituel, philosophique et scientifique», les qualités développées à Polytechnique sont très utiles, au quotidien. «Vision d'ensemble», «rigueur«, «gestion des chiffres«, «encadrement» seront indispensables au jeune ingénieur qui s'est engagé à dégager un chiffre d’affaires de 80.000 euros sur la ferme et se donne l'objectif personnel d'atteindre les 120.000 euros.

De nombreux renoncements

Malgré tous les talents déployés, le salaire pour ces Polytechniciens en vadrouille est bien éloigné de ce à quoi ils pourraient prétendre dans une carrière classique. Alors qu'un jeune diplômé décroche en moyenne une rémunération annuelle de 60.000 euros à la sortie d'école, il faudra pour Jean Bénard se contenter d'un Smic - et le jeune homme s'estime «privilégié». Par ailleurs, en plus de la «pénibilité physique» du métier, c'est la commercialisation que ce jeune maraîcher trouve difficile surtout en vente indirecte : «les revendeurs sont très exigeants», souffle-t-il. Une prise de conscience progressive pour le jeune homme qui se dit «plus mesuré» après un an et demi d'expérience.

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De son côté, aujourd'hui, Eudes, papa d'une fille de deux ans, «commence enfin à voir le bout du tunnel». «Pour ceux qui s'installent hors cadre familial, les difficultés sont nombreuses et structurelles» rappelle le berger qui a dû travailler un temps comme professeur de mathématiques et maçon avant son installation. Au contact de cette nouvelle vie, il a aussi décidé de faire évoluer son activité. D'abord fromager, il est passé à la viande. «Entre la traite, la transformation et la commercialisation, la charge de travail était trop importante», explique-t-il. Grâce à ce changement il peut profiter de ce qui lui plaît «passer du temps avec les bêtes».

«Jamais je ne referai le chemin en arrière»

Malgré tous ces obstacles et ces renoncements, les joies sont nombreuses. «Jamais je ne referai le chemin en arrière» affirme Sacha Guégan qui a trouvé dans le métier d'herboriste-cueilleur «une liberté phénoménale», «une plus grande simplicité dans les relations» et «un dialogue permanent et passionnant avec le vivant». Il réfute l'idée d'une quelconque perte : «on a un train de vie différent aux autres Polytechniciens, pas inférieur», souligne-t-il. Il invite d'ailleurs les futurs élèves à «faire ce que eux veulent et pas ce que veut la société».

Ce sont également ces moments fugitifs dans la journée de labeur qui donnent toute leur valeur à ces métiers singuliers expliquent, unanimes, les polytechniciens. Pour Jean Bénard l'arrivée «au petit matin» sur la ferme, quand il dérange «pleins d'animaux», est un instant unique tout comme l'est l'observation, le jour même, de «150 bourdons qui se disputent une fleur de ciboulette». C'est sans surprise auprès de ses brebis que Eudes, pour sa part, trouve ses plus grandes satisfactions : «Parfois quand je rentre mes brebis le soir, elles font des bonds de joie. Normalement ce sont les jeunes qui sautent comme cela. Quand on le voit sur les adultes c'est qu'elles sont heureuses», confie le jeune berger qui aime aussi s'émerveiller avec sa fille dans les pâturages ensoleillés des collines provençales.

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Ce choix de carrière original ne les empêche pas de garder le contact avec d'autres anciens de l'X qui ont choisi une voie plus «standard». Si ces derniers portent un regard «intéressé» sur le parcours de leur ancien camarade «peu envisagent sérieusement de franchir le pas», pointe Anatole. «Ils sont ravis de venir une semaine», abonde Jean Bénard, «seul ou en groupe, ça fait un peu office de team building pou certains», ajoute-t-il en plaisantant.

Cet article a été initialement publié en juin 2021 et remis à jour

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Loterie : le joueur ne réclame pas son gain d'un million d'euros, jackpot pour l'État

L'heureux gagnant de l'Euromillions avait 60 jours pour venir réclamer son dû. L'avis de recherche de la Française des Jeux n'ayant pas abouti, la somme est reversée à l'État.

Guerre en Ukraine : Gazprom annonce la suspension de ses livraisons de gaz à la Pologne et la Bulgarie

L'entreprise polonaise PGNiG a confirmé ce mercredi «l'arrêt complet de l'approvisionnement». L'UE se dit prête et élabore «une réponse coordonnée».

Le pouvoir d'achat, «probablement la question sur laquelle on va avancer le plus rapidement», déclare Attal

Le porte-parole du gouvernement a évoqué deux mesures déjà annoncées : la réindexation des retraites et la création d'un nouveau dispositif carburant.

France24 - World

Israel launches deadly air strikes on ammunition depot, targets in Syria

Issued on: 27/04/2022 - 09:58

NEWS WIRES

Israeli air strikes near Damascus on Wednesday killed nine combatants, among them five Syrian soldiers, in the deadliest such raid since the start of 2022, a war monitor said. 

The Syrian Observatory for Human Rights said an ammunition depot and several positions linked to Iran's military presence in Syria were among the targets.

Government media in Syria confirmed four of the five casualties in the strikes, on which Israel did not comment.

"The Israeli enemy carried out an air assault at dawn... targeting several positions around Damascus," a military source was quoted as saying by the state news agency SANA.

"The investigation indicated that four soldiers were killed, three others injured and material damage noted."

The latest strike follows another near Damascus on April 14, without casualties, according to SANA.

The UK-based Observatory, which relies on a vast network of sources in every region of Syria, said eight people were also wounded in the strikes.

The other four killed were not members of the Syrian military but belonged to Iran-backed militia, Observatory chief Rami Abdel Rahman said, adding he could not verify their nationality.

He said at least five separate sites were targeted in the latest Israeli raid.

AFP correspondents in the Syrian capital said they heard loud explosions.

Since the war broke out in Syria in 2011, Israel has carried out hundreds of air strikes inside the country, targeting government positions as well as allied Iran-backed forces and Shiite militant group Hezbollah.

While Israel rarely comments on individual strikes, it has acknowledged mounting hundreds since 2011.

The Israeli military has defended them as necessary to prevent its arch-foe Iran from gaining a foothold on its doorstep.

The conflict in Syria started with the brutal repression of peaceful protests and escalated to pull in foreign powers and global jihadists. 

It has killed nearly 500,000 people and displaced half of the country's population.

 (AFP)

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Israeli missile strikes near Damascus kill two, says Syrian state media

Israeli air strikes kill three Syrian soldiers near Damascus, Syrian media says

Israeli air strikes hit government positions near Damascus, says Syrian State TV

New York Times - World

Aung San Suu Kyi Found Guilty in Myanmar Ahead of Biden Summit

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The elected civilian leader, who was detained in a military coup last year, was sentenced to five years in prison in a corruption trial that was closed to the public.

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By Richard C. Paddock

A court sentenced Myanmar’s ousted civilian leader, Daw Aung San Suu Kyi, to five years in prison on Wednesday after finding her guilty of corruption for accepting about $1.3 million in gold bars and cash from a close political ally.

The conviction was based largely on the testimony of the former chief minister of Yangon, Myanmar’s largest city, who publicly confessed last year that he had delivered $600,000 in cash and about 25 pounds of gold to her in shopping bags.

Ms. Aung San Suu Kyi, whose trial was closed to the public and the news media, has called the charge “absurd.” The court has prohibited her lawyers from speaking publicly about the case. Her ouster in Myanmar has rattled other Southeast Asian nations and is expected to be a major point of discussion during President Biden’s meeting with leaders from the region in Washington next month.

Supporters of Ms. Aung San Suu Kyi who are familiar with the legal proceedings said the prosecution had presented no evidence — aside from witness testimony — that she received the gold bars and currency.

Ms. Aung San Suu Kyi, who was arrested on Feb. 1, 2021, as the military began staging a coup, has been charged with 17 criminal counts that her defenders maintain are fabricated.

She was convicted earlier on five lesser charges and sentenced to six years in prison. If found guilty on all the remaining counts, including nine more corruption charges, she faces as much as 163 years in prison.

Phil Robertson, the deputy Asia director of Human Rights Watch, said the conviction on “bogus corruption charges” shows the regime’s determination to silence her.

“The days of Aung San Suu Kyi as a free woman are effectively over,” he said. “Destroying popular democracy in Myanmar also means getting rid of Aung San Suu Kyi, and the junta is leaving nothing to chance.”

Myanmar’s military, which ruled for nearly 50 years before allowing civilians to begin sharing power in 2010, seized full control again last year and arrested hundreds of elected officials, most of whom remain in prison.

Mass protests erupted and the military responded by shooting civilians in the streets. A national strike against the junta has crippled the economy, and the health care system has collapsed in much of the country.

Since the coup, the security forces have killed at least 1,798 civilians, and the regime is holding more than 10,300 political prisoners, according to the Assistance Association for Political Prisoners.

In rural areas, the military has bombed rebel strongholds and torched villages, driving thousands of people into the jungle. Hundreds of armed resistance groups have sprung up to fight the Tatmadaw, as the military is known in Myanmar.

Ms. Aung San Suu Kyi’s corruption conviction comes a year after leaders of the 10-member Association of Southeast Asian Nations met in Indonesia with the coup leader, Senior Gen. Min Aung Hlaing, and set forth a five-point plan to end the violence, begin dialogue and provide humanitarian aid.

But the junta has yet to carry out any of the measures, and ASEAN has been ineffective in pressuring the regime.

Special envoys appointed by ASEAN have not been allowed to meet with Ms. Aung San Suu Kyi. Nor have the envoys met with the pro-democracy National Unity Government, which was formed by elected officials who have escaped arrest and leaders of ethnic groups who have long opposed military rule.

The ASEAN Parliamentarians for Human Rights, a group of current and former members of parliaments, said that the five-point consensus had failed and that it was time for Southeast Asia’s leaders to take a more aggressive approach, including suspending Myanmar’s membership in ASEAN and imposing sanctions and travel bans on junta leaders.

Understanding the Coup in Myanmar

A military coup. Following a military coup on Feb. 1, 2021, unrest gripped Myanmar. Peaceful pro-democracy demonstrations gave way to insurgent uprisings against the Tatmadaw, the country’s military, which ousted the country’s civilian leader, Daw Aung San Suu Kyi.

Ms. Aung San Suu Kyi is a polarizing figure. The daughter of a hero of Myanmar’s independence, Ms. Aung San Suu Kyi remains very popular at home. Internationally, her reputation has been tarnished by her recent cooperation with the same military generals who ousted her.

The coup ended a short span of quasi-democracy. In 2011, the Tatmadaw implemented parliamentary elections and other reforms. Ms. Aung San Suu Kyi came to power as state councillor in 2016, becoming the country’s de facto head of government.

The coup was preceded by a contested election. In November 2020, Ms. Aung San Suu Kyi’s party won 83 percent of the body’s available seats. The military, whose proxy party suffered a crushing defeat, refused to accept the results of the vote.

Ms. Aung San Suu Kyi faces years in prison. The ousted leader has been sentenced to a total of 11 years in prison so far, with many more charges pending against her. The U.N., foreign governments and Ms. Aung San Suu Kyi’s defenders have described the charges as politically motivated.

The regime is cracking down on dissent. A rights organization that monitors detentions in Myanmar said in March that the military junta that seized power following the coup is currently detaining 10,000 political prisoners, adding that many have been tortured and are being held in deplorable conditions.

“The question to ASEAN leaders now is: Will you allow the military to continue committing war crimes and crimes against humanity, and threaten the human security and economic development of the region for another year?” the group asked in an anniversary statement on Sunday.

Under the earlier period of military rule, Ms. Aung San Suu Kyi became an international icon of democracy and spent a total of 15 years under house arrest between 1989 and 2010. She became a Nobel Peace Laureate and led her party, the National League for Democracy, to three landslide victories but was allowed to form a government only once, in 2015.

Barred by the military from becoming president, she took the title of state counselor. But she damaged her global reputation by not speaking out against the Tatmadaw’s brutal ethnic cleansing of Rohingya Muslims in 2017.

Since the coup, she has been kept under house arrest in undisclosed locations near Naypyidaw, the capital. Her trials are being held in a house in Naypyidaw that was converted into a courtroom. Ms. Aung San Suu Kyi, 76, was previously found guilty of possessing walkie-talkies, breaching Covid-19 protocols and inciting public unrest. The court could have sentenced her to as much as 15 years on the corruption conviction.

The main witness against her in the corruption trial was U Phyo Min Thein, the ex-chief minister of Yangon and a prominent party leader and fund-raiser.

In a televised confession shortly after the coup, he said he visited Ms. Aung San Suu Kyi at her home on three occasions in 2017 and 2018 and each time had brought her bags containing gold bars, bundles of hundred-dollar bills, expensive silk items and food.

He gave her the gifts to win her favor, he said, and told her she could use the money for her “personal needs,” to fund the National League for Democracy or for the Daw Khin Kyi Foundation, a charitable organization that she had established in her mother’s name.

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[Tribune] Après la présidentielle, la France renoue avec le bal des hypocrites

Au soir de sa réélection, le président de la République a promis une nouvelle ère. Mais elle a en réalité commencé au lendemain du premier tour des élections présidentielles. Depuis deux ans, les Français ont dénoncé le caractère orwellien de la politique française, tendant à nous projeter dans une dystopie où la peur ferait office de Saint-Graal. Aux amoureux de la France et de la culture française – souvent qualifiés de nationalistes ou de réactionnaires, comme si le progressisme était une religion –, je ne pourrais que partager ce constat : Orwell est mort, Vive Molière.

Depuis quinze jours, la France est redevenue le pays de Molière. Elle est redevenue le pays de courtisans portant la perruque de la République, le visage poudré d’opportunisme. Dans ce carnaval du devenir, les masques tombent, mais les costumes sont mis en plis. Fardés de leurs bonnes intentions, tous ceux qui, hier prétendaient incarner des valeurs ancrées dans leur chair, veulent désormais mener la danse pour être la reine du bal. Dans ce ballet burlesque, tous les Argan prétendent être des Diafoirus en devenir jusqu’au petit d’Espagne qui se verrait bien rythmer la valse.

Et tout cela en expliquant aux Français que le plus digne est de suivre le pas. Après le bal, certains feront tomber les costumes et les grimages et iront assurer au peuple de France que c’est sous les ors et les fresques que l’on se préoccupe de son avenir. Ils seront crus par certains parce que le citoyen qui aime son pays ne l’envisage pas comme une administration. Il a pour lui de grandes aspirations.

Dans ce ballet burlesque, tous les Argan prétendent être des Diafoirus en devenir jusqu’au petit d’Espagne qui se verrait bien rythmer la valse.

Pourtant, au-delà des salons feutrés et des jardins à la française, le peuple a exprimé son besoin de valeurs dans un duel électoral qui opposait deux visions radicalement différentes de l’avenir. D’un côté la France des cours, de l’autre la France des privations. D’un côté la France des faubourgs, de l’autre celle des clochers. Ce qui s’annonce est inquiétant. À ceux qui ne se sentent plus entendus par leurs représentants, on expliquera qu’il faut réduire le nombre de parlementaires. Tuer le messager pour n’avoir pas à écouter le message et une fois le rideau tombé, les acteurs retourneront dans leurs loges et chacun rentrera chez lui, la musique ancrée dans la tête avec le souvenir d’un moment passé. Courtiser n’est pas convaincre. Dans ce monde de communication qui parvient même à expliquer l’opportunisme, il est un mot pourtant que les citoyens connaissent et qui fait rire les grands : l’honneur de la parole donnée.

Cette parole est publique. Elle est celle de ceux qui refusent le consensus quand il ne préserve pas les intérêts du citoyen. Les dernières élections présidentielles ont démontré une rupture de la France en deux blocs. Exercer la politique dans cet esprit bipartite, c’est n’avoir que deux choix : être contre ou être pour. Être pour quand cela sert le citoyen dans l’ensemble de ses droits. Être contre quand l’un de ses droits est bafoué. Négocier les libertés, les acquis, les droits, c’est céder la nation à ceux qui se nourrissent des divisions. Notre rôle politique et de réaffirmer les valeurs qui sont les nôtres, d’y être fidèles, et d’être constants dans nos choix. C’est cette confiance des Français qui demeure dans nos mandats.

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L'Humanité

En mars 1972, une pilule pas facile à faire passer

Il était une fois

Il a fallu cinq ans pour que la pilule contraceptive autorisée par la loi Neuwirth en 1967, devienne réalité en France. Une véritable révolution qui a permis aux femmes en maîtrisant leur fécondité, de libérer leur sexualité et de conquérir la souveraineté sur leur corps. Un peu tombé dans l’oubli, ce symbole fort de la lutte féministe est aujourd’hui remis en question, au profit d’une contraception sans danger et d’une responsabilité partagée avec les hommes.

Une texte de Myriam Chopin et Olivier Faron, historiens.

On associe généralement l’histoire de la pilule contraceptive à deux lois phares : celles portées respectivement par Lucien Neuwirth en 1967 et Simone Veil en 1974. Pourtant, 1972 est bien la véritable année de libéralisation de son accès car c’est de mars que datent les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth. Il aura fallu cinq années pour que la libéralisation annoncée devienne réalité, pour que les femmes puissent enfin maîtriser leur fécondité. Cinq années pour que la société française connaisse une formidable révolution culturelle et sociétale, aujourd’hui un peu tombée dans l’oubli. La pilule permet en effet de rompre avec des siècles de contraception incertaine et essentiellement portée par des hommes recourant soit au coït interrompu, soit au préservatif.

Le député Lucien Neuwirth devient « le père de la pilule »

La pilule est d’abord une formidable découverte scientifique. Inventée par le médecin américain Gregory­ Pincus au milieu des années 1950, elle incarne l’explosion de l’utilisation des hormones. À la demande de la féministe Margaret Sanger, qui a créé outre-Atlantique dès 1942 le Planning familial, Pincus engage des recherches sur la reproduction des femmes. Composé original d’œstrogènes et de progestérones, la pilule empêche l’ovulation. Sa diffusion est toutefois plus que contrainte. En 1963, soit sept ans après les États-Unis, l’Enidrel est la première pilule utilisée en France, mais elle est prescrite sur ordonnance pour des insuffisances endocriniennes… sans que l’intention contraceptive ne soit mentionnée. Elle ne le sera qu’au début des années 1970. Depuis le début des années 1960, la pilule aura donc permis de manière détournée et fortement limitée la régulation des naissances.

Dans l’après-guerre, la France connaît une politique nataliste volontariste, appuyée sur un cadre juridique particulièrement restrictif. La loi de 1920, emblématique du traumatisme de 14-18, encore en vigueur dans les années 1960, proscrit toute forme de contraception dite moderne. Cela explique que les années 1950-1960 soient celles d’avortements sauvages, pratiqués dans des conditions ­inhumaines, qui meurtrissent les femmes, voire les tuent. Certaines grandes voix s’élèvent, comme celle du journaliste communiste Jacques Derogy qui dénonce en 1956 ce « drame intime des couples ». Pour le médecin lui aussi communiste Jean Dalsace, notre pays connaît à la fin des années 1960 autant d’avortements que de naissances, en raison de l’absence d’une véritable éducation sexuelle.

La contraception gratuite, c’est bien ; avoir le choix, c’est mieux

Des propositions d’abrogation de la loi de 1920 sont présentées sans succès par la gauche. Dès 1956, la journaliste Françoise Giroud dénonce des hommes ayant « toujours beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes ». Créée la même année par le docteur Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, la Maternité heureuse devient le Planning familial en 1960. C’est la naissance de l’un des plus importants mouvements associatifs de notre pays. En 1961, le centre grenoblois du Planning bénéficie de la tolérance des autorités pour distribuer des contraceptifs, principalement des stérilets. Mais c’est bien l’ensemble de la situation qu’il faut changer.

C’est un député stéphanois gaulliste, Lucien Neuwirth, qui porte cette cause. Il s’appuie sur l’action de tout un courant de pensée, incarné notamment par des médecins francs-maçons comme Pierre Simon. Pendant la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand fait de la contraception l’un des axes majeurs de sa campagne contre de Gaulle. Neuwirth réussit ensuite à rallier le général à peine réélu, qui aurait été influencé par sa femme, bouleversée par tous ces avortements dramatiques.

Le texte de 1967 est présenté devant un Parlement incandescent. Neuwirth est à contre-courant de son camp politique. Combat à front renversé quand il est défendu par la gauche et attaqué violemment par ses compagnons. Place à une surenchère oratoire où l’on dénonce pêle-mêle la « flambée inouïe d’érotisme » qui saisirait le pays, le « néant » qui s’annonce… Rien de moins que de demander un huis clos, bien entendu refusé, sur un sujet qui s’apparenterait à une « affaire de mœurs ». Attaqué personnellement, Neuwirth porte le texte avec beaucoup de courage et le soutien du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney. Étonnant choc de dates et de personnalités : la loi Neuwirth est signée par le général de Gaulle à la fin de l’année 1967, six mois avant Mai 68. En définitive, elle constitue un plus grand accélérateur de la libération des mœurs qu’une révolution estudiantine, peu mobilisée sur la contraception des femmes.

Le débat ouvert en 1967 ne s’arrête pas et deux camps se forment. Les défenseurs de la pilule fourbissent leurs armes. Le quotidien « Paris Jour » du 13 février 1968 se prononce même en faveur du remboursement au nom du slogan évocateur « Non à la pilule du riche » ! Le début des années 1970 voit la naissance d’un féminisme français désormais organisé grâce au Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1970, suivi de Choisir la cause des femmes en 1971 et du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) en 1973. Mais, si les militantes plébiscitent la pilule, elles sont de plus en plus happées par le combat majeur qui s’ouvre : celui pour l’interruption volontaire de grossesse.

Le courant anti-pilule se mobilise de son côté pour différentes raisons. Les premières renvoient aux frémissements initiaux de la pill scare, cette peur des dangers sanitaires induits par la contraception hormonale, surgie outre-Manche. « Le Nouvel Observateur » du 12 mai 1969 en arrive à s’interroger sur « Faut-il interdire la pilule ». La réponse du docteur Cohen, l’un des meilleurs experts, est plutôt rassurante : « Les risques secondaires existent, mais on exagère les dangers et nous le prouverons bientôt. » Ce sont toutefois surtout les catholiques qui s’interrogent. Comment appliquer le refus de tout moyen contraceptif artificiel prôné par Paul VI ? Un journal télévisé de la première chaîne, fin juillet 1968, souligne combien l’encyclique « Humanae Vitae », publiée le 25 du même mois, représente « un idéal élevé », voire trop, générant un complexe de culpabilité.

Entre 1967 et 1972, cinq années ont été perdues et les espoirs de la loi Neuwirth déçus, la diffusion de la pilule restant encore circonscrite. Difficile de trancher entre ce qui relève de la juste préoccupation de protéger la santé des femmes et ce qui renvoie au contraire à une hostilité d’ordre moral. En 1972-1973, les choses changent donc. Replongeons-nous dans les journaux télévisés de l’époque pour comprendre les enjeux du débat. Soulagé, Neuwirth n’en condamne pas moins les retards dus à « un état d’esprit rétrograde », à « un manque de clairvoyance ». De son côté, le ministre de la Santé publique Jean Foyer manifeste son refus de la contraception hormonale, en privilégiant la création de bureaux des « problèmes de la naissance », visant à une éducation de la personnalité, voire de l’amour. Il revient au premier ministre Pierre Messmer de trancher en faveur de la diffusion large de la pilule.

Ce jour où Simone Veil porta la dépénalisation de l’IVG au Palais-Bourbon

La loi Veil de 1975 marque une nouvelle étape dans la banalisation de la contraception, en supprimant notamment quelques blocages significatifs mis en place en 1967 pour faire passer le texte : c’est la fin en particulier du carnet à souches, qui assimilait de facto les contraceptifs à des drogues. En 1974 est aussi instauré le remboursement par la Sécurité sociale.

En un peu moins de trente ans, la France devient un pays « pilulo-centré » tant la contraception hormonale y est véritablement plébiscitée. Les clivages se sont progressivement estompés, à l’image des pratiques des femmes catholiques qui l’adoptent malgré l’interdit de l’Église. Le sommet est atteint en 2000, quand une femme sur deux en âge d’enfanter prend la pilule, alors que, de manière paradoxale, le nombre d’avortements ne baisse pas.

Depuis les années 1980, des ouvrages à charge mais à l’impact limité dénoncent le danger de la pilule, prônant le retour à des méthodes anciennes comme celle du Dr Ogino datant de 1924. Mais le consensus français autour de la contraception hormonale ne se lézarde véritablement qu’au milieu des années 2010, avec la crise de la pilule dite de troisième génération. Mise sur le marché en 1984, elle semble parée de tous les avantages, des dosages hormonaux plus légers permettant de diminuer les effets secondaires. Bien que sceptique sur les progrès médicaux engendrés, l’administration française en facilite même le remboursement.

C’est alors que des drames se produisent. Jeune Borde­laise de 18 ans, Marion Larat subit un AVC ischémique en 2006 et en reste lourdement handicapée. Alors qu’elle devient une lanceuse d’alerte grâce aux réseaux sociaux, « le Monde » raconte combien cette pilule de troisième génération traduit une pharmaco- négligence. Des analyses prescrites aux femmes à risques, notamment en raison de facteurs héréditaires, auraient ainsi permis d’éviter certains accidents. La ministre de la Santé Marisol Touraine se saisit en 2013 de la question en rencontrant les intéressées et en mobilisant les acteurs du système de santé.

La confiance en la pilule est toutefois considérablement ébranlée. La chute de consommation de ces nouvelles pilules est spectaculaire, sans être compensée par un retour aux anciennes. C’est le début d’une baisse inexorable et de nouvelles prises de position mettant en avant combien la pilule constitue à la fois un travail féminin « invisibilisé » et le symbole de l’hormonophobie qui se répand parmi des jeunes femmes, de plus en plus attachées à l’envi­ronnement et à leur propre bien-être. De nouvelles porte-parole proclament même qu’elles en ont « marre » d’une contraception qu’elles jugent dangereuse.

Contraception. La pilule a de moins en moins la cote

Difficile de prédire l’avenir de cette histoire de l’intime. Sur ce sujet comme sur d’autres, les jeunes femmes ont perdu la mémoire des luttes, celles qui ont abouti à la libéralisation de la contraception, donc de la sexualité – probablement parce qu’on leur a mal transmise. Elles ne se retrouvent pas dans un tout-pilule devenu une norme banalisée. Elles ­aspirent à autre chose, qui n’existe pas encore pour des raisons techniques et/ou culturelles. La recherche sur la contraception est en effet quasiment bloquée, ce qui explique que la fabrication d’une pilule masculine reste un horizon flou. En France, les hommes ont accepté allègrement une pilule prise par leur compagne. Ils sont bien loin d’utiliser des méthodes telles que le slip chauffant, l’anneau testiculaire ou la stérilisation à laquelle leurs homologues anglo-saxons recourent facilement, pour que la contraception soit, enfin, la responsabilité du couple.

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Valeurs Actuelles

Cergy : Emmanuel Macron visé par un jet de tomates en plein déplacement

Un début de second quinquennat mouvementé. Lors de son premier déplacement après sa réélection, Emmanuel Macron a été chahuté à Cergy, dans le département du Val-d’Oise (95), mercredi 27 avril. Alors que le président de la République déambulait dans les allées du marché Saint-Christophe, il a été la cible d’un jet de tomates, indique BFMTV.

Emmanuel Macron ciblé par un jet de tomates lors de son déplacement à Cergy pic.twitter.com/3J0hXIZSRP

— BFMTV (@BFMTV) April 27, 2022

 

« Pas de bagarre »

Sur les images, on peut voir le projectile tomber à quelques mètres du chef de l’État, sur deux personnes, dont l’une fait partie du service de sécurité du Président, indique le Huffington Post. « Projectiles ! », s’écrie alors un membre de la sécurité rapprochée d’Emmanuel Macron, avant qu’un parapluie noir ne soit déployé au-dessus de la tête du locataire de l’Élysée. « Pas de bagarre », implore Emmanuel Macron, devant la cohue provoquée par le jet de tomates.

Quelques instants plus tard, le président de la République a repris ses discussions avec les habitants. Interrogé sur le portrait-robot du prochain Premier ministre, le chef de l’État a indiqué qu’il s’agirait d’une personnalité « avec une fibre sociale, écologique et productive ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

War in Ukraine: Joël Lautier, the French chess star on the US sanctions list

Issued on: 23/04/2022 - 15:49

Sébastian SEIBT

French chess star and businessman Jöel Lautier was added to the list of people targeted by US sanctions over the war in Ukraine back in March, French business daily Les Echos reported on Wednesday, the only non-Russian to be targeted by the American authorities.

On a list of affluent Russians, one name stands out. Of the more than 340 individuals sanctioned by the United States on 24 March over the war in Ukraine, only one of them is not Russian: Frenchman Joël Lautier, the former international chess champion turned mergers and acquisitions consultant.

Lautier’s inclusion on the ever-growing US blacklist went completely unnoticed until French business daily Les Echos mentioned him in an article published on Wednesday April 20.

Lautier, the head of a mergers and acquisitions consultancy, actually appears twice on the US sanctions list: once under his French name (Joël Raymond Lautier) and once under the "Russified" version of his surname, Zhoel Raimon Lote.

Why Lautier?

He even gets a special mention from the US Treasury because he is quoted separately in a press release about Washington's efforts to target "the elite close to Russian President Vladimir Putin". The 48-year-old Frenchman is named alongside 15 other wealthy Russians, including Gennady Timchenko, a businessman and longtime friend of Putin.

However, unlike the oligarchs targeted by the American and European authorities, Lautier is not targeted by US sanctions for making a fortune from his ties to Putin.  

Instead, he owes his inclusion on the list to the fact that in 2020 he became a non-executive director and member of the supervisory board of the Russian bank Sovcombank.

One of Russia's "systemically important" banks, Sovcombank is suspected of helping the Russian elite to enrich themselves illegally. It was one of the first targets of US sanctions, as soon as the Russian invasion of Ukraine began on 24 February.

A month later, Washington decided to ramp up the pressure on Sovcombank by individually targeting all of its executives, including members of the board of directors.

For Les Echos, it is "bizarre" that Joël Lautier should come under fire from Washington. Firstly, the daily points out, he resigned from his position at Sovcombank on 25 February, the day after the bank was placed on the sanctions list. This decision is only effective after "an AGM [of shareholders]", Les Echos says. Since the US sanctions were announced, all references to the members of the board of directors have disappeared from the bank's website.

Moreover, there seems to be a double standard at play in Washington. Lautier was officially sanctioned because he was on the supervisory board of Sovcombank. But the German national Regina von Flemming became a non-executive director of the Russian bank in 2020, a position she held just before the start of the war ... and yet she does not appear on the US sanctions list. When contacted by FRANCE 24, the US Treasury did not comment on this "oversight".

From chess champion to businessman in Russia

When contacted by Les Echos, Lautier made no comment on his inclusion on the US sanctions list.  

His listing means that any assets he holds in the United States or in an American bank can be seized, and that he cannot do business with Americans.

Ironically, Lautier was put on the US sanctions list on the same day as Anatoly Karpov, the former world chess champion who became a Russian MP and voted for the war in Ukraine. These two have clashed in the past on several occasions ... on the chessboard.

Lautier’s feelings for Russia, a superpower in the chess world, appear to stem partly from his chess career.

Until 2006, Lautier was the greatest chess star in France. He was world junior champion in 1988, competed in the Chess World Cup 2005, and is one of the few players to have beaten the living chess legend Garry Kasparov twice, in 1994 and 1995.

His love of the board game has taken him to Russia on numerous occasions. He became fluent in Russian by devouring the chess books of the Russian grandmasters.

When he retired from chess in 2006 to turn to finance, "Russia offered me the best bridge to go from chess to business", he told French business daily Les Echos in 2016.  He also used the interview to publicly denounce, two years after the annexation of Crimea by Russia, the "demonisation of Russia in Europe" and called for more business ties with Moscow.

In 2006, he founded his own mergers and acquisitions consultancy RGG (Russia goes global) which specialises in buying and selling assets in Russia. At the same time, he trained at Skolkovo, the leading management school in Moscow.

Since then, he has advised several large Russian groups in sectors as diverse as oil, electricity and pharmaceuticals. In addition to his role at Sovcombank, Lautier was also a non-executive director for Evropeyskaya Elektrotekhnica, a Russian electronics company.

Perhaps it was a role too many for the US Treasury and the former chess champion pushed his pawns too far into Russia, forgetting one of the golden rules of the game: pawns are the only chess pieces that can’t be moved backwards.

This article has been translated from the original in French

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Allegations of mass rape by Russian troops in Ukraine

ANALYSIS

War in Ukraine threatens geopolitical balance in the Arctic

AS IT HAPPENED

Several killed in Russian missile strike on Ukraine’s Odesa

New York Times - World

French Presidential Election

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The Unsettling Warning in France’s Election

A record number of abstentions, and a strictly binary choice for voters — many of whom said they were picking the lesser of two evils — are trouble signs even within a mature democracy.

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By Amanda Taub

You should know at least two crucial facts about the French presidential election, whose final round was held last Sunday.

The first is that Marine Le Pen, the far-right candidate known for her warm relationship with Vladimir Putin and her hostility toward the European Union and immigrants, lost the election — but with the best showing that her party has ever had, carrying 41.5 percent of the second-round vote.

The second is that Emmanuel Macron, the incumbent president from the center-right En Marche party, won the election — but with the lowest share of registered voters of any candidate since 1969, because of historically low turnout and high numbers of votes that were cast blank or spoiled in a show of protest.

Of those two facts, the first has garnered the most attention. But the second may be more important.

Vote, or hostage negotiation?

In the first round of the presidential election, Macron came in first, but with nowhere close to a majority. He got barely more than a quarter of the total votes, with 27.85 percent. Le Pen came next with 23.15 percent, and the leftist candidate, Jean-Luc Mélenchon, got 21.95 percent. The rest of the votes were divided between smaller parties.

That’s actually pretty common: Today, in many mature democracies, it’s uncommon for any party or ideological faction to get more than about a third of the votes. In the German federal election last year, the center-left party came first, but with only 25.7 percent of the vote — strikingly similar to the numbers for Macron in the first round. In multiparty parliamentary systems, that results in coalition governments in which two or more parties work together — take Germany, again, where a three-party coalition now governs.

But in direct presidential systems, the winner takes all. And for many voters, that means that elections are less a matter of who they want to support than of who they most want to oppose.

So when Le Pen made the second round runoff of the French election, the contest took on the tenor of a hostage negotiation. Macron argued that Le Pen was an existential threat to France, and called for all other candidates’ supporters to unite behind him in order to prevent her from winning the presidency. Mélenchon, the leftist candidate, made a similar plea to his supporters. “We know who we will never vote for,” he said on April 10. “We must not give a single vote for Madame Le Pen.”

In the end, enough voters aligned behind Macron to keep the far right out of the presidency. And it seems that many heeded the calls to hold their noses and vote for Macron, despite their aversion to him, in order to protect the country from the far right: According to one poll, about 45 percent of those who voted for him did so only to oppose Le Pen.

But the same poll found that the opposite was also true: About 45 percent of Le Pen voters were more interested in opposing Macron than in supporting the far right. Other data bears that out: The overseas French territories Martinique and Guadeloupe supported Mélenchon in the first round, but then gave a majority to Le Pen in the second.

Others withdrew entirely. Abstentions and blank ballots hit record highs in this election — a notable development in France, where turnout has historically been around 80 percent.

A warning from history

Experts who study France’s history of revolutions and democratic collapse see signs of danger in a system that pushes a wide spectrum of voters into a binary choice between what some see as the lesser of two evils.

So how do you tell the difference between normal political anger that can work itself out through a series of elections without leading to serious instability, and something dangerous enough to require structural change to the system itself?

“That’s the question of French history, right?” Terrence Peterson, a political historian at Florida International University, told me. “Historians have been asking that question about France for a long time, given its history of repeated revolutions.”

He saw particular cause for concern in the rising levels of abstentions. “When voters express that they feel disenfranchised, if a majority of them do, then that’s a clear sign” of serious trouble, he said.

Some in France have begun to call for an overhaul of the Constitution to make the system more representative. Mélenchon has called for a new Constitution to be drafted via a people’s constituent assembly. In an editorial last week in the French newspaper Le Monde, Frederic Sawicki, a political scientist at Pantheon-Sorbonne University, argued that the lack of proportional representation had brought the far right “to the gates of power” in France.

Camille Robcis, a Columbia University historian who studies 20th-century French politics and institutions, said that she was not surprised to hear such calls. “You have a kind of disconnect between the representatives and the popular vote, the electorate,” she said. “The result is that these disenchanted, disenfranchised voters are moving to the extremes.”

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France24 - World

War in Ukraine threatens geopolitical balance in the Arctic

Issued on: 20/04/2022 - 19:35

Joanna YORK

Russia shares a maritime border in the Arctic with European and American members of NATO. While environmental concerns and economic interests have typically dominated collaboration in the region, the war in Ukraine threatens to upset this careful balance.

Russia’s senior diplomat at the Arctic Council intergovernmental forum, Nikolai Korchunov, spoke out on April 17 about NATO’s increased presence in the Arctic since the war in Ukraine began. He said long-planned military drills between NATO, Finland and Sweden in the region in March were “a cause for concern” for Russia.

“The Alliance recently held another large-scale military exercise in northern Norway. In our view, this does not contribute to the security of the region," he said.

If the Western military alliance continues its Arctic activities, "unintended incidents" might occur, he said, without specifying what these might be. 

In such a unique part of the world, “incidents” of any kind could disrupt a fragile balance. 

The Arctic is a potential goldmine for energy resources and shipping routes, often governed by complex bilateral agreements between the Arctic states. The eight Arctic countries – Canada, Finland, Denmark, the United States, Iceland, Norway, Sweden and Russia – typically collaborate. United by their shared Arctic coastline, harsh environmental conditions have led them to forge agreements on maritime law, environmental balance and security needs as basic as conducting effective search-and-rescue operations. 

“The relationships in the Arctic are not ones that can be broken apart quickly, easily or lightly, nor should they be,” said Dr Melanie Garson, lecturer in international conflict resolution and security in the political science department of University College London, in an interview with FRANCE 24. “There are critical issues in the Arctic that need to be kept stable for short-term and long-term stability.”

But there are signs that Russia’s invasion of Ukraine is already disrupting this careful balance.  Russia now shares the Arctic coastline with five NATO member states, plus Finland and Sweden ­– all of whom are sending military and financial support to help Ukraine fight against the Russian invasion.

All the members of the Arctic Council aside from Russia announced in March they would boycott talks in Russia, currently chairing the Atlantic Council until 2023, due to its “flagrant violation” of Ukraine’s sovereignty. As such, the group’s work has been put on hold.

“It’s very unusual,” Garson says. “The Arctic Council has survived periods of tension, but what we're seeing in the Ukraine is a huge turning point in history. We can't dismiss how that might affect tried and tested alliances.”

‘A fifth ocean on top of the world’

Political and economic concerns in the Arctic are defined by its unique and rapidly changing climate. While the south Arctic is covered in forests, further north the land becomes treeless, dominated by tundra, deserts and ice that is rapidly melting due to climate change. 

In the past 30 years the thickest ice in the Arctic has declined by 95 percent. If greenhouse gas emissions continue to increase at their current rate, the Arctic could be ice-free in the summer by 2040. 

Increased human presence poses an additional threat to a natural landscape that is already under pressure.

Traditionally, the urgent climate situation has been a key reason for international cooperation. The first step towards the formation of the Arctic Council was the Arctic Environmental Protection Strategy signed in 1991 as an agreement between the Arctic states and Indigenous people’s organisations.

But the dramatic loss of ice is changing the political and economic landscape in the region. “We have basically a fifth ocean opening on the top of the world,” said Katarzyna Zysk, professor at the Norwegian Institute for Defence Studies. “And when that ocean is open, it will be used for economic and military purposes.” 

In Russia, loss of ice is also changing the military focus. Of the total Arctic Ocean coastline, 53 percent is Russian. “It is a huge, vast area,” Zysk says. “Those borders were protected by ice, but now the ice is disappearing. That means the region can be used, potentially, in an attack on Russia.”

Consequently, Russia has been increasing its military presence in the far north. The most obvious example of this is its Arctic navy, the Northern Fleet, based on the Kola Peninsula near the border with Finland and Norway.

Its arsenal includes submarines armed with nuclear-powered missiles, anti-submarine aircraft, aircraft carriers and ships armed with missiles, among others. “The Northern Fleet is the strongest part of the Russian Navy,” Zysk says. “Russia has their largest share of strategic submarines and other important non-nuclear capabilities on the Kola Peninsula.” 

‘Ukraine was a game changer’

In 2014 – the same year that Russia annexed the Crimean peninsula from Ukraine – the Northern Fleet became the main component in a strengthened military presence in the north, called Northern Fleet Joint Strategic Command. To international observers, Russia’s military activities in the Arctic took on an increasingly aggressive stance, raising the stakes for other Arctic states.

“The major thrust of NATO's interests in the Arctic came after the annexation of Crimea,” Zysk says. “Ukraine was a game changer, because even though Russia had been generally cooperative and predictable in the Arctic, NATO could not detach what Russia was doing in Ukraine from its military expansion in the Arctic.” 

This meant also increasing NATO’s presence in the Arctic to ensure that if Article Five were triggered by a Russian attack in the region, the group could provide the required collective defence. However, Russia also continued increasing its forces. From 2016 onwards, it upped the frequency of its military exercises in the Arctic, even displaying an “ability to project power beyond its Arctic waters and assert maritime control”, according to the nonprofit policy research organisation The Center for Strategic and International Studies.

The current war in Ukraine has raised the stakes once again. If Sweden and Finland join NATO ­– as both are seriously considering doing ­– all the Arctic states except Russia will be part of the military alliance.

“NATO will then have a strategic re-evaluation of how the Arctic sits within the alliance, and decisions NATO will take will set the future relationship,” Garson says. “Given the rumblings from Russia about this potential NATO expansion, that could cause tension.”

Most recently, these rumblings include an April 14 threat that if Sweden and Finland join NATO then Russia would deploy nuclear weapons and hypersonic missiles to the Baltic region.

“There are some scenarios you could imagine, where Russia would challenge Article Five,” Zysk says. “One possibility is that Russia could do it in the Arctic because it has a relatively strong military presence there compared to the other NATO states.”

‘The leading actor in the Arctic’ 

However, Russia is not necessarily building up its military force in the Arctic for an attack – it has plenty there to protect, too. 

A 2008 study by the US Geological Survey found that the Arctic could be home to the largest unexplored oil and gas reserves on Earth, storing billions of barrels of unmined energy resources. Much of the reserves are thought to be offshore, in Russian seas.

Oil and gas are not the only potential assets. “The region is very rich not only in energy, but also mineral resources, a lot of which are in the Russian Arctic,” Zysk says. “There are also very well-preserved fish stocks that are valuable, considering the growing food crisis in the world.”

In addition there is potential for a lucrative economic future as a transport hub. The Northern Sea Route that runs along Russia’s north coast is currently blocked by ice for most of the year – but if it weren’t, it could become a highly profitable shipping channel. For example, shipping times and fuel costs for transporting goods between China and Europe would be cut dramatically if they could travel via the Arctic instead of the current route via South Asia and through the Suez Canal.

These possible future scenarios have increased international interest in the Arctic. In addition to the eight core members with territories in the Arctic, the Arctic Council also has 13 council observers that can propose projects in the region. These include France, Germany, the UK and, most notably, China, which has been actively setting up Arctic research stations and investing in mining and energy.

This international interest in the riches of the Arctic has also compelled Russia to play a more dominant role in the region. “It has been stimulating Russia to strengthen its position, because Russia sees itself as the leading actor in the Arctic – and for good reasons, if you look at the geography,” Zysk says.    

So far, however, there seems to be little appetite from Russia to extend this role to military clashes in the far north, despite the confrontation in Ukraine pitting Arctic states against each other. 

“My reading is that Russia has been actually trying to avoid escalation,” Zysk says. Following NATO exercises with Finland and Sweden in early March, NATO troops participated in another exercise in Norway on March 25. The Russia response was muted – it released a statement in protest, and conducted its own military training exercises on the same day.

“Russia always protests when NATO does military exercises close to its borders,” Zysk says. “But we haven't seen any provocative behaviour from Russia in the Arctic. I think Russia is actually trying to avoid escalating [international reaction to] the conflict in Ukraine, and also its military is already fully engaged there.” 

Among Western allies, too, the war in Ukraine may prove to be a turning point for political relations in the Arctic, but not necessarily a rupture. “The Arctic Council has paused, temporarily, its work, but it’s not breaking apart,” Garson says. “More than anything, trust has been severely broken in relationships with Russia, so Arctic states are rethinking how they go forward.” 

In a part of the world dominated by such a challenging natural landscape it might be that the necessity for collaboration and cooperation between Arctic states ultimately overrides political tensions. “The Arctic is governed by quite a complex web of bilateral and multilateral agreements, and I think the nations will be careful of walking away from them too quickly,” Garson says. “There will be a will for political cooperation.”

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Arctic nations pledge to cooperate on climate despite rising tensions

Perspective

Exploiting Arctic resources: 'Part of the problem, but also part of the solution'

Perspective

A year trapped in thin ice: Lessons from the Arctic

Valeurs Actuelles

À la fac, l’interminable dérive de l’ultragauche

« On se défend si on nous attaque, mais que de la légitime défense. » Voici les dernières consignes de Vianney Vonderscher, le président de la Cocarde étudiante, avant que les militants de son association droitière, accompagnés de membres de l’Union nationale inter-universitaire (Uni) et de Génération Zemmour, s’élancent sur un blocus qui dure depuis plusieurs heures le jeudi 14 avril.

Le matin même, avant les cours, un groupe installe un amas de poubelles et de barrières de chantier pour bloquer l’entrée de Sciences Po. D’autres taguent les caméras de surveillance, le blocus est lancé. Un étudiant nous confie que sur place sont présents « des socialistes classiques et plusieurs antifas ». Il a eu l’occasion de poser des questions au directeur de l’Unef, qui lui aurait confié : « On accepte la défaite, mais ce n’est pas normal qu’avec les enjeux actuels, notamment climatique et d’égalité, aucun des candidats au second tour ne les mette en avant. » L’étudiant en voit certains qui « sont juste contents de faire sauter les cours ».

Assise par terre ou sur les poubelles, la jeunesse bourgeoise révolutionnaire passe son après-midi à enchaîner les cigarettes, dissertant sur les trouvailles de nouveaux slogans antifascistes. De la grande théorie politique sur la lutte des classes en passant par la menace du Rassemblement national et le “grand capital” défendu par Emmanuel Macron, pour qui ils invitent tout de même à voter, aucune thématique ne passe sous les radars de ces philosophes du dimanche. Des affiches pendent aux grilles de l’école : on peut y déchiffrer des leitmotivs propres à l’extrême gauche, tels que “féministes antifascistes”, “non à l’extrême droite” ou encore “SS de flics”. Comble de la bien-pensance, un drapeau de l’Action antifasciste trône fièrement au milieu de la barricade. Chacun choisit ses combats.

À 14 h 30, une soixantaine d’étudiants, postés devant l’école, cheveux longs et colorés, Doc Martens aux pieds et cigarettes roulées au bec, montrent leur envie de révolte. Quelques-uns, entièrement vêtus de noir et crânes rasés, visiblement habitués, sont là pour encadrer les néophytes. Certains lancent des slogans repris en chœur par une foule. On se croirait à la sortie d’une école primaire.

Les étudiants qui dansent et applaudissent scandent “économie libérale, enfant du capital”. Pour rappel, à Sciences Po, 25 % des étudiants sont boursiers, d’autres paient autour de 6 000 euros par an pour les droits de scolarité. Un étudiant reconnaît d’ailleurs que, si certains des manifestants font partie des « quotas » défavorisés, la majorité sont « des privilégiés » et « comme la gauche en général, ils se donnent bonne conscience, mais ne vivent jamais selon les valeurs qu’ils prônent ».

Tous debout hurlent “Le Pen on dégage, Macron on combat !”. Les passants semblent ne pas comprendre. Ils filment de loin en riant à la vision de cette caricature de Mai 68. L’espoir renaît pour ces jeunes aux rêves déçus, ils laissent échapper : « LFI c’est pas fini, ça, ça va faire bouger les choses. »

Déblocage par une droite unie

À quelques rues de là, l’ambiance est autre. Militants de l’Uni, de la Cocarde étudiante et de Génération Zemmour se retrouvent. Le président de la Cocarde se félicite d’un « rassemblement des jeunes de bonne volonté » et explique que « le but est pacifique, simplement les universités n’appartiennent pas aux militants d’extrême gauche ». Il déplore une inaction de la part de l’administration de l’école qui serait complaisante : « Certains professeurs soutiennent directement les bloqueurs, ce n’est pas leur rôle. » Constance, une responsable de l’Uni, approuve fortement le déblocage : « C’est essentiel que nous nous unissions pour nous opposer au blocage de l’extrême gauche sur les campus de Paris, cela nuit à l’Université et aux partiels. C’est toujours au moment des examens que la gauche se réveille. »

S’ensuivent les instructions du président de la Cocarde : « Les consignes c’est : pacifique et dynamique, les gars ! Une démonstration de force mais on n’est pas les provocateurs ! », rappelle-t-il. Si des violences ont lieu, « comme toujours ce sera retourné contre nous par les médias », soupire-t-il. Le groupe se rassemble au coin de la rue, encore invisible des bloqueurs, à 50 mètres du barrage. Ils avancent, certains les voient arriver et filment, d’autres courent prévenir les antifas. Ils n’ont pas le temps de dresser deux barrières que les militants droitistes s’élancent. La Cocarde en tête, le visage caché, court aux cris de “gauchiste casse-toi, la France n’est pas à toi”. Les antifas se rassemblent mollement, mais à la vue des 40 encagoulés qui foncent tête baissée, se dérobent. La panique s’empare des rangs antifas : ceux qui riaient en vainqueurs courent maintenant à l’opposé. Un fumigène est craqué : “Gauchistes hors d’ici ! À bas la Macronie !” Enveloppés par la fumée, ils défont les barricades. La sécurité de Sciences Po, comme pendant le blocus, reste stoïque. En deux minutes, un blocus qui devait tenir plusieurs jours s’écroule. Un vibrant “on est chez nous” est scandé à pleins poumons par les militants. Quelques gauchistes téméraires, postés au loin, scandent : “Paris antifa !” Aucun ne s’approche mais beaucoup filment.

Une fois un brassard de police sorti par un homme devant l’école, un cortège de motos des brigades de répression des actions violentes motorisées débarquent. La Cocarde recule et détale. « Quatre heures plus tôt, ça aurait été bien », glisse un étudiant au passage des policiers. Un autre s’époumone : « Là ils font plus les malins, les fachos. » L’équipe de VA+ est prise à partie par des militants sanguins, frustrés de leur défaite : « Il y a les chiens de Valeurs actuelles ! »

Plus tard, les fuyards reviennent, sur l’air de Siamo Tutti Antifascisti, en réponse à une Marseillaise entonnée par les quelques militants de l’Uni encore présents. Une antifa, déçue, s’insurge : « Le Pen est une candidate fasciste, la question ne se pose pas. On est menacé pour ça par les fachos, c’est grave. » Elle ajoute : « Ils nous mettent tous en danger, nous, on porte des idées saines. Il faut revoir ses priorités, les cours c’est bien mais l’extrême droite, c’est plus grave. » L’incompréhension de ne pas avoir plus le soutien de l’école gagne les “Che Guevara” modernes : « Alors que Sciences Po est elle-même porteuse de ces idées politiques », selon une bloqueuse qui ne rigole pas en disant cela.

La gauche militante, poison du monde universitaire

Ce blocus qui refuse la démocratie est emblématique mais pas isolé. À Nantes, un e-mail interne appelant à voter pour Emmanuel Macron a été envoyé par la présidente de l’université. À Paris, d’autres universités ont été bloquées, puis ont vu leurs cours annulés par précaution. Enfin, depuis le lundi 18 avril, de nombreux lycées sont bloqués à leur tour et répondent à “l’appel de la Sorbonne”, comme en témoigne un lycéen dévasté par « ce second tour qu’on nous impose ». Ces événements restent le fait d’une minorité très active et influente sur les jeunes, à l’instar de ce lycéen du XVIe arrondissement de Paris qui se rebelle contre un monde injuste à ses yeux. « Tout cela révèle quelque chose de très profondément ancré dans les universités françaises », nous confie, exaspéré, le délégué national de l’Uni, Rémy Perrad.

Dès qu’une loi relative à la vie des étudiants est envisagée par l’exécutif, les blocus deviennent légion. L’existence d’une pensée de droite au sein des universités, ou la non-présence d’un candidat de gauche au second tour, suffit à présent à mettre le feu aux poudres. Ces blocages pourrissent la vie des universités et rendent la continuité du service public très incertaine. La valeur des diplômes est mise en danger, comme le craint Pierre-Henri Tavoillot, maître de conférence à la Sorbonne, qui nous confie : « Depuis 2015, de nombreuses universités parisiennes n’ont pas eu un seul semestre complet. » « Le prolétariat ne veut plus faire la révolution, une minorité d’étudiants très organisés influencent beaucoup des lycéens sans recul. Cela devient un rite initiatique de bloquer, et les étudiants les plus fragiles en pâtissent », explique le professeur. Symbole d’une dictature passive, la démocratie n’est plus perçue comme un système politique, « mais comme des valeurs, ceux qui ont raison et ceux qui ont tort ». Tout un programme.

Constat partagé par Jean-Robert Pitte, ancien président de la Sorbonne et secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences morales et politiques : « On est dans un pays qui donne des leçons de démocratie à la terre entière sans faire respecter la sienne. » À qui a-t-on affaire ? « Des gens ultragâtés qui ne vont pas voter et sont les premiers à manifester quand le résultat ne leur plaît pas. » Sans parler des lycéens qui, par définition, ne peuvent souvent pas encore voter. Et encore, l’âge de majorité n’est pas encore abaissé à 16 ans, au grand désarroi de Jean-Luc Mélenchon.

Soutien d’une partie de l’administration

L’ancien président de la prestigieuse université le reconnaît sans détour : « Les professeurs et les personnes de l’administration sont principalement de gauche. » Sans que cette situation ne scandalise personne. Le soutien de professeurs aux activistes gauchistes est emblématique d’une université qui se dégrade, portant atteinte à sa réputation de temple du savoir. Pierre-Henri Tavoillot dénonce la complaisance de ses collègues vis-à-vis des blocus : « J’ai proposé mes cours sur YouTube pour assurer la continuité de l’enseignement. Résultat, je me suis fait critiquer par des collègues. » Ce professeur, marginalisé dans sa défense d’une université normale, ajoute : « Mon nom aurait été tagué dans la Sorbonne pour mon opposition aux mouvements. » On a connu plus démocratique…

L’Uni est inquiète pour ce qui est de l’enseignement et de la sécurité ; les militants étouffent : « Toute la journée, ils rabâchent qu’il y a les gentils et les méchants en politique, résultat, dès que l’Uni tracte pacifiquement, on veut nous virer juste parce qu’on est de droite », nous déclare le délégué national, Rémy Perrad. Dernier exemple en date ? Le 22 avril, un e-mail a été envoyé aux étudiants de Lyon-III pour condamner la présence de la Cocarde dans la fac. L’administration se veut rassurante face à l’immixtion de la “peste brune” : « [On ne laissera] pas notre université devenir l’instrument de ceux qui veulent porter atteinte à [nos] valeurs. L’engagement de l’université Jean-Moulin- Lyon-III contre le racisme, l’antisémitisme, le négationnisme et la haine antimusulmans sera sans faille. »

Dans le viseur, des associations de droite ? Des attaques portées par un encouragement sans vergogne du monde médiatique, à l’image d’Alice Coffin, qui soutient que « toutes les méthodes pour lutter contre le fascisme sont légitimes ». La réponse de l’État se révèle bien insuffisante d’après un autre enseignant : « Les étudiants ne risquent aucune sanction, on présente comme des héros des gens qui ne risquent rien de la part de l’État. » Alors même que de nombreux témoignages font état d’une Sorbonne complètement saccagée, de bureaux fracassés, ainsi que de nombreux tags sur le bâtiment historique. Déclassement, vous avez dit déclassement ?

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Singapore Executes Drug Smuggler Despite Concerns Over Mental Disability

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Defense lawyers had argued that the Malaysian man should not be executed because he was not fully capable of understanding his actions and had been coerced.

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By Richard C. Paddock

A Malaysian man convicted of smuggling drugs into Singapore was executed Wednesday despite appeals from human rights advocates and global business leaders who said he should be spared because he suffered from a mental disability.

Nagaenthran Dharmalingam, 34, was executed by hanging, according to his attorney, M. Ravi. He was caught in 2009 with about 1.5 ounces of heroin strapped to his thigh as he entered Singapore from Malaysia.

His lawyers and rights groups said that Mr. Nagaenthran suffered from an intellectual disability and was not fully capable of understanding his actions and that he was coerced into carrying the drugs.

Among those who urged Singapore to stay his execution were Malaysia’s prime minister, Ismail Sabri Yaakob; the British billionaire founder of the Virgin Group, Richard Branson; and the Malaysian entrepreneur and chief executive of AirAsia, Tony Fernandes. More than 100,000 people signed a petition urging Singapore’s president, Halimah Yacob, to pardon him.

“Nagaenthran Dharmalingam’s name will go down in history as the victim of a tragic miscarriage of justice,” said Maya Foa, director of Reprieve, one of the rights groups. “Hanging an intellectually disabled, mentally unwell man because he was coerced into carrying less than three tablespoons of diamorphine is unjustifiable and a flagrant violation of international laws.”

Mr. Nagaenthran was sentenced to death a decade ago. On appeal, the courts rejected his argument that his sentence should be overturned because of his disability. Singapore’s Ministry of Home Affairs said that Mr. Nagaenthran received a fair trial and that the court concluded his actions were “the working of a criminal mind.”

“Nagaenthran was found to have clearly understood the nature of his acts, and he did not lose his sense of judgment of the rightness or wrongness of what he was doing,” the ministry said.

According to an affidavit submitted by Mr. Nagaenthran’s brother last year, his mental state had deteriorated while in prison, leaving him disoriented and unable to recollect conversations that had taken place minutes earlier.

Singapore’s High Court granted a stay in November, but the Court of Appeal cleared the way on Tuesday for the execution to proceed. It was carried out early Wednesday.

Singapore, an island nation of nearly six million that has some of the world’s harshest narcotics laws, contends that the death penalty is a deterrent to drug smuggling. The United Nations High Commissioner For Human Rights said Monday that it was “deeply concerned” by an increase in executions in Singapore, and joined in urging that Mr. Nagaenthran be spared.

“The use of the death penalty for drug-related offenses is incompatible with international human rights law,” the human rights office said.

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France24 - World

Boris Johnson’s plan to send asylum seekers to Rwanda ‘contravenes Geneva Convention'

Issued on: 19/04/2022 - 18:05

A UK plan to send asylum seekers to Rwanda has been decried by NGOs as well as the UN refugee agency, which has criticised the plan to relocate migrants as “contrary to the letter and spirit of the Refugee Convention”. FRANCE 24 spoke to Sciences Po university’s François Gemenne, an expert in migration.

Prime Minister Boris Johnson on Thursday announced that some of the migrants and asylum seekers illegally entering Britain would be sent to Rwanda, with “tens of thousands” of people potentially making that journey in the coming years.

"From today ... anyone entering the UK illegally as well as those who have arrived illegally since January 1 may now be relocated to Rwanda," Johnson said in a speech near the southeastern city of Dover.

The move prompted swift backlash from opposition politicians, human rights groups, NGOs and the UN refugee agency, the UNHCR. 

Sciences Po university’s François Gemenne, a researcher in the area of migration, says the agreement violates the Geneva Convention.  

FRANCE 24: What do we know about the UK-Rwanda deal on relocating asylum seekers?

François Gemenne: According to the agreement, all people crossing the border illegally into the UK – around 28,000 per year – will be sent to Rwanda, where their asylum applications will be processed from A to Z by Rwandan authorities. In return, the UK will pay Rwanda a substantial sum of £120 million (about €144 million) per year.

This is completely new. We often take the example of Australia outsourcing its asylum process to neighbouring island states such as Nauru, but the UK agreement goes much further. In Nauru, Australian officers process the asylum cases and the refugees are then entitled to travel to Australia. Under the UK-Rwanda agreement, asylum is entirely outsourced. If asylum is granted, refugees will not be able to go to the UK and will have to settle in Rwanda.

However, it is not clear how this will be implemented. We do not know how asylum seekers will be sent to Rwanda or how they will be treated after their arrival. Will they be placed in detention centres? Will there be an appeals procedure? Will they have access to interpreters? Rwanda is not a model of human rights.

Many NGOs have denounced the illegal and cruel nature of the agreement. Does it contravene international law?

The agreement contravenes asylum law and the Geneva Convention, to which the UK is a signatory. Concerning people who cross the border illegally, the Geneva Convention makes it clear that people who cross a border to seek asylum should not be sanctioned for breaking the law, even if they use smugglers.

When you are fleeing a life-threatening situation in your own country, it is not always possible to apply for a visa. You have to be able to travel quickly to another country to apply for asylum, no matter how. Imagine – this would mean that Ukrainians currently fleeing war could end up in Rwanda.

The UK has, de facto, decided to stop granting asylum, since only those who have entered the country legally – which is a tiny minority – will be able to claim asylum and live there as refugees. This means that the UK is essentially leaving the Geneva Convention.

Is it realistic to expect the agreement will reduce the number of asylum applications?  

The agreement is going to be difficult to implement, and the cost to the British people will be considerable. In addition to the £120 million-per-year lump sum, the UK will have to transfer the asylum seekers to Rwanda. Considering that a forced eviction costs, on average, €14,000 per person in France, you can imagine how much the UK plan will cost.

The agreement, is however, likely to have a deterrent effect on asylum seekers, although this depends on how it is implemented. For example, will the boats be systematically checked, or only some of them?

Boris Johnson, nevertheless, seems to be committed to a “whatever it takes” approach to the issue, which has strong political implications for him. As he struggles to hold on to his premiership following the scandals related to parties held during lockdown, the deal allows him to show voters that the government will stop at nothing to protect the UK's borders – which was one of the shock arguments of Brexit.

The fact that the £120 million is a package deal may also push the UK government to make it worthwhile by deporting as many asylum seekers as possible.

If this works, it is feared that other countries may be tempted to follow suit. Denmark has been discussing a similar deal with Rwanda in recent months, and the UK's success on this front could prompt it to resume those negotiations. Hungary may also be interested in such a policy.

If the UK-Rwanda agreement does come into effect we can also expect consequences for France, since asylum seekers who refuse to cross the Channel into the UK will file applications here instead.

This article has been translated from the original in French.

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UK announces controversial plan to fly migrants and asylum-seekers to Rwanda

EYE ON AFRICA

UK to send asylum seekers to Rwanda: Opposition and NGOs condemn 'inhumane' deal

Valeurs Actuelles

Présidentielle 2022 : un collectif d’étudiants « antifascistes » occupe la Sorbonne

« Ni Macron, Ni Le Pen ». Ce slogan a été scandé par plusieurs centaines d’étudiants qui ont bloqué La Sorbonne durant toute la journée du mercredi 13 avril. « Il y a environ 150 à 200 personnes de facultés différentes qui sont toujours dans l’amphithéâtre à la Sorbonne et qui ont voté l’occupation. Des négociations sont en cours avec la présidence », a expliqué un étudiant auprès du Parisien. Les cours ont été annulés.

Après l’organisation d’une assemblée générale concernant les résultats de l’élection présidentielle, l’association « antifasciste » a souhaité alerter sur les questions écologiques ou sociales. L’un des leaders du mouvement, le président de l’Unef Nanterre, Victor Mendez, a exprimé « un ras-le-bol par rapport à l’aggravation de la précarité, par rapport à l’avenir qui nous est laissé en ce qui concerne l’état de la planète ».

Des slogans antifascistes scandés

Pour forcer l’entrée dans l’université, un mouvement de foule s’est créé. Plusieurs étudiants et vigiles ont été bousculés, sans faire de blessés. Des tags ont également été constatés sur les murs d’un amphithéâtre. Plusieurs slogans antifascistes ont été scandés dans un des amphithéâtres de l’université parisienne.

Face à la peste et au choléra : en ce moment à La Sorbonne ! pic.twitter.com/E6vfalfW45

— Gaël Quirante (@GaelQuirante) April 13, 2022

Interrogé par le journal, un étudiant en droit a confié avoir « trop peur qu’ils (les candidats) ne prennent pas en compte les sujets qui nous semblent capitaux tels que les violences racistes, islamophobes, sexistes, le climat et l’urgence à agir face au rapport du Giec notamment ».

À Nancy, un blocus également constaté

Le mouvement s’est propagé à Sciences Po Paris à Nancy. Ce mercredi, des étudiants ont bloqué les entrées du campus empêchant les professeurs de faire cours. « Les candidats qualifiés au second tour de la présidentielle ignorent complètement nos priorités. Ce sont des priorités écologiques, de justice sociale, féministes, antiracistes », a expliqué un étudiant.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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L'Humanité

Mars 1932. L’affaire Lindbergh, ou l’éclosion de la presse à sensation

Il était une fois

Le 1er mars 1932, le bébé du célébrissime aviateur Charles Lindbergh est enlevé. « L’affaire du siècle », nourrie par une médiatisation sans précédent, passionne les États-Unis de la Grande Dépression et au-delà. Elle signe l’avènement d’un journalisme sans morale et va permettre la création d’une police fédérale aux pouvoirs colossaux, le futur FBI.

Pascal Cauchy

L’hiver prend fin dans le New ­Jersey où le célèbre aviateur Charles Lindbergh et son épouse Anne habitent une villa cossue, à l’écart de la petite ville de Hopewell (Virginie). En cette soirée du 1er mars 1932, leur fils, Charles Augustus Jr., 20 mois, dort à l’étage. Il est 22 heures quand la nurse, Betty Gow, vient s’assurer du sommeil de l’enfant.

Il n’est pas dans son lit, elle se précipite auprès des parents. Charles arrive dans la chambre de son fils. La fenêtre est ouverte, une échelle est placée contre le mur de la maison. Sur le rebord de la fenêtre, un papier froissé a été laissé en évidence.

Dans un anglais approximatif et avec une écriture maladroite, l’auteur réclame une rançon de 50 000 dollars, en coupures de 20, 10 et 5 dollars. Le ravisseur indique qu’il contactera les parents dans deux ou quatre jours pour fixer les conditions de l’échange. Bien entendu, la police ne doit pas être prévenue.

Le colonel Lindbergh, c’est son grade dans l’armée américaine, appelle immédiatement son avocat et ami, le colonel Henry Breckinridge, qui le convainc de prévenir la police de Hopewell. Le chef de poste informe la police de l’État, qui se charge de l’enquête. Lors de la perquisition, des traces de boue sont relevées dans la chambre de l’enfant. Des empreintes de pas sont retrouvées au pied de l’échelle, qui est brisée en son milieu, mais elles ne sont guère utilisables. Aucune tache de sang, aucune empreinte digitale.

1929. L'aviateur Charles Lindbergh (1902 - 1974) et sa femme, Anne Morrow (1906 - 2001),devant leur avion sur l'aéroport de Gleinview (Illinois). © George Rinhart/Corbis via Getty Images

Les domestiques des Lindbergh sont interrogés, les enquêteurs supposant qu’un complice dans la maison, volontaire ou non, a indiqué la chambre de l’enfant et les habitudes de la famille. Charles Lindbergh fait appel à des amis pour servir d’intermédiaires, et surtout pour lancer des appels aux ravisseurs et établir un contact. La police fait passer le mot par ses indicateurs de la pègre.

Le 6 mars, les Lindbergh reçoivent enfin une lettre. La rançon est portée à 70 000 dollars, mais rien n’est dit sur le moyen de contacter le ou les ravisseurs. Le gouverneur du New Jersey organise une réunion des différentes forces de police pour coordonner les efforts des enquêteurs. Des détectives privés sont engagés par Breckinridge. Une troisième lettre arrive à Hopewell le 8 mars. L’auteur refuse un intermédiaire nommé par les Lindbergh, mais demande que la famille corresponde par voie de presse.

Un maître d’école à la retraite, John F. Condon, du Bronx, publie une proposition dans le journal local : il offre d’agir comme intermédiaire et de payer lui-même une rançon supplémentaire de 1 000 dollars. Dès le lendemain il reçoit une lettre d’accord du ou des ravisseurs. De son côté, Lindbergh accepte la proposition de Condon et lui remet 70 000 dollars. Condon entame les négociations par petites annonces en utilisant le nom de code Jafsie. Le 12 mars, un chauffeur de taxi lui remet une cinquième lettre. Il rencontre un individu qui se fait appeler « John », et ils se mettent d’accord sur le paiement de la rançon, un vêtement de l’enfant devant être remis comme preuve de l’identité de celui-ci. Un pyjama envoyé le 16 est identifié par les parents. Il faut attendre encore quinze jours et plusieurs échanges de messages pour que Condon remette la rançon à « John » qui lui indique que le petit Charles se trouve sur un bateau dans le ­Massachusetts. Le colonel Lindbergh s’y rend en hydravion, mais l’enfant est introuvable.

Le 12 mai, un camionneur découvre le cadavre d’un bébé à quelques kilomètres de la maison des ­Lindbergh. Le petit Charles est formellement identifié. Le médecin légiste indique que le bébé est mort depuis deux mois d’un coup violent à la tête.

L’émotion est considérable dans tout le pays et bien au-delà. Charles Lindbergh est un héros mondial, il est l’homme de la première traversée de l’Atlantique sans escale et en solitaire sur le « Spirit of Saint Louis » en 1927, une fierté pour les États-Unis. La naissance, le 22 juin 1930, de son fils, largement couverte par la presse, a été célébrée par la nation américaine et dans le monde. Dès l’annonce de l’enlèvement, le pays est bouleversé et beaucoup, tel Condon, brûlent de participer au sauvetage du jeune enfant, surnommé « bébé de la nation », et à l’arrestation des ravisseurs.

La presse, au-delà même des États-Unis, s’empare avec frénésie de l’affaire. La célébrité de Lindbergh augure d’une publicité considérable et de ventes prometteuses pour les journaux. Le monde entier est ainsi invité à suivre les épisodes de l’affaire, jusqu’aux plus infimes. Mais la durée de l’enquête et le manque d’informations conduisent les journalistes à se faire feuilletonistes, brodant, spéculant, relayant des rumeurs, inventant de fausses pistes. En France, le fameux magazine « Détective » invente même un correspondant américain, Roy ­Pinker. Les mêmes mots saturent l’information, les mêmes photos sont reprises à l’infini. L’emballement médiatique ne cessera pas, de l’enlèvement à l’exécution, quatre ans après, de l’homme reconnu coupable. Tout cela n’est pas si neuf. En France, l’affaire Landru avait suscité une intense fébrilité médiatique, douze ans plus tôt.

Si l’affaire envahit les journaux, c’est aussi que le monde a besoin de rêves, y compris sous la forme d’une tragédie haletante. Les États-Unis sont traumatisés par la crise économique – et le reste du monde à leur suite. Le nombre de chômeurs y atteint le nombre terrifiant de 13 millions. Des millions d’Américains sont jetés sur les routes, urbains chassés par la misère, paysans chassés par la sécheresse.

Dans ce contexte, le cambriolage et le hold-up sont des fléaux. Et les enlèvements explosent : plus de 2 000 de 1930 à 1932. La plupart sont le fait de bandes organisées, mais celui de l’enfant du couple Lindbergh est le premier d’une célébrité. Il va d’ailleurs donner son sens moderne au terme kidnapping.

La montée du crime organisé et des kidnappings est une occasion pour le directeur du Bureau of Investigation, Edgar Hoover, d'étendre les moyens de son agence rebaptisée Federal Bureau of Investigation (FBI). © G. Rinhart/Corbis/Getty Images

Quand le corps du petit Charles est retrouvé, ce 12 mai 1932, une vague d’horreur soulève le pays et dépasse ses frontières. Les policiers du New Jersey n’ont aucune véritable piste. L’enquête prend une nouvelle tournure avec l’entrée en scène du Bureau of Investigation (BOI), créé en 1908, qui deviendra le Federal Bureau of Investigation (FBI) en 1935. C’est J. Edgar Hoover, son directeur depuis 1924, qui lui donne ses missions policières étendues et, surtout, la compétence fédérale qui lui permet de lutter contre le crime organisé, en particulier contre les gangs de Chicago.

Jusqu’à la découverte du cadavre de Charles Jr., le BOI n’avait qu’un rôle consultatif. Le 13 mai 1932, le président des États-Unis, Herbert Hoover – qui avait appelé personnellement les Lindbergh pour les assurer de son soutien –, l’autorise à participer aux investigations, et le Bureau devient officiellement l’agence de liaison et de coordination de l’enquête. En juin, le retentissement de l’affaire conduit le Congrès à voter le Federal Kidnapping Act, dit loi Lindbergh, qui reconnaît l’enlèvement comme crime fédéral, passible de la peine capitale.

Le seul vrai espoir des policiers réside dans les billets de la rançon, des « certificats or », billets convertibles en or qui ressemblent aux billets fédéraux. En avril 1933, face à la dévaluation et pour empêcher la thésaurisation de l’or pendant la Grande Dépression, la convertibilité est supprimée et les certificats or doivent être échangés contre des billets de la Réserve fédérale avant mai 1933. Une mesure qui permet aux enquêteurs de pister l’argent de la rançon, d’autant que les numéros des billets ont été répertoriés.

La piste est mince, mais non négligeable. Pour l’emprunter, il faut le concours de plusieurs administrations fédérales. C’est là qu’intervient le BOI. Il entreprend de faire un portrait-robot de « John ». Entre-temps, la Réserve fédérale indique que des certificats or de la rançon ont été déposés dans un bureau de New York, le 2 mai 1933. Il faut attendre le 18 septembre 1934 pour qu’un pompiste de cette ville, méfiant, note le numéro de plaque du véhicule d’un client qui venait de le payer avec un certificat or de 10 dollars. Les policiers remontent la piste jusqu’à Bruno Hauptmann, un menuisier, émigré allemand récent, arrêté le lendemain. Il est en possession d’un grand nombre des billets recherchés, pour 13 000 dollars. Le portrait-robot est ressemblant. Il est identifié par Condon.

Le 3 janvier 1935, s'ouvre le procès ultra-médiatisé, le tout premier filmé, du ravisseur Bruno Hauptmann (au centre, bras croisés). © SZPhoto/Bridgeman Collection

Le procès de Hauptmann commence le 3 janvier 1935 à Flemington, New Jersey. Surnommé « le procès du siècle », il dure cinq semaines et, pour la première fois, est filmé. La frénésie médiatique reprend de plus belle. Car Hauptmann est présenté comme l’envers du héros Lindbergh, son origine allemande, doublée de son immigration illégale, l’accable.

L’accusation repose sur des preuves circonstancielles. Les marques d’outils sur l’échelle correspondent à ceux de Hauptmann, et le bois de l’échelle à celui qui revêt le sol de son grenier. Le numéro de téléphone de Condon a été trouvé chez lui, griffonné à l’intérieur d’une porte de placard. L’écriture manuscrite sur les notes de la rançon correspond à celle de Hauptmann, qui clame pourtant son innocence.

Le 13 février 1935, il est condamné à mort. Malgré des recours et l’action de comités de soutien, il est exécuté le 3 avril 1936. Dans les années qui suivent, dans la presse, et longtemps encore par d’autres biais, doutes et spéculations perdurent sur sa culpabilité.

En décembre 1935, pour fuir la pression, les Lindbergh partent pour la Grande-Bretagne. Envoyé à Berlin par l’ambassade américaine pour faire un rapport sur la Luftwaffe, Charles Lindbergh se fait le zélateur du IIIe Reich et reçoit des mains de Göring, en 1938, l’ordre de l’Aigle allemand.

De retour aux États-Unis, où il est conseiller de l’armée de l’air, son engagement dans le mouvement isolationniste et suprémaciste blanc America First Committee (800 000 membres), opposé à l’aide américaine aux Alliés et à l’entrée en guerre, son refus de dénoncer l’Allemagne nazie et ses déclarations antisémites lui valent un certain ostracisme.

L’attaque de Pearl Harbor lui fait opérer un revirement ; il participe notamment à des missions aériennes dans le Pacifique. Côté vie privée, tout en ayant cinq autres enfants avec son épouse, les liaisons se multiplient, les naissances aussi. Il reçoit le prix Pulitzer en 1954 pour son autobiographie. Il meurt en 1974. L’affaire du bébé Lindbergh a connu une postérité notamment littéraire, inspirant par exemple Agatha ­Christie dès 1934 pour une partie du « Crime de l’Orient Express ».

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France24 - World

‘Wrong about Putin’: Did Germany and France turn a blind eye to the threat from Russia?

Issued on: 05/04/2022 - 22:02

Benjamin DODMAN Follow

The escalating civilian toll of Vladimir Putin’s war in Ukraine has fuelled calls for a reappraisal of more than a decade of French and German efforts to engage with a leader whose forces stand accused of committing horrific war crimes in Ukraine.

Ukraine’s embattled President Volodymyr Zelensky did not mince his words as he addressed Western leaders in a video message late on Sunday, just hours after witnessing the trail of death and destruction that Russian forces left in their wake as they retreated from Kyiv’s northern suburb of Bucha.

He had a special message for the former leaders of Germany and France, Angela Merkel and Nicolas Sarkozy, whom he accused of denying Ukraine a path to NATO.

"I invite Ms Merkel and Mr Sarkozy to visit Bucha and see what the policy of concessions to Russia has led to in 14 years," Zelensky said, referring to the gruesome killing of Ukrainian civilians in towns north of the capital – which world powers have described as "war crimes".

“See with your own eyes the tortured and slain Ukrainians,” he added.

Zelensky was speaking on the anniversary of the 2008 NATO summit in Bucharest, where the transatlantic alliance offered Georgia and Ukraine a promise of future membership but without a timetable – a compromise that, according to Zelensky, left Ukraine in a “grey zone” and exposed to Russian aggression.

“They thought that by refusing Ukraine, they could appease Russia, to convince it to respect Ukraine and live normally alongside us,” he said in his video address, accusing NATO members of acting “in fear” of the Kremlin.

Collapse of the post-Cold War order

Back in 2008, both France and Germany had deemed it too early for Ukraine and Georgia to join NATO, arguing that neither country was ready. They also warned that bringing in the former Soviet Republics would compromise relations with Russia, echoing warnings voiced by US diplomats who sought to dissuade the White House from offering a concrete path to membership.

In a short statement issued by her spokeswoman on Monday, Merkel said she “stood by her decisions in relation to the 2008 NATO summit in Bucharest”. She also offered her support to “all efforts to bring an end to Russia’s barbarism and war against Ukraine”.

In hindsight, “it is hard to know whether a membership plan for Ukraine would have been enough to dissuade Putin”, said Laure Delcour, an expert in EU-Russia relations at the Sorbonne Nouvelle University in Paris.

“NATO membership is a very long process and it is quite possible that Ukraine would still not be a member as we speak,” she told FRANCE 24. “One can also imagine that Putin would have moved faster to thwart Ukraine’s admission.”

“Move fast” is precisely what Putin did just four months after the Bucharest summit, sending his tanks into Georgia in support of pro-Russian separatists in the breakaway provinces of Abkhazia and South Ossetia. He repeated the trick six years later in Ukraine’s Donbas region, going one step further with the annexation of Crimea.

Each of Putin’s incursions met an ambivalent response from European leaders, alternating between heated rhetoric and sanctions, at first, and attempts at détente, soon after. With Ukraine now in the throes of a catastrophic war, those leaders stand accused of emboldening the Russian president and being blind to his imperialist ambitions.

>> Moldova, then Georgia, now Ukraine: How Russia built ‘bridgeheads into post-Soviet space’

“Europe didn’t go wrong, Germany and France did,” said Thomas Kleine-Brockhoff, vice-president of the German Marshall Fund and head of its Berlin office, in an interview with FRANCE 24. 

“France and Germany tend to speak for the rest of Europe. But these miss-assessments were made in Paris and Berlin, not elsewhere. Eastern Europe didn’t go wrong, northern Europe didn’t go wrong,” he added.

Kleine-Brockhoff said the war in Ukraine called for an urgent reappraisal of German and French policy vis-à-vis Russia. He added: “Not only is the post-Cold War order crumbling in front of our eyes, so are the strategies deployed by Germany and France.”

Nord Stream repentance

The reappraisal is well under way in Germany, where Putin’s invasion of Ukraine has cast a pall over the legacy left by Merkel after 16 years at the helm.

“What Germany and Europe have experienced over the last days is nothing short of a reversal of Merkel's policies of guaranteeing peace and freedom through treaties with despots,” the conservative daily Die Welt wrote last month, describing the former chancellor’s trade-based diplomacy as “an error”.

Criticism has come from some of Merkel's closest aides, including her former defence minister, Annegret Kramp-Karrenbauer, who has condemned Germany's “historical failure” to bolster its military over the years. “After Georgia, Crimea, and Donbas, we have not prepared anything that would have really deterred Putin,” she tweeted in March.

Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

Under particular scrutiny is Germany's reliance on Russian energy, which accounted for 36 percent of its gas imports when Putin seized Crimea and had risen to 55 percent by the time the Kremlin’s tanks rolled into Ukraine.

The dependence on Russian power has left Berlin saying it is unable to follow a call by the US and other allies to impose a full energy embargo on Moscow.

>> Baltic states end Russian gas imports – but can the rest of Europe follow suit?

German President Frank-Walter Steinmeier, who served as foreign minister in two of Merkel's cabinets, on Monday admitted that he made a “mistake” in pushing for Nord Stream 2, the controversial pipeline built to double gas imports from Russia to Germany.

“We were holding on to bridges that Russia no longer believed in and from which our partners had warned us about,” he said. 

The United States and EU members like Poland had deeply opposed the €10 billion pipeline which bypasses Ukraine, depriving Kyiv of gas transit fees. After obstinately defending it through its construction, Germany finally put the project on ice following Russia's invasion of Ukraine.

Like Merkel, Steinmeier has come under fire over the pipeline project. His Social Democrats in particular have over the years pushed for closer ties with Russia – most notably Merkel's predecessor Gerhard Schroeder, who has refused to quit key posts at Russian energy giants Rosneft and Gazprom despite the war in Ukraine.

“We failed to build a common European house,” Steinmeier said. “I did not believe Vladimir Putin would embrace his country's complete economic, political and moral ruin for the sake of his imperial madness,” he added. “Like others, I was mistaken.”

Running after a chimaera

The war in Ukraine has pricked the bubble Germany had been living in since the 1990s, said Kleine-Brockhoff, “a post-Cold War order offering it the most advantageous international set-up since industrialisation, with peace, affluence, and the idea that the country could get along with everybody and therefore did not need to guarantee its own defence”.

An “end-of-history” thinking had led countries like Germany to “believe that the whole world was on a path to democracy”, Kleine-Brockhoff added. “Russia would take time but would eventually come on board, that was the idea. It proved to be a chimaera.”

“Germany believed that trade would be a peacemaker, that interconnectedness would prevent us from going to war with each other,” he said. “There was a belief that trading with Russia – notably with what it does best, namely oil and gas – was a strategy for peace. But that strategy has failed.”

Turning to France, Kleine-Brockhoff said an ingrained French “ideology of European strategic autonomy” had driven President Emmanuel Macron into a “wrong assessment of Putin, of who he is and of what he wants”, as well as a misunderstanding of Europe’s position vis-à-vis the United States and Russia.

“We’ve seen that the defence of Europe is not Europe, it’s NATO,” he said. “That’s the conclusion from everything we’re seeing [in Ukraine]. The solution to our security problem lies in Western unity – not in fantasies of European armies that will never become true.”

A tour of France’s chateaux

Delusions about the nature of Russia’s leader and Europe’s ability to reason with him have led Macron to engage with Putin for longer than is warranted, according to Kleine-Brockhoff.

“The attempt to prevent war and to engage the Russians is not to be criticised – what is to be criticised is the lofty ambitions, instead of a more realistic assessment of what is possible,” he said, adding: “For how long do you engage in serial phone calls with mass murderers?”

The problem is not so much the dialogue as the timing and purpose, said Sorbonne University’s Delcour, noting that “some form of dialogue is necessary insofar as Russia will remain both Europe’s and Ukraine’s neighbour – but one has to be clear about the objectives”.

While Macron’s recent exchanges with Putin have been focused on preventing the war, and then ending the bloodshed, past attempts at a rapprochement with Moscow had sent mixed messages, she explained.

No foreign leader has Macron tried harder to sway than the Russian president, whom he treated to a grand reception at the Palace of Versailles in May 2017, just two weeks after taking office. He hosted Putin again two years later, this time at the Fort de Brégançon, the summer retreat of French presidents. 

“A Russia that turns its back on Europe is not in our interest,” Macron stated at the time, a year after he celebrated France’s World Cup win in a VIP box in Moscow at Putin’s invitation – an event other Western officials had shunned over the Skripal poisonings in London.

“The Brégançon meeting took place a year after the Skripal affair and five years after the annexation of Crimea, and was preceded by very little consultation with EU allies,” Delcour noted. “In that context, one can legitimately question the wisdom of inviting Putin for a reset.”

As Europe reflects on two decades of failing to deter the strongman in the Kremlin, it is important to distinguish between the factors behind Moscow’s post-Cold War angst, some of them understandable, and Putin’s own decision to wage war on Russia’s neighbours, Delcour added.

“We know NATO enlargement had a major impact on Moscow’s perceptions, but the real problem is how Russia responded to enlargement,” she said. “We should not confuse cause and consequence. In this case, the problem is the consequence.”

>> Did NATO ‘betray’ Russia by expanding to the East?

Ultimately, Macron and his predecessors have been guilty of clinging to the belief that Putin could be accommodated within a security architecture he has repeatedly rejected and violated, said Kleine-Brockhoff.

“We have wanted to believe that Russia would come on board to become a responsible stakeholder in the current European and global order,” he said. “And we have chosen to overlook the indications to the contrary.”

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Les antifascistes lyonnais dissous par le ministre de l’Intérieur

C’est acté. Alors que LyonMag révélait le 18 mars que le ministère de l’Intérieur envisageait de dissoudre la GALE, acronyme pour Groupe antifasciste Lyon et environs, le quotidien local révèle que le porte-parole du Gouvernement, Gabriel Attal, a annoncé sa dissolution en Conseil des ministres mercredi 30 mars. La GALE étant un groupe de fait, et non une association déclarée en préfecture, il a fallu au préalable identifier les membres de ce mouvement informel, connu pour sa grande violence, notamment à l’égard des forces de l’ordre mais aussi de la droite lyonnaise, notamment Reconquête!, le Rassemblement national, ou encore feue Génération identitaire, dont les locaux se situaient au cœur du Vieux Lyon.

Le précédent de Nantes révoltée

La GALE n’est pas le premier groupuscule d’extrême-gauche à se voir menacé de dissolution. En janvier dernier, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin annonçait son souhait de dissoudre le groupe Nantes révoltée, une organisation de gauche radicale nantaise, qui avait défrayé la chronique en organisant une marche aux flambeaux émaillée de violences le 21 janvier dernier. Mais depuis, il ne s’est rien passé : le groupuscule, qui se présente comme un média, n’a toujours pas reçu sa notification de procédure de dissolution. Et peut donc continuer à agir. En toute impunité.

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Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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BBC

Maybe human beings have more in common than we think in terms of comedy – William Gregory

The stakes are always high in television. It is expensive to make, and, as the recent news about Netflix has shown, people can cancel subscriptions in a heartbeat. But when it comes to remaking a beloved programme in another country, they are raised that little bit higher. For better or worse, when a show does phenomenally well in its own territory, TV executives start getting itchy fingers and surveying a map of the world. The rights to the show could be sold to networks abroad – like Frasier being endlessly repeated on the UK's Channel 4, to choose an old-school example – but what if they could do one step better? What if another country were so enamoured with a show that they wanted to buy the concept and remake it themselves?

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One of the most popular French shows in recent years has been France Télévisions' Dix Pour Cent, a comedy about the frenetic world of Parisian showbusiness agents. Exploring a world brimming with gossip, power plays and romance, the show became a hit in France. Its episodes, which could veer between farcical miscommunication and affecting drama, also featured episode-long cameos from famous actors as the agency's various clients. Jean Reno, Jean Dujardin and even Sigourney Weaver are some of the many stars who signed up to play themselves.

Seeing how popular it was, Netflix bought it in 2015, renamed it Call My Agent!, and raised the profiles of its core cast – Camille Cottin, Grégory Montel, Thibault de Montalembert and Fanny Sidney in particular – which, in turn, raised the show's profile abroad. Audiences in the UK and US fell for its stylish, perhaps stereotypically French rhythms, as did other countries: around half a dozen remakes are in the offing. These include a British remake, confusingly called Ten Per Cent rather than Call My Agent!, which premieres on Amazon this week. Set in London, it will not just be judged on its own merits, but will be compared with the show from which it is translated. Will the comedy translate? Will it be too French? Too English? Not English enough? Not French enough?

Dix Pour Cent (Call My Agent!) is one of France's most popular TV shows in recent years (Credit: Netflix)

There is a good reason that TV comedy remakes have so often been attempted, for all the their proven pitfalls. "Comedy was always very parochial; very tribal," says Joel Morris, a British comedy writer who has written on both Paddington films as well as for people like Black Mirror's Charlie Brooker and comedy duo David Mitchell and Robert Webb. He explains that the US tried to remake Fawlty Towers, John Cleese and Connie Booth's seminal 1970s BBC sitcom about an angry hotelier, because Americans weren't likely to watch a show from the UK. A strange and calculated risk has traditionally been undertaken with translating shows: that viewers in another country are more likely to watch a brand-new remake rather than the critically lauded masterpiece on which it's based.

For a show like The Office, arguably the most successful British comedy of the last 30 years, this risk was taken in 11 countries. With some exceptions – Germany, five seasons; the US, nine – these foreign remakes only lasted one season. The magic of the original – Ricky Gervais's quintessential office comedy set in the dreary nowhere of Slough – seems to have been difficult to recapture. "There's a real obsession with formatting because it would really suit television if the format was the answer," says Morris. Simply hoping that the show should translate abroad because the setting and characters were strong seems to have been foolhardy.

Arguably Britain's most popular comedy series of the last 30 years, The Office was remade in 11 countries – with varying degrees of success (Credit: BBC)

But the US remake worked. Why? The idea that the shared language with the original was the key to its success is tempting but probably wrong; plenty of US remakes of British shows have sunk without a trace. The three attempts to remake Fawlty Towers, for example, were unsuccessful. Morris wonders if it was not just because it was good but because it wasn't too close an adaptation of its inspiration; perhaps the key is to "not adapt it enough". The central character of David Brent, for example, was made less grotesque when he became the American Michael Scott (Steve Carrell).

A hard act to follow?

The logic behind translating shows is becoming increasingly sophisticated. With more data at their fingertips than ever before, platforms like Netflix can tell exactly where their programmes are being watched. If TV executives have access to the headlines – in other words, if they know that Squid Game is disproportionately popular in Turkey – they can follow the data and remake shows for specific territories. As such, perhaps the risk of adapting shows is less of a risk than ever. But, with the originals now so easily available on streaming platforms with dubbing or subtitles, why bother remaking the shows in the first place? Ten Percent, written by John Morton, the man behind other British workplace sitcoms like W1A and Twenty Twelve, begs exactly this question. Based on the first two episodes, it is a curious animal. On the one hand, it is extraordinarily loyal to its parent show, featuring many of the same beats: the assistant getting fired; the female star being pressured to have cosmetic surgery; the patriarch head of the agency dying while away. But on the other, it invents a character that doesn't exist in the original – Tim McInnerny being wonderful as a washed-up thespian – and makes baffling choices by watering down the comedy in the French version. In Dix Pour Cent, the head agent dies after swallowing a wasp; in Ten Percent he dies of… a heart attack. In Dix Pour Cent, after an agent shows his client a photo of his "wife" to reassure her that cosmetic surgery can be subtle, he disposes of the photo when she leaves – because in fact it was a photo of a much younger woman who he is not married to; in Ten Percent, the agent also shows his client a photo of his wife – but there's no such punchline.

While copying the exact jokes from Dix Pour Cent might not be the most imaginative option, cutting jokes out of a comedy seems pretty fatal. Perhaps because of the baggage it carries from following Dix Pour Cent, Ten Percent may be too heavy to take flight. Can we explain the problem by simply saying that French humour is different to British, as some would have it? William Gregory, who has translated Spanish plays for British theatres like the Royal Court and the Old Vic, doesn't think so. Gregory is "suspicious" of the idea that humour doesn't cross cultures: while adapting a text will always involve translating from a foreign language certain words or phrases that don't have a literal English translation, the difficulty may have been overstated, he thinks. After all, surely a shared sense of humour is exactly why British people like watching Dix Pour Cent? "Maybe human beings have more in common than we think in terms of comedy," he tells BBC Culture.

Ten Percent is extraordinarily loyal to the original show – while cutting some of its jokes and watering down the comedy (Credit: Prime Video/ Rob Youngson)

But this doesn't make translating shows straightforward. One of the complicating factors can be muddying the dynamics that existed between its original characters, or simply hoping that audiences won't notice that the cultural background was unique to the original show. As Mark Lawson pointed out in The Guardian, "It's no surprise that the attempted American remake of Dad's Army bombed, because the US situation in World War Two was fundamentally different." Some are wondering if Ten Percent can survive in the UK because the UK prefers losers to winners, and Dix Pour Cent is full of dynamic, crafty characters who often get their way.

Class is one of the quintessentially British obsessions that may have made it difficult to translate comedies from the UK to foreign markets. (Although Monty Python was riotously popular in the US, "One thing that is utterly lost on American audiences is how the Pythons use class-consciousness as a continual source of contextual humour," wrote Gary L Hardcastle and George A Reisch in Monty Python and Philosophy: Nudge Nudge, Think Think!) But on the other hand, Morris says that in comedy it is status that really matters, rather than a uniquely British position on class.

Gregory, who also teaches translation, will get his students to imagine themselves in a rehearsal room with a director, asking them why they've translated a passage a certain way. If care is taken over each decision in this way, an adaptation ought to be able to stand on its own two feet. He is quick to name plays that prove the point that translations often work brilliantly. Art, for example, was translated by Christopher Hampton from a French script by Yasmina Reza and won a Tony award for best play in 2009. Some TV shows that have survived the journey abroad are the US Homeland, based on the Israeli show, Hatufim; All in the Family, the US adaptation of the British Till Death Us Do Part; and Yo soy Betty la fea, the Colombian show that was remade in the US as Ugly Betty. Morris mentions that the UK comedy writer Rufus Jones is having his sitcom Home adapted in the US. The series is about an immigrant who lives with an English family after hiding in the boot of their car, and Jones has been trying to convince executives that the show can't be set in a "flyover" state – because immigrants famously arrive via the coast.

When you're making something that is in effect brand-new then you've got all the licence in the world – Joel Morris

Arguing that there is never any such thing as a "literal translation", Gregory points to the US version of Ugly Betty as an example of the amount of artistic licence that an adaptation can exercise. "In a sense, when you're making something that is in effect brand-new then you've got all the licence in the world." This might beg the question: why not make something that is in fact entirely brand-new? But, says Morris, "IP is everything." A film about a spy gets little traction; a film about James Bond makes billions. A British sitcom about agents might struggle for coverage; a British version of Call My Agent! inspires press coverage.

Every translation is its own production, subject to all of the same problems as any original series. Whether or not it takes on a life of its own may not necessarily tell us whether people in other countries laugh at different things. In fact, it would appear that much of what we find funny is essentially universal. What the failure or success of a show does tell us is that programmes can rarely be remade in other countries without great care. In order to take off, these adaptations need to fly the nest, leave the comfort of their mother, and spread their wings for themselves.

Ten Percent is on Amazon Prime from Thursday 28 April.

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New York Times - World

Can Japan Keep the Lights On? The Ukraine War Upends a Big Energy Bet.

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The world’s third-largest economy has counted on imported liquefied natural gas as it shuts coal-fired plants and keeps nuclear sites closed. But Russia’s invasion has pushed prices sharply higher.

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By Ben Dooley and Hisako Ueno

TOKYO — In 2018, when the power company Hope Energy entered Japan’s new retail electricity market, it thought it had a surefire strategy. Wholesale energy was becoming ever cheaper as liquefied natural gas flooded global markets. Hope Energy would sell competitively priced electricity contracts to local governments and public facilities, undercutting Japan’s old-line power companies, which had long prioritized stable supplies over cost.

But then came the pandemic and the Ukraine war, which caused L.N.G. prices to soar. Hope Energy could not honor its price pledges, and it, along with more than 30 other electricity retailers in Japan, went out of business. Customers scrambled for new providers.

Now, the world’s third-largest economy is again confronting the fragility of its energy system. That has forced a reconsideration of how the resource-poor country can maintain a reliable and affordable power supply in an era of growing geopolitical uncertainty, reflected most immediately in rising calls for a boycott on Russian energy.

The reassessment, analysts agree, is likely to set back Japan’s efforts to more fully deregulate its electricity industry and reach its goal of carbon neutrality by 2050. It is also putting new pressure on the country’s economy and politics, as anxieties about Japan’s ability to supply itself with power rise to their highest levels in over a decade.

While many nations have been buffeted by the energy-market chaos set off by Russia’s invasion of Ukraine, prompting a rush for new sources of energy and causing pain for consumers, the spike in L.N.G. prices has become a particular source of concern for Japan.

Energy security has been a longstanding preoccupation in Japan, where electricity generation is overwhelmingly dependent on imported fossil fuels. Natural gas has become an increasingly important part of the mix, as the country sought to shut down polluting coal-fired plants and mothballed much of its nuclear power industry after the 2011 meltdown at the Fukushima Daiichi station.

Cheap and plentiful, cleaner than coal and safer than nuclear: L.N.G. was seen in Japan as a crucial transitional fuel as it gradually shifted to renewable energy. But it’s no longer cheap or plentiful, with supplies diminished by logistics issues related to the pandemic and increased demand from China as it moves away from coal. Sanctions on Russia, one of the world’s biggest suppliers of L.N.G., have further crimped supplies, sending prices soaring.

In March, L.N.G. sold in Japan for nearly 23 percent more than it did the previous month, a problem made worse as the yen has sunk to 20-year lows against the dollar.

“The war, the sanctions, are a very real stress test” to Japan’s energy system, said Yuriy Humber, the founder of Japan NRG, a consulting group. So far, he added, the results are “not looking good.”

Japan is the world’s second-largest importer of liquefied natural gas after China, which took the lead last year. Even before the Fukushima disaster, L.N.G. generated around 24 percent of the country’s electricity, a share that had grown as the country took coal power offline.

After the meltdown, usage skyrocketed, and today over one-third of Japan’s power comes from the fuel. In 2020, Japan purchased more than 74 million tons of L.N.G., over one-fifth of the global supply. (In the United States, 38 percent of electricity comes from natural gas, but the country produces most of what it consumes.)

Around 8 percent of Japan’s supply comes from a project, Sakhalin-2, that was established as a joint venture among the Russian firm Gazprom, the British company Shell and two Japanese companies, Mitsui and Mitsubishi. That has put Japan in a difficult position as the United States and others have called for a boycott on energy exports from Russia, a critical source of Japanese L.N.G.

In early April, Japan announced that it would eventually phase out purchases of Russian coal. But Prime Minister Fumio Kishida has insisted that his country cannot afford to cut off its support to Sakhalin-2, which he has described as “extremely important to Japan’s energy security.”

Even without the war and the pandemic, an energy crisis seemed bound to happen in Japan.

Some regions have run their electrical grids near capacity since the Fukushima disaster. In the warmest and coldest months, regional providers’ surplus power generation often dips below 3 percent, the minimum level considered necessary for guaranteeing a steady supply. And L.N.G., unlike other energy sources, is not amenable to stockpiling. Japan maintains only two to three weeks’ supply at a time, and that has left the country vulnerable to blackouts in periods of unexpectedly high power demand.

But the collapse of Hope Energy and other electricity retailers is symbolic of how much the two calamities have shifted the once optimistic calculations around Japan’s energy future.

In 2016, Japan began to deregulate the electric power market, allowing retailers to compete with monopolistic firms like the Tokyo Electric Power Company, the operator of the Fukushima nuclear power plant.

There seemed to be plenty of room for cost savings: Producers in the United States were making so much natural gas that, in some cases, it was cheaper for them to burn it at the well than pay for it to be transported.

In Japan, hundreds of companies rushed into the newly deregulated power market. Some, like the Japanese internet giant Rakuten, had no industry experience. Many didn’t hedge against the possibility of rising energy costs. Few invested in their own generation capacity, eschewing fixed costs. And rather than signing long-term energy contracts or securing low prices through the use of futures, many tried to keep overhead low by making purchases in line with daily power demand, buying at wholesale rates with the shortest possible lead time.

Convinced that rates would continue dropping, companies “mistakenly thought that they could do business that depended on” Japan’s wholesale energy market, said Syusaku Nishikawa, an energy analyst at Daiwa Securities.

The Russia-Ukraine War and the Global Economy

Rising concerns. Russia’s invasion on Ukraine has had a ripple effect across the globe, adding to the stock market’s woes. The conflict has already caused​​ dizzying spikes in energy prices and is causing Europe to raise its military spending.

The cost of energy. Oil prices already were the highest since 2014, and they have continued to rise since the invasion.  Russia is the third-largest producer of oil, so more price increases are inevitable.

Gas supplies. Europe gets nearly 40 percent of its natural gas from Russia, and it is likely to be walloped with higher heating bills. Natural gas reserves are running low, and European leaders worry that Moscow could cut flows in response to the region’s support of Ukraine.

Food prices. Russia is the world’s largest supplier of wheat; together, it and Ukraine account for nearly a quarter of total global exports. Countries like Egypt, which relies heavily on Russian wheat imports, are already looking for alternative suppliers.

Shortages of essential metals. The price of palladium, used in automotive exhaust systems and mobile phones, has been soaring amid fears that Russia, the world’s largest exporter of the metal, could be cut off from global markets. The price of nickel, another key Russian export, has also been rising.

Financial turmoil. Global banks are bracing for the effects of sanctions intended to restrict Russia’s access to foreign capital and limit its ability to process payments in dollars, euros and other currencies crucial for trade. Banks are also on alert for retaliatory cyberattacks by Russia.

Hope Energy, which started life providing tech and human resources expertise to local governments, founded an energy division in 2018, hoping to use its existing business networks to cash in.

The business started well: By June 2020, the company said it had $95 million in sales, a more than 760 percent increase over the same period the previous year. In light of its success, it separated from its parent company and announced that it was moving into renewable energy.

However, the sudden surge in prices in early 2021 blindsided the company, which had not prepared for the possibility of a major jump in costs, according to a statement it released when it declared bankruptcy.

Masaru Tagami, who is in charge of facilities procurement for the central Japanese city Hida, one of Hope Energy’s former clients, said it had been caught off guard by the company’s “sudden” collapse and the rise in costs as its business was handed to another firm.

The city’s annual electric bill is expected to rise 40 percent, he said, adding that the situation had played havoc with its budget. “I am seriously worried about how long these circumstances will continue,” he said.

Power companies hit hard by the pandemic-related spike expected that prices would abate by this March as the effects on supply chains wore off, said Junichi Ogasawara, a senior research fellow at the Institute of Energy Economics Japan.

“But with Russia’s invasion of Ukraine, the situation has changed to one where the current conditions will drag on,” he said.

Since then, the precariousness of Japan’s energy situation has only become clearer. In March, after an earthquake near Fukushima knocked out part of the electrical grid, a cold snap pushed Tokyo to the brink of rolling power outages. In the past, coal-fired power stations could have been called upon for cheap backup energy, but inefficient old plants have been taken offline.

In a disaster-prone country like Japan, “we’re still in a position where these kinds of things can happen again” unless the government fixes the issues introduced by deregulation and the patchwork shift to renewables, said Dan Shulman, the chief executive of Shulman Advisory, a firm analyzing Japan’s power industry.

In Europe, the chaos in energy markets has led to greater calls for the development of renewable energy sources. But in Japan, resistance by the largest power firms has kept solar and wind power — which are less dependable and hard to store — from being well integrated into the electrical grid.

Politicians and businesses in Japan, seeking a quick fix, are arguing for investment in more supplies of L.N.G. and a return, at least in the short term, to coal and nuclear, said Gregory Trencher, an associate professor at Kyoto University who studies energy policy.

“This has just reinforced the mentality that we need a balanced mix of energy sources,” he said, adding that “for people that would like to wake up in the morning and see nuclear and coal disappear from Japan’s power mix, I think that’s become even more difficult.”

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Valeurs Actuelles

Des investigations révèlent de “graves manquements éthiques” à l’IHU de Didier Raoult

Nouveau camouflet pour le professeur Raoult. Ce mercredi 27 avril, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a rendu public son rapport final après des investigations menées au sein de l’institut hospitalier universitaire (IHU), dirigé par Didier Raoult, à Marseille. Et les conclusions sont sans appel. L’autorité sanitaire indique qu’il y a eu de « graves manquements » et des procédures « non conformes à la réglementation des recherches impliquant la personne humaine (RIPH), notamment sur le plan éthique », au sein de l’institut, indique Le Monde.

L’enquête menée depuis novembre 2021 aboutira à des suites pénales et administratives. L’ANSM a fait savoir qu’elle saisissait, pour la deuxième fois, eu égard à « la gravité des manquements constatés », la procureure de la République de Marseille, au titre de l’article 40 du code de procédure pénale.

Suspension des recherches ?

« Deux faits pénalement répréhensibles » ont été relevés par l’agence : la mise en œuvre de recherches médicales en l’absence d’avis favorable d’un comité de protection des personnes (CPP) et la communication par l’IHU, en amont de son inspection, d’un « document falsifié concernant un avis du comité d’éthique interne » de l’institut.

L’ANSM menace également de suspendre toutes les recherches menées dans l’institut de Didier Raoult, par décision de police sanitaire, si elles sont « réalisées sans sollicitation d’un comité de protection des personnes ».

Pour l’autorité sanitaire, les « manquements critiques et majeurs » et les commentaires apportés en réponse par l’IHU « conduisent à s’interroger, voire à remettre en cause la capacité de [la] structure à réaliser des RIPH dans le respect de la législation applicable ».

« Expérimentation sauvage »

En octobre 2021, une enquête de Mediapart évoquait l’existence d’une « expérimentation sauvage » sur des patients atteints de tuberculose au sein de l’IHU, et qui auraient provoqué de graves effets secondaires. Sur ce volet, l’ANSM reconnaît que ses enquêteurs n’ont, à ce stade de leurs investigations, pas « identifié d’éléments prouvant la mise en place d’un essai clinique non autorisé ». Elle souligne néanmoins la mise en évidence de « l’utilisation de combinaisons d’antibiotiques différentes des recommandations internationales et potentiellement dangereuses pour les patients », indique Le Monde.

De son côté, Didier Raoult a réagi au rapport dans un communiqué estimant que « les reproches [de l’agence] ne paraissent pas justifier une remise en cause du projet IHU dans son ensemble ». Décrié pour sa gestion de l’institut marseillais, Didier Raoult avait annoncé qu’il quitterait son poste de directeur en septembre prochain.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Video: Afghan businesses struggle to survive since Taliban takeover

Issued on: 27/04/2022 - 09:10

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Since the Taliban takeover in August 2021, nearly 2,000 factories across Afghanistan have shut down as factory owners struggle under the combined pressure of a collapsed banking system, decrease in purchasing power, and a drop in international investments. The dire economic situation is hitting business owners and their employees hard.

Farhad Safi had a flourishing saffron export business before the Taliban came to power in August 2021. His young company, which was started in 2019, could not survive the Taliban takeover.

"When Taliban came to Kabul everything stopped. There is no DHL, there is no Fedex, so right now we cannot send anything from Afghanistan to outside. The money of the saffron we were selling in USA cannot be sent by my partner to Afghanistan, and we cannot take the money from the banks," said Safi. 

In Kabul, more than a 1,000 private businesses have closed since August 2021. But a few did manage to survive, such as Safe Pad Prosperity, a social enterprise manufacturing reusable sanitary napkins. But with orders declining, employees are now paid only 5,000 Afghanis, or about 54 euros a month, about half of what they made before last August. 

"When the Taliban took over, we were closed for two months. Then we reopened but we import our raw material from India and direct deliveries have stopped. So everything goes through Dubai and then comes here. That means it costs more and takes longer to get delivered. The other difficulty is that the prices of everything have increased in Afghanistan,” explained Safe Pad Prosperity owner Arezo Osmani.

Some businesses though did not survive the takeover.

In Kabul’s commercial Shar-e-Now district, karaoke restaurants remain shut eight months after the Taliban came to power.

Noor Mohammad Hussaini, a Kabul barber, says business has declined.

Before, young people used to come here, they used to laugh, they used to have karaoke nights. There were concerts. It was very popular. But it's closed now. The Islamic Emirate has banned it," said Hussaini. 

Hussaini has lost 60 percent of his business. “With the Islamic Emirate most of the men don't touch their beards. Some are still coming but just to get a haircut," he explained. 

According to the World Bank, the Afghan economy is expected to further contract in the coming year. 

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Online education is the only hope for Afghan schoolgirl, but it’s a slog

FEATURE

A university falls, taking down a symbol of US soft power, Afghan cultural dignity

Afghan women’s rights groups vow mass protests if Taliban keep girls’ schools shut

L'Humanité

Le FIS précipite l’Algérie dans une décennie noire

Il était une fois

Confronté à une déferlante du Front islamique du salut lors des élections législatives et à une vague d’attentats des groupes djihadistes, le pouvoir algérien décrète l’état d’urgence le 9 février 1992. S’ensuivent dix années de violence qui vont déchirer le pays, mettre à mal l’état de droit et causer des dizaines de milliers de morts.

Hassane Zerrouky

La proclamation de l’état d’urgence, le 9 février 1992, est survenue moins d’un mois après la démission, le 11 janvier, du président Chadli Bendjedid. Démission suivie, le lendemain 12 janvier, par l’annulation des élections législatives, marquées par une forte abstention (41 %), qui prive le Front islamique du salut (FIS) d’une victoire totale en cas de second tour ! Le parti islamiste avait frôlé la majorité absolue en remportant 188 sièges (3,2 millions de voix, soit 23 % du total des inscrits) sur les 430 en lice : il ne lui manquait donc que 28 sièges. 

En ballottage très favorable dans 135 circonscriptions sur 199, il était assuré, en cas de second tour, d’une victoire écrasante. Ses concurrents directs, le Front des forces socialistes (FFS, social-démocrate) avec ses 25 sièges (510 000 voix), et le FLN, avec 15 sièges (1,6 million de voix), étaient dans tous les cas de figure dans l’impossibilité d’inverser la tendance. Autant dire que les jeux étaient faits, or, comme on le verra plus loin, le FIS, qui faisait régner l’ordre islamiste dans les villes et quartiers sous sa coupe, projetait d’instaurer un État islamique.

Les islamistes sous-estimés par  le pouvoir politique et l’armée

Le choc causé par la victoire des islamistes est tel que plusieurs organisations de la société civile, dont le syndicat Ugta (Union générale des travailleurs algériens) d’Abdelhak Benhamouda (qui sera assassiné en 1997), le syndicat de l’enseignement supérieur, le patronat public, la dizaine d’associations féministes, le Rais (Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques) et plusieurs personnalités, créent le 30 décembre 1991 le Comité national de sauvegarde de l’Algérie (CNSA) et appellent à l’annulation des élections. À partir de là, comités locaux du CNSA, appels, déclarations, pétitions d’intellectuels, rassemblements se multiplient à travers l’Algérie pour empêcher le second tour des législatives.

Et ce, dans une conjoncture où le pouvoir politique et l’armée, qui avaient sous-estimé les islamistes, étaient totalement désemparés par la tournure d’une situation qu’ils avaient eux-mêmes contribué à créer. N’avaient-ils pas autorisé, en 1989, la légalisation du FIS en violation de la loi qui interdisait la création de partis fondés sur des bases religieuses ? Or ce parti n’avait pourtant jamais fait mystère de ses objectifs et, pour lui, la souveraineté divine était exclusive de toute autre forme de souveraineté (1). En réalité le pouvoir, incarné alors par Chadli Bendjedid, pensait instrumentaliser les islamistes contre les courants démocrates, progressistes et berbéristes qui constituaient à ses yeux la vraie menace.

« Premier pas vers la restauration du califat »

Le 2 janvier 1992, deux jours après la création du CNSA, plus de 500 000 personnes marchent à Alger à l’appel du leader du Front des forces socialistes, Hocine Aït Ahmed, pour « barrer la route à toutes les forces totalitaires ». Face à ces réactions, le dirigeant islamiste Abdelkader Hachani, qui n’avait jamais laissé planer le moindre doute sur les intentions de son parti, se charge alors de le leur rappeler, le vendredi 3 janvier 1992, à la mosquée Es-Sunna de Bab-el-Oued, un des fiefs islamistes de la capitale algérienne, devant plusieurs milliers de barbus. Qu’on en juge : « Les pharaons ont fait appel aux magiciens pour combattre Moïse et ils ont perdu. Le pouvoir a fait appel aux démocrates et il a perdu. Il n’y a qu’un seul parti en Algérie, c’est le parti de Dieu. »

En verve, Abdelkader Hachani dénonce « cette démocratie défendue par l’Occident qui prétend préserver les libertés, celle des homosexuels, et qui nous a amené le communisme, le marxisme et le capitalisme, des systèmes qui asservissent l’homme, alors que l’islam, lui, le libère », avant d’asséner : « Notre combat est celui de la pureté islamique contre l’impureté démocratique ! »  Juste avant ce prêche, l’imam de la mosquée, Abdelkader Moghni, un des membres fondateurs du FIS, avait qualifié ce premier tour des élections législatives de « premier pas vers la restauration du califat ». Et Mohamed Saïd, de son vrai nom Lounis Belkacem, futur dirigeant du GIA (Groupe islamique armé), avertit les Algériens qu’il faudra désormais changer de tenue vestimentaire après avoir promis l’instauration du califat (État théocratique).

La peur de l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle

En vérité, il n’y avait là rien de nouveau dans le discours des islamistes sinon une réaffirmation de ce que le FIS, depuis sa légalisation, n’avait cessé de clamer à coups de prêches incendiaires contre les femmes, les démocrates et progressistes, les intellectuels, les artistes et tout ce qui incarnait la modernité, sur fond d’agressions de proximité, de pressions au quotidien et d’interdits, comme ceux des concerts et la fermeture de salles de cinéma (2).

Et les premiers actes terroristes ne faisaient qu’alimenter les craintes et suspicions à son endroit : attaque du poste frontalier de Guemar (frontière tunisienne), le 28 novembre 1991, provoquant la mort de plusieurs militaires, suivie par des attentats ciblant des policiers et gendarmes à Alger, Boumerdès et dans d’autres localités, que le FIS n’a ni condamnés ni franchement désavoués, ainsi que le fait qu’il ait laissé planer la menace de recourir au djihad si le régime ne respectait pas « le choix du peuple ».

Car la peur qu’inspirait l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle : chaque manifestation des islamistes à Alger était ponctuée en fin de cortège par une parade de centaines d’« Afghans (3)» (ces vétérans algériens de retour d’Afghanistan) défilant en tenue afghane et au pas de commando. Et les assurances données par les dirigeants du FIS que la loi islamique ne serait appliquée que par étapes ne rassuraient pas !

Le « djihad » contre le « taghut »

À compter du 12 janvier, date de l’annulation des élections, les événements vont se précipiter. « La bataille est engagée entre, d’une part, le peuple, sa religion, d’autre part, le colonialisme et ses valets », estime alors Abdelkader Hachani (4), dont le parti a fait le pari d’un basculement de la population en faveur des islamistes, oubliant ce faisant que seuls 23 % du corps électoral avaient voté pour le FIS.

Le 2 février 1992, Ikhlef Cherrati, autre membre fondateur du FIS, qui présidait sa « cellule de crise », promulgue une fatwa (avis religieux) autorisant le djihad : « Désormais, plus de coexistence possible entre l’islam et la nouvelle religion choisie par le pouvoir. Guerre à la religion de l’occidentalisation et de la laïcité ! » Et de menacer : « Nulle excuse n’est plus permise à qui ne se dresse pas contre la junte et ne la combat pas, en donnant sa vie et son argent ; en aidant, hébergeant, soignant les moudjahidin, en leur apportant toute l’assistance voulue, en prenant en charge leurs proches chassés de leur travail. » Une fatwa que n’a pas attendue le mouvement Baqoun Ala Ahd (les Fidèles du serment) de Kamreddine Kherbane, dirigeant du FIS et ancien d’Afghanistan, pour proclamer le « djihad » contre le « taghut » (le pouvoir mécréant), tandis que le MIA (Mouvement islamiste armé), déjà réactivé en juin 1991 dans les monts de Zbarbar (à l’est d’Alger), s’apprêtait à entrer en action (5).

« La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! »

Avant d’en arriver à cette décision extrême, le FIS n’avait même pas jugé utile de consulter les partis politiques qui n’étaient pas d’accord avec la décision d’annulation du scrutin législatif. Ni de donner suite à la main tendue par Mohamed Boudiaf  6), président du HCE (Haut Comité d’État, présidence collégiale), dans son discours du 4 février 1992 : « Le FIS est un parti comme les autres, reconnu. Nous n’avons nullement l’intention de remettre en cause cette reconnaissance », ajoutant qu’il était prêt à l’écouter s’il renonçait à « utiliser les mosquées et la religion à des fins politiques » et au recours à la violence. Réponse du parti islamiste dans un communiqué signé par celui qui deviendra le chef du FIS clandestin, Abderrazak Redjem : « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! » Ce qui a fait dire à Aït Ahmed (FFS), pour qui le président Boudiaf était « un homme sincère », que « le FIS n’a pas su prendre ses responsabilités et se démarquer de la violence ».

Alger, Médéa au sud d’Alger, El Eulma, Aïn Beïda, Khenchela et Batna dans l’Est algérien, Bel-Abbès, Saïda dans l’Ouest algérien et les universités algériennes sont dès lors le théâtre d’affrontements quasi quotidiens entre policiers et manifestants islamistes, à quoi s’ajoutent des attaques armées contre des policiers et gendarmes. Des milliers d’islamistes, dont des dirigeants du FIS, parmi lesquels Abdelkader Hachani et Ikhlef Cherrati, sont alors interpellés et internés. Et le nombre de morts commence à se chiffrer par dizaines.

Une tragédie macabre qui fera plus de 100 000 morts

C’est en arguant de la réelle menace d’insurrection que le Haut Comité d’État proclame, le 9 février, l’état d’urgence pour un an sur l’ensemble du territoire algérien. Fallait-il y recourir ? Mohamed Boudiaf avait-il un autre choix quand on sait que l’ex-FIS ne lui avait laissé aucune alternative ? Toujours est-il que le président Boudiaf avait préalablement informé neuf partis politiques, dont le FLN, le FFS, le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) et les communistes du Pags (Parti de l’avant-garde socialiste), de sa décision d’instaurer l’état d’urgence, mesure qui ne ciblait que le FIS et qui ne mentionnait ni la suspension des activités politiques des autres partis, ni les libertés syndicales, d’expression et de la presse. Le lendemain 10 février, neuf policiers sont froidement abattus au bas de la Casbah d’Alger. Quatre jours après, le 13 février, un commando islamiste attaque l’amirauté d’Alger, tuant plusieurs militaires. Le 4 mars, le FIS est dissous par la loi.

À partir de là, l’Algérie va basculer dans une tragédie macabre qui va durer plus de dix ans et qui fera plus de 100 000 morts. Plus de 200 000 cadres, chercheurs, médecins, étudiants, artistes et intellectuels devront s’exiler. Quelque 4 731 unités économiques, ainsi que 916 établissements scolaires, universitaires et de formation ont été tout ou en partie détruits par les groupes islamistes armés, pour un coût financier estimé à près de 20 milliards de dollars, avec plusieurs centaines de milliers de salariés en chômage technique.

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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As Diplomacy Hopes Dim, U.S. Marshals Allies to Furnish Long-Term Military Aid to Ukraine

John IsmayChristopher F. Schuetze and Michael Levenson

RAMSTEIN AIR BASE, Germany — The United States marshaled 40 allies on Tuesday to furnish Ukraine with long-term military aid in what could become a protracted battle against the Russian invasion, and Germany said it would send dozens of armored antiaircraft vehicles. It was a major policy shift for a country that had wavered over fear of provoking Russia.

The announcement by Germany, Europe’s biggest economy and one of Russia’s most important Western trading partners, was among many signals on Tuesday pointing to further escalation in the war and disappointment for diplomacy.

Germany’s shift on weapons also was seen as a strong affirmation of a toughened message by the Biden administration, which has said it wants to see Russia not only defeated in Ukraine but seriously weakened from the conflict that President Vladimir V. Putin began two months ago.

The increasing flow of Western weapons into Ukraine — including howitzers, armed drones, tanks and ammunition — also amounted to another sign that a war Mr. Putin had expected would divide his Western adversaries had instead drawn them much closer together.

“Putin never imagined that the world would rally behind Ukraine so swiftly and surely,” the American defense secretary, Lloyd J. Austin III, said on Tuesday to uniformed and civilian officials at the U.S. air base in Ramstein, Germany, where he convened defense officials from 40 allied countries.

“Nobody is fooled” by Mr. Putin’s “phony claims on Donbas,” Mr. Austin said, referring to the eastern region of Ukraine, where Russia recently refocused its assaults. “Russia’s invasion is indefensible and so are Russian atrocities,” he said.

Russia’s foreign minister, Sergey V. Lavrov, said on Tuesday that the influx of heavy weapons from Western countries was effectively pushing Ukraine to sabotage peace talks with Moscow, which have shown no concrete signs of progress.

“They will continue that line by filling Ukraine with weapons,” Mr. Lavrov said after meeting in Moscow with the United Nations secretary general, António Guterres, who was undertaking his most active effort yet at diplomacy to halt the war. “If that continues, negotiations won’t yield any result.”

On Monday, Mr. Lavrov resurrected the specter of nuclear war, as Mr. Putin has done at least twice before. Mr. Lavrov said that while such a possibility would be “unacceptable” to Russia, the risks had increased because NATO had “engaged in a war with Russia through a proxy and arming that proxy.”

“The risks are quite considerable,” he said in an interview with Channel One, Russia’s state-run TV network.

“I don’t want them to be blown out of proportion,” he said. But “the danger is serious, real — it must not be underestimated.”

Ukraine’s foreign minister, Dmytro Kuleba, called Mr. Lavrov’s remarks a sign that “Moscow senses defeat in Ukraine.” John F. Kirby, the Pentagon spokesman, called them “obviously unhelpful, not constructive.”

“A nuclear war cannot be won and it shouldn’t be fought,” he said. “There’s no reason for the current conflict in Ukraine to get to that level at all.”

Mr. Austin said the defense officials who had gathered at Ramstein Air Base — from Australia, Belgium, Britain, Italy, Israel and other countries — had agreed to form what he called the Ukraine Contact Group and to meet monthly to ensure they “strengthen Ukraine’s military for the long haul.”

“We are going to keep moving heaven and earth,” to bolster the Ukrainian military, Mr. Austin said.

Germany’s defense minister, Christine Lambrecht, announced at the meeting that Berlin would send Ukraine up to 50 armed vehicles, called Flakpanzer Gepard, designed to shoot down aircraft but also fire at targets on the ground.

Although no longer used by Germany, they have been acquired by Jordan, Qatar, Romania and Brazil, where they have been deployed to defend soccer stadiums from potential drone attacks during international tournaments, according to the manufacturer, Krauss-Maffei Wegmann.

The German government had previously cited a range of reasons to avoid shipping such heavy arms to Ukraine, including that none were readily available, that training Ukrainian soldiers to operate them was time-consuming and that Russia could be provoked into a wider conflict.

But German officials changed course under growing pressure from the conservative opposition in Berlin, and from members of the governing coalition. Germany has also supplied Ukraine with shoulder-launched antitank rockets and surface-to-air defensive missiles, some from old East German stockpiles.

Secretary of State Antony J. Blinken, who traveled with Mr. Austin to Ukraine this past weekend, affirmed on Tuesday that the United States would support the Ukrainian military in pushing Russian forces out of eastern Ukraine if that is what President Volodymyr Zelensky aims to do.

“If that is how they define their objectives as a sovereign, democratic, independent country, that’s what we’ll support,” Mr. Blinken said at a hearing of the Senate Foreign Relations Committee.

After meeting with Mr. Putin in the Kremlin, Mr. Guterres said he had secured an agreement “in principle” to allow the United Nations and the Red Cross to evacuate civilians from a sprawling steel plant besieged by Russia in the southern Ukrainian port of Mariupol, where they have been holed up for days with Ukrainian fighters. But there was no evidence that the meeting had produced any advances in diplomacy to end the war.

Before the meeting, Mr. Putin asserted that Mr. Guterres had been “misled” about the situation in Mariupol, and he insisted that Russia had been operating workable humanitarian corridors out of the city — an assertion denied by Ukrainian officials, who say their attempts to ferry civilians out of the city have collapsed in the face of threats by Russian forces.

Russia-Ukraine War: Key Developments

Gas supplies. Gazprom, Russia’s state-run gas company, announced it was cutting off supplies of natural gas to Poland and Bulgaria, in apparent  retaliation against European sanctions and aid for Ukraine.

Explosions in the border regions. Transnistria, a breakaway region of Moldova on Ukraine’s western flank, was struck by explosions that Ukraine said were carried out by Russia as a pretext to invade Ukraine from that side. Local officials in three Russian districts bordering Ukraine later reported overnight blasts, raising the specter of broader conflict spilling beyond Ukraine’s borders.

A joint effort. The United States gathered military leaders from 40 countries in Germany to discuss military and humanitarian aid to Ukraine and later  announced the formation of the Ukraine Contact Group, which will have defense ministers and military chiefs from participating countries hold regular meetings to react to the changing nature of the war.

Mr. Putin told Mr. Guterres that he hoped continuing peace talks with Ukraine would bring “some positive result,” according to the Kremlin. But Mr. Putin said Russia would not sign a security guarantee agreement with Ukraine without a resolution to the territorial questions in Crimea, which Russia annexed in 2014, and in Donbas, where Russia has recognized two separatist regions as independent.

In an escalation of the East-West economic conflict from the war, Poland’s state-owned gas company said on Tuesday that Russia’s state gas company had announced the “complete suspension” of natural gas deliveries to Poland through a major pipeline.

Poland, a NATO member and key conduit for Western arms into Ukraine, gets more than 45 percent of its natural gas from Russia, and cutting off that supply could impair its ability to heat homes and run businesses.

In addition to spreading suffering and death across Ukraine, the invasion has set off the largest exodus of European refugees since World War II.

More than five million people, 90 percent of them women and children, have already left Ukraine since Russia invaded on Feb. 24, according to the United Nations. A further 7.7 million have been driven from their homes by the conflict, but remain in the country.

On Tuesday, the United Nations projected that the number of refugees could rise to 8.3 million by year’s end, and it asked donors for an additional $1.25 billion to finance soaring humanitarian needs in Ukraine.

In another worrisome sign of possible spillover from the war, explosions rattled Transnistria, a small Moscow-backed breakaway republic in Ukraine’s southwest neighbor, Moldova, for the second consecutive day.

It remained unclear who was behind the explosions. The authorities in Transnistria blamed Ukraine, while Ukraine accused Russia of having orchestrated the blasts.

Moldova’s president, Maia Sandu, told reporters that there were “tensions between different forces within the regions, interested in destabilizing the situation.”

At least 12,000 Russian troops are stationed in Transnistria, just 25 miles from Ukraine’s major port, Odesa. Western officials have expressed concerns that Mr. Putin might create a pretext to order more troops into the territory, just as he did before Russian forces moved into Crimea and Donbas.

John Ismay reported from Ramstein Air Base, Christopher F. Schuetze from Berlin and Michael Levenson from New York. Reporting was contributed by Ivan Nechepurenko from Tblisi, Georgia, Michael Schwirtz from Orikhiv, Ukraine, Nick Cumming-Bruce from Geneva, Michael Crowley and Edward Wong from Washington, Matthew Mpoke Bigg from London and Cora Engelbrecht from Krakow, Poland.

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Valeurs Actuelles

L’approvisionnement en munitions, angle mort de la défense française

Il aura suffi d’une petite phrase, lâchée au détour d’un plateau télé, pour enflammer le débat. Invité de RFI, le 15 mars dernier, Christian Cambon, président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat, avançait qu’en cas de conflit, les armées françaises se retrouveraient à court de munitions « en l’espace de quelques jours ». « Certains parlent de trois à quatre jours. On sait depuis longtemps que nous n’avons pas […] la quantité qui nous permettrait de soutenir un conflit de longue durée. »

Trois semaines après le début de la guerre en Ukraine, ces propos jetaient une lumière crue sur les carences de la “mise en condition opérationnelle” des forces tricolores. Un constat résume à lui seul le manque de moyens : en l’espace d’une journée, le premier dimanche suivant l’invasion russe, les camions lance-roquettes de Moscou, les tristement célèbres “orgues de Staline”, ont tiré autant de munitions que la totalité de l’armée française en lance en une année entière.

Fin 2019, le chef d’état-major de la marine, l’amiral Christophe Prazuck, s’était fixé pour objectif qu’à compter de 2022, chaque commandant de frégate tire, pendant les deux années de son commandement, UN missile complexe. Pas deux, pas trois. Un.

De fait, Paris a depuis longtemps fait le choix de stocks de munitions réduits au minimum. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, et encore plus après la fin de la guerre froide, les chefs d’État français comme européens se sont laissés progressivement bercer par l’illusion d’une “paix éternelle” sur le continent, qui rendrait inutile l’entretien d’une armée de premier plan. « Les gouvernements successifs, de droite comme de gauche, se sont posé la question : “À quoi bon stocker des munitions que nous n’utiliserons jamais ?” », résume Christian Cambon.

D’autant que les armements récents, en plus d’être extrêmement coûteux – à titre d’exemple, le missile le plus performant des forces françaises, le missile moyenne portée (MMP) antichar, approche les 200 000 euros -, ont une durée de vie limitée. C’est ainsi que, pour boucler des budgets de plus en plus tendus, les ressources consacrées aux armées ont servi de variable d’ajustement.

Entre 1990 et 2015, les moyens consacrés à la défense ont baissé de près d’un quart. Et si, depuis, ils sont repartis à la hausse, ils ne sont toujours pas revenus à leur niveau de 1990. « L’armée française reste la meilleure d’Europe, capable de se projeter en moins de vingt-quatre heures. Mais si elle couvre tout le spectre de la défense, nous n’avons plus l’épaisseur nécessaire à un conflit de haute intensité », regrette Christian Cambon.

Or, cette baisse des dotations a des conséquences concrètes sur le terrain. « On n’est pas du tout au niveau. La réalité est là, dans toutes les armées », alerte le sénateur. Le problème, explique-t-il, est que lorsque les réserves sont faibles, elles sont utilisées avec parcimonie.

La Cour des comptes s’inquiète du sous-entraînement de la police

Sevrés de cartouches et d’obus intelligents, les soldats français sont ainsi contraints de limiter leurs entraînements. « Les chars partent en exercice avec la moitié des munitions qu’ils peuvent embarquer, pareil pour les navires de guerre. Fin 2019, le chef d’état-major de la marine, l’amiral Christophe Prazuck, s’était fixé pour objectif qu’à compter de 2022, chaque commandant de frégate tire, pendant les deux années de son commandement, UN missile complexe. Pas deux, pas trois, mais un », se désole Christian Cambon.

« On a aujourd’hui un problème d’entraînement des forces de sécurité intérieure, ajoute Nicolas Dhuicq, auteur en 2015, alors qu’il était député Les Républicains de l’Aisne, d’un rapport parlementaire sur la filière munitionnaire. Les gendarmes ne tirent pas assez, et pas en conditions réelles. Or, ce n’est pas du tout la même chose de tirer sur une cible fixe ou sur une cible mobile, en pleine foule. » En principe, un policier est censé effectuer, au minimum, trois séances par an. Or, selon un rapport de la Cour des comptes, plus de la moitié des policiers n’avaient pas effectué les trois séances réglementaires en 2017. À l’heure où la menace terroriste est permanente, la situation a de quoi inquiéter. Mais la situation est aussi critique en opération, rappelle Christian Cambon : « Lors de l’intervention en Libye, l’armée française avait dû faire appel à des munitions américaines parce qu’il lui manquait du matériel. »

“Si ce n’est que ça, commandons plus de munitions !”, serait-on tenté de dire. Pas si simple. Des années à serrer la vis de l’approvisionnement ont considérablement amoindri la capacité de l’industrie française à répondre aux demandes de l’état-major. « Si je vous commande une bombe tous les deux ans, vous n’allez pas ouvrir une chaîne pour en produire cent, résume Christian Cambon. Si l’on voulait aujourd’hui commander certains missiles complexes, on sait déjà que l’on ne pourrait pas les recevoir avant au moins deux ans. » Et quand bien même la décision serait prise demain d’augmenter les capacités de production, les effets ne se feraient pas sentir avant, au plus tôt, vingt-quatre à trente-six mois.

Pendant ce temps, les usines ferment

Plus grave, nombre de fournisseurs historiques ont disparu. Le cas de Manurhin est à ce titre emblématique. Entreprise centenaire, spécialisée dans la fabrication de machines-outils pour produire de munitions de petit calibre, elle a longtemps été un partenaire privilégié de la Direction générale de l’armement (DGA). Jusqu’à la fin des années 1990, quand le gouvernement de Lionel Jospin a considéré qu’il était plus économique d’acheter les cartouches sur étagère, auprès de fournisseurs étrangers, que de les fabriquer en France. Pendant vingt ans, Manurhin, malgré une soixantaine de pays clients, parmi lesquels les États-Unis, l’Arabie saoudite, la Corée du Sud ou encore l’Égypte, n’a plus rien vendu à l’État. Rémy Thannberger, président de l’entreprise de 2010 à 2018, s’en amuserait presque : « Nous étions la seule entreprise française de défense qui ne dépende pas pour un seul euro de la commande publique ! » Un peu comme si Dassault ne vendait ses Rafale qu’à l’étranger… En fin de compte, après des années de difficultés financières – en l’absence du soutien de l’État, aucune banque française ne souhaitait accompagner la PME -, Manurhin a été placée en redressement judiciaire, puis rachetée par Emirates Defence Industries Company, le consortium industriel de défense des Émirats arabes unis.

La SAMP, Société des ateliers mécaniques de Pont-sur-Sambre, est un autre exemple de la vision strictement mercantile de la haute administration. Autre partenaire de longue date de la DGA, cette PME du Nord fournissait à l’armée de l’air les corps des bombes embarquées sur le Rafale. En 2009, le ministère de la Défense passe une commande pour 1 200 unités et un programme d’études sur le développement de nouvelles munitions. Six millions d’euros d’engagements, auxquels la DGA renonce unilatéralement un an plus tard, entraînant la faillite de l’entreprise. Au patron furieux, on rétorqua simplement qu’il aurait dû se diversifier et trouver des clients à l’exportation. « Mais comment voulez-vous qu’une entreprise qui fait un seul produit pour un seul client depuis des dizaines d’années se diversifie ? », s’emporte Nicolas Dhuicq. « Résultat, pendant de nombreuses années, les corps de bombe ont dû être achetés à l’étranger, à un tarif plus élevé que ce qu’on payait en France. »

« La situation est encore plus sensible pour les armements complexes que pour le petit calibre, renchérit Christian Cambon. S’il n’y a pas de prise de conscience des gouvernements comme des entreprises, la France se retrouvera dans la situation où elle dépendra entièrement de l’étranger pour ses achats. » Car pendant que la France faisait résolument le choix de l’économie de marché, le reste du monde prenait, lui, le chemin inverse : les Émirats arabes unis bâtissent un conglomérat industriel important. La Turquie fait de même, comme en témoigne le succès à l’exportation de son drone Bayraktar TB2, redoutablement efficace en Ukraine. Israël s’est fait une spécialité du “retrofit” d’équipements plus anciens. Le Royaume-Uni a signé un contrat majeur, fin 2020, pour fabriquer, sur son sol, les munitions de tous calibres des armées britanniques pendant les quinze prochaines années. Et début mars, l’italien Beretta a racheté le suisse Ruag Ammotec, leader européen de la fabrication de munitions de petit calibre.

Abandonnée par l’État, Manurhin a été rachetée par les Émirats arabes unis. « L’illusion que le marché nous fournira toujours une solution. »

« Il y a chez nos dirigeants l’illusion que le marché nous fournira toujours une solution », regrette Nicolas Dhuicq. La crise sanitaire a pourtant rappelé à quel point la coopération internationale ne vaut qu’en temps de paix. Lorsque tout le monde s’est mis à chercher des masques chirurgicaux, la “bonne entente” a laissé place au Far West : les Américains n’ont pas hésité à sortir des valises de billets pour racheter comptant, sur la piste d’un aéroport chinois, plusieurs millions de masques qui devaient approvisionner les Ehpad de Provence-Alpes-Côte d’Azur.

La tendance peut-elle être inversée ? « Oui », répondent en chœur les spécialistes de la filière. « Si la décision était prise tout de suite, il faudrait à peine vingt-quatre à trente-six mois pour redevenir autonomes en matière de munitions de petit calibre », assure Rémy Thannberger. « Remonter une filière, c’est d’abord une question de volonté politique », martèle de son côté Nicolas Dhuicq quand on lui pose la question. Le rapport qu’il avait publié en 2015 évaluait à 100 millions d’euros l’investissement nécessaire pour relancer la production de munitions sur le sol français, soit à peu de chose près le coût d’un Rafale.

Le problème, c’est que la volonté politique est souvent à géométrie variable. Là encore, le cas de Manurhin a valeur d’exemple : sous l’impulsion de Gérard Longuet, en 2011, puis de Jean-Yves Le Drian, début 2017, alors qu’il était encore ministre de la Défense, l’État a fait le choix de relancer une filière de munitions de petit calibre qui aurait ensuite pu équiper tout à la fois l’armée, le ministère de l’Intérieur, les Douanes et la pénitentiaire. Mais à chaque fois, à la défaveur d’un changement de gouvernement, le projet a été enterré.

Comme pour la SAMP, l’industrie militaire française, dépendante de la commande publique, est toujours à la merci d’un caprice politique. Nicolas Dhuicq de conclure : « Les dirigeants chinois raisonnent à cinquante ans. En France, cela fait vingt ans qu’il n’y a plus de réflexion stratégique. Tant qu’on n’aura pas à nouveau des gouvernants avec une culture historique profonde, une connaissance charnelle du territoire et une volonté politique claire, rien ne pourra aboutir. »

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France24 - World

UN raises bar for using Security Council veto

Issued on: 27/04/2022 - 00:12

NEWS WIRES

The 193 members of the United Nations General Assembly adopted by consensus Tuesday a resolution requiring the five permanent members of the Security Council to justify their use of the veto.

The push for reform, which was greeted with applause in the chamber, was revived by Russia’s invasion of Ukraine.

The measure is intended to make veto-holders United States, China, Russia, France and Britain “pay a higher political price” when they use the veto to strike down a Security Council resolution, said an ambassador who asked to remain anonymous.

It is unclear if the five permanent members will use the veto less, or more – as they could propose controversial texts they know their rivals will veto only to force them to justify their stance publicly.

First proposed more than two years ago, the measure provides for the General Assembly to be convened within 10 working days after a veto “to hold a debate on the situation as to which the veto was cast,” according to the text.

Almost 100 countries joined Liechtenstein in co-sponsoring the reform, including the United States, Britain and France – a rapid rally of support that caused widespread surprise at the UN.

Neither Russia nor China were among the sponsors, though. A diplomat from one of the two countries, who asked not to be named, criticized the move, saying it will “divide” the UN even further.

‘Not directed at Russia’

The measure will “create a new procedure,” said Liechtenstein’s ambassador Christian Wenaweser, who insisted the proposal is “not against anyone.”

“It is not directed against Russia,” he said, despite the fact that the proposal’s revival came as the Security Council has proven incapable of condemning Russia’s invasion of Ukraine, due to Moscow’s veto power.

>> Read more: Act or dissolve: Zelensky challenges UN

From the United States’ perspective, Russia has abused its right of veto for two decades and the proposed text is intended to remedy the situation.

Wenaweser said the text aimed to “promote the role of (the) United Nations, to promote multilateralism and to promote the voice of all of us who are not veto holders and who are not on the Security Council on matters of international peace and security.”

The text is non-binding, and nothing prevents a country that has used its veto from declining to explain its actions to the General Assembly.

But its application “will shed light” on the use of the veto and on the “blockages” within the Security Council, said one ambassador, on condition of anonymity.

In addition to its five permanent members, the Security Council also has 10 members elected for two years, without the right of veto.

Among the co-sponsors of the resolution were – in addition to Ukraine – both Japan and Germany, which are hoping to become permanent members in a potentially enlarged Security Council.

But neither Brazil nor India, two other potential candidates for a permanent position on the Council, are on the list of co-sponsors obtained by AFP.

(AFP)

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Act or dissolve, Zelensky challenges UN, but Ukraine atrocities already pile pressure on Russia

As it happened

Russia's Gazprom to halt gas supplies to Poland, Bulgaria

Humanity entering ‘spiral of self-destruction’, UN warns

New York Times - World

The Coronavirus Pandemic

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Beijing Starts Testing Most Residents to Try to Avoid a Lockdown Like Shanghai’s

China’s capital reported 22 cases as it kicked off an ambitious mandatory testing campaign across the city and reassured residents that food and other supplies were plentiful.

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By Keith Bradsher

BEIJING — Faced with a growing number of coronavirus infections across Beijing, city officials are trying to test most of the capital’s 22 million residents in the hope of avoiding the pain of imposing a citywide lockdown like in Shanghai.

On Tuesday, residents across the city, from the northwestern tech hub Zhongguancun to Dongcheng District, home to many historic sites, waited in long lines to get tested. Government workers in full protective gear set up tents and crowd-control barriers to organize the flow of people.

“The current epidemic situation is severe and complex,” Tian Wei, a spokesman for Beijing’s Communist Party committee, said at a news conference on Tuesday.

The Beijing government on Monday ordered about three-quarters of the city’s population to undergo three mandatory rounds of testing in five days, after recording several dozen new infections since Friday. The only Beijing residents not required to test are those living in outlying, mostly rural districts.

Beijing is ordering mass testing across the city more quickly than in Shanghai, where officials started testing on a similar scale only after infections had been recorded for weeks and more than 1,000 cases had emerged.

“It’s cheaper to act earlier than to act later,” said Dr. Eric Feigl-Ding, an epidemiologist who is the chief of the Covid-19 task force at the World Health Network, a volunteer group of scientists and doctors.

The idea is to move faster with testing to understand how widely the outbreak has spread before seeking to impose restrictions on movement. Officials have acknowledged that the highly contagious, stealthy Omicron variant had breached Beijing’s defenses and probably has gone undetected in the city for a week, particularly in the populous district of Chaoyang.

“Recently, there have been several outbreaks in Chaoyang District, showing the characteristics of hidden transmission, strong contagion and rapid spread,” Yang Beibei, deputy head of the district government, said at a news conference on Monday.

On Tuesday, officials said that 22 new cases had been found in Beijing, and that health workers were particularly focused on outbreaks that had emerged in the city’s schools. Six of the latest cases were students from the same school. Officials said samples had been gathered from nearly four million people on Monday alone.

Beijing officials urged residents to work remotely, and they suspended large-scale gatherings such as cultural performances, sports events and exhibitions. Some streets in Chaoyang, where most of the cases have been detected so far, were uncommonly quiet. Officials had earlier identified a small area elsewhere in the district, covering about a square mile of southern Chaoyang, where they ordered residents locked down or discouraged them from leaving their homes.

The Coronavirus Pandemic: Latest Updates

Many Chaoyang residents appeared to be heeding such advice, with sidewalk eateries and shops left with no patrons. Concerns about a lockdown had prompted some panic buying on Sunday and Monday, but convenience stores and supermarkets appeared well stocked on Tuesday.

“Domestic goods are sufficient and supply is sufficient, please consume rationally,” blared a loudspeaker at a supermarket in Chaoyang District. “Do not overbuy, and do not believe and spread rumors. Leave the supermarket quickly after shopping.”

Liu Changle, a meat counter employee, said that his company had doubled the stock it made available to customers on Monday and that many items had nearly sold out. The supermarket also extended business hours on Sunday night, and a steady stream of customers bought up all the vegetables and meat. On Tuesday, he said, the flow of business was back to normal.

“It seems that everyone has bought enough food and will not come to buy,” Mr. Liu said. Asked if he was worried about being placed in quarantine, he said he was from Hubei, the province where the coronavirus first emerged in early 2020, and had lived under extensive lockdowns then as well. “I think I’m used to being in quarantine, so I’m not nervous any more.”

Beijing has sought to assure the public about supplies to prevent widespread panic. The city’s deputy mayor, Chen Jining, inspected several markets on Monday in a staged event to show that the authorities were paying attention to food supplies. Zhao Weidong, deputy director of the city’s commerce bureau, said Tuesday that the government would start releasing 100 tons of eggs from its reserves to meet public demand.

Beijing also does not appear to have interfered so far with established private-sector distribution and delivery. By contrast, Shanghai introduced stringent rules for controlling truck traffic in the city, which has disrupted much of the complex food distribution arrangements that fed the city’s nearly 26 million residents. Official daily truck passes for entering the city now sell for as much as $2,000 on the black market. The Shanghai police announced on Monday afternoon that they had detained 34 people whom they accused of making fake passes.

Officials around the country are probably eager to avoid the widespread shortages of food and other necessities in Shanghai during that city’s lockdown, which has now lasted around a month. The lockdown forced the city’s economy to grind to a halt and prevented people with life-threatening illnesses from getting prompt medical care. It has been a source of rising public anger against the government.

Despite the onerous and costly measures, Shanghai has reported more than 500,000 infections and 190 deaths in this outbreak.

China has held firmly to a strategy of eliminating coronavirus infections in part because the ruling Communist Party has staked its political legitimacy on controlling the virus better than other countries, especially its geopolitical rivals in the West. It is also concerned that many of the country’s oldest residents are unvaccinated, or have not received boosters, making them more vulnerable to severe illness and death.

Beijing is trying to address vaccination hesitancy with increasingly lavish incentives to people willing to accept jabs. One subdistrict in northern Beijing is now offering shopping vouchers worth $150 for residents 80 or older who accept a vaccine. And it has promised a scarce Beijing Winter Olympics mascot doll, Bing Dwen Dwen, to each child age 3 to 5 who gets a shot.

One resident at the supermarket in Beijing who was shopping for groceries on Tuesday said she had faith that the city would quickly contain the outbreak without serious disruptions.

“If Beijing can’t control the epidemic, and the people have nothing to eat, the whole country will be in big trouble,” said Liu Baojuan, a resident of Chaoyang. “I’m not worried; I still trust the government.”

Liu Yi and Li You contributed research.

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Valeurs Actuelles

Ensauvagement : une explosion des violences passée sous silence

Ce lundi 25 avril, aux alentours de 6h30, un cantonnier est déposé par ses collègues dans le quartier des Trois-Lucs à Marseille. Quelques secondes plus tard, un homme cagoulé, armé d’une batte de baseball, surgit et s’attaque à l’agent de propreté. « Les deux agents de maîtrise qui venaient de le déposer sont intervenus et en ont eu autant pour eux », raconte à BFMTV Patrick Rué, délégué général Force Ouvrière des agents territoriaux. Le cantonnier et l’un des agents de maîtrise ont été hospitalisés à l’hôpital de la Timone. Cette agression s’ajoute à une longue procession d’autres violences ayant eu lieu cette semaine.

Elle occupent de moins en moins souvent la Une, séquence présidentielle oblige, pourtant les violences sont bien là. Jeudi soir, un Marocain ensanglanté marche dans les rues de Blois. Armé d’un couteau et pieds nus, l’individu menace les passants, obligeant les policiers à ouvrir le feu, alors qu’il se trouve à l’entrée d’une résidence pour seniors. À Mulhouse, vendredi et samedi dernier, les forces de l’ordre ont fait face à deux nuits d’émeutes, après qu’un contrôle d’identité a déclenché la colère d’une quarantaine de jeunes « encagoulés » et armés de bâtons. Une policière a été blessé par un jet de pavé. Pendant ce temps, vendredi à Strasbourg, des pompiers, appelés pour une voiture brûlée, tombaient dans un guet-apens, une pratique en vogue dans certains quartiers devenus zones de non-droit. La BAC, venue au secours des pompiers, était elle aussi caillassée, et des véhicules étaient dégradés. La série semble sans fin : un jeune homme mourrait assassiné sous le regard des passants ce dimanche après-midi à Champigny-Sur-Marne (94). Dans une courte vidéo, diffusée sur Twitter, on voit six délinquants, munis de bâtons et de gaz lacrymogène, rouer leur victime de coups et la poignarder avant de prendre la fuite. À cette liste déjà longue s’ajoute un autre évènement marquant, le même jour : deux hommes en voiture sont abattus par la police sur le Pont Neuf à Paris, après un refus d’obtempérer lors d’un contrôle. Ils étaient tous deux « très défavorablement connus » des services de police.

Malgré cette liste morbide, la fin de la campagne présidentielle s’est polarisée sur le pouvoir d’achat, la guerre en Ukraine et la crise sanitaire. Pourtant, l’insécurité reste un des sujets prioritaires des Français. Selon un sondage Fiducial Odoxa pour le Figaro, 63% des personnes interrogées éprouvent un sentiment d’insécurité, à la fin du premier mandat d’Emmanuel Macron. Un sondage qui traduit un bilan sécuritaire déplorable pour le Président sortant.

Emmanuel Macron est un grand illusionniste : il a fait disparaître son bilan catastrophique notamment en sécurité.

Stéphane le Rudulier, sénateur LR des Bouches-du-Rhônes, voit dans ces expéditions punitives un « cuisant échec d’Emmanuel Macron sur les aspects régaliens. » « Dans ce domaine-là, les chiffres parlent d’eux même : plus de 30 % d’augmentation des faits avec violence en 5 ans, c’est très alarmant, dit le sénateur, avant de poursuivre. Ça devrait être une priorité au-delà du pouvoir d‘achat. Ça, le gouvernement devra le gérer », tance-t-il avant de poursuivre : « Emmanuel Macron est un grand illusionniste : il a fait disparaître son bilan catastrophique notamment en sécurité ».

Damien Rieu, à la tête de la cellule riposte de Reconquête !, regrette que le sujet ait été absent de la campagne qui vient de se terminer : « La thématique de la sécurité a totalement disparu dans le débat de la présidentielle, déplore-t-il. C’est bien dommage qu’on n’en ait pas parlé au second tour, car c’est un sujet qui rassemble quasiment tous les Français. » Mais comment analyser cette éclipse sur l’ensauvagement ? « C’était une volonté stratégique, estime l’ex-RN. Macron ne pouvait pas en parler car il est faible sur ce sujet, et Marine Le Pen s’est focalisée sur le pouvoir d’achat. C’est une erreur car sur l’insécurité, tout le monde est d’accord. »

Ça fera forcément irruption dans le débat public tôt ou tard, avec un événement encore plus grave que les autres

Thibault de Montbrial, avocat et président du Centre de Réflexion sur la Sécurité Intérieure (CRSI), juge auprès de Valeurs actuelles que « l’indifférence de l’univers médiatique et politique à cette violence est sidérante ». « Ça fera forcément irruption dans le débat public tôt ou tard, avec un événement encore plus grave que les autres », avance l’avocat, avant d’évoquer le “3e tour” : « L’impact de cette violence sur les législatives est imprévisible. On s’attendait déjà à ce qu’elle pèse sur la présidentielle, et ça n’a pas été le cas. Il y aura un impact politique soudain et massif un jour ou l’autre, regrette l’avocatC’est une certitude, mais c’est impossible de prévoir quand. » Et d’achever : « Le régalien reste l’angle mort d’Emmanuel Macron. L’un de ses grands défis pour le deuxième mandat sera de maintenir l’ordre et d’assurer la sécurité de nos concitoyens dans une société plus fracturée que jamais. »

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France24 - World

Moldova urges calm, boosts security after Transnistria blasts

Issued on: 26/04/2022 - 16:56

NEWS WIRES

Ex-Soviet Moldova on Tuesday urged citizens to stay calm and stepped up security after a series of blasts in a Russian-backed separatist region raised fears of a spillover from the war in Ukraine.

The breakaway region of Transnistria said there were explosions on Monday and Tuesday in the security ministry, a military unit and a radio tower belonging to Russia, and called them “terrorist attacks”.

Transnistria is located about 80 kilometres (50 miles) from Moldova’s capital Chisinau, bordering western Ukraine.

“We urge citizens to keep calm and feel safe,” President Maia Sandu said after a meeting of the national security council.

She recommended stepped up patrols and vehicle checks near a buffer zone with Transnistria, tighter public safety measures and security checks on critical infrastructure.

The conflict in Ukraine has sparked fears in Moldova that it could become Russia’s next target.

Ukraine accused Russia of staging the blasts with presidential aide Mykhailo Podolyak tweeting that Moscow “wants to destabilise the Transnistrian region and hints Moldova should wait for ‘guests’”.

The Kremlin expressed “concern” over the explosions. Russian state news agency RIA Novosti quoted a source in the Transnistria government as saying that attackers had entered from Ukraine.

The Organization for Security and Cooperation in Europe (OSCE), the world’s largest security body, condemned “all attempts to destabilise (the) situation” in Transnistria and its buffer zone.

>> Inside Moldova's Transnistria, the pro-Russian enclave on Ukraine's border

Two explosions hit a radio tower re-broadcasting Russian stations near the Ukrainian border early Tuesday, the interior ministry of the breakaway region said.

It also said offices of the state security ministry in the main city Tiraspol were hit by what appeared to be a grenade-launcher attack on Monday evening, a public holiday for Orthodox Easter.

Windows and doors were blown out and smoke was “billowing out of the buildings”, a statement said.

Transnistria’s security council said a military unit had been hit in the village of Parkany near the main city of Tiraspol.

Russian speakers ‘oppressed’

“We are observing closely and the news prompts concern,” Kremlin spokesman Dmitry Peskov said, while declining comment on who was behind the attacks.

Sandu said this was “an attempt to escalate tensions,” and blamed “internal differences between various groups in Transnistria that have an interest in destabilising the situation”.

Transnistrian leader Vadim Krasnoselsky suggested Ukraine was to blame and asked Kyiv to investigate the “illegal movement of... fighters on Transnistria’s territory and their committing a terrorist act on our territory”.

Transnistria declared a “red” level of terror threat for 15 days, stepped up security checks on roads and its frontier with Moldova, switched schools to remote learning and cancelled a parade commemorating World War II victory on May 9.

The unrecognised region seceded in 1990, followed by a short war in 1992, with Russian forces fighting alongside separatists against Moldovan forces.

In a frozen conflict, Russia has deployed troops there, guarding a stockpile of some 20,000 tonnes of munitions.

Chisinau has long called for the Russian troops to leave.

A senior Russian military official last week raised the issue of “oppression” of Russian speakers in Transnistria in the context of Russia’s military campaign in Ukraine.

Moldova’s foreign ministry summoned Russia’s ambassador over the comments.

The former Soviet republic of 2.6 million people is one of Europe’s poorest countries.

Unlike neighbouring Romania, it is not a member of NATO. It formally requested to join the bloc in March.

(AFP)

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Moldova's pro-Russian president concedes race to pro-European challenger Sandu

Analysis

Moldova, then Georgia, now Ukraine: How Russia built ‘bridgeheads into post-Soviet space’

REVISITED

Video: Transnistria, a republic in limbo at the edge of Europe

New York Times - World

French Presidential Election

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Convincing Victory Disguises Steep Challenges for Macron

France’s runoff election was marked by a record level of abstention, and many cast a ballot only to keep the far right from power — a testament to a growing disillusionment.

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By Norimitsu Onishi and Constant Méheut

ROYE, France — There is no doubt that President Emmanuel Macron of France won a convincing re-election over Marine Le Pen, his far-right challenger, on Sunday. Mr. Macron scored a thumping 17 point margin of victory, becoming the first French leader to be re-elected to a second term in 20 years.

In the view of many, the electoral system worked as it was intended to, with nearly 60 percent of those who voted joining together to defend against a xenophobic and nationalist far right widely regarded as a threat to French democracy.

That is, perhaps, unless you are a supporter of Ms. Le Pen, who was blocked in the final round for a second consecutive time.

“I think we’re heading into five more years of crisis, probably worse, because people are just fed up,” Sébastien Denneulin, 46, a Le Pen supporter, said on Monday morning in Roye, a northern far-right stronghold.

Even as Ms. Le Pen has edged her party into the mainstream, ensconcing it firmly in the political establishment, her supporters say they are growing frustrated with a lack of representation in the political system.

The far right enjoyed its strongest ever showing at the ballot box on Sunday, as Ms. Le Pen widened her appeal with pocketbook issues important in parts of the country like this northern region, where in the past two generations voters have shifted to the far right from the political left along with deindustrialization.

The challenge now for Mr. Macron will be how to lure back into the political fold the 41.5 percent of voters who cast ballots for Ms. Le Pen — and the roughly 28 percent who opted not to vote at all. Despite the president’s clear victory, the election results disguised myriad challenges that could make his next five years in office even more tumultuous than the last.

As French news media organizations drew up maps of the nationwide breakdown of the runoff vote, they showed a widening and deepening fracture along the French equivalent of American blue and red states.

In the reddest areas of France, there was frustration that Ms. Le Pen had been defeated once again and a strong sentiment that her supporters were continuing to be shut out of the political system.

In Roye, some people gathered at the QG brasserie voiced anger when they learned of the results on their smartphones on Sunday evening. One man set fire to his voter’s card.

Tony Rochon, 39, a roofer, said he had voted for a Le Pen — either Marine or her father, Jean-Marie — all of his life. But each time, he said, other political parties had united to deny a Le Pen victory in the presidential race. Then the same thing had happened in legislative elections — also a two-round system — effectively marginalizing Ms. Le Pen’s influence in Parliament.

In 2017, for instance, while Ms. Le Pen garnered 34 percent of the vote in the presidential election, her party secured only eight seats in Parliament — not even enough to form a parliamentary group.

That year, Mr. Macron promised to introduce proportional representation in Parliament, which experts say would better reflect the population’s political beliefs. But he failed to fulfill his pledge.

“That’s why the only option for us is to take to the streets,” said Mr. Rochon, who joined the Yellow Vest anti-government protests in Paris. “Macron has no legitimacy.”

He and his wife, Adelaide Rochon, 33, a dental assistant who has also always voted for Ms. Le Pen’s party, said they believed that the vote had been rigged.

“We don’t know a single person around us who voted for Macron,” Ms. Rochon said. “It’s impossible that he won.”

Not impossible, actually.

In Roye, a town of 6,000 people, two out of three voters backed Ms. Le Pen in the runoff. But nationwide Mr. Macron drew many votes — 47 percent, according to one poll — not necessarily because people endorsed him, but because they joined the so-called Republican front against the far right, whose politics remain anathema to a majority of French despite Ms. Le Pen’s persistent efforts to remake and soften her image.

For others, like Madeleine Rosier, a member of the leftist France Unbowed, a choice between Mr. Macron and what she deemed an unacceptable far-right candidate was no choice at all. She did not cast a ballot on Sunday after voting for Jean-Luc Mélenchon, the veteran leftist who came in third place in the first round.

“I didn’t want to grant Emmanuel Macron legitimacy,” she said.

The abstention rate — the highest in a runoff since 1969 — reflected the widespread disillusionment with the political system that sent protesters from towns like Roye to the Champs-Élysées in Paris as part of the anti-government Yellow Vest movement in 2018, the biggest political crisis of Mr. Macron’s first term.

That anger persists in many pockets of the country. In another measure of political disillusionment, more than three million people cast blank or null-and-void ballots — and that does not include the 13.7 million who opted not to vote at all.

Étienne Ollion, a sociologist and professor at the Polytechnique engineering school, said the importance of such voters and those who reluctantly backed Mr. Macron to keep Ms. Le Pen from power, as well as the level of abstention give Mr. Macron “a relatively limited legitimacy.”

The election results underscored a growing sense of “democratic fatigue and democratic fracture” in France, Mr. Ollion said.

Given Mr. Macron’s unfulfilled pledge to reform Parliament, Chloé Morin, a political scientist at the Jean-Jaurès Foundation, a Paris-based think tank, said there were doubts about Mr. Macron’s “capacity to take into account this extremely divided political landscape and opposition parties that will inevitably, in all logic, be little represented” in Parliament.

Daniel Cohn-Bendit, an ally of Mr. Macron and a former Green member of the European Parliament, said in an interview that “an unfair French electoral system” had led to governing that ignores the political opposition and various actors of society.

“To have a Parliament where someone who gets 42 percent of the votes only has about 20 lawmakers, that’s unacceptable,” he said, referring to Ms. Le Pen.

Shortly after Mr. Macron was re-elected on Sunday, there were immediate signs that discontent surrounding French democracy would mark his second term.

Hundreds of protesters gathered in Paris and other big cities to oppose Mr. Macron’s second term. The protests were marred by violent clashes with the police, who fired tear gas in Paris to disperse the crowd.

Protesters in Paris converged from the city center to the large Place de la République, chanting a song originating from the Yellow Vest movement, “We are here, even if Macron doesn’t want it, we are here!”

By midnight, the police had cleared the Place de la République of protesters. But they had scrawled, in red, a warning on the large statue of Marianne, an emblem of the French Republic, in the middle of the square: “Beware of revenge when all the poor people stand up.”

Norimitsu Onishi reported from Roye, and Constant Méheut from Paris.

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France24 - World

Retired Colombian soldiers confess to murdering scores of civilians

Issued on: 27/04/2022 - 04:02

NEWS WIRES Shirli SITBON

Ten retired members of Colombia’s military began admitting to victims’ families on Tuesday their roles in the assassination of 120 civilians that were later presented as rebels killed in combat.

It was the first public admission by the former soldiers that they had made people disappear before killing them in cold blood.

One general, four colonels and five officers, as well as a civilian, were due to make their confessions to the special tribunal set up as part of the 2016 peace deal that ended a half century of conflict between the government and Revolutionary Armed Forces of Colombia (FARC) rebels.

The “false positives” scandal in which murdered civilians were passed off as enemy combattants is the largest ever to have rocked Colombia’s armed forces.

“I ask you to clear our family names ... they were rural workers, not subversives, guerrillas and thugs as they were branded,” said Eduvina Becerra, the partner of Jose Ortega, a murdered farmer.

Around 50 of the victims’ family members showed up to the university theater in Ocana, close to Colombia’s northern border with Venezuela, where the Special Jurisdiction for Peace (JEP) hearing took place.

“I acknowledge and accept my responsibility as co-perpetrator” of the murders that took place between 2007 and 2008, said Nestor Gutierrez, a former non-commissioned officer in the army.

“We murdered innocent people, peasants,” said Gutierrez, promising to “clarify it here before the judgment, before the world, before the country.”

In front of an audience of sobbing family members, the soldiers gave details about how they murdered the victims, most of whom were men aged 25 to 35.

The JEP, which was set up in 2017 to try the worst atrocities committed during the conflict, said that Ocana was the site of a sinister plan thought up by a battalion stationed in the town of 100,000 and motivated by “the army’s institutional policy of counting bodies” to inflate the reporting of their successes in combating guerrillas and other armed groups.

The tribunal says more than 6,400 civilians were murdered between 2002 and 2008 after being lured to areas far from their homes.

The JEP has the authority to offer alternatives to jail time to people who confess their crimes and make reparations.

The Catatumbo region where Ocana is located is home to the largest area of illegal coca leaf crops used to make cocaine in the world, making it a hub for organized crime.

The hearing is due to last two days with former general Paulino Coronado the highest ranking officer on trial.

(AFP)

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Civilians among 11 killed by military in Colombia raid, say human rights groups

Leader of rebel group that rejected peace deal killed in Colombia, says president

UN hails Colombian peace process, despite setbacks, as US to remove FARC from terrorist list

Valeurs Actuelles

Paris : vaste opération contre les vendeurs à la sauvette, 150 policiers mobilisés aux abords de la tour Eiffel

Les policiers ont débarqué en nombre au pied de la tour Eiffel. Sous les yeux des touristes venus admirer la Dame de fer, ils étaient 150 fonctionnaires issus de différents services de police à s’être rendus du côté du Champ-de-Mars, rapporte le Parisien mardi 26 avril. Leur but : viser les vendeurs à la sauvette – souvent clandestins et omniprésents dans ce secteur ultra-touristique – qui proposent aux touristes des gadgets made in China à l’effigie de la tour Eiffel.

« On va revenir »

Les vendeurs dits “alimentaires”, qui tentent de vendre des bouteilles d’eau, des snacks ou encore de l’alcool et des cigarettes étaient aussi dans le collimateur. Tout comme les conducteurs de tuk-tuk et les joueurs de bonneteau roumains qui n’hésitent pas à arnaquer les touristes avec leurs tours de dés et de gobelets, relate le Parisien. Si la police a réussi à interpeller 35 personnes et saisi 200 kilos de marchandises, le problème est « un puits sans fond », déplore un policier auprès du Parisien. La chef de la Direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP), Isabelle Tomatis, le confirme : « Ils reviennent effectivement tout le temps. Il faut être présent et de manière permanente. C’est la répétition qui est importante. » Avant de mettre en garde : « Et on va revenir ! » Elle a également pointé le problème « d’image » que ces vendeurs à la sauvette représentent dans ce quartier emblématique de Paris. Pour le commissaire du VIIe arrondissement de la capitale, il est surtout question d’arrêter « ceux qui emmènent leurs proies jusqu’au distributeur bancaire » et qui arnaquent, voire agressent les touristes. Malgré cette opération d’envergure, un commerçant installé dans un kiosque ne croit pas à un changement : « Il faudrait un bus de flics en permanence. Aujourd’hui (mardi 26 avril), ils étaient nombreux et ils n’ont chopé que quelques mecs. Demain, ils seront tous de retour. »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

La présidente LR de la région Pays de la Loire plaide pour le “rassemblement” avec Emmanuel Macron

A l’issue de l’élection présidentielle, le président des Républicains, Christian Jacob, a martelé que le parti n’était pas « soluble dans le macronisme », écartant toute alliance. Une consigne dont s’écartent certains élus LR, à l’instar de Christelle Morançais, président de la région Pays de la Loire, relève Ouest France. Après avoir été porte-parole de Valérie Pécresse durant la campagne présidentielle, elle a appelé, lundi 25 avril, à « tendre la main » à LREM.

Eviter « l’aveuglement idéologique »

« Je suis une femme de droite, je suis attachée à mes convictions, mais je considère que, dans le contexte extrêmement tendu dans lequel nous vivons, il faut savoir tendre la main, se rassembler et s’ouvrir », a déclaré Christelle Morançais, mettant en garde contre la tentation de « l’aveuglement idéologique, le déni des réalités ou le goût de la revanche ». Une vision qui s’oppose à celle de son prédécesseur à la tête de la région, Bruno Retailleau, note Ouest France. Le même jour, celui-ci évoquait le « combat » des législatives à venir. « La démocratie, ce n’est pas la concentration de tous les pouvoirs dans les mains d’un seul », a-t-il également tweeté.

Christelle Morançais illustre la compatibilité d’une partie des Républicains avec Emmanuel Macron. Elle est notamment proche de l’ancien Premier ministre, Édouard Philippe, qui, avec son parti Horizon, incarne une droite de soutien au président de la République. « Emmanuel Macron a désormais la responsabilité d’unir le pays. À nous de l’aider à bâtir l’unité dont la France a tellement besoin », a-t-elle déclaré.  Sa position en fait pour certains observateurs une candidate à un poste de ministre.

Pays-de-la-Loire : les dernières actualités

À Noyen-sur-Sarthe, la mairie prévient les néo-ruraux sur la réalité de la vie à la campagne

Jugée pas assez invalide, une Vendéenne déboutée de sa demande de carte de stationnement handicapé

Nantes : des policiers agressés par des cambrioleurs clandestins

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L'Humanité

En Macronie, l’heure du mercato a sonné

Actu

Majorité Réélu, le chef de l’État cherche à parfaire son œuvre de recomposition, entre gages à la gauche et tentation d’achever « Les Républicains ». Le nouveau casting gouvernemental et les élections législatives du mois de juin seront des étapes clés.

Cyprien Caddeo

Homme, femme ? Politique expérimenté, surprise de la « société civile » ? Plutôt de gauche, plutôt de droite ? Les paris vont bon train quant à l’identité du futur premier ministre du second quinquennat d’Emmanuel Macron. On sait la démission de Jean Castex imminente, et que le nom de son successeur à Matignon doit être révélé autour du 2 mai. Le reste du casting gouvernemental suivra et devra laisser la place à de nouvelles têtes, pour donner un second souffle à la Macronie, tout en contentant les lieutenants les plus fidèles.

Pour le chef de l’État, c’est une étape clé de son grand jeu de recomposition politique débuté en 2017. Avec deux paramètres à prendre en compte. D’un côté, il a été réélu avec les voix des électeurs progressistes et écologistes contre Marine Le Pen et a promis pendant la campagne que le futur chef du gouvernement aurait à charge le portefeuille de la « planification écologique ». Voilà qui plaiderait pour un profil plutôt à gauche, tant qu’il reste Macron-compatible évidemment. La ministre du Travail, Élisabeth Borne, ex-socialiste mais qui a conduit la réforme de la SNCF et celle de l’assurance-chômage, est évoquée, tout comme l’ancien premier ministre Bernard Cazeneuve, une éventuelle prise de guerre qui fait saliver la Macronie. L’hypothèse est de moins en moins improbable, d’autant que le divorce semble consommé entre les anciens hollandais et la direction du PS, qui s’attelle à un accord à gauche plutôt qu’au centre pour les législatives. Certains ont déjà commencé à faire la cour à LaREM et peuvent lorgner un poste, comme les ex-ministres Marisol Touraine et Juliette Méadel, réunies dans la Fédération progressiste, parti lancé par le maire de Dijon, François Rebsamen.

D’un autre côté, à droite, « Les Républicains » sont passés sous les fourches Caudines à la présidentielle. La tentation de les achever est grande, et il y a sans doute des sièges à rafler parmi les 100 circonscriptions sortantes de LR. Ne resterait à LaREM qu’à planter une ultime banderille en dévorant leur groupe à l’Assemblée nationale. Pour cela, la Macronie pourrait chercher à convaincre des députés LR sortants de la rejoindre (le parti de droite ayant exclu mardi la « double appartenance » LaREM-LR pour leurs candidats) et ouvrir le gouvernement à droite. Plusieurs élus, déjà ralliés au camp présidentiel depuis les municipales ou les régionales, pourraient obtenir des portefeuilles, comme Renaud Muselier, Christian Estrosi ou Hubert Falco.

Un bras d’honneur à l’égard des électeurs de gauche ?

Les chaises musicales ont déjà commencé et, compte tenu du score lamentable de Valérie Pécresse, le rapport de forces n’est pas en faveur de la droite traditionnelle. Selon le  Figaro, le président du groupe « Les Républicains », Damien Abad, a également rencontré le conseiller politique de Macron, Thierry Solère, pour discuter d’un accord ou d’un poste. De quoi déstabiliser un peu plus le parti (lire ci-contre).

Pour porter le coup de grâce aux législatives, Emmanuel Macron pourrait donc jeter son dévolu sur un premier ministre de droite. Ou une première ministre, plutôt. Les noms de Christine Lagarde, actuellement à la tête de la Banque centrale européenne, de Nathalie Kosciusko-Morizet, reconvertie dans le privé depuis 2017, ou de Catherine Vautrin, ex-chiraquienne et présidente de la métropole du Grand Reims, circulent.

Un tel choix serait certes un bras d’honneur à l’égard des électeurs de gauche qui ont assuré la réélection du président de la République. Mais il aurait l’avantage de la cohérence, compte tenu de la coloration politique des réformes qui s’annoncent. Certes, le mandat doit débuter par une série de mesures de soutien au pouvoir d’achat (chèque alimentation, prolongation du bouclier tarifaire et de la remise à la pompe, revalorisation des pensions de retraite…), contre laquelle l’opposition aura du mal à protester. Mais ce qui vient après est moins réjouissant : décalage progressif de l’âge de départ à la retraite jusqu’à 64 ou 65 ans, conditionnement du RSA à des heures travaillées… Autant de réformes qui, par ailleurs, devraient trouver l’assentiment de nombre de députés LR, qu’ils rejoignent formellement LaREM ou non.

En faisant une campagne très à droite (et très courte) au premier tour, puis la danse du ventre aux électeurs de gauche au second, Emmanuel Macron pousse encore d’un cran le « en même temps ». Son futur premier ministre, quel qu’il ou quelle qu’elle soit, devra à la fois assumer de « planifier la transition écologique » et de faire travailler les Français deux ou trois années de plus en fustigeant l’ « assistanat » des allocataires du RSA. Peu importe son CV, il ou elle a intérêt à être souple de la colonne vertébrale…

Emmanuel Macronles républicainsLaREMLégislatives 2022
France24 - World

Yarmouk refugee camp in Syria: New film 'Little Palestine' chronicles life under siege

Issued on: 27/04/2022 - 16:44

Julia KIM Follow

This week, we take a special in-depth look at the Yarmouk camp on the outskirts of the Syrian capital Damascus. It was once home to the largest concentration of Palestinian refugees. During the Syrian civil war, Yarmouk was placed under a brutal siege from 2013 to 2015, leading it to be described as the "worst place on Earth". We speak to filmmaker Abdallah Al-Khatib, who chronicled this period in his documentary "Little Palestine (Diary of a Siege)". 

BBC

Colombia conflict: Soldiers passed off killed civilians as rebels

Eleven Colombian ex-soldiers are giving details about extrajudicial killings carried out by the army during Colombia's armed conflict.

They are taking part in a public hearing of the special court examining crimes committed during the conflict.

More than 6,400 civilians were killed by the military and falsely passed off as enemy combatants between 2002 and 2008, an inquiry revealed last year.

But this is the first time those involved have given detailed accounts.

"We murdered innocent people, farmers," former soldier Néstor Gutiérrez told relatives of victims.

'I robbed children of their fathers'

About a hundred relatives were present at Tuesday's hearing of the Special Jurisdiction for Peace (JEP) court, which was set up as part of a peace deal between left-wing rebels of the Revolutionary Armed Forces of Colombia (Farc) and the Colombian government signed in 2016.

"It's not easy being here," Mr Gutiérrez said. "I executed, I killed the relatives of those who are here."

The former soldier recalled how he had lured civilians "through lies and deceit" to the places where he had "shot them, cruelly killing them".

Read more about the "false positives" scandal:

"I placed weapons on them to suggest it had happened in combat, that they were guerrilla fighters. I sullied their name and that of their family," he said of the practice of upping the army's "kill rate" by passing off civilians as rebels to give the impression it was winning the armed conflict against the group.

"I robbed children of their fathers and parents of their children."

Mr Gutiérrez was among six former members of the military who gave evidence on the first day of the hearing on Tuesday. Five more are due to appear on Wednesday.

The six took responsibility for killing at least 120 civilians between 2007 and 2008 and passing them off as combat fatalities in the Catatumbo region, in eastern Colombia.

Relatives of the victims also spoke at the hearing. Soraida Navarro was one of them. Her father Jesús was killed by soldiers 15 years ago, the whereabouts of his body remains unknown.

"I'd like to give him a Christian burial," she told the former soldiers before asking them if they had children. "My children ask me 'mommy, what was grandpa like?'"

Ms Navarro said that her mother had died three years after Jesús Navarro was killed, leaving Soraida and her siblings orphaned.

"On special occasions and on holidays, we want to hug my father and my mother, but we can't. Why? Because you despicable people took our loved ones from us," she said, directly addressing the ex-soldiers.

Pressure to deliver deaths

Santiago Herrera, a retired army colonel, described how he had pressured those he commanded "to cause deaths and produce results".

Mr Herrera said he used a "carrot and stick" system - threatening those who did not deliver with bad reports, and rewarding those who did with extra days off and bonuses.

He told the JEP that he himself had come under pressure from the head of the armed forces at the time to up his brigade's "kill rate" .

"I feel ashamed by the crimes committed by my brigade," Mr Herrera said.

Scores of army officials - most of them of fairly low rank - have been detained and convicted of involvement in the "false positives" over the past decades but relatives of the victims hope the perpetrators will be more open at the JEP hearings and reveal who ordered the killings.

The JEP is a transitional court system which was put in place for a period of 10 years to try all participants in the conflict, be they rebels or members of the security forces.

Those who admit to their crimes up front can avoid jail time, but are required to contribute in other ways to reconciliation - such as participating in programmes to remove landmines, build key infrastructure or construct monuments.

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Colombia army 'behind 6,400 extrajudicial killings'

Colombia military 'knew of killings'

Colombian generals investigated

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Le Conseil d’Etat valide la réouverture de la mosquée de Pessac

La justice administrative a définitivement désavoué le ministère de l’Intérieur, mardi 26 avril, concernant la mosquée de Pessac. Le Conseil d’Etat a rejeté le recours de Beauvau demandant la fermeture du lieu de culte pour « provocation à la haine », rapporte Le Parisien. En février dernier, la préfecture avait engagé une procédure en raison des idées véhiculées dans cette mosquée, assimilées à des pratiques salafistes. Il était notamment reproché à l’association « Rassemblement des musulmans de Pessac » assurant sa gérance de publier ou relayer sur Internet des contenus « incitant à la violence, à la haine ou à la discrimination », encourageant « à la commission d’actes de terrorisme » ou « faisant l’apologie de tels actes », rappelle Le Parisien.

Une mesure disproportionnée

Mais le Conseil d’Etat, confirmant une première décision du juge des référés de Bordeaux, a cependant jugé que ces textes « incitent au repli identitaire et contestent le principe de laïcité ». Il a cependant considéré que « ces publications ne présentent pas, compte tenu de leur teneur et dans les circonstances de l’espèce, un caractère de provocation à la violence, à la haine ou à la discrimination ». La fermeture de la mosquée a donc été jugée disproportionnée.

« C’est une décision qui fera jurisprudence et permettra de marquer le pas sur la séquence de fermetures de mosquées qui se sont succédé ces derniers mois par le gouvernement Macron », s’est félicité l’avocat de l’association gérant la mosquée.

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L'Humanité

Après l’échec, les Verts retombent dans leurs travers

Actu

EELV Maintenant que le danger immédiat de l’extrême droite est écarté, les écologistes commencent à régler leurs comptes pour expliquer leur score de 4,6 %. Le candidat Jadot est une cible toute désignée pour une grande partie de l’état-major.

Emilio Meslet

Il y a ceux qui ont quitté le navire en plein naufrage. Et puis il y a ceux qui ont attendu que le bateau coule pour tenter de noyer le capitaine Jadot pour ne pas avoir vu l’iceberg. Car, si la frégate EELV est si mal en point au terme d’une présidentielle dont elle espérait sortir renforcée, la plupart des écologistes n’ont que peu de doutes sur l’identité du responsable de la catastrophe, à savoir un score de 4,6 % qui a conduit au non-remboursement des frais de campagne. Maintenant que Marine Le Pen a été battue, le semblant d’unité de l’entre-deux-tours a volé en éclats pour laisser place à de violents règlements de comptes comme seuls les Verts peuvent en offrir. Et pour une fois, ce n’est pas Sandrine Rousseau qui a allumé la mèche.

Un candidat qui aurait « singé Macron »

Sur une boucle interne de discussion, le secrétaire national Julien Bayou a livré une sévère analyse, censée rester secrète jusqu’à ce que l’Express la révèle. Il vise directement le candidat qui aurait « singé Macron » et fustige « la non-préparation et l’absence d’ambition du projet et de la candidature » : « On n’est pas perçus comme utiles, ni par les ONG (du mouvement climat) ni par les électeurs. » Bref, rien ne va. Et encore moins le slogan « Faire face », que le patron des Verts juge « statique, conservateur et vaguement présidentiable ». À ce réquisitoire « injuste et scandaleux », Mounir Satouri, directeur de campagne de Yannick Jadot, répond : « Tu es bien placé pour savoir que l’obstacle principal était l’incapacité du parti à mobiliser la société civile, engagée depuis des mois pour l’unité de la gauche. » « Cela n’aurait jamais dû sortir, Julien expliquait une position personnelle dans un long message faisant le bilan », tempère Sandra Regol, secrétaire nationale adjointe. Une fuite dans la presse qui a obligé Julien Bayou à rétropédaler en disant qu’il avait « plusieurs fois rappelé (qu’il était) fier que Yannick (Jadot) tienne bon sur (leurs) valeurs ».

Malgré la défense du clan Jadot qui assure prendre « (sa) responsabilité » dans cet « échec », tout en accusant la direction d’EELV d’avoir organisé une primaire trop tard , les critiques émises par Julien Bayou sont largement partagées au sein d’un pôle écologiste au bord de l’implosion. « Il a raison : quand on change trois fois de slogan dans une campagne, c’est qu’il y a un problème. Mais ce genre d’échanges fait cours d’école », déplore un élu Vert marqué à gauche. Pour comprendre les raisons de la défaite, « un questionnaire a été envoyé aux militants et aux groupes de soutien », fait savoir Sandra Regol.

« une défaite qui vient de loin »

Un autre cadre s’attaque plutôt à la stratégie du présidentiable : « Il aurait mieux valu capitaliser sur nos forces plutôt que d’essayer de changer pendant la campagne. Car les déçus du macronisme ont finalement encore voté Macron. Il est évident que Jadot ne pouvait pas aller chercher des électeurs de Mélenchon, non pas à cause de son programme mais de ce qu’il incarne, de son histoire. » Et le même écologiste de poursuivre sa démonstration : « On ne peut pas dire qu’il est Macron-compatible, ce n’est pas vrai. Mais il essaye de se faire adouber par le système. Sauf que ce n’est pas le rôle de l’écologie politique de gauche qui doit le bousculer. Lui croit dans la transformation du néolibéralisme par l’intérieur, pas moi. »

Un membre de l’équipe de campagne estime, lui, qu’il « manque l’analyse structurelle d’une défaite qui vient de loin » : « Nous n’avions pas tranché nos débats d’orientation. Pendant la campagne, sur les plateaux de télévision, j’étais emmerdé quand on me demandait les idées fortes qui structuraient le programme. Parce qu’il n’y en avait pas… » Là où Yannick Jadot, interrogé sur France Inter, ne remet pas en cause sa ligne, se contentant de dire que son erreur stratégique était d’avoir voulu « apaiser le débat dans une campagne où les colères ont gagné ». « Ça a été une campagne des dirigismes d’État qui a fait l’impasse sur les syndicats, les collectivités locales », regrette-t-il, jugeant que ceci est une « impasse ».

C’est pour cela que l’ex-candidat­ d’EELV pense qu’une coalition derrière Jean-Luc Mélenchon, pourtant arrivé largement en tête à gauche au soir du 10 avril, « ne marchera pas ». Ses proches penchent plutôt pour une union « technique », alors que la direction est engagée dans un processus de négociation censé aboutir à un accord programmatique. Une fracture de plus dans un parti qui n’en manque pas, d’autant plus que ses anciens concurrents à la primaire, Sandrine Rousseau et Éric Piolle, poussent aussi pour un rassemblement derrière l’Union populaire et son leader.

eelvYannick JadotPrésidentielle 2022législatives 2012
France24 - World

Film show: Nicolas Cage grapples with his own 'Massive Talent'

Issued on: 27/04/2022 - 16:23

Olivia SALAZAR-WINSPEAR

We take a look at Nicolas Cage's latest outing, in which he plays what he's called his most challenging role: himself. But first, as the 75th Cannes Film Festival reveals the jury members who'll be judging the features in competition, film critic Lisa Nesselson gives us her take on the personalities embarking upon that movie-watching marathon.

Meanwhile, director Panah Panahi takes us on a charming road trip across rural Iran, as "Hit the Road" hits French screens, and we get a glimpse of Cold War-era Latvia through the eyes of filmmaker Ilze Burkovska Jacobsen in "My Favourite War", an animated feature with a powerful message.

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BBC

Manchester City 4-3 Real Madrid: Classic Champions League tie a genuine gold standard match

Last updated on 26 April 202226 April 2022.From the section European Footballcomments927

Carlo Ancelotti's last visit to Manchester City ended in a 5-0 humiliation in what proved to be the final match of his tenure as Everton manager.

When the legendary Italian manager, 62, turned to his Real Madrid backroom staff with arms outstretched and gave an anxious glance down at his watch with City 2-0 up after only 11 minutes on his return to Etihad Stadium, he was probably fearing a similar scoreline.

City were flying. Real were overwhelmed. This was shaping up as a one-sided mauling for the great old Champions League campaigner chasing the trophy for a historic fourth time.

And yet, to the disbelief of pretty much everyone who witnessed a gold standard classic of a football match, Ancelotti was pitchside after the game smiling, eyebrow raised in trademark fashion suggesting he was rather happy to come away with a 4-3 first leg loss.

He did not look as mystified as others at the fact that Real were still in with a shout of reaching yet another Champions League Final.

City's players were not exactly deflated - how could they be after such a brilliant performance and a semi-final first leg win? However, their body language gave away the brutal fact that they should have had this tie all wrapped up heading into the second leg in the Bernabeu.

This was a breathless night, everything that is good about football at this rarified level and City were, at times, magical.

And yet...

The Bernabeu does strange things in the Champions League and, while City are unlikely to endure the same physical onslaught Atletico Madrid subjected them to in the quarter-final second leg, they will face a severe test with just a one-goal lead.

City let Real off the hook and history tells us this can be a very expensive mistake.

Ancelotti, as well as many of this Real squad, have been over this course and distance before though they will also know they were ripped to shreds for long periods of this game.

But they will also have serious belief they can go through to face either Liverpool or Villarreal in Paris.

The good news for City is that, despite the narrow scoreline, there were times when they outclassed Real, with Luka Modric unable to exert his usual influence in midfield.

City were quicker, slicker, better, more threatening. This is the knowledge they will pack with them on the flight to Madrid.

And yet...

Who knows what sort of lead it takes to finish Real off, backed by the Bernabeu crowd and such a rich history in this competition? Every big night in the grand old arena is accompanied by sense of destiny.

A glimpse of Guardiola's mindset came with City two goals up and Real pretty much floored.

The Spaniard flew into a full-on rage in his technical area when Riyad Mahrez committed the cardinal sin in this manager's book by being too greedy, lashing a shot into the side-netting with Phil Foden waiting unattended in the middle and the goal at his mercy. At 3-0 it could have been job done.

"Riyad. Riyad", Guardiola shouted before continuing the fume. He knows you simply cannot give Real a break and the Spanish giants proved that.

City had a two-goal advantage on three occasions, played wonderful, fluent football but will know there should be no need of those nagging doubts that might have been felt at the final whistle.

Valeurs Actuelles

Législatives : alerte sur la Côte d’Azur

De nombreux points chauds seront à scruter dans la région, les 12 et 19 juin prochains. Les Républicains sont tiraillés vis-à-vis de La République en marche, le Rassemblement national entend rebondir sur la présidentielle, Reconquête ! veut s’inscrire en trait d’union, pendant que La France insoumise rêve de Matignon. De nombreux poids lourds de la politique sont attendus en Paca, tandis que les sortants vont tout faire pour rester en place.

Le dilemme des Républicains

Après une sévère défaite à l’élection présidentielle, Les Républicains nagent en pleine crise fi nancière et politique, déchirés entre la stratégie sarkozyste de se fondre dans la majorité macroniste et les tenants de la reconstruction du parti : Ciotti, Lisnard et Aubert en tête. Les derniers pointages internes sont alarmistes, seulement une trentaine de députés LR pourraient conserver leur siège, sur une centaine de sortants. En Paca aussi, la lutte sera acharnée.

Épicentre de cette bataille : les Alpes-Maritimes, où la guerre Estrosi-Ciotti traverse les campagnes. Le député sortant de la 1re circonscription n’a pas droit à l’erreur. Finaliste du congrès en décembre dernier, il se veut l’un des piliers de la refondation du parti. Ses alliés Michèle Tabarot et Éric Pauget tenteront de conserver leur circonscription, tandis que, plus à l’ouest, David Lisnard devra confi rmer sa montée en puissance en conservant la circonscription cannoise dont il est le député suppléant. Dans le Vaucluse, Julien Aubert est dans l’obligation de l’emporter s’il veut briguer la présidence du parti à l’automne.

Pour doucher leurs espoirs, le clan Muselier-Estrosi ne ménagera pas ses efforts. Les récents ralliements de Martine Vassal et de Bruno Gilles dans les Bouches-du-Rhône poussent Les Républicains dans les cordes. Le président de la région compte sur « la peur verte » des sortants LR pour engranger de nouveaux ralliements et rassurer la majorité présidentielle. Christian Estrosi doit conserver son bastion azuréen en présentant des candidats sur toutes les circonscriptions, sous l’étiquette LREM ou Horizons. Des arbitrages devront départager ses proches des “historiques” du parti.

Le sabordage de la droite nationale ?

Le scrutin s’annonce compliqué pour la droite nationale. La barre de qualifi cation au second tour — 12,5 % des inscrits — rend compliquée la formation de triangulaires, plutôt favorables au RN. Cinq circonscriptions seraient jugées “gagnables” par les équipes de Reconquête ! qui espèrent une entente avec le Rassemblement national d’ici le mois de juin. « S’il n’y a pas d’alliance, on se privera mutuellement de second tour dans 95 % des cas », alerte un élu marseillais.

Une alliance qui ne semble pas à l’ordre du jour chez les marinistes. Les espoirs de Reconquête ! ont été douchés par Jordan Bardella, jeudi 21 avril, fermant la porte à des candidatures communes. « Ils font passer les subventions pour le parti avant la victoire patriote », regrette un cadre du parti d’Éric Zemmour. Les deux clans devraient envoyer de fortes personnalités dans la région. Jordan Bardella et Éric Zemmour seraient pressentis dans le Var. À Marseille, la guerre Ravier-Allisio pourrait compromettre les chances d’accéder au second tour. Il s’agira, pour le sénateur, d’expérimenter son nouveau mouvement : Marseille d’abord. Pas sûr que Marine Le Pen lui laisse la voie libre.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Selon le politologue Rémi Lefebvre « Il y a eu une clarification à gauche »

Entretien

Élections Le bloc de gauche s’est réduit en se délestant de son électorat modéré, mais a gagné en cohérence, selon le politologue Rémi Lefebvre.

Aurélien Soucheyre

Rémi Lefebvre Politologue

Tripolarisation de l’espace politique, négociations en vue des législatives, bloc de gauche à 30 % et morsure du RN et de l’abstention sur l’électorat populaire : le politologue Rémi Lefebvre revient sur le paysage après le scrutin élyséen.

La gauche est-elle, selon vous, en mesure de remporter les législatives ?

Lors de la présidentielle qui vient de s’achever, un rassemblement de la gauche lui aurait permis d’aller au second tour. Mais aux législatives, le rassemblement seul ne suffira sans doute pas à la faire gagner. Parce que c’est une élection différente, avec un découpage électoral particulier. Depuis 2002, ce scrutin est devenu très favorable au président de la République élu. Son électorat votera Macron avec un objectif bien identifié : celui de lui donner une majorité. Il y aura sans doute aussi une forme de réflexe légitimiste en faveur de Macron, bien qu’il ait été élu avec une faible adhésion à son projet et au milieu d’une tripolarisation de l’espace politique. À gauche, la donne sera plus complexe. Il faudra mettre en avant un enjeu solide pour mobiliser. À ce sujet, l’appel de Jean-Luc Mélenchon fait aux Français afin qu’ils l’élisent premier ministre est très habile : il permet de prolonger la dynamique de la présidentielle, c’est un ressort important. D’autant plus qu’une défaite à la présidentielle entraîne souvent une abstention mécanique aux législatives que la gauche doit conjurer. Reste une certitude : si elle ne se rassemble pas, la gauche obtiendra une très faible représentation dans l’Hémicycle.

La situation a-t-elle changé depuis 2017 ? À l’époque, la gauche avait obtenu beaucoup moins de députés que ce qu’elle pouvait espérer…

L’état d’esprit a, me semble-t-il, changé à gauche. Le ton était très rugueux pendant la présidentielle. Puis EELV et le PS se sont rendu compte qu’ils ne pourront rien faire sans la FI aux législatives. Et la FI sait que si elle veut envoyer le plus de députés possible issus de ses rangs, elle doit rassembler. Elle entend le faire tout en affirmant son leadership. Jean-Luc Mélenchon lui-même a changé de posture par rapport à 2017. À l’époque, il n’avait pas du tout ouvert les mains. Il était dans une posture beaucoup plus populiste. Aujourd’hui, il est dans un discours de gauche plus traditionnel et dans l’idée du rassemblement. Reste à savoir si les négociations vont déboucher. Les problèmes de division à gauche tiennent pour beaucoup à des erreurs d’appréciation de la vie politique, car il y a aujourd’hui deux vies politiques totalement différentes, une locale et une nationale, qui ne s’articulent plus du tout. Les partis de Macron, de Le Pen et de Mélenchon ont une implantation locale extrêmement faible. Les écologistes ont cru qu’ils allaient faire un bon score à la présidentielle parce qu’ils avaient gagné des grandes villes. Les socialistes ont cru que leur résilience lors des régionales allait se traduire en 2022. Mais cela ne marche plus comme cela. D’une part, les électeurs ne votent pas de la même manière selon le scrutin, de d’autre part, les élections locales avaient été frappées par une abstention phénoménale. Elles n’ont pas constitué de bons baromètres pour 2022, mais plutôt des trompe-l’œil.

Que représente la gauche dans le paysage politique aujourd’hui ?

La gauche n’est pas ridicule, mais en situation de faiblesse. Elle est autour de 30 %, ce qui est inférieur au volume total de l’extrême droite. En 2012, François Hollande rassemblait à lui seul 28 % des voix. Mais, depuis 2017, la gauche s’est délestée de son électorat social-démocrate le plus modéré, qui est parti chez Macron et y est resté. Il y a eu une forme de clarification. La gauche électorale forme désormais un tout beaucoup plus cohérent et homogène. À ce sujet, le vote Mélenchon, qui est arrivé largement en tête à gauche, est à la fois un vote utile et un vote d’adhésion. Il traduit une forme de radicalisation et de déplacement à gauche de l’électorat de gauche, liée à l’écologie, à la justice sociale et au rejet de la politique de Macron. Pour autant, Jean-Luc Mélenchon n’est pas propriétaire des 22 % de voix qu’il a obtenues, qui viennent d’horizons très différents. Et il n’a pas beaucoup progressé en voix. Mais il a gagné la bataille du leadership à gauche, et la FI a clairement mené une bataille idéologique qui a politisé à gauche une partie de l’électorat. Reste un problème : celui des milieux populaires. Le vote Mélenchon a été très fort dans les quartiers populaires des grandes villes, mais il recule dans les Hauts-de-France et le Grand-Est. Pendant longtemps, le problème du PS résidait dans la défection des milieux populaires. C’est toujours le cas pour la gauche aujourd’hui, qui est ici concurrencée par l’abstention et le RN.

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remi lefebvregaucheLégislatives 2022
France24 - World

French priest and Holocaust researcher gathers accounts of atrocities in Ukraine

Issued on: 27/04/2022 - 12:15

Stuart Norval Follow

A Roman Catholic priest has begun documenting the stories of those whose lives have been devastated by the war in Ukraine. Father Patrick Desbois is a former head of the Church's Commission for Relations with Judaism and spent years documenting the murder of 1.5 million Jews by the Nazis in Ukraine. He has now turned his attention to the present day, gathering eyewitness accounts from victims of what he says are war crimes and crimes against humanity by Russian troops. He joined us for Perspective.

>> Read more: French priest renowned for uncovering massacres warns of ‘Buchas everywhere’

Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

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In ruined Kyiv suburb, residents ask, ‘What have we done to Putin to be slaughtered like this?’

The Debate

Suspected war crimes in Ukraine: How can the guilty be brought to justice?

WAR IN UKRAINE

French priest renowned for uncovering massacres warns of ‘Buchas everywhere’

New York Times - World

The Coronavirus Pandemic

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‘I Just Want to Help’: Amid Chaos, Shanghai Residents Band Together

As the authorities in China’s biggest city fight to stamp out an Omicron outbreak, neighbors are turning to one another for support.

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By Alexandra StevensonAmy Chang Chien and Isabelle Qian

Four days into a coronavirus lockdown in her Shanghai neighborhood, Ding Tingting began to worry about the old man who lived alone in the apartment below her. She knocked on his door and found that his food supply was dwindling and that he didn’t know how to go online to buy more.

Ms. Ding helped him buy food, but also got to thinking about the many older people who lived alone in her neighborhood. Using the Chinese messaging app WeChat, she and her friends created groups to connect people in need with nearby volunteers who could get them food and medicine.

When a woman’s father-in-law fainted, the network of volunteers found a neighbor with a blood pressure monitor and made sure it was delivered quickly.

“Life cannot be suspended because of the lockdown,” said Ms. Ding, a 25-year-old art curator.

In its relentless effort to stamp out the virus, China has relied on hundreds of thousands of low-level party officials in neighborhood committees to arrange mass testing and coordinate transport to hospitals and isolation facilities. The officials have doled out special passes for the sick to seek medicine and other necessities during lockdown.

In Beijing on Monday, the government ordered about three-quarters of the city’s 22 million residents to undergo three mandatory rounds of testing in five days in an effort to get ahead of a new outbreak.

But the recent surge in Shanghai has overwhelmed the city’s 50,000 neighborhood officials, leaving residents struggling to obtain food, medical attention and even pet care. Angry and frustrated, some have taken matters into their own hands, volunteering to help those in need when China’s Communist Party has been unable or unwilling, testing the party’s legitimacy in a time of crisis.

“A claim of the Chinese Communist Party is that only the Communist Party can deliver basic order and livelihood to every person in China,” said Victor Shih, a professor of political science at the University of California, San Diego. For Shanghai residents now trying to get food and other fundamentals, “their confidence in these claims has probably been weakened,” he said.

In Shanghai, where one in every three people is over the age of 60, residents are especially concerned that older adults are being forgotten. Many don’t use smartphones and are not on WeChat or any of China’s dozens of online shopping apps that make modern life convenient. Unable to leave their homes, they have been cut off from daily life.

“I really see the struggle of some of the seniors,” said Danli Zhou, who is part of an ad hoc group of volunteers in his upscale neighborhood in the center of the city. The group takes shifts helping to take deliveries from the lobby to residents’ doors.

During one of his shifts, Mr. Zhou said, he knocked on the door of an old man who appeared to be struggling to speak. He asked to see the man’s phone and got the contact details of his daughter living in another part of the city. Mr. Zhou put the daughter in contact with several WeChat groups in the building, where neighbors were buying food and organizing deliveries.

“There are quite a lot of seniors living alone in the building,” Mr. Zhou said. “Wrapping your head around the group buying — it even took me some time to figure out the system.”

Among Shanghai’s tens of thousands of new volunteers, a sense of community has grown in a metropolis with more residents than any other city in China, and where most are used to anonymity. Many have said that before the outbreak they were more familiar with their colleagues than with their neighbors.

Yvonne Mao, a 31-year-old project manager at a technology company in Shanghai, had never bothered to get to know her neighbors before the Omicron variant started tearing through her city. After someone tested positive for the virus in her compound, she panicked and appealed for help by filling out a form she found online devoted to connecting people to volunteers in each Shanghai district.

The Coronavirus Pandemic: Latest Updates

Ms. Mao soon got a call from a middle-aged volunteer who lived above her in her building and who said he wanted to check in on her. After that experience, she signed up to help distribute food and other necessities to other neighbors.

“I feel a sense of unity and have become closer with my neighbors,” Ms. Mao said.

The volunteers have also become an essential resource for the hundreds of thousands of people being shipped off to isolation facilities after testing positive, suddenly forced to leave behind their daily lives with little preparation.

When a video of a corgi being beaten by health workers in white hazmat suits went viral, animal rights volunteers leaped into action. The owner let the dog out into the street after being unable to find someone to take care of the pet before being sent to a quarantine facility, according to state media reports. An official later acknowledged that the beating was a mistake, but many pet owners were incensed.

Volunteers circulated forms online for residents to sign up for pet care in districts around the city. These groups have helped transfer pets to temporary homes or foster care services when owners test positive and provided tips on how to walk dogs on a balcony.

Yet even these small acts of kindness have faced some opposition from neighborhood officials.

Akiko Li, a volunteer at an animal rights group, helped find a home for a white-haired, blue-eyed cat named Guaiguai when its owner contacted her in a panic. Ms. Li found a high school student who lived in the same residential compound as Guaiguai’s owner and could go to the apartment to get the cat.

“We faced much resistance through this process,” said Ms. Li, 28. “We were not allowed to go inside the neighborhood because it had been strictly sealed off.”

In the northern Shanghai suburb of Baoshan, Hura Lin, an 18-year-old high school senior, took in a cat named Drumstick after its owner tested positive for the virus. It was the least she could do, Ms. Lin said. “I don’t expect that I can solve the problem; I just want to help as much as possible.”

Some people, rather than becoming volunteers, are simply providing informal ways to ease the daily stress of life under lockdown in Shanghai, collating useful information and guides online, making refreshments for frazzled neighbors or videos to boost morale.

In a neighborhood near Ms. Mao’s, another volunteer, Perla Shi, makes free coffee every morning for her neighbors from her little kitchen. She takes orders daily and delivers them in takeout cups she was able to buy from a nearby convenience store.

She was moved to do something after several acts of kindness from her neighbors: One offered to take care of her short-legged cat, Sixi, if Ms. Shi, 35, tested positive. Another put fresh homemade bread by her door. A third dropped off an entire case of yogurt.

“Everyone was tight on resources, but they still fed me from time to time,” Ms. Shi said. “I thought, my goodness, I need to do something for them, too.”

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BBC

Manchester City 4-3 Real Madrid: Pep Guardiola's side win thrilling Champions League semi-final first leg

Last updated on 26 April 202226 April 2022.From the section European Footballcomments2147

Manchester City will take a slender Champions League semi-final advantage to the Bernabeu after winning a seven-goal first-leg classic against Real Madrid at Etihad Stadium.

City delivered a magnificent display as they peppered Real's goal for long periods but Carlo Ancelotti's side kept rising off the canvas to somehow keep themselves in serious contention to reach another final.

Kevin de Bruyne set the tone for a magical night of football with a diving header from Riyad Mahrez's cross in the second minute and in-form Gabriel Jesus quickly added a second from close range as Real reeled under wave after wave of attacks.

Mahrez enraged manager Pep Guardiola when he hit the side-netting instead of finding the unmarked Phil Foden, who shot inches wide before Karim Benzema, inevitably, gave Real a lifeline by sweeping home Ferland Mendy's cross after 33 minutes.

The Spanish side escaped again shortly after the break when Mahrez struck the post but City restored their two-goal advantage when an unmarked Foden headed home Fernandinho's cross in the 53rd minute.

City were pegged back again when Vinicius Junior dummied past Fernandinho and ran from inside his own half to score a superb second for Real.

However, a brilliant use of advantage from referee Istvan Kovacs allowed Bernardo Silva to fire into the top-left corner for City's fourth.

There was still no let-up and Benzema capped a spectacular game by showing nerves of steel to chip a Panenka penalty past Ederson with eight minutes left following Aymeric Laporte's handball.

Liverpool face Spanish side Villarreal in this year's other semi-final, with the first leg at Anfield on Wednesday.

The final will be held at the Stade de France in Paris on Saturday, 28 May.

City would have taken any sort of advantage to Spain before kick-off but deep down they will know their almost total dominance of Real should have given them much more than this narrow lead for the second leg.

Guardiola's side were simply irresistible for spells and could have been four goals ahead before Benzema struck Real's first, the manager clearly infuriated by Mahrez's selfishness in shooting with Foden standing unmarked in front of goal at 2-0.

Guardiola and his players will take heart from the manner in which they carved Real open so often and they will hope to capitalise on their opponents' need to press for a goal in Spain.

De Bruyne was outstanding once more and Foden just showed how at home he is on the elite stage, but City have to be concerned at how they looked defensively vulnerable on occasion to leave Real very much alive in this semi-final.

A side of City's calibre will be confident of progress - but most observers will know this tie should already be over.

Real will always have hope when they have Benzema, the 34-year-old Frenchman who deserves his place in the upper echelons of the great strikers in world football.

It is often a mystery how Real survive when looking punch drunk having come back from losing situations to beat Paris St-Germain and Chelsea in their previous knockout ties.

But a comeback looked beyond them when they were blown away by a blistering City opening that left them two down after only 11 minutes.

And yet, for all their struggles elsewhere, the La Liga leaders carry an air of menace that means concentration levels cannot drop for a moment. They proved it again as they dusted themselves down to give themselves a lifeline.

It was no surprise that Benzema was the man responsible, showing all of his class with a left-foot volley past Ederson to make it 2-1.

Brazilian youngster Vinicius Junior also produced magic for the second goal before Benzema's nerveless penalty.

The great survivors are still in this tie and will now hope the magic of the Bernabeu can inspire them once more next week under coach Carlo Ancelotti, who is trying to win the trophy for a fourth time.

Player of the match

De BruyneKevin De Bruyne

Manchester City

Avg

7.83

7.30

7.05

6.83

6.77

6.42

6.41

6.03

5.76

5.74

5.71

5.63

5.08

Real Madrid

Avg

7.76

7.18

6.42

5.85

5.82

5.80

5.72

5.70

5.69

5.49

5.38

5.38

5.36

5.25

5.22

Line-ups

Formation 4-3-3

Formation 4-3-3

Match Stats

Live Text

Match ends, Manchester City 4, Real Madrid 3.

Second Half ends, Manchester City 4, Real Madrid 3.

Nacho (Real Madrid) is shown the yellow card for a bad foul.

Corner, Manchester City. Conceded by Daniel Carvajal.

Phil Foden (Manchester City) wins a free kick on the left wing.

Foul by Daniel Carvajal (Real Madrid).

Offside, Manchester City. Oleksandr Zinchenko tries a through ball, but Raheem Sterling is caught offside.

Substitution, Real Madrid. Marco Asensio replaces Vinícius Júnior.

Attempt missed. Vinícius Júnior (Real Madrid) right footed shot from the left side of the box is high and wide to the right. Assisted by Karim Benzema.

Corner, Manchester City. Conceded by Eder Militão.

Attempt missed. Raheem Sterling (Manchester City) right footed shot from the centre of the box misses to the left. Assisted by Riyad Mahrez with a cross.

Riyad Mahrez (Manchester City) wins a free kick on the right wing.

Foul by Karim Benzema (Real Madrid).

Foul by Raheem Sterling (Manchester City).

Toni Kroos (Real Madrid) wins a free kick in the defensive half.

Foul by Raheem Sterling (Manchester City).

Eduardo Camavinga (Real Madrid) wins a free kick in the defensive half.

Substitution, Manchester City. Raheem Sterling replaces Gabriel Jesus.

Goal! Manchester City 4, Real Madrid 3. Karim Benzema (Real Madrid) converts the penalty with a right footed shot to the high centre of the goal.

Fernandinho (Manchester City) is shown the yellow card.

France24 - World

Poland, Bulgaria seek alternative sources as Russia cuts gas supply

Issued on: 27/04/2022 - 11:10Modified: 27/04/2022 - 11:11

Russia's Gazprom says it has halted gas deliveries to EU members Poland and Bulgaria, ostensibly because they refused to pay in Russian roubles. Ever since Western sanctions over the war in Ukraine began to hobble the Russian economy, fears had mounted that Moscow would use its energy supplies as a weapon. European countries see the shutdown as the first shot in a coming energy war as the continent tries to wean itself off Russian fossil fuels. FRANCE 24's Bryan Quinn takes a closer look.

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Live: EU says ‘era of Russian fossil fuels in Europe is coming to an end’

Business Daily

Putin threatens to cut off Europe's gas supply if not paid in roubles

Focus

War in Ukraine forces Europe to rethink its energy strategy

L'Humanité

Le billet de maurice ulrich. Ordinaires ?

Billet

Maurice Ulrich

« La contestation des gens ordinaires ne s’arrêtera pas, car elle est existentielle. » Voilà donc un nouveau concept avancé par Christophe Guilluy, l’auteur de Fractures françaises (Flammarion), interviewé par le Figaro, qui résume : le score de Marine Le Pen témoigne, selon lui, de la « révolte des classes populaires ». Bien, mais à quoi ressemblent donc les gens ordinaires ? On peut supposer que, vus d’en haut, du bon côté du périph’, ils pourraient être une sorte de synthèse de Zézette épouse X avec les Bidochon. Singulièrement, dans le département le plus pauvre de France, la Seine-Saint-Denis, les électrices et électeurs, quand bien même l’abstention y est forte, ont voté au premier tour pour Jean-Luc Mélenchon à près de 50 % et à moins de 12 % pour Marine Le Pen. Au second tour, c’est avec leur vote massif pour faire barrage à la candidate du RN qu’Emmanuel Macron se retrouve en tête avec des scores allant de 75 à 83 % dans toutes les villes. Les gens ordinaires, dirait-on, ne se sont pas trompés de révolte.

le billet de Maurice UlrichPrésidentielle 2022Emmanuel MacronMarine Le Pen
Valeurs Actuelles

Personnel médical épuisé : à Roubaix, le “plan blanc” déclenché à cause de l’absentéisme

« Je n’ai jamais vu ça », témoigne à France 3 Régions, mardi 26 avril, Jacques Adamski, secrétaire général de la CGT des agents hospitaliers de Roubaix. Le 11 avril, le « plan blanc » a été déclenché à l’hôpital de la ville du Nord. Ce système est à l’origine conçu pour faire face aux situations d’urgence comme les accidents impliquant de très nombreuses victimes ou les périodes critiques d’épidémie. Mais cette fois, c’est essentiellement l’absentéisme, dû selon le syndicaliste à la fatigue des équipes, qui est à l’origine de cette mesure.

« Au bout d’un moment, on ne peut plus »

« Nous avons des arrêts maladie longs pour dépression, beaucoup d’arrêts de 15 jours à un mois pour de l’épuisement… », explique le syndicaliste à France 3 Régions. L’hôpital a donc dû recourir à ce plan qui permet une mobilisation massive des personnels, une modification des horaires, le rappel d’agents en congés ou la mise en place de gardes de douze heures consécutives. L’enchaînement des crises sanitaires a cependant pesé sur les organismes. D’autant plus qu’au-delà des urgences, l’hôpital doit aussi gérer les interventions qui ont été reportées lors des pics de la pandémie de Covid-19.

Nord : les dernières actualités

Le local lillois du PCF vandalisé par des militants de gauche radicale le soir du premier tour

Nord : deux frères adolescents interpellés pour assassinat

Manifestation à Dunkerque contre le projet d’éoliennes offshore

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Debunking claims that Putin didn't attend Orthodox Easter Mass in Moscow

Issued on: 26/04/2022 - 23:34

Catalina Marchant de Abreu Follow

Pro-Ukrainian conspiracy theories on social media claim that Russian state TV staged footage of President Vladimir Putin attending Orthodox Easter Mass on April 24. Many claim that Putin is in hiding and that the images are pre-recorded or archival footage. We tell you more in this edition of Truth or Fake. 

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New York Times - World

11 Electrocuted When Religious Chariot Hits Transmission Wires in India

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Two of the 11 killed were children, and more than a dozen people were hurt as they fell or jumped from the vehicle, which was being pulled by devotees at a Hindu religious festival in southern India.

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By Reuters

MUMBAI — At least 11 people, including two children, were electrocuted to death when their vehicle snagged overhead transmission lines and burst into flames as they rode in a religious procession in southern India, according to Indian authorities.

More than a dozen people were also injured in the city of Thanjavur in the southern state of Tamil Nadu after the vehicle, a nine-foot-high structure fashioned in the form of a chariot and pulled by worshipers, hit the high-voltage lines.

“I hope those injured recover soon,” Prime Minister Narendra Modi said on Twitter, as he offered condolences to the bereaved.

Some of the injured were hurt when they either fell off the vehicle following the electric shock or when they jumped to escape the flames that engulfed the chariot, which carried statues of Hindu deities in addition to the devotees.

The chariot, which had been wending its way back to a nearby temple, was left a charred ruin.

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L'Humanité

Ovidie : au 36, quai des Orfèvres, « le procès du consentement »

Entretien

Télévision. En partant d’une affaire de viol très médiatisée en 2019, la réalisatrice Ovidie dissèque la notion d’acquiescement dans une relation sexuelle.

Sohir Belabbas

La réalisatrice Ovidie revient avec ce film sur le procès en première instance qui, en 2019, a opposé deux policiers de la brigade de recherche et d’intervention (BRI) à Emily Spanton. La touriste canadienne accuse Nicolas Redouane et Antoine Quirin de l’avoir violée en avril 2014 dans les bureaux du 36, quai des Orfèvres. Vendredi, ils ont été acquittés à l’issue du procès en appel.

Pourquoi avez-vous choisi de réaliser un documentaire sur cette affaire judiciaire ? Et pourquoi s’intéresser à ce procès de 2019 ?

Les faits m’avaient interpellée en 2014. J’ai donc suivi l’affaire par la presse et les live tweets du procès, sans trop me faire d’illusions. En 2016, une ordonnance de non-lieu est prononcée. En 2019, les policiers sont condamnés à sept ans de prison ferme. C’est une peine énorme pour des policiers, d’autant plus brigadiers de la prestigieuse et respectée BRI. Que nous raconte ce procès en 2019 ? Répondre à cette question m’intéressait plus que l’affaire elle-même. Je voulais savoir ce qui avait changé en trois ans. Et la réponse, à mon sens, c’est #MeToo. Aujourd’hui, l’acquittement est prononcé. Mais lors du procès en 2019, j’avais vraiment la sensation qu’on vivait un moment historique qui me rappelait le « procès du viol », en 1978, qui, grâce à Gisèle Halimi, avait permis de ­reconnaître ce crime sexuel. Pour moi, on instruisait le procès du consentement.

Les policiers ont fini par reconnaître une relation, mais consentie. Comment la notion de consentement a-t-elle évolué au cours de ce procès ?

On ne saura jamais exactement ce qui s’est passé à partir du moment où les trois personnes sont dans le huis clos de ce bureau. Mon angle d’attaque était plutôt de comprendre si la société en trois ans avait changé. En 2014, l’enquête démarre mal. Les suspects ne font pas l’objet de prélèvements sanguins ou d’Alcootest. On ne sanctuarise pas immédiatement la scène du présumé crime. La plaignante passe pour une affabulatrice à la cuisse légère. Mais comme l’affirme Philippe Courroye, l’avocat général, lors de sa plaidoirie en 2019 et dans le film : Emily Spanton a finalement le droit de s’habiller comme elle veut, elle a le droit de boire, de flirter dans un bar, d’être d’accord à 23 heures et pas à 1 heure du matin. On voit une évolution dans la considération de cette femme et dans l’appréciation des circonstances. La façon de nous habiller n’est pas un laissez-passer. Et surtout, cela nous dit qu’on peut ne plus consentir en cours de route. On arrive à un moment charnière de notre histoire où certains événements sont relus à travers le prisme de la notion de consentement.

Alors que vous êtes une féministe engagée, on découvre un film très équilibré, où la parole est donnée aux deux parties. Pourquoi ce procédé ?

C’est un documentaire sans voix off. Parce que j’estime que ce qui s’exprime pendant le procès se suffit, que je n’ai pas besoin de réinterpréter. Je trouvais intéressant de suivre les minutes du procès : les ­policiers parlent d’abord parce que ce sont les premiers à avoir donné leur version. Qu’il y ait eu viol ou pas, les accusés racontent quelque chose de la masculinité, comme de salir la plaignante en déclarant qu’elle ne sentait pas bon. La juge d’instruction enquête sur la vie intime et le passé d’Emily Spanton, demande une reconstitution des faits. Je trouvais plus intéressant de me focaliser sur ce traitement du procès. La défense aurait pu choisir la stratégie de la rédemption. Pour l’avocate Sophie Obadia, c’est « une défense à la papa » qui ne passait plus avec #MeToo.

Que nous révèle cet acquittement sur notre société en 2022 ?

Ce qui était valable il y a trois ans ne l’est plus aujourd’hui. D’ailleurs, à la fin du documentaire, Marie Barbier, alors journaliste justice de l’Humanité, craint l’optimisme à la suite du verdict de l’époque. Elle n’est pas sûre que cette condamnation ait modifié quoi que ce soit dans les procès de viol qui ne sont pas médiatisés. Ce dernier procès en appel a lui-même bénéficié de beaucoup moins de médiatisation. Durant les trois dernières semaines, il y a eu très peu d’articles : une dépêche AFP reprise à l’ouverture du procès et quelques articles depuis le verdict. En 2019, il y avait trente journalistes accrédités. Certes, il y a la guerre en Ukraine et l’élection présidentielle, mais on note que cette question intéresse moins l’opinion publique, que l’effervescence post-#MeToo est retombée.

ovidiejusticeviolsconsentement
BBC

NBA play-offs: Miami Heat beat Atlanta Hawks, wins for Memphis Grizzlies & Phoenix Suns

Last updated on 9 hours ago9 hours ago.From the section Basketball

The Miami Heat clinched their spot in the NBA Eastern Conference semi-finals after beating the Atlanta Hawks despite missing key forward Jimmy Butler.

With scoring sensation Butler and point guard Kyle Lowry injured, Heat held off the visiting Hawks to win 97-94.

It secured a 4-1 win for the Heat in the best-of-seven first-round play-off.

"We clearly had some adversity in this game not having Kyle or Jimmy, and our group doesn't even blink," Heat coach Erik Spoelstra told ESPN.

"That's not even something we have to address. We just pivot and put in the game plan and everybody gets ready and tapes their ankles and gets out there and competes.

"Everybody that played had their fingerprints on this."

Miami will play the winner of the Philadelphia 76ers and Toronto Raptors, with the Sixers leading 3-2 in their first-round series.

The Heat will have at least six days off before the second round begins - on Monday at the earliest - and will be hoping Butler and Lowry will be fit to return.

Butler, a six-time All-Star, had averaged 30.5 points, 7.8 rebounds and 5.3 assists in the series but was ruled out of the fifth game because of right knee inflammation.

In his absence, Victor Oladipo scored 23 points after fighting back from his own injury problems.

Oladipo, 29, said a year ago he was at "the lowest point" after knee and quadriceps injuries, but starred by leading the scoring for the Heat in his first play-off start since August 2020.

After the Hawks recovered to 79-76 with eight minutes and 14 seconds remaining, Oladipo posted seven of Miami's next 13 points as they moved clear at 92-82.

Atlanta fought back and had a couple of chances to level in the final 30 seconds, but a missed shot came before a game-ending steal by Bam Adebayo.

In the Western Conference, the Memphis Grizzlies took a 3-2 lead over the Minnesota Timberwolves with a 111-109 victory.

Ja Morant - recently crowned the 2021-22 NBA Most Improved Player - scored 18 of his game-high 30 points in the fourth quarter, netting the Grizzlies' final 11 points which included a tie-breaking lay-up in the final second.

The Phoenix Suns also edged 3-2 ahead after five games of their first-round series against the New Orleans Pelicans thanks to a 112-97 home win.

Mikal Bridges scored 31 points for the Suns, while Chris Paul added 22 points and 11 assists.

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Valeurs Actuelles

Seine-Saint-Denis : un homme de 40 ans tué par balles dans un parc

Un homme de 40 ans a été tué par balles dans le parc du Sausset, en Seine-Saint-Denis (93), mardi soir, indique CNEWS. Une enquête pour homicide volontaire a été ouverte par le parquet de Bobigny et confiée à la brigade criminelle de Paris.

Les faits se sont déroulés aux environs de 21h30, derrière la gare RER de Villepinte (93) dans le parc départemental du Sausset, à cheval sur les communes de Villepinte et d’Aulnay-sous-Bois (93). La victime a été retrouvée en arrêt cardio-respiratoire, grièvement blessée au crâne et au visage. Les secours ont tenté de réanimer la victime, mais l’homme est décédé une demi-heure plus tard.

A proximité du corps, trois étuis percutés de calibre 7,65 mm ont été retrouvés. Selon des témoins ayant entendu les coups de feu, deux personnes se sont enfuies en direction de la cité de 3 000 à Aulnay-sous-Bois, un quartier adjacent au parc du Sausset.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Ode à la différence et revanche sociale en milieu policier

Nos recommandations culturelles

Télévision France Télévisions adapte avec bonheur, et un merveilleux casting, les sympathiques romans de Sophie Hénaff. En posant une question de fond : doit-on être dans la norme ?

Caroline Constant

Un accident de la vie fait-il d’un individu un incapable ? Une névrose passagère disqualifie-t-elle vos compétences ? Et surtout, coller des salariés dans un placard, est-ce une solution pour un employeur, même quand celui-ci s’appelle la police nationale ? C’est tout l’enjeu de ce Poulets grillés, téléfilm (ou pilote de série ?) qui met en scène cinq policiers sanctionnés ou abîmés par l’existence et remisés dans un sous-sol abandonné. Il est adapté de la série de romans de Sophie Hénaff, dont le premier tome, paru en 2015, a reçu plusieurs prix littéraires (les prix Polar en séries, Arsène Lupin et des lecteurs du Livre de Poche).

Seconde chance

Qui sont donc ces poulets grillés ? Des policiers, bien sûr, amochés par la vie, et que le patron du 36, quai des Orfèvres a décidé de regrouper en brigade. À leur tête, Anne Capestan, star de la police judiciaire, très bonne enquêtrice, flic de terrain, qui a tiré sur un collègue dans des circonstances troubles. Mise à pied pendant quelques mois, elle finit par être réintégrée mais dans ce sous-sol improbable, avec quatre collègues jugés ingérables par la hiérarchie et sans arme de service. Autrement dit, dans un sacré placard. Dans son équipe, il y a donc Eva (Marie-Armelle Deguy), autrice à succès, qui puise dans sa vie professionnelle les sujets de ses romans, et y règle aussi ses comptes avec les collègues qu’elle n’aime pas ; Lebreton (Hubert Delattre), un veuf inconsolable ; Max (Mohamed Belhadjine), longtemps chargé de la surveillance du darknet, et devenu complètement paranoïaque ; et La Poisse (Marie Petiot), jeune recrue qui a la réputation de porter malchance à ses équipiers.

Premier défi pour Capestan : faire en sorte que ces individus cabossés reprennent le chemin du travail en équipe. Second défi : résoudre, coûte que coûte, des enquêtes. Même les plus anodines. Or, en travaillant sur la mort d’un chien abattu d’une balle, Capestan a l’intuition qu’elle peut remonter la piste de l’ennemi public numéro 1, un braqueur accusé de deux meurtres (et interprété avec brio par Samuel Labarthe). Seul bémol : le garçon qui l’a remplacée à la tête de la police judiciaire n’entend pas une seconde qu’elle enquête sur ce sujet… ce qui est une double trahison – il est aussi l’ancien amant de Capestan, qui a, du coup, des tas de revanches à prendre.

Quelle bonne idée de réunir ces éclopés de la police ! Encore une fois, et comme souvent dans les séries de France Télévisions, ce ne sont pas tant les enquêtes qui comptent que les interactions entre les personnages. Au-delà des numéros d’acteurs, assez réjouissants, la série parle aussi de seconde chance : doit-on être jeté à la casse quand on a fait une erreur ? La réponse est bien évidemment négative. Car chacun d’entre nous, même dans ses zones d’ombre, a son utilité dans la société et ses talents propres. Et, clame la série, ce sont justement les singularités des uns et des autres qui peuvent s’additionner pour obtenir des résultats. Le téléfilm est une ode à ne pas être dans la norme, qui peut beaucoup promettre s’il était décliné en série…

téléfilmenquêtefrance 3
France24 - World

The new faces of Europe’s far right

Issued on: 25/04/2022 - 11:00

Sarah MORRIS Céline SCHMITT

Spain’s Alejandro Sanchez, Germany’s Marie-Thérèse Kaiser and Italy’s Fabrizio Busnengo all have two things in common: They are under 35 and are positioning their respective far-right political parties at the gates of power. Each of them shrugs off the dark side of their countries’ history, campaigning with gusto for parties that are less than a decade old: Vox in Spain, Germany's Alternative für Deutschland (AfD) and Brothers of Italy. Our correspondents Sarah Morris, Céline Schmitt, Armelle Exposito, Anne Mailliet, Louise Malnoy and Lorenza Pensa report on the new faces of the far right in Europe.

GERMAN ELECTION

Isolated, volatile and divided, has Germany’s far-right AfD reached a dead-end?

ON THE GROUND

Far-right AfD campaigns on anti-vax platform in Germany’s Bautzen

Germany puts far-right AfD party under surveillance

Valeurs Actuelles

Seine-Saint-Denis : un automobiliste fonce sur des policiers à Montreuil, un blessé

A Montreuil, en Seine-Saint-Denis, ce jeudi 21 avril, un conducteur suspect qui tentait d’échapper à un contrôle a foncé et percuté un major avec son véhicule, le coinçant contre une voiture de police et le blessant aux genoux, selon nos informations. Le chauffard, un jeune homme de « type africain » et vêtu de noir, a fui avant d’être interpellé.

Aux alentours de 15h30, une patrouille de la brigade anticriminalité (BAC) a repéré une Peugeot 3008 qui se trouvait en stationnement, à proximité d’un parc de jeux situé près de la mairie. Le conducteur semblait sur ses gardes. Les trois policiers ont suspecté le véhicule d’avoir été dérobé, car ce modèle est l’un des plus prisés des voleurs de voitures. Les agents à bord de leur véhicule banalisé sont donc descendus pour contrôler le suspect.

🔴 Tentative d’homicide sur un policier à Montreuil (93): un individu en voiture de type « africain » a foncé sur un agent lors d’un contrôle le percutant et le coinçant contre le véhicule de police. Les agents n’ont pas pu utiliser leurs armes car enfants présents. Auteur en fuite pic.twitter.com/l4phKsj9Z5

— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) April 22, 2022

Immédiatement, le conducteur de la Peugeot a démarré. Le véhicule de police a tenté de le bloquer et l’un des policiers a sorti son arme, mais sans en faire usage en raison de la présence toute proche de jeunes enfants. Dans le même temps, ses collègues sont parvenus à briser la vitre du côté conducteur et ont tenté de détacher la ceinture de sécurité. Mais l’automobiliste récalcitrant a redémarré avant d’emboutir une voiture et de percuter un des trois agents. Aussitôt, ce dernier, un major, s’est mis « à hurler de douleur », selon une source policière. Ses collègues lui ont prodigué les premiers soins, avant l’arrivée des sapeurs-pompiers. 

Une nouvelle tentative pour extraire le chauffard de l’habitacle s’est soldée par un échec. Celui-ci s’est dégagé et a tenté de percuter une nouvelle fois le policier, qui est parvenu à grimper sur le capot de la voiture de police in extremis. Finalement, l’automobiliste a accroché une Ford Transit en stationnement puis après avoir foncé dans un plot a pris la fuite à pied, avant d’être finalement interpellé. Le policier, extrêmement choqué, a lui été légèrement blessé aux genoux.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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BBC

Boredom is one of our most excruciating emotions, with a surprisingly profound influence on our behaviour

Imagine you are at a party, and your friend calls you over to meet their cousin Barbara. Your friend peppers his introduction with a few facts: Barbara lives in a small town and works as a data analyst for an insurance agency. Her favourite pastime is watching television. You may find yourself groaning at the mere thought of the meeting – and that reaction may say as much about you as it does about data analysts who enjoy a bit of trash TV. 

According to recent research, people have many preconceptions of what features make up a stereotypical bore. Like other types of stereotyping, these biases may not be objectively true – but they come with extremely negative consequences. People judge those who match ‘boring’ stereotypes harshly, considering them less competent and warm than the average person, and unfairly shunning them in social interactions – before they have even opened their mouths. “They’re marginalised,” says Wijnand van Tilburg, an experimental social psychologist at the University of Essex, UK, who led the recent research. 

Such findings might lead us all to reconsider our assumptions before meeting a Barbara at a social gathering. By entering an encounter with unduly negative expectations, you may end up missing out on a potentially enjoyable conversation – whereas a more open mind might allow a budding friendship to blossom. The research can also offer some tips for making a better first impression yourself. 

Shocking research 

Van Tilburg’s research builds on more than two decades of scientific interest in people’s experiences of boredom. This research has shown it is one of our most excruciating emotions, with a surprisingly profound influence on our behaviour. 

In 2014, for instance, researchers at the University of Virginia, Charlottesville asked participants to spend 15 minutes in a sparsely-furnished room. The participants did not have their mobile phones, computers or any reading materials – but there was a device that delivered a small electric shock at the press of a button. Despite the obvious pain that this would bring, 18 of the 42 participants decided to do this at least once to break up their boredom. It seems that any stimulation – even deliberate physical discomfort – was better than not engaging with their environment at all.

You may wonder whether this reaction was peculiar to the set-up of the experiment – but it has now been replicated in other situations. In one later study, participants were forced to watch a tedious film that played the same 85-second scene on repeat for an hour. When given the opportunity, many participants chose to play with a device that delivered an uncomfortable zap of electricity. 

Such behaviours may seem bizarre. But, says James Danckert, a professor in cognitive neuroscience at the University of Waterloo in Canada, these studies show just how powerful boredom can be in driving us to look for new stimulation – something that can have enormous benefits in everyday life. As we navigate the world, he says, we must constantly choose between exploiting the existing situation or exploring other opportunities. After we have been performing the same behaviour for too long without adequate reward, boredom forces us to change groove, rather than remain stuck in a rut. 

Danckert’s research shows that feelings of boredom are especially agonising when we are consciously reminded of the other potential sources of stimulation that we could be exploring. People find it much harder to sit in a room doing nothing if they can see an unfinished jigsaw or a table with Lego that they are not allowed to touch, for example. 

This may explain why it is so insufferable to be stuck with a bore at a party, while we can hear all the other excited conversations around us. While we are obliged to hear about the minutest details of our new acquaintance’s job, we are missing the chance to make a deeper social connection to someone who would be much better suited to our personality. In psychological terms, we become aware of all the “opportunity costs” that have arisen from the conversation.

We've all been stuck next to someone we don't find particularly interesting, knowing we're missing out on better conversations elsewhere (Credit: Getty)

The stereotypical bore 

Given the agonies of ennui, it is natural that we should wish to avoid those unrewarding interactions. Unfortunately, humans have an annoying tendency to unfairly pre-judge people based on incomplete information. And this means that we will often decide that someone is going to be a bore before they have even had a chance to spark our interest. 

In a series of studies published earlier this year, Van Tilburg set about identifying the stereotypical features that trigger this response – findings that may give us all pause whenever we find ourselves making a snap judgment about someone’s personality. 

Working with Eric Igou at the University of Limerick and Mehr Panjwani at the London School of Economics and Politics, Van Tilburg first asked a group of 115 US residents to describe the most typical qualities that they associated with boring people. From these initial responses, the team created lists of 45 personal characteristics, 28 occupations and 19 hobbies. The researchers then asked a further group of more than 300 people to rate each one on a scale of one (not boring at all) to seven (extremely boring). 

These results were, in themselves, highly revealing. According to Van Tilburg’s participants, data-entry workers, accountants and tax officers were considered to be the most boring professionals. Hobbies seen as boring included going to church, watching TV and sleeping. In terms of personality, bores were thought to be closed-minded with a narrow range of interests, and to lack a sense of humour or strong opinions on any issue. They were also thought to be overly negative complainers, whinging about every issue. 

The team next wanted to understand the consequences of these stereotypes – including their potential to create social isolation. To do so, they created a series of vignettes based on the features investigated in the previous studies.  One was a description of “Brian”, for example, who was a data-entry worker at an accountancy company whose main hobby was watching TV – a portrait that perfectly matched the boring stereotype. This was a contrast to “Paul”, an artist from a local newspaper who enjoyed running, gardening and reading, whose combination of personal details were generally considered much less boring. 

The team then questioned participants about how much they thought they would like each character and whether they would actively try to avoid meeting or talking to them. The participants were even asked how much money they would have to be paid to spend up to a week of their life with that person. 

As you might expect, the fictional characters who filled the criteria of the boring stereotype were not treated kindly. In general, people were much less likely to want to meet Brian than Paul. And to put up with that tedium over prolonged periods of time, the participants reported needing nearly three times as much money. “They really sought compensation for hanging around with these people, and that suggests that there's some sort of psychological cost to it,” says Van Tilburg. 

If you consider the studies showing that people would rather experience pain than boredom, it makes sense that you’d need some reward to offset the discomfort and to make up for all the other, more exciting experiences, that you might be missing.

A simple hobby like gardening made 'Paul' seem like better company than 'Brian' (Credit: Getty)

How to be interesting 

We could all learn from this research. Your knee-jerk assumption that people of certain professions or hobbies are inherently boring could prevent you from forging deep and meaningful connections. (And if you are on the dating scene, your negative preconceptions may stop you meeting the potential love of your life.) By simply being a bit more open minded, you may find interest and friendship where you least expected it. 

Van Tilburg’s research is even worse news if you happen to tick some of these boxes yourself. Fortunately, he has some tips that might help the world’s Brians to avoid an unkind judgement. 

His first is to consider whether you can reframe your job description. Data analysis might, at first glance, be seen as a boring profession – but perhaps you are contributing to a bigger endeavour, such as scientific research. In general, scientists were thought to be much less boring than data workers – so emphasising the scientific element of your job could help to bypass people’s biases. 

If that’s not possible, you can open up about your private life. Remember that bores, in general, were considered to be closed-minded with few passions. Almost everyone enjoys TV, after all, and if you list that as your only hobby you are inevitably going to seem bland. But what are your more individual obsessions? Things like gardening, journaling, fishing and knitting were all viewed relatively positively. And the more examples you give, the greater the chance that you’ll find common ground with the other person. “I think it's important to showcase the range of activities,” Van Tilburg says. 

Finally, you could study the art of conversation. Things like your job or your past-times will matter very little if you fail to create a meaningful dialogue. “Bores talk a lot, but they have very little to say,” says Van Tilburg. Feel free to express your own opinions, but make sure you give the other person plenty of opportunity to express theirs, too – and be sure to ask lots of questions that draw the other person out of themselves. With time, your new acquaintance may forget all about their preconceptions. 

If none of this works, then don’t take it too personally. Van Tilburg points out that people are much more likely to apply negative stereotypes to others when they feel threatened. By judging you unfairly harshly for your job or your hobbies, someone may just be covering up their insecurities. Boringness, like beauty, lies in the mind of the beholder.

David Robson is an award-winning science writer and author of The Expectation Effect: How Your Mindset Can Transform Your Life, published by Canongate (UK) and Henry Holt (USA) in early 2022. He is @d_a_robson on Twitter.

L'Humanité

Ces laboratoires qui spéculent sur notre santé

Nos recommandations culturelles

Télévision Ce documentaire se penche sur l’avidité de l’industrie pharmaceutique, qui met en péril nos systèmes de protection sociale.

Laurent EtreMédicaments : les profits de la pénurie

La crise du Covid a eu l’effet d’un électrochoc : les États ont pris conscience de leur perte de contrôle sur l’économie pharmaceutique. En France, une usine de production de paracétamol, délocalisée vers la Chine en 2008, s’apprête à rouvrir ses portes, à Roussillon, en Isère. Mais la reconnaissance des médicaments comme bien public, que ce soit à Paris ou à Bruxelles, ne semble pas près d’advenir. Les lobbies continuent de peser de tout leur poids, notamment contre la levée des brevets pour les vaccins anti-Covid. L’un des intervenants de ce documentaire a ainsi établi que, en 2021, 140 réunions se sont tenues entre la Commission européenne et les organisations favorables au maintien des brevets, contre une seule avec un partisan de la levée.

Des pénuries montées de toutes pièces

Le système que met en lumière ce film s’avère entièrement guidé par le profit. Avec des conséquences parfois dramatiques. L’un des témoins, atteint d’un cancer de la vessie, relate son parcours du combattant : il lui aura fallu justifier de trois opérations et remplir moult questionnaires médicaux pour accéder enfin au traitement adéquat. Issue du vaccin BCG contre la tuberculose, la molécule en question est facile à produire, mais n’intéresse plus les laboratoires, d’un strict point de vue financier. C’est ainsi que certaines enseignes s’autorisent à retirer du marché des médicaments pourtant vitaux, simplement parce que les États sont amenés à baisser les prix d’achat lorsque les brevets prennent fin, ou bien parce qu’elles estiment que la demande est insuffisante. Autrement dit, les pénuries, multipliées par vingt en deux décennies pour le seul continent européen, se révèlent, la plupart du temps, montées de toutes pièces.

Un véritable scandale, qui comporte également une dimension écologique. Dans les pays à bas coût de production, où les laboratoires délocalisent pour accroître leurs marges, les normes environnementales sont en effet très légères. Les séquences tournées en Inde, sur les rives du fleuve Sabarmati, sont à cet égard particulièrement édifiantes. Sans surprise, aucun des Big Pharma contactés au sujet de ces sous-traitances dévastatrices n’a accepté de répondre à Xavier Deleu et Rozenn Le Saint, les deux coréalisateurs de cette enquête fouillée, propre à mobiliser l’opinion. Une chose est sûre : le combat qui s’engage avec les spéculateurs du médicament n’aura rien d’une promenade de santé.

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BBC

SANS TITRE

"Where, oh where, is pretty little Suzie? Where, oh where, is pretty little Suzie? Where, oh where, is pretty little Suzie?" asks the traditional folk song. "Way down yonder in the pawpaw patch."Suzie knows more about pawpaws than most, it seems. North America's largest native edible fruit grows wild in 26 US states, including Texas, Ohio, West Virginia, New York and Michigan and all the way up to Ontario, Canada. Yet most people have never heard of it.

That's because pawpaws have never been sold on a large scale. Commercial farmers have long shunned them because they need a special growing environment of low, wet areas and because they spoil only a few days after harvest – so you won't see the yellow-green fruit next to the grapes at the grocery store. Nevertheless, a community of avid pawpaw fans across the US – from festival organisers and chefs to scientists and independent farmers – is expanding the love for this forgotten fruit, and they want you to love it too.

"They are so delicious," said Michael Judd, author of For the Love of Paw Paws: A Mini Manual for Growing and Caring for Paw Paws – From Seed to Table. During the harvest season (typically a few weeks in late summer or early autumn), his diet consists mainly of pawpaws taken right off the branch. "It's a nutrient-rich superfood," he added, listing off the pawpaw's many attributes: antioxidants, all the amino acids, magnesium, copper, zinc, iron, potassium, phosphorus, vitamin C.

To help get the word out, Judd will be hosting his seventh annual pawpaw festival this September, on his farm in Frederick, Maryland, which includes tastings, jam making, pawpaw ice cream, music, lectures and more.

Michael Judd is the author of For the Love of Paw Paws: A Mini Manual for Growing and Caring for Paw Paws – From Seed to Table. (Credit: Christine Ashburn/Michael Judd)

An even larger festival in Ohio has been drawing fans since 1999. "Last year we had close to 10,000 visitors," said Chris Chmiel, co-owner of Integration Acres in Albany, Ohio, where he grows pawpaws, ships pawpaw products and helps organise the village's annual festival. "People attend every year, and it has become a family tradition to many. We also host a pawpaw cook-off, best pawpaw competition and a pawpaw eating competition. The pawpaw beer has been a huge success for the festival!"

Chmiel stumbled on the pawpaw as a college student, and it influenced the course of his studies and his career in sustainable agriculture. He even has a tattoo of the fruit on his arm. "It's a tropical fruit growing right here in Appalachia… it's sort of the king of the native plants around here," he said in a 2018 TEDx Talk.

The pawpaw is in the same family as the custard apple, cherimoya, sweetsop, soursop and ylang-ylang. It's a subtropical fruit that migrated north from Central America, and it is atypical; the only member of the family not confined to the tropics.

The earliest fossil evidence of pawpaws originated in the Miocene Epoch, about 23 to 5.3 million years ago in what is now Colorado. Over time, the climate has had warming periods, expanding the range of tropical areas north and, by extension, the pawpaw. Additionally, scientists have hypothesised that pawpaws were dispersed northward by megafauna, like mastodons, mammoths and sloths, sabre-toothed cats and giant beavers.

There is evidence that humans played a role in pawpaw dispersal as well. "Natives in the eastern half of the country have always used pawpaws," said Dr Devon Mihesuah, a citizen of the Choctaw Nation who holds the Cora Lee Beers Price professorship in International Cultural Understanding at the University of Kansas. "Iroquois reportedly mashed pawpaws and made the flesh into cakes and then dried them in the sun. They were used as a travel food or mixed with water into cornbread."

In 1541, Spanish explorer Hernando de Soto took note of Native Americans cultivating it east of the Mississippi River. George Washington wrote in his diary in 1785: "Planted all my cedars, all my pawpaw, and two honey locust trees." (Though there's no historical documentation, it is said chilled pawpaw was Washington's favourite dessert.) In 1786, when Thomas Jefferson was minister to France, he had pawpaw seeds and plants shipped from Virginia to friends in Europe. A journal entry from the explorers Lewis and Clark dated 18 September 1806 recorded that the men were "entirely out of provisions" but "appear perfectly contented", living "very well on the pappaws."

The fruit's texture has been compared to custard, and the flavour is "a blend of banana and mango, with undertones of vanilla, caramel, pineapple, coconut and melon, depending on the cultivar", said Sheri Crabtree, a horticulture and research extension associate at Kentucky State University's pawpaw research programme.

The pawpaw is in the same family as the custard apple, cherimoya, sweetsop, soursop and ylang-ylang. (Credit: db_beyer/Getty Images)

Many an aficionado will tell you that the mango-shaped orbs – yellow-green on the outside with gold-orange flesh, and 7 to 13cm long with a weight of up to half a kilogram – are best enjoyed hand-picked off the tree. But for now, it's nearly impossible to find them at a local grocery store; instead, farmers sell the fresh fruit or its frozen pulp online direct to consumers or at local farmer's markets. Pawpaw trees are also sold by nurseries.

Scientists are at work, though, learning more about the pawpaw and finding ways to make it more economically viable. Iowa State University is developing a pawpaw variety with a longer shelf life and a larger fruit with fewer seeds.

Kentucky State University has a pawpaw programme too. "We're interested in pawpaw from an ecological standpoint as a native plant that is losing habitat, and from a horticultural standpoint as a unique high-value fruit crop that can be grown sustainably since it's well suited for the climate," said Crabtree. She noted that over the past 20 years she's seen awareness of the fruit grow, driven by the shift toward sustainable and local food production and the Slow Food movement. Some of that attention is also driven by efforts to honour indigenous foods. As Mihesuah pointed out, "Tribes are attempting to protect and revitalise their traditional food sources, and pawpaws are an important part." 

Chefs and brewers in the food and beverage world are also raising awareness. Taylor Knapp is the chef behind PAWPAW, a pop-up restaurant dedicated to showcasing ingredients farmed, fished and foraged on the North Fork of Long Island in New York. His frequently changing menu has included dishes like local duck breast with pawpaw sauce, a pawpaw sundae with black walnut caramel and burnt orange meringue, and pawpaw and white chocolate bon bons. Clearly Knapp, like many others, is a devotee.

"Pawpaws are an incredible native fruit that rivals the most sought-after exotic specimens we ship in from around the world," he said.

At PAWPAW on New York's Long Island, chef Taylor Knapp uses the fruit in dishes like a pawpaw sundae with black walnut caramel and burnt orange meringue. (Credit: Taylor Knapp)

Indeed, it seems that pawpaws are becoming more and more fashionable. Tim Luscher of Sig Luscher Brewery in Frankfort, Kentucky, crafts pawpaw beer. Alicia Burton of Jeptha Creed Distillery in Shelbyville, Kentucky, makes pawpaw brandy. Chef and culinary educator Sara Bir recently wrote The Pocket Pawpaw Cookbook. "At their best, pawpaws are custardy. Therefore, I love them in baked custards and chilled, dairy-based desserts," she said. "They also do well in tropically inspired savoury foods – a pawpaw beurre blanc spiked with habanero pepper to serve with shrimp, say." And Minnesota-based chef Alan Bergo, a noted forager and hunter of obscure wild foods, has taken a shine to the fruit, sharing recipes for pawpaw panna cotta and pawpaw cheesecake on his website.

It's an enthusiastic collection of hard-working individuals eager to put the pawpaw on a bigger stage. George Washington would be pleased.

BBC Travel's Forgotten Foods offers hope for the world's "lost" foods through chefs and purveyors who are bringing them back to life through cooking and cultivation.

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France24 - World

Man City narrowly beat Real Madrid in Champions League semi-final thriller

Issued on: 26/04/2022 - 23:37

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Manchester City have a slender lead to defend in the second leg of their Champions League semi-final against Real Madrid after winning a thrilling first leg 4-3 at the Etihad on Tuesday.

The English champions could live to regret not killing off the 13-time winners after taking a two-goal lead three times.

Kevin De Bruyne, Gabriel Jesus, Phil Foden and Bernardo Silva were on target for Pep Guardiola’s men, who should have scored many more.

But Karim Benzema’s double and a brilliant individual effort from Vinicius Junior gave Madrid hope of another famous Champions League fightback at the Santiago Bernabeu on May 4.

Guardiola lamented letting Liverpool escape “alive” in the Premier League title race after a 2-2 draw at the Etihad nine days ago and will have similar regrets after a blistering opening that could have seen City go 4-0 up inside half an hour.

Madrid were playing in their 30th semi-final to City’s third, but the English giants lived up to their tag as pre-tie favourites early on.

Only 92 seconds had passed before the Madrid rearguard was breached by Riyad Mahrez’s quick feet and perfect cross for De Bruyne to stoop and head past Thibaut Courtois.

Guardiola has often been criticised for overthinking his team selection at the business end of the Champions League.

But his decision to break from the mould of the past two seasons and play Jesus as a central striker was inspired as the Brazilian ran the Real defence ragged.

Jesus pounced to make it 2-0 after just 10 minutes after David Alaba failed to deal with De Bruyne’s cross.

The Spanish champions-elect were without Casemiro and his absence showed as City cut through midfield on the counter-attack at will.

Guardiola was furious with Mahrez after he selfishly smashed into the side-netting with Foden awaiting the cross for a tap in.

Moments later it was Foden who was guilty of wasting a glorious chance when he dragged wide another pinpoint De Bruyne through ball.

Benzema rouses Madrid

Benzema dragged Madrid back from the dead to see off Paris Saint-Germain and Chelsea in the previous two rounds and again rose to his side’s rescue before half-time.

The Frenchman cushioned in his 40th goal of the season off the post from Ferland Mendy’s cross.

Yet, Madrid’s good work in steadying the ship towards the end of the first half was undone in another slow start after the break.

Mahrez hit the post when one-on-one with Courtois before Dani Carvajal blocked Foden’s follow-up on the line.

Fernandinho was forced to deputise at right-back after replacing the injured John Stones in the first half.

And the City captain had a major role to play in two goals in two minutes at either end.

Firstly, he picked out Foden to restore City’s two-goal lead.

But the 36-year-old showed his age as Vinicius sprinted clear of his Brazilian compatriot from the halfway line before slotting past Ederson.

City continued to create chances at an alarming rate for Carlo Ancelotti but it took something special when they did finally get a fourth.

Oleksandr Zinchenko was fouled on the edge of the area, but Romanian referee Istvan Kovacs played advantage and Silva thrashed into the top corner.

Again City failed to put the tie to bed as Mahrez was inches away from finding the far corner from the narrowest of angles.

But there was a final twist eight minutes from time when Aymeric Laporte handled inside the area.

Benzema was the coolest man in the stadium as he chipped the spot-kick down the middle to leave the tie on a knife-edge headed back to the Spanish capital.

(AFP)

 

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Man City, Liverpool advance to Champions League semi-finals on aggregate wins

FOOTBALL

Benzema hat-trick puts Real Madrid in command against Chelsea

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Champions League: Real Madrid knock out title-holders Chelsea to reach semi-finals

Valeurs Actuelles

Le Havre : les policiers ouvrent le feu pour stopper des trafiquants de cocaïne

Des coups de feu ont retenti, mardi 26 avril dans le quartier du port du Havre. Des policiers ont fait usage de leurs armes lors d’une opération antidrogue, rapporte France 3 régions. Les fonctionnaires étaient en surveillance d’un camion contenant de la cocaïne. Le véhicule s’est arrêté en pleine voie à cause d’une panne. Les malfaiteurs ont entrepris de décharger sur place leur cargaison. Les policiers ont alors décidé d’intervenir. Mais les trafiquants ont pris la fuite au moyen d’un autre véhicule. Plusieurs coups de feu ont alors été tirés.

« Ils ont ouvert le feu pour leur sécurité »

« Les malfaiteurs ont manqué de renverser une fonctionnaire, de sorte que les policiers ont dû faire usage de leurs armes de service. Aucun blessé n’est à déplorer », a fait savoir le parquet de Lille compétent dans cette enquête confiée à la juridiction interrégionale spécialisée de la ville. « Les policiers sont intervenus et le véhicule a foncé sur eux. Ils ont ouvert le feu pour leur sécurité. Environ une dizaine de coups de feu ont été tirés », a précisé une source policière citée par France 3 Régions. Une vidéo publiée par le média régional montre un utilitaire fuir la zone alors que des policiers en civil interviennent.

Le Havre : les dernières actualités

Au Havre, des sans-papiers manifestent contre le durcissement des régularisations

Fécamp : un projet d’éoliennes monumentales en préparation

[Info VA] Le Havre : un individu fonce sur des policiers, un agent blessé

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

At 119, She Was a Symbol of How to Live With Wit and Vitality

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Kane Tanaka, who died in Japan this month, survived two world wars, the 1918 influenza outbreak, paratyphoid and two rounds of cancer. She loved chocolate and hated losing at board games.

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By Mike IvesHisako Ueno and Makiko Inoue

In September 2019, the mayor of Fukuoka, Japan, made a pilgrimage to see Kane Tanaka at her nursing home. She was 116 years old then and fielded questions from a gaggle of reporters with the cocky confidence of a prizefighter.

What, they asked, was the secret to living so long?

“Being myself,” she said.

Happiest moment?

“Now!”

Best diet for staying healthy?

“Appreciate anything I eat.” She had developed a taste for chocolate and Coca-Cola on an American military base and regularly consumed fizzy drinks for a half-century.

When Ms. Tanaka died last week at 119, not far from the now-shuttered base in the southern city of Fukuoka, she was the world’s oldest person and had lived seven years longer than the oldest American veteran of World War II.

In Japan, which has the world’s oldest population, Ms. Tanaka had become a symbol of how to age gracefully and fend off cancer and other ailments. Deep into her 12th decade, visitors found her to be not just alert, but vivacious and irrepressibly funny.

A silver role model

Japan’s demographic trends have spawned a range of challenges, including older drivers, an epidemic of dementia and growing piles of waste from adult diapers. They have also created a need for role models like Ms. Tanaka, who not only endure, but thrive, in their golden years and beyond.

“She had a clear mind, took care of herself and lived to an advanced age,” said Shinichi Oshima, the president of the Japan Foundation for Aging and Health. “That’s worth celebrating. And she gave a hope to others, making them think, ‘Oh, we may be able to live to that age, too.’”

Dr. Oshima said that Ms. Tanaka’s life may presage a future in which the average Japanese life span — 87.7 for women and 81.6 for men — continues to grow, possibly until the point where living to 100 is no longer seen as unusual.

Government data suggest that Japan may have more centenarians than any other country. As of last August, about 86,000 of its 125 million people were over 100 years old. Japan has more than six centenarians per 10,000 people, the data show, more than twice the figure for the United States and France, which are tied for second place.

“From a social viewpoint, it’s important to build social systems in which elderly people are fully accepted and can carry out a prosperous life,” he said. “How can we build communities for them that value longevity?”

A survivor

Kane Tanaka was born on Jan. 2, 1903, to Kumakichi and Kuma Ota, farmers who lived in a village that is now part of Fukuoka City, her grandson Eiji Tanaka said.

After graduating from elementary school, she went to work helping families with tasks like babysitting, farming, carpentry and weaving, according to an article in the Nishi Nippon Shimbun newspaper.

At 19, Ms. Tanaka married a cousin, Hideo Tanaka, and the couple later had two sons and two daughters, both of whom died before the age of 2, her grandson said. They also adopted and raised some of their relatives’ children.

For years, the Tanakas ran a shop that sold mochi, a sweet rice cake. But during World War II, Mr. Tanaka was drafted and sent to fight in the Solomon Islands as part of Japan’s campaign in the Pacific theater, the Japanese magazine President reported earlier this month. Their oldest son, Nobuo, was sent to fight on the Korean Peninsula and in Mongolia, where he was taken prisoner. (He returned to Japan in 1947.)

Ms. Tanaka kept busy during the war by running the mochi shop and opening an udon noodle restaurant at the Japanese Navy’s base in Fukuoka. At the time, she was supporting not only herself, but also her mother- and father-in-law and her sister-in-law’s three children. She continued working at the base after the United States military took it over in 1945.

In 1959, she and her husband opened a kindergarten in a church that they would operate for nearly 40 years. And in 1970, she opened a floral shop that she would run for another decade or so, traveling across the city by boat to buy flowers three times a week.

In addition to the deaths of all her children, Ms. Tanaka endured a host of medical problems. She contracted paratyphoid in 1938 and had surgery for pancreatic cancer in 1948, cataracts in 1993 and colon cancer in 2006.

She lived through two world wars and the influenza outbreak of 1918. For months during the coronavirus pandemic, Japan’s Covid-19 rules prevented her relatives from visiting her in person. She had been scheduled to carry the torch at the Tokyo Olympics last year, but withdrew because she did not want to spread the virus within her nursing home.

Ms. Tanaka died on April 19 in a Fukuoka hospital, Japan’s Health Ministry said in a statement. Her grandson said she had been feeling ill since late last year. A funeral will be held in the city on Friday.

“She was aiming to reach 120 but could not make it,” her grandson said. “But she died in peace.”

Staying sharp

Ms. Tanaka is survived by at least five grandchildren and at least eight great-grandchildren. Her husband, who had dementia, died of cancer in 1993 at 90. Their eldest son died in 2005, and their younger one, Tsuneo, died five years ago.

The oldest person in Japan is now Fusa Tatsumi, a woman who turned 115 on Monday, according to the Health Ministry. A 118-year-old nun who lives in France and is known as Sister André is now the world’s oldest person, said Yvonne Zhang, a spokeswoman for Guinness World Records.

When Fukuoka’s mayor, Soichiro Takashima, visited Ms. Tanaka in 2019, he asked how much longer she wanted to live. She replied that she hadn’t thought about it. “I don’t feel like I will die,” she said.

After she retired in her late 70s, Ms. Tanaka occupied herself by doing domestic chores and visiting relatives in Japan and the United States. She stayed sharp in part by reading newspapers, doing math problems and playing Othello and other board games.

“She hated losing,” her grandson said.

She was in and out of the hospital for months before her death. Even when she was ill, her grandson said, she would talk about wanting to eat chocolate or drink Coke or Oronamin C Drink, a Japanese soda.

For her last birthday, in January, the nursing home staff gave her a cake decorated in the style of the lettering on bottles of Oronamin C. One of her great-grandchildren, Junko Tanaka, 25, posted a picture of the event on a Twitter page she had set up in Ms. Tanaka’s honor.

Ms. Tanaka kept her sharp wit until the end, and she liked to entertain the reporters who would drop by to interview her, said Chikako Tanaka, her granddaughter-in-law.

At one such session, a reporter asked, brazenly, what kind of man the centenarian preferred. She didn’t miss a beat.

“A young man like you,” she said.

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BBC

SANS TITRE

Early in the captivating series Under the Banner of Heaven, a former Mormon whose wife and baby have just been murdered directs suspicion at a fundamentalist cult, an offshoot of his one-time faith. "Our religion breeds dangerous men," he tells Detective Jeb Pyre. The crime is real, chronicled in Jon Krakauer's 2003 non-fiction bestseller of the same name. But in a brilliant stroke, the series' creator, Dustin Lance Black (the Oscar-winning screenwriter of Milk), has invented the character of Pyre. Played with quiet substance by Andrew Garfield, Pyre is a mainstream Mormon who comes to question his own beliefs. This sympathetic hero allows the series to work beautifully as a murder mystery in the classic procedural style. And he is the perfect vehicle for the drama's thoughtful exploration of the nexus of religious extremism, politics and violence.

More like this: - A shocking tale of US police corruption - Who is the greatest First Lady? - A dud from the Big Little Lies creator

The series doesn't alter the facts of the real-life crime. In 1984, Brenda Lafferty and her 15-month-old daughter were killed in their house in a suburb of Salt Lake City, Utah. Unlike the book, which tells us at the start who committed the murders, the series follows Pyre and his fictional partner, Bill Taba (Gil Birmingham), through the investigation, with all its clues and false starts.

David Mackenzie (Hell or High Water) directed the first two episodes, and creates a textured world, depicting Pyre's life with his wife and two young daughters in a conservative, church-going community. When Pyre is called to the murder scene, we see blood flooding the floor of the kitchen where Brenda was killed. But all we see of the baby's death is the agonised expression on Pyre's face when he opens the nursery door. It's all we need. Garfield's sensitive performance is perfectly in tune with the series' tone, which avoids any lurid exploitation of the shocking details of the case.

Suspicion soon turns to Brenda's husband, Allen, and his large, close-knit Mormon family. The series deftly lets us know what we need to about Mormonism, also known as the Church of Latter-day Saints, and the local community. Taba, a Native American detective recently working in Las Vegas, is too neatly set up as the outsider who needs to hear what the audience does. "The Laffertys, they're kind of like Utah Kennedys," Pyre tells him. But Birmingham is so solid an actor that the device never becomes clumsy. And when Allen (a very convincing Billy Howle) tells Pyre about his loss of faith, he fills in more details. Brenda wanted a career as well as a family, which put her at odds with the Laffertys, who believe wives should stay home and remain subservient to their husbands.

Platform: Hulu

Number of episodes: Seven

Creator: Dustin Lance Black

Starring: Andrew Garfield Daisy Edgar-Jones Gil Birmingham

Start date: 28 April

Allen's account also leads to flashbacks of his life with Brenda – Daisy Edgar-Jones makes her a vivid presence in the series­­ – and of his authoritarian father and five brothers. Sam Worthington is Ron, the overlooked son, who feels undervalued by his father. Wyatt Russell gives a dynamic performance as Dan, the golden boy, who is intense and volatile. Dan argues that God's laws supersede the government's, refusing to pay taxes or the licence fee for the family's chiropractic practice. "Heavenly Father gave us our licence for free," he says. As they become part of a fringe Mormon group, Ron and Dan become increasingly unhinged. As Pyre's investigation goes on, he wonders how far his own Church might go to protect its reputation.

Black, who was raised Mormon, has long criticised Mormonism's anti-gay stance. But the series is respectful of Pyre's genuine faith, without going easy on his Church's cultish outliers. That nuanced view is a corrective to the black-and-white views of Mormonism that have dominated culture, from the satiric Book of Mormon to the benign view of polygamy in the HBO series Big Love, as well as horrifying news reports about fundamentalists like Warren Jeffs, sentenced to prison for sexual assault on girls he called his wives.

The series runs into serious trouble when it tries to dramatise the roots of Mormon fundamentalism, though. Ron and Dan come to embrace what they call "the old ways", and intermittently the series flashes back to the 19th Century in scenes that include Joseph Smith, the founder of Mormonism, his wife Emma and Brigham Young, his successor as Church president. The idea is to depict the sources of beliefs no longer part of mainstream Mormonism, including polygamy and "blood atonement", killing sinners to cleanse them. That creative strategy backfires completely, in distracting episodes that play like cheesy historical reenactments. There must have been a better way to show how faith can veer into fanaticism.

But there is so much more that makes the series compelling. Religious fundamentalism is part of our world, from the jihadists behind the 9/11 terror attacks to the political clout of Evangelical Christians. Under the Banner of Heaven adds a bracing perspective to that reality.

★★★★☆

Under the Banner of Heaven premieres in the US on 28 April on Hulu, and internationally on Disney+ – date to be confirmed.

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Valeurs Actuelles

Une nouvelle mise en examen dans l’affaire du double meurtre de Carcassonne

Quatre personnes ont été interpellées mercredi 20 avril dans le cadre de l’enquête sur le double meurtre survenu à Carcassonne le 31 octobre 2021, a appris La Dépêche. L’une d’elle a été mise en examen et a reconnu une partie des faits. Deux jeunes de 18 et 21 ans avaient alors été abattus dans le quartier de Grazailles. Le procureur de la République avait évoqué la piste d’un règlement de comptes entre bandes rivales. Les investigations s’étaient déroulées en toute discrétion, le parquet préférant éviter un éventuel « dérapage de communication, compte tenu des tensions existantes dans les quartiers… », précise La Dépêche.

Plusieurs tireurs recherchés

Des interpellations avaient déjà eu lieu dans les jours suivant le drame, mais elles avaient abouti à une seule mise en examen. Cela alors que les enquêteurs recherchaient plusieurs tireurs. La première victime, Billel Doussas, avait été abattue depuis la fenêtre d’un bâtiment. Le tir qui avait touché Anas El Madani venait de la rue. Une enquête avait été ouverte pour « homicide volontaire », « tentative d’homicide volontaire » et « détention d’armes illégales de catégorie A ». En novembre 2021, le procureur avait affirmé que « ce drame se [trouvait] en lien avec les animosités de quartiers, qui existent entre les jeunes de Grazailles et ceux du Viguier ».

Les quatre individus interpellés ont été déférés au pôle de l’instruction criminelle de Narbonne à l’issue de 48 heures de garde à vue. Trois ont été placés sous le statut intermédiaire de témoin assisté. Un quatrième, âgé de 23 ans, a été mis en examen, a fait savoir mardi 26 avril le procureur. Il avait fui en région parisienne pendant plusieurs semaines avant de revenir à Carcassonne. Il a reconnu avoir, à l’arrivée des voitures des victimes, été cherché une arme à son domicile. « J’ai tiré, mais je ne pensais pas qu’on pouvait tuer », a-t-il affirmé. Selon le procureur, les deux tireurs ne se seraient pas concertés en amont, précise Le Parisien.

Carcasonne : les dernières actualités

Après les révélations de Valeurs actuelles, le maire de Carcassonne reconnaît que la police municipale n’intervient plus dans certains « points chauds »

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Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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France24 - World

Texas court stays execution of mother Melissa Lucio of over death of two-year-old

Issued on: 27/04/2022 - 02:26

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A Texas appeals court on Monday delayed the execution of Melissa Lucio amid growing doubts about whether she fatally beat her 2-year-old daughter in a case that has garnered the support of lawmakers, celebrities and even some jurors who sentenced her to death.

The Texas Court of Criminal Appeals granted a request by Lucio’s lawyers for a stay of execution so a lower court can review her claims that new evidence would exonerate her.

Lucio had been set for lethal injection Wednesday for the 2007 death of her daughter Mariah in Harlingen, a city of about 75,000 in Texas’ southern tip.

Prosecutors have maintained that the girl was the victim of abuse and noted that her body was covered in bruises. Lucio’s lawyers say Mariah died from injuries she sustained in a fall down a steep staircase several days before she died.

“I am grateful the court has given me the chance to live and prove my innocence,” Lucio said in a statement provided by her lawyers. “Mariah is in my heart today and always. I am grateful to have more days to be a mother to my children and a grandmother to my grandchildren. I will use my time to help bring them to Christ. I am deeply grateful to everyone who prayed for me and spoke out on my behalf.”

Lucio’s mother, Esperanza Treviño, tearfully thanked all of her daughter’s supporters, saying, “Thank God for the miracle.”

Lucio was first told her execution had been delayed in a phone call with state Rep. Jeff Leach, a Republican who has helped lead a bipartisan effort to halt her execution, said Vanessa Potkin, one of Lucio’s attorneys who is with the Innocence Project.

“She sobbed. She was just overwhelmed,” said Potkin.

In a statement, Leach said he was grateful the appeals court had “pushed the pause button on her execution, saving the state of Texas from the irreversible blunder of potentially killing an innocent citizen”.

The execution stay was announced minutes before the Texas Board of Pardons and Paroles had been set to consider Lucio’s clemency application to either commute her death sentence or grant her a 120-day reprieve. The paroles board did not review her clemency petition because of the execution stay. If the case were to come back before the board in the future, Lucio’s lawyers would have to file a new petition.

‘Wrongful conviction’

Lucio’s attorneys say her capital murder conviction was based on an unreliable and coerced confession that was the result of relentless questioning and her long history of being sexually, physically and emotionally abused. They say Lucio wasn’t allowed to present evidence questioning the validity of her confession.

Her lawyers also contend that unscientific and false evidence misled jurors into believing Mariah’s injuries could have been caused only by abuse and not by medical complications from a severe fall.

“It would have shocked the public’s conscience for Melissa to be put to death based on false and incomplete medical evidence for a crime that never even happened,” said Potkin. “All of the new evidence of her innocence has never before been considered by any court. The court’s stay allows us to continue fighting alongside Melissa to overturn her wrongful conviction.”

Cameron County District Attorney Luis Saenz, whose office prosecuted the case, said in a statement he expected the execution to be delayed because various legal issues remain unresolved.

“I welcome the opportunity to prosecute this case in the courtroom: where witnesses testify under oath, where witnesses may be cross-examined, where evidence is governed by the rules of evidence and criminal procedure ... That is our criminal jurisprudence system, and it is working,” said Saenz, who was not in office when Lucio was tried in 2008.

During a sometimes contentious Texas House committee hearing on Lucio’s case this month, Saenz had said he disagreed with Lucio’s lawyers’ claims that new evidence would exonerate her. Prosecutors say Lucio had a history of drug abuse and at times had lost custody of some of her 14 children.

In its three-page order, the appeals court asked that the trial court in Brownsville that handled Lucio’s case review four claims her lawyers have made: whether prosecutors used false evidence to convict her; whether previously unavailable scientific evidence would have prevented her conviction; whether she is actually innocent; and whether prosecutors suppressed evidence that would have been favorable to her defense.

It was not immediately known when the lower court would begin reviewing her case. Tivon Schardl, one of Lucio’s lawyers, said they hope to convince the trial judge to recommend a new trial. If such a recommendation is made, that would then be sent to the Texas Court of Criminal Appeals, which would make the final decision on a new trial.

More than half the members of the Texas Legislature had asked that her execution be halted. A bipartisan group of state lawmakers traveled this month to Gatesville, where the state houses female death row inmates, and prayed with Lucio.

One of those lawmakers, El Paso Democratic state Rep. Joe Moody, tweeted that he was relieved for Lucio. “A stay confirms what we’ve said all along: Melissa Lucio shouldn’t be on death row,” he wrote.

A stay confirms what we’ve said all along: #MelissaLucio shouldn’t be on death row. 15 years after trial & only 2 days before execution, the CCA has said, ‘she may actually be innocent.’ That timeline and that result is shocking. I’m just so relieved for her. #txlege pic.twitter.com/3WqZGR6SWs

April 25, 2022

Five of the 12 jurors who sentenced Lucio and one alternate juror have questioned their decision and asked that she get a new trial.

Lucio’s cause also has the backing of faith leaders and celebrities such as Kim Kardashian, and it was featured on HBO’s “Last Week Tonight with John Oliver”.

(FRANCE 24 with AP)

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Case of US death row prisoner Melissa Lucio 'an egregious miscarriage of justice'

Saudi Arabia executes record 81 people in one day for terrorism-related offences

Oklahoma inmate dies vomiting and convulsing in first state execution since 2015

New York Times - World

Guerra Rusia-Ucrania

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Un mundo multipolar se enfrenta a una nueva Guerra Fría

Los viejos enemigos geopolíticos se enfrentan después de la invasión rusa de Ucrania, pero gran parte del mundo se niega a tomar partido.

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Por Hannah BeechAbdi Latif Dahir y Oscar Lopez

BANGKOK — Mientras se debilitan los vínculos de las alianzas tradicionales en todo el mundo, el Real Ejército Tailandés, el socio contractual más antiguo de Estados Unidos en Asia, ha ampliado su red de colaboración.

Este año, en medio de la conmoción mundial generada por la invasión rusa a Ucrania, los soldados tailandeses recibieron a tropas estadounidenses para el Cobra Gold, los ejercicios militares anuales que conforman uno de los mayores despliegues de fuerzas en la región Asia-Pacífico. Unos meses antes, participaron en Shared Destiny, los ejercicios de pacificación dirigidos por el Ejército Popular de Liberación de China. Y en 2020, los tailandeses cubrieron aún más sus apuestas al firmar un acuerdo para que sus cadetes recibieran entrenamiento en una academia de defensa en Moscú.

El panorama geopolítico tras la invasión a Ucrania a menudo se ha relacionado con el de una nueva Guerra Fría. Aunque los antagonistas principales sean los mismos —Estados Unidos, Rusia y, cada vez más, China— los papeles que desempeña la mayoría del resto del mundo han cambiado, y dan nueva forma a un orden global que se mantuvo durante más de tres cuartos de siglo.

Los gobiernos que representan a más de la mitad de la humanidad se han rehusado a tomar partido y así eluden la retórica binaria de “nosotros contra ellos” que caracterizó la mayor parte de la era posterior a la Segunda Guerra Mundial. Este mes, en una votación de la Asamblea General de las Naciones Unidas para suspender a Rusia del Consejo de Derechos Humanos, decenas de países se abstuvieron, entre ellos Tailandia, Brasil, Sudáfrica, México y Singapur. (La resolución pasó de todos modos).

Franjas de África, Asia y América Latina, otrora campos de batalla delegados por superpotencias, están afirmando su independencia. El regreso de un bloque de naciones no alineadas recuerda a un periodo en el que los líderes del poscolonialismo se resistieron a permitir que sus destinos fueran dictados por el imperialismo. También señala la confianza de los países más pequeños para seguir su propio camino, pues ya no dependen de un solo mecenas ideológico o económico.

“Sin lugar a dudas, los países del Sudeste Asiático no quieren involucrarse en una nueva Guerra Fría ni ser obligados a escoger un bando en ninguna competencia de grandes potencias”, comentó Zachary Abuza, especialista en seguridad en la Escuela Nacional de Guerra en Washington. “Como dicen en el Sudeste Asiático, cuando los elefantes pelean, es la hierba la que sufre”.

Haber tenido que alinearse con una potencia u otra dejó a muchas naciones del mundo en situaciones de “pobreza desesperada y subdesarrollo al final de la Guerra Fría”, agregó Abuza.

Como resultado, ni siquiera Estados Unidos, el vencedor de la Guerra Fría, puede contar con que algunos de sus socios tradicionales lo apoyen en su denuncia vehemente de Rusia por su ataque contra una nación soberana y democrática. La intervención liderada por la OTAN en Libia en 2011 y la invasión estadounidense a Irak en 2003 solo han exacerbado la desconfianza en Occidente. Ambos actos militares hicieron que los países de esas regiones tuvieran que lidiar, durante años, con las consecuencias políticas.

“El meollo del asunto es que los países africanos se sienten infantilizados e ignorados por los países occidentales, que también son acusados de no estar a la altura de su retórica moral inalcanzable de soberanía y santidad territorial”, dijo Ebenezer Obadare, investigador sénior de estudios africanos en el Consejo de Relaciones Exteriores.

Indonesia, una democracia en expansión que alguna vez fue gobernada por un dictador respaldado por Estados Unidos debido a su postura anticomunista, ha declarado que este año recibirá al presidente de Rusia, Vladimir Putin, cuando el país dé la bienvenida a las naciones ricas y en desarrollo más importantes como sede de las reuniones del Grupo de los 20. También se abstuvo en la votación de las Naciones Unidas para retirar a Rusia del Consejo de Derechos Humanos.

“Nuestro gobierno ha adoptado la estrategia dudosa de tratar de ignorar la hecatombe geopolítica más grande que se ha visto en 70 años ahora que ocupamos la presidencia del G20, algo que me sorprende sobremanera”, declaró Tom Lembong, exministro de Comercio.

Otros aliados de Estados Unidos han descrito su decisión de diversificar su apoyo en función del ausentismo estadounidense. El año pasado, mientras China desplegaba su diplomacia con las vacunas por todo el mundo, en un inicio se percibió que Estados Unidos estaba acumulando sus suministros pandémicos.

Antes de eso, durante la presidencia de Donald Trump, Estados Unidos se retiró del Acuerdo Transpacífico de Cooperación Económica, un pacto comercial de amplia gama que pretendía contrarrestar la manera en que China hace negocios. Los países como Vietnam, cuya reputación dependía de esta alianza, se sintieron traicionados, una vez más, por Washington.

México, un aliado estadounidense de larga data, ha enfatizado su neutralidad, y el presidente Andrés Manuel López Obrador se ha rehusado a imponer sanciones contra Rusia.

“La neutralidad de México no es neutral”, afirmó Tony Payan, del Instituto Baker de Políticas Públicas de la Universidad Rice. “México está provocando a Washington”.

Alrededor de una tercera parte de los puestos de embajadores estadounidenses en América Latina y el Caribe siguen vacantes. Entre las embajadas acéfalas se encuentra la de Brasil, la economía más grande de la región, y la de la Organización de los Estados Americanos.

“Muchos latinoamericanos empezaron a darse cuenta de que Estados Unidos los estaba abandonando”, indicó Vladimir Rouvinski, profesor en la Universidad ICESI en Cali, Colombia.

Rusia tampoco puede contar con el apoyo automático de sus aliados históricos. Además de una sensación de camaradería autocrática, la ideología ya no es parte del atractivo de Moscú. Rusia no tiene ni el patrocinio monetario ni la influencia geopolítica de la Unión Soviética.

Venezuela, el partidario más ferviente de Rusia en América Latina, recibió en su territorio a una delegación estadounidense de alto nivel poco después de la invasión a Ucrania. Nicaragua, que se convirtió en uno de los primeros países en respaldar el reconocimiento ruso de las regiones separatistas en el este de Ucrania, ha moderado su entusiasmo desde entonces.

Durante una votación de las Naciones Unidas en marzo para condenar la invasión rusa a Ucrania, Cuba se abstuvo, en vez de respaldar a Moscú, aunque junto con Nicaragua rechazó más tarde la iniciativa de expulsar a Rusia del Consejo de Derechos Humanos.

“Están tratando de caminar por una línea muy delgada entre no celebrar la invasión, pero tampoco condenarla con claridad, limitándose a abogar por la paz”, explicó Renata Keller, experta en Cuba en la Universidad de Nevada, campus Reno.

La evasiva más notoria ha venido de África, que representó casi la mitad de los países que se abstuvieron en la votación de marzo en las Naciones Unidas.

“No sabemos por qué están peleando”, declaró en una entrevista Samia Suluhu Hassan, la presidenta de Tanzania, en referencia a la invasión rusa a Ucrania.

Y agregó que no estaba “segura” de que hubiese un agresor claro en el conflicto.

Para Tailandia, la decisión de entrenar con soldados estadounidenses, rusos y chinos, así como comprar armas de todos estos países, forma parte de su larga tradición de encontrar un equilibrio entre las grandes potencias. La diplomacia astuta le ha permitido a Tailandia posicionarse como la única nación en la región que no ha sido colonizada.

El actual alejamiento de Estados Unidos, que usó a Tailandia como base de operaciones para la guerra de Vietnam, también proviene del linaje político del primer ministro Prayut Chan-o-cha, quien ascendió al poder en un golpe militar hace ocho años.

“Aunque en la actualidad Tailandia parezca una democracia, en el fondo es una autocracia”, afirmó Paul Chambers, catedrático de Asuntos Internacionales en la Universidad de Naresuan en Tailandia. “Un régimen así tendrá aliados autocráticos, incluido Moscú”.

Lo mismo ocurre con Uganda, que recibe casi mil millones de dólares en ayuda estadounidense y es un aliado occidental clave en la lucha contra la militancia regional. Sin embargo, el gobierno del presidente Yoweri Museveni de Uganda ha sido criticado por Estados Unidos y la Unión Europea por un patrón de violaciones de derechos humanos.

Museveni ha respondido atacando la interferencia de Occidente en Libia e Irak. El hijo del presidente, que también está al mando de las fuerzas terrestres del país, tuiteó que “la mayoría de la humanidad (que no son blancos) apoya la posición de Rusia en Ucrania”.

Uganda, como decenas de otros países, puede darse el lujo de hablar gracias a que tiene un nuevo socio comercial principal: China. Esta realidad económica, incluso si Pekín promete más de lo que ofrece, ha protegido a las naciones que alguna vez dependieron de otras superpotencias de opciones geopolíticas estrictas.

Los países estratégicamente ubicados como Yibuti, sede de Camp Lemonnier, la base estadounidense permanente más grande en el continente africano, se han diversificado. Hace unos años, después de la invitación del presidente Ismail Omar Guelleh, Pekín estableció su primer puesto militar en el extranjero en Yibuti. Guelleh también obtuvo préstamos de los chinos para ayudar a desarrollar puertos, zonas de libre comercio y un ferrocarril.

El creciente compromiso chino ha brindado a los países africanos “inversiones alternativas, mercados alternativos e ideas alternativas de desarrollo”, dijo Cobus van Staden, del Instituto Sudafricano de Asuntos Internacionales.

Pero aunque el mundo se sienta más cómodo con esta tendencia multipolar, el efecto dominó de los combates en Ucrania es un recordatorio de que la globalización une rápidamente a las naciones remotas.

La escalada de los precios mundiales del combustible, los alimentos y los fertilizantes, como resultado de la guerra en Ucrania, ha aumentado las dificultades en África y Asia. Como ya estaba lidiando con una sequía devastadora, África Oriental ahora tiene al menos 13 millones de personas que enfrentan hambre severa.

Y las poblaciones que se encuentran localizadas afuera de Europa saben muy bien que sus refugiados, como los sirios, venezolanos, afganos, sudaneses del sur y los rohinyás de Birmania, no pueden esperar la bienvenida que se les da a los ucranianos desplazados. En la carrera por las limitadas reservas de atención, los grupos de ayuda han advertido sobre los peligros de la fatiga de los donantes con las poblaciones más vulnerables del mundo.

“El mundo entero se ve afectado cuando estos países están luchando”, dijo Suluhu Hassan, la presidenta de Tanzania, en referencia al enfrentamiento de Rusia y Ucrania.

Hannah Beech reportó desde Bangkok, Abdi Latif Dahir desde Nairobi, Kenia, y Oscar Lopez desde Ciudad de México. Muktita Suhartono colaboró con este reportaje desde Yakarta, Indonesia.

Hannah Beech es la corresponsal principal para Asia, con sede en Bangkok. Anteriormente era la jefa del buró para el sureste asiático. Antes de ocupar ese puesto, reportó para la revista Time desde Pekín, Shanghái, Hong Kong y Bangkok. @hkbeech

Abdi Latif Dahir es el corresponsal en África Oriental. Se unió al Times en 2019 después de cubrir África Oriental para Quartz durante tres años. Vive en Nairobi, Kenia. @Lattif

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BBC

But if oyster sauce's origins are humble, the passion it inspires in some chefs is anything but

Of all the intriguing condiments in Chinese cooking, there is one whose moniker probably raises more questions than it answers: that is, oyster sauce. How, you might wonder idly, can such a pale, briny food item as the oyster, rarely cooked, produce something so deeply brown and velvety?

Even if you've never used it yourself, you've almost certainly had oyster sauce many times, in a wide variety of familiar Chinese dishes. The comforting savouriness of beef with broccoli owes much to this glossy brown sauce, and chow mein, likewise. Oyster sauce is salty and sweet, with a kiss of ginger and a strong umami punch. It has a long history, one that runs in parallel with that of other delicious brown gooey sauces from around the world. Oyster sauce gets its colour from a source known to everyone who's browned bacon or onions: the Maillard reaction, in which heat causes proteins and sugars to react together, deepening in hue as they become even more delicious. The sauce is made from the liquid oysters have been poached in, boiled until it's caramelised and dark and then enriched with soy sauce and spices. It is not, like a fish sauce or Worcestershire sauce, usually a product of fermentation. In one charming video, a couple in Shenzhen, China, demonstrate the traditional method with many hours of simmering in a wok (a bottle of beer appears part way through – the perfect accompaniment to some fishy hijinks).

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Interestingly, while it has likely been made for ages, oyster sauce as a marketable concept is not terribly old. It was in 1888 that the founder of the most prominent oyster sauce brand, Lee Kum Kee, began to package and sell what company legend describes as an overboiled oyster soup turned to briny, savoury goo. Since its founding in Zhuhai, China, the company has become a global condiment behemoth. It's not the only sauce on the market, but it is everywhere, and chances are, if you've had oyster sauce, you've had Lee Kum Kee. 

Oyster sauce is a classic ingredient in many Chinese dishes, imparting a rich, savoury flavour (Credit: Lingqi Xie/Getty Images)

When it comes to foggy but colourful origin stories, by the way, Lee Kum Kee is in good company with another umami staple: Worcestershire sauce, as conceived by Lea & Perrins. The original Lea and Perrins were chemists who released a fermented sauce of malt vinegar, tamarind extract, anchovies, sugar, and other goodies in 1837.

But the legend circulated about the roots of Worcestershire sauce – that a local nobleman returning from India, where he had been Governor of Bengal, commissioned the sauce from them to imitate one he'd had abroad – has some significant plot holes, the largest of which is that said nobleman is not known have ever been to India, let alone been a governor.

But if oyster sauce's origins are humble, the passion it inspires in some chefs is anything but. Brandon Jew, the owner and executive chef of Mister Jiu's and Mamahuhu in San Francisco, for a time made his own oyster sauce. In an episode of the radio show The Splendid Table, he describes oyster sauce to what you'd get if barbecue sauce and fish sauce had a child. "A pungent child who had trouble making friends on the playground," suggests host Francis Lam, "but really sweet once you get to know them."

To make his version, Jew made a stock using the oysters' liquor, their shells, seaweed, and ginger. He then poached oysters in the stock, and dehydrated them, amping up their umami flavour, before frying them with garlic, ginger, tamarind, onion, and anchovies. All that got mixed with brown rice syrup and molasses for sweetness, plus fermented bean paste and soy sauce for yet more umami. Puree, and swoon.

Oysters are indeed involved, but the creating the sauce is a multi-stage process (Credit: AndreySt/Getty Images)

Jew says on the show that his quest to make oyster sauce from scratch, rather than reaching for a bottle of ready-made, reflected a desire to move past the great sameness afflicting American Chinese cuisine. If many chefs are making their own pickles and bread, in Asian American cuisine he saw a tendency to rely on condiments and flavourings bought rather than made in-house.

But scaling up that baroque version is not a simple process. When I wrote to Jew recently asking about the oyster sauce, he wrote back that at the moment, the sauce isn't in production.   

"I still have dreams to be able to produce the amount that I would need for the restaurant," he said. For those curious to taste the results, that's something to look forward to.

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Valeurs Actuelles

Un ex-militant RN condamné pour des tags sur des mosquées de Besançon

A la barre du tribunal correctionnel de Besançon, le prévenu assure en avoir fini avec la politique. Un homme de 23 ans, ancien candidat aux élections départementales du Doubs sous les couleurs du Rassemblement national, a été condamné, lundi 25 avril, pour la dégradation de plusieurs locaux d’associations turques et d’une mosquée, relate France 3 Régions. Il avait tagué des croix de Lorraine sur les bâtiments situés à Pontarlier, Montlebon ainsi que sur le lieu de culte situé à Besançon, en novembre 2021.

« Un geste stupide »

Un geste décrit comme une « provocation islamophobe » et un acte « antimusulmans » par les associations visées. L’ancien candidat RN, devenu soutien d’Eric Zemmour en 2022 en réaction au « laxisme » de son précédent parti, était connu de la justice française pour des faits de violences conjugales, et des autorités suisses pour délit routier et port d’armes, précise France 3 Régions. Il a reconnu qu’il s’agissait d’un « geste stupide ». Le procureur avait requis une peine de 2 ans de prison, dont un an ferme, et 5 ans d’inéligibilité. Le tribunal a finalement écarté l’incarcération, optant pour une peine de 18 mois d’emprisonnement avec sursis probatoire pendant deux ans, et 5 ans d’inéligibilité.

« Nous aurions aimé qu’une peine de prison ferme, même courte, soit prononcée, face à la gravité des faits », a commenté le président de l’association gérant la mosquée de Besançon. La Fédération nationale des Maisons des Potes (FNMDP), également partie civile, a salué une sanction « dissuasive », tandis que l’avocat de la défense l’a jugée « adaptée ».

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New York Times - World

La inquietante desaparición de Debanhi Escobar desata la indignación en México

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El caso de la joven de 18 años ha desencadenado una protesta nacional por la incapacidad del gobierno para hacer justicia a las mujeres desaparecidas.

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Por Oscar Lopez

Photographs by Alejandro Cegarra

MONTERREY, México — En el día 13 de la búsqueda de su hija desaparecida, Mario Escobar estaba parado afuera de una gasolinera bajo un calor sofocante, mientras sostenía volantes con la foto de la joven e intentaba preservar una esperanza obstinada y urgente.

Horas más tarde, y bajo las luces policiales rojas y azules, esa esperanza fue destruida.

El cuerpo de Debanhi Escobar fue encontrado durante la noche del jueves pasado en un tanque de agua subterráneo abandonado en los terrenos de un motel en el norte de México, que las autoridades ya habían registrado en otras cuatro ocasiones.

“Estoy destrozado”, dijo Escobar sobre la desaparición de su hija. “Mi vida cambió completamente”.

El caso de Escobar, una estudiante de derecho de 18 años que desapareció el 9 de abril, ha generado indignación y protestas por un fenómeno escalofriante que ahora es común en México: la desaparición de mujeres y niñas en todo el país.

Tan solo en el último mes, al menos otras nueve mujeres y niñas han desaparecido en el área metropolitana de Monterrey, una de las ciudades más ricas del país. En todo México, más de 24.000 mujeres están desaparecidas, según cifras del gobierno, y el año pasado, unas 2800 mujeres fueron reportadas como desaparecidas, un aumento de casi el 40 por ciento en comparación con 2017.

La creciente tasa de desapariciones, según los expertos en seguridad, se correlaciona con el incremento general de la violencia en todo el país en los últimos años, además del aumento del crimen organizado, como el tráfico sexual, así como las altas tasas de violencia doméstica que hacen que muchas mujeres huyan de sus hogares.

Pero los analistas de seguridad y los grupos de derechos humanos también señalan una falla más generalizada por parte de las autoridades estatales al realizar investigaciones adecuadas de las mujeres desaparecidas o procesar casos de feminicidio, lo que impulsa una cultura de impunidad profundamente arraigada.

Como resultado, las familias desesperadas se ven obligadas a realizar los esfuerzos de búsqueda e investigaciones por sí mismas, en un pedido de justicia para los seres queridos que desaparecen en una nación cada vez más anárquica.

“El Estado simplemente creo que le ha dado la espalda completamente a su responsabilidad frente a investigar casos de desapariciones”, dijo Angélica Durán-Martínez, profesora asociada de ciencias políticas en la Universidad de Massachusetts Lowell. “Es un ambiente que facilita que estas prácticas se sigan reproduciendo porque no hay castigo ni hay justicia”.

Un vocero de la fiscalía del estado de Nuevo León, donde se ubica Monterrey y estuvo a cargo de las labores de búsqueda e investigación de la desaparición de Escobar, no respondió a varias solicitudes de entrevista.

En un informe publicado este mes, el Comité contra la Desaparición Forzada de las Naciones Unidas instó a México a enfrentar la crisis y señaló que más de 95.000 personas están registradas como desaparecidas. En los últimos cinco años han desaparecido 8000 personas al año. Aunque la mayoría son hombres, el comité destacó un “aumento notable” en las desapariciones de mujeres, niños y adolescentes.

“La impunidad en México es un rasgo estructural que favorece la reproducción y el encubrimiento de las desapariciones forzadas”, dijo el comité de la ONU en un comunicado, señalando que hasta noviembre pasado solo del 2 al 6 por ciento de las desapariciones habían resultado en procesos penales.

En respuesta, el presidente Andrés Manuel López Obrador, quien hizo de la lucha contra la violencia en México una promesa central de su campaña, dijo que se estaban atendiendo las recomendaciones del comité. En una de sus conferencias de prensa de la semana pasada, prometió el apoyo del gobierno federal para resolver el asesinato de Debanhi Escobar y afirmó que la injusticia en México era cosa del pasado.

“Además de la corrupción, lo que más ha dañado a México, porque van de la mano, es la impunidad”, dijo López Obrador. “Por eso hablamos de cero impunidad, que se castiguen los delitos que se cometen”.

Pero en Nuevo León, las autoridades han sido menos enfáticas con la crisis. La semana pasada, el fiscal general del estado, Gustavo Adolfo Guerrero, citó la “falta de comunicación” entre las familias, así como la “rebeldía” de los jóvenes como la causa de la mayoría de las desapariciones de mujeres, y agregó que la mayoría de las personas que estaban desaparecidas era por “una decisión voluntaria”.

Antes del caso de Escobar, la indignación pública se había acumulado durante semanas por una serie de desapariciones de mujeres jóvenes en Monterrey, lo que parecía evidenciar la negligencia de las autoridades.

Yolanda Martínez, de 26 años, desapareció el 31 de marzo. Según su hermano Jesús, las autoridades tardaron dos semanas en visitar su casa. Y aún no ha sido encontrada.

“Empieza a alimentar esa desesperación en nosotros”, dijo Martínez. “No te puedo decir que no están haciendo nada, pero tampoco te puedo decir qué están haciendo”.

Tres días después de la desaparición de Martínez, desapareció María Fernanda Contreras, de 27 años. A través de un contacto familiar, el padre de Contreras, Luis Carlos, obtuvo datos de la torre celular que mostraban la ubicación aproximada de su teléfono la última vez que estuvo encendido.

Contreras recorrió la zona y pasó la información a la oficina del fiscal estatal. Pero dijo que las autoridades tardaron tres días en cerrar y registrar el vecindario. Cuando la encontraron, María Fernanda Contreras llevaba muerta varios días.

“Con toda la información que yo tenía, casi les encontré a mi hija y estos no podían hacer nada”, dijo Contreras. “Se me hace ridículo”.

La oficina del fiscal general de Nuevo León ha negado haber actuado con lentitud, señalando que Contreras fue asesinada la noche en que desapareció.

Luego sucedió el caso de Escobar, que avivó el enojo de la gente. La conmoción provocó una oleada inusual de apoyo público; hubo personas que ofrecieron de todo, desde drones hasta perros rastreadores para ayudar en la búsqueda.

La noche en que desapareció, Escobar había estado en una fiesta en las afueras de la ciudad. Según la fiscalía estatal, la joven salió de la reunión en un auto particular, pero en la madrugada del 9 de abril se bajó del vehículo a un costado de una carretera donde, al parecer, la dejó el conductor.

El conductor había sido entrevistado dos veces por los investigadores, según un funcionario de la fiscalía que no estaba autorizado para declarar de manera oficial.

A pesar de las enormes cifras, los medios de comunicación y las autoridades locales a menudo minimizan o ignoran los casos de mujeres desaparecidas, según los expertos en seguridad, y a menudo los funcionarios implican a las mujeres en sus propias desapariciones o las tratan como incidentes aislados, y no como un problema sistémico.

Pero debido a la atención mediática por los casos de las mujeres desaparecidas en Monterrey, las autoridades abrieron una investigación sobre Escobar casi de inmediato.

Una foto de Escobar que fue tomada por el conductor que la dejó en la carretera también se volvió viral, en parte gracias a los esfuerzos de la familia para llamar la atención sobre el caso. En la imagen se ve a la joven sola, en la orilla de una carretera, con los brazos cruzados y mirando hacia la oscuridad.

Durante casi dos semanas, su familia y amigos la buscaron desesperadamente, a veces caminando por terrenos baldíos, y hurgando en la tierra en busca de alguna señal de restos enterrados.

Al final fueron las quejas de los trabajadores del motel sobre un mal olor las que alertaron a las autoridades para que revisaran el tanque de agua.

La semana pasada, el máximo funcionario de seguridad de Nuevo León reconoció en una conferencia de prensa que la búsqueda de Escobar había sido una operación fallida.

“Es una falla humana masiva”, dijo Aldo Fasci, secretario de Seguridad del estado. “Ahí estuvieron cuatro veces y no encontraron nada”.

En una entrevista con el diario mexicano Reforma, Guerrero, el fiscal estatal, dijo que la causa del fallecimiento fue una herida en la cabeza. Y especificó que la joven estaba muerta antes de que arrojaran su cuerpo a la cisterna.

“Pondremos todos los recursos en nuestras manos para determinar los hechos que han sucedido”, dijo Guerrero en un mensaje de video publicado en Facebook. “Si estos indican un delito, serán perseguidos con toda la fuerza de la ley”.

Pero las acciones de las autoridades estatales ya han sido cuestionadas.

El lunes, Karla Quintana, titular de la Comisión Nacional de Búsqueda de Personas Desaparecidas, señaló varios errores de la fiscalía, incluido el hecho de no informar a los padres de Escobar del hallazgo de un cuerpo, una información de la que se enteraron por las noticias. Luego se les negó el acceso a los restos de Escobar y solo se les proporcionaron fotografías, aseguró Quintana.

El día después de que se confirmó la muerte de la joven, cientos de mujeres salieron a las calles a protestar, interrumpiendo el tráfico en Monterrey. Muchas tenían los volantes de búsqueda con la foto de la joven.

El sábado, el cuerpo de Escobar fue trasladado a unas tres horas al sur de Monterrey hasta Galeana, donde creció su madre. Cuando la procesión de autos llegó a la ciudad, había decenas de residentes al costado de la carretera agitando carteles y globos blancos.

Después de una misa celebrada en una iglesia amarilla, el ataúd fue llevado a las afueras de la localidad, seguido por una procesión de decenas de personas que acudieron al cementerio local, ubicado en una colina con vista a las montañas.

“Estamos destrozados por dentro, nuestros corazones están partidos”, dijo Mario Escobar. “Estamos cansados de todo lo que está pasando en México”.

El ataúd de Escobar fue depositado en una tumba revestida con bloques de cemento sobre la cual se vertió cemento fresco, seguido de decenas de flores. Luego, las mujeres de la multitud comenzaron a cantar un himno evocador, mientras sus palabras azotaban el viento.

Chantal Flores colaboró en este reportaje.

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France24 - Monde

En direct : la Bulgarie et la Pologne désormais livrées en gaz "par leurs voisins de l'UE"

Publié le : 27/04/2022 - 06:43Modifié le : 27/04/2022 - 18:02

FRANCE 24 Suivre FRANCE 3

L'armée ukrainienne a reconnu, mercredi, une avancée des forces russes dans l'est du pays, avec la prise de plusieurs localités dans la région de Kharkiv et dans le Donbass. Par ailleurs, Ursula von der Leyen a annoncé, suite à la suspension des livraisons par Gazprom, que la Bulgarie et la Pologne recevaient du gaz des pays voisins membres de l'UE. Suivez notre direct.

  • 17 h 28 : Jean-Yves Le Drian et Antony Blinken envisagent de nouvelles sanctions

Les ministres des Affaires étrangères français et américain envisagent lors d'un entretien une "coordination étroite et confiante" entre la France et les États-Unis sur le conflit ukrainien. Ils ont évoqué de possibles "nouvelles sanctions visant la Russie" pour contrer l'offensive toujours plus puissante de Moscou en Ukraine.

J'ai poursuivi aujourd'hui avec mon collègue américain @SecBlinken notre étroite coordination transatlantique pour appuyer l'Ukraine sur le plan politique, sécuritaire, les sanctions et la situation humanitaire. pic.twitter.com/abKBVHmvzz

April 27, 2022
  • 17 h 14 : la Russie annonce avoir détruit des armes livrées à Kiev, l'Ukraine dément

Alors que l'UE a dénoncé la stratégie de pression qu'exerce Moscou avec son gaz, Moscou a annoncé avoir détruit une "grosse quantité d'armes" venant des États-Unis et de pays européens pour l'Ukraine. Le gouverneur de la région de Zaporijjia dément toute destruction d'armes ou de munitions étrangères. Il affirme que l'usine bombardée était vide et qu'elle "n'était plus opérationnelle depuis six ans".

  • 17 h 12 : Moscou échange un ex-Marine américain contre un pilote russe incarcéré aux États-Unis

L'ex-Marine américain Trevor Reed, condamné à neuf ans de prison en Russie pour violences, a été échangé mercredi avec un pilote russe incarcéré aux États-Unis depuis 2010, un échange de prisonniers rappelant la Guerre froide.

"Le 27 avril, à l'issue d'un long processus de négociation, Trevor Reed (...) a été échangé contre le citoyen russe Konstantin Iarochenko, condamné à 20 ans de prison par un tribunal américain" en 2011, a indiqué sur Telegram la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.

  • 16 h 52 : la Russie suspendue de l'Organisation mondiale du tourisme

La Russie a été suspendue de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) en raison de son invasion de l'Ukraine, jugée contraire aux "valeurs" de l'organisation, a-t-on appris auprès de cette agence de l'ONU basée à Madrid. Cette décision, approuvée par une large majorité des États membres de l'organisation réunis en assemblée générale dans la capitale espagnole, prend effet immédiatement, a indiqué un porte-parole de l'OMT à l'AFP.

  • 15 h 40 : Vladimir Poutine promet des réponses rapides contre toutes les ingérences en Ukraine

Le président russe a prévenu que tout pays tentant d'intervenir en Ukraine serait confronté à une réaction rapide de la Russie.

  • 15 h 24 : la Russie expulse huit diplomates japonais

Le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé avoir convoqué l'ambassadeur japonais pour exiger le départ de Moscou de huit de ses diplomates avant le 10 mai.

Le 8 avril dernier, le Japon avait annoncé l'expulsion de huit diplomates et responsables russes afin de dénoncer les actions "inacceptables" de Moscou en Ukraine. La Russie avait de son côté fustigé une action "antirusse ouvertement hostile".

  • 15 h 17 :  la Bulgarie et la Pologne approvisionnées en gaz par leurs voisins de l'UE

Après la suspension par Gazprom des livraisons russes, la Bulgarie et la Pologne sont désormais approvisionnées en gaz "par leurs voisins de l'UE", a affirmé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

"Nous ferons en sorte que la décision de Gazprom ait le moins d'effet possible sur les consommateurs européens", a assuré la cheffe de l'exécutif bruxellois dans une brève allocution à la presse. "La mesure prise par la Russie affecte la Russie elle-même. Le Kremlin fait mal à l'économie russe car ils se privent eux-mêmes de revenus importants", a-t-elle estimé.

  • 14 h 45 : échange de prisonniers entre Moscou et Washington

L'ex-Marine américain Trevor Reed, condamné à neuf ans de prison en Russie pour violences, a été échangé avec un pilote russe incarcéré aux États-Unis depuis 2010, a indiqué sur Telegram la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.

Le président américain, Joe Biden, a confirmé cet échange, disant avoir dû prendre des "décisions difficiles" pour obtenir la libération de l'ancien militaire. Cet échange n'a "aucun" impact sur les relations entre les deux pays, a souligné un responsable américain.

  • 12 h 54 : la suspension des livraisons de gaz russe est une réponse à "des actes inamicaux" contre la Russie

La suspension des livraisons de gaz russe à la Bulgarie et à la Pologne, pour n'avoir pas payé en roubles comme le demandait Moscou, est la conséquence d'actes hostiles inédits contre la Russie, a affirmé mercredi le Kremlin.

"Les conditions qui ont été fixées font partie d'une nouvelle méthode de paiement élaborée après des actes inamicaux sans précédent" qui faisaient suite à l'offensive russe en Ukraine, a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

  • 12 h 26 : le fabricant de drones chinois DJI interrompt ses ventes en Russie et en Ukraine

 Afin de s'assurer que ses produits ne sont pas utilisés dans les combats, le fabricant de drones chinois DJI Technology a annoncé la suspension temporaire de ses ventes en Russie et en Ukraine. Il s'agit de la première grande entreprise chinoise à invoquer le conflit pour interrompre ses ventes en Russie.

  • 12 h 22 : la Russie interdit d'entrée près de 300 parlementaires britanniques et se retire de l'Organisation mondiale du tourisme

 La Russie a interdit à 287 membres de la Chambre basse du parlement britannique d'entrer dans le pays, en représailles à une mesure similaire de Londres contre des députés russes ayant soutenu l'offensive en Ukraine. Moscou a également annoncé son retrait de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT), prenant les devants alors que son exclusion devait être soumise au vote des États membres, a indiqué sur Twitter cette agence de l'ONU basée à Madrid.

  • 10 h 26 : en Moldavie, les autorités séparatistes de Transnistrie signalent des tirs près d'un dépôt de munitions russes

Les autorités de la république séparatiste pro-russe de Transnistrie, en Moldavie, ont annoncé qu'un village frontalier de l'Ukraine, hébergeant un important dépôt de munitions de l'armée russe, avait été la cible de tirs après avoir été survolé par des drones.

"La nuit dernière, plusieurs drones ont été repérés au dessus du village de Kolbasna", a indiqué le "ministère de l'Intérieur" de Transnistrie dans un communiqué, ajoutant que mercredi matin, "des coups de feu ont été tirés en direction de Kolbasna depuis l'Ukraine" sans faire de victimes.

 

  • 9 h 58 : l'UE s'est "préparée" et élabore "une réponse coordonnée" à la suspension du gaz russe

L'Union européenne s'était "préparée" à une interruption du gaz russe et prépare "une réponse coordonnée", a déclaré mercredi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, après la suspension par Gazprom des livraisons à la Bulgarie et la Pologne.

"L'annonce de Gazprom est une nouvelle tentative de la Russie de nous faire du chantage au gaz. Nous sommes préparés à ce scénario. Nous élaborons notre réponse européenne coordonnée. Les Européens peuvent être sûrs que nous sommes unis et solidaires avec les États membres touchés", a-t-elle réagi sur Twitter.

Gazprom's announcement is another attempt by Russia to blackmail us with gas.We are prepared for this scenario. We are mapping out our coordinated EU response.Europeans can trust that we stand united and in solidarity with the Member States impacted.

April 27, 2022
  • 9 h 50 : Moscou dit avoir détruit lors d'une frappe une "grande quantité" d'armes livrées par l'Occident

La Russie a affirmé mercredi avoir détruit une "grande quantité" d'armes livrées à Kiev par les États-Unis et des pays européens, lors d'une frappe de missiles dans le sud-est de l'Ukraine.

"Des hangars avec une grande quantité d'armes et de munitions étrangères, livrées aux forces ukrainiennes par les États-Unis et des pays européens, ont été détruits avec des missiles de haute précision Kalibr tirés depuis la mer sur l'usine d'aluminium de Zaporojjia", a indiqué le ministère russe de la Défense.

  • 9 h 07 : Gazprom confirme la suspension de ses livraisons de gaz à la Pologne et la Bulgarie

Le groupe russe Gazprom a annoncé mercredi avoir suspendu toutes ses livraisons de gaz à la Bulgarie et à la Pologne, assurant que ces deux pays membres de l'Union européenne n'avaient pas effectué de paiement en roubles.

Dans un communiqué, Gazprom a indiqué avoir notifié la société bulgare Bulgargaz et la société polonaise PGNiG de la "suspension des livraisons de gaz à partir du 27 avril et jusqu'à ce que le paiement soit effectué" en roubles.

PGNiG a confirmé mercredi "l'arrêt complet de l'approvisionnement en gaz naturel fourni par Gazprom dans le cadre du contrat Yamal".

  • 8 h 23 : Kiev annonce la prise de plusieurs localités par les forces russes dans l'Est

L'armée ukrainienne a reconnu mercredi une avancée des troupes russes dans l'est du pays, avec la prise de plusieurs petites localités dans la région de Kharkiv et dans le Donbass.

Les forces russes progressent depuis Izioum, déjà sous leur contrôle, en direction de Lyman et près de Severodonetsk, l'une des villes d'importance de la région.

Elles ont pris les localités de Velyka Komychouvakha et Zavody, dans la région de Kharkiv, et celles de Zaritchné et Novotochkivské, dans la région de Donetsk, a indiqué le ministère ukrainien de la Défense dans son rapport matinal.

  • 7 h 11 : "Le soutien militaire international est absolument essentiel aux yeux des Ukrainiens"

Les États-Unis sont toujours à la manœuvre pour synchroniser et coordonner l'aide militaire internationale à l'Ukraine comprenant des armes lourdes ainsi que des drones armés et des munitions. Pour Gulliver Cragg, correspondant de France 24 à Kiev, ce soutien porte ses fruits sur le terrain.

  • 4 h 09 : des explosions entendues dans la ville russe de Belgorod

Une série d'explosions ont été entendues aux premières heures de mercredi 27 avril dans la ville russe de Belgorod, proche de la frontière ukrainienne, a annoncé le gouverneur de la région, Viatcheslav Gladkov, qui a ajouté qu'un incendie s'était déclaré dans un dépôt de munitions. Aucun civil n'a été blessé dans l'incendie, selon lui.

La Russie a accusé l'Ukraine plus tôt ce mois-ci d'avoir attaqué un dépôt de carburant avec des hélicoptères et d'avoir ouvert le feu sur plusieurs villages de la région.

 

Avec AFP et Reuters

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La Moldavie appelle au "calme" et renforce sa sécurité après une série d'explosions en Transnistrie

La chronique de l’éco

La Pologne et la Bulgarie privées de gaz russe

Le monde dans tous ses États

Ukraine, combien de déplacés ?

El País (ESP)

Dónde y cómo viajar barato por España después de la jubilación

ESPAÑA

El retiro profesional y las ofertas del Imserso son una combinación perfecta para conocer el país. Los destinos costeros son los más demandados, aunque crece el interés por las rutas culturales y en la naturaleza por el interior y el norte de la Península

El trabajo, la conciliación familiar o el dinero pueden ser en muchas ocasiones un obstáculo para viajar. Por ello, cuando llega la jubilación son muchos quienes ven en esta nueva etapa de su vida una oportunidad para disfrutar de aquellos destinos que antes no pudieron visitar. Es el caso de Leonardo Redondo (73 años) y Petra Téllez (68 años), un matrimonio residente en Madrid que ya ha conocido varios lugares de España a través de los viajes subvencionados que ofrece el Instituto de Mayores y Servicios Sociales (Imserso). Como cuenta Téllez, viajar de esta manera tiene ventajas: “Antes podíamos viajar algo, pero siempre era en fechas en las que todo el mundo coge vacaciones. Ahora que estamos jubilados, tenemos más tiempo libre, así que podemos aprovechar cuando hay menos gente y a precios más económicos”.

Los paquetes turísticos del Imserso se programan normalmente de septiembre a junio, aunque la crisis sanitaria por la covid obligó a retrasar el inicio de esta temporada hasta el pasado mes de enero. Debido a estas circunstancias, aún quedan libres en torno al 20% de las 816.000 plazas ofertadas para destinos costeros peninsulares e islas y turismo de interior.

Ningún destino destrona a la costa peninsular

Debido a la facilidad para llegar en transporte privado desde cualquier punto de la Península, la costa española —desde Andalucía hasta Cataluña, pasando por la Región de Murcia y la Comunidad Valenciana— “es el bloque turístico con más demanda y al que más plazas se adjudican: unas 443.000”, explica Jacob Fernández Blasco, director general en Mundiplan, la agencia encargada de la gestión de los destinos de costa peninsular e islas de los programas del Imserso. Los precios para estos paquetes son: 196,02 euros para estancias de siete noches y 235,95 euros para estancias de nueve noches, en ambos con pensión completa y sin incluir el transporte (vuelos y traslados en los viajes a Baleares o Canarias). En el caso de necesitar desplazamiento al destino, los importes ascienden a 212,96 y 269,83 euros, respectivamente. 

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En los últimos cinco años, Carmen Cantarero (69 años) y Fernando García-Abad (70 años), ambos de Tarancón (Cuenca), han conocido lugares de costa como Punta Umbría (Huelva) con los viajes del Imserso y, como cuentan, guardan un buen recuerdo de la experiencia: “Estuvimos en un hotel de cuatro estrellas, y el servicio y la comida estaban bien”.

Ambos aseguran que se manejan bastante bien con los trámites en internet, y de momento no han tenido problemas para contratar los viajes del Imserso. El proceso de reserva se puede realizar o bien a través de las páginas web de las empresas adjudicatarias (Mundiplan y Turismo Social) o de manera presencial en las agencias de viajes autorizadas que se distribuyen por todo el territorio español.

Para esta primavera, la pareja conquense ha elegido la costa alicantina, y en concreto, un clásico del turismo playero como la ciudad de Benidorm. Tradicionalmente, los litorales de la Comunidad Valenciana y Cataluña han sido los más demandados entre este tipo de viajeros para disfrutar del sol y la gastronomía. Sin embargo, como apunta Fernández, en las últimas temporadas han notado el resurgir de destinos turísticos andaluces, especialmente en la Costa del Sol. Con sus 150 kilómetros de playas y su oferta cultural e histórica con lugares como los acantilados de Maro, el Balcón de Europa de Nerja y la Cueva, en Torrox, el litoral malagueño es un popular enclave vacacional para el público en general, “y ahora también para el viajero del Imserso debido a la gran concentración hotelera y su buen clima”.

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Tranquilidad y bellos paisajes, el reclamo de los archipiélagos

Petra Téllez y Leonardo Redondo le han cogido el gusto a viajar tras la jubilación. Cada año realizan entre tres y cuatro salidas. “A veces con el Imserso, pero también con otros programas de mayores de 65 años que ofrece, por ejemplo, la Comunidad de Madrid. O si no, con asociaciones de amigos”, cuenta Téllez. 

El director de Mundiplan explica que el perfil de los jubilados está cambiando: “Son personas de más de 65 años, pero mucho más activos que antes, que eligen pensando en destinos que no hayan visitado nunca más que por el confort que ya han conocido”. En este sentido, los archipiélagos —para los que se destinan un total de 230.000 plazas— cobran especial relevancia. El precio de los programas con pensión completa y transporte a las Baleares es de 308,37 euros para estancias de nueve noches, y de 248,96 euros para siete noches); sin transporte, 236,07 euros y 195,78 euros, respectivamente. Para las Canarias, con pensión completa y transporte: 405,53 euros (nueve noches) y 330,51 euros (7 noches); sin transporte, 235,95 euros y 195,75 euros.

Menorca  y Lanzarote, ambas declaradas reservas de la biosfera por la Unesco, son ejemplos de las nuevas demandas. La isla balear despliega un paisaje mediterráneo de playas de arena blanca y aguas transparentes, y una apacible estancia durante los meses de otoño, invierno y primavera. La geografía volcánica de Lanzarote y el parque nacional del Timanfaya son los principales reclamos de la tercera isla más poblada del archipiélago canario.

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Rutas culturales y naturaleza en el interior y el norte peninsular 

La agencia Turismo Social gestiona las ofertas de viaje por el interior peninsular, y por Andalucía y las islas Canarias para pensionistas y jubilados españoles que residen en otro país europeo. Un total de 142.000 plazas para las que de momento solo se han cubierto el 60%. Su gerente, Juan Manuel Molina, destaca el gran interés que despiertan los circuitos culturales (271,71 euros por seis días con pensión completa y transporte). “Estos viajes, en los que las excursiones están incluidas, son más participativos y les ofrecen una experiencia distinta a lo que están acostumbrados”, apunta.

Los programas más populares son aquellos que se desarrollan por el norte de España. Un ejemplo es el circuito cultural por Asturias. El viaje comienza en su capital, Oviedo, un referente musical nacional e internacional con programas de zarzuela, ópera y otros géneros clásicos. En Gijón, el viajero puede disfrutar de su puerto pesquero, industrial y deportivo o de espacios naturales como el Jardín Botánico Atlántico o artísicos como el centro Laboral Ciudad de la Cultura.

En los recorridos por la comunidad asturiana tampoco faltan las experiencias en la naturaleza con visitas a emblemáticos destinos como Cangas de Onís, en el interior del parque nacional Picos de Europa, de donde parten la mayoría de las excursiones para visitar los lagos de Covadonga. El circuito se completa con los municipios de Villaviciosa, Tazones, Candás y Luanco.

Como explica Molina, las ofertas del Imserso se van adaptando a las tendencias de viajes. Así, en los últimos años el instituto social ha potenciado uno de sus programas para el interior peninsular: el turismo en la naturaleza. “Cada vez más personas buscan descansar o relajarse en entornos rurales y realizar actividades en la naturaleza con una intensidad moderada”, añade el gerente de Turismo Social, y destaca el programa que se desarrolla por las sierras de Cazorla, Segura y Las Villas. Declarado parque natural, este enclave montañoso que comprende las provincias de Jaén y Granada impresiona por sus relieves escarpados y sus colosales picos, como el de Las Empanadas, Cabañas o el Yelmo, situados en torno a los 2.000 metros por encima del nivel del mar. Además del entorno natural, el viaje del Imserso ofrece visitas guiadas para descubrir el legado íbero, romano y árabe de municipios como Cazorla, La Iruela, Baeza, Tíscar y Úbeda.

 

Los viajes del Imserso están dirigidos a personas jubiladas mayores de 65 años –residentes en España o en el extranjero siempre que sean pensionistas del sistema español–. También pueden acogerse a estas promociones otros perfiles como personas beneficiarias del Sistema de Seguridad Social (más de 65 años), pensionistas de viudedad (más de 55 años) y de otros conceptos (a partir de los 60 años), o desempleados de más de 60 años que perciban un subsidio, además de los acompañantes. En este caso pueden ser cónyuges, parejas de hecho o personas con las que se establezca una unión de afectividad estable (análoga a la conyugal), y no es necesario que reúnan los requisitos de edad o pensión. También podrán ir acompañados de los hijos con discapacidad (en grado igual o superior al 45%).

El requisito principal es darse de alta en el Imserso, por Internet, a través de la sede electrónica, cumplimentando la solicitud. También se puede descargar la misma, y una vez cumplimentada y firmada, enviar por correo postal al apartado 10140 (28080 Madrid).

Una vez que el usuario haya sido registrado en la base de datos del instituto social, se le proporcionará una fecha para la reserva de hasta tres programas vacacionales por bloque turístico (costa peninsular, islas y turismo de interior). Pasada esa fecha, el usuario puede seguir realizando las reservas de destinos donde todavía existan plazas disponibles. Como explica Jacob Fernández, director de Mundiplan, el Imserso cuenta con unos tres millones de usuarios registrados, por lo que el sistema de adjudicación de fechas para la reserva busca establecer un acceso preferente atendiendo a aspectos como los destinos ya visitados por la persona beneficiaria y su nivel de renta.

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New York Times - World

La pandemia de coronavirus

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El impulso por la vacunación universal contra la covid pierde fuerza

Los números se están estancando en la mayoría de las naciones de bajos ingresos, muy lejos del objetivo de la OMS de inmunizar al 70 por ciento de la población de cada país. Algunos expertos en salud pública opinan que la iniciativa se ha perdido para siempre.

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Por Rebecca Robbins y Stephanie Nolen

A mediados del año pasado, la Organización Mundial de la Salud (OMS) comenzó a impulsar una meta muy ambiciosa que, según la institución, era indispensable para acabar con la pandemia: vacunar al 70 por ciento de la población de todos los países contra la COVID-19 para junio de 2022.

Ahora es evidente que el mundo se quedará muy corto de esa meta para esa fecha. Además, entre los expertos en salud pública crece la sensación de resignación ante la posibilidad de que tal vez nunca se alcance una alta cobertura de vacunación contra la covid en los países de menores ingresos, a medida que se agota el financiamiento tan necesario de Estados Unidos, y que tanto los gobiernos como los donantes favorecen otras prioridades.

“La realidad es que se ha perdido el ímpetu”, señaló Isaac Adewole, exministro de Salud de Nigeria, quien ahora trabaja como consultor de los Centros para el Control y la Prevención de Enfermedades de África.

Solo unos cuantos de los 82 países más pobres del mundo —entre ellos Bangladés, Bután, Camboya y Nepal— han alcanzado el umbral del 70 por ciento de vacunación. De acuerdo con los datos recabados de fuentes gubernamentales por el proyecto Our World in Data de la Universidad de Oxford, muchos están por debajo del 20 por ciento.

En comparación, cerca de dos terceras partes de los países más ricos del mundo han llegado al 70 por ciento. (Estados Unidos está en el 66 por ciento).

Renunciar a alcanzar una alta cobertura de vacunación a nivel mundial podría tener graves consecuencias. Los expertos en salud pública afirman que, si se abandona ese esfuerzo global, es posible que aparezcan nuevas y peligrosas variantes que amenazarían los precarios intentos del mundo por vivir con el virus.

“La pandemia aún no ha terminado —está muy lejos de desaparecer— y es indispensable que los países usen las dosis que tienen a su disposición para proteger a la mayor parte posible de su población”, comentó Seth Berkley, director general de GAVI, la organización sin fines de lucro que gestiona COVAX, el centro de coordinación de vacunas a nivel mundial.

En los últimos meses, países de distintas partes del mundo, incluyendo algunos de Europa oriental y Medio Oriente, han visto que sus tasas de vacunación se han estancado en una tercera parte o menos de su población. Pero la tasa de vacunación de África sigue siendo la más desalentadora.

Menos del 17 por ciento de los africanos han recibido una inmunización básica contra la covid. Hasta ahora, casi la mitad de las dosis de vacunas que se entregaron al continente se han quedado sin usar. El mes pasado, el número de dosis inyectadas en el continente disminuyó un 35 por ciento en comparación con el mes de febrero. Las autoridades de la OMS atribuyeron esta caída a que en varios países remplazaron el programa de vacunación masiva por campañas a menor escala.

Algunos expertos en salud global indican que el año pasado el mundo perdió una gran oportunidad de vacunar a los países de menores ingresos, en ese entonces la gente tenía más temor a la covid y estaba más motivada a vacunarse.

“Hubo un momento en que la gente estaba muy desesperada por vacunarse, pero no había vacunas. Y luego se dieron cuenta de que no se murieron sin la vacuna”, dijo Adewole, quien busca que los países sigan tras la meta del 70 por ciento.

El impulso que queda en la campaña global de vacunación ha sido obstaculizado por un déficit de financiación para el equipamiento, transportación y personal necesario para inyectar las dosis en las personas.

En Estados Unidos, un país clave para la financiación del esfuerzo de vacunación, los legisladores retiraron 5000 millones de dólares que estaban destinados a la ayuda global a la pandemia del paquete de respuesta al coronavirus que se esperaba fuera sometido a votación en las próximas semanas. Funcionarios del gobierno de Joe Biden han comentado que, sin los fondos, no podrán brindar apoyo a la entrega de vacunas en más de 20 países que tienen bajas tasas de inmunización.

Algunos expertos en salud pública destacan que hay motivos para creer que la campaña de vacunación global todavía tiene vigor. Pese a la caída respecto del punto máximo de febrero, el número de vacunas contra la covid que se administran en África todos los días sigue estando cerca de un punto máximo en la pandemia. Además, este mismo mes, GAVI organizó una nueva e importante ronda de compromisos de financiamiento, con lo que obtuvo acuerdos por 4800 millones de dólares, aunque no llegó a la meta de 5200 millones de dólares.

También se tiene la esperanza de que la cumbre mundial sobre COVID-19 que la Casa Blanca piensa organizar el mes que viene podría ser una oportunidad para generar impulso y financiamientos.

Sin embargo, la caída en la demanda de la población ha hecho que algunos funcionarios y expertos en salud cuestionen de manera discreta, y en algunos casos abierta, si la meta del 70 por ciento es factible o incluso razonable.

En el África subsahariana, los fallecimientos reportados por causa de la COVID-19 siguen siendo comparativamente bajos, aunque se discute en qué medida esto es el reflejo de una mala gestión de la información. No obstante, la percepción en muchos países de la región es que esta enfermedad no plantea una amenaza importante, sin duda no tanta como otros problemas de salud generalizados que requieren atención y para los que hay pocos recursos de asistencia sanitaria.

Fifa Rahman, una representante de la sociedad civil en un grupo impulsado por la OMS que coordina la respuesta a la covid a nivel global, explicó que muchos gobiernos de bajos ingresos están volcando su atención a sus economías y a otros problemas de salud como el VIH. “Tenemos la sensación de que existen muchas prioridades concurrentes, pero ese es un síntoma de que el ímpetu se ha perdido. Porque cuando lo teníamos, todos decían: ‘¿Dónde están nuestras vacunas?’”.

En las zonas rurales de la República Democrática del Congo, por ejemplo, donde la tasa de mortalidad por covid es muy baja, hay un aumento en casos de sarampión que amenaza a 20 millones de niños. Sin embargo, el gobierno dice que no puede apartar este año los recursos para brindar vacunas complementarias contra el sarampión, dijo Christopher Mambula, gerente médico de Médicos sin Fronteras en África Oriental. En este tipo de contexto, tiene poco sentido seguir desviando recursos para ampliar la vacunación contra la covid, dijo.

A medida que los gobiernos africanos han recibido más vacunas donadas por países ricos y han tenido dificultades para distribuir incluso esos suministros, su interés en pedir más dosis ha disminuido.

La Unión Africana sigue teniendo la meta de vacunar al 70 por ciento de su población para fines de 2022. Pero, debido a la lentitud de los países para emplear las vacunas donadas, el organismo no ha ejercido sus opciones para solicitar más dosis de Johnson & Johnson y Moderna.

La farmacéutica sudafricana Aspen Pharmacare completó este año un acuerdo para embotellar y comercializar la vacuna de Johnson & Johnson en África, un contrato que se presentó como un paso temprano en el desarrollo de una industria sólida de producción de vacunas en África. Aspen se preparó para la producción, pero ningún comprador ha hecho pedidos, incluidos la Unión Africana y Covax, dijo Stephen Saad, el director ejecutivo de Aspen.

El Instituto Serum de India, el mayor fabricante de vacunas en el mundo, detuvo su producción de dosis para la covid en diciembre del año pasado, cuando su suministro llegó a los 200 millones de dosis; Bharat Biotech, otra empresa india que es un gran productor, también dejó de fabricar las suyas debido a la escasa demanda. Las empresas dicen que no tienen pedidos pendientes desde que su contrato con el gobierno indio concluyó en marzo.

Después de que la OMS comenzó a promover la meta del 70 por ciento de vacunación, muchos gobiernos de bajos ingresos establecieron esa meta para sus propias poblaciones. El gobierno de Biden también la avaló en septiembre y dio como plazo el mes de septiembre de 2022.

En ese momento, se pensaba que dos dosis de las vacunas de Pfizer y Moderna ofrecían una fuerte protección incluso contra los casos leves de la enfermedad y seguía habiendo esperanzas de que con altos niveles de cobertura de vacunación se controlaría el virus. Pero la aparición de nuevas variantes y la propagación del virus en África cambiaron esas estimaciones.

Los esquemas de vacunación que se habían planeado para los países en desarrollo no ofrecían mucha protección contra la infección por la variante ómicron. Y debido a que los países del África subsahariana fueron excluidos de la distribución de vacunas durante gran parte del año pasado, cada vez más africanos obtuvieron la protección contra el virus a partir de una infección natural, algo que según algunos estudios evita el contagio tanto como dos dosis de ARNm. Algunos datos nuevos de la OMS indican que al menos dos terceras partes de los africanos ya habían contraído el virus antes de la ola de ómicron.

Debido a estos factores, algunos expertos en salud pública de África afirman que ya no tiene ninguna lógica la meta del 70 por ciento. “No se le ve mucho sentido. De hecho, va a ser mucho más útil llegar a más del 90 por ciento de la población mayor de 50 años”, señaló Shabir Madhi, profesor de Vacunología y decano de la Facultad de Ciencias de la Salud de la Universidad del Witwatersrand, en Johannesburgo. En la actualidad, más o menos dos terceras partes de los sudafricanos mayores de 50 años tienen el esquema completo de vacunación.

Madhi comentó que era mejor que Sudáfrica cerrara los centros de vacunación masiva y redoblara sus esfuerzos para identificar a las personas más vulnerables en los servicios religiosos y en las oficinas gubernamentales que pagan pensiones mensuales.

Katherine O’Brien, quien encabeza los trabajos relacionados con las vacunas y las inmunizaciones en la OMS, explicó que esta agencia promueve que los países se enfoquen en sus ciudadanos más vulnerables y no tanto en vacunar a “un 70 por ciento de su población de manera indiscriminada”. Según ella, siempre se ha pretendido que sea el “100 por ciento de los trabajadores sanitarios, el 100 por ciento de los adultos mayores, el 100 por ciento de las mujeres embarazadas y el 100 por ciento de las personas que estén dentro de los grupos de mayor riesgo”.

O’Brien comentó que, desde luego, los países pueden elegir los objetivos de salud a los que quieran darles prioridad, pero los recursos limitados no deben ser un obstáculo para vacunar contra la covid. “Si los países desean hacerlo, el mundo cuenta con recursos suficientes para ello”, aseveró. “Y en realidad esa debería ser la pauta”.

Algunos expertos en salud pública indicaron que si bien el umbral de 70 por ciento de vacunación claramente no será alcanzable en la fecha prevista, sería poco ético e inteligente renunciar a alcanzar la meta en un horizonte de más largo plazo. Expresaron frustración por el mar que crece entre los países ricos que ya vacunan a los niños pequeños y ofrecen cuartas dosis a los adultos saludables y las regiones donde la mayoría de las personas aún no tienen ni una sola dosis.

“¿Por qué estamos haciendo un objetivo para los países de altos ingresos y otro para los de bajos ingresos?” dijo Ayoade Alakija, una de las presidentas del programa de vacunación de la Unión Africana.

Indicó que aunque muchas personas en el África subsahariana ya se han contagiado, sigue habiendo la necesidad de protección adicional procedente de una amplia cobertura de vacunación.

La cobertura modesta, dijo, “no se considera un nivel suficiente de protección en Inglaterra, no es un nivel suficiente de protección en Estados Unidos. ¿Cómo puede estar bien que no estemos apuntando a conseguir el máximo-máximo posible? Apuntas al cielo y llegas a la copa del árbol”.

Rebecca Robbins se integró al Times en 2020 como reportera de negocios con énfasis en las vacunas para la covid. Desde 2015 investiga temas de salud y medicina. @RebeccaDRobbins

Stephanie Nolen cubre la salud global. Ha informado sobre temas de salud pública, desarrollo económico y crisis humanitarias desde más de 80 países. @snolenFacebook

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L'Humanité

Alex Caizergues, le Français le plus rapide au monde

Actu

L’athlète natif de la Camargue est le plus titré de sa discipline. Il est aussi le premier à avoir franchi le mur des 100 km/h sur eau avec un engin à voile. Son prochain défi ? Franchir la barre des 150 km/h. Portrait.

Léo Aguesse

« Avant de se lancer dans un run de vitesse, il y a forcément de l’appréhension. Puis l’excitation et l’euphorie montent. Lorsqu’on s’élance, il ne reste que l’instinct. » Jamais rassasié, Alex Caizergues carbure aux défis qui déboussolent les chronomètres.

Quatre fois champion du monde de vitesse en kitesurf (2007, 2008, 2009, 2017), deux fois recordman du monde de vitesse toutes catégories confondues (2008, 2010) et quadruple recordman mondial de vitesse en kitesurf (2007, 2009, 2013, 2017), le natif de Marseille, premier homme au monde à avoir franchi le mur des 100 km/h sur eau avec un engin à voile (Namibie, 2010), n’a jamais cessé de repousser les limites du possible.

Le shoot d’adrénaline

À cette vitesse, l’aile du kite claque et l’air marin fouette le visage. La perspective d’une chute décourage les frileux de sensations fortes. « C’est une légende de dire que l’eau est dure comme du béton ! Le premier contact est désagréable, mais le choc est vite amorti », relativise le rider de 43 ans.

Pourtant, il est déjà tombé à plus de 100 km/h lors d’un entraînement. Conséquences : deux visites chez son kiné pour « remettre les vertèbres et cervicales en place ». Mais Alex ne retient que le shoot d’adrénaline lorsqu’il lance sa planche à tombeau ouvert. « Le kitespeed est le sport qui me donne le plus de sensations. C’est très addictif », résume l’athlète français le plus titré de la discipline.

Les conditions météo doivent être parfaites

Pour battre un record, tout doit concorder le jour J. Un casque, un gilet d’impact et une combinaison en Néoprène assez épaisse sont nécessaires. La préparation physique est également importante : cardio, force et endurance pour assurer un « transfert d’énergie optimal des muscles vers la planche ». Alex utilise un kitesurf spécifique pour la vitesse, doté d’une aile effilée pour assurer « une bonne pénétration dans l’air et une stabilité dans le vent fort ». Enfin, les conditions météo doivent être parfaites : un vent puissant, entre 90 et 100 km/h.

Chronométré à 107,36 km/h en 2017, le kitesurfeur sait que sa performance « sera forcément battue ». « Je ne pense pas qu’il y ait de limites physiques à de nouveaux records, mais c’est dangereux d’aller au-delà de 110 km/h avec l’équipement actuel », prévient celui qui avait pour habitude, à chaque fin de saison, de retrouver l’élite mondiale du kitesurf en Namibie pour établir de nouveaux records. « La concurrence poussait à se surpasser. C’étaient des années magiques », se souvient le champion du monde de vitesse en kite 2007, sacré deux ans seulement après ses débuts en compétition.

Une capsule biplace qui vole au-dessus de l’eau

Alex a grandi « les fesses dans le sable », élevé par des parents mordus de planche à voile. Au début des années 2000, la fin de ses études de marketing coïncide avec l’essor du kitesurf. « Je faisais du kite free­style, c’était un simple hobby. La découverte de la vitesse a été une révélation. Une passion qui est devenue un métier », nous explique celui qui, l’hiver venu, part dès qu’il en a l’occasion en montagne dévaler les pistes en snowboard.

Ses spots de kite préférés ? Le Cap, en Afrique du Sud, Jericoacoara, au Brésil, ou encore l’archipel de Los Roques, au Venezuela. Mais la palme d’or revient à Port-Saint-Louis-du-Rhône, la petite ville de Camargue qui l’a vu grandir et où il vit toujours. « J’ai parcouru le monde mais je ne me verrais pas habiter ailleurs », reconnaît-il. En 2012, il construit à proximité son propre canal de vitesse, à Salin-de-Giraud. « C’est à la fois un marais salant et le spot de kite le plus rapide au monde », se marre le rider provençal, qui a remporté au Cap-d’Agde, le 17 avril, la première étape de l’Engie Kite Tour en planche directionnelle. Un lieu « lunaire », exposé au mistral, où il battra à deux reprises le record du monde de vitesse.

Son prochain défi ? Franchir la barre des 150 km/h à bord d’un speedcraft novateur, une capsule biplace qui vole au-dessus de l’eau, équipée d’un foil et d’une voile de 30 à 50 m². Une véritable « Formule 1 des mers » qu’il développe via la start-up Syroco, dont il est l’un des fondateurs. Dès qu’il bat un record, Alex s’en fixe un nouveau. Comment faire autrement ? Après quinze années de carrière, il « n’imagine plus (sa) vie sans la mer ».

voile
Valeurs Actuelles

[Info VA] Cinq suspects arrêtés après la violente agression de militants de droite à Grenoble

Dans la nuit du 19 au 20 avril, trois militants du syndicat étudiant de droite Uni, dont certains militaient aussi chez Les Républicains, ont été agressés en plein centre de Grenoble, un peu après minuit. Selon les victimes, leurs agresseurs les auraient repérés dans la soirée. Les trois victimes se trouvaient dans un bar, non loin d’un autre bar connu pour être fréquenté par la jeunesse d’extrême-gauche, dite « antifa ». Entre droite et gauche, les tensions militantes locales se limitent généralement aux insultes, mais pas ce soir-là. Après avoir quitté leur établissement, les trois victimes, deux hommes et une femme d’une vingtaine d’année, ont été suivis par six militants d’extrême-gauche, visiblement hostile. Et dont l’hostilité s’est rapidement confirmée, puisque tous les trois ont été violemment agressés comme le montre une vidéo, et particulièrement la seule fille du groupe, Hanane Mansouri, qui se serait vu délivrer six jours d’ITT. Un rapport médical, que nous avons pu consulter, fait état de contusions au niveau des cervicales, aux lèvres, aux lombaires et aux coudes. Une source policière indique qu’elle a eu une dent cassée. La jeune femme se serait par ailleurs vu délivrer trois jours d’arrêts de travail à l’issue de l’agression.

Mon équipe de campagne dont mon suppléant pour les élections législatives sauvagement agressés par des antifa… les mêmes groupuscules extrémistes que protège et loge la mairie de Grenoble !pic.twitter.com/sjFAJufKrp

— Boer Brigitte (@BrigitteBoer) April 20, 2022

Lien à l’appartenance politique

De sources concordantes, cinq des six agresseurs présumés, dont certains étaient vaguement connus des victimes, ont pu être interpellés et entendus par les policiers du commissariat de Grenoble dans le cadre de leur garde à vue. Quatre avaient été interpellés ce lundi, tandis qu’un cinquième ce serait rendu ce mardi 26 avril. Ils sont poursuivis pour violences volontaires en réunion. « Les auteurs se présenteraient comme des antifascistes d’extrême-gauche » indique une source policière, confirmant ainsi les déclarations des victimes, qui avaient porté plainte le 20 avril au matin. « Sales fachos » avaient-il entendu pendant l’agression, tandis qu’Hanane Mansouri s’était vue traitée de « petite pute », selon l’une des victimes. « Tout porte donc à croire que l’agression est liée à l’appartenance politique » renchérit la même source policière. « La présidentielle a exacerbé les tensions, explique Yvenn Le Coz, l’une des trois victimes. Et d’autant plus avec la défait de Mélenchon, dès le premier tour ».

Grenoble : les dernières actualités

À Grenoble, des militants du syndicat étudiant de droite Uni agressés par des antifas

À Grenoble, les chauffeurs de transports en commun appelés à rentrer au dépôt après une agression

[Vidéo] Un candidat LR agressé à Grenoble accuse un militant LFI

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Cannes Film Festival selects French actor Vincent Lindon to preside over jury

Issued on: 26/04/2022 - 19:21

NEWS WIRES

Veteran French actor Vincent Lindon will head the main jury at this year’s Cannes Film Festival which awards the coveted Palme d’Or top prize, organisers said Tuesday.

The jury under Lindon, who co-starred in the 2021 winner “Titane”, will choose between 21 movies in the main competition at the film fest which runs from May 17 to 28.

Lindon, 62, will be accompanied by eight fellow jurors.

They are British actress and director Rebecca Hall, Indian actress Deepika Padukone, Swedish actress Noomi Rapace, Italian actress and director Jasmine Trinca, Iranian director Asghar Farhadi, French director Ladj Ly, American director Jeff Nichols, and Norwegian director Joachim Trier.

The line-up for this year’s festival, the 75th Cannes edition, is a mix of cult arthouse directors and Hollywood glamour.

Canadian horror maestro David Cronenberg, US filmmaker James Gray and France’s Claire Denis are among the competitors for the Palme d’Or.

They are expected to bring a bevy of stars to the red carpet, with Cronenberg’s sci-fi/horror cross-over “Crimes of the Future” starring Kristen Stewart, Lea Seydoux and Viggo Mortensen.

French actor Vincent Lindon is the Jury President of the 75th Festival de Cannes! Along with his eight jury members, he will reward one of the 21 films in Competition with the Palme d'or, on Saturday May 28, during the Closing Ceremony. #Cannes2022https://t.co/8CTJtGOIQ6 pic.twitter.com/U6bdPGq1Xy

April 26, 2022

Denis returns with a thriller set in Central America—“The Stars at Noon”—featuring Taron Egerton and Robert Pattinson.

Gray’s entry, “Armageddon Time”, is a tale based on his New York adolescence featuring Anne Hathaway, Oscar Isaac, Cate Blanchett and Anthony Hopkins.

Tom Cruise will attend the much-delayed world premiere of “Top Gun: Maverick”, the sequel to his 1986 blockbuster, playing out of competition.

‘Upheaval of the many events’

And Tom Hanks will be in town for “Elvis”, in which he co-stars as the rock’n’roll star’s manager, Colonel Tom Parker, in the latest from Australian director Baz Luhrmann who previously lit up Cannes with “Moulin Rouge!” and “Gatsby”.

In a statement Tuesday Lindon said he was “extremely proud to be given, amid the upheaval of the many events we are going through in the world, the splendid and heavy task of presiding the jury”.

He and his jury would “strive to take good care of the films of the future which all harbour the same secret hope of courage, loyalty and freedom”, Lindon said.

When announcing this year’s lineup earlier in April, festival director Thierry Fremaux had already given a nod to the difficult global situation, saying the announcement came “after two years of crisis that we won’t recover from quickly, and at a time of sadness and war in Europe.”

A Ukrainian film will play out of competition—“The Natural History of Destruction” from director Sergei Loznitsa about the destruction of German cities by Allied bombers in World War II.

The main competition will also mark the third nomination for Russian director Kirill Serebrennikov, who was unable to attend last year when his film “Petrov’s Flu” was in competition due to an embezzlement conviction that his supporters say was revenge for his anti-authoritarian stance.

He relocated to Germany this year after his travel ban was lifted and returns to Cannes with “Tchaikovsky’s Wife” about the private life of the famous composer.

He told AFP in an interview published Tuesday that Russia was “self-killing” with its war in Ukraine and that domestic support for the invasion was the result of “many years of terrible propaganda.”

Serebrennikov said he felt “just horror, sadness, shame, pain” about the invasion.

(AFP)

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Cannes unveils star-studded lineup including France's Claire Denis

ENCORE!

Cannes 2021: That's a wrap – 74th annual festival makes post-pandemic return to the Riviera

Cannes 2021

Cannes awards Palme d’Or to Julia Ducournau for audacious thriller ‘Titane’

L'Humanité

Doublé français au Portugal

Nicolas Guillermin

MOTOGP Fabio Quartararo (Yamaha) a remporté sa première victoire de la saison en s’imposant facilement, dimanche 24 avril, au Grand Prix du Portugal de MotoGP devant son compatriote Johann Zarco (Ducati-Pramac) et l’Espagnol Aleix Espargaro (Aprilia). Le Niçois, champion du monde en titre, a dominé la course de la tête et des épaules, terminant avec plus de 5 secondes d’avance sur Johann Zarco, parti en pole position. Ce dernier a profité de l’accrochage entre l’Espagnol Joan Mir (Suzuki) et l’Australien Jack Miller (Ducati) alors que les trois pilotes se battaient pour la deuxième place. Fabio Quartararo (69 points) prend la tête du championnat du monde à égalité de points avec l’Espagnol Alex Rins (Suzuki), qui a fini quatrième. N. G.

Valeurs Actuelles

Des croix gammées retrouvées taguées dans deux communes de la Creuse

Des croix gammées. Voilà ce qui a été retrouvé, inscrit sur les murs de deux communes de la Creuse lundi matin 25 avril, à Saint-Pardoux-Morterolles et Saint-Pierre-Bellevue, rapporte France Bleu Creuse. « On avait quatre tags sur la mairie et un peu moins d’une dizaine sur les panneaux routiers », précise Pierre-Marie Nourrisseau, le maire de Saint-Pierre-Bellevue. À Saint-Pardoux-Morterolles, c’est aussi sur la mairie et l’ancienne maison d’accueil familial que les croix gammées ont été taguées. « On a déjà été victimes de tags comme ça, mais c’étaient des inscriptions anti-forêt ou anti-chasse. Nous n’avons jamais eu de croix gammées sur notre commune », explique Pierre-Marie Nourrisseau.

Des précédents

Ce n’est pas la première fois que de telles inscriptions sont retrouvées dans des communes françaises. Régulièrement, de tels actes sont perpétrés, comme par exemple à Douarnenez, dans le Finistère, ou, fin mars dernier, et alors que la campagne battait son plein, des croix gammées avaient été taguées sur une permanence du Parti socialiste. Il y a quelques mois, c’était des tags du même acabit près de Montpellier.

Creuse : les dernières actualités

Jean-Baptiste Moreau : « Zemmour parle d’immigration zéro, mais qui ira travailler dans les champs, si ce ne sont les Marocains ou les gens d’Europe de l’Est ? »

“Rien ne l’arrête” : les éleveurs de la Creuse demandent des tirs de régulation contre les loups

Creuse : 25 brebis attaquées, le loup suspecté

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

How Elon Musk might change Twitter

By Michael Race, Lora Jones & Beth TimminsBusiness reporters, BBC News

Twitter is usually awash with topics for discussion, but over the past couple of days one has stood out on the platform above others - what does the future hold for Twitter itself?

With Elon Musk set to purchase the site - subject to shareholders' approval - for $44bn (£35bn), tweeters across the world have been offering their opinions.

No-one knows exactly what the billionaire entrepreneur has planned, with even Twitter boss Parag Agrawal acknowledging the future is uncertain. But the world's richest man has given some clues.

1. Bring back banned accounts?

A self-described "free speech absolutist", Mr Musk has long been vocal in his criticism of the platform's content policies, raising questions after the company banned former US President Donald Trump.

He has also called for more transparency over how the platform presents tweets to users, a system that currently allows some to be promoted and given wider audiences.

Exactly how Mr Musk - who has blocked people on the platform who have criticised him or his companies in the past - will alter Twitter's practices remains unclear.

If the billionaire does loosen Twitter's content moderation rules, he could be in for a "rude awakening", says Jeffrey Howard, associate professor at University College London.

Twitter could be "easily weaponised" by criminals, bots and people using it for "malicious purposes" and to "incite hate and violence", Mr Howard warns.

"I think Elon Musk is relatively naïve on the actual challenges involved in content moderation. He will learn as a result of this you cannot simply have a laissez-faire approach to content management."

With tough new regulation to tackle online abuse on the horizon, such as the UK government's Online Harms Bill, it is unclear what changes Mr Musk will be able to make.

But news of the buyout has already generated a political firestorm.

In the US, people on the right, who feel unfairly targeted by social media platforms, have welcomed the deal. Those on the left have been more critical, with Democrat Senator Elizabeth Warren calling it "dangerous for our democracy".

Overseas, both the UK government and European Commission have reminded Mr Musk of his duty to protect the rights of Twitter users.

Peter Vidlicka, media expert and co-founder of the public relations website Newspage, said that while Mr Musk could help Twitter "get its mojo back", "in the current socio-cultural climate, we can expect fireworks in the months ahead".

2. Push users to pay?

After becoming Twitter's largest shareholder earlier in April, Mr Musk posted a series of now-deleted tweets describing possible changes to Twitter's premium subscription service Twitter Blue, like getting rid of adverts and lowering its cost.

The hope would be to make subscriptions a more reliable source of income for the company, reducing its reliance on advertising.

"The power of corporations to dictate policy is greatly enhanced if Twitter depends on advertising money to survive," Mr Musk wrote.

But analyst Rachel Foster-Jones at GlobalData says that Elon Musk might need to "balance his dreams of a free debate space unfettered by advertising with the harsh realities of Twitter's core business model".

Adverts currently account for about 90% of its income. The company has not disclosed subscriber numbers for Twitter Blue, which launched last year in a handful of countries, including the US and Australia.

"Musk will need to seriously revamp Twitter's subscription model, Twitter Blue, if he wants to pivot away from advertising," Ms Foster-Jones adds.

3. Crackdown on bots?

Twitter has long had an issue with automated, fake accounts being used to relentlessly post unhelpful or misleading content.

Mr Musk has called for "defeating the spam bots" - but the task may prove harder than he thinks, warns Robin Mansell, professor of new media and the internet at the London School of Economics.

There will "always be errors" in the authentication of users by humans or algorithms, she says.

"Anyone who offers certainty in this space is full of hype or wishful thinking," Prof Mansell says.

"When Musk gets immersed in the business he'll realise there are more constraints and governance arrangements to which these companies have to pay respect when they operate internationally."

If Mr Musk were successful, it would have widespread implications, says Jamie Moles, senior sales engineer at cybersecurity firm ExtraHop.

"The methods used by Twitter to eliminate bots from the platform may generate new techniques that improve the detection and identification of spam emails, spam posts and other malicious intrusion attempts" more widely, he says.

4. Introduce an edit button?

Before his bid for Twitter, Mr Musk asked his followers if they wanted an edit button in a Twitter poll.

It led to Twitter confirming that it was already working on a such a feature, which would allow users to change tweets after they have been posted.

Do you want an edit button?

Users have long called for an edit button but there are concerns around how to execute it.

On the plus side, it would allow users to fix typos or errors in a tweet without losing any replies, retweets or likes it has already gained.

But if it isn't handled well, it could affect the platform's transparency, warned Jay Sullivan, the company's vice president of consumer product, last month,

Mr Sullivan has said "without things like time limits, controls, and transparency about what has been edited" such a feature "could be misused to alter the record of the public conversation".

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France24 - World

Harvard sets up $100 million fund to tackle its historic ties to slavery

Issued on: 26/04/2022 - 18:07

NEWS WIRES

According to an email sent by Harvard University's president to all students, faculty and staff on Tuesday, the Ivy-league university is establishing a $100 million endowment fund and other measures in an effort to close the country's educational, social and economic gaps, which are legacies of slavery and racism.  

The email from Harvard President Lawrence Bacow included a link to a 100-page report by his university’s 14-member Committee on Harvard and the Legacy of Slavery. The panel was chaired by Tomiko Brown-Nagin, a legal historian and constitutional law expert who is dean of Harvard's interdisciplinary Radcliffe Institute for Advanced Study. The email and the report were released to Reuters.

The move comes amid a wider conversation about redressing the impacts of centuries of slavery, discrimination and racism. Some people have called for financial or other reparations.

The report laid out a history of slaves toiling on the campus and of the university benefiting from the slave trade and industries linked to slavery after slavery was outlawed in Massachusetts in 1783 - 147 years after Harvard’s founding. The report also documents Harvard excluding Black students and its scholars advocating racism.

The report on Harvard & the Legacy of Slavery documents Harvard’s ties to slavery—direct, financial, and intellectual—and offers seven recommendations that will guide the work of reckoning and repair https://t.co/OBh50LG54h

April 26, 2022

While Harvard had notable figures among abolitionists and in the civil rights movement, the report said, “the nation’s oldest institution of higher education ... helped to perpetuate the era’s racial oppression and exploitation.”

The report's authors recommended offering descendants of people enslaved at Harvard educational and other support so they “can recover their histories, tell their stories, and pursue empowering knowledge.”

Other recommendations included that the Ivy League school fund summer programs to bring students and faculty from long underfunded historically Black colleges and universities to Harvard, and to send Harvard students and faculty to the institutions known as HBCUs, such as Howard University.

In his email, Harvard President Bacow said a committee would explore transforming the recommendations into action and that a university governing board had authorized $100 million for implementation, with some of the funds held in an endowment.

"Slavery and its legacy have been a part of American life for more than 400 years," Bacow wrote. "The work of further redressing its persistent effects will require our sustained and ambitious efforts for years to come."

Other U.S. institutions of higher learning have created funds in recent years to address legacies of slavery. A law enacted in Virginia last year requires five public state universities to create scholarships for descendants of people enslaved by the institutions.

(REUTERS)

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How Black Lives Matter put slave reparations back on the agenda

UN court orders Uganda to pay DR Congo $325 million in war reparations

LONG READ

Acquittal of 'Colston Four' for toppling slave trader statue ignites UK culture wars

L'Humanité

Un fonds d'investissement dans le foot français, quelles conséquences?

Entretien

FOOTBALL Pour sauver le ballon rond français, la Ligue va créer une filiale dont le fonds d’investissement CVC a pris 13 % du capital contre 1,5 milliard d’euros. Un choix qui aura des conséquences sur les clubs et le format sportif, selon Jean-Pascal Gayant, économiste du sport.

Nicolas Guillermin

Jean-Pascal Gayant Professeur de sciences économiques à l’université du Mans

Le 1er avril, la Ligue de football professionnel (LFP) a annoncé la signature d’un «  accord d’engagement ferme d’investissement » avec CVC Capital Partners pour la création, à l’intersaison, d’une société commerciale dont le fonds britannique détiendra 13 % en amenant 1,5 milliard d’euros. Une manne qui implique des contreparties. Le point avec Jean-Pascal Gayant, auteur d’ Économie du sport (Dunod, 2016).

Quelle analyse faites-vous de l’arrivée de CVC dans le football français ?

Les fonds investissent dans de nombreux secteurs pour se diversifier afin de payer les pensions des actifs américains ou chinois et le football professionnel connaît un vrai succès. Sauf que le foot européen comporte un aléa sportif qui n’existe pas dans ligues fermées nord-américaines. Pour le contourner, des fonds prennent des participations dans les ligues. En effet, si des clubs sont relégués, il y a aussi des clubs promus, donc ça ne change rien pour la Ligue, dont le business va continuer à croître. Certains fonds se spécialisent dans le spectacle sportif, c’est le cas de CVC, qui possède une expertise du secteur. Son investissement est donc rationnel même s’il existe un autre aléa : l’avenir des compétitions européennes.

C’est-à-dire ?

Le problème de la Super Ligue va ressurgir et il n’est pas impossible qu’il amène à un nouveau format des championnats domestiques. Je suis convaincu que la Cour de justice de l’Union européenne, saisie par un tribunal espagnol, va donner raison au Real Madrid, FC Barcelone et Juventus Turin en disant que l’UEFA, une association de droit suisse, n’a pas le monopole de l’organisation des compétitions continentales. La Super Ligue, qui sera sans doute ouverte, sera guidée par les cadors du football européen et au fur et à mesure les grands clubs trouveront de plus en plus rationnel de consacrer l’essentiel de leur temps aux compétitions continentales, plus rémunératrices, alors qu’aujourd’hui ils consacrent 75 à 80 % de leur temps aux ligues domestiques. Ces dernières deviendraient alors secondaires et, pour garder les grands clubs, seraient obligées de réduire leur format en passant de 20 à 14, voire 12 équipes. La répartition du gâteau des recettes issues des participations dans les ligues domestiques ne serait alors plus la même…

La Ligue compte sur CVC pour doubler ses revenus issus des droits télé, notamment à l’international, et commerciaux. Est-ce réaliste ?

La L1 repose sur un déséquilibre structurel qui n’est pas jugulable. Avec le dopage financier du Qatar (620 millions de budget), le PSG truste tous les titres sauf exception. Lyon et Marseille (250 millions d’euros) sont très loin et ne peuvent même pas participer à la conquête du titre. Un tel déséquilibre n’existe pas dans les autres grands championnats européens, ni même au Portugal, aux Pays-Bas ou en Russie, même s’il y a quelquefois des positions dominantes. Les clubs français ont en plus un déficit de notoriété dû à un moindre palmarès européen, ce qui crée une difficulté à vendre nos droits télé à l’étranger (75 millions d’euros par an jusqu’en 2024, contre dix fois plus pour la Liga espagnole)… Je ne crois pas que le téléspectateur chinois ou nord-américain qui veut voir des affrontements entre clubs illustres avec une incertitude qui détermine le résultat s’intéresse beaucoup à une Ligue déséquilibrée dont on connaît l’issue. Il s’y intéresse sans doute un peu parce que Messi est là, mais on a dû déjà créer quelques déçus… CVC a des équipes aguerries dans l’optimisation des droits commerciaux et télé, ils seront certainement meilleurs que la Ligue mais, en raison de ces handicaps, je reste sceptique sur la possibilité d’extraire des ressources considérables, en particulier sur les droits télé internationaux.

Cet accord peut-il être profitable à CVC et/ou la LFP ?

Je ne suis pas sûr que ce soit gagnant-gagnant et, en fait, j’ai même peur que ce soit perdant-perdant… Je suis un peu effrayé par quelque chose qui nous ramène quatre ans en arrière. En 2018, au moment de l’attribution des droits télé à Mediapro, les présidents de club, en conflit permanent, avaient trouvé rapidement un accord en étant éblouis par le montant global des droits télé (1,153 milliard d’euros par saison). Avec CVC, on a 1,5 milliard d’euros – 1,13 quand on enlève l’argent mis de côté par la Ligue –, et à peu près le même appétit pour ces millions qui vont tomber. Tout le monde est content et on évite de se poser les bonnes questions : 1. Le format des ligues domestiques versus le format des ligues continentales est-il durable ? 2. En favorisant de manière très substantielle 7 clubs, n’est-on pas en train de tuer les autres ?

La stratégie de la Ligue serait-elle contre-productive ?

Vincent Labrune, président de la LFP, a fait le choix de privilégier 7 clubs à travers une répartition très inégalitaire de cette manne. Son objectif est de créer des locomotives qui, en performant sur le plan continental, deviendraient plus illustres et permettraient ainsi à la Ligue 1 de fonctionner un peu à l’image des 4 autres grands championnats. Il fait le pari que les ressources dont la Ligue se prive via le contrat avec CVC seront plus que compensées par l’accroissement de la notoriété et l’attractivité de la Ligue 1. Concrètement, le PSG va toucher 200 millions d’euros, Marseille et Lyon 90 millions, puis Nice, Rennes, Lille et Monaco obtiendront 80 millions et enfin les 13 autres clubs 33 millions chacun. Je suis un peu surpris de l’accord unanime obtenu en particulier avec des historiques comme Nantes ou Bordeaux, relégués au rang de petits clubs. Cela aura des conséquences très lourdes. Les petits clubs vont peut-être éponger leurs dettes, mais les plus gros vont se renforcer sportivement et entrer dans un cercle vertueux qui va encore accentuer ce fossé.

CVC disposera de représentants au conseil d’administration de cette filiale. Y aura-t-il une contrepartie ?

On ne connaît pas les termes du contrat mais on peut craindre que CVC mette la main sur le calendrier et l’organisation sportive. Celui qui est prioritaire aujourd’hui, c’est le téléspectateur mondial, pas le supporter qui va au stade. On peut donc tout imaginer : des matchs délocalisés, des rencontres à des horaires abracadabrantesques pour favoriser les marchés chinois ou américain… On court le risque de voir un « design » des compétitions totalement optimisé dans l’idée de maximiser les droits télé étrangers alors qu’avant, la Ligue était seule décisionnaire des horaires en accord avec les diffuseurs.

footballligue 1économie
Valeurs Actuelles

La maire socialiste d’une commune de Normandie mise en examen pour complicité de trafic de drogue

Elle se disait sereine. Et pourtant. Vendredi 22 avril, la maire socialiste de Canteleu, en Seine-Maritime, Mélanie Boulanger, a été mise en examen pour complicité de trafic de stupéfiants, rapporte Ouest-France. C’est le parquet de Bobigny (Seine-Saint-Denis) qui en a fait l’annonce lundi 25 avril. « La maire et son adjoint ont été mis en examen des chefs de complicité, transport, acquisition, détention, offre ou cession non autorisée de stupéfiants. Ils ont été placés sous contrôle judiciaire », a précisé la vice-procureure de Bobigny, Anne-Laure Mestrallet. L’élue reste donc libre pour l’instant.

Une première garde à vue en octobre dernier

Déjà en octobre dernier, Mélanie Boulanger avait été placée en garde à vue après le démantèlement d’un vaste réseau de trafic de drogue. Elle était ressortie libre sans qu’aucune charge ne soit retenue contre elle. « 15 kg d’héroïne, 25 kg de produit de coupe, des armes à feu et la somme de 375 000 € » avaient été saisis, selon un communiqué de presse du magistrat, précise le quotidien régional. Dix-huit autres personnes avaient été interpellées, et onze mises en examen dans la foulée. L’élue socialiste avait alors tenu une conférence de presse ou elle avait affirmé : « Non, rien n’a été retrouvé chez moi, ni arme, ni argent liquide, ni produits stupéfiants. Je n’ai jamais été inquiète de l’issue de cet épisode, aussi difficile soit-il, car je sais que je suis irréprochable », avait-elle déclaré. Mélanie Boulanger avait été tête de liste pour le Parti socialiste aux élections régionales de juin 2021 en Normandie.

Seine Maritime : les dernières actualités

Le Havre : les policiers ouvrent le feu pour stopper des trafiquants de cocaïne

Pour le président des agriculteurs de Seine-Maritime, « on entend peu parler d’agriculture durant la campagne présidentielle »

Au Havre, des sans-papiers manifestent contre le durcissement des régularisations

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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BBC

Will Taiwan's banks stay stuck in a '1980s' time warp?

By Erin HaleBusiness reporter, Taiwan

Walking into a Taiwanese bank for the first time, two years ago, was something of a misadventure for Catherine Chou.

The Taiwanese American professor had relocated to Taipei to wait out the end of Covid-19, but she was still processing some of her paperwork and needed to send a money order.

Back home in the US, sending money is a relatively simple procedure that requires a photo-ID, a simple form, and payment in cash or a debit card.

In Taiwan, Ms Chou found the process required a lot more work.

"I filled-out paperwork by hand, in triplicate, that was then input into a computer by the bank clerks. And in the meantime the dot printers are whirring in the background," she says.

"It was this very slow 1980s vibe. The afternoon fruit delivery came in, everyone passed around the boxes, and I was still waiting for my money order [to go through]."

Painstakingly slow, overly bureaucratic, and often edging into darkly comedic are common descriptions of foreigners and foreign-born Taiwanese, like Ms Chou, when they encounter Taiwan's banking industry for the first time.

Overseas, Taiwan is synonymous with sophisticated high-tech companies like TSMC and Foxconn, who supply many of the parts essential to smartphones and computers. It is also home to a growing cryptocurrency market.

Elsewhere, Taiwan is known for being quietly at the forefront of social change in Asia, as the regional leader in gender equality and the first place to legalise same sex marriage.

However, on the ground in Taiwan, things can feel decidedly more old-fashioned, especially at the bank.

The institutions can feel like a world unto themselves of pass books, pneumatic tubes, endless paperwork, and the ubiquitous "chop" - a traditional stamp - bearing one's name or company seal.

"Taiwan's banking industry is very, very traditional. There's a lot of bureaucratic issues in it, within the system, and it's slightly more rigid than other industries," says Sharon Hsu, a financial consultant at Enlighten Law Group in Taipei, which specialises in transnational finance.

You could put this down to a legacy from being state-owned institutions prior to a major banking reform in 1989 when the first private banks were allowed to open, she says.

These days, Taiwan has 40 local banks, according to government-adjacent, Taiwan Academy of Banking and Finance, as well as branches of international banks like HSBC and Citibank.

But in a population of 23.5 million, Taiwan is commonly described as overbanked - with people's assets spread thinly across many institutions.

Many banking services still need to be carried out in person and banks are slow to adopt new practices, unless the government makes it explicitly clear that they are allowed, says David Stinson, a project researcher at TABF.

Sometimes, even when new services like electronic document processing are deemed legal, Taiwan's banks simply decline to adopt them.

Mr Stinson says one reason behind this stagnation may be that most local customers are happy with how things are already run, even if it means sometimes standing in line with a passbook.

Banks also readily meet the relatively modest needs of the small and medium enterprises that dominate Taiwan's economy.

The pandemic, however, has helped finally nudge banking culture forwards a little - by making retail customers reconsider online banking and banking apps.

At the end of 2019, digital deposit accounts numbered just 3.83 million, according to government data, finally jumping to 10.47 million by the end of 2021.

In 2019, Taiwanese regulators also approved three online-only banks. But for now, they can only offer simple services like savings and loans, says Kunchou Tsai, a lawyer specialising in fintech at Enlighten Law Group, which is "only the beginning" of their potential.

Financial apps

One reason for the delay is that for years now, many Taiwanese people have met their financial needs outside the bank.

Many people rely on apps like LINE Pay - which connects their social media account to their bank account - Apple Pay and WeChat for daily payments, while bills can be easily paid offline at convenience stores or the post office.

But even as customers embrace online banking portals, banks are still many steps behind their competitors, as companies like 7-Eleven and Family Mart expand into digital payments, explains Amy Fang, deputy director of the Overseas Business Institute at TABF.

This means banks are still struggling to play catch-up.

"[Convenience stores] want to branch into digital payments and they want to build their own ecosystems for online shopping market, so it's really important now that our local banks to review their strategy," Ms Fang says.

An antiquated banking culture also risks tripping-up Taiwan's big plans to become a more attractive global destination, which includes luring 100,000 foreign workers and making English a widely-spoken language.

Large multinationals may find their banking needs met by local banks, but for individuals and entrepreneurs even getting a foot in the door can be a big challenge.

Requesting to open an account can be met with quizzical scepticism, or outright rejection for Americans - who are unpopular clients due to the hassle of IRS (US tax authorities) paperwork.

For those who do manage to open an account after dealing with a mountain of paperwork, they may be startled to find other restrictions such as being called in to sign for overseas transfers.

Industry groups like the European Chamber of Commerce and Taiwan's Gold Card office, which oversees a special visa program to help entrepreneurs and qualified professionals move to Taiwan have weighed-in.

"Finance is a key sector for attracting international talent, [but] a lot of time the first thing they encounter is that Taiwan is such an awesome place until the first time you go into a bank, and people get a certain impression," says TABF's Mr Stinson.

Taiwan's government has been working to address some of these issues, but some hurdles will remain firmly in place, thinks Thomas McGowan, a long-term resident of Taiwan and partner at the Taipei office of the international law firm, Russin & Vecchi.

More technology of business:

Since the 2016 fallout from fines over the Panama Papers, Taiwan has tightened-up its "know your customer" and anti-money laundering rules. These can sometimes ensnare unsuspecting customers, alongside its foreign exchange controls that can make receiving and sending money abroad more challenging than in other places, McGowan says.

In other cases, banks are simply reacting to foreigners as banks everywhere react to someone from abroad. "Some of it is real, and some of it - you'd have the same experience in California, or you would have the same experience in Singapore," Mr McGowan says.

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France24 - World

'A lot of very desperate women': Texans forced to wait weeks for out-of-state abortions

Issued on: 26/04/2022 - 18:38

Sam BALL

In a small Louisiana clinic, Shayla is waiting to undergo a procedure to terminate her pregnancy, bringing to an end a long and anxious wait. Now in her 13th week of pregnancy, it has taken her over a month to get an appointment at the clinic, a five-hour car journey from her home in Houston. She is just one of many women from the Texas forced to look elsewhere for an abortion after the state introduced one of the toughest anti-abortion in the US.

L'Humanité

Qui a peur de Lise Klaveness ?

Chronique

Mejdaline Mhiri

Jusque-là, Lise Klaveness était peu connue. Son audace est désormais saluée de Ouest France au Washington Post. Son discours, le 31 mars à Doha (Qatar), lors du congrès de la Fédération internationale de football association (Fifa), est de ceux qui ne passent pas inaperçus. « En 2010, la Coupe du monde a été décernée par la Fifa de manière inacceptable, avec des conséquences inacceptables. Il n’y a pas de place pour les employeurs qui ne garantissent pas la liberté et la sécurité des travailleurs (1). Pas de place pour les hôtes qui ne peuvent garantir légalement la sécurité et le respect des personnes LGBTQ+ venant dans ce théâtre de rêves » , a-t-elle porté devant les hauts responsables du football mondial, probablement interdits.

Élue début mars à la tête de la fédération norvégienne, Lise Klaveness, 40 ans, avocate de profession, avait alors annoncé sa ligne de conduite : « Le mandat qui m’est confié exige que nous soyons courageux. Nous devons être prêts à essayer de changer les choses, tant au niveau international que national », affirmait l’ancienne milieu de terrain aux 73 sélections.

Les réponses n’ont pas tardé à fuser. Hassan Al Thawadi, du comité d’organisation de la Coupe du monde, a indiqué qu’il valait mieux « s’instruire avant de porter un jugement ». Gianni Infantino, le président de la Fifa, a souligné les progrès accomplis par le Qatar ces dernières années, avant de déclarer : « Si vous avez aussi des questions sur le football, ce ne serait pas si mal. » Noël Le Graët, pour la France, s’est également illustré. Le progressisme et la témérité du dirigeant de 81 ans ont encore frappé. « Il y a eu des inquiétudes. On en a tous eues. Mais, très franchement, depuis trois ans, je n’en ai plus. Regardez ce qu’il se passe », faisant notamment référence à l’installation d’un salaire minimum, il y a un an. Fixé à 230 euros par mois, il a été critiqué par l’ONG Migrant-Rights comme trop bas, ne correspondant pas au coût élevé de la vie dans la péninsule Arabique.

A contrario, la Norvégienne Ada Hegerberg, premier ballon d’or féminin en 2018, a clairement affiché son adhésion à la position de Lise Klaveness. L’attaquante évoluant à Lyon, de retour avec l’équipe nationale après s’en être écartée durant cinq ans pour protester contre l’iniquité des salaires avec les masculins, s’est exprimée sur Twitter :  « Quel discours puissant ! Ce n’est jamais “pas le bon moment” pour parler des droits de l’homme, et, oui, Lise avait raison de prononcer ce discours à ce moment-là, dans cette salle. Je te soutiens, Lise, et j’espère que notre pays te soutiendra aussi. » Parce que la réponse doit être collective, pour que la Fifa serve un jour de modèle.

GuardianLa chronique sportive de Mejdaline MhiriMondial 2022 au Qatar
Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : Vladimir Poutine promet une réponse « foudroyante » en cas d’intervention d’un pays tiers

Vladimir Poutine promet une réponse « une réponse foudroyante » en cas d’intervention d’un pays tiers

À l’occasion d’un discours prononcé devant le Parlement russe, à Saint-Pétersbourg, ce mercredi 27 avril, Vladimir Poutine a indiqué que si « un tiers souhaite s’ingérer dans les événements actuels », alors une « une réponse foudroyante » aura lieu « si nécessaire ».

La Bulgarie et la Pologne seront approvisionnées en gaz par « leurs voisins de l’Union européenne

Après la suspension de la livraison de gaz par le groupe russe Gazprom, la Bulgarie et la Pologne seront désormais approvisionnées « par leurs voisins de l’Union européenne », a affirmé mercredi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, indique Le Monde. « Nous ferons en sorte que la décision de Gazprom ait le moins d’effet possible sur les consommateurs européens », a-t-elle déclaré.

Arrêt des livraisons de gaz russe : un signe de représailles aux « actes inamicaux »

Après avoir suspendu la livraison de gaz russe vers la Pologne et la Bulgarie, le Kremlin a précisé cet arrêt était une réponse à des « actes inamicaux », relaie BFM TV. La Russie souhaite en effet soumettre les pays à payer le gaz en roubles.

La Russie interdit son entrée à près de 300 parlementaires britanniques

Pour répliquer aux sanctions à son encontre, la Russie a interdit à 287 membres de la Chambre basse du Parlement britannique d’entrer dans le pays, relate BFM TV. Un membre de la diplomatie russe a expliqué : « Les personnalités visées, dont l’entrée en Russie a été interdite, ont participé le plus activement à l’instauration de sanctions anti-russes par Londres. »

La Russie décide de se retirer de l’Organisation mondiale du tourisme

Ce mercredi 27 avril, la Russie a choisi de se retirer de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT). Moscou a ainsi anticipé son exclusion, qui devait être voté prochainement par les Etats membres, rappelle BFM TV. 

« Les Russes ont menti » sur la destruction d’armes venant de l’Occident

D’après le gouverneur de la région de Zaporijia en Ukraine, « aucun dépôt de munitions et d’armes n’a été touché » par des explosions venant de l’armée russe. Auprès de BFM TV, Oleksandr Starukh a ajouté qu’il n’y avait pas « d’armes livrées par les occidentaux dans l’usine visée à Zaporijia ». Ainsi, les « Russes ont menti », accuse-t-il. 

L’UE est « préparée » à une pénurie de gaz russe, assure Ursula von der Leyen

Gazprom’s announcement is another attempt by Russia to blackmail us with gas.

We are prepared for this scenario. We are mapping out our coordinated EU response.

Europeans can trust that we stand united and in solidarity with the Member States impacted.

— Ursula von der Leyen (@vonderleyen) April 27, 2022

La Russie aurait détruit des armes ukrainiennes livrées par l’Occident

Plusieurs localités ukrainiennes prises par l’armée russe

L’Ukraine a annoncé que plusieurs localités, dans la région de Kharkiv et dans le Donbass, avaient été prises par les troupes russes, relaie BFM TV. L’objectif de la Russie est particulièrement de prendre le contrôle du Donbass, dans l’est de l’Ukraine. 

Les Etats-Unis mettent en garde contre une « escalade des tensions » vers la Moldavie

Mardi 26 avril, le porte-parole du département d’Etat américain, Ned Price, a parlé de possibles tentatives d’« escalade des tensions », relate BFM TV. Cette alerte des Etats-Unis fait suite à plusieurs explosions du côté de la Transnistrie, une région séparatiste pro-russe de Moldavie, ouvertement soutenue par Moscou, et proche de la frontière ukrainienne. « Nous demeurons préoccupés face à toute tentative potentielle d’engendrer une escalade des tensions », a déclaré Ned Price, sans pour autant accuser la Russie d’être l’auteur des explosions.

Gazprom arrête ses livraisons de gaz à la Bulgarie

Le ministère russe de l’Économie a annoncé que Gazprom allait arrêter dès ce mercredi 27 avril de livrer du gaz à la Bulgarie, rapporte un communiqué dont se fait l’écho BFM TV« Aujourd’hui, Bulgargas EAD a reçu la notification que les livraisons de Gazprom Export seront suspendues à partir du 27 avril 2022. » En raison de la guerre en Ukraine et des sanctions imposées à la Russie, le pays souhaite que ses livraisons énergétiques se paient désormais en roubles. La Russie a déjà coupé les vannes à la Pologne.

Poutine a « l’espace politique » nécessaire pour arrêter la guerre, selon le Royaume-Uni

Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a déclaré sur TalkTV que Vladimir Poutine possédait « l’espace politique » nécessaire pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Et ce, en raison de la censure des médias en Russie. « Compte tenu du soutien massif de la Russie à ce qu’il fait, de l’apparente indifférence des médias russes à l’égard de ce qui se passe réellement en Ukraine, le paradoxe est que Poutine dispose de beaucoup d’espace politique pour faire marche arrière et se retirer. » 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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Guerra Rusia-Ucrania

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Una familia de seis caminó cinco días para escapar de Mariúpol

La familia colocó unas pertenencias en bolsas y emprendió la caminata. En casa dejaron a la abuela y a su mascota.

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Por Jane Arraf

LEÓPOLIS, Ucrania — Yevhen Tishchenko estaba de pie en el andén del tren, tratando de acomodar abultadas maletas deportivas de plástico en un viejo carrito de equipaje, mientras su esposa levantaba a su hija con discapacidad, para subirla a un triciclo de plástico.

Tishchenko, vendedor de muebles, y su esposa, Tetiana Komisarova, llegaron a esta estación de tren en el oeste de Ucrania después de caminar durante cinco días con sus hijos para ponerse a salvo. No sabían a dónde iban, pero sabían que era mejor que el lugar de donde venían: la ciudad de Mariúpol, en el este de Ucrania, bombardeada por las fuerzas rusas desde hace semanas.

La casa de la familia estaba lejos de la fábrica de acero donde los militares se refugian bajo tierra y contienen a las tropas rusas que intentan tomar el último vestigio del territorio de la ciudad que queda en manos de Ucrania.

No obstante, Mariúpol ha quedado devastada por los combates, hay escasez de medicamentos, alimentos y electricidad.

La pareja no tenía automóvil. El 17 de abril, cuando las condiciones se volvieron insoportables, empacaron ropa y alimentos en las bolsas raídas y comenzaron a caminar con sus cuatro hijos. Su hijo mayor tiene 12 años y la menor, de 6, padece microcefalia, una enfermedad poco común que requiere un control neurológico frecuente y consultas psiquiátricas.

Atrás dejaron a la madre de Tishchenko, una mujer de la tercera edad que no podía caminar, y a su gato gris con blanco, al cual Uliana, la niña de 6 años, llamó Mosia.

Su viaje fuera de la ciudad fue macabro: cuerpos en descomposición, bombardeos a la distancia, convoyes militares rusos y puestos de control.

“La ciudad se convirtió en un gran cementerio”, aseveró Komisarova, de 42 años. “Vivíamos cerca del bulevar Shevchenko. Había una franja de tierra entre dos carreteras y los cadáveres se quedaron ahí durante mucho tiempo. Nunca había visto tantos cadáveres en mi vida”.

En cada puesto de control ruso, decían que Komisarova tenía una hermana en el siguiente poblado y en cada puesto de control, quizá conmovidos por una familia numerosa que batallaba con sus hijos, los militares los dejaron pasar. Algunos les mostraron fotos de sus propios hijos.

“En uno de los puestos de control, un militar ruso empezó a preguntarnos a dónde íbamos”, narró ella. “Le respondí: ‘A Orikhove’. Entonces me dijo: ‘No, no vayan allá. Lo están bombardeando. Vayan a algún lugar del oeste’”.

Komisarova relató que se detenían en los poblados donde la gente les permitía quedarse.

En un pueblo cercano a Rozivka, descubrió que la amiga con la que esperaba quedarse había escapado, así que pasaron la noche en una casa desierta con otros desplazados.

“Prendimos un horno de barro para mantenernos calientes y luego llegaron los vecinos. Nos hirvieron papas y frieron huevos. Nos alimentaron bien”, relató.

Al quinto día, un hombre que llevaba un cargamento de rábanos los recogió y los llevó a la estación de tren de Zaporiyia.

Al llegar a Leópolis, Komisarova y los niños esperaron fuera de la estación junto a la pila de equipaje mientras Tishchenko iba a preguntar dónde podían encontrar refugio. Al ver a los vehículos que iban y venían, la exprofesora de secundaria dijo que había olvidado cómo era el tráfico.

Su hija mayor, Anna, de 10 años, llevaba una mochila de Hello Kitty y un peluche verde idéntico al que le habían regalado a su hermana en el camino. Un voluntario les dio a los niños chocolates de Pascua que se metieron en los bolsillos, pero no se comieron.

Tishchenko, de 37 años, no ha podido ponerse en contacto con su madre, pero los niños dijeron que su padre había tapiado las ventanas destrozadas antes de salir y que creían que su abuela estaría bien.

Volvieron a subir las maletas a un tranvía para llevarlas a una oficina de reubicación donde les darían espacio para alojarse en una escuela convertida en refugio para desplazados. En la oficina, una de las guardias, que estaba sentada con los niños, se secaba las lágrimas mientras los padres eran entrevistados.

Komisarova, que era profesora de Lengua y Literatura Ucranianas, señaló que tenían la intención de regresar cuando Mariúpol volviera a ser segura.

“Sinceramente, no tenemos un plan específico sobre dónde ir hasta entonces”, comentó. “Recuerdo el momento en que llegamos al primer puesto de control ucraniano y vimos nuestras banderas y escuché a un militar hablar en nuestro idioma. Estaba sentada en el auto llorando. De verdad queremos que Mariúpol vuelva a ser ucraniana”.

Jane Arraf es la jefa de la corresponsalía del Times en Bagdad. Ha cubierto los sucesos definitorios de la historia de Irak a lo largo de tres décadas, así como muchos eventos de importancia que jamás llegaron a los libros de historia. @janearraf

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France24 - Monde

La France rend hommage à l'acteur Michel Bouquet aux Invalides

Publié le : 27/04/2022 - 16:15Modifié le : 27/04/2022 - 17:24

FRANCE 24 Suivre

Monument du théâtre français décédé mi-avril à l'âge de 96 ans, Michel Bouquet a reçu, mercredi, un hommage national présidé par Emmanuel Macron, tout juste réélu à la tête de l'État.

Un dernier hommage a été rendu, à l'Hôtel national des Invalides, à Michel Bouquet, figure du cinéma et du théâtre français, décédé le 13 avril

Le président réélu, Emmanuel Macron, a prononcé l'éloge funèbre en mémoire du comédien.

Il a succédé à des prises de parole de Fabrice Luchini, Muriel Robin, qui fut l'élève de Michel Bouquet au Conservatoire, et Pierre Arditi.

EN DIRECT | Hommage national à Michel Bouquet. https://t.co/9pJuIqyxbZ

April 27, 2022

La cérémonie était ouverte au public, en présence de la famille et de proches de l'acteur.

Un géant de la scène

Inoubliable dans "Le roi se meurt" de Ionesco – qu'il a joué pas moins de 800 fois – et dans "L'Avare" de Molière, Michel Bouquet s'est éteint le 13 avril après plus de 75 ans de carrière. Il avait aussi marqué le cinéma en incarnant un étonnant Mitterrand au soir de sa vie dans "Le Promeneur du Champ-de-Mars", de Robert Guédiguian (2005). 

Ce rôle lui a valu le César du meilleur acteur, après celui reçu quelques années auparavant pour le film d'Anne Fontaine "Comment j'ai tué mon père" (2002).

À l'écran, il aura aussi incarné des personnages secrets dans les films de Claude Chabrol ("La femme infidèle" en 1969, "Poulet au vinaigre" en 1985), joué sous la direction de François Truffaut ("La mariée était en noir" en 1967, et "La Sirène du Mississippi" en 1968) et été un magistral Javert, l'inspecteur pourchassant Jean Valjean dans "Les Misérables" de Robert Hossein (1982).

Mais c'est pour le théâtre que ce géant de la scène affichait sa préférence, faisant connaître en France l'œuvre d'Harold Pinter et se mettant au service de grands textes classiques (Molière, Diderot ou Strindberg) et contemporains (Samuel Beckett, Eugène Ionesco, Albert Camus ou Thomas Bernhard).

Avec AFP

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Le comédien Michel Bouquet est mort à l'âge de 96 ans

À L’AFFICHE !

Décès du Michel Bouquet : une légende du théâtre et du cinéma français

L'acteur Vincent Lindon présidera le jury du Festival de Cannes 2022

BBC

The high-tech fitness mirrors that aim to get you exercising more

By Kitti Palmai and Will SmaleBusiness reporters

For most people, including fitness fans, the thought of having to watch yourself work out is not an appealing one.

We don't look our best while sweating on a treadmill or grimacing on a weights machine.

Yet as any gym-goer knows, there are always some individuals who like to admire their reflection in the floor-length mirrors.

It is perhaps these particular keep-fit enthusiasts who are most thrilled about the latest trend in home exercise - smart fitness mirrors.

These are 6ft (180cm) or so tall, vertical, high-tech mirrors that contain a computer, hook up to the internet, and also work as a video screen.

The idea is you connect with an online trainer, who then appears on the mirror/screen along with your reflection.

On the more advanced devices the mirror is fitted with cameras and speakers, so the trainer can observe your movements, and suggest tweaks and changes.

Users have the option of live one-to-one lessons or group classes, with a number of workouts, including weights, Pilates, cardio, and yoga.

On the simpler mirrors the video and sound is just one-way - you can see and hear the trainer, but not the other way around. Lessons are typically not live, instead you access a library of streamed workout videos.

Whether you go for a higher-spec model, or more basic offering, you typically pay at least £1,000 ($1,300) for the mirror, and then a monthly subscription on top.

The touch-screen mirrors are also typically fitted with numerous sensors, connected to an artificial intelligence (AI), which can give feedback on your movements, and suggest improvements.

The first such mirror to go on sale in the UK was the Vaha. Made by the German firm of the same name, it hit the market last year. Rival brands include Tonal, Mirror, NordicTrack, Portl, and ProForm.

Vaha describes its mirror as "delivering full personalised, immersive sessions for body, mind and nutritional health".

But is there any actual advantage to being able to watch yourself workout?

Colleen Logan, vice president of public relations at iFit, the US-owner of both Nordic Track and ProForm, says that seeing yourself on the mirror allows the user "to adjust their form [or position], so they get the optimum benefits of the strength exercise and minimize errors in form that could lead to injuries".

Dr Anthony Papathomas, a sports and fitness psychologist at Loughborough University says that there is merit to this argument, but that he also has some concerns.

"From a psychological perspective, exercising in front of your reflection might provide important feedback; for example on running technique or weight lifting form," he says. "It may also appeal to people's aesthetic motivations for exercise - you can see the muscles in action and that can feel rewarding."

Mr Papathomas adds: "My concern would be how do people with body image insecurities feel about this? It may be a problem for those new to exercise and looking to make a lifestyle change.

"Even for regular exercisers, we know there are many who experience body dysmorphia or eating disorders, and for them, seeing a reflection throughout their exercise might be troubling."

A similar form of high-tech mirror is also now entering the market - smart wellness mirrors. These are mirrors that use sensors and AI to evaluate a user's skin and underlying health.

New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.

French firm CareOS makes two such products, which are designed to replace the current mirror above the sink in your bathroom.

Its mirrors use a camera, and infrared and ultraviolet light sensors to analyse a person's skin and temperature, and then suggest a number of care routines. The user can also access subscription-based skincare tutorials.

Violaine Monmarche, CareOS's co-founder, explains that the mirror works with both motion and voice control.

"The bathroom is a place where you have your hands full, or wet, or with cream on them, so.. the mirror is touchless - you just have to gesture in front of it," she says.

Dr Anoob Pakkar-Hull, a medical aesthetic, or beauty, consultant at Harley Street Specialist Hospital in London, says that this new technology "has made the famous line 'mirror, mirror, on the wall, who's the fairest of them all?' become a reality".

He adds: "Advances made in artificial intelligence, augmented reality, and facial recognition bring a plethora of opportunities that we must leverage to give people the ability to capably assess and manage their health from home."

However Dr Pakkar-Hull says he still has concerns about their accuracy, and the lack of touch interaction. "Certain medical problems require palpation [touch] in order for the condition to be diagnosed appropriately."

Consultant psychologist Dr Elena Touroni also has concerns about both fitness and wellbeing smart mirrors.

"For someone who is already focused on perfection, and perhaps already notices every perceived 'flaw' in their body, these mirrors could end up amplifying these kinds of psychological difficulties," she says.

Fellow psychologist Lee Chambers agrees that there is a risk of people obsessing about "working to perfection". Yet he adds that the smart mirrors do "have the ability to empower health choices and nudge health behaviours".

He adds that exercise mirror should also be very useful for people who don't have time to go to the gym, but still want feedback on how they are getting on.

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L'Humanité

« Macron, la stratégie du choc » à l'hôpital

Entretien

Après un quinquennat marqué par la destruction hospitalière, la cure d’austérité voulue par le président va continuer, explique le sociologue Frédéric Pierru.

Cécile Rousseau

Frédéric Pierru Sociologue au CNRS

Alors que la thématique a été absente de la campagne, le président de la République assure que la santé sera l’un des chantiers du nouveau quinquennat. Après cinq années dévastatrices pour l’hôpital public, ses mesures s’inscrivent bel et bien dans la continuité.

Durant l’entre-deux-tours, Emmanuel Macron a réaffirmé que la santé était l’une de ses priorités. Il promet, entre autres, plus de prévention, une autre gouvernance hospitalière et un meilleur accès aux soins en urgence. Qu’en pensez-vous ?

Cela fait dix ans qu’Emmanuel Macron est dans les sphères du pouvoir : il a été secrétaire général de l’Élysée, puis ministre de l’Économie de François Hollande… Il était aux manettes avec le président socialiste durant la décennie post-crise financière de 2008, destructrice pour l’hôpital public. Il faut souligner un autre point : pourquoi est-il si pressé d’imposer la réforme des retraites ? Il a fait comprendre qu’il investirait dans l’école et la santé grâce aux économies réalisées sur le dos des retraités futurs. C’est un odieux chantage. La réalité, c’est que le programme de stabilité 2021-2027 a été transmis à la Commission européenne depuis cet été, évoquant notamment une grande maîtrise des dépenses de santé. Une austérité générale comme jamais nous n’en avons connu. Nous sommes donc loin des promesses électorales sur une gouvernance plus respectueuse de la négociation sociale. Idem pour la prévention. Est-ce du paternalisme envers les classes populaires qui n’auraient pas le bon comportement ou une action sur les déterminants sociaux de la santé, contraignante pour les lobbys ? On sent bien qu’Emmanuel Macron va axer cette prévention sur la culpabilisation des individus.

Quel bilan peut-on dresser de ce premier mandat marqué par la crise du Covid ?

Il est catastrophique. Le système est en train de s’effondrer. Nous sommes dans l’entropie. Les gens s’en vont en masse de l’hôpital. Le secteur a désormais une telle mauvaise image que plus personne ne veut y aller. Le Ségur de la santé a été une manière de dissoudre la mobilisation hospitalière entamée depuis 2019, tout en mettant le moins d’argent possible sur la table. Les 183 euros de complément de traitement indiciaire du Ségur ne suffisent pas à attirer les personnels dans un endroit invivable. On n’achète pas l’intensification et la dégradation des conditions de travail depuis dix ans avec une indemnité mensuelle. Le gouvernement promet aussi de sortir de la T2A (tarification à l’activité – NDLR), mais que fait-il en réalité ? Il l’étend à des secteurs comme la psychiatrie et les soins de suite et de réadaptation. Il y a un hiatus complet entre le discours officiel et ce qui est mis en place. Malgré le Covid, les restructurations ont continué, le virage ambulatoire s’est accéléré et les déserts médicaux se sont étendus. Dans cette décennie 2009-2019, il y a eu une banalisation des dépassements d’honoraires. Les obstacles financiers d’accès aux soins pour des franges de plus en plus nombreuses de la population ne cessent d’augmenter.

Durant la pandémie, le président a pourtant tenté de se présenter comme l’homme providentiel…

Il est incroyable d’entendre un tel récit dans une crise marquée par l’impréparation. Je ne reviens pas sur la polémique du manque de masques, de respirateurs et de lits. Nous avons aussi payé le délitement de la santé publique et de la sécurité sanitaire. Cette période a été émaillée de scandales jusqu’à l’affaire de l’abus de recours au cabinet McKinsey. Plus on déshabille l’administration centrale, plus on est obligé d’externaliser à des prix élevés. On appelle ça « affamer la bête », « starve the beast ». Naomi Klein l’a très bien décrit dans son livre  la Stratégie du choc. Emmanuel Macron est l’idéal-type de la stratégie du choc.

Face à cette situation catastrophique, quelles mesures doivent être prises d’urgence ?

J’espère qu’il y aura une cohabitation politique après les élections législatives, mais il sera très dur de renverser la tendance. Le prérequis, c’est de désobéir aux traités européens qui font que notre système de santé est menacé de ruine. Après, il faudra une volonté forte pour sortir des déséquilibres territoriaux, de généralistes comme de spécialistes, en régulant la démographie médicale et en ouvrant des centres de santé. L’administration doit également plancher sur une alternative à la sortie de la T2A et augmenter les contrôles dans les Ehpad. Le problème n’est pas technique mais politique. On sait ce qu’il faut faire dans une optique de progrès sanitaire et social.

SantéHôpital publicsystème de santéEmmanuel Macron
Valeurs Actuelles

États-Unis : Harvard lance un fonds de 100 millions de dollars pour “réparer” son passé esclavagiste

C’est un véritable travail de repentance qui va être fait. Mardi 26 avril, l’université américaine Harvard a annoncé qu’un fonds de 100 millions de dollars allait être créé pour « réparer » le passé esclavagiste de l’établissement scolaire prestigieux. Comme le relaie Le Figaro, ce mercredi 27 avril, le président de l’université, Lawrence Bacow, a adressé une lettre aux étudiants, enseignants et aux employés d’Harvard. Dans ce courrier, il a notamment admis : « L’esclavage et son héritage font partie de l’histoire américaine depuis plus de 400 ans. » Ainsi, un travail de « réparation » va nécessiter « nos efforts soutenus et ambitieux pour les prochaines années », a-t-il prévenu. Avant d’annoncer le lancement du fonds de 100 millions de dollars dans le but de « financer des travaux de recherche, d’éducation et de mémoire sur le racisme et l’esclavage du XVIIe au XIXe siècle aux États-Unis ».

L’esclavage à Harvard

Aux XVIIe et XVIIIe siècles notamment, des membres et des présidents d’Harvard auraient réduit en esclavage au moins 70 personnes d’origine afro-américaine et amérindienne, relate Le Figaro. Et ce, jusqu’à l’abolition de l’esclavage en 1783 dans le Massachusetts, où se situe la prestigieuse université. Ainsi, Harvard a « perpétué des pratiques qui étaient profondément immorales », a rédigé le président de l’établissement scolaire, Lawrence Bacow. Pour « réparer » ces manquements, il faudrait enfin « régler les effets corrosifs qui persistent de ces pratiques historiques sur les individus, sur Harvard et sur la société » américaine.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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France24 - Monde

Reportage en Ukraine : à Mykolaïv, les habitants doivent vivre sans eau

Publié le : 27/04/2022 - 14:14

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Dans le sud de l'Ukraine, la ville de Mykolaïv résiste toujours à l’avancée des troupes russes. En plus des bombardements, ses habitants doivent faire face au manque d’eau, de plus en plus rare depuis deux semaines. Reportage de nos envoyés spéciaux Tarek Kai et Luke Shrago.

Depuis deux semaines, les habitants de Mykolaïv, ville du sud de l’Ukraine, font face à des pénuries d'eau, la guerre ayant endommagé les infrastructures qui acheminaient l'eau de la ville voisine de Kherson, désormais sous occupation russe.

Les efforts sont nombreux pour satisfaire les besoins de la population qui n’a pas fui les bombardements. Onze forages ont notamment été réalisés par les autorités de la ville pour étancher la soif de ses habitants.

Cependant, ces forages ne suffisent pas. Face aux besoins importants en eau, des initiatives privées ont vu le jour. Une compagnie a notamment décidé de mettre à disposition des habitants une eau transportée depuis Odessa. Un geste de solidarité très apprécié en ces temps de guerre.

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Reportage en Ukraine : le retour difficile des habitants à Irpin, ville meurtrie

EXCLUSIF

Reportage en Ukraine : à Irpin, "impossible d'oublier et de retrouver la vie d'avant la guerre"

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Guerra Rusia-Ucrania

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Análisis de noticias

El temor de EE. UU. a un Putin sin nada que perder

El lanzamiento de un misil con capacidad nuclear es el ejemplo más reciente de cómo el presidente ruso le recuerda al mundo el potencial con el que cuenta.

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Por David E. Sanger

WASHINGTON — El reciente lanzamiento de prueba de un nuevo misil balístico intercontinental ha sido visto como una maniobra premeditada del presidente Vladimir Putin, quien lo presentó como una advertencia para quienes “quieren amenazar a nuestro país” desde Occidente. Además, ha exacerbado una preocupación creciente dentro del gobierno de Joe Biden donde muchos creen que Rusia está tan marginada del resto del mundo, que Putin no le ve muchas desventajas a las medidas desafiantes.

Incluso antes del lanzamiento del misil, las autoridades estadounidenses y los dirigentes extranjeros estaban sopesando si su decisión de marginar a Rusia de gran parte de la economía global, convirtiéndola en un Estado paria, podría aumentar todavía más el deseo de Putin de reafirmar el poderío de su país. El primer lanzamiento del misil Sarmat con capacidad nuclear fue solo el ejemplo más reciente de cómo ha intentado recordarle al mundo el potencial con el que cuenta —en el espacio, en el ciberespacio y en la costa europea— a pesar de los tropiezos iniciales ocurridos en la invasión a Ucrania.

“Ahora él está inmerso en su propia lógica de guerra”, señaló la semana pasada Karl Nehammer, el canciller de Austria, tras reunirse con Putin en Rusia. Nehammer describió al presidente ruso como alguien que está más decidido que nunca a combatir lo que considera una amenaza cada vez mayor por parte de Occidente y a recobrar la órbita de influencia de Rusia en Europa Oriental.

William Burns, el director de la CIA, señaló la semana pasada que “Putin demuestra todos los días que las potencias en declive pueden ser al menos tan perjudiciales como las que están en auge” y añadió que su “propensión a correr riesgos ha aumentado a medida que se ha fortalecido su dominio sobre Rusia”.

En privado, los funcionarios estadounidenses han sido más francos acerca de la posibilidad de que este dirigente ruso marginado embista de maneras más desestabilizadoras. “Hemos aislado tanto a Putin del sistema global, que ahora tiene más incentivos para perturbarlo, al margen de Ucrania”, nos comentó en una conversación reciente un alto funcionario que insistió en conservar su anonimato al hablar sobre los análisis de inteligencia. “Y si se pone cada vez más ansioso, podría tratar de hacer cosas que no parezcan sensatas”.

Según un alto funcionario de Estados Unidos que pidió conservar su anonimato al hablar sobre las conclusiones de inteligencia, los análisis entregados a la Casa Blanca han concluido que Putin cree que va ganando.

Y, sin duda, está actuando de ese modo.

No es sorprendente que Putin no haya dado marcha atrás frente a las sanciones económicas y las medidas para dejar a su país fuera de la tecnología necesaria para producir armas nuevas y, ahora, algunos bienes de consumo. A menudo les ha restado importancia a las sanciones de Occidente alegando que puede sortearlas con facilidad.

“Ahora podemos decir con certeza que la política contra Rusia ha fracasado”, señaló Putin el lunes. “La estrategia de la guerra relámpago económica ha fracasado”.

Elvira Nabiullina, la directora de su banco central, lo contradijo de inmediato. “Quizás por el momento no se sienta tanto este problema porque aún hay reservas en la economía”, señaló. “Pero estamos viendo que casi a diario se están endureciendo las sanciones”, explicó, y añadió que “el periodo durante el cual la economía puede vivir de sus reservas es limitado”.

Sin embargo, parece que no se ha comprendido esa realidad. Más bien, Putin se ha vuelto más beligerante y ha concentrado un nuevo ataque en Mariúpol, Ucrania, a medida que las fuerzas rusas buscan afianzar toda la región del Donbás en las próximas semanas. Putin les ha hecho hincapié a sus huéspedes, como Nehammer, que sigue decidido a lograr sus objetivos.

Aunque ha habido muchas bajas rusas y han disminuido las ambiciones de Putin en Ucrania, los análisis de la inteligencia estadounidense han concluido que el presidente ruso cree que las medidas de Occidente para sancionarlo y contener el poder de Rusia se fracturarán con el paso del tiempo. Parece creer que, gracias a la ayuda de China, India y otros países de Asia, podrá evitar una verdadera marginación, tal y como lo hizo tras la anexión de Crimea en 2014.

Ahora, las autoridades estadounidenses están preparándose para lo que se percibe cada vez más como una confrontación larga y agobiante y se han topado con varios recordatorios por parte de Putin de que el mundo se está metiendo con una potencia nuclear y de que deben actuar con cautela.

El miércoles, después de advertirle al Pentágono que probaría un misil —cosa que es un requisito del tratado New START, al cual aún le quedan cuatro años—, Putin declaró que el lanzamiento debe servir para “darles qué pensar a quienes, en medio de una desenfrenada retórica agresiva, quieren amenazar a nuestro país”.

De hecho, el misil, si se utiliza, solo se sumaría de manera marginal al poderío de Rusia. Pero el lanzamiento tenía más que ver con la oportunidad y el simbolismo: se produjo en el contexto de las recientes advertencias públicas, como las de Burns, de que existía una pequeña, pero creciente, posibilidad de que Putin recurriera a ataques con armas químicas o incluso a una detonación nuclear de muestra.

Siempre se ha creído que, si Putin enfoca su atención en Estados Unidos o en sus aliados, Rusia usará su arsenal cibernético para vengarse del efecto de las sanciones sobre su economía. Pero a ocho semanas del inicio del conflicto, no ha habido ataques cibernéticos importantes, además del ruido de fondo habitual de la actividad cibernética cotidiana que se desarrolla en las redes de Estados Unidos, como los ataques de programas maliciosos.

Las autoridades estadounidenses llevan seis meses advirtiendo a las empresas financieras, a las de servicios públicos y a otras para que se preparen, y cada vez hay más pruebas de que el comando cibernético de Estados Unidos y sus equivalentes en el Reino Unido y otros países han tomado modestas medidas preventivas contra las agencias de inteligencia rusas más activas en el ciberespacio.

“Si los rusos atacan a Occidente, a la OTAN o a Estados Unidos, es una decisión tensa que tendrá consecuencias nefastas para ambas partes”, dijo el miércoles Chris Inglis, el primer director nacional de cibernética de Estados Unidos, en un evento organizado por el Consejo de Relaciones Exteriores.

Inglis afirmó que las agencias gubernamentales y las empresas estadounidenses habían recibido una amplia “advertencia estratégica” y estaban en una posición mucho mejor para repeler o recuperarse de esos ataques que hace un año.

Pero, pese a todas esas amenazas, la postura de Estados Unidos ha sido aumentar la presión sobre Putin: desde las sanciones, hasta la marginación diplomática, pasando por el suministro de armas más poderosas para el ejército ucraniano. “Ucrania ya ganó la batalla por Kiev”, comentó un funcionario del gobierno, quien añadió que el gobierno “seguiría proporcionándole a Ucrania mucho armamento, capacitación y trabajo de inteligencia” para que “pueda seguir ganando”.

No está nada claro si los ucranianos van a seguir ganando ahora que la batalla se ha alejado de las calles urbanas de Kiev hacia un terreno más conocido y plano en la región del Donbás.

Tampoco es posible saber qué, exactamente, obligaría al gobierno a dar marcha atrás de las presiones cada vez más duras sobre Rusia.

La posición pública del gobierno es que ninguna de las sanciones es permanente y que fueron cuidadosamente elaboradas para que pudieran ser utilizadas en cualquier momento como fuente de influencia en una resolución diplomática de la guerra. Es de suponer que eso exigiría que Rusia retire todas sus fuerzas de Ucrania y cese las hostilidades en lo que el Secretario de Estado, Antony Blinken, define como una forma “irreversible”.

Ahora mismo, no hay ninguna perspectiva de que eso ocurra en el horizonte. Los atentados, según señaló recientemente un funcionario del gobierno, son más bárbaros que nunca y parecen estar a punto de intensificarse. Pero los efectos de las sanciones también parecen ser más duros.

En un discurso pronunciado la semana pasada en el Instituto de Tecnología de Georgia, Burns, antiguo embajador estadounidense en Moscú, dijo que Putin era “un apóstol de la venganza” que cree que Occidente “se aprovechó del momento de debilidad histórica de Rusia en la década de 1990”. Y añadió que el pequeño círculo de asesores de Putin dudaría en “cuestionar su juicio o su creencia obstinada, casi mística, de que su destino es restaurar la esfera de influencia de Rusia”.

Eso significa lograr que Occidente se aleje de las fronteras de Rusia. Y significa detener la expansión de la OTAN, que pronto podría extenderse a Finlandia y Suecia, donde un alto funcionario de defensa estadounidense estuvo de visita esta semana para discutir la posible adhesión a la alianza occidental.

Al inicio de la guerra de Ucrania, Putin les ordenó a sus fuerzas nucleares de manera pública que se pusieran en alerta máxima para mandar una señal del poderío de Rusia, aunque Burns ha dicho que no hay pruebas de que estas fuerzas hayan entrado en estado de alerta.

La prueba del miércoles del misil Sarmat, el cual estuvo en desarrollo durante muchos años, fue otra señal contradictoria. Aunque Putin lo describió como “capaz de vencer a todos los medios antimisiles de defensa modernos”, los expertos en armas afirman que esto es una exageración. Pero esta exageración encaja en un patrón.

Los historiadores de la Guerra Fría señalan que casi nada de esto es nuevo. George F. Kennan, el arquitecto de la “estrategia de contención” —un intento por restringir el poderío soviético— siempre advirtió que la contención tenía sus límites. Según Michael Beschloss, un historiador de los presidentes que ha escrito mucho sobre esa era, a Kennan “le preocupaba que, si Rusia se convierte en un Estado paria, no se tendrá mucha influencia sobre ese país”.

Eso también podría ser una preocupación para Biden en los próximos meses.

David E. Sanger es corresponsal de seguridad nacional y en la Casa Blanca. Durante su carrera de 38 años con el Times ha integrado tres equipos que ganaron Premios Pulitzer, el más reciente en 2017, por reportaje internacional. Su libro más reciente es The Perfect Weapon: War, Sabotage and Fear in the Cyber Age. @SangerNYTFacebook

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Valeurs Actuelles

Russie : un homme ouvre le feu dans une école, plusieurs enfants tués

Un homme a ouvert le feu dans une école maternelle russe, située dans la région d’Oulianovsk, dans le centre du pays, mardi 26 avril. Plusieurs morts sont à déplorer parmi les enfants, d’après les agences de presse russes, comme le relaye RTL.  « Selon des informations préliminaires, il y a eu des tirs dans une école maternelle. Deux enfants sont morts, une institutrice et l’agresseur aussi », a confié dans la presse Dmitri Kamal, un porte-parole de la région d’Oulianovsk. Il a ensuite ajouté que l’âge des enfants n’était pas connu, mais qu’ils avaient vraisemblablement « entre trois et six ans », notent nos confrères. Après quoi, il a fait savoir que des enquêteurs étaient sur place.

Le tireur se serait suicidé 

L’ex-gouverneur de la région et député à la Douma d’Etat, Sergueï Morozov, a quant à lui confié que les enfants tués seraient âgés de cinq et de six ans, indique RTL. D’après les premiers éléments fournis par les agences russes, qui citent des sources policières, le tireur responsable de la fusillade se serait donné la mort après les faits. Selon la presse locale, l’attaque a été perpétrée dans le village de Veshkayma, situé à l’est de Moscou.

Longtemps extrêmement rares, les fusillades mortelles, notamment celles qui sont perpétrées dans des écoles, ont tendance à devenir de plus en plus nombreuses en Russie, depuis quelques années. Au point que le dirigeant russe, Vladimir Poutine, s’en est alarmé par le passé, souligne la radio nationale. Ce dernier y voit un phénomène importé des Etats-Unis et un effet pervers de la mondialisation. Raison pour laquelle il a durci la législation sur le port des armes.

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France24 - Monde

Covid-19 : la Chine confrontée au dilemme d'un confinement à Pékin

Publié le : 27/04/2022 - 17:58

Sébastian SEIBT Suivre

L'hypothèse d'un confinement de la population à Pékin se précise alors que le nombre de contaminations avérées au Covid-19 a dépassé les 100 cas mercredi. Mais une telle solution après la mise en quarantaine pendant plus d'un mois des habitants de Shanghai a un coût économique et politique potentiellement très élevé.

Le seuil des 100 cas vient d'être dépassé. Pékin compte désormais 113 cas de contamination au Covid-19, ont annoncé les autorités sanitaires chinoises, mercredi 27 avril. La pression s'accentue sur le gouvernement local alors qu'à 1 300 kilomètres de là, à Shanghai, un confinement strict a été imposé à la population depuis un mois pour tenter d'endiguer la propagation du très contagieux variant Omicron. 

Ne pas répéter les erreurs de Shanghai

Surtout que le dernier chiffre des contaminations dans la capitale chinoise ne prend pas encore en compte les cas qui seront recensés lors de la grande vague de dépistage lancée dimanche 24 avril. Les autorités ont, en effet, imposé aux 21 millions de résidents à Pékin de se soumettre à trois tests sur cinq jours.

Pas question pour le gouvernement local de répéter les erreurs de Shanghai. Les dépistages n'y avaient commencé qu'après plus de 1 000 contaminations. Trop tard pour contenir l'épidémie sans recourir à l'artillerie lourde de la politique "zéro Covid" : le confinement strict. Les mesures drastiques toujours en vigueur ont entraîné une rare expression publique de colère dans un pays soumis à un régime qui ne tolère que très peu la contestation politique.

>> À lire aussi : "Voices of April", quand les habitants de Shanghai défient la censure chinoise

Les autorités pékinoises répètent pour l'instant qu'il n'est pas question d'un confinement comme à Shanghai, tout en reconnaissant que "la situation épidémique est complexe et sévère", a indiqué Tian Wei, un porte-parole du gouvernement local, mardi.

En ville, certaines restrictions commencent déjà à être mises en place. C'est notamment le cas dans le quartier de Chaoyang, où une majorité des contaminations dans la capitale ont été recensées. C'est l'un des districts les plus courus et importants de la capitale : il héberge la plupart des ambassades et on y trouve les magasins des enseignes de luxe occidentales et les restaurants et bars les plus chics. 

Mais il est devenu anormalement calme. Plusieurs blocs d'immeubles ont déjà été confinés et les rues sont quasi désertes, a constaté le South China Morning Post. Les messages retransmis par les haut-parleurs à l'intérieur des supermarchés pour assurer que les étals sont biens achalandés et qu'il n'y aura pas de pénurie comme à Shanghai accentuent l'ambiance très particulière qui règne dans ce quartier, raconte le New York Times

Un peu plus au sud, dans le district de Tongzhou, les écoles n'accueillent plus les enfants. Plusieurs foyers d'infections à Pékin ont été identifiés dans des établissements scolaires, et la municipalité ne veut surtout pas d'un confinement dans ce quartier politiquement très important puisqu'il abrite le gouvernement local.

Impact économique en Chine et au-delà

Les autorités pékinoises ne sont pas les seules à espérer avoir réagi suffisamment vite. Le gouvernement central n'a pas non plus envie d'entendre parler d'un confinement total de la capitale chinoise. Pas sûr, en effet, que le pays – voire le monde – puisse se le permettre.

D'abord, d'un point de vue économique. Les mesures imposées à Shanghai ont démontré que la politique "zéro Covid" avait un coût important. Même si l'ampleur du choc économique reste encore à déterminer, "on sait qu'à Shanghai, l'économie locale – les commerces de proximité et les restaurants par exemple – ont beaucoup souffert, tout comme l'activité portuaire, ce qui aura un impact sur la chaîne de valeur et les exportations de pièces détachées", souligne Mary-Françoise Renard, spécialiste de l'économie chinoise à l'université Clermont Auvergne. "Il ne faut pas oublier que Shanghai est le principal fournisseur de pièces détachées pour la filière automobile mondiale", rappelle Xin Sun, spécialiste de la politique économique chinoise au King's College de Londres.

>> À voir4 : Reportage en Chine : à Shanghai, la politique "zéro Covid" mise à mal par le variant Omicron

Les données publiées début avril sur l'activité économique à Shanghai depuis le 1er janvier laissent entrevoir à quel point ce confinement long a causé des dégâts économiques. "Ces chiffres montrent qu'après une croissance soutenue sur les deux premiers mois, il y a un coup d'arrêt brutal dès mars, alors même que les mesures les plus strictes – comme le confinement total – n'ont été mises en place qu'en avril. Je m'attends donc à une croissance négative en avril", détaille Xin Sun.

Une mise à l'arrêt de Pékin "accroîtrait bien sûr l'impact de ces mesures, même si la capitale n'a pas le poids économique de Shanghai", affirme Mary-Françoise Renard. Pour cette spécialiste, ce serait surtout une mauvaise nouvelle pour le secteur des services, qui représente "83 % de l'activité économique de Pékin". 

Un confinement de la capitale signerait certainement le glas des 5 % de croissance en 2022 que le gouvernement s'était fixé comme objectif. "Le confinement à Shanghai a déjà amené le FMI à baisser cette estimation, et une situation similaire à Pékin confirmerait que la Chine doit très largement réviser ses ambitions", estime Frédéric Rollin, conseiller en stratégie d'investissement qui suit l'économie chinoise chez Pictet Asset Management.

Cet arrêt de l'activité dans deux des principaux centres économiques et politiques du pays "aura très probablement aussi un effet papillon en dehors des frontières chinoises", prévoit Mary-Françoise Renard. Surtout dans le contexte actuel de hausse des prix. "Il y a eu une multiplicité des chocs inflationnistes depuis le début de la pandémie – arrêt du commerce international, hausse des prix de l'énergie, guerre en Ukraine – auxquels s'ajoutent les perturbations des exportations dues aux confinements", analyse Frédéric Rollin.

Politiquement impossible ?

Mais le casse-tête pour la Chine n'est pas qu'économique. "Avec Pékin, il faut aussi prendre en compte les répercussions politiques d'un confinement", note Zeno Leoni, spécialiste de la Chine aux King's College de Londres. La capitale institutionnelle est la ville par excellence "dans laquelle le Parti communiste chinois ne veut pas donner l'impression de perdre le contrôle", souligne cet expert.

Et avec le variant Omicron, aucun scénario n'est satisfaisant. Ne pas confiner risque de mettre le pouvoir face à une propagation incontrôlée du virus, tandis qu'un confinement strict pourrait amener la population de Pékin à rejoindre les résidents de Shanghai dans leur contestation de la politique "zéro Covid".

>> À lire aussi : Confinement des Français de Shanghai : "Quand mon QR code est passé au rouge, ça a été la panique"

"Si la souffrance des populations dans ces deux métropoles s'étale au grand jour, il y aurait de quoi remettre en cause le discours officiel qui a été de dire que la Chine a mieux géré la pandémie que les pays occidentaux. Ce serait inacceptable pour le pouvoir", souligne Xin Sun.

D'autant plus que 2022 est politiquement très important pour Xi Jinping. "Le XXe Congrès du Parti communiste chinois – au cours duquel Xi Jinping doit être reconduit à son poste – doit se tenir cet automne à Pékin et le régime n'a aucune envie que cela se passe dans une ville encore traumatisée par un confinement strict", estime Zeno Leoni.

Pour lui, il y a deux scénarios pour la capitale : "Soit les autorités sont convaincues qu'elles peuvent venir à bout de l'épidémie à Pékin grâce à un confinement total de courte durée et elles vont le faire, soit la situation à Shanghai traîne en longueur faisant craindre la même chose pour la capitale, auquel cas le pouvoir va chercher à éviter une mise en quarantaine pour tous les habitants en même temps", estime ce sinologue.

Il y aurait bien une dernière option : reconnaître que la politique du "zéro Covid" est moins efficace face au variant Omicron et adopter une stratégie plus souple. Mais c'est impossible, estime Xin Sun. "Xin Jinping s'est approprié cette politique et l'abandonner signifierait qu'il s'est trompé ce qui est inimaginable", assure-t-il. En somme, ménager l'orgueil du président risque de coûter très cher aux Chinois.

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Covid-19 en Chine : en pleine flambée épidémique, Pékin sous la menace d'un confinement

PANDÉMIE

"Voices of April", quand les habitants de Shanghai défient la censure chinoise

Covid-19 : face à la menace d'un confinement, Pékin mise sur un dépistage massif

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : la Mairie de Marioupol parle de 22 000 civils tués dans la ville

La guerre en Ukraine se poursuit, mardi 26 avril, au 62e jour de l’offensive russe. La veille, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a assuré que Moscou allait poursuivre les négociations de paix avec Kiev. Toutefois, il a mis en garde contre un danger « réel » d’une Troisième Guerre mondiale, relaye BFM TV. De son côté, le dirigeant Ukrainien, Volodymyr Zelensky, a donné un discours publié le même jour sur les réseaux sociaux. « Tout le monde, dans le monde, s’accorde désormais à dire que c’est en Ukraine que se joue le destin de l’Europe, le destin de la sécurité mondiale », a-t-il expliqué. Avant d’ajouter que Kiev accélérait « autant que possible son mouvement vers l’Union européenne »

Explosions en Moldavie

La présidente de Moldavie Maïa Sandu a indiqué ce mardi 26 avril que des explosions avaient eu lieu dans la région séparatiste prorusse de Transnistrie. Les deux détonations n’ont fait aucune victime, mais ont touché la tour radio dans la commune de Maïak, située à une cinquantaine de kilomètres de Tiraspol, la capitale régionale. Face « aux risques de déstabilisation », Jean-Yves Le Drian a fait part à son homologue moldave « de sa préoccupation et de sa vigilance à l’égard des incidents survenus ». Le ministre des Affaires étrangères françaises a aussi rappelé le plein soutien de la France « à la stabilité, à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Moldavie ».

Démenti  

Il y a quelques heures, l’AFP a relayé des propos du chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui aurait indiqué que le niveau de radioactivité de la centrale nucléaire de Tchernobyl était « anormal ». Mais l’AIEA vient de démentir cette information et d’annuler la dépêche. 

Amitié brisée  

Depuis 40 ans, deux statues de huit mètres de haut représentant deux travailleurs soviétiques tenant l’un des emblèmes de l’URSS trônaient sur une colline de Kiev. Ces sculptures, érigées comme symbole de fraternité entre les peuples russes et ukrainiens, sont en train d’être démontées. Une décision prise par la capitale, qui fait suite à la décision de Vladimir Poutine d’envahir l’Ukraine et de déclarer la guerre.   

Poutine à contre-courant  

Alors que les combats se poursuivent sur le front en Ukraine, Vladimir Poutine a pris la parole à la mi-journée ce mardi pour parler sport. Le Kremlin a ainsi tenu à féliciter les médaillés russes aux Jeux olympiques de Pékin, qui sont parvenus à des victoires « malgré les sanctions » qui ont pénalisé les athlètes durant la compétition.   

Lavrov fustige les Etats-Unis  

Lors d’une conférence de presse tenue ce 26 avril à Moscou, Sergueï Lavrov a vivement critiqué la position des Etats-Unis. En effet, le ministre des Affaires étrangères les a notamment accusés de vouloir d’un monde « unipolaire excluant la Russie », et a appelé par la même occasion à « désoccidentaliser l’ONU ».  

Radioactivité à Tchernobyl

C’est un message inquiétant qu’a fait parvenir le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ce 26 avril. Ce dernier a estimé que le niveau de radioactivité sur la centrale nucléaire de Tchernobyl était « anormal ». Située à 150 km au nord de Kiev, la centrale a été occupée durant plusieurs semaines par les Russes, ces derniers ayant reçu des « doses significatives » de radiations en creusant des tranchées. Pour rappel, Tchernobyl avait été le théâtre d’une catastrophe nucléaire en 1986. La présence de l’armée russe entre février et mars dernier « était absolument anormale et très, très dangereuse », selon le chef de l’AIEA.

Expulsions suédoises

Après l’annonce de l’expulsion de 40 diplomates allemands en représailles le 25 avril, Moscou a annoncé aujourd’hui le renvoi de trois diplomates suédois. Une mesure de représailles également, à la suite d’une autre prise par Stockholm jugée pénalisante par la Russie.

Bilan terrifiant

A Marioupol, l’ampleur des dégâts de la guerre a été soulignée par un conseiller de la Mairie ce 26 avril. En effet, Piotr Andriouchtchenko a assuré qu’environ 22 000 civils auraient été tués sur cette zone, parmi lesquels 250 enfants. Evoquant une situation « terrible », le conseiller a aussi fait part de son inquiétude face à « 100 000 civils » toujours coincés à Marioupol notamment à cause notamment de « couloirs humanitaires qui n’ont jamais fonctionné et ne fonctionnent pas ».

L’ONU s’attend à 8,3 millions de réfugiés  

Les Nations unies ont fait savoir ce mardi qu’elles s’attendaient à ce que 8,3 millions de personnes fuient l’Ukraine, contre plus de 5 millions actuellement, indique BFM TV. Après quoi, l’ONU a annoncé avoir doublé son appel d’urgence pour apporter de l’aide humanitaire en Ukraine, détaille de son côté Le Monde« Plus de 2,25 milliards de dollars sont désormais nécessaires pour répondre aux besoins en Ukraine, soit plus du double du montant demandé (1,1 milliard de dollars) lorsque nous avons lancé l’appel le 1er mars, quelques jours après le début de la guerre, a indiqué l’ONU. L’appel a également été prolongé de trois à six mois. » 

« Poutine n’a jamais imaginé que le monde se rallierait derrière l’Ukraine » 

« L’invasion de l’Ukraine et les atrocités commises par les troupes russes sont indéfendables », a fustigé ce mardi Lloyd Austin, secrétaire à la Défense des Etats-Unis, depuis la base américaine de Ramstein. « L’Ukraine croit qu’elle peut gagner la guerre. Nous tous, ici, aussi », a ensuite ajouté celui dont les propos sont cités par France 24. Et de conclure : « [Vladimir] Poutine n’a jamais imaginé que le monde se rallierait derrière l’Ukraine. » 

Moscou : le secrétaire général de l’ONU appelle à un cessez-le-feu  

Lors d’un déplacement en Russie, à Moscou, notamment dans le but de rencontrer le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, a appelé à un cessez-le-feu « dans les plus brefs délais », relate BFM TV

Le Drian évoque « un renforcement des sanctions européennes » 

Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a fait savoir qu’il s’était entretenu lundi avec son homologue ukrainien Dmytro Kuleba, relaye BFM TV« Le ministre a souligné dans ce nouvel échange […] la continuité de la stratégie de la France dans le cadre du conflit ukrainien et notre détermination à poursuivre et approfondir l’appui apporté par la France à l’Ukraine », peut-on lire dans un communiqué du Quai d’Orsay cité par nos confrères. Et ledit communiqué de poursuivre : « Les deux ministres ont également évoqué les paramètres d’un renforcement des sanctions européennes à l’encontre de la Russie soutenu par la présidence française du Conseil de l’Union européenne. » 

Royaume-Uni : une enquête ouverte après un piratage visant l’armée 

Le gouvernement britannique a annoncé avoir ouvert une enquête au sujet d’un piratage qui, d’après le Daily Mail, a rendu accessible l’identité d’une centaine de recrues potentielles de l’armée britannique. Et cela, possiblement au profit de la Russie. L’annonce a été faite ce mardi par un secrétaire d’Etat. Ainsi, selon le tabloïd, l’identité de 124 candidats souhaitant rejoindre l’armée a été découverte de manière illégale. 

Transnistrie : deux explosions ont touché une tour radio  

« Tôt le 26 avril, deux explosions ont été entendues dans le village de Maïaky », a fait savoir dans un communiqué le ministère de l’Intérieur de la Transnistrie, une région séparatiste de Moldavie appuyée par la Russie et non reconnue par la communauté internationale. Les deux détonations, qui n’ont fait aucune victime, ont touché la tour radio de cette localité située à une cinquantaine de kilomètres au nord de la « capitale » de la Transnistrie, Tiraspol, qui se trouve non loin de la frontière avec l’Ukraine, a précisé la même source, citée par Le Monde. La présidente de la Moldavie réunira ce mardi son conseil de sécurité nationale. 

Berlin va autoriser la livraison de chars à Kiev

L’Allemagne a fait part de son intention d’autoriser la livraison à l’Ukraine de chars de type « Guepard ». L’annonce a été faite ce mardi par une source gouvernementale, dont BFM TV s’est fait l’écho. Cette annonce constitue un tournant majeur dans la politique prudente suivie jusqu’à aujourd’hui par Berlin, dans son soutien militaire à Kiev. Les détails, et notamment le nombre de chars, spécialisés dans la défense anti-aérienne, doivent être dévoilés au cours de la journée par la ministre de la Défense, Christine Lambrecht. Depuis quelques jours, le chancelier allemand, Olaf Scholz, est durement critiqué. Il lui est reproché de ne pas être suffisamment volontariste dans l’aide que son pays apporte à l’Ukraine.

Ukraine : « la ville de Kreminna serait tombée »

Dans son point de situation quotidien, le ministère de la défense britannique indique que « les forces russes tentent probablement d’encercler des positions ukrainiennes fortement fortifiées dans l’est de l’Ukraine », relate Le Monde ce mardi. Ainsi, « la ville de Kreminna serait tombée », selon le ministère. Il précise également que « de violents combats sont signalés au sud d’Izium, alors que les forces russes tentent d’avancer vers les villes de Sloviansk et de Kramatorsk, depuis le nord et l’est ». D’autre part, « les forces ukrainiennes ont préparé la riposte à Zaporijia en prévision d’une éventuelle attaque russe depuis le sud », observe l’organe britannique.

« Dissuader les pays alliés de fournir davantage d’armes à l’Ukraine »

Ce mardi, une quarantaine de pays se réunissent sous l’impulsion des Etats-Unis, dès 8 heures, sur la base américaine de Ramstein, située en Allemagne. L’objectif est d’armer davantage l’Ukraine. Et selon Gulliver Cragg, correspondant de France 24 à Kiev, c’est cette réunion qui a poussé le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, à brandir la menace d’une Troisième Guerre mondiale : « Il s’agit de dissuader les pays alliés. » 

Allemagne : près de 40 pays réunis par les Etats-Unis 

Une quarantaine de pays se réunissent en Allemagne, ce mardi, à l’invitation des Etats-Unis, rapporte 20Minutes. Et cela, afin de renforcer la défense de l’Ukraine. Au moment où Moscou vise le contrôle total du sud du pays et de la région du Donbass, cette réunion, organisée sur la base aérienne américaine de Ramstein, a pour vocation à « générer des capacités supplémentaires pour les forces ukrainiennes ». L’annonce a été faite la veille par le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, au retour d’une visite à Kiev. 

Pour l’Ukraine, Londres supprime tous les droits de douane 

Une quarantaine de pays se réunissent en Allemagne, ce mardi, à l’invitation des Etats-Unis, rapporte France24. Et cela, afin de renforcer la défense de l’Ukraine. Au moment où Moscou vise le contrôle total du sud du pays et de la région du Donbass, cette réunion, organisée sur la base aérienne américaine de Ramstein, a pour vocation de « générer des capacités supplémentaires pour les forces ukrainiennes ». L’annonce a été faite la veille par le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, au retour d’une visite à Kiev.

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France24 - Monde

Décès de Bernard Pons, "figure mythique" du RPR et du gaullisme

Publié le : 27/04/2022 - 17:36

Paris (AFP) – Il était une figure du RPR et de la famille gaulliste, plusieurs fois ministre, totalement dévoué à Jacques Chirac avant de rompre avec lui au début des années 2000: Bernard Pons, qui fut également député, est mort à l'âge de 95 ans, a appris l'AFP mercredi auprès de sa famille.

"La disparition de Bernard Pons marque la fin d’une époque. Celle des grands moments de compagnonnage, de la politique épique, du gaullisme triomphant", a tweeté l'ex-président Nicolas Sarkozy.

Le président LR de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand a salué la mémoire d'un homme "fidèle à une exigence de la politique et à une certaine idée de la France", tandis que la candidate LR à la présidentielle Valérie Pécresse rendait hommage à "un gaulliste historique".

"Une figure mythique du RPR. Un immense gaulliste qui a œuvré avec ces valeurs chevillées au corps", a de son côté affirmé le maire ex-LR de Nice Christian Estrosi. Pour le président (ex-LR) de la région Paca Renaud Muselier il était "un grand chiraquien de cœur et d'engagement".

Né en juillet 1926 à Béziers (Hérault), ce médecin de formation a été plusieurs fois ministre sous Georges Pompidou et Jacques Chirac, notamment des DOM-TOM et des Transports.

"Jacques Chirac, c'est mon frère", aimait dire Bernard Pons, constamment élu à l'Assemblée pendant plus de trente ans. Avec lui, il fait partie en 1967 de la douzaine de "jeunes loups" lancés par Georges Pompidou à l'assaut des bastions radicaux et socialistes du Sud-Ouest.

Pugnace et enthousiaste, cet ancien résistant, engagé volontaire dans les FFI, a également été député de l'Essonne puis de Paris, de 1981 à 2002. Jacques Chirac le fait élire au Conseil de Paris en 1983 dans le 17e arrondissement.

Il est secrétaire d'État auprès du ministre de l'Agriculture dans les gouvernements Chaban-Delmas et Messmer, de 1969 à 1973, mais ne participe pas aux gouvernements du septennat de Valéry Giscard d'Estaing qu'il critiquera durement, jusqu'à la candidature de Jacques Chirac contre le président sortant en 1981.

Ouvéa

Fidèle de Jacques Chirac, Bernard Pons devient secrétaire général du Rassemblement pour la République (RPR, créé par M. Chirac en 1976) de 1979 à 1984 puis, en 1988, président du groupe RPR à l'Assemblée.

Il co-préside, avec Simone Veil, la liste de la majorité aux élections européennes de 1984.

Ce "jeune loup" du RPR a été ministre des DOM-TOM de 1986 à 1988, un mandat marqué par le massacre de la grotte d'Ouvéa en Nouvelle-Calédonie, qui fait 21 morts (19 Kanaks et 2 militaires) entre les deux tours de la présidentielle de 1988, et dont on lui fera porter la responsabilité.

"On a toujours des regrets. Ce que l'on fait n'est jamais la perfection. J'ai peut-être commis des erreurs, mes collaborateurs en ont peut être commis, les généraux aussi, mais nous avons fait du mieux possible pour sauver le maximum de vies humaines", expliquera-t-il des années plus tard.

Le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu, en disant sa "tristesse", a rendu hommage à son prédécesseur dont l'action "a permis d’encourager les investissements" dans les Outre-mer "pour accélérer leur développement".

Bernard Pons a également été ministre des Transports de 1995 à 1997.

Ce père de quatre filles avait rompu avec Jacques Chirac sur la fin de sa carrière politique. "Je l'ai cru longtemps ouvert, attentif, généreux, fidèle en amitié. Je constate aujourd'hui qu'il en est autrement", affirmait-il en 2005 au Parisien.

Après avoir perdu son mandat de député, il s'était installé en Martinique en 2005, qu'il avait quittée en 2010 pour revenir à Aigues-Mortes (Gard).

© 2022 AFP

Valeurs Actuelles

Immigration : Joe Biden empêché par un juge de lever des restrictions en lien avec la pandémie

Aux Etats-Unis, un juge fédéral a bloqué temporairement la décision du président Joe Biden, lundi 25 avril, de lever des restrictions à l’immigration mises en place au début de la pandémie. Depuis deux ans, ces restrictions permettent l’expulsion immédiate des migrants arrêtés à la frontière sud, détaille Le Figaro. Dans le détail, le gouvernement avait fait savoir qu’il serait mis fin à ce dispositif, dit « Title 42 », le 23 mai. Une annonce qui avait suscité de nombreuses critiques chez les républicains, mais également chez certains démocrates, partisans d’un contrôle plus strict des frontières. 

« C’est une immense victoire, mais le combat continue » 

Ce lundi, après une vidéoconférence avec des avocats, un juge de Louisiane a donc expliqué qu’il avait « annoncé son intention d’accéder à la requête » initialement déposée par le Missouri, la Louisiane et l’Arizona, afin de suspendre la levée des restrictions, indique le quotidien national, qui cite ses propos. Cette décision empêche le gouvernement de prendre toute mesure avant une audience le 13 mai. Celle-ci aura pour objectif de déterminer si le « Title 42 » peut être levé. 

Les trois Etats républicains qui ont lancé la procédure – avant d’être rejoints plus tard par 18 autres – se sont réjouis d’une victoire qui, espèrent-ils, permettra d’éviter l’afflux sans précédent de migrants prédit par des responsables du ministère de la Sécurité intérieure, relève Le Figaro« C’est une immense victoire pour la sécurité des frontières, mais le combat continue », a tenu à nuancer Eric Schmitt, le procureur général du Missouri. 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Les hommages de Fabrice Luchini et d'Emmanuel Macron à Michel Bouquet

Publié le : 27/04/2022 - 17:21Modifié le : 27/04/2022 - 17:58

FRANCE 24 Suivre

De nombreuses personnalités du monde de la culture ont rendu un dernier hommage au comédien Michel Bouquet à l'hôtel des Invalides, où une cérémonie nationale a célébré ce monument de la culture française décédé à la mi-avril.

L'Humanité

Les fonds rapaces aiment le Covid

Chronique

Pierre Ivorra

On ne rendra jamais assez hommage aux chercheurs, techniciens, ingénieurs, travailleurs de différents métiers du géant pharmaceutique américain Pfizer. À défaut d’avoir pu éradiquer l’épidémie, ils ont permis, par leur découverte d’un premier vaccin, de sauver des vies de personnes à risques, de limiter de ce fait la progression du Covid-19 ainsi que le nombre de décès dans bien des pays. On n’en dira pas autant de la direction du groupe, qui s’est opposée jusqu’au bout à la levée des brevets sur les traitements anti-Covid. Elle n’entend pas renoncer à une telle pierre philosophale. Grâce à elle, les ventes du groupe ont bondi de 95 % en 2021, dépassant les 83 milliards de dollars, et le bénéfice net a plus que doublé, à 22 milliards de dollars. Entre l’intérêt général, qui pousserait à abandonner la propriété du brevet, comme l’a demandé le président américain, Joe Biden, et l’intérêt particulier, qui incite à s’y accrocher, les actionnaires n’ont, semble-t-il, pas hésité. Mais qui sont-ils ? Le premier, avec 8,05 % du capital, est Vanguard Group, que nous commençons à connaître. Ce fonds d’investissement est aussi actionnaire de Moderna (6,34 % du capital), qui a créé lui aussi un vaccin anti-Covid ; il est également chez le géant Johnson & Johnson, actif tout autant dans la pharmacie, les produits d’hygiène que les cosmétiques ; il est présent dans un troisième groupe pharmaceutique, suédo-britannique, AstraZeneca, et chez notre Sanofi, groupe tricolore. Vanguard ne s’occupe pas que de notre santé, il investit aussi chez Pernod-Ricard, Michelin, Monsanto, ExxonMobil… Le deuxième actionnaire nous est devenu familier puisqu’il s’agit de l’inévitable BlackRock, devenu le plus important gestionnaire d’actifs au monde, avec près de 7 800 milliards de dollars, et qui est en partie sous la tutelle de Vanguard.

Décidément, on retrouve un peu partout ces géants du capital financier : dans la santé, l’audiovisuel, l’industrie, le bâtiment, les nouvelles technologies… De plus, ils ont l’oreille de nombre de dirigeants et gouvernements. Ainsi, il y a un peu plus de deux ans, BlackRock s’est fait connaître en France pour avoir conseillé notre gouvernement dans l’élaboration de sa désastreuse réforme des retraites. On mesure dès lors l’enjeu financier, économique et même géopolitique que représenterait l’établissement d’une maîtrise publique et sociale de leur activité. D’où l’importance de construire une autre Europe au service des peuples à même de peser face à ces géants, états-uniens pour nombre d’entre eux, afin de donner une autre orientation à leurs choix de gestion.

coronavirus covid-19pfizerBrevets des vaccins
Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : 40 diplomates allemands expulsés de Russie

La guerre en Ukraine se poursuit, lundi 25 avril, au 61e jour de l’offensive russe. Ce lundi, les forces russes continuaient à bombarder, au moyen de missiles et de l’artillerie, le vaste complexe métallurgique d’Azovstal situé à Marioupol, indique BFM TV. Il s’agit de l’ultime poche de résistance, où sont retranchés les derniers combattants ukrainiens, mais également près de 1000 civils, d’après l’état-major ukrainien. Toutefois, la Russie a annoncé à la mi-journée un cessez-le-feu, qui aura lieu ce lundi. L’objectif : permettre aux civils de quitter le site d’Azovstal. 

A quand la paix ?

Alors que la Russie accuse l’Ukraine de « faire semblant » de discuter avec elle, Moscou a pourtant affirmé vouloir poursuivre les négociations pour rétablir la paix. Mais Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie russe, n’a pas caché son agacement : « La bonne volonté a ses limites », a-t-il lancé, avant d’ajouter : « Si elle n’est pas réciproque, cela ne contribue pas au processus de négociation ». Le camp de Vladimir Poutine n’hésite donc pas à insinuer que l’Ukraine est en grande partie responsable si la guerre se poursuit sur son sol.

Sanctions à venir

Alors que la guerre s’intensifie en Ukraine, le ministre des Affaires étrangères ukrainien a affirmé s’être entretenu avec Jean-Yves Le Drian. Ce dernier aurait assuré à Dmytro Kuleba que « le soutien de la France à l’Ukraine allait encore se renforcer », et évoqué « de nouvelles sanctions contre la Russie ». Le ministre des Affaires étrangères français aurait aussi promis à son homologue ukrainien « des livraisons d’armes » et le « statut de candidat à l’Union européenne ».

Poutine vante son économie

Pendant ce temps, Vladimir Poutine fait ses comptes. Il a affirmé que l’économie de la Russie était en train « de se stabiliser », et ce, malgré les nombreuses sanctions occidentales à son encontre. « L’inflation a ralenti, la croissance hebdomadaire des prix s’est rapprochée de la normale », s’est réjoui le Kremlin. Selon le dirigeant russe, la santé économique du pays se maintiendrait grâce au rouble qui se serait « activement renforcé ces derniers temps », ainsi qu’à la « demande des consommateurs » revenue à son activité normale. Mais si Vladimir Poutine semble se satisfaire, de nombreux économistes ont estimé que les impacts des sanctions à l’égard de la Russie seront de plus en plus visibles et de moins en moins soutenables pour Moscou.

L’aide de Londres

Alors que les combats se poursuivent sur le sol ukrainien, le Royaume-Uni a annoncé qu’il allait fournir un « petit nombre » de blindés lance-missiles antiaériens à l’armée de Volodymyr Zelensky. Des équipements qui apporteront des moyens « de courte portée de jour comme de nuit », selon le ministre de la Défense britannique Ben Wallace.

Ursula von der Leyen en Inde

En visite à New Delhi en Inde, la présidente de la Commission européenne a assuré que la guerre en Ukraine « affectera profondément la région indo-pacifique » et pas seulement l’Europe. Dans le cadre de son déplacement visant à renforcer les liens stratégiques entre l’Union européenne et l’Inde, Ursula von der Leyen a tenté d’éclairer les responsables politiques en leur demandant de se désolidariser de la Russie. En effet, l’Inde se fournit en armes et en énergie auprès de Vladimir Poutine avec qui elle entretient des relations solides.

Des militants Greenpeace interpellés

Après avoir bloqué un pétrolier russe dans le fjord d’Oslo en Norvège durant plusieurs heures, vingt militants de Greenpeace ont été arrêtés. Pour rappel, ils avaient décidé de mener cette action pour empêcher le navire de décharger sa cargaison d’hydrocarbures russes.

Des installations ferroviaires bombardées

A Vinnytsia, dans le centre-ouest de l’Ukraine, des installations ferroviaires ont été touchées par des bombardements russes ce lundi 25 avril. Après les explosions, cinq personnes ont été tuées et au moins dix-huit autres ont été blessées.

Expulsions allemandes

Lundi 4 avril, l’Allemagne avait annoncé l’expulsion de 40 diplomates russes après la découverte d’exécutions de civils à Boutcha, près de Kiev en Ukraine. A titre de représailles, Moscou vient officiellement de confirmer l’expulsion de 40 diplomates allemands du territoire russe ce 25 avril. Selon la ministre des Affaires étrangères, cette décision n’est « pas justifiée », et les collaborateurs diplomatiques expulsées n’avaient « absolument rien à se reprocher ». « Les 40 membres des représentations russes en Allemagne que nous avons expulsés il y a trois semaines n’ont pas travaillé un seul jour au service de la diplomatie pendant leur séjour en Allemagne », a dénoncé Annalena Baerbock dans un communiqué.

Norvège : des militants bloquent un pétrolier russe  

Des militants de Greenpeace se sont évertués ce lundi à bloquer un pétrolier russe en Norvège, relève France 24. Ils s’y sont enchaînés dans le but de protester contre la guerre en Ukraine, a fait savoir l’organisation écologiste. A savoir que le navire-citerne Ust Luga, actuellement stationné à proximité du terminal pétrolier d’Exxon Mobil, autrement dit à environ 70 kilomètres au sud d’Oslo, doit livrer du brut à la Norvège. Les militants de l’ONG ont l’intention, par le biais de cette action, de bloquer le déchargement d’une cargaison estimée à hauteur de 95 000 tonnes de pétrole. 

« Le pétrole n’est pas seulement à l’origine de la crise climatique, mais aussi des guerres et des conflits. Je suis choqué que la Norvège fonctionne comme un port franc pour le pétrole russe, qui, nous le savons, finance la guerre de [Vladimir] Poutine », a argué Frode Pleym, le directeur la branche norvégienne de Greenpeace, dont les propos sont cités par France 24. L’ONG a sommé les autorités norvégiennes d’interdire les importations de combustibles fossiles russes et a jugé que la filiale norvégienne Esso, propriété d’Exxon Mobil, devrait mettre fin aux actuels contrats d’importation d’hydrocarbures russes. D’après un porte-parole d’Esso Norvège, lesdits contrats ont été signés avant le début du conflit et la compagnie pétrolière n’envisagerait aucun autre achat en Russie. 

Bientôt une nouvelle ambassadrice des Etats-Unis en Ukraine

Antony Blinken, secrétaire d’Etat américain, a annoncé lundi que Joe Biden allait nommer prochainement une nouvelle ambassadrice des Etats-Unis en Ukraine. Il s’agit de Bridget Brink, actuellement ambassadrice en Slovaquie, détaille Le Monde. Depuis 2019, le poste diplomatique en Ukraine était occupé par des chargés d’affaires.

Le retour d’une présence diplomatique américaine dans le pays se fera de manière progressive, car les Etats-Unis se montrent beaucoup plus prudents que certains pays européens qui ont d’ores et déjà rouvert leur ambassade dans la capitale ukrainienne, note le journal national. « Depuis le début des hostilités, nous avons une équipe en Pologne qui fait ce travail, a expliqué un haut responsable du département d’Etat. A partir de cette semaine, des membres de cette équipe vont faire des déplacements dans une même journée à l’intérieur de l’Ukraine. »

Moscou dit avoir abattu deux drones ukrainiens

Ce lundi, la Russie a abattu deux drones ukrainiens près de la frontière avec l’Ukraine où Moscou mène une offensive militaire depuis plus de deux mois. L’annonce, relayée par BFM TV, a été faite par les autorités locales. « La défense anti-aérienne a abattu deux drones ukrainiens aujourd’hui à 4h15 du matin (3h15 heure de Paris) » dans le district de Rylsk frontalier de l’Ukraine, a détaillé sur Telegram le gouverneur de la région de Koursk, Romain Starovoït, avant de préciser qu’il n’y avait pas de victime ni de dégât matériel.

La guerre redéfinit certaines priorités de Macron

Rarement, la politique internationale pèse sur une élection présidentielle française. Mais celle qui vient de s’achever s’est déroulée au rythme des décisions prises par le dirigeant russe Vladimir Poutine, et des images qui nous proviennent de la guerre en Ukraine. Cet événement devrait continuer d’influencer, et peut-être même redéfinir certaines des priorités diplomatiques du deuxième mandat d’Emmanuel Macron, détaille Le Figaro. Le conflit va contraindre le locataire de l’Elysée à concentrer les forces du pays et celles de l’UE, dont il assurera encore pendant quelques semaines la présidence tournante, sur cette crise.

Un dépôt de carburant russe en flammes

« Un incendie s’est déclaré au [sein du] dépôt de carburant Transneft Briansk-Droujba, à Briansk », une ville située à 150 kilomètres de la frontière avec l’Ukraine et servant de base logistique à l’offensive militaire de Moscou dans ce pays. L’annonce a été faite ce lundi par le ministère des situations d’urgence, indique Le Monde. Les raisons de l’incendie n’ont pas encore été précisées.

Les Etats-Unis veulent une Russie « affaiblie »  

Les Etats-Unis, qui fournissent une importante aide militaire à l’Ukraine, veulent voir la Russie « affaiblie », indique Le Monde. Et cela, au point de ne plus avoir les capacités de mener des offensives semblables à l’invasion de l’Ukraine. L’annonce a été faite lundi par le chef du Pentagone, Lloyd Austin. « [La Russie] a déjà perdu beaucoup de capacités militaires, et beaucoup de troupes pour être franc, et nous ne voudrions pas qu’elle puisse rapidement reconstituer ses capacités », a-t-il expliqué à des journalistes dans l’est de la Pologne. 

D’après le secrétaire à la Défense des Etats-Unis, l’Ukraine « peut gagner » 

Kiev peut gagner la guerre contre Moscou si elle dispose des bons équipements, a estimé lundi le chef du Pentagone, Lloyd Austin, au retour d’un déplacement en Ukraine avec le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken. « La première chose pour gagner, c’est de croire que l’on peut gagner. Et ils sont convaincus qu’ils peuvent gagner », a détaillé Lloyd Austin, dont les propos sont cités par BFM TV, à propos des Ukrainiens. Et de poursuivre : « Ils peuvent gagner s’ils ont les bons équipements, le bon soutien. » 

Poutine félicite Macron pour sa victoire 

Le dirigeant russe a adressé un message de félicitations à Emmanuel Macron, après sa réélection dimanche 24 avril. « Je vous souhaite sincèrement du succès dans vos activités, ainsi qu’une bonne santé et du bien-être », a détaillé le chef d’Etat russe dans un message publié sur le site du Kremlin et cité par Le Monde.

Zelensky a félicité Macron pour sa réélection

« Félicitations à Emmanuel Macron, un vrai ami de l’Ukraine, pour sa réélection ! », a tweeté le dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky, qui s’est entretenu à diverses reprises avec le président de la République française depuis le début de l’invasion russe de son pays. Selon la présidence française, il l’a félicité directement par téléphone, indique BFM TV

Bruxelles prépare des « sanctions intelligentes » contre Moscou 

L’Union européenne est en train de préparer des « sanctions intelligentes » contre les importations de pétrole russe, a fait savoir lundi le quotidien britannique The Times, qui a cité les propos du vice-président de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis. « Nous travaillons sur un sixième paquet de sanctions et nous envisageons de recourir à une sorte d’embargo sur le pétrole, a confié ce dernier dans les colonnes de nos confrères. Lorsque nous imposons des sanctions, nous devons le faire de manière à amplifier les pressions sur la Russie tout en minimisant les dommages collatéraux qui pourraient nous frapper. » 

Dimanche, le secrétaire d’Etat Antony Blinken et le ministre de la Défense Lloyd Austin se sont rendus à Kiev. C’était la première visite de membres du gouvernement américain en Ukraine depuis le déclenchement des hostilités par Moscou, ont fait savoir plusieurs responsables américains. Au cours de ce déplacement, les deux responsables ont annoncé le retour progressif d’une présence diplomatique américaine en Ukraine. Par ailleurs, une aide militaire supplémentaire à l’Ukraine a été annoncée par Washington, observe Le Monde. Lundi matin, les deux ministres étaient de retour sur le territoire polonais, lorsque des responsables américains ont confirmé cette visite pour la première fois.

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L'Humanité

À Tarbes, un burn-out général

Actu

La fermeture des lits et la souffrance au travail du personnel ont des conséquences sur la prise en charge des patients dans tous les services. En particulier, en gériatrie.

Bruno Vincens

Toulouse (Haute-Garonne), correspondance.

Dans le classement des hôpitaux en souffrance, celui de Tarbes figure en très bonne place. « Toutes les équipes soignantes connaissent un burn-out, déplore Jean-Marc Michaud, syndicaliste CGT dans l’établissement . Les salariés sont rappelés pendant leurs jours de repos. On doit travailler douze heures d’affilée. C’est la catastrophe ! »

L’an dernier, la clinique privée de l’Ormeau (groupe Elsan) a fermé ses urgences, ce qui a provoqué un afflux supplémentaire de patients vers celles de l’hôpital. La situation était déjà chaude, elle est maintenant brûlante. « Les malades attendent au minimum quatre ou cinq heures sur un brancard dans les couloirs », se désole Jean-Marc Michaud. Même les véhicules des pompiers doivent longuement stationner devant l’hôpital avant que les patients soient pris en charge.

Selon la CGT, tous les services sont impactés. En particulier la gériatrie. « En raison du manque d’effectifs, il n’y a plus de temps pour accompagner les personnes âgées au lever, à la douche », poursuit le syndicaliste. Il est tout aussi impossible de prendre un moment pour parler avec elles. Les familles se plaignent, mais la situation ne s’améliore pas. L’hôpital de Tarbes se trouve également dans l’incapacité d’accorder un rendez-vous avec un spécialiste dans un délai inférieur à six mois. C’est le cas notamment en cardiologie et en ophtalmologie, où l’attente peut atteindre huit mois.

Pour ne rien arranger, le service des soins de suite et de réadaptation, destiné aux patients ayant subi une lourde opération, est frappé par la fermeture de 20 lits sur 40, « jusqu’à nouvel ordre », indique la direction. « Chaque vendredi, une note de service informe le personnel que des lits sont fermés, parfois de manière provisoire, parfois sur le long terme », raconte Jean-Marc Michaud. Selon lui, il faudrait 40 à 50 infirmiers supplémentaires à l’hôpital de Tarbes. « Mais, en raison des conditions de travail et des rémunérations qui ne suivent pas, on assiste au contraire à de nombreux départs », ­déplore le syndicaliste.

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Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : les forces russes continuent de bloquer partiellement Kharkiv

La guerre en Ukraine se poursuit, dimanche 24 avril, au 60e jour de l’offensive russe. Les forces russes bombardent les troupes ukrainiennes et les infrastructures essentielles et continuent de bloquer partiellement Kharviv, au Nord-Est, rapporte 20Minutes. Par ailleurs dans l’est de l’Ukraine, les forces russes ont intensifié les opérations en direction de Severodonetsk, de Kurakhiv et de Popasnya, avec des combats qui se sont déroulés dans les régions de Zaritchné, de Roubijné et de Popasna. Les forces russes ont commencé à traverser la rivière Krasna sur des pontons en direction de Severodonetsk et les systèmes de défense aérienne intensifiaient leur action en direction d’Adiivka.

Un éditeur russe sommé de supprimer des passages évoquant l’Ukraine

D’après le média indépendant russe Mediazona, bloqué par le Kremlin, les salariés de la maison d’édition russe Prosveshchenie ont participé à une réunion dont l’objectif était de s’assurer que, dans les manuels scolaires édités, les mentions de l’Ukraine, qualifiées d’« inappropriées », soient retirées, relaye Le Figaro. Cet effacement de l’Ukraine, mais également des mentions de sa capitale Kiev, dans les manuels d’histoire, n’est pas quelque chose de simple à réaliser. De ce fait, tandis que certains éditeurs s’efforcent de trouver des formules qui leur permettront de désigner l’Ukraine sans toutefois la nommer explicitement, certains passages sont entièrement supprimés par leurs supérieurs.

La Russie bloque un site de jeux d’échecs

Moscou a bloqué le site internet américain dédié aux échecs Chess.com à la demande du parquet général russe. Et cela, après la publication de deux articles sur la situation en Ukraine, qualifiés de « fausses informations », indique BFM TV. Ainsi, Chess.com figure désormais sur la liste des sites bloqués en Russie. Ce dimanche, il est disponible sur le site du gendarme russe des télécoms, Roskomnadzor. Dans le détail, à la demande du parquet général, l’accès à deux pages de Chess.com, qui contenaient des articles critiques de l’opération russe en Ukraine, a été bloqué, d’après les agences de presse russes. Toutefois, comme Chess.com utilise le protocole HTTPS, tout le site est devenu inaccessible en Russie après la censure de ces deux pages.

Le conflit teste les limites du modèle d’accueil suisse

Très enthousiaste pour ouvrir ses portes aux réfugiés, la Confédération suisse l’est moins pour payer la facture. Cette dernière voit arriver 1 000 Ukrainiens par jour, par le train ou par la route. L’arrivée des victimes de la guerre met en lumière les faibles aides financières que reçoivent les personnes en recherche de protection. Dans certains cantons, le montant s’élève à 12 francs par jour (environ 12 euros) pour la nourriture, les produits de soin corporel, les médicaments, ainsi que les vêtements, comme l’a calculé le journal SonntagsBlick. Autrement dit, un montant très largement en dessous du minimum vital en Suisse, qui est l’un des pays les plus chers d’Europe. Par ailleurs, les réfugiés qui ne sont pas hébergés dans un centre d’asile fédéral sont forcés d’attendre plusieurs semaines avant de recevoir l’argent. Par conséquent, des voix discordantes commencent à se faire entendre. Ces dernières arguent que l’accueil des Ukrainiens n’est, en fin de compte, pas tellement généreux…

Ursula von der Leyen en Inde

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, est arrivée ce dimanche en Inde pour une visite de deux jours consacrée au commerce, à la sécurité et au climat. Au cours de cette visite, elle devrait par ailleurs faire allusion à la neutralité affichée par New Delhi concernant la guerre en Ukraine, note Le Monde. L’Inde est en quête d’un équilibre difficile entre ses relations avec l’Occident et celles qu’elle entretient avec Moscou, qui lui fournit une grande partie de ses besoins en armes et en énergie. Raison pour laquelle le pays s’est abstenu de condamner ouvertement l’invasion russe de l’Ukraine et de se joindre aux votes qui vont dans ce sens aux Nations unies. Aussi, Ursula von der Leyen rencontrera lundi le Premier ministre indien, Narendra Modi. Ces dernières semaines, celui-ci a reçu la visite et les appels de nombreux autres dirigeants occidentaux, qui l’ont pressé de prendre ses distances avec la Russie.

Le Pape renouvelle son appel à une trêve

A l’occasion de la Pâques orthodoxe, célébrée ce dimanche, le pape François a réclamé une fois de plus une trêve dans les combats, à l’issue de la prière dominicale devant des milliers de fidèles rassemblés place Saint-Pierre et dont certains brandissaient le drapeau ukrainien, relate 20Minutes. « Je renouvelle l’appel à une trêve pascale, le plus petit signe tangible d’une volonté de paix. Qu’on arrête les attaques pour soulager les souffrances des populations épuisées », a demandé le souverain pontife.

L’OSCE « inquiète » de la détention de certains de ses membres

Ce dimanche, l’OSCE s’est dite « extrêmement inquiète » après l’arrestation en Ukraine, dans les territoires séparatistes prorusses, de certains des membres de sa mission, relaye BFM TV. Peu après l’invasion russe fin février, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) avait évacué plusieurs centaines d’observateurs, issus de dizaines de pays, qui surveillaient le cessez-le-feu depuis 2014. Toutefois, demeurent sur place des employés ukrainiens dont « un certain nombre sont détenus à Donetsk et à Lougansk », a commenté l’OSCE dans un tweet, avant d’assurer « utiliser tous les canaux disponibles pour faciliter leur libération ». Pour l’heure, aucun autre détail n’a été fourni.

La Turquie disposée à contribuer aux négociations

Ce dimanche, le président turc Tayyip Erdogan a affirmé à son homologue ukrainien, à l’occasion d’un entretien téléphonique, que la Turquie était prête à apporter son assistance au processus de négociations avec la Russie, observe France 24. La discussion a également porté sur la situation de Marioupol. Le président Erdogan a notamment insisté sur la nécessité d’assurer l’évacuation des blessés et des civils de la ville, mais également ceux de l’usine Azovstal, ainsi que les troupes ukrainiennes qui sont encore forcées de se terrer dans le complexe métallurgique.

Une vague de morts parmi les oligarques russes

Depuis le début de l’agression russe en Ukraine fin février, la traque d’oligarques, soupçonnés d’être proches du Kremlin et de financer le régime de Vladimir Poutine, se poursuit. L’Union européenne, le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont sanctionné des milliers d’entre eux, mais également certains de leurs proches. Selon une liste compilée par le magazine américain Newsweek, plusieurs de ces influents personnages en Russie sont morts au cours des dernières semaines, parfois dans des circonstances floues. L’un d’eux a été retrouvé mort en Espagne, il y a quelques jours, à l’instar de son épouse et de leur fille. Au total, cinq oligarques russes sont morts depuis le début de l’invasion décidée par le dirigeant russe, et un sixième quelques semaines auparavant.

L’ONU réclame une trêve « immédiate » à Marioupol  

L’ONU a appelé, ce dimanche, à une trêve « immédiate » à Marioupol, afin de permettre l’évacuation de quelque 100 000 civils toujours coincés dans ce port ukrainien désormais presque entièrement contrôlé par l’armée russe. L’annonce a été faite dans un communiqué par son coordinateur en Ukraine, Amin Awad, relève BFM TV« Il faut une pause dans les combats tout de suite pour sauver des vies, a estimé ce dernier. Plus nous attendons, plus les vies seront menacées. Ils doivent être autorisés à évacuer maintenant, aujourd’hui. Demain, ce sera trop tard. » 

Zelensky : « Nous croyons en une nouvelle victoire de l’Ukraine » 

En s’exprimant devant la Cathédrale Sainte-Sophie de Kiev, en ce dimanche de Pâques orthodoxe, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit avoir prié pour que les enfants retrouvent la joie de vivre et que les endeuillés trouvent le réconfort. « Aujourd’hui, nous croyons plus que jamais en une nouvelle victoire de l’Ukraine et nous sommes convaincus qu’elle ne sera détruite par aucune horde et par aucune injustice », a déclaré le dirigeant, dont les propos sont cités par France 24

Kiev affirme que Moscou déploie des lanceurs de missiles Iskander-M

La Russie a déployé des lanceurs mobiles de missiles Iskander-M à moins de 60 kilomètres de la frontière ukrainienne, a fait savoir ce dimanche l’état-major des forces armées ukrainiennes, comme l’indique Le Figaro. « Ensuite, l’ennemi a augmenté le nombre de troupes dans la région de Belgorod en transférant et en concentrant des unités supplémentaires », a précisé l’armée ukrainienne à l’occasion de sa mise à jour quotidienne du matin. « Selon les informations disponibles, des lanceurs Iskander-M ont été déployés à 60 kilomètres de la frontière avec l’Ukraine », a-t-elle assuré, sans toutefois donner plus de détails sur l’emplacement des systèmes.

Pour l’heure, Moscou n’a pas réagi à la révélation de ces nouvelles informations, observe le quotidien national. Vendredi, la Russie avait déclaré qu’elle voulait contrôler tout le sud de l’Ukraine. Kiev avait répondu que cela montrait que Moscou avait des objectifs plus larges que celui, déclaré, de démilitariser et de « dénazifier » le pays.

La Suisse interdit la livraison d’armes allemandes à l’Ukraine

L’annonce a été faite ce dimanche par le journal helvétique Sonntags Zeitung : la Suisse a pris la décision de bloquer l’exportation de munitions que l’Allemagne souhaitait ensuite envoyer vers l’Ukraine. De cette façon, le pays applique son statut de stricte neutralité.

Volodymyr Zelensky souhaite une rencontre avec Vladimir Poutine

Le dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky a de nouveau appelé ce samedi à une rencontre avec son homologue russe Vladimir Poutine, relaye BFM TV. Et cela, « pour mettre fin à la guerre ». Il a notamment répété qu’« il n’avait pas peur de rencontrer » le président russe, si cela permettait de parvenir à un accord de paix. Il a aussi assuré que Kiev abandonnera les négociations avec Moscou si ses militaires, retranchés dans le vaste complexe métallurgique d’Azovstal à Marioupol (dans le sud-est su pays), port ukrainien stratégique sur la mer d’Azov, sont tués par l’armée russe.

La Pologne a fourni 1,6 milliard de dollars d’armes à Kiev

La Pologne a fourni à l’Ukraine des armes d’une valeur de 1,6 milliard de dollars (1,5 milliard d’euros) dans le but de l’aider à faire face à l’invasion russe, a confié le Premier ministre polonais, dont les propos sont cités par 20Minutes. « A ce jour, la Pologne a transmis à notre voisin oriental des équipements militaires d’une valeur d’environ 7 milliards de zlotys, soit plus de 1,6 milliard de dollars », a détaillé Mateusz Morawiecki à la fin d’une rencontre à Cracovie avec son homologue ukrainien Denys Chmygal. Et de conclure, dans un communiqué : « Cet équipement sauve la souveraineté ukrainienne, polonaise et européenne. »

Les combats et les bombardements se poursuivent

Samedi matin, l’armée russe a confié avoir procédé, durant les dernières 24 heures, à 1098 frappes avec de l’artillerie et des roquettes, rapporte BFM TV. « Ils bombardent littéralement tout », a indiqué sur sa chaîne Telegram le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaidai, avant d’enjoindre la population à évacuer. Il a aussi annoncé deux morts et deux blessés à Zolote. Par ailleurs, au moins six personnes, dont un bébé, ont perdu la vie dans des frappes russes, le même jour, sur la ville portuaire d’Odessa, d’après Kiev, qui redoute que ce bilan ne s’alourdisse. L’armée russe a également assuré avoir touché, au moyen de missiles de haute précision, un important dépôt d’armes livrées aux forces ukrainiennes par les Etats-Unis et plusieurs pays européens, à proximité d’Odessa.

Plusieurs décennies de déminage en perspective

Plusieurs décennies seront certainement nécessaires afin de neutraliser les milliers d’engins explosifs encore actifs qui ont été déversés sur près de la moitié du territoire de l’Ukraine, alertent les spécialistes deux mois après le début de l’invasion russe. « Il faudra cinquante ans pour tout déminer », juge Perrine Benoist, directrice de la réduction de la violence armée pour l’ONG Handicap International, dont les propos sont cités par Le Monde. Elle a souligné ensuite qu’« on [déminait] toujours au Laos, au Cambodge et au Vietnam, cinquante à soixante ans après ».

Aucune trêve pour la Pâques orthodoxe

Pour ce week-end de Pâques, aucune trêve n’a pu être négociée entre Moscou et Kiev, observe BFM TV. Le patriarche orthodoxe russe Kirill, allié du président russe Vladimir Poutine, a appelé ce samedi à prier pour une « paix durable », mais sans évoquer l’idée d’un cessez-le-feu pour le week-end pascal des chrétiens orthodoxes.

Христос Воскрес, українці!🇺🇦

Ілюстрація: Олександр Грехов pic.twitter.com/uMayoKXjzH

— Держприкордонслужба (@DPSU_ua) April 24, 2022

La rupture entre le patriarcat de Moscou et celui de Constantinople renforcée 

L’invasion de l’Ukraine par la Russie a renforcé la rupture entre le patriarcat de Moscou, qui a béni l’armée russe à maintes reprises, et celui de Constantinople. Désormais, tandis que les fidèles du monde entier fêtent la Pâque orthodoxe, ce dimanche, les tensions sont à leur comble, comme détaillé dans un récent article du New York Times dont Courrier international s’est fait l’écho. Par conséquent, les 200 millions de fidèles de l’Eglise orthodoxe, qui vivent principalement dans l’est et le sud de l’Europe, se disent en proie à des dilemmes. 

Partout, le conflit divise les églises nationales, les paroisses, mais également les familles, qui sont contraintes de réévaluer leurs relations avec le patriarche de Moscou et l’Eglise orthodoxe russe. Aux Etats-Unis, certains fidèles changent d’église, note le quotidien national américain. En France, des séminaristes orthodoxes ont sommé leur évêque de rompre avec le patriarcat de Moscou. Ailleurs, aux Pays-Bas, la police a été forcée d’intervenir dans une église de Rotterdam, car des paroissiens en étaient venus aux mains au sujet de la guerre. 

Guterres attendu en Turquie, Blinken à Kiev

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, se rendra lundi en Turquie. Ce pays est un important médiateur concernant le conflit en Ukraine, rappelle France 24. Ensuite, il est attendu à Moscou et à Kiev, a fait savoir l’ONU dans un communiqué. Par ailleurs, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, ainsi que le ministre américain de la Défense, Llyod Austin, sont attendus à Kiev ce dimanche, indique BFM TV. Deux mois, jour pour jour après le début de l’invasion russe, ils vont discuter des livraisons d’armes à l’Ukraine. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky les souhaiterait « encore plus lourdes et puissantes » pour faire face à l’armée russe, comme il l’a fait savoir samedi à l’occasion d’une conférence de presse dans une station de métro du centre-ville de Kiev.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

'Fear and terror': Inside Gaza militants' tunnel network

Issued on: 25/04/2022 - 16:58

Sam BALL

Tucked into the foot of a hill, the entrance is barely visible. But beneath the sandy soils of southern Gaza, lies a complex system of tunnels complete with electric lights, a ventilation system and telecoms cables. With tensions once again escalating in the region, Palestinian militants say they are preparing to use these hidden underground passages in any upcoming conflict with Israel.

L'Humanité

A l'hôpital Saint-Louis, à Paris, « comment rester ouvert sans infirmières ? »

Actu

En raison d’un manque de soignants inédit, sous payés, le service d’immunologie clinique de Saint-Louis, à Paris, est menacé de fermeture à très court terme.

Clara Bolzinger

«Urgent. Hôpital recherche infirmier·e·s pour postes de nuit, 19 heures-7 heures. » L’affiche, placardée sur l’un des murs de l’hôpital Saint-Louis, dans le 10e arrondissement de Paris, concerne spécifiquement le service d’immunologie de ce centre hospitalier universitaire. Faute de pouvoir recruter des infirmières pour la nuit, cette spécialité, unique en Île-de-France, est menacée à très court terme de fermeture. « Personne ne veut fermer. Mais s’il n’y a pas ­d’infirmières de nuit, on ne voit pas comment on peut rester ouvert », déplore Claire Fieschi, cheffe adjointe de service d’immunopathologie clinique. Sur douze postes budgétés, seulement deux sont occupés. En cause : la difficulté à recruter des infirmières de nuit depuis plusieurs mois. « Cet emploi n’est payé que 9 euros de plus la nuit qu’en journée », précise la médecin, soit une maigre hausse de 1,07 euro brut de l’heure, et ce malgré le Ségur de la santé.

La légère revalorisation des salaires de 183 euros qui a découlé de cette consultation était « juste un rattrapage. Sur dix ans, ça ne fait que 18 euros d’augmentation » , ­relève Sylvie Pécard. L’infirmière pleine d’entrain, qui exerce depuis vingt-trois  ans à Saint-Louis, a vu, petit à petit, tous ses collègues partir, en raison de la « non-­reconnaissance du travail, des bas salaires et des répercussions sur la santé ».

Mais, dans cet établissement parisien, l’immunologie n’est pas le seul secteur touché par des départs. L’équipe de suppléance, qui comptait trente infirmières il y a vingt ans, n’en compte désormais plus que huit. Un manque de personnel qui pénalise directement le peu de professionnels qui restent. Sylvie Pécard peut en témoigner : après avoir travaillé pendant vingt et un ans en équipe de suppléance, elle officie désormais au sein du service oncologie. « Je me suis assise quinze  minutes la nuit dernière, sur dix  heures de travail. » Mais le manque d’effectifs se répercute aussi sur les patients. « Aujourd’hui, entre cinq et sept patients sortent de l’hôpital quotidiennement. Avant, c’était seulement un ou deux », poursuit-elle.

« On n’est pas censé être là juste pour distribuer des médicaments »

Le 19 avril, une petite centaine de soignants ont manifesté pour dénoncer le risque de fermeture du service d’immunologie. Au milieu de toutes les blouses blanches mobilisées devant l’hôpital, Victor, patient du service d’immunologie et de dermatologie, est venu soutenir le personnel soignant. « Quand tu es hospitalisé et que tu es au fond du trou, les infirmières et les aides-soignantes sont les personnes que tu vois le plus. C’est l’un des seuls rapports humains que tu as », ­témoigne-t-il. Le jeune homme de 23 ans, qui vient en consultation une fois par mois, s’indigne de ce qu’il a pu observer. « Ce système fonctionne uniquement car les soignants y sacrifient leur vie. Mon médecin fait des journées qui durent entre douze et quatorze  heures », précise-t-il. Interne en hématologie, Clémentine Boccon-Gibod regrette, elle aussi, le manque de temps pour échanger avec les malades. « Plus on a de patients, moins c’est satisfaisant. Notre métier est avant tout de l’humain, avec une part importante de relation à l’autre. On n’est pas censé être là juste pour distribuer des médicaments », se désole-t-elle. Après quatre ans d’internat, la future hématologue n’est cependant pas découragée : « J’adore ce métier, ça ne me démotive pas. » Malgré cette situation très tendue, la direction des hôpitaux de Paris assure que la fermeture du service d’immunologie « n’est pas envisagée ».

Hôpital publicSanté
France24 - World

'Sense of tension': Scientists prepare LHC restart in search for dark matter

Issued on: 22/04/2022 - 18:26

Sam BALL

After three years of upgrades and maintenance, scientists are finally getting ready to restart the Large Hadron Collider (LHC), a nervous moment as they wait to see if the vastly complex machine will work as intended. A decade after confirming the existence of the Higgs boson, researchers will this time be looking for evidence of elusive dark matter.

L'Humanité

« L’ironie est ma façon d’être » assure le cinéaste Panah Panahi

Entretien

Cinéma Avec des éléments classiques du 7e art iranien – une voiture, un enfant et une famille en proie à des émotions contradictoires –, Panah Panahi signe Hit the Road, un premier long métrage novateur, drôle et souvent brillant.

Michaël MélinardHit the Road,

Panah Panahi Cinéaste

Une voiture. À bord, une famille de quatre personnes avec un garçonnet au débit de mitraillette, une mère rongée par le chagrin, un père à la jambe plâtrée et un fils aîné taciturne au volant. Hit the Road (« Prends la route ») s’ouvre sur une chorégraphie visuelle et sonore magistrale. La mise en scène devient plus posée par la suite avec un cadre exaltant la beauté des paysages montagneux du nord-ouest de l’Iran. Sur la route, le quatuor croise un coureur cycliste, des passeurs clandestins et le cinéma de Stanley Kubrick. Comédie à l’humour caustique, film fantastique onirique, chronique familiale désenchantée, ce premier long métrage somptueux est en plus porté par l’énergie rare d’un jeune comédien génial et déroutant. Panah Panahi, fils du grand Jafar Panahi, réalise un film en forme de road movie en perpétuelle réinvention.

Pourquoi avez-vous choisi de commencer par un plan-séquence virtuose ?

Mon père m’a toujours dit que le premier plan est le plus important. Il faut d’emblée accrocher le spectateur et lui donner à sentir le parfum et les couleurs du film, qu’il sache où il met les pieds. J’y ai consacré beaucoup de temps et de réflexion. Je donne la clé qui permet d’entrer dans mon film. Jafar m’a aussi dit de tourner dans l’ordre du scénario. Peu importe si ce choix coûte quelques jours de tournage, quelques tomans ou euros de plus. J’ai suivi ce très bon conseil. Une fois qu’on a réussi à passer ce cap du premier plan, on a une sorte de confiance en soi.

Dans ce premier plan, vous prenez à contrepied des éléments récurrents du cinéma iranien : la voiture, un enfant…

Je n’en étais pas du tout conscient à l’écriture. Je n’avais pas réalisé que j’avais recours à des leitmotivs ou à des figures qui renvoient à mes prédécesseurs. Je ne l’ai vu qu’une fois le film terminé. C’est vrai qu’on dirait vraiment un hommage au cinéma iranien des années 1980 et 1990, une façon de le célébrer. Mais l’accent et la façon d’être sont les miens, c’est-à-dire avec de l’ironie. J’essaie de ne jamais prendre les choses au sérieux, même quand je reconnais le sérieux d’un sujet, pour ne pas être écrasé ou obnubilé par cette gravité. Je me réapproprie d’une façon détournée, ironique ou joueuse ce cinéma.

Dans quelle mesure avez-vous travaillé l’image comme une œuvre picturale ?

Au moment de l’écriture et du tournage, je n’avais pas l’intention d’un film visuellement beau ou d’un souci formel avec des plans extrêmement léchés. Dans une écriture filmique, on choisit la place de sa caméra et le découpage en plans. Il est difficile de définir son propre goût. Le sentiment de justesse répond à un certain nombre de critères théoriques et esthétiques : la grammaire du cinéma, l’idée que l’on cherche à véhiculer. Il y a des partis pris préalables, des règles d’or que je me suis imposés, comme le fait que le grand frère est souvent hors champ. La caméra embrasse donc plutôt les autres personnages. Des questions subjectives de sensation et de justesse s’inscrivent ensuite dans ce cadre préétabli.

Pourquoi avez-vous travaillé avec une grande profondeur de champ ?

En tant que spectateur, j’aime un cinéma très peu interventionniste dans le regard porté sur le cadre. Il me paraît toujours un peu agressif de dire au spectateur ce qu’il doit voir ou quelle composition doit guider son regard. Le cinéma que j’aime utilise des objectifs assez classiques de 35 à 50 millimètres, et me laisse regarder ce que je veux voir sans me guider. Cela a aussi été mon parti pris.

Dans quelle mesure le film se réinvente-t-il en permanence ?

Je me lasse très vite dans la vie. Je n’ai pas certains filtres. Je dis des choses qui ne se disent pas. J’ai des sautes d’humeur, passant directement de la joie à une humeur maussade. Donc, dans le film, je ne me suis pas embarrassé de contraintes qui modifient ma façon d’être. Je me suis permis ces passages d’une atmosphère à une autre parce que c’est ma façon d’être.

En fait, votre alter ego est ce petit garçon surexcité ?

Si vous m’aviez connu petit garçon, vous auriez vu que cette boule d’énergie, cette vitalité, cette célébration de la vie, c’est moi. Mais la désillusion du grand frère, la perte d’espoir et la volonté de partir parce qu’il n’y a plus grand-chose à tirer du présent, c’est incontestablement moi quelques années plus tard. Ce père qui se rend compte qu’il n’a plus aucune prise sur son environnement, qui a baissé les bras et auquel il ne reste plus que l’humour noir pour survivre, c’est moi dans très peu de temps.

Votre film, où les portables sont prohibés et le secret de mise, interroge-t-il la société de surveillance ?

Ce sont des idées d’ordre narratif, des fils tendus aux spectateurs pour qu’ils les tirent, se fassent leur propre idée et s’ouvrent un champ de réflexion. J’ai bien sûr une approche de la société dans laquelle je vis et dans laquelle l’histoire se passe. Si je réfute l’idée de transmettre des messages, j’aime voir les spectateurs s’approprier des champs d’observation et de réflexion.

Quel est le sens d’un plan quasi christique où le grand frère dort sur la voiture ?

Il y avait dans le scénario un descriptif très précis de la posture du grand frère et de ce qu’elle évoquait. Au lendemain de la guerre Iran-Irak, est née en Iran une tradition de gravures et de peintures murales des martyrs. Ils sont dessinés dans une certaine posture avec souvent des plans rapprochés de leur visage innocent et un regard en plongée. Mon scénario évoque cette figure de martyr moderne restée gravée dans nos mémoires.

Qu’implique le fait d’être né après la révolution islamique et pendant la guerre Iran-Irak ?

Nous sommes considérés comme une génération particulière. Nous avons senti dès le ventre de notre mère cette angoisse, ce stress, cette période de troubles qui marquaient la société dans laquelle nous avons été conçus et sommes nés. Une certaine fragilité, une certaine angoisse, un manque d’assurance sur l’avenir et notre place nous caractérisent. Nous sommes absolument marqués par ce contexte. Quand vous choisissez le cinéma ou tout autre champ d’expression artistique, ce qui émane de vous a à voir avec ce contexte.

cinémacinéma iranienIranjafar panahi
France24 - World

‘We’re done with dead kids’: Fentanyl test strips come to California bars

Issued on: 22/04/2022 - 13:50

Sam BALL

Test strips that can detect the presence of fentanyl are becoming increasingly common in bars and restaurants across the San Francisco Bay Area as a way for drug users accidentally overdosing on the potentially fatal opioid, which has contributed to nearly 500,000 deaths in the US over the past two decades.

Valeurs Actuelles

Covid, crise immobilière, scandale d’Evergrande : la Chine, l’autre menace

Regarde-t-on économiquement dans la bonne direction ? Depuis le 24 février, les yeux sont logiquement (et émotionnellement) rivés sur le conflit russo-ukrainien. Il y a la guerre elle-même, ses conséquences humaines et matérielles et ses nombreuses répercussions sur l’économie mondiale : hausse des coûts de l’énergie (gaz, charbon…), rupture des chaînes d’ approvisionnement céréalières entre cette zone surnommée “le grenier à grain du monde” et le continent africain, ce qui laisse présager l’émergence de futurs conflits sociaux régionaux (lire notre article « Derrière l’Ukraine, le spectre de la faim » dans Valeurs actuelles du 7 avril).

De quoi alimenter la hausse des prix un peu partout sur la planète (+ 8,5 % en février aux États-Unis, + 7,5 % en mars en Europe, + 2 % au Japon qui n’était plus habitué à l’inflation depuis des lustres) et donc peser sur la croissance mondiale dont les anticipations ont été revues à la baisse. Pour 2022, le Fonds monétaire international s’attend désormais à une hausse de 3,6 % de la richesse mondiale, inférieure de 0,8 point à celle qu’elle prévoyait il y a encore quelques semaines. Et voilà que ressurgit le spectre de la stagflation, c’est-à-dire une (très) faible croissance associée à une (forte) inflation, phénomène délétère que l’on n’avait plus connu depuis les années 1970 et qui pèse à la fois sur l’emploi, la consommation et l’épargne.

L’équivalent de la population française cloîtrée chez elle

En fait, il conviendrait également de regarder un peu plus à l’est, vers l’Asie car une des causes de cette (supposée) stagflation vient de Chine. Une fois encore, c’est ce satané virus du Covid-19, et plus précisément son variant, le très contagieux Omicron, qui en est la cause : c’est la démonstration que la très coûteuse stratégie “zéro Covid” adoptée, dès le départ de la pandémie, par le président Xi Jinping est un cuisant échec. Il suffi t d’observer ce qui se passe actuellement dans l’empire du Milieu. La vie ne serait-elle qu’un éternel recommencement ?

En mars 2020, le monde s’était arrêté à la suite du confinement de la Chine : les Occidentaux avaient alors pris conscience à quel point ce pays était devenu l’usine du monde et leurs élites politico-économiques annonçaient, dans un bel élan unanime, des programmes ambitieux de relocalisation que l’on attend toujours (il est vrai que cela ne se fait pas d’un claquement de doigts). Aujourd’hui, avec l’expansion du variant Omnicron – les chiffres officiels chinois sont tout aussi fantaisistes qu’il y a deux ans, avec actuellement une dizaine de décès quotidiens seulement quand en France, pays 20 fois moins peuplé, on en dénombre un peu plus de 100 chaque jour -, une partie de la Chine est de nouveau à l’arrêt. Déjà sans doute, parce que le schéma vaccinal est loin d’être complet : ainsi à peine la moitié des plus de 80 ans a été vaccinée deux fois tandis que 20 % des plus de 60 ans n’ont pas une couverture vaccinale complète.

Mêmes causes, mêmes effets : la partie la plus industrialisée du pays est encore une fois à l’arrêt, placée sous une bulle. Le gouvernement chinois a commencé par confiner la ville de Shenzhen (18 millions d’habitants), puis cela a été le tour de Shanghai (25 millions), et aussi Changchun (9 millions), Tangshan (8 millions) et Jilin (4 millions), sans compter des villes plus petites. Autant dire que l’équivalent de la population française doit actuellement rester cloîtrée chez elle. Première conséquence, pour la première fois depuis le début de la pandémie de 2020, la consommation des ménages chinois a reculé de 3,5 % au cours du mois de mars.

Second problème, et non des moindres, certaines de ces villes sont aussi des berceaux industriels et technologiques chinois et fournissent le monde entier. Pour ne citer que quelques exemples, Shenzhen, où le confinement a été partiellement levé à la mi-mars, est le centre mondial de l’électronique : c’est là que sont notamment assemblés les téléphones d’Apple dans les usines du taïwanais Foxconn, de Samsung, etc. La ville de Shanghai, capitale économique mais aussi berceau de l’industrie automobile chinoise (c’est là que sont installées les usines de Tesla pour les ventes en Asie), voit ses capacités de production profondément affectées. Et le pire est à venir car de nombreux équipementiers chinois pourraient être dans l’incapacité de livrer leurs clients d’ici à un mois.

Les ouvriers, bloqués dans leurs usines, ne peuvent rentrer chez eux

Quand bien même certaines usines dans les zones confinées continueraient à fonctionner, le plus souvent au prix d’énormes acrobaties en matière de conditions de travail (les ouvriers ne peuvent plus sortir des lieux de production), les produits auraient du mal à quitter la Chine. L’activité du port de Shanghai, le premier mondial d’où partent les approvisionnements du monde entier, est ainsi quasiment au point mort. En mer, des dizaines de navires vraquiers et de porte- conteneurs attendent de pouvoir décharger des marchandises et surtout d’en embarquer pour approvisionner le monde entier ; à la mi-avril, l’agence d’information Bloomberg estimait à 500 le nombre de vraquiers et à 200 celui de porte- conteneurs attendant de pouvoir accoster dans un port chinois. Tandis qu’à terre, les chauffeurs de camion sont soumis à de nombreux et fréquents contrôles sanitaires, retardant d’ autant les allées et venues entre les centres de production et le port.

On pourrait se consoler en se disant que ces éléments sont purement conjoncturels et qu’ils prendront fin lorsque la crise sanitaire ne sera plus qu’un lointain et mauvais souvenir en Chine. Or le pays souffre aussi structurellement. Dès le mois de janvier, le FMI a tiré la sonnette d’alarme, s’inquiétant des « effets négatifs » de la crise immobilière que traverse la chine. Rappelons que la construction et l’immobilier représentent environ un tiers du PIB du pays. Depuis l’été 2020 et l’instauration des trois “lignes rouges” par le gouvernement (plafond de 70 % de passifs sur actifs immobiliers, de 100 % de dettes sur capitaux propres et ratio de trésorerie sur dettes d’au moins 1), le pays ne parvient pas à se relever.

L’objectif de freiner la spéculation et la frénésie d’acquisitions a certes été atteint ; les ventes de logements neufs ont chuté de 40 % au cours des deux premiers mois de l’année. Mais à quel prix : Evergrande, le plus gros promoteur du pays, n’en finit pas de faire trembler la Bourse de Hong Kong. Son titre vient encore d’être suspendu. Mois après mois, le groupe s’avoue dans l’impossibilité d’honorer ses échéances de prêts (plus de 3 milliards de dollars en mars et avril). Sa dette totale dépasse 300 milliards de dollars. L’économiste Jean-Marie Mercadal, directeur général de la société de gestion d’actifs Syncicap, établie à Hong Kong, résume : « Les acteurs les plus importants de l’immobilier, comme Evergrande et Kaisa Group Holdings, ont fait défaut sur leurs dettes l’année dernière et ce n’est pas fini : il y a de bonnes chances pour que d’autres acteurs importants, comme Sunac China Holdings et Shimao Group Holdings, rejoignent cette liste d’opérateurs en détresse financière. » Et c’est peu dire que l’effondrement de ce secteur entraînerait avec lui des pans entiers de l’économie. Les chiffres contrastés pour le premier trimestre laissent planer le doute.

Face à cette situation, le FMI vient de nouveau d’agiter le chiffon rouge, pointant du doigt « l’endettement massif des entreprises et des ménages » (la dette privée a augmenté de 13 % pendant la pandémie). Dans la foulée, l’institution, rejointe par plusieurs banques (Bank of America, Barclays, Nomura, DBS… ) a ramené sa prévision de croissance annuelle pour la Chine à 4,4 % (beaucoup de pays occidentaux s’en satisferaient… ).

La Banque populaire de Chine à contre-courant des banques centrales

Mais c’est loin de l’objectif officiel du gouvernement qui atteint 5,5 % et c’est surtout un chiffre qui se trouve à son plus bas niveau depuis trente ans. Malgré cela, le risque de ne pas atteindre ce but est élevé – 5 % de croissance équivaut à 900 milliards de dollars de création de richesse, soit l’équivalent du PIB des Pays-Bas -, avec à la clé des conséquences politiques majeures. « Des mesures gouvernementales sont urgentes sinon l’objectif ne sera pas atteint, ce qui ternirait l’image du président Xi Jinping dans cette année très importante : le 20e congrès national du Parti communiste chinois aura lieu en novembre prochain et le président vise une reconduction pour un troisième mandat de cinq ans, voire plus », poursuit Jean-Marie Mercadal.

Des premières mesures de relance viennent d’être annoncées. D’abord d’ordre monétaire : la banque centrale chinoise a baissé son taux de réserve obligatoire des banques de 0,25 point à compter du 25 avril. Une décision qui devrait permettre d’injecter environ 80 milliards de dollars dans l’économie selon les autorités chinoises, mais qui n’est pas sans risque : la Banque populaire de Chine agit à contre-courant de la plupart des banques centrales, qui, elles, ont décidé de resserrer leur politique monétaire et d’augmenter leurs taux d’intérêt pour contrer l’inflation. Or cette divergence de politique monétaire, notamment avec les États-Unis, risque de favoriser une fuite des capitaux du pays, les investisseurs étant à la recherche des placements les mieux rémunérés.

Pékin s’apprête aussi à prendre des mesures de soutien pour favoriser les exportations en accordant des allègements fiscaux aux entreprises. Selon plusieurs médias chinois, après la réunion du Conseil d’État la semaine dernière, les autorités devraient autoriser « en temps voulu » les grandes banques à réduire leurs ratios de provisions. En parallèle, des baisses d’impôts pour 400 milliards de dollars ont déjà été annoncées pour relancer la consommation des ménages. Mais alors que de plus en plus de villes sont concernées par les restrictions de circulation, et dans le contexte actuel de propagation d’Omicron, le bénéfice de cette politique pose question. Avec un risque majeur pour la croissance économique mondiale.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

El País (ESP)

SANS TITRE

Con la primavera ya en pleno apogeo y las necesidades de cuchareo calentito cubiertas hasta que vuelvan a bajar las temperaturas, es un buen momento para buscar platos que nos inspiren para consumir legumbres en frío. Estas alubias que preparó mi amigo Pere Gómez -uno de los diseñadores más talentosos que conozco, además de un excelente cocinero- en un fin de semana feliz con amigos en una casa rural, me parecieron tan buena opción que no dudé un momento en robarle la receta (que él a su vez le había robado a Ottolenghi, concretamente, de su libro Cocina simple, así que parece que tengo cien años de perdón o algo así).

En el restaurante Rovi del cocinero israelí -situado en Fitzrovia, barrio londinense cercano al West End- los sirven con mejillones o patatas nuevas y como aperitivo acompañados de pan y mayonesa casera (en este caso yo añadiría algo que aporte un punto fresco y crujiente, como pepino en daditos o unos tomates cherry en cuartos). También pueden servir como base sobre la que montar una ensalada con hojas verdes, hierbas aromáticas y un poco de queso feta desmigado, sobre yogur griego para hacer un untable rapidísimo o para rematar cualquier crema o sopa de verduras fría o caliente.

Respecto a las judías, podemos optar por unas cocidas en casa, de la sección de frío del supermercado, en conserva de buena calidad o -si vives en un sitio donde existan- compradas a granel en un cocedero. Si te preguntas cuáles usa Ottolenghi porque eres fan y te puede un buen cotilleo, también lo sabemos: en Rovi van que vuelan los judiones de El Navarrico. Si te parece demasiada cantidad de aceite para tan pocas judías, prepáralo igual porque lo es, pero con lo que te sobre podrás aliñar platos de pasta, ensaladas de hortalizas o legumbres, huevos o platos de pollo o pescado.

Si no encuentras chiles cascabel, puedes optar por cualquier otra versión seca que no pique muchísimo, como el ancho, el chipotle o el morita, o usar solamente los jalapeños o serranos (si no encuentras frescos, los tienes enlatados, tanto en escabeche como toreados -marcados a fuego fuerte con soja y limón-, mis favoritos).

Dificultad

La de encontrar el chile cascabel (pero hay alternativas).

Ingredientes

Para 4 personas (como acompañamiento)

Para el aceite

  • 4 chiles cascabel secos, partidos en dos (en su defecto, cualquier chile seco que no pique mucho=
  • 5 dientes de ajo, sin pelar y aplastados con la hoja del cuchillo
  • 2 jalapeños
  • 5 tiras de peladura fina y 1 cda de zumo de lima
  • 5 tiras de peladura fina y 1 cda de zumo de limón
  • ½ cda de semillas de cilantro
  • 1 cdta de semillas de comino
  • 400 ml de aceite de oliva

Además

  • 500 g de judías cocidas
  • Sal marina en escamas

Preparación

  1. Calentar a fuego vivo una sartén grande antiadherente, con la cocina bien ventilada. Cuando la sartén empiece a humear, bajar a fuego medio-alto. Disponer los chiles cascabel abiertos por la mitad los ajos enteros y previamente aplastados con la parte plana de un cuchillo, los jalapeños cortados longitudinalmente -sin semillas si se quiere que pique menos- y las peladuras de lima y limón en la sartén.
  2. Marcar todos los ingredientes hasta que empiecen a ennegrecerse en algunos lados y desprendan un aroma intenso: unos tres minutos en el caso de las peladuras
  3. de cítricos, cuatro los ajos y chiles cascabel, y unos ochos minutos si son jalapeños, retirar de la sartén con unas pinzas cuando vayan estando listos.
  4. Tostar un poco a fuego suave en una sartén sin aceite las semillas de cilantro y comino, sin dejar de remover.
  5. Calentar a fuego suave en una cazuela mediana todos los ingredientes, el zumo
  6. de lima y limón, el aceite y dos cucharaditas de sal en escamas. Calentar unos cuatro minutos, o hasta que el aceite empiece a burbujear, y apartar del fuego. Con ayuda de unas pinzas o un prensador de patatas -o una cuchara, o una mano de mortero-, exprimir o aplastar todos los ingredientes para que el aceite se impregne de su sabor.
  7. Incorporar las judías y reservar para que se atemperen, y dejar que maceren en el aceite por lo menos cuatro horas, idealmente de un día para otro (se pueden guardar en un tarro bien cerrado en la nevera unos cuantos días).

Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.

L'Humanité

Déterrer les fantômes du passé

Nos recommandations culturelles

Cinéma Coupable de l’exécution d’un industriel allemand, un sexagénaire italien refuse d’expliquer son geste.

Michaël Mélinard

L’Allemagne se plaît à exhumer son passé judiciaire. Après le brillant Great Freedom, qui documentait la traque et l’incarcération des homosexuels jusqu’aux années 1960, l’Affaire Collini interroge les rapports de l’ex-République fédérale d’Allemagne avec les criminels de guerre nazis. Tout commence par l’assassinat d’Hans Meyer, un industriel bien sous tous rapports. Le coupable, un sexagénaire italien, Fabrizio Collini, s’est rendu, mais refuse d’expliquer son geste. Pour son premier procès, son avocat commis d’office, Caspar Leinen, patine. D’une part, il est désarçonné par le mutisme de son client. En outre, la victime a eu une importance considérable dans sa vie. Malgré les pressions de la famille du défunt, il défend bec et ongles le meurtrier. Des éléments troublants du passé de Meyer font surface jusqu’à mener l’audience à un massacre de civils à Montecatini. Construit en flash-back, le récit se déroule sur trois époques. Le présent centré sur l’assassinat et le procès idoine se situe en 2001. Les éléments liant Leinen et Hans Meyer ont lieu dans les années 1980. Enfin, Montecatini nous ramène en 1944. Certes, l’intrigue utilise des ficelles un peu grosses. Néanmoins, le thriller de Marco Kreuzpaintner n’en reste pas moins passionnant. Le cinéaste convoque les rapports de classe et la question de l’intégration. Mais il revisite surtout l’histoire allemande contemporaine et sa propension à s’exonérer d’un passé qui ne passe pas.

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France24 - Monde

Législatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or

Publié le : 26/04/2022 - 18:29Modifié le : 26/04/2022 - 18:36

Grégoire SAUVAGE Suivre

En France, les élections législatives représentent la principale source de financement public des partis. Un enjeu considérable à la veille d'un scrutin aux multiples inconnues et en pleine recomposition du paysage politique.

Après l'élection présidentielle, tous les yeux sont rivés sur les prochaines législatives du mois de juin. L'objectif est de peser sur les décisions du futur gouvernement en constituant un groupe puissant à l'Assemblée nationale. Mais au-delà de cet enjeu politique, l'intérêt est aussi économique pour les partis.

En plus des cotisations de leurs adhérents et des dons de personnes privées, les partis touchent des subventions de la part de l'État, même s'ils ne parviennent pas à faire élire leurs candidats : il leur suffit d'engranger 1 % des voix dans au moins 50 circonscriptions pour toucher 1,42 euro par voix et par an. Une aubaine pour les petits mouvements politiques en quête de financement. 

"Cela pousse les partis à présenter le plus de candidats possible", détaille Paul Bacot, professeur émérite à Sciences Po Lyon. "Sauf que faire campagne coûte de l'argent et si le score est insuffisant, il n'y a pas de remboursement. Les partis ont donc de savants calculs à faire pour savoir s'ils ont intérêt à présenter un candidat là où ils ne sont pas certains de faire un score correct", précise le politologue.

Cependant, pour pouvoir espérer toucher l'ensemble de ces subventions, il y a des règles à respecter. La première est d'enregistrer son mouvement auprès du ministère de l'Intérieur. Il est également impératif de déposer ses comptes de campagne à la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP). Enfin, la parité est fortement encouragée, puisque les mauvais élèves voient leurs aides financières réduites en cas de déséquilibre entre le nombre de candidats et de candidates. Moins un parti présente de femmes, plus l'État réduit ses subventions.   

Le vainqueur rafle la mise

Mais le véritable jackpot est décroché par les formations qui réussissent à envoyer des députés à l'Assemblée. Cette fois, les partis touchent 37 280 euros par élu et par an, versés pendant cinq ans, soit toute la durée du mandat. En envoyant 27 députés dans l'hémicycle, une formation politique pourra donc compter sur un pactole de 1 million d'euros chaque année. 

Et comme les législatives ont tendance à confirmer les résultats de l'élection présidentielle, la formation politique derrière le nouveau chef de l'État a toutes les chances de rafler la mise. En 2017, La République en marche (LREM), avec ses 6 millions de voix et ses 333 parlementaires, a ainsi reçu plus de 20 millions d'euros. À l'inverse, le scrutin est sans pitié pour les perdants. Le Parti socialiste, anciennement majoritaire à l'Assemblée nationale, avait vu sa manne financière fondre comme neige au soleil. Au lendemain de cette déconvenue électorale, le parti à la rose s'était vu contraint de mettre en vente son siège historique, rue Solférino à Paris.

"Tout se joue sur une élection et ça me choque. Il faut un système plus vertueux, moins brutal", assure le trésorier des Républicains, Daniel Fasquelle, et tout nouveau soutien d'Emmanuel Macron, interrogé par le journal Le Figaro.

"C'est vrai qu'il y a une prime au vainqueur. C'est compréhensible, mais on pourrait aussi imaginer un système qui prenne également en compte les résultats des régionales, des européennes et des départementales. Cela permettrait une mise à jour plus régulière et pas uniquement tous les cinq ans", estime Paul Bacot. 

Des alliances, mais à quel prix ?

Pour ces prochaines législatives, certains partis joueront plus gros que d'autres. Formation la plus endettée de France avec une ardoise de près de 23,8 millions d'euros fin 2020, le Rassemblement National (RN) de Marine Le Pen qui a déclaré lors du débat de l'entre-deux-tours être "à la tête d'un parti pauvre", doit impérativement renflouer ses caisses. Objectif : réunir au moins 15 élus, nécessaires à la constitution d'un groupe parlementaire pour gagner en visibilité au palais Bourbon. Actuellement, le RN compte 8 députés sur 577.

Autres formations sur la sellette : celles n'ayant pas obtenu 5 % des voix au premier tour de la présidentielle, synonyme de remboursement des frais de campagne par l'État. Pour le parti socialiste (PS), dont les caisses sont vides, et pour les Républicains (LR) dans le rouge depuis la défaite cuisante de Valérie Pécresse, ces prochaines législatives s'annoncent déterminantes et la question financière devrait peser sur les stratégies électorales et les alliances. 

Au cœur des tractations qui se jouent en coulisses : les investitures. Ce processus permet à plusieurs partis de désigner un candidat unique pour les représenter dans une circonscription et éviter un éparpillement des voix. Cependant, si ce dernier est élu, il ne pourra déclarer qu'un seul parti de rattachement éligible aux subventions de l'État.

Les états-majors des partis "espèrent ainsi que ce qu'ils perdent dans une circonscription au profit d'un allié, ils puissent le gagner ailleurs", résume Paul Bacot. 

Cinq années de vaches maigres

Avec 17 députés, mais forte des 22 % de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la présidentielle, la France insoumise (LFI) compte bien imposer aux socialistes ses conditions dans le cadre d'un accord national sur le programme et les investitures. Le PS et ses 25 députés tentera, lui, de faire valoir un ancrage local qui fait défaut à LFI dans ces négociations sur une union de la gauche qui doivent débuter mercredi.

"Cette première rencontre portera sur les questions de fond et s'il y a un accord, ensuite on pourra discuter des questions d'investitures", affirme Corinne Narassiguin, la numéro 2 du PS, qui reconnaît une équation difficile à résoudre entre toutes les forces de gauche. "Quand le PS était en position de force dans ces négociations, on considérait que les partis avec lesquels on s'alliait avaient aussi besoin du financement public pour leur fonctionnement. Ne pas asphyxier financièrement ses partenaires doit faire partie d'un accord politique", prévient l'ancienne députée.

"Il va falloir être intelligent si l'on veut un maximum de députés de gauche à l'Assemblée nationale. Dans chaque parti, nous avons des spécialistes de la carte électorale pour savoir à quels endroits il est préférable d'avoir un socialiste, un communiste, un vert ou un insoumis", ajoute la secrétaire nationale du PS à la coordination et aux moyens. 

>> À voir : C'EST EN FRANCE - Second mandat, dernière chance : radiographie d'une France fracturée

De leur côté, les Républicains (LR) ont tranché mardi lors d'un comité stratégique pour "une indépendance totale" de LR aux législatives. "Il n'y a pas de double appartenance et il n'y en aura jamais", a assuré le président du parti Christian Jacob, en réponse aux élus LR qui seraient tentés par des accords locaux avec LREM. Le réalisme électoral pourrait toutefois avoir raison de ces consignes nationales et plusieurs députés seraient sur le départ selon Libération.

"Indépendance totale" pour LR ou "Union de la gauche" ou populaire [selon les termes de la proposition de Jean-Luc Mélenchon] pour le PS , quelle que soit la stratégie choisie, les experts interrogés par France 24 prédisent aux deux anciens partis de gouvernement cinq années de vaches maigres. "Il leur reste tout de même des ressources et un patrimoine", nuance Paul Bacot. "Même si, conclut-il, on ne peut pas vivre éternellement en vendant les bijoux de famille."

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Présidentielle : Le Pen et Mélenchon déjà tournés vers "le troisième tour" des législatives

Législatives : le Parti socialiste et le Parti communiste tendent la main à Jean-Luc Mélenchon

LE JOUR D'APRÈS

Présidentielle : au lendemain de la réélection d'Emmanuel Macron, cap sur les législatives

Valeurs Actuelles

[Ferrand] La Cariatide

Dimanche, peu après 18 heures, mon téléphone vibre frénétiquement. De plusieurs sources me parviennent des indicateurs de sortie des urnes, suivis peu à peu, alors qu’approche l’heure fatidique, d’estimations plus fines et, paradoxalement, plus marquées. Tous les chiffres vont dans le même sens : forte abstention et nette réélection du président sortant – quoique dans une proportion moindre qu’en 2017.

J’allume la télévision et découvre là certains de mes amis qui jonglent avec les mots pour éviter de révéler le résultat, encore sous embargo ; certains paraissent à la peine, et ce que, d’une chaîne à l’autre, je sens planer sur les plateaux – toutes opinions confondues -, c’est une sorte de lassitude sourde, de vague désemparement devant un score annoncé, téléphoné depuis de trop longs mois.

20 heures : le portrait d’Emmanuel Macron s’affiche sur les écrans. La joie des militants, un peu forcée, est sans comparaison avec ce qu’on a pu connaître jadis et naguère. À mesure qu’avance la soirée électorale et que s’enclenche, tellement vite, un “troisième tour” législatif, une évidence s’impose à mon esprit : la France qui savoure sa victoire est, en cette étrange soirée, celle des personnes installées plus ou moins, en général favorisées par l’économie mondiale ou pensant l’être. Les autres, les pauvres gens à la peine, ceux qui subissent l’asthénie rurale, la submersion migratoire, la désagrégation des pouvoirs publics et la normatite européenne, ces Français modestes du “petit peuple” ont perdu. Encore.

Un visage me vient à l’esprit – allongé, docte, barré de lunettes d’écaille sous un front immense : effigie toute noble d’un grand homme de radio et de télévision, d’un conférencier d’histoire sans pareil, exilé en Suisse au milieu de la guerre parce qu’on le croyait gaulliste et finalement établi dans la Confédération pour fuir la censure gaullienne… Fils tiraillé d’un père matérialiste et d’une mère pieuse, il avait trouvé une synthèse à sa mesure dans le Sillon de Marc Sangnier et le catholicisme social.

Henri Guillemin fut, dans les années 1960 et 1970, le grand conteur historique de la Télévision suisse romande. Sobrement assis à un bureau, face caméra, le ton mordant et le geste impérieux, il sut tenir en haleine une génération de spectateurs, captive de ses confidences et de ses envolées. Aucune facilité chez lui, pas la moindre complaisance.

Ses portraits chatoyants d’auteurs romantiques, sa chronique vivante de la Commune, son acerbe contre-épopée napoléonienne, duraient des heures. Les plus férus d’histoire se rappelleront peut-être ses prises de bec avec Régine Pernoud sur Jeanne d’Arc ou son pavé dans la mare de l’affaire Dreyfus : l’Énigme Esterhazy (Gallimard, 1962).

Mais le grand sujet de Guillemin, le leitmotiv de la plupart de ses interventions, c’est la lutte sans merci des “possédants” – « les gens de bien, c’est-à-dire les gens qui ont du bien » – et des petits, des sans-grade, des démunis qu’il incarne dans une allégorie : la Cariatide, cet élément d’architecture et de décor qui soutient l’édifice et semble ployer sous sa charge.

Aux dires de Guillemin, la Cariatide est l’éternel, le sempiternel dindon de la farce historique. La partie du peuple qui s’expose toujours et qui, toujours, est sacrifiée. Toutes les guerres, toutes les révolutions et, forcément, toutes les élections sont conçues grâce à la Cariatide, contre la Cariatide. Avec, au-dessus, pour tirer les marrons du feu, des nantis qui défendent leurs intérêts en croyant souvent – suprême ironie – œuvrer au bien commun.

Qu’aurait pensé Henri Guillemin du résultat de ce second tour ? Impossible de l’affirmer… Son ancrage viscéral à gauche aurait peut-être voulu y voir un moindre mal ; mais le fond de sa réflexion – j’en suis persuadé – n’aurait sans doute pas manqué d’y déceler une illustration supplémentaire de son désolant constat.

Retrouvez Franck Ferrand raconte sur Radio Classique, du lundi au vendredi, à 9 heures.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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El País (ESP)

Algunos apuntes sobre la fritura

Croquetas, filetes empanados, churros, patatas fritas, tempura de verduras, empanadillas… hasta unos nuggets de la peor carne del mundo con aspecto de vómito de ornitorrinco son una tentación irresistible para nuestros sentidos. Es la fritura, amigas: el milagro que hace que podamos comernos básicamente cualquier cosa, siempre que haya sido convenientemente bañado en aceite caliente.

Pero lo que enaltece nuestros sentidos y nos lleva al éxtasis suele llevarse peor con nuestra salud, al menos en un entorno en el que abundan las ocasiones para comer alimentos que nos producen muchísimo placer. Antes de que la industria alimentaria irrumpiese con sus miles de comestibles insanos era deseable que los alimentos más energéticos nos atrajesen, así nuestras preferencias garantizaban la supervivencia, porque a saber cuándo teníamos otra ocasión para comer.

Ahora estamos encerrados en un cuerpo que no ha evolucionado al mismo ritmo que el entorno alimentario, y dejarnos seducir por la palatabilidad incrementa nuestro riesgo de sufrir enfermedades no transmisibles. Pero el ser humano no se resigna tan fácilmente a quedarse sin este tipo de placeres, y mientras tengamos la tecnología a nuestro servicio seguiremos intentando darnos gato por liebre (rebozada).

Llegó el Mesías de los amantes de los fritos

Quitar el aceite a la fritura sin quitarte a ti las ganas de vivir: esa es la promesa de las freidoras de aire que están invadiendo casas y negocios desde hace un tiempo. ¿La cumplen? No lo tienen fácil, porque el aceite es la base para que la fritura sea una delicia, así que quizá lo que deberíamos hacer es cambiar nuestras expectativas: no va a saber como un frito, pero puede estar rico.

Una publicación compartida de ⚡️RECETAS FREIDORA DE AIRE ⚡️ (@cocinalerele)

Su funcionamiento te resultará familiar, porque es básicamente un horno de convección (pero más pequeño). El aire se calienta y un ventilador lo hace circular dentro de la cámara donde está el alimento, al que se suele añadir una pequeña cantidad de aceite que sube la temperatura y forma una dispersión de gotitas suspendidas en el aire.

La combinación de aire y gotas de aceite calientes consiguen deshidratar la superficie de manera uniforme y generar una costra parecida a la de los fritos, con su característico color tostado. De hecho, la textura que se consigue con la freidora de aire es bastante buena, crujiente, con la sensación crocante característica al morder, comparable a la de la fritura de toda la vida; siempre que se empleen temperaturas del aire suficientemente altas (entre 180-200ºC).

Por otro lado, el aroma es más débil dado que solo se forman entre una quinta parte y la mitad de los compuestos volátiles que teníamos en la fritura, probablemente porque las dos reacciones básicas -oxidación de lípidos y reacción de Maillard- se desarrollan mucho menos. No esperes que el resultado despierte todos tus sentidos, pero será mucho más sugerente que el de una patata cocida.

Es más, a pesar de que haya algunas diferencias en aspectos sensoriales, algunos consumidores encuentran que su color, aceitosidad, dureza, crujido y apariencia son más apetecibles que la fritura normal. Cuestión de gustos.

¿Merece la pena nutricionalmente?

Esta versión de “fritura” reduce hasta un 90 % la cantidad de aceite del producto final, algo muy relevante ya que en la fritura convencional el aceite absorbido supone entre el 30-50 % del peso del alimento cocinado. Así que, hablando en términos puramente energéticos, los alimentos cocinados en la freidora de aire pueden llegar a aportar solo una tercera parte de las kilocalorías que encontramos en el mismo alimento frito. Para facilitar la distribución de la grasa -y que esta quede en una capa fina y bien repartida- se puede usar un pulverizador de aceite.

Una publicación compartida de Jamar con arte (@jamarconarte)

Ya te dijo nuestro compañero Juan Revenga que contar calorías no es el camino, pero también sabemos que la procedencia de las mismas importa. No es lo mismo deleitarse con el sabor y la textura que aportan las grasas crudas de calidad como el aceite de oliva virgen, el aguacate o los frutos secos, que tomar las mismas calorías a partir de aceites calentados en los que han empezado a desaparecer sustancias bioactivas interesantes y aparecen compuestos de la degradación.

Este es otro de los factores a tener en cuenta si estamos pensando pasarnos a este sistema: durante la fritura convencional, las grasas se deterioran por efecto del calor y aparecen sustancias que afectan negativamente a nuestra salud como compuestos polares por la presencia del oxígeno, la acrilamida por la reacción de Maillard o la acroleína por la ruptura de las grasas en presencia del agua de los alimentos. De nuevo hay buenas noticias: en las freidoras de aire se forman menos compuestos polares y mucha menos cantidad de acrilamida (hasta un 90 % menos) y acroleína.

Pero el calor no solo degrada la grasa de cocción, también actúa sobre el propio alimento produciendo reacciones químicas que producen tóxicos como las aminas heterocíclicas e hidrocarburos aromáticos policíclicos (HAPs): la freidora de aire también sale ganando, ya que tanto las primeras como los segundos se producen en menor cantidad.

Así que bien, para tu salud parece buena idea. Pero recuerda que más importante que cómo lo cocinas es qué cocinas -el bacon hecho en freidora de aire sigue siendo una carne procesada- y de qué lo acompañas (los trigueros muy bien, pero no los bañes en salsa barbacoa).

Una publicación compartida de Laura García • Recetas sanas (@bylauragarcia)

Croquetas y otras frituras frustadas

Tenía que llegar este momento, porque era imposible que algo tan bueno no tuviera contrapartidas: no todos los alimentos que fríes con aceite van a quedar bien en una freidora de aire. Aquí va una lista de productos que vas a tener que seguir friendo de modo convencional:

  • Masas sueltas: no pretendas hacer un buñuelo saludable porque la masa acabará entrando en lugares de la freidora desconocidos hasta para el fabricante.
  • Croquetas puedes, pero vas a tener que elegir: o haces una bechamel que se parezca al hormigón armado para evitar que la masa fluida se escape del rebozado, o la forras con un par de capas de pan rallado.
  • Alimentos que pueden fundirse, como mantequilla o queso.
  • Alimentos que pesan poco, con mucha superficie y poco volumen: ¿no hemos dicho que la freidora es “de aire”? Pues las espinacas y las especias van a volar dentro.
  • Alimentos muy voluminosos: aunque su funcionamiento básico es como el de un horno, su capacidad no lo es. No intentes asar un pollo dentro: las capas exteriores se van a carbonizar y el interior seguirá asquerosamente crudo. Excepciones: cuando sea una freidora con función y capacidad de horno (que haberlas, haylas).
  • Rebozados tipo tempura (o cualquier rebozado fluido o que no vaya pegado como un empanado).
  • Huevos fritos.

Que no te extrañe que los alimentos que contienen almidón, como las patatas, tengan una textura más dura que cuando los fríes: la superficie del producto alcanza una temperatura muy elevada, se produce una evaporación superficial muy intensa y la gelatinización del almidón -que le da la consistencia típica- es menor.

También es un horno para lo bueno

Volvemos al lado menos oscuro: la freidora de aire también tiene algunas ventajas que no tiene la de aceite (y más ventajas nutricionales y palatales). Mi compañera comidista Mònica Escudero cuenta que “como la mayoría ofrecen un rango de temperaturas entre los 80 y los 200 grados puedes jugar con la doble temperatura para cocinar unas alitas -baja primero durante un buen rato para conseguir un interior tierno y que se funda la grasa sobrante, con un golpe fuerte de calor al final para una piel crujiente- o usar solo la baja para conseguir una pechuga de pollo o un salmón melosos y jugosos”.

Una publicación compartida de Slowfood (@slowfooderspain)

Aunque no los puedas hacer fritos, es ideal para cocinar huevos a baja temperatura -a 80 grados durante 13 o 14 minutos quedan perfectos- o para deshidratar frutas o verduras. “También va muy bien para preparar chips de berenjena, calabacín y este tipo de verduras que hasta ahora solo se podían volver crujientes bajo una buena capa de rebozado y su correspondiente aceite, o asar verduras troceadas que después puedes usar como guarnición para arroz o pasta, en tortillas o en una crema de verdura con un extra de sabor”.

¿Te compensa pasarte a la freidora de aire?

Te dejo algunos datos más que pueden ayudarte a decidir si te compensa tener un aparatejo más en la cocina:

  • Tiempo: tarda más. No esperes tener la comida lista en cinco minutos porque cualquier ciclo suele llevar unos 20-30.
  • Capacidad: no vas a poder cocinar grandes cantidades de comida como en un horno, ni freír filetes en cadena. Tenlo en cuenta a la hora de elegir el modelo, porque los hay de tamaños diferentes.
  • Espacio: enhorabuena si tienes una cocina con isla y vistas a las playas de Malibú, puedes saltarte este paso. Si eres como el común de los mortales y tienes que apartar el frutero para abrir la mesa plegable, es un electrodoméstico que ocupa bastante.
  • Olores: punto para la freidora de aire, mucho menos escandalosa que la fritura convencional. Puedes freír sardinas sin que se entere todo el edificio.
  • Limpieza: ¡y otro punto más! No tienes que limpiar la encimera, media pared y la campana extractora cada vez que hagas empanadillas.
  • Economía casera: vas a ahorrar aceite, eso seguro. Y mira, más sostenible, que tienes menos aceite usado que reciclar (dime que lo reciclas como Ecoembes manda y que no lo tiras por el fregadero, por favor). El gasto energético parece que también compensa y que es más bajo que el de la fritura convencional, el horno o el microondas.

Puede parecer que la freidora de aire gana por goleada; pero algo a lo que tienes que darle una pensada antes de salir corriendo a comprarte una es: ¿cuántos fritos comes? Porque si fríes sin parar claro que es mejor que cambies ya a este sistema, pero quizá a lo que tienes que darle una vuelta no es a cómo fríes, sino a por qué fríes tanto y qué impacto tiene en tu dieta en general. Si estás dejando de lado otras técnicas culinarias y desplazando el consumo de grasas crudas o verduras frescas, eso es lo primero que hay que resolver.

Al sumergir el alimento en una grasa a alta temperatura, su agua superficial empieza a evaporarse y las proteínas forman una costra exterior junto con otros compuestos que ha arrastrado el agua. Esa corteza no solo está deliciosa, sino que protege el interior del producto, de manera que la temperatura interna no llega a ser tan elevada como para que se evapore todo el líquido, el interior queda jugoso y la textura no puede ser más espectacular. Pero, por si esto fuera poco, se producen múltiples reacciones químicas, fundamentalmente oxidación lipídica y reacción de Maillard, que liberan más de 200 compuestos volátiles irresistibles que ningún otro tratamiento culinario puede igualar. Por eso las patatas hervidas te dan pena y las fritas despiertan tu lujuria gastronómica.

La fritura no es el anticristo nutricional. Pero ahora mismo es un factor más que nos rodea y que no ayuda a que tengamos una buena salud. Algunos estudios rigurosos la relacionan con un mayor riesgo de padecer obesidad (1, 2), algunos tipos de cáncer, hipertensión o enfermedades cardiovasculares (1, 2, 3, 4). Hay factores que desde luego pueden mejorar o empeorar la calidad nutricional de los alimentos fritos, empezando por el tipo de alimento (los nuggets frente a una pechuga de pollo), la calidad del aceite (oliva virgen o mantequilla de cacahuete) o las condiciones de la fritura (temperatura, el número de veces que se haya reutilizado el aceite, tiempo), y pueden afectar a los resultados de los estudios. Pero, por ahora, la recomendación de moderar el consumo de fritos parece estar justificada.

L'Humanité

Houston, quelques instants avant l’apocalypse

Nos recommandations culturelles

Cinéma Dans le documentaire Ghost Song, Nicolas Peduzzi capte avec une proximité rare la « vida loca » d’une poignée de déclassés et de figures du ghetto de la ville texane .

Vincent Ostria

Après son premier long métrage, Southern Belle (2017), documentaire où il chroniquait la dérive et les errances de Taelor, héritière dévoyée à la recherche de la fortune de son père, magnat du pétrole au Texas, Nicolas Peduzzi plonge plus profond dans les bas-fonds de Houston avec Ghost Song. On y retrouve certains personnages secondaires du précédent, comme un cousin de Taelor, Will, fils de famille tombé dans la drogue, et son acolyte Nate, également multi-toxico, qui errent et divaguent dans les rues de la mégapole texane, au moment même où l’ouragan Harvey s’apprête à se déchaîner sur la ville. Ambiance électrique, donc, ponctuée d’éclairs et de grondements de tonnerre, qui confère à cette immersion en grande partie nocturne un climat assez dantesque, au diapason des délires des personnages, dont le principal est une rappeuse androgyne baptisée Bloodbath (« bain de sang », sic), à la fois maudite et charismatique, qu’on voit traîner avec ses potes du quartier Third Ward à Houston, presque tous membres de gangs de rue.

L’un des points culminants du film est d’ailleurs le meurtre par balles – montré exclusivement sur des images de caméra de surveillance – d’un des amis de Bloodbath, également rappeur. Cela donne lieu à une veillée nocturne en plein air, plus festive que recueillie, en hommage au défunt ; Peduzzi ajoute une touche lyrique à la scène en la soulignant avec l’air Dies Irae du Requiem de Verdi. Cette manière d’utiliser la musique témoigne du fait que le cinéaste n’est pas un maniaque du son direct, qu’il shunte parfois totalement pour le remplacer par des nappes de synthé. Cela trahit un désir sous-jacent de jouer avec le réel et de faire discrètement fictionner le récit.

icônes de la zone

On pense souvent à Red Rocket, le dernier film de Sean Baker, ambiance white trash, également situé au Texas dans la région de Houston. Dans Ghost Song, les personnages acquièrent le statut de mythes urbains, d’icônes de la zone. En particulier la charismatique Bloodbath, avec son sourire enjôleur orné de dents en or et ses tatouages envahissants, qui fut elle aussi victime de la guerre des gangs de quartier. Une photo la montre sur un lit d’hôpital après une fusillade. Les balles dans la peau deviennent presque des titres de noblesse dans cette jungle urbaine fracassée, pré- ou postapocalyptique, où l’héroïsme se mesure à l’aune des règlements de comptes. Un aspect contrebalancé par la figure de Will, à la fois elfe et enfant gâté, qu’on voit dans un décor luxueux et tape-à-l’œil s’affronter à son oncle nouveau riche – déjà présent et remarqué dans Southern Belle. La joute verbale culmine sous forme de blues éthylique entre l’oncle et le neveu, qui s’insultent en chantant. Cette séquence intimiste et allumée complète idéalement ce tableau pointilliste et clandestin des cauchemars d’une ville dont le climat de fin du monde est amplifié par une météorologie au bord de l’explosion.

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Opex 360

Berne met son veto au transfert vers l’Ukraine de munitions produites en Suisse

par Laurent Lagneau · 24 avril 2022

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Attachée à sa neutralité, la Suisse a pourtant sanctionné la Russie pour son invasion de l’Ukraine, en prenant les mêmes mesures que l’Union européenne [UE]. Ce qu’elle s’était jusqu’à présent gardée de faire, notamment après l’annexion de la Crimée. Ces sanctions visent notamment à interdire toute exportation de matériel militaire et de sécurité, à geler les avoirs des proches du Kremlin et à fermer l’espace aérien suisse aux avions russes.

« L’attaque militaire sans précédent perpétrée par la Russie contre un État européen souverain a incité le Conseil fédéral à modifier sa pratique actuelle en matière de sanctions », avait justifié le gouvernement suisse, assurant faire « ce pas avec conviction, de manière réfléchie et sans équivoque ».

Cependant, il n’est pas question, a priori, d’aller plus loin… Ainsi, et alors que le chancelier allemand, Olaf Scholz, est sous pression pour livrer des armements « lourds » à l’Ukraine, Berne a refusé d’accorder à l’Allemagne l’autorisation de livrer aux forces ukrainiennes des munitions produites en Suisse. C’est en effet ce que révèle le journal SonntagsZeitung dans son édition du 24 avril.

Les demandes allemandes ont été instruites par le secrétariat d’État à l’Économie [SECO]. Et celui-ci a motivé son refus en mettant en avant la neutralisé suisse et la législation sur le matériel de guerre. Et cette décision expliquerait la raison pour laquelle Berlin n’a pas pu expédier des véhicules de combat d’infanterie Marder en Ukraine…

« Les deux demandes de l’Allemagne ont reçu une réponse négative en référence à la neutralité suisse et aux critères de rejet obligatoires de la législation sur le matériel de guerre », a ainsi déclaré un porte-parole du SECO. Législation qui ne lui permet pas de livrer des armes dans les zones de conflit.

Cela étant, le type des munitions concernées n’a pas été précisé et le SECO n’a pas expliqué en quoi elles seraient liées à une posisble livraison des Marder. Pour rappel, ces blindés sont armés d’un canon Rheinmetall Mk20 Rh-202 de 20 mm, d’un lance-missiles antichar MILAN et d’une mitrailleuse MG3 de 7,62 mm.

Reste que, dans cette affaire, l’Allemagne a été prise à son propre jeu, étant donné que, avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, elle avait bloqué le don de canons D30 que voulait faire l’Estonie aux forces ukrainiennes… pour quasiment les mêmes raisons qui lui a opposé la Suisse pour les munitions.

Cependant, la neutralité n’interdit pas de livrer des armes à un pays victime d’une agression militaire : la Finlande et la Suède, membres de l’Union européenne [mais pas de l’Otan] ont ainsi fourni des armements à l’Ukraine. Une « décision historique » pour Helsinki, avait souligné Sanna Marin, la cheffe du gouvernement finlandais.

Berne met son veto au transfert vers l’Ukraine de munitions produites en Suisse

par Laurent Lagneau · 24 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Attachée à sa neutralité, la Suisse a pourtant sanctionné la Russie pour son invasion de l’Ukraine, en prenant les mêmes mesures que l’Union européenne [UE]. Ce qu’elle s’était jusqu’à présent gardée de faire, notamment après l’annexion de la Crimée. Ces sanctions visent notamment à interdire toute exportation de matériel militaire et de sécurité, à geler les avoirs des proches du Kremlin et à fermer l’espace aérien suisse aux avions russes.

« L’attaque militaire sans précédent perpétrée par la Russie contre un État européen souverain a incité le Conseil fédéral à modifier sa pratique actuelle en matière de sanctions », avait justifié le gouvernement suisse, assurant faire « ce pas avec conviction, de manière réfléchie et sans équivoque ».

Cependant, il n’est pas question, a priori, d’aller plus loin… Ainsi, et alors que le chancelier allemand, Olaf Scholz, est sous pression pour livrer des armements « lourds » à l’Ukraine, Berne a refusé d’accorder à l’Allemagne l’autorisation de livrer aux forces ukrainiennes des munitions produites en Suisse. C’est en effet ce que révèle le journal SonntagsZeitung dans son édition du 24 avril.

Les demandes allemandes ont été instruites par le secrétariat d’État à l’Économie [SECO]. Et celui-ci a motivé son refus en mettant en avant la neutralisé suisse et la législation sur le matériel de guerre. Et cette décision expliquerait la raison pour laquelle Berlin n’a pas pu expédier des véhicules de combat d’infanterie Marder en Ukraine…

« Les deux demandes de l’Allemagne ont reçu une réponse négative en référence à la neutralité suisse et aux critères de rejet obligatoires de la législation sur le matériel de guerre », a ainsi déclaré un porte-parole du SECO. Législation qui ne lui permet pas de livrer des armes dans les zones de conflit.

Cela étant, le type des munitions concernées n’a pas été précisé et le SECO n’a pas expliqué en quoi elles seraient liées à une posisble livraison des Marder. Pour rappel, ces blindés sont armés d’un canon Rheinmetall Mk20 Rh-202 de 20 mm, d’un lance-missiles antichar MILAN et d’une mitrailleuse MG3 de 7,62 mm.

Reste que, dans cette affaire, l’Allemagne a été prise à son propre jeu, étant donné que, avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, elle avait bloqué le don de canons D30 que voulait faire l’Estonie aux forces ukrainiennes… pour quasiment les mêmes raisons qui lui a opposé la Suisse pour les munitions.

Cependant, la neutralité n’interdit pas de livrer des armes à un pays victime d’une agression militaire : la Finlande et la Suède, membres de l’Union européenne [mais pas de l’Otan] ont ainsi fourni des armements à l’Ukraine. Une « décision historique » pour Helsinki, avait souligné Sanna Marin, la cheffe du gouvernement finlandais.

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Attachée à sa neutralité, la Suisse a pourtant sanctionné la Russie pour son invasion de l’Ukraine, en prenant les mêmes mesures que l’Union européenne [UE]. Ce qu’elle s’était jusqu’à présent gardée de faire, notamment après l’annexion de la Crimée. Ces sanctions visent notamment à interdire toute exportation de matériel militaire et de sécurité, à geler les avoirs des proches du Kremlin et à fermer l’espace aérien suisse aux avions russes.

« L’attaque militaire sans précédent perpétrée par la Russie contre un État européen souverain a incité le Conseil fédéral à modifier sa pratique actuelle en matière de sanctions », avait justifié le gouvernement suisse, assurant faire « ce pas avec conviction, de manière réfléchie et sans équivoque ».

Cependant, il n’est pas question, a priori, d’aller plus loin… Ainsi, et alors que le chancelier allemand, Olaf Scholz, est sous pression pour livrer des armements « lourds » à l’Ukraine, Berne a refusé d’accorder à l’Allemagne l’autorisation de livrer aux forces ukrainiennes des munitions produites en Suisse. C’est en effet ce que révèle le journal SonntagsZeitung dans son édition du 24 avril.

Les demandes allemandes ont été instruites par le secrétariat d’État à l’Économie [SECO]. Et celui-ci a motivé son refus en mettant en avant la neutralisé suisse et la législation sur le matériel de guerre. Et cette décision expliquerait la raison pour laquelle Berlin n’a pas pu expédier des véhicules de combat d’infanterie Marder en Ukraine…

« Les deux demandes de l’Allemagne ont reçu une réponse négative en référence à la neutralité suisse et aux critères de rejet obligatoires de la législation sur le matériel de guerre », a ainsi déclaré un porte-parole du SECO. Législation qui ne lui permet pas de livrer des armes dans les zones de conflit.

Cela étant, le type des munitions concernées n’a pas été précisé et le SECO n’a pas expliqué en quoi elles seraient liées à une posisble livraison des Marder. Pour rappel, ces blindés sont armés d’un canon Rheinmetall Mk20 Rh-202 de 20 mm, d’un lance-missiles antichar MILAN et d’une mitrailleuse MG3 de 7,62 mm.

Reste que, dans cette affaire, l’Allemagne a été prise à son propre jeu, étant donné que, avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, elle avait bloqué le don de canons D30 que voulait faire l’Estonie aux forces ukrainiennes… pour quasiment les mêmes raisons qui lui a opposé la Suisse pour les munitions.

Cependant, la neutralité n’interdit pas de livrer des armes à un pays victime d’une agression militaire : la Finlande et la Suède, membres de l’Union européenne [mais pas de l’Otan] ont ainsi fourni des armements à l’Ukraine. Une « décision historique » pour Helsinki, avait souligné Sanna Marin, la cheffe du gouvernement finlandais.

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Attachée à sa neutralité, la Suisse a pourtant sanctionné la Russie pour son invasion de l’Ukraine, en prenant les mêmes mesures que l’Union européenne [UE]. Ce qu’elle s’était jusqu’à présent gardée de faire, notamment après l’annexion de la Crimée. Ces sanctions visent notamment à interdire toute exportation de matériel militaire et de sécurité, à geler les avoirs des proches du Kremlin et à fermer l’espace aérien suisse aux avions russes.

« L’attaque militaire sans précédent perpétrée par la Russie contre un État européen souverain a incité le Conseil fédéral à modifier sa pratique actuelle en matière de sanctions », avait justifié le gouvernement suisse, assurant faire « ce pas avec conviction, de manière réfléchie et sans équivoque ».

Cependant, il n’est pas question, a priori, d’aller plus loin… Ainsi, et alors que le chancelier allemand, Olaf Scholz, est sous pression pour livrer des armements « lourds » à l’Ukraine, Berne a refusé d’accorder à l’Allemagne l’autorisation de livrer aux forces ukrainiennes des munitions produites en Suisse. C’est en effet ce que révèle le journal SonntagsZeitung dans son édition du 24 avril.

Les demandes allemandes ont été instruites par le secrétariat d’État à l’Économie [SECO]. Et celui-ci a motivé son refus en mettant en avant la neutralisé suisse et la législation sur le matériel de guerre. Et cette décision expliquerait la raison pour laquelle Berlin n’a pas pu expédier des véhicules de combat d’infanterie Marder en Ukraine…

« Les deux demandes de l’Allemagne ont reçu une réponse négative en référence à la neutralité suisse et aux critères de rejet obligatoires de la législation sur le matériel de guerre », a ainsi déclaré un porte-parole du SECO. Législation qui ne lui permet pas de livrer des armes dans les zones de conflit.

Cela étant, le type des munitions concernées n’a pas été précisé et le SECO n’a pas expliqué en quoi elles seraient liées à une posisble livraison des Marder. Pour rappel, ces blindés sont armés d’un canon Rheinmetall Mk20 Rh-202 de 20 mm, d’un lance-missiles antichar MILAN et d’une mitrailleuse MG3 de 7,62 mm.

Reste que, dans cette affaire, l’Allemagne a été prise à son propre jeu, étant donné que, avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, elle avait bloqué le don de canons D30 que voulait faire l’Estonie aux forces ukrainiennes… pour quasiment les mêmes raisons qui lui a opposé la Suisse pour les munitions.

Cependant, la neutralité n’interdit pas de livrer des armes à un pays victime d’une agression militaire : la Finlande et la Suède, membres de l’Union européenne [mais pas de l’Otan] ont ainsi fourni des armements à l’Ukraine. Une « décision historique » pour Helsinki, avait souligné Sanna Marin, la cheffe du gouvernement finlandais.

New York Times - World

Demolishing City of the Dead Will Displace a Lively Quarter of Cairo

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Cairo’s oldest cemetery is being razed, and thousands of families living amid the grand mausoleums face eviction. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”

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By Vivian Yee

CAIRO — Whoever was being buried in Cairo’s oldest working cemetery on a recent afternoon had been of some consequence. Glossy S.U.V.s crammed the dusty lanes around an antique mausoleum draped in black and gold; designer sunglasses hid the mourners’ tears.

The cemetery’s chief undertaker, Ashraf Zaher, 48, paused to survey the funeral, another job done. But he didn’t stop for long. Just down the lane, his daughter was about to get married. Hundreds of his neighbors, who like him also live in the cemetery, were gathering outside his home, a few mausoleums away.

As part of the celebration, men and boys were already updating a traditional sword dance with new break-dance moves. Women were serving celebratory couscous. They had set out on long tables the belongings the bride would take to her new home, a jumble of abundance against the austere centuries-old tombs where she had grown up: pots and plates; a furry red basket; a mattress made up as if for the wedding night, its frilly white coverlet topped with a stuffed panda.

Since the Arabs conquered Cairo in the seventh century, Cairenes have been burying their dead beneath the Mokattam cliffs that rise over the city’s historic core, interring politicians, poets, heroes and royalty in marble-clad tombs set amid verdant walled gardens.

By the mid-20th century, the City of the Dead had also come to house the living: tomb caretakers, morticians, gravediggers and their families, along with tens of thousands of poor Cairenes who found shelter in and among the grand mausoleums.

Much of it will soon be gone.

The Egyptian government is razing large swaths of the historic cemetery, clearing the way for a flyover bridge that will link central Cairo to the New Administrative Capital, Egypt’s grandiose new seat of government, which President Abdel Fattah el-Sisi is raising in the desert about 28 miles east of Cairo. The destruction and construction are part of his campaign to modernize Egypt. But its costs are rarely mentioned.

“You’re seeing Cairo’s family tree. The gravestones say who was married to whom, what they did, how they died,” said Mostafa el-Sadek, an amateur historian who has documented the cemetery. “You’re going to destroy history, you’re going to destroy art.”

“And for what?” said Seif Zulficar, whose great-aunt, Queen Farida, the first wife of King Farouk of Egypt, was buried here in one of the mausoleums scheduled for destruction. “You’re going to have a bridge?”

Great cities are always cannibalizing their pasts to build their futures, and Cairo is a notorious recycler. The medieval conqueror Saladin tore down ancient buildings to construct his massive citadel, now one of the chief landmarks of the city it overlooks. In the 1800s, one of Egypt’s rulers pried stones off the pyramids to erect new mosques (though, as far as pharaonic plunder goes, European visitors were greedier).

Nor is Cairo the only metropolis to pave over graveyards for public infrastructure, as New York did to establish some of its best-known parks. But, preservationists say, Cairo’s City of the Dead is different: What will disappear is not only a historical monument where Egyptians still visit their ancestors and bury the newly deceased, but also a lively neighborhood.

Mediterranean Sea

City of the Dead Cemeteries

SALAH SALEM ST.

EGYPT

EASTERN

CEMETERY

Cairo

New

Capital

40 miles

Cairo

MOKATTAM

HILLS

Nile

SOUTHERN

CEMETERY

EGYPT

OLD CAIRO

75

Map data from OpenStreetMap

1 mile

By The New York Times

Parts of the cemetery have already been razed over the last two years, and some mausoleums are already little more than rubble, their carved antique wooden doors carted away and their marble gone.

“It’s against religion to remove the bones of dead people,” said Nabuweya, 50, a tomb dweller who asked that her last name not be published for fear of government reprisal. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”

The cemetery is unlike a typical Western one. Each family has a walled plot, in which a garden of palms and fruit trees surrounds an airy mausoleum. Marble tombs are carved with gilded Arabic calligraphy. In the bigger plots, outbuildings once hosted living relatives who came on death anniversaries and major holidays to spend the night, honoring the dead with feasts and charity handouts.

The rest of the year, live-in caretakers maintained the mausoleums. That was how Fathy, 67, who also did not want his last name used, his wife, Mona, 56, and their three children came to live next to the tomb of Neshedil Qadin, a consort to the 19th-century ruler Khedive Ismail, considered modern Egypt’s founder. Fathy’s father and grandfather looked after the royal mausoleum, raising their children there before passing down their jobs and homes.

After the 1952 Egyptian revolution deposed the king and sent most of the Egyptian aristocracy fleeing, the government allowed commoners to buy burial plots inside the old family mausoleums and stopped paying to maintain the tombs. The custom of relatives staying overnight faded.

Fathy drew his last government paycheck in 2013. But he had built a decent life: Saving up, the family renovated their quarters, installing electricity and running water. They enjoyed what amounted to a private garden, drying their laundry on lines running over half a dozen graves.

The government plans to move residents to furnished public housing in the desert. But, critics say, few will have the means to cover the roughly $3,800 down payment or the $22 monthly rent, especially after their livelihoods — jobs in the cemetery or commercial districts nearby — disappear along with the graves.

The dead, too, will go to the desert. The government has offered new grave plots to families south of Cairo, uniform brick mausoleums much smaller than the originals. They are free, though families must pay for the transfer.

Fathy’s parents were buried near Neshedil’s tomb. But he was concerned about where the princess, as he called her, would go. “My grandfather and my father and me all spent our lives living here with her,” he said.

Egyptian officials have weighed destroying the cemetery and moving its inhabitants to the desert for years, partly to modernize the city and improve living standards, partly, critics charged, because private developers were eyeing the land it sat on.

In the early 1980s, Galila el-Kadi, an architect who has studied the cemetery for decades, found about 179,000 residents, the last known count. She said many more moved in after Egypt’s 2011 revolution, when a power vacuum loosened security enforcement.

“They have never dealt with the relationship between the city of the living and the city of the dead,” Ms. el-Kadi said of the officials. “It was an embarrassment for the government. And in Egypt, when there’s a problem that seems unsolvable, or very hard to solve, the solution is to just delete it.”

The mausoleums registered as landmarks will be preserved, according to Khaled el-Husseiny, a spokesman for Administrative Capital for Urban Development, the government-run company developing the new capital. Other tombs to be spared include that of a relative of Mr. el-Sisi, according to preservationists, who said that the government’s plans for the cemetery had changed to avoid razing his relative’s grave.

But only a small portion of the total have the landmark designation, which will leave them isolated islands between new construction, preservationists said.

Mr. Zaher, the chief undertaker, is moving to the new cemetery along with the displaced dead. He is not wasting time on nostalgia. There are many cemetery residents happy to be leaving shabby make-do homes for new apartments, he said.

“Instead of living in a graveyard,” said Mr. Zaher, shrugging, “they’ll get to live in an apartment.”

He said the new flyover would also ease traffic, though it was unclear whether this should matter to people who are largely carless and rarely travel beyond the neighborhood.

Many officials do not appear to realize what the new bridge will replace.

While leading a tour of the new capital, Ahmad el-Helaly, a development company official, was troubled to learn that Queen Farida had been disinterred, her remains moved to a nearby mosque by special government permission. Mr. el-Helaly had named his baby daughter after the queen.

It was sad, he said. But after a moment, he shook it off.

“What can I say?” he said. “Cairo is too overcrowded. We have to do something to regain the glory of ancient Cairo, to restore the beauty of ancient Cairo.”

So much for the old. Then it was back to the tour, and the new.

Nada Rashwan contributed reporting.

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Valeurs Actuelles

Présidentielle : 55% des catholiques ont soutenu Emmanuel Macron au second tour

Lundi 25 avril, un sondage IFOP pour La Croix et Pèlerin Magazine relayait que 85% des musulmans de France auraient porté leur vote en faveur d’Emmanuel Macron lors du second tour de l’élection présidentielle. Ce 26 avril, Aleteia fait savoir que ce même sondage a donné des indications sur les votes des catholiques. Selon l’étude, ils seraient 55% à avoir donné leur voix au président sortant, soit plus de la moitié d’entre eux, mais beaucoup moins que les musulmans.

Moins abstentionnistes

Au niveau national, leur vote aurait représenté trois points de moins que le score de l’ensemble des Français, puisqu’Emmanuel Macron a fini sa course avec un peu plus de 58% des suffrages. Le sondage souligne aussi que le parti Reconquête ! d’Eric Zemmour serait parvenu à faire une petite percée chez les catholiques lors du premier tour du scrutin. De manière générale, cette catégorie religieuse aurait voté plus massivement que l’ensemble des Français, avec un taux de participation de 79% contre 71,9%, prônant un fort sens civique à travers l’acte de vote.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Législatives 2022 : première prise de contact entre les Insoumis et le Parti socialiste

Publié le : 27/04/2022 - 14:51

FRANCE 24 Suivre

Arrivé largement en tête au sein de la gauche au premier tour de la présidentielle le 10 avril, le parti de Jean-Luc Mélenchon a entamé des discussions, mercredi, avec son rival socialiste. Il n'existe "pas de points insurmontables" pour négocier un accord aux législatives de juin, se sont félicités La France insoumise et la délégation du Parti socialiste, à l'issue de leur rencontre.

La délégation socialiste a fait le déplacement mercredi 27 avril, en se présentant dans la matinée au siège de La France insoumise (LFI), dans le Xe arrondissement de Paris. Les tractations entre les deux formations rivales à gauche ont duré trois heures. "On n'avait pas l'impression de discuter avec le même PS qu'il y a deux-trois ans", a ensuite rapporté à la presse le négociateur en chef de LFI Manuel Bompard.

Après cette première prise de contact, Manuel Bompard a estimé qu'il n'y avait "pas de point de discussion qui paraissait insurmontable" avec le PS, après des années de fracture profonde alimentées par une campagne présidentielle offensive d'Anne Hidalgo à l'encontre de Jean-Luc Mélenchon.

"Il y a clairement une volonté d'afficher une rupture avec le PS de François Hollande, ils n'avaient pas de difficulté à s'engager sur l'abrogation de la loi El Khomri, sur la VIe République, le blocage des prix, qui sont pour nous des marqueurs importants", s'est réjoui l'eurodéputé LFI.

Cependant, "on attend maintenant de la part du PS une déclaration publique qui permette d'acter ces points de convergence, on verra si, dans ces prochains jours, elle a lieu, et dans ce cas, on pourra continuer à discuter", a-t-il prévenu.

"Optique commune de victoire"

Le porte-parole du PS, Pierre Jouvet, a pour sa part déclaré : "Nous avons eu une discussion constructive qui nous a permis d'avancer sur certains points, il n'y a pas entre nous de point de blocage insurmontable."

"Cette discussion nous a permis d'avancer, démontrant la volonté commune de construire un programme partagé en vue des élections législatives, dans une optique commune de victoire", a-t-il ajouté.

"C'est une première étape importante où chacun a pu exprimer, avec son identité, les marqueurs qui sont les siens, la volonté de cheminer ensemble", a assuré Pierre Jouvet, indiquant que les deux formations allaient "continuer à discuter dans les heures qui suivent".

Les écologistes dénonce une "volonté hégémonique" de Jean-Luc Mélenchon 

En revanche, après des débuts prometteurs, les négociations en vue d'un accord avec les écologistes d'Europe Écologie Les Verts patinent. "Jean-Luc Mélenchon veut-il être Premier ministre ? Nous disons chiche ! Gagnons ensemble. Mais l'alliance ne peut pas se faire avec une volonté hégémonique : il ne s'agit pas d'élire des hologrammes dans l'ensemble des circonscriptions", a lancé son secrétaire national, Julien Bayou, dans un entretien à Libération, plaidant pour une "représentation de chacun" qui soit "juste", et non un "bric-à-brac injuste et mal conçu".

Ainsi "nous proposons une coalition", car "si Jean-Luc Mélenchon choisit de refaire aux législatives la même offre politique qu'à la présidentielle, ça produira le même effet : peut-être un bon score, mais ça échouera à peser sur le quinquennat", a-t-il expliqué sur France info.

La France insoumise a regretté, mercredi, dans un communiqué, que "depuis 48 heures, plusieurs dirigeants d'EELV sont revenus publiquement sur les engagements programmatiques importants" déjà pris dans les négociations : retraite à 60 ans, blocage des prix du carburant et application du principe de désobéissance en Europe "quand cela est indispensable pour appliquer notre programme".

LFI affiche son ambition d'obtenir la fonction de Premier ministre pour Jean-Luc Mélenchon par une victoire aux législatives des 12 et 19 juin, après sa solide troisième place à la présidentielle (21,95 %). D'autres discussions bilatérales ont été entamées depuis plus d'une semaine avec les autres formations de gauche, Europe Écologie-Les Verts, le Parti communiste et le Nouveau parti anticapitaliste.

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Législatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or

FACE À FACE

Élections législatives : tractations en coulisses

Opex 360

L’hélicoptère de transport lourd CH-47F Chinook serait en ballotage favorable en Allemagne

par Laurent Lagneau · 24 avril 2022

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Il y a quelques jours, le constructeur américain Sikorsky, filiale de Lockheed-Martin, a dévoilé quelques détails sur son offre pour le programme « Schwerer Transporthubschrauber » [STH], qui vise à doter les forces armées allemandes [Bundeswehr] de 44 à 60 hélicoptères de transport lourd [HTL] pour remplacer les de CH-53G « Stallion » qu’elles utilisent depuis les années 1970.

Ainsi, Sikorsky a indiqué avoir noué un partenariat avec Rheinmetall Aviation Services [qui assure déjà la maintenance des CH-53G, ndlr] pour proposer à la Bundeswehr le CH-53K King Stallion, un appareil développé initialement pour les besoins de l’US Marine Corps [USMC] et qui a été récemment choisi par la force aérienne israélienne [12 exemplaires commandés et six en option, ndlr]. En outre, l’offre du constructeur américain associé également d’autres industriels, dont MTU Aero Engines, Hensoldt, Rhode & Schwarz ou encore Liebherr.

Pour rappel, le programme STH avait été lancé par le ministère allemand de la Défense en 2017, via un appel d’offres auquel Sikorsky et Boeing répondirent. Seulement, cette procédure fut annulée en 2020, Berlin ayant estimé que ce projet « aurait peu de chances de se concrétiser dans les limites de l’enveloppe budgétaire prévue tout en répondant aux exigences exprimées ». Il était alors question d’un budget de 5,6 milliards d’euros, coûts d’aquisition et de possession compris.

Finalement, et après quelques tergiversations, l’appel d’offres « STH » fut relancé en janvier 2021, avec les mêmes candidats. D’où cette nouvelle proposition de Sikorsky et celle que Boeing a dévoilée il y a quelques semaines. Basée sur le H-47F Chinook, cette dernière est soutenue par Airbus Helicopters et s’appuie sur de multiples partenariats industriels [AERO-Bildung GmbH, CAE Elektronik GmbH, ESG Elektroniksystem- und Logistik-GmbH, Lufthansa Technik, Rolls-Royce Deutschland, etc].

Et, a priori, l’offre de Boeing aurait les faveurs de Berlin, d’après des informations révélées par « Bild am Sonntag », ce 24 avril. En effet, citant des sources gouvernementales, le journal affirme que le chancelier Olaf Scholz, en concertation avec sa ministre de la Défense, Christine Lambrecht, a tranché en faveur d’un achat de 60 H-47F Chinook pour un coût estimé à 5 milliards d’euros, financé par le fonds spécial de 100 milliards d’euros dont la création a été annoncée le 247 février dernier. Le Bundestag [chambre basse du Parlement allemand] en sera informé dans les prochains jours.

Les H-47F Chinook pourraient être livrés en 2025/26, avance encore Bild am Sonntag. Celui-ci explique que ce choix est motivé par le fait que l’hélicoptère de Boeing est moins cher et qu’il est en service au sein de nombreuses forces alliées, ce qui facilitera l’interopérabilité.

En outre, le choix du Chinook pourrait aussi être vu comme une sorte de compensation après la décision de Berlin de commander des chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed-Martin alors que le F/A-18E/F Super Hornet de Boeing avait été initialement retenu pour permettre à la Bundeswehr de maintenir sa participation au partage nucléaire de l’Otan.

Cela étant, il n’est pas impossible non plus que Boeing soit aussi choisi pour fournir aux forces allemandes des hélicoptères d’attaque AH-64E Guardian [ou Apache]. En effet, après avoir pourtant donné son accord, l’Allemagne n’a finalement pas rejoint le programme de modernisation à mi-vie du Tigre [standard Mk3], lequel a été lancé par la France et l’Espagne en mars dernier. Ce qui fait que, pour le moment, l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] ne pourra que moderniser que 42 appareils sur les 67 en dotation.

L’hélicoptère de transport lourd CH-47F Chinook serait en ballotage favorable en Allemagne

par Laurent Lagneau · 24 avril 2022

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Il y a quelques jours, le constructeur américain Sikorsky, filiale de Lockheed-Martin, a dévoilé quelques détails sur son offre pour le programme « Schwerer Transporthubschrauber » [STH], qui vise à doter les forces armées allemandes [Bundeswehr] de 44 à 60 hélicoptères de transport lourd [HTL] pour remplacer les de CH-53G « Stallion » qu’elles utilisent depuis les années 1970.

Ainsi, Sikorsky a indiqué avoir noué un partenariat avec Rheinmetall Aviation Services [qui assure déjà la maintenance des CH-53G, ndlr] pour proposer à la Bundeswehr le CH-53K King Stallion, un appareil développé initialement pour les besoins de l’US Marine Corps [USMC] et qui a été récemment choisi par la force aérienne israélienne [12 exemplaires commandés et six en option, ndlr]. En outre, l’offre du constructeur américain associé également d’autres industriels, dont MTU Aero Engines, Hensoldt, Rhode & Schwarz ou encore Liebherr.

Pour rappel, le programme STH avait été lancé par le ministère allemand de la Défense en 2017, via un appel d’offres auquel Sikorsky et Boeing répondirent. Seulement, cette procédure fut annulée en 2020, Berlin ayant estimé que ce projet « aurait peu de chances de se concrétiser dans les limites de l’enveloppe budgétaire prévue tout en répondant aux exigences exprimées ». Il était alors question d’un budget de 5,6 milliards d’euros, coûts d’aquisition et de possession compris.

Finalement, et après quelques tergiversations, l’appel d’offres « STH » fut relancé en janvier 2021, avec les mêmes candidats. D’où cette nouvelle proposition de Sikorsky et celle que Boeing a dévoilée il y a quelques semaines. Basée sur le H-47F Chinook, cette dernière est soutenue par Airbus Helicopters et s’appuie sur de multiples partenariats industriels [AERO-Bildung GmbH, CAE Elektronik GmbH, ESG Elektroniksystem- und Logistik-GmbH, Lufthansa Technik, Rolls-Royce Deutschland, etc].

Et, a priori, l’offre de Boeing aurait les faveurs de Berlin, d’après des informations révélées par « Bild am Sonntag », ce 24 avril. En effet, citant des sources gouvernementales, le journal affirme que le chancelier Olaf Scholz, en concertation avec sa ministre de la Défense, Christine Lambrecht, a tranché en faveur d’un achat de 60 H-47F Chinook pour un coût estimé à 5 milliards d’euros, financé par le fonds spécial de 100 milliards d’euros dont la création a été annoncée le 247 février dernier. Le Bundestag [chambre basse du Parlement allemand] en sera informé dans les prochains jours.

Les H-47F Chinook pourraient être livrés en 2025/26, avance encore Bild am Sonntag. Celui-ci explique que ce choix est motivé par le fait que l’hélicoptère de Boeing est moins cher et qu’il est en service au sein de nombreuses forces alliées, ce qui facilitera l’interopérabilité.

En outre, le choix du Chinook pourrait aussi être vu comme une sorte de compensation après la décision de Berlin de commander des chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed-Martin alors que le F/A-18E/F Super Hornet de Boeing avait été initialement retenu pour permettre à la Bundeswehr de maintenir sa participation au partage nucléaire de l’Otan.

Cela étant, il n’est pas impossible non plus que Boeing soit aussi choisi pour fournir aux forces allemandes des hélicoptères d’attaque AH-64E Guardian [ou Apache]. En effet, après avoir pourtant donné son accord, l’Allemagne n’a finalement pas rejoint le programme de modernisation à mi-vie du Tigre [standard Mk3], lequel a été lancé par la France et l’Espagne en mars dernier. Ce qui fait que, pour le moment, l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] ne pourra que moderniser que 42 appareils sur les 67 en dotation.

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Il y a quelques jours, le constructeur américain Sikorsky, filiale de Lockheed-Martin, a dévoilé quelques détails sur son offre pour le programme « Schwerer Transporthubschrauber » [STH], qui vise à doter les forces armées allemandes [Bundeswehr] de 44 à 60 hélicoptères de transport lourd [HTL] pour remplacer les de CH-53G « Stallion » qu’elles utilisent depuis les années 1970.

Ainsi, Sikorsky a indiqué avoir noué un partenariat avec Rheinmetall Aviation Services [qui assure déjà la maintenance des CH-53G, ndlr] pour proposer à la Bundeswehr le CH-53K King Stallion, un appareil développé initialement pour les besoins de l’US Marine Corps [USMC] et qui a été récemment choisi par la force aérienne israélienne [12 exemplaires commandés et six en option, ndlr]. En outre, l’offre du constructeur américain associé également d’autres industriels, dont MTU Aero Engines, Hensoldt, Rhode & Schwarz ou encore Liebherr.

Pour rappel, le programme STH avait été lancé par le ministère allemand de la Défense en 2017, via un appel d’offres auquel Sikorsky et Boeing répondirent. Seulement, cette procédure fut annulée en 2020, Berlin ayant estimé que ce projet « aurait peu de chances de se concrétiser dans les limites de l’enveloppe budgétaire prévue tout en répondant aux exigences exprimées ». Il était alors question d’un budget de 5,6 milliards d’euros, coûts d’aquisition et de possession compris.

Finalement, et après quelques tergiversations, l’appel d’offres « STH » fut relancé en janvier 2021, avec les mêmes candidats. D’où cette nouvelle proposition de Sikorsky et celle que Boeing a dévoilée il y a quelques semaines. Basée sur le H-47F Chinook, cette dernière est soutenue par Airbus Helicopters et s’appuie sur de multiples partenariats industriels [AERO-Bildung GmbH, CAE Elektronik GmbH, ESG Elektroniksystem- und Logistik-GmbH, Lufthansa Technik, Rolls-Royce Deutschland, etc].

Et, a priori, l’offre de Boeing aurait les faveurs de Berlin, d’après des informations révélées par « Bild am Sonntag », ce 24 avril. En effet, citant des sources gouvernementales, le journal affirme que le chancelier Olaf Scholz, en concertation avec sa ministre de la Défense, Christine Lambrecht, a tranché en faveur d’un achat de 60 H-47F Chinook pour un coût estimé à 5 milliards d’euros, financé par le fonds spécial de 100 milliards d’euros dont la création a été annoncée le 247 février dernier. Le Bundestag [chambre basse du Parlement allemand] en sera informé dans les prochains jours.

Les H-47F Chinook pourraient être livrés en 2025/26, avance encore Bild am Sonntag. Celui-ci explique que ce choix est motivé par le fait que l’hélicoptère de Boeing est moins cher et qu’il est en service au sein de nombreuses forces alliées, ce qui facilitera l’interopérabilité.

En outre, le choix du Chinook pourrait aussi être vu comme une sorte de compensation après la décision de Berlin de commander des chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed-Martin alors que le F/A-18E/F Super Hornet de Boeing avait été initialement retenu pour permettre à la Bundeswehr de maintenir sa participation au partage nucléaire de l’Otan.

Cela étant, il n’est pas impossible non plus que Boeing soit aussi choisi pour fournir aux forces allemandes des hélicoptères d’attaque AH-64E Guardian [ou Apache]. En effet, après avoir pourtant donné son accord, l’Allemagne n’a finalement pas rejoint le programme de modernisation à mi-vie du Tigre [standard Mk3], lequel a été lancé par la France et l’Espagne en mars dernier. Ce qui fait que, pour le moment, l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] ne pourra que moderniser que 42 appareils sur les 67 en dotation.

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Il y a quelques jours, le constructeur américain Sikorsky, filiale de Lockheed-Martin, a dévoilé quelques détails sur son offre pour le programme « Schwerer Transporthubschrauber » [STH], qui vise à doter les forces armées allemandes [Bundeswehr] de 44 à 60 hélicoptères de transport lourd [HTL] pour remplacer les de CH-53G « Stallion » qu’elles utilisent depuis les années 1970.

Ainsi, Sikorsky a indiqué avoir noué un partenariat avec Rheinmetall Aviation Services [qui assure déjà la maintenance des CH-53G, ndlr] pour proposer à la Bundeswehr le CH-53K King Stallion, un appareil développé initialement pour les besoins de l’US Marine Corps [USMC] et qui a été récemment choisi par la force aérienne israélienne [12 exemplaires commandés et six en option, ndlr]. En outre, l’offre du constructeur américain associé également d’autres industriels, dont MTU Aero Engines, Hensoldt, Rhode & Schwarz ou encore Liebherr.

Pour rappel, le programme STH avait été lancé par le ministère allemand de la Défense en 2017, via un appel d’offres auquel Sikorsky et Boeing répondirent. Seulement, cette procédure fut annulée en 2020, Berlin ayant estimé que ce projet « aurait peu de chances de se concrétiser dans les limites de l’enveloppe budgétaire prévue tout en répondant aux exigences exprimées ». Il était alors question d’un budget de 5,6 milliards d’euros, coûts d’aquisition et de possession compris.

Finalement, et après quelques tergiversations, l’appel d’offres « STH » fut relancé en janvier 2021, avec les mêmes candidats. D’où cette nouvelle proposition de Sikorsky et celle que Boeing a dévoilée il y a quelques semaines. Basée sur le H-47F Chinook, cette dernière est soutenue par Airbus Helicopters et s’appuie sur de multiples partenariats industriels [AERO-Bildung GmbH, CAE Elektronik GmbH, ESG Elektroniksystem- und Logistik-GmbH, Lufthansa Technik, Rolls-Royce Deutschland, etc].

Et, a priori, l’offre de Boeing aurait les faveurs de Berlin, d’après des informations révélées par « Bild am Sonntag », ce 24 avril. En effet, citant des sources gouvernementales, le journal affirme que le chancelier Olaf Scholz, en concertation avec sa ministre de la Défense, Christine Lambrecht, a tranché en faveur d’un achat de 60 H-47F Chinook pour un coût estimé à 5 milliards d’euros, financé par le fonds spécial de 100 milliards d’euros dont la création a été annoncée le 247 février dernier. Le Bundestag [chambre basse du Parlement allemand] en sera informé dans les prochains jours.

révélées

Les H-47F Chinook pourraient être livrés en 2025/26, avance encore Bild am Sonntag. Celui-ci explique que ce choix est motivé par le fait que l’hélicoptère de Boeing est moins cher et qu’il est en service au sein de nombreuses forces alliées, ce qui facilitera l’interopérabilité.

En outre, le choix du Chinook pourrait aussi être vu comme une sorte de compensation après la décision de Berlin de commander des chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed-Martin alors que le F/A-18E/F Super Hornet de Boeing avait été initialement retenu pour permettre à la Bundeswehr de maintenir sa participation au partage nucléaire de l’Otan.

Cela étant, il n’est pas impossible non plus que Boeing soit aussi choisi pour fournir aux forces allemandes des hélicoptères d’attaque AH-64E Guardian [ou Apache]. En effet, après avoir pourtant donné son accord, l’Allemagne n’a finalement pas rejoint le programme de modernisation à mi-vie du Tigre [standard Mk3], lequel a été lancé par la France et l’Espagne en mars dernier. Ce qui fait que, pour le moment, l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] ne pourra que moderniser que 42 appareils sur les 67 en dotation.

France24 - Monde

Second mandat : les défis qui attendent Emmanuel Macron

Publié le : 26/04/2022 - 10:52

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Réélu pour cinq années supplémentaires, Emmanuel Macron doit désormais répondre aux attentes d'une société nettement divisée. Législatives de juin, pouvoir d'achat, santé, réforme des retraites, urgence climatique : les défis sont nombreux pour un président de la République qui a promis une "méthode refondée" pour gouverner la France.

Après un premier quinquennat d'Emmanuel Macron marqué par la crise des Gilets jaunes et la pandémie de Covid-19, la carte des résultats du scrutin de dimanche dessine deux France : d'un côté, les grandes métropoles, les classes moyennes supérieures et les retraités ayant voté Macron ; de l'autre, une France plus populaire, se sentant souvent exclue, particulièrement dans le Nord-Est et le pourtour méditerranéen, ayant voté Le Pen.

Confronté à cette France divisée, le chef de l'État doit rebâtir la cohésion sociale. Après la perte de deux millions de voix entre les seconds tours de 2017 et 2022, et face à un taux d'abstention record lors du scrutin de dimanche (28 %), Emmanuel Macron a promis une "méthode refondée" pour être le "président de tous". Mais les défis qui l'attendent sont nombreux.

  • Les législatives dans sept semaines

Dans un premier temps, le président fraîchement réélu devra affronter les élections législatives des 12 et 19 juin. Sur fond de recomposition du spectre politique, l'objectif pour le camp Macron est d'organiser une nouvelle majorité et de s'assurer de sa solidité.

Avec un score de 41,5 % des voix au second tour de la présidentielle, Marine Le Pen nourrit l'espoir d'obtenir "un grand nombre de députés" en réunissant les forces opposées au chef de l'État.

À gauche, après des débuts prometteurs, les négociations pour l'union en vue des législatives patinent entre La France insoumise, Europe Écologie-Les Verts et le Parti communiste. Les socialistes ont finalement réussi à entrer dans la danse : une rencontre avec les Insoumis est programmée mercredi.

  • La baisse du pouvoir d'achat

Alors que Marine Le Pen avait fait du pouvoir d'achat des Français un des thèmes centraux de sa campagne, Emmanuel Macron a de son côté évoqué le 13 avril sur TF1 "une loi exceptionnelle pour le pouvoir d’achat" dont l'objectif est de réindexer toutes les retraites sur l’inflation et d’alléger les charges pour les indépendants.

Il faut "répondre au message de colère, d'inquiétude de millions de Français qui disent 'Je ne m'en sors pas'", a affirmé de son côté le ministre de l'Économie Bruno Le Maire lundi sur franceinfo, confirmant que le bouclier sur les tarifs du gaz serait "maintenu jusqu'à la fin de l'année 2022", et que le gouvernement travaillait pour "l'été" à un dispositif d'aide ciblant les gros rouleurs.

  • L'hôpital sous tension

Plans blancs, lits fermés, services en sursis : les signaux d'alerte se multiplient à l'hôpital, où les pénuries d'effectif aggravées par la grippe et le Covid-19 ne laissent pas de répit en attendant la "grande conférence" sur la santé promise par Emmanuel Macron. Après deux années de crise sanitaire, et malgré les hausses de salaire sans précédent du "Ségur de la santé", le secteur souffre plus que jamais d'un manque criant de bras.

"L'urgence, c'est maintenant", souligne Didier Birig, secrétaire fédéral de FO-Santé, "prêt à se remettre autour de la table" pour négocier de nouvelles revalorisations et des ratios de soignants dans tous les services.

Son homologue de la CGT, Mireille Stivala, veut aussi des discussions "immédiates" pour relever les salaires des soignants "au moins au niveau des pays voisins", mais aussi garantir un "départ anticipé à la retraite" pour ces "métiers pénibles".

  • Une réforme des retraites minée

Le chef de l'État avait défendu lors de la campagne de 2017 une réforme des retraites visant à instaurer un système universel et à supprimer les régimes spéciaux mais ce projet, qui a entraîné un mouvement social d'ampleur fin 2019-début 2020, a été reporté sine die au moment de la crise sanitaire, avant d'être définitivement abandonné. Au tout début de la campagne de l'entre-deux-tours, Emmanuel Macron s'est déclaré ouvert à la discussion sur son projet de réforme, tout en maintenant que celui-ci était indispensable.

"La CGT saura rapidement rappeler au président et à son nouveau gouvernement qu'il existe une opposition majoritaire à ses projets, notamment d'allongement de l'âge de la retraite à 65 ans, rejeté par près de 70 % de la population", a averti la centrale de Montreuil. De son côté, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire n'a pas exclu lundi matin un éventuel recours au 49-3 pour faire adopter la réforme.

  • L'urgence climatique

Après une campagne de premier tour dont l'environnement et le climat ont été quasi absents, Emmanuel Macron a joué dans l'entre-deux-tours la carte écologique. Il s'est engagé à aller "deux fois plus vite" pour réduire les émissions de gaz à effet de serre – de 40 % d'ici à 2030 par rapport à 1990 –, mais les défenseurs du climat attendent des actes.

Sur le plan énergétique, il entend réaliser, grâce à la planification, "un effort sans précédent de sobriété, pour baisser de 40 % notre consommation d'ici 2050". Son programme s'appuie largement sur le nucléaire pour décarboner la production d'électricité, avec la construction de 6 à 14 réacteurs de nouvelle génération (EPR). Il promet également l'implantation de 50 parcs éoliens en mer d'ici à 2050 et de décupler la puissance solaire.

Parmi les autres objectifs annoncés, la rénovation énergétique de 700 000 logements par an, un renforcement des infrastructures cyclables, une offre de location de véhicules électriques et hybrides à moins de 100 euros par mois, et une "troisième révolution agricole".

Par ailleurs, la pollution de l'air, responsable de 40 000 morts prématurées par an en France, a été largement absente de la campagne. "Pour l'instant, on n'a rien qui nous prouve qu'Emmanuel Macron numéro deux va être meilleur qu'Emmanuel Macron numéro un", souligne Jean-François Julliard, représentant de Greenpeace France. "On jugera sur pièce."

Avec AFP

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Valeurs Actuelles

Guyane : l’église catholique au bord de la cessation de paiement  

L’église catholique, en Guyane, est au bord de la cession de paiement : les comptes sont dans le rouge. La situation des finances du diocèse est tellement critique que le commissaire aux comptes a décidé de lancer l’alerte, rapporte France Info, mercredi 20 avril. Alain Ransay, évêque de Guyane, débute un ministère relativement compliqué, car un certain nombre de prêtres et de personnels religieux devront être licenciés, observent nos confrères. Raison pour laquelle il lance un appel à la mobilisation collective.

50 % de la charge du personnel payée par le diocèse

En 2020, il y a eu un million d’euros de recettes contre trois millions d’euros de dépenses, rappelle le média. Aussi, pour faire face aux dettes, la solution envisagée est celle de licencier des prêtres et des personnels administratifs. A savoir qu’environ 50 % de la charge du personnel est payée par le diocèse. Ceci constitue le poste de dépense le plus élevé, éclaire Alain Icaré, chargé de mission finance auprès du Diocèse de Guyane. « Ce que nous envisageons dans un premier temps c’est de compresser les charges, c’est la première étape, détaille-t-il auprès de France Info. Il va falloir envisager des séparations de personnels administratifs et religieux, si nous voulons redresser de manière rapide la situation des comptes. »

Sans les fidèles, « on ne pourra pas » s’en sortir

A l’heure actuelle, 40 prêtres perçoivent 1 300 euros mensuels sur le diocèse, tandis que 10 prêtres sont encore rémunérés par la Collectivité territoriale de Guyane, note le site d’actualités. Afin de payer les derniers salaires dus et renflouer les caisses, le diocèse est aussi forcé de se séparer de terrains. Ces derniers étaient destinés à la construction d’églises, de chapelles, mais également d’établissements scolaires.

« Nous avons été obligés de vendre pour assurer nos frais, payer les charges salariales et les autres charges, déplore Alain Ransay auprès du média. Il faut absolument que les fidèles participent au financement de leur prêtres. » Et de conclure : « Ce n’est plus la CTG qui finance, il faut absolument que les fidèles comprennent qu’ils doivent financer leur église de manière générale. Sans eux, on ne pourra pas, tout simplement. » Selon France Info, le diocèse a encore deux ans, environ, pour améliorer sa situation financière et éviter le risque d’une cessation de paiement. La nomination d’un administrateur, dans ce cas, ne serait pas à exclure.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

“Si tu ne viens pas au Puy du Fou, le Puy du Fou ira à toi”

Nous avons bravé deux années de Covid, nous devions braver la tempête aujourd’hui, c’est un signe, c’est un symbole. Ce 8 avril, Nicolas de Villiers, le patron du Puy du Fou, avait une allure de tribun romain pour lancer la quarante-cinquième saison du célèbre parc vendéen. Normal, puisqu’il le faisait depuis l’arène gallo-romaine du Puy du Fou sur laquelle les éléments de la nature s’étaient déchaînés une bonne partie de l’après-midi. Mais il était surtout extrêmement fier de dévoiler la nouvelle version du spectacle le Signe du triomphe, et le moins que l’on puisse dire, c’est que le Puy du Fou a, une fois de plus, frappé fort, très fort.

Finis les fauves qui se pourléchaient les babines à l’idée de dévorer des esclaves chrétiens (les antispécistes, qui ne jurent que par le bien-être animal, y seraient pour beaucoup), place à un final époustouflant où le décor central se transforme en galère impériale de 40 mètres de long et de 15 mètres de haut. Navigant sur un flot de fumée au centre de l’arène, elle devient l’élément central d’une naumachie (représentation d’un combat naval) où elle s’oppose à des radeaux gaulois. « Quand nous faisons évoluer un spectacle, nous réfléchissons quatre ou cinq ans avant de déployer le projet, mais la naumachie est une idée qui a 2 000 ans, explique Nicolas de Villiers que nous retrouvons le lendemain tandis que les premiers visiteurs étaient accueillis par un soleil éclatant. Cette galère romaine est d’une complexité sans nom avec 110 éléments de décors distincts motorisés ; il suffit qu’un seul soit capricieux et tout le spectacle peut être mis en péril. »

Nous sommes persuadés que l’artistique doit présider à notre destinée.

Aucune limite. C’est, depuis sa création, le mantra du Puy du Fou, et le quadragénaire vendéen nous livre la recette du succès : « Nous avons une logique visionnaire, nous allons de l’avant et nous n’hésitons pas à nous mettre en danger, y compris économiquement, pour assurer, être toujours en avance en France et dans le monde, et non des suiveurs. » Tous les bénéfices sont réinvestis dans les nouveautés ; c’est ce qui explique que, depuis son ouverture à la fin des années 1970, le parc a accueilli 45 millions de visiteurs et que 60 % d’entre eux, attirés par cette dynamique créative, reviennent tous les trois ou quatre ans. « Nos talents, nos équipes sont toujours dans cette angoisse créative qui leur permet de ne jamais se reposer sur des logiques purement marketing, ajoute Nicolas de Villiers. Nous sommes persuadés que l’artistique doit présider à notre destinée. » Déjà, une nouvelle attraction pour 2023 est annoncée par deux mystérieuses affiches au détour d’une allée.

« Nous avons une vision du Puy du Fou pour 2030, lance le jeune patron. Il y aura ceux en France et en Espagne et dans d’autres pays où nous planterons notre drapeau, comme nous avons appris patiemment à le faire ici, pour que les peuples aient la fierté rayonnante de leur héritage, de leur patrimoine. » Les projets se multiplient avec le Grand Tour, une épopée ferroviaire de six jours et cinq nuits à la découverte des splendeurs françaises, et une percée dans le monde du cinéma avec un premier film documentaire historique prévu pour 2023 : « C’est un premier coup que nous espérons de maître pour toucher nos spectateurs de manière différente, explique Nicolas de Villiers. Nous sortons de nos frontières pour aller vers ceux qui hésitaient encore à venir nous voir et nous leur disons : si tu ne viens pas au Puy du Fou, le Puy du Fou ira à toi. »

Valeurs actuelles. Le Puy du Fou a rouvert ses portes le 9 avril. Que viennent d’abord chercher les visiteurs ? L’histoire de France ? Des retrouvailles en famille ? Nicolas de Villiers. Le Puy du Fou s’adresse à toute la France et c’est toute la France qui vient ici ; il suffit de se mettre à l’entrée pour se rendre compte que les visiteurs sont de toutes conditions sociales et de toutes origines – 14 % d’entre eux viennent de l’étranger. La première motivation, c’est de se retrouver en famille ou entre amis pour partager des émotions : nous offrons des spectacles remplis de générosité que l’on peut voir quelles que soient les générations alors que, dans les parcs d’attractions, les activités en famille sont très souvent segmentées selon les âges.

Mais le Puy du Fou, ce sont aussi des retrouvailles avec l’histoire de France, avec ce qui nous rassemble, avec ce patrimoine commun dont nous sommes les héritiers. Que l’on soit français ou étranger, nous avons tous des images d’Épinal quand nous pensons à la France, et le Puy du Fou les met en scène de façon spectaculaire à travers des hommes, des femmes, des architectures, des paysages, des musiques, la danse, la peinture, la sculpture et le cinéma, tout ce qui peut célébrer la culture française. Notre parc est une œuvre enracinée dans l’Histoire, un légendaire qui célèbre l’âme d’un peuple, qu’il soit de France, comme aux Herbiers, ou d’Espagne, à Tolède, où nous nous sommes implantés en 2019. Notre modèle consiste finalement à nous enraciner dans tous les pays qui nous tendent la main, que ce soit en Espagne, au Royaume-Uni ou aux Pays Bas.

Que répondez-vous à vos détracteurs qui prétendent que le Puy du Fou réécrit l’histoire ? Je ne commente pas. Si vous demandez à Rafael Nadal ce qu’il pense de la stratégie de Fabien Galthié pour l’équipe de France de rugby, je ne suis pas sûr que son commentaire sera très pertinent. Le Puy du Fou, c’est une œuvre universelle et, par conséquent, chacun se fait son avis. Sur Google, Facebook, Tripadvisor, plus de 100 000 avis ont été postés et nous placent numéro un des plus grands sites touristiques culturels français. Le meilleur juge de paix, c’est le succès populaire : nous avons reçu 45 millions de visiteurs depuis quarante-cinq ans.

Comment expliquez-vous ce succès phénoménal ? La création par une seule et même équipe dont les membres ont une vision identique pour mettre en scène, de manière spectaculaire et émouvante, des moments où l’humain a montré sa grandeur est notre signature artistique, notre marque de fabrique. Notre écriture permet aux visiteurs de voyager dans l’imaginaire collectif. Nous voulons, comme Victor Hugo l’a dit, peindre les traits de l’homme éternel sous les traits de l’homme momentané. C’est cette vocation – elle va bien au-delà du simple divertissement – qui nous a permis, en 2021, d’ouvrir, le même jour, à la même heure, cinq spectacles – quatre de jour et un de nuit.

Chaque spectacle repose sur trois piliers, les trois “E”. Il y a l’ émotion : notre pari sera gagné si, quand vous assistez à un spectacle du Puy du Fou, vous en ressortez ému. Grâce à un subtil mélange entre l’Histoire pour l’ensemble et la légende pour le détail, qui se complètent souvent fort bien, nous voulons aussi provoquer de l’ émerveillement, nous voulons ouvrir les cœurs, l’esprit, à ce qu’on ne connaissait pas : notre objectif sera rempli si, lorsque vous sortez de Mousquetaire de Richelieu, vous désirez en savoir un peu plus sur Cyrano de Bergerac, d’Artagnan, Athos, Portos, Aramis, la Sérafina, Bouton d’or ou le Bossu. Dernier pilier, l’ élévation. Au Puy du Fou, nous faisons le choix de croire que l’être humain est capable de grandir et donc de s’élever. Vous n’êtes donc pas dans des manèges qui provoquent des sensations physiques. Nous nous adressons au contraire à l’âme, à la part invisible de l’homme. Élever, c’est l’idée que tout doit être beau, touchant, poétique, pour que les visiteurs repartent du parc avec le désir de réaliser ses rêves et de se dépasser. C’est un art, ce n’est pas une mathématique.

Sans le faire exprès, nous avons inventé, depuis longtemps, le nouveau langage du XXIe siècle qui correspond à un besoin des hommes de notre temps. Il y a eu les vitraux des cathédrales au Moyen Âge étincelant, l’imprimerie qui a permis l’essor de la littérature et des arts au fil des siècles, et le cinéma. Regardez nos spectacles, ils durent trente minutes, comme les séries. En permettant aux visiteurs d’aller d’une représentation à une autre et de voir ainsi les différents épisodes d’une histoire de France qui se composent sous leurs yeux telle une marqueterie, nous avons inventé les séries avant l’heure.

Pourtant, vous vous lancez dans le cinéma avec un film, Vaincre ou Mourir … Nous avons voulu commencer par un long-métrage et ainsi acquérir de l’expérience avant de nous lancer dans une série qui se construit sur le temps. Ce projet de film, d’un budget de plusieurs millions d’euros, avec un beau casting (Hugo Becker, Jean-Hugues Anglade…), est né il y a un peu moins d’un an. J’étais allé voir les équipes de Canal Plus pour leur proposer un film documentaire où seraient mêlées histoire et légende. Ils ont été enthousiastes. Le film repose sur une histoire que nous maîtrisons bien, sujet d’un de nos spectacles, le Dernier Panache, et qui raconte l’épopée de Charette. Depuis 2016, ce spectacle rencontre un succès énorme ; il a déjà été vu par plus de 10 millions de spectateurs. Le film devrait sortir au premier semestre 2023 et sa distribution sera assurée par Studiocanal.

Votre objectif est-il d’impulser le retour des grands films historiques français ? Il y a le cinéma américain qui écrase tout, le cinéma chinois qui ne vient pas chez nous et le cinéma indien qui sort de temps en temps de ses frontières. Nous avons la chance folle, en France, d’avoir un des cinémas les plus créatifs et prolifiques au monde. Il tente des choses qu’on peut ne pas aimer, mais il a aussi cette puissance. Nos acteurs, comme Marion Cotillard et Jean Dujardin, sont aussi mondialement reconnus.

Nous avons peut-être abandonné le grand cinéma d’aventures, que nous avons laissé aux États-Unis ; on le retrouve sur les petits écrans, produits par de grandes maisons, dont Netflix. Mais je suis aussi persuadé que notre cinéma peut retrouver l’ambition de produire de grands films internationaux qui fassent rayonner la France à travers des histoires universelles, typiquement françaises. Ne serait-ce que parce que notre glorieux passé a engendré une exceptionnelle richesse en hommes et en femmes. Regardez comme les cinémas britannique et américain ont produit des films et des séries inspirés de récits historiques, comme Kingsman, Peaky Blinders, The Crown. Il faut oser des films d’aventures en France, enracinés dans son histoire, et il y a une vraie place pour ce type de cinéma.

Si le Puy du Fou se lance dans ce domaine, c’est bien parce qu’il a quelque chose à apporter, ce souffle qui peut permettre de créer de grands films familiaux, inspirés de l’Histoire. Dans un monde qui se numérise à grande vitesse, le cinéma est une formidable occasion de faire venir le Puy du Fou à des visiteurs intéressés. Le numérique n’est qu’un moyen, ce n’est pas une fin.

Votre stratégie de diversification repose donc sur le numérique ? Les jeunes d’aujourd’hui peuvent tout faire depuis leur canapé : acheter de quoi manger, se vêtir, se divertir avec Amazon ou Netflix, et même suivre des études… Nous devons donc avoir une démarche créative mise au service de cette réalité-là. Le cinéma, le jeu vidéo, que nous allons lancer en juin en partenariat avec Microids – un jeu très familial -, se résument dans la formule : “Si tu ne viens pas au Puy du Fou, le Puy du Fou ira à toi. ” Mais l’objectif final sera de susciter auprès du public l’envie de se déplacer physiquement et de vivre des émotions incarnées.

Parlez-nous de votre projet de train… Le Grand Tour, sur la première compagnie ferroviaire privée de France, offrira un voyage itinérant dans un train de luxe pendant six jours et cinq nuits, avec la même idée que pour le cinéma : faire de la France un spectacle avec ses paysages, son architecture, ses arts, ses personnages. Chaque journée aura son thème musical, sa couleur, sa gastronomie… L’objectif est que vous repartiez avec une certaine idée de la France éternelle. Ce sera une occasion de s’émerveiller ; j’aime ce terme car la France regorge de merveilles fantastiques. Le train passera notamment par Reims, où on rencontrera bien sûr Clovis. Tout au long du parcours, le public suivra une femme, mais en réalité c’est elle qui nous précédera. L’enjeu sera de comprendre qui elle est. Naturellement, je ne vous révèle pas ce mystère…

Quel bilan et quelles leçons retenez-vous du Covid ? Ces deux années ont ressoudé les liens internes, qui sont ceux d’une grande famille – on pourrait dire d’une cousinade -, chez nos talents. Je déteste employer le mot “salarié”, qui définit une personne par son lien pécuniaire à l’entreprise, je préfère le mot “talent”, qui considère la personne pour ce qu’elle apporte à l’entreprise et, au-delà, à la communauté : nous comptons 2 500 talents saisonniers, et 4 300 personnes participent bénévolement à la Cinéscénie.

Les confinements liés au Covid ont, certes, entraîné une pause forcée dans l’activité, mais ils ont été aussi un accélérateur dans la diversification. En plus du numérique, nous réfléchissons à l’ouverture de deux parcs à l’étranger d’ici à 2030. Des rumeurs évoquent un parc aux États-Unis, je ne les commente pas. Notre chiffre d’affaires atteint 125 millions d’euros. Il a été multiplié par dix en dix ans. Nous avons le même objectif pour les dix prochaines années, avec une part croissante de la diversification à l’étranger – l’Espagne représentant déjà près de 20 % de l’activité.

Où en est votre projet de spectacle en Chine ? Il sera inauguré dans quelques mois à Shanghai. Nous allons plonger les visiteurs dans la Chine des années 1930, quand le pays était envahi par les troupes japonaises. Une histoire très douloureuse pour les Chinois, qui ont pris conscience qu’ils faisaient partie d’un même peuple à un moment très chaotique de leur histoire. Nous, au Puy du Fou, nous prenons toujours garde à l’histoire des peuples, que nous traitons toujours avec la plus grande prudence, avec une main tremblante. Comme Marivaux, il faut “peser des œufs de mouche dans des balances en toile d’araignée”.

Ce sera un spectacle immersif qui pourra durer jusqu’à deux heures. Les visiteurs feront partie de la résistance chinoise qui s’organise et qui n’a pas de couleur politique. Ils seront accueillis à une table de restaurant par un personnage mystérieux qui leur donnera un message qui va les embarquer dans l’histoire avec 28 possibilités différentes.

Vous disposez d’une réserve foncière importante au Puy du Fou. Que prévoyez-vous comme nouvelles activités ou nouveaux spectacles ?Sur les 500 hectares que nous possédons, environ 150 hectares sont ouverts au public, entre le parc, les hôtels, la Cinéscénie, les parkings… Nous sommes constamment en quête d’évolutions mais nous voulons avoir un développement foncier raisonné, de telle sorte que nous puissions grandir sans grossir. Un nouveau spectacle sera inauguré en 2023 et nous préparons également de nouvelles activités, mais notre développement doit rester à taille humaine pour que le visiteur ne se transforme pas en marathonien.

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France24 - Monde

Paris-Berlin : un axe renforcé ? Emmanuel Macron et Olaf Scholz à la manœuvre

Publié le : 26/04/2022 - 21:57

Stéphanie ANTOINE Suivre Stéphanie ANTOINE Suivre

Les alliés européens soulagés après la réélection d'Emmanuel Macron à la présidence de la République française. En effet, le chef d'État fait de l'Europe l'une de ses priorités. Pour le chancelier allemand, Olaf Scholz, il s'agit d'un "signal fort". Fraîchement réélu, le président français devrait se rendre à Berlin pour son premier déplacement à l'étranger. Par ailleurs, quarante pays alliés se sont réunis sur la base aérienne de Ramstein en Allemagne pour renforcer la défense de l'Ukraine.

Une émission préparée par Mélissa Kalaydjian, Charlotte Prudhomme et Morgane Minair.

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  • Sabine THILLAYE, Députée française (Modem) et présidente de la commission des Affaires européennes à l’Assemblée nationale
  • Julien THÉRON, Enseignant à Sciences-Po, spécialiste des conflits et de sécurité internationale, auteur de "Poutine, la stratégie du désordre" (éditions Tallandier, 2021)
  • Hans STARK, Conseiller pour les relations franco-allemandes à l’IFRI
  • Denis MACSHANE, Ancien ministre britannique des Affaires européennes (Parti travailliste Labour)
L'Humanité

Avril 1982, la révolte des OS pour la dignité

Il était une fois

Dans les usines Citroën et Talbot du groupe Peugeot, un ordre patronal implacable règne sur des ouvriers majoritairement immigrés et très peu qualifiés. Il va pourtant voler en éclats, quand en avril 1982, ces « OS à vie » se mobilisent pour les salaires, les libertés, et entament, avec le soutien de la CGT en particulier, un long et violent conflit syndical. Retour à Aulnay et Poissy... sur un printemps oublié.

Aujourd’hui, au nord d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, on peut voir une plate-forme logistique, le chantier d’un centre d’exploitation de la RATP et bientôt une station de métro, un data center, un campus numérique, un gymnase, des groupes scolaires… Seule trace d’un passé industriel, le conservatoire Citroën, censé entretenir la mémoire de PSA grâce à une présentation de voitures de collection.

Des hommes et des femmes qui ont travaillé ici pendant des décennies, des souffrances endurées sur les chaînes de production, de la répression antisyndicale mais aussi des grèves et des victoires ouvrières, il ne reste rien. La désindustrialisation est aussi une opération d’effacement d’une histoire qui dénote face aux discours de modernisation de ce territoire.

Comment alors se souvenir que, quarante ans auparavant, l’usine automobile la plus récente lancée en France (1973) pouvait être décrite dans un documentaire comme « une usine modèle, aveugle (…), un camp retranché. (…), un goulag industriel à visage capitaliste, avec ses gardiens par centaines pour un effectif de 6 500 travailleurs (…), qui faisaient régner l’ordre patronal, celui du silence et de l’échine courbée ». Placés en ouverture du film de Claude Blanchet « Haya » (1982), ces mots décrivent quelques aspects d’un ordre patronal qui semble alors éternel. Jusqu’à ce qu’il vacille, en 1982.

L’usine d’Aulnay-sous-Bois n’a jamais jusque-là connu de grève. Elle hérite d’une tradition patronale déjà forte dans les anciennes usines Citroën du 15e arrondissement parisien ou des Hauts-de-Seine, mais qui avait été bousculée en mai 1968, et surtout marquée dans une autre usine du groupe Peugeot, à Poissy.

Les usines d’Aulnay (Citroën) et de Poissy (Simca, Chrysler puis Talbot) partagent deux grandes caractéristiques qui, conjuguées, les distinguent de celles de Sochaux, Billancourt ou Flins. D’une part, elles ont un recours massif à une main-d’œuvre immigrée très peu qualifiée, et dont la majorité vient du Maroc. À Aulnay au début des années 1980, les ouvriers spécialisés (OS, sans qualification) composent presque 70 % des effectifs, et les ouvriers sont pour plus des trois quarts étrangers ; à Poissy, dont l’effectif est passé entre 1978 et 1982 de 25 000 à 16 000 salariés, les OS représentent 67 % de l’effectif total et les étrangers 55 % de l’effectif ouvrier. D’autre part, ces usines ont constitué les fiefs d’un syndicat patronal qui a contribué à faire régner entre les années 1950 et 1990 un ordre usinier, réprimant tout autre engagement syndical : la Confédération des syndicats libres (CSL), qui a remplacé en 1977 la Confédération française du travail (CFT).

Dès lors, peu de choses laissaient présager, début 1982, qu’une série de conflits allait secouer ces usines et quelques autres, dans un contexte de chute libre du nombre de journées de grève depuis la fin des années 1970. Cependant, quelques signes avant-coureurs pouvaient être décelés. Depuis octobre 1981 ont eu lieu dans d’autres usines automobiles plusieurs grèves, souvent victorieuses, et dans lesquelles les OS immigrés ont joué un rôle important. Ensuite, l’arrivée de la gauche au pouvoir a permis d’envisager que les atteintes aux libertés syndicales allaient être plus sévèrement punies, notamment pour faire respecter les règles des élections professionnelles. Cela facilite l’engagement de certains ouvriers immigrés, qui se portent candidats sur les listes de la CGT.

Pour autant, une étincelle était nécessaire. À Aulnay-sous-Bois, c’est d’abord un court arrêt de travail, le 8 avril 1982, à l’atelier de montage à la suite du refus d’un chef d’atelier de discuter avec des ouvriers, « parce qu’on ne discute pas avec des esclaves ». Puis un deuxième, le 16 avril, à l’atelier ferrage-carrosserie, pour une diminution des cadences et une augmentation des salaires. Aussi brefs soient-ils, ils paraissent exceptionnels aux yeux des militants de la CGT, et signalent une disponibilité pour l’action chez certains ouvriers immigrés.

C’est sur cette disponibilité que s’appuie un groupe d’ouvriers immigrés membres de la CGT, qui, le 22 avril au soir, parvient à faire débrayer plusieurs chaînes, soutenu dès le lendemain par les structures de la CGT qui permettent l’élargissement de la grève, laquelle conduit au blocage total de la production à partir du 26 avril.

Les débrayages initiaux expriment déjà ce qui va être au cœur de la grève : les conditions de travail avec le rythme des cadences, les salaires avec la demande d’une augmentation de 400 francs, les libertés syndicales, le respect, la dignité, et de manière sous-jacente le refus du racisme qui se manifeste régulièrement, notamment dans les propos vexatoires des petits chefs. Les grévistes occupent les parkings, soutenus matériellement par les communes communistes de Seine-Saint- Denis et par les unions locale et départementale de la CGT, tandis que la direction, les cadres et la maîtrise gardent l’intérieur des lieux, leur relève étant assurée par hélicoptère.

Les premiers jours de grève donnent lieu à plusieurs incidents, notamment lorsque l’hélicoptère qui vient déposer des non-grévistes envoie des projectiles sur les grévistes. Plusieurs manifestations unitaires de soutien se déroulent, à Aulnay et à Paris. Le 4 mai débute une grève à l’usine Citroën de Levallois, puis le 12 à celle d’Asnières, suivies de celle de Saint-Ouen-les Épinettes le 18 et de Saint-Ouen-gare le 24. Les premières négociations s’engagent les 15 et 16 mai, mais sont rapidement rompues par la direction de Citroën, qui prend prétexte du maintien des piquets de grève, puis annonce le licenciement de 17 militants de la CGT, dont des candidats aux élections. Les directions et les cadres des usines Citroën ainsi que la CSL organisent également des manifestations de rue pour dénoncer les agissements des grévistes et défendre la « liberté de travailler ». La plus importante, le 25 mai, regroupe à Paris 16 000 personnes, conduite par le PDG de Citroën, Jacques Lombard.

Néanmoins, devant le blocage des négociations, le gouvernement nomme un médiateur dont les conclusions, qui satisfont bon nombre de revendications syndicales, sont acceptées après un mois de grève. La reprise du travail dans les usines Citroën s’effectue le 1er juin. À Aulnay, l’entrée triomphale dans l’usine du cortège, ouvert par les 17 militants de la CGT menacés de licenciement et dont les sanctions ont été levées, est précédée par un grand meeting, où l’on entend des slogans tels que « Français, immigrés, même patron, même combat », et où des milliers de mains tendues tiennent une carte de la CGT, comme une promesse de liberté conquise.

Le groupe Peugeot croit pouvoir souffler, mais dès le lendemain une dynamique semblable démarre à l’usine de Poissy, avec un débrayage progressif des chaînes de l’atelier B3, qui s’étend le 3 juin. La journée est marquée par d’importants affrontements physiques. À la tête de salariés antigrève et soutenus par la CSL, le directeur du personnel veut expulser les grévistes manu militari, mais il rencontre une résistance inattendue ; au cours de la bagarre, il est atteint à l’œil et 40 à 100 antigrévistes sont blessés.

Le gouvernement, qui avait soutenu la grève à Aulnay, appelle au calme, sans prendre parti pour un camp ou pour l’autre, tout en insistant sur l’intérêt industriel du pays. Et alors qu’aucun piquet de grève n’avait été évacué devant les usines Citroën, le ministre de l’Intérieur, Gaston Defferre, demande l’évacuation de l’usine Talbot le 4 juin. Comme pour Citroën, mais dans une ambiance plus tendue et plus violente, et avec des conflits importants entre la CGT et la CFDT, les grévistes et les non-grévistes multiplient les actions à Poissy. Là encore, face à l’enlisement des négociations, le gouvernement nomme un médiateur. Ses conclusions, touchant notamment à l’amélioration des conditions de travail, aux libertés et à la mise en place d’un processus de négociations de longue durée, finissent par être acceptées et permettent la reprise du travail le 5 juillet.

Dans les deux cas, on a donc affaire, en quelques semaines, à un renversement important des rapports de forces entre les ouvriers, surtout immigrés, soutenus par la CGT et la CFDT, et les directions des entreprises soutenues par la CSL. Cela se traduit par une syndicalisation massive des OS immigrés, dont la plupart ont fait leur apprentissage dans le feu de l’action gréviste et doivent désormais agir au quotidien en syndicalistes, non sans susciter de nombreux débats, dans les équipes syndicales, dans les médias et au sein de l’appareil d’État. La peur d’un syndicalisme dirigé par des travailleurs immigrés ou les suspicions d’une supposée influence islamiste parmi ces derniers irriguent analyses et commentaires, tant dans les directions des entreprises que chez les Renseignements généraux ou au gouvernement.

Les mois qui suivent les grèves du printemps 1982 voient la poursuite de la contestation de l’ordre patronal. Elle incite d’autant plus le groupe Peugeot à accélérer les restructurations industrielles. Celles-ci vont laisser sur le carreau des milliers de travailleurs immigrés et les contraindre bien souvent à repartir dans leurs pays d’origine, malgré de nouvelles grèves qui ne parviennent pas à empêcher les licenciements collectifs.

Une autre période s’ouvre alors. La figure de l’ouvrier immigré, importante dans les conflits d’usines après 1968, s’efface peu à peu de la scène sociale. D’autres figures issues de l’immigration deviennent médiatiques, notamment à partir de la marche pour l’égalité et contre le racisme à l’automne 1983. Et, dans les usines automobiles, le constant mouvement de restructuration, les suppressions de postes et les fermetures de sites vont continuer à affaiblir les résistances ouvrières.

Il n’en reste pas moins que, en restituant ce « moment 1982 », il peut s’agir, comme l’a écrit l’historien Howard Zinn, d’« ouvrir de nouvelles possibilités en exhumant ces épisodes du passé laissés dans l’ombre et au cours desquels, même si ce fut trop brièvement, les individus ont su faire preuve de leur capacité à résister, à s’unir et parfois même à l’emporter » (1).

Vincent Gay, Maître de conférences en sociologie à l'université Paris-Diderot.

 

grèvescitroënAutomobile
France24 - Monde

Birmanie : Aung San Suu Kyi condamnée à cinq ans de prison pour corruption

Publié le : 27/04/2022 - 07:37Modifié le : 27/04/2022 - 10:56

FRANCE 24 Suivre Eliott SAMUEL

La justice birmane a reconnu, mercredi, l'ancienne dirigeante Aung San Suu Kyi coupable de corruption et l'a condamnée à cinq ans de prison. La lauréate du prix Nobel de la paix est visée par une cascade de procédures judiciaires visant à l'exclure définitivement de l'arène politique.

La junte birmane resserre son étau contre Aung San Suu Kyi : l'ex-dirigeante a été condamnée, mercredi 27 avril, à une peine de cinq ans de prison supplémentaires au cours d'un procès-fleuve, dénoncé comme politique par la communauté internationale.

La prix Nobel de la paix, qui s'était déjà vu infliger ces derniers mois une peine de six ans de détention, a cette fois été condamnée en vertu de la loi anti-corruption.

"Elle reste assignée à résidence. Je ne sais pas si elle a demandé à faire appel", a indiqué à l'AFP le  porte-parole de la junte, Zaw Min Tun.

En bonne santé, d'après une source proche du dossier interrogée en début de semaine, Aung San Suu Kyi, 76 ans, est détenue depuis le coup d'État militaire du 1er février 2021 qui a mis fin à une décennie de transition démocratique en Birmanie.

Elle est visée pour une multitude d'infractions (violation d'une loi sur les secrets d'État datant de l'époque coloniale, fraude électorale, sédition, corruption...) et risque au total des décennies de prison.

Dans ce volet, le régime militaire l'accuse d'avoir perçu 600 000 dollars et plus de onze kilos d'or de pots-de-vin de l'ancien ministre en charge de la région de Rangoun, Phyo Min Thein.

Ce dernier a témoigné devant le tribunal, affirmant lui avoir versé l'or et l'argent en échange de son soutien. Aung San Suu Kyi a, de son côté, rejeté ces allégations.

Il s'agit de la première affaire de corruption intentée contre l'ex-dirigeante. En tout, une dizaine de chefs d'accusation pour corruption ont été retenus contre elle.

La prix Nobel purge le début de sa peine en résidence surveillée, dans le lieu où elle est tenue au secret depuis plus d'un an et où elle doit rester le temps de son procès.

Ce dernier se tient à huis clos dans la capitale Naypyidaw, ses avocats ayant interdiction de parler à la presse et aux organisations internationales.

Série de procédures judiciaires

De nombreux observateurs internationaux ont dénoncé cette procédure uniquement motivée, selon eux, par des considérations politiques : exclure définitivement Aung San Suu Kyi, fille du héros de l'indépendance et grande gagnante des élections de 2015 et de 2020, de l'arène politique.

"La motivation politique est évidente. C'est une autre étape sordide dans la consolidation du coup d'État", dénonce David Mathieson, un analyste spécialiste du pays.

Vu son âge avancé, "il est possible qu'elle finisse ses jours en prison", relève Phil Robertson, directeur adjoint de la division  Asie de l'ONG Human Rights Watch. "Détruire la démocratie birmane signifie d'abord se débarrasser d'elle, la junte ne laisse rien au hasard".

Plusieurs proches de la prix Nobel ont été condamnés à de lourdes peines : la peine capitale pour un ex-parlementaire, 75 ans de prison pour un ancien ministre, vingt ans pour un de ses collaborateurs. D'autres se sont exilés ou sont entrés en clandestinité.

Une partie de ces députés déchus ont formé un "gouvernement d'unité nationale" (NUG) parallèle dans le but de saper la légitimité de la junte.

Mais, quinze mois après le coup d'État, le NUG ne contrôle aucun territoire et n'a été reconnu par aucun gouvernement étranger.

En finir avec l'emprise des généraux

Aung San Suu Kyi reste une figure très populaire en Birmanie, même si son image internationale a été écornée par son incapacité à défendre la minorité musulmane des Rohingya.

Mais elle a totalement disparu des radars depuis son arrestation, n'apparaissant que sur de rares clichés pris par les médias d'État au tribunal.

Et de nombreux opposants au régime militaire estiment que leur lutte doit dépasser la prix Nobel pour tenter d'en finir avec l'emprise des généraux sur la politique et l'économie de la Birmanie.

Des milices ont pris les armes contre la junte dans plusieurs régions de Birmanie, à contre-courant du principe de non-violence prôné par Aung San Suu Kyi.

La semaine dernière, le chef de la junte, Min Aung Hlaing, a appelé à des pourparlers de paix avec les factions rebelles ethniques qui contrôlent de vastes portions du territoire et combattent l'armée depuis des décennies.

Le coup d'État de février 2021 a fait plonger le pays dans le chaos. Près de 1 800 civils ont été tués par les forces de sécurité et plus de 13 000 arrêtés, d'après une ONG locale.

Avec AFP

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En Birmanie, le chef de la Junte promet d'"anéantir" les opposants

Birmanie : Aung San Suu Kyi écope de quatre ans de prison supplémentaires

Droits de l'homme

En Birmanie, une résistance à la junte à toute épreuve

L'Humanité

Les pogroms du Gujarat, prélude à 20 ans de haine

Il était une fois

Au printemps 2002, cet État prospère de l’ouest de l’Inde s’embrase. Des massacres antimusulmans sont perpétrés par des extrémistes hindous avec l’assentiment des plus hautes autorités gujaraties, à la tête desquelles on trouve un certain Narendra Modi. Cette campagne de persécutions froidement orchestrée lui servira de tremplin jusqu’au sommet de l’état indien.

Dominique Bari

Aux origines de la tragédie, l’« inci­dent de Godhra ». Le 27 février­ 2002, le Sabarmati Express entre en gare de la cité, à une centaine de kilomètres ­d’Ahmedabad, la capitale économique du Gujarat. À son bord, des activistes du Vishva Hindu ­Parishad (VHP, organisation religieuse extrémiste liée au Bharatiya Janata Party, le BJP, Parti du peuple indien), d’obédience nationaliste hindoue.

Ils reviennent d’Ayodhya, une des villes sacrées de l’hindouisme, épicentre des troubles intercommunautaires depuis la destruction par les extrémistes hindous, en 1992, de la mosquée de Babri Masjid, sur les ruines de laquelle ils veulent construire un temple dédié à Ram. Chauffés à blanc, ces miliciens prennent à partie des vendeurs ambulants musulmans. Les provocations dégénèrent en échauffourées. Tout juste le train repart-il que plusieurs centaines de musulmans se massent sur les voies. Quelques instants plus tard, un incendie se déclenche dans un wagon : 57 miliciens hindous périssent.

Un inconnu qui se nomme Narendra  Modi

Le nouveau chef du gouvernement du Gujarat, qui assure depuis quelques mois la fonction par intérim, est encore un inconnu. Il se nomme Narendra Modi, membre du BJP et ancien cadre du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), branche armée du BJP. Tous ces mouvements sont intégrés à la Sangh ­Parivar, défendant les thèses de l’Hindutva selon ­lesquelles seuls peuvent se prétendre indiens ceux qui appartiennent à la « race hindoue ».

Le soir même, des affrontements de Godhra, Modi crée les conditions de véritables opérations de représailles. Il impose la version officielle des événements : l’incendie est un « acte de violence terroriste prémédité de longue date ». Des consignes sont données aux responsables de la police : ne pas ­réprimer les hindous qui allaient inévitablement réagir à ­l’attaque de Godhra, légitimant ainsi les émeutes qui allaient suivre.

Le lendemain, le VHP organise une opération « ville morte », point de départ d’un déferlement de violences bien réglé. À Ahmedabad, une foule armée de plusieurs milliers de personnes attaque habitations et magasins musulmans. Bilan de la journée : 200 morts. Ce n’est qu’un début : fin mars, on y dénombre déjà plus de 1 000 morts, victimes de sauvagerie comme à Gulberg et à Naroda Patiya, deux quartiers résidentiels musulmans.

Le magazine anglo­phone « The Week » rapporte qu’à Ahmedabad 1 679 habitations, 1 965 magasins, 21 entrepôts ont été incendiés, et 204 magasins mis à sac. L’armée mobilisée sur place dès le 1er mars – 12 colonnes avec 600 hommes stationnant alors dans la ville et dans d’autres points chauds du Gujarat – n’intervient pas. Les victimes qui sollicitent la police s’entendent dire : « Nous n’avons pas pour ordre de vous sauver. »

Les femmes sont les proies privilégiées

Au cours des semaines qui suivent, plusieurs villes et plus de 1 200 villages du Gujarat sont frappés par des vagues d’assassinats ciblant la population musulmane. Les victimes sont abattues ou brûlées vives après avoir été torturées. Comme dans toutes les opérations de « nettoyage ethnique », les femmes sont les proies privilégiées. Les tueries font au bas mot 2 000 morts et des milliers de blessés. 125 000 personnes sont déplacées dans des camps de fortune.

Les massacres se déroulent selon un plan quasiment militaire, menés par des groupes encadrés par le RSS et le Bajrang Dal, milice armée du VHP, disciplinés et extraordinairement nombreux. Ces escouades arrivent par camions entiers dans les quartiers musulmans, munies d’armes blanches (poignards, tridents). Leur uniforme est sommaire, short kaki du RSS et bandeau couleur safran. Le caractère organisé des assauts est attesté par les listes que tenaient les meneurs indiquant les maisons et les magasins des musulmans.

« La violence a toutes les traces d’une épuration ethnique »

Selon un rapport du consulat britannique de l’Inde du Sud qui filtre, en avril, « la violence a toutes les traces d’une épuration ethnique. (…) Loin d’être un acte spontané, il s’agit d’une action planifiée, possiblement des mois en avance, et exécutée par une organisation extrémiste hindoue avec le soutien du gouvernement de l’État ». Le 11 avril 2002, l’Union catholique de toute l’Inde (Aicu) dénonce à son tour les tueries et accuse la Sangh Parivar d’en être responsable. La conférence épiscopale indienne réclame la destitution de Modi et un « grand nettoyage » dans les rangs de l’administration locale et des forces de police, où sont infiltrés de « nombreux extrémistes ».

À New Delhi, le gouvernement de Vajpayee (membre du BJP) est particulièrement passif. Les massacres s’inscrivent dans la stratégie électorale des nationalistes hindous. En décembre 2002, Narendra Modi est élu ministre en chef du Gujarat. Sur la scène inter­nationale, il sera longtemps traité en paria pour « avoir incité à la haine interreligieuse ». Les États-Unis lui refuseront tout visa pendant près de dix ans.

Mais la machine de guerre des partisans de l’Hindutva est en marche, accroissant leur étreinte sur la société indienne, ouvrant la voie à la prise de pouvoir politique et à l’application de leur projet idéologique. Modi gagne par trois fois les élections générales du Gujarat (2002, 2007, 2012), avant de triompher aux élections législatives nationales de 2014, accédant au poste de premier ministre de l’Inde. Il est reconduit avec une large majorité en 2019. ­Durant ses mandats, l’ambition fondamentaliste hindoue se concrétise : les violences et discriminations se multiplient contre les minorités musulmanes, chrétiennes, mais aussi contre les dalits (1).

La commission d’enquête conclut à un «  complot des musulmans »

Fin 2019, le vote du Citizenship Amendment Act ­entérine juridiquement le statut de citoyen de ­seconde zone des musulmans. Il provoque d’importantes manifestations pour défendre les principes de laïcité et d’égalité. À New Delhi, en février 2020, des groupes d’extrémistes hindous se livrent à de nouvelles violences antimusulmanes qui font 33 morts et plus de 200 blessés.

Dans cette Inde qui tourne le dos au sécularisme et affirme l’hindouisation de la vie politique, un vent mauvais souffle sur les institutions judiciaires en perte de leur indépendance. En attestent des conclusions d’enquêtes et les verdicts de procès basés sur des témoignages falsifiés et des juges complaisants à l’égard des nouvelles donnes politiques.

La commission d’enquête mise en place dès mars 2002 sur les causes de l’incendie de Godhra conclut, en 2008, à un «  complot des musulmans », étayant ainsi la version de Modi. Une commission nommée par le gouvernement central qui soutient, elle, la thèse de l’accident est jugée inconstitutionnelle. Le procès qui suit, en 2009, avalise, en 2011, la culpabilité des musulmans et juge l’incendie criminel en s’appuyant sur des témoignages de membres du VHP, fabriqués de toutes pièces. Onze musulmans sont condamnés à mort et vingt à la prison à perpétuité. Or, un rapport du laboratoire technique et scientifique du Gujarat démontre que le déroulement des faits sur le déclenchement de l’incendie retenu par la cour est impossible.

4 250 autres plaintes déposées

Les dénis de justice se multiplient quand il s’agit de déterminer les responsables des pogroms et leurs exécutants. En 2003, le procès de « l’affaire Best ­Bakery » devient le symbole de l’iniquité judiciaire : 14 personnes, dont 2 enfants, avaient été brûlées vives dans une boulangerie au cours des émeutes. Les 21 accusés, pourtant clairement identifiés, sont acquittés. En cause, dénonce alors le président de la Cour suprême, une « collusion totale » entre l’instruction et les prévenus, affiliés au VHP ou au BJP.

Quant aux 4 250 autres plaintes déposées auprès de la police gujaratie, près de la moitié sont classées sans suite. Et les procès donnent lieu à des simulacres de justice et débouchent dans la plupart des cas sur des non-lieux.

La partialité de l’appareil judiciaire du Gujarat contraint la Cour suprême à intervenir et à réexaminer les 2 107 plaintes des victimes rejetées par la police. Elle juge que 1 594 d’entre elles sont recevables. Face à l’obstruction systématique des tribunaux et du gouvernement gujaratis, la Cour suprême crée, en 2008, une Special Investigation Team (SIT) – fait inédit. Celle-ci concentre ses enquêtes sur les neuf cas les plus graves, laissant de côté des centaines de plaintes et ignorant les innombrables témoignages recueillis par des commissions d’enquête spontanées – du fait d’ONG – ou par des médias mettant au jour une conspiration gouvernementale faisant des émeutes du Gujarat le marqueur d’une phase nouvelle de la politique indienne.

Implication de cadres du BJP et de la police

En 2007, le journaliste Ashish Khetan recueille les propos du vice-président du Bajrang Dal, Haresh Bhatt, qui affirme avoir fabriqué des bombes et fait venir du Pendjab des camions remplis d’armes blanches destinées aux massacres. La journaliste Rana Ayyub révèle dans son livre « Gujarat Files » l’implication directe de cadres du BJP et de la police dans la préparation et la planification des pogroms. Les témoignages qu’elle a obtenus mettent directement en cause Narendra Modi et son homme de main, Amit Shah, qui deviendra ministre de l’Inté­rieur dans son gouvernement.

Si la mission de la SIT permet la tenue de procès suivis de plus d’une centaine de condamnations, elle refuse de s’attaquer au sommet de l’appareil d’État gujarati. En mars 2010, Modi est entendu par la SIT et en sort indemne. En 2012, la Cour suprême l’exempte de toute responsabilité. Le verdict de la Cour spéciale d’Ahmedabad de juin 2016 en rajoute dans la complaisance et la complicité.

Le procès concernait l’un des neuf cas retenus par la SIT en 2009 et jugeait les auteurs de la tuerie du quartier Gulberg où 69 personnes ont péri ; 24 des accusés sont condamnés, dont 11 pour homicide ; 36 autres sont relaxés, dont un inspecteur de police et l’un des leaders locaux du BJP. Mais surtout les magistrats « rejettent l’accusation de crime prémédité », blanchissant de facto celui qui met l’Inde en péril.

Laboratoire de l’intégrisme hindou

Péril d’autant plus imminent que le BJP vient de remporter une victoire spectaculaire en Uttar ­Pradesh à l’issue d’élections régionales débutées le 10 février 2022. Dirigé depuis 2017 par le sulfureux gouverneur Yogi Adityanath, cet État de 200  millions d’habitants, le plus peuplé et l’un des plus pauvres, est devenu le laboratoire de l’intégrisme hindou. Tête d’affiche du BJP, ce fanatique de ­l’Hindutva a poussé à des niveaux inédits les lois discriminatoires à l’encontre des minorités, destinées à être généralisées à toute l’Inde, conduisant le pays sur ce que l’écrivaine Arundhati Roy nomme « l’auto­route de la haine ».

dalitsindenarendra modi
L'Humanité

Coup de force colonialiste en Tunisie

Il était une fois

Moins de deux ans après avoir amorcé un tournant vers l’indépendance du pays, la France déporte, le 26 mars 1952, des membres du gouvernement tunisien. Mais cet acte, précédé et suivi d’une féroce répression des mouvements nationaliste et communiste, va unir le peuple dans la lutte vers l’émancipation.

Le 26 mars 1952, à 6 heures du matin, quatre ministres du gouvernement tunisien dirigé par M’hamed Chenik, Mohamed Ben Salem, Mahmoud Matéri, Mohamed-Salah Mzali et le chef du gouvernement lui-même, sont embarqués de force dans un petit avion militaire vers une région désertique en plein territoire militaire du Sud tunisien, où ils sont retenus dans un borj (fortin) délabré dit Borj Philbert (1).

C’est ainsi qu’un coup d’arrêt est officiellement donné au sort des « négociations » avec le mouvement national tunisien et aux espoirs soulevés par le discours du ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, à Thionville, en juin 1950, dans lequel il avait déclaré que « le nouveau résident, Louis Périllier, aura pour mission de conduire la Tunisie vers l’indépendance ». Des propos perçus comme l’amorce d’un tournant par rapport à la politique suivie depuis la libération de Tunis par les forces alliées en mai 1943.

Le torchon brûle entre les nationalistes et les autorités françaises

Une « libération » qui s’était traduite, pour les Tunisiens, par un désir de revanche des forces coloniales, accusant tous les nationalistes de collaboration avec l’« ennemi nazi ». Et surtout par la destitution le 15 mai 1943 du bey de Tunis, Moncef, qui avait tenté de dépasser les limites dans lesquelles les pouvoirs du bey étaient tenus depuis l’établissement du protectorat français en 1881 : se contenter de signer les décrets et lois préparés par le résident général de France en Tunisie. Ces marques d’autonomie l’avaient rendu très populaire, chose impardonnable pour les autorités coloniales, qui l’ont alors remplacé par Lamine Bey, jugé plus « docile ».

Dans la foulée de la déclaration de Schuman en juin 1950, un gouvernement tunisien a été formé en août 1950, avec, pour la première fois, la participation du parti nationaliste Néo-Destour (fondé en 1934 par Bourguiba et ses compagnons) et dont le secrétaire général, Salah Ben Youssef, va occuper le poste de ministre de la Justice. Cependant, l’expérience tourne court. Les discussions menées à Paris en octobre et novembre 1951 piétinent. Le gouvernement français finit par répondre, le 15 décembre 1951, par une fin de non-recevoir. Le torchon brûle désormais entre les nationalistes et les autorités françaises et une répression coloniale massive va à nouveau être déclenchée, qui se prolongera jusqu’en 1955.

Comme à chaque fois qu’elle décide de changer de politique, la France change de résident général en Tunisie. Le 13 janvier 1952, le nouveau résident général, Jean de Hautecloque, annonce la couleur : il arrive sur un bateau de guerre et déclare que « la France ne discutera pas avec ceux qui veulent jeter les Français à la mer ».

Afin d’éviter une interdiction de sortie du territoire, deux ministres du gouvernement Chenik, Ben Youssef et Badra, s’envolent pour Paris le 15 janvier pour déposer une plainte au Conseil de sécurité de l’ONU. Malgré toutes les pressions exercées sur lui, le bey de Tunis refuse de les rappeler et de retirer la plainte.

Les manifestations de Bizerte et de Ferryville durement réprimées 

Pendant ce temps, les événements se précipitent. Les manifestations organisées à Bizerte le 17 janvier et à Ferryville sont durement réprimées : quatre morts et une centaine de blessés. Pour empêcher la tenue d’un congrès du Néo-Destour, les autorités coloniales procèdent, le 18 janvier, au bouclage de Tunis et à l’arrestation d’Habib Bourguiba et de Mongi Slim, placés en résidence surveillée à Tabarka. Le même jour, plusieurs autres dirigeants néo-destouriens ainsi que les principaux dirigeants communistes sont arrêtés.

« L’Avenir de la Tunisie », journal communiste, publie le 19 janvier 1952 un communiqué du Parti communiste tunisien (PCT) daté de la veille qui précise : « Des dirigeants du Parti communiste tunisien tels Mohamed Ennafaa, Maurice Nisard, Mohamed Jrad, secrétaires du parti, Khémaies Kaabi, membre du bureau politique, Jacques Bellaiche, membre du comité central, les dirigeants du Néo-Destour, maîtres Habib et Mongi Slim, Hédi Nouira ainsi que le Dr Sliman Ben Sliman, président du Comité tunisien pour la paix et la liberté, ont été arrêtés (et) embarqués à destination des camps de concentration de l’Extrême-Sud tunisien ».

À la suite de ces arrestations, l’agitation gagne tout le pays. La répression est quotidienne : cinq morts à Nabeul, deux à Hammamet, des dizaines de blessés. Le 22 janvier, à Sousse, dix morts et des centaines de blessés ; le colonel Durand, commandant de la base, est tué. Le pays s’embrase, on ne compte plus le nombre de victimes.

Les autorités coloniales exercent une répression très violente pour mettre fin aux manifestations et aux actes de sabotage d’une population déterminée à mettre à bas le système colonial. La campagne de ratissage du cap Bon est la plus féroce. Le général Garbay, commandant supérieur des troupes de Tunisie, bien connu pour ses exactions contre le peuple malgache en 1947, dirige lui-même une opération punitive, présentée comme une réponse aux attaques des manifestants contre les postes de police et de gendarmerie du 22 au 27 janvier.

Il mobilise à partir du 28 janvier une unité d’infanterie, quatre unités de la Légion étrangère et trois unités de parachutistes, qu’il lance contre les bourgs de la région. Les rapports d’enquête menés par plusieurs commissions indépendantes dépêchées sur les lieux après la fin de l’opération sont accablants : le « ratissage du cap Bon dure pendant cinq jours durant lesquels la région fut le théâtre d’incendies, de dynamitage de maisons, de pillage, de viols, d’exécutions sommaires, y compris de nourrissons (2) ».

« Le soutien de la classe ouvrière de France »

Le journal « l’Humanité » s’engage aux côtés des internés dans les camps du Sud tunisien. Ainsi, dans sa lettre datée du 2 février 1952, le dirigeant communiste Mohamed Ennafaa écrit du camp de Remada à sa femme : « “L’Humanité” nous a fourni d’amples nouvelles. Nous avons pu mesurer l’importance considérable du soutien qu’accordent à notre peuple la classe ouvrière de France et son grand parti (qui) ne peut que raffermir notre confiance dans l’issue victorieuse de la lutte de nos deux peuples face à l’ennemi commun, l’impérialisme français. C’est à (sa) lecture (…) que nous est apparu le véritable visage de la France (…), la France des Raymonde Dien et des Henri Martin, héros de la lutte contre la sale guerre du Vietnam. Quelle différence avec les bavardages “socialistes” ! Quelle différence avec toute cette meute impérialiste déchaînée ! (3) »

Le coup de force du 26 mars 1952 illustre un raidissement de la politique coloniale. Son objectif immédiat est d’isoler totalement le bey de Tunis en le séparant de ses ministres pour le rendre plus « docile ». Mais, ce faisant, le colonialisme français a uni le peuple tunisien autour de ses dirigeants internés. Mohamed Ennafaa écrit dans une lettre du 30 mars 1952 : « Ainsi donc le gouvernement français a complètement jeté le masque. Il n’est plus question de “négociations”, d’“accords” sur les réformes, etc. On passe aux solutions de force, aux diktats. Sous la menace d’être destitué, le bey a décidé de congédier le ministère Chenik, dont les membres sont pour la plupart frappés de déportation à Kébili. C’est en fait le résident général qui fait destituer le ministère Chenik, (et) qui appelle le peuple tunisien à cesser la lutte pour mieux l’enchaîner… La déportation des ministres a été accompagnée de nouvelles arrestations parmi divers éléments du mouvement national. Bourguiba et ses amis, qui étaient à Tabarka, sont à présent à Remada (4) ».

Après avoir fait le vide autour du bey, le résident général veut obliger celui-ci à accepter la nomination d’un nouveau chef de gouvernement, Slaheddine Baccouche. La situation est de plus en plus explosive : le 15 avril, le jour où Baccouche et ses ministres sont officiellement installés, des grèves d’artisans et de commerçants éclatent en signe de protestation ; les jours suivants, des attentats sont perpétrés par les nationalistes, suivis d’une répression accrue. Une tentative d’empoisonnement du bey a même été envisagée en juin 1952.

Assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached

Pendant ce temps, la question tunisienne retient l’attention au niveau international. Toujours en juin, les pays arabo-asiatiques (Irak, Pakistan…), devenus indépendants depuis quelques années, déposent une demande de réunion extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU. Les pressions se font nombreuses, au point que le gouvernement français décide unilatéralement de proposer un semblant de train de réformes remis au bey de Tunis le 30 juin 1952.

Pour éviter d’être acculé à les accepter, le bey les fait distribuer le 1er juillet aux organisations politiques et syndicales et aux hautes personnalités civiles et religieuses, leur demandant de donner leurs avis par écrit. Le 1er août, il réunit la « Commission des quarante représentants » pour « étudier les réformes, faire une synthèse et rédiger une réponse au gouvernement français pour le mettre devant ses responsabilités ». Seuls l’Union syndicale des travailleurs de Tunisie et le PCT en sont exclus ; leurs recours et demandes de participation sont restés sans réponse.

Après un mois de consultations, le 6 septembre, le bey réunit à nouveau les quarante personnalités tunisiennes pour leur remettre le rapport définitif issu de la consultation. Il est accepté à l’unanimité, les réformes proposées sont repoussées. Désormais, le choix est fait pour chacune des deux parties, maintenant mises face à face.

Pour les nationalistes, la voie est tracée : il faut se mobiliser à l’intérieur et unir toutes les forces du pays, profiter de la sympathie dont jouissent les revendications tunisiennes au niveau international, notamment auprès des pays afro-asiatiques. Du côté des autorités françaises, les signes de nervosité et le désir d’humilier les Tunisiens se font de plus en plus sentir.

Ainsi, dès le 6 octobre à Sousse, des tracts signés la Main rouge, organisation terroriste mise en place par les ultras de la colonisation, appellent à « l’action directe contre les chefs nationalistes » et nomment spécialement « Farhat Hached et l’Amérique ». Les jours qui suivent vont montrer que l’appel à la haine et au meurtre est bien sérieux. Il sera mis en application le 5 décembre 1952 avec l’assassinat du leader syndicaliste et nationaliste Farhat Hached. Les sacrifices seront lourds, mais le train de la libération a été mis sur les rails et ne pourra plus s’arrêter : la Tunisie acquiert son indépendance le 20 mars 1956. Une nouvelle page de son histoire s’ouvre.

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France24 - Monde

La junte malienne accuse l'armée française d'"espionnage" et de "subversion"

Publié le : 27/04/2022 - 00:55

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Après la diffusion par la France d'images de drone montrant ce qu'elle affirme être des mercenaires russes en train d'enterrer des corps près de la base de Gossi, la junte malienne a accusé, mardi soir, l'armée française d'"espionnage" et de "subversion".

La junte militaire au pouvoir à Bamako a accusé mardi 26 avril l'armée française d'"espionnage" et de "subversion" après la diffusion par l'état-major français de vidéos tournées par un drone à proximité d'une base du centre du Mali récemment restituée par la France.

Les autorités ont "constaté depuis le début de l'année plus de cinquante cas délibérés de violation de l'espace aérien malien par des aéronefs étrangers, notamment opérés par les forces françaises", annonce un communiqué du gouvernement de Bamako.

"Un des cas les plus récents a été la présence illégale d'un drone des forces françaises, le 20 avril 2022, au-dessus de la base de Gossi, dont le contrôle (avait) été transféré aux" Forces armées maliennes (FAMa) la veille, ajoute le texte, signé du colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement mis en place par la junte.

"Ledit drone était présent (...) pour espionner nos vaillantes FAMa. Outre l'espionnage, les forces françaises se sont rendues coupables de subversion en publiant (de) fausses images montées de toutes pièces afin d'accuser les FAMa d'être les auteurs de tueries de civils, dans le but de ternir (leur) image."

Contrer une "attaque informationnelle"

Le 21 avril, deux jours après qu'elle eut restitué aux FAMa sa base de Gossi, l'armée française avait entrepris de contrer ce qu'elle a qualifié d'"attaque informationnelle" et publié une vidéo de ce qu'elle affirme être des mercenaires russes en train d'enterrer des corps près de cette base afin d'accuser la France de crimes de guerre au Mali.

Ces images, prises par un drone, montrent des soldats s'affairer autour de cadavres qu'ils recouvrent de sable. Dans une autre séquence, on voit deux de ces militaires filmer les corps à moitié ensevelis.

L'état-major français assure qu'il s'agit de soldats blancs, laissant entendre que ce sont des membres de la société militaire privée Wagner, qu'il a identifiés sur des vidéos et des photos prises à d'autres endroits.

Au lendemain de la publication de ces images, l'état-major malien a annoncé avoir découvert "un charnier, non loin du camp anciennement occupé par la force française Barkhane", du nom de l'opération française antijihadiste au Sahel. "L'état de putréfaction avancée des corps indique que ce charnier existait bien avant la rétrocession. Par conséquent, la responsabilité de cet acte ne saurait nullement être imputée aux FAMa", ajoutait alors l'état-major malien.

Mardi, la justice militaire malienne a annoncé l'ouverture d'une enquête "pour faire toute la lumière" après "la découverte d'un charnier à Gossi". Selon le procureur de la République près le tribunal militaire de Bamako, "l'opinion sera tenue régulièrement informée de l'évolution de l'enquête, dont les résultats seront rendus publics".

Avec AFP

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L'armée française remet officiellement au Mali la base militaire de Gossi

Mali : un groupe jihadiste annonce avoir capturé un mercenaire russe du groupe Wagner

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Mali : l'armée française affirme avoir filmé des mercenaires russes en train d'enterrer des corps

Valeurs Actuelles

Consommation de gaz : la France prise à son propre piège

Cela commence à faire beaucoup… Pour la seconde fois en un peu plus de deux mois, les Français ont été invités par Réseau de transport d’électricité (RTE), le gestionnaire du réseau français de lignes électriques à haute tension, à modérer leur consommation d’énergie. Le 25 janvier, RTE activait le signal jaune (il existe trois niveaux : jaune, orange et rouge) enjoignant aux particuliers de « décaler l’utilisation des appareils électroménagers en dehors des périodes de forte consommation, ou encore en éteignant complètement ses appareils en veille ».

Le 4 avril, le gestionnaire est monté d’un cran, déclenchant le signal orange. Particulièrement inquiet pour la période comprise entre 6 heures et midi, en raison des fortes baisses de températures, il redoutait un surcroît de consommation d’électricité. Une fois encore, il a prodigué des conseils aux particuliers, aux entreprises et aux collectivités territoriales : « Au travail ou à son domicile, chacun peut agir en effectuant des gestes simples présentés sur le site monecowatt.fr, par exemple en baissant la température de son logement en cas d’absence dans la journée, ou en éteignant complètement ses appareils en veille, voire en limitant le nombre de lumières allumées dans une pièce, etc. »

Si, en janvier, la mise en garde de RTE était liée à une production nucléaire disponible assez faible (10 réacteurs nucléaires, dont ceux qui produisaient le plus d’électricité, étaient à l’arrêt sur les 56 en service en France), la raison est tout autre en avril. « Dans le contexte énergétique actuel, toute réduction de la consommation d’électricité permet de limiter le recours aux moyens de production d’électricité à partir du gaz. En eff et, les réductions de consommation conduisent à limiter le recours aux centrales à gaz et contribuent à économiser les stocks de gaz pour l’hiver prochain », explique RTE.

En d’autres termes, il s’agit de minorer la consommation présente d’électricité et surtout celle à venir, pour économiser du gaz. En France, en 2021, selon le gestionnaire du réseau de transport de gaz, 63,9 % de la consommation de gaz a servi pour le chauffage et la cuisine, 27,8 % a été utilisée par l’industrie et le solde pour produire de l’électricité. Sur les 40 milliards de mètres cubes consommés annuellement dans l’Hexagone, 36 % viennent de Norvège, 17 % de Russie, 8 % des Pays-Bas, 8 % d’Algérie ; une répartition sensiblement différente de celle observée dans l’Union européenne (38 % de gaz russe, 24 % de gaz norvégien et 11 % de gaz algérien). Pas de doute, cette fois, le conflit russo-ukrainien s’est concrètement invité dans le quotidien énergétique des Français.

« Le problème vient aussi du prix européen. La question est de savoir quel niveau de prix nous sommes prêts à payer », souligne Philippe Chalmin, économiste et spécialise des matières premières. « En France comme d’ailleurs dans beaucoup d’autres pays, le prix mondial du gaz a été pendant longtemps particulièrement bas grâce notamment à l’essor du gaz de schiste, qui a débuté en 2008 et qui a perduré jusqu’en 2020, ce qui a permis aux États-Unis de passer d’importateur à exportateur, observe Maxence Cordiez, ingénieur dans le secteur de l’énergie. Davantage focalisé sur le prix du combustible plutôt que sur la réduction de l’empreinte carbone, l’État n’a pas fait beaucoup d’effort pour réduire la consommation de gaz. » Et visiblement, cela continue, puisqu’il existe toujours une multitude d’aides pour remplacer sa chaudière à gaz… par une autre chaudière à gaz.

L’Europe veut réduire sa dépendance au gaz russe

De nombreux pays dont la France – où les politiques, à quelques jours du premier tour de la présidentielle multipliaient postures et rodomontades sur les sanctions à appliquer à la Russie -brandissent actuellement la menace de se passer du gaz russe. La Russie fournit chaque année quelque 155 milliards de mètres cubes de gaz à l’Union européenne ; la situation de l’Allemagne est particulièrement critique car elle est un des pays européens les plus dépendants. « Nous devons assurer notre indépendance vis-à-vis du pétrole, du charbon et du gaz russes. Nous devons agir maintenant pour atténuer les effets de la hausse des prix de l’énergie, diversifier notre approvisionnement en gaz pour l’hiver prochain et accélérer la transition vers une énergie propre », déclarait de son côté Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, le 8 mars dernier.

Joe Biden a eu beau promettre à l’Europe 15 milliards de mètres cubes de gaz naturel liquéfié (GNL), il manquera encore 140 milliards de mètres cubes pour remplacer totalement les importations de Russie. Les trouver ne sera pas aisé, sauf à accepter de payer des prix spot très élevés, car une grande partie des exportations mondiales est destinée à la Chine, qui a passé des contrats de long terme avec les grands pays producteurs. Avec 370 milliards de mètres cubes consommés en 2021 (l’Union européenne consomme 400 milliards de mètres cubes par an), l’Empire du milieu est le troisième utilisateur mondial de gaz naturel derrière les États-Unis et la Russie.

“La France ne s’est pas fixé les bons objectifs énergétiques”

Or, c’est là qu’est l’os : dans pratiquement tous les pays européens producteurs de gaz, le pic d’extraction a été dépassé depuis des lustres, y compris en Norvège, alors que la demande européenne de gaz reste haute (même si, selon l’Agence internationale de l’énergie, elle pourrait baisser de 4 % cette année en raison des prix historiquement élevés). « En fait, il sera difficile de réduire à court terme la dépendance à la Russie, car il existe de nombreux goulots d’étranglement : les navires méthaniers, les terminaux de liquéfaction côté vendeurs et de regazéification côté acheteurs, constate Maxime Cordiez. La France et l’Allemagne ont déclaré vouloir construire des terminaux méthaniers, mais cela ne se fait pas d’un claquement de doigts. » Cela conduit aujourd’hui certains professionnels à anticiper une hausse des exportations de gaz russe vers l’Union à court terme.

Frédéric Gonand, professeur d’économie à l’université Paris Dauphine-PSL, tempère : « Il serait possible de se passer du gaz russe, mais à des conditions fortes, notamment si l’on parvient à modérer d’environ 10 % la demande de gaz et si l’on accepte que les importations supplémentaires de GNL transitent par le Royaume-Uni, qui a les capacités en termes de terminaux méthaniers et de gazoducs de réexport. » Philippe Chalmin ajoute : « Et même si la France pouvait se passer du gaz russe, étant donné le réseau européen interconnecté, nos voisins allemands ne le pourraient pas. » Il met en garde : « À l’approche de l’automne, ça ne passera pas et plus on ira vers l’est, moins ça passera. »

Une des solutions serait de faire davantage appel à l’Algérie, qui a prévu d’investir dans les prochaines années 39 milliards de dollars (35,7 milliards d’euros) entre 2022 et 2026 pour accroître ses capacités de production. Ou d’accepter de manger son chapeau et faire appel au gaz de schiste, obtenu par fracturation hydraulique, un procédé dénoncé comme extrêmement polluant. C’est ce qui avait conduit la France, en 2011, à interdire la recherche et l’exploitation sur son territoire. Or, depuis Blaise Pascal ; on sait que « vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà ». Tout cela pour dire qu’en avril 2021, et pour être moins dépendant du gaz russe, le comité exécutif d’Engie (ex-GDF Suez) a décidé d’importer du gaz de schiste américain en étendant un contrat d’importation, baptisé Mustang, avec Cheniere Energy. « Aucune publicité ne devra être faite de cette transaction afin de la maintenir en dessous des radars », peut-on lire dans une note interne d’Engie, qui a informé après coup l’État, actionnaire à hauteur de 23,6 %.

En fait, cette affaire de gaz (notamment russe), utilisé pour produire de l’électricité, aurait très bien pu ne pas être un problème pour la France si celle-ci n’avait pas multiplié les erreurs stratégiques. En novembre 2011, le Parti socialiste – dans le seul but de s’attirer les voix des écologistes à l’élection présidentielle – signe avec Europe Écologie-Les Verts (EELV) un contrat de mandature. Son titre ? “Socialistes et écologistes, ensemble pour combattre la crise et bâtir un autre modèle de vivre ensemble”.

Y étaient listés les projets rassemblés en cinq points pleins d’emphase et chargés, comme on pouvait s’y attendre, d’utopie dogmatique écolo : “Dominer la finance et réorienter l’Europe pour un monde plus solidaire”, “Imaginer un nouveau modèle de développement économique, social et écologique”, “Améliorer la vie quotidienne des Français et préparer l’avenir de notre jeunesse”, “Bâtir une République nouvelle” et, surtout, “Faire de la transition énergétique une urgence et une chance”. Plus qu’une chance, ce dernier point s’est révélé être une grave erreur.

Pour les rédacteurs de l’accord programmatique entre le PS et EELV, quelques mois après l’accident de nucléaire de Fukushima – qui a été la conséquence de la cupidité de l’opérateur de la centrale, qui a refusé de la mettre au ralenti après le séisme sous-marin – et « face au dérèglement climatique et à l’épuisement des ressources naturelles », il s’agissait, et de manière urgente, d’ « accélérer la transition énergétique pour construire un modèle de développement à la fois plus sobre dans l’utilisation des ressources et plus diversifié dans ses sources de production de chaleur et d’électricité ». C’est dans ce document qu’a été décidé de réduire la part du nucléaire dans la production électrique : elle était alors de 75 % et il était prévu qu’elle tombe à 50 % en 2025. Autre décision (mortifère), la fermeture progressive de 24 réacteurs, l’arrêt immédiat de la centrale de Fessenheim et la fin de tout projet de réacteur, une révision de la politique concernant les réacteurs de troisième génération (EPR). En même temps qu’était assurée la montée en puissance des énergies renouvelables et annoncée une remise à plat des politiques les soutenant.

« La France ne s’est pas fixé les bons objectifs : elle a décidé de remplacer des énergies bas carbone (le nucléaire) par d’autres énergies bas carbone (les renouvelables) là où il aurait plutôt fallu d’abord chercher à réduire notre dépendance aux combustibles fossiles, comme le fait le Royaume-Uni », explique Maxence Cordiez. « Beaucoup ont oublié que plus de renouvelables requérait souvent plus de centrales à gaz pour faire rapidement un back-up quand il n’y a ni soleil ni vent », ajoute Frédéric Gonand. Quoi qu’il en soit, cette politique énergétique a été mise en place par François Hollande une fois élu, lui dont le secrétaire général adjoint de l’Élysée n’était autre qu’un certain Emmanuel Macron.

Face à la réalité de la fragilité énergétique française, le discours officiel a changé et Emmanuel Macron, devenu entre-temps président de la République, est revenu sur le nucléaire en annonçant la construction de nouvelles centrales de troisième génération. Mais parce que, dans le secteur de l’énergie, la mise en œuvre des stratégies prend des années, les très polluantes centrales à charbon ont été autorisées dans l’immédiat à rouvrir pour un mois en janvier. C’est ce qui s’appelle se prendre le pied dans le tapis.

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France24 - World

Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent

Issued on: 11/04/2022 - 14:39

Céline SCHMITT

Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.

A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.

Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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Valeurs Actuelles

L’éolien off-shore, mirage ou futur de la souveraineté énergétique de la France ?

« Pourquoi la France s’aventurait-elle à développer l’éolien off-shore alors que l’éolien traditionnel est une arnaque et qu’elle bénéficie déjà, grâce au nucléaire et contrairement à ses voisins, d’un mix électrique en grande partie décarboné ? », s’exclame peut-être votre collègue au cours d’un débat enflammé. C’est une question bien légitime. D’ici trois ans pourtant, 39 des 58 réacteurs français auront atteint la limite initiale des quarante années de fonctionnement. Certains seront prolongés, d’autres seront, à terme, mis à pied. D’autres encore sortiront du sable – des EPR2 notamment, mais pas avant 2040. Et d’ici là ? Les objectifs sont fixés : pour essayer d’atteindre tout à la fois la neutralité carbone, la souveraineté énergétique et des tarifs à peu près raisonnables, atome et éolien sont priés de faire bonne équipe. Mais on entend des dents grincer. En France, la mention de l’éolienne soulève bien souvent des vents de colère et de déception. Ces pâles figures qui jalonnent la France nous excèdent : off-shore ou onshore, qu’importe, ce sont toutes les mêmes. Leurs maux ? Productivité médiocre, destruction du paysage, scandale environnemental. Après avoir nourri de grandes ambitions, ces grandes dames sentent l’arnaque et l’hypocrisie. A moins que, maturité technologique aidant, la productivité atteigne des sommets…

Les promesses du large

L’éolien onshore et l’éolien off-shore fonctionnent sur le même principe : la captation de l’énergie du vent et sa transformation en électricité. La seconde tire sa spécificité de son emplacement. Installées loin des côtes, les éoliennes bénéficient des vents du large. C’est plutôt avantageux : habituellement, ce sont les côtes, les habitations et les hauts-plateaux qui réduisent la puissance des vents et cassent leur régularité. L’éolien en mer fait donc miroiter un facteur de charge – c’est-à-dire un indice de rentabilité maximal dans les conditions optimales – de 30 à 60%, contre 25% en moyenne pour les éoliennes terrestres en France. Les vents étant plus forts, les éoliennes produisent davantage.

Le pitch est alléchant, mais les investisseurs auront pourtant bien tardé. Après deux décennies de biberonnage aux subventions, la compétitivité récente du secteur vient changer la donne. Il y a 10 ans, le parc de Saint Nazaire était attribué à EDF avec une tarification de 140 euros le MW/h en moyenne. En 2022, l’appel d’offres pour le parc éolien offshore du Danemark est remporté avec un mégawatt à 49 euros l’heure. C’est justement le coût du financement nécessaire du nucléaire français actuel. Et avec 44 euros le MW/h, l’appel d’offre de Dunkerque le confirme : ce n’est pas un phénomène isolé de ces irritants cousins scandinaves premiers de classe, mais une véritable tendance de fond des investisseurs : le marché de l’éolien off-shore a le vent en poupe. Reste à en comprendre les raisons. Les vents de la Northern Range font de l’Europe occidentale une zone de prédilection. C’est d’ailleurs au Danemark que les premières expérimentations voient le jour dans les années 1990. Aujourd’hui, l’Angleterre compte 2000 éoliennes off-shore, l’Allemagne 1500 et le Danemark 600. Et la France ? Avec une seule éolienne en mer en activité, installée au large de Saint-Nazaire depuis 2018, le pays a une bonne longueur de retard vis-à-vis de ses voisins européens. Elle avait pourtant de bons atouts. Comme deuxième espace maritime du monde, elle bénéficie grâce à ses trois façades de trois régimes de vents indépendants. Sur les six projets commerciaux lancés en 2012 et en 2014, aucun n’a encore abouti. Mais le vent semble avoir tourné. En Nouvelle-Aquitaine, au large de l’île d’Oléron, un parc de 70 éoliennes fait l’objet d’une concertation. En visite à Belfort quelques semaines avant l’élection présidentielle, Emmanuel Macron annonce sa volonté de construire 50 éoliennes en mer d’ici 2050. L’éolien aurait manifestement trouvé une nouvelle jeunesse.  

L’éolien de la deuxième chance : naïveté ou maturité ?

Prudence envers cette petite sœur 2.0, cependant. L’éolien en mer est l’objet de bien des fantasmes. A la fin des années 90, l’Europe imaginait un immense parc offshore dans la Manche et en Bretagne Sud. Il ne verra jamais le jour. Les derniers de famille ne sont pas les plus doués, mais bien souvent les plus gâtés. En moyenne, les investissements de départ et le coût d’installation de ces éoliennes dernière génération sont triplés. Pour durer 20 à 25 ans, la grande dame doit résister au temps et aux éléments, et plus spécifiquement à la corrosion due aux événements extrêmes et aux micro-sollicitations répétées. Pour parer à cela, on propose la récente technologie de l’éolien flottant. D’autres questions remontent à la surface, et parmi elles l’impact visuel et esthétique de ces grandes dames blanches. En Europe en 2017, les parcs éoliens étaient situés à 41km des côtes en moyenne. Elles peuvent troubler le regard des plaisanciers, mais aussi le travail des pêcheurs de crustacés. Fin juillet 2021, plus de 70 bateaux s’étaient regroupés autour de la plateforme de forage Van Oord pour contester la limitation des zones de pêche. Et sur le plan environnemental ? Les ralentissements des projets au début des années 2010, à Saint-Nazaire mais pas seulement, s’expliquent par les nombreux recours des associations écologistes. Les voix se sont depuis apaisées. Il faut peser l’efficacité de la technologie vis-à-vis des enjeux énergétiques et environnementaux, mais aussi aborder une question restée en suspens : qu’est-ce que la France aurait à gagner à développer cette industrie naissante ?

Gagner, ou simplement ne pas perdre ? Les retombées industrielles des énergies renouvelables peuvent être perverses. L’éolien terrestre n’a ainsi pas profité à l’industrie française. A la phase de structuration de l’industrie, les secteurs mécanique et électrotechnique n’étaient pas suffisamment développés. Ceux du voisin allemand l’étaient. Conséquence, moins de 25% de la fabrication de l’éolien et du photovoltaïque en France est couverte par les industries nationales. Quelles sont les conditions pour que l’éolien en mer ne largue pas, lui aussi, la France ? N’est-ce qu’un créneau à prendre, un kaïros à saisir ? C’est que, contrairement à l’éolien terrestre majoritairement porté par les industriels chinois et allemands, peu d’acteurs se sont déjà positionnés dans l’éolien onshore. Il y a des places à prendre. Si la France juge que l’éolien en mer constitue effectivement un complément crédible aux centrales nucléaires démantelées, elle ne pourra se faire une place comme leader du marché qu’au prix d’un fort investissement en recherche et développement. Les promesses de l’éolien en mer sont dans son futur. En première ligne, l’éolienne flottante qui réduit les coûts d’installations et l’éolienne far-shore placée en haute-mer, à très grande distance des côtes. Mais le temps est encore à la maturation, les technologies encore en phase de recherche préindustrielle. A Saint-Nazaire et à Cherbourg, ce sont les usines de l’américain General Electric qui sont chargées de la construction des composants d’éoliennes offshore. Au Havre, c’est Siemens, géant industriel allemand. La question n’est pas d’être pro nucléaire ou non. Pour répondre aux objectifs de diversification et d’indépendance énergétique, l’éolien off-shore va s’imposer dans la production d’énergie en France. L’Europe du Nord a une bonne longueur d’avance sur l’éolien terrestre et l’éolien off-shore. Mais parce qu’il y a encore tout à faire, l’éolien flottant détient un potentiel de développement industriel inédit. A la condition de la création d’une filière industrielle française – savoir-faire, emplois et technologie -, cette récente opportunité pourrait se muer en bonne idée. Reste à choisir : la reconsidérer et poser les conditions d’émergence d’une filière française crédible ou la bouder et la voir progressivement, tout de même, s’imposer.

 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Ukraine war: Statue symbolic of Ukraine-Russia friendship destroyed

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A statue which once represented friendship between Ukraine and Russia has been brought down in Kyiv.

The huge statue in the centre of the Ukrainian capital was ordered to be removed by the city's mayor, Vitali Klitschko, who said "Russia destroyed the normal life of millions of Ukrainians and destroyed the peace in Europe."

Crowds of people gathered to watch as the monument was dismantled, with some of them cheering the moment the job was completed.

France24 - Monde

Ligue des champions : Unaï Emery et Villarreal, les invités surprises sur la route de Liverpool

Publié le : 27/04/2022 - 06:42

Romain HOUEIX Suivre

Roi de la Ligue Europa, c'est désormais la Ligue des champions qu'Unaï Emery veut soulever avec Villarreal. L'entraîneur espagnol a déjà accroché le scalp du Bayern Munich et de la Juventus Turin cette année, Liverpool ne lui fait donc pas peur.

Le "sous-marin jaune" contre la ville des Beatles. Après un premier choc anglo-espagnol entre Manchester City et le Real Madrid, c'est au tour de Liverpool et Villarreal de s'affronter, mercredi 27 avril, en demi-finale de Ligue des Champions. L'équipe espagnole, coachée par Unaï Emery, fait figure d'invité surprise du dernier carré. Pourtant, l'entraîneur basque a prouvé qu'il savait sublimer ses équipes pour les grands rendez-vous européens.

Dans la position du challenger

Sur le papier, Villarreal, actuellement septième de la Liga, est en effet la plus faible des quatre encore en lice. En face, Liverpool, deuxième de la Premier League à un point seulement derrière Manchester City, fait même figure d'épouvantail.

Le rapport est sur le papier déséquilibré mais cette position de challenger convient sans doute à Emery, quadruple vainqueur de la Ligue Europa (trois sacres avec Séville, un avec Villarreal). Pourtant, il sait montrer les dents quand il faut, refusant le statut de "gentil" Petit Poucet.

"Nous ne sommes pas ici pour qu'on dise que nous sommes gentils, que nous sommes sympathiques, un petit village comme celui d'Astérix et Obélix", avait lancé l'entraîneur espagnol après avoir éliminé le Bayern Munich en quart de finale. "Nous avons un projet très solide, très stable, avec la famille Roig depuis de nombreuses années, un club qui a joué des demi-finales dans le passé (...) Notre but avant ce match, ce n'était pas de donner une bonne image de nous, c'était de nous qualifier."

Unai Emery va disputer sa 7ème demi-finale européenne en tant que coach 🏆 pic.twitter.com/qAKHB5WazX

April 25, 2022

La réputation d'Unaï Emery n'est plus à faire dans les grandes dates européennes. Sur les douze dernières saisons, le Basque a qualifié son équipe lors de 31 des 37 confrontations à élimination directe en C1 et en C3, soit un taux de réussite de 84 % que seul Zinédine Zidane, avec 14 sur 16 (88 %), concurrence.

Entraîneur mal-aimé

Malgré ses états de service impeccables, la réputation d'Unaï Emery reste entachée par ses passages au PSG et la fin de son histoire en queue de poisson à Arsenal.

Du côté de Paris, il est resté celui qui officiait au moment de l'humiliante "remontada" subie contre Barcelone en 2017 (4-0, 1-6). L'année suivante, il avait également échoué en huitième de finale au Real Madrid (1-2, 1-3).

Chez les Gunners, il avait connu des débuts très prometteurs en 2018/2019, avec une série de 22 matches sans défaite, une troisième place à sept journées de la fin et une finale de Ligue Europa à disputer. Mais il ne s'est jamais remis d'une fin de saison totalement ratée qui avait vu les Londoniens finir cinquièmes et chuter 4-1 en finale de C3 face à Chelsea, ratant la qualification pour la Ligue des champions la saison suivante.

Retour en grâce à Villarreal

Depuis, Emery est parti se ressourcer en Espagne, pays où il fait toute sa carrière de joueur puis débuté sa carrière d'entraîneur, et notamment remporté trois Ligue Europa consécutives avec Séville FC. Il a ajouté en 2021 une C3 supplémentaire à son palmarès en 2021 avec Villareal, dominant au passage Arsenal en demi-finale et Manchester United en finale.

Cette nouvelle victoire dans sa compétition fétiche lui a ouvert les portes de la Ligue des champions. Après s'être extirpé d'un groupe qui comptait Manchester United et l'Atlanta Bergame, les hommes d'Unaï Emery ont été les tombeurs de deux cadors d'Europe : la Juventus Turin puis le Bayern Munich.

𝘽𝙪𝙨𝙘𝙖𝙢𝙤𝙨 𝙣𝙪𝙚𝙨𝙩𝙧𝙤 𝙡𝙪𝙜𝙖𝙧 𝙚𝙣 𝙡𝙖 𝙝𝙞𝙨𝙩𝙤𝙧𝙞𝙖 💛.#UCL pic.twitter.com/0epCQFySxQ

April 26, 2022

Cette épopée rappelle celle de 2005-2006 dans la petite ville espagnole de 50 000 habitants. Cette saison-là, Villarreal, novice en Ligue des champions, s'était hissé jusqu'en demi-finale, porté par Diego Forlan et Juan Roman Riquelme, avant d'échouer sur un pénalty manqué par ce dernier à la dernière minute du match retour contre Arsenal. Seize ans plus tard, les héros ont changé de nom. Ils s'appellent Arnaut Danjuma, Gerard Moreno, Giovani Lo Celso, ou encore Raul Albiol.

Mais la fièvre jaune est toujours la même. Et c'est toute la planète football qui succombe à l'histoire de ce Petit Poucet vêtu d'or venu bousculer la hiérarchie du continent, qui voudra prolonger son rêve en demi-finale.

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Pour Karim Benzema, objectif Ligue des champions et Ballon d'Or

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Ligue des champions : Villarreal résiste au Bayern Munich et se qualifie pour les demi-finales

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Ligue des champions : Liverpool accroché par Benfica mais dans le dernier carré

Valeurs Actuelles

Derrière l’Ukraine, le spectre de la faim

Dans les plaines de l’est de l’Ukraine qui s’étendent à perte de vue, il reste encore un peu de neige en ce début avril. C’est la période où les paysans sèment habituellement les cultures de printemps, du maïs, du tournesol et de la betterave. « Mais plus personne ne travaille dans nos fermes, il n’y a plus d’agriculteurs : ils sont tous réquisitionnés au front ou dans les bunkers. On est dans un épais brouillard », s’alarme Guillaume James, membre du conseil d’administration d’Agrogeneration, cotée à Paris mais dont la seule activité est d’exploiter des terres en Ukraine.

L’essentiel des fermes d’Agrogeneration, qui totalisent 60 000 hectares, se trouve dans une zone proche de Kharkiv : une région aux terres agricoles riches qui ont permis à l’Ukraine de devenir plus que le grenier à blé de l’Europe, le hangar à céréales d’une partie de la planète. « La pénurie alimentaire mondiale, ce n’est pas leur problème ; leur stress à eux, c’est de vivre », ajoute le dirigeant français.

Partout dans le pays, des milliers de paysans – un actif ukrainien sur sept travaille dans l’agriculture -, sont désorganisés. Ceux qui ne sont pas au front manquent de carburant pour faire tourner leurs tracteurs, de semences mais aussi d’engrais et de pesticides pour les cultures d’hiver. En ligne de mire : le blé, qui devrait actuellement être traité. Entre les grains abîmés et les champs bombardés, ce sont près de 2,5 millions d’hectares de blé qui seraient partis en fumée en un mois. Soit 35 % de la surface qui devait être moissonnée cet été. Idem pour le maïs. Les chiffres sont pires pour le tournesol, l’Ukraine assurant 50 % de la production mondiale.

« Même si la guerre s’arrête, je ne suis pas sûr que les agriculteurs puissent se remettre au travail, poursuit Alexandre James. Comme à chaque guerre, les fermes n’ont-elles pas été pillées ? Les tracteurs ont-ils été volés et vendus en pièces détachées ? Nous ne le savons pas encore. »

Face à la catastrophe annoncée, le ministre ukrainien de la Politique agraire et de l’Alimentation, Roman Leshchenko, a démissionné de ses fonctions le 24 mars. « Le pays fait face à deux interrogations : quel sera le niveau des cultures de printemps compte tenu des problèmes de main-d’œuvre, d’approvisionnements et de terres dévastées, et comment exporter les tonnages en stock ? », soulève l’économiste Philippe Chalmin, spécialiste des matières premières et des produits agricoles. Le pays est le cinquième exportateur mondial de blé et le quatrième pour le maïs. Sur les 100 millions de tonnes de céréales et d’oléagineux produits l’an dernier, la moitié était stockée dans les entrepôts. Il resterait encore des stocks évalués à 6 millions de tonnes de blé, 14 millions de tonnes de maïs et 4 millions de tonnes d’huile de tournesol. Certains ont été bombardés, d’autres saisis par le gouvernement ukrainien et interdits d’exportation. Dans l’immense port d’Odessa, les terminaux de grains sont à l’arrêt. Des centaines de navires ont été bloqués. Or, plus de 80 % des exportations de céréales passent par la mer.

Les spéculateurs font le pari d’un blocage à long terme

L’arrêt brutal des exportations s’est immédiatement traduit par une flambée des prix. Dès le début du conflit, la tonne de blé tendre et celle de maïs s’envolaient de 40 à 50 % en deux semaines. Le blé a franchi la barre, symbolique, des 400 euros. Comparé au prix de 280 euros la tonne avant le conflit et 150 euros au printemps 2020… Le colza et le tournesol suivent, sans atteindre de tels sommets. Jusqu’aux fertilisants, les engrais azotés étant produits à partir du gaz naturel : leur prix a doublé en un mois. Sur les marchés internationaux, les spéculateurs font le pari d’un blocage à long terme. « Je prends l’hypothèse que le monde devra se passer de l’Ukraine sur les marchés en 2022 et 2023. C’est une vision un peu extrême, mais le risque est réel », nous confie Philippe Chalmin. D’où les craintes d’une crise alimentaire mondiale. « La guerre en Ukraine pourrait entraîner un ouragan de famines », a ainsi estimé le secrétaire général de l’Onu, António Guterres.

De Rabat, au Maroc, à Aden, au Yémen, en passant par Le Caire, en Égypte, l’ensemble des pays arabes et africains se retrouvent, bien malgré eux, les victimes collatérales d’un conflit qui se joue à des milliers de kilomètres de leurs frontières. En 2019, le Maroc faisait venir d’Ukraine 30 % de sa consommation de blé, la Tunisie 52 %, l’Égypte 69 %, la Syrie, 24 %. Les pays africains dépendent, eux, à plus de 30 % de la Russie pour leurs importations de blé et dans certains pays, comme le Bénin, ce ratio tutoie les 100 %.

Une explosion sociale qui rappelle les émeutes de la faim de 2008

C’est dire si, entre le boycott, les destructions de parcelles et l’impossibilité de cultiver les terres dans les zones de conflit, les approvisionnements en céréales de ces pays sont mis à mal. Cette forte dépendance aux importations en provenance d’Ukraine et de Russie explique aussi pourquoi certains pays nord-africains et subsahariens ont aujourd’hui choisi d’adopter une relative neutralité – vis-à-vis notamment des États-Unis – plutôt que d’afficher un soutien ouvert à l’un des deux protagonistes de ce conflit ; seule l’Algérie a officiellement appuyé Vladimir Poutine, la Russie étant un de ses alliés historiques.

Avec une nouvelle augmentation des prix du blé, c’est-à-dire des prix du pain et de la semoule, tous les ingrédients sont aujourd’hui réunis pour qu’il y ait, dans un proche avenir, une explosion sociale dans beaucoup de pays du Maghreb, où la consommation de pain est bien supérieure à celle observée en Europe : l’Algérie est le deuxième plus important consommateur par habitant dans le monde derrière la Turquie et loin devant la France, qui se situe à la neuvième place.

Et fait aggravant, le conflit russo-ukrainien a débuté quelques jours avant que le ramadan – période où la consommation de pain est traditionnellement plus importante -débute. Cette céréale a donc plus que jamais retrouvé, depuis quelques mois, son statut d’arme géopolitique, comme l’expliquait en février, aux Échos, Sébastien Abis, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques et directeur général du Club Demeter, spécialisé dans la réflexion sur les enjeux agricoles, agro-industriels et agroalimentaires.

Nous devons éviter une crise alimentaire dans les douze à dix-huit mois à venir

Cette impossibilité actuelle de se fournir en blé à des prix décents – les besoins sont forts en Algérie (qui bénéficie toutefois de la hausse des cours du pétrole et du gaz pour faire face plus aisément à l’augmentation de la facture des importations), au Maroc et en Tunisie – fait craindre le pire. « Nous devons faire tout notre possible pour éviter […] un effondrement du système alimentaire mondial », s’inquiétait, à la mi-mars, António Guterres. « Nous devons éviter une crise alimentaire dans les douze à dix-huit mois à venir », expliquait Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, sur CNews.

Tous les observateurs scrutent avec attention ce qui se passe dans deux pays si prompts à l’enflammer socialement. D’abord, la Tunisie, où il n’y aura plus de réserves de blé d’ici deux mois. Tous se souviennent que c’est de là qu’était parti le printemps arabe, en décembre 2010, pour se répandre ensuite comme une traînée de poudre en Syrie, au Yémen, en Jordanie et en Égypte. C’est le deuxième point de fixation. L’Égypte est le premier importateur mondial de blé ; elle qui fait venir 85 % de sa consommation d’Ukraine et de Russie, soit 6 millions de tonnes tous les ans.

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New York Times - World

Star Ferry, ‘Emblem of Hong Kong,’ May Sail Into History After 142 Years

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Launched in 1880, the ferry has witnessed both Hong Kong’s transformation into a global financial hub and its history of protests. But battered by a pandemic, the service is struggling to survive.

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By Alexandra Stevenson

HONG KONG — On a damp Monday morning in Hong Kong, Freeman Ng looked out from the upper deck of the Star Ferry as it approached land. A sailor tossed a heavy rope to a colleague on the pier, who looped it around a bollard as the swoosh of the waves crashed against the green and white vessel pulling in from Victoria Harbor.

Mr. Ng, 43, commutes from Kowloon to Hong Kong Island on the ferry most weekdays. The subway would be much faster, but Mr. Ng prefers to cross the harbor by boat. “The feeling is better on the ferry,” he said, taking in the salt air.

Hong Kong has had many casualties over the last three years. Mass social unrest in 2019 scared off tourists and hit restaurateurs and hoteliers. Coronavirus restrictions wiped out thousands of mom-and-pop shops. But the prospect of losing the Star Ferry — a 142-year-old institution — has resonated differently.

Since the pandemic began, the crowds that Mr. Ng once jostled to squeeze onto the ferry gangplank are gone. There are now so few passengers that the company that owns Star Ferry says the service may soon end, dimming the life of the harbor and the city itself.

“It has so much history,” said Chan Tsz Ho, a 24-year-old assistant coxswain. “In the minds of Hong Kong people, including me, it’s an emblem of Hong Kong.”

Like Hong Kong, the Star Ferry once represented a link between the East and the West. It was the first scheduled public ferry service in 1880 to connect Hong Kong Island to the Kowloon Peninsula, and the Chinese territory beyond it. Its founder, a Parsi baker and businessman, arrived in the city from Mumbai decades earlier as a stowaway on a ship headed to China.

At the time of his arrival, Hong Kong, only recently colonized by the British, was already transforming into a boomtown with corruption, drugs and disease on land and piracy and smuggling on the water. A police force made up of European, Chinese and South Asian officers tried to keep order.

Dorabjee Naorojee Mithaiwala, the ferry’s founder, named his first four vessels Morning Star, Evening Star, Rising Star and Guiding Star. The current fleet includes eight boats that have changed little in the six decades since they were built. All eight have a star in their name.

The Star Ferry grew to become part of the lifeblood of Hong Kong. Residents were so dependent on it that a government-approved fare increase in 1966 led to days of protests, a harbinger of social unrest that spilled over into deadly demonstrations and riots a year later. British officials eventually responded with policy reforms.

The Star Ferry riots came to symbolize the power of protest in Hong Kong, but as the ferry jolted across the harbor on a recent trip, with sailors pulling a chain to lower a red and yellow gangplank, that history appeared unremarkable to the scattered passengers trickling off the boat.

Issac Chan’s first memory of the Star Ferry was five decades ago, when his parents took him for an adventure as a young boy. “It traveled slow, but it was enjoyable. It wasn’t easy to go on a boat on the sea,” he said. Mr. Chan, 58, grew up in the New Territories, near the border with mainland China.

These days, he takes the ferry each morning after his shift as a night security guard in a residential building on Old Peak Road, a well-heeled area where Chinese people were unable to own property for part of British rule. The ride gives him time to unwind at the end of his work day, he said.

When the British handed Hong Kong over to China in 1997, some who had fled to Hong Kong from China during the Cultural Revolution and, later, the bloody crackdown of Tiananmen Square in 1989 feared they would have to flee once again. Instead, life went on and little seemed to change for decades. Hong Kong continued to thrive as a hub for international finance and as a stopover for travelers in Asia.

After the city built a cross harbor tunnel in 1972, other forms of public transport offered faster trips, and the ferry began to rely more on foreign visitors hopping on the boat for a cheap tour of the city. Commuters and touring passengers with cameras around their necks sometimes sat cheek by jowl, taking in the sights of flashing neon billboards, junk boats and shard-like skyscrapers rising toward Victoria Peak.

Yet the Star Ferry would once again witness upheaval.

In 2019, confrontations in Hong Kong between pro-democracy protesters and riot police officers were broadcast around the world. Protesters carrying helmets and protective goggles made their way to demonstrations to demand political freedom from China. Streets once crowded with tourists were shrouded in tear gas.

The confrontations brought on a fierce crackdown from Beijing and marked the beginning of the Star Ferry’s recent financial troubles: The company says that it has lost more money in the 30 months since the protests erupted than it made over the last three decades. Even though the ferries can still be crowded at certain times of the day, especially when the weather is nice, the overall passenger numbers are far below what they were three years ago.

The Latest on China: Key Things to Know

A strict Covid policy. As China grapples with its worst Covid outbreak since the beginning of the pandemic, the government is following a “zero Covid” strategy. The approach could have far-reaching effects and has revived concerns that the country is going back to a planned economy.

The war in Ukraine. China’s officials and its media are increasingly repeating the Kremlin’s narrative about the conflict. This joint propaganda has undercut Western efforts to isolate Russia diplomatically and has found a receptive audience in the Middle East, Africa and Latin America.

A new security deal. The Solomon Islands signed a sweeping security agreement with China that could threaten the stability of the entire Asia-Pacific region. The deal gives Beijing a foothold in an island chain that played a decisive role in World War II and could be used to block vital shipping lanes.

A pause on wealth redistribution. For much of last year, China’s top leader, Xi Jinping, waged a fierce campaign to narrow social inequalities and usher in a new era of “common prosperity.” Now, as the economic outlook is increasingly clouded, the Communist Party is putting its campaign on the back burner.

“The company is bleeding hard and we definitely need to find our way out,” said David Chow Cheuk-yin, the general manager. Mr. Chow has appealed to the public through media appearances, hoping that a cry for help will resonate with a deep-pocketed investor in a city built by business tycoons.

When he was asked to take over running the Star Ferry late last year, things were looking up, Mr. Chow said. Hong Kong had declared victory over the virus. Small businesses nearly destroyed by pandemic restrictions that had mostly cut Hong Kong off from the rest of the world began making plans to fully reopen. Some lawmakers even discussed loosening border controls.

“We were talking about recovery when I first took up this role,” Mr. Chow said.

Then Omicron broke through Hong Kong’s fortress walls, forcing restaurants, bars, gyms and schools to close. “Instead of recovery, we are talking about survival mode,” said Mr. Chow. “Everything changed so quickly.”

For Mr. Chan, the assistant coxswain, being a seaman is a time-honored family tradition. His father, also a Star Ferry sailor, regaled him with stories of the sea as a young boy. His grandfather, a fisherman, also shared tales. So when there was an opening for a trainee position at Star Ferry three years ago, Mr. Chan jumped.

The baby-faced boatman, who stands out among the weathered older sailors at Star Ferry, said he would spend the rest of his life on the water if given the chance. His favorite part of the job is navigating the whims of the currents and steering the ferries in challenging weather, carving out different paths each time, he said.

When the fog hangs over the water, hindering visibility in the crowded harbor, he and the crew have to use their ears as well as their eyes to navigate. “You can’t even see the other end of your own vessel,” he said.

Mr. Chan’s young face betrayed a hint of disappointment as he started to explain that his morning shift begins an hour later now because the ferry has reduced its hours. For much of this year it had stopped running two hours earlier at night, too. The sounds of passengers flipping the ferry’s wooden seats are muted.

“Sometimes there is only one or two passengers crossing the harbor,” Mr. Chan said, “but we are a full crew.”

Joy Dong contributed reporting.

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France24 - Monde

Des frappes israéliennes en Syrie tuent neuf personnes, dont cinq soldats

Publié le : 27/04/2022 - 09:37

FRANCE 24 Suivre

Au moins neuf personnes ont été tuées, dont cinq soldats syriens, par des frappes israéliennes nocturnes près de la capitale Damas, a indiqué mercredi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Neuf combattants, parmi lesquels cinq soldats syriens, ont péri dans des frappes nocturnes israéliennes près de la capitale Damas, les plus meurtrières cette année, a annoncé mercredi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Selon cette ONG, Israël a visé notamment un dépôt de munitions et plusieurs positions militaires liées à l'Iran, qui aide militairement le régime syrien de Bachar al-Assad. Ennemi juré de l'Iran, l'État hébreu ne veut pas voir Téhéran étendre son influence en Syrie.

Des membres de milices pro-iraniennes tués

Rami Abdel Rahman, qui dirige l'OSDH, a précisé que les quatre autres tués étaient des membres de milices pro-iraniennes. La nationalité de ces victimes n'a pas pu être vérifiée dans l'immédiat.

De plus, huit personnes ont été blessées après ces frappes sur cinq sites différents, a ajouté l'OSDH, organisation basée au Royaume-Uni et disposant d'un large réseau de sources à travers la Syrie.

Une source militaire syrienne a confirmé à l'agence de presse officielle Sana la mort de quatre des cinq soldats.

"L'ennemi israélien a mené une agression aérienne à l'aube en tirant plusieurs missiles depuis Tibériade visant plusieurs positions aux alentours de Damas", a indiqué la source militaire.

"Notre défense anti-aérienne a intercepté plusieurs missiles et l'enquête a indiqué que quatre soldats avaient été tués", a précisé la source à Sana.

Ces frappes font suite à une attaque israélienne similaire le 14 avril près de la capitale, qui n'avait pas fait de victimes, selon Sana.

Une trentaine de frappes en 2021

L'État hébreu commente rarement chacune de ses frappes contre la Syrie mais reconnaît en avoir organisé des centaines depuis 2011, ciblant des positions de l'armée syrienne, des forces iraniennes et du Hezbollah libanais pro-iranien.

Début mars, une frappe israélienne dans la banlieue de Damas avait tué deux officiers des Gardiens de la révolution, armée idéologique de la République islamique d'Iran.

L'OSDH estime qu'en 2021, une trentaine de frappes israéliennes ont tué 125 combattants des forces gouvernementales et cinq civils.

Avec AFP

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En Syrie, des frappes israéliennes tuent deux civils, selon l'agence de presse officielle

L'armée israélienne annonce avoir frappé des sites de tirs de missile en Syrie

Des frappes israéliennes tuent trois soldats syriens près de Damas

Opex 360

Pour remplacer ses vieux hélicoptères d’attaque Mil Mi-24, la Pologne se tourne vers les États-Unis

par Laurent Lagneau · 23 avril 2022

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En 2014, le ministère polonais de la Défense lança le programme Kruk [« corbeau » en français] afin de moderniser la composante aéromobile de ses forces terrestres, celle-ci reposant notamment sur 28 hélicoptères d’attaque Mil Mi-24D/W « Hind », hérités de la période soviétique.

Pendant un temps, l’idée de moderniser ces derniers fut envisagée. Seulement, étant donné leur ancienneté et la dégradation des relations avec la Russie, Varsovie décida finalement de se procurer 32 appareils neufs. Restait alors à définir les modalités de cette acquisition… et à trouver des marges de manoeuvres budgétaires.

Après quelques retards [en partie dus à la pandémie de covid-19], Varsovie a donc opté pour un appel d’offres en décembre 2020, avec l’objectif de remplacer les Mi-24 à partir de 2026. Cinq industriels étaient alors pressentis pour y prendre part : Boeing [AH-64E Guardian], Bell [AH-1Z Viper], Airbus Helicopters [Tigre], Leonardo [AW249] et Turkish Aerospace Industries [T129 Atak].

On en était là quand, après un déplacement à Washington, le 21 avril, le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, a fait savoir que les deux solutions européennes ainsi que celle proposées par la Turquie avaient été écartées.  »

« Nous avons deux offres sur la table concernant les hélicoptères de combat, celle de Boeing et celle de Bell. Nous sélectionnerons l’offre la plus favorable. Nous voulons que ces appareils soient acquis par les forces armées polonaises dès que possible », a en effet annoncé M. Błaszczak, via un communiqué publié par ses services, le 22 avril.

A priori, l’AH-64E Guardian part favori dans la mesure où, au-delà des capacités intrinsèques [et indiscutables] de son appareil, Boeing a déjà conclu toute une série d’accords avec plusieurs filiales du groupe polonais d’armement Polska Grupa Zbrojeniowa [PGZ]. En outre, le constructeur américain peut faire valoir que le choix de son hélicoptère renforcera l’interopérabilité des forces polonaises avec celles d’autres pays de l’Otan [et en particulier celles des États-Unis et du Royaume-Uni] qui en sont déjà dotées.

De son côté, Bell pourrait lier l’achat de l’AH-1Z Viper à celui d’hélicoptères de transport UH-1Y Venom, sachant que les forces polonaises auront besoin, à un moment ou un autre, de remplacer leur PZL W-3 Sokół. Les deux hélicoptères ont 85% de composants communs, ce qui permet de réduire les coûts de logistique et de maintenance.

Cela étant, le remplacement des Mi-24 est désormais devenu une priorité, comme l’a laissé entendre M. Błaszczak. Et il n’est pas impossible que Varsovie commande ultérieurement plus d’hélicoptères d’attaque que prévu, les besoins des forces polonaises ayant été évalué à une centaine d’appareils.

Photo : Ministère polonais de la Défense

Pour remplacer ses vieux hélicoptères d’attaque Mil Mi-24, la Pologne se tourne vers les États-Unis

par Laurent Lagneau · 23 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

En 2014, le ministère polonais de la Défense lança le programme Kruk [« corbeau » en français] afin de moderniser la composante aéromobile de ses forces terrestres, celle-ci reposant notamment sur 28 hélicoptères d’attaque Mil Mi-24D/W « Hind », hérités de la période soviétique.

Pendant un temps, l’idée de moderniser ces derniers fut envisagée. Seulement, étant donné leur ancienneté et la dégradation des relations avec la Russie, Varsovie décida finalement de se procurer 32 appareils neufs. Restait alors à définir les modalités de cette acquisition… et à trouver des marges de manoeuvres budgétaires.

Après quelques retards [en partie dus à la pandémie de covid-19], Varsovie a donc opté pour un appel d’offres en décembre 2020, avec l’objectif de remplacer les Mi-24 à partir de 2026. Cinq industriels étaient alors pressentis pour y prendre part : Boeing [AH-64E Guardian], Bell [AH-1Z Viper], Airbus Helicopters [Tigre], Leonardo [AW249] et Turkish Aerospace Industries [T129 Atak].

On en était là quand, après un déplacement à Washington, le 21 avril, le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, a fait savoir que les deux solutions européennes ainsi que celle proposées par la Turquie avaient été écartées.  »

« Nous avons deux offres sur la table concernant les hélicoptères de combat, celle de Boeing et celle de Bell. Nous sélectionnerons l’offre la plus favorable. Nous voulons que ces appareils soient acquis par les forces armées polonaises dès que possible », a en effet annoncé M. Błaszczak, via un communiqué publié par ses services, le 22 avril.

A priori, l’AH-64E Guardian part favori dans la mesure où, au-delà des capacités intrinsèques [et indiscutables] de son appareil, Boeing a déjà conclu toute une série d’accords avec plusieurs filiales du groupe polonais d’armement Polska Grupa Zbrojeniowa [PGZ]. En outre, le constructeur américain peut faire valoir que le choix de son hélicoptère renforcera l’interopérabilité des forces polonaises avec celles d’autres pays de l’Otan [et en particulier celles des États-Unis et du Royaume-Uni] qui en sont déjà dotées.

De son côté, Bell pourrait lier l’achat de l’AH-1Z Viper à celui d’hélicoptères de transport UH-1Y Venom, sachant que les forces polonaises auront besoin, à un moment ou un autre, de remplacer leur PZL W-3 Sokół. Les deux hélicoptères ont 85% de composants communs, ce qui permet de réduire les coûts de logistique et de maintenance.

Cela étant, le remplacement des Mi-24 est désormais devenu une priorité, comme l’a laissé entendre M. Błaszczak. Et il n’est pas impossible que Varsovie commande ultérieurement plus d’hélicoptères d’attaque que prévu, les besoins des forces polonaises ayant été évalué à une centaine d’appareils.

Photo : Ministère polonais de la Défense

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En 2014, le ministère polonais de la Défense lança le programme Kruk [« corbeau » en français] afin de moderniser la composante aéromobile de ses forces terrestres, celle-ci reposant notamment sur 28 hélicoptères d’attaque Mil Mi-24D/W « Hind », hérités de la période soviétique.

Pendant un temps, l’idée de moderniser ces derniers fut envisagée. Seulement, étant donné leur ancienneté et la dégradation des relations avec la Russie, Varsovie décida finalement de se procurer 32 appareils neufs. Restait alors à définir les modalités de cette acquisition… et à trouver des marges de manoeuvres budgétaires.

Après quelques retards [en partie dus à la pandémie de covid-19], Varsovie a donc opté pour un appel d’offres en décembre 2020, avec l’objectif de remplacer les Mi-24 à partir de 2026. Cinq industriels étaient alors pressentis pour y prendre part : Boeing [AH-64E Guardian], Bell [AH-1Z Viper], Airbus Helicopters [Tigre], Leonardo [AW249] et Turkish Aerospace Industries [T129 Atak].

On en était là quand, après un déplacement à Washington, le 21 avril, le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, a fait savoir que les deux solutions européennes ainsi que celle proposées par la Turquie avaient été écartées.  »

« Nous avons deux offres sur la table concernant les hélicoptères de combat, celle de Boeing et celle de Bell. Nous sélectionnerons l’offre la plus favorable. Nous voulons que ces appareils soient acquis par les forces armées polonaises dès que possible », a en effet annoncé M. Błaszczak, via un communiqué publié par ses services, le 22 avril.

A priori, l’AH-64E Guardian part favori dans la mesure où, au-delà des capacités intrinsèques [et indiscutables] de son appareil, Boeing a déjà conclu toute une série d’accords avec plusieurs filiales du groupe polonais d’armement Polska Grupa Zbrojeniowa [PGZ]. En outre, le constructeur américain peut faire valoir que le choix de son hélicoptère renforcera l’interopérabilité des forces polonaises avec celles d’autres pays de l’Otan [et en particulier celles des États-Unis et du Royaume-Uni] qui en sont déjà dotées.

De son côté, Bell pourrait lier l’achat de l’AH-1Z Viper à celui d’hélicoptères de transport UH-1Y Venom, sachant que les forces polonaises auront besoin, à un moment ou un autre, de remplacer leur PZL W-3 Sokół. Les deux hélicoptères ont 85% de composants communs, ce qui permet de réduire les coûts de logistique et de maintenance.

Cela étant, le remplacement des Mi-24 est désormais devenu une priorité, comme l’a laissé entendre M. Błaszczak. Et il n’est pas impossible que Varsovie commande ultérieurement plus d’hélicoptères d’attaque que prévu, les besoins des forces polonaises ayant été évalué à une centaine d’appareils.

Photo : Ministère polonais de la Défense

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En 2014, le ministère polonais de la Défense lança le programme Kruk [« corbeau » en français] afin de moderniser la composante aéromobile de ses forces terrestres, celle-ci reposant notamment sur 28 hélicoptères d’attaque Mil Mi-24D/W « Hind », hérités de la période soviétique.

Pendant un temps, l’idée de moderniser ces derniers fut envisagée. Seulement, étant donné leur ancienneté et la dégradation des relations avec la Russie, Varsovie décida finalement de se procurer 32 appareils neufs. Restait alors à définir les modalités de cette acquisition… et à trouver des marges de manoeuvres budgétaires.

Après quelques retards [en partie dus à la pandémie de covid-19], Varsovie a donc opté pour un appel d’offres en décembre 2020, avec l’objectif de remplacer les Mi-24 à partir de 2026. Cinq industriels étaient alors pressentis pour y prendre part : Boeing [AH-64E Guardian], Bell [AH-1Z Viper], Airbus Helicopters [Tigre], Leonardo [AW249] et Turkish Aerospace Industries [T129 Atak].

On en était là quand, après un déplacement à Washington, le 21 avril, le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, a fait savoir que les deux solutions européennes ainsi que celle proposées par la Turquie avaient été écartées.  »

« Nous avons deux offres sur la table concernant les hélicoptères de combat, celle de Boeing et celle de Bell. Nous sélectionnerons l’offre la plus favorable. Nous voulons que ces appareils soient acquis par les forces armées polonaises dès que possible », a en effet annoncé M. Błaszczak, via un communiqué publié par ses services, le 22 avril.

A priori, l’AH-64E Guardian part favori dans la mesure où, au-delà des capacités intrinsèques [et indiscutables] de son appareil, Boeing a déjà conclu toute une série d’accords avec plusieurs filiales du groupe polonais d’armement Polska Grupa Zbrojeniowa [PGZ]. En outre, le constructeur américain peut faire valoir que le choix de son hélicoptère renforcera l’interopérabilité des forces polonaises avec celles d’autres pays de l’Otan [et en particulier celles des États-Unis et du Royaume-Uni] qui en sont déjà dotées.

De son côté, Bell pourrait lier l’achat de l’AH-1Z Viper à celui d’hélicoptères de transport UH-1Y Venom, sachant que les forces polonaises auront besoin, à un moment ou un autre, de remplacer leur PZL W-3 Sokół. Les deux hélicoptères ont 85% de composants communs, ce qui permet de réduire les coûts de logistique et de maintenance.

Cela étant, le remplacement des Mi-24 est désormais devenu une priorité, comme l’a laissé entendre M. Błaszczak. Et il n’est pas impossible que Varsovie commande ultérieurement plus d’hélicoptères d’attaque que prévu, les besoins des forces polonaises ayant été évalué à une centaine d’appareils.

Photo : Ministère polonais de la Défense

Valeurs Actuelles

Présidentielle : quel candidat prévoit de dépenser le plus ?

Une élection présidentielle, deux tours, douze candidats… et autant de programmes. Pour parvenir à occuper la fonction suprême, chacun de ceux qui y concourent présente une série de mesures, plus ou moins axées sur leurs thématiques de prédilection. Nouvelles dépenses, réformes fiscales, économies, etc. : chacun de ces programmes a un coût. Pour le compte des Échos, l’institut Montaigne s’est penché sur le sujet, afin d’identifier les candidats les plus dépensiers parmi les cinq personnalités les mieux placées.

« Aucun des projets mis sur la table n’est équilibré budgétairement », commence le célèbre institut d’obédience libérale. Néanmoins, il distingue deux types de candidats : ceux qui peuvent être considérés comme raisonnables – Emmanuel Macron et Valérie Pécresse – et les prétendants au trône qui, pour y accéder et le conserver, n’entendent pas lésiner sur les moyens – il s’agit cette fois de Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Éric Zemmour.

Un déficit qui pourrait exclure la France de la zone euro

Pour l’institut Montaigne, les programmes de ces trois derniers candidats font clairement peser « un vrai risque pour la dette et la soutenabilité des finances publiques ». Par exemple, le coût des nombreux cadeaux fiscaux présents dans le programme de Marine Le Pen est réévalué à 120 milliards d’euros, aboutissant à un déficit annuel de 102 milliards. « Compte tenu de ce niveau de déficit et d’une absence de trajectoire de redressement des finances publiques, les marchés financiers pourraient pousser la France à sortir de la zone euro », explique l’institut Montaigne aux Échos.

Même constat pour Éric Zemmour, dont les réformes porteraient le déficit national à 145,8 milliards d’euros. Une somme sans commune mesure avec le déficit que provoquerait l’application du programme de Jean-Luc Mélenchon : les nouvelles dépenses et les baisses de ressources engagées par l’hypothétique président atteindraient 332 milliards d’euros, contre 250 milliards selon son programme. Bilan des courses : un déficit national porté à 218 milliards, et une dette atteignant 134% du PIB.

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New York Times - World

A ‘Wild West’ of Marijuana Shops Grows in Toronto

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Permitted to operate during the pandemic, even during lockdowns, Toronto’s marijuana shops have flourished and changed the character of an iconic neighborhood.

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By Catherine Porter

Photographs by Ian Willms

TORONTO — If you are hankering for a government-sanctioned joint, then you have come to the right city.

The options along Queen Street West are bountiful. You could start at Toronto Cannabis Authority, with a sign outside suggesting customers “warm up with hot cannabis infused beverages.” You could take a few steps down the sidewalk and enter Friendly Stranger, which trades on nostalgia for tokers who picked up their first bong here, long before cannabis was legalized three and a half years ago. Or you could dash across the street to the Hunny Pot, which made headlines in 2019, when it became the city’s first legal cannabis store and saw an overnight line of customers.

And that’s just in 1,000 square feet. Walk two minutes and three more options appear.

“There’s a standing joke in Toronto that dispensaries are sprinkled around like parsley. They are everywhere,” said Dalandrea Adams, a budtender standing behind the long glass display counter — revealing pipes, grinders and rollers — inside Friendly Stranger. “Which is convenient, if you are a pothead.”

As Toronto slowly comes back to life after two years of repeated lockdowns and closures, the wreckage of the pandemic is surfacing like cigarette butts in melted snow drifts. Along the city’s many neighborhood main streets, “For lease” signs hang in dusty windows. Office towers in the city’s dense core remain mostly empty.

The obvious exception: cannabis shops, which the provincial government permitted by emergency order to keep operating during the pandemic. Just 12 existed in the sprawling city of 2.8 million back in March 2020. Today, 430 compete for customers, with another 88 in the approval process, even as some struggle to stay open amid the stiff competition.

“It’s the wild, wild West,” said Kristyn Wong-Tam, a city councilor who supported the legalization of cannabis but has called for a moratorium on new shops in the city.

“Never at any community meeting has anyone said, ‘Our neighborhood is not complete without a pot shop,’” she said. “But now, in some places, you can’t get groceries but you can get weed.”

Nowhere is that more apparent than along Queen Street West.

For years, the downtown road has been known as the city’s pulsing heart for music, art and street fashion. Starting at the Court of Appeal, it stretches past a jazz hall, restaurants and retail stores selling Doc Martens and sunglasses — all jumbled together in tight storefronts.

There’s an old instrument shop where Bruce Cockburn picked up guitars, and music venues where the classic Canadian band Blue Rodeo and international stars like the South African musician Hugh Masekela played on Friday nights.

Over the past two decades, the street has gentrified and lost much of its grit — a Lululemon replaced the world-music BamBoo club and many of the vintage clothing stores have been supplanted by chains. If only through nostalgia, the strip still retains its artsy, hipster reputation.

But lately, just about the only thing that has opened here is pot shops: There are 13 along a 1.4 kilometer drag.

“It’s like, ‘Oh look, another pot store, next to the pot store, across from the pot store,’” said Teddy Fury, who has been serving beers on the street for 35 years now at the Horseshoe Tavern. The shops are just the latest trend he’s seen and an occupied store is better than an empty one, he said. But it does raise an obvious question: “How stoned are people getting?”

The reasons for the sudden proliferation across the city include loosening license restrictions, a surge in available storefront space and the government’s decision to allow cannabis shops to operate during lockdowns. While Toronto restaurants were ordered to close for more than 60 weeks, according to Restaurants Canada, cannabis stores serviced customers — though sometimes just at their doors — for all but a handful of days.

“It was a perfect storm of supply and demand in Ontario,” said Jack Lloyd, a lawyer specializing in cannabis.

In 2018, Canada became the second country in the world after Uruguay to legalize marijuana, in an effort to extinguish the criminal trade and keep the substance out of the hands of youth by regulating the market. The stores appeared slowly at first, because of a shortage of legal marijuana. The provincial government permitted just five to open in Toronto, North America’s fourth biggest city, in the spring of 2019.

Two of those were along Queen Street West.

Back then, some 20 salespeople worked four retail floors of the Hunny Pot, walking a never-ending line of customers through the finer differences between various strains of marijuana. The store had two extra floors for celebrities, so they could shop in private. On its best day, more than 2,000 customers came through, said Cameron Brown, the communications manager for the Hunny Pot, which now has 17 cannabis stores in Ontario.

“It was nonstop, all day, every day,” he said. “It was insane.”

Competition remained limited for the first year. But just as the pandemic arrived, the doors were thrown wide open for retail licenses. Unlike other jurisdictions in the country, the Ontario government favored unbridled competition, introducing just one simple restriction on shops, requiring that they be no closer than 150 meters to a school.

In only three years, sales of legal marijuana in Ontario have outpaced estimates of unlicensed sales and boosted the economy by $10.6 billion, a recent government-sponsored report states. More Canadians consume it than did before — 25 percent of people 16 and up, according to a recent Statistics Canada poll.

But the crowded competition has pushed some shops out of business.

By the time Lula Fukur’s license was finally approved, and she opened her first of two cannabis shops on Queen West last year, there was already one across the street, with another three opening two blocks away.

“There’s too many of them,” she said, sitting at the end of her cavernous, artfully decorated and noticeably empty store, Cori, on a recent afternoon. “Definitely half of us will shut down. Everyone is burning money at this point.”

In their heyday, the first cannabis stores were selling $20,000 a day of marijuana, on average, according to a government report. But the Hunny Pot is serving just one-tenth of its record, Mr. Brown said, forcing management to close all but the front foyer, where a budtender serves customers from a simple desk. Cori is lucky to see 60 people a day, said Ms. Fukur, who plans to fill half of one store with natural wellness and beauty products, hoping that draws more customers.

Even more than unfettered competition, the biggest problem for store owners is an inability to differentiate their product, said Ms. Fukur. Every legal store is required to get their supply from the government wholesaler. That means they all sell the same things, in the same plain, sealed packages.

Most have tried to entice customers with friendly, knowledgeable service and unique interior design — a difficult feat, given government rules forbid cannabis or accessories being visible from the street.

“It feels like it’s still illegal,” said Ms. Fukur, who has created a window display reminiscent of a health food store, with vases of dried flowers on wooden stumps. The nearby store Bonnefire appears like a walk into the Canadian bush, with birch trees, canoes and log piles.

Already, one of the new stores on Queen West closed. Most expect more to follow. Even so, the government is reviewing another five applications for cannabis stores on the strip.

Hollywood Hi is an old fashioned head shop a few doors down from Friendly Stranger. Its window is filled with rolling trays and a giant inflatable joint — permitted only because the store is not selling cannabis. The owner, Christina Ciddio, applied for a cannabis license two years ago. She still doesn’t have it, and she’s happy about that.

“Do they not check maps to see how close they are?” she said of the government office approving new stores.

She figures she is making more money selling cannabis paraphernalia than her neighbors do selling pot.

“Yeah, I don’t have cannabis,” she said. “At this point, with the saturation, I don’t want to. They can have it.”

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France24 - Monde

Objectif Uranus : pourquoi la Nasa envisage une mission vers la mystérieuse planète

Publié le : 22/04/2022 - 17:39

Sébastian SEIBT Suivre

Uranus, septième planète de notre système solaire, devrait devenir l'objet de la prochaine mission orbitale de la Nasa, si cette dernière suit les recommandations publiées mardi par la communauté scientifique américaine. En savoir plus sur Uranus permettrait de lever le voile sur l'une des zones d'ombre de notre système solaire et, peut-être, de mieux comprendre les exoplanètes.

Il est temps d'y retourner ou plutôt d'y aller vraiment. La prochaine grande mission spatiale de la Nasa devrait s'intéresser à la planète Uranus. C'est du moins la recommandation faite, mardi 19 avril, par les Académies nationales américaines de sciences dans leur rapport décennal sur les priorités spatiales des États-Unis. Des conseils qui ont, par le passé, toujours été suivis par l'agence spatiale américaine.

L'Homme n'a rendu visite qu'une seule fois à cette très lointaine voisine de la Terre, qui est la pénultième planète du système solaire, juste un peu plus près du Soleil que Neptune. C'était la sonde 'Voyager 2' qui s'en était approché quelques heures, le 24 janvier 1986. Autant dire qu'on ne sait pratiquement rien sur Uranus.

Uranus, une planète unique à plus d'un titre

Elle est définie comme une géante de glace qui serait la planète la plus froide du système solaire avec une température atmosphérique d'environ - 220°C. On sait aussi qu'une année sur Uranus – le temps qu'il lui faut pour orbiter autour du soleil – dure 84 années terrestres. Selon les quelques données collectées – que ce soit par la sonde 'Voyager' ou les observations télescopiques – sa surface n'est pas solide et il y aurait des océans de diamant liquide.

"En réalité, on n'est pas sûr de sa composition et son nom de géante de glace est peut-être usurpée", tempère Ravit Helled, planétologue au département d'astrophysique de l'université de Zürich, contactée par France 24. 

Ces inconnues sont l'une des raisons principales qui justifient une grande mission pour voyager vers Uranus. Alors que les missions vers Mars ou vers la Lune se sont multipliées et que l'on commence à collecter des informations précises sur d'autres étoiles ainsi que sur des exoplanètes, il reste encore des zones d'ombre presque absolues dans notre propre système solaire. "C'est comme si on vous disait qu'il y a encore un océan inconnu sur Terre, est-ce que vous n'auriez pas envie de l'explorer ?", s'interroge Laurent Lamy, astrophysicien à l'Observatoire de Paris, contacté par France 24.

Cette curiosité naturelle pour notre entourage "immédiat" – une notion très relative puisqu'Uranus se situe à entre 2,6 milliards et 3,2 milliards de kilomètres de la Terre – est aussi nourrie par les caractéristiques uniques de la planète. Notamment sa rotation : elle tourne sur elle-même autour d'un axe horizontal et non pas vertical, comme toutes les autres planètes connues. De ce fait, on a l'impression qu'elle roule comme une balle lorsqu'elle effectue son orbite autour du soleil. Une bizarrerie qui "résulterait d'une collision avec un autre corps céleste, d'après la théorie la plus communément admise", explique la planétologue Ravit Helled. 

Il n'y a pas que la planète elle-même qui intéresse les scientifiques. Ces nombreuses lunes – il y en a 27 qui portent tous des noms de personnages shakespeariens et issus des œuvres du poète britannique Alexander Pope – recèlent, aussi, bien des mystères. Certaines semblent, par exemple, être des mondes océaniques susceptibles d'abriter des formes de vie et "les explorer nous permettrait d'en apprendre plus sur les lieux potentiellement habitables dans notre galaxie", indique Chloe Beddingfield, une astronome au Ames Research Center de la Nasa (en Californie), interrogé par le site Space.com.

Un "chaînon manquant"

Uranus représente aussi – avec Neptune – "un chaînon manquant dans notre compréhension des planètes qui existent dans l'espace", assure Laurent Lamy. Elles ont souvent été appelées des "mini-Saturne" ou des "super-Terre", parce qu'elles sont d'une taille intermédiaire (environ quatre fois celle de la Terre). Mais en réalité, ce n'est pas qu'une question de taille, elles sont les deux seules représentantes dans notre système solaire d'une famille de planètes à part, régies par leurs propres règles.

L'importance de ces planètes "à la Uranus" n'a fait que grandir au fur et à mesure de la découverte des exoplanètes [qui se trouvent en dehors de notre système solaire]. Ces observations ont démontré que "les planètes d'une taille et d'une densité comparable à Uranus semblent être très communes dans l'espace", note Ravit Helled. Plus, en tout cas, que les planètes semblables à la Terre ou aux géantes du calibre de Saturne.

De ce fait, une mission orbitale autour d'Uranus "permettrait de compléter notre compréhension de la variété des systèmes planétaires accessibles dans notre système solaire et d'avoir une grille de lecture pertinente pour analyser des systèmes plus lointains", résume Laurent Lamy.

Si Uranus est à ce point unique et pourrait se révéler être la clef pour mieux comprendre un grand nombre d'exoplanètes, pourquoi avoir attendu si longtemps pour décider d'y aller ? "C'est technologiquement très compliqué d'aller vers une planète du système solaire externe [à partir de Jupiter] et on commence seulement à être capable de le faire", note Ravit Helled.

Un pari long et cher

C'est déjà toute une aventure d'y aller. Préparer une mission pour les tréfonds encore inconnus du système solaire – décider des objectifs scientifiques, des outils les mieux adaptés, du lanceur pour la sonde etc. – devrait prendre une dizaine d'années, d'après le rapport des Académies nationales américaines de sciences. Le voyage en lui-même devrait prendre encore dix ans au moins… Alors qu'il n'avait fallu que quatre jours en 1969 pour se rendre sur la Lune.

Enfin, la sonde resterait probablement en orbite pendant encore une décennie afin de rentabiliser le voyage et obtenir le maximum de données. Il faut donc prévoir une source d'énergie qui dure aussi longtemps sans risquer de tomber en panne ou de s'abîmer. "C'est un enjeu technologique important et la meilleure solution semble être la pile atomique. C'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles la Nasa, qui dispose de cette technologie appelé générateur thermoélectrique à radioisotope (ou RTG), se lance dans l'aventure avant l'Europe qui réfléchit depuis une décennie à explorer Uranus, mais ne dispose pas de pile atomique", note Laurent Lamy de l'Observatoire de Paris.

C'est donc une mission de très longue haleine qui va coûter cher. La Nasa estime qu'un tel projet devrait se chiffrer a minima à 4,2 milliards de dollars… pour des résultats qui ne se matérialiseront peut-être pas avant des décennies. Et c'est peut-être, in fine, l'un des paris les plus osés de la Nasa et des Académies des sciences : dans un monde toujours plus dominé par l'impératif d'immédiateté où tout le monde veut tout tout de suite, lancer une mission pour Uranus prouverait qu'il existe encore des domaines dans lesquelles on peut prendre son temps pour faire avancer la connaissance humaine.

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Il y a bien des "pluies" de diamants sur Neptune et Uranus, on en a même recréées en laboratoire

ESPACE

"Mystérieux" signaux radio : à la rencontre du plus vieux magnétar de la galaxie ?

OBJECTIF LUNE

Le SLS, la fusée XXL de la Nasa pour retourner sur la Lune

Opex 360

Le Niger autorise de « nouvelles implantations » de forces spéciales étrangères sur son territoire

par Laurent Lagneau · 23 avril 2022

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Lors d’une audition parlementaire ayant eu en février dernier [et dont le compte-rendu n’a été publié que très récemment…], et alors que la fin de la présence de la force Barkhane sur le territoire malien allait être officialisée, le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, avait expliqué qu’il serait très compliqué de redéployer le groupement européen de forces spéciales « Takuba » du Mali vers un autre pays de la bande sahélo-saharienne [BSS].

« Opérationnellement parlant, Takuba a rempli sa mission, la remplit et la remplira aussi longtemps que durera le désengagement du Mali, y compris le sien propre. Politiquement, elle est très utile, d’abord par le signal de solidarité stratégique européenne qu’elle envoie, et surtout par le fait que le dialogue avec les Maliens serait beaucoup plus compliqué s’il n’y avait que les Français : la présence de plusieurs pays européens dans Takuba rompt ce face-à-face », avait d’abord expliqué le CEMA.

Cependant, avait-il continué, « je ne pense pas que Takuba soit directement transposable dans un autre pays » car « nous ne pouvons pas décider d’un lieu où l’installer, il faut trouver un pays africain qui veuille bien l’accueillir » et surtout parce que « c’est rendu impossible par les processus politiques propres aux pays participants à Takuba ». Et d’ajouter : « Leur mandat est très précis et ne leur permet pas de se déplacer d’un point à un autre – ce n’est pas une critique, c’est leur organisation. Dans le cadre de la réorganisation de la force Barkhane, nous avons reçu un mandat qui permet d’agir sur la zone du G5 Sahel ; mais certaines forces déployées dans Takuba n’ont l’autorisation de travailler qu’à Ménaka par exemple ».

Aussi, pour le général Burkhard, il était alors surtout important de « préserver ‘l’esprit Takuba ». Va-t-il, finalement, continuer au Niger?

En effet, le 22 avril, soit plus de deux mois après l’audition du CEMA, l’Assemblée nationale du Niger a voté, à une écrasante majorité [par 131 voix contre 31, ndlr], un projet de loi autorisant de « nouvelles implantations de forces spéciales étrangères » [et plus précisément européennes] au « plus près des théâtres d’opération », c’est à dire le long de la frontière avec le Mali.

Pour rappel, le Niger accueille déjà sur son sol plusieurs forces étrangères, notamment françaises et américaines [mais aussi allemandes et belges, ndlr]. Par exemple, Niamey accueille une partie des moyens aériens mis en oeuvre par Barkhane [drones Reaper, Mirage 2000]. De même que la base d’Agadez, remise en état [et à grands frais] par les États-Unis afin d’y déployer des drones de l’US Air Force.

Avec le départ de Barkhane [et donc celui de Takuba] du Mali, le Niger s’estime « quasiment encerclé » par les groupes jihadistes, lesquels sont également actifs au Burkina Faso et dans le nord-est du Nigeria. En tout cas, cela « constitue un facteur important d’aggravation de la situation sécuritaire », a fait valoir Ouhoumoudou Mahamadou, le chef du gouvernement nigérien. « Nouer de nouveaux partenariats ne remet nullement en cause notre souveraineté sur le territoire national », a-t-il par ailleurs assuré.

Cela étant, le Niger ne sera pas le seul pays concerné par une éventuelle présence de « forces spéciales de pays amis » sur son sol, celles-ci étant également susceptibles d’être redéployées dans les pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest [CEDEAO] affectés par la menace [jihadiste] comme le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Ghana.

Par ailleurs, et s’agissant de la traque des chefs terroristes, le départ de Barkhane du Mali va sérieusement compliquer les choses, comme on pouvait s’y attendre.

« Demain, nous continuerons à rechercher les cibles à haute valeur ajoutée. Bien évidemment, lorsque nous ne serons plus au Mali, cela sera plus compliqué. L’élongation pose la question de la réactivité. Aujourd’hui, nous sommes réactifs : même sur une cible furtive, nous sommes positionnés, ou du moins disposons-nous de points relais, de ‘planches d’appel’ qui nous permettent d’intervenir assez rapidement. Une fois éloignés, nous continuerons à rechercher les cibles de haute valeur, mais ce sera plus compliqué en particulier pour celles qui sont très furtives », avait en effet souligné le général Burkhard, lors de son audition à l’Assemblée nationale.

Le Niger autorise de « nouvelles implantations » de forces spéciales étrangères sur son territoire

par Laurent Lagneau · 23 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Lors d’une audition parlementaire ayant eu en février dernier [et dont le compte-rendu n’a été publié que très récemment…], et alors que la fin de la présence de la force Barkhane sur le territoire malien allait être officialisée, le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, avait expliqué qu’il serait très compliqué de redéployer le groupement européen de forces spéciales « Takuba » du Mali vers un autre pays de la bande sahélo-saharienne [BSS].

« Opérationnellement parlant, Takuba a rempli sa mission, la remplit et la remplira aussi longtemps que durera le désengagement du Mali, y compris le sien propre. Politiquement, elle est très utile, d’abord par le signal de solidarité stratégique européenne qu’elle envoie, et surtout par le fait que le dialogue avec les Maliens serait beaucoup plus compliqué s’il n’y avait que les Français : la présence de plusieurs pays européens dans Takuba rompt ce face-à-face », avait d’abord expliqué le CEMA.

Cependant, avait-il continué, « je ne pense pas que Takuba soit directement transposable dans un autre pays » car « nous ne pouvons pas décider d’un lieu où l’installer, il faut trouver un pays africain qui veuille bien l’accueillir » et surtout parce que « c’est rendu impossible par les processus politiques propres aux pays participants à Takuba ». Et d’ajouter : « Leur mandat est très précis et ne leur permet pas de se déplacer d’un point à un autre – ce n’est pas une critique, c’est leur organisation. Dans le cadre de la réorganisation de la force Barkhane, nous avons reçu un mandat qui permet d’agir sur la zone du G5 Sahel ; mais certaines forces déployées dans Takuba n’ont l’autorisation de travailler qu’à Ménaka par exemple ».

Aussi, pour le général Burkhard, il était alors surtout important de « préserver ‘l’esprit Takuba ». Va-t-il, finalement, continuer au Niger?

En effet, le 22 avril, soit plus de deux mois après l’audition du CEMA, l’Assemblée nationale du Niger a voté, à une écrasante majorité [par 131 voix contre 31, ndlr], un projet de loi autorisant de « nouvelles implantations de forces spéciales étrangères » [et plus précisément européennes] au « plus près des théâtres d’opération », c’est à dire le long de la frontière avec le Mali.

Pour rappel, le Niger accueille déjà sur son sol plusieurs forces étrangères, notamment françaises et américaines [mais aussi allemandes et belges, ndlr]. Par exemple, Niamey accueille une partie des moyens aériens mis en oeuvre par Barkhane [drones Reaper, Mirage 2000]. De même que la base d’Agadez, remise en état [et à grands frais] par les États-Unis afin d’y déployer des drones de l’US Air Force.

Avec le départ de Barkhane [et donc celui de Takuba] du Mali, le Niger s’estime « quasiment encerclé » par les groupes jihadistes, lesquels sont également actifs au Burkina Faso et dans le nord-est du Nigeria. En tout cas, cela « constitue un facteur important d’aggravation de la situation sécuritaire », a fait valoir Ouhoumoudou Mahamadou, le chef du gouvernement nigérien. « Nouer de nouveaux partenariats ne remet nullement en cause notre souveraineté sur le territoire national », a-t-il par ailleurs assuré.

Cela étant, le Niger ne sera pas le seul pays concerné par une éventuelle présence de « forces spéciales de pays amis » sur son sol, celles-ci étant également susceptibles d’être redéployées dans les pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest [CEDEAO] affectés par la menace [jihadiste] comme le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Ghana.

Par ailleurs, et s’agissant de la traque des chefs terroristes, le départ de Barkhane du Mali va sérieusement compliquer les choses, comme on pouvait s’y attendre.

« Demain, nous continuerons à rechercher les cibles à haute valeur ajoutée. Bien évidemment, lorsque nous ne serons plus au Mali, cela sera plus compliqué. L’élongation pose la question de la réactivité. Aujourd’hui, nous sommes réactifs : même sur une cible furtive, nous sommes positionnés, ou du moins disposons-nous de points relais, de ‘planches d’appel’ qui nous permettent d’intervenir assez rapidement. Une fois éloignés, nous continuerons à rechercher les cibles de haute valeur, mais ce sera plus compliqué en particulier pour celles qui sont très furtives », avait en effet souligné le général Burkhard, lors de son audition à l’Assemblée nationale.

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Lors d’une audition parlementaire ayant eu en février dernier [et dont le compte-rendu n’a été publié que très récemment…], et alors que la fin de la présence de la force Barkhane sur le territoire malien allait être officialisée, le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, avait expliqué qu’il serait très compliqué de redéployer le groupement européen de forces spéciales « Takuba » du Mali vers un autre pays de la bande sahélo-saharienne [BSS].

« Opérationnellement parlant, Takuba a rempli sa mission, la remplit et la remplira aussi longtemps que durera le désengagement du Mali, y compris le sien propre. Politiquement, elle est très utile, d’abord par le signal de solidarité stratégique européenne qu’elle envoie, et surtout par le fait que le dialogue avec les Maliens serait beaucoup plus compliqué s’il n’y avait que les Français : la présence de plusieurs pays européens dans Takuba rompt ce face-à-face », avait d’abord expliqué le CEMA.

Cependant, avait-il continué, « je ne pense pas que Takuba soit directement transposable dans un autre pays » car « nous ne pouvons pas décider d’un lieu où l’installer, il faut trouver un pays africain qui veuille bien l’accueillir » et surtout parce que « c’est rendu impossible par les processus politiques propres aux pays participants à Takuba ». Et d’ajouter : « Leur mandat est très précis et ne leur permet pas de se déplacer d’un point à un autre – ce n’est pas une critique, c’est leur organisation. Dans le cadre de la réorganisation de la force Barkhane, nous avons reçu un mandat qui permet d’agir sur la zone du G5 Sahel ; mais certaines forces déployées dans Takuba n’ont l’autorisation de travailler qu’à Ménaka par exemple ».

Aussi, pour le général Burkhard, il était alors surtout important de « préserver ‘l’esprit Takuba ». Va-t-il, finalement, continuer au Niger?

En effet, le 22 avril, soit plus de deux mois après l’audition du CEMA, l’Assemblée nationale du Niger a voté, à une écrasante majorité [par 131 voix contre 31, ndlr], un projet de loi autorisant de « nouvelles implantations de forces spéciales étrangères » [et plus précisément européennes] au « plus près des théâtres d’opération », c’est à dire le long de la frontière avec le Mali.

Pour rappel, le Niger accueille déjà sur son sol plusieurs forces étrangères, notamment françaises et américaines [mais aussi allemandes et belges, ndlr]. Par exemple, Niamey accueille une partie des moyens aériens mis en oeuvre par Barkhane [drones Reaper, Mirage 2000]. De même que la base d’Agadez, remise en état [et à grands frais] par les États-Unis afin d’y déployer des drones de l’US Air Force.

Avec le départ de Barkhane [et donc celui de Takuba] du Mali, le Niger s’estime « quasiment encerclé » par les groupes jihadistes, lesquels sont également actifs au Burkina Faso et dans le nord-est du Nigeria. En tout cas, cela « constitue un facteur important d’aggravation de la situation sécuritaire », a fait valoir Ouhoumoudou Mahamadou, le chef du gouvernement nigérien. « Nouer de nouveaux partenariats ne remet nullement en cause notre souveraineté sur le territoire national », a-t-il par ailleurs assuré.

Cela étant, le Niger ne sera pas le seul pays concerné par une éventuelle présence de « forces spéciales de pays amis » sur son sol, celles-ci étant également susceptibles d’être redéployées dans les pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest [CEDEAO] affectés par la menace [jihadiste] comme le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Ghana.

Par ailleurs, et s’agissant de la traque des chefs terroristes, le départ de Barkhane du Mali va sérieusement compliquer les choses, comme on pouvait s’y attendre.

« Demain, nous continuerons à rechercher les cibles à haute valeur ajoutée. Bien évidemment, lorsque nous ne serons plus au Mali, cela sera plus compliqué. L’élongation pose la question de la réactivité. Aujourd’hui, nous sommes réactifs : même sur une cible furtive, nous sommes positionnés, ou du moins disposons-nous de points relais, de ‘planches d’appel’ qui nous permettent d’intervenir assez rapidement. Une fois éloignés, nous continuerons à rechercher les cibles de haute valeur, mais ce sera plus compliqué en particulier pour celles qui sont très furtives », avait en effet souligné le général Burkhard, lors de son audition à l’Assemblée nationale.

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Lors d’une audition parlementaire ayant eu en février dernier [et dont le compte-rendu n’a été publié que très récemment…], et alors que la fin de la présence de la force Barkhane sur le territoire malien allait être officialisée, le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, avait expliqué qu’il serait très compliqué de redéployer le groupement européen de forces spéciales « Takuba » du Mali vers un autre pays de la bande sahélo-saharienne [BSS].

« Opérationnellement parlant, Takuba a rempli sa mission, la remplit et la remplira aussi longtemps que durera le désengagement du Mali, y compris le sien propre. Politiquement, elle est très utile, d’abord par le signal de solidarité stratégique européenne qu’elle envoie, et surtout par le fait que le dialogue avec les Maliens serait beaucoup plus compliqué s’il n’y avait que les Français : la présence de plusieurs pays européens dans Takuba rompt ce face-à-face », avait d’abord expliqué le CEMA.

Cependant, avait-il continué, « je ne pense pas que Takuba soit directement transposable dans un autre pays » car « nous ne pouvons pas décider d’un lieu où l’installer, il faut trouver un pays africain qui veuille bien l’accueillir » et surtout parce que « c’est rendu impossible par les processus politiques propres aux pays participants à Takuba ». Et d’ajouter : « Leur mandat est très précis et ne leur permet pas de se déplacer d’un point à un autre – ce n’est pas une critique, c’est leur organisation. Dans le cadre de la réorganisation de la force Barkhane, nous avons reçu un mandat qui permet d’agir sur la zone du G5 Sahel ; mais certaines forces déployées dans Takuba n’ont l’autorisation de travailler qu’à Ménaka par exemple ».

Aussi, pour le général Burkhard, il était alors surtout important de « préserver ‘l’esprit Takuba ». Va-t-il, finalement, continuer au Niger?

En effet, le 22 avril, soit plus de deux mois après l’audition du CEMA, l’Assemblée nationale du Niger a voté, à une écrasante majorité [par 131 voix contre 31, ndlr], un projet de loi autorisant de « nouvelles implantations de forces spéciales étrangères » [et plus précisément européennes] au « plus près des théâtres d’opération », c’est à dire le long de la frontière avec le Mali.

Pour rappel, le Niger accueille déjà sur son sol plusieurs forces étrangères, notamment françaises et américaines [mais aussi allemandes et belges, ndlr]. Par exemple, Niamey accueille une partie des moyens aériens mis en oeuvre par Barkhane [drones Reaper, Mirage 2000]. De même que la base d’Agadez, remise en état [et à grands frais] par les États-Unis afin d’y déployer des drones de l’US Air Force.

Avec le départ de Barkhane [et donc celui de Takuba] du Mali, le Niger s’estime « quasiment encerclé » par les groupes jihadistes, lesquels sont également actifs au Burkina Faso et dans le nord-est du Nigeria. En tout cas, cela « constitue un facteur important d’aggravation de la situation sécuritaire », a fait valoir Ouhoumoudou Mahamadou, le chef du gouvernement nigérien. « Nouer de nouveaux partenariats ne remet nullement en cause notre souveraineté sur le territoire national », a-t-il par ailleurs assuré.

Cela étant, le Niger ne sera pas le seul pays concerné par une éventuelle présence de « forces spéciales de pays amis » sur son sol, celles-ci étant également susceptibles d’être redéployées dans les pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest [CEDEAO] affectés par la menace [jihadiste] comme le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Ghana.

Par ailleurs, et s’agissant de la traque des chefs terroristes, le départ de Barkhane du Mali va sérieusement compliquer les choses, comme on pouvait s’y attendre.

« Demain, nous continuerons à rechercher les cibles à haute valeur ajoutée. Bien évidemment, lorsque nous ne serons plus au Mali, cela sera plus compliqué. L’élongation pose la question de la réactivité. Aujourd’hui, nous sommes réactifs : même sur une cible furtive, nous sommes positionnés, ou du moins disposons-nous de points relais, de ‘planches d’appel’ qui nous permettent d’intervenir assez rapidement. Une fois éloignés, nous continuerons à rechercher les cibles de haute valeur, mais ce sera plus compliqué en particulier pour celles qui sont très furtives », avait en effet souligné le général Burkhard, lors de son audition à l’Assemblée nationale.

Valeurs Actuelles

À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

« La SNCF a volontairement annulé des trains »

Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

La gauche réunie derrière Assa Traoré 

D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

Une prière de rue organisée au milieu de la route 

La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

La famille Traoré : une guerre de l’image 

À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

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On Poland-Ukraine Border, the Past Is Always Present. It’s Not Always Predictive.

For a Jewish reporter with Eastern European roots, one of the hardest challenges covering the war is reconciling the horrors of the Holocaust with the Poland and Ukraine of today.

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By Jeffrey Gettleman

An international correspondent for The New York Times and winner of the Pulitzer Prize, Jeffrey has been covering the war in Ukraine from both Kyiv and eastern Poland.

LUBLIN, Poland — On a recent morning, I sat in the sun-filled dining room of a tidy house in eastern Poland, across from one of the most generous men I’ve ever met.

He was a Polish apple farmer who took in eight Ukrainian refugees, all complete strangers, and gave them a place to stay, cooked them meals, brought them armloads of fresh bread every morning and has been trying to find them jobs.

But when it came to talking about World War II, this is what he said: “The real disaster started when the Russians invaded. The Russians were worse than the Germans.”

“The Germans,” he said, “did not hurt ordinary people.”

My first reaction fell somewhere between disappointment and silent outrage: How could this farmer be so kind and so blind? How could he say the Germans didn’t hurt “ordinary people” when they murdered millions of Jews right here in Poland? The biggest death camps were in Poland, and the more I thought about it, the more I was shocked by what the farmer said. I don’t want to include his name, because my point is not to shame him over an offhand comment, a few words in an hourlong interview, but to share my intense reaction to it.

But then I realized he and I were actually engaging in a similar type of thinking.

He couldn’t stop obsessing about Russia, which occupied Poland during World War II and controlled it for many decades afterward, and is now dropping bombs just a few miles from the border. And I couldn’t stop thinking about the Holocaust. Neither of us had lived through all that history ourselves — the trauma was handed down to us from our families — but both of us were trapped in the past.

I think that’s the hardest aspect of covering the war in Ukraine and its spillover effect across the region: how to integrate the past with the present.

For Jews like me, whose ancestors come from Eastern Europe, we feel especially yanked back and forth because the most searing event in our collective histories, the Holocaust, happened exactly where the news is unfolding today.

Jews were wiped out during World War II in the same places as in today’s headlines: Lviv, Warsaw, Kyiv, Kharkiv, Odesa, the list goes on. Countless Ukrainians and Poles helped the Nazis; some did take brave steps to save Jews. But even after the war ended and the Nazis left, Polish mobs killed Jews. Those are facts.

Yet now Ukraine is rallying around a Jewish president. The nation’s spirited resistance against a powerful invader has inspired people around the world. The Poles have also done something truly remarkable: absorbing more than two million refugees in less than two months, and they haven’t stuck them in grim camps but instead have taken them into their own homes. Those are facts, too.

How should we reconcile them?

I asked the writer Daniel Mendelsohn, author of a profoundly moving book called “The Lost: A Search for Six of Six Million,” about his quest to discover what happened to relatives who disappeared during the Holocaust from Ukraine, a place where the Nazis found many eager collaborators and where many Jews were massacred in pogroms during czarist times.

“The feeling you’re talking about is one I know well,” he said. “When I was growing up the refrain was: The Germans were bad, the Poles were worse, and the Ukrainians were the worst. And now look. Whoever thought we’d be rooting for the Ukrainians?”

What’s important, he said, is allowing yourself to update deeply felt beliefs.

“You can’t spend your life looking at the past,” he said. “Times change. Everything changes. The earth spins on its axis. And hopefully a new world emerges.”

I don’t doubt the apple farmer is a good person, but the ghosts he stirred in that room trailed after me.

When I toured a museum in Przemysl, a beautiful little city with a blood-soaked history right on the border of Poland and Ukraine, I found myself unable to pull my eyes from a photograph of the Jewish Ghetto there: two Nazi soldiers pinning an old Jewish man against a wall and cutting off his beard, a small but deeply humiliating act.

Live Updates: Russia-Ukraine War

I’d been steeped in the broader story my entire life. I learned it from my family, in Hebrew school, at temple. Remembrance of the Holocaust is part of our culture. But this was my first time in Poland, and it’s something entirely different to stand in the same place where all these innocent people were killed and allow yourself to really think about it. It made me lightheaded and nauseated.

The director of the museum, giving me a tour, could tell I was upset.

“This town used to be a third Jewish,” he said.

How many are left?

“Six families,” he said.

I left that museum almost broken, overwhelmed with grief for people I didn’t know. The feeling was paralyzing, big and shapeless.

For the rest of my time in Poland, I traveled through a landscape filled with vivid memories that belonged to others. I passed snowbound villages with frozen lakes and little wooden houses that thrust me back into the pages of one of the most unforgettable books I’ve ever read, “The Painted Bird” by Jerzy Kosinski.

As I stood in the bitter cold outside Przemysl’s train station, watching crowds of refugees drift off a train from Lviv, exhausted, lost and hungry, I couldn’t stop thinking of “Everything Is Illuminated,” an exquisitely written novel whose plot begins at Lviv’s train station.

I asked its author, Jonathan Safran Foer, who, like Mr. Mendelsohn, wrote about going back to Ukraine in a quest for his roots: What do you feel about this whole crisis?

“I feel guilt,” he said, explaining that while his grandmother’s family was murdered in Ukraine, his grandfather was sheltered in secret, at great risk, by a Ukrainian family.

Russia-Ukraine War: Key Developments

Gas supplies. Gazprom, Russia’s state-run gas company, announced it was cutting off supplies of natural gas to Poland and Bulgaria, in apparent  retaliation against European sanctions and aid for Ukraine.

Explosions in the border regions. Transnistria, a breakaway region of Moldova on Ukraine’s western flank, was struck by explosions that Ukraine said were carried out by Russia as a pretext to invade Ukraine from that side. Local officials in three Russian districts bordering Ukraine later reported overnight blasts, raising the specter of broader conflict spilling beyond Ukraine’s borders.

A joint effort. The United States gathered military leaders from 40 countries in Germany to discuss military and humanitarian aid to Ukraine and later  announced the formation of the Ukraine Contact Group, which will have defense ministers and military chiefs from participating countries hold regular meetings to react to the changing nature of the war.

“I wouldn’t be here if it weren’t for the bravery and goodness of that Ukrainian family,” Mr. Foer said.

And so he asks himself, without a good answer: “Am I not doing for them what they did for me?”

Then he added, quietly: “If I’d said to my grandmother that the president of Ukraine is Jewish, it’s hard to imagine anything that would have been more surprising to her.”

In so many dimensions of this war, the past infuses the present. President Vladimir V. Putin says he invaded Ukraine to “de-Nazify” it, which is false, but during World War II many Ukrainian nationalists did back the Nazis.

Some of Russia’s biggest oligarchs are Jews who have helped both Israel and Mr. Putin. Israel itself is trying to maintain a tenuous balance between sympathy for Ukrainians and its security concerns in Syria, whose government Russia props up.

It’s a lot to get one’s head around. After I sent a Polish carpenter friend, Marek Sawicki, a message from Przemysl, telling him how charmed I had been by the culture, the food and the overwhelming hospitality extended toward Ukrainian refugees, he wrote back: “Even I am surprised. There was bad blood between Poles and Ukrainians for centuries.”

Perhaps Poland is looking for redemption, he implied.

“After the fall of communism,” he said, “we learnt that we were not just heroes during the Second World War.”

My great-grandfather fled pogroms in Ukraine well before that, in 1914, and built a life selling fur coats in Atlantic City. He never looked back.

I see the value in that, but it’s a hard line to walk, cognitively and emotionally.

We shouldn’t forget what happened and, for some of us, even distantly connected to the events of the past, we simply can’t.

But the Ukraine of today and the Poland of today are not the Ukraine or Poland of the Holocaust.

And perhaps that’s one of the greatest lessons of this awful war. Countries are living things that grow and change. They are shaped by their past but not chained to it, just like us.

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France24 - Monde

Ukraine : pourquoi Vladimir Poutine a récompensé le "boucher de Boutcha" et ses hommes

Publié le : 19/04/2022 - 17:50Modifié le : 19/04/2022 - 17:52

Sébastian SEIBT Suivre

Le président Vladimir Poutine a attribué le titre honorifique de Garde à la 64e Brigade de fusiliers motorisés russes. Une récompense pour des soldats qui, aux yeux des Occidentaux, sont directement responsables des atrocités commises contre les civils dans la ville de Boutcha.

Pour l’Ukraine et les Occidentaux, elle est la "brigade de Boutcha" en raison de son rôle supposé dans les massacres commis contre des civils dans cette ville de la périphérie de Kiev. Pour le président russe Vladimir Poutine, la 64e Brigade de fusiliers motorisés est devenue, lundi 18 avril, la 64e Brigade de "garde" de fusiliers motorisés.

Un petit mot de plus – qui est censé faire toute la différence. Le maître du Kremlin a décerné à ces soldats ce titre honorifique en récompense de leurs "héroïsme et bravoure durant les combats pour défendre les intérêts de la mère patrie". Il a ajouté que ces soldats s’étaient montrés particulièrement "habiles et déterminés dans la poursuite de leur devoir".

Des Gardes rouges aux "gardes" de Boutcha

Une tournure de phrase qui peut, aux oreilles des Ukrainiens, sonner comme un affront à la mémoire des victimes civiles de Boutcha et une provocation du président russe. Peu après la découverte, dans cette ville, d'un charnier et de scènes d’horreur – des "crimes de guerre" russes pour le président américain Joe Biden –, les services de renseignement ukrainiens avaient identifié le lieutenant-colonel Azatbek Omourbekov comme le responsable de cette zone pour les forces russes. Cet officier - surnommé depuis lors le "boucher de Boutcha - commande la désormais fameuse 64e Brigade de fusiliers motorisés.

>> À lire aussi : Le massacre de Boutcha, un mode opératoire qui rappelle la Tchétchénie

Le titre honorifique de "garde" de l’armée russe est "censé désigner des troupes d’élite qui auront droit au meilleur matériel et entraînement. Du moins, c’est présenté de cette façon depuis l’époque de l’empereur Pierre Le Grand (à la tête de la Russie de 1682 à 1725, NDLR), qui semble avoir été le premier à y avoir recours", souligne Jeff Hawn, spécialiste des questions militaires russes à la London School of Economics (LSE), contacté par France 24. 

Cette récompense a ensuite été largement utilisée à l’époque soviétique durant les périodes de graves crises. "Trotski a créé les Gardes rouges durant la guerre civile russe, puis Staline les a éliminés - comme beaucoup de choses qui avaient été mises en place par Trotski - avant de les restaurer durant la 'Grande Guerre patriotique' contre les nazis", détaille Jeff Hawn. 

Mais en réalité, ce titre n’a jamais été accordé à la fine fleur de l’armée russe ou soviétique. "Les premiers Gardes rouges faisaient partie des unités les plus brutales de la guerre civile tandis que ceux institués par Staline n’étaient rien d’autre que des conscrits forcés à s’enrôler dans l’armée", rappelle le chercheur de la LSE. Pour lui, cette récompense était une sorte de cache-misère permettant de mettre un vernis d’héroïsme sur les atrocités commises par des unités souvent mal ou peu formées.

Récompense anodine ou blanc-seing pour plus d’atrocités ?

Vladimir Poutine semble s’inscrire dans cette tradition. La 64e Brigade de fusiliers motorisés appartient à la 35e armée, qui est affectée au front de l’Est en Russie. "Ce sont les fameux soldats redéployés depuis la Sibérie pour les besoins de la guerre. Ils ne sont pas considérés comme faisant partie de l’élite de l’armée russe car la frontière asiatique n’est plus une priorité de Moscou depuis l’amélioration des relations sino-russes. Ce sont donc généralement des troupes peu formées et mal équipées qui trainent une réputation de brutalité", résume Jeff Hawn.

En ce sens, le titre de "garde" a avant tout été décerné par le maitre du Kremlin pour reconnaître l’apport de ces troupes du Grand Est à l’effort militaire en Ukraine.

Ce ne serait alors, pour certains, qu'une "remise de récompense tout à fait anodine", assure Ofer Fridman, spécialiste des questions militaires russes au King's College de Londres, contacté par France 24. 

Il en veut pour preuve que ce n’est pas la première fois depuis le début de l’invasion russe en Ukraine qu’une brigade est hissée au rang de "garde". Il existe deux autres exemple, ceux de la 155e brigade maritime et la 125e brigade de défense côtière. "Il ne faut donc pas voire le titre décerné à la 64e Brigade comme une provocation contre l’Occident qui accuse ces soldats de crimes de guerre. Ce serait présupposé que le pouvoir russe reconnaît que cette unité a commis des atrocités mais veut les honorer quand même, ce qui n’est pas le cas", soutient Ofer Fridman.

Cette récompense ne serait alors que l’illustration de cette réalité alternative que Moscou a bâti autour de cette guerre et dans laquelle la 64e Brigade ne serait pas pire qu’une autre, se serait bien battu et doit maintenant être redéployé ailleurs en Ukraine. 

Une analyse qui n'est pas partagé par tous. Pour Jeff Hawn, ce n’est pas un hasard si Vladimir Poutine a décidé de récompenser l’une des unités les plus controversées du conflit en Ukraine peu de temps après la perte du "Moskva", le croiseur amiral de la flotte russe en mer Noire. "C’était un coup très dur porté au prestige de l’armée russe. Avec cette récompense, Vladimir Poutine essaie de susciter une ferveur similaire à celle de la 'Grande Guerre patriotique', lorsque la population avait accepté que tous les moyens étaient bons pour défendre la patrie", estime-t-il.

Et ce ne serait pas seulement un message adressé à l’opinion russe. C’est aussi "une manière pour le Kremlin d’indiquer aux soldats sur le terrain que la fin justifie les moyens et que le gouvernement russe sera prêt à couvrir toutes sortes d’atrocités si elles permettent d’atteindre les objectifs militaires", résume Jeff Hawn.

Un signal important à faire passer au moment où l’offensive dans le Donbass commence. Contrairement à la tentative manquée de prendre rapidement Kiev, qui avait été marquée par des bombardements à répétition, cette nouvelle phase de la guerre en Ukraine promet de donner lieu à des affrontements au sol beaucoup plus intenses. La récompense décernée à la 64e Brigade représenterait une sorte de mise en garde à destination des Ukrainiens que les troupes russes ne reculeront devant rien.

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La British Army envisage l’envoi de chars Challenger 2 en Pologne pour aider l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 23 avril 2022

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La revue stratégique de sécurité et de défense publiée par le gouvernement britannique en 2021 décrivait une profonde réorganisation de la British Army, afin de la rendre « plus légère, plus meurtrière, plus agile et mieux adaptée aux menaces actuelles et futures ». Et il était alors question d’accroître ses capacités à contrer des actions menées en-deçà du seuil de déclenchement d’un conflit [et, en somme, de « gagner la guerre avant la guerre »].

Cependant, l’accent devant être mis sur la technologie [et notamment la robotisation du champ de bataille], il était prévu de réduire, une fois de plus, le format de la British Army. Et donc le nombre de ses chars de combat Challenger, le retrait de 77 exemplaires [sur 225] étant alors acté, les 148 restants devant être portés au standard « Challenger 3 » [pour une mise en service en 2027].

L’invasion de l’Ukraine par la Russie va-t-elle remettre en cause ce plan? Il est sans doute encore trop tôt pour le dire. Mais il n’est pas impossible que le nombre de Challenger 2 en service au sein de la British Army soit finalement maintenu à son niveau actuel.

En effet, au titre des mesures prises par l’Otan pour renforcer son flanc oriental, le Royaume-Uni déploie un total de 24 Challenger 2 en Estonie, où il assure la direction d’un groupe tactique international [auquel la France participe, dans le cadre de la mission Lynx, ndlr]. Et il est désormais question d’en faire autant au profit de la Pologne.

« Nous envisageons d’envoyer des chars à la Pologne pour l’aider à envoyer certains de leurs [chars] T-72 en Ukraine », a en effet déclaré Boris Johnson, le Premier ministre britannique, le 22 avril.

The 🇬🇧 is exploring sending British Challenger 2 Tanks to 🇵🇱

While no decisions have been taken, these would be deployed on a short-term basis and operated by UK personnel to bridge bridge the gap between Poland donating tanks to Ukraine and replacements arriving.

— Ministry of Defence Press Office (@DefenceHQPress) April 22, 2022

Ce qui a été confirmé, plus tard, par le ministère britannique de la Défense [MoD]. « Bien qu’aucune décision n’ait été prise, les Challenger 2 seraient déployés à court terme et mis en oeuvre par du personnel britannique afin de permettre à la Pologne de donner des chars à l’Ukraine et d’attendre l’arrivée de leurs remplaçants ».

Pour rappel, les forces terrestres polonaises disposent de chars Leopard 2, T-72 [d’origine russe] et PT-91 Twardy [une évolution du T-72, ndlr]. En outre, début avril, Varsovie a signé la commande de 250 chars M1A2 SEPv3 Abrams auprès des États-Unis, pour un moins de cinq milliards de dollars. Et cela afin d’équiper quatre bataillons de deux brigades appartenant à la 18e Division mécanisée, récemment formée. Les premiers exemplaires devraient être livrés en 2025.

Pour contrer l’invasion russe, dont la « seconde phase » se concentre désormais sur la région du Donbass et le littoral donnant sur la mer Noire, les forces ukrainiennes souhaitent renforcer leur flotte de chars T-72. La République tchèque et la Slovénie lui ont transféré ceux qu’elles gardaient en réserve. Et la Pologne pourrait donc en faire autant, dans la mesure où elle en aligne 382 exemplaires. Cependant, les autorités polonaises n’ont pas encore réagi l’offre faite par leurs homologues britanniques.

La British Army envisage l’envoi de chars Challenger 2 en Pologne pour aider l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 23 avril 2022

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La revue stratégique de sécurité et de défense publiée par le gouvernement britannique en 2021 décrivait une profonde réorganisation de la British Army, afin de la rendre « plus légère, plus meurtrière, plus agile et mieux adaptée aux menaces actuelles et futures ». Et il était alors question d’accroître ses capacités à contrer des actions menées en-deçà du seuil de déclenchement d’un conflit [et, en somme, de « gagner la guerre avant la guerre »].

Cependant, l’accent devant être mis sur la technologie [et notamment la robotisation du champ de bataille], il était prévu de réduire, une fois de plus, le format de la British Army. Et donc le nombre de ses chars de combat Challenger, le retrait de 77 exemplaires [sur 225] étant alors acté, les 148 restants devant être portés au standard « Challenger 3 » [pour une mise en service en 2027].

L’invasion de l’Ukraine par la Russie va-t-elle remettre en cause ce plan? Il est sans doute encore trop tôt pour le dire. Mais il n’est pas impossible que le nombre de Challenger 2 en service au sein de la British Army soit finalement maintenu à son niveau actuel.

En effet, au titre des mesures prises par l’Otan pour renforcer son flanc oriental, le Royaume-Uni déploie un total de 24 Challenger 2 en Estonie, où il assure la direction d’un groupe tactique international [auquel la France participe, dans le cadre de la mission Lynx, ndlr]. Et il est désormais question d’en faire autant au profit de la Pologne.

« Nous envisageons d’envoyer des chars à la Pologne pour l’aider à envoyer certains de leurs [chars] T-72 en Ukraine », a en effet déclaré Boris Johnson, le Premier ministre britannique, le 22 avril.

The 🇬🇧 is exploring sending British Challenger 2 Tanks to 🇵🇱

While no decisions have been taken, these would be deployed on a short-term basis and operated by UK personnel to bridge bridge the gap between Poland donating tanks to Ukraine and replacements arriving.

— Ministry of Defence Press Office (@DefenceHQPress) April 22, 2022

Ce qui a été confirmé, plus tard, par le ministère britannique de la Défense [MoD]. « Bien qu’aucune décision n’ait été prise, les Challenger 2 seraient déployés à court terme et mis en oeuvre par du personnel britannique afin de permettre à la Pologne de donner des chars à l’Ukraine et d’attendre l’arrivée de leurs remplaçants ».

Pour rappel, les forces terrestres polonaises disposent de chars Leopard 2, T-72 [d’origine russe] et PT-91 Twardy [une évolution du T-72, ndlr]. En outre, début avril, Varsovie a signé la commande de 250 chars M1A2 SEPv3 Abrams auprès des États-Unis, pour un moins de cinq milliards de dollars. Et cela afin d’équiper quatre bataillons de deux brigades appartenant à la 18e Division mécanisée, récemment formée. Les premiers exemplaires devraient être livrés en 2025.

Pour contrer l’invasion russe, dont la « seconde phase » se concentre désormais sur la région du Donbass et le littoral donnant sur la mer Noire, les forces ukrainiennes souhaitent renforcer leur flotte de chars T-72. La République tchèque et la Slovénie lui ont transféré ceux qu’elles gardaient en réserve. Et la Pologne pourrait donc en faire autant, dans la mesure où elle en aligne 382 exemplaires. Cependant, les autorités polonaises n’ont pas encore réagi l’offre faite par leurs homologues britanniques.

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La revue stratégique de sécurité et de défense publiée par le gouvernement britannique en 2021 décrivait une profonde réorganisation de la British Army, afin de la rendre « plus légère, plus meurtrière, plus agile et mieux adaptée aux menaces actuelles et futures ». Et il était alors question d’accroître ses capacités à contrer des actions menées en-deçà du seuil de déclenchement d’un conflit [et, en somme, de « gagner la guerre avant la guerre »].

Cependant, l’accent devant être mis sur la technologie [et notamment la robotisation du champ de bataille], il était prévu de réduire, une fois de plus, le format de la British Army. Et donc le nombre de ses chars de combat Challenger, le retrait de 77 exemplaires [sur 225] étant alors acté, les 148 restants devant être portés au standard « Challenger 3 » [pour une mise en service en 2027].

L’invasion de l’Ukraine par la Russie va-t-elle remettre en cause ce plan? Il est sans doute encore trop tôt pour le dire. Mais il n’est pas impossible que le nombre de Challenger 2 en service au sein de la British Army soit finalement maintenu à son niveau actuel.

En effet, au titre des mesures prises par l’Otan pour renforcer son flanc oriental, le Royaume-Uni déploie un total de 24 Challenger 2 en Estonie, où il assure la direction d’un groupe tactique international [auquel la France participe, dans le cadre de la mission Lynx, ndlr]. Et il est désormais question d’en faire autant au profit de la Pologne.

« Nous envisageons d’envoyer des chars à la Pologne pour l’aider à envoyer certains de leurs [chars] T-72 en Ukraine », a en effet déclaré Boris Johnson, le Premier ministre britannique, le 22 avril.

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Pour rappel, les forces terrestres polonaises disposent de chars Leopard 2, T-72 [d’origine russe] et PT-91 Twardy [une évolution du T-72, ndlr]. En outre, début avril, Varsovie a signé la commande de 250 chars M1A2 SEPv3 Abrams auprès des États-Unis, pour un moins de cinq milliards de dollars. Et cela afin d’équiper quatre bataillons de deux brigades appartenant à la 18e Division mécanisée, récemment formée. Les premiers exemplaires devraient être livrés en 2025.

Pour contrer l’invasion russe, dont la « seconde phase » se concentre désormais sur la région du Donbass et le littoral donnant sur la mer Noire, les forces ukrainiennes souhaitent renforcer leur flotte de chars T-72. La République tchèque et la Slovénie lui ont transféré ceux qu’elles gardaient en réserve. Et la Pologne pourrait donc en faire autant, dans la mesure où elle en aligne 382 exemplaires. Cependant, les autorités polonaises n’ont pas encore réagi l’offre faite par leurs homologues britanniques.

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La revue stratégique de sécurité et de défense publiée par le gouvernement britannique en 2021 décrivait une profonde réorganisation de la British Army, afin de la rendre « plus légère, plus meurtrière, plus agile et mieux adaptée aux menaces actuelles et futures ». Et il était alors question d’accroître ses capacités à contrer des actions menées en-deçà du seuil de déclenchement d’un conflit [et, en somme, de « gagner la guerre avant la guerre »].

Cependant, l’accent devant être mis sur la technologie [et notamment la robotisation du champ de bataille], il était prévu de réduire, une fois de plus, le format de la British Army. Et donc le nombre de ses chars de combat Challenger, le retrait de 77 exemplaires [sur 225] étant alors acté, les 148 restants devant être portés au standard « Challenger 3 » [pour une mise en service en 2027].

L’invasion de l’Ukraine par la Russie va-t-elle remettre en cause ce plan? Il est sans doute encore trop tôt pour le dire. Mais il n’est pas impossible que le nombre de Challenger 2 en service au sein de la British Army soit finalement maintenu à son niveau actuel.

En effet, au titre des mesures prises par l’Otan pour renforcer son flanc oriental, le Royaume-Uni déploie un total de 24 Challenger 2 en Estonie, où il assure la direction d’un groupe tactique international [auquel la France participe, dans le cadre de la mission Lynx, ndlr]. Et il est désormais question d’en faire autant au profit de la Pologne.

« Nous envisageons d’envoyer des chars à la Pologne pour l’aider à envoyer certains de leurs [chars] T-72 en Ukraine », a en effet déclaré Boris Johnson, le Premier ministre britannique, le 22 avril.

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Ce qui a été confirmé, plus tard, par le ministère britannique de la Défense [MoD]. « Bien qu’aucune décision n’ait été prise, les Challenger 2 seraient déployés à court terme et mis en oeuvre par du personnel britannique afin de permettre à la Pologne de donner des chars à l’Ukraine et d’attendre l’arrivée de leurs remplaçants ».

Pour rappel, les forces terrestres polonaises disposent de chars Leopard 2, T-72 [d’origine russe] et PT-91 Twardy [une évolution du T-72, ndlr]. En outre, début avril, Varsovie a signé la commande de 250 chars M1A2 SEPv3 Abrams auprès des États-Unis, pour un moins de cinq milliards de dollars. Et cela afin d’équiper quatre bataillons de deux brigades appartenant à la 18e Division mécanisée, récemment formée. Les premiers exemplaires devraient être livrés en 2025.

Pour contrer l’invasion russe, dont la « seconde phase » se concentre désormais sur la région du Donbass et le littoral donnant sur la mer Noire, les forces ukrainiennes souhaitent renforcer leur flotte de chars T-72. La République tchèque et la Slovénie lui ont transféré ceux qu’elles gardaient en réserve. Et la Pologne pourrait donc en faire autant, dans la mesure où elle en aligne 382 exemplaires. Cependant, les autorités polonaises n’ont pas encore réagi l’offre faite par leurs homologues britanniques.

New York Times - World

This Beach in Mexico Is an L.G.B.T.Q. Haven. But Can It Last?

Mexico Dispatch

The town of Zipolite has become an oasis for the queer community. But as its popularity has surged, some worry that the town’s spirit is beginning to vanish.

Samora la Perdida at Playa del Amor, where she says that she was able to explore her inner divine feminine self with the help of friends she met in Zipolite.Credit...Lisette Poole for The New York Times

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By Oscar Lopez and Lisette Poole

Photographs by Lisette Poole

ZIPOLITE, Mexico — When the sun starts to slip toward the ocean in this idyllic beach town on Mexico’s Pacific Coast, a quiet migration begins. Groups of people, most of them gay men, many of them naked, amble down the beach toward a soaring rocky outcrop.

They climb a winding staircase, over the ragged cliff and down to a hidden cove known as Playa del Amor, or beach of love. As the sun becomes an orange orb, the sky turns to lilac, and the many naked bodies, Black and bronze, curvy and chiseled, are brushed in gold. When it finally dips into the water, the crowd erupts in applause.

“Playa del Amor at sunset, the first time I saw it I truly felt like crying,” said Roberto Jerr, 32, who has been visiting Zipolite for five years. “It’s a space where you can be very free.”

For decades, this former fishing village turned hippie hangout has been an oasis for the queer community, which is drawn to its golden beaches, countercultural vibe and a practice of nudism that embraces bodies of all different shapes.

But as its popularity has grown, attracting increasing numbers of gay and straight visitors, the town is starting to transform: Foreigners are snatching up land, hotels are multiplying, influencers are flocking to the beach and many residents and visitors now fear that what once made Zipolite magical could be lost for good.

“Everyone in the community should visit a place where they can feel comfortable, where they can feel free, like Zipolite,” said Mr. Jerr, who is gay. “But on the other hand, there’s also this other part, this ultramass tourism that starts to leave places without resources.”

Once a community of farmers and fishermen, Zipolite became a popular destination for European hippies and backpackers starting in 1970, when many came to the beaches of Oaxaca state for an exceptionally clear view of a solar eclipse. Hippie tourism gave the town a bohemian spirit — it’s one of Mexico’s few nude beaches — that also began attracting queer people, who were welcomed by most residents. In February, Zipolite elected the first openly gay person to head the town council.

Such tolerant attitudes are rare outside of big cities in Mexico, where conservative Catholic values persist. Despite gay marriage being legalized in more than half the country, homophobic and transphobic violence is common. Between 2016 and 2020, some 440 lesbian, gay and transgender people were killed across the country, according to Letra Ese, an advocacy group in Mexico City.

David Montes Bernal, 33, grew up a few hours from Zipolite in a conservative community where machismo and homophobia were entrenched. When he was about 9, the town priest performed what he called “practically an exorcism” to force the homosexuality out of him.

“That’s when I realized that it was a hostile place,” Mr. Bernal said.

In Zipolite, he has found a place where he can be comfortable in his sexuality and secure in his body.

“I felt a kind of hope,” Mr. Bernal said of his first visit in 2014. “Finally it seems like now there’s a place where we can be whoever we want.”

As word of this openness has spread, the town’s L.G.B.T.Q. population has surged: gay bars and hotels have multiplied, rainbow flags are commonplace.

But, as accepting as many locals are, some feel that Zipolite’s identity as a laid-back town that welcomes anyone from Mexican families to Canadian retirees is being eroded, that it is transforming into a gay party town.

Miguel Ángel Ziga Aragón, a local resident who is gay himself and goes by “La Chavelona,” has watched the local economy boom, not just because of gay tourism but from a surge in tourism generally. While once hosting mostly rustic cabins and hammocks along the beach, Zipolite’s tourism scene has become what he calls “more V.I.P.”: Beachfront suites now go for as much as $500 a night.

The growth in tourism in Zipolite reflects a statewide trend in Oaxaca: From 2017 to 2019, income from the hotel industry rose by more than a third to nearly $240 million. In the same period, the number of tourists visiting hotels in the coastal region that includes Zipolite grew by almost 40 percent to about 330,000 people, according to government figures.

“It’s a change that’s good for the economy, but not so good for the community,” Mr. Ziga Aragón said.

Along with an identity crisis, many fear an environmental one. Mangroves have been built over; the wildlife is disappearing. Residents complain of a lack of running water, which could be worsened by greater development.

While most residents agree that more planning is needed, some say the transformation is inevitable.

“It’s the life cycle of every tourist destination,” said Elyel Aquino Méndez, who runs a gay travel agency. “You have to take advantage of the opportunity.”

But others fear that Zipolite could go the way of many Mexican beach towns that have become thriving resorts, like the popular gay destination of Puerto Vallarta or, more recently, Tulum. Once a bohemian paradise, the Caribbean beach of Tulum has become a lucrative real estate market filled with luxury hotels, celebrity influencers and, increasingly, violence.

Pouria Farsani, 33, who lives in Stockholm, enjoyed the combination of beautiful nature and fun partying when he first visited Tulum in 2018, but by the time he went back last September found that it felt “like a party-colonized part of Mexico.”

Mr. Farsani heard about Zipolite from some Mexican friends and visited for the first time in January 2021 — he was enchanted.

“When I’ve seen other gay scenes, it’s been very stereotypical,” he said. “What was going on here was people of all body shapes, ages, socioeconomic status, all of us could gather here.”

The body positivity in Zipolite is partly what makes the nudist beach special to many, gay or straight: For Mr. Farsani, who has alopecia, a hair-loss condition, it was particularly profound.

“I’m very happy with my body, but I’m not the Ken-doll type,” he said. “It scares people in Europe, while here my alopecia is nothing more than it makes me stand out a little more.”

Still, as Zipolite’s popularity has grown, its hippie vibe is shifting. Bars are louder, restaurants are becoming swankier. The L.G.B.T.Q. tourism is changing too, becoming increasingly Americanized, less diverse.

Ivanna Camarena, a transgender woman, spent six months in Zipolite last year and met only a handful of other transgender people. “The bodies were very athletic and very masculine,” she said of the people she saw on the beach in her first few months there.

She recalled going to a nudist party that was almost exclusively gay men. “When I got there it was like ‘Wow what is a trans woman doing here?’ Like, they were weirded out.”

Among the noticeable shifts is what has happened at Playa del Amor, which once hosted bonfires and guitar playing and now often has laser lights and D.J.s playing house music. People used to chat across different social groups; now, the beach has become more segregated into cliques.

The sex scene has evolved too. While visitors, including straight couples, have engaged in sex on the beach after dark for decades, in recent years it has become more brazen, with dance parties sometimes morphing into group sex in the shadows.

“Every time it’s more hedonistic, more hedonistic, more hedonistic,” said Ignacio Rubio Carriquiriborde, a sociology professor at Mexico’s National Autonomous University who has studied Zipolite for years. “Now there’s more a dynamic of constant partying.”

Many residents have grown uncomfortable, and the town council recently voted to enforce a 9 p.m. beach curfew to curb such activities.

“One thing is freedom and another thing is debauchery,” Mr. Ziga Aragón said. “You can have sex with whoever you want, but in private.”

For others, the concern is more environmental. Miguel Ángel López Méndez runs a small hotel near Playa del Amor, and says that revelers often leave the beach a mess. Once, while diving off the cove, he recalled seeing condoms floating “like jellyfish.”

“Everyone is free to do whatever they want with their body,” he said. “The problem is that there’s no awareness.”

For some gay men, the open sexuality of Playa del Amor is part of its power.

“From when you’re a kid, you’re forbidden from so many things: ‘Don’t be like that,’ ‘Don’t say this,’ ‘Don’t do that,’” said Mr. Bernal, who lives in the nearby town of Puerto Ángel. “Suddenly, with sex being an act of catharsis, so many things are liberated.”

Still, Mr. Bernal also worries for the future of the town, where tourism is booming, natural resources are scarce, and so many foreigners are buying up properties that the price of land has become largely unaffordable for locals.

“Everyone comes here on vacation to consume something,” he said. “A piece of the beach, a piece of your body, a piece of the party, a piece of nature.”

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Centenaire, le navire russe « Kommouna » va examiner l’épave du croiseur Moskva, coulé par la marine ukrainienne

par Laurent Lagneau · 23 avril 2022

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Il a connu le Tsar Nicolas II, la Première Guerre Mondiale, la révolution d’octobre, les purges staliniennes, la Seconde Guerre Mondiale, la Guerre Froide, l’effondrement de l’Union soviétique et… désormais, l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Non, il ne s’agit du pendant russe de Duncan MacLeod… mais du navire de sauvetage Kommouna, admis au service actif en 1915.

Plus vieux navire militaire à être encore opérationnel, ce catamaran, construit à l’origine pour ravitailler les sous-marins, a de nouveau pris la mer pour explorer l’épave du croiseur Moskva, coulé par deux missiles anti-navire P360 Neptune tirés par une batterie de défense côtière ukrainienne, la semaine passée. C’est en effet ce qu’a révélé l’analyste naval HI Sutton, le 22 avril.

Pour cette mission, il est probable que le Kommouna mette en oeuvre un véhicule sous-marin téléguidé [ROV – Remotely Operated underwater Vehicle] ou bien encore le mini-sous-marin de sauvetage [Deep Submergence Rescue Vehicle] AS28, capable d’évoluer à des profondeurs allant jusqu’à -1000 mètres. A priori, il s’agirait pour la marine russe d’inspecter l’épave du Moskva et d’en récupérer des éléments sensibles.

***BREAKING***Here -> https://t.co/J7vRt6Wlcv#Russian Navy deploys unique 110-year-old ship to investigate Moskva wreck. Likely carrying a DSRV minisub. #UkraineInvasion pic.twitter.com/fqyZ1DE14Q

— H I Sutton (@CovertShores) April 22, 2022

Pour rappel, s’étant notamment illustré lors de la récupération du sous-marin britannique L55, coulé par la marine soviétique alors qu’il avait été engagé dans une opération visant à soutenir l’indépendance des pays baltes, ou encore durant le siège de Leningrad, le Kommouna a été modernisé une première fois en 1954. Puis de nouveau en 1984 et en 2009.

Sa présence sur les lieux du naufrage du désormais ex-navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, au large d’Odessa, sera évidemment regardée d’un mauvais oeil par l’Ukraine, qui pourrait le considérer comme étant une cible légitime, surtout après la destruction par les forces russes de l’exemplaire unique de l’Antonov An-225, qui était le plus imposant avion de transport du monde. En outre, Kiev a classé l’épave du Moskva comme « patrimoine culturel sous-marin national ».

« Conformément à la convention de l’UNESCO, toutes traces d’activité humaine sur les fonds marins de la mer Noire, dans le cadre des activités économiques de notre État, sont la propriété de l’Ukraine », a fait valoir le ministère ukrainien de la Défense, le 21 avril.

Par ailleurs, et après avoir diffusé une vidéo supposée montrer les rescapés du Moskva, Moscou a fini par donner un bilan humain de la perte de son croiseur, en faisant état d’un mort et de 27 disparus. « Les 396 membres d’équipage restants ont été secourus », a précisé le ministère russe de la Défense. Jusqu’alors, il était avancé que le croiseur était mis en oeuvre par 500 marins…

Centenaire, le navire russe « Kommouna » va examiner l’épave du croiseur Moskva, coulé par la marine ukrainienne

par Laurent Lagneau · 23 avril 2022

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Il a connu le Tsar Nicolas II, la Première Guerre Mondiale, la révolution d’octobre, les purges staliniennes, la Seconde Guerre Mondiale, la Guerre Froide, l’effondrement de l’Union soviétique et… désormais, l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Non, il ne s’agit du pendant russe de Duncan MacLeod… mais du navire de sauvetage Kommouna, admis au service actif en 1915.

Plus vieux navire militaire à être encore opérationnel, ce catamaran, construit à l’origine pour ravitailler les sous-marins, a de nouveau pris la mer pour explorer l’épave du croiseur Moskva, coulé par deux missiles anti-navire P360 Neptune tirés par une batterie de défense côtière ukrainienne, la semaine passée. C’est en effet ce qu’a révélé l’analyste naval HI Sutton, le 22 avril.

Pour cette mission, il est probable que le Kommouna mette en oeuvre un véhicule sous-marin téléguidé [ROV – Remotely Operated underwater Vehicle] ou bien encore le mini-sous-marin de sauvetage [Deep Submergence Rescue Vehicle] AS28, capable d’évoluer à des profondeurs allant jusqu’à -1000 mètres. A priori, il s’agirait pour la marine russe d’inspecter l’épave du Moskva et d’en récupérer des éléments sensibles.

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— H I Sutton (@CovertShores) April 22, 2022

Pour rappel, s’étant notamment illustré lors de la récupération du sous-marin britannique L55, coulé par la marine soviétique alors qu’il avait été engagé dans une opération visant à soutenir l’indépendance des pays baltes, ou encore durant le siège de Leningrad, le Kommouna a été modernisé une première fois en 1954. Puis de nouveau en 1984 et en 2009.

Sa présence sur les lieux du naufrage du désormais ex-navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, au large d’Odessa, sera évidemment regardée d’un mauvais oeil par l’Ukraine, qui pourrait le considérer comme étant une cible légitime, surtout après la destruction par les forces russes de l’exemplaire unique de l’Antonov An-225, qui était le plus imposant avion de transport du monde. En outre, Kiev a classé l’épave du Moskva comme « patrimoine culturel sous-marin national ».

« Conformément à la convention de l’UNESCO, toutes traces d’activité humaine sur les fonds marins de la mer Noire, dans le cadre des activités économiques de notre État, sont la propriété de l’Ukraine », a fait valoir le ministère ukrainien de la Défense, le 21 avril.

Par ailleurs, et après avoir diffusé une vidéo supposée montrer les rescapés du Moskva, Moscou a fini par donner un bilan humain de la perte de son croiseur, en faisant état d’un mort et de 27 disparus. « Les 396 membres d’équipage restants ont été secourus », a précisé le ministère russe de la Défense. Jusqu’alors, il était avancé que le croiseur était mis en oeuvre par 500 marins…

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Il a connu le Tsar Nicolas II, la Première Guerre Mondiale, la révolution d’octobre, les purges staliniennes, la Seconde Guerre Mondiale, la Guerre Froide, l’effondrement de l’Union soviétique et… désormais, l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Non, il ne s’agit du pendant russe de Duncan MacLeod… mais du navire de sauvetage Kommouna, admis au service actif en 1915.

Plus vieux navire militaire à être encore opérationnel, ce catamaran, construit à l’origine pour ravitailler les sous-marins, a de nouveau pris la mer pour explorer l’épave du croiseur Moskva, coulé par deux missiles anti-navire P360 Neptune tirés par une batterie de défense côtière ukrainienne, la semaine passée. C’est en effet ce qu’a révélé l’analyste naval HI Sutton, le 22 avril.

Pour cette mission, il est probable que le Kommouna mette en oeuvre un véhicule sous-marin téléguidé [ROV – Remotely Operated underwater Vehicle] ou bien encore le mini-sous-marin de sauvetage [Deep Submergence Rescue Vehicle] AS28, capable d’évoluer à des profondeurs allant jusqu’à -1000 mètres. A priori, il s’agirait pour la marine russe d’inspecter l’épave du Moskva et d’en récupérer des éléments sensibles.

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Pour rappel, s’étant notamment illustré lors de la récupération du sous-marin britannique L55, coulé par la marine soviétique alors qu’il avait été engagé dans une opération visant à soutenir l’indépendance des pays baltes, ou encore durant le siège de Leningrad, le Kommouna a été modernisé une première fois en 1954. Puis de nouveau en 1984 et en 2009.

Sa présence sur les lieux du naufrage du désormais ex-navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, au large d’Odessa, sera évidemment regardée d’un mauvais oeil par l’Ukraine, qui pourrait le considérer comme étant une cible légitime, surtout après la destruction par les forces russes de l’exemplaire unique de l’Antonov An-225, qui était le plus imposant avion de transport du monde. En outre, Kiev a classé l’épave du Moskva comme « patrimoine culturel sous-marin national ».

« Conformément à la convention de l’UNESCO, toutes traces d’activité humaine sur les fonds marins de la mer Noire, dans le cadre des activités économiques de notre État, sont la propriété de l’Ukraine », a fait valoir le ministère ukrainien de la Défense, le 21 avril.

Par ailleurs, et après avoir diffusé une vidéo supposée montrer les rescapés du Moskva, Moscou a fini par donner un bilan humain de la perte de son croiseur, en faisant état d’un mort et de 27 disparus. « Les 396 membres d’équipage restants ont été secourus », a précisé le ministère russe de la Défense. Jusqu’alors, il était avancé que le croiseur était mis en oeuvre par 500 marins…

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Il a connu le Tsar Nicolas II, la Première Guerre Mondiale, la révolution d’octobre, les purges staliniennes, la Seconde Guerre Mondiale, la Guerre Froide, l’effondrement de l’Union soviétique et… désormais, l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Non, il ne s’agit du pendant russe de Duncan MacLeod… mais du navire de sauvetage Kommouna, admis au service actif en 1915.

Plus vieux navire militaire à être encore opérationnel, ce catamaran, construit à l’origine pour ravitailler les sous-marins, a de nouveau pris la mer pour explorer l’épave du croiseur Moskva, coulé par deux missiles anti-navire P360 Neptune tirés par une batterie de défense côtière ukrainienne, la semaine passée. C’est en effet ce qu’a révélé l’analyste naval HI Sutton, le 22 avril.

Pour cette mission, il est probable que le Kommouna mette en oeuvre un véhicule sous-marin téléguidé [ROV – Remotely Operated underwater Vehicle] ou bien encore le mini-sous-marin de sauvetage [Deep Submergence Rescue Vehicle] AS28, capable d’évoluer à des profondeurs allant jusqu’à -1000 mètres. A priori, il s’agirait pour la marine russe d’inspecter l’épave du Moskva et d’en récupérer des éléments sensibles.

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— H I Sutton (@CovertShores) April 22, 2022

April 22, 2022

Pour rappel, s’étant notamment illustré lors de la récupération du sous-marin britannique L55, coulé par la marine soviétique alors qu’il avait été engagé dans une opération visant à soutenir l’indépendance des pays baltes, ou encore durant le siège de Leningrad, le Kommouna a été modernisé une première fois en 1954. Puis de nouveau en 1984 et en 2009.

Sa présence sur les lieux du naufrage du désormais ex-navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, au large d’Odessa, sera évidemment regardée d’un mauvais oeil par l’Ukraine, qui pourrait le considérer comme étant une cible légitime, surtout après la destruction par les forces russes de l’exemplaire unique de l’Antonov An-225, qui était le plus imposant avion de transport du monde. En outre, Kiev a classé l’épave du Moskva comme « patrimoine culturel sous-marin national ».

« Conformément à la convention de l’UNESCO, toutes traces d’activité humaine sur les fonds marins de la mer Noire, dans le cadre des activités économiques de notre État, sont la propriété de l’Ukraine », a fait valoir le ministère ukrainien de la Défense, le 21 avril.

Par ailleurs, et après avoir diffusé une vidéo supposée montrer les rescapés du Moskva, Moscou a fini par donner un bilan humain de la perte de son croiseur, en faisant état d’un mort et de 27 disparus. « Les 396 membres d’équipage restants ont été secourus », a précisé le ministère russe de la Défense. Jusqu’alors, il était avancé que le croiseur était mis en oeuvre par 500 marins…

Valeurs Actuelles

Une si longue attente

C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - Monde

Dixième titre du PSG en Ligue 1 : l'arbre du sacre historique qui cache une forêt de questions

Publié le : 23/04/2022 - 22:51

Romain HOUEIX Suivre

En faisant match nul face à Lens samedi (1-1), le PSG a remporté le dixième championnat de France de son existence. Un sacre au goût amer pour les supporters, qui attendent beaucoup plus de Paris, notamment en Ligue des champions, et qui ne répond pas aux multiples questions sur l'avenir du club.

Et de 10 ! En partageant les points face à Lens (1-1), - buts de Lionel Messi à la 68e et de Corentin Jean à la 88e -, le PSG s'est assuré le dixième titre de champion de France de son histoire, samedi 23 avril. Un nouveau titre qui permet à l'équipe de rejoindre Saint-Étienne au sommet du palmarès français.

Tout comme les Verts, le PSG a gagné le droit de coudre une étoile cerclée de bleu-blanc-rouge sur son maillot pour célébrer la dizaine de titres. Restent à définir les modalités : si la tradition européenne va plutôt à une étoile brodée sur le poitrail au niveau du logo du club, Paris envisagerait de l'intégrer au logo de la Ligue de football professionnel (LFP), sur la manche droite, selon l'Équipe.

Cependant, la question de la localisation de l'étoile n'est pas la question la plus brûlante à laquelle doit faire face le club. Depuis l'arrivée du Qatar au capital du club à l’été 2011, c'est un euphémisme de dire que le PSG est passé dans une autre dimension. Paris a remporté 28 trophées : 6 Coupes de France (2015, 2016, 2017, 2018, 2020, 2021), 6 Coupes de la ligue (2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2020) et 8 Trophées des champions (2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020) et désormais huit titres de champions de France (2013, 2014, 2015, 2016, 2018, 2019, 2020, 2022).

Éliminé en 8e de finale de la Ligue des champions par le Real Madrid après une défaite cuisante au match retour (1-0, 1-3), sorti en Coupe de France par Nice (0-0, 6 t.a.b. à 5), battu même au Trophée des champions par Lille (1-0), le club de la capitale française ne gagnera "que" la L1 cette saison.

Que faut-il au PSG pour gagner une Coupe d'Europe ?

Les supporters se sont habitués au faste et au caviar, avec des doublés voire des triplés de titres. Même ce nouveau record de 10 sacres en championnat les laisse froids. Et pour cause, à son arrivée, le président Nasser al-Khelaïfi avait écrit la feuille de route : remporter sous cinq ans la Ligue des champions.

Onze ans plus tard, la "Coupe aux grandes oreilles" résiste encore et toujours aux yeux doux des Parisiens. Avec le fonds souverain du Qatar comme propriétaire, le PSG a atteint par deux fois les demi-finales (2020, 2021) et même touché du doigt le trophée en 2020, avec la finale perdue contre le Bayern Munich. Mais, à côté de ces deux belles années, le PSG a multiplié les humiliations entre "remontada" historique à Barcelone (2017), l'improbable "come-back" d'un Manchester United privé de ses cadres (2019) et désormais ce triplé en quinze minutes de Benzema, qui a sorti Paris de la plus belle des compétitions européennes en 2022.

Après avoir atteint à deux reprises le dernier carré ces deux dernières années, 2022 devait être la bonne pour Paris. Pour ce faire, la direction sportive s'était payée un mercato XXL avec les arrivées d'Achraf Hakimi, Georginio Wijnaldum, Gianluigi Donnarumma, Sergio Ramos et, surtout, Lionel Messi. Un recrutement doré qui devait permettre à Paris d'enfin "rêver plus grand", selon sa devise. Las, jamais les supporters ne se sont autant ennuyés devant des matches de Paris et la superstar argentine Lionel Messi a été moins transcendante qu'au FC Barcelone, reléguant la promesse d'un chatoyant trident d'attaque Messi-Mbappé-Neymar au rang de chimère.

Où Pochettino ira-t-il gagner une Coupe d'Europe ?

Dans n'importe quel club, le coupable de la nouvelle débâcle serait tout trouvé en la personne de l'entraîneur. Mauricio Pochettino, arrivé au PSG en janvier 2021, fait figure de bouc émissaire parfait. Sous sa houlette, Paris n'a pour le moment gagné qu'un titre, laissant successivement filer les Coupes de France 2021 et 2022, le championnat en 2021 et même le Trophée des champions 2021.

Cependant, l'histoire a prouvé qu'à Paris le mal est plus profond qu'une simple histoire d'entraîneur. Les trois derniers techniciens passés à ce poste avaient également été critiqués en leur temps. Mais, depuis leur départ du PSG, tous ont soulevé un trophée européen. Le prédécesseur de Pochettino, Thomas Tuchel, a ainsi remporté la Ligue des champions avec Chelsea l'an dernier. Son propre prédécesseur, Unai Emery a remporté la Ligue Europa la même année avec Villarreal et est parvenu à qualifier le "sous-marin jaune" pour les demi-finales de la Ligue des champions. Ce qui n'empêche pas Paris de courtiser ouvertement Zinedine Zidane pour prendre les commandes.

Avant le match face à Angers, Pochettino a évoqué pour la première fois son futur et suggéré qu'il souhaitait rester. "Il me reste un an de contrat, donc logiquement ce n'est pas une question de volonté mais une question contractuelle", lance l'Argentin, qui a "toujours intacte cette volonté de revanche" en C1.

Mais "la saison n'est pas terminée", a alors souligné "Poche", et quand l'objectif du titre "sera rempli, il sera temps de s'asseoir tous ensemble pour dessiner le futur de l'équipe", a-t-il complété. C'est désormais chose faite.

Du côté des Ultras du club, on s'en prend plutôt à la direction du club. Le 12 mars, le Collectif Ultras Paris (CUP) a demandé le départ d'al-Khelaïfi dans un communiqué. "Il n’y a rien ici de personnel, mais force est de constater qu’il n’est pas l’homme de la situation", a écrit le CUP. "La situation du club nécessite désormais une réorganisation complète, à tous les niveaux, et la présence quotidienne de son président." Depuis, les supporters ont entamé une grève des encouragements, comme contre Marseille lors du "Clasico".

C'est l'heure... DIRECTION DÉMISSION !!!@PSG_inside pic.twitter.com/y9ELoVKHaV

March 12, 2022

Cependant, la révolution de palais ne semble pas à l'ordre du jour, tant Nasser al-Khelaïfi a l'oreille de l'émir du Qatar et s'est petit à petit imposé dans l'ensemble des institutions du football français et européen.

L'avenir de Kylian Mbappé : à Paris, à Madrid ou ailleurs ?

Outre la direction sportive, les supporters parisiens sont tenus en haleine par un feuilleton qui dure depuis l'été dernier : le prodige Kylian Mbappé, enfant du pays en fin de contrat et de loin le meilleur joueur de l'équipe cette année, ira-t-il écrire la suite de son histoire loin de Paris ?

Le Real Madrid, où il rêve de jouer, le courtise depuis des années. Le fait qu'il n'ait toujours pas prolongé début avril, malgré les nombreuses propositions du PSG depuis la saison dernière déjà, n'incite pas à l'optimisme quant à son futur à Paris. Cependant, la star française entretient le doute. Ces derniers mois, l'actuel meilleur buteur et meilleur passeur de la Ligue 1 a répété : "Non, je n'ai pas fait mon choix, je n'ai pas pris ma décision, je réfléchis. Il y a de nouveaux éléments, il y a plein de paramètres."

Mbappé sur son avenir : « Non, je n'ai pas fait mon choix. Je prend mon temps et je veux prendre la meilleure décision possible. Si j'avais pris ma décision, je l'aurais dit. »(Prime Video)

April 3, 2022

Le désastre de Madrid au mois de mars en Ligue des champions, son obsession, semblait bien avoir instillé à Mbappé l'idée qu'il était impossible pour lui de soulever la "Coupe aux grandes oreilles" en restant dans la capitale. Mais ce joueur, avide de marquer l'histoire de son sport, sait aussi qu'il se distinguerait plus en remportant la première du PSG que la énième de la "Maison Blanche", qui en compte déjà treize.

Parmi les autres paramètres, figure toujours la place de Mbappé dans "le projet" : il a assez répété qu'il voulait des responsabilités, peut-être sanctifiées par le brassard de capitaine.

La question n'est certainement pas d'ordre financier, une source proche du dossier a rappelé à l'AFP que "l'argent, Kylian l'aura partout" où il pourrait jouer. Avec le 10e titre de son équipe, la réponse définitive quant à son avenir pourrait tomber plus vite que prévu.

Le Qatar, toujours aux commandes après sa Coupe du Monde ?

Après l'énième humiliation en Ligue des champions et alors que la Coupe du monde au Qatar approche à grands pas (novembre et décembre 2022), la question de la pérennité de l'engagement du Qatar au PSG commence à se poser.

Nasser al-Khelaïfi a vite démenti les rumeurs, affirmant que la question ne se posait même pas dans un entretien à la BBC, le 30 mars. "Nous avons acheté le club pour 70 millions d’euros. Nous avons depuis reçu des offres de plusieurs milliards", a-t-il révélé. L'actualité d'un rachat a été ensuite qualifiée de "fake news" par la direction à chaque nouvelle rumeur.

Cependant, fin mars, l’Équipe avançait l'hypothèse d'un possible changement de paradigme sportif. Après avoir fait décoller la marque PSG à l’étranger, la politique de l'empilement de stars aurait vécu. Place pourrait être faite à un modèle plus collectif et tourné vers les jeunes talents du centre de formation. Passer du clinquant au rentable, à défaut de "rêver plus grand".

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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The future of Europe: EU citizens take centre stage

Issued on: 11/04/2022 - 12:56

Catherine NICHOLSON Follow

The EU is coming to the end of a major experiment in public debate: the Conference on the Future of Europe, an eight-month-long event in which the EU invited its 450 million citizens to share their thoughts on how the bloc might reorient itself to face new challenges. What – if anything – has the conference achieved? Will true change come about? We discuss this with three guests who took part in the Conference itself.

Produced by Perrine Desplats, Yi Song, Isabelle Romero and Sophie Samaille

Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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  • Brando BENIFEI, Italian MEP, Socialists and Democrats
  • Katalin CSEH, Hungarian MEP, Renew Europe
  • Alexandrina NAJMOWICZ, Secretary General, European Civic Forum and co-chair, Civil Society Convention on the Future of Europe
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Une enquête a été ouverte après la mort d’un berger lors d’une campagne de tir des Forces françaises en Côte d’Ivoire

par Laurent Lagneau · 22 avril 2022

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Le 19 avril, un jeune éleveur de boeufs, qui accompagnait son troupeau d’une soixantaine de tête dans le secteur de Boni-Andokro, a été tué par une explosion survenue lors d’une campagne de tir effectuée avec des CAESAr [Camions équipés d’un système de d’artillerie] par le 43e Bataillon d’Infanterie de Marine [BIMa], lequel fait partie des Forces françaises en Côte d’Ivoire [FFCI].

Dans un communiqué diffusé ce 22 avril, celles-ci assurent que « cette campagne de tir a été organisée dans le strict respect du cadre réglementaire en vigueur et en accord avec les autorités militaires locales » et que les « mesures de protection prévues [barrières abaissées, panneaux de signalisation] ont été « correctement mises en oeuvre » avant le début des tirs. Et d’insister : « La population locale a été informée de cette campagne de tir et avait connaissance de la zone interdite ».

Toujours est-il qu’une enquête judiciaire a été ouverte afin de déterminer les responsabilités dans la mort de ce berger ainsi que celle de son troupeau. Une enquête française est également menée auprès des « forces présentes durant l’exercice », ont précisé les FFCI. Les activités militaires dans la zone de Boni-Andokro ont été suspendues le temps de mener les investigations.

Par ailleurs, les FFCI ont indiqué avoir apporté un « premier soutien à la famille » de l’éleveur pour « l’organisation des obsèques », qui ont lieu le 21 avril.

Pour rappel, un temps menacées après la publication du Livre blanc sur la Défense et la sécurité nationale de 2008 et la fin annoncée de l’opération Licorne, les Forces françaises en Côte d’Ivoire finalement confortées lors de l’intervention au Mali [Serval, 2013], ceci afin de permettre à la France de disposer d’une base opérationnelle avancée sur la façade Ouest de l’ Afrique dotée d’un port en eaux profondes. Leur mission est de soutenir les opérations conduites dans la zone et d’y assurer la protection des ressortissants français [et européens] ainsi que mener des actions de coopérations avec les forces armées locales.

Une enquête a été ouverte après la mort d’un berger lors d’une campagne de tir des Forces françaises en Côte d’Ivoire

par Laurent Lagneau · 22 avril 2022

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Le 19 avril, un jeune éleveur de boeufs, qui accompagnait son troupeau d’une soixantaine de tête dans le secteur de Boni-Andokro, a été tué par une explosion survenue lors d’une campagne de tir effectuée avec des CAESAr [Camions équipés d’un système de d’artillerie] par le 43e Bataillon d’Infanterie de Marine [BIMa], lequel fait partie des Forces françaises en Côte d’Ivoire [FFCI].

Dans un communiqué diffusé ce 22 avril, celles-ci assurent que « cette campagne de tir a été organisée dans le strict respect du cadre réglementaire en vigueur et en accord avec les autorités militaires locales » et que les « mesures de protection prévues [barrières abaissées, panneaux de signalisation] ont été « correctement mises en oeuvre » avant le début des tirs. Et d’insister : « La population locale a été informée de cette campagne de tir et avait connaissance de la zone interdite ».

Toujours est-il qu’une enquête judiciaire a été ouverte afin de déterminer les responsabilités dans la mort de ce berger ainsi que celle de son troupeau. Une enquête française est également menée auprès des « forces présentes durant l’exercice », ont précisé les FFCI. Les activités militaires dans la zone de Boni-Andokro ont été suspendues le temps de mener les investigations.

Par ailleurs, les FFCI ont indiqué avoir apporté un « premier soutien à la famille » de l’éleveur pour « l’organisation des obsèques », qui ont lieu le 21 avril.

Pour rappel, un temps menacées après la publication du Livre blanc sur la Défense et la sécurité nationale de 2008 et la fin annoncée de l’opération Licorne, les Forces françaises en Côte d’Ivoire finalement confortées lors de l’intervention au Mali [Serval, 2013], ceci afin de permettre à la France de disposer d’une base opérationnelle avancée sur la façade Ouest de l’ Afrique dotée d’un port en eaux profondes. Leur mission est de soutenir les opérations conduites dans la zone et d’y assurer la protection des ressortissants français [et européens] ainsi que mener des actions de coopérations avec les forces armées locales.

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Le 19 avril, un jeune éleveur de boeufs, qui accompagnait son troupeau d’une soixantaine de tête dans le secteur de Boni-Andokro, a été tué par une explosion survenue lors d’une campagne de tir effectuée avec des CAESAr [Camions équipés d’un système de d’artillerie] par le 43e Bataillon d’Infanterie de Marine [BIMa], lequel fait partie des Forces françaises en Côte d’Ivoire [FFCI].

Dans un communiqué diffusé ce 22 avril, celles-ci assurent que « cette campagne de tir a été organisée dans le strict respect du cadre réglementaire en vigueur et en accord avec les autorités militaires locales » et que les « mesures de protection prévues [barrières abaissées, panneaux de signalisation] ont été « correctement mises en oeuvre » avant le début des tirs. Et d’insister : « La population locale a été informée de cette campagne de tir et avait connaissance de la zone interdite ».

Toujours est-il qu’une enquête judiciaire a été ouverte afin de déterminer les responsabilités dans la mort de ce berger ainsi que celle de son troupeau. Une enquête française est également menée auprès des « forces présentes durant l’exercice », ont précisé les FFCI. Les activités militaires dans la zone de Boni-Andokro ont été suspendues le temps de mener les investigations.

Par ailleurs, les FFCI ont indiqué avoir apporté un « premier soutien à la famille » de l’éleveur pour « l’organisation des obsèques », qui ont lieu le 21 avril.

Pour rappel, un temps menacées après la publication du Livre blanc sur la Défense et la sécurité nationale de 2008 et la fin annoncée de l’opération Licorne, les Forces françaises en Côte d’Ivoire finalement confortées lors de l’intervention au Mali [Serval, 2013], ceci afin de permettre à la France de disposer d’une base opérationnelle avancée sur la façade Ouest de l’ Afrique dotée d’un port en eaux profondes. Leur mission est de soutenir les opérations conduites dans la zone et d’y assurer la protection des ressortissants français [et européens] ainsi que mener des actions de coopérations avec les forces armées locales.

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Le 19 avril, un jeune éleveur de boeufs, qui accompagnait son troupeau d’une soixantaine de tête dans le secteur de Boni-Andokro, a été tué par une explosion survenue lors d’une campagne de tir effectuée avec des CAESAr [Camions équipés d’un système de d’artillerie] par le 43e Bataillon d’Infanterie de Marine [BIMa], lequel fait partie des Forces françaises en Côte d’Ivoire [FFCI].

Dans un communiqué diffusé ce 22 avril, celles-ci assurent que « cette campagne de tir a été organisée dans le strict respect du cadre réglementaire en vigueur et en accord avec les autorités militaires locales » et que les « mesures de protection prévues [barrières abaissées, panneaux de signalisation] ont été « correctement mises en oeuvre » avant le début des tirs. Et d’insister : « La population locale a été informée de cette campagne de tir et avait connaissance de la zone interdite ».

Toujours est-il qu’une enquête judiciaire a été ouverte afin de déterminer les responsabilités dans la mort de ce berger ainsi que celle de son troupeau. Une enquête française est également menée auprès des « forces présentes durant l’exercice », ont précisé les FFCI. Les activités militaires dans la zone de Boni-Andokro ont été suspendues le temps de mener les investigations.

Par ailleurs, les FFCI ont indiqué avoir apporté un « premier soutien à la famille » de l’éleveur pour « l’organisation des obsèques », qui ont lieu le 21 avril.

Pour rappel, un temps menacées après la publication du Livre blanc sur la Défense et la sécurité nationale de 2008 et la fin annoncée de l’opération Licorne, les Forces françaises en Côte d’Ivoire finalement confortées lors de l’intervention au Mali [Serval, 2013], ceci afin de permettre à la France de disposer d’une base opérationnelle avancée sur la façade Ouest de l’ Afrique dotée d’un port en eaux profondes. Leur mission est de soutenir les opérations conduites dans la zone et d’y assurer la protection des ressortissants français [et européens] ainsi que mener des actions de coopérations avec les forces armées locales.

France24 - Monde

Après s'être échappés d'un centre de rétention, des Rohingya victimes d'une "chasse aux sorcières" en Malaisie

Publié le : 26/04/2022 - 17:51

Thaïs Chaigne Suivre

Mercredi 20 avril, près de 500 réfugiés rohingyas se sont enfuis d’un centre de rétention en Malaisie. Des dizaines de vidéos les montrent en train de courir sur les routes, affolés. La plupart d’entre eux ont été arrêtés par la police depuis. Mais mardi 26 avril, les autorités malaisiennes ont lancé un appel à la population pour dénoncer 61 Rohingya toujours en fuite, suscitant l’indignation des militants des droits humains, dont notre Observatrice qui déplore que des migrants fuyant les persécutions dans leur pays, la Birmanie, soient "traités comme des criminels".

Près de 500 réfugiés rohingyas se sont échappés du centre de détention de migrants à Sungai Bakap, sur l’île de Penang en Malaisie, le 20 avril. Percutées par des véhicules sur une autoroute située à une dizaine de kilomètres du centre, six personnes, dont deux enfants, ont trouvé la mort. 

De nombreuses vidéos montrant ce dangereux exode sur l’autoroute ont circulé sur TikTok et Facebook. Certaines, particulièrement violentes, montrent des corps allongés le long de la route. 

Sur certaines images, prises par des automobilistes, on voit des dizaines de personnes courir sur la route, poursuivies par les véhicules de police. Des hommes, des femmes et des enfants, dont certains couraient pieds nus.

@kosmoonline#beritatiktok♬ original sound - Kosmo!

Vidéo filmée dans la nuit du 20 avril. On y voit des réfugiés rohingyas courir sur la la route, fuyant la police malaisienne.

Lundi 25 avril, les autorités ont fait appel à la population locale pour les aider à retrouver 61 réfugiés échappés du centre de rétention qui n’avaient pas encore été arrêtés. 

Heidy Quah a fondé Refuge for the Refugees (RFTF), une association malaisienne qui se bat pour le droit des réfugiés en Malaisie.

Les habitants de la zone où les réfugiés sont en fuite sont incités à faire une sorte de chasse aux sorcières. On leur dit de ne pas leur porter assistance et de prévenir les autorités. Mais ces détenus ne sont pas des criminels. Ce ne sont pas des assassins ou des violeurs. Ce sont des gens qui fuient leur pays à cause de la guerre.

Depuis 2017, les Rohingya arrivent régulièrement sur des embarcations en Malaisie. Ils sont dans un premier temps détenus dans le centre de rétention de Langkawi, puis transférés vers le centre temporaire de Sungai Bakap, dans le nord-ouest de la péninsule malaise. 

Persécutés de longue date dans leur pays la Birmanie, plus d’un million de Rohingya ont fui vers des pays voisins, pour une grande majorité au Bangladesh. La Malaisie en compte actuellement environ 150 000. 

–> Lire sur les Observateurs : "Dans chaque camp, une catastrophe" : au Bangladesh, la mousson aggrave la situation des Rohingya

Pour autant, la Malaisie, qui n’est pas signataire de la convention de Genève, ne leur accorde pas de statut particulier et les considère comme des migrants illégaux. Seuls ceux qui parviennent à obtenir un statut de réfugié auprès du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés sont autorisés à rester.

@dik_jat#fyp♬ Selamat Malam Rohingya - Syed Amran Al-Yahya

 Vidéo TikTok montrant des réfugiés rohingyas rassemblés par la police sur le bas-côté de l’autoroute.

 

Les Rohingya vivent donc pour la plupart dans des centres de détention pour migrants, parfois plusieurs mois, voire plusieurs années. Et leurs conditions de vie préoccupent grandement les associations locales et internationales de défense des droits humains. 

"Certains détenus sont battus sans aucune raison valable"

Heidy Quah explique que le gouvernement malaisien n'autorise pas les associations d’aide aux migrants à visiter les centres de détention. Mais la description que lui ont fait les migrants passés par ces centres est particulièrement préoccupante : 

Ces centres de détention sont complètement surpeuplés, au point qu’on soit obligés de dormir les jambes repliées. Les besoins de première nécessité sont à peine couverts.

Quand les migrants arrivent dans ces centres, ils doivent céder toutes leurs affaires. En échange, on ne leur donne que la moitié d’un morceau de savon chacun, peut-être une brosse à dents, deux t-shirts et deux pantalons. Les femmes n’ont pas suffisamment de protections hygiéniques quand elles ont leurs règles. Et le centre ne fournit pas de couches pour les bébés. Une mère m’a raconté qu’elle utilisait un t-shirt comme couche.

Les conditions sanitaires sont très préoccupantes. C’est un véritable nid à toutes sortes de maladies et d’infections. Et il n’y a pas forcément d’assistance médicale, même quand quelqu’un est en danger de mort, et c’est d’ailleurs ce qui a déclenché la révolte dans le centre le 20 avril. 

Il y a beaucoup de mauvais traitements, beaucoup d’abus. Certains détenus sont même battus sans aucune raison valable.

Les Rohingya ne sont cependant pas renvoyés vers la Birmanie, contrairement aux autres migrants considérés comme illégaux qui ne peuvent pas prétendre au statut international de réfugiés, comme les travailleurs indonésiens.

Pour avoir dénoncé les conditions des migrants dans les centres de migration sur Facebook en 2020, Heidy Quah a été poursuivie pour "contenu offensant" envers le gouvernement. Mais lundi 25 avril, elle a appris que les poursuites avaient été abandonnées, lors d’une audience à Kuala Lumpur.

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Le Royaume-Uni propose d’aider l’Inde à concevoir ses propres avions de combat

par Laurent Lagneau · 22 avril 2022

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Étant donné ses liens anciens avec la Russie, l’Inde n’a pas condamné l’offensive lancée par Moscou contre l’Ukraine, pas plus qu’elle n’a accepté de s’associer aux sanctions prises contre son allié, son intention étant, au contraire, de lui acheter davantage de pétrole à un prix réduit. Aussi, la position de New Delhi embarrasse Washington.

En effet, le 22 mars, le président américain, Joe Biden, a estimé que, à l’égard de la Russie, l’Inde était le pays le plus « fragile » du Dialogue de sécurité quadrilatéral [QUAD], une alliance mise en place par les États-Unis [avec l’Australie et le Japon] pour contrer les visées de la Chine dans la région Indo-Pacifique.

Aussi, pour affaiblir cette relation entre Moscou et New Dehli, la diplomatie américaine mise sur la persuasion et non sur la contrainte. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles l’Inde n’a pas été sanctionnée par les États-Unis pour son achat de systèmes russes de défense S-400. Mieux : ils lui ont proposé un accord permettant l’échange de données militaires en octobre 2020 [Basic Exchange and Cooperation Agreement – BECA].

Cependant, et même si c’est moins vrai depuis déjà quelques années, l’Inde dépend encore significativement de la Russie pour équiper ses forces armées. D’où l’idée de Washington de renforcer ses relations militaires avec New Delhi, qui a par ailleurs déjà acquis plusieurs équipements de facture américaine [hélicoptères d’attaque AH-64 Apache et avions de patrouille maritime P-8I Poseidon, par exemple].

« L’Inde est un partenaire de plus en plus important dans une dynamique internationale en mutation rapide », a encore affirmé Lloyd Austin, le chef du Pentagone, lors d’une visite à New Delhi, en mars.

Cela étant, les États-Unis ne sont pas les seuls à tenter de convaincre l’Inde de se détourner de la Russie : le Royaume-Uni, ancienne puissance coloniale, s’est engagé sur la même voie. D’abord en proposant un accord de libre-échange, qui pourrait être signé d’ici octobre prochain. Puis avec une renforcement des relations militaires, notamment dans le domaine industriel. C’est en effet ce qu’a proposé le Premier ministre britannique, Boris Johnson, à son homologue indien, Narendra Modi, lors d’un déplacement à New Delhi, ce 22 avril.

Concrètement, le Royaume-Uni propose à l’Inde de l’aider à concevoir et à assembler ses propres avions de combat, en lui « offrant le meilleur du savoir-faire britannique » dans le domaine de l’aéronautique.

Aucune précision n’a été donnée sur le programme concerné par cette offre et une éventuelle participation de l’Inde au projet britannique « Tempest » n’a pas été évoquée.

Actuellement, l’Inde continue de développer l’avion de combat LCA Tejas [produit par Hindustan Aeronautics Limited – HAL], dont 83 exemplaires ont été commandés par l’Indian Air Force. Les livraisons doivent commencer en 2024 et se terminer quatre ans plus tard. Pour le moment, cet appareil est propulsé par un réacteur F404-GE-IN20, alors qu’il aurait dû l’être par un moteur de conception locale, à savoir le GTRE GTX-35VS Kaveri, dont le développement ne se fait pas sans peine [le français Safran a d’ailleurs été sollicité, dans le cadre des compensations industrielles liées au contrat Rafale, ndlr].

En outre, le ministère indien de la Défense a lancé le programme AMCA [Advanced Medium Combat Aircraft], qui vise à développer un avion de combat de cinquième génération. Et le calendrier est plutôt ambitieux puisqu’un premier prototype est attendu pour 2025, l’objectif étant de démarrer la production en 2030. Est-ce ce projet qui pourrait bénéficier d’un appui britannique?

Quoi qu’il en soit, M. Johnson a également proposé l’aide du Royaume-Uni en « matière de nouvelles technologies pour identifier les menaces dans l’océan Indien » et y répondre. Enfin, Londres va délivrer à New Delhi une « licence d’exportation générale ouverte » [OGEL] afin de réduire les délais pour les achats d’équipements militaires.

Le Royaume-Uni propose d’aider l’Inde à concevoir ses propres avions de combat

par Laurent Lagneau · 22 avril 2022

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Étant donné ses liens anciens avec la Russie, l’Inde n’a pas condamné l’offensive lancée par Moscou contre l’Ukraine, pas plus qu’elle n’a accepté de s’associer aux sanctions prises contre son allié, son intention étant, au contraire, de lui acheter davantage de pétrole à un prix réduit. Aussi, la position de New Delhi embarrasse Washington.

En effet, le 22 mars, le président américain, Joe Biden, a estimé que, à l’égard de la Russie, l’Inde était le pays le plus « fragile » du Dialogue de sécurité quadrilatéral [QUAD], une alliance mise en place par les États-Unis [avec l’Australie et le Japon] pour contrer les visées de la Chine dans la région Indo-Pacifique.

Aussi, pour affaiblir cette relation entre Moscou et New Dehli, la diplomatie américaine mise sur la persuasion et non sur la contrainte. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles l’Inde n’a pas été sanctionnée par les États-Unis pour son achat de systèmes russes de défense S-400. Mieux : ils lui ont proposé un accord permettant l’échange de données militaires en octobre 2020 [Basic Exchange and Cooperation Agreement – BECA].

Cependant, et même si c’est moins vrai depuis déjà quelques années, l’Inde dépend encore significativement de la Russie pour équiper ses forces armées. D’où l’idée de Washington de renforcer ses relations militaires avec New Delhi, qui a par ailleurs déjà acquis plusieurs équipements de facture américaine [hélicoptères d’attaque AH-64 Apache et avions de patrouille maritime P-8I Poseidon, par exemple].

« L’Inde est un partenaire de plus en plus important dans une dynamique internationale en mutation rapide », a encore affirmé Lloyd Austin, le chef du Pentagone, lors d’une visite à New Delhi, en mars.

Cela étant, les États-Unis ne sont pas les seuls à tenter de convaincre l’Inde de se détourner de la Russie : le Royaume-Uni, ancienne puissance coloniale, s’est engagé sur la même voie. D’abord en proposant un accord de libre-échange, qui pourrait être signé d’ici octobre prochain. Puis avec une renforcement des relations militaires, notamment dans le domaine industriel. C’est en effet ce qu’a proposé le Premier ministre britannique, Boris Johnson, à son homologue indien, Narendra Modi, lors d’un déplacement à New Delhi, ce 22 avril.

Concrètement, le Royaume-Uni propose à l’Inde de l’aider à concevoir et à assembler ses propres avions de combat, en lui « offrant le meilleur du savoir-faire britannique » dans le domaine de l’aéronautique.

Aucune précision n’a été donnée sur le programme concerné par cette offre et une éventuelle participation de l’Inde au projet britannique « Tempest » n’a pas été évoquée.

Actuellement, l’Inde continue de développer l’avion de combat LCA Tejas [produit par Hindustan Aeronautics Limited – HAL], dont 83 exemplaires ont été commandés par l’Indian Air Force. Les livraisons doivent commencer en 2024 et se terminer quatre ans plus tard. Pour le moment, cet appareil est propulsé par un réacteur F404-GE-IN20, alors qu’il aurait dû l’être par un moteur de conception locale, à savoir le GTRE GTX-35VS Kaveri, dont le développement ne se fait pas sans peine [le français Safran a d’ailleurs été sollicité, dans le cadre des compensations industrielles liées au contrat Rafale, ndlr].

En outre, le ministère indien de la Défense a lancé le programme AMCA [Advanced Medium Combat Aircraft], qui vise à développer un avion de combat de cinquième génération. Et le calendrier est plutôt ambitieux puisqu’un premier prototype est attendu pour 2025, l’objectif étant de démarrer la production en 2030. Est-ce ce projet qui pourrait bénéficier d’un appui britannique?

Quoi qu’il en soit, M. Johnson a également proposé l’aide du Royaume-Uni en « matière de nouvelles technologies pour identifier les menaces dans l’océan Indien » et y répondre. Enfin, Londres va délivrer à New Delhi une « licence d’exportation générale ouverte » [OGEL] afin de réduire les délais pour les achats d’équipements militaires.

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Étant donné ses liens anciens avec la Russie, l’Inde n’a pas condamné l’offensive lancée par Moscou contre l’Ukraine, pas plus qu’elle n’a accepté de s’associer aux sanctions prises contre son allié, son intention étant, au contraire, de lui acheter davantage de pétrole à un prix réduit. Aussi, la position de New Delhi embarrasse Washington.

En effet, le 22 mars, le président américain, Joe Biden, a estimé que, à l’égard de la Russie, l’Inde était le pays le plus « fragile » du Dialogue de sécurité quadrilatéral [QUAD], une alliance mise en place par les États-Unis [avec l’Australie et le Japon] pour contrer les visées de la Chine dans la région Indo-Pacifique.

Aussi, pour affaiblir cette relation entre Moscou et New Dehli, la diplomatie américaine mise sur la persuasion et non sur la contrainte. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles l’Inde n’a pas été sanctionnée par les États-Unis pour son achat de systèmes russes de défense S-400. Mieux : ils lui ont proposé un accord permettant l’échange de données militaires en octobre 2020 [Basic Exchange and Cooperation Agreement – BECA].

Cependant, et même si c’est moins vrai depuis déjà quelques années, l’Inde dépend encore significativement de la Russie pour équiper ses forces armées. D’où l’idée de Washington de renforcer ses relations militaires avec New Delhi, qui a par ailleurs déjà acquis plusieurs équipements de facture américaine [hélicoptères d’attaque AH-64 Apache et avions de patrouille maritime P-8I Poseidon, par exemple].

« L’Inde est un partenaire de plus en plus important dans une dynamique internationale en mutation rapide », a encore affirmé Lloyd Austin, le chef du Pentagone, lors d’une visite à New Delhi, en mars.

Cela étant, les États-Unis ne sont pas les seuls à tenter de convaincre l’Inde de se détourner de la Russie : le Royaume-Uni, ancienne puissance coloniale, s’est engagé sur la même voie. D’abord en proposant un accord de libre-échange, qui pourrait être signé d’ici octobre prochain. Puis avec une renforcement des relations militaires, notamment dans le domaine industriel. C’est en effet ce qu’a proposé le Premier ministre britannique, Boris Johnson, à son homologue indien, Narendra Modi, lors d’un déplacement à New Delhi, ce 22 avril.

Concrètement, le Royaume-Uni propose à l’Inde de l’aider à concevoir et à assembler ses propres avions de combat, en lui « offrant le meilleur du savoir-faire britannique » dans le domaine de l’aéronautique.

Aucune précision n’a été donnée sur le programme concerné par cette offre et une éventuelle participation de l’Inde au projet britannique « Tempest » n’a pas été évoquée.

Actuellement, l’Inde continue de développer l’avion de combat LCA Tejas [produit par Hindustan Aeronautics Limited – HAL], dont 83 exemplaires ont été commandés par l’Indian Air Force. Les livraisons doivent commencer en 2024 et se terminer quatre ans plus tard. Pour le moment, cet appareil est propulsé par un réacteur F404-GE-IN20, alors qu’il aurait dû l’être par un moteur de conception locale, à savoir le GTRE GTX-35VS Kaveri, dont le développement ne se fait pas sans peine [le français Safran a d’ailleurs été sollicité, dans le cadre des compensations industrielles liées au contrat Rafale, ndlr].

En outre, le ministère indien de la Défense a lancé le programme AMCA [Advanced Medium Combat Aircraft], qui vise à développer un avion de combat de cinquième génération. Et le calendrier est plutôt ambitieux puisqu’un premier prototype est attendu pour 2025, l’objectif étant de démarrer la production en 2030. Est-ce ce projet qui pourrait bénéficier d’un appui britannique?

Quoi qu’il en soit, M. Johnson a également proposé l’aide du Royaume-Uni en « matière de nouvelles technologies pour identifier les menaces dans l’océan Indien » et y répondre. Enfin, Londres va délivrer à New Delhi une « licence d’exportation générale ouverte » [OGEL] afin de réduire les délais pour les achats d’équipements militaires.

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En effet, le 22 mars, le président américain, Joe Biden, a estimé que, à l’égard de la Russie, l’Inde était le pays le plus « fragile » du Dialogue de sécurité quadrilatéral [QUAD], une alliance mise en place par les États-Unis [avec l’Australie et le Japon] pour contrer les visées de la Chine dans la région Indo-Pacifique.

Aussi, pour affaiblir cette relation entre Moscou et New Dehli, la diplomatie américaine mise sur la persuasion et non sur la contrainte. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles l’Inde n’a pas été sanctionnée par les États-Unis pour son achat de systèmes russes de défense S-400. Mieux : ils lui ont proposé un accord permettant l’échange de données militaires en octobre 2020 [Basic Exchange and Cooperation Agreement – BECA].

Cependant, et même si c’est moins vrai depuis déjà quelques années, l’Inde dépend encore significativement de la Russie pour équiper ses forces armées. D’où l’idée de Washington de renforcer ses relations militaires avec New Delhi, qui a par ailleurs déjà acquis plusieurs équipements de facture américaine [hélicoptères d’attaque AH-64 Apache et avions de patrouille maritime P-8I Poseidon, par exemple].

« L’Inde est un partenaire de plus en plus important dans une dynamique internationale en mutation rapide », a encore affirmé Lloyd Austin, le chef du Pentagone, lors d’une visite à New Delhi, en mars.

Cela étant, les États-Unis ne sont pas les seuls à tenter de convaincre l’Inde de se détourner de la Russie : le Royaume-Uni, ancienne puissance coloniale, s’est engagé sur la même voie. D’abord en proposant un accord de libre-échange, qui pourrait être signé d’ici octobre prochain. Puis avec une renforcement des relations militaires, notamment dans le domaine industriel. C’est en effet ce qu’a proposé le Premier ministre britannique, Boris Johnson, à son homologue indien, Narendra Modi, lors d’un déplacement à New Delhi, ce 22 avril.

Concrètement, le Royaume-Uni propose à l’Inde de l’aider à concevoir et à assembler ses propres avions de combat, en lui « offrant le meilleur du savoir-faire britannique » dans le domaine de l’aéronautique.

Aucune précision n’a été donnée sur le programme concerné par cette offre et une éventuelle participation de l’Inde au projet britannique « Tempest » n’a pas été évoquée.

Actuellement, l’Inde continue de développer l’avion de combat LCA Tejas [produit par Hindustan Aeronautics Limited – HAL], dont 83 exemplaires ont été commandés par l’Indian Air Force. Les livraisons doivent commencer en 2024 et se terminer quatre ans plus tard. Pour le moment, cet appareil est propulsé par un réacteur F404-GE-IN20, alors qu’il aurait dû l’être par un moteur de conception locale, à savoir le GTRE GTX-35VS Kaveri, dont le développement ne se fait pas sans peine [le français Safran a d’ailleurs été sollicité, dans le cadre des compensations industrielles liées au contrat Rafale, ndlr].

En outre, le ministère indien de la Défense a lancé le programme AMCA [Advanced Medium Combat Aircraft], qui vise à développer un avion de combat de cinquième génération. Et le calendrier est plutôt ambitieux puisqu’un premier prototype est attendu pour 2025, l’objectif étant de démarrer la production en 2030. Est-ce ce projet qui pourrait bénéficier d’un appui britannique?

Quoi qu’il en soit, M. Johnson a également proposé l’aide du Royaume-Uni en « matière de nouvelles technologies pour identifier les menaces dans l’océan Indien » et y répondre. Enfin, Londres va délivrer à New Delhi une « licence d’exportation générale ouverte » [OGEL] afin de réduire les délais pour les achats d’équipements militaires.

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France-Luxembourg: the ‘steel friendship’ in Esch-sur-Alzette

Issued on: 24/02/2022 - 18:04

Luxembourg’s second-largest city, Esch-sur-Alzette, is a community with a heavy industrial past. It’s located near the French border and sits as a monument to the country’s 20th century steel industry boom. Its numerous post-industrial brownfields bear witness to that, as well as its multiculturalism: 120 nationalities live here, including one in particular: the French. Many of them migrated to the Grand Duchy decades ago to work in the country’s successful steel industry.

Today, the city is steeped in history, earning it the honour as this year’s European Capital of Culture.

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Artillerie : M. Macron annonce la livraison par la France de CAESAr à l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 22 avril 2022

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Début mars, le député Alexis Corbière s’était fait taper sur les droits pour avoir indiqué, à l’antenne de franceinfo, que la France avait livré « des gilets par balles et quelques missiles antichars » aux forces ukrainennes afin d’aider celles-ci à faire face à l’invasion russe.

« Communiquer sur ce que nous envoyons à l’Ukraine, c’est communiquer sur ce dont l’Ukraine a besoin et donc, c’est communiquer y compris à la Russie sur ce qui manque à l’Ukraine dans cette guerre. Et donc, en responsabilité, nous avons fait le choix de ne pas communiquer sur cette liste », avait en effet réagi Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement.

Or, la liste des équipements militaires livrés à l’Ukraine par la France aurait été communiquée quelques jours plus tôt aux députés, lors d’une audition de Martin Briens, le directeur du cabinet civil et militaire de Florence Parly, la ministre des Armées. « Aurait » car le compte-rendu de celle-ci n’a pas été publié [et c’est d’ailleurs ainsi pour toutes les auditions parlementaires relatives à l’Ukraine…].

Cela étant, M. Corbière n’avait pas fait une entorse au secret défense étant donné que seuls les parlementaires de la Délégation au renseignement y sont astreint. En outre, les quoditiens Le Monde et L’Opinion avaient révélé, plus tard, que l’aide militaire fournie par la France aux forces ukrainiennes comprenait des missiles MILAN, MISTRAL et Javelin [acquis aux États-Unis pour les opérations en Afghanistan, ndlr] et de l’imagerie satellitaire. Dans quelle proportion? Mystère…

Toujours est-il que, via un communiqué publié le 13 avril, le ministère des Armées précisa que la « valeur des équipements […] livrés à Kiev s’élevait à 100 millions d’euros d’euros : moyens de protection, équipements optroniques, armements et munitions, systèmes d’armes répondant aux besoins exprimés par l’Ukraine ».

Visiblement, tout n’a pas encore été dit à ce sujet… À deux jours du second tour de l’élection présidentielle, dans un entretien accordé à Ouest-France, au Westdeutsche Allgemeine Zeitung [Allemagne] et au Corriere della Sera [Italie], le président Macron a confirmé que la France avait bien livré des missiles anti-char MILAN… mais aussi révélé que des Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr] faisaient partie du lot. Ce qui est une annonce majeure.

« Chacun prend ses responsabilités avec ses équilibres politiques, et je ne m’immisce pas dans la vie politique des uns et des autres. Nous sommes très coordonnés. J’ai parlé avant-hier au chancelier [Olaf] Scholz sur ce sujet. Nous livrons quand même des équipements conséquents, des MILAN aux César [sic] en passant par plusieurs types d’armements. Je pense qu’il faut continuer sur ce chemin. Avec toujours une ligne rouge, qui est de ne pas entrer dans la cobelligérance », a en effet déclaré Emmanuel Macron. [À noter que la version allemande de cet entretien ne mentionne pas les CAESAr…]

Si la livraison potentielle de chars et de pièces d’artillerie à l’Ukraine fait l’objet d’un débat public en Allemagne, rien de tel en France… alors que la révélation de M. Macron pose plusieurs questions : combien de CAESAr ont été livrés? Viennent-ils de l’inventaire de l’armée de Terre, qui n’en compte actuellement que 76 unités [un CAESAr ayant été perdu en opération ndlr]? Vont-ils être prélevés parmi les exemplaires commandés par le Maroc, le Danemark et la République tchèque, ces deux pays ayant opté pour la version 8×8, différente de celle mis en oeuvre par les artilleurs français? Quand les militaires ukrainiens vont-ils être formés? Quand et comment ces pièces d’artillerie seront-elles livrées? Pourquoi des CAESAr et non des canons AUF1 et TRF1 de 155 mm?

Quelques réponses ont été obtenues par Ouest France. Ainsi, le journal indique qu’il s’agirait de prélever 12 CAESAr parmi ceux de de l’armée de Terre [soit 15% de la dotation actuelle en moins!]. Et quarante artilleurs ukrainiens sont attendus en France pour être formés à leur utilisation.

Pour rappel, la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 prévoit la commande de 32 CAESAr supplémentaires afin de porter leur nombre d’exemplaires en service au sein de l’armée de Terre à 109. En février, le Premier ministre, Jean Castex, a notifié à Nexter un contrat de 600 millions d’euros pour le développement du CAESAr de nouvelle génération [NG ou Mark II].

Et, à l’issue de quatre année de développement et de qualification de cette nouvelle version, la Direction générale de l’armement [DGA] aura à choisir entre deux solutions : lancer la production de 109 CAESAr NG, soit en commander 33 exemplaires et rénover les 76 systèmes restants mis en oeuvre par l’armée de Terre. A priori, après l’annonce de M. Macron, on devrait aller vers la première option…

Quoi qu’il en soit, et outre les CAESAr, les forces ukrainiennes recevront aussi des obusiers automoteurs PzH2000 de facture allemande, ceux-ci devant être prélevés parmi les 64 que possède l’armée royale néerlandaise. Et les États-Unis ont annoncé qu’ils leur livreront un total de 90 canons tractés M777 de 155 mm.

Artillerie : M. Macron annonce la livraison par la France de CAESAr à l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 22 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Début mars, le député Alexis Corbière s’était fait taper sur les droits pour avoir indiqué, à l’antenne de franceinfo, que la France avait livré « des gilets par balles et quelques missiles antichars » aux forces ukrainennes afin d’aider celles-ci à faire face à l’invasion russe.

« Communiquer sur ce que nous envoyons à l’Ukraine, c’est communiquer sur ce dont l’Ukraine a besoin et donc, c’est communiquer y compris à la Russie sur ce qui manque à l’Ukraine dans cette guerre. Et donc, en responsabilité, nous avons fait le choix de ne pas communiquer sur cette liste », avait en effet réagi Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement.

Or, la liste des équipements militaires livrés à l’Ukraine par la France aurait été communiquée quelques jours plus tôt aux députés, lors d’une audition de Martin Briens, le directeur du cabinet civil et militaire de Florence Parly, la ministre des Armées. « Aurait » car le compte-rendu de celle-ci n’a pas été publié [et c’est d’ailleurs ainsi pour toutes les auditions parlementaires relatives à l’Ukraine…].

Cela étant, M. Corbière n’avait pas fait une entorse au secret défense étant donné que seuls les parlementaires de la Délégation au renseignement y sont astreint. En outre, les quoditiens Le Monde et L’Opinion avaient révélé, plus tard, que l’aide militaire fournie par la France aux forces ukrainiennes comprenait des missiles MILAN, MISTRAL et Javelin [acquis aux États-Unis pour les opérations en Afghanistan, ndlr] et de l’imagerie satellitaire. Dans quelle proportion? Mystère…

Toujours est-il que, via un communiqué publié le 13 avril, le ministère des Armées précisa que la « valeur des équipements […] livrés à Kiev s’élevait à 100 millions d’euros d’euros : moyens de protection, équipements optroniques, armements et munitions, systèmes d’armes répondant aux besoins exprimés par l’Ukraine ».

Visiblement, tout n’a pas encore été dit à ce sujet… À deux jours du second tour de l’élection présidentielle, dans un entretien accordé à Ouest-France, au Westdeutsche Allgemeine Zeitung [Allemagne] et au Corriere della Sera [Italie], le président Macron a confirmé que la France avait bien livré des missiles anti-char MILAN… mais aussi révélé que des Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr] faisaient partie du lot. Ce qui est une annonce majeure.

« Chacun prend ses responsabilités avec ses équilibres politiques, et je ne m’immisce pas dans la vie politique des uns et des autres. Nous sommes très coordonnés. J’ai parlé avant-hier au chancelier [Olaf] Scholz sur ce sujet. Nous livrons quand même des équipements conséquents, des MILAN aux César [sic] en passant par plusieurs types d’armements. Je pense qu’il faut continuer sur ce chemin. Avec toujours une ligne rouge, qui est de ne pas entrer dans la cobelligérance », a en effet déclaré Emmanuel Macron. [À noter que la version allemande de cet entretien ne mentionne pas les CAESAr…]

Si la livraison potentielle de chars et de pièces d’artillerie à l’Ukraine fait l’objet d’un débat public en Allemagne, rien de tel en France… alors que la révélation de M. Macron pose plusieurs questions : combien de CAESAr ont été livrés? Viennent-ils de l’inventaire de l’armée de Terre, qui n’en compte actuellement que 76 unités [un CAESAr ayant été perdu en opération ndlr]? Vont-ils être prélevés parmi les exemplaires commandés par le Maroc, le Danemark et la République tchèque, ces deux pays ayant opté pour la version 8×8, différente de celle mis en oeuvre par les artilleurs français? Quand les militaires ukrainiens vont-ils être formés? Quand et comment ces pièces d’artillerie seront-elles livrées? Pourquoi des CAESAr et non des canons AUF1 et TRF1 de 155 mm?

Quelques réponses ont été obtenues par Ouest France. Ainsi, le journal indique qu’il s’agirait de prélever 12 CAESAr parmi ceux de de l’armée de Terre [soit 15% de la dotation actuelle en moins!]. Et quarante artilleurs ukrainiens sont attendus en France pour être formés à leur utilisation.

Pour rappel, la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 prévoit la commande de 32 CAESAr supplémentaires afin de porter leur nombre d’exemplaires en service au sein de l’armée de Terre à 109. En février, le Premier ministre, Jean Castex, a notifié à Nexter un contrat de 600 millions d’euros pour le développement du CAESAr de nouvelle génération [NG ou Mark II].

Et, à l’issue de quatre année de développement et de qualification de cette nouvelle version, la Direction générale de l’armement [DGA] aura à choisir entre deux solutions : lancer la production de 109 CAESAr NG, soit en commander 33 exemplaires et rénover les 76 systèmes restants mis en oeuvre par l’armée de Terre. A priori, après l’annonce de M. Macron, on devrait aller vers la première option…

Quoi qu’il en soit, et outre les CAESAr, les forces ukrainiennes recevront aussi des obusiers automoteurs PzH2000 de facture allemande, ceux-ci devant être prélevés parmi les 64 que possède l’armée royale néerlandaise. Et les États-Unis ont annoncé qu’ils leur livreront un total de 90 canons tractés M777 de 155 mm.

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Début mars, le député Alexis Corbière s’était fait taper sur les droits pour avoir indiqué, à l’antenne de franceinfo, que la France avait livré « des gilets par balles et quelques missiles antichars » aux forces ukrainennes afin d’aider celles-ci à faire face à l’invasion russe.

« Communiquer sur ce que nous envoyons à l’Ukraine, c’est communiquer sur ce dont l’Ukraine a besoin et donc, c’est communiquer y compris à la Russie sur ce qui manque à l’Ukraine dans cette guerre. Et donc, en responsabilité, nous avons fait le choix de ne pas communiquer sur cette liste », avait en effet réagi Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement.

Or, la liste des équipements militaires livrés à l’Ukraine par la France aurait été communiquée quelques jours plus tôt aux députés, lors d’une audition de Martin Briens, le directeur du cabinet civil et militaire de Florence Parly, la ministre des Armées. « Aurait » car le compte-rendu de celle-ci n’a pas été publié [et c’est d’ailleurs ainsi pour toutes les auditions parlementaires relatives à l’Ukraine…].

Cela étant, M. Corbière n’avait pas fait une entorse au secret défense étant donné que seuls les parlementaires de la Délégation au renseignement y sont astreint. En outre, les quoditiens Le Monde et L’Opinion avaient révélé, plus tard, que l’aide militaire fournie par la France aux forces ukrainiennes comprenait des missiles MILAN, MISTRAL et Javelin [acquis aux États-Unis pour les opérations en Afghanistan, ndlr] et de l’imagerie satellitaire. Dans quelle proportion? Mystère…

Toujours est-il que, via un communiqué publié le 13 avril, le ministère des Armées précisa que la « valeur des équipements […] livrés à Kiev s’élevait à 100 millions d’euros d’euros : moyens de protection, équipements optroniques, armements et munitions, systèmes d’armes répondant aux besoins exprimés par l’Ukraine ».

Visiblement, tout n’a pas encore été dit à ce sujet… À deux jours du second tour de l’élection présidentielle, dans un entretien accordé à Ouest-France, au Westdeutsche Allgemeine Zeitung [Allemagne] et au Corriere della Sera [Italie], le président Macron a confirmé que la France avait bien livré des missiles anti-char MILAN… mais aussi révélé que des Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr] faisaient partie du lot. Ce qui est une annonce majeure.

« Chacun prend ses responsabilités avec ses équilibres politiques, et je ne m’immisce pas dans la vie politique des uns et des autres. Nous sommes très coordonnés. J’ai parlé avant-hier au chancelier [Olaf] Scholz sur ce sujet. Nous livrons quand même des équipements conséquents, des MILAN aux César [sic] en passant par plusieurs types d’armements. Je pense qu’il faut continuer sur ce chemin. Avec toujours une ligne rouge, qui est de ne pas entrer dans la cobelligérance », a en effet déclaré Emmanuel Macron. [À noter que la version allemande de cet entretien ne mentionne pas les CAESAr…]

Si la livraison potentielle de chars et de pièces d’artillerie à l’Ukraine fait l’objet d’un débat public en Allemagne, rien de tel en France… alors que la révélation de M. Macron pose plusieurs questions : combien de CAESAr ont été livrés? Viennent-ils de l’inventaire de l’armée de Terre, qui n’en compte actuellement que 76 unités [un CAESAr ayant été perdu en opération ndlr]? Vont-ils être prélevés parmi les exemplaires commandés par le Maroc, le Danemark et la République tchèque, ces deux pays ayant opté pour la version 8×8, différente de celle mis en oeuvre par les artilleurs français? Quand les militaires ukrainiens vont-ils être formés? Quand et comment ces pièces d’artillerie seront-elles livrées? Pourquoi des CAESAr et non des canons AUF1 et TRF1 de 155 mm?

Quelques réponses ont été obtenues par Ouest France. Ainsi, le journal indique qu’il s’agirait de prélever 12 CAESAr parmi ceux de de l’armée de Terre [soit 15% de la dotation actuelle en moins!]. Et quarante artilleurs ukrainiens sont attendus en France pour être formés à leur utilisation.

Pour rappel, la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 prévoit la commande de 32 CAESAr supplémentaires afin de porter leur nombre d’exemplaires en service au sein de l’armée de Terre à 109. En février, le Premier ministre, Jean Castex, a notifié à Nexter un contrat de 600 millions d’euros pour le développement du CAESAr de nouvelle génération [NG ou Mark II].

Et, à l’issue de quatre année de développement et de qualification de cette nouvelle version, la Direction générale de l’armement [DGA] aura à choisir entre deux solutions : lancer la production de 109 CAESAr NG, soit en commander 33 exemplaires et rénover les 76 systèmes restants mis en oeuvre par l’armée de Terre. A priori, après l’annonce de M. Macron, on devrait aller vers la première option…

Quoi qu’il en soit, et outre les CAESAr, les forces ukrainiennes recevront aussi des obusiers automoteurs PzH2000 de facture allemande, ceux-ci devant être prélevés parmi les 64 que possède l’armée royale néerlandaise. Et les États-Unis ont annoncé qu’ils leur livreront un total de 90 canons tractés M777 de 155 mm.

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Début mars, le député Alexis Corbière s’était fait taper sur les droits pour avoir indiqué, à l’antenne de franceinfo, que la France avait livré « des gilets par balles et quelques missiles antichars » aux forces ukrainennes afin d’aider celles-ci à faire face à l’invasion russe.

« Communiquer sur ce que nous envoyons à l’Ukraine, c’est communiquer sur ce dont l’Ukraine a besoin et donc, c’est communiquer y compris à la Russie sur ce qui manque à l’Ukraine dans cette guerre. Et donc, en responsabilité, nous avons fait le choix de ne pas communiquer sur cette liste », avait en effet réagi Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement.

Or, la liste des équipements militaires livrés à l’Ukraine par la France aurait été communiquée quelques jours plus tôt aux députés, lors d’une audition de Martin Briens, le directeur du cabinet civil et militaire de Florence Parly, la ministre des Armées. « Aurait » car le compte-rendu de celle-ci n’a pas été publié [et c’est d’ailleurs ainsi pour toutes les auditions parlementaires relatives à l’Ukraine…].

Cela étant, M. Corbière n’avait pas fait une entorse au secret défense étant donné que seuls les parlementaires de la Délégation au renseignement y sont astreint. En outre, les quoditiens Le Monde et L’Opinion avaient révélé, plus tard, que l’aide militaire fournie par la France aux forces ukrainiennes comprenait des missiles MILAN, MISTRAL et Javelin [acquis aux États-Unis pour les opérations en Afghanistan, ndlr] et de l’imagerie satellitaire. Dans quelle proportion? Mystère…

Toujours est-il que, via un communiqué publié le 13 avril, le ministère des Armées précisa que la « valeur des équipements […] livrés à Kiev s’élevait à 100 millions d’euros d’euros : moyens de protection, équipements optroniques, armements et munitions, systèmes d’armes répondant aux besoins exprimés par l’Ukraine ».

Visiblement, tout n’a pas encore été dit à ce sujet… À deux jours du second tour de l’élection présidentielle, dans un entretien accordé à Ouest-France, au Westdeutsche Allgemeine Zeitung [Allemagne] et au Corriere della Sera [Italie], le président Macron a confirmé que la France avait bien livré des missiles anti-char MILAN… mais aussi révélé que des Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr] faisaient partie du lot. Ce qui est une annonce majeure.

à Ouest-Franceau Corriere della Sera

« Chacun prend ses responsabilités avec ses équilibres politiques, et je ne m’immisce pas dans la vie politique des uns et des autres. Nous sommes très coordonnés. J’ai parlé avant-hier au chancelier [Olaf] Scholz sur ce sujet. Nous livrons quand même des équipements conséquents, des MILAN aux César [sic] en passant par plusieurs types d’armements. Je pense qu’il faut continuer sur ce chemin. Avec toujours une ligne rouge, qui est de ne pas entrer dans la cobelligérance », a en effet déclaré Emmanuel Macron. [À noter que la version allemande de cet entretien ne mentionne pas les CAESAr…]

la version allemande

Si la livraison potentielle de chars et de pièces d’artillerie à l’Ukraine fait l’objet d’un débat public en Allemagne, rien de tel en France… alors que la révélation de M. Macron pose plusieurs questions : combien de CAESAr ont été livrés? Viennent-ils de l’inventaire de l’armée de Terre, qui n’en compte actuellement que 76 unités [un CAESAr ayant été perdu en opération ndlr]? Vont-ils être prélevés parmi les exemplaires commandés par le Maroc, le Danemark et la République tchèque, ces deux pays ayant opté pour la version 8×8, différente de celle mis en oeuvre par les artilleurs français? Quand les militaires ukrainiens vont-ils être formés? Quand et comment ces pièces d’artillerie seront-elles livrées? Pourquoi des CAESAr et non des canons AUF1 et TRF1 de 155 mm?

Quelques réponses ont été obtenues par Ouest France. Ainsi, le journal indique qu’il s’agirait de prélever 12 CAESAr parmi ceux de de l’armée de Terre [soit 15% de la dotation actuelle en moins!]. Et quarante artilleurs ukrainiens sont attendus en France pour être formés à leur utilisation.

indique

Pour rappel, la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 prévoit la commande de 32 CAESAr supplémentaires afin de porter leur nombre d’exemplaires en service au sein de l’armée de Terre à 109. En février, le Premier ministre, Jean Castex, a notifié à Nexter un contrat de 600 millions d’euros pour le développement du CAESAr de nouvelle génération [NG ou Mark II].

Et, à l’issue de quatre année de développement et de qualification de cette nouvelle version, la Direction générale de l’armement [DGA] aura à choisir entre deux solutions : lancer la production de 109 CAESAr NG, soit en commander 33 exemplaires et rénover les 76 systèmes restants mis en oeuvre par l’armée de Terre. A priori, après l’annonce de M. Macron, on devrait aller vers la première option…

Quoi qu’il en soit, et outre les CAESAr, les forces ukrainiennes recevront aussi des obusiers automoteurs PzH2000 de facture allemande, ceux-ci devant être prélevés parmi les 64 que possède l’armée royale néerlandaise. Et les États-Unis ont annoncé qu’ils leur livreront un total de 90 canons tractés M777 de 155 mm.

France24 - World

Central African Republic adopts bitcoin as legal currency

Issued on: 27/04/2022 - 17:17

NEWS WIRES

The Central African Republic has adopted bitcoin as legal tender, the president's office said Wednesday, becoming the second country in the world to do so after El Salvador. 

Lawmakers unanimously adopted a bill that made bitcoin legal tender alongside the CFA franc and legalised the use of cryptocurrencies.

President Faustin Archange Touadera signed the measure into law, his chief of staff Obed Namsio said in a statement.

The CAR "is the first country in Africa to adopt bitcoin as legal tender", Namsio said.

"This move places the Central African Republic on the map of the world's boldest and most visionary countries," he declared.

But a leading opposition figure contested the vote and said that the move aimed at undermining use of the CFA franc.

The CAR is one of the planet's poorest and most troubled nations, locked in a nine-year-old civil conflict and with an economy heavily dependent on mineral extraction, much of which is informal.

The text of the new legislation covers use of crypto-currencies, and those who use them, in online trade, "smart contracts... by blockchain technology" and "all electronic transactions".

Cryptocurrencies exchanges are not liable to tax, it adds.

Martin Ziguele, a former CAR prime minister who is now an opposition MP, complained the bill was approved "by proclamation" and some legislators intend to file suit against it at the Constitutional Court.

"This law is a way of getting out of the CFA franc through a means that guts the common currency," said Ziguele.

"It (the law) isn't a priority for the country," he said. "This move raises the question: who benefits from it?"

The CAR is one of six central African countries that share the CFA franc -- a regional currency that is backed by France and pegged to the euro. Other members are Cameroon, Chad, Republic of Congo, Gabon and Equatorial Guinea.

Worries

El Salvador became the world's first adopter of the pioneering virtual currency on September 7.

Under it, citizens of the central American country were allowed to use the digital currency -- along with the US dollar which has been the official currency for two decades -- to pay for any goods or service, using a cyber wallet app.

The introduction was heavily criticised by the International Monetary Fund (IMF).

It warned of "large risks associated with the use of bitcoin on financial stability, financial integrity, and consumer protection" and with issuing bitcoin-backed bonds.

Many regulators share those concerns, and other critics say that anonymised transfers using crypto are a perfect tool for traffickers and money laundering.

India effectively outlawed crypto transactions in 2018, only for the country's top court to strike down the ban two years later.

China's central bank in September declared all financial transactions involving cryptocurrencies to be illegal. 

Huge swings in bitcoin's price make it risky as a store of value and long transaction processing times make it impractical for small purchases.

However, there is also acknowledgement of the usefulness of digital currencies as a flexible monetary tool. Major central banks are looking at the possibility of setting up a virtual currency in a regulated environment.                

Troubled country             

The CAR has experienced few moments of peace since it gained independence from France in 1960, and ranks 188 out of 189 countries in the UN's Human Development Index, a benchmark of prosperity.

In 2013, the country plunged into a civil war that developed largely along sectarian lines.

The conflict eased after France intervened militarily and elections were held that were won by Touadera, although for years armed groups held sway over most of the CAR's territory.

In 2020, a coalition of rebels advanced on the capital Bangui, threatening to overturn Touadera as new elections loomed.

Russia dispatched paramilitaries to help repel the threat and then recover much of the rebel-held territory.

The operatives are described by Bangui as military advisers but by France, the UN and others as mercenaries from the Kremlin-backed Wagner group, which has been accused of abuses.

(AFP)

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Is El Salvador's Bitcoin gamble paying off?

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Trouble in crypto paradise: Why utopian projects always seem to fail

L'Humanité

Les preuves que l’hôpital craque sous toutes les coutures

Premier plan

Plans blancs, lits fermés, services en sursis : les alertes se multiplient dans les établissements hospitaliers, où les sous-effectifs amplifiés par la pandémie ne laissent aucun répit en attendant les mesures du président réélu.

Alexandra Chaignon

Jamais on n’a compté autant de services hospitaliers sous tension. En cause : une pénurie de personnel inédite. Ces dernières semaines, de nombreux hôpitaux ont ainsi déclenché leur plan blanc, ce dispositif qui leur permet de déprogrammer des interventions jugées non urgentes et de redéployer ou de rappeler du personnel. C’est le cas dans la plupart des hôpitaux de Vendée (La Roche-sur-Yon, Challans, Les Sables-d’Olonne), mais aussi à Roubaix (Nord), où la direction a réactivé le dispositif depuis le 11 avril. « Un plan blanc pour cause d’absentéisme, ça ne s’est jamais vu. Normalement, (ce dispositif) est là pour pallier des situations exceptionnelles, a réagi, au micro de BFM, Jacques Adamski, le secrétaire CGT santé à Roubaix. Quand on est en période de crise, les personnels font tout. Là, ils arrêtent, ils n’en peuvent plus. » À Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), le dispositif est maintenu depuis décembre, l’hôpital dénombrant 80 postes vacants d’infirmières et d’aides-soignants, beaucoup étant en arrêt maladie.

Pour les mêmes raisons, de nombreux services d’urgences baissent le rideau la nuit ou le week-end. Récemment, les services de l’hôpital de Falaise (Calvados) ont fermé sur « de courtes périodes » en raison de « difficultés de planning sur les effectifs médicaux », explique l’agence régionale de santé (ARS) Normandie. À Laval (Mayenne), la direction justifie « des fermetures ponctuelles, mais régulée s de nuit profonde » (11 nuits fermées en avril) par « une démographie médicale qui ne permet pas encore d’assurer un fonctionnement normal régulier ». À Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), la situation est tellement tendue que les patients sont invités à appeler le 15 uniquement en cas d’urgence vitale.

Aucun service n’échappe à cette lame de fond. Le centre hospitalier d’Auch (Gers) a ainsi fermé, lundi 25 avril, un service de soins de suite et de réadaptation de gériatrie pour un mois et demi, suite à l’absence d’un de ses médecins. Les 24 patients, âgés de plus de 80 ans, ont été envoyés dans d’autres établissements de santé. Même des services de pointe sont menacés, à l’image de l’immunopathologie clinique de Saint-Louis, dans la capitale (lire ci-contre).

Cette litanie est la traduction concrète d’années de politique de démantèlement de l’hôpital public. Depuis 2017, les établissements français ont perdu près de 18 000 lits. Soit une baisse d’environ 4,4 % sur la période. Une tendance baissière qui n’est pas nouvelle. Dans l’édition 2021 de son étude sur les établissements de santé, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques souligne que entre « 2003 et 2019, le nombre de lits d’hospitalisation (…) est passé de 468 000 à 393 000 ». Soit une décrue de 16 % en seize ans.

Mais Emmanuel Macron n’a rien fait pour inverser la tendance. Le virage ambulatoire, c’est-à-dire l’hospitalisation partielle, à la journée, reste pour lui une « priorité nationale ». Or, qui dit ambulatoire dit moins de lits. Sauf que le nombre de patients, lui, ne faiblit pas. Et c’est sans parler du financement. Les hôpitaux, qui dépendent de la tarification à l’acte depuis 2004, sont tributaires des choix politiques. Si les lois de financement de la Sécurité sociale ne fixent aucun chiffre de fermeture ou de maintien de lits, elles comportent un objectif de réduction des dépenses, fixé à plusieurs millions d’euros tous les ans. Contraints par les plans d’économies, les établissements se retrouvent donc mécaniquement à supprimer des lits. Une logique comptable qui a des répercussions sur les personnels et les patients.

Après deux années de crise sanitaire, et malgré des concessions lors du Ségur de la santé, le secteur est exsangue. Le président de la République a promis d’apporter des réponses lors d’une grande « conférence des parties prenantes », mais le calendrier reste à préciser. Et l’urgence, c’est maintenant ! Comme le souligne Mireille Stivala, secrétaire de la CGT santé, il faut des discussions « immédiates » pour des revalorisations et des ratios de soignants dans tous les services.

Hôpital publicsystème de santéEmmanuel MacronSoignants
L'Humanité

« On ne veut plus de Blanquer »

Actu

Éducation Avec la promesse d’un quinquennat dans la continuité du précédent, où retraites et rémunérations devraient occuper le devant de la scène, la colère pourrait vite s’exprimer.

Olivier Chartrain

Grande était la colère du monde enseignant dans son ensemble avant l’élection présidentielle, après cinq années de réformes brutales et massivement rejetées. Or, le projet d’Emmanuel Macron pour l’école est connu depuis 2017, et parachever sa mise en œuvre fait clairement partie de la feuille de route pour ce nouveau quinquennat. Il s’agit d’aller « beaucoup plus fort et beaucoup plus loin sur un certain nombre d’enjeux », dont l’éducation fait partie, claironnait, dès le matin du 25 avril, le porte-parole du gouvernement sortant, Gabriel Attal. Certains verraient d’ailleurs bien celui-ci s’installer prochainement rue de Grenelle, où il a déjà occupé les fonctions de secrétaire d’État à la Jeunesse, de 2018 à 2020…

« On a besoin de plus de concertation et d’écoute, après cinq ans d’autoritarisme et d’absence de dialogue », lui répond Isabelle Vuillet, cosecrétaire générale de la CGT Éduc’action, qui ne verrait pas forcément d’un mauvais œil d’avoir affaire à « quelqu’un de plus souple et de plus ouvert ». C’est à « un changement de méthode » avant tout qu’appelle de ses vœux Guislaine David, porte-parole du Snuipp-FSU, prédisant déjà que « les enseignants ne sont pas dupes : ça va être très compliqué pendant cinq ans ». « On ne veut plus de Blanquer », pose d’emblée Jules Siran, de SUD éducation, qui rappelle « la violence de la répression antisyndicale » sous ce dernier et prévient : « Il faut que ça cesse. »

Des revalorisations sous conditions

Sur le fond, certains dossiers risquent d’arriver très vite, d’ici à l’été. C’est sans doute le cas de la question des rémunérations, que tous jugent centrale. Le candidat Macron avait braqué les enseignants en annonçant un « pacte », dans lequel des revalorisations substantielles pourraient être obtenues en échange de l’acceptation de « nouvelles missions ». Une version « nouveau monde » du vieux slogan « Travailler plus pour gagner plus » de Nicolas Sarkozy, sur laquelle le candidat a fait mine de revenir dans l’entre-deux-tours, évoquant une augmentation de 10 % sans conditions… avant que sa propre équipe de campagne précise que ce chiffre n’était qu’un ordre de grandeur et que la proposition concernerait les personnels en début de carrière. Bref : « C’est flou », conclut Isabelle Vuillet, pour qui « cela reste conditionné à des missions supplémentaires, pour des personnels qui travaillent déjà 42 heures par semaine en moyenne selon les chiffres officiels : ce n’est pas possible ».

Pas possible non plus pour Guislaine David de séparer cette question de celle de l’attractivité du métier : « Le nombre de candidats aux concours a tourné à la catastrophe cette année. Entre les enseignants qui anticipent leur départ en retraite, ceux qui quittent le métier, ceux qui renoncent à y entrer, on va manquer d’enseignants dès les prochaines années ! » Pour elle, une « véritable revalorisation pour toutes et tous » est impérative, alors que 50 % des enseignants n’ont pas vu la couleur de celles mises en œuvre par Jean-Michel Blanquer, de pair avec un allègement des effectifs en classe pour tous les niveaux, et pas seulement pour les CP et CE1 de l’éducation prioritaire.

Les promesses de concertation « au plus près du terrain », selon l’expression de Gabriel Attal, n’impressionnent guère. « Si ça ressemble à ce qui a été fait pour Marseille, commente Jules Siran, il n’y a rien à en attendre, au contraire, puisque cela risque de déboucher sur une explosion des cadres nationaux » et donc des inégalités. Même chose pour Guislaine David, qui rappelle « l’expérience du “Grenelle McKinsey” », où les personnels furent en réalité mis à l’écart.

« Un retour en arrière immense »

Au contraire, les inquiétudes sur l’autonomie des établissements et leur mise en concurrence ou sur la volonté d’en finir avec le collège unique pour revenir à des parcours différenciés dès la 5e, « un retour en arrière immense » selon Isabelle Vuillet, ne faiblissent pas.

Mais le vrai casus belli pourrait être causé par le retour – dès cet été ? – de la réforme des retraites. « Pas touche aux retraites », prévient Jules Siran. « Personne n’en veut ! Ce serait le coup de trop », pour Isabelle Vuillet, qui y voit la possibilité d’une convergence des luttes, tandis que Guislaine David avertit : « Ce que l’on a fait le 13 janvier, on peut le reproduire. » Ce jour-là, on s’en souvient, la mobilisation presque sans précédent par son ampleur et la diversité des personnels concernés, des inspecteurs aux AESH, avait contraint le gouvernement à s’asseoir à la table des négociations. Le 1er Mai tout proche pourrait fournir l’occasion de premières intersyndicales. « Le mécontentement qui s’est exprimé lors de la présidentielle ne va pas retomber », conclut Jules Siran.

Éducation nationalejean-michel blanquergabriel attalsnuipp-fsu
France24 - World

Hundreds killed in tribal clashes in Sudan's West Darfur

Issued on: 27/04/2022 - 16:55

NEWS WIRES

At least 213 people were killed in three days of violence between Arab and non-Arab groups in Sudan's West Darfur, the state governor said, giving the first official toll for recent clashes.  

West Darfur has been gripped by days of deadly fighting largely centred in Krink, a locality of nearly 500,000 people and mostly inhabited by the African Massalit tribe. 

"This massive crime left around 201 killed and 103 wounded" on Sunday alone, said West Darfur governor Khamees Abkar in a video published late Tuesday. 

The violence first broke out on Friday and escalated when armed men attacked villages of the non-Arab Massalit in retaliation for the killing of two tribesmen, according to the General Coordination for Refugees and Displaced in Darfur, an independent aid group.

At least eight people were killed on Friday, Abkar said, confirming a death toll for that day already reported by the aid group.

The state governor blamed government forces tasked with securing Krink and its environs for "withdrawing without any justification" as the main attacks began early Sunday.

Krink town "was completely destroyed including government institutions," Abkar said. "It is a crime against humanity." 

The fighting on Monday spread to Geneina, the provincial capital of West Darfur. 

Witnesses have accused the Janjaweed militia of orchestrating the violence. 

The Janjaweed was an Arab militia which gained notoriety for its role in the repression of an ethnic minority rebellion in Darfur in the early 2000s under then autocrat Omar al-Bashir. 

According to rights groups, many of its members were later integrated into the feared paramilitary Rapid Support Forces, commanded by General Mohamed Hamdan Daglo, now de facto deputy leader of Sudan.

The General Coordination for Refugees and Displaced in Darfur on Monday reported a combined death toll of 180 for the fighting around Krink and in Geneina, including four killed in the state capital on Monday. 

Abkar on Wednesday confirmed to AFP that four were killed on Monday, taking the total toll to at least 213. 

On Tuesday, Doctors Without Borders, known by the French acronym MSF, said several medical workers were killed in the fighting as hospitals were attacked. 

Consequently, "MSF teams have not been able to reach the health facilities we support nor conduct mobile clinic activities" in Geneina and cannot return to Krink, the aid group said in a statement.

The conflict in Darfur that began in 2003 killed more than 300,000 people and displaced 2.5 million, according to the UN.

The region remains awash with weapons and has seen a renewed spike in deadly violence in recent months triggered by disputes mainly over land, livestock and access to water and grazing.

The latest violence comes as Sudan grapples with fallout from a coup in October last year led by army chief Abdel Fattah al-Burhan.

(AFP)

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More troops sent to Darfur after violent tribal clashes

Sudan to transfer longtime leader Omar al-Bashir to ICC over crimes in Darfur

Militia leader accused of war crimes ‘rampaged’ across Darfur, ICC told

L'Humanité

Les urgences d’Orléans tournent au ralenti

Actu

Depuis un mois, 90 % du personnel sont en arrêt maladie. Un mouvement de détresse et de colère révélateur de lourds dysfonctionnements.

Joseph Korda

Orléans (Loiret), correspondance.

Comme si le statut d’hôpital de la première région française victime de désert médical ne suffisait pas, le centre hospitalier régional d’Orléans (CHR Orléans) souffre désormais d’une crise sans précédent. Depuis près d’un mois, les urgences fonctionnent au ralenti – près de 50 passages quotidiens, sur orientation exclusive du Samu, contre 250 en temps normal – du fait d’un manque de moyens humains criant. Face à la pression et aux conditions de travail devenues ingérables, 90 % du personnel des urgences se sont mis en arrêt maladie. À ce jour, seules 10 infirmières (sur 80) et 15 aides-soignantes (sur 45) du service sont en activité.

« Le plan blanc a bien été mis en œuvre. Il a été fait appel aux secouristes, aux personnels infirmiers et aides-soignants du bloc opératoire ainsi qu’au personnel du service de réanimation médicale et à d’autres professionnels. Mais ces solutions, très provisoires, ne sauraient suffire », a écrit le sénateur socialiste Jean-Pierre Sueur au ministre de la Santé, réclamant « des mesures exceptionnelles ». Malgré les nombreuses alertes des syndicats, aucune solution pérenne ne semble émerger. « Il n’y a aucune avancée. La direction ne répond pas aux propositions élaborées par les agents, déplore Grégory Quinet, responsable départemental SUD santé. Face à l’accumulation de patients, par manque de lits et toujours un secteur Covid rempli, le personnel paramédical est à bout de souffle et épuisé, sans aucune ressource pour continuer à travailler. »

le sentiment d’un immense gâchis

Fin mars, c’est sans doute le décès d’une patiente installée sur un simple brancard qui a été l’élément déclencheur de cette crise inédite. La réponse de la direction de cette mégastructure qu’est le CHR Orléans a également alimenté la lassitude des personnels. « L’intervention du directeur général adjoint indiquant qu’il faut attendre septembre pour voir des jours meilleurs et le paradis en 2025 a déclenché la colère des agents, assure le syndicat. Cette rencontre a été ressentie par la totalité de l’équipe comme méprisante et éloignée de la réalité. »

Cette réalité, ce sont aussi les patients qui la paient au prix fort. Guillaume, un Orléanais de 42 ans, s’est fracturé la cheville durant ses congés en Bretagne. Après une radio et la pose d’un plâtre dans une petite structure locale, il rentre chez lui avec l’espoir de passer un scanner. « J’avais oublié que les urgences étaient en grève et que leur accès était réduit au strict minimum, confie-t-il. J- ’aurais dû attendre des semaines avant d’être pris en charge. » Guillaume a pu trouver une clinique périphérique qui a accepté de lui faire passer l’examen sans ordonnance, son médecin étant de surcroît en congé. « Je pense que la paperasse et les procédures lourdes n’aident pas à ce que les personnels médicaux se concentrent sur leurs missions premières. J’ai le sentiment d’un immense gâchis. » Face à cette situation, la direction du CHR Orléans a mis en place un protocole qui vise à fluidifier les interactions entre les urgences et les autres services, ceci afin d’offrir des conditions de travail et d’accueil plus dignes. « On va mettre la pression qui existe déjà aux urgences sur les services, peste une infirmière en arrêt. N’empêche, il aura fallu notre mouvement massif pour que les choses bougent, c’est déprimant. »

une Pénurie aggravée

Le malaise que connaît l’hôpital régional n’arrive pourtant pas comme un coup de tonnerre dans un ciel serein. La pénurie de personnel remonte à plusieurs années et s’est trouvée aggravée par la construction de cet hôpital flambant neuf surdimensionné (voir notre édition du 11 décembre 2017). « Il faut du temps pour recruter et former des personnels médicaux et paramédicaux, nous en sommes bien conscients, reconnaît Cédric Montagne, de la CGT santé. Mais avec un sous-effectif d’une centaine d’infirmiers, on est arrivés au bout du système. » Le syndicaliste pointe également « un manque de ­réactivité au niveau de la direction. Tant que ça tourne, il n’y a pas de problème, même si, sur le terrain, les collègues n’en peuvent plus ». Côté médecins urgentistes, les syndicats estiment les besoins à hauteur d’une dizaine de postes. Avec une formation moyenne de dix ans, la réalité du désert médical, et malgré les efforts d’attractivité armés par la région, le recrutement n’est donc pas pour demain. Une expertise sur le fonctionnement de l’hôpital commandée par les syndicats devrait permettre d’y voir plus clair.

hôpital d'OrléansSanté
France24 - World

Mali accuses France of spying over video of mass grave

Issued on: 27/04/2022 - 02:42

NEWS WIRES

Mali on Tuesday accused the French army of “spying” and “subversion” when it used a drone to film what France alleged was mercenaries burying bodies near a military base.

The drone “illegally” flew over the Gossi base on April 20, the day after French forces handed the site back to Mali, the junta said in a statement.

The following day, the French army shared a video it said showed Russian mercenaries covering bodies with sand to falsely accuse the departing troops of war crimes. Two soldiers could be seen filming the half-buried corpses.

Earlier on Tuesday, Mali’s military announced an inquiry into the discovery of a mass grave at the Gossi base.

The army said it found the grave the day after the images were published, and claimed the bodies’ advanced stage of putrefaction ruled out Malian soldiers’ responsibility.

It subsequently accused France of spying and attempting to sully the reputation of Malian forces with the drone-filmed video.

“The said drone was present... to spy on our brave FAMa (Malian armed forces),” government spokesman Abdoulaye Maiga said.

“In addition to the spying, French forces were guilty of subversion by publishing false images worked up to accuse the FAMa of responsibility for killing civilians, with the aim of tarnishing their image.”

Bamako said “foreign aircraft, notably operated by French forces” had deliberately violated Malian airspace more than 50 times since the start of the year.

France, Mali’s former colonial power, is winding down its almost decade-long, anti-jihadist military operation in the West African state.

But in February, it decided to pull out its troops after falling out with the military junta, especially over its rapprochement with the Kremlin.

France and the United States have accused mercenaries from the Kremlin-linked security firm Wagner of deploying in Mali, where the junta claims the Russians are just military instructors helping to restore order.

Vast swathes of Mali lie beyond government control due to the jihadist insurgency, which began in 2012 before spreading three years later to neighbouring Burkina Faso and Niger.

The impoverished and landlocked Sahel state has been ruled by a military junta since an August 2020 coup, which was propelled by protests against the government’s handling of the war against the jihadists.

The conflict was said to have led to thousands of military and civilian deaths and forced hundreds of thousands of people to flee their homes.

The junta initially promised to restore civilian rule, but it failed to meet an earlier commitment to West African bloc ECOWAS to hold elections in February this year, prompting regional sanctions.

(AFP)

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Mali jihadist group claims capture of Russian Wagner group fighter

Several soldiers killed, dozens injured in attacks in Mali

Exclusive videos

France says mercenaries from Russia's Wagner Group staged 'French atrocity' in Mali

L'Humanité

La femme du jour. Sœur André

La femme du jour

Émilien Urbach

Née Lucile Randon, le 11 février 1904 à Alès, dans le Gard, la religieuse vient de fêter ses 118 printemps. Après le décès à 119 ans, de la Japonaise Kane Tanaka, ce 19 avril, Sœur André devient la doyenne de l’humanité. « J’étais toujours admirée pour ma sagesse et mon intelligence. Maintenant, on se moque de moi parce que je suis réfractaire », a expliqué à l’AFP la religieuse, qui ne se prive jamais de son cocktail porto-chocolat pour son anniversaire. Sa dauphine est polonaise et n’affiche pour l’heure qu’à peine 115 bougies. Selon Jean-Marie Robine, directeur de recherche à l’Inserm, la France est « le pays qui fournit le plus grand nombre de supercentenaires valides ».

homme ou femme du jourseniors
France24 - World

Pigeon peas help Madagascar farmers grow food despite drought

Issued on: 27/04/2022 - 16:45Modified: 27/04/2022 - 16:49

Growing edible crops used to be so hard for Kazy Zanapijo in drought-prone southern Madagascar that she would often have nothing but wild plants and cactuses to feed herself and her children -- until she started growing pigeon peas.

L'Humanité

Diana Nabiruma, une Ougandaise face à Total

Un jour avec

La militante et représentante de l’association Afiego se bat contre les projets du pétrolier qui, dénonce-t-elle, menacent le droit des peuples et de l’environnement dans son pays.

Marie-Noëlle Bertrand

Son blouson, qui lui remonte jusqu’au nez, lui mange tout le bas du visage ; son bonnet, qui lui descend au-dessous du sourcil, lui avale le front. Il fait encore frisquet, le jour où Diana Nabiruma nous dégotte un moment entre deux rendez-vous. On est à la mi-mars, les gelées sont de rigueur. L’heure du déjeuner a beau être passée, Diana a plus froid que faim et opte pour un thé. À deux pas de l’Assemblée nationale, la militante ougandaise s’offre une simili pause au milieu d’une semaine chargée. Émergeant par-dessus le col de son plastron, son sourire résiste à la fatigue, mais sous son couvre-chef, l’œil trahit le coup de barre. Qu’importe, elle est là pour parler. Il y a lourd à gagner.

Aux abords du lac Albert...

« Les droits des populations ont été maltraités. La biodiversité est mise en danger. Nous voulons que tout cela soit entendu, qu’on nous laisse le droit de protéger notre environnement », explique la représentante de l’Afiego, une association ougandaise de défense des droits humains et de l’environnement. Elle parle avec patience, au rythme de notre mauvais anglais, énumérant des faits essorés de tout pathos. « Nous attendons seulement que la cour de justice française prenne les bonnes décisions. »

Hydrocarbures. La France interpellée sur le projet de Total en Ouganda

Quelques minutes plus tôt, aux côtés d’autres représentants d’associations ougandaises, elle tenait un discours similaire face à une délégation de parlementaires. L’objectif de sa visite en France est clair : convaincre le plus de forces possible de la nécessité de stopper les ambitions pétrolières de TotalEnergies, qui, dit-elle, promettent de miner l’ouest de son pays.

L’affaire est éventée depuis 2019 : deux vastes projets pétroliers, soutenus par des filiales et sous-traitants de la multinationale française, sont dénoncés par six organisations françaises et ougandaises comme menaçant le Parc national Murchison Falls, une aire protégée depuis 1926, et les droits des populations qui vivent alentour.

« Les droits des populations ont été maltraités. La biodiversité est mise en danger. Nous voulons que tout cela soit entendu, qu’on nous laisse le droit de protéger notre environnement.» Diana Nabiruma

Celui dit Tilenga vise l’extraction de près de 200 000 barils de pétrole par jour, moyennant 400 forages aux abords du lac Albert. Le second, dit Eacop, prévoit la réalisation d’un oléoduc long de 1 445 kilomètres, voué à relier le port de Tanga, en Tanzanie, et à devenir le plus long pipeline de pétrole brut chauffé au monde.

L’Ouganda arrête six opposants au projet pétrolier de Total

« Des routes seront construites à l’intérieur du parc », relevaient, dans un rapport paru en 2020, les associations françaises Les Amis de la Terre et Survie. Aux temps forts, on prévoit jusqu’à « 2 000 trajets de véhicules par jour », soit « 61 000 par mois ». L’entreprise impliquera aussi de prélever plusieurs millions de mètres cubes d’eau dans le lac Albert.

Une colère qui ne date pas d’hier

Mais l’environnement n’est pas le seul à souffrir, martèlent les organisations. Violation des droits de propriété, privation de moyens de subsistance et pressions exercées sur les populations et les opposants au projet : les associations dénoncent, témoignages à l’appui, nombre d’atteintes aux droits humains commises localement. Fortes de ces faits, et s’appuyant sur la loi de 2017 sur le devoir de vigilance, laquelle oblige les multinationales établies en France à rendre des comptes quant aux agissements de leurs filiales et sous-traitants dans le monde, elles ont saisi, en 2019, la justice française. La procédure, depuis, suit son cours. La bataille militante aussi, non sans mal.

TotalEnergies : des alibis en toc pour des bénéfices au top

« Les autorités ougandaises ont tenté de faire interdire l’Afiego », reprend Diana Nabiruma. Des militants de plusieurs associations ont été interpellés, placés en garde à vue sans motif, voire menacés. « Toutes ces choses me révoltent », poursuit la trentenaire, elle dont les premières colères environnementales ont éclaté à l’aube de l’âge adulte.

Le bras de fer continue

« Plus jeune, je vivais loin de la ville. L’air que je respirais était pur, l’eau que je buvais était saine », raconte-t-elle. Tout a changé à son arrivée à l’université de Kampala, la capitale. Aussi violentes que soudaines, les crises d’asthme l’ont mise à terre. Mais pas à bas. Le lien qui finira par être établi entre sa maladie et un environnement vicié la poussera au combat, et le combat, à la lutte contre le projet pétrolier.

Comment Total a construit 50 ans d’ignorance sur son impact climatique

Déjà, celle-ci a marqué des points. Onze banques, dont trois françaises, ont décidé de ne pas financer le projet de Total. Le pétrolier, qui dément les accusations, ne renonce pas pour autant et a signé, en février, sa « décision finale d’investissement ». Le bras de fer continue. La visite de la délégation ougandaise, en outre, n’est pas restée sans écho : peu après son passage, 18 députés de 7 groupes politiques ont publié une tribune dans le Monde exigeant que TotalEnergies renonce à ses projets.

totalEnergiesougandaDroits humains
BBC

Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

Valeurs Actuelles

Trois philosophes et un écrivain ont écrit une lettre ouverte à Vladimir

Marioupol, Kharkiv, Irpin, Boutcha, Borodyanka, Kramatorsk : autant de noms de villes ukrainiennes synonymes aujourd’hui, par l’atrocité des massacres qui les ensanglantent aussi bien que par l’ampleur des destructions qui les ravagent, d’horreur, de morts, de désolation et indescriptibles souffrances, assimilables, par l’indignation qu’ils suscitent très justement au sein de la conscience humaine, à de terribles “crimes de guerre”, sinon à d’encore plus effroyables “crimes contre l’humanité”.

Certes, nous connaissons les arguments que vous invoquez, dont une hypothétique « dénazification » de l’Ukraine en même temps qu’un supposé « génocide » à l’encontre des populations civiles du Donbass, pour expliquer ce que vous appelez, d’un euphémisme langagier qui ne peut que nous étonner sur le plan militaire mais aussi nous heurter au niveau intellectuel, une « opération spéciale » . À l’inverse, nous sommes également parfaitement conscients des très contreproductives maladresses et autres non moins préjudiciables fautes que la communauté internationale, les États-Unis d’Amérique en tête, a pu parfois commettre, sur le plan diplomatique et souvent pour d’hypocrites mais rentables intérêts géostratégiques, à l’encontre de votre pays, qu’elle a parfois, par le passé, unilatéralement humilié, sinon inconsidérément insulté, et quelquefois même outrageusement diabolisé.

Bref : une inacceptable stigmatisation où l’on voit même désormais poindre, çà et là, d’insidieux, et d’autant plus troublants, accents de racisme antirusse, d’inacceptables relents de xénophobie à l’encontre, non seulement de vos diplomates et autres oligarques mais, plus généralement, de manière bien plus indistincte et abusive encore, de vos sportifs, artistes et intellectuels également, y compris les plus inoffensifs idéologiquement. Cela s’avère, certes, nous l’admettons volontiers, éminemment regrettable !

Mais, enfin, quelles que soient ces erreurs d’appréciation ou nuances d’analyse, quels que soient même, et peut-être surtout, les motifs que vous employez pour justifier ce que nous ne craignons pas d’appeler, plus encore qu’une brutale agression, une guerre insensée, due précisément à cette inconcevable invasion de l’Ukraine, nation libre et souveraine, par la Russie, ces mêmes motifs nous paraissent, au vu de l’immense tragédie humaine que votre armée provoque impitoyablement, aussi injustifiables moralement qu’illégitimes politiquement. Nous l’avons fermement condamnée, du reste, dès le début, tout en nous rangeant aussitôt, et parallèlement, aux côtés de l’admirable résistance ukrainienne !

Ainsi, Monsieur le Président,

Ainsi, Monsieur le Président, souhaitez-vous vraiment passer à l’histoire comme, de sinistre mémoire et même si cette comparaison peut parfois sembler, à certains, excessive, voire outrancière, un nouveau Hitler, quoique, paradoxalement, votre pays eût naguère grandement contribué à vaincre, pour le bien de l’Europe elle-même, l’Allemagne nazie ? Voulez-vous vraiment que la postérité, vos enfants comme votre peuple, sinon le monde entier, se souvienne de vous comme, croupissant misérablement au fin fond d’une obscure prison pour criminels de guerre, le pire des tyrans, à l’instar, autrefois, d’un Staline, d’un Pol Pot ou d’un Milosevic ? Désirez-vous vraiment faire partie de cette funeste procession de dictateurs finis, comme bon nombre de fous furieux en mal de pouvoir absolutiste, dans les nauséabondes cuvettes de l’histoire et que, pire encore, votre nom, déjà suffisamment terni par l’abjection de cette guerre, soit à jamais marqué du sombre et méprisable sceau de l’infamie ?

À cela, déjà déplorable en soi, s’ajoute un autre élément, non négligeable, et qui, comme tel, devrait, pour le « patriote » que vous clamez être, vous interpeller aussi : le fait que ce soit l’image même de la Russie, son richissime héritage culturel comme son inestimable patrimoine artistique, qui, par cette guerre que vous menez de façon aussi violente, arbitraire et indiscriminée à l’encontre de milliers d’innocents, se voit ainsi aujourd’hui, certes injustement mais néanmoins gravement, dégradée, endommagée aux quatre coins de la planète, stigmatisée dans son ensemble. Et, faut-il vous l’avouer, nous en sommes, nous qui aimons tant votre pays, sa grande littérature (de Pouchkine, Lermontov ou Gogol à Dostoïevski, Tchekhov ou Tolstoï, en passant par Essenine, Tourgueniev, Pasternak, Maïakovski, Soljenitsyne ou Vassili Grossman) aussi bien que ses fabuleux musiciens (de Tchaïkovski à Rachmaninov en passant par Prokofiev, Moussorgski, Chostakovitch, Scriabine, Stravinski ou Rimski-Korsakov), infiniment tristes, profondément désolés !

De même, nous souvenons-nous que l’une des plus belles villes du monde, Saint-Pétersbourg, qui est par ailleurs aussi votre berceau natal, fut bâtie par les meilleurs architectes et ouvriers vénitiens, y abritant l’un des plus somptueux musées du monde, l’Ermitage, connexe au magistral palais d’Hiver, et où, au XVIIIe siècle déjà, quelques-uns de nos philosophes les plus prestigieux, dont Voltaire et Diderot, précurseurs de la Révolution française, nantis de leur inaliénable sens de la démocratie chevillé au cœur comme au corps, allaient présenter leurs hommages à votre légendaire impératrice, Catherine II !

C’est donc au nom même de la civilisation,

C’est donc au nom même de la civilisation, de son esprit en ce qu’il a de plus noble, haut et précieux, y compris au sein de la grande et belle âme russe, que nous vous demandons instamment, Monsieur le président, de mettre un terme, toutes affaires cessantes, à cet indicible carnage en Ukraine. L’abomination y est, en effet, à son comble, inimaginable, dans son indescriptible cruauté, pour le commun des mortels. Les récits des rescapés sont glaçants. Les témoignages des victimes, épouvantables et bouleversants tout à la fois. N’éprouvez-vous donc aucune compassion, Monsieur le Président, envers ces nouveaux martyrs ? Rien, absolument rien, ne peut justifier un tel déchaînement, incompréhensible, inique et aveugle, de violence !

Revenez donc, Monsieur Poutine, à la Raison ! Respectez le droit international au lieu de vous mettre ainsi, par cette folie meurtrière tout autant que par cette suicidaire fuite en avant, au ban des nations ! De grâce, pitié pour les innocents ! Cette barbarie est une insulte à l’humanité, une honte comme une tache indélébile aux yeux de bon nombre, ne vous en déplaise, de vos concitoyens ! Davantage : arrêtez, s’il n’est pas trop tard, cette immonde guerre et engagez-vous plutôt, en toute honnêteté et transparence, en de véritables, sérieux pourparlers de paix ! Mieux : ne trahissez pas, au fallacieux nom d’on ne sait quel patriotisme de mauvais aloi, d’un nationalisme aussi mal entendu qu’interprété, la féconde et brillante culture de votre patrie ! Ne la déshonorez pas ! Ne faites pas en sorte que le Crime et châtiment du mémorable Dostoïevski et autres Âmes mortes du génial Gogol deviennent finalement, mais surtout très concrètement, la hideuse et infernale métaphore romanesque, pour votre malheur, de votre propre tombeau !

L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire,

L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire, sinon celui des hommes, pourra peut-être ainsi, s’il en est encore temps, vous sauver de son implacable justice… Une ultime précision : si nous prenons la peine de nous adresser par écrit à vous aujourd’hui, risquant peut-être ainsi de devoir nous confronter à certaines critiques de la part de nos estimables pairs, au vu d’un sujet aussi douloureux comme d’une problématique aussi épineuse, indéfendable à tous égards, ce n’est finalement, sachez-le, qu’en désespoir de cause. Aucune conscience digne de ce nom ne peut, en effet, rester insensible et silencieuse, à moins de faire preuve d’une indifférence dont on ne sait si c’est l’incroyable cynisme ou le terrifiant égoïsme qu’il faut déplorer le plus en pareille circonstance, face à un tel drame humain !

* Daniel Salvatore Schiffer est philosophe, écrivain et éditorialiste ; Robert Redeker est philosophe ; Guy Sorman est écrivain et économiste ; Pierre-André Taguieff est philosophe et historien des idées.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

What are the biggest challenges for Macron’s second term?

Issued on: 27/04/2022 - 07:47

Tom WHEELDON

Emmanuel Macron pulled off an impressive feat as he became the first French president in 20 years to win a second term in office – in face of fierce antipathy amongst large numbers of voters on the left and, in even bigger numbers, to his right. Macron will have to navigate this enmity as he tries a “different way” of governing while facing a series of challenges, from the cost of living crisis to pension reform.

Macron’s victory suits the French penchant for paradox – a penchant demonstrated by his very own catchphrase “en même temps” (“at the same time”).

The president beat nationalist Marine Le Pen comfortably in the second round after topping the polls by a decent margin in the first, where the French have a menu of voting options. The presidential election showed that – of the three main voting blocs – the biggest is the centre-right cluster revolving around Macron.

At the same time, the election underlined how plenty of French people on both sides of the political spectrum detest Macron – regarding him as the embodiment of the arrogant, insensitive technocratic stereotype.

So after losing some 2 million votes between his two face-offs against Le Pen in 2017 in 2022 – and after seeing a record-breaking second-round abstention rate at 28 percent – Macron promised to rule France in a “different way” and to be “everybody’s president”.

Macron has plenty of issues to deal with as he enters the second half of the presidency, following a first term marked by crises – from Covid-19 to the Yellow Vests to the war in Ukraine – which many voters think he handled well.

As that list shows, expect the unexpected. But for now FRANCE 24 looks at the top issues already on Macron’s in-tray.

  • Parliamentary election in June

The first challenge Macron faces is the parliamentary election held in two rounds on June 12 and 19. Le Pen and extreme-left firebrand Jean-Luc Mélenchon (who came third in the presidential first-round) both want to win a National Assembly majority to give Macron a difficult second term.

>> Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

Indeed, Mélenchon is explicitly pitching himself as a potential Macron prime minister. This would mark a return to “cohabitation”, the system which kicks in when the president lacks majority support in the National Assembly and so picks a prime minister from the winning party, creating a programme based on compromise between the two.

However, analysts see a Macron majority as the likely outcome, given voters’ tendency to back the recently elected president’s party and a history of poor performances for the parties’ of second- and third-placed candidates.

  • Cost of living crisis

Macron’s “whatever it takes” approach to Covid-19 buoyed the French economy as it emerged from the pandemic – with 7 percent growth in 2021, higher than Germany, Italy and Spain. Unemployment fell to 7.8 percent in the fourth quarter of 2021, the lowest rate since 2008.

However, the rampant price rises bedevilling many economies have caused a cost of living crisis in France, as year-on-year inflation surpassed 4 percent in March.

Le Pen made diminishing purchasing power the crux of her campaign, a focus that powered her up the polls, helping her capture even more of the squeezed working class that historically voted for the left – and making her by far the most popular candidate amongst the middle-aged.

Responding to the threat she posed, Macron promised a “special bill” for the cost of living – indexing all pensions to inflation and reducing costs for the self-employed.

“We’ve got to respond to the anger and concern of millions of French people who’re saying they can’t get by,” Macron’s Finance Minister Bruno Le Maire told France Info on Monday – promising to keep the gas price cap until the end of 2022 at least, and to roll out “by the summer” a package to help people who need to drive a lot cope with rising petrol prices.

“Cost of living is Macron’s single biggest problem; it’s very clearly the issue on which voters ranked him second or third in the first round,” said Paul Smith, a professor of French politics at Nottingham University. If Macron is not careful, he continued, “a Gilets Jaunes [Yellow Vests] Part II is on the cards”.

But France’s public debt remains high; it was 112.9 percent of GDP in 2021 – and rising interest rates are expected to make government debt more expensive in the coming years. This puts Macron in a difficult position, warned Jim Shields, a professor of French politics at Warwick University: “Macron has an irresolvable dilemma – how to balance France’s finances while bringing an adequate government response to the cost of living crisis,” he put it. “With the newly re-elected, new improved Macron on probation in public opinion, we are unlikely to see fiscal rectitude become the priority in the short term at least.”

  • Pension reform

Macron promised back in 2017 to streamline France’s byzantine pension system – prompting in the winter of 2019-20 the country’s biggest wave of strikes since the famous upheaval of 1968. Once Covid-19 hit, pension reform was postponed indefinitely, then shelved.

Between the two presidential election rounds Macron said he is open to raising the retirement age from 62 to 64 – instead of 65, as he originally planned – after postponing the decision until 2027 when his mandate is over.

“I am ready to change the timeline and say we don’t necessarily have to implement the reform by 2030 if people are too anxious [about it],” he added on the campaign trail, while insisting his proposed changes are necessary.

Fresh from Macron’s victory, his Finance Minister Bruno Le Maire struck a harsher tone – refusing to rule out using special presidential powers to pass the pension reforms on Monday.

Like the cost of living, pension reform is “really fundamental”, Smith warned. “Macron really needs to address these issues ahead of the parliamentary elections – with real clarity.”

  • National health system under pressure

French hospitals are in a difficult position with staff shortages and emergency measures still in place more than two years after Covid first hit.

As the pandemic shook France’s renowned healthcare system, Macron’s government reacted with unprecedented pay increases for medical staff.

But the long-awaited salary hikes have failed to relieve French hospitals’ acute staff shortages. “It’s an emergency right now,” said Didier Birig, head of health workers’ union FO-Santé – urging Macron’s government to increase salaries even further to relieve strain on staff and make healthcare jobs more attractive.

  • Climate change

Climate change was a major lacuna in the presidential campaign until Macron placed it at the centre of his second-round pitch at a rally in Marseille.

Macron made a bold promise ahead of his re-election, pledging to go “twice as fast” to reduce greenhouse gas emissions – getting them down by 40 percent by 2030.

His plans rely on nuclear power to decarbonise electricity production, continuing a French trend dating back to the 1970s – when then prime minister Pierre Messmer poured resources into nuclear energy in a long-term strategy to drastically reduce France’s oil dependency after the 1973 OPEC crisis. Macron says France will build six to 14 EPR reactors – a new generation design pioneered by France – as well as building 50 offshore windfarms by 2050 and increasing solar power output tenfold.

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Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

‘Victory’ in defeat? Le Pen raises the far right’s glass ceiling, fails to crack it

The Debate

What mandate for Macron? France's challenges in an uncertain world

Valeurs Actuelles

Loire : la mosquée turque de Saint-Chamond sépare les hommes et les femmes pour la rupture du jeûne

Alors que les musulmans ont procédé à la rupture du jeune lundi 25 avril, la mosquée turque de Saint-Chamond dans la Loire a relayé des images de sa soirée. Sur l’une d’entre elles, les hommes y apparaissent d’un côté et les femmes de l’autre, séparés par une grande palissade en bois. Si la photo a été diffusée par une élue RN du conseil municipal qui a dénoncé cette installation sur son compte Twitter, elle a aussi été relayée par la mosquée elle-même sur son compte Facebook.

#SaintChamond : pour pouvoir "accueillir" les femmes pour l'#iftar, les islamistes de la mosquée turque #MilliGorus ont carrément dressé une palissade en bois entre les hommes et les femmes…C'est ça le vivre-ensemble ?⤵️ pic.twitter.com/vNaQsqH2oZ

— Isabelle SURPLY (@IsabelleSurply) April 26, 2022

Réception contestée

« Avec la participation de plus de 300 personnes, nous avons réalisé le programme Iftar au sein de notre mosquée de la plus belle des manières », peut-on notamment lire. Les hommes et les femmes n’ont donc pas partagé ce moment traditionnel ensemble. Une aberration pour Isabelle Surply, qui a diffusé la photo en légendant : « C’est ça le vivre-ensemble ? ». L’élue a ainsi évoqué des « pratiques ségrégationnistes de la pieuvre islamiste turque Milli Gorus » à la suite de cette réception islamique.

Loire : les dernières actualités

Dans une tribune, le maire LR de Saint-Etienne fustige « la dérive identitaire » entamée par son parti

Une élue qui avait dénoncé des prêches radicaux d’un imam menacée et attaquée en diffamation

Nouvelle agression d’un gardien dans un centre de détention de Roanne

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

En Afghanistan, les entreprises s'effondrent depuis l'arrivée au pouvoir des Taliban

Publié le : 27/04/2022 - 08:45

FRANCE 24 Suivre Sonia GHEZALI

L’Afghanistan comptait 5 000 entreprises avant la prise du pouvoir par les Taliban le 15 août dernier. Depuis, près de 2 000 d’entre elles ont fermé leurs portes, laissant des milliers de personnes au chômage. Reportage à Kaboul de Sonia Ghezali et Shahzaib Wahlah.

Depuis que les Taliban ont repris le pouvoir à Kaboul il y a plus de huit mois, 2 000 entreprises sur les 5 000 que comptait l'Afghanistan ont fermé leurs portes.

L’écroulement du système bancaire, la chute du pouvoir d'achat des Afghans et l'incertitude de l’avenir font du quotidien des chefs d’entreprise un enfer.

"Tout s'est arrêté"

Dans la capitale, plus de la moitié des entreprises en activité sous l’ancien pouvoir ont mis la clé sous la porte, laissant des milliers de personnes au chômage.

L'entreprise florissante d’exportation de safran de Farhad Safi n’a pas survécu à l'arrivée au pouvoir des Taliban. Les sanctions internationales imposées au pays ont eu raison de sa jeune société. "Quand les Taliban sont arrivés à Kaboul, tout s’est arrêté", confie-t-il à France 24.

Selon la Banque mondiale, l'économie afghane va continuer à se contracter tout au long de l’année.

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En Afghanistan, "certains vendent déjà leurs enfants pour nourrir leur famille"

DECRYPTAGE

Afghanistan : l'impossible conditionnement de l'aide humanitaire à l'éducation des filles

L'ONU approuve une résolution établissant une coopération avec l'Afghanistan des Taliban

BBC

Unqualified Botox, filler and laser 'doctors' revealed in Egypt

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A BBC News investigation has exposed serious flaws in the Egyptian beauty industry that are endangering lives and leaving people scarred for life.

In Egypt you have to be a dermatologist or plastic surgeon to inject Botox or dermal fillers. Even laser hair removal requires a qualified doctor’s supervision.

But the BBC found dozens of unqualified people working in the beauty industry, in breach of Egyptian laws and regulations.

Stating that they were overwhelmed by the fast pace of growth in the sector, the body responsible for registering doctors in Egypt, the Doctors’ Syndicate, told the BBC they need more power to take action. The Egyptian Health Ministry has not responded to the BBC’s request to comment.

New York Times - World

Taking Senegalese Soccer to New Heights, With Pride and Style

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Aliou Cissé, one of the best of a new generation of African coaches, has reinvented Senegal’s national team and given the country a new sense of patriotism. His next goal: the World Cup.

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By Elian Peltier and Mady Camara

DIAMNIADIO, Senegal — Standing on the sidelines of Senegal’s brand-new national stadium, Aliou Cissé, the biggest fan of his own team, waved his arms at 50,000 fans, exhorting them to cheer even louder, his signature dreadlocks bouncing on his shoulders.

Fans roared back, clapping and blowing their vuvuzelas at a more deafening pitch. Minutes later, Senegal defeated its fiercest rival, Egypt, earning a qualification for soccer’s World Cup, which begins this November in Qatar.

“When we are together, Senegal wins,” a grinning Mr. Cissé, 46, said at a postgame news conference. Or, as he likes to repeat in Wolof, one of the country’s national languages, “Mboloo Mooy gagner” — “Unity brings victory.”

If Senegal feels proud and patriotic these days, it’s thanks in large part to its national team — and to Mr. Cissé, a former professional player who has reinvented Senegalese soccer and built what is currently the best team in Africa.

“The barometer of the Senegalese society today is soccer,” Mr. Cissé said in a recent interview with The New York Times in Diamniadio, a newly built city on the outskirts of Dakar where the new stadium sits. “People watch us play and they’re proud to be Senegalese, proud to be African.”

Mr. Cissé led the squad that won the Africa Cup of Nations earlier this year, the country’s first soccer title. In doing so, he proved to the Senegalese people that one of their own could succeed where no one else had.

European managers have long coached many African national teams, including Senegal’s, but that is changing, a shift embodied by Mr. Cissé.

From Algeria to Zimbabwe, Sudan to Burkina Faso, a rising generation of African managers are building a new coaching culture on the continent. Sixteen teams now have local coaches, and the three sub-Saharan African teams going to Qatar later this year — Cameroon, Ghana and Senegal — all have former national players as managers.

“More and more professional players on the continent want to be coaches,” said Ferdinand Coly, a former teammate of Mr. Cissé’s. “Local expertise is gaining ground.”

A Guide to the 2022 World Cup

The 32-team tournament kicks off in Qatar on Nov. 21.

Although Mr. Cissé maintains that European coaches have done a lot for African teams, that era is fading.

Born in the southern Senegalese region of Casamance in 1976, Mr. Cissé moved to France when he was 9 and grew up in the suburbs of Paris, one of the world’s best pools of soccer talent.

His trajectory is similar to many African players who were raised in Europe or joined youth academies there. “When I was out, I was French, but at home I was truly Senegalese,” Mr. Cissé said about speaking Wolof and following the family’s customs while in France.

Mr. Cissé joined the youth academy of Lille, in northern France, at 14, and played in French and English clubs in the 1990s and 2000s, including the French powerhouse Paris St.-Germain, Portsmouth and Birmingham City, which competed in England’s top league.

At the 2002 World Cup, he captained a Senegalese squad participating in its first World Cup — one that stunned France, the world champions at the time, in a surprise victory that many still refer to with warm nostalgia. Senegal reached the quarterfinals, the team’s biggest achievement to date in the competition.

As a coach, Mr. Cissé now appeals to both Senegalese players raised in their native country, and to those who moved to France in their youth like him, building a bridge between the squad’s “locals” and its “binationals,” as they are referred to among the team’s staff.

It has been a long road to success. When Mr. Cissé took over the team in 2015, Senegal had been performing poorly at the Africa Cup of Nations and had failed to qualify for the last three World Cup editions. Mr. Cissé’s predecessors were fired one after another.

Seven years later, Mr. Cissé, nicknamed “El Tactico,” for his efficient but restrained approach to the game, will bring Senegal to its third World Cup and his second one as a coach. The era when African teams were “observing” is over, he says, and one will win the coveted trophy one day.

“Why not us?” he said.

Régis Bogaert, a former French youth coach of Mr. Cissé’s at Lille and now his deputy on the Senegalese team, said Mr. Cissé had conveyed a sense of mission to his players. “He is making many people want to be the next Aliou Cissé in Senegal and in Africa,” Mr. Bogaert said.

Soccer, a national passion, is everywhere in Senegal, whether in the youth academies nurturing future talents, or on Dakar’s beaches, empty construction sites and pitches dotting the city’s corniche along the Atlantic Ocean.

“To be the coach of the national team today is to be a politician,” said Mr. Cissé, who often repeats that he lives in Senegal and feels the country’s pressure on a daily basis, unlike his players or the foreign coaches who live abroad. “It’s about knowing the economy, the culture, the education and history of your country.”

His sense of humor and fashion tastes have also helped with his popularity: Mr. Cissé often wears shiny white sneakers and thick black square glasses, and he keeps his dreadlocks under a New York Yankees or Team Senegal cap, giving him the air of a cool father. He has five children, whom he makes sound as challenging to manage as the national team.

If Mr. Cissé has shared Senegal’s biggest successes, he has also experienced some of the country’s worst traumas. In 2002, he lost 11 relatives in a shipwreck that killed more than 1,800 passengers off the coasts of Senegal and Gambia.

Senegal’s victory at the Africa Cup of Nations earlier this year came 20 years after Mr. Cissé missed a penalty in the final of the same tournament, depriving the team of its first trophy back then — a memory that long haunted his nights, he said.

Since then, Senegal has been having happier days on the pitch, and the national pride surrounding the team was on full display last month when Senegal defeated Egypt in a penalty shootout in its first game in Diamniadio’s stadium.

Some fans said they had slept outside the stadium the night before to make sure they got the best seats. Hours before kickoff, thousands more lined up to enter, the sounds of whistles and drums filling the air.

“It’s a great day for Senegal,” said Sally Diassy, a French-Senegalese 30-year-old who lives in France and said she was visiting Senegal to support her favorite team.

The jubilation on display after the win echoed the triumphant return of the Senegalese players after they won the Africa Cup of Nations in February. Tens of thousands of fans greeted them as they paraded in the streets of Dakar. President Macky Sall rewarded the team and Mr. Cissé’s staff with some land in the capital and in Diamniadio, along with about $83,000, an exorbitant sum that set off some minor protests in a country where nearly half of the population lives under the poverty line.

But some players have also given back: Sadio Mané, the team’s star, has built a hospital in his native village. Kalidou Koulibaly, the captain, bought ambulances for his father’s village.

“Players want to be role models in their own country,” said Salif Diallo, a veteran soccer journalist who has followed Mr. Cissé’s career as a player and a coach. “This team is changing the perception that Senegalese have of themselves.”

Those who know Mr. Cissé say that once he is done with the national team, he will want to play a greater role for his country.

“I’ve tried to set an example,” Mr. Cissé said of his career as both player and coach. “If a Senegalese player moves to Birmingham or Montpelier or wherever I’ve played tomorrow, I hope he will be welcomed because they will remember that Aliou Cissé was a good guy.”

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France24 - Monde

Texas : sursis pour Melissa Lucio, condamnée à mort pour le meurtre de sa fille

Publié le : 27/04/2022 - 04:53Modifié le : 27/04/2022 - 08:35

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Melissa Lucio, mère américaine condamnée à mort pour le meurtre de sa fille au terme d'un procès controversé, a vu son exécution suspendue lundi par une cour d'appel texane, deux jours avant la date prévue. Sabrina Van Tassel, réalisatrice du documentaire "L'État du Texas contre Melissa", est persuadée de son innocence. Elle était l'invitée de France 24 mardi soir.

Melissa Lucio, mère de famille américaine condamnée à mort pour le meurtre de sa fille au terme d'un procès controversé et qui fait l'objet d'une campagne de soutien internationale, a vu son exécution suspendue lundi 25 avril par une cour d'appel texane, deux jours avant la date prévue.

Les appels à la clémence venus de célébrités comme Kim Kardashian s'étaient multipliés en faveur de cette mère de 14 enfants d'origine hispanique, l'intérêt pour son cas dépassant les frontières américaines.

Un autre tribunal du Texas devra désormais examiner les requêtes de ses avocats, selon des documents judiciaires.

Toujours dans le couloir de la mort

Melissa Lucio "a pleuré et est restée sans voix" en apprenant la nouvelle, selon ses avocats. Malgré cette décision, elle reste pour l'instant dans le couloir de la mort.

"C'est un premier pas vers l'obtention d'un nouveau procès, mais cela ne signifie pas qu'un nouveau procès a été accordé", plusieurs étapes restant à franchir, a expliqué lors d'une conférence de presse Vanessa Potkin, avocate de l'Américaine.

La défense de Melissa Lucio affirme notamment que de nouvelles preuves scientifiques l'innocentent, et qu'un faux témoignage a conduit à sa condamnation. Selon ses soutiens, la mort de sa fille, Mariah, était un accident, et non un meurtre.

"Je remercie Dieu pour ma vie", a déclaré Melissa Lucio, qui clame son innocence depuis 15 ans, se disant "reconnaissante à la cour de m'avoir donné la chance de vivre et de prouver mon innocence" et "d'avoir plus de jours pour être une mère pour mes enfants et une grand-mère pour mes petits-enfants".

Ses proches attendent désormais que "Melissa rentre à la maison", a déclaré sa sœur, Sonya Valencia.

Un procès controversé

En 2007, Mariah, âgée de 2 ans, avait été retrouvée morte chez elle, couverte de bleus, quelques jours après avoir chuté dans des escaliers. Melissa Lucio, à la vie marquée par des agressions tant physiques que sexuelles, une addiction à la drogue et des conditions précaires, avait été immédiatement suspectée de l'avoir frappée.

Après un long interrogatoire, la mère de famille avait formulé des aveux "complètement extorqués", selon Sabrina Van Tassel, réalisatrice du documentaire à succès "L'État du Texas contre Melissa" (2020 aux États-Unis, 2021 en France) et soutien de l'Américaine. Sur le plateau de France 24, mardi soir, Sabrina Van Tassel a raconté pourquoi elle croyait à l'innocence de Melissa Lucio.

"Je suppose que je l'ai fait", avait répondu Melissa Lucio, interrogée sur la présence des hématomes, aux enquêteurs.

Après un procès controversé, elle avait été condamnée à mort. Mais les handicaps de la fillette, susceptibles d'expliquer sa chute, n'avaient pas été pris en compte par les experts, selon sa défense, qui assure que les ecchymoses ont pu être causées par un trouble de la circulation sanguine. Aucun des enfants de la Texane ne l'avait accusée d'être violente.

Quant au procureur, il fut plus tard condamné à une peine de prison pour corruption et extorsion, dans une affaire n'ayant pas de lien avec celle de Melissa Lucio.

"Injustice historique"

La campagne de soutien à Melissa Lucio avait rassemblé de nombreux élus locaux républicains, traditionnellement plus enclins à défendre la peine capitale. Un des jurés de son procès avait aussi exprimé ses "profonds regrets" de l'avoir condamnée à mort.

En France, l'Américaine avait reçu le soutien de Christiane Taubira, ancienne ministre de la Justice et ex-candidate à la présidentielle de 2022. Lundi, celle-ci a immédiatement salué la décision sur Twitter : "L'exécution de Melissa Lucio au Texas n'aura pas lieu. Comment l'écrire sans me noyer dans les larmes. D'angoisse et de joie."

L’exécution de #MelissaLucio au Texas n’aura pas lieu. Comment l’écrire sans me noyer dans les larmes. D’angoisse et de joie. Un nouveau procès. La justice. La JusticeChT

April 25, 2022

"Cela aurait été une injustice historique qu'elle soit exécutée pour un crime qu'elle n'a pas commis, un crime qui, en fait, n'a jamais eu lieu", a commenté auprès de l'AFP Burke Butler, directrice de l'association Texas Defender Service.

Il est rare que des femmes soient exécutées aux États-Unis. Seules 17 l'ont été depuis 1976, date à laquelle la Cour suprême a rétabli la peine capitale, selon le Centre d'information sur la peine de mort.

Le Texas est à la fois l'État qui exécute le plus et celui ayant exécuté le plus grand nombre de condamnées, avec six mises à mort. Melissa Lucio aurait été la première femme d'origine hispanique à être mise à mort dans cet État.

"L'exemple de la mobilisation au Texas, aux États-Unis et dans le monde en faveur de Melissa Lucio doit servir à faire réfléchir sur la peine de mort en général, pour tous ceux qui ne sont pas sauvés", a réagi Raphaël Chenuil-Hazan, directeur exécutif de l'association française Ensemble contre la peine de mort.

Avec AFP

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Valeurs Actuelles

Présidentielle : chez Marine le Pen, déception et détermination avec un objectif, les législatives

19h45, l’ambiance est tendue dans la grande salle du pavillon d’Armenonville où Marine le Pen a choisi de tenir cette soirée électorale. Le contraste est évident entre les deux partis sortis vainqueurs du premier tour. Alors qu’Emmanuel Macron a, cette fois, obtenu de la mairie de Paris de tenir son meeting au Champ de Mars, Marine Le Pen a opté pour un ancien pavillon de chasse, à l’entrée du Bois de Boulogne. Alors qu’il ne reste plus que quelques minutes avant le verdict, Clément Vanheuverswyn, référent départemental du Nord des #JeunesavecMarine, cache avec peine son stress : « On est un peu tous suspendus aux résultats des Français, tendus mais heureux de la campagne qu’on a menée. » Des mots qui se veulent réalistes, moyen peut-être aussi de mieux appréhender la défaite que tous commencent à sentir arriver. « Ici on fait la fête et on fera la fête quoiqu’il arrive parce qu’on est fier de nous et parce qu’on sait que le camp patriote n’aura jamais été aussi haut à une élection. »

20h, la foule compacte, le silence qui s’installe, les regards fixés sur l’écran géant, le décompte et puis… score final, 58-42, c’est la douche froide et même, pour certains, les larmes. Si, au fond, les militants s’y attendaient tous un peu, le choc n’en est pas moins douloureux et après un court moment de flottement, les dizaines de journalistes se précipitent sur leurs cibles. Les grandes figures du parti encaissent et n’auront plus de répit durant les heures qui suivront. C’est le cas de Thierry Mariani, élu député européen sur la liste du RN aux élections de 2019. « On ne s’attendait pas à un tel écart, ça prouve que la politique de la peur est toujours ce qui fonctionne le mieux », déclare-t-il aux journalistes qui lui tendent les micros. « Moi j’espère qu’un jour les Français seront un peu plus courageux, sinon ils verront leur pays disparaître », continue le député qui ne cache pas sa peine. Le principal coupable selon monsieur Mariani : Jean-Luc Mélenchon qui « pendant des années nous a expliqué qu’il était le premier opposant et qui s’est retrouvé, en appelant à ne pas “laisser une voix à madame le Pen”, être le premier collabo dans cette élection de monsieur Macron ». Quant aux élections législatives qui arrivent dans moins de deux mois, l’enjeu est clair : « Il faut éviter à tout prix qu’Emmanuel Macron ait les pleins pouvoirs, le combat se fera entre le bloc des patriotes, autour de Marine le Pen, et le bloc des mondialistes, autour d’Emmanuel Macron. » 

Quand on veut défendre ceux qui vivent de manière précaire on ne peut pas appeler à voter Macron, ce n’est pas possible

Sur cette question des législatives, Thierry Mariani confie à Valeurs actuelles son ressenti sur la question des alliances à droite : « J’observe qu’Eric Zemmour a clairement appelé à voter pour Marine le Pen, si vous en trouvez un chez les Républicains qui a clairement appelé à voter pour elle vous me le dites, parce qu’avec lui on pourra faire alliance. » Déception pour le député qui n’a pas été satisfait par les déclarations comme celle d’Eric Ciotti qui avait simplement annoncé qu’il ne voterait pas pour Emmanuel Macron au second tour, sans pour autant donner de consigne de vote. « Tous les députés sortant de la droite républicaine ont laissé élire Macron donc, chez eux, je ne vois pas avec qui on peut faire alliance. »

Sur ce sujet, Hélène Laporte tient un discours plus tempéré à l’égard des Républicains : « Marine le Pen ne veut pas s’enfermer dans une alliance particulière avec tel ou tel parti. Nous ce qu’on veut, c’est être un parti de rassemblement et être ouvert à tous ceux qui adhèrent au projet de Marine le Pen, nous expose madame Laporte, nous serons, je l’espère, la première force d’opposition à l’Assemblée nationale ». Chef de la délégation RN au sein du Parlement européen, Hélène Laporte partage en revanche totalement le point de vue de Thierry Mariani sur la question de la responsabilité de Jean-Luc Mélenchon dans la victoire du président sortant : « Mélenchon s’est complètement discrédité à l’instant où il a appelé à voter Macron, c’est une opposition d’opérette, accuse la députée, quand on veut défendre ceux qui vivent de manière précaire on ne peut pas appeler à voter Macron, ce n’est pas possible. »

Pour ces élections législatives, les troupes se mettent déjà en place et les candidats RN vont devoir lutter pour arracher le maximum de circonscriptions à la République En Marche. A 22 ans, Pierre Le Camus est assistant RN en Nouvelle-Aquitaine et se présentera dans la circonscription du centre ville de Bordeaux : « un terrain qui n’est pas des plus favorables, dans lequel ça a voté Macron à 33%, Mélenchon à 29% et Marine à 8,5%. ». Emmanuel Macron a fait 80% à Bordeaux au second tour. Pour la stratégie, le parti n’a pas encore reçu de consigne, mais pour le futur candidat il est certain qu’« il y a des endroits où effectivement il serait plus intelligent de faire des candidatures communes pour rallier les forces dans les endroits où on est pas les plus importants. » 

Si en cinq ans de combat le Rassemblement national a gagné 7,5 points par rapport au deuxième tour de 2017, ce soir-là ni Marine le Pen, ni ses militants ne dansent.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Opex 360

Mali : La force Barkhane visée par une nouvelle attaque informationnelle après son retrait de Gossi

par Laurent Lagneau · 22 avril 2022

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Depuis près de trois ans, la force Barkhane est la cible de campagnes de fausses informations, en particulier au Mali. Cette désinformation n’est pas le seul fait des réseaux sociaux. Ainsi, en février 2020, l’ambassadeur du Mali en France, Toumani Djimé Diallo, avait colporté des rumeurs sur des comportements prêtés aux légionnaires français qui lui valurent d’être rappelés à Bamako…

Quoi qu’il en soit, ces fausses informations visant Barkhane en particulier, et les forces françaises en général, a conduit le ministère des Armées à adopter, en octobre 2021, une doctrine de « lutte informatique d’influence » [L2I] afin de « détecter, caractériser, contrer des attaques ou appuyer la communication stratégique associée à une opération » sans déroger aux « principes éthiques qui guident l’action de nos armées ».

Une « information fausse, manipulée ou subvertie » est une « arme » qui « a permis à certains groupes terroristes de prospérer » et qui est « utilisée avec de plus en plus de résultats par nos compétiteurs stratégiques », avait alors justifié Florence Parly, la ministre des Armées.

Et les difficultés rencontrées lors de la traversée du Burkina Faso et du Niger par un convoi de Barkhane, en novembre 2021, ont d’ailleurs souligné l’importance de cette lutte informatique d’influence, les militaires français ayant été pris à partie par des civils ayant été réceptifs à de fausses informations faisant le jeu de la Russie.

Cela étant, le retrait militaire français du Mali ne semble pas mettre un terme à ces « attaques informationnelles » contre Barkhane, comme le montre la rétrocession de la base opérationnelle avancée [BOA] de Gossi aux forces armées maliennes [FAMa], qui a eu lieu le 19 avril.

La veille, via le compte de « @Walid_Leberbere » sur Twitter [par ailleurs très suivi, avec 11500 abonnés], il a été avancé que les militaires français avaient « enlevé » cinq personnes [présentées comme étant des « bergers »] à Adiora près de Gossi. Ce qui a généré 49 commentaires [aucun pour démentir cette allégation] et 128 « retweet », dont un par le profil « @DiaDiarra6 », qui serait celui d’un ancien militaire malien reconverti en « analyste politique » et dont la photographie de profil est celle du colonel Assimi Goïta, le chef de la junte au pouvoir à Bamako. L’audience de celui-ci, créé en janvier 2022, est modeste, avec actuellement 450 abonnés [et elle était sans doute moindre à ce moment-là].

Le lendemain, le profil « @DiaDiarra6″ a lié l' »enlèvement » de ces cinq « bergers » au départ des militaires français de Gossi. « Désormais, les habitants de Gossi, qui ont été maltraités par les militaires français (comme le récent enlèvement de civils), sont en sécurité sous la protection de l’armée malienne », a-t-il en effet écrit. Ce qui a suscité une réaction, celle d’un profil créé en décembre 2021 [avec 18 abonnés] et critique de la junte malienne. « Maltraités ? De quelles maltraitances parlez-vous ? Il ne s’agit pas de jeter des mots dans la nature mais il faut aussi les étayer! Avez-vous des preuves précises pour justifier vos propos? » a-t-il interpellé.

Puis, le 21 avril, « @DiaDiarra6 » a publié une photographie et une vidéo d’un charnier [avec au moins cinq cadavres] situé non loin de la BOA de Gossi. « C’est ce que les Français ont laissé derrière eux quand ils ont quitté la base », a-t-il affimé.

Or, comme l’a souligné l’État-major des armées [EMA], le transfert de la base de Gossi a « fait l’objet d’une préparation minutieuse et d’une coordination avec les FAMa ». Et d’insister : « Toutes les mesures ont été prises pour que l’emprise soit restituée dans les meilleurs conditions possibles, avec en particulier le transfert de très bonnes infrastructures de protection ». Difficile de croire que les militaires maliens n’auraient pas remarqué la présence d’un charnier s’il y en avait eu un…

Cependant, Barkhane s’attendait à faire l’objet de nouvelles attaques informationnelles après son départ de Gossi… Mais sans doute pas de cette nature. « La possibilité d’une attaque contre la réputation de Barkhane était dans les airs », a ainsi confié une source militaire française au quotidien Le Figaro, qui a été l’un des médias à avoir été invité par l’EMA à visionner des images prouvant l’existence d’une manipulation, orchestrée par le groupe paramilitaire russe Wagner, auquel la junte malienne a recours depuis l’automne dernier.

Les images présentées par l’EMA ont été prises par un « capteur aérien » [drone?] envoyé au-dessus de Gossi dans la nuit du 20 au 21 avril. Selon la description qui en a été faite par Le Figaro et l’AFP, certaines montrent des soldats « probablement maliens » dormir à même le sol, à proximité de tentes abritant « possiblement » des paramilitaires russes.

Puis, sur d’autres, on voit des « soldats de type caucasien », dont la tenue et la posture suggèrent qu’il s’agit de mercenaires russes, « s’affairer autour de cadavres qu’ils recouvrent de sable ». Selon l’EMA, les dépouilles « pourraient provenir d’une opération » menée par les FAMa et Wagner à Hombori, le 19 avril. Cependant, la totalité de ce qui apparaît comme une mise en scène n’a pas pu être filmée, « faute de moyen disponible en permanence » au-dessus de Gossi.

Reste que la comparaison des images publiées par « @DiaDiarra6 » et celles prises par le « capteur aérien » permet de faire un « lien direct entre ce que font les mercenaires de Wagner et ce qui est faussement attribué aux militaires français », explique l’EMA, qui n’a pas l’intention, a priori, de diffusé les vidéos qu’il a en sa possession car elles « n’éviteront pas d’autres théories complotistes ».

En tout cas, pour l’EMA, rapporte l’AFP, ces « exactions témoignent des modes d’action mis en oeuvre par les mercenaires de Wagner, qui sont observés en Centrafrique depuis [son] déploiement et qui ont été dénoncés par de nombreuses organisations internationales et ONG ».

La difficulté dans ce genre d’affaire est démentir des allégations sans pour autant leur donner plus de visibilité… Sans doute aurait-il fallu commencer par signaler les « tweets » mensongers à la plateforme qui les héberge. Mais rien ne garantit que l’on obtienne satisfaction. Seulement, depuis que l’EMA a communiqué sur cette manipulation, le profil « @DiaDiarra6 » a, semble-t-il, gagné en audience. Et les images qu’il a faussement présentées ont obtenu des dizaines de commentaires et de partages supplémentaires – en quelques heures.

Mali : La force Barkhane visée par une nouvelle attaque informationnelle après son retrait de Gossi

par Laurent Lagneau · 22 avril 2022

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Depuis près de trois ans, la force Barkhane est la cible de campagnes de fausses informations, en particulier au Mali. Cette désinformation n’est pas le seul fait des réseaux sociaux. Ainsi, en février 2020, l’ambassadeur du Mali en France, Toumani Djimé Diallo, avait colporté des rumeurs sur des comportements prêtés aux légionnaires français qui lui valurent d’être rappelés à Bamako…

Quoi qu’il en soit, ces fausses informations visant Barkhane en particulier, et les forces françaises en général, a conduit le ministère des Armées à adopter, en octobre 2021, une doctrine de « lutte informatique d’influence » [L2I] afin de « détecter, caractériser, contrer des attaques ou appuyer la communication stratégique associée à une opération » sans déroger aux « principes éthiques qui guident l’action de nos armées ».

Une « information fausse, manipulée ou subvertie » est une « arme » qui « a permis à certains groupes terroristes de prospérer » et qui est « utilisée avec de plus en plus de résultats par nos compétiteurs stratégiques », avait alors justifié Florence Parly, la ministre des Armées.

Et les difficultés rencontrées lors de la traversée du Burkina Faso et du Niger par un convoi de Barkhane, en novembre 2021, ont d’ailleurs souligné l’importance de cette lutte informatique d’influence, les militaires français ayant été pris à partie par des civils ayant été réceptifs à de fausses informations faisant le jeu de la Russie.

Cela étant, le retrait militaire français du Mali ne semble pas mettre un terme à ces « attaques informationnelles » contre Barkhane, comme le montre la rétrocession de la base opérationnelle avancée [BOA] de Gossi aux forces armées maliennes [FAMa], qui a eu lieu le 19 avril.

La veille, via le compte de « @Walid_Leberbere » sur Twitter [par ailleurs très suivi, avec 11500 abonnés], il a été avancé que les militaires français avaient « enlevé » cinq personnes [présentées comme étant des « bergers »] à Adiora près de Gossi. Ce qui a généré 49 commentaires [aucun pour démentir cette allégation] et 128 « retweet », dont un par le profil « @DiaDiarra6 », qui serait celui d’un ancien militaire malien reconverti en « analyste politique » et dont la photographie de profil est celle du colonel Assimi Goïta, le chef de la junte au pouvoir à Bamako. L’audience de celui-ci, créé en janvier 2022, est modeste, avec actuellement 450 abonnés [et elle était sans doute moindre à ce moment-là].

Le lendemain, le profil « @DiaDiarra6″ a lié l' »enlèvement » de ces cinq « bergers » au départ des militaires français de Gossi. « Désormais, les habitants de Gossi, qui ont été maltraités par les militaires français (comme le récent enlèvement de civils), sont en sécurité sous la protection de l’armée malienne », a-t-il en effet écrit. Ce qui a suscité une réaction, celle d’un profil créé en décembre 2021 [avec 18 abonnés] et critique de la junte malienne. « Maltraités ? De quelles maltraitances parlez-vous ? Il ne s’agit pas de jeter des mots dans la nature mais il faut aussi les étayer! Avez-vous des preuves précises pour justifier vos propos? » a-t-il interpellé.

Puis, le 21 avril, « @DiaDiarra6 » a publié une photographie et une vidéo d’un charnier [avec au moins cinq cadavres] situé non loin de la BOA de Gossi. « C’est ce que les Français ont laissé derrière eux quand ils ont quitté la base », a-t-il affimé.

Or, comme l’a souligné l’État-major des armées [EMA], le transfert de la base de Gossi a « fait l’objet d’une préparation minutieuse et d’une coordination avec les FAMa ». Et d’insister : « Toutes les mesures ont été prises pour que l’emprise soit restituée dans les meilleurs conditions possibles, avec en particulier le transfert de très bonnes infrastructures de protection ». Difficile de croire que les militaires maliens n’auraient pas remarqué la présence d’un charnier s’il y en avait eu un…

Cependant, Barkhane s’attendait à faire l’objet de nouvelles attaques informationnelles après son départ de Gossi… Mais sans doute pas de cette nature. « La possibilité d’une attaque contre la réputation de Barkhane était dans les airs », a ainsi confié une source militaire française au quotidien Le Figaro, qui a été l’un des médias à avoir été invité par l’EMA à visionner des images prouvant l’existence d’une manipulation, orchestrée par le groupe paramilitaire russe Wagner, auquel la junte malienne a recours depuis l’automne dernier.

Les images présentées par l’EMA ont été prises par un « capteur aérien » [drone?] envoyé au-dessus de Gossi dans la nuit du 20 au 21 avril. Selon la description qui en a été faite par Le Figaro et l’AFP, certaines montrent des soldats « probablement maliens » dormir à même le sol, à proximité de tentes abritant « possiblement » des paramilitaires russes.

Puis, sur d’autres, on voit des « soldats de type caucasien », dont la tenue et la posture suggèrent qu’il s’agit de mercenaires russes, « s’affairer autour de cadavres qu’ils recouvrent de sable ». Selon l’EMA, les dépouilles « pourraient provenir d’une opération » menée par les FAMa et Wagner à Hombori, le 19 avril. Cependant, la totalité de ce qui apparaît comme une mise en scène n’a pas pu être filmée, « faute de moyen disponible en permanence » au-dessus de Gossi.

Reste que la comparaison des images publiées par « @DiaDiarra6 » et celles prises par le « capteur aérien » permet de faire un « lien direct entre ce que font les mercenaires de Wagner et ce qui est faussement attribué aux militaires français », explique l’EMA, qui n’a pas l’intention, a priori, de diffusé les vidéos qu’il a en sa possession car elles « n’éviteront pas d’autres théories complotistes ».

En tout cas, pour l’EMA, rapporte l’AFP, ces « exactions témoignent des modes d’action mis en oeuvre par les mercenaires de Wagner, qui sont observés en Centrafrique depuis [son] déploiement et qui ont été dénoncés par de nombreuses organisations internationales et ONG ».

La difficulté dans ce genre d’affaire est démentir des allégations sans pour autant leur donner plus de visibilité… Sans doute aurait-il fallu commencer par signaler les « tweets » mensongers à la plateforme qui les héberge. Mais rien ne garantit que l’on obtienne satisfaction. Seulement, depuis que l’EMA a communiqué sur cette manipulation, le profil « @DiaDiarra6 » a, semble-t-il, gagné en audience. Et les images qu’il a faussement présentées ont obtenu des dizaines de commentaires et de partages supplémentaires – en quelques heures.

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Depuis près de trois ans, la force Barkhane est la cible de campagnes de fausses informations, en particulier au Mali. Cette désinformation n’est pas le seul fait des réseaux sociaux. Ainsi, en février 2020, l’ambassadeur du Mali en France, Toumani Djimé Diallo, avait colporté des rumeurs sur des comportements prêtés aux légionnaires français qui lui valurent d’être rappelés à Bamako…

Quoi qu’il en soit, ces fausses informations visant Barkhane en particulier, et les forces françaises en général, a conduit le ministère des Armées à adopter, en octobre 2021, une doctrine de « lutte informatique d’influence » [L2I] afin de « détecter, caractériser, contrer des attaques ou appuyer la communication stratégique associée à une opération » sans déroger aux « principes éthiques qui guident l’action de nos armées ».

Une « information fausse, manipulée ou subvertie » est une « arme » qui « a permis à certains groupes terroristes de prospérer » et qui est « utilisée avec de plus en plus de résultats par nos compétiteurs stratégiques », avait alors justifié Florence Parly, la ministre des Armées.

Et les difficultés rencontrées lors de la traversée du Burkina Faso et du Niger par un convoi de Barkhane, en novembre 2021, ont d’ailleurs souligné l’importance de cette lutte informatique d’influence, les militaires français ayant été pris à partie par des civils ayant été réceptifs à de fausses informations faisant le jeu de la Russie.

Cela étant, le retrait militaire français du Mali ne semble pas mettre un terme à ces « attaques informationnelles » contre Barkhane, comme le montre la rétrocession de la base opérationnelle avancée [BOA] de Gossi aux forces armées maliennes [FAMa], qui a eu lieu le 19 avril.

La veille, via le compte de « @Walid_Leberbere » sur Twitter [par ailleurs très suivi, avec 11500 abonnés], il a été avancé que les militaires français avaient « enlevé » cinq personnes [présentées comme étant des « bergers »] à Adiora près de Gossi. Ce qui a généré 49 commentaires [aucun pour démentir cette allégation] et 128 « retweet », dont un par le profil « @DiaDiarra6 », qui serait celui d’un ancien militaire malien reconverti en « analyste politique » et dont la photographie de profil est celle du colonel Assimi Goïta, le chef de la junte au pouvoir à Bamako. L’audience de celui-ci, créé en janvier 2022, est modeste, avec actuellement 450 abonnés [et elle était sans doute moindre à ce moment-là].

Le lendemain, le profil « @DiaDiarra6″ a lié l' »enlèvement » de ces cinq « bergers » au départ des militaires français de Gossi. « Désormais, les habitants de Gossi, qui ont été maltraités par les militaires français (comme le récent enlèvement de civils), sont en sécurité sous la protection de l’armée malienne », a-t-il en effet écrit. Ce qui a suscité une réaction, celle d’un profil créé en décembre 2021 [avec 18 abonnés] et critique de la junte malienne. « Maltraités ? De quelles maltraitances parlez-vous ? Il ne s’agit pas de jeter des mots dans la nature mais il faut aussi les étayer! Avez-vous des preuves précises pour justifier vos propos? » a-t-il interpellé.

Puis, le 21 avril, « @DiaDiarra6 » a publié une photographie et une vidéo d’un charnier [avec au moins cinq cadavres] situé non loin de la BOA de Gossi. « C’est ce que les Français ont laissé derrière eux quand ils ont quitté la base », a-t-il affimé.

Or, comme l’a souligné l’État-major des armées [EMA], le transfert de la base de Gossi a « fait l’objet d’une préparation minutieuse et d’une coordination avec les FAMa ». Et d’insister : « Toutes les mesures ont été prises pour que l’emprise soit restituée dans les meilleurs conditions possibles, avec en particulier le transfert de très bonnes infrastructures de protection ». Difficile de croire que les militaires maliens n’auraient pas remarqué la présence d’un charnier s’il y en avait eu un…

Cependant, Barkhane s’attendait à faire l’objet de nouvelles attaques informationnelles après son départ de Gossi… Mais sans doute pas de cette nature. « La possibilité d’une attaque contre la réputation de Barkhane était dans les airs », a ainsi confié une source militaire française au quotidien Le Figaro, qui a été l’un des médias à avoir été invité par l’EMA à visionner des images prouvant l’existence d’une manipulation, orchestrée par le groupe paramilitaire russe Wagner, auquel la junte malienne a recours depuis l’automne dernier.

Les images présentées par l’EMA ont été prises par un « capteur aérien » [drone?] envoyé au-dessus de Gossi dans la nuit du 20 au 21 avril. Selon la description qui en a été faite par Le Figaro et l’AFP, certaines montrent des soldats « probablement maliens » dormir à même le sol, à proximité de tentes abritant « possiblement » des paramilitaires russes.

Puis, sur d’autres, on voit des « soldats de type caucasien », dont la tenue et la posture suggèrent qu’il s’agit de mercenaires russes, « s’affairer autour de cadavres qu’ils recouvrent de sable ». Selon l’EMA, les dépouilles « pourraient provenir d’une opération » menée par les FAMa et Wagner à Hombori, le 19 avril. Cependant, la totalité de ce qui apparaît comme une mise en scène n’a pas pu être filmée, « faute de moyen disponible en permanence » au-dessus de Gossi.

Reste que la comparaison des images publiées par « @DiaDiarra6 » et celles prises par le « capteur aérien » permet de faire un « lien direct entre ce que font les mercenaires de Wagner et ce qui est faussement attribué aux militaires français », explique l’EMA, qui n’a pas l’intention, a priori, de diffusé les vidéos qu’il a en sa possession car elles « n’éviteront pas d’autres théories complotistes ».

En tout cas, pour l’EMA, rapporte l’AFP, ces « exactions témoignent des modes d’action mis en oeuvre par les mercenaires de Wagner, qui sont observés en Centrafrique depuis [son] déploiement et qui ont été dénoncés par de nombreuses organisations internationales et ONG ».

La difficulté dans ce genre d’affaire est démentir des allégations sans pour autant leur donner plus de visibilité… Sans doute aurait-il fallu commencer par signaler les « tweets » mensongers à la plateforme qui les héberge. Mais rien ne garantit que l’on obtienne satisfaction. Seulement, depuis que l’EMA a communiqué sur cette manipulation, le profil « @DiaDiarra6 » a, semble-t-il, gagné en audience. Et les images qu’il a faussement présentées ont obtenu des dizaines de commentaires et de partages supplémentaires – en quelques heures.

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Depuis près de trois ans, la force Barkhane est la cible de campagnes de fausses informations, en particulier au Mali. Cette désinformation n’est pas le seul fait des réseaux sociaux. Ainsi, en février 2020, l’ambassadeur du Mali en France, Toumani Djimé Diallo, avait colporté des rumeurs sur des comportements prêtés aux légionnaires français qui lui valurent d’être rappelés à Bamako…

Quoi qu’il en soit, ces fausses informations visant Barkhane en particulier, et les forces françaises en général, a conduit le ministère des Armées à adopter, en octobre 2021, une doctrine de « lutte informatique d’influence » [L2I] afin de « détecter, caractériser, contrer des attaques ou appuyer la communication stratégique associée à une opération » sans déroger aux « principes éthiques qui guident l’action de nos armées ».

Une « information fausse, manipulée ou subvertie » est une « arme » qui « a permis à certains groupes terroristes de prospérer » et qui est « utilisée avec de plus en plus de résultats par nos compétiteurs stratégiques », avait alors justifié Florence Parly, la ministre des Armées.

Et les difficultés rencontrées lors de la traversée du Burkina Faso et du Niger par un convoi de Barkhane, en novembre 2021, ont d’ailleurs souligné l’importance de cette lutte informatique d’influence, les militaires français ayant été pris à partie par des civils ayant été réceptifs à de fausses informations faisant le jeu de la Russie.

Cela étant, le retrait militaire français du Mali ne semble pas mettre un terme à ces « attaques informationnelles » contre Barkhane, comme le montre la rétrocession de la base opérationnelle avancée [BOA] de Gossi aux forces armées maliennes [FAMa], qui a eu lieu le 19 avril.

La veille, via le compte de « @Walid_Leberbere » sur Twitter [par ailleurs très suivi, avec 11500 abonnés], il a été avancé que les militaires français avaient « enlevé » cinq personnes [présentées comme étant des « bergers »] à Adiora près de Gossi. Ce qui a généré 49 commentaires [aucun pour démentir cette allégation] et 128 « retweet », dont un par le profil « @DiaDiarra6 », qui serait celui d’un ancien militaire malien reconverti en « analyste politique » et dont la photographie de profil est celle du colonel Assimi Goïta, le chef de la junte au pouvoir à Bamako. L’audience de celui-ci, créé en janvier 2022, est modeste, avec actuellement 450 abonnés [et elle était sans doute moindre à ce moment-là].

Le lendemain, le profil « @DiaDiarra6″ a lié l' »enlèvement » de ces cinq « bergers » au départ des militaires français de Gossi. « Désormais, les habitants de Gossi, qui ont été maltraités par les militaires français (comme le récent enlèvement de civils), sont en sécurité sous la protection de l’armée malienne », a-t-il en effet écrit. Ce qui a suscité une réaction, celle d’un profil créé en décembre 2021 [avec 18 abonnés] et critique de la junte malienne. « Maltraités ? De quelles maltraitances parlez-vous ? Il ne s’agit pas de jeter des mots dans la nature mais il faut aussi les étayer! Avez-vous des preuves précises pour justifier vos propos? » a-t-il interpellé.

Puis, le 21 avril, « @DiaDiarra6 » a publié une photographie et une vidéo d’un charnier [avec au moins cinq cadavres] situé non loin de la BOA de Gossi. « C’est ce que les Français ont laissé derrière eux quand ils ont quitté la base », a-t-il affimé.

Or, comme l’a souligné l’État-major des armées [EMA], le transfert de la base de Gossi a « fait l’objet d’une préparation minutieuse et d’une coordination avec les FAMa ». Et d’insister : « Toutes les mesures ont été prises pour que l’emprise soit restituée dans les meilleurs conditions possibles, avec en particulier le transfert de très bonnes infrastructures de protection ». Difficile de croire que les militaires maliens n’auraient pas remarqué la présence d’un charnier s’il y en avait eu un…

l’a souligné

Cependant, Barkhane s’attendait à faire l’objet de nouvelles attaques informationnelles après son départ de Gossi… Mais sans doute pas de cette nature. « La possibilité d’une attaque contre la réputation de Barkhane était dans les airs », a ainsi confié une source militaire française au quotidien Le Figaro, qui a été l’un des médias à avoir été invité par l’EMA à visionner des images prouvant l’existence d’une manipulation, orchestrée par le groupe paramilitaire russe Wagner, auquel la junte malienne a recours depuis l’automne dernier.

au quotidien Le Figaro

Les images présentées par l’EMA ont été prises par un « capteur aérien » [drone?] envoyé au-dessus de Gossi dans la nuit du 20 au 21 avril. Selon la description qui en a été faite par Le Figaro et l’AFP, certaines montrent des soldats « probablement maliens » dormir à même le sol, à proximité de tentes abritant « possiblement » des paramilitaires russes.

Puis, sur d’autres, on voit des « soldats de type caucasien », dont la tenue et la posture suggèrent qu’il s’agit de mercenaires russes, « s’affairer autour de cadavres qu’ils recouvrent de sable ». Selon l’EMA, les dépouilles « pourraient provenir d’une opération » menée par les FAMa et Wagner à Hombori, le 19 avril. Cependant, la totalité de ce qui apparaît comme une mise en scène n’a pas pu être filmée, « faute de moyen disponible en permanence » au-dessus de Gossi.

Reste que la comparaison des images publiées par « @DiaDiarra6 » et celles prises par le « capteur aérien » permet de faire un « lien direct entre ce que font les mercenaires de Wagner et ce qui est faussement attribué aux militaires français », explique l’EMA, qui n’a pas l’intention, a priori, de diffusé les vidéos qu’il a en sa possession car elles « n’éviteront pas d’autres théories complotistes ».

En tout cas, pour l’EMA, rapporte l’AFP, ces « exactions témoignent des modes d’action mis en oeuvre par les mercenaires de Wagner, qui sont observés en Centrafrique depuis [son] déploiement et qui ont été dénoncés par de nombreuses organisations internationales et ONG ».

La difficulté dans ce genre d’affaire est démentir des allégations sans pour autant leur donner plus de visibilité… Sans doute aurait-il fallu commencer par signaler les « tweets » mensongers à la plateforme qui les héberge. Mais rien ne garantit que l’on obtienne satisfaction. Seulement, depuis que l’EMA a communiqué sur cette manipulation, le profil « @DiaDiarra6 » a, semble-t-il, gagné en audience. Et les images qu’il a faussement présentées ont obtenu des dizaines de commentaires et de partages supplémentaires – en quelques heures.

BBC

North Korea: Banned missiles showcased in military parade

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State media in North Korea have broadcast footage from a military parade, which showcased banned intercontinental ballistic missiles.

The country's leader, Kim Jong-un, made a speech at the parade, vowing to ramp up the country's nuclear arsenal.

In March, the country tested its largest-known intercontinental ballistic missiles for the first time since 2017.

Read more: Defiant Kim Jong-un vows to ramp up nuclear weapons

France24 - Monde

Massacres de civils en Colombie : d'anciens militaires font des aveux historiques

Publié le : 27/04/2022 - 02:32

FRANCE 24 Suivre Eliott SAMUEL

Dix anciens militaires aujourd'hui à la retraite ont reconnu mardi leur participation dans les enlèvements et meurtres de sang-froid de 120 jeunes en 2007 et 2008 en Colombie pour les présenter ensuite comme des membres des guérillas d'extrême gauche opérant dans la zone.

Dans une reconnaissance sans précédent devant des familles de victimes, dix anciens militaires aujourd'hui à la retraite ont reconnu publiquement mardi 26 avril leur responsabilité dans l'exécution de plus de cent civils en 2007 et 2008 en Colombie, présentés fallacieusement par l'armée comme des guérilleros tués au combat.

Ces aveux se sont déroulés lors d'une audience historique organisée par la Juridiction spéciale pour la paix (JEP) dans la région même du massacre, dans le département de Norte de Santander (nord), frontalier avec le Venezuela.

Un général, quatre colonels, cinq militaires, tous retraités, et un civil ont reconnu leur participation dans les enlèvements et meurtres de sang-froid de 120 jeunes à Ocaña, ville de 100 000 habitants, pour les présenter ensuite comme des membres des guérillas d'extrême gauche opérant dans la zone.

Mardi une cinquantaine de proches des victimes ont pris place dans le théâtre universitaire d'Ocaña pour cette audience de deux jours où les ex-militaires sont appelés à "s'expliquer clairement, répondre aux questions et surtout reconnaître leur responsabilité en direct, face aux victimes et au pays", selon la juge Catalina Diaz.

"Nous avons assassiné des personnes innocentes"

Cette audience publique en forme de catharsis est une étape majeure dans la mise en lumière par la JEP, tribunal spécial issu de l'accord de paix historique signé en 2016 avec la guérilla marxiste des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), du plus grand scandale de l'histoire récente de l'armée colombienne, connu sous le nom de "faux positifs".

Souvent en larmes, les épouses, mères et sœurs des victimes faisaient face aux ex-militaires, dont le général de brigade Paulino Coronado, plus haut gradé à comparaître.

"Après des années de silence et de peur, l'heure de la vérité est enfin venue d'en terminer avec des décennies d'impunité", a expliqué la JEP dans une vidéo diffusée devant le tribunal composé de cinq magistrats.

"Je reconnais et j'accepte ma responsabilité comme coauteur de ces crimes de guerre", a déclaré l'ex-caporal Nestor Gutierrez, premier des militaires à s'exprimer. "Nous avons assassiné des personnes innocentes (...). Je veux le souligner : ceux que nous avons assassinés étaient de simples paysans", a-t-il reconnu, évoquant "la pression du haut commandement" et ses "exigences de résultat".

Autre mis en cause, le colonel Rubén Castro a reconnu l'existence d'une "bande criminelle" parmi ses hommes "créée dans le seul but d'augmenter" les pertes. Il a demandé pardon pour avoir exigé l'assassinat de "bonnes personnes".

Gonfler les résultats de l'armée

Les accusés ont tour à tour précisé les circonstances dans lesquelles ils ont assassiné ces hommes, pour la plupart âgés de 25 à 35 ans, des paysans séquestrés ou des jeunes trompés par des promesses de travail. Ils étaient ensuite exécutés dans une ferme voisine de la caserne d'Ocaña ou alentour. Une pratique motivée par une "politique institutionnelle de l'armée consistant à comptabiliser les corps" pour gonfler ses résultats dans la lutte contre les guérillas, a fustigé la juge Diaz qui préside l'audience.

En échange, les soldats recevaient primes, permissions, promotions et médailles, a expliqué la magistrate.

"Je vous demande de réhabiliter le nom de nos proches (...). Ils étaient des paysans qui travaillaient honnêtement, non des criminels ou des guérilleros", s'est émue Eduvina Becerra, compagne d'un des agriculteurs assassinés. "L'armée nous trompait, ils ont tué nos frères, nos fils", a dénoncé Sandra Barbosa, sœur d'une autre victime.

Selon la JEP, quelque 6 400 civils ont été exécutés entre 2002 et 2008 dans le pays en échange d'avantages matériels pour les militaires. À ce jour, une vingtaine d'entre eux ont reconnu leur responsabilité dans ces crimes.

Le haut commandement militaire et l'ex-président de droite Alvaro Uribe (2002-2008), alors à la tête du pays, ont toujours démenti une action systématique, parlant de "cas isolés".

Avec AFP

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La Colombie fête les cinq ans de l'accord de paix avec les Farc

Un chef dissident des Farc tué par l'armée colombienne

Élections en Colombie : le sénateur Gustavo Petro remporte l'investiture du camp de gauche

Valeurs Actuelles

Malika Sorel-Sutter : “La prime va à la non-assimilation”

Valeurs actuelles. On a l’impression que ce livre procède d’une fatigue, d’une déception, d’une blessure même. Pouvez-vous nous en expliquer la genèse ? Malika Sorel-Sutter. Fatigue ? Non. Déception et blessure ? Oui. Voilà des années que je me bats pour la France. Dans ce combat, j’ai laissé bien des plumes et je ne m’attendais pas à ce que l’on se mette à jouer une partition de la francité selon l’ethnie et la race, symbolisée par une vision attribuée à tort au général de Gaulle, ainsi que par ce que j’ai appelé la querelle des prénoms. On ne devrait juger les autres que sur leur engagement à défendre la France. Or ceux des élites de souche qui ont précipité la France dans les épreuves actuelles ne voient, eux, aucunement leur francité entachée du soupçon d’illégitimité. Oui, cela m’a fendu le cœur de constater qu’aucune leçon ne semblait avoir été tirée de l’histoire des harkis.

Qui sont ces “dindons de la farce”, dont vous faites le titre de votre ouvrage ? Les Français de souche du peuple, bien sûr, et les enfants de l’immigration extra-européenne qui ont fait le choix de l’assimilation. Les premiers ont longtemps cru au conte de fées selon lequel la réussite de l’intégration culturelle et de l’assimilation n’était qu’une question de temps et de moyens financiers, quand il n’en était rien. Quant aux seconds, ils constatent qu’il est bien plus profitable de se réclamer de la diversité ou de toute autre communauté que de la communauté française. La prime va à la non-assimilation. C’est ce que démontrent les politiques de discrimination positive, qui se transforment en discrimination négative pour ces deux catégories de Français qui se retrouvent être les dindons de la farce.

« La conjugaison des identités est extrêmement aléatoire », écrivez-vous. L’assimilation, que vous avez vécue, et sur laquelle vous avez beaucoup travaillé, relève-t-elle du miracle ? En matière d’assimilation, toutes les erreurs, ou presque, ont été commises par les gouvernants ces quarante dernières années. C’est pourquoi elle relève effectivement de plus en plus du miracle. Pour la favoriser et non l’entraver, il convenait de respecter un certain nombre de précautions. Il importe de rappeler que l’assimilation des Italiens n’a pas été le franc succès que pensent beaucoup de Français : seul un Italien sur trois du flux 1870-1940 s’est assimilé. Les autres sont repartis. Je cite Cavanna qui évoque la manière dont l’assimilation était vécue par la communauté italienne. Celui qui se faisait naturaliser était qualifié de vendu. Concernant le flux polonais de 1920-1939, 42 % sont repartis. Pourtant, aussi bien les Italiens que les Polonais de l’époque étaient catholiques… L’assimilation est loin d’être une simple formalité, et se révèle d’autant plus difficile que les cultures en présence partagent peu de principes et de valeurs, et qu’il existe de lourds contentieux historiques entre le pays d’origine et celui d’accueil.

Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique.

Vous vous étonnez qu’il soit difficile d’admettre cela et même simplement d’en débattre ; vous dites : « C’est parce que nous sommes trop sûrs de l’universalité de nos valeurs, de notre pouvoir de séduction, etc. » Bref, nous pécherions par orgueil. N’est-ce pas plutôt que la France, par paresse, par fatigue, par haine de soi, a souhaité ne plus avoir d’identité, et n’ose plus rien réclamer au nouvel arrivant ? Je ne partage pas votre point de vue sur la paresse, la fatigue. S’il avait été dit aux Français que l’accueil de pauvres venus d’ailleurs aboutirait à une exigence de renoncement à des pans entiers de l’identité française, ils auraient résisté. La plupart des Français aiment leur culture, leur art de vivre, et ne sont pas prêts à y renoncer. C’est tout autre chose qui a fragilisé les sociétés occidentales et les a rendues vulnérables. La France n’est pas seule dans sa situation. Je m’en tiendrai ici à quelques-uns des nombreux paramètres que je développe dans mon livre : l’individualisme, l’égocentrisme, la trop grande confiance en soi qui confine parfois à l’arrogance, ainsi que la quête éperdue d’amour, de plaisir et de jouissance matérielle.

Alexis de Tocqueville voyait « une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres ». Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique. Seule subsiste la dimension “droits”, d’où désormais leur incapacité chronique à supporter et gérer le moindre conflit, la moindre tension ou contrariété. C’est une immense vulnérabilité car aussi longtemps que leurs intérêts privés ne se trouvent pas affectés, ils demeurent indifférents. Pour beaucoup, la poursuite de la satisfaction du bien-être personnel, au détriment de la défense de l’intérêt supérieur de leur nation, constitue un horizon indépassable.

La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée

Il est par ailleurs des commandements moraux puissants qui rebondissent à travers les siècles, sont inscrits dans les plis de l’âme des Occidentaux, et les ont programmés à la culpabilité, à la contrition et à la repentance. Le pape prend soin de les rappeler régulièrement, avec ferveur et grand enthousiasme. Pour Jésus, il faut même aller jusqu’à ses ennemis, comme le traduit l’Évangile selon Matthieu : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux », car « si vous aimez ceux qui vous aiment, quel salaire aurez-vous ? »

Je rappelle dans mon livre l’histoire du pasteur Saïd Oujibou qu’aucun chrétien ne l’a invité chez lui et qui se retrouve terriblement seul le jour de Noël, jour de sa propre conversion ; cette histoire illustre à la perfection le manque criant de solidarité et de cohésion dont souffre l’Occident. Jamais telle situation n’eût pu se produire pour quiconque aurait rejoint la communauté des musulmans. C’est dans cet esprit de solidarité que réside l’étendue de la puissance et de la force d’un groupe. Éduquée dans deux civilisations qui diffèrent sur bien des aspects, il me saute aux yeux que la préférence étrangère est consubstantielle à l’identité chrétienne. D’ailleurs, n’est-il pas rappelé que « j’étais étranger et vous m’avez accueilli, sans vêtement, et vous m’avez habillé » ? Le riche, au contraire du pauvre, n’est pas en odeur de sainteté, et « il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche de rentrer dans le royaume de Dieu ». Il n’y avait donc guère de surprise à voir les Occidentaux œuvrer à accueillir toute la misère du monde, quand bien même cela s’opérait au détriment des leurs. Mais l’histoire nous enseigne aussi que les peuples sont capables de sursaut pour assurer leur propre continuité en tant que corps politique.

Les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables

Que pouvons-nous encore intégrer ? Quelle est la capacité d’assimilation des nouveaux arrivants ? Les personnes issues du même pays sont-elles ou non assimilées ? Voilà les questions qu’il vous semble impératif de se poser en la matière. Croyez-vous que nous en prenions le chemin ? Avant toute chose, il faut suspendre les flux migratoires aussi longtemps que l’assimilation – ou tout au moins l’intégration culturelle – d’une part substantielle que l’immigration déjà présente n’a pas réussi. La principale raison en est que l’importance des flux migratoires a conduit à la constitution de diasporas, rendant le clientélisme politique incontournable. Comme le définit Dominique Schnapper, les diasporas sont des « peuples qui gardent un sentiment de leur unité malgré l’éclatement géographique ». Pour peser dans le jeu politique, ces peuples n’ont aucun intérêt à laisser leurs membres leur échapper. C’est pourquoi la pression exercée sur les individus s’est considérablement accrue au fil du temps. La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée. La liberté des individus et des familles s’en trouve entravée, de même que celle des enseignants, et c’est pourquoi ces derniers échouent de plus en plus dans la mission que leur confie la nation, qui est de préparer des citoyens.

Eu égard à l’évolution de la démographie électorale, les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables et autres concessions sur le respect des principes républicains. C’est ce clientélisme qui a cultivé le communautarisme, qui a finalement conduit à parler de “séparatisme”. Rien de tout cela n’eût été possible si les élites politiques et la haute administration avaient respecté le code civil, qui subordonne l’octroi de la nationalité, donc du droit de vote, à la réussite de l’assimilation.

L’école se voulant de plus en plus le reflet de la société, on comprend que ce formidable outil d’assimilation soit aujourd’hui contre-productif. Pensez-vous qu’une école qui explique (ou accepte tacitement) que deux hommes peuvent se marier et avoir des enfants, puisse encore espérer intégrer des personnes venues par exemple du monde arabo-musulman ? Votre question m’amène à évoquer le fait gravissime suivant, à savoir que des associations catholiques aient pu défiler avec, à leurs côtés, des Frères musulmans, permettant ainsi à ces derniers de se trouver, en quelque sorte, anoblis dans le champ politique. Observez ce qui se produit avec les Coptes en Égypte, ou plus généralement avec les chrétiens d’Orient. Là-bas, on ne met pas de sujets sociétaux sur la table et pourtant, le “vivre-ensemble” y semble bien fragile.

L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité.

Vous placez très haut la théorie du don et du contre-don, de Marcel Mauss. Pouvez-vous nous expliquer de quoi il s’agit ? C’est après avoir réalisé une étude comparative du fonctionnement de diverses sociétés pour identifier les formes du contrat social qui y lie les individus entre eux et, surtout, leur permet de fonctionner ensemble de manière harmonieuse, que le fondateur de l’anthropologie en France pose sa conclusion. Partout, Mauss relève que c’est le don qui joue le rôle décisif dans la qualité des relations et dans la cohésion du groupe, car ce qui se joue au travers du don, c’est la reconnaissance de la place de chacun au sein du groupe, et de son droit au respect de sa dignité. Cela passe par la participation active de chacun à la chaîne des échanges de biens. L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité. Celui qui reçoit le don doit l’accepter ; et celui qui a donné, et ainsi initié la chaîne, doit à son tour accepter le contre-don. Il ne s’agit pas de rendre à l’identique, ni même à celui qui nous a donné ; mais de rendre à un membre du groupe, à proportion de ses facultés propres.

Ce qui importe, c’est que chacun, riche ou pauvre, devienne acteur de ce processus dynamique et foisonnant qui vise à instaurer des relations fluides pour prévenir l’établissement d’interactions sociales déséquilibrées qui engendrent tensions et ressentiments. Empêcher l’autre de donner, c’est le maintenir dans une position d’inférieur ou de dominé. Mauss, qui s’est engagé aux côtés de sowcialistes tels que Jean Jaurès ou Léon Blum, dit qu’ « il faut que l’individu travaille. Il faut qu’il soit forcé de compter sur soi plutôt que sur les autres. D’un autre côté, il faut qu’il défende ses intérêts, personnellement et en groupe. L’excès de générosité et le communisme lui seraient aussi nuisibles et seraient aussi nuisibles à la société que l’égoïsme de nos contemporains et l’individualisme de nos lois » . À mille lieues de notre société et de sa propension sans égale à cultiver l’assistanat et maintenir ainsi les classes défavorisées au bas de l’échelle sociale !

Placer l’autre dans une impossibilité de restituer tout ou partie d’un don devient à la longue une humiliation qui nourrit une formidable frustration, laquelle peut conduire à l’expression de violences au sein de la société ; une façon de se venger. Une part de la violence qui se déploie contre les Occidentaux, perçus comme des privilégiés, doit aussi être analysée sous cet angle. Bien des malheurs qui frappent les sociétés occidentales se trouvent dans le non-respect de cette nécessité d’instaurer une relation de don – contre-don entre individus, puis entre les individus et la communauté qu’ils forment ou sont appelés à former.

Lorsque Pierre Rosanvallon traite des termes du contrat implicite qui lie les citoyens à la nation, c’est l’approche de Mauss qui se trouve mobilisée : « En son essence, l’appartenance à la cité est indissociable d’un pacte moral. La vie commune repose sur l’adoption d’une arithmétique simple : les obligations de la collectivité envers chacun de ses membres sont la contrepartie de ceux-ci. C’est parce que les citoyens sont prêts à mourir pour la patrie que celle-ci a une dette à leur égard » . Je souscris pleinement.

Les Dindons de la farce, Malika Sorel-Sutter, Albin Michel, 220 pages, 18,90 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Jerusalem Tattoo Artist Inks Pilgrims, Priests and Those Scarred by Conflict

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For Wassim Razzouk, Holy Week is his busiest time as Christians seek a reminder of their visit to Jerusalem. But his family’s centuries-old tattoo business caters to all faiths.

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By Isabel Kershner

JERUSALEM — A Jewish man who may have been drunk once asked him to tattoo “kosher” in Hebrew on his butt. His oldest customer was a woman of 101. Members of the U.S. Secret Service often stop by to sample his handiwork when they’re in town.

He has also been a regular participant in Healing Ink, a project providing free tattoos to cover the scars sustained by survivors of terrorist attacks and by Israeli soldiers injured in combat.

But during Holy Week and the days leading up to it, Wassim Razzouk’s tattoo parlor in Jerusalem’s Old City is packed with some of his most reliable customers: Easter visitors who, seeking an indelible reminder of their time in Jerusalem, “want a tattoo as a certificate of pilgrimage,” Mr. Razzouk said.

One customer, Kathryn O’Brien, a 20-year-old student from Texas, deliberated between getting inked with an image depicting either the Last Supper or the Crucifixion. Her friend Emily Rodriguez, 20, also from Texas, settled on a more contemporary impression, spelling out the title of a popular Christian song, “Through & Through,” the black lettering ascending her arm.

Getting his first tattoo, Steve Ferguson, an Episcopalian priest in his 70s, opted for a Christian fish symbol merging into a Star of David and a menorah, a design intended to illustrate, he said, his affinity for Israel and the Jewish people.

Jerusalem has been especially tense in recent days, before the rare convergence this weekend of Passover, Easter and Ramadan, and amid a surge in violence. Those tensions flared again on Friday when Palestinians threw stones at the police, who responded with sound grenades and rubber bullets. More than 100 Palestinians and several Israeli officers were reported injured.

Since March 22, there have been four attacks in four Israeli cities, involving five Arab assailants who have killed 14 people. About 20 Palestinians have been killed by Israeli fire during the same period, most while committing or trying to commit an attack, according to the Israeli authorities, or in clashes during Israeli counterterror operations in the occupied West Bank.

The Old City, in predominantly Palestinian East Jerusalem, has long been a crucible of friction. Captured from Jordan in the Arab-Israeli War of 1967, the area was later annexed by Israel in a move that was never internationally recognized. Palestinian leaders covet it as the capital of a future state and much of the world considers it occupied.

Mr. Razzouk’s tiny store is something of a haven amid all the hostility, a symbol of religious and political tolerance.

“I have tattooed Christians, Palestinians, Ethiopians, Israelis — believe it or not, I’ve tattooed an Orthodox Jew with sidelocks,” said Mr. Razzouk, who identifies as a member of the Palestinian Christian minority. “I’ve tattooed nuns, atheists and bishops.”

As dusk fell on a recent evening, the ink machine at his shop was still buzzing as more customers gathered in the cobbled alley outside, waiting their turn.

While tattoos may have moved into the global mainstream only in the last few decades, the Razzouk family has been practicing the art form a little bit longer: 700 years, or 27 generations, he said. He’s the scion of a long-venerated family of tattoo artists, Coptic Christians who, as family lore has it, came on a pilgrimage from Egypt to the Holy Land hundreds of years ago, and decided to stay in Jerusalem and set up shop.

Mr. Razzouk — with his long hair, Harley-Davidson biker’s jacket and passion for motorcycles — decided to follow in the family tradition at the age of 33. His two sisters and the cousins of his generation were not interested in becoming tattoo artists, he said, adding, “I knew that if it wasn’t for me the tradition would disappear.”

His father, Anton, 82, taught him the craft, having learned it from his father, Jacob, or Yaqoub.

Tattooing is generally considered forbidden in both Islam and Judaism, and for many Jews, tattoos stir disturbing memories of the numbers etched into the arms of victims of the Holocaust. But tattooing is now wildly popular among Jewish Israeli hipsters, and Mr. Razzouk said some young Palestinian Muslims now wanted tattoos as well, influenced by the Russian prison ones they have seen in movies.

He sends customers seeking more contemporary designs to a studio he opened a few weeks ago in predominantly Jewish West Jerusalem. It caters mainly to the local market, which prefers more realism in body art, and is run by his wife, Gabrielle, and an employee he trained.

“If somebody wants a Russian star or a pistol or a Kalashnikov,” Mr. Razzouk said, “it is not appropriate to tattoo them alongside a pilgrim in their 70s getting a cross.”

He opened the new store, which also offers piercing, to diversify after two difficult years of the pandemic. Tattoo parlors were shuttered for the first year, and for much of the second year, Israel was largely closed to foreign tourists and pilgrims.

Now they are coming back.

While a tattoo parlor may seem an unlikely station on a pilgrim’s route, the Razzouk family business has long been popular — under Ottoman, British, Jordanian and now more than half a century of Israeli rule.

The business is renowned for its continued use of the Razzouks’ centuries-old, hand-carved wooden stamps as stencils to guide the tattooist’s hand. The most popular images remain variations of the Jerusalem cross, an emblem of the crusades that is a cross of four equal sides with four smaller crosses drawn in each of its quadrants.

“Crosses are not easy to do,” Mr. Razzouk said, because of the straight lines.

For some religious customers, a stop at Razzouk Tattoo is almost a spiritual rite on the voyage to the Holy Land.

“To walk in and be inspired by someone’s art is exciting,” said Ms. O’Brien, the student from Texas, who went with the Last Supper. “I was seeing something unique that I couldn’t get anywhere else.”

Mr. Ferguson, the Episcopal priest, left uplifted, describing the experience as “a great tradition.”

Razzouk Tattoo in the Old City occupies a two-roomed, cavelike space with a stone, domed ceiling near Jaffa Gate. Mr. Razzouk moved here about six years ago from his grandfather’s original studio deeper in the Christian Quarter of the Old City, which was up steep stairs and harder to reach.

Mr. Razzouk said that while he wanted to adapt the business to make it “bigger, more modern and more professional,” he added that he was committed to preserving the family heritage, which he called a “gift.”

Dozens of antique stamps are stored in a glass case. A framed entry from the 2022 Guinness Book of Records declares Razzouk the world’s longest-running tattoo business.

Customers can leaf through two books, one with the traditional designs from the antique stamps, another with other designs, including various types of crosses and religious symbols and some more modern designs, such as “Love and Peace” in Arabic calligraphy.

A poster commemorates Mr. Razzouk’s role in Healing Ink, a project started in 2016 by the advocacy group Artists 4 Israel. His participation has drawn criticism from some staunch supporters of the Palestinian cause.

“My answer is always the same,” he said. “I tell them I don’t need your judgment.” He added that Healing Ink “is a beautiful experience and one of the most humanitarian things we have done.”

He has known trauma up close. Growing up as a teenager in the shadow of the first Palestinian intifada, or uprising, Mr. Razzouk lost a friend who went out to throw stones at an Israeli settler bus and was fatally shot.

More recently, a Jewish Israeli customer postponed an appointment. His girlfriend called to say that he had been involved in a Palestinian stabbing attack. When he finally arrived, after a delay of several months, Mr. Razzouk saw two scars on his upper body.

As for the man who wanted a “kosher” brand on his behind, Mr. Razzouk said he had checked that the customer was sure before getting down to work.

Mr. Razzouk has found his own way of transcending the conflict, without ignoring its complexities. His chief identity today, he said, is as the founder of the Holy Land Bikers Motorcycle Club. Its members include Christians and Muslims, he said, and they ride in coalition with all types of Israeli motorcycle groups and have connections throughout the Arab world.

And he has trained the 28th generation of Razzouk tattooers: His sons — Anton, 21, and Nizar, 19 — work in the shop.

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France24 - Monde

Camp de Yarmouk : le documentaire "Little Palestine" raconte la tragédie palestinienne

Publié le : 27/04/2022 - 16:36Modifié le : 27/04/2022 - 16:43

Meriem AMELLAL

C'est l'un des épisodes les plus sombres de la guerre en Syrie : le siège du camp de Yarmouk (de 2013 à 2015) par les forces gouvernementales. Avant le début du conflit, ce triangle de 2 kilomètres situé en banlieue de Damas servait de capitale non déclarée à la diaspora palestinienne et accueillait environ 150 000 réfugiés. Ils se sont retrouvés pris en étau entre l'armée de Bachar Al-Assad et des groupes rebelles. Abdallah Al-Khatib retrace cela comme un journal intime dans son documentaire "Little Palestine".

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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For Ukrainian Writer, War Evokes Scars of Time in Captivity

Stanislav Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his abuse in a prison run by Russian-backed separatists. Now, the war reminds him of why Ukrainians are fighting for their lives.

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By Valerie Hopkins

KYIV, Ukraine — Stanislav Aseyev spent two and a half years in a notorious prison run by Russian-backed separatists in eastern Ukraine, where he said he and other inmates were regularly tortured, beaten, demeaned and forced to wear bags on their heads. Yet, even he was unprepared for the grim scenes of abuse and executions that he witnessed in the Kyiv suburb of Bucha.

“I was still not ready for this,” he said. “I did not think that I would see genocide with my own eyes, despite the fact that I have a lot of experience in this war.”

Mr. Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his time in prison in a memoir published in 2020, “The Torture Camp on Paradise Street.” Today, he bears witness to a new brutality, a Russian invasion, and the physical and emotional scars that are being inflicted anew.

In Bucha, “the corpses lay in front of every private house,” said Mr. Aseyev, who had traveled there recently with a volunteer military unit to help ensure the safety of the region after Ukrainian forces had pushed the Russians back.

Mr. Aseyev had moved to the Kyiv area to put his prison years behind him, but war and its associated traumas found him once more, in February, when missiles whistled into the city’s eastern suburb of Brovary.

“I had thought that it was all over, that I still had a very long process ahead to work on it,” he said of the lingering scars in an interview conducted in the back seat of a car because it was too dangerous to speak at his home. “But now it’s all irrelevant, because now the old psychological traumas from captivity are again beginning to slowly make themselves felt.”

Jerked back to wartime, Mr. Aseyev has also chosen a new way to address his fears and anger. He has taken up arms for the first time in his life, defending his adopted city militarily as part of the Territorial Defense Forces, a volunteer unit in the Ukrainian army.

Mr. Aseyev’s story is an extreme version of the one many Ukrainians are experiencing today, as the Russian military spreads violence, indiscriminate and otherwise, throughout the country. His experiences have seen him — someone raised with Russian language and Russian culture, with a worldview relatively sympathetic to Moscow — reject all of that to the extent that he is not only ready but willing to kill Russian soldiers.

He was born in the town of Makiivka, just outside Donetsk, the largest city in eastern Ukraine. As a native Russian speaker, he grew up listening to Soviet rock bands like Kino, reading Dostoyevsky in the original Russian and learning history from a predominantly Russian perspective.

Before the separatist war that broke out in 2014, he says he was sympathetic to President Vladimir V. Putin’s vision of Ukraine as part of “Russky Mir,” or “Russian World,” a nationalist and chauvinistic ideology focused on the idea of Russia’s civilizational superiority. “I really had such ‘Russky Mir,’ illusions about Putin, Great Russia, all these things,” he said.

Those were shattered by his experiences after 2014, just as they are being shattered now for millions of other Ukrainians. He now prefers not to speak Russian, except to talk to his mother.

In 2014, Makiivka, a place that Mr. Aseyev has described as “a city of Soviet sleepwalkers,” was occupied by Russian-backed separatist forces loyal to the self-proclaimed Donetsk People’s Republic. Many of his friends signed up to fight on the side of the pro-Moscow rebels, buying the Russian propaganda line that Ukrainian fascists had taken control in Kyiv. Shortly thereafter, he said, he realized that the separatists were the ones committing human rights abuses.

In 2015, he started writing about the abuses for Ukrayinska Pravda, a daily newspaper, as well as the U.S. funded RFE/RL outlet and a liberal-leaning newspaper, Dzerkalo Tyzhnia, or Mirror Weekly. He continued that line of reporting under a pseudonym for two years, until he was detained on June 2, 2017.

Mr. Aseyev was first taken to “The Office,” a prison camp in a group of buildings along a wide boulevard in the center of Donetsk that had served as office space before the war. After beatings and electric shock torture, he said, he spent six weeks in solitary confinement, in a cell so cold that he had to grasp bottles of his own urine to stay warm.

Then he was transferred to Izolyatsia prison, named for a former insulation factory — both Russian and Ukrainian languages use the same word for insulation and isolation — that had become a cultural center after the Soviet-era factory went bankrupt. There, Mr. Aseyev says he was beaten and tortured for more than two years, before being released in a prisoner exchange in 2019, just before New Year’s Eve, having spent 962 days inside.

Live Updates: Russia-Ukraine War

Mr. Aseyev said that his own persecution, and the Russians’ pummeling today of cities around Kyiv and across southern and eastern Ukraine, many of them Russian-speaking areas, belied the Kremlin’s assertion that it went to war to protect ethnic Russians and Russian speakers from the “Nazis” supposedly in control in Kyiv.

“They don’t care who they kill,” he said. “I am a Russian speaker, I grew up on Russian culture, on Russian music, books, cinema, even Soviet in a sense.”

Despite this, he said, “I am definitely considered an enemy by these people, just as those who grew up somewhere in Lviv on completely different values,” he said, referring to the predominantly Ukrainian-speaking city in the country’s west that is the beating heart of Ukrainian nationalism.

“For them,” he said of Russia’s leadership, “the state of Ukraine simply does not exist, and that’s all. And everyone who does not agree with this is already an enemy.”

Mr. Aseyev spent the years after his release from prison trying to heal from his traumas. Much of that process centered on writing his memoir, which detailed the treatment he and others endured.

He described the horrors in a powerful passage from the introduction: “The principal tasks here are surviving after the desire to live has forsaken you and nothing in the world depends on you any longer, preserving your sanity as you teeter on the brink of madness and remaining a human being in conditions so inhuman that faith, forgiveness, hate, and even a torturer locking eyes with his victim become laden with manifold meanings.”

In thematic essays, he describes how a father and son were tortured together; how a man was electrically shocked in his anus; cases of rape and forced labor; the way cameras were constantly watching the inmates; and the depravity of Izolyatsia’s commander.

Russia-Ukraine War: Key Developments

Gas supplies. Gazprom, Russia’s state-run gas company, announced it was cutting off supplies of natural gas to Poland and Bulgaria, in apparent  retaliation against European sanctions and aid for Ukraine.

Explosions in the border regions. Transnistria, a breakaway region of Moldova on Ukraine’s western flank, was struck by explosions that Ukraine said were carried out by Russia as a pretext to invade Ukraine from that side. Local officials in three Russian districts bordering Ukraine later reported overnight blasts, raising the specter of broader conflict spilling beyond Ukraine’s borders.

A joint effort. The United States gathered military leaders from 40 countries in Germany to discuss military and humanitarian aid to Ukraine and later  announced the formation of the Ukraine Contact Group, which will have defense ministers and military chiefs from participating countries hold regular meetings to react to the changing nature of the war.

A collection of his dispatches from Ukraine’s occupied eastern Donbas region, written before his 2017 arrest, was also recently published in English translation by Harvard University Press.

When the war began in February, Mr. Aseyev took his mother to the country’s relatively safer west, and then took the train back to the capital. Returning to Kyiv in the first days of the war, he was one of only three people who disembarked at the city’s central station.

“There is simply nowhere else to run,” he said. “If we all leave Kyiv, then one way or another we will be crushed in the rest of Ukraine.”

In prison, his mother was “constantly” on his mind. “For two and a half years my mother went through hell,” he said, not knowing for long periods if he was dead or alive, and not being able to visit him or communicate with him.

While she is safe for now, Mr. Aseyev said he is furious about what she was subjected to, and is ready for revenge. “I will kill them at every opportunity,” he said.

Mr. Aseyev said he was convinced that “as soon as” Russian troops “have the opportunity and infrastructure to build something like Izolyatsia in the occupied territory, of course they will.”

He has continued his writing and advocacy for Ukraine even as he goes through military training. He recently visited the newly liberated town of Bucha, the site of numerous alleged atrocities by Russian soldiers, and posted photos on Facebook of a mass grave site.

In his memoir, Mr. Aseyev wrote a chapter on how and why he had considered taking his own life in prison.

“The choice to take my life, so I thought, was the last freedom I had,” he wrote.

In a video message shared by Secretary of State Antony J. Blinken on his Instagram account, Mr. Aseyev recalled this thought as he spoke about his time in Izolyatsia and implored Western leaders not to be afraid of Russia or Mr. Putin.

“They took away everything — relatives, friends, communications, even an old calendar” that had been hanging in his cell, he said. “But they couldn’t take one thing away from me: I was ready to die. This is something that cannot be taken away from a person even when everything else is taken away.”

And that, he said, is why Ukraine has stood up to the supposedly superior Russian forces, and why it will ultimately prevail.

“This is what our whole country is now,” he said. “We are more willing to die than to give up or lose. And that is why the Russian Federation has already lost in this war.”

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Valeurs Actuelles

Nucléaire français, histoire d’un sabordage

Au tournant du millénaire, la France disposait d’un système électrique envié, fournissant une électricité fiable et bon marché. Vingt ans plus tard, RTE, le gestionnaire du réseau, met en garde, pour le second hiver consécutif, sur le risque d’insuffisance de production pour répondre à la demande en cas d’anticyclone et de vague de froid. Depuis quelques mois, le prix de l’électricité, lié à celui du gaz, a explosé. Et, depuis quelques semaines, avec la guerre en Ukraine, nul ne sait à quel niveau montera ce cours du gaz, ni même si celui-ci continuera de parvenir dans les pays d’Europe qui en dépendent plus ou moins fortement (la proportion de gaz russe dans la consommation nationale de gaz est de 55 % pour l’Allemagne, 80 % pour l’Autriche, la Pologne et les pays Baltes, 17 % quand même pour la France… ).

La France a déconstruit sa souveraineté électrique que lui avait apportée le plan Messmer. Ce plan, d’essence gaulliste, décidé dans les années 1970 pour faire face au premier choc pétrolier, a doté la France d’un parc de 58 réacteurs nucléaires produisant jusqu’à 75 % de notre électricité. Un record mondial. Cette électricité abordable et fiable a été longtemps un de nos (rares) avantages compétitifs. Elle a offert en outre à la France la place de leader des pays du G7 quant à ses émissions de gaz à effet de serre, ce qui n’est pas rien.

comment en sommes-nous arrivés là ?

Dès lors la question qui se pose est : comment en sommes-nous arrivés là ? L’énergie étant vitale et stratégique, cette dégringolade découle de décisions, ou de non-décisions, politiques. L’accès à une énergie abondante et le nucléaire sont liés, ils s’opposent à l’idéologie de la décroissance, dont l’opposition au nucléaire est la pierre angulaire. La pression idéologique sur l’opinion, les médias, certains partis politiques en mal d’électeurs ou certains élus en mal de popularité, a ouvert la voie à la montée du relativisme. Aujourd’hui, l’opinion l’emporte sur les faits, l’idéologie l’emporte sur la science.

L’infiltration de cette idéologie dans le ministère de l’Environnement est de notoriété publique, comme le sont les liens entre ses services et des associations ou ONG militantes activistes antinucléaires et décroissantes, officialisés par le versement de subventions. Cet entrisme est devenu décisif quand, en 2007, l’énergie, jusque-là sous la dépendance du ministère de l’Industrie, est passée sous celle du ministère de l’Écologie. Tout était dit. Qu’on y songe : alors qu’un militaire n’est jamais nommé ministre de la Défense afin d’éviter tout parti pris, des personnalités ouvertement antinucléaires ont été ministres dix-huit années sur vingt-cinq depuis 1997. Sans parler des militants constituant les cabinets ni des nominations dans les organismes extérieurs censés être indépendants ; l’administration a été imprégnée d’un parti pris décroissant et antinucléaire.

L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État

L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État. Rappelons que, dans d’autres affaires, avec pourtant des conséquences bien moindres en gravité que celle du devenir de la filière nucléaire, de tels agissements ont conduit des membres de gouvernement devant la Cour de justice de la République. Mais, quand il s’agit de l’énergie, aucun abus, aucune faute, aucun conflit d’intérêts patent n’a jusqu’à ce jour donné lieu à des poursuites. C’est dire l’ampleur et la profondeur de l’infiltration et de l’ignorance du sujet dans les médias et l’administration.

Le poids de l’idéologie antinucléaire en Allemagne, lié au tragique héritage de la Shoah et à la propagande de la Stasi en Allemagne de l’Est, a poussé Gerhard Schröder, en 1998, puis Angela Merkel, en 2011, pour des raisons politiques, à abandonner le nucléaire. Dès lors, l’influence allemande, prédominante au niveau des institutions européennes, a renversé la position communautaire sur le nucléaire. Alors que le traité Euratom, encore en vigueur, encourage le développement de l’usage civil de l’atome, refuser aujourd’hui l’abandon du nucléaire dans tous les pays de l’Union est devenu une croisade incertaine, comme l’ont montré les tergiversations pour aboutir à une timide inclusion du nucléaire dans la taxonomie de la finance durable. À Bruxelles, les élus de l’écologie politique et ceux qui ont délaissé ce parti pour goûter au pouvoir aux côtés d’Emmanuel Macron sont des relais inlassables de l’antinucléarisme au mépris des intérêts nationaux – le cas de Pascal Canfin, ancien directeur général du WWF France et que l’on dit proche du président de la République, en étant l’archétype.

L’idéologie antinucléaire renforcée par les promoteurs des énergies renouvelables

L’idéologie antinucléaire s’est rapidement trouvé des alliés intéressés avec les promoteurs des énergies renouvelables intermittentes (EnRI) : l’éolien et le photovoltaïque. Ces machines sont pour leur totalité importées, la France ayant raté le coche industriel. Les panneaux solaires sont presque exclusivement chinois ; quant aux éoliennes, l’Allemagne, le Danemark et l’Espagne en sont les premiers exportateurs européens (et, étonnamment, les plus antinucléaires). Pour développer les énergies renouvelables, l’Europe a imposé – et la France l’a imprudemment accepté – l’injection prioritaire, sur le réseau, de l’électricité produite par les EnRI, obligeant à arrêter la production nucléaire, pourtant la seule pouvant répondre à tout moment aux besoins, puisque, à la différence de l’intermittence des EnRI, elle est pilotable.

À cette priorité, s’ajoutent des subventions publiques massives aux EnRI et un prix de rachat garanti sur des durées pouvant aller jusqu’à vingt-cinq ans. Bref, un jackpot destiné à pousser les organismes financiers et autres gestionnaires de fortune à investir et faire investir dans les EnRI…Les vendeurs de machines et leurs financiers ont été rejoints par les gaziers, puisque l’intermittence de production oblige à doublonner les EnRI avec des centrales à gaz afin de suppléer celle-ci. Face à ce rouleau compresseur national et européen, il n’y a pas, comme le martèlent pourtant leurs opposants, le moindre “lobby nucléaire” qui vaille. C’est même tout le contraire : la France, EDF et tous nos industriels culpabilisés ont depuis longtemps le nucléaire honteux.

S’il y avait eu un lobby nucléaire, ce qui est arrivé ne serait pas arrivé. Quelques dates, pour mémoire. En 1998, la fermeture, sous l’impulsion de Dominique Voynet et Corinne Lepage, de Superphénix, le surgénérateur de Creys-Malville, réacteur de quatrième génération, utilisant comme combustible les déchets des réacteurs des générations précédentes. Cet arrêt a comblé les antinucléaires, dont Superphénix était la hantise, car il bouclait la chaîne du combustible, faisant du nucléaire une filière totalement vertueuse. La France avait vingt ans d’avance dans le domaine, où elle compte désormais vingt ans de retard. Les antinucléaires voulaient à tout prix “avoir la peau” de ce nucléaire durable. Lionel Jospin ayant cédé au chantage de l’écologie politique, ils l’ont eue.

Succédant à Dominique Voynet, Yves Cochet tout aussi antinucléaire que son prédécesseur, et de surcroît col-lapsologue, décide des premières mesures financières aussi coûteuses que favorables aux EnRI. Avec le transfert de l’énergie au ministère de l’Écologie, en 2007, le glissement en faveur des EnRI au détriment du nucléaire va se confirmer. Le Grenelle de l’environnement, suite donnée au pacte écologique de Nicolas Hulot, antinucléaire convaincu, rassemble autour de la table au ministère de l’Écologie toutes les ONG antinucléaires et leurs dirigeants, militants politiques aguerris.

Les mesures financières pro-EnRI vont s’amplifier, tandis que la France accepte à Bruxelles le “paquet énergie-climat” imposant 20 % d’EnRI en 2020, ce qui allait à l’encontre des intérêts nationaux, sans pour autant diminuer nos émissions de CO2, notre électricité étant déjà quasi totalement décarbonée grâce au nucléaire. C’est aussi à ce moment qu’un projet d’investissement privé dans le nucléaire a été écarté.

Déroute suite à l’accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts

Nouvelle déroute en 2012 quand, à l’issue d’un accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts, François Hollande cède aux exigences politiques des antinucléaires les plus radicaux et annonce qu’élu, il fermera la centrale de Fessenheim et réduira la part du nucléaire dans le mix électrique. À la manœuvre de cet engagement désastreux, Ségolène Royal, Élisabeth Borne et François Brottes, alors député de l’Isère, futur président de RTE. La loi de 2015, fondée sur la volonté politique de sortie à terme du nucléaire et sur une sous-évaluation militante des besoins, prévoit de réduire en 2025 de 70 à 50 % la part du nucléaire dans le mix en fermant 14 réacteurs. Son étude d’impact est indigente. La puissance installée nucléaire est plafonnée à 63,2 gigawatts sans aucune raison autre que politique.

En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande

En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande en s’appuyant sur des personnalités socialistes ou vertes qui l’ont rallié et qui en seront toutes récompensées : Pascal Canfin, Arnaud Leroy, Élisabeth Borne, Xavier Piechaczyk. En 2019, il décide d’arrêter le programme Astrid, réacteurs à neutrons rapides de quatrième génération, mettant un terme à un demi-siècle de travaux sur la fermeture du cycle de l’uranium, pilier de la filière. Cette décision a été prise sans consulter le Parlement et fut qualifiée de « très dommageable » par un rapport de l’OPECST (Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques). En 2020 enfin, ce sont les deux réacteurs de Fessenheim qui sont fermés, sans même attendre le couplage de l’EPR de Flamanville. La France perd 1,8 gigawatt de puissance pilotable alors que l’Autorité de sûreté (ASN) avait confirmé la sûreté de l’installation, qui aurait pu produire encore pendant dix ou vingt ans. Coût estimé de cette décision : 10 milliards d’euros, et beaucoup plus avec la hausse du prix de l’électricité.

Et puis, tout à coup, à quelques mois de la présidentielle et alors que le sujet nucléaire (et des énergies au sens large) monte dans l’opinion, Emmanuel Macron annonce un changement de cap dans un discours au Creusot, en décembre, changement de cap qu’il confirmera à Belfort, quelques mois plus tard. Alors que la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) de 2020 prévoit la fermeture de 12 réacteurs en plus des deux de Fessenheim, il annonce renoncer à toute fermeture de réacteur dont la sûreté a été validée et lance la construction de nouveaux réacteurs ! Bien sûr, prétextant les longs délais de construction des EPR pour lesquels tant d’années ont été perdues, il appelle aussi (et surtout) à un programme massif de construction d’EnRI, réclamant même de “lever des barrières”, comme s’il en subsistait encore dans le domaine, comme si le droit des tiers à s’opposer aux parcs éoliens n’avait pas été considérablement réduit (et en particulier sous son quinquennat). Passons !

Ce changement de cap à la sincérité indiscernable ne change rien. Le lobby des EnRI est toujours à la manœuvre, quoique les 200 milliards d’euros engagés pour leur développement n’aient pas réduit nos émissions de CO2 et que la poursuite de leur développement exigerait, pour pallier leur intermittence, la construction de centrales à gaz au moment où celui-ci devient inabordable et finance l’effort de guerre russe.

Le moment est trop grave pour oublier que, devant le choc pétrolier de 1973, la France a su réagir et que, aujourd’hui, devant un choc gazier beaucoup grave, nous ne pouvons plus ni nous tromper ni tergiverser. Un choix clair et immédiat doit être opéré entre idéologie et science. Il faut prolonger autant que l’ASN l’autorisera l’exploitation des réacteurs en fonction. Il faut relancer sans délai la filière nucléaire en engageant la construction des trois premières paires d’EPR2, attendues par EDF, en préparant une montée en cadence pour passer progressivement de un à deux réacteurs par an de façon à disposer de l’équivalent d’un parc de 50 à 60 EPR2 dans les années 2050-2060. Il faut enfin réduire des délais administratifs excessifs, hors sûreté. Telles sont les priorités, tout en relançant la R&D sur la quatrième génération et en concrétisant le programme d’enfouissement des déchets Cigéo. Les EnRI ne peuvent plus mobiliser des investissements colossaux en bénéficiant de subventions publiques tout en déstabilisant un marché de l’électricité qui ne peut plus dépendre du cours incontrôlable du gaz.

Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires

Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires, qui, pour certains, en particulier l’Allemagne, ont cédé imprudemment à l’idéologie et se sont mis sous la dépendance du gaz. Une situation devenue aujourd’hui dramatique. L’enjeu est simple : sans relance du nucléaire, il n’y aura pas de réindustrialisation. Donc pas d’avenir.

* Bernard Accoyer est un homme politique, ancien président de l’Assemblée nationale et président de l’ONG PNC-France. Dernier ouvrage paru, avec Chantal Didier : “Une affaire d’État, la tentative du sabordage du nucléaire français”, Hugo Doc.

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Valeurs Actuelles

[Entretien] Bérénice Levet : « L’écologie est devenue un alibi »

Propos recueillis par

Qu’avez-vous donc contre l’écologie ? Nombreux sont les lecteurs de Valeurs actuelles amoureux de la nature ou soucieux de l’environnement qui nous posent cette question. À leurs yeux, nos critiques récurrentes contre l’écologie nous rangeraient dans cette vieille droite occupée avant tout de travail, d’emploi, de croissance et indifférente au reste du monde, sauf en matière d’immigration ou, parfois, de défense de la vie, mais la vie réduite aux mœurs, aux traditions. Grâce soit rendue à Bérénice Levet et à son dernier essai, l’Écologie ou l’ivresse de la table rase, qui nous permet de nous expliquer sur ce qui nous motive dans ce combat acharné et longtemps solitaire que nous avons engagé contre l’écologie, c’est-à-dire contre ce qui en tient lieu depuis deux bonnes décennies et qui, après avoir patiemment noyauté la société française, déroule aujourd’hui ses plans au grand jour. Dans cet ouvrage absolument essentiel, pas de développement technique sur le glyphosate, les perturbateurs endocriniens ou le bio, ces totems de l’écologie médiatique ; seules les éoliennes font exception, parce qu’elles incarnent la souillure portée à nos paysages, l’indifférence à la beauté, à l’histoire, à l’équilibre, en un mot à l’âme française. Pas de développement technique, mais, avec les fulgurances visionnaires de Simone Weil, d’Antoine de Saint-Exupéry, de Hannah Arendt, de Bergson, de Montaigne, de Walter Benjamin ou d’autres, une réflexion qui se porte directement au cœur, à savoir l’homme, l’humanité, la civilisation. Quel homme, quelle vision de l’homme derrière l’écologie ? Voilà la question à laquelle ce livre, nourri de toute la culture exigeante, attentive, inquiète de l’auteur, entend répondre.

Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ? Y a-t-il eu un élément déclencheur en particulier ?

Je ne saurais dire qu’il y eut un élément déclencheur particulier, mais le constat de la montée en puissance d’une doxa écologiste des plus sommaires mais des plus terrorisantes et jouissant d’une autorité exorbitante. Avec pour point d’orgue l’engouement qu’a suscité l’apparition, et j’emploie le mot à dessein, de Greta Thunberg. Une enfant, l’œil noir, venait accuser l’Occident, tonnait contre une civilisation, la civilisation occidentale, dont elle ne sait rien sinon qu’elle est coupable, et nous avancions, en pénitents, la corde au cou. Il s’agissait donc, pour moi, de ne pas laisser le dernier mot aux procureurs de l’Occident qui ont trouvé dans la nature un nouvel élément à charge contre cette civilisation qu’ils honnissent et dont ils entendent hâter la fin. J’ai alors décidé de passer en revue les éternels appelés à la barre des prévenus : le christianisme, Descartes, notre pensée du propre de l’homme. Il y eut, par ailleurs, les élections municipales de juin 2020, qui portèrent à la tête de huit villes de France, et non des moindres, des maires Verts. Nous savions déjà, avec Anne Hidalgo, à quoi pouvait ressembler une politique placée sous le signe de l’écologie, mais désormais nous dispositions de huit laboratoires d’expérimentation, ainsi qu’ils envisagent eux-mêmes les villes dont ils sont devenus les princes.

Vous observez aussi un air du temps qui ne semble plus en avoir que pour l’écologie, l’environnement, la planète, comme un vaste fourre-tout qui paraît surtout relever du prétexte…

Ce n’est pas que l’on se soucie de la nature, des sols, des bêtes, que je déplore. Au contraire, je considère que c’est une très heureuse chose. Un homme sans contact avec le monde sensible est un homme mutilé. L’inquiétude écologique nous offrait la magnifique occasion d’être rapatriés sur terre, dans le monde concret, charnel des êtres et des choses, d’ouvrir les yeux, mais, préemptée par la gauche, elle a tourné à l’idéologie. Elle est un nouvel écran interposé entre nous et le réel, un grand récit dans lequel celui-ci doit entrer de gré ou de force. Je ne crains pas de soutenir que l’écologie est, pour les associations militantes et les politiques qui l’incarnent, un alibi : le “sauvetage de la planète”, comme ils disent, leur sollicitude envers les bêtes, ne sont jamais que l’occasion d’allonger la déjà longue liste des victimes dont l’Occident serait la grande fabrique. Aux femmes, aux Noirs, aux musulmans, aux homosexuels, aux transsexuels viendraient s’ajouter les animaux, la Terre, le climat. Domination et destruction qui seraient la vérité de l’Occident, son essence même – d’où le mot de “systémique”, vernis plus savant que structurel. Il ne s’agit pas d’exonérer l’Occident de sa responsabilité dans la dégradation du donné naturel, mais de n’être pas dupe de la rhétorique militante.

Pourquoi parlez-vous d’une victoire à la Pyrrhus ?

Que le modèle de développement que nous nous sommes choisi au XIXe siècle et plus encore après la Seconde Guerre mondiale vienne à être interrogé, inquiété, était salutaire – en prenant soin de préciser que ce n’est pas tant le capitalisme, le libéralisme économique qui sont à remettre en question que le fait d’avoir, selon l’analyse de Polanyi, « désencastré » l’économie et d’avoir substitué, pour ce qui nous concerne, au génie français, si bien peint par madame de Staël, de la grâce, du goût de la gaieté, les impératifs d’efficacité, de rentabilité, de fonctionnalité. La dégradation de la nature n’est pas la vérité de l’Occident mais l’indice d’une déchirure dans son histoire, la déchirure d’ « un pacte millénaire qu’il avait conclu avec la Terre », selon la belle formule de Bertrand de Jouvenel. Le tourment écologique aurait dû rendre ses droits à la conversation civique, abandonnée aux technocrates, l’occasion de nous interroger sur ce que nous faisons, sur ce que nous poursuivons et sur ce nous hasardons, comme dirait Corneille. Mais non : le réchauffement, le sauvetage de la planète sont des causes péremptoires et il suffit d’invoquer ces fins pour que tous les moyens se trouvent justifiés.

Les écologistes ne parlent que de combats, de causes, ne produisent que des slogans ; il faut changer les rêves, les consciences. Pourquoi cet entêtant parfum de révolution ?

C’est à tort que l’on assimile les écologistes à des amish ; comme notre président et les siens, ils sont en marche. Les écologistes sont des progressistes, ils sont enivrés de mouvement. “Réinventer” est leur maître mot, doublé de cette obsession de “régénérer” l’humanité. Vous faites allusion à l’épisode de Léonore de Moncond’huy, la maire de Poitiers, appelant à changer les rêves des enfants. Son programme trahissait les aspirations démiurgiques des Verts. Et ce, avec le cynisme commun aux progressistes. Les destructions les grisent : « Nous n’avons pas peur des ruines, nous qui portons dans notre cœur un monde nouveau », le choix de Julien Bayou de placer en exergue de son livre cette citation d’un anarchiste espagnol était un formidable aveu. Citons encore le slogan de Sandrine Rousseau à la primaire d’EELV : “Oui les temps changent”, autrement dit, votre monde, votre vieux monde s’éboule et c’est heureux. On notera d’ailleurs qu’il est tout à fait extraordinaire qu’elle voue aux gémonies un Occident dont toute l’histoire se résumerait, selon elle, à « prendre, utiliser et jeter » quand elle-même n’a rien de plus obsédant que de “prendre, utiliser et jeter” une civilisation à laquelle elle doit tout. La gratitude est décidément la dernière vertu des écologistes ! L’écologie ne se soucie guère de conserver, de préserver, d’ « empêcher le monde de se défaire » comme dirait Camus, elle déconstruit, elle détruit, elle “annule” ( cancel).

L’écologie ou « l’art d’être en guerre contre la domination », écrivez-vous. Comment expliquer cette métamorphose ?

Ce n’est pas tant la lutte contre la domination qui fait le visage propre de l’écologie actuelle que sa complicité avec l’internationale woke. Ce n’est pas tant non plus une question de métamorphose – la lutte contre la domination est depuis les années 1960-1970 l’aimant qui attire à lui toute la limaille des militantismes – que de génération. J’ai regardé la date de naissance de ceux qui incarnent aujourd’hui politiquement l’écologie (Jadot, Rousseau, Batho, Piolle, Doucet… ) : ils sont tous nés tous dans les années 1970. Autrement dit, ils appartiennent à cette génération que je décrivais dans mon Crépuscule des idoles progressistes (Stock, 2017), à laquelle la France n’a plus été donnée à connaître, à comprendre et encore moins à aimer. D’où leur docilité aux mots d’ordre de la déconstruction : « D’autant que l’âme est plus vide et sans contrepoids, disait Montaigne, elle se baisse plus facilement sous la charge de la première persuasion. » Et c’est ainsi que les écologistes parlent à merveille la langue des féministes, des indigénistes, des décoloniaux. Au chapitre « Lyon émancipatrice », le candidat et futur élu Grégory Doucet s’engageait à œuvrer à la « valorisation des cultures non dominantes et de la mémoire et de la culture des migrations ». Tout est dit.

Vous expliquez que la domination de l’idéologie écologiste passe par la création d’une nouvelle langue. À quoi faites-vous référence ?

Les écologistes sont de grands fossoyeurs de la langue. Rappelons que c’est par eux que l’épouvantable “impacter” a contaminé les discours et les esprits. Significativement, mettant leurs pas dans ceux d’Anne Hidalgo, à peine élus, les nouveaux maires EELV n’eurent rien de plus pressé que de convertir leur communication administrative en écriture inclusive. Les intitulés de leurs adjoints offrent un ubuesque florilège de novlangue. Il est deux raisons à cette dévastation sémantique. L’une tout idéologique : quiconque est en guerre contre le passé s’en prend au phénomène de la langue où le passé a son assise ; l’autre, générationnelle là encore : leur langue est une langue sans couleur, sans saveur, sans parfum parce qu’elle n’est plus apprise dans la littérature. Ils ne savent rien par exemple de la langue sensuelle, olfactive, de Colette ou de Giono. Une écologie conséquente élèverait la langue au rang de grande cause nationale. La langue est un instrument de perception. La nature souffre de n’avoir plus été regardée que comme stock de ressources ; retrouver les mots qui l’expriment comme réalité sensible et qui nous permettent de reprendre contact avec elle formerait des consciences vertes autrement précieuses pour l’avenir du monde que l’institution par Jean-Michel Blanquer des “éco-délégués” ou l’apprentissage des gestes du tri sélectif.

N’est-il pas curieux, cet appel à défendre la nature chez des gens qui ne craignent pas de chambouler jusqu’aux repères les plus fondamentaux de l’humanité ?

Je dirai, pour paraphraser Rousseau, que les écologistes sont des hommes à paradoxes, parce qu’ils sont des hommes à préjugés, inféodés à des “nœuds mentaux”, des associations d’idées moralement connotées (l’ouverture, c’est bien ; les frontières c’est mal, l’enracinement, c’est barrésien). S’il est un point aveugle de l’écologie, c’est bien leur impuissance à remettre en question le dogme de l’individu délié, désaffilié, force qui va et qui veut, dont les désirs doivent être élevés au rang de droits, ce qui explique qu’ils soient des militants acharnés de la PMA, GPA et autres émancipations à l’endroit du donné naturel. Qu’ils se soient choisi pour égérie Greta Thunberg, cette adolescente trépignant, réclamant, incontinent, que ses désirs soient des ordres, autrement dit figure par excellence d’un consumérisme qu’elle est censée pourfendre, n’a rien de fortuit. Leur idée de l’homme est d’une funeste indigence : leur homme cultive peut-être son jardin, mais il n’est réinscrit dans aucune histoire. Il demeure incarcéré dans la prison du présent, sans épaisseur temporelle. Vivant parmi les vivants.

Finalement, pourquoi parlez-vous d’un rendez-vous manqué ?

Être écologiste c’est, ce devrait être, avoir la conscience et le sens de la fragilité des choses, du donné, naturel aussi bien que civilisationnel. La nature est mortelle ? Assurément, mais comme les civilisations. On ne joue pas l’une (la nature) contre les autres (les civilisations). Ensemble, inextricablement, elles sont remises à la garde de cette créature qu’est l’homme. L’écologie est donc, pour moi, d’abord une question de dispositions à former, à cultiver : égards, scrupules, tact, gratitude. Ce dont la Terre, les bêtes ont besoin ce n’est pas d’un homme qui efface la frontière qui le sépare de la nature. La grande vertu de l’effraction de l’écologie dans nos vies, c’est à la fois sa vertu épiphanique (des réalités pour lesquelles nous n’avions plus de regard redeviennent des objets d’attention) et sa vertu de “réincarnation”, si je puis dire : on dénonce volontiers, et à très juste titre, la baisse de niveau intellectuel, on ne s’inquiète pas suffisamment, à mon sens, de l’indigence du vocabulaire de la sensibilité. Or, celui-ci pour se former demande la fréquentation des réalités sensibles et de ceux qui nous apprennent à les percevoir, les poètes, les peintres, les musiciens. Hélas, l’écologie est plus intéressée à fabriquer des “acteurs du changement”, des armées d’indignés, que des âmes incarnées et capables de s’émerveiller.

L’Écologie ou l’ivresse de la table rase, de Bérénice Levet, Éditions de l’Observatoire, 224 pages, 19 €.

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L'Humanité

Le mouvement climat ne compte pas laisser le champ libre à Macron

Actu

Dans la foulée d’une présidentielle où la planète est restée en marge des débats, les ONG veulent créer un nouveau souffle propice à l’engagement. Pour cela, une réorganisation paraît nécessaire.

Emilio Meslet

« Une défaite pour le climat ». Au sein du mouvement climat, on peine à trouver d’autres mots pour décrire la séquence présidentielle qui s’est achevée, dimanche, par le moins terrible des deux scénarios. Emmanuel Macron est réélu, Marine Le Pen n’accède pas à l’Élysée. « Nous avons évité le pire, mais ce n’est pas pour autant qu’on a le meilleur », résume Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France. Et Élodie Nace, porte-parole d’Alternatiba, de compléter : « Maintenant, on se remet au travail, cinq ans de lutte nous attendent. » À peine le temps de souffler qu’il faut déjà penser un après qui ne sera pas une sinécure pour l’environnement. Surtout que, dans l’entre-deux-tours, le greenwashing du président-candidat n’a pas pris sur les ONG. « Rien ne prouve qu’Emmanuel Macron numéro 2 va être meilleur que Macron numéro 1. Son bilan plaide contre lui, donc je le jugerai sur les actes », prévient Jean-François Julliard.

Une fois ce constat posé, il ne reste alors qu’une seule option : la riposte. Et elle commence tout de suite, disent les associations. Ce mardi, avec une série de manifestations et d’actions coups de poing dans le pays, Résistances locales, un agrégat de 120 collectifs, ouvre le bal pour mettre la pression. « Il n’y a que peu d’espoir à avoir dans la voie institutionnelle. Nous devons accentuer le rapport de forces. Et la meilleure stratégie, selon moi, est de se mobiliser localement, là où il y a le plus de brèches, donc de chances d’obtenir des victoires », appelle Léna Lazare, membre de Terres de luttes, qui veut mettre à profit une « culture de résistance » construite depuis l’abandon de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Sans pour autant « oublier l’échelon national et international », précise la jeune militante.

« Vers un projet de société commun »

À court terme, les ONG ont coché deux dates sur leur calendrier : le 1er Mai, puis la mi-juin, avec les élections législatives. Des discussions sont en cours afin de définir le rôle que peuvent tenir les associations dans cette séquence électorale pour « envoyer un maximum de députés proches de (leurs) causes ». Ensuite, viendra le temps de la restructuration d’un mouvement climat assez hétérogène qui n’a eu que peu de succès face au mur Macron. « En 2019, on a gagné la bataille culturelle sur le changement climatique. Maintenant, on doit dépasser ce constat, préconise Élodie Nace. Pour cela, nous avons besoin de connecter la question climatique à la vie des gens en montrant que nous portons, avec d’autres mouvements sociaux (féministes, antiracistes…), un projet de société commun. »

Dans cette optique, même si « elles n’ont pas eu jusqu’ici l’impact escompté », selon Jean-François Julliard, les marches pour le climat continueront de façon à être une « porte d’entrée » vers la lutte. « Il nous faut continuer les recours juridiques comme la désobéissance civile pour rehausser notre influence », ajoute le patron de Greenpeace. Et Élodie Nace de conclure : « Il y a certainement encore plein de formes à inventer à partir du travail déjà effectué. »

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Environnement. L’accord d’Escazù a 1 an et beaucoup de travail devant lui

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Premier traité au monde à lier droits environnementaux et protection des droits humains, l’accord adopté par 24 pays d’Amérique latine est entré en vigueur depuis douze mois. Sans grand bilan pour le moment. 

Marie-Noëlle Bertrand

Il y a un an, le 22 avril 2021, l’entrée en vigueur de l’accord d’Escazù faisait souffler un vent d’espoir sur le droit international de l’environnement. Adopté trois ans plus tôt au Costa Rica par 24 pays d’Amérique latine, il est le premier accord contraignant émanant du Sommet de la Terre de Rio de 2012. Le premier, aussi, adopté par la région Amérique latine et Caraïbes.

Douze mois ont passé et l’ensemble des pays concernés s’est retrouvé cette semaine à Santiago du Chili pour la première conférence des parties (COP1) dédiée à l’accord, afin de discuter des conditions de sa mise en oeuvre. Le moins que l’on puisse dire est qu’il leur reste du travail, au vu des ambitions initiales.

Le droit à vivre dans un environnement sain

Unique en son genre, l’accord d’Escazu jette « les bases de la démocratie environnementale dans la région » et promeut « la coopération et le renforcement des capacités des États », rappelaient, en novembre 2020, Maria Alejandra Riano et Damien Barchiche, ancienne chercheuse et actuel chercheur à l’Iddri (Institut du développement durable et des relations internationales) dans une note consacrée au sujet.

Le texte d’Escazù reconnaît ainsi le droit de toute personne à vivre dans un environnement sain, et préconise l’adoption de mesures législatives, réglementaires, administratives allant dans ce sens. Plus singulièrement encore, il fait de l’information au public un levier d’action essentiel, visant « à faciliter l’acquisition de connaissances sur les droits d’accès, et l’obligation de conseil et d’assistance au public, en particulier aux personnes et aux groupes vulnérables. » Il souligne clairement l’importance de la participation active du public aux politiques environnementales. 

Enfin, et ce n’est pas là la moindre de ses qualités, il ancre les droits environnementaux dans la protection des droits humains. « Il s’agit du premier traité au monde à inclure des dispositions sur les défenseurs des droits de l’homme en matière d’environnement », insistent Maria Alejandra Riano et Damien Barchiche, « ce qui est loin d’être anodin, notent-ils encore, dans une des régions du monde les plus touchées par les conflits socio-environnementaux et présentant un risque accru pour la vie et la sécurité des personnes et des groupes qui agissent en tant que défenseurs des droits de l’homme en matière d’environnement. »

Un accord difficile à construire

L’accord, d’ailleurs, n’a pas été des plus simples à construire. Adopté en 2018 après quatre ans de négociations tendues, le quorum de ratification (11 sur 24) nécessaire à son entrée en vigueur n’a pu être atteint que trois ans plus tard. Les choses ont à peine avancées depuis : Cuba, le Honduras et le Venezuela ne l’ont toujours pas signé et, parmi les 24 qui l’ont fait, 12 pays seulement l’ont ratifié (1) - le Brésil, la Colombie, le Pérou et le Costa Rica, entre autres, ne s’y sont toujours pas résolus. Pays à l’origine du processus, le Chili, pour des raisons d’alternance politique, a traîné à prendre les deux résolutions : à peine élu, le nouveau président de gauche, Gabriel Boric, l’a finalement signé le 18 mars dernier et a lancé, dans la foulée, le processus de ratification au Congrès.

Mais c’est surtout en termes de droits humains et environnementaux que rien n’est encore gagné. Cette fois, c’est Amnesty international qui le souligne. « Le président brésilien Jair Bolsonaro a continué d’encourager la déforestation et l’extraction des ressources naturelles en Amazonie, aggravant les effets de la crise climatique dans les terres et territoires des peuples autochtones et donnant lieu à des accusations de génocide et d’écocide devant la Cour pénale internationale », rappelle l’organisation internationale.

Ailleurs sur le continent, « la Bolivie a adopté des réglementations incitant à abattre et à brûler des forêts, et le Mexique, 11e plus grand émetteur de gaz à effet de serre au monde, n’a pas présenté de nouveaux objectifs de réduction de ses émissions lors de la COP26 », en novembre dernier.

(1) Il convient de bien distinguer la signature d’un tel accord, qui vaut pour finalisation de l’adoption, de sa ratification, nécessaire à son entrée en vigueur.

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BBC

Tim Westwood: DJ steps down from Capital Xtra radio show after allegations

Tim Westwood has stepped down from his Capital Xtra radio show "until further notice" after sexual misconduct claims, the station's parent company has said.

His exit follows allegations from seven women of predatory sexual behaviour and touching by the British hip-hop DJ.

"Following the claims that have recently come to light, Tim Westwood has stepped down from his show until further notice," a statement from Global said on Wednesday.

Westwood strenuously denies the claims.

On Tuesday, a joint investigation by the BBC and The Guardian featured the accounts of seven women relating to alleged incidents between 1992 and 2017.

Westwood, 64, presented a Saturday night slot on hip-hop station Capital Xtra for nine years. He previously hosted shows on BBC Radio 1 and 1Xtra from 1994 to 2013.

Two of his forthcoming DJ sets in Birmingham and Bognor Regis have also been cancelled in light of the allegations.

The women accused Westwood of predatory sexual behaviour and touching, claiming he abused his position in the music industry to exploit them.

Two said he had initiated unwanted and unexpected sex, one claimed she was subjected to unwanted oral sex, and four accused the DJ of touching their bottoms or breasts.

The women who spoke to the BBC are all black, and said they met Westwood through his work. They told their stories in a BBC Three documentary, Tim Westwood: Abuse of Power.

Watch on BBC iPlayer

Earlier on Wednesday, BBC director general Tim Davie described the testimony of the women as "powerful and appalling", and called for anyone else with evidence to come forward.

Mr Davie said he had found no evidence of complaints made to the corporation about the DJ while he was at the BBC.

Westwood hosted the influential rap show on Radio 1 and a drivetime show on sister station 1Xtra before moving to Capital Xtra in 2013 when it changed its name from Choice FM. He also fronted the UK version of hit MTV show Pimp my Ride in 2005.

He is known for giving a platform to new artists, as well as getting some of the biggest rappers in the world onto his programmes - from Eminem to Cardi B.

The self-styled "Big Dawg" also performed at nightclubs around the UK and internationally, and hosted freestyle sessions and interviews on his popular YouTube channel alongside his radio show.

A spokesman for Westwood said he was a well-respected and highly successful DJ and that he strenuously denied in their entirety the serious allegations made against him.

He said he did not behave in the manner described and any suggestion that he acts, or has acted, in the way described would be false.

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Tim Westwood claims are appalling, BBC boss says

DJ Tim Westwood accused of sexual misconduct

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Vincent Lindon, président du jury au 75e Festival de Cannes 2022

Publié le : 27/04/2022 - 16:23

Louise DUPONT Suivre

Dans ce nouveau numéro 100 % cinéma de "À l'Affiche", Louise Dupont et Xavier Leherpeur reviennent sur la composition du jury du 75e Festival de Cannes. Avec pour président : l'acteur Vincent Lindon, grand habitué de la Croisette. Également au programme de cette émission, les sorties cinéma de la semaine : Niels Schneider en soldat de retour d'Afghanistan dans "Sentinelle sud" ; "Hit the road", un road movie tendre et poétique en Iran et "La femme du fossoyeur" un premier film venu de Somalie.

Valeurs Actuelles

Une histoire de la famille Peugeot

Sur la couverture, une photo en noir et blanc de l’équipe première du Football club de Sochaux-Montbéliard (FCSM), pour la saison 1980-1981, l’année de la demi-finale en Coupe de l’UEFA. Au centre le gardien, Albert Rust, cheveux bouclés, ballon en main. À sa droite, la moustache de l’attaquant vedette, Patrick Revelli. Au-dessus du short Adidas en synthétique, un maillot rustique frappé du lion – celui de Belfort et, bien sûr, celui de Peugeot, dont le nom apparaît en grand, à l’arrière-plan, sur le toit de la tribune du stade Auguste-Bonal, ancien stade de la Forge.

C’est d’une forge que tout est parti ; une forge qui fut un moulin. Un cours d’eau, du minerai de fer, l’aventure pouvait commencer. Nous sommes à Hérimoncourt, dans le Doubs, au début du XIXe siècle. La famille Peugeot, qui ne porte pas encore un nom de voiture, va très vite bâtir un empire. Bientôt, toute la région lui appartiendra : « les logements, les lignes de transport, les magasins d’alimentation, les lavoirs, les sociétés de distribution d’eau et d’électricité », écrit Jean-Baptiste Forray. Du berceau au tombeau ! « Ici, tout le monde est, a été ou sera Peugeot. »

Après les crinolines, les poivrières, les pelles, les premiers vélos, place aux voitures. À Sochaux-Montbéliard, cinq générations d’ouvriers vont fabriquer quelque 23 millions de 403, 504 et autres 605. « Ces travailleurs , écrit Forray, ont été les fers de lance des Trente Glorieuses. Les artisans du boom de l’automobile. Il y avait, chez eux, une fierté du devoir accompli. » Les “Peuge” étaient viscéralement attachés à leur boîte, pour laquelle ils travaillaient de père en fils. Dans les années 1970, Peugeot-Sochaux était, avec 42 000 salariés, le premier site industriel d’Europe. Comme souvent, la firme s’est aussi donné une vitrine, éminemment populaire : une équipe de football. Fondés en 1928, longtemps détenteurs du record du nombre de saisons passées dans l’élite (66), les Lionceaux du FCSM incarnent Peugeot comme Peugeot incarne Sochaux.

Malheureusement, l’histoire est passée par les marches de l’Est comme elle est passée partout en France – l’un des grands mérites de l’ouvrage de Jean-Baptiste Forray étant de toucher à l’universel en se plongeant dans le particulier d’un exemple. L’histoire est passée, et elle a beaucoup cassé, à Sochaux-Montbéliard comme ailleurs. La famille a perdu le contrôle de son empire. Peugeot est devenue PSA puis Stellantis. Le patron, Carlos Tavares, dont l’auteur livre un portrait plus amer que cruel (assorti de ce bon mot de supporter déçu : « On est tombé sur le seul Portugais qui n’aime pas le foot »), n’est pas à proprement parler un nostalgique. Il n’est pas non plus bling-bling. Seulement, c’est un gagneur. « Pour lui, Sochaux est entre très loin et nulle part », écrit l’auteur. On traque les coûts partout. Les 42 000 salariés du site ne sont déjà plus que 6 000, mais on peut toujours faire mieux. Et puisque le moindre euro doit être dépensé utilement, adieu les Lionceaux ! En 2014, Peugeot lâche le FCSM, qui vient d’être relégué en Ligue 2, où il se trouve encore.

C’est ainsi que meurt un club, c’est ainsi que se dissout lentement un patrimoine, que se détache un lambeau de la chair de la France, que s’oublie une histoire. Le FCSM remontera peut-être en Ligue 1. Une nouvelle industrie redynamisera peut-être ce territoirer. Stellantis deviendra peut-être le leader mondial des véhicules hybrides. Peu importe ! Comme le prophétisait Péguy : « Je ne dis pas : “Le peuple est perdu. ” Je dis : “Nous avons connu un peuple que l’on ne reverra jamais. ” »

Au cœur du grand déclassement, la fierté perdue de Peugeot-Sochaux, de Jean-Baptiste Forray, Les Éditions du cerf, 304 pages, 20 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Climat : « Macron fait stagner, Le Pen ferait reculer »

Actu

Présidentielle Malgré les alertes, aucun des deux candidats n’a un programme suffisant pour sauver la planète, assurent les associations du mouvement climat. Le premier parce qu’il n’est pas assez ambitieux, la seconde parce qu’elle en est l’ennemie.

Emilio Meslet

Le Giec est catégorique : l’humanité a trois ans pour inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre et faire en sorte que le « monde d’après » reste vivable. Selon le Réseau action climat (RAC), qui a évalué les programmes des prétendants à l’Élysée, ni le projet d’Emmanuel Macron ni celui de Marine Le Pen ne pourront permettre de relever le défi à l’échelle d’une France déjà très en retard sur ses objectifs climatiques. « Aucun n’est à la hauteur, mais nous ne les mettons pas sur le même plan, nuance Morgane Créach, directrice du RAC. Macron nous fait stagner, Le Pen nous ferait reculer : avec l’extrême droite, ce serait pire. »

Et le président sortant, malgré un mauvais bilan en la matière, sait qu’il part avec cet avantage, singulièrement, pour convaincre les électeurs de gauche de voter pour lui. Non sans cynisme, il veut faire du second tour un « référendum pour ou contre l’écologie », sans pour autant bouger une virgule de son programme. Depuis le 11 avril, quand sa concurrente met de côté le sujet, lui se dit « transformé » et promet que l’écologie sera au cœur de son action avec un premier ministre chargé de la « planification écologique ».

Des mots, toujours des mots, dirait Dalida, alors que le mouvement climat attend « de la mise en œuvre concrète » : « Ce qui compte, c’est la réduction des gaz à effet de serre », répète Morgane Créach, qui appelle tout de même à « se mobiliser contre l’extrême droite » et son projet de régression. Parce que, entre le mauvais et le pire, le choix est vite fait.

Transports L’une en panne, l’autre à la remorque

C’est le premier secteur en termes d’émissions de gaz à effet de serre en France. Pourtant, les projets des finalistes sont « trop peu développés » sur le sujet, regrette Morgane Créach, du Réseau action climat (RAC). Trois lignes chez Macron, un paragraphe chez Le Pen. L’un propose « une offre abordable de voitures électriques pour tous grâce à une filière 100 % française », sans autre précision ; l’autre « une TVA (sur les carburants) réduite de 20 % à 5,5 % », ainsi que le retour aux 90 km/h plutôt que 80 sur les routes nationales. Deux projets incompatibles avec les objectifs de réduction d’émissions : « Il faut réduire la place de la voiture individuelle et développer les transports en commun et le vélo », insiste Morgane Créach. Avant d’attaquer la candidate sur sa volonté de diminuer les taxes sur les énergies de façon pérenne : « C’est une mesure antisociale, car tout le monde pourra en profiter alors qu’il faudrait se concentrer sur ceux qui n’ont pas les moyens de faire autrement. » Bref, c’est un 0 pointé pour Marine Le Pen, dont la seule mesure vaguement sociale consiste en « la gratuité des transports dans le train pour les 18-25 ans aux heures creuses ».

Dans le camp Macron, on met l’accent sur les dispositifs mis en place depuis 2017. « Un million de Français ont pu acheter un véhicule propre grâce à la prime à la conversion et nous avons mis 850 millions d’euros sur le plan vélo », se gargarise son équipe. Ce plan « va dans le bon sens, mais il faut le pérenniser et augmenter ses moyens », tempère Morgane Créach, qui regrette le peu de mesures sur le ferroviaire, lesquelles se limitent à « rénover 7 000 kilomètres de petites lignes, 10 trains de nuit d’ici à la fin du mandat et développer la LGV ».

Biodiversité Le RN piétine le droit des sols

La sixième extinction massive des espèces est en cours, et les projets des duellistes n’y consacrent pas vraiment d’attention. Aucune de leurs mesures ne concerne la lutte contre l’artificialisation des sols, s’alarme Pierre Cannet, du WWF, rappelant qu’elle est l’un des principaux enjeux en France. Marine Le Pen se contente de cibler les agriculteurs : les utilisations d’engrais, de pesticides et d’herbicides « seront subordonnées à l’évolution annuelle des espèces témoins (abeilles, chauve-souris…) » et une « aide spécifique au maintien de la biodiversité » leur sera versée. Rien de bien concret, donc. Pierre Cannet n’y voit qu’un « vernis vert ». Pas besoin de gratter bien longtemps pour qu’il s’écaille : Marine Le Pen propose ainsi de développer des projets miniers en outre-mer et l’exploitation « intelligente » des ressources maritimes.

Emmanuel Macron, lui, veut « planter 140 millions d’arbres d’ici à la fin de la décennie » et « protéger toujours mieux nos littoraux, montagnes, forêts et espaces naturels ». Où, quand et comment ? Il n’en dit rien. Son bilan, lui, s’affiche en demi-teinte. Malgré un « quinquennat de reculs sans approche systémique », il « marque des points au niveau local avec l’abandon de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ou de la mine de la Montagne d’or », cite Pierre Cannet, et en voulant protéger 30 % des espaces terrestres et maritimes. WWF salue aussi son volontarisme international contre la déforestation importée : « À l’inverse de Marine Le Pen, il comprend que la biodiversité est un enjeu local et mondial. »

Transition énergétique L’extrême droite contre le sens du vent

Marine Le Pen ne s’embarrasse pas plus des alertes scientifiques que des engagements internationaux. « La France répondra aux engagements de l’accord de Paris, par les moyens qu’elle aura choisis, au rythme et selon les étapes dont elle aura décidé », écrit-elle dans son programme extrêmement flou. Une façon policée de faire comprendre qu’elle fera ce qu’elle veut et que la division par deux des émissions d’ici à 2030 n’est pas son problème. Pour produire de l’énergie qu’elle dit vouloir « sortir » du marché, tout en l’achetant « à prix de marché » (sic), dans son projet, la candidate d’extrême droite veut principalement du nucléaire – 20 nouveaux EPR d’ici au minimum quinze ans –, saupoudré d’un peu de géothermie et d’hydroélectricité. Elle propose par contre un « moratoire sur le solaire et l’éolien », dont elle veut démanteler les parcs existants. « Que va-t-il rester ? s’inquiète Morgane Créach, du RAC. Les énergies fossiles… »

Côté Macron, on promet d’investir massivement dans les énergies renouvelables, tout en les couplant au nucléaire : « 6 centrales nucléaires de nouvelle génération, multiplication par 10 de notre puissance solaire et implantation de 50 parcs éoliens en mer d’ici à 2050 », liste son projet. « Insuffisant », juge le RAC. Surtout, le président-candidat assure qu’il fera ce qu’il n’a pas fait pendant le quinquennat précédent, alors qu’en 2020, « la France est le seul pays européen à ne pas avoir respecté son objectif de développement des énergies renouvelables », rappelle le RAC.

Agriculture Deux finalistes complètement dans les choux

Lorsqu’elle parle d’écologie – c’est-à-dire rarement –, Marine Le Pen n’a qu’un mot à la bouche : le « localisme ». La solution à tout, selon elle, comme le prouve le volet agriculture de son programme où, faisant vibrer la corde nationaliste, elle remet en cause bon nombre des traités européens sur le secteur. « Recourir à l’agriculture uniquement locale et française ne fait pas un agenda environnemental. Elle n’apporte pas de gages pour transformer notre modèle de production et de consommation », épingle Pierre Cannet, directeur du plaidoyer du WWF France. Elle se contente de mesures aussi éparses que floues. Pêle-mêle, la candidate du RN veut « un plan de soutien pour l’agriculture biologique », sans jamais préciser ni le montant ni la méthode, « défendre la souveraineté alimentaire française », sans entrer concrètement dans le détail, et « protéger les producteurs face aux aléas climatiques », sans dire comment. Surtout, c’est un silence radio sur l’élevage, qui représente pourtant 80 % des émissions du secteur agricole.

Emmanuel Macron n’est pas non plus prolixe, bien qu’il souhaite une « troisième révolution agricole », basée notamment sur un « investissement massif dans l’innovation ». « Rien sur le soutien à l’agriculture biologique et la préservation du foncier agricole, rien sur la sortie des élevages industriels et le soutien aux élevages plus durables », note le RAC. Le président sortant veut plutôt capitaliser sur son bilan, soit les lois Egalim 1 et 2 qui, bien que décriées, sont censées être bénéfiques aux producteurs comme aux consommateurs.

environnementPrésidentielle 2022
BBC

Adenovirus probable cause of mysterious child hepatitis

Health officials say there is mounting evidence that a common virus is linked to rare cases of hepatitis that have been occurring in some young children.

Globally, there have been 169 cases recorded, and one death.

In the UK alone, 114 children have become ill and 10 have needed a liver transplant.

The UK Health Security Agency (UKHSA) says a strain of adenovirus called F41 is looking like the most probable cause.

Most of the children affected are five years old or younger and have had symptoms of gastroenteritis illness - diarrhoea and nausea - followed by jaundice or yellowing of the skin and eyes (a sign that the liver is struggling).

Dr Meera Chand, director of clinical and emerging infections at UKHSA, said: "Information gathered through our investigations increasingly suggests that this rise in sudden onset hepatitis in children is linked to adenovirus infection.

"However, we are thoroughly investigating other potential causes."

Experts stress that most children who catch adenovirus will not become very unwell. Cases of liver inflammation - known as hepatitis - are extremely rare, but can be very serious.

Scientists and clinicians are now investigating whether there has been a change in the genetic make-up of the virus that might trigger liver inflammation more easily.

Another possible explanation is that restrictions imposed in the pandemic may have led to young children being first exposed to adenovirus at a slightly later point in their lives, leading to a "more vigorous" immune response in some.

Prof Calum Semple, who is an expert in infectious diseases at Liverpool University, said: "Adenovirus virtually disappeared during the Covid outbreak when there was reduced mixing and it has come back in a surge now."

He said other hypotheses are also being explored, including whether a recent Covid infection might be a trigger for the liver problems along with adenovirus.

There is no link to the Covid vaccine. None of the currently confirmed cases in under-10-year-olds in the UK are known to have been vaccinated.

Cases have been seen in all four nations of the UK.

Dr Chand told an emergency session at the European Congress of Clinical Microbiology and Infectious Diseases (ECCMID) in Lisbon earlier on Monday how the pieces of the puzzle were beginning to fit together to understand the unusual and challenging situation.

She said parents and families could be reassured that cases like these are rare, but should know the signs to check and seek advice for:

Normal hygiene measures such as thorough handwashing and good respiratory hygiene help to reduce the spread of many common infections, including adenovirus.

Children experiencing symptoms of a gastrointestinal infection including vomiting and diarrhoea should stay at home and not return to school or nursery until 48 hours after the symptoms have stopped, experts say.

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Rise in childhood hepatitis - what we know so far

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Hepatitis - UKHSA

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La marche inexorable vers la légalisation de l’euthanasie

À la suite d’un accident de voiture survenu en 2014, Fabiano Antoniani est devenu gravement handicapé. En 2017, ayant décidé de mettre un terme à ses jours, l’intéressé choisit d’aller en Suisse qui, contrairement à l’Italie, autorise le suicide assisté. Un homme politique italien, membre des Radicaux italien, Marco Cappato, l’y accompagne avant de se dénoncer à la police pour l’avoir aidé à se suicider. La cour d’assises pose préalablement une question à la Cour constitutionnelle. L’article 580 du code pénal réprime toute forme d’aide au suicide mais, étant d’origine “pré-républicaine”, ne serait-il pas contraire à la Constitution italienne ? La cour d’assises observe en effet que cet article présuppose une valorisation du caractère sacré et de l’indisponibilité de la vie, au service des obligations sociales de l’individu, considérées comme prééminentes dans la vision mussolinienne. Par une ordonnance no 207 en 2018, la Cour constitutionnelle répond que si l’incrimination du suicide assisté n’est pas contraire à la Constitution, la décision du patient de mourir par arrêt des traitements entraîne tout de même des effets contraignants sur le médecin. En effet, la Cour rappelle qu’elle a déjà affirmé le principe du consentement éclairé du patient à l’arrêt des traitements et à la sédation profonde et continue jusqu’à la mort, conformément à ce que reconnaît la loi italienne de 2017, équivalent de la loi française Leonetti-Claeys. Devant cette contradiction, la Cour constitutionnelle choisit donc de renvoyer à une audience ultérieure pour donner au Parlement le temps d’adopter éventuellement une nouvelle loi qui prendrait les dispositions nécessaires.

Mais aucune loi n’ayant été adoptée pour résoudre ce dilemme entre la pénalisation du suicide assisté et le droit des malades à arrêter tout traitement, la Cour ne pouvait pas s’abstenir de statuer au fond. Dans l’arrêt no 242 de 2019, elle exclut donc la pénalisation de celui qui « facilite l’exécution d’une intention de se suicider formée de manière autonome et libre » dans le respect des conditions légales s’appliquant aux personnes qui pouvaient déjà choisir de mourir en renonçant à tout traitement. La Cour établit ainsi un continuum entre l’action du médecin requise pour anticiper une fin de vie et son action pour précipiter la mort. Pourquoi le suicide assisté continuerait-il à être pénalisé alors que l’arrêt des traitements (dont l’hydratation, l’alimentation et la respiration artificielle) suivi d’une sédation profonde et continue jusqu’à la mort ne l’est pas ? Ne s’agit-il pas de deux actes médicaux au profit des mêmes patients “autodéterminés” et dont les effets sont identiques ? La disposition contestée du code pénal est donc jugée contraire à la Constitution.

Progression de l’euthanasie en Europe

À l’été 2021, le Parlement italien accepte finalement d’envisager une proposition de loi de compromis relative au suicide assisté qui reprend les conditions de dépénalisation dictées par la Cour constitutionnelle dans son arrêt de 2019 : patients présentant une pathologie irréversible, une souffrance intolérable, bénéficiant d’un traitement de maintien en vie et capables de prendre une décision libre.

En même temps, une pétition en vue d’un référendum, lancée par une association militante et qui recueille plus de 750 000 signatures, va beaucoup plus loin que la proposition de loi. Le texte propose la dépénalisation de l’homicide d’une personne consentante sans exiger d’autre condition que la validité du consentement de l’intéressé. Cependant, la Cour constitutionnelle italienne le rejette en février 2022.

Désormais, c’est la proposition de loi parlementaire qui ouvrira la porte au suicide assisté. La crainte des excès libertaires du référendum est passée. Les conditions posées sont pourtant très subjectives. Le glissement d’un arrêt des soins avec sédation vers l’euthanasie dite “active” est en marche parce que le continuum est inéluctable.

Le droit à la vie effacé au profit de la liberté individuelle

On ne peut s’en étonner parce que ce glissement a déjà opéré ailleurs en Europe. En ce sens, un tour d’horizon sur les droits étrangers n’est pas inintéressant pour mieux comprendre et mieux envisager les débats sur la fin de vie dans les pays comme l’Italie ou la France.

Quelques exemples suffisent pour prouver que, malgré un attachement aux mêmes droits fondamentaux, le principe du respect de la vie et de la dignité humaine peut disparaître très rapidement. Ce qui prévaut en effet en Belgique, en Autriche, en Suisse, c’est la volonté du patient, la volonté de l’aidant au suicide, la liberté individuelle et l’autodétermination.

En Suisse, depuis 1942, et en Autriche depuis 2021, le suicide assisté est autorisé. En Suisse, d’abord, c’est l’interprétation de l’article 115 du code pénal qui permet de ne pas sanctionner le suicide assisté, lorsqu’il a été mû par des motifs “honorables”. Au contraire, si l’assistance au suicide est motivée par des considérations utilitaristes, elle est sanctionnée pénalement. Ainsi, c’est la nature de l’intention de l’aidant au suicide qui rend le meurtre moins condamnable. Si donc tout réside dans l’intention, on ne voit pas comment l’euthanasie pourra être sanctionnée, surtout quand elle a pour but de soulager les souffrances et de répondre à la demande d’un patient. Par souci de cohérence, l’euthanasie pour motifs “honorables” ou par compassion ne devrait plus être sanctionnée. Et on y arrive puisque les députés suisses ont récemment refusé d’exempter les établissements du devoir de proposer le suicide assisté. En Autriche, ensuite, c’est la récente loi du 16 décembre 2021 qui a légalisé le suicide assisté pour les personnes atteintes d’une maladie grave ou incurable. Ainsi, sous condition du consentement libre et éclairé du patient, et de la validation de deux médecins, “l’aide médicale à mourir” est proposée à tout patient gravement malade.

L’euthanasie progresse en Europe

Sans légaliser l’euthanasie dite “active”, la Suisse et l’Autriche ont gravement entaillé le principe absolu de ne pas tuer, et le processus ne demande qu’à suivre celui qui a été enclenché en Belgique il y a déjà quelques années.

En effet, la Belgique a été pionnière dans la légalisation du droit à l’euthanasie et au suicide assisté. Elle est un “modèle” et un avertissement pour les pays qui s’embarquent dans la remise en cause du droit à la vie et de la dignité des patients malades et en fin de vie.

Dans la mesure où le patient est conscient et capable d’exprimer sa volonté, quel que soit son âge, le médecin belge est autorisé à lui administrer un produit létal. Lorsque la personne est inconsciente, c’est aussi sa volonté qui prévaut, à travers ses “déclarations anticipées”, qui sont valables à perpétuité, sans obligation de renouvellement. Par ailleurs, aucun contrôle n’est effectué avant ; un comité contrôle a posteriori seulement si les conditions prévues pour l’euthanasie ont été respectées. Enfin, si la clause de conscience existe toujours pour les médecins qui refuseraient de mettre fin intentionnellement à la vie d’un patient, ils ont l’obligation de rediriger le patient vers un autre médecin. C’est donc la volonté du patient et son droit à l’autodétermination qui deviennent la norme, sans plus aucune considération du principe fondamental, absolu et universel, du respect de la vie et de la dignité humaine.

Les droits étrangers permettent ainsi de constater qu’en France aussi le droit à la vie des personnes vulnérables et l’interdit absolu de tuer sont en danger : le suicide assisté et l’euthanasie s’insèrent dans les sociétés contemporaines sous couvert de liberté individuelle, de compassion et de consentement. C’est d’ailleurs sur ce fondement que l’association Dignitas avait formé une question prioritaire de constitutionnalité, rejetée par le Conseil d’État le 21 décembre dernier. Mais ce rejet ne met pas la France à l’abri de nouvelles législations, bien au contraire.

Loi Claeys-Leonetti, première étape vers la légalisation de l’euthanasie

En France, les lois Leonetti et Claeys-Leonetti de 2005 et 2016, relatives aux droits des malades et des personnes en fin de vie, ont créé une véritable rupture avec la loi du 9 juin 1999 visant à garantir le droit à l’accès aux soins palliatifs.

Présentée comme “un progrès” pour les malades et les professions de santé, la loi Leonetti constitue le terreau qui permettra, demain, de légaliser le droit de se donner la mort, par injection/administration d’une substance létale avec l’assentiment du corps médical. Les pièges de cette loi sont multiples.

D’abord, l’exposé des motifs invitait à assimiler l’alimentation à un traitement alors qu’elle est un soin de base dû à toute personne. Ensuite, cette loi a explicitement autorisé l’arrêt des traitements qui n’ont pour seul effet que le maintien artificiel de la vie du patient. Largement sujette à interprétation, cette disposition a permis au Conseil d’État de juger légale la décision médicale de provoquer la mort par arrêt de l’hydratation et de l’alimentation artificielles d’un homme placé dans l’impossibilité d’exprimer ses volontés, et qui n’était pas en fin de vie. Les personnes trisomiques, qui présentent un risque augmenté de développer la maladie d’Alzheimer précocement, peuvent être victimes de ce type de décision contre leur volonté.

La sédation profonde, un glissement dangereux

Au regard des souffrances provoquées par l’arrêt de la nutrition et l’hydratation, la loi Claeys-Leonetti, votée dix ans après la loi Leonetti, l’a associé systématiquement à une sédation profonde et continue jusqu’au décès. Cette pratique vise incontestablement à accélérer voire à provoquer la survenance de la mort du patient.

Ainsi, la loi française permet aux médecins de prendre des décisions très clairement ordonnées vers la mort. Dès lors, la légalisation de l’euthanasie dite “active”, par injection/administration d’une substance létale, en constitue la suite logique. L’infraction au serment d’Hippocrate – « Je ne provoquerai jamais la mort délibérément » – est consommée. Il ne reste plus qu’à débattre de la méthode : une injection par le médecin ? un comprimé à prendre soi-même ?

Incohérence du droit

Depuis plusieurs années, le débat se cristallise autour d’une opposition entre les défenseurs de la vie et de la dignité humaine et les promoteurs de l’euthanasie. Aujourd’hui, la voie de la dépénalisation du suicide assisté est considérée par certains comme un moindre mal. À tort, car la mort reste l’objectif à atteindre. De surcroît, le médecin reste impliqué dans le processus car il devra établir la recevabilité de la demande de suicide faite par son patient. Comment concilier cette perspective avec le délit de non-assistance à personne en danger, prévu et réprimé par l’article 223-6 du code pénal ? La loi française n’est pas à une contradiction près.

Rappelons-nous que « le médecin est fait pour se battre contre la mort. Il ne peut subitement changer de camp et se mettre du côté de la mort » (Dr Jérôme Lejeune).

Il est urgent de remettre en cause la constitutionnalité des lois Leonetti, qui sont contraires à la dignité humaine. Car aucune considération, tenant par exemple à la dégradation de l’état physique d’une personne, ne peut conditionner la reconnaissance de cette dignité.

* Jean-Marie Le Méné est président de la Fondation Jérôme-Lejeune. La rédaction de ce texte a bénéficié de l’expertise de Mariette Guerrien et Guillemette Despaigne, juristes à la Fondation.

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France24 - Monde

Père Patrick Desbois : "Nous courons après le sauvetage des témoignages des victimes en Ukraine"

Publié le : 27/04/2022 - 13:50

Pauline GODART

Le père Patrick Desbois est président de l'association internationale Yahad-In Unum, coordinateur scientifique du mémorial de Babi Yar à Kiev. Il a travaillé sur la Shoah par balles, l'assassinat d'un million et demi de juifs en Ukraine entre 1941 et 1944. Depuis que les troupes russes ont quitté la périphérie de Kiev, comme Boutcha ou Irpin, il récolte les témoignages des victimes. La Russie est accusée par l'Ukraine d'avoir commis des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité.

>> À (re)lire sur France24.com : Collecte de témoignages sur les crimes de guerre en Ukraine : "Il y aura des Boutcha un peu partout"

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Collecte de témoignages sur les crimes de guerre en Ukraine : "Il y aura des Boutcha un peu partout"

CRIMES DE GUERRE ?

Ukraine : pourquoi Vladimir Poutine a récompensé le "boucher de Boutcha" et ses hommes

L'Entretien de France 24

Petro Porochenko, ex-président ukrainien : "Plus de compromis possible avec Moscou après Boutcha"

BBC

One in five reptiles is threatened with extinction

By Helen BriggsEnvironment correspondent

One in five reptiles is threatened with extinction, according to the first comprehensive assessment of more than 10,000 species across the world.

Scientists are calling for urgent conservation action for crocodiles and turtles, which are in a particularly dire situation.

They say reptiles have long been overlooked in conservation, because they are seen as less charismatic than "furry and feathery" creatures.

So far, 31 species have gone extinct.

The study, published in Nature, took more than 15 years to complete, because of problems getting funding for the work.

"Reptiles to many people are not charismatic and there's been a lot more focus on more furry, feathery species of vertebrates for conservation," said Dr Bruce Young of the international nature organisation, NatureServe.

Despite their low publicity profile, the cold-blooded vertebrates play an essential role in the balance of life.

"Reptiles are good for people because they help control pests such as insects and rodents," said Prof Blair Hedges of Temple University in Philadelphia, US.

By publicising the plight of these "truly spectacular species", the scientists hope to help slow the slide towards oblivion of reptiles such as the loggerhead sea turtle and the gharial, or fish-eating crocodile.

And there is a glimmer of hope in that measures put in place to protect rare birds and mammals also safeguard many of the reptiles that share the same land.

The study found:

Speaking at a news conference, the study authors highlighted the need for a new worldwide agreement to stem extinctions.

Neil Cox of the IUCN-Conservation International Biodiversity Assessment Unit said negotiations at the upcoming summit on biodiversity in Kunming, China, will be critical for trying to turn the tide on biodiversity loss.

"The hope is that we can really start making efforts to reverse this extinction catastrophe," he said.

The final version of the draft UN Convention on Biological Diversity (CBD) will be negotiated at the COP15 summit, which is expected to take place at the end of August.

The outcome will decide for the coming decades how the world will address the challenges of reducing the extinction risk threatening more than one million species, eliminating billions of dollars of environmentally-damaging government subsidies and restoring degraded ecosystems.

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New York Times - World

Living With Gusto Despite a Rare, Fatal Disease, and Hunting for Answers

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At 26, Sammy Basso is believed to be the oldest person with the disease Progeria. And now he’s researching it, hoping to find a treatment and the secrets of aging.

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By Jason Horowitz

TEZZE SUL BRENTA, Italy — Like many an Italian man living at home in his mid-20s, Sammy Basso is a little embarrassed by the childhood mementos that clutter his small bedroom.

There is a poster of the alphabet, old toys, a cherished teddy bear and trophies he earned during arduous clinical trials at Boston Children’s Hospital when he was 12. Above votive candles, pictures on his wall show his meetings with three popes, including Francis, who called to chat when Mr. Basso was in high school.

Feet hanging off the bed, he showed off the medal of knighthood given to him by Italy’s president and put on the oversized novelty sunglasses he got in Roswell, N.M., where he played a prank on a woman in the U.F.O. museum by pretending to be an alien “because I look a little like them.”

But Mr. Basso, 26, looks less like a being from an advanced civilization than one from an advanced stage of life. At about 4 feet 5 inches and 44 pounds, he has barely any fat below his parchment thin skin, or any hair on his head. His face is small and wizened, his nose overly prominent. His bones are frail, his hip joints are at risk of painful dislocation, and his heart and arteries are blocked, calcified and stiffened like a person many decades older.

“By now, I’m the oldest person with progeria in the world,” said Mr. Basso, referring to Hutchinson-Gilford Progeria syndrome, an exceedingly rare and fatal disease that afflicts only about one in 18 million people. Progeria, from the Greek for prematurely old, weakens cell structure and creates the resemblance of aging on cells, the body and, fatally, the cardiovascular system. Unlike natural aging, the syndrome leaves the mind free from senility, which Mr. Basso joked in his soft and gravelly voice, could be considered a miracle, “or a damnation.”

He was hardly expected to outgrow his bedroom’s childhood memorabilia before the maladies of old age cut him down. “This was really painful for me,” Mr. Basso said of first understanding, as a child, that “my life span could be different.”

A breakthrough drug — tested during the trials in which Mr. Basso took part — has extended by at least two and a half years the traditional average life expectancy for people with progeria, 14.5 years. That has given researchers hope of an eventual cure, as well as critical insights into ordinary human senescence.

“Researching something that is premature aging,” Mr. Basso said, “you can understand aging better.”

Mr. Basso, busy in his borrowed time, is himself one of those researchers, after earning degrees in natural science and molecular biology.

The Great Read

More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

In few places is aging as urgent a subject as in Italy, which has one of the world’s highest median ages, about 47 years. The country’s low birthrate and increased longevity mean it will face a daunting population boom of the old and infirm. Mr. Basso’s condition gives him a unique perspective on the ravages of aging, and how critical it is, no matter the economic cost, that his beloved Italy continue to “respect our ancestors,” value wisdom and understand that “physical limitations are not the most important thing.”

The power of Mr. Basso’s message and active example — whether in his theater group, Ted Talks, frequent television appearances or new local radio slot — has made him one of Italy’s most recognizable advocates for science and human dignity, regardless of age. In his native Veneto region, crowds have mobbed him on the street, artists sculpt him and officials have enlisted him as a unique spokesman for coronavirus vaccinations who can urge all Italians, whether young like him or seemingly old and vulnerable like him, to get inoculated.

“I lived this duality,” Mr. Basso said.

In fact, Mr. Basso’s slight frame embodies a dizzying span of human experience. He is a young man who appears old, an adult sometimes patronized like a child. He is a scientist and a devout Catholic, a clinical trials patient and a researcher.

And he is an example to the roughly 130 people worldwide, overwhelmingly children, identified by the U.S.-based Progeria Research Foundation as having the disorder. He hopes his high profile increases the chances of others coming forward for help.

“The thing I would like them to learn by my experience is that their life is important,” he said. “They can be helpful for the world.”

Mr. Basso often exhibits a drink-life-to-the-dregs wisdom far beyond his sped-up years. But spending a day with him in his family home in Tezze Sul Brenta reveals that he is, above all else, a fun guy to hang out with.

He peppers his good English and default Venetian dialect with Yiddish expressions. (“Oy-yoy-yoy.”) He can eye roll with the best of them. He is the star and inspiration of Sammy’s Runners club, a group of friends and fans who run marathons to support progeria awareness, and he smiles as his friends push him in a wheeled chariot around the track and the cold hits his face. (“I’m fine,” Mr. Basso said. “They’re the ones who are running!”)

In many ways, he is a typical Veneto guy, joking with his friends about his bottomless appetite and fondness for a tipple. When doctors in Boston told him red wine was good for his heart, he said he replied, “Oh, I will live forever.”

That levity was hard-earned.

Mr. Basso’s parents noticed something different about their son soon after his birth. After several invasive tests, a pediatrician, remembering a photo from medical school, told them he was sure their son had progeria,which occurs when a single uninherited genetic mutation produces toxic levels of an abnormal protein, progerin, which naturally increases, though in much lower levels, in aging people. Doctors told Mr. Basso’s parents to enjoy each moment with him, because he probably wouldn’t live past 13.

“We were devastated,” his mother, Laura Lucchin, 53, said. “You have a 2-year-old son and you have your plans and instead, no.”

But even as her son appeared to age faster and look older than his parents, “Sammy was never old to us,” she said. He was a happy child and remarkably resistant to self-pity. She recalled once crying as she did the dishes, when her son came in and told her, “Mom, give me a smile.”

His mother smiles at him a lot. She also gently scratches his back and puts on his New Balance shoes, one cobbled with a platform to help even out his gait. His father kisses him on top of the head when he comes home from working at a sweater factory. The toddler next door barges in, jumps into Sammy’s arms and showers her favorite neighbor with kisses. She is too young to notice the gradations of age.

In 2000, Mr. Basso for the first time saw other people with his condition at a meeting in Washington. It was nice to see people who looked and lived like him, he said, but just as impressively, “it was the first time I saw other people from other countries.”

In 2007, he returned to the United States for the first clinical trials of experimental drugs, and suffered a crisis of faith. He believed that God had given him the disease for a reason and that “trying to cure progeria for me was to go against God’s plan.” He said the researchers and his family “led me to understand that science was a gift of God,” a miracle “to do something for others.”

In recent years, he has faced new adversity. He just got over pneumonia and his hips hurt. In 2019, he underwent surgery to replace his aortic valve, an operation he put off until he got his first college degree.

“He didn’t even miss one exam,” his father, Amerigo, 56, said.

Since then, he has also kept up with his research into progeria, his foundation in Italy and his role as a global spokesman for the Progeria Research Foundation.

“He’s looking for ways to help because that’s what’s in his heart,” said Dr. Leslie Gordon, the foundation’s co-founder whose own son, Sam, was a good friend of Mr. Basso and died from progeria in 2014 at age 17. She has known Mr. Basso since he was 3, and seen him grow into a colleague with whom she can talk shop.

Topping their list is gene editing, which they are eager to test and which they think could eventually reverse the aging effects of progeria in children. First they need the funding, and in an aging-obsessed era, with billions spent on longevity science, Mr. Basso’s is a powerful voice to attract worthwhile attention.

After leaving the running track, Mr. Basso and his friends and parents went to the local pub, where he scarfed down an enormous burger, topped with cheese, lard and an egg. At a certain point his mother stopped him from washing down his medications, including the experimental drug from the trial, with his beer and slid over a glass of water. He rolled his eyes and cracked a smile.

“I’m still understanding who I am, what I’m going to become. I learned how to live with progeria as a baby, as a kid, as a teenager, and now I’m trying to understand how to live with progeria as an adult,” Mr. Basso said. “I don’t know if I will be able to do that. But I’m trying.”

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Dans les manuscrits de Champollion

Actu

Égyptologie. À l’occasion du bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion, la Bibliothèque nationale de France, à Paris, présente une grande exposition retraçant la démarche et les découvertes du père de l’égyptologie.

Anna Musso

« Je tiens mon affaire ! » se serait écrié Jean-François Champollion en se précipitant dans le bureau de son frère le 14 septembre 1822. Après des années de recherche, l’autodidacte polyglotte, à peine âgé de 32 ans, vient enfin de percer le mystère des hiéroglyphes grâce à l’étude de la pierre de Rosette.

Découverte lors de l’expédition de Napoléon en Égypte en 1799, cette stèle présente un même décret royal gravé en trois écritures : le grec, le démotique (une écriture modernisée des hiéroglyphes) et les hiéroglyphes. En comparant les trois versions du texte, Champollion commence par déchiffrer les cartouches royaux (qui contiennent le nom d’un roi ou d’une reine) et prouve que ces caractères mystérieux représentent des mots (idéogrammes) qui, pour 24 d’entre eux, ont aussi la valeur d’un son dans la langue égyptienne (signes phonétiques). L’équivalent d’un alphabet… Tout un système d’écriture est ainsi dévoilé.

Épuisé et submergé d’émotions, Champollion s’écroule durant cinq jours. Il faut dire que pour déchiffrer la pierre de Rosette, une course-poursuite s’était engagée entre l’éminent linguiste anglais Thomas Young et le petit Français. Et ce dernier ne s’est pas démonté, au contraire, il a redoublé d’efforts. « Thomas Young n’était pas si loin que cela de déchiffrer les hiéroglyphes. Sauf qu’il lui manquait la connaissance du copte, une forme tardive de l’égyptien antique, que Champollion possède, lui, pour bien comprendre la grammaire égyptienne », explique Vanessa Desclaux, cocommissaire de la nouvelle exposition consacrée à Champollion qui vient de s’ouvrir à la Bibliothèque nationale de France (BNF), à Paris (1).

Pour célébrer le bicentenaire de cette découverte, la BNF rend hommage à ce chercheur exceptionnel en présentant des écrits inédits et des pièces rares, dont deux reproductions – un moulage et une gravure – de la pierre de Rosette. Champollion n’a hélas jamais pu la voir « en vrai » puisqu’elle est conservée au British Museum de Londres depuis 1801. Au travers de 88 volumes de manuscrits, notes et dessins de la main de Champollion conservés dans ses collections, la bibliothèque conduit le visiteur dans les pas du savant. On peut y découvrir la fameuse « lettre à M. Dacier », secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, l’écrit fondateur de la philologie (étude des écrits en langues anciennes) et de l’égyptologie, dans laquelle le jeune érudit présente le fruit de ses recherches et explique sa méthode de déchiffrement au monde scientifique. Ce qui lui vaudra d’être nommé par le roi Charles X, en 1826, conservateur du musée égyptien, futur département des antiquités égyptiennes du Louvre. Il enseignera ensuite sa discipline au Collège de France, qui lui crée une chaire, puis entrera à l’Académie.

Depuis plus d’un millénaire, les savants ne comprenaient pas le sens des hiéroglyphes. En trouvant la clé de ce système d’écriture de l’Égypte ancienne, Champollion ouvre la voie à l’égyptologie et redonne ses lettres de noblesse à cette immense civilisation, écrasée à l’époque par la Grèce antique. Il s’oppose alors aux historiens académiques, qui, eux, assuraient que la civilisation grecque était antérieure à la civilisation pharaonique.

Au total, l’exposition présente près de 350 pièces – manuscrits, estampes, photographies, papyrus, sarcophages, sculptures – pour initier le public à la « méthode Champollion » de recherche des écritures perdues. Un travail titanesque qui donne à voir l’engagement de toute une vie du savant, qui mourut à 41 ans, probablement d’épuisement.

Autodidacte, polyglotte, passionné et opiniâtre, Champollion a une personnalité et un parcours hors norme. Né à Figeac, dans le Lot, en 1790, dernier enfant d’une famille nombreuse, il apprend à lire tout seul à l’âge de 5 ans et se passionne pour les langues anciennes. C’est son frère aîné Jacques-Joseph, « son mentor », souligne Vanessa Desclaux, qui s’occupe de son instruction et lui transmet sa passion pour l’Égypte. À 9 ans, il étudie le grec et le latin et à 10 ans, il apprend l’hébreu, l’arabe, le syriaque, le chaldéen. Il s’intéresse aussi à l’araméen, l’amharique, au persan, au sanscrit, entre autres. « Peu de langues orientales échappent à sa curiosité. Il maîtrisait tous les états de la langue égyptienne, à commencer par l’écriture hiératique, qui était employée sur les papyrus », souligne Hélène Virenque, cocommissaire de l’exposition.

À 17 ans, il rejoint la capitale et passe son temps à la Bibliothèque impériale pour étudier et recopier des manuscrits et papyrus. Ses amis le surnomment « l’Égyptien ». Le copte est, pour lui, la clé des hiéroglyphes. « Je parle copte tout seul ! » écrit-il à son frère. Son ultime manuscrit est une grammaire de « l’écriture sacrée égyptienne » qu’il veut être « sa carte de visite à la postérité ». « Je suis tout à l’Égypte, elle est tout pour moi », écrira-t-il, comme un point final, à son frère.

Ce frère aîné qui l’a tant aidé œuvrera pour la carrière posthume de son cadet, jusqu’à sa mort. Et deux siècles après sa découverte, force est de constater que Champollion s’est, en effet, peu trompé.

ÉgyptologiesciencesExpositionsbnf
France24 - Monde

La Pologne et la Bulgarie privées de gaz russe

Publié le : 27/04/2022 - 11:01Modifié le : 27/04/2022 - 11:06

Line RIFAI Suivre Line RIFAI Suivre

Le groupe russe Gazprom a annoncé mercredi avoir suspendu toutes ses livraisons de gaz vers la Bulgarie et la Pologne. Il assure que ces deux pays membres de l'Union européenne n'ont pas payé leurs factures en roubles, comme l'exige désormais Moscou. En quoi consiste ce nouveau mécanisme de paiement exigé par la Russie ? Comment les pays européens cherchent-ils à réduire leur dépendance au gaz russe ? Décryptage dans l'info éco avec Line Rifaï.

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En cas d'arrêt des exportations de gaz russe, "Moscou a plus à perdre que l'Europe"

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Gaz russe : les pays Baltes, fers de lance européens de l’autonomie énergétique

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Gaz, couloirs humanitaires : faut-il écouter Poutine ?

Valeurs Actuelles

Festival de Cannes : l’étonnante présence de Ladj Ly dans le jury

Le 75e Festival de Cannes approche à grands pas. L’événement cinématographique se déroulera du 17 mai au 28 mai prochains. Et le jury a été dévoilé. L’acteur français Vincent Lindon présidera le jury du Festival de Cannes cette année et remettra la Palme d’or à l’un des 21 films en compétition. Il sera entouré de huit jurés comme l’actrice suédoise Noomi Rapace, ou le réalisateur français Ladj Ly. Cette dernière désignation est pourtant quelque peu critiquée sur les réseaux sociaux. Ladj Ly, qui a connu un grand succès grâce au film Les Misérables, est pointé du doigt pour son passé tumultueux.

Prison ferme, suspecté de détournements de fonds

Ladj Ly avait, en effet, été condamné en 2011 à trois ans de prison ferme pour « enlèvement et séquestration ». Même s’il a toujours nié les faits, l’artiste français était accusé d’avoir mené une expédition punitive, en janvier 2009, accompagné de deux complices. Plus récemment, lui et son frère ont fait l’objet d’une enquête du parquet de Bobigny. Une information qui avait été dévoilée par Mediapart en février dernier.

Ladj Ly a fondé l’école de cinéma Kourtrajmé, basée à Montfermeil, en Seine-Saint-Denis. Mais il est suspecté d’avoir détourné 285 000 euros du compte de l’association Cité des arts visuels – qui gère l’école – ainsi que 50 000 euros depuis les caisses de la société de production Lylyfilms, qui a co-produit les Misérables. Une autre transaction de 118 000 euros du compte de l’association à la société Lylyfilms ferait aussi l’objet d’analyses. Des justificatifs seraient manquants. Les antécédents de Ladj Ly n’auraient, pour l’instant, pas l’air de déranger le Festival de Cannes.

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BBC

Twitter employees speak out about Elon Musk

Reaction among current and former Twitter employees to news that the firm may be acquired by Elon Musk has been mixed.

For some, like Ned Miles, Monday turned out to be "another extremely normal day working at this extremely normal company".

He tweeted: "Can someone just tell me if I'm rich or fired please?"

Can someone just tell me if I’m rich or fired please

Twitter's board has endorsed Mr Musk's acquisition of the company, and while others have kept their counsel, its most senior member lent the deal his support.

Jack Dorsey, the platform's co-founder, tweeted: "Elon is the singular solution I trust. I trust his mission to extend the light of consciousness."

Others did not share Mr Dorsey's confidence in the Tesla and SpaceX founder's ability to take Twitter to a higher plane.

Bruce Daisley was at one point Twitter's most senior employee outside the US, in his role of vice-president across Europe, Middle East and Africa. Speaking to the Jeremy Vine show on BBC Radio 2, he questioned Mr Musk's idea that a renewed focus on free speech would prove popular.

He said Twitter had at one point been the "free speech wing of the free speech party" but the result had been that many people, particularly women and those in the public eye, had been subject to abuse: "So that free speech angle has definitely been tried. And I do wonder what Elon's plan would be beyond that, really."

And former board member Bijan Sabet wished that the offer had been rejected, just as the company had rejected an offer from Facebook 14 years earlier.

Fourteen years ago we turned down FB. While I wish the current board voted to remain independent, I still love Twitter the product and community as much as ever. Thank you @jack, @ev and @biz and to entire team at the company. xoxo https://t.co/c7hqljHj11

Staff meeting

On Monday, chief executive Parag Agrawal and chair of Twitter's board of directors Bret Taylor, attempted to answer employees' questions.

The New York Times reported that concerns raised included that Mr Musk would undo the years of work cleaning up the "toxic corners" of the platform, and fears that he would upset Twitter's culture, with his unpredictable management style.

CNN reported that one employee asked what Musk's takeover could mean for Twitter's "commitment to responsible, ethical artificial intelligence and machine learning". Mr Agrawal, the network reported, said "we need to continue doing that work".

Twitter has previously spent time exploring the political and racial biases of its algorithms.

Mr Musk has pledged to make the company's recommendation algorithms open-source, to increase trust.

But some Twitter staff working in the field of machine learning have been critical of allowing Mr Musk a role in running the company.

Rumman Chowdhury, Twitter's director of machine leaning ethics, transparency, and accountability, had previously tweeted that a Musk takeover could lead to a staff exodus, and she supported a previous decision not to appoint him to the firm's board of directors.

Since the Board's support for Mr Musk's offer, Ms Chowdhury shared tweets from colleagues.

One tweet said: "I don't know what Twitter the platform or Twitter the workplace is going to look like going forward, but right now, it feels like maybe some things are just too good, too magical to last. Only time will tell."

Another said: "Many at Twitter now face a likely owner who has publicly belittled them, their families, their friends or their communities".

But journalist Casey Newton, writing in the Verge, said that some employees were "open to the idea that a private Twitter run by Musk stands a better chance of improving the service than would a public company beholden to its shareholders".

They liked, he wrote, Mr Musk's desire "to eliminate harmful bots and bring more clarity to how recommendation algorithms work".

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L'Humanité

L’enjeu de la recherche publique

Chronique

Sylvestre Huet

Quel effort pour la recherche scientifique et technologique ? Le débat précédant le deuxième tour de l’élection présidentielle a très peu abordé cette question cruciale. Dommage, mais révélateur ; aucun des deux protagonistes n’ayant à se glorifier d’une action ou de propositions fortes. Emmanuel Macron a poursuivi une politique rabougrissant notre recherche publique. Et subventionné la recherche privée sans contrôle ni orientation vers les besoins sociaux. Son adversaire ne mérite même pas un commentaire.

Dommage, car il est difficile d’imaginer un futur meilleur à technologies constantes. Le rapport du Groupe 3 du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le dit à sa manière. Pour rester crédibles, ses auteurs se sont interdit toute spéculation technologique reposant sur des avancées scientifiques futures. C’est raisonnable. Mais met paradoxalement en lumière la nécessité de les rechercher. Surtout lorsque des pistes s’ouvrent qui diminuent les contraintes sociales et économiques très fortes des scénarios permettant d’éviter le dérapage climatique.

Ainsi, une étude récente (1) a fait un premier pas vers l’objectif de rendre les céréales de grande culture aptes à utiliser l’azote de l’air, grâce à une symbiose avec une bactérie. Le phénomène qui rend si utiles les légumineuses (pois, fèves, luzerne…). L’avancée, réalisée avec une orge et une bactérie dont les génomes ont été modifiés, est une démonstration de laboratoire encore loin d’un usage agricole. L’impact d’un succès final serait toutefois formidable, réduisant drastiquement l’apport d’azote aux céréales cultivées par des engrais dont la production et l’usage sont nocifs pour le climat et l’environnement. Et facilitant l’objectif d’alimenter une population mondiale en croissance sans y recourir encore plus massivement.

Il est trop tôt pour savoir si cette avancée débouchera. Mais soulignons qu’elle trouve l’une de ses origines dans une publication de 1997 d’une équipe française (2). Illustration de la durée souvent nécessaire aux véritables ruptures technologiques. Et donc d’un soutien public plus fort à la recherche scientifique qui en est la source. Les citoyens soucieux d’avoir une Assemblée nationale et un gouvernement travaillant à cet objectif disposent donc d’un élément de choix pour les élections législatives qui s’annoncent.

(1) Timothy L. Haskett et al., www.pnas.org/doi/abs/10.1073/pnas.2117465119

(2) P. Oger et al., Nat. Biotechnol. 15, 369 – 372 (1997).

la chronique scientifique de sylvestre huetsciencesRecherche scientifiqueGiec
France24 - Monde

Europe : les nouveaux visages de l’extrême droite

Publié le : 25/04/2022 - 11:00

Anne MAILLIET Céline SCHMITT

Âgés de moins de 35 ans, Marie-Thérèse Kaiser, Fabrizio Busnengo et Alejandro Sanchez ont permis à leurs formations respectives d'extrême droite de se trouver aux portes du pouvoir. Ils se sont affranchis du passé et militent de manière décomplexée au sein de jeunes partis en Allemagne, en Italie et en Espagne : Alternative für Deutschland (AfD), Fratelli d’Italia (FdI) et Vox ont moins de dix ans. Reportage de Céline Schmitt, Armelle Exposito, Anne Mailliet, Louise Malnoy et Lorenza Pensa.

ESPAGNE

Législatives en Espagne : victoire fragile de Pedro Sanchez, poussée de l'extrême droite

AfD en difficulté

Allemagne : isolée, divisée... l'extrême droite dans l'impasse ?

ITALIE

En Italie, l'extrême droite manifeste à Milan, les antifascistes à Rome

France24 - Monde

L'Assemblée générale de l'ONU adopte une obligation de justifier tout recours au veto

Publié le : 27/04/2022 - 00:14

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Une résolution initiée par le Liechtenstein et obligeant les cinq membres permanents du Conseil de sécurité à justifier leur recours au veto a été adoptée mardi à l'ONU. Une réforme rare, relancée par l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

L'Assemblée générale des Nations unies a adopté mardi 26 avril par consensus une résolution obligeant les cinq membres permanents du Conseil de sécurité à justifier leur recours au veto.

Ciblant directement les États-Unis, la Chine, la Russie, la France et le Royaume-Uni, seuls détenteurs du veto, la mesure initiée par le Liechtenstein a vocation à leur "faire payer un prix politique plus élevé" lorsqu'ils y auront recours, résume un ambassadeur d'un pays n'en disposant pas et demandant à garder l'anonymat.

Interrogé sur la réforme lors de son premier déplacement en Russie depuis l'invasion de l'Ukraine, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a souligné être "très favorable à un usage modéré du droit de veto". "Le veto a probablement été utilisé trop de fois. Dans de nombreuses circonstances, il est utilisé sans que les intérêts vitaux d'un pays n'existent", a-t-il ajouté.

La réforme poussera-t-elle les cinq membres permanents à moins utiliser le veto prévu par la Charte des Nations unies ? Ou aura-t-elle un effet incitatif à en provoquer sciemment davantage contre des textes d'emblée inacceptables ? L'avenir le dira.

Convocation systématique de l'Assemblée générale

Certains pays pourraient pousser les États-Unis à utiliser leur veto sur des textes liés à Israël. De l'autre côté, Washington pourrait mettre au vote au Conseil de sécurité un projet de résolution renforçant les sanctions contre la Corée du Nord, en discussion depuis plusieurs semaines maintenant, en sachant pertinemment que Moscou et Pékin y mettraient leur veto.

Avancée pour la première fois il y a deux ans et demi, la réforme prévoit une convocation de l'Assemblée générale "dans les dix jours ouvrables suivant l'opposition d'un ou plusieurs membres permanents du Conseil de sécurité, pour tenir un débat sur la situation dans laquelle le veto a été exprimé".

Près d'une centaine de pays avaient rejoint le Liechtenstein pour coparrainer ce texte, dont les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, ainsi que l'ensemble des pays membres de l'Union européenne. La Russie et la Chine ne se sont pas jointes aux parrains du texte. Il va "diviser" encore davantage l'ONU, avait pesté avant l'adoption un diplomate russe s'exprimant sous couvert d'anonymat.

La Russie visée ?

Le projet "ne vise personne", a assuré l'ambassadeur du Liechtenstein, Christian Wenaweser. "Il n'est pas dirigé contre la Russie", insiste-t-il alors que la mise au vote après plus de deux ans de gestation infructueuse coïncide avec la paralysie du Conseil de sécurité pour faire arrêter l'invasion russe, due au droit de veto de Moscou. Pour les États-Unis, la Russie abuse de son droit de veto depuis deux décennies et le texte adopté doit permettre d'y remédier.

La résolution veut "promouvoir le rôle des Nations unies, le multilatéralisme et la voix de nous tous qui ne détenons pas de droit de veto et ne siégeons pas au Conseil de sécurité sur les questions de paix et de sécurité internationales", a fait valoir Christian Wenaweser.

Le texte n'est pas contraignant et rien n'empêche un pays ayant utilisé son veto de ne pas venir l'expliquer devant l'Assemblée générale. Son application, à effet immédiat, "jettera la lumière" sur le recours à ce droit et sur les "blocages" du Conseil de sécurité, fait valoir toutefois un ambassadeur demandant à ne pas être identifié.

Avec AFP

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Notre jeunesse

Il a longtemps paru ne pas pouvoir vieillir, comme si l’enthousiasme et la pureté d’âme des personnages qu’il incarnait à l’écran le préservaient miraculeusement des flétrissures du temps. En apprenant sa mort, le 21 avril, on était presque incrédule de découvrir qu’il avait atteint les 80 ans. Dans nos esprits, il était resté le jeune lieutenant crapahutant dans la jungle indochinoise de la 317e Section (1965), la figure poétique et mythique du Crabe-Tambour (1977), souriant aux aléas de l’histoire en glissant sur un fleuve du Tonkin, le chat noir de sa conscience sur les épaules, le jeune matelot qui va « en perm’ à Nantes » des Demoiselles de Rochefort (1967), le photographe courageux de Z, de Costa-Gavras (1969), ou le jeune lycéen amoureux de Claudia Cardinale dans la Fille à la valise , de Valerio Zurlini (1961).

Des rôles bien différents mais pareillement illuminés par sa grâce juvénile et solaire, par une sorte de pureté rêveuse qui le faisait paraître l’incarnation même d’une forme d’idéalisme sans faiblesse ni mièvrerie, d’une certaine noblesse faite de courage discret, d’une pudeur sans pudibonderie et d’une fière délicatesse d’âme. Ceux qui le fréquentaient disaient que dans la vie, Jacques Perrin était très exactement le chic type que l’on imaginait en le voyant à l’écran. On se doute que le sens de l’honneur et celui de la parole donnée exaltés par le cinéma Pierre de Schoendoerffer n’étaient pas de vains mots pour son acteur fétiche.

C’était un enfant de la balle, né en 1941 d’un régisseur de la Comédie-Française et d’une mère comédienne, Marie Perrin, dont il reprendra le nom. Après le Conservatoire, Zurlini lui donne son premier grand rôle à 20 ans, face à Claudia Cardinale donc. Il fait quelques films en Italie, dont la Corruption , de Mauro Bolognini, où il campe un séminariste que son père tente de détourner de sa vocation.

Il tourne deux fois pour Demy (le matelot des Demoiselles et le prince de Peau d’âne) et quatre pour Costa-Gavras ( Compartiment tueurs, Z, État de siège et Section spéciale), mais sa grande rencontre reste celle de Schoendoerffer, avec qui il développe une complicité qui ne doit rien à la politique (Jacques Perrin produira aussi Z, qui est un film de gauche, et l’anticolonialiste la Victoire en chantant , de Jean-Jacques Annaud) mais tout à une certaine vision de l’homme, qui était certainement aussi la sienne : « Ce qui l’intéressait vraiment, avait-il confié à Marc Charuel pour Spectacle du monde à la mort du cinéaste, c’était les hommes. […] L’important, c’était le destin des hommes, la façon dont ils souffrent et, au bout de ces souffrances, la solidarité les uns avec les autres. C’était de repérer immédiatement dans la nature humaine […] là où il y a du courage, là où il n’y en a pas. »

Une capacité d’émerveillement intacte

Du courage, il n’en manqua pas comme producteur, métier qu’il embrassa non pas pour son profit mais pour permettre d’exister à des films qui ne se seraient pas faits sans cela. Il eut à son actif quelques désastres commerciaux, dont le Désert des tartares (1976) de Zurlini, mais aussi des triomphes, comme Microcosmos (1996), qui décida celui dont les derniers mots, dans la 317e Section, étaient « Cette nuit, j’ai peur des bêtes » , à signer quelques films animaliers d’une stupéfiante beauté comme le Peuple migrateur (2001) et Océans (2009). Films dont il espérait qu’ils puissent renouveler notre capacité à nous émerveiller des splendeurs du monde. L’émerveillement, c’est la capacité à voir les choses anciennes avec un regard toujours jeune. De ce point de vue aussi, Jacques Perrin sera resté, jusqu’à la fin, étonnamment jeune.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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L'Humanité

En Chine, périls sur le contrat social

Actu

Covid Au-delà de la gestion sanitaire, le ralentissement économique pourrait provoquer une crise de légitimité des autorités.

Lina Sankari

Les autorités chinoises vont-elles lâcher du lest face au mécontentement ? Incapacité du gouvernement de Shanghai à assurer le ravitaillement en nourriture, séparation des enfants de leurs parents, ouvriers confinés dans leurs usines, centres d’isolement à l’hygiène douteuse, petites entreprises en faillite, livreurs qui dorment sous les ponts : sous cloche depuis près d’un mois, la capitale financière et plus grande ville du pays bouillonne. À tel point que l’on assiste à des scènes rares d’habitants en venant aux mains avec la police et des membres des comités de quartier.

Le 20 avril, la municipalité annonçait un léger assouplissement des restrictions sanitaires contre le Covid-19 et le variant Omicron. La métropole rapporte un total de 90 décès et de 22 000 cas positifs, soit le nombre de contaminations le plus élevé depuis le début de l’épidémie en 2020.

baisse de la consommation et endettement croissant

À Pékin, la crainte d’un confinement sévère sur le modèle shanghaïen a provoqué une ruée vers les applications de vente en ligne et les magasins, générant de longues files d’attente. Ainsi certains commencent-ils à questionner la stratégie zéro Covid, qui, si elle a pu donner des résultats dans un premier temps, est mise à mal par un variant moins mortel mais plus contagieux. Ici, les autorités voient poindre le danger : cette politique sanitaire mine également le contrat social, qui repose, depuis quarante ans, sur l’augmentation constante du niveau de vie. Or la légitimité du Parti communiste chinois (PCC) pourrait se trouver contrariée par l’arrêt de nombreuses entreprises, la baisse de la consommation et l’endettement croissant des ménages à faibles revenus.

À Shanghai, 600 sociétés considérées comme stratégiques ont ainsi été autorisées à reprendre la production. Le Fonds monétaire international prévoit un ralentissement de la croissance nationale (4,4 %, soit – 0,4 point de pourcentage par rapport aux prévisions de janvier), qui, s’il se prolongeait, avant le 20e congrès du PCC prévu à l’automne, aurait des effets substantiels. Ce rendez-vous politique doit dessiner les grandes orientations quinquennales et confirmer le président Xi Jinping pour un troisième mandat. Face à cette crise, le PCC a sollicité l’opinion des citoyens sur la gouvernance, les réformes économiques et démocratiques. Jusqu’au 16 mai, la société est invitée à s’exprimer via les sites et applications du Quotidien du peuple, de Xinhua et de China Media Group.

Comme c’est le cas lorsqu’une crise surgit, les autorités centrales autorisent les critiques touchant les responsables locaux sur les réseaux sociaux. On ne peut exclure, comme ce fut le cas à Wuhan, épicentre de l’épidémie, une série de limogeages à Shanghai alors même que la ville sert souvent de tremplin pour des postes nationaux lors des congrès. Les convulsions actuelles pourraient bien rebattre les cartes.

Chinecoronavirus covid-19
France24 - Monde

RD Congo : "Nous assurerons bien la tenue d'élections en 2023", promet Sama Lukonde Kyenge

Publié le : 26/04/2022 - 19:00

Marc PERELMAN

Le Premier ministre de la RD Congo, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, a accordé un entretien à France 24 et RFI depuis la capitale de son pays, Kinshasa. Il affirme que le report de l'élection présidentielle – prévue en décembre 2023 – n'est "même pas une possibilité", et promet d'"assurer ces élections en 2023". Son gouvernement est "déterminé" et "convaincu" de pouvoir rétablir "l’autorité de l’État et la paix à l’est de la RDC", en proie à la violence et en état de siège depuis un an.

Dans cet entretien, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge rejette les soupçons de "glissement" du calendrier électoral et  affirme que les élections générales auront bel et bien lieu comme prévu en 2023.

Le Premier ministre de la RD Congo refuse l'appel de l'opposition à un dialogue au sujet de la commission électorale, soulignant que c'est le Parlement qui est en charge de ces questions. Il écarte aussi tout risque de contestation et de violence autour des élections, soulignant qu'une majorité claire soutient le régime, contrairement aux précédents scrutins.

Concernant la situation dans l'est du pays, il explique que des consultations sont en cours avec les groupes armés afin de les engager dans un processus de démobilisation et de désarmement. Interrogé sur les rebelles du M23 et le soupçon de soutien dont ces derniers bénéficieraient de la part du Rwanda voisin, il affirme qu"'il est normal qu'il y puisse y avoir des soupçons" en raison du passé. Mais Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge ajoute que les questions de son financement et de son armement sont abordées dans le cadre de la coopération régionale, et que le Rwanda fournit des réponses à ce sujet.

Le Premier ministre de la RD Congo se refuse à voir un échec dans l'état de siège toujours en place dans les régions de l'Ituri et du Nord-Kivu depuis un an. Il indique avoir fait des recommandations, suite à sa visite récente dans l'est du pays, afin de passer à une nouvelle étape – dont les détails seront révélés dans les jours à venir.

Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge laisse entendre que la zone concernée par cet état de siège pourrait être réduite. Selon lui, les conséquences de la guerre en Ukraine sur l'économie de son pays devraient être jugulées. Par ailleurs, il rejette les accusations selon lesquelles la RD Congo a accordé une impunité à l'homme d'affaires israélien Dan Gertler en échange de la cession de ses actifs miniers et pétroliers dans le pays, affirmant qu'il est dans l'intérêt du pays de récupérer ces richesses.

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L'Humanité

Ukraine. La Russie évoque une troisième guerre mondiale

Événement

En l’espace de 24 heures, le scénario d’un conflit qui dépasserait l’Ukraine a été avancé à deux reprises par Moscou. Simple invective ou véritable ultimatum vis-à-vis de l’Otan et des livraisons d’armes à Kiev ?

Vadim Kamenka

Plus de deux mois après l’invasion russe en Ukraine, le 24 février, les bombardements se sont poursuivis, mardi, dans l’est et le sud du pays : Kharkiv, Popasna, Zaporijjia, Sloviansk et Kramatorsk… La question de l’instauration de couloirs humanitaires a été discutée à Moscou à l’occasion de la visite du secrétaire général de l’ONU. « J’ai proposé la création d’un groupe de contact réunissant la Russie, l’Ukraine et les Nations unies afin de rechercher les possibilités d’ouverture de couloirs humanitaires », a déclaré Antonio Guterres lors d’une conférence de presse avec le ministre des Affaires étrangères.

Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences

La tonalité de l’échange surprend. Quelques heures auparavant, le même ministre avait mis en garde l’Otan et les États-Unis contre le danger « grave » et « réel » d’une troisième guerre mondiale. Car, expliquait-il, l’Alliance est « engagée dans une guerre avec la Russie par le biais d’un mandataire et arme ce mandataire ». Juste après cette sortie médiatique, Sergueï Lavrov a exprimé sa confiance en la « signature d’un accord » dont les modalités dépendraient des « combats sur le terrain » et de la bonne volonté de Kiev.

Pourquoi une telle déclaration du chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov ? La Russie indique clairement à l’Otan et aux États-Unis qu’une ligne rouge est sur le point d’être franchie étant donné l’effort de guerre avec les multiples livraisons d’armes. Un échange qui a continué mardi. Le ministre britannique de la Défense, James Heappey, a affirmé que l’Ukraine avait le droit d’utiliser des armes occidentales pour frapper la Russie et ses lignes d’approvisionnement. Maria Zakharova, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a fait mine de s’interroger : « Moscou pourrait donc autoriser des frappes contre les États membres de l’Otan qui fournissent des armes au régime de Kiev ? »

Nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse pas faire le même genre de chose que l’invasion de l’Ukraine. Lloyd Austin, secrétaire à la Défense des États-Unis

Ces violents échanges n’ont pas fait bouger l’Otan et ses alliés. « L’Ukraine croit clairement qu’elle peut gagner et c’est aussi le cas de tout le monde ici », a réaffirmé, mardi, le secrétaire à la Défense des États-Unis, Lloyd Austin. Des propos forts en ouverture d’un sommet organisé en Allemagne, sur la base aérienne américaine de Ramstein, à l’invitation de Washington, et qui a réuni une quarantaine de pays. L’objectif étant d’accélérer les livraisons d’équipements militaires vers l’Ukraine. « Nous allons continuer à remuer ciel et terre pour pouvoir les satisfaire », a ajouté le ministre, les États-Unis ayant déjà contribué pour 3,4 milliards de dollars. La priorité semble mise sur des pièces d’artillerie, la défense antiaérienne et les drones. Dernièrement, 18 des 90 obusiers promis par Washington ont été expédiés avec 200 000 cartouches et remis à l’armée ukrainienne, selon un responsable du Pentagone.

Les États-Unis en tête, les Occidentaux s’impliquent davantage

Au sein de l’Alliance, Berlin autorise la livraison de chars de type Guepard (lire ci-dessous) provenant des stocks de l’industrie allemande de la défense. Ce soutien militaire à Kiev marque une rupture majeure de sa traditionnelle politique étrangère pacifiste depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. La France a d’ores et déjà annoncé qu’elle envoyait des canons Caesar d’une portée de 40 kilomètres et qu’elle formait quarante artilleurs ukrainiens. Le Royaume-Uni a, lui, donné des missiles antiaériens Starstreak et des blindés. De son côté, le Canada achemine des pièces d’artillerie et des obus téléguidés Excalibur.

En Ukraine, Washington pousse son avantage face à Moscou

Une évolution stratégique semble actée. Avec les États-Unis en tête, les Occidentaux s’impliquent davantage. Washington a répété vouloir faire subir le maximum de pertes à l’armée russe. « Nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse pas faire le même genre de chose que l’invasion de l’Ukraine », avait déclaré, lundi, Lloyd Austin. Le risque d’une escalade militaire est bien posé. Pour un certain nombre d’experts, l’issue de la nouvelle phase de ce conflit centrée sur le Donbass dépendra de l’artillerie et des tirs à longue portée. Seulement, même en cas de victoire de Kiev dans cette « guerre d’usure », note Mike Jacobson, un ancien colonel américain spécialiste de l’artillerie, cela « finira par forcer (la Russie) à soit intensifier le conflit, soit négocier de manière réaliste. Elle sera contrariée mais pas vaincue ».

Berlin débat sur l’envoi d’armement

Sur le terrain, cette guerre d’attrition souhaitée par les États-Unis et l’Otan peut-elle dégénérer ? Le face-à-face entre la Russie et les membres de l’Alliance se tend. Le président ukrainien et son homologue russe apparaissent désormais déterminés à remporter la guerre avant toute négociation. Si Vladimir Poutine parie toujours sur une victoire russe dans le Donbass et dans le Sud, le long de la mer Noire et de la mer d’Azov, la nouveauté vient de Volodymyr Zelensky, son homologue ukrainien. Ce dernier et son gouvernement considèrent désormais que les pourparlers de paix sont d’une importance secondaire. Le soutien de Washington et des Européens pousse Kiev à obtenir plus, persuadé de pouvoir l’emporter. Ainsi, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba , a jugé que « les déclarations russes sur un risque de troisième guerre mondiale résonnent comme un aveu de défaite de la Russie ».

Des risques réels d’extension géographique du conflit

Pour Richard N. Haass, président du think-tank Council on Foreign Relations, « les États-Unis et leurs partenaires de l’Otan doivent se consulter et consulter l’Ukraine sur les objectifs de la guerre » qui évoluent sans cesse, dictés par le terrain. Dans la revue américaine Foreign Affairs, ce proche de Colin Powell estime que « même si l’Ukraine réussissait à évincer les troupes russes, le pays serait toujours vulnérable aux attaques de missiles et d’artillerie émanant de la Russie, sans parler des cyberattaques et des ingérences politiques. Plus important encore, il est presque impossible d’imaginer Poutine accepter un tel résultat, qui menacerait sûrement sa survie politique (…). Ce potentiel d’escalade soulève la qu estion de savoir s’il serait sage, à ce stade, que l’Ukraine tente de reprendre tout le Donbass et la Crimée. Il vaudrait mieux laisser ces objectifs à une période post-conflit, voire post-Poutine, au cours de laquelle l’Occident pourrait conditionner l’allégement des sanctions à la signature par la Russie d’un accord de paix formel ».

La Transnistrie craint d'être prise dans la guerre

En ce 63e jour de guerre, les risques d’extension géographique du conflit sont réels. Une série de frappes militaires a touché la Transnistrie, une enclave russophone en Moldavie, lundi et mardi, sans faire de victimes. Ces bombardements s’avèrent inquiétants dans cette région frontalière de l’Ukraine, soutenue économiquement et militairement par Moscou. Dans un communiqué, le ministère de l’Intérieur de la République autoproclamée a confirmé que deux antennes relayant les fréquences radio russes ont été mises hors service. À une cinquantaine de kilomètres plus au sud, le siège du ministère de la Sécurité publique à Tiraspol, la capitale, avait été la cible, la veille, d’une attaque au lance-grenades.

Ces attaques interviennent au moment où la Moldavie redoute d’être submergée par l’attaque militaire de la Russie en Ukraine et a appelé au calme. Depuis vendredi, l’inquiétude a grandi à la suite des propos tenus par le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du district militaire du centre de la Russie, affirmant que Moscou voulait obtenir un accès direct à la Transnistrie.

Allemagne La ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, a informé, mardi, de la livraison de « chars antiaériens Guepard à l’Ukraine ». Ces derniers seront puisés dans les stocks de l’industrie allemande de défense et non dans ceux de l’armée allemande, la Bundeswehr.

Alors que Berlin rechignait à accélérer les livraisons d’armes, cette annonce fait figure de tournant. La ministre annonce que désormais l’Ukraine pourrait passer commande auprès des industriels allemands et que la facture serait acquittée par Berlin. Des fonds de 2 milliards d’euros sont mobilisés à cet effet. Les groupes parlementaires social-démocrate, vert et libéral, qui soutiennent le gouvernement, vont demander cette semaine d’« accélérer la livraison de l’équipement nécessaire à l’Ukraine ».

Guerre en UkraineRussieUkrainesergueï lavrov
France24 - Monde

Gazprom suspend la livraison de gaz à la Pologne et à la Bulgarie

Publié le : 26/04/2022 - 05:03Modifié le : 26/04/2022 - 22:35

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Le groupe russe Gazprom va suspendre à partir de mercredi ses livraisons de gaz à la Bulgarie et à la Pologne, ont annoncé mardi soir ces deux pays, qui disent s'y être préparés. De son côté, le ministre américain de la Défense s'est exprimé depuis la base aérienne de Ramstein, en Allemagne, où il a annoncé une réunion mensuelle pour examiner comment renforcer les capacités militaires de l'Ukraine face à la Russie. Voici le fil du 26 avril.

  • 4 h 09 : des explosions entendues dans la ville russe de Belgorod

Une série d'explosions ont été entendues aux premières heures de mercredi dans la ville russe de Belgorod, proche de la frontière ukrainienne, a annoncé le gouverneur de la région, Viatcheslav Gladkov, qui a ajouté qu'un incendie s'était déclaré dans un dépôt de munitions. Aucun civil n'a été blessé dans l'incendie, selon lui.

La Russie a accusé l'Ukraine plus tôt ce mois-ci d'avoir attaqué un dépôt de carburant avec des hélicoptères et d'avoir ouvert le feu sur plusieurs villages de la région.

  • 23 h 46 : Vladimir Poutine a "l'espace politique" pour se retirer d'Ukraine, estime Boris Johnson

"Compte tenu du soutien massif de la Russie à ce qu'il fait, de l'apparente indifférence des médias russes à l'égard de ce qui se passe réellement en Ukraine, le paradoxe est que Poutine dispose de beaucoup d'espace politique pour faire marche arrière et se retirer", a déclaré le Premier ministre britannique sur TalkTV.

La Russie affirme que son invasion de l'Ukraine est une "opération militaire spéciale" et a menacé de prison toute personne donnant une version différente des événements. En conséquence, le président Poutine pourrait dire au peuple russe que l'opération lancée en Ukraine a été une "réussite", et qu'elle est "techniquement un succès", a déclaré Boris Johnson.

  • 23 h 05 : les États-Unis offrent 10 millions de dollars de prime pour retrouver six pirates informatiques russes

Les États-Unis ont annoncé mardi offrir 10 millions de dollars de prime pour toute information permettant l'arrestation de six agents des renseignements militaires russes accusés d'avoir mené des attaques informatiques dévastatrices contre des entreprises dans le monde en 2017.

Les six agents de l'unité de renseignement militaire russe 74455 ont été inculpés en octobre par le grand jury d'une cour fédérale américaine pour leur participation dans une série de cyberattaques, notamment certaines affectant le réseau énergétique ukrainien.

Le département d'État américain accuse ces individus d'être aussi impliqués dans une attaque informatique en 2017 ayant visé de nombreuses entreprises dans le monde, et notamment endommagé des ordinateurs dans des hôpitaux à travers les États-Unis, pour des pertes estimées à près d'un milliard de dollars.

Étant donné la forte probabilité que les accusés soient actuellement en Russie, une extradition n'est pas envisageable.

  • 21 h 30 : Gazprom suspend les livraisons de gaz à la Bulgarie

La décision, qui prendra effet dès mercredi 27 avril, fait suite au refus de la Bulgarie de se plier aux nouvelles exigences du fournisseur russe. Aucune restriction sur la consommation de gaz n'est prévue alors que Gazprom fournit 90 % des besoins du pays en gaz. 

  • 20 h 19 : l'ONU affirme que Poutine accepte son aide pour évacuer les civils de l'usine Azovstal

Vladimir Poutine a donné son accord "de principe" sur la participation des Nations unies et du Comité international de la Croix-Rouge à l'évacuation des civils piégés dans l'usine Azovstal, dans la ville ukrainienne de Marioupol, a annoncé l'ONU dans un communiqué.

Des discussions vont être organisées entre le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU et le ministère russe de la Défense, a indiqué le porte-parole des Nations unies Stéphane Dujarric, à l'issue d'une rencontre entre le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, et Vladimir Poutine.

  • 20 h 04 : les Pays-Bas vont livrer des obusiers blindés à l'Ukraine

Les Pays-Bas fourniront "un nombre limité" d'obusiers blindés de type Panzerhaubitze 2 000 à Kiev, a confirmé le gouvernement alors que les forces russes continuent à grignoter du terrain dans l'est de l'Ukraine.

Ces obusiers représentent l'artillerie "la plus lourde de l'armée" néerlandaise, selon le ministère de la Défense, et permet de tirer sur des cibles ennemies à 50 kilomètres.

  • 19 h 37 : Gazprom arrête ses livraisons de gaz à la Pologne via le gazoduc de Yamal

Le groupe russe Gazprom arrêtera à partir de mercredi les livraisons du gaz à la Pologne, a indiqué le gazier polonais PGNiG dans un communiqué.

"Le 26 avril 2022, Gazprom a informé PGNiG de son intention de suspendre complètement les livraisons dans le cadre du contrat Yamal (...) le 27 avril", a indiqué PGNiG, précisant que la Pologne était préparée à obtenir le gaz manquant d'autres sources.

  • 19 h 21 : Poutine dit à Guterres espérer toujours un "résultat positif" dans les négociations avec l'Ukraine

Le président russe a affirmé au chef des Nations unies, Antonio Guterres, croire toujours en une issue positive des négociations avec l'Ukraine, malgré la poursuite des combats entre les deux pays.

"Malgré tout, les négociations se poursuivent (...) J'espère que nous arriverons à un résultat positif", a déclaré Vladimir Poutine durant sa rencontre au Kremlin avec Antonio Guterres.

  • 17 h 10 : Washington et ses alliés se rencontreront tous les mois pour aider militairement l'Ukraine

"La réunion d'aujourd'hui deviendra un groupe de contact mensuel sur la défense de l'Ukraine", a déclaré le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, après une rencontre avec une quarantaine de pays en Allemagne.

Il a ajouté qu'il souhaitait ainsi coordonner l'action des "nations de bonne volonté pour intensifier nos efforts, coordonner notre assistance, et se concentrer sur la victoire du combat d'aujourd'hui et des combats à venir".

  • 16 h 45 : le niveau de radioactivité à Tchernobyl se situe "dans la normale"

Le niveau de radioactivité sur la centrale nucléaire de Tchernobyl, en Ukraine, est "dans la normale", a estimé mardi le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, en visite sur place.

"Le niveau de radioactivité se situe, je dirais, dans la normale", a déclaré Rafael Grossi à des journalistes sur le site, qui avait été occupé par l'armée russe entre le 24 février et fin mars.

  • 16 h 23 : Kiev démolit un monument historique dédié à l'amitié ukraino-russe

La mairie de Kiev a commencé la démolition d'un monument historique d'époque soviétique célébrant l'amitié entre l'Ukraine et la Russie,.

Les journalistes de l'AFP à Kiev ont vu s'effondrer la tête de l'une des deux figures de cette statue, qu'une grue tentait de démonter, en plein centre de Kiev. "Huit mètres de métal de la soi-disant 'amitié des deux peuples' démantelé. Et ce qui est symbolique (...) la tête de l'ouvrier russe est tombée", a déclaré sur Telegram le maire de la capitale ukrainienne, Vitali Klitschko.

  • 15 h 21 : la Moldavie appelle au "calme" et renforce sa sécurité

La présidente de la Moldavie a lancé un appel au "calme" et annoncé des mesures pour renforcer la sécurité de ce pays frontalier de l'Ukraine, après une série d'explosions dans la région séparatiste prorusse de Transnistrie.

Kiev a accusé Moscou de chercher à "déstabiliser" la région. 

La France soutient la Moldavie face "aux risques de déstabilisation", a de son côté déclaré le ministre des Affaires étrangères français Jean-Yves Le Drian

  • 14 h 30 : Poutine et Erdogan ont discuté des questions humanitaires en Ukraine

Le président russe Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan ont discuté de la situation "humanitaire" en Ukraine lors d'un entretien téléphonique, a indiqué le Kremlin.

Les deux dirigeants ont "évoqué en détail la situation en Ukraine dans le contexte de l'opération militaire spéciale pour défendre le Donbass et les efforts entrepris en permanence par la partie russe pour assurer la sécurité des civils, y compris l'organisation de couloirs humanitaires", a dit la présidence russe dans un communiqué.

  • 14 h 05 : "Nous sommes engagés à trouver une solution diplomatique avec l'Ukraine", assure Sergueï Lavrov

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a de son côté assuré que la Russie était "engagée à trouver une solution diplomatique avec l'Ukraine". Il a cependant affirmé qu'il était "trop tôt" pour envisager un médiateur dans les discussions en cours avec Kiev.

Sergueï Lavrov a par ailleurs assuré que la Russie était "prête à coopérer" avec l'ONU pour aider les civils en Ukraine. "Notre but principal est de protéger les populations civiles. Nous sommes prêts à coopérer avec nos collègues des Nations unies pour soulager les souffrances des populations civiles", a-t-il déclaré.

  • 13 h 45 : Antonio Guterres appelle à une "enquête indépendante" face aux accusations de crimes de guerre en Ukraine

 "Je suis préoccupé par les rapports répétés faisant état de possibles crimes de guerre" en Ukraine, a déclaré le secrétaire général de l'ONU depuis Moscou, estimant qu'ils "nécessitent une enquête indépendante".

  • 13 h 30 : Antonio Guterres propose la mise en place d'un "groupe de contact humanitaire"

"Je suis venu à Moscou avec un message de paix. Ma priorité est de réduire les souffrances", a exprimé Antonio Guterres depuis la capitale moscovite. "J'ai proposé à Sergueï Lavrov la mise en place d'un groupe de contact humanitaire avec la Russie, l'Ukraine et les Nations unies pour pouvoir faciliter la mise en place de corridors humanitaires", a-t-il annoncé. 

"Certains civils sont en grand danger et doivent être évacués", a-t-il insisté, évoquant notamment le cas de la ville de Marioupol. 

  • 12 h 21 : la Pologne impose des sanctions à 50 oligarques et entreprises russes

Le ministre polonais de l'Intérieur, Mariusz Kaminski, a annoncé mardi l'adoption de sanctions visant cinquante oligarques et entreprises russes implantés dans le pays, en réaction à l'invasion de l'Ukraine. Figurent parmi les personnalités ciblées le milliardaire Mikhaïl Fridman, le magnat de l'aluminium Oleg Deripaska et Eugene Kaspersky, fondateur de la société de cybersécurité qui porte son nom.

"Il est probable, voire certain, que cette liste sera élargie", a précisé le ministre.

  • 12 h 15 : Antonio Guterres plaide pour un cessez-le-feu "dans les plus brefs délais"

Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a plaidé mardi, lors d'un déplacement à Moscou, pour un cessez-le-feu en Ukraine "dans les plus brefs délais".

"Ce qui nous intéresse beaucoup, c'est de trouver les moyens de créer les conditions pour un dialogue efficace, créer les conditions pour un cessez-le-feu dans les plus brefs délais", a déclaré Antonio Guterres avant des discussions avec le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.

  • 11 h : 5,3 millions de réfugiés, l'ONU en attend 3 millions de plus

Près de 5,3 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis l'invasion par les troupes russes il y a deux mois, et l'ONU s'attend à ce qu'il y en ait 3 millions de plus d'ici la fin de l'année.

  • 10 h 40 : des explosions dans une tour de radio russe en Transnistrie, en Moldavie

Les autorités de la Transnistrie, une région séparatiste de Moldavie appuyée par Moscou, ont affirmé que des explosions s'étaient produites mardi dans une tour radio près de la frontière avec l'Ukraine.

"Tôt le 26 avril, deux explosions ont été entendues dans le village de Maïak", a déclaré dans un communiqué le ministère de l’intérieur de la Transnistrie. Les deux détonations, qui n’ont fait aucune victime, ont touché la tour radio de cette localité située à une cinquantaine de kilomètres au nord de la "capitale" de la Transnistrie, Tiraspol, non loin de la frontière avec l’Ukraine.

Dans la foulée, la présidente moldave a annoncé réunir son conseil de sécurité nationale. 

  • 10 h 35 : l'ONU double son appel humanitaire pour l'Ukraine à 2,25 milliards de dollars

Les Nations unies ont annoncé avoir doublé leur appel d'urgence pour apporter de l'aide humanitaire en Ukraine, envahie par la Russie, portant le total à 2,25 milliards de dollars.

"Plus de 2,25 milliards de dollars sont désormais nécessaires pour répondre aux besoins en Ukraine, soit plus du double du montant demandé (1,1 milliard de dollars) lorsque nous avons lancé l'appel le 1er mars, quelques jours après le début de la guerre. L'appel a également été prolongé de trois à six mois", a indiqué l'ONU.

  • 10 h 15 : le Royaume-Uni ouvre une enquête après un piratage visant l'armée

Le gouvernement britannique a ouvert une enquête au sujet d'un piratage qui, selon le tabloïd Daily Mail, a permis d'accéder à l'identité d'une centaine de recrues potentielles de l'armée britannique, possiblement au profit de la Russie, a annoncé mardi Leo Docherty, sous-secrétaire d'État à la Défense. Selon le Daily Mail, l'identité de 124 candidats souhaitant rejoindre l'armée a été découverte de manière illégale.

"Ça semble une cible de renseignement très étrange, étant donné qu'elle viserait des soldats nouvellement formés", a-t-il ajouté, "j'aurais pensé que le Kremlin aurait des cibles en matière de renseignement plus élevées que ça".

  • 10 h 10 : "Poutine n'a jamais imaginé que le monde se rallierait derrière l'Ukraine", affirme Lloyd Austin, secrétaire à la Défense des États-Unis

"L'invasion de l'Ukraine et les atrocités commises par les troupes russes sont indéfendables", a dénoncé mardi Lloyd Austin, secrétaire à la Défense des États-Unis, depuis la base américaine de Ramstein où une quarantaine de pays sont réunis avec l'objectif de renforcer la livraison d'armes à l'Ukraine. 

"L'Ukraine croit qu'elle peut gagner la guerre. Nous tous, ici, aussi", a-t-il ajouté.

  • 9 h 30 : "la France maintiendra son appui déterminé à l'Ukraine", assure Jean-Yves Le Drian

"La France maintiendra son appui déterminé à l'Ukraine", a assuré le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, lors d'un entretien avec son homologue ukrainien, Dmytro Kuleba.

Le ministre a noté "la continuité de la stratégie de la France dans le cadre du conflit ukrainien" et sa "détermination à poursuivre et approfondir l'appui apporté par la France à l'Ukraine, dans tous les domaines", peut-on lire dans un communiqué twitté par Jean-Yves Le Drian mardi.

J’ai souhaité confirmer à mon homologue ukrainien @DmytroKuleba que la France maintiendrait son appui déterminé à l’Ukraine face à la guerre à laquelle elle est confrontée : assistance financière, sanctions, équipements de défense, lutte contre l’impunité. pic.twitter.com/9OgtKltUar

April 26, 2022
  • 8 h 45 : l'Allemagne va autoriser la livraison de chars à l'Ukraine

L'Allemagne va autoriser la livraison à l'Ukraine de chars de type "Guépard", spécialisés dans la défense anti-aérienne, a annoncé une source gouvernementale. Cette décision constitue un tournant majeur dans la politique prudente suivie jusqu'ici par Berlin dans son soutien militaire à Kiev.

Les détails – notamment le nombre de chars – doivent être dévoilés dans la journée par la ministre de la Défense, Christine Lambrecht.

  • 7 h 15 : "Si Sergueï Lavrov brandit la menace d'une troisième guerre mondiale, c'est pour dissuader les pays alliés de fournir davantage d'armes à l'Ukraine"

Une quarantaine de pays se réunissent sous l'impulsion des États-Unis à partir de 8 heures, ce mardi, sur la base américaine de Ramstein, en Allemagne, avec l'objectif d'armer davantage l'Ukraine. Pour Gulliver Cragg, correspondant de France 24 à Kiev, c'est cette réunion qui a motivé le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov de brandir la menace d'une troisième guerre mondiale. "Il s'agit de dissuader les pays alliés", analyse-t-il.

  • 2 h 44 : Londres supprime tous les droits de douane pour l'Ukraine

"Les droits de douane sur tous les biens importés d'Ukraine seront maintenant réduits à zéro, et tous les quotas seront abolis", a annoncé le gouvernement britannique dans un communiqué. Cette mesure répond à une demande directe du président ukrainien Volodymyr Zelensky, précise le communiqué. Elle concerne notamment l'orge, le miel, les volailles et les tomates en boîte exportées par l'Ukraine vers le Royaume-Uni.

  • 0 h 37 : les États-Unis président en Allemagne des discussions sur l'Ukraine

Les États-Unis organisent mardi une conférence devant réunir plus de 40 pays lors de laquelle seront abordées des questions de défense liées à l'Ukraine, avec pour but d'armer Kief afin qu'il puisse se défendre contre l'offensive, potentiellement décisive, lancée par la Russie dans l'est du pays. L'événement sera présidé par le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, sur la base aérienne de Ramstein en Allemagne. "Ils peuvent gagner s'ils ont les bons équipements, le bon soutien", a souligné lundi Lloyd Austin au sujet de l'Ukraine.

D'après le chef d'état-major de l'armée américaine, le général Mark Milley, l'un des principaux objectifs des discussions est de synchroniser et de coordonner une aide sécuritaire croissante à l'Ukraine comprenant des armes lourdes ainsi que des drones armés et des munitions.

S'exprimant devant des journalistes présents à bord de l'avion le transportant en Allemagne, le général Mark Milley a déclaré que les prochaines semaines seraient "vraiment décisives". L'Ukraine "a besoin de soutien continu pour avoir de la réussite sur le champ de bataille", a-t-il ajouté. "Et cela est réellement l'objectif de cette conférence."

  • 0 h 11 : les armes occidentales en Ukraine sont des cibles légitimes, dit Moscou

S'exprimant dans un entretien à la télévision publique diffusé lundi sur le site Internet du ministère russe des Affaires étrangères, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a estimé que "ces armes seront une cible légitime pour l'armée russe œuvrant dans le cadre de l'opération spéciale", en référence à l'offensive en Ukraine, que les Occidentaux et Kiev qualifient d'invasion.

"Des entrepôts de stockage dans l'ouest de l'Ukraine ont été visés plus d'une fois (par l'armée russe). Comment peut-il en être autrement ?", a ajouté Sergueï Lavrov. "L'Otan, en substance, est engagée dans une guerre avec la Russie via un intermédiaire et elle arme cet intermédiaire. Cela signifie la guerre."

Avec AFP et Reuters

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La guerre en Ukraine, une menace pour le fragile équilibre géopolitique en Arctique

REPORTAGE

Des bénévoles russes accueillent les réfugiés ukrainiens qui cherchent refuge en France

Le monde dans tous ses États

Ukraine, combien de déplacés ?

BBC

Rural areas held back by housing and infrastructure woes, report warns

By Claire MarshallRural Affairs Correspondent

The rural economy is being held back by a lack of affordable housing, supermarket price-wars, poor public transport and broadband connections, according to a new report.

The cross-party group of MPs and peers found the rural economy was 18% less productive than the national average. If this gap was reduced it could add £43bn to the UK economy.

The government said it welcomed the report, and that it was providing £2.6bn to rural areas.

The All-Party Parliamentary Group (APPG) on the Rural Powerhouse heard evidence from over 50 rural organisations including charities, campaign groups, academics, and business leaders.

Calling it "one of the most comprehensive inquiries into the productivity of the rural economy" the co-chairman of the APPG, Lord Cameron of Dillington, said, "It is vital that government understands that rural Britain is not a museum, but instead is an important part of the national economy that deserves the chance to succeed."

The parliamentary group heard evidence that there were "systemic failings" in the government's rural policy development and there needed to be a more "targeted, cross-departmental, ministerial-led approach."

Mark Tufnell, president of the Country Land and Business Association, said: "The country can no longer afford to ignore the potential of the rural economy and the prospects of the millions of people who live within it. Rural businesses are ready to expand, creating good jobs and opportunities for people from all walks of life - but a lack of interest from government is holding them back."

The wide-ranging report highlighted many factors including the planning system, saying it was "failing those living and working in the countryside".

With Covid leading to more people relocating from cities, the report said that prices were being pushed up and that in Cornwall, for example, houses were now nine times the average wage in England.

The definition of "affordable housing" was misleading, according to the report, with new homes often out of reach for local people and small-scale housing developments "routinely rejected".

Ensuring housing was within the reach of local people would allow them to live where they worked, the report said, keeping money in the community.

Public transport

The report called for the National Planning Policy Framework to "refer to the need for economic growth in rural areas." Developments with under 3,000 inhabitants should be favoured, with an emphasis placed on affordable housing.

The report said that poor public transport and urban-centric policymaking was reducing the opportunities for young people and leading to a 'brain drain'.

It called on the government to provide focussed support, including ring-fencing funding for rural communities.

The report also said that Brexit and Covid-19 have had an impact on supply chains and access to foreign labour, and that trade deals were also putting UK farming standards at risk.

It called for the influence of major supermarkets to be limited, and the Seasonal Workers Pilot scheme to be broadened, extending the number of visas offered from 30,000 to 80,000.

The report also highlighted the importance of improving poor digital infrastructure in rural areas. It cited a study showing that only 46% of rural areas had good 4G and said that services were harder to access, and fewer businesses were choosing to relocate to the countryside.

The report also said the tax system should be adapted to encourage regenerative development.

In response, Rural Affairs Minister, Richard Benyon, said:

"We welcome this report and its recommendations. Rural areas are at the heart of our vision for levelling up; I want businesses and people in remote areas to do as well as those in inner cities.

"We are providing funding to put in place the infrastructure that rural areas need, and the public services and opportunities that they deserve. We have already announced over £2.6 billion via the UK Shared Prosperity Fund, and we will be saying more about rural funding shortly."

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Opex 360

Marine nationale : La flotte de chasseurs embarqués Rafale M bientôt réduite de 10%?

par Laurent Lagneau · 27 avril 2022

En juillet 2021, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, avait dit craindre une réduction du nombre de Rafale M utilisés par l’aéronautique navale à l’horizon 2030/35. Et cela pour une raison simple : ces avions, plus anciens que ceux de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], seront logiquement les premiers à être retirés du service, d’autant plus que, en raison des contraintes physiques qu’ils subissent quand ils sont mis en oeuvre depuis le porte-avions Charles de Gaulle, ils ont généralement tendance à s’user plus vite.

« La Marine garde ses avions depuis le début de leur mise en service et n’a pas eu d’avions neufs. Toutes la mise à niveau de notre flotte de Rafale s’effectue par retrofit. [Ce qui fait qu’il y] aura des effets de ciseau » vers 2030/5, la « conjonction des retrofits et la disparition des avions les plus anciens peuvent aboutir à un problème de format, qui est de 42 appareils », avait ainsi expliqué l’amiral Vandier, avant de souligner que « l’âge moyen de la flotte de l’armée de l’Air [était] en train de diverger » avec celle de l’Aéronautique navale.

Mais il se pourrait bien que la flotte de Rafale Marine soit réduite bien avant l’horizon 2030/35… En effet, selon une information de La Tribune, Paris envisage de vendre quatre avions d’occasion de ce type [au standard F3R] à l’Indian Navy, afin de prendre l’avantage sur le constructeur américain Boeing, dont le F/A-18 Super Hornet doit prochainement effectuer des essais à la base navale INS Hansa, à Goa, afin de démontrer son aptitude à décoller depuis un pont d’envol doté d’un tremplin et non de catapultes.

Pour rappel, l’Inde a lancé le programme MRCBF [Multi Role Carrier Borne Fighters] afin d’acquérir entre 26 et 57 avions de combat embarqués pouvant opérer aussi bien depuis un porte-avions en configuration STOBAR [avec tremplin] que CATOBAR [avec catapultes et brins d’arrêt]. En outre, la disponibilité de ses MiG-29K n’était pas satisfaisante [avec un taux d’attrition élevé], l’Indian Navy voudrait pouvoir disposer de nouveaux appareils pour la mise en service de l’INS Vikrant, son futur porte-avions de construction locale, dont la mise en service est prévue pour l’été prochain.

En janvier, et alors qu’un Rafale M était attendu à la base INS Hansa pour des essais [qui se sont apparemment très bien passés, si l’on en juge par une photographie le montrant en vol, avec un missile anti-navire Exocet, quatre missiles air-air Mica et deux bidons après avoir décollé avec l’aide d’un tremplin, ndlr], la presse indienne avait évoqué la possible location de quatre à cinq nouveaux chasseurs embarqués avant l’admission au service de l’INS Vikrant.

Quoi qu’il en soit, avec une flotte réduite de 10%, l’Aéronautique navale n’aura plus qu’une très faible marge de manoeuvre pour mener les missions de son contrat opérationnel. Sur les 42 Rafale M qu’elle possède, trente-six sont utilisés par les flottilles 11F, 12F et 17F, trois sont affectés à l’Escadron de transformation Rafale 3/4 Aquitaine, basé à Saint-Dizier, et 3 autres sont en réserve pour les périodes de maintenance. Enfin, un exemplaire – le M47 – a été récupéré par la Direction générale de l’armement [DGA].

En outre, étant donné que 24 Rafale B et C ont été prélevés sur le parc de l’AAE pour honorer les commandes passées par la Grèce et la Croatie, les Rafale Marine pourraient être mis à contribution, le temps que de nouveaux avions soient livrés.

« La contribution de l’aéronavale est prise en compte par l’État-major des armées, qui réfléchit avec l’armée de l’Air et de l’Espace et la Marine. Pour moi, il n’y a pas de tabou. Les choses sont claires, l’objectif étant d’avoir les capacités les plus complètes possible et le déficit de l’un étant comblé par la petite capacité supplémentaire de l’autre », avait en effet expliqué le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], lors des auditions parlementaires de l’automne dernier.

L'Humanité

Melissa Lucio va vivre

« Vous allez vous réveiller jeudi matin, la décision de la cour d’appel a été très forte, et il semble que vous aurez au minimum un nouveau procès », a annoncé, ce lundi, Jeff Leach, membre du comité de soutien et élu républicain, à Melissa Lucio. Prévue ce mercredi 27 avril, l’exécution de la mère de famille est suspendue pour une durée indéfinie par une cour d’appel texane. Son innocence, clamée depuis déjà quinze ans, a suscité, à l’approche de la date fatidique, une mobilisation importante face à l’injustice de la décision. De nombreuses figures politiques états-uniennes, démocrates comme républicaines (dont certaines pourtant favorables à la peine capitale), avaient apporté leur soutien en vue d’une réévaluation de l’affaire. Melissa Lucio se trouvait dans le couloir de la mort à la suite de sa condamnation pour homicide sur sa fille de 2 ans. Faute de preuves, le procureur s’était appuyé sur des aveux obtenus après des heures d’interrogatoire et sur lesquels Melissa Lucio était revenue.

Melissa Luciotexaspeine de mort
France24 - Monde

La Moldavie appelle au "calme" et renforce sa sécurité après une série d'explosions en Transnistrie

Publié le : 26/04/2022 - 17:52Modifié le : 26/04/2022 - 19:23

FRANCE 24 Suivre Gulliver CRAGG Suivre

La présidente de la Moldavie a lancé mardi un appel au "calme" et annoncé des mesures pour renforcer la sécurité de ce pays frontalier de l'Ukraine, après une série d'explosions lundi et mardi dans la région séparatiste prorusse de Transnistrie.

La Moldavie a annoncé, mardi 26 avril, des mesures pour renforcer sa sécurité après une série d'explosions dans la région séparatiste de Transnistrie, appuyée par la Russie, qui fait craindre un débordement du conflit actuel en Ukraine.

"Il s'agit d'une tentative pour accroître les tensions. Nous condamnons fermement de telles actions. Les autorités moldaves veilleront à empêcher la république d'être entraînée dans un conflit", a déclaré la présidente moldave, Maïa Sandu, après une réunion du Conseil de sécurité nationale.

Appelant la population au "calme", elle a annoncé une série de mesures pour assurer la sécurité de ce petit pays d'Europe orientale, comme le renforcement des contrôles routiers et dans les transports, des patrouilles frontalières et des dispositifs supplémentaires pour protéger les infrastructures essentielles.

La France soutient la Moldavie face "aux risques de déstabilisation", a de son côté déclaré mardi le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian.

>> À (re)voir : "En Géorgie, la guerre en Ukraine ravive les craintes d'une agression russe"

Les mesures prises par Chisinau illustrent l'inquiétude qui règne en Moldavie, une ex-république soviétique qui redoute d'être la prochaine cible de Moscou, après l'Ukraine, un pays voisin où la Russie mène une offensive militaire depuis plus de deux mois.

Kiev a d'ailleurs accusé mardi la Russie de vouloir "déstabiliser" la Transnistrie afin de pouvoir justifier une intervention militaire.

Moscou "veut déstabiliser la région de Transnistrie, ce qui suggère que la Moldavie devrait s'attendre à recevoir des 'invités'" russes, a déclaré sur Twitter un conseiller de la présidence ukrainienne, Mikhaïlo Podoliak.

Les préoccupations de la Moldavie ont été renforcées par une série d'explosions qui se sont produites lundi et mardi dans la région séparatiste de Transnistrie, à laquelle la Russie apporte un soutien économique et militaire.

Mardi, deux explosions ont endommagé une tour relayant les fréquences radiophoniques russes à Maïak, près de la frontière ukrainienne, a affirmé le ministère de l'Intérieur de cette "république" autoproclamée.

La veille, les autorités de Transnistrie, dont l'indépendance n'est pas reconnue par la communauté internationale, avaient déclaré que le siège du ministère de la Sécurité publique à Tiraspol, la capitale régionale, avait essuyé des tirs.

Alerte "terroriste"

La Russie "suit attentivement" la situation en Transnistrie, a souligné mardi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, ajoutant que "les informations qui en proviennent suscitent l'inquiétude".

Les violences survenues lundi et mardi en Transnistrie n'ont pas fait de victimes, mais les autorités locales ont décidé de relever pour 15 jours le niveau d'alerte "terroriste", renforçant ainsi les pouvoirs des forces de sécurité.

"Le niveau de sécurité est reconnu comme critique. Décision a été prise d'introduire un niveau d'alerte 'rouge' à la menace terroriste", peut-on lire dans un décret du dirigeant prorusse de cette région séparatiste, Vadim Krasnosselski.

Le défilé militaire du 9 mai à Tiraspol, commémorant la fin de la Deuxième Guerre mondiale, a aussi été annulé.

Vadim Krasnosselski assure en outre que les premiers éléments de l'enquête sur les incidents de lundi et mardi "mènent à l'Ukraine".

Certains analystes estiment que la Transnistrie, où sont déjà présents 1 500 militaires russes, pourrait servir de tête de pont supplémentaire à l'invasion du sud de l'Ukraine, à l'image de la Biélorussie pour le nord.

Tiraspol n'est qu'à une centaine de kilomètres d'Odessa, la grande ville portuaire du sud de l'Ukraine que convoite Moscou

Déclarations menaçantes 

La Moldavie subit déjà les conséquences de la guerre en Ukraine, avec l'afflux de plus de 400 000 personnes ayant fui les combats.

Mais ce petit pays d'Europe orientale de 2,6 millions d'habitants coincé entre la Roumanie et l'Ukraine redoute désormais d'être gagné par le conflit, d'autant que ses relations avec la Russie se sont tendues depuis l'arrivée à la tête de l'État en 2020 de Maïa Sandu, qui est pro-européenne.

Cette inquiétude s'était déjà accentuée la semaine dernière après qu'un général russe eut affirmé que Moscou voulait s'emparer du sud de l'Ukraine pour avoir un accès direct à la Transnistrie.

Le général Roustam Minnekaïev, le commandant adjoint des forces du District militaire du Centre de la Russie, avait aussi dénoncé l'"oppression" dont les russophones font selon lui l'objet en Moldavie, un prétexte déjà invoqué par Moscou pour intervenir en Ukraine.

La Moldavie a convoqué l'ambassadeur russe pour protester contre ces déclarations perçues comme des menaces, appelant la Russie à respecter son "intégrité territoriale".

La Transnistrie, qui compte environ 500 000 habitants, a fait sécession de la Moldavie après une brève guerre civile dans la foulée de l'effondrement de l'Union soviétique.

Avec AFP

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L’US Air Force choisit le Boeing E-7 « Wedgetail » pour remplacer une partie de ses E-3 AWACS

par Laurent Lagneau · 27 avril 2022

D’ici 2030, la question de l’avenir des quatre avions de détection et de commandement aéroporté E-3F AWACS de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] se posera. D’où l’intérêt de la décision que vient de prendre l’US Air Force [USAF] pour remplacer une partie des siens, sauf si, une solution européenne voit le jour d’ici-là…

En effet, et ce n’est pas une grande surprise, l’USAF a annoncé que, sur la base d’une étude du marché, le Boeing E-7 Wedgetail était le seul appareil susceptible de répondre à ses exigences en matière de commandement et de contrôle [C2] pour remplacer à plus ou moins court terme une partie de ses E-3G Sentry.

Dans la demande de budget qu’elle a adressée au Congrès en février dernier, l’USAF a dit vouloir retirer 15 E-3 Sentry du service durant l’année fiscale 2023, sur la trentaine actuellement en sa possession. Et cela afin de financer la mise au point de deux prototypes du E-7 Wedgetail à partir de l’an prochain.

Ainsi, le premier prototype sera commandé à Boeing en 2023, dans le cadre d’un contrat de recherche et de développement doté de 227 millions de dollars. Puis un second devrait être financé l’année suivante. « Une décision de production » sera prise « au cours de l’exercie 2025 », précisé l’USAF.

Pour rappel, basé sur une cellule de B-737, le E-7 Wedgetail a d’abord été mis au point pour la Royal Australian Air Force [RAAF]. Puis il a ensuite été choisi par la Corée du Sud, la Turquie et, plus récemment, par la Royal Air Force [RAF], afin de remplacer ses six E-3 Sentry à partir de 2023. Cela étant, l’USAF devrait disposer d’une version spécifique de cet appareil, comme le suggère une demande d’informations qu’elle a adressée en février à l’industrie au sujet d’un radar de nouvelle génération et un nouveau système de commande et de contrôle de gestion de combat [BMC2].

« Le système E-7 a été développé pour les Forces de défense australiennes. L’alliance incassable entre les États-Unis et l’Australie et l’interopérabilité entre leurs forces armées ont permis […] de tirer parti de cet investissement considérable et de cette capacité exceptionnelle », a d’ailleurs souligné l’USAF, dans son communiqué.

France24 - Monde

L'acteur Vincent Lindon présidera le jury du Festival de Cannes 2022

Publié le : 26/04/2022 - 19:11

FRANCE 24 Suivre

Les organisateurs du Festival de Cannes ont annoncé mardi que l'acteur français Vincent Lindon présidera la 75e édition, du 17 au 28 mai prochain. Le film "Titane", dans lequel il incarnait un sapeur-pompier meurtri, a remporté la Palme d'or 2021. 

L'acteur Vincent Lindon, prix d'interprétation en 2015 et acteur dans "Titane", la Palme d'or 2021, sera le président du jury du 75e Festival de Cannes, qui se tiendra du 17 au 28 mai sur la Croisette, ont annoncé, mardi 26 avril, les organisateurs dans un communiqué.

Il prendra la suite du réalisateur américain Spike Lee qui, avec son jury, avait couronné le film de la Française Julia Ducournau en juillet 2021.

"C'est un immense honneur et une très grande fierté de me voir confiée, au milieu du tumulte des multiples événements que nous traversons dans le monde, la splendide et lourde tâche de présider le jury du 75e Festival International du Film de Cannes", a déclaré Vincent Lindon, cité dans le communiqué.

Long suspense

Cette annonce survient au terme d'un long suspense : d'ordinaire, le président du jury est connu en début d'année, avec le jury dévoilé quelques semaines avant le Festival.

Avec le redémarrage du cinéma post-pandémie et l'essor des séries, "tous les artistes travaillent", avait souligné mi-avril Thierry Frémaux, le délégué général du Festival, pour justifier ce calendrier bousculé.

Vincent Lindon devra choisir la Palme d'or parmi les 21 films en compétition. Il sera épaulé par huit jurés (quatre femmes, quatre hommes).

Parmi eux, l'actrice britannique Rebecca Hall, découverte dans "Vicky Christina Barcelona", le réalisateur iranien Asghar Farhadi ("Un Héros", Grand Prix du Festival en 2021) et le Français Ladj Ly ("Les misérables", prix du jury 2019).

Avec AFP

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Bamako va enquêter sur le charnier de Gossi et accuse l’armée française d’espionnage et de subversion

par Laurent Lagneau · 27 avril 2022

Le 21 avril, l’État-major des armées [EMA] a dit avoir contré une nouvelle attaque informationnelle contre la force Barkhane, après que celle-ci a transféré la base opérationnelle avancée [BOA] de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa] dans le cadre de sa « ré-articulation » au Sahel.

Pour rappel, redoutant justement une possible manipulation, Barkhane avait pris la précaution d’envoyer un drone au-dessus de Gossi. Et celui-ci a pris des images montrant des « soldats de type caucasien », appartenant très vraisemblablement au groupe paramilitaire Wagner, enterrer sommairement des cadavres provenant, a priori, d’une opération menée par les FAMa et leurs soutiens russes à Hombori, quelques jours plus tôt.

En montrant ces images à quelques médias [avant d’autoriser leur diffusion par France24], il s’agissait pour l’EMA de tuer dans l’oeuf une opération de désinformation qui commençait alors à être relayée via les réseaux sociaux par de faux profils, ceux-ci accusant Barkhane d’avoir laissé ce charnier après la rétrocession de la BOA de Gossi aux FAMa.

Visiblement, la communication de l’EMA autour de cette affaire n’a pas été du goût de la junte malienne… Et celle-ci a réagi en trois temps.

En premier lieu, le 22 avril, l’état-major malien a indiqué avoir découvert un « charnier, non loin du camp anciennement occupé par la force française Barkhane ». Et d’ajouter que « l’état de putréfaction avancée des corps indique que ce charnier existait bien avant la rétrocession » et que les FAMa ne saurait en être responsables.

Puis, quatre jours plus tard, la justice militaire malienne a annoncé, « instruction du ministère [malien] de la Défense », l’ouverture d’une enquête sur ce charnier découvert à Gossi. « L’opinion sera tenue régulièrement informée de l’évolution de l’enquête, dont les résultats seront rendus public », a-t-elle assuré, via un communiqué.

Enfin, le dernier acte a eu lieu peu après, quand la junte malienne a en quelque sorte reproché à Barkhane d’avoir déjoué cette tentative de manipulation en envoyant un drone au-dessus de Gossi. En effet, elle a accusé l’armée français « d’espionnage » et de « subversion », via des vols de ses aéronefs « non autorisés » dans l’espace aérien du Mali.

Les autorités maliennes ont « constaté depuis le début de l’année plus de cinquante cas délibérés de violation de l’espace aérien malien par des aéronefs étrangers, notamment opérés par les forces françaises », ainsi affirmé le colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale et porte-parole du gouvernement de transition, via un communiqué lu à la télévision nationale malienne.

« Un des cas les plus récents a été la présence illégale d’un drone des forces françaises, le 20 avril 2022, au-dessus de la base de Gossi », transférée la veille aux FAMa, a poursuivi le colonel Maïga. « Ledit drone était présent […] pour espionner nos vaillantes FAMa. Outre l’espionnage, les forces françaises se sont rendues coupables de subversion en publiant [de] fausses images montées de toutes pièces afin d’accuser les FAMa d’être les auteurs de tueries de civils, dans le but de ternir [leur] image », a-t-il accusé.

Ce qu’affirme le ministre malien est factuellement faux : l’EMA a surtout souligné le rôle des paramilitaires de Wagner dans cette affaire du charnier de Gossi et non celui des FAMa…

Quoi qu’il en soit, ces accusations portées par la junte malienne à l’endroit de Barkhane ne sont pas surprenantes… Le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, s’y attendait. « Il y a également des manoeuvres de déstabilisation qui peuvent être conduites. On a actuellement le groupe de mercenaires Wagner, déployé en accord avec les autorités maliennes, qui évidemment cherche, ou va chercher, à nous compliquer la tâche. C’est ça que l’on va devoir prendre en compte. Je pense néanmoins que c’est quelque chose qui est à notre portée », avait-il prévenu, quelques jours après l’annonce du retrait des forces françaises du Mali.

BBC

Why Argentina is embracing cryptocurrency

By Christine RoBuenos Aires

In Argentina, there are traces everywhere of distrust and even trauma related to the economy.

For Jerónimo Ferrer, a formative memory is of Argentina's crushing financial crisis at the end of the 1990 - when bank accounts were frozen and, almost overnight, people's savings evaporated.

He's not alone. One engineering student I spoke to keeps all his savings, in US dollars, at home because he fears that the banks will again devalue holdings overnight.

While many Argentinians are, by necessity, experts on the state of the economy - from the sky-high level of inflation to the current unofficial rate of exchange between the peso and the US dollar - Mr Ferrer has gone further than most.

Since 2019, he's run a walking tour called "Our local crazy economy & Bitcoin tour of Buenos Aires", where he explains to tourists the level of restrictions Argentines face, such as limits on foreign currency transactions, or bans on payments in instalments for international flights.

He also provides a primer on cryptocurrency, especially Bitcoin, and why he believes it is a valuable alternative to the volatile and highly-controlled Argentine peso.

"When you have restrictions, you need tools for freedom," Mr Ferrer says.

For many crypto enthusiasts around the world, decentralised and digital currency is primarily about ideology or profit. But for many Argentines, it fills more basic needs.

"I trust more mathematics and software than I trust politicians," Mr Ferrer explains. "I think that Bitcoin for Argentinians should be a no-brainer."

There are other ways that the strong government intervention in the economy has helped cryptocurrency gain a footing in Argentina. For example, it's relatively cheap to run an energy-guzzling Bitcoin mining operation, because the cost of electricity is kept relatively low.

Bitcoin mining is the process that creates new Bitcoin. It involves computers solving complicated maths problems. Solve the problem and you are awarded Bitcoin. It sounds simple but involves elaborate computer systems, requiring lots of electricity to run and cool them.

The University of Cambridge Centre for Alternative Finance estimates that globally, the electricity used in Bitcoin mining to be around 137 terawatt hours per year. That's about the same as the annual use of some countries, like Norway or Poland.

Producing that electricity will be contributing to global carbon dioxide emissions, but it is difficult to estimate how much.

However, in Argentina such environmental issues are often eclipsed by financial concerns.

For some early adopters of cryptocurrency in Argentina, even a relatively young and unpredictable currency is preferable to the extremely changeable peso.

More technology of business:

Bitcoin, the most popular cryptocurrency, may also help to buffer against high inflation, since there's a finite amount of the currency that can be created.

Inflation, which measure how the cost of living changes over time, is an ever-present concern in Argentina. The year-on-year rate of inflation is staggering, at over 50%.

"In the pandemic, people noticed this situation, and to protect their money they chose to look for an asset that was limited," says María Mercedes Etchegoyen.

Ms Etchegoyen is a lawyer specialising in intellectual property, as well as a member of the executive committee of the NGO Bitcoin Argentina. She helped start the community Cryptogirls to tap into the increased interest in cryptocurrency during the pandemic.

So far, the government has taken a relaxed attitude to the cryptocurrency boo. "In Argentina, there is no specific regulation on cryptocurrency," says Ms Etchegoyen.

However, the Central Bank has been issuing warnings about crypto-based scams.

It has acknowledged that the level of crypto use isn't high yet, but is growing rapidly and merits concern.

Ms Etchegoyen is concerned about the uneven access to cryptocurrencies.

So far it is the preserve of a minority - largely a young, male, tech-savvy, and relatively affluent population. It's tech workers, not farmers, who are being paid in Bitcoin.

"Today it's not a technology that everyone can access," acknowledges blockchain consultant Lucia Lizardo.

Yet efforts are underway to expand the reach of crypto - partly through financial products that offer a stepping stone between traditional and cryptocurrency.

Three Argentine start-ups now offer debit cards for crypto-based transactions. One of these companies, Lemon, was founded in a Patagonian town where 40% of shops accept Bitcoin.

Some people in Argentina are also turning to "stablecoins", which are pegged to the US dollar and are therefore less prone to fluctuations in value.

Of course, crypto will not provide a one-stop solution for Argentina's economic woes. And it brings its own problems of currency speculation, fraud, and its environmental impact.

Overall, though, "I think this is like a revolution for young people," comments Ms Lizardo.

For Mr Ferrer, the need is clear. "This is our money, and it's the only one that politicians can't destroy."

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[Entretien] Fabrice Luchini : “Michel Bouquet s’est réfugié dans l’art comme d’autres dans la mystique”

Quelles étaient vos relations personnelles avec Michel Bouquet ? Ça a été la plus belle rencontre, il y a très longtemps, dans un de mes premiers films, Vincent mit l’âne dans le pré (et s’en vint dans l’autre), ça a été l’éblouissement de découvrir cette chose unique, sa voix, sa diction, ce phrasé… Il est certainement l’un des derniers acteurs qui pratiquent cette ambition d’être au service de l’auteur de manière obsessionnelle, avec des moyens totalement singuliers : cette voix géniale, cette voix qui a une tessiture, une couleur unique. Il a été d’un tel accueil pour le jeune acteur que j’étais – et il m’a appris quasiment cinquante pour cent de mon métier en quelques minutes !

Il avait une relation très affective avec les jeunes acteurs, il était très chaleureux. On a vécu des semaines de drôlerie. J’étais à ce point fasciné par ce personnage totalement original que j’ai accepté un petit rôle dans En attendant Godot de Beckett qu’il jouait merveilleusement, où j’ai été son répétiteur en plus d’être un petit acteur dans la cour du palais des Papes. Plus tard, je lui remis son molière d’honneur, il m’a remis le mien, je le voyais dans mon quartier qu’il habitait aussi… Pas quotidiennement parce que c’était presque un moine, il consacrait sa vie au théâtre et pas tellement aux relations humaines. Mais on se voyait, j’allais évidemment le voir au théâtre, il avait la gentillesse de venir me voir aussi…

On a l’impression que le mot de vocation théâtrale avait presque été inventé pour lui… Il était absorbé par la passion pour les auteurs. Sa vie, son obsession, son mysticisme, a été de comprendre ce que voulaient dire Molière, Thomas Bernhard, Beckett, Anouilh, Ionesco… il était investi d’une rencontre avec l’auteur, et il n’avait comme objectif que de le servir. C’est là où il a un point commun avec Louis Jouvet : il y avait comme une guerre contre lui-même, un conflit, une dialectique irrésoluble, guidée par l’obsession de la transparence, de devenir impersonnel comme un personnage de Port-Royal, une sorte de haine janséniste du moi, avec en même temps une personnalité énorme. Jouvet et lui menaient une guerre avec leur propre démon de leur personnalité. Il n’a passé sa vie qu’à essayer d’éteindre Michel Bouquet. En réalité, il ne l’a pas éteint, comme Jouvet n’a pas éteint Louis Jouvet ; mais il avait envie de devenir vide, pour que l’auteur devienne d’autant plus ample. Il était très disciple de Louis Jouvet… Il m’avait dit une phrase merveilleuse : « Jouvet est notre dalaï-lama. »

Ce qui était extraordinaire, c’était le génie de l’économie. C’est le contraire d’un acteur naturaliste. Son travail n’avait rien de naturel, et pourtant ça revenait au même. Souvent le naturalisme paraît faux, et la construction comme il la faisait paraissait naturelle. Comme chez Jouvet.

Est-ce qu’il considérait, comme Jouvet, le cinéma comme un simple gagne-pain ? Il était moins hostile au cinéma. Dans des films comme le Jouet, il était merveilleux d’incarnation, d’économie. Mais même s’il aimait le cinéma, je pense que sa vie n’a été que le théâtre. Ça n’a rien à voir, c’est un autre métier, un autre langage, un autre projet. On ne peut même pas comparer ; il n’y a pas de hiérarchie dans ce que je vous dis, mais ça n’est pas la même pratique. Le théâtre, c’est laborieux. Bouquet me disait toujours, quand il était content de la représentation : « Le drame, c’est que demain il faut recommencer, et que je vais certainement être moins bon… »

Son approche du jeu était très cérébrale… C’est très Diderot ; il était très obsédé par le Paradoxe sur le comédien . Mais il mettait Jouvet au-dessus de Diderot, parce qu’il a dit la phrase définitive : « Diderot n’a compris que le paradoxe, mais n’a jamais subi la passion d’être comédien. » Mais le point commun entre les trois, c’est l’idée qu’il ne s’agit pas d’être en colère, d’être dans un état naturaliste pour faire ressentir les choses aux spectateurs. Un jour, il est venu me voir au théâtre et il m’a dit : « N’oublie jamais, Fabrice, qu’ils ne viennent pas te regarder jouer, mais ils viennent jouer avec toi. » Une phrase aussi géniale, ça demande quarante ans de compréhension. C’est l’une des deux phrases qu’il m’a dites qui m’ont servi de boussole toute ma vie. L’autre, c’est au sortir de mon spectacle sur Céline et la banlieue, il n’avait pas dit un mot, je me dis « Merde, il n’a pas aimé », et au bout de cinq minutes, il lâche : « J’ai compris : quand on joue un grand auteur, le public sort renseigné sur lui-même. »

Il avait un grand sens des formules. De François Hollande, il m’avait dit [il imite sa voix sépulcrale et sa manière très particulière de détacher les syllabes] : « Il veut bien faire, mais il ne sait pas comment faire. » Un jour, dans un restaurant, la serveuse nous propose le choix entre l’espace fumeurs et non-fumeur, et Bouquet me dit : « Tchernobyl nous a explosé à la gueule, et elle me demande si je veux fumeur ou non-fumeur… » Il avait énormément d’humour.

Son perfectionnisme était impressionnant. Truffaut disait que c’était le seul acteur (avec vous, peut-être ?) qui continuait à répéter après avoir joué… Il avait l’obsession de la langue, l’obsession du texte. Dans Godot, il devait dire une phrase banale : « Qu’est-ce qu’il a, ce fouet ? »… Cette phrase, il l’a travaillée je crois une vingtaine de jours, rien que cette phrase, à raison de quatre heures par jour. Et il m’a fait comprendre que ce fouet était en contact avec le ciel, et qu’il jouissait avec le ciel, enfin il s’était raconté une histoire démente… Il était complètement enfermé dans son travail, il avait besoin du travail pour se protéger des hommes. Il était dans un refuge quasiment mystique, comme des gens qui vont s’enfermer dans des monastères pour fuir la dureté, l’horreur du monde, la vulgarité, l’irréalité. Il y avait un côté janséniste chez Bouquet.

Un côté érémitique aussi… Oui, le monde extérieur ne l’intéressait pas, il avait sur lui un regard très drôle. Il était très pessimiste. Il n’aimait se nourrir que des auteurs. Il s’enfermait en lui-même et il se protégeait. On ne va pas psychologiser, mais il y avait une inadaptation baudelairienne – « Ses ailes de géant l’empêchent de marcher » – ; et il s’est réfugié dans l’art comme certaines personnes se réfugient dans la mystique.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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Royaume-Uni : Le renseignement chinois soupçonné d’avoir espionné des sites sensibles avec des drones

par Laurent Lagneau · 26 avril 2022

Entre octobre 2014 et mars 2015, des drones inconnus furent repérés alors qu’ils survolaient les installations nucléaires françaises. Y compris la base navale de l’Île-Longue, qui abrite les quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE], et le Centre de transmission de la Marine [CTM] de Sainte Assise [77] de la Force océanique stratégique [Fost].

Depuis, aucun nouveau cas n’a été rapporté, à l’exception de celui ayant concerné à nouveau l’Île-Longue, en septembre 2020. Une plainte a été déposée du commandement de l’arrondissement maritime de l’Atlantique et la procédure était toujours en cours en février dernier.

Quoi qu’il en soit, le mystère des survols des installations nucléaires en 2014 et en 2015 n’a jamais été élucidé à ce jour. Ou, du moins, aucune explication n’a été publiquement donnée. À noter que les États-Unis ont connu un phénomène identique… mais sur une période plus longue. Ainsi, entre 2015 et 2019, 24 sites nucléaires civiles firent l’objet de 57 suvols par des drones.

Au Royaume-Uni, des installations sensibles ont aussi été « visitées » par des drones, entre 2019 et 2021. Et, a priori, les services britanniques pensent que ces appareils ont été mis en oeuvre par des agents de renseignement chinois. C’est en effet ce qu’il ressort de rapports obtenus par le quotidien écossais The Daily Record, en vertu de la loi britannique sur la liberté d’information.

Ainsi, 18 vols de drones ont été constatés aux abords de sites sensibles britannique. Abritant les SNLE de la Royal Navy, la base navale de Faslane [Écosse] fait partie de la liste des endroits survolés, de même que l’Atomic Weapons Establishment [AWE], un établissement dédié à la conception, la fabrication et au soutien des ogives nucléaires de la force de frappe britannique.

Selon une source du renseignement citée par le journal, la « Chine a l’intention de voler des secrets britanniques. Il existe un réseau d’espions chinois au Royaume-Uns et ils utilisent tous les moyens pour voler des informations classifiées. […] Ils ont ciblé des établissements très sensibles, comme des bases militaires et des centrales nucléaires en utilisant des drones ».

Ce qui ne surprend pas le lieutenant-colonel Philip Ingram, un ancien officier du renseignement britannique. « Les Chinois ont un programme d’espionnage très mature et sophistiqué qui fonctionne dans tout le Royaume-Uni. Les entreprises, la recherche universitaire, les fabricants, les chaînes d’approvisionnement, les politiciens, la police, l’armée et les fonctionnaires, etc., sont des cibles. Beaucoup auront été compromis, souvent sans se rendre compte de ce qui s’est passé », a-t-il expliqué au Daily Record.

Photo : Vue de la base de Faslane

France24 - Monde

Kiev démolit un monument historique dédié à l'amitié entre l’Ukraine et la Russie

Publié le : 27/04/2022 - 14:58Modifié le : 27/04/2022 - 17:49

Laura MOUSSET Suivre

La mairie de Kiev a démantelé un monument historique d'époque soviétique célébrant l'amitié entre l'Ukraine et la Russie, après l'invasion du pays par Moscou lancée il y a plus de deux mois.  

BBC

'Sip and shop': The retailers tempting you in with alcohol

By Katherine LathamBusiness reporter

Going to a laundrette to get your washing done is not most people's idea of fun, but two friends want to change that.

Sarah-Jane Adams and Dee Anderson are the co-founders of Laundry and Latte in the Essex town of Brentwood.

As its name suggests, their business combines both a laundry and a café. And better still, the venue is fully licenced, so you can even enjoy an alcoholic drink while you watch your clothing spin around.

"We wanted to make it welcoming, comfortable. We wanted to make doing laundry pleasurable," says Ms Adams.

"Recently, we had a mum come in who said 'it's been an awful week... oh you do wine!'. And she sat down and had a large glass of wine while we did her washing for her."

Opening its doors last autumn, Laundry and Latte is part of a small but growing trend on the UK High Street that is being dubbed "sip and shop". You can pop along to a retailer, or service provider such as hairdressers, and enjoy an alcoholic drink or two while you are there.

In turn, this is part of the wider "experience retail movement", whereby an increasing number of physical shops are deciding that they need to offer shoppers experiences other than just the opportunity to buy something, in order to woo them away from online shopping.

The experiences on offer vary widely, ranging from a fashion store having staff who can help customers pick their clothes, to bands or DJs performing live.

Other experiences include make-up tutorials, book readings and talks, and areas where people can try before they buy.

By 2025, half of retail space will be dedicated to experiences, according to one report earlier this year. The study by shopping centre group Westfield said we are approaching "experience tipping point".

But given that alcohol-related deaths in England and Wales hit a 20-year high during the pandemic, should shops really be allowed to let customers to sip a drink while they shop? Could it encourage more excessive drinking?

Haylee Benton says that her combined florist shop and champagne bar Hanako caused some misunderstanding when it first opened in the Hertfordshire town of Berkhamsted.

"At first there was confusion about what it was," she says. "Everyone referred to it as a champagne bar, and thought the flowers were just for decoration. After three months, the concept finally started to click with people."

Ms Benton says Hanako is the world's first florist where you can have a glass of champagne while your bouquet is being made.

"I saw a gap in the market for people craving experiences," says the 33-year-old. She launched the business last year, and it also sells hot drinks, and other types of alcohol.

"A lot of men come for a coffee or beer whilst waiting for their flowers to be made," adds Ms Benton. "And our mother-daughter afternoon tea and floristry workshops are popular too. For us, it is all about the experience."

Shops cannot simply start offering their customers alcoholic drinks, either for a fee, or free of charge. Instead they have to apply for a licence from their local authority.

To help their case they can employ the services of a firm of solicitors that specialise in licencing applications, such as Nottingham-based Poppleston Allen.

James Anderson, one of its partners, says they have seen a noticeable increase in sip and shop licence applications in recent months. "The younger generation, in particular, wants to do more than sitting around in a pub," he says ."They want to do something interesting at the same time as having a drink.

"We as a firm expect to be dealing with more of these licence applications over the next few years."

New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.

Mr Anderson adds that any shop that sells alcohol without a licence "could be subject to an unlimited fine or closed down".

Chrissy Ryan founded London's BookBar in 2021. Bookbar hosts author events, runs a 200-member strong book club, and has "created a wine and coffee-loving community who come to socialise around books".

"We launched during lockdown so we've had to be innovative from the beginning," she says.

Books make up 70% of Bookbar's sales, while the wine encourages people to linger for longer, to chat with the staff and receive book recommendations.

"We can shop for customers while they relax. Some people come for a glass of wine and leave with a pile of books. Others come for a book recommendation and end up staying for a glass of wine."

Ellie Kime, of north London, is a BookBar regular. "Somewhere that combines book recommendations, community and a place to meet friends is perfect," says the 25-year-old.

However, like many, Ms Kime's drinking habits changed during the pandemic. "During lockdown, I drank at home more frequently than pre-pandemic. It's definitely something I'm conscious of, but not something I'm actively worried about."

David Wilson, is an ambassador for charity Alcohol Change UK, which works to help problem drinkers, and raises awareness of the dangers of excessive alcohol consumption.

He warns that alcohol can make people more impulsive, and therefore more likely to make a purchase, or a bigger purchase, than they intended to.

"It's important to realise that this [sip and shop] benefits the store as much as it does the customer," he says. "It's all part of marketing."

Ms Kime says that while she has "never drunkenly booked a flight to another country or anything... I've almost certainly pressed checkout while drunk".

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Les coups de food de VA

Chez Fred, bistrot depuis 1945

Cette institution du très bourgeois XVIIe arrondissement est devenue incontournable depuis l’arrivée de Laurent Hullo, le propriétaire qui a repris cette adresse datant des années 1945. Tout le monde connaît l’épicurien, qui oscille entre les tables, le sourire aux lèvres et l’œil pétillant, recevant ses hôtes comme des amis. On se rend chez Fred pour l’ambiance, mais aussi pour l’assiette canaille revisitée et raffinée. Rendez-vous d’affaires, dîner de copains ou en famille, toutes les excuses sont bonnes. Choisir l’œuf mayo (8 euros) ou la terrine du chef (11 euros), le cœur d’aloyau bleu et pommes grenailles (26 euros) ou le filet de bœuf au poivre (36 euros). Les produits sont d’une qualité formidable et les viandes de belle provenance. On adore ce vieux bistrot agréablement relooké aux prix doux.

DokiDoki, comptoir nippon

C’est le nouveau phénomène nippon qui arrive à Paris avec un modèle branché et fun. Après la mode du sushi et l’addiction aux ramens, voici le hand-roll bar, qui nous rend tous fous. Doki-Doki se cache dans l’ancienne poste du Louvre avec, en guise de tables, un comptoir monumental en béton, une déco très minérale. Au bout des baguettes : un rouleau de riz rond tiède garni de tartare de poisson cru dans une algue nori, préparé devant nous. La carte minimaliste se coche au crayon, à vous de bosser. Rolls de saumon, thon gras, Saint-Jacques, toro, crabe ou homard (à partir de 16 euros les trois), sashimis de saumon (10 euros). À boire, ginger-beer, saké ou tasse de thé. Dessert : mochi maison au sésame noir, coco, yuzu ou praliné (5 euros). Menu du jour à 22 euros.

L’EnvoléE, café caché

Sous la grande verrière d’une boutique-hôtel cachée, avec sa cheminée et son mobilier qui brouille la frontière entre intérieur et extérieur, L’Envolée doit son nom au gigantesque mobile réalisé par le sculpteur François Lavrat, qui représente une nuée d’oiseaux s’envolant. La cuisine ouverte met le chef Grégory Réjou en scène. À la carte, volontairement courte, un pâté croûte, l’œuf bio cuit à basse température. En plat, lieu jaune de Bretagne ou volaille des Landes fumée au foin. Pour aboutir sur un dessert très rock and roll avec cette pavlova ananas au romarin. À savoir, une formule pour un plat du jour 29 euros, pour une entrée et un plat ou un plat et un dessert 39 euros, et pour une entrée, un plat et un dessert, 49 euros.

Le Cent 33, un bistronomique à Bordeaux

Proche du jardin public de Bordeaux, la salle lumineuse du restaurant Le Cent 33 est avenante et fait le buzz depuis déjà quelques mois. Le restaurant des Bordelais d’adoption Fabien et Émilie Beaufour propose une cuisine française audacieuse qui plaît à une clientèle d’habitués branchés. Poulpe en salade tiède, fenouil, aneth et ponzu, râble de lapin au feu de bois, salsifis et jus de moutarde violette, morue charbonnière laquée au feu de bois, morilles et Tio Pepe. En dessert, citron Meyer et agrumes, meringue de champagne, sablé Linzer. Environ 80 euros.

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Ukraine : des enfants à Kharkiv, témoins de la guerre

Publié le : 26/04/2022 - 18:22

Samia METHENI Suivre

Alina, Alex, Daniel, Kiril et Lilia sont âgés de 8 à 14 ans. Depuis le début de la guerre en Ukraine, ils dorment avec leur famille à l'abri des bombes dans un grand parking sous-terrain à Kharkiv, dans l'est du pays.

Opex 360

La Moldavie craint d’être dans le collimateur de la Russie après de mystérieuses explosions en Transnistrie

par Laurent Lagneau · 26 avril 2022

En 2014, et alors que le commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR], qui était le général américain Philip Breedlove à l’époque, avait estimé que la Moldavie risquait de se trouver bientôt dans le collimateur de la Russie et que la Transnistrie, une région séparatiste pouvait être annexée à l’instar de la Crimée, un haut responsable russe, Dmitri Rogozine, avait prévenu : « Je veux dire à tous qui ne pensent pas comme nous: il ne faut pas mettre son nez dans [les affaires de la] république moldave du Dniestr [nom de la Transnistrie], il ne faut pas faire augmenter les tensions, parce qu’il y a des citoyens russes qui habitent là-bas ».

Et d’ajouter : « Il ne faut pas se demander si la Russie va défendre ses propres citoyens. Elle le fera sans hésitation. Ne testez pas notre patience, ni notre force » car « la Russie remplira son rôle historique: garantir la paix et la sécurité ».

Pour rappel, à peine venait-elle de proclamer son indépendance [août 1991], la Moldavie dut faire face à la sécession de la Transnistrie, majoritairement russophone. Ce qui donna lieu à un conflit qui prit fin avec l’intervention de 14e armée russe, commandée par le général Aleksandre Lebed. Un accord fut trouvé : Chisinau donnait une large autonomie à la « république moldave du Dniestr » et renonçait à tout rattachement à la Roumanie en échange de la « neutralité » de la Russie.

Depuis, au gré des alternances politiques, la Moldavie a exprimé le souhait de rejoindre l’Union européenne [un accord de libre échange est entré en vigueur en juillet 2016] et s’est rapprochée de l’Otan. De son côté, la Transnistrie est devenue de facto un État « indépendant » [mais non reconnu par la communauté internationale] tout en revendiquant une large proximité avec la Russie, laquelle y a maintenu une présence militaire. Qui plus est, elle est aussi une plaque tournante des trafics de tous les genres…

Il est dit que le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, manoeuvre comme il joue aux échecs. Il semblerait cependant qu’il serait plus adepte du poker. C’est, en tout cas, ce que suggère sa tentative de s’emparer de Kiev dès les premiers jours de l’invasion de l’Ukraine, alors que, manifestement, ses forces armées ne s’en étaient pas données [ou n’avaient pas] les moyens. D’autant plus que l’opération héliportée tentée contre l’aéroport de Gostomel [situé à une trentaine de kilomètres de la capitale ukrainienne] a viré au fiasco…

Cependant, sur ce point, un responsable gouvernemental roumain a récemment confié à Air Force Mag ses interrogations sur la manoeuvre des forces russes, notant que celles-ci n’avaient pas déployé toutes leurs capacités [notamment en matière de guerre électronique. « Il y a un gros point d’interrogation : où est le reste? » a-t-il dit, suggérant que « la Russie gardait ses moyens les plus sophistiqués en réserve, pour un objectif différent, une autre opération censées venir ensuite ».

Cela étant, avant le déclenchement des hostilités, il semblait plus raisonnable pour les forces russes de se concentrer sur le Donbass ainsi que sur la région [russophone] d’Odessa. D’ailleurs, c’est désormais l’objectif affiché de la « seconde phase » de l’offensive russe, lancée la semaine passée. Quant à

« Depuis le début de la deuxième phase de l’opération spéciale, phase qui a commencé il y a deux jours, l’un des objectifs de l’armée russe est d’établir un contrôle total sur le Donbass et le sud de l’Ukraine », a a en effet confirmé le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du District militaire du Centre de la Russie, le 22 avril. « Cela permettra d’assurer un couloir terrestre vers la Crimée, ainsi que de peser sur des infrastructures vitales de l’économie ukrainienne, les ports de la mer Noire à travers lesquelles se font les livraisons de produits agricoles, métallurgiques », a-t-il continué.

Mais pas seulement. « Le contrôle du sud de l’Ukraine, c’est également un couloir vers la Transnistrie, où on observe également des cas d’oppression de la population russophone », a affirmé le général Minnekaïev, comme en écho aux propos tenus huit ans plus tôt par M. Rogozine…

De quoi inquiéter le gouvernement moldave, qui a convoqué l’ambassadeur de Russie en poste à Chisinau pour lui exprimer « sa profonde préoccupation » après les déclarations du général Minnekaïev. Déclarations qu’il « considère comme infondées et contradictoires avec le soutien de la Russie à la souveraineté et à l’intégrité territoriale » de la Moldavie.

Seulement, deux incidents se sont depuis produits en Transnistrie. Le 25 avril, le siège du ministère de la Sécurité publique de la république moldave du Dniestr, à Tiraspol, a été visé par une attaque au lance-grenades, sans faire de victimes. Les autorités locales ont décidé « d’introduire un niveau d’alerte rouge à la menace terroriste ».

📷Explosions rocked the village of Mayak in #Transnistria. Two radio antennas that broadcasted Russian radio were destroyed as the result. #Moldava #UkraineRussiaWar pic.twitter.com/LiJ8zoBQGq

— MilitaryLand.net (@Militarylandnet) April 26, 2022

Puis, le lendemain, située à une cinquantaine de kilomètres de Tiraspol, à Maïak, un émetteur radio relayant des fréquences russes a été mis hors service après avoir été la cible de deux explosions. À l’heure où le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, parle d’un « risque réel de troisième guerre mondiale », on ne peut pas s’empêcher de penser que la seconde avait débuté par la [fausse] attaque du relai radio de Gleiwitz [alors en territoire allemand], ce qui avait justifié l’invasion de la Pologne….

Quoi qu’il en soit, à l’issue d’une réunion du conseil de sécurité nationale, la présidente moldave, Maia Sandu, a lancé un appel au calme. « Il s’agit d’une tentative pour accroître les tensions. […] Nous appelons nos concitoyens à rester calmes et à se sentir en sécurité », a-t-elle déclaré, avant d’annoncer des mesures visant à renforcer les patrouilles frontalières et les contrôles dans les transport.

En attendant, les explosions de Maïak et l’attaque du ministère de la Sécurité publique à Tiraspol sont, pour le moment, inexpliquées…

Photo : archive

New York Times - World

‘I’m Old, Not an Idiot.’ One Man’s Protest Gets Attention of Spanish Banks

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A campaign by a 78-year-old retired doctor with Parkinson’s disease against banks closing branches and moving services online resonates with a rapidly aging Spanish population.

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By Raphael Minder

MADRID — Because he has Parkinson’s disease, and his shaking hands make it hard for him to push buttons, Carlos San Juan de Laorden, a retired Spanish doctor, finds it difficult to withdraw his money from the ATM.

So when in December his bank reduced its retail opening hours, and then told him that the only way of reaching a customer representative was by making an appointment using an app he found too complicated, Mr. San Juan, 78, felt not only distressed but also wronged.

“I was politely told that I could change banks if I didn’t like it,” he said. “I’ve kept my money in the same bank for 51 years, since I got my first paycheck, and it hurts to see that the digital world has dehumanized us to the point that loyalty has lost all of its worth.”

Infuriated, Mr. San Juan started an online petition that he called “I’m Old, Not an Idiot,” arguing that banks and other institutions should serve all citizens, rather than sideline the oldest and most vulnerable members of society in their rush to online services.

In two months, his petition gathered more than 600,000 signatures, attracting the attention of the local media and eventually forcing the banks and Spain’s government to respond. Mr. San Juan became something of a minor celebrity in Spain, and was invited on to a string of TV shows to talk about himself and his campaign.

In February, Mr. San Juan attended the signing of a protocol at the economic ministry in Madrid in which banks pledged to offer better customer services to senior citizens, including by extending again their branch opening hours, giving priority to older people to access counters and also simplifying the interface of their apps and web pages.

During the signing ceremony, José María Roldán, the president of the Spanish Bank Association, thanked Mr. San Juan for highlighting a problem that he said banks had overlooked. “We have seen that new measures are needed in order to not leave behind vulnerable groups” of people, said Mr. Roldán, whose association includes banking giants like Banco Santander and BBVA.

Spain has one of the world’s fastest aging populations, with 9.3 million people over the age of 65 who now account for one fifth of its residents. Before the pandemic hit, Spain was projected to overtake Japan as the country with the longest life expectancy in the world, according to a study by the Institute for Health Metrics and Evaluation, in Seattle.

But over the past decade, Spain’s banking network has also shrunk dramatically, following a financial crisis that forced the country to negotiate an international bailout in 2012. While there used to be a bank office in almost every Spanish village and at every city crossroads, Spanish banks have halved their number of branches to about 20,000 since the crisis.

Mr. San Juan is not a Luddite — for this article, he used WhatsApp and Skype. But he believes older adults should not pay the price for an online transition that has allowed banks and other institutions to make significant staff cuts and other savings.

In fact, Mr. San Juan said it was ironic that few of the senior citizens whom his petition sought to defend appeared to have been among its signatories, possibly because they were not online. Still, he said, “many younger people feel sympathy for us, starting with my own granddaughters who have been very worried about my health and many others who now have an older family member who cannot cope with apps, and in some cases somebody who cannot afford a smartphone.”

Mr. San Juan was forced into early retirement 13 years ago, when he was diagnosed with Parkinson’s and the shaking made it very hard for him to carry out his hospital work as a urologist in his home city of Valencia, in eastern Spain. Mr. San Juan has since spent his time listening to jazz and reading history books and spy novels — until he became an unlikely activist.

While acknowledging that the digital transition was unstoppable, Mr. San Juan said the authorities and major institutions had a duty to make the change “less abrupt” for older and vulnerable people. Almost every public organization or private corporation is now forcing people to communicate online, including in the health care sector, where Mr. San Juan worked his entire life.

Were it not for Parkinson’s, Mr. San Juan said he would have wanted to work more years, although he looks with some skepticism at changes in the profession that require more remote consultations with patients.

“For me, medicine is a human treatment, which requires looking a patient in the eyes, talking and perhaps consoling if that is what’s required.”

Mr. San Juan also noted that a model of Spanish society in which different generations used to live under the same roof, and help each other, was changing fast, putting more pressure on old people. When he was younger, Mr. San Juan lived for a while with his only grandmother. And after his mother-in-law was widowed, she spent her last 15 years living with him and his wife.

He added that he had long been attuned to the challenges faced by the elderly as a result of his medical specialty.

“Because I’m a urologist, most of my patients have been older people, so I’ve always had a clear understanding of the sense of helplessness and the suffering that can come with age,” he said.

As for the banks, Mr. San Juan said that his disappointment was fueled by the fact that the institutions did not hesitate to ask for billions in taxpayers’ money to rescue them during the financial crisis a decade ago. But when Covid-19 started to spread, he said, the same banks used the pandemic as an excuse to close more branches. Over 3,000 branches shuttered in Spain between the second quarter of 2020 and the third quarter of 2021, according to data from the Bank of Spain.

“The coronavirus has been a perfect excuse for banks and others to force people to stay away and act like robots, while also making their clients do the work that bank employees used to do,” he said.

Some banks took measures to offset their reduced footprint. In 2020, Banco Santander signed an agreement with the Spanish mail service to allow its clients to withdraw cash at post offices in about 1,500 municipalities where the bank doesn’t have a branch. But with millions of retirees forced to withdraw their pension payments from banks, Mr. San Juan believes the institutions still have a long way to go in terms of caring for those whose savings they rely on, rather than prioritizing their shareholders.

“The banks need to keep our pension money, but that should either oblige them to really act as a public service, or force the government to offer us a different way to get hold of the money that is ours,” he said. “You cannot expect old people to queue for hours in the baking sun or in the rain in order to get their life savings.”

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BBC

Rio carnival: Tribute to Afro-Brazilian god wins title

A samba group which highlighted prejudices against Afro-Brazilian religions has been crowned as the champion of this year's hotly-contested carnival parade in Rio de Janeiro.

The Grande Rio Samba School won its first title with a song, costume and floats that paid tribute to Exú, a god revered by many African cultures.

Afro-Brazilian religions have come under attack from Evangelical Churches, which mistakenly label Afro-Brazilian deities as demons.

Grande Rio, which is based in the poor neighbourhood of Duque de Caixas, said it wanted to show a more positive side of Afro-Brazilian religions.

"We conceived our parade as a defence of our beliefs against religious racism and the demonisation of Exú," Grande Rio's creative director said.

The parade was cancelled last year because of the Covid-19 pandemic and this year's event should have taken place during the carnival in February.

But it was delayed due to the impact of a new variant of the coronavirus that spread across Brazil earlier this year.

Twelve samba schools, representing different communities of the city, compete every year at the Rio's Sambadrome parade ground for the top prize.

Grande Rio had come close to clinching the title in 2020, when it was awarded the same number of points as the Viradouro samba school, but was beaten by the latter in the tie-breaker.

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France24 - Monde

Réélection d'Emmanuel Macron : réactions en Guadeloupe, qui a voté massivement pour Marine Le Pen

Publié le : 25/04/2022 - 19:15Modifié le : 25/04/2022 - 19:19

Laura MOUSSET Suivre

"On va vivre cinq années de calvaire": comme Laura, de nombreux électeurs de Guadeloupe sont déçus de la réélection d’Emmanuel Macron, alors que Marine Le Pen est arrivée en tête des suffrages avec 69,90 % dans l’archipel.  

Valeurs Actuelles

Niko Romito au Bulgari Paris

L’architecture de l’hôtel Bulgari, ouvert fin 2021 à Paris, a été confiée au studio italien Antonio Citterio & Patricia Viel et au cabinet français Valode & Pistre, un binôme pour deux cultures en parallèle. La façade extérieure en pierre de taille est un clin d’œil à l’architecture haussmannienne. L’intérieur luxueux évoque le décor faste des palaces italiens, présent dans les salons, le bar et le restaurant orné de soies murales, laques, tapisseries et autres photos des égéries Bulgari… Ouverte sur un petit jardin, la salle du restaurant décuplera ses couverts aux premiers rayons du soleil.

Dans l’assiette, antipasto all’italiana ; salade de légumes-racines, amandes et raifort ; soupe de parmesan reggiano, artichauts, blettes, choux, menthe. Et bien sûr, les pâtes : spaghetti et tomate ; tortelli à la ricotta et épinards ; linguine au homard et gambas rouges ; lasagne au veau mijoté et tomate ; risotto à la milanaise, spécialité et pure merveille. Tout comme la sole poêlée, sauce citronnée et persil ou la fameuse côte de veau à la milanaise, tellement onctueuse. Pas mal non plus, le cochon de lait croustillant, sauce à l’orange.

Côté desserts, chocolat et or ou feuilles sablées, chocolat blanc et caramel au beurre salé, ou encore croustillant de pommes, sauce à l’avoine et biscuit aux amandes (19 euros). Sans oublier le fameux et incontournable tiramisu. Si l’on connaît bien le chef triplement étoilé des Abruzzes qui signe ici la carte, on découvre son acolyte au jour le jour, Davide Capucchio, qui mitonne la même philosophie culinaire. Et offre aux Parisiens une cuisine de trattoria haut de gamme, revisitant les classiques italiens.

Compter 70 euros pour les menus du déjeuner et 115 euros pour ceux du dîner. Petit conseil, demander la table en fond de salle pour 4 ou 6 personnes, elle est moins bruyante que celles placées au milieu du restaurant.

Il Ristorante-Niko Romito, 30, avenue George-V, Paris VIIIe. Tél. : 01.81.72.10.80.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Cet extrait de France 2 ne montre pas une "fraude électorale" lors du second tour de la présidentielle

Publié le : 26/04/2022 - 16:24

Arthur Bamas Suivre

Depuis le 24 avril, des comptes sur les réseaux sociaux dénoncent une "fraude" qui aurait eu lieu lors du deuxième tour de l’élection présidentielle française. Ils en veulent pour preuve un graphique, diffusé par France 2 lors de la soirée électorale, qui indiquait que Marine Le Pen avait recueilli plus de 14 millions de voix, alors que le chiffre définitif donné par le ministère de l’Intérieur est de 13 297 760. Il s’agit en fait d’un bug informatique, et non d’une manipulation des votes.

La vérification en bref

  • Depuis le 24 avril, des comptes Twitter et Facebook partagent une vidéo censée démontrer l'existence d'une "fraude électorale". 
  • Cette vidéo est un extrait de la soirée électorale de France 2. Pendant quelques minutes, la chaîne a diffusé un graphique représentant le nombre de voix récoltées par les deux candidats. 
  • Aux alentours de 21 h 10, ce graphique actualisé automatiquement a indiqué que Marine Le Pen avait recueilli à ce moment un peu plus de 14 millions de voix. Or le ministère de l'Intérieur a annoncé que son score définitif était de 13 297 760 voix.
  • Mais il ne s'agit pas d'une manipulation qui aurait "fait perdre des voix au cours de la soirée" à la candidate d'extrême droite. Contactée, la direction de l'information de la chaîne ainsi que son prestataire nous ont indiqué qu'il s'agissait d'un "bug informatique" corrigé par la suite. 

Le détail de la vérification

"Alerte élections truquées ! Marine Le Pen est passée de 14 432 496 voix à 13 297 728 ! Il n'y aurait pas un problème là ?" Depuis le 24 avril, plusieurs comptes Twitter et Facebook affirment que le second tour de l'élection présidentielle a fait l'objet d'une "fraude électorale". En cause : un graphique qui a été diffusé pendant la soirée électorale de la chaîne France 2. Ce graphique actualisé en direct a indiqué pendant quelques minutes que Marine Le Pen aurait recueilli plus de 14 millions de voix, alors que son score final officiel publié par le ministère de l'Intérieur est de 13 297 760. Au cours du décompte des votes, la candidate d'extrême droite aurait donc perdu des voix du fait d'une supposée "fraude électorale". 

Un graphique actualisé en temps réel

Pour vérifier ces allégations de fraude, nous avons contacté la direction de l'information de France 2 ainsi que son prestataire qui a réalisé ce graphique, la société Excense. Pascal Fresnay, directeur technique d'Excense, nous a expliqué le fonctionnement de cette visualisation : "Il s'agit d'un outil automatisé qui récupère les résultats publiés au fur et à mesure du décompte des voix par le ministère de l'Intérieur. Ces résultats alimentent ensuite cette visualisation qui permet de suivre en direct l'évolution du décompte". Le directeur du Médialab de l'information de France 2, Christophe de Vallambras, a ajouté que cet outil "fonctionnait très bien au début de la soirée électorale". 

Mais aux alentours de 21 h 10, ce graphique a indiqué pendant quelques minutes que Marine Le Pen avait déjà recueilli 14 603 774 voix, alors que son score officiel publié à la fin du dépouillement par le ministère de l'Intérieur est en réalité de 13 297 760 voix. Mais attention cet écart ne prouve une "fraude électorale" au cours de la soirée. 

"C'est un bug regrettable"

Comme nous l'ont expliqué Pascal Fresnay et Christophe de Vallambras, ces chiffres erronés ont été affichés à la suite d'un "problème technique". Le directeur technique d'Excense a détaillé : "À ce moment, notre outil a mal pris en compte la progression du décompte effectué par le ministère de l'Intérieur. C'est-à-dire que, pour certaines communes, lorsque le décompte progressait et que le nombre de voix y était précisé, notre outil n'a pas considéré cela comme une mise à jour du nombre de votes dépouillés dans ces communes. Il a traité cette information comme de nouveaux chiffres à ajouter au total du nombre de voix déjà dépouillées". 

Christophe de Vallambras précise : "Finalement, dans notre graphique, certaines communes ont donc été comptées plusieurs fois, ce qui explique ces chiffres surestimés". 

Conséquence : aux alentours de 21 h 10, le nombre de voix des deux candidats affiché par France 2 a effectivement été largement surévalué par rapport à l'avancée du dépouillement à cette même heure. Pascal Fresnay a expliqué : "Le bug a affecté les deux candidats sans distinction. Leurs scores affichés étaient nettement supérieurs à leurs niveaux réels à ce moment de la soirée. C'est ce qui nous a fait réagir et conduit à analyser le problème". 

Grâce à l'outil Internet Archive, il est d'ailleurs possible de retrouver des archives du décompte officiel des voix publié par le ministère de l'Intérieur. À 21 h 40, Emmanuel Macron comptait 9 655 433 voix contre 8 650 706 pour Marine Le Pen. Le graphique diffusé à 21 h 10 par France 2, qui créditait alors Emmanuel Macron de 14 388 938 voix et Marine Le Pen de 14 603 774 voix, surévaluait donc largement le score des deux candidats. 

Christophe de Vallambras nous a expliqué que ce bug "a été résolu en une trentaine de minutes". Plus tard dans la soirée, aux alentours de 22 h 45, France 2 a d'ailleurs diffusé à nouveau ce graphique qui avait alors été corrigé et correspondait bien à l'avancée du décompte officiel. À cette heure-ci, la candidate d'extrême droite avait recueilli 11 661 111 voix, son score officiel une fois le décompte terminé étant de 13 297 760 voix. La direction de l'information de France 2 a présenté ses "excuses aux téléspectateurs".

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L’Allemagne va livrer des blindés anti-aériens « Gepard » aux forces ukrainiennes

par Laurent Lagneau · 26 avril 2022

Ce 26 avril, les États-Unis ont réuni les représentants d’une quarantaine de pays sur la base aérienne de Ramstein [Allemagne] pour faire le point sur les livraisons d’armes à l’Ukraine et voir ce qu’il est possible de faire afin de « générer des capacités supplémentaires » pour les forces ukrainiennes, comme l’a expliqué le Lloyd Austin, le chef du Pentagone.

Outre les États-Unis, qui vont débloquer une nouvelle aide militaire d’un montant de 700 millions de dollars au profit de Kiev, plusieurs pays ont annoncé la livraison d’équipements censés répondre aux besoins de l’armée ukrainienne. Ainsi, par voie de presse, le président Macron a indiqué que des CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm] prendraient la direction de l’Ukraine, sans en préciser les modalités… Les Pays-Bas en feront de même, avec des obusiers PzH2000 de facture allemande. La République tchèque, la Pologne, le Royaume-Uni ou bien encore la Slovaquie ont livré des missiles antichar et sol-air ainsi que des blindés, y compris des chars T-72.

Par ailleurs, ayant déjà livré à l’Ukraine des missiles sol-air portable [dont des Strela qui dormaient depuis des années dans des entrepôts] ainsi qu’un millier de lance-roquettes et quelques blindés, Berlin se voit reprocher de se tenir en retrait, Kiev estimant qu’elle pourrait « en faire plus, compte tenu de ses réserves ». Et l’attentisme du chancelier Olaf Scholz est critiqué, tant par les pays d’Europe centrale que par les alliés politiques [libéraux et écologistes] de ce dernier.

Pour justifier cette position, la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht [membre du Parti social-démocrate – SPD] a jusqu’alors soutenu que l’armée ukrainienne a besoin d’équipements qu’elle pourra rapidement s’approprier et que la Bundeswehr [forces armées allemandes, nldr] avait atteint les « limites » de ce qu’elle pouvait faire. D’où l’idée que les pays dotés de matériels hérités de la période soviétique puissent les fournir aux Ukrainiens, Berlin se chargeant ensuite de les remplacer avec des équipements… allemands.

Cela étant, Mme Lambrecht n’est pas arrivée les mains vides à Ramstein. En effet, et comme l’avait précédemment confié une source gouvernementale allemande à l’hebdomadaire Der Spiegel, Berlin va livrer l’intention de livrer des blindés « Gepard » à l’armée ukrainienne.

Fruit d’une coopération entre la Suisse [Oerlikon Contraves] et l’Allemagne de l’Ouest [Siemens-Albis] entamée au milieu des années 1960, le « Flugabwehrkanonenpanzer Gepard » [encore plus simplement appelé « Flakpanzer Gepard »] est un blindé d’environ 40 tonnes armé de deux canons Oerlikon KDA L/90 de 35mm et d’un radar. La Bundeswehr l’a retiré du service il y a maintenant plus de dix ans. Plusieurs exemplaires ont depuis été revendus au Brésil et, plus récemment, au Qatar, l’émirat en ayant acquis 15 unités [avec 16’000 obus] pour 31,4 millions d’euros, afin de renforcer sa défense aérienne à l’approche de la coupe du monde de football.

D’après Der Spiegel, l’industriel Krauss-Maffei Wegmann avait proposé, dès février dernier, de céder à l’Ukraine la cinquantaine de Flakpanzer Gepard qu’il gardait en stock. Son Pdg, Ralf Ketzel, avait assuré à l’époque qu’ils pourraient être « de nouveau opérationnels assez rapidement ».

En outre, la ministre allemande de la Défense a également confirmé que les artilleurs ukrainiens seraient formés en Allemagne pour utiliser les obusiers PzH2000 que les Pays-Bas ont l’intention de céder à Kiev. « Avec ces deux annonces, [Mme] Lambrecht veut tenter d’atténuer les critiques acerbes adressées à l’Allemagne en matière de livraisons d’armes », a résumé Der Spiegel.

Cela étant, d’autres annonces pourraient suivre. Ainsi, le gouvernement allemand devrait bientôt se prononcer sur deux demandes de licence d’exportation adressées par Rheinmetall concernant la livraison potentielle de cent véhicules de combat d’infanterie Marder et de chars de combat Leopard 1A5… Deux équipements conçus dans les années 1960.

L'Humanité

Comment les syndicats peuvent-ils organiser les travailleurs ubérisés ?

Le débat

Réunir les travailleurs des plateformes est un enjeu afin d’endiguer les tentatives patronales de contourner les droits des salariés. Les travailleurs des plateformes ont toute leur place à la CGT, car derrière le statut d’indépendant, demeure l’exploitation.

Souvent organisés en collectif, les travailleurs des plateformes se rapprochent des syndicats mais tiennent à leur indépendance.

Sarah Abdelnour Maîtresse de conférences en sociologie à l’université Paris-Dauphine

Les travailleurs des plateformes numériques ont de prime abord tout pour être à distance des syndicats. Comme ils exercent pour le compte d’une entreprise qui organise et contrôle leurs prestations, leur travail est atomisé. Géographiquement d’abord, du fait de leur activité, dispersée et mobile. Statutairement ensuite, du fait du statut d’ autoentrepreneur, posé comme condition par les plateformes, qui contournent ainsi leurs obligations d’employeur (versement des cotisations sociales, respect du droit du travail). Ils en sont également distants car, comme d’autres, ils sont exposés à la dégradation progressive de l’image des syndicats institués. Et peut-être encore plus pour ces travailleurs jeunes, qui ont souvent eu des emplois précaires et qui visaient parfois dans cette nouvelle activité une ascension sociale par la réussite individuelle.

En dépit de ces vents contraires à l’organisation collective, peu de temps après l’implantation des plateformes qui remonte à une dizaine d’années maintenant, chauffeurs VTC et livreurs de repas se sont organisés en collectifs. Les premiers collectifs émergent de la base et se sont constitués sous des formes variées : organisations professionnelles pour les chauffeurs, collectifs pour les livreurs. Dans les deux cas, des rapprochements avec des syndicats ont eu lieu, l’Unsa et FO – tous deux temporairement – pour les chauffeurs, la CGT plus durablement pour les livreurs. Mais ces relations ont régulièrement achoppé sur des tensions. Les meneurs des VTC mobilisés affichent une distance vis-à-vis du syndicalisme, disent volontiers qu’ils n’étaient pas syndiqués et n’allaient jamais manifester, avant. Pour autant, leurs structures élaborent des revendications, dénoncent l’ubérisation et la faiblesse de l’État face à ces entreprises frauduleuses, organisent des manifestations et sont reçues par les pouvoirs publics. Et leurs meneurs deviennent finalement des syndicalistes, mais sans décharge, ni même affiliation confédérale.

Du côté des livreurs, c’est surtout la CGT qui a rejoint et tenté de structurer le mouvement, avec des succès mais aussi des tensions avec des membres des collectifs initiaux, en dépit de visions proches. L’espace de la mobilisation demeure alors pluriel, entre collectifs, syndicats et coopératives. La crainte des travailleurs est celle d’être représentés par des permanents qui ne sont pas de la profession et dont les intérêts peuvent diverger des leurs, ce qui fut notamment reproché à la CFDT. En revanche, à la condition d’une proximité des revendications (hausse des tarifs, reconnaissance du statut de salarié pour les travailleurs en situation de subordination), l’avantage reconnu des centrales réside dans leurs moyens, leur statut auprès des pouvoirs publics et leur accès à la justice. Ce qui explique que la CGT et SUD se soient constitués partie civile au procès de Deliveroo, et que les magistrats aient reconnu leur préjudice face au travail dissimulé mis en œuvre par la plateforme. Face à ce nouveau profil de travailleurs, les syndicats gagnent sans doute davantage à accompagner et soutenir les mobilisations, qu’à tenter de les organiser par le haut.

Ludovic Rioux Livreur pour Just Eat à Lyon, membre de la direction de la fédération CGT des transports

Portrait de Ludovic Rioux

Depuis plusieurs années, les travailleurs de plateformes s’organisent à la CGT en créant leurs propres syndicats comme à Bordeaux, à Lyon et à Paris. Dissimulée derrière le statut d’indépendant imposé par l’employeur, l’exploitation subie par les travailleurs n’en est pas moins visible à travers l’enrichissement du patronat. Les résultats des luttes collectives menées sont éclairants. Ainsi, des victoires pour les livreurs ont été obtenues à tous les niveaux : de la réduction des temps d’attente des livreurs payés à la tâche à la régularisation des sans-papiers, et ce, alors que la pression du patronat des plateformes de livraison sur les livreurs est de plus en plus forte. Car, qu’entend-on par ubérisation ? Une transformation totale du rapport d’exploitation exercé par le capitaliste sur l’ouvrier-livreur, ou alors une transformation de la forme d’exploitation dont l’essence même consiste à contourner le socle des droits obtenus de haute lutte par nos prédécesseurs : Code du travail, conventions collectives, protection sociale, droit syndical, etc. C’est bien le second cas de figure qui apparaît comme parlant : l’outil numérique qu’est la plateforme n’est qu’un moyen supplémentaire pour désincarner un rapport de classe qui demeure bien réel pour autant.

Des droits pour les travailleurs des plateformes numériques

Quelle conclusion en tirer pour les militants et l’organisation syndicale ? La CGT a fait le choix de proposer la syndicalisation à tous les travailleurs, y compris non salariés, dès lors qu’ils n’ont pas la pleine maîtrise de leur activité, sachant que quelqu’un d’autre tire profit de leur travail, car c’est bien la réalité du rapport de classe qui fonde notre organisation syndicale. En conséquence, l’organisation des travailleurs de plateformes se fait, à la CGT, aux côtés des autres salariés, sur les mêmes bases : réunir les travailleurs, les laisser décider de leurs revendications et des moyens de les faire aboutir, puis confédéraliser nos luttes autour des enjeux qui concernent le monde du travail tout entier. Cette vision du syndicalisme va à l’encontre du corporatisme, qui consiste à améliorer le sort de certains au détriment de toutes les autres franges du salariat, alors que celles-ci pourront, demain, affronter les mêmes attaques. C’est parfois déjà le cas avec la précarisation des salariés, la casse des garanties collectives, le mésusage du statut de microentrepreneur et de la plate­ formisation du travail dans de nombreux secteurs (hôtellerie, soin, commerce, etc.). Cette nécessité d’organiser tous les travailleurs fonde le caractère de masse et de classe d’une CGT dont les orientations prennent source dans la volonté de réunir le plus largement possible, indépendamment de l’origine, de l’opinion ou du seul statut, mais bien en fonction du seul intérêt. Plusieurs centaines de travailleurs de plateformes qui se sont mis en mouvement avec la CGT ont bien montré que, pour se renouveler, la recette gagnante de notre syn­dicalisme est de renouer avec ses racines.

syndicalismeUbérisation du travail
France24 - Monde

Gaz russe : l’Italie veut s’en défaire et se tourne vers le continent africain

Publié le : 23/04/2022 - 11:09Modifié le : 23/04/2022 - 12:19

Laura MOUSSET Suivre

L’Italie a conclu, jeudi 21 avril à Brazzaville, un accord d'approvisionnement en gaz à partir du Congo. Ces dernières semaines, Rome a multiplié les accords de ce type avec plusieurs pays d’Afrique : Algérie, Égypte, Angola... En pleine période de guerre en Ukraine, la péninsule cherche à mettre fin à sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie qui lui fournit 45 % de son gaz. Elle mise sur le continent africain.  

Valeurs Actuelles

Quatre idées pour rénover sa maison

Transformer les combles pour faire des économies d’énergie

Une chambre, un bureau, une salle de jeux… Pour profiter de ces espaces libres nichés sous le toit de la maison, il faut savoir s’ils sont aménageables et se poser trois questions déterminantes : la hauteur sous faîtage (qui doit être au minimum de 1,80 mètre), l’angle de la pente de toit et la solidité du plancher. Se demander également quelle est la surface exploitable et quelles vont être les contraintes techniques qui en découlent : alimentation électrique, arrivée d’eau… Point clé : l’isolation thermique pour éviter la déperdition d’énergie et bénéficier de la prime gouvernementale.

Renforcée depuis 2020 dans le cadre du plan de relance, cette prime de l’État vient d’être dotée d’une enveloppe de 2 milliards d’euros pour 2022. Une aide destinée à financer les travaux de rénovation énergétique de sa résidence principale, notamment l’isolation des combles sous certaines conditions. Le site MaPrimeRénov’ permet d’en calculer le montant en fonction des revenus du foyer et du gain écologique qu’offrent les travaux. Le dispositif vient d’évoluer et ne financera plus que les chantiers dans les habitations de plus de quinze ans, pour insister sur la rénovation de logements énergivores.

Fenêtres de toit Velux, à partir de 276 €. www.velux.fr Conseils pratiques et techniques : www.revedecomble.fr MaPrimeRénov’ : www.maprimrenov.fr

Une cuisine à vivre et stylée

Pièce clé de la maison, la cuisine se veut conviviale et chaleureuse : adieu les blancs impersonnels et place aux couleurs naturelles, déclinant les tons de bleu, de vert et de terracotta. Même Ikea décline désormais ses façades de cuisine dans une teinte gris-vert sophistiquée. Pour une version plus personnelle, on peut opter pour les créations de Plum, qui propose des façades adaptables aux fameux caissons Pax et Metod d’Ikea en douze nuances élégantes. La tendance ? Préférer aux carrelages des peintures adaptées, aux teintes chaleureuses et même du papier peint dans un esprit classique ou spectaculaire, comme les fresques végétales d’Isidore Leroy. Si marbre et bois se disputent toujours la première place pour le plan de travail, les tablettes de bois brut viennent habiller les murs et révéler les collections de vaisselle ou de bocaux. Dessinée par Véronique Mourrain pour Arthur Bonnet, la cuisine Poésie, inspirée du style Directoire, résume cette envie d’élégance et de tradition. Pour accentuer le charme de cette pièce à vivre, les parquets s’y invitent, en bois dur pour davantage d’authenticité, ou en parquet collé, plus durable et doté d’une meilleure étanchéité que le parquet flottant.

Isolant Métisse, Castorama, à partir de 7, 22 € le m2. www.castorama.fr Plum : plum-living.com Papiers peints panoramiques Isidore Leroy, à partir de 63,80 € le m2. www.etoffe.com Arthur Bonnet : www.arthur-bonnet.com

La salle de bains, un espace privilégié et connecté

Symbolisant le réconfort et le bien-être pour 93 % des Français, la salle de bains fait partie des priorités dans les rénovations. La tendance actuelle ? L’engouement pour les innovations techniques allié à une touche vintage. Cet esprit rétro se traduit par l’installation de baignoires à l’ancienne sur pattes de lion (en fonte ou en acrylique), de carreaux de faïence pour le sol ou des carrelages métro, combinés à des teintes pastel pour les murs. Du côté des innovations, l’avènement de la salle de bains connectée permet d’améliorer nettement le confort… Ainsi, le sèche-serviette Symphonik de Saint-Gobain se pilote à distance depuis un smartphone, afin d’anticiper son arrivée ou d’ajuster le chauffage de la pièce. Ses enceintes connectées permettent même de prendre son bain en musique…

Baignoire îlot en acrylique Rétro Alterna, Cedeo, 934,80 €. www.cedeo.fr Baignoire en fonte Cléo, à partir de 3 959,40 €. www.jacobdelafon.fr La Maison Saint-Gobain : www.lamaisonsaintgobain.fr

Animer balcons et terrasse

Si, depuis quelque temps, la tendance est au coin potager, l’entretien qu’il réclame est souvent décourageant. Pour Alexandre Phelip, architecte paysagiste, le premier conseil est de retrouver les saisons en suivant la nature : « Il faut choisir des plantes qui permettent d’avoir un espace vert garni à chaque saison. Des couleurs automnales, des fleurs au printemps … Pour cela, on opte pour au moins un tiers de persistant. » Avant d’aménager l’espace, il faut connaître les limites de poids autorisées sur les balcons et terrasse et installer une arrivée d’eau. Alexandre Phelip recommande de choisir des contenants légers comme le zinc ou les Bacsac, et de les remplir d’un mélange composé de 30 % de terreau, 30 % de perlite, 30 % de tourbe et 10 % de vermiculite.

Plus les pots sont vastes plus les plantes poussent vite et conservent leur vitalité. Pour égayer l’espace, on utilise tous les supports, telles les rambardes, qui permettent de faire grimper des espèces comme les clématites, du jasmin étoilé ou des rosiers grimpants, en les installant selon l’exposition. « On fait aussi intervenir les senteurs en plantant de l’immortelle ou du romarin, ajoute Alexandre Phelip. Cela fait aussi venir des abeilles et les abeilles, c’est la vie ! » Le paysagiste plébiscite aussi le clapotis de l’eau en installant des fontaines à circuit fermé, dont le ruissellement couvre avec délice le tumulte de la rue.

Alexandre Phelip : www.entrecieletvert.com Bacsac : www.bacsac.com

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Forte hausse des coûts de production du lait de vache

Actu

Comme les éleveurs de porcs, de volailles et de bovins de boucherie, les producteurs de lait de vache sont confrontés des hausses des coûts de production qui ne sont que partiellement répercutés dans le prix de vente de chaque litre de lait aux entreprises de la transformation. Du coup, les effectifs de vaches laitières ont chuté en 2021 pour la septième année consécutive.

Gérard Le Puill

Chiffres à l’appui, nous avons montré hier les difficultés des éleveurs de porcs en France et en Europe. Dans le cadre de la préparation des « Journées nationales de l’agriculture » des 17, 18 et 19 juin prochains, la rédaction du groupe de presse agricole « Réussir » affirme que les hausses cumulées des prix des achats de concentrés pour équilibrer la ration alimentaire des vaches laitières, ceux des engrais pour les prairies et les cultures dédiées, ainsi que ceux de la mécanisation des travaux dans chaque ferme laitière pourraient faire augmenter de 6 centimes le prix de revient moyen de chaque litre de lait de vache en France. Il y a un an, ce prix de revient moyen était déjà de 410 € les 1 000 litres, nettement supérieur au prix de vente du lait au départ de la ferme, lequel était souvent sous a barre des 350 €. Depuis, ce prix a augmenté sans toutefois permettre une rémunération correcte des producteurs de lait de vache.

Une des conséquences de cette hausse des coûts de production a été la baisse du cheptel des vaches laitières en France. Il recule pour la septième année consécutive, et ce recul est de -1,8 % entre décembre 2020 et décembre 2021, soit une perte de 65 000 têtes sur un an. La baisse des effectifs dépasse les -2 % dans trois des quatre départements bretons : les Côtes d’Armor, le Finistère et le Morbihan. Dépourvue de tradition en production de fromages affinés, contrairement à l’Auvergne, la Franche-Comté où la Normandie, la Bretagne transforme 22 % de la collecte laitière du pays en produits basiques comme le lait de consommation courante, le beurre et la poudre séchée, moins valorisants que les fromages bénéficiant d’une indication géographique protégée.

Engrais, carburants, soja et maïs en forte hausse

À observer la hausse des prix des carburants, des engrais et des aliments concentrés pour nourrir le bétail, la hausse des coûts de production semble partie pour durer pour la production de lait, comme pour d’autres secteurs de l’élevage. En euros, le prix de baril de brent a augmenté de 93,6 % sur douze mois entre avril 2021 et mars 2022, selon l’INSEE. En France, le prix de gazole a augmenté de 137 % et celui du fioul lourd de 78,8 %. Ceux des engrais azotés ont augmenté de 117,4 % entre février 2021 et février 2022 selon les chiffres fournis par le ministère de l’Agriculture. La tonne de tourteaux de soja importé coûtait 565 € le 19 avril dernier rendu aux ports de Lorient et de Montoir contre 440 € un an plus tôt. La tonne de maïs, une céréale intégrée en grande proportion dans les aliments concentrés pour les porcs, les volailles et les vaches laitières valait 335 € le même jour contre 240 € en avril 2021.

On apprenait ce matin que les prix des produits de grande consommation ont augmenté de 2,67 % en moyenne dans les magasins sur un mois. Le prix des viandes aurait augmenté de 5 % en moyenne et celui de l’huile de 3 %. Les pâtes de « premier prix » auraient augmenté de 43 % depuis le début de l’année 2022, tandis que les ventes de produits issus de l’agriculture biologique reculaient de 4,9 % en volume. Une partie de la clientèle des magasins s’en détourne et achète des produits conventionnels nettement moins chers.

Quand Michel-Édouard Leclerc dénonce la spéculation

Invité ce matin sur BFMTV, ce qui lui arrive deux fois par mois environ, Michel-Édouard Leclerc s’en est pris aux spéculateurs dans les salles de marché et a dénoncé « les dividendes colossaux versés par les grandes boîtes » pour se positionner en défenseur du pouvoir d’achat des ménages. Il a fait état de demandes de hausses de prix de 8 % en moyenne chez les industriels de l’agroalimentaire, du fait des hausses de prix des céréales, des oléagineux, de l’énergie et des emballages. Il a aussi laissé entendre que les hausses de prix favorisées par la guerre en Ukraine vont durer. Selon lui, la loi Egalim2 doit rendre possible une juste répartition des marges entre tous les maillons de la filière de la fourche à la fourchette, sans toutefois utiliser cette expression.

Rappelons toutefois que c’est le même Michel-Édouard Leclerc qui obtint, en 2007, la mise en place de la Commission Attali de la part du président Sarkozy dans le but de faire baisser les prix alimentaires en pillant les paysans via une exacerbation de la concurrence. Le résultat de sa démarche se traduisit un an plus tard par le vote de la Loi de Modernisation Économique (LME) par la majorité parlementaire de droite, laquelle sert depuis à sous-rémunérer le travail des paysans. En page 152 du rapport remis à Nicolas Sarkozy en 2008 par Jacques Attali, on pouvait lire que « la revente à perte n’est en général qu’un prix de connivence entre certains producteurs et certaines grandes surfaces ». L’auteur de ce rapport était un énarque trentenaire quasi-inconnu à l’époque, à savoir Emmanuel Macron.

Installer des jeunes pour préserver la souveraineté alimentaire

En ce printemps 2022, la hausse des coûts de production inquiète la profession agricole, d’autant plus que la loi Egalim 2 votée en automne 2021 par la majorité présidentielle n’y répond que partiellement concernant la fixation des prix agricoles au départ de la ferme. Dans un communiqué publié au lendemain de la réélection d’Emmanuel Macron à l’Élysée, la FNSEA « appelle solennellement le président de la République à considérer l’acte de production alimentaire sur notre territoire à sa juste valeur. La crise sanitaire et la guerre en Ukraine ont rappelé l’importance du retour à la souveraineté alimentaire en France et en Europe », ajoute la FNSEA.

De son côté, le syndicat « Jeunes agriculteurs demande au président de la République de favoriser le renouvellement des générations dans un pays ou plus de 50 % des chefs d’exploitation sont âgés de plus de 50 ans. Il propose de « promouvoir nos métiers auprès des publics cibles, de miser sur une formation professionnelle et technique de qualité, de faciliter l’installation et la reprise des fermes par un point d’entrée unique, d’accompagner les transmissions d’exploitations dans le cadre des nombreux départs en retraite attendus d’ici 2027, de préserver les terres agricoles et en faciliter l’accès pour les porteurs de projets (…) Nous restons également mobilisés sur les dossiers déjà engagés comme la défense d’un revenu digne ou la lutte contre les importations distorsives, qui ont été beaucoup débattues et que nous voulons aujourd’hui voir se concrétiser », ajoute ce communiqué rédigé au soir du 24 avril, dès que fut connu le résultat de l’élection présidentielle.

Selon Samuel Vandaele, président de Jeunes Agriculteurs, « du fait de la pyramide des âges, les 5 prochaines années seront décisives pour assurer les conditions du renouvellement des générations tout en étant plus innovants et durables. Jeunes Agriculteurs restera un partenaire exigeant, mobilisé et constructif », a-t-il déclaré.

prix du laitprix agricoles
Opex 360

Nexter confie au groupe MOL le soin d’assembler les véhicules blindés Griffon destinés à l’armée belge

par Laurent Lagneau · 26 avril 2022

En novembre 2018, dans la foulée d’un accord intergouvernemental signé par la France et la Belgique pour une partenariat stratégique dans le domaine des blindés médians, Nexter s’était rapproché de CMI Defense [devenu John Cockerill depuis, ndlr] pour établir une coopération afin de produire et soutenir les 382 véhicules blindés multirôles [VBMR] Griffon et les 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar destinés à l’armée belge, dans le cadre du programme CaMo [Capacité Motorisée].

« CMI agirait dans le cadre du programme CaMo en tant qu’assembleur final des VBMR Griffon et en tant qu’assembleur des tourelles de 40 mm de l’EBRC Jaguar », avait expliqué le groupe belge, à l’époque.

Seulement, début janvier, le Pdg de John Cockerill [ex-CMI], Jean-Luc Maurange, fit savoir que son groupe n’assemblerait pas les futurs Griffon belges. « Les dernières nouvelles ne vont pas du tout dans le bon sens. […] Les discussions ont traîné. On nous a demandé de repasser par certains appels d’offres. On oublie les promesses qui ont été faites. Or, il y a des engagements politiques et contractuels en termes de localisation et de retours qui avaient été pris », avait-il ainsi expliqué.

Finalement, ce sera la groupe belge MOL qui bénéficiera des retombées économiques et industrielles promises. En effet, par un communiqué diffusé le 25 avril, Nexter a annoncé avoir retenu ce dernier comme « partenaire pour l’assemblage des Griffon destinés à équiper la composante ‘Terre’ de l’armée belge à partir de 2025, dans le cadre du programme CaMo ».

Le groupe MOL est un constructeur de camions, de remorques et d’engins de manutentions. Bien que son catalogue ne mentionne aucun véhicule militaire, Nexter précise qu’il a « déjà travaillé pour l’industrie de défense », probablement dans la sous-traitance de structures métallique.

Les Griffon de l’armée belge seront donc « assemblés par MOL, qui bénéficiera d’un transfert de compétences et de savoir-faire conséquent de la part de son nouveau partenaire Nexter », a précisé l’industriel français. Et d’ajouter : « Ce transfert démarrera dès la seconde moitié de 2022 afin de préparer la mise en production et l’assemblage qui s’étaleront de 2024 à 2030 avec, pour la société MOL, une augmentation prévue de ses effectifs de 25 emplois équivalent temps plein ».

BBC

The art of the album cover

A new exhibition at The Photographers' Gallery in London celebrates the art of the album cover, and includes records by music legends such as Diana Ross, Miles Davis, and The Rolling Stones.

The exhibition includes more than 200 covers, and focuses on highlighting the role photography plays in defining artists and bands.

While many of the artists on the covers will be instantly recognisable, the exhibition also illuminates the contributions of photographers and visual artists that are often overlooked.

"Photography has played such a huge part in the evolution and desirability of album covers, as well as in shaping the careers and profile of photographers, artists and bands, so we felt an exhibition that celebrated this art form was long overdue," says Brett Rogers, director of The Photographers' Gallery.

One of the key things Ms Rogers wants to highlight in this exhibition is the fruitfulness and intensity of the creative relationships between photographers, artists and labels resulting in covers that really show the interchange of ideas and talent.

He points to photographer David Bailey's covers for The Rolling Stones, Jean-Paul Goude's groundbreaking work with Grace Jones, Francis Woolf's definitive series of Blue Note record covers, and Pennie Smith's work with The Clash.

"Ultimately this is a celebration of photography and a love letter to record covers," says Ms Rogers.

"We also wanted to show how many photographers honed their careers, or started out, by creating images for album covers.

"We would love it if visitors went on to delve deeper into the work of the photographers who maybe they weren't so familiar with, as well as to look at their own record collections anew."

For the Record: Photography & the Art of the Album Cover will be on display at The Photographers' Gallery, London from 8 April until 12 June 2022.

All photographs courtesy The Photographers' Gallery

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France24 - Monde

Elles sont l'avenir de l'Europe

Publié le : 08/04/2022 - 12:46

Xavier CHEMISSEUR Céline SCHMITT

Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?

Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.

Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"

 

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens

présidence française de l'UE

Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens

La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois

Valeurs Actuelles

Des tombes chrétiennes datant du VIe siècle mises au jour à Périgueux

La ville de Périgueux, dont l’histoire remonte à l’époque gallo-romaine, s’est enrichie de nouveaux vestiges millénaires, rapporte France 3 Régions, mercredi 27 avril. Les fouilles préalables à la construction d’un nouveau bâtiment dans le quartier de la Cité administrative ont mis au jour une quarantaine de sarcophages datant du VIe siècle. Il s’agit vraisemblablement de sépultures chrétiennes appartenant au cimetière de Vésone. Les historiens pensent que la nécropole avait été érigée autour de la première église chrétienne de la ville, Saint-Pierre de la Cité ou Saint-Pierre l’Ancien. Rares par leur conception, ces sarcophages témoignent sans doute des premières heures de la chrétienté dans la cité de Dordogne.

Démêler les époques

Mais la découverte ne s’est pas arrêtée là. Sous cette première couche d’histoire, les archéologues ont découvert des vestiges d’une construction gallo-romaine, relate France 3 Régions. Ils ont identifié les murs d’un bâtiment, situé à quelques dizaines de mètres de la Domus de Vesunna, autre trésor archéologique de la ville.

La superposition de ces éléments va imposer un long travail de « tri » aux archéologues. La tâche sera d’autant plus ardue que certaines structures ont été construites directement sur d’autres, plus anciennes. L’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (INRAP) devrait avoir besoin de deux ans pour retracer l’histoire de ces ossements.

Périgueux : les dernières actualités

À Périgueux, les injections sauvages font des ravages en boîte de nuit

Dordogne : parti cueillir des champignons en forêt, il trouve du cannabis

Dordogne : quatre membres du RN démis par la direction du parti pour l’avoir critiquée

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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Opex 360

Rheinmetall insiste pour livrer 100 véhicules de combat d’infanterie Marder à l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 25 avril 2022

Au lendemain d’une visite à Kiev, effectuée le 24 avril au côté d’Antony Blinken, le secrétaire d’État américain, le chef du Pentagone, Lloyd Austin, a estimé que l’Ukraine a des chances de l’emporter face à la Russie. « La première chose pour gagner, c’est de croire que l’on peut gagner. Et ils sont convaincus qu’ils peuvent gagner », a-t-il dit. Et d’insister : « Ils peuvent gagner s’ils ont les bons équipements, le bon soutien ».

Sur ce point, les États-Unis ne mégotent par leur soutien aux forces ukrainiennes, avec plusieurs livraisons de matériels militaires annoncées, dont des 90 canons M777, des drones Switchblade et Phoenix Ghost [dont on ignore les capacités exactes], des blindés Humvee ainsi que des missiles Stinger [sol-air] et Javelin [anti-chars]. Au total, le montant de l’aide militaire américaine avoisine les 4 milliards de dollars depuis le début de l’invasion de l’Ukraine décidée par le Kremlin.

« Nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse pas faire le même genre de choses que l’invasion de l’Ukraine », a justifié Lloyd Austin. « Elle a déjà perdu beaucoup de capacités militaires, et beaucoup de troupes pour être franc, et nous ne voudrions pas qu’elle puisse rapidement reconstituer ces capacités », a-t-il ajouté.

Si elle comprend des équipements relativement récents [comme les CAESAr français], voire nouveaux [comme le drone Phoenix Ghost], l’aide militaire fournie à l’Ukraine concerne surtout des matériels anciens… certains pays de l’Otan ayant cédé leurs blindés et chars hérités de la période soviétique. Ce qui s’explique par le fait que les soldats ukrainiens ont surtout besoin d’armements qu’ils connaissent ou qu’ils peuvent maîtriser sans passer trop de temps à apprendre leur maniement.

Aussi, c’est pour cette raison que l’Allemagne a pris l’engagement de compenser les matériels adaptés que d’autres pays sont susceptibles de fournir aux forces ukrainiennes.

« Chaque pays décide de ce qu’il peut donner, et nous garantissons que nous les soutiendrons pour reconstituer [leurs stocks] afin que les pays d’Europe de l’Est puissent assurer la défense de leur propre territoire », a en effet expliqué Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, la semaine passée. « Nous ne pouvons pas livrer les armes nous-mêmes, la Bundeswehr n’en a pas les moyens. […] Mais là où nous pouvons aider, ou former, nous le ferons », a-t-elle insisté.

Si la Bundeswehr est effectivement « à l’os », elle pourrait cependant aider les forces ukrainiennes en leur cédant les véhicules de combat d’infanterie « Marder », lesquels sont progressivement remplacés par le Puma, produit par Rheinmetall et Krauss-Maffei Wegmann, après une quarantaine d’années de service. Un certain nombre d’entre-eux ont été proposé à la Slovénie, en échange de l’envoi en Ukraine de ses chars M84, version yougoslave du T-72 russe.

En tout cas, Rheinmetall propose d’aller encore plus loin. En effet, selon Reuters, qui a confirmé une information du journal Welt am Sonntag, l’industriel a demandé au gouvernement fédéral une licence pour exporter 100 Marder vers l’Ukraine. Ces véhicules seraient restaurés par ses soins dans « les mois à venir ».

La demande de Rheinmetall doit être examinée par le Conseil de sécurité nationale, présidé par le chancelier Olaf Scholz. Ce dernier, critiqué pour ses hésitations à livrer des armes « lourdes » à l’Ukraine, serait ainsi obligé de clarifier sa position…

Cependant, d’après le journal SonntagsZeitung, Berne a refusé d’accorder à Berlin l’autorisation d’envoyer en Ukraine des munitions produites en Suisses et qui, par ailleurs, seraient utilisées par le Marder, ce blindé étant armé d’un canon Rheinmetall Mk20 Rh-202 de 20 mm, d’un lance-missiles antichar MILAN et d’une mitrailleuse MG3 de 7,62 mm.

BBC

In pictures: 2022 Sony World Photography Awards

The winners of the Professional category of the 2022 Sony World Photography Awards have been announced, with Adam Ferguson named as Photographer of the Year for a series of self-portraits of migrants in Mexico as they wait to cross the border into the United States.

Migrantes is a series of black and white portraits made in collaboration with the subjects. Ferguson set up the equipment and scene, and then allowed the individuals to choose the moment to capture their own image.

"By giving his subjects the shutter release, Adam hands a certain power to the sitter to make that decision on how to be perceived. These photographs are beautiful, meaningful and kind," said Mike Trow, chairman of the Professional competition.

The series triumphed in the Portraiture category.

Here are the other category winners, along with comments from the photographers themselves.

Architecture & Design

Dorf by Domagoj Burilović

"Dorf is the German word for village. In the 19th Century, the Croatian region of Slavonia was inhabited by people from all nations of the Austro-Hungarian empire.

"German colonists made the largest cultural impact through language, crafts and architecture.

"With the extinction of the village, the historic houses that became part of its cultural identity are the first to decay."

Creative

Mellow Apocalypse by Alnis Stakle

"I am interested in the fate of canonised artistic, scientific and journalistic images and their potential to embody contemporary meanings.

"For my collages, I have used images from the open source collections at art museums, scientific institutions and image banks, whose archives may be considered iconic testimonies of the present and the past."

Documentary projects

The Children of the Financial Collapse in Venezuela by Jan Grarup

"More than 8.5 million people in Colombia urgently need help.

"The financial collapse in Venezuela has left many with no access to emergency aid, shelter, clean drinking water or food. Children pay the highest price."

Environment

Living in the Transition by Shunta Kimura

"Gabura Union is located on the south-western coast of Bangladesh. It is one of the most vulnerable areas to the impacts of climate change, and many residents often suffer from its effects.

"The purpose of this photo essay is to capture and communicate the situation for people living quietly in this transition, impacted by climate change."

Landscape

Life On Earth by Lorenzo Poli

"Science and religions may all fall short in explaining the incredible miracle of life which, through millennials of evolution, has transformed barren land into a living planet.

"There is an untamed world between sacred and magic, where the essence of life is safeguarded by silence, where the outer and the inner world coincide. This is what I am seeking to photograph."

Portfolio

Hugh Fox

"A selection of images taken over the last couple of years.

"For me, this series evokes the quiet, isolated, reflective moments I felt during the pandemic."

Wildlife & Nature

The Fox's Tale by Milan Radisics

"Over eight months, I spent almost every night sitting at the window of my cottage in the middle of the forest - where wild animals live almost as neighbours of the villagers.

"The young vixen appears in the village after dusk, circles an hour-and-a-half, and appears in a courtyard several times.

"I set the lights in advance, like in a studio, and waited for the protagonist to walk into the scenes."

Still Life

Constellation by Haruna Ogata & Jean-Etienne Portail

"These images were taken in a studio in Paris, in September 2020 - for the pure creation of a still life photo."

Sport

Kuarup by Ricardo Teles

"The Kuarup is a ritual of the Xingu Indigenous Brazilian to honour the illustrious dead - it is the farewell and closing of a mourning period.

"The celebration takes place once a year in different villages, and lasts for three days.

The highlight of this celebration is a competition of a martial art called Huka-huka, similar to the Greco-Roman wrestling fight, which has competitive symbolism that shows the strength and virility of the young men."

The Open competition celebrates the power of single images.

Scott Wilson is Open Photographer of the Year 2022 for his photograph titled Anger Management, entered in the Natural World & Wildlife category.

The image shows a dirt-caked wild mustang kicking up dust in north-western Colorado, USA.

Ezra Bohm, of the Nederlandse Acedemie voor Beeldcreatie, has been awarded Student Photographer of the Year 2022 for his series titled The Identity of Holland.

Bohm photographed the residents of close-knit communities in the Netherlands, who maintain a traditional way of life.

Tri Nguyen has won Youth Photographer of the Year 2022 for his image Under The Moonlight.

The photograph depicts a young man basking in artificial moonlight standing against a derelict background.

All photographs courtesy of 2022 Sony World Photography Awards. An exhibition of the winners and shortlisted work takes place at Somerset House, London from 13 April to 2 May 2022.

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France24 - Monde

Avenir de l'Europe : les citoyens à la rescousse

Publié le : 08/04/2022 - 12:30

Caroline DE CAMARET

Depuis le 9 mai 2021, 800 citoyens de l'Union européenne réfléchissent à leur avenir dans le cadre de la Conférence sur l'avenir de l'Europe. Qu'ils soient parlementaires, commissaires, élus locaux ou membres de la société civile, ils se réunissent à Strasbourg lors de plénières afin de mettre en commun leurs idées sur des sujets aussi variés que la culture, l'environnement, la place de l'UE dans le monde, le handicap... et les soumettre aux législateurs. Cette initiative inédite dans l'histoire de l'UE, passée un peu inaperçue en raison de la guerre en Ukraine, a pour but de rapprocher l'Union à 27 de ses citoyens et parer au déficit démocratique souvent décrié.

Émission préparée par Perrine Desplats, Sophie Samaille, Georgina Robertson et Isabelle Romero.

Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"

 

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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  • Alexandrina NAJMOWICZ, Secrétaire générale du Forum civique européen et co-présidente de la Civil Society Convention on the Future of Europe
  • Yves BERTONCINI, Président du Mouvement Européen
  • Karl-Heinz LAMBERTZ, Président du Parlement de la Communauté germanophone de Belgique
présidence française de l'UE

Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens

La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois

Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen donnent le coup d'envoi de la présidence française de l'UE

Valeurs Actuelles

Pierre Rolinet, l’un des derniers déportés-résistants du Struthof, est mort en Alsace

L’un des derniers. Dimanche 24 avril, Pierre Rolinet est mort. Âgé de presque 100 ans, il était l’un des derniers survivants du camp de concentration nazi du Struthof, rapporte France Bleu Alsace. « Nous avons le regret et la tristesse de vous informer du décès d’un des derniers déportés français du camp de concentration de Natzweiler-Struthof en Alsace », a annoncé Guillaume d’Andlau, directeur du centre européen du Résistant déporté dans un communiqué. Il y avait été déporté pendant la Seconde Guerre mondiale pour faits de résistance.

Témoin jusqu’au bout

Pierre Rolinet, natif de Montbéliard (Doubs), s’était engagé dans la Résistance à l’occupation allemande. Avant d’être arrêté par l’occupant et condamné à mort en 1943. Peine capitale commuée en déportation « Nacht und Nebel », Nuit et Brouillard, c’est-à-dire en déportation dans un camp de concentration sur le sol allemand. En l’occurrence, il a été envoyé au camp du Struthof-Natzweiler, en Alsace, alors territoire allemand. Il y restera jusqu’à la fermeture du camp en 1944, où il sera transféré à Dachau, avant d’être libéré par les Américains en mai 1945. Depuis lors, Pierre Rolinet n’a cessé de témoigner de son épreuve, notamment dans les écoles ou à l’intérieur du camp alsacien. Le camp du Struthof était le seul camp de concentration sur le sol français, connu pour sa grande mortalité.

Grand Est : les dernières actualités

Mulhouse : les policiers pris à partie par une quarantaine de jeunes cagoulés

En allant voter, le véhicule de Florian Philippot contrôlé à plus de 170 km/h sur l’A4

Une croix gammée taguée sur l’église évangélique de Reims

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Opex 360

Le Suédois Saab propose de remplacer les avions de combat Eurofighter autrichiens par 14 JAS-39 Gripen

par Laurent Lagneau · 25 avril 2022

En 2003, l’Österreichische Luftstreitkräfte [force aérienne autrichienne] avait exprimé une préférence en faveur d’une offre faite par le suèdois Saab, laquelle consistait à lui livrer 24 avions de combat JAS-39 Gripen pour remplacer ses J-35D Draken [également d’origine suédoise]. Seulement, le gouvernement autrichien opta pour l’achat de 18 Eurofighter Typhoon [tranche 1] pour 2 milliards d’euros.

Très vite, certains soupçonnèrent des malversations… Dans un premier, pour faire taire les critiques, il fut décidé de reduire la commande à 15 appareils… Pour autant, cela ne mit pas un terme aux suspicions et aux remous politiques… Et des responsables [tant civils que militaires] militaires furent par la suite inquiétés au gré des révélations faite dans cette affaire. De même qu’Airbus, à qui il était revenu de négocier le contrat.

Quoi qu’il en soit, le ministère autrichien de la Défense cherche à se débarrasser de ces 15 Eurofighter depuis quelques années. Un temps, il fut question de les revendre à l’Indonésie… Mais aucun accord ne pu être trouvé, Jakarta ayant depuis décidé d’acquérir jusqu’à 42 Rafale.

Reste que, depuis le retrait de ses derniers Saab 105OE, en 2020, la Luftstreitkräfte ne peut compter que sur ses Eurofighter pour assurer ses missions de police du ciel. Et le souci est que leurs coûts de possession sont désormais prohibitifs, l’heure de vol revenant à 65’000 euros, selon la presse autrichienne. C’était, d’ailleurs, l’un des arguments avancés pour justifier leur retrait du service le plus tôt possible.

En outre, et selon Die Presse, conserver les 15 Eurofighter après les avoir modernisés coûterait annuellement 155 millions d’euros sur 15 ans, avec un potentiel de 2000 heures de vol.

Le « rétrofit des Eurofighter et l’approvisionnement en pièces de rechange sont considérés comme extrêmement coûteux, car les composants essentiels ne sont plus produits pour les avions de la tranche 1 », a, de son côté, résumé Der Standard.

Aussi, Saab y voit une opportunité pour placer son JAS-39 Gripen… près de vingt ans après avoir été éconduit par Vienne. Et le constructeur suédois propose au ministère autrichien de la Défense la même solution qui a été retenue par la Hongrie et la République tchèque, à savoir la location [avec option d’achat] de 14 Gripen C/D, avec un volume de 2000 heures de vol par an. Quant aux coûts, ils s’éleveraient à 105 millions d’euros par an [sur 15 ans], l’heure de vol revenant à 23’000 euros.

Une telle solution a de quoi séduire Luftstreitkräfte dans le mesure où le Gripen C lui donnerait la capacité d’effectuer, le cas échéant, des frappes au sol. En outre, elle n’aurait aucun problème pour se procurer les pièces de rechange nécessaires au maintien en condition opérationnelle [MCO] de ces appareils, lesquels pourraient être livrés d’ici deux ans.

Seulement, même si la guerre en Ukraine a changé beaucoup de choses en Europe [à commencer par la nécessité d’en faire beaucoup plus pour la défense], la solution proposée par Saab devra convaincre la coalition gouvernementale actuellement au pouvoir à Vienne. Celle-ci associe les conservateurs et les écologistes, ces derniers s’étant opposés à l’achat de nouveaux avions de combat.

France24 - Monde

Conférence sur l'avenir de l'UE : Laura Maria, pour une Europe ouverte, responsable et sans murs

Publié le : 07/04/2022 - 16:12

Xavier CHEMISSEUR

Tout au long de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, France 24 part à la rencontre des jeunes citoyens européens participant à l’événement. Près de 800 Européens originaires des 27 pays de l’UE sont concernés. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Quelles sont leurs attentes en matière de migration, d’environnement, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ? Rencontre avec Laura-Maria, l’une des voix de la Conférence, originaire d’Italie.

L’image a pu surprendre. Un à un, les panélistes réunis à ce moment-là montent sur une chaise pour donner leur point de vue. Il s’agit d'un atelier parallèle, né de la frustration engendrée par la lenteur des débats et l’incertitude concernant l’avenir et l’application des recommandations des panélistes lors de cette plénière du mois de mars. Tous - ou presque - appartiennent au groupe de travail consacré aux migrations et tous souhaitent rappeler que le fruit de leurs discussions doit être traité avec respect. Parmi eux, Laura-Maria, une Italienne, originaire de Toscane. Une détermination et une énergie mise au service du collectif, pour faire avancer ce dialogue auquel elle croit tant.

"Je me battrai jusqu’au bout pour défendre cet exercice. Un exercice démocratique unique en son genre"

Dès le mois d’octobre, Laura Maria avait tiré la sonnette d’alarme en plein hémicycle. Le ton de son allocution avait fait mouche parmi les participants. Pas question de se laisser dicter les agendas par les politiques, les citoyens de la Conférence ont des choses à dire :

"Nous voulons vraiment être une partie active de ce projet démocratique et nous voulons être entendus pour que vous puissiez nous aider à être cette partie active pour que cet événement soit vraiment réussi et ne soit pas juste une mascarade, mais quelque chose qui construit un vrai projet démocratique."

Du haut de la tribune, l’Italienne de 22 ans avait décidé d’interpeller les autorités de la Conférence pour tenter de "sauver cet exercice démocratique unique en son genre" et d’extérioriser un sentiment que beaucoup de panélistes ne parvenaient pas à exprimer.

"La première plénière, celle du mois d’octobre était vraiment mal organisée. C’était la première fois qu’un tel évènement avait lieu. Ça a beaucoup évolué depuis et tout le monde a beaucoup travaillé pour cela, j’en suis consciente. Mais à ce moment-là, je me suis sentie à la fois très frustrée et malheureuse parce que lors des discussions entre citoyens j’ai pu trouver un environnement poli dans lequel nous avons pu échanger nos propres idées, mais avec les politiques et les représentants de la société civile, ça s’est passé différemment. Et je ne m'y attendais pas. Mais je me battrai jusqu’au bout pour défendre mes idées et défendre cet exercice démocratique unique en son genre, pour ne pas que ça soit juste une mascarade."

Une énergie, un engagement pour faire avancer les choses qui ne semblent pas surprendre ses proches et tout particulièrement Fulvio, son ami d’enfance. Fulvio et Laura Maria sont voisins et se connaissent depuis la maternelle. C’est à deux pas de chez eux, dans son aumônerie, que nous retrouvons l’ami de la panéliste ce matin-là : Fulvio y enseigne le catéchisme.  L’anecdote fait sourire le jeune italien, qui retrouve là des traits de caractère bien connus de son amie :

"C’est la Laura Maria que je connais, celle avec qui j’ai grandi, oui, reconnaît-il dans un grand éclat de rire. C’est une personne engagée, 'cash', passionnée. C’est aussi quelqu’un qui s’implique pour les autres, pour sa ville. Quelqu’un de curieux et qui est toujours à l’écoute. Mais c’est aussi quelqu’un qui se bat pour ses idées. Je me rappelle que lors d’une élection des représentants des étudiants, elle m’avait moi-même mis en difficulté en questionnant certaines de mes propositions qui, d’après elles, n’allaient pas dans le bon sens. Elle est restée mon amie et nous avons fini par travailler ensemble, mais elle m’avait pas mal remis en question on va dire. C’est tout elle. Elle est impliquée et si elle s’engage c’est à fond. C’est quelqu’un de sincère et de respectueux aussi, qui écoute beaucoup, se remet en question et qui ne triche pas."

Le panel migration a choisi le dialogue pour avancer

Ne pas tricher, et profiter de cette opportunité pour tenter de faire bouger les lignes, tel pourrait être le crédo de Laura Maria au sein de la Conférence. La question des migrations au sein de l’Union européenne est un sujet clivant et elle le sait. Mais son panel a choisi le dialogue pour avancer.

"C'est un bon point de la Conférence :  les gens peuvent se rencontrer et échanger leurs propres expériences. Cela rend les esprits plus ouverts. Nous sommes des citoyens : nous ne sommes pas des hommes ou des femmes politiques, on n’a pas l’identité d’un parti ou un programme à défendre. Nous sommes plus flexibles, plus ouverts aux idées et ça rend les discussions plus ouvertes et plus équilibrées. Le sujet des migrations est controversé et c’est normal qu’on en discute. La controverse ne nous fait pas peur, cela peut rendre la discussion plus créative, productive, faire naître des idées ou des compromis. Mais j’ai du mal avec les controverses un peu 'vides' de certains partis ou de gens qui n’ont pas pris le temps de se renseigner sur la question… Parfois, les gens ne savent pas grand-chose sur les politiques européennes ou les lois nationales en ce qui concerne l'immigration. Je pense que les gens méritent d’être mieux informés à ce propos."

Le dialogue autour des migrations au sein des groupes de travail tourne à l’Erasmus démocratique. Il s’en dégage une énergie et une réelle complicité qui semblent faire avancer les discussions et dépasser les divergences de points de vue au moment d’établir des recommandations. Une alchimie s’installe au sein du groupe dans et en dehors de l’hémicycle du Parlement de Strasbourg.

"Ça s’est fait naturellement, quasi-immédiatement, explique Laura Maria en plein dîner alsacien et avant une partie de babyfoot. C’est incroyable d’ailleurs, on peut dire que la solidarité, cette solidarité qui manque quelquefois en Europe, on peut la retrouver ici entre nous. Je ne sais pas si la Conférence aura des conséquences, des résultats, des avancées mais ce qui est sûr, c’est qu’il y a un vrai esprit européen. C’est quelque-chose que j’ai découvert au début de cet évènement."

Laura Maria savoure chaque moment : son aventure strasbourgeoise - elle en est consciente - aurait pu ne jamais commencer. C’est au désistement de son père qu’elle doit sa participation. L’organisation souhaitait qu’un tiers des participants soient âgés de 16 à 25 ans. Son père a décidé de lui laisser la place.

"L’idée de la Conférence est bonne mais la réalisation n’est pas facile. Quand le téléphone a sonné j’ai pensé que c’était une expérience intéressante qui permettait de voyager, de rencontrer des gens, je me suis dit que ma fille était plus adaptée que moi pour profiter, pour vivre à fond cette expérience… Elle est passionnée de politique et elle est pleine de passion et d’enthousiasme et puis elle parle bien mieux que moi",dit tendrement son père, Rigo Roberto, un sourire aux lèvres.

Prato : un creuset de 124 nationalités et une inspiration pour Laura Maria

Cet enthousiasme, Laura Maria, fraîchement diplômée d’anthropologie culturelle à l’université de Bologne, le met au service de la Conférence et d’une certaine idée de l’Italie et de l’Europe, qu’elle souhaite ouvertes, accueillantes et responsables. Un engagement qui, selon elle, ne doit rien au hasard, mais trouve son origine dans sa ville de naissance : Prato, une ville de Toscane située à une quinzaine de kilomètres seulement de Florence. Prato compte un peu plus de 200 000 habitants, c’est une cité plutôt industrielle, considérée comme la capitale européenne du textile. Mais l’autre spécificité de la ville c’est son multiculturalisme : on y compte 124 nationalités.

"La diversité culturelle et la migration. C’est une chose à laquelle on est confrontés quasiment tous les jours depuis pas mal d’années, c’est donc quelque chose de naturel pour nous. Pour être tout à fait honnête, il y a pu y avoir des problèmes aussi ici en relation avec la migration bien sûr, mais avec les années, Prato a appris à bénéficier de cette diversité culturelle. Et je pense que cette diversité c’est quelque chose qui nous rend beaucoup plus riches au niveau humain." 

Pendant notre rencontre en Toscane, Laura Maria déambule au milieu des bâtiments Renaissance. Ses pas nous amènent assez naturellement vers le "Chinatown" local : Prato compte notamment la plus grande communauté chinoise d’Italie et l’une des plus importantes d’Europe. Une opportunité pour la jeune toscane, qui a décidé d’en faire un sujet d’études, une opportunité aussi pour la ville qui bénéficie d’un dynamisme culturel assez rare. C’est ici que Laura Maria retrouve Vitoria. L’artiste aux cheveux bleus a choisi de déménager dans le quartier il y a plus de dix ans pour profiter, elle aussi, de cette énergie nouvelle.

"L'art se nourrit de conflits, là où il y a conflit il peut y avoir créativité. L’art n’est pas là pour trouver des solutions aux conflits, ça ne nous appartient pas, ça c’est du domaine des politiciens, avertit l’artiste. Mais notre rôle, c’est de créer des liens, de permettre aux gens de se poser des questions, de se remettre en question peut-être aussi. Alors dans ce cas, on joue un rôle de médiateurs."

Sa galerie, Dryphoto, est devenue une référence et un symbole de dialogue entre communautés dans la ville. Vitoria n’hésite pas à faire entrer, par exemple, les grands photographes dans les magasins de la communauté chinoise de la ville. "Il faut questionner, décloisonner et faire entrer la culture un peu partout. L’art a un rôle à jouer."

Une action qui a "permis de créer des ponts et ce dialogue nous a rapprochés, confirme Victor, représentant de la communauté chinoise au conseil municipal. le regard sur les communautés a changé."

"C’est contre-productif de fermer les frontières. Nous avons besoin d’une organisation pour une politique gérée au niveau européen"

Tout au long de la Conférence, Laura Maria a trouvé, à Prato, une inspiration et défendu ce modèle avec enthousiasme. Les habitants de la ville n’oublient pas que c’est aussi sa communauté chinoise qui a en partie sauvé Prato pendant la crise du Covid, en appliquant les confinements avant l’heure et en fournissant du matériel médical comme les masques alors que l’Union européenne tardait à se montrer solidaire. Pour Laura Maria, la diversité peut être une chance, l’Europe doit rester ouverte et le terme crise migratoire problématique :

"Je pense qu'il est nécessaire de changer notre façon d'en parler. Ce n'est pas une crise. C’est quelque chose de naturel que les gens bougent. C'est contre nature de fermer les frontières. Nous n'avons pas besoin des murs, ils ne sont pas utiles du tout. Nous avons juste besoin d'une organisation pour de la politique migratoire, quelque chose qui se gère au niveau européen et pas forcément à un niveau plus ou moins national."

Après plusieurs sessions de travail et de discussions, cette conception d’une Europe ouverte et responsable est l’une des recommandations du groupe en charge des migrations. Laura Maria est consciente que l’idée demandera beaucoup de pédagogie, mais elle a décidé de se battre pour défendre le travail de son groupe et celui des 800 panélistes de la Conférence. Elle attend de voir comment les politiques s’en saisiront. L’anthropologue italienne mettra encore, en attendant, toute son énergie pour faire de cette Conférence une réussite de démocratie participative.

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Conférence sur l’avenir de l'Europe : Camille Girard, la santé et le handicap à cœur

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Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens

Valeurs Actuelles

Les 16 carmélites de l’Oise, martyres sous la Révolution, vont être canonisées

Plus d’un siècle après leur béatification et 230 ans après leur mort, les religieuses carmélites de Compiègne (Oise) vont être canonisées. Le pape François a donné son accord pour lancer la procédure, rapporte, samedi 23 avril, Le Parisien. Il s’agira d’une canonisation « par équipollence », c’est-à-dire qui ne nécessite pas l’exécution d’un miracle. En 1792, sous la Terreur, les 16 religieuses avaient été arrêtées, puis condamnées pour fanatisme et sédition. En 1794, elles montaient sur l’échafaud place de la Nation. Leur attitude paisible face à la mort avait ému la foule et lancé le culte de ces martyres.

A l’occasion d’un pèlerinage

En 1906, elles avaient été béatifiées par le pape Pie X. Leur canonisation a été obtenue après une longue attente. En 1992 l’évêque de Beauvais, Mgr Guy Thomazeau, avait fait une demande en ce sens à Jean-Paul II, raconte Le Parisien. Si le Pape s’était montré très ouvert à cette idée, l’absence de miracle reconnu a entravé la procédure. Un long travail de recherches a permis de documenter des témoignages, les lieux de culte, afin d’obtenir cette canonisation « par équipollence », la septième sous le pontificat actuelle.

L’annonce a été faite à l’occasion du pèlerinage annuel qui débutera dimanche 24 avril à Compiègne. Une icône consacrée aux carmélites sera dévoilée à cette occasion. « On y voit un lien très fort avec la guerre qui se déroule en Ukraine. Leur message était un message de paix et d’espoir. On a encore l’impression de bénéficier de leurs prières aujourd’hui », a témoigné au Parisien Baudouin Gérard, président des amis des bienheureuses carmélites de Compiègne.

Compiègne : les dernières actualités

Oise : deux communes imposent un couvre-feu aux mineurs pour la nuit de la Saint-Sylvestre

“Quelle autre solution a-t-on ?“ : malgré une injonction, 80 caravanes refusent de quitter un terrain à Compiègne

Le maire de Compiègne Philipe Marini soutient une manifestation pro-Palestine

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

El Salvador: Whip-wielding demons kick off Easter week

Locals in the city of Texistepeque in El Salvador have kicked off the Easter week with an annual festival which sees residents dressing up as demons known as "talcigüines" and playfully whipping bystanders.

The demons and a man dressed as Jesus act out scenes which are meant to represent the temptation of Christ as told in the gospels.

The traditional ceremony is held on the day after Palm Sunday and attracts people from across El Salvador to the city 50 miles (80 km) north of the capital San Salvador.

The men who are chosen to act as talcigüines start their day by attending mass.

They then walk through the city streets whipping visitors and locals in a ceremony in which those attending are meant to repent the sins they have committed during the year.

At the end of the ceremony, the demons lie down on the ground and the man playing Jesus steps over them, portraying the victory of good over evil.

The talcigüines are meant to represent evil and inspire terror but even the youngest residents know that the demons will be defeated in the end and are therefore not to be feared.

Some youngsters even join the ranks of the talcigüines at an early age.

After all, who would not want to dance through their home town and whip some neighbours once a year?

All photos subject to copyright.

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France24 - Monde

Manon Aubry : "Les sanctions n'ont pas suffisamment touché la Russie"

Publié le : 26/04/2022 - 19:36Modifié le : 26/04/2022 - 19:40

Frédéric RIVIÈRE

Manon Aubry, porte-parole de Jean-Luc Mélenchon et coprésidente du Groupe de la gauche au Parlement européen, est l'invitée de "Mardi Politique". Elle revient avec Frédéric Rivière sur les résultats de la présidentielle en France et sur les législatives à venir, ainsi que sur la guerre en Ukraine, alors que le chef de la diplomatie russe a mis en garde contre le risque, bien réel, d'une troisième guerre mondiale. 

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France24 - Monde

Burkina Faso : "dialogue" avec des groupes armés pour tenter de sortir de la spirale de la violence

Publié le : 26/04/2022 - 16:16

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Des négociations sont en cours au Burkina Faso entre des leaders communautaires et des groupes armés locaux pour tenter de sortir de "l'impasse" des violences jihadistes qui gangrènent le pays depuis 2015. 

Des leaders communautaires et des combattants de groupes armés locaux ont entamé des pourparlers à l'issue incertaine au Burkina Faso, avec l'aval de la junte militaire qui a pris le pouvoir dans ce pays confronté à la violence jihadiste depuis 2015.

Début avril, la junte qui a renversé le 24 janvier le président élu Roch Marc Christian Kaboré, a annoncé la création de "comités locaux de dialogue" avec des groupes burkinabè n'ayant pas de liens avec Al-Qaïda et l'organisation État islamique (EI) qui déstabilisent par la violence le Mali, le Niger et le Burkina depuis plusieurs années.

Au Burkina seul, les violences jihadistes ont fait en sept ans plus de 2 000 morts et contraint au moins 1,8 million de personnes à fuir leurs foyers.

>> À (re)lire : "Le Burkina Faso déstabilisé par les violences jihadistes"

Quand les attaques jihadistes ont débuté, l'ennemi "traversait essentiellement les frontières", note François Zoungrana, commandant de l'Unité spéciale d'intervention de la gendarmerie nationale (USIGN), fer de lance dans la lutte antijihadiste.

"Actuellement, l'ennemi est essentiellement composé de citoyens burkinabè" et "est très souvent invisible et confondu à la population", affirme-t-il, ce qui "oblige à repenser la guerre, la façon de mener la guerre".

Les services de renseignement ont dénombré une dizaine de "groupes endogènes" nés au Burkina et n'ayant a priori pas ou plus de liens avec les organisations transnationales que sont Al-Qaïda et l'EI.

Ces groupes sont "une sorte de métastase du phénomène terroriste" qui contrôle "des pans entier du territoire" et obligent "les autorités à explorer d'autres options comme le dialogue, au lieu du tout militaire", note Drissa Traoré, enseignant et analyste politique.

Sortir de "l'impasse"

Ce constat, ainsi que la volonté exprimée par certains jeunes combattants de ces groupes de parler à leurs leaders traditionnels, religieux et coutumiers, a conduit à la mise en place des comités de dialogue, selon le ministre burkinabè de la Réconciliation nationale, Yéro Boly.

"La raison de ce dialogue, c'est qu'on est dans l'impasse" a-t-il souligné récemment, en ajoutant : "Le chemin dans lequel ils se sont engagés est un chemin sans avenir, c'est le constat fait par ces jeunes" combattants.

Ce sont eux qui, "détenant des armes et évoluant au sein de groupes armés contre leurs propres villages (...) ont manifesté le désir de parler". "Le dialogue s'est instauré et suit son cours", a-t-il ajouté.

>> À (re)lire : "Mali, Guinée, Burkina Faso... la tentation du coup d'État en Afrique de l'Ouest"

Selon une source sécuritaire, "il y a déjà eu des contacts entre des combattants de groupes armés et des leaders communautaires dans les zones à fort défi sécuritaire", essentiellement dans le nord et l'est où sont concentrées les attaques.

Signe apparent du début de pourparlers, des combattants ont levé leur blocus instauré depuis février sur Djibo, chef-lieu de la province du Soum, dans le nord, permettant à l'armée de convoyer le 20 avril vers la ville une centaine de camions de vivres et de marchandises diverses, selon des habitants.

Le dialogue doit préparer un retour des combattants dans leurs localités pour y reprendre des activités comme l'élevage.

"Combien sont ces jeunes qui désirent déposer les armes ? Parlent-ils en leur nom ou celui des groupes armés ?", s'interroge cependant Drissa Traoré, pour qui ils représentent une "faible minorité au regard de la dizaine de groupes jihadistes actifs sur le sol burkinabè".

Non à "l'impunité"

Selon lui, "il est quasi certain que ce dialogue ne concerne pas les deux grandes organisations que sont l'État islamique et Al-Qaïda, mais plutôt des petits groupuscules".

Il estime qu'il convient de "faire la part entre les combattants des groupes armés, les bandits de grands chemins, les contrebandiers et les leaders terroristes", car "on ne négocie pas avec tout le monde, notamment ceux qui ont les mains tachées de sang, au risque de dresser le lit d'une impunité qui va davantage affecter la cohésion sociale et déboucher sur d'autres crises".

"Les populations veulent le retour de la paix et pouvoir rejoindre leurs localités qu'elles ont dû fuir. Mais tous se demandent comment cohabiter avec des gens qui ont tué vos parents, vous dépouillant ensuite de tout", renchérit Moussa Diallo, membre de la coordination des jeunes du Sahel.

Selon Yéro Boly, il n'est pas question pour l'État de "dialoguer directement avec des chefs terroristes encore moins de négocier", en notant que parallèlement au dialogue, l'armée "continue son travail" par opérations militaires antijihadistes.

Moussa Diallo se rappelle qu'il y a déjà eu par le passé "des dialogues informels menés par les communautés locales" qui n'ont abouti qu'à "une brève accalmie", car "certains engagements" n'ont pas été tenus. "Pour finir, ces personnes reprennent les armes et deviennent encore plus violentes".

"Il faudra aussi que les autorités pensent aux jeunes des localités qui n'ont pas rejoint les groupes armés, sinon ce sera une sorte d'injustice", ajoute-t-il avant de s'interroger : "Qui sait si ces jeunes qui seront délaissés au profit des anciens combattants, ne vont pas à leur tour prendre des armes ?"

Avec AFP

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Burkina Faso : une dizaine de personnes tuées dans une attaque contre un détachement militaire

Au Burkina Faso, la junte nomme un gouvernement pour diriger la transition

Treize soldats tués dans une attaque dans l'est du Burkina Faso

France24 - Monde

La Corée du Nord exhibe un missile balistique et promet de renforcer son arsenal nucléaire

Publié le : 26/04/2022 - 05:39

FRANCE 24 Suivre

Le dirigeant Kim Jong-un a annoncé lundi son intention de renforcer l'armement nucléaire de la Corée du Nord, lors d'un discours prononcé à l'occasion d'un défilé militaire à Pyongyang. Le Hwasong-17, plus large missile balistique intercontinental du pays, a été exhibé à cette occasion.

La Corée du Nord va accélérer le développement de son arsenal nucléaire, a déclaré son dirigeant Kim Jong-un lors d'une parade militaire durant laquelle des missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) ont été exhibés, a rapporté mardi 26 avril la presse officielle nord-coréenne.

Pyongyang a intensifié cette année ses essais de missiles et mis en exergue sa puissance militaire dans un contexte d'impasse des discussions avec les États-Unis sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne et d'arrivée au pouvoir d'une administration conservatrice en Corée du Sud.

"La puissance nucléaire de la République doit être prête pour effectuer sa mission responsable et dissuasion unique à tout moment", a dit Kim Jong-un, selon les propos rapportés par l'agence KCNA, lors de la parade organisée lundi pour marquer l'anniversaire de la création de l'armée nord-coréenne.

Hwasong-17

Si elle a pour mission fondamentale de dissuader la guerre, la puissance nucléaire nord-coréenne pourrait être utilisée autrement si d'autres pays imposent des circonstances indésirables, a ajouté le numéro un nord-coréen, d'après la même source.

Le Hwasong-17, plus large missile balistique intercontinental de Pyongyang, a été exhibé lors de la parade après avoir été testé pour la première fois le mois dernier  des représentants à Séoul estiment toutefois que les manœuvres se sont conclues par une explosion au-dessus de la capitale nord-coréenne.

Aucune image de la parade n'a été diffusée dans l'immédiat par la presse officielle nord-coréenne.

Avec Reuters

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Corée du Nord : le 110e anniversaire de Kim Il-sung célébré sans parade militaire

Les deux Corées entretiennent leur politique de rapprochement

La Corée du Nord teste un nouveau système améliorant l'efficacité des armes nucléaires tactiques

France24 - Monde

Covid-19 : face à la menace d'un confinement, Pékin mise sur un dépistage massif

Publié le : 26/04/2022 - 08:29

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Après la découverte de plus d'une centaine de cas de Covid-19 depuis la semaine dernière, le dépistage a été étendu à Pékin. Douze des seize districts de la ville sont concernés.

Alors que les habitants de Shanghai, en Chine, sont confinés depuis bientôt un mois en raison d'une flambée de l'épidémie de Covid-19, Pékin met tout en œuvre pour ne pas subir le même sort. La ville a annoncé étendre son dépistage à une grande partie des habitants tandis que des gymnases et des sites touristiques ont décidé de fermer leurs portes.

La Chine affronte depuis mars une forte hausse du nombre de cas de Covid-19, une épidémie qui touche, à des degrés divers, de nombreuses provinces. Elle y répond par une stratégie "zéro Covid", accompagnée de mises en quarantaine et de dépistages massifs.

À Shanghai, la ville la plus durement touchée jusqu'à présent, les autorités ont annoncé 52 nouveaux morts mardi et près de 17 000 cas positifs en 24 heures.

Les 25 millions d'habitants y subissent un dur confinement depuis début avril. Certains ont des difficultés d'accès à la nourriture et les personnes testées positives sont envoyées dans des centres de quarantaine à l'hygiène variable.

>> À lire aussi : "Confinement des Français de Shanghai : 'Quand mon QR code est passé au rouge, ça a été la panique'"

Plus d'une centaine de cas depuis la semaine dernière

La situation est infiniment moins grave à Pékin. Mais plus d'une centaine de cas positifs ont été recensés depuis la semaine dernière, dont 33 nouveaux annoncés mardi – une augmentation par rapport aux jours précédents.

Afin d'identifier et d'isoler au plus vite les personnes infectées, les autorités pékinoises mènent une campagne de dépistage qui s'étend dès mardi à 12 des 16 districts de la ville de 22 millions d'habitants.

Lundi, les résidents et les employés du district de Chaoyang, le plus peuplé de la ville et siège de nombreuses multinationales, bureaux, ambassades et centres commerciaux, avaient déjà été testés.

Plusieurs gymnases ont par ailleurs annoncé mardi leur fermeture jusqu'à nouvel ordre "pour se conformer aux demandes des autorités sanitaires". Le temple des Lamas, un site bouddhiste qui attire de nombreux visiteurs, fermera lui à partir de mercredi.

La vie reste toutefois largement normale dans la capitale chinoise. Les rues sont aussi fréquentées qu'à l'accoutumée. Les commerces, restaurants, cinémas, bureaux et bars sont ouverts.

Ruée dans les supermarchés

Même si les autorités n'ont pas évoqué la possibilité d'un confinement, l'exemple de Shanghai effraie nombre de Pékinois qui préfèrent constituer des stocks de nourriture pour faire face à cette éventualité. Ceux-ci se sont rendus en masse ces derniers jours dans les supermarchés et sur les plateformes de vente en ligne pour acheter viande, fruits, légumes, eau, snacks, huile et autres produits de première nécessité. Aucune pénurie alimentaire n'est pour le moment constatée et les autorités assurent que l'approvisionnement pourra suivre la demande.

Le porte-parole de la mairie de Pékin, Xu Hejian, a indiqué lundi soir que la progression du virus était encore "sous contrôle".

Les autorités ont exhorté les entreprises à recourir au télétravail. Elles ont aussi confiné une trentaine de bâtiments résidentiels et demandé aux agences de voyage de suspendre les excursions en groupe dans la capitale.

À quelques jours des congés du 1er-Mai, la mairie a également appelé les Pékinois à ne pas quitter la ville sauf nécessité absolue.

Les mesures prises par Pékin sont toutefois très modérées comparées à celles dans d'autres endroits confrontés à des flambées épidémiques similaires. La ville de Baotou (nord de la Chine), grande productrice de terres rares, a ainsi appelé lundi l'ensemble de ses habitants à rester chez eux, après la découverte de seulement deux cas positifs.

Avec AFP

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"Voices of April", quand les habitants de Shanghai défient la censure chinoise

Covid-19 en Chine : en pleine flambée épidémique, Pékin sous la menace d'un confinement

Covid-19 : premiers décès à Shanghai depuis le début du confinement

France24 - Monde

L'ONU met en garde l'humanité contre une "spirale d'autodestruction"

Publié le : 26/04/2022 - 01:56

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L'action humaine sur le climat contribue à de plus en plus de catastrophes dans le monde, prévient l'ONU dans un rapport publié mardi, et dont les auteurs appellent à enrayer cette "spirale d'autodestruction" à laquelle l'humanité fait face.

Dans un nouveau rapport publié mardi 26 avril, le Bureau des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophes souligne que ces dernières se multiplient rapidement dans le monde en raison du changement climatique, qui est provoqué par l'action humaine, et d'une gestion inadéquate des risques.

"Le monde doit faire davantage pour intégrer le risque de catastrophe dans notre façon de vivre, de construire et d'investir", a souligné la vice-secrétaire générale des Nations unies, Amina Mohammed, dans la présentation du rapport. Elle a appelé la communauté internationale à désengager l'humanité de cette "spirale d'autodestruction". "Nous devons transformer notre complaisance collective en action. Ensemble, nous pouvons ralentir le rythme des désastres qui sont évitables", a-t-elle ajouté.

>> À lire aussi : "Selon le Giec, l'humanité dispose de trois ans pour réduire ses émissions de CO2"

Le rapport révèle qu'entre 350 et 500 catastrophes de moyenne et grande ampleur ont eu lieu chaque année au cours des deux dernières décennies. Le coût de ces catastrophes s'est élevé en moyenne à environ 170 milliards de dollars par an au cours de la dernière décennie.

Épisodes de sécheresse, températures extrêmes, inondations... Le nombre des catastrophes devrait s'élever à 560 par an – soit 1,5 par jour – d'ici à 2030 (contre 400 en 2015), et mettre en danger des millions de vies.

"Optimisme" et "invincibilité"

Le rapport déplore que le monde ait une perception erronée des risques liés aux catastrophes naturelles, et l'attribue à une "sous-estimation" des risques et à des sentiments d'"optimisme" et d'"invincibilité".

Le rapport indique que l'ampleur et l'intensité des catastrophes est en augmentation, le nombre de personnes tuées ou touchées par des catastrophes ayant été plus élevé au cours des cinq dernières années qu'au cours des cinq précédentes.

Les catastrophes ont un impact disproportionné sur les pays en développement, qui perdent en moyenne 1 % de leur PIB par an à cause des catastrophes, contre 0,1 à 0,3 % pour les pays développés. Le coût le plus élevé est supporté par la région Asie-Pacifique.

"Les catastrophes peuvent être évitées, mais seulement si les pays investissent le temps et les ressources nécessaires pour comprendre et réduire les risques", a relevé Mami Mizutori, représentante spéciale du secrétaire général pour la réduction des risques de catastrophe. "En ignorant délibérément les risques et en ne les intégrant pas dans le processus décisionnel, le monde finance sa propre destruction", a-t-elle ajouté.

Avec AFP

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Inondations, canicule, incendies… L'été 2021, saison de tous les extrêmes en Europe

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France24 - Monde

Soudan : plus de 210 morts dans des violences tribales au Darfour

Publié le : 27/04/2022 - 17:23

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Au moins 213 personnes ont été tuées en quatre jours de violences tribales au Darfour, a affirmé, mardi soir, le gouverneur de cette région de l'ouest du Soudan ravagée depuis des décennies par la guerre. L'ONU a demandé une enquête. 

Ravagée depuis des décennies par la guerre, la région du Darfour a été le théâtre de nouvelles violences. Elles ont débuté il y a cinq jours à Krink, habitée majoritairement par la tribu des Massalit, et se sont étendues vers El-Geneina, la capitale du Darfour-Ouest.

Selon la Coordination générale pour réfugiés et déplacés du Darfour, les violences ont éclaté lorsque des combattants armés issus de tribus arabes ont attaqué des villages Massalit, une minorité ethnique africaine, en représailles à la mort de deux membres de leurs tribus.  

Le bilan le plus lourd a été enregistré dimanche avec "201 morts et 13 blessés", a précisé le gouverneur du Darfour-Ouest Khamis Abkar dans une vidéo diffusée tard mardi 26 avril.

Par ailleurs, huit personnes ont été tuées vendredi et quatre autres lundi, toujours selon Khamis Abkar.

Dans sa vidéo, le gouverneur a aussi accusé les forces gouvernementales chargées d'assurer la sécurité de Krink de s'être "retirées sans aucune justification" alors que les combats s'intensifiaient dimanche.

La ville de Krink "a été complètement détruite, y compris les institutions gouvernementales", a déploré Khamis  Abkar. "C'est un crime contre l'humanité."

L'ONU demande une enquête

Des témoins ont accusé la milice janjawid, force supplétive du gouvernement soudanais, d'avoir orchestré les violences.

Ces miliciens utilisés par le dictateur Omar el-Béchir dans sa longue guerre lancée en 2003 au Darfour ont, ces dernières années, rejoint par milliers les Forces de soutien rapide (FSR), dirigées par le général Mohammed Hamdane Daglo, numéro deux du pouvoir militaire en place depuis le putsch d'octobre à Khartoum.

La Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, Michelle Bachelet, mercredi 27 avril, s'est dite "consternée".

"J'appelle les autorités soudanaises à mener des enquêtes rapides, complètes, impartiales et indépendantes sur ces attaques et à demander des comptes à tous les responsables", a déclaré Michelle Bachelet dans un communiqué.

Selon l'ONU, des dizaines de personnes ont été tuées et des centaines de maisons incendiées lors de plusieurs épisodes de violence au Darfour ces derniers mois favorisés, selon les experts, par le vide sécuritaire créé par le putsch du général Abdel Fattah al-Burhane à Khartoum en octobre.

La région a été ravagée par une guerre civile déclenchée en 2003 entre le régime à majorité arabe et les insurgés issus de minorités ethniques dénonçant des discriminations.

Environ 300 000 personnes sont mortes et près de 2,5 millions déplacées durant les premières années de violences, d'après l'ONU.

Le Soudan, sorti en 2019 de 30 années de dictature sous Omar el-Béchir, est depuis le coup d'État d'octobre englué dans le marasme politique et économique.

AFP

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Au Soudan, un jeune homme tué par balles lors des manifestations antiputsch

DEMAIN A LA UNE

Soudan : mobilisation de grande ampleur contre le régime militaire trois ans après la révolution

Darfour : le procès du "colonel des colonels" s'ouvre devant la CPI

France24 - Monde

La guerre en Ukraine, une carte à jouer pour le gouvernement et les rebelles éthiopiens

Publié le : 27/04/2022 - 17:17Modifié le : 27/04/2022 - 17:50

David RICH Suivre

La guerre en Ukraine trouve une résonance particulière en Éthiopie, où perdure, à l'écart des radars médiatiques, un conflit sanglant entre le gouvernement et les rebelles du Tigré. Alors que le pouvoir apporte un discret soutien à Moscou, les Tigréens poussent la comparaison avec Kiev, espérant fédérer le soutien de la communauté internationale.

L'Éthiopie en proie à une guerre sans fin. Dix-sept mois après le début du conflit opposant le gouvernement central aux rebelles du Tigré, la crise s'est graduellement étendue à travers les régions du nord, faisant plusieurs centaines de milliers de victimes et provoquant un risque accru de famine. La trêve humanitaire, décrétée par le gouvernement fin mars, n'a pour le moment pas permis d'avancée significative sur le terrain. 

Dans ce contexte d'enlisement, l'avènement, il y a maintenant deux mois, d'une guerre sur le sol européen avec l'offensive russe en Ukraine, suscite une attention particulière dans le pays. Alors que certains observateurs pointent du doigt l'écart d'intérêt médiatique porté aux deux conflits, le gouvernement et les rebelles tentent de se positionner pour faire avancer leur cause. 

Les "amis éthiopiens" de la Russie 

Lundi 18 avril au matin, une centaine d'Éthiopiens faisaient la queue devant l'ambassade de Russie d'Addis-Abeba : des volontaires venus postuler pour combattre en Ukraine. Alors que depuis plusieurs jours la rumeur d'un enrôlement moyennant finance circulait sur les réseaux sociaux, l'ambassade russe réfute tout appel officiel.

"Nous tenons à vous informer que l'ambassade n'accepte aucune demande de recrutement dans les forces armées de la Fédération de Russie", affirment les autorités dans un communiqué daté du 19 avril, tout en remerciant les Éthiopiens pour leur soutien "depuis le début de l'opération militaire spéciale" en Ukraine. 

The queues formed early each morning outside the Russian embassy in Ethiopia's capital Addis Ababa. Drawn by rumours on social media, young men and old, many with their military records in hand, arrived with hopes of fighting for Russia in Ukraine. https://t.co/yfUB4wtpft pic.twitter.com/oQ2FEO0vqA

April 21, 2022

"Nous avons reçu des courriels et des visites en personne de citoyens éthiopiens exprimant leur solidarité et leur soutien à la Fédération de Russie (…) Nous remercions tous les amis éthiopiens pour les mots aimables qu'ils ont adressés à notre pays." 

"Il est évident au vu de la situation économique du pays que les volontaires présents à l'ambassade étaient avant tout motivés par l'appât du gain", estime Gérard Prunier, spécialiste de la Corne de l'Afrique qui a vécu de nombreuses années en Éthiopie.

"Contrairement à certains pays d'Afrique francophone, il n'y a pas véritablement de sentiment prorusse parmi la population en Éthiopie, poursuit le chercheur. Par contre, il existe un ressentiment envers les États-Unis, qui ont soutenu le gouvernement tigréen dans les années 1990. Durant cette période, un petit groupe de dirigeants ont privilégié leurs intérêts sur ceux du peuple et la question de l'ingérence américaine est depuis très mal perçue dans le pays."

Depuis l'arrivée à la Maison Blanche de Joe Biden, les États-Unis ont accentué la pression sur le gouvernement du Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, en imposant des sanctions pour tenter de mettre fin au conflit. En réaction, les soutiens du gouvernement sont descendus dans la rue dénonçant l'interventionnisme occidental, brandissant parfois des pancartes à l'effigie des présidents chinois et russe. De son côté, la Russie a renforcé ses relations avec le pays en signant en juillet dernier un nouvel accord de partenariat militaire. 

Unis contre "l'ingérence" de l'Occident 

Le lien entre la Russie et l'Éthiopie se traduit également par un soutien réciproque au sein à l'ONU. Le 3 mars, une semaine après le début de l'invasion russe, le Premier ministre éthiopien publie un communiqué sur la situation en Ukraine, appelant "toutes les parties à faire preuve de retenue". 

La veille, l'Éthiopie avait quitté la salle lors du vote d'une résolution des Nations unies, adoptée à une très large majorité, exigeant de la Russie l'arrêt immédiat du recours à la force en Ukraine. L'Érythrée, l'allié du gouvernement éthiopien dans la guerre contre le Tigré, fait, quant à elle, partie des six pays à avoir voté contre. 

"L'Érythrée est un pays complètement isolé sur la scène internationale, qui soutient la Russie car elle cherche avant tout un partenaire susceptible de lui fournir des armes sans lui demander des comptes sur la question des droits de l'Homme", explique Gérard Prunier. "L'Éthiopie, au contraire, tente de maintenir de bonnes relations avec l'Occident, et ne peut donc se permettre un soutien trop explicite envers Moscou. Elle est tout de même considérée comme un allié par la Russie, notamment du fait de sa proximité avec l'Érythrée."

En mars 2021, la Russie s'était, pour sa part, opposée à une déclaration de l'ONU appelant à la fin des violences dans la région du Tigré. 

"Au Conseil de sécurité, la Russie n'a pas peur d'utiliser le veto pour contrer les positions occidentales. Elle donne ainsi un sentiment de protection diplomatique très important aux États qui, comme l'Éthiopie, sont critiqués par la communauté internationale", souligne Roland Marchal, chercheur au Centre de recherches internationales de Sciences Po et auteur d'une étude sur les liens entre la Russie et la Corne de l'Afrique. "L'Éthiopie et la Russie considèrent toutes deux que les pays occidentaux sont hostiles et font de l'ingérence. Pour autant, le soutien d'Abiy Ahmed envers Moscou est avant tout un calcul politique et non un réel soutien à l'offensive russe en Ukraine."

Tigré, Ukraine, même combat ? 

Alors qu'Abiy Ahmed tente d'entretenir un rapport d'équilibre entre les Occidentaux et la Russie, les Tigréens, eux, sont bien décidés à faire pencher la balance en leur faveur. Au cours du mois de mars, Getachew Reda, porte-parole du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) et ancien ministre de la Communication, a publié plusieurs chroniques dressant un parallèle entre les guerres en Ukraine et en Éthiopie. "L'unité sans précédent du monde démocratique libéral contre l'invasion de l'Ukraine par la Russie est admirable", soulignait-il le 23 mars, avant de regretter que la "position morale forte" des États-Unis face à Moscou ne soit pas "universelle". 

Une vision partagée par le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus, lui-même Tigréen, qui a dit regretter, le 13 avril, que d'autres conflits comme celui du Tigré ne bénéficient pas, ne serait-ce que "d'une fraction" de l'attention accordée à l'Ukraine. Prompt à dénoncer les ravages de la guerre dans son pays, le patron de l'OMS, ancien ministre et cadre du TPLF, est considéré comme un ennemi par Abiy Ahmed. Le Premier ministre, qui l'accuse d'ingérence dans les affaires éthiopiennes, à même tenté de faire barrage à sa réélection à la tête de l'organisation onusienne en janvier dernier, sans succès. 

In #Tigray, Ethiopia, over 5 million people face starvation. With #famine comes widespread disease and death. We call for urgent, unimpeded entry of humanitarian aid, including food, medical supplies, equipment, fuel and cash. https://t.co/EfoD5SWZeM

September 30, 2021

"Les Tigréens ont bien raison de communiquer sur la situation humanitaire et ont des arguments à faire valoir car l'ampleur des destructions et le nombre de victimes sont considérables", souligne Roland Marchal. "La différence de traitement vis-à-vis des guerres en Ukraine et en Éthiopie mérite elle aussi d'être soulevée. Mais la comparaison entre les deux conflits a ses limites, car contrairement à Vladimir Poutine, Abiy Ahmed n'a pas une politique expansionniste et respecte la souveraineté nationale de ses voisins."

Alors que les Tigréens dénoncent les horreurs du conflit, le Premier ministre éthiopien tente, à l'inverse, d'invisibiliser la guerre dans son pays, selon Gérard Prunier. "Il veut faire croire que les affaires courantes continuent alors qu'il a depuis longtemps perdu le contrôle de la situation. Personne n'est dupe, ni les Éthiopiens, ni la communauté internationale, mais la situation arrange les Occidentaux. L'Ukraine est pour eux un enjeu stratégique prioritaire, alors que ce n'est pas du tout le cas de l'Éthiopie. Les Occidentaux n'ont aucune envie de s'impliquer dans ce conflit." 

Malgré les réticences occidentales, le TPLF continue son combat. Le 20  avril, le gouvernement du Tigré a publié une lettre ouverte à l'attention du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, dans laquelle il a de nouveau appuyé sur la comparaison avec l'Ukraine et appelé l'ONU à une plus grande "détermination pour soutenir les principes fondamentaux du droit international et de l'humanité". 

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Éthiopie : des ONG dénoncent un "nettoyage ethnique" au Tigré

ANALYSE

Éthiopie : le barrage sur le Nil est "une victoire majeure qui ne suffira pas à réunifier le pays"

En Éthiopie, treize camions d'aide humanitaire sont arrivés à Mekele, au Tigré

France24 - Monde

"Voices of April", quand les habitants de Shanghai défient la censure chinoise

Publié le : 25/04/2022 - 17:30

Sébastian SEIBT Suivre

La vidéo "Voices of April" est devenue, depuis vendredi, un phénomène sur les réseaux sociaux chinois. Elle permet d’entendre des courts témoignages d’habitants de Shanghai qui expriment leur ras-le-bol du confinement en place depuis plus d’un mois. De quoi irriter au plus haut point les censeurs chinois.

Un long plan panoramique de six minutes, des images en noir et blanc de Shanghai vu de haut, une musique mélancolique et une succession de courts extraits sonores d’habitants confinés au bout du rouleau.

Impossible d’échapper depuis ce week-end à la vidéo "Voices of April" sur les réseaux sociaux chinois… malgré la censure de Pékin. Ce montage, mis en ligne vendredi 23 avril, est devenu "le contenu critique des autorités le plus discuté sur Internet depuis le décès du Dr Li Wenliang [le médecin lanceur d'alerte mort du Covid-19 en février 2020]", affirme What’s on Weibo, un site anglophone sur l’actualité du célèbre réseau social chinois.

"Ce n’est pas le virus qui tue, c’est la faim"

Le ton de la vidéo est donné dès le début. Elle commence par les autorités sanitaires de Shanghai qui assuraient encore mi-mars qu’une quarantaine ne serait jamais imposée à la ville qui était "économiquement et socialement trop importante".

Deux semaines plus tard, le principal centre financier chinois était mis totalement à l’arrêt en vertu de la politique de "zéro Covid" défendue par le gouvernement chinois. Mais plus d’un mois de confinement strict n’ont pas encore permis à la Chine de venir à bout du variant Omicron à Shanghai. Il y a eu 19 000 nouveaux cas et quinze décès dans cette ville de 26 millions d’habitants dimanche 24 avril.

"Voices of April" permet de mieux comprendre, à travers des enregistrements d’appels téléphoniques, l’ampleur du coût humain de ce confinement très strict imposé à Shanghai. On y entend une mère qui demande à ses voisins s’ils ont un médicament spécifique dont a besoin son fils, car elle ne peut sortir en acheter. Un autre résident se plaint aux autorités locales que son père - très malade - n’a été accepté dans aucun hôpital, car ils doivent gérer en priorité tous les patients du Covid-19. Un autre encore se plaint au téléphone que "ce n’est pas le virus qui tuent, c’est la faim !".

Mais il n’y a pas que les habitants que l’on entend dans ces courts extraits. Un camionneur qui vient juste d’arriver à Shanghai se plaint de ne trouver personne pour toute la nourriture qu’il est venu livrer "de son propre chef pour aider la population". Des volontaires pour les services sanitaires locaux expriment aussi leur frustration de ne pouvoir aider tout le monde car ils sont débordés.

>> À lire sur les Observateurs : "Ils vont mourir de faim" : à Shanghai, les habitants "ne voient pas le bout" d’un confinement ultra-strict

Ce ne sont pas les seuls témoignages disponibles d’habitants et France 24 a aussi pu en contacter plusieurs. Mais ils sont en Chinois, ce qui, dans le contexte d’une politique "zéro Covid" qui commence à être critiquée par certains scientifiques y compris par Zhong Nanshan, le Monsieur Covid de la Chine depuis 2020, est du plus mauvais effet. Surtout que "dès samedi matin, elle était sur tous les téléphones, que ce soit sur le service de messagerie WeChat ou sur Weibo", souligne What’s On Weibo.

Jeu du chat et de la souris entre censeurs et internautes

"Cette vidéo est devenue un symbole de la résistance à la politique sanitaire voulue par le gouvernement et elle a le potentiel pour servir à mobiliser la population contre les autorités", estime un expert chinois des questions politiques qui a préféré garder l’anonymat.

D’où, d’après lui, la censure tous azimuts que les autorités n’ont pas tardé à déployer. Dès samedi après-midi, tous les liens vers la vidéo partagés sur Internet pointaient vers des pages 404, indiquant que le contenu avait été effacé. La phrase "Voices of April" ne pouvait plus non plus être utilisée sur les réseaux sociaux, raconte le quotidien britannique The Guardian.

Une censure somme toute traditionnelle dans un pays comme la Chine où l’Internet est très étroitement surveillé. Mais cette fois-ci, les "netizens" chinois semblent décidé à ne pas se laisser faire. "Vous voulez la guerre ? Vous l’aurez ! Vous ne réussirez pas à censurer toute la population unie de Shanghai", s’est énervé un internaute.

Le nom de la vidéo a d’abord été changé dans l’espoir d’échapper à la vigilance du Big Brother chinois. "Voices of April" est ainsi devenu "Voices of Shanghai". Un subterfuge qui n’a pas suffi longtemps à berner des censeurs qui ont été habitués, par le passé, à débusquer des formes très créatives de critiques contre Xi Jinping (comme le fait d’utiliser le personnage de Winnie l’ourson, censé ressembler au dirigeant chinois, pour dénoncer le régime).

Dans ce jeu du chat et de la souris, les internautes ont ensuite trouvé d’autres solutions, raconte le Guardian. Certains ont modifié les paroles de poèmes célèbres pour y insérer des références aux "Voices of April", tandis que d’autres ont posté des simples QR code qui, une fois scannés, permettaient de visionner le désormais célèbre montage.

Face à cet effort de propagation de la vidéo virale, il semblerait que les censeurs n’aient pas encore réussi à bouter ce contenu hors de tous les recoins du Web chinois, note l’expert chinois contacté par France 24.

Le régime chinois a donc décidé de mobiliser le très influent quotidien Global Times pour contre-attaquer. Hu Xijin, son ancien rédacteur en chef, a tenté de justifier sur Weibo la censure expliquant "que c’était le signe que les autorités avaient bien entendu" les critiques des habitants de Shanghai qui, "après avoir été enfermés longtemps, ont besoin d’un canal pour s’exprimer".

Les autorités chinoises sont prises entre deux feux. Elles n’ont aucune envie d’apparaître comme insensibles aux souffrances des habitants de Shanghai toujours confinés. Surtout qu’ils n’ont jamais nié que la politique "zéro Covid" nécessitait des mesures parfois drastiques. Mais ils jugent d’autant plus impossible de laisser ce genre de témoignages de première main circuler, qu’avec la découverte de foyer d’infections à Pékin, un éventuel confinement de la capitale chinoise est dorénavant très sérieusement envisagé.

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France24 - Monde

Une législation "historique" au sein de l'UE pour lutter contre les zones de non-droit sur Internet

Publié le : 23/04/2022 - 07:39

FRANCE 24 Suivre

Les États membres de l'Union européenne, la Commission et le Parlement ont finalisé samedi une nouvelle législation qui permettra de mieux lutter contre les dérives de l'Internet comme les discours de haine, les campagnes de désinformation ou la vente de produits contrefaits.

Ramener de l'ordre dans le Far West de l'Internet, mieux lutter contre les appels au meurtre, les images pédophiles, les campagnes de désinformation ou les produits contrefaits... L'Union européenne a conclu samedi 22 avril une nouvelle législation "historique".

Le texte, discuté depuis près d'un an et demi, doit responsabiliser les très grandes plateformes du numérique, comme Facebook (Meta) ou Amazon, en les contraignant à supprimer les contenus illégaux et à coopérer avec les autorités.

"Cet accord est historique", s'est félicitée la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen sur Twitter, "nos nouvelles règles vont protéger les utilisateurs en ligne, assurer la liberté d'expression et des opportunités pour les entreprises".

Today’s agreement on #DSA is historic. Our new rules will protect users online, ensure freedom of expression and opportunities for businesses. What is illegal offline will effectively be illegal online in the EU. A strong signal for people, business & countries worldwide.

April 23, 2022

Le règlement sur les services numériques, "Digital Services Act", DSA, constitue l'un des deux volets d'un plan d'envergure présenté en décembre 2020 par la commissaire à la Concurrence, Margrethe Vestager, et son homologue au Marché intérieur, Thierry Breton.

Le premier volet, le règlement sur les marchés numériques, "Digital Markets Act", DMA, qui s'attaque aux pratiques anticoncurrentielles, a été conclu fin mars.

Le DSA, lui, met à jour la directive e-commerce, née il y a 20 ans quand les plateformes géantes étaient encore embryonnaires. Objectif : mettre fin aux zones de non-droit et aux abus sur internet.

Les dérives des réseaux sociaux ont souvent défrayé la chronique : assassinat du professeur d'histoire Samuel Paty en France, après une campagne de haine en octobre 2020, assaut de manifestants sur le Capitole aux États -Unis en janvier 2021, en partie planifié grâce à Facebook et Twitter ...etc.

La face sombre d'internet concerne aussi les plateformes de vente envahies de produits contrefaits ou défectueux, qui peuvent s'avérer dangereux à l'instar des jouets d'enfants ne respectant pas les normes de sécurité.

Le nouveau règlement stipule l'obligation de retirer "promptement" tout contenu illicite (selon les lois nationales et européennes) dès qu'une plateforme en a connaissance. Il contraint les réseaux sociaux à suspendre les utilisateurs violant "fréquemment" la loi.

Le DSA obligera les sites de vente en ligne à contrôler l'identité de leurs fournisseurs avant de proposer leurs produits.

Il interdit les interfaces trompeuses ("dark pattern") qui poussent les internautes vers certains paramétrages de compte ou certains services payants.

Nouvelles obligations pour les Gafam 

Au cœur du projet, de nouvelles obligations imposées aux "très grandes plateformes", celles comptant "plus de 45 millions d'utilisateurs actifs" dans l'UE, soit autour d'une vingtaine d'entreprises, dont la liste reste à déterminer mais qui incluront les Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft), ainsi que Twitter, et peut-être TikTok ou Booking.

Ces acteurs devront évaluer eux-mêmes les risques liés à l'utilisation de leurs services et mettre en place les moyens appropriés pour retirer des contenus problématiques. Ils se verront imposer une transparence accrue sur leurs données et algorithmes de recommandation.

Ils seront audités une fois par an par des organismes indépendants et placés sous la surveillance de la Commission européenne qui pourra infliger des amendes atteignant 6% de leurs ventes annuelles en cas d'infractions répétées.

>> À lire : Ukraine : la guerre en direct à l'heure des réseaux sociaux

Le DSA interdit notamment l'utilisation des données sur les opinions politiques à des fins de ciblage publicitaire.

Ce texte "est une première mondiale en matière de régulation du numérique", a souligné le Conseil de l'UE, qui représente les 27 États membres, dans un communiqué. Il "vient consacrer le principe que ce qui est illégal hors ligne doit également être illégal en ligne".

L'ancienne secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, avait demandé jeudi soir à l'UE d'adopter cette nouvelle législation pour "soutenir la démocratie mondiale avant qu'il ne soit trop tard". "Pendant trop longtemps, les plateformes technologiques ont amplifié la désinformation et l'extrémisme sans avoir à rendre de comptes", avait-elle souligné.

La lanceuse d'alerte américaine Frances Haugen, qui a dénoncé la passivité de Facebook face aux nuisances de ses réseaux sociaux, avait salué en novembre le "potentiel énorme" du DSA qui pourrait devenir une "référence" pour d'autres pays, y compris les États-Unis.

>> À lire : Guerre en Ukraine : une campagne téléphonique pour combattre la désinformation russe

Dans le contexte de la guerre en Ukraine et des campagnes de désinformation qu'elle favorise, les législateurs ont ajouté "un mécanisme de réaction en cas de crise", a indiqué le Conseil européen. Activé sur décision de la Commission, il permettra de prendre des mesures "proportionnées et efficaces" à l'égard des très grandes plateformes qui contribueraient à répandre de fausses nouvelles.

Avec AFP

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Disparaître sous les radars des algorithmes

DÉCRYPTAGE

L'adhésion de l'Ukraine à l'UE, un chemin semé d'embûches

Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen donnent le coup d'envoi de la présidence française de l'UE

France24 - Monde

Ligue des champions : Manchester City prend un maigre avantage sur le Real après un match intense

Publié le : 26/04/2022 - 22:53

Romain HOUEIX Suivre

Manchester City a remporté sa demi-finale aller face au Real Madrid mardi, au terme d'un match d'une intensité rare (4-3). 

Sept buts ! La première demi-finale de la Ligue des champions, cuvée 2022, a tenu toutes ses promesses. À l'Etihad Stadium, Manchester City et le Real Madrid se sont livrés un match spectaculaire, se rendant coup pour coup. À l'arrivée, les Citizens ont pris un court avantage en vue du match retour (4-3). Karim Benzema s'est illustré avec un doublé.

Manchester City ne s'est pas embarrassé d'un round d'observation. Riyad Mahrez se retourne sur le côté droit et adresse un centre millimétré pour un Kevin De Bruyne lancé à pleine vitesse. La tête plongeante du Belge fait mouche (1re, 1-0).

Le Real Madrid tente de réagir immédiatement. Ederson manque sa relance tandis que Karim Benzema met la pression. Il s'appuie sur Rodrygo, qui est repris par la défense mancunienne (6e). C'est encore lui qui bute sur Aymeric Laporte quelques instants plus tard (10e).

Sur le côté gauche, Foden prend le meilleur sur Militao et glisse en retrait à Kevin De Bruyne. Le centre du Belge vers Gabriel Jesus est parfait. Le Brésilien se retourne d'un geste technique pour esquiver Alaba et trompe Courtois (11e, 2-0).

Le capitaine madrilène Karim Benzema sonne la révolte. Il montre l'exemple en pressant. Sur la récupération, il décale Vinicius Junior. Il pénètre sur la gauche avant d'ouvrir son pied droit pour frapper (17e).

🔥 En capitaine exemplaire, Karim Benzema harangue ses coéquipiers juste après le deuxième but des Cityzens. pic.twitter.com/RIHjm4zJhH

April 26, 2022

Pep Guardiola enrage

Malgré le réveil de la Maison blanche, Manchester City ne baisse pas de pied. Le latéral madrilène Daniel Carvajal vit notamment un match très compliqué face à Phil Foden. Sur un contre, Bernardo Silva accélère et ouvre sur la droite vers Riyad Mahrez. L'Algérien oublie de servir Kevin De Bruyne et frappe du pied droit – petit filet (26e). Pep Guardiola ne décolère pas de cette occasion gâchée malgré la mainmise de ses hommes.

Il faut dire qu'il sait qu'il a un buteur de classe mondiale en face de lui. Ferland Mendy adresse un centre pour son capitaine Benzema, qui dévie du gauche dans le but d'Ederson (33e, 2-1). Malgré les coups de boutoir de Manchester City, les deux équipes rentrent aux vestiaires sur ce score.

Le match repart aussi fort que la première mi-temps. Militao se troue complètement, Mahrez en profite et trouve le poteau d'un enroulé du gauche. Le ballon revient sur Foden qui reprend de volée... Carvajal sauve alors que le gardien était battu (46e). En revanche, sa tentative suivante fait mouche. Fernandinho récupère le ballon et combine avec Bernardo Silva avant d'adresser un centre millimétré vers le jeune prodige mancunien, qui croise sa tête (53e, 3-2).

La riposte du Real Madrid ne se fait pas attendre. Dans la continuité de l'engagement, Vinicius élimine Fernandinho sur la ligne de touche, accélère jusque dans la surface et trompe Ederson en angle fermé (55e, 3-2).

Dans un match de très haut niveau, les deux équipes se rendent coup pour coup avec une grande intensité. Manchester City et le Real Madrid ne s'économisent pas. À l'issue d'une très longue possession des Citizens, Zinchenko se fait faucher à l'entrée de la surface par Toni Kroos. L'arbitre hésite mais laisse l'avantage. Tous les joueurs s'arrêtent sauf Bérnardo Silva, qui envoie un missile dans la lucarne de Courtois (73e, 4-2).

Mais le scénario incroyable se poursuit. Sur un coup franc obtenu par l'entrant Camavinga, Kroos adresse un centre à Benzema. Laporte se rend coupable d'une main et d'une faute sur "KB9". Et le capitaine madrilène ne se prive pas de le transformer d'une insolente panenka (82e, 4-3).

Malgré les dernières tentatives des "Citizens", le score en reste là. Les fans des deux équipes n'ont qu'une hâte : être au match retour, prévu le mercredi 4 mai prochain.

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Pour Karim Benzema, objectif Ligue des champions et Ballon d'Or

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Pour Karim Benzema, objectif Ligue des champions et Ballon d'Or

Publié le : 26/04/2022 - 07:24

Romain HOUEIX Suivre

Grand artisan des qualifications face au PSG et à Chelsea, Karim Benzema sera une nouvelle fois l'atout maître du Real Madrid lors de sa demi-finale mardi face à Manchester City. En cas d'accession en finale, le Français se poserait comme un sérieux prétendant au Ballon d'Or 2022.

Tout simplement indispensable. C'est le statut de Karim Benzema au Real Madrid cette saison. Le capitaine des Merengues est l'artisan de l'excellente saison des Espagnols. Mardi 26 avril, face à Manchester City, il devrait encore être l'atout maître de son entraîneur Carlo Ancelotti pour tenter de décrocher une place en finale.

Semaine après semaine, Benzema porte son club et le parcours européen du Real lui doit énormément. Pourtant, dans une humilité calculée, il aime à dire qu'il est avant tout au service de l'équipe.

"Ce n'est pas une question de dépendance, non. Le Real a déjà gagné sans moi, et le Real continuera à gagner tout le temps", avait-il récemment protesté dans L'Équipe.

Il pèse sur les matches

Mais les chiffres et le scénario des matches racontent une autre histoire.

Son triplé contre le PSG a renversé un match bien mal engagé, son réalisme à Stamford Bridge avait donné une avance (3-1) qui s'est révélée très précieuse au retour à Bernabeau (2-3), où c'est encore lui qui a marqué le but décisif pour crucifier Chelsea pendant la prolongation.

The best things are coming… #Nueve #HalaMadrid #Alhamdulillah 🤲🏼❤️ pic.twitter.com/dWPN7Ro7dS

April 21, 2022

Naturellement, et il est le premier à le reconnaître, il n'est pas seul sur le terrain. Son entente avec Vinicius Junior et les coups de patte de velours de Luka Modric sont une bénédiction pour le finisseur hors-pair qu'il est. Mais son rôle dépasse très largement la surface de réparation et même le terrain.

"Il représente la finalisation des actions de l'équipe, mais aussi la capacité à lire les différentes situations du match, d'aider à la possession... Le qualifier d'attaquant est réducteur. Il est très complet", avait souligné au début de la saison Carlo Ancelotti.

Benzema ne rechigne jamais à redescendre sur le terrain, à participer à la construction, à haranguer ses coéquipiers aussi, développant des qualités de leader, soulignées elles aussi par le coach italien.

Des statistiques impressionnantes

Le Français, auteur de 12 buts cette saison en C1 dont 7 des 8 buts de son équipe en phase finale, est en position idéale pour finir meilleur buteur de la compétition puisqu'il est également à l'abri de Haller (11), sorti en huitièmes avec l'Ajax. Seul  Mohamed Salah, quatrième du classement avec huit buts et encore en lice avec Liverpool contre Villarreal mercredi, peut encore prétendre le concurrencer.

L'attaquant du Real Madrid pourrait également dépasser Lewandowski au classement historique des meilleurs buteurs de la Ligue des champions (depuis 1992-1993). Le Polonais a marqué 86 fois dans la compétition, Benzema 83.

Karim Benzema est également en tête d'un autre classement. Il est tout simplement l'attaquant tirant le plus au but : 4,2 tirs toutes les 90 minutes.

Candidat au Ballon d'Or nouvelle formule

Des statistiques impressionnantes qui font de lui un candidat naturel au prochain Ballon d'Or. D'autant que la réforme initiée par France Football, le promoteur de la récompense, pourrait l'avantager. En effet, les votes se cloront le 31 juillet prochain afin que la remise de la plus haute récompense individuelle s'aligne désormais sur le calendrier des saisons sportives et non des années civiles.

"C'est un objectif. Surtout que l'an dernier je n'étais pas loin, mais je n'avais pas remporté de trophée (en club). Là, je fais une très bonne saison, appuie l'international français. Le Ballon d'Or est une motivation, mais pas seulement personnelle. J'englobe l'équipe. Car si j'arrive à emmener mon équipe à remporter des trophées, forcément derrière, il y aura des récompenses individuelles", a-t-il expliqué dans un entretien à l'Équipe

Pour ce qui est des trophées, le Real Madrid est déjà quasi-assuré de remporter la Liga. Il ne lui manque qu'un seul point pour remporter le 35e championnat d'Espagne de son histoire, ce qui pourrait être chose faite dès samedi 30 avril après la rencontre à domicile face à l'Espanyol Barcelone.

Et comme un championnat national ne suffit pas, la bande à Karim rêve de soulever la "Coupe aux Grandes oreilles" pour appuyer sa candidature au Ballon d'Or. Sur la route de la finale, reste à se débarrasser de Manchester City. Et potentiellement de Liverpool et ses deux prétendants au Ballon d'Or, Sadio Mané et Mohamed Salah, en finale.

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